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Full text of "Répertoire des travaux"

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92200 


BEQUEST 

UNIVÎRSITY  .rMICHI&AN 

Ife  GENERAL  LIBRWY       ^ 


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AI  3 


RÉPERTOIRE 


DES 


TRAVAUX 


BB  LA 


SOCIÉTÉ   DE  STATISTIQUE   DE    MARSEILLE. 


AVIS. 


'■*.     ^ 


La  Sociéié  (ipi  sfUâstique  de  Marseille  dédare  qu'^o  consi- 
gnant dans  son  répertoire  les  travaux  qui  lui  paraissent  dignes 
de  rimptession  ,  elle  n'entend  donner  aucune  approbation  ni 
improbation  aux  opinions  émises  par  les  auteurs. 


'"••■. 


RÉPERTOIRE 

DES 

TRAVAUX 

DE  LA 

SOCIÊTËDE  STATISTIQUE  DE  MARSEILLE 

FUBLlS 

9ea«  la  direotlon  de  M.  P.-H.  Roux, 


SELRËTAinE  PERPfiTL'EL. 


TOME  QUATORZIÈME 
1  i*-*  de  la  troisième  série.  ) 


.,    IMP.  DE  Lit    SOCIÉTÉ    DE      STlllilUJOE 


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DBS 


TRAVAUX 

DE  LA 

SOCIÉTÉ    DE    SVAVMTIQVB     »fi   llABSfiU.lil|. 


PRfiMiRi  PARTIE. 


9t*ti»tiqu«  du  département  des  BoaolieS'«du»Rli6Be  < 


En  prenant  la  détermination  d'entreprendre  (tes  recherches 
dont  les  résultats  soient  plus  préds  que  ceux  obtenir  jusqu'à 
ce  jour,  c'est-à-*dire  en  s'attachant  à  établir,  daos  chaque 
commune  du  département  des  Boucbes-du-Rhdne,  une  com- 
mission permanente  de  statistique  qui  produise  annuellement 
la  somme  de  faits  chiffrés  suffisante  pour  bien  faire  connaître 
ce  qui^  pendant  cette  période,  aura  été  dans  ce  département) 
la  Société  de  statistique  de  Marseille  est  évidemment  entrée 
dans  une  nouvelle  voie.  Mais  si  une  ère  nouvelle  commence 
pour  elle ,  ce  n'est  pas  sans  qu'elle  soit  exposée  à  se  voir^ 
avant  même  Taccomplissement  de  son  projet,  obhgée  d'en 
modifier  le  plan  tout  récemment  tracé  et  de  ralentir  ainsi  sa 
marche  vers  le  but  qu'elle  s'est  proposé. 


—  6  — 

Le  passé  neus  àutàrifié  à  t^îi*  <^  ^^^g^- £"  ^ff^^  nous 
nous  promettions ^Q06ii(>  â'éM Sf sttme 4e  recherches,  qui, 
suivi  dans  les  pays  avec  lesquels  la  France  et  notamment 
Marseille  sont  en  rapport  d'affaires  commerciales,  devait 
nous  être  très  profitable,  en  donnant  lieu  à  des  communi- 
cations plus  fréquentes  de  bons  travaux. 

Ce  qui  surtout  nous  assurait  cet  avenir,  c'est  l'empresse- 
ment que  plusieurs  des  Consuls  que  notre  Gouvernement 
entretient  à  l'étranger,  avait  mis  à  répondre  au  désir  que 
nous  leur  avions  manifesté  de  nous  fournir  les  renseignements 
nécessaires  suivant  notre  système  de  recherches.  Du  reste, 
nous  avions  des  raisons  de  nous  attendre  partout  à  un  sem- 
blable accueil.  Mais  bientôt,  là  même  où  le  bon  vouloir  n'était 
pas  douteux,  où  un  eommencement  d'exécution  était  un  sûr 
garant  des  résultats  que  nous  espérions,  des  circonstances  ont 
surgi  qui  ont  tout  paralysé.  Il  est  vrai  qu'elles  pouvaient  être 
prévues,  mais  il  ne  nous  élait  pas  donné  de  les  prévenir. 
C'est  ainsi,  par  exemple,  que  les  bouleversements  causés  par 
la  pohtique,  en  changeant  la  face  des  événements,  nous  ont 
forcés  d'interrompre  notre  correspondance  avec  l'étranger, 
et  ont  même  refroidi  le  zèle  des  nationaux  dans  leurs  rela- 
tions avec  noii^. 

Sans  doute ,  avec  le  calme  dont  il  faut  croire  qu'il  lious 
sera  enfin  permis  de  jouir  pendant  longtemps  ;  avec  les 
grands  bienfaits  de  la  paix,  que  nous  ne  saurions  trop^appeler 
de  nos  vœuX;  J'ordi*e  parfait  étant  établi  dans  le  monde  entier, 
et  les  communications  entre  les  différents  peuples  devenant 
plus  faciles,  l'étude  de  la  statistique  sera  chez  eux  continue , 
comme  elle  doit  l'être,  pourqueriendécôx)ma'^étéétdeee 
qui  est  n'échappe  aux  investigateurs.  -  • 

En  attendant  ce  désirable  état  de  cbosôs ,  force  nous  sera 
quelquefois  d'ajourner  notre  collection  de  travaux  de  statistique 
universelle.  Hé  bien ,  les  diOicultés  que  l'on  peut  renccinirer 
quand  on  cherche  à  élendre  au  loin  Fobservatlott  des  fôitfe>  se 


-  7  -■ 

présentent  encore,  moindres  si  Von  veut ,  dans  un  cercle  plus 
restreint,tèl  que  celui  ^'un  département.C'est  que  les  calami- 
tés publiques  r9(>dQ<^<^n^  résultent  d'une  cause  générale  , 
s'opposent  plus  ou  moins ,  dans  toutes  les  localités ,  aux  con- 
ceptions les  plus  heureuses. 

Indépendamment  des  perturbations  générales ,  il  est  d'au- 
tres raisons  qui,  pour  n'être  pas  aussi  sérieuses,  ne  sont  pas 
moins  des  obstacles  à  la  conciliation  de  tout  ce  qu'exige  le 
genre  d'étude  dont  il  s'agit  :  le  manque  de  dispositions  des 
uns ,  soit  par  paresse  ou  par  indifférence ,  à  se  livrer  i  une 
semblable  étude  ;  le  défaut  d'harmonie  entre  tels  et  tels  au- 
autres  qui  ne  veulent  conséquemment  pas  confondre  leurs 
moyens  d' action  ;  les  tnodiôcation»  que  tel  ou  tel  plan  est 
susceptible  dé  subir  avant  même  qu'il  ait  été  soumis  à  la 
sanction  de  l'expérience ,  etc., tout  cela  est  bien  propre  à  met- 
tre à  l'épreuve  la  patience ,  la  persévérance  du  statisticien  le 
plus  dévoué.  Mais  la  Société  de  statistique  de  Marseille  ne  se 
découragera  jamais. 

Si  des  changements  étaient  apportés  à  son  mode  de  recher- 
ches pour  les  annales  communales  de  statistique ,  elle  s'y  con- 
formerait avec  le  même  zèle ,  car  elle  ne  se  dissimule  pas  que 
ce  n'est  qu'à  la  longue  et  qu'en  agissant  toujours  qu'il  est 
possible  d'atteindre  le  degré  de  perfection  désirable.  Un  jour, 
ce  nous  semble,  le  Gouvernement  bien  pénétré  de  Inutilité  des 
études  statistiques,  les  soumettra  partout  à  un  plan  uniforme 
et  en  assurera  la  continuité  autant  par  des  moyens  discipli- 
naires capables  d'assurer  l'exécution  de  ses  volontés  ,  que  par 
d^  justes  récompenses  dont  l'attrait  soit  encore  plus  efficace. 
Alors ,  comme  aigourd'hui,  nous  serons  là  pour  servir  le  pays.. 
Les  matériaux  que  nous  aurons  recueillis ,  y  en  eût-til  d'in- 
complets, ou  qui  ne  se  lieraient  pas  à  un  cadre  bien  déterminé, 
seront,  toutefois ,  utiles  et  à  nos  contemporains  et  à  nos  suc- 
cesseurs ,  pour  traiter  tels  ou  tels  sujets  se  rattachant  à  la 
science  que  nous  cultivons. 


V 


—  8  — 

Qumque  des  esters,  format  m-4%  conteaaai  des  modèles 
de  tableaux  i^t  été  publiés  par  la  Société  de  statistiijue  dei 
Marseille,  afia  de  faciliter  le  dassaneut  des  chiffres  recueillis, 
nous  avons  peosé  que  nas  lecteurs  verraient  avec  plaisir  la  ré- 
duction de  ces  tableaux  au  format  iu*8%  et  de  manière  à  pou- 
voir être  insérés  dans  notre  répertoire.  C'est  ce  qui  suivra 
le  rapport  fait ,  au  nom  d'une  commission  spéciale,  sur  le  pro- 
jet de  statistique  permanente  des  communes. 

Nous  prions  les  membres  de  la  Société,  honoraires,  actifs  et 
correspondants ,  ainsi  que  les  personnes  qui  ne  lui  appartieiè- 
nent  point,  d'apporter  leur  concours  dans  la  grande  et  ulile 
entreprise  qu'elle  désire  réaliser.  En  un  mot ,  de  quelle  part 
quevienneiU  les  matériaux ,  ils  seront  accueilUs  avec  recon*- 
naissance  et  cette  satisfaction  que  donne  la  certitude  de  triom- 
pher ,  si  chacun  apporte  sa  pierre  à  l'édCQce. 


~::r.^i£:Ts:s^ 


^  9  — 

Happorl  fait  à  la  Soc  été  \dè  itatisiique  dé  MafieilU , 
U  7  février  1850  ,  au  nom  à'une  Comminion  composée 
de  MM.  DuPAUR  de  Montport,  De  Villeneuve,  P.-M.  Reox, 
de  Marseille  et  Feautrier  ,  par  M.  Gendarme  ,  de  Bevotte, 
Membre  amsi  de  cette  Commission ,  sur  un  prqjei  de 
Statistique  permanente  présenté  par  M.  Hallez-d^Arrcs, 
Membre  correipondant^ 


Messieurs, 

Ce  n'est  prà[it  dans  cette  réunion  qu'il  est  nécessaire  de 
rappeler  la  haute  utilité  de  la  Statistique.  Après  tout  ce  qui  a 
clé  dit  à  diverses  reprises  dans  cette  enceinte,  après  ce 
qui  a  été  si  éloquemment  exposé  dans  notre  dernière  séance 
publique ,  que  viendrais-je  répéter  qui  n'ait  été  Aé^k  proclamé 
par  toutes  nos  voix,  qui  n'ait  d^à  pénétré  dans  nos  convictions? 

Mais  reconnaître  l'utilité  delà  Statistique,  indiquer  sps  avan- 
tages;, je  devrais  dire  sa  nécessité,  ce  «l'est  que  le  premier  pas  ; 
il  Mt  encore  en  faire  l'objet  d'une  étude  pratique.  A  notre  So- 
ciété ,  Messieu!*s ,  revient  le  mérite  d^être  entrée  franchement 
dans  cette  voie,  de  s'être  régulièrement  organisée  pour  recueillir, 
pour  classer  des  faits  ;  car  la  Statistique  n'est  autre  chose  que 
la  science  des  faits.  Et ,  vous  le  voyez  de  suite ,  une  semblable 
définition ,  abstraction  faite  des  sciences  métaphysiques  et  pure- 
ment spéculatives,  la  rattache  à  toutes  les  branches  des  connais- 
sances humaines ,  à  tous  les  besoins  de  la  société. 

Chaque  jour  cependant,  à  nos  côtés,  nous  entendons  deman- 
der ce  que  signifie  la  Statistique.  Il  est  vrai  que  chaque  jour 
aussi ,  et  pour  ainsi  dire  à  chaque  instant,  nous  voyons  s'accom- 
plir en  sa  faveur  un  acte  de  réhabilitation.  Le  même  homme 

ïom.  XIV.  2 


-10- 

qui  en  ce  moment  dédaigne  ses  recherches ,  semble  prendre  en 
pitié  ses  résultats^  est  aussi  celui  qui  dans  une  minute,  invoquant 
1  es  donnéies  de  Texpérience ,  Tautorité  des  faits  accomplis ,  fera 
ainsi,  mais  sans  s'en  douter,  appel  aux  données  de  la  Statistique. 

Nous  aussi,  nous  nous  récrions  souvent 'contre  les  résultats 
que  la  Statistique  a  fournis ,  et  nous  n'hésitons  pas  à  reconnaître 
le.s  erreurs  qu'elle  a  engendrées ,  la  fausseté  des  conclusions 
auxquelles  elle  a  entraîné.  Mais  s'en  suit-il  pour  cela  que  la 
Statistique  soit  une  science  vaine?  Non,  sans  doute  :  car  ces 
erreurs  reconnues,  ces  conséquences  démontrées  fausses ,  prou- 
vent seulement  que  les  données  n'étaient  pas  exactes;  et  parce 
que  les  données  ne  seraient  pas  exactes  ,  la  Statistique  serait 
une  science  vaine  I  Quoi  donc  !  parce  qu'un  géomètre ,  tout  en 
raisonnant  juste,  est  arrivé  à  une  conclusion  insuffisante  ou 
même  inexacte,  faut-il  qu'il  proclame  l'inanité  de  la  géométrie? 
Qu'il  regarde  en  arrière,  qu'il  remonte  pas  à  pas  à  la  source  de 
ses  déductions ,  il  reconnaîtra  que  tout  amplement  il  a  adopté 
des  données  incomplètes  ou  fausses.  II  en  est  de  même  de  la 
Statistique  :  si  elle  a  excité  les  dédains  de  quelques  esprits ,  si 
elle  a  attiré  les  reproches  de  quelques  autres ,  c'est  qu'elle  en 
est  encore  à  recueillir  les  faits,  à  les  rapprocher,  à  les  coor- 
donner ;  c'est  qu'elle  n'est  pas  encore  assez  riche  d'observations 
et  qu'elle  n'est  pas  en  position  de  fournir  des  données  certaines 
à  tous  les  problèmes  qui  se  rapportent  aux  sciences  d'appli- 
cation. 

Quoique  en  réalité  la  Statistique  ait  commencé  avec  l'homme^ 
quoique  dès  les  premiers  âges  du  monde  on  ait  consigné  et 
réuni  des  faits ,  cette  science  est  cependant  encore  toute  jeune 
quant  aux  procédés  de  recherches  et  de  classification.  Ces  pro- 
cédés sont  encore  aujourd'hui  même,  sinon  à  découvrir,  au 
moins  à  appliquer.  Les  Gouvernements  seuls  ont  été  dans  ces 
dernici's  temps,  en  position  de  réunir  de  nombreux  éléments  ; 
mais,  il  faut  bien  l'avouer ,  ils  n'ont  pas  toujours  trouvé  dans  tes 
administrations  locales  tout  le  Concours  nécessaire,  une  bonne 


—  H  — 

Volonté  soutenue,  des  lumières. soflBsatites.  Et  pois ,  soltidlaiil 
ces  admini^raliMis  pm*  intervrite ,  et  isotfvent  «ins  être  bieo' 
compris,  ils  n'ont  reçu  q/àé  (tes  r^neigiieiiieiilè vs^fues,  ce  qii^on 
appelle  (  permettez-m<M  Texpre^sios  )  éet  résutêats  ée  ^en* 
iîfisi^nt.  ÛAhéatênêèmmi  m$A ,  fémur  a  été  bien  souvent 
vdontair6.  Lès  réponses  ont  ëé  Mtes  atee  Tintontion  bien^u^ 
rôtéo  de  déguiser  b  vérité.  Il  semUe  aux  manicipaiités  q»- 
l'intérêt  de  leurs  adminii^cés  leur  ûdt  ua  devoir  de  tromper  le 
foaventement.  Suivant  dles,  s'agit-il  de  récoltes,  de  population, 
c'est  qu'on  vent  vérifier  l'assiette  de  Timpêt ,  on  même  l'aug- 
menter  :  il  faut  alors  réduire  les  chiffres  peur  fiire  établir  Tiiki* 
pôt  aussi  bas  que  possible.  S'agit^il  des  pauvres,  t'est  iqtt!on  veut 
faire  une  répartition  de  secours  :  il  faut  alors  en  augmenter  le 
nombre,  pour  recevoir  une  part  proportionneffieroent  plus  forte 
dans  cette  répartition. 

Ainsi ,  par  une  foule  de  causes,  ou  n'a  obtenu  jusqu'à  oe  jour 
aucuns  résultats  exacts.  C'est  qu'en  effet  riffli  n'était  et  n'est 
encore  oi^nisé  pour  donner  à  ces  résultats  le  oaradère  de  la 
vérité. 

Quelques  sociétés  savantes,  qudques  réuUMns  d'homme» 
éelaffés,  <mtbien  voulu  consacrer  leur  temps  et  leurs  lumières 
à  desrech^t;hes  statistiques;  mais  n'ayant  qu'une  action  res- 
treinte ,  ils  ne  peuvent  étendre  à  une  distance  convenable  le 
<*^*cle  de  ces  recherches;  et  des  difficultés  matérielles  forment  à 
diaque  instant  obstacle  à  un  profitable  emploi  de  lem^  science 
et  de  leur  dévoûment. 

Ce  qui  manque  donc,  pour  l'établissement  d'une  statîstiqÉe 
sérrôuse,  telle  que  nous  la  comprenons  ici,  telle  que  la  réclament 
les  besoins  de  l'industrie ,  de  l'agriculture ,  du  commerce ,  de 
l'économie  pofitique,  etc. ,  c'est  une  organisation  qui  permette 
d'enregistrer  tous  les  feiits ,  sans  qu'il  y  ait  incertitude  dans  la 
définition  de. cbaam  d'eux.  Ce  qu'il  faut  encore,  pour  obtenir 
de  la  Statistique  des  résultats  dignes  de  foi ,  des  résuttat$  cer- 
tains, dans  toute  r«;ception  philosophique  de  ce  mot,  c'est 


—  12  — 

qu*une  fois  organisée  elle  persiste  sans  interruption  dans  son 
rôle  d^obscrvatrice,  en  un  mot  qu'elle  soit  permanente. 

C'est  vers  ce  douMe  but  que  lé  travail  de  H.  Hallez-d'ârkos 
e3t  dirigé  :  Organisation  et  per$nànence. 

Le  moyen  d'organisation  consiste  à  s'adresser  séparément  à 
chaque  commune  pour  obtenir  d'elle  l'inscription  de  tous  les 
laiis  qui  lui  sont  propres  sur  un  registre  uniforme  pour  toutes  : 
€  Chaque  année  y  dit  M.  IIallez-d'Arbos  ,  les  documents  ainsi 
»  obtenus  serai^t  colligés  :  1<»  au  chef-lieu  de  chaque  canton 
»  pour  les  communes;  3»  au  chef  lieu  d'arrondissement  pour 
»  les  cantons  ;  3*  au  chef  lieu  du  département  pour  les  arron- 
»  dissements.  Us  seraient  soumb  au  Çonsâl.gàiéral^et  trans- 
n  mis  au  Gouvernement. 

t  A  chaque  période  décennale ,  ils  seraient  coll^  de  nou- 
)i  veau  pour  tout  le  département,  et  au  ministère  pour  toute  la 
»  France* 

«  La  tenue  du  r^istre  serait  confiée  :  1**  dans  chaque  ville ,  à 
»  une  commission  de  statistique  formée  par  le  maire,  et  qui 
»  élirait  son  secrétaire  ;  2""  dans  j^haque  commune  rui*ale  ,  la 
»  coiuuission  de  statistique  sérail  composée  des  membres  du 
)»  comité  local  d'instruction  primaire,  auquel  on  adjohidrait  un 
>  certain  nombre  d'agriculteurs  et  d'industriels ,  avec  l'instiiu- 
9  teur  pour  secrétaire.  » 

Quant  à  la  permanence ,  elle  est  une  conséquence  de  l'orga- 
nisation elle-mêine,  et  du  cadre  que  présente  le  registre  dont 
M.  Hallez  d'Arros  nous  a  rerais  un  modèle.     ' 

tour  faire  comprendre  la  composition  de  ce  r^istre,  laissons 
encore  parier  l'auteur  lui-même  :  (l  Ce  r^istre,  dit-il,  consiste 
»  en  une  série  de  tableaux  divisés  en  douze  chapitres  :  chaque 
)!>  question  est  précisée  de  telle  sorte  qu'il  ne  reste  qu'à  poser 
»  en  regard  le  chiflre  qui  en  forme  la  réponse.  Il  est  disposé 
»  pour  une  période  de  dix  années ,  et  ne  contient  que  vingt- 
o>  cinq  pages. 
«  Le  chiffre  obtenu  pour  toute  la  France  est  placé  comme 


)i  terme  de  comparaison ,  en  face  des  chiffres  obtenus  pour  le 

>  département  et  pour  la  commune.    . 

«  Dans  ce  registre  y  uniforme  pour  toute  la  France ,  seraient 

>  consignés,  tous  les  ans,  sous  une  forme  synoptique ,  tous  les 

>  faits  communaux  qui,  à  un  titre  quelconque ,  rentrent ,  soit 
»  dans  le  domaine  de  la  Statistique,  soit  dans  celui  de  Tllistoii^e. 
»  La  plus  large  part  y  a  été  réservée  aux  documents  concernant 
)  la  partie  agricole  et  le  service  des  subsistances  ;  mais  rien 

>  n'empêche  d'élargir  les  cadres,  et  de  porter  les  recherches  sur 
»  toutes  les  branches  de  l'économie  politique,  et  sur  tous  les 
fi  faits  qui  se  rattachent  à  toutes  les  autres  séries  d'intérêts. 

C'est  sur  ce  point  de  son  travail  ^  non  moins  que  sur  l'idée 
principale,  que  M.  Hallez-d'Abros  appelle  les  lumières  de  la 
Société  de  statistique  de  Marseille. 

«  Le  cadre  qui  lui  est  soumis  comprend  deux  divisions  prin- 
»  cipales  :  la  partie  statistique ,  la  partie  historique. 

€  Le  mouvement  de  la  population,  Tétude  et  la  division  du 
)>  territoire,  le  nombre,  le  développement,  Timportance  des 

>  communications ,  l'agriculture  dans  tous  ses  détails ,  la  na- 
%  ture  et  le  revenu  des  biens  communaux,  la  situation  des 
»  diverses  branches  de  l'industrie  et  du  comnàerce ,  l'organisa- 
»  tion  administrative  et  celle  du  culte ,  l'état  de  l'instruction 
»  publique,  telles  sont  les  matières  qui ,  réparties  en  i2  cha- 
»  pitres,  composent  la  partie  statistique. 

€  Dans  la  seconde  division  seraient  mentionnés  tous  les  faits 
»  historiques  de  quelque  importance ,  accomplis  dans  la  corn- 
»  mune,  durant  la  période  à  laquelle  ils  se  rapportent.  » 

La  Commission,  Messieurs ,  que  vous  avez  chaînée  d'examiner 
ce  travail,  et  qui  à  son  tour  m*a  chai*gé  d'être  son  oi^ne  auprès 
de  vous ,  n'a  pu  s'empêcher  d'applaudir  à  l'intention ,  au  but  de 
M.  Hallez-d'Arros.  Sans  doute  vous  vous  associerez  à  cette 
manifestation.  C'est,  en  effet,  une  heureuse  pensée,  une  pensée 
féconde  qûë  d'aller  ainsi  saisir  les  faits  aux  lieux  et  dans  les 
moments  mêmes  ou  ils  se  produisent ,   de  les  grouper  sous 


-  U  - 

riiifluence  d'une  définition  commune  à  toutes  les  localités,  d'ob- 
tenir des  résultats  essentiellement  comparables,  d'étendre  comme 
un  réseau  sur  toute  la  surface  d'un  vaste  pays  comme  la  France, 
pour  arriver  à  une  identité  de  recherches  et  do  classification  ! 
et  si  l'idée  de  M.  ILvllez-d'Arros  est  simple,  les  moyens  d'exé- 
cution sont  également  d'une  grande  simplicité,  et  les  résultats 
qu'on  ne  peut  manquer  d'obtenir  seront  de  la  plus  haute  hn- 
portance.  L'organisation  d'une  Statistique  générale  du  pays  sera 
ainsi  liée  à  son  organisation  administrative,  dont,  elle  deviendra 
comme  une  dépendance.  Les  rouages  de  la  seconde  fonctionne- 
ront sans  nouvel  effort  au  profit  de  la  première.  Il  faudra  sans 
doute  que  quelques  fonctionnaires  peu  nombreux  acceptent  une 
nouvelle  tâche  :  mais  cette  tâche  sera  très-légère  ;  et  fût-elle 
encore  plus  lourde ,  nul  doute  qu'ils  ne  l'acceptassent  avec  em- 
pressement, soit  par  dévoûment  aux  intérêts  généraux ,  soit  par 
esprit  de  localité.  L'autorité  supériem*e  non  seulement  sera  dé- 
sireuse de  prêter  son  concours  à  cette  œuvre,  mais  encore, 
comprenaQt  tout  ce  qu'elle  renferme  d'utile,  tout  ce  qu'elle 
promet  à  l'avenir  du  pays ,  elle  réchaufCera  le  zèle  qui  pourrait 
quelquefois  s'attiédir,  et  tiendra  à  honneur  de  s'associer,  en  vue 
du  bien  public,  aux  efforts  des  hommes  qui  dans  chaque  dépar- 
tement se  réuniront  comme  nous ,  pour  grouper  et  classer  les 
résultats  partiels»  pour  former  un  ensemble  de  tous  les  élé- 
ments épars,  et  préparer  cotte  grande  statistique  du  pays  que 
j'oserai  appeler  le  Code  des  lois  matérielles  dé  la  France. 

L'examen  du  travail  de  M.Uallez-d'Awios  a  donné  lieu  dans 
le  sein  de  votre  Commission  à  quelques  observations  que  je  vais 
avoir  l'honneur  de  vous  présenter  aussi  sommairement  que 
possible. 

C'est  un  principe  général  que  dans  une  machine  quelconque 
il  convient  d'employer  le  moindre  nombre  possible  d'intermé- 
diaires entre  la  force  motrice  et  le  travail  produit,  et  qu'il  faut 
supprimer  tous  ceux  de  ces  intermédiaires  dont  l'utilité  n'est 
pas  démonti^e  :  les  fonctions  s'accomplissent  d'autant  phis 


—  15  — 

fadlcment)  et  les  résultats  sont  d^autant  plus  grands ,  qu*il  y  a 
ainsi  moins  de  frottements.  L'application  de  ce  principe  à  l'or- 
ganisation d'une  statistique  peitnanente  a  fait  croire  quil  y 
aurait  avantage  à  ne  pas  coHiger  au  caef-lîeu  de  canton  les  do- 
cuments frecu6illis{  dans  la  commune  :  le  chef-lieu  de  canton 
n'est,  en  effet,  bien  souvent  qu'un  village  semblable  ou  même  in- 
férieur en  importance  à  tel  autre  village  du  même  canton,  et  l'on 
pourrait  très-bien  ne  pas  y  trouver  les  éléments  nécessaires  pour 
composer  un  premier  travail  de  coordination. 

Quant  au  travaO  des  arrondissements ,  on  a  encore  jugé  avec 
rrison  que  le  Conseil  général ,  composé  en  grande  partie  de 
membres  étrangers  au  chef-lieu  du  département,  où  ils  ont  peine 
à  prolonger  leur  séjour  au-delà  de  ce  que  réclament  les  exi- 
gences administratives ,  n'était  pas  en  position  de  faire  le  travail 
généra] ,  travail  très-long ,  très-minutieux ,  qui  ne  pouvait  être 
confié  qu'à  une  Société  spéciale  de  statistique.  Aujourd'hui 
qu'obéissant  à  un  mouvement  général,  tous  les  esprits  semblent 
poussés  dans  là  voie  de  l'observation  et  des  recherches  ,  des 
sociétés  de  cette  nature  sont  déjà  organisées  dans  quelques 
départements;  pourquoi  ne  s'en  organiserait-il  pas  dans  tous  ? 
Certainement  les  éléments  existent  dans  tous,  et  dans  tous 
on  trouvera  un  grand  nombre  d'hommes  qui  consentiront  à  con- 
sacrer leurs  lumières,  et  quelques  heures  de  leur  temps,  à  l'ac- 
complissement  d'une  tâche  de  nature  à  exciter  leur  intérêt  et  à 
mériter  leur  dévoûment.  On  a  été  ainsi  amené  successivement  à 
croire  qu'il  serait  plus  convenable  de  faire  parvenir  tous  les  re- 
gistres communaux  à  la  Société  de  statistique  qui  se  chaînerait 
de  leur  dépouillement,  en  priant,  toutefois,  MM.  les  Sous-préfets 
de  réunir  ceux  de  leur  arrondissement,  et  d'en  faire  un  envoi 
collectif  à  MM.  les  Préfets.  Nul  doute  que  les  résultats  ne  dussent 
être  ensuite  transmis  à  l'autorité  centrale,  et  être  en  même  temps 
mis  à  la  disposition  des  Conseils  généraux. 

L'oi^anisation  proposée  par  M.  Hallez-d'Arros  ,  abisi  modi- 
fiée ,  nous  paraît  devoir  mieux  fonctionner ,  tout  en  assurant  de» 


-  16- 

résultats  aussi  bons  que  ceux  indiqués;  elle  préseoterait,  en 
oflet,  tout  à  la  fois  plifs  de  simplicité  et  plus  de  spécialité. 

La  «composition  du  registre  a  été  également  Tobjet  d*une 
attention  sérieuse  de  la  pari  de  la  Commission. 

Une  chose  qui  a  frappé  tous  les  membres  ^  c'est  que  dans  les 
tableaux  dont  le  registre  est  foimé,  on  a  posé  des  questions 
exigeant  des  calculs,  sinon  délicats,  au  moins  de  nature  à  ré-** 
clamer  une  certaine  habitude  des  chiffres ,  et  une  connaissance 
assez  intime  de  la  valeur  des  nombres.  En  général ,  il  faut  que 
tout  ce  qu'on  demande  aux  personnes  chaînées  de  fournir  les 
renseignements  communaux ,  soit  de  la  plus  grande  simplicité» 
On  fait  rarement  une  réponse  sérieuse  à  une  question  complexe 
telle  que  celle-cl^«/)^/^rmf/?«r  taeei^oissemeni  moyen  dé  la 
population  par  100  habitants  ?  quelle  est  la  vie  moyenne  ? 
Sans  doute,  les  questions  de  cette  nature  doivent  être  résolues  : 
mais  il  ne  faut  pas  les  donner  à  résoudre  aux  premiers  agents. 
De  ces  derniers  ne  réclamez  que  des  faits,  que  des  données;  ne 
leur  imposez  aucun  résultat  à  déduire,  ou  tout  au  moins  ne  leur 
demandez  que  des  déductions  bien  simples ,  immédiates.  La 
Société  de  statistique ,  s'emparant  des  faits ,  fera  elle-même  les 
déductions  plus  éloignées ,  d'autant  que  les  calculs  porteront 
ainsi  sur  un  plus  grand  nombre  de  données ,  qu'ils  seront  faits 
par  les  mômes  procédés  pour  toutes  les  localités,  et  que  les  ré- 
sultats seront  alors  éminemment  comparables*^     ^ 

Toytes  les  questions  ne  présentent  pas  le  m^e  deg(%  d'in- 
térêt ;  leur  solution  ne  présente  pas  la  même  utilité.  Il  y  a 
plus ,  c'est  que  dans  toutes  les  locaUlés  il  ne  serait  pas  possi- 
ble de  donner  une  solution  à  toutes  les  questions.  Aussi,  a-t-on 
pensé  qu'il  serait  convenable  de  les  diviser  en  deuK  catégories  : 
les  unes  principaleSy  et  les  auti'es  secor^daires  ,  qui  se  trou- 
vant réunies  dans  le  même  chapitre ,  ou  bien  encore  confon- 
dues dans  le  même  tableau,  seraient  cependant  distinguées^ans 
le  r^istre  par  la  différence  des  caractèi*cs.  Les  premières  com- 
prendraient celles  qui  sont  communes  à  toutes  les  localités  , 


—  17  — 

qui  sur  toùii  les  points  peuvent  et  doivent  ditènir  une  réponse 
nette,  précise;  les  seconde^  ne  seraient  l'objet  d'une  réponse 
qiie  dans  les  localités  où  il  serait  poâsible  de  là  faire  avec  les 
éléments  disponibles. 

En  disant,  au  sujet  de  la  composition  de  son  registre,  ^uè 
rienn\empêche  d'en  élargir  le  cadre  ^  et  de  porter  Ità  re-  - 
chercher  sur  toutes  les  branches  de  Véconomie  politique  et 
sûr  tous  les  faits  qui  se  rattachent  à  d'autres  séries  d*inr- 
tirets ,  M.  Hâllez-d'Arros  a  bien  montré  qu'il  n'avait  païs  eu 
la  prétention  de  faire  figurer  dans  ce  registre  tout  ce  qui  ap- 
partient au  vaste  domaine  de  la  Statistique  :  on  ne  saurait 
qu'approuver  cette  réserve.  Il  est,  toutefois,  évident  qu'il  con- 
vient d'y  eomprefidre  tout  (àe  qui  peut  offirîrime  haute  et  fré- 
quente utilité,  tout  ce  qui  touche  à  de  puissants  et  sérieux  in- 
térêts. Sous  ce  rapport,  quelques  omissions  sont  à  réparer 
dans  le  cadre  proposé. 

Ainsi  un  membre  de  notre  Commission  a  fait  remarquer  que, 
dans  le  nombre  des  tableaux  contenus  au  registre  de  M.  Hhuxà-' 
d*Arros  ,  il  manquait  un  des  plus  essentiels ,  celui  qui  résume 
Fétat  de  la  commune  au  point  de  vue  moral.  Ce  tableau  devrait 
notamment  .présent  tout  ce  qui  se  rattache  à  la  prostitution*, 
au  nombre  et  à  la  nature  des  crimes  et  délits ,  aux  maisoiis 
de  détention,  etc.... 

Aia|j  encore^  on  a  cru  devoir  ajouter  un  tableau  présentant 
la  divisicn  de  la  population  par  classes ,  et  quelques  tutr^ 
dont  les  résultats  peuvent  souvent  fournir  des  âéments  indiif- 
pofisaMes,  notamment  ceux  relatif  à  la  description  physique 
du  sol  de  la  commune ,  comprenant  d'une  mamëre  parficoliëre 
la  t&pograptdej  la  météorologie  et  l'hydrographie. 

A  la  suite  de  ces  observations  générales,,  il  en  a  été  pré- 
senté d^^tres  plus  spéciales!  à  certains  tableaux.  Je  me  bohie- 
rai  l-en  reproduire  rapidement  quelques-unes. 

Dansla  1^«  section ,  chapitre  1^'  (Recensement),  il  est  i  dé- 
sirer qu^aprèfil  l'indication^  des  maisons  agglomérées  et  des 
Tom.  XIV,  3 


—  48  — 

maisons  isolées ,  on  fasse  connaître  la  population  pour  chacurïo' 
de  ces  deux  classes  d'habitations ,  en  distinguant  les  seies.  On 
pourrait  dans  Tavenir  en  conclure  des  résultats  importants,  re- 
latifs à  la  santé  publique ,  ou  à  l'influence  de  Tagglomération 
sur  les  naissances  de  chaque  sexe.  Il  est  paiement  à  désirer 
que,  parmi  les  habitants ,  on  distingue  ceux  qui  sont  domici- 
liés dans  la  commune  de  ceux  qui  ne  le  sont  pas. 

Dans  la  2'"''  section  du  même  chapitre  (Elat-Civil) ,  il  con- 
viendra, dans  l'article  naissances ,  de  distinguer  les  enfants 
légitimes  et  les  enfants  naturels ,  en  garçons  et  filles ,  afin  de 
pouvoir  apprécier  l'influence  du  mariage  sur  la  production  de 
chacun  des  deux  sexes.  D'après  la  disposition  des  colonnes  ,  il 
serait  à  craindre. que  l'on  ne  fît  double  emploi  :  une  meilleure 
forme  du  cadre  fera  disparaître  cette  cause  d'erreur. 

Dans  l'article  intitulé  :  Décès  totaux  de  1806  à  1846 ,  pré- 
sentant le  nombre  des  décès  d'après  les  circonstances  dans  les- 
quelles ils  ont  lieu ,  il  serait  bon  de  séparer  les  hommes  des 
femmes.  On  saurait  par  là  s'il  y  a  plus  d'hommes  que  de  fem- 
mes sujets  à  l'aliénation  ,  morts  par  suicide  etc et  la 

proportion  des  uns  aux  autres. 

Dans  le  partage  des  habitants  suivant  l'âge,  ainsi  que  dans 
le  partage  des  décès ,  il  importe  également  de  distinguer  les 
sexes  :  c'est  le  seul  moyen  d'obtenir  des  données  positives  pour 

tous  les  placements  viagers,  tontines,  etc ,  et  de  connaître 

qudles  périodes  d'âge  sont  comparativement  plus  mortelles  aux 
hommes  et  aux  femmes. 
Dans  ce  qui  tient  aux  communications ,  il  fallait  faire  figurer 
,    les  chemins  de  fer ,  présenter  des  chiffi'es  sur  la  fréquentation 
\  journalière  des  diverses  voies,  et  faire  connaître  les  prix  moyens 
\  de  transport  sur  chacune  d'elles  tant  pour  les  voyageurs ,  que 
pour  les  marchandises.  L'industrie  doit- tnouver  dans  ces  ré- 
sultats des  éléments  de  la  plus  haute  utilité. 
I      Mais ,  Messieurs ,  je  ne  veux  pas,  je  ne  dois  pas  vous  en- 
!  iralner  à  ma  suite  dans  l'examen  de  tous  ces  détails*  Ce  serait 


~  19  - 

vous  imposer  une  lâche  à  la  fois  pénible  et  sans  pi^ofit.  11  vous 
suffira  sans  doute  que  cet  examen  hit  été  fait ,  et  que  ,  par  la 
discussion  à  laquelle  je  viens  de  me  livrer  sur  quelques  points 
particuliers ,  vous  puissiez  juger  dans  quel  esprit  et  avec  quel 
soin  il  a  été  fait  pour  toutes  les  parties. 

C'est  ainsi  que  le  registre  auquel  M.  Uallez-d'Arros  a  donné 
le  nom  d'Annales  communales ,  a  été  repris  en  entier  ,  que 
plusieurs  tableaux  ont  été  modifiés  ou  complétés  ,  et  que  d'au- 
très  ont  été  ajoutés. 

Ce  travail  dont  j'ai  Thonneur  de  vous  présenter  ci-joint  le 
résultat,  permet  de  commencer  sans  retard  Tapplication  de 
ridée  de  M.  Hallez-d'Arros.  Mettons-le  sous  les  yeux  de  Fau- 
torité  qui  préside  à  Tadministration  départementale.  Indiquons- 
lui  le  but  qu'il  s'agit  d'atteindre ,  les  moyens  simples  proposés 
par  l'auteur  du  projet  de  statistique  permanente.  Nul  doute , 
Messieurs ,  que  non  seulement  nous  serons  compris ,  mais  en- 
core que  nos  propositions  seront  appréciées  à  leur  véritable  va- 
leur ,  et  que ,  pour  leur  mise  en  pratique ,  nous  obtiendrons 
le  concours  le  plus  éclairé  et  le  plus  empressé. 

Ce  concours  nous  est  indispensable  :  il  convient,  en  effet,  de 
déposer  au  chef-lieu  de  chacune  des  106  communes  des  Bqu- 
ches-du-Rhône ,  un  registre  semblable  à  celui  dont  j'ai  l'hoa- 
neur  de  vous  présenter  la  formule.  M.  le  Préfet  voudra  bien , 
nous  l'espérons ,  confier  ce  dépôt  au  soin  du  Maire  qui ,.  réuni 
au  Curé  ,  à  l'Instituteur ,  au  Secrétaire  de  la  Comçiuïie,  et  à 
quelques  personnes  spéciales  dans  la  matière ,  formera  le  Co- 
mité chargé  de  recueillir  et  de  consigner  les  renseignements 
demandés.  Il  voudra  bien  encore  intéresser  MM.  lès  Sous-Pré- 
fets d'Aix  et  d'Arles  à  cette  organisation,  en  les  priant  de 
colliger  et  de  lui  transmettre  les  documents  annuels  de  toute^ 
les  communes  de  leur  arrondissement.^ 

La  méthode  proposée  par  M.  ILvlle^-d'Arros  a  pu  soulever 
dans  l'esprit  de  quelques-uns  la  question  de  savoir  si  le  système 
de  recherches  statistiques  présenté  par  l'un  do  vos  nieoibres, 


.-\. 


—  20  - 

M.  MiÉGE ,  et  adopté  par  la  Société ,  ne  devr^t  p^s  élre 
considéré  comme  préférable.  Permettez  à  votre  rapporteur  de 
résoudre  cette  question. 

A  quel  résultat  doit  conduire  Tapplication  de  [l'idée  de  M. 
Hallez-d'Arros?  a  former  une  Statistique  sérieuse  sur  ce  qui 
concerne  la  France ,  mais  la  France  seule  :  à  obtenir  des  don- 
nées exactes  pour  la  solution  des  principaux  problèmes  d'éco- 
nomie sociale ,  mais  seulement  pour  les  principaux  ;  car ,  re- 
marquez-le bien ,  M.  Hallez-d'Arros  n'  a  pas  eu  la  prétention 
de  composer  une  Statistique  universelle  :  il  l'indique  assez  dans 
son  mémoire  ;  et  ce  n'est  point  à  cela  que  conduit  le  cadre  tracé 
dans  ses  Annales  communales.  L'organisation  elle-même  fixe 
d'ailleurs  une  limite  à  la  nature  des  données  qu'elle  permet  4^ 
recueillir. 

