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92200
BEQUEST
UNIVÎRSITY .rMICHI&AN
Ife GENERAL LIBRWY ^
•■y"
AI 3
RÉPERTOIRE
DES
TRAVAUX
BB LA
SOCIÉTÉ DE STATISTIQUE DE MARSEILLE.
AVIS.
'■*. ^
La Sociéié (ipi sfUâstique de Marseille dédare qu'^o consi-
gnant dans son répertoire les travaux qui lui paraissent dignes
de rimptession , elle n'entend donner aucune approbation ni
improbation aux opinions émises par les auteurs.
'"••■.
RÉPERTOIRE
DES
TRAVAUX
DE LA
SOCIÊTËDE STATISTIQUE DE MARSEILLE
FUBLlS
9ea« la direotlon de M. P.-H. Roux,
SELRËTAinE PERPfiTL'EL.
TOME QUATORZIÈME
1 i*-* de la troisième série. )
., IMP. DE Lit SOCIÉTÉ DE STlllilUJOE
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è,t BÉPERTOIRE
-?4^/-^f
DBS
TRAVAUX
DE LA
SOCIÉTÉ DE SVAVMTIQVB »fi llABSfiU.lil|.
PRfiMiRi PARTIE.
9t*ti»tiqu« du département des BoaolieS'«du»Rli6Be <
En prenant la détermination d'entreprendre (tes recherches
dont les résultats soient plus préds que ceux obtenir jusqu'à
ce jour, c'est-à-*dire en s'attachant à établir, daos chaque
commune du département des Boucbes-du-Rhdne, une com-
mission permanente de statistique qui produise annuellement
la somme de faits chiffrés suffisante pour bien faire connaître
ce qui^ pendant cette période, aura été dans ce département)
la Société de statistique de Marseille est évidemment entrée
dans une nouvelle voie. Mais si une ère nouvelle commence
pour elle , ce n'est pas sans qu'elle soit exposée à se voir^
avant même Taccomplissement de son projet, obhgée d'en
modifier le plan tout récemment tracé et de ralentir ainsi sa
marche vers le but qu'elle s'est proposé.
— 6 —
Le passé neus àutàrifié à t^îi* <^ ^^^g^- £" ^ff^^ nous
nous promettions ^Q06ii(> â'éM Sf sttme 4e recherches, qui,
suivi dans les pays avec lesquels la France et notamment
Marseille sont en rapport d'affaires commerciales, devait
nous être très profitable, en donnant lieu à des communi-
cations plus fréquentes de bons travaux.
Ce qui surtout nous assurait cet avenir, c'est l'empresse-
ment que plusieurs des Consuls que notre Gouvernement
entretient à l'étranger, avait mis à répondre au désir que
nous leur avions manifesté de nous fournir les renseignements
nécessaires suivant notre système de recherches. Du reste,
nous avions des raisons de nous attendre partout à un sem-
blable accueil. Mais bientôt, là même où le bon vouloir n'était
pas douteux, où un eommencement d'exécution était un sûr
garant des résultats que nous espérions, des circonstances ont
surgi qui ont tout paralysé. Il est vrai qu'elles pouvaient être
prévues, mais il ne nous élait pas donné de les prévenir.
C'est ainsi, par exemple, que les bouleversements causés par
la pohtique, en changeant la face des événements, nous ont
forcés d'interrompre notre correspondance avec l'étranger,
et ont même refroidi le zèle des nationaux dans leurs rela-
tions avec noii^.
Sans doute , avec le calme dont il faut croire qu'il lious
sera enfin permis de jouir pendant longtemps ; avec les
grands bienfaits de la paix, que nous ne saurions trop^appeler
de nos vœuX; J'ordi*e parfait étant établi dans le monde entier,
et les communications entre les différents peuples devenant
plus faciles, l'étude de la statistique sera chez eux continue ,
comme elle doit l'être, pourqueriendécôx)ma'^étéétdeee
qui est n'échappe aux investigateurs. - •
En attendant ce désirable état de cbosôs , force nous sera
quelquefois d'ajourner notre collection de travaux de statistique
universelle. Hé bien , les diOicultés que l'on peut renccinirer
quand on cherche à élendre au loin Fobservatlott des fôitfe> se
- 7 -■
présentent encore, moindres si Von veut , dans un cercle plus
restreint,tèl que celui ^'un département.C'est que les calami-
tés publiques r9(>dQ<^<^n^ résultent d'une cause générale ,
s'opposent plus ou moins , dans toutes les localités , aux con-
ceptions les plus heureuses.
Indépendamment des perturbations générales , il est d'au-
tres raisons qui, pour n'être pas aussi sérieuses, ne sont pas
moins des obstacles à la conciliation de tout ce qu'exige le
genre d'étude dont il s'agit : le manque de dispositions des
uns , soit par paresse ou par indifférence , à se livrer i une
semblable étude ; le défaut d'harmonie entre tels et tels au-
autres qui ne veulent conséquemment pas confondre leurs
moyens d' action ; les tnodiôcation» que tel ou tel plan est
susceptible dé subir avant même qu'il ait été soumis à la
sanction de l'expérience , etc., tout cela est bien propre à met-
tre à l'épreuve la patience , la persévérance du statisticien le
plus dévoué. Mais la Société de statistique de Marseille ne se
découragera jamais.
Si des changements étaient apportés à son mode de recher-
ches pour les annales communales de statistique , elle s'y con-
formerait avec le même zèle , car elle ne se dissimule pas que
ce n'est qu'à la longue et qu'en agissant toujours qu'il est
possible d'atteindre le degré de perfection désirable. Un jour,
ce nous semble, le Gouvernement bien pénétré de Inutilité des
études statistiques, les soumettra partout à un plan uniforme
et en assurera la continuité autant par des moyens discipli-
naires capables d'assurer l'exécution de ses volontés , que par
d^ justes récompenses dont l'attrait soit encore plus efficace.
Alors , comme aigourd'hui, nous serons là pour servir le pays..
Les matériaux que nous aurons recueillis , y en eût-til d'in-
complets, ou qui ne se lieraient pas à un cadre bien déterminé,
seront, toutefois , utiles et à nos contemporains et à nos suc-
cesseurs , pour traiter tels ou tels sujets se rattachant à la
science que nous cultivons.
V
— 8 —
Qumque des esters, format m-4% conteaaai des modèles
de tableaux i^t été publiés par la Société de statistiijue dei
Marseille, afia de faciliter le dassaneut des chiffres recueillis,
nous avons peosé que nas lecteurs verraient avec plaisir la ré-
duction de ces tableaux au format iu*8% et de manière à pou-
voir être insérés dans notre répertoire. C'est ce qui suivra
le rapport fait , au nom d'une commission spéciale, sur le pro-
jet de statistique permanente des communes.
Nous prions les membres de la Société, honoraires, actifs et
correspondants , ainsi que les personnes qui ne lui appartieiè-
nent point, d'apporter leur concours dans la grande et ulile
entreprise qu'elle désire réaliser. En un mot , de quelle part
quevienneiU les matériaux , ils seront accueilUs avec recon*-
naissance et cette satisfaction que donne la certitude de triom-
pher , si chacun apporte sa pierre à l'édCQce.
~::r.^i£:Ts:s^
^ 9 —
Happorl fait à la Soc été \dè itatisiique dé MafieilU ,
U 7 février 1850 , au nom à'une Comminion composée
de MM. DuPAUR de Montport, De Villeneuve, P.-M. Reox,
de Marseille et Feautrier , par M. Gendarme , de Bevotte,
Membre amsi de cette Commission , sur un prqjei de
Statistique permanente présenté par M. Hallez-d^Arrcs,
Membre correipondant^
Messieurs,
Ce n'est prà[it dans cette réunion qu'il est nécessaire de
rappeler la haute utilité de la Statistique. Après tout ce qui a
clé dit à diverses reprises dans cette enceinte, après ce
qui a été si éloquemment exposé dans notre dernière séance
publique , que viendrais-je répéter qui n'ait été Aé^k proclamé
par toutes nos voix, qui n'ait d^à pénétré dans nos convictions?
Mais reconnaître l'utilité delà Statistique, indiquer sps avan-
tages;, je devrais dire sa nécessité, ce «l'est que le premier pas ;
il Mt encore en faire l'objet d'une étude pratique. A notre So-
ciété , Messieu!*s , revient le mérite d^être entrée franchement
dans cette voie, de s'être régulièrement organisée pour recueillir,
pour classer des faits ; car la Statistique n'est autre chose que
la science des faits. Et , vous le voyez de suite , une semblable
définition , abstraction faite des sciences métaphysiques et pure-
ment spéculatives, la rattache à toutes les branches des connais-
sances humaines , à tous les besoins de la société.
Chaque jour cependant, à nos côtés, nous entendons deman-
der ce que signifie la Statistique. Il est vrai que chaque jour
aussi , et pour ainsi dire à chaque instant, nous voyons s'accom-
plir en sa faveur un acte de réhabilitation. Le même homme
ïom. XIV. 2
-10-
qui en ce moment dédaigne ses recherches , semble prendre en
pitié ses résultats^ est aussi celui qui dans une minute, invoquant
1 es donnéies de Texpérience , Tautorité des faits accomplis , fera
ainsi, mais sans s'en douter, appel aux données de la Statistique.
Nous aussi, nous nous récrions souvent 'contre les résultats
que la Statistique a fournis , et nous n'hésitons pas à reconnaître
le.s erreurs qu'elle a engendrées , la fausseté des conclusions
auxquelles elle a entraîné. Mais s'en suit-il pour cela que la
Statistique soit une science vaine? Non, sans doute : car ces
erreurs reconnues, ces conséquences démontrées fausses , prou-
vent seulement que les données n'étaient pas exactes; et parce
que les données ne seraient pas exactes , la Statistique serait
une science vaine I Quoi donc ! parce qu'un géomètre , tout en
raisonnant juste, est arrivé à une conclusion insuffisante ou
même inexacte, faut-il qu'il proclame l'inanité de la géométrie?
Qu'il regarde en arrière, qu'il remonte pas à pas à la source de
ses déductions , il reconnaîtra que tout amplement il a adopté
des données incomplètes ou fausses. II en est de même de la
Statistique : si elle a excité les dédains de quelques esprits , si
elle a attiré les reproches de quelques autres , c'est qu'elle en
est encore à recueillir les faits, à les rapprocher, à les coor-
donner ; c'est qu'elle n'est pas encore assez riche d'observations
et qu'elle n'est pas en position de fournir des données certaines
à tous les problèmes qui se rapportent aux sciences d'appli-
cation.
Quoique en réalité la Statistique ait commencé avec l'homme^
quoique dès les premiers âges du monde on ait consigné et
réuni des faits , cette science est cependant encore toute jeune
quant aux procédés de recherches et de classification. Ces pro-
cédés sont encore aujourd'hui même, sinon à découvrir, au
moins à appliquer. Les Gouvernements seuls ont été dans ces
dernici's temps, en position de réunir de nombreux éléments ;
mais, il faut bien l'avouer , ils n'ont pas toujours trouvé dans tes
administrations locales tout le Concours nécessaire, une bonne
— H —
Volonté soutenue, des lumières. soflBsatites. Et pois , soltidlaiil
ces admini^raliMis pm* intervrite , et isotfvent «ins être bieo'
compris, ils n'ont reçu q/àé (tes r^neigiieiiieiilè vs^fues, ce qii^on
appelle ( permettez-m<M Texpre^sios ) éet résutêats ée ^en*
iîfisi^nt. ÛAhéatênêèmmi m$A , fémur a été bien souvent
vdontair6. Lès réponses ont ëé Mtes atee Tintontion bien^u^
rôtéo de déguiser b vérité. Il semUe aux manicipaiités q»-
l'intérêt de leurs adminii^cés leur ûdt ua devoir de tromper le
foaventement. Suivant dles, s'agit-il de récoltes, de population,
c'est qu'on vent vérifier l'assiette de Timpêt , on même l'aug-
menter : il faut alors réduire les chiffres peur fiire établir Tiiki*
pôt aussi bas que possible. S'agit^il des pauvres, t'est iqtt!on veut
faire une répartition de secours : il faut alors en augmenter le
nombre, pour recevoir une part proportionneffieroent plus forte
dans cette répartition.
Ainsi , par une foule de causes, ou n'a obtenu jusqu'à oe jour
aucuns résultats exacts. C'est qu'en effet riffli n'était et n'est
encore oi^nisé pour donner à ces résultats le oaradère de la
vérité.
Quelques sociétés savantes, qudques réuUMns d'homme»
éelaffés, <mtbien voulu consacrer leur temps et leurs lumières
à desrech^t;hes statistiques; mais n'ayant qu'une action res-
treinte , ils ne peuvent étendre à une distance convenable le
<*^*cle de ces recherches; et des difficultés matérielles forment à
diaque instant obstacle à un profitable emploi de lem^ science
et de leur dévoûment.
Ce qui manque donc, pour l'établissement d'une statîstiqÉe
sérrôuse, telle que nous la comprenons ici, telle que la réclament
les besoins de l'industrie , de l'agriculture , du commerce , de
l'économie pofitique, etc. , c'est une organisation qui permette
d'enregistrer tous les feiits , sans qu'il y ait incertitude dans la
définition de. cbaam d'eux. Ce qu'il faut encore, pour obtenir
de la Statistique des résultats dignes de foi , des résuttat$ cer-
tains, dans toute r«;ception philosophique de ce mot, c'est
— 12 —
qu*une fois organisée elle persiste sans interruption dans son
rôle d^obscrvatrice, en un mot qu'elle soit permanente.
C'est vers ce douMe but que lé travail de H. Hallez-d'ârkos
e3t dirigé : Organisation et per$nànence.
Le moyen d'organisation consiste à s'adresser séparément à
chaque commune pour obtenir d'elle l'inscription de tous les
laiis qui lui sont propres sur un registre uniforme pour toutes :
€ Chaque année y dit M. IIallez-d'Arbos , les documents ainsi
» obtenus serai^t colligés : 1<» au chef-lieu de chaque canton
» pour les communes; 3» au chef lieu d'arrondissement pour
» les cantons ; 3* au chef lieu du département pour les arron-
» dissements. Us seraient soumb au Çonsâl.gàiéral^et trans-
n mis au Gouvernement.
t A chaque période décennale , ils seraient coll^ de nou-
)i veau pour tout le département, et au ministère pour toute la
» France*
« La tenue du r^istre serait confiée : 1** dans chaque ville , à
» une commission de statistique formée par le maire, et qui
» élirait son secrétaire ; 2"" dans j^haque commune rui*ale , la
» coiuuission de statistique sérail composée des membres du
)» comité local d'instruction primaire, auquel on adjohidrait un
> certain nombre d'agriculteurs et d'industriels , avec l'instiiu-
9 teur pour secrétaire. »
Quant à la permanence , elle est une conséquence de l'orga-
nisation elle-mêine, et du cadre que présente le registre dont
M. Hallez d'Arros nous a rerais un modèle. '
tour faire comprendre la composition de ce r^istre, laissons
encore parier l'auteur lui-même : (l Ce r^istre, dit-il, consiste
» en une série de tableaux divisés en douze chapitres : chaque
)!> question est précisée de telle sorte qu'il ne reste qu'à poser
» en regard le chiflre qui en forme la réponse. Il est disposé
» pour une période de dix années , et ne contient que vingt-
o> cinq pages.
« Le chiffre obtenu pour toute la France est placé comme
)i terme de comparaison , en face des chiffres obtenus pour le
> département et pour la commune. .
« Dans ce registre y uniforme pour toute la France , seraient
> consignés, tous les ans, sous une forme synoptique , tous les
> faits communaux qui, à un titre quelconque , rentrent , soit
» dans le domaine de la Statistique, soit dans celui de Tllistoii^e.
» La plus large part y a été réservée aux documents concernant
) la partie agricole et le service des subsistances ; mais rien
> n'empêche d'élargir les cadres, et de porter les recherches sur
» toutes les branches de l'économie politique, et sur tous les
fi faits qui se rattachent à toutes les autres séries d'intérêts.
C'est sur ce point de son travail ^ non moins que sur l'idée
principale, que M. Hallez-d'Abros appelle les lumières de la
Société de statistique de Marseille.
« Le cadre qui lui est soumis comprend deux divisions prin-
» cipales : la partie statistique , la partie historique.
€ Le mouvement de la population, Tétude et la division du
)> territoire, le nombre, le développement, Timportance des
> communications , l'agriculture dans tous ses détails , la na-
% ture et le revenu des biens communaux, la situation des
» diverses branches de l'industrie et du comnàerce , l'organisa-
» tion administrative et celle du culte , l'état de l'instruction
» publique, telles sont les matières qui , réparties en i2 cha-
» pitres, composent la partie statistique.
€ Dans la seconde division seraient mentionnés tous les faits
» historiques de quelque importance , accomplis dans la corn-
» mune, durant la période à laquelle ils se rapportent. »
La Commission, Messieurs , que vous avez chaînée d'examiner
ce travail, et qui à son tour m*a chai*gé d'être son oi^ne auprès
de vous , n'a pu s'empêcher d'applaudir à l'intention , au but de
M. Hallez-d'Arros. Sans doute vous vous associerez à cette
manifestation. C'est, en effet, une heureuse pensée, une pensée
féconde qûë d'aller ainsi saisir les faits aux lieux et dans les
moments mêmes ou ils se produisent , de les grouper sous
- U -
riiifluence d'une définition commune à toutes les localités, d'ob-
tenir des résultats essentiellement comparables, d'étendre comme
un réseau sur toute la surface d'un vaste pays comme la France,
pour arriver à une identité de recherches et do classification !
et si l'idée de M. ILvllez-d'Arros est simple, les moyens d'exé-
cution sont également d'une grande simplicité, et les résultats
qu'on ne peut manquer d'obtenir seront de la plus haute hn-
portance. L'organisation d'une Statistique générale du pays sera
ainsi liée à son organisation administrative, dont, elle deviendra
comme une dépendance. Les rouages de la seconde fonctionne-
ront sans nouvel effort au profit de la première. Il faudra sans
doute que quelques fonctionnaires peu nombreux acceptent une
nouvelle tâche : mais cette tâche sera très-légère ; et fût-elle
encore plus lourde , nul doute qu'ils ne l'acceptassent avec em-
pressement, soit par dévoûment aux intérêts généraux , soit par
esprit de localité. L'autorité supériem*e non seulement sera dé-
sireuse de prêter son concours à cette œuvre, mais encore,
comprenaQt tout ce qu'elle renferme d'utile, tout ce qu'elle
promet à l'avenir du pays , elle réchaufCera le zèle qui pourrait
quelquefois s'attiédir, et tiendra à honneur de s'associer, en vue
du bien public, aux efforts des hommes qui dans chaque dépar-
tement se réuniront comme nous , pour grouper et classer les
résultats partiels» pour former un ensemble de tous les élé-
ments épars, et préparer cotte grande statistique du pays que
j'oserai appeler le Code des lois matérielles dé la France.
L'examen du travail de M.Uallez-d'Awios a donné lieu dans
le sein de votre Commission à quelques observations que je vais
avoir l'honneur de vous présenter aussi sommairement que
possible.
C'est un principe général que dans une machine quelconque
il convient d'employer le moindre nombre possible d'intermé-
diaires entre la force motrice et le travail produit, et qu'il faut
supprimer tous ceux de ces intermédiaires dont l'utilité n'est
pas démonti^e : les fonctions s'accomplissent d'autant phis
— 15 —
fadlcment) et les résultats sont d^autant plus grands , qu*il y a
ainsi moins de frottements. L'application de ce principe à l'or-
ganisation d'une statistique peitnanente a fait croire quil y
aurait avantage à ne pas coHiger au caef-lîeu de canton les do-
cuments frecu6illis{ dans la commune : le chef-lieu de canton
n'est, en effet, bien souvent qu'un village semblable ou même in-
férieur en importance à tel autre village du même canton, et l'on
pourrait très-bien ne pas y trouver les éléments nécessaires pour
composer un premier travail de coordination.
Quant au travaO des arrondissements , on a encore jugé avec
rrison que le Conseil général , composé en grande partie de
membres étrangers au chef-lieu du département, où ils ont peine
à prolonger leur séjour au-delà de ce que réclament les exi-
gences administratives , n'était pas en position de faire le travail
généra] , travail très-long , très-minutieux , qui ne pouvait être
confié qu'à une Société spéciale de statistique. Aujourd'hui
qu'obéissant à un mouvement général, tous les esprits semblent
poussés dans là voie de l'observation et des recherches , des
sociétés de cette nature sont déjà organisées dans quelques
départements; pourquoi ne s'en organiserait-il pas dans tous ?
Certainement les éléments existent dans tous, et dans tous
on trouvera un grand nombre d'hommes qui consentiront à con-
sacrer leurs lumières, et quelques heures de leur temps, à l'ac-
complissement d'une tâche de nature à exciter leur intérêt et à
mériter leur dévoûment. On a été ainsi amené successivement à
croire qu'il serait plus convenable de faire parvenir tous les re-
gistres communaux à la Société de statistique qui se chaînerait
de leur dépouillement, en priant, toutefois, MM. les Sous-préfets
de réunir ceux de leur arrondissement, et d'en faire un envoi
collectif à MM. les Préfets. Nul doute que les résultats ne dussent
être ensuite transmis à l'autorité centrale, et être en même temps
mis à la disposition des Conseils généraux.
L'oi^anisation proposée par M. Hallez-d'Arros , abisi modi-
fiée , nous paraît devoir mieux fonctionner , tout en assurant de»
- 16-
résultats aussi bons que ceux indiqués; elle préseoterait, en
oflet, tout à la fois plifs de simplicité et plus de spécialité.
La «composition du registre a été également Tobjet d*une
attention sérieuse de la pari de la Commission.
Une chose qui a frappé tous les membres ^ c'est que dans les
tableaux dont le registre est foimé, on a posé des questions
exigeant des calculs, sinon délicats, au moins de nature à ré-**
clamer une certaine habitude des chiffres , et une connaissance
assez intime de la valeur des nombres. En général , il faut que
tout ce qu'on demande aux personnes chaînées de fournir les
renseignements communaux , soit de la plus grande simplicité»
On fait rarement une réponse sérieuse à une question complexe
telle que celle-cl^«/)^/^rmf/?«r taeei^oissemeni moyen dé la
population par 100 habitants ? quelle est la vie moyenne ?
Sans doute, les questions de cette nature doivent être résolues :
mais il ne faut pas les donner à résoudre aux premiers agents.
De ces derniers ne réclamez que des faits, que des données; ne
leur imposez aucun résultat à déduire, ou tout au moins ne leur
demandez que des déductions bien simples , immédiates. La
Société de statistique , s'emparant des faits , fera elle-même les
déductions plus éloignées , d'autant que les calculs porteront
ainsi sur un plus grand nombre de données , qu'ils seront faits
par les mômes procédés pour toutes les localités, et que les ré-
sultats seront alors éminemment comparables*^ ^
Toytes les questions ne présentent pas le m^e deg(% d'in-
térêt ; leur solution ne présente pas la même utilité. Il y a
plus , c'est que dans toutes les locaUlés il ne serait pas possi-
ble de donner une solution à toutes les questions. Aussi, a-t-on
pensé qu'il serait convenable de les diviser en deuK catégories :
les unes principaleSy et les auti'es secor^daires , qui se trou-
vant réunies dans le même chapitre , ou bien encore confon-
dues dans le même tableau, seraient cependant distinguées^ans
le r^istre par la différence des caractèi*cs. Les premières com-
prendraient celles qui sont communes à toutes les localités ,
— 17 —
qui sur toùii les points peuvent et doivent ditènir une réponse
nette, précise; les seconde^ ne seraient l'objet d'une réponse
qiie dans les localités où il serait poâsible de là faire avec les
éléments disponibles.
En disant, au sujet de la composition de son registre, ^uè
rienn\empêche d'en élargir le cadre ^ et de porter Ità re- -
chercher sur toutes les branches de Véconomie politique et
sûr tous les faits qui se rattachent à d'autres séries d*inr-
tirets , M. Hâllez-d'Arros a bien montré qu'il n'avait païs eu
la prétention de faire figurer dans ce registre tout ce qui ap-
partient au vaste domaine de la Statistique : on ne saurait
qu'approuver cette réserve. Il est, toutefois, évident qu'il con-
vient d'y eomprefidre tout (àe qui peut offirîrime haute et fré-
quente utilité, tout ce qui touche à de puissants et sérieux in-
térêts. Sous ce rapport, quelques omissions sont à réparer
dans le cadre proposé.
Ainsi un membre de notre Commission a fait remarquer que,
dans le nombre des tableaux contenus au registre de M. Hhuxà-'
d*Arros , il manquait un des plus essentiels , celui qui résume
Fétat de la commune au point de vue moral. Ce tableau devrait
notamment .présent tout ce qui se rattache à la prostitution*,
au nombre et à la nature des crimes et délits , aux maisoiis
de détention, etc....
Aia|j encore^ on a cru devoir ajouter un tableau présentant
la divisicn de la population par classes , et quelques tutr^
dont les résultats peuvent souvent fournir des âéments indiif-
pofisaMes, notamment ceux relatif à la description physique
du sol de la commune , comprenant d'une mamëre parficoliëre
la t&pograptdej la météorologie et l'hydrographie.
A la suite de ces observations générales,, il en a été pré-
senté d^^tres plus spéciales! à certains tableaux. Je me bohie-
rai l-en reproduire rapidement quelques-unes.
Dansla 1^« section , chapitre 1^' (Recensement), il est i dé-
sirer qu^aprèfil l'indication^ des maisons agglomérées et des
Tom. XIV, 3
— 48 —
maisons isolées , on fasse connaître la population pour chacurïo'
de ces deux classes d'habitations , en distinguant les seies. On
pourrait dans Tavenir en conclure des résultats importants, re-
latifs à la santé publique , ou à l'influence de Tagglomération
sur les naissances de chaque sexe. Il est paiement à désirer
que, parmi les habitants , on distingue ceux qui sont domici-
liés dans la commune de ceux qui ne le sont pas.
Dans la 2'"'' section du même chapitre (Elat-Civil) , il con-
viendra, dans l'article naissances , de distinguer les enfants
légitimes et les enfants naturels , en garçons et filles , afin de
pouvoir apprécier l'influence du mariage sur la production de
chacun des deux sexes. D'après la disposition des colonnes , il
serait à craindre. que l'on ne fît double emploi : une meilleure
forme du cadre fera disparaître cette cause d'erreur.
Dans l'article intitulé : Décès totaux de 1806 à 1846 , pré-
sentant le nombre des décès d'après les circonstances dans les-
quelles ils ont lieu , il serait bon de séparer les hommes des
femmes. On saurait par là s'il y a plus d'hommes que de fem-
mes sujets à l'aliénation , morts par suicide etc et la
proportion des uns aux autres.
Dans le partage des habitants suivant l'âge, ainsi que dans
le partage des décès , il importe également de distinguer les
sexes : c'est le seul moyen d'obtenir des données positives pour
tous les placements viagers, tontines, etc , et de connaître
qudles périodes d'âge sont comparativement plus mortelles aux
hommes et aux femmes.
Dans ce qui tient aux communications , il fallait faire figurer
, les chemins de fer , présenter des chiffi'es sur la fréquentation
\ journalière des diverses voies, et faire connaître les prix moyens
\ de transport sur chacune d'elles tant pour les voyageurs , que
pour les marchandises. L'industrie doit- tnouver dans ces ré-
sultats des éléments de la plus haute utilité.
I Mais , Messieurs , je ne veux pas, je ne dois pas vous en-
! iralner à ma suite dans l'examen de tous ces détails* Ce serait
~ 19 -
vous imposer une lâche à la fois pénible et sans pi^ofit. 11 vous
suffira sans doute que cet examen hit été fait , et que , par la
discussion à laquelle je viens de me livrer sur quelques points
particuliers , vous puissiez juger dans quel esprit et avec quel
soin il a été fait pour toutes les parties.
C'est ainsi que le registre auquel M. Uallez-d'Arros a donné
le nom d'Annales communales , a été repris en entier , que
plusieurs tableaux ont été modifiés ou complétés , et que d'au-
très ont été ajoutés.
Ce travail dont j'ai Thonneur de vous présenter ci-joint le
résultat, permet de commencer sans retard Tapplication de
ridée de M. Hallez-d'Arros. Mettons-le sous les yeux de Fau-
torité qui préside à Tadministration départementale. Indiquons-
lui le but qu'il s'agit d'atteindre , les moyens simples proposés
par l'auteur du projet de statistique permanente. Nul doute ,
Messieurs , que non seulement nous serons compris , mais en-
core que nos propositions seront appréciées à leur véritable va-
leur , et que , pour leur mise en pratique , nous obtiendrons
le concours le plus éclairé et le plus empressé.
Ce concours nous est indispensable : il convient, en effet, de
déposer au chef-lieu de chacune des 106 communes des Bqu-
ches-du-Rhône , un registre semblable à celui dont j'ai l'hoa-
neur de vous présenter la formule. M. le Préfet voudra bien ,
nous l'espérons , confier ce dépôt au soin du Maire qui ,. réuni
au Curé , à l'Instituteur , au Secrétaire de la Comçiuïie, et à
quelques personnes spéciales dans la matière , formera le Co-
mité chargé de recueillir et de consigner les renseignements
demandés. Il voudra bien encore intéresser MM. lès Sous-Pré-
fets d'Aix et d'Arles à cette organisation, en les priant de
colliger et de lui transmettre les documents annuels de toute^
les communes de leur arrondissement.^
La méthode proposée par M. ILvlle^-d'Arros a pu soulever
dans l'esprit de quelques-uns la question de savoir si le système
de recherches statistiques présenté par l'un do vos nieoibres,
.-\.
— 20 -
M. MiÉGE , et adopté par la Société , ne devr^t p^s élre
considéré comme préférable. Permettez à votre rapporteur de
résoudre cette question.
A quel résultat doit conduire Tapplication de [l'idée de M.
Hallez-d'Arros? a former une Statistique sérieuse sur ce qui
concerne la France , mais la France seule : à obtenir des don-
nées exactes pour la solution des principaux problèmes d'éco-
nomie sociale , mais seulement pour les principaux ; car , re-
marquez-le bien , M. Hallez-d'Arros n' a pas eu la prétention
de composer une Statistique universelle : il l'indique assez dans
son mémoire ; et ce n'est point à cela que conduit le cadre tracé
dans ses Annales communales. L'organisation elle-même fixe
d'ailleurs une limite à la nature des données qu'elle permet 4^
recueillir.
D'un autre côté, que ressortira-t-il de ces Annales? Des
nombres , des [éléments , mais non pas une statistique com-
plète ; car la statistique, pour être complète , doit présenter le
recueil des déductions que ces nombres réunis permettent d'ob-
tenir ; et ces déductions , c'est la Société en définitive qui les
obtiendra. Dans les communes nous butinerons les faits ; dans
cette enceinte , nous les élaborerons.
Si je jette les yeux sur le cadre tracé par l'excellent système
de M. MiÉGE , je vois sans peine qu'il comprend un domaine
bien plus vaste : « Le système, est-il dit dans le rapport fait à
» la Société ,• qui a paru le plus convenable , est celui qui , ne
> s'arrêtant à aucun temps, à aucune nature d'oljets, à aucun
jf lieu , aurait pour but de recueillir , toujours ej partout ,
» les renseignements de faits ^ qui pourraient déterminer : 1<*
> les membres du gouvernement dans l'économie des rap-
> ports de sa politique extérieure et de sa coopération , soit
» administrative , soit législative , à tous les autres régulateurs
» ou conciliateurs des droits et désintérêts souvent opposés de
» l'industrie et delà propriété; 2° la production industrielle ,
» de manière à la proportionner aux besoins des peuples avec
— 21 —
% lesquels se £ait le commerce , et à prévenir les perturbations
9 qui peuvent résulter d'une surcharge ou d'une insufiisance
)» des produits. »
Vous le voyez , Messieurs , il y a là ouvert aux recherches
de notre Société , un horizon bien plus étendu que celui dont
M. Hallez-d'Arros a tracé les limites.
léa vérité est que l'organisation d'une Statistique perma-
n^te dans chaque commune , n'a aucun rapport avec le sys-
tème de recherches que la Société a adopté. Ce sont deux choses
tout à fait distinctes, qui doivent fonctionner séparément; l'une
présente une manière de se procurer les données sur une foule
de questions communes à toute' la France ; l'autre est le règle-
ment intellectuel et particulier de la Société de statistique de
Marseille. Sans contredit la première sera un aliment pour le
second , mais elle ne pourrait pas le remplacer.
Mes yeux, en parcourant l'exposé du système adopté par la
Société , rencontrent une phrase qui me sert admirablement
pour rendre et pour justifier une partie de ma pensée ; cette
phrase est la suivante (page 25).
c On déduira les conséquences des faits , qui sont le résultat
» des recherches sur l'hydrographie , par rapport à leur in-
» fluence sur l'agriculture, l'industrie , le commerce et la na-
T^ vigation. »
Tel est, en effet, le rôle, telles sont, en effet, les attributions de
la Société de statistique , d'étudier et de rechercher les consé*
quences des faits : mais ces conséquences n'ont aucune place
dans le registre de M. Hallez-d'Arros , registre qui n'a pas du
tout pour but de les rechercher , et qui se home à contenir l'é-
noncé des faits.
En touchant ici au terme du mandat qui m'a été confié , je
crois, devoir ,|]Messieur6 , à la suite des considérations que je
viens de présenter , vous soumettre les propositions suivantes :
i° Accorder une approbation sans* réserve au projet présenté
par M. Hallez-d'Arros , pour V établissement dune Statis-
tique permanente dans toutes les communes de France.
f
— 24 —
— Le 26 février, le Conseil d'administration delà Société de statisti(iue
s*est i-endu chez M. le Préfet, à qui M. le Secrétaire pei^vétoel avait écrit
déj^ pourTioformer du but de cette visite. M. le Préfet, ayant apprécié
toute rimportance du projet dont il s'agit, y a adhéré avec empressement
et a pris , dès le lendemain , Tarrété suivant :
N<» 16. — Arrêté sur l'établissem$nt , dans toutes les communes ^
de Commissions permanentes de Statistique. (Extrait du Recueil
des actes administratifs du département des Bouches-du- Rhône.)
«Nous, Préfet des Bouches-du-Rhône, officier de la Légion-d'Hon-
neiu",
« Vu le rapport, en date du 26 de ce mois , par lequel MM. les membres
du Conseil d^administration de la Société de statistique de Marseille nous
ont exposé qu'ils désiraient établir , dans chacune des commîmes du dé-
partement des Bouches-du-Rhône, une Commission permanente de sta-
tistique, et que le concours de T Autorité supérieure lui était nécessaire
pour atteindre plus sûrement le but qu'ils se proposent;
« Considérant que la Société de statistique de Marseille s'est déjà signa-*
lée par un zèle et des lumières qui ont fixé sur eUe l'attention du Conseil
général et du Gouvernement, et qu'il importe de favoriser des travaux
scientific^es qtû offrent à TAdministration des documents d'une utilité jour
nalière et incontest^le ;
Arrêtons :
« Article prebukr. — Il sera étabfi dams c^cune des communes du
département dés Bouches-du-Rhône , parles soinis et sous ladBrection spé-
ciale de là Société de statistique de Marseifle , des Commissions périna-
nentes de statistique.
« Art. 2. — MM. les Sous-Préfets efr Maires sont invités à seconder les'
vues de la Société de statistique pour la formation de ces Commissions , à
se concerter dans ce but avec les délégués de la Société, et ei^n, à prêter
le con(^ur$ le plus bienveillant à ces Conmiissions dans tous les travaux
et dans toutes les investigations que provoquera la Société de statistique.
«Art. 3.— ABi[^atioti du présent arrêté sera adressée à M. le Président
de la Société de statistique de Marseille.
« Fait en l'Hôtel de la Préfecture, à Marseille , le 27 février 1850.
« Le Préfet des Bouches-du-Rhône ^
« SULEAU. »
DÉPARTEMENT
' de
8Vii!Ilt8!I3(DV3<
Arrondissement
de
CANTON
de '
Diviiion Militaire
Reiiort de la Cour d'Appel
de
ANMLES COMMUIVALES (')
Commune, d
PERIODE DECENNALE
De 18» à 1860.
Diocèse
de
ANNÉE
(1) Nous allons donner réduits les modèles de tableaux , déjà
publiés en grand , et distribués aux 4 06 communes du départe-
ment des Bouches-du-Rhône , pour être remplis suivant l'inten-
tion de la Société de Statistique de Marseille.
XIV. 4
— NO-
TABLE.
PARTIE STATISTIQUE.
CHAPITRE !•'. POPULATION.
CHAPITRE
CHAPITRE
CHAPITRE
II.
III.
IV.
TERRITOIRE.
CHAPITRE V.
CHAPITRE
CHAPITRE
CHAPITRE VIIl. AGRICULTURE.
CHAPITRE
CHAPITRE
CHAPITRE
CHAPITRE
CHAPITRE
4'e Section. Recensements
II Section. Etat CiTil
Iir 5ec<ton. Diyision par classes..
IV S#ott0n. Seryice Militaire
Description. Etendue. Divisiotis..
coimuNiCATiONS. Routes, Chemins, Rivières, Cafiattx.
DESCRIPTION PHY-
SIQUE 1'« Section Topographie
— - II Section. Météorographie
— III Section. Hydrographie
BIENS COMMUNAUX, f r« Section. Nomenclature. Descrip-
tion et valeur
— I II Sectton. Bois communaux.. .
VI. REVENUS ET CONTRIBUTIONS
VII. CONSOMMATION. Importationctexpor. des principaux
objets de consommation.
Ire Section Classification des terres.
II Section. Cultnre des terres
III Sectton.Produitdes terres en natu .
IV. Section. — en argent
V. Section. Dénombrement des ani-
maux utiles
VI. Sectioti. Produit des animaux en
nature
Vil Section. — en argent. .
4'« Section. Usines et Manufactures.
— Il Sectiori. Arts et Métiers
X. COMMERCE
XI. ADMINISTRATION. Ire Section. Organisation municipale
— II Section. Institutions de Bienfai-
sance
XII. CULTES -.
XIII. INSTRUCTION PU-
BLIQUE. Ire Section. Instruction primaire
. •— II Section. Enseignement secondaire
XIV. ÉTAT MORAL DE LA COMMUNE
PAGES
CHAPITRE IX. INDUSTRIE.
PARTIE HISTORIQUE
— 27 —
CHAPITRE 1
er
PapalatIon<
'^'■^*
i^^ SECTION. RECENSEMENTS.
Recensemeni du la commune en 1840.
Recensement de U commune en 185
hommes *
femmes .
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femmes.
I
Nombre d'habitants domiciliés dans la commune
.Nombre d'habitants non domiciliés dans la commune.
Nombre de maisons agglomérées
Nombre de ménages qu'elles contiennent.
Nombre d'habitants.
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Nombre de maisons éparses
Nombre de ménages qu'elles contiennent.
Nombre d'habitante
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PepolatlMi.
TROISIÈME SECTION. DIVISION PAR CLASSES.
. Nombre
d'babitanu
catholiques. .
grec»
protastanta. .
Israélites . . .
anabaptistes .
TOTAL. . .
ne sachant ni lire ni écrire
sachant senlement lire
Nombre ^©t écrire
d'habiunts .
ayant des connaissances
an deU des premiers élé-
ments
Nombre d'habitant*
appartenant :
4» à la classe
agricole
à* à la classe
industrielle
3» k des classes
diverses.
propriétaires
journaliers .
laboureurs . .
bergers. . .
négociants , fabricants .
armateurs
i artisans, commis . . .
[officiers de marine ma*
ouvriers de fabrique ou
d'usioe
hommes de peine. . . .
marins de commerce . .
membres du clergé . . .
médeeins et pharmaciens
avocats
Irentiers
'artistes
i hommes de lettres j. . .
Isoldats et marins ....
fonctionnaires publics et
employés
ues
pauvres
TOTAL .
• f • • •
vr*>;
TOTAL.
XIV.
— 34 —
Population.
QUATRIÈME SECTION. SERVICE MILITAIRE.
Xumbre (Vllnmmen fournis à Varmée de 1790 à 185
. (les enrôlés volontaires . . .
Nombre moyen par année
' <1es remplaçants
qui ont concouru au tirage .
fournis à l'armée de terre. .
.\ombre d'hommes | fournis à la marine
en 185 jenrôlés
remplaçants
réformés . .
■ •••• ••«
/ qui ont concouru au tirage . .
Proportion à la population \
7 fournis à Tarmée
totale (les hommes i
l réformés
Nombre de soldats sachant lire
Nombre de soldats ne sachant pas lire
Rapport du nombre des soldats lettrés à celui des soldat?
illitérés
s
— 35 —
CHAPITRE II
Territoire.
Superficie totale de la Commune en hectares . . .
Nombre total des parcelles
Nombre de parcelles par hectare
ÎJombre d'hectares en plaine
Nombre d'hectares en montagne
Surface des propriétés non bâties
Surface des propriétés bâties
Etangs, marais, abreuvoirs { hectares )
Marais salants
Canaux d'irrigation
Cours d'eau et canaux de navigation
Routes et chemins ( hectares )
Mines
Minières . . . ."^
Carrières
Ardoisières
Tourbières
Torrents (ht normal)
Terrains occupés par les torrents ( non compris le lit
normal )
Surface des propriétés imposables
id. non imposables
Proportion de la surface imposable à la surface non
imposable
Proportion de la surface bâtie à la surface non bâtie .
Nombre d'ares pour un habitant
Nombre d'ares en propriétés bâties
Nombre d'ares en propriétés non bâties
Nombre d'ares sur tout le territoire conmiunal. - .
— 36 -
Détail des propriétés tion imposables ( hectares ),
Routes .
Chemins
Places .
Rues. .
Rivières
Canaux
Forêts non productives
Bâtiments publics . . .
Presbytères
Eglises
Cimetières
Ruisseaux . |
Nombre total des propriétaires
Nombre des propriétaires cultivateurs
Nombre des propriétaires non cultivateurs
Nombre des propriétaires par hectare cultivé . . .
Rapport du nombre des propriétaires à la population
totale
Nombre des journaliers agricoles par hectare cultivé
/ hommes ....
agricoles . . . J femmes ....
( enfants
/ hommes ....
Salaire
des journal ier a
( par jour)
industriels .
d'une voiture
à % roues.
Prix
de
la journée
femmes ....
enfants
à \ collier . . .
à 2 colliers . . .
à 3 colliers . .
à 1 collier . . .
à 2 colliers . . .
d'une voiture
à 4 roues.
à 3 colliers . . .
Prix de la journée d'un cheval ou mulet
— 37 —
CHAPITRE m.
CJoniiiiiiiileatioiis.
Routes niitionaies,'^eQr nombre
Routes dépertementales, —
Ch. de gruide communicat. —
Chemios Ticinaux, —
CbemiBs ruraux y —
Leur loagueur.
Longueur lotale des routes et chemins
Longueur des chemins de fer sur le territoire de la commune
Longueur des rÎTières naTÎgables sur le territoire de la commune
Longueur des canaux de narigation — —
Nombre de mètres nayigables pour chaque hectare superficiel
— de routes •— —
— > dechemins ricinaux — —
Nombre de mètres de toutes communicat.— ^ —
Prix annuel d'entretien du kilomètre de routes nationales
— — — de routes départementales
— — * — de chemins de grande communication.
— • — —-de chemins ruraux de !'• classe
— — — de chemins de contrée
Prix annuel d'entretien du kilomètre de chemins de fer
— — — de rivière navigable
— — — do canal de navigation
PRIX lOYEN DU TRANSPORT
ponr les voyageari (par kii).
PRIX lOYEN DU TRANSPORT
par tODBe et par kilomètre.
sur les voies de terres. .
sur les voies navigables,
sur les chemins de fer. .
sur les voies de terre. . .
sur les voies navigables,
sur les chemins de fer...
Droit de navigation par tonne et par kilomètre.
FREQUENTATION MOYENNE
par jour en eoUieri
(rapporte'e ao kil. de longoenr). I
sur les routes nationales
— départementales
sur les chemins de grande communication . .
sur les chemins ruraux
TONNAGE JOURNALIER l des voies navigables
(en (oimes de 1,000 kiUgrau). j des chemins de fer. .
— 38 —
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XIV.
— 48 —
CHAPITRE VI.
Revenus et C^ntrlbutlonfii.
Revenu immobilier de la commune en 1 85 . .
Valeur immobilière des biens de main-morte .
Contribution foncière pour le domaine agricole non
bâti
Chaque hectare non bâti imposable supporte ainsi un
impôtde .......-.;....
Contribution foncière pour les propriétés bâties . .
Chaque maison ou usine bâtie supporte donc en
moyenne un impôt de .
Nombre des cotes foncières en 1 85 ... : . .
Montant des cotes personnelles et mobilières .
Nombre des cotes personnelles et mobilières . . .
Rapport des cotes foncières, à la population ....
Nombre d'ares imposables par cote moyenne . . .
Contribution des portes et fenêtres ......
Contribution des patentes
Nombre des patentables .
Chaque patentable paye donc moyennement . .
Contributions indirectes en 185
Nombre d'habitants imposés
Nombre d'habitants non imposés . ......
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Navets . .
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Nombre
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ou plantés.
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Rouleaux. .
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— 54 —
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DEUXIÈME SECTION. — CULTURE DES TERRES,
Engrais et Amendements .
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Â, \ Sur toutes les terres .
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Valeur (lu quintal métrique.
IRRIGATIONS.
rirndue «lus prairies soumises à un système d'irrigation
Ktenduo des prairies pour lesquelles des travaux d'irrigation ont été
pratiqués dans Tannée
Augmentation moyenpe ( par hectare] en quintaux de Tourrage, résul-
tpint d'un système d'irrigation
Ktenduc des prairies susceptibles d'é(re irriguées
rtenduc des terres susceptibles d'être converties en prairies irrigables
FRAIS DE CULTURE.
Ilécolles, engrapgements , et(%, par hectare de
Terres labourables I; i Garances
Prairies naturelles .
Prairies artificielles.
Rizières
Champs de Maïs. . . .
Vignes
Bois
Pépinières
Plantations d'oliviers . . .
— - d'amandiers..
FERMES..
Nombre
Etendue moyenne . . .
Nombre moyen de charrues .
JACHÈRES.
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Proportion à la superficie totale du territoire . .
— . — - des terres labourables .
— 55 —
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TROISIÈME SECTIOxN. PRODUITS DES TERHES EN NATl RE.
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Quantités d'Hectolitres récoltés en:
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Riz
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Colza
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OlJATRIKMi*: SECTION. PRODUITS DES TERRES EN ARGENT
Priœ moyen , dans ï année, de l hectolitre ou du
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Froment . . ^ . . . .
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Haricots
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Colza
Chanvre
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d'olives . . . .
Huile! de noix . . . .
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Lin
Houblon
Betteraves
Garance
Raves
Navets
Vin
Cidre
Bière
Paille
Foin
Fourrages artificiels .
CharbiB
Pommes à cidre.. . .
Prix moyen dans Vannée , du stère de :
Bois de bûches. . .
X) de construction
» de charbon . .
Sciage de chêne . .
Sciage de sapin. . .
Echalas .
Cerceaux
Lattes. .
Fagots .
i>9 —
Agrienlipre.
QUATRIÈME SECTION. PRODUITS DES TERRES EN ARGENT.
Somme totale produite par les récoltes de Vannée ,
en 185
Froment.
Seigle . .
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Mais. . .
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Autres céréales . . .
Pommes de terre. . .
Haricots .
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Autres légumes . . .s
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Colza
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Pommes à cidre . . .
Chanvre
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Houblon
Betteraves.
Garance .......
Raves
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Autres produits. . .
Vin
Bière
Cidre
Paille
Foin
Fourrages artificiels.
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Bois de bûches . .
Bois de construction .
Bois de charbon . .
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Anesses
Anons .
• • •
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Bœufs de culture.
Bœufs à l'engrais
Vaches. . . .
Veaux et génisses
Total .
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Béliers .
Moutons
Brebis .
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Total .
• •
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Chèvres
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CINQUIÈME SECTION. DÉNOMBREMENT DES ANIMAUX UTILES.
NOMBRE TOTAL
des animaux
de Tespèce
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Porcs (le lait .
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Idem
des animaux
de
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Lapins
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Dindons .
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Canards .
Pigeons
Chiens
Nombre lolal , dans la Commune, des ruches à miel
PÊCHE
étendue
superficielle.
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Pèche des rivières et ruisseaux .
Pêche d'étangs .
Nombre de bctes à corne pour un hectare de lene
cultivable
Nombre de chevaux et autres bêles de trait par
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SEPTIÈME SECTION PRODUITS DES ANIMAUX EN ARGENT.
PRIX MOYEN
DANS l'année
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de
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ci-contre :
PRIX MOYEN
DANS l'année
du kilogramme
de
chacundes produits
ci-contre :
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Cheval ......
Ane
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Bœuf ou vache gras .
Mouton
Agneau
Chèvre
Chevreau
Porc gras
Porc de lait
Lapin
Poule
Dindon .
Oie
Canard
Pigeon
Viande de bœuf . . .
— vache . .
— mouton . .
— agneau . .
— chevreau . .
— porc . . .
Lard frais . . . .
Lard salé . . . .
Porc salé
Laine
Miel
Cire ...:...
Suif
Poisson
Plumes . , . . . .
TOM XIV.
9
— 66 —
Agrlenltnre.
SEPTIÈME SECTION.
PRODUITS DES ANIMAUX EN ARGENT.
SOMMES
PRODUITES
dans l'année
par
l'élève des animaux
exportés
ou consommés.
SOMME
PRODUITE
dans Tannée
par
la vente des produits
ci-contre :
Poulains
Chevaux
Anes. ^
Bœufs ou vaches de travail .
Bœufs OU vaches de boucherie.
Moutons
Agneaux
Chèvres
Chevreaux ......
Porcs gras
Porcs de lait
Lapins
Poules
Dindons
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Canards. ......
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Induiitric.
DEUXIÈME SECTION.
ARTS ET METIERS.
Imprimeurs et lithographes.
Sculpteurs. . . . . .
Peintres ......
Graveurs sur métaux . .
Orfèvres
Horlogers
Carrossiers
Charrons . . . * '- .
Peintres en bâtiments . .
Charpentiers
Menuisiers
Ebénistes
Tourneurs ......
Sabotiers . . . . . .
Armuriers
Serruriers et cloxitiers . .
Couteliers
Maréchaux-ferrants . . .
Cordonniers .....
Bourreliers .....
Tailleurs ......
Tapissiers ......
Ferblantiers , Pompiers .
Vitriers.
Maçons
Tailleurs de pierres . . .
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CHAPITRE XI.
Administrations*
\" SECTION.— Organisation municipale.
Nombre d'électeurs communaux.
domiciliés . . .
forains ....
Nombre de Gardes champêtres
Traitement des Gardes champêtres
/ des délits ruraux.
] — forestiers.
— de pêche.
— de chasse.
Nombre^ en 1 85
Nombre de permis de chasse en 1 85
GARDE NATIONALE.
NOMBRE
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GARDES NATIONAUX
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[ équipes
' armés
portés au contrôle du service actif. \ en uniforme
légions . .
bataillons .
compagnies
subdivisions
fusils . . .
sabres. . .
Nombre de
CORPS SPÉCIAUX.
Nombre de
Nombre de
pompiers ( sapeurs ) . . .
pompes
batteries d'artillerie . . .
pièces de canon
TOM. XIV.
40
-•• 74 -^
CHAPITRE XI.
Admlnistratloiiis.
2* SECTION. — Institxitions de Bienfaisance,
§ 1. HÔPITAUX.
Nombre d'hôpitaux
Nombre de lits '
Nombre moyen d'admissions par année . . . .
— de journées
Prix de journées
Dépense moyenne par jour et par malade ....
Nombre d'enfants trouvés en 4 85
Nombre moyen depuis 1 0 ans . .
Dépense moyenne par année pour chaque enfant. .
DONATIONS FAITES EN 185
Revenus de l'État en 1 85
en argent. ' . . .
en nature . . . .
2. BUREAU DE BIENFAISANCE.
'Nourriture . .
Médicaments
en nature, j Vêtements . .
Nombre d'individus j ( Total . .
secourus en 1 85 | en argent
Moyenne des secours
( Revenu de fondation . . .
Revenus de l'Etat ! Quêtes
( Subvention communale . .
Nombre et désignation des Sociétés charitables . ' .
d'indigents
de mendiants
Nombre
3' SECTION. — Service de Santé.
docteurs- en Médecine
officiers de Santé
Nombre de { sages-femmes .
pharmaciens . .
artistes vétérinaires
Nombre de vacci- l en 1 85 ...
nations opérées ( en moyenne dep. 1 0 ans
— 75 —
CHAPITRE Xn.
Cultes.
La commune est-elle érigée en cure, succursale, annexe
ou chapelle vicariale ?
Date de sa création :
Date précise ou présumée de la construction de l'église :
Style de son architecture :
Valeur de son mobilier :
Nombre de places qu'elle renferme :
Nombre de cloches :
Leur poids:
Revenus annuels de la fabrique :
Subvention communale ordmaircàla fabrique;
Nombre et importance des fondations en faveur de l'égUsa:
Produit de la location des chaises en 1 85 :
EtabUssemenls affectés à des cultes autres que le culte ca-
tholique :
Le cimetière est-il commun à tous les cultes ?
Quelle est sa superficie ?
Est-il éloigné des habitations ?
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Indastrie.
DEUXIÈME SECTION. ARTS ET MÉTIEtS.
Imprimeurs et lithographes.
Sculpteurs. . '. . . .
Peintres
Graveurs sur métaux . .
Orfèvres
Horlogers
Carrossiers
Charrons
Peintres en bâtiments . .
Charpentiers
Menuisiers
Ebénistes
Tourneurs ......
Sabotiers
Armuriers
Serruriers et cloutiers . .
Couteliers
Maréchaux-ferrants . . .
Cordonniers
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PARTIE HISTORIQUE.
Première Section. — Origine de la Commune. — Dénom-
brements antérieurs à 1789. — Principaux faits historicpics
depuis les temps les plus reculés. — Personnages célèbres. —
Monuments , leur origine, leur description. — Coutumes. —
Curiosités naturelles. — Origine de la -population, caractères
physiques , penchants. . . . , etc.
Deuxième Section, — Considérations sur la nature deâ
terrains. — Méthodes d'exploitation agricole.— Influences du '
climat sur les productions agricoles , sur la santé publique. -^
Traditions, préjugés etc.*
Troisième Section. —Evénements locaux les plus remar-
quables de Tannée courante, soit dans Tordre matériel , ^soît
dans Tordre moral. — Phénomènes météorologiques. -^
Appréciation'des récoltes suivant leur nature { abondante ,
MOYENNE ou MAUVAISE , EN BLÉ , EN RIZ , EN GARANCE , SN
OLivi;s...i.. ) — Nouveaux Etablissements créés dans Tannée,
leur but, leurs moyens, leurs résultats. — Amélioraliom
ou pertes dans les conditions morales de la commune , causes
réelles ou présumées du changement. — Augmentations ou
diminutions dans les diverses branches du commerce local ,
causes réelles ou présumées. — Incendiés — ** Maladies
* Les deux premiëref sections ne figureront qae dans les ANlf àles de la première
année , saof les additions on modifications qu'on croira, par la suite , devoir indiquer.
Pour les années suivantes, la partie historique ne comprendra que les détails indiquée
ici sous le titre de troisième section.
** Les membres des commissions appelées à coopérer aux ANNALES communa-
les t les médecins , surtout , noteront soigneusement et signaleront ce qui est du
ressort du serykîe sanitaire et do service médical. Ils aborderont donc toutes les ques-
tions d'hygiène et observeront attentivement les diverses maladies.
— 83 —
régnantes, dominantes , endéitiiques , épidémiques , —
Epizooties. — Mouvements principaux dans le personnel de
l'administration , etc.
On n'ignore pas que si, dans les villes, Ttapèce humaine est exposée à bien des
causes de désordre physique et moral , elle ne l'est pas moins daos les campa-
gnes où liTrée h de rndes Waraux , elle a besoin , pour se maintenir robuste , de
conseils hygiéniques. Or, elle y est le plus sourent prirée des ressources de la mé-
decine. Sans doute la médecine rurale est susceptible d'améliorations. Un oontei^
d'hygièn? créé dans chaque arrondissement, par arrêté du fS décembre 1848, est sans
contredit d'une grande atilité, mais il ne aaarail éTidemmeat signaler aTeoczaditiide
tons les faits qui intéressent la santé publique, hors de la sphère du chef<4iea de
l'arrondissement. Ce sont principalement les obserrations sur la salubrité et la
santéqu'ilimporiede recueillir daOB les localités mêmes. Chaque oommuue ^it
donc flToir ses investigateurs qui se conformeront, pour en faire bien connaître
l'état sanitaire, k des rè|^ asaes généralement connues pour nous croire dispensé'
de les reproduire ici . Hoqs dirons seulement qu'indépendamment de l'ezpoeé dee
observations météorologiques et dos considérations qui se rattachent à la topographie,
c'est-à-dire h l'étude du sol , des eaux , de 1* atmosphère , des plantes , des animaux
et de l'homme , on aura h tracer le tableau de» maladlei ; et cela pourra être fait
dans l'ordre suivant :
4« Maladie» tndimiquts ou propret au payt. Elles réclament une appréciation
des causes qui soiU inhérentes à U localité et de oelles qui tiennent h la manière
d'être des habitants ;
S» JVa?adte«domtnanl0«. Le rapport qui sera faiik ce sujet résultera d'obser-
vationa particulières el présentera le chiffre des décès, comparé au nombre des mala-
dai et en proportion des âges , des sexes , des occupations , de la durée et ^u mode -
de tiaitement;
8* Maladies ipidémiquei. On les décrira , en ayant soin d'indiquer ce qui a pré-
cédé leur apparition, comme la disette, l'altération des aliments et des boissons,
la direction des vents, certaines émanations provenant d'eaux stagnantes, de dépôts >
d'immondices, etc., etc. ; l'arrivée dans le pays de troupes, d'étrangers malades
et généralement toutes les causes locales et accidentelles d'insalubrité. On précisera
l'époque et les rues où l'épidémie aura commencé de se montrer ; on déterminera sa"
nature , si elle offre des variétés , des complications ; on donnera et le chiffre des
individus atteints, leurs âges, leurs sexes', leurs professions , leurs mœurs , etc. >
et le nombre de ceux guéris , de ceux décédés en rapport avec les circonstances indi-
▼idtfeDes , le degré de gravité du mal , les complications, le traitement , les périodes
de l'épidémie. Pour jeter plus de jour sur la nature des maladies , on associera au-
tant que possible h leur description, l'exposé des lésions constatées à l'ouverture des
cadavres. Snfin, on parlera des moyens curatiflB dont l'efflcacité aura été plus re-
marquable dans le plus grand nombre de cas.
(Note du Secrétaire perpétuel de la Société de statietique de Marseille .)
— 84 —
SOCIÉTÉ DE STATISTlOllE DE MARSEILLE.
AVIS.
Le présent registre devant servir à la confection des ÀNNi
LE8 COMMUNALES du département des Bouches^lu-Rhône , ré-
sulte de l'adoption , par la Société de statistique de Marseille,
d'un rapport sur un projet de statistique permanente présenté
par M. Halles-d'Arros, membre correspondant; rapport fait
par M. Gendarme DR Beyotte, au nom d'une commission
composée de lui, de MM. Dupaur de Montport, de Ville^
NEUVE , P.-M. Roux, Feautrier.
Il a été ensuite décidé , et avec approbation de M. le Préfet
des Bouches-du-Rhône , quil serait établi dans chaque com-
mune une commission de statistique, à laquelle un exemplaire
au moins de ce registre serait transmis , pour être rempli et
renvoyé par elle , sous le couvert de M. le Préfet , à la Société
de statistique.
Il est à remarquer que ce nouveau mode d'investigation n'a
aucun rapport avec le système de recherches que la Société a
suivi jusqu'à ce jour. Elle a reconnu que ce sont là deux cho-
ses tout-à-fait distinctes , qui doivent fonctionner séparément :
Tune présente une manière de se procurerles données sur une
foule de questions communes à toute la France , et l'autre le
règlement intellectuel el particulier de la Société de stati«tique
de Marseille. Sans contredit la première sera un aUment pour
la seconde , mais elle ne pourrait pas la remplacer.
Au reste , des exemplaires aussi du rapport de la commis*
sion seront adressés à toutes les communes du département
des Bouches-du-Rhône.
Marseille , le 7 février 1 850.
Fdgnés : de VILLENEUVE , P.-M. ROUX (de Marseille),
PRÉSIDENT. SECRÉTAIRE PERPÉTUEL.
tBSBiiTATiONS météorologiques , faites h l'Observatoire national
de Marseille . en Janvier 18S0.
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RÉSULTATS GÉNÉRAUX ,
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RÉSULTATS GÉNÉRACI ,
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ESSAI DE STATISTIQUE
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1m ville d'Arles et son territoire.
Le progréi dei tociétéf est fondé inr
l'emploi iliuttltané de deax reeellée 4«
rifipril humtiu , l'expérience e( le rtl-
lonnement.
TOPOGRAPHIE.
Arles, ch^lieu dutroisièmearrondisscment du département
^ Bouches*du-Rhâne, est situé sur ]a rive gauche de ce
flfiUYe, à une distance de tuiit myriamctres et demi de Mar-
rie, à six d'Aix et àdeux et demi de Nismes.
0 est par >i3 degrés, 40 minutes, 28 secondes de latitude
Hord, etpar 2 degrés, 17 minutes, U secondes de lon-
Kitude Est.
1^ position sur le versant d'une colline dont les assises les
plus basses baignent dans le rhône ; ses monuments , ses
BDiailles démantelées , le bel effet de ses tours, de ses clo-
chers, se détachant en vigueur sur le ciel bleu et profond qui
iei encadre ; le ton chaud et doré de ses fabriques lui donnent,
de l'avis de tous les voyageurs , Taspect pittoresque d'une cité
orientale.
Se forme qu^on a comparé à celle d'une har))e, se retrouve
bien plus exactement dans celle d'une pyramide tronquée,
ayant sa base vers le septentrion et dont l'un àe.% côtés se pro-
longe au couchant sur la rive du fleuve.
Son enceinte, la même aujourd'hui que celle qui lui fut
— HO -
donnée en 4263, quand le vieux bourg fut réuni à la cité, ren-
ferme un espace de 36 (lectares, occupé par 60 îles, divisées
en 4,550 maisons.
Ses rues, pavées de caillou&'depuis le XY* siècle seulement,
sont la plupart étroites , sinueuses et inégales dans leur niv^-
lement.
Trinquet aille , qui a dû être autrefois la partie la plus irn^
portante de la ville , n'est plus, de nos jours , quMn fiiubourg
de peu d'étendue, placé sur la rive droite du rhône, flres-
■
que dans l'angle du delta, et réuni à Arles par un pont de ba-
teaux qu'il est depuis longtemps question de remplacer par un
autre en fil de fer.
L'étendue de Trinquetaille , fort diminuée depuis sa des-
truction par les Sarrasins , dans le YllI* siècle , n'est que de
huit hectares , comprenant dix îles et deux cents maisons.
La populaticm d'Arles , tant celle de la ville que celle de la
campagne, est en 1848, de 91,088 individus. Comparée à
rimmense étendue du territoire, on a calculé que cdle de h
campagne n'est que de six habitants par kilomètre , circom-
tance qui met ce beau pays, pour lequel on Ikit peu, fort
au-dessous des contrées les plus misérables de la France.
Le territoire, divisé en quatre parties parfaitement distinc-
tes, la Camargue, la Crau , le Plan du Bourg et le TreboV,
comprend une superficie qu'on peut évaluer à peu prés «a
quart du département, et qui est de 125,526 hectares , oa4é-
cent lieues carrées.
Au Nord, il est borné par les communes de Tarascon , de
Fontvieille , de Mouriés , de Maussane , des Baux , d'AureiUe
et d'Eyguières. — Au Levant, par Salon, Grans et Istres. «^
Au Midi , par la mer. -^ Au Couchant , par ]es Saintes-Harîe^
et par te département du Gard, -
Tout grand qu'il est , le territoire d'Arles , réduit aiyotirw
d'hui à ses limites naturelles, est loin d'avoir la même «irihee
que du temps des Romains , attendu que ceiix*^, ayant toidq
— i\\ —
mtoiiallrela Mélité cl les services des Arlésieos dans la guerre
delbrséUle, leurdonnoreiit une gronde |)orlion du pays qu'ils
ivaieiit éiilBYé à cetlc ville. Le district d'Arles, à cette épo-
qus; «e composait de tout le terrain situé sur le littoral mari-
time, depuis celui qu'habitaient les Analilii dans laCamar-
§»,• jusqu'à celui des Albici , dans le voisinage d'Aubagne,
tf cela résulta des termes mornes de T inscription que nous
AvMfbns en note , inscription publiée déjà bien d'autres fois,
dédiée par les habitants du Pagus LucreUu à Taffranchi
Zonme (4), et dans laquelle il est parfaitement exprimé que
ItPagui Luoretus^ dont l'emplacenient a été reconnu entre
Génenos et Aubagne , était sur les confins du terroir d'Arles.
Comme tous les pays de plaines, le territoire d'Arles est
fsaaceiâenté. 11 n'y a ni montagnes élevées , ni vallées pro-
' tadeSy età l'exception des collines duMontmajour, de Cordes,
da Castellet et de.la butte du Mouleyrios , sur un prolonge-
MDt de laquelle on a bâti la ville , le sol presque partout
dtaivîali n'offre que peu de traces de bouleversements au te-
neurs aux formations les plus récentes.
LÀ CAMARGUE.
L'origine de la Camargue, sa formation par l'accumulation
IfBte et successive des dépôts du rhône, ses accroissements,
\m modifications profondes apportées à son sol, par les frc-
VMntes irruptions du fleuve , à une époque où , aucune digue
(I) TAOAHI. PâGI. LVCRBTI. QVI. SVNT. PINIBVS. ÀRELÀTEKSlVlf. LOCO
aâMÀMo. 0. co«. mârgblli. lib. zozimo. mm. vir. âvg. col. ivl. pa-
tnSÊM. ARLATl. 01. nonOREM. BITS. IIOTVM. FEC|T. INITRIAM. H08T1AM.
laOnnf. SABCVbORYM. SACRAtISSIMO. PRIlfCIPI T. AELIO. ANTOIVIIVO ..R.
lOIIB. MISIT. PBR. 1IVLT08. ANNOS. AD. PRESIDES. PROVIKCIAE PERSECVTVS.
ItfflllIVRiAMROBTRAM. SVIS. IN.... T. OB. HOC. DONAVIT. NOBIS. IHPBKDIA.
• <]TAB. r» T. TT. OMRIVM SABCYLORVM. SACRATISSIMI. PRIHCIPIS. IIIP.
fAW. AlITOIiniI. AVG. PU. BBNBFIGIA. DURARBIfT. PERMAIIBRBIIT. QVE.
omsiri. TiTiiEinrR. bt. bAlirbo. gratvito. ovod. ablattm biat.
PAOAK»... QVOD. VSI. PVBRAifT. AMPLIVS. ANWIS. XXXX.
ne contenant son cours ^ il se creusait, à chaque grande crue
(lèses eaux, de nouvelles routes vers la mer, ne sont plus
aujourd'hui l'objet du moindre doute pour personne.
II n'est pas possible , comme Tout dit quelques écrivains
modernes, que du temps des Romains, sa surface émergée fat
la même que de nos jours , et que , d'après ces données
inexactes , Titinéraire d'ÂNTONiN qui porte à 30 milles (sept
lieues et demie) la distance d'Arles aux embouchures, eut
raison, non seulement contre le témoignage d'ÂmiiEM
Màbcellin, qui ne la porte qu'à dix-huit (1), mais extcdre
c<mtre tant d'autres motifs qu'il y* a de croire le contraire.
Sans recourir aux expressions d'un ancien géographe grec,
affirmant que la ville d'Arles était située sur la mer ; expres-
sions qui , si elles ne sont pas d'une parfaite exactitude , don-
nent la preuve, tout au moins, qu'à l'époque où écrivait cet
anonyme (3), les embouchures en étaient peu éloignées,
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nous avons, pour constater les conquêtes du rhône , une fbule
d^observations et de témoignages , dont l'authenticité serait
difficile à contredire.
Le père Porchier (3) aux assertions de qui nous avons la
confiance la plus pleine , avance que de son temps [ 1 650 ], il
avait vu la mer reculer ses bords de plus d'une Ueue.
(\) Spumeus ( Rhodanus ) gallico mari coDcorporatar per pa-
tnium sinum , quem vocant ad gradus , ab Àrelate octavô declao
lapide fermé disparatam. -— àhm. Habcell. Rer. Gest. Lié XYi
Cap. \\. —
(2) L^anonyme grec , dont nous citons ici le témoignage , ssjif
l'accepter entièrement, vivait dans le IV-* siècle, sous les pre^
mfer successeurs de Constantin. Ses œuvres ont été tradui-
tes et publiées par Jacques Godefroi, Vêtus orbti dêê^
criptio. Cap^ 49.
la) Histoire manuscrite delà ville d'Arles, Archives de ThMel
de ville.
— H3 —
kaojLGsRTOux, aussi profond observateur que savant et
haUIe écrivain , certifie et affirme le même fait.
Ifime remarque de la part de M. de Rerastu , mais princi-
yiliment d'AniBERT, dans les notes duquel je trouve que ,
dus le XIlI"* siècle, rembouchure du grand bras du Rhône
Àilt d'environ deux lieues plus voisine de la ville , dans la
domame de Passon , ainsi que le confirme l'article 4 39 des
itituts de notre ancienne République, où tout le monde peut
bvDir.
Enfin, plusieurs tours, fortifiées, placées à diverses époques
lor lebord de la mer, pour protéger la navigation du Rhône,
et en fermer rentrée aux pirates , particulièrement aux Cata-
hnset aux Aragonais, qui avaient plusieurs fois désolé le
territoire, attestent aujourd'hui, par la place qu'occupent
leurs débris dans rinténeur de la contrée, les immenses en-
Tihissements du fleuve sur le rivage maritime.
La Camargucs dont les côtes ont été do tout temps très-
dangereuses et redoutées des navigateurs , à cause des hauts
Itffidsqui s'y rencontrent, avait reçu des anciens, le nom de
MeHna^ ou tle des naufrages.
L'élymologîe du mot Camaria, que je trouve exprimé pour
li première fois ^ dans un titre du IX"* siècle , et que quelques
auteurs, en le décomposant, ont cru pouvoir faire venir de
Cttii Marii ager , ne nous est pas très connue. Il est probable,
toutefois , que cette appellation tirée , selon toute apparence^
de la constitution physique de la localité , dérive des deux
termes grecs: kamaz, qui signifie marécage , et afpox, qui
lignifie, champ.
D ne reste aujourd'hui aucun vestige de quelque impor-
tance, qd puisse indiquer l'emplacement des villes d'Héra-
dée I ie Rhodanusia et d'Anatilia , bâties par les Phéniciens
et par les Rhodiens , la première , dans le voisinage de Saint^
Gilles; la seconde , près des Bouches Lybiques, à peu près à
l'endroit occupé par Aiguës Mortes; et la troisième, au centre»
TOME XXV. 15
dil-on, de la Cainargues , dans un lieu voisin deVOstium
metapinum. *
Telle qu'elle est acluellement, la Camargues saisie entre les
bras du Rhône , qui renferme de toute part , a la forme d'un
triangle dont la pointe s'appuye à la bifurcation du fleuve ,
un peu au dessus d'Arles, et dont les côtés courent à la mei
en suivant des inflexions assez nombreuses.
D'après le cadastre , son étendue ^totale est de 74,800
hectares, dont 52,120 appartiennent à la ville d'Arles e1
22,080, à la commune de Saintes Maries qui en occupe
Tangle du Sud-Ouest.
Son périmètre est de 130.000 mètres.
Sous le rapport de ses produits , elle se divise ainsi :
Terres cultivées , telles que champs à
blé, jardins, vignes et prairies
artificielles. 1 6, 000 hectares^
Pâturages sans cultures , '.3rres vai-
nes et vagues. 31 , 320 ' »
Marais et terres marécageuses. 7,880 »
Étangs et terrains salés complète-
ment improductifs, 19,000 »
74,200 »
Ce qu'on appelle la petite Camargues est un terrain à part
ainsi nomme par voie de simple comparaison avec la grande-,
autrefois recouvert presque en entier par la forêt de Silvereas,
appartenant à la commune des Saintes Maries, et ayant la
forme d'un" delta, enfermé entre le Rhône mort, lé petit
Itliôno et la mer.
Comme tous les terrains d'une origine analogue , la Gamar-
gu(»,s relevée aux bords du fleuve dont le lit tend toiyours i
s'élever , s'affaisse vers le centre, et présente à ses extré-
mités, vers le rivage de la mer , d'immenses espaces semés de
duneiMU do lagunes. On voit par là, qu'elle est formée de
1
Mis zcmes , parfaitement distinctes , présentant chacune des
ttiKtères spéciaux et différents eutr'elles par la nature du
idet des produits.
La première , celle qui touche au fleuve , la plus fer-
fie comme elle est la plus peuplée, presque toute en terres la-
bourables et en prairies, est divisée en un grand nombre de
facmes, dont la plupart sont de véritables résidences seigneu-
ridjBs. C est de cette partie, encore assez boisée, malgré les
iounenses défrichements qui ont eu lieu , et dont retendue
peut être évaluée au quart de celle de la Camargues , qu'Arles
tirait autrefois ces inépuisables quantités de Lié qui l'avaient
fntsurnommer le Grenier delà Provence, et que les Repu-
bUqoesdePise, de Gènes et de Florence, qu'elle approvi-
riomiait, l'avaient autorisée à venir vendre, sur leurs mar-
chés, sans être soumise à aucun droit.
C'est dans la deuxième, laquelle forme un autre quart de la
contenance du delta , et qui consiste presque toute en prai-
ries naturelles que dépaissent en hiver, au retour des monta-
gnes, où ils transhument en été , les troupeaux qui sont une
des plus grandes richesses^ du pays, et que vaguent en toute
fiberté , exposés à toutes les inclémences des saisons , au vent,
la soleil, à la pluie, dévorés par Jes insectes, manquant
d'au en été , ayant à peine, en hiver , la nourriture néces-
ourepour ne pas mourir de faim , les chevauxj; et les . bœufs
sauvages , dont l'agriculture locale tire de si minces bénéfices.
Ces pâturages , très-riciies en produit et d'excellente qua-
lité dans les Ucux les plus rapprochés de la première zone ,
s'appauvrissent à mesure qu'ils s'en éloignent et qu'ils s'avan-
tXDX vers la zone centrale.
Celle-ei, la plus vaste, puisqu'elle occupe à elle seule les
deux autres quarts de la surface de l'île, s'étend jusqu'à la
mer qui la recouvre en partie, lorsque les vents du Sud la
soulèvent, et offre l'aspect d'une immense plage sablonneuse,
basse, sursaturée de sel, coupée cl 'étangs et do niarajsdontle lit
peu profond est en contrebas au niveau de la liasse mer, el
que l'action des colmates est seule capable de oc»iquérir i la
culture , en en élevant le fond , et en y opérant les deisàcbe-
roents convenables.
Ces marais qui ont aussi leur utilité, puisqu'<»i en lire les
roseaux au moyen desquels on amende les terrains trop salés
et qu'il serait peut-être imprudaat de faire disparaître en en*
tier, parce que Tévaporation constante de leurs eaux remé-
die d'une manière efficace sur les fâcheux effets des sèdifr-
resses ; ces marais , disons-nous , étant i des .niveaux divers »
leur dessiccation , ai jamais on vient à rentreprendre , M
pourra s'effectuer avec succès , qu'en y employant des prooé-*
dés ^[alement divers. Ainsi, il est reconnu que ceux de
Grenouillet , de Palum longue , de Romieu et de la Tour dn
Vallat , étant les plus élevés , pourraient être aisément écou-
lés par des émissaires aboutissant au Valcarès; taudis que
ceux de Sigoulete , de Brun et de Salliers, trop bas pour que
ce système pût leur être ai^liqué , ne seront jamais asséchés
que par l'introduction, longtemps continuée, des dépôts du
Rhône dans leur intérieur.
Dans ces terrains appelés Sansouires , en terme du pays ,
le sel dont les anciens sables de la mer, recouverts par les
alluvions du fleuve , sont imprégnés profondément , tenu i
l'état de dissolution par les eaux dont ces alluvions sont péné-
trées ; amené à la surface par Teffet de la capillarité , s'y de^
sèche sous la double influence de la chaleur et du mistral,
dénature le sol et le frappe d'impuissance pour produire.
Selon M. de Rivière, qui a fait de longues et savantes re^
cherches sur la Camargues , le niveau moyen des terres de la
zone cultivée est de deux mètres au-dessus de la basse mer ;
celui des marais, de 0 mètre, 75: et celui des étangs,
deO mètre, 25.
La construction des chaussées a opéré d'iraniennes ciiange-
ments dans le r^me hydraulique intérieur dv la Camargues*
— 447 —
Lijiédie, autrefois une de» grandes industries du pays,
leoDsidërablGinent perdu de son importance , depuis que la
phqart des étangs ayant cessé d*étre alimentés Jes uns par
to débordements du Rhône , les autres par les eaux de la
mer aTec laquelle ils ne communiquaient plus , ont disparu les
uqirès les autres, par le seul fait de Tévaporation de leurs
aux, sans cesse entretenue par le soleil et par lèvent.
Dans rétat actuel , en été , quand le vent du Sud souille ses
plu légères bouffées , et que la mer n'intervient pas, les
éUngs de la Camargues , excepté, toutefois, le Valcarès que
Kn immeiuité et sa profondeur mettent à Tabri d'une trop
eomplète dessiccation , diminuent , se resserrent et finissent
pvlaisser à leur place, une épaisse couche de sel cristallisé,
qoalefllBcfait détruire dans la crainte que les approvisionne*
MUS qu'on ne manquerait pas d'y aller faire, ne réduisent
d'ooe manière trop sensible le revenu du droit levé sur cette
dflorée indispensable.
C'est dans cette région des étangs, que furent établies à
ooe époque déjà très-reculée , les salines que Ton exploite
eocore , quoique avec des bénéfices et des produits beaucoup
mûodres qu'autrefois. Celles de Quarantaine et de la Tour
daVallat ont même été abandonnées , et les deux qui res-
teat , celles de la Vignole et de Badon , ne représentent plus ,
liimnière» qu'un capital de 300,000 francs , et l'autre, un
capital de 100,000.
La nature tout alluviale du sol de la Camargues située,
oomme on sait , à une assez grande distance de l'endroit où
le Rhône cesse de charrier du gravier, explique suffisamment
lefiit, si singulier aux yeux d'un grand nombre de personnes,
delà rareté, ou, pour mieux dire, de l'absence absolue de tout
corps pierreux , dans sa composition.
La population du Delta , de 2,000 personnes en hiver , et
du double en été, quand s'ouvrent les travaux de la campagne,
est répartie dans <! 80 mas ou métairies, dont le fermage
annuel s'élève de[)'ii: i.< <K' jusqu'à 25,000 fraiics.
Leur revenu porte principalement sur leis grains , sur les
fourrages et sur les troupeaux qu'on y élève.
La quantité de blé semé, qui fut de 46,245 setiers , ou de
9,747 hectolitres en 1644; de 48,591 setiers, ou 14^454
hectolitres en 4794, et de 20,4 48 setiers, ou 4 2,088 hectolitres
en 4798, s'élève, de nos jours, à 24,000 setiers, ou 14,400
hectolitres.
La quantité récoltée, dont la moyenne est de 60,000 hec-
tolitres, ou de 4 00,000 setiers environ, sur une étendue de
6,000 hectares de terres , qu'on laisse reposer Tannée d'après,
pour les resemer à la troisième , commence vers le milieu du
mois de Juin , et se termine en Juillet quand le temps est
favorable.
A Arles , où l'agriculture a conservé la plupart des carac-
tères de son origine grecque , l'ancien mode de dépiquage du
blé , par les chevaux , usité encore en Egypte et dans les au-
tres parties de l'Afrique, est le seul qui .soit suivi; les gerbes,
d'abord réunies en meules, sont apportées sur l'aire et rangées
les unes à côlédes autres. Les choses ainsi disposées, on
amène les chevaux i divisés en troupes de dix à douze accou-
plés. Chaque division, ou rode, est conduite par deux
étalons jeunes et vigoureux appelés primadiers , portant
chacununcollier de sonnettes, dont le bruit excite la troupe
et la tient en haleine. Un homme , placé au centre de Taire ,
tenant d'une main un fouet et de l'autre une longe , dirige
tous ces chevaux trottant circulairement sur les gerbes qu^ils
écrasent.
Rien n'est mieux capable de faire ressortir Texcellence de
la race de nos CamargueSy que le courage avec lequel, ils
supportent ainsi pendant un mois et souvent plus, la fatigue
d'une marche forcée , de quinze à seize lîeues par jour , sous
Taction dévorante d'un soleil caniculaire, toujours envelop-
pés dans une atmosphère de poussière qui les aveugle et les
gUffoque , n'ayant de nourriture que les brins de paille et les
quelques grains qu'ils dérobent en courant, de relâche que
lai iaatants où. les gardiens suspendent le travail pour pren-
dreleurs repas.
Lteticle 48 des anciens statuts de la ville d'Arles , qui
||[|itau vingtième de la récolte, le prix payé aux proprié-
tiimdes chevaux , n'a reçu du temps et des nouveaux usages
^*iiiie modification assez légère. Le prix du foulage est
ugourd'hui de 4 seliers sur \ 00.
Après la moisson . les épis oublies sur les terres appar-
tament aux pauvres qui gagnent , eu les ramassant, de quoi
16 nourrir pendant une grande partie de l'année. Dans le
princqie , il n'y avait pour cela aucune règle; chacun était
libre d'entrer dans le champ qui était le mieux à sa convenance,
etd'y glaner, sans que le propriétaire pût raisonnablement y
mettreobstacle. C'était un droit que rien ne limitait. Ce-
peodant , comme l'opération ne se faisait pas toujours avec
tout l'ordre désirable , et que l'abus n'avait pas tardé à
M mêler, à cette faculté toute philantropique , les proprié-
tiiras Airent autorisés , moyennant une redevance de quatre
Ktiers sur chaque cent de blé ensemencé , applicable aux
hoqHces , à n'admettre au glanage de leurs terres, que les
pencmnes de leur choix.
Les vignes , autrefois très-communes dans le Delta , four-
lAaent à peine de nos jours à la consommation des habitants,
mm qu'elles y prospèrent moins, mais parce que l'abaissement
da prix du vin et la cherté toujours croissante de la main-
d'oQuvre, sont causes qu'on en délaisse la culture. Le vin
qu'elles fournissent n'est pas comparable à celui de la Crau.
0 n'est ni aussi parfumé, ni aussi riche en alcool. Celui
pourtant que l'on récolte dans les sables des bords du Rhône ,
Ides qualités qui font que beaucoup de personnes le préfé-
rât. Il est léger, piquant et agriiable au goût.
Un des avantages des vignes de la Camargues, c'est qu'elles
produisent abondamment comme celles du Plan du Bourg et
des Ségonaux du Trebon. La différence de quantité daa
le produit^ comparativement à celui des vignobles de la Craa
est la même que celle qui existe entre 5 et 1 , c*est-à-dir4
que les vignes de Camargues donnent moyennement 50 hec-
tolitres par hectare, et que celles de la Crau n'en donnent qui
dix.
S'il faut s'en tenir aux récits* des anciens, la Camargnei
était autrefois d'une fertilité bien supérieure à celle dont noui
sommes les témoins, et cela se comprend. Dans un temps
où le Rhône, mal contenu par des chaussées basses, pei
épaisses et mal entretenues, débordait souvent-sur le pays
celui-ci trouvait dans son limon un engrais de première puis-
sance , qui le rajeunissait et lui rendait pour plusieurs année
les forces qu'il avait perdues en produisant. Pierre de Quique-
RAN DE Beaujeu, Evcquc de Sénés, auteur d'un livre (1) qu<
peu de gens connaissent, malgré les détails précieux dont i
est plein , ne cherche pas ailleurs les causes de l'extrême fé-
condité que le Delta avait encore de son temps. U dit qu'alor
il n'était pas rare de voir le blé rendre vingt fois la qùantit
confiée à la terre , et que cette merveilleuse abondance tenai
principalement aux inondations qui avaient lieu de deux ei
deux années. Il est , du reste , aisé de voir , et la remarqi^e ei
a été bien souvent faite, que la décroissance des facultés pro-
ductives de la Camargues , suit une marche parallèle à celli
des précautions que l 'on prend pour la mettre à l'abri des en-
vahissements du fleuve. Le Trebon, dont le sol affaibli de-
puis longtemps, ne produisait presque plus rien, nous a offert
dans ces dernières années , un exemple frappant de cette qua-
lité régénératrice des dépôts du Rhône sur les terraioi où i
les laisse. Depuis les inondations successives de f 840 , il e
43 , les propriétés de ce quartier de notre territoire , très pei
(4} De Laudibus Provinciœ, Traduit du latin en français , pa
F. DE Glaret, archidiacre de l'église d'Arles (4613).
ni^jiQlfcliéta^fupuivant , ont triplé de valeur et teodeat en-
^e k augmenter.
.,.i|k l'jépoque actuelle , les terres de Camargue donnent en
a^g^one un pnoduit de six ou sept pour un. En 4847, an-
aéed'abendaBce succédant à une année de disette et de misère,
il a élé de huit.
rJt# npoolta des luzernes et des fourrages fins , considérable-
4BWl iiopnie depuis le commencement du siècle , sert pendant
Iqple Vamée a la nourriture des bêtes de labour, et en hiver .
i cdlA des troupeaux , quand la saison ^t rude , que la terre
*f0uvre de neige , ou que des pluies abondantes inondent les
mines naturelles.
|a fiteication de la soude , par ^incinération des salicornes
etèas ioUola , qui croissent dans les terrains salés de la Ca-'
iWKiie , était anciennement d'un grand profit pour ceux qui
IH livfaienl i la culture de ces plantes. On raconte qu'un
navire espagnol, chargé de graines de kali pour la Sicile, fit
QVriBrage sur nos cotes ; que ces graines, rejetées par les flots
SHf le rivage, lurent dispersées dans Tile par un coup de vent
dZit violent, et qu'y ayant trouvé toutes les conditions favo-
B^Uee i leur germination , elles poussèrent en abondance et
doHpérent aux habitants étonnés le spectacle singulier d'une
^^ig/SMioa qu'ils ne connaissaient pas. Ceux dont les do-
nadiiea avaient été envahis , eurent d'abord l'idée de s'en dé-
l|W|aB8er en passant leurs terres à la charrue, mais un Catalan,
élpblî à Notre Dame de la Mer , leur ayant iiait connaître les
pn^^tét de ce végétai et les avantages qu'ils pouvaient en
rp^mr, des essais furent faits , et les premiers bénéfices paru-
fffgi aasez conûdérables pour qu'on donnât des encourage-
ments i sa culture.
Je trouve, à cet égard , dans le livre déjà cité de l'évéque
de Sénés , qu'une de ses fermes de Camargue , dont il ne
tirait qu'un revenu annuel de S50 écus, ayant été semée de
TOME XIV. 46
— 122 —
kali , lui rapporta à sa part seulement , la somme consi-^
dérablede quinze cents écus d'or.
Depuis lors , la fabrication des soudes factices par toie de
décomposition du sel marin , a fait tomber à rien cette bran-*
che d'industrie, aiyourd'hui complètement abandonnée.
Un fait beaucoup plus récent , que nous ne pouvons nous
dispenser de signaler, parce qu'il est d'un intérêt public
incontestable, et que son importance , par rapport à l'avenir
delà Camargue , est, à présent^ avouée par 4:eux-mêmes qui
y avaientle moins de foi, c'est celui de l'introduction de la
culture du riz dans les terrains que l'abondance du sel ren^
dail depuis des siècles impropres à ioute production* Ceux
qui connaissent les procédés de culture de cette utile gra-
minée , l'abondance des irrigations qu'elle demande , les dé-
frichements qui la précèdent, jugeront de quels avantages
son acclimatation doit être , relativement à Tamélioratioa
de ces terrains.
C'est de 4 845 seulement que datent les premières tenta-
tives. Elles furent, à ce qu'il parait, assez satisfaisantes
pour que des expériences plus décisives fussent renouvelées
dans l'année qui suivit. En 1847, 500 hectares de terres
vaines, transformées en rizières, produisirent 40,000 quia-
taux de riz f égal en qualité aux espèces les meilleures qui
nous viennent d'Espagne et du Piémont. Un tel succès ,
en même temps qu'il donnait les ^espérances les plus belles,
démentait victorieusement les prédictions peu encourageantes
d'un grand nombre de fermiers , voués par état à l'agricul-
ture , mais dépourvus de lumières , ignorants de tout progrès,
froissés dans leur amour-propre , et adonnés , de père en ffls »
aux pratiques grossières d'une routine staUonnaire.
En 4 848 , la question du riz , si longtemps irrésolue , était
complètement jugée. Outre un produit de 20,000 quin-
taux, recueilli sur 4,000 hectares de nouvelles rizières , la
société du château d'Avignon venait d'acquérir la certitude
— 4M —
que tel terres livrées à cette exploitation , d'infertiles qu'elles
étaient auparavant , avaient acquis au plus haut point , et par
l'effet de lenr dessalement, la faculté reproductive; qu'elles
étaient {uropresà toute sorte de cultures, à celle du trèfle
principalement , et que le blé qu'on y semait pouvait donner
dqwitdix* jusqu'à douze pour un. En d'autres termes, que
lanéme hectare de terre qui , avant d'avoir produit du riz,
vabît à peine 400 francs , était subitement passé à une va-
li^ de 3,000, ce qui , d'après les calculs et en supposant que
les 50,000 hectares de terrains vagues et marécageux,
nsceptildes d'être défrichés, dussent être ainsi améliorés
avec le temps , donnerait non seulement au capital foncier
do pays, cent millions de plus value, mais encore cent millions
de kilogrammes de riz , pouvant servir à l'alimentation de
8,000 fomilles et donner de Toccupation à plusieurs milliers
de travailleurs.
Ce qae nous avons dit , plus haut , de la diminution pro-
doctiTè du sol de la Camargue , attribuée avec raison , aux
travaux de défense, entrepris, dans un intérêt peut-être
md entendu, contrôles crues du Rhône, était connu et jus-
IflQient apprécié du temps même de nos pères. Dans le 17^*
liéde, M. Gbetoux , avocat d'Arles , connu par de savantes
recherches sur l'histoire générale de notre ville , frappé des
ftuiestes conséquences que la^ construction des chaussées et
Tattériasement des divers bras du fleuve qui, autrefois , sillon-
naient le Delta , avaient eues pour la richesse du pays, conseil-
lait y comme remède au mal , de rouvrir la brassière de la
oyppe , imprudemment fermée par délibération du consei
du ii novembre 1440. Longtemps oublié , ce projet d'in-
troduction des eaux du Rhône , par grandes masses , comme
moyen d'irrigation et même de colmatage pour les parties
les plus basses de l'île , vient récemment d'être repris, et
M. l'ingénieur SurreL; à qui semble réservé l'honneur de
résoudrei au profit de notre ville , la plupart des questions quj
intéressent le plus son arenir , a proposé d'c^er le barrage
du petit Rhône, de façon à ce que ses eaux relevées à cer-
taines époques , jusqu'au niveau qu'elles ont à Arles, pour-
raient, selon les besoins, arroser une moitié de la Camargue.
En attendant la réalisation, tivement désirée, de ce tra-
vail utile , estimé à une somme de 500,000 francs , et pourtnl
donner en retour, à 30,000 hectares de terrains deveous
arrosables , une valeur de cinquante millions de plus que celto
qu'ils Qnt en ce moment, Tirrigation du Ddta i^opèie tant
Men que mal , au moyen de 49 roubines ouvertes sur les deux
bras du Rhône. D est à regretter que ces canaux n'ayant la
plupart ni la pente, ni la largeur et la profondeur convenables,
n'étant d'ailleurs l'objet d'aucun entretien bien entendu, res^
tent souvent insuffisants ou inutiles.
L'origine des chaussées est très ancienne. 0 est proba-
ble qu'elle remonte au XI* siècle. Malgré la surveillance dont
elles ont toujours été l'objet , leur insuiSsance dans les com-
mencements est attestée par les fréquentes inondations dont
les récits affligeants remplissent nos annales. Aujourd'hui,
plus fortes et mieux entretenues , elles contiennent le Rhône
dans son lit, et l'y concentrent sans risque pour le territcûre ,
tant que ces eaux n'atteignent pas le maximum d'élévation
où il leur est possible de monter , et où nous les avons vues
en 1940.
L'étendue des chaussées de la Camargue , tant sur la gran-
de branche que sur le petit Rhône , est de 4 06 kilomètres.
La nécessité où l'on fut dans le principe de répartir exac-
tement la portion de défense à laquelle chaque propriété de-
vait être taxée , selon son importance , tant pour l'entretien
des digues du Rhône , que pour le repurgement des canaux
d 'arrosage et de dessèchement, donna lieu, en 1542, à la
division du Delta, en associations ou quartiers séparés, dont
cinq situés à la droite de la grande branche , reçurent les
noms de Camargue Major , de Montlong , de Fume-Morte»
de tarBoiuoitière et de nie du Plan du Bourg. Trois autres
phcés à la riye gauche du petit Mône, s'appelèrent associa-
tiOM de la Corrége, de Saliers et des Jasses d'Albaron.
nos tard, les choses furent modiflées. Sur la riye droite
du Midae , après la suppression des associations de Camar-
gn Ibjor , de la Bouscatière , de Fume-Morte et de Tlle
Al Ptan d.tfBoQrg, il ne resta que celles de la Corrége et de
■entkMig, auxquelles on joignit les grands domaines de Gt-
fatMÏ, de Toortoulen, du Caseau » de Yerdier , de la Comman-
dim, do Petit Paty, de la Forge, du Pation , du Sambuc,
da Pin, du grand Malusclat , du petit llalusclat , du petit Pe-
loDX , de Gouine et de l'Eisselle.
Sur la rive du petit Rhône , rien ne fût changé.
Aqoard'hui , en vertu d'une ordonnance du Roi , du mois
fùtkbre 4847 , toutes ces associations ont été dissoutes , et
roHiphéées par deux syndicats, dont les membres, au nombre
de neuf pour la Camargue , etdeseptpourlePlanduBourg,
ont élé désignés par le Préfet.
La grande quantité de sel marin dont le sol du Delta au-
jourdliui exondé , mais autrefois recouvert par la mer, est
imprégné jusqu'à une très-grande profondeur , d'où la capil-
tuilé le ramène sans cesse à la surface , rend l'eau des puits
saqnfttre, ineapable de servir aux besoins des hommes, et
même des animaux , auxquels on donne de l'eau du Rhône ,
que les 'fermiers de Tintérieur sont souvent obligés d'aUer
diercherlbrtl(Hn.
Si grave , sous ce rapport et sous celui bien plus grand
su» doute de l'incurable stérilité dont il frappe les parties de
laCamargue les plus basses, c'est pourtant à ce mélange de
sd avec le sol, absorbé par les végétaux qui y croissent, que
les pAturages de ces contrées doivent cette saveur et ce haut
goM qrâ fidt que les troupeaux les recherchent de préférence
ï tons les antres.
Si nos calculs sont ]x)ns , il y a en Camargue environ 1 0
à 4 1 ,000 hectares de prairies sans culture , qui pourraient ,
sans beaucoup de peine , être transformés en terrains de 4"*
qualité et qui, dans Tétatoùon les laisse, n'ont d'autre utili^
té que de serTir en hiver 8e nourriture pour les troupeaux. Le
fourrage qu'on en tire en été ne se coupe qu'une seule fois.
Les recensements les plus récents portent à \ 20,000 le
nombre des bétes à laine qui passent Thiver dans le Delta.
Tous ces troupeaux , à l'exception de quelques-uns qu'on en*-
ferme dans des bergeries «passent en rase campagne la saison
la plus rigoureuse , broutant l'herbe pendant le jour , parqués
pendant la nuit dans de vastes enceintes faites avec des claies ,
sans autre abri contre le mauvais temps, qu'une doublure en
chaume dont on garnit les claies du côté d'où souffle le mistral.
D'origine africaine , les chevaux de Camargue dont la na-
turalisation dans nos contrées date probablement des invasions
sarracémques , sont peut-être, après l'aspect général du pays,
ce qui excite le plus l'attention et la curiosité des voyageurs
qui descendent le Rhône, pour aller aux embouchures.
Souples , agiles , remplis d'ardeur et de courage , capricieux
et impatients du frein ^ ils sont, malgré tous les défauts qu'on
leur reproche , susceptibles d'éducation, et deviennent d'une
grande douceur de caractère lorsqu'ils sont bien nourris et
bien traités. Infatigables et sobres, leur intelligence que dix
siècles d'abandon et de manque complet de toute espèce de
soins , n'ont pu parvenir à altérer complètement , est le signe
le plus certain de la noblesse de leur souche. L'énergie de
leur volonté , la soudaineté , peut-être un peu brusque de
leurs mouvements , la rapidité de leur allure , leur amour de
la liberté, leur aversion pour l'écurie , où la tristesse les gagne
et où ils refusent souvent les aliments qu'on leur présente,
leur hardiesse qui ne recule devant rien , sont connus de tout
le monde. Us résistent facilement aux fatigues les plus fortes,
peuvent marcher tout un jour sans boire ni manger , et iaire
les ph» lODgiM ooones, sans ralentir tm fnatantlear allure ,
iii[midre do repos. L'évêque de Sénés qui aimait avec
ftràir Texerdce de la chasse et qui avait de nombreux haras
itàÉt 868 domaiAes de Camargue , assure avoir parcouru ,
monté sur un de ces animaux , âgé à peine de trois ans et pris
aifbaaard dans une de ses manades, cinquante milles, en
'iSiéHesqde sdent les traces d*abâtardissement que l'on re-
qÉtqiie en eux, les chevaux de Camargue possèdent à on
dÉjBir6 très élevé les caractères principaux de la race Barba
dlut &8- dôcèndent. Tous blancs, ou d'un gris clair, quelque-
Us, niais rarement, truites ou mouchetés, leur poil est fin.
Ceoiaaè les Arabes qui nous viennent d'Alger, ils ont la tête
greèse et lourde, le front large, les yeux à fleur de tête, les
oiieffles oourtes, la ganache développée. Quant à leurs défauts,
qà senttà petitesse de la taille, la grosseur du pied, la Ion-
pmr^ixm etrexiguité comparativede la croupe, ils tiennent
évidemment au dépérissement de l'espèce, abandonnée depuis
im tempe immémorial à la misère la plus grande.
Divers essais de restauration , par leur croisement avec des
diievaôx de sang oriental, ont été tentés, sans avoir jamais pu
lénasir complètement. En 4730, Louis XV envoya à Arles
dés étal(xis derace étrangère qui furent repartis dans différents
quartiers du territoire. La mesure excellente en elle-même,
eSt eontr'elle Tindifférence des propriétaires et des fermiers
et resta sans résultats. L'état, pourtant, ne se rebuta pas.
Vingt ans après , un haras composé de purs arabes , fut placé
par ordre du Ministre , secrétaire d'état , H. d'ARGENSon ,
dans la basse Camargue, sur les domaines de Saint-Bertrand
de Ui Grand Ponche et de Quarantaine. Enfin, en 1806, NÂ-
reiioN, dont la pensée s'étendait à tout, établit à Arles un
dîBs trente dépôts d'étalons , dont il venait d*ordonner la for-
nUation en France.
Exclu du commerce à cause de son défaut de taille et de sa
--448 —
faiblesse qui le reDdent impropre à un charroi un peu force ,
le cheval de Camargue n'a d'autre ulUité véritaUe que celle
de dépiquer le blé. Pendant le reste de l'année , il vit par
troupes dans les pâturages les plus vcHsins du Rhône , sous la
simple ccmduite d'un gardien.
Malgré l'extrême sobriété de ces animaux dont la nourri^
ture de toutel'année ne coûte à leur maitré que 30 à t4 francs»
tandis que le produit de leur travail pendapt le temps de la
moisson » s'élève au moins au chiffre de 50 , on fiit très^peu
dans le pays pour assurer la conservation de leur espèce.
Aussi diminue-^t-elle tous les jours. Les défrichements
dont l'effet est de rétrécir; de plus en plus , les vastes espacée
qu'ils habitent , le peu de soins dont on les entouré , l'aban -
don où on les laisse , l'eitrême misère dans laquelle ils laa-
guîBsent quand les rigueurs du froid ont réduit presque à rien
l'herbe qui les nourrit, peuvent être regardés comme tes
causes les plus actives de cette décroissance numérique qui
semble encore devoir aller plus loin.
Leur nombre qui était de 4000 en 4548, n'est plus que
de 2,000.
Même chose peut se dire de nos bœufs sauvages qu'on dit
avoir été amenés d'Espagne , dans le XII"* siècle , par àl-
paoNSEi**, Jloî d'Aragon , et Comte de Provence. Des docu-
ments que j'ai pu recueillir , à cet égard , il résulte qu'on s'ra
servait autrefois habituellement pour le labour , et que dans
le XYI"* siècle , oh en comptait plus de 46,000 , tant dans te
Delta que dans le Plan du Bourg. Peu à peu , depuis lorsv
leur férocité , qu'il a toujours été impossible d'adoucir par le
moyen ordinaire du croisement avec une espèce plus docile;
développée de plus en plus par l'état de liberté et d'isolement
oji on les a laissés , quand on leur a substitué les mules dans
les travaux de la campagne, l'extrême difficulté de les
soumettre au joug , les accidents quelquefois très-fâcheux
qui s'ensuivaient, leurlenteur dans le travail, les dégradations
— 4^9 —
qu'ils opèrent dans les lieux où ils passent, les ont fait
délaisser totalement.
C'est à peine si aujourd'hui, on en trouverait 1,800 dans
tout le territoire.
Les ' taureaux de Camargue sont uniformément noii*s,
petits, légers à la course, facilement irritables et très-ardents.
Ib ont le cou épais et robuste , le fanon pendant , le regard
toouche » le. front garni d'un poil rude et crépu , les cornes
frés^pointiîes et disposées en croissant. La diiBculté de
tnmver une autre espèce qui put s'accommoder , sans mourir^
delà Yie sauvage et des privations au milieu desquelles ces
flnmaux passent leur existence , a toi^ours été un obstacle à
leur amélioration par un croisement bien combine , de telle
iorteqa'aucnn élément étranger et modificateur n'étant jamais
entre dans ht reproduction de leur race , celle-ci s'est perpé-
taée jusqu'à nous, pure de tout mélange.
La Camargue , autrefois couverte de forêts de tamaris ,
de chêne et de pins, était particulièrement renommée pour
Pabondance du gibier et des autresanimaux qui en peuplaient
les profondeurs. Aces époques, les oies, les outardes, les
phenicoptères , et les diverses espèces do canards , encore
plus communs alors que de nos jours , couvraient de leurs
épaisses volées , les bras du Rhône et les étangs de l'intérieur.
Des myriades de raies, de courlis, de poules d'eau, de
bâsassines, de hérons, remplissaient les marais. Partout
dans les champs , les perdrix , les lièvres et les lapins se
tevaient, sous les pas des chasseurs, dont Thallah les effra-
Tait. Les loups , les renards , les cerfs et les sangliers ,
avaient pour eux les forêts de la Pinède et de Silvcrcal , les
épais fourrés de Bosco-Malo , le bois Lambert , près Tour-
toulen, ceux de Reinèges , de Nolre-Dame-d'Amour et de
Boisvieil.
J'ai sous les yeux , en écrivant rapidement ces lignes , une
TOME XIV. 17
— 430 —
sentence arbitrale du mois de novembre 4335, dans la-
quelle l'abbé du monastère de Nolre-Darae-dlJlmet^ en
procès avec la maison du Temple d'Arles, relativement aux
limites du territoire de Clamadour, se reserve , àl^exclusion
de tout autre , le droit de chasse au sanglier dans la forêt de
Silvercal.
J*ai également en ma possession la copie d^n acte du mois
de janvier 1345 ( notaire Pons Rodelly }^ dans lequel il est dit
qu'un habitant de Notre-Dame-de-la-Mer , ayant pris au
piège un cerf et sa femelle, Tabbé de Silvercal, sur ce fait
que ces animaux avaient été chassés dans les bois dépendants
de son abbaye , l'obligea , en vertu d'une ancienne transac-
tion , à lui faire hommage d'une portion de sa capture.
Les religieux de Valmagne, autorisant en 4434 lavante
du domaine de Notre-Dame-d' Amour , appartenant à leur
corporation , donnent pour motif pnncipal que cette terre est
trop exposée aux pilieries du peuple et aux dégâts des bétes
fauves.
c Au regard des loups et des canards , écrit l'Evêque de
« Sénés, dans son livre des louanges de la Provence, bien que
« les uns soient dangereux pour les bergers , et les autres
c pour les poulaillicrs , néantmoips pour le plaisir que m'ap-
« porte cette chasse, j'achèterais volontiers leur propagation
t aux dépens de mes brebis. »
Ces animaux, à ce qu'il parait, multipliaient assez pour êtRe
dangereux et pour que les consuls oi'donnassent , cbaqpe
année, des battues générales, dans lesquelles il en périssait
beaucoup. Cependant, comme cela ne suffisait pas et que
certains quartiers de la Camargue en étaient infestes au point
d'en devenir inhabitables , on prit le parti de les empoisonner
avec une herbe appelée, dans les actes du temps , Belsa ou
Ilej^ba Toxicata, sur laquelle je n'ai pu me procurer aucun
renseignement, mais que je crois être l'aconit.
Le soin do disposer cette pâtée mortelle dans jfes lieux les
plat fréquente^ par les loups et les sangliers , n'était confié
qu'à des personnes sûres, auxquelles on faisait jurer en
présence des consuls et la main sur le livre des évangiles,
te n'en flaire usage que dans les cas auxquels elle devait ser-
Tir et dans l'intérêt commun.
. L'empoisonneur (Belsserim) et sa caution (fide jussorj
répondaient sur leur tête et sur leurs biens , de tous les acci-
dents fâcheux qui pourraient résulter de leur imprudence ou
de leur propre volonté.
Une desplaiesactuelles^les plus diflicilesàguérir.delaCamar-
gœ, c est roiïrayante multiplication des sauterelles y dans les
années de grande sécheresse. Ces insectes que l'on croyait
autrefois venir d^Âfrlque , pour s'abattre sur nos côtes, sont
indigènes, et le simple bon sens ne permet pas de croire le
contraire. Us sont très-communs dans les pâturages de la
Cran . et du Delta , ou ils trouvent les conditions d'existence
les plus favorables f et où ils se reproduisent dans les années
propices avec une telle abondance , que leur apparition est
une véritable calamité dans tous les lieux où ils se portent.
Le souvenir de leurs ravages en 1 553 , où ils parurent en
si grand nombre que partout, sur leur passage, l'éclat du jour
était voilé (1), l'herbe dévorée , et les arbres étaient dépouil-
lés de leur feuillage, n'est pas perdu dans Arles. On s'y souvient
aussi qu'en 1613, 6,000 hectares de terres couvertes de su-
perbes moissons et de grasses prairies , furent complètement
dévastés en quelques heures. 11 y en eut de si grandes
(4) Translatis uti que vente e chamergi insula eo locustis quae
volatu atque stridore , tanto impetu , tanta que copia eo seipse
contulerunt, ut gregatim incedentes, magna omnium admiratio-
ne, magna etiam incolarum cousternationc, cœlum solem que
obombrarent.
Franc. Valeriose. — Observationes médicinales, lib. vi. —
Ed. m^
quanti tés en 1824, que dans le territoire de Sain tca-Maries , Us
couvraient la terre sur une épaisseur de plusieurs pouces, et
que Tadministration ayant donné l'ordre de leur faire la
chasse , il en fut ranoassé 1 ,700 sacs , pesant ensemble 7SI,46t
kilogramnies.
Le Valearès\ appelé aussi Grand mar, ou grande mer ,
par comparaison avec les autres étangs de la Camargue , a
6,000 hectares do surface et 35 kilomètres de tour. Uni pn^
ciennement à la mer. dont il était un golfe s'avangant jusqu'à
Mejanes , il en fut séparé à une époque incopnue par les
attérissements , au moyen desquels la grande branche du
Rhône , qui se jettait à la mer , à peu près à rendroUpù çst
la Ferme de Fielouse, forma l'immense barre dç Reiriègea.
Cette barre , qui a plusieurs lieues d'étendue , et qui a dû
mettre plusieurs siècles à s'achever, présente l'aspect
d'une plaine de sable , accidentée çà et là de monticules
mouvants que les vents accupiulent et dispersent selon la direct
tion et la force qu'ils ont.
Malgré l'obstacle que lui faisait la plage de Reirièges ^ la
mer a longtemps communiqué avec l'étang du Valcarès, par
des ouvertures appelées -^/fptia?, que l'on entretenait autrefois
avec beaucoup de soin , et qui étaient encore au nombre- de
sept en <647. Aujourd'hui ces canaux sont comblés par
les sables , et ce n'est que dans ses instants de tourmente »
que la mer, couvrant la terre de ses vaguer, pénètre jusqu'au
Valcarès et l'alimente de ses eaux.
Bien que lesr actes les plus anciens, qui font mention de
Reirièges, ne remontent pas plus avant que le huitième
siècle, il est certain que sa formation est de beaucoup anté-
rieure à cette époque, où nous savons qu'elle était déjà couverte
de forêts.
Les archevêques d'Arles , premiers possesseurs de ce ter-
rain, en avaient vendu, en divers temps, des portions considéra-
bles rachetées en 4 274 , par un de leurs successeurs, nonuné
— U3 —
RnniÂND. Quant àrétangdu Va1carès,il paraitqu'ilss'en étaient
dessaisis depuis longtemps en faveur de la maison des Baux ,
qoi Tavait ajouté aux immenses propriétés qu'elle possédait
çhm le Delta. Plus tard, ces princes appauvris par les lon-
guet guerres quUis avaient eu à soutenir, engagèrent une
partie de ces mêmes propriétés , et ce fut pour les retirer des
mains de ses créanciers qulIuGUEs des BAnxvendilà la ville
d'Arlea ,. le Yalcarcs , au prix de 36,000 sols llaimondins
neufs.
11 appartient à présent à la Société du Château d'Avignon ,
qui Ta payé 50,000 francs.
n y avait autrefois en Camargue , plusieurs fiefs seigneu-
riaux. Les plus considérables étaient le Château d'ÀLDARON ,
dontrorïgine remonte aux temps les plusanciens; celuides Mon-
TiLLts (de MontiliisJ , qui appartenait à la puissante famille
des ÂDHÉMAB, Vicomtes de Marseille; celui de Villeneuve,
dont les ruines se voient encore à peu dedistance du Valcarès;
celui de la Cappe , bâti dans le voisinage de la ville , sur une
branche du Rhône, depuis longtemps fermée, portant le
même nom que lui ; celui de Bosco-Malo, ainsi nommé à
cause de la grande quantité d'animaux malfaisants (jui habi-
taient dans sa forêt ; et celui de Méjanes, érigé en marquisat^
après la peste de 4720, en faveur de M. Piquet de Méjanes ,
père du célèbre bibliophile.
Outre vingt-deux prieurés isolés ou attachés à des fiefs , il
y avait, sous le nom de Notre-Dame-d'Ulmet , un monastère
de religieux de Tordre de Grammont, dont on croit recon-
paitre les ruines dans le terroir d'Àmphise , au sud des salines
deBadoD. Ce monastère avait été fondé en 1 1 94 , parÂL-
Fioksï 4'', Roi d'Aragdn.
Quoique Tagriculture soit la seule et véritable industrie de
DOtre pays , il s'en faut de beaucoup qu'elle soit ce qu^elle
devrait être, et qu'on fasse rendre à la terre , tout ce qu'elle
pourrait produire, si elle était plus vivement sollicitée.
— 434 —
Excepte un petit nombre de personnes intelligentes , fami-
lières au progrès de la science agricole, les fermiers de
Camarguo, immobilisés daas la pratique des vieux procédés,
ennemis lîés de toute amélioration impliquant des change-
ments trop radicaux dans les habitudes reçues et suivies;
étrangers à tout principe , à toute règle d'économie rnrale ;
ne sachant et ne voulant savoir que ce que leurs pères leur
ont appris; agissant, le plus souvent, en empiriques,
sans direction , sans ordre , sans combinaison réflé-
chie dans les moyens dont ils disposent; suivant ayeu-
glément le système vieilli de la jachère morte; épuisant
leurs terres par la culture des céréales, toujours la même
depuis des siècles; repoussant le bienfait des assolements,
fondé sur ce principe, que le sol ne peut nourrir une longue
suite de récoltes , de la même nature , sans s'épuiser entiè-
rement ; semant toujours , labourant peu , bien éloignés en
cela de la maxime romaine, satins est minus serere et
melius ararCy les fermiers, dis-je, se tiennent en dehors
du mouvement et laissent périr inutiles en leurs mains, des
avantages que tout le monde nous envie et dont une moitié ,
si on savait l'utihser , ferait plus que doubler noire richesse.
A cela , il faut une réforme. Avec son territoire , grand
comme une province, avec son sol d'une fertihlé proverbiale,
traversé et fécondé par un des plus beaux fleuves du royau-
me , la ville d'Arles serait coupable , si elle ne faisait pas un
effort puissant pour sortir de la position d'infériorité que lui .
ont créée l'apathie de ses habitants et les malheurs des temps.
C'est le moment pour elle d'entrer dans la voie des améliora-
tions , et de faire servir à la nouvelle prospérité qu'on lui
annonce , les divers éléments dont la nature s'est montrée si
prodigue à son égard. A défaut de l'industrie manufac-
turière qui lui manque , c'est dans une intelligente exploita-
tion de son sol ^ qu'elle doit chercher et qu'elle trouvera ses
ressources les meilleures. Les résultats obtenus dans la
— 435 —
partie de la Crau eultivée et arrosable , nous apprennent
ce qu*il est possible d'obtenir , dans celle qui n 'est encore
qu'un aride désert , tout couvert de cailloux et d'asphodèles.
Quant à la Camargue sur laquelle riiitérêt général semble
se porter de préférence ; tout a été dit sur les améliorations
qu'elle comporte. 11 ne faut qu'un peu de bonne volonté de
la part de l'État, pour opérer dans cette contrée privilégiée,
une transformation qui permette d'approprier à la culture des
espaces immenses , entièrement perdus pour elle , et d'ouvrir
à notre ville une source de richesses, cent fois plus précieuse
. que For de la Californie.
Pour cela , trois choses sont nécessaires, qui déjà ont été
indiquées et déflnies par des hommes on ne peut plus compé-
tents :
4* Resserrer la mer dans ses limites , en lui opposant des
digues assez fortes pour résister à ses intumescences, et Tem-
pêcher d'inonder le bas Delta.
2* Relever par un colmatage de trois mètres , c'est-à-dire
a un mètre de plus que la basse-mer , les marais et les étangs
salés , dont le fonds est de deux mcïres au dessous de son ni-
veau; opération importante au moyen de laquelle 15,000
hectares de terrains stériles seraient changés en terres arables
et productives.
3* Dessaller le sol.
Ces deux dernières améliorations, point de départ et bases
nécessaires de toutes celles qui pourront être tentées plus
tard, sont d'une telle importance pour l'avenir et le dévelop-
pement de la richesse publique, qu'on no saurait les ajourner,
sans porter à celle-ci un dommage incalculable. Leur succès
peut s'annoncer d'avance. Il est tout entier dans l'adoption
du projet de barrage du petit Rhône, un peu au dessous de
Silvercal , barrage qui , au moyen du relèvement des eaux et
de leur introduction dans le Delta , permettrait de porter les
bienfaits de l'irrigation sur 30,000 hectares «de terres
— 436 —
complètement imprégnées de sel, et jetterait dans les bas-fondi
occupés jusqu ici i>ar des marécages malsains, les 750 millions
de mètres cubes de dépôts nécessaires, pour leur donner
réiévation sans laquelle ils seront toujours improductifs.
LA CRAU.
Inter Mafliiliam etOBtia Rbodam
compas Git a mari C. Circiter detalliu
■tadiis, diametro ejusdem qoantiUtia
forma eireularî ; is lapidoant lettaaioaat
ab erenta dicitar; est enîm pleniu-*
lapidam, qui mannm .Implere poatint
infra quos gramen nuoitar abaude pM-
cui peoori snppeditans , in medio astan
aquœ et salins snnt et salea.
8TRAB. LIB. IV. P. 189.
C'est dans mie fable phénicienne qu'il faut aller chercher
le souvenir le plus ancien de la Crau d'Arles. Hercule se ren-
dant sur les bords du Rhône, fut assailli en chemin par dçux
géants, fils de Neptune, qui lui disputèrent le passage. Malgré
sa force et sa valeur, le fils d'ÂIcmène, après avoir épuisé ses
traits, aurait peut-être succombé sous leurs efforts unis, si,
Jupiter, effrayé du danger où il se trouvait, ne lui eut fourni
de nouvelles armes en faisant pleuvoir autour de lui cette
multitude de cailloux qui fait encore aujourd'hui Tétonnement
des voyageurs.
Adoptée par tous les écrivains de l'antiquité, cette fable
renferme, sous une forme poétique, le récit d'un fait historique
facile à reconnaître. L'Hercule tyrien, son arrivée en nos con-
trées, son combat, les cailloux tombés du ciel, sa victoire, ne
sont autre chose qu'une allégorie, qu'un symbole mythique
derrière lequel transparaît, aux yeux d'une critique inttSlligenle,
rarrixéc des Phéniciens sur les côtes provençales, l'opposition
— 437 —
des naturels du pays à leur débarquement, les combats qu'ils
eoraDt à livrer, enfin peut-être l'usage qu'ils firent des cail-
kox de la Cran, lorsque, après avoir décoché toutes leurs
OèdM»» ils restaient désarmés devant leurs ennemis.
La Crau, appelée Campus lapideusj par les Romains et à
laquelle on donna plus tard le nom générique do Craou (1 ],
mot ligurien qui signifie amas de pierres, est une plaine
inunense, autrefois recouverte par la mer dont elle était un
gdfe dans lequel la Durance qui coulait alors dans la vallée
deLamanoD, et la branche du Rhône qui coulait dans le bassin
do pont de Cran, venaient mêler leurs eaux.
Bornée au Nord, par les communes de Mourics et de Maus-
saoe; au Levant, par les territoires d'Islres et de Salon; au
Kdi, par la mer; au Couchant , par les canaux de dessèche-
ment qui la séparent du plan du Bourg, la Crau, dont reten-
due est de 36,780 hectares, se divise en quatre parties inéga-
les que leur position et la nature de leur sol ont fait désigner
par les noms de Crau coustière, Crau arrosable, Crau haute
atCrau coussoul.
Sa Ibrme est celle d'un triangle dont le sommet tourné vers
la mer^ a sa base à peu près de TEst à TOuest.
La Crau coustière, la moins considérable des quatre divi-
«ont de la Crau, s'étend depuis Arles jusqu'à la Croix de
SaiDt-Hippolyte,sur un espace de la contenance de 3,200 hec-
tares, ayant la forme d'une lisière étroite, s'appuyant au Yi-
goeiFat et aux Vidanges, composée de marais et de prairies>
dontrétang de Heyranes, placé à la partie orientale, estTé-
tOQlagenatarel.
(4) Da temps de S* Césaire, Évêque d'Arles, dans le VI"* siècle,
la Crao était encore désignée sous le nom de Campus Lapideus.
Le mot Craous parait pour la \ ^ fois, dans les chartes et cbryso-
bules impériales du Xï"» siècle.