D'un  autre  côté,  que  ressortira-t-il  de  ces  Annales?  Des 
nombres ,  des  [éléments ,  mais  non  pas  une  statistique  com- 
plète ;  car  la  statistique,  pour  être  complète ,  doit  présenter  le 
recueil  des  déductions  que  ces  nombres  réunis  permettent  d'ob- 
tenir ;  et  ces  déductions ,  c'est  la  Société  en  définitive  qui  les 
obtiendra.  Dans  les  communes  nous  butinerons  les  faits  ;  dans 
cette  enceinte ,  nous  les  élaborerons. 

Si  je  jette  les  yeux  sur  le  cadre  tracé  par  l'excellent  système 
de  M.  MiÉGE ,  je  vois  sans  peine  qu'il  comprend  un  domaine 
bien  plus  vaste  :  «  Le  système,  est-il  dit  dans  le  rapport  fait  à 
»  la  Société  ,•  qui  a  paru  le  plus  convenable ,  est  celui  qui ,  ne 

>  s'arrêtant  à  aucun  temps,  à  aucune  nature  d'oljets,  à  aucun 
jf  lieu ,  aurait  pour  but  de  recueillir ,  toujours  ej  partout , 
»  les  renseignements  de  faits  ^  qui  pourraient  déterminer  :  1<* 

>  les  membres  du  gouvernement  dans  l'économie  des  rap- 

>  ports  de  sa  politique  extérieure  et  de  sa  coopération ,  soit 
»  administrative ,  soit  législative ,  à  tous  les  autres  régulateurs 
»  ou  conciliateurs  des  droits  et  désintérêts  souvent  opposés  de 
»  l'industrie  et  delà  propriété;  2°  la  production  industrielle  , 
»  de  manière  à  la  proportionner  aux  besoins  des  peuples  avec 


—  21  — 

%  lesquels  se  £ait  le  commerce ,  et  à  prévenir  les  perturbations 
9  qui  peuvent  résulter  d'une  surcharge  ou  d'une  insufiisance 
)»  des  produits.  » 

Vous  le  voyez ,  Messieurs ,  il  y  a  là  ouvert  aux  recherches 
de  notre  Société ,  un  horizon  bien  plus  étendu  que  celui  dont 
M.  Hallez-d'Arros  a  tracé  les  limites. 

léa  vérité  est  que  l'organisation  d'une  Statistique  perma- 
n^te  dans  chaque  commune ,  n'a  aucun  rapport  avec  le  sys- 
tème de  recherches  que  la  Société  a  adopté.  Ce  sont  deux  choses 
tout  à  fait  distinctes,  qui  doivent  fonctionner  séparément;  l'une 
présente  une  manière  de  se  procurer  les  données  sur  une  foule 
de  questions  communes  à  toute'  la  France  ;  l'autre  est  le  règle- 
ment intellectuel  et  particulier  de  la  Société  de  statistique  de 
Marseille.  Sans  contredit  la  première  sera  un  aliment  pour  le 
second ,  mais  elle  ne  pourrait  pas  le  remplacer. 

Mes  yeux,  en  parcourant  l'exposé  du  système  adopté  par  la 
Société ,  rencontrent  une  phrase  qui  me  sert  admirablement 
pour  rendre  et  pour  justifier  une  partie  de  ma  pensée  ;  cette 
phrase  est  la  suivante  (page  25). 

c  On  déduira  les  conséquences  des  faits ,  qui  sont  le  résultat 
»  des  recherches  sur  l'hydrographie ,  par  rapport  à  leur  in- 
»  fluence  sur  l'agriculture,  l'industrie ,  le  commerce  et  la  na- 
T^  vigation.  » 

Tel  est,  en  effet,  le  rôle,  telles  sont,  en  effet,  les  attributions  de 
la  Société  de  statistique ,  d'étudier  et  de  rechercher  les  consé* 
quences  des  faits  :  mais  ces  conséquences  n'ont  aucune  place 
dans  le  registre  de  M.  Hallez-d'Arros  ,  registre  qui  n'a  pas  du 
tout  pour  but  de  les  rechercher ,  et  qui  se  home  à  contenir  l'é- 
noncé des  faits. 

En  touchant  ici  au  terme  du  mandat  qui  m'a  été  confié ,  je 
crois,  devoir  ,|]Messieur6 ,  à  la  suite  des  considérations  que  je 
viens  de  présenter ,  vous  soumettre  les  propositions  suivantes  : 
i°  Accorder  une  approbation  sans*  réserve  au  projet  présenté 
par  M.  Hallez-d'Arros  ,  pour  V établissement  dune  Statis- 
tique permanente  dans  toutes  les  communes  de  France. 

f 


—  24  — 

—  Le  26  février,  le  Conseil  d'administration  delà  Société  de  statisti(iue 
s*est  i-endu  chez  M.  le  Préfet,  à  qui  M.  le  Secrétaire  pei^vétoel  avait  écrit 
déj^  pourTioformer  du  but  de  cette  visite.  M.  le  Préfet,  ayant  apprécié 
toute  rimportance  du  projet  dont  il  s'agit,  y  a  adhéré  avec  empressement 
et  a  pris ,  dès  le  lendemain ,  Tarrété  suivant  : 

N<»  16.  —  Arrêté  sur  l'établissem$nt ,  dans  toutes  les  communes  ^ 
de  Commissions  permanentes  de  Statistique.  (Extrait  du  Recueil 
des  actes  administratifs  du  département  des  Bouches-du- Rhône.) 

«Nous,  Préfet  des  Bouches-du-Rhône,  officier  de  la  Légion-d'Hon- 
neiu", 

«  Vu  le  rapport,  en  date  du  26  de  ce  mois ,  par  lequel  MM.  les  membres 
du  Conseil  d^administration  de  la  Société  de  statistique  de  Marseille  nous 
ont  exposé  qu'ils  désiraient  établir  ,  dans  chacune  des  commîmes  du  dé- 
partement des  Bouches-du-Rhône,  une  Commission  permanente  de  sta- 
tistique, et  que  le  concours  de  T Autorité  supérieure  lui  était  nécessaire 
pour  atteindre  plus  sûrement  le  but  qu'ils  se  proposent; 

«  Considérant  que  la  Société  de  statistique  de  Marseille  s'est  déjà  signa-* 
lée  par  un  zèle  et  des  lumières  qui  ont  fixé  sur  eUe  l'attention  du  Conseil 
général  et  du  Gouvernement,  et  qu'il  importe  de  favoriser  des  travaux 
scientific^es  qtû  offrent  à  TAdministration  des  documents  d'une  utilité  jour 
nalière  et  incontest^le  ; 
Arrêtons  : 

«  Article  prebukr.  —  Il  sera  étabfi  dams  c^cune  des  communes  du 
département  dés  Bouches-du-Rhône ,  parles  soinis  et  sous  ladBrection  spé- 
ciale de  là  Société  de  statistique  de  Marseifle ,  des  Commissions  périna- 
nentes  de  statistique. 

«  Art.  2.  —  MM.  les  Sous-Préfets  efr  Maires  sont  invités  à  seconder  les' 
vues  de  la  Société  de  statistique  pour  la  formation  de  ces  Commissions ,  à 
se  concerter  dans  ce  but  avec  les  délégués  de  la  Société,  et  ei^n,  à  prêter 
le  con(^ur$  le  plus  bienveillant  à  ces  Conmiissions  dans  tous  les  travaux 
et  dans  toutes  les  investigations  que  provoquera  la  Société  de  statistique. 

«Art.  3.— ABi[^atioti  du  présent  arrêté  sera  adressée  à  M.  le  Président 
de  la  Société  de  statistique  de  Marseille. 

«  Fait  en  l'Hôtel  de  la  Préfecture,  à  Marseille ,  le  27  février  1850. 

«  Le  Préfet  des  Bouches-du-Rhône ^ 
«  SULEAU.  » 


DÉPARTEMENT 


'    de 


8Vii!Ilt8!I3(DV3< 


Arrondissement 

de 

CANTON 

de     ' 

Diviiion  Militaire 

Reiiort  de  la  Cour  d'Appel 
de 


ANMLES  COMMUIVALES  (') 


Commune,  d 


PERIODE  DECENNALE 


De  18»     à  1860. 


Diocèse 


de 


ANNÉE 


(1)  Nous  allons  donner  réduits  les  modèles  de  tableaux ,  déjà 
publiés  en  grand ,  et  distribués  aux  4  06  communes  du  départe- 
ment des  Bouches-du-Rhône ,  pour  être  remplis  suivant  l'inten- 
tion de  la  Société  de  Statistique  de  Marseille. 

XIV.  4 


—  NO- 


TABLE. 


PARTIE    STATISTIQUE. 


CHAPITRE  !•'.     POPULATION. 


CHAPITRE 
CHAPITRE 
CHAPITRE 


II. 

III. 

IV. 


TERRITOIRE. 


CHAPITRE  V. 


CHAPITRE 
CHAPITRE 


CHAPITRE  VIIl.  AGRICULTURE. 


CHAPITRE 
CHAPITRE 


CHAPITRE 
CHAPITRE 


CHAPITRE 


4'e  Section.  Recensements 

II     Section.  Etat  CiTil 

Iir  5ec<ton.  Diyision  par  classes.. 

IV    S#ott0n.  Seryice  Militaire 

Description.  Etendue.  Divisiotis.. 
coimuNiCATiONS.    Routes,  Chemins,  Rivières,  Cafiattx. 

DESCRIPTION  PHY- 
SIQUE       1'«  Section  Topographie 

—  -  II    Section.  Météorographie 

—  III  Section.  Hydrographie 

BIENS  COMMUNAUX,  f  r«  Section.  Nomenclature.  Descrip- 
tion et  valeur 

—  I  II    Sectton.  Bois  communaux.. . 

VI.  REVENUS  ET  CONTRIBUTIONS 

VII.  CONSOMMATION.       Importationctexpor.  des  principaux 

objets  de  consommation. 

Ire  Section  Classification  des  terres. 

II  Section.  Cultnre  des  terres 

III  Sectton.Produitdes  terres  en  natu . 

IV.  Section.     —     en  argent 

V.  Section.  Dénombrement  des  ani- 
maux utiles 

VI.  Sectioti.  Produit  des  animaux  en 
nature 

Vil  Section.         —         en  argent. . 
4'«  Section.  Usines  et  Manufactures. 

—  Il    Sectiori.  Arts  et  Métiers 

X.  COMMERCE 

XI.  ADMINISTRATION.   Ire  Section.  Organisation  municipale 

—  II    Section.  Institutions  de  Bienfai- 

sance    

XII.  CULTES -. 

XIII.  INSTRUCTION  PU- 
BLIQUE. Ire  Section.  Instruction  primaire 

.    •—  II    Section.  Enseignement  secondaire 

XIV.  ÉTAT  MORAL  DE  LA  COMMUNE 


PAGES 


CHAPITRE  IX.  INDUSTRIE. 


PARTIE  HISTORIQUE 


—  27  — 


CHAPITRE  1 


er 


PapalatIon< 


'^'■^* 


i^^  SECTION.    RECENSEMENTS. 


Recensemeni  du  la  commune  en  1840. 


Recensement  de  U  commune  en  185 


hommes  * 
femmes . 


t  hommes . 
femmes. 


I 


Nombre  d'habitants  domiciliés  dans  la  commune 

.Nombre  d'habitants  non  domiciliés  dans  la  commune. 


Nombre  de  maisons  agglomérées 

Nombre  de  ménages  qu'elles  contiennent. 


Nombre  d'habitants. 


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en  hommes..! 
en  femmes. . 


Nombre  de  maisons  éparses 

Nombre  de  ménages  qu'elles  contiennent. 


Nombre  d'habitante 


en  hommes...) 
en  femmes  • . .  t 


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—  28  — 


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--  33  — 

PepolatlMi. 

TROISIÈME  SECTION.  DIVISION  PAR  CLASSES. 


.  Nombre 
d'babitanu 


catholiques.  . 

grec»  

protastanta.  . 
Israélites .  .  . 
anabaptistes  . 

TOTAL.  .  . 


ne  sachant  ni  lire  ni  écrire 

sachant    senlement   lire 
Nombre    ^©t  écrire 

d'habiunts  . 

ayant  des  connaissances 
an  deU  des  premiers  élé- 
ments 


Nombre  d'habitant* 
appartenant  : 


4»  à  la  classe 
agricole 


à*  à  la  classe 
industrielle 


3»  k  des  classes 
diverses. 


propriétaires 
journaliers  . 
laboureurs .  . 
bergers.    .  . 


négociants ,  fabricants . 

armateurs 

i artisans,  commis  .  .  . 
[officiers  de  marine  ma* 
ouvriers  de  fabrique  ou 

d'usioe  

hommes  de  peine.  .  .  . 
marins  de  commerce  .  . 

membres  du  clergé .  .  . 

médeeins  et  pharmaciens 

avocats 

Irentiers 

'artistes 

i  hommes  de  lettres  j.  .  . 

Isoldats  et  marins .... 

fonctionnaires  publics  et 
employés 

ues 


pauvres 


TOTAL . 


•     f     •     •     • 


vr*>; 


TOTAL. 


XIV. 


—  34  — 

Population. 

QUATRIÈME  SECTION.  SERVICE  MILITAIRE. 

Xumbre  (Vllnmmen  fournis  à  Varmée  de  1790  à  185 


.  (les  enrôlés  volontaires  .  .  . 
Nombre  moyen  par  année 

'  <1es  remplaçants 


qui  ont  concouru  au  tirage  . 
fournis  à  l'armée  de  terre.  . 

.\ombre  d'hommes      |  fournis  à  la  marine 

en  185  jenrôlés 

remplaçants 

réformés .  . 


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/  qui  ont  concouru  au  tirage  .  . 
Proportion  à  la  population  \ 

7  fournis  à  Tarmée 

totale  (les  hommes      i 

l  réformés 


Nombre  de  soldats  sachant  lire 

Nombre  de  soldats  ne  sachant  pas  lire 

Rapport  du  nombre  des  soldats  lettrés  à  celui  des  soldat? 
illitérés 


s 


—  35  — 


CHAPITRE  II 


Territoire. 


Superficie  totale  de  la  Commune  en  hectares  .  .  . 

Nombre  total  des  parcelles 

Nombre  de  parcelles  par  hectare 

ÎJombre  d'hectares  en  plaine 

Nombre  d'hectares  en  montagne 

Surface  des  propriétés  non  bâties 

Surface  des  propriétés  bâties 

Etangs,  marais,  abreuvoirs  {  hectares  ) 

Marais  salants 

Canaux  d'irrigation 

Cours  d'eau  et  canaux  de  navigation 

Routes  et  chemins  (  hectares  ) 

Mines 

Minières  .  .  .  ."^ 

Carrières 

Ardoisières 

Tourbières 

Torrents  (ht  normal) 

Terrains  occupés  par  les  torrents  (  non  compris  le  lit 

normal  ) 

Surface  des  propriétés  imposables 

id.  non  imposables 

Proportion  de  la  surface  imposable  à  la  surface  non 

imposable 

Proportion  de  la  surface  bâtie  à  la  surface  non  bâtie  . 

Nombre  d'ares  pour  un  habitant 

Nombre  d'ares  en  propriétés  bâties 

Nombre  d'ares  en  propriétés  non  bâties 

Nombre  d'ares  sur  tout  le  territoire  conmiunal.  -  . 


—  36  - 


Détail  des  propriétés  tion  imposables  (  hectares  ), 


Routes . 
Chemins 
Places  . 
Rues.  . 
Rivières 


Canaux 


Forêts  non  productives 
Bâtiments  publics .  .  . 

Presbytères 

Eglises 

Cimetières 


Ruisseaux  .  | 

Nombre  total  des  propriétaires 

Nombre  des  propriétaires  cultivateurs 

Nombre  des  propriétaires  non  cultivateurs 

Nombre  des  propriétaires  par  hectare  cultivé  .  .  . 

Rapport  du  nombre  des  propriétaires  à  la  population 
totale 

Nombre  des  journaliers  agricoles  par  hectare  cultivé 

/     hommes  .... 

agricoles .  .  .  J    femmes  .... 

(     enfants 

/    hommes  .... 


Salaire 
des  journal  ier a 
(  par  jour) 


industriels  . 


d'une  voiture 
à  %  roues. 


Prix 

de 
la  journée 


femmes  .... 

enfants 

à  \  collier  .  .  . 
à  2  colliers  .  .  . 
à  3  colliers  .  . 
à  1  collier  .  .  . 
à  2  colliers .  .  . 


d'une  voiture 
à  4  roues. 

à  3  colliers  .  .  . 

Prix  de  la  journée  d'un  cheval  ou  mulet 


—  37  — 


CHAPITRE  m. 


CJoniiiiiiiileatioiis. 


Routes  niitionaies,'^eQr  nombre 
Routes  dépertementales,       — 
Ch.  de  gruide  communicat.    — 
Chemios  Ticinaux,  — 

CbemiBs  ruraux  y  — 


Leur  loagueur. 


Longueur  lotale  des  routes  et  chemins 

Longueur  des  chemins  de  fer  sur  le  territoire  de  la  commune 

Longueur  des  rÎTières  naTÎgables  sur  le  territoire  de  la  commune 

Longueur  des  canaux  de  narigation  —  —      

Nombre  de  mètres  nayigables  pour  chaque  hectare  superficiel 

—  de  routes  •—  —        

— >  dechemins  ricinaux  —  —        

Nombre  de  mètres  de  toutes  communicat.—  ^  —        

Prix  annuel  d'entretien  du  kilomètre  de  routes  nationales 

—  —  —        de  routes  départementales 

—  — *                  —        de  chemins  de  grande  communication. 
— •  —  —-de  chemins  ruraux  de  !'•  classe 

—  —  —         de  chemins  de  contrée 

Prix  annuel  d'entretien  du  kilomètre  de  chemins  de  fer 

—  —  —        de  rivière  navigable 

—  —  —        do  canal  de  navigation 


PRIX  lOYEN  DU  TRANSPORT 
ponr  les  voyageari  (par  kii). 

PRIX  lOYEN  DU  TRANSPORT 
par  tODBe  et  par  kilomètre. 


sur  les  voies  de  terres. . 
sur  les  voies  navigables, 
sur  les  chemins  de  fer. . 


sur  les  voies  de  terre.   . . 
sur  les  voies  navigables, 
sur  les  chemins  de  fer... 


Droit  de  navigation  par  tonne  et  par  kilomètre. 


FREQUENTATION  MOYENNE 

par  jour  en  eoUieri 
(rapporte'e  ao  kil.  de  longoenr).  I 


sur  les  routes  nationales 

—         départementales 

sur  les  chemins  de  grande  communication . . 
sur  les  chemins  ruraux 


TONNAGE  JOURNALIER      l  des  voies  navigables 
(en  (oimes  de  1,000 kiUgrau).   j  des  chemins  de  fer.  . 


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XIV. 


—  48  — 

CHAPITRE  VI. 
Revenus  et  C^ntrlbutlonfii. 

Revenu  immobilier  de  la  commune  en  1 85  .  . 
Valeur  immobilière  des  biens  de  main-morte  . 
Contribution  foncière  pour  le  domaine  agricole  non 

bâti 

Chaque  hectare  non  bâti  imposable  supporte  ainsi  un 
impôtde    .......-.;.... 

Contribution  foncière  pour  les  propriétés  bâties  .  . 
Chaque  maison  ou  usine  bâtie  supporte    donc   en 

moyenne  un  impôt  de    . 

Nombre  des  cotes  foncières  en  1 85  ...  :  .  . 
Montant  des  cotes  personnelles  et  mobilières  . 
Nombre  des  cotes  personnelles  et  mobilières  .  .  . 
Rapport  des  cotes  foncières,  à  la  population  .... 
Nombre  d'ares  imposables  par  cote  moyenne  .  .  . 
Contribution  des  portes  et  fenêtres    ...... 

Contribution  des  patentes 

Nombre  des  patentables . 

Chaque  patentable  paye  donc  moyennement    .    . 

Contributions  indirectes  en  185 

Nombre  d'habitants  imposés 

Nombre  d'habitants  non  imposés  .     ...... 

Moyenne  par  tête  de  l'impôt  total   ....... 


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Pommes  de  lej-Fes.    , 

Liquides. 

Vin 

Bière 

Cidre 

Eau-de-vie.     .     .    . 

Huile  de     '     '.    '.    '. 

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—  53  — 

Agrleallare^ 


DËCXIKMË    SECTION. 


CULTURE  l)!:S  Tl-UUES 


Semences. 


Froment . 
Seigle.     . 
Métejl.     . 
Avoine    . 
Orge  .     . 
Maïs    .     . 
Riz     .     . 
Autres  céréales 
Pommes  de  terre 
Haricots  .     . 
Pois    .     .     . 
Autres  légumes 
Navette   .     . 
Colza .     .     . 
Chanvre  .     . 
Lin     .     .     . 
Chardon  .     . 
Houblon .     . 
Betteraves    . 
Navets     .     . 
Raves.     .     . 
Garances .     . 
Tabacs    . 
Autres  produits 


Nombre 


Nombre  d'hectares 

Nombre 

ensemeacéfl 

de  décalitres 

ou  plantés. 

par  hectare. 

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(     dans  la  commune 
dos  charrues     /     par  hoctarc   . 


Nombre 
d'inslrnmenls 
perfectionnés. 


I 


Scarificateurs 
Semoirs  .  . 
Houe  à  cheval 
Herse  anglaise 
Rouleaux.  . 
Sapes  à  moisson 


—  54  — 

Agrieallare. 


DEUXIÈME  SECTION.  —  CULTURE  DES  TERRES, 

Engrais  et  Amendements . 


N'omhrn  de  qi 
motriqucs  réj 


Â,  \      Sur  toutes  les  terres  . 

uAtaiii    I  ^ 


Valeur  (lu  quintal  métrique. 


IRRIGATIONS. 


rirndue  «lus  prairies  soumises  à  un  système  d'irrigation 

Ktenduo  des  prairies  pour  lesquelles  des  travaux  d'irrigation  ont  été 
pratiqués  dans  Tannée 

Augmentation moyenpe  (  par  hectare]  en  quintaux  de  Tourrage,  résul- 
tpint  d'un  système  d'irrigation 

Ktenduc  des  prairies  susceptibles  d'é(re  irriguées 

rtenduc  des  terres  susceptibles  d'être  converties  en  prairies  irrigables 

FRAIS  DE  CULTURE. 

Ilécolles,  engrapgements ,  et(%,  par  hectare  de 

Terres  labourables I;  i     Garances 


Prairies  naturelles  . 
Prairies  artificielles. 

Rizières 

Champs  de  Maïs. . . . 
Vignes 


Bois 

Pépinières 

Plantations  d'oliviers  . . . 
— -       d'amandiers.. 


FERMES.. 


Nombre 

Etendue  moyenne  .         .     . 
Nombre  moyen  de  charrues  . 

JACHÈRES. 


\ 


^ 


Proportion  à  la  superficie  totale  du  territoire  .     . 
— .  — -      des  terres  labourables . 


—  55  — 


itsri«ultiire< 


TROISIÈME  SECTIOxN.    PRODUITS  DES  TERHES  EN  NATl  RE. 


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Quantités  d'Hectolitres  récoltés  en: 


Froment 

Seigle   .   .  .,  :  .  . 

Orge  ;  .  

Avoine  ...... 

Maïs  ... 

Riz 

Autres  céréales  .  . 
Pommes  de  terre  . 

Haricots 

Pois 

Autres  légumes  .  . 
Navptte  .;.... 

Colza 

Houblon 

Betteraves  .   .  .  . 
Navets 

d'olive 

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OlJATRIKMi*:  SECTION.    PRODUITS  DES  TERRES  EN  ARGENT 


Priœ  moyen  ,  dans  ï année,  de  l  hectolitre  ou  du 

quintal  métrique  de  : 


Froment  .  .  ^  .  .  .  . 

Seigle 

Orge -.  .  . 

Avoine 

Maïs 

Riz 


Méteil 

Autres  céréales  .  .  .  . 
Pommes  de  terre  .  .  . 

Haricots 

Pois 

Navette 

Colza 

Chanvre 

Olives   

d'olives  .  .  .  . 
Huile! de  noix  .  .  .  . 

de 


Lin 

Houblon 

Betteraves 

Garance 

Raves 

Navets 

Vin 

Cidre 

Bière  

Paille 

Foin 

Fourrages  artificiels  . 

CharbiB 

Pommes  à  cidre..  .  . 


Prix  moyen  dans  Vannée ,  du  stère  de  : 


Bois  de  bûches.  .  . 
X)  de  construction 
»    de  charbon  .  . 

Sciage  de  chêne  .  . 

Sciage  de  sapin.  .  . 


Echalas . 
Cerceaux 
Lattes.  . 
Fagots  . 


i>9  — 


Agrienlipre. 


QUATRIÈME  SECTION.    PRODUITS  DES  TERRES  EN  ARGENT. 


Somme  totale  produite  par  les  récoltes  de  Vannée , 

en  185 


Froment. 
Seigle .  . 
Orge  .  . 
Avoine  . 
Mais.  .  . 


Huile  \de  noix  .  . 


de 


•     •     •     •      • 


Riz  .  .  . 
MéteiL.  . 
Autres  céréales  .  .  . 
Pommes  de  terre.  .  . 

Haricots . 

Pois *. 

Autres  légumes  .  .  .s 

Navette 

Colza 

Olives , 

[d'olives   .  .  . 


Pommes  à  cidre  .  .  . 

Chanvre 

Lin 

Houblon 

Betteraves. 

Garance ....... 


Raves 

Navets 

Fruits 

Autres  produits.  .  . 

Vin 

Bière 

Cidre 

Paille 

Foin 

Fourrages  artificiels. 
Charbon  .  .  *  .  . 
Bois  de  bûches  .  . 
Bois  de  construction . 
Bois  de  charbon  .  . 
Sciage  de  chêne  .  . 
Sciage  de  sapin  .  . 
Echalas  .  .  .  ^ . 
Fagots  ... 
Tabac     .     ... 


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Asrleiiltiire» 


âtll4mÈ]|l1&  SECTION. — DÉNOMBREMENT  DES  ANIMAUX  OTIUM. 


NOMBRE  TOTAL 

de  ckeraux 
ed185 


Idém  det 


tdem 

des  iinimauz 

de  l'espèce 

bovine. 


tdem 
des  animanx 
de  Tespèce 
orine. 


Idem 

des  animaux 

de  l'espèce 

céprine. 


\ 


\ 


Employés  aux  travaux  agricoles  . 
Employés  aux  transports  .     .     . 

Chevaux  de  luxe 

Etalons 


Total  . 


Anes 
Anesses 
Anons  . 


•    •     • 


Total 


Taureaux  .  . 
Bœufs  de  culture. 
Bœufs  à  l'engrais 
Vaches.  .  .  . 
Veaux  et  génisses 


Total  . 


•         • 


Béliers . 
Moutons 
Brebis  . 
Agneaux 


Total  . 


•         • 


Boucs  .     . 

Chèvres 

Chevreaux. 


Total  . 


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—  62  — 


Agriealtare. 


CINQUIÈME  SECTION. DÉNOMBREMENT  DES  ANIMAUX  UTILES. 


NOMBRE  TOTAL 

des  animaux 

de  Tespèce 

porcine. 


Porcs  (le  lait  . 
Porcs  à  l'engrais    . 
Porcs  gras 


Total 


Idem 
des  animaux 

de 
hassc-cour. 


Lapins 
Poules 

Dindons  . 

Oies  . 

Canards   . 


Pigeons 
Chiens 


Nombre  lolal ,  dans  la  Commune,  des  ruches  à  miel 


PÊCHE 

étendue 

superficielle. 


.( 


Pèche  des  rivières  et  ruisseaux    . 


Pêche  d'étangs . 


Nombre  de  bctes  à   corne  pour  un  hectare  de  lene 
cultivable 

Nombre  de  chevaux  et  autres  bêles  de  trait  par 
hectare  de  ten'e  cultivable  * 


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Agrlcnltare. 


SEPTIÈME  SECTION   PRODUITS  DES  ANIMAUX  EN  ARGENT. 


PRIX  MOYEN 

DANS  l'année 

d'un  animal 
de 

chacunedesespèces 

ci-contre  : 


PRIX  MOYEN 

DANS  l'année 

du   kilogramme 

de 

chacundes  produits 

ci-contre  : 


Poulain 

Cheval  ...... 

Ane 

Bœuf  ou  vache  de  travail. 
Bœuf  ou  vache  gras    . 

Mouton 

Agneau 

Chèvre 

Chevreau 

Porc  gras 

Porc  de  lait 

Lapin 

Poule 

Dindon  .    

Oie        

Canard  

Pigeon 

Viande  de  bœuf  .     .    . 

—  vache      .    . 

—  mouton    .    . 

—  agneau    .    . 

—  chevreau .    . 

—  porc  .  .  . 
Lard  frais  .  .  .  . 
Lard  salé      .    .      .     . 

Porc  salé 

Laine 

Miel 

Cire  ...:... 

Suif 

Poisson 

Plumes  .     ,    .  .    .    . 


TOM    XIV. 


9 


—  66  — 

Agrlenltnre. 


SEPTIÈME  SECTION. 


PRODUITS  DES  ANIMAUX  EN  ARGENT. 


SOMMES 

PRODUITES 

dans  l'année 

par 

l'élève  des  animaux 

exportés 

ou  consommés. 


SOMME 

PRODUITE 

dans  Tannée 

par 

la  vente  des  produits 

ci-contre  : 


Poulains 

Chevaux 

Anes.    ^ 

Bœufs  ou  vaches  de  travail  . 
Bœufs  OU  vaches  de  boucherie. 

Moutons 

Agneaux 

Chèvres 

Chevreaux  ...... 

Porcs  gras 

Porcs  de  lait 

Lapins 

Poules 

Dindons 

Oies 

Canards.    ...... 

Pigeons  

Cuirs 

Beure  ' 

Lait 

Ofeufs 

Miel 

Fromages 

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Poils: 

Cire.    ....... 

Plumes 

Crins 

Laine 

Corne    .    .    " 


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Induiitric. 


DEUXIÈME    SECTION. 


ARTS    ET    METIERS. 


Imprimeurs  et  lithographes. 
Sculpteurs.    .    .    .    .    . 

Peintres     ...... 

Graveurs  sur  métaux    .    . 

Orfèvres 

Horlogers 

Carrossiers 

Charrons  .  .  .  *  '-  . 
Peintres  en  bâtiments  .    . 

Charpentiers 

Menuisiers 

Ebénistes 

Tourneurs ...... 

Sabotiers    .    .    .    .    .    . 

Armuriers 

Serruriers  et  cloxitiers  .    . 

Couteliers 

Maréchaux-ferrants .  .  . 
Cordonniers  ..... 
Bourreliers  ..... 
Tailleurs    ...... 

Tapissiers  ...... 

Ferblantiers ,  Pompiers    . 

Vitriers. 

Maçons  

Tailleurs  de  pierres .  .  . 
Charpentiers  (*).... 


NOMBRE. 


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OUVRIERS. 

VALEUR 

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des 

SALAIRE 

NOMBRE. 

journalier. 

prodaiu. 

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*  On  pourra,  saivantles  localités,  étendre  ou  restreindre' cette  énumération. 


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CHAPITRE  XI. 
Administrations* 


\"  SECTION.—  Organisation  municipale. 


Nombre  d'électeurs  communaux. 


domiciliés .  .  . 
forains  .... 


Nombre  de  Gardes  champêtres 

Traitement  des  Gardes  champêtres 

/  des  délits  ruraux. 
]        —     forestiers. 

—  de  pêche. 

—  de  chasse. 


Nombre^  en  1 85 


Nombre  de  permis  de  chasse  en  1 85 


GARDE  NATIONALE. 


NOMBRE 

de 

GARDES  NATIONAUX 


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[  équipes 
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légions  .  . 
bataillons  . 
compagnies 
subdivisions 
fusils  .  .  . 
sabres.  .  . 


Nombre  de 


CORPS  SPÉCIAUX. 


Nombre  de 


Nombre  de 


pompiers  (  sapeurs  )  .  .  . 

pompes 

batteries  d'artillerie  .  .  . 
pièces  de  canon 


TOM.  XIV. 


40 


-••  74  -^ 

CHAPITRE  XI. 
Admlnistratloiiis. 

2*  SECTION.  —  Institxitions  de  Bienfaisance, 

§   1.   HÔPITAUX. 

Nombre  d'hôpitaux 

Nombre  de  lits ' 

Nombre  moyen  d'admissions  par  année     .    .     .     . 

—  de  journées 

Prix  de  journées 

Dépense  moyenne  par  jour  et  par  malade  .... 

Nombre  d'enfants  trouvés  en  4  85 

Nombre  moyen  depuis  1 0  ans .     . 

Dépense  moyenne  par  année  pour  chaque  enfant.     . 


DONATIONS  FAITES   EN   185 

Revenus  de  l'État  en  1 85 


en  argent.  ' .    .     . 
en  nature .    .     .     . 


2.    BUREAU   DE  BIENFAISANCE. 

'Nourriture  .  . 
Médicaments 
en  nature,  j  Vêtements  .  . 
Nombre  d'individus   j                    (          Total  .  . 
secourus  en  1 85      |    en  argent 

Moyenne  des  secours 

(   Revenu  de  fondation  .     .     . 

Revenus  de  l'Etat     !  Quêtes 

(   Subvention  communale  .     . 

Nombre  et  désignation  des  Sociétés  charitables    .  ' . 

d'indigents 

de  mendiants 


Nombre 


3'  SECTION.  —  Service  de  Santé. 

docteurs- en  Médecine 
officiers  de  Santé 
Nombre  de        {  sages-femmes    . 

pharmaciens .    . 
artistes  vétérinaires 

Nombre  de  vacci-  l  en  1 85     ... 
nations  opérées    (  en  moyenne  dep.  1 0  ans 


—  75  — 

CHAPITRE  Xn. 


Cultes. 


La  commune  est-elle  érigée  en  cure,  succursale,  annexe 
ou  chapelle  vicariale  ? 
Date  de  sa  création  : 

Date  précise  ou  présumée  de  la  construction  de  l'église  : 
Style  de  son  architecture  : 
Valeur  de  son  mobilier  : 
Nombre  de  places  qu'elle  renferme  : 
Nombre  de  cloches  : 
Leur  poids: 

Revenus  annuels  de  la  fabrique  : 
Subvention  communale  ordmaircàla  fabrique; 
Nombre  et  importance  des  fondations  en  faveur  de  l'égUsa: 
Produit  de  la  location  des  chaises  en  1 85    : 


EtabUssemenls  affectés  à  des  cultes  autres  que  le  culte  ca- 
tholique : 


Le  cimetière  est-il  commun  à  tous  les  cultes  ? 
Quelle  est  sa  superficie  ? 
Est-il  éloigné  des  habitations  ? 


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Indastrie. 


DEUXIÈME    SECTION. ARTS    ET    MÉTIEtS. 


Imprimeurs  et  lithographes. 
Sculpteurs.    .  '.    .    .    . 

Peintres 

Graveurs  sur  métaux    .    . 

Orfèvres 

Horlogers 

Carrossiers 

Charrons 

Peintres  en  bâtiments  .    . 

Charpentiers 

Menuisiers 

Ebénistes 

Tourneurs ...... 

Sabotiers 

Armuriers 

Serruriers  et  cloutiers  .    . 

Couteliers 

Maréchaux-ferrants .    .    . 

Cordonniers 

Bourreliers 

Tailleurs 

Tapissiers  ...... 

Ferblantiers ,  Pompiers    . 
Vitriers.    ...... 

Maçons  

Tailleurs  de  pierres .    .    . 
Charpentiers  (*).... 


NOMBRE. 


OCTBIEHS. 


KOMBRE. 


SALÀiaE 

joamaltcr. 


TALETl 
prodaitt. 


*  Od  pourra^  saÎTantles  localités,  étendre  on  restreindre' cette  cnamération. 


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PARTIE  HISTORIQUE. 


Première  Section.  —  Origine  de  la  Commune.  —  Dénom- 
brements antérieurs  à  1789.  —  Principaux  faits  historicpics 
depuis  les  temps  les  plus  reculés.  —  Personnages  célèbres.  — 
Monuments ,  leur  origine,  leur  description.  —  Coutumes.  — 
Curiosités  naturelles.  —  Origine  de  la -population,  caractères 
physiques ,  penchants. . . . ,  etc. 

Deuxième  Section,  —  Considérations  sur  la  nature  deâ 
terrains.  —  Méthodes  d'exploitation  agricole.—  Influences  du  ' 
climat  sur  les  productions  agricoles ,  sur  la  santé  publique.  -^ 
Traditions,  préjugés etc.* 

Troisième  Section.  —Evénements  locaux  les  plus  remar- 
quables de  Tannée  courante,  soit  dans  Tordre  matériel ,  ^soît 
dans  Tordre  moral.  —  Phénomènes  météorologiques.  -^ 
Appréciation'des  récoltes  suivant  leur  nature  {  abondante  , 

MOYENNE  ou  MAUVAISE ,   EN   BLÉ ,    EN    RIZ ,    EN    GARANCE ,    SN 

OLivi;s...i..  )  —  Nouveaux  Etablissements  créés  dans  Tannée, 
leur  but,  leurs  moyens,  leurs  résultats.  —  Amélioraliom 
ou  pertes  dans  les  conditions  morales  de  la  commune ,  causes 
réelles  ou  présumées  du  changement.  —  Augmentations  ou 
diminutions  dans  les  diverses  branches  du  commerce  local , 
causes  réelles  ou  présumées.  —  Incendiés  —  **  Maladies 

*  Les  deux  premiëref  sections  ne  figureront  qae  dans  les  ANlf  àles  de  la  première 
année ,  saof  les  additions  on  modifications  qu'on  croira,  par  la  suite ,  devoir  indiquer. 
Pour  les  années  suivantes,  la  partie  historique  ne  comprendra  que  les  détails  indiquée 
ici  sous  le  titre  de  troisième  section. 

**  Les  membres  des  commissions  appelées  à  coopérer  aux  ANNALES  communa- 
les t  les  médecins ,  surtout ,  noteront  soigneusement  et  signaleront  ce  qui  est  du 
ressort  du  serykîe  sanitaire  et  do  service  médical.  Ils  aborderont  donc  toutes  les  ques- 
tions d'hygiène  et  observeront  attentivement  les  diverses  maladies. 


—  83  — 

régnantes,  dominantes  ,  endéitiiques ,  épidémiques ,  — 
Epizooties.  —  Mouvements  principaux  dans  le  personnel  de 
l'administration ,  etc. 

On  n'ignore  pas  que  si,  dans  les  villes,  Ttapèce  humaine  est  exposée  à  bien  des 
causes  de  désordre  physique  et  moral ,  elle  ne  l'est  pas  moins  daos  les  campa- 
gnes où  liTrée  h  de  rndes  Waraux ,  elle  a  besoin ,  pour  se  maintenir  robuste ,  de 
conseils  hygiéniques.  Or,  elle  y  est  le  plus  sourent  prirée  des  ressources  de  la  mé- 
decine. Sans  doute  la  médecine  rurale  est  susceptible  d'améliorations.  Un  oontei^ 
d'hygièn?  créé  dans  chaque  arrondissement,  par  arrêté  du  fS  décembre  1848,  est  sans 
contredit  d'une  grande  atilité,  mais  il  ne  aaarail  éTidemmeat  signaler  aTeoczaditiide 
tons  les  faits  qui  intéressent  la  santé  publique,  hors  de  la  sphère  du  chef<4iea  de 
l'arrondissement.  Ce  sont  principalement  les  obserrations  sur  la  salubrité  et  la 
santéqu'ilimporiede  recueillir  daOB  les  localités  mêmes.  Chaque  oommuue  ^it 
donc  flToir  ses  investigateurs  qui  se  conformeront,  pour  en  faire  bien  connaître 
l'état  sanitaire,  k  des  rè|^  asaes  généralement  connues  pour  nous  croire  dispensé' 
de  les  reproduire  ici .  Hoqs  dirons  seulement  qu'indépendamment  de  l'ezpoeé  dee 
observations  météorologiques  et  dos  considérations  qui  se  rattachent  à  la  topographie, 
c'est-à-dire  h  l'étude  du  sol ,  des  eaux ,  de  1*  atmosphère ,  des  plantes  ,  des  animaux 
et  de  l'homme ,  on  aura  h  tracer  le  tableau  de»  maladlei  ;  et  cela  pourra  être  fait 
dans  l'ordre  suivant  : 

4«  Maladie»  tndimiquts  ou  propret  au  payt.  Elles  réclament  une  appréciation 
des  causes  qui soiU inhérentes  à  U  localité  et  de  oelles  qui  tiennent  h  la  manière 
d'être  des  habitants  ; 

S»  JVa?adte«domtnanl0«.  Le  rapport  qui  sera  faiik  ce  sujet  résultera  d'obser- 
vationa  particulières  el  présentera  le  chiffre  des  décès,  comparé  au  nombre  des  mala- 
dai  et  en  proportion  des  âges ,  des  sexes ,  des  occupations ,  de  la  durée  et  ^u  mode  - 
de  tiaitement; 

8*  Maladies  ipidémiquei.  On  les  décrira ,  en  ayant  soin  d'indiquer  ce  qui  a  pré- 
cédé leur  apparition,  comme  la  disette,  l'altération  des  aliments  et  des  boissons, 
la  direction  des  vents,  certaines  émanations  provenant  d'eaux  stagnantes,  de  dépôts  > 
d'immondices,  etc.,  etc.  ;  l'arrivée  dans  le  pays  de  troupes,  d'étrangers  malades 
et  généralement  toutes  les  causes  locales  et  accidentelles  d'insalubrité.  On  précisera 
l'époque  et  les  rues  où  l'épidémie  aura  commencé  de  se  montrer  ;  on  déterminera  sa" 
nature ,  si  elle  offre  des  variétés ,  des  complications  ;  on  donnera  et  le    chiffre  des 
individus  atteints,  leurs  âges,  leurs  sexes',  leurs  professions ,  leurs  mœurs , etc. > 
et  le  nombre  de  ceux  guéris ,  de  ceux  décédés  en  rapport  avec  les  circonstances  indi- 
▼idtfeDes ,  le  degré  de  gravité  du  mal ,  les  complications,  le  traitement ,  les  périodes 
de  l'épidémie.  Pour  jeter  plus  de  jour  sur  la  nature  des  maladies ,  on  associera  au- 
tant que  possible  h  leur  description,  l'exposé  des  lésions  constatées  à  l'ouverture  des 
cadavres.  Snfin,  on  parlera  des  moyens  curatiflB  dont  l'efflcacité  aura  été  plus  re- 
marquable dans  le  plus  grand  nombre  de  cas. 