TOME XI y <8
— 438 —
La Crau arrosable , précieuse par la bonté de son lerraio,
par l'abondance et rexcellence de ses produits, est un jardin
de 6,000 hectares, traversé par le canal de Cbâpone, dont les
eaux versent partout la fraîcheur et la fécondité ; embelli par
une multitude de villas élégantes, qui lui donnent Taspeçt le
plus riant et le plus animé. Ce quartier remarquable delà Crau
s'étend depuis la Crau coustière au Levant, jusqu'au chemin
de Mouriès au Couchant, et au mas de la Lieutenanto, au
Nord. Il est le plus peuplé, comme il est également le plus
fertile et le plus productif. Les hameaux de Moulés et de
Raphéle, qui sont dans sa circonscription, prennent chaque
jour une importance que le voisinage de la ligne du chemin de
fer d'Avignon à Marseille ne peut qu'accroître encore. Il y
a deux églises et deux écoles. Espérons que la brigade de
gendarmerie placée, il y a quelques années, à Saint-Martin de
la Palud, puis supprimée sur un prétexte sans importance, y
sera de nouveau installée.
La Crau haute, comprenant une superficie de 5,128 hec-
tares de terres non arrosables, complantées de vignes et d'oli-
viers, a pour bornes : la Crau arrosable au Levant, et le bas
Trebon au Couchant, jusqu'au chemin Poissonier vers le mas
dePayan.
La Crau coussoul, la seule à qui on puisse appliquer aujour-
d'hui le nom de Champ pierreux, que les Romains établis dans
le pays avaient donné à la plaine tout entière, est un désert
inmiense, sans arbres, sans abri, couvert de cailloux sur toute
sa surface, désolé par le mistral, brûlé par le soleil, et où la
vue fatiguée s'égare dans un horizon dont rien ne coupe la
plate uniformité.
C'est dans cette division complètement improductive de la
Crau, placée à TOrieût du territoire, et ayant une étendue de
21 ,000 hectares, que s'observe le phénomène du Mirage dont
il sera parlé ailleurs.
La Crau, autrefois stérile dans toute son étendue, étalait sa
^ 439 _
solitude jusques aux portes de la ville. On n'y cultivait que
hvigneet Folivier. Le reste, composé de terrains vagues*
et d'immenses coussouls [cursoriij dont le chapitre de Saint-
tirophime et les Archevêques d'Arles disputèrent pendant des
siècles la propriété à la commune , était livré aux habitants qui
avaient le droit d'y mener paître leurs troupeaux et d'y couper
iabois.Nous venons de voir comment la culture aujourd'hui
fiivoriséepar les eaux qu'y versent divers canaux dérivésdela
Dorance, avait couvert de vertes prairies et de jardins remplis
de fleurs et de parfums , une grande portion de ces espaces
improductifs
Une choseexiste qu'on n'a jamais assez bien examinée, c'est
que la Crau coussoul , mal à propos considérée comme radica-
lement impuissante pour produire, ne donne rien, que par
cette raison qu'on ne lui demande rien. Pour la rendre culti-
table, et les essais le prouvent bien , il ne faudrait que la dé-
blayer , partie par partie , des cailloux détachés qui en recou-
vrent ia superficie. L'eau et l'engrais feraient le reste. A part
les endroits oii le dtVuvtum caillouteux repose immédiatement
sur le poudingue, et où il n'y a ni terre, ni humus, cette par-
lie de la Crau, toujours la même depuis son origine , parce que
rhomme n'a jamais rien tenté sur elle , présente le même sol
et les mêmes ressources que les parties plus voisines delà ville
si complètement changées par l'effet des colmates depuis
l'ëtabUssement du canal qui les arrose.
Le canal de Crapone, auquel est due principalement cette
tjnmtformation miraculeuse d'un terraininfertile et sans utilité,
eh^un terrain auquel peu d'autres peuvent se comparer , date
de 4554 , prend sa source à la Durance , traverse la Crau
dans la direction du Levant au Couchant , et se jette dans le
Rh&ie un peu au-dessous d'Arles.
Ge canal fécondateur , dont le nom rappelle celui d'un des
hommes qui honorent le plus la Provence ; d'un homme qui
— uo —
avait bien mérité de son pays , et que son pays laissa mourir,
jeune encore, de misère dans un hôpital de Nantes , parcourt,
depuis sa prise à la Roclie-d'Anthéron , jusqu'à son entrée
dans le Rhône, une distance de 95,000 mètres. Sa pente
est de 449 pieds , 8 pouces et une ligne : savoir 94 pieds , 7
pouces, depuis récluse de Puyberard jusqu'à la division des
eaux de Salon et d'Arles; 317 pieds, 7 pouces, depuis cet
endroit Jusqu'au Moulin du Pont de Crau , et 1 4 pieds , 6
pouces de ce point au Rhône.
Il arrose près de 44,000 hectares de terres, et fournit la
force de son courant à 33 usines.
Une autre dérivation moins importante de la Durance,
celle de Ltnglade , date seulement de 4 832 ; elle parcourt la
Crau du Nord au Midi, sur une longueur de 32,000 mètres.
Il est à regretter que les diflQcultés éprouvées pour obtenir du
gouvernement la concession des eaux nécessaires , et l'oppo-
sition de quelques riverains , aient forcé les actionnaires à
ne donner à leur canal que les proportions insuffisantes d'un
ruisseau , fournissant à peine aux besoins de leurs propriétés.
Le peu d'ardeur avec laquelle on a travaillé de tout temps
à rendre à la culture ces espaces perdus de la Crau stérile,
vient, dit-on, de l'idée où l'on est ici, que ce terrain parfai-
tement disposé pour l'éducation des bêtes à laine, ne saurait
être entièrement livré à l'agriculture , sans porter un nota-
ble préjudice à cette branche essentielle de notre production.
Et on ne pense pas qu'indépendamment de l'impossibilité
où Ton serait de transformer ainsi tout le pays, la culture de
ce qui pourrait être défriché , serait, au contraire , profitable
à nos troupeaux , dont la quantité s'augmenterait nécessaire-
ment, en proportion de celle du fourrage récolté.
Le nombre des bétes à laine qui passent l'hiver dans la
Craû coussoul, où elles se nourrissent de Fherbe courte , mais
Hutritire et succulente , qui pousse dans les interstices que
— 141 —
les cailloux laissent cntr'eux , peut être évalué, sauf les varia-
lioDS accidentelles amenées par la n^ortalité , à 1 30.000 (4 ) ,
réparties dans quatre vingt-dix-sept coussouls, dont les princi-
paux sont: ceux de la Cabanasse, de Bausscnc, de Menudelle,
du Luquier , du Coucou , du Retour des Aires , de la Grosse ,
des Tantes, de la Carognade, de la grande et de la petite
Vacqoière.
On a calculé que sur cette superficie, chaque brebis avait,
à sa part et pour sa consommation de la saison dliiver , toute
rherbe qui pousse dans un espace de terre égal à 33 ares , ou
deux carterées du pays.
Dans les patis de Camargue, où Therbeest plus épaisse,
le tiers de cet espace est sufllsant.
U y a peu à dire sur la race do nos moutons et sur le lieu pré-
cis d'oiî ils nous sont venus. Quelques-uns ont prétendu que
làUgnriens venusdans la Gaule méridionale, après leur émi-
gration d'Espagne, y amenèrent leurs troupeaux. Tout cela
est assez douteux. Ce qui semble la vérité, c'est que si ces
animaux nous sont arrivés d'ailleurs que de TEspagne , Tes-
pèce en a été certainement régénérée par le croisement avec
celle de ce pays , introduite , comme on sait, en Provence,
par les Comtes de Barcelonne , devenus ses souverains.
C'est dans le mois de mai. après la foire de la Croix ^ qu'a
lien la transhumance , c'est-à-dire le départ des troupeaux
(4) Dans les années qui ont précédé 4789, il y avait dans le
territoire d'Arles , 243,000 moutons, brebis ou agneaux , four-
nissant annuellement 40,000 quintaux de laine. Il y en a aujour-
d'hui à peu près 300,000 répartis ainsi :
En Camargue 400,000
En Grau 430,000
Au Plan du Bourg 50,000
Au Trebon , 8,oOO
La laffle qu'on en retire s*élève en poids à 42,000 quintaux
métriques , variant pour le prix , entre 50 ct4 00 francs le quintal.
— Uâ —
(l'Arlespour les montagnes du Piémont; du Dauphiné et de
Savoie. Cette migration,rcndue indispensable par les chaleurs
de l'été , pap 1q manque absolu d'eau et de nourriture dans la
Crau , par les maladies que ne manqueraient pas d'occasioner
au bétail » les plantes de Camargue , imprégnées de la boue
des marais et rouillées par raction successive de la rosée et
du soleil , a les plus grands rapports avec la Mesta des Espa-
gnols et le départ des troupeaux de Pagro romano , pour les
montagnes fraîches et plantureuses du pays sabin. L'itinéraire
est réglé par des coutumes particulières auxquelles Tancien-
netéa donné force de loi. Lesbailes,ou chefs des bergers
attachés à chaque troupeau , élisent entr'eux un chef général,
chargé de correspondre avec les propriétaires des montagnes ,
de traiter avec eux, de régler les litiges, de tenir la caisse et
de faire les dépenses nécessaires. On le nomme baile comp-
table. Les fonctions de secrétaire sont confiées à un autre baile
également élu par ses camarades. Quant aux autres, ils
forment le conseil du comptable, qui doit les assembler et
prendre leur avis dans les cas difficiles ou importants.
Les troupeaux,diviséseri scabots ou colonnes de 2,000 bêtes,
se mettent en marche sous la conduite de six hommes et la
garde de deux chiens. Ils ne suivent pas tous la même route ,
afin de ne pas s^^ffamer les uns avec les autres , et de trouver
la subsistance nécessaire. 11 y a , dans les contrées quMIs tra-
versent , des chemins réserves , nommés drayes ou carraires,
que les communes sont dans Tobligation d'entretenir en bon
état.
A la tête , marchent les ânes qui portent les provisions et le
bagage. C'est là qu'est le quartier générai et que les bergers
qui ont quelque demande à faire, viennent trouver le chef.
C'est de là que partent les ordres pour régler la marche , les
haltes , les campements et les séjours. C'est là aussi que se
tiennent les assemblées , et que les vivres se distribuent.
 leor arrivée , les troupeaux sont répartis par
— 443 —
quartier I dans les terrains que leur ont assignés les bailes.
Pendant les orages , on les réunit dans des Iiangards , comme
il y en a à rÂrchc , à Colmar et en plusieurs autres localités.
Ce n'est qu^un ou deux mois après l'arrivée du bétail , lors-
qu'il est complètement rétabli de la fatigue d'une si longue
marche , que les béliers sont mêlés aux brebis , et que la
monte a lieu.
Aux approches de Thiver, quand l'automne s'enfuit et
avec elle le feuillage des arbres , on s'apprête à partir. Ordi-
nairement,, on attend pour se mettre en route la chute des pre-
mières neiges. Quelques jours avant, on expédie les ânes et
les bagages. Chaque troupeau fournil pour ce premier convoi
un des bergers chargés de le conduire. C'est Tavant-garde ,
I avec mission de tout préparer pour Tarrivée , de faire les
proviaonsde bois, de disposer et de raccommoder les claies.
 mesure qu'ils arrivent, les troupeaux sont réunis dans le
patine Moulés, et comme ils sont mêlés, c'est là qu'on en
bit le triage, opération assez longue, mais rendue facile ,
au moyen de la marque du maître que i)orte chaque brebis.
Dès ce moment, tout est fini , et chacun gagne les pâturages
où il doit passer l'hiver.
Les brebis ne mettent bas qu'à leur retour de l'estivage,
en décembre et en janvier. Une portion des agneaux est mise
à part pour réparer les pertes qu'éprouvent les troupeaux ; le
reste est vendu aux étrangers qui fréquentent nos marchés
ou livré à la consommation.
La race de nos brebis^ restaurée une première fois par
Râthoiid Béranger IV, qui fit venir exprès des béliers de Ca-
. talogne, l'a été de nouveau, au commencement de ce siècle,
par son croisement avec des Mérinos, venus également d'Es-
pagne, comme du temps de BéraNger. La bergerie royale,
établie dans ce but,à Arles,ea 1 806, fonctionna jusqu'en 4 8â5,
époque à laquelle elle fut supprimée, malgré les réclamations
— 444 —
du Conseil municipal, comme ayant opéré tout le bien qu'il
était possible d'en espén^r.
Les résultats obtenus, ont été 450,000 métis, dont la laine
est presque égale en finesse à celle des mérinos.
Deux bergers, trois au plus, suffisent, avec deux chiens de
haute taille, pourla garde d'uu troupeau de mille bêtes. Ces
chiens, originaires des montagnes, ne quittent jamais le parc
dont la surveillance leur est confiée, et le défendent, de nuit
et de jour, contre les loups qui rôdent en hiver dans le pays. '
La toison d'une brebis de Crau pèse ordinairement cinq
livres; celle des moutons un peu plus. Il y a une légère
différence en moins, dans celles des troupeaux de Camargue,
du Plan du Bourg et du Trébon,parce qu'elles ne sont pas aussi
chargées de poussière que celles des brebis qui ont vécu en
Crau. Aussi sont-elles beaucoup plus estimées des ache-
teurs qui les payent jusqu'à 40 et 12 francs de plus par
quintal.
C'est à la fin d'avril qu'a lieu Topération de la tonte.
Les bergers pour se garantir, eux et leurs troupeaux, des
effets du froid et du mistral dont la violence quelquefois extrê-
me, s'accroît encore de toute lalibertéqu'ila dans la plaine unie
et découverte de la Crau, lui opposent des murs composés de
cailloux disposés par lits superposés. C'est derrière ces abris
appelés Grosses j qu'on rassemble les troupeaux lorsqu^il tom-
be de la neige, et qu'on dispose devant eux sans craindre que
le vent l'enlève, le fourrage sec destiné à remplacer l'herbe
qu'ils ne peuvent plus brouter à suflSsance. Là, aussi, sont
placées les pierrr s plates sur lesquelles on met le sel dont ces
animaux sont si friands.
Les maladies des brebis sont de plusieurs espèces, la plu-
part très-dangereuses. La pins commune est la Gamadure
ou Cachexie, occasionée par la dépaissance dans des lieux
bas et marécageu;i, au moment du jour où les plantes qui y
croissent et qui sont déjà nuisibles de leur nature, comme les
ranoMules , let4ouves et les phellandrium , sont encore hu-
mides delà rosée du matin. Ses caractères sont : la décolora-
tiofidu sang, le ralentissement delà circulation et un affiai-
litiaiement général qui se termine i)ar la mort.
Dyaenoorele tournis, sorte de vertige appelé calucugi,
qui est dû à la présence d'hydatides dans le cerveau ; Tinllam-
mâtioQ de la rate que les bergers expérimentés guérissent
kdkmentau moyen de la saignée; le falugué; ou-inflammatioa
dafid ; Il picote ou clavelée qui est contagieuse et cause sou-
vent des pertes considérables aux propriétaires de troupeaux ;
Il gale et «ifln le piétin , ulcération qui vient aux pieds des
Mis, après de longues marches dans la boue, le séjour trop
pndoogé sur le fumier des bergeries, et que Ton guérit par
kl caustiques, tels que Tacide nitrique, la chaux et le sulfate
La laine de nos brebis, très-renommée du temps même des
Bomaîns, a perdu aujourd'hui une portion de sa finesse que
n% pu lui restituer leur croisement avec les Mérinos. Le dé-
purtonent de FAveyron nous achète la plus grossière ; la
ooDuniuie passe en Languedoc et dans le Dauphiné; Paris,
Rhflims, mais principalement Castres, Bédarieux et Carcas-
«Nine nous enlèvent la plus belle.
Le droit dont jouissent les Artésiens de faire paître leurs
troupeaux et de couper du bois dans les patis communaux,
remonte à la plus haute antiquité. Les Archevêques d'Aries
et leur chapitre, invoquant un article du testament de Saint
Césaire, et certaines donations faites à leur église. Tune, en
lOSi, par Guillaume des Baux , Vicomte de Marseille, com-
prenant ce qu'on appelle le territoire des Quatre-Chapelles ,
et l'antre, en 4444, par Conrad , Empereur d'Allemagne ,
qui leur concédait le surplus de la Crau , contestèrent à la
Tille la pnq^riété de ce terrain , et tentèrent d'échapper à la
sertitude de l^expleche en la suspendant en divers temps.
TonxiT. 49
-. 446 —
Outre le droit i'Anouge, redevance d'un agneau d^un an avec
sa toison, levée sur chaque troupeau de 4 00 bêles qui pais*
saient dans les coussouls^ nos prélats, sans doute pour mieux
consacrer leurs prétentions, donnèrent souvent à nouveaux
baux et en emphytéoses perpétuelles des terres prises dans
laCrau. La ville, de son côté, se prévalant de ce que les
donations faites- par des princes qui n'avaient sur elle qu'an
droit de simple suzeraineté, étaient nulles^de fait, puisque le
droit public européen refusait au suzerain la faculté de donner,
ou d'inféoder aucune terre au préjudice du droit de propriété
des communes , attaqua leurs prétentions devant le [larlement
de Provence en 4547. Celui deToolouse devant qui l'affaire
fut évoquée , rendit un arrêt, en 4 564 , défendant aux Arcbe-*
véques et au chapitre de faire de nouvelles inféodations , mais
ne s'expliqùant pas sur le droit d'expleche contesté par eux'
aux habitants.
Cet arrêt qui ne donnait satisfaction à la ville que sur un
point, ne la contenta pas. De nouveaux différends appelèrent
derechef les parties devant les tribunaux , et le parlement
de Toulouse , par un nouvel arrêt de 4 624 , maintint l'Église
d'Arles dans la possession du territoire des Quatre-Chapelles
seulement, cassa les diplômes impériaux, reconnut la proprié-
té de la ville sur tout le reste de la Crau, conserva l'impôt de
l'Anouge à titre de redevance ecclésiastique consentie déjà
par la communauté , et déclara bonnes et valables , les inféo-
dations antérieures à l'arrêt de 4 564 . ^
Dans le XVI"' siècle , les biens communaux étaient trè»-
considérables. Hais depuis les aliénations de 4640 , et celle
qui fut faite en faveur du Maréchal de Villars, en 4720, la-
quelle comprenait tant en iles du Rhône , qu'en plages ma-
ritimes , patis et coussouls de Crau , de Camargue et du plan
du Bourg , une étendue de pays de W, 468 cétérées , esti-
mées à la somme de 730,000 livres, depuis lors , disons-nous,
ces propriétés ne consistent plus qu'en un petit nombre de
- 147 -
pati8 dûDt les principaux sont ceux de Gouyère et de la
Trinité en Camargue, et celui de Moulés en Crau, distrait
de la vente de 4720 , à cause de son utilité et de l'usage où
l'on a toujours été d'y faire le triage des troupeaux à leur re-
tûor de la montagne.
Les cooununaux ont de tout temps été Tobjet des usurpa-
tions des propriétaires limitrophes. Faites 4'al>ûrd avec une
certaine )*etenue, ces usurpations enhardies par le peu d'ar-
deor que les administrateurs du bien public ont toujours mis
à en faire .la recherche, ont fini par se faire au grand -jour.
Les palis de la Trinité et de gouyère qui présentaient, il y
leant ans , une superficie de 4,378 cétérées , 2,727 pour le
premier et 4651 pour le second , sont aujourd'hui réduits de
prés de la moitié. Il en est de même de celui de Moules ,
dont la contenance qui était , en 1 800 , de 2,160 cétérées,
n'est plus à présent que de 11 à 12,00.
Nos vins de Crau, renommés pour leur qualité , pourraient
eociore rivaliser avec les plus fameux que l'on tire du Midi ,
aie peu de soin de leur fabrication, et l'introduction du
phqt de Roussillon , plus productif à la vérité que les anciens,
mais donnant un produit bien moins lin et trop chargé en
principe colorant, n'avaient altéré profondément la souche
primitive. C'est de la Crau, que les gourmands de Rome ti-
raient ce vin de Gaule appelé Picatum , dont ils faisaient un
si {^nd cas, et qu'ils préféraient au Cccube et auFalerne.
Le Kermès, ou vermillon, larve d'un Insecte qui vit sur
les feuilles et sur les branches du quercus coccifera , comp-
tait autrefois parmi les produits importants de la Crau. Le
pins estimé était celui qu'on récoltait sur los arbres voisins du
rivage de la mer. On s'en servait pour teindre la soie et les
étoffes de laine, en un beau rouge cramoisi. De nos jours ,
la cochenille et la garance l'ont complètement discrédité.
Pendant longtemps le vermillon fut une source de revenus
pour les comtes de Provence qui percevaient un droit sur
'Chaque livre récoltée. Ce droit, déjn diminué, fut abandunné
•-- 448 -"
par le Roi René à la famille des Arlatans qui en a joiû jus-
qu'au XVIII"" siècle. On peut voir la confirmation de ce pri-
Tîlége , dans les comptes du Clavaire d'Arles , présentés,
en 4470, aux maîtres rationaux delà province, où il
est dit: Item de jure granœ vermillonis non computat,
9t«ta datum est et remissum nobili Joanni Arlatan, per
regiam eoccellentiam,
La récolte du vermillon dont le produit était alors de
4S,000 écus environ, graduellement diminuée paf reflet des
défrichements de la Crau , et par l'application de la garance
à la coloration des draps , est aujourd'hui totalement aban-
donnée.
L'olivier , que l'on croit nous être venu de Grèce , mais qui
est indigène des parties méridionales de la France , comme
le prouve la découverte faite pair HM. Valz et Jules Teissisr,
de bans considérables d'oliviers fossiles , passés à l'état de
lignite, dans les marnes tertiaires de Nismes, a dû être
anciennement très-commun dans la Crau. Strabon affirme
que^ de son temps , la province romaine était riche en vigno-
bles et en champs d'oliviers. Il nous reste , sans remonter si
haut , des documents qui prouvent que dans le 43"^ siède ,
les plantations de cet aitre précieux s'avançaient jusqu'aux
portes de la ville , et que la quantité d'huile , qu'on en reti-
rait alors, était de beaucoup supérieure à celle d'aujourd'hui.
La division de la Crau par nature de cultures , donne le
tableau suivant :
Terres a blé et autres grains. . 2,650 hectares.
Jardins. S5
. Vignes 600
Oliviers 4,500
Prairies artificielles 4,300
Plantations d'amandiers 400
Coussouls et patis communaux. . . 37,600
Etangs 405
36,780
— 449 —
Od y récolte:
Blé, orge et avoine 12,000 hectolitres.
Vin 50,000
Huile 1»600
Foin et Luzerne 405^000 quintaux.
Amandes et fruits divers. 2,000
L'établissement du canal de Crapone , en 1 554 , a eu pour
résultats de fertiliser une partie de la Crau d'Arles , égale à
ui peu plus d'un cinquième de sa grandeur totale et d'appeler
sur ce point une population active et laborieuse bien supé-
lieare à celle des anciens temps. Ailleurs la dérivation de
Bnigelin, mieux connue sous le nom de canal des Alpines,
a opéré les mêmes changements. Ce que la ville d'Arles a fait,
Eygoiéres, Salon, Crans, Miramaset Istres Tout fait éga-
tament dans les portions qui forment leur territoire. Il n'y a
qiia Fox , i qui sa position sur le rivage de la mer n'a pas
permis d'opérer les mêmes améliorations et de reculer dans
ses environs les limites de la Crau stérile.
La Crau arrosable renferme, en 4848 , plus de 600 maisons
de campagne , ayant, presque toutes , un logement de maître
a oAté de l'habitation du fermier. C'est juste cinq fois plus
qu'en 4554, époque à laquelle il n'y en avait que 127 , ainsi
que je le trouve dans un rapport présente, en 4628 , au con-
seil municipal, par MM. de Porcelet de Mailhane et
Honoré d'AnTHONELLE des Alberts, où elles sont ainsi clas-
sées d'après leur position : seize , depuis les Mouleyrès jusqu'à
l'étang de Haucrouzet ; dix, depuis l'aqueduc du pont de
Crau jusqu'au mas de Cleizes ou de Fourchon ; cinq , sur le
versant du canal et l'étang du pont de Crau ; quarante-six ,
depuis le pont jusques au bois de Cays ; six dans le quartier
de Lebrate; quarante-huit, depuis le J>ois de Cays jusques à
Saint-Martin de la Palud, et six, depuis le mas de Payan jus-
qu'à Brahis où finit le territoire.
Sons le rapport de l'agrément, rien n'est comparable a
— 150 ^
celte partie de la Crau. La fraîcheur de ses prairies, l'abon-
dance de ses villas , la beauté de ses ombrages , ce& mille
fllets'd'eau qui se croisent en tous les sens , cette végétation
puissante d'où s'échappent tant de parfums divers, la vie, le
mouvement qui sont partout, en font un lieu de délices qui
frappe d'élonnement tous ceux qui le traversent.
Le hameau de Saint-Martin et le mas de Perne sont lés
limites extrêmes qui séparent la Crau habitée et cultivée , de
la Crau déserte et stérile. Ici , s'effacent les détails, et com-
mence la solitude. Au pays si riant qu'on vient de visiter,
succède la plaine, rase, immense, désolée, silencieuse, uni-
formément couverte de cailloux , alternativement livrée aux
fureurs du mistral et à l'action torréfiante d'un soleil dont
rien ne garantit. Des chênes à Kermès , rabougris et tortil-
lards, des cistes végétant péniblement dans cette terre déshé-
ritée , quelques lérébinthes clair-semés , des phillirea mélës
à des myriades d'Asphodèles r^imeux et de plantains en
alêne , forment la physionomie végétale de ces espaces nus,
sans abris que quelques cabanes isolées , sans autres habitants
qu'un petit nombre de bergers qu'à les voir immobiles et
appuyés sur leurs bâtons, on prendrait de loin pour des
termes , servant à marquer les limites d'un champ.
La Crau coussoul , telle que nous venons de la représenter,
nous a toujours semblé l'avenue la plus naturelle que , dans
son état actuel , il fut possible de créer à notre vieille ville
d'Arles. Cette terre ingrate, ce sol auquel la main de l'homme
n'a jamais touché, ces amas de pierres roulées, ces horizons
lointains, cette végétation uniforme,^ ont une teinte de
tristesse qui prépare, mieux que toutes les descriptions, à la
désolation de nos ruines et à la sohtude de nos rues.
LE PLAN W BOURG.
Il suffît du plus simple examen , pour reconnaître que le
— 451 —
Plan (la Bourg est un ancien démembrement de la Camar-
gue opéré, à une époque inconnue , par un déplacement vio-
lent du courç du Rhône, lequel coulait autrefois beaucoup
{dos à l'Est , et suivait le plateau de la Crau , d'où il allait se
jeter dans rétang du Galojon.
C'est de cette ancienne branche du Rhône , appelée Bras
mort, et dont l'embouchure était VOsiiwn massilitanorum,
des Romains, que se détachait le canal de Màrius.
Telle est Toriginedu Piang du Bourg.
Du reste , les vestiges encore si apparents de cette grande
perturbation dans le régime antique du Rhône , recevant
alors un peu au-dessus d'Arles , la dérivation de la Durance
qui passait à Saint-Gabriel , seraient perdus pour nous, que la
nature du sol, complètement alluvial, comme celui de la
Camargue, et partant si différent de celui de la Crau, avec
lequel il est de nos jours lié et confondu, suffirait pour nous
la démontrer.
Le Plan du Bourg , dont le nom est dérivé de celui d'un
anden quartier delà ville, créé dans le neuvième siècle,
pour recevoir les débris de la population de Trinquetaille , mis
à sac et brûlé par les Sarrasins , est désigné, dans les titres
antérieurs à cette époque, par les mots , Planas qui estjuxtà
Meyranam.
Sa forme est celle d'une lisière dont l'extrémité la plus
large s'appuie au rivage de la mer.
Son étendue depuis la ville au Nord , jusqu'aux limites de
Foz i|u Midi , entre les canaux du Vigueirat et de la Vidange
au Levant, et le grand bras du Rhône au Couchant , est de
huit lieues.
La partie comprise entre Arles et la tour de MoUégés, estla
plus riche. Elle renferme les meilleures prairies et les terres les
plus productives; c'est là que sont les plus belles fermes,
les ombrages les plus frais , les jardins les plus fleuris , les
troupeaux leVplus nombreux.
— 154 —
LE TREBON.
Le Trébon , que Ton croit vulgairement avoir été nommé
ainsi , à cause de Texcellence de son sol , est désigné dans les
titres anciens sous des appellations qui ôtent à ce sentiment
toute espèce de valeur. Les noms d'il jer Triphontius, Tre-
bontius et Tripontius j qui, avec une ortograpbe différente,
expriment pourtant la même chose, viennent probablement
' de ce que dans ce quartier de notre territoire^ traversé, com-
me on saitf par des cours d^eau considérables , les communi-»
cations avaient lieu par plusieurs ponts , par trois probable*
ment.
I^esserré entre Tarascon et Fontvielle , au Nord; le plateau
de la Crau, au Levant; la ville d'Arles au Midi; et le Rl^âne,
au Couchant, le Trébon se divise de lui- même en trois partiét
bien distinctes.
La première, traversée par la ligne du chemin de fer et
appelée Ségonaux du Trébon , n'est qu'un cinquième de $m
étendue, laquelle est de 3,450 hectares. Elle comprend tout;
le terrain situé entre le Rhône et l'ancienne chaussée. Sa fer-;^
tilité due aux dépôts limoneux que le fleuve y laisse à ebaciH
ne de ses crues , est remarquable. Le blé y donne comm^^
ment 40 ou 12 pour i . Les-vignesy produisent abqndammQnt^:
mais le vin qu'on en retire est peu chargé en alcod.
La deuxième division du Trébon , ou le Trébon prc^remeQl
dit, placée entre la chaussée et les canaux du Vigueiratel.
s des Vidanges, a perdu la plus grande partie de son ancienne
fécondité , . et ne la reprend un moment qu'aux époque» oà
le Rhône emporte ses digues et la recouvre de ses;aUttr
viens. a.
C'est dans la troisième, composée de toute la zone maréca*
geuse et basse, que furent entrepris, dans le XVII"* siéolet
les travaux 4e dessèchement que nous avons vu se terminer
— 465 —
eo 4836 ou 1837. Dans le douzième siècle , quand la branche
{Kiissante qui se détachaiiduRhône, àBoulbon, coulait encore,
une partie du terroir de Tarascon n'était qu'un immense ma-
rais, et, dans le voisinage d'Arles, le Trébon inférieur ,■ tout
emfert par les eaux qui s*y épanchaient à chaque crue, pré-
Mtût l'aspect d'un vaste lac, appelé C/artim, dans le latiA
Al temps, s'étcndant jusqu'à Mouriès, et du milieu duquel
lorgissaient, comme des iles, les collines de Montmajour,
de Cordes et de Castellet.
Plusieurs fois, mais vainement, les Artésiens avaient
àtfitébé les moyens de remédier à cet état de choses , et de
lé^tuer à la culture tant de terrains perdus pour elle. La
teioche de Boulbon une fois fermée , divers travaux sérieux
Aireat entrepris. En 1609, le corps des vidanges, s*étant
cfanigé;, moyennant une somme de 28,000 livres , de débar-
rfÊméïsi VIguerie de Tarascon de ses eaux surabondantes et
lestas {conduire à la mer avec les nôtres, creusa le Viguei-
rat. Que cela vint de rimperfection de l'entreprise , ou de
foute^iitre cause , il parait que la chose réussît mal , et la
iflh d'Aiies , trompée dans ses espérances , n'était parvenue
^^ttés beaucoup d'efforts et de dépenses, qu'à se surcharger
teeftilx de ses voisins, lorsqu'en 1642, un Hollandais, nom-
D^y^-EifS , proposa d'opérer la complète dessiccation du
UëTfâJOn , à cette condition qu'après les travaux , la com-
BOfie lai abandonnerait, à titre de propriété , les deux tiers
du terrain asséché. Yan-Ens tint toutes ses promesses , des-
MdUi i,MO hectares de marais, et dépensa à cette opération
iitiab^ù&ïX mille livres. Par malheur, les choses ne restèrent
piÉ longtemps ainsi. Soit que les travaux fussent mal entre-
tams, ou que des inondations plusieurs fois répétées y eus-
sent occasioné^des dégâts qu'on négligea de réparer, il est
defiut qu'un demi-siècle plus tard , il ne restait presque plus
d^lnées des améliorations obtenues , et que toute cette plaine,
ligueFeâ cultivée; n^était plus comnie avant qu'un immense
— 156 —
marécage , d'où la fièvre sortait, chaque année, pour s'abat-
tre sur la ville.
Ce n'est que dans ces derniers temps , quand le canal d'Arles
à Bouc a été achevé , que ces terrains inondés mis en commu-
nication avec lui, par les syphons de Moncalde et de Meyranes,
ont pu être de nouveau livrés à la culture , et que de superbes
moissons, nouvelles sources de richesses pour le pays, ont
remplacé ces profondes étendues de palustres, propres tout
au plus à la dépaissanco du gros bétail et à donner de la
litière.
Les collines de Cordes et de Montmajour, aujourd'hui acces-
sibles de tous les côtés, méritent d'être visitées par tous le*
amateurs d'histoire naturelle qui viennent dans le Midi. L'une
et l'autre, elles portent des traces incontestables du séjour de
la mer sur leurs strates , et laissent voir à leur extérieur un
épais revêtement d'enveloppes zoophitaires, dont les animaux
ont vécu sans aucun doute là, où se trouve leur chajpente
fossile.
Mais , c'est surtout aux botanistes que nous signalons de
préférence Montmajour. J'ai a^sez vu de pays , et surtout
.assez herborisé dans des contrées différentes, pour être sûr
qu'il n'y a en Provence, ni ailleurs, un lieu aussi favorisé que
celui-là sous le rapport des richesses qu'il renferme. Parmi
les 210 espèces qui s'y trouvent, et dont quelques-une« lui
sont particulières, comme VOphris lutea^ Vorchis longi-^brac-'
teata^ V Anagyris fœtida, le Narcissus "âubius el-VAllium
rotundum, il y en a un grand nombre dont la découverte serait
une véritable fortune pour l'amateur, étranger aux opulences
de notre flore. -
Montmajour a des trésors de plus d'un genre. Après les
naturalistes, les archéologues.
La fondation de son abbaye esttrè^-ancienne.En la dépouil-
lant de ce qu'il peut y avoir de faux ou de trompeur dans les
traditions qui s'y rattachent, on a la preuve qu'elle date de la
première moitié du onzicmo siècle. C'était l'époque de l'édi-
fication de beaucoup d'églises et de couvents. Arles, ville mo-
numentale efitrc toutes, ne pouvait manquer d'entrer Tune des
premières dans lcni:>uvernent ((ui poussait les peuples, désor-
mais délivrés de la crainte de voir finir le monde, en Tan 4 000,
comme l'avaient annonrt; certaines prédictions, vers une com-
plète rénovation de Tart chrétien. Le monastère de Hont-
majouret son église furent bâtis. I/abbé Kambert, aidé des
pieuses libéralités des fidèles, en fit les frais. Pons de
Marignane, Arclie\cque d'Arles, consacra l'église et la dédia
à S -Pierre.
Après avoir Henri pendant près de huit siècles , après avoir
été administré par une longue suite d'abbés , dont quelques-
uiis furent cardinaux et niéine papL's , le monastère de Hont-
nuijour , dévoré par les flammes en 1730, reconstruit plus tard
avec une telle magnilicence que Louis XIV eut , dit-on, Tcn-
vie de suspendre les tra\aux, sous ce prétexte qu'il ne conve-
nait pas que des moines fussent logés comme des Rois, périt de
nouveau, mais cette fois pour ne plus se relever, dans la tour-
mente de 4793.
L*église. toutefois, subsiste toujours avec sa crypte et son
ddtre, dont la ville est aujourd'hui en possession et qu'il est
question de réparer.
. L'Abbaye de Montmajour, déjà célèbre par les reliques de
Saint Antoine du désert, qu'elle conservait dans son tré-
sor, rétait bien plus encore par la procession de !a Croix, à
laquelle rabbé.lUMBERT en même temps qu'il bâtissait son
^lise, avait élevé la chapelle si bien rx)nservée encore, qui y
est à l'Orient du monastère, sur le penchant de la colline.
Cette procession, fameuse dans toute la chrétienté, attirait
à Arles un concours prodigieux de fidèles, venus de tous les
lieux pour acquitter des vœux, ou pour gagner les indulgen-
ces attachées à ce pèlerinage.
Le bon temps, que cdui où il existait des coutumes pieuses
qui avaient le privilège d'attirer la foule recueillie 1 Lé bon
temps, que celui où les hommes avaient le cœur rempli de foi,
et où les fêtes les meilleures étaient celles dont réglise était
Tordonnatrice !
Tout ruiné quMl est, le couvent des Bénédictins de Mont-
majour ennoblit encore la colline, et ses hauts pans de murs
sont encore admirables à voir, surtout du côté du Nord, oùîb
ont conservé toute leur élévation. Etrange destinée de ce mo-
nument! La main des hommes avait à peine fin! de relever,
que le génie du mal passa sur lui comme une tempête, et le
changea en un monceau de ruines. Rîen de triste, comme de
parcourir ces galeries silencieuses, ces corridors déserts ; de
voir tous ces ornements d'architecture brisés, mutilés, amon-*
celés sur le terrain et dénonçant bien plus la fiireur des hom**
mes, que les ravages du temps. Il y a dans la contemplation
de ces débris, brillant encore de toutes les fleurs de la jeunes^
se, quelque chose de solennel, de grave et de profond, qai
saisit et fait penser.
On compte. dansleTrébon, quarante-deux domaines: onze
dans les Ségonaux, et trente-un dans les autres parties. Les
plus considérables, sous le rapport du produit et des bâti-
ments, sont : le mas desTours, Tllon de Saxi, le grand Ban-
mont, les Baumettes, Parade, le Mas deThôpital, Herlata, où
fut autrefois une église très ancienne, appelée Saint-Jean de
Néjan; le Mas de Forbin, celui de Viguier et le pont de Lucas»
bâti tout récemment entre Montmajour et le pont deCrau, au
centre des marais desséchés.
La récolte du blé, qui, avant les immenses défrichements
opérés dans les marais, s^élevaità peine à 13,000 sétiersy'^est
portée aujourd'hui à 24,000. Les foins et les luzernes se sont
aussi accrus dans des proportions qui assurent à ce quartier, un
avenir des plus prospères.
On nourrit dans le Trébon 8,000 bêtes à laine.
— 459 —
MÉTBOROtiRAPHlK.
Sans les effets du mistral , dont l'incommodité ne doit pas
nous faire oublier les avantages , le climat d'Arles ne saurait
étr6 mieux comparé qu'au climat napolilain, avec lequel il
ade nombreux points de ressemblance. C'est la même clé-
mence dans l'air , le mcme éclat dans la lumière , les mêmes
ombres , le même soleil éclairant les mêmes paysages et mû-
rissant les mêmes fruits.
. La température , quoique soumise à de brusques variations
qui rélèvent et l'abaissent subitement de 1 0 à 1 2 degrés , est
douce et agréable. La floraison des plantes y est en avance de
plus d'un mois sur le climat de Paris, et, à l'exception de cer-
taines époques extraordinaires regardées comme calamiteusès
et dont on prend note comme d'un événement, on peut dire
que rhiver n'y est presque jamais froid.
Placé ^^ns des conditions convenables, le thermomètre y
parcourt , du plus grand froid à la plus extrême chaleur, 40
degrés de son échelle. Descendu à 42' — 0, en 1709, à 40, en
4789 et 18t9, il n'est pas rare de le voir s'élever daqs les
années les plus chaudes, jusqu'à 28 et 29* plus 0, de Réaumur.
$a moyenne , dans les années ordinaires , est de 2 à 3* — 0
pour l'hiver, et de 2i à 25 plus 0 pour la saison caniculaire.
Généralement, les mois de janvier et de février sont les
pl|is froids; juin et juillet sont les plus chauds.
Les froids les plus rigoureux ressentis à Arles , depuis le
seizième siècle , correspondent aux années h 507, \ 548 , 4 564,
4568,4594,1603,(621,^638,4658, 4680, 4709, 4776,
4789,4799, 4844 et 4820.
Rien ne prouve que depuis l'époque romaine , la tempé-
rature de nos contrées ait subi le moindre changement. L'opi-
nion qui tendrait à faire croire le contraire , n'est fondée sur
^ rien de bien réel , et si on a crû remarquer un peu moins de
— 160 —
régularité danis la succession des saisons , il faut reconnaîtra ^
aussi que les plantations , les ensemencements , les récoltes ,
se font^ toujours aux mêmes temps; que la végétation n'a
éprouvé aucune variation ; que l'olivier , la vigne , le figuier ,
le laurier, y prospèrent aujourd'hui autant qu'à ces époques
éloignées , et que ces remarques sont le résultat de nombreu-
ses comparaisons faites par des personnes entièrement dignes
de foi.
Les vents dominants à Arles sont ceux qui soufflent du
Nord à rOuest, et qui y arrivent par la vallée du Rhône. C'est
à celui du Nord-d'ouest si connu sous le nom de mistral, que
sont dues les extrêmes variations de notre atmosphère. A la
différence du vend du Sud qui a aussi ses instants de violence,
mais dont les bouffées sont si tièdes en hiver., et si fraîches en
été , le mistral est incommode en tous les temps ; en hiver; à
cause du froid aigu et pénétrant qui l'accompagne; en été; à
cause de la poussière qu'il soulève ; de la sécheresse dont il
frappe la terre ; de la chaleur brûlante dont il s'imprègne en
passant sur des contrées qu'embrase le soleil.
Le mistral était connu des anciens. Pline et Senèque, qui
le désignent sous le nom de drcius, font remarquer qu'il est
particulier à la Narbonaise, et que ses effets ne commencent i
se faire sentir qu'au-dessous de Vienne , qu'il ne dépasse pas.
Srabon, parlant de la Crau, dit qu'elle est désolée par des
coups de vent si violents que les pierres en sont emportées , et
que les voyageurs qu'une de ces terribles tempêtes surprenait,
au milieu de cette plaine , étaient jetés à bas de leurs chars
dépouillés de leurs armes et de leurs manteaux. Lopes Stu-
NiGA, dans son voyage d'Alcala à Rome, fortifie de son témoi-
gnage, celui du géographe romain, et raconte que, traver-
sant la Crau , lui et ses compagnons de route , eurent beau*
coup de peine à résister au vent , et à se maintenir fermes sur
leurs chevaux. « Qiiod et nos dum illac transiremiu, re
ipsa experti sumus, tanta ventorum vis, celo alîoqui sereno
exagitati ut vix œquis insisterepossemus.
— 461 —
'>ll!lMM} 'l'hiver est d'autant plus rude, que le vent do
liOffâ^^OiàM Bouffie plus longtemps. Pendant celui de 1788 à
80plë'imîsliral se fit sentir pendant soixante-^^ept jours consé-
càaiêi depuis le % novembre 1788 jusqu'au 7 janvier 1789.
EA 1770, il avait soufflé toute Tannée.
Ob eiM, avec assez de fondement, que les fureurs du mis-
tral, inconnues en Provence dans les siècles qui précédent la
conquête romaine, ne se sont fait sentir qu'après qu'on eût
abattu les immenses forêts dont le pays était couvert, et qui
lid faisaient obstacle.
Dans les tempêtes les plus fortes, ce vent, lorsque rien ne le
gfine et qu'il a de l'espace devant lui, dans la Crau, par exem-
ple, parcourt 60 pieds par seconde.
Des observations, dtgà vieilles, mais que chacun peut ré-
péter, ont appris qu'il avait ordinairement un, trois, neuf ou
douze jours de durée; qu'il diminue de violence au coucher
du soleil, pour reprendre le lendemain , et que sa persistance
après la disparition de cet astre , doit être regardée comme
un signe précurseur du calme.
Un des inconvénients les plus graves du mistral dans un
pays comme le nôtre, où les pluies fécondantes de l'été sont si
rares et ù courtes, c'est de venir presque toujours après elles
et 'de détruire en quelques heures, les avantages qu'on espé-
rât en retirer.
Après le mistral, les vents d'Est et du Sud sont ceux qui
soôfflentle plus souvent à Arles. Celui du Sud, Auster des
latins, vient de la mer sur laquelle il soulève parfois d'affreu-
ses tempêtes qui poussent à la côte de Camargue les naviga-
teurs peu familiers avec ces parages perfides. Chaud et humi-
de^en hiver, il est frais en été et ne contribue pas peu à rendre
supportables les grandes chaleurs qu'on y éprouve.
Souvent il amène la pluie.
Le vent d'Ouest, appelé Faronius par les Romains, nous
TOME XIV 21
— 462 —
vieiït dés Pyrénées. Doux el salutaire quand il se rapproebe
du Nord, il est au contraire nuisible à la sanié quand il Vient
du Sud; il prend alors le nom de Labecb.
D'après les observations anéiUomélriques les plus récentes,
il y a moyennement à Arles, dans Tannée, 155 jours de Yent
du Nord et du Nord-Ouest ; 66 jours de vent d'Est; 55 jours
de Vent du Sud; 59 jours dé vent d'Ouest, el 30 jours de
calme.
L'automne bien plus caractérisé que le printemps dont
rhiver et Télé preanent chacun une moitié, se prolonge d'or-
dinaire fort avant dans les derniers mois de Tannée, et il n^est
pas rare de voir les arbres conserver les, feuilles el leur fràî*
cheur jusques à la jQn de novembre.
Dans les années où Thiver n'est ni rude ni précoce comme
eii 1648, par exemple, où nous jouissons, au milieu de févfiéi^)
des faveurs les plus douces du printemps, pendant que lei
rivières gèlent en Turquie et dans les états vénitiens, d*i« ce4
annéeiâ, disons-nous, là gelée blanche commence à ée tàité
sentir en décembre pour durer jusqu'au mois dèmflr^<£lle
est d'autant plus forte, qu'elle a lieu avec tin léger téiU du
Nord, et que le ciel est bien limpide;
A Arles, les jours de gelée dépassent rarement le iioirfbré
de cinquante. Ordinairement ils sont beaucoup plu^ fafeé»
mais ils ne descendent jamais au-dessous de six ou huit.
Les plus fortes arrivent en décembre et en janvier. C'est
lorsqu'elles surviennent après la pluie, quand la terre ésit htih-
ttlide, et que le mistral les favorise, qu'elles soiit miiâible^ à Ut
Végétatiôû et que les oliviet'S périssent.
Dans les plus mauvais hivers, conlmé ceux dô 4660; 449f ,
1709, 4789, et 1819, les glaces que le Rhdne charrie, éettdtà^
vaut arrêtées un peu au dessus d'Arles, par le coudel que teir*
me la pointe du Delta, s'y accumulent, se soudent ettôemble,
et finissentj de proche en proche, par s'étendre d'une ri^e à
Tautre, présentant ainsi une croûte solide^ épèSM de plusieurs
— 463 —
mètres, pouvant servir de passage, non seulement aux hom-'
mes, mais encore aux voitures le plus pesamment chargées.
La moyenne des jours de pluie, pour notre lerriloirc, est
de quarante par année, produisant depuis 15 jusqu'à 20 pou-
ces d'eau. Cette quantité, suffisante pour les besoins de Ta-
griculture, si elle était convenablement distribuée, reste dans
hplupart descas sans résultats pour elle, parce que la terre
en est presque toujours privée dans la saison où elle serait en
quelque sorte indispensable, et qu'elle tombe à profusion en
automqe et en hiver quand elle est plus nuisible qu'utile.
En 4847, année de grande sécheresse, il n'y a eu à Arles
que trente jours de pluie, répartis dans les mois de janvier,
février, mars, avril, octobre, novembre et décembre. Du 3
mars au 2 d'octobre, il n'y a eu ni pluie ni orage.
I^es ])rouillards, assez fréquents en été et en automne, sont
Irès-nuisibles aux récoltes, dont ils occasionnent très-souvent
lit perte.
Que cela tienne au déboisement de nos plaines, ou à tout
autre cause, il est certain que les orages sont plus rares qu^au-
trefois. Souvent on les voit se former à Thorizon , la foudre
gronde, les nues s'amoncclent, un vent léger et frais court et
frémit dans la fouillée; la terre altérée aspire par toutes ses
gerçures cette humidité qui va lui rendre la vie et la fraîcheur.
A l'aspect de ce ciel qui semble vouloir se fondre en eau, le
laboureur espère. Vaine attente ! Poussé par le vent, l'orage
s'âoijEpe et va fondre plus loin.
C'est en été que tombent les pluies d'orage ou électriques,
qu'il faut bien distinguer des pluies ordinaires dues à un sim-
ple refroidissement des nuages, sans la moindre intervention
d'électricité atmosphérique. Ces pluies ordinairement précé-
dées de grêles, d'éclairs et de tonnerres, se manifestent sous
la forme d'averses impétueuses, presque toujours nuisibles,
et donth terre profite peu, parce que sa surface durcie les
empêche de pénétrer.
— 164 —
La neige et la grêle sont rares.
La pression baromélrique la plus ordinaire est de 28 pou-
ces, alignes en hiver, et de 28 pouces 1 ligne, en été.
C'est en automne qu'a lieu le mouvement discensionnel le plus
considérable, quand soufflent les vents du Sud et du Sud-est.
Celte époque de l'année est celle aussi où la colonne de Mer-
cure éprouve les plus grandes variations.
En Camargue , dont le sol gras , humide, entouré d'eau de
toute part, diffère si essentiellement de celui delà Crau, le
maximum d'élévation de THygromètre est entre 60. et 70 de-
grés, tandis que dans la partie stérile de la Crau , il lui arrive
souvent de monter jusqu'à 95.
Le mirage est commun dans nos contrées , où on le voit se
reproduire chaque jour d'été, en Crau et en 'Camargue,
pourvu que le soleil éclate, et que le ciel soit pur de tout
nuage.
Ce phénomène si extraordinaire, aux yeux des anciens
qui ne savaient pas s'en rendre compte , s'explique aujour-
d'hui très-aisément par les effets connus des lois qui régis-
sent la lumière. 11 existe dans la réflexion des rayons sur la
surface invisible d'une couche d'air , posée près de la terre.
MoNGE, qui l'avait observé en Egypte, est le premier
parmi les modernes qui Tait décrit et étudié. Plus tard ,
WoLL ASTON , adoptant l'expUcalion du célèbre physicien
français , parvint à le produire artificiellement sur une plaque
de fer rouge, après l'avoir observé sur des corps qui étaient
vus à travers des fluides de réfringences différentes.
L'excessive chaleur que le terrain découvert, uni et cail-
louteux de la Crau , reçoit du soleil vers le milieu du jour ,
dilate l'air qui repose sur le sol , de manière à ce qtf il s'éta-
blisse , entre cette couche basse et celle qui lui est superposée,
une différence sensible de densité réelle. Alors •. les rayons
venus du ciel, après avoir traverse la seconde couche, se
— 465 —
trouvent réfléchis à son contact avec la première , se redres*
sent et présentent une image du ciel, à la vue de laquelle il est
aisé de se tromper, en la prenant pour la surface bleuâtre d*une
grande pièce d'eau. D'un autre coté, si des objets un peuéle-
'vés^ tels que des arbres ^ des maisons, des collines, viennent
à envoyer en même temps des rayons directs dans la seconde
couche d'air, et des rayons réfléchis au point de jonction
entre les deux , alors leur image renversée se peint au-des-
80M8 d^eux. Â la vue do ces apparences d'un grand espace
formé par la réflexion du ciel et de tous les objets s'élevant au
milieude lui, doit-on être surpris qu'à une époque où U
science était impuissante â expliquer ces jeux de la lumière,
dés voyageurs ignorants du phénomène se soient crus tout-à-
coup transportés sur les bords d'un lac, semé d'îles riantes et
habitées T
De nos jours , il y a peu de personnes à Arles qui niaient
été témoins des effets du mirage, il suffit pour cela de se
trouver daus une grande plaine; que cette plaine se prolonge
jusqu'aux limites de l'horizon , et que, par son exposition au
soleil, elle soit susceptible d'acquérir un degré de tempéra-
ture irès-élevée.
Après la Crau , le lieu qui m'a paru le plus propre à la pro-
doction du mirage , c'est le terrain étendu et à peu près de
niveau, qui se trouve entre le Valcarcs et la ville des Saintes-
Uaries, en Camargue. Le soir et le matin , on ne voit à cet
endroit que du sable autour do soi. Le village et les divers
groupes d'arbres qui s'offrent à la vue ne présentent en eux
et autour d'eux , rien de particulier, mais à midi, quand la
teirre est échauffée par les rayons solaires, et que les couches
d'air les plus basses , inégalement dilatées , sont à des den-
sités diverses, le terrain où Ton se trouve paraît tout-à-coup
terminé par une inondation générale. Le village , ses rem-
parts à moitié ruinés , son église Romane , ses bois de pins ,
baignés dans le niirajro, p.1raissent alors comme des îles
- 106 —
assise^ du milieu U'un l^c ; dont aiicua mouvemeot nç vient
troubler k transparence. Sous chacun de ces objets, oo voit
son image renversée, telle qu'on la verrait effectivement, s'il
y avait autour une surface réfléchissante. A mesure qu'on
^'approche , rinclinaison desrayons venus du sol, augmen-
tant as^ez pour arrivera l'œil, le bord de celte inondatipn
apparente diminue de grandeur , et disparaît bientôt pQur
allier §e reformer plus loin.
C'est un merveilleux spectacle , et qui m'a toujours trouvé
ifi\x\ prêt à l'admirer, que celui qui s'offre ainsi à vous,lpr§-«
que placé par hasard au milieu de ce vaste miroir périscopi-
que, votre vue s'égare à suivre les contours de cette immen^
inondation, et que les gardiens de nos manades paraissent ,
bien loin , à riiorizon galoper sur cette nappe d'eau. Que dç
fois dans mes courses, je me suis amusé à suivre ces phéno-»
mènes inconstants et à voir, au déclin du jour, lorsque la terre
commençait à se refroidir, se rasseoir sur leurs bases, toutes
ces masses l'instant d'avant suspendues dans les airs.
De tous les accidents météorologiques auxquels nous^oniuips
exposés , aucun ne ^e reproduit aussi souvent et ayec des
suites si funestes , que celui des débordements du Rhône. 11^
ont lieu, en automne, quand les pluies sont ^bondaateç et
qu'elles persévèrent, au printemps, quand la neige des
montagnes se fond rapidement. D'où il résulte que janvier et
février, pour l'hiver; juillet, août et septembre, pour l'ét^,
senties mois de l'année où le fleuve est le plus bas , et s'ap-
proche le plus de son étiage.
P^ns un temps où le système de défense contre les cruef
du Rhône , était encore très-peu perfectionné, les inondaUQpg
étaient fréquentes , surtout en Camargue dont le territoire
étaitalors coupé d'une influité de brassières, par lesquelles
les eaux de la grande branche s'introduisaient dans soq iQr
térieur. J'en ai constaté plus de cent cinquante, depuis le
commencement du XIV"' siècle , jusqu'en 1 8 i5 , soit dans les
— 467 —
#
aimàleètnanuscritesdelaville^ soit dans d'autres renseigne-
ments pris à mes notes ou ailleur»\
Les plus fameuses sont celles de 1396, 4398, 1401, 4403
et 4407) dont le souvenir nous a été conservé par un citoyen
d'Arlesi nommé Bertrand Boissët, dans un journal dont il
existe plusieurs copieS) et dont l'original a passé de la biblio-
tbAque des Trinitaires à celle de la République. Viennent en-
suite celle de 4 41 4, qiii emporta la tour du pont de Crau, àp-
priée Tour Rouge, à cause des assises de briques mêlées aux
pierres de sa construction toute romaine; celle de 4 454 , dans
ta^aelle Ait noyé presque tout le bétail de la Camargue, ot en-
fla cellô de 4 481 , que je trouve ainsi notée à la première
ftuiUd du protocole de Jean deDoNÈs, notaire d'Arles, de Fan
4464 : « L'an M,CCCC.LXXXI e dimenge^III de May, ver-
k aël lo Hase e a rajat sinq a XII de juing. E passariân al
c pont de Crau ambc barcas; e liumpli lo Trebons, lo Plan de
« Bore, lo Baret et los blads tos cuberts, e vinhas perdudas. »
Ce fut en 1 587, que le Rhône, dans une de ses crues les plus
extraordinaires, abandonna son ancien lit, près de la tour de
BaIouarâ,et s'en creusa un autre du côté de la Camargue, vis-
i-vis du domaine du grand Peloux, dans le terroir de t'urhe-
Horte, api)artenant à la commune.
L'inondation de 1755, déjà si remarquable par sa coïnciden-
ce avec le tremblement de terre de Lisbonne, laissa dans l'es-
prit des Artésiens épouvantés de ce désastre immense, des
souvenirs Igjue le temps n'a pu encore effacer complètement.
fiepuislors, Arles a subi dix-huit autres inondations dont
les dernières sont celles de 1840, il et 43.
b& fléau d'une espèce toute contraire, mais dont les suites
ne sont pas moins funestes à notre agriculture, c'est la séche-
resse qui régne en certaines années, quand Tété n'a pas de
ploies et que le mistral souffle souvent.
En 4S94, elle fut si grande, que le Rhône resta longtemps
innavigable à ses embouchures.
— 168 —
En 4 639. les cours d'eau tarirent dam; les champs et Te lihs
du petit Rhône étant resté à sec , laissa à 'd^cbuvert entré le'
Tlifoge de Fourqlies et la pointe de Trinquetaille, lés rbnda-
tiôfià de neuf piles en pierres, régulièrement espacées, "(}Qi
tra^vel'saient le fleuve. Ces constructions de petit appareQ lAê^'
lé de briques, que personne ne connaissait, furent l'écôhnùl^
pour être les fondements du pont jeté par les Romains sur.cet^
te branche du fleuve, et servant à relier la partie de la voie
aurelienhe qui venait d'Italie, avec celle qui se prolongeait
jusqu'en Espagne, à travers le Languedoc.
On trouve noté, en plusieurs endroits, qu'en 4734, la ma\ta-
rite des raisins, favorisée par la sécheresse et la chaleur, fut
si précoce, que les vendanges eurent lieu dans le mois d'aoûtl
Cette même année, plusieurs moissonneurs étrangers, frappés
par le solei?, périrent dans les champs au milieu de leur
travail.
HYDROGRAPHIE.
Deux torrents de peu d'étendue, sortis des glaciers du
Saint-Gothard , voilà le Rhône à sa naissance.
À sa sortie du Léman, dans lequel il se jette, près de
Saint-Gingouph , le Rhône entre en France , parcourt rapi-
dament l'étroite vallée formée par la rencontre des assises
inférieures du Jura et du Vouache, franchit le passage de
r
TEcluse , se perd un instant sous des rochers pour reparaître
plus loin , continue sa course vers Lyon , arrive à Vienne et
enfin à Avignon , d'où il va à la mer à travers les belles j[daî-
nes de Camargue.
Ses affluents , F Arve , TÂin , la Saône , TÂrdèche , l'Isôre,
la Durance et le Gardon , lui viennent des Alpes , des Vosges^
du Jura et des Cévennes.
— 469 —
Au dessous d'Avignon, ce fleuve ne paraît pas avoir tou-
jours suivi la même route. On croit avoir les pr(»uves qu'il
coulait autrefois plus à l'Ouest, et (lu'ii allait à la mer près
d'Algues -Mortes, après avoir traversé les marais de Bcllegar-
de et de Saint-Gilles. Ce (pil est sûr, c'est ({ue sa direction
actuelle, sauf les changements de peu d'importance qu'il a pu
éprouver en divers temps, principalement dans son trajet
d'Arles à la mer, est antérieure aux temps liisloriques les plus
vieux, et qu'il serait inutile de chercher ailleurs que dans des
causes purement accidentelles, telles (pie les di\isions si aisé-
ment transformables, opérées dans ses deux bras par les îles
qui se forment à leurs bouches, le peu d'accord des géogra-
phes de l'antiquité relativement au nombre et à l'emplace-
mentde ces dernières.
PoLYBE et Ptolémée lui en donnent deux.
Artemidore, Ammien Maucellin disent qu'il y en a trois.
DiODORE, AviENUs et TiMKE, ciuq.
Apollonius, sept.
Pline, qui avait peut-être vu les lieux, en compte trois,
comme Artemidore et Ammien; une pour la grande branche,
qu'il appelle Ostium Massilinato)nim, et deux pour la petite,
IHw lyéîca, auxquelles il donne les noms A' Ilispaniense ci
ielletapinum.
.Tel qu'il est à présent, le Rhône est le grand cours d'eau de
notre territoire.
Arrivé à Arles, il s'y divise en deux branches, allant selon
l'âévatlon de ses eaux , se jeter à la mer par deux ou un
plus grand nombre d'embouchures que le deltn sépare.
La grande branche, os amplissinmm de Pline, passe entre
la ville et Trinquetaille, et se dirige sur une longueur de 50
kilomètres vers le golfe de Foz, en suivant des inflexions qui
rendent son cours fort sinueux. L'autre, appelée Rhodanelum
ou petit Rhône, passe à Fourques, et a son embouchure dans
TOMKXIV. 22
— 170 —
le voisinage de Noire Dame de la Mer, à 38 kiloinélres de la
première.
Il n'est besoin que de lire les textes des anciens , Pline^
PoLTBB, Strabon ot Ausoxfi, pour être sûr que celte division
du fleuve, un peu en amont d'Arles, est d'une antiquité trèd^
reculée.
Il résulte des calculs de M. Sl'brel, ingénieur du service
spécial du Rhône, que ce fleuve verso annuellement à la mer,
parses deux bras, 54,236 millioas de mètres cubes d'eau, et
2\ millions de mètres cubes de sable et de limon, c'est-à-dire
une masse telle qu'étendue sur une surface de 400 hectares ,
elle s'y élèveraità 31 mètres de hauteur. C'est àces Immenses
atterrisscments qui ont contribué pendant de si longs siècles
à la formation de la Camargue , qu'est duo celle de la Barre
qui rend, depuis si longtemps, les embouchures impraticables,
pendant une partie de l'année.
Au-dessus de la tour de S*-Louis , bâtie en i 737, sur
le rivage de la mer, dont elle est aujourd'hui éloignée de
7,500 mètres, la grande branche du Rhône se jette dans ia mer,
par sept bouches, ou Graus {GradusJ, divisés par des îles,
presque à fleur d'eau, appelées Theys. Ceci est l'aspect ordinai-
re; mais dans les grandes crues, le fleuve s'étale, recouvre en-
tièrement les Theys et entre dans la mer par une bouche uni-
que et majestueuse, large de dix kilomètres.
Le Rhône, très rapide de Lyon à Beaucaire, perd une grande
portion de son impétuosité, un peu au-dessous de cette ville, à
111e dite do Ranchier, où finit le transport du gravier. Cette
ile, éloignée d'Arles de sept kilomètres, doit donc être consi-
dérée comme le point réel où }g fleuve change de régime et
prend celui des embouchures.
Sa largeur, qui n'est à Arles que de 450 mètres, augmente
à mesure que diminue son courant et qu'il s'approche de 1a
mer, jusqucs à prendre les proportions extraordinaires de
4,400 mètres, entre le domaine del'Eisselle et la tour de
— m —
S-Louis,oùsonlit, rétréci pardeux lignes d'enrocluMncnts. n\i
qtt0 340 mètres de large.
...Son étiage, à Arles, est à I inélre 88, au-dessus de la bas-
se-'Aier.
Le débit de ses eaux est de ! 4,C00 mèlrcs à sa plus grande
pmssaoce^ et de 500 seulement h la moindre.
• Sa profondeur est de 17 mètres oO au pont d'Arles; de 45
mètres 95, à Mollégcs; de 15 mètres 25, au Fort de Pâques, et
de 48 mètres 50, à la Tour de S'-Loris. Dans aucun lieu,
die D'est inférieure à deux mètres.
D'Arles à la mer, le Rhône est souvent divisé par des îles,
dont quelques-unes sont très grandes et rouvertes d'oseraies.
La vitesse de ses eaux entre la ville et les embouchures est
dfi0,958 par seconde; d'un mètre 4 6, sur les 25 premiers ki-
lomètres et de 0,88 sur le restant.
Depuis les temps antérieurs à IT'iKDquc romaine, époque à
laquelle la mer était, comme nous ra\ons dit. bien plus près
d-Arles qu'aujourd'hui, leUhône, an moyen dos sables qu'il
charrie, n'a cessé de la repousser et de travaillera accroître le
delta.. Les preuves de l'agrandissement progressif de la Ca-
■ margue, se retrouvent partout. Pour ne parler que de celles
. qni touchent aux temps les plus récents, il est aisé de calculer
(joe depuis 4742, année pendant laquelle le grand bras du
fleiive abandonna de nouveau son lit et alla directement à la
merpar celui qu'il occupede nos jours, ses atterrissemcnts, après
avoir successivement donné lieu à la formation des vastes theys
doBEKiCLES, d'EuGÈNE et de Roustan, ont fait reculer la mer
de 5,640 mètres, dans un espace de 434 ans, ce qui donne un
Binpiètement moyen de 42 mètres par année.
One particularité, digne de remarque , bien qu'elle
tome à des causes purement physiques, c'est qu'à mesure
que le grand bras du fleuve fait des conquêtes sur la mer, la
branche de Fourques , n'ayant ni la même force , ni la même
puissance , lui cède, au contrairr. du terrain-: On a la preuve
— 172 —
de ce fait, dans la position qu'occupent aujourd'hui plusieurs
tours de défense, bâties autrefois sur les rives du Rliône,
aune certaine distance de la mer. Lesruines de Tune de ces
tours forment aujourd'hui un écueil , à 700 mètres de la
plage.
Comme voie • commerciale , l'Importance du Rhône fut
connue et appréciée de bonne heure. Dans un temps où la
Provence, étrangère à toute espèce de civilisation , était en-
core couverte de forêts, les Phéniciens avaient étabh à ses
embouchures des comptoirs qui prospérèrent tant que dura la
puissance de Tyr. Après eux, vinrent les Rhodiens qui
s'emparèrent de leurs possessions , les agrandirent , fondèrent
les villes de Rhoda-Rhodiorum et d'Héraclée, et restèrent
seuls maîtres de tout le commerce httoral.
Pendant Foccupation des Romains , de Tannée 413 à Tan-
née i05, avant J.-C. , quand les Cimbres et les Teutons ,
après avoir dévasté l'Helvétie , pénétrèrent au sein de notre
France , et menacèrent Tllalie , ce fut sur les bords du Rhfine
que se concentrèrent tous les efforts de la défense et de l'at-
taque. Les Romains, affaiblis par la défection de la plupart des
peuplades indigènes , des Tectosages , entr'autres , mais plus
encore peut-être, par la mésinlelligenr^ survenue entre les
consuls Cepion et Manlius, y éprouvèrent une défaite dont
le résultat fut la perte pour eux de toutes les contrées , situées
entre Arles et les Pyrénées.
Alors , Rome effrayée , chargea Marius de sauver la Ré-
publique. Arrivé sur les lieux , ce général apprenant que les
Barbares avaient pris le chemin de l'Espagne, ne jugea pas
à propos de les y suivre. Il établit son camp sur la rive gauche
du Rhône , tout prés d'Arles , s'y fortifia et attendit. Ce qui
se passe ensuite , Tinsolence des Cimbres qui , défilant devant
le camp, annoncent aux Romains leur départ pour Rome, et
leur demandent s'ils n'ont rien à faire dire à leurs épousés ;
leur défaite sur les bonis du Cœnus , est du domaine de l'his-
Umv. Il nous suffira do dire que c'est dans rintorvalle de
— 173 —
temps écoulé ealrc le départ des timbres pour TEspague et
.leur retour dans la province romaine, que Marius, frappé des
obstacles que les eina.^oments des eniboudiures du Uliône
. faisaient éprouvera ses connniinicalions a\ec la mer; crai-
gnant peut-être aussi que ses trunpes ne s'amollissent dans le
repos, leur fit creuser le canal qui i)orla son nom, et au moyen
duquel les navires chari^iés d'approvisionner son armée et de
correspondre avec Rome, entrèrent et sortirent du fleuve,
sans aucune difliculté.
Il y a, dans Strabon, des rensei^^nemcnts qui prouvent qu'à
celte épocfUG. et à la faveur des comnmnications rendues plus
bciles par les fosses marianes, le Rliône eut bientôt repris
^ loulerimportance commerciale (prii avait du temps des Pbé-
niciens et des autres peui)les marchands établis sur ses bords,
les uns à la suite des autres. II est certain que les Marseillais,
^auxquels Marius, après sa grande vict )ire de Pourrîères, don-
na la propriété de son canal, en échange des services qu'il
avait reçus d'eux dans cette guerre, retirèrent d'immenses bé-
néfices du droit de passe imposé aux navires qui entraient ou
qui sortaient du fleuve; et cela paraîtra peu étonnant, si l'on
songe que le Kliône était alors Tunique voie par laifuelle pas-
saient toutes les marchandises nécessaires aux besoins des
Gaules, de la Belgique, de rilehétie, de l'Allemagne et de la
Grande Bretagne.
Cela dura ainsi longtemps. Ce que nous savons des faveurs
dont Constantin combla la \ille d'Arles; do l'enlrepilt des
■ blés d'Afrique et de Sicile, qu'il y établit ; de la désignation
deson port, comme station maritime, d'où veillait à la sûreté
delà Méditerranée une flotte toujours prête à mettre à la
^oile; les paroles d'AMMiEN Marcellin, disant que ce fut du
port d'Arles que Tuéodore partit a\ec ses vaisseaux, pour
aller en Afrique jcombattre Firmus; celles bien plus signiflca-
tives encore du fameux rescrit d'UOxNORits, attestent, non
seulement la supériorité» qu arait alors notre ^illc sur loule4 ses
— 174 -
voisines, mais encore la parfaite navigabilité du fleuve, à cette
époque.
Nous croyons ne pas nous tromper, en avançant comme cer-
tain, que, dans le b" siècle, c'est-à-dire au temps où fut ren-
du redit d'HoNORius, la navigation fluviale avait lieu unique-
ment par les embouchures, et que les fosses de Marius étaient
alors, depuis longtemps, hors de service. Comme les Romains
ne connaissaient pas les écluses, et que ce canal n'était, après
tout, qu'une simple dérivation des eaux du fleuve, celles-ci ■
n'eurent probablement pas besoin de plusieurs siècles pour le
combler de leurs dépôts, et pour le rendre impraticable à un
plus haut degré que les bouches elles-mêmes. Alors, sans dou-
te, au lieu de reprendre un travail dont Tinsuflisance et les
inconvénients éclataient aux yeux de tous, les Romains recon-
naissant, comme de nos jours, que les atterrissements des
bouches du fleuve, etia formation de la barre, qui était l'obs-
tacle le plus puissant à son entrée, étaient dus principale-
ment à la faiblesse du courant, concentrèrent le fleuve entre
deuxhgnes de palissades dont l'effet devait être d'empêcher
les eaux de s'étaler, et de leur donner ainsi Ténergie néces-
saire pour porter leurs dépôts dans les parties profondes de la
mer, au lieu de les abandonner sur son rivage.
Il y a, dans notre histoire, une foule de faits qu'il nous serait
facile d'y chercher, et qui attestent tous le bon état des em-
bouchures pendant toute la durée du moyen-âge. Si, au di-
xième siècle, comme l'affirme un diplôme de Louis 111, Em-
pereur d'Allemagne, le port d'Arles était fréquenté par lés
Grecs; si des galères pisanes ont pu être poursuivies dans le
Rhône, jusques au-dessus d'Arles, par une flotte génoise, en
4 1 65; si les Normands, les Sarrazins, les Catalans et les Arra-
gonais sont \enus si souvent enlever les troupeaux et dévaster
les récoltes de la Camargue, c'est qu'apparemment les bran-
ches du grand et du petit Rhône étaient libres et praticables )
(*\ fiuc nos pères, mieux avisés que nous, en entretenaient avec
— 475 —
soin le bon état, eu employant le procéilc mis en œuvre par
les Romains, celui de rencaisscnienl delà partie inférieure au
moyen des palissades.
L'article 485 de nos anciens statuts nnmicipaux, défendant,
sous peine de dix livres d'amende, à tout capitaine de navire
de jeter son lest à moins de deux milles de distance des graus,
soit en delà , soit en deçà, est un témoignage irrécusable
de la constante sollicitude dont les buuciies du Iknne étaient
l'objet à cette é[)0(|ue.
Du XIV" au XVll"" siècle, les renseignements nous man-
quent. Il parait, toutefois, qu'après Texlinction de notre
République, quand la \ille d'Arles succombant sous les maux
de la guerre civile, se fut donnée à Charles d'Anjou, son
cmnmerce déclina rapi(!emeiit, et que ses relations avec les
Tilles les plus commerçantes de la Méditerranée, ayant cessé,
Tentreticn des embouchures fut négligé, et enlîn totalement
abandonné.
Don fut ainsi pendant deux ou trois siècles après lesquels
Tàuban, ayant été chargé en ! 665 d'étudier nos côtes mari-
limes , et particulièrement les embouchures du Rhône, contre
l'abandon desquelles le commerce réclamait, déclara leur
smélioration impossible et conseilla de joindre le ileuve au
port de Bouc , au moyen d'un canal , dont il donnait le
plan.
Dix-sept ans plus tard, en 1682, un Artésien célèbre, Bar-
I4S de la Penne, capitaine des galères du Roi, envoyé sur les
lieux par le Marquis de Seu^nelay, alors ministre de la mari^
ne, reproduisit l'opinion de Vauban, quant à l'impossibilité
d'améliorer rentrée du Rhône dans la mer, et fut d'avis d'ou-
vrir sur le golfe de Foz, ainsi que l'avait fait Maruis, un ca-
nal au moyen duquel les navires pourraient librement et en
toute saison, entrer du Rhône dans la mer et réciproquement.
En 4712, lorsque le Rhône qui allait à la mer par une rou-
te nnueuse, placée à la droite de celle d'aujourd'hui, se fut
— 476 —
ouvert un autre lit beaucoup plus direct, en emportant dans
une de ses crues, la prise d'eau du canal des Launes, creusé,
en 4706, par les fermiers des gabelles du Roi, pour détruire le
sel formé sur les étangs qui recouvraient tout ce terrain , où ;
essaya, mais vainement, de le faire rentrer dans son lit aban-
donné^ et M. MiLTON, intendant de la marine de Toulon, qu'on
avait chargé de diriger Topération, ayant trouvé ranciennë
place déjà à nioitié comblée, renonça au projet et entreprit/
au contraire, des travaux d'endiguement destinés à maintenir
le fleuve dans celle où il était. -*'
Le lit abandonné porte aujourd'hui le nom de Bras de fer,
ou canal du Japon. La rupture avait eu lieu à 4 5 kilomètres eh
amont des embouchures actuelles.
Ce fut, en 1737, que le conseil municipal de la ville d'Arles,
fidèle au système suivi depuis un temps immémorial d'abriter
le territoire derrière un poste fortifié, destiné à garder l'en-
trée du Rhône, éleva sur les bords et à gauche du nouveau lit
qu'il venait de se creuser, la tour de S -Louis.
Depuis lors, jusqu'en' 4 748, les travaux entrepris par Mil-
ton n'ayant pas été continués, et l'arrêt du conseil du Roi, de
4 723, qui avait levé sur le sel un impôt dont le produit devait ^
leur être appliqué, n'ayant pas eu d'exécution, la nouvelle'
embouchure s'attérit rapidement, et au bout de quelques an-
nées, on éprouva, pour y passer, les mêmes difficultés qui
avaient rendu si longtemps les anciennes impraticables.
Bellidor, en\oyépar le maréchal deBELusLE, dont l'ar-
mée avait souffert dans ses approvisionnements, par les em-
barras de la navigation aux embouchures, ne corrigea rien, et,
en 4 750, l 'inspecteur général des ponts et chaussées, Pollabo,
proposa, comme unique moyen d'y remédier, de faire un ca-
nal dont la prise serait à Arles.
C'était le canal de Bouc , tel qu'il a été exécuté plus tard;
Beaucoup d'Arlésiens éclairée sur ces matières , M. l'Ingé-
nieur de Beaujeu à leur tête, repoussaient cependant de toutes
— 477 —
lemtlHNW ce projet , prétendant , avec toute sorte de raison, -
quAit meilleur' Bdoyen d'améliorer la passe consistait à for-
cef,\^ (tonfo d'entrer dans la mer par une seule bouche. M.
def la LàVziÈBE , consul d'Arles , fit un mémoire à ce sujet,
qm^remporta le prix proposé, en 1778, sur cette question inté-
temnle, par r Académie de Marseille.
Sa.4784, ringénieur Harmilliot se range complètement
àoitaisifi.
BluiiLLAT vint ensuite qui fit un projet reproduisant, à peu de
dXMCS prés, celui de Harmilliot , et qui reçut Tapprobation
dncQDseil des ponts et ciiaussées. Sur Tavis de ce corps,
riMemblée nationale décréta un crédit de 25,000 francs pour
commencer les travaux ; mais la Révolution fit bientôt oublier
ks.tfédit et le projet lui-même.
Otpelques années plus tard, le canal d'Arles à Bouc, com-
mcoBkçé par Napoléoh, en 4802 , interrompu par les désastres
qui suivirent les guerres de l'Empire, puis repris par la res-
tinration , et fini en 4835 , semblait en ouvrant à la ville d'Ar-
les \xofi nouvelle route vers la mer , devoir rendre inutile toute
nbe tentatived'amélioration des bouches du Rhône, quand
leipremiéres applications de la vapeur à la navigation des
riiiè|res, vinrent prouver sa radicale insuflisance. Le canal
d'Arlfi9 f omstruit dans un système qui répondait amplement
à tau les besoins du cabotage, tel qu'il était, il y a un demi-
aédè, n'a ni assez de profondeur; ni des berges assez solides,
pour que les 40 bateaux à vapeur qui font aujourd'hui tous les
fansperts djB Lyon à Arles, puissent s'y engager. N'importe!
Le canal avait pour le pays d'autres avantages qu'il a complé-
tenient réalisés. Comme moyen de dessèchement, il a rendu
ilinmenses services à la contrée, dont il a assaini l'air et qu'il
a éloirichie en restituant à la culture 3,500 hectares de terrains
anparavant improductifs.
I^tée assoupie depuis lorS; ce n'est que dans ces derniers
Tome XIV. 23
— 478 —
temps, et sur les plaintes incessamment renouvelées du com-^
merce, que la question delà navigabilité des embouchures «*cit
réveillée, et qu'on s'en est occupé avec une ardeur qui donne
Tespérance de la voir résolue bientôt. : -.'-= ,
D'abord, on s'est divisé sur les moyens i prendne peur ar^
river à cettesolution si désirée. Les uns s^en tenani à rôpîidon
deVAUBAN, ont proposé de faire un canal maritime, dontla
tour de S -Louis serait le point de départ et qui aboutirait-ir
Tanse du repos, mouillage situé dans le golfe de F02, à }'est
des embouchures, abrité contre tous les vents, présentant un
fond de vase excellent pour l'ancrage, et une profondeur va-^
riant entre un mètre 50 et 6 mètres 66.
Ce canal dont le parcours serait de 4,500 mètres et Vavaii^
ceraitdans la merde 1,000 mètres, pour y trouver la pcolbi^
deur nécessaire, aurait quatre mètres de tirant d'eau, trNile-
deux mètres de largeur au plafond, et quarante sur la ligne
de flottaison. La dépense totale, c'est-ànlire de l'ouverture du
canal, de ses moles, de son écluse, de ses quais et des chauB^
sées serait de 3,600,000 f. .
Les autres, se fondant sur une foule de motifs qui font res-
sortir de la manière la plus évidente, les avantages de la nX'-
Tigation par le fleuve, sur celle du canal proposé, demandent
l'amélioration pure et simple des embouchures du Rhône , lu
moyen d'un endiguement dont le résultat serait de réunir
dans une seule passe, celle de l'Est, par exemple, les eaux
s'échappant aujourd'hui par plusieurs bouches, et de tour
donner ainsi une puissance d'action , capable d'approfondir Ja
barre^ et d'ouvrir aux navires un passage libre et commode en
tous les temps. . , /
Déjà, la commission municipale d'Arles et celle du Gard se
sont déclarées en faveur de ce dernier projet ; celles de MaN
seille et de Lyon n'ont pas encore formulé leur opinion, mais
tout laisse supposer qu'elle sera conforme au vœu général.
Espérons que le gouvernement, éclairé par les études qa'il a
— 479 —
ewMnafidéea. frappé des vérités qui en ressorlent, averti des
trictaiBiations qui s'élèvent de toutes parts, adoptera les con-
QhisiéDS qui lui seront posées, et qu'il ordonnera les travaux
nécessaires pour faire disparaître à tout jamais les obstacles qui
ffoppoeeat i la navigation du plus beau fleuve de la France.
:> Le Rhône, qui est aujourd'hui le chemin par lequel la Fran-
(ÛB communique avec la Méditerranée, nos possessions d'Afri-
fue, l'Egypte, l'Orient, va bientôt rétro [X)ur leslndes, par le
percement de l'isthme de Suez, Sa jonction avec la Garonne
par les canaux du Midi, des étangs et de Beaucaire, avec la
Loire, par lO' canal du Centre; avec la Seine, par celui de
Bourgogne, avec le Rhin, en font la clef de notre système com-
mercial intérieur. Par sa situation, il est la voie la plus directe
dstraosit de Marseille au Havre, Dunkerque et à toutes les
Alesiagnes. C'est l'appendice par laquelle la Méditerranée
4^jtredans nos terres, arrive jusqu'à Lyon et répand dans nos
.vflles)<'Ieftblés de la Russie, les huiles d'Italie, les laines de
lliqiEigne, les houilles et les aciers d'Angleterre, les cotons de
l'Egypte, et toutes les autres choses nécessaires à nos besoins.
-'Sous le rapport du pittoresque et de la variété des aspects,
4itti n'est comparable a la vallée du Rhône depuis Lyon jusqu'à
Beaucaire. Tous ceux qui ont beaucoup voyagé et beaucoup
m, OQDviennent de cette vérité et n'ont pas assez d'admiration
loue cette nature si riche et si diverse; pour ce fleuve majes-
taeajL et puissant, roulant ses eaux entre deux lignes de col-
iÎBès âbmptes, que couronnent ça et là d'immenses ruines
iKûdales, pour ce ciel, si pur et si profond, pour ce soleil étin-
ttlabt, aux rayons duquel resplendissent Vienne, Valence,
Avignon et Arles.
'-''^ Après le Rhône et le canal de grande navigation d'Arles à
-loiiCr l6s différents cours d'eau qui traversent notre territoire
lOBt d'une bible importance et ont été établis dans un but pu-
itoeût agricole. Tels sont les canaux de Craponeet de Lan-
iilade, tom les deux dérivés de la Durance.
A Arles, il n'y a pas de fonlaioes publiques. Les halntants
font de l'eau du Rhône leur boisson habituelle, et ils ont rai^
son, car très pure, comparativement à beaucoup d'autres,
elle a la propriété de se conserver sans [altération, pendant
plusieurs années^ dans les grandes jarres où chacun renferme
sa provision.
La distribution à domicile de cette eau que des femmes
vont chercher à la rivière, et qu'elles transportent aux mai-
sons de leurs chalands, dans des vases en bois que charrient
des ânes, constitue un service régulier et lucratif.
Le prix de la charge ou de 50 litres^ est moyennement de
1 5 centimes pour le rez-de-chaussée, et 20 centimes quand
la porteuse est obligée de la descendre dans Ijss caves.
Très ancienne dans le pays, cette industrie est exercée par
une cinquantaine de femmes, faisant ordinairement 25 voya-
ges par jour, et gagnant à ce trafic, depuis trois jusqu^à cinq
francs.
Les eaux de nos puits varient pour le goîitetpour les sels
qu'elles contiennent, selonleslieuxoù on les prend. Dans la vil-
le, elles sont fortement séléniteuses, et ne servent qu'aux be-
soins du ménage. En Camargue, excepté dans les fermes les
plus voisines du Rhône, elles sont saumâtres et les animaux
eux-mêmes les repoussent. Celles de la Crau, au contraire,
sont très bonnes à boire et n'ont ni la fadeur de celles de la
ville, ni le goût terreux et salé de celles du delta.
Constamment la même, en été comme en hiver, la tem-
pérature de l'eau de nos puits est de i 0 à ^ 2** centigrades, ce
qui, comparativement à la température extérieure, la fait pa-
raître tiède en hiver, et assez fraîche en été, pour que les
habitants y mettent à rafraîchir les vases en étain qui renfer-
ment Teau nécessaire à la consommation de chaque jour.
En voyant la saleté de nos rues, il y a tout lieu d'être éton-
né, qu'avec un si grand besoin d'eau et se trouvant si favora-
blement placée pour en avoir à profusion, la ville d'Arles ne
— 184 —
Mette pas une plas grande insistance à demander la continua-
tiod des études commencées, il y a déjà plusieurs années, rela-
tifément aux moyens les plus [)r()pres à lui en fournir. Les
Roiliaîns, quoiqu'ils ne connussent pas les puissantes machines
âreo lesquelles on élève de nos jours les eau\ à volonté, et que
lears architectes ne disposassent pour les amener dans les cités
opBlentes de Tcmpire, (]uc du moyen ordinaire, mais bien
jAtis coûteux, de la dérivation, n'en avaient pas agi ainsi. Une
ibis établis dans le pays, leur premier soin fut de concentrer
dans un aqueduc, dont il reste encore des vestiges considéra-
Nés, et qui paraît avoir desservi plusieurs localités voisines^
toutes les eaux de la partie supérieure de la vallée des Baux,
et de les amener, à travers la Cran, jusques dans la ville, et de
la à Trinquetaille, au moyen de tuyaux en plomb qui pion-
g^eût dans le fleuve où l'on en a retrouvé de grands frag-
ments.
La destruction de cet aqueduc , occasionée sans doute par
les guerres qu'Arles eût h soutenir pendant le cours du VI"
et du VIII"' siècles, ne saurait exciter trop de regrets. Sans
die, des eaux pures et limpides jailliraient encore de nos fon-
taines, laveraient nos rues qu'elles assainiraient cl rafraîchi-
raient en été, et nous aurions, en outre, un monument de
plus à ajouter à tous les autres.
HISTOIRE NATURELLE
t
De toutes les sciences que les hommes ont créées, il>n'en
est pas d'aussi féconde en résultats heureux , qui présente des
applications aussi générales, un plus grand fond d'utilité
puldique, que celle de la nature. Tout ce que Tair, le ciel,
la mer, la surface delà terre et les entrailles du globe ren-
ferment d'utile et d'admirable, lui appartient. Depuis le
Biisus imperceptible , la moisissure la plus naine , jusqu'au
palmier élevé du désert , et au gigantesque Baobab ; depuis
ranimalcule invisible à Tœil nu, jusqu'à la baleine colossale
qui habite le pôle , tout est de son ressort : elle embrasse^Ié
monde entier.
L'étude de l'histoire naturelle , si perfectionnée de nos
jours, ne fut d'abord considérée que comme la description,
pure et simple, des divers produits de la nature. Elle n'eut
longtemps pour objet que. la connaissance plus ou moins suh
lierficielle des choses qui, par l'élégance de leurs formes ou
la beauté de leurs couleurs, attiraient les regards des hommes
ou fournissaient à la médecine et à l'économie domestique ,
des moyens vrais ou supposés , pour combattre nos inflrmi-
tés et pour servir à nos besoins. Aujourd'hui , plus avancé ,
mettant à profit l'expérience des temps passés et cet esprit
d'observation et d'analyse qui distingue notre époque, on a
étendu les bornes du savoir. On a senti que pour posséder
réellement l'histoire naturelle de quel être que ce fut , il ne
suffisait pas de savoir le décrire d'après ses formes extérieures,
mais qu'il fallait aussi examiner en vertu da quelles lois il
avait pu se former, vivre, se reproduire et se détruire.
Persuadés que rien n'est sorti des mains de la nature qui
ne fut empreint d'un caractère d'utilité approprié à quelqu'un
de nos besoins , rien ne peut désormais échapper aux patientes
investigations de nos naturalistes. Le plus obscur lichen , la
mousse la plus humble, la plus cachée des conferves, le pliis
fugace des champignons , les êtres microscopiques les plus
éphémères , sont l'objet des recherches les plus minutieuses
de leur part , et leur offrent de dignes sujets de veilles et de
méditations. Aussi , de combien de belles découvertes n'a-tr
on pas enrichi la science! Que de végétaux du nouveau
monde transportés sur notre sol, transplantés dans notre terre,
sont venus nous enrichir de leurs produits I Que de plantes
abondantes en substance alibile ont passé dans nos vergers f
Quelle foule d'autres sont venues ajouter à nos plaisirs , en
déployant dans nos jardîds Téclat de leurs couleurs ! Une
— 483 —
moitjé.de ftiècle s^est à peine écoulée , el déjà les questions les;
pros iiriporlantes ont été éclaircies ou résolues. Grâce aux
^iiit savants de Buffon et de Cuvier, astres brillants qui ont
hùséGhacun sur leur passage un rayon de gloire et d'immor-
Éité, on a pu faire marcher à la fois les hautes conceptions
dé la théorie , les détails pratiques les plus minutieux , et des
l^pliçatioDS tellement variées , d'un inlérct si général , qu^on
àquelqué droit de s^attendre à voir bientôt Texistenee indus-
ttielle des peuples entièrement changée.
C'est donc un bien malheureux et mal fondé préjugé que
eetni qui a fait croire que Tétude de Thistoiro naturelle élait
de pur agrément , et ne servait qu'à satisfaire la curieuse va*
Wte d6 ceux qui s'en occupent. On n'a pas pensé que cette
éhiéfe était Télément de la prospérité des nations , le fonde-
inédt de rAgriculturc ; que la plupart de ses productions
jâiéiit les sources inépuisables du commerce et de 1^ vie so-
eue ; que nous en tirions nos boissons , nos aliments , nos
teintures, nos bois, nos métaux, nos médicaments et cette
moiùtude d^objets qui concourent si efficacement au bien-être
de notre espèce.
La botanique, cette science aimable, pour laquelle Virgile,
Kodssbâu et Théocrite ont tressé de si fraîches guirlandes,
À'apprend pas seulement à distinguer les végétaux par des
caractères purement conventionnels : sa mission est plus im-
portante. Elle nous fait connaître leurs différents degrés d'u-
filîté , soit dans la théorie générale de la terre , soit dans les
emplois particuliers que les hommes leur font subir. Elle
onnprend Tagriculture tout entière , les plantations , le jar-
dinage, les cultures, les greffes, les expositions et Tobser-
ntion météorologique des temps. Elle nous apprend les pro-
priétés des plantes, nous fait distinguer celles qui sont
fDxicofères, décolles que leur innocuité rend propres à la nour-
riture de Thomme et des bestiaux. C'est elle qui nous fait
lobstituer une plante à une autre , et la remplacer suivant lé
— 484 —
lieu et le besoin , par une espèce congénère. C'est elle aussi
qui nous indique que les principes actifs des végétaux n'agis-
sent pas de la même manière sur tous les animaux ; que la
ciguë 9 par exemple , mortelle pour les vaches , peut servir de
nourriture aux chèvres ; que le poivre fait périr les cochons
et les sangliers, sans nuire aucunement aux poules ; enfin
que les bœufs et les vers à soie mangent impunément les
feuilles de TÂpocia de Syrie, dont le suc propre est un afifreux
poison pour Thomme.
C'est à l'observation et à l'étude des rapports que les plai^
tes ont entr'elles , que nous devons de savoir qu'il y a des
familles entières telles que les crucifères , les rosacées , les
malvacées, les labiées et la presque totalité des graminées,
dans lesquelles on ne rencontre aucune espèce vénéneuse ,
pendant que d'autres , au contraire, sont presque toutes sus-
pectes, comme les champignons, les solanées , les apocynées,
les thymélées , les rénonculacées , les papavéracées et les
euphorbiacées. Que de phénomènes ignorés! Que de secrets
inconnus, dont les sciences naturelles , mieux étudiées, nous
ont donné Texplication I Sans elles , nous en serions encore à
ignorer que la nature toujours prévoyante , jusques dans ses
moindres œuvres , a départi à chaque végétal des caractères
qui, convenablement saisis, observés et étudiés, servent
toujours à faire connaître leurs propriétés nuisibles ou salu*»
taires ; qu'elle a donné un goût et un parfum agréable à ceux
qui sont utiles et salubres , tandis qu'elle a revêtu celles qui
sont dangereuses de caractères qui les décèlent , et de couleurs
tristes et Uvides qui les dénoncent et nous prémunissent con-"
tre leurs qualités malfaisantes.
A une époque encore très près de nous , la minéralogie
n'était autre chose , que l'art d'arranger et de classer, d'après
un ordre artificiel, les curiosités naturelles qu'on extrayait
des entrailles de la terre. Plus tard on étudia de plus près la
formation des cristaux et leurs propriétés. La composition
— 485 —
éfiÉ^y siiiHoui, dievint Tobjet d'une altention particulière.
tïllfyse montra toute la fausseté des rapprochements qui,
jilsqdfe lày avaient servi de point de départ aux classifications.
^' ^ Éé'iHbiqtià tes identités et les distinctions déduites de la for-
L fb^^Jâhlâline; elle prouva que des composés très différents
1^ ]fbiiVUê&t cHstalUser de la même manière, et aussi qu'un mê-
ièàttitipoèé présentait souvent des formes crislallmes, tout-à-
mtsccunpatibles et anormales. En éclairant de son flambeau,
\ h Biardia incertaine de cette science, la chimie a seule pu au-
Jffifdlini donner une classification naturelle des minéraux, et
cM aio savant Berzelius qu'il était réservé d'élever ce mo-
DoniBin-
' ttdépendamment de la connaissance des substances miné-
ndés, dâmentaires ou composées, qui constituent la croûte de
b'^eirrei la minéralogie traite encorederexploitation des mines
et détOQS les arts qui se rattachent à la métallurgie . Elle s'occupe
derbltitriflcation, de la poterie, de la préparation du plâtre,
âb cdie fle la chaux, des ciments, des stucs, de la taille des
pieiMa précieuses, du clirage adamantaire, de l'emploi des
mtriveSi des porphyres, des protogynes et des albâtres. La
I^SoiCfgiè, revenue de ses premiers égarements, désormais
Ùliirée par les sciences qu'elle a su intéresser à ses progrès,
rq^eaeaqjoordliui sur des bases solides, et se trouve prés
jPatteindre le grand but qu'elle s'est proposé.
Mais c'est surtout le règne animal qui est le plus prodigue
Caolvérs nous de richesses et de bienfaits. Et d'abord, n'est-ce
iitt quelque chose d'admirable à voir, que cette profusion
af£C laquelle la vie a été jetée à la surface de la terre? Iné-
ndsalde dans ses moyens, la nature semble s'être surpassée,
Avariant à Tinfiài le monde des êtres animés, qui remplit
JQBjù'âux lieux les plus cachés. Sur les glaces polaires, comme
^ là zone torride; dans les profondeurs des vallées, comme
au sommet des iUpes, partout l'air est frappé du chant de$
TOME XIV. 24
— <86 -
oiseaux, du bourdonnement des insectes et de la voix des
mammifères. Quelque perçante qu'elle soit, notre vue est in-
haWle à compter cette multitude de vers de toute forme qui
vivent et se reproduisent dans Teau qui sert à nos besoins.
Pouvons-nous seulement suivre dans sa marche l-inépuisâj^ie
série des êtres que le microscope solaire nous laisse entrevoir
dans un point inappréciable de Fespace? Comment nombrer
ces animaux de tous genres qui peuplent tous les lieux, nagent
dans les eaux, volent dans les airs, et bondissent sur la terre t
Commentreconnaitre tout ce monde dtnâniment petits^ ces
cyclides, ces trichodes, ces naïades et ces hydres qui grouil-:
lent et pullulent au fond de nos marais? Impossible. Tous les
coins de la terre, toutes les fissures de la pierre, tous les pores
du bois sont peuplés , avec une merveilleuse abondance, d'ani-
maux différant tous de forme, de grandeur et de çou]ljeur.
Utiles ou nuisibles, répandus dans T^ir, ou sur la terre, habi-
tants de nos maisons, ou s'agitant et bruissant dan$ la feuiOée,
les insectes sont, en général, d'une beauté çt d'une sîngid^rité
de formes remarquables. Les libellules, les guêpes, Ips §car^-
bées et certaines espèces de mouches et de taons étinc^lept
au soleil, de Téclat réuni de For et de la pourpre, de ji'azur pj
du diamant, de même que la fine poussière qui couvr^ les dlis?
de certains coléoptères, brille de toutes les nuance^ de l'smcr
en-r ciel, et de toutes les couleurs que le prisme fait naître .de
la décomposition de la lumière.
L'utilité que nous tirons des animaux ne peut se çont^^lfiTr
Que serait, en effet, le genre humain, sans ces nombrpiis^
familles, dont il tire sa subsistance et qu'il a soumises à i^p
empire ? Que deviendraient l'agriculture et ses parties acq^s^
soires sans le secours si précieux des bestiaux qui fournissent
les engrais nécessaires à la fertilité du sol? Le cheval, l'ânç,
le chien, le bœuf et la brebis sont, pour nos climats tempérés,
d'une aussi grande utilité que le chameau, le dromadaire et
l'onagre peuvent l'être aux peuplades à demi-bârbares qui
— 187 —
bahiteDrt i^ Afrique. La peau des mammifères sert à la fabrica-
tjoh'dés cuirs et des pelleteries ; leurs poils nous fournissent
Clés Ibarrares précieuses que le Nord nous expédie, en échange
flbs poduits de notre industrie manufacturière, plus avancée.
Offîâ les mains de nos ouvriers, la laine de nos troupeaux se
irm^rme en étoffés et en tissus fins et rechercliés. Les
fflérti, lés âeaves, les lacs et les étangs nous présentent leurs
ÛiiitÂâts, comme une proie facile, à laquelle nous emprun-
UdsrébalUe, lés os, Tivoire, la nacre, les coraux et ces perles
^Mdeosessi recherchées pour la parure, surtout dans TO-
liait. La peinture tire de quelques-uns de ces animaux des
■ ■■ ,1
eoiiiétars, telles que la pourpre et la sepia, qui proviennent de
eèrtiùEnea espèces de murex; Tencre de la Chine, ou liqueur
Dôéfè AÏEl^ pmdpes calmars, et la cochenille tirée du gallinsecté
^ Ho^rfl. Enfin, les oiseaux fournissent pour lear part le mol
édi'éâQfa de nos couches, et ces aigrettes ondoyantes qui déco-
réht te front de nos plus belles élégantes.
Sbus le rapport des produits naturels, la ville d'Arles est une
dtt Irfiis ricbes. Son heureuse position, au milieu d'une plaine
imttièbsë, traversée par un des plus beaux fleuves du monde,
fermaUt l'un des côtés du grand bassin méditerranéen, et ren-
fEtmant dans ses parties basses et décUves, de vastes marais
dà mOiea desquels s'élèvent les collines verdoyantes de Cor-
dés et de Hontmajour; tout concourt à en faire un lieu plein
dlntérêt pour les naturalistes.
âlPôn considère, en effet, que des produits appartenant à des
r^gibtas $nssi sensiblement différentes que celles de la plaine,
miliitoral maritime, des étangs salés et des marais d'eau dou-
ce) se trouvent réunis dans un aussi petit espace, alors on
<^|kèvra tout ce que cette localité privilégiée doit offrir de ri-
dttt^ à cetixqui font de Tétude de la nature leur occupation
ètjeariflaiair.. .
Sous rinflbèiice climatérique des zones tempérées, le terri-
toire d'Arles se divise, ainsi que je l'ai dit ailleurs, en plusieurs
— 488 —
parties offrant des terrains essentiellement distincts, et une
nature tout-à-fait diverse. Dans les lieux les plus ToisîDs
de la cité, dans ceux facilement irrigables de la Camargue
et de la Crau, les champs se présentent partout riches dévie
et de couleur. Il y a un luxe, un éclat, une ptiissance et une
variété merveilleuse de la végétation , qu^il serait impossible
de retrouver ailleurs. C^est là qu'on 4rouve le Midi, avec ses
fleurs, ses parfums, son sol luxurieux, sa v^étation robuste
et prolifique, son air léger, bleuâtre et transparent. C'est I|
qu'il faut voir s'accroître les espèces animales, et se déployer
le luxe de la nature , en épanouissement des parties , pen-
dant que dans les vastes steppes de l'intérieur et des bords
maritimes , on ne rencontre plus qu'une terre déserte ,
aride , sablonneuse, brûlée en été par les rayons vivraient
réfléchis d'un soleil ardent, présentant le climat de l'Afriquft,
à côté de celui plus tempéré de notre Europe. Rien de plus
sauvage que ces vastes étendues de terre livrée à elle-même,
s'étendant devant vous, à perte de vue, dans un horizon infini.
Partout, la plaine, vaste, grande et diamantée par le sel qui la
recouvre. Partout le soleil, partout du sable et des cailloux.
C'est à peine si, dans ces solitudes, l'œil ébloui des effets du
mirage, trouve à se reposer sur quelques oasis, formant au
milieu des étangs de petites îles végétales, oii croissent le
lêntisque, l'oxicère et une foule de graminées à chaumes
élancés, telles que les cannes à sucre de Ravennes , la stipe
empennée, et cette si jolie amourette, livrant si gracieuse-
ment aux brises de la mer, les rameaux de sa panicule étalée.
Seul, au milieu d'épais taillis de tamaris^ coupés çà et là de
marnes sablonneuses, le voyageur traverse d'immenses es-
paces, sans rencontrer un seul habitant, à qui il puisse de-,
mander sa route; seulement, de temps à autre, quelques trou-
pes de chevaux eu de taureaux, Ubres et sauvages, prennent la
fuite devant lui, s'enfoncent dans les jonchaies des marais,
puis, le désert rentre dans le repos.
— 489 —
ki, tout est pleîH de mouTcinent; la nature s'y trouve au
pi» liaut degré d'énergie viiale. Les végétaux, plus lar-
gement développés, s'y étalent davantage, occupant plus d'es-
pacai comme pour montrer avec faste la magnificence et la
ftiicheur de leur feuillage. La terre bumide, molle, profonde,
ahmdante en humus, dqnne à ses heureuses productions des
tjges élevées, tendres, flexibles et succulentes. De grandes
beibes, des gramen gigantesques, reliés, dans toute leur hau-
Isor, par des liserons volubiles et voyageurs, couvrent de leurs
nasses verdoyantes tout le terrain que leur laisse la culture.
Li, lo sol aride, et desséche, fortement imprégné d'eillores-
eences salines, ne nourrit plus que des arbustes chauves et
ai^uvris, des plantes durcies, ligneuses, tenaces, hispides
ou hérissées de poils rudes, manifestant des propriétés éner-
ptffM, des parfums exaltés, des saveurs vives, aromatiques,
brûlantes ou améres, comme les années, les armoises, les
balsamites et les euphorbes qui habitent ces plages.
GÉOLOGIE.
La Camargue est un vaste delta, formé par la division des
deux branches du rhône. Ce terrain est de ceux qu'on ap-
peBe historiques. 11 est de formation récente et appartient
anxatterrisseoients du rhône qui travaille toujours à l'agrandir.
Le ad de la Camargue est formé d'une terre limoneuse dans
la composition de laquelle il entre de la silice, de l'alumine, du
fer hydrozidé et de grandes proportions d'humus, comme
dans les polders de la Hollande. Les efflorescences salines qui
riihprégnenl et que le soleil fait remonter à la surface dans les
adroits les plus proches de la mer, sont formées, d*après
Yauquelin qui les a analysées, de muriate de soude, de sul-
fite de soude et d'une faible quantité de chaux muriatée.
Considéré, sous le rapport géologique, le terrain de la Crau,
— 490 —
composé (1) d'une couche do poudingue d'une grande épds-
seur et des cailloux détachés qui en recouvrent la surftce, ap*^
partient à deux époques géognostiques évidemment distinctes.
Le poudingue, disposé en bancs puissants et presque hori^
zontaUx, alterne à plusieurs reprises avec des lits de sable, de
graviers et de cailloux non agglutinés. Il est entièrement côÂ^
posé de petits galets calcaires , liés entre eux par une p&tè
également calcaire, ayant tous les caractères du grès mo-
lasse , proprement dit . Datis beaucoup d'endroits , lea ga-
lets diminuent de volume, deviennent de pltis en plus rares ta
clair semés; puis, enfin, ils disparaissent et alors lé poudin-
gue se trouve remplacé par du véritable grès molasse, reiiftr-
madt, ça et là, quelques traces de chlorite.
Les cailloux détachés de la surface, beaucoup plua gros qèb
ceux qui entrent dans la composition du poudingue, appar-
tiennent spécialement aux terrains inférieurs et sont presqine
tous quartzeux , à Texception du petit nombre de porphyrçs ,
de jades, de granits, d^ampliibolites, de gneiss et de vario-
lites verdâlresqui s*y trouvent mêlés.
La présence de ces dernières semble devoir ne laisser au-
cun doute sur l'origine de ces cailloux, dont les analogues se
(4) Les sondages , exécutés par les ingéniears du cbeminde
fer, dans le bassin du pont de Grau, où est établi If viaduc, Mt
révélé Texistence d'une nappe d'eau courante, alimentée, soit
par le rhône, soit par les infiltrations des eaux de pluie sur le
revers sud de la chaîne des Alpines, et coulant sur toute l'étear
due de la plaine de la Grau, sur les argiles rouges du terrain ter-
tiaire, servant de base au poudingue dont elles sont séparées par
un lit de gravier, de galets et de gros sable qui forme le fond
du marais du Trébon. Gela explique Texcellence des eaux de
puits de la Grau, et l'existence des sources vives, limpides et
parOiitement potables, qui bouillonnant en certains endrofts, ad
milieu des eau?^ superficielles, fétidfs et croupissantes des ran-
rais de la contrée.
nlljll^yeat j4aps le lit et sur les bords de la durance. On peut
fSfjDjie f|U>l)B oQt étçamenés là par cette rivière, d^ins un temps
a^^vôluaie de ses eaux, beaucoup plus considérable qu^au-
jOQfd'bui, se précipitait dans un lit dont la place variait selon
}JlliflËfii^t$, <rt QÙ el)e se jettait à la mer, qui alors recouvrait
tpnill Ij| |Çf9Ui par une embouchure distincte de c^Ue du
Selon nous, la différence qui existe entre le poudingue de
bCnu et les cailloux errants de la superficie; est telle, que le
poudingue s'est formé sous les eaux de la mer, à une époque
où la série des terrains, qui composent le globe, n'était pas
adievée, tandis que les cailloux de la surface, au contraire,
mi été amenés là où ils sont, dans un temps où il ne se for-
malt plus de terrains proprement dit.
En suivant le poudingue depuis le pont de Crau, où il cono-
nténceà se montrer, jusquesau delà de Fontvielle, dans la
direction de; Baux, on le voit d'abord disparaître sous les im-
meoseft amas de tourbe qui comblent les bas-fonds intermé-
diaires, puis s'enfoncer sous le calcaire tertiaire coquillier,
exploité pour les* constructions. Plus près des Baux , la super-
po^tioa des deux roches est encore plus évidente , et, dans le
Hm^ de la vallée, la disposition des lieux nous les montre,
s*appuyant sur un calcairecrayeux, renfermant de riches filons
de ferhydroxidé polithique.
Sur toute rétendue de la Crau et dans les parties voisines
delà ville, le poudingue et la molasse, ou calcaire moélon, re-
posoity sans intermédiaires, sur les argiles rouges tertiaires,
îdttçées entre leurs strates et le calcaire jurassique, dont les
asiiBës supérieures ont dû former le plateau de la Crau, à une
époque où la mer recouvrait toute la contrée, et où le poudin-
gue n'existait pas encore.
Le calcaire jurassique constitue la formation la plus ancien-
ne qoi se monlbre à découvert dans tout le teiriljoire. S^
coacbes , sur lesquelles on a bâti la ville , sont douoera^t
inclinées et coorent vers le Sud/ Sud-^t. Elles n
ment un petit noml^^e de restes organicpies, parmi lesqa^
remarque des ammonites, des orbuliteset quelques <
de tégétaux fossiles.
Il résulte de cela que, sur le versant d'Arles, la suooi
des formations, en allant de bas en haut, peut s*é
ainsi :
Calcaire jurassiqu
périeur.
Arles.
Terrainsde sédiments moyens,
assises supérieures du terrain
secondaire.
■'• »
Calcaire crayeux,
couches de minerai i
hydroxidé ooUthiqije
Les Baux.
Argiles rouges te^
Poudingue et grè$ in
delaCrauet du foi
Terrains de sédiments supé- 1 la vallée des Bau^^ .
rieurs , ou terrains tertiaires.
quillier (Calcairftaïc
de Fontvielle^ Cj^^\
les Baux , Lamanoii ]
etc.
Sur le versant de S*-Remy , il y a la même réeëUtii
terrains, avec cette dififérence que le poudingue n'y es
ble nulle part.
.. LeaAIl^QOSf.doQt nous n'aurions rien dit, si elles ne tou-
cIlWBt pjir plusieurs points au territoire d'Arles, constituent
QQf^GbÎMne diB collines formant suite au système alpin, et
nsDplissant tout l'espace compris entreladurancOt le rhô-
06:, la mer et le canal de Crapone. Par leur constitution géo-
g^âquo , elles ont des rapports directs avec le Lébéron.
Elles sont toutes calcaires , et ne laissent voir à leurs escar-
pements , ni à leurs plus hauts sommets , la roche primitive
qu'elles recouvrent de toutes parts.
Cette suite de collines, dont l'clévation n'est pas considéra-
ble, se compose d'un groupe central qui est celui d'Aureiile,
et de trois autres qui rayonnent, le premier, de l'Est au
Nord d'Ouest; le second, celuid'Orgon, au Nord; le troisième,
celui de S-Remy, à l'Ouest. Ce dernier se dirige de l'Est à
rOuest, jusqu'à' S*-Gabriel, où il se termine par les plaines
vastes et unies du trébon. Les chaînes des Baux et de Haus-
suie courent parallèlement à celle de S -Remy, du massif de
laquènè elles ne tardent pas à se détacher, pour prendre une
direction plus à l'Ouest.
Les Alpines sont riches en fossiles. Les dépôts coquilliers y
sont très abondants. De S'-Rcmy aux Baux, on traverse des
c6nines entièrement composées de spatangucs y de clypéastres
éi d^ poljnpîers de toute espèce.
Plus près d'Arles, le calcaire moellon de Fonlvielle,deCastel-
letet d'autres lieux, renferme de grandes quantités d'arches,
demactres,de venus, de solen, de cames et de bucardes. J'y ai
trouvé de magnifiques individus du Pecten laticostatiis, des
dents de labre et une merveilleuse abondance de celles du
Sptalusaxrchnrias. L. ; les unes très grandes, triangulaires
etapplaties, les autres plus petites, dentées à rebours et à in-
flexions latérales.
Le calcaire moellon de Fontvielle est blanc, légèrement
tointé de jaune par les oxides de fer qui se trouvent mêlés à sa
TOME XIV. 25
— 49$ —
composition. On le tire de la carrière, en blocs carrés de ibu $
quintaux, qui s'expédient dans tous les environs, mais parti-
culièrement à Marseille. Cette pierre, très employée pour les
constructions, est d^un grain assez fin, facile à travailler à
cause de son peu de consistance, mais elle absorbe rbumidité,
et l'air de la mer la corrode facilement. Quant au calcaire j^^
rassique des environs d'Arles, on l'extrait par morceaux irrér
guliers que l'on fait sauter avec la poudre, et il ne sert qu'aux
fondations des maisons, aux revêtements des chaussées, aux
percés du rhône et à faire de la chaux.
BOTANIQUE.
Personne ne s'attend, sans doute , à ce que nous donnions
ici , autre chose que le catalogue général des plantes qui croisr
senl dans notre territoire. Outre que le nombre en est con-
sidérable, et que la description en a déjà été faite dans pfai*
sieurs livres spéciaux , il nous a semblé qu'un travail plus
important , quelles que fussent les facilités que nous ayious
pour Tenlreprendre , était bien plutôt du ressort de la science
naturelle propre , que de la statistique , et que nous n'aurioas
su nous y livrer, sans dépasser en pure perte, pour nous^
pour les autres , les limites de nos obligations.
Index planiarum , in agro arelaiense sponte
crescentium.
MONOCOTYLEDONES PHANEB0GAM.«.
STAMINIBUS HYPOGYNIS.
Graminec. HsbiUeiiloai.
Crypsis schœnoides In arenosis campi lapidei.
f
— 493 —
GraalMtf. IlabiUevlMia.
Alopecunu agrestis Ubique in agris.
. « bulbosus In paludosis campi lapidcL
Mypogos inonspeliense. ... In insula camariœ.
Pidram DOdoaura Ubique in pratis.
c pratense Ubique in pascuishumidis.
Fbahris piibesceiis In arenosis camariae.
Tngus raceroosus In arenosis camariœ.
Pupalum sanguinale Admarginesviarum.
«• dactylon Ubique.
Agrostismiliacea. . ' . . . lu insula camariae.
c pungens In marilimis cannaria3.
t maritima In insula camariaî.
Cahmagrostis arenaria .... In sabuIosiscaniaria3.
« lanceolata. ... In paludosis. .
« colorata .... In paludosis
i« aruadinacea. . . In paludosis.
Slipajuncea InÂlpinis.
Lagaras ovatus In arvis camariaî.
Siocharum cyliadricum. . . . In sabulosis camariae.
« Ravennœ In sabulosis camariao.
Mdica ciliata . In Âlpinis, versus les Baux
Avena eliator In pratis.
a pratensis In pratis.
« fotua In pratis.
« flavescens IncoUibusversùsÂrelatem
« lanata In pratis.
Aira aquatica Ubique.
« cariophyllea In siccis campi lapidci.
Arando phragmites In paludosis.
« • donax. ...... In campo lapideo.
Festucaphleoides
« duriuscula In pralis.
« cœrulea
— «96 —
Gr«iniji««. HabiUcalam.
Festucauniglumis. ..... In campo lapideo,
Poa eregrostis In insula camaria^
« annua Inpratis.
« trivialis ,
« cristata Incollibus.
c( megastachia. ..... In arenosîs camaria^.
« littoralis In maritimis camurii
Brizamaxima Incollibus.
Bromus mollis Âd margines viarus
« squarrosus Inagris.
« nibens. . . ... .In arvis.
« tectorum In sterilibiH.
« sylvaticus
« divaricatus .....
« perennis
Dactylis glomerata Inpratis.
Echinaria capitaia. In Alpinis.
Cynosurus echinatus In Montemajore.
Nardus aristata In campo lapideo.
Rottbolaincurvata,RottboIaerecta. In insula camaria^.
CSEgilops ovata. ......
« triuncialis. . . . . .
Triticum repens Ubique.
a rottbola In insula camarisB/I
« pbœnicoides. .... In Monte-majore»
Secale céréale Colitur.
Lolium perenne ...... Ubique. *
a temulentum In campo lapideo.
Hordeum maritimum In arenosis camarisd
a vulgare Ubique.
Andropogon isihœmum. ... In siccis campi Is^pid
« provinciale. ...
Mayszea Colitur.
- 497 -
CYPERACEJE.
GranlAMe. HabiUculum.
Cmx glauca In aquosis.
I rein.ota. In campe lapideo.
« stricta ' •
« schreberi
.« vesicaria In humidis.
« divisa
< '' paludosa In paludibus.
« gynobasis In Monte-majore.
« distans In campo lapideo.
« elongata Incamaria.
< tonoentosa Incamaria.
t vulpina
Scirpus paluslris In fossis.
« maritimus In paludosis camaria).
« holosihœnus .... In humidis. ^
« romanus
« mucronatus
« lacustris
« coespitosus In campo lapideo.
SchoBDUsnigricans in paludibus triponlii.
« fuscus In fossis.
« mariscus
Cyperus longus Ubique in paludosis.
« monti In fossis campi lapidei.
t , flavescens In campo lapideo.
TYPHACKiE.
Typha média In salicetis camaria?.
« angosUfolia Ubique in fossis.
Sparganium ramoauni .... In paludibus.
— 198 —
AROlD££r
GrainiuciP. Ilabilaculan».
Arum vulgare. Inumbrosis.
« italicum. ...... Inumbrosis.
Zostera marina In mari mediterràneo
MONOCOTYLEDONES PHANEROGAME.
STAMimBUS PERIGYNIS.
JUNCEiî.
Juncus pygmeus. .'....
« maritimus. .....
a effûsus
« sylvaticus
« buffonius In caniaria.
« articulatus. . . . . .
« aculus.
Aphyllanthes monspeliensis. . . In campo lapideo.
ASPARAOEE.
Asparagus oflScinalis. ....
« aculifolius .... In Monte-majore.
« amarus .In camaria.
Smilaxaspera In Monte-majore.
Ruscus aculcatus In campo lapideo.
ALISMACEJE.
ZanichcUia paluslris. . . . . Inaquisdormiootibu
Ruppia marilima In stagnis camarise.
— 499 •—
Graminec Ilabilaculam.
Potamogeton nalans In aquis pigris.
« lucens In aquis pigris.
Alîsma damasonium In fossis.
« ranunculoidcs .... In paludibus.
« plantago In fossis.
Sagiltaria sagittœfolia In fossis.
Butomus umbellatus In fossis.
Triglochia palustre- In paludosis.
« barrelieri. Loiseleur, In pratis saisis versus Foz,
11. fr. ubi logi.
COLCHICACEJE.
Colchicum autumnale In pralis.
Bulbocodium vernum Inpratis.
LILIACEf.
Asphodèles fîstulosus In Monte-majore.
« ramosus Incampolapideoslerili.
Hemerocallis fulva ?
Muscari racemosum. ....
« ' Gomosum In custis.
Sdlla auturanalls In Monte-majore.
Omithogalum umbellatum ... In pratis. • ^
Allium roseum In campo lapideo.
• « ampeloprasum
« rotundum In Monte-majore.
« sphœrocephalum. . . .
Amaryllis lulea In campo lapideo custo.
Pancratiuin maritimum. ... In arenosis maritimisca-
maria\
— 200 — -
Gramineap. Habitaculum.
Narcissus du})iu^. In Monle-majoro..
« iaepmfiarabiljbs. ... - ._ , -
Leucolurhœstivum. .... Incamaria.
IRIDEJS.
Iris germanica
a pseudo-acorus Ubique in fossis.
« spuria. In insula camarisB.
« pumila . .In Monle-majore.
« lutescens In Monte-majore.
Gladiolus communis In arvis.
MONOCOTYLEDONES PHANEROGAM^E.
STAMINIBUS EPIGYNIS.
ORCHIDEiE.
Orchis laxiflora .In palustribusi.
a hircina -In pratis cultis camarfae
(( longibracteala. . . . .In Monte-majore.
Ophris lutea. . In Monte-majore.
« arachnites In sterilibus càmpi làfyic
Neottia spiralis \. *^
Epipactis nidus avis
(( latifolia In pratis inundatis, cai
lapidei. .;..
« ovata In humidis camgi^^pij
Limodonim abortivum. . . . Incamaria.
*-^:
HTDROCHÀRIDBiB.
GrmiBMi. Hakittcmlan.
Hydrocharis morsus rânae. . . In aquis dormientibus.
VaUisoeria spiralis In aquis tripontii(Vigueirat)
OIGOTTLEDONES.
DICOTYLEDONES INCOMPLETiS.
CONIFBRJE.
i^os maritima In insula camarisB.
lumperus oxicedrus In insula camari®.
« phœnicea In collibus.
ÀMENTACE^.
Salix caprœa
« triandra. . . ^ . . .
« hélix
« Timioalis
Populos dba
Gorylus avellana
Qo^cusilex . «
« coccifera Incampolapideosterili.
€ robur
Pbtaaus orientalis Cul ta.
Ulmus campestris
URTICBA
Ficus carica
Morusalba.