(Note  du  Secrétaire  perpétuel  de  la  Société  de  statietique  de  Marseille .) 


—  84  — 


SOCIÉTÉ  DE  STATISTlOllE  DE  MARSEILLE. 


AVIS. 

Le  présent  registre  devant  servir  à  la  confection  des  ÀNNi 
LE8  COMMUNALES  du  département  des  Bouches^lu-Rhône ,  ré- 
sulte de  l'adoption ,  par  la  Société  de  statistique  de  Marseille, 
d'un  rapport  sur  un  projet  de  statistique  permanente  présenté 
par  M.  Halles-d'Arros,  membre  correspondant;  rapport  fait 
par  M.  Gendarme  DR  Beyotte,  au  nom  d'une  commission 
composée  de  lui,  de  MM.  Dupaur  de  Montport,  de  Ville^ 
NEUVE ,  P.-M.  Roux,  Feautrier. 

Il  a  été  ensuite  décidé ,  et  avec  approbation  de  M.  le  Préfet 
des  Bouches-du-Rhône ,  quil  serait  établi  dans  chaque  com- 
mune une  commission  de  statistique,  à  laquelle  un  exemplaire 
au  moins  de  ce  registre  serait  transmis ,  pour  être  rempli  et 
renvoyé  par  elle ,  sous  le  couvert  de  M.  le  Préfet ,  à  la  Société 
de  statistique. 

Il  est  à  remarquer  que  ce  nouveau  mode  d'investigation  n'a 
aucun  rapport  avec  le  système  de  recherches  que  la  Société  a 
suivi  jusqu'à  ce  jour.  Elle  a  reconnu  que  ce  sont  là  deux  cho- 
ses tout-à-fait  distinctes ,  qui  doivent  fonctionner  séparément  : 
Tune  présente  une  manière  de  se  procurerles  données  sur  une 
foule  de  questions  communes  à  toute  la  France ,  et  l'autre  le 
règlement  intellectuel  el  particulier  de  la  Société  de stati«tique 
de  Marseille.  Sans  contredit  la  première  sera  un  aUment  pour 
la  seconde ,  mais  elle  ne  pourrait  pas  la  remplacer. 

Au  reste ,  des  exemplaires  aussi  du  rapport  de  la  commis* 
sion  seront  adressés  à  toutes  les  communes  du  département 
des  Bouches-du-Rhône. 

Marseille ,  le  7  février  1 850. 
Fdgnés  :  de  VILLENEUVE ,         P.-M.  ROUX  (de  Marseille), 

PRÉSIDENT.  SECRÉTAIRE   PERPÉTUEL. 


tBSBiiTATiONS  météorologiques ,  faites  h  l'Observatoire  national 
de  Marseille .  en  Janvier  18S0. 


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RÉSULTATS  GÉNÉRAUX, 
en  Janvier  4  850. 


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RÉSULTATS  GÉNÉRAUX  , 
en  Janvier  4850. 


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RÉSULTATS  GÉNÉRAUX  , 
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—  90  — 

RÉSULTATS  GÉNÉRACI  , 

en  Mars  4850. 


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RESULTATS  GENERAUX 


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^icembre  1850. 

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ESSAI  DE  STATISTIQUE 


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1m  ville  d'Arles  et  son  territoire. 


Le  progréi  dei  tociétéf  est  fondé  inr 
l'emploi  iliuttltané  de  deax  reeellée  4« 
rifipril  humtiu ,  l'expérience  e(  le  rtl- 
lonnement. 


TOPOGRAPHIE. 

Arles,  ch^lieu  dutroisièmearrondisscment  du  département 
^  Bouches*du-Rhâne,  est  situé  sur  ]a  rive  gauche  de  ce 
flfiUYe,  à  une  distance  de  tuiit  myriamctres  et  demi  de  Mar- 
rie, à  six  d'Aix  et  àdeux  et  demi  de  Nismes. 

0  est  par >i3  degrés,  40  minutes,  28  secondes  de  latitude 
Hord,  etpar  2  degrés,  17  minutes,  U  secondes  de  lon- 
Kitude  Est. 

1^  position  sur  le  versant  d'une  colline  dont  les  assises  les 
plus  basses  baignent  dans  le  rhône  ;  ses  monuments ,  ses 
BDiailles  démantelées ,  le  bel  effet  de  ses  tours,  de  ses  clo- 
chers, se  détachant  en  vigueur  sur  le  ciel  bleu  et  profond  qui 
iei  encadre  ;  le  ton  chaud  et  doré  de  ses  fabriques  lui  donnent, 
de  l'avis  de  tous  les  voyageurs ,  Taspect  pittoresque  d'une  cité 
orientale. 

Se  forme  qu^on  a  comparé  à  celle  d'une  har))e,  se  retrouve 
bien  plus  exactement  dans  celle  d'une  pyramide  tronquée, 
ayant  sa  base  vers  le  septentrion  et  dont  l'un  àe.%  côtés  se  pro- 
longe au  couchant  sur  la  rive  du  fleuve. 

Son  enceinte,  la  même  aujourd'hui  que  celle  qui  lui  fut 


—  HO  - 

donnée  en  4263,  quand  le  vieux  bourg  fut  réuni  à  la  cité,  ren- 
ferme un  espace  de  36  (lectares,  occupé  par  60  îles,  divisées 
en  4,550  maisons. 

Ses  rues,  pavées  de  caillou&'depuis  le  XY*  siècle  seulement, 
sont  la  plupart  étroites ,  sinueuses  et  inégales  dans  leur  niv^- 
lement. 

Trinquet  aille ,  qui  a  dû  être  autrefois  la  partie  la  plus  irn^ 
portante  de  la  ville ,  n'est  plus,  de  nos  jours ,  quMn  fiiubourg 
de  peu  d'étendue,  placé  sur  la  rive  droite  du  rhône,  flres- 

■ 

que  dans  l'angle  du  delta,  et  réuni  à  Arles  par  un  pont  de  ba- 
teaux qu'il  est  depuis  longtemps  question  de  remplacer  par  un 
autre  en  fil  de  fer. 

L'étendue  de  Trinquetaille ,  fort  diminuée  depuis  sa  des- 
truction par  les  Sarrasins ,  dans  le  YllI*  siècle ,  n'est  que  de 
huit  hectares ,  comprenant  dix  îles  et  deux  cents  maisons. 

La  populaticm  d'Arles ,  tant  celle  de  la  ville  que  celle  de  la 
campagne,  est  en  1848,  de  91,088  individus.  Comparée  à 
rimmense  étendue  du  territoire,  on  a  calculé  que  cdle  de  h 
campagne  n'est  que  de  six  habitants  par  kilomètre ,  circom- 
tance  qui  met  ce  beau  pays,  pour  lequel  on  Ikit  peu,  fort 
au-dessous  des  contrées  les  plus  misérables  de  la  France. 

Le  territoire,  divisé  en  quatre  parties  parfaitement  distinc- 
tes,  la  Camargue,  la  Crau ,  le  Plan  du  Bourg  et  le  TreboV, 
comprend  une  superficie  qu'on  peut  évaluer  à  peu  prés  «a 
quart  du  département,  et  qui  est  de  125,526  hectares ,  oa4é- 
cent  lieues  carrées. 

Au  Nord,  il  est  borné  par  les  communes  de  Tarascon ,  de 
Fontvieille ,  de  Mouriés ,  de  Maussane ,  des  Baux ,  d'AureiUe 
et  d'Eyguières.  —  Au  Levant,  par  Salon,  Grans  et  Istres.  «^ 
Au  Midi ,  par  la  mer.  -^  Au  Couchant ,  par  ]es  Saintes-Harîe^ 
et  par  te  département  du  Gard,  - 

Tout  grand  qu'il  est ,  le  territoire  d'Arles ,  réduit  aiyotirw 
d'hui  à  ses  limites  naturelles,  est  loin  d'avoir  la  même  «irihee 
que  du  temps  des  Romains ,  attendu  que  ceiix*^,  ayant  toidq 


—  i\\  — 

mtoiiallrela  Mélité  cl  les  services  des  Arlésieos  dans  la  guerre 
delbrséUle,  leurdonnoreiit  une  gronde  |)orlion  du  pays  qu'ils 
ivaieiit  éiilBYé  à  cetlc  ville.  Le  district  d'Arles,  à  cette  épo- 
qus;  «e  composait  de  tout  le  terrain  situé  sur  le  littoral  mari- 
time,  depuis  celui  qu'habitaient  les  Analilii  dans  laCamar- 
§»,•  jusqu'à  celui  des  Albici ,  dans  le  voisinage  d'Aubagne, 
tf  cela  résulta  des  termes  mornes  de  T  inscription  que  nous 
AvMfbns  en  note ,  inscription  publiée  déjà  bien  d'autres  fois, 
dédiée  par  les  habitants  du  Pagus  LucreUu  à  Taffranchi 
Zonme  (4),  et  dans  laquelle  il  est  parfaitement  exprimé  que 
ItPagui  Luoretus^  dont  l'emplacenient  a  été  reconnu  entre 
Génenos  et  Aubagne ,  était  sur  les  confins  du  terroir  d'Arles. 
Comme  tous  les  pays  de  plaines,  le  territoire  d'Arles  est 
fsaaceiâenté.  11  n'y  a  ni  montagnes  élevées ,  ni  vallées  pro- 
'  tadeSy  età  l'exception  des  collines  duMontmajour,  de  Cordes, 
da  Castellet  et  de.la  butte  du  Mouleyrios ,  sur  un  prolonge- 
MDt  de  laquelle  on  a  bâti  la  ville ,  le  sol  presque  partout 
dtaivîali  n'offre  que  peu  de  traces  de  bouleversements  au  te- 
neurs aux  formations  les  plus  récentes. 

LÀ  CAMARGUE. 

L'origine  de  la  Camargue,  sa  formation  par  l'accumulation 
IfBte  et  successive  des  dépôts  du  rhône,  ses  accroissements, 
\m  modifications  profondes  apportées  à  son  sol,  par  les  frc- 
VMntes  irruptions  du  fleuve ,  à  une  époque  où ,  aucune  digue 

(I)  TAOAHI.    PâGI.    LVCRBTI.    QVI.     SVNT.    PINIBVS.    ÀRELÀTEKSlVlf.    LOCO 

aâMÀMo.  0.  co«.  mârgblli.  lib.  zozimo.  mm.  vir.  âvg.  col.  ivl.  pa- 

tnSÊM.  ARLATl.  01.  nonOREM.  BITS.  IIOTVM.  FEC|T.  INITRIAM.  H08T1AM. 
laOnnf.  SABCVbORYM.  SACRAtISSIMO.  PRIlfCIPI  T.  AELIO.  ANTOIVIIVO  ..R. 
lOIIB.  MISIT.  PBR.  1IVLT08.  ANNOS.  AD.  PRESIDES.  PROVIKCIAE  PERSECVTVS. 
ItfflllIVRiAMROBTRAM.  SVIS.  IN....  T.  OB.  HOC.  DONAVIT.  NOBIS.  IHPBKDIA. 
•  <]TAB.  r»  T.  TT.  OMRIVM  SABCYLORVM.  SACRATISSIMI.  PRIHCIPIS.  IIIP. 
fAW.    AlITOIiniI.   AVG.    PU.    BBNBFIGIA.    DURARBIfT.    PERMAIIBRBIIT.   QVE. 

omsiri.  TiTiiEinrR.  bt.   bAlirbo.    gratvito.  ovod.  ablattm    biat. 

PAOAK»...    QVOD.    VSI.    PVBRAifT.    AMPLIVS.    ANWIS.    XXXX. 


ne  contenant  son  cours  ^  il  se  creusait,  à  chaque  grande  crue 
(lèses  eaux,  de  nouvelles  routes  vers  la  mer,  ne  sont  plus 
aujourd'hui  l'objet  du  moindre  doute  pour  personne. 

II  n'est  pas  possible ,  comme  Tout  dit  quelques  écrivains 
modernes,  que  du  temps  des  Romains,  sa  surface  émergée  fat 
la  même  que  de  nos  jours ,  et  que ,  d'après  ces  données 
inexactes ,  Titinéraire  d'ÂNTONiN  qui  porte  à  30  milles  (sept 
lieues  et  demie)  la  distance  d'Arles  aux  embouchures,  eut 
raison,  non  seulement  contre  le  témoignage  d'ÂmiiEM 
Màbcellin,  qui  ne  la  porte  qu'à  dix-huit  (1),  mais  extcdre 
c<mtre  tant  d'autres  motifs  qu'il  y* a  de  croire  le  contraire. 

Sans  recourir  aux  expressions  d'un  ancien  géographe  grec, 
affirmant  que  la  ville  d'Arles  était  située  sur  la  mer  ;  expres- 
sions qui ,  si  elles  ne  sont  pas  d'une  parfaite  exactitude ,  don- 
nent la  preuve,  tout  au  moins,  qu'à  l'époque  où  écrivait  cet 
anonyme  (3),  les  embouchures  en  étaient  peu    éloignées, 

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nous  avons,  pour  constater  les  conquêtes  du  rhône ,  une  fbule 
d^observations  et  de  témoignages ,  dont  l'authenticité  serait 
difficile  à  contredire. 

Le  père  Porchier  (3)  aux  assertions  de  qui  nous  avons  la 
confiance  la  plus  pleine  , avance  que  de  son  temps  [  1 650  ],  il 
avait  vu  la  mer  reculer  ses  bords  de  plus  d'une  Ueue. 

(\)  Spumeus  (  Rhodanus  )  gallico  mari  coDcorporatar  per  pa- 
tnium  sinum  ,  quem  vocant  ad  gradus ,  ab  Àrelate  octavô  declao 
lapide  fermé  disparatam.  -—  àhm.  Habcell.  Rer.  Gest.  Lié  XYi 
Cap.  \\.  — 

(2)  L^anonyme  grec ,  dont  nous  citons  ici  le  témoignage ,  ssjif 
l'accepter  entièrement,  vivait  dans  le  IV-*  siècle,  sous  les  pre^ 
mfer  successeurs  de  Constantin.  Ses  œuvres  ont  été  tradui- 
tes et  publiées  par  Jacques  Godefroi,  Vêtus  orbti  dêê^ 
criptio.  Cap^  49. 

la)  Histoire  manuscrite  delà  ville  d'Arles,  Archives  de  ThMel 
de  ville. 


—  H3  — 

kaojLGsRTOux,  aussi  profond  observateur  que  savant  et 
haUIe  écrivain ,  certifie  et  affirme  le  même  fait. 

Ifime  remarque  de  la  part  de  M.  de  Rerastu  ,  mais  princi- 
yiliment  d'AniBERT,  dans  les  notes  duquel  je  trouve  que , 
dus  le  XIlI"*  siècle,  rembouchure  du  grand  bras  du  Rhône 
Àilt d'environ  deux  lieues  plus  voisine  de  la  ville ,  dans  la 
domame  de  Passon ,  ainsi  que  le  confirme  l'article  4  39  des 
itituts  de  notre  ancienne  République,  où  tout  le  monde  peut 
bvDir. 

Enfin,  plusieurs  tours,  fortifiées,  placées  à  diverses  époques 
lor  lebord  de  la  mer,  pour  protéger  la  navigation  du  Rhône, 
et  en  fermer  rentrée  aux  pirates ,  particulièrement  aux  Cata- 
hnset  aux  Aragonais,  qui  avaient  plusieurs  fois  désolé  le 
territoire,  attestent  aujourd'hui,  par  la  place  qu'occupent 
leurs  débris  dans  rinténeur  de  la  contrée,  les  immenses  en- 
Tihissements  du  fleuve  sur  le  rivage  maritime. 

La  Camargucs  dont  les  côtes  ont  été  do  tout  temps  très- 
dangereuses  et  redoutées  des  navigateurs ,  à  cause  des  hauts 
Itffidsqui  s'y  rencontrent,  avait  reçu  des  anciens,  le  nom  de 
MeHna^  ou  tle  des  naufrages. 

L'élymologîe  du  mot  Camaria,  que  je  trouve  exprimé  pour 
li  première  fois  ^  dans  un  titre  du  IX"*  siècle ,  et  que  quelques 
auteurs,  en  le  décomposant,  ont  cru  pouvoir  faire  venir  de 
Cttii  Marii  ager ,  ne  nous  est  pas  très  connue.  Il  est  probable, 
toutefois ,  que  cette  appellation  tirée ,  selon  toute  apparence^ 
de  la  constitution  physique  de  la  localité ,  dérive  des  deux 
termes  grecs:  kamaz,  qui  signifie  marécage ,  et  afpox,  qui 
lignifie,  champ. 

D  ne  reste  aujourd'hui  aucun  vestige  de  quelque  impor- 
tance, qd  puisse  indiquer  l'emplacement  des  villes  d'Héra- 
dée  I  ie  Rhodanusia  et  d'Anatilia ,  bâties  par  les  Phéniciens 
et  par  les  Rhodiens ,  la  première ,  dans  le  voisinage  de  Saint^ 
Gilles;  la  seconde ,  près  des  Bouches  Lybiques,  à  peu  près  à 
l'endroit  occupé  par  Aiguës  Mortes;  et  la  troisième,  au  centre» 

TOME  XXV.  15 


dil-on,  de  la  Cainargues ,  dans  un  lieu  voisin  deVOstium 
metapinum.  * 

Telle  qu'elle  est  acluellement,  la  Camargues  saisie  entre  les 
bras  du  Rhône ,  qui  renferme  de  toute  part ,  a  la  forme  d'un 
triangle  dont  la  pointe  s'appuye  à  la  bifurcation  du  fleuve , 
un  peu  au  dessus  d'Arles,  et  dont  les  côtés  courent  à  la  mei 
en  suivant  des  inflexions  assez  nombreuses. 

D'après  le  cadastre ,  son  étendue  ^totale  est  de  74,800 
hectares,  dont  52,120  appartiennent  à  la  ville  d'Arles  e1 
22,080,  à  la  commune  de  Saintes  Maries  qui  en  occupe 
Tangle  du  Sud-Ouest. 

Son  périmètre  est  de  130.000  mètres. 

Sous  le  rapport  de  ses  produits ,  elle  se  divise  ainsi  : 

Terres  cultivées ,  telles  que  champs  à 
blé,  jardins,  vignes  et  prairies 
artificielles.  1 6, 000    hectares^ 

Pâturages  sans  cultures ,  '.3rres  vai- 
nes et  vagues.  31 ,  320  '        » 

Marais  et  terres  marécageuses.  7,880         » 

Étangs  et  terrains  salés  complète- 
ment improductifs,  19,000         » 

74,200  » 


Ce  qu'on  appelle  la  petite  Camargues  est  un  terrain  à  part 
ainsi  nomme  par  voie  de  simple  comparaison  avec  la  grande-, 
autrefois  recouvert  presque  en  entier  par  la  forêt  de  Silvereas, 
appartenant  à  la  commune  des  Saintes  Maries,  et  ayant  la 
forme  d'un" delta,  enfermé  entre  le  Rhône  mort,  lé  petit 
Itliôno  et  la  mer. 

Comme  tous  les  terrains  d'une  origine  analogue ,  la  Gamar- 
gu(»,s  relevée  aux  bords  du  fleuve  dont  le  lit  tend  toiyours  i 
s'élever ,  s'affaisse  vers  le  centre,  et  présente  à  ses  extré- 
mités, vers  le  rivage  de  la  mer ,  d'immenses  espaces  semés  de 
duneiMU  do  lagunes.  On  voit  par  là,  qu'elle  est  formée  de 


1 


Mis  zcmes ,  parfaitement  distinctes ,  présentant  chacune  des 
ttiKtères  spéciaux  et  différents  eutr'elles  par  la  nature  du 
idet  des  produits. 

La  première ,  celle  qui  touche  au  fleuve ,  la  plus  fer- 
fie  comme  elle  est  la  plus  peuplée,  presque  toute  en  terres  la- 
bourables et  en  prairies,  est  divisée  en  un  grand  nombre  de 
facmes,  dont  la  plupart  sont  de  véritables  résidences  seigneu- 
ridjBs.  C  est  de  cette  partie,  encore  assez  boisée,  malgré  les 
iounenses  défrichements  qui  ont  eu  lieu ,  et  dont  retendue 
peut  être  évaluée  au  quart  de  celle  de  la  Camargues ,  qu'Arles 
tirait  autrefois  ces  inépuisables  quantités  de  Lié  qui  l'avaient 
fntsurnommer  le  Grenier  delà  Provence,  et  que  les  Repu- 
bUqoesdePise,  de  Gènes  et  de  Florence,  qu'elle  approvi- 
riomiait,  l'avaient  autorisée  à  venir  vendre,  sur  leurs  mar- 
chés, sans  être  soumise  à  aucun  droit. 

C'est  dans  la  deuxième,  laquelle  forme  un  autre  quart  de  la 
contenance  du  delta ,  et  qui  consiste  presque  toute  en  prai- 
ries naturelles  que  dépaissent  en  hiver,  au  retour  des  monta- 
gnes, où  ils  transhument  en  été ,  les  troupeaux  qui  sont  une 
des  plus  grandes  richesses^  du  pays,  et  que  vaguent  en  toute 
fiberté ,  exposés  à  toutes  les  inclémences  des  saisons ,  au  vent, 
la  soleil,  à  la  pluie,  dévorés  par  Jes  insectes,  manquant 
d'au  en  été ,  ayant  à  peine,  en  hiver ,  la  nourriture  néces- 
ourepour  ne  pas  mourir  de  faim  ,  les  chevauxj;  et  les .  bœufs 
sauvages ,  dont  l'agriculture  locale  tire  de  si  minces  bénéfices. 

Ces  pâturages ,  très-riciies  en  produit  et  d'excellente  qua- 
lité dans  les  Ucux  les  plus  rapprochés  de  la  première  zone , 
s'appauvrissent  à  mesure  qu'ils  s'en  éloignent  et  qu'ils  s'avan- 
tXDX  vers  la  zone  centrale. 

Celle-ei,  la  plus  vaste,  puisqu'elle  occupe  à  elle  seule  les 
deux  autres  quarts  de  la  surface  de  l'île,  s'étend  jusqu'à  la 
mer  qui  la  recouvre  en  partie,  lorsque  les  vents  du  Sud  la 
soulèvent,  et  offre  l'aspect  d'une  immense  plage  sablonneuse, 
basse,  sursaturée  de  sel,  coupée  cl 'étangs  et  do  niarajsdontle  lit 


peu  profond  est  en  contrebas  au  niveau  de  la  liasse  mer,  el 
que  l'action  des  colmates  est  seule  capable  de  oc»iquérir  i  la 
culture ,  en  en  élevant  le  fond ,  et  en  y  opérant  les  deisàcbe- 
roents  convenables. 

Ces  marais  qui  ont  aussi  leur  utilité,  puisqu'<»i  en  lire  les 
roseaux  au  moyen  desquels  on  amende  les  terrains  trop  salés 
et  qu'il  serait  peut-être  imprudaat  de  faire  disparaître  en  en* 
tier,  parce  que  Tévaporation  constante  de  leurs  eaux  remé- 
die d'une  manière  efficace  sur  les  fâcheux  effets  des  sèdifr- 
resses  ;  ces  marais ,  disons-nous ,  étant  i  des  .niveaux  divers  » 
leur  dessiccation ,  ai  jamais  on  vient  à  rentreprendre ,  M 
pourra  s'effectuer  avec  succès ,  qu'en  y  employant  des  prooé-* 
dés  ^[alement divers.  Ainsi, il  est  reconnu  que  ceux  de 
Grenouillet ,  de  Palum  longue ,  de  Romieu  et  de  la  Tour  dn 
Vallat ,  étant  les  plus  élevés ,  pourraient  être  aisément  écou- 
lés par  des  émissaires  aboutissant  au  Valcarès;  taudis  que 
ceux  de  Sigoulete ,  de  Brun  et  de  Salliers,  trop  bas  pour  que 
ce  système  pût  leur  être  ai^liqué ,  ne  seront  jamais  asséchés 
que  par  l'introduction,  longtemps  continuée,  des  dépôts  du 
Rhône  dans  leur  intérieur. 

Dans  ces  terrains  appelés  Sansouires ,  en  terme  du  pays , 
le  sel  dont  les  anciens  sables  de  la  mer,  recouverts  par  les 
alluvions  du  fleuve ,  sont  imprégnés  profondément ,  tenu  i 
l'état  de  dissolution  par  les  eaux  dont  ces  alluvions  sont  péné- 
trées ;  amené  à  la  surface  par  Teffet  de  la  capillarité ,  s'y  de^ 
sèche  sous  la  double  influence  de  la  chaleur  et  du  mistral, 
dénature  le  sol  et  le  frappe  d'impuissance  pour  produire. 

Selon  M.  de  Rivière,  qui  a  fait  de  longues  et  savantes  re^ 
cherches  sur  la  Camargues ,  le  niveau  moyen  des  terres  de  la 
zone  cultivée  est  de  deux  mètres  au-dessus  de  la  basse  mer  ; 
celui  des  marais,  de  0  mètre,  75:  et  celui  des  étangs, 
deO  mètre,  25. 

La  construction  des  chaussées  a  opéré  d'iraniennes  ciiange- 
ments  dans  le  r^me  hydraulique  intérieur  dv  la  Camargues* 


—  447  — 

Lijiédie,  autrefois  une  de»  grandes  industries  du  pays, 

leoDsidërablGinent  perdu  de  son  importance ,  depuis  que  la 
phqart  des  étangs  ayant  cessé  d*étre  alimentés  Jes  uns  par 
to  débordements  du  Rhône ,  les  autres  par  les  eaux  de  la 
mer  aTec  laquelle  ils  ne  communiquaient  plus ,  ont  disparu  les 
uqirès les  autres,  par  le  seul  fait  de  Tévaporation  de  leurs 
aux,  sans  cesse  entretenue  par  le  soleil  et  par  lèvent. 

Dans  rétat  actuel ,  en  été ,  quand  le  vent  du  Sud  souille  ses 
plu  légères  bouffées ,  et  que  la  mer  n'intervient  pas,  les 
éUngs  de  la  Camargues ,  excepté,  toutefois,  le  Valcarès  que 
Kn  immeiuité  et  sa  profondeur  mettent  à  Tabri  d'une  trop 
eomplète  dessiccation ,  diminuent ,  se  resserrent  et  finissent 
pvlaisser  à  leur  place,  une  épaisse  couche  de  sel  cristallisé, 
qoalefllBcfait  détruire  dans  la  crainte  que  les  approvisionne* 
MUS  qu'on  ne  manquerait  pas  d'y  aller  faire,  ne  réduisent 
d'ooe  manière  trop  sensible  le  revenu  du  droit  levé  sur  cette 
dflorée  indispensable. 

C'est  dans  cette  région  des  étangs,  que  furent  établies  à 
ooe  époque  déjà  très-reculée ,  les  salines  que  Ton  exploite 
eocore ,  quoique  avec  des  bénéfices  et  des  produits  beaucoup 
mûodres  qu'autrefois.  Celles  de  Quarantaine  et  de  la  Tour 
daVallat  ont  même  été  abandonnées ,  et  les  deux  qui  res- 
teat ,  celles  de  la  Vignole  et  de  Badon ,  ne  représentent  plus , 
liimnière»  qu'un  capital  de  300,000  francs ,  et  l'autre,  un 
capital  de  100,000. 

La  nature  tout  alluviale  du  sol  de  la  Camargues  située, 
oomme  on  sait ,  à  une  assez  grande  distance  de  l'endroit  où 
le  Rhône  cesse  de  charrier  du  gravier,  explique  suffisamment 
lefiit,  si  singulier  aux  yeux  d'un  grand  nombre  de  personnes, 
delà  rareté,  ou,  pour  mieux  dire,  de  l'absence  absolue  de  tout 
corps  pierreux ,  dans  sa  composition. 

La  population  du  Delta ,  de  2,000  personnes  en  hiver ,  et 
du  double  en  été,  quand  s'ouvrent  les  travaux  de  la  campagne, 
est  répartie  dans  <!  80  mas  ou  métairies,  dont  le  fermage 
annuel  s'élève  de[)'ii:  i.<  <K'  jusqu'à  25,000  fraiics. 


Leur  revenu  porte  principalement  sur  leis  grains ,  sur  les 
fourrages  et  sur  les  troupeaux  qu'on  y  élève. 

La  quantité  de  blé  semé,  qui  fut  de  46,245  setiers ,  ou  de 
9,747  hectolitres  en  1644;  de  48,591  setiers,  ou  14^454 
hectolitres  en  4794,  et  de  20,4  48  setiers,  ou  4  2,088  hectolitres 
en  4798,  s'élève,  de  nos  jours,  à  24,000  setiers,  ou  14,400 
hectolitres. 

La  quantité  récoltée,  dont  la  moyenne  est  de  60,000  hec- 
tolitres, ou  de  4  00,000  setiers  environ,  sur  une  étendue  de 
6,000  hectares  de  terres ,  qu'on  laisse  reposer  Tannée  d'après, 
pour  les  resemer  à  la  troisième ,  commence  vers  le  milieu  du 
mois  de  Juin ,  et  se  termine  en  Juillet  quand  le  temps  est 
favorable. 

A  Arles ,  où  l'agriculture  a  conservé  la  plupart  des  carac- 
tères de  son  origine  grecque ,  l'ancien  mode  de  dépiquage  du 
blé ,  par  les  chevaux ,  usité  encore  en  Egypte  et  dans  les  au- 
tres parties  de  l'Afrique,  est  le  seul  qui  .soit  suivi;  les  gerbes, 
d'abord  réunies  en  meules,  sont  apportées  sur  l'aire  et  rangées 
les  unes  à  côlédes  autres.  Les  choses  ainsi  disposées,  on 
amène  les  chevaux  i  divisés  en  troupes  de  dix  à  douze  accou- 
plés. Chaque  division,  ou  rode,  est  conduite  par  deux 
étalons  jeunes  et  vigoureux  appelés  primadiers ,  portant 
chacununcollier  de  sonnettes,  dont  le  bruit  excite  la  troupe 
et  la  tient  en  haleine.  Un  homme ,  placé  au  centre  de  Taire , 
tenant  d'une  main  un  fouet  et  de  l'autre  une  longe ,  dirige 
tous  ces  chevaux  trottant  circulairement  sur  les  gerbes  qu^ils 
écrasent. 

Rien  n'est  mieux  capable  de  faire  ressortir  Texcellence  de 
la  race  de  nos  CamargueSy  que  le  courage  avec  lequel,  ils 
supportent  ainsi  pendant  un  mois  et  souvent  plus,  la  fatigue 
d'une  marche  forcée ,  de  quinze  à  seize  lîeues  par  jour ,  sous 
Taction  dévorante  d'un  soleil  caniculaire,  toujours  envelop- 
pés dans  une  atmosphère  de  poussière  qui  les  aveugle  et  les 
gUffoque ,  n'ayant  de  nourriture  que  les  brins  de  paille  et  les 


quelques  grains  qu'ils  dérobent  en  courant,  de  relâche  que 
lai  iaatants  où.  les  gardiens  suspendent  le  travail  pour  pren- 
dreleurs  repas. 

Lteticle  48  des  anciens  statuts  de  la  ville  d'Arles ,  qui 
||[|itau  vingtième  de  la  récolte,  le  prix  payé  aux  proprié- 
tiimdes  chevaux ,  n'a  reçu  du  temps  et  des  nouveaux  usages 
^*iiiie  modification  assez  légère.  Le  prix  du  foulage  est 
ugourd'hui  de  4  seliers  sur  \  00. 

Après  la  moisson .  les  épis  oublies  sur  les  terres  appar- 
tament  aux  pauvres  qui  gagnent ,  eu  les  ramassant,  de  quoi 
16  nourrir  pendant  une  grande  partie  de  l'année.  Dans  le 
princqie ,  il  n'y  avait  pour  cela  aucune  règle;  chacun  était 
libre  d'entrer  dans  le  champ  qui  était  le  mieux  à  sa  convenance, 
etd'y  glaner,  sans  que  le  propriétaire  pût  raisonnablement  y 
mettreobstacle.  C'était  un  droit  que  rien  ne  limitait.  Ce- 
peodant ,  comme  l'opération  ne  se  faisait  pas  toujours  avec 
tout  l'ordre  désirable ,  et  que  l'abus  n'avait  pas  tardé  à 
M  mêler,  à  cette  faculté  toute  philantropique ,  les  proprié- 
tiiras  Airent  autorisés ,  moyennant  une  redevance  de  quatre 
Ktiers  sur  chaque  cent  de  blé  ensemencé ,  applicable  aux 
hoqHces ,  à  n'admettre  au  glanage  de  leurs  terres,  que  les 
pencmnes  de  leur  choix. 

Les  vignes ,  autrefois  très-communes  dans  le  Delta ,  four- 
lAaent  à  peine  de  nos  jours  à  la  consommation  des  habitants, 
mm  qu'elles  y  prospèrent  moins,  mais  parce  que  l'abaissement 
da  prix  du  vin  et  la  cherté  toujours  croissante  de  la  main- 
d'oQuvre,  sont  causes  qu'on  en  délaisse  la  culture.  Le  vin 
qu'elles  fournissent  n'est  pas  comparable  à  celui  de  la  Crau. 
0  n'est  ni  aussi  parfumé,  ni  aussi  riche  en  alcool.  Celui 
pourtant  que  l'on  récolte  dans  les  sables  des  bords  du  Rhône , 
Ides  qualités  qui  font  que  beaucoup  de  personnes  le  préfé- 
rât. Il  est  léger,  piquant  et  agriiable  au  goût. 

Un  des  avantages  des  vignes  de  la  Camargues,  c'est  qu'elles 
produisent  abondamment  comme  celles  du  Plan  du  Bourg  et 


des  Ségonaux  du  Trebon.  La  différence  de  quantité  daa 
le  produit^  comparativement  à  celui  des  vignobles  de  la  Craa 
est  la  même  que  celle  qui  existe  entre  5  et  1 ,  c*est-à-dir4 
que  les  vignes  de  Camargues  donnent  moyennement  50  hec- 
tolitres par  hectare,  et  que  celles  de  la  Crau  n'en  donnent  qui 
dix. 

S'il  faut  s'en  tenir  aux  récits* des  anciens,  la  Camargnei 
était  autrefois  d'une  fertilité  bien  supérieure  à  celle  dont  noui 
sommes  les  témoins,  et  cela  se  comprend.  Dans  un  temps 
où  le  Rhône,  mal  contenu  par  des  chaussées  basses,  pei 
épaisses  et  mal  entretenues,  débordait  souvent-sur  le  pays 
celui-ci  trouvait  dans  son  limon  un  engrais  de  première  puis- 
sance ,  qui  le  rajeunissait  et  lui  rendait  pour  plusieurs  année 
les  forces  qu'il  avait  perdues  en  produisant.  Pierre  de  Quique- 
RAN  DE  Beaujeu,  Evcquc  de  Sénés,  auteur  d'un  livre  (1)  qu< 
peu  de  gens  connaissent,  malgré  les  détails  précieux  dont i 
est  plein ,  ne  cherche  pas  ailleurs  les  causes  de  l'extrême  fé- 
condité que  le  Delta  avait  encore  de  son  temps.  U  dit  qu'alor 
il  n'était  pas  rare  de  voir  le  blé  rendre  vingt  fois  la  qùantit 
confiée  à  la  terre ,  et  que  cette  merveilleuse  abondance  tenai 
principalement  aux  inondations  qui  avaient  lieu  de  deux  ei 
deux  années.  Il  est ,  du  reste ,  aisé  de  voir ,  et  la  remarqi^e  ei 
a  été  bien  souvent  faite,  que  la  décroissance  des  facultés  pro- 
ductives de  la  Camargues ,  suit  une  marche  parallèle  à  celli 
des  précautions  que  l 'on  prend  pour  la  mettre  à  l'abri  des  en- 
vahissements  du  fleuve.  Le  Trebon,  dont  le  sol  affaibli  de- 
puis longtemps,  ne  produisait  presque  plus  rien,  nous  a  offert 
dans  ces  dernières  années ,  un  exemple  frappant  de  cette  qua- 
lité régénératrice  des  dépôts  du  Rhône  sur  les  terraioi  où  i 
les  laisse.  Depuis  les  inondations  successives  de  f  840 ,  il  e 
43 ,  les  propriétés  de  ce  quartier  de  notre  territoire ,  très  pei 

(4}  De  Laudibus  Provinciœ,  Traduit  du  latin  en  français  ,  pa 
F.  DE  Glaret,  archidiacre  de  l'église  d'Arles  (4613). 


ni^jiQlfcliéta^fupuivant ,  ont  triplé  de  valeur  et  teodeat  en- 
^e  k  augmenter. 

.,.i|k  l'jépoque  actuelle ,  les  terres  de  Camargue  donnent  en 
a^g^one  un  pnoduit  de  six  ou  sept  pour  un.  En  4847,  an- 
aéed'abendaBce  succédant  à  une  année  de  disette  et  de  misère, 
il  a  élé  de  huit. 

rJt#  npoolta  des  luzernes  et  des  fourrages  fins ,  considérable- 
4BWl  iiopnie  depuis  le  commencement  du  siècle ,  sert  pendant 
Iqple  Vamée  a  la  nourriture  des  bêtes  de  labour,  et  en  hiver . 
i  cdlA  des  troupeaux ,  quand  la  saison  ^t  rude ,  que  la  terre 
*f0uvre  de  neige ,  ou  que  des  pluies  abondantes  inondent  les 
mines  naturelles. 

|a  fiteication  de  la  soude ,  par  ^incinération  des  salicornes 
etèas  ioUola ,  qui  croissent  dans  les  terrains  salés  de  la  Ca-' 
iWKiie ,  était  anciennement  d'un  grand  profit  pour  ceux  qui 
IH  livfaienl  i  la  culture  de  ces  plantes.  On  raconte  qu'un 
navire  espagnol,  chargé  de  graines  de  kali  pour  la  Sicile,  fit 
QVriBrage  sur  nos  cotes  ;  que  ces  graines,  rejetées  par  les  flots 
SHf  le  rivage,  lurent  dispersées  dans  Tile  par  un  coup  de  vent 
dZit  violent,  et  qu'y  ayant  trouvé  toutes  les  conditions  favo- 
B^Uee  i  leur  germination  ,  elles  poussèrent  en  abondance  et 
doHpérent  aux  habitants  étonnés  le  spectacle  singulier  d'une 
^^ig/SMioa  qu'ils  ne  connaissaient  pas.  Ceux  dont  les  do- 
nadiiea  avaient  été  envahis ,  eurent  d'abord  l'idée  de  s'en  dé- 
l|W|aB8er  en  passant  leurs  terres  à  la  charrue,  mais  un  Catalan, 
élpblî  à  Notre  Dame  de  la  Mer ,  leur  ayant  iiait  connaître  les 
pn^^tét  de  ce  végétai  et  les  avantages  qu'ils  pouvaient  en 
rp^mr,  des  essais  furent  faits ,  et  les  premiers  bénéfices  paru- 
fffgi  aasez  conûdérables  pour  qu'on  donnât  des  encourage- 
ments i  sa  culture. 

Je  trouve,  à  cet  égard ,  dans  le  livre  déjà  cité  de  l'évéque 
de  Sénés ,  qu'une  de  ses  fermes  de  Camargue  ,  dont  il  ne 
tirait  qu'un  revenu  annuel  de  S50  écus,  ayant  été  semée  de 

TOME  XIV.  46 


—  122  — 

kali ,  lui  rapporta  à  sa  part  seulement ,  la  somme  consi-^ 
dérablede  quinze  cents  écus  d'or. 

Depuis  lors ,  la  fabrication  des  soudes  factices  par  toie  de 
décomposition  du  sel  marin ,  a  fait  tomber  à  rien  cette  bran-* 
che  d'industrie,  aiyourd'hui  complètement  abandonnée. 

Un  fait  beaucoup  plus  récent ,  que  nous  ne  pouvons  nous 
dispenser  de  signaler,  parce  qu'il  est  d'un  intérêt  public 
incontestable,  et  que  son  importance ,  par  rapport  à  l'avenir 
delà  Camargue ,  est,  à  présent^  avouée  par  4:eux-mêmes  qui 
y  avaientle  moins  de  foi,  c'est  celui  de  l'introduction  de  la 
culture  du  riz  dans  les  terrains  que  l'abondance  du  sel  ren^ 
dail  depuis  des  siècles  impropres  à  ioute  production*  Ceux 
qui  connaissent  les  procédés  de  culture  de  cette  utile  gra- 
minée ,  l'abondance  des  irrigations  qu'elle  demande ,  les  dé- 
frichements  qui  la  précèdent,  jugeront  de  quels  avantages 
son  acclimatation  doit  être ,  relativement  à  Tamélioratioa 
de  ces  terrains. 

C'est  de  4  845  seulement  que  datent  les  premières  tenta- 
tives. Elles  furent,  à  ce  qu'il  parait,  assez  satisfaisantes 
pour  que  des  expériences  plus  décisives  fussent  renouvelées 
dans  l'année  qui  suivit.  En  1847,  500  hectares  de  terres 
vaines,  transformées  en  rizières,  produisirent  40,000 quia- 
taux  de  riz  f  égal  en  qualité  aux  espèces  les  meilleures  qui 
nous  viennent  d'Espagne  et  du  Piémont.  Un  tel  succès , 
en  même  temps  qu'il  donnait  les  ^espérances  les  plus  belles, 
démentait  victorieusement  les  prédictions  peu  encourageantes 
d'un  grand  nombre  de  fermiers ,  voués  par  état  à  l'agricul- 
ture ,  mais  dépourvus  de  lumières ,  ignorants  de  tout  progrès, 
froissés  dans  leur  amour-propre ,  et  adonnés ,  de  père  en  ffls  » 
aux  pratiques  grossières  d'une  routine  staUonnaire. 