TOME XI Y. 26
_ 2021 ^
Gramineœ. Habitacnlum,
Urticaurôns Dbique.
« dioïca Ubique.
« pilulifera
« membranacea In camaria.
Partetaria officinalis Admuros.
Xanthium strumarium. . . . Ad oras viarutn.
« spinosum Ubique.
EUPHORBUCEJE.
Mercurialis annua. .
Euphorbîa chamœsicè
« exigua. .
« paraHas .
« segetalis .
« ' helioscopia
« serrata. .
« pinifolia .
a byparissîas
« gerardiana
« charàcias.
« pilosa. .
« palustris.
« gracilis .
« artaudiana
« salicifolia.
« falcala. ".
« portiandica
« verrucosa.
« rubra. .
Buxus semper virens,
Croton tinctorium .
In incultis versus Àrel
Ubique in arvis.
In Monte-majore.
In insula camum Pc
In Monte-majore.
In paludosis.
In collibus.
In olivetis et vinèis»
— 203 —
ARISTOLOCHIiB.
Gramioec . HabiUculan) .
Aristolochia rotunda In vineis.
« clematitis .... In vineis.
ELBAGNEiS.
Thesium lioojdbiyllum .
Osjrisalba. . . . .
. In MoDte-majore.
. In Honte-majore. In cam-
po lapideo.
THTHELBiE.
Daphne gnidium In collibus versus Les
Baux.
Passerinahirsuta
LAURINEJB.
Laurusnobilis.
POLIGONBA
Pdygonam hydpopiper.
«
t
amidûbium.
maritimum.
aviculare. .
persicaria .
convoi vulus.
Bellardi. .
Rumex sanguineus.
c pulcher . .
« acutus. .
« palustris.
« tingitanus
Ubique in fossis.
In aquis.
In arvis.
In fossis.
Ad sepes.
Ad sepes.
In humidis.
In sabulis raregii in insula
camariae.
crispus In fossis.
— ao* —
CHENOPODBJi.
Gramines.
Betamaritima . . .
Atriplex rosea . . .
« portulacoides .
a hastata . . .
Chenopodium urbicum.
a vulvaria .
« murale .
a album. .
« viride .
« botrys. .
« "" raaritimum
« villosum.
Salsola prostrata . .
« soda ....
« tragus. . . .
(( kali ....
Salicomia herbacea. .
(( fruticosa . .
Corispermum hyssopifolium
Camphorosma monspeliaca.
HabitaciilttBi.
In camaria
Ad vias.
In camaria.
In camaria.
In insula camariœ.
«
((
In saisis camarias.
In saisis camariae.
Mont-majour.
In sterilibus.
AMARANTHACEJE.
Amaranthus blitum
« albus
Paronichia capitata In collibus.
« argentea In sterilibus campi 1
Herniaria hirouta Ubique in campo laj
PLANTÀGINE^.
Plantago média
« major
— 205 —
Cramine*. iiabitacMlMm.
Plantago lagopus
« subulata
« cynops. . .
« arenaria
« coronopus
« lanceolata
ce psillium
« Bellardi
a lusîtanica .'. . . .
« maritima
« serpentina
PLUMBÀGINBiE.
Statice liroonium . . . . . In saisis camariœ.
« echioides &
a reticulata c
< oleaBfoIia «
« globulariaefolia. ... «
« minuta InsabulismaritimiscamarisB
« auriculaefolia In camaria.
« deflexa. .... . In camaria.
Plumbago Europea Passim in agris.
*
' DICOTYLEDONES MONOPETAL.E.
GLOBULARIf.
Globularia vulgaris
PRIMULACEJ^.
Anagallis phœnicea In campis.
— Î0« —
Gramiaeœ. Habit
Anagalis tenella
« caerulea
« linifolia . . . . .
Lysimachia yulgaris . . , . . In. liumidis.
« nummularia ...
« linumstellatum. . . In Monte-majore
Coris monspeliensis In Monle-raajore
Samolus valerandi In paludosis.
RHINANTHACE^.
Polygala vulgaris
Veronicaarvensis
« anagallis
« beccabungâ
« chamoedris. . .^ . .
« hederaefolia ....
Euphrasia viscosa In campo lapida
Bartsia trixago In camaria.
^ a viscosa ...... In camaria.
Pedicularispalustris In paludibus.
Orobanche major
a cœrulea
JASMIIfEJS.
Fraxinus excelsior ..... In campo lapide
Olea europea. ' In campo lapidée
Phyllirea angustifolia .... In campo lapider
Jasminum fruticum In Honte-majorc
Ligustrum vulgare
tf
PTRENACB^.
Verbena ofiGicinalis
— «07 —
LÀBIATiE.
Graminoce. nabitacnlaon.
Lycopus europeus Âd margineâ viariun.
Rosmarinus officinal is .... In collibus.
Salvia pratensis In pratis.
t verbenaca
t precox In Monle-majore.
* sclarea In pralis.
Àjuga reptans
« cbamœpitis
Teucrium pollum
« botrys
« flavicans In Monle-majore.
« capitatûm
« scordium
t chamœdris .
Saturera thymbra In Monte-majore.
V Hyssopus officinalis In sterilibuscampiiapideî.
Nepeta cataria
Lavandula spica In slerilibus campi lapidei.
Sideritis romana
« hirsuta
Mentha pulegiura
« cervina ....
« aquâtica
« rotundifolia
I^ndum purpureum ....
« amplexicauie .... In fossis.
Caleopsis ladaniim
Stachis palustris Inpaludosis.
« germanica !n camaria-
. Ballota felida
• • •
• •
«I
— 208 —
GraoiBMft.
Marrubium vulgare.
Phlomis lychiiitlsr .
« herba veoti
Clinopodium vulgare
Origanum vulgare .
Thymus serpillum .
« vulgaris. .
(( acclQOs . .
« nepela . .
Bmnella vulgaris. .
« laciniata. .
tt hyssopifolia.
Scutellaria galericulata
HabiticidttfaB'
In campo lapideo.
In campo lapideo.
PERSONATiE.
Utricularia vulgaris
Scrophularia canina
Linarla vulgaris
a origanifolia. .* . . . In Monte-mayore.
« spurium.
a simplex
« mines
Antirrhinum majus
« orontium. ...
Gratiola officinalis Inpaludosis* .
■ .* ■ •
SOLÀI^E^.
Verbascum thapsus. . '. . . Inarvis. *
« sinuaium .... In Monle-majore.
« phlomoides. . . .
« blaltaria
— 809 —
GramioMi. Habitaonlini.
Syosciamus niger In ruderatis.
« albus Ad muros.
Datura stramonium In camaria circa habita-
tiones.
AAropa bdiadona InAlpinis.
Pliysalis askekdngi In insulis rhodani.
Solanum dulcamara Adsepes.
« Digrum
Lycium europeum
BORRAGINEiE.
«
Héliotropium europeum. . . . In oli vêtis.
Echium vulgare. . . . - . In ruderatis.
« italicum
« pyrenaicum Ad oras yiarum.
Lithûspermum officinale. . . . Inumbrosis.
c arvenso ....
« apulum ....
« purpureo cœruleum
« fhiticosum ...
Onosma echioides Ubique in agris.
Sympbitum officinale Inpaludibus.
Kyosotis scorpioidcs
t lappùla
Anchusa italica
l«ycopsis arvensis. . . : . .
J^perugo procumbens. . . .
Cynoglossum officinale. . . .
« • cheirifolium . : . .
Borraigo offidnalis
TOMBXIY. 27
CONVOLYULACE^.
Gramine». Habitaomiaî
Convolvulus sepium
« arvensis. ^ . . . .
c lineatils
« cantabrica. • . . In slerilibus campi
Cressa cretica .In paludosis can
tripoQtii» .
Guscata majore -, Parasiticainraedic
Villarsia nymphoides In aquis stagnant!
pontii.
Chlora perfoliata . . . . . . In Iiumidis.
a sessilifolia. . . . . .In camarûd herbos
Gentlana pneumonanthe. ... In palùdibus.
Chironia centaurium Inpaludibus.
« spicata In herbosis hiimid
APOCl]^EiE.
Vinca major Insepibus.
Asclepias vincetoxicum. ...
EBEr^ACCiB.
DiospjTos lotus
Siirax officinalis
ERiCACEiE.
Erica scoparia. . . . . . .In Alpinis.
CUCtJRBITACEiB.
Bryonia dioica . . ... . .In sepibus.
— 2M —
GruUaee.
HabiUeoliui»
Mofflordica elalerium Passim ad oras viarum.
càhpanulacea.
Campanula médium. .
c cervicaria. .
« boDoniensis.
< persicifolia .
« rapunculus .
« rotwidifolia.
« erinus . .
Prismatûcarpus spéculum
« hybridus.
In Alpiiiis.
In MoDte-inajore.
In cultis.
COMPOSITiE
Lâmpsaosa communis In monte de Cordoa.
Rbagadidus stellatus
Prenanthes pulchra In monte de Cordoa versus
Ârelatem.
QiondriUa juncea. . .
^fticavirosa Inruderatis.
« perennis In Monle-majorc.
^ saligna
"^chus marilimus
<* tenerrimus
<* oleraceus
^ arvensis Ubique in cultis.
« pectenalus Ad muros civilatis arcla-
tensis.
*^icridium vulgare
Hierjicium piloseiia
« sylvaticum. . . . In Jlonte-niajore*
— âia —
Gramiaett. Habitaeslni.
Ândryala integrifoUa In campQ lapîdeo,
Foz.
« iiemauseiïsis.
Crépis dioscoridfa^. .
Barckausia fœtida .
(( taraxacifolia
« sufireniana
Taraxacum dens leonis
a lanceolatum
Hyoseris scabra . .
a rhagadioloides
« cretica. .
Hypochœris radicata.
« glabra .
Thrindahirta. . .
(c tuberosa. .
LeoDtodon autumnale
<c oboyatuâ^.
« hispidum.
Picris hieracioides .
a pauciflora. .
Helminthia echioides.
Scorzonera humilis.
a hirsuta .
Podospermum calcitrapifolium
Urospermum dalechampii.
« picroides. .
Tragopogon pratense. . .
« porrifolium. .
<( crocifolium. .
Catanancc Gcerulea . . ,
Cichorium intybus . . .
ïn campo lapideo.
In herbosis.-
In camj[)o la^ndeo.
In campo lapideo, i
Foz.
In pratls.
In pratis.
Ad margines viarum
In herbosis.
In pratis.
In pratis.
Ubique.
—
âW^ —
Gramioeé.
Habitaculom.
Scol^mus hîspanicus. . .
. . In ruderatis.
CVNiROCEPHÀtiE.
Echinopsritro ....
*
. . In"campo lapideo.
Carthamus tiactorius . .
. . In campo lapideo.
Onopordon acanthium . .
a -virens. . . .
Lappa major
Carduus marianus . . .
« pycnocephalus. .
^
« crispus ....
a nigrescens . . .
Serralula tinctoria . . .
. .. In palustfibus.
Centaurea crupina . . .
. . In ruderatis.
« jaœa ....
. . In pratis.
« cyanus . . .
. . Ad segeles.
« aspera . . .
-
« calcitrapa . .
. . Ad oras viarum.
« solsticialis . .
. . In sterilibus.
« paniculata. . .
« coUina. . . .
ce salmantica. . .
« melitensis » .
. . Ad margines viarum.
Stœhelina dubia. . . .
. . In collibus siccis.
Leuzea conifera ....
. . In Alpinis versus Fonvielle.
Galactitestomentosa. . .
Cirsium lanceolatum . .
« acarna ....
« bulbosum . . .
« ferox
. . In campo lapideo.
« arvense ....
Carlina corymbosa . . •
. . Passim in agris.
^H —
CORIMBIFBRJE.
«
«
Gratnincœ.
Eupalorium cannabinum.
Xeranlhemum inapertum
Elycrisum stœchas. . .
Gnaphalium luteo-album
dioicum
arvense
Conyza squarrosa
« sicula. .
« sordida .
Chrysocoma lynosiris
Erigeron canadense
« acre .
Aster Iripolium .
« acris . .
Inula odora . .
« britaniiica'.
« dysenterica
« pulicaria .
« squarrosa .
« viscosa . .
« chrilhmoîdes
Solidago graveolens
Tussilago petasîtes
Senecio vulgaris.
sylvaticus
gallicus .
crucaefolius
paludosus
doria. .
«
«
«
«
«
Cincraria maritima
Habitaculum.
In humidis.
In Monle-majore.
In herbosis.
In maritimis camari
Ubiquc.
Ad margines viarui
In paludibiis.
In paludibus. . .
In collibus ' veirfr
Baux.
. Gramines.
îllîum bellidivides. . . .
ilcndida oflicinalis. . . .
irysanlhemum leucantliemun)
« gramiiiifûlium
îllis perennis . . .
« annua ....
ilsamita annua. . .
rtemisiagallifra. . .
« campcsiris .
icropus erectus . .
jcropus pygmcus. .
Lnlhcmis altissima. .
« maritima . .
« nobilis. . .
« arvensis . .
« valenlina. .
« incrassala .
^chiJlea agcratuni . .
« mille folium .
<^ nobilis . . .
« tomentosa . .
uphlalmum spinosum.
aquaticum
maritimum
Weiis triparti ta. . .
HabilBCuTum.
In campo lapideo.
In ciillis.
In camiK) lapideo.
In canjpo lapideo et in ca-
maria.
In sabulosis camarifo.
1
• •
*assim m agris.
ïnruderatiscircaArelûlHi.
In sterilibus cami-
pidei.
In Iiumidis.
In humidi^
DlPSÀCBiE.
'PSîicus fullonum .
'^biosa gramuntia,
<^ leucantha
— aw —
tiramine».
a columbaria
a iategrifolia
Scabiosa arvensis .
« succisa. .
« stellata. .
HabiUcslimiu
• p ^ - % —
VALERIANEiS.
Valeriana luberosa
Cenlranlhus calcitrapa ...
« angustifolius. . . ^
Valerianelladenlala. .... Inagris.
« coronata ....
RLB1ÀCE£.
Sherardia arvensis
Asperula arvensis
« cynanchica ....
Crucianella latifolia. ....
« ^ anguslifolia . . .
Galium verum Ubique.
« spurium
(( palustre In paludosis tripontii
« molugo In umbrosis.
a erectum In Monte-majore.
« pumilum ,
« aparine
« litigiosum
« tenuifolium . . . .In campo lapîded/ '
« vernum In canipô lapldedt'
a uliginosum. ..... In paludosis cainpt b
— 217 —
^3rtnliMIB. llabitaRulum.
.ul>ia tioctoriuni '. . . . . IiicoIIibus.
<x lucida In Monle-majorc.
CAPRIFOLIACEA.
^onicera caprifolium In sepibus campi lapidci et
camaria3.
<ic etrasca lu Montc-majorc.
V'iburnum linus Adscpcs.
Sstmlucus ebulus Passiin in agris.
t nigra
Cornus sanguinea Âdsepes.
ïledera hélix Ad rauros vcluslos.
IMBELLIFERf.
Pimpinella tragium
Seselielatum
a tortuosum In stcrilibus campi lapidei.
Scandix peclen-veneris . . . Inler segetes.
t australis In aridis campi lapidci.
Coriandrum sativum .... Insalicetissccusrhodanum.
^nanlhe phellandrium. . . . In aquis pigris iripontii.
« pimpinelloides. ... In hcrbosis inundatis.
t fistulosa In paludibus camariae.
Siixm latifolium Inpaludibus.
« augustifolium In paludibus.
« nodiflorum In humidis.
t falcaria Inarvis.
« amomnm
^^flerpitium gallicum
CiittuDum maritimum. . . . Inmaritimiscamanœ.
Cicùta msgor In camaria.
TOME XIY. 28
X
imstiObcalum
unchcrleri .
arvense
procumbens .
gquarrosum
resupinatum .
anguslifûliam.
agrarium .
' tomenlosum .
repena . .
lappaceuia
fFagirerum
uniflorum.
.hjbridum.
itrogulare.
tu offlcinalis -
leucantha .
parriQora .
>gD marina .
Inpuliaa .
{ tillosa . .
In stcrilibus campi bindci.
In camaria.
Iii camaria
In lierbosis.
In herbosis.
In maritimis camaria;.
In piano Burgî.
In camarta-
In campo lapidco.
In campo lapidco.
Ad orasTossarum.
In arvis.
. Inhumidiï.
-- 218 —
Gramines.
HabîtacaTam.
Amini majus
. In arvis.
« glaucifolium. . . .
»
Daucus carotta
. In pratis , ubi freqiiens.
Caucalisgrandissora. . . .
^
« daucoides ....
. Incampolapideo.
« latifolia
•
« anthriscus ....
. InincuUis.
« nodiflora ....
« nodosa
%
a septophilla ....
•
Tordyllium maximum . . .
. In Monte-majore.
Peucedanuiii silans. . . .
. Inherbosis.
Anethum fœniculum. . . .
. In lapidosis.
Smyrnium olusastrum. . .
•
Pastinaca saliva
. In pascuis.
Thapsia villosa . . . . .
. In campo lapideo versus
Foz.
Buplevrum fruticosum. . .
. In campo lapideo.
^ rigidum . . .
•
a odontites. . . .
. In sterilibus campi lapidai.
« tenuissimum . .
«. '.
« semi-compositura.
Echinophora spinosa. . . .
. In maritimi^ camariaB.'
Eryngium maritimum. . .
. In sabulis mediterraneis.
« campestre . . .
. Passim in agris.
Hydrocotyle vulgaris. . . .
. In paludibus tripontii.
SAXIFRAGES.
Saxifraga Iridactylites .... In Monte-raajore.
CRASSULACEf.
Umbilicus pendulinus .
• •
— 219 —
Gramioes. Ilabilaculiuu.
Sedum nipestre In cullibus.
a album In mûris vetustis.
« dasyphyllum Ad mœnia urbis.
portulàce^.
Tamarix gallica In insula camarias.
oc africana In sabulosis rarcgii, in
camaria.
Corrigiola littoralis In camiK) lapideo.
Portulaca oleracea.
SALICARI.fi.
Lythrum salicaria In fossis.
a hyssopifolia
Ceralophyllum demersum. . . In aquis dormicntibu$.
ONAGRARIJS.
Callitriche sessilis In paludosis.
Myriophyllum verticillatum . • In aquis domicntibus.
« spicatum . . .
^QOthera biennis Insalicetissecusrhodanum.
Epilobium birsutum In fossis.
a tetragonum . . .
« pubescens ....
MYRTI.
Philadelphus coronarius. . . .
Pumca granalum
rosace!^.
Pyrus communis lascpibub.
— 220 —
Graminece.
Pyrus cydonia . , .
Cratœgus amelanchier.
Mespilus oxiacantha* .
Rosa sempervirens. .
« canina. . . .
Sanguisorba ofBcinalis.
Agrimonia eupatorium .
Tormentilla erecla . .
Potentillareptans . .
HabitaCBliiOi
Culla.
•Ad sepes.
Ad sepes.
In pratis.
In pratis.
c( ansenna
« hirtâ .
« recta .
« verna .
Rubus caesius. .
« frulicosus.
Cerasus avium .
Prunus spinosa .
In Monte-màjore.
In insulis rhodanî.
In sepibiis.
Insepibus.
LEGUMINOSJS.
Cercis siliquastrum
Anagyris fetida •
Ulex provincialis
Genista tinctoria.
« juncea .
« scorpius.
Cytisus argentins
(( candicans
Inonis roinutissima
a arvensis .
Anthyllis tetraphylla
Proralcabituminosa.
In Monte-majore.
In Monte-majore.
In Alpimt^ *
In salicetis secusrhodaoum.
Ubique in campo lapideo.
In coUibus.
In Àlpinis*
In Alpinis.
In Monte-majore. In cam-
po lapideo.
— 221 —
(
Sramiufv.
lUbitaculuui.
Trirolium suiïocatum . . .
Trifolium chcrleri ....
. In stcrilibus cainpi laii
«
arvensc ....
%
a
procumbcns . .
In camaria.
«c
squarrosum . . .
«
resupinatum . . .
. In camaria
«
angustifolium. . .*
«
agrarium ....
a
tomentosum . . .
ce
repens
«
lappaceum . . .
a
ft'agiferum . . .
«
uniflorum. . . .
«
hybridum. . . .
«
îrrcgulare. . . .
Melilotus offlcinalis
. In herbosis.
«
leucantha ....
. In herbosis.
a
parviflora
Medicago marina
In maritimis camaria?.
«
lupulina
In piano Burgi.
a
Yillosa
. In camaria.
«
minima ....
.
«
maculata ....
■
' c
nigra
1
«
tribuloides . . . .
In campo lapidco.
«
littoralis
«
coronata
>
a
glomerata
Trigonella monspeliaca . . .
«
fOBnum-grsBcum . .
In campo lapidco.
Lotus siliquosus
Ad oras fossarum.
«
corniculatus
In arvis.
«
hironlus
In humidii^.
— 222 —
G ra mince. Ufthitsealum.
Lotus reclus Inhumidis.
« maritimus
Dorycnium herbaceum. . . .
Robinia pseudo-acacia. . . . Culta.
Colulca arborescens In Alpinîs.
Astragalus hamosus In campo lapideo.
V monspeliensis . ? . In Âlpinis.
« scsamcus
Lathyrus annuus In ams.
« aphaca In cultis.
(' angulatus
« a\illarjs In campo lapideo.
« setifolius In aridis campi lapidei.
(c latifolius
a tuberosus In camaria) insula.
« pratensis Ubique.
« palustris In paludosis.
a cicera Âd segetes.
a sphœricus In sterilibus.
a hirsutus
Orobus saxalilis In coUibus.
Vicia cracca Inter segetes.
« amphicarpos
a sativa
0 hybrida
« hirta Inter segetes.
« narbonensis In Monte-majore.
« angusUfolia
« percgrina
cf crvilia Inter segetes.
Ervum tetraspcrmum. . . .
« gracile
« Icns
— 2à3 —
Graminea. Ilabitaculuui.
<
Scorpiurus muricatus .... In campo lapldoo.
Ornilbopus scorpioides. ... In carnpo lapideo.
Hyppocrepis multisiliquosa . .
tt comosa ....
« unisiliquosa . . .
Coronilla juQcea In coliibus.
4L minima In Monte-majorc.
« varia
a coronata In Monlc-majorc.
Hedisarum spinosissimum. . . Incainpo lapideoslcrili.*
Onobrychis saliva Culta.
« saxatilis Incanipolapideo.
a caput gain. ... In canipo lapideo.
TIREBINTIIACR R.
Pistacia terebinlhus In slerilibuscampilapidci.
« lentiscus Incanipolapideo.
FRANGULACBJS.
Evonymus europcus Inscpibus.
Rhamnus alaternus .... In 3Iontc-majûrc
« catharticus .... In Monle-inajorc.
PAPAYER ACEiE.
Nymphéa lutea In aquis dormientibus.
« alba In aquis dormientibus.
Papa ver hybridum In Monlc-majore.
a rhœas Ubique.
« somnifcrum In Monte-majorc.
« roubiœi In campo lapideo.
-
- 824 —
Grammeap.
HabitaculuB.
Chelidonium majus. ; .
. . . Ubique.
a . glaucium . .
. . . Inruderatis.
(( corniculatuni
. . . In campo lapideo.
« hybridum.
ft • «
Fuiiiariacapriolata . . .
. . . In Monte-majore.
« vaillantij . . .
» . . In olivelis et vineis.
« offlcînalis. . .
• • •
« parviflora . . .
. . In olivelis campi lapi<
a spicata . . .
» • «
Ilypecoum prociimbôns. .
, . . In campo lapideo.
a penduluui. . .
. . In campo lapideo.
CRUCIFERJS.
Raphanus raphanistrum.
0
Sinapis incana. . . .
• • •
Hesperis africana. . . .
. . . In sabulosis maritim:
,
marias.
Cheiranthus littoreus .
. . . In campo lapideo, \
Foz.
« sinuatus. . .
« Cheiri . . .
. . In campo lapideo.
Sisymbrium nasturtiuih .
. . Infossis.
« silvestre . ,
• •
a amphibium. .
. .
tt murale. . .
tf polyceratium .
. .In campo lapideo.
« tenuifolium. .
<( irio ....
« loeselii . . .
. . In campo lapideo.
« obtusangulum.
<( ofQcinale. . •
•
— 225 —
GrAmÎMK. nabitacolan.
^jrabis hirsuta. . ... . • In collibus.
« thaliana«
« stiteta In Honte-majore.
CZardamina fairsuta In Honte-majore.
Bûcutella ambigua In sterilibuscampi lapide i
Clypeola jonthiaspi . . . . .In olivetis.
Alyssum calycinum In campo lapideo.
c ' maritimam. ....
Srabayerna
Cochlearia draba Insegetibus.
« glasUfolia
Coronopus vulgaris
Lepidium latifolium
« iberis
« pœtreum
« procumbens ....
Thiaspi saxatile In collibus.
« bursa pastoris .... In arvis.
« perfoliatum In campo lapideo.
« çampestre
Jberis pinnata
Myagrum rugosum .....
« perenne
Gakila perenne
« rugosa
Bunias erucago
Crambe maritima In raarilimis camariaB.
Isatis Unctoria, In salicetis secus Rhoda-
nuni.
CAPPARIDEA.
Capparis spinosa In Monte-majorc.
TOMEXIT. 29
— Î2G —
Gramiiiflc HabiUcuIim
Reseda luteola • . Inarvis.
(( alba .......
« phyleuma
Âidrovanda \esicuIosa .... In aquis pigris.
RUTACBiE.
Tribulus lerrestris . . . . .In sabulis camariae.
Rula graveolens In collibus.
« monlana Intriponlio versus Barbe-
gai.
a chalepcnsis .In Monte-majore.
CARYOPHYLLEA.
Gypsophila saxifraga In Monte-majore.
Saponaria oflîcinalis
« vaccaria Adsegeles.
Dianthusprolifer In sterilibiis.
« caryophyllus .... In Monte-majore.
Silène inflata ÏJbique.
« otites
« spicata
« conica
« quinque vulnera. . . . In.campo lapideo, versus
Foz. .
Lychnis dioic3 Adsegeles,
a githago . • In cultis,
Frankenia pulverulenta. ... In campa lapideo.
Polycarpon tetraphyllum . . .
Sagina procumbcins In campo lapideo versus
Foz.
Alsine média
« umbellata
— 227 —
GrAmiAMB.
Ilabilaculom
Cerastium semi decandruni
1. . .
Arenaria tenuifolia . .
« rubra . . .
Lînum gallicum. . .
. . . Incampolapideo.
« maritimum . .
c( campanulalum . .
. . In collibus.
« strictum. . .
. . .In Monle-majore.
«c narboneose . .
« catharticuiD. . .
. . . In campo lapidée.
CISTI
Cistusalbidus.
. In Monle-majore.
« salvisfolius . . . .
. In campo lapideo sterili
« moospeliensis. . . .
. In campo lapideo sierili.
Helianthemum fumana. .
a pilosum. .
tt marifolium.
« salicifolium. .
« hirtum. .
•
« glulinosum.
. . Incampolapideo.
« vulgare. .
« apenuinum.
. . In campo lapideo.
« œlandicuin.
« majoranœfoliu
m . In Monte-lnajore.
MAL^
(TACfiiE.
Malva rotundifolia . . .
> •
a sylTestris. . . .
• . 1
Althœa officinalis . . .
• .
«c cannabina
* •
— S28 —
Lavatera olbia .
« maritima
H«bit«cirta>v
GERANICiE.
Erodium cicutarîum. . ,
« çiconium ; * ;
« malachoides . .
« romanum- : .
Géranium lucidum. . .
« molle • . .
^ dissectum . .
« rotundifolium .
« pusiUum . .
« robertîanum .
In Monte-majore*
In campo lapideo.
SARMENT ACS A.
Vitis saliva.
Hypericum perfoliatum.
a tomentosum
HYPiSRICfiJS.
. . . Infossis.
. .' * In campo lapideo.
ACBRA.
Acer monspessulanus .... InAlpinis.
RAI^UNCÇLACiiE.
Clematis flamraula . . . - . In Monte-majore.
a maritima'. .... In maritimis camariœ.
Thalictrum flavum . ....
\ minus? . . • •
— 229 —
GranioMP.
HftbiUculiB.
Anémone hortensis In Honte-majore.
FJcaria.ranunculoides
In humidis.
Adonis annua
. Ad segetcs.
Delphjaium consolida. . .
. Incampolapideo.
Ranuncalus
chœrophyllos. .
«
muricatus . .
. In arvis.
«
falcatus . . . .
«
arvensis . . .
v
sceleratus. . . .
In paludibiis.
((
acris ....
«
w
reptans . . .
«
(C
bulbosus . . . .
«
lingua
In paludibus.
«c
ophioglossifolius .
. In humidis caropi lapidei.
«
parvulus . . .
«
nodiflorus . . .
a.
phylonoUs. . .
. In paludosis.
Nigella damascena. . . .
. In Monte-niajore.
ZOOLOGIE.
INFUSOIRES.
Animaux microscopiques, gélatineux, transparents, poly-
morphes , contractiles.
PjQmide bouche distincte; aucun organe intérieur déter-
minable. Génération fissipare , sub-gemmipare. '
(Lamarck.)
- 230 --
Monas atomus In mare.
« lens. ^^ ^5"* putevrum
« pulvisculus .... . In aquapaludoram.
Yolvox punctum Inaquaputeorumcamar
ft granulatum In aqua paludorum.
« pilula «
Protens tenax In aquis medilerraneis
Vibrio vermiculus In aqua paludorum.
« inteslinum «
Paramecium oviferum .... «
« V marginalura ... «
Kolpodà triquetra In aquis mediterraneis.
« assimilis «
Bursaria hirundinella .... In aquis paludorum.
Trichoda viridescens .... In aquis mediterraneis.
« cornu la In aquis paludorum.
« floccus Infossis.
Kerona patella In aquis paludorum.
« vannus In aquis mediterraneis
Cercaria tripos . «
« discus ...... In paludibus.
« muriatlca In aquis saisis stagni d
Valduc.
Furcoccerca podura In aquis paludorum.
« viridis «
POLYPES.
Animaux gélatineux, à corps allongé, contractile, n'a
aucun autre viscère intérieur , qu'un canal alimeintairi
une seule ouverture.
Bouche distincte, terminale, tantôt munie de cils mouvs
tantôt entourée de tentacules en rayons.
— 231 —
Aucun organe connu pour le senlinienl , la respiration cl la
fécondation.
Reproduction par des gemmes , lanlôt exlcrieurs , tantôt
internes.. (Lamarck.)
Trichorerca longicauda. ... In aquis pahidosis.
BrachioDus tripos a
Vortîcella socialis «
Hydra viridis a
Spongilla friabilis In stagne iïEntrcssens in
campo lapideo.
RADIAIRES.
Animaux nus , libres , la plupart vagabonds, à corps en
géoéral suborbiculairc , renversé, ayant une disposition
rayonnante dans .<îes parties , tant internes qu'externes, et
dépourvus de tête , d'yeux et de pattes articulées.
Bouche inférieure simple ou multiple : organes de la di-
gestion le plus souvent composés de pores , ou de tubes exté-
rieurs, aspirant Teau. — Des amas de gemmes internes,
ressemblant à des ovaires.
Comalula mediterranea. ... In aquis mediterraneis,
versus Foz.
Asterias rubens «
Fibularia tarentina «
Spatangus atropos «
Echinas esculentus. «
Actinia vîridis «
«- coccinea <<
« alb» «
— 232 —
YfiRS,
Animaux à corps mou , allongé , nu dans presque tous »
sans tête , sans yeux et sans pattes.
Bouche constituée par un ou plusieurs suçoirs. Point de
tentacules.
.1
Organisation. Un tube alimentaire ; des pores extériears
respirant Teau ; génération gemmipare dans les uii$/.8uil»T
\ipare dans les autres. Point de cerveau, poiat d0 moéHti
longitudinale noueuse, point de sens, point de 7ai8i|€(8\KQ^
pour la circulation.
Hydatis globosa Dans la plèvre du porc.
Hydatigera Fistularis .... Dans le péritoine des che-.
>^ vaux de Camargue.
Cœnurus éerebralis Dans le cerveau des brebis.
Ecchinococcus veterînorum (Ru- Dans les viscères des brebis
dolphi). à leur retour* de" la
montagne.
Tœnia exfyinsa (Rudolphi). Dans les intestins des
agneaux.
« crenata'(Goez). Intestins de la pie.
« solium. L. Intestins de l'homme.
Botryocephalus hominis . . . Intestins de l'homme.
Fasciola hepatica. . . .' . .
< trigonocephala. . . . Intestins du blaireau.
Âmphistoma cornu tum. . . . Intestins du héron. pour-
pre.
Echinorhyncus gigas .... Intestins des cochon^
Ascaris lumbricoides. L. . « . Intestinsgrélesderhomm^
ce marginata Intestins du chien.
Oxiurus vermicularis Intestins de Thomme.
Tobifex marinas. Sables maritimes.
— 233 —
AKNBLIDES.
Hirodo proYincialis
. c medicinalis Dans nos marais de Crau
et de Camargue.
c sanguisuga
« pumQa
PoDt(Adella muricata .... Bords de la mer à Foz.
Lumbricos terrestris .... Terre humiJe des jardins.
Dentalium dentalis(Lamarck}.
t tarentinum (Lamarck) .Joz .
GIRRHIPÈDBS.
^
Balaon^ sulcatus
t miser Dans la mer à Bouc et à
Foz.
t patellaris
t perforatus
Anatifii IcBYis Dans la mer à Bouc et aui
Saintes-Mariés.
V
MOLLUSQUES TEEHESTRES , FLUVIÀTILBS
ET MABINS.
Considérés en masse , les mollusques vivent dans tous les
i&ilieQX. Les testacelles vivent sous terre ; les hélices, les
BttiUotSy les cyclostpmçs et les bulimes, passent leur vie dans
IVr, à la surface du sol, pendant que d'autres sont jusqu'à
TOME XIV. 30
— 234 —
un certain point amphibies , c'esl-à-dire qu'ils sont aériens
par les organes de la respiration, et cependant vivent dans
Peau qu'ils quittent rarement, commeleslymnées et lespla^
norbes. Les eaux de la mer morte, quoiquBsîfortemerit satiirêes
de sel et imprégnées d'asphalte , contiennent des moUiKsqaés
conchilifères vivants. Il y en a jusques dans les eaux ther^
maies les plus chaudes. Le Turbo thermalis , par exemple ,
trouve dans celles d'Albano , dont la température est de 40*
plus 0 de Réaumur , toutes les conditions nécessaires à son
existence, tandis que le clio-boréal paraît ne pouvoir vivre
ailleurs que dans les mers glaciales du pôle. Enfin , la très-
grande partie des malacozoaires fluvialiles et marins vit
constamment dans les eaux douces ou salées , courantes ou
stagnantes. Tels sont tous les acéphalophores sans distinction.
Les lieux les plus favorables à la multiplication des ès)pèbëi
terrestres, sont les lieux frais et humides. Les hélices et la
plupart des autres pulmobranches terrestres habitent les
bois , les jardins , les champs et les montagnes. Quelques-unes
se plaisent dans les terrains secs, arides et même ôablonneux.
En hiver, elles se réfugient dans les vieux murs, ou bien
elles s'enfoncent dans la terre. Au printemps , elles sortent
de leur retraite , se dépouillent de leur opercule , et fixent
leur demeure sous le gazon ou dans la mousse.
Plusieurs mollusques contribuent à la nourriture de Thom-
me. Quelques-unes de nos hélices sont édules , et la grande
quantité à^Unio pictorum et littoralis qui se trouvent mêlées
à la terre de nos fouilles , ne permettent pas de douter que leia
Romains ne mengeassent ces espèces aujourd'hui abandonnées.
Dans le choix des hélices comestibles , on préfère celles qui
sont ramassées en hiver , garnies de leur opercule , ou au
printemps , avant Taccouplement. Les Hélix aspersa ver^
miculata et Pisana , sont celles dont là chair est la meilleur^
et surtout la plus légère.
Les malacozoaires marins sont loin de vivre dans les mêmes
— 235 —
eircoopitanccs. La plus grande par lie d'cntr'eux . connue sous
I^,iipn[)4,'6spèces littorales , comme les venus , les mactres ,
les^lea,' les troques, les luciucs, les bucardcs, les lu-
tr^4i;esetlcscthéries, vit sur les bords de la mer et sur les
rç^^tiorsà l'emboucliure des rivières. Un grand nombre d'au-
tros^dfôignésà cause de cela ^ sous le titre de mollusques
pélasgieDS , paraissent ne pouvoir exister qu'à des distances
considérables du rivage , comme les nautiles , les argonautes,
lescarinaires, les térebratules et les janthines.
Les inolluaques fluviatiles se trouvent dans les rivières , les
étangs, les lacs , les fontaines , les marais , et les fosses bour-
beuZv L^prganisation de quelques-uns d'entr'cux les rend
propices, cependant, à vivre hors de l'eau. Les auricules , les
pbyses et les ambrettes vivent sur les plantes qui bordent
le^marais et les fossés , et on les voit, en certains cas , aller
r^sfir^ç Pair libre à quelque distance du rivage, comme cette
tsfke d6 méritine que les naturalistes de la coquille trouvè-
rent ea si graode quantité sur les arbres , à une grande dis-
t^uice des eaux qu'elle habitait.
CONCmfÈRËS.
Animaux molasses, inarticulés, toujours llxésdans une co-
quille bivalve ; sans tête et sans yeux; bouche nue, cachée,
dépourvue de parties dures; manteau ample, enveloppant
tOQt le corps et formant deux lobes lamelliformes. Génération
ovo-vivipare; point d'accouplement.
Branchies externes, situées de chaque colé entre le corps e(
le manteau. Circulation simple; cœur à un seul ventricule.
Quelques ganglions rares ; des nerfs, mais point de cordon
wédullaire ganglionné.
— 236 —
Coquille toujours biyalve, enveloppant entièrement Ott ei
partie ranimai, tantôt libre, tantôt fixée ; à valides le pk&sbu
vent réunies d'un côté par une, charnière ou un ligament.
.f •
CONCHIFËRES DIBIYAIRBS.
Teredo navalis. . , . . . . . À Fo^, dans les bois eii
foncés dans la mer.
Solen siliqua Sur le rivage de tûi.
« ensis. Sur la plage des S*^ Mariei
« legumen Surlaplageà Foz.
« strigillatus A Bouc et à Foz.
Anatina mediterranea .... A Bouc. .
Lutraria solenoides . . . . . Dans tout le golfe dé Ly or
« elliptica. . . . . . A Foz.
Mactrastultorum Sur toute la côte.
a solida ....... Foz.
« laclea Foz.
Amphidesma lactea Bouc.
Pandora rostrata Foz.
Petricola striata Etang de Berre.
Venerupis irus Bouc.
Psammobia vespertina .... Golfe de Lyon.
« arenata Foz.
Tellina punicea .!.... Bouc.
« exilis Etang de Berre.
« nitida Foz.
« depressa Plage des S*- Maries.
Lucina lactea Plage de Foz.
« pecten Foz.
ce digitalis. . . . . . . Bouc.
— 837 —
DcHiax tniacnlus . . . . Toute la câte.
Cydascornea Dans les marais d'Arles.
c fontinalis Dans les marais de la Crau.
Cytherea cliione Foz
Venus puilastra Bouc.
« florida Bouc.
« bîcolor Foz.
a geographica Bouc et Foz.
( gallina Toute la cote.
« pulchella Bouc.
Cardium tuberculatum . . . . Toutclacôte.
« echinatum «
« aculeatum «
« edule Etang du Valcarès en Ca-
margue.
i scobinatum «
Cafdita sulcata Foz.
« rufescens «
Hiatélla arclica «
bocardiacor «
Arca barbata a
t noe Toute la côté.
a lactea Bouc.
Pectunculus pilosus. . . ' . . Foz.
Nocula pella . . . . . . .Foz.
Unio Uttoralis (Drap) .... Marais et étangs d'eau douce
« pictorum (Linné). . . . Canaux du Trébon.
c Requiennil (Michaud). . . Etangs d'eau douce.
« Jacqueminii(Dupuy]. . {\) Etangs d'Entressens et de
Meyranes, en Crau.
« asterianus (DapuY) . . (1) «
(4) Les noms A'Accuata et de Cuneata, par lesquels j'ayaiR
d'abord désigné ces Unio^ trouvés par moi avec VAnodonîa
-^ 238 —
Anodonta arelalensis (Nobis)
« cygnea (Linné) .
« cellensis (Schrot)
« piscinalis (Nîlsson)
« anatina (Linné)
Chama oristella ... .
Modiola discrepans. . .
Mytilus edulis. . . .
a gallo-provincialis.
« minimus. (Poli).
Pinna nobilis. . . .
Lima linguatula . . .
Pecten maximus. . .
« jacobeus . . .
« médius. . . .
« glâber. .' . .
MeyranesenOrau,
(C
ce
((
((
Foz. •
Bouc.
Etang de Berre.
Foz et Bouc,
ce
Foz et Bouc.
«
arelatensis dans les étangs d'Entressens et de Meyranes de Grau,
ayant déjà été donnés auparavant à d'autres coquiPes dû même
genre, M. l'abbé DupuYa dû leur substituer ceux à'Unio Jacqup-
minii et Asterianus, sous lesquels mes deux espèces nouvellesi
viennent de prendre place dans son Jiistoire naturelle des mol-
lusques terrestres et d'eau douce de la France.
Voici la description que j'en avai^ donnée :
Unio arcuata (Nobis). — Jacqueminii (Duply).
Testa, oblonge ovata, superne coarctata, âinuata, extus viri-
descente, umbonibus tumidis ; natibus decorticatis, antico lon^
giore, intus albido ccrulea ; impressione musculari posteriore
profunde cava, dente cardinâli, crenulato magno. 2 poUicesIata.
Unio cuneata (Nobis). — Asterianus (Dupcy).
Testa ovato elongata, cuueiformi, tumida, crassa, epiderme
plicata, extus fusco nigric^nte; natibus prominulîs, rare décor*
ticatîs ; latere antico ângulato ; postico brevi, rotundato ; intus
albîda, apicQ dilute.çerulea.; dente cardinali exser4o, fimbrûto,
crasse. 3 pollices lata.
r
— 239 —
Peclen opicrcularis Fi»z et fk)ui:
t varius «
« pusio Donc.
« Audouiiiii Bouc.
Uslrea hippopus Toute la oùto.
ADomia ephippium Foz.
t cepa Foz.
molu'sqi:ks ptêropodes.
Hysdœa tridcntata Fo/.
(iASTEROPODES.
Patella cœruica Bdîic.
1 vulgata Bouc et Foz.
Emarginula fissura Plages sablonneuses entre
Bouc el Foz.
Fissarella grœca (^
POeopsis hungarica Foz.
Ancylus fluvialilis Marais de Crau.
« spina rosa) Marais de Montmajour.
Bulla lignaria Toute la côte.
« striatB Bouc.
« hydatis (Lamàrck) . . . Étang deBerre.
Limax gagàtes Dans les jardins.
« marginatus (Draparnaud). Dans les puits elles caves.
TRACnËLIPODES.
Hélix aspersa Ubique in agro arelatense.
c vermiculata Ubique.
c melanostoma Mont-majour.
t algira Monl-majour. La Crau.
c nemoralis Dans les marais et les
oseraies du Rhône.
— 240 —
Hélix hortensis ...... Dans les marais de Crau.
a pisana Dans tout le territoire.
« splendida Mont-msjour. J^es Alpines.
a yariabilis Dans tout le t^ritoire.
a ericetorurUf Dans les prairies.
« Carthusionella .... Dans les endroit^ hmQîâe3'
c carthusiana a
« inaritima. . . . . Le littoral maritime de là:
Camargue.
« hydatina
« caiididissima Hont-majour. La Grau.
Les Alpines.
« cinctella Les bords du Rhône.
« striatà Dans les lieux bumi(}eset
ombragés.
<t conspuriata Les vieux murs. L'ampbi*
théâtre.
< conica Dans la Grau et la Ga«-
niargue.
« conoidea ...... «
« pulchella Les bords du Rhône.
« hispida . Les lieux hnmides.
.<^ ruspestris. (DR4Parnaud.) Les Alpines.
^ cristallina Les bords du Rhône.
a Lucida (Draparnaud) . . Sous les pierres , dans les
fentes des murs.
a rotundata Sous les pierres.
Carocolla lapicida. . . . . . Les Alpines.
« albella Sur les joncs maritimes,
à Foz.
« elegans
Pupa quadridens. Les Alpines.
Ptipa cinerea Les rochers de Montmajour.
- 34i —
Pupi polyodon .
c variabilis .
' c gYena . .
Clausilia rugosa .
Bulimusdecdlatus
« radiatus . .
« acutus . .
( ventricosu8.
« lubricus. .
Adiatina acicula. .
Sooeiiieaamphibia .
Auricula myosotis
Cydofitoma elegans.
« patulum
Pianorbiscorncus
« carinatus .
a marginatus
« vortex . .
« spirorbis .
Phfsa fontinalis . .
l'Jiimcea palustris .
« stagnalis .
« peregra. .
« ovata.
« auricularia.
Les Alpines.
Moiil majeur.
Les Alpines.
Les Alpines.
Moiitmajour. La Crau.
Les Alpines.
Sur le bord des eaux.
«
Les bords du rliône.
<i
Sur le lx)rd de^ fossés en
(Iran el en Camargue.
Poz.
Montmajour. La Cnu. Les
Alpines.
Les Alpines.
Dans les marais.
(C
Dans les eaux pures et
tranquilles.
Marais de Montmajoar.
Dans les ruisseaux.
Dans les marais.
«
((
. . . . Dans les roubines du port
de Crau.
Yalvata spirorbis (Drapârnâud). Dans les eaux stagnantes.
Rissoa violacea (Freminville). . La plage de Foz.
« Bruguieri (Payraudeau) . «
TOMEXIY. 31
Rissoa oblonga (Desmakest). . . La plage de Foz.
« cancellala (Desmarest). . «
« costata (Desmarest). . . Bouc.
« ventricosa (Desmarest) . Toute la côte.
Paludina vivipara. . . * . . Dans les marais et les
étaugs d'eau douce.
« impura «
Neritina fluviatiKs ..... Dans les canaux d'e'coule-
ment de nos marais.
Natica canrena Foz.
« cruentala Bouc et Foz.
« millepunctata .... Plage de Foz.
« monilifera. a
« Guilleminii a
« albumes toute la côte.
Tornotalla fasciata Foz. Bouc.
Scalaria communis Plage de Foi:.
Trochus magus Bouc.
« ziziphinus r . . . . Plage de Foz.
« conulus Foz.
« conuloides. ..... Foz.
« Laugieri(PATRAUDEA(j). Foz.
« Fermonii (Payraudeau) . Foz.
« Matonii (Payraudeau). Foz.
« Pharaonis Foz. Bouc.
« grandatus. ... . Foz.
MonodoniaOlivieri (Payraudeau). Plage de Foz. ....
« Couturii «
« Vieillotii «
« Lessonii a
« Richard! «
« Jussiœi «
Turbo rugosus ...... Toute la opte..
« pica * Plage de Foz.
— i43 —
Turbo neritoide .
« cerulescens.
« pullus . .
« Gostatus .
Turritella terebra.
Cerithium vulgatum
Fosussyracusanus.
Murex erinaceus.
ft brandaris.
« trunculas.
Triton variegalum
« corrugatum
Rostellaria pes-pelîcani
Gassidaria echinophora
« sulcata .
« thyrrena .
Dolinm galea. .
Buceinum mutabile
maculosum
gibosullum
BEAU )
neriteum
aciculatum
reticulatum
Columbella rustica. .
« mercatoria
Mitra tringa. . . .
a ebenus . . .
Volvaria miliacea .
Ovula triticea. . .
Cyprœa monela . .
« pediculus. .
% coccinella. .
Conus franciseanus .
«
c
(Patrau-
Foz.
Foz.
Plage des S'**-Maries.
Plage de Foz.
((
a
Toute la côte .
«
Foz.
((
«
Bouc et Foz.
((
Toute la côte.
ce
Foz.
Toute la côle.
Foz.
«
Bouc et Foz.
«
Bouc. Foz.
«
Foz.
«
. Bouc et Foz.
— 2i-4 —
Conus medilerraiieus. .... Bouc et Foz.
CEPHALOPODES.
\
%
Argonauta argo Tout le golfe.
Loligo vulgaris . « ■
Sepia ofQcinalis ...... «
Carinaria medilerranea. . . . , Plage de Foz où je l'ai
trouvée en 4 830 .
POISSONS.
Les Donibreuses espèces de poissons que" l'on vend sur bos
marchés .«nous viennent delà mei\ du rbône, des marais et
des étangs de la Crau et de la Camargue.
La mer nous fournit le tlion, la sardine, la daurade,
le loup , le poisson de Saint-Pierre , le muge ,* le maquereau ,
le rouget , le merlan , la sole , la pelamide.
Le rhône nous donne le barbeau , l'élurgeon , le boiroa ,
Tanguille, l'alose, la carpe, la lamproie, le saumon et la
truite saumone'e.
Nous avons dans nos étangs, la tanche, le brochet, la
carpe et l'anguille.
REPTILES
Animaux à vertèbres, doni le cœur est dis|)osc de mauiôrc
qu'à chaque coniraclioii, il n'cn\oie dans le poumon qu'une
porlion du sang qu'il a reçu des diverses parties du corps, et
que le reste de ce fluide, si essentiel à la vie, retourne aux
parties sans avoir passé par le poumon et sans avoir respiré.
D'où il résulte que l'action de Toxygène sur le sang, étant
beaucoup moindre que dans les mammifères, celui-ci doit être
dépourvu de chaleur, et ne peut i)lus exciter Torganisation
que faiblement. Aussi , observe- t-on que les habitudes des
reptiles sont généralement paresseuses, leurs sensations obtu-
ses, leur digestion lente, et que dans les pays froids et même
tempérés, ils passent presque tout l'hiver en léthargie.
Halgréles récits exagérés des habitants de la campagne, il
est sûr que nous n'avons dans le territoire qu'un petit nombre
de reptiles, la plupart communs aux autres parties de la
France.
Au nombre des erreurs populaires répandues parmi nous,
on peut mettre en première ligne celles qui ont rapport à la
prétendue fascination que les serpens exercent sur leur proie,
et à l'existence des pluies de grenouilles et de crapauds. C'est
à l'aspect efifrayant que présentent les reptiles, à l'horripila lion
naturelle qui en résulte et surtout à l'odeur fétide qui s'exhale
de leur gueule béante, qu'il faut attribuer les causes de la pre-
mière de ces croyances populaires. Quanta l'autre, elle lom-
bed'elle-mêmede\ant un examen scrupuleux. Les grenouilles
quittent rarement les retraites qu'elles se sont choisies dans
•es vieux murs et sous les pierres. Elles ne les abandonnent
?oe pendant les pluies de Télé, et alors, il arrive que sou-
vent on en voit la terre couverte dans des endroits où il n'y en
avait pas auparavant.
CUELONIENS OU TORTUES.
Testudo lutaria L Dans nos marais de Crau.
« crbîcuIarisL Dans nos marais de Crau.
— «46 —
«SAURIENS OU LÉZARDS.
Lacerta agilis Sur les murs expos
soleil.
^ areoicola. . . . * . Dans les sables de Rdi
en Camargue.
« viridis . Dans les haies.
« ocellata .En Crau et en Cama
« mauritanica Sur les édifices. A 1
^ majour.
OPHIDIENS ou SBRPENS.
Anguis fragilis Dans les prairies.
Coluber natrix Le long des fossés
d'eau.
« viridi-flavus (Lacepède). Dans tout le territoin
« (BEsculapii (Lacepède) . . Mont-majour.
BATRACIENS.
Salamandra cristata (Latreillb). Dans les eaux tranqu
Rana esculenta Dans tous les fossés.
« temporaria.L «
« nrborea. L Sur les broussailles <
des eaux.
Bufo cinereus (Schneider) . . Dans les fossés.
« calamita(GMELiN). . . . Dans les jardins, s<
pierres.
« bombina (Gmëlin). . . . Dans les marais.
■*•*■«
OISEAUX.
La description des oiseaux qui habitent nos campagne
— 217 —
vivent dans nos marais et sur les Lionis lit? nus étangs, renipli-
rait plusieurs volumes. Le cabinet d'iustoirc Jiaturelie créé
par M. le baron de CuARrno'jst:, en contient une collection à
peu près complète, à laquelle nous croyons ne pouvoir mieux
faire, que de renvoyer ceux qui désireraient à cet égard des
renseignements qu'il ne nous est [kis possible de leur don-
ner ici.
Parmi les plus curieux et les plus rares . ou compte plusieurs
espèces de canards : le tadorne, le siilleur huppé et la sarcelle ,
le flamant ou phenicoptère , le vautour de Malte, la harpaye,
le Jean le blanc, le merle de roche, une jolie espèce de mé-
sange partis narbonensis qui se trouve en Cran , une autre
ffxnn pendidinus qui habite la Camargue, le guêpier,
l'outarde , la canepetière ou petite outarde , la grandoulc, la
perdrix rouge,' le ganga, le raie de terre ou roi de caille,
le raie d'eau, la poule sultane, le crabier de Mahon, la
cigogne, la grue, plusieurs espèces de hérons, le courlis ,
l'aYocète, la bécasse, le vanneau, le pluvier, la spatule,
le cormoran , le pélican, l'oie, plusieurs manchots, celui du
cap et le sauteur , etc.
.MAMMIFKBES.
MAMMIFÈRES EXONGULÉS.
Balœna acuto rostrata Echouée sur les côtes des
S*"Mariesen 1780.
Ddphinud^elphis L
« pbocœnaL. . . . Sur la cote de Camargue
où ils se montrent sou-
vent en grandes troupes.
— 248 —
MAMMIFÈRES ONGULÉS,
SOLIPÈDES.
Œquus caballus. L :
« asinus. L. .
RUMINANS.
Bostaurus. L.
Capra hircus. L.
Ovis aries. L.
PACHYDERMES.
Sus scrofa L •
MAMMIFÈRES ONGUICULÉS.
Lepus timidus. L Crau et Camargue.
ce cuniculus. L Crau et Camargue.
Caviacobaya. L Viten domesticité dans les
maisons.
Arvicola amphibia. L
« arvaiis. L Dans les champs.
Mus musculusL Dans nos habitations.
« rattus. L. ..... . «
<K decumanus (Pallas) ...
Castor galliae Sur les iles du rhône, prés
des embouchures.
PLAIMTIGRADBS.
Erlnaceus europeus. L . . . . Aux Saintes-Marles.
T^pa europea. L. . . Dans les jardins et les pral-
iv. ^ ries. ' •
Sorexaraneus. L. .....
— 249 —
L En Camargue.
DIGVriGRADES. *
Hosteh luira. L Etangs de Crauetde Ca-
margue.
« putorius. L En Camargue*
« Yulgaris a
« Ibina «
< furo. L Sert àla chasse des lapins.
Feliscatus.L
Cinis famîliaris. L
I lupus. L. ...*.. . EnCrau.
« ndpes. L En Crau et en Camargue^
CnEIROPTÈRBS.
Bbinolophusimi-liastatus . . . Dans les carrières de Font-
vielle.
Veqiertilio murinus L. . . . Dans les vieux murs,
t auritus. L. ..... Dans les fentes des rochers.
ANTHROPOLOGIE.
Carocl»^e, mœurs, coutumes, langage , amusements des
Arlériens; hommes illustres j population, instruction
publique , établissements de bienfaisance.
Nous sentons d'avance combien il serait inutile de remon-
ter les sjèpies., pour chercher à établir les altérations successi-
TCKpi^a dû. faire subir à la race arlésienne, le mélange de
TOUS xrr. 32
— 250 —
lant de peuples différents , Romains, Goths, Francs, Aile*-
niands, Sarrazins, qui sont venus se greffer à elle et la modifier
dans ses formes, dans ses mœurs, dans son langage etdans ses
habitudes. Nous n'avons pas à nous occuper de ces recher-
ches, sur lesquelles il serait, à la vérité, facile de broder un .
thème de quelques pages , mais qui ne sauraient rien nous
apprendre et laisseraient la (Question indécise, principalement
pour les époques voisines de celle où l'élément romain, intro-
duit dans le pays, s'y implante profondément et s'y subs-
titue à l'élément local.
Tel qu'il nous apparaît en 1848, et sauf les exceptions qui
s'éloignent plus ou moins du type original, l'Ârlésien e$t
brun , vif, adroit et pétulant. Il est bien charpenté, vigauFeu
et de taille moyenne. Son tempéran>entest sanguin^et bilieux,
plutôt sanguin que bilieux et disposé à l'embonpoint. Mobile
et variable , comme l'atmosphère qui l'entoure et dont il reçoit
l'influence, l'Arlésien présente, dans les détails de son
caractère, un smgulîer mélange d'expansion et de froideur,
de gaîté vive et de tristesse , d'ardeur et d'apathie , de taci-
turnité et de babil inextinguible. Ce que disait , autrefois ,
DioDORE, des Gaulois de son temps ; qu'ils étaient vains , or-
gueilleux , indiscrets ; qu'ils avançaient facilement des choses
fausses ou douteuses comme des vérités auxquelles il fallait
croire, mais qu'ils étaient bons, honnêtes, hospitaliers et
prévenants, s'applique à lui, encore de nos jours, avec un à
propos parfait. Après cela , et avec un fond tellement heu-
reux, que rien de ce qui est du domaine de rintelligence, n'est
étranger à celui dont l'éducation a développé suffisamment
les dons heureux de la nature; avec une conception vive et
facile , un jugement sain , une pénétration et une tournure
d'esprit qui le rendent propre à tout entreprendre , FArlésien
est enclin à la paresse. Adonnés aux douceurs de liDisiveté et
de la vie sensuelle , je connais tels de mes amis qui auraient
pu faire d^excellents citoyens ef rendre an pays des services
véritables^ qui passent à boire ci à fumer , tout le letnps qu'ils
dérobent à l'exercice de la chasse et aux pratiques amoureu-
MSf tes seules grandes passions qu'on leur connaisse.
QniDt au caraclère moral, il ne saurait être meilleur,
et la preuve s'en trouve dans la rareté des crimes qui
se commettent dans le pays. Le voyageur égare dans
la plaines solitaires de la Camargue , dans les routes
désertes de la Crau , n!a rien à craindre pour son or ,
M pour sa vie. On n'a qu'à consulter les diverses sta-
tistiques criminelles de la France, pour être sûr que le
territoire d'Arles est celui de tous où les délits sont les
plitt rares.' Généralement les vols dont on s'y plaint n'ont
pas le caractère important de ces vols à main armée, que les
tiibimauxdes autres parties de la France punissent toujours,
ttna parvenir à en diminuer le nombre. Très rares à la ville ,
ils sont communs et comme habiluets à une certaine classe
des habitants de la campagne. Aller à la Fanfare est une
expression consacrée pour dire qu'ici un homme, qui n'a
pas un pouce de terrain au soleil et qui avec cela est pourvu
diDsat maison de toutes les choses nécessaires à la vie , sort
le matin pour aller faire du bois et prendre chez les autres les
fruits et les denrées que sans cela il n'aurait aucun moyen de
pouvoir se procurer. Une chose remarquable , c'est que ces
larâna, à peine regardés comme un délit , parce qu'ils ont
pour eux l'autorité de l'habitude et la tolérance de ceux qui
tes supportent , se font de jour, sans crainte de répression et
comme un droit naturel, exercé par celui qui n'a pas lené-
ernaira, contre celui qui a du superflu. Peut-être qu'en bien
chenRhant, on trouverait que ces coutumes , dont la source est
frèa ancienne, tiennent à un souvenir mal interprété de nos
vieilles constitutions municipales , lesquelles s'étaient beau-
coup occupées du soulagement des classes pauvres , et que ce
D's^t que ia faculté un peuétenduCj â la vérilé, qu'avaient
autrefois nos pères d'user pendant une certaine partie de
— 852 —
Tannée des propriétés communales, comme d'un bien qui leur
appartenait.
Regardés en masse, le trait le plus frappant du caractère
des Arlésiens se trouve dans cet amour inné derind^ndance^
dans ces tendances à l'insubordination, dans cet éloignement
pour toute espèce de supériorité, qui sont un reste tâen évi-*
dent de nos anciennes mœurs républicaines, et des coQvul-*
sions politiques au milieu desquelles fut fondée, dans le XI'
sièclC; la liberté de notre ville. Ce qui est sur, c'est qu'il serait
difficile de trouver en France, une population égale à la nôtre
sous le rapport des habitudes populaires, et où les distinctim
entre les diverses classes de citoyens fassent aussi pen
marquées.
La vie de société est peu comme à Arles* On y reste volcm*
tiers isolé, et tes mœurs assez douces, du reste, en ont eo&-
tracté une sorte de rudesse, sous laquelle se dissimulent mal
rembarras et le peu d'usage du monde que Ton gagne à vivre
ainsi. Il résulte que notre ville offre, sous ce rapport, peu de
ressources aux étrangers; que la vie y coide monotone et triste;
qu'elle ne varie pas et qu'elle se répète la même tous les
jours.
Quoique beaucoup de préjugés, autrefois très répandus,
aient disparu sans retour devant la diffu^on des lumières et
les progrès de la raison, il en reste encore un grand nombre
d'assez fortement enracinés. Excepté dans les villages où tout
le monde se connaît, il y a peu de localités où l'on recherche
avec plus de soin et pour pouvoir les critiquer, la conduite et
les actions des autres; où l'on soit moins indulgent suc les
fauf^ et sur les défauts du prochain; ce qui n'aurait pas lieu
si l'éducation était meilleure et si Toisiveté, pour qui les can-
cans des rues sont d'agréables distractions, était moins ré-
pandue.
Dans Aries, peu de personnes connaissent la misère. Le»
mendianttque Ton rencontre dans les rues sont tous étrangers
— 253 —
■
et appartiennent à celte grande famille de vagabonds dont la
charité publique entretient les vices et la paresse. Quant à
Taisanoe toute particulière dont jouissent nos travailleurs,
die s'explique par la rareté des bras, par le prix élevé
de la main-d'œuvre, par l'abondance du travail etparl'ex-
trfme division de la propriété qui fait que chacun possède
nneoiade terre. Ceux qui connaissent l'état de dénuement
abada dans lequel vivent les ouvriers de nos villes manufac*
tarières, seraient surpris de la propreté et du confort qui régne
daula maison du plus humble paysan de ce pays. Uien n'y
manque, ni la provision d'huile, ni celle du vin et des fruits
tecB pour rhi ver. ni celle du blé que beaucoup de familles
' glanent en assoe grande quantité pour en vivre au moins uno
moitié de l'an , ni celle du bois dont chaque paysan rapporte
duque jour un fagot, à son ret*)ur de la journée.
. Le paysan delà ville s'entoure d'un certain luxe; il aime
les habita chauds et de bon drap; uno table servie de mets
mbstanliela. 11 va au café, où il perd son argent, au club, où
fon fausse ses instincts, et où on le pervertit en l'animant
contre les riches qui lui donnent cette aisance dont nous ve-
nons de faire la description. Beaucoup plus simple dans ses
. goûts, celui de la campagne conserve encore la plupart des
(liages du vieux temps. Econome, laborieux, sobre, il mange
^ pain qu^il cuit, et c'est la seule bonne chose qu'on remarque
lor sa table, où il n'y a d'ordinaire que du jardinage, des lé-
gumes cuits à l'eau, des pommes de terre, des salaisons, de la
piquette ou du vm aigre.
La beauté de nos femmes, célèbre de tout temps, continue
l se maintenir avec l'incontestable supériorité de tous ses
avantages. Hais la jeune fille d'aujourd'hui, si jolie qu'elle
soit, avec sa belle tête brune, ses yeux remplis d'éclairs et ses
cheveux de jais; quelque bien que lui aillent ses vêtements
bariolés et pittoresques, sa chaussure délicate, son allure co-
qoielte^t négligée, vient do perdre un de ses plus précieux
— 254 —
agi'cincnts, en laissant sMnlroduire la nouveauté de$ modes
dans ]e coslume original, tel qu'il s'était transmis, siècle par
siècle, jusqu'à l'époque où la révolution vint tout clianger.
Autrefois, dans le bon temps, quand le costume de np^
mères élait encore pur, et qu'il n'avait subi aucune des mala^
droites transformations auxquelles on vient de le sotimettre,
l'Ârlésienne, avec sa jupe courte, posée sur la banclie, son
llcliu de mousseline de couleur roulé autour des joues, ses
bas de soie et sçs souliers à boucles, avait quelque chose d'ori-
gmal, qu'aujourd'hui on ne lui trouve plus. Lar mode, cette
reine capricieuse, dont le goût n'est pas toujours bien sûr, a
beau s'attacher à toute sorte de bizarres fantaisies,- jamais
elle n'inventera plus rien d'aussi gracieux que le drolet, ce
léger casaquindont lesinanchos écourtées se retroussaient uq
peu au- dessus de la saignée, sur celles d'une camisole des-
cendant jusqu'au poignet^ et dont les bandes de derrière dé-
coupées jusqu'à la taille flottaientauyentcommelesstole^des
jeunes filles d'Athènes et de Sparte. Le corset à baleines, cette
cuirasse sous laquelle ont battu ^i longtemps les cœurs de nos
grand'mères, et dont l'usage se retrouve encore dans les pjai^
nespontines,à Terracine,à Velletri, à Sessa et à Citerne, n'était
pas lui-même sans quelque coquetterie. Outre les étoffes
précieuses, les ganses d'or, les aiguillettes d'argent, les cor-
dons de rubans, les faveurs, les bouquets et les autres orne-
ments dont on le rehaussait, il avait encore l'avantage de
faire ressortir l'élégance et la fmesse do la taille, par son éva-
sement sous les aisselles. Uni donc remplacera le bracelet ro-
main en or plein^ uni ou ciselé, qui serrait le bras gauche de
nos élégantes ? Uui donc les pendeloques à l'antique, et celte
croix de Malte à rayons d'or émaillés de blanc, suspendue. à
leur cou, comme une distinction accordée à leur beauté?
Comment croire que la chaîne d'or roulée autour du cou, oii
bien jetée négligemment sur les épaules. comme un bi-
jou sur rcflfet duqùii^on a)mptc peu, ait la même ^ràcc
— 2oi> —
que le papillon lié à un ruban de velours noir, oUvi'ant
sur la poitrine de nos filles, ses deux ailes toutes resplen-
dissantes de brillants et de riches spinelles? Jamais,
quoiqu'on fesse, le manteau à manches ne remplacera la
mantille à capuchon, imitée du sagum des anciens, ni la déli-
cieuse faldetta des maltaises, cette pièce d'étoffe de soie noire
pour les unes, de simple cotonade bleue pour les autres, que
DOS femmes jettaient dans les rues sur leur télé ou leurs épau-
les et qui leur descendait jusqu'à la taille.
Nous le disons avec regret ; après les changements amenés
depuis Menlôt un demi-siècle dans l'habillement des Arlé-
tones, tel qu'il s'était conservé jusqu'à 89 , il est aisé de
voir quil ne sera bientôt plus qu'un souvenir dont les géné-
ratioDS futures auront quelque peine à se former une idée
véritable. Après tant de grandeur et de prospérité, après
aToir brillé de tant d'éclat , et avoir aidé si -puissamment à la
i^dtation de beauté de nos filles , la décadence est arrivée
poarlai;Ila subilesort de toutesleschosesdecc monde.Chaque
jour les traditions s'en perdent et s'en effacent. Après l'avoir
dégradé, lesclasses bourgeoises le dédaignentet l'abandonnent.
Certes, nous ne sommes ni exagéré ni exclusif ; chaque fois
que nos femmes ont essayé de corriger certains défauts in-
troduits dans leur façon de se vêtir, par le goût sec et
raide des modesimpériales, nous avons applaudi à leurs efforts.
Nous avons approuvé qu'elles aient abaissé leur taille , et
laissé pénétrer), dans toute leur toilette , les traditions de
grice et d'élégance que la révolution avait fait perdre parmi
ikms. Nous reconnaissons qu'elles mettent aujourd'hui plus
d'art dans leur parure , et qu'avec tous ces avantages perdus ,
elles excellent à en tirer tout le parti possible. Le ruban ou
la crayatte de couleur qui leur serre le front ^ sans se relever
comme autrefois, en ganses menaçantes, a , selon nous, moins
de prétention . et ressemble davantage à l'arrangement des
bandelettes des matrones romaines. Jusques là , il n'y a rien
— 256 —
qui puisse se conlesler ; mais ce que nous condamnons , c'est
qu'elles aient cru devoir se soumettre aux exigences de la
moda,qui reniera demain ce qu'elle proclame aujourd'hui
le triomphe du bon goût ; c'est qu'elles aient consenti , p^r
pur amour du changement, à n'être plus qu'une pâle et
incomplète imitation des autres femmes de la France , .quand
il dépendait d'elles de rester au milieu de toutes , un modâe
inimitable, et qu'après avoir déshonoré le costume des
ancêtres, elles l'aient jeté dans des combinaisons si disparates
et si vulgaires.
A Florence , lorsqu'on veut parler d'une chose beUe par
excellence, on dit qu'elle Test comme le campanile. En
France où , Dieu merci , les monuments ne manquent pas ,
mais où il serait absurde de comparer certaines choses , une
jolie femme, par exemple, aux tours de Notre-Dame ou à la
flèche de S'-Denis , on dit tout naturellement qu'elle est belle
comme une Arlésienne. A tel point que TArlésienne est
passée en proverbe à cause de sa beauté, et que comme les
races se perpétuent à travers les siècles , avec leurs défauts
et leurs avantages originels, nous les verrons longtemps en-
core à la tête de lepr sexe , servir de type à la beauté
européenne.
J'ignore sur quels indices on a si longtemps et si iiy'uste-
ment déblatéré sur la ipauvaise qualité de l'air que Ton re&r
pire à Arles. Il est certain, pourtant, qu'il y a peu de climats
aussi salubres que le nôtre ; que la raee des hommes s'y
développe avec des avantages inconnus ailleurs, et qu'à l'ex-
ception des fièvres intermittentes, beaucoup diminuées du
reste, la santé publique est ici, aussi parfaite que partout.
L'idiome arlésien, plus riche en voyelles, plus doux^ plus
caressant, plus musical qtie les idiomes d'Aix, de Tarasoonet
de Marseille, leud, par malheur, à éprouver les mêmes chan-
gements que le costume de nos filles, et à se fondre dans la
lent^, niais successive introduction des tournures et des
- 357 —
qipellâtions françaises. Les gens du peuple eux-mêmes, dé-
poBtdres naturds des richesses du langage, abandonnent
diaqae jour Tosage des diminutifs et de toutes ces mignardi-
in, sans équivalents, dans les autres langues de TEurope, les-
qoellM conservaient à leur patois des rapports si directs avec
râdiea etl'espagnol, auxquels il a donné naissance. De nos
jonSiPidiome arlésien, idiome si riche, si nombreux, siabon-
dut, si plein de capricieuses fantaisies, sorte de chant parlé
ranpli de souplesse et d'intonations douces et variées, a consi-
dfaUement perdu de son originalité par son contact avec la lan-
gue de la France. Et c'est ainsi que ses expressions si piquan-
tes, son iolero si pittoresque, ses tournures si gracieuses, vé-
ritaUes trésors de linguistique, dont il restera bientôt si peu
de inces, s^effacent, chaque jour^ comme les traditions et les
QQgtt de nos pères s'échappent également les uns après les
lObes, sans qu'il en reste rien .
La plupart des divertissements en vogue parmi nous, com-
nnles courses de chevaux et de taureaux, la lutte, le saut,
eôt une origine très ancienne, et paraissent remonter aux
Beoftiiisqui les auraient alors substitués aux combats de
l'amphithéâtre, après leur abolition définitive par l'Empereur
BcMWBins.
Les courses de chevaux, cependant, ne me semblent pas
aràr une date aussi éloignée. Le document le plus ancien que
feaoonnaisse, est une délibération du conseil, du] mois de mars
41(89, dans laquelle il est dit: qu'attendu que l'amélioration de
h aoe des chevaux de Camargue est de la plus haute impor-
taïve ppur la ville, il y aura, chaque année, une course sur la
BëBi £mtie prix sera une canne de damas ou de satin, de la
valeur de dix florins..
L'exwâce du saiM de 1^ lutte avait également lieu, la
aaooiidé féie de la Pentecôte sur la lice. Le vainqueur recevait
uneépée.
ton xiT 33
— 258 —
Il y avait aussi, le même jour, la course des hommes et cel«
le des femmes, dont le prix était une paire de bas de drap.
Cette dernière à laquelle ne prenaient part que des prostituées,
désignées par le clavaire qui allait les chercher lui-même
dans les lupanars dçnt la ville avait alors la direction, fut sup-
primée en 1 598. Voici en quels termes le fait est raconté par
les annales manuscrites de la ville : « De toute antiènnété, les
a consuls «t conseil de la maison commune avaient accoustamé
« aux festes de la Pantecoste ansemblement avec les juges de
« la course et sault des hommes, de faire courir les femmes
t dejoye, dont celles qui gaignaient la course, gaignaientun
« pair de bas de drap et un pair de souliers dont le sous-cla-
« vaire a toujours Tintandance. Mais il arriva qu'un bon père
« jésuy te, preschant quelques jours auparavant les dictes fes-
« tes, dans Téglise Saint Trophyme, et exagérant l'hor-
« reur et l'infamie de telle course des femmes, les consuls
« trouvèrent bon de la supprimer, de manière que le sous-
« clavaire quy quelques jours auparavant s'estait saisi de
« plusieurs des dictes femmes et les tenait enfermées pour on
« jour prefix leur fere fere la dicte course, les lâcha et tour
a donna la liberté. Par ainsy ceste salle coustume fut abro-
« gée. Duquel cours, ce proverbe, vous n'aurez pas les chaos-
« ses est tiré, quand on le dit au second qui a apporté qael-
a que nouvelle dont le prix doit être donné au premier oom-
« mêles chausses à la première de ces femmes qui gaignaitle
a prix de la course. »
Le jeu delà bague, dont les gardiens de nos manades noos
donnent, chaque année, le jour de leur fête, un si ridicule si-
mulacre, est évidemment d'origine arabe, et fut introduit par
les Sarrazins, longtemps maîtres de nos contrées.
Quant aux courses de taureaux, pour lesquelles les popula-
tions du midi se montrent toujours si passionnées, j'en retrou-
ve Tusage à toutes les époques. J'ai déjà raconté dans un
— 859 —
aoto livre (4) comment un énorme lion queCHABLES IX
HMnait avec lui dans ses voyages, fut tué aux acclamations du
fàSc artésien par un taureau de Camargue, que le prince
mitYoahi faire combattre contre hii. Le spectacle de ces
eoffies, donné aux grands personnages qui passaient à Arles,
éliit autrefois dans les habitudes municipales. On en récréa
Fiinçois 4** et Loais-Ls-GRAND; comme on en avait récréé
déjàLonîsd'ÂNjou, la reine Jeanne, Marie de Blois, Yolan-
de, le loiRftNé, etc. Après tantxl'autres exemples que j'en
povnis dtér, je trouve dans un extrait des registres de msû-
Ire.lBHAN Lots, notaire, intitulé : a Livre des enregistrations
< ito mandements de la ville d'Arles, depuis 4 593 jusqu'à
1 1597, une quittance de 50 écus, délivrés le 8 juillet 4 596,
( pour le prix de deux taureaux achetés pour donner plaisir
^ à Monseigneur le duc de Guise, gouverneur, le jour de son
t entrée dan^ la ville. »
Dans un temps où la guerre était Tétat le plus ordinaire de
la société, la jeunesse arlésienne s'exerçait assidûment au
niDiemeBt de toutes sortes d'armes. Il y avait un corps nom-
kicia d^arbalétriers, obéissant à un chef ou roi librement élu
|M)r an camarades. La longue existence de ce corps est cons-
titée par plusieurs actes conservés dans les registres des no-
tûres'de la ville, depuis 4350 jusqu'au dix-septième siècle.
Chaque année quand la vigne commençait à bourgeonner,
les Grecs avaient coutume de la mettre sous la protection de
BACcaïus en lui sacrifiant un bouc. Après l'immolation de
Paniâialf on faisait une outre avec sa peau ; ou la remplissait
te vin, on l'enduisait d'huile au dehors et elle devenait le
prix de cdm qui parvenait à s'y tenir debout. Telle est l'ori-
gine antique et religieuse du saut du Bouc, ainsi perpétué
dans les roumerages de Provence, depuis l'arrivée des Pho-
céens sur ces parages.
(I) Monographie de Tamphithéâtre d^Arles. — Tome 2.
— 260 —
L'obligation imposéeautrefois anx fermiers de la boucherie,
de donner le jour du jeudi gras, un mouton que les écdiers
se disputaient à la course foite autour des remparts de la dté,
&itsQiq[)rimée, en 1667, comme devenant une occasion de tnMh
blés et de désordres, que les consuls avaient souvent i ré-
primer.
La joute , qui est peut-être im souvenir des naumadiies
des Romains, n'a plus lieu à Arles qu'à des intervalles éloignés
et dans des occasions solennelles.
La course du penon ou de la bigue, qui n'est qu'une variante
très amusante du mât de cocagne, consiste à parcourir, $am
tomber dans l'eau, un mât fortement graissé, placé en travers
d'un allège du rbône, et au bout duquel est placé le prix qoe
l'on décerne à celui qui le touche le premier.
C'est avec regret que nous constatons l'abandon dans lequel
sont tombées certaines coutumes du pays, telles que les réu-
nions de famiUeaux fêtes de Noël; l'ancien usage où était
la municipalité d'allumer le jour de laSaintnJean, aumQiea
des pétards et des fusées, le feu de joie préparé devant Thétel
de ville; les mascarades du carnaval devenues aujourd'hui li
rares ou si ignobles; les fêtes des corporations, les joies et tes
danses qui les accompagnaient ; les farandoles encore en hon-
neur dans les îles de l'Archipel d'où elles nous sont venues ;
les promenades aux flambeaux et tant d'autres réjoiûssances
qui fesaient le bonheur de nos pères.
La vie domestique a subi, dans Arles, les mêmes changiez
ments que tout le reste. Nous sommes, hélas I bienloittâii
temps où les femmes passaient à filer les longues soûrées dé
l'hiver et ou la comtesse Bé'atrix leur en donnait l'exemple.
Aujourd'hui, il n'y a plus la même union dans les famiUes;
Pautorité paternelle, autrefois si respectée, a perdu une grande
portion de sa puissance ; les enfants n'ont plus pour leurs pit-
rents ni autant de respect, ni autant d'amour ; les liens du
sang n'existait {dus, ou s'ils existent encore, ils sont teDenmit
relâchés que c'est à peine si les membres d'une même famille
serwitent et se fréqaentent. La facilité de nos mœurs a in-
tfodait dans les ménages une familiarité devant laquelle a
disparu la soumission pleine de déférence que les femmes
avaient anciennement pour leurs époux. Ce qui leur reste,
G-eat la paÉsien de Tordre et de la propreté ; c'est d'être d'ex-
ceDentes mères et de bonnes ménagères.
Les Arlésiens sont généralement sobres. Il serait difl9cilede
troQT» une autre ville où le vice honteux et abrutissant de
llTrognerie fut plus rare qu'ici. Selon l'usage des Romains
dont les traces sont encore si vivantes parmi nous, on déjeune
fièrement le 4natin, on dine à midi et on soupe le soir. Dans
iesmaisons biens gouvernées, il n'y a ni abondance, ni re-
cherche dans les mets ; à midi, la soupe et un plat de légumes ;
pour dessert, les fruits de la saison, du fromage de brebis, des
cmfitares, des figues sèches ou des olives. Le soir, la salade
atDD plat de viande ou de poisson.
Lés peuples civilisés ont rendu de tout temps d'éclatants
bommages à la mémoire des grands hommes. C'est un acte de
noûDnaiaaance, en même temps qu'une excitation aux intel-
%eDC6s d'élite de se lancer dans la carrière où les attendent
leardoompeases publiques et les louangesde leurs concitoyens.
Powquoi Arles, qui a donné le jour à tant d'illustrations de
tout genre, n'a-t-il pas inscrit au livre d'or de la postérité les
ooiDSde ceux de ses enfants dont le mérite a si puissamment
eontribaé à sa célébrité? Il y a là une indifférence contre la-
fneUe on ne saurait trop s'élever ; un oubli coupable dont nous
voudrions laver nos compatriotes et qui nous a souvent inspiré
ridée de recueillir sur les Artésiens illustres, dont nous allons
donner la liste, des renseignements dont l'intérêt sera puisé
dans le sq'et lui-même.
Allés compte, parmi ses hommes célèbres : dans la philoso-
phie, Phavobin; dans l'art de laparolç, Claudius Qutrinalis,
PiiTiiiiius, DtrahiCjs, S'-Adbelien, le père Molinier de
l'OFflrtobia, Etienne TsissiER, capucin, Jérôme du Laubens,
— 262 —
capucin, Honoré de Quiqueran de Beaujeu, évê(}ue de Cas^
très; le père Jean-Joseph Maure, le père Môntfort ; dans
Tart d'écrire, les diacres Messien et Etienne, disciples de
Saint Cesaire, le prêtre Firmin, S* Hilai're, S* Honorât
S'Ennode, EusÈBE, SiLviuset Messianus; dans la poésie,
LiviDS, Tétrade, Edèse, Bertrand d'ÀLLAMANON, Hugues de
Pena, d*Ârlatan de Beaumont, Jacques Mothe, N. de Sabà-
TiER, Pierre de Quiqueran, Patrat, Morand, Yaradier. de
S-Andiol et Raimond de Romieu ; dans la littérature la-
tine, Denis Fauchier, surnommé le moine de Lerins, Pierre
deBEAUJEU, évêque de Sénés, auteur du livre dê^Laudibus
Provinciœ; dans l'histoire, Bovis, Pierre Doport, lep^
PoRCHiER; Saxi, auteur du Pontificium arelatense, ânibert^
de la Lauzière ; dans la peinture, Sauvan, Natoire et Rbat-
tu; dans la gravure, RoulleT; Couvet, Balechou; dans la
sculpture, Jean Dedieu, élève de Puget ; dans les sciences
archéologiques, le père Guts, Lantelme de Romieu, le jésuite
Albert d'AuciÈRES, Claude Terrin, Rebattu, Remosat^
Peilhe, Agard, le père Dumont, religieux minime, mort
dans la révolution, sans avoir achevé le grand ouvrage qu'il
avait commencé sur nos antiquités; dans la médecine, Jean-
Louis Bruvet, auteur de plusieurs ouvrages estimés, sur la
respiration, sur la circulation du sang, sur les causes et la mn
turedela fièvre, Julien Clément, André da>LAURENS, médecia
d 'Henri IY, François Yaleriole, fameux par ses commeotaires
sur les livres de Galien, et par plusieurs autres œuvresi
parmi lesquelles on remarque les Enarrationes medicinaSi les
observationes medicinœ, les Loci communes medidnœ, etc. ,
Nicolas Yaleriole, son fils, Yautier, Lieutaud, Bs&thi,
professeur à Montpellier, Pomme, le précurseur de Baous^
SAIS ; dans Part de la guerre, Pompeius Yalerius Pauluius,
Tami de Martial et de Pline le jcunO; Quiqueran de Beau-
jeu, commandant dei galères du Roi, Jean-Antoine Barras,
de la Penne, plusieurs inembres de Tillustre famUle des
-. 263 —
PoicsLLiTS, «ntr'autres Porcellus dePoBCELLET, si connu
par ia trait de dévouemcnl qui sauva la vie à RicflAKD, Cœur
Aîlion, tombé entre les mains des Sarrazins, et Guillaume, à
qm tes vertus méritèrent d'clre seul épargné dans le massacre
des vêpres siciliennes.
S'il faut juger de l'importance de l'ancienne population
d'Arles, par celle de ses monuments publics, il est à croire
qu'elle à dû être très considérable sous la domination romai-
ne. Nous ne savons rien de ce qu'elle fut plus tard, parce que .
diDS les guerres et les désastres de l'invasion barbare, au
milieu des ténèbres de l'ignorance, de la confusion dans les
pdkivmrs, de la misère et des massacres qui en furent la suite,
les villes occupées avant tout de leur salut, n'avaient ni les
moyens, ni même la pensée de surveiller des détails aussi
minimes, en face des graves événements qui se passaient. Ce
qd est sûr, c'est que, d'après les anciens états d'a/Tbtia^^meti^
eoDserrés dans les archives de la cour des comptes de Pro*
vèBce, la ville d'Arles ayant été taxée, dans le XIII* siècle, à
MO feux, composés chacun de 300 âmes, sa population était
dm de 60,000 individus. La chute de la République, morte
deses excès, en 4251, entraîna avec elle, celle de sa prospé-
rité.. Son commerce diminué, son industrie perdue, sa popu-
htioQ décrut en même temps que les causes qui l'avaient dé-
vdoppée. Les fréquentes apparitions de la peste, occasionnées,
comme on sait, par la reprise du commerce de Marseille avec
leLevant, après l'entrée des Turcs dans Constantinople, en
<453, lui portèrent le dernier coup.
C'est da 4 S** au 45*** siècle, c'est-à-dire dans l'intervalle
de temps compris entre Charles d'ÀNJou et Louis xi, que
Marseille reprend sur Arles les avantages que celui-ci lui
ivaiiflait perdre , qu'elle fonde son commerce sur des bases
pluslarges, et que les richesses qui ne cessent d'y affluer,
attirent dans son sein, un accroissement considérable de
noaveiux habitants.
— 264 —
Je trouve dans un rapport de nos consuls , envoyé en 4 562 ,
à Charles ix , qu'à cette époque , outre Téglise métropo^
^itaine, il y avait à Arles, dix paroisses, six couvents de
religieux, deux monastères de nonnes, 3,000 maisons,
45,000 habitants catholiques et environ 400 personnes de h
religion réformée.
La différence qui existe entre les produits de ce recense-
ment et ceux du recensement de 4 643 , qui porte notre popu-
lation à 25, 000 individus, non compris les enfants, ne peut
venir que de ce que les habitants de la campagne n'avaient
pas été comptés dans l'évaluation de 4 562.
Depuis lors, Jusqu'aux premières années du dix-huitième
siècle , notre population se maintient à peu près au même
chiffre. Elle tombe à 4 5,000 individus , après l'affreuse peste
de 4720 à 4724 , pour remonter à 22,000, en 4740.
Elle est de 25,000, en 4790.
En 4795, elle n'est plus que de 47,487, mais il eat
reconnu que le désir de diminuer Timpôt, avait porté radmif^
nistration à dissimuler volontairement le nombre réet des
habitants : maladroit calcul qui nous priva du tribunal et da
la Sous-Pféfecture , placés à Tarascon dont le Conseil munir
cipal , suivant un système tout contraire , donna à sa popula-
tion une. importance fortement exagérée.
Aujourd'hui la ville d'Arles semble retomber dé nouveau
dans un période décroissant En 4848, sa populaticm B*eat
plus que de 24 ,4.88 individus; de telle sorte qu'en mémetempa
que tout marche et s'anime autour d'elle ; que Nismes, Ati-»
gnon et Marseille s'agrandissent dans des proportions très-
remarquables ; elle seule, malgré l'importance de sa position,'
malgré retendue et la fertilité de son terroir, reste sans^meiif
vement et comme*morter pour l'avenir. ;. . :j - >
En temps ordinaire , le nombre des décès peut se calculer
dans Arles, parle chiffre de 2 par jour, oud'unparda
mille cinq cent personnes, ce qui donne en moyenne un total
annuel de 730 morts , ou d*uù sur 37 habitants.
Comparé à celui des habitants , le nombre des naissances
eit comme 4 à 25.
Cdui des mariages comme un est à 26.
U dorée de la vie moyenne qui est de 30 ans pour la
fnpce , n'est que de 28 pour Arles et son territoire , où la
nortalité des enfants est très considérable.
la part faite à Tinstruction publique , aux sciences et aux
arb daD9 la distribution des dépenses inscrites au budget
OMinteipali est de 32,685 francs. C'est beaucoup pour une
lOlede l'importance de la nôtre. Outre le collège où Ton ap-
prend lé latin , le grec , les mathématiques et la physique ,
ttnu aTons à Arles , pour les enfants du peuple , une école
dirigée par les frères des écoles chrétiennes , qui compte 800
jlères; une école dite des sœurs de S -Charles pour les jeu-
W demoiselles ; plusieurs pensionnats particuliers; quelques
ÎDitituteurs privés; unesaTIe d'asile pour les enfants les plus
jmnfis ; et enfin une école primaire supérieure qu'il est dé-
Utirement question d'annexer au collège communal.
Tnns.écoles primaires à l'usage des gens de la campagne
«t été' {datées à Moulés, à S'-Hartin de Crau, et à
KapMIe.
La Mbliothèque de la ville, parfaitement tenue, confiée
U jKnns d'un homme instruit et complaisant, renferme
11,000 Tdumes. Elle est ouverte tous les jours de la semaine ,
aads les services qu'elle rend seraient bien plus appréciables ,
A^aaxséàDces de jour pour les oisifs, on ajoutait des séances
dè-smt pour les ouvriers.
XaBétflUisBements pour les sciences et pour les arts, sans
infrop multiidiés, suflteent pourtant à nos besoins et témoi-
glBDt hautement de la sollicitude de l'administration , pour
ndgariser les connaissances et rendre l'instruction accessible à
tous. Ainsi nous avons une chaire d'hydrographie pour les
» une école gratuite de dessin et une de musique.
Ton. XIV 34
L'introduclion de rimprimerie à Arles ne date que do 17**
siècle. François Ménier , de Marseille, ouvrit le 4" établisse^
ment de ce genre, en 1647. Aujourd'hui , les deux maisons
que nous avons sont pourvues d'un excellent matériel , et il en
est sorti quelques éditions qui leur font honneur. On y im*
prime trois journaux : le Publicateur, qui a déjà 47 années
d*^xistence; le Courrier des BouchesHlu-Rhône die Peuple,
feuille sans avenir, parce qu'elle s'édite au profit d'une opinkm
exagérée et que, par sa rédaction et ses principes ^ elle est
sans racines dans le pays.
Créés dans des intérêts électoraux, qu'ils n'ont pas su
défendre avec le calme et la dignité convenables , VHomme
de bronze d V Album ont cessé, depuis longtemps, de
paraître.
Avant la révolution de 4 789 , il y avait à Aiies un graid
nombre de maisons de charité. Un décret de la convention du
1 4 Juillet 4794 , les supprima, sans rien mettre à leur phtce ,
pour venir au secours du pauvre peuple pour qui ces établi»-
sements avaient été fondés.
• La Providence du Cœur de Marie, instituée et dotée par M^
de RoQUEMÂRTiNE, était une des plus riches maisons et des
mieux entretenues. C'était une maison d'éducation dans la-
quelle trente jeunes filles, choisies parmi les plus indigentes et
les plus sages de la ville , recevaient gratuitement le pain du
corps et de l'esprit.
Monseigneur l'archevêque de Janson avait acheté et fourni
de tout le matériel nécessaire, une maison tout près de sofa
palais , dans laquelle les domestiques déplacées tronvaittt,
en attendant de s'être choisies un nouveau maître , un arfte
qui les garantissait de la misère et de tous les vices vpi
viennent à sa suite. . -
L'CKuvredela Miséricorde avait pour but principal de pour-
voir à tous les besoiûs des prisonniers , de les vêtir / de^ ks
assister , dans leur maladie , de les entourer de toutes les
n;t; Vf n'i)
delà religion et d'une charité compatissante.
CeDe des pauvres honteux avait en 1794, époque de sa
iqipression , un revenu de 4 0,000 francs , qui était distribué
pendant les huit plus mauvais mois de Tannée, aux personnes
Ifli plus nécessiteuses.
L'OBOvredu bouillon, établie en faveur des malades qui ,
Bttlgré leur pauvreté, refusaient d'aller à l'hôpital, leur
fmmissait lebouiUony la viande, le pain, les médicaments et le
loge nécessaire.
Dans Arles , où les personnes pieuses avaient fait un si
luge budget à l'indigence, il n'y avait pas de misère à sou-
lager, pas de souffrances à guérir, auxquelles on n'eut
mgé. Aleur sortie de Thôpital, les malades, trop épuisés
IfMir Wf^rendre immédiatement leurs habitudes de travail et
trop pauvres pour vivre sans rien faire , avaient des asiles ou-r
verts où l'on fournissait à tous leurs besoins, en attendant
qa'Qs lussent complètement guéris.L'OËuvre de la Convalesr
terne des hommes avait été créée par Antoine. Làugier, bour?
geçns d'Arles , en 4731 ; celle des femmes datait de 4739 , et
mit pour fondatrice Marie Bësson.
De tout cela , il ne nous reste plus rien aujourd'hui que
rHqspice de la Charité, fondé,, en 1641 , par une société de
genHstMHnmesarlésiens, pour y recueillir les pauvres sans
afitei les vieillards et les infirmes; l'Hôtel-Dieu du S -Esprit,
■iormé, en 4 573; de la réunion de tous les hôpitaux d'Arles ,
devenus trop pauvres pour qu'on pût y pourvoir efficacement
aux besoins des malades, et le bureau de bienfaisance, dont
les revenus ne sont pas en rapport avec le bien qu'il devrait
Ure.
L*hdpital d'Aries , dont les revenus s'élèvent à 96,^74 fr. ,
et à 4 07 ^ 474 , si l'on y ajoute les 4 1 , 000 fr. de subvention que
lavine lui alloue, est administi*é par 6 recteurs , choisis in-
&tîjQCiement parmi les citoyens les plus recommandables >
et préridés par le Maire. Le personnel des employés se
compose d'un économe, d'un trésorier, d'un secrétaire,
d'un médecin en titre et d'un adjoint, d'un pharmacien , de
deux chirurgiens, d'un curé , de 8 religieuses et deux gqih
verses, et de plusieurs infirmiers.
La caisse d'épargne, succursale établie depuis queI<iiM
années ; justifie pleinement les espérances des personnes (pA
^administrent , et promet pour l'avenir des résultats encore
meilleurs.
INDUSTRIJB, COMMERCE , NAVIGATION, POIDS ET MESURES.
Si dans un pays , la quantité des manufactures est un sigiie
du caractère industrieux des habitants, Arles, sous ce rapport,
peut être classé parmi les villes les moins avancées. Notre
industrie est peu de chose , et malgré la répugnance que cet
aveu nous occasione , nous devons convenir que parmi les
localités de l'importance de la nôtre, il n'en est peut-être
point où l'activité humaine soit moins développée.
Que cela vienne des habitudes transmises , des soins agri-
coles qui absorbent tous les autres , de l'apathie naturelle anx
peuples du midi , acceuturhés à trop compter sur les produis
du sol , ou peut-être du dédain que professent pour les opé-
rations spéculatives les personnes dont les besoins ne vont
pas au delà du nécessaire , il est certain qu'on ne tnMrre
chez nous aucune de ces grandes exploitations qui verseol
l 'opulence dans les pays où on les place.
A part les ateliers du chemin de fer, où s'exécutent Km
les travaux d'entretien et de confectionnement du matérid
de la ligne d'Avignon à Marseille ; à part les deux grandes
usines à farine de St- Victor et de Chambremont , et le finir
à chaux de H. de Villeneuve, qui a fourni à l'admimstratioii
du chemin de fer toute celle dont elle a eu besoin pour ses
immenses oopstnictions; l'industrie propre du pays, cdle a
— 869 --
bQQeile let Arlésiens prêtent leurs bras et leurs idées, consisle
ta l'exploitation du sol, dans la construction de nos tartanes,
dm la fiibrieation du sel , le lavage des laines fines et la
eoDfectioD de ces saucissons renommés qui s'expédient dans
IflBtesies cités gourmandes de l'Europe. Tout cela est bien
' pifie et laisse vivement regretter que dans une ville où
llnlelligeiice est du domaine do tous , on n'ait jamais songé
i mieux utiliser les précieuses ressources que présente le
Iln*y a, à Arles, ni filatures de soie, ni manufactures de
dnps, etcelasembleétonnant, dans une localitéoù le mûrier
fnqtère et qui fournit delà laine aux fabriques de Bédarrieux,
de Castres, de Lodève, do Clermont, de Mazamet, de
fianœ, de Carcassonne, etc. Les fabricants d'estame et
de cidis, sortes d'étoffes grossières à Tusage des paysans et
tebej^rsy étaient autrefois assez nombreux , mais le luxe ,
dW pairt, et les procédés économiques des grandes manu*
betorès au moyen des machines appliquées à la filature et au
tasge, de Tautre, ne leur ont pas permis de soutenir la
CQBcurrence.
Qnant i ce qui regarde les métiers, bien que les ouvriers
qoiles exercent soient généralement privés de la connais-
nooe des perfectionnements apportés à leurs professions , par
Ifli procédés nouveaux, l'habitude et la facilité des voyages,
iflB .sacrifices que s'impose la ville pour répandre parmi les
QBsIègoût des études les mieux appropriées à l'industrie
inamiéllei doivent bientôt porter leurs fruits et le temps n'est
pii loîa, oùnous n'aurons , sous ce rapport , plus rien à envier
ioûtVaisîfls.
Arle», toutefois, n'a pas toujours été dans des conditions
d'ini&riorlté aussi marquées. L'importance de son commerce
et le développement de son industrie dans les temps anciens
soattsoastités par trop de monuments pour qu'il soit possible
d'avoir à cet égard le moindre doute. Sous les Empereurs,
— 270 —
Arles était principalement renommé pour l'habileté de ses
ouvriers dans la confection des ouvrages d'orfèvrerie. On y
fabriquait des armes recherchées, à cause de leur beauté et
de la finesse de leur trempe. Il y avait des manufactores de
vases en verre et en terre cuite , et des ateliers de sculpture
où l'on travaillait ces beaux sarcophages de marbre qui font
escorele plus bel ornement de nos musées. C'est de la ville
d'Arles que Rome tirait ses matelas dé laine et le vin liquo-
reux qu'on servait sur les tables opulentes. II parah méBK
qu'il en était ainsi des tissus et des étoffes , puisque nous
voyons le pape Pelage y faire acheter, en 655, pour vêtir les
pauvres de la capitale du monde , une grande quantité de
manteaux et de tuniques sortis de ses fabriques.
Dans lesXr, XIP et XIIP siècles, le commerce et la marine
d'Arles n'étaient pas trop déchus de leur ancienne splendeur,
et nous avons la preuve de ce fait, dans les termes même de
ses traités d'alliance avec les villes puissantes de Gênes, de
PisO; de Yintimille, de Narbonne et de Marseille. Comme
marins hardis et aventureux, les Arlésiens prenaient place à la
tête des peuples devenus les maîtres de la navigation médi-
terranéenne. Toujours prêts à de nouvelles expéditions , leurs
vaisseaux couvraient les mers et revenaient chargés d'or/
reçu en échange du blé, des légumes, du sel, du vermillcm et
de la laine que les étrangers leur achetaient. L'époque des
croisades si bien mise à profit pour la Provence, par It
comtesse Etienmettb, fut pour Arles , une source inépuisable
de richesses. C'était principalement d'Arles et de Marseille ,
que partaient à deux époques de l'année , en mai et en août,
les navires affrétés parles croisés. A Arles, comme à MarseillO,
il y avait des officiers nommés par la communauté, qui
étaient chargés de veiller à ce qu'aucun tort fût fait aux pas-
sagers, soit en leurs Inens, soit en leurs personnes. Alors
notre port était fréquenté par les Grecs, les Espagnols et les
Italiens qu'attiraient nos foires et nos marchés.
— 274 —
Depuis lors, qael changement 1 Déchue de sa grandeur,
dfiùliëe par les pestes, ruinée par les guerres et les inon-
dUitos, la Tille d'Arles , réduilo à ne plus jouer qu'un rôle
secGDdaire, a vu diminuer le nombre de ses habitants, en
même temps que ses ressources, et dépérir son industrie. Par
kotiiear , qu'après avok* dormi longtemps, elle s'est enfin
léfSiDée an bruit de Tagilation générale, et qu'elle a compris
ce qœ sa position sur les bords d'un fleuve qui est la grande
irlirecommercialedela France et une exploitation plus intel-
ligenie de ses richesses naturelles renfermaient d'avenir pour
cUe.En attendant, l'esprit public se prépare: Arles^unefoislancé
dans la voie des améliorations, aura bientôt laissé derrière
de toutes les villes, ses voisines. Déjà, on remarque dans les
haUtodes de ses habitants, un changement qui prouve l'ardeur
mcliqiielle chacuin comprend son rôle, et veut s'y maintenir.
Préparée au progrès, nous avons l'espérance qu'elle mar-
chera désormais résolument dans les voies qui s'ouvrent
devant elle; que mieux éclairée sur ses intérêts véritables,
oa oe la Terra plus, comme autrefois, s'endormir chaque jour
i Fomlire de ses ruines , et se consoler de sa misère présente
gir les brillants souvenirs dé son histoire. Il ne lui faut que
Jeter' les yeux autour de soi, pour voir que sans autre
seQOQrsqoe ses propres forces, il lui est encore possible
derânonter siik* le piédestal d'où les malheurs des temps l'ont
i loiivent précipitée. Espérons que ce retour vers un état
froq^re, ne se fera pas attendre encore longtemps , et que
l'amélioration des embouchures du rhône , si vivement ré*
damée par les villes commerciales du royaume , sera la porte
par laquelle nous y arriverons.
Pour l'importance de son tonnage, le port d'Arles prend
la dixième place après Marseille, le Havre, Bordeaux, Rouen,
Nantes , Cette , Boulogne , Dunkerque et Toulon , qui sont ,
800$ ee rapport, les premiers ports de France.
^ Ilya, poqrle service de la navigation, en 1848 , cent
— 272 —
cinquante deux bâtiments à voiles, tous faits dans !• pays ^
appartenant à des actionnaires du" pays, commandés par des
capitaines da pays.
Ces bâtiments ou tartanes, par lesquelles on a, remplacé
aiyourd'hoi les anciens allèges que la forme-plate de leur fond
rendait mauvais marcheurs, n'ont qu'une voile latine. Leur
tirant d'eau est d'un mètre 75 à un mètre 90. Ils peureait
charger depuis 4 20 jusqu'à 1 30 tonnes.
Leur équipage se compose du capitaine, de deux oa trois
matelots, d'un novice et d'un mousse.
Leur prix, qui est ordinairement de 20 à 25,000 f. , eons-
titue, au profit du port d'Arles, un capital d'un peu plus de
trois millions.
Les prix de transport varient ordinairement de 4 à 4 0 tnam
la tonne. La remonte des blés dans l'intérieur de la France,
les a élevés, en 4 847, jusqu'au prix de 30 f.
En outre de ces bâtiments qui font le cabotage de la cfiteet
qui chargent pour Marseille, Toulon, la Ciotat^ Nice, Gènes
et parfois Livourne et PAlgérie, le service d'Arles à MarseiDe
est fait par cinq bateaux à vapeur, dont deux appartiranent
à la compagnie des Aigles, deux à la compagnie générale, et
unàcelledes Papins.
La force de leurs machines varie depuis celle de 50 che-
vaux, qui est la force du Saumon et du Commerce, josiiii^
edie de 90 chevaux, qui est celle du Lyonnais.
Leur tirant d'eau est de 4 m. 50, à 4 m. 62. Leur conflook
nation de charbon pour chaque voyage de 4 4 heures , 6 pour
aller et 8 pour la remonte , est de dnq tonnes.
Le prix de transport est de 9 à 4 0 f . par tonne.
Le nombre moyen des bâtiments à voiles qui entrent et ipù
sortent chaque année du port d'Arles, est de 4 400, tonnaM
ensemble 86,038 tonnes.
Quant aux bateaux à vapeur, il résulte de l'examen du le»
gisire d'attachement du lieutenant du port , qu'ib font
aÉMMlem'eni 3i5 voyages, et que leur chargement est de
9i;4W tonnes.
. Aefidànt les années 1 846 cl 1847, années exceptionnelles
i fa vérité, l'immense .accroissement daiis les mouvements de
notre port est Tindice de rimitortaiice à laquelle peut préten-
dra JDOtre viUe, lorsque les travaux des embouchures auront
Meiéeotéset que rentrée du rUône, débarrassée de la barre
itfla rend Impraticable une partie de l'année, sera accessible,
en toute saison, aux navires de toultonnage.
En 48A6, la masse des marchandises entrées et sorties, qui
»M élevée au chiffre énorme de 355,261 tonnes, a été, en
I8A7, de 433,476 tonnes, portées, en 1846 par 3,799 navires
i voiles ou à vapeur de mer, et 4,785 bateaux à vapeur de
Mèr6 ; et, en 4847, par 4,331 navires à voiles, ou bateaux à
vapeur de mer, et 6,483 bateaux à vapeur de rivière.
b y avait autrefois, à Arles, plusieurs Toires très renom-
■éeas celle du mois de mai ou delà Croix, la seule qui ait sur-
vécu, est très importante, et durera longtemps encore. Elle
«M Mqueptée par un grand nombre d'étrangers, et princi-
pdemenipar les habitants du Gard, de la Drôme, de Tlsére,
deaflaules et Basses-Alpes, qui viennent y acheter de la
blM.et des agneaux.
féttta^yftit au comptant, et il s'y vend moyennement
4ild0falntaux de laine, 40,000 agneauxelquelquesclievaux.
Cette foire, très ancienne, est un reste des grands marchés
qui se tenaient ici, du temps des Romains. II parait par Tart*
483 des anciens statuts municipaux que nous allons, citer,
qd^vaitt 4935, époque de leur première rédaction, elle avait
lien le jour de. la Pentecôte : « Item statuimus quod nun-
éSStqi^pràooifno'anno preterito fuerunt (acte in festo Pen-
kooite fiant deinceps invigilia inventionis sancte crucis
"^ tié^Éiife niadio et quod fiât super hoc preoonisatio per untM
advéneritdictumfestum.
TÔMK XIT 36
-^274 -
Outre la foire de la Croix, il y a, pour la vente des
des marchés qui se tiennent à Marcheneuf et qui durent de*
fNjis le 89 novembre jusqu^au 24 décembre. Ces marchés sont
ft^uentés pjair lesmêmes acheteurs que.la foire, et il s'y fui des
ventes considérables.
Malgré rétendue de son territoire et la merveilleuse aboo»
dancedes productions de son sol; il n'y a guères, à Arles, qui
les fourrages, le blé, les troupeaux et la laine qu'on en tire qoi
soient réellement des branches importantes 4'exportaliOB; Le
peste consiste en chevaux indigènes, bœufs de Camargue, hui-
les, saucissons, pierres àbâtir, gibier, fromages de brebis, ga-
rance, chardons, peaux de moutons et roseaux de marais dont
le l<anguedoc tire 4es quantités considérables.
La quantité de blé exportée peut ^tre évaluée à 60,000
sétiers; celle de Torge et de l*avoine à 5,00a; celle du foin à
425,000 quintaux métriques; celle de la laine à 40,000; ceUa
des brebis et agneaux vendus à la foire de mai, on aux autrai
marchés, à 25,000 individus.
Il n'y a plus aujourd'hui qu'un petit nemlnre de personnat
qui persistent dans l'extrême répugnance avec laquelto Tin-?
troduction du nouveau système des poids et mesures Ait ae»
cueillieici. Malgré cela, les vieilles habitudes prévalent et poQr
que la substitution soit complète, il faudra longtemps eùooiB.
Vmd, du reste, les rapports qui existent entre les anGienMi
mesures et les nouvelles :
Mesures linéaires.
A Arles, la toise est de 6 pieds ; le pied de 42 ponces; le
pouce de 4 2 lignes.
La UMse a un mètre 95; le pied, 0 mètre 32* 4/S; lé poooe
0 m. 03* 2/3«
La canne est de 8 pras, on de 0 pieds 3 ponces 4/2; lepiA
de 8 menus, on de 9 pouce&S lignes 4/4. la caraieal mèttia
440 miQe. Le pan 0 m. 265 m.
— f76 —
Muurti agraires.
jByibkArl6$, deux sortes de cétéréd: ruoe pour les ffltiH
«l||i terrains oui vaut S6 ares, 40 centiares; et Tautre, pour les
ffOiins de première qualité, comme jardins, vignes, prairies.
eUem» «raUea^ qui a 47 ares, 44 centiares.
. là aalmde peu usitée vaut S grandes cétéaées». pour le&
kBAages, les marais et les coussouis, et trois petites pour les
kfireff labourables. Dans les deux cas, elle est Téquivalent de
M areSf , S3 centiares.
Mesures de copactté^^
L'éndoe ancienne représente deux décalitres, 93 centifr-
iMs. Lesétier est de 60 litres. Il en faut un et deux tiers pour
âdfevnbeclditre.
L'éminot pour le sel vaut S décalitres 40 c.
La benne pour les charbons, 4 hectolitre et 4 litres.
* L'aacien barrai pour les vins, se décomposait en 38 pots,
<HI Ms décalitres, 903 millièmes.
. Aqfoord'hui, il y a 50 pots, et il en faut deux pour Thec-
ta canne d'huile est de kO htres et pèse 9 kil. , 4 hecl.
AGKICULTURE ET tCONOMIS aUBALB.
Tous les genres de culture sont pratiqués dans notre terd*
tto. Malgré cela, Ténorme quantité de terrains improductifs
^'OQ 7 remarque, annonce un état peu avancéde l'agriculture.
isienfleDement agricde, la ville d'Arles est peut-être la
senie qui ait conservé dans ses procédés d'exploitation autant
âà souvenirs destemps antiques. Ce quiest certain, c'est queri,
Itftoiv iNineeipar leur dom , la plupart des instruments dont se
swent nospaysansdânoncent un^ origine grecque; d'un antre
- ?76 -
côté, les usages et les pratiques agronomiques employés dans
le pays , se retrouvent pàrrait^ment déerits dans les livres de
Caton, de Yarron, et des autres Romains qui ont publié des
traités d'agriculture. Ainsi la prohibition faiiépâf K»;plb-
priétaires de Rome à leurs fermiers ie semeir deux àn$ (bn
suite le même champ, se trouve exprimée dans tous les bàiiif
de notre localité, où le moXrestoubler que Ton emploie, hij^
pelle de la façon la plus précise le mot Ager restibiHijai
i^ge chez les anciens pour désigner les terres qui s(esezftétéfit
détAfois de suite. Chez les Romains^ dans une ferme bleii'tft^'
nue, il y avait un intendant, Villicus, et unefemmedeaialîlîBr
YiLLiGAy comme il y a dans les grands domaines de Camargue,
un bayle directeur et une Tante chargée de tous les soins dû
ménage. Gomme nous, ils pratiquaient Técobuage et le hlbOor
léger que nous nommons binage. Ils faisaient pËtttJtterïemr
troupeaux en rase campagne, et les blés trop touffus, ftiaeiÉ-»^
segetum, étaient donnés à manger- aux bestiaui deiftilifiiië
manière qu^on le pratique en Crau et en Camargue. '1
Comme tous lés pays de grande culture ^ où il y a phil.de
terrain qu'on ne peut en cultiver , Arles ne verra se déf e-*
lopper complètement sa prospérité c{ sa fortune que krita^è
la propriété inliniment plus divisée, y sera moins néglî|i)l^(
que Tacciioissement de la population des champs permtïtr*
d'utiliser le sol improductif et que Tusage des jachères, dëji
délaissé par plusieurs propriétaires , sera totalement proscrit,
pour faire place à un système d'assolement qui réponde i
toutes les nécessités et double les récoltes.
Le blé est le produit le plus abondant de notre récolte, (to
... • ■ **«•
en cultive deux espèces : La tuzelle et la seissette. Les gttiOM
grossiers, comme l'avoine et l'orge , dont une partie se âowo
à manger en vert aux troupeaux , se consomment presque tWB
d'ans le pays. Le seigle et le maïs sont peu connus : le jUé
noir ou sarrazin f est encore moins. Quant au i*iZ| noysatoofi
dit, à Tarticie Camargue , les immenses avaolafes (jflfi^
propagation desa culture promet à notre ville.
— 277 —
Jtm tes années, favoralilesi quand lo sol n'est ni Irap
dâr^pé par les pluies, quelquefois très persistantes dé
l'sutomoe « ni trop durci et resserré par les effets égaleBiedt
d'une sécheresse trop longtemps continuée , VM^
leement des terres a lieu dans le commencement du
:d^l6bre,
Hot que la réodte du blé soit abondante , il est nécessidr»
q|i le printemps soit pluvieux. On peut prédire qu'elle sen
miiTaise , si c'est le contraire qui arrive , et que la séchcrcssg
osugieitce de bonne heure.
En Camargue, les premiers labours se /ont avec la chiiTM
knai^htrain) à laquelle on attelle 6 ou 8 mules. Pour les
oMorss Mdinaires on se sert de la charrue à versoir « appelé»
ooQtrier. Quant à l'araire , oia^rtim des latins, onTemplOtè
tasisgiaat dans les seconds labours. Les binages se font avec
biRvcat
DéIh Ailes , la moisson est une opération trop considérable
poarque les travailleurs du pays puissent y suffire. Quand
isijriés sont prêts à être mûrs, Tadministration, suivant un
sii|» trés-ancien , expédie dans toutes les communes des
MMos^de Digne et de Barcelonnelte, un ntessager chargé
d'ivertîr les maires de tous les villages qu'il visite et de lew
iMeonnaitre l'époque à laquelle la moisson commencer!,
fist^ae» jonrs avant le temps fixé , toutes ces populatioM'
MvrM et laborieuses, hommes, femmes, enfanis, descendent
diBS la plaine et s'acheminent vers Arles, recrutant e»
4tmiD tine foule d'autres paysans qui se joignent à eux.
Toute la moisson se fait à la faucille. On ne se sert de la
iMi|l.4«e dans des circonstances toutes particulières, ou Uen
Mlles airoînea et pour les orges destinées à la nourriture dei
Utopmriae nhtorelteaoïi prairies sans culture, oiusiipetil
Weipartîo 09nsîdénble de notre territoire. Il y a peu de pro7
priétésen Camargue^qui q'en possèdent ce qui est nëeélsaire
- 878 —
à Ui nourriture du troupeau qu*on y élève. Leftiurrage qa*dlM
produûent ne se coupe qu'une seule Ans.
Les prairies artificielles coavenablement entretenues §t
fument par moitié toutes les années. Il faut six charretées en
six colliers de fumiers par cétérée de 47 ares. Le foin se ooa|N
trois fois: en mai, en juillet et en septembre. Après Tavoir Iril
sécher sur le pré^ on le met en meules, et on le coavre t^
de la paille ou du triangle pour que les phiies de l'hiver ne k
pénè^nt pas.
Le terme moyen de la production pour chacune des lM!k
coupes, est de dix quintaux par cétérée.
Les prairies de Crau qvi valaient, il y a trente ans, MC
francs la cétérée et s'affermaient 25 à 30 francs, seTaodent nt-
jomd'hui 4 ,000 f. et s'afferment 50.
Depuis longtemps le prix du foin se maintient à S tnm
les 60 kil. Si ce prix s'abaissait, la cherté toujours croisa»!!
de la main d'œuvre et du fumier en aurait bientôt rendtt li
culture impossible.
Les luzernes considérablement multipliées dans ces d»
nières époques, réussissent parfaitement dans la Grau el li
Camargue, mais particulièrement dans les marais nouvelto
ment défrichés, où elles donnent des produits miraculeux. Oi
peut les semer en automne, mais au risque de les voir péri
quand l'hiver est rigoureux. Il vaut mieux ne jeter k gnis
en terre que dans le mois d'avril, alors que le sol attiédi pi
le soleil et préparé par les pluies légères du printemps, se M»
ve dans les meilleures conditions pour la germinatioa il
fruits qu'on lui confie.
Ordinairement, la première récolte des luzernes ne eompi
pas; ce n'est qu'à la seconde, mais surtout à la troisième wûié
qu'elles donnent tout ce qu'elles peuveat donner, et qQ^enle
favcbe jusqu'à sept fois dans la saison. Leur durée, qui eal d
6 ou 7 ans, peut se prolonger fort au delà de ce terme ,• tf «
les fume bien, et que Vwx ne manque pas.
_ 179 —
hUA mm idimttJB, la luzerne est sujette à une maladie qui
M donne la mort, et qu'on appelle Basque. Elle est due à la
friNDce du Rhyzoctonia medicaginis D. G., champignon
(Hiûtequi vit sur les racines de la plante.
Trop longtemps négligés, le sainfoin, la garance et les char-
àm eompienl à présent parmi les produits do pays les plut
MBrtageiu.
.Dans la Grau, la vigne se plante de plusieurs manières. Laa
«nia plantent au pieu; d'autres ouvrent la terre à la cbar-
mou àla bécbe. Il y en a, enfin, qui creusent des fossés d'an
nMn anr les borÛB desquels ils placent deux lignes de aar^
MDta. Les {riants les plus estimés sont parmi les raisina
HuiCB, ceux qui doninent la clairette, le muscat, et le grée
Une. Piarmi les raistos noirs , on cultive de préférence
I%|De, le muscat noir, l'oliven, leplanpluga, le picamen et
fupanin. Le teinturier ou grenache roussillon, qui noua est
iM d'Espognei produit de bonne heure et en abondance,
ttqâ Pa lait rechercher. Hais comme le vin qn*il fournit est
^pns, tréa ehargé en couleur et fort long à se feire, on corn*
nmae à a^eii d^[oûter.
^ Le martinen n'a d'autre mérite que de mûrir très tard, d*é*
totréi ooDsiatant et de rester sur la treille jusqu'à l'hiver.
'taÉm les vignes vieilles sont plantées en quinconce, et ne
pamntélre cultivées qu'à bras. Cette méthode fort onéreuse
U propriétaires à cause des grands frais qu'elle occasione,
Maivourd*hoi généralement remplacée par celle qui consiste
iitspqacr lea plants par rangées espacées , de telle sorte que
h-cdliira puisée s'en faire à la charrue.
Ptaoée dans déa conditions favorables , la vigne porte à la
tniaiètte année, en d'autrea termes à la 3"* feuille, ainsi
qpfan dit dans le pays. On la taille ordinairement après lea
tatfa kl ptaa rigoareoz de l'hiver, en février ou en ma».
BamAMi ocmaiBle en on labour en hiver, et en un on demc
ttaigeiyan prinienipaeten été^ Le prodoit moyen d'one
vigne de Cran est de 4 licctolilres par célérée, mesure de Izi
localité valant 17 ares, 41 centiares. Cell€i3 du Trébon,dia
Plan du Bourg et de Camargue en donnent moyennemeni
de 20 à 30 barreaux par cétérée.
J'ai déjà parlé , ailleurs , des vins de Crau et de leur ex-
C0|lence. Légers et piquants, comme ils sont , ceux de noE
segonaux seraient bien meilleurs encore , si on mettait un
plus grand soin à leur fabrication. Généralement , les raisins
«ont cueillis avant leur parfaite maturité, retardée par rtio-
inidité du sol et la vigueur de la végétation, laquelle empêche
le soleil d'arriver jusqu'au fruitet de développeren lui le prin<r-
iipe sucré. Au lieu de rejeter les raisins vers ou gâtés, au
lieu d'en dégrapper une partie, tout est foulé ensemble; le
vin fermente mal et il en résulte le plus souvent une liqueur
Ipre , de mauvais goût et se conservant mal. Tous ces incopr
V^nients auxquels peu de propriétaires échappent, n'auraieui
p$i8 lieu, si le ban des vendanges n'était pas obligatoire, etn
l'administration municipale, prenant des mesures pour protêt-
ger contre l'avidité des grapilleuses, les vignes non vendan^-
gées, chacun était libre de retarder à volonté la cueillette de
sa récolte.
L'article \ 54 de nos anciens statuts, qui défend Timpoii»*
tion, dans Arles, des raisins et des vins étrangers, serait déjà
une preuve que notre vtlle récoltait autrefois une plus grands
quantitéde vin que de nos jours, si nous ne savions, d'alUepn^
que cette quantité, à présent tellement réduite qu'elle est ds
nooitié au moins insuffisante à nos besoins était, autreCns de
beaucoup supérieure à la consommation des habitants.
Le vin que produit la terre d'Arles, peuts'évaluer à 400,010
hMtditres, dont la Crau elle seule fournit une moitié.*ll fim
eût une tplle abondance en 4 44 4, que les habitants, après avoir
rempli toutes leurs futailles et tous les vases dispon^Mas, il
sanhant plus où déposer le reste, cessèrent de TandMgir.
Vajfi, du fssle, eommant ce fait titraordiMtre se tiMM
rT"""^
motudjg^t Tànnalidle Bertrand Boisset, qui \ivaità cette
ff^lff». ^Granda saison do vin en \^\i. « L'An U.U c. dei
A iMB daoust fon granda saison de vin en Arles et eaviron de
• U, que Jos herroases veseron de rasins à Jas gens non
4 'fldkieQ qae for , ni von mettre lo fruc tant en fon , e resteroo
t^ftoBJears vi^iias à lundimiar per fauta devaissels, e fon
j:ittl loarcat que lo barrai sy donavo per très gros e duret Ja
i.^iodninia jusque a Galenas , bona misson fon aytamen e
isgnnda.»
ife itiouTCi dans les ilivues de M. Louis Aillaudi, ancien
notaire d'Arles , qu'en \ 670, 71 et 72, les meilleures qualités
da>mde Grau , ne valaient que 30 sous , le barrai de 36
■H|m,'0t que celui de Camargue coûtait encore moins.
jAwttB même époque, l'huile qui, en 1594, était montée
•ttgm de 40 livres 5 sous, à cause de la mortalité des oliviers,
oèjvaiattplus que 4 livres, la canne de \ 0 livres en poids.
Ba 4520 à 1528, années de grande abondance, le prix dn
Itérane, selon le même, de 20 à 23 sous le sétier. De 4509
iMI4y: il est encore meilleur marché. Il ne coûte que 1 5 sous.
N:9i!ix^eS4 sous en 1515, il descend à 18, en 1516 et
iM. En 4 590, année do disette, on le vend 8 livres à la
léoolte et il monte jusqu'à 1 4 dans l'hiver. En 1 592, la récolte
Mipceaque nulle et le prix du blé qui fut de 1 2 livres, en
•fcfflèt< ftit de 30 dans le reste de l'année. Enfin, en 1 593; il
ne vaut plus qu'un écu d'argent ou 20 livres en pinatelles,
|4ite momaie alors très-dépréciée.
•i|ÉilM0, le vin de Crau se vend 6 fr. les 50 litres ; Thuile
4ti|lr. làtianne^ le Ué 4 2 fr. le sétier.
^ ^L'ailyièr'ëlrit autrefois beaucoup plus commun dans la Crau
-fffeJdo Ma jours. C'est aux mortalités successives occasio-
«ééll'ftf les tifvers rigoureux de 4709^ 4746, 1740, 476ft,
IOW^iini»,«a4»6t4«l», qu'il faut attribuer rénoniiedimi-
iMMI dMétèiftwiâi précieux pour nos conirées. Beaècôop
de propriétaires, après ces désastres multipliés, n'ont pltis ««
TOUS XIV 36
le courage de remplacer leurs arbres morte, et onl disposé du
terrain qu'ils occupaient , pour une culture moins channciBttie.
Avant 4766, les pertes occasionées par les mortalités de
1709 et 16 , élaient entièrement réparées, et l'huile d'Arles,
"fabriquée avec le plus grand soin, était recherchée des étran-
gers, de préférence à celles d'Âix et des autres villes voisines
A cette époque, le produit de la récolte était de 4^500 charges
pesant chacune 34 21 livres, poids de table. Les frais de cueilletfi
et de transport dans les moulins de la ville, s'élevaient ai
somme de 60,000 fr. que les classes pauvres partageûen
^nlr'elles.
Les variétés d'oliviers, cultivées ici le [rfus communémenl
sont: Leblanquet, dont Thuile très estimée conserve Jong
4emps le goût du fruit ; celui qui donne Tolive verdoie qo
l'on mange, et un troisième dont To^ive s^appelle selûunenqm
On fume l'olivier, avantl'hiver, mais une précaution des pk
litiles pour le préserver des effets du froid, toujours très pémi
deux quand rabaissement de la température succède à un tem]
doux et que la sève est déjà en mouvement, consiste à reooi
vrir avec soin, avec de la terre, le collet de la racine, que ï\
sait être la partie la plus vulnérable de l'arbre, et à la métti
ainsi à Tabri des atteintes de la gelée. On a remarqoé » c
«ffet , que dans les hivers de 4709 et 1849, les personnes da
tes plantations soij^rirent le moins, furent celles précisémei
qui furent assez avisées pour user de ce moyen.
La gelée n'est malheureusement pas le seul dai^er ao^a
^ent exposés les oliviers dans nos contrées. Les brouilkrdi
quand les arbres sont en fleurs, les chaleurs de l'été, kn
qu^elIes sont accompagnées de trop de sécheresse, ne lei
sont pas moins nuisibles que le froid. Dans cette dernière d
constance , plusieurs espèces d'insectes, parmi lesqueii
iinea oleœfolia se fait remarquer comme le pliiS'pemiaiBa
s'aUnttent sur em, et en rongent tes feuillesy le boni etfvi
âpalëffleot le fruit
- 885-
Us «faTMqiii prospèrent le mieax dans notre territoire,
l'ormeau, lechéneTert,le platane, le marronier d^Inde,
lapjsapiier blanc, le noyer, le peuplier noir, le saute, .le
'oàrmr, le cyprès, le pin-pinier et le frêne. Quelques-uns,
ttb qoe Taubë, l'ormeau et le noyer, y acquièrent de»-, pro*
INirttM» extraordinaires.
L^aouadier commun, à fruits doux ou amers , s'accommode-
fÊMÈmeûi du terrain stérile de la Grau. Quoiqu'il ne soil
put élre pas autant cultivé aujourd'hui que dans les temps
|lMé%fl en reste, pourtant, de nombreuses plantations. Cet
iriHre précieux, dont les fleurs sont les premières qui parent
an campagnes, est, à cause de sa précocité, sujet à beaucoup
deehances débvorables.
Sous le rapport de l'abondance et de l'inflnie variété de ses
indiictkms, notre terroir passe à bon droit pour un des plus
iMiesdela France. Les fruits les plus estimés , les différentes
flipèeas de figues, les pêches, les abricots , les prunes, les
Idras, les pommes, tous ceux enfin dans lesquels les principes
aranatiques et sucrés se trouvent le plus développés et con-
dBQiéSy nous viennent delà Grau, à laquelle la constitution un^
pn aride de son sol donne ces avantages. Sous ce rapport, ii
s'y a aucune comparaison possible entre les fruits que Ton y
cueille et ceux que nous fournissent les terrains plus humides
de la Camargue, du plan du Bourg et du Trébon. La même
différence se remarque dans le jardinage et les légumes.
Les engrais artificiels sont peu connus à Arles. Les terres
eilesiNrairies sont fumées, soit avec ceux que Ton tire des
ét^qs et des bergeries, soit avec ceux que fournissent le»
Ules k laines qui parquent au-dehors. Dans la Grau et au
TrébûDy on emploie les balayures des rues. Dans lés endroits
loÉpués de la Gamargue,.où le fumier fait sur piajse n'est pas
tD^ieDn suffisant, et où la distance ne permet pas d'en trans^
psrter, on se ocmlente de jeter sur les terres les tiges fouillées
de certaines espèces i'arufido que les marais fournissent en
abondance el dont reflet le plus certain est de diviser le sd en
corrigeant la trop grande quantité du sel doni il osl ifiH
prégné.
Le bail à prix fixe , ou rente sûre, est général pour tojatos
les grandes fermes de Camargue et du plan du Bourg;.
Moyennant une rente payable en quatre termes, au moisde
mai, en juillet, au 1 " septembre et au 25 décembre, le fermier
exploite poiir son compte là propriété et tout ce qui ee
dépend. Les principales condition^ sont d'avoir un troiQMSNi^
de mener les terres à blé' en gaùsies égales, avec défense- de
i^estoubler, ou de semer deux années de suit^.
Le bail à mi-fruit, usité pour les petits domaines de la Gnra
et du Trébon, a de graves inconvénients, résultant de Viddie
gence des fermiers, laquelle ne leur permet pas tou^jounde
faire le? cultures nécessaii^ ; de leur ignorance qui leoe fsp'
me les yeux sur les améliorations utiles; de la mauvaise foi; de
la plupart d'entr'eux dans le partage des fruits du sol ; de tocor
avidité, qui leur conseille une coupable parcimonie dftne 1m
engrais qu'ils doivent fournir ; enfin du pende durée desiianx
qui ne sont ordinairement que de six ans, et qui s'opposéati il
ce qu'ils entreprennent des travaux dont ils ne serment pas
sûrs de profiter entièrement.
ADMINISTRATION CIVILE ; CONTBIBOTIONS.
L'administration municipale d'Arles se compose diu itiaii^,
de doux adjoints etd'un conseil.de vingt-huit membres, lilMh
ment élus par leurs concitoyens.
Il y à deux cantons de justice de pajx. Le canton Est coML''
. prend la Crpu, le Trébon, Fontvieille, lias Blanc et la imiKé
orientale de la ville. Le Canton Ouest renfermé Ik GMM^
gue, le Plan du Bourg, Trinquetaille, et tèti«ébf^lié^d'Jlrllôs
qui est à TOccidcnt.
IlrMpérflûtf cte ces deux cantons est de 199,539 hectares;
(ll,iM>iNKrr Ades el soi^ terroir) 3,965 pour Fontvieillei et
148 pour Mas Blanc.
ittleaieit krésideDcedu sous-préfet. Il y a Un receveur
fMksQlier des fioances, deux percepteurs, un directenr de»
iUpdlB indirects , un Inspecteur des douanes, un Tribunal
de commerce, un commissaire des classes, un capitaine du-
fSttfH ua directeur de la pos>to aux lettres.
Nous n'JvroBS que des renseignements^ fort incomplets sur
Il nature et sur le mode de perception des impôts auxquels
étaient soun^s les Arlésiens antérieurement au XIII"* siècle.
Dparafty toutefois, qu'à l'exception du cens féodal qui n'était
{US très lourd, et qui, d'ailleurs, ne se levaitqu'à titre de sub-
side, les charges qui pesaient sur les habitants ne consistaient
la plupart qu'en des taxes extraordinaires essenliellenient
temporaires et revocables, imposées par le conseil dans des
droonstances impératives, et lorsque les revenus ordinaires
de la ville ne pouvaient sufiire aux nécessités du moment.
Dans le XUI'* siècle, vers la fin de la république qui avait
trouvé le trésor plein et qui le laissa vide, les revenus delà
viDe avaient leur source : 1* Dans l'arrentement de certaines
propriétés qui étaient le bien propre de la commune, comme
maisons, domaines ruraux, bois, pâturages, pêcheries, marais,
étangs, etc.; 2' dans les censives et autres biens seigneuriaux;
3* dans les droits de^justice qui étaient alors considérables,
chaque délit étant ordinairement puni d'une amendé envers \e
flflc; 4* dansrimpôt sur la consommation, dans les péages, les
douanes, la gabelle du sel, la sève du vin, le droit d'eimine
lor le blé et lea légumes, enfin dans celui qu'on prélevait sur
le kermès ou graine d'écarlate et qui était d'un deniçr coùronat
sur chaque livre de cette marchandise.
Le produit de la plus grande portion de ces impôts entrait
tout tsiUepi dans la, caisse municipale. Le reste était partagé
entielfrviUeet l'arohevêque, en vertu d'une transaction pas-
sée en1234, '
— 88* —
Quanta la* dîme ecclésiastique qui a'étaitenoord quo va
taire, eUe portait priodpalemeat sur le Ué, sur le fruH e
le vin. L^huile n^y fut soumise que plus tard.
Depuis cette époque, il serait sinon impossiUs, da n
très difScile, de suivre avec quelque certitude les varia
que tes événements durent souvent faire subir au sysièo
contributions suivi dans le pays.
Voici, d'après les comptes du trésorier, de quoi se M
saient, en 4 789, les recettes et les dépenses de la viUe.
HICETTE.
I
Produit des domaines appartenant à
la ville ......... 13,929' S'
Produit de la ferme du piquet de la
ôrine 435,200
Produit de la ferme de la sève du vin. 4, 62S
Produit de la ferme des chandelles. . 700
Produit de celle des pourceaux . . 3,025
Produit de celle sur la sortie du pois-
son 800
Produit des fermes réunies, du greffe,
de la triperie et de Tentretien des
fossés de la ville 94
Produit des censés, lods, pensions et
des trois deniers perçus sur cha-
que livre de viande débitée. . . 9,088 46*6
Produit de la ventede vingt huit-muids
et demi de sel livré aux habitants à
raison de 4296' le muid. . . . 36,536
Produit du sel livré aux fermiers du
dpmaineduRoi 4,348
»•*■
Total d« la recette. . . 905.S86' 49* •
}
DiPBM8E.
•
' hfar pensions et inléréts des capitaux
que rapporte la oommune. . . . 37,OS2'44'
hmr pensions domaniales .... 1 ,036
hmt aboonement avec les fermiers
dSB domaines du Roi, pour la pois-
lOonerie et dérivations d*eaux ... 356
Nnr dépenses extraordinaires. . . 69,594 7 9'
rMmmiycifiaux 19,182 48 9
427,488 47 6
CHABGKS IOTàLES.
Vingtièmes (impôt sur. le revenu).
I^ngratuit
^^^e de la maréchaussée
1^70 des milices (garde cotes, etc). .
^ye des maîtres de poste. . . 87,663 '44*
Ckipitatioii 48,902 8 6
406,566 S 6
Impenses de fabrications, de trams-
port et de livraison de sel aux habi-
tants d'Arles 4,884
Total de la dépense. . . 238,639 0 0 •
BicédaBtdeladépeintsar la recette. 33,3N 4 6
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Tonzit
— MO —
COUP Di cRATox gistoaiOûi^
Comme teux de Umtee les vSies dont Porigine est très-afr*.
tienne, les commencements d^Arles restent couverts d'im
toile épais que les recherches et les investigations les miem
suivies n'ont jamais permis de soulever entièrement. Aind
donc, refusant de suivre la plupart des auteurs dans le rédt
4es fables qu'ils ont inventées a cet égard ; évitant m£me
^'ajouter la moindre foi aux traditions absurdes à la làvev
desquelles on a essayé de faire remonter à Abeli , fik-de Gai,
4a fondation de cette ville que d'autres attribuent sans plus A
fondement, à Arelus, {letit-fils de Priam, nous nous eo tien-
drons à reconnaître que , quoique jules CftSAR soit le premier
^rivain qui nous en parle, et que, par conséquent, ses^ soii-
tenirs historiques les plus anciens, ne remontent pas iu"deli
de la eonquéte romaine, il est à supposer, pourtant, qu'elle
existait déjà auparavant, et que si elle n'a pas été fondée par
les Phéniciens établis sur les bords du rhône, i une ^loqte
antérieure-» l'opinion qui l'attribue aux Phocéens dé Màrseinet
«u même aux SalienSi n'est pas absolument dépourvue ie
toute vraisemblance.
~ Nous ne parlerons pas davantage de toutes les étymologte
qm se disputent, tant bien que iinal, le nom de notre ville.
Que nous importe à présent que ce nom vienne des den
mots celtiques AR et LAIT, qui signifient lieu htimidev 0D
â*ARA LATA, comme le voudrait €ervais de Tilburt, gruid
maréchal du royaume d'Arles, pour l'Empereur OrHON^dins
leur siècle. Laissons à de plus habiles le soin de rechercher
la vérité au fond de ces difficultés encore inexpliquées , M
veaèna-en i l'histoire, la seule qui- iniisse nous doniierie
gesrfr de certitude que nous lui demandons.
^ Apirès la conquête des Gaules, quand sa puiai^Eice féX
solide et qu'il eût ceint le bandeau des Empereurs, CisAi,
— t9< —
louhot donner à ces peuples sauvages et guerriers , nouvelle-*^
ment sonsok , une civilisation plus avancée , en échange de
leor liberté perdue ; se souvenant , d'ailleurs , combien rami<*
tUldes Arlésienset les secours qu'il en avait reçue , TavaienC
{gilBnimentaidé à se rendre maître de Marseille , envoya à
[ J^i Glande-Tibère Néron , pour y fonder avec les vétérans.
' dfte sixième l^n , une colonie qui reçut la double déno~.
tfpition de coltmajuliapcUerna^ et de colonia sextanorum^
ISilcea à son heureuse position , grâces , surtout , aux pri-
lil^gfii particulien dont elle venait d'être dotée, la viHe
d'Allée arrive en peu de temps à un si haut degré de sjden-
dsor et de puissance que déjà vers le troisième siècle , elle
ijait considérée comme le point le plus important des posseï-.
«imitmiaines en ces contrées.
^pétroite, ravagée, mise à sac et à pillage par les bandea.
' (jl,Cbrocii3 etdes autres peuples du nord , que le nom romain.
le^pçNnait {dus contenir , Arles , déjà oubliée des maîtres, du
«onde, reprend sous les Princes Flavibns , une portion de
ton antique lustre. Objet des faveurs de Constantin , qu'a*
vataïkt aéduit la douceur de son climat, la magnificence de ses
jdiQoes et les avantages de son site , elle redevient» en peu dd
teipps , une des plus nobles cités de la Gaule romaine. AUhts
opqunence pour elle une ère nouvelle , qui fut la plus brillante^
df loatas. Ce que fit Constantin pour sa ville chérie est à
jçtae <myable. Pour lui , ce n'était pas assez de lui avoir as-,
igrë une supériorité incontestable, en y établissant la résidence
iailjbiàle; de l'avoir décorée de son nom, de lui avoir donnée
tyf^^^.des monnaies, et d'y avoir appelé auprès de lui la^
fbipvrt des grands dignitaires de l'empire; jaloux de lui pro-
canSj^. tons les genres d'illustrations , il voulut que les lois .
ijonvèllenient promulguées , fussent toutes datées de cette
vjla^ qa'Q eût im moment la pensée de faire le siège de Tem-*
are. JUs lettres et. les arts, quoiqu'on pleine décad^uce et
'■■■■h.' •. •■
- 292 —
fort altérés à cette époque , reçurent une nouvelle activité et
de nouveaux encouragements. Par ses soins , des écoles célè-
bres furent créées dans Arles, qui devint alors le centre du
beau langage, des belles manières et d'une civilisation puis^
samment organisée. Les monuments détruits par les Barbares
furent restaurés ; de nouveaux vinrent prendre place à c6té
d'eux , et le palais de la Trouille , ce superbe édifice, où fil-
rent épuisés tous les genres de richesses imaginables , s'éleva
entre le rbône et le Forum, a^ec ses colonnes somptueuses,
son peuple de statues, ses fontaines de porphyre et son docdde
rang de portiques circulaires.
Sous HoNORius, prince timide, indolent et soupçonneux,
qui , enfant et incapable de tenir de ses mains faibles et débi-
les, les rênes du gouvernement, se reposait sur son ministre
Stilicon , du soin de sauver Tempire, menacé de toutes parts,
Arles devient le siège de la Pré/ecture des Gaules et du
patriciat. C'était dans ses murs que les Consuls désignés en
deçà des Alpes , prenaient les insignes de leur charge , et
revêtaient la pourpre consulaire.
Dans le cinquième siècle , de nouvelles invasions des peu*
pies du nord, et les* guerres qui en furent les suites, portent
un coup mortel à la haute prospérité de notre ville. Les "Visi-
goths qui , les premiers, avaient reconnu tout le parti qu'une
nation guerrière et conquérante pourrait tirer de son heureuse
position ,' la disputèrent aux Romains , avec la même opin^
treté que ceux-ci mettaient à la défendre. Tour à tour prise
et reprise , assiégée et défendue , par tous ceux qui Yomliiinif
s'en réserver la possession , Arles eût beaucoup à souffrir dis^
cette lutte incessamment renouvelée. Enfin , après beaoeoop
d'efforts, Eurîc s'en empara , en 470. Tant que dura la dtn
minaiiondes Visigoths, peuple qui n'était pas entièrement
étranger è toute idée de civilisation , et dont les Rois contt-
nuèrent à la traiter avecaffection, Arlesent penàse plaindre^
de son sort. Les Goths avaient pris pied sur le sol gagne par
— §93-
bur épée. Comme tous les peuples conquéranls, ils s'étalent
enncmés au sein de leur conquête et Théodohic , cet homme
de grand cœur et de vertus vraiment royales, qui témoigna
d MNivent son amitié aux Arlésiens , s'attaclia à faire revivre
furmi eux tous les biens que peuvent procurer la paix et an
gosremement sagement administré.
Toatefois, dans un temps où les Provinces de la France
étaient transformées en un vaste champ de bataille, où chaque
pAiee venait essayer ses forces contre ceux deses voisins dont
il convoitait la puissance ctrhéritage, cet état de tranquillité ne
poavait ânrer longtemps. Après trente ans d'une paix pro-
fonda, pendant laquelle la ville d'Arles était arrivée au plus
hânt point d^ gloire et d'opulence , Clovis essaye de disputer
HxGothsla plus belle de leurs conquêtes. Hais , après un
fliB«fort long et fort meurtrier, le prince Frauck. désea-
pénnt de se rendre maître de la place, informé, d'ailleurs,
que des secours puissants , envoyés par Théodoric , arrivaient
sons la conduite du général Hibba , lève précipitamment
le siège, après avoir éprouvé un échec dans lequel il perdit
la plus belle portion de son armée.
Dea mains de Vitigés , prince pusillanime et vain, qui ne
art pas conserver l'héritage que lui avaient laissé ses devan-
den, Arles, comme si elle était destinée à devenir toujours
h proie du plus puissant, passe en celles de Childebert, Roi
de Paria. Cette fois, en changeant de maitre , les Arlésiens
ewèfentd'être gouvernés d'après les mêmes lois. Un des grands
unitaires du royaume, désigné sous le titre de comte , (tat
duigé de gouverner la ville et disposa avec une autorité
ihadwe de ses trésors et de ses forces militaires. Le défaut
d'esprit pid)lic, ce signe précurseur de la décomposition des
voies et des empires, entraîne rapidement la ruine des arts,
dm sciences, des mœurs et de toutes les forces sociales atta-
(Mm- i la nationalité. Dès ce moment, l'antique cité de
MmiiTiii décheoit de plus en plus* Elle n'était déji plus
-. 894 -
qu'un nom, qu'un souvenir à moitié effaoé (Tua passé glo-
Ôfni^L, lorsque la première invasion des Sarrazins vint accér*
lérer et consommer sa ruine . Arles, forcée de se soumettre, -
fut en proie à toutes les horreurs qui accompagnent un sié^
opiniâtre et diiBcile. Une grande partie d'ordinaire de sa^
population fut massacrée ou réduite en servitude. Les flammes-
dévorèreot ce qu'avait laissé debout le marteau des conqué-
rants ; et le fanatisme religieux, mêlant ses brandons à ceux,
de la victoire, s'attacha à détruire jusques dans leurs baie»
les monastères et les églises.
En délivrant nos provinces des Barbares , le r^e d»
GEiaLBtf AGNB procura quelque soulagement à nos contrées.
D était réservé à ce prince, restaurateur de l'empire d'oerï-
dent , de rendre la paix et l'abondance à nos populationi
désolées et appauvries. Hais , sous Loois le débonnaire i alors
que la France commençait à perdre une grande portioa de
ses conquêtes; que les Saxons reprenaient l'offensive et que
les Danois de vaincus, devenus agresseurs , osaient attaquer
nos vaisseaux jusques dans nos ports , les Sarrazins que
l'épée victorieuse de Charles Hàrtel avait refoulés jusqu'en
Espagne, reparaissent eu plus grand nombre, animés du
douUe esprit de vengeance et d'envahissement. Arles , da
nouveau assi^ée et prise, de nouveau saccagée par eux*
n'échappe un moment à leur furie que pour tomber en la puis-
samce des Normands qui ravagent longtemps ses environs » <rt
amoncellent de nouvelles ruines sur d'autres ruines plus an-
ciennes. Enfin, après avoir subi la loi de plusieurs maîtres, Wh
tre cité, autrefois si orgueilleuse, et alors expirantsous les pieds
de tous les peuples venus pour la fouler, passe sous la domina-
tionde Chables dit le Chauve, quatrième fils de Louis la
dâbonnaire.
Les années qui s'écoulent entre la chute de l'empiré en
Occident, jusqu'à Boson, r'Roi d'Arles, ne préseateat
qb'obscuritê , désordre. et confusion. C'est à ce Bonkff,
teiQ -frère du Roi Chailes le Chauve, que commence la Ibte
peBDondHreuse deces Roisd'Arles,doiitrhi8toiro,quelque peu
•biiBore, laîsee planer de si grands doutes sur les événementa
de œlle époque.
Le royaume d'Arles reste sans opposition de la part des
Unis de France,aux héritiers de Boson, jusqu'à Rodolphe m,
quiy n'ayant pas de postérité, envoyé de son lit de mort son
sceptre et «a couronne à Conrad, le Salique, époux de it
xuèce, la belle Gisèle de Souabe. Henbi le noir, fila de
C^OHiAD, ayant succédé à son père au trône d'Allemagne, il
arrive que le royaume d'Arles, quoique patrimonial, dana
^ famille de ce prince, est considéré par l'usurpateur Lo-
YHiiu, comme un annexe de l'empire, duquel, depuis ce
moment, tousles Empereurs se transmettent la propriété avec
le titre dé Roi d'Arles el de Provence.
En 44S5, la \ille d'Arles, lasse de la dépendance dans la-
quelle la tenaient des princes beaucoup trop éloignés pour la
içotéger efficacement dans ses instants de crise , se constitue
eo république sous la protection toutefois de ces mêmes souve*
rains, dont les archevêques devinrent en quelque sorte les
procoreura fondés. Sous cette forme nouvelle de gouverne-
ment, Arles eût successivement des podestats et des consuls.
Gela dura ainsi au milieu des orages de la place publique et
40a sanglantes divisions des citoyens , jusqu'en 1 251 ,
éçoqiie à laquelle Charles d'Anjou s'empare de la ville,
abcdit la république, change les lois et en donne de nouvelles.
Dès ce moment Arles cesse d'avoir une existence indépen-
dante-^ confondue avec le reste des cités qui composaient le
^KÔâine des comtes de Provence, elle partage le sort de U
Provence , et est enfin réunie, en \ 480, à la France, sous le
règde de Louis xi.
Et voilà comment, Arles, tour à tour une des plus florîs-
lantiBa métn^es des Gaules, puis une des villes les plus
im^rtantiéa de la France, puis capitale d'un royaume qui
porte son nom, puis un grand fief de l'empire germanique,
.q
— 296 —
puis une république dont Talliance était comptée pour
quelque chose, s'éclipse, tout à coup, ne conservant de son
ancienne prospérité, que quelques privilèges dont les Rois
de France^ devenus ses maîtres, lui contestèrent la jouissance.
MONUMENTS.
Arles offre des débris considérables de son antique illos-
tration sous les Romains. Ses monuments, quoique bien
diminués, puisqu'il ne lui reste plus rien de ses temples,
de son cirque, de ses palais, de son pont sur le rhône, de se^
arcs de triomphe, de ses remparts et de ses portes, sqpR
encore très nombreux, et peuvent soutenir la comparanon
avec les plus beaux monuments que la France possède.
Amphithéâtre. -- Cet édifice antique est le plus grand et
le plus entier que nous ayons.
Sa forme est celle d'une ellipse dont le diamètre le plus
grand est de 136 mètres, 13, et le plus petit de 407
mètres, 62.
Examiné en son entier, c'est-à-dire en lui restituant ses
parties détruites, on trouve qu'il était composé d'un étage
en substructions, d'un rez-de-chaussée dorique, d'un autre
étage corinthien, et d'un atlique également corinthien qui
n'existe plus et sur la forme duquel il serait en conséquence
impossible de formuler une opinion.
Chacun des deux étages visibles est percé de loiiante
arcades.
Quatre de ces arcades , placées aux extrémités des axes»
sont en saillie sur le reste du mur de face de l'édifice.
Elles sont aussi un peu plus larges que les autres, sans qu'on
ait pour cela, changé la moindre chose à la décoration.
De la grande galerie circulaire dans laquelle on entrait par
les arcades extérieures, on arrivait soit à la précinction pa-
tricienne par des avenues qui traversent le massif .tout entier,
— 297 —
sott i rétage du dessus par de larges escaliers au nombre de
TÎBgt-qualFe, menant directement à une galerie intérieure ,
dii0 d'entresol, et de celle*ci à celle de Tétage corinthien par
d'antre» escaliers de moindre dimension.
Quoique détruit presque en entier, il est aisé de deviner que
lêvtiorîtim de notre amphithéâtre était composé de quatre
prédnctions inégales dans lesquelles les 37 rangs de gradins
^ dont il était formé, étaient répartis, 4 à la cavea du sénat,
lOicelle de Tordre équestre, 14 à celle du peuple, et M
a cdie de la canaille et des esclaves.
^jA eavea des sénateurs a conservé ses gradins et une
pnoQ do baiteusj ou mur de séparation entre les places du
séd^ et ceUes des chevaliers , dans lequel étaient ouverts
kl lomitoires par lesquels on y entrait. Quant aux autres,
il «reste plus rien, ni des itinera ou scalœ qui les divisaient
en ooiDs , ni même des galeries et des avenues qui ser-
viiatà s'y répandre.
Abx deux extrémités du petit axe, il y a , dans la première
préoinctton, les vestiges de deux triBunes spacieuses , dont
Itee, cdle du couchant, était la loge de TEmpereur, et
l'ntrel celle du levant, était occupée par les duumvirs et les
«tM magistrats de la colonie.
Les massîb construits sur lesquels la gradination était
PMée, divisés drculairement par trois galeries à l'étage sou-
tanin, n'en avaient que deux au rez-de-chaussée. a
A la différence d'un grand nombre d'autres amphithéâtres
de «oindre dimension, l'arène de celui d'Arles était portée
sor m systàne de construction souterraine dont il ne reste
iNQ, mais dont les analogues se sont retrouvés à Capoue, à
Kmne et è Pouzoles , et dont les galeries voûtées, percées de
taipes, par lesquelles les gladiateurs et les animaux que Ton
Muit combattre, s'élançaient sur l'arène, correspondaient à
CfAei de l'étage souterrain.
Tou xvr. 38
— «98 —
Do petits escaliers dont les amorces sont encore recon—
Haïssables, pratiqués dans la galerie souterraine qui portai t
la première précinction, servaient à communiquer de la loge
impériale et de celle des magistrats avec les substructions de
Tarène, dans lesquelles se tenaient prêts à obéir au moindre
signe, les gladiateurs et les employés de Tamphitliéâtre.
II y avait, dans l'amphithéâtre d'Arles, de la. place pour 30
mille spectateurs. C'était 7,000 de plus qu'à celui de Nismes, ^
32,000, de moins qu'à celui de Capoue, et 57,000 de moim
qu'au Colysée de Rome.
Moins heureux qu'à Nîsmes, nous n'avons rien de certain
^ur la date de l'édification do nos arènes ; nous repoussoDS,
4)ourtant, l'opinion qui la place au temps de Constantin êl de
ProblsI et nous admettons comme beaucoup plus probable
que si cetédiflce ne peut être attribuai au beau siècle d'Au-
'gOste, il appartient du moins à une époque très voisine, ceUe
«deCALIGVLA ou d'ÀDRlEN.
Pendant le cours des guerres sarracéniques, ramphîthéi-
tre d'Arles fut changé en forteresse; quatre tours furent
•élevées sur les ruines de l'Attique , où on les voit encore.
Les galeries souterraines par lesquelles l'ennemi aurait pa
s'introduire dans la place furent remplies de terre et comblées
jusqu'aux voûtes. Tout enfin fut disposé dans un intérêt de
défense, nécessité par les longues et successives invasions
auxquelles la ville d'Arles fut en butte à ces époiqaei
•désolées.
Les souvenirs historiques qui se rattachent à cet il
monument, ne remontent pas au delà du III"* siècle.
En So5, l'Empereur Gallus y fit célébrer des Jem,<
r^ouissance des victoires remportées'par ses armées dans tes
€aules.
îLes grandes chasses et les combats que Gomstantiii le
Grand y fit représenter à l'occasion de la naissance de son
fils aîné, attirèrent dans Arles toutes les populations des
environs.
Uns lard, Majoriez y donna de« spcctailes^ dont les hiir-
tarions desoa époqueont gepdé 1& aouvcMiir..
KnQa, fious savons par PaocoPE , qu'en 539, Chudibeit,.
M de Paris, s'étant rendu dans le midi des Gaules, yquIuI.
(p'oa raqouvelât en sa présence l^s jeux de raniphiUiéitre»
depuis Içfigtemps tombés ea défaveur dan^ Arles.
JftMfre.-^ Notre théâtre déblayé dan^ ses parties les plus
MNBUellM a'est malheureusemeat qu'une ruine dont il n-esl
lillll pûBsîUe dô- saisir les véritables djsposUlons qu'après
beaucoqpi d'études et de' patience.
DétruUet reconstruit plusieurs fois, ce monument porte tes
marques visibles des différents états de Tart, aux époques ou
ont eu lieu ces diverses restaurations. Tout ce qui reste do-
is moèof^t t^ colonnes encore debout de la porte royale , les
belles frises sculptées , les débris des grands panneaux en
pcffpbire, eo. marbre et eaophite qui en remplissaient les
'enire-colonnements de ses étages, sont évidemment d'une
qiqqtte où les arts,cultivé8 et pratiqués par d'habiles ouvriers,
âaient encore en {deine sève, tandis que Tappareil du^
mor de face extérieure et la décoration de son entablement,
dénoQfent, au contraire, un temps de grande décadence et
ne sauraient être attribués qu'au troisième ou au quatrième
pièele.
. Si la tradition est exacte, et nous n'avons aucune raison
de douter d'elle, la destruction la plus complète de notre
théâtre antique serait due à Saint Hilaire qui , fougueux
adversaire du paganisme , le poursuivit, toute sa vie, avec la
oéme persévéraixce que S' Uartim drToues, et crut lui porter
lesâerniersçoupsdans Arles en d émolissan l pierre par pierre, le&
temples, mais surtout le thjéâtre, dont les matériaux servirent
i la construction des églises chrétiennes qu'on bâtissait alors*
. Les temps de croyance sont aussi des temps d'éloquence
et d'action. Orateur véhément , Hilaire , un jour que le
peuple d'Arts, réuni autour de lui, écoutii^sa parole, l'excite
— 300 —
contre les idoles, et profilant du moment où l'entbcrusiasni
est à son comble, le pousse vers le théâtre qui est lif ré^^
un instant à la dévastation la plus profonde. De ce bea'
monument rien n'échappa aux torches et au marteau. Le
toiles, les rideaux, le bois du pulpitum, les décors de I
scène , les machines de toutes espèces jet^ en tas , ftiren
livrés aux flammes; les statues aes Dieux, les images de
Empereurs renversées et mutilées, furent précipitées dans le
bas-fonds de Tédillce. On les couvrit de terre et d'im
mondices.
De ce jour, le théâtre resta livré à toutes sortes de sonil
lures. Ce ne fut plus qu'une mine à laquelle les AiiéaiN]
allaieift selon leurs besoins prendre les pierres nécessaires*
la restauration des remparts ou à rédification de leiu
maisons.
Enfoui dans une épaisse couche de terre, oublié de n(
pères, à ce point qu'il passait dans le XVr siècle pour u
temple de Dune, un monastère de femmes s'éleva, en 166^
sur Teipplacement de la scène. Bien des parties encoi
entières durent périr dans cette nouvelle transformatioi
Toutefois les fouilles que nécessitèrent les fondations i
nouvel édifice, mirent à découvert de précieux débris (
l'ancienne magnificence du monument antique. Ce fut aie
que furent trouvées les statues de Victoires, prises si loiq
temps pour des danseuses, les deux Silènes, ainsi qu'un grai
nombre de colonnes et de marbres richement travaillés^ ajai
tous appartenu à la décoration scénique. .
Les théâtres des] anciens étaient invariablement compos
d'une partie rectangulaire qui était celle où se passait Tactil
scénique et d'une autre partie semi-circulaire garnie i
gradins qui était le théâtre propre et servait aux spectateuf
La partie rectangulaire, réservée à la représentation dr
matique, était divisée en trois parties bien distinctes. 1
0
— 30t —
fmanium ou avant-scène, sur lequel les acteurs décla^
iMàoit leurs rôles ; la scène qui était une irtimense façade
dtodûtectnre décorée de plusieurs ordres , et le proscenhm
«anière-sGène.
: 8or les côtés, il y avait les ailes onversurœ, au devant
dsiqnelles étaient placés les trigônes décoratifs et qui étaient
piiès de deux grandes portes, par lesquelles entraient sur
Hmot^Mène les acteurs ou les groupes populaires censés
mit du port où de la ville.
L'iiémidde occupé par les spectateurs était composé, com-
niè dans les amphithéâtres, d'une série de gradins, tantôt se-
pues par des paliers formant autant de précinctions coupées
dlftÎMra pour circuler, tantôt s'échelonnant sans interruption,
dini Jusqu'au sommet de Tédifice.
L-espade circulaire compris entre le mur d*appui du pulpi-
tan, et ses premiers gradins, était rorchestre, réservé chez
kl 6r6cs,aux danseurs et aux baladins qui amusaient le public
diDsTentr'acte. Les Romains firent de l'orchestre un lieu de
JriviUge^ où se plaçaient les décurions et les patriciens.
•A la différence du théâtre d'Orangé dont le mur de scène
ttttODtentier, il ne reste à celui d'Arles et à cette même place,
QM des fondations peu propres à jeter du jour sur ces parties
^keore inexpliquées. Heureusement que deux des colonnes,
l'nie en brèche et l'autre en marbre de Carrare qui ornaient
bparte royale, sont restées debout comme un souvenir de
I^DimitaUe splendeur de notre monument, et qu'à défaut de
^parties qui subsistent à Orange, nous en avons d'également
^^■MDtiélles qui ne s'y trouvent plus, comme la précinction
%|B8tre, les deux avenues latérales par lesquelles on entrait
^ dehors dansTorchestre, l'orchestre lui-même que les der-
'''^ fouilles viennent de nous restituer avec son pavé de
^^'^^fb^èede couleur et enfin quelques-unes des arcades du mur
^^C6 extérieur, principalement celle de la Miséricorde qui
^ 302 —
t'sfla plus belle, et celles dites delà tour de Rolland où le
théâtre a toute son élévation.
Malgré le peu d'étendue des fragments existants eaeerad»
ce mur d'enceinte extérieure, ils suffisent, toutefois, à domer
une idée assez substantielle du genre d*iarcbitecture etda
style d'ornementation générale de celte portion de l-édifioew
Quel regret que nous en éprouvions, il y a sous ce rai^xHlpea
de bien à en dire, et M. de Chartroosk, prétendant que to
détails de la décoration de ces portiques unissent U riisbesse à
la beauté, nous paraît avoir fait erreur et comprcHiits en para
perte le caractère de franchise qiie nous étions aceoutnméà
reconnaître à ses appréciations scientifiques.
Un mur à trois étages, percé d'arcades séparées par des pi^
liers doriques, peu saillants, chargés d'entablement^,, d^ns II
composition desquels on recoimaît plus de prétention à T^et
que de goût véritable, sei*vait d'enveloppe extérieure à ootr»
théâtre d'Arles. Or, il est à remarquer que les ouvriers cbar*
gés de cette construction, se confocmant au mauvais goût d»
leur époque, remplacèrent l'architrave et la simplicité de ses
lignes tout unies, par une frise dorique très ornée, cbargéede
métopes remplies alt^.rnativcmei^t par des poteres et â«6 tau-
reaux sortants, ce qui ne les empêcha pas de faire usage de la
frise véritable qu'ils placèrent au-dessus de l'autre.
Lorsqu'après avoiradmiré les belles et suaves proportions
des deux colonnes de la scène, mais surtout tes détails si pré"
cieusement exécutés de tous ses débris tirés des ruioesdé celte
même scène, on s'arrête à examiner les restes de cette oon»-
truction, on ne peut qu'être surpris de l'extrême barbarie avec
laquelle toutes les parties en ont été traitées. La présence de
trigliphes à la frise qui remplace l'architrave quand celle dfi
dessus i^n est privée,est un des essais les plus malheureux qui
aient jamais été tentés. Rien ne peut excusei* un oubli si jpro-
fond des formes consacrées. Il n'y a que l'ignorance des temps
ifui soit capable d'expliquer comment avec des modèles d'une
aussi grande perfection que ceux qui abondaient alors dans
— 303 —
iNrtfiD riite, tes |»enoiinefl chargées de ce travail ne purent par-
Tenir à créer quelque chose de moins stupide que cette sin-^
liMreèoiiception. Il fallait bien qu'ils eussent perdu depuis
bQgtemps ttmt souvenir des préceptes de Virtuvi, ceux-là
fÉpar ces malheureux essais du déplacement des formes^
iniires et earaclëristiques d'un ordre, entassaient ainsi nne
m sur une autre^et, au méprrs de toules les règles en nsage^
TidUeiit aussi ouverlement les lois des convenances t Qoenous
figardions la frise inférieure comme une simple variété dans
tai fDtmeSy ou, ce qui serait tout aussi grave, comme une véri-
iddè suppression de Tarchitrave, il est sfir que ce manqne de
rhpectpour les principes, et cette dégradation du type anti-
fis, suffiseni pour assigner à cette restauration du monu-
kMdt dclruit une date répondant à un temps très éloigné de ta
piemièrc construction et où la décadence était coinpléte.
Od enseignement ressort de tout cela.
Se ces éttaoges contradictions de beauté et de style dans la
■miére dont ont été exécutées les diverses parties qui nous
Mleotdu théâtre d* Arles; de ces diverses restaurations la plu-
fut asser importantes pour que les anciennes formes aient
complètement disparu sous les nouvelles, on peut conclure
t|i*tpFès avoir brillé d'un grand éclat sous les Césars qw l'é^
tevèittitr ^édifice détruit une première fois par les bandes de
GncBS, que nous savons avoir exercé dans Arles les dépréda-
Ml les plus violentes, fut reconstruit plus tard^ par les suc-
cumn d« GoMBTANTiif , probablement avec Tabsence d'habi-
iMé qui caractérise le siècle de ces princes.
Le IhAfitre d'Aries est un peu moins grand que celui d'O-
telgl. n a < 0S1 mètres 250 de longueur, et 77 mètres de lar-
lèiiri c'est-à-dire a peu près un mètre de moins que ce der-
Biar, avec lequelil a, du reste^la plus grande ressemblance. Il
tiiréiulteqae si le théâtre d'Orange dont b gradinalion;
Aaft divisée en deux précinctions et en dix coins, pouvait con-
tenir d'aprte les calculs de M. Caristie, 45,500 personnes, il
— 304 — .^
devait y avoir dans le nôtre de la place pour wi sombre 'fW')
failement égal. • •'-
Partout où l'on a fait des fouilles, et où les oonsiNtftiMiMJ
dont se compose Thyposcenium, ou mur de séparation dri V^y^
vant-scène avec Torchestre, n'ont pas étédétraites,onjrtn«vi'P
que la partie antérieure du bas-fonds que recouvrait le pi^ •*
tum, était occupée par deux canaux ou espaces imttx40<p0ifr'!'3
longeant en arrière de Thyposcenium sur toute la hmgvitf ^
de l'avant-scène. Â Arles, où ces détails intéressants sonidl
la plus grande conservation, un de ces canaux, le plus voîiU •'
du mur de soutènement du pulpitum, auquel il est adbéiiBi I
par une de ses faces, est garni intérieurement etsur cbacimdr -*
ses côtés, de rainures en pierres, saillantes et placées de f^li
à alterner lesunes avec les autres. Quant à l'autre, il est tout '
uni et, quoique aussi large et aussi profond que le premier, et ■"■
n'y remarque aucune rainure. L'utilité de ces canaux, qiAn ^^
B'a retrouvé nulle part aussi parfaite qu'à Arles, exceptépenW^.
être à Herculanum et à Pompeïa, a donné lieu à d'infinies4MVi
troverses, et a reçu diverses explications. Généralement <n
s'est arrêté à regarder l'espace creux le plus près dumnr d« i
pulpitum et les rainures qui s'y trouvent comme ayant seni i '■
la manœuvre du rideau. Cela est tout bonnementuœ errav
à laquelle nous ne voulons pas nous associer. Selon noua; ^im '
rainures du premier canal étaient remplies par de forts madôni* ■'■
en bois sur lesquels s'appuyait de ce côté.^le piaodifir-âefiM'.
iFant-scène, tandis que l'autre, an moyen d^oîÎÉoavertare Éitt
à ce même plancher et assez semblable à celle de larampe-dl ■ )
nos théâtres modernes, servait a recevoir le rideai!, hwit '
comme^on sait, s'abaissait lorsqu'ont^mmençait le spa^taMtoifl '.
remontait vers le cintre quand la pièce était finie. • . v;.;f»9>r
L'obélisque.-^ Après avoir longtemps servi i la décoratidB
du cirque romain, dont les vestiges ont récemment été tvoavifa
sur les bords du rhône à l'extrémité de la Roqnettd, PoMHi^'-
^ue d'Arles, renversé de sa base par les cbrétltas aiMotéi
— 305 —
contre les monuments du paganisme, resta de longs siiVles
€flievdi dans la vase du fleuve.
SfiQ existence à cette place était déjà connue lorsque Cnia-
LBDLeisamére Catherine de Médicis, étant venus à Arles, le
Imtdéblayer. Il parait même qu'à cette époque, des ordres
fane furent pas exécutés, avaient été donnés pour le tirer de
lene. Ce né fût, toutefois, qu'en 1 675, que les œnsuls, après
coaYoir fait l'acquisition au prix de 330 livres, le firent élever
nr la place du marché, où on le voit encore.
Les moyens employés au transport et à l'érection du mono-
Ktliey furent simples et rapides. Tout se fit vite et bien, sans
gnods appareils, sans concours de gens de science, d'iugé-
nieun payés et de faiseurs de plans à tant la toise. Claude
Pagio2i de Marseille, un simple marin, aidéde quelques mate-
lote da pays, travaillant sous sa direction, fit sans bruit,
saoi ostentation et pour quelques poignées d'écus ce que Sixte
QciiiT ne crut pas trop {)ayer en comblant des plus hautes fa-
Yeursson architecte Fontana.
Des inscriptions à la louange de Louis XIV dont la figure
ndiéefut placée sur le sommet du pyramidion, furent com-
posées par racadémicicn Pelisson, etplacées aux quatre faces
debbase.
Brisédans sa chute en deux fragments qui n'ont pas été ajus-
tés avec beaucoup de soins, Tobélisque d'Arles est une aiguille
bautede 47 pieds un pouce, ayant 5 pieds deux pouces de
diamètre à sa base, et seize pouces seulement à son sommet.
C'est à tort qu'on a cru et que M. Meriméc a répété qu'il
^laitYinu d'Egypte. Il est certain qu'il fût taillé dans les car-
rières granitiques de TEsterel, d'où les Romains tirèrent pen-
dant longtemps les granits, les marbres et les porphircs dont
ils embellirent les édifices d'Arles et de ses environs.
Avec un peu d'attention on remarque dans la taille de notre
obëtiagoe, un défaut qui n'a i)oint encore été signalé. Les.
oUiqnes qui forment le trajet pyramidal ne s'éloignent pas
TOMI XiV B9
z^-'-z" '.'. \ .'. * . •: *.• ^•>i:i: it? la face oricnlalé
• '. -r : -.:.:• -: . :.-. : .. :î .i f.-:e de ruue:^t. lien
i.. - .Jz.\.i' - hr.' :.T . • :--r: 'i i'i:.nib. Maiscelin-
"'.' .^.\ ' T-t- Tii :r-..' r.:-.r.:«T >. :: z-jlfe 3 rcflel raoïuh
r-'r «.T .. .". 1 -.^. f- ::':.: -é.-r^a-k*n Je la tigepyn?-
tr-.:.s-:::.:r L::»- >:.f ? *.*].-'.ea\ec grâce, légèrele,
•-- fi j;
r.r IX" :"-.c'.: fî". .": •.. :!:: . Cr fù» une pauvre idée qnc
rr!'e 3e >:': -r-ci. r. : :- i-f :'?:e :•;; Tî est comme cnfoaiel
• u le Tvç.' î*-r Ir !' r'r.tiri r . i- I H:tel-tle-Ville,eideh
î:r îr i :. r.r.T . ; •':::- ri . ri.e Je t:*ut effet. Pour lui,
iîn y a'»î.t :*:: -::\ ; : - ' :v.i:;:îbies . au.v|uellcs per-
v.r.îie ri'a 5-'*r.i-i. : r?; '.': !: ; i rr.miiê neuf, ou le.rowl
r-jinl ayi ^it :r-:5 rcr? -.- l-.:.:> -î i rh-ne à rexlrémité de
\\ Ho quelle. A^rvi :t::» . l: jîcierî'il est à refaire. Assissor
un dez de mirer? pisé ?ur un sxie de trois degrtJs comme
1'^^ aiguill.vs «k- Cle.patre . cl les obélisques de Rome,
I ^ffel en serait \\'.\^ r-iCieux . et la pose plus légère.
Valih (/j H Troni le. — Rcduit au peu qui nous en reslê,
le pnlais de CoN?TA>îi> n'e^l plus qu'une ruine informe,
dont rien ne ferait do\iner aujourd'hui rancienne magnill-
cence , si les nombreux fragments de marbres, de colonnes et
de statues qui en ont été tirés en divers temps, n'étaient b
1 reuve la plus rcrlaine que rien n*avait été oublié pour
rendre relie Ix'lle résidence digne de celui qui ra\ait hit
nlifier.
Quoique détruit presque en entier , les nombreux souve-
nirs qui s'y attachent, sulïîsent à illustrer ces débris d'un
pajsé, dont la ville d'Arles tire encore sa plus grande célé-
brilé.
r/est'là, dans celte demeure somptueuse , s'élevanien^**
le rhônc et le Forum , que naquit Constantin n , prcm'^''
enfant de Constantin le grand et de Facsta.
— 307 —
., qnc Maximifn Hercijlk, rcgrellaiil la |K)ur|)ro
.déposée, et voyant l'Empereur engagé dans une
I lointaine, essaya de ressaisir le pouvoir, et no
i*à trouver une mon honteuse.
la mort de Co>stantin et la dispersinn de ses
c palais impérial d'Arles passa successivement des
mains aux Uois (iDliis , de ceux-ci aux Rois Franks,
a d'Arles, et enlin aux comtes de rro\ence, qui
les derniers iK)s.>osscurs.
16 savons rien de iiositif sur la formo particulière
ient les immenses bâtiments dépendants du palais
ANTiN. Tout ce qu un peut supposer après avoir
avec attention les di\ers débris qui en existent,
me cour spacieu.^e, entourée de portiques, ornée
es files de colonnes et de fontaines jaillissantes,
es di>ers corps de logis, et qu'une grande tour
in saillie terminait riMillce du côté du Nord.
Dur, encore assez bi(.'n conservée , est à moitié en-
perd par là une grande portion do son elîet. Ses
d'un appareil assez j: ^o^8ier , coupé çà et là par des
de briques, sont percées d'ouvertures cintrées à
peu épais, alternativement formés de pierres et de
II ; a à l'intérieur une voûte en cul de four dont les
s arrivent jusqu'au sol et dans les empâtements de
on remarque de nombreux tuyaux en terre cuite
à amener les eaux de pluie qui tombaient sur les
dans rimpluvium de la cour centrale.
isitîondc la tour de la Trouille, devenue aujourd'hui
sin à tuiles . a été l'objet de plusieurs pro|)ositions,
'administration municipale par les membres de la
on archéologique. La ville d'Arles , si elle savait bien
intérêt sont i)our elle les monuments qu'elle ren-
nettrait sans doute un plus grand empressement à
— 308 — N ;
sauTcr de la deslrurtion , les débris que les siècles fti OBllé-'-'
gués. Espérons qu'elle entendra nos vœux, et qu'une fomll'
intelligente, pratiquée au pied de ce reste imposant du jsHA
de CoNSTANTiif , lui restituera son élévation et son éiégancèf^'-
d'autrefois,
•i
Restes du Forum, -- Constantin qui avait eu un moment*
la pensée de transférer à Arles le siège de Tempirc, cl (|tf,
après avoir renoncé à ce projet, ne cessa de témoignera cetlè*'
yillebien aimée rallachcmenl le plus profond, travaiffa Wéc''.
amour à Tenricbir d'une foule de monuments eld'é&Mh-'*
sements d'utilité publique, qui en firent bientôt une des dlà
les plus considérables de la Gaule romaine.
Parmi ces monuments, le forum passait, du temp6 tiSM'
de Sidoine Appôlinaire y pour un des pliis remarqâaMés. '
Ajoutons que, couvert de terre et de maisons, il existe encdft
dans toute son intégrité, et qu'une fouille cdiiteuse et difficile
à la vérité, mais immensément profitable à Tart, aurait {Mf '
résultat de doter la France d'une construction antt^»
unique dans le monde.
Le Forum d'Arles, enfoui à une profondeur de qtiatre
mètres , occupe tout l'espace compris entre Tcglise du'
collège, la tour de l'horloge et la chapelle de S -Lucien; st '•
forme est celle d'une immense place longue de 90 mèfrekV
large de 45, bornée sur chacun de ses côtés par une dooKIe
galerie couverte , large de 40 mètres, couronnée d'an cnfi*
blement simple et régulier.
La richesse do Tancienne déeoratîon de ce Heu est attésiél
parla multitude de fragments précieux qui en ont été tirés en
divers temps. C'est de là que sont venues la statue d'AucrsTi,
si longtemps abandonnée près de rhôtellerie du Sauvage où
elle servait de mon toi r aux cavaliers; celle d'un personnage
consulaire inconnu, passée dans les collections de M. de
MiZAUQUEg : celle d'AoBiBN qui fut donnée par les consuls ai
- 300 —
'ieur (le France. FRA^^.ols he Lorbai?ie. enfin, rrllr
«lUS PoMPEiAMJs, dont le. piédestal est conserva dans
I
>•
ncieiis antiquaires ont longt^^nips regardé le fomm
une dépendance des anciens thermes luîtis iiar les
. dans notre ville. Aujourd'hui cette opinion est sans
[wc^.— ll reste dans la Cran de nombreux vestiges
îducs siif moyen desquels les Romains avaient réuni
i dans Arles toutes les eaux nécessaires à l'entretien
fontaines.
3 ces aqueducs, parti des vallées de rOrinI, entre
elEygalières, se dirigeait sur S'-Remy (tjlanuw)^
là à S'-Gabrîel (erncifiynum)^ passait à Fontvieille et
! dégorger dans un réservoir général, établi sur le
le la colline, dans les environs de Barbegal.
tre, dont il existe eNcore Im assez, grand nond)re
c, les uns debout, les autres renverses, arrivait au nié-
oit. après avoir recueilli les eaux des sources de Mou-
Baux et de Maussane.
'tir du réservoir, toute cette maï^se d'enu entrait dans
aqueduc qui traversait le marais de Barbegal sur
\ rangs d'arcades élevées, et se dirigeait vers Arles à
I Crau.
es, une partie de celte eau, après avoir servi aux
< publiques et aux usages des particuliers, allait se
ans le rhône au moyen d'un système de cloaques
trouve chaque fois qu'on fouille assez profondément
pour arriver au sol romain. Le reste était distribue
tants de Trinquetailles par des tuyaux en plomb qui
ent le fleuve.
éon, — Champs Elysces. — 11 y a peu à dire sur
intique, qui est enfoui dans les caves du collège et
lécorc du nom de panthéon. Une [portion de mur
— 310 --
circulaire do grand appareil, orné de niches, le pied: dfM
d'une porle qui a dû être très-éie\éc, et trcûs piédesMi;
en saillie sont tout ce qu'il en reste. Ces piédestaux poseiitiilti
le pavé antique, et sont adossés au mur. H parait par unetaq
restée en place , qu'ils portaient des colonnes corinthieruMi
hautes de neuf pioils. On voit dans la cour du collège ini
portion du mur de face extérieur dont on a peine à recoMf
naître les ornements à travers Tépaisse couche do lait de
chaux dont en les recouvre chaque fois qu'on blanchit lis
muraillcsattcnantcs. 'ii
Nos champs élysées n'existent plus. Cette enceinte funétoi
une des plus grandes curiosités de notre ville, est ai^ourd'lni
occupée par les ateliers de la ligne du chemin de fer qd i
en a complètement bouleversé lé sol et changé les diiî*
positions.
Quant aux tombeaux et à tous les autres monuments 'p
renfeiliie notre musée, ils ont été si souvent expliqué» et
d'ailleurs ils sont en si grand nombre qu'on nous pardonnen
de n'avo.'r pas entrepris de les décrire. . •
a
MONUMENTS CURÊTrENS.
Eglise de S-Trophime, Notre Dame la Major, S(-fl!MO-
vaty St-Pierre de Montmajour .— S'-Trophimc, fondéàuW
siècle par Tarchevêque S'-Virgile, détruit par les SanioM
dans le huitième, puis reconstruit, au moins en partie, &mb
première moitié du onzième, prend place le premier pan»*
les monuments chrétiens de notre ville.
Dédiée d'abord à S*-Etienne, notre cathédrale fut pïacfteo
1152, sous l'invocation de S*-Trophime, premier évéq*
d'Arles, par Raymond de Montron.
Son beau ix)rtail, enté sur une façade plus ancienne ter-
mince par un gable orné d'une riche corniche, est du XU-
«ède.
— 311 --
Ma lé quinzime, de graves iiir>(ainor|)lioi:<'ii furent iiiti*0'
M â»ns «a forme primitive i)ar le cardinal archevêque
iriMy Inouïs AtïUAii, qui détruisit les trois apsides du
iÎ4<^6t leur substitua le sanctuaire actuel.
fe^(irdk)nnance du bâtiment, r(']évatJon des piliers, l'ouver*
Vt Ae$- arcades cintrées, les ornements répandus sur les
toâiftdu l'aisseau^'apparticnnent au système roman.
illarioùtede la grande nef, légèrement ogivale, est divi.sée
afdîiq travées égales par des arcs do\ibleaux se détachant en
^Uie sur la voulc qu'ils tra\ ersent dans le sens de sa courbure,
jIMfQes h une corniche ornée (racanthes, qui court sur la lun-
iîiérdes murailles latérales.
MDaas les bas câtés, c'est le même svstème d'ordonnance,
fliiêepté que les YOlUes sont rampantes et qu'il n*ya point de
ooniche.
tK^lIettirée dans œuvre, la longueur de rédifice est de -2^0
.fMsi .La nef du milieu a 22 pieds de largetir et CD de
iMeur.
Le cloître , un des plus ornés et des mieux conservés que
possède la France, e.-t formé de quatre galeries , eiifermant
dans le milieu, un préau qui paraît avoir ser>i do cimetière.
Ces galeries ne sont !ii du même âge, ni de la même arclii-
tiîçtare. Celles du Nord et du Levant sont les pins anciennes,
.remontent é\idemnieril à la dernière réédification de
j'âdlsè dans le XI* siècle. C'est le slvle byzantin , encore
Jftye et noble, avec ses colonnes courtes et trapues, ses
iftapitcaux romains, sa sobriété de ligures groles(|ues et son
. diitrê toujours parfait.
Celles du Midi tt du Couchant sont de beaucoup posté-
:lfi|Bures. François de Conzié, arche\équc d'Arles, le fil bàlir
C01389. Ici, Togive a remplacé le cintre. Les colonnes plus
.nijuMîes.s*élancent davantage, et les chapiteaux ornés quclque-
tode pampres d*une remarquable délicates.se, sont presipie
lûnjours chargés de bas- reliefs fort curieux.
312
L'égiise de Notre Dame la Major, bâtie à une époqiig ti&*
reculée sur les ruines d un temple de Cisèle, a subi de d
graves transformations dans sa forme et dans ses principilei:
dispositions, qu'elle ne présente plus aujourd'hui qu'j
intérêt très-secondaire.
S-Honorat des Aliscamps avec ses vieux murs dorés pif
le soleil et les souvenirs qui s'y rattachent, continue à étvfe
visitée par les personnes de goût qui viennent voir iMf.
antiques édifices.
^-Pierre de Montmajour^ son cloître, son abbaye au
jourd'iiui complètement ruinée, la jolie chapelle de S"-Cioiz».
sont en ce moment de notre part l'objet d'un travail que no»
nous empresserons de soumettre au jugement delà Spciélâit
statistique de Marseille; aussitôt qu'il sera terminé. .:^*
àionuments de la Renaissance, — L'hôtel de ville, OBfel^
truit en 1673 , par Peytret , sur les dessins de Mansaid,
avec la belle tour de notre horloge, et quelques curi
façades de maisons, tout ce que la renaissance nous a laissent
digne d'être signalé à l'attention des voyageurs.
M*
— 313 —
SECONDE PARTIE.
STATISTIQUES. — STATISTIQUE UNIVERSELLE.
le la constitution physique du Globe; par M. Marcel
DE Serres , Membre correspondant , etc.
S'GIobe qui nous a été donne en partage, est, il faut en
renir , une singulière liabitation. Des matériaux d'une
le épaisseur, nous séparent des incendies souteri'ains ,
■s^'on mélange gazeux dont la hauteur est à peine
iilir'ttflgtaine de lieues, nous défend et nous protège con-
lefrrâd glacial des espaces interplanétaires.
Le travail que nous soumettons à l'attention des physiciens
rtesur un des points les plus importants de l'histoire de la
T8, sa constitution physique. En eiïet , la connaissance de
structure du globe . et des lois qui en résultent , peut
de nous éclairer sur son origine et sur son mode de forma-
Q. C'est donc à cette connaissance que seront consacrés les
iâs dans lesquels nous allons entrer.
S nous nous transportons un moment, par la pensée , loin
i^be que nous habitons ; si nous nous plaçons en un
btfoùle regard puisse embrasser l'ensemble du système
ttftiire , et le nombre infini des astres qui peuplent les
nx,b terre ne sera plus pour nous qu'un atome perdu
fisllmmensîté de l'espace.
Roos aurons peine à la distinguer au miUeu des corps nom-
"Miqui accomplissent leurs révolutions avec une parfaite
TOME XIV. \ W
Tégularité. l^a terre comparée aux autres astreâ de' noM
système solaire , ne nous présentera , ni Téciat de Vénus ,ii|
les dimensions d'Uranus ou de Jupiter, ni de nombreux
satellites^ ni un brillant anneau ; comme Saturne. Son ^v^
lume est médiocre ; un seul satellite l'accompagne dans là ^
course ; et cependant , ce globe obscur et presque înapees^
est supérieur , peut-être , a tous les astres du firmameofe.;
C'est par sa destination et non par ses dimensions , quil fti||
rapprécier. De même que l'homme, dit Pascal, ne relévad
de l'espace, ni\le la durée, mais de la pensée, la terra M ^
relève pas de la quantité de matière qu'elle contient , paîf
des privilèges qu'elle a de porter l'homme, le Roi deb i
création. ».
Il est important pour nous de connaître le globe qur notf'i
été donné pour demeure; aussi, avons-nous présuffl&qA
quelques réflexions sur sa constitution physique poumial
peut-être intéresser ceux qui n'ont le loisir de s'occuper #.
ce beau sujet. Nous examinerons donc les trois partiasqi
constituent notre globe , considéré dans son ensemble:
L'atmosphère qui l'environne ;
Les eaux qui le refcouvrent :
Enfin les couches solides qui composent le fond dubHA
des mers et s'élèvent en plusieurs points au dessus de MF'
niveau , en forme d'îles et de continents : - -^
L'air , substance invisible et gazeuse, composée de mol^'
cules aussi mobiles que légères , offre aux êtres qui ^ MÎM
plongés, le premier élément de la vie. Le mélange guàk
dont il est formé offpe cette particularité remarquable, Miv
uniforme dans tous les lieux et à toutes leshauteon. M
avantages nombreux résultent de cette uniformité. • -^
Les animaux lui doivent de respirer partout ^vec la mim
facihté, et de so transporter sans danger , dans les
plus différents. De même les plantes qui voyagent tout
bien que les animaux , peuvent absorber les élemants d
— SVÔ —
iHnaéotesticMà leurs fonctions , sans avoir rien à redouter
|mrlfii»6ondiiîons essentielles de leur existence.
•âMaatantages seraient perdus si l'air était le résultat d'une
Uribinaisoa.etnon un simple mélange. L'inégale solubilité
j|Mfli!&ient8 gazeux qui le composent , n'est pas non plus sans
PpoGltoDce. L'oxigëne plus soluble que l'azote , est entraîné
inifais gcande quantité par les eaux des pluies ou absorbé
|ltfcill0Bdas mers. L'excès d'oxigéne était indispensable aux
•Hnvitengés dans l'eau i la respiration s'exerçant chez eux ,
it W^ea de Tair qui s'y trouve en dissolution. Voici une
IhMYeà i'appui de cette vérité , les eaux des mers absorbent
Ihud'oxigène que celle des fleuves et des lacs ; une pareille
^borption semblerait en rapport avec la plus grande quantité
i^HBipaax que nourrissent les premières. Une proportion
«ipriidéi^le d'oxigène a , en outre, la propriété de retarder
iMngélaiion de l'eau. Par là , les couches inférieures , char^-
• (gJ0Bt:4e.ce gaz , permettent à tous les êtres marins de par-
«psr les mers du Nord , sous les glaces qui les recouvrent,
Changez cette disposition première et , avec elle , ces har-
JNBies seront détruites. De même si l'oxigène et l'azote qui
ODOipoBent l'air atmosphérique , avaient pu s'unir par le sim-
llMDBliict , comme le chlore et l'hydrogène , il en serait ré-
'jRifté.te*«oinpo5é corrosif connu de tout le monde, sous le
,BOiD d'eau forte; la vie des animaux et des végétaux aurait
4Klnpeftsibie. Il s'en produit bien quelques atomes pendant
ilk;Viol6iits orages ; mais la grande solubilité de ce composé
jniUtrQit , aussitôt qu'il est formé.
'liiKibajie non moins admirable ; le mélange gazeux qui com-
MB l'atmosphère, mélange dont l'identité est bien démontrée
tesUmtesIesrégionsetà toutes les hauteurs, ne paraît pas
^moiptible de variations importantes. Les êtres vivants ne
'^iMâoncplus soumis aux lois fatales des changements des
•'Siliflux extérieurs.
^' ktoifoimité de la composition de l'air n'c^t pas altérée
— 346 —
par les phénomènes de la vie organique. Les végétaux et les
animaux agissenl,en effet, en sens contraire sur l'atmosphon^
et compensent ainsi, par leur action mutuelle et diverse, les
altérations qu'ils auraient pu y produire. II en est de même
des décompositions spontanées des plantes et des animiBi,
des combustions et oxidations qui s'accomplissent à la soiftee
de la terre , phénomènes dont notre imagination se {ikit i
exagérer riniluence , et qui passent pourtant inaperçus.
Si l'onsemble des êtres animés ou les actions cbimîQDes
qui ont lieu à la surface du globe , pouvaient altérer la fit-
portion du mélange gazeux , de pareils effets seraient iDaenei-
blés, vu retendue de l'atmosphère dans laquelle ils s'opmRi.
Enfin l'action des vents contribue encore à assurer VusiiÊSh
mité de l'air , comme elle maintient celles des températitfls*
Cette identité produit et conserva Télectricité, soit fie
sa marche reste silencieuse dans les basses régions de VA\
soit qu'elle brille en éclairs dans le sein des nuages , sett qae
plus bruyante , elle éclate par la foudre. Une pareille etuse
n'est pas non plus sans influence sur la distribution delà dii-
leur à la surface du globe , distribution si bien réglée qulëk
ne dépasse pas en moyenne , d'une année à l'autre , uiiflO
deux degrés du thermomètre centigrade. Mais que sonifon^
tes ces propriétés auprès d'un de ses attributs plus rdevdH
plus noble encore : l'air est le véhicule du son , par ceit oè
me il est pour les peuples le véhicule du langage, des idée
et des relations sociales ; sans le mélange gazeux dont il^ee
entouré , le monde serait plongé dans un silence- étenMl
comme celui qui règne dans l'astre qui préside auxnaitSt0
il n'existe aucune trace d'atmosphère. La voix humaineJi
pourrait se faire entendre; la communication de la pensée fi
la parole ne serait plus possible. Tout ce qui fait notre f^
et nos jouissances ici-bas, serait anéanti. Plus de soieBfie
plus de civilisation , plus de famille; la pensée vague, todî
cise, s'évanouirait et disparaîtrait presque entiércHieDl
— 317 —
ûeil^bMnmci ainsi déchu de son plus noble privilège , ne se con-
IjMMqI pas lai"-inéinei ne ijourrait plusse dire le Roi de la
_*_^
Onlllll*
^yeilvéloppe liquide qui enviionne noire planète a quel-
iPH analogies avec ralmosphérc, par sa mobilité qui est corn-
sMne aux fluides élastiques et aux liquides ; ces analogues se
rkiBifestenl surtout dans les courants et la propagation de la
Adeur.
'îf ifima les deux Océans , à partir de la surface , la tempéra-
Iva décroît selon des lois déterminées, suit que l'un s'enfonce
Iw les couches liquides, soit que Ton s'élève dans les coû-
te aériennes. Seulement le décroisseiîiGnt do la chaleur
Mtplus rapide dans Tatmosphère que dans la mer. Comme
Me mdécule d'eau qui se refroidit devient pins tiensc et
-toeeod aussitôt , il en résuite que j partout, la surface de la
.M tend à se mettre en équilibre de température avec les
l^ Mites d'air voisines.
f. :i».lippeIons encore que les marées , les grands courants qui
[ %MMiV de réquateur aux pôles , sont des causes puissantes ,
tel les effets propagent dans toute la masse des mers le
odonque accumulé en quelques points : D'un autre côté,
hl susses liquides s'échauiïcnt et se refroidissent moins ra-
pMismaitque les terres sèches et découvertes. Elles rendent
ûttib température des diverses saisons moins inégales dans
fendons rapprochées du bassin des mers. Ainsi les étés et
lèMvers diffèrent moins entre eux à Cette qu'à Montpellier
VIsique les deux villes ne soient séparées que par une dis-
.tttee de 27 kilomètres. Le même effet se produit en grand
piirla température des côtes de l'Amérique et de l'Europe ,
M^parëes à celles de l'intérieur des terres.
■1m masses liqiiides ont donc une influence manifeste sur
tecoatinents. Ce n'est pas la seule qu'elles exercent sur les
pUbûttiènes terrestres, qu'ils aient lieu à la surface du globe,
OttÇi'Bs se dérobent à nos yeux et s'opèrent dans l'intérieur
— 3l« —
de la lerre. Là aussi des masses liquides, pout^-ètre
étendues que celles qui fécondent nos campagnes , pfé;
en silence les matériaux utiles au soulagement de l'hun
souffrante. Ces eaux intérieures les apportent au dehon
que leur travail souterrain ne soit pas perdu pour l'home
vue duquel il semble avoir été fait.
Par une prév ision non moins providentielle, les lois
dilatation et de la solidification de Teausont également
râbles aux êtres qui y sont plongés. Ces lois se tm
constamment en harmonie avec les exigences des corj
mes qui pullulent de toutes parts ici-bas» ainsi qu'an
phénomènes atmosphériques liés d'une manière $i intio
grands faits physiques de l'histoire du globe.
En effet, Teau qui n'est pas le liquide le plus léger <
cependant la vapeur la plus légère , cette faible den
facilite Tascension en même temps qu'elle concourt à V
rable circulation de ce liquide à travers l'atmosphère.. ]
ainsi dans l'air, cette vapeur retombe bientôt en pluie,
toujours nouvelle de fécondité pour nos campagnes; ai
assurée la perpétuité des élrps qui animent et viviflen
planète.
Des lois tout aussi merveilleuses ont pourvu à la cod
tion des étrei qui habitent le sein des eaux. Contraire!
tous les corps , ce liquide augmente de volume en i»
l'état solide et devient alors plus léger, la glace surmoDl
Teau liquide , d'autant plus que les corps qu'elle peut a
s en séparent au moment de la congélation. fS la^i
surnageait pas au dessus deTeau *, elle se conserverai
tamment solide dans le fond des mers , la cjialeur $o]
pouvant arriver jusqu'à elle ^ de nouvelles couchasse
raient chaque année aux anciennes et bientôt leurs i
formeraient un bIo<*. solide, où ne ix)urrait subsister
être vivant. Ainsi, ce n'est pas sans raison, que. b.
s'est écartée pour l'eau des lois générales qui régisseï
tion de la chaleur.
'ies circonstanf es |iarticuIiêros à sa f.irniatioii produisant
I polaire rexubérnnce do vie qui se développe dans le sein
iiimerii et dont mienne autre région du globe ne saurait
ÉK donner une idée. LosTorcts terrestres, même celles qui.
viH*ges de3 mains de rhoninie , jouissent encore de toute leur
Mcheur primitive, n'nbrilont pas à beaucoup près autant
finimaui que celles de TOcéan; car la mer a aussi ses forets.
' L'ékmoement que fait naître la profusion des formes organi-
litt dans TOcéan , s'accroît encore par remploi du micros-
tkft] on découvre alors avec admiration que là le mouvement
fltii vie ont tout envahi.
A des profondeurs qui dépassent la hauteur des pius'pui.s-
[ suites chaînes de montagne , chaque goutte creaii est animée
[ pir une multitude d'êtres marins, parmi lesquels dominent
I friqnefois des animalcules phosphorescents, dont les înnom-
tnbles essaims attirés à la surface par certaines circonstances
nAéorologîques transforment chofine goutte d'eau en écume
- hmineuse.
Ainsi la vie se manifeste partout au sein dos eaux , comme
torintérieur du globe, et à des profondeurs oiirab.<^nce
de h lumière devrait faire supposer qu'aucune exi.stence n'est
pttiUe. Dans Pair même, dans les poussières que le vent
tnittporte à de grandes distances, jusque dans les glaces du
pAe, on rencontre des êtres vîAants ; des animaux nombreux
infloiment petits, y trouvent le degré de chaleur nécessaire à
lear existence. Oui , sur ces blocs de glace qui flottent à des
lilitades presque inaccessibles aux navigateurs, plusdecin-
quinte espèces d'infusoires pol y gastriques jouissent de la vie.
Ne croyez pas , Messieurs . que ce soit sur quelques points
. Molés, dans les mers intérieures ou près des côtes, que
l'Oi^n soit ainsi peuplé de corpuscules animés, invisibles à
l'oeil nu. Le phénomène est général et se produit partout,
iwwîblen dans les eaux marines, que dans les eaux douces ,
profondes ou superficielles.
— 320 —
N'oublions pas, enfîn , l'influence salutaire que le
nage de la mer exerce sur le moral et sur les progrè
tcllectuels d'un grand nombre de peuples. Les mers, dev
le lieu commun des nations , sont destinées à unir un
toutes les parties de Thumanité en un seul faisceau. '
ment ne pas l'espérer aujourd'hui que la navigation ri
plus prompte et plus sûre, à l'aide de la vapeur , perni
franchir des espaces immenses , avec une vitesse incroj
sans être arrêté par des vents contraires. Quels nou^
secours ne devons-nous pas attendre de cette force prodij
pour le progrès des sciences physiques et mathéroat
Nous leur devrons également l'immense avantage de r
dre partout les bienfaits de la civilisation.
L'heureuse influence que les masses hquides exerce
les continents, ne dépend pas seulement de toutes ces cil
tances , mais aussi de leur grandeur et de l'inégalité di
distribution. Les mers occupent trois fois plus d' espace
surface du globe , que les terres sèches et découvertes ,
îles égalent à peine la vingt-troisième partie des masse
tinentales. Elles sont réparties d'une manière si peu rég
qu'elles ont trois fois plus d'étendue dans l'hémisphère l
que dans l'hémisphère austral essentiellement océai
Les grandes terres elles-mêmes sont si inégales di
deux hémisphères, qu'une partie de l'ancien conti
l'Asie , est à elle seule plus grande que les deux Âméi
Probablement la densité des matériaux qui compos
nouveau monde , compense l'inégale distribution des 1
hors du sein des eaux, dans l'un et dans l'autre des h
phères terrestres.
De ces rapports résulte une influence manifeste ,
distribution des températures , la direction des vents,
hygrométrique de Tair, et par suite sur le développen»
la végétaUon.
II n'est pas moins remarquable de voir le niveau des
f _ 321 —
Vntiiti peu près invariable. Rien ne démontre , en effet*
Hpf'l'éiévatîon moyenne du baromètre éprouve des cban-
Ipièiiti seDâiMee à ce méttae niveau et dans un mémo
r Çétté stabilité dans la hauteur des eaux tient à ce que leur
rlÉiiléestplusfaible que celle des continents qu'elles on-
ttsibBnt Si la terre avait été recouverte d*un Océan de mer-
F ONpar exemple , au lieu d'un Océan d'eau , les continents
SiMieBt été exposés à des cataclysmes sans cesse renais-
'/' • i." •
; mm."-
i. ieiiemblables événements ne sont pas même possibles
ftf suite de l'admirable équilibre qui existe entre la dcn-
. dé des terres et des mers. Il y a plus , par suite des desseins
ipfltaipréhensiblesde la puissance suprême, des cataclysmes
finHs i ceux qui ont ravagé la terre , ne sont plus à craindre
: Mtorman. La quantité de vapeur d'eau , répandue dans Tat-
Miiiliëre, ne suiBrait pas pour submerger notre globe,
tJtamèsi ta sagesse divine dans sa bonté prévoyante . s'était
ialeidite à elle-même , de détruire son plus magnifique ou-
vngti et eût voulu rassurer Thomme , afln qu'il pût sans
cnÉlte accomplir sa mission sur la terre.
itudioi» maintenant la partie solide du globe longtemps
tmmttd par les mers, et dont l'étendue n'est devenue
coQ&dérablo que depuis Tépoquc où l'homme a posé le pied
wh terre.
ftniqa'il ne soit pas donné à la science de scruter bien
FMbadément la naissance des continents , nous sa\ons qu'ils
oo^éfé produits par une force souterraine , agissant non par
tt|ilo8ion , mais par degrés et manifestant son action par
WmHede soulèvements et d'affaissements successifs. Ainsi
Vfe(oiinait peu à peu la surface du globe; ainsi se préparait
l^tiomaine où les forces de la vie devaient s'exercer et se
'^Dietlre, pour ainsi dire, à l'œuvre . après !(* retour du
T0« XIV 4t
— 322 —
calme, pour y dcvclopper de nouvelles formes indiri
diielles.
On ne se doute pas de tous ces faits , Torsqu'on paropa
des plaines fécondées pai* des eaux abondantes , fcrtilM
par les soins et Tactivitédu laboureur; rien n'y annonce qo
la terre a été en proie à de longs et terribles bouleYem
ments.
Ces perturbations qui se sont assez prolongées , pour bi)
périr tour à tour de nombreuses générations ,. favorisaient fi
quelque sorte Tapparition des races nouvelles qui briVlx
aujourd'hui à nos yeux ; elles no détruisaient pas la vie; ^
ne disaient qu'en changer les formes et les conditions.
Quelque violents que puissent paraître ces bouleverse
ments , ils modifiaient par degrés la surface de la terre, et i
rendaient propre à l'existence des élres supérieurs. Ils fad
talent une heureuse distribution des eaux , enfin ils gqdm
lidaient le sol en augmentant son épaisseur , et diminoiiei
ainsi les phénomènes perturbateurs qui tendaient à le df
chirer et à le bouleverser.
L'acide carbonicpie, si contraire à l'existence des anifflis
et d'une abondance extrême dans les temps primitifs, Aa
absorbé au milieu de ces violentes commotions. Ainsi lesJU^
destinés à respirer un air plus pur, pouvaient enfin appanitr
et animer la création jusqu'alors triste et silencieuse.
Uu fait dont les circonstances n'ont pas été moins inp»
tantes , sur les principaux phénomènes physiques , c^esi V\
baissementde la température du globe. La chaleur propres
la terre , était tellement élevée dans le principe des chose
qu'elle se répandait également sur tous les points de la so
face , et rendait pour ainsi dire inutile l'action solaire. L'j
faiblissement de cette chaleur a permis aux climats de s'éi
blir peu à peu , et d'éprouver des variations en rapport a>
les latitudes.
isurévolutions formidables dont le globo lut primitivemc
— 323 —
aire , en faisant disparaître l'uniformité qui aux pre-
iges régnait dans les productions de la nature , prc«
nt Tavènement de riionimc et assurèrent la conserva-
r son énergie physique et intellectuelle.
es avoir constaté la chaleur excessive qui régnait à ro-
/ comnfent s'étonner que }a terre fut alors peuplée
> si extraordinaires , et si différents de ceux qui exis-
^ourd'hui. Les êtres des premiers âges étaient,en effet,
âqties. Des animaux d'une taille démesurée, réu-
iit souvent des caractères propres à plusieurs classes.
«
Bver maintenant des lézards grandscomme des haleines',
"esseux de la taille des rhinocéros , des prèles et des
ries , dont les dimensions atteignent celle des arhres
forêts.
féits caches dans le sein de la terre ne se révèlent qu'à
tateur infatigable qui a le courage de pénétrer et d'ex-
tes nombreux débris des générations éteintes. Si Ton
re les anciennes races aux races actuelles, on est porté
BT que leurs proportions colossales et certaines circons-
de leur organisation ont dû exiger une chaleur supé-*
àcellequi règne de nos jours.
ItOércnce des proportions entre les créations anciennes
telles ne semblerait-elle pas annoncer que le soleil a
mie partie de Tëclat et de Tardeur de ses rayons. Non»
bit ne permet d'admettre un pareil affaiblissement ,
tus grande chaleur, cause probable de la dimension des
les temps géologiques , ne provenait pas du soleil , mais
erre elle-même.
oe^nre que nous pénétrons dans sa profondeur et que
rrivons au point où les rayons lumineux et calorifiques
duisent plus d'effet sensible , la chaleur au lieu de di-
r , comme cela devrait être si le soleil en était Tunique
i, s^accroit d'une manière rapide. La loi de cet accrois-
t prouve que l'épaisseur des couches terrestres ne
— 32i —
dépasse pas 25 ou 30 lieues dans rancien continent et atteinlà
peine de 42 ou 15 dans le nouveau. Celle couche solide, toiila
mince qu'elle est, nous défend contre l'énorme chaleur du
centre de la terre qui maintient à l'état liquide les substanees
les plus fixes et les moins fusibles.
La planète qui nous a été donnée en partage , est , il imi
en convenir, une singulière habitation : des matériaux dîme
faible épaisseur, nous séparent des incendies souterraiiis ,
tandis qu'un mélange gazeux, dont la hauteur esta peiM
d'une vingtaine de lieues , nous défend et nous protège cou '
trc le froid glacial des espaces interplanétaires.
Entraînés avec notre globe dont la vitesse est de plusih
six lieues par minute dans le mouvement de rotation , et d'en-
viron sept lieues par seconde dans celui de translation ^ nou
voyageons sans songer aux phénomènes qui nous entourent,
ni à ce qu'ils ont de merveilleux et de singulier.
Ces faits ne sont pas moins incontestables , qu'une Ibiili
d'autres que la science nous a fait découvrir ; assistant ei
quelque sorte à la naissance des continents , elle nous ea i
montré les divers degrés d'ancienneté , à l'aide d'un prioGip
simple, dont les applications sont aussi fécondes que certù
nés. Elle a dit à ces Alpes sourcilleuses , comme aux chafiH
les plus élevées du centre de l'Asie et de la Cordillièré de
Andes , qu'elles étaient plus jeunes que les Pyrénées , et aor
tout que les vallons des Vosges.
Elle a prononcé à cet égard avec toute certitude , en eoi
sidérant lés divei'ses inclinations des dépôts de sédiments 40
ces chaînes ont déplaces lors de leurs soulèvements. La sciinc
a fait plus encore , elle a classé ces dépôts et leur a assîgii
leur âge avec presque autant d'exactitude que rarchéologj
fixe celui des monuments qu'elle découvre , au moyen di
caractères qui s'y trouvent ou des pierres gravées qu'ils fen
ferment.
Oui, Messieurs, les débris des corps organisés^ enfouis dan
— 32o —
kl entrailles de la terre, sonl Mauneril |K)iir l'hislorion du
^ebe, ce que les inscriptions et les mé<lailles sont |)our l'an-
iqnire. La seule différence qu'il y ait entre la manière d'ap-
prjder les dates des monuments de la nature et celles des
WHunents de Tart, tient à ce que celles-ci soient absolues ,
iMdîsque les premières sont purement lelalives.
:)bl|[ré les progrès toujours croissants de la science et aMix
JliPib font prévoir pourra\cnir, il n'est guère probable que
Pi» poisse aller au delà; mais n'est-ce pas un assez noble
ffort de rintelligence , que d'avoir assigne à c«s filles de la
' Mm l'époque à laquelle elles ont surgi dans son sein.
. Après ces grands événements qui ont donné à notre planète
ton relief actuel , la vie organique a dé|)1oYé toute sa fécondité
elt fait apparaître toutes ses merveilles. Depuis lors la variété
et h perfection des êtres organisés sont devenues la loi la plus
fioéraie de notre monde.
•vAo lien du petit nombre do végétaux et d'animaux qui
arimaient la terre dans les temps géologiques Ja prorusion
4m espèces vivantes est venue égayer notre globe , et donner
Mtpiysage ce charme qui naît de la diversité et de la variété
to formes. Non seulement la vie a éclaté de toutes parts,
mil elle a inondé de ses productions imperceptibles à Tœil
iràf te diverses parties do nos continents ; elle a même péné-
ti^jiisques dans les profondeurs de la terre, où elle travaille
Ifrill^iceet produit des effets qui, à la longue, ont quelque
t^ de merveilleux.
- Kr eflèt , les plus petits infusoires , les monadms , dont le
^flMftétre oe dépasse pas la douzième partie d'un millimètre ,
M A^ formé des couches vivantes de plusieurs millimètres
^'^jttear , dans le sol des contrées humides.
iifift êtres animés ne sont plus arrêtés dans leur distribution
lîpftalei ni par la hauteur , ni par la profondeur ; ils s'éten-
wt dans Vintérieur des terres à la faveur des fentes ou des
^civations naturelles, ou des fouilles pratiquées par le
_ 326 —
mineur, ils s insinuent même dans les cavernes ferméei;de
Initcs parts où les eaux météoriques paraissent scuFcs
avoir acx'ès.
La vie animale domine dans réternclle nuit desprolun-
deurs de VOcéan ou de la terre. La vie végétale, au contraire,
stimulée par l'action périodique des rayons solaires, est (dus
largement répandue sur les continents.
C'est à leur influence salutaire que les végétaux distribua
avec tant d'harmonie dans la nature, doivent l'éclat de leurs
llcui's , le brillant de leur verdure et leurs formes majestueu-
ses , qui , par leur immobilité , autant que par leur grandeur,
produisent sur nos âmes de si douces et de si profondes
impressions.
Quel voyageur peut oublier l'impression qu'il a ressentie
au milieu des forets vierges ot silencieuses du Nouveau-
Monde ou de la Nouvelle - Hollande . dont les arbres à
feuillage clair- semé cl comme incerlam, ressemblent si
peu à ceux de nos contrées tempérées. Sans aller cher-
cher des exemples si loin , quel est celui de nous qui
ne se rappelle pas avec ravissement, l'impression que le?
grandes forêts des Alpes ou des Pyrénées ont produit sur nos
âmes.
Au milieu de ces variétés de formes dont nous n'avons donn^
qu'une bien faible idée et dont les nombreuses combinaison
concourent à l'harmonie de l'ensemble, on est frappé del'i
dentité et de l'uniformité de la nature brute. Si l'on passe d'ù
hémisphère à l'autre , on ne retrouve plus les mêmes \égé
taux , ni les mêmes animaux ; tout est changé , tout ce qi
nous entoure est nouveau. Si l'on porte ses regards vers ledel
on n'y voit plus les mêmes astres qui naguère frappaient bc
yeux. Une seule chose est la même sous des zones si diverses
ce sont les éléments de la croûte terrestre. En passant >
l'état solide) leurs réunions €t leurs arrangements sont
— 327 -
Indépendants dg rinduciicc ilc la lalitiiilc et i\os
au mélange gazeux qui compose l'aliTK»[)lièrc ,
organiques, qu'ils aient étû produits itar l'ar-
ia clmleur, ou dissous par l'eau, so montrenl scm-
ct unirorméinent repartis dans toutes les régions,
phénomènes doivent-its être considérés comme l'une
deriiistoiredelslerro, et l'esistcnce dti sol et
qui l'habilenl, comme niic circonstance éptiéniêre
!p3vie astronomique de notre plancle? Sans dotitc,
[ères qui constituent notre glube, pourraient passer
"fêùseer alternativement do l'état fluideà l'état sulidu,
P*)! terre occuperait la môme position dans l'espace, et
leparcourrait avec la môme vitesse et d'après les mêmes
lu.
C'est la un effet possible , mais dont h probabilité est fort
âdignéc. Du moins l'observation prouve , que les tempéra-
Ipresterrcstretse maintiennent dans un éiiuilibrc constant.
Coounentpourrail-il en être autrement, puisque les ra>ons
câlwiflqucs et lumineux dn soleil , exercent toujours la même
lilion sur le globe , et que les phénomènes perturbateurs ,
^ûroicans, les tremblements de (erre ont diminué d'uno
manière manifeste , depuis l'apparition de l'homme.
Cis bits sont contraires à Topimon de Buppon et de tant
d'autres physiciens, dont les hypothèses n'ont été ni plus
lùireuEes ni mieux fondées. Notre ]il3uclc , n'est point,
tome ils l'ont prétendu , destinée à périr do froid et à
déiciiir un globe stérile et inanimé ; En eiïet , les rayons ,
Wiqgels nous devons les bienfaits de la chaleur et de la
liniièrc, i^ nons paraissent point s'éteindre ni s'alTaiblir.
. La cbideur centrale diminue seule, d'une manière cons-
liilte, cl comme ses effets sont inscnsibiGS à la surface
^ ta croûte solide, son affaiblissemenl ne peut nuire
3W (lires qui l'haliili'nt . puisqu'elle lui duone une plus
— 328 --
^^raiule épaisseur , el lui fait acquérir une solidité pli
considérable. \
Tels sont quehiues-uns des faits, qui peuvent nous donai
une idée de la constitution physique du globe. Puissent-i
avoir suiS , pour faire comprendre , même à ceux qui h
ignoraient, l'intérêt d'une pareille étude, dont le but e^t
connaissance delà terre , sur laquelle la puissance divine noi
a placés. Il s'agit, en effet,dans cette étude,de notre demeura
des éléments qui nous entourent et qui contribuent à notJ
conservation. Les découvertes de la science touchant la Gon
position de Tair, de Teau, milieux extérieurs dont noi
ressentons sans cesse rinfluence , tout comme celles qui ^
rapportent à la portion solide du globe, proclament de ph
en plus la sagesse qui a présidé à la création ; plus la scieix
découvre mieux , elle saisit la grandeur des fins de la nature
ainsi que la puissance et l'économie de ses moyens; partoi
brillent les causes finales , et chaque pas de la science e
comme un hymne nouveau à la gloire de l'auteur de tout
choses.
Si les progrés de la pensée el de rcxpérience ont été
rapides de nos jours dans les voies scientifiques ; si le géo
de riiomme s*y est hautement manifesté , il faut néanmoi
reconnaître qu'il nous reste encofe bien des secrets
découvrir, bien des mystères à expliquer, et qu'un vas
champ est toujours ouvert à la méditation et aux nobles effoi
de l'esprit humain.
Vous serez donc, Messieurs, convaincus comme nous qi
la surface et dans les entrailles delà terre, dans les profp
deurs de la mer et des cieux , même après des milliers à'^\
nées, l'espace ne manquera pas aux conquérants s(rientifiqiK
le regret d'ALEXANORE ne saurait s'adressrr aux progrès (
TobserN ntion et de l'intelligence.
— 3211 ~
— Ite la composition de Veau de la Méditerranée ; par
..AVaicel de Serres, membre correspondant; à Munlpcllicr.
i^^-s-Laconnaissancc delà composition de Teau de TOcéan el
^J|â8TDers intérieures, est un fait qui intéresse à un haut
^ré la géologie , en raison de l'importance de ces grandes
ÎJianesliquides dans l'histoire physique du globe. Elle n^en
\ « jiitt moins pour le chimiste et pour les industriels qui veu>
jfet exploiter les produits que ces eaux fournissent. Aussi
[ ,. boomposilion de Teau des mers qui recouvrent presque les
' oèui tiers de la surface de la lerrc , a-t-cllo attiré de bonne
. Save l'attention des chimistes.
t'eau de rOcéan a particulièrement excité l'intérêt de
BncxiNif , de Bouillon-Lagrange , Vogel , de Cmelin , de
1biCEL,étréccmmcntdc MM. FiguiercIMcalue. Les premiers
A ces chimistes; Bouillon-Lagrange , Vogel , et plus tard
\ Laurent, se sont occupes de l'analyse de l'eau de la
iéditerranée , que M. Usiglio vient de refaire avec soin ,
bi ayant paru que ceux qui l'avaient précédé , n'avaient pas
.éwué d'une manière précise , les proportions de potasse et
" desoade qu'elle contient.
^^La composition de Tcau de la Méditerranée ne peut-être
-yx^^èià à celle de l'Océan, la première circonscrite dans un
lÎKsin limité et fermé, présente nécessairement une plus
glande eoncentration , d'autant qu'elle reçoit un moindre
..nombre d'affluents et perd beaucoup plus par l'évaporation.
Là salure dé l'Océan comme celle des mers intérieures, paraît
are entretenue par les sels que les eaux continentales y en-
. 'tnfnent sans cesse, ainsi que par ceux que les eaux minérales
/$ thermales y déversent par suite de leur cours ordinaire.
Deux circonstances prouvent l'influence que les eaux con-
tinentales exercent sur celles des mers.
tome XIV. 42
D'abord rOcéan, comme la Méditerranée^ estgénérali
plus salé auprès des côies qu'au large , fait importai
n'a pas échappé à la sagacité de M. Usiglio. En effet, k
lysesde l'eau de la Méditerranée ne deviennent compa
que lorsqu'on en puise Teau à une certaine distance
vage.
Il n'est pas moins remarquable de voir l'analogie de
position qui existe entre les eaux minérales et then
particulièrement les sources salées et les eaux des mei
sources disséminées dans l'intérieur de la terre amèo
dehors , pai: une prévision providentielle , les subi
qu'elles ont arrachées aux couches souterraines et se n
toutes , comme les autres sources ^ dans le bassin des
Elles ne peuvent que contribuer à en entretenir la sa]
à la maintenir dans un état à peu près constant de
puisqu'il en est de même de la quantité d'eau qu'elles <
sent à la surface du globe. On doit d'autant plus lesup
que plusieurs sources salées sont plus chargées de cbloi
sodium que les mers etles-mêmes.
M. UsiGi.10 commence par rappeler que les prin
substances contenues dans la Méditerranée, senties
chlorhydrique ou chlore ^ bromhydrique ou brome, si
que et carbonique. MM. Figuier et Mule ont indii]
plus dans TOcéan l'acide phosphorique , dont ils ont
des traces combinées avec la magnésie.
Les bases se rapportent à la potasse, à la soude, i 1
gnésie , à la chaux , à l'oxide de fer , bases auxquell
chimistes que nous venons de citer ont additionni
l'Océan l'oxide de manganèse.
Le plus connu des éléments de l'eau de la mer est le i
■
il y est presque constamment accompagné par le broi
cet élément y est le plus connu , il y est aussi en plus (
quantité. En effet , 1 00 grammes d'eau de la Médite
en^ contiennent, d'après les analyses de H. Usiglio, % gn
— 334 —
diéSf tandis qu'elle ne renferme que 0 gramme 043S de
bnxne. Ces deux métalloïdes sont du reste combinés avec les
mêmes métaux alcalins , le sodium et le potassium.
A rétat d'oxide et combinés avec Tacide silicique, ces
OMStaox constituent, en outre, la plus grande partie des cou-
des terrestres. Ainsi ces corps simples , les principaux élé-
. nents de la portion liquide du globe, ont eu encore une im-
portance '{dus grande dans la confection de la partie solide ,.
ifiùi ils constituent en qudque sorte Tossature.
Oq ne concevrait pas comment, à Torigine de la formatim
de notre terre, le chlore se trouvant en présence des subs-
tances métalliques pour lesquelles il a la plus grande affinité ,
Ws'estpas combiné avec elles , comme Ta fait Foxigène , si
FoD ne considérait pas la grande masse de ce dernier, compa-
ntivement au chlore. C'est, en effet, postérieurement à Tépo-
fpie de la formation des nombreux silicates qui composent la
Wjsse du globe , que Toxigène , Thydrogène , le chlore et le
lodium ont constitué la base de l'Océan et plus tard encore
91e ces deux derniers éléments, en se réunissant, ontcomposé
fielques portions des couches terrestres.
Le point le plus important des travaux de M. UsiglIo sue
la composition de l'eau de la Méditerranée , est la démons-
tration de la quantité de potasse qu'elle renferme. D'après
ses analyses , cette quantité serait bien faible, car dans 400
grammes d'eau de mer , il n'en existerait que 0 gramme 0320
00 seulement 0, 0 265 de potassium. Aussi, l'extraction de
oette substance n'est possible que i)ar la concentration que sur
bissent les eaux de la mer avant le commencement des dépôts
qui en contiennent des traces. Malgré cette petite quantité, M.
UsiGLio présume que dans peu, la potasse extraite de l'Océan
ou de la Méditerranée , remplacera le produit de la Uxiviation
.des cendres des végétaux comme la soude artificielle extraite
;,4h sel marin a été substituée depuis longtemps avec avan-
tage à celle que l'on retirait des plantes marines.
— 332 —
Lorsqu'on réllcchil à la pélrilioalion actoellcdes eoquiiles
abandonnées par les animaux qui les avaient produites^ on. •
est peu surpris que la proporlton de chaux y soit double de
celle de la potasse. En effet, M. Usiglio a reconnu que 4 00
grammes d'eau do la Méditerranée contenaient 0 gratsme '
0623 de chaux , proportion qui est encore plus grande dans
rOcéan , d'après MM. Figuier et Hialhe. Il est du moins
certain qu'il existe assez de carbonate de cliaux dans la Mé-^. ■
diterranée , i)our former des masses puissantes de calcalrefi'
coquilles analogues àcelles des terrains tertiaires et euiin pour
se substituer à celui ({ui comi)osait les coquilles dans leur état
Irais. Cette Hiiouveilo matière calcaire produit ainsi de vérita-
bles pétriûeations analogues à celles qui se sont oi^érées daa»
les temps géologiques.
Le carbonate de chaux , l'un des éléments importants île
Teau des mers , est généralement répandu dans rOcéan et b
Méditerranée. Il s'y forme dans certakies circonstances par
Taclion dissolvante de leurs eaux. im[)régnées d'aekie carixh
ni(iue. Cette action s'exerce sur les rochers calcaires dans
des conditions défavorables au dégagement de cet -acide. Les
dépots de carbonate de chaux jouent alors le rôle déciment
à l'égard du sable et le convertissent en grès sur les grèves
du rivage des mers.
Tel est le rôle que joue ce sel dans l'économie do la nature.
Comme ces phénomènes de destruction et de réparation eat
été observés dans la plupart des régions du globe, où dés
recherches géologiques ont été entreprises, il est aisé de ju-
ger que ce rôle n'est pas sans quelque importance.
Le chlorure de sodium , le sel le plus abondant dans^ la .
nier , est , dans la Méditerranée , de 2 gramines 9344 sur 400
grammes d'eau , c'est-à-dire 5 très peu de chose près pour
les 3 centièmes. Cette (]uanlité se compose de 4 gramme
7854 de chlore et 1 gramme \ 570 de sodiuAi. Après ce sel ,
lf> chlorure dp magnésium est en plus grande quantité dans* la
— 333 —
lan^, il s'y trouve, en cfTet, pour 0 gramme 3â1 9 sur
ammes, tandis que les sulfates de magnésie et de
r'y entrent le premier que pour 0 gramme 2447 et le
}iie pour 0 gramrtie i 857.
de la mer doit proboblcmenl son amorlumc au sid-
■ngnésie , comme son goût salé au chlorure de so^
^qyrès les puissants dépots de sulfate de cliaux que
Otnition de Teau de la Méditerranée laisse précipiter
À des marais salants , on supposerait que ce sel de *
trouver en plus grande quantité. Si l'analyse ne Ty
30 pas^cn plus forte proportion , il ne faut pas perdre
pie l'on renouvelle souvent les eaux mères des sali-
ur en opérer la concentration. Ainsi malgré la petite
i de sulfate de chaux qui s'y trouve contenue , elle finit
pie par y être fort considérable , on conçoit comment
d?ua certain espace de lemps^ ce sel forme des dépôts
iplsseur remarquable.
antre côté , l'iode dont on découvre do notables quan-
18^ les végétaux et les animaux marins, doit se trouver
eéaacommo dans la Méditerranée. Cependant les ana-
I plus récentes n'y en indiquent point. On ne peut
1 pos en inférer que ces êtres doivent le produire de
îèee, car la nature ne leur en a pas donné le pouvoir.
QttUesorganes absorbants des végétauxet des animaux
iisdélîcats et plus parfaits que nos moyens d'analyse ,
ils puisent dans les eaux des mers , des corps simples
19 œ savons pas y trouver malgré la précision de nos
lents.
itbie» qu'il en soit ainsi , puisque l'analyse chimique
évidence dans la cendre des fucus une quantité no-
îodo , quantité que l'on s'attendrait à retrouver dans
) la mer avec d'autant plus de raison ; que l'iode n'a
coBtré jusqu'à présent dans aucune autre plante que
lui vivent dans les eaux salées ou qui en ^ont
-. 334 -
rapprochées. Cependant les chimistes ne sont point encore
parvenusà y démontrer la présence de cette substance.
Liode et même le brome sont cependant très répandùis
dans l'écorce du Globe ; en effet, MH. Forchammer etGEH-
TELÉs ont reconnu le premier de ces métalloïdes dans les
schistes alumineux du Nord de TEurope, tout comme H.
DuPLOs dans les houilles de la Silésie. L'iode y est même ac-
compagné par le brome (1). Du reste, l'existence de ces
deux substances a été depuis lonirtemps constatée dans les
eaux minérales, principalement dans les eaux salines et sul-
fureuses. On les a également observées combinées, dans di-
verses parties du Globe, avec l'argent, le mercure et le zinc ;
enfin , M. Cantu les a rencontrées dans des animaux qui vi-
vent dans les eaux courantes et stagnantes et dans des lieux
assez éloignés de la mer.
Il est bien d'autres corps simples qui existent dans Teau
de la mer et que cependant l'analyse n'y a pas fait découvrir ;
tel est le fer , qui sert de ciment aux sables marins , et leur
fait acquérir une compacité et une dureté très remarquable.
D'un autre côté, d'autres métaux, dont on n'y soupçon-
nait pas l'existence, viennent d*y être démontrés. Ainsi MM.
Malagotti , DoRocBER sout parvcuus à constater la présence
de l'argent dans l'eau de' la mer , dans le sel gemme et les
êtres organisés. Ils ont également reconnu le plomb et le ,
cuivre dans certaines espèces de fucus ; comme ces végétaux
ne peuvent avoir emprunté ces métaux qu'aux milieux où ils
vivent , c'est encore l'eau de la mer qui doit les renfer^
mer (2).
(\) Comptes rendus de rÂcadémicde Stockolm, 1848, page
131.
(2) Séance de rÂcadémie des sciences de Paris du lundi ,
'24 décembre 4849.
— Bas-
il est probable que la plupart des corps simples contenus
4a08. )es /eaux, fliinérales et thermales , se retrouveront dans
celIesde$iners,et8iranalysenelesyapoint encore aperçu,
lç|ir,(aib)e proportion a empêché jusqu'à présent de les y re*
poanaftre.
AI« UfiiGLio a compris que pour déterminer le poids des
sds fixes en dissolution dans les eaux des mers , il fallait
yérifier les principaux résultats que ces analyses lui avaient
Aurais. Cési par cet examen qu'il a terminé le premier de
$es mémoires. Il fait , en finissant,, celte judicieuse remarque,
gpe certains corps nuisent aux réactions qui doivent manifes-
ter la présence d 'autres corps.
' Elle, s'adresse particulièrement à Tiode^ dont l'existence
dans les eaux des mers n'a peut-être pas été constatée en
raison de cette circonstance. Du moins une certainç quantité
de brome en dissolution dans les mêmes eaux empêche d'y
recennaitre le premier de ces métalloïdes. Quelque soin que
l'on apporte à l'expérience , l'iode cesse d'apparaître dans un
liquide dont 50 centimètres cubes contiennent phis de 0
gramme 06 de bromure pour 0 gramme 0002. On peut à vo*
lonté rendre possible ou impossible la coloration bleue de l'a-
midon , en ajoutant, à plusieurs reprises , dans un liquide, de
jl'iodQre ou du bromure. On ne pourra donc constater et doser^
l'iode qui existe dans les eaux de la Méditerranée, que lorsqu'on
sera parvenu à les débarrasser des oorps qui nuisent aux réac-
tions et par conséquent à la manifestation de ce métalloïde.
Dans son second mémoire , M. Usiglio a examiné les ré-
sultats de l'évaporation de l'eau de la Méditen-anée , à diffé-
rents degrés de l'aéromètre , et enfin de son analyse à-divers
degrés de température. Il a donné le résultat de ses expérien-
ces sur le dépôt des sels comparativement avec la marche du
rljjmmfmèire et de l'aréomètre, dans des tatdeaux peu suscep-
tibles d*analyse et dont l'utilité ne peut guère être comprise
qm>par ceux dont le but est de profiter autant que possible ,
— 336 -" -
sous le rapperi industriel , des sels contenus dans,!
des mers: Mais, hâlong-nousdeiedire, les résultats 6
comparés les uns avec les autres , sont générale»
distants et par conséquent pqu différents. , , ^ .
M. UsiGLio a fait connaître dans un tableau que Vi
rerait plus étendu , quelle est la diversité des çlépS
obtenus à différentes densités. Ce tableau inOoimeDi?
sera certainement consulté avec firuit par les iadustoel
Les tableaux qui le précèdent prouvent que h m
révaporation continue des eaux dans les salines est
que jusqu'à la densité de 25*. Cette identité se soaliei
bien jusqu'à 3Q\ Mais au delà, etsurtout en approchaal
les différences entre le jour et la nuit compliquent le
mène au point qu'on n^obtient plus sur le sol que des
ges très-variables de sel marin avec du sulfate de mag
du chlorure de magnésium.
Les résultats sont encore plus variables au delà de j
mélanges des sels qui se déposent éprouvent de iioi
ses différences dans leur composition , sans qu'on poil
blir aucune prévision sur le résultat des précipités, i
contiennent , outre les sels que nous venons de dà
ijuantités très diverses de sulfate de potasse et de cUio
potassium. Les sels qu'on obtient ainsi dans des cireoi
convenables contiennent depuis 0,5 jusqu'à 0,47 dota
de potasse. Il arrive même quelquefois que l'on tronn
substance dans des dépôts formés sous des eaux dont t
té n'est que de di^* à 35 degrés ; ces dépôts provieiuiv
variation dans la composition des eaux et l'observatk
exprimée ne pourrait pas être considérée comme eonq
G^est dans le mémoire même de H. Usiglio q
pourra voir les effets qu'exerce la température sur la
lité des sels , car il en est peu qui , comme le chlonin
dium , soient aussi solubles à froid qu'à chaud. Getobj
pas moins important que ceux sur lesquels nous nous i
— 337 —
F' étendus; mais comme il n'est guère susceptible d'analyse
^'oous n'en dirons pas d'avantage à cet égard. Puissent les
' détails dans lesquels nous venons d'entrer , avoir fait com-
prendre l'intérêt des recherches auxquelles s'est livré H.
^jJBtàaLto et qui annoncent un expérimentateur habile et un
'^ffibysicien profond.
/* En résumé, il existe, d'après l'analyse de M. Usiglio,
, dans un litre d'eau de la Méditerranée , les sels suivants et
*' (tans la proportion que nous allons indiquer :
f
,..v , 1* Le chlorure de sodium 30 grammes 482.
S* Le chlorure de magnésium pour. . . 3 gr. 302.
3* Le sulfate de magnésie pour 2 gr. S4t .
4* Le sulfate de chaux pour 4 gr. 392.
S* Le bromure de sodium pour 0 gr. 570.
<* Le chlorure de potassium pour. ... 0 gr. 518.
7* Le carbonate de chaux pour 0 gr. 417.
8* L'oxide de fer pour 0 gr. 003.
«I..
••i;
38 grammes 625.
n en résulte que les chlorures sont les sels les plus abon-
4uit8 dans l'eau de la Méditerranée, surtout les chlorures de
SDffinm et de magnésium , et après eux les sulfates de magné-
sie et de chaux. Les autres substances salines n'y sont du
; resie qu'en faible proportion , en sorte que les quatre pre-
: nières sont les seules qui aient une importance réelle dans la
composition de l'eau de la Méditerranée. En effet, sur les 38
gcammes 625 qui existent dans un litre d'eau de cette mer,
les eUorures de sodium , de magnésium , et les sulfates do
magnésie et de chaux en composent les 36 grammes 447
c'^stri-dire les 9i40 à eux seuls.
Tomxiv. 43
— 340 —
gaz s'élève dans cette espèce de réservoir , le remplit jus-
qu'au bord de cette barrière et déverse pour se répandre «Q
dehors, absolument comme s'il s'agissait d'une soorcff "
d'eau. Le hazard nous a rendu cela sensible, à mes oomp»* ^
gnons et à moi, ainsi que je vais l'expliquer. Nous étiom~^!
munis de grosses torches de filasse enduites de goudron tl <)
de cire , afin de nous éclairer dans la grotte de la Sybilte , tai">
chambres de Vénus , les étuves de Néron , etc. ; nous te d«> >
lumâmes et les vîmes s'éteindre subitement dans l'acide cin * '
bonique; expérience que j'avais faite antérieurement avecnos ■'
bougie, du papier , des copaux enflammés et de là iHraise. En* '
la répétant trois ou quatre fois de suite, avec nos torches , M •'■'
se produisit beaucoup de fumée , qui, retenue dans le gaz on* "^
à sa surface (1), lut donne une teinte grise, tranchante «v46^^ ''
l'air qui restait transparent au dessus. Le gaz que nous avioat •
agité, expulsé en partie, parut augmenter assez vite et il •
surface ondulait, ce que j'explique par l'abondance de m '^
dégagement ou le tournoyement de la fumée.Nous le rafiitm *
dépasser la marche, s'écouler jusqu'au sol où la fumée pltn '
l^ère s'évaporait.
Quoique j'aie remarqué cette séparation des deuxfluiM'^
élastiques; que la pesanteur spécifique de Tun soit moiii ^
en sus plus forte que celle de l'autre , (2) j'admets cependanl >
qu'ils se mélangent ou se pénètrent à leur contact. Je shs. *-
entré comme plusieurs voyageurs dans la grotte ; en reslmt -'<
debout on n'éprouve aucun inconvéniiuit (3), mais si i'o&ië' v
(4 ) M issoN dit au contraire que les flambeaum s^éteignaiêtU iç/i . ;
quHl restât ni feu ni fumée. T. II, p. 66. 4702.
(i) La pesanteur spécifique du g. ac. carbonique est à celle de
l'air atmosphérique — 1 5, 245: 4 0000.
(3) L'abbé RiCHÀHD dit avoir éprouvé une chaleur sensibfe,
suivie d'un engourdissement ti^l qu'il avait de la peine à m
tenir debout. T. IV. p. 2S6.
- 341 —
mrbe jusqu'^à la hauteur de la ceinture, à 0,6 ou 0,6 ni>
iafonâ, on ressent une odeur acidulé , une irritation dans les
pua et le nez , bientôt une sorte de malaise oblige à se rele-
Éor et à sortir. Ces effets deviennent do plus en plussensi-
pisA mesure qu'on se baisse , quoique Ton soit au dessus du
Pibeiu dé la couche d'acide carbonique et de la marche qui
ptate, laquelle a 0,28 m. vers le milieu.
^ lu Jetant à pleine main vers notre bouche ouverte Tair
hnism de cette limite > nous sentions ce que le Custode appe-
Mt le goût du vin de Champagne ; la flamme d'une bougie
^•liidBaey vacille, s'éteint; des bouquets de fleurs bleues
%iigbsent , quelques centimètres au dessus de ce niveau ; au
iMUslegaz acide carbonique étant plus pur , ses effets sont
ihifWiODcés.
JSl ^apporterai comment se fait Texpérience principale ,
fooique je n'aie pas voulu en être témoin. Le Custode à ge-*
aoQi, assis sur ses talons, au milieu de la grotte, tient cou-
AJeoDtre terre le chien qu'il veut asphyxier. Dans cinq à
n miimtes, selon qu'il est jeune et vigoureux , ou selon que
a file est proche du sol , il éprouve des convulsions atroces,
m yeox rongis sont prêts de sortir de leurs orbites , sa bou^
diaUante écume, sa langue est violette, il tend lesjam-*
bn.:^.. une minute de plus il expirerait ! Alors les specta--
tanilemandent sa grâce , et pour le faire servir de nouveau,
nnritre l'emporte à l'air Ubre où il revient à la vie, qud^
fitfBis il le plonge dans le lac ; anciennement on croyait Teau
BMttnire ; c'est une erreur , l'air suffit ; après quelques mi-
ntBiilse relève et s'enfuit.
Ce n'est , disent les indifférents , qu'un évanouissement ,
0)6 attaque momentanée d'apoplexie, ou du haut mal , dont
leicUens sont parfois atieinis. Les personnes qui ont de t)oj)s
d^ et leur sont attachés , répugnent à les voir souffrir ;
^MXHjp de gens qui parlent sensibililé , délourneraioit l^
KUid'un spectacle qu'ils trouvent horrible , s'ils ne tenaient
■I
à voir mourir un chieii dans la grolle , pour mieux jouir de» *^
résurrection I ils ne savent pas que les attaques et les résor^
rections réitérées lui deviennent fatales ; qu'au lieu dedoon^i
ou qun)ze ans , durée moyenne de la vie de cet animal , d's«î
prés BuFFON, il ne résistera qu'un an ou deux à ces épreuves^
N'ayons pas à nous reprocher d'abréger les jours de Vmi
plus affectionné ; le plus lidclc, du serviteur leplusint
ligent, le plus soumis; du garde le plus vigilant , le plus coa-*J
rageux , quo nous ayons parmi les autres êtres animés.
Dans les Etats-Unis, l'Angleterre , la Prusse, le Wurtem-
berg et une partie de l'Hclvétie , il existe des lois qui défeil^'
dent de maltraiter les animaux domestiques; elles sont fondée» ''-^
sur la conviction que la brutalité , les punitions infligées iih ';
justement , loin de les corriger, les rendent plus indociles, Itt
aigrissent contre les hommes ; que pour améliorer leurs rac» .
ous devons être raisonnables envers eux (4).
Je ne prétends pas qu'on doive s'abstenir de faire surdevib
animaux les expériemes considérées comme avantageuses ï
l'humanité. On peutles sacrifîer pour des études physiologi<IU6i
ou pathologiques, essayer des remèdes et des opérations, aflff
de nous les appliquer plus sûrement, étudier sur eux les phé-
nomènes de la vie, de la sensibilité, de la génération, etc.;
mais l'expérienee de la Grotte de Chien, répétée depuis Htf
des siècles, ne nous apprend rien sur l'action du gaz inerte:
Pourquoi, du reste, demanderai-je aux vivisecteurs éti
touslesexpérimentateurs dene pascmployerd'autres animaux
moins précieux que les chiens, pourquoi ne s'en tiendraitHOQ .
pas aux animaux destinés à la ^boucherie , au gibier et aux
bétes sauvages ? Que le Custode de la grotte dM</tiano(f)
(t) La société formée à Mnoich pour empêcher les maufais
traitements des animaux , compte 3600 membres parmi lesquels
figurent tous les princes delà famille royale de Bavière.
(2) On pourrait à l'avenir l'appeler ainsi , comme le lac voisin
qui lire son nom (VAnyue^ serpent , ces reptiles étant communs
dan«îcc vallon.
— 343 —
HApiaçe ses chiens par des lapins ou des cochons d'iNde , ilf.
kûooûleront 1res peu pour élever , ils mulliplieronl rtonnani-
|M^t»ils seront plus vite asphyxiés , parce qu'ils sont plus
bn;, qq'ils ont le museau près du sol et ils auront moins do
liions, les derniers surtout ; tandis que les chasseurs , les
libitints de la campagne, les voyageurs du commerce, je
UKrraidire tous ceux qui on tdes chiens et inomc ceux qui n'en
IB^fas» les aiment par leurs honnes qualités reconnues, et
'l^nent à les voir ]K'rir.
!>-JSen d'autres avant moi se sont récriés contre rexpérience
JtnJipre que l'on fait à la Grotte du Chien, et je puis dire que
-Jipiî le grand nombre d'étrangers venus au congrès scien-
lillQedeNapIes, en 4 845, il en est très peu qui n'aient éprouvé
.fMptUneotde.pitié pour les malheureux animaux exposés
- liii^j^acide carboniciue.
La première fois que je fus à la Grotte du Chien , le paysan
^m^ la clef, vint avec un braque et un grand barbet, tous
Ifi^x forlbeaux, mais paraissant malingres ou malheureux
# service auquel ils étaient destinés. Ils n'étaient point
tt|c|i88 et auraient pu fuir ; soumis à leur maître , ils
iÉI|ieat à'Ses côtés , résignés à leur triste sort. Je n 'étais pas
•. 909111, jp rai déjà dit, des angoisses et de la mort de ces ani-
■
aiDX;e{li le custode qui en saisissait un, n'insista pas lorsque je
hidemandal d'autres expériences, enlui donnantl'étrenned'u-
9faet4eux carlins en sus. Ses chiens me comprirent, je n'en
IRfas^douter, levant la tête , remuant la (lueue , ils s'appro-
éèrpntde.moi , léchèrent mes mains que je leur passais sur
Itidqa, ils firent mille gambades en haletant et aboyant pour
(Wiffoerlearjoieetleur reconnaissance,ilsno me quittèrent
jbtti tout le temps que je restais au bord du lac d' Aguano^
MûD récit n'étonnera pas ceux qui savent combien l'édu-
Gatiôo et les bons sentiments de ces animaux , les mettent au
dessus de tous les autres. Cependant avant de publier cette
remarque , j'ai désiré que d'autres personnes pussent la
— 344 —
confirmer, et je pourrais aujourd^mi citer plusieurs de cellft
que j'ai accompagnées dans mon dernier voyage, deux entreaa-
très quiavaient envie déjuger l'effet des premières inspirationi
du gaz inerte, un commencementd'asphyxie et se promettaient
de faire sortir le chien dans trois minutes, quatre au plus. Je
leur fis observer qu'il n'en souffrirait pas moins ^ que lesooih
vnlsions continuaient, que la mort s'en suivait selon la darjil
desexpériences,maisquelasensibilités'éteignaitquandreci(ie
carbonique avait remplacé l'air dans les poumons.
Quelques amateurs voulaient expérimenter si la taille d'un
grand danois le préserverait, s'il aurait l'instinct de rester
debout, de tenir son museau en l'air... ils s'en rapportèrent an
témoignage du guide et du custode, qui nous citèrent plusieurs
exempleset nousassurérent avoir vu un épagneul quidésqu'on
le couchait, savait fort bien se redresser, tendre le ed hors
de la vapeur, sortait et s'enfuyait s'il n'était pas retenu.