En  4  848 ,  la  question  du  riz ,  si  longtemps  irrésolue ,  était 
complètement  jugée.  Outre  un  produit  de  20,000  quin- 
taux, recueilli  sur  4,000  hectares  de  nouvelles  rizières ,  la 
société  du  château  d'Avignon  venait  d'acquérir  la  certitude 


—  4M  — 

que  tel  terres  livrées  à  cette  exploitation ,  d'infertiles  qu'elles 
étaient  auparavant ,  avaient  acquis  au  plus  haut  point ,  et  par 
l'effet  de  lenr  dessalement,  la  faculté  reproductive;  qu'elles 
étaient  {uropresà  toute  sorte  de  cultures,  à  celle  du  trèfle 
principalement ,  et  que  le  blé  qu'on  y  semait  pouvait  donner 
dqwitdix*  jusqu'à  douze  pour  un.  En  d'autres  termes,  que 
lanéme  hectare  de  terre  qui ,  avant  d'avoir  produit  du  riz, 
vabît  à  peine  400  francs ,  était  subitement  passé  à  une  va- 
li^  de  3,000,  ce  qui ,  d'après  les  calculs  et  en  supposant  que 
les  50,000  hectares  de  terrains  vagues  et  marécageux, 
nsceptildes  d'être  défrichés,  dussent  être  ainsi  améliorés 
avec  le  temps ,  donnerait  non  seulement  au  capital  foncier 
do  pays,  cent  millions  de  plus  value,  mais  encore  cent  millions 
de  kilogrammes  de  riz  ,  pouvant  servir  à  l'alimentation  de 
8,000  fomilles  et  donner  de  Toccupation  à  plusieurs  milliers 
de  travailleurs. 

Ce  qae  nous  avons  dit ,  plus  haut ,  de  la  diminution  pro- 
doctiTè  du  sol  de  la  Camargue ,  attribuée  avec  raison ,  aux 
travaux  de  défense,  entrepris,  dans  un  intérêt  peut-être 
md  entendu,  contrôles  crues  du  Rhône,  était  connu  et  jus- 
IflQient  apprécié  du  temps  même  de  nos  pères.  Dans  le  17^* 
liéde,  M.  Gbetoux  ,  avocat  d'Arles ,  connu  par  de  savantes 
recherches  sur  l'histoire  générale  de  notre  ville ,  frappé  des 
ftuiestes  conséquences  que  la^  construction  des  chaussées  et 
Tattériasement  des  divers  bras  du  fleuve  qui,  autrefois ,  sillon- 
naient le  Delta  ,  avaient  eues  pour  la  richesse  du  pays,  conseil- 
lait y  comme  remède  au  mal ,  de  rouvrir  la  brassière  de  la 
oyppe ,  imprudemment  fermée  par  délibération  du  consei 
du  ii  novembre  1440.  Longtemps  oublié ,  ce  projet  d'in- 
troduction des  eaux  du  Rhône ,  par  grandes  masses ,  comme 
moyen  d'irrigation  et  même  de  colmatage  pour  les  parties 
les  plus  basses  de  l'île ,  vient  récemment  d'être  repris,  et 
M.  l'ingénieur  SurreL;  à  qui  semble  réservé  l'honneur  de 
résoudrei  au  profit  de  notre  ville ,  la  plupart  des  questions  quj 


intéressent  le  plus  son  arenir ,  a  proposé  d'c^er  le  barrage 
du  petit  Rhône,  de  façon  à  ce  que  ses  eaux  relevées  à  cer- 
taines époques ,  jusqu'au  niveau  qu'elles  ont  à  Arles,  pour- 
raient, selon  les  besoins,  arroser  une  moitié  de  la  Camargue. 

En  attendant  la  réalisation,  tivement  désirée,  de  ce  tra- 
vail utile ,  estimé  à  une  somme  de  500,000  francs ,  et  pourtnl 
donner  en  retour,  à  30,000  hectares  de  terrains  deveous 
arrosables ,  une  valeur  de  cinquante  millions  de  plus  que  celto 
qu'ils  Qnt  en  ce  moment,  Tirrigation  du  Ddta  i^opèie  tant 
Men  que  mal ,  au  moyen  de  49  roubines  ouvertes  sur  les  deux 
bras  du  Rhône.  D  est  à  regretter  que  ces  canaux  n'ayant  la 
plupart  ni  la  pente,  ni  la  largeur  et  la  profondeur  convenables, 
n'étant  d'ailleurs  l'objet  d'aucun  entretien  bien  entendu,  res^ 
tent  souvent  insuffisants  ou  inutiles. 

L'origine  des  chaussées  est  très  ancienne.  0  est  proba- 
ble qu'elle  remonte  au  XI*  siècle.  Malgré  la  surveillance  dont 
elles  ont  toujours  été  l'objet ,  leur  insuiSsance  dans  les  com- 
mencements est  attestée  par  les  fréquentes  inondations  dont 
les  récits  affligeants  remplissent  nos  annales.  Aujourd'hui, 
plus  fortes  et  mieux  entretenues ,  elles  contiennent  le  Rhône 
dans  son  lit,  et  l'y  concentrent  sans  risque  pour  le  territcûre , 
tant  que  ces  eaux  n'atteignent  pas  le  maximum  d'élévation 
où  il  leur  est  possible  de  monter ,  et  où  nous  les  avons  vues 
en  1940. 

L'étendue  des  chaussées  de  la  Camargue ,  tant  sur  la  gran- 
de branche  que  sur  le  petit  Rhône ,  est  de  4  06  kilomètres. 

La  nécessité  où  l'on  fut  dans  le  principe  de  répartir  exac- 
tement la  portion  de  défense  à  laquelle  chaque  propriété  de- 
vait être  taxée ,  selon  son  importance ,  tant  pour  l'entretien 
des  digues  du  Rhône ,  que  pour  le  repurgement  des  canaux 
d 'arrosage  et  de  dessèchement,  donna  lieu,  en  1542,  à  la 
division  du  Delta,  en  associations  ou  quartiers  séparés,  dont 
cinq  situés  à  la  droite  de  la  grande  branche ,  reçurent  les 
noms  de  Camargue  Major ,  de  Montlong ,  de  Fume-Morte» 


de  tarBoiuoitière  et  de  nie  du  Plan  du  Bourg.  Trois  autres 
phcés  à  la  riye  gauche  du  petit  Mône,  s'appelèrent  associa- 
tiOM  de  la  Corrége,  de  Saliers  et  des  Jasses  d'Albaron. 

nos  tard,  les  choses  furent  modiflées.  Sur  la  riye  droite 
du  Midae ,  après  la  suppression  des  associations  de  Camar- 
gn  Ibjor ,  de  la  Bouscatière ,  de  Fume-Morte  et  de  Tlle 
Al  Ptan  d.tfBoQrg,  il  ne  resta  que  celles  de  la  Corrége  et  de 
■entkMig,  auxquelles  on  joignit  les  grands  domaines  de  Gt- 
fatMÏ,  de Toortoulen,  du  Caseau  »  de  Yerdier ,  de  la  Comman- 
dim,  do  Petit  Paty,  de  la  Forge,  du  Pation ,  du  Sambuc, 
da  Pin,  du  grand  Malusclat ,  du  petit  llalusclat ,  du  petit  Pe- 
loDX ,  de  Gouine  et  de  l'Eisselle. 

Sur  la  rive  du  petit  Rhône ,  rien  ne  fût  changé. 

Aqoard'hui ,  en  vertu  d'une  ordonnance  du  Roi ,  du  mois 
fùtkbre  4847 ,  toutes  ces  associations  ont  été  dissoutes ,  et 
roHiphéées  par  deux  syndicats,  dont  les  membres,  au  nombre 
de  neuf  pour  la  Camargue ,  etdeseptpourlePlanduBourg, 
ont  élé  désignés  par  le  Préfet. 

La  grande  quantité  de  sel  marin  dont  le  sol  du  Delta  au- 
jourdliui  exondé ,  mais  autrefois  recouvert  par  la  mer,  est 
imprégné  jusqu'à  une  très-grande  profondeur ,  d'où  la  capil- 
tuilé  le  ramène  sans  cesse  à  la  surface ,  rend  l'eau  des  puits 
saqnfttre,  ineapable  de  servir  aux  besoins  des  hommes,  et 
même  des  animaux ,  auxquels  on  donne  de  l'eau  du  Rhône , 
que  les 'fermiers  de  Tintérieur  sont  souvent  obligés  d'aUer 
diercherlbrtl(Hn. 

Si  grave ,  sous  ce  rapport  et  sous  celui  bien  plus  grand 
su»  doute  de  l'incurable  stérilité  dont  il  frappe  les  parties  de 
laCamargue  les  plus  basses,  c'est  pourtant  à  ce  mélange  de 
sd  avec  le  sol,  absorbé  par  les  végétaux  qui  y  croissent,  que 
les  pAturages  de  ces  contrées  doivent  cette  saveur  et  ce  haut 
goM  qrâ  fidt  que  les  troupeaux  les  recherchent  de  préférence 
ï  tons  les  antres. 

Si  nos  calculs  sont  ]x)ns ,  il  y  a  en  Camargue   environ  1 0 


à  4 1 ,000  hectares  de  prairies  sans  culture ,  qui  pourraient , 
sans  beaucoup  de  peine ,  être  transformés  en  terrains  de  4"* 
qualité  et  qui,  dans  Tétatoùon  les  laisse,  n'ont  d'autre  utili^ 
té  que  de  serTir  en  hiver  8e  nourriture  pour  les  troupeaux.  Le 
fourrage  qu'on  en  tire  en  été  ne  se  coupe  qu'une  seule  fois. 

Les  recensements  les  plus  récents  portent  à  \  20,000  le 
nombre  des  bétes  à  laine  qui  passent  Thiver  dans  le  Delta. 
Tous  ces  troupeaux ,  à  l'exception  de  quelques-uns  qu'on  en*- 
ferme  dans  des  bergeries  «passent  en  rase  campagne  la  saison 
la  plus  rigoureuse ,  broutant  l'herbe  pendant  le  jour ,  parqués 
pendant  la  nuit  dans  de  vastes  enceintes  faites  avec  des  claies , 
sans  autre  abri  contre  le  mauvais  temps,  qu'une  doublure  en 
chaume  dont  on  garnit  les  claies  du  côté  d'où  souffle  le  mistral. 

D'origine  africaine ,  les  chevaux  de  Camargue  dont  la  na- 
turalisation dans  nos  contrées  date  probablement  des  invasions 
sarracémques ,  sont  peut-être,  après  l'aspect  général  du  pays, 
ce  qui  excite  le  plus  l'attention  et  la  curiosité  des  voyageurs 
qui  descendent  le  Rhône,  pour  aller  aux  embouchures. 
Souples ,  agiles ,  remplis  d'ardeur  et  de  courage ,  capricieux 
et  impatients  du  frein ^  ils  sont,  malgré  tous  les  défauts  qu'on 
leur  reproche ,  susceptibles  d'éducation,  et  deviennent  d'une 
grande  douceur  de  caractère  lorsqu'ils  sont  bien  nourris  et 
bien  traités.  Infatigables  et  sobres,  leur  intelligence  que  dix 
siècles  d'abandon  et  de  manque  complet  de  toute  espèce  de 
soins ,  n'ont  pu  parvenir  à  altérer  complètement ,  est  le  signe 
le  plus  certain  de  la  noblesse  de  leur  souche.  L'énergie  de 
leur  volonté ,  la  soudaineté ,  peut-être  un  peu  brusque  de 
leurs  mouvements ,  la  rapidité  de  leur  allure ,  leur  amour  de 
la  liberté,  leur  aversion  pour  l'écurie ,  où  la  tristesse  les  gagne 
et  où  ils  refusent  souvent  les  aliments  qu'on  leur  présente, 
leur  hardiesse  qui  ne  recule  devant  rien ,  sont  connus  de  tout 
le  monde.  Us  résistent  facilement  aux  fatigues  les  plus  fortes, 
peuvent  marcher  tout  un  jour  sans  boire  ni  manger ,  et  iaire 


les  ph»  lODgiM  ooones,  sans  ralentir  tm  fnatantlear  allure , 
iii[midre  do  repos.  L'évêque  de  Sénés  qui  aimait  avec 
ftràir  Texerdce  de  la  chasse  et  qui  avait  de  nombreux  haras 
itàÉt  868  domaiAes  de  Camargue ,  assure  avoir  parcouru , 
monté  sur  un  de  ces  animaux ,  âgé  à  peine  de  trois  ans  et  pris 
aifbaaard  dans  une  de  ses  manades,  cinquante  milles,  en 

'iSiéHesqde  sdent  les  traces  d*abâtardissement  que  l'on  re- 
qÉtqiie  en  eux,  les  chevaux  de  Camargue  possèdent  à  on 
dÉjBir6  très  élevé  les  caractères  principaux  de  la  race  Barba 
dlut  &8- dôcèndent.  Tous  blancs,  ou  d'un  gris  clair,  quelque- 
Us,  niais  rarement,  truites  ou  mouchetés,  leur  poil  est  fin. 
Ceoiaaè  les  Arabes  qui  nous  viennent  d'Alger,  ils  ont  la  tête 
greèse  et  lourde,  le  front  large,  les  yeux  à  fleur  de  tête,  les 
oiieffles  oourtes,  la  ganache  développée.  Quant  à  leurs  défauts, 
qà  senttà  petitesse  de  la  taille,  la  grosseur  du  pied,  la  Ion- 
pmr^ixm  etrexiguité  comparativede  la  croupe,  ils  tiennent 
évidemment  au  dépérissement  de  l'espèce,  abandonnée  depuis 
im  tempe  immémorial  à  la  misère  la  plus  grande. 

Divers  essais  de  restauration ,  par  leur  croisement  avec  des 
diievaôx  de  sang  oriental,  ont  été  tentés,  sans  avoir  jamais  pu 
lénasir  complètement.  En  4730,  Louis  XV  envoya  à  Arles 
dés  étal(xis  derace  étrangère  qui  furent  repartis  dans  différents 
quartiers  du  territoire.  La  mesure  excellente  en  elle-même, 
eSt  eontr'elle  Tindifférence  des  propriétaires  et  des  fermiers 
et  resta  sans  résultats.  L'état,  pourtant,  ne  se  rebuta  pas. 
Vingt  ans  après ,  un  haras  composé  de  purs  arabes ,  fut  placé 
par  ordre  du  Ministre ,  secrétaire  d'état ,  H.  d'ARGENSon , 
dans  la  basse  Camargue,  sur  les  domaines  de  Saint-Bertrand 
de Ui  Grand  Ponche  et  de  Quarantaine.  Enfin,  en  1806,  NÂ- 
reiioN,  dont  la  pensée  s'étendait  à  tout,  établit  à  Arles  un 
dîBs  trente  dépôts  d'étalons ,  dont  il  venait  d*ordonner  la  for- 
nUation  en  France. 

Exclu  du  commerce  à  cause  de  son  défaut  de  taille  et  de  sa 


--448  — 

faiblesse  qui  le  reDdent  impropre  à  un  charroi  un  peu  force , 
le  cheval  de  Camargue  n'a  d'autre  ulUité  véritaUe  que  celle 
de  dépiquer  le  blé.  Pendant  le  reste  de  l'année ,  il  vit  par 
troupes  dans  les  pâturages  les  plus  vcHsins  du  Rhône ,  sous  la 
simple  ccmduite  d'un  gardien. 

Malgré  l'extrême  sobriété  de  ces  animaux  dont  la  nourri^ 
ture  de  toutel'année  ne  coûte  à  leur  maitré  que  30  à  t4  francs» 
tandis  que  le  produit  de  leur  travail  pendapt  le  temps  de  la 
moisson  »  s'élève  au  moins  au  chiffre  de  50 ,  on  fiit  très^peu 
dans  le  pays  pour  assurer  la  conservation  de  leur  espèce. 
Aussi  diminue-^t-elle  tous  les  jours.  Les  défrichements 
dont  l'effet  est  de  rétrécir;  de  plus  en  plus ,  les  vastes  espacée 
qu'ils  habitent ,  le  peu  de  soins  dont  on  les  entouré ,  l'aban  - 
don  où  on  les  laisse ,  l'eitrême  misère  dans  laquelle  ils  laa- 
guîBsent  quand  les  rigueurs  du  froid  ont  réduit  presque  à  rien 
l'herbe  qui  les  nourrit,  peuvent  être  regardés  comme  tes 
causes  les  plus  actives  de  cette  décroissance  numérique  qui 
semble  encore  devoir  aller  plus  loin. 

Leur  nombre  qui  était  de  4000  en  4548,  n'est  plus  que 
de  2,000. 

Même  chose  peut  se  dire  de  nos  bœufs  sauvages  qu'on  dit 
avoir  été  amenés  d'Espagne ,  dans  le  XII"*  siècle ,  par  àl- 
paoNSEi**,  Jloî  d'Aragon ,  et  Comte  de  Provence.  Des  docu- 
ments que  j'ai  pu  recueillir ,  à  cet  égard ,  il  résulte  qu'on  s'ra 
servait  autrefois  habituellement  pour  le  labour ,  et  que  dans 
le  XYI"*  siècle ,  oh  en  comptait  plus  de  46,000 ,  tant  dans  te 
Delta  que  dans  le  Plan  du  Bourg.  Peu  à  peu ,  depuis  lorsv 
leur  férocité ,  qu'il  a  toujours  été  impossible  d'adoucir  par  le 
moyen  ordinaire  du  croisement  avec  une  espèce  plus  docile; 
développée  de  plus  en  plus  par  l'état  de  liberté  et  d'isolement 
oji  on  les  a  laissés ,  quand  on  leur  a  substitué  les  mules  dans 
les  travaux  de  la  campagne,  l'extrême  difficulté  de  les 
soumettre  au  joug ,  les  accidents  quelquefois  très-fâcheux 
qui  s'ensuivaient,  leurlenteur  dans  le  travail,  les  dégradations 


—  4^9  — 

qu'ils  opèrent  dans  les  lieux  où  ils  passent,  les  ont  fait 
délaisser  totalement. 

C'est  à  peine  si  aujourd'hui,  on  en  trouverait  1,800  dans 
tout  le  territoire. 

Les  '  taureaux  de  Camargue  sont  uniformément  noii*s, 
petits,  légers  à  la  course,  facilement  irritables  et  très-ardents. 
Ib  ont  le  cou  épais  et  robuste ,  le  fanon  pendant ,  le  regard 
toouche  »  le. front  garni  d'un  poil  rude  et  crépu ,  les  cornes 
frés^pointiîes  et  disposées  en  croissant.  La  diiBculté  de 
tnmver  une  autre  espèce  qui  put  s'accommoder ,  sans  mourir^ 
delà  Yie  sauvage  et  des  privations  au  milieu  desquelles  ces 
flnmaux  passent  leur  existence ,  a  toi^ours  été  un  obstacle  à 
leur  amélioration  par  un  croisement  bien  combine ,  de  telle 
iorteqa'aucnn élément  étranger  et  modificateur  n'étant  jamais 
entre  dans  ht  reproduction  de  leur  race ,  celle-ci  s'est  perpé- 
taée  jusqu'à  nous,  pure  de  tout  mélange. 

La  Camargue ,  autrefois  couverte  de  forêts  de  tamaris , 
de  chêne  et  de  pins,  était  particulièrement  renommée  pour 
Pabondance  du  gibier  et  des  autresanimaux  qui  en  peuplaient 
les  profondeurs.  Aces  époques,  les  oies,  les  outardes,  les 
phenicoptères ,  et  les  diverses  espèces  do  canards ,  encore 
plus  communs  alors  que  de  nos  jours ,  couvraient  de  leurs 
épaisses  volées ,  les  bras  du  Rhône  et  les  étangs  de  l'intérieur. 
Des  myriades  de  raies,  de  courlis,  de  poules  d'eau,  de 
bâsassines,  de  hérons,  remplissaient  les  marais.  Partout 
dans  les  champs ,  les  perdrix ,  les  lièvres  et  les  lapins  se 
tevaient,  sous  les  pas  des  chasseurs,  dont  Thallah  les  effra- 
Tait.  Les  loups ,  les  renards ,  les  cerfs  et  les  sangliers , 
avaient  pour  eux  les  forêts  de  la  Pinède  et  de  Silvcrcal ,  les 
épais  fourrés  de  Bosco-Malo  ,  le  bois  Lambert ,  près  Tour- 
toulen,  ceux  de  Reinèges ,  de  Nolre-Dame-d'Amour  et  de 
Boisvieil. 

J'ai  sous  les  yeux ,  en  écrivant  rapidement  ces  lignes ,  une 

TOME  XIV.  17 


—  430  — 

sentence  arbitrale  du  mois  de  novembre  4335,  dans  la- 
quelle l'abbé  du  monastère  de  Nolre-Darae-dlJlmet^  en 
procès  avec  la  maison  du  Temple  d'Arles,  relativement  aux 
limites  du  territoire  de  Clamadour,  se  reserve ,  àl^exclusion 
de  tout  autre ,  le  droit  de  chasse  au  sanglier  dans  la  forêt  de 
Silvercal. 

J*ai  également  en  ma  possession  la  copie  d^n  acte  du  mois 
de  janvier  1345  (  notaire  Pons  Rodelly  }^  dans  lequel  il  est  dit 
qu'un  habitant  de  Notre-Dame-de-la-Mer ,  ayant  pris  au 
piège  un  cerf  et  sa  femelle,  Tabbé  de  Silvercal,  sur  ce  fait 
que  ces  animaux  avaient  été  chassés  dans  les  bois  dépendants 
de  son  abbaye ,  l'obligea ,  en  vertu  d'une  ancienne  transac- 
tion ,  à  lui  faire  hommage  d'une  portion  de  sa  capture. 

Les  religieux  de  Valmagne,  autorisant  en  4434  lavante 
du  domaine  de  Notre-Dame-d' Amour ,  appartenant  à  leur 
corporation ,  donnent  pour  motif  pnncipal  que  cette  terre  est 
trop  exposée  aux  pilieries  du  peuple  et  aux  dégâts  des  bétes 
fauves. 

c  Au  regard  des  loups  et  des  canards ,  écrit  l'Evêque  de 
«  Sénés,  dans  son  livre  des  louanges  de  la  Provence,  bien  que 
«  les  uns  soient  dangereux  pour  les  bergers ,  et  les  autres 
c  pour  les  poulaillicrs ,  néantmoips  pour  le  plaisir  que  m'ap- 
«  porte  cette  chasse,  j'achèterais  volontiers  leur  propagation 
t  aux  dépens  de  mes  brebis.  » 

Ces  animaux,  à  ce  qu'il  parait,  multipliaient  assez  pour  êtRe 
dangereux  et  pour  que  les  consuls  oi'donnassent ,  cbaqpe 
année,  des  battues  générales,  dans  lesquelles  il  en  périssait 
beaucoup.  Cependant,  comme  cela  ne  suffisait  pas  et  que 
certains  quartiers  de  la  Camargue  en  étaient  infestes  au  point 
d'en  devenir  inhabitables ,  on  prit  le  parti  de  les  empoisonner 
avec  une  herbe  appelée,  dans  les  actes  du  temps ,  Belsa  ou 
Ilej^ba  Toxicata,  sur  laquelle  je  n'ai  pu  me  procurer  aucun 
renseignement,  mais  que  je  crois  être  l'aconit. 

Le  soin  do  disposer  cette  pâtée  mortelle  dans  jfes  lieux  les 


plat  fréquente^  par  les  loups  et  les  sangliers ,  n'était  confié 
qu'à  des  personnes  sûres,  auxquelles  on  faisait  jurer  en 
présence  des  consuls  et  la  main  sur  le  livre  des  évangiles, 
te  n'en  flaire  usage  que  dans  les  cas  auxquels  elle  devait  ser- 
Tir  et  dans  l'intérêt  commun. 

.  L'empoisonneur  (Belsserim)  et  sa  caution  (fide  jussorj 
répondaient  sur  leur  tête  et  sur  leurs  biens ,  de  tous  les  acci- 
dents fâcheux  qui  pourraient  résulter  de  leur  imprudence  ou 
de  leur  propre  volonté. 

Une  desplaiesactuelles^les  plus  diflicilesàguérir.delaCamar- 
gœ,  c  est  roiïrayante  multiplication  des  sauterelles  y  dans  les 
années  de  grande  sécheresse.  Ces  insectes  que  l'on  croyait 
autrefois  venir  d^Âfrlque ,  pour  s'abattre  sur  nos  côtes,  sont 
indigènes,  et  le  simple  bon  sens  ne  permet  pas  de  croire  le 
contraire.  Us  sont  très-communs  dans  les  pâturages  de  la 
Cran .  et  du  Delta ,  ou  ils  trouvent  les  conditions  d'existence 
les  plus  favorables  f  et  où  ils  se  reproduisent  dans  les  années 
propices  avec  une  telle  abondance ,  que  leur  apparition  est 
une  véritable  calamité  dans  tous  les  lieux  où  ils  se  portent. 
Le  souvenir  de  leurs  ravages  en  1 553 ,  où  ils  parurent  en 
si  grand  nombre  que  partout,  sur  leur  passage,  l'éclat  du  jour 
était  voilé  (1),  l'herbe  dévorée ,  et  les  arbres  étaient  dépouil- 
lés de  leur  feuillage,  n'est  pas  perdu  dans  Arles.  On  s'y  souvient 
aussi  qu'en  1613,  6,000  hectares  de  terres  couvertes  de  su- 
perbes moissons  et  de  grasses  prairies ,  furent  complètement 
dévastés  en  quelques  heures.  11    y  en   eut  de  si  grandes 


(4)  Translatis  uti  que  vente  e  chamergi  insula  eo  locustis  quae 
volatu  atque  stridore ,  tanto  impetu ,  tanta  que  copia  eo  seipse 
contulerunt,  ut  gregatim  incedentes,  magna  omnium  admiratio- 
ne,  magna  etiam  incolarum  cousternationc,  cœlum  solem  que 
obombrarent. 

Franc.  Valeriose.  —  Observationes  médicinales,  lib.  vi.  — 
Ed.  m^ 


quanti  tés  en  1824,  que  dans  le  territoire  de  Sain  tca-Maries ,  Us 
couvraient  la  terre  sur  une  épaisseur  de  plusieurs  pouces,  et 
que  Tadministration  ayant  donné  l'ordre  de  leur  faire  la 
chasse ,  il  en  fut  ranoassé  1 ,700  sacs ,  pesant  ensemble  7SI,46t 
kilogramnies. 

Le  Valearès\  appelé  aussi  Grand  mar,  ou  grande  mer , 
par  comparaison  avec  les  autres  étangs  de  la  Camargue ,  a 
6,000  hectares  do  surface  et  35  kilomètres  de  tour.  Uni  pn^ 
ciennement  à  la  mer.  dont  il  était  un  golfe  s'avangant  jusqu'à 
Mejanes ,  il  en  fut  séparé  à  une  époque  incopnue  par  les 
attérissements ,  au  moyen  desquels  la  grande  branche  du 
Rhône ,  qui  se  jettait  à  la  mer  ,  à  peu  près  à  rendroUpù  çst 
la  Ferme  de  Fielouse,  forma  l'immense  barre  dç  Reiriègea. 
Cette  barre ,  qui  a  plusieurs  lieues  d'étendue ,  et  qui  a  dû 
mettre  plusieurs  siècles  à  s'achever,  présente  l'aspect 
d'une  plaine  de  sable ,  accidentée  çà  et  là  de  monticules 
mouvants  que  les  vents  accupiulent  et  dispersent  selon  la  direct 
tion  et  la  force  qu'ils  ont. 

Malgré  l'obstacle  que  lui  faisait  la  plage  de  Reirièges  ^  la 
mer  a  longtemps  communiqué  avec  l'étang  du  Valcarès,  par 
des  ouvertures  appelées -^/fptia?,  que  l'on  entretenait  autrefois 
avec  beaucoup  de  soin ,  et  qui  étaient  encore  au  nombre-  de 
sept  en  <647.  Aujourd'hui  ces  canaux  sont  comblés  par 
les  sables ,  et  ce  n'est  que  dans  ses  instants  de  tourmente  » 
que  la  mer,  couvrant  la  terre  de  ses  vaguer,  pénètre  jusqu'au 
Valcarès  et  l'alimente  de  ses  eaux. 

Bien  que  lesr  actes  les  plus  anciens,  qui  font  mention  de 
Reirièges,  ne  remontent  pas  plus  avant  que  le  huitième 
siècle,  il  est  certain  que  sa  formation  est  de  beaucoup  anté- 
rieure à  cette  époque,  où  nous  savons  qu'elle  était  déjà  couverte 
de  forêts. 

Les  archevêques  d'Arles ,  premiers  possesseurs  de  ce  ter- 
rain, en  avaient  vendu,  en  divers  temps,  des  portions  considéra- 
bles rachetées  en  4  274 ,  par  un  de  leurs  successeurs,  nonuné 


—  U3  — 

RnniÂND.  Quant  àrétangdu  Va1carès,il  paraitqu'ilss'en  étaient 
dessaisis  depuis  longtemps  en  faveur  de  la  maison  des  Baux  , 
qoi  Tavait  ajouté  aux  immenses  propriétés  qu'elle  possédait 
çhm  le  Delta.  Plus  tard,  ces  princes  appauvris  par  les  lon- 
guet guerres  quUis  avaient  eu  à  soutenir,  engagèrent  une 
partie  de  ces  mêmes  propriétés ,  et  ce  fut  pour  les  retirer  des 
mains  de  ses  créanciers  qulIuGUEs  des  BAnxvendilà  la  ville 
d'Arlea ,.  le  Yalcarcs ,  au  prix  de  36,000  sols  llaimondins 
neufs. 

11  appartient  à  présent  à  la  Société  du  Château  d'Avignon , 
qui  Ta  payé  50,000  francs. 

n  y  avait  autrefois  en  Camargue ,  plusieurs  fiefs  seigneu- 
riaux. Les  plus  considérables  étaient  le  Château  d'ÀLDARON , 
dontrorïgine  remonte  aux  temps  les  plusanciens;  celuides  Mon- 
TiLLts  (de  MontiliisJ ,  qui  appartenait  à  la  puissante  famille 
des  ÂDHÉMAB,  Vicomtes  de  Marseille;  celui  de  Villeneuve, 
dont  les  ruines  se  voient  encore  à  peu  dedistance  du  Valcarès; 
celui  de  la  Cappe ,  bâti  dans  le  voisinage  de  la  ville ,  sur  une 
branche  du  Rhône,  depuis  longtemps  fermée,  portant  le 
même  nom  que  lui  ;  celui  de  Bosco-Malo,  ainsi  nommé  à 
cause  de  la  grande  quantité  d'animaux  malfaisants  (jui  habi- 
taient dans  sa  forêt  ;  et  celui  de  Méjanes,  érigé  en  marquisat^ 
après  la  peste  de  4720,  en  faveur  de  M.  Piquet  de  Méjanes  , 
père  du  célèbre  bibliophile. 

Outre  vingt-deux  prieurés  isolés  ou  attachés  à  des  fiefs ,  il 
y  avait,  sous  le  nom  de  Notre-Dame-d'Ulmet ,  un  monastère 
de  religieux  de  Tordre  de  Grammont,  dont  on  croit  recon- 
paitre  les  ruines  dans  le  terroir  d'Àmphise ,  au  sud  des  salines 
deBadoD.  Ce  monastère  avait  été  fondé  en  1 1 94 ,  parÂL- 
Fioksï  4'',  Roi  d'Aragdn. 

Quoique  Tagriculture  soit  la  seule  et  véritable  industrie  de 
DOtre  pays ,  il  s'en  faut  de  beaucoup  qu'elle  soit  ce  qu^elle 
devrait  être,  et  qu'on  fasse  rendre  à  la  terre ,  tout  ce  qu'elle 
pourrait  produire,  si  elle  était  plus  vivement  sollicitée. 


—  434  — 

Excepte  un  petit  nombre  de  personnes  intelligentes ,  fami- 
lières au  progrès  de  la  science  agricole,  les   fermiers  de 
Camarguo,  immobilisés  daas  la  pratique  des  vieux  procédés, 
ennemis  lîés  de  toute  amélioration  impliquant  des  change- 
ments trop  radicaux  dans  les  habitudes  reçues  et  suivies; 
étrangers  à  tout  principe ,  à  toute  règle  d'économie  rnrale  ; 
ne  sachant  et  ne  voulant  savoir  que  ce  que  leurs  pères  leur 
ont  appris;  agissant,    le  plus  souvent,  en     empiriques, 
sans  direction ,    sans    ordre  ,    sans    combinaison    réflé- 
chie dans  les   moyens  dont    ils  disposent;  suivant  ayeu- 
glément  le  système  vieilli  de  la  jachère  morte;  épuisant 
leurs  terres  par  la  culture  des  céréales,  toujours  la  même 
depuis  des  siècles;  repoussant  le  bienfait  des  assolements, 
fondé  sur  ce  principe,  que  le  sol  ne  peut  nourrir  une  longue 
suite  de  récoltes ,  de  la  même  nature ,  sans  s'épuiser  entiè- 
rement ;  semant  toujours ,  labourant  peu ,  bien  éloignés  en 
cela  de  la    maxime  romaine,  satins  est  minus  serere  et 
melius  ararCy  les  fermiers,  dis-je,  se  tiennent  en  dehors 
du  mouvement  et  laissent  périr  inutiles  en  leurs  mains,  des 
avantages  que  tout  le  monde  nous  envie  et  dont  une  moitié , 
si  on  savait  l'utihser ,  ferait  plus  que  doubler  noire  richesse. 
A  cela ,  il  faut  une  réforme.  Avec  son  territoire ,  grand 
comme  une  province,  avec  son  sol  d'une  fertihlé  proverbiale, 
traversé  et  fécondé  par  un  des  plus  beaux  fleuves  du  royau- 
me ,  la  ville  d'Arles  serait  coupable ,  si  elle  ne  faisait  pas  un 
effort  puissant  pour  sortir  de  la  position  d'infériorité  que  lui . 
ont  créée  l'apathie  de  ses  habitants  et  les  malheurs  des  temps. 
C'est  le  moment  pour  elle  d'entrer  dans  la  voie  des  améliora- 
tions ,  et  de  faire  servir  à  la  nouvelle  prospérité  qu'on  lui 
annonce ,  les  divers  éléments  dont  la  nature  s'est  montrée  si 
prodigue  à  son  égard.  A  défaut  de  l'industrie  manufac- 
turière qui  lui  manque ,  c'est  dans  une  intelligente  exploita- 
tion de  son  sol  ^  qu'elle  doit  chercher  et  qu'elle  trouvera  ses 
ressources  les  meilleures.  Les  résultats  obtenus  dans  la 


—  435  — 

partie  de  la  Crau  eultivée  et  arrosable ,  nous  apprennent 
ce  qu*il  est  possible  d'obtenir ,  dans  celle  qui  n 'est  encore 
qu'un  aride  désert ,  tout  couvert  de  cailloux  et  d'asphodèles. 
Quant  à  la  Camargue  sur  laquelle  riiitérêt  général  semble 
se  porter  de  préférence  ;  tout  a  été  dit  sur  les  améliorations 
qu'elle  comporte.  11  ne  faut  qu'un  peu  de  bonne  volonté  de 
la  part  de  l'État,  pour  opérer  dans  cette  contrée  privilégiée, 
une  transformation  qui  permette  d'approprier  à  la  culture  des 
espaces  immenses ,  entièrement  perdus  pour  elle ,  et  d'ouvrir 
à  notre  ville  une  source  de  richesses,  cent  fois  plus  précieuse 
.  que  For  de  la  Californie. 

Pour  cela ,  trois  choses  sont  nécessaires,  qui  déjà  ont  été 
indiquées  et  déflnies  par  des  hommes  on  ne  peut  plus  compé- 
tents : 

4*  Resserrer  la  mer  dans  ses  limites  ,  en  lui  opposant  des 
digues  assez  fortes  pour  résister  à  ses  intumescences,  et  Tem- 
pêcher  d'inonder  le  bas  Delta. 

2*  Relever  par  un  colmatage  de  trois  mètres ,  c'est-à-dire 
a  un  mètre  de  plus  que  la  basse-mer ,  les  marais  et  les  étangs 
salés ,  dont  le  fonds  est  de  deux  mcïres  au  dessous  de  son  ni- 
veau; opération  importante  au  moyen  de  laquelle  15,000 
hectares  de  terrains  stériles  seraient  changés  en  terres  arables 
et  productives. 

3*  Dessaller  le  sol. 

Ces  deux  dernières  améliorations,  point  de  départ  et  bases 
nécessaires  de  toutes  celles  qui  pourront  être  tentées  plus 
tard,  sont  d'une  telle  importance  pour  l'avenir  et  le  dévelop- 
pement de  la  richesse  publique,  qu'on  no  saurait  les  ajourner, 
sans  porter  à  celle-ci  un  dommage  incalculable.  Leur  succès 
peut  s'annoncer  d'avance.  Il  est  tout  entier  dans  l'adoption 
du  projet  de  barrage  du  petit  Rhône,  un  peu  au  dessous  de 
Silvercal ,  barrage  qui ,  au  moyen  du  relèvement  des  eaux  et 
de  leur  introduction  dans  le  Delta ,  permettrait  de  porter  les 
bienfaits  de    l'irrigation  sur    30,000   hectares  «de   terres 


—  436  — 


complètement  imprégnées  de  sel,  et  jetterait  dans  les  bas-fondi 
occupés jusqu  ici  i>ar  des  marécages  malsains,  les  750  millions 
de  mètres  cubes  de  dépôts  nécessaires,  pour  leur  donner 
réiévation  sans  laquelle  ils  seront  toujours  improductifs. 


LA   CRAU. 


Inter  Mafliiliam  etOBtia  Rbodam 
compas  Git  a  mari  C.  Circiter  detalliu 
■tadiis,  diametro  ejusdem  qoantiUtia 
forma  eireularî  ;  is  lapidoant  lettaaioaat 
ab  erenta  dicitar;  est  enîm  pleniu-* 
lapidam,  qui  mannm  .Implere  poatint 
infra  quos  gramen  nuoitar  abaude  pM- 
cui  peoori  snppeditans ,  in  medio  astan 
aquœ  et  salins  snnt  et  salea. 

8TRAB.   LIB.    IV.    P.    189. 

C'est  dans  mie  fable  phénicienne  qu'il  faut  aller  chercher 
le  souvenir  le  plus  ancien  de  la  Crau  d'Arles.  Hercule  se  ren- 
dant sur  les  bords  du  Rhône,  fut  assailli  en  chemin  par  dçux 
géants,  fils  de  Neptune,  qui  lui  disputèrent  le  passage.  Malgré 
sa  force  et  sa  valeur,  le  fils  d'ÂIcmène,  après  avoir  épuisé  ses 
traits,  aurait  peut-être  succombé  sous  leurs  efforts  unis,  si, 
Jupiter,  effrayé  du  danger  où  il  se  trouvait,  ne  lui  eut  fourni 
de  nouvelles  armes  en  faisant  pleuvoir  autour  de  lui  cette 
multitude  de  cailloux  qui  fait  encore  aujourd'hui  Tétonnement 
des  voyageurs. 

Adoptée  par  tous  les  écrivains  de  l'antiquité,  cette  fable 
renferme,  sous  une  forme  poétique,  le  récit  d'un  fait  historique 
facile  à  reconnaître.  L'Hercule  tyrien,  son  arrivée  en  nos  con- 
trées, son  combat,  les  cailloux  tombés  du  ciel,  sa  victoire,  ne 
sont  autre  chose  qu'une  allégorie,  qu'un  symbole  mythique 
derrière  lequel  transparaît, aux  yeux  d'une  critique  inttSlligenle, 
rarrixéc  des  Phéniciens  sur  les  côtes  provençales,  l'opposition 


—  437  — 

des  naturels  du  pays  à  leur  débarquement,  les  combats  qu'ils 
eoraDt  à  livrer,  enfin  peut-être  l'usage  qu'ils  firent  des  cail- 
kox  de  la  Cran,  lorsque,  après  avoir  décoché  toutes  leurs 
OèdM»»  ils  restaient  désarmés  devant  leurs  ennemis. 

La  Crau,  appelée  Campus  lapideusj  par  les  Romains  et  à 
laquelle  on  donna  plus  tard  le  nom  générique  do  Craou  (1  ], 
mot  ligurien  qui  signifie  amas  de  pierres,  est  une  plaine 
inunense,  autrefois  recouverte  par  la  mer  dont  elle  était  un 
gdfe  dans  lequel  la  Durance  qui  coulait  alors  dans  la  vallée 
deLamanoD,  et  la  branche  du  Rhône  qui  coulait  dans  le  bassin 
do  pont  de  Cran,  venaient  mêler  leurs  eaux. 

Bornée  au  Nord,  par  les  communes  de  Mourics  et  de  Maus- 
saoe;  au  Levant,  par  les  territoires  d'Islres  et  de  Salon;  au 
Kdi,  par  la  mer;  au  Couchant ,  par  les  canaux  de  dessèche- 
ment qui  la  séparent  du  plan  du  Bourg,  la  Crau,  dont  reten- 
due est  de  36,780  hectares,  se  divise  en  quatre  parties  inéga- 
les que  leur  position  et  la  nature  de  leur  sol  ont  fait  désigner 
par  les  noms  de  Crau  coustière,  Crau  arrosable,  Crau  haute 
atCrau  coussoul. 

Sa  Ibrme  est  celle  d'un  triangle  dont  le  sommet  tourné  vers 
la  mer^  a  sa  base  à  peu  près  de  TEst  à  TOuest. 

La  Crau  coustière,  la  moins  considérable  des  quatre  divi- 
«ont  de  la  Crau,  s'étend  depuis  Arles  jusqu'à  la  Croix  de 
SaiDt-Hippolyte,sur  un  espace  de  la  contenance  de  3,200  hec- 
tares, ayant  la  forme  d'une  lisière  étroite,  s'appuyant  au  Yi- 
goeiFat  et  aux  Vidanges,  composée  de  marais  et  de  prairies> 
dontrétang  de  Heyranes,  placé  à  la  partie  orientale,  estTé- 
tOQlagenatarel. 