Mes compagnons dissuadés, le pauvre chien que son maître
tenait déjà dans ses bras , obtint grâce entière , et nous peinons
tous attester qu'il nous avait compris parfaitement; il mns
regardait d'un air suppliant pendant que nous discounooset
une fois remis à terre , bien loin de fuir , il vint nous careeser,
nous lécher l'un après l'autre , I)ondissait, allait et venait
autour de nous, poussant des cris qu'on no pouvait traduire
qu'en remercîments.
Il y a d'autres cavités dans la même montagne qui présen-
tent des phénomènes analogues à ceux qui ont lieu dans la
Grotte du Chien; ils sont plus ou moins marques, des crevassée,
des fissures dans les roches, leur porosité , un avant, favori-
sent le dégagement du gaz et des veines minérales dans Tin-
térieur de la terre, modifient sa nature ou changent son cours.
Je crois que l'acide carbonique surgit malgré sa pesanteur,
mais quand même il se dégagerait des parois ou du plafond de la
grotte , avec les gouttes d'eau qui s'y condensent parfois très
nombreuses, il tomberait comme elles an fond.
— 3t5 —
I^QOeylqtWs pas à droite de la Grollo du Ciiien, un autre
Skarone montre un creux dans leciuel on sent Todeur
te de Tammoniaquc.
e'.fin peu plus loin, on trouve les étuves de san Germano d'où
iphne une abondante vapeur suirurcuse , qui dans les pelî les '
élève la température à 50 degrés.
! En difiérents points, aux bords de Teau, on voit monter une
ititédebullesd'airquicuventà sa surface. Les guides digent
qifeUebout sans chaleur , ce qu'ils appellent un phénomène ;
tipèddantle gaz qui remplit ces bulles aurait le temps de se
s'il vient du fond de l'ancien cratère qui a formé le
Ittd'Aguano. On pr<?sumc que c'est une espèce d'hydrogène ,
ilfigDore si quelque chimiste l'a examiné.
'■* ajouterai, pour terminer cet article, que les personnes des
ttvirbns mettent du chanvre à rouir dans le lac et le font
■ sécher sur ses rives. On peut dire alors que les émanations
l^-'lillbisantes de toutes sortes abondent dans ce vallon I II n'en
F ^^plis moins peuplé , giboyeux , fertile , agréable et sain,
[ ^jtfwqQeles poumons des animaux et les feuilles des végétaux
p -MÉt doués de la faculté de choisir dans la masse d'air qu'ils
^ '^ fM^bent, les parties alimentaires pures ou propres à l'entretien
E^f~4kttYie.
"^ ^aàfportj PAR M. Mortreuil, sur la statistique du Pachalik
y i'Alep^ par M. Guys, ancien consul, membre corres-
;' ,' ifODdant. — Messieurs . J'ai été délégué pour vous faire un
• ' inîppi)rt sur la statistique du Pachalik d'Âlep , adressé-
^ 1 la Société par M. Guys , l'un de ses membres corres-
■ ■— ij •_•
^Ipodants.
; jGe travail , je le dis dès l'abord , est plein du plus haut in-
' iérét et jeregrette que mon appréciation, nécessairement suc-
i^iicte, ne me permette pas d'entrer dans un examen détaillé
r i!" . 'I*
TOME XIV 44
— 346 —
de tous les renseignements , utiles à plus d'un titre , que
renferme cette statistique.
Noire honorable confrère a adopté le système de recherches
tracé par la Société dans son ordre detrataux. Je signale
d'abord la difflculté d'appliquer ce système à la contrée dont
il s'agit , car il fallait ici calculer des éléments qui par leur
nature échappaient à toute analyse précise.
La statistique qui vit essentiellement de faits positib '
et de déductions rigoureuses, s'est exercée ici sur un
pays dont l'organisation présente les phénomènes sui-
vants :
 l'égard du mouvement de la population , il n'existe ni
recensement ■ ni actes de l'état civil. "
A l'égard de la propriété et de rindustrie,il n'y a ni cadas-
tre , ni impôts réguliers.
A regard du commerce,il n'y a pas de législation douanière
précise.
L'homme , le sol, le travail échappent, chacun, à l'actioD
directe de l'observateur, à l'inverse d'une de nos phases po-
litiques , le désordre est organisé dans l'ordre et c'est là une
condition commune à toutes les dépendances dû vaste einj[ttre
musulman : car là où le fatalisme est proclamé comme la pre^
mière croyance de l'humanité ; on n'a pas à s'enquérir de la
marche régulière des choses et de la loi de leur développe-
ment.
Essayons, toutefois , avec Tauteur , de vous faire connaitra
les principales données qui résultent de cette situation.
Topographie, — Alep , grande ville de. ^l'Asie mi-
neure,, est située au milieu d'une vi^te plaine , soos
33« 35' de longitude ( PartsM^^^ 36Mr , 25" de lati-
tude. Elle est le chef- lieu du Pachalik qui porte son
nom , qui comprend en superficie 2035 myriamètras. Le
point le plus élevé de tout le territoire est de 4S0 à 435 mètres
au dessus du niveau de la pier. ^ »
— 347 —
Loi deux tiers sont cultivables, il li'en est qu'un peu plus
[Quart de cultivé de la manière suivante :
Blé.
Plantescéréales.
Plantes textiles. .
Plantes tinctoriales.
Plantes oléagineuses
Arbres à fruits.
-t
Horticulture.
Giftiures particulières .
Orge.
Maïs.
Pois.
Fèves.
Lentilles.
Haricots noirs.
Chanvre.
Coton.
— Carthame.
Ricin.
Sésame.
Oliviers.
Mûriers.
Amandiers.
Pistachiers.
Noyers.
Abricotiers.
Cerisiers.
Figuiers.
Vergers.
Jardinage.
Rizières.
Betteraves.
Cannes à sucre.
Tabacs.
Les prairies sont naturelles.
beiJMB de haute futaie et les taillis ne se trouvent que dans
{bmi^ les autres montagiies qui croisent le Pachalik
iQs tous les sens et se perdent dans le désert.
V! \'
— 348 r-
Météorologie, — La lenipéralure est en moyenne de 45*
Réaumur.
Les vents tes plus constants sont ceux d'Est et d'Ouest» ,
Le terme moyen de l'hygromètre est de \ 20\ ■ -^
La sécheresse y dure de 8 à 9 mois; ce qui fait qu'on vm i
s'y livre à la petite culture que dans les terres arrosables.. •
La hauteur barométrique est en moyenne de 27. 7. ^
En 1844, les observations atmosphériques ont donné leré*;.,^
sultat suivant.
Sécheresse 250 jours.
Phjie 61
Neige .- 1
Grêle . 4.
Gelée ....... 35
Brouillards. % . . . . 6
Hydrographie, — Lfrlittoral du Pachalik d'Alep n'a qtui
4 2 myriamètres d'étendue et ne compte qu'un port, celui d'A-
lexandretle , en face du village de ce nom appelé en arabe
Scanderouna, La mer se retire d'une manière sensible depuis
JSTazon/^Vjusqu'àZ'-^^/agmV. La factorerie anglaise à laqudle .
s'amarraient autrefois les bateaux , est aujourd'hui à près dtf "
mille pas de la mer. L'ancien port de Seleucie se trouve toul-
à-fait à sec.
Le Pachalik est bordé par VEuphrate qui en forme la limite
à l'Est. Plus bas dans le Sud on trouve Haho-él-deheb^ la ri-
vière Assin , rOronte , la rivière Ghezel-dagh , et quelqaéi
ruisseaux peu importants. '
Aucun de ces cours d'eau n'est utilisé ni pour la narigation,
ni pour l'arrosage. Il n'y a dans le Pat^halik qu'un canal qui COD^
duit les eaux à la ville. On l'attribue à la célèbre Hélène de -
Constantinople.
Au milieu de la plaine d'Antioche est lè lac de El §ôi9h ,
qui préeenle divers phÔQoménes intéressants ei plti^ièiifi •iMh-
rais qui eon tiennent 4)eâucotip de sangsues.
1/
— 349 —
noéie.-^ Les montagnes de la province sont composées
ide partie de carbonate de chanx ; le fonds du sol est
L , la Marne y domine en quelques endroits , On
k»te aucune mine métallique ; mais il y a une carrière
uable de basalte noir qui s'emploie à divers usages.
}gie. — Les animaux domestiques sont le* chevaux ,
, ânes, chameaux, bœufs, buffles, mouton?, chèvres,
dindons, pigeons.
les campagnes , les tigres, ours, loups, renards, cha-
aines , iwrcg-épics , hérissons , et sur les bords de
^ate , le castor,
oard de 50 cenlimètres de longueur; quelques ser-
^ITedorOron/e est très estimée.
liles oiseaux: la perdrix, Toutarde, la bécasse, la
I caille , le canard et i'^/:o. Les petits oiseaux y sont
pfdrdrix s'y vend 3 ou i centimes.
i*{tie. — Le Pachalik d'Alep est divisé en sept
ttements, dont les chefs-lieux sont : Âlep, Idlib ,
il^esser-Chogher, Antioche, Killis, Antab , el neuf
I.
estlaseule ville pavée de tout le Pachalik, les pro-
se! les places y sont inconnues, ainsi que Téclairage.
ieas , les citadelles , les enceintes y tombent en ruine
é-ées tremblements de terre et du défaut d'entretien,
ipaiys est ouvert et exposé au premier envahisseur.
\laHon. — La population n'est nullement en rapport
Hendue du pays. Le mahométisme domine à Alep et
ï autres villes. Dans les villages il est exclusif. Le dis-
PÂntioche et celui de Dgesser renferment seule-
oelques vOIages arméniens «t grecs , quelques vilîa-
it entièrement idolâtres. L'ignorance est générale , à
^Iqoes personnes savent lire ef écrire; la seule
— 850 —
ambition du Mulsulman ast de savoir lire correctiin
quelques versets du Coran .
L'armée de terre est toute composée d'étrangers»
La population totale du Pachalik est de 375,0ift, |i
distribuée.
Musulmans. ... 281,443
Chrétiens .... 60,167
Israélites .... 5,535
Ansaris 28,200
La population dans la ville d'Alep est de 77,J66 il
répartie :
Négociants. ... 159\
Fabricantsel march- 977 Liasses productives.
Boutiquiers . . . 2,536 \ .. «^g
Ouvriers .... 4,3371
Cultivateurs . . . 3,517] \**i!
Prop- et employés. ^,504jc,3^,3i^ ^,^^,0,^
Culte ^^M 6 776
Domestiques pauvres
et nécessiteux . . 5,171
Femmes et enfants . 56,953
Étrangers. . . . 2,010
ÉM social. — Je renvoie à la statistique.
État Civil en 1844. •— Il n'a été possible de recnfiH
mouvement de la population , que pour les GbréUem A t
les rites , les seuls qui tiennent des registres.
Mariages. . . 143 ..;
Ttf«;««n«^^ hommes 310||.|q
Naissances fenj^es^osr*®
Décès. hommes jf* 352
femmes 168j
Différence. 266
_ 354 ~
; ftoeitrilssement de population n'est point régulier ; la
, la petite vérole déciment une autre fois la population.
\Urire et Archéologie. — Je n'ai rien à dire sur ce sujet
9 soit généralement connu. M. GdTS nous a seulement
mis quelques inscriptions grecques que j'ai lieu de croire
tes* Ce sont des vœux tumulaires adressés à Emmanuel^
moRE , Artémide, etc. , noms qui n'offrent pas d'intérêt
rique.
ganisation politique et administrative. — Gouverne^'
t. — L'organisation du Pachalik d'Alep ne diffère point
lie des autres puissances deTempire ottoman. Le Gou-
dmeot nomme à tous les emplois. Ce sont :
Pacha. . . . Préfet
Kiaya. .
Mattellem
Hudir. .
Cadi .
Naquib .
Muphti .
. Secrétaire-Général.
. Maire et Commissaire de Police.
. Receveur- Général.
. Juge.
. Juge spécial des scherifs.
, Interprête de la loi.
Mmae de ces autorités agit dans la sphère de ses attri-
tts. Mais , quoiqu'elles soient indépendantes les unes des
)8,tie Pacha conserve sur elles une certaine autorité qui
Uige de déférer à ses avis,
fltf judiciaire. — Alep ne possède qu'un tribunal , le
m
timé . dont le Cadi est le Président.
^^%^ t Qui est cttangé tous les ans, reçoit dans les deux
iii son arrivée une indemnité de 30,000 piastres, pour
de route et de premierétablissement, et moyennant cette
fie , tt est obligé d'entretenir un Xayeb (substitut), un
rûi (adjoint), un Bach^Kialib (secrétaire), quatre autres
ois, un écrivain enregistrateur, un autre tenant le re-
levés ffispositions testamentaires , dix huissiers.
MA èes employés n'ont de fixe qu'un petit pain de 6 paras
eibt.]' par Jour , et Jabé (habit de 7 fr.) , à l'arrivée de
— 352 —
chaque Cadi. )ls sont en partie inamovibles à cause d6s ean-
naissances locales el de la langue arabe qu'ils sont obligàde
posséder.
Le Nayeb et les écrivains partagent avec le Cadi le dMtda
5 p. Vo 1 qui est réduit de moitié, lorsque Tinstance arrive n
Mehkémé, par l'intermédiaire du Pacha ou du Kiaya. qui re-
çoit l'autre moitié.
Dans tous les cas , le Cadi n'a que les deux tiers du dlot
obtenu.
Mais toutes les évaluations sont arbitraires , et c'est à p
saura le mieux corrompre le secrétaire ou les huissiers.
Le Cadi entend toutes les causes, prononce sur Texposédes
parties qui ont fourni toutes.les explications qu'il leur a de-
mandées , ou après avoir déféré le serment à Tune d'elles, s'il
le juge convenable, et la sentence est aussitôt exécutée sans
appel par les huissiers du Mehkémé.
Le Cadi peut revenir sur la sentence et -la modiCer, mils
nul autre que lui n'a le droit de traiter la matière' qui eo bit
le sujet. . " ^
La latitude donnée au Cadi , le défaut d'appel, la versatilité
des autres agens du pouvoir ; la déplorable facilité avec b-
quelle ces autorités s'entendent entre elles , sont autant k
causes de l'arbitraire qui régne en Turquie.
* La Syrie ne connaît pas les avocats, avoués , notaîrer; il
est seulement des Scheiks, sortes d'hommes de loi^ ipî
donnent des consultations appuyées sur les livres dd
«docteurs musulmans, et les plaideurs s'en servent dtfi
leurs causes.
Système municipal. — Le Medjelis ou Divan chora (cott-
seil local , municipal) , de création égyptienne , a été io&lilBé
pour veiller aux affaires de l'adminislration , et daoB M
intérêt, principalement pour surveiller les marchés 911 flO
font» en mettant les arrondissements ou les biens qm les corn-
posent à l'enchère. Il y a aussi la direction des ïàs»
— 363 —
dMoaiiiaux servant d'éniolumeiits aux anciens corps de par-
fJMBS, appelés Spahis, qui sonl très nombreux dans ce
Paehftlik.
Le cAora entend aussi les conteslalions commerciales , les
fBàtmls qui s'élèvent entre les propriétaires ruraux et les
ftHliles. II a même le pouvoir do juger toute affaire qui lui
ni présentée , n'ayant d'autre régie de ses décisions que ré-
futé. Ces décisions ne sont pas en dernier ressort.
Le chorase compose de 16 membres clioi,sis par le Pacha,
pumi les notables ; leurs actes sont gratuits, moyennant le
tnitement mensuel qu'ils reçoivent. Ils ont à contrôler toutes
te epératîoQS financières et jugent les employés prévari-
aieurs.
Sgstème financier, — Les finances sont administrées par
QOHandir ( Receveur-Général }, et il a sous ses ordres un
Smdougi (caissier) , un Nazir (inspecteur) , un Saraf (véri-
tateur) et 42 commis.
Les deux premiers employés sont de véritables sinécures,
k Saraf qui est juif , recevant et payant directement sans la
pirttcipation du caissier.
: Lé Saraf est inamovible , pouvant obtenir sa confirmation à
iCfaaqeeocoasiony aumoyen de sacrifices pécuniaires qu'il se
crée «vec le maniement de tant d'argent , et en se mettant
d'accorà avec le Mudir , ce qui lui permet d'arranger ses
Mqptes à plaisir.
7-tc8 meous du Pachaltk se composent du montant des
contributions des divers arrondissements et des impôts prÀ-
biéiâan»le& Tilles.
ilrïaqiât fonder se perçoit sur une base ancienne , appelée
iiaéîtf (portion) et tout-à-fait arbitraire, de sorte qu'une
inwhl nuiiOQ ne paiera qu'à raison de 3 ou 3 adnéies, tandis
fa^uoe Hitre plus petite paiera davantage.
IsSardé est une taxe personnelle ; elle varie de 35 à 200
tOMI XIY 45
— 354 —
piastres par individu. Elle est toui-à-falt arbitraire, les
grands parviennent à réduire leurs taxes, tandis que lesm-
dustriels et la basse classe en sont écrasés, parce qu'il fiiutqiii
la quotité établie entre dans les caisses publiques.
Les Chrétiens et Juifs sont, en outre, soumis au Karadj de
â5 , 3S1 et 63 piastres annuellement.
Les cultivateurs sont, en outre, soumis à la dime , et c'est
surtout dans cçtte partie des impôts, que les exactions sont
les plus criantes.
On évalue les revenus du Pachalik à 30,000 bourses.
Douane. — La Douane compte 5 ou 6 employés sédeih
taires et plusieurs agens qui rodent continuellement dans h
ville à pied et à cheval.
En \ 844, elle a produit 2^600 bourses , le bénéfice des fer-
miers a été de 800.
Les droits sont de 3 V«i à Timportation et à TexpôrtatioR.
Rien n'est prohibé , à l'exception des armes à feu et te
munitions de guerre .
• f
Poste. — La poste n'est établie que depuis 4840. Celle de
Constantinople à Alep a un courrier tous les huit jours ; tooi
les 15 jours un courrier arrive de Bagdad et repart 40 joiis
après ; un service a lieu pour Smyrne tous les huit jours.
La taxe est à raison d'un para par heure ; raffranchisaih
ment est obligatoire pour toute destination.
La poste ne compte qu!un employé , ce qui rend les erreon
très fréquentes , dans la répartition des paquets ellesr des-
tination.
Institutions. — Établissements dHnstructùmpubliqu».'^
U exista six Medrassés ( collèges) , à Alep , et ils sont an-
nexés aux principales mosquées. Le nombre des élèveis en
flottant et, par conséquent , toujours mcertain , parce qu'A w
compose d'étudiants de tous âges , qui ne les fréquentent pas
avec régularité.
Les écoles musulmanes sont au nombre de SO aussi dans
la dépendance des mosquées.
— 356 —
Au» les ootlèges» od enseigne principalemeoi 1 lire gram-
sitiGaleineût le Koran, et Ton donne quelque teinture des
fâdOM que l'Orient possède encore.
Bms les écoles, oase borne à apprendre à lire et à écrire
«Mutre règle qu'une démonstration des plus routinières.
I^ Cbrétiens possèdent aussi \ 9 écoles ainsi réparties :
4 Maronites' . . . . U2 élèves.
5 Syriens ..... 230
« 5 Grecs catholiques. . . 216
3 Arméniens catholiques. 430
4 Grecs schismatiques . 27
4 Arméniens schismatiq. 32
Les Israélites ont aussi 14 écoles , dans lesquelles on ensei-
gMi 450 enfants de leur culte.
Les méthodes sont les mêmes que chez les Musulmans.
Chaque élève arrive le matin apportant son diner. Le
iBiItre réduit les plats , pour en tirer la subsistance de sa fa-
auBe^ et souvent il revend les rogatons ou les fournit à des
individus, au moyen d'un abonnement.
D n'y à dans les salles , ni bancs , ni tables ; les enfants y
pissent la journée assis sur leurs talons.
Rêm»x-arU. — Bibliothèque, — Sciences médicales. — Il
est inutile, après cela, de rien dire des beaux-arts et des I»-
Uiottièques publiques. L'exercice de la médecine y est libre,
et n'exige aucune collation de grades.
Institutions politiques , pénitentiaires. — Police. -^Te
MMiellem et le Kavas Bachi veillent tous deux à la sûreté
de la ville. A toute heure, toute personne peut requérir la
Ibîice arioée, pour arrêter les individus ayant occasioné quel-
que trouble. Les lieux de détention sont au nombre de trois :
au sérail , chez le Cadi , et chez le Nagib.
^ 356 —
Les moDoaiâS qui ont (.ours à Alep , sont celles frappées à
CMsiantinople.
Les poids usités sont!
Lechouboul. . . . . 68 kil.
Le rote ...... 2 k. 25 gr.
L'ocque ...... 4 k. 25 gr.
Les voies publiques sont dans leur état naturel et primitif,
ce qui les rrnd impraticables pour tout autre moyen de trans-
port; que par mulets et chameaux.
Statistique industrielle. — lime reste, MM., à vous expo-
ser le résultat de ia statistique industrielle. Le commerce et
rindustrie sont presque exclusivement exercés par les étran-
gm au pays. M. Gdts les a résumés, l'un et Tautre, daQ& ies
tableaux fort exacts qu'il serait inutile de reproduire ici, fxms
qui pourront passer sous vos yeux. Dans un pays ou il est
^apgereux de paraître riche , sans exciter la cupidité de ceux
Ql^ exercent l'autorité, il est difScile de s'^tteodris à un gf and
lO^yeipent industriel et commercial. Deux vices surtout 4p-
minent à Alep , l'égoïsme et Tavarice. Ajoutez à cea cm^
Ifim^BHueàe coiufiance dans les sentiments qui anÀn^r^tles
agents du pouvoir et le peu de soin qu'ils prennent pc^ir
f^GOUcager les Alepins à sortir de l'état alarmant où iU se
tr/iuyeot, et vous serez convaincus que l'en^pire oUeman
s'-^^uvrit et se d^uple insensiblement.
Rapport fat f par M. Marcotte, à la Société de statistique
ée Marseille , sur une brochure relative à Vabolition
eu système prohibitif, par M. Z. JounsE.--- Messikoks ,
IW peur missiem de vous rendre compte d'un écrit que
M.ToutîfE, membre correspondant de la Société de statisti-
que, vient de publier sous ce titre: Abolition du sysîîriiè
prohibitif d^s douanes ; Grande extension du commerce
- 357 —
iOB^rintr; au enlretiemsur le commerce extérieur, se mita-
thant au système protecteur des douanes , à la liberté du
: munerce entre peuples , au crédii commercial et foncier ,
; modes observations sur les questions agitées entre les So-
dttUsteset les Économistes, Paris, 4849.
La longueur et le défâul de précision du litre peuvent faire
pressentir déjà sous quel rapport l'œuvre dont j'ai l'honneur
"*' de TOUS entretenir , laisse principalement à désirer. M. Joot-
ttii'ipas suflisamment peut-être limité son sujet; il a toi]-
' Aé à trop de questions , pour avoir pu les approfondir toutes,
et il nelesapas soumises, dans leurs développements, à un en-
chrâemeot assez, mélliodique, pour en faire sortir toujours
decOBduantes déductions.
D'ailleurs, la forme dinlo^iu'c, adoptée par M. Joutne,
108 fvirait avoir été malheureusement choisie. L'esprit du
iafitaurae fatigue à suivre ce va-et-vient continuel d'idées et
da démonstrations contraires, dont cependant la communauté
d'ûrigtpe «6t trop sensible, pour ne pas exclure le mouveoient
etli yméié, que l'auteur s'était sans doute proposé. II faut,
povdonoerde l'intérêt et de la vie au dialogue, qu'une eer-
Woe passion semble au moins animer les interlocuteurs ; or,
Iloduslriél et l'économiste de M. Joutne ne se trouvent ja-
mais sérieusement en contradiction ; l'industriel accepte , dès
. 1(9. début du livre, l'idée du progrés, et l'économiste ré-
{Houve en même temps , de son côté , les réformes trop radi-
Cries. Les prétentions de l'un sont trop modestes; il y a dai»s
Issplyectipns de l'autre, tro|) de mollesse et d'hésitation^ pouf
QDf j|a discussion soit animée et qu'une bien vive liimièro
[ pui^ en jaillir.
f , fiifw m'arr^a* à cette critique de pure forme , J'insisterai
d^v^ntag^ jwr celle qui s^adresse au défaut de méthode , parce
que ce défaut fait un tort tros sensible aux argumentations de
— 358 —
Les entretiens sont au nombre de cinq. Ea voici tes diffi-
rents sommaires.
I Vrais principes du Commerce extérieur ; observatim
sur le système prohibitif des douanes*
IL Historique de Vindustrie manufacturière française, -
Système prohibitif \ blocus continental ; leurs effets.
IIL Instruction spéciale pour chaque industrie. Créa
foncier et commercial.
IV. Réfutation des motifs indiqués pour le motnlÏM^I
système prohibitif des douanes , ou protecteur du inM
national.
V. Des effets du libre échange, tel qu'il doit êtreenieié
Quelques considérations sur une nouvelle législation m
douanes. Conclusion.
On voit qu'il n'y a point là un classement rigoureux eili
gique ; que l'auteur , avec la facilité d'esprit , avec l'ardsi
d'imagination qui lui est propre , s'est trop confié à l'dM
dance- et à la fantaisie de ses idées , entrant dans le vtf d»
question et concluant , dès le premier chapitre , ce qui le m
damnait d'avance à d'inévitables répétitions; traitant mif
de tout , à propos de libre échange , et s'exposant put
même, comme je l'ai -dit , à effleurer les plus difficiles p
blêmes , sans les approfondir ni les résoudre.
Ainsi, j'aurais , pour mon compte > beaucoup à objéc
aux doctrines financières et d'économie sociale , expos
dans le troisième entretien , et notamment aux idées ds
JouTNE, sur Torganisation du crédit, et, dans les.aoi
chapitres , je trouverais encore bien des propositions inadn
sibles.
Par exemple , je ne crois pas que M. Jodtne se soit
toujours une idée bien juste de la fonction écoQOini^
numéraire.
« Le numéraire , dit-il , pag6 89 , n'est pas
— 359 —
« M économie politique comme marchandise ; c'esl te siyfie
i rg^risentcUif de la partie de la richesse, qui ne peut pas^
t far son volume f s^ échanger en nature, 9
la vérité , je cherche à quelle école économiste M.
JoDTNE a pu emprunter une telle définition. De tous temps,
kl économistes ont précisément attribué au numéraire,
et peut-être même exagérément , le caractère de marchan-
te, que M. JouYNE lui refuse.
M. Blanqui, dans son Histoire d0 l'économie politique^
lîppeUe comme fondamentales , les dciini lions données par
kl anciens, notamment par âristote qui qualifie la mon-
wiàf^i une marchandise intermédiaire, destinée à faciliter
IfduDge entre deux autres marchandises ; » et par Xéno -
nmi qui voiidans l'argent comptant, «de tous les articles
ttmmerçables le plus suret le plus commode. 9 H. Blanqui
ijodte eipressémènt : « Les fonctions de la monnaie n'ont pas
t diangé, depuis Aristotb et Xènophon ; T^rgent est tou-
t joers une marchandise intermédiaire , destinée à faciliter
«rechange des autres marchandises. »
t La monnaie, ditJ.-B. Sa y, dans son cours complet
t d'économie pdîtique , 3"* partie, chap. 6 , est une mar-
t Aandise que Ton vend et que l'on aciiète , comme toutes
^'hsantFes
c En sa qualité de marchandise , la monnaie a une valeur
t «oorante, qu'on peut, si Ton veut, nommer un prix cou-^
t cuit ;•'... nous sommes tous marchands de monnaie.... la
« inonnaie est un produit de l'industrie humaine , comme
c toutes les autres marchandises. »
t Et plus loin : « C'est une locution bien commune d'ap-
t poler la monnaie le signe représentatif des valeurs. » Et
J.^ Sat s'attache ici à critiquer cette définition , et à faire
rqiaoriirles erreurs auxquelles elle a entraîné Hontesouieu ,
dans le chapitre 7 , du 23"* livre de son esprit des lois.
'JÉaîntenant , Mutons un homme qui , de nos jours même ,
a posé les derniers principes de la science économique, &tee
tant d'autorilé et de précision , que M. Mignet a pu Fappjder
le géomètre de l'économie politique ; je veux parler de H.
Hossi , dont le nom réveille de si tristes et de si glorieux aoih
veoirs. En i 836 , dans la 1 G"*" leçon de son cours d'écodottiB
politique au collège ée France , il disait : <c Je rappelle àcett
« qui connaisent déjà ces matières , et j'apprends à ceux qri
« commencent leurs études économiques; que lamonMA
« sert essentiellemient à ce qu'on appelé l'échange indirBCt.
« 8i chacun de nous possédait ce que désire le possesMT
« de la chose que nous désirons , il n'y aurait aucune ïïéooh
« site delà monnaie. Les échanges se feraient directeiMt
« en nature. Cela n'étant pas , on a trouvé une marchanéoê,
« dont une qualité essentielle est de plaire à tout le œûodet
« de satisfaire un besoin universel , le besoin de fetre dei
« échanges.... L'or et l'argent sont une marchandise (fài
« revêtue de la fonction de monnaie ( ce qui en rend k
« valeur un peu moins variable) , n'est propre à d'anlrei
« usages qu'aux échanges. »
Ainsi donc , la définition que M. Jouynb donne du nnoié-
raire, et qu'il met sur le compte de l'économie politique , loi
appartient bien en propre. Ajoutons que cette âéâDitkm flrt
difficilement acceptable, à quelques points de vue ^'ob
veuille se placer. J.-B. Sat a raison de dire que l'a^t
monnayé n'est pas le signe représentatif des autres maiehliH
dises , comme le prétend Montesquieu , et il refuserait kfhu
forte raison d'y voir, avec M. Joutne^Io signe représeoti-
tif de cette partie de la richesse , qui ne peut , par son Wh
Ivme , s^échanger en nature.
Il suivrait de là, en effet, que l'argent serait le signe seule-
ment des marchandises d'encombrement dont le volume IM
se prête pas aux échanges ; mais qu'il ne serait pa$ celui dei
valeurs d'un moindre volume, telles que les pierres préciAoes,
fes bijoux ^ les tissus fins , les objets d'art et de taxe. L<
— 361 —
HOitfaire , au lieu de remplir une fonction générale dans les
isbàiiges , serait réduit à un rôle supplétif. Ce n'est assuré-
ÀBDtpas là ce qu'a touIu dire M. Jouyne, mais on voit à
(MHfr thécMrie impossible aboutirait pourtant sa dcflnition^
;'. D'ailleurs » ce n'est pas seulement dans la déOnition du
Hméraire , que les doctrines de M. Jodtne me paraissent
feraimées. II semble attacher souvent au numéraire une im-
ivtanceqne les économistes refuseraient certes de lui re-
fldbHltre. Ainsi , il cherche à prouver, pages 91 et suivantes,
pah riAesse du pays dépend de la quantité de numéraire
Mdesignes d'échange, existant dans la circulation (1). « La
Pianoe, dit-il, page 45, a une masse de numéraire su-
férieure à celle de rAnglelerr« ; elle peut donc augmenter
kOD capital industriel. » Il revient sur cette idée , page
4i7 : « La France, possédant une plus grande quantité de
numéraire que r Angleterre, qu'aucun pays du monde ,
qMUe impulsion ne donnerait-elle pas à toutes ses indus-
tries , avec ses trois milliards de numéraire , avec des ban-
qnes nationales, autant commerciales que foncières ? Les
banques raffermiraient le crédit, jusqu'ici sur un sol mou-
vant; la dreulation du numéraire serait plus active; les
hfllets de banque , émis avec modération , garantis par un
epcaiMC puissant, destiné à faire face aux paiements forcés,
tes une crise imprévue , lanceraient toutes les industries
tes un monde nouveau de prospérité. »
CeBdfiux passages, et bien d'autres du livre qui nous oc-
cipei prouvent que M. Joutne, dont le bon esprit repousse
(4) il convient d'observer, pour être juste, qu'il dit, quelque
part ; te contraire. Ce n'est pas la seule contradiction qu'on
Mureraft dans la brochure.
. _ ■ - _ •
TOVE XIV 40
— 362 —
en général les fausses doctrine^ du socialisme, s^est laissé ce^
pendant ealamer par une erreur que le socialisme sorlost a
cherché à accréditer. On croit que la France serait plus riâie;'
si les instruments d'écliange, monnaie ou papier, étaient |hi
nombreux ; on confond ainsi le numéraire avec le capital iS»*
pénible, ce qui n'est pas du tout la même chose. " ••'
La France possède, en effet, une quantité de numéraireilv
que double de celle qui suffit à alimenter les transactions OMH
merciales de l'Angleterre ; mais cela signifie-t-il , comm te '
prétend M. Joutne , que la France ait plus de ressources p ;
TÂngleterre, plus de moyens d'activer son travail indosiriEl i
et commercial? Assurément non; pas plus quel'encaisseellO'' '
tif en numéraire d'un banquier ne donne la mesurera lOD
crédit et de sa riche&se. Le capital se compose des imqMi-
bles , des machines, des outils , des moyens de trsinspopt^M*
ganisés , des matières premières acquises , des produits fr-
briqués, de la science des producteurs et du talent desonvrion;
enfin de tout ce qui représente une valeur quiconque ; &^
gent monnayé n'en est qu'une partie, et h phis Mb
relativement.
On répète souvent: il faut créer, il faut agrandir, il Urt
élargir le crédit ; il faut créer le crédit commercial €t tOfr-
cicr. Mais le crédit ne se crée, ni ne se décrète paséKRh
torité. Quand même , ainsi que le demandent les sodàlMM;
ainsi que le désirerait M. Jouyne , on jetterait dans la-dM-
lation une quantité quelconque de papier-monnaie, ou sfc'lton
veut de billets de banque -, on n'augmenterait pas d'tm oik^
time le capital disponible du pays. Voilà ce qu'on ne satt pis
comprendre. Au surplus, nous trouvons dans ce qui s'est passé
récemment sous nos yeux , une preuve frappante à rappui' de
cette observation. Comment se fait-il que dans les moments
de crise commerciale , alors que les transactions diaÛDueat,
les mêmes moyens d'échange, qui suffisaient cepcodant i des
transactions plus multipliées , semblent tout-à-coup devenir
— 363 —
plus rares? Us ne sont ni perdus , ni détruits. On dit (|ii'ils se
GKtot; la vérité est que la circulation s'arrête, avec le
nremait commercial et industriel du pays. La pièce de
dtqlrancs, qni , dans les temps prospères , passait , en quel-
PIB jours, en dix mains diiïérentes, et dont la puissance
Wtainsi décuplée, reste , faute d'emploi , dans la pocho de
llliB^ la possède , qui la réserve pour un besoin réel; qui (a
dépense enlin parla consommation , et qui ne la fait pas va-
loir par le travail. Car c'est le travail qui manque à l'argent ,
OtlUftpasTargent au travail. L'ouvrier, le cultivateur souf-
ftaot, Don pas parce que l'argent n'existe pas avec assez d'à-
boadaiiBe dans le pays , mais parce que le premier ne
Movfe pas l'emploi de ses bras , ni le second le placement de
161 denrées Doublez la masse de numéraire existant en
Ftanee, vous ne changerez rien à cette situation.
Tous croyez que quelques billets de banque de plus^ jetés
telle mouvement commercial, pourront lui donner la vie
qiilui manque Mais la banque de France, dont aujourd'hui
la caves regorgent d'une quantité de numéraire , supérieure
à todt ce qu'elle avait pu y réunir jamais , dans les années les
IIbb prospères , la banque dont la circulation en billets, est
tgde à cette quantité de numéraire , et pourrait être élevée de
MÉiame millions encore , malgré les ressources immenses
dfiBteDe peut disposer en faveur du commerce , ne voit-elle
pnAaque jour son porte-feuille se restreindre ?
Ce fait ne démontre-t-il pas, jusqu'à l'évidence, que le
cridit a une force expansive ou restrictive qui lui est propre ,
indépendamment de la quantité de valeurs échangeables,
HBâiéfaire ou billets , qui se trouvent a sa disposition ?
Je n'ai pu m'empecher de m'arrcter à cette discus-
âOD> parcequ'il y a , dans le livre de M. Jouyne , tout
tm. chapitre qui traite do la création du crédit foncier, et
VK'ilrevient fréquemment sur cette idée. Mais en supposant
l'organisation du crédit foncier, telle que la conçoit M.
— 364—
JouYMB^ ce qu'il n'explique peut-être pas assez neUemeol»
ce crédit sera représenté par du papier , qui ne représeoien
pas lui-même un atome de richesse nouvelle. Quelle sent h
fonction de ce papier? Le cours en sera-t*il libre ou forpit
Libre , le papier nouveau cherchera vainement son empkill
où le crédit commercial et industriel languit çt se ressent ;
forcé t il amènera dans toutes leè valeurs une déprédatioi
simultanée et précisément proportionnelle à la masse à
valeur nominale qui aura été ajoutée aux valeurs existaqlli.
Cela ne parait pas contestable, et je doute qu'après réflexin,
H. JouTNE lui-même puisse le méconnaître.
Aussi bien , tout cela n'est dans son livre qu'un acoeieoin,
auquel il a donné trop de place. J'ai hâte d'arriver à b qOBh
tien principale, qu'il a envisagée avec la modération ennta
temps et avec l'intelligence éclairée , qui caractérisent tt
esprit sagement progressif.
H» JouTNE fait justement ressortir tous les inconvënientidi
système prohibitif , que l'Empire a légué à la France, «}i* .
tèroe qui pouvait à une autre époque avoir sa raison d'teii
comme arme de guerre et de défense politique, mais qfàèb*
viendrait un nonnseus, s'il était indéfiniment malnteBiv
après que trente -cinq années de paix non iaterrair
pue,ont établi entre les peuples des besoins, des inlerili
communs , je dirai presque des liens d'affection et de cm*
fraternitéintime. Paix et prohibition, sont deux faits daat<k
parallélisme est impossible , et dont l'un est logiquranat h
négation de l'autre. C'est un point sur lequel les éconemMei
et les hommes pratiques tomberont facilement d'accord*
D 'ailleurs ; pour qui veut aller au fond des dioses, la pve*
hibition est loin de réaliser le but qu'on veut atteindre/Les
besoins do consommation sont la règle et la mesure de la ooih-
sommation elle-même. Si les objets prohibés sont demandéi,
ils arrivent nécessairement, quoiqu'avec plus on moîDade
facihté, au consommateur, grevés, sous forme de prime do
. — 366 —
ontcebaDdei du surcroit de prix que le consommateur peut
apporter. Le trésor perd le montant de cette primo ou plus
idoe que des droits modérés lui eussent permis de percevoir,
ftf industrie, quoi qu'on fasse, n'est précisément protégée
|I9 de la différence de cette plus value sur le prix d*acliat à
Pteanger.
: On a beaucoup recherché, dansées derniers temps, les
lojans de pourvoir au déficit toiyours croissant de nosflnan-
6iit Après avoir touché à des impôts nécessaires, dont la
lAmeanraitdû être ajournée jusqu'à Theure de la prospérité,
a voulu combler les vides par je ne sais quelles combinai-
monstrueuses , qui ne pouvaient qu'aiïaiblir les facultés
poduclrices du pays , au lieu d'augmenter la somme des re-
VHHIS. Mais le moyen le plus simple , le plus facile , le plus
îsmédiatemeot réaUsable, on n'y a pas songé. H. JouTna
UtolMerver avec raison que cet impôt des douanes, qui, dans les
Cpaditiiwis actuelles, ne compte guère au budget que pour 4 50
ailHonay un système plus large pourrait en doubler le pro-
diit« 6t il aurait pu ajouter que toutes les autres branches de
raïamu publics profiteraient encore indirectement de Tim-
pdiîoo nouvelle qui serait ainsi donnée au commerce.
• Dae des erreurs des partisans du système prohibitif , c'est
deuH^oser la puissance de la consommation intérieure ren-
fmiée dana des bornes étroites et en quelque sorte infran-
fiiusaables i et de vouloir par conséquent réserver exclusive*
mol ce marché à l'industrie même du pays. Mais il faut leur
nfppeler sans cesse que la consommation effective est et sera
toiyoQra bien loin de représenter la consommation possible; que
la ccHMoaunation ne s'accroît pas seulement en raison des be-
soins, QUMs aussi en raison de la variété des besoins, et qu'elle est
aiosî susceptible de s'accroître en proportion indéfinie ; qu'un
des moyens de l'exciter , c'est d'activer et de multiplier les
transitions commerciales d'individu à individu , et à plus
forte raison de peuple à peuple; enfin qu'il ne peut y avoir
— 366 —
d'achat , qui ne se solde en dèfinilive par un échange, et que
pour satisfaire les besoins (nouveaux que TimportatioD des
marchandises étrangères peut créer, il faut bien que let»*
vail national crée lui-même de nouveaux produits.
Quand on consulte les tableaux du commerce extérieardi
la France , on est frappé de l'importance de nos exportationi
pdur les pays que notre législation douanière semble aToir
principalement traités en ennemis. Malgré toutes les entrava
que nos tarifs ont élevées entre T Angleterre et nous, TÀih
gleterre est devenue progressivement notre principal débou-
ché extérieur. Dans la période décennale de 1827 à 4836,jdla
n'occupait que le second rang , après les Etats-Unis, dam le
chiffre annuel de nos exportations, et , sur b%i millions it
demi de valeurs dont se composaient celles-ci en moyeoMt
elle nous prenait 65 millions et demi. Dans la période dé:
cennale de 1 837 à 1 846 , les Elals-Unis passent au second .
rang, pour céder le première TÂngleterre, qui nousacM
pour sa part; année moyenne, 97 millions de valecirs sur 71}.
En 4 847 , le progrès de nos exportations en Ângletem
continue. De il3 millions, chiffre de Tannée précédente,
elles s'élèvent à 126 millions et demi. Elles montent enfinia
chiffre énorme de 1 89 millions, en 1 848, soit au 2/9 de tontes
nos exportations réunies.
Et cependant, les produits de l'Angleterre ne trouvaient^
place sur notre marché que dans une proportion très infé-
rieure : 22 millions seulement dans la période déceniialede
1827 à 1836 , 80 millions dans celle de 1837 à 1846, TSmilT
lious en 1847 , enfln un peu moins de 29 millions en 4848;
Ces faits ne portent-ils pas en soi leur enseignement?
N'csl-il pas évident que les meilleurs , c'est-à-dire les plus
sûrs et les plus riches débouchés nous sont offerts précisé-
ment par les nations que de malheureux préjugés veulent doqs
faire envisager comme rivales ? Ne voit-on pas que ees
nations, ot l'Angleterre entre toutes, ont d'autant (dus à
- 367 —
Hhetori la France qu'elles ont pins à lui vendre , cl qu'il esl
Ifêoprës aossi absurdoilc vouloir nous isoler d'elles, quMI le
»Ml de protéger Tinduslric du Midi de la France contre
IMiâlrie plus avancée des provinces du Nord?
* jor tout cela, sur bien d'aulres points encore, je ne puis
411e louer les aperçus inlelligents dont le livre de M. Jouy]|b
eit-rimpli , et la tendance vraiment éclairée des idées cco-
«uniques qui y sont.exposécs. Tout au pins, aurais-je à faire
qartques réserves sur la question d'application. Ainsi, je crois,
IWC'H. JoVTNE, qu'un système de tarir plus modéré devrait
priraloir ; mais je crois que ce tarif doit toujours être com-
Unéen vue d'une sage protection , car l'impôt des douanes,
iKMait purement fiscal , serait le pire de tous les impôts.
lu fond, le but de M. Joutne a été de vulgariser les idées
Airéforme économique . dans la limite du raisonnable- et du
pôMible. Son ouvrage, malgré lesimpcrfeclionsdeformeoude
détiît que j'ai du relever, mérite les sympathies et les en-
eborageroeots de tous les hommes qui s'occupent de la situa-
tionet de l'avenir commercial de la France, et la Société de
sMnstique ne peut qu'applaudir à l'intention de l'auteur,
nttri bien qu'à sdft efforts.
RÀtKAT^ par M. de Bonnemànt , sur le livre de M. Rem aglb ,
ii^iuU:deS'hospices d'enfants trouvés en Europe etprinci-
palêmmU en France, — Messieurs , — La grande et délicate
^MËtion» que M.Rehaclb s'est proposé de traiter dans la prin-
cipale de ses œuvres,celle du maintien ou de la suppression des
bospicea d'enfants trouvés,a été souvent TobjeldecontrovenBes
sMeusea ; elle a divisé les esprits les plus éminonts.
L'auteur entreprit son travail pour répondre par une ré-
Allalîoii victorieuse, aux lettres de Lord Broughau qui
d^lBiidait la suppression des hospices d'enfants trouvés ; il le
eëmpldta prâr répondre aux questions mises aux concours en
4835, 4836 et 4837, par l'Académie royale du Gard, la
— 368 —
Société académique de Maçon , la Société des établissemesto
charitables de Paris, et telle est l'importance de cette oeom,
la profondeur des recherches auxquelles ' elle a donné lin,
le talent d'observation qui la distingue, qu'elle fut succen-
vement couronnée par les trois corps savants dont nous
d^ parler. Depuis cette époque , plusieurs livres nouveaux
cette matière ont paru, mais aucun, à notre avis» ne tnila
d'une manière aussi sérieuse, avec une. aussi grande sapé*
riorité , la question des enfants trouvés ; et chacun d'&xi oi-
me , à part la question de la suppression ou du main tien Is
tours , ne fait que reproduire, dans d'autres termes peui^kil^ ^
l'oeuvre que M. Remàgle a complétée en 1845, par son nniort
au Ministre de l'intérieur sur les infanticides et les Mrti
nés, dans leur relation avec les enfants trouvés.
Nous ne dirons pas trop , en s^joutant que M. RbiucuIé ]
autorité et qu'il serait tout-à-fait impossible d'écrire M^fliV- |
d'hui sur cette partie de l'économie politique, sans 0(Misallerki
nombreux documents ; laborieusement amassés par M ert
qu'on» trouve à chaque page dans ses livres.
L'auteur ouvre son livre d'une manière tout-à-falt nenei
profitant des chiffres de la statistique moderne, qui bî lOBl
d'une incontestable utilité ; il remonte plus haut encore pour
chercher la réponse aux difficultés proposées. Il demandsi
rhistoire les enseignements refusés à l'observation individiMlIl.
II joint la méthode historique à Texamen philosophique et as
forme ainsi cette conviction profonde et érudite avec laqiMiii
il écrit.
Cherchant d'abord les influences sous l'actioa desqosUei
ont pris naissance et se sont développés les hospices d'eofeiMs
trouvés dont l'utilité et le caractère sont si contestés anijoiir^
d'hui ; pensant qu'il y a toujours entre la nature d'une «eili-
tution et son origine une affinité nécessaire , M. Rkhaou
remonte aux premiers siècles du monde pour aooi déoimlrer
que l'expositioû date de l'origine des peuples.
I
— 369 —
>nJibin' apprends avec lui que chez les anciens , les enfonis
ai^racevaieni des soins qu'en vue de leur utilité dans les fa-
ÉWsieldatnsrÉtat.
-^<4inBl, chez les Hébreux , la loi avait prévu le cas où les
fhiB' pouvaient exposer leurs enfonts ou les vendre pour
•»fii GrécOi ces limites furent dépassées :
A Athènes, non seulement le père avait droit pour payer
ilidettes^ de vendre son enfant, mais il pouvait encore dis-
pMr desavie.
')A Laeédémone , l'autorité publique remplaçait celle du
fèn*: L'état vendait Tenfont bien constitué , et faisait jeter
iM pitié dans le gouffre des Apothètes , situé prés du mont
l^gite , Tenfant délicat et faible , et, comme si une atrocité
Afait être ajoutée à une autre , on appelait par dérision cet
«rimit le lieu du dépôt.
^•'!àd BBlieu de ces usages horriblement barbares , Thèbes est
. lié heureuse exception. Elien nous dit que Texposition y
<Ùt défendue. Le père , qui ne pouvait nourrir son enfont ,
itf foovah le faire périr ; il était obligé de le porter aux ma-
gkttitik Geux-ci le fesaient vendre pour le prix le plus modi-
qnean profit de TÉtat, et l'enfant devenu grand, se consacrait
lien père adoptif pour le rembourser de ce qu'il lui avait
cmnb. '
'"'A Adme, la loi des douze tables avait ordonné aux pères
Mlover tous leurs enfants mâles et la fille ainée de la famille;
et, quant aux autres filles , ils ne pouvaient les exposer avant
taar 3^ année. Cette loi fut observée jusqu'au temps où la
earrqptîan se fut introduite dans la nation -, mais , dès lors ,
t^ïposition des enfants , sans distinction d'âge ni de sexe
fêenentsi commune , que « L'exposition d^un enfant et les
ilksiâimù d'une vie miraculeusement conservée , fournissent
tmx etmiquês latins le nœud de toutes leurs pièces. »
TOMB XIV 47
- 370 —
Mais combien l'esprit du christiaiii«iie devait reoHMriar
epcojre 90us ce rapport sur l'esprit païen I
« L'ancien monde , constitué sous un seol principe , k
« force , affectait un grand mépris pour ce qu'il y a d# phH
« faillie , renlancct La religion nouvelle • formée sops }%>
« fluence la plus pure du devoir^ dut> dés les premiers jwi
« de son existence , l'entourer de plus de sûipa an nheo
t même de sa faiblesse. »
Sous ÂTHÉNAGEAAS et JULIUS PaULUS, QOUS VOyam 4111
s'éveiller un profond intérêt pour les enfants trouvés. Cm*
TANTIN converti à la foi chrétienne , invite ou plutôt oWpi
en 331 , les étrangers à prendre soin de^ eofanti etpniik
Sous Yalientinien , VAI.ENS et GRATiENy l'expositic»» M
enfants est défendue sous des peines très sévères; d^aiiMi
Empereurs vont bien plus loin ; ils joignent au don (du la.vih
le bienfait de la liberté ; enfin Justiii ien , voyant les 4|lllll
richement dotées et persuadé que leurs bieoa SQiM I0 fitP^
moine des pauvres, ordonna au préfet d'IUyne de JPaiM
les eni^nts à la charge des évéques et de leurs égta'soSf Qt c^frt
de ce moment , sous le nom de Brephoft^ophia^ que \m ynr
miers hospices d'enfants trouvés sont fondés , et preoMiit ta
caractère public.
Les constitutions de Justin^kiy n'ayant pas pépétr^ davalai
Gaules, à cause, sans doute, des nombreuses invasions d^ Sus
baresqui avaient fait naître d'autres souveraiuetés , U if M
pas étonnant, nous dit M. Rçmacls, que cette partie dunMdi
soU restée plus lopgtemps à recevoir le bienfait im tjmfjim
d'epfauts trouvés, ni ;
On eu trouve seulement {es premières traoes dMi .te
capitulaires de G^ARL«MAfiNE, mais les ordounan^es 4(l<i
moif arque , pas plus que les décrets dç divers ooneite «t aor
tamwent de celui d'Arles ne purent empêcher 1 i^gm la
5-* jusqu'au 4 S"* siè(4e » l'usage barbare de vendre te «h
fants , et les saints hommes qui s'étaint voués à millA pérOs
— 374 —
fMrmdierà deë Barbares d'innocttites TictittiM, qu'on
■iMiC M marAë ocAnme desbétes de «Mme, ne purent
HÉèpiner.
ffifeftibpMreoù l'auteiir présente ses vnes sur les hospiees da
y'ii^ti edtmne socnrce première des bienfaits répandus sor
kiénÂota Ironvés, n'est pas un des moins intéressants de son
mnêgé* Nous avons pensé vous être agréable en transcrinnt
-ici l'une de ses principales parties :
« Vers le milieu du XII* siècle, dit M. Rbmiclk , thrdt à
« HSntpAi^ ou dans les environs un homme de la famille et
V la la vie duquel nous ne savons rien , sinon qu'il aima les
• fUmes M leur éleva de magnifiques asiles. Les ehronl*
« ^jMim da temps rappellent frère Gdt ou maître Gur.
tfQÉrtqaea-ons trompa parla similitude des noms étjAds
i «MSiM pàt la t^randeur des établissements, le font fils de
s MtluÉiiM , comte de Montpellier; mais les témoignages
I le lldstoire résistent ft cette filiation . inutile d'ailleurs à sa
1 00lre. Frèra GuT fonda à Montpellier , antérieurement à
« 1180 , un hospice qu'il plaça sous l'invocation du S -Esprit,
4 sidans lequel il recevait les hommes malades et les enfants
• Varûreàt» hospitaliers du Saint-Esprit s'établit en même
< tettj» âoos sa direction pour le soulagement des misères ;
. e mfMfére prit en peu de temps une extension considérable.
«fié iMttvélles maisons furent fondées. A la fin de ce siècle ,
i' M'y eiÉ avais deux à Rome , une à Marseille , une à Berge-
t fi6| OM & Troyes et d'autres en différents lieux. L'ordre
t tatakm solennellement reconnu par le Saint Siège , et Guy
« «I Ibt nommé Grand-Maftre. Six ans après, iRifoCBiiT III
c l'appela à Rome et lui confia la direction de la maison Stmeta
tf' ÉNM tu Saseia, à laquelle il venait de donner la même
e^dMhiatioft qu'avant la sienne à Montpellier. »
Dte hnrs, partout où Ton veut porter secours aux enfonts
trouvés , nous voyons recourir à Tordre du Saint Esprit, et,
— 372 -
en 4291, cent ans seulemenl après leur formalion, toutes kk
parties de rÀllemagne, de Tltalie , de la France ^ de VEsgt-
gne , de rÀnglelerre avaient de ces établissements. Dioi
une bulle de Nicolas IV , qui en contient la nomeodature ,
nous voyons qu'il y en avait 1 1 en Bourgogne , 3 en LorraîBe^
S dans les provinces narbonnaises , 2 en Languedoc, 4 dus
la Guyenne, autant dans le Berry, 3 dans la province d*Ai)B|^
4 dans le Viennois.
Paris ne vit s'établir un hôpital pour les enfants trouiés
qu'en 4362. M. Remàclb considère Tédit de Charles VII, en
4 445 , qui défend de recevoir dans les hospices , des enfuto
autres que ceux légitimes, comme un moyen détourné de Aire
taire des exigences qu'on était alors hors d'état de satisbiief
et non la défense de prendre dans des hospices des entaU
illégitimes, puisque dans le même édit , il est ordonné 911'M
continuera de quêter pour ceux-ci « un certain lit étaoti
l'entrée de Véglise cathédrale de Paris. » , :\\
Mais cette proposition de M. Rebiagle a trouvé des contCH
diçteurs.
M. Labourt soutient que l'hôpital du Saint-Esprit a'éliit
destiné qu'à recevoir des enfants légitimes « puisque le Prh
cureur du Roi au Châtelet ayant fait transporter, en 4445,
des enfants au maillot , trouvés les uns par la ville , bf
autres emportés aux hms dudit lieu ou jettes nuitammfiit k
val les rues , il s'éleva entre lui et les administrateurs M
l'hospice un débat assez grave pour que Charles VII reqdh
en faveur de ceux-ci une décision motivée repoussant la |kA-
tention du procureur du Roi , et non, en invoquant les atatiA»
mais en puisant ses motifs dans des raisons d'état et de hapts
administration.
?(ous rangeant de l'avis de M. Labourt , nous pensons avec
lui que la crainte d'aifaiblir le remords que devaient ëproiner
ceux qui exposaient leurs enfants , d'atténuer la juste réf^o*
bation qu'ils devaient inspirer, avait fait établir comme
— 373 —
iBUMHid'élal y Qu'il ne devait élre créé par le Gouvernement
MWilaUiiaement où ces petits infortunés pussent recevoir
répriv^Ienides sans maternels.
i\4âaà- dMDdonnés par Téglise dont les canons protecteurs
Meai tombés en désuétude, et par le pouvoir civil dont les
9ge8 prévisions redoutaient un état de clioses qui s'est, en ef~
fBlyiéaliséplns tard, ii était cependant nioialeineut impossible
qne les enfants exposés restassent ainsi en dehors de toute
pntectioQ et en quelque sorte iiorsla loi.
Ceflil à cause de cela , sans doute, que s'établit la coutume
da piester en Véglise de Paris pour les enfants trouvés eî
ifÊBàmnUj certain lit étant dans ladite église par certaines
permîmes , que des charités et aufnônes qu'Us reçoiveni les
tnu tmecnUunèé nourri et gouverné, criant publiquemeni
onpassants par le lieu où Icsdits enfants trouvés sont ces
mois : Faitsb bien a ces pauvres enfants trouvés.
Mus eomme cet usage devait avoir pour résultat d'attirer
Hn. r^gliae Notre Dame, les eufants qu'on exposait à Paris,
et que les sœurs hospitalières (appelées certaines personnes
dam redit de Charles VII) ne pouvaient suffire > au moyen
teamnôoes, à leurs besoins , il s'ensuivit que les chanoines
pûittrent plainte à la Cour de ce qu'ils étaient exclusivemeni
chqiBti des suppléments à ajouter ; il y eut procès, et par
sut^ydeiUL arrêts, en 1547 et en 1552, par lesquels le Roi
oqloan^tqu'ilsseraient nourris par les seigneurs haut justi-
Cim!i tant séculiers qu'autres.
Jhjft dès l'instant où l'Eglise abandonna ces pauvres en-
6MIi le service des enfants trouvés tomba dans un affreux
désordre. M. de Villeneove Bargemont nous dit ; « qu'en-
« tre les inains de sulbaternes avides , les enfants trouves
c devinrent l'objet d'un trafic scandaleux ; on les vendait à
c dflS: bateliers, à des mendiants el, comme disent les mémoi*
« res du temps, à dés magiciens. Le prix courant était de
« 30 sols, 9
— 374 —
El OD Yil alors des nourrices dont les enbats <iai6Bt amcIi^
venir en acheter; on enacbetait là aussi pour en supposer ùm
les familles , ce qui occasionait les toonbles les plus gnm.
L'édit de Henu U , de février 4 556 , esl une prao^ osodiifli
était allé loin le désordre des mœurs et combien il était »
gent d' y porter remède.
Mais cet édit, loin d'y remédier^engendra une fouled^É*:
Les pariemenls se lassèrent de trouver des coupables et iM
indidgenceen augmenta le nombre, t Ici, nous ditM*liH
€ MACLE y se manifeste une influence bien remarquable , te
s mauvaises mœurs sur les lœs. Elles les corrompent êtà
• km source , non seulement en altérant les bénites ioii^
t lectuelles et morales des peuples,mais enecHre en poonart M
s l^latenr à des exagérations qui , pour avoir été dMte
» par une intention droite^n^ensont pas moins dangereosMi
< On voulait prévenir les infanticides et les abandons^ .jiM
t pour arriver à ce résultat, on forçait la nature à âéooriMnr '
t.aes mystères; on arrachait à la pudeur son voile; en pm^
t vait arriver au scandale, on y arriva.»
Ici , laissons encore parler M. Rbmaclb :
a U fallait pourtant relever à ses propres yeux, cellail^
s ciétë réduite à rougir d'elle-même; il fallait fairo wrki
t scandale de Thumanilé et introdinre les nouveOee fteMH
« tioBs dans les voies qu'un heureux instinct Vèmt fi^ÉÊÊ'
« L'œuvre était immense ; une pauvre veuve la tetilft^ MUl
« avec deux servantes, elle recueillait, le matin dadHif
t maison , les enfants que les soldais de la police sfiienlla
a massés dans leurs rondes de nuît.Mais ses reBSMroei'éHtlM
« MUes et sa demeure étrmte. Il fallait tirer an aort efetii;
a d'entr'eux qui devaient être conservés ; les antrea êUUtâ
t repoussés , non sans pitié. Pour comble de disgrienyMS
« servantes détruisaient en secret l'œuvre de sa bienlaiiMBe ;
t eHes vendaient les enfants.
-. 375 —
1 lyhiy parai celui dont l'inépuisable diarilé semblait
t'jpMsr avec elto le remède à toutes les douleurs sociales. •
'^ii ratoor d'une de ses missions, Vincent db Pauli, que
Iteiia presque nommer l'Ange Tisible de ta Proridenee,
NMiie aous les murs de Paris , un de ces enfanta Mire les
d'un mendiant occupé à déformer ses membres. Saisi
y il accourt avec Tintrépide confiance de la Tertai ;
M imche sa Tictime , remporte dans ses bras , traTorae
Éiii assemble la foule , appelle sur ces enhnts la pitié pabU«-
W, el, peu de jours après , il fondait pour eux son premier
^GettoCBayre magnifique de dévouement et de charité passa
rlanidesépreuves; elle en sortit victorieuse etfutpuissam-
aMeneourasée par deux de nos Rois Louis XIII et Louis
If.
tu p9int intéressant aurait été la recherche du nombre des
j^lkMÎs dans chaque ville avant et après rétablissement
il nouveaux hospices; M. Remaclb regrette que les élé-
éilsd^un pareil travail lui aient manqué.
La révolution de 1789 détruisit l'œuvre de Vincent dk
îitt'^ comme les guerres de religion avaient anéanti celle
|i]f(sÉ|^liers du Saint-Esprit; mais ce ne fut que pour peu
NÉfltf| il est i croire même que sa pensée fut de les régé^
ÀéK 14 série de décrets rendus à cette époque prouve
Ijamipent qu'on s'en occupa beaucoup. M. Remacle nous
Ijiiaie'toàtes ces lois et les critique justement puisqu'elles
Iplàèrmt leur elTet. « L'image d'un hospice était comme
blïanee d'alors , l'image du chaos. »
IfT dfcret du 1 9 janvier 4 8H présente de notables amélio-
lÉi amr le régime adopté , mais il n'échappe pas non plus
fteitfpre,Uenqaé leurs auteurs eussent généralisé tout ce
IjlMivaient trouvé de remarquable dans les anciens régle-
àla.
- 876 —
H. REMiCLK trouve que la disposition de ces décrets por-
te en eux un double vice , d'où soat nées ces conlinueita
plaintes sur l'énormitë de la dépense des enfants trouva et
celles plus gravps encore sur l'augmentation du nombre d(t
ex positions.
« En 4784, NecKER portait à 40,000 le nombre des»
ftnts trouvés en France, en 1768, il était deSt.OOO.'fl
1809, de 69,000, » Dans un intervalle de 25 ans , il i*Bll
donc augmenté de 39,000. i
■ Le nombre des enfants trouvés a été depuis :
en t815 de 84,000
<821 105,008
1825 117,305
18S3 127,507
Augmentation pendant ces 25 années , période égaie i i) \
précédente , 58,507 , et différence en plus en faveur de lapé- ^
riode qui a pour elle les tûurs, 29507 ou le double, n
Cette dernière conséquence suffira pour vous prouver ipil
M. REHiCLB est l'adversaire des tours.
Nous avons essayé de vous donner une analyse de iapirlie <
bistoriquc du livre de M. Reuàcle , afin de vous faire coair "
prendre l'étendue el la partie de son œuvre; il nous resterailà
vous entretenir de la partie dogmatique, nous demandorsi.)!
société de vouloir bien nous pardonner de ne pas la lui sou- .
mettre aujourd'hui , ayant besoin de nous entourer de docu-
ments qu'il nousaété impossible de nous procurer cejour,
enir'aulres le dernier rapport par M. Behoit d'âzi, fait ï la
chambre des représentants. ■ ! «j-
Toulefois, comme la nomination de m. REMiCLKanlitMA
correspondant ne saurait être retardée , l'acquisition qoâiHl
&ire la Société devant être d'un incontestable, avantansmi
die, nous vous prierons de regarder ce rapport à>nunAKRj-
mlné et nous conclurons,de concert avec M- P.-H. IU>iJX,DOtn
; — 377 —
koiorable Secrétaire perpétuel , à ce que M. Remacle, au-
jHHKl'buî premier magistrat de la ville d'Arles, soit admis
IQ nombre des membres correspondants de la Société.
• -
Mémoire sur la réforme des prisons ^ par M. Vaucibb. —
La réforme des prisons et des bagnes est une des questions
flOBt le plus de droit à fixer l'attention des hommes d'état et
te personnes qui se préoccupent de la position morale de la
Fimce. Le précèdent gouvernement qui en avait senti toute
riaiportance,avaitprésenté,en 484i,aux chambres législatives
Qnprojet de loi sur ce sujet, dont l'adoption avait été renvoyée
i h session suivante , par des motifs qu'il est inutile de rap-
p6krici, La part funeste qu'un grand nombre de forçats
Ubérésont prise à tous les complots anarchiques qui ont été
Imnés depuis un an y rend encore plus frappant le danger
dnsyslème actuel, et le besoin urgent d'une réforme ; c'est
0941a m'engage à traiter ce sujet aclucllcment, malgré les
acuités financières du moment , parce que la gravité du
Wl rendra peut^-être les moyens d'exécution plus faciles à
iiûaver.
B but reconnaître, cependant , que l'autorité a beaucoup
anrélioré, depuis 20 ans , l'état matériel des prisons et le sys-
tème hygiénique des détenus; mais le manque d'un plan
liréié) et surtout les obstacles insurmontables opposés par
l^tdes constructions existantes, ont rendu presque in-
MsiUes les améliorations qui ont été tentées dans le ré-
vm moral.
Poursuite d'une de ces contradictions trop nombreuses dans
ûotre système répressif, qui n'est souvent plus en harmonie
avec les besoins de notre époque , la peine de Temprisonne-
nent semble diminuer en rigueur et en intensité , à mesure
pi^eile s'applique à des condamnés plus coupables , et que
s loi a eu l'intention de punir plus sévèrement. Ainsi les
tOME XIT 4S
— 378 —
maisons de dépôt sont pires que les maisons de justice, iiSÙ^
ci que les prisons centrales , et ces dernières que les bagnÉi
en sorte que le prévenu est plus mal traité que l'àceoié,
l'accusé que le condamné , et le simple correctionnd ntt
une prison plus dure que le réclusionnaire qui envie i aï
tour le sort du forçat.
Un des inconvénients qui figurent en première ligne 4ii,
le système actuel , est le mélange qui a lieu dans les maiidÀ '
de dépôt et de justice des prévenus de tous âges , sans di^
tinction pour la gravité des délits dont ils sont accusés ,' flOB
seulement entre eux, mais encore avec des condamnéiéi
passage. Cette méthode est aussi injuste que dangereuse; A
est injuste parce que tout prévenu doit être entouréd'uné|l^
vention légale d'innocence , jusqu'à sa condamnation si dlii
lieu , ce qui n'est pas toujours le cas ; elle est dangereuseptf^
ce que les liaisons volontaires qui s'établissent entre dasm-
damnés pour délits ou pour crimes, et les prévenus qui ftk
renvoyés acquittés, exposent souvent ces derniers à Ikl
entraînés plus tard dans le vice , par les sollicitations on kl
menaces de ces anciennes connaissances. La justice peats^
surer des pré venus ; mais elle ne doit pas les exposei'àtt
perdre à la suite de leur prévention.
On retrouve le même vice d'organisation dans les priidtt
centrales et les bagnes , mais avec des conséquences bien phi
fâcheuses, parce que le sc\jour pêle-mêle des diverses cîli-
gories des condamnés y est bien plus prolongé que daof itt
maisons de dépôts. Elles sont devenues de véritables éo6i^
d'enseignement mutuel pour le crime, et il n'est plusdoslw
que c'est à ce déplorable système de répression, qu*esttt
Taccroissement effrayant des crimes et des complots qui tHh
nacent aussi sérieusement la société que les personnes.
Il est évident que dans l'état aQtuel,'la prison et le tUt^
ne sont plus une peine pour la plupart de leurs habitants i cl^
que loin d'être un objet d'effroi pour ceux qui y ont àiji
— 379 —
Us les considèrent au contraire comme une station
inent se reposer des fatigues et des agitations de
aiyeutureuse » comme un asile où iis trouvent des
et une sympathie que la société leur refuse, et où
pentleur énergie et leur perversité dans les en-
ents et les conseils de leurs compagnons d'infamie,
ime à demi perverti apprend à s'enhardir dans le
jeune homme profite de Texpériencc des Nestors
et sans parler de ces intimités monstrueuses qui
la nature , les condamnés ont tout le loisir de former
des liaisons et des projets qui sont mis à profil après
issement.
une pareille vie , il faudrait qu'un homme fût un
' ne pas retomber dans le crime ; ne le voulut-il pas,
facilement entraîné par les menaces et les dénon-
e ses anciens camarades de captivité, et il est à peu
ain d'aller ainsi de condamnation en condamnation
récbafaud.
ts expliquent sufiisnmmcnt Taugmcntalion inquié-
i criminalité en France, et la proportion croissante des
écidives dénonce plus que tous les raisonnements
ité delà peine et les vices de son application. M.
L ( de la Drôme] a dit avec beaucoup de raison :
it ou coupable, tout homme qui a franchi le seuil
son est perdu. » En eiTct, la société repousse avec
.homme qui a vécu plus ou moins longtemps dans
es du crime ; ce malheureux , privé de tout moyen
I d'existence, est forcement entraîné dans de nou-
its contre la propriété et les personnes.
ger d'un pareil état de choses a été depuis long-
•mpris dans Lpus les états civilisés , et la Belgique,
rT^Uemagno et jusqu'à Titalie ont successivement
emple des États-Unis et de T Angleterre , en établis-
stàri^c pénitencier. Partout les résultats ont répoudn
— 380 —
aux espérances qu'on en avait conçues, et it fiiut espc
DOS législateurs , pénétrés de Timportaiice immense
réforme, ne voudront pas que la France entre la dehn
la voie de la régénéra ticm.
Passons maintenant à Texamen comparatif des A
tèmes pénitenciers qui se partagent les opinions , du
dit d'AoBUBN, basé sur l'isolement de nuit et le tr
commun de jour , et le système pensylvanien basé s
lement absolu de jour et de nuit avec le travail en
Leur but commun est d'empécber que lesdétenn
corrompent mutuellement par un contact jouniad»
mener chez eux par le silence et la réflexion, une
ration morale , impossible à obtenir dans le systémt
d'empêcher les récidives par Tmtimidation morale <
duit le régime sévère de ces maisons; d'alléger les i
deTétat, par une bonne direction du travail des (
et enfin de leur faciliter leur rentrée dans la Soàn
l'habitude du travail et la possibilité d'en trouver par '.
charitables des sociétés de patronage pour le& Ubé
deux systèmes consacrent en principe rabsence d
communications entre les détenus ; mais ils sont loi]
avis, d'y parvenir avec une égale efficacité , et j'en (
plus loin des preuves variées.
Le système d'AuBURN est celui d'après lequel j'ai
cuterla prison pénitentiaire qui fut établie dans le t
Genève, en 483d. Elle se compose d'unbâtimeD
contenant l'administration, la chapelle, la cuisine et 1
accessoires , et de deux ailes rayonnantes contenant i
les , 4 ateliers distincts et les réfectoires, et séparëci
cours pour la promenade des détenus. Cette disposil
être présentée comme convenable , sous le rappoit A
veillance qui s'exerce avec facilité, depuis la salle d'in
soit sur les ateliers , soit sur les cours.
 son entrée dans la prison, chaque détenu eftt
— 381 —
:. v0Mdiiit dans la salle de bain où il est lavé à fond el revêtu du
ï 'rmfao^ pénal ; de là il est conduit dans sa cellule où il reste
r '^(«mfiné jour et nuit, de trois à six mois , suivant son deg^réde
culpabilité. On le laisse sans travail pendant une 4 5* de jours ,
l >|tar l'abandonnera ses réflexions. Le tempsde son isolement
ilhnlii expiré, il travaille en commun dans des ateliers où des
^idvArts d'œuTres sont charges de faire observer le silence le
'^jto absolu. Le travail dure environ 44 heures ; il est accordé
.Ijpihenre pour le repas ou la promenade qui se fait dans les
«m en marchant circulairement à deux pas de distance.
la travail est envisagé comme une faveur qui peut, pour un
[ imder acte d'insubordination , étro suspendue pendant un
l .aok et pendant trois mois pour chaque récidive.
F v.<^ihidépendamment des services religieux qui ont Heu le
r finafiehe^t les jours de fêtes, les visites des aumôniers sont
edndées de manière à ce que chaque prisonnier en ait au
,. iûîiis une par mois.
i'Ponr rinstruction morale, une bibliothèque composée de
«liliisi religieux, moraux etinstructifs, choisis et distribués par
taiaiimdntesou par les membres du comité de surveillance
MrdOt est mise à Tusage des prisonniers qui doivent
neenwr au moins une fois par mois une visite d'un des
QSÉBbres du Comité.
r lies visites des parents ne sont accordées que tous les mois;
flUei ont lieu dans un parloir disposé de manière à
linntir tout contact ou remise d'objets , et en présence d'un
M^loyi; ehaque visite ne peut durer plus d'une demi heure.
CjMtquiarrivent dans la prison ne sachant pas lire, reçoi-
VtStttchaque jour une leron de lecture , et l'on donne h tous
kiKitres. deux leçons, par semaine, d'écriture, d'orthographe
eifarilhmétique.
ieawtin aprés^ue la cloche du lever a été sonnée, les gar-
difsift omrent les cellules de leur division ; les prisonniers
'^nnoent lenr vêtement qu'ils avaient déposés le soir dans le
— 382 —
corridor, ils s'habillent, se lavent, font leurs liU, balayeDi
leurs cellules et le corridor, en présence des gardiens qaîlei
rassemblent ensuite pour les conduire dans les ateliers.
Pendant la nuit ils sont surveillés par les gardiens qui 091
leurs chambres à Textrémité des corridors des cellules it
■
qui font leur ronde en marchant avec précaution, et portaot.
des chaussons en peau ou en lisière , pour n'être point eo-
tendus par les prisonniers.
Dans le système pensylvanien , les prisonniers , ainsi qoe
nous Tavons dit, sont enfermés dans des cellules le jaw* 1
comme la nuit. Les cellules sont assez vastes, bien aéréeii ']
salubres , pourvues d'un bon lit, des meubles nécessaires;. \
des conduits y amènent de l'eau fraîche , des ventilateurs i^. ;
nouvellent constamment l'air , des lieux d'aisance entière- -
ment inodores y sont quelquefois établis.
A son arrivée, le détenu est visité par le médecin qui con»-
tate rétalde sa santé ; on lui fait ensuite prendre un baiDf
et on le revêt de l'uniforme do la prison. Les effets qu'il a
apportés avec lui , sont lavés et soignés dans un magasin pour
lui être remis à sa sortie; cela terminé, on lui couvre les yeax
avec un capuchon , et il est conduit dans cet état , par tes gar-.
diens, dans la cellule qu'il doit occuper.
Le numéro placé sur sa porte , devient désormais sa seolo
désignation. Lorsqu'il est entré dans sa cellule , on loi dé-
couvre les yeux et on le laisse seul; là, il reste sans ouvrage et^*
sans livre, abandonné quelques jours à ses réflexions..
Si le prisonnier sait un des états exercés dans Vél^
blissement, on lui permet de le pratiquer; s'il n'en apis,
on lui en désigne un qui lui est enseigné par un des. gar-
diens.
Chaque détenu a une demi heure de promenade , dans une
cour; les parents des détenus ne sont jamais admis, mais les
inspecteurs , les aumôniers , le directeur , le médecin , les
— 383 --
;et les \isileiirsufllciels leur font d'assez fréquentes
ônc à tort que l'on a appelé jusqu'à présent ce régi-
prisonnement : Tisolement absolu. Il serait plus juste
1er : le système de la séparation absolue et continue
nniers entre eux.
l'un prisonnier est malade, on le fait transporter dans
iellules d'infirmerie.
position rayonnante des bâUments des condamnés»
ue le culte puisse avoir lieu sans être obligé de faire
détenusde leurs cellules; Tautel est placé au point
lesi)ortes des cellules sont cntr'ouvertes et le prison-
t voir cl entendre le prêtre qui célèbre Toflice
iToir décrit dans leur application pratique les deux
d'ÂUBURN et de Pensylvanic, il me reste à les com-
signaler les inconvénients et les avantages do cha-
k*
I système d'AuBUBN , Temprisonnement solitaire de
n progrés sur Tancien état de choses ; mais pendant
it-il laisser aux prisonniers la faculté de se voir , la
5 de se parler? Non , car c'est presque rendre illu-
rstème cellulaire? C'est manquer le but qu'on doit
dans l'emprisonnement pénitencier, qu'un détenu à
de prison , puisse rentrer dans la société sans avoir
d'être reconnu par ses compagnons de détention et
.rainé de nouveau dans le crime.
nco exigé dans les salles de travail et les réfectoires
le d'AuBURN, il est impossible de le faire obsener: qui
[u'ellc est chez l'homme la force irrésistible de ce
communiquer sa pensée à son semblable , et com-
bstacles qu'on y oppose , le rendent ingénieux pour
ref que ce soit par la langue des yeux ; par celui des
— 384 —
doigts, et par le mouvement des lèvres, les détenus parvien-
nent toujours à se communiquer leurs pensées.
Le silence et la concentration en présence de leurs sem-
blables, excitent au plus haut degré leurs mauvaises pas-
sions. J'ai vu des détenus se prendre de passion pour un de
leurs camarades , d'autres avoir des haines pour lesdMfe
d'ateliers, qui les portaient à la fureur ; ces motifs perpétoeli
de distraction sont autant de stimulants à rinsubordioatk» ,
autant d'obstacles au repentir , par conséquent au retour à de
meilleurs sentiments.
La réunion d'un grand nombre de détenus dans un même
local présente des dangers pour la sûreté des gardiens, ou
excite à la révolte.
Enfin , dans le système d'AuBURN , obtient-^n des résullits
satisfaisants de régénération , et les récidives sont-elles moitts
nombreuses? Pour réponse à cette question , jç citerai ceqoe
Texpérience a démontré dans le pénitencier de Genève depuis
4824 à 4844. La population de la prison a toujours été crois-
sante et a dépassé le nombre des cellules. Depuis cette époque
Fancienne prison qui renfermait des prévenus, ayant été n^-
construite sur le système pensylvanien , Teffet moral qu'elle
a produit et surtout les heureux résultats de risdement
pendant la prévention des détenus ont immédiatement Mt
diminuer de 8 pour -/. le chiffre des condamnés à la prism
pénitentiaire.
Un fait encore que je dois citer en faveur du système
pensylvanien , c'est la conversion de Thabile et dévoué dt<*
recteur de la prison pénitentiaire de Genève, qui, après
avoir combattu loyalement pour le système d'AcBURN ^ est
revenu au système de Pensylvanic, convaincu par SOans
d'expérience et d'observations consciencieuses.
D'après ce système, quel que soit le caractère du condamné
il est amené forcément à faire nn retour sur lui-même ; il se
livre avec ardeur à une occupation qui devient alors un
— 385 —
jHIHiiifBéinenl/bienloin d'être une aggnvation de peine, c'est
aV^Éiinehtponrson âme qui ne se dévore plus elle-même.
*ViMt, par ces progrès, se développer souvent en lui une
MM'qnfl n*a?ait pas cru posséder et il en vient peu à peu
Htf ciMlTaincre qu'au lieu de vivre comme un débauche,
eéniieun homme vil et criminel, haï, méprisé et repoussé
di-M semblables , il pourra lui aussi redevenir un citoyen
ril^, laborieux et rentrer dans la société sans crainte d*en
ëké' Àpoussé , ou d'être entraîné dans le vice par ses compa-
gBODS de captivité.
-^Cé' SéiU fait parle assez fortement en faveur du systcQie
prijjjtfaiiien ; car il est le seul qui puisse atteindre le but que
wpratNMela loi , en empêchant le détenu d'être plus mau-
TliiVliflbrtant de prison que lorsqu'il y est entré.
'Ah^ l'adoption du système pensylvanicn , les classes et les
(iM||drie8 entre les condamnés, si difliciles à établir , devien-
iHi' hmtiles ; lin dernier avantage de ce système , est que
pHMdè tontes communications entre eux, les déténus n'ont
iritrifer 16tee morale et aucun moyen d'action ; leur surveil-
Irikjb Alt bcile et mille détenus peuvent être contenus aussi
iMmont qu'un seul.
IRtai ne pensons pas que le système pensylvanien doive
âlMiP ilj^lpKqné aux condamnés à perpétuité ; nous croyons
iiAlMfqae les récidivistes après deux condamnations doivent
Jlli^'ÀMiînîs à un autre système de répression ; nous pensons
dVlV tbiSthe manière pour les enfants et les militaires.
Abttl , pour les condamnés à perpétuité et les récidivistes ,
iiOiîÉ «diqrterîons la transportation , et pour les enfants et les
notaires, les colonies agricoles déjà si heureusement appli-
iffiMs^èn France et en Piémont , avec l'isolement en cellule
pMf latiuit.
'PoiArles antres catégories de prisonniers, le système
TOME XIV. 49
— 386 —
pensylvanien doit être préféré , en modifiant nos lois pénales
afin que la peine soit proportionnée à la sévérité de la déten-
tion.
On peut aussi avancer que les dépenses de premier étaMi»-
sement seraient compensées par une écojaomie sensible dwi
nos budgets. En eiïet , le nombre des détenus serait réchùt,
soit par l'effet moral de la répression , soit par la diminutifli
de la durée des peines ; et le travail des détenus étant génécil
et bien ordonné donnerait des produits beaucoup plus'éleiéi
que dans l'état actuel.
Nous ne pensons pas que l'industrie privée puisse beaudûpp
souffrir de la concurrence du travail fait par les dét^H^i
lorsque l'état fera confectionner aux prisonniers l'habillcinBitM
et une partie de l'armement de l'armée de terre et de iotf« -
La dépense des prisons d'après le système pensylvayiii^
n'est donc pas un capital improductif comme dans 1q ^i^tàflt
actuel. Il est bon aussi que nous fassions observer qpià ûjfm
le midi de la France on obtiendrait une grande réduction^W^
les frais de construction de ces édifices par l'abs^cQ ^
appareils de chauffage nécessaires aux Etats-Unis et M Aflh
glelerre.
Enfin , pour le département des Bouches-du-Rhone ,. ififûB
pensons que les fonds nécessaires pour la constructioad'iilW
prison sur le système pensylvanicn, pouvait contenir ^ou^
cellules, seraient facilement pourvus , parla vente de$|i6rfaii||
que possède l'état sur le Cours Bonaparte \ terraio^ ^'W
grande valeur pour des maisons d'habitation , et d'un fimloi
dangereux comme arsenal dans les moments d'agitatlÉHi f^
litique.
Au moment où de toutes parts l'opinion publique sa prô()i^
cupe avec tant de motifs d'inquiétude de l'état noiaral ^ ]a
société, où partout on désire ardemment apnorler ^ Wil
un remède efficace. Que feut-il faire ?
Si je ne me trompe, d'une part améliorer la posîtioD
— 387 —
miléridle M inteUecluelle des classes ouvrières , mais en
tûiÊBlb' temps adapter une reforme dans notre système ré-
pressif.
Aqourd'bui la question pënitenliaire est avant tout une
question sociale. Elle ne peut être ajournée plus longtemps.
Li Société de statistique de Marseille Ta compris en ouvrant
unconcours sur cet important sujet; si j'essaye aujourd'hui
de lui présenter mes idées et l'expérience que j'ai acquise ,
c^eet dans Tespérance que de plus habiles que moi s'occupe-
root d'avancer la solution de cette importante question.
Nota. Plus tard j'aurai l'honneur d'accompagner ce mé-
moire, de notes statistiques, du résultat obtenu dans le canton
de Genève, sur les prisons dont l'une est construite d'après
le système d'ÂusuRN et l'autre d'après le système pensylva-
Qien.
Ces notes oht été communiquées le 4 juillet 1849; les
m:
La réforme des prisons fut introduite à Genève en 1822. Le
jnrisêonsulte Dumont , ami de Bentand, qui, dans un séjour
deplosieurs années en Angleterre , avait pu en apprécier les
heureux effets , en fit la proposition au conseil représentatif
et le gotnrernement présenta un projet de loi pour construire
im prison pénitentiaire sur le système d'AuBURN^ devant
MIeftir cinquante-six cellules pour les condamnes à une
pehfr au dessus de deux ans.
hbê prévenus et les condamnés à une courte détention
^ient renfermés dans l'ancienne prison dite deTEvêché.
BdpuK Tannée 1819jusques à celle de 1 824 , la moyenne
des prisonniers à l'Évëché , a été de 68 détenus,
fie f8S4 à la fin de 4843 , époque à laquelle le système
cellalaire (d'AuBURN) fut établi , la moyenne des détenus dans
oeevingt années a été
Pour la prison pénitentiaire de 59 détenus. .1 ...
Pour la prison de l'Évcché. . 52 . id. . . . *
— 388 —
Pendant les cinq années qui se sont écoulées depuis 4 8i4,.
date de Tintroduction du système d'isolemeat absolu diaija
maison de détention (dite de TEvêché ).
 la un de Tannce 1848 , le nombre moyen
des prisonniers a été pour la prison pénitentiaire
de . . , 45 détenus , ^
Pour la prison de rEvêché, sys-
tème pensylvanien 49 id.
Diminution 47
et dès lors cette moyenne se prolonge.
D'après les observations faites mensuellement à GenéTejrt
ailleurs où , dans les temps de crise politique, des préoccopir
tiens de ce genre s'emparent plus ou moins de tous les eqjiiti,
les délits et les crimes qu'engendre la politique , absoitat
Tesprit d'hommes qui, sans cela, machineraient contre b
propriété individuelle. On voit bien que TintroduclioD
du système cellulaire tend par l'effet moral qu^ll prûM)
réaliser une diminution sensible dans le chiffre de la popil^
lion de la prison.
Rapport, communiqué par U. Vaucheb, sur l'étai acifili
et Vavenir des classes ouvrières en \ 849 , par M. AB^fJi)
Président du Comité de la Société, pour l'amélioratùm 4||t
classes ouvrières, — Le Comité de la Société i)Our l'amfjiir
ration du sort des classes ouvrières , ne veut pas commeilltf
une nouvelle année , dans des circonstances aussi extragiriiî?
naires que les présentes, sans offrir à ses ^uscripteurs fiàh
noblesse , au clergé et aux classes moyennes de rAns^elam
en général , quelques paroles de félicitation et d'Av^tîffe-
ment.
Nos motiifsde félicitation , qui seront évidents pour t^tli
monde , sont : qu'une année de convulsions répanc|uiBS iui
toute TEurope se spit écoulée, en Angleterre, presque
amswe alaone flériMue, et que celte tranquillité géuérale, qui
9?^ jCûnacirvée malgré la gène produite par le manque de
iqpit I U pauvreté et les privations qui en sont résultées ,
gifcnifl ^oiter en nous un sentiment de gratitude et nous ame-
ner a .apiHréçîer plus profondément ces institutions qui ont
9ÎMi surmonté l'orage. Enfin, nous nous félicitons surtout que
cet esprit de religion, quoique pas assez généralement et com-
plétaineut répandu, se soit encore montré, malgré sa faiblesse,
ieneilleur frein des perturbations intérieures.
Jiais t outre ces motifs généraux de gratitude , le Comité a
48 pwsaantes raisons de féliciter les souscripteurs sur les pro-
grés faits dans le courant de Tannée dernière par leurs eflorts
. ilp»: jw^médiats. Non seulement le patronage de sa Majesté et
#8(#foyalépouxa encouragé et facilité le commencement
d'ju nouvel édifice de grande imporlance , la Maison-modèle
puarJeslamilles, qui va s'éle>er prochainement surlester-
lÉÔHiniaind de LSaint-Giles ; mais Texemple que nous avons
doimé commence à être suivi sur une vaste échelle. Pendant
kiiéaniiers mois écoulés , le Comité a eu la satisfaction d'être
tàaoia de tentatives faites ou projetées dans plusieurs villes
io^rtantes et populeuses et dont la plupart sontdes imitations
dft celte société.
taa la grande paroisse de Sainte- Anne , quartier deSoho,
ieBttlemr et un comité paroissial ont construit et ouvert une
HHMU'pmodèle, dans laquelle d'excellents logements sont dis-
posés pour 1 36 personnes des classes industrielles. Dans le
leiiinage, dans la paroisse de St-James de Wesminstër, le
Bacteur , assisté d'un comité , est également occupé d'une
coDitruction pareille.
(lldimbourg et Glascow, des Maisons-modèles ont déjà été
ûHfcrtM et de nouveaux efforts sont dirigés vers le même
hol.
A* Bath i un édifice de ce genre a été nouvellement entre-
pris par le clergé et un conrité local , et il n'y a aucun doute
390 —
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.jjendanle de la nôtre, l'ouverture rcceii.
, s tiiétropolitains près l'ancienne église de St-Paiicrud. .
jans lesquels on a préparé des logements pour jusqu'i M
Êunilles d'ouvriers.
L'observation de tous ces efforts de bienveillance poor ta
classes ouvrières , se manifestant presque simultanément, M
pour votre Comité, une abondante source de féiidtatioiiBj
comme il se flatte aussi que le jour n'est pas éloigné où ta
souffrances et le bien-être des ouvriers des villes atUNntf ",
l'intérêt général de toutes les classes en Angleterre.
Le Comité, cependanl, se croit obligé d'ajouter qodQMi .j
recommandations contre certaines notions erronées qui ék
longtemps prévalu et qui existent encore chez certaines p^i^
sonnes , sur la convenance des tentatives de tous genres qi '
sont faites pour améliorer le sort du pauvre. Les persodM .
pensent encore qu'augmenter le bien-être des classes ooftiè*
res , c'est encourager leur multiplication ; que leur WÊi^
tifdication augmente le paupérisme qui, d'après elles, eilk'
mal dévorant qui menace d'engloutir la propriété de toolll
pays. Un coup d'œil jeté sur la statistique du siècle préseal .
suffit pour dissiper ces craintes.
La populationdo l'Angleterre était, eu 4817, de 4 1 ,349y31l0
habitants ; la somme dépensée pour le soulagement des pm*
vres était 6,901,9251. s. (F. 172,773,425).— En 4847, la |0-
pulation dépassait 17 millions; mais la somme dépensée n'dUit
que de 5,298.785 jiv. sterl. Ainsi , en 1847 , le paupérisme
— 391 —
lC|iâeotaii un impôl de 1 i srlidlings par léte, el, on 1 847, de
1 icheilings.
E0 181 7, la taxe des pauvres s'éleva à 0,940,925 , sur une
ppriété totale estimée 52,000,000, soit 13 3/fO p. 0/0.
||p4847, elle ne fut que de 5,298,785 1. s. sur une pro-
HMb de 67,000,000, soit 79/fOp. 0/0. Tout en admet-
'Mone meilleure administration dansTétat actuel, cependant
41; Toil ooiatMen est mal fondée cette opinion alarmiste que
hfnqpàriaine est un mal croissant qui , tôt ou tard , doit en*
IJ^tir la propriété.
«Mous ne citonb ces faits que pour calmer les alarmes et ra-
mener la confiance. Le Comité est convaincu que, maintenant,
rifp oe manque, en général, pour élever le travailleur anglais
ifllétaide bien-être modéré sous le rapport de ses besoins
ghfyqueSj si ce n'est Tespéranco et la confiance réciproques
4||tV lui et son patron.
ilest. à Gfeindre qu'un sentiment de découragement ne sdt
hofWe principale de l'imprévoyance et des vices qui demi-
q^içofibre parmi les classes ouvrières. Si l'ouvrier non seu-
IpfjDt est mal nourri et vêtu, borriblemenl logé, mais encore
s^j|K^.v«it même,4a^ns un avenir éloigné , aucune perspective
tifaMjfiT^^tiûïi, qui peut s'étonner de le voir céder trop légè-
rfifllfiflt f la moindre tentation qui l'entraîne dans ses jouis-
8)pi)MttrisiieUes ou dans des projets criminels.
^Qor donner à un homme le respect de soi-même ou la
Pfl^aiice pour l'avenir , il est essentiel de faire briller à ses
yeu les rayons de l'espérance. Il n'est que trop probable
VL'iliie Me fait parmi les pauvres tant de mariages impré-
vçjimt^, que parce qu'ils n'ont aucun espoir de pouvoir ja-
m^, (potracter autre chose qu'un mariage imprévoyant ;
taq|^,qi|Q l'homme qui a connu l'agrément d'un intérieur
défi)^ ^t qni peut espérer de le posséder plus tard, ne se Un-
Tflt^îffiftbaWffaiCDt pW \Tè& facilement dans la pauvreté et la
l^gli^iatJOD.
- 392 -
D*ou l'on peul conduire querunedest)lus^^sûres
contre les mariages inconsidérés et imprudents,esidMri(ttBnhl
jeunes ouvriers au confort d'un ititérieur fespectabîÂ'à^
leur* faire entrevoir la possibilité d'en acquérir un p(MiFtlP
même, par le travail , l'ordre et la frugalité. • ■^'■■^'-M
Le Comité n'entrera pas daiis de plus longs détalii éni
cberchera pas à vous imposer sa conviction et sa coniiifiilll^
mais il doit , sans crainte d'être blâmé , attirer l'atientioH^tf •
classes riches et moyennes sur les symptômes de notre épdlÉ
et sur Vimmense importance de rendre la conditicn des ddHV
ouvrières aussi confortable que leur position nàtni'rfMf^
permet. "**?•
Partout l^extension des connaissances et de l'éducatiôd fii^^
vestitles travailleurs d'une puissance nouvelle. Cette lUMM
sance , ils Tout employée clTemployent encore dans dheriA
parties de l'Europe , pour renverser ceux qu'ils conflidéMlIP
comme leurs ennemis ou leurs oppresseurs. En ÂngUMfti
il n'existe heureusement aucun fondement pour de priUà^
attaques ; mais les souffrances ordinaires de la paurrriài^V
elles n'étaient pas adoucies par la sympathie et allégeait pÊfÊi
main d'une bienveillante opulence , pourraient queiq^ilÉb
être reçues comme la suite de l'injustice des faommesii âîiÉH^i '
la leçon et le conseil de Dieu ne peuvent-ils trouTernMillil<^
leure application que dans ce moment. Deut.H 5. 4 1 . ft^Êïtf
« ne manquera pas de pauvres dans ta terre , c'est pooi^ftl
a je te commande d'ouvrir ta main à ton père et à PiflKK
« qui, demeure avec toi sur la terre.» '■' ***
Le Comité terminera en ajoutant quelques mots sàr ttlfjUi
le concerne. Les travaux confiés à ses soins gagnent jethÉI^
lement en importance ; sa correspondance avec toutes léi^Êf^
tieg de l'Europe s'étend rapidement et des demande^ cMP
santés augmentent graduellement ses dépenses. N6tfe eMiS-
prlseprincipale à Londres , la Maison^modèle pôar \éê MÉÉèé,
sur le point d'être commencée , exigera un capitaldé ft^#Ml
— 393 —
h.ilerl. tandis qu'il n'y en a guère plus de 5,000 souscrites
N)or cet objet.
Par ces divers motifs, voire Comité r^lame vivement de
iMvelles et importantes contributions. Nous croyons pouvoir
flBnner qu'aucune société , se dévouant comme celle-ci au
oohgement des besoins physiques des pauvres, ne s'est lancée
las ime entreprise aussi vaste et aussi nécessaire que celle
lODl 110118 nous occupons. Nous désirons vivement d'améliorer
aàndition de tous les travailleurs de ce royaume, et malgré
lilAleese de nos efforts, nous conserverons, comme encou-
i^pment, l'espoir qu'avec de la persévérance et la bénédic-
Bon de celui qui juge la cause du pauvre et du nécessiteux ,
wtn lâche , toute grande qu'elle est , s'accomplira dans une
flaririne mesure.
IbPPOBT , par M. Dufaur oe Montfort , sur le livre de
K. Nmebbt Bonafous , intitulé : Etudes sur VAstrée et sur
tàmà d'UrfA. — ^ Messieurs , chacun sait que les romans de
etevilerie ont précédé les admirables travaux du Dante ; ils
M Airitipliérent d'une manière prodigieuse dans le moyen-âge ;
B^teiila maladie, la (lèvre chaude de ce siècle impressionna-
Hà/m besoin de contenter l'imagination publique tendue
îMldtaerveilleux. On dit que H. de Paulmt les a tous lus
et (oe l'extrait de ses lectures n'occupe pas moins de quarante
vAmes. Excusez du peu I
<t Et que contiennent ces romans ? Des fables , des sornet-
ta, des faits controuvés, des aventures purement imagi-
ttlm , sans ordre ni vraisemblance ; de telle sorte , comme
hmiarque Ahtot , qu'on les prendrait pour les songes de
Vâtpe malade en délire, plutôt que pour des inventions d'un
kottne sensé et judicieux.»
€'«it Dom RiYBT«qui exhale ainsi son courroux contre les
<iraBak la feçon des Palmbrin d'Olive , Palvbrin d'Angle-
tone-, des Floriaii du désert , des Auadis de Gaule , des
TOME XIV . 50
— 394 —
Lanceloi du Lac , des Chevaliers de la Table-Ronde , eto. ;
mais il s'en faut de beaucoup qu'il confonde avec cesproda^
tiens indigestes l'Âstrée de d'IlRFê , et, cependant , elle âeo
le même sort , comnîe s'il se fut agi des Gombïrtille , dei
MoNTREUx , des ScuDÉRT , des Lalalprenède , eux aussi in
oracles de leur temps ; ainsi passe )a gloire du monde I
De nos jours , un écrivain de talent et de conviction, I.
Norbert BoNAFOuà , Professeur à la Faculté des Lettres, i Ali
en Provence , a voulu exhumer , de la poussière des tgei,
cette œuvré remarquable à divers titres, qui, après avoir lAJ,
pendant un demi-siècle . la folie de l'Europe , a Uni , oémiM
une grandeur déchue ; par aller dormir sur les étagères dB
bouquinistes. C'est là le but de ses études sur rAstréeçtioIr
Honoré d'URFÉ ; elles se divisent en deux parties : dans b
première , M. Bonafous retrace la vie de l'auteur, la seconde
est consacrée à 4'examen de l'ouvrage.
Les généalogies n'ont jamais manqué aux bonnes maîsou;
coûte que coûte il leur faut une origine illustre , miraenta»
même au besoin. Or , voici celle des d'URFÊ, qui n'est pu t^
moins réjouissante.
Vers la fin du VII* siècle de notre ère, Hirmantrèdb, femme
d'un certain Isambert Wlphe, ayant mis bas, pardonnes-moi
l'expression , douze enfants en une seule fois, j'allais dlremw
seule portée , ordonna , de peur d'être soupçonnée d'infidffili
par son mari, qu'on en jetât onze dans la rivière. Isaxkbt
en chasse à cette heure, rencontra, par hasard, le domesSqiu
et fut curieux de savoir ce qu'il portait. — a Ce sont deslOQ*
veteaux qu'une louve qui est dans la maison vient de firire
répondit le valet , et je vais les noyer. » — Voyons ^ et leboi
seigneur , sûr comme de lui-même , de la vertu de sa naif
épouse ; à la vue de tous ces petits chérubins, voulût qa*ù
les élevât à l'insu daleur mère , puis, au bout de six années
il les lui présenta en lui demandant si elle connaissait ce
— 395 —
loups I en allemand Wlphes. Hermàntrèdb, aaisie de terreur,
implora sa grâce à genoux , ce qu'elle obtint sans peine.
Cette fable ridicule fut composée dans le XVI* siècle , par
0[Q d'Anne d'IIaps ; il se trouve toujours des architectes
Çtfnplaisants pour assigner aux édifices de commande , des
pci^rtipns fantastiques. QueWLPHE se transforme enULPiB,
Qvrt ou UaPÈy que cette famille tire son origine de Welphb,,
^ de Bavière, ou de Boson , Roi de Bourgogne , qu'elle soit
ipemande ou française, enfin , peu nous importe. D'ailleurs
IVirthographe des noms ne doit pas gêner les étymologies. J'ai
nppa un Monsieur de SAiMTr-GaEssE , qui prétendait sérieu-
l!|fD6Qt descendre des anciens Grecs ; d'autres assignent leur
iondie à Glovis , d'autres , plus ambitieux , à la tribu de Lévi.
KpiG^re un effort, et ils remonteront jusqu'à âdaM; ce qui sera
ttûios contestable.
.' Anfaity l'illustration bien connue des d'URFÉ commence à
^iK, quifut,sous Charles vni et Louis xii,bailli du Forez,
l^éçbal de Beaucaire , grand écuyer de France , etc. ; il
moQrul en 1 508.
Son fils Claude hérita de ses honneurs et devint , comme
toi., bailli de Forez , dignité qui parait s'être perpétuée dans
kftoilille. Sa plus grande gloire, dit H. Bonafous, fut d'aimer
l^.IfttreSf et, en effet, il forma, dans son château de La
nitîp I près de Hontbrîson , une des plus riches bibliothèque»
de^tout le royaume.
Claude laissa ses titres à Jacques , son fils aine , un des
{insfermes soutiens de la foi catholique. Jacques eût de Renée
de Savoie y douze enfants dont six garçons; Honoré était le
ciaquième.
floDoré d'URFÉ naquit à Marseille , le 1 1 février 1 S67 ,
fiogune le constate l'acte de baptême qui se trouve encore dans
ifiB archives du tribunal , et M/ Bonafous expUque ce fait ac-
cidimtel par une visite de Renée à son frère , Honoré de
^vQîe, comte de Tende, lieutenant pour le Roi de tout le pays
— 396 — •
de Provence; il est probable , ajoute-t-ii, qu'elle aura toqIo
passer Thiver dans sa terre de Marignane , devenue , par le
mariage de Jacques, la propriété des d'URFÉ; toutefois, on
doit le dire , aucun document relatif à cette maison n'eiisle
dans les archives départementales des Bouches-du-Rhâoe.
La plupart des biographes veulent qu'HoNORÊ ait étëâéii
dans la cité phocéenne ; mais M. BoNAFons , s'étayant iM
doutes que d'autres émettent à ce sujet , n'hésite pas à ente
que la mère transporta aussitôt son jeune enfant au château ik
La Bâtio^ sur les vertes rives du Liguon, comme TattesteoMie
phrase même, écrite dans l'Astrée : « Belle et agréable li*
« vière du Lignon , sur les bords de laquelle j'ai si heureoae^
« ment passé mon enfance et la plus tendre partie de itf
« première jeunesse... » Rien n'est plus clair, et notre graDh
ville qui ne manque pas de gloires personnelles en prendbd-
vement son parti.
Honoré entra au collège de Tournon etdût en sortir eo ItM,
après avoir acquis, dans cette école célèbre, des connaissaocéî
profondes , rares encore parmi les gentilshommes pur sang;
Peu d'années après, il prit avec la noblesse de Forez , le parti
de la ligue , s'attacha au jeune duc de Nemours , frère utérin
des Guises, lui fut fidèle dans le malheur et reçut , à Anne^t
son dernier soupir. M. Bonafous entre dans de touchanlsâé-
tails sur cette affection désintéressée dont les généreux épin^
chements ne s'éteignirent que devant la tombe ; c'est un récH
plein de verve et de chaleur ; il perdrait beaucoup à Tana-
lyse.
Suspect à la cour , Honoré d'IlRFÉ fut emprisonné à Xbift^
brison , et c'est vraisemblablement pendant sa captivité qu'il
écmiXsé^Epist7*es morales.Deveaa libre,il alla vivre à Gtom-
béry ,au miUeu de quelques hommes de lettres,et s'umt bieirtft
après à Diane de Cbateadmorand qui avait été la femme di
son flrère Anne , non par amour, car elle avait sept ans A
— 397 —
ftasquitoii, mats pour que rimmeose fortune qu'elle avait
Hffùtiée en dot ne sortit pas de la maison.
,-^Ge iBariage, fondé sur un intérêt sordide, ne fût pas lieu-
im; ia belle Diane , capricieuse et hautaine, sans cesse en-
vkn&aéede grands chiens qui répandaient dans sa chambre,
joaques dans son lit, d'infectes ordures , lassa le triste courage
^lOA mari; les deux époux ; sans enfants, se séparèrent, et
W| heureux d'échapper aux épines du ménnge , se relira en
IKpMMit où il mourut le 4" juin 1625. Cette famille , même
Ims sa descendance indirecte, est entièrement éteinte; le der-
]iir4e ses membres, compagnon de Lafayrtte , dans la
gaarre d'Amérique , ami de Condorget , devenu suspect
jmàmi, la Terreur, s'empoisonna pour échapper à !'é~
éihiid.
tascms aux œuvres d'Honoré d'IlRPé. Après avoir parié
foBeâMttiche de collège, très médiocre, d'ailleurs, intitulée :
kMemphante entrée de Madeleine de Larochefougauld,
K'ftHiAFOiJS aborde , avec plus de détails, les Épistres mo-
mht, recueil de maximes à l'instar des lettres de Sénéqub.
INn^rant de son modèle, d'URPÉ termine presque toujours
iQBChapitres par une sentence qu'il emprunte aux philosophes
d0 Fantiquité, et, par une étrange anomalie du cœur humain,
cMiolique de conviction comme de naissance , il ne fait que
deMs rares appels aux paroles de l'Evangile; son âme ar-
toleest pleine de la foi de ses pères , et un esprit tout païen,
lit M. Bon AFODs , respire dans ses ouvrages; c'était la ten-
dance de l'époque.
Soit un savant parallèle entre d'URFÉ et Montaigne. II. y a
dâos ces quelques pages , des aperçus lins et délicats , une
diciion concise et correcte , une.appréciation toujours facile et
spùitoelle. Quand on les a lues , la divergence qui sépare les
. daix moralistes devient saisissante. L'un alBrme , l'autre
'Bute, et le plus sage, suivant moi, c'est celui qui , au milieu
dw erages de la vie , dans ce dédale inextricable du coeur
— 398 —
humain, exclut tout s;ystème et se borne à cette simple interro-
gation : Que sais-je? Oui, je préfère MoNTAicNB/el je n'aurais
jamais cru qu'il fut possible de rapprocher, rapprocher fleu*
lement des immortels Essais Toeuvre précoce d'un jeune sei-
gneur qui , lorsqu'il l'a écrite, accomplissait à peine saTiogft-
septième année.
Ce n'est pas que l'habile commentateur prétende établir
entre les Essais et les Epis très moraZe^ aucune sorte de coflh
paraison , et il convient plus loin que d'UBFÉ- succombanit
sous le poids de ce parallèle ; mais reste que le rapprocheoMt
se produit avec beaucoup d'art et d'élégance dans les éNdH.;
au triple point de vue de la méthode philosophique , des sen-
timents et du style des deux écrivains. Âpres cela , l'opûrâ
d'un homme aussi éclairé que M. Norbert Bonapods nesainiHlt
ctre^indifférente aux yeux du monde savant,et si lesEpistm
morales réunissent, comme il l'annonce, et nous ne ponrrioBi
recourir à un meilleur juge , l'érudition de MoMTjaGN£, l'w-
deur et la verve de la satire Ménippéb , l'ordre et la mé^M^f
de Charron , à lui reviendra la gloire d'avoir remis à flot, en
quelque sorte , un livre où le critique Nicerom a eu le tort 4*
ne trouver rien que de très commun.
L'auteur des i^/tK^e^ analyse ensuite rapidement, et tou-
jours avec cette justesse de coup-d'œil qui lui est propn«
deux ou trois compositions plus ou moins faibles de d'Dirti
telles que la Sireine^ la Sylvanire , la Savoy stade. Lapi^
mière est une pastorale assez fade où se trouvent ces vnM
vers :
« Ce panier pour qui j'ay pleuré
« Tu le donneras à Siré...
« Et le reste du mot s'ar reste
« Pris au palais avec la voix. »
Réticence bizarre dont M. Bonafous cite un autre exQOipl
extrait de la tragédie de Darius , meilleur guerrier que bo
poète :
_ 399 —
I Ha mère ot mes enfants aye en recommanda....
« Il ne put achever , car la mort Ten garda. »
Sans doute , on ne peut rendre avec plus de vérité la parole
]li expire sur les lèvres. Tout cela pouvait être admiré au
loq^ de RoNSABD ; ce ne serait pour nous qu'une pitoyable
feolbnnerie.
^L^CBQvre importante , capitale d'Honoré d'URFÉ, et qui a
Mipsé toutes les autres, celles du même auteur, bien entendu,
lE^ttt VAstrée ; aussi , M. Bonafous consacre-t-il à Texamen
de ce poème t^éroico-pastoral , une grande partie de son vo*
La scène se passe dans le Forez et dure neuf mois. Le Li-
lion, comme le Gardon, constitue la terre classique des
tïilgers, avec celte dilTérencc que les Dianes et les Sylvan-
d'URFÉ sont de beaucoup antérieurs aux Estelles et
Nëmorins ; ils vivaient dans le IV* siècle , au temps des
Dioidea.
Amis et Céladon s'aiment d'un amour clcrnel ; mais sur
de simples soupçons qu'éveille dans leur cœur un ennemi
BQvieax nommé Semira , les voilà qui se précipitent l'un et
l'autre dans le Lignon alors débordé. Heureusement ils sont
Beoonnis, elle, par des bergers sensibles , lui , par la nymphe
QiLATHis , fille de la souveraine du pays , qui le conduit sans
bèmeoup de façon dans le château d'Isoure. Ici vient une des-
i^ription du Forez, qui n'était d'abord qu'un vaste lac avec des
lies habitées par Diane et de nombreuses naïades. C'est Ga-
i« ATHÉE qui parle; Céladon lui conte, à son tour, les aventures
charaleresques de son père âlcippe , retourne dans son vil-
\^, après trente-cinq ans de combats , pour y embrasser la
pnrfèssion de berger , fort noble , peut-être , alors , peu en-
^flUè à notre temps.
Ces entretiens intimes amènent la confiance, Galatbée
^Uâare 8(m amour ^ toujours l'amour éternel, à Céladon ; elle
— 400 —
lui offre son âme et sa foi : le cruel refuse. Grande dooleof I
On insiste; mais, au lieu de se rendre, le berger constant et
fidèle tombe malade. Le Druide âdamas est consulté, pn
d'autre moyen que d'arracher le berger récalcitrant aux loo-
dres manifestations de la trop sensible nymphe d'boDM
Céladon, à peu près guéri, sort déguisé du château , ta^nv
seul et pensif sur les bords du LIgnon et vit au fond SlM
caverne pendant que chacun le croit mort. Dans une de: ièi
promenades solitaires il retrouve son amante endormie; Mb
commeordreluia étédonné de ne plus paraître devant ellajfllB
borne à lui mettre , dans le sein , un papier contenant ^iri*
ques mots et de déposer un baiser sur ses lèvres. ÂSTkKift
réveille, et croyant avoir vu Tombre de Céladon, veut ékirei
un tombeau à son malheureux amant, dont elle avait réoQDU
trop lard Tinnocence.
Pendant que la cérémonie funèbre s'accomplit , on Odli^eil
que Céladon , revêtu des habits de nymphe , passent , MU
le nom d'ÂLEXis, pour la fille d'ÂDAMAS. II accepte ce ééglk
sèment dans la pensée qu'il verra âstrée sans contrevêriiri
la défense que Tinilexible bergère lui avait faite de jaBMiB.ai
faire voir à elle, le Druide mettant une grande AittéreùCé^
tre se faire et se laisser voirj distinction quelque pea sxMÊt
Or, ce qui porte le ministre des autels à ménager ainsi M
entrevues , on pourrait dire ici : honni soit qui mal y penie
entre Céladon et âstrée , c'est qu'un oracle lui avait priÉ
que sa vieillesse s'écoulerait paisible, si le fidèle berger dAl
nait le prix de son malheureux amour. Quels homme* aervia
blés que ces prêtres Gaulois !
Hais, ne voilà-t-il pas que l'inconstant Htl as devient anwi
reux de la fausse Alexis I II est bien entendu , repoaaiéaii
perte ; Alexis a autre chose à faire. Ia première fois qoeMI
prétendue fille de Druide et âstrée se trouvent e& prëMM
la pensée ne leur vient pas de se reconnaître , et jtitfei
étonne, mais ils éimovent des frissons involontairea; lenr
ilOM» s'appellent et se confondent ; on se jure encore une
ivdtîé éternelle ; ce n'est plus que de Tamitié avec accompa-
:|DemeBt de protestations ardentes, de transports amoureux.
€etle année parut , sur un gros cliêne, le plus beau gui de
Iteneof ; on célèbre la fête d'usage. Après la cérémonie, les
ioTit&.yont passer la nuit chez le riclie Phocion , et le hasard
leat qu'ÂLBxis et Astrée soient conduites dans la même
âtambre , avec deux autres nymphes, hâtons-nous de le dire,
ùmim et Diane. Mais le moyen d'y tenir ! La fausse Alexis
«lève, promène sa douleur sur les bords du Lignon et ne
notre que lorsque ses sens sont un peu calmes.
'Ainsi se passent les jours pour ces deux pauvres jeunes
coors. De longues promenades, des confidences mutuelles,
pis trop complètes, sans doute, un échange fréquent de robes,
donnent à cette douce union , un charme naïf. Le berger
^pmave bien parfois quelques remords ; il lui semble , si loin
Vont ses scrupules , que sa présence dans la maison qu'habite
^AsTiiB n'est pas très compatible avec Tordre de ne jamais
Toir à elle sans y être autorisé ; le bon Druide le ras-
Cependant Polemas, général des troupes, se soulève contre
NSOQveraine, Amasis, mère de Galathée; il met le si^e
demii Marcilly, défendu par trois mille braves , et, à leur
lAe^ de valeureux chevaliers , tels que Damon , ALcinAN ,
ie' prince Godoiiar , fils de Gondebaud , Roi de Bourgogne ,
A«»ii, Reine des Pietés. Furieux d'un premier échec, le
nbelle donne ordre d'aller saisir la fille d'AoAMAS , et, au re-
boors , ses soldats enlèvent Astrèe qui . ce jour \ avait pris
kfobeâ'Atms. Aussitôt, Céladon , vêtu du costume de sa
tukpBgne, accourt au camp et se fait reconnaître pour la fllie
' do Druide. Combat de générosités ; afin de les mettre d'accord,
ta mdtre général leur annonce qu'elles mourront toutes deux.
' Ce PoLiMAS est un monstre ; jamais idée plus diabolique
TOMl XIV 61
^ 402 —
nie lui vhit dans l'esprit. II commande qu'on attache ensemble
par le bras , Astrée^ Céladon , Lydias et la nymphe Sylyii,
et qu'en présence des assiégés qui craindront de lanœr
des traits sur eux , un corps de troupes pousse , la pique dans
les reins , les quatre captifs portant des torches , vers une te
portes delà ville , pour y mettre le feu.
A celte vue , deux chevaliers, Lygdamon et Lipandu,
s'élancent du haut des remparts sur l'escorte dont le dut
lui-même,prenant parti pour les prisonniers, brise leursllafti
Quel est donc cet adversaire généreux? Sémire , ce per-
fide berger qui, autrefois la cause du malheur de Céladoi,
a voulu mourir aujourd'hui et se faire ainsi pardonner son
crime. Tous se distinguent par des prodiges de courage, h
fausse Alexis , entr'autres, vêtue de sa robe légère, donne,
jusqu'à la fia d'énormes coups d'épée, au grand ébahissement
de cette scène de meurtre : les soldat^de Polémas prennent
la fuite , et nos héros entrent en triomphe dans Harcilly.
Sur ces entrefaites, le vaillant Lindamor, I^nÉnt
désespéré de Galathék , le rival de Polémas , propose an
rebelle de terminer la guerre par un combat singulier. Pott-
MAS accepte et succombe; la paix est rétablie. ADAMAsgais6
souvient des paroles de l'oracle, ne renonce pas à son projet;
il'aprè^ ses conseils , Léonide conduit Astrée dans un bois e
lui promet de lui faire voir Céladon avant de partir i)our U
pays desCarnutes. Après quelques paroles magiques, ellB invitt
la bergère à commander que Céladon paraisse , et aussitôt ta
fausse Alexis se présente. Astréb allait se jeter dans ses
bras, mais furieuse au souvenir des petites familiarités qu'à
pu se permettre sa prétendue compagne, elle ordonne à son
berger bien aimé d'aller mourir, et celui-ci, en eaàskii
fidèle, obéit.
Il se rend , à cet effet , à la fontaine de la Vérité d^Amtar.
gardée par deux licornes et deux lions, et recrute, pai
hasard , le brave Sylvandre qui , inconsolable de la perte di
— 403 —
Diane i son amaote , ciierckait un moyeu de mettre iiu à sei
jqors. L'occasion est belle ; arrivés à la fontaine , les deux
Iwqiers y trouvent AsTRÉE et Diane , venues dans le même
bati la première repentante de sa rigueur malencontreuse,
l'iulre désespérée de ne pouvoir s'unir a Sylvandrb qu'elle
adore. Soudain une lutte terrible s'engage entre les licornes
etles lions, la foudre retentit, la terre tremble: Adamas et
les bergers d'alentour accourent au bruit. 0 prodige ! Le ton- .
lierre ne gronde plus , le génie de Tamour apparaît dans un
ouagO; le charme cesse, les quatre animaux gissent sur le
8qI| transformés en marbre : on relève les amants évanouis.
Le lendemain Adamas consulte les oracles de la Fontaine;
Ss approuvent le mariage , cette fois indissoluble , de Céladon
etd'AsTRÉE. Le Druide qui se trouve être père de Sylvandre
l'unit à.DiANE ; Paris, autrement Ergaste , reconnu pour
un fils de la sage Bellinde , épouse Léonide; Gal athée ,
Lindamor; tout le monde est heureux : l'âge d'or a reparu
sur les rives du Lignon.
Tel est le court aperçu de ce livre , flanqué d'une quarau-
tained'histoires distinctes, et dont la première annonce fit évé-
. netnent dans l'Europe. Un grand nombre de personnages
célèbres en ont fait leurs délices ; Henri IV se plaisait à en
entendre la lecture pendant ses accès de goutte ; Fontenelle
loi a consacré quelques jolis vers , et La Fontaine , dans
une spirituelle ballade, s'exprime ainsi :
« Non que Monsieur d'URFÉ n'ait fait une œuvre exquise ;
c Étant petit garçon je lisais son roman ,
« Et je le lis encore ayant la barbe grise.
Jean-Jacques Rousseau lui-même , le morose philosophe ,
plein des souvenirs de I'Astrée , se dirigeait vers le Forez
pour aller voir les bords du Lignon lorsqu'il fut désenchanté ,
* en apprenant que c'était un pays de bons manœuvres ; qu'il
y avait de belles forges et qu'on y travaillait fort bien le fer.
« Cet éloge calma tout-à-coup ma curiosité romanesque.
— 404 —
a^ouie-t-il dans le récit de son voyage^ et je ne jugeai pai i-
propos d'aller chercher des Diancs et des Stlvindres eha >ïii
un peuple de forgerons. La bonne femme qui m'encouragaaii i
de la sorte, m'avait ^rement pris pour un garçon serrurier^ * .;'j
C'est ce qui arrive presque toujours aux touristes à pfqoKl aà
des bergers de Florian. .--irr
FtOHiAN , puisque son nom se trouve sous ma plune» « ni
reconnu le mérite général de ce livre; il admirait sans b.'j
prendre pdUr parfait , les gracieux épisodes qui y abondeDCv-v.*^
les traita de naïveté , de douceur , de sentiment dont il ertdi^j
semé y et surtout le caractère généreux , magnanime de quÏBk'o^ii!
ques uns de ses héros. Les femmes elles-mêmes pardonneMife: ^ i
à Fauteur d'avoir cru à leur inconstance; il est impossibl6'i|ii
ce sonnet écrit à la manière de PÉTRAftooE , et qui se montit' . <
dans TAsTRÉE en compagnie de beaucoup d'autres^ ne inam^j
pas grâce devant elles . -^ '^^a
« Mais devais-je prétendre en cet esprit léger
« Amour moins passagère?
« Car puisqu'elle était femme , il fallait bien juger
« Qu'elle serait légère.
'•■■*
« L'onde est moins agitée , et moins léger le vent ,.
« ^ Moins volage la flamme , . .^ ' ^^
« Moins prompt est le penser que l'on va concevant ,..' .
« Que le cœur d'une femme. . -.
-, ■ . «1*^ ■■
A son tour, M. Norbert Bonapous vient rendre à cette ntt^^<^
composition une justice tout aussi éclatante. Ce n'est pas iglïï / •
s'av^gle sur ses débuts ; il convient avec la plupart des nnhr. ;
tiques, que les intrigues amoureuses n'y sont pas toiqmis
suffisamment gazées , que les peintures des moeurs pournîmi:-: ^
y être plus chastes , plus moeales. En un mot, cette, erat».
ne lui semble pas irréprochable , niais se» efforts ne tendeot
pas moins à la reconunaader t fat eurioaité poMifue.
— 406 —
Qa*(m ne croie pas, d'ailleurs, qu'il n'y ail que des fictions
insce livre. L'histoire y occupe sa place ; les mystères de la
ligioa des Druides y sont expliqués , et on ne regrette pas
■j voir un aperçu des mœurs de la cour de Gondebaud , Roi
s Bourgogne.
Hien, au surplus, n'atteste Testime qu'inspira ce livre, à
ifioque où il parut, comme la sérieuse et singulière démar-
le de vingt-neuf princes ou princesses et dix neuf grands
^gneiirs ou dames de TAllemagne, qui écrivirent à l'auteur
m l'informer qu'ils avaient pris les noms des héros et
BNÎBies del'AsTRBB, et s'étaient constitués, en Académie des
»BiBiants,lui demandant avec instance la suite de l'ouvrage.
ANDt là de ces entraînements qui pourront paraître étranges
istie époque» mais qui n'en sont pas moins caractéristiques.
Quant à Honoré d'URPÉ, on aime à découvrir en lui Thom-
ne savant , le penseur philosophe, alors que l'ignorance était
'ipoage de la haute noblesse , et aussi le soldat courageux,
"imiMèle. Hais ces qualités exquises ne sont que trop tornies
IF on esprit cupide qui le porta à sacrifier à la convoitise d'une
We fortune jusqu'à son repos domestique : Dune de Cha*
uoiioiAiiD lui fit payer cher les richesses dont elle lui ap-
orta la triste jouissance. Époux malheureux d'une femme
i^riiéei ^ lutte contre son Roi , Henri-le-grand , l'idole
apeqile, justement tombé dans la disgrâce dece bon prince,
vécut et mourût sur la terre étrangère.
Non loin du château de La Bâtie, à l'ancienne abbaye de
SûdieB , s'élève' un tertre que bordent encore, nous dit M.
lourais, deux tilleuls à demi brisés par les orages. On
i^elait autrefois le. tombeau de Céladon ; c'est là peut-éU'e
06 rapportées de Turin , dorment les cendres de l'auteur de
ÀsniE.
larteuné, ce n'était pas une entreprise facile d'analyser
Vlvriacoei^, six mille pages environ. M. Norbert Bonafo0$
M wrtids cette épreuve avec un rare bonheur , et bien que
, — 406 —
les œuvres de longue haleine soient passés de mode; ^ue ces
aventures qui s'entassent, se confondent, n'offrent plus- sa-
jourd'hui qu'un mince inlérét; que le nombre croissant dei
épisodes nous fatigue ; que ces héros, ces bergers , coalaol j
sentimentalement leur martyre , deviennent pour nous dèi
pleurnicheurs ennuyeux , bien qu^enfîn Tidée seule d-oii
pastorale nous fasse fuir et que dans ce siècle où les gnads'l
questions dominent, nousayions peu d'heures à consacrer ii
romans de chevalerie , il n'est personne qui , après avoir lulei |
savantes Études surVAsirée^ ne veuille connaître ce lim';
célèbre dont l'influence , dès son début , a modifié tes hhbh
de la société française. Honneur donc à M. Bonafous 1 tot^
sources de la littérature ne sont pas si abondantes que noÉ *
devions laisser tarir celles qui nous viennent de nos- *,
bons aïeux, et nul mieux que lui ne possède Tart de te '
raviver.
Rapport, par M. Dufaur de MoKTFORT,sur le livre intitulé:
De Angeli Politianivitâ et operibus disquisitionei , micfori
Norberto - BoNAFous { ,,..Olim meminisse jùoaUt)* -
Messieurs, Lorsque vous m'avez chargé de vous dire qadqOQi
mots sur un livre gracieusement offert à la Société pflri.
BoNAFOus, Professeur à la faculté des lettres d'Alx,jï
accepté cette tâche sans reflexion, sans autre pensée qh
celle de répondre à un haut témoignage de confiance de voln
part , mais, à l'inspection seulement du litre De Angeli Mi"
tiani vitd et operibus disquisitiones^ je me suis senti frCBoa"
•
nant. Du latin , bon Dieu 1 et comment rouvrir ce sabctoaiie
dont les portes sont closes pour moi, indigne, depiHStflrt
d'années! Force a été , toutefois , de prendre mon parti; jt
me suis souvenu de cet adage: fit fabricandofaber.tii
Dieu aidant et le dictionnaire aussi, il m^a été poesiÛede
vous soumettre, tel quel , le fruit très indigeste de mes étolks
«classiques renouvelées dos Romains. J'arrive au fait.
'M. Bonafocs dédie son ouvrage à Tantique Cite des Albi-
geois, sa ville natale. C'est de bon goût; on aime à voir les
èctoinies de talent réserver au berceau de la famille le témoi*-
l&lge d'un souvenir.
^ Dans une préface élégamment écrite, l'habile critique
Wi^oie à son lecteur les motifs qui Font conduit à s'occuper
4fcta vie et des ouvrages de Politien. Les commentaires tou-
Aanice personnage illustre ne manquent pas, mais, fondés
%lir des conjectures invraisemblables , sur des contes menson-
JjgM ou inspirés par la malice et Tenvie, ce sont des sources
>^^lles il ne faut recourir qu'avec une extrême réserve.
4o effet, la plupart de ces documents qui ire méritent qu'une
"^Mdipcre coniiance , ne tendent à rien moins qu'à flétrir la vie
4b Politien du crime d'impiété et de \ices honteux , alors
fi'AiiGE était un homme de mœurs douces , de vertus anti-
lues, d'une urbanité exquise, du commerce le plus agréable.
H. Norbert-BoNAFOL*s a doac obéi à un noble sentiment en
èMjant de défendre celte proie contre les harpies ardentes à
Ja jûuiiler de leur fiel.
- *Pwl JàVE , Evêque de Nocéra , historien mercenaire et
f.àipde.t armé, et il s'en vante , de deux plumes , l'une d'or ,
Itetre de fer , pour traiter les princes suivant les faveurs
6itei.,disgrâces qu*il en recevait; Paul Jovë, bien qu'il
.. possédât dans sa belle galerie de tableaux le portrait de
• KM.ITIEM parmi ceux des personnages les plus célèbres , ne
poorsoivit pas moins contre ce liltérateur le feu roulant de ses
cdomoles , comme s'il eût retenu . en quelque sorte , de la
AiîB gauche , dit M. Bonafous, les dons échappés de sa main
:4iiijte^ Melanchton , Yossius , Balzac , les deux Scaliger ,
VQte .et beaucoup d'autres se firent les échos complaisants de
JovB, mais nul n'alla si loin que Varillas, qui, dans son
désir d'imiter Procope , consacre des pages entières à repro-
ibira^oatre sa victime les faits les plus absurdes.
Cependant, alors que Politien était livré en pâture à ces
— 408 -
I
sycophantes haineux , il se rencontra des hommes jusfes j
pour honorer son nom, et, en première ligne, Jean-Piern |
Bqlzami ou mieux Pierius Valerianus , qai, dans son re-
marquable livre de infelicitate litteratorum , fait promple
justice de ces lâches calomnies. Grâces à lui , les causesdeh
mort de Politien ne sont plus pour nous un problème et
rhistoire a pu rendre un complet hommage aux rares vertqs
de ce savant.
H. BoNAFous cite encore quelques écrivains quiseeont
prononcés pour Ange, tels que Daniel-Guillaume Mollu,
professeur à l'université d'Altorf , Frédéric Rothscholu,
de Nuremberg et , plus tard, Pierre Belius qui, pionnier
de la vérité , si je puis m exprimer ainsi , a très heureuse-
ment dégagé rhistoire des ténèbres dont elle était obscorcie.
Un certain Werner , de Magdebourg ,^ s^aidant des travau
de HoLLER et de Belius, recueillit bien aussi tout ce qu'on
connaissait sur Politien, mais c'est surtout à Frédéric
Othon Menées, célèbre professeur de FUniversitédeLeipsick
que nous devons d'utiles matériaux dans l'objet. Son ouvrage,
très diffus , au point qu'on y trouve tout excepté ce qu'oQ
cherche , dit M. Bonafous , qui avoue néanmoins y aveir
beaucoup puisé ; cet ouvrage fort rare, d'ailleurs, et qu'on
demande vainement aux plus opulente^ bibliothèques de
l'Italie, existe dans celle non moins riche, non moins précieuie
de lal\'ille d'Àix.Les vers do Politien y sont à peine indiqués;
ce qui est une lacune regrettable pour sa gloire de poète.
Après avoir cité quelques autres auteurs connus , et UHqoors
de préférence ceux que l'opinion des savants signale eoiune
les plus versés dans l'histoire de la littérature italienne, tA
que Crescbmboni et Tiraboschi , M. Bonafods aborde Vd^
de son livre.
Ange Politien, qui s'appelait d'abord Ange BASsi , tiio
son nom de Montepulciano, ville de Toscane où il naquit, b
— 409 —
■
It Juillet 1454. Sa famille était peu fortunée , mais pas si pau-
m qnd le jeune homme fut contraint de vivre , comme on l'a
m bassement , dans la domesticité des Médicis. II eut pour
ilÉhres Christophe Landini, de Florence, Andronic, de
ttMalonique , Argtroptlb , de Constantinople , tous deux
luifirés par la muniflcence de Côme , et le chanoine Harcilb
Kctif , l'interprète de Proclus , littérateur de mérite , quoi*
^ fort obscur dans son langage mystique.
' àhgB débuta dans la carrière des lettres en célébrant avec .
jobt le charme de la poésie du Tasse , le triomphe remporté
lÎÂBlin tournoi par Julien de HftDicis. Il fit ensuite , bien
jMïhe encore , un livre d'cpigrammes grecques , jugées di-
iÉNement et que la majeure partie des écrivains regardent
tthnie dignes d^ÀNACRÊoN : Pic de la Mirandole , ce prince
Iholi 8l fabuleux savoir, Pavait en grande estime.
"^ Lh langue étrusque qui , au temps de Dante Aligheri , de
I^JciicÉ , de Pétrarque , était parvenue à son apogée, dé*
f6iÉit sensiblement lorsque Ange Politien entreprit de lui
lÛdttier sa splendeur primitive. En effet,ses poèmes lyriques
i(ii|)irent un parftim de douce et molle poésie ; on y retrouve
& touche l^ère , élégante des vers de Tibqllb et de Ca-
tÎKts ; l'italien , sous sa plume mgénieuse , est toujours pur
)8r|Éiilde, sans avoir rien perdu de sa vigueur native. Ange
JÊà- ittadiait peu de prix à ces productions gracieuses : il
"iÉparie comme de bagatelles , de chansons frivoles , licen-
ikîaÉ eMiitenasj et, cependant, elles lui firent, au rapport de
Ciraldi , très bon juge en pareille matière , une renommée
iiA BûinB éteftdue que celle que lui avaient acquise ses vers
' 'Sa pMorale virgilienne d'ORPRÉE lui valut aussi beaucoup
dliûneiir; on la regarde comme le premier drame qui |it
'IfÊM en langue vulgaire. Cette oeuvre laisse , il est vrai ,
béinMmp à désirer , dit M. Bon Arcoe ; elle n'est point ,
TOÉ. XIV. 58
complète; les actes trop courts» n^expliquent pas suffisammeA
le sujet, mais malgré ces défauts, Touvrage, même après
les tragédies de Corneille et de Racine , est digne de notre
admiration ; on peut s'extasier en présence des prodigieoi
chefs-d'œuvre de Raphaël et du Titien , àans méconnaîtm
pour cela la gloire précoce des Giotto et des Cimabuê, biea
qu'elle soit enveloppée des ombres du moyen-âge. Ange aei
le rare mérite c'e reproduire les grandes scènes de Sophogu
et d'EuRiPiDE, et d'éclairer des. feux de son génie une roate
encore plongée dans les ténèbres.
Au surplus il aborda , avec un égal succès , tous les genNi
de la poésie latine, l'élégie, Thymne, les vers lyrique»
quelconques, hendécasyllabes, prologues de comédie, épi-
grammes et cette multitude d'élégants poèmes imités des
Sylves du Stage. On pourrai! bien , à la rigueur , faire da
légers reproches à ses vers latins, dit M. Bonafous, maïs
quel poète, si l'on exempte Homère, ne prête un côté à h
censure? Et Homère lui-même ne sommeillait-il pas quelqao-
fois? Lisez les bucoliques de Politien, quelle diction pleine
de douceur, d'abondance, de facilité! Comme cesscèoeede
la vie champêtre sont suaves et riantes I Rabelais l'avait
compris lorsqu'il dit à propos des promenades de Gabguar-
TDA avec son maître : a Encore qu'icelle journée fat passée
« sans livres et lectures , point elle n'était passée sans profit;
9 car en ce beau pré , ils recoloyent par cœur quelques pîti-
« sants vers de Tagricullure de Virgile, d'HËsiODS, dv
« Rdsticqub de Politien »
Son poème funèbre sur la fin prématurée d'ÂLBiBRA Aui-
lia n'est pas moins remarquable : on y distingue une ex-
pression si vraie de douleur , des effets si bien sentis , nn
tableau si touchant de la dernière heure et des funérailles de
]« jeune fille, que Scaligkr préfère à juste titre à celte
élégie celle qu'OviDE envoya à Litib sur la mort de Dkdsus.
Tout n'eslpas digne d'éloges dans le livre des épigrammés; >
iijades choses médiocres , il y en a de détestables. Bien
plus, dans les attaques violentes contre Michel Marcelle ,
PoLiTiEN excède les bornes du respect humain. Quoi d'impur
coffime ces vers dans lesquels il raconte les fureurs utérines
d'oDS vieille femme 1 Quelle obscénité de paroles I Quelles
distantes images I Mais pour comble de turpitude , il ne
cnint pas d'outrager le nom de la S'*-Vierge, et cette même
boache qui s'était ouverte ailleurs pour sanctifier si heureuse-
ment la charité de Marie , trouve contre elle des termes à
la façon de Pétrone et de Martial.
Ce jugement pourra paraître sévère , mais après avoir flétri
ee qui est répréhensible , M. Bonafous s'empresse de recon-
oaftre les bonnes qualités de l'auteur. En effet, Politirn ne
Alt pas au nombre de ces poètes qui , se parant des plumes du
Cygne de Mantoue, pour voler plus haut , se firent , comme
Dédale y des'ailes mal assujéties. Ange eut son caractère pro-
pre, son génie particuUer. 11 se fraya une route à lui pour ne
pis suivre servilement les sentiers battus. On ne reconnaîtra
AD lui, ni Virgile ni Stage, comme l'a prétendu Scaliger,
Dais y imitant les meilleurs poètes dont il savait cueillir la
quintessence , il sut donner un libre cours à son imagination
iMlile et vagabonde ; à l'endroit de ceux de ses écrits qu'on
peut approuver, Politien réunit les dons divers de la nature*,
il pureté de la muse virgilienne, la facilité et l'abondance
d'OviDB, la finesse du Stace et même la rondeur spirituelle
de Claudien.
Auge avait à peme atteint sa quatorzième année , lorsqu'il
eoiiçut le téméraire projet de traduire Homère en vers hexa-
mètres latins ; les six livres de l'Iliade excitèrent au plus haut
degré Tenthousiasme des littérateurs de cette époque:
nalheujnçusement cet ouvrage se perdit, on ne sait par quelle
fMAité , après le XV** ^siècle , et iJ n'eu reste pas dé
traces.
Il imita aussi avec un rare bonheur, dans un âge fort ten-
dre, les Idylles de Mosens , poète grec , qui vivait au tèoipi
de Théqcbite , et surtout )e livre intitulé : V amour fugitif;
rien n'est gracieux comme Télégie sur les violettes.
Frappé du prodigieux mérite de Politien, Laurent pt
MÉDicis dit LE MAGNiFiQUE, fort instruit lui-même etprotoc^
teur des Beaux-Arts , lui confia Téducation de ses enfanti, .■<
Laurent eût trois ûls de Claire des Ursins : Pierre , qoi»
après la mort de son père , entreprit de modifier la r^*
blique tle Florence , et » banni de sa patrie , à rarrivée
de Charles VIII, eut une fin malheureuse; Jean, qid| -
cardinal dès son bas-âge , et parvint , jeune encore , au Pon-
tificat, s'illustra sous le nom de Léon X, et Julien qui s'acquit
une certaine réputation de poète , et obtint deFRANfjois 4*^»
en s'alliant à la famille royale de France, le dudié Hê
Nemours.
Lorsque Florence se vit menacée, en U78 ^ parla gnam
et la peste , Politien se réfugia à Caggiolo avec ses noUfi
élèves» mais sans cesse en dissentiment avec leur mère, Clam
des UasiNs , il obtint du prince une ilouce retraite , daos Ifls
riches campagnes de Fésoles : c'est là qu'il composa aea bmo»
tiques au sa rustique , comme dit Rabelais.
Ange écrivit en latin très pur^ ce sont les proira
termes de Paul Jove , l'histoire de la conjuration des Pai| .
et du meurtre de Julien de MÈDicis^ Les faits y sont noootii
avec le style concis de Salluste , heureus^ooent tempM-
par la luxurieuse abondanco de Tite-Live ; l'auteur a'y mmtct
tputrà-fait historien fidèle , écrivain élégant , pieux aori ;
aussi tous ceux qui , à l'exception de Brutus , se sontoeoupéi
des affaires de Florence , Raphaël le Youtsrran , MiCUâ"
VEL , Fabroni , l'ont-ils pris pour guide.
Après la mort de Sixte IV , les Florentins envoyàrtnL à
Rome , une députa Uon chargée de complinaenter lenouMUl
Pontife , Innocent YIII , et Ange en fit partio. C'est daoB eai
— 443 —
rconstances que pnrul la traduction latine d'HÈioDiEii , non
loîns pure que fidèle ; entreprise par ordre du Pape; elle eut
n merveilleux succès. « Il faut rendre cette justice au célè-
iTd traducteur d'HéaoDiEN , dit 1 abbé Monsault , de TAca-
lània française ; sa politesse l'a mis souvent au dessus des
Mlits acrupulesdes grammairiens, ce qui n'a pas peu servi k
knoer à son style ce tour libre et aisé qu'on y admire. »
Ange excelle à traduire, il ne se borne pas à lutter avec son
Mitmr» il en triomphe souvent. Aussi Erasmb disait-il de
Id, c'est là un traducteur parfait : sa simplicité fidèle et sa-
vante m 'a toujours plu.
Les autres traductions de Polit iBN sont: 4* la philosophie
d'EpicTÈTE {EnchiridionJ ; S* le traité sur la tempérance de
FuTOR (Lharmides) ; nous n'avons qu'un fragment de cet
eomge ; 3' le livre des solutions de plusieurs questions de
(k^ique, d'ALBXANDBE , né en Carie ; 4" les historiettes de
Pldtabqde; 5' le livre d'ATHANASE-le-Grand, sur les peaiunes
ft David.
Lonqo'AEGTEOPTLE se démit de la chaire grecque de
Floreiioe , Ange l'occupa et sut , malgré les calomnies de«
enrieuXy s'y distinguer. Bientôt les jeunes gens de toute l'Italie
et des régions lointaines , accoururent à son école. Parmi eux,
il fuit citer Bernard Ricci , François Pacci , peu après pro-^
iBMearlai-même , Sgipion FoaTiGUERaA , plus connu sous le
Mm de Caitbbomaghi. Ses disciples les plus célèbres furent
IaPUIL IIaSFÈB leVOLATBRRAN et PlEBRE RlGCIOS CRINI-
TUS.
leiii Pic de la Mirandolb ne dédaignah pas de s'asseoir
pifto sur ks mêmes bancs comme l'indique cette courte let-
.toi: tÇniMl honoriê m$i causa, tu qaoque sederis interaudi-r
^tmmios, fwn habeo gratiam. Nam, si placui^ jam retuii :
fimuplaeuif non debêo. Fa/e.» Bien qu'assistant de temps à
Me à l'école de PôLniBii , Pic n'en faisait point partie , pas
fhiqqe Bapliate Egnace, Charles Antsmoreub, Bagciits
PfioiïKus, mais M. Bonafous n'hésite pas à y comprendre le
— 4U —
fiimeux peintre Michel Ange , et c'est aussi ropinioo df
RoscoÉ, admise plus tard par deux de nos célébrités litté-
raires , MM. QUATBEMÈRE-de QUINCY et bELÉCLUZE.
Ceux que nous venons de nommer appartenaient à l'Italie.
Mais il y eut aussi à cette école des étrangers de distioctioQ,
tels que Guillaume Grocin, habile dans les sciences, Thûm»,
LiNACER f médecin anglais , Denys « frère du célèbre Jeu !
Reuchlin, deux dis du portugais Jean Teixira, et Ii-
MiGus Caiâdus , de la même nation , qui écrivit en vers d'oui
manière élégante. Une grande gloire pour Ange fut d'^rair
su conquérir Tamitié du roi Jean II; ce souverain duPortih
gal et des Algarves , maître de la Guinée , dont la puîssann
s'étendait d'une mer à l'autre , écrivant au modeste profes-
seur de Florence , terminait toujours sa lettre par cesmoU:
viro peritissimo et amico suo,
Ange PoLiTiEN prit , sous les auspices du célèbre Pic de h
MiRANDOLE , revenu depuis peu à Florence , la chaire de
philosophie et comme il était profondément versé dans l'étiide
du droit canonique, il fut élevé au grade de docteur. Il expoa
publiquement les doctrines de l'Académie et du Lycée,»
digne disciple de Ficin et d' Argtropyle , et, pendant plu-
sieurs années , ses éloquents commentaires sur les livresde
Platon et d'ARisTOTE firent l'admiration des rhéteurs: m
point de vue de l'argument et de la méthode, on Feûteit
appartenir à Técole péripatéticienne, mais, par lamajestéel
l'abondance du discours , il se rapprochait davantage de oeDe
de Platon.
Chargé , plus tard , par Laurent de Médicis , le reslaora-
teur des lettres , de recueillir les monuments littéraires de
l'antiquité, soustraits aux ravages des Turcs, il accoroplitaT8C
bonheur celte haute mission et envoya à Florence , de non-
breux chefs-d'œuvres, après les avoir annotés de sa oiiBi
parmi les plus remarquables, on cite Otide , Suètoni, StSCi,
Pline, le jeune, l'histoire de la maison d*Au6U8T£ et QoiifTi-
LIEN.
1
-s
4
i
— 415 —
Nous avons douze livres des lettres d^Ange qui furent pu^*
fiées en un volume, d'après les désirs de Pierre, fils de
liQrent de Hèdicis. Il serait difiicile de nommer tous ses
mh entre les hemmes les plus éminents de Tépoque. Au
Miemier rang se présente Marcile Fjgin et Pic de la Mirak^
ïBtÉdontraffe ctionne se démentit jamais; Hermolaûs Bar-
r
ïlMJOBj patriarche d'Aquiice, auteur d'un travail sur Pline;
Mmo DoNATA, noble vénitien , ambassadeur auprès du
hoUfe Jules II, qui, lui demandant un jour le titre des droits
btt république sûr le golfe adriatique , en reçut cette ingé-
■ipne réponse : « Votre Sainteté trouvera la concession de
Il iner adriatique au dos de l'original de la donation que
OmsTANTiiY a faite au Pape Sylvestre de la ville de Rome et
déB. autres terres de l'état ecclésiastique. » Il faut y ajouter
XuDOVic BiGius PiTTORius , poète de Ferrare; Barthélémy
JkALA i qui devint ensuite son ennemi ; Nicolaus Léonice^
ng.babile dans les lettres grecques et latines; Baptiste
.GiSAiiifi , jeune homme digne de son père; Raphaël le
VoibATinilRAN, connu par ses XXXVIH livres de commentai-
res ; Platinds Plabus , poète milanais ; Philippe Beroalde
l'ancien^ qui ouvrit une école publfque d'éloquence à Parme,
ilGIafi , à Paris et à Bologne ; Louis Odaxids -, gouverneur
pour FtÉDÉRic du duché d'Urbin ; le poète Andréa Dacti „
Ti(6 Vespasien Sirozza , autre poète également illustre ;
^MLimis Baccius , Aldo Manuti , Jean Reuchlin , et beau*
^d^utres dont les noms figurent sur le tableau des litté-
nteors de cette époque.
H.pe fautcepeodaut pas oublier deux femmes remarquables
Qfiia^moiun amour des lettres attacha à Ange ; Tune
AjUOAiiDRÂ, fille de Barthélémy Scala, célèbre par sa beauté
et'soB esprit; l'autre, plus renommée encore , Cassamdra
fuius. d'une famiUe noble de Milan , établie à Venise.
l'^Toiàeftû». personne' ne lui fut plus étroitement unique
Laurent dit'lItDias ; ils étaient presque du même ige, ik'
— 416 —
avaient les mêmes goûts , les mêmes habitudes ; leurs liaiioi»
ne furent rompues que par la mort prématurée du prinoe.
Retiré dans sa délicieuse retraite de Fesoles, Pounqrf
goûta le bontieur le plus pur, réalisant au bord desruisMHi,
à Tombre des vieux chênes , les vers de Virgile ; le cm-
merce des muses et le souvenir de ses amis le dédommigèrarl
de l'injustice de ses détracteurs.
La mort de Laurent fut pour lui un coup de foudre; j^
après éclatèrent ses querelles avec Georges MÉBULA,prohiMQr
des lettres grecques et latines, à Blilan. Celui-ci se préteodiit
outragé dans les mélanges de Politien et s'en vengea fv
une satyre virulente , mais , à sa dernière heure , il protMh
dans son testament de toute sa tendresse pour Ange. ]
Ses disputes avec Barthélémy Scala ne furent pas moiai ]
vives ; ces deux hommes en vinrent à des injure grooUrii ^
Tun contre l'autre. Toutefois^ nul plus que Michel Maioui,
ne ressentit les effets du courroux littéraire de Politor; B
4
est vrai que les^deux savants aimaient la même jeune tSé,
Alexandra Scala , et que dès qu'elle eût épousé le Grec,
la haine d'Ange, inspirée par le mépris de son àoioiir, ne
connut plus de bornes.
On n'explique Tanimosité qui régnait entre lui et Porta* I
fOJS que par les liaisons de ce dernier avec Scàlâ et Haioui*
Saokazai , dans uneépigramme plus obscène qpBSf/n-
tuelle , attaque méchamment Politien , mais comme oi tt
connaît point de réponse à ces calomnies , il est à croire 400
cette satyre ne fut publiée qu'après la mort d'Ange.
Politien eut quelques autres ennemis, en petit oomlin,
d'ailleurs , comme Pacificus Haximus , d'Ascou ; Baifti-
lemy Pontius , André Dacti et Jean Parhasius , le (ta
modéré de tous. 11 ne ressemblait pas , dit M. Norbert Bo-
nafous , à ces hommes dont parle Pétiahoub » qui , tpri*
avoir acquis des livres» par {daisir 00 par oigueil^ m W
me lortd de mobilier dont fls om^t leur* «tuaArai , *^
— in —
Mn servent pas plus qno de vases de Corinthe , de tableaux
eè de statues. Sa bibliothèque était nombreuse et âlen
ânisîe. Le savant commentateur français en donne le cata-
li|^ tel qu'il existe aux archives de la République de Pio-
féùeé ; nous nous dispenserons de le reproduire ici.
• tlonsumé parla douleur de voir lesHÊDicts près d'être
expulsés de Florence, Ange mourut le 24 septembre U94,
■i la quarantième année de son âge , comme l'indique répita-
)ie placée sur sa tombe dans réglise c^e Saint-Marc, à
'^Rorencc.
v'Keo des fables ont été inventées, bien des calomnies se
iOBt produites sur les causes de sa mort. Varillas , écho
MUe de Tindigne Paul Jove , assure que ne pouvant assouvir
Il passion cnminelle dont il s'était enflammé pour. un de ses
ooblàs disciples, il se mit à chanter sur son hilh un air si lascif
qud , dans un accès de fièvre chaude, il expira dès la seconde
ttropbe. L'évéque de Nocéra dit ailleurs que, trompant la
vigilance de ses gardiens, dans un moment de délire, le
fauvre malade s'échappa de la maison pour aller faire enten-
dre des chants d'amour sous les fenêtres d'un jeune Grec , et
que, reporté demi-mort sur sa couche, il ne tarda pas à y
fendre le dernier soupir. Si 1 on en croit Yossius , Ange en
prbie' à une passion infâme , se brisa la tête contre les murail-
kk J. C. ScAtiGER prétend aussi qu'il mourût dans des
Iriôsports impudiques ; Jacob Gostausius , le poète, attribue
fli fin aux effets d'un philtre , et ce bruit se propagea telle-
ment dans toute l'Italie que le célèbre Sabellicus , très
(Ubaucbé luinnême, écrivait à Daniel RANiERUs:-a Je pleure la
j^Me de mon ami , mais je m'afflige bien plus encore de la
-eiQse de sa mort, qui a été , dit-on, non moins misérable que
-hoBtease. » Balzac s'est montré tout aussi injuste pour la
«émoire du professeur florentin .
' iC'esiteds doolQ d'après ces contes calomnieux que Fati)it
TCMIXtV. 53
— 4i8 —
l'auteur critique de Fenelon et de Bossubt, s'exprime aiaii;
« PoLiTiEN, ce bel esprit, qui parlait si bien latin, B'afjpehil
Ange ., mais il s'en fallait beaucoup qu'il en eûl la pureté, i
En vain , le cardinal Bembo, nourri des ouvrages de Bou:
TIEN, essaya-t-il de le défendre contre racharnement da^a
ennemis , la médisance étouiïa sa voix généreuse ; loutefû,
après tant d'audacieux mensonges, la vérité s'est liait ^jow
depuis que le savant abbé Metrus a exbumé de la poussièa
des bibliothèques les écrits- de deux contemporains d'ADg6.l6
premier, Pierre Parenzius , de Florence , nous appraodgas
PoLiTiEN mourût d'un accès de lièvre au moment où il aBait
être promu au cardinalat par le Souverain Pontife; Tautrûi
Robert Ubâldini , a laissé un récit véridique -du tr^
de ce savant homme, et il n'en résulte rien que detrii
honorable pour sa mémoire.
Un autre grief porté contre Politien est celui , non s«itor
ment d'impiété, mais môme d'athéisme. Manlids rapporte
que quelqu'un lui ayant demandé s'il lisait son bréviaire, jl
répondit : a Je l'ai lu une seule fois et j'avoue que jamauije
n'ai plus mal employé mon temps. »
Comment concilier cette accusation avec ce qu'écrit Ange
lui-même à César Carmentus? <t Je consacre la plusgrsoide
partie du jour à des lectures variées, le reste appartient!
mes amis , le sommeil et le repos se partagent la nuit avec lai
prières et les heures canoniales. » Loufs Vives , -Gisnir
VoBT , ce fougueux adversaire de Descartes , MELANCHToi»
le Prolée d'Allemagne , embrassant tour-à-tour les dociriiMi
de Luther, deZuiNGLE et de Calvin, Pierre de Saiat-*Ro-
MUALD, esprit faible, peuvent poursuivre Ange Politu» J6
leurs outrages , mais l'histoire n'a jamais contesté qu-ii-fit
bon catholique , prêchant le carême dans l'église dontil'ëla|l
chanoine.
Paul JovE fait de Politien un êtce dififorme do mcsuif 0t
de corps. Certes il n'était pas beau, et il «n convient
j
— W9 -
icMiiéiiie dtm une vive réponse à Mamllu». M. Loilius
lût, à propos i^n orateur fort éloquent, mais bossu:
«Ltf génie de Galba est mal logé. » Ce propos peut s'appli^
fMr à Ange , dont Tesprit a brillé, sous une enveloppe dis-
ÎÉdeote , dNi plus pur éclat , comme Tattestent ses douie
BnÉrde tottres intimes.
''ÏOLiTiBif avait pour tous ses écrits un genre à lui. Ses let-
te DO ressemblent à celles d'aucun des auteurs de Tantiquité.
Ifitiaiii en trouve le style trop boursouiflé , trop oratoire ,
jéiiri ne l'empêche pas de dire que , parmi les hommes dont
StH^erce épistolaire a illustré l'Italie , Ange est Tun des
irii^miqaels; il accorde la préférence; les autres sont Théo-
ii|n9GA2A et Pie de la Hirandole.
' ie duc de Montausier faisait tant de cas des lettres de
ta&iTHUf qolt en avait souvent des exemplaires dans ses
pùêu pour tes donner à ses amis.
iious ne suivrons pas M. Norbert Bonafous dans la nomen-
êMm des ouvrages du célèbre professeur de Florence,
tettt ne reste plus que des vestiges , soit qu'ils aient été
MiRXNDpus par une mort prématurée , soit que leur perte
frisidte le ki négligence des hommes et des ravages du temps.
KiAsni; dans ses dialogues , loue Politien outre mesure
d^'le j^ace au rang de Ciceron et de Pline. Cet éloge n'est
pitat oiact dans toutes ses parties > dit H. Bônapous , le style
i^Ange était fort inégal, parfois commun , vulgaire, épais, le
ptai aouTeiit empreint de la riche abondance de Tdllius ,
raÎB k réruditioo d'AuLu-GsLLE, mais, sous ce rapport
COBune à tous autres égards , Politien ne fût inférieur à au-
lin dea savants qui firent la gloire de ce siècle. Il vécut dans
0ltt4 remarquable cité de Florence, pleine de Grecs fugitifs et
difiBoe pour apx la ville d'HoMÈiE, urbem mcdoniam, comme
dit Aàge liii-4Bérae , dans cette enceinte où , par contre, un
frMteateiuriougiiaaitle moine Jérôme SAVoNiioLE, soulevait
iij^r anx accents de sa sauvage éloquence, les passions
N
— 420 -^
irrita])les de la multilude. Poète habile en langue étnuquê,
versé dans la littéi-ature des anciens, écrivain plein de flnoii
et d'urbanité , on eut dit Ange né dans la patrie de Sophocli,
alors que ses stances latines semblaient révéler en lui ■
Romain du temps d'AuGOSTs. Grâce du style, inspiratioD di
génie , artifices du langage, rien ne lui a manqué : jamii
Anagreon et Virgile n'ont eu de plus fidèle interprète, n
mort fut pleuréedes savants.
Cette même année la perte inattendue d'HERiiOLAÔs Bai-
BARUS et de Pic de la Mirandole , qui avaient été, oobum
Laurent lui-même , ces nobles amis, ne fit pas à la répoUi-
que des lettres de moins graves blessures : la chute à jamiii
regrettable de la maison de Hédicis , suivit dç près ce trqii»
deuil.
Voilà l'homme extraordinaire dont M. Bonafous dobi
raconte la vie; l'auteur a été d'autant plus heureux dam li
choix de son sujet qu'il lui a été possible de faire passer aoo
nos yeux , la plupart des grandes figures qui ont illustré b
siècle brillant et fécond des Médicis , comme un panorama n
raccourci de cette imposante époque delà renaissance desarb.
C'était alors une manie des savants de s'affubler de nomsh-
tins, à l'exemple de PompoiNius Loetus, qui n'était autre
qu'un bâtard de la famille des Sanseverini , l'une des phi
illustres du royaume de Naples, si peu fier de leur noblesie,
qu'ayant été solhcité plusieurs fois de venir habiter la maisoD
paternelle , il répondit par cette courte et singulière é|dtie:
« PoMPONiUS LoETUS co^na/2^ et proprinquis suiSjSaluiit»»
Quod petitis fieri non potest. Valete. »
On se demandera peut-être pourquoi H. Norbert BoiCàFODS
a écrit en latin , alors que cetle langue morte semble appl^
tenir exclusivement au domaine des sciences; qu'elle n 'est pitf
en usage dans les chaires de philosophie, et qu'un ordre mi-
nistériel l'a supprimée pour les discours d'apparat qui termi-
nent les travaux de l'année scolaire. Cerles le même siyet,
— 411 —
tnité en français avec cette élégance qui distingue le style de
YiQteury eûtété plus répandu et surtout mieux compris, car
S but bien le reconnaître, les loisirs sont précieux, on aime à
Invite elles soins d'une traduction deviennent toujours pour
kMiDSune perte de lemps.un obstacle insurmontable pour les
MtoeB. Mais H. Bonafous a composé son livre, je le suppose,
ta moins» dans la pensée qu'il se propagerait en Allemagne.
Fmonne n'ignore que la Hongrie et la Pologne, entre autres
cniréee septentrionales, se servent assez généralement de la
hDgQe latine , et il n'est pas douteux que l'histoire de Po*
ùmii , telle qu'elle est écrite , n'obtienne dans ces pays de
PjMeurs , un prompt et légitime succès.
Quant au style de l'ouvrage, je m'abstiens, non qu'il ne me
semble, de tous points, pur et correct, mais parce que ma
MUesse se refuse à le juger. C'est déjà trop de m'étre permis
ttl genre de ti'avail peu compatibleavec mes études familières,
dans une langue avec laquelle je suis depuis longtemps
brouillé ; mais M. Bonafous , victime de ce méfait , par-
doanera , j'en ai Tcspoir , à mon outrecuidante hardiesse, si
j^ai pu , malgré tout, appeler sur son œuvre remarquable à
liDt de titres, et qui méritait un plus habile interprête, la
hieuveillante attention, le légitime suffrage de notre com-
pigoie.
De tuHliié de la langue arabe ; par H. Georges Sakakini.
— Messieurs, Au milieu des graves préoccupations de la
politique , il me répugne d'appeler votre attention sur un
ordre de choses qui lui sont complètement étrangères. Cepen-
daM , quelle que soit ma crainte légitime de vous entretenir
d'une question si peu eu iiarmonie avec les besoins et les
nfceftsités du moment, il me semble à propos de démontrer
Futilité qu'il y aurait pour le pays à répandre l'enseignement
d'âne des langues les plus fécondes , les plus riches et les
|du8 ingénieuses.
Je veux [)arl6r de la langue arabe.
Il faut bien que je le dise , Messieurs ;. mof^ embarra^eil
êXtréme. Quelque» travaux que je vous eusse ei>v<>yés , ta
éléments arabes en auraient i^it ta composition. J'aurais M
fcrcë de me servir au moins de termes arabes ; ce qui ett
rendu difficile Tappréciation de mes recherches. Pour nfen
entrer dans Tesprit et le but de votre Société; j'aunAfi
encore vous présenter un travail de statistique arabe ; mk
)l m'eût faRu des documents complets qui me manquent piN
ce qu'ils n'existent ni ici , ni ailleurs. J'aurai plus tardif
casion de vous montrer combien les archives du gouverne-
ment égyptien sont Incomplètes, pour ne pas dire aidtoi
Assurément, je regrette beaucoup cette insuffisance, oe
manque de documents qui vous eussent révélé une feidrte
fàHs très curieux. Je continuerai à en analyser le pluspmri-
ble , et j'espère bien un jour les soumettre à votre ufi
examen.
Je suis donc forcé pour le moment de me borner à vm
communiquer mes propres opinions sur l'influence qH*«i«f-
cerait sur l'avenir de nos affaires commerciales et politiques,
l'enseignement de la langue arabe, et sur l'utHité qu'on
retirerait généralement de la connaissance de ce snperke
idiome.
Oh I Quel magnifique lien commun je pourrais faire surli
langue et la littérature orientales I Comme il me serait taile
de me reporter jusqu'à l'époque antérieure à MAsaWi
jusqu'aux sept poèmes suspendus dans le temple delà Mec^
que; puis de retracer cet instinct poétique des Ambea ; Mifi
vie pastorale toujours la même daas Timmeose éiendviiia
désert, cette imagination colorée des feux du s^oleil , et.t]|li
reproduit, sans se lasser jamai S; les trésors «J'une xi9tag$i
nche et trouve d'inépuisables expressions pour peindra W
gixelle , une fleur ou un orage 1 Gomme je pourras W^
montrer la langue arabe défiant à bon droit toutes ses' now
— 4^3 —
oipeilleuses , pour la beauté de la forme, le bonheur des
expressions, la magniticcnce des pensées, le brillant des
principaux Iropes, Tabondance des figures, les perpétuelles
ah^fories du langage , Iji personnification poétique de toutes
Ittpar4ies de la nature. Vous vous extasieriez devant ces vives
allures d^enlhousiasme , devant ces innombrables déborde-
rioeots de poésie et ces flots d'harmonie qui coulent à pleines
MMirces de la langue arabe ; vous n'hésiteriez pas à. proclamer
l6.génie oriental , le premier d'entre tous les génies natio-
•nanx.
Je .pourrais aussi vous dire toute l'influence de la langue
Mibe sur les mœurs et la liltéralure des peuples et des poè-
tes du moyen-âge ; influence transmise par rimagination
^nùptale , passant par le christianisme et allant réchauffer les
Q^lsdu septentrion ; puis, continuée longtemps encore par
les Infidèles , par les Musulmans. Car , vous le savez , en
méine temps que la prédication chrétienne , les prières chré-
lienoes, les paraboles des livres saints, et les vieilles iégen-
dee des .premiers siècles , nées de la bible et du génie arabe.,
agitaient les imaginations grossières et engourdies des Bar-
bares occidentaux , voilà que l'invasion des Arabes vieiil
apporter une nouvelle flamme, un nouveau foyer asiatique en
Eanape. Du reste , on Ta dit depuis longtemps , l'Âlcoran est
UB immense plagiat de. la Bible. Il est manifeste, commet^
démontré le savant Htde , que Mahomet , dans sa grande
idée d'enlever l-Arabic aux superstitions idolâtres, et de la
reporter vers la croyance d'un Dieu unique, fût inspirée- par
nos livres saints répandus dans l'Orient. Des récits con-
fonnes ou faiblement altérés, des allusions fréquentes, 4e&
rparâboles prises dans le même sens , des imitations de formes
eide laugage font reconnaître cette source dans Touvrage du
iprâ{diè.te arabe.
€ li'AlcoraD, écrit M. YillemaiN:, porté, par les Arabes
t dans aine partie de I-Europe, rappelé ^ans cesse dans
— 424 —
« toutes leurs paroles, cl connu même des Espagnols qai ne
« l'adoptaient pas, agita de nouveau les esprits européens
« dans le sens oriental. »
Ainsi; les deux influences les plus diverses, les deux ibr-
ces les plus antipathiques venaient du fondde TAsie, serén-
nir pour exciter Tesprit de notre Occident , et lui Gomnnoi-
quaient quelque chose de ce génie oriental qui a été h aovee
de toute religion et de toute poésie.
Rien ne me serait si aisé de vous faire retrouver lestractf
de cette influence exercée par la langue arabe suri 'originaet
les développements de la poésie provençale ; car il est impos-
sible , même à Tignorance , de nier , de ne pas rcconiuMc
cette primauté siiigulière du génie oriental pendant le mojen-
âgc. 11 me coûterait peu , oulre cela , de vous préscinter
TAsie et la côte d'Afrique remplies par les Arabes , de Tcdil
et du luxe des arts. Des villes que l'on croirait barbares, Sa-
marcaudc , Balke et une foule d'autres avaient des universités
célèbres, des écoles plus fréquentées que les nôtres. Lee sa-
vants et les poètes recevaient de grands encouragemente des
princes de Bagdad. Ceux-ci n'avaient rien tant à cœarqoe
de rassembler de vastes bibliothèques et de faire traduire OQ
composer des ouvrages. Les nomsd'/Tarown-eZ-lîacAMlelde
son fils El-Mamoun marquent le commencement deôetta
ère glorieuse que continuèrent leurs successeurs. Jamais, dit
M. -ViLLEMAiN , ni Léon X , ni Louis XIV ne protégèrentles
lettres avec plus de prédilection et de magnificence.
Âhl il faut bien l'avouer , il ne s'est jamais élevé c^e; te
Arabes , des orateurs comparables à DÉMOsTHÈffES. Ne crqez
pas sur la parole de quelques orientalistes, qu'ily ùtetti
dans les Académies de Cufa et de Bagdad , autre chose , ad
fait d'art oratoire , qu'une éloquence vague et pompeuse Idl^
qu'elle est permise à l'esclavage . Non , il n'y a pas de gtvA
orateur sous l'empire d'un Kalifc. Aussi , à cette lillâaiun
de l'Orient , îl manquait la vie ; c'est-à-dire h liberté.
— 425 —
En revanche cette littérature eût celte abaiidance de tictions
riantes et de récits poétiques, naturels à la jeunesse d'un peuple
d'Orient , et elle connut aussi tous les travaux des littératures
vieillies. Cet âge de la civilisation arabe produisit des gram-
naîriens sans nombre , des professeurs , des commentateurs ,
des auteurs de dictionnaires et do recueils variés sous toutes
lès formes. On dissertait et on compilait àFctz et à Maroc,
comme à Paris, de nos jours.
Ainsi encore de Tarchitecture arabe. Sans doute on peut
lui adresser maintes objections; mais, qui lui contesterait sa
variété, ses coupes hardies et capricieuses, tontes ses pom-
pes qui saisissaient puissaïuincnl rimuginalion dt*s peuples
vaincus I si bien que les Espagnols regardaient les Arabes
comme des maîtres protégés par ces génies heureux de i'O-
rient , qui les aidaient à construire tant de magnifiques édi-
Quant au commerce , à l'industrie , à la culture des lettres
et des arts, consultons le catalogue de Yriarté, et nous serons
étonnés du nombre prodigieux d'auteurs arabes et de la foule
d^ouvrages sur la philosophie , la poésie , les arts industriels
et l'agriculture . qui dorment ensevelis dans la bibliothèque
de l'Escurial. On croit même généralement, et c'est peu
douteux , à mon avis , que l'usage du papier , la boussole ,
l'invention de la poudre, sont venus de l'Orient par les Ara-
bes.
Taurais pn entrer dans ces détails , dans tous ces dévelop-
pements. Mais ce qui doit m'occuper en ce moment , c'est
cette influence, cette transmission du génie oriental sur
l'Europe ; c'est surtout le mouvement donné à Timagination ,
FactioD sur la pensée poétique. A cet égard , les faits aboa*
déni 5 et je ne citerai que l'exemple deGERBERT , ce savant
homme, qui se rend à Tolède pour étendre ses connaissan--
ces ; qui étudie là pendant trois ans , les mathématiques ,
TOMB ZIV 54
-« 426 —
i'dstrologie judiciaire sous les docteurs arabes , ei qui, après
être revenu de ce docte pèlerinage, devient supérieur de Bo-
biO; un des couvents du moyen-âge, qui avait conservé le
plus de manuscrits antiques , précepteur du fils de Hdgoss-
Capet , puis évêque de Rheims d'où il passe au service de
l'Empereur d'Allemagne qui le fait nommer Archevêqoedo
Ravenne , puis enfin Pape , sous le nom de Sylvestbe IL
Un Pape, Messieurs, sorti de l'école des Arabes.
Vous le voyez dune : incontestable supériorité de la ci\iiisi- '
lion arabe aux IX' et X* siècles; cheMieu de cette civilisation
en Espagne ; influence de la langue arabe sur l'Europe, parb
mélange des peuples.
Mais depuis, tout cela a disparu, et, il y a moins d'un
demi-siècle , on ne connaissait en France , de la langue et des
pays arabes , que le nom et quelques provenances.
Pourtant,après tous les bienfaits qu'ont répandus en Europe
la connaissance et l'influence de l'idiome arabe , quels autres,
avantages bien autrement importants, ne retirerions-nous
pas de l'enseignement de cette langue, aujourd'hui que b
civilisation française est si avancée et que nos relations avec
ces pays sont si nombreuses et si étendues.
On parait le comprendre généralement, car les progiôs
qu'a fait la langue arabe chez nous , depuis la fin du ȏde
dernier jusqu'à nos jours, le prouvent assez ^ bien qu'ils M.
soient pas d'une très grande importance.
Voyez plutôt , Messieurs : il y a plus de quarante ans , alors
que nos rapports avec l'Orient et l'Algérie étaient bien pea
de chose, la langue arabe vulgaire n'était connue ea
France que des Egyptiens qui avaient suivi volontairement lo
vainqueur des Pyramides. Quelques hommes sealement,
doués d'un rare mérite et d'un esprit fort distingué , s'adon-
nèrent à l'étude de Tarabe littéral. Il me suifira devons
nommer les plus célèbres :
— 427 -
MM. De Sact ,
Marcel ,
Garcin d£ Tassy ,
Caussin de Parceyal ,
Retnaud ,
i langue arabe n'avança pas davantage , durant les trente
ùères années de ce siècle. »
lis, à mesure que nos rapports politiques etcommer-
I avec tout le Levant et les côtes de Barbarie s'étendirent
lus en plus ; quand ils se furent accrus au point que le
'ernement français comprit la nécessité et Turgence de
ei^ement de la langue arabe , quelques chaires publi-
d'arabe vulgaire furent créées aussitôt , à la vérité ,
>rl petit nombre, à Paris. Le Lycée de Marseille fut doté
e de ces chaires. Le titulaire, si vous vous en souvenez .
ûeurs, était un ecclésiastique arabe, M. Gabriel Taouil ,
oie d'un grand savoir , d'une profonde érudition ; d'un
it éclairé , et nous vîmes alors un nombreux auditoire
rouper autour de cette chaire avec une assiduité et un
ressèment qui témoignaient assez haut du désir général
l'on ressentait à Marseille , d'apprendre la langue arabe,
enseignements du professeur fructifièrent d'une manière
Bgieose. Ils ont assez bien profite à ceux de ses élèves qui
nt assidus à suivre ses leçons. Je puis en citer ceux qui
;le plus connus à Marseille :
MM. Garcin de Tassy ,
Joseph Agoub , \
Albrand , fils , > décédés.
Alphonse Tardieu , j
Alfred Verdtllon ,
L'abbé Barges ,
A. AUDIBERT. *
iûÊài Gabriel Taooil mourut-il beaucoup trop tôt pour les
Hrêtft du pays et l'avenir qu'il préparait à la langue arabe .
— 428 —
J'eus l'honneur d'avoir élé appelé par le Gouvernemeiil ,
à le suppléer pendant sa longue maladie. Je n'bésitai pas à le
remplacer gratxdtement dans cette chaire publique qui se
trouvait encore alors établie au Lycée dont elle est détachée
depuis deux ans , c'est-à-dire depuis la création de la nou-
velle chaire que j'occupe et qui est spécialement affectée àox
élèves de notre Lycée.
A la mort de ce digne professeur , je cédai TandeDoe
€haire à son nouveau titulaire qui l'occupe encore.
Pour des motifs de réserve que vous devinerez peut-être,
je garde le silence sur les leçons d'arabe descendues de cette
chaire publique , depuis que je l'ai quittée.
L'ardeur et le zèle de nos compatriotes se ralentirent qad-
que temps ; leur ambition d'étudier une langue si utile poor
eux se refroidit. Je constate seulement le fait qui est notoire ,
sans vouloir en rechercher la cause.
Plus tard , Messieurs , voyant qu'il leur fallait forcément
renoncer à apprendre l'arabe vulgaire pour lequel la chaire
publique avait été créée, -nos commerçants et beaucoup de
gens de diverses professions ne se résignèrent pas cependnt
à ce qu'il en fut, pour leurs enfants, comme d'eux-mômei.
Ils pétitionnèrent ,*d'un accord unanime. Le Gouvememeirt,
après bien des hésitations , finit par céder à leurs vœux , eo
créant , il y a deux ans , trois nouvelles chaires d'arabe wir
gaire pour les Lycées de Montpellier, de Marseille et d'Algir.
Ainsi que je Tai déjà dit, j'occupe celle de notre Lycée,
depuis sa création.
Le nombre des élèves qui suivent mon cours démontre
combien on apprécie à Marseille, l'utilité de l'étude dç la
langue arabe vulgaire. Cette heureuse disposition des esprits
fait espérer de grands progrès, et j*y vois de belles pro-
messes pour l'avenir du commerce de cette ville.
n est à regretter que cette chaire ne soit pas pQbIiqi]é,()o^i0
soit seulement consacrée aux élèves du Lycée. Sans cela, j*iB
— 429 —
iirde rintime conviction , il y anrail beaucoup plus d'ému-
ll^et an plus grand concours J'élè\es.
fc puis, Messieurs, en ju^er moi-même (lar les demandes
ctles offres que je reçois journellement, par les occupations
ap))reuses et fatigantes que me donne la charge de la cor-
imoQdance arabe de presque toutes tes maisons commercia-
tequi travaillent avec TOrient et l'Algérie ; par la quantité
hfois que j'ai été appelé comme interprête , devant le tribu-
ttl de commerce de notre ville ; par les envois fréquents que
'on me fait de pièces , lettres et documents arabes , accom-
ipiéB de la prière de les traduire.
D'ailleurs, vous le comprendrez sans peine, d'une part,
raoâes relations commerciales et politiques de la France avec
ipays arabes; de Tautre, ignorance générale de la langue
^tole. Comment ne pas vouloir répandre renseignement
I cette langue? Comment ne pas en sentir la nécessité, Tu-
liléT
^Quant au point de vue conunercial, soyez convaincus,
enîeçrs , que les affaires tripleraient , s'il était facile aux
%QCiaAts de correspondre avec les pays arabes , en un mot ,
h'tongue arabe leur était connue.
{laperons , Messieurs , que la connaissance de cet idiome
sr^ très répandu dans quelques années. Alors, à Paris, au
iiTT^-y à Bordeaux, à Marseille , comme dans une foule d'au-
"esTillos françaises, les arabisants ne manqueront pas, et
oonxmt, tout en facilitant nos relations politiques avecI'O-
ifiDt, l'Algérie et l'Asie , centupler les bénéfices des affaires
ommerciales avec ces beaux pays.
NoncB iurun tableau de l'École romaine, lue à la Société
€ ttatistique de Marseille , par M. François-Joseph Gibauo.
•"Bmb que les richesses artistiques exposées dans les différents
HOiées soitnt immenses, il existe cependant encore des pro-
iMioM y dues au pinceau de certains maîtres, qui ne sont
— 430 -
jamais des inutilités et à la recherche desquelles on ne doH
jamais se lasser de courir. Lorsque les faveurs de la boooe ''
fortune vous ont conduit à la rencontre d'une œuvre dont le
mérite n'est pas ordinaire , il y aurait culpabilité envers le
monde artistique à garder un silrnce obstiné et nous odoi '
déterminons à donner cette notice qui ne peut manquer
d'éveiller l'intérêt des appréciateurs.
Il s'agit d'un tableau à belles dimensions que nous essaje*
rons de faire connaître par une appréciation historique el
artistique. .
Nous en diviserons l'historique en deux parties : l'une prise
au point de vue de l'histoire générale dans laquelle Tartistei
puisé son sujet; l'autre, au point de vue de Thistoire dn
tableau en lui-même , soit sous le rapport de l'artiste haMe
qui l'a composé, soit sous le rapport des vicissitudes que h
toile a éprouvées en passant par les diverses mains qui eu
ont eu la possession.
' Nmus , Roi de Babylone , ayant à sa disposition uue
armée nombreuse et aguerrie , voulut en profiter pour
étendre les limites de son empire. Il porta ses conquêtes
chez plusieurs peuples de l'Orient et dans l'Egypte même.
Parmi les olBciers de son armée se trouvait un capitaioe
dont la femme était Sémiramis: soit que cette femme fut douée
de qualités corporelles qui eussent frappé les regarde de
NiNUs, soit que par cas fortuit ou autrement elle passât ienui
les yeux du Roi assez souvent pour s'en faire remarquer, il
advint que le monarque conçut pour elle une passion trop
ordinaire parmi les hommes.
Le capitaine s'en aperçut. En homme de cœur , ee vm
infortuné en conçut un si violent chagrin qu'il se pendSt de
désespoir.
Dès lors, Sémiramis appartint au Roi qui lui mit laoen-
ronne sur la tête. Elle fut Reine ; mais bientôt sa vanité de
femme ne se contenta plus de partager les honneurs rendus î
la royauté. Elle voulut être la seule idole devant qui tout ]fi
— 431 —
ûode vint se prosterner. Les parfums et les présenls appor^
iipar les peuples soumis , ne devaient être déposés qu'en
N& honneur personnel. Elle demanda donc au Roi la per->
littion de gouverner pendant quelques semaines. Celui-ci
|rtla faiblesse de condescendre à sa demande. Elle passa ce
onpsdans Tivresse de la royauté ; mais lorsqu'elle vit appro«-
ter le moment de rendre le pouvoir que le Roi avait entre-
^dans ses mains , elle en conçut un violent déplaisir.
Plscliercha le moyen de garder les renés du gouvernement.
beRoi étant le grand obstacle à l'accomplissement de ses dé-
ni ambitieux, elle résolut de le faire périr et pour arriver à
ififlos, elle ourdit un atroce complot. Elle mit dans son se-
S|etuQ esclave à qui elle fit de grandes promesses,ainsi qu'une
iDortisannc de sa société qui , par sa beauté , la servit admi-
idUçment dans ses projets. Pendant le repas , lui dit-elle, tu
i^garderas le Roi avec complaisance; il ne manquera pas d'être
ensible à l'expression de tes beaux yeux. Je feindrai un ac-
il de jalousie , je te tomberai dessus le poignard à la main ;
laisne crains rien, ce ne sera qu'un signal pour que mon
Klave tombe lui-même sur le Roi et l'égorgé.
Le Roi étant mort , je deviens Reine, je m'unirai à mon es-
lave chéri et toi, je te ferai la femme de Nlmas fils de Ninus
t tu deviendras Reine à ton ton r .
Le jour et l'heure indiqués étant arri\és , le rôle est joué
\eo fidélité de la part de chacun des acteurs , et le tableau
t)présente le moment de h mélce où les partisans du Roi et
XQX de la Reine en sont venus aux mains et où le malheureux
Nurus est au moment suprême dans lequel son corps exprime
b convulsions de la mort contre laquelle il se débat.
C'est ici le lieu de dire quelque chose de cette belle coni-
potttion devant laquelle l'œil reste comme étonné , tant Tac-
i!ML,le mouvemement, la variété des poses, la difficulté des
^ooçrds^ l'élégance du dessin , la sagesse du coloris y sont
i)B|^dus àprofu&ion.
C'est un poème qui tient du Michel-Ange , du Daniel de
^
- 432 —
VoLTKRiiB el qui esl mieux que toul cela pour le coloris eu
premier plan et pour le dessin. Le sujet s'y déroule avec llui- «
bileté d'HoMÈRE , de Virgile et du Dante. C'est de la belle
poésie en action où toutes les règles de Tépopée sont obsefféei
avec un culte sévère autant que savant.
En effet, le sujet principal, Ninus égorgé par resclavé, oe-
cupe le milieu du premier plan. Ce groupe pyramide sortons
les autres et attire les premiers regards. Le Roi tombe t II
renverse. Il est appuyé sur le coude gauche. Son avafit biis
etsa main sont dans un état de C'Ontraciion qui exprime le
dernier effort qui est fait pour se débarrasser de ratta(|iieé8
meurtrier. Son corps se contourne sur lui-même appujéw
le pied droit, tandis que le bras droit et le pied gauche soot
soulevés comme pour retrouver un reste d'équilibre.
Le costume de ce personnage consiste en un juste-au-corp
de couleur changeante , jaune citron dans le clair el rose dam
Tombre. Une écharpe entoure le torse et vient jeter irt peu
sur le sol. Les plis sont simples et naturels. Deux chaossores
en forme de brodequins de couleur jaune foncé revêteot lei
pieds. La tiare ceint encore la tête renversée en arrière.
L'expression répandue sur la face du Roi expirant, est em-
preinte d'une majesté qui caractérise le personnage. Elle ex-
prime la souffrance et a de l'analogie avec la tête de Laocm.
Les chairs sont d'un beau ton ^ les formes sont grandioses et
délicates comme celle d'un homme de distinction.
L'assassin est un esclave jeune et vigoureux portant tu
bracelet au bras gauche. Il enjambe le corps du Roi qnïi
saisi à la barbe par sa main gauche , tandis que de h toM
droite il lui enfonce le poignard à la gorge. L'arme est 1^
enfoncée jusqu'à la garde et détermine sur la face de la noUe
victime un mouvement convulsif dans lequel la bouche s'oovrs
et la langue semble sortir légèrement. Cette figure de l'es-
clave se distingue par la beauté de la pose , des lignes 01 Ai
coloris. Elle rappelle le beau S -Michel Archange terrassant
— 433 —
\e démon , dont le tableau fait partie do la collection du
)iQUvre. Elle rappelle encore le groupe do Daniel de Volterre,
(liulrefois attribué à Micdel-Ange , et qui se trouve également
'^Louvre. Ce groupe représcnlc la scène de Daniel terras-
-.|int Goliath; il est peint sur les deux faces opposées d'une
•^oise; mais il y a cette différence entre ce dernier et la fi-
.tjure de notre esclave ; que chez celui-ci ranaloniie est plus
vilpace et le coloris n'a pas le défaut d'être brique comme dans
• jjçi figures de Daniel de Yoltcrrc.
jf. Après le sujet principal dont nuus venons de donner un
jdprÇUi les yeux se portent forcément sur le grouiKî dont
.^jnterét est le plus séduisant : c'est celui de deux femmes dont
4^e représentant Semiramis porte une couronne sur la tête.
L'autre est la belle ligure d'une courtisanne qui est jetée à la
«auyerse par celle-là, qui feint de la menacer d'un poignard
;dopt sa main droite est armée» et qui de l'autre main semble
raccompagner doucomciU pour lui éviter le danger de la
^Qte. Le doigt indicateur de celte main porto une bague
/for laquelle se lit d'une manière un peu confuse le nom
révéré de Raffaello.
C'est dans ce groupe que rartislo a déployé une finesse de
.ligne3 presque inimitable, une délicatesse de carnation qui
éveille jusqu'aux sentiments do voluplè; les formes de la belle
courtisanne élevée dans la mollesse, présentent tous les char-
mes de la jeunesse , et celles de Semiramis sont celles d'une
femme moins jeune qui a supporté les ftitigues de la guerre.
Qa distingue parfaitement les chairs \i vantes de ces deux
.femmes à côté de celles d'un cadavre gisant entre les deux
.groupes principaux.
^;. L'action de ces deux groupes par rapport à eux-mêmes en
^particulier et par rapport à leur ensemble, se lit comme si
i;Ile était écrite en toute lettre au bas du tableau. Un colloque
^eatre l'assassin du Roi et la courtisanne semble s'être établi
4 TOME XIT 55
— 434 —
{tour informer la Reine du point où en est parvenu le dnuDA
Semirâmis par un sentiment de pudeur facile à apprécier,
n'ose porter ses regards du côté du Roi expirant. Elle semUe
suspendre son action pour questionner la courtisanne qd
rinstruit à son tour et qui semble exprimer de la main dnoili
riiorrcur qui la saisit a la vue du spectacle qui frappe M
yeux. Le calme compk'tement froid de sa part eut été trop
surnaturel , et Tartiste n'a pas manqué de s'en rendre cmjHt
et de le faire sentir.
Pour ce qui est des poses, elles sont variées et pittoresque»,
lesdifBcultés des raccourcis sont bravées et surmontées aiM
bonheur. Il fallait un homme qui eut monté son imaginatiofi
au diapason du grand Michel-Anoe pour produire de sibemi
monuments; des mouvements si dignes de TadmiratioB
universelle ; à eux seuls , ces quatre personnages formeraient
un tableau digne de figurer au premier rang dos prodacliau
artistiques.
Rien n'est plus beau^ en eiïet,que cette tête de courtisanne
qui se dresse pour regarder. Quel caractère empreint de beu
idéal I Quel artistique arrangement dans la cheveliirel
Comme elle sent le doux parfum du dessin raphaélesqge 1 Et
puis , quelle belle nature dans les épaules et les bras decei
deux femmes! vigoureuse chez l'une , pleine de molle Un**
gueur chez l'autre I Comme ce corps de la Reine est élancées
avant! Comme celui de la courtisanne est nonchalamoient
renversé sur la pelouse 1
Après cette scène, l'œil se porte ça et là sur divers éjùfr-
des qui ne manquent pas d'attraits.
A la droite du tableau sont d'autres scènes de meurtrtqoi
font frémir d'horreur, entr'autres celle où une femme est ftfH
versée par un sicaire qui lui coupe la gorge , au moyen d'un
tronçon d'arme qui a déjà entamé la peau du cou d'où le sang
commence à ruisseler. Le meurtrier est penché sur sa vJk^tiOMi
lui assujétil les bras avec sa main gauche et semble loi
^_ 435 —
Urober un baiser, tandis qu'il lui fail éprouver la plus cruello
krtare.
^ Les jambes de la victime sont à nu et vues dans un
iiccourci qui ne diminue en rien la beauté de leur forme.
de raccourci est savant et Tun des plus beaux du tableau.
800 mouvement fait un contraste piquant à côte du mouvo-
ttent affecté au groupe de la Reine et de la courtisanne qui
' Ma la gauche et dont il a élé parlé. Cette partie du tableau
offlre plusieurs genres d'inlérct; ainsi, on y voit différents
iutres épisodes tous relatifs au sujet. Des hommes nus, des
gwrriers couverts de leur armure faisant usage de leurs ar-
DNicontre les conjurés et, dans le lointain , deux autres guer-
Hm montés sur des chars traînés par des chevaux qui sont
liés d'entrer dans la mêlée.
De ces guerriers , Tun , ayant un costume de distinction ,
tint de la main gauche les rênes de ses chevaux et de la main
droite un écusson rayonnant : c'est Ninias se tournant vers
lim armée, dans une attitude de commandement, comme
|iOBr exciter ses soldats à voler avec lui au secours du Roi ,
«mpère, mais il arrive trop tard . car l'acte est consommé.
L'autre guerrier , pareillement monté sur un char, est
fWdié en avant et dans une pose qui constraste avec celle de
NuiiAS et contribue puissamment à donner du mouvement et
dsl'antmatjon au tableau. L'un des chevaux attelés à ce char
porté sa tête en avant comme pour flairer l'odeur du sang
répandu et diriger le char du côlé de la scène principale. Les
rfoea flottent sur son cou , comme si le guerrier qui monte le
char avait voulu lancer ses chevaux à toute vitesse.
Ces deux figures se détachent sur un ciel chaud et doré
qui fail de ce côlé le funJ du tableau. Les chars roulent sur
un sol de verdure ; mais la quantité de personnages qui sont
devant empêchent de distinguer les roues. Sur la gauche du
Cibléau , sont des gens qui en sont venus aux mains , les uns
menaçant » les autres se défendant ou succombant. Mais on
_ 436 —
ne peut faire autrement que de s'arrêter sur un groupe^
occupe rcxtrémité gauche de la table.
Un sicairc à ligure historique, que Ton reconnaît ponrétre
celle de Michel-Ange , tient dans sa main droite un lonf poW
gnard bien acéré dont il est sur le point de se servir contre m
malheureux, sur le corps duquel il s'est enjambé et qu'ilAv
à terre de la main gauche et de son bras raidi comme mwi
boutant. Cette figure revêtue d'une tunique rose etajnl
pour coiffure un bonnet bleu d'un caractère sauvage. Le
dessin et les carnations en sont moins purs que dans lesdeoi-
groupes du milieu et sont dans le gofit de celles de Iito
Romain qui aurait voulu venger la mort de son maître, attfi-
buéc au méfait de Mjchel-Angil son rival , en mettant cdnir
ci sous la figure d'un meurtrier ; se reservant toatefebm
sub'terfuge en donnant à la barbe et aux cheveux de cette
figure une teinte blonde, tandis que Buenarotti lesavaitoato-
rellement noirs. ■ ^
Le malheureux qui est menacé du poignard etsurletpel
est butté le cruel assassin , tourne sa tête comme pour cner
merci. Cette tête est dans un raccourci admirable ; le reM
qu'elle fait sur des épaules savamment étudiées, quant à
Fanatomje,et 5 la carnation, est si grand qu elle semble iéjmr
ser le niveau du cadre et faire saillie dans Tapparteraent; M
bras et les mains sont dans une attitude telle queFoDest
presque tenté de tendre la main soi-même pour luiprétfli
assistance.
Cette scène se passe à l'une des extrémités de la taUeQoi
de là se dirige obliquement et suivant une ligne de per^flo- •
tive vers le second guerrier monté sur un char dont nous
avons parlé. Cette table étroite paraît formée d'une siraph
planche , vraie table des camps ; car il ne faut pas perdmA
Tuc que NiNus était en marche vers ses conquêtes; elleert
dressée sur la verdure , en plein air et est recouverte d'QM
draperie. Elle offre un désordre qu'explique la circQnst»wfi
5uivante.
-- 43? —
Une figure grande et grosse coinnie sérail celle d'un
eunuque affecté au ser>ice du lîoi babylonien , pour en venir
m mains avec un sicairo dans nn(3 alUlude menaçante , met
lèp ied gauche sur Tun des bouts de la table et la fait ainsi
■ ■
«nlever par Tautre exlrcmilé. Cet accident fait rouler fa plu-
fvEdes objets qui roulent à terre, et fait répandre les flots
4!imbroisie qui coulent sur le linge et presque sur le Roi lui-
ièàe.
.Ce mouvement de la table vient ajouter à l'effroi ^les fem-
mes qui étaient autour et Ton en voit une qui , le bras droit
enrair^se porte cnarrièrc comme pour se soustraire aux fracas.
De ce côté , sont des guerriers prêts à frapper d'aùlres
feÉmesqui n'ont pour moyens de défense que leurs bras nus
9i*dles dressent en Tair comme pour parer les coups qui les
Ojenacent.
■ Revenons à la figure d'eunuque que nous avons un mo-
inent abandonnée. Elle est, quoicpie debout, dans une attitude
OQDtractée qui lui donne un mouvement magnifique. De sa
waiû droite elle tient un vase dont elle semble vouloir se ser-
vir contre le sicaire qui la menace du poignard et qui lui
ttavre la face de sa main gauche, tandis que Teunuque de son
tAé , porte le poing gauche sur la tête de son adversaire placé
de l'autre côté de la table. Cette grosse figure d'eunuque est
fevêtue d'une tunique étroite et courte qui permet de distin-
!B£r les formes du corps qui sont elles-mêmes dans de belles
Proportions. La cuisse et la jambe droite sont dans le goût des
^upea principaux et font penser que la même main qui a
^codait ces dernières a également produit celles-là.
:'H n'en est pas de même de celles qui occupent le 2"* et le
i* plans ainsi que le côté gaucho de ce tableau. A l'exception
l'une femme poignardée au milieu du bord gauche de la ta-
ie, tout le reste parait être l'œuvre d'une main secondaire.
tniroinre dans ces divers pians du fond du tableau , divers
épisodes de meurtre, des gens qui fuyenl , des gens qui
— 438 —
poursuivent et d'autres qui sont dans Tattilude de rélonne-
ment et de Tobscrvaiion.
Entre le Roi et Michel-Ange est une urne métallique rat-
versée qui s'est bosselée en tombant et qui est en partie en-
tourée de draperies dont les plicalures sont d'un exceile8(
goût. On voit des sièges renversés, des armes cachées à
demi tout près du cadre , et au bas du tableau est une coqpe
renversée sur du linge. Tout cela est merveilleusement adipté
à ce grand désordre qui accompagne celle scène déplorable.
Le sang du cadavre blessé à la tête ruisselé dans rintemBe
des deux groupes vers lesquels on est sans cesse tenté de
revenir tant ils ont de Tattrait pour le spectateur.
Là partie gauche du ciel est rembrunie et' les figures du
fond vont s'y perdre comme des ombres légères.
La perspective y est observée et la dégradation proportîoii-
nelle des figures y est telle que la scène générale seiDÛej
occuper un grand espace oii Ton compte une quarantaine de
personnages dans des attitudes si diversifiées qu'il en résulte
un mouvement plein de richesses , qui charme les yeux et itr
triste le cœur.
Ici, nous terminons la description du tableau sur laqudle
le spectateur aura sans doute à réparer Tun des oublis de
notre part.
Nous passerons donc immédiatement à la partie historique
du tableau, qui résulte du souvenir des lectures que nousavoBS
faites dans le temps.
A la même époque , époque brillante de renommées artil*
tiques, vivaient Léonard de Vinci, fra Bartholoheo, Fi*
RUGiN, Michel-Ange , Buenarotti et le divin Raphaël, ainsi
que les élt'^csquisY*îaiclitaUachcs à chacun ùt ccdgraflik
artistes.
De ce conflit de grands talents devait nécessairement s'en-
suivre une aussi grande émulation. Et lé coeur del'bomBie
— 439 —
si ainsi fait giio réiuiilalion dégénère presque toujours en
Uousie et en haine.
Pour preuve, nous n'aurions qu'à rappeler le quolibet que
ielancèrenlMicuEL-ÂNGE cl Rapaael se rencontrant sur le
ïbemin du Capitole : « tu marches suivi comme un prévôt , »
KtHiCHEL-ÂNGEà Raphaël qui était accompagné de ses élè-
^ chéris. « Et toi , seul comme le bourreau , » répondit
U?9ACI* à MiCflEL-ÂNGE.
Les rapports qui existaient entre ces deux homnies incom-
nrables étaient donc loin d'être bienveillants , et c'en est
issez pour motiver les eiïortsque Raphaël Sanzio dut faire
)(mr égaler et surpasser son rival. C'en est assez |X)ur ex-
illiqoer la satyre mordante et cruelle que Ht Jules Romain
^tre MiCHEL-ÂNGE , en le plaçant sous la forme d'un assas-
ÛD^dans un coin du tableau que nous venons de décrire ,
iffublant son personnage d'un vêtement ignoble, jusques au
bunnetijusques aux formes corporelles qui sont trapues,èt n'a-
yant quelque respect que pour cette main gauche qui, armée
de son ciseau , avait l'habitude de produire de si beaux chefs-
d'œuvre; car si la main droite tenait un maillet et la main
gaocbe un ciseau, le rôle de Michel- Ange se changerait
eDGore en rôle de sculpteur au lieu de celui qui lui est
assipé dans cette peinture.
C'en est assez aussi pour motiver le groupe en terre cuite
dans lequel Buenarotti s'est représenté sous la forme d'un
athlète plein de fierté qui a terrassé un ennemi , et qui impri-
me une torsion mortelle à un autre athlète, qui passe pour la
igurede Raphaël.
. Ce groupe que nous avons vu à Marseille , se trouve entre
^ mains d'un joaillier qui le montre avec un juste orgueil.
Vous n*osons rien dire des beautés qui se décèlent dans ce
ravail , nous craindrions de rester trop en dessous de la vé-
ité. Nous revenons donc à l'historique de notre tableau.
Raphaël avait puisé à l'école du Perugin, son maître, une
grâce de dessin cl d'expression qui graiidissiiit chaque jour.
Cependant sa peinliiic t'Iail plale.el par conséquent inféricare
à celle de Léonard , dont les produclions étaient d'un si grand
effet, inférieure à celle de Michel-Ange dont les coinpositioos
étaient si animées, si grandioses et si pleines de monremeot.
Ces deux artistes alhraicnl la foule des connaisseurs, et Ton
ne parlait que de lem' immense talent.
Le jeune Sanzio qui sentait en soi le feu sacré qui dewil
éclater pour illuminer 1 j monde , se dit un jour : il faut que 1
dans ces dcu\ hommes il y ait qjielque chose de supérieur. Il !
faut , à tout prix , que j'aille voir leurs productions. j
Une lettre lui fut donin'e pour fra BARinoLOMEO aTCC le-
quel il contracta des liaisons damitic, et qui lui donna quel-
ques conseils pour le coloris. H \ il la peinture de Léonâbd; il !
eût occasion j)ar l'intermédiaire du BKAMA^'TE de voiries '
travaux de Micoel-Angk, et, à son tour, en homme de génie,
il jugea bientôt que la manière plate qu'il tenait du Pewgix,
son maître, était vicieuse et le tenait en dessous de sa destinée.
11 prit la résolution de changer et se mil à la recherche d'on
sujet qui put donner un libre cours à son talent inné.
Il trouva dans la bibliothèque du Vatican un manuscrit ba-
bylonien qui racontait la mort de Nixus, Roi de Babylone.Cct
écrit exalta son imagination et il conçut immédiatement le
plan (l'un tableau qu'il jeta sur la toile.
Un jour qu'il était à y travailler , un cardinal qui le
protégeait vint le \isitcr dans son atelier, Raphaël se trouvait
au milieu de femmes nues qui lui servaient de modèles. Le
cardinal crut un moment aune orgie. Il exprima son étonne-
mcnt. Que faites vous donc ici, Raphaël ? lui dit-îl ; celui-ci
répondit à Téminence qu'il faisait un tableau pour lequel i*
avaitl'kcsoin de beaux modèles. 3Iais que va exprimer ce ta-
bleau ? La mort de Ninds , répondit Tartiste. Et où avez-vous
lu tous ces détails? Dans un manuscrit babylonien qui se
trouve dans la bibliothèque du Vatican. Sur robservation du
,W0BÊk ; que rUsloire doit jeter un voile sur ce qui pour-
dlril^M inuBOfil , Raphaël craignant de déplaire à son pro-
titBflteiir y mit h toile de côté et laissa le fond du tableau
tilÉlA0vé.il composa différents autres tableaux parmi les-
4|blls; riocendie do Bourg, TÉcole d'Athènes, TAssomption,
ïàèNollime tangere^ le grand S -Michel- Archange , diffé-
fiiaitas saintes âimilles, le portrait de la Fobnarina, etc., etc.
/Mb, àrige de 37 ans, cette brillante existence s'éteignit
.^Npimit les uns à It suite d'une fièvre ardente, et suivant les
%iWÊê par reffet d'un poison qui par les insinuations perfides
€iViCHEL-AN€B, aurait été versé dans une bouteille d'un vin
HÉMRiMAVL aimait à se désaltérer chez la Fornarina qui en
àMÉi tauoars une provision destinée a cet usage.
^'/4»'0téeiiteur des ordres de Michel- Angb fut un de ses élé -
*:]Êtèf^i iréquentait également la Fobnarina. Et le lendemain
liek mort de Raphaël , le cadavre de cet élève fût trouvé sur
■ifcriro» du Tibre. On présume que Hir.HEL-ANGE fut aussi
JMev âece dernier crime.
f >Mki RoMAiif que Raphaël aimait tendrement, devint son
iMUflr, et, au nombre des richesses artistiques qui furent
^héritage , se trouva le tableau qui' était resté inachevé.
trouva la composition si belle, qu'il se mît à le con-
■MÊÊé»r et pour venger la mort de son maître , il (it figurer
BmiAiOTTi au nombre des assassins qui s'y trouvent. Nous en
•mMtoàéjàparié etnousnele rappelons que pour motiver la
^^MlNMe de cette figure dans une scène de meurtre , indigne
-^Mdlieau génie et pour laver Taimable Raphaël du re-
IMA^qu'on pourrait lui faire; d'avoir failli à son naturel si
état, «lipii se décèle dans toutes ses œuvres. D'ailleurs, en
HttÊfUruii \e faire si plein de siiavilé qui se fait remarquer
tttotea^deuxi^roupes principaux, à celui du personnage en
"^(MMiBn 6t4)ui occupe la partie gauche du premier plan du
MMMivl'dp tsi forcé d'avouer que ce dernier ne sort pas du
- ci/; , . teaiB XIV. 56
mmc [HnQ09^1 e\ qu'oie y trouvq ie caciifA (to la. i»^ ^
JMles Romain ik^i le çûloiiâ ^ été câgar^ii &mïïm bf«9ua .f t
(jlc^l lit manificaavail Quelque (diosQ âc $auya^
U DOM» s^raU difficile de $«iYr0l9 rnarclMâe tetw iteitaj
depuU le lAomeft^ où elle a oeisé d'êtr^Jïi propi'iéi^ de Ml^
.^$jiiain; «ai» i^oi CQ quia été raconté ^
. Ua i^mbasaadeur fronça fui efivojé à AQme,U y n pim 4'w
aiécle. Ce pepsoûnage. l.¥)naine de bûo gaûl el de boa tm»
rfOHdU son ma»(iai tellement à la satiiâfocUon d^ I^ fmf4fi
BQQfie que loyrsqu^il fut sur le point de retourner dMfi «a
patviO; il reçuide grands présents et dana le nombre s^^lif^ii^fi
la toile en question. Elle oocupa dès lors une place 4ifitNwie
dans un château de ta Fran(».. Elle y fil l-admiratio^ peo^yit
longten^ps /des amateurs et des connais^eup^ 4Kii Jii^ot
qitdiquefoid de longs vciyages^ pour venir la ^mi^% 1a çm^^im-
TflciMKWfi Van Tulpen gfava les, t^l^leiau^ dui Vmn^^. ^
de NiGOLo de T Abbale qui travaillèrent au ob^ii^H d§ fmtMèfit
hlea(ii.Hvitiioyre tableau 4tti ne lui jp»JS^i p^^iiidlM^ 4ft^en
famin. tt en fit donc uiiegrayure petH tofimk et 4ss€ft.gfqt-
sièee. dent un exemp^ire e$t entre le$ mai^ ^'m {^Itttl^
Marseillais, H. Ma^aaup. Nou$tpa$^édon^w)m$HP9^M9^lA*r
8i«Mila pierre rouge copie 3ur la grivur^^eia W^tiw.y^
e^ que Ton rs^oiite au sujet, de ce di^sH^. :
Le propriéfcairei du tab^u, dé^ir^t. ^ fi^^ i^e^t^rfffi
Um^^^ UA artiste qui se ehargf^ de ce diSScile tr$iv#iU Qmm
les djégradatk)u$ étaient asse? for^, w ^K)#dutt ^k^(^4fi 11
gravure. A forée de reeberches (aites idm V^i& » on fi^lytHr
la trouver. Le possesseur de ta gravure à qui \'m, av^t HftJli
«otadresse de dire le but de la reeh«r(fae éte^va se^ tr^mHtm
i^qu'aa ridiiçule ; oa renonçai à en iaire Faeniuli^tliûn et Qii im
d-un stratagème qui Féuasii On demanda eeitlfi|^ftvur«fiMMir
queiques belles, eeqm fut aco«rdé.^el m m fffQAtdi.BWf
faire hardiment le dessin qui fut envoyé. Co fu^ mt ce des-
sin que Ton fit la restauration.
— 443 -
Ce taU^aii ainsi resUuré coâUnua à foire l'adittiratian des
cttrieak et â«s coriiiaissBQfs.
SW la demande qui eu Aitfeûte parlés nmtnbres d'uifie Aisà*
déiaie de Pr^tince , te possesseur du tebtesiû pef mit im l'on
e» fit une cetne que nous avons >ue dâto une des viHes 4|M
sobi sur le chemin de Paris à Atignon. Nos soavertirs ne mvt
piB «Ésés précis ^ pour que nou» puissions dire isi c'est la fille
deiia(;<m» de Lyon on tme autre.
*^T4Nitefois, il se raUacbe arexistohce de ee tableau un ddlM
i»Dir kistorique aseex piquant , pour qtie nous ne devions pH
le passer sous silence. Un jeune châtelain cherchait à se laa^
liéri Kataft jeté son dévohi sur bue ridie héritière de 1» eoh-
tfKec il ta fit doue defnander en io^riage. Le père ou le imeuf
âe'taf demdisdle s'apet^cevant que lami^on du pretradlM
alût enr décadence, refusa et motiva son reto sur tee craiotés
qoÉ hii inspirait .l'état dé fortune du jeune homme ; l<Hil
IkH np^rté à eeluinl qui répondit que les châhtes étaient
iSMmiriqiiei ; que dans le château il y avait uii tableml de
RiPiAfiL^ui,! lui seul, était Usiitpoarrépaildre aifàplementctofc
(Mane de la demoiselle; il fut êdvoyé secrètement des doRaw^
eéurs peor Voir Bi les a^r^ii^s du châtelain étaieiit vraies. Smt
M féponseaffirtoitive qui fut doiiûée^ tous les obsttol^ furent
levés , le mariage se célébra bientôt, et le tableau qui avait élé
ktcÉBSBtrihi iwntaeur du nouveau eouploy figura iu nombre des
ntMblès' qui embellirent le sdlem de réception 4 U y de-
iMtra tongteiRps : hnâsè li suite d^uff feMiii qui devint one
véntable orgie de Vandales ) il âiéparut poiir tomber daniftian
eubU qui faillit lui devenir funeste i et le réduire au néasf .
IMei comment:
^ Eo 4 64 \^ y loi^ de la restauration , un repas fut donné dims
tothitetu i dàq3 la^ salle où lo taUcau se trouvait ; la table Ait
éftfesëeeiiregahlderlatefle/OnmaHgeaf <st Fonfitdos^li^
Ibtieûsi akOÉlanieB. Alt» findu fepas taai funtets dia^ vin «tant
mentes à lé tête des convives, on se livra aux discUsiôoRS
i
— 444
politiques. L'im des convives ûi une altocatioa sur les nud-
heurs de la révolution de 93. Naturellemeat la mort de Lou»
XVI vint se présenter à l'idée de Toraleur qui iroua à Vexé-
cralion les auteurs de Tattefitat, le nM>t de régicides Idt |m-
noDcé. Les régkidesl quedis-je, s'écria-t-il,.... fci
vois un devant mes yeux.... Suivez-moi. Au régicide! ethi
main armée d'un couteau, il se dirige vers le tableau et dour
tm coup sur l'esclave, qui est représenté égorgeant teM
NiNDs. Vingt convives des deux sexes se lèvent à lev
tour , et chacun d'eux lance un conp de couteau sur le nèm
personnage.
La toile en fut tellement endommagée qu'elle en foi parfum
et déchirée eu différents endroits. Dès lors ^ le possoflMBf èl
tableau jugea qu'il pouvait y avoir du danger pour le diâUni'
à Imsser exposé aux regards des fanatiques, on sujet qui eoBd»
tait les passions humaines* 11 fit enlever la toile de son ctiiiH<
sb, la fit rouler tant mal que bien, et la relégua dim:«i
galetas où des décombres et des objets surânnëB tImmI
l'ensevelir. Elle resta ainsi oubliée et exposée^à tontei to
causes de dépérissement. En 4 832 , voyageant comme-
l'avons dit plus'faaut de Paris à Marseille , nous fûmes
dans une ville du centre de la France , un tabteau quipaanil
pour un Raphaël.
Ce tableau placé dans une salle de conseil» occupe ma» ptaoi
située vis^à-vis la porte d'entrée de cet appartement H^tâà
une assez grande élévation. Il représente le môme w^t dpi
nous avons donné la description.Tout y est exactement repm*
duit comme dans le nôtre . i *
Sur la question que nous adressâmes au concierge.qoi nlDi
accompagnait : si c'était bien là un lableau de RAraABL f II
nous fut répondu que ce n'était qu'une copie d'un autn tm
bleau attribué à Raphabl , et qui se trouvait dans ub ebUm
aux environs d'Mignon. Nous manifestâmes l'jntantiQVdi
nous dévier de notre roqte pour aller voir cette belle cmidsité,'
— 445 —
aiiBlilôl notre guide nous fit observer qu'il serait inutile
<|«B nous fissions ce voyage. Le tableau , nous dit-il,
ifM plus exposé ; il est roulé et jeté dans un grenier
aaidissons d'une grande quantité de décombres d'où on
MfSiirraît le retirer qu'après plusieurs jours de travail ;
OM renonçâmes donc à notre projet. En 4 833 ou 34 , le chl-
tMen q«iestion et les meubles qu'il contenait , furent vendus
plMOtorité de justice. Différents acquéreurs concoururent
a k vente , et la toile roulée devint le partage d'un marchand
dMquUé qui la porta à Marseille où elle nous fut offerte et
Mdae. La n^ligence que Ton avait mise à la rouler, le peu
(k aoiaque l'on avait pris à la conserver et à la transporter,
loi cmaes de détérioration auxquelles elle avait été exposée
pentatt éê longue^ années, tout avait contribué à la mettre
temâftitel, que la couleur était devenue friable et qu'elle
itdétachatt comme du sable. Nous étions donc dans une véri-
liMi aaxiété sur les suites probables qui menaçaient notre
tittBMU Nous vivions dans le désir et l'impatience légitimes
dHrice. fixer la couleur.
'JUmm ferions eu connaissance d'un homme qui avait déjà
rsilMiré. quelques toiles dans Marseille. Il vint nous deman-
itt 'i iiife ce que nous désirions si vivement et nous loi
ooiMBies ce travail. Il fit le rentoilage et après avoir ainsi
fliékiOOideQr , il opéra le nettoyage ; ce qui restail de cette
ûonknr. primitive nous fit juger que cette oeuvre sortait de la
piMide école romaine. Le genre de Jules Romain s'y fusait
apercevoir, de manière à ne pas en douter , au coin gauche
te teette peinture et le dessin plus gracieux des groupes du
mHn BOUS annonça qudque chose de plus relevé encore.
Le mastic fut mis et après bien des hésitations à travers
ka^aeDe^perçaimit les idées de cupidité du restaurateur, un
oauf etn. marché tout i l'avantage de cet homme , fut conclu
éta qii'fi se Qrft à FoMivre pour couvrir les mastics. L'ou-
vrage fut entamé et traîna en longueur dix moisconséculirs
pendant lesquels notre impatience fut mise aux plus cruelles
-- 448 -
les éntodrent et par ceiix qui les reeou%rent. C'est la miun?
avec ses agréments et sa finesse.
Le coloris des figures principales a quelque chose dé F»
Babiholomeo qui donna, comme nous avons vu, desomeib
à Raphaël.
Cette couleur jaune dans le clair et rose dans romiNftfv
Ton remarque sur le juste au corps dont Ninus est ravâto ;
est tout-à-feit du goût de Raphaël. Les plis de ses draperiet
lui appartiennent sans contredit, et puis cette tête ddooDrti"
sanne si belle, si pure de dessin et d'un ajustement riphéhi
que ; tout cela est assez près du goût du gracieui jenoa^ta-
tne pour que Ton ne soit pas obligé de -chercherailleMfe
dans Raphaël lui-même les éléments sur lesquah doit
s'asseoir le jugement.
Si à tout cela Ton ajoute que les hommes epire les maiii de
<IQi ont passé les tableaux de Técole romaine , avoqeotqie
nul autre que Sanzio n' a pu iaire les deux groupes du Rii et
de la Reine , Ton est obligé de se ranger de notre avis. .
Si la scène où figure Michel-Ange est tout d*up coupjtlri-
buée à Jules Romain et s'il est évident, pour quiconque i^da
yeux exercés , que le dessin des deux groupes prifici|ianest
plus régulier, plus coulant, plus gracieux que calui.dftrao-
tre figure qui représente Ruehaiotti, qùd autre faak
maître de Pipi a pu mieux faire que ce dernier?Qui aurailflié)
tà ce n'est Raphaël lui-même, chercher tout ce qn'iljMft
de plus grandes difficultés dans les poses et par eonaéqiieBt
dans le dessin pour avoir le plaisir de les surinonterJN'jf
a -t-ll pas là rinlention manifeste de produire une anm qui
put contrebalancer . qui put même surpasser la haidiew de
Michel- Argb ? Nous avons entendu un homme de gotttqii
avait vu les productions do Ruenarotti s'écrier k l'aipeddo
tableau : « Yoilà une composition Michd-Angeaqiie. ». E^
cependant , dans l'exécution il n'y a aucun dea aractém de
Michel-Ange ; il n'y a que l'intention de produire avec h
— 449 —
hardiesse de Highbl-Ange , une composition pleine de mou-
vement et d'animation et de le surpasser dans l'exécution du
dessin , du coloris-et du naturel.
. V Nous nous résumons donc en disant que nul autre que le
'prince de la peinture n'a pu élever ses prétentions jusqu'à
- fifaliser Tauteur du jugement dernier.
Donc que ce tableau sort des mains de Raphaël et de ses
V Aàves.
Notice historique sur un négociant célèbre du XV**
nècle^ par M. Casimir Bousquet, membre actif.— Messieurs,
Pour faire diversion aux graves lectures que vous avez suc-
cessivement entendues dans nos précédentes séances, je vien^
TOUS raconter aujourd'hui la simple et curieuse histoire d'un
iï^;ociant célèbre. Je vous permets de sourire à ces deux mots
({ue nous sommes si peu accoutumés à voir ainsi l'un prés de
Paiitre. Ce n'est pas à dire pourtant que le commerce et Tin-
dustrie n'aient eu, comme les arts et les sciences, leurs illus-
tl'atlons. Si nous feuilletons les annales industrielles , nous y
trociverons certainement bien des noms qui passeront à la
postérité; mais il est essentiel de tenir compte de la différence
qui existe entre l'homme exclusivement doué des hautes qua-
lités qu'exige le commerce , pris dans la majesté de l'expres-
sion, et rhomme vulgaire, placé dans la condition plus
tolgaire encore des négociants^ telle qu'on la comprend de
nos, jours. Permettez-moi, Messieurs, d'insister sur la diffé-
rence que je signale , précisément parce qu'on est habitué
chez nous, à n'établir aucune distinction entre ces deux ca-
t^ries. Je m'explique : le commerce, à mon avis, ne con-
siste pas seulement à vendre et acheter des marchandises ;
il né consiste pas, non plus, en des opérations qui nient toutes
lés notions ordinaires du bon sens et de la moralité. Le corn-
irtérce; Messieurs, est selon moi , une science qui exige des
• ■■
TOME. XIV. 57
— 4ti0 —
études préliminaires , des études sérieuses : je n^ai pas la
prétention d'obliger chaque industriel àse munir d'un diplôme
de bachelier; mais je désirerais, comme j'ai eu roccasionde
le dire ailleurs , el pour l'honneur de notre cité particulière-
ment, que la classe commerçante possédât une certaine io^
truction ; ce ne serait pas trop attendre d'elle sans doute;
que de lui demander au moins ce modeste bagage de con-
naissances qu'étale avec fierté Tenfant du peuple, élevé daw
nos écoles communales. Oui, Messieurs, le négociant qulvoih
drait se rendre véritablement digne de ce nom, devrait coo-
naitre , au point de vue géographique d'abord, tous lespaj»;
il devrait être initié aux. usages , aux ressources , aux périls
de toutes les places; il devrait se tenir constamment au cou-
rant de la statistique des contrées avec lesquelles il entretint,
des rapports; il devrait en parler et en comprendre la langue;
il devrait, enfin , connaître les noms , Torigine et les diverses
propriétés de ces marchandises de toute espèce , qui passent
journellement dans ses mains ou sous ses yeux.
C'est une vérité pénible à constater, Messieurs, mais le com-
merce , aujourd'hui , est en décadence complète , et je craios
bien qu'il ne recouvre de longtemps son ancienne splendeur ;
les bonnes traditions se perdent; on ignore qu'il y a dansles
hautes si)éculations du commerce , des dilQcullés qui ne peu-
vent être surmontées que par une connaissance parfaite du
terrain sur lequel on opère ; il y a un art de vendre et d'acbc-
ter, qui ne ressemble en rien aux vulgaires procédés de la
boutique, et qui présente assez d'analogie avec les manœuvres
de la guerre; c'est l'ensemble de ces connaissances qui cons-
titue la science du commerce ; science qui de nos jours, hélas I
ne compte plus un seul adepte.
Cette foule si variée , qui s'agite et bourdonne autour de cet
antre où riionnéte homme ne peut s'aventurer sans s'exposer
à être dévalisé, savez-vousce qu'elle veut? Savez- vous quel
sentiment la domine? Quel est son rêve de tous les instants?
— 454 —
la for tune /Voilà vers quel but elle marcha sans cesse , non
pir des voies larges et directes , mais par des sentiers étroits
rt Urirtttenx , aux ronces desquels beaucoup laissent parfois,
tNibis imprudentes ou coupables, Thonneur, riche toison
(lue l'on ne recouvre plus lorsque une fois on Ta malheoreu-
léteeilt perdue I...
-Les choses en sont venues à tel point, Messieurs, que
jWtf l*bomme indifférent , l'observateur étranger aux com-
plots ténébreux et constants de la bourse , les paroles qui
Mppeaiies oreilles , ont quelque chose de sinistre comme un
«ifMâto mauvais lieux ; ce sont des demi-mots (k;hangésà
Yifi basseé' ; des serments ambigus dont il y a toujours moyen
de^'affradchir ; des doléances hypocrites, dos protestations
Mtftes ; des promesses équivoques , et au milieu de tout cela,
Affreux Jurons qu'envierait la horde brutale des routiers I...
ÈBt langage et aux allures, il sera facile à Tobservaleur attentif,
Apprécier les intentions; il ne tardera pas à reconnaître que
llffloitiédeces courtisans assidus de la fortune, s'évertue
i Mmper l'antre moitié. Il s'agit bien ici de c ommerce I Ce
Qu'il' faut à ces créatures effarées , ce sont les spéculations
MsOfdonnées sur tel ou tel article ; ce sont des opérations fic-
tives ; c'est la chance de la hausse et de la baisse des fonds
pdMtcs subordonnée à un signe du télégraphe. Telles sont les
éHKHtens Que vient chaque jour rechercher cette fuule barriolée;
aÉJMiii de laquelle se trouvent tant d'hommes ruinés et tant
dé ftirlunes qui demain seront en ruine I ... Émotions pareilles
ieiÊés du tapis vert, car grâce à ce déplorable état de chosoft,
on a bit de la Bourse une succursale du lansquenet.
-^Elneèroyez pas, Messieurs, qu'il y ait de l'exagération
dans ee triste tableau.
Jl y a, pairmi nous, quelques honorables membres qui pour-
ni0Dt ttfirmer ce que j'avance, et vous dire comme moi,
qit'lto Ml Mit plua^ces temps de probité rigouraise » d'inflexi-
Ue.niëpria pour la fourb6rie,oii le nom seul de banqueroutier,
7»»r exemple, étui iia susoute ifuft pfcniifnm
pAwaicni a ptsne dta^er . ju l'ob reproetuità cm.
to» graiui-{)ef& avait :'»i banqDooate !.. S'ù sà
l'heoreiou ^e ous parie. Hessipurs. rçieicpi'iiiL
pour }fAeT c£tle epitbete i la face d'un halûliié de 1a
qui l'aorùt méruée: ce (eméraro courrait ijrnuid riscptt A^
iapidé ! On ne ^uâriraii pas «^lui paieiLmQifot
hamtB voix *iaii& an li«a <m tant à'kiiii¥idH&
prendre pour eox : cek ^a cancoit.
U fat aa tEflip& où Flionune ^ui avait âul ée
àlEans , payait ses dettes comme l£5 Pactfas
rJest i-tiure en CayonL ^aard' hoL la &ite aérait
ïAe tiaate. B y a aux yeux des créanders un graad
bt pftrt du. ûkitU , à Leur exposer LuL-méme s iilHgilinp
ik ce ëëpior^e i^ystème d'initrigeni», la Tiaaqwroiili.
devenaediez ium» «rhoFc trc» comamne. Pendant tmMjki^
4iirée de la Ikpidatiûn, le ûiilii . de peur qn'oa ne kn nfi^
rlie d'élre un membre inouïe à la soeiélé , va à la dnfiieniP
la péebe. Où oserait loi f^^ un i:rim0 et ce petit pMiK
tempa? Jl'est-il pas juste ipi'îl se di&lraie de ses BdbMll=
Vîl vernit à mourir de chagrin , il Êuidrait encore qÊ^
ikjtkùic payât les frais de son emerrement. .J
iU qienâ sa baoqoeroate est arrangée et encaisfiëe , lidinf
tméraparaitdanftlasociëié, àlaBonrse, connie sll revMJk
&m voyage on s'il «ertait de maladie. On ne loi deoMiJi;
^ff'oMefaose: comment tt se porte. Ses amis loi rerieaaflA^-
um crédit se rétablit pen à peo , et sa maison devimlMt^
f/H une des premières de U place. --■ jfti^
El Ton se plaint de la dé|Kavalion des dasses infériaMt;
rm Marne sans cesse les moeurs du peuple ; du peuple pMt-
leqoel on n'a que iropiAstinément eacbé le flambean de Vi0ki
Imeiion I Ibis dans une société ainsi décomposée, dans .Mi
société on la friponnerie ne désbooore plus » qui vi«dM#
donner la [leine d'être honnête bommc? Qu^l avwtag4
— 453 —
reslera-t-U à l'indigence rertueuse sur la riciiessè infàmeflbis
le monde est ainsi fait : on cherche mille raisons pour accuser
le Yice dansla misère, on en trouve deux mille pour l'excusée,
dans Topulence. '
Voilà , Messieurs, où nous en sommes. Vous avouerez qu'il >
esta désirer qu'on se ravise enfin, et que l'on s'occupe sé-
rieusement de garantir la société d'une perturbation générale
au pomt de vue des mœurs. Espérons qu'à une époque où
tous les esprits marchent dans la voie du progrès , indiquant:
deil réformes salutaires; il se trouvera des hommes assez in-
t^igents pour conjurer l'immense danger que je viens Ae.
faire entrevoir.
Laissons-là , pour aujourd'hui , les misères du présent ;
portons nos regards vers les splendeurs du passé. Ce n'esi
pas un des moindres privilèges dé l'histoire,que de reproduire
à nuti% esprit les phases de grandeur d'une nation. Heureux
les peuples qui sauraient profiter de tels enseignements !
Voici maintenant la notice que je vous ai promise.
Jean ângo ( c'est le nom du négociant en question) uaquil
à Dieppe , en 4 481 , de parents honnêtes , mais pauvres, qui
le destinèrent , dès son enfance , à l'état de marin, ressource
ordinaire des Normands au XV* siècle.
Doué d'un esprit vif et d'un caractère entreprenant , Ango
embrassa avec ardeur la carrière aventureuse qui s'offrit à
lui. Dès l'âge de 16 ans^ il s'embarqua sur un navire mart*
cfaahd qui allait trafiquer dans la Méditerranée; il .visita
ensuite , en qualité de lieutenant, les côtes occidentales de
l'Afrique , et , devenu capitaine, il fit plusieurs voyages aux
grandes^ Indes , où son intelligence et son activité lui aequi?»
rent promptement une fortune assez considérable.
De retour dans sa patrie , Ango céda auX; jastancee de sa
iamiUe , et , quittant le rude métier de marin , Use Uvira. plus
tranquillement à son goût pour les entreprises» loiui^ines et
pour les spéculations les plus hasardeuses.
— 454 —
Ainsi , pendant que ses nombreux navires allaient disputer
aux Portugais le commerce de Ceyian et de Java, il prit i
ferme les revenus de plusieurs seigneuries du pays de Caox, j
entre autres de la vicomlc de Dieppe , qui appartenait à l'Ar- j
chevéque de Rouen , et acheta , en \ 533 , la charge de ooo-
trôleur au grenier à sel , emploi très lucratif à cette époque de
privilèges.
La fortune le favorisa constamment , et au bout de quelqoei
années il avait amassé d'immense^ richesses.
Le premier usage qu'il en fit, fut d'élever dans ATilh
natale un hôtel magnifique , dont M. Yitet , dans sonhisldre
de Dieppe . donne la description suivante :
« En 4825 , AxNGO fit venir des artistes habiles qui luibî-
« tirent une maison selon ses désirs , c'est-à-dire la phn
« riche ^^a plus élégante, la plus recherchée qu'on pusu
« imaginer. La façade était en bois, mais en beau bSûde
« chêne, sculpté depuis le soubassement de pierre sur lequel
« reposait tout lebâtiment jusqu'à la corniche et jusqu'ils
€ lucarnes presque aussi hautes que le toit. Les sujets dis ces
« sculptures étaient un mélange de fables d'Esope^ de oon-
t bats entre Anglais et Normands , et de scènes de navi-
« gation. Cette partie de l'édifice était consacjée presque (oui
c entière à un vaste salon éclairé par de larges fenétrci à
c bakon , d'où la vue se promenait sur le port et sur ta me,
c plongeait dans la vallée , et jusqu'à la ville et au ctaiteea
t d'Arqués. Ce salon était revêtu de riches parquets et de
« lambris dorés , dans lesquels étaient enchâssés des taMenn
« des meilleurs maîtres d'Italie. Dans l'intérieur des oaure ,
« car il y avait deux cours et un jardin , les sculptures étaient
tt prodiguées a\ ce h mciiie maguillcence quesur la iaçadc,
« et grâce à un réservoir placé au sommet de la maison , on y
« trouvait jusqu'à des fontaines jaillissantes , ornées de nMs
« de fleurs et t'e statues.
t '
4i« M
« Celle belle maison fut incendiée pendant le bombarde-
t ment de Dieppe. En 1647, elle était encore assez bien
« fiooservée pour qu'à sa vue le cardinal Babberini tombât en
t extase : il ne se lassait pas do la contempler et de répéter
t jui PP. de rOratoirc qui raccompagnaient : Je n^aijamait
%.Wk n belle maison de bois ; Numquam vidi domum /t*
t gneam pulchriorem.
, t. Quand son petit palais fut construit , ajoute M. Vitit ,
« JUkso voulut avoir hors la ville une maison de plaisance.
« Q avait acquis la belle terre do Varcngeville-sur-mer , an-
% ma domaine de la famille de Longueil ; la beauté du
< liys , la proximité de Dieppe, rengagèrent à démolir le
«^ vieux caslel pour s*y faire bâtir à sa fantaisie un manoir à la
t moderne » , dont il reste encore aujourd'hui quelques rui-
IM9 que II. ViTET a visitées et décrites.
^Avco était à Varengcville au milieu de ses architectes et
de aes sculpteurs , lorscjuMl reçut avis par ses amis de cour
que le Roi François l" , voulant passer en revue de nouvelles
Mgîons qu'il venait de créer, se rendait en Normandie, et que
BOQ intention était d'aller à Dieppe. Gorgé de richesses, Ango
n*«q[Hrait plus qu*aux honneurs, il saisit donc avec empresso-
ment cette occasion de réaliser ses rêves ambitieux , et, pour
£b\imT )es bonnes grâces du Roi , il s'avisa de l'éblouir en lui
préparant une entrée solennelle , dont lui seul devait faire les
frais, {id ville de Dieppe avait consenti avec reconnaissance à
lui céder cet honneur dispendieux.
VeHàdonc le simple armateur , le fds d'un marchand , qui,
saiy autres titres, ni dignités que son immense fortune, se
mei.cn devoir d'héberger , de festoyer le Roi de France.
Fainçois I*' s'accommoda très bien de celte hospitalité
bourgeoise , descendit de bonne grâce chez ângo , et parut
satiabii de sa magnificence. Les produits les plus recherchés
des quatre parties du monde étaient étalés dans cette splen-
dide demeure: ameublement somptueux, étoffes brochées
— 456 —
<ror , tapisseries de l'Inde , mets exquis , vins délicats; on eut
dit un de ces palais de délices et de séductions décorés par la
rnaîn des fées. Mais ce que le Roi et sa cour ne cessaient
d*admirer par dessus tout, c'était la magnifique i^aisselle
d'argent dont les buffets étaient couverts, et que le pro-
priétaire avait fait ciseler par lés plus célèbres orfèvresde
ritalie.
C'était en 4532, d'autres disent en 4534, que Fbaiiçois4"
faisait ce voyage à Dieppe. Le Roi , enchanté de son hôte, loi
annonça, au retour d'une promenade en mer , pour laquelle
Ango avait fait immédiatement équiper et armer six nefs ;
légères , éclatantes d'or et de sculptures , qu'il le faisaitvi-
comte et capitaine, et commandant de la ville et dû diSteau
de Dieppe, en remplacement du sieur de Maurot, qui venait
de mourir. Depuis celte époque jusqu'à la mort du monarque,
Akgo ne cessa de jouir d'une brillante faveur. ]
A quelque temps de là, la guerre éclata de nouveau ; Ango, .]
jaloux de justifier la bonne opinion que FbaNçois 4" avait de
lui , augmenta l'activitéde ses constructions navales, cl prit
une vive part aux entreprises dirigées contre l'Angleterre.
Ango était parvenu alors à l'apogée de sa prospérité et de sa
grandeur; il traitait avec les têtes couronnées, recevait des
ambassadeurs , et ressemblait à un souverain dont Dieppe
eut été la capitale.
Un seul trait fera juger de la grande puissance de ce né-
gociant.
Les Portugais, rivaux des Normands dans l'Iode, et
jaloux de leurs succès, violèrent le droit des gens, attiqoéreut
et prirent en pleine paix un des navires de l'armateur diep-
pois : celui-ci, indigné de cet acte déloyal, résolut d'en tirer
une vengeance éclatante. Il fait aussitôt armer dix-sept vais-
seaux de toutes grandeurs , en confie le commandement à un
capitaine audacieux et expérimenté, et lui ordonne de
— 457 —
ktoquer 1^ Tage , pendant que les flottes portugaises étaiei il
lopenpées dans les mers du Sud.
rt9»*fiea Normands s'emparèrent d'une foulede petits bâtiments,
iUfiferent une descente sur la rive droite du fleuve , ravagé-
-Mlia côte et se disposaient à mettre le siège devant Lis*
s'tene, lorsqu'un ordre de leur maître vint les arrêter.
■"BMMANDEL-le-Grand régnait alors en Portugal ; surpris de
' jJIJïftisque invasion des Dieppois , il avr.il incontinent envoyé
i ni^tôpuié en France pour se plaindre à son cousin de ces
\)MliIités , au milieu d'une pleine paix entre les deux Etats.
rEuiiçois I" renvoya l'ambassadeur à Ango ; ce dernier Tac-
tttdHtt Je traita avec honneur; et , satisfait dans son amour-
iUptt , prescrr?it à son escadre de quitter les eaux du Tage.
. f^cille^tail Texistence du négociant dieppois.
- -.Jhis cette carrière de gloire et d'autorité eut un terme :
•£«5 longues voluptés ne sont pas de ce monde , dit
.10: 'poète. Aux prospérités succédèrent les revers; à la
fiyair des Rois, leur disgrâce: le Gouvernement embarrassé
dms ses finances, refusa de rembourser à Ango des prêts con-
sBéwbles. qu'il en avait reçus; et des perles nombreuses
éÊSi» des entreprises commerciales étant venues compliquer
'8i=|KNiition , il perdit son opulence , son crédit , son comman-
dement de Dieppe dont il était si fier, et, réduit à un état
-trtàBin de l'indigence, il fut contraint d'abandonner son bel
ikfitéi^ témoin de ses longues années de bonheur , pour se
retirer dans une maison de campagne, peu éloignée de la
fiBe-, où il mourut quelque temps après de chagrin et d'en-
B9i^ justifiant malheureusement ce distique fameux :
'; * Quel que soit le sommet que notre orgueil gravisse
*^ * « Il n'est que la hauteur de notre précipice.»
r n ne reste aujourd'hui que très peu de choses du manoir,
. TOME XIY . 58
— 458 —
d'ÂNGO à Varcngcville), devenu la propriété d'un meunief.
Deux cheminées ) dil M. Vitet daiis sa description, dont vous
trouverez le pied enfoui dans des monceaux d'avoine et de
froment , sont les deux fragments de sculpture les plus ricb^Si
qui aient survécu à la dégradation.
La moins bien conservée est précisément celle dont ie .
dessin est le plus pur ; Taulre qui est mieux conservée eit
surmontée d'une fresque dont les couleurs sont à peu préft ef-
facées; on peut, néanmoins,reconnaitre qu'elle représenleoû
sujet religieux , peut-êlre une naissance de la vierge ; la à^
sin parait élégant et dans le goût italien.
a J'ai trouvé (ajoute le même écrivain) , quelques traeei
<c de grandes fresques sous la jolie galerie à jour voisine i$
a grand escalier ; mais comme ce lieu sert depuis longteoi^
« de bûcher , les fagots qu'on y entasse ont presque entier!»-
a ment éraillé les couleurs. Je crois pourtant avoir distingué
« au dessus de la porte , une sphère , mais la devise €6t
« effacée. »
Enfin , dans un des angles de la cour , près de cette grande
tour, du haut de laquelle ângo voyait entrer ses navires jdw
le port de Dieppe^ quelques médaillons appliqués contn^h.
muraille contiennent des têtes sculptées de profil. On dooni
à deux^ de ces figures le nom de François 1*' et de Diakk da
Poitiers ; mais le défaut de ressemblance est tel , qu'il vfj
a pas moyen d'accepter cette tradition ; j'aimerais mieqi
troire que ce sont les portraits d'ÀNco et de saT femme. Qowt
aux autres médaillons , ils représentent évidemment des tém
de nègres et d'Indiens. C'est une allusion flatteuse, un liookr
mage de Tartisle à l'amour-propre du propriétaire.
« Ces figures de profil sont travaillées assez grossièrement;
mais en revanche , quelle finesse exquise dans ces petites
têtes.d'anges etd€ femmes, jetées autour des grosses cdobàiei
et le long de la frise de la galerie à jour I Avec qu6l goâi>
qoeHe délicalesse ces arabesques encadrent toutes les fenêtres
èigrand bâtiment, transformé maintenant en étables à Taches
H à fkioutons I « Sur le montant d'un de ces encadrements ,
fri iTDttvé (continue M. Yitet) la date de 4544, écrite en
thiffres arabes, au milieu d'un petit fleuron triangulaire.
Ainsi sept ansafantsa mort, ângo faisait encore travailler à
m manoir. 11 ; avait au moins 40 ans qu'il en avait entrepris
itmislbruction. »
Telle est l'histoire de ce négociant sans pareil , Cpà , après
mir joui des faveurs de la fortune , eut à en subir tout-à-
ùnsf la disgrâce ; seulement , il eût l'immense avantage sur
H grand nombre de négociants comme lui , d'emporter dans
ta retraite l'estime et la considération de tous. Cela ne se voit
pat de nos jours. C'est que l'estime et la considération ne
viliBt pas> chez dons, un sac d'écnsl... Et pourtant une
JitiM devrait se passer plus aisément de conHnerce que de
pi^ibtlé ; car on peut très bien acheter du drap et de la toile
i ses voisins; mais on ne saurait leur acheter de la vertu I
'Jkoùursim horticole en Italie, [mrM. H. Topin, mem-
bre correspondant , etc^ •— L'Italie , sous le point de
nie iff tistique , littéraire , scientifique , a été plus d'une fois
e&pkNnée, décrite, analysée. L'Italie agricole a de nos jours
mwami ses interprètes , et cependant malgré le luxe de ses
IpvdilMl si renommés , son horticulture proprement dite est
im ecM^nue. Si nous cédons au désir , au besoin d'en parler ,
eê-ii'est point pour approfondir cette matière, mais pour ou-
YfifnuQ thèse nouvelle à V horticulture comparée, en dérou-
iMl le panorama àe ced Édens que nous aurons pu visiter:
Mi0 pour provoquer ainsi des renseignements utiles à tous,
de la part des agriculteurs de ces contrées , sur les cultures
des divers états de l'Italie.
— 460 —
Pour uous , nous ne dirons que ce que nous aurons vu ^-^
que nous aurons pu conslater de ce qui existe acluellemenl.
L'Italie est belle; elle fut lienreuse, elle peut le devenir et-
core. Elle apparaît à la première vue ce qu'elle fut, œqo'die
est, en effet, un sol fécond produisant tout de lui-même, «te
y être sollicité par Jes tra\*aux pénibles de ragriculteui*.
C'est une terre grande de prodiges , de merveilles et 4e
créations en loiit genre, mais fatiguée de dissensions; dlei
besoin de la paix , de toutes les conséquences d'une paix lon-
gue: elle a besoin d'une diffusion de l'instruction populaire;
de cette instruction qui , développant les facultésintellecdiel-
les , les fait tourner au profit de la dignité morale, dapatiio^
lisme , de l'agriculture et de l'industrie.
Une chaîne de montagnes , un fleuve , en séparafit^'étlt
nations, séparent souvent deux civilisations opposées defrin-
cipes,de mœurs, quoique le sol, le ciel, Tatmosi^ère dl
l'extrémité territoriale de Tune soient presque identiqueslM
limites contiguës de l'autre.
On dit avec raison do la Provence qu'elle est le péristyle
delà fleurissante Italie. En efl'et , nulle autre région méri-
dionale ne ressemble plus , et peut-être aucune ne rétfnit
(même dans une sphère plus large), autant de produits diveiv,
autant d'éléments de prospérité agricole , de richesses qâe ft
Fembouchure du Rhône à celle du Var ! " -
Lé territoire d'Arles , ses produits , la Cran, la Camargue^
son fleuve , ses canaux , présentent un caractère de spédaiilé
originale. Salon , Pelissane, Cavaillon rivalisent avec lesfroits
les plus beaux, les pâturages les plus excellents : de PextréWe
limite de l'étang de Berre jusqu'à Marseille, et de Marsétlleà
Toulon ; partout sur nos coteaux , la vigne, le mûrier, l'dtviwr
la ligue , la grenade , le pin, les plantes aromatiques; aux
environs, dans les vallées , partout le^i primeurs de toutes le»
i^aisons.
vLa première , l'Italie surgit ù nos regards dans les vallons
d'OllkHiles ; c'est st>r ce premier seuil que l'oranger déploie
^jttmide végétation ; c^est l'oranger dans son adolescence,
uns rarement au delà. Hyéres étale des jardins plus nonr-
IveuXfplus vastes; ici, l'arbre des Hespéiides s'y montre
daas.sa virilité, son fruit, il est vrai, n'a point encore toule
sa jrosseur naturelle, ni même celle douceur exquise qui
ciiiiactérise l'oranger , né sur le sol de l'Italie, de l'Espagne
ou du Portugal , mais ces avantages sont compensés par de
'*rgC8 générosités de la nature : Tair y est pur, salubrc ;
on aime Hyéres, on s'y plaît, on y respire, à l'aiso , et
8'il.«st permis, à propos de météorologie, d'emprunter une
comparaison à la littérature, les harmonies du ciel, du sol et
de l'atmosphère d'Uyères semblent s'être identifiées au style
dolksaiLLON ; ce style doux , facile , fleuri , soutenu , sédui-
suil. L'oranger continue à dominera Solliès-Pont, à Bormes,
à JHëcHine et dans quelques autres localités. Il cesse à quatre ou
otnq lieues de la mer. mais dans l'intérieur des terres nous
r^ûÇODirons Brignoles aux bonnes prunes , Salerne aux bon-
nes ligues , Lorgnes aux beaux vergers; plus loin les cotbaax
de châtaigniers, de chénes-liéges , et puis le bois de l'Esté-
rd,.ce bois dédaléen. si toutefois on peut encore appeler
hm des souvenirs d'arbres , des mais debouts sur des monts
escarpés, ou dans d'humbles vallées, tantôt clair-semés ,
tantôt en groupes épais , mais tous à demi carbonisés. Les
foud|nes de la colère divine auraient moins dévasté cette forêt,
slàntique , si intacte , que ne l'ont fait Tégoisme, la cupidité,
la soif du vandalisme.
Elle ressemble aujourd'hui à un de ces cercles infernaux ,
funèbre imagination du Dante, séjour de froidure et d'horreur.
Là , plus de doux frémissements de sens , plus d'émanations
balsamiques, plus de chants des oiseaux ; c'est la solitude,
l'immobilité, la mort.
— 462 —
Nous avons vu naguère cctlo forêt resplendir dans Vhéam^ ,
phère de quinze nuits. Du centre de divers iiois de ferdare
enflammés jaillissaient dans les nues des cônes de pin embn-
ses ; ces cônes lancés au lofn semaient et éparpillaient partout
rincendie. On eût dit que mille banderolles ardeoles 08
Tenfcr illuminaient les cieux, et cet incendie qui bondisMitde
coteaux en coteaux ne cessa de res[Hrer que quand la tUmm
eût manqué de pâture et que le calme dej'air en eut towêié
Tamorti-ssement total.