(4)  Da  temps  de  S*  Césaire,  Évêque  d'Arles,  dans  le  VI"*  siècle, 
la  Crao  était  encore  désignée  sous  le  nom  de  Campus  Lapideus. 
Le  mot  Craous  parait  pour  la  \  ^  fois,  dans  les  chartes  et  cbryso- 
bules  impériales  du  Xï"»  siècle. 

TOME  XI  y  <8 


—  438  — 

La  Crau  arrosable ,  précieuse  par  la  bonté  de  son  lerraio, 
par  l'abondance  et  rexcellence  de  ses  produits,  est  un  jardin 
de  6,000  hectares,  traversé  par  le  canal  de  Cbâpone,  dont  les 
eaux  versent  partout  la  fraîcheur  et  la  fécondité  ;  embelli  par 
une  multitude  de  villas  élégantes,  qui  lui  donnent  Taspeçt  le 
plus  riant  et  le  plus  animé.  Ce  quartier  remarquable  delà  Crau 
s'étend  depuis  la  Crau  coustière  au  Levant,  jusqu'au  chemin 
de  Mouriès  au  Couchant,  et  au  mas  de  la  Lieutenanto,  au 
Nord.  Il  est  le  plus  peuplé,  comme  il  est  également  le  plus 
fertile  et  le  plus  productif.  Les  hameaux  de  Moulés  et  de 
Raphéle,  qui  sont  dans  sa  circonscription,  prennent  chaque 
jour  une  importance  que  le  voisinage  de  la  ligne  du  chemin  de 
fer  d'Avignon  à  Marseille  ne  peut  qu'accroître  encore.  Il  y 
a  deux  églises  et  deux  écoles.  Espérons  que  la  brigade  de 
gendarmerie  placée,  il  y  a  quelques  années,  à  Saint-Martin  de 
la  Palud,  puis  supprimée  sur  un  prétexte  sans  importance,  y 
sera  de  nouveau  installée. 

La  Crau  haute,  comprenant  une  superficie  de  5,128  hec- 
tares de  terres  non  arrosables,  complantées  de  vignes  et  d'oli- 
viers, a  pour  bornes  :  la  Crau  arrosable  au  Levant,  et  le  bas 
Trebon  au  Couchant,  jusqu'au  chemin  Poissonier  vers  le  mas 
dePayan. 

La  Crau  coussoul,  la  seule  à  qui  on  puisse  appliquer  aujour- 
d'hui le  nom  de  Champ  pierreux,  que  les  Romains  établis  dans 
le  pays  avaient  donné  à  la  plaine  tout  entière,  est  un  désert 
inmiense,  sans  arbres,  sans  abri,  couvert  de  cailloux  sur  toute 
sa  surface,  désolé  par  le  mistral,  brûlé  par  le  soleil,  et  où  la 
vue  fatiguée  s'égare  dans  un  horizon  dont  rien  ne  coupe  la 
plate  uniformité. 

C'est  dans  cette  division  complètement  improductive  de  la 
Crau,  placée  à  TOrieût  du  territoire,  et  ayant  une  étendue  de 
21 ,000  hectares,  que  s'observe  le  phénomène  du  Mirage  dont 
il  sera  parlé  ailleurs. 

La  Crau,  autrefois  stérile  dans  toute  son  étendue,  étalait  sa 


^  439  _ 

solitude  jusques  aux  portes  de  la  ville.  On  n'y  cultivait  que 
hvigneet  Folivier.  Le  reste,  composé  de  terrains  vagues* 
et  d'immenses  coussouls  [cursoriij  dont  le  chapitre  de  Saint- 
tirophime  et  les  Archevêques  d'Arles  disputèrent  pendant  des 
siècles  la  propriété  à  la  commune ,  était  livré  aux  habitants  qui 
avaient  le  droit  d'y  mener  paître  leurs  troupeaux  et  d'y  couper 
iabois.Nous  venons  de  voir  comment  la  culture  aujourd'hui 
fiivoriséepar  les  eaux  qu'y  versent  divers  canaux  dérivésdela 
Dorance,  avait  couvert  de  vertes  prairies  et  de  jardins  remplis 
de  fleurs  et  de  parfums ,  une  grande  portion  de  ces  espaces 
improductifs 

Une  choseexiste  qu'on  n'a  jamais  assez  bien  examinée,  c'est 
que  la  Crau  coussoul ,  mal  à  propos  considérée  comme  radica- 
lement impuissante  pour  produire,  ne  donne  rien,  que  par 
cette  raison  qu'on  ne  lui  demande  rien.  Pour  la  rendre  culti- 
table,  et  les  essais  le  prouvent  bien ,  il  ne  faudrait  que  la  dé- 
blayer ,  partie  par  partie ,  des  cailloux  détachés  qui  en  recou- 
vrent ia  superficie.  L'eau  et  l'engrais  feraient  le  reste.  A  part 
les  endroits  oii  le  dtVuvtum caillouteux  repose  immédiatement 
sur  le  poudingue,  et  où  il  n'y  a  ni  terre,  ni  humus,  cette  par- 
lie  de  la  Crau,  toujours  la  même  depuis  son  origine ,  parce  que 
rhomme  n'a  jamais  rien  tenté  sur  elle ,  présente  le  même  sol 
et  les  mêmes  ressources  que  les  parties  plus  voisines  delà  ville 
si  complètement  changées  par  l'effet  des  colmates  depuis 
l'ëtabUssement  du  canal  qui  les  arrose. 

Le  canal  de  Crapone,  auquel  est  due  principalement  cette 
tjnmtformation  miraculeuse  d'un  terraininfertile  et  sans  utilité, 
eh^un  terrain  auquel  peu  d'autres  peuvent  se  comparer ,  date 
de  4554 ,  prend  sa  source  à  la  Durance ,  traverse  la  Crau 
dans  la  direction  du  Levant  au  Couchant ,  et  se  jette  dans  le 
Rh&ie  un  peu  au-dessous  d'Arles. 

Ge  canal  fécondateur ,  dont  le  nom  rappelle  celui  d'un  des 
hommes  qui  honorent  le  plus  la  Provence  ;  d'un  homme  qui 


—  uo  — 

avait  bien  mérité  de  son  pays ,  et  que  son  pays  laissa  mourir, 
jeune  encore,  de  misère  dans  un  hôpital  de  Nantes ,  parcourt, 
depuis  sa  prise  à  la  Roclie-d'Anthéron ,  jusqu'à  son  entrée 
dans  le  Rhône,  une  distance  de  95,000  mètres.  Sa  pente 
est  de  449  pieds ,  8  pouces  et  une  ligne  :  savoir  94  pieds ,  7 
pouces,  depuis  récluse  de  Puyberard  jusqu'à  la  division  des 
eaux  de  Salon  et  d'Arles;  317  pieds,  7  pouces,  depuis  cet 
endroit  Jusqu'au  Moulin  du  Pont  de  Crau ,  et  1 4  pieds ,  6 
pouces  de  ce  point  au  Rhône. 

Il  arrose  près  de  44,000  hectares  de  terres,  et  fournit  la 
force  de  son  courant  à  33  usines. 

Une  autre  dérivation  moins  importante  de  la  Durance, 
celle  de  Ltnglade ,  date  seulement  de  4  832  ;  elle  parcourt  la 
Crau  du  Nord  au  Midi,  sur  une  longueur  de  32,000  mètres. 
Il  est  à  regretter  que  les  diflQcultés  éprouvées  pour  obtenir  du 
gouvernement  la  concession  des  eaux  nécessaires ,  et  l'oppo- 
sition de  quelques  riverains ,  aient  forcé  les  actionnaires  à 
ne  donner  à  leur  canal  que  les  proportions  insuffisantes  d'un 
ruisseau ,  fournissant  à  peine  aux  besoins  de  leurs  propriétés. 

Le  peu  d'ardeur  avec  laquelle  on  a  travaillé  de  tout  temps 
à  rendre  à  la  culture  ces  espaces  perdus  de  la  Crau  stérile, 
vient,  dit-on,  de  l'idée  où  l'on  est  ici,  que  ce  terrain  parfai- 
tement disposé  pour  l'éducation  des  bêtes  à  laine,  ne  saurait 
être  entièrement  livré  à  l'agriculture ,  sans  porter  un  nota- 
ble préjudice  à  cette  branche  essentielle  de  notre  production. 
Et  on  ne  pense  pas  qu'indépendamment  de  l'impossibilité 
où  Ton  serait  de  transformer  ainsi  tout  le  pays,  la  culture  de 
ce  qui  pourrait  être  défriché ,  serait,  au  contraire ,  profitable 
à  nos  troupeaux ,  dont  la  quantité  s'augmenterait  nécessaire- 
ment, en  proportion  de  celle  du  fourrage  récolté. 

Le  nombre  des  bétes  à  laine  qui  passent  l'hiver  dans  la 
Craû  coussoul,  où  elles  se  nourrissent  de  Fherbe  courte ,  mais 
Hutritire  et  succulente ,  qui  pousse  dans  les  interstices  que 


—  141   — 

les  cailloux  laissent  cntr'eux ,  peut  être  évalué,  sauf  les  varia- 
lioDS  accidentelles  amenées  par  la  n^ortalité ,  à  1 30.000  (4  ) , 
réparties  dans  quatre  vingt-dix-sept  coussouls,  dont  les  princi- 
paux sont:  ceux  de  la  Cabanasse,  de  Bausscnc,  de  Menudelle, 
du  Luquier ,  du  Coucou ,  du  Retour  des  Aires ,  de  la  Grosse , 
des  Tantes,  de  la  Carognade,  de  la  grande  et  de  la  petite 
Vacqoière. 

On  a  calculé  que  sur  cette  superficie,  chaque  brebis  avait, 
à  sa  part  et  pour  sa  consommation  de  la  saison  dliiver ,  toute 
rherbe  qui  pousse  dans  un  espace  de  terre  égal  à  33  ares ,  ou 
deux  carterées  du  pays. 

Dans  les  patis  de  Camargue,  où  Therbeest  plus  épaisse, 
le  tiers  de  cet  espace  est  sufllsant. 

U  y  a  peu  à  dire  sur  la  race  do  nos  moutons  et  sur  le  lieu  pré- 
cis d'oiî  ils  nous  sont  venus.  Quelques-uns  ont  prétendu  que 
làUgnriens  venusdans  la  Gaule  méridionale,  après  leur  émi- 
gration d'Espagne,  y  amenèrent  leurs  troupeaux.  Tout  cela 
est  assez  douteux.  Ce  qui  semble  la  vérité,  c'est  que  si  ces 
animaux  nous  sont  arrivés  d'ailleurs  que  de  TEspagne ,  Tes- 
pèce  en  a  été  certainement  régénérée  par  le  croisement  avec 
celle  de  ce  pays ,  introduite ,  comme  on  sait,  en  Provence, 
par  les  Comtes  de  Barcelonne ,  devenus  ses  souverains. 

C'est  dans  le  mois  de  mai.  après  la  foire  de  la  Croix  ^  qu'a 
lien  la  transhumance ,  c'est-à-dire  le  départ  des  troupeaux 

(4)  Dans  les  années  qui  ont  précédé  4789,  il  y  avait  dans  le 
territoire  d'Arles ,  243,000  moutons,  brebis  ou  agneaux  ,  four- 
nissant annuellement  40,000  quintaux  de  laine.  Il  y  en  a  aujour- 
d'hui à  peu  près  300,000  répartis  ainsi  : 

En  Camargue 400,000 

En  Grau 430,000 

Au  Plan  du  Bourg 50,000 

Au  Trebon ,  8,oOO 

La  laffle  qu'on  en  retire  s*élève  en  poids  à  42,000  quintaux 
métriques ,  variant  pour  le  prix ,  entre  50  ct4  00  francs  le  quintal. 


—  Uâ  — 

(l'Arlespour  les  montagnes  du  Piémont;  du  Dauphiné  et  de 
Savoie.  Cette  migration,rcndue  indispensable  par  les  chaleurs 
de  l'été ,  pap  1q  manque  absolu  d'eau  et  de  nourriture  dans  la 
Crau ,  par  les  maladies  que  ne  manqueraient  pas  d'occasioner 
au  bétail  »  les  plantes  de  Camargue ,  imprégnées  de  la  boue 
des  marais  et  rouillées  par  raction  successive  de  la  rosée  et 
du  soleil ,  a  les  plus  grands  rapports  avec  la  Mesta  des  Espa- 
gnols et  le  départ  des  troupeaux  de  Pagro  romano ,  pour  les 
montagnes  fraîches  et  plantureuses  du  pays  sabin.  L'itinéraire 
est  réglé  par  des  coutumes  particulières  auxquelles  Tancien- 
netéa  donné  force  de  loi.  Lesbailes,ou  chefs  des  bergers 
attachés  à  chaque  troupeau ,  élisent  entr'eux  un  chef  général, 
chargé  de  correspondre  avec  les  propriétaires  des  montagnes , 
de  traiter  avec  eux,  de  régler  les  litiges,  de  tenir  la  caisse  et 
de  faire  les  dépenses  nécessaires.  On  le  nomme  baile  comp- 
table. Les  fonctions  de  secrétaire  sont  confiées  à  un  autre  baile 
également  élu  par  ses  camarades.  Quant  aux  autres,  ils 
forment  le  conseil  du  comptable,  qui  doit  les  assembler  et 
prendre  leur  avis  dans  les  cas  difficiles  ou  importants. 

Les  troupeaux,diviséseri  scabots  ou  colonnes  de  2,000  bêtes, 
se  mettent  en  marche  sous  la  conduite  de  six  hommes  et  la 
garde  de  deux  chiens.  Ils  ne  suivent  pas  tous  la  même  route , 
afin  de  ne  pas  s^^ffamer  les  uns  avec  les  autres ,  et  de  trouver 
la  subsistance  nécessaire.  11  y  a ,  dans  les  contrées  quMIs  tra- 
versent ,  des  chemins  réserves ,  nommés  drayes  ou  carraires, 
que  les  communes  sont  dans  Tobligation  d'entretenir  en  bon 
état. 

A  la  tête ,  marchent  les  ânes  qui  portent  les  provisions  et  le 
bagage.  C'est  là  qu'est  le  quartier  générai  et  que  les  bergers 
qui  ont  quelque  demande  à  faire,  viennent  trouver  le  chef. 
C'est  de  là  que  partent  les  ordres  pour  régler  la  marche ,  les 
haltes ,  les  campements  et  les  séjours.  C'est  là  aussi  que  se 
tiennent  les  assemblées ,  et  que  les  vivres  se  distribuent. 

    leor    arrivée ,    les    troupeaux    sont    répartis    par 


—  443  — 

quartier  I  dans  les  terrains  que  leur  ont  assignés  les  bailes. 
Pendant  les  orages ,  on  les  réunit  dans  des  Iiangards ,  comme 
il  y  en  a  à  rÂrchc ,  à  Colmar  et  en  plusieurs  autres  localités. 

Ce  n'est  qu^un  ou  deux  mois  après  l'arrivée  du  bétail ,  lors- 
qu'il est  complètement  rétabli  de  la  fatigue  d'une  si  longue 
marche ,  que  les  béliers  sont  mêlés  aux  brebis ,  et  que  la 
monte  a  lieu. 

Aux  approches  de  Thiver,  quand  l'automne  s'enfuit  et 
avec  elle  le  feuillage  des  arbres ,  on  s'apprête  à  partir.  Ordi- 
nairement,, on  attend  pour  se  mettre  en  route  la  chute  des  pre- 
mières neiges.  Quelques  jours  avant,  on  expédie  les  ânes  et 
les  bagages.  Chaque  troupeau  fournil  pour  ce  premier  convoi 
un  des  bergers  chargés  de  le  conduire.  C'est  Tavant-garde , 
I  avec  mission  de  tout  préparer  pour  Tarrivée ,  de  faire  les 
proviaonsde  bois,  de  disposer  et  de  raccommoder  les  claies. 
  mesure  qu'ils  arrivent,  les  troupeaux  sont  réunis  dans  le 
patine  Moulés,  et  comme  ils  sont  mêlés,  c'est  là  qu'on  en 
bit  le  triage,  opération  assez  longue,  mais  rendue  facile , 
au  moyen  de  la  marque  du  maître  que  i)orte  chaque  brebis. 
Dès  ce  moment,  tout  est  fini ,  et  chacun  gagne  les  pâturages 
où  il  doit  passer  l'hiver. 

Les  brebis  ne  mettent  bas  qu'à  leur  retour  de  l'estivage, 
en  décembre  et  en  janvier.  Une  portion  des  agneaux  est  mise 
à  part  pour  réparer  les  pertes  qu'éprouvent  les  troupeaux  ;  le 
reste  est  vendu  aux  étrangers  qui  fréquentent  nos  marchés 
ou  livré  à  la  consommation. 

La  race  de  nos  brebis^  restaurée  une  première  fois  par 
Râthoiid  Béranger  IV,  qui  fit  venir  exprès  des  béliers  de  Ca- 
.  talogne,  l'a  été  de  nouveau,  au  commencement  de  ce  siècle, 
par  son  croisement  avec  des  Mérinos,  venus  également  d'Es- 
pagne, comme  du  temps  de  BéraNger.  La  bergerie  royale, 
établie  dans  ce  but,à  Arles,ea  1 806,  fonctionna  jusqu'en  4  8â5, 
époque  à  laquelle  elle  fut  supprimée,  malgré  les  réclamations 


—  444  — 

du  Conseil  municipal,  comme  ayant  opéré  tout  le  bien  qu'il 
était  possible  d'en  espén^r. 

Les  résultats  obtenus,  ont  été  450,000  métis,  dont  la  laine 
est  presque  égale  en  finesse  à  celle  des  mérinos. 

Deux  bergers,  trois  au  plus,  suffisent,  avec  deux  chiens  de 
haute  taille,  pourla  garde  d'uu  troupeau  de  mille  bêtes.  Ces 
chiens,  originaires  des  montagnes,  ne  quittent  jamais  le  parc 
dont  la  surveillance  leur  est  confiée,  et  le  défendent,  de  nuit 
et  de  jour,  contre  les  loups  qui  rôdent  en  hiver  dans  le  pays.  ' 

La  toison  d'une  brebis  de  Crau  pèse  ordinairement  cinq 
livres;  celle  des  moutons  un  peu  plus.  Il  y  a  une  légère 
différence  en  moins,  dans  celles  des  troupeaux  de  Camargue, 
du  Plan  du  Bourg  et  du  Trébon,parce  qu'elles  ne  sont  pas  aussi 
chargées  de  poussière  que  celles  des  brebis  qui  ont  vécu  en 
Crau.  Aussi  sont-elles  beaucoup  plus  estimées  des  ache- 
teurs qui  les  payent  jusqu'à  40  et  12  francs  de  plus  par 
quintal. 

C'est  à  la  fin  d'avril  qu'a  lieu  Topération  de  la  tonte. 

Les  bergers  pour  se  garantir,  eux  et  leurs  troupeaux,  des 
effets  du  froid  et  du  mistral  dont  la  violence  quelquefois  extrê- 
me, s'accroît  encore  de  toute  lalibertéqu'ila  dans  la  plaine  unie 
et  découverte  de  la  Crau,  lui  opposent  des  murs  composés  de 
cailloux  disposés  par  lits  superposés.  C'est  derrière  ces  abris 
appelés  Grosses  j  qu'on  rassemble  les  troupeaux  lorsqu^il  tom- 
be de  la  neige,  et  qu'on  dispose  devant  eux  sans  craindre  que 
le  vent  l'enlève,  le  fourrage  sec  destiné  à  remplacer  l'herbe 
qu'ils  ne  peuvent  plus  brouter  à  suflSsance.  Là,  aussi,  sont 
placées  les  pierrr s  plates  sur  lesquelles  on  met  le  sel  dont  ces 
animaux  sont  si  friands. 

Les  maladies  des  brebis  sont  de  plusieurs  espèces,  la  plu- 
part très-dangereuses.  La  pins  commune  est  la  Gamadure 
ou  Cachexie,  occasionée  par  la  dépaissance  dans  des  lieux 
bas  et  marécageu;i,  au  moment  du  jour  où  les  plantes  qui  y 
croissent  et  qui  sont  déjà  nuisibles  de  leur  nature,  comme  les 


ranoMules ,  let4ouves  et  les  phellandrium ,  sont  encore  hu- 
mides delà  rosée  du  matin.  Ses  caractères  sont  :  la  décolora- 
tiofidu  sang,  le  ralentissement  delà  circulation  et  un  affiai- 
litiaiement  général  qui  se  termine  i)ar  la  mort. 

Dyaenoorele  tournis,  sorte  de  vertige  appelé  calucugi, 
qui  est  dû  à  la  présence  d'hydatides  dans  le  cerveau  ;  Tinllam- 
mâtioQ  de  la  rate  que  les  bergers  expérimentés  guérissent 
kdkmentau  moyen  de  la  saignée;  le  falugué;  ou-inflammatioa 
dafid  ;  Il  picote  ou  clavelée  qui  est  contagieuse  et  cause  sou- 
vent des  pertes  considérables  aux  propriétaires  de  troupeaux  ; 
Il  gale  et  «ifln  le  piétin ,  ulcération  qui  vient  aux  pieds  des 
Mis,  après  de  longues  marches  dans  la  boue,  le  séjour  trop 
pndoogé  sur  le  fumier  des  bergeries,  et  que  Ton  guérit  par 
kl  caustiques,  tels  que  Tacide  nitrique,  la  chaux  et  le  sulfate 


La  laine  de  nos  brebis,  très-renommée  du  temps  même  des 
Bomaîns,  a  perdu  aujourd'hui  une  portion  de  sa  finesse  que 
n%  pu  lui  restituer  leur  croisement  avec  les  Mérinos.  Le  dé- 
purtonent  de  FAveyron  nous  achète  la  plus  grossière  ;  la 
ooDuniuie  passe  en  Languedoc  et  dans  le  Dauphiné;  Paris, 
Rhflims,  mais  principalement  Castres,  Bédarieux  et  Carcas- 
«Nine  nous  enlèvent  la  plus  belle. 

Le  droit  dont  jouissent  les  Artésiens  de  faire  paître  leurs 
troupeaux  et  de  couper  du  bois  dans  les  patis  communaux, 
remonte  à  la  plus  haute  antiquité.  Les  Archevêques  d'Aries 
et  leur  chapitre,  invoquant  un  article  du  testament  de  Saint 
Césaire,  et  certaines  donations  faites  à  leur  église.  Tune,  en 
lOSi,  par  Guillaume  des  Baux  ,  Vicomte  de  Marseille,  com- 
prenant ce  qu'on  appelle  le  territoire  des  Quatre-Chapelles , 
et  l'antre,  en  4444,  par  Conrad  ,  Empereur  d'Allemagne , 
qui  leur  concédait  le  surplus  de  la  Crau ,  contestèrent  à  la 
Tille  la  pnq^riété  de  ce  terrain ,  et  tentèrent  d'échapper  à  la 
sertitude  de  l^expleche  en  la  suspendant  en  divers  temps. 
TonxiT.  49 


-.  446  — 

Outre  le  droit  i'Anouge,  redevance  d'un  agneau  d^un  an  avec 
sa  toison,  levée  sur  chaque  troupeau  de  4  00  bêles  qui  pais* 
saient  dans  les  coussouls^  nos  prélats,  sans  doute  pour  mieux 
consacrer  leurs  prétentions,  donnèrent  souvent  à  nouveaux 
baux  et  en  emphytéoses  perpétuelles  des  terres  prises  dans 
laCrau.  La  ville,  de  son  côté,  se  prévalant  de  ce  que  les 
donations  faites-  par  des  princes  qui  n'avaient  sur  elle  qu'an 
droit  de  simple  suzeraineté,  étaient  nulles^de  fait,  puisque  le 
droit  public  européen  refusait  au  suzerain  la  faculté  de  donner, 
ou  d'inféoder  aucune  terre  au  préjudice  du  droit  de  propriété 
des  communes ,  attaqua  leurs  prétentions  devant  le  [larlement 
de  Provence  en  4547.  Celui  deToolouse  devant  qui  l'affaire 
fut  évoquée ,  rendit  un  arrêt,  en  4  564 ,  défendant  aux  Arcbe-* 
véques  et  au  chapitre  de  faire  de  nouvelles  inféodations ,  mais 
ne  s'expliqùant  pas  sur  le  droit  d'expleche  contesté  par  eux' 
aux  habitants. 

Cet  arrêt  qui  ne  donnait  satisfaction  à  la  ville  que  sur  un 
point,  ne  la  contenta  pas.  De  nouveaux  différends  appelèrent 
derechef  les  parties  devant  les  tribunaux ,  et  le  parlement 
de  Toulouse ,  par  un  nouvel  arrêt  de  4  624  ,  maintint  l'Église 
d'Arles  dans  la  possession  du  territoire  des  Quatre-Chapelles 
seulement,  cassa  les  diplômes  impériaux,  reconnut  la  proprié- 
té de  la  ville  sur  tout  le  reste  de  la  Crau,  conserva  l'impôt  de 
l'Anouge  à  titre  de  redevance  ecclésiastique  consentie  déjà 
par  la  communauté ,  et  déclara  bonnes  et  valables ,  les  inféo- 
dations antérieures  à  l'arrêt  de  4  564 .     ^ 

Dans  le  XVI"'  siècle ,  les  biens  communaux  étaient  trè»- 
considérables.  Hais  depuis  les  aliénations  de  4640  ,  et  celle 
qui  fut  faite  en  faveur  du  Maréchal  de  Villars,  en  4720,  la- 
quelle comprenait  tant  en  iles  du  Rhône ,  qu'en  plages  ma- 
ritimes ,  patis  et  coussouls  de  Crau ,  de  Camargue  et  du  plan 
du  Bourg ,  une  étendue  de  pays  de  W,  468  cétérées ,  esti- 
mées à  la  somme  de  730,000  livres,  depuis  lors ,  disons-nous, 
ces  propriétés  ne  consistent  plus  qu'en  un  petit  nombre  de 


-  147  - 

pati8  dûDt  les  principaux  sont  ceux  de  Gouyère  et  de  la 
Trinité  en  Camargue,  et  celui  de  Moulés  en  Crau,  distrait 
de  la  vente  de  4720 ,  à  cause  de  son  utilité  et  de  l'usage  où 
l'on  a  toujours  été  d'y  faire  le  triage  des  troupeaux  à  leur  re- 
tûor  de  la  montagne. 

Les  cooununaux  ont  de  tout  temps  été  Tobjet  des  usurpa- 
tions des  propriétaires  limitrophes.  Faites  4'al>ûrd  avec  une 
certaine  )*etenue,  ces  usurpations  enhardies  par  le  peu  d'ar- 
deor  que  les  administrateurs  du  bien  public  ont  toujours  mis 
à  en  faire  .la  recherche,  ont  fini  par  se  faire  au  grand  -jour. 
Les  palis  de  la  Trinité  et  de  gouyère  qui  présentaient,  il  y 
leant  ans  ,  une  superficie  de  4,378  cétérées ,  2,727  pour  le 
premier  et  4651  pour  le  second ,  sont  aujourd'hui  réduits  de 
prés  de  la  moitié.  Il  en  est  de  même  de  celui  de  Moules , 
dont  la  contenance  qui  était ,  en  1 800 ,  de  2,160  cétérées, 
n'est  plus  à  présent  que  de  11  à  12,00. 

Nos  vins  de  Crau,  renommés  pour  leur  qualité ,  pourraient 
eociore  rivaliser  avec  les  plus  fameux  que  l'on  tire  du  Midi , 
aie  peu  de  soin  de  leur  fabrication,  et  l'introduction  du 
phqt  de  Roussillon ,  plus  productif  à  la  vérité  que  les  anciens, 
mais  donnant  un  produit  bien  moins  lin  et  trop  chargé  en 
principe  colorant,  n'avaient  altéré  profondément  la  souche 
primitive.  C'est  de  la  Crau,  que  les  gourmands  de  Rome  ti- 
raient ce  vin  de  Gaule  appelé  Picatum ,  dont  ils  faisaient  un 
si  {^nd  cas,  et  qu'ils  préféraient  au  Cccube  et  auFalerne. 

Le  Kermès,  ou  vermillon,  larve  d'un  Insecte  qui  vit  sur 
les  feuilles  et  sur  les  branches  du  quercus  coccifera ,  comp- 
tait autrefois  parmi  les  produits  importants  de  la  Crau.  Le 
pins  estimé  était  celui  qu'on  récoltait  sur  los  arbres  voisins  du 
rivage  de  la  mer.  On  s'en  servait  pour  teindre  la  soie  et  les 
étoffes  de  laine,  en  un  beau  rouge  cramoisi.  De  nos  jours , 
la  cochenille  et  la  garance  l'ont  complètement  discrédité. 
Pendant  longtemps  le  vermillon  fut  une  source  de  revenus 
pour  les  comtes  de  Provence  qui  percevaient  un  droit  sur 
'Chaque  livre  récoltée.  Ce  droit,  déjn  diminué,  fut  abandunné 


•--  448  -" 

par  le  Roi  René  à  la  famille  des  Arlatans  qui  en  a  joiû  jus- 
qu'au XVIII""  siècle.  On  peut  voir  la  confirmation  de  ce  pri- 
Tîlége ,  dans  les  comptes  du  Clavaire  d'Arles ,  présentés, 
en  4470,  aux  maîtres  rationaux  delà  province,  où  il 
est  dit:  Item  de  jure  granœ  vermillonis  non  computat, 
9t«ta  datum  est  et  remissum  nobili  Joanni  Arlatan,  per 
regiam  eoccellentiam, 

La  récolte  du  vermillon  dont  le  produit  était  alors  de 
4S,000  écus  environ,  graduellement  diminuée  paf  reflet  des 
défrichements  de  la  Crau ,  et  par  l'application  de  la  garance 
à  la  coloration  des  draps ,  est  aujourd'hui  totalement  aban- 
donnée. 

L'olivier ,  que  l'on  croit  nous  être  venu  de  Grèce ,  mais  qui 
est  indigène  des  parties  méridionales  de  la  France ,  comme 
le  prouve  la  découverte  faite  pair  HM.  Valz  et  Jules  Teissisr, 
de  bans  considérables  d'oliviers  fossiles ,  passés  à  l'état  de 
lignite,  dans  les  marnes  tertiaires  de  Nismes,  a  dû  être 
anciennement  très-commun  dans  la  Crau.  Strabon  affirme 
que^  de  son  temps ,  la  province  romaine  était  riche  en  vigno- 
bles et  en  champs  d'oliviers.  Il  nous  reste ,  sans  remonter  si 
haut ,  des  documents  qui  prouvent  que  dans  le  43"^  siède , 
les  plantations  de  cet  aitre  précieux  s'avançaient  jusqu'aux 
portes  de  la  ville ,  et  que  la  quantité  d'huile ,  qu'on  en  reti- 
rait alors,  était  de  beaucoup  supérieure  à  celle  d'aujourd'hui. 
La  division  de  la  Crau  par  nature  de  cultures ,  donne  le 
tableau  suivant  : 
Terres  a  blé  et  autres  grains.    .  2,650  hectares. 

Jardins. S5 

.  Vignes 600 

Oliviers 4,500 

Prairies  artificielles 4,300 

Plantations  d'amandiers 400 

Coussouls  et  patis  communaux.  .    .      37,600 
Etangs 405 

36,780 


—  449  — 

Od  y  récolte: 

Blé,  orge  et  avoine 12,000  hectolitres. 

Vin 50,000 

Huile 1»600 

Foin  et  Luzerne 405^000  quintaux. 

Amandes  et  fruits  divers.  2,000 

L'établissement  du  canal  de  Crapone  ,  en  1 554 ,  a  eu  pour 
résultats  de  fertiliser  une  partie  de  la  Crau  d'Arles ,  égale  à 
ui  peu  plus  d'un  cinquième  de  sa  grandeur  totale  et  d'appeler 
sur  ce  point  une  population  active  et  laborieuse  bien  supé- 
lieare  à  celle  des  anciens  temps.  Ailleurs  la  dérivation  de 
Bnigelin,  mieux  connue  sous  le  nom  de  canal  des  Alpines, 
a  opéré  les  mêmes  changements.  Ce  que  la  ville  d'Arles  a  fait, 
Eygoiéres,  Salon,  Crans,  Miramaset  Istres  Tout  fait éga- 
tament  dans  les  portions  qui  forment  leur  territoire.  Il  n'y  a 
qiia  Fox ,  i  qui  sa  position  sur  le  rivage  de  la  mer  n'a  pas 
permis  d'opérer  les  mêmes  améliorations  et  de  reculer  dans 
ses  environs  les  limites  de  la  Crau  stérile. 

La  Crau  arrosable  renferme,  en  4848 ,  plus  de  600  maisons 
de  campagne ,  ayant,  presque  toutes ,  un  logement  de  maître 
a  oAté  de  l'habitation  du  fermier.  C'est  juste  cinq  fois  plus 
qu'en  4554,  époque  à  laquelle  il  n'y  en  avait  que  127  ,  ainsi 
que  je  le  trouve  dans  un  rapport  présente,  en  4628 ,  au  con- 
seil municipal,  par  MM.  de  Porcelet  de  Mailhane  et 
Honoré  d'AnTHONELLE  des  Alberts,  où  elles  sont  ainsi  clas- 
sées d'après  leur  position  :  seize ,  depuis  les  Mouleyrès  jusqu'à 
l'étang  de Haucrouzet ;  dix,  depuis  l'aqueduc  du  pont  de 
Crau  jusqu'au  mas  de  Cleizes  ou  de  Fourchon  ;  cinq ,  sur  le 
versant  du  canal  et  l'étang  du  pont  de  Crau  ;  quarante-six , 
depuis  le  pont  jusques  au  bois  de  Cays  ;  six  dans  le  quartier 
de Lebrate;  quarante-huit,  depuis  le  J>ois  de  Cays  jusques  à 
Saint-Martin  de  la  Palud,  et  six,  depuis  le  mas  de  Payan  jus- 
qu'à Brahis  où  finit  le  territoire. 
Sons  le  rapport  de  l'agrément,  rien  n'est  comparable  a 


—  150  ^ 

celte  partie  de  la  Crau.  La  fraîcheur  de  ses  prairies,  l'abon- 
dance de  ses  villas ,  la  beauté  de  ses  ombrages ,  ce&  mille 
fllets'd'eau  qui  se  croisent  en  tous  les  sens ,  cette  végétation 
puissante  d'où  s'échappent  tant  de  parfums  divers,  la  vie,  le 
mouvement  qui  sont  partout,  en  font  un  lieu  de  délices  qui 
frappe  d'élonnement  tous  ceux  qui  le  traversent. 

Le  hameau  de  Saint-Martin  et  le  mas  de  Perne  sont  lés 
limites  extrêmes  qui  séparent  la  Crau  habitée  et  cultivée ,  de 
la  Crau  déserte  et  stérile.  Ici ,  s'effacent  les  détails,  et  com- 
mence la  solitude.  Au  pays  si  riant  qu'on  vient  de  visiter, 
succède  la  plaine,  rase,  immense,  désolée,  silencieuse,  uni- 
formément couverte  de  cailloux ,  alternativement  livrée  aux 
fureurs  du  mistral  et  à  l'action  torréfiante  d'un  soleil  dont 
rien  ne  garantit.  Des  chênes  à  Kermès  ,  rabougris  et  tortil- 
lards, des  cistes  végétant  péniblement  dans  cette  terre  déshé- 
ritée ,  quelques  lérébinthes  clair-semés ,  des  phillirea  mélës 
à  des  myriades  d'Asphodèles  r^imeux  et  de  plantains  en 
alêne ,  forment  la  physionomie  végétale  de  ces  espaces  nus, 
sans  abris  que  quelques  cabanes  isolées ,  sans  autres  habitants 
qu'un  petit  nombre  de  bergers  qu'à  les  voir  immobiles  et 
appuyés  sur  leurs  bâtons,  on  prendrait  de  loin  pour  des 
termes ,  servant  à  marquer  les  limites  d'un  champ. 

La  Crau  coussoul ,  telle  que  nous  venons  de  la  représenter, 
nous  a  toujours  semblé  l'avenue  la  plus  naturelle  que ,  dans 
son  état  actuel ,  il  fut  possible  de  créer  à  notre  vieille  ville 
d'Arles.  Cette  terre  ingrate,  ce  sol  auquel  la  main  de  l'homme 
n'a  jamais  touché,  ces  amas  de  pierres  roulées,  ces  horizons 
lointains,  cette  végétation  uniforme,^  ont  une  teinte  de 
tristesse  qui  prépare,  mieux  que  toutes  les  descriptions,  à  la 
désolation  de  nos  ruines  et  à  la  sohtude  de  nos  rues. 

LE  PLAN  W  BOURG. 

Il  suffît  du  plus  simple  examen ,  pour  reconnaître  que  le 


—  451  — 

Plan  (la  Bourg  est  un  ancien  démembrement  de  la  Camar- 
gue opéré,  à  une  époque  inconnue ,  par  un  déplacement  vio- 
lent du  courç  du  Rhône,  lequel  coulait  autrefois  beaucoup 
{dos  à  l'Est ,  et  suivait  le  plateau  de  la  Crau ,  d'où  il  allait  se 
jeter  dans  rétang  du  Galojon. 

C'est  de  cette  ancienne  branche  du  Rhône ,  appelée  Bras 
mort,  et  dont  l'embouchure  était  VOsiiwn  massilitanorum, 
des  Romains,  que  se  détachait  le  canal  de  Màrius. 
Telle  est  Toriginedu  Piang  du  Bourg. 
Du  reste ,  les  vestiges  encore  si  apparents  de  cette  grande 
perturbation  dans  le  régime  antique  du  Rhône ,  recevant 
alors  un  peu  au-dessus  d'Arles ,  la  dérivation  de  la  Durance 
qui  passait  à  Saint-Gabriel ,  seraient  perdus  pour  nous,  que  la 
nature  du  sol,  complètement  alluvial,  comme  celui  de  la 
Camargue,  et  partant  si  différent  de  celui  de  la  Crau,  avec 
lequel  il  est  de  nos  jours  lié  et  confondu,  suffirait  pour  nous 
la  démontrer. 

Le  Plan  du  Bourg  ,  dont  le  nom  est  dérivé  de  celui  d'un 
anden  quartier  delà  ville,  créé  dans  le  neuvième  siècle, 
pour  recevoir  les  débris  de  la  population  de  Trinquetaille ,  mis 
à  sac  et  brûlé  par  les  Sarrasins ,  est  désigné,  dans  les  titres 
antérieurs  à  cette  époque,  par  les  mots ,  Planas  qui  estjuxtà 
Meyranam. 

Sa  forme  est  celle  d'une  lisière  dont  l'extrémité  la  plus 
large  s'appuie  au  rivage  de  la  mer. 

Son  étendue  depuis  la  ville  au  Nord ,  jusqu'aux  limites  de 
Foz  i|u  Midi ,  entre  les  canaux  du  Vigueirat  et  de  la  Vidange 
au  Levant,  et  le  grand  bras  du  Rhône  au  Couchant ,  est  de 
huit  lieues. 

La  partie  comprise  entre  Arles  et  la  tour  de  MoUégés,  estla 
plus  riche.  Elle  renferme  les  meilleures  prairies  et  les  terres  les 
plus  productives;  c'est  là  que  sont  les  plus  belles  fermes, 
les  ombrages  les  plus  frais ,  les  jardins  les  plus  fleuris ,  les 
troupeaux  leVplus  nombreux. 


—  154  — 


LE  TREBON. 

Le  Trébon ,  que  Ton  croit  vulgairement  avoir  été  nommé 
ainsi ,  à  cause  de  Texcellence  de  son  sol ,  est  désigné  dans  les 
titres  anciens  sous  des  appellations  qui  ôtent  à  ce  sentiment 
toute  espèce  de  valeur.  Les  noms  d'il  jer  Triphontius,  Tre- 
bontius  et  Tripontius  j  qui,  avec  une  ortograpbe  différente, 
expriment  pourtant  la  même  chose,  viennent  probablement 
'  de  ce  que  dans  ce  quartier  de  notre  territoire^  traversé,  com- 
me on  saitf  par  des  cours  d^eau  considérables ,  les  communi-» 
cations  avaient  lieu  par  plusieurs  ponts ,  par  trois  probable* 
ment. 

I^esserré  entre  Tarascon  et  Fontvielle ,  au  Nord;  le  plateau 
de  la  Crau,  au  Levant;  la  ville  d'Arles  au  Midi;  et  le  Rl^âne, 
au  Couchant,  le  Trébon  se  divise  de  lui-  même  en  trois  partiét 
bien  distinctes. 

La  première,  traversée  par  la  ligne  du  chemin  de  fer  et 
appelée  Ségonaux  du  Trébon ,  n'est  qu'un  cinquième  de  $m 
étendue,  laquelle  est  de  3,450  hectares.  Elle  comprend  tout; 
le  terrain  situé  entre  le  Rhône  et  l'ancienne  chaussée.  Sa  fer-;^ 
tilité  due  aux  dépôts  limoneux  que  le  fleuve  y  laisse  à  ebaciH 
ne  de  ses  crues ,  est  remarquable.  Le  blé  y  donne  comm^^ 
ment  40  ou  12  pour  i .  Les-vignesy  produisent  abqndammQnt^: 
mais  le  vin  qu'on  en  retire  est  peu  chargé  en  alcod. 

La  deuxième  division  du  Trébon ,  ou  le  Trébon  prc^remeQl 
dit,  placée  entre  la  chaussée  et  les  canaux  du  Vigueiratel. 
s  des  Vidanges,  a  perdu  la  plus  grande  partie  de  son  ancienne 
fécondité , .  et  ne  la  reprend  un  moment  qu'aux  époque»  oà 
le  Rhône  emporte  ses  digues  et  la  recouvre  de  ses;aUttr 
viens.  a. 