Au sortir de cette scène morne , que la nature poqm n-
viversousla surveillance des lois , mais qu'elle rajeunit leole'
ment, l'œil se repose satisfait sur la riante Fréjus, Frqoi
phocéenne comme Marseille , Fréjus à la rivière d'Argeai;
puis il découvre dans le lointain Grasse et Cannes.
Grasse a pour elle - au printemps ses roses qui se maritfiti
Toranger ; en été, ses coteaux neigeux exhalant dansTatiMi-
phère les parfums de TEspagne, de l'Arabie et de la Pen6.
Cannes , ûère des souvenirs du menechme royal et de l'hiin-
ble monumc;nt de l'empire reconquis , s'embellit de jour ea
jour de villas élégantes, où le luxe de la Grande-Bretagne
vient se mêler aux arts de Ja France. Uno impulsion noQveile
y est communiquée à Tagriculture. La haule intelligeoce (j/A
put manier habilement les affaires et les hommes se fbki
Tencourager quand il vient y savourer les douceurs du ripdi
et le miel de ses abeilles qui rivalisent avec cetles de BiWr
gham ; et ce noble lord a su montrer qu'il n'était pas sede»
ment un grand homme d'état , mais encore Thomaie du
champs , l'ami de ragricullnre , cette richesse des natioas.
Une instinctive nationalité nous a fait peut-être admirer
trop la Provence, mais il vaut mieux qu'on accuse notre pcér
dilection que si Ton avait à nous jeter la diatribe mensongère
d'Hésiode.
Ascro est détestable en hiver , insupportable en été , el
— 463 — •
(dttbibMe en tout temps. Enfin, voilà lltalie; Ton tressaille
sur le 80) de cette Italie, l'objet des vœux de tons et de la
de tous,
à Nice qu'elle commence réellement. Nice est pho-
etame aussi. Ses jardins s'élèvent en amphithéâtre des bords
dibiDer. Ils sont spécialement consacrés à la culture des
floogers et des limoniers ; si Thorizon varie pour nous à
(toque pas que nous fesons , nous pouvons dire qu'il en est de
iDâne de l'atmosphère d'un végétal plus ou moins avancé
dm b plaine ou sur le penchant d'un coteau , et dès lors la
tapérature d'une localité quelconque peut être appréciée
pif la piuB ou moins longue vitalité des arbres attacha à son
sol.
Malgré les mortalités arrivées à diverses époques et qui se
sait succédées au.ssi sur notre littoral à des intervalles plus
ou moins rapproches , et cela depuis quelques siècles , on
Irauve dans certains vallons de Nice des orangers plus que
flaires. C'est dans le jardin Clary que Risso a fait ses étu-
deiaor cet arbre précieux ; c'est là qu'il a écrit sa monogra-
phiêf li 86 trouvent réunis par les soins du propriétaire, 1»
phia grande partie des espèces et variétés que Risso a obser-
vée» et décrites.
Une critique, mais qui du reste n'a rien que de bienveillant,
a été faite ice livre. C'i^st que l'auteur, dans l'entraînement
de aou enthousiasme pour la science , a pris quelquefois les
excentricités de tel ou tel sujet , les aberrations ou les ano-
malie dç la nature pour des types , ou des variétés tels que le
pompeleo crispisoliwn y ou le cilrus digitatus. Au reste,
malgré ces légères imperfections, cet ouvrage est avec celui
deH. Michel, de Fréjus, ce qu'on a de plus complet et de plus
récent sur la phyMoiogie el la culture de Toranger. A Nice tout
y^est primeur , potager ou floral, tout y est fleur. Il ne faut pas
y chercher des plantes exotiques ni des amateurs en ce genre,
■I
— 464 —
SI ce n'est le jardin de M. Dig , dont la direction est confiée
aax soins intelligents du jardinier Pichenot , hortloilteflr
marchand. De Nice à Mantoue,et au-delà, à mesure qu'on
avance dans la rivière , la végétation présente un caractère
plus énergique. Les orangers, les citronniers, s'élèvent «l 'à
se développent davantage . Les oliviers pullulent sur lësf tnonts i
torreggianno giganteggianno. C'est une immense et serabre ■
forêt dont on ne peut apprécier la fécondité, la richesse, h p
vétuslé, si on ne l'a vue de près. Six à huit troncs d'oliviers y
naissent quelquefois d'une souche commune; il en est qui
en présentent jusqu'à douze et quatorze. Au milieu à^em se
mêlent des châtaigniers , des mûriers, et sur le sommet des
coteaux s'élèvent des chênes-verts et des pins à fruits.
A San-Remo la scène change, on s'y croit transporté sur
une terre fourvoyée parmi les côtes de la vieille Ligurie. Saln-
Remo tient du mauritanien et de l'asiatique , il n'est pasau-
tant le pays des orangers que des palmiers , mais il a quelque
chose de circassien dans la laille , le port , la physionomie dw
type féminin. A San-Rcmo, les yucca, les agaves, les opuntia,
se.hérissonnent sur les rochers, ou en créneaux serrés et ai-
gus^ défendent de leurs dards la légitimité delà possession
ancienne contre la définition moderne. Les palmiers élancés
tantôt se massent en groupe sur des mamelons isolés; Uti-
tôt descendent en pépinières du haut^es monts Jusqûes sor
la route qui, taillée au pied des coteaux, marche parallèle aoit
anuosités de la mer.
Dés les premiers jours de l'automne , le prudent agricolfeur
a soin de rapprocher les branches , couronnement des plus
hauts palmiers , d'en former un faisceau et de garantir ainsi
le cœur de l'arbre des variations d'une atmosphère quelquefois
infidèle. De San-Remo à Gênes , toujours en face d'une végé-
tation vigoureuse, effervescente et toujours sur les bords de
la mer, on traverse vingt-cinq villes ou gros bourgs, et
— 465 —
Mqoiifs de léur^ jardins échelonnés sur la côte s'élève l'arbre
iM pommes d'or. LiCs lauriers d'Apollon mêlés aux fruits
#rera» c'est Port-Maurice renommé pour ses pâtes, son huile,
ni» carrières de pierres lithographiques. Oneglia (Oneilles) ,
^Ales décrets de la providence avaient marque le premier
yiSYers l'empire. Almenga, qu'enrichit son port, sa rivière,
Ml lac Pietra, où s'illustra l'enfant chéri de la victoire.
fimne , à laquelle se rattachent ïes noms de Pertinax , de
€riteoiRB XII, de Sixte IV , de Jules II , Savone , nom cher
à la litérature génoise de même que Spotorno. Cogoletto ,
CtlM^enée longtemps inconnue , mais grande du berceau de
(Jhrtatopbe-Colomb ; enfin Voltri, Ponte, Sestri, où tout
CBtIuxe , [HX)fuâons, somptuosités agricoles.
De9 colons industrieux multipliaient jadis leur patrie en
lliaipoitant au loin ; ils allaient s'aventurant sur les mers et
.(terchant des lieux où ils pussent rencontrer non seulement
ftl. Ofuifortable de la vie matérielle , mais encore toutes les
jNMàbiUtés d'une situation commerciale et politique. Ils im-
ghotèrent des cités là où brunissait un sol fécond , où scin-
liWtiiBeonde pure; là où s'élevaient des ados montueux
qjlie dominaient encore des monts plus escarpés ; ou bien sur
Copiages où serpentait une rivière, où sinuait une mer.
Beoreuse de la plupart de ses avantages , aucune cité ne peut^
l9 disputer à Gênes. A mesure qu'on vogue sur son port ,
QjÊnes I fille des mers , surgit du sein des eaux.
EHe apparaft avec ses édifices superposés les uns aux au-
lies, et mêlés à ses crénaux, ses dômes , ses clochers et ses
lours. Chaque étage semble lui-même surgir du sein d'un
hMf et s'ombrage encore à son plus haut sommet et sur ses
4oid)ies flancs d'une scène de verdure qui, grandiose , mono-
loue , morne , est magnifiquement animée sous le^ feux du
,1 ■
TOME. XIV. '59
— 466 — '
jour par des masses d'ombre et de lumière. Au printemps, une
brume de pai^fums diaphane, subtile, repose sur son front d'u-
ne extrémité de son golfe à Tautre ; océan d'émanations sua-
ves dont les flots éthérés ondulent au loin sous Thaleine
des vents. En automne , c'est une forêt massive que la matn-
ritéde ses fruits converlit en une tente vaste, parsemée de
clous d'or. Si l'on pénètre dans ses palais, l'éclat de la matière
en'surpasse le travail; si l'on visite son territoire, il n'estqu'an
immense jardin ; sa rivière du Levant est encore plus riclie,
plus productive , plus belle que celle de l'Ouest.
On s'étonne de leur magnificence , on se demande quelles
causes ont valu tant de prospérité à celte double c()le. Lan-
Ducci , dans son excellent mémoire sur l'agriculture de la
Toscane , publié dans le premier volume des actes de la so-
ciété des Georgofili de Florence , nous initie à ce mystère.
« Il suulo, dit-il, c la materia prima, eil colono e la miglior
« machina délia manifatlura agricola , ma tanto Tuno quanto
« l'allro rimangono inerli e inutili ove mancano à capilali che
« le fueciano valere. La riviera di Genova ridotta a giardini
« deve la sua dispendiosisssima culture alla richezza, al com-
« mercio délia sua metropoli. Senza di questo i monti délia
« liguria sarebbero anzi che oggello di maraviglio scogliere
« déserte ove miseri arbusli non darebbero alimento baslante
« a nutrire pochi bestiami vaganti. »
En deux mots , Gênes a eu la sagesse de rendre réversibles
à son agriculture les richesses immenses que lui procure soa
commerce.
Gênes est encore la terre des camellias, des azotées, des
gardénia , des rhododendrons, des bruyères ; toutes ces plan-
tes y sont cultivées dans la terre des châtaigniers, et donnent
les plus beaux résultats. Elle possède un jardin botanique où
Ton échange avec les amateurs les plantes ('ont on a plusieurs
-^ 467 —
lions. Celles qui sont en disponibilité sont énumérées
catalogue publié par M. Notaris.
ioe BozzoNE , chargé de la direction du jardin Palla-
a aussi le catalogue de ses cultures. En général , chez
) tous les amateurs de camellia , la superfétation est
u commerce , ce qui les rend accessibles à toutes les
Bpar la modicité de leurs prix. .
*%—*
i
— 46»
TROISIÈME PARTIfi.
i
IXTRAIT DES SÉAKGBS DE LA SOCIÉTÉ Dfi 8TATIST1Q0K " >■'
DE MARSEILLE , PENDANT L* ANNÉE 1 850.
Séance du 3 Jarwier i85(K
H. DuFAUR DE MoNTFORT , Président sortant , occupe
d'abord le fauteuil.
H. le docteur P.-M. Roux ; de Marseille, Secrétaire perpé-
tuel lit et la Société adopte le procès-verbal delà séance duM
décembre.
Correspondance. — Lettre de M. François Tarot , Pré-
sident de chambre à la Cour d'appel de Rennes, qui exprime
toute sa gratitude pour le titre de membre correspon^^
que notre Société lui a décerné et qui, faisant parvenir une
brochure dont il est l'auteur, ayant pour sujet l'examen d'im
ouvrage intitulé : Notions historiques, géographiques, itih
tistiques et agronomiques sur le littoral du département
des Côtes du Nord , regrette de ne pouvoir pour le momeolt
nous offrir davantage , c'est dire que l'honorable H. Tabot
se promet de nous transmettre ultérieurement des travaux
plus étendus.
Lettre de M. le docteur Toulmouchb , à Rennes, qui ex^
prime aussi toute la reconnaissance dont il est pénétré pour le
diplôme démembre correspondant, que lui a accordé notre
— 469 —
»ropagnie, aux efforts de laquelle il promet de s'associer en
lia de vulgariser Tulilité des recherches statistiques.
Lettre de M. le Colonel Marquis^de Gallifet qui remercie
I Société de statistique et lui témoigne toute sa reconnais-
ince de ravoir reçu membre correspondant. M. le marquis
eGALLiFET annonce en même temps qu'il souscrit avec em*
ressèment à la collection du recueil des actes de la com-
agnie.
Lettre de M. Gabriel Pebetra qui accuse réception du
ipiôme de correspondant qui lui a été accordé par notre So-
iété à laquelle il exprime également sa profonde recon-
ilssance et promet de s'attacher à établir de fréquentes
elations entre elle et les sociétés littéraires italiennes dont il
st membre et notamment T Académie Je Livourne dont il est
I préaideDt actuel.
Lettre de M. Millenet , correspondant , à Naples , qui ,
pçès avoir annoncé qu'une longue absence de cette ville et
e fraves occupations Font empêché de coopérer à nos tra-
mx aussi activement qu'il se l'était promis , nous transmet '
Q recueil de divers articles qu'il avait déjà publiés dans les
mmaux , sur les finances du royaume de Naples : Suila
natUMraccoUa di icUum ortie oli di giulio (in-8* de 42 pa-
Bk Naples 4849).
Lettre de la Société nationale de médecine de Marseille
itt, !élf7 décembre dernier , nous informait qu'elle tiendrait
ne séance publique le 30 du même mois et serait heureuse
î voir assister les membres de la Société de statistique de
sËi^le. La députation d'usage a été nommée et s'est rendue
iactement à cette séance solennelle.
Lettre de H** Hel , née André , qui , conjointement avec
s principaux membres de sa famille , fait part de la perte
l 'elle vient de faire en la personne de son mari, M. Mel
né, trésorier des invalides de la marine en retraite, membre
— 470 —
correspondant de la Société de statistique de Marseille et
d'autres sociétés scientifiques et littéraires, décédé à Pezenas,
le 'i6 décembre 1848, à Tâge de 72 ans.
M. le Secrétaire perpétuel annonce que M. Adrien Baibi,
célèbre statisticien , ancien membre correspondant de la So-
ciété de statistique de Marseille, etc., etc. > estdécédéà
Venise , sa ville natale , en février 1849.
Sont déposés sur le bureau :
1* Le numéro de novembre 1849 , XIX' année , An jour-
nal des travaux de r Académie nationale agricole, manufaC'
turière et commerciale.
2** Le premier et le deuxième trimestres de 1 849,du recueil
des travaux de la société médicale du département d'Indre et
Loire.
3" Les numéros de mai à septembre 1849 du bfulhtin
agricole publié par la société d'agriculture et du comrnerce
du Var.
4** Une brochure intitulée : Requête au roi de Sardaijiu
sur le projet de fonder à Nice une maison de Jeux par
M. Hallez d'Arros , ancien magistrat.
L'ordre du jour appelle, en premier lieu, l'installation des
nouveaux fonctionnaires. Toutefois, avant d'y procéder , M. le
Président rappelle que, dans la dernière séance, la Sociéié
a acquis un nouveau membre actif qui est au milieu de noos
et dit que nous sommes heureux de le voir participer à nos
travaux. Nous savons, lui dit-il, toute l'étendue et le mé-
rite de vos recherches sur la culture du mûrier , vos connaisr-
sances en arboriculture, les résultatsque vous avez obtenus,bien
qu'ils eussent été jugés impossibles avant vous, rapplication
que vous avez faite du principe de vos recherches à la cultore
des arbres de nos promenades publiques , etc.
M. Michel de S* Maurice , se lève pour remercier la
Société de l'avoir nommé membre actif; ce qu'il fait en termes
— 474 —
Irès modestes , cl , après s'être montré fort reconnaissant ,
flprMnelde faire tout ce qui dépendra de lui pour justifier
sa nomination.
Pais, M. DuFADR DE MoNTFORT prononco le discours sui-
vant:
r Messieurs, Qu'il me soit permis, avant de quitter le
fiiuteuil où votre confiance m'avait appelé, de vous remercier
du zèle, du dévouement que vous avez apporté dans l'exécu-
UoD de nos communs devoirs. En résumant le nombre de vos
travaux , on peut reconnaître que l'année ne pouvait être
mieux employée: c^est là , il faut bien le dire, un résultat
qui bonore l'institution de notre compagnie comme la haute
raison et Tcsprit éclairé qui la personnifient.
« L'aVfenir du travail dépend presque toujours de la vo-
lonté des travailleurs, et il m'est agréable d'en trouver ici une
application que n'ont interrompue ni les jours néfastes de
l'étneule, ni les scènes douloureuses d'une trop récente épi-
Jémie. Qu'on ne l'oublie pas, Messieurs, la Société de sla-
llâtîquo de Marseille est restée fidèle à son règlement; au
nilieu de Tépouvanle générale , alors qu'un tiers de la popu-
alîon' émîgrait vers les contrées plus salubres des Hautes
\Fpes,'eliea tenu ses séances mensuelles , consacrant ainsi
m cïiltê des lettres les heures que ne réclamaient pas des de-
roîps plus impérieux encore. C'est là un bon exemple; c'est
aMf , pour chacun de nous , une satisfaction intime qui va
irolfau cœur, une pensée consolante qui se rattache à de
iistes souvenirs.
« Vous avez beaucoup fait. Messieurs, mais il reste tou-
ours & faîré. C'est une éix)que pleine d'enseignements que la
ifltrc; et; en effet, on voit s'opérer chaque jour dans les
lîceurs, dans les familles sociales, comme dans les sciences,
îné'défces crises solennelles qui signalent la marche, je ne
àiâ"si' je dois dire progressive de rhumanité. Quoiqu'il en
— 472 —
soit, il y a comme une force galvanique qni ébranle le monde.
D'un côté le domaine des arts s'agrandit et il semUè
qu'il ne soit plus permis de se soustraire à èe grand moava^
ment de l'intelligence ; de l'autre , ne se passe-t-il pas sons
nos yeux des faits qui rappellent les scènes les plus saou-
ges de la vie primitive ? C'est là le signe du progrès oa l'io-
dice d'une décadence prochaine? Faut-il croire avec un
honorable représentant du peuple , que nous soyons en pMoe
dissolution , que la taille de l'homme s'amoindrit chaque jooTi
que ses facultés morales s'affaiblissent , que la race humaine
dégénère de telle sorte qu'un moment viendra où rien ne
doit plus le séparer de la brute ? Je ne reproduis ici toutesees
conclusions désolantes que parce que M. Randot lesappaje
sur des calculs statistiques qu'il regarde comme incontesta-
bles , et , quant à moi , je veux douter encore de leur
exactitude.
a Sans doute vers les couches inférieures de la Société s'i-
gîtent des êtres inquiets qui consacrent tout ce qu^ls ont de
force vitale à abattre , à détruire , mais sur les hauteurs brille
une lumière plus vive, plus pure, et sa bienfaisante infloenoe,
si elle continue à s'étendre ,. suffira à nous sauver. Ne eoo-
damnons pas , malgré toutes ses erreurs , la génération
actuelle. Si dans la recherche d'une liberté incomprise ,
idéale, au lieu de la douce chaleur qui féconde et produit,
elle n'a rencontré sur sa route qu'un feu dévorant qui brûle et
consume, pour elle les leçons du terrible passé ne seront pi%
perdues. Nous savons aujourd'hui ce qu'il faut craindre ou
espérer de l'avenir. De saints devoirs sont imposés aux mem-
bres de la grande famille française. Chacun a un tribut à ac-
quitter ; la tâche de tous , c'est de combattre par les émts,
par la parole, par l'exemple , les tendances mauvaises, le
dévergondage des passions, Tégoïsme du cœur, tout ce ba-
gage socialiste si propre à neutraliser jusqûes dans leur genn^
- 473 -
tiialéinenU d'ordre , les principes de \ie ; c'est d'opposer à
498 doctrines d^radaotes une pensée de progrès , c'est de
fjpandre jusques dans la mansarde de l'ouvrier les bienfoits
itt^r^^ucation populaire , les enseignements de la morale. Au
mBim des l>esoins qui nous pressent , des périls qui nous
OHnoent, nul ne peut ni s'endormir dans la confiance trom*
feine , ni déserter cette grande lice où se prépare pour loog-
MBBfpB^le triomphe de l!ordre. Non , Messieurs , il ne faut pas
dtefpérer de Thumanité ; l'esprit philosophique/affrancfai de
ifls vieilles et brillantes erreurs, se préoccupe un peu mieux
«(jouird'bui qu'au siècle de Diderot , et des misères du peu-
ple i^ et des établissements de bienfaisance ; la classe des tra-
vâUenre compte de nombreux , de véritables amis , et le
p» wft^X pas loin , qu'il me soit permis de le croire , où la
SotinSlé française délivrée de ses fanatiques agitateurs, pourra,
mon faire disparaître le paupérisme , cette plaie inhérente à
BMfe fiature , du moins l'adoucir ou le rendre , par une in-
géniease et incessante sollicitude , plus supportable.
* ^% Redoublons donc de zèle et d'efforts, Messieurs, la Société
de.-iftatîstiqHe de Marseille , dont l'existence littéraire est si
•
ctmplètement remplie , ne voudra rien perdre de ses habitu-
dés^boricuses : après avoir soumis aux épreuves d'une
léanoe puUique la nomenclature de ses travaux , elle mettra
eiléore ionte sa gloire à en préparer de nouveaux qui ne se-
isiM /ni moins féconds, ni moins utiles et, eg première ligne,
jJBT place le modèle des renseignements que nous avons à re-
GdeiBir .dans l^s diverses communes. Ce sera là , Messieurs
un commencement d'exécution de l'important travail que
naiÉ avons tous rêvé , la refonte de la grande statistique des
BàQohesHlu-Rhône; cet objet rentre d'une manière intime
AabsTOs études spéciales , et j'exprime ici le vœu Que l'année
aèiivene ne* s'écoule pas sans que la compagnie ait abordé
Mte flBQvra d'un haut intérêt qui démontrera , je le dis avec
TOME ZIY. 60
— 474 —
orgueil, à rencontre des calculs de M. Rambot , qu0 4ai)i
^notre belle Provence au moins , tout , bommes et cbmi,
marche invariablement sur la voie du progrès.
a J'ai parlé des jour^ néfastes, il faudrait poufûîr las oii^
blier, mais un souvenir de cœur s'y attache : c'est à ca»^
ques de douloureuse mémoire qu'un de noe idusMâK
collègues nous a été prématurément enlevé. Je ne douteffi,
Messieurs , que le nom de M de Montluisant ne révolte ici
toutes vos sympathies. C'est un homme d'un esprit soM^,
d'un caractère élevé , d'un commerce agréable. Ingéoieiff id
Chef directeur des ponts et chaussées y il a laissé dans kl
Boucbes-du-Rhône les plus honorables souvenirs i meinki
actif de la Société de statistique , il s'y est fait remarquer yir
des communications d'une haute portée, et lorsque vous Vt-
vez placé à votre téie , l'unanimité des suffrages a révéiéte
juste confiance qu'inspirait cet heureux choix. Peu à prés m
élection , des événements qu'il n'est pas donné à Tbommedl
prévoir, sont venus bouleverser le monde politique ; beat*
coup de fonctionnaires , parmi les plus dignes, oat été coq-
damnés à une retraite dont la verdeur de leur Sge^ii^
plénitude de leur intelligence, l'utilité de leurs nêrnm
devaient éloigner le moment. Comme bien d'autres » aotfl
savant collègue devint la victime des caprices d'ua pwm
brutal ; M. de Montluisant se résigne aiiçourd'hui à Ma
inaction précoce , à cette disgrâce imméritée , et| toiqiiui
bon citoyen , il 'consacre sans murmure comme sans ceppi*
che , à l'amélioration de l'héritage pateiinel, la pralipa
d^une science si longtemps dévolue au service de l'État*. :
a L'absence de notre honorable Président, Motnriflwn.,
laissait au soin de la compagnie une tâche difficile à jranq^t
eHe m'est échue, et si « pendant près de deux anQée6«J||i
eu le suprême honneur de diriger vos séances , il a ùMia^qfiê
le zèle le plus dévouéwint couvrir ma faiblesse. Ce fiirdsMi
que vous m'avrez confié, je viens vous le rendre , ou plotôt le
- 475 -
lipMr entre les mains de rbomme distingué , qui, en pa*
Nilletnalièjre , a fait ses preuves. Je n'ai pas la prétention de
Ute réloge de M. H. de Villeneuve ; les hommes leb que
M H jugent sufiSsamment sur leurs actes. Aucune des qnes-
iMk d'ordre , de progrès , de morale , si souvent agitées
tai lintérét de la classe pauvre , ne lui est étrangère ; il les
I tnitées pins d'une fois au milieu de nous dans ses savantes
lÉMveSi et c'est toujours avec un intérêt croissant que nous
tanfems sa parole persuasive dans ce sanctuaire des lettres où
dMCOn de nos collègues peut apporter le tribut de ses veillée.
taeemie mieux que M. de Villeneuve ne sera propre à nous
iriHer à ce grand moutement intellectuel qui se propage d^on
toi à l'autre de la France et semble établir entre les travail*
han de toutes les classes, de tous tes degrés un esprit de
ooDcDietioB , j'ai presque dit de solidarité, devenu le besoin
di^rëpoque. Qu^ vienne donc occuper la place qui lui ap-
pvttéHt i si juste titre ; nos travaux en recevront une impuK-
ÉOL éi plus habile et plus fructueuse tout à la fois.
c Le duHX que vous avez fait de votre vice-Président , Bfli.
vfM fn moins heureux. M. Mortreuil , membre de l'Aca-
déiMé des sciences et belles-lettres de Marseille, dont le nom
MiÉttache^ d'ailleurs , à un livre plein d'érudition et d'utiles
miierobeft, tlûstoire du droit byzantin , nous a habitués au
eÉKoars de son talent comme aussi à ses manières afbbles ;
irtiliiO^Dage de haute estime qui vient de lui être acquis «
as immil être mieux justifié.
• JMM. HiRCOTtE, Gendarme, de Bevotte, Hornbo6Ti&
qiw vous avez élus à titre d'annotateurs ; MM. Natte, vk^
fleortlidre ^ Fèaûtrier , conservateur*bibliothécaire et Thié-*
iMift Trésorier T se distinguent par leurs eonnaissan'eeè
uriée» él la spécialité de leurs études ; la présence de ees
fcnetioiMires d'âite devient pour la Société une bonne for-
tuai. : .
« le MPaii ingrat ; Messieurs; si, en m'éloignant du
— 476 —
Conseil d'administration , je ne payais un ampic tribut dé
gratitude à Thomme nécessaire qui , à an esprit Juste, à un
caractère ferme et loyal , joint celte activité infatigable , celte
vigilance, ce dévouement qu'exige la tâche importante. et
diiQcile quMI accomplit depuis tant d'années. Mes rapportsde
service avec notre honorable Secrétaire perpétuel arrivai
leur terme. Quant aux relations privées , il me permettncde
croire qu'elles ne seront ni moins fréquentes, ni mm
cordiales. Une fois qu'on a connu le docteur P. -M. Roox , on
ne renonce pas à le cultiver.
. a Tous les membres du bureau ont droit à mes remerfih
lûents; qu'ils veuillent bien en recevoir ici FexpressiDQ
comme vous tous , Messieurs , car votre extrême et constante
indulgence m'a rendu possible un mandat qui , dans -te
conditions moins favorables , eût été au dessus de mes fbrees.
. « J'invite M. le Président à venir prendre sa place au bu-
reau, mais il me permettra , avant tout , de lui donner rafico-
lade d'usage; ce signe de confralernité scientifique est dans
nos traditions , et plus que jamais je liens à le conserver:»
- Immédiatement après ce discours vivement applandi,M.
pE Villeneuve ; occupant le fauteuil , en lit un aussi où il
s'exprime en ces termes : « En mettant à sa tête , pmkhnt
l'année 1849 , l'homme éminent dont le zèle infatigable, doot
le talent littéraire , le savoir varié , les manières distîngoées
étaient pour la Société la plus honorable personnificatiOD ,
vous avez rendu, Messieurs , bien difficile , presque décôsnK
géante la tâche de celui qui succéderait à une telle prési-
dence.
« Si M. DE MONTFORT a rendu plus éclatant rbomràorde
diriger vos- travaux, il a rendu aussi bien ^)lu« difficile I'k-^
complissement de tous les devoirs dont il a augmenté l'étendoe.
.Le pQids m était léger pour lui ; il «lera écrasant pour ébus*
Nous ne vous remercions pas de nous avoir appelé à une Mie
BuccêssKHi ; tn^\$ nous somrhes reconnaissants et flaflës^rtout
— 4T7 -
4'atoir été jagéfl. capables de tout le dévouement qu'exige la
iBHsiM qoevous nous déléguez. Puisse^t-il nous être donné
de l'accomplir jQdquès au bout.
. « Pourrions-niws reculer devant la tficlieque vous nous
confiez, alors que nous nous trouvons placés à côté du vice-*
Présideat dont le mérite a été si bien remarqué. Nous aimons
à savoir que notre insuffisance sera suppléée tontes les fois
qq?ellè se manifestera et que notre zèle défaillant sera voilé
lODS l'activité de notre précieux collègue.
« Comment nous laisserions-nous dominer parTabaif^-
ment, par un lâche découragemenl ; lorsque no^s avons à nos
cdiés un foyer toujours plus ardent de dévouement et de zèle
pour la science et Tamélioration sociale, dans ce Secrétaire
perpétuel qui depuis 25 ans anime et développe sans cesse
la Société de statistique? Votre Secrétaire perpétuel, MM.,
astrâme de la Société; il Ta soutenue dans tous les mauvais
jours ; il lui a infusé celte ardeur incessante pour le travail
'qui ji fini par élever au premier rang des sociétés de statisti-
que de la France , celle de Marseille. ^
• c Alors que les autres réunions scientiOques préoccupées
des agitations de la politique , semblaient oublier leurs pai-
sibles travaux , la Société de statistique de Marseille a pour-
suivi sa laborieuse carrière ; en élargissant son horizon. Dans
une fpoque où les utopies et les rêves de toute espèce ont
étendu de tous côtés leurs fébriles séductions , la statistique
qui n'est que l'expérience formulée en chiffres . la statistique
quiest le fait et la réalité dans toute sa puissance, pouvait
seule anéantir les dangereux fantômes , la statistique pouvait
mieux que tout montrer les moyens sûrs de distinguer le vé-
ritable espr^t d'amélioration et de progrés , rechercher sans
passion la cause des maux de la société et en montrer les
remèdes éprouvés déjà par d'observations incontestables. La
statistique a donc pris une haute importance dans les circons-
tances' que nous traversons , dans cette période où toutes le.*
- 478 -
questions de gouvernement sont devenues des proIdéme& d'é*
conoroie politique , où réoanomie poUtique n'a pu troorer lu
fondement inébranlable que dans la statistique. .
« Honneur à notre Société d'avoir si bien compris la grau-
deur de cette mission I Honneur à elle de Tavoir tà Mm
aoeofl^plie en 4848 et en 1849 I Vous êtes entrés, par voî ré-
compenses de cette année, dans te véritable esprit dï k
Société, en encourageant à la fois les industriels modesteitf
en allant chercher même ceux qui, dans réloignemenidli
YiUès , travaillaient aux améliorations agricoles, ra dévetop-
pani te sol forestier et en augmentant les produitade la teM
* Votre but est d'étudier et de développer toutes les aooN
ces de richesse , de concilier tous les progrès de ragricoltor^
du commerce et de Tindustrie , d'étendre leurs luttes M
mettant en évidence la nécessité do leur dévelq>pena^itii»
mctoné.
c Sentin^es vigilantes de raméliorâtion et du pragiàl»
Voué stimulez ceux qui demeurent en arrière , et vous arrdkp
ceux qui sont emportés par un excès de l'ardeur. Biea mieia
que le philosophe qui fut un trop brillant rêveur , vous justi?
fiez ainsi la belle devise : vitam impedere vero. Vérité U
utiiité y voilà le noble but que vous atteindrez toujours nàML
« Quant à ceux que vous voulez bien placer au premier
rang, ils n'ont que des devoirs plus sérieux à remplir ;jll'
doiient être les plus zélés de .vos travailleurs et c'est aiasi-ç»
nous comprenons l'honneur de notre mandat. Heureux à^f
arrivés au terme de leur mission , on peut dire d'eux qiiSb
n'onl pas démérité I »
Gomme le discours de M. le Président sortant, o^ldfftlL
m Villeneuve est beaucoup apidaudi .
Là parole est ensuite à M. THiésAUT^Trésorier, pour rendit
compte de sa gestion pendant l'aimée 4849. Il signale d'adwici
teii produits constatés et recouvrables; puis les dépanaefdi^
verses ei présente Un excédant de r^etteadefr. &,733,93^6iil*
— 479 -
Afifioiid>redes pièces justificatives des dépenses se trouve uu
Âst de sommes portées en non valeur comme ayant été dises
«r le compte d'un membre honoraire , de trois membres dé«
eMés y de deux devenus correspondants ( MM. Beeî£adt t%
totfîit) et de deux démissionnaires ou considérés comme
teb (MM. BiBBOTTr et Gimon.)
lASodété procède ensuite, suivant l'article 20 de son ré^
giaMntf à lia nomination, au scrutin secret, d'une commission
deiras membres pour vérifier et arrêter les comptes de M.
b Tfésorier et en faire un rapport à la séance de février pro-
MM. Allibert , DE BoNNEMANT et TopiN ayant réuni ia
«larité des suffrages , sont proclamés auditeurs des comp-
Ms.
M. DB Villeneuve fait remarquer qu'il conviendrait qu'à
Payenir toute demande de la part^ d'industriels désirant
somnettre à l'examen de notre Société des machines qu'Ua
nffiaîeDt inventées , ne soit admise qu'alors que ces machines
eâsterBient en fait , et non en projet , afin de pouvoir en ju-
gâr aveè plus de connaissances. Noire honorable collègue fait
à cet ^rd une proposition qui est prise immédiatement en
coiisidération pour être discutée dans la prochaine séance.
M. Natte raconte qu'il n'a pas rencontré chez les journa-
listes tout le bon vouloir qu'il s'était promis , pour l'insertion,
itÊâ leurs feuilles, des comptes-rendus qu'il avait faits de nos
séances.
^Dho^ ai^is sont émis à cet égard, à la suite desquels ta So-
oÊti charge s(m Conseil d'administration de s'abonner w
UmiD i iin journal de la localité , en vue d'assurer la paUF-
cationdont ils^agit.
X. ic&efb SAKiKim propose de réviser le règlement de la
Amété/ i^aroe qu'il le croit susceptible de modifioitioBs ré^
damées par différents motifs.
— 480 —
Une discussion ^'engage à ce sujet. HM. blî MoNmoiT ,
DE VlLLENEOV£, P.-M. RoUX, UaRGOTTÈ ; AlLIBBRT , SAKA-
KiNi et de BoNNEMANT y prennent part , et il en résulte qtieU
proposition, d'après le règlement, ne saurait être prise eaôto^
sidération aujourd'hui, mais qu'il importe que des exemple
res de nos statuts soient distribués aux membres qûiVeî
possèdent point, afîn de se familiariser avec tous lëâ éïtfiEél
réglementaires et signaler ensuite ceux de ces articles dMt Ji
suppression ou la modification pourrait être jugée nécessainl
MM. TopiN etP.-M. Roux proposent aussi de recwir
membre correspondant M. Norbert-Bonafous, Profesflîiari
la faculté des lettres d'Aix. ^ ^
Cette proposition est prise en considération, aux tenus
du règlement et personne ne demandant la parole , H. i6
Président lève la séance.
Séatict du 7 février \ 850.
Présidence de M. de Villeneuve.
Lecture et adoption du procès-verbal de la séance ds S
janvier.
Carrespondance. — Lettre de M. le Ministre de rinsttac-
tion publique et des cultes qixltàii des recoinmândatioDS dH»
le but de régulariser et d'assiirer le service d'échange * et de
transmission des publications entre les compagnies savantai.
Lettre de M. Marcotte qui témoigne le regret qlié'to
affaires imprévues ne lui permettent pas d'assister à làséÉnet
de ce jour.
1 "
- i .
— 484 —
Lettre de M. de Caumont , Directeur de liiistitut des Pro-^
vinces de France, qui annonce que M. le Secrétaire perpétuel
de la Société de statistique de Marseille a été nommé par la
Société française pour la conservation des monuments , repré-
SjBitantdesBouches-du-Rhônc, au Congrès des délégués des
sociétés savantes des départements . qui s'ouvrira le 1 0 mars
prochain , à Paris , au palais du Luxembourg.
M. P. -M. Roux a été chargé, en même temps, de faire dé-
l^iguer plusieurs membres des académies et sociétés scienti-
liques du Midi. La Société de statistique spécialement invi-
tée à cette solennité , délivrera à la prochaine séance une
délégation à chacun de ses membres qui se seront fait inscrire
et auront été choisis pour cette mission.
Lettre dcM. de Jessé Charleval qui exprime ledésir d'être
l'on des représentants de la Société , au Congrès dont il vient
d'être parlé. Cette demande est prise en considération.
Sont ensuite déposés sur le bureau :
4* Un exemplaire du Recueil par ordre de matières des
déUbérations et des vœux du conseil général des Bouches^
du-Rhône (session de \ 849) .
ft Un éloge histoinque impriméde R.-P. Lesson. 1" phar-
macien enchef de la Marine , etc , par M. Â Lefèvre, méde-
cin en chef.
3' Une livraison du journal des travaux de P Académie
wUiofuUe agricole, manufacturière et commerciale ^ et de la
Société française de statistique universelle,
4* Les n" 4 , 7 et 8, des travaux de la Société d'agricul-
turêf sciences et belles-lettres de Rochefort.
■S* Une brochure intitulée: Discorso funèbre su Lelio Arbib
diGabriele Pereira. (M. Topin a bien voulu se charger de
donner une traduction de ce discours).
.e*Unvolttmein-8"de 405 pages, Paris 4838, et ayant
pour titre: Des hospices d^enfants trouvés en Europe et
TOME XIV Ô4
- 482 —
*'principaletmnt en France, depuis leur origine jusqu^àtm
jours; parBernard-^BenoURsifÀÇLB, ouvrage courooDé par
rAcadémie royale du Gard.
7* Rapport à H. le Ministre Secrétaire d'état de lUntérieof
conceruant les infanticides et les morts nés dans leur relatioB
avec la question des enfants trouvés (in-8' de 86 pages) pv
Remacle.
8" Par le même , des tableaux statistiques officiels (in-r4* i
Paris 4838) relatifs aux hospices d'enfaots trouvés en Europe
et principalement en France. (M. de Bonnemant est charge di
rapport à faire sur ces trois productions de H. Remaclb , qi
a exprimée le désir d'appartenir à notre compagnie comttt
membre correspondant).
•* Une brochure (in-^* de 233 pages, Paris 4 849) intitiiUe:
Abolition du système prohibitif des douanes , grande esch
tension du commerce extérieur; fdiV M. Zephibin Joutrb,
ancien avoué, membre] correspondant. (M. Mabgôttb, est
chargé de rendre compte de ce travail).
4 0* Une brochure (in-S** de 4 6 pages , 4 849 , ) ayant poor
titre : des signes anciens et nouveaux au moyen desquds <m
peut dès le bas-âge reconnaître les bonnes vaches laitières ,
par le docteur Bonnet, de Besançon ( M. Michel^ de Sûnt"
Maurice est nommé rapporteur de cet ouvrage. )
14' Enfin, le numéro â, première année, dés Àfmedes
des Chemins de fer , des travaux publics et des mines.
Rapport.—- La correspondance épuisée , on passe à Vorto
dujour, q&appelle en premier lieu la lecture du rapporLde
la commission chargée d'apurer les comptes dô H* h
Trésorier.
Organe de cette commission /M. àllibert dit ^qu'elle I
compulsé avec soin les r^istres de la comptabilité et iqpilL
résulte du dépouillement opéré que cette comptibilité prér
sente des résultats satisfaisants. ' '
— «83 —
La oominittion a conclu à rapprobation du compte rendu
pir M. le Trésorier , à qui la Société vote des remerdmenta.
La parole est eusuite à H. Gendaeme , de Bevotle , pour
Idre , an nom d'une commission spéciale, un rapport sur uq
projet de statistique permanente des communes , présenté
ptr M. Hallez d*ARBos , membre correspondant.
i^rès avoir fait ressortir toute Timportance^des recherches
datiatiques qui donnent des résultats d'une exactitude rigou-^
finse; après avoir dcmontrc qu*il faut pour cela et une
boone organisation dans les moyens d'investigation et des
travaux non interrompus , M. le rapporteur examine le pro-
jjBt de H. Hallez d' Arros , en reconnaît les avantages , bien
que susceptible de quelques modifications qu'il signale, sur-
tout dans la composition du registre qui a été également
l'objet d'une attention sérieuse de la part de la commisrion.
Pois , M. Gendarme , de Bevotte , établissant une comparai-
ton entre le système des recherches de M.MiÉGE et celui de
M. Hallez d' Arros , fait voir que l'un et l'autre sont toutr-à*
lid distmcts et doivent fonctionner séparément. Enfin , voici
ba condusions de la commission.
4* Accorder une approbation sans réserve au projet pré-
senté par M. HALLEz-d' Arros pour l'établissement d^une
statisthjueperînanente dans toutes les communes de France,
S* Prendre les dispositions convenables pour mettre sans
retaMce projet en pratique dans le département desBou-
dies^du-Rbône ; et à cet effet ,
i* S'adresser à M. le Préfet pour lui exposer les intentions
de la Sodété , et solliciter son concours , ainsi que celui de
MM. les sous-Préfets et les Maires.
i* Charger votre Conseil ' d'administration d'accompUr
tOQtea les mesures nécessaires pour activer et surveiller
l'oiganisation des comités communaux, fournir tous les ren-
smgnements, en un mot, veiller à l'organisation entière' du
système.
484 —
6' Autoriser encore voire Conseil d'administration à pour-
voir aux dépenses exigées par la confection et la distribotîm
daps tous les chefs-lieux des communes, du registre aonoel
proposé par M. Hallez d'ÂRROs.avec les modificatioqs^.
compléments dpnl il a paru susceptible , conforméiiieQijn
modèle proposé par le rapporteur de votre commission.. î".
La Société a entendu avec un vif intérêt la lectpre dece
rapport dont elle approuve la rédaction et adopte les OQDr,
chtsiôns ; elle décide ensuite que son Conseil d'administratioB
en présentera une copie à M. le Préfet, à qui il fera untx-
posé oral du projet et adressera une lettre pour attirer im
attention sur les principaux moyens d'exécution. Et/pr
exemple , il demandera à ce magistrat une circulaire à adres-
ser à MM. les Maires, laquelle serait insérée dans le Recueil do
actes administratifs du département des Bouches-du~Rhdnè|
en vue de les engager à seconder la Société de statistique en
cetteoccurenceetà s'entendre particulièrement avecle Secrt-
taire perpétuel de cette société , au nom de laquelle cdui*d
se rendrait dans chaque commune pour la nomination d*UM
commission de statistique et pour tracer la marche uniforme
que toutes les commissions auraient à suivre dans leurs re-
cherches.
Le Conseil demandera aussi que la Société de statistique
soit autorisée à envoyer sous le couvert du Préfet, les cahiens
à remplir par les communes , et quil soit ijermis aux conmuH
nés de renvoyer ces cahiers à la Société par rintermédîairedtf
même magistrat. Enfin, le Conseil insistera pour qu*fl nît
accordé'ceque les circonstances pourraient suggérer conune
indispensable pour faire atteindre le but proposé. '
L'ordre du jour amène ensuite la lecture, par M. Allibbvt,
d'un rapport de la commission d'agriculture sur les semaiUêi'
d'automne, II résulte de ce rapport qu'en Téta t les céréales
se présentent d'une manière satisfaisante ^ et que ce 'qiii'
-• *.
98 favoriser ; c'est l'influence des pluies du prin-
odété adopte ce rapport et délibère d'en transmettre
pie à H^ le Maire de Marseille , conformément à une
lé de ce magistrat.
, M. DE Villeneuve lit une notice sur les moyens de
rer l'agriculture française ; il signale les causes qui ont
ru à une grande diminution de la population rurale »
ccpoitre la classe ouvrière des villes: il parle ensuite
jens de remédier aux maux nés de cette émigration.
» Secrétaire perpétuel prend ensuite la parole pour
compte oralement des travaux statistiques de MM.
iT—BoNAFous et de Jesse-Cuarleyal , et conclut
admission parmi les membres correspondants. Ces
ions étant adoptées, M. le Président, après le scrutin
, proclame membres (Correspondants de la Société de
pie MM. BoNAFous et de Jessè-Charleyal.
position, — M. de Villeneuve fait immédiatement
a proposition suivante: atout inventeur demandant
K>rt sur un mécanisme nouveau , sera mis en demeure
trer une macliine en fonctionnement ; ce ne sera que
itte condition qu'il y aura lieu à nomination de corn-
. »
iproposition est mise aux voix et adoptée à l'unanimité.
KÙété avait à s'occuper de la proposition déjà faite de
[e règlement. Un membre soutient que pour qu'elle
itrd prise en considération , dette proposition doit être
ée suivant les formes voulues par les statuts, et M. le
mt fait observer qd'avant d'aborder la révision dont H
1 fout être à même de préciser les rectifications , mo-
ons, ete., dont le règlement actuel est susceptible ;
18 une étude préalable des points sur lesquels doit por-
lîacQssicm , on s'exposerait i perdre uo temps qui peut
ipbyé à des travaux plus utiles.
— 486 -.
Après ces remarques , personne ne demandant la parole , «I
plus rien n'étant à Tordre du jour , la séance est levée.
Séance dv 28 février 1 850.
Présidence de M. de Villeneovb..
Le procès-verbal de la séance du 7 février est lu et adopté
sana réclamation. ]
Correspondance: Lettre de M. le Ministre de rinstmctiOD
publique qui accusé réception de â exemplaires du H"* vota*
» me du Répertoire des travaux de. notre Société qu'il remerde
de cet envoi, et a qui , en réponse à une demande faite jar
son Secrétaire perpétuel , de la faire partici{)»er cette attiée
à la distribution des fonds qui seront alloués à des sociétés la-
vantes , promet de ne pas perdre de vue cette demande ea
faveur d'une société dont , ajpute-t-il , il apprécie le zèle et
les travaux.
Lettre de M. Topin qui , au nom des fondateurs et 6oUalMK
rateurs d'un nouveau journal intitulé: /'éc/io des HortifMlr-
leurs ^ réclame de notre compagnie , comme témoignage de
sjmpathie, la communication de ses travaux sur la statîstifie
agricole de notre département. Reconnaissant toute l'utiitté
de cette publication , la Société engage les membres de ù
conupission d'agriculture à en faciliter la propagatiçp par
leur concours.
Lettre de M- Lag^t, Directeur-gérant de la caifise des
classes industrielles, qui rappelle la promesse que lui fit DOtTB
Société I le 7 août \ 849 , de soumettre à l 'examen d'une corn-*
mission spéciale , le système financier pratiqué par cette
caisse. M. Laget espère que le iiotif qui l'anime , sera e&fln
ipprdçié par la Sociélé de statistique^ à laquelle il adresse au-
iDiird'bui de nouvelles réflexions tendant à démontrer que
ièaystème flnancier qu'il préconise , est destiné a remédier à
la gène de Tindustrie et à la progression de ]a misère , en
inlerposant, entre la spéculation fil les industriels^ les ayanta-
ges d'un nouveau mode de crédit foncier , et des vcUeun
nrnétairesqin en résultent.
M. le Président invité les membres de la commission rliar-
gie â*examiner le système dont il s'agit , à remplir leur tache
diDS le plus bref délai.
Lettre de M. Norbert Bonàfous qui, sensible à Thon-
mor d*aT0ir été reçu membre correspondant de la Société
de statistique de Marseille, promet de se rendre di-
gne de ce titre, en s'associant aux recherches aux-
qadiee elle se livre sans relâche et lui adresse deux
idnines dont il la pne d'agréer Thommage : Vun a ponr
titre; Études sur VAstrée et sur Honoré (TUrfé (in-8* de
M pages ^ Paris 1846) ; l'autre est intitulé : de Angelipoli^
Hm vita et operibus disquisitiones auctore Narberio
aleaoandro Bonafom [in-S" de 475 pages, Paris 4847). M.
DoFÂim DE MoNTFORT veut bien se charger de faire un rap-
port sur ces ouvrages.
heg^orts. — L'ordre du jour appelle en premier lieu le
rapport du Conseil d'administration sur le résultat desdémar-
dnâquMl avait été chargé de faire prés de H. le Préfet des
lkniÂefl-*du-Rhône , pour obtenir le concours de ce magistrat
dans l'exécution d'une statistique permanente dçs 406
ûornamnes de notre département.
Organe de ladéputation, M. de Villsneute, Président,
dit que d^à prévenu par une lettre de M. P.-H. Roux i Se-
oétaire; sur le but de la visite du Conseil, M. le Préfet a donné
avec empressement son adhésion à un projet dont il a ajyréoié
tmÉ( nmpOTtaac^ et en a parlé en véritable statistides, ea
ééolMliÉMpBetoidy «n un mot, de manière i pfO«?er full est
— 488 —
versé dans les cdnnaissances les plus ulilâs. Il a proînîs d*ia-
viter incessamment , par une circulaire , lUL les MaireideiL
communes , à seconder les ^iies de la Sdciété de statistique
en lui facilitant par d'incessantes relations arec elle, les no-
yens d'atteindre complètement le louable bal qu'elle r
propose.
A réloge qui \ient d'être fait du mérite de M. de Sguad,
M. P.-3I. Rou£ ajoute cette remarque que si quelquefois
par convenance un diplôme de membre honoraire a étédtte^
né au premier fonctionnaire du département , il y a gloire et
profit pour notre compagnie à admettre dans son sein un Pré-
fet dont les lumières comme administrateur autant qoe com-
me homme privé , ne peuvent que jeter le plus grand jour sor
les travaux auxquels nous nous sommes voués. En consé-
quence , M. le Secrétaire propose d'accorder immédiatemaDt
à M. de ScLEAU , le titre de membre honoraire ; ce qui a liea
par acclamation.
— La parcde est ensuite à U. Marcottk pour rendre
compte d'une brochure do M. Jocjne sur l'abolition du sys-
tème prohibitif des 'douanes , etc. Les considérations présen-
tées par Fauteur , le sont sous forme de dialogue. H lésa ex-
posées en cinq chapitres formant un même nombre d'entre-
tiens que M. le rapporteur ne se borne pas à analyser. H s'at-
tache, par une critique lumineuse, à en faire ressortir et les
défauts et ce qui est digne d'éloges. Ainsi, par exein(ile,
sans trop insister sur la définition du numéraire : cette partie
de la richesse qui ne peut, par son volume , s^échanger 0*
nature, il ne l'approuve pas. Mais fesaïUun examen appro-
fondi delà question principale , laquelle a pour objet les ioccm-
vénients du système prohibitif, M. Marcotte s'étaye de b
statistique pour prouver que ceux-là sont peu fondés qui
pensent., que la consommation intérieure doit être exdo-
sivenuat réservée à notre propre industrie. Les dùflni
attestent suffisamment l'importance de nos exportations
— t89 —
'^(jttt fes pip enlre lesquels ci nous , dés entraves ont été
nâinmoins élevées par notre législation douanière.
' : Ëliréisurrié, M. HiRCOTTE nous apprend que M. Jouyzie
B*6st proposé de vulgariser les idées de réforme éconotniqué
^hhk là limite du raisonnable et du possible. Sa brochore ,
iniâg/^ quelques négligences de forme ou de détail, mérite
<Péïré eneoùnrgée par les hommes qui s'occupeni de la sitUa-
tikin ot deTavenir commercial delà France , et la Société do
fitaliËitfqàë ne peut qu'applaudir à rintenlion de Tauteur aussi
bien qu'à ses effets.
Cet excellent rapport écouté avec une attention soutenue ,
M suivi de nombreux applaudissements , c'est dire qu'jl
est adopté dans tout son contenu.
Proposition, — M. Vauchei exprime le vœu que Je^ rap-
ports faits à la Société, soient désormais publiés tous les
mois.
Tout en recônnaissani la grande portée de ce \œu , H. de
Villeneuve fait remarquer que nous ne possédons pasactuel-
lemeQtles moyens de le réaliser.
^M. DufàÛr de Montfort dit qu'il convient de consulter
|£uir cela ÎB. le Secrétaire perpétuel de la Société.
M. P.-iï. iioux répond que jusqu'à présent la nature de
fm iraVaux , ainsi que nos ressources , s'est opposée à ce qu^
[ publications eussent lieu à des époques plus rapprochées.
ais il iiense que le système de statistique permanente des
communes, qui vient d'être adopté, nous permettra d'entrer
en Agrément dans lès vues dé M. Yaugqer.
komnation de délégués,-- La Société de statistique de
ifaraéiiie , invitée à se faire représenter au Congrès des dé-
i^ésdéi sociétés savantes des dépari'% qui s'ouvrira à ^ris,
toéii nbrspfocbain, s'empresse de répondre à cet apipei , en
aecr%Jitaôt comme ses représentants à cette grande soléh-
mtë , trois de ses principaux fonctionnaires : le Président , le
. r ■ .
TOMExiv. 62
J» I 4
/
— 490 —
Secrélaire {yerpétuel , le Vice-secrétaire cl trois membres
con^pondants.
Un extrait de la présente délibération servira de titre a
chacun d'eux.
En conséquence cet extrait est délivré , séance tenaoteil
MM. de Villeneuve, P.-M. Roux et Natte, membresac-
tifs; deGALLiFET, Jessé de Charleyal etPREAUZ-Loai,
membres correspondants.
Plus rieii n'étant à l'ordre du jour et personne ne deman-
dant la parole, M. le Président lève la séance.
Séance du% Mai \BM,
PrÂSIDENGE DR H. DE VlLLENEUYB.
H. Brunet-Lagrange , Inspecteur du ministère de Viffi-
culture et du commerce , présent à la séance, reçoit les fâi-
citationsde M. le Président , et témoigne qu'il est d'autant
plus touché de l'accueil bienveillant dont il estrobjet, qoe
chargé de recueillir les faits les plus importants devantscrrtr
à rectifier la statistique séricicolè de la France , il était veDV'
démander à la Société de statistique quelques documents 1 ce
sujet et la remercier de ceux qu'elle lui avait déjà founii9.D
annonce qu'il commencera demain sa tournée dans le dëplN
tementdes Bouches-du-Rhône, et qu'à son retour il s'en-
t.
pressera de voir M. le Secrétaire perpétuel delà Société, loit
pour obtenir d'elle tous les renseignements doAt il poorrût
avoir besoin encore , soit pour lui communiquer le r^sulttt
des investigations auxquelles il se sera livré luî-roéme sur
rindûslrie sericicole.
— 491 —
M. le Président considère cet échange comme ne pouvant
qu'être très profitable à différents égards, et pour que les re-
lations soient plus suivies entre la Société de statistique et
M-BacNET-LAGRANGE, il le propose comme candidat au titre
de membre correspondant. Cette proposition est prise en con-
sidération aux lermes du règlement.
M. le Secrétaire perpétuel lit et la Société adopte le procès-
. verbal de la séance du 28 février.
Correspondance. — Lettre de M. le Ministre de Tins-
traction publique et des cultes qui annonce i la Société
de statistique de Marseille que , par arrête en date
dn SI mars dernier , il a décidé qu'une somme de troi$
cents francs lui serait allouée^ à titre d*indemnité scien-
tifique. M. le Ministre demande le nom de la personne
i laquelle le mandat de cette somme doit être délivré et il
sijoute qu'il est heureux de donner ainsi à notre compagnie
un témoignage d'intérêt et d'encouragement pour ses tra-*
vaux.
( La Société est d'avis qu'en signalant son trésorier comme
devant percevoir les trois cents francs dont il s'agit , M. Id
Secrétaire perpétuel justifiera le retard qu'elle a mis à répon-
dre à M. le Ministre, en lui disant qu'elle n'a pu connaître
la décision qu'elle a prise , que dans la séance de ce mois-ci ,
psjT ce que ses principaux fonctionnaires appelés à remplir des
misiions importantes , ayant été absents en mars et avril ,
elle ne s'est pas réunie comme d'usage le premier jeudi dé
chacun de ces mois.)
Lettre de M. Elisée de Suleau« Préfet du département des
BoBches-du-Rhône, qui accuse réception et remercie notre
Sodété du diplôme de membre honoraire qu'elle lui a dé-
cerné,, et qui, sensible à celte marque de haute estime ,.dit
qu^ii sAaIieureux de coopérer à des travaux dont il connaît
toute l'importance , et promet son concours le plus-empressé
i MM. les membres de la Société.
— 492 —
Lettre du rnêfne magistrat qui , le premier mars , 9 adr|^
à notre compagnie Tarrété qu'il $*es^ ^mp^essé de priejidre nf^.
l'établissement, dans toutes les communes, de comini$»^
permanentes de statistique, conformément à la djBmapde^Qf
la Société lui en avait faite. H. le Préfet transmet en iqéfOlf
temps pour ces commissions un nombre suffisant â'.ejLefffi^-
res de Tarrêté qui , inséré au Recueil des actes ^dmiDi9fra|jftr
a été transnris à MM. les sous-^préfets et maires dja ^fffip^-
ment.
Lettre de M. Hallpz-p'Arros ^ conseiller de préfecfiii;^ pi
ineipbre correspondant, à Agen, qui a appris avec» pl^îfir qi|||f
la Société de statistique de Marseille ay^it bien 3ccue9|i ^.
allait exécuter la proposition qu'il lui adressa 4'0ntr.oprendfer
d'après un plan uniforme, la statistique pertQanefite des ^ffjifr
munes. H. Halle? p'Arros , espérant que sa pqfiMo!(i^f|s
le département de Lot-et-Garonne lui permettra de Ç^ff
adopter le mèmp plan, demande un extrait du rapport <1(^ K*
Gendarme, ainsi qu'une copie de la délibération ihten'q)^
cnncernant ee projet de réorganisation du service de la 3U^
tiqu^ générale en France. M. le Secrétaire perpétuej Q^jaji^
torise a délivrer à M. Hallez-d'Arros les pièces d|B(n9i\4^F
' Lettre de la Chambre de commerce de Marseille qu|,, ^^^\
reçu, de la commission d'enquête instituée par la lo^ |}|qi|^
décembre 4 849 , une série de questions conceriiant Vîq!^.
Tîticole , dit que parmi ces questions il en est auxquell^ ^
est étrangère , et elle nous les adresse comme rentrant Â^
la spécialité de nos travaux , afin de la mettre à ptêiqii; d'y
répondre. La commission d'agriculture e$t iovilée sf r^p{|^
le plus tôt possible ces questions sur lesquelles la Ct^qdpdç^
commerce désire être fixée par la Société de statistique.
Lettre de H. le Maire de Marseille qui demande des rpn-
sei^nements sur les semailles du printemps. La comi])[i|s^;)
d'agriculture est encore chargée du rapport à trançfne[t]rp ^
ce magistrat.
— 493 —
lettre àe l|s Dupaoi de Montfobt qui, ayaniété in\i4éfe
S3^ril, par Ijb Ministre des finaiu;es à se rendre sur le champ:
àPaffs, afiq de conférer avec la commissiofi d'enquête §iir
lef lipîsfonB, exprime à la Société les regrets qu'il éprouve de
napouvoif assister à la séance du mois de mai.
jL^^^ de M. Joseph Sàkakini qui, obligé de s'absenter
])^^ot quelque temps de Marseille , exprime aussi se^ re-
grets fie suspendre sa participation active aux trayau:^ de l|i
Société.
)j|9ttre de H. V. Bally , ancien présidcul do rAcadépnie
ng^Kfça^^ de médecine, qui remercie la Société du titr^d^
a);i))lure correspondant qu'elle lui a décerné; titre dopl,
di)7||,, il a été inflnimeni flatté.
I^ttTjÇ de M. Gustave Levbat , moml}re porresppqdau^ , ^
Lyon , qui adresse pour être distribué aux membres de nolrf^
$l|cié|fi I un certain nombre d'exemplaires d'pne brocbiire
qu'il vient de publier sous ce titre : Causes de détérioration
chgs le^coléoptéi'es.
l^UrS de H. de Galli^et, membre correspondant, à P^rlf),
qm flotis foit parvenir un extrait de sqo jpi^rqal , jj'^jK
vojagi j^ Jjpndres. M. TopfN est chargé de donner uflue
aiiidyy de ce travail.
(ffjttire ^ M. Lacet, Directeur-gérant de la caissp iQ^Nt^r
trifiUfl qui adresse.une brochure intitulée : un mot s^r (^ fy.4-
têii^ de tqçfds^ des classes industrielles. Une çpfnrpj^Qo
comjposée de HH. l'abbé Durand, Nattb et J. Sakakim^, ^v^t
é)f» d^g^ en Août 4849 d'examiner ce système e^ d'en
r^lf cOnirtiC- P^t examen p'ayant pas encore été liaiit,àçap^
d8 ]i'«lKI0Dçe de liM. PoRi^'D et Sakâ^iki , M. le Présiidient
hiYÎIfi Hlf. y^RCOTTE et P.-M. Roux à vouloir bi3n, ^e
cn^rt avec Hf. Natte , remplir cette tâche.
' Lçtti;^ de M. Clément Honoré-Eugène , Géomètre fo-
rcer À 9îgne. qui s'excuse d'avoir tant différé de répondre
à la lettre par laquelle ^on admission parmi les roembces
-- 494 —
correspondants de la Société lui fut annoncée offlciellemeot^et
qui remercie et exprime toute sa gratitude de ce titre, ^-
niéttant d'entrenir le plus possible des relations avec nous. *
Lettre'de M. Préaux-Locré, membre correspondant, com-
mandant militaire du palais de Compiègne (Oise) , qui rèœe^
■
cié là Socicié de statistique de Tavoir choisi polir Puàde
ses représentants au congrès des délégués des corps savadits,
mais qui , retenu chez lui pour cause de maladie , n'a pa, à
son grand regret , remplir cet honorable mandat.
II demande en même temps le titre de; membre <^rftsp(RH
datit pour son fils, M. Gustave PRÉÀD-LocRÉ,subi$titutihi
Procureur général près la cour d'appel de Pile de la Réenk»,
à qui Ton doit de bons mémoires sur cette ile, sur son-con-
merce avec la métropole , sur les effets de Tabolition de Tes*
clavage, etc., etc.
Cette demande est prise en considération aux termes da
règlement.
Lettre de M. Miege qui , ayant fixé son séjour à la campa-*
gne et ne pouvant plus , par cela même » prendre uàe^^part
active aux, travaux, de la Société , demande une transCbhna-
tidndeson titre de membre actif en celui de membre Hono-
raire. M. le Secrétaire perpétuel dit avoir dt^à répondu k M.
MiÈGE que vraisemblablement la compagnie attendrait qa'Q
eui'accôinpli sa dixiènie année d'activité , pour qu'elle luldJS-'
(jéhiâi le titre de membre honoraire. La Société est effective^
ment tout-à-fait de cet avis.
9
Lettre de M. Armân Silvestre, inventeur d'un appireil
mécanique pour la destruction des rats, qui denianddàle
soumettre à l'examed de la Société. Cet industriel ayant ap-
porté son appareil pour le présenter dans la séance d'aujour-
d'hui , est invité à entrer dans la salle pour donner quelqiles
détails à ce sujet ; ce qui â eu lieu, et avant de se retirer /il
est averti par M. le Président qu'il aura à donner toutes lés
explications désirables à MM. Michel, de S -Maurice ^ ToriN
— 495 —
el TouLouzAN , qui sont immédiatement nommés membres de
la commission chargée de rendre compte de cette invention.
M. le Secrétaire perpétuel dépose sur le bureau : 1' au
nom de V. de Fontenay, les ouvrages suivants: Autun
archéologique par UM. de Fontenay et A. Desaucoux,
Seorelaire de la société éduenne et de la commission des
antiquités d' Autun (in-8*' de 300 pages, Autun 1848).—
Essais historiques sur Tabbaye de Saint-Martin d* Autun,
de Tordre de Saint-Benoit , par Joseph-Gabriel Bulliot ,
potdication de la Société éduenne ( deux volumes in-8* ,
aaaée 4849]. — Mémoires de la Sociélé éduenne 1845
(iorS* de 216 pages avec planches. Autun el Paris 1845). —
pstoire deTantique cité d'Autun par Edme Tuouas, ofQcial,
grand chantre et chanoine de la cathédrale de cette ville,
mort en 1 660 (in-8* de 428 pages , Autun et Paris 1846).
,3* Les numéros 1 et 2 du journal du lycée des arts, scien-
ces • belles-letlres et industrie de Paris.— Paris 1850.
■ ■ . ■ ^ ■ • -
3* Le bulletin des travaux de la société 1 ibre d'émulation de
Rouen. 184â—1B49.
f - iVLe bulletin de la société industrielle d'Angers et du dé-
parteinen^ de Maine-et-Loire {les numéros 7, 8 et 9— ano^
18490
5* Le procès-verbal de la séance publique tenue le 30 dé-
ceinbre 1§49, et Compte-rendu des travaux de la Société na-
ti^Ie de médecine de Marseille pendant Tannée médicale
1848/1849.
.6* Le Journal des travaux de V académie nationale agri-
colfij, manufacturière et commerciale (février et mars). •
7*. Le numéro 14 du Glaneur des Alpef.
8* Un exemplaire pour la Société et un pour chaque mem-;-
hte^jffàsenX à la séance d'aujourd'hui , du premier numéro de
r^çhq des horticulteurs, donné par. M- Topin, principal
rédacteur de ce nouveau journal dont les. collaborateurs sont
prjeaqae tous membres de la Société de statistiqqe.
- 496 -
L'ordre du jour arppellc (Vabord le r^pporl;, par M. P.-M.
Roux , sur les congrès tenus 5 Paris , en mars dernier. Il
commence par rendre compte du congrès dôs délégués des
corps savants des départements, et expose avant toutlcf rào-
trf9 qui ont provoqué cette solennité. Or, il les fait reaknter
à l'épùqufe où un ministre de Tlnslructlon publique adressa
une circulaire à toutes les sociétés savantes pour leur anneiKer
•que l'Institut des provinces de France n'avait pas le dndt de
correspondre avec elles, ni de se réunh-, attendu qu'il tfawil
pas été reconnu par le Gouvernement. Ce fut sans doute a
rfnstigation de qudqûe mauvais génie que fut dictée cette
circulaire, car le Ministre, Iromme de mérite' et prot^teor
éèlafire des sciences, des lettres et des arts, n*eut jamais étélâi-
ijle à une institution appelée àteur rendre d'épdiftehtstervicés.
Mais, m dirait que la persécution est quelijuefois prUAhlÊb,
car ropposilion de M. de Salvamdy , loin de paralyser les
efforts de rinstitul des provitices,^ Ta évidemaieioli liaîlt ftaqffii^
davantage en lui donnant plus de renommée.
Le Président de la République et beaucoup d'autres UIihKM-
ticffiS en sont membres et Tinstitul de France iui-ifiêfiie a as-
suré à M. dé CAUMœîT, (^'il n'était nullement oppose au! itiei
de l'institut dos provinces. Comment donca-t-on pu^éclÏBÀt'
eùMre cette institution? Heureusement, M. de Ciuiloiif ne
s^t fias découragé et confiaut en I-eicellence de sûh oêu^fë,
if 3é promit de triompher de tous les obstacles. Il flft Ixéotàl
distribuer graiuitement un journal publié à se& frais pôdf
mieux faire connaître et partout c^que veut linstfttit des
provinces, auquel il proposa quelque tert)ps .a{Mrè8 de àm-
voquer à Paris, les délégués des sociétés savantes des
départements.
Le Congrès de ces délégua a donc été pfatë sote H
direction de rinslitut des provinces. Sa première séance: a hi
liéir le 4*0 mars, au Palais du Luxembourg, danë la noùveite
salle de TeXr chambre diès pairs, sons la-iùfsMeh^ de
— 497 —
M. DB Caumont qui a ouvert celte séance par un discours re-
marquable sur le bul do la réunion , c'esl-à-dire sur les mes
qni animent l'Institut des provinces.
' . Une série de questions a été mise sous les yeux des mem-
bres du Congres qui auraient dû les recevoir d'avance comme
cela se pratique dans les congres scicntiGques . pour leur
^donner le temps de se préparer n les résoudre convenablement.
Cependant, elles ont été abordées par des personnes quiles
connaissaient déjà. M. Ducoatellier, ayant traité celle de
Torganisation académique , a élé conduit à parler des pré-
deUx résultats des congrès scienlifiques partout où ils s'étaient
réunis, et j'ai entendu avec plaisir, ajoute M. P.-H. Ron ,
Aire réloge de celui tenu à Marseille, en 18i6. Aussi, ras-
semblée a-t-elle élé unanime pour renouveler le vœu d^'i
exprimé au Congrès de Rennes ; en ces termes : demander
àTAssembléelégislative^au Gouvernement et aux assemblées
départementales et des communes qu'il plaise au pays de
dasserle Congrès scientifique de France et Tlnstilut des pro-
vinces au rang des institutions nationales. On a- été d'avis
de demander que le Gouvernement accorde à l'Institut des
{tfovinces une portion convenable dans les fonds de secours
aux beaux-arts, et que, dans chaque département, le Conseil
gânéral dispose d'une allocation plus ou moins importante
poor Fencouragemenl des beaux-arts et des expositions ré-
gionales.
La publication de catalogues raisonnes dans les villes qui
possèdent des musées ou collection de tableaux, etc., a été
regardée comme Tune des plus utiles publications. Aussi, soit
dit en passant, la ville de Marseille ferait-elle bien délivrera
llropression le catalogue de sa belle collection de médailles ,
•do' au zèle éclairé de notre modeste et savant collègue , H.
FlACTRlER.
A- la suite d'une discussion assez prolongée , le Congrès a
- TDIIk XfV. 63
— 498 —
décidé 4" de fonder , ^us les auspices et la direction de Vhà^
tjfut des provinces, un bulletin analytique et blbliDgrâidii(|(fe
des travaux des socictcs savantes des départements ; bdlletio
qaî n'aura provisoirement que retendue d'une feuille par
mois. 2" De créer à Paris , au Luxembourg , un dépôt géflé^
rai des publications faites par les Académies de provînoe.
On a laissé à M. de Caumont le soin de former une commisdOQ
permanente de 7 ou 9 membres , chargée d'arrêter les Tcfci
ol moyens d'exéculion delà publication du bulletin et ce (pS
sera relatif au dépôt ci-dessus indiqué. Cette commissiofl'^f
doit faire , à la plus prochaine réunion, un rapport sur l'c^jpor*
tunité d'unS publication plus étendue , s'est déjà occupée de
faire paraître bientôt le bulletin mensuel aux frais d'impréi-.
sion duquel les sociétés savantes hésiteront d'autant moinsi
contribuer, que le prix d'abonnement pour cette anivfeii'a
été fixé qu'à cinq francs. ^
Nommé sous-direclèur de l'Institut des provinces pôsr k
Sud-est de la France, M. P.-M. Roux a l'intention d'étaibBr
à Marseille, un dépôt de travaux académiques, semblable à
celui central du Luxembourg.
Les sociétés savantes ont été invitées par le Congrès à diri^
ger leurs études non seulement sur la partie scientiSqosét
historique des objets d'art, mais encore sur le rapport (pi
existe entre leurs formes et la pensée dont ils sont Texpre»-
sion. On a décidé de faire la statistique géologique agriook
de la France , de s'attacher , du reste , à tout ce qui paA
concourir à la diffusion des faits et des notions qu'il est ieVm^
térët des sociétés départementales de propager dans kvrs
circonscriptions respectives.
Le programme voulait que l'on précisât l'extension queltt
Société académiques devaient donner à leurs travaux. Ceb
n'a pas été fait; maison a exposé d'une manière géoéalh
l'influence que ces sociétés pouvaient avoir sur la moralisalioo
du peuplé. On a insisté pour qu'elles veuillent bien /Chacune
— 499 -
dans 8a drcooscripiion . réunir les malériaux propres à com-
pléter la Gallia christiania si bien commencée par les Béné-
dictÎQS. On a signifié quelques points d'histoire naturelle ^ur
iMgUQls elles doivent i)orler plus particulièrement leur atten-
UOD.
.Gomme le Congrès avait jugé nécessaire de se diviser en 5
commissions : d'agricul turc, —de l'organisa tion des travaux aca-
d4wques;-d'arcbéoIogiei-dessciencesnaturelles;-der»ndu8-
tnpetdii commerce, on a traité d'autres questions plus ou moins
iil^ére8santes,ne se rattachant que jusqu'à un certain point à la
léJMTganisaUon des sociétés savantes. Aussi , M. le Rapporteur
n contente-t-il de les signaler en disant qu'elles ont eu poar
sqjetft de déterminer les services que Tlnslitut agronomique
4b. Versailles peut rendre à renseignement agricole ; -—ce
qii^ ftuit pour faire pénétrer le goût et la connaissance des
ébides agricoles dans les établissements d'instruction pri-
inaire; — de quelle manière on doit venir au secours de Ta-
grioulture dans l'état de détresse où elle se trouve (ce qui a
âtt parler du crédit foncier) ; —si l'agriculture française est
assez protégée par les lois des douanes actuelles (et on a de-*
mandé énergiquement , non pas l'exhaussement des tarifs ac-
tuels, mais leur maintien ) ; les moyens de réveiller en pro-
vipceie culte des beaux-arts , etc., etc.
t Je ne puis , dit M. P.-H. Roux , terminer mon rapide
esppsé sur les actes du Congrès sans ajouter aux vœux
d^tà signalés y ceux qu'il a énoncés en ces termes : 1* Que le
gouvernement s'occupe des moyens de multiplier nos débou-
chés, sans employer à cet effet la voie des missions fastueuses;
maïs que pour connaître et faire connaître les besoins du de-
bon j il recueille ses renseignements dans les rapports des
agents consulaires , des officiers delà marine militaire et des
cqpitaînes au long cours ;
;3*. Que tous les ra{q[K)rls des navigateurs parviennent au
QînfetèFe du oomoierce, pour y être examinés , afin d'en
— 500 —
extraire les observations qui méritent d'être comfHtihiqtiéey
aux chambres de commerce;
3' Que le Gouvernement, en donnant une plus forte a»s-
lîtulion au ministère de l'agriculture et du commerce, arâèiSt
même temps à ce que ses agents à l'étranger donnent une àK
tention plus soutenue à l'étude et à rapprccîation des faits
commerciaux.»
On voit que le Congrès est entré parfaitement dans les fà»'
de notre Société de statistique qui , depuis quelques années,'
s'est mise en rapport avec les Consuls , pour obtenir sur 1»
comnierce étranger , tous les faits dont la connaissance toarne
à Pavantagede notre industrie commerciale.
Une remarque que M. le Rapporteur eut passé sous silenov^
si elle Teût regardé personnellement , c'est d'avoir été Tu»
des membres quiont présidé alternativement le Congrés.Mais,
suivant lui , c'est là un honneur fait aux Sociétés savantes
qu'il représentait, et nul doute que les autres délégués dé h'
Société de statistique n'eussent également fixé d'une ifiSH
nière tout aussi honorable l'attention du Congrès , s-ite n^eus^
sent pas été empêchés par des motifs légitimes. Maià- il n'y»
eu que M. de Gallipët qui j sur le point de se 'relidre à
Londres , a pu assister aux deux premières séances dti CoB^
grès , et y représenter conséquemment de concert avec- ■.
P.-M. Roux , notre Société de statistique.
Avant la clôture du Congrès, ses membres se sont rendusi
un banquet où a régné la plus franche cordialité. Des- toasto
ont été portés à M. de Caumont , à d'illustres étrangers et
aux Sociétés savantes des départements.
En remerciant les délégués de ces Sociétés d'avoir repobdu
en grand nombre et avec tant de zèle à l'appel de l'Institat
deé provinces , M. de Caumont leur a recommandé de racon-'
ter à leurs sociétés respectives ce que le Congrès a fait'^
proposé d'utile , et de Jeur offrir , en échange de leur oèn-
«ours , l'assurance '"•^ dévouement de l'Institut aux inlérêts
— 501 -
académiques de la province, si dédaigneusement Irailês jus-
quMci par les savants de la capitale.
Délégué par T Institut des provinces pour représenter lie^
départenoent des BoucIies-du-Rliône au Congrès central d'A*
griculture, H. P.-M. Koux racAmte que l'ouverlure de ce
Congrès a eu lieu aussi au Luxembourg, quelques jours après
]| dôture de celui des délégués des Sociétés savantes, et, sans
entrer dans tous les détails qui se lient à cette grande solen*-
niié , fl passe successivement en revue les veux' qui ont été
iionimlés^ sur Tindustrie chevaline ; le crédit foncier ; le
dnîoage ; Tenregistrement des Baux ; les forêts ; les frais
de justice dans les ventes judiciaires ; les industries qui peu-
vent venir en aide à ragriculturc ; Tinstruction agricole;
l'oi^nisation de l'agriculture; la police riirale; la ré-
serve des céréales; l'industrie séricicole; les sucres; les
tarifodes chemins de fer ; les terres incultes et la viande. Ces
vonixont été le résultat d'excellents rapports et de discussions
sttistt vives que lumineuses. Ils ont été rendus publics et par la
voie des journaux , et en devenant le sujet d'une brochure
{«rticaliére, en attendant que le compte rendu général des
^cies do Congrès soit livré à l'impression.
Après ce rapport écouté avec intérêt et applaudi par l'as-
semUée , M. le Président donne la parole à M. Topin , dont
rintention est de faire apprécier rimpor tance d'une publication
qui, destinée à répandre dans les champs les bons principes
d'agranomie , soit peu dispendieuse et mise à la portée des
jemes gens livrés à l'agiculture. Bien persuadés des avantages
ailadbés à une publication de ce genre, quelques collabora-
teurSi membres delà Société de statistique, ont formé le
prqjet de Tenlrcprendre , et c'est leur travail que présente
aujpiird'hui M. Topin , en analysant le premier n' de l'Écho
des horticulteurs.
La Société remercie M. Topin de cette communication.
. ^-r M. de BoNNEMANT est ioviié à lire le rapport qu'il
— 502 —
s'élall chargé de faire sur un ouvrage intilulc : Des
hospices d'enfants trouvés en Europe et principalement e»
Fronce; par M. Remacle, propose pour le litre de membre
correspondanl.
L^intenlion de Fauteur a élé de traiter la questioD dn
niaiiUien ou de la suppression des hospices des enfm^
trouvés ; question si souvent controversée et qui a divisé ]
les esprits les plus éminents. M. le Rapporteur ne rend
compte que de la partie historique de ce travail, ie
réservant de s'occuper plus tard de la partie dognuitique,
c'cst-à-Hlire alors qu^ilse sera entouré pour cela dé dd-
cumenls qu'il n'a pu se procurer encore. M. Remaclk m
décide pour le mainiien des hospices d'enfants trouvés et
appuyé cette manière de voir, de considérations d'un haut
intérêt qui lui ont valu trois couronnes décernées par TAca-
démie du Gard , la Société académique de Maçon , et la So-
ciété des établissements charitables de Paris. Onpeat i\f$,
en un mot, qu'il fait autorité et qu'il serait impossible d'éciî'-
re aujourd'hui sur le même siyet sans consulter les nomlHWi
documents qu'il a laborieusement recueillis. Aussi » l|^,de
BoNMEM ANT couclut-il à l'admissiou de l'honorable cao^Sdat
H. de Villeneuve rend justice au mérite de H. Rbiugli,
3ans pourtant abonder en tous points dans le sens de la thèse
qu'il soutient , et développe ses idées à cet égard , en partant
de l'application aux travaux champêtres des populatiooSk
oc Pour tarir , dit M. de Villeneuve , la source des mMi
provoqués par le déplacement de la population agricole , poor
suffire aux grands travaux champêtres dont nous réclamon
la prompte réalisation , il faut au plus tôt rappeler vers les
champs tous les éléments mobiles de la classe travaillante.
Notre collègue entre ensuite dans des détails qui prcoveot
bien que les véritables cléments de régénération physique
et morale des enfants trouvés ne sont relinis qu'au foyer des
fomilles rurales.
— 503 —
L ordre du jour appelle ensuite la lecture, par M. Topin,
au nom de M. Tabbé Durand, d^une notice sur rimportance
des cités ouvrières et en particulier de celle que va fonder
àllarseille, notre collègue H. Vaucder , à Taide d'une com-
pagnie charitable de capitalistes. L'auteur commence par sou-
teoir qu'une ci\ilisation outrée nous rapproche de la barbarie,
et qu'il n'y a que le code èvangélique qui soit le code de
foute vraie civilisation. Malheureusement TEui^ope, ayant
n^igé , depuis près d'un sièclO; de procéder d'après les vé-
rités de la grande constitution chrétienne, en est venue, livrée
àelle-mcme, à se créer sa vie intellectuelle, religieuse,
niorale; politique ; elle s'est d'abord jetée à corps perdu sur les
champs de bataille et a fîni par se laisser dominer par cet esprit
d^industrialisme qui, sans frein, c'est-à-dire nullement maîtri-
sé.par les principes religieux, deviendrait plus effrayant
que toutes les horreurs léguées à la postérité. Or, TAn*
gléterre oii Tindustric a fuit tant de progrès, marcherait
inélritablemeiit à sa ruine si ses S5 millions d'ouvriers
ne pouvaient avoir que le 4/^ d'écoulement que leurs
productions réclament. La France , en cherchant à imiter
rÀBglelerre , sous ce rapport , n'a pas tardé à éprouver les
tristes Conséquences d'une population ouvrière exubérante.
Ce sont évidemment des considérations de mémo nature qui
ont engagé notre collègue, M. Vaucder, à introduire à
Marseille, l'idée des cités ouvrières, déjà mise en exécution
en Angleterre , en vue de moraliser les masses d'ouvriers par
l'amélioration de leur vie matérielle et morale , sous une
surveillance convenable. L'expérience s'est prononcée en
faveur d'une pareille réunion d'ouvriers, et a prouvé que Tiso-
m
lement entraine rapidement Thomme vers le vice.Âinsi donc,
suivant H. le rapporteur, M.YÀUcnER a eu une heureuse ins-
piration, caries cités ouvrières qui peut-être seront un Jour
Tun des saints de rAngleterre,sauveront également la France.
— 504 —
M. l'abbé Ddr\nd propose consétiiiemmciU à la Sociclé de
statistique d'insérer dans le procès-verbal de la séance
d'aujourd'hui qu'elle recommande à tous se^ membres l'ios-
tituliondes ci lés ouvrières, comme un œuvre de haute charilé
qui doit rencontrer le concours de tout ami de la science, de
la religion et du bien public.
- Au sujet de cet intéressant rapport et de la conclusion qui
le termine, M. de Villeneuve fait les observations suivantes :
puisqu'il s'agit de réunir les ouvriers disperses dans Iïd-
térieur de la ville, on ne doit pas perdre de vue que d'une
semblable agglomération il doit résulter un bien , ou un mal.
Or, dos exemples attestent que c'est le plus souvent un mal.
Ainsi , on voit les maisons centrales , les hospices d'enfonts
trouvés , la caserne des douanes , devenir des lieui de dépra-
vation, (i'est que dans la vie commune, le vice tyrannise la
-vertu. On doit donc préférer Tisolement, la vie inlérienré.
Témoin M. Vaucher, lui-même, qui, s'étant occupé du sys-
tème pénitentiaire , a soutenu l'excellence de l'isolement. A
la vérité , dans les cités ouvrières, on peut prévenir le danger
par une administration essentiellement moralisatrice, etée
ne saurait-élre qu'à cette condition que les conâo^ônsdu
rapport doivent élne adoptées.
M. de BoNiNEMiiNT vient à Tappui de cette façon de penser,
en signalant des villes industrielles conîme étant le iio^er
de bien des vices , et en comparant ces villes à d'autres w
l'ordre règne , etc.
. Quelques membres parlent encore dans le même sens , cl
la Société adopte les conclusions du rapport de M. Dobard.
avec la modificalionindiquéepar M. de Villeneuve.
On procède ensuite par voie de scrutin , à l'admission de
M. Remacle , parmi les membres correspondants. M. Rb-
MACLE réunit tous les suffrages , et M. le Président le pro-
clame membre correspondant.
— 60» —
'^ ltait«D8aiM |Nfo|^08éB poor te mène titrer MM. DvouTit-
"i^ , de Quimper ; de Ponterat , d'Auta»; PiftAo440Gii .
; àiilte de h Réanien ; OatAMiMin, de UfourM, et Fiiniâic
^'fcuHâjt de BioLo , de Pilerme.
* GeB profweilioùs lODt [prises en coradérit^
riji^ement*
' L'ordre da jour étant épabé, et penoime ne denindaiii
hpirole , la eéiBoeest le? ée.
SkmceduiJuintti»,
.|bi|U»ence de M. le Présideati M. MoiTiniiL, Tiee*
ihiJîîUleiit, occope le fauteuil.
iÉ. ie Secrétaire lit et la Société adopte le procès-rerbal de
lâaéanoedaS mai.
€!prr«fpofulafice.— Lettre de M. le Ministre de riiisiraction
piiUiqaê et des cultes , qui annonce avoir donné les ordres
«écMsaiiySy pour que la somme de trms cents francr
qs^il a aôoordée à notre Société, le M mars dernier, soit or-
dofiDneée conformément à l'indication qui lui a été transtties
|tf il. le Secrétaire.
Lettre de M. le Maire de Marseille , qui, pour répondre i
OM demande de H. le Préfet des BouchM-du-Rhdne , au
nom de M. le Ministre du Commerce et de rAgricultmre ,
dériT6 obtenir de la Société de statistique un état des conson-
inatioDs prindpales faites, en 48i8, dans la ville de Marseille.
Lettre du même magistrat qui remercie la Société
de l'état qu'elle lui avait transmis des consommations en
Lettre de M. le Secrétaire-Archiviste de la Société
TOMI XIT 64
— 506 --
«r Agriculture, bistûire naturelle el arts utiles de Ljoa.qid
adresse un exemplaire du 1 0"' el du 11** volume des annales
de cellp Soclélé , en échange du Répertoire de nos Iravau.
Lellre de M. Remacle , Maire d'Arles , qui remercie. Il
■
Société du titre de membre correspondant qu*clle lui.a décer-
né , exprime sa profonde gratitude , et promet de mettre m
soins à justifier celte distinclion par renvoi de travaux staUi*
tiques sur la ville d'Arles.
Lellre de M. Marcel de Serres , membre correspondant a
Montpellier, qui fait parvenir deux travaux manuscrits,
intitules: l'un, de la Constitution physique du G/o6e, Taulre,
rapport sur les mémoires de M. Usiglu) , sur Vanalyse de
Veau de laMéditerranie^ fait à l'Académie des sciences et des
lettres de Montpellier.
Lettre de M. Aman Silveslre, industriel, à S'-Chamas,,
qui demande une copie du rapport dont il doit être fait lec^
ture aujourd'hui , sur l'appareil qu'il a inventé pour la dfK;
truction dos rats.
La Soclélé d'horlicuUure adresse quatre billets d'admis-
sion à son exposition publique des 25 , 26 et 27 mai 1850.
Ces billets dont chacun servait à Tadmission de deux persoôàesi
OQt. été dislribués entre MM. Mortreuil, Marcotte , Feaû-
TRiER , Natte, le Président et le Secrétaire delà çompagnidt
Sont ensuite déposés sur le bureau , pour être confléè i h
gafde de M. le Conservateur-Bibliothécaire , indépendam-
ment des tomes X et XI des annales de la Société d'agrical-
\xuB de Lyon , les productions suivantes :
r. Une brochure in-12 de 187 pages, ayant pour titré
De la.souveraineté individuelle; par Emile Ricard.
2' Compte rendu du service médical et du sei^ice admi-
nistratif de l'asile des Aliénés de Marseille; par M. le Di-
recteur et M. le médecin on chef de rétablissement , in-S*,
Marseille 1850. —M. P.-M. Roux est chargé du rapporta
faire sur cet ouvrage.
— 507 —
3* Essai «/?• ta statistique inteîlectttelie et murale, com-
pidréè dès départements de la France, période de t8*7^6
él 4837-46 ; par M. Fayet , professeur au collège de Cd-
dMr ( iih8* de 30 pages , Coimar 4850). M. Mortreuil vent
bien $e charger de rendre compte de ce iravaîJ.
'4* Atti délia Academia délie scienze e lettere di Palerino,
imovo série (vol. in- 4* 1845), envoi de M. Frédéric Lancïa
dè'BBOLO, au nom de r Académie. M. le Marquis deBR0L6
JT (fansmis aussi trois brochures; Tune a pour sujél uti
apport dont il est l'auteur, sur un ouvrage concernanl
lé» mollusques vivants et fossiles de la Sicile, par Pierre
Calcara ; l'autre brochure est intitulée : Cenno siii mollUschi
viventi é fossili délia Sicilia da servire di supplemefiio
è insieme di critiche osserva::ioni ail ' opéra di R.-A
Philippi di Pietro Calcara , dottore in medicina , Btc.
Là "B"* brochure, publiée par le même professeur Pierre
Calcara , a pour litre , Rapporlo del viaggio scienlifico
eiepùitonelle isole di Lampodusa, Linosa e Pantellaria
èàrin altri punti délia Sicilia,
V Lé profjramme de la 17"* session du Congrès scientiflqaé
de France , laquelle session s'ouvrira à Nancy , le mardi 3
Mptènibre 1850 . à midi.
'9r Enfln,Ies n" 1 1 et 1 2 du Recueil des Actes administratif»
TO iSépartement des Bouches-du-Rhône.
^-Ikapports, — L'ordre du jour appelle en premier lieu, te
ràppDrt,par M. P,-M. Roux, sur l'état des consommations
piihcipàles faites à Marseille , pendant l'année 1 848. C'est en
pilisant à diverses sources telles que la direction des douanes,
celle de l'Octroi , l'agence spéciale du pesage , etc. , que M.
leTapi)orte'ur est panenu à dresser avec exactitude l'état dont
ilii^itet dont une copie a été déjà adressée , au nom de la
Sodëté, à M. le Maire de Marseille, qui l'avait réclamé daqi^
le plus bref délai.
r'
— 508 -i-
— La parole €si ensuite à M. Tofni , qui , aa aottda fa
GummiariOB d'agriculture , Mt un rapport ewr ki praMi
agricoles et leEB semailles du printemps pour 1880. CppîQJaçi
rapport a été transmise, le VI mai, à H. le Maire de MaiaeVlp
confiHrmément à une demande de ce magistrat.
M. TopiN, cliai|;é dans la dernière méaiice â'apalyaev k
lettre contenant un extrait d'un voyage Ait k Londres pr
M. de GuLiFET,dit que ce travail n'est nuUemept mi/mi0ln
d'analyse, et le lit en entier. Il nous apprend en sulplapQiGf
que HdefiALLiPET a en occasion d'admirer i Ghatawarif sjlw
danslo Nottingbam et célèbre pour les jardins et ppurlWW^iB^
n aHMirtient au Dcic de DEWjtNaaiaa , Président perpétuel Ai
VHorticul^r Society de TAngleterre. M. de Gallifif %^9(i
ent^u avec Sir J -R. GoawsR Esouibi, Secrétidre de Qilt|
Sodété, pour établir, avec Tagrément de aotfe çompsgijii^
une affiliation entre Tune et Tautre Sod^été ^ et eii ^Ufla fif^
position qui est adoptée.
Continuant d'avoir la parole, M. Topm , après avoir ml|
à chacun des membres présents op exemplaire de ta 1^
Uvraiwii de VÉcbo des Horticulteurs du Midi , a^attute I
p^ver les avantagesque présente cette publication.
— La chambre de commerce de MarseÛle , ayant daouiiM^
à qotre Société la solution d'une série de questfcma ooQCaniHl
l'intérêt viticole , une commission spéciales eompof^ 40lQ|t
Alubbrt, m BoRNBiiÀMT, Michel deS^-Mioiici / JH^X^t
NtoEEL FitAUD , P.-M. Roux , TonR et de ViLL^mn^iii M
cbargée de ftire un rapport à cet égard- Org/Boie de 1% fspa^^
miasion, H. Allibert passe en revue chaque quesitijiMi aqllW^
l'ordre dans lequel elles ont été présentées.
La Société approuve ce rapport dans tout son coQtWh
et arrête d'en transmettre une copie à la Chambre de çtjmr.
mené , pour la mettre i même de répondre à la comnàt^
d'enquête instituée par la loi du 20 décembre 48^9.
Puis, H. DuFiui PB MoNTFOiT communique on intéressànl
— 60»—
tttviil sur le même sujet, c'est-à-dire des remeignements
Mit importants sur te culture de la vigne et sur h coosom-
■ition de ses produits « dans le département des Boucbes-
teJUione.
. -— La Société entend avec plaisir, immédiatement après ,
k lecture d'un rapport ftdt par M. Tocloozân , au nom
d?me eommissicMi, sur un appareil inventé pour te de»-
MwtîoB des rats. M. le Rapporteur décrit cet am^areil
fiû regaide comme fort ingénieux et d'une utilité i»*
doieataUe. U pense donc avec te commission qu'il convient
itiemerder Tinventeur de la communication qu'il a bien
«sdAftire à te Société et de lui témœgner te vive satistectfaNi
«W^aqudle son a[q[iareil a été examiné.
. Lk Société de stetistique , après avoir entendu te lectuM im
lapport ci-dessus, l'adopte dans tout sou contenu et, Meo
panwdtfe de l'utilité de l'appareil qui en est l'objet, arrête
fiià M. AMAXf SiLyasTRE, inventeur de cet appareil,sera porl^
PMI rone des réoompenses qu'elle doit décerner à sa séanee
peNiqiiedelSiH.
: — L'ordre du jour appdle ensuite un rapport par M. P.rllé
Roux , sur les travaux de plusieurs candidats au titre de
eonespondant. U parle d'abord de M. DocvATnuia
if membre de plusieurs sociétés ^vantes, auteur df
llMoiff0| en six vdumes, de la révoluticm dans lea départe^
mmàk4» l'Ouest ; auteur auasi de te stetistiqne, en trois vo«
tamei, du Finistère ; ouvrage qui a obtenu le prix MontbjM
de PiMdémie des sciences, en 1 839. «
. B t'egit en second lieu de M. m Fontvnat Joscq^-
KtieDoe, Secrétaire de la société éduenne , mendu^e de plM^
sieurs sociétés scientifiques. Entr'autres ouvrages qu'il a pu-
Ulfei celui, intitulé : Fragments d'histoire métallique, lui a
vjdiiwie mention honorable de l'Académie des inscriptions et
iHBiUesrlettres, etc.
Un autre candidat, M. PatAU-LoGaÉ (Qustave) , subsiituit
•r- 510 - I
(lu Procureur-général près la Cour d'appel de Tlle de h.
Réunion, lils de M. Prbau-Locré , noire collègue , eom-
mandaol du Cbâleau de Coa)piègne,a attaché son nom i di
bons oin rages 5ur la coloaie de la Réunion.
M. Oblandini Fr. Silvlo, proposé aussi pour le titre de
membre correspondant ; est Secrétaire perpétuel de TAcadé-
mie Labronica de Livourne , ctTun des bons écrivaius elhi»-
toriejis italiens de notre époque. M. le Rapporteur préseale
de cet auteur une brochure ayant pour sujet rhi&loire da
siégeet de la défense de Livourne, en U96. C'est un récit
lidéle et (>lein d'attraits de la belle conduite des Livoumais
pendant ce siège. Une pièce de poésie à la mémoire d'ua il-
lustre italien, Jérôme Secato, atteste encore que Tauteor écrit
aussi (bien en vers qu'en prose. Du reste, M. OaLiinH»
«e livre avec ardeur aux travaux de statistique.
EnGn , un rapport stalisfaisant est fait sur les travaux d*iu
candidat non moins recommandable , de M. le Marquis Fré-
déric Lancia , Duc du Château de Brolo, docteur en philo-
sophie et en jurisprudence , l'un des membres les plus esli-
mables de l'Académie des sciences et belles-^lettres de Paler-
me, et l'un des naturalistes les plus distingués de la Sicile.
■ Admission d'wi membre honoraire et de membres ooms-
"pondants, — Sous l'influence de ces rapports , la Sociéfé
procède par voie de scrutin, à la nomination de cesefaiq
candidats qui , ayant obtenu tou&les 8ufifrages,sont prociiiDà
membres correspondants.
' M. MiÈGE est ensuite proclamé membre honoraire , tui^
formément à une demande de cet honorable collègue , qui
avait fait valoir plus de soixante ans d'âge, et de dix aasde
service comme membre actif.
L'ordre du jour appelait un, rapport, par M. FEAUTiinii
sur le résultat de nouvelles fouilles faites près de TÉglise dtf
la Major. Mais l'heure étant très-avancée ; cette lecture est
FèRvovée à la ^ance de Juillet.
- 5H —
CûndidaiT proposés. — MM. Mortheoil, Natte cl
P.-^M. Konx proposent à la Société Tadmission, parmi ses
membres aclifs, de MM. Catelin , officier de marine , mem-
bre de l'Académie de Marseille, Cdabrier, Trésorier de la
Clisse d'épargne dn département des Bouchcs-du-Rhône,
Ci*TET Vicier, ingénieur civil , agent voyer du \" arrondis-
rtmenlde.s Bouches- du-Rhône. et de Kuster ,( Charles-
bHiis), Consul général de Russie, pour les ports français dd
il Méditerranée , Conseiller de cour, Chevalier de plusieurs
ordres.
' HM. Pereira de LivourneetToPiN proposent de recevoir
mtnbre correspondant, M. le docteur Orsim , membre do
jlhinears cori» savants à Livourne. Ces propositions sont pri-
ses en considération aux termes du règlement, et personne
ne demandant la parole, la séance est levée.
Séaîice du i Juillet iS^O.
EaTabsence de M. le Président, M. Mortrecil, vice-
Président, occupe le fauteuil.
Lecture et adoption du procès-verbal de la séance du
6. juin.
dorrespondance, — Lettre de M. Kuster (Charles- LoOti) ,
Côibsnl- général de Russie à Marseille, et dans les ports fMBlr
çais de la Méditerranée, qui, proposé dans la dernière séance
pdèff le litre de membre'actif , exprime le regret que des'tra-
ratix slalisliques , auxquels il s'est li\ré sur le comment et
les produits du sol de la Grèce et do TOrient , ne «deol poiot
actuellement à sa disposition , et promet de les présenler dà
qu'il le pourra , ainsi que quelque autre production , àl'aifB
de sa candidature.
Lettre de la chambre de Commerce de Marseiile , qui ac-
cuse réception et remercie notre Société des rMiseignemeoli
qu'elle lui a transmis , en réponse aux diverses qnestfavi
posées par la commission d'enquête sur les boissons, t Ln
excdlentes notes que vous nous avez fournies, flyoutelt diaiD-
bre, sont des matériaux précieux qui ont servi de basai notre
travail. Elles ont non seulement allégé notre tâche, mais èUes
nous ont encore donné les moyens de bien la remplir. Nom
vous prions d'agréer ici Fexpression de notre gratitude pw
ce double service. »
Lettre de H. Hiègb , qui accuse réception et remmie h
Société du titre de membre honoraire qu'elle lui a décemé,et
qiii lui promet de saisir avec empressement les occasions de
lui communiquer ceux de ses travaux dont elle pourrait avoir
besoin.
Lettre de H. Caiblin , proposé pour le titre de nunnlin
actif , et qui , pour appuyer sa candidature , adresse une no-
tice sur l'application de la vapeur aux bâtiments de guerre.
M. Gentet (Victor) , candidat aussi au titre de memibn
actif, fait parvenir un travail , concernant le service dali
vîcinalité du département des Bouches-du-Rhdne.
Lettre de H. H. Vienne, membre correspondant, k Gevrey*
Chambertin ( Côte-d'Or ) , qui adresse sur cette localité nne
notice historique , topographique et statistique (in-8* de US
pages , Dijon 1 830). M. de BoNNsiriHT est chargé de rendre
compte de cette production.
. Sont ensuite déposés sur le bureau , par H. le Secrétairs
perpétuel : 4* Le compte rendu des travaux de la Société de
médecine , chirurgie et pharmacie de Tonloose depuis le tt
mai 4849 jusqu'au 42 mai 4850.
~ 513 —
2* Une brochure intitulée: Observations tur le projet dCa-
tnéliaratiôn de la Cr au, par suite de l'air rêié de M. le Vi-
6Mite de SuLEiu , Préfet du départernenl des Bouches-du-
Rbfine , à la date du 30 mai \ 850 , par M. de Gallifet.
. 3* Le prospectus de la 2"* année de l'annuaire météorolo-
gique de la France , pour \ 850.
(* Le n* de juin 4 850 du journal des travaux de racadé^
mie fMionale agricole , manufacturière et commerciale.
S* Quelques n*' du Recueil des Actes administratili du dë-
pirtement des Bouches-du-Rhône«
6* Le résumé des travaux de la Société industrielle d'An-
gers, 4848-1849, par M. Guillort aké; et table générale
etimalytique des 30 volumes formant la première série du
tmtletin de cette Société.
7^ Enfin , des n*' de l'Ami des Champs et de TOrdre , dont
llr le Secrétaire lit quelques pages pour fixer l'attention da
m odlègues, sur des éloges donnés à TÉcho des Horticidteitrs
du Midi.
Rapports. — La correspondance épuisée , la parole est à
Jl« FftAwaiEft , pour lire tin rapport sur la décourerte de
Tanèien baptistère deTÉglise cathédrale de Marseille. L'é-
tude GonideDdeuse faite par notre honorable collègue, de cette
déooliiTerte prouve combien ont été bazardées les assertions
de Mi^ LÈGin, architecte, ainsi que du Moniteur et du Cens-
titotionnel qui ont vu dans les objets découverts , les débris
d^* édifice antique, tandis qu'ils ne remontent guèires
évideminent qu'au moyen-âge , et appartiennent probabie-
Ueioient à l'ancien baptistère de la major. Ces précieux restes
de aature à inspirer beaucoup d'intérêt sous bien des rapports,
sdût déposés et conservés avec soin au musée de la ville.
, Lft lecture de M. Fbautrier a été écoutée avec une atten-
tions soutenue^ Aussi la brièveté de notre analyse ne serait-
dle^Mtftexeosable) ù la Société n'avait décidé de consigner
en entier dans son Répertoire, cet importantrtravail .
TOME XIV. 65
— A M. Feautrier succède m. Hortredil^ qui, ayant à
rendre compte d'un mémoire manuscrit intitulé.- de la staû-
tique du Pachalik d'Alep, par M. Guys, membre corres-
pondant, commence par faire Téloge de ce travail dont a
regrette que les bornes restreintes d'un rapport, ne lui per-
mettent pas de montrer toule Futilité. L'auteur a essayé de
suivre dans Texposé des faits , le système de recherches
tracé par notre Société , mais ce n'a pas été sans r^eon-
trer bien des difficultés , dans un pays où manquent absohi-
ment la plupart des sources de renseignements positifs qitànti
Ja population; à la propriété , à Tindustrie, au commerce, elc.
M. le rapporteur essaye , toutefois , avec M. Guys , de sigi»-
1er les principales données statistiques que le mémoire con-
tient. Le rapport de notre estimable vice-Président èsX a
remarquable par le grand nombre de faits exposés en pea de
mots y et si piquant par le choix des citations, qu'après Fàvoir
entendu, on a généralement manifesté l'intention delirttont
}e mémoire et de voii^ conséquemment la Compagnie en ar-
rêter l'impression dans son Répertoire; ce qui est adopté.
M. ToPiN , ainsi qu'il l'a fait dans les deux derniéret séan-
ces , remet à chacun de ses collègues, un exemplaire de h
livraison qui , depuis , a paru, de l'Écho des HorticuUeuivda
Midi, et donne un aperçu très analytique de cette livraison
qui est la 3"", pour prouver qu'elle ne le cède en rien aux
précédentes , quant à l'intérêt attaché à cette publicatloni *
Lecture. — M. Audouard , membre honoraire , est appelé
à lire une notice historique sur Dominique Papett, notre
compatriote et l'un de nos membres correspondants les plos
distingués. L'auteur nous parle de ce jeune peintre , devenu
célèbre de bonne heure et dont la mort prématurée a excité de
sivift regrets, comme d'un intelligence d'élite qui s'occopat
d'une manière toute spéciale , de l'archéologie, de récriture
sainte, de la géographie pittoresque , de rhistoire surtout. Au
milieu de ses études sérieuses, Papett manifesta toiqoars
pour la peinture une véritable vocation. L'énumératibn des
beaux travaux qu'il livra au public ne pouvait être mieux
présentée que par .celui qui, à la fois son parent et son intime
ami , connaît si bien toutes les phases de sa biographie. C'est
ainsi que M. Audouàrd a su particulièrement captiver Tat-
lention de ses collègues. Sa lecture parait mériter à différents
^ards de trouver place dans le Recueil des Actes de la
Société.
. H. le Secrétaire perpétuel prend la parole, pour faire quel-
ques remarques au sujet de la confection des annales commu-
nales , d'après le plan adopté récemment par la compagnie. Il
prie ses collègues de vouloir bien répondre le plus tôt possible
à la circulaire qui leur a été adressée concernant ces annales,
c'ej^t-à-dire de faire connaître les questions qu'ils croiront de-
voir traiter. En déterminant ainsi , au choix des membres,
U( part dévolue à chacun d'eux , dans le grand travail que la
Sodétéapris rengagement d'exà;uter, elle procédera avec
plus d'ensemble et atteindra plus facilement son but. C'est
bien aujourd'hui que la collaboration de tous les membres
d(nt être des plus actives. Il serait regrettable que la commune
de Harseilie restât en arrière , quant à ses investigations ,
alors que les autres communes ne laisseraient rien à désirer
dsBS leur coopération \ro\xï accomplir avec plus de précision
qa'onne la fait jusqu'à ce jour , la statistique du département
des Bouches-du-Rhônc.
M. P.*M. Roux, continuant d'avoir la parole, fait un rapport
oral sur les travaux du docteur Orsini , de Livourne , prof)oso
pwr le titre de membre correspondant.
Admimon d'un correspondant, — Immédiatement apré»
ce. rappcH't, le docteur Orsini est scrutiné et reçu à l'una-
niniité membre correspondant. *^ ^
Candidat proposé. -^ MM. Mortreuil , Allibbrt et M.
P^Mc Roi]Xi proposent d'admettre parmi les membres ?ic-
ttff^Mr de^PlAT^ Gpnsul général d'Espagne , à Marseille.
♦♦
— 516 — '
Cette proposition est prise en considération aux termes (b
téglement et personne ensuite ne demandant la parole , ta
séance est levée.
Séance du V' Août 185#.
v
pRÉsiDERCE 08 H. MoRTREuiL, Vice-Pfésident. .
M. le Secrétaire lit et la Société adopte le proc^veriMlér
la séance du 4 juillet. *:.
Correspondance. -— Lettre de M. le Maire de HarsèHIe
qui y ayant reçu le rapport fait à ta Société sur lé projet d^ëfaH
blissement d'une commission permanente de statistique dm
toutes les communes des Bouches~du -Rhône , ainsi qafmi
exeoïplaire du registre destiné à contenir les documente sta-
tistiques recueillis dans chaque localité, dit qu'il ne j^l
qu'apjdaudir au zèle de notre compagnie et nous donnel'as-
surance que Padministration municipale se fera toujourA lid
plaisir de nous faciliter , autant qu'elle le pourra , les moyens
d'atteindre son but.
Lettre du même magistrat qui invite la Société de statisli-'
que à désigner l'un de ses membres pour faire partie de M
couimission chargée de juger cette année le ccmcours rcArtif
au prix quinqueimal de 5000 francs , fondé par M. Félix M ■
fisiUJouR* La Sdciété renvoie à la fin de la séance le cbmx du
membse à sitnaler à M. le Maire.
Lettredé la Société nationale de médecine de Marseille qui
accuse léception d'un exemplaire du dernier compte rends
den trataux de notre compagnie qu'elle remercie.
Lettre de M. de Villeneuve qui , venant d'dtre noÔMtté-
linspecteiir général de l'agricuHure et âiargé dm fooctioai é$
— 5n —
Directeur géoéral de l'institut national agronomique de Ver-
laiUes, regrette vivement d'être forcé de renoncer aui hoo-
neors de membre actif et de Président , et dit qui! n'oubliera
lamais tout ce qu'il a trouvé de plaisir et de profit dans nos
séances. Il ajoute qu'il conservera surtout bien précieuse-
meotla trace des sympathies qui l'ont environné.
Admission d'un membre honoraire. — M. le Secrétaire
fait ressortir tous les titres de M. de Yilleneute à l'obtention
4'an diplôme de membre honoraire. La Société de statistique,
ayant depuis longtemps placé M. de Villeneuve parmi ses
plus zélés et plus savants soutiens , lui décerne immédiate-
amt y à l'unanimité, le titre de membre honoraire.
Sont ensuite déposés sur le bureau par M. le Secrétaire et
reoik à M. le Conservateur bibliothécaire : 4 * une brochure
loi traite de rinsalubrité des rizières, note lue à l'Académie
lu Gard , par le docteur Ph. Boileau de Gastelnau.
S* Un aperçu des travaux de la société des sciences natu-
relles de la ChareotQrlnférieure, par M. le docteur Saut* ,
Secrétaire , membre correspondant.
dr Les numéros 48 et 49, année 4850, dti Recueil des acto»
diiiini8tfati& du département des Bouches-du-Rhône.
4* Le Compte-rendu de l'exposition publique faite par la So-^
;iéCé d'horticulture de Marseille dans le jardin de l'hôtel
î'Orîent les S5 , ^5 et 27 mai 4 8S0. Rapport fait par H. Al-
LiiilmT , Secrétaire de cette société.
Rapports. -^ L'ordre du jour appelle , en premier lieu , le
rai^erl de M. Dufaur deMontfort sur un 'travail de M.
Catblim proposé pour le titre de membre actif. L'auteur s -at^
ache à développer cette pensée que la vapeur, confme agpefft
actif de la marine militaire , a transformé les habitudfSi des
peuples , ^ que désormais , dans les luttes navales , du moins,
a victoire ne sera pas toujours du côté des masses. Toott^
]ue dit rhOBoraMe candidat dos. progrès de la vapeur, de
l'imnimaftainnlageqvi^ aa point de vue militaire le système
— 5«8 —
de Phélice sur celui des roues à aubes, toutes les réflexions
faites au sujet de cet exposé, sont résumés avec talent par
M. le Rapporteur qui, après avoir soutenu que, dans cette
pr*xluction, la logique de l'expérience s'unit au taleotdel'é-
crivain, annonce que la commission dont il est Vorgaoe,!
été unanime pour proposer à la Société d'accorder un dipUM
de membre actif à M. Catelin qu'il regarde avec raison
comme une excellente et précieuse acquisition.
La parole est ensuite à M. Gendarme , de Bevotle , pour
rendre compte d'un mémoire de M.Gentet, ayant pour ti-
tre : Noies statistiques sur le service de la vicinalitédesBou-
ches-du-Rhône. On distingue dans ce mémoire trois parties
que M. le Rapporteur passe successivement en revue. La
première a pour objet de rappeler les avantages des v(H6b de
communication; la seconde fait connaître la situatiOQ delà
vicinalité dans le département des Bouches-du-Bhône ;daBB
la troisième est une apologie de la loi du 24 mai 48S6. M.
Gendarme fait ressortir avec supériorité tout l'intérêt qa*oflre
ce travail statistique qui , bien qu'il lui ait fourni l'occaiioR
de se livrer à de légères remarques critiques , lui parait mé-
riter des éloges, en ce sens qu'il est constamment écriLsous
l'inspiration d'un jugement droit; que $a forme est précise
et nette ; que l'expression de la pensée y est fort claire. £d
conséquence, M. le Rapporteur demande à la Société Tad-
mission de M. Gentet au nombre des membres actife dbul
il ne peut manquer d'être un excellent collaborateur.
Lecture.T- L'ordre du jour appelle, en troisième lieu, la
lecture par M. Dufaur de Montfort d'une notice sur le
chauiTage et l'éclairage au gaz hydrogène obtenu par la dé-
composition de Teau. L'auteur s'est proposé de nous taire
connaître dans tous ses détails l'usine du gaz extrait de Feau,
laquelle est établie à l'un des faubourgs de Marseille , à Saint-
Lazare , route d'aix. Mais M. de Mqntfort a faî( précéder
son rapport à ce sujet, de considérations4'un haut iiMérét , eu
doiiblo point de vue hislorique et (iconomique , et on peut dire
qu'il a bien renfipli sa tache.
Admission de membres actifs,— Après celle leclure, ja
Société procède à la nomination , par voie de scrutin , de
MM. Catelin et Gentet, candidats au titre de membre
actif.
L'un et l'autre, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, sont
immédiatement proclamés membres actifs par M. le Pré-
sident.
Pois, il s'agit d'élire un membre devant faire partie de la
oommissioD chargée d'examiner le concours du prix Beau-
JOUB.
Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant de
dooie , M. DOFAUR de Montfort obtient neuf suffrages , M.
Gekdarme, de Bevoitc, deux, et M. Feautrier un. En
conséquence M. de Uontfort est élu membre de la commis-
sioQ précitée , et il en sera donné connaissance à M. le Maire
conformément à la demande de ce magistrat.
Candidats proposés. — Enfin, la Société prend en consi-
dération aux termes du règlement , les propositions suivan-
tes :
f* M^ Sapet , inspecteur de l'octroi de Marseille, est pro-
posé pour le titre de membre actif par MM. de Montfort ,
Tbi^aut et Bousquet.
2* M. DEMAGNiTOT,Préfet du Gers, est proposé pour le- titre
de membre honoraire , par MM. de Montfort, Gendarme
et P.-M. Roux.
3rMM. Mblter, Secrétaire de l'Académie nationale de
médecine , Directeur de l'administration sanitaire.;. Dufaur
DE Monport Raymond, Percepteur des contributions direc-
tes et M. le docteur Desormeaux , médecin de l'Hôtel-Dieu
de Paris , sdnt proposés pour le titre de membre corresfton-
daift pai« M. P.-M. Roux.
-- 5« —
eoniiection de no5 Annales commuoales. Il sera 4^i\ |^
M. ^-At^oELAi^Rfl dans le sens de sa demande.
Lettre de M. le Docteur Edouard Cohnàx,, à ]Seufçhat#^
ea Suisse, qui fait ps^rvenfr un ouvrage intitulé : Des aih^
normités congéniales des yeux et de leurs anneoses (la 9*
de 146 pages, Lausanne) , et un cahier d'observatious si^v le
même sujet. A ces deux productions , Tauteur qui désiri^
qu'elles lui fassent obtenir le titre de membre correspoo^aot
d^ la Société de statistique , a joint une brochure de Tu^^d^
|b amis , le docteur Robert db Welz , et publié sous ee^ ^n
tre : De Vinoculation de la syphilis aux animaux, (in-8*/^
18 pages.)
La demande de M. Cornaz est prise en considération ami
termes du règlement.
Seat ensuite déposés sur le bureau: 4* un ouvrage {rejUM
à M. ie Secrétaire par M. Gregort , membre corr^spop^aal
ifLyon) intitulé : J. Fustaillierius deurbe et aniiquitatiimt
VMtisconensibm liber ex codice autographo erutusA.Jl.Bqux,
nmcprimum editus cura et sumptibm. N. YEMENiz.LugdJDi4
484$. C'est-à-dire De la ville et des antiquités der Maçon pa^
J. FusTAiLLiER , traduit en français par 4* Baux, archivisti^
du département de TÂin, membre de plusieurs sociétés Sj^-^
vantes, pubhé par les soins et aux frais de N. Yembniz» L]fOD.
M. Gregory a proposé de recevoir membre correspondant,
U. Yemeniz , qui ambitionne ce litre. Cette proposition est
prise en considération.
j^ La- 4' ^vr^iisoD de TEcho des Horticulteurs du Midi.
3^ Une brochure gur le choléra de la ville de Marseille «o
4S49 : rappcurt fait à la société nationale de médecine de IiNct
selUe, par le docteur H. Mbli , au nom d*une commissHUii
^piédale (in-S^ de 8S pages , Marseille 1 8^0.)
. M. te Président adresse à MM. Çateluv etCsNT^T, mem-^
tkres actifs , nouvellement élus , quelques paroles de. félicita-
tion ; il dit à M. Catelin que la Société en l'admettant dans
— I»3 —
100 sein le crétil eile-môme l'un de ses meilleurs titres à la
enaÉidération publique* Puis il fait l 'éloge des qualités qai
distiogueDt M. Câtelin, et qui Font fait remarquer dans «De
autre académie; il loue le travail qu'il a présenté, et seféUeiie
IVtre riiiterprête de l'assemblée en lui exprimant la syiB|^-
ihie de tous les collègues.
S'idresBaqt ensuite à M. Gintbt, il lui témoigne êWÊfi-
IriutB la satîsfacUon de la Société à avoir admis au nombre il
•a daeiDbres , un lauréat de TAcadémie de Marseille , qui*
kU ses preuves comme littérateur et comme statisticien , et
toit les occupations habituelles se rapprochent d'un si^el ifA
a leoreo t occupé notre compagnie . ^
Hàppcrts. — • La parole est à M. Dupâur de MoNTFOfeT
pMir rendre compte de l'ouvrage publié par M. Noebert-Bd-
niÈovt , sods ce titre : Etudes sur VAsirée et sur BancVH
éfVrfi. Ces études se divisent en deux parties , la biographie
dé D'urië est retracée dans la première , la seconde est consa-
crifeirexamen de l'ouvrage. Né à Marseille, en 4 567, il ne
parait pas que l'auteur de l'Ààtrée y ait été élevé; ses œu-
très composées de 6,000 pages formant dix volumes environ,
oirt été analysées par M Bonafods , avec un rare talent M
d'imè manière trop remarquable pour ne pas engager tout lé
lUnde à connaître ce livre célèbre dont, suivant lespropi^
etpressions de M. le rapporteur , l'influence dès son début ,
a modifié les mœurs de la société française. Honneur donc à
■. BôifAPOusl Les sources de la littérature ne sont gassi-fibbn-
diu&teb que nous devions laisser tarir celles qui nous vienhéi^l
dé lios bons aïeux , et nul mieux que lui ne possède l'art Se
168 nviver. Honneur aussi à l'honorable collègue qui , à S6h
Ibbr, a si bien analysé le travail analytique de M. BoKa^od»;
èhôse qui eut été fort difficile pour tout autre que po\xt M.
Oij^Arâ DÉ MdtttPORT dont, au reste, la Société a eu
tint d'occasions d'apprécier le méri le .
— 524 ^
. ^ Vu autre l'apport Aon moins iotér^nl est fait eAseiie,
au nom d^une commission , par H, Marcotte , sur un tableau
statistique et commercial de Tlie de Santorin, présenté par Ji.
de KusTER , Consul fféoéral de Russie , à Marseille. Il 8'a(;it
d-uoenote statisti(]ue fort intéressante , rédigée en 4835, él
non destinée alors à subir Tépreuve d'un examen sdenfi-
flque. Présentée sans prétention , eette note est peu sàseef^
tibia d^nalyse, à cause de la concision des détails, e( b
iobriétédes développements, ce qui, en statistique, n'est p»
un défaut. A la vérité on eut désiré y rencontrer qudquôi
rensMgnementssur l'organisation administrative proprement
dite. Mais ce travail, qui offre des détails précis sur là popalt-*
tion , sur Torganisation intérieure de rile, sur les étâbliasê*
ments publics , etc., est évidemment Tœuvre d'un statisticieiik
consommé et consciencieux, qui ne peut qu'être pour la Sodéle
de statistique une précieuse et honorable acquisition. Iii
conséquence , la commission , par l'organe de son estimaUe
rapporteur, propose à la Société d'admettre M. de KûaJitr
aq nombre de ses membres actifs.