C'est  dans  la  troisième,  composée  de  toute  la  zone  maréca* 
geuse  et  basse,  que  furent  entrepris,  dans  le  XVII"*  siéolet 
les  travaux  4e  dessèchement  que  nous  avons  vu  se  terminer 


—  465  — 

eo  4836  ou  1837.  Dans  le  douzième  siècle ,  quand  la  branche 
{Kiissante  qui  se  détachaiiduRhône,  àBoulbon,  coulait  encore, 
une  partie  du  terroir  de  Tarascon  n'était  qu'un  immense  ma- 
rais, et,  dans  le  voisinage  d'Arles,  le  Trébon  inférieur  ,■  tout 
emfert  par  les  eaux  qui  s*y  épanchaient  à  chaque  crue,  pré- 
Mtût  l'aspect  d'un  vaste  lac,  appelé  C/artim,  dans  le  latiA 
Al  temps,  s'étcndant  jusqu'à  Mouriès,  et  du  milieu  duquel 
lorgissaient,  comme  des  iles,  les  collines  de  Montmajour, 
de  Cordes  et  de  Castellet. 

Plusieurs  fois,  mais  vainement,  les  Artésiens  avaient 
àtfitébé  les  moyens  de  remédier  à  cet  état  de  choses ,  et  de 
lé^tuer  à  la  culture  tant  de  terrains  perdus  pour  elle.  La 
teioche  de  Boulbon  une  fois  fermée ,  divers  travaux  sérieux 
Aireat  entrepris.  En  1609,  le  corps  des  vidanges,  s*étant 
cfanigé;,  moyennant  une  somme  de  28,000  livres ,  de  débar- 
rfÊméïsi  VIguerie  de  Tarascon  de  ses  eaux  surabondantes  et 
lestas  {conduire  à  la  mer  avec  les  nôtres,  creusa  le  Viguei- 
rat.  Que  cela  vint  de  rimperfection  de  l'entreprise ,  ou  de 
foute^iitre  cause ,  il  parait  que  la  chose  réussît  mal ,  et  la 
iflh  d'Aiies ,  trompée  dans  ses  espérances ,  n'était  parvenue 
^^ttés beaucoup  d'efforts  et  de  dépenses,  qu'à  se  surcharger 
teeftilx  de  ses  voisins,  lorsqu'en  1642,  un  Hollandais,  nom- 
D^y^-EifS ,  proposa  d'opérer  la  complète  dessiccation  du 
UëTfâJOn ,  à  cette  condition  qu'après  les  travaux  ,  la  com- 
BOfie  lai  abandonnerait,  à  titre  de  propriété ,  les  deux  tiers 
du  terrain  asséché.  Yan-Ens  tint  toutes  ses  promesses ,  des- 
MdUi  i,MO  hectares  de  marais,  et  dépensa  à  cette  opération 
iitiab^ù&ïX  mille  livres.  Par  malheur,  les  choses  ne  restèrent 
piÉ longtemps  ainsi.  Soit  que  les  travaux  fussent  mal  entre- 
tams,  ou  que  des  inondations  plusieurs  fois  répétées  y  eus- 
sent occasioné^des  dégâts  qu'on  négligea  de  réparer,  il  est 
defiut  qu'un  demi-siècle  plus  tard ,  il  ne  restait  presque  plus 
d^lnées  des  améliorations  obtenues ,  et  que  toute  cette  plaine, 
ligueFeâ  cultivée;  n^était  plus  comnie  avant  qu'un  immense 


—  156  — 

marécage ,  d'où  la  fièvre  sortait,  chaque  année,  pour  s'abat- 
tre sur  la  ville. 

Ce  n'est  que  dans  ces  derniers  temps ,  quand  le  canal  d'Arles 
à  Bouc  a  été  achevé ,  que  ces  terrains  inondés  mis  en  commu- 
nication avec  lui,  par  les  syphons  de  Moncalde  et  de  Meyranes, 
ont  pu  être  de  nouveau  livrés  à  la  culture ,  et  que  de  superbes 
moissons,  nouvelles  sources  de  richesses  pour  le  pays,  ont 
remplacé  ces  profondes  étendues  de  palustres,  propres  tout 
au  plus  à  la  dépaissanco  du  gros  bétail  et  à  donner  de  la 
litière. 

Les  collines  de  Cordes  et  de  Montmajour,  aujourd'hui  acces- 
sibles de  tous  les  côtés,  méritent  d'être  visitées  par  tous  le* 
amateurs  d'histoire  naturelle  qui  viennent  dans  le  Midi.  L'une 
et  l'autre,  elles  portent  des  traces  incontestables  du  séjour  de 
la  mer  sur  leurs  strates ,  et  laissent  voir  à  leur  extérieur  un 
épais  revêtement  d'enveloppes  zoophitaires,  dont  les  animaux 
ont  vécu  sans  aucun  doute  là,  où  se  trouve  leur  chajpente 
fossile. 

Mais ,  c'est  surtout  aux  botanistes  que  nous  signalons  de 
préférence  Montmajour.  J'ai  a^sez  vu  de  pays ,  et  surtout 
.assez  herborisé  dans  des  contrées  différentes,  pour  être  sûr 
qu'il  n'y  a  en  Provence,  ni  ailleurs,  un  lieu  aussi  favorisé  que 
celui-là  sous  le  rapport  des  richesses  qu'il  renferme.  Parmi 
les  210  espèces  qui  s'y  trouvent,  et  dont  quelques-une«  lui 
sont  particulières,  comme  VOphris  lutea^  Vorchis  longi-^brac-' 
teata^  V Anagyris  fœtida,  le  Narcissus  "âubius  el-VAllium 
rotundum,  il  y  en  a  un  grand  nombre  dont  la  découverte  serait 
une  véritable  fortune  pour  l'amateur,  étranger  aux  opulences 
de  notre  flore.    - 

Montmajour  a  des  trésors  de  plus  d'un  genre.  Après  les 
naturalistes,  les  archéologues. 

La  fondation  de  son  abbaye  esttrè^-ancienne.En  la  dépouil- 
lant de  ce  qu'il  peut  y  avoir  de  faux  ou  de  trompeur  dans  les 
traditions  qui  s'y  rattachent,  on  a  la  preuve  qu'elle  date  de  la 


première  moitié  du  onzicmo  siècle.  C'était  l'époque  de  l'édi- 
fication de  beaucoup  d'églises  et  de  couvents.  Arles,  ville  mo- 
numentale efitrc  toutes,  ne  pouvait  manquer  d'entrer  Tune  des 
premières  dans  lcni:>uvernent  ((ui  poussait  les  peuples,  désor- 
mais délivrés  de  la  crainte  de  voir  finir  le  monde,  en  Tan  4  000, 
comme  l'avaient  annonrt;  certaines  prédictions,  vers  une  com- 
plète rénovation  de  Tart  chrétien.  Le  monastère  de  Hont- 
majouret  son  église  furent  bâtis.  I/abbé  Kambert,  aidé  des 
pieuses  libéralités  des  fidèles,  en  fit  les  frais.  Pons  de 
Marignane,  Arclie\cque  d'Arles,  consacra  l'église  et  la  dédia 
à  S -Pierre. 

Après  avoir  Henri  pendant  près  de  huit  siècles ,  après  avoir 
été  administré  par  une  longue  suite  d'abbés ,  dont  quelques- 
uiis  furent  cardinaux  et  niéine  papL's ,  le  monastère  de  Hont- 
nuijour ,  dévoré  par  les  flammes  en  1730,  reconstruit  plus  tard 
avec  une  telle  magnilicence  que  Louis  XIV  eut ,  dit-on,  Tcn- 
vie  de  suspendre  les  tra\aux,  sous  ce  prétexte  qu'il  ne  conve- 
nait pas  que  des  moines  fussent  logés  comme  des  Rois,  périt  de 
nouveau,  mais  cette  fois  pour  ne  plus  se  relever,  dans  la  tour- 
mente de  4793. 

L*église.  toutefois,  subsiste  toujours  avec  sa  crypte  et  son 
ddtre,  dont  la  ville  est  aujourd'hui  en  possession  et  qu'il  est 
question  de  réparer. 

.  L'Abbaye  de  Montmajour,  déjà  célèbre  par  les  reliques  de 
Saint  Antoine  du  désert,  qu'elle  conservait  dans  son  tré- 
sor, rétait  bien  plus  encore  par  la  procession  de  !a  Croix,  à 
laquelle  rabbé.lUMBERT  en  même  temps  qu'il  bâtissait  son 
^lise,  avait  élevé  la  chapelle  si  bien  rx)nservée  encore,  qui  y 
est  à  l'Orient  du  monastère,  sur  le  penchant  de  la  colline. 

Cette  procession,  fameuse  dans  toute  la  chrétienté,  attirait 
à  Arles  un  concours  prodigieux  de  fidèles,  venus  de  tous  les 
lieux  pour  acquitter  des  vœux,  ou  pour  gagner  les  indulgen- 
ces attachées  à  ce  pèlerinage. 

Le  bon  temps,  que  cdui  où  il  existait  des  coutumes  pieuses 


qui  avaient  le  privilège  d'attirer  la  foule  recueillie  1  Lé  bon 
temps,  que  celui  où  les  hommes  avaient  le  cœur  rempli  de  foi, 
et  où  les  fêtes  les  meilleures  étaient  celles  dont  réglise  était 
Tordonnatrice  ! 

Tout  ruiné  quMl  est,  le  couvent  des  Bénédictins  de  Mont- 
majour  ennoblit  encore  la  colline,  et  ses  hauts  pans  de  murs 
sont  encore  admirables  à  voir,  surtout  du  côté  du  Nord,  oùîb 
ont  conservé  toute  leur  élévation.  Etrange  destinée  de  ce  mo- 
nument! La  main  des  hommes  avait  à  peine  fin!  de  relever, 
que  le  génie  du  mal  passa  sur  lui  comme  une  tempête,  et  le 
changea  en  un  monceau  de  ruines.  Rîen  de  triste,  comme  de 
parcourir  ces  galeries  silencieuses,  ces  corridors  déserts  ;  de 
voir  tous  ces  ornements  d'architecture  brisés,  mutilés,  amon-* 
celés  sur  le  terrain  et  dénonçant  bien  plus  la  fiireur  des  hom** 
mes,  que  les  ravages  du  temps.  Il  y  a  dans  la  contemplation 
de  ces  débris,  brillant  encore  de  toutes  les  fleurs  de  la  jeunes^ 
se,  quelque  chose  de  solennel,  de  grave  et  de  profond,  qai 
saisit  et  fait  penser. 

On  compte.  dansleTrébon,  quarante-deux  domaines:  onze 
dans  les  Ségonaux,  et  trente-un  dans  les  autres  parties.  Les 
plus  considérables,  sous  le  rapport  du  produit  et  des  bâti- 
ments, sont  :  le  mas  desTours,  Tllon  de  Saxi,  le  grand  Ban- 
mont,  les  Baumettes,  Parade,  le  Mas  deThôpital,  Herlata,  où 
fut  autrefois  une  église  très  ancienne,  appelée  Saint-Jean  de 
Néjan;  le  Mas  de  Forbin,  celui  de  Viguier  et  le  pont  de  Lucas» 
bâti  tout  récemment  entre  Montmajour  et  le  pont  deCrau,  au 
centre  des  marais  desséchés. 

La  récolte  du  blé,  qui,  avant  les  immenses  défrichements 
opérés  dans  les  marais,  s^élevaità  peine  à  13,000  sétiersy'^est 
portée  aujourd'hui  à  24,000.  Les  foins  et  les  luzernes  se  sont 
aussi  accrus  dans  des  proportions  qui  assurent  à  ce  quartier,  un 
avenir  des  plus  prospères. 

On  nourrit  dans  le  Trébon  8,000  bêtes  à  laine. 


—  459  — 


MÉTBOROtiRAPHlK. 


Sans  les  effets  du  mistral ,  dont  l'incommodité  ne  doit  pas 
nous  faire  oublier  les  avantages ,  le  climat  d'Arles  ne  saurait 
étr6  mieux  comparé  qu'au  climat  napolilain,  avec  lequel  il 
ade  nombreux  points  de  ressemblance.  C'est  la  même  clé- 
mence dans  l'air ,  le  mcme  éclat  dans  la  lumière ,  les  mêmes 
ombres ,  le  même  soleil  éclairant  les  mêmes  paysages  et  mû- 
rissant les  mêmes  fruits. 

.  La  température ,  quoique  soumise  à  de  brusques  variations 
qui  rélèvent  et  l'abaissent  subitement  de  1 0  à  1 2  degrés ,  est 
douce  et  agréable.  La  floraison  des  plantes  y  est  en  avance  de 
plus  d'un  mois  sur  le  climat  de  Paris,  et,  à  l'exception  de  cer- 
taines époques  extraordinaires  regardées  comme  calamiteusès 
et  dont  on  prend  note  comme  d'un  événement,  on  peut  dire 
que  rhiver  n'y  est  presque  jamais  froid. 

Placé  ^^ns  des  conditions  convenables,  le  thermomètre  y 
parcourt ,  du  plus  grand  froid  à  la  plus  extrême  chaleur,  40 
degrés  de  son  échelle.  Descendu  à  42'  —  0,  en  1709,  à  40,  en 
4789  et  18t9,  il  n'est  pas  rare  de  le  voir  s'élever  daqs  les 
années  les  plus  chaudes,  jusqu'à  28  et  29*  plus  0,  de  Réaumur. 
$a  moyenne ,  dans  les  années  ordinaires ,  est  de  2  à  3*  —  0 
pour  l'hiver,  et  de  2i  à  25  plus  0  pour  la  saison  caniculaire. 

Généralement,  les  mois  de  janvier  et  de  février  sont  les 
pl|is  froids;  juin  et  juillet  sont  les  plus  chauds. 

Les  froids  les  plus  rigoureux  ressentis  à  Arles ,  depuis  le 
seizième  siècle ,  correspondent  aux  années  h  507,  \  548 , 4  564, 
4568,4594,1603,(621,^638,4658,  4680,  4709,  4776, 
4789,4799, 4844  et  4820. 

Rien  ne  prouve  que  depuis  l'époque  romaine  ,  la  tempé- 
rature de  nos  contrées  ait  subi  le  moindre  changement.  L'opi- 
nion qui  tendrait  à  faire  croire  le  contraire ,  n'est  fondée  sur 
^  rien  de  bien  réel ,  et  si  on  a  crû  remarquer  un  peu  moins  de 


—  160  — 

régularité  danis  la  succession  des  saisons ,  il  faut  reconnaîtra  ^ 
aussi  que  les  plantations ,  les  ensemencements ,  les  récoltes , 
se  font^  toujours  aux  mêmes  temps;  que  la  végétation  n'a 
éprouvé  aucune  variation  ;  que  l'olivier ,  la  vigne ,  le  figuier , 
le  laurier,  y  prospèrent  aujourd'hui  autant  qu'à  ces  époques 
éloignées ,  et  que  ces  remarques  sont  le  résultat  de  nombreu- 
ses comparaisons  faites  par  des  personnes  entièrement  dignes 
de  foi. 

Les  vents  dominants  à  Arles  sont  ceux  qui  soufflent  du 
Nord  à  rOuest,  et  qui  y  arrivent  par  la  vallée  du  Rhône.  C'est 
à  celui  du  Nord-d'ouest  si  connu  sous  le  nom  de  mistral,  que 
sont  dues  les  extrêmes  variations  de  notre  atmosphère.  A  la 
différence  du  vend  du  Sud  qui  a  aussi  ses  instants  de  violence, 
mais  dont  les  bouffées  sont  si  tièdes  en  hiver.,  et  si  fraîches  en 
été ,  le  mistral  est  incommode  en  tous  les  temps  ;  en  hiver;  à 
cause  du  froid  aigu  et  pénétrant  qui  l'accompagne;  en  été;  à 
cause  de  la  poussière  qu'il  soulève  ;  de  la  sécheresse  dont  il 
frappe  la  terre  ;  de  la  chaleur  brûlante  dont  il  s'imprègne  en 
passant  sur  des  contrées  qu'embrase  le  soleil. 

Le  mistral  était  connu  des  anciens.  Pline  et  Senèque,  qui 
le  désignent  sous  le  nom  de  drcius,  font  remarquer  qu'il  est 
particulier  à  la  Narbonaise,  et  que  ses  effets  ne  commencent  i 
se  faire  sentir  qu'au-dessous  de  Vienne ,  qu'il  ne  dépasse  pas. 
Srabon,  parlant  de  la  Crau,  dit  qu'elle  est  désolée  par  des 
coups  de  vent  si  violents  que  les  pierres  en  sont  emportées ,  et 
que  les  voyageurs  qu'une  de  ces  terribles  tempêtes  surprenait, 
au  milieu  de  cette  plaine ,  étaient  jetés  à  bas  de  leurs  chars 
dépouillés  de  leurs  armes  et  de  leurs  manteaux.  Lopes  Stu- 
NiGA,  dans  son  voyage  d'Alcala  à  Rome,  fortifie  de  son  témoi- 
gnage, celui  du  géographe  romain,  et  raconte  que,  traver- 
sant la  Crau ,  lui  et  ses  compagnons  de  route ,  eurent  beau* 
coup  de  peine  à  résister  au  vent ,  et  à  se  maintenir  fermes  sur 
leurs  chevaux.  «  Qiiod  et  nos  dum  illac  transiremiu,  re 
ipsa  experti  sumus,  tanta  ventorum  vis,  celo  alîoqui  sereno 
exagitati  ut  vix  œquis  insisterepossemus. 


—  461  — 

'>ll!lMM}  'l'hiver  est  d'autant  plus  rude,  que  le  vent  do 
liOffâ^^OiàM  Bouffie  plus  longtemps.  Pendant  celui  de  1788  à 
80plë'imîsliral  se  fit  sentir  pendant  soixante-^^ept  jours  consé- 
càaiêi  depuis  le  %  novembre  1788  jusqu'au  7  janvier  1789. 

EA  1770,  il  avait  soufflé  toute  Tannée. 

Ob  eiM,  avec  assez  de  fondement,  que  les  fureurs  du  mis- 
tral, inconnues  en  Provence  dans  les  siècles  qui  précédent  la 
conquête  romaine,  ne  se  sont  fait  sentir  qu'après  qu'on  eût 
abattu  les  immenses  forêts  dont  le  pays  était  couvert,  et  qui 
lid  faisaient  obstacle. 

Dans  les  tempêtes  les  plus  fortes,  ce  vent,  lorsque  rien  ne  le 
gfine  et  qu'il  a  de  l'espace  devant  lui,  dans  la  Crau,  par  exem- 
ple, parcourt  60  pieds  par  seconde. 

Des  observations,  dtgà  vieilles,  mais  que  chacun  peut  ré- 
péter, ont  appris  qu'il  avait  ordinairement  un,  trois,  neuf  ou 
douze  jours  de  durée;  qu'il  diminue  de  violence  au  coucher 
du  soleil,  pour  reprendre  le  lendemain ,  et  que  sa  persistance 
après  la  disparition  de  cet  astre ,  doit  être  regardée  comme 
un  signe  précurseur  du  calme. 

Un  des  inconvénients  les  plus  graves  du  mistral  dans  un 
pays  comme  le  nôtre,  où  les  pluies  fécondantes  de  l'été  sont  si 
rares  et  ù  courtes,  c'est  de  venir  presque  toujours  après  elles 
et 'de  détruire  en  quelques  heures,  les  avantages  qu'on  espé- 
rât en  retirer. 

Après  le  mistral,  les  vents  d'Est  et  du  Sud  sont  ceux  qui 
soôfflentle  plus  souvent  à  Arles.  Celui  du  Sud,  Auster  des 
latins,  vient  de  la  mer  sur  laquelle  il  soulève  parfois  d'affreu- 
ses tempêtes  qui  poussent  à  la  côte  de  Camargue  les  naviga- 
teurs peu  familiers  avec  ces  parages  perfides.  Chaud  et  humi- 
de^en  hiver,  il  est  frais  en  été  et  ne  contribue  pas  peu  à  rendre 
supportables  les  grandes  chaleurs  qu'on  y  éprouve. 

Souvent  il  amène  la  pluie. 

Le  vent  d'Ouest,  appelé  Faronius  par  les  Romains,  nous 

TOME  XIV  21 


—  462  — 

vieiït  dés  Pyrénées.  Doux  el  salutaire  quand  il  se  rapproebe 
du  Nord,  il  est  au  contraire  nuisible  à  la  sanié  quand  il  Vient 
du  Sud;  il  prend  alors  le  nom  de  Labecb. 

D'après  les  observations  anéiUomélriques  les  plus  récentes, 
il  y  a  moyennement  à  Arles,  dans  Tannée,  155  jours  de  Yent 
du  Nord  et  du  Nord-Ouest  ;  66  jours  de  vent  d'Est;  55  jours 
de  Vent  du  Sud;  59  jours  dé  vent  d'Ouest,  el  30  jours  de 
calme. 

L'automne  bien  plus  caractérisé  que  le  printemps  dont 
rhiver  et  Télé  preanent  chacun  une  moitié,  se  prolonge  d'or- 
dinaire fort  avant  dans  les  derniers  mois  de  Tannée,  et  il  n^est 
pas  rare  de  voir  les  arbres  conserver  les,  feuilles  el  leur  fràî* 
cheur  jusques  à  la  jQn  de  novembre. 

Dans  les  années  où  Thiver  n'est  ni  rude  ni  précoce  comme 
eii  1648,  par  exemple,  où  nous  jouissons,  au  milieu  de  févfiéi^) 
des  faveurs  les  plus  douces  du  printemps,  pendant  que  lei 
rivières  gèlent  en  Turquie  et  dans  les  états  vénitiens,  d*i«  ce4 
annéeiâ,  disons-nous,  là  gelée  blanche  commence  à  ée  tàité 
sentir  en  décembre  pour  durer  jusqu'au  mois  dèmflr^<£lle 
est  d'autant  plus  forte,  qu'elle  a  lieu  avec  tin  léger  téiU  du 
Nord,  et  que  le  ciel  est  bien  limpide; 

A  Arles,  les  jours  de  gelée  dépassent  rarement  le  iioirfbré 
de  cinquante.  Ordinairement  ils  sont  beaucoup  plu^  fafeé» 
mais  ils  ne  descendent  jamais  au-dessous  de  six  ou  huit. 

Les  plus  fortes  arrivent  en  décembre  et  en  janvier.  C'est 
lorsqu'elles  surviennent  après  la  pluie,  quand  la  terre  ésit  htih- 
ttlide,  et  que  le  mistral  les  favorise,  qu'elles  soiit  miiâible^  à  Ut 
Végétatiôû  et  que  les  oliviet'S  périssent. 

Dans  les  plus  mauvais  hivers,  conlmé  ceux  dô  4660;  449f  , 
1709, 4789,  et  1819,  les  glaces  que  le  Rhdne  charrie,  éettdtà^ 
vaut  arrêtées  un  peu  au  dessus  d'Arles,  par  le  coudel  que  teir* 
me  la  pointe  du  Delta,  s'y  accumulent,  se  soudent  ettôemble, 
et  finissentj  de  proche  en  proche,  par  s'étendre  d'une  ri^e  à 
Tautre,  présentant  ainsi  une  croûte  solide^  épèSM  de  plusieurs 


—  463  — 

mètres,  pouvant  servir  de  passage,  non  seulement  aux  hom-' 
mes,  mais  encore  aux  voitures  le  plus  pesamment  chargées. 

La  moyenne  des  jours  de  pluie,  pour  notre  lerriloirc,  est 
de  quarante  par  année,  produisant  depuis  15  jusqu'à  20  pou- 
ces d'eau.  Cette  quantité,  suffisante  pour  les  besoins  de  Ta- 
griculture,  si  elle  était  convenablement  distribuée,  reste  dans 
hplupart  descas  sans  résultats  pour  elle,  parce  que  la  terre 
en  est  presque  toujours  privée  dans  la  saison  où  elle  serait  en 
quelque  sorte  indispensable,  et  qu'elle  tombe  à  profusion  en 
automqe  et  en  hiver  quand  elle  est  plus  nuisible  qu'utile. 

En  4847,  année  de  grande  sécheresse,  il  n'y  a  eu  à  Arles 
que  trente  jours  de  pluie,  répartis  dans  les  mois  de  janvier, 
février,  mars,  avril,  octobre,  novembre  et  décembre.  Du  3 
mars  au  2  d'octobre,  il  n'y  a  eu  ni  pluie  ni  orage. 

I^es  ])rouillards,  assez  fréquents  en  été  et  en  automne,  sont 
Irès-nuisibles  aux  récoltes,  dont  ils  occasionnent  très-souvent 
lit  perte. 

Que  cela  tienne  au  déboisement  de  nos  plaines,  ou  à  tout 
autre  cause,  il  est  certain  que  les  orages  sont  plus  rares  qu^au- 
trefois.  Souvent  on  les  voit  se  former  à  Thorizon ,  la  foudre 
gronde,  les  nues  s'amoncclent,  un  vent  léger  et  frais  court  et 
frémit  dans  la  fouillée;  la  terre  altérée  aspire  par  toutes  ses 
gerçures  cette  humidité  qui  va  lui  rendre  la  vie  et  la  fraîcheur. 
A  l'aspect  de  ce  ciel  qui  semble  vouloir  se  fondre  en  eau,  le 
laboureur  espère.  Vaine  attente  !  Poussé  par  le  vent,  l'orage 
s'âoijEpe  et  va  fondre  plus  loin. 

C'est  en  été  que  tombent  les  pluies  d'orage  ou  électriques, 
qu'il  faut  bien  distinguer  des  pluies  ordinaires  dues  à  un  sim- 
ple refroidissement  des  nuages,  sans  la  moindre  intervention 
d'électricité  atmosphérique.  Ces  pluies  ordinairement  précé- 
dées de  grêles,  d'éclairs  et  de  tonnerres,  se  manifestent  sous 
la  forme  d'averses  impétueuses,  presque  toujours  nuisibles, 
et  donth  terre  profite  peu,  parce  que  sa  surface  durcie  les 
empêche  de  pénétrer. 


—  164  — 

La  neige  et  la  grêle  sont  rares. 

La  pression  baromélrique  la  plus  ordinaire  est  de  28  pou- 
ces, alignes  en  hiver,  et  de  28  pouces  1  ligne,  en  été. 
C'est  en  automne  qu'a  lieu  le  mouvement  discensionnel  le  plus 
considérable,  quand  soufflent  les  vents  du  Sud  et  du  Sud-est. 
Celte  époque  de  l'année  est  celle  aussi  où  la  colonne  de  Mer- 
cure éprouve  les  plus  grandes  variations. 

En  Camargue ,  dont  le  sol  gras ,  humide,  entouré  d'eau  de 
toute  part,  diffère  si  essentiellement  de  celui  delà  Crau,  le 
maximum  d'élévation  de  THygromètre  est  entre  60. et  70  de- 
grés, tandis  que  dans  la  partie  stérile  de  la  Crau ,  il  lui  arrive 
souvent  de  monter  jusqu'à  95. 

Le  mirage  est  commun  dans  nos  contrées ,  où  on  le  voit  se 
reproduire  chaque  jour  d'été,  en  Crau  et  en 'Camargue, 
pourvu  que  le  soleil  éclate,  et  que  le  ciel  soit  pur  de  tout 
nuage. 

Ce  phénomène  si  extraordinaire,  aux  yeux  des  anciens 
qui  ne  savaient  pas  s'en  rendre  compte ,  s'explique  aujour- 
d'hui très-aisément  par  les  effets  connus  des  lois  qui  régis- 
sent la  lumière.  11  existe  dans  la  réflexion  des  rayons  sur  la 
surface  invisible  d'une  couche  d'air ,  posée  près  de  la  terre. 

MoNGE,  qui  l'avait  observé  en  Egypte,  est  le  premier 
parmi  les  modernes  qui  Tait  décrit  et  étudié.  Plus  tard , 
WoLL ASTON  ,  adoptant  l'expUcalion  du  célèbre  physicien 
français ,  parvint  à  le  produire  artificiellement  sur  une  plaque 
de  fer  rouge,  après  l'avoir  observé  sur  des  corps  qui  étaient 
vus  à  travers  des  fluides  de  réfringences  différentes. 

L'excessive  chaleur  que  le  terrain  découvert,  uni  et  cail- 
louteux de  la  Crau ,  reçoit  du  soleil  vers  le  milieu  du  jour , 
dilate  l'air  qui  repose  sur  le  sol ,  de  manière  à  ce  qtf  il  s'éta- 
blisse ,  entre  cette  couche  basse  et  celle  qui  lui  est  superposée, 
une  différence  sensible  de  densité  réelle.  Alors  •.  les  rayons 
venus  du  ciel,  après  avoir  traverse  la  seconde  couche,  se 


—  465  — 

trouvent  réfléchis  à  son  contact  avec  la  première ,  se  redres* 
sent  et  présentent  une  image  du  ciel,  à  la  vue  de  laquelle  il  est 
aisé  de  se  tromper,  en  la  prenant  pour  la  surface  bleuâtre  d*une 
grande  pièce  d'eau.  D'un  autre  coté,  si  des  objets  un  peuéle- 
'vés^  tels  que  des  arbres  ^  des  maisons,  des  collines,  viennent 
à  envoyer  en  même  temps  des  rayons  directs  dans  la  seconde 
couche  d'air,  et  des  rayons  réfléchis  au  point  de  jonction 
entre  les  deux ,  alors  leur  image  renversée  se  peint  au-des- 
80M8  d^eux.  Â  la  vue  do  ces  apparences  d'un  grand  espace 
formé  par  la  réflexion  du  ciel  et  de  tous  les  objets  s'élevant  au 
milieude  lui,  doit-on  être  surpris  qu'à  une  époque  où  U 
science  était  impuissante  â  expliquer  ces  jeux  de  la  lumière, 
dés  voyageurs  ignorants  du  phénomène  se  soient  crus  tout-à- 
coup  transportés  sur  les  bords  d'un  lac,  semé  d'îles  riantes  et 
habitées  T 

De  nos  jours ,  il  y  a  peu  de  personnes  à  Arles  qui  niaient 
été  témoins  des  effets  du  mirage,  il  suffit  pour  cela  de  se 
trouver  daus  une  grande  plaine;  que  cette  plaine  se  prolonge 
jusqu'aux  limites  de  l'horizon ,  et  que,  par  son  exposition  au 
soleil,  elle  soit  susceptible  d'acquérir  un  degré  de  tempéra- 
ture irès-élevée. 

Après  la  Crau ,  le  lieu  qui  m'a  paru  le  plus  propre  à  la  pro- 
doction  du  mirage ,  c'est  le  terrain  étendu  et  à  peu  près  de 
niveau,  qui  se  trouve  entre  le  Valcarcs  et  la  ville  des  Saintes- 
Uaries,  en  Camargue.  Le  soir  et  le  matin ,  on  ne  voit  à  cet 
endroit  que  du  sable  autour  do  soi.  Le  village  et  les  divers 
groupes  d'arbres  qui  s'offrent  à  la  vue  ne  présentent  en  eux 
et  autour  d'eux ,  rien  de  particulier,  mais  à  midi,  quand  la 
teirre  est  échauffée  par  les  rayons  solaires,  et  que  les  couches 
d'air  les  plus  basses ,  inégalement  dilatées ,  sont  à  des  den- 
sités diverses,  le  terrain  où  Ton  se  trouve  paraît  tout-à-coup 
terminé  par  une  inondation  générale.  Le  village ,  ses  rem- 
parts à  moitié  ruinés ,  son  église  Romane ,  ses  bois  de  pins , 
baignés  dans  le  niirajro,  p.1raissent  alors  comme   des   îles 


-  106  — 

assise^  du  milieu  U'un  l^c  ;  dont  aiicua  mouvemeot  nç  vient 
troubler k  transparence.  Sous  chacun  de  ces  objets,  oo  voit 
son  image  renversée,  telle  qu'on  la  verrait  effectivement,  s'il 
y  avait  autour  une  surface  réfléchissante.  A  mesure  qu'on 
^'approche ,  rinclinaison  desrayons  venus  du  sol,  augmen- 
tant as^ez  pour  arrivera  l'œil,  le  bord  de  celte  inondatipn 
apparente  diminue  de  grandeur ,  et  disparaît  bientôt  pQur 
allier  §e  reformer  plus  loin. 

C'est  un  merveilleux  spectacle ,  et  qui  m'a  toujours  trouvé 
ifi\x\  prêt  à  l'admirer,  que  celui  qui  s'offre  ainsi  à  vous,lpr§-« 
que  placé  par  hasard  au  milieu  de  ce  vaste  miroir  périscopi- 
que,  votre  vue  s'égare  à  suivre  les  contours  de  cette  immen^ 
inondation,  et  que  les  gardiens  de  nos  manades  paraissent , 
bien  loin ,  à  riiorizon  galoper  sur  cette  nappe  d'eau.  Que  dç 
fois  dans  mes  courses,  je  me  suis  amusé  à  suivre  ces  phéno-» 
mènes  inconstants  et  à  voir,  au  déclin  du  jour,  lorsque  la  terre 
commençait  à  se  refroidir,  se  rasseoir  sur  leurs  bases,  toutes 
ces  masses  l'instant  d'avant  suspendues  dans  les  airs. 

De  tous  les  accidents  météorologiques  auxquels  nous^oniuips 
exposés ,  aucun  ne  ^e  reproduit  aussi  souvent  et  ayec  des 
suites  si  funestes ,  que  celui  des  débordements  du  Rhône.  11^ 
ont  lieu,  en  automne,  quand  les  pluies  sont  ^bondaateç  et 
qu'elles  persévèrent,  au  printemps,  quand  la  neige  des 
montagnes  se  fond  rapidement.  D'où  il  résulte  que  janvier  et 
février,  pour  l'hiver;  juillet,  août  et  septembre,  pour  l'ét^, 
senties  mois  de  l'année  où  le  fleuve  est  le  plus  bas ,  et  s'ap- 
proche le  plus  de  son  étiage. 

P^ns  un  temps  où  le  système  de  défense  contre  les  cruef 
du  Rhône ,  était  encore  très-peu  perfectionné,  les  inondaUQpg 
étaient  fréquentes ,  surtout  en  Camargue  dont  le  territoire 
étaitalors  coupé  d'une  influité  de  brassières,  par  lesquelles 
les  eaux  de  la  grande  branche  s'introduisaient  dans  soq  iQr 
térieur.  J'en  ai  constaté  plus  de  cent  cinquante,  depuis  le 
commencement  du  XIV"'  siècle ,  jusqu'en  1 8 i5 ,  soit  dans  les 


—  467  — 

# 

aimàleètnanuscritesdelaville^  soit  dans  d'autres  renseigne- 
ments pris  à  mes  notes  ou  ailleur»\ 

Les  plus  fameuses  sont  celles  de  1396,  4398, 1401, 4403 
et  4407)  dont  le  souvenir  nous  a  été  conservé  par  un  citoyen 
d'Arlesi  nommé  Bertrand  Boissët,  dans  un  journal  dont  il 
existe  plusieurs  copieS)  et  dont  l'original  a  passé  de  la  biblio- 
tbAque  des  Trinitaires  à  celle  de  la  République.  Viennent  en- 
suite celle  de  4  41 4,  qiii  emporta  la  tour  du  pont  de  Crau,  àp- 
priée  Tour  Rouge,  à  cause  des  assises  de  briques  mêlées  aux 
pierres  de  sa  construction  toute  romaine;  celle  de  4  454 ,  dans 
ta^aelle  Ait  noyé  presque  tout  le  bétail  de  la  Camargue,  ot  en- 
fla cellô  de  4  481 ,  que  je  trouve  ainsi  notée  à  la  première 
ftuiUd  du  protocole  de  Jean  deDoNÈs,  notaire  d'Arles,  de  Fan 
4464  :  «  L'an  M,CCCC.LXXXI  e  dimenge^III  de  May,  ver- 
k  aël  lo  Hase  e  a  rajat  sinq  a  XII  de  juing.  E  passariân  al 
c  pont  de  Crau  ambc  barcas;  e  liumpli  lo  Trebons,  lo  Plan  de 
«  Bore,  lo  Baret  et  los  blads  tos  cuberts,  e  vinhas  perdudas.  » 
Ce  fut  en  1 587,  que  le  Rhône,  dans  une  de  ses  crues  les  plus 
extraordinaires,  abandonna  son  ancien  lit,  près  de  la  tour  de 
BaIouarâ,et  s'en  creusa  un  autre  du  côté  de  la  Camargue,  vis- 
i-vis  du  domaine  du  grand  Peloux,  dans  le  terroir  de  t'urhe- 
Horte,  api)artenant  à  la  commune. 

L'inondation  de  1755,  déjà  si  remarquable  par  sa  coïnciden- 
ce avec  le  tremblement  de  terre  de  Lisbonne,  laissa  dans  l'es- 
prit des  Artésiens  épouvantés  de  ce  désastre  immense,  des 
souvenirs  Igjue  le  temps  n'a  pu  encore  effacer  complètement. 

fiepuislors,  Arles  a  subi  dix-huit  autres  inondations  dont 
les  dernières  sont  celles  de  1840,  il  et  43. 

b&  fléau  d'une  espèce  toute  contraire,  mais  dont  les  suites 
ne  sont  pas  moins  funestes  à  notre  agriculture,  c'est  la  séche- 
resse qui  régne  en  certaines  années,  quand  Tété  n'a  pas  de 
ploies  et  que  le  mistral  souffle  souvent. 

En  4S94,  elle  fut  si  grande,  que  le  Rhône  resta  longtemps 
innavigable  à  ses  embouchures. 


—  168  — 

En  4  639.  les  cours  d'eau  tarirent  dam;  les  champs  et  Te  lihs 
du  petit  Rhône  étant  resté  à  sec ,  laissa  à  'd^cbuvert  entré  le' 
Tlifoge  de  Fourqlies  et  la  pointe  de  Trinquetaille,  lés  rbnda- 
tiôfià  de  neuf  piles  en  pierres,  régulièrement  espacées,  "(}Qi 
tra^vel'saient  le  fleuve.  Ces  constructions  de  petit  appareQ  lAê^' 
lé  de  briques,  que  personne  ne  connaissait,  furent  l'écôhnùl^ 
pour  être  les  fondements  du  pont  jeté  par  les  Romains  sur.cet^ 
te  branche  du  fleuve,  et  servant  à  relier  la  partie  de  la  voie 
aurelienhe  qui  venait  d'Italie,  avec  celle  qui  se  prolongeait 
jusqu'en  Espagne,  à  travers  le  Languedoc. 

On  trouve  noté,  en  plusieurs  endroits,  qu'en  4734,  la  ma\ta- 
rite  des  raisins,  favorisée  par  la  sécheresse  et  la  chaleur,  fut 
si  précoce,  que  les  vendanges  eurent  lieu  dans  le  mois  d'aoûtl 
Cette  même  année,  plusieurs  moissonneurs  étrangers,  frappés 
par  le  solei?,  périrent  dans  les  champs  au  milieu  de  leur 
travail. 

HYDROGRAPHIE. 

Deux  torrents  de  peu  d'étendue,  sortis  des  glaciers  du 
Saint-Gothard ,  voilà  le  Rhône  à  sa  naissance. 

À  sa  sortie  du  Léman,  dans  lequel  il  se  jette,  près  de 
Saint-Gingouph ,  le  Rhône  entre  en  France ,  parcourt  rapi- 
dament  l'étroite  vallée  formée  par  la  rencontre  des  assises 
inférieures  du  Jura  et  du  Vouache,  franchit  le  passage  de 

r 

TEcluse ,  se  perd  un  instant  sous  des  rochers  pour  reparaître 
plus  loin ,  continue  sa  course  vers  Lyon ,  arrive  à  Vienne  et 
enfin  à  Avignon ,  d'où  il  va  à  la  mer  à  travers  les  belles  j[daî- 
nes  de  Camargue. 

Ses  affluents ,  F  Arve ,  TÂin ,  la  Saône ,  TÂrdèche ,  l'Isôre, 
la  Durance  et  le  Gardon ,  lui  viennent  des  Alpes ,  des  Vosges^ 
du  Jura  et  des  Cévennes. 


—  469  — 

Au  dessous  d'Avignon,  ce  fleuve  ne  paraît  pas  avoir  tou- 
jours suivi  la  même  route.  On  croit  avoir  les  pr(»uves  qu'il 
coulait  autrefois  plus  à  l'Ouest,  et  (lu'ii  allait  à  la  mer  près 
d'Algues -Mortes,  après  avoir  traversé  les  marais  de  Bcllegar- 
de  et  de  Saint-Gilles.  Ce  (pil  est  sûr,  c'est  ({ue  sa  direction 
actuelle,  sauf  les  changements  de  peu  d'importance  qu'il  a  pu 
éprouver  en  divers  temps,  principalement  dans  son  trajet 
d'Arles  à  la  mer,  est  antérieure  aux  temps  liisloriques  les  plus 
vieux,  et  qu'il  serait  inutile  de  chercher  ailleurs  que  dans  des 
causes  purement  accidentelles,  telles  (pie  les  di\isions  si  aisé- 
ment transformables,  opérées  dans  ses  deux  bras  par  les  îles 
qui  se  forment  à  leurs  bouches,  le  peu  d'accord  des  géogra- 
phes de  l'antiquité  relativement  au  nombre  et  à  l'emplace- 
mentde  ces  dernières. 

PoLYBE  et  Ptolémée  lui  en  donnent  deux. 

Artemidore,  Ammien  Maucellin  disent  qu'il  y  en  a  trois. 

DiODORE,  AviENUs  et  TiMKE,  ciuq. 

Apollonius,  sept. 

Pline,  qui  avait  peut-être  vu  les  lieux,  en  compte  trois, 
comme  Artemidore  et  Ammien;  une  pour  la  grande  branche, 
qu'il  appelle  Ostium  Massilinato)nim,  et  deux  pour  la  petite, 
IHw lyéîca,  auxquelles  il  donne  les  noms  A' Ilispaniense  ci 
ielletapinum. 

.Tel  qu'il  est  à  présent,  le  Rhône  est  le  grand  cours  d'eau  de 
notre  territoire. 

Arrivé  à  Arles,  il  s'y  divise  en  deux  branches,  allant  selon 
l'âévatlon  de  ses  eaux  ,  se  jeter  à  la  mer  par  deux  ou  un 
plus  grand  nombre  d'embouchures  que  le  deltn  sépare. 

La  grande  branche,  os  amplissinmm  de  Pline,  passe  entre 
la  ville  et  Trinquetaille,  et  se  dirige  sur  une  longueur  de  50 
kilomètres  vers  le  golfe  de  Foz,  en  suivant  des  inflexions  qui 
rendent  son  cours  fort  sinueux.  L'autre,  appelée  Rhodanelum 
ou  petit  Rhône,  passe  à  Fourques,  et  a  son  embouchure  dans 

TOMKXIV.  22 


—  170  — 

le  voisinage  de  Noire  Dame  de  la  Mer,  à  38  kiloinélres  de  la 
première. 

Il  n'est  besoin  que  de  lire  les  textes  des  anciens ,  Pline^ 
PoLTBB,  Strabon  ot  Ausoxfi,  pour  être  sûr  que  celte  division 
du  fleuve,  un  peu  en  amont  d'Arles,  est  d'une  antiquité  trèd^ 
reculée. 

Il  résulte  des  calculs  de  M.  Sl'brel,  ingénieur  du  service 
spécial  du  Rhône,  que  ce  fleuve  verso  annuellement  à  la  mer, 
parses  deux  bras,  54,236  millioas  de  mètres  cubes  d'eau,  et 
2\  millions  de  mètres  cubes  de  sable  et  de  limon,  c'est-à-dire 
une  masse  telle  qu'étendue  sur  une  surface  de  400  hectares  , 
elle  s'y  élèveraità  31  mètres  de  hauteur.  C'est  àces  Immenses 
atterrisscments  qui  ont  contribué  pendant  de  si  longs  siècles 
à  la  formation  de  la  Camargue ,  qu'est  duo  celle  de  la  Barre 
qui  rend,  depuis  si  longtemps,  les  embouchures  impraticables, 
pendant  une  partie  de  l'année. 

Au-dessus  de  la  tour  de  S*-Louis  ,  bâtie  en  i  737,  sur 
le  rivage  de  la  mer,  dont  elle  est  aujourd'hui  éloignée  de 
7,500  mètres,  la  grande  branche  du  Rhône  se  jette  dans  ia  mer, 
par  sept  bouches,  ou  Graus  {GradusJ,  divisés  par  des  îles, 
presque  à  fleur  d'eau,  appelées  Theys.  Ceci  est  l'aspect  ordinai- 
re; mais  dans  les  grandes  crues,  le  fleuve  s'étale,  recouvre  en- 
tièrement les  Theys  et  entre  dans  la  mer  par  une  bouche  uni- 
que et  majestueuse,  large  de  dix  kilomètres. 

Le  Rhône,  très  rapide  de  Lyon  à  Beaucaire,  perd  une  grande 
portion  de  son  impétuosité,  un  peu  au-dessous  de  cette  ville,  à 
111e  dite  do  Ranchier,  où  finit  le  transport  du  gravier.  Cette 
ile,  éloignée  d'Arles  de  sept  kilomètres,  doit  donc  être  consi- 
dérée comme  le  point  réel  où  }g  fleuve  change  de  régime  et 
prend  celui  des  embouchures. 

Sa  largeur,  qui  n'est  à  Arles  que  de  450  mètres,  augmente 
à  mesure  que  diminue  son  courant  et  qu'il  s'approche  de  1a 
mer,  jusqucs  à  prendre  les  proportions  extraordinaires  de 
4,400  mètres,  entre  le  domaine  del'Eisselle  et  la  tour  de 


—  m  — 

S-Louis,oùsonlit,  rétréci  pardeux  lignes  d'enrocluMncnts.  n\i 

qtt0  340  mètres  de  large. 

...Son  étiage,  à  Arles,  est  à  I  inélre  88,  au-dessus  de  la  bas- 

se-'Aier. 
Le  débit  de  ses  eaux  est  de  !  4,C00  mèlrcs  à  sa  plus  grande 

pmssaoce^  et  de  500  seulement  h  la  moindre. 
•  Sa  profondeur  est  de  17  mètres  oO  au  pont  d'Arles;  de  45 
mètres  95,  à  Mollégcs;  de  15  mètres  25,  au  Fort  de  Pâques,  et 
de  48  mètres  50,  à  la  Tour  de  S'-Loris.  Dans  aucun  lieu, 
die  D'est  inférieure  à  deux  mètres. 

D'Arles  à  la  mer,  le  Rhône  est  souvent  divisé  par  des  îles, 
dont  quelques-unes  sont  très  grandes  et  rouvertes  d'oseraies. 
La  vitesse  de  ses  eaux  entre  la  ville  et  les  embouchures  est 
dfi0,958  par  seconde;  d'un  mètre  4  6,  sur  les 25  premiers  ki- 
lomètres et  de  0,88  sur  le  restant. 

Depuis  les  temps  antérieurs  à  IT'iKDquc  romaine,  époque  à 
laquelle  la  mer  était,  comme  nous  ra\ons  dit.  bien  plus  près 
d-Arles  qu'aujourd'hui,  leUhône,  an  moyen  dos  sables  qu'il 
charrie,  n'a  cessé  de  la  repousser  et  de  travaillera  accroître  le 
delta..  Les  preuves  de  l'agrandissement  progressif  de  la  Ca- 
■  margue,  se  retrouvent  partout.  Pour  ne  parler  que  de  celles 

.  qni  touchent  aux  temps  les  plus  récents,  il  est  aisé  de  calculer 
(joe depuis  4742,  année  pendant  laquelle  le  grand  bras  du 
fleiive  abandonna  de  nouveau  son  lit  et  alla  directement  à  la 
merpar  celui  qu'il  occupede  nos  jours,  ses  atterrissemcnts,  après 
avoir  successivement  donné  lieu  à  la  formation  des  vastes  theys 
doBEKiCLES,  d'EuGÈNE  et  de  Roustan,  ont  fait  reculer  la  mer 
de  5,640  mètres,  dans  un  espace  de  434  ans,  ce  qui  donne  un 
Binpiètement  moyen  de  42  mètres  par  année. 

One  particularité,  digne  de  remarque  ,  bien  qu'elle 
tome  à  des  causes  purement  physiques,  c'est  qu'à  mesure 
que  le  grand  bras  du  fleuve  fait  des  conquêtes  sur  la  mer,  la 
branche  de  Fourques ,  n'ayant  ni  la  même  force ,  ni  la  même 
puissance ,  lui  cède,  au  contrairr.  du  terrain-:  On  a  la  preuve 


—  172  — 

de  ce  fait,  dans  la  position  qu'occupent  aujourd'hui  plusieurs 
tours  de  défense,  bâties  autrefois  sur  les  rives  du  Rliône, 
aune  certaine  distance  de  la  mer.  Lesruines  de  Tune  de  ces 
tours  forment  aujourd'hui  un  écueil ,  à  700  mètres  de  la 
plage. 

Comme  voie  •  commerciale ,  l'Importance  du  Rhône  fut 
connue  et  appréciée  de  bonne  heure.  Dans  un  temps  où  la 
Provence,  étrangère  à  toute  espèce  de  civilisation  ,  était  en- 
core couverte  de  forêts,  les  Phéniciens  avaient  étabh  à  ses 
embouchures  des  comptoirs  qui  prospérèrent  tant  que  dura  la 
puissance  de  Tyr.  Après  eux,  vinrent  les  Rhodiens  qui 
s'emparèrent  de  leurs  possessions ,  les  agrandirent ,  fondèrent 
les  villes  de  Rhoda-Rhodiorum  et  d'Héraclée,  et  restèrent 
seuls  maîtres  de  tout  le  commerce  httoral. 

Pendant  Foccupation  des  Romains ,  de  Tannée  413  à  Tan- 
née i05,  avant  J.-C. ,  quand  les  Cimbres  et  les  Teutons  , 
après  avoir  dévasté  l'Helvétie ,  pénétrèrent  au  sein  de  notre 
France ,  et  menacèrent  Tllalie ,  ce  fut  sur  les  bords  du  Rhfine 
que  se  concentrèrent  tous  les  efforts  de  la  défense  et  de  l'at- 
taque. Les  Romains,  affaiblis  par  la  défection  de  la  plupart  des 
peuplades  indigènes ,  des  Tectosages ,  entr'autres ,  mais  plus 
encore  peut-être,  par  la  mésinlelligenr^  survenue  entre  les 
consuls  Cepion  et  Manlius,  y  éprouvèrent  une  défaite  dont 
le  résultat  fut  la  perte  pour  eux  de  toutes  les  contrées ,  situées 
entre  Arles  et  les  Pyrénées. 

Alors ,  Rome  effrayée ,  chargea  Marius  de  sauver  la  Ré- 
publique. Arrivé  sur  les  lieux ,  ce  général  apprenant  que  les 
Barbares  avaient  pris  le  chemin  de  l'Espagne,  ne  jugea  pas 
à  propos  de  les  y  suivre.  Il  établit  son  camp  sur  la  rive  gauche 
du  Rhône ,  tout  prés  d'Arles ,  s'y  fortifia  et  attendit.  Ce  qui 
se  passe  ensuite ,  Tinsolence  des  Cimbres  qui ,  défilant  devant 
le  camp,  annoncent  aux  Romains  leur  départ  pour  Rome,  et 
leur  demandent  s'ils  n'ont  rien  à  faire  dire  à  leurs  épousés  ; 
leur  défaite  sur  les  bonis  du  Cœnus ,  est  du  domaine  de  l'his- 
Umv.  Il  nous  suffira  do  dire  que  c'est  dans   rintorvalle  de 


—  173  — 

temps  écoulé  ealrc  le  départ  des  timbres  pour  TEspague  et 
.leur  retour  dans  la  province  romaine,  que  Marius,  frappé  des 
obstacles  que  les  eina.^oments  des  eniboudiures  du  Uliône 

.  faisaient  éprouvera  ses  connniinicalions  a\ec  la  mer;  crai- 
gnant peut-être  aussi  que  ses  trunpes  ne  s'amollissent  dans  le 
repos,  leur  fit  creuser  le  canal  qui  i)orla  son  nom,  et  au  moyen 
duquel  les  navires  chari^iés  d'approvisionner  son  armée  et  de 
correspondre  avec  Rome,  entrèrent  et  sortirent  du  fleuve, 
sans  aucune  difliculté. 

Il  y  a,  dans  Strabon,  des  rensei^^nemcnts  qui  prouvent  qu'à 
celte  épocfUG.  et  à  la  faveur  des  comnmnications  rendues  plus 
bciles  par  les  fosses  marianes,  le  Rliône  eut  bientôt  repris 

^  loulerimportance  commerciale  (prii  avait  du  temps  des  Pbé- 
niciens  et  des  autres  peui)les  marchands  établis  sur  ses  bords, 
les  uns  à  la  suite  des  autres.  II  est  certain  que  les  Marseillais, 
^auxquels  Marius,  après  sa  grande  vict  )ire  de  Pourrîères,  don- 
na  la  propriété  de  son  canal,  en  échange  des  services  qu'il 
avait  reçus  d'eux  dans  cette  guerre,  retirèrent  d'immenses  bé- 
néfices du  droit  de  passe  imposé  aux  navires  qui  entraient  ou 
qui  sortaient  du  fleuve;  et  cela  paraîtra  peu  étonnant,  si  l'on 
songe  que  le  Kliône  était  alors  Tunique  voie  par  laifuelle  pas- 
saient toutes  les  marchandises  nécessaires  aux  besoins  des 
Gaules,  de  la  Belgique,  de  rilehétie,  de  l'Allemagne  et  de  la 
Grande  Bretagne. 

Cela  dura  ainsi  longtemps.  Ce  que  nous  savons  des  faveurs 
dont  Constantin  combla  la  \ille  d'Arles;  do  l'enlrepilt  des 

■  blés  d'Afrique  et  de  Sicile,  qu'il  y  établit  ;  de  la  désignation 
deson  port,  comme  station  maritime,  d'où  veillait  à  la  sûreté 
delà  Méditerranée  une  flotte  toujours  prête  à  mettre  à  la 
^oile;  les  paroles  d'AMMiEN  Marcellin,  disant  que  ce  fut  du 
port  d'Arles  que  Tuéodore  partit  a\ec  ses  vaisseaux,  pour 
aller  en  Afrique  jcombattre  Firmus;  celles  bien  plus  signiflca- 
tives  encore  du  fameux  rescrit  d'UOxNORits,  attestent,  non 
seulement  la  supériorité»  qu  arait  alors  notre  ^illc  sur  loule4  ses 


—  174  - 

voisines,  mais  encore  la  parfaite  navigabilité  du  fleuve,  à  cette 
époque. 

Nous  croyons  ne  pas  nous  tromper,  en  avançant  comme  cer- 
tain, que,  dans  le  b"  siècle,  c'est-à-dire  au  temps  où  fut  ren- 
du redit  d'HoNORius,  la  navigation  fluviale  avait  lieu  unique- 
ment par  les  embouchures,  et  que  les  fosses  de  Marius  étaient 
alors,  depuis  longtemps,  hors  de  service.  Comme  les  Romains 
ne  connaissaient  pas  les  écluses,  et  que  ce  canal  n'était,  après 
tout,  qu'une  simple  dérivation  des  eaux  du  fleuve,  celles-ci  ■ 
n'eurent  probablement  pas  besoin  de  plusieurs  siècles  pour  le 
combler  de  leurs  dépôts,  et  pour  le  rendre  impraticable  à  un 
plus  haut  degré  que  les  bouches  elles-mêmes.  Alors,  sans  dou- 
te, au  lieu  de  reprendre  un  travail  dont  Tinsuflisance  et  les 
inconvénients  éclataient  aux  yeux  de  tous,  les  Romains  recon- 
naissant, comme  de  nos  jours,  que  les  atterrissements  des 
bouches  du  fleuve,  etia  formation  de  la  barre,  qui  était  l'obs- 
tacle le  plus  puissant  à  son  entrée,  étaient  dus  principale- 
ment à  la  faiblesse  du  courant,  concentrèrent  le  fleuve  entre 
deuxhgnes  de  palissades  dont  l'effet  devait  être  d'empêcher 
les  eaux  de  s'étaler,  et  de  leur  donner  ainsi  Ténergie  néces- 
saire pour  porter  leurs  dépôts  dans  les  parties  profondes  de  la 
mer,  au  lieu  de  les  abandonner  sur  son  rivage. 

Il  y  a,  dans  notre  histoire,  une  foule  de  faits  qu'il  nous  serait 
facile  d'y  chercher,  et  qui  attestent  tous  le  bon  état  des  em- 
bouchures pendant  toute  la  durée  du  moyen-âge.  Si,  au  di- 
xième siècle,  comme  l'affirme  un  diplôme  de  Louis  111,  Em- 
pereur d'Allemagne,  le  port  d'Arles  était  fréquenté  par  lés 
Grecs;  si  des  galères  pisanes  ont  pu  être  poursuivies  dans  le 
Rhône,  jusques  au-dessus  d'Arles,  par  une  flotte  génoise,  en 
4 1 65;  si  les  Normands,  les  Sarrazins,  les  Catalans  et  les  Arra- 
gonais  sont  \enus  si  souvent  enlever  les  troupeaux  et  dévaster 
les  récoltes  de  la  Camargue,  c'est  qu'apparemment  les  bran- 
ches du  grand  et  du  petit  Rhône  étaient  libres  et  praticables  ) 
(*\  fiuc  nos  pères,  mieux  avisés  que  nous,  en  entretenaient  avec 


—  475  — 

soin  le  bon  état,  eu  employant  le  procéilc  mis  en  œuvre  par 
les  Romains,  celui  de  rencaisscnienl  delà  partie  inférieure  au 
moyen  des  palissades. 

L'article  485  de  nos  anciens  statuts  nnmicipaux,  défendant, 
sous  peine  de  dix  livres  d'amende,  à  tout  capitaine  de  navire 
de  jeter  son  lest  à  moins  de  deux  milles  de  distance  des  graus, 
soit  en  delà ,  soit  en  deçà,  est  un  témoignage  irrécusable 
de  la  constante  sollicitude  dont  les  buuciies  du  Iknne  étaient 
l'objet  à  cette  é[)0(|ue. 

Du  XIV"  au  XVll""  siècle,  les  renseignements  nous  man- 
quent. Il  parait,  toutefois,  qu'après  Texlinction  de  notre 
République,  quand  la  \ille  d'Arles  succombant  sous  les  maux 
de  la  guerre  civile,  se  fut  donnée  à  Charles  d'Anjou,  son 
cmnmerce  déclina  rapi(!emeiit,  et  que  ses  relations  avec  les 
Tilles  les  plus  commerçantes  de  la  Méditerranée,  ayant  cessé, 
Tentreticn  des  embouchures  fut  négligé,  et  enlîn  totalement 
abandonné. 

Don  fut  ainsi  pendant  deux  ou  trois  siècles  après  lesquels 
Tàuban,  ayant  été  chargé  en  !  665  d'étudier  nos  côtes  mari- 
limes  ,  et  particulièrement  les  embouchures  du  Rhône,  contre 
l'abandon  desquelles  le  commerce  réclamait,  déclara  leur 
smélioration  impossible  et  conseilla  de  joindre  le  ileuve  au 
port  de  Bouc ,  au  moyen  d'un  canal ,  dont  il  donnait  le 
plan. 

Dix-sept  ans  plus  tard,  en  1682,  un  Artésien  célèbre,  Bar- 
I4S  de  la  Penne,  capitaine  des  galères  du  Roi,  envoyé  sur  les 
lieux  par  le  Marquis  de  Seu^nelay,  alors  ministre  de  la  mari^ 
ne,  reproduisit  l'opinion  de  Vauban,  quant  à  l'impossibilité 
d'améliorer  rentrée  du  Rhône  dans  la  mer,  et  fut  d'avis  d'ou- 
vrir sur  le  golfe  de  Foz,  ainsi  que  l'avait  fait  Maruis,  un  ca- 
nal au  moyen  duquel  les  navires  pourraient  librement  et  en 
toute  saison,  entrer  du  Rhône  dans  la  mer  et  réciproquement. 
En  4712,  lorsque  le  Rhône  qui  allait  à  la  mer  par  une  rou- 
te nnueuse,  placée  à  la  droite  de  celle  d'aujourd'hui,  se  fut 


—  476  — 

ouvert  un  autre  lit  beaucoup  plus  direct,  en  emportant  dans 
une  de  ses  crues,  la  prise  d'eau  du  canal  des  Launes,  creusé, 
en  4706,  par  les  fermiers  des  gabelles  du  Roi,  pour  détruire  le 
sel  formé  sur  les  étangs  qui  recouvraient  tout  ce  terrain ,  où  ; 
essaya,  mais  vainement,  de  le  faire  rentrer  dans  son  lit  aban- 
donné^ et  M.  MiLTON,  intendant  de  la  marine  de  Toulon,  qu'on 
avait  chargé  de  diriger  Topération,  ayant  trouvé  ranciennë 
place  déjà  à  nioitié  comblée,  renonça  au  projet  et  entreprit/ 
au  contraire,  des  travaux  d'endiguement  destinés  à  maintenir 
le  fleuve  dans  celle  où  il  était.  -*' 

Le  lit  abandonné  porte  aujourd'hui  le  nom  de  Bras  de  fer, 
ou  canal  du  Japon.  La  rupture  avait  eu  lieu  à  4  5  kilomètres  eh 
amont  des  embouchures  actuelles. 

Ce  fut,  en  1737,  que  le  conseil  municipal  de  la  ville  d'Arles, 
fidèle  au  système  suivi  depuis  un  temps  immémorial  d'abriter 
le  territoire  derrière  un  poste  fortifié,  destiné  à  garder  l'en- 
trée du  Rhône,  éleva  sur  les  bords  et  à  gauche  du  nouveau  lit 
qu'il  venait  de  se  creuser,  la  tour  de  S -Louis. 

Depuis  lors,  jusqu'en' 4  748,  les  travaux  entrepris  par  Mil- 
ton  n'ayant  pas  été  continués,  et  l'arrêt  du  conseil  du  Roi,  de 
4  723,  qui  avait  levé  sur  le  sel  un  impôt  dont  le  produit  devait  ^ 
leur  être  appliqué,  n'ayant  pas  eu  d'exécution,  la  nouvelle' 
embouchure  s'attérit  rapidement,  et  au  bout  de  quelques  an- 
nées, on  éprouva,  pour  y  passer,  les  mêmes  difficultés  qui 
avaient  rendu  si  longtemps  les  anciennes  impraticables. 

Bellidor,  en\oyépar  le  maréchal  deBELusLE,  dont  l'ar- 
mée avait  souffert  dans  ses  approvisionnements,  par  les  em- 
barras de  la  navigation  aux  embouchures,  ne  corrigea  rien,  et, 
en  4  750, l 'inspecteur  général  des  ponts  et  chaussées,  Pollabo, 
proposa,  comme  unique  moyen  d'y  remédier,  de  faire  un  ca- 
nal dont  la  prise  serait  à  Arles. 

C'était  le  canal  de  Bouc ,  tel  qu'il  a  été  exécuté  plus  tard; 

Beaucoup  d'Arlésiens  éclairée  sur  ces  matières ,  M.  l'Ingé- 
nieur de  Beaujeu  à  leur  tête,  repoussaient  cependant  de  toutes 


—  477  — 

lemtlHNW  ce  projet ,  prétendant ,  avec  toute  sorte  de  raison,  - 
quAit  meilleur' Bdoyen  d'améliorer  la  passe  consistait  à  for- 
cef,\^  (tonfo  d'entrer  dans  la  mer  par  une  seule  bouche.  M. 
def la  LàVziÈBE ,  consul  d'Arles ,  fit  un  mémoire  à  ce  sujet, 
qm^remporta  le  prix  proposé,  en  1778,  sur  cette  question  inté- 
temnle,  par  r Académie  de  Marseille. 

Sa.4784,  ringénieur  Harmilliot  se  range  complètement 
àoitaisifi. 

BluiiLLAT  vint  ensuite  qui  fit  un  projet  reproduisant,  à  peu  de 
dXMCS  prés,  celui  de  Harmilliot  ,  et  qui  reçut  Tapprobation 
dncQDseil  des  ponts  et  ciiaussées.  Sur  Tavis  de  ce  corps, 
riMemblée  nationale  décréta  un  crédit  de  25,000  francs  pour 
commencer  les  travaux  ;  mais  la  Révolution  fit  bientôt  oublier 
ks.tfédit  et  le  projet  lui-même. 

Otpelques  années  plus  tard,  le  canal  d'Arles  à  Bouc,  com- 
mcoBkçé  par  Napoléoh,  en  4802 ,  interrompu  par  les  désastres 
qui  suivirent  les  guerres  de  l'Empire,  puis  repris  par  la  res- 
tinration ,  et  fini  en  4835 ,  semblait  en  ouvrant  à  la  ville  d'Ar- 
les \xofi  nouvelle  route  vers  la  mer ,  devoir  rendre  inutile  toute 
nbe  tentatived'amélioration  des  bouches  du  Rhône,  quand 
leipremiéres  applications  de  la  vapeur  à  la  navigation  des 
riiiè|res,  vinrent  prouver  sa  radicale  insuflisance.  Le  canal 
d'Arlfi9  f  omstruit  dans  un  système  qui  répondait  amplement 
à  tau  les  besoins  du  cabotage,  tel  qu'il  était,  il  y  a  un  demi- 
aédè,  n'a  ni  assez  de  profondeur;  ni  des  berges  assez  solides, 
pour  que  les  40  bateaux  à  vapeur  qui  font  aujourd'hui  tous  les 
fansperts  djB  Lyon  à  Arles,  puissent  s'y  engager.  N'importe! 
Le  canal  avait  pour  le  pays  d'autres  avantages  qu'il  a  complé- 
tenient  réalisés.  Comme  moyen  de  dessèchement,  il  a  rendu 
ilinmenses  services  à  la  contrée,  dont  il  a  assaini  l'air  et  qu'il 
a  éloirichie  en  restituant  à  la  culture  3,500 hectares  de  terrains 
anparavant  improductifs. 
I^tée  assoupie  depuis  lorS;  ce  n'est  que  dans  ces  derniers 
Tome  XIV.  23 


—  478  — 
temps,  et  sur  les  plaintes  incessamment  renouvelées  du  com-^ 
merce,  que  la  question  delà  navigabilité  des  embouchures «*cit 
réveillée,  et  qu'on  s'en  est  occupé  avec  une  ardeur  qui  donne 
Tespérance  de  la  voir  résolue  bientôt.  :        -.'-= , 

D'abord,  on  s'est  divisé  sur  les  moyens  i  prendne  peur ar^ 
river  à  cettesolution  si  désirée.  Les  uns  s^en  tenani  à rôpîidon 
deVAUBAN,  ont  proposé  de  faire  un  canal  maritime,  dontla 
tour  de  S -Louis  serait  le  point  de  départ  et  qui  aboutirait-ir 
Tanse  du  repos,  mouillage  situé  dans  le  golfe  de  F02,  à  }'est 
des  embouchures,  abrité  contre  tous  les  vents,  présentant  un 
fond  de  vase  excellent  pour  l'ancrage,  et  une  profondeur  va-^ 
riant  entre  un  mètre  50  et  6  mètres  66. 

Ce  canal  dont  le  parcours  serait  de  4,500  mètres  et  Vavaii^ 
ceraitdans  la  merde  1,000  mètres,  pour  y  trouver  la pcolbi^ 
deur  nécessaire,  aurait  quatre  mètres  de  tirant  d'eau,  trNile- 
deux  mètres  de  largeur  au  plafond,  et  quarante  sur  la  ligne 
de  flottaison.  La  dépense  totale,  c'est-ànlire  de  l'ouverture  du 
canal,  de  ses  moles,  de  son  écluse,  de  ses  quais  et  des  chauB^ 
sées  serait  de  3,600,000  f.  . 

Les  autres,  se  fondant  sur  une  foule  de  motifs  qui  font  res- 
sortir de  la  manière  la  plus  évidente,  les  avantages  de  la  nX'- 
Tigation  par  le  fleuve,  sur  celle  du  canal  proposé,  demandent 
l'amélioration  pure  et  simple  des  embouchures  du  Rhône ,  lu 
moyen  d'un  endiguement  dont  le  résultat  serait  de  réunir 
dans  une  seule  passe,  celle  de  l'Est,  par  exemple,  les  eaux 
s'échappant  aujourd'hui  par  plusieurs  bouches,  et  de  tour 
donner  ainsi  une  puissance  d'action ,  capable  d'approfondir  Ja 
barre^  et  d'ouvrir  aux  navires  un  passage  libre  et  commode  en 
tous  les  temps.  . ,  / 

Déjà,  la  commission  municipale  d'Arles  et  celle  du  Gard  se 
sont  déclarées  en  faveur  de  ce  dernier  projet  ;  celles  de  MaN 
seille  et  de  Lyon  n'ont  pas  encore  formulé  leur  opinion,  mais 
tout  laisse  supposer  qu'elle  sera  conforme  au  vœu  général. 
Espérons  que  le  gouvernement,  éclairé  par  les  études  qa'il  a 


—  479  — 

ewMnafidéea.  frappé  des  vérités  qui  en  ressorlent,  averti  des 
trictaiBiations  qui  s'élèvent  de  toutes  parts,  adoptera  les  con- 
QhisiéDS  qui  lui  seront  posées,  et  qu'il  ordonnera  les  travaux 
nécessaires  pour  faire  disparaître  à  tout  jamais  les  obstacles  qui 
ffoppoeeat  i  la  navigation  du  plus  beau  fleuve  de  la  France. 
:>  Le  Rhône,  qui  est  aujourd'hui  le  chemin  par  lequel  la  Fran- 
(ÛB  communique  avec  la  Méditerranée,  nos  possessions  d'Afri- 
fue,  l'Egypte,  l'Orient,  va  bientôt  rétro  [X)ur  leslndes,  par  le 
percement  de  l'isthme  de  Suez,  Sa  jonction  avec  la  Garonne 
par  les  canaux  du  Midi,  des  étangs  et  de  Beaucaire,  avec  la 
Loire,  par  lO' canal  du  Centre;  avec  la  Seine,  par  celui  de 
Bourgogne,  avec  le  Rhin,  en  font  la  clef  de  notre  système  com- 
mercial intérieur.  Par  sa  situation,  il  est  la  voie  la  plus  directe 
dstraosit  de  Marseille  au  Havre,  Dunkerque  et  à  toutes  les 
Alesiagnes.  C'est  l'appendice  par  laquelle  la  Méditerranée 
4^jtredans  nos  terres,  arrive  jusqu'à  Lyon  et  répand  dans  nos 
.vflles)<'Ieftblés  de  la  Russie,  les  huiles  d'Italie,  les  laines  de 
lliqiEigne,  les  houilles  et  les  aciers  d'Angleterre,  les  cotons  de 
l'Egypte,  et  toutes  les  autres  choses  nécessaires  à  nos  besoins. 
-'Sous  le  rapport  du  pittoresque  et  de  la  variété  des  aspects, 
4itti  n'est  comparable  a  la  vallée  du  Rhône  depuis  Lyon  jusqu'à 
Beaucaire.  Tous  ceux  qui  ont  beaucoup  voyagé  et  beaucoup 
m,  OQDviennent  de  cette  vérité  et  n'ont  pas  assez  d'admiration 
loue  cette  nature  si  riche  et  si  diverse;  pour  ce  fleuve  majes- 
taeajL  et  puissant,  roulant  ses  eaux  entre  deux  lignes  de  col- 
iÎBès  âbmptes,  que  couronnent  ça  et  là  d'immenses  ruines 
iKûdales,  pour  ce  ciel,  si  pur  et  si  profond,  pour  ce  soleil  étin- 
ttlabt,  aux  rayons  duquel  resplendissent  Vienne,  Valence, 
Avignon  et  Arles. 

'-''^  Après  le  Rhône  et  le  canal  de  grande  navigation  d'Arles  à 
-loiiCr  l6s  différents  cours  d'eau  qui  traversent  notre  territoire 
lOBt  d'une  bible  importance  et  ont  été  établis  dans  un  but  pu- 
itoeût agricole.  Tels  sont  les  canaux  de  Craponeet  de  Lan- 
iilade,  tom  les  deux  dérivés  de  la  Durance. 


A  Arles,  il  n'y  a  pas  de  fonlaioes  publiques.  Les  halntants 
font  de  l'eau  du  Rhône  leur  boisson  habituelle,  et  ils  ont  rai^ 
son,  car  très  pure,  comparativement  à  beaucoup  d'autres, 
elle  a  la  propriété  de  se  conserver  sans  [altération,  pendant 
plusieurs  années^  dans  les  grandes  jarres  où  chacun  renferme 
sa  provision. 

La  distribution  à  domicile  de  cette  eau  que  des  femmes 
vont  chercher  à  la  rivière,  et  qu'elles  transportent  aux  mai- 
sons de  leurs  chalands,  dans  des  vases  en  bois  que  charrient 
des  ânes,  constitue  un  service  régulier  et  lucratif. 

Le  prix  de  la  charge  ou  de  50  litres^  est  moyennement  de 
1 5  centimes  pour  le  rez-de-chaussée,  et  20  centimes  quand 
la  porteuse  est  obligée  de  la  descendre  dans  Ijss  caves. 

Très  ancienne  dans  le  pays,  cette  industrie  est  exercée  par 
une  cinquantaine  de  femmes,  faisant  ordinairement  25  voya- 
ges par  jour,  et  gagnant  à  ce  trafic,  depuis  trois  jusqu^à  cinq 
francs. 

Les  eaux  de  nos  puits  varient  pour  le  goîitetpour  les  sels 
qu'elles  contiennent,  selonleslieuxoù  on  les  prend.  Dans  la  vil- 
le, elles  sont  fortement  séléniteuses,  et  ne  servent  qu'aux  be- 
soins du  ménage.  En  Camargue,  excepté  dans  les  fermes  les 
plus  voisines  du  Rhône,  elles  sont  saumâtres  et  les  animaux 
eux-mêmes  les  repoussent.  Celles  de  la  Crau,  au  contraire, 
sont  très  bonnes  à  boire  et  n'ont  ni  la  fadeur  de  celles  de  la 
ville,  ni  le  goût  terreux  et  salé  de  celles  du  delta. 

Constamment  la  même,  en  été  comme  en  hiver,  la  tem- 
pérature de  l'eau  de  nos  puits  est  de  i  0  à  ^  2**  centigrades,  ce 
qui,  comparativement  à  la  température  extérieure,  la  fait  pa- 
raître tiède  en  hiver,  et  assez  fraîche  en  été,  pour  que  les 
habitants  y  mettent  à  rafraîchir  les  vases  en  étain  qui  renfer- 
ment Teau  nécessaire  à  la  consommation  de  chaque  jour. 

En  voyant  la  saleté  de  nos  rues,  il  y  a  tout  lieu  d'être  éton- 
né, qu'avec  un  si  grand  besoin  d'eau  et  se  trouvant  si  favora- 
blement placée  pour  en  avoir  à  profusion,  la  ville  d'Arles  ne 


—  184  — 

Mette  pas  une  plas  grande  insistance  à  demander  la  continua- 
tiod  des  études  commencées,  il  y  a  déjà  plusieurs  années,  rela- 
tifément  aux  moyens  les  plus  [)r()pres  à  lui  en  fournir.  Les 
Roiliaîns,  quoiqu'ils  ne  connussent  pas  les  puissantes  machines 
âreo  lesquelles  on  élève  de  nos  jours  les  eau\  à  volonté,  et  que 
lears architectes  ne  disposassent  pour  les  amener  dans  les  cités 
opBlentes  de  Tcmpire,  (]uc  du  moyen  ordinaire,  mais  bien 
jAtis  coûteux,  de  la  dérivation,  n'en  avaient  pas  agi  ainsi.  Une 
ibis  établis  dans  le  pays,  leur  premier  soin  fut  de  concentrer 
dans  un  aqueduc,  dont  il  reste  encore  des  vestiges  considéra- 
Nés,  et  qui  paraît  avoir  desservi  plusieurs  localités  voisines^ 
toutes  les  eaux  de  la  partie  supérieure  de  la  vallée  des  Baux, 
et  de  les  amener,  à  travers  la  Cran,  jusques  dans  la  ville,  et  de 
la  à  Trinquetaille,  au  moyen  de  tuyaux  en  plomb  qui  pion- 
g^eût  dans  le  fleuve  où  l'on  en  a  retrouvé  de  grands  frag- 
ments. 

La  destruction  de  cet  aqueduc ,  occasionée  sans  doute  par 
les  guerres  qu'Arles  eût  h  soutenir  pendant  le  cours  du  VI" 
et  du  VIII"'  siècles,  ne  saurait  exciter  trop  de  regrets.  Sans 
die,  des  eaux  pures  et  limpides  jailliraient  encore  de  nos  fon- 
taines, laveraient  nos  rues  qu'elles  assainiraient  cl  rafraîchi- 
raient en  été,  et  nous  aurions,  en  outre,  un  monument  de 
plus  à  ajouter  à  tous  les  autres. 

HISTOIRE  NATURELLE 

t 

De  toutes  les  sciences  que  les  hommes  ont  créées,  il>n'en 
est  pas  d'aussi  féconde  en  résultats  heureux ,  qui  présente  des 
applications  aussi  générales,  un  plus  grand  fond  d'utilité 
puldique,  que  celle  de  la  nature.  Tout  ce  que  Tair,  le  ciel, 
la  mer,  la  surface  delà  terre  et  les  entrailles  du  globe  ren- 
ferment d'utile  et  d'admirable,  lui  appartient.  Depuis  le 
Biisus  imperceptible ,  la  moisissure  la  plus  naine ,  jusqu'au 
palmier  élevé  du  désert ,  et  au  gigantesque  Baobab  ;  depuis 


ranimalcule  invisible  à  Tœil  nu,  jusqu'à  la  baleine  colossale 
qui  habite  le  pôle ,  tout  est  de  son  ressort  :  elle  embrasse^Ié 
monde  entier. 

L'étude  de  l'histoire  naturelle ,  si  perfectionnée  de  nos 
jours,  ne  fut  d'abord  considérée  que  comme  la  description, 
pure  et  simple,  des  divers  produits  de  la  nature.  Elle  n'eut 
longtemps  pour  objet  que.  la  connaissance  plus  ou  moins  suh 
lierficielle  des  choses  qui,  par  l'élégance  de  leurs  formes  ou 
la  beauté  de  leurs  couleurs,  attiraient  les  regards  des  hommes 
ou  fournissaient  à  la  médecine  et  à  l'économie  domestique , 
des  moyens  vrais  ou  supposés ,  pour  combattre  nos  inflrmi- 
tés  et  pour  servir  à  nos  besoins.  Aujourd'hui ,  plus  avancé , 
mettant  à  profit  l'expérience  des  temps  passés  et  cet  esprit 
d'observation  et  d'analyse  qui  distingue  notre  époque,  on  a 
étendu  les  bornes  du  savoir.  On  a  senti  que  pour  posséder 
réellement  l'histoire  naturelle  de  quel  être  que  ce  fut ,  il  ne 
suffisait  pas  de  savoir  le  décrire  d'après  ses  formes  extérieures, 
mais  qu'il  fallait  aussi  examiner  en  vertu  da  quelles  lois  il 
avait  pu  se  former,  vivre,  se  reproduire  et  se  détruire. 

Persuadés  que  rien  n'est  sorti  des  mains  de  la  nature  qui 
ne  fut  empreint  d'un  caractère  d'utilité  approprié  à  quelqu'un 
de  nos  besoins ,  rien  ne  peut  désormais  échapper  aux  patientes 
investigations  de  nos  naturalistes.  Le  plus  obscur  lichen ,  la 
mousse  la  plus  humble,  la  plus  cachée  des  conferves,  le  pliis 
fugace  des  champignons ,  les  êtres  microscopiques  les  plus 
éphémères ,  sont  l'objet  des  recherches  les  plus  minutieuses 
de  leur  part ,  et  leur  offrent  de  dignes  sujets  de  veilles  et  de 
méditations.  Aussi ,  de  combien  de  belles  découvertes  n'a-tr 
on  pas  enrichi  la  science!  Que  de  végétaux  du  nouveau 
monde  transportés  sur  notre  sol,  transplantés  dans  notre  terre, 
sont  venus  nous  enrichir  de  leurs  produits  I  Que  de  plantes 
abondantes  en  substance  alibile  ont  passé  dans  nos  vergers  f 
Quelle  foule  d'autres  sont  venues  ajouter  à  nos  plaisirs ,  en 
déployant  dans  nos  jardîds  Téclat  de  leurs  couleurs  !  Une 


—  483  — 

moitjé.de  ftiècle  s^est  à  peine  écoulée ,  el  déjà  les  questions  les; 
pros  iiriporlantes  ont  été  éclaircies  ou  résolues.  Grâce  aux 
^iiit  savants  de  Buffon  et  de  Cuvier,  astres  brillants  qui  ont 
hùséGhacun  sur  leur  passage  un  rayon  de  gloire  et  d'immor- 
Éité,  on  a  pu  faire  marcher  à  la  fois  les  hautes  conceptions 
dé  la  théorie ,  les  détails  pratiques  les  plus  minutieux ,  et  des 
l^pliçatioDS  tellement  variées ,  d'un  inlérct  si  général ,  qu^on 
àquelqué  droit  de  s^attendre  à  voir  bientôt  Texistenee  indus- 
ttielle  des  peuples  entièrement  changée. 

C'est  donc  un  bien  malheureux  et  mal  fondé  préjugé  que 
eetni  qui  a  fait  croire  que  Tétude  de  Thistoiro  naturelle  élait 
de  pur  agrément ,  et  ne  servait  qu'à  satisfaire  la  curieuse  va* 
Wte  d6  ceux  qui  s'en  occupent.  On  n'a  pas  pensé  que  cette 
éhiéfe  était  Télément  de  la  prospérité  des  nations ,  le  fonde- 
inédt  de  rAgriculturc  ;  que  la  plupart  de  ses  productions 
jâiéiit  les  sources  inépuisables  du  commerce  et  de  1^  vie  so- 
eue  ;  que  nous  en  tirions  nos  boissons ,  nos  aliments ,  nos 
teintures,  nos  bois,  nos  métaux,  nos  médicaments  et  cette 
moiùtude  d^objets  qui  concourent  si  efficacement  au  bien-être 
de  notre  espèce. 

La  botanique,  cette  science  aimable,  pour  laquelle  Virgile, 
Kodssbâu  et  Théocrite  ont  tressé  de  si  fraîches  guirlandes, 
À'apprend  pas  seulement  à  distinguer  les  végétaux  par  des 
caractères  purement  conventionnels  :  sa  mission  est  plus  im- 
portante. Elle  nous  fait  connaître  leurs  différents  degrés  d'u- 
filîté ,  soit  dans  la  théorie  générale  de  la  terre ,  soit  dans  les 
emplois  particuliers  que  les  hommes  leur  font  subir.  Elle 
onnprend  Tagriculture  tout  entière ,  les  plantations ,  le  jar- 
dinage, les  cultures,  les  greffes,  les  expositions  et  Tobser- 
ntion  météorologique  des  temps.  Elle  nous  apprend  les  pro- 
priétés des  plantes,  nous  fait  distinguer  celles  qui  sont 
fDxicofères,  décolles  que  leur  innocuité  rend  propres  à  la  nour- 
riture de  Thomme  et  des  bestiaux.  C'est  elle  qui  nous  fait 
lobstituer  une  plante  à  une  autre ,  et  la  remplacer  suivant  lé 


—  484  — 

lieu  et  le  besoin ,  par  une  espèce  congénère.  C'est  elle  aussi 
qui  nous  indique  que  les  principes  actifs  des  végétaux  n'agis- 
sent pas  de  la  même  manière  sur  tous  les  animaux  ;  que  la 
ciguë  9  par  exemple ,  mortelle  pour  les  vaches ,  peut  servir  de 
nourriture  aux  chèvres  ;  que  le  poivre  fait  périr  les  cochons 
et  les  sangliers,  sans  nuire  aucunement  aux  poules  ;  enfin 
que  les  bœufs  et  les  vers  à  soie  mangent  impunément  les 
feuilles  de  TÂpocia  de  Syrie,  dont  le  suc  propre  est  un  afifreux 
poison  pour  Thomme. 