— L'ordre du jour appelle ensuite le rapport de la
commission chargée de faire un examen approfondi et de
rendre compte du projet de M. Gabriel Laget, de créer
une caisse des classes industrielles , c'est-à-dire un nouveau
mode de crédit hypothécaire. Organe de la commission , ■•
Nait]& jpasse en revue les principes sur lesquels M. Lagit
appuyé §on système : Contrats hypothécaires devant servir h
constituer le crédit de la caisse ; conversion du numéraire,
produit hypothécaire, en billets à ordre souscrits parles oom*
nierçants, industriels ou ouvriers , à valoir en marchandâes
ou travaux de telles ou telles professions ; fonder les bén^ces
sur la multiplicité des échanges, en ce sens qu'ils augmentent
les frais de courtage et de commissions, tel est en peu de mots
le mécanisme du système.
Sans vouloir entrer ici , a ce siyet , dans des détails qui
— W5 —
lioâs entraîneraient loin , nous Tarons remarquer que , suivant
M. lIÂfiBT , en renouvelant le placement 4 fois par mois , il y
a mouvement de transaction et d'échange , 48 fois par an, ce
qq| diNDfne à la caisse, sur une moyenne de 3 p. */• <ie commis-
lioQ on bénéfice de 444 p. */• P^r an , ou presque 1 fois 1/^
lecai>ital empIoyé.Ce sont ces l)énélices qui permettraient i la
caisse de rembourser le capital hypothécaire , de couvrir tous
les frais et de repartir un excédant de recettes entre les action-
oairesJ
Étayé d'une critique lucide faite par M. Marcotte, *
membre de la commission , M. le rapporteur combat le projet
donl il est question, et est conduit à soutenir que la Société de
statislique ne saurait juger favorablement ni défavorablenient
le système proposé , avant que Texpérience en ait démontré
la bonté et Futilité ; qu'il faut donc qu'il subisse Téprejuve du
temps.
Ce rapport donne lieu à une assez longue discussion à la-
quelle plusieurs, membres prennent part, et dont il résulte
Tadoption des conclusions du rapport , ou en d'autres termes
rajoumement de l'opinion de la Société , quant au système-
LlfiET.
— M.. Le Secrétaire perpétuel , ayant à rendre compte des
travaux de plusieurs candidats au titre de membre corres-
pondant et d'un candidat au titre de membre honoraire, parle
d'abord de H. Eugène Bonafocs, contrôleur des contributions
indirectes, à S -Etienne, qui, membre de plusieurs sociétés
savantes et Lauréat aux Jeux floraux de Toulouse, a traité
avec talent des questions de statistique et jouit de la réputation
d'an écrivain laborieux et éclairé.
Il s'agit , en second lieu , de soutenir la candidature
de M.'.DuFAUR DE HoNTFORT, Raymond, percepteur des
contributions directes , qui, jeune encore et plein d'^rdeiV
pour le travail, se livre avec succès, comme son digne père,
aux éttides historiques et statistiques.
— 526 -
Il était irès facile ensuite de faire ressortir le mérité
d'un autre candidat , puisque son nom seul rappelle dé
grands, services rendus à la science et à la chose jm-
blique. Membre de TAcadémie nationale de médècidé
de France ; du conseil d'hygiène, commissaire extraor-
dinaire du service sanitaire dans les ports de la Médi-
terranée, etc., etc., auteur de plusieurs ouvrages êstiitiés
d'économie politique, M. le docteur Melier en a produit
deux surtout fort remarquables , un sur les subsistàttËès ,
ràuVrè sur les marais salants , dont il a promis d'adifbster
incessaninient un exemplaire à la compagnie.
M. le docteur Dësormeâux , héritier d'un nom cël^,
dâhs les fastes de l'art médical , chirurgien lui-mëiîKî trèi
distingué , ayant remporté plusieurs places au concotirs , i
compris de bonne heure Timpôrtânce ûtà la statistique appli-
quée à la médecine et nous promet par cela seul d'utiles h-
lations.
EnSn , M' be SIâgnitot , Préfet du Gers , n'est pas selde-
ment recommandable par sa position sociale, mais auteur
dhm excellent ouvrage sur le droit administratif, il doit par
ses lumières autant que par son zèle, faire le plus gr^
honneur à notre Société.
Adfnissiofi de Membres honoraite , actif et càtTet-
pondants. ^ Sous Tinfluence de ces d>fférents rapports r
où passe immédiatement à la nomination, par iîie th
scrutin individuel, des candidats proposés, et il eti #-
suite qu'ils obtiennent Tunanimité' des suffrages : 11. ttt
KùsttR , pour le titre de membre actif ; M. de M&6-
HiTOT , pour le titre de membro honoraire , et IM. tis
MôNtFOBt, Raymond, MÉLifiR, DEsotiMËAUx , et Eugène
BôNAFoûs , pour lé titre de correspondant. En conséquence »
ils sont proclamés par M. le Président.
L'bfdrë du joùi^ étant épuisé , et personne eôsuile ne d^^
mandant la parole , la séance est ÏRxé*.
— Ô29 —
el^dûnne TasiMirafice qu'il fera son possible pour jusUflcr son
•Almion ptfffti les mombres do la Société.
y. le PnJsident, s'adrcssant à M. le docteur MAlibr , corn-
mwaîre extraordinaire du service sanitaire dans les ports de
la Méditerranée, lui dit que la «ompagnio se félicite d'autant
pfeos d^ ravoir clioisi pour Tun des membres correspondants,
qn'elle est bien persuadée de gagner iofiniment dans les rc-
b4ioo0 qu'il entretiendra avec elle.
H.. Nblier répond qu'il n'a paicru devoir se borner à
ImoîgQer par écrit ses sentiments à la compagnie , mais qu'if
4'e^ empressé dQ venir pour la remercier de la distinction
dont die l'a honoré , i)our faire la connaissance personnelle
dqs membres qui la composent, cl pour lui promettre renvoi
4e quelques travaux statistiques qu'il a publiés., comme aussi
de tous ceux auxquels il pourrait se livrer.
Hfffptn'U. — L'ordre du jour appelle d'abord le compte
CDfidu de la fêle agricole de Saloo, le dimanche 15 septembre.
jUe Président et le Secrétaire perpétuel de la Société de
9talÎ9ti<pey avaient dtô gracieusement conviés, et c'était
un motif popr que l'un ou l'autre de ces deux membres flt le
récit d'une pareille solennité. Mais , M. Dufaur de Mokfobt
apAibien voulu se charger do cette tache , la Société devait
y gfig^ef un excellent rapport que le Conseil d'administration
s'ip^ awpnessé de mettre à l'ordre du jour.
I Pré|afatifs de la fétc par la société d'agriculture , à Mar-
Wll6; description du voyage en chemin de fer ou en voi^
U],r# iiisques à Salon ; messe basse avec accompagnement de
Musique comme prélude de la fête ; composition du cor-
10g8 46 rendant à cette cérémonie de l'hôtel de ville
ao temple du seigneur; allocution de M. le Curé, avant
de bénir les médailles qui devaient être distribuées; remar-
iées sur Apam de Craponne et Nostradabus; marche du
cortège vers le champ d'épreuves ; concours qui y a eu lieq
TOME XIV 67
— 530 -^'
et réflexions à cet égard ; discours remarquables de If.
Sauvaire-Barthélemy, Président delà Société d'Agricidtfire
et représentant du peuple , ainsi que de H. dé Sulèau , 1^
fet des Bouches-dur-Rhône ; retour du cortège à Saioii;
banquet de 450 convives dont les lauréats ont filit parte ;'
Toats portés par m. de Suleau , de Barthëlemy , d#
I^ABOULiB ; enfin , \(m d'ériger un monument dabs la TiTto
même , en Thonneur d' Adam de Craponne e^ du Bailly êè
Sdfien , tout est exposé par M. Dufaur de MoïiTFoair âtec
cette élégance et cette pureté de style qui distingaeirf M
écrits. L'aimable et savant narrateur finit par faire jiîsteniént
remarquer que cette journée portera ses fruits, de bqMÛ
paroles s'étant fait entendre et ayant été recueillies âvee tott^
fiance par Phomme des champs, dans la personne de qui to
travail de la terre a été honpré.
— La parole est ensuite à M. Catélin chargé de Mn,
au nom d'une commission spéciale , un rapport sii!^ IH
tableau synoptique de M. Sapet , présentant le chiffre
annuel de la consommation et du rendement des ArèHi
sur chaque article, pendant la période des dil ariiiétt
qui viennent de s'écouler. L'honorable rapporteur trouve a
tâche d'autant plus farife , que ce travail ne donne aiMMé
prise à la critique. 11 fait connaître les grands intérêts qd }
sont traités , en rapportant textuellement quelques dlmifà-
tions de M. Sapet , et dont il résulte que l'accroIsseiBBèlit et
la diminution des produits de l'octroi d'une ville , sont les In-
dices les plus certains de sa prospérité ou de sa décadMoe;
qu'en un mot, Toctroi est le thermomètre moral de la sîUttffod
d'une cité sons le triple rapport de sa population, dé son ooil-
merce et de son industrie.
La Commission aremarqué que le vin introduit à la àlxii-
sommation pendant la période décennale a été en ihoyanké
annuelle de 2Î7,4^ hectolitres , et qu'elle s'est accrue pM-
grossivcment de 498,846 hectolitres qu'elleélattenlSiO; i
255,372 hectolitres en 1847, époque où l'introduction des
— 534 —
vins a été la plud considérable. L'année 4848 , qui a apporté
006 dioiinution notable dans les autres denrées, a produit ^u-
le^ieot une réduction de moins d'un 4 0* sur l'entrée des vins.
Preuve que les perturbations qu'amènent les révdutions ,
pu:i9uLoM sont de grandes réunions d'hommes, B'eQfipécbent
pas les, cabarets d'avoir assez de consommateurs.
. La viande de bœuf^ surtout celle de veau, ainsi que les
kpQfê ont auivi égaleinont une progression croissante très
remarquable.
,J1 y a eu grande diminution dans presque toutes les con-
soipuiations » en 4848. L'année 4849 s'est un peu relevée
mm elle a été loin d'atteindre les chiffres des annéet de
pi;(M|^té.
L^auleur ne dit pas si l'on doit attribuer Faugmentation
seoaible dans la consommation des denrées alimentaires àl'ac-
çroîasement de la population , ou au bien-être et à l'aisance
qu'un travail bien rétribué fait pénétrer dans les familles des
ouvriers , ou en faire honneur à ces deux causes réunies. Le
lenij» a manqué pour cela à M. Sapet qui s'est engagé à re-
veo|r sur ce sujet avec beaucoup de développements.
M^ le Rapporteur finit par faire l'éloge du candidat doat il
grçipose Tadmisâon comme membre actif de la Sociélé de
atati|tique.
-^M- DoFAua DE MoNTFOMT proud de nouveau la parole pour
faire un rapport sur le livre intitulé : De Angeli PoUtiani
viiéetoperibui disquisitiones , auctore Norberto Bonafous.
M. le Rapporteur débute par cette remarqqe dictée par la
pedealîe qu'il ne pouvait que lui être trêsdiffi^e d'examiner
et d'apalyser un ouvrage écrit dans une langue avec laquelle
il « cessé de se familiariser depuis l'époque de ses études clas-
swies. Cependant sa tâche a été entreprise et remplie de
Hkanièreà faire bien apprécier à la fois l'ouvrage de Poli-
tVfH et le mérite de M.Norbeit Bonafous. M. de MoKTFoar
a iju juger par l'attention avQC laquelle il a été écouté du plaisir
"<■:
— 532 —
qu'il avail fait à ses auditours. Nous irentreprendrons pas
(le donner ici même le sommaire seulemenl de son rapport
pour no pas en amoindrir Tintérêt; nous nous contenterons
de dire qu'il mérite de figurer dans nos archives , à côlé des
meilleures productions littéraires On ce genre , pour être eon-^
suite au besoin, car la Société , par ses applaudissetneiltS} É
assez fait comprendre de quelle importance est la bonne tfi-
duction que nous devons à notre lunriorable coUégiie H. Ht
MONTFORT.
L'ordre du jour amène immédiatement après, le rappftrl
d'une commission spéciale chargée d'examiner un méioMire
de M. Jban de Pbat, Consul d'Espagne, à Hai^eille. Ajatàsi
des membres de cette commission n'étant présent à la séailcé,
M. P.-M. Roux , qui a )u avec intérêt le travail donti) 9f9gi\,
en rend un compte très favorable. Il le regarde comme rniiê
des productions qui rentrent essentiellement dans le cnAfè
des rccherclies statistiques que )a compagnie s'est imtntrfMl^
puisqu'il roule sur les relations commerciales de FEspagM
avoic Marseille et La Çiotat. M. de PAaT pense avec rtàséà
que les commotions politiques ont influé sur ces relMoiS.
Elles sont restées actives jusqu'à là fin de juillet 1849 . oMil-
gré la presque nullité etla.diiQculté des opérations de cbaitigv
avec TEspagne ; mais le choléra ayant surgi au moiââ'âdêl, l
changé la face des affaires. Les transactions commerciales ont
été paralysée» et par la mibe en quarantaine des provenaiioei
de Marseille dans les pays voisins , et par rémigration d6 ii
populatioD.de cette cité.
L'auteur dôme le résumé du mouvement du (X)ouûéiroa
entre Marseille et la Ciotai et l'Espagne. OVi voit qu'en f M9,
il est entré 297 navires jaugeant 30,933 tonneaux et dont tes
Taleursont été de 13,724,002 fr.; qu1l est sont 282 navlM
dont les cargaisons ont été évaluées approxf mativ^etlt è
1 i ,225, 927 fr. &0 c. Une chose digne d'élrè notée , eta
qu'alors que le commerce avec l'Espagne a din^iniii^ipair jsldté
— 533 —
de l'cpidéniic , il y a en augnictilation dans les navires
partis pour cette deslination : re (lui prouve que la confiance
commençait de rcnallre en France après la révolution de
février.
M. DK PliAT passe en revue les diverses espèces el les
qdatftités d^artlcles importés à Marseille; tout ce qu'il avanco
est appuyé par des tableaux dont Texaclitude des chiffres fkit
le principai mérite.
M. le Rapporteur soutient que ce genre de statistique est
l'un des plus utiles dans une ville comme Marseille, et pour
notre Société qui cherche à recueillir autant les faits de sffitis^
tique locale que ceux de statistique universelle. Aussi, Tes
hommes qui , comme H. de Prat , sont à même de fournir
des renseignements positifs sm*le commerce étranger, sont
des plus aptes à enrichir les Annales dé notre compagnie. A
cette considération se joint celle non moins majeure du mé-
rité du Candidat. En conséquence, M. lô Rapporteur propose
de l'admettre au nombre des membres actifs.
— Côntirtuant d'avoir la parole, M. P.-M. Rotix fait ressortir
l'importance des travaux de deux candidats au titre de mem-
bre correspondant. Il signale M. YëhiëNiz , de Lyon ; comme
un bibliophile très distingué, s'attachant à accroître chacittô
jour une riche collection d'ouvrages rares, imprimés ou
inédità. II éd est un récemment publié dont M. le RâpportëUi'
dit qiielques mots et sur lequel , du reste , M. lé Président a
bien voulu se charger de faire un rapport.
Enfln, il est question des travaux de M. lè doèteur Côliiciie;
à Neurchatel. Ce médecin a produit Un ouvragé intitulé : Des
abtïôffhités congéniales des yeux et de leuri annea^êi. Btett
que ce soit là un sujet en apparence peu statistique, il M taè-
rite pas moins de llxer l'attention de notre Société, en ce sert^
que Tautcur a su s'claycr do la puissance des chiffres pour
soutenir ses propositions et qu'il est évidemment très parti*
^"^n de la méthode numéridue apnliquée à la médecine.
«.
— 534 —
M. le Rnppoftcur n'hésile donc pas à voler pour radmission
de ces deux candidats.
Admission de membres aclifs et correspondants. —
La dernière partie de Tordre du jour est la nomination par
voie de scrutin individuel, d'abord de MM. de Prat et Sim
pour le titre de membre actif; puis, de MM. YEWUHzet
CoRNAz, pour le titre de membre correspondant. Ces quatre
candidats, ayant obtenu tous les suffrages, sont proclamés par
M. le Président tels qu'ils avaient été proposés.
L'ordre du jour étant épuisé et personne ne demandant ia
parole, la séance est levée.
Séance du 7 Novembre 4850-
PRÉSIDENCE DÉ M. MoRTREUiL , Vice-Président.
Lecture et adoption du procès-verbal de la séance du 3
^tobre.
Correspondance. — Lettre de M. le Maire de Marseille qui,
le 47 octobre , témoignait le désir que la Société de statistique
le mit en mesure de répondre à une demande de M. le Préfet,
appelé par M. le Ministre de TÂgriculture et du Comoieree.
à produire une note sur la situation industrielle et commer-
ciale de Biàr seille , en 4 849 et 4 850. Une conunission spéciale
composée de M" Bousquet , Chambon , Marcotte , Saikt-
Ferréol , TouLouzAN et P.-M. Roux , a été chargée de
faire un rapport à cet égard.
Par une seconde lettre , M. le Maire de Marseille avait de-
mandé des renseignements sur la multiplication des semailles
en 4S50, etc. Une commission composée de M" Dupadr di
MoMTFORT , Michel , de S -Maurice et P.-M. Roux» a été
chargé de la réponse à faire à ce sujet.
. Lcttrede M. de Villeneuve, Membre Jionoraire de notre
— 635 -
Société . (Hrcctour général de Tinslitut iiationai agronomique
deA^ersaHies , qui nous fait connaître tout requ'il a fait d'utile
depuis qu'il est placé à la tête de cet institut.
Il entre dans des détails dont la plupart méritent d'être re*-
tneés ici : les diverses parties de la France , dit-il , sont divi-^
fées en six régions ayant chacune pour centre, Tune des locs^
lités suivantes : S-Lô, Angers, Bordeaux , Aurillac , Nevers
et Veaoul. « Chacune de ces régions aura sa distribution par-
lieuliër^de primes. Notre Provence comprise dans la région
d'Aurillac , sera celle qui aura fourni le moindre tribut i
i'expositioa des produits agricoles : pas un (k;bevcau de nos
belles soies, pas une racine de garance , point d*épis de ces
tuselles qui couvrent les vallons de Pcrtuis , et de ces gerbes
de riz qui changent la face de la Camargue ! Les charrues du
paysan provençal Boivnet . pour défoncement , sont plus re-
marquables que ce que j'ai ici sous les yeux pour la même des-
tination ; elles nous manquent. Mais J*espère que Tan prochain
nous serons à Tabri do ces reproches mérités par notre tor-
peur. Qtie je serais heureux, pour ma part, si dans les sé-
ances de notre jury, j'avais à faire ressortir le talent agriciofé
mfiri'parle jsfoleil natal I mes collègues de la Société de statis-
tique aideront , j*en suis sûr , à celte noble impulsion.»
t Sur rensèmble de 80 taureaux magnifiques qui peuplent
notre exposition de monstres aux dimensions antideluvienae«,
la région de S-Lô aura évidemment la plus large part. Pour
les ptDdults agricoles , j'ai remarqué des turneps énormes;
venus sur des terrains marécageux , assainis p'jr le drai-
nage.
t Notre institut naissant a fourni son contingent avec 43
mètres d'étoffes que j'ai fait tisser de la laine de nos lamas et
alpacas. Cette étoffe est remarquable par la légèreté, le
moelleux et la chaleur. Il est maintenant démontré pour ntdi
que Tacclimatation du Lama etdeTAlpacaestpossible,' je crois
qu'elle deviendra fructueuse pour le lainage. »
'}
— 536 -
M. de Villeneuve ajoute que ces animaux lui paraissent
convenir admirablement aux régions élevées couverles.d!4ioe
végétation arbuslive peu développée dans ses dimensions, et
que , comme moyen de transport, le Lama est bien inférieur
à ce que nous possédons. Il cite ensuite comme ce qu'il j a de
plas intéressant dans Texposilion , la macbine à tuyaux de
drainage fabriquée par pression, comme les. cylindres de maca-
roni, i l'aide même de l'argile la plus impure, saiis qu'il
faille laver la terre préalablement. Ces cylindres ainsi fabri-
qués et cuits , ne sont vendus qu'à raison de 3 fr. les 4 00 joè-
tres courants. On conçoit combien le drainage pourrait être
appliqué heureusement dans notre midi , et c'est ce que b\\
remarquer M. de Villeneuve qui termine son exposé par
quelques considérations sur les difficultés qu'il a fallu laiocre
pour organiser rinstitut agronomique. Cet exposé est suivi de
la demande d'une collection du Répertoire des travaux de
notre Société destatistiquepourétre placée dans la bibliothèque
de rinstitut. Cette collection est accordée par la Société qui,
d'ailleurs , voie des remercimenls à notre savant confrère
pour les détails si intéressants qu'il lui a donnés.
Dans une autre lettre , à la date du 23 octobre , lf^ de
Villeneuve nous apprend la terminaison de TexpositioD
agricole , après un travail accablant de sa part. Élu au scrutin,
rapporteur pour la partie des macbine^ et instruments , il
'n'a eu que l'intervalle de 7 beures du soir à une heure du
lendemain pour achever une élaboration bien difficile, qui
portait sur U9 expositions contenant environ 300 appareils
différents. M. de Villeneuve promet de nous transmettre une
copie de ce rapport et d'être , pour la Société , un actif mem-
bre honoraire.
La correspondance présente en outre une lettre de U.
fjEiiAT de Macnitot (Albin), Préfet du Ccrs, à Auch, qui,
très reconnaissant de Thonoeurque lui a fait la Société de
statistique de Marseille, en l'admettant au nombre de ses
r
içctf^Fes, boQoraires , s'empresse d'adresser l'expression de
ses sentiments de gratitude , et l'assurance quil sera , fort
Jieareux de suivre les travaux de notre compagnie et de met-
tre.à.proÇt ceux qui , notamment présentent une application
l^qs^pmédiate aux ffdts administratifs .
,^tre.4e..M. Çoi^naz,, Çharles-Auguste-Ëdoiiard, de.r^-
chatel en Suisse, qui accuse réception du diplôme de mém-
oire çpnregpondfint que . la Socipté lui. a conféré, t^n]|oif ne
Ifi^te 8a^.fe(X)nnaissa^^ assure que,. né à,MarseiUe, iljpf9Rd
pairVàTélan., scientifique qui a lieu depuis plusieurs années
.dans cette ville.
^ lettre de M. Csvasco, membre co/rrespondant, àp^Q^i
qui promj^t de f^ire parvenir bientôt à la Société de statigû-
^g^^^de^jjl^irseiUe,, les actes du Çoqgrès scientifique de. Gé-
,hf}tf^^ d^,M. Tpp^N ,.m|Bmbre aptif , fnoii)entanément à Li-
jK^^ey.qpi, .(^pvant visitçr 4es principales villes ^d'Italie, se
.j»^imait4^.^ecueillii: bon nombre de documents artistiques
,jet^ 4e ifl^tis les communiquer à son retour.
|L^|ytre^4^M. lei Maire de la ville, d'Aix, qui, ayantjil^r^'
(||4ie cboix^f^t par M. . P.-Jtf. Roc^x, des iQend)res devant
.,jj)njfpï,la .jcpfpw^ de. statistique de cette vjUe, y a^çré
.pOEPQl/^ipjept jet. promet de faire tout ce qui dépendra^ de
./luij[»9pr.faciu^r nos travaux et ^ agri^le en toiit^
Au sujet des commissions qui doivent concourir à la rédaç-
,.,tioa des, Annales communales , M. le Secrétaire raconte qu'il
ne s'est pas seulement, transporté à Aix , mais qu'il a été
aussi, à Arles , à Marignane , ^ Salon pour le même objet et
giffîl,pY;ofit^p des moindres instâpts dont il pourra disposer
ADur^ rendra, dan^ lés autres communes du dép^rteineut.
\ ^ji ensuite, déposés sur le bureau : 1 ** les numéros^ i% et
S3 du Recueil des actes administratifs dudéparlemeptji^es
Bouchds-du-Rhône.
TOME XIV. 68
-• 538 —
â* Le Recueil des travaux de la Société médicale do' dépar-
tement d'Indre et Loire ( 4 •' et «- trimestre f 850).
3* Une brochure intitulée : Essais poétiqqes ; par Casiroir
GuBRiii , membre de TAthénée populaire de Marseille , etc.
4* Une brochure ayant pour titre : Traité élémentaire de
Tart des accouchements , à Tusage des élèves sages-fèrames;
par Eùg. Fabbb , médecin, à Marseille.
L'ordre du jour appelait en premier lieu la réceptiOD de
MM. Jeai\ de Prat et Sapet, membres actifs, mais ces nooveitix
élus n'étant pas présents à la séance , retenus qu'ils ont été
par des services publics, ainsi que MM. Gatelin etDoFAOi u
MoirrroaT Tout annoncé , la . société renvoie la réceplioB
de MM. DE Prat et Sapet , à la prochaine séance.
Rappm*ts. — L'ordre du jour amène le rapport iPm
commission spéciale sur la situation de l'industrie et du com-
merce, à Marseille, en 4849 et 4850, pour répondre à ne
demande de M. le Maire de cette ville. Organe delà caaatàh
>îon , M. P.-M. Roux dit qu'elle a pensé ne pouvdr miein
remplir sa tâche , qu'en se bornant à donner dans un cadre
xpii avait été tracé, les chiffres officiels des principales in-
dostries ; chiffres qui , d^gés de détails « permettent d'em-
brasser d'un coup-d'œil , la situation commerciale dans les
neor premiers mois de 4 850 , comparée à celle des neuf
premiers mois de 4 849. C'est en puisant à de bonnes sources
|ue l'on a pu donner exactement un aperçu de ce qui a été
demandé.
,/ La Société aj^NTOuve ce rapport et arrête qa'fl en scn
transmis une copie à M. le Maire de Marseille.
— M. le Secrétaire perpétuel, continuant d'avoir la pnrde,
ftdl au nom d'une commission, on ra^iort sur la moltipBci-
iion des semailles en 4 850 et sur le produit de diverses du-
rées en hectare pour la même année, dans le tefriloire de
Marseille.
— 5àfl —
i^a Société adopte ce rapport et arrête, après délibération ,
q&'il ea sera transmis une copie à M. le Maire de Marseille ,
OQDfonnéœent à une demande de ce magistrat.
•
l^ectyre. — Puis on entend avec plaisir la lecture, par
Mf MoiTiEOiL , d'une notice historique sur la pcnrcelaine.
L!«irt6iir entre dans des détails très intéressants sur cette
industrie dont il nous montre la marche progressive dans les
lièdes passés; il expose ensuite comment elle s'est arrêtée
1^ ou elle a été connue de si bonne heure ; comment elle
a été» à une époque assez récente , introduite en Europe,
el oe qu'elle est enfin de nos jours. Écoutée avec une atten*
tioQb soutenue, cette lecture est applaudie.
Candidat proposé. -^ MM.de Montfort, THiÊBAuret P^-M.
RoDX proposent d'admettre au nombre des membres actifs
M. Casimir GuâaiN , membre de TAthénée populaire. Cette
proposition est prise en considériaition aux termes du ré-
iJeaieiit.
Plus rien n'étant à Tordre du jour, et personne ne deman*^
dant la parole, la séance est levée.
Séance du \^ Décembre 4850.
■7
EnTabsence de M. le Vice-Président remplissant les fonc-
tions de Président, M. Dufaur de Montfort occupe le
fauteuil. Le procès-verbal de la séance du 7 novembre est
lu et adopté.
M. MoRTREUiL , qui a été malade quelque temps , écrit à
M. le Secrétaire que sa convalescence se prolonge au point
d'jêtre encore obligé de garder la chambre, et il s'excuse consé-
qiiemnient de ne pouvoir se rendre à la séance d'aiyour-
d'hui; ce qu'il regrette d'autant plus qu'il aurait désiré
— 540 —
être auprès' de MÎU. de Prat et Sapet, membres actifs
liouveUement élus . riiiterprèië dés séhlimants dé tôôs
les membres de la Compagnie.
M. DE Prat , présenta la séance , est complimente pi? H.
Ddf'aur DE 'MbNTFÔRT quî luidit modëstément qiË i'ém^pi^nlt
aujourd'hui M. le j^résident , il né le remplace- pas" lîteîh
moips pour exprimer cômnié lui toute' la sàtfisfactibh' dié" fil'
Société Jâvoir fait une très précieuse aiticpiisition, éàiie^itÊiiX
pairmï' ses membres actifs , un hômrnè dont la ^iitodf sbéfii
e( les travaux èriïait de statislîque cottnn'éfeiaîef , le ifenSeâàt
si recômmandablè.
Dans sa réponse , M. de Prat remercié et Ut. !è ^tëHl^
dés paroles biénvéillanlés qùSl lui a* ad^i'esséës , é^ la SbBété
en général dé l'avoir associé à ses utiles travaux*.
lï j^romét dé faire ce qui dépendra Se lùr pbûr jùslStfciif sA
admission au sein de la Compagnie.
Correspondance: Lettre de M. Jean de Prat, qui ti^aoiiiiBiit
un tàbléaù statistique intitulé : èxiràcio âé ta batanid HUr-
cantil de Espâîia , respectiva al àno de 4819^ éclnirhiâa i
los articulos de major importancia. M. Bousquet est chargé
du rapport à faire sur ce travail de statistique commerdale
de l'Espagne , en 1 849 , contenant Timportation des princi-
paux articles.
^Lettre de H. le docteur Orsini, membre correspondant
àLivourne, quifait parvenir un ouvrage ayant pour titre:
*Bicèrcîie di SÏàtisticà mèdîcd èullà citta di ZtWWo,
(M. CiRAtiD; rapporteur], lit. bÀsmi, plfeiH £(6 rec8nif^
sàhcèpburlèiitrede correspondant qiïi liii â ëtë djjiiéMîS ,
iait des protestations de zèle. ■' -^
'^ii^ Lettre de Si. le Maîrédé ttàrseiile, qui âfecoU tèke^m
dii irapport qiië notre ^ièté iui à iràtismis sur là àitilStibh^
commerce et de rinddétrië , a Wàhe^^^ eh iW^ et iifciO,
eh rëj[K)n8e à une demande qu'il en avait ilblitè. îc' ifi tiië life
empressé; dit Ito. !e Sfdb, (lé Hièttrè I^ âôciiÛëhtft oonîlsilîis
~ 541 -
daos ce rapport , sous les yeux de M. le Préfet, et je n'ai
ikuntlaissëigriorer à ce magistrat que je devais cet excellent
travail aux savantes recherches de votre Compagnie.»
Pair une 2"* lettre, M. le Maire de MareeiHe, ayant
i féiiondrè à une autre demande de M. le Préfet, témoigne
lè^dé»r d'obtienir de notre Société des renscigiiements sdr la
situation du't'ravail industriel dans la ville de Marseille.
Césrenseignerti6ntsattendusavecimpatiencc.ont donné lieu
ï ûki rapport qui fait partie de Tordre du jour de cette séance.
Lettre de H. le directeur de Técole préparatoire de méde-
ciM' et de jiharmaciè de Marseille qui , te 9 Décembre , in-
vitait notre Société à assister à la séance publique de riBOtrée
dé cette' écôié, le n^ercredi 1 1 du même mois. Une députafSon
à assisté à cette solennité.
Lettré de If. Pascal Costé , qui , empêché par ses occopà-
tiMisrarttstiques , d'assister à' nos séances et de coopérer àc^
tivértkènt à nos travaux , demande à être compris par mt Tés
membres honoraires , conformément à FÀrt. (f àfi régleikienf
de la Société.
M[. Ct>ST£, réunissant la double condition de soilahftf sins
d'âge éi dé dit ans de travaux cômnte filiè^bre actif, Mita
porté sur le tiblead des membres honoraires , à ûtAët ffm-
jourd'htii , après toutefois les formalités d'usage.
É. HoNFBAT aîné écrit aussi que , reçu méftibfe «àtrf , il y
atnra bieiitdt 12 ans , par là Société aux utiles travaux de la-
quelle il s'est associe autant qu'il lut a été pfosfsiblèk, H ^
dtl()iils ^èfqaë temps empêché, par dé nortibréuses bbtKÈpà^
Hbïïii dé donner preave d'assiduité et s'est déddé coti8éc|ii0til-
niëtii S iisef fié l'ài-ticlb 4 1 de notre réglementa qui pi^rfliet
d'aèèdrdët'lb titré de meni1)rë honoraire , au membre AôUfWi
en fait là demande , alors qu'il 6ompte W ans de travaux.
La Société reconnaissant que M. Monprat, qui d'âllllëtirs
tient à lui être toujours affilié et de fâit et de codur, M ti-dUve
flkq» lès diiditiôiis exigées par l'Art, qu'il t ihvoqné, lé reçoit
— 540 —
d'élfc
être auprès' de MM. de Prat^ et ^ ^^
nouvellement élus, rhiterprele
Jes membres de la Compagnie spondaDlà *<
M. DE Prat , présent à la ' ^y ^^^^^
DOFAUR DE MONTFtfRT qiîî ' ^y yiygmgQj
aujourd'hui IT. Uyéè^' quelle ^ ^^.a,
moins pour cx^^niriér ^glUe ^ 3^ pj^^.
Société (f âvoifc* féîf ^ éloge d'un arlislc
P^'^ï^ ^^'"^ - plus anciennes . enlr'au-
et lés travaîûy ^^^^ ^^^ remplacement du temple
si recominr
Dans F ^ nous annonce que M. Breghot du Lut,
^ P^ ^rrespondant , n'est plus ; que le 28 novembre
"y j six heures du soir , il se sentit atteint d'un violent
Jnleco^^, et que, s'étant mis au lit, il expira sans agonie
j^x lieures après. Son éloge a été fait par M. Daiguepersi ,
^ notre correspondant.
Lettre de M. Magnone , Secrétaire de la commission so-
^rieure de statistique de Turin , qui , toujours Ûer de nous
appartenir comme membre correspondant, promet d'entretenir
de fréquents rapports avec notre Société à laquelle il fait par-
\enir aujourd'hui plusieurs ouvrages ayant pour objet : le
rtkïensement de la population des États sardes de terre
ferme , en 4 838 , celui de la Sardaigne , en 1 846 : — Le
mouvement de la population de terre ferme pour la période
décennale de 4828 à 4837. — La situation financière 4es
communes déterre forme en 4839. — Le compte rendu de
la justice civile et commerciale de 4 842 et le compte rendu de
la justice des conseils d'intendances générales , pour 4843,
4 844 et 4 845 , en terre ferme.— Le premier volume de la
statistique médicale pour la terre ferme aussi. — Un
catéchisme agricole à Tusage de Técole communale du pays
natal de M. Magmome qui évidemment s'attache autant comme
- 543 -
''lie que comme particulier « à encourager
'mable correspoodant nous promet renvoi
^oins intéressants.
Mr le bureau par M. le 5>ecrélaire: 4'
des actes administratifs du dépar-
*ne.
physiques et naturelles , d'a-
jcs par la société nationale
â^yon (Tomes 4" et 2% 2- série,
V Mémoires dePAcadémie des sciences, belles-lettres
. dris de Lyon, classe des lettres (Tomes 4 et 2.)
ir Une brochure intitulée : des caractères el des limites du
«
iemin dévonjen inférieur dans le bassin Boulonnais- West-
phalîen; par H. D£lanoue , de Raimes (Nord).
5* Une brochure ayant pour sujet Téloge historique de
ITBiEGHOT du Lut.
Towces ouvrages sont immédiatement confiés à la garde
de M. Fbautrier , Conservateur bibliothécaire.
RapporU. — La correspondance épuisée , la parole est
donnée à M. Gendarme, de Bevotte, qui communique un
rapport , fait par lui au nom d'une commission instituée par
H. le Préfet des Bouches-du-Rhône , sur les prodnits pré-
sentés dans ce département pour l'exposition universelle de
■
Londres. Sept industriels se sont fait inscrire ; 4 seulement
ont été admis ; des trois autres, deux avaient négligé de sou-
inUtre leurs produits à la commission qui n'avait pu consé-
queihment les juger .
La Société remercie H. Gendarme de cette intéressante
communication , qu'elle décide de conserver avec soin danj^
JU)s archives pour être consultée au besoin.
La parole est ensuite à M. A CHAMBONqui, au nom d'une
commission spéciale , fait dn rapport sur Télat actuel de l'in-
dustrie marseillaise. 11 résulte de ce travail quele nombre dés
— 544 —
principaux établis^ments industriels, est de ^06 et icelui de
leurs ouvriers de 6,470, produisant i)pur,95,8i1,0.0j0 francs;
qu'il y a , en outre , à Marseille , \ 44 manufactures du secojaA
ordre occupant 4 9^7 ouvriers et produisant çbaçtue.ann^e pour
7^550,500 fr., enfin, que Vqi\ cpppte 2,966, petites iQdiist|ries,
ou arts et méliers qui , avec 31 ,3âf ouvriers , produiseot pour
56,494^,000 fr. Ainsi donc,, notre ville possède 3,34 6 étaBUsse-
ments concernant 434 industries diverses , produisant pour
4.59,855,50.0, fr. et occupant 3§,74{8 ouvriers, dont .27^051
hommes, 40,380 femmes et 2,347 enfants. Il est à noter /jœ
5,799 de ces ouvriers appartiennent à la population
flottante.
M. le Secrétaire perpétuel . avait, démontré dans un rap-
porlju, en noyemibre dernier, sur les productions industrielles
et sur les écoulements pendant les 9 premiers mois de 4849
et de 4850 , qu'il y avait eu progrès sensible dans toutes les
branches d'industrie. M. Chambon fait remarquer que, de-
puis cette époque, il y a diminution dans les recettes de la
douf né , à cause de cerlaines circonstances particulièrjos ou
éventuelles; ce qui ne suffit pas poumons faire supposer un
chômage pendant la saison d'hiver.
Ce rapport destiné à répondre à une série de questions
adressées par M. le Maire, de Marseille , est adopté dans tppt
soA contenu.
* ■ . . . ■
L'qrdre du jour appelle en dernier lieu , le. reqQuveUemeiit
des membres du Conseil d'administration pour l'année 4814.
On y procède par voie de scrutin et il en résulte qge ce
Conseil est ainsi composé: M. Mortrecil, Président; ■•
Gendabme de Bevotte, vice-Président, (M..P.-M. Roux
continue d'être Secrétaire perpétuel); M. Marcotte, yice-
Secrétaire'; M. DdfaurdeMontfoet» Annotateurdela4'*clas-
se ;. M. Catelin, Annotateur dé la 2" classe ; M. G. Sakaeini,
Annotateur de la 3"' classe ; M. Feautrier, Conservateur, et
.M.Thiebaut , Trésorier.
#lus rien n'étant à l'ordre du jour et personne ne deman-
dant la parole , la séance est levée.
'*.
TABLEAU
DE L'ORGANISATION DES COMMISSIONS
DE
LA SOCIÉTÉ DE STATISTIQUE
DE MARSEILLE ,
EN 4851.
PREMIÈRE SECTIOxX.
STATISTIQUE PHYSIQUE.
Cette section est divisée en six commissions.
Commission de topographie.
;« DuFAUR DE MoNTFORT, Matheron , Gendarme, deBe-
votte, Gentet et Toulouzan.
'> Commission de méléorographie,
I. DuGAS, Giraud, p. -M. Roux, de Marseille, <^t de
Villeneuve.
Commission d'hydrographie,
l. Catelin, Gendarme, de Bevotte, P.-M. Roux, de^
Marseille ^ et de Villeneuve.
Commission de géologie.
I. Marquis , Matheron , Toulouzan et de Villeneuve.
Commission de botanique.
#.
i. Àllibert, Michel, de S*-Maurice et P.-M. Roux,
de Marseille.
Commission de zoologie.
f. Bkrtulus, Dur.AS, P.-M. Roux, de Marseille, et Thié-
baut.
tome XIY 69
' f
— 540 —
DEUXIÈME SECTION.
STATISTIQUE POLITIQUE.
Celle section est divisée en neuf commissions.
Commissionde division politique et territoriale.
MM. HORNBOSTEL, P. RlCARD et Vaucher.
Commission de population.
MM. Feautriër , P.-M. Roux , de Marseille , et Thiébaut.
Commission d'histoire.
MM. Bousquet (Casimir) , Chambon (Adolphe), Dufaur de
MoNTFORT , Durand , Feautrier , Hornbostel, Mor-
tredil, Prou-Gaillard et Paul Ricard.
Commission d'organisation politique et administrative,
WA. Dufaur de Montfort, Hornbostel , Marcotte, Sapët
et Vaucher.
Commission des institutions.
MM. Allibert , Ciiambon (A.) , Feautrier , Giraud , Hoek-
BosTEL, P. -M. Roux, de Marseille, Sakakini (G.) et
Thiébaut.
Commission' des travaux publics.
MM. Allibert, Gendarme, de BevoUe, Gentet et Vau-
cher.
Commission des établissements industriels.
MM. Bousquet , do Bonnemant . Durand (l'abbé), NAiiKet
Sapet.
Commission de nécrologie^.
MM. Chambon (Adolphe), Giraud, P. -M. Roux, de Mar-
seille^ et P. Ricard.
Commission de législation.
MM. Allibert, Hornbostel, Marquis, Mortreuil et Prou-
Gaillard.
— 547 —
TUOISIÈME SECTION.
STATISTIQUE INDUSTRIELLE.
Celte secUon est divisée en einq commissions.
Commission d'agriculture,
MM. Allibert . de Villeneuve , Dufaur de Montfort, Du-
rand (l'abbé), Michel, de St.-xMaurice, et P.-M. RouX;.
de Marseille.
Commission d'ifulustrie.
MM. de Villeneuve, Dufaur de Montfort, Durand (l'abbé),
Marquis , Sapét et Toulouzan.
Commission de Commerce.
MM. Bousquet (Casimir), dcPRAT , de Kuster , de Bonne-
MANT et Prou-Gaillard.
Commission de navig^aiion.
MM. Catelin, de Prit, de Kuster , ERMiRioet Maîiccxti.
Commission des finances.
MM. Cbambon [Adolphe] , Dufaur de Montfort et Satet.
— Une quatrième section a pour objet la réunion , en un
seui coFps , des travaux des diverses commissions.
Ce sont les trois annotateurs qui forment une YingUé]fn«r
coroiiiission , la seule dont la quatrième section se compose.
Elle est chargée de la coordination des travaux des autras
commissions, sous la direction du Secrétaire perpétuel delà
Société.
— 548 —
TABLEAU DES MEMBRES
SB
1
.4 SOCIÉTÉ DE STATISTIQIE
DE MARSEILLE,
An 31 décembre IS&O.
La Société de statistique de Marseille se compose d«
Membres honoraires , de Membres actifs et de Membres cor-
respondants. Elle a , en outre , un Conseil d'administration
composé de tous les fonctionnaires , pris parmi les Membres
actifs.
CONSEIL d'administration POUR l'ànnée 1851.
MM. MoRTREUiL , iii , Président ; Gendarme , de Be-
voTTE, ^, Vice-Président; P.-M. Roux,* , de Marseille,
Secrétaire - perpétuel ; Marcotte , ^ , Vice-Secrétaire ;
Dufaur de MoNTFORT , «? , Annotateur de la première
classe ; Catelin * , Annotateur de la deuxième classe ;
G. Sakakini , Annotateur de la troisième classe ; Feautrier ,
Conservateur, Thiébaut , Trésorier.
— 540 -^
MKHDnKI^
tw*^
sidenl d'honneur, S. A. K. M*' le Prince do JOINVILLE.
(Nommé memir'j lionoraire , en 1831 . devenu Préair-
denl (T honneur , le 3 uoût 4843.^^
26/ei;wr1827.
. ROSTAND ( Alexis ), 0. ^ , ex-Maire de Marseille,
ex-Président de la Caisse d^épargne du départe-
ment des Bouches-du-Rhôn<: , Membre du XIV""
Congrès scientifique de France, elc. , boulevard du
Muy, 47: .
1 juin 1827.
AUBERT (Augustin) , ex-Directeur du Musée et Mem-
bre de TAcadémie des sciences, belles-lettres et arts
de Marseille , boulevard des Parisiens , 60.
LAUTARD , ^ , Docteur en médecine , Secrétaire per-
pétuel de l'Académie nationale des sciences . belles-
lettres et arts do Marseille, et Membre de plusieurs
autres sociétés savantes , rue Grignan ,16. ,
Le baron DUPIN (Charles}, G. » , ex-Membre de la
chambre des députés, Membre de Tlnstitut national
de France, et d*un grand nombre d'autres sociétés sa-
vantes , rue de l'Université , 40 , à Paris.
— 550 —
5 uuii 183Ï .
MM. UEWAlli) ( Elysée ), C, « , Conseiller d'dlal , ex-
Mniie de la ville de Marseille, ex-Pair de France,
elcx-Mcmbre du Conseil généfal du déparlement
des Bonches-du-Rliône . Membre honoraire de la So-
riélé nationale de médecine, elc. , place Noailles , 49.
i 8 décembre 1833.
Max. consolât , 0. ^', ex-Maire de la ville de Mar-
seille, boulevard Longchamp, 21 .
9 janvier 1834.
MIGINET, #> , Conseiller d'État , Membre de Tlnstitut,
Directeur-archiviste au ministère des affaires étran-
gères, etc., à Paris.
4 septembre 4834.
MOREAU ( César ) , de Marseille , ^ , Fondateur de la
Société française de statistique universelle , et de^
l'Académie de rinduslrie française , Membre d'autres
sociétés savantes, à Paris (Nommé membre corres-
pondant , en 1830 , devenu membre honorairej,
LAURENCE ( Jean), 4^ , Directeur général des con-
tributions directes, etc., à Paris.
Le baron ÏREZEL, «r, Général de division.
Le baron de S'-JOSEPH ^, Général de division.
8 septembre 1836.
MERY ( Louis ) , Professeur à la Faculté des lettres
d'Aix , Membre de l'Académie nationale des scien-
ces , belles-lettres et arts de Marseille , Inspecteur
des monuments historiques des départements des
Bouches-du-Rhône et du Gard , Correspondant de la
wSociolé des sciences du département du Var, ctc.^
àAix. (Fondateur^ devenu membre Iwnorairej,
— Oi>l —
'rrenihre 1N37.
lie Tiburce) , 0. ^, Général de
: Il >-JosEPU-Ei (;knk) , E\é(|ue(le
(.oiiiinanileur de l'onlro des SS. Maurice
cl Lazare, et Membre honoraije de la Société na-
tionale de médecine de Marseille , au palais éiûs-
copal, à Marseille.
IS janvier 1814.
D'HAUTPOUL ( le Comité) G. 0 ^< , Général de di-
vision, ex-Ministro de la guerre , à Paris.
7 mars 1814.
AUTRAN (Paul), ^^ , Membre de la Commission ad-
ministrative du bureau de Bienfaisance, l'un des
Secrétaires de l'Académie des sciences , belles-
lettres et arts de Marseille , Me.nbre corres|:ondant
de l'Académie des sciences de Lvon , de la Société
géographique de Paris, etc. , rue Venture, 23 (Mem-
bre actifs en 1836, devenu membre honorairej.
GASSIER (Hyacinthe -Veran-Hippolyte), Docteur en
mf3decine , Membre titulaire de la Société nationale
de médecine de Marseille, et du Comité médical des
Bouches-du-Rhône, rue Théâtre -Français, 1 (Mem-
bre actif, en 1827, devenu membre honoraire).
2 décembre 1846.
SALVANDY ( le comte de ) G. C. t^ , ex-ministre do
rinslruclîon publique , grand maître de l'Université ,
etc., à Paris.
22 décembre 1840.
MM. BEUF f Jean-François-Alban ), ex-employé de la
garantie des malièresd'oret d'argent, Membre de
la Sociélû française de statistique universelle , et du
XIV* Congrès scientifique de France, à Alger, (fon-
dateur, devenu membre homrraire),
6 mm 1847.
AUDOUARD ( Antoine-Joseph ) , Maître de pension,
Membre du XIV' Congrès scienlifique de France et
d'autres sociélts savantes, rue Breleuil , 100 , ( Mem-
bre actif, en 1827 , devenu membre honoraire).
^ novembre 1847.
FALLOT (Fuédéric-Phïlippe-Gdstave ) , Membre du
' XIV" Congres scientifique de France, rue Thomas,
( Membre actifs en 1834, devenu membre ho-
noraire),
4 maH 848.
De MONTLUISANT (Charles-Laurent-Joseph, 0. ^< •
Ingénieur en chef en retraite , membre du XIY*
Congrès scientifique de France et de la 3"' session
du Congrès dei vignerons français (Membre actif,
en 1 839, devenu membre honoraire),
S juin 1848.
SAINT-FERRÉOL ( Jean-Lopis-Joseph ) , Liquidateur
des Douanes en retraite , rue S -Savournin (Membre
actif, en 1827, devenu membre honoraire).
Q, juillet 1848.
ROUIS (Jran-Jacql'es) , Juge au tribunal civil de pre-
mière instance de Marseille , membre de la XlV'
session du Congrès scientifique de France , rue des
Princes, 20 (Membre actif, en 1823, devem
membre honoraire).
^ 555 —
3aoûH848.
(. DIEUSET ( Jacques-Jean-Baptiste ) , «» , Membre do
rAcadémie des Sciences de Marseille, de la So-
ciété d'agriculture d'Ajaccio et du XIV' Congrès
scicnlifique de France , . boulevarl Cliavo , 53.
(Membre actif, en 4834, devenu membre hono-
raire),
7 septembre 1848.
HDGDET ( Simon-Théodore) , ^ , Membre du XIV-
Congrès scicnlifique de France , rue des Convales-
cents , 48 (Membre actif, en 1 827 , devenu membre
honoraire).
NÉGREL-FERAUD ( François ), ex-Chef de division
des Finances, à la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Membre de l'Académie nationale des sciences , belles-
lettres et arts de Marseille , et du XIV* Congrès scien-
tifique de France, etc., rueNau 9 (Membre actif,
en 1827, devenu membre honoraire).
PEAUGER , ex-Préfet du département des Bouches-
du-Rhône , j Membre de plusieurs corps savants , à
Paris.
7 Décembre 1848.
DbCAUMONT (Arcisse), » «>, Fondateur du Congrès
scientifique et de Tinslilut des provinces de France,
Président général de plusieurs sessions de ce Con-
grès, Membre de rinstitul^^et du Consei If général de
Tagriculture près le Ministre de rAgricullurc et du
Commerce^i Membre .[d'unj^grand^nombrc d'autres
corps savants, etc. ,_ctc. , à Caen (Correspondant,
en \Sii, devenu membre honoraire),
TOMS XIT. 70
- 554 —
MiM.- FRESLON (âlex.vndre) , ex-tninislre de Tlnslruction
publique et des cultes , Avocat-général à la Cour de
Cassation, Membre du Congrès scienlifique de France
etc., à Paris.
GUILLOPiY aîné , ^ , Président de la Société -induà-
trielle d'Angers et du Congrès des Vignerons français,
Secrétaire-général de la XI' session et Vice-PrésideqJ
de la XII* session du Congrès scientifique de France,
Membre de plusieurs autres Sociétés savantes, à
Angers (Correspondant , en 1843 , devenu membre
' honoraire).
MOREAU DE JONNÉS (Alexandre), * , Chef des Ira-
vaiix statistiques , au minisière de l'Agriculture et
du Commerce, Officier supérieur d'Etal-major, Mem-
bre correspondant de l'Académie des Sciences, do
rinstilut de France, do la Société centrale d'Agri-
culture, des Académies de Stockolm , Turin, Bru-
xelles, Madrid , Lyon . Dijon , Rouen , Bordeaux,
Strasbourg , Nancy , Maçon , Tours , Marseille,
Liège, New-York , La Havane , et de plusieurs so-
ciétés médicales, à Paris (Correspondant , en 1839,
devenu membre honoraire).
\^ avril \Si^,
LACROSSE, ex-ministre des travaux publics , elc. , à
Paris.
4 octobre 1849.
DE FALLOUX , ex-minislro dé l'instruction publique
et des cultes, à Paris.
8 novembre 1849.
PASSY (lîiPPoLYTE-PHiLiBERT ) , #^ , auciou ofllclerdc
. cavalerie , Ex-ministre des fincnces , Membre de
l'Institut de France ( Académie des sciences morales
tt politiques), à Paris.
— 55J —
IM. VALZ (Jeak-Félix-Benjamin), «i, Directeur do l*ob-
servatoire national , Correspondant de linsliliit ;
Membre du XIV' Congrès scientifique de France, à
l 'Observa loi rc ( Membre actif, en 1839, devenu mem-
bre honoraire) ,
2S février 1850.
De SULEAU ( Louis-Ange-Antoine-Elisée ) 0- ^ i
Préfet du déparlement des Bouches-du-Rhône, Mem-
bre correspondant des Académies des sciences, Jjellcs-
lellresetartsdeMetzelde Dijon, etc., Hôtel dô 1»-
Préfecture , rue Mazade, \ 3.
6 juin \ 850.
MIÉGE (Dominioue), 0. ^ , Consul de première classe
en retraite, ex- directeur de l'agence du ministèrô
des affaires étrangères, à Marseille , Membre de plu-
sieurs sociétés savantes , à P^iVïs f Membre actifs en
4840, devenu membre honoraire).
i" août 1850.
VILLENEUVE ( Hippolyte-Benoit , Comte do),, «r, '
Ingénieur des mines, Inspecteur général de TAgri-
cult'jre , Membre de plusieurs corps savants , à Paris.
(Membre actif, en 1831 , devenu membre honoraire).
12 septembre t850.
LERAT DE MAGNITOT ( Albin ), ^, Préfet du Gers.
Membre des Sociétés archéologiques de Sens^ et. d(^
Chalon-sur-Saône, etc., à Auch.
— 556 —
M décembre <850.
MM. COSTE (Pascal) ,«?, Archilecle elProfesseur de dessin,
Membre de rAçadémie des sciences, belles-lettres et
arts de Marseille , el du XIV* Congrès scienlillque de
France, etc., rue de Rome, 37, ^Membre actif , en
1824, devenu correspondant en 4 839 ;5 redevenu
membre actif , en \%kc^ y aujourd'hui membre homy-
raire),
MONFRAY ( Joseph-Marie-François-Simon ) , Avocat
ex-Secrélaire des Sociétés d'inslruclion et d'émulation
de la ville d'Aix , Membre de la XIV- session du
Congrès scientifique de France » rue de la Prison , 47.
(Membre actifs en \ 829, devenu membre honoraire.
MCMenSS A€TIP9<
26 avril \%'il.
ROUX ( Pierre-Martin ), de Marseille , «?, Docteur en
médecine , Médecin de l'intendance sanitaire , Mem-
bre de TAcadémie nationale des sciences , -belles-
lettres et arls ,^ ancien^ Président de la Société de
médecine et du Comité médical des dispensaires de
Marseille, Secrétaire perpétuel du Comité médical
desBûuches-du-Rhône, Président de la section des
sciences médicales de la XP et de la XIP session du
Congrès scientifique de France, Secrétaire général de
la XIV* session et vice-Président général de la XV'
et de la XVP session de ce Congrès, Membre de beau-
coupd'autres corps savants; rue des Petits-Pères; 15.
-« 55T —
^ juillet iS3\ .
MM. MATHERON (Philippe-Pierre-Emile), Ingénieur ci-
vil , Membre de l'Académie des sciences de Marseille,
et d'autres corps savants, etc. , Secrétaire de la section
des sciences naturelles du XIV» Congrès scientifique
de France , boulevard Longchamp, 32.
6 octob7-e \S3\ .
RICARD (Joseph-Césau-Paul) , Archiviste de la pré-
fecture du département des Bouches -du- Rhône ,
Membre du XIV* Congrès scientifique de France ,
Boule vart Chave ,53.
7 décembre 1837.
FEAUTRIER (Jean) , Archiviste de la Mairie de Mar-
feille, Secrétaire du Comité communal d'instruction
primaire, Membre du XIV* Congrès scientifique da
France , rue des deux-Empereurs , 18.
1"aun71841.
TOULOUZAN (Philippe -Augu&te) , Employé à la pré-
fecture des Bouches-du-Rhône , Secrétaire de la sec-
lion des sciences naturelles de la XIV' session du Con-
grès scientifique de France , rue Paradis , 158.
7 décembre 1843.
ALLIBERT(Hippolyte) , Avocat, Membre du Comité
communal d'instruction primaire et du Comice agri-
cole de Marseille, Secrétaire de la section d'histoire
et d'archéologie de la XIV' session du Congrès scien-
tifique de France, rue Thubaneau . 30.
ERMIRIO (le Chevalier Jébôme) , ^ , Consul général de
Sardaigneet de Lucques, Membre du XIV* Congrès
scientifique de France /cours Bonaparte ,1 1 1 .
~ 5S« -
\" février 1844.
MM. CHAMBOX (ADOLPUE-BARTnâLEMY), Commis principal
à la (laisse d'épargne du déparlemcnl des Bouches-du-
Rliônc , Slembre dn XIV* Congrès scientifique dt
France , rue de la Darce , \ 4.
9waH8U.
UORNBOSTEL (Charles), A^oc'Jl, Membre du XIV-
(Congrès scicnlifique de France, rue des 3finimes, 48.
6 mars 1845.
GIRAUD ; François-Joseph ), Docteur en médecine,
Men)l)re titulaire delà Société nationale de médecine ,
du XIV* Congrès scicnlifique de 'France, et Médecin
des prisons de Marseille, allées de Meilhan , 40.
THIEBAUT (Nicolas-Alphonse), Docteur en médecine,
Membre du XIV* Congrès scientifique de France , du
Comité communal d'instruction primaire et de la Com-
mission de surveillance des prisons de Marseille, al-
lées de Meilhan ,78.
'I2jitm1845.
MARQUIS (Joseph-Auguste) , Avocat , Chef du bureau
de comptabilité de la mairie de Marseille , ei Membr»
du XIV' Congrès scientifique de France, boule»art
des Trois Journées , 6 a.
3jwt7/e/1845.
MORTREUIL (Jean-Anselme-Bernard) , ^ , Juge dfl
paix , Membre de la Commission de surveillance de
Tasile des aliénés et de celle pour les prisons , Secré-
taire de la section d'arclu'ologie et d'histoire de U
XIV* session du Congrès scientifique de France, rua
Sih'abelle, 116.' ' .
— 559 —
\'ù août 1847.
MM. BOUSQUET ( Casimir-Gabriel ) , Négociant , Membre
du XIV* Congrès scientifique de France , de la Société
lilléraire de Lyon , boulevart du Musée , 82.
16 avril 1846.
BERTULUS (Evariste), «?, Docleur en médecine,
Professeur à l'école préparatoire de médecine , Secré-
taire général adjoint de' la XIY' session du Congrès
scientifique de France , rue Nôailles, 26.
4 mars 1847.
DUFAURDE MONTFORT (Jean-Bte-Jacques), ,^, Di-
recteur des conlribulions indirecles , Membre du
XIV* Congrès scientifique , de Tlnstilut des Provin-
ces de France , de la Société d'agriculture, du Comice
agricole et de la Société d'horlicuUure de Marseille,
Correspondant des Sociétés liltéraires de Lyon et de
Rochefort, place Porte-de-Rome, 8.
9 mars 1848.
TOPIN (.Joseph-Claude-Uippolyte ) , Professeur dft
l'Université , Membre du Comice agricole et' de la So-
ciété d'agriculture de Marseille, Vice Secrétaire de la
Société d'horticulture, Correspondant de TAcadémio
des sciences , belles-lettres et arts d'Aix , de la Société
d'horticulture de Paris , Membre du XIV* Congrès
scientifiijue , rue Thubaneau , 43.
7 septembre 1848.
GENDARME, DE BEVOTTE (Guy-François-Louis-
Auguste) , «r , Ingénieur des ponls-et-chaussées , .
Membre de l'Académie des sciences, belles-lettres,
agriculture et arts d'Aix , rue de la Grande Armée, 2.
— 560 —
* . • ■
MM. PROU-GAILLARD (OoMixiQUE-Louis-ÀucasTE) Né^o- ^ '
ciant , Membre de la XIV* session du Congrès scienli-
fique de France , plaine St.-Michel ,8.
2 novembre 1848. /
DURAND (l'Abbé Je4N-Claudb) , ancien sous iélégaé
apostolique d'Alger , Membre de TAcadémie natiônala
deTindustrie agricole, manuracturière , commerciale
de Paris , du Comice agricole de Marseille et de la
Société d'agriculture des Bouches-du-Rhône , quartier
St-Pierre , près Marseille.
V février \Si9.
SAKAKINI (Georges] , Orientaliste . Professeur d'arabo
vulgaire au Lycée do Marseille , Membre du XIV*
Congrès scientifique de France , rue Peirier , 18.
4" mars 4849.
DE BONNEMANT ( Jean-Chables-Henri) , Négociant ,
ex -employé dans les contributions indirectes , Mem-
bre de la XIV* session du Congrès scientifique d«
France , boulevarl du Musée ,37.
12am71849.
MARCOTTE (Edme-Marie- Antoine), ^, Directeur de*
douanes , etc. , rue Grignnn , 10.
NATTE ( Charles) , Propriétaire , Correspondant do la
Société française de statistique universelle , de TAca-
démie pontanienne de Naples , Membre du XIV* Con-
grès scieniilîque de France , ,Chemin neuf de la Mag-
dc laine, <24 ( Membre actif, en 1827 , correspon-
dant en h 836 , redevenu actif en 1 841 , correspondant
en 1844 , de nouveau membre actif* )
— :m —
. VAIICIIER-CREMIECJX (JK.vN-MARC-SAMrEL-Loris
Ardiitcclc , lieutenant colonel du Génie à l'Elat-
major fêlerai , Membre de la Sociélé des arts , de celle
d'industrie et de la société d'utilité piiMique de (>i!né-
ve, rue Sylvabelle, 80.
7 7 «m 1849.
DCGAS (Pierre-Alexis-ïhéodose ) , Docteur en mé-
decine, Administrateur de la Caisse d'épargne et de la
Société de Bienfaisance , Membre de la Société natio-
nale de médecine de Marseille , du Comité médical (\oi^
Ik)uclies-du-RU(5ne , rfte Dragon , 4J.
20 décembre 1859.
MICHEL (Jean-Fierre-AiNToine) , Agronome , Membre
des Sociétés d'Agriculture de r Aveyron.de la Drôme,
des Bouches-du-Rbônc , et du Comice agricole de
Marseille, ])lalne Sainl-Micbel, GG.
4" août 1850.
CATELIX ( Jkan-Antoïne-Firmin) , ^, ^, ancien of-
ficier de la marine militaire, Membre de TAcadémie
de Marseille , de l'administration de l'école des mous-
ses et de la Commission do surveillance des bateaux à
vapeur, Administrateur de la Caisse d'épargne, etc. ,
rue Paradis, 418.
<;ENTET (Victor-Marius), Agent voyer du premier
arrondissement des Bonches-du-Rliône, Liuréat de
l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Mar-
seille, etc. , rue des Pelils-Pcres, 22.
42 septembre 1850.
DE KUSTER (Charles-Louis) , Chevalier de plusieurs
ordres j Consul général de Russie à Marseille et dans
les ports français de la Méditerranée , Membre de la
Sociélé départementale d'agriculture des Boucbes-du-
Rhône , etc. , Place Sainl-Ferréol , 1.
TOME XïV. 71
-^ 562 —
3 jclobve iSoO. . i^ll!
MM. JEAN DE PRÂT (Lea Bermodez) , ^ , Consul de S.
M. Catholique à Marseille, et son Secrétaire avea
. exercice de décrets , Commandeur des ordres royaax
de Charles III et d'Isabelle , la catholique , Membre
de la Société départementale d'Agriculture des Bo»
ches du Rhône, rue Breteuil, ^i .
SAPET ( Antoine-François-Lazare ) , Inspecteur de
l'Octroi de Marseille , etc. , Boulevart du Muy , i7.
:^ avril \So\.
PLAUCHE (Marius-Martin), 0, Régisseur de la manu-
facture des tabacs, Vice-Président de la société dé- v
partcmcntale des Bouches-du-Rhône , Membre de
plusieurs autres sociétés savantes . rue Sainte , 137.
lME:ilBRG(i eOBRGSPO.^DAlVTS.
BOSQ ( Louis-Charles ) , ^Naturaliste , et son frère
BOSQ (P.-J.), Antiquaire, Correspondant des Acadé-
mies des sciences de Marseille , d'Aix , de Toulon, i
Auriol.
n juillet 1827.
PIEUQUIN DE GEMBLOUX , docteur en médecine,
Inspecteur de TUniversité de France , Membre d'an
grand nombre de Sociétés savantes , à Bourges.
TAXIL , Docteur en médecine , ex-Chirurgien en chef
des hospices civils de Toulon , Professeur d'accouche-
ment et Membre de plusieurs sociétés savantes, à
Toulon.
— 563 —
fM. TRASTOUR, 0. ^. Docjeur en médecine, Chirurgien
'. ., principal d'arméo en retraite, Membre titulaire du
V., Comité médical des Bouclies-du-Rhone et de plu-
i,: sieurs autres sociétés savantes , etc. , à Marseille.
^•i '2. août 4827.
LIGNON , Pharmacien , Membre correspondant spécial
du Comité médical des Bouches-du-Rhône , à Taras-
con.
28 décembre Î827.
LAROCHE, Docteur en médecine, Membre titulaire de
la Société de médecine , etc. , à Ptiiladelphie;
DECELLES (Albert) . propriétaire , à Hyéres,
M février \H2S.
QUINQUIN , Propriétaire , à Avignon.
10 avril \S2S.
SUEUR MERLIN (J.-S.), Sous-Chef de division, chargé
de la topo£^raphie et de la statistique de Tadministra-
tion des Douanes , à Caen (Calvados).
JOUINE ( A.-B.-Etienne ) , Avocat et Avoué près le
. Tribunal àe première instance , etc. , à Digne.
REYNAUD (Joseph-Toussaint) , ^ , Conservateur des
manuscrits orientaux de la Bibliothèque nationale ,
Membre de l'Institut et du Conseil de la Société asia-
tique de Paris, Correspondant de celles de la Grande
Bretagne et d'Irlande , de Calcutta, Madras ^ etc. , à
Paris.
V' juillet 4828.
ABRAHAM , de Copenhague , Littérateur danois . à
Paris.
— 5(t4 —
■
\" juillet 1838. ^
MM. D'ASFELDjAulCtir des Mémoires sw^ le Duc de Riche-
lieu, à Paris.
RElFFEMBERG{FBÉoènic-ALGUsTE-FERDiNAND-THo-
MAS , baron de) , Chevalier de l'ordre de Samt-Jcan
de Jérusalem , Membre de plusieurs sociétés savantes ,
clc. , à Liège.
TAILLANDIER , Avocat à la cour de cassation ^ clc,
à Paris. '
1 août \Si.S.
BARBAROUX , 0. ^ , Procureur général , à Tile do
la Réunion.
F ARNAUD ( Pifube-Antoine )j^. Licencié en droit,
etc., à Gap.
6 novembre 1828.
'ri
RIFAUD (J.-J.) , ^ , Horamç do lettres, Membre de \
la Société française de statistique universelle et de ;
l'Académie de Tindustric française , à Paris.
1 8 deeemôre 182{8.
ATTENOUX (Auguste) , Wgociant, à Salon,
DECOLLET , ^ . ex-chef de bureau de^^cntc à la direc-
tion de la monnafe et des médailles , à Paris.
'lô février Ml^^
FLOUR DE SAINT-GENIS , ^ , Sous-inspectcur dos
Douanes, à Bône (Afriqu(?).
4 mai 1 829.
PEFABER, Conseiller d'État de 1 Emi»trc de Russie, à
Paris.
y
— 5G3 —
MM.ROUARD (Etiknne-Aktoine-Be.noit]., iMemJjrc de l'A-
cadêinic des sciences , clc. , et Bibliotlitraire de la
ville d'Aix , Correspondant du niinislrrc de rinslruc-
llon publique, de la Société des antiquaires de Frc-^nce,
de rAcadcmie des sciences de Turin, à Aix.
^0 décembre \Si^,
Le Comte PASTOHET (Amédée) , C. ^^ , cx-consciller
d'Etat, clc, à Paris.
i février \S30.
PRÉAUX-LOCRÉ , C. «^ , Conunandant du Château do
Conïpiègne , Membre de la Société maritime de Paris,
de la Société orientale, etc., àCompiègne (Oise).
DE CLLNCUAMP (Victor)^ «^, Professeur des élèves de
la marine, etc. ,à Paris.
OUILLET, Membre de l'Académie royale des sciences ,
à Bruxelles.
VIOAROSI , ^ , Maire de Mirepoix , Membre de plu-
sieurs académies , à Mirepoix,
V' avril iSdO.
De la BOUISSE-ROCHEFORT , CorresiK)ndant de
l'Académie des sciences, belles-lettres et arts do
Marseille et de plusieurs autres sociétés savantes , à
Caslelnaudary.
4-'7Uî7/(?M830.
DÂRTTEY (Charles-Joseph-Yictou;, ^ , Membre de
la Société havraise , de celle française de statistique
universelle et de celle académique de la Loire infé-
rieure , employé au ministère de Tintéricur , à Paris.
LECHEVALLIER , Professeur de physique, à Paris.
— 566 —
31 mar:i 1831
MM. L'abbé BOUSQUET , Principal du collège de Tulles ,
(Xommé membre actif j en 182^ , devenu membre
correspondant.)
(ILAPIER , Avocat-avoué , à Toulon [Nommé membre
actif y en 1827 , devenu membre correspondant,)
ROUX (Alexandre) , Propriétaire , à Ànnonay [Mem-
bre actif ^ en \8TI , devenu correspondant. )
6 7nai 1831.
MALO (Charles) , ♦> , homme de lettres , ancien fon-
dateur et Directeur de la France littéraire , Membre
de plusieurs sociétés savantes y à Paris.
11jw27teM831.
De Christol (Jules) , Docteur ès-sciences, Professeur
de géologie , ex-Secrétaire de la Société d'histoire na-
turelle de Montpellier, à Dijon.
4 aotîH 83t.
AUDOIN DE CERONVAL (Maorice-Ernest) , Ilomiiie
de lettres , Membre de la Société française de statisti-
que universelle, de TAcadémie de Tindùslrie agri-
cole , manufacturière et commerciale et de plusieurs
autres sociétés savantes, à Paris.
5 oc/o6re1831.
Di BLOSSEVILLE (Ernest) , ancien Conseiller de pré-
fecture du département de Seine-et-Oise ^ à Amfré-
lille la Campagne, près le Neuf-Bourg (Eure).
3 novembre 1831.
SAINTE-CROIX ( Félix-Rknouard , Marquis de ) ^ ,
Homme de lettres, ancien ofTicierde cavalerie, Mcnv-
brc de plusieurs sociétés savantes , à Paris.
MM. DESMICIIEI-S , ex-KocUMir de TAcaclrmie d'Aix , à
JiOllOO .
FAMIN ^Céî^ar) , ^ , Consul de France » Membre de la
Sociélé française de slalLslique universelle, elc. , à
Sainl-Pélersbourg.
5 amV 1832.
PENOT (Achille) , Professeur de .Chimie , h Mulhouse.
6 septembre 1832.
BARBAROlîX, ex-juge de paix, à Conslanline {Fo?!-
dateur , devenu viembre correspondant.)
PORTE (Jean-Baptiste- Françol^),. Membre de l'Aca-
dqmie des sciences, agriculture, etc., de la ville
d'Aix et de la Sociélé philharmonique de Caen, etc..
Correspondant du ministère de rinstruction publique
pour les travaux historiques, à Aix.
h^ octobre 4832.
LE VKAT-PERROTON, Docteur en médecine , ancien
médecin de Thospice de l'Antiquaille , Membre cor-
respondant de la Société nationale de médecine de
Marseille et de plusieurs aulres sociétés savanles, à
L\on.
G décembre 1832.
M AGLIARI (Pierre), «? , Secrétaire perpétuel de TA-
radémie royale de médecine de Naples , et Membre île
plusieurs autres corps savants , à Naples.
1 février \^^'S,
De SAMUEL CAGiVAZZI (Luc), Archidiacre , Membre
de plusieurs Académies , à Naples.
PETRONI (Ricard) , Abbé et statisticien , chargé par le
gouvernement de Naples de la direction du recense*
ment 7 elc. , à Naples.
19 décembre I83;{.
M.\f. AUMAXO DECOKMISCEtiknne-Atuaxase-Pikrre'.
, Médecin tle l'Iiospico de Cotigiiac et des épidémies ,
Corres[)ondanl du Conseil de salubrité du déparlemeul
du Var, 3Icinbre des Sociétés de Médecine do Mar-
seille el de Montpellier , à Colignac.
:j jmlkt 4831.
C()MMIEl\ (AcGUStE), Ingénieur en chef des Ponlji-iM-f
chaussées, à Ajaccio (Corse;.
1 août \^U.
BOUCHER DE CREVE-COEUR de PERTHES ( Jac-
OiiEs) , ^, Directeur des Douanes, Chevalier do
l'Ordre de Malle, Président de la Société national*^
d'émulation, Membre de plusieurs académies fran-
çaises et étrangères , à Abbeville. ,
BOYER DE FONSCOLOMBE, Naturaliste, Membre do
l'Académie d*Aix et de plusieurs autres corps sa-*
vants, à Aix.
JAl'FFRET fds, ex-membre du Conseil général dudé-
j)artement tics Bouches-du-Rliône , etc. , à Aix.
MACLOIRE NAYRAL , Juge de paix , Membre de plu-
sieurs sociétés académiques , à Castres.
MILLENET, Littérateur, etc. , àNaples.
UUENIiX (Dominique-Isidore) , «f , Docteur en nmle-
cinc , Juge de paix . ex-membre du Conseil général du
déparlement des Bouches-du-Rliône, Correspondant
de la Société de médecine pratique de Paris, de T Aca-
démie d'Aix, de celle de Marseille, de TAlhénée
de Vancluse , des Sociétés d'agriculture de Lyon el
de Montpellier, à Orgon.
IH.i.A«A»D£ (ALmKDU-JuLSsI.-AMcaf^BVôM^lffèsfif
Cour nationale de Paris, inciea cfrilsbontétÀ' de la
France /iHeraire/Hembr» «Kulaire du Caveau, I
Paris.. 1 ■"■■■ ■' ■ ?■■■!«
S ocjft&re tA3^
giRPËGNA [ Gomte.Pa. de) «, XieUttBk*t)-IMbnel
d'artillerie, Direcleur dv dépôt onird'iïe l'villerie,
etc. .. à Paris.
DEVERNON, Directeur des postes, M«Bbr« de la
Société française de statistique iwiversellef -i Va-
.lence. .. , !■., > r^i;
RÏIGNÔLl ( GEOfir.E&) , Docteur ea médecine, Coriliis-
pondautdes Académies de médeciae de Piinn et de
N^ples , des Sociétés médicales de Marseille , de
(jyoa» de Florence, deLivourne . etc-, et Professeur
da cUnigue chirurgicale à l'Université de Piie.
SOOMET i Alexindre } , Directeur de la bibliothèque
nationale de Compiègne , Membre de l'Inslitut et de
{dusieuis autres corps savants , à Paris. •
' . ■ ■ i<«c«m6re4834. ,
AIU4AUD, V , Colouel du 65-Vrégi|Bent de. ligne,
■i Nancy.
,P|lROIi(I>l ,.(Sixus], Doctwir en médecine, SfembFt, de !•
'Sociélé nationale de médecine de nfaradlle. ^ré-
! .taire de la.sectioa des sciences n|édicatétde,ïi XIV*
cession du Congrès sciantidque de France,*^ Har-
seiûe. , ,
ROUX I -ïiAfl-N(^î , Docteur ê^ médecine , ProfeMCUt
de pathologie exïéme S l'école préparatoire de mé-
decinjE, Correspondant de l'Académie nationale de
m^âecine de Paris , titulaire' de la Société nationale
■ dé Aedecine de Marseille' et Membre des Sociéléfi
médicales de Lyon , Bordeaux, etc., à Marseille.
TOUR XIV Tt
- 57# —
m. WILD, Mëemicieii, premm 9i^t de te Mairie, i
iloDtbéUard ( Doute ).
44amJ4835.
H(XFST , Docteur en médecine ; à Moscou.
4 juin 4835.
▼ILLERME ( L.-R. ), #, Docteur en médecine , Mem-
kre de riflsiilat ; de l'Académie nationiale dé méde-
cine de France , de la Société nationale de médecine
de Marseille et d'un grand nombre d'autres corps
savants, à Pàfris.
DELANOn( Jules), Géologue, à Nontroi (Dordogne).
l*yiit7/eM835.
COMBES (jEATT-FÉLiaTÊ-AifàCBÀRSis}, Avocat; créa-
teur et directeur de la caisse d'épargne de Castres ,
' Fondateur du premier Comice agricole du départe-
ment du Tarn , Membre de la Commission des pri-
sons de Tarrondissement de Castres, Secrétaire du
Comité supérieur d'instruction primaire, Président
de la* Commission d'examen pour la délivrance des
brevets de capacité de cette ville , Membre corres-
pondant de la Société* d'agriculture de la Haute-Ga-
ronne, à Castres (Tarn).
btrVERNOY, Employé à la recherche des Aanuscrits
, historiques des archives de Besançon , membre de
. . TAcadémie des sciences, belles-lettres et arts de
cette ville, Correspondant de la Société aationale
des .antiquaires de France , à Montbéiiard.
i^ALLOT (SAiiDEL-FâÉDÉiic) f^ ancien Notaire , avoué ,
à Montbéiiard.
OUSTALET , Docteur en médecine . à Montbéiiard.
^CNE (Pierre l ^ , Docteur en médecine. Médecin
' • -. ■ . ■ • . ■ .'f •
ordinaire des armées, Médecin titulaire de Tbôpital
det^balsbourg ( l|eurthe ).
— 674 -
^*' octobre 4S35.
M. PARTOUNEAUX, ex-SQ»8-Préfet, à PariS (Nommé
membre actif, ^4834, devenu membre corres-
pondant.)
% octobre \«i^.
MIGASSE j # , Doctear en chirurgie, Profesaeiir de
récole de médecine, ex-Secrétaire-géaéral de la So-
ciété demédecioe de. Toulouse * Membre correspon-
daot de TAcadémie nationale de médecine dt Aris ,
. das Société^ médicales de Lyon, de Màraeiai, Bor-
deaux, Tours, etc.^ à Toirio«se.
M<»ITFALÇON^ # , Decteiff en médeckie, Ibmbre de
plosieurs Académies médicales et IHIéraires, à
Lyon*
PASSERINI , Natoraljiste , à Fk)rence.
â^mSlIT neveu , Docteur en médecine, à Toutou.
7ot;nH836.
GAULARD, Professeur de iriiysique à Verdun.
MEREL ( CHARLEs-jACQu&s-FRÀNQOiâ} , ancien institu-
teur, a Marseille.
Sljittn4836.
MALLIBT ( Edouard ) , Docteur en droit , Tun des ré-
dacteurs de la Bibliothèque universelle , etc. , i
Genève.
VANDERMAELEN (Philippi), Cbevalier de Tordre de
Léopeld , Géographe , FoiSditeur et (tfoi^riétairè de
i^^btissmneot géogrtphifipM de Bruxdks , Membre
4e l'Académie royale des sdesess et beilet-lettres
de cette tiUe , ei d'an i^od^ nombre d'autres ieciétés
littéraires et d'utilité publique , à Bruxelles.
— B7« —
7jut7/cH836.
MM. DELASAUSSAYE (L.) , Conservateur Jionoraire de b
"' bibliothèqne et Secrétaire gén éral de la&)ciétédes
sciences de Blois, Membre de plusieurs autres so-
ciétés savantes, à Blois.
ROZET, Capitaine au corps royal des ingénieurs
géographe» , Membre de la Société géeiégtiîoe di
]fira()ca , à Paris.
« if' « oc/oôre 1836.
• «PASCAL j docteur eti médecine, Médecin de l'hôpital
milHaifé d* Alger , Membre correspondant dte la So-
ciété nationale de méffecine de Marseille et de plu-
shMiW antres sociétés mÀlicales et Atf^n^, à
'- Alger. '
ROUGÉ ( Vicomte de ) , Propriétaire à Paris;
3f oc^o6rèÏ836. '
JULLIANY (JoLEs), *, Négociant, Membre de l'Académie
nationale des. seiences , belles-liettrea^l arts; dé4{ar-
seillc, du XIV* Congrès scientifique de France, de
rinstitut historique et géographique du Brésil et de
plusieurs autres sociétés savantes, à Paris (i^myni
membre actifs . en 1 827', devenu menihré œnes-
pondant).
3 nouamèrc 4886.
NANZIO ( Ferdinand de) , Directeur de Téçole. BDjale
vétérinaire de Naples , Membre de plusieurs socié-
tés^scientiflques et vétérinaires , à Naples.
ai decam6r« «36. ^
BAUDENS (L.) , O. # , Docteur en médecine , GXiirur-
g|èn-4iMjor, PrtfeMBur d^anatomie 6t dé' ^Irurgi»
opÂraloire, Membre des Sociétés de mëdedne de
.. Marsitile . Lyon , Montpellier . e^. v i Pam. ^
M. ULLOA(le cheva]ii^lh£âBB)« Avocat, Juge au tribu-
^ bunal civil , Membre de l'AcisidâQàiê pûDlnrfeittfé ,4M
ceUedePise, eide presque toutes les sociétés cco-
Bomiques du roytume de Naples, à Trapahi.
A% janvier iSZ^.
DOUILLIER , Imprimeur-libraire , à Dijon.
a mai 4837.
DELRE ( Joseph ] , Statisticien , etc.., i-flaples.
SAUTTER ( JsantFbàmçois ), ^ , Pasteur de FÉglise
réformée , à Alger (Nommé membre actif j eii 4834 ,
devenu membre correspondanV) * »
^ jmlleth%hl.
FARIOLI ( Acm.LE ) , Homme dé lettres , à Reggio-
Modéne.
JACQUËMIN (L.)> PliarQiacien, !^cr#taii&. spécvi^ du
' Comité médicalises Pouches-du Rliâne, Membre de
plpsîeurs soéiéléssavanlesj à Arles, .; »
M décembre \ ^38.
DECROZE (Joseph) ^ Avocat, à Paris {Nomv^éphem-
' bre actif i en 1839, devenu membre correspondant),
"i^ décembre \%3%.
MARLOY ( CLAiR-PAUL-JEAît-BAPTi§TJsJ, I>oçte»r en
médecine, Correspondant de la Société eniomolo-
gique de France et d'autres corps savants , à
Auriol.
U/Vvner 1839.
LAMPATO ( François) , Rédacteur des Annales de la
statistique de Milan, à Milan.
7 mar^ 1839.
..iBiBNAIMÉ (iRéfitE^crLES) , #, Insp^cteiir-gënéral des
t. >finaiie6S , Membre de*i Société philomatîtjue de Pa-
. ■ ris, àPftfis. ^- ■-'-■.-
S mm' 1859.
. DE iffiGUR DUPEYRON, « , Comiul de France, Mem-
bre eorrospondâirt de l'académie nationale des scien-
ces , bdles-leltres et arts de Marseille et de pludeurs
autres sociétés savantes , etc. , à Bucharest.
ijutlleé 1839.
GEVASCO (Jacques) , Trésorier du magistrat de santé de
Gén^, Membre de la Société d'encouragement pour
Fagricuiture, les arts, les mamifftctirres , le coiifimerce
du département de savone , à Gênes,
LÂFOSSE-LESCELLIÈRE (F.-G.) , Professeur agr^é
à la faculté de médecine de Montpellier , Membre de
idusiears sociétés médicales , à Montpellier.
8aotiM839.
M MOLÉOIf , ancien élève de l'Ecole polytechaicpie ,
Directeur-fondateur de la Société polytechnique pra-
tique , Membre de plusieurs corps savants , à Paris.
3 oc/o2^e 1839.
JOURNÉ [Jean] , Docteur en médecine , à Paria ( Jfem-
bre actif en 1839, devenu Membre correspondant).
7 novembre 1839.
IHELEâU Jeune , ^, Docteur en médecine , Médecin de
l'hospice des orphelins pour le traitement des mala-
dies de l'oreille , Membre de plusieurs académies et
sociétés scientifiques, à Paris.
LOMBARD , Docteur en ^lédecine, Membre de plusieurs
sociétés médicales, à Genève. *
18d^/n6re1839.
DUPIERRIS (Martial), Docteur en médecine, Membre
de plusieurs sociétés médicales, collaborateur et cor-
respondant db Bulletin de thérapeutMpt€ , à la Nou-
velle-Orléans.
- 678 —
M. HEYWOOD (James) , Membre de it Sodélé f^^aie et
Vice-Président delà Société de statistique de Lon-
dres , Membre de celle de Ibnchester , à Acresfield
prés de Mancbester.
6 mort 4&40.
AVENEL (PiBRBB^AoousTi), docteur en médecine,
Membre de rAcadéoiie des scieoces et de la Société
libre d'émuUtioo de Rouen, de T Association norman-
de, du Cercle médical, de TAthénée de* médecine
de Paris, des Sociétés des sciences et arts de Troie
et de Nancy , du Conseil de salubrité de* la Seine-
Inférieure , à Ro«en.
CAPPLET (Amédée) , ^, ancien manufacturier, Mem-
bre de plusieurs sociétés d'utilité publique, à Elbeuf .
LECOUPEUR, Docteur en médecine > etc.| à Roui^.
MARCEL DE SERRES (Pierre-Todssaint), «, Conseil-
ler à la Cour d*appel, Professeur de minéralogie et
de géologie à la faculté des sciences , Membre d'un
très grand nombre de Sociétés savantes, nationales et
étrangères, à Montpellier.
Le baron L.-A. d'HOMBRES-FHtHAS, #, Docteur
ès-sciences , Correspondant de Tlnstitut et de la So-
ciété nationale et centrale d'agriculture , Membre de
pHiûeurs académies nationales et étrtuii{^èrës , à Alais.
S octobre ^8i9,
GARCIN DE TASSY (JosEPH-HuioDOiB), «r, Proièsieur
àrécolê spéciale des langues orientales. Membre de
nnstitut et des Sociétés asiatiques de Paris, de Lon-
dres, de Calcutta , de Madras, de Bombay, etc. , à
Paris.
CODDE-LIANCODRT (Calixtb-Auouste) , « , Fonda-
teur d'un grand nombre de sociétés humaines , etc.,
attx Êtets-tnis d'Amériqtie.
— 576 -^
MM. MERCIER (Albiandie-Vig^or) , Itéd^iéur ati ÏMnis-
:' tére d^ VintérieUr , Membre de là Société de statisti-
que de Paris , de l*Acàdémie de rindustrie , à Paris.
RHALLY (Georges-Alexandre) , Chevalier de b Croix
d'or de l'ordre royltl du Sauveur, Président de la
Cour d'appe» d'AUiénes, ex-professeur dé dirdt Ami-
^ercial et Reeteiir de l'Université Otbon , ifembra
de la Société dlnstruetîon primaire , à Athènes.
i'inoveinbre\Si\.
ItA^SË ( ËTj^NE-MicflSL ) , Propriétaire, Homme d«
lettres. Membre du XIY* Congrès 8cienttll(|ne de
/France, àla Ciotat.
7 janvier \SiO.
BUSTÂMENtE (Anàstasio^ S, Ex. le général) ».#>-fré-
' sident de la République des Etats-Unis du Mexique ,
à Mexico.
GELLY (Juan) , Secrétaire xle légation , .. à Monte-video.
GCST-LOFF, premier interprète dp la surintendance
du commerce britanniaue en Chine , k Miacaa
^ARDERJEL {le comte de), Président de la section tos-
cane^ de jîiuvetage , etc, , à tivouroc.
.^LPTAMENOl(de), Cons^l-rgénérai d'jgspagçe^ àl^exicoî
MARTÙRELLÎ ( Camille de ) , Chambellan du Pape ,
Membre de plusieurs académies ^ à ^ome. ^
PRIEE R-TENÎ^ ; ftanqûïer , etc., à Florence. T '"
$RlËSiS ( ANtoiNÉ-C;') , ex-ministre de la marine ,
* Mfembré de la Sdciété archéologique , a Athènes.
WaLK!ER , D. ii. et Chirurgien , à Londres.
ï mars \Sii/ '^ ' ' ' ''
' - . '• '
DARMANTIER , Juge ^u ;trjpp^Qal (â^U » .PBési46nt dé
la Société humaine, à Rayonne (Basses-Pyrénées).
— 577 — ^
6 mai 4 841 .
M. JANEZ (Don Augustin) , Secrétaire de l'AcadéiBie des
sciences de Barceloime, etc., à Barcelonne.
LLOBETT (Joseph- Ant.) , Président de T Académie des
sciences de Barcelonne , etc., à Barcelonne.
ViEMNE (Henri) , ex- Archiviste de la ville de Toulon ,
Membi^e de la Société des sciences , arts et belles-
lettres , et du Comice agricole de Toulon , de la So-
ciété d'agriculture et du commerce de Draguignan ,
de h Société de la morale chrétienne , de TAthénée
des arts et du caveau de Parb, etc., à la ville de
ifàlts.
40 juin 4841.
ASSENAT (Jean Bàftiste) , ex-Pharmaoen ai chef de
rhdpilâl civiUt mîiitalre d'Aix, Membre de la So-
ciété phrénologique de Par» et de la Société géologi-
qoe d^ France , à Aix.
BORCHARD (Marc) , Docteur en médecine, Secrétaire
âiljoint de la Société de médecine de Bordeaux et
Membre de plusieurs aotres corps savants, etc. , à Bor-
deaux.
SAIJfÉ { SAiNT^rR^4j00is ) , Docteur en médecine ,
Membre de ta Société médicale de It RoéMIe , de
cdle de Marseille, delà Société des sciènees du dépar-
tement éte là ChaMite-Inférieore, de la Soeiété des
Amis des Arts , etc. , à laRdcheNe.
ii septembre \8^k^.
BELiARDf (Loois) , Naturaliste, Membre de plusieurs
sociétés savantes , à Turin.
TOME XIV. 73
— 578 —
MM. MAIINY DE MORNAY, Inspecteur de l'agricullure dans
le midi de la France , Membre de plusieurs corps
savants , à Paris.
i novembre iSiiL
GREGORY (Jean-Charles), ^ , Conseiller en la Cour
d'appel de Lyon , Président de la Socîélé littéraire
de Lyon el de la 5* éeclion du IX' et du XIT* Con-
grès scientifique de France, etc., à Lyon.
i décembre \Si\.
ÇAlCARk (PiEBiE) , Docteur en médecine^ Membre de
rinslitut royal d'encouragement pour la Sicilcude TA-
cadémie des sciences et belles lettres de Palerme, etc.»
à Palerme.
13 janvier 1842.
GVEYMARD (Emile), Ingénieur en chef des mines,
Docteur ès-sciences, Professeur de minéralogie et
d« géologie i à Grenoble.
MARCELLIN (F Abbé Joseph), Prétre^]^H3dicateur ,
Membre de la Société des sci^nees, agrieritiire et
bdles-lettres du département de Tarn et Garonne ,
Correspondant du ministère de Ti^truçtio» publi-
que et Inspecteur des monuments historiques^ Mem-
bre titulaire de Tlnstitui d'Afrique, à Mmtaid^an.
RIDOLPHI CÛSIMO , Marquis , Yice-présiden^ de r A-
. cadémie impériale et royale des Get^ofiles^ Prési-
dent général du lU* Congrès sqentifiqpe italien ,
Directeur prc^étaire. de Plpstitut agrioa(e de Me-
letQ.
TARTINI ( Ferdinand ) , Chevalier sur-intendant gé-
néral de la communauté du grand-duché de Toscane ,
Membre honoraire du Conseil royal des ingénieurs ,
Secrétaire général du III* Congrès scientifique ita-
lien, etc., à Florence.
— 579 —
2 mor^ 4842.
H. ROBERT ( JiAN-BAFTisTE«EaGÉNE ) , 4t. Propriétaire-
agronome , Secrétaire perpétuel de la Société cen-
trale d'agriculture des Basses-Alpes , Membi^e de la
Société séricicoie de France , de la Société des
progrès agricoles , Correspondant de rAcadémie de
Marseille , de la Chambre rojale d'agriculture et de
oommerce de Savoie , de la Société d^agriculture de
laDrQflie, deTAvejron, etc., à Sainte-Tulle, par
Manosque (Basses-Alpês).
4- décembre \Si^.
BONNET (Simon) , » , Docteur en médecine, Professeur
d'agrohonriîe , Membre du Cona^ municipal de Be-
sançon et de plusièurâ sociétés saviltates, à Besançon.
CHAMOtJSET (Fabbé), Pnrfès6e»f dè'i^yaique au
grand séminaire de Chambéry (fiavme).
HERMANN (GHARLES-BBimT), ^, Professeur d'anatomie
et d'anatomie pathologique à la ftcuHé de médecine
de Strasbourg "^ Médecin accoucheur en tbd de l'hô-
pital' dvH , Directeur de l'école départementale du
Bas-Rhin et Membre de {Auteurs société savantes,
à Strasbourg.
GAYMARD (Paul) , ^ , Docteur en médedne. Prési-
dent de la Société scientifique du Nord, Vicô-prési-
dent de la r* section des sciences naturelles du
XIV* Congrès scientifique de France et Membre de
pluaeurs autres corps savants , à Paris.
RICHE (Michel], Membre de la' Société asiatique de
Paris, etc., au MèÉt-Liban.
— 6831 — .
MM. VlVOLl (Joseph), Auteur des Annales de Uvoiinie', etc.
Membre de plusieurs corps savants, à Livoiiriie.
9 janvier t845.
NUGNES (Maxime de S -Seconde), ViGenconsul du ro-
yaume des Deux-Siciies , Membre de {^usiéurs socié-
tés savante^, à LivQuroe. , . )
6i»ar^4845.
G ASP AR IN (le Comte de) , ^ , ex-Pair de France, an-
cien ministre , Membre de l'Institut , Pr&i^i gcné-
ralde la XB* session du Congrès scientifique de France ,
etc., à Paris.
LAUaENS (Pif r|e-Paul-Denis) , Chefde.if^ première
division de ja préfecture du Jk^vj^ , à Besancon.
ibmars 4849.
ROUMIEU(Cvp.), A)roeal généeal à It CkMir d'appel
d'Aix fCarrespondauii en 4 836, dev$n» membre ac-
tifs en 484i, reéevenu memhn œrretpoihdmt*)
8man845.
CÉSAH CANTU ( te chevalier) , «^, Auteur de rffistoirc
universelle , Vice-président de la 4* section du XIV*
Congrès scientifique dé France et Membre de plu-
sieurs autres corps savants, à Milan.
7 aowH 845.
YVAIIEN ( Prosper-Jôskph) , Docteur en médecine ,
Secrétaire de FAcàdémie des sciences , à Avignon.
âO septembre 4845.
BONNET ( Jules ) , Juge-de-Paix , Membre du Comice
agricole, à Aubagne/3f «mère oc/îf, en 4838, de-
venu correspondant).
MM. DE8CARNEAUX , StatisUdeti ,à Bucharesf.
FLURY (Uippolyte;, Consul de France <)aiis le loyauine
de Valence.
GUYZ (Henri-Pierre-îHarie-François), ^, Consul de
première classe, Membre de l'Inslilut'iî^Àrrique^ de
• là sôdélé orientale , à Paris.
HURSANT, Consul de France , aux Iles Baléares.
PRASSACACHI (Jbah) j Bodeur en médecine , à Salo-
PISTORËTTI (JACQiJES-CHiJU.^9), Négoc^t, à Soussa.
THORE > Docleur en méd^ioe » à Paris.
\" février \ SU.
HlPPOLtTE Dfe S'-Ctn, Gérant du Consulat de France ,
Chancelier national , à ttobilo.
7 mars iêU.
AUGRAND, CoffiHd de France , à Cadix.
PmUHËRT, Agetttcdnsutom^e France, à Jaffb.
VICËMTE MANUEL de CociUà, Présiderii de l'Acadé-
mie littéraire de Saint- Jacques de Composte! la , à la
Corogiie.
\^àùût 184*. ' '
FAYËT, Iprofesseur de mathématiques ^ a Colmar,
(Bas-Rhin). ^
i^ décembre \ SU.
BERTINl (B.) , 4fr , Président ^ la faculté de médecine
de Turin, Membre de plusieurs corps savants, à Turin.
CANALE (Michel-Joseph) , Avocat et historien , à Gè-
nes.
EREDE (Michel) , MemtH*e de Tassociatiofi n^rsire de
Turin et de la Société littéraire de Lyon, a Gènes.
SANGUINETTI , Homme de lettres , a Livourne.
MM. CHERI AS (Jules-Louïs-Joseph) , Avocat et juge sup-
pléant près le tribunal de . Gap , Corresponitont de
TAcadémie delphinale , société des sciertcps et des
arts de Grenoble , à Gap.
b novembre <846.
* 3ALBI (Eogéne) , Auteur d'ouvrages estimés de sta-
tiAlkpie, Mernlve de^ i^usiecm-BOciété» savantes, à
Venise. -^^ -
FERRARIO ( JosEPa) , Dociei^- eii niédedpeel en chi-
rurgie , fondateur de rinsti|ut mé^ico-cbirurgical de
la Lombardie , et de4;A(^%|^ didjby^uê , de mé-
decine et de statistique die Itilàn , Hj^r^ ^'ùi;i ^nd
nombi^ç d'autres œrps 3avaqts , à Mâ^in.^
LONGHI [Antoine) , t)octeur en ftiçdecîné,' Heinbre de
pTusieurs sociétés savante . à Mifah.
SALARI (Jean) , Employé près de la îi&mpf abillté cfen-
* traie du gotivernemeoi de ta Lombardie , à Hilan.
SALVAGNOLI-BtARCHETTl t Anxoxijb ) , |^tpr en
. médecjm , Inspecteur général s^njitaké 4e ]^ province
deGrossetto , Men^ de plusieurs ^ét^, ^v^ntes,
à Florence. , ; .,.
^décembre AUA.
GRIMALDI (Louis) , Secrétaire perpétod'dè la Société
économique de la Galabre, Membre de plmieurs
aac^tés s^vantea.' ^^^^ h^v .. • «
GUÉRIN-MÉNEYILLE (G.- E.},^ , Membre de la So-
ciété nationale et (^ traie d'agriculture de Paris ,
Pté^ent de la Société eMMiiAogique de FhiBee et
éd la dei^ièmê aeèiioate la XH^^ leaiiOft.ia Coq-
grès scie&t^giae^de France , àParia^ - ; . ^
POTENTI ( lofitePH > , 40 Mstoia^ Doclevr és^^iences^
physiques 4L mathém^tifwa ^ ^tc , à PiaMto.
-- 58l> -^
1 janviei' 4847.
[M. CONPOFANTI (Silvestre), Professeur à IMmiVersité
de Pîse.
SÂBBÂTINI MAUR, Homme de lettres, à Modéne.
SCLOPIS (Frédéric) , Avocat général et Président du
Sénat de Turin , Membre de TAcadémie des science»
de cette ville et Correspondant de Tlnstitut de France,
etc. , à Turin.
TROYA ( Chjibles ) , Historien j à Naples.
4 mars 4847.
CHASTEL ,fvocât'; à E^on* ^
DAIGUE-PERSE (Antoine-Je4N-Baptiste) , ex-Prési-
d^t de la Société littéraire de Lyon , Correspondant
de la Société éduenne d'Autun , à Lyon.
FR4ISSE (CHÀRkss) , Docteur en médecine , Secrétaire
delà Société littéraire. Membre de plusieurs socié-
tés médicales et d'utilité publique , à Lyon.
MARTDf frAUSSICNI (E.-C.) , Peintre , Membre lilu-
iaire de la Société littéraire de Lyon , à Lyon.
MENOUX (Louis-Françoïs-Marie) , ^ , Avocat , Con-
seiller à la Cour nationale , Président de l'Académie
des sciences , belles-lettres et arts et Membre de la
Société d'horticulture de Lyon, à Lyon.
MULSANT , Professeur d'histoire naturelle , à Lyon.
PERICAUfi afiB^ (Antoine) , Bibliothécaire de la ville
de Lyon , Membre'des Académies de Lyon, Marseille,
Dijûti , Besançon, Chambéry, etc., à Lyon.
6*îiit 1847. .
GACOGNE (Alphonse), Membre de la Société littéraire
et de h Société linnéenne de Lyon , à Lyon.
"LEVRAT (BarthèlÈii y-Nicolàs-Jean-Gustàve), Mem-
bre titulaire de la Société linnéenne^ à l^où,
TOMK xtv. 74
— o86 —
1 octobre 4847.
HM. DE CUSSY (Vicomte) , ^ , Vice^président général ds
XIV* Congrès scier>lifique de France, Membre de
rinstitiit des provinces et de pfaisieilrs autres corps
savants , à Vouilly par Isigny (Calvados).
THURCHETTl, Membre de plusieurs Académies, ;j
Sienne.
19 oc/oftre {848.
MOUAN (Jean-Louis-Cabriel) , Avocat, Bibliothécaire,
Secrétaire perpétuel de l'Académie d'Aix , à Aix.
9 novembre 4848.
D'ÂNDELARRE (Le Comte), Membre du cmséû géné-
ral des manufactures et du Conseil général da dépar-
tement de la Meuse , à Traveray par Lygny ( Meuse ).
• HALLEZ-D'ARROS , ex-Conseiller de préfecture de b
Meuse , Conseiller de Préfecture , ete. , à Agen.
3 février \SiS.
MAGNÔNE t , Docteur en droit , ex-vice-consul de
Sardaigne j aujourd'hui secrétaire au niimstère des
travaux publics , de Tagriculture et du commerce
du gouvernement sarde ^ Membre de TAssociation
agricole de Turin et du XIV' Congrès scientifique
de France, à Turin (Membre actif i en 1843, de-
venu correspondant).
' Q juillet iSiS,
ITIER (Jui^es-Eugène-Aiphonse] , 0. H^ , Directeur des
Douanes , Membre correspondant des Académies des
sciences , belll^-lettres et arts de Marseille ^, Lyon el
Chambéry , de la Société des sciences et de celle de
, statistique de Grenoble, à Montpellier. (Membre
correspondant, en 1843, devenu membre actif le
3 décembre 1 846 , redevenu correspondant. J
:- 587 —
b juillet iSJ^9,
. CLÉBtENT (HoKOftÉ-EneÉNE) , Secrétaire de la Société
^ Gétitrale d'agriciiltore et dti Comice agricole des
Basses- Alpes , Membre du comité communal d'ins-
truction primaire y à Digne.
LEBRDN ( IsidgAc-Frêdéric^Thomas ) , Membre du
Gonglrës scientifique de France etd'autres sociétés aca-
démiques , françaises et américaines . à Paris.
8 novemSre 1849.
BAILLY (Victor-François), * #, Docteur en méde-
(;ine , ancien Président de TAcadémie nationale de
médecine , Président de la XY* session du Congrès
scientifique de France et de la section médicale de
plusieurs sessions de ce Congrès , Mefnbre honoraire
et correspondant d^un grand nombre d'autres corps
siavàhts , à Villeneuve sur Yonne.
DE MAICHE (Jean-Claude) , Licencié es-lettres , Ba-
chelier en droit, ex-Secrétaire du ministre de l'ins-
truction publique et des cultes ; Professeur au Lycée
de Vendôme , à Oiselay ( Haute-Saône) , ou à Ven-
dôme (Loir-et-Cher).
LAlMBRONDE LIGNIN (Henri) , Capitaine de cava-
'\^ lerîe en retraite , Membre de Tlnstitut des Provinces ,
de la Société française pour la conservation des mo-
numents historiques , du collège héraldique et ar-
chéologique de France , de la Société archéologique
de Tôuraine,dè la Société d'agriculture, etc., de
Tours , de celle d'Angers , de la Société industridle
de la même ville , de la Soci^ littéraire de Lyon ^
de celle archéologique de Sens, de l'institut archéolo-
' ^ique d^Ahgleterre , au château du Morier , prés
^^ ^tpar Tours. ^
— 588 —
MM. LEGALL , Conseiller à la Cour d'appel de Rennes, Se-
crétaire général de la XIY* session du Congrès scien-
tifique de France, et Membre dé plusieurs autres
. corps savants, à Rennes.
MARTE VILLE ( Alphonse- Esmond ) , . Imprimeur et
journaliste, Membre de la Société des sciences et arts
de Rennes etde la Société d'archéologie bretonne, etc.,
à Rennes.
MOREAU DE JONNÉS fils (Alexandre), ex-Chef du
cabinet du ministre des finances , Membre de la So-
ciété d'Economie charitable et de la Société des Crè-
ches, à Paris.
RICHELET (Charles-J.) , Président général de la XVr
session du Congrès scientifique de France, Secrétaire
général de la T session et Président des 4" et 5' sec-
tions de plusieurs autres sessions du même Congrès ,
ancien Secrétaire et l- un des administrateurs de rinstl-
tut des Provinces de France , Membre de la Société
d'agriculture , sciences et arts de la Sarthe , etc., etc.,
au Mans.
TAROT (François) , ^, Président de chambre à la Cour
d'appel de Rennes , Membre de Tlnstitut des Pro-
vinces , Secrétaire général du XVI' Congrès scienti-
fique de France, Membre de la Société archéolo-
gique d'Ille-et-Villaine, dé la Société d'agriculture,
arts et commerce de St-Brieuc, et de plusieurs so-
ciétés et administrations d'utilité publique, etc. , à
Rennes.
TOULMOUCHB^dolphe) , Docteur en médecine , Se-
crétaire de la section de médecine du XV !• Congrès
^ scientifique de France , Correspondant de l'Académie
nationale dq médecine, de la^ Société nationale de
-<w»
— 589 —
médecine de Marseille, de celle académique de la
Loire-Inférieure et des Sociétés médicales de Lyon ,
de la Moselle , de Caen , de Bordeaux , de Toulouse ,
d'Emulation de Paris , de celle philomati(lue du Mor-
bihan , de la Société havraise , de celle des sciences
et arts de Rennes , à Rennes.
^ décembre \Si9.
MM. GÂLLIFET (ALEiAMDBE-JasTiN-MABiE, Marquis de), ^ ,
Colonel de cavalerie en retraite , Membre correspon-
dant des Académies des sciences, belles-lettres et
arts de Marseille et d^Aix , au Tholonet y près Aix.
PELEN ( l'Abbé Antonin-Joseph] , chef d'institution ,
ancien professeur de philosophie et de mathématiques
au collège pontifical de Ve^letrij, Membre de l'Acadé*
mie de physique et de mathématiques desLincei,etc.,
Vice-président delà 4' section du XIV' Congrès scien-
tifique de France , au Thoronet , Var ( Membre oc-
tif , en 4847 , devenu correspondant.)
VINTRAS (Alphonse-Alexandre), Directeur des pos-
tes , Membre du XIV* Congrès scientifique , à Lyon.
(Membi^e actifs en \ 839 , devenu correspondant,)
20 d^cewôre 4849.
BERTEAUT (Sébastien) , ^ , Secrétaire de la Cham-
bre de commerce , Membre de l'Académie de Mar-
seille et du XIV' Congrès scientifique de France , à la
campagne près Marseille (Membre actif, en 4845,
devenu correspondant,) *î^
PEREIRA DE LEON (^^briel), Homme de lettres,
Président de l'Académie Labronica de Livourne,
Membre de plusieurs autres sociétés savantes, à Li-
vjournij.
• »-
-^ 590 —
|IM. TOCCHY ( EsPRir-BRUTus ) , ChimUte manufaoturier ,
Membre de l'Académie des sciences ^ belleâ-lettres
et arts de Marseille, Correspondant de la Société
asiatique de Paris, à la campagne, près Marseille.
(Membre actif, en <838 , devenu corf^spondùntj
7 février iS^O.
BONAFOUS (Norbert-Alexandr»), officier de Tordre
grec du Sauveur, Professeur à la faculté d'Aix ^en Pro~
vence, Docteur es-lettres, agrégé des classes supérieu-
res , Membre des Académies des sciences , belles-
lettres et arts de Marseille, de Clermant Ferrand, d'Aix
et de Turin , de la Société littéraire de Lyon et de la
Société des arcades de.Reme . à Aix.
DE JESSE-ÇHARLEVAL (Mar-quis de ), Propriétaire
■agronome ^ Membre de diverses sociétés d'agricul-
ture, etc. , à Gharleval.
2 mat 1850.
- • • •
D'EBELING (Alexandre) , ^ , Conseiller de Cour de
S. M. l'Empereur de Russie , Commandeur de l'Or-
dre de S -Stanislas , Chevalier des wdres de S -Vla-
dimir et de S'*- Anne , Consul général de Russie , etc*
à Paris. (Membre actifs en 1834 , devenu çorrespon-
dcmtj»
REMACLE , (Bernard-Benoit} , Avocat, ancien magis-
trat, ancien inspecteur général des établissements de
bieïifaisance , Maire d'Arles, Membre de la Société des
sciences, belles-lettres, arts et agriculture duCard,
de la Société des sciences , etc. , de Maçon , de la So-
ciété des belles-lettres, etc., de Lyon, de l'Athénée
de Vauciuse , de l'Académie des sciences, etc., d'Aix,
de l'ancienne société des établissements charitables
de Paris , à Arles,
«
MM. SAKAKWI (Joseph), Membre de )a XIV* session du
GoQgrès scientifique de France, etc., en Egypte.
(Membre aclif, en 1848, devenu correspondant).
. 6JMtn 4850. ,
De FONTENA y (Joseph^Ëtienne) , ancien officier , se*
crétaire de la Société éduenne . Membre de la com-
mission des antiquités et de la Société d'agriculture '
d'Autun, de la Société d'histoire et d'archéologie
de Châlon , de la commission des Antiquités 46 DijoB.
de la Société des recherches utiles de Trêves , de la
Société d'histoire et d'archéologie de Genève , etc , à
Autun.
FRÉDERIC-LANCIA (Marquis , duc de Brolo) , Docteur
en Philosophie et en jurisprudence, Membre de
TAcadémie royale des sciences et belles-lettres de
Palerme , etc. , etc. , à Palerme.
MAUFRAS-DUCHATELLIER ( Armanjd-René) , Pro-
priétaire , Membre des sciences moraleii de Seine
et Oise , de l'association bretonne , des Académies de
Brest , de Nantes , d'Angers , de S*-Lô , etc. , Mem-
bre de l'Institut des provinces, à Quimper (Finistère).
ORLANDINI F. SILVIO, Secrétaire perpétuel de l'A-
cadémie Labronica de Livourne, Membre de plusieurs^
sociétés savantes , à Livourne.
PRÉAU-LOGRÉ ( Gustave), substitut du procureur-
général près la Gour d'appel de l'Ile de la Réunion .
i juillet iSliO.
ORSINI (J[uLES-CÉSAR-FoRTUîfÉ-NfcoLAs}f Doçtcur en
médecine, Gonservateur de la bibliothèque l^broniquO; ^
Conservateur et l'un des fondateurs de la Société mé-
dicale de Livourne , Membre de TAcad^iKiiç jabroni-
que, l'un des Préfets de l'École hypocr^tiqiw.d? Pise r
— 592 -^
Correspondant de la Société toscîane de géographie,
statistique et histoire naturelle , de l'Académie VaK
darnese del Poggio , de racattémie des sciences phy-
siques délia Civetta di Trapaniv de l'Académie des
sciences de Palerme, Vice-Ï^résident du Comité
miédical des salles d'asile pour les filles pauvres,
médecin des hospices nommés le case pié^ pour les.
garçons et les jeunes filles , à Livourne,
. '• i% septembre \S^0.
MM;BOÎfNAFOUX(É0GÈNE), Contrôleur des contributions
indirectes, Siembre de plusieurs Sociétés savantes
à S*^Étienne.
DESORHEAtJX (Antonin-Jean), Docteur en médecine,
Chirurgien des hôpitaux de Paris ; Membre de la
Société anatomiquè et de la Société de médecine du
<•' arrondissement, etc. , à Paris.
DUFAUR DE MONTFORT ( Raymond J , Percepteur
des contributions directes, etc. , à Vagney (Vosges).
MÉLIER (François), 0., «?, Docteur en médecine,
Membre titulaire de l'Académie nationale de médecine
de France , du Comité consultatif d'hygiène publique,
de la Société de médecine de Paris , correspondant de
l'Académie de Belgique et de la Société de médecine
de Marseille , à Paris.
3 ocfoôre 4 850.
' CORNAZ ( Charles-Adgdste-Édouard ) , Docteur
en médecine et en chirurgie ^ correspondant des
Sociétés de médecine pratique de Montpellier, et
d* Anvers , de la Société Allemande des médecins et
des naturalistes de Paris , de la Société des sciences
médicales et naturelles de Malines , etc. , à Neuchâtel,
(Suisse}.
YEMENIZ , de Lyon, Bibliophile , Membre de plusieurs
Sociétés scientifiques, à Lyon.
— 593 —
AVIS.
Quelques membres honoraires et. correspondants n'ont
pobit encore adressé à la Société de statistique de Ibrseille
les documents biographiques qui les concernent. Chacun
d'eux est invité de nouveau à faire connaître : ses nom et
prénoms ; ^ son âge , le lieu de sa naissance et celui de sa
résidence ; S** son emploi ou sa profession et ses occupa-
tions habituelles ; 4* ses études préliminaires ; 5* quelles
sont les langues mortes ou vivantes qui lui sont familières ;
6* les pays dans lesquels il a voyagé ; 7** les sciefices et
beaiux^arts quHl cultive; 8" les sociétés savantes et d'utilité
publique dont il est membre, et la date de l'admission dans
chacune d'elles jQ"" les titres et époques des ouvrages pu-
bliés; 10 s'il a obtenu des récompenses et de quelle nature;
\ 4 " s'il a fait des découvertes et des perfectionnements ;
42'5't7 s'est livré ou s'il se livre à l'enseignement public.
Nota. Les avis, relatifs aux erreurs par omissions, change-
ments de domicile , décès , etc., qu'on aurait à nous signaler
dans le tableau des membres correspondants , seront reçus avec
reconnaissance.
Pour pouvoir mettre de Tordre dans la correspondance, et
répondre proroptement aux personnes qui auraient des réclama-
tions ou des demandes à faire à la Société de statistique , cette
Société tient à ce qu'on s'adresse directement à son Secrétaire
perpétuel , rue Mazade , 42»
TOME XIV. 75 -
— 594 —
OMISSIONS et ERREURS TYPOGRAPHIQUES.
On a omis, par inadvertence, le nom de Tauteur de la Sta-
tistique d'Arles. Ainsi donc, à la page 109, après ce litre:
Essai de Statistique sur la ville d^ Arles et son territoire ,
ajoutez : par M. L. Jacquemin , pharmacien , membre du
Conseil municipal et de plusieurs Sociétés savantes , à Arles.
Page 517, ligne 1 6, aulieude Caslelnau, lisez : Casteln4U.
De la page 1 1 3 à la page 1 20 on a imprimé plusieurs fois :
Garmargues , au lieu de Camargue.
Page 494, Jiigne 27 , au lieu de : Arman, lisez : Aman ,
— 513,— 23 , — bazardées, — basardées.
— 595 —
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES
dskWku le quatorzième volmue.
Pages.
Premièbe partie. — Statistique du département des
BOUCHES-DU-RHÔNE Ô
Avant-propos , par M. P.-M. Roux 5
Rapport sur un projet de Statistique permatiente ,
par M. Gendarme , de Bevotte 9 et 483
Arrêté pris par M. le Préfet des Bouches-du-Rhône ,
sur Rétablissement y dans toutes les communes de'ce
départemenfy de eqmmi^iotis permanentes de sta-
tistique ... 24
Réduction au format in-^^ des modèles de tableaux,
déjà publiés en grand , pour être remplis par les
communes des Bouches-du-Rhône 25
Avis au sujet de- ces tableaux . - 84
— 696 —
Pages.
Observations météorologiques , faites à Vobseroatoire
national de Marseille , en 1850 ; par M. Valz . . 85
Essai de statistique sur la ville d^ Arles et son terri-
totre; par M. L. JàCQUEMiw 40§
Laquelle statistique comprend des considérations
sur la topographie 409
La Camargue ' 4 H
La Crau 436
Le Tréhon ,. , 454
La Météorographie 459
L' Hydrographie 468
L^ Histoire naturelle 484
La Géologie 489
La Botanique 494
La Zoologie , i29
rAntfiropologiB ( caractère , mœurs , coutumes , lan-
gage, amusements des Artésiens; hommes illustres,
population , instruction publique , établissements de
bienfaisance) i49
L*industrie, le commerce , la navigation, les foidi
et mesures 868
Vagriculture et V économie rurale, . . ... . Ï75
V administration civile, les contributions. . . . i84
Vhistoire ,..,.$90
Les monuments t96
Seconde partie. — Tablettes statistiques. — Sta-
tistique UNIVERSELLE 313
De la constitution physique du globe; par M. Marcel
DE Serres 343
J}e la composition de l'eau de la Méditerranée , par le
même 319
— 597 —
Pages.
0(Soiwemr9 de vùyage. — Grotte du Chiens par. M.
d^HOMBBES-FllBIAS . v , S8S
Rapport , par M. Mortreuil , star la statistique du
Pachalik d'Alep , par M. Guys 345 et tH 4
Rapport fait par M. Marcotte , sur une brochure re-
lative à V abolition du système prohibitif ; parti.
JouiNE 356 et 488
Rapport , par M. de Boknemant , sur le livre de M*
Remacle, intitulé : Dts Hospices 4^ Enfants trouvés
en Europe et principalement en France. . . 367 et 504
Mémoire sur la réforme des prisons, par M. Vaucher. 3T7
Rapport, communiqué par M. Vaucher, sur l'état
actuel et Vavenir des classes ouvrières , en \ 849 ,
par M. AsHLEY 388
Rapport , par M. Ddfaur de Montport , sur le livre
de M. Norbert Bjonafous, intitulé : Etudes sun, ^
V Astrée et sur EonovéiVïiFÈ 393et5î^
Rapport , par le même , S7tr le livre intitulé : De
Angeli Politiani vita et operibus disquisitiones , '
auctore NorbertoBo^kFOUS 406 el 531
De Vutilité de la langue arabe: par M. G. Sakakini. 421
Notice sur un tableau de V Ecole romaine; par M. F.-J.
GiRAUD .489
Notice historique sur un négociant célèbre , par M.
Bousquet 449
Excursion horticole , en Italie ; par M. Hipolyte
ToPiN 459
Troisièmepartie.— Extrait des séances delà Société. 468
•• •
Discours prononcé par M. Dufaur de Montfort ,
avant de quitter !a présidence 472
— 598 —
Pages.
Discours de M. de Villeneuve , appelé à occuper le
fauteuil 476
Rapport, par M. P.-M. Roox , sur les titres de plu-
sieurs candidats aux titres de membres honoraires et
correspondants, 485, 488, 509, 515, 517, 525 et 533
Propo5î7/onjoar M. DE Villeneuve 485
Analyse, par M. P.-M. Roux, dhin rapport de M* de
Villeneuve, sur le résultat de démarches faites près
de M, le Préfet, au sujet d'une statistique perma-
*nente des communes des Bouches-du- Rhône ... 487
Mode de publication des travaux delà Société, proposé
par M. Vaucber , et discussion à cet égard . . .489
Nomination de six délégués au Congrès des délégués
des Sociétés savantes des départements .... 489
Rapport, par M. P.-M. Roux , sur le Congrues des dé-
légués des corps savants et sur le Congrès central
d'agriculture^ Vun et Vautre tenus à Paris, en mars
1850 • 496
Analyse, par M. P.-M. Roux , dhme notice, par M.
Vabbé Durand , sur ^importance des cités ouvrières
et en particulier de celle fondée à Marseille, par
M. Vaucher 503
Quelques mots, par'^l. P.-M. Roux, sur unrapport de
M. Feautrier , concernant la découverte de l'ancien^
, baptistère de r Eglise cathédrale de Marseille . .513
Idem , par le même , sur des rapports de M. Dïifaur
de MoNTFORT et Gendarme, de Bevotle, relatifs à un
travail de M. Catelin, sur la vapeur considérée
comme agent actif de la marine militaire , et à un
travail de M. Genteï, sur le service de la vicinalité
des Bouches-du-Rhône 517 et 518