C'est  à  l'observation  et  à  l'étude  des  rapports  que  les  plai^ 
tes  ont  entr'elles ,  que  nous  devons  de  savoir  qu'il  y  a  des 
familles  entières  telles  que  les  crucifères ,  les  rosacées ,  les 
malvacées,  les  labiées  et  la  presque  totalité  des  graminées, 
dans  lesquelles  on  ne  rencontre  aucune  espèce  vénéneuse , 
pendant  que  d'autres ,  au  contraire,  sont  presque  toutes  sus- 
pectes, comme  les  champignons,  les  solanées ,  les  apocynées, 
les  thymélées ,  les  rénonculacées ,  les  papavéracées  et  les 
euphorbiacées.  Que  de  phénomènes  ignorés!  Que  de  secrets 
inconnus,  dont  les  sciences  naturelles ,  mieux  étudiées,  nous 
ont  donné  Texplication  I  Sans  elles ,  nous  en  serions  encore  à 
ignorer  que  la  nature  toujours  prévoyante ,  jusques  dans  ses 
moindres  œuvres ,  a  départi  à  chaque  végétal  des  caractères 
qui,  convenablement  saisis,  observés  et  étudiés,  servent 
toujours  à  faire  connaître  leurs  propriétés  nuisibles  ou  salu*» 
taires  ;  qu'elle  a  donné  un  goût  et  un  parfum  agréable  à  ceux 
qui  sont  utiles  et  salubres ,  tandis  qu'elle  a  revêtu  celles  qui 
sont  dangereuses  de  caractères  qui  les  décèlent ,  et  de  couleurs 
tristes  et  Uvides  qui  les  dénoncent  et  nous  prémunissent  con-" 
tre  leurs  qualités  malfaisantes. 

A  une  époque  encore  très  près  de  nous ,  la  minéralogie 
n'était  autre  chose ,  que  l'art  d'arranger  et  de  classer,  d'après 
un  ordre  artificiel,  les  curiosités  naturelles  qu'on  extrayait 
des  entrailles  de  la  terre.  Plus  tard  on  étudia  de  plus  près  la 
formation  des  cristaux  et  leurs  propriétés.  La  composition 


—  485  — 

éfiÉ^y  siiiHoui,  dievint  Tobjet  d'une  altention  particulière. 

tïllfyse  montra  toute  la  fausseté  des  rapprochements  qui, 

jilsqdfe  lày  avaient  servi  de  point  de  départ  aux  classifications. 

^'  ^    Éé'iHbiqtià  tes  identités  et  les  distinctions  déduites  de  la  for- 

L     fb^^Jâhlâline;  elle  prouva  que  des  composés  très  différents 

1^     ]fbiiVUê&t  cHstalUser  de  la  même  manière,  et  aussi  qu'un  mê- 

ièàttitipoèé  présentait  souvent  des  formes  crislallmes,  tout-à- 

mtsccunpatibles  et  anormales.  En  éclairant  de  son  flambeau, 

\     h  Biardia  incertaine  de  cette  science,  la  chimie  a  seule  pu  au- 

Jffifdlini  donner  une  classification  naturelle  des  minéraux,  et 

cM  aio  savant  Berzelius  qu'il  était  réservé  d'élever  ce  mo- 

DoniBin- 

'  ttdépendamment  de  la  connaissance  des  substances  miné- 
ndés,  dâmentaires  ou  composées,  qui  constituent  la  croûte  de 
b'^eirrei  la  minéralogie  traite  encorederexploitation  des  mines 
et  détOQS  les  arts  qui  se  rattachent  à  la  métallurgie .  Elle  s'occupe 
derbltitriflcation,  de  la  poterie,  de  la  préparation  du  plâtre, 
âb  cdie  fle  la  chaux,  des  ciments,  des  stucs,  de  la  taille  des 
pieiMa  précieuses,  du  clirage  adamantaire,  de  l'emploi  des 
mtriveSi  des  porphyres,  des  protogynes  et  des  albâtres.  La 
I^SoiCfgiè,  revenue  de  ses  premiers  égarements,  désormais 
Ùliirée  par  les  sciences  qu'elle  a  su  intéresser  à  ses  progrès, 
rq^eaeaqjoordliui  sur  des  bases  solides,  et  se  trouve  prés 
jPatteindre  le  grand  but  qu'elle  s'est  proposé. 

Mais  c'est  surtout  le  règne  animal  qui  est  le  plus  prodigue 
Caolvérs  nous  de  richesses  et  de  bienfaits.  Et  d'abord,  n'est-ce 
iitt  quelque  chose  d'admirable  à  voir,  que  cette  profusion 
af£C  laquelle  la  vie  a  été  jetée  à  la  surface  de  la  terre?  Iné- 
ndsalde  dans  ses  moyens,  la  nature  semble  s'être  surpassée, 
Avariant  à  Tinfiài  le  monde  des  êtres  animés,  qui  remplit 
JQBjù'âux  lieux  les  plus  cachés.  Sur  les  glaces  polaires,  comme 
^  là  zone  torride;  dans  les  profondeurs  des  vallées,  comme 
au  sommet  des  iUpes,  partout  l'air  est  frappé  du  chant  de$ 

TOME  XIV.  24 


—  <86  - 

oiseaux,  du  bourdonnement  des  insectes  et  de  la  voix  des 
mammifères.  Quelque  perçante  qu'elle  soit,  notre  vue  est  in- 
haWle  à  compter  cette  multitude  de  vers  de  toute  forme  qui 
vivent  et  se  reproduisent  dans  Teau  qui  sert  à  nos  besoins. 
Pouvons-nous  seulement  suivre  dans  sa  marche  l-inépuisâj^ie 
série  des  êtres  que  le  microscope  solaire  nous  laisse  entrevoir 
dans  un  point  inappréciable  de  Fespace?  Comment  nombrer 
ces  animaux  de  tous  genres  qui  peuplent  tous  les  lieux,  nagent 
dans  les  eaux,  volent  dans  les  airs,  et  bondissent  sur  la  terre  t 
Commentreconnaitre  tout  ce  monde  dtnâniment  petits^  ces 
cyclides,  ces  trichodes,  ces  naïades  et  ces  hydres  qui  grouil-: 
lent  et  pullulent  au  fond  de  nos  marais?  Impossible.  Tous  les 
coins  de  la  terre,  toutes  les  fissures  de  la  pierre,  tous  les  pores 
du  bois  sont  peuplés ,  avec  une  merveilleuse  abondance,  d'ani- 
maux différant  tous  de  forme,  de  grandeur  et  de  çou]ljeur. 
Utiles  ou  nuisibles,  répandus  dans  T^ir,  ou  sur  la  terre,  habi- 
tants de  nos  maisons,  ou  s'agitant  et  bruissant  dan$  la  feuiOée, 
les  insectes  sont,  en  général,  d'une  beauté  çt  d'une  sîngid^rité 
de  formes  remarquables.  Les  libellules,  les  guêpes,  Ips  §car^- 
bées  et  certaines  espèces  de  mouches  et  de  taons  étinc^lept 
au  soleil,  de  Téclat  réuni  de  For  et  de  la  pourpre,  de  ji'azur  pj 
du  diamant,  de  même  que  la  fine  poussière  qui  couvr^  les  dlis? 
de  certains  coléoptères,  brille  de  toutes  les  nuance^  de  l'smcr 
en-r  ciel,  et  de  toutes  les  couleurs  que  le  prisme  fait  naître  .de 
la  décomposition  de  la  lumière. 

L'utilité  que  nous  tirons  des  animaux  ne  peut  se  çont^^lfiTr 
Que  serait,  en  effet,  le  genre  humain,  sans  ces  nombrpiis^ 
familles,  dont  il  tire  sa  subsistance  et  qu'il  a  soumises  à  i^p 
empire  ?  Que  deviendraient  l'agriculture  et  ses  parties  acq^s^ 
soires  sans  le  secours  si  précieux  des  bestiaux  qui  fournissent 
les  engrais  nécessaires  à  la  fertilité  du  sol?  Le  cheval,  l'ânç, 
le  chien,  le  bœuf  et  la  brebis  sont,  pour  nos  climats  tempérés, 
d'une  aussi  grande  utilité  que  le  chameau,  le  dromadaire  et 
l'onagre  peuvent  l'être  aux  peuplades  à  demi-bârbares  qui 


—  187  — 

bahiteDrt  i^ Afrique.  La  peau  des  mammifères  sert  à  la  fabrica- 
tjoh'dés  cuirs  et  des  pelleteries  ;  leurs  poils  nous  fournissent 
Clés  Ibarrares  précieuses  que  le  Nord  nous  expédie,  en  échange 
flbs  poduits  de  notre  industrie  manufacturière,  plus  avancée. 
Offîâ  les  mains  de  nos  ouvriers,  la  laine  de  nos  troupeaux  se 
irm^rme  en  étoffés  et  en  tissus  fins  et  rechercliés.  Les 
fflérti,  lés  âeaves,  les  lacs  et  les  étangs  nous  présentent  leurs 
ÛiiitÂâts,  comme  une  proie  facile,  à  laquelle  nous  emprun- 
UdsrébalUe,  lés  os,  Tivoire,  la  nacre,  les  coraux  et  ces  perles 
^Mdeosessi  recherchées  pour  la  parure,  surtout  dans  TO- 

liait.  La  peinture  tire  de  quelques-uns  de  ces  animaux  des 

■     ■■      ,1 

eoiiiétars,  telles  que  la  pourpre  et  la  sepia,  qui  proviennent  de 
eèrtiùEnea  espèces  de  murex;  Tencre  de  la  Chine,  ou  liqueur 
Dôéfè  AÏEl^  pmdpes  calmars,  et  la  cochenille  tirée  du  gallinsecté 
^  Ho^rfl.  Enfin,  les  oiseaux  fournissent  pour  lear  part  le  mol 
édi'éâQfa  de  nos  couches,  et  ces  aigrettes  ondoyantes  qui  déco- 
réht  te  front  de  nos  plus  belles  élégantes. 

Sbus  le  rapport  des  produits  naturels,  la  ville  d'Arles  est  une 
dtt  Irfiis  ricbes.  Son  heureuse  position,  au  milieu  d'une  plaine 
imttièbsë,  traversée  par  un  des  plus  beaux  fleuves  du  monde, 
fermaUt  l'un  des  côtés  du  grand  bassin  méditerranéen,  et  ren- 
fEtmant  dans  ses  parties  basses  et  décUves,  de  vastes  marais 
dà  mOiea  desquels  s'élèvent  les  collines  verdoyantes  de  Cor- 
dés et  de  Hontmajour;  tout  concourt  à  en  faire  un  lieu  plein 
dlntérêt  pour  les  naturalistes. 

âlPôn  considère,  en  effet,  que  des  produits  appartenant  à  des 
r^gibtas  $nssi  sensiblement  différentes  que  celles  de  la  plaine, 
miliitoral  maritime,  des  étangs  salés  et  des  marais  d'eau  dou- 
ce) se  trouvent  réunis  dans  un  aussi  petit  espace,  alors  on 
<^|kèvra  tout  ce  que  cette  localité  privilégiée  doit  offrir  de  ri- 
dttt^  à  cetixqui  font  de  Tétude  de  la  nature  leur  occupation 
ètjeariflaiair.. . 

Sous  rinflbèiice  climatérique  des  zones  tempérées,  le  terri- 
toire d'Arles  se  divise,  ainsi  que  je  l'ai  dit  ailleurs,  en  plusieurs 


—  488  — 

parties  offrant  des  terrains  essentiellement  distincts,  et  une 
nature  tout-à-fait  diverse.  Dans  les  lieux  les  plus  ToisîDs 
de  la  cité,  dans  ceux  facilement  irrigables  de  la  Camargue 
et  de  la  Crau,  les  champs  se  présentent  partout  riches  dévie 
et  de  couleur.  Il  y  a  un  luxe,  un  éclat,  une  ptiissance  et  une 
variété  merveilleuse  de  la  végétation ,  qu^il  serait  impossible 
de  retrouver  ailleurs.  C^est  là  qu'on  4rouve  le  Midi,  avec  ses 
fleurs,  ses  parfums,  son  sol  luxurieux,  sa  v^étation  robuste 
et  prolifique,  son  air  léger,  bleuâtre  et  transparent.  C'est  I| 
qu'il  faut  voir  s'accroître  les  espèces  animales,  et  se  déployer 
le  luxe  de  la  nature  ,  en  épanouissement  des  parties ,  pen- 
dant que  dans  les  vastes  steppes  de  l'intérieur  et  des  bords 
maritimes ,  on  ne  rencontre  plus  qu'une  terre  déserte , 
aride ,  sablonneuse,  brûlée  en  été  par  les  rayons  vivraient 
réfléchis  d'un  soleil  ardent,  présentant  le  climat  de  l'Afriquft, 
à  côté  de  celui  plus  tempéré  de  notre  Europe.  Rien  de  plus 
sauvage  que  ces  vastes  étendues  de  terre  livrée  à  elle-même, 
s'étendant  devant  vous,  à  perte  de  vue,  dans  un  horizon  infini. 
Partout,  la  plaine,  vaste,  grande  et  diamantée  par  le  sel  qui  la 
recouvre.  Partout  le  soleil,  partout  du  sable  et  des  cailloux. 
C'est  à  peine  si,  dans  ces  solitudes,  l'œil  ébloui  des  effets  du 
mirage,  trouve  à  se  reposer  sur  quelques  oasis,  formant  au 
milieu  des  étangs  de  petites  îles  végétales,  oii  croissent  le 
lêntisque,  l'oxicère  et  une  foule  de  graminées  à  chaumes 
élancés,  telles  que  les  cannes  à  sucre  de  Ravennes ,  la  stipe 
empennée,  et  cette  si  jolie  amourette,  livrant  si  gracieuse- 
ment aux  brises  de  la  mer,  les  rameaux  de  sa  panicule  étalée. 
Seul,  au  milieu  d'épais  taillis  de  tamaris^  coupés  çà  et  là  de 
marnes  sablonneuses,  le  voyageur  traverse  d'immenses  es- 
paces, sans  rencontrer  un  seul  habitant,  à  qui  il  puisse  de-, 
mander  sa  route;  seulement,  de  temps  à  autre,  quelques  trou- 
pes de  chevaux  eu  de  taureaux,  Ubres  et  sauvages,  prennent  la 
fuite  devant  lui,  s'enfoncent  dans  les  jonchaies  des  marais, 
puis,  le  désert  rentre  dans  le  repos. 


—  489  — 

ki,  tout  est  pleîH  de  mouTcinent;  la  nature  s'y  trouve  au 
pi»  liaut  degré  d'énergie  viiale.  Les  végétaux,  plus  lar- 
gement développés,  s'y  étalent  davantage,  occupant  plus  d'es- 
pacai  comme  pour  montrer  avec  faste  la  magnificence  et  la 
ftiicheur  de  leur  feuillage.  La  terre  bumide,  molle,  profonde, 
ahmdante  en  humus,  dqnne  à  ses  heureuses  productions  des 
tjges  élevées,  tendres,  flexibles  et  succulentes.  De  grandes 
beibes,  des  gramen  gigantesques,  reliés,  dans  toute  leur  hau- 
Isor,  par  des  liserons  volubiles  et  voyageurs,  couvrent  de  leurs 
nasses  verdoyantes  tout  le  terrain  que  leur  laisse  la  culture. 
Li,  lo  sol  aride,  et  desséche,  fortement  imprégné  d'eillores- 
eences  salines,  ne  nourrit  plus  que  des  arbustes  chauves  et 
ai^uvris,  des  plantes  durcies,  ligneuses,  tenaces,  hispides 
ou  hérissées  de  poils  rudes,  manifestant  des  propriétés  éner- 
ptffM,  des  parfums  exaltés,  des  saveurs  vives,  aromatiques, 
brûlantes  ou  améres,  comme  les  années,  les  armoises,  les 
balsamites  et  les  euphorbes  qui  habitent  ces  plages. 

GÉOLOGIE. 

La  Camargue  est  un  vaste  delta,  formé  par  la  division  des 
deux  branches  du  rhône.  Ce  terrain  est  de  ceux  qu'on  ap- 
peBe  historiques.  11  est  de  formation  récente  et  appartient 
anxatterrisseoients  du  rhône  qui  travaille  toujours  à  l'agrandir. 

Le  ad  de  la  Camargue  est  formé  d'une  terre  limoneuse  dans 
la  composition  de  laquelle  il  entre  de  la  silice,  de  l'alumine,  du 
fer  hydrozidé  et  de  grandes  proportions  d'humus,  comme 
dans  les  polders  de  la  Hollande.  Les  efflorescences  salines  qui 
riihprégnenl  et  que  le  soleil  fait  remonter  à  la  surface  dans  les 
adroits  les  plus  proches  de  la  mer,  sont  formées,  d*après 
Yauquelin  qui  les  a  analysées,  de  muriate  de  soude,  de  sul- 
fite de  soude  et  d'une  faible  quantité  de  chaux  muriatée. 

Considéré,  sous  le  rapport  géologique,  le  terrain  de  la  Crau, 


—  490  — 

composé  (1)  d'une  couche  do  poudingue  d'une  grande  épds- 
seur  et  des  cailloux  détachés  qui  en  recouvrent  la  surftce,  ap*^ 
partient  à  deux  époques  géognostiques  évidemment  distinctes. 

Le  poudingue,  disposé  en  bancs  puissants  et  presque  hori^ 
zontaUx,  alterne  à  plusieurs  reprises  avec  des  lits  de  sable,  de 
graviers  et  de  cailloux  non  agglutinés.  Il  est  entièrement  côÂ^ 
posé  de  petits  galets  calcaires ,  liés  entre  eux  par  une  p&tè 
également  calcaire,  ayant  tous  les  caractères  du  grès  mo- 
lasse ,  proprement  dit .  Datis  beaucoup  d'endroits ,  lea  ga- 
lets diminuent  de  volume,  deviennent  de  pltis  en  plus  rares  ta 
clair  semés;  puis,  enfin,  ils  disparaissent  et  alors  lé  poudin- 
gue se  trouve  remplacé  par  du  véritable  grès  molasse,  reiiftr- 
madt,  ça  et  là,  quelques  traces  de  chlorite. 

Les  cailloux  détachés  de  la  surface,  beaucoup  plua  gros  qèb 
ceux  qui  entrent  dans  la  composition  du  poudingue,  appar- 
tiennent spécialement  aux  terrains  inférieurs  et  sont  presqine 
tous  quartzeux ,  à  Texception  du  petit  nombre  de  porphyrçs , 
de  jades,  de  granits,  d^ampliibolites,  de  gneiss  et  de  vario- 
lites  verdâlresqui  s*y  trouvent  mêlés. 

La  présence  de  ces  dernières  semble  devoir  ne  laisser  au- 
cun doute  sur  l'origine  de  ces  cailloux,  dont  les  analogues  se 

(4)  Les  sondages ,  exécutés  par  les  ingéniears  du  cbeminde 
fer,  dans  le  bassin  du  pont  de  Grau,  où  est  établi  If  viaduc,  Mt 
révélé  Texistence  d'une  nappe  d'eau  courante,  alimentée,  soit 
par  le  rhône,  soit  par  les  infiltrations  des  eaux  de  pluie  sur  le 
revers  sud  de  la  chaîne  des  Alpines,  et  coulant  sur  toute  l'étear 
due  de  la  plaine  de  la  Grau,  sur  les  argiles  rouges  du  terrain  ter- 
tiaire, servant  de  base  au  poudingue  dont  elles  sont  séparées  par 
un  lit  de  gravier,  de  galets  et  de  gros  sable  qui  forme  le  fond 
du  marais  du  Trébon.  Gela  explique  Texcellence  des  eaux  de 
puits  de  la  Grau,  et  l'existence  des  sources  vives,  limpides  et 
parOiitement  potables,  qui  bouillonnant  en  certains  endrofts,  ad 
milieu  des  eau?^  superficielles,  fétidfs  et  croupissantes  des  ran- 
rais  de  la  contrée. 


nlljll^yeat  j4aps  le  lit  et  sur  les  bords  de  la  durance.  On  peut 
fSfjDjie  f|U>l)B  oQt  étçamenés  là  par  cette  rivière,  d^ins  un  temps 
a^^vôluaie  de  ses  eaux,  beaucoup  plus  considérable  qu^au- 
jOQfd'bui,  se  précipitait  dans  un  lit  dont  la  place  variait  selon 
}JlliflËfii^t$,  <rt  QÙ  el)e  se  jettait  à  la  mer,  qui  alors  recouvrait 
tpnill  Ij|  |Çf9Ui  par  une  embouchure  distincte  de  c^Ue  du 


Selon  nous,  la  différence  qui  existe  entre  le  poudingue  de 
bCnu  et  les  cailloux  errants  de  la  superficie;  est  telle,  que  le 
poudingue  s'est  formé  sous  les  eaux  de  la  mer,  à  une  époque 
où  la  série  des  terrains,  qui  composent  le  globe,  n'était  pas 
adievée,  tandis  que  les  cailloux  de  la  surface,  au  contraire, 
mi  été  amenés  là  où  ils  sont,  dans  un  temps  où  il  ne  se  for- 
malt  plus  de  terrains  proprement  dit. 

En  suivant  le  poudingue  depuis  le  pont  de  Crau,  où  il  cono- 
nténceà  se  montrer,  jusquesau  delà  de  Fontvielle,  dans  la 
direction  de;  Baux,  on  le  voit  d'abord  disparaître  sous  les  im- 
meoseft  amas  de  tourbe  qui  comblent  les  bas-fonds  intermé- 
diaires, puis  s'enfoncer  sous  le  calcaire  tertiaire  coquillier, 
exploité  pour  les* constructions.  Plus  près  des  Baux ,  la  super- 
po^tioa  des  deux  roches  est  encore  plus  évidente ,  et,  dans  le 
Hm^  de  la  vallée,  la  disposition  des  lieux  nous  les  montre, 
s*appuyant  sur  un  calcairecrayeux,  renfermant  de  riches  filons 
de  ferhydroxidé  polithique. 

Sur  toute  rétendue  de  la  Crau  et  dans  les  parties  voisines 
delà  ville,  le  poudingue  et  la  molasse,  ou  calcaire  moélon,  re- 
posoity  sans  intermédiaires,  sur  les  argiles  rouges  tertiaires, 
îdttçées  entre  leurs  strates  et  le  calcaire  jurassique,  dont  les 
asiiBës  supérieures  ont  dû  former  le  plateau  de  la  Crau,  à  une 
époque  où  la  mer  recouvrait  toute  la  contrée,  et  où  le  poudin- 
gue n'existait  pas  encore. 

Le  calcaire  jurassique  constitue  la  formation  la  plus  ancien- 
ne qoi  se  monlbre  à  découvert  dans  tout  le  teiriljoire.  S^ 
coacbes ,  sur  lesquelles  on  a  bâti  la  ville  ,  sont  douoera^t 


inclinées  et  coorent  vers  le  Sud/  Sud-^t.  Elles  n 
ment  un  petit  noml^^e  de  restes  organicpies,  parmi  lesqa^ 
remarque  des  ammonites,  des  orbuliteset  quelques  < 
de  tégétaux  fossiles. 

Il  résulte  de  cela  que,  sur  le  versant  d'Arles,  la  suooi 
des  formations,  en  allant  de  bas  en  haut,  peut  s*é 
ainsi  : 

Calcaire  jurassiqu 
périeur. 
Arles. 


Terrainsde  sédiments  moyens, 
assises  supérieures  du  terrain 
secondaire. 


■'•  » 


Calcaire  crayeux, 
couches  de  minerai  i 
hydroxidé  ooUthiqije 

Les  Baux. 


Argiles  rouges  te^ 
Poudingue  et  grè$  in 
delaCrauet  du  foi 
Terrains  de  sédiments  supé-  1  la  vallée  des  Bau^^ . 


rieurs ,  ou  terrains  tertiaires. 


quillier  (Calcairftaïc 
de  Fontvielle^  Cj^^\ 
les  Baux ,  Lamanoii  ] 
etc. 


Sur  le  versant  de  S*-Remy  ,  il  y  a  la  même  réeëUtii 
terrains,  avec  cette  dififérence  que  le  poudingue  n'y  es 
ble  nulle  part. 


..  LeaAIl^QOSf.doQt  nous  n'aurions  rien  dit,  si  elles  ne  tou- 
cIlWBt  pjir  plusieurs  points  au  territoire  d'Arles,  constituent 
QQf^GbÎMne  diB  collines  formant  suite  au  système  alpin,  et 
nsDplissant  tout  l'espace  compris  entreladurancOt  le  rhô- 
06:,  la  mer  et  le  canal  de  Crapone.  Par  leur  constitution  géo- 
g^âquo ,  elles  ont  des  rapports  directs  avec  le  Lébéron. 
Elles  sont  toutes  calcaires ,  et  ne  laissent  voir  à  leurs  escar- 
pements ,  ni  à  leurs  plus  hauts  sommets ,  la  roche  primitive 
qu'elles  recouvrent  de  toutes  parts. 

Cette  suite  de  collines,  dont  l'clévation  n'est  pas  considéra- 
ble, se  compose  d'un  groupe  central  qui  est  celui  d'Aureiile, 
et  de  trois  autres  qui  rayonnent,  le  premier,  de  l'Est  au 
Nord  d'Ouest;  le  second,  celuid'Orgon,  au  Nord;  le  troisième, 
celui  de  S-Remy,  à  l'Ouest.  Ce  dernier  se  dirige  de  l'Est  à 
rOuest,  jusqu'à' S*-Gabriel,  où  il  se  termine  par  les  plaines 
vastes  et  unies  du  trébon.  Les  chaînes  des  Baux  et  de  Haus- 
suie  courent  parallèlement  à  celle  de  S -Remy,  du  massif  de 
laquènè  elles  ne  tardent  pas  à  se  détacher,  pour  prendre  une 
direction  plus  à  l'Ouest. 

Les  Alpines  sont  riches  en  fossiles.  Les  dépôts  coquilliers  y 
sont  très  abondants.  De  S'-Rcmy  aux  Baux,  on  traverse  des 
c6nines  entièrement  composées  de  spatangucs  y  de  clypéastres 
éi  d^  poljnpîers  de  toute  espèce. 

Plus  près  d'Arles,  le  calcaire  moellon  de  Fonlvielle,deCastel- 
letet  d'autres  lieux,  renferme  de  grandes  quantités  d'arches, 
demactres,de  venus,  de  solen,  de  cames  et  de  bucardes.  J'y  ai 
trouvé  de  magnifiques  individus  du  Pecten  laticostatiis,  des 
dents  de  labre  et  une  merveilleuse  abondance  de  celles  du 
Sptalusaxrchnrias.  L.  ;  les  unes  très  grandes,  triangulaires 
etapplaties,  les  autres  plus  petites,  dentées  à  rebours  et  à  in- 
flexions latérales. 

Le  calcaire  moellon  de  Fontvielle  est  blanc,  légèrement 
tointé  de  jaune  par  les  oxides  de  fer  qui  se  trouvent  mêlés  à  sa 

TOME  XIV.  25 


—  49$  — 

composition.  On  le  tire  de  la  carrière,  en  blocs  carrés  de  ibu  $ 
quintaux,  qui  s'expédient  dans  tous  les  environs,  mais  parti- 
culièrement à  Marseille.  Cette  pierre,  très  employée  pour  les 
constructions,  est  d^un  grain  assez  fin,  facile  à  travailler  à 
cause  de  son  peu  de  consistance,  mais  elle  absorbe  rbumidité, 
et  l'air  de  la  mer  la  corrode  facilement.  Quant  au  calcaire  j^^ 
rassique  des  environs  d'Arles,  on  l'extrait  par  morceaux  irrér 
guliers  que  l'on  fait  sauter  avec  la  poudre,  et  il  ne  sert  qu'aux 
fondations  des  maisons,  aux  revêtements  des  chaussées,  aux 
percés  du  rhône  et  à  faire  de  la  chaux. 

BOTANIQUE. 

Personne  ne  s'attend,  sans  doute ,  à  ce  que  nous  donnions 
ici ,  autre  chose  que  le  catalogue  général  des  plantes  qui  croisr 
senl  dans  notre  territoire.  Outre  que  le  nombre  en  est  con- 
sidérable, et  que  la  description  en  a  déjà  été  faite  dans  pfai* 
sieurs  livres  spéciaux ,  il  nous  a  semblé  qu'un  travail  plus 
important ,  quelles  que  fussent  les  facilités  que  nous  ayious 
pour  Tenlreprendre ,  était  bien  plutôt  du  ressort  de  la  science 
naturelle  propre ,  que  de  la  statistique  ,  et  que  nous  n'aurioas 
su  nous  y  livrer,  sans  dépasser  en  pure  perte,  pour  nous^ 
pour  les  autres ,  les  limites  de  nos  obligations. 

Index  planiarum  ,    in  agro  arelaiense    sponte 

crescentium. 

MONOCOTYLEDONES  PHANEB0GAM.«. 

STAMINIBUS  HYPOGYNIS. 
Graminec.  HsbiUeiiloai. 

Crypsis  schœnoides In  arenosis  campi  lapidei. 


f 


—  493  — 

GraalMtf.  IlabiUevlMia. 

Alopecunu  agrestis Ubique  in  agris. 

.  «       bulbosus In  paludosis  campi  lapidcL 

Mypogos  inonspeliense.   ...  In  insula  camariœ. 

Pidram  DOdoaura Ubique  in  pratis. 

c     pratense Ubique  in  pascuishumidis. 

Fbahris  piibesceiis In  arenosis  camariae. 

Tngus  raceroosus In  arenosis  camariœ. 

Pupalum  sanguinale Admarginesviarum. 

«•    dactylon Ubique. 

Agrostismiliacea.    .    '    .    .    .  lu  insula  camariae. 

c      pungens In  marilimis  cannaria3. 

t      maritima In  insula  camariaî. 

Cahmagrostis  arenaria  ....  In  sabuIosiscaniaria3. 

«         lanceolata.    ...  In  paludosis.   . 

«         colorata  ....  In  paludosis 

i«         aruadinacea.    .    .  In  paludosis. 

Slipajuncea InÂlpinis. 

Lagaras  ovatus In  arvis  camariaî. 

Siocharum  cyliadricum.    .    .    .  In  sabulosis  camariae. 

«       Ravennœ In  sabulosis  camariao. 

Mdica  ciliata .  In  Âlpinis,  versus  les  Baux 

Avena  eliator In  pratis. 

a    pratensis In  pratis. 

«    fotua In  pratis. 

«    flavescens IncoUibusversùsÂrelatem 

«     lanata In  pratis. 

Aira  aquatica Ubique. 

«  cariophyllea In  siccis  campi  lapidci. 

Arando  phragmites In  paludosis. 

«  •    donax.   ......  In  campo  lapideo. 

Festucaphleoides 

«     duriuscula In  pralis. 

«     cœrulea 


—  «96  — 

Gr«iniji««.  HabiUcalam. 

Festucauniglumis.  .....  In  campo  lapideo, 

Poa  eregrostis In  insula  camaria^ 

«    annua Inpratis. 

«    trivialis  , 

«    cristata Incollibus. 

c(    megastachia.    .....  In  arenosîs  camaria^. 

«    littoralis In  maritimis  camurii 

Brizamaxima Incollibus. 

Bromus  mollis Âd  margines  viarus 

«      squarrosus Inagris. 

«      nibens.  .    .    ...    .In  arvis. 

«      tectorum In  sterilibiH. 

«      sylvaticus 

«      divaricatus  ..... 

«      perennis 

Dactylis  glomerata Inpratis. 

Echinaria  capitaia. In  Alpinis. 

Cynosurus  echinatus In  Montemajore. 

Nardus  aristata In  campo  lapideo. 

Rottbolaincurvata,RottboIaerecta.  In  insula  camaria^. 
CSEgilops  ovata.    ...... 

«      triuncialis.  .     .     .    .    . 

Triticum  repens Ubique. 

a        rottbola In  insula  camarisB/I 

«       pbœnicoides.  ....  In  Monte-majore» 

Secale  céréale Colitur. 

Lolium  perenne  ......  Ubique.  * 

a     temulentum In  campo  lapideo. 

Hordeum  maritimum In  arenosis  camarisd 

a       vulgare Ubique. 

Andropogon  isihœmum.    ...  In  siccis  campi  Is^pid 

«         provinciale.  ... 
Mayszea Colitur. 


-  497  - 

CYPERACEJE. 
GranlAMe.  HabiUculum. 

Cmx  glauca In  aquosis. 

I    rein.ota. In  campe  lapideo. 

«    stricta '    • 

«    schreberi 

.«    vesicaria In  humidis. 

«    divisa 

<  ''  paludosa In  paludibus. 

«  gynobasis In  Monte-majore. 

«  distans In  campo  lapideo. 

«  elongata Incamaria. 

<  tonoentosa Incamaria. 

t  vulpina 

Scirpus  paluslris In  fossis. 

«       maritimus In  paludosis  camaria). 

«       holosihœnus  ....  In  humidis.  ^ 

«       romanus 

«       mucronatus 

«       lacustris 

«       coespitosus In  campo  lapideo. 

SchoBDUsnigricans in  paludibus  triponlii. 

«       fuscus In  fossis. 

«       mariscus 

Cyperus  longus Ubique  in  paludosis. 

«      monti In  fossis  campi  lapidei. 

t  ,  flavescens In  campo  lapideo. 

TYPHACKiE. 

Typha  média In  salicetis  camaria?. 

«    angosUfolia Ubique  in  fossis. 

Sparganium  ramoauni  ....  In  paludibus. 


—  198  — 

AROlD££r 

GrainiuciP.  Ilabilaculan». 

Arum  vulgare. Inumbrosis. 

«    italicum.    ......  Inumbrosis. 

Zostera  marina In  mari  mediterràneo 


MONOCOTYLEDONES   PHANEROGAME. 

STAMimBUS  PERIGYNIS. 

JUNCEiî. 

Juncus  pygmeus.     .'.... 

«    maritimus.    ..... 

a    effûsus 

«    sylvaticus 

«    buffonius In  caniaria. 

«    articulatus.    .     .     .     .     . 

«    aculus.     

Aphyllanthes  monspeliensis.   .    .  In  campo  lapideo. 

ASPARAOEE. 

Asparagus  oflScinalis.    .... 

«       aculifolius    ....  In  Monte-majore. 

«        amarus .In  camaria. 

Smilaxaspera In  Monte-majore. 

Ruscus  aculcatus In  campo  lapideo. 

ALISMACEJE. 

ZanichcUia  paluslris.    .    .    .    .  Inaquisdormiootibu 
Ruppia  marilima In  stagnis  camarise. 


—  499  •— 

Graminec  Ilabilaculam. 

Potamogeton  nalans In  aquis  pigris. 

«         lucens In  aquis  pigris. 

Alîsma  damasonium In  fossis. 

«      ranunculoidcs  ....  In  paludibus. 

«     plantago In  fossis. 

Sagiltaria  sagittœfolia In  fossis. 

Butomus  umbellatus In  fossis. 

Triglochia  palustre- In  paludosis. 

«      barrelieri.  Loiseleur,  In  pratis  saisis  versus  Foz, 
11.  fr.  ubi  logi. 

COLCHICACEJE. 

Colchicum  autumnale In  pralis. 

Bulbocodium  vernum Inpratis. 

LILIACEf. 

Asphodèles  fîstulosus In  Monte-majore. 

«         ramosus Incampolapideoslerili. 

Hemerocallis  fulva  ? 

Muscari  racemosum.    .... 

«    '  Gomosum In  custis. 

Sdlla  auturanalls In  Monte-majore. 

Omithogalum  umbellatum  ...  In  pratis.  •  ^ 

Allium  roseum In  campo  lapideo. 

•  «    ampeloprasum 

«    rotundum In  Monte-majore. 

«    sphœrocephalum.    .     .     . 

Amaryllis  lulea In  campo  lapideo  custo. 

Pancratiuin  maritimum.   ...  In  arenosis  maritimisca- 

maria\ 


—  200  —      - 

Gramineap.  Habitaculum. 

Narcissus  du})iu^. In  Monle-majoro.. 

«       iaepmfiarabiljbs.    ...  -  ._   ,      - 

Leucolurhœstivum.      ....  Incamaria. 

IRIDEJS. 

Iris  germanica 

a    pseudo-acorus Ubique  in  fossis. 

«    spuria. In  insula  camarisB. 

«    pumila .     .In  Monle-majore. 

«    lutescens In  Monte-majore. 

Gladiolus  communis In  arvis. 


MONOCOTYLEDONES    PHANEROGAM^E. 


STAMINIBUS  EPIGYNIS. 


ORCHIDEiE. 

Orchis  laxiflora .In  palustribusi. 

a     hircina -In  pratis  cultis  camarfae 

((     longibracteala.    .    .    .    .In  Monte-majore. 

Ophris  lutea.  . In  Monte-majore. 

«     arachnites In  sterilibus  càmpi  làfyic 

Neottia  spiralis \.  *^ 

Epipactis  nidus  avis 

((      latifolia In  pratis  inundatis,  cai 

lapidei.  .;.. 

«      ovata In  humidis  camgi^^pij 

Limodonim  abortivum.    .    .    .  Incamaria. 


*-^: 


HTDROCHÀRIDBiB. 

GrmiBMi.  Hakittcmlan. 

Hydrocharis  morsus  rânae.    .    .  In  aquis  dormientibus. 
VaUisoeria  spiralis In  aquis  tripontii(Vigueirat) 


OIGOTTLEDONES. 


DICOTYLEDONES  INCOMPLETiS. 


CONIFBRJE. 


i^os  maritima In  insula  camarisB. 

lumperus  oxicedrus In  insula  camari®. 

«       phœnicea In  collibus. 

ÀMENTACE^. 

Salix  caprœa 

«  triandra.  .    .    ^    .    .    . 

«  hélix 

«   Timioalis 

Populos  dba 

Gorylus  avellana 

Qo^cusilex  .    « 

«     coccifera Incampolapideosterili. 

€     robur 

Pbtaaus  orientalis Cul  ta. 

Ulmus  campestris 


URTICBA 


Ficus  carica 
Morusalba. 


TOME  XI  Y.  26 


_  2021  ^ 

Gramineœ.  Habitacnlum, 

Urticaurôns Dbique. 

«     dioïca Ubique. 

«     pilulifera 

«     membranacea In  camaria. 

Partetaria  officinalis Admuros. 

Xanthium  strumarium.    .     .    .  Ad  oras  viarutn. 
«         spinosum Ubique. 

EUPHORBUCEJE. 


Mercurialis  annua.  . 
Euphorbîa  chamœsicè 

«       exigua.  . 

«       paraHas  . 

«       segetalis . 

«      '  helioscopia 

«       serrata.  . 

«        pinifolia  . 

a       byparissîas 

«       gerardiana 

«        charàcias. 

«        pilosa.    . 

«        palustris. 

«       gracilis  . 

«        artaudiana 

«        salicifolia. 

«       falcala.  ". 

«       portiandica 

«       verrucosa. 

«        rubra.    . 
Buxus  semper  virens, 
Croton  tinctorium   . 


In  incultis  versus  Àrel 


Ubique  in  arvis. 

In  Monte-majore. 

In  insula  camum  Pc 
In  Monte-majore. 

In  paludosis. 


In  collibus. 

In  olivetis  et  vinèis» 


—  203  — 


ARISTOLOCHIiB. 

Gramioec .  HabiUculan) . 

Aristolochia  rotunda In  vineis. 

«         clematitis  ....  In  vineis. 


ELBAGNEiS. 


Thesium  lioojdbiyllum  . 
Osjrisalba.  .    .    .    . 


.  In  MoDte-majore. 
.  In  Honte-majore.  In  cam- 
po  lapideo. 


THTHELBiE. 


Daphne  gnidium In   collibus     versus  Les 

Baux. 
Passerinahirsuta 


LAURINEJB. 


Laurusnobilis. 


POLIGONBA 


Pdygonam  hydpopiper. 


« 
t 


amidûbium. 
maritimum. 
aviculare.  . 
persicaria  . 
convoi  vulus. 
Bellardi.    . 


Rumex  sanguineus. 
c     pulcher .    . 
«     acutus.  . 
«     palustris. 
«      tingitanus 


Ubique  in  fossis. 
In  aquis. 

In  arvis. 
In  fossis. 


Ad  sepes. 
Ad  sepes. 
In  humidis. 

In  sabulis  raregii  in  insula 
camariae. 


crispus In  fossis. 


—  ao*  — 


CHENOPODBJi. 


Gramines. 

Betamaritima    .    .    . 
Atriplex  rosea    .    .     . 

«       portulacoides  . 

a       hastata .    .    . 
Chenopodium  urbicum. 

a  vulvaria . 

«  murale  . 

a  album.  . 

«  viride     . 

«  botrys.  . 

«   ""  raaritimum 

«  villosum. 

Salsola   prostrata    .    . 

«      soda .... 

«      tragus.  .    .    . 

((      kali  .... 
Salicomia  herbacea.    . 

((         fruticosa .    . 
Corispermum  hyssopifolium 
Camphorosma  monspeliaca. 


HabitaciilttBi. 

In  camaria 
Ad  vias. 


In  camaria. 
In  camaria. 
In  insula  camariœ. 


« 


(( 


In  saisis  camarias. 
In  saisis  camariae. 
Mont-majour. 
In  sterilibus. 


AMARANTHACEJE. 

Amaranthus  blitum 

«  albus 

Paronichia  capitata In  collibus. 

«  argentea In  sterilibus  campi  1 

Herniaria  hirouta Ubique  in  campo  laj 


PLANTÀGINE^. 


Plantago  média 
«       major 


—  205  — 

Cramine*.  iiabitacMlMm. 

Plantago  lagopus 

«  subulata 

«  cynops.    .    . 

«  arenaria 

«  coronopus 

«  lanceolata 

ce  psillium 

«  Bellardi 

a  lusîtanica  .'.    .    .    . 

«  maritima 

«  serpentina 

PLUMBÀGINBiE. 

Statice  liroonium    .    .     .    .    .  In  saisis  camariœ. 

«     echioides & 

a     reticulata c 

<     oleaBfoIia « 

«     globulariaefolia.    ...  « 

«     minuta InsabulismaritimiscamarisB 

«     auriculaefolia In  camaria. 

«     deflexa.    ....    .  In  camaria. 

Plumbago  Europea Passim  in  agris. 


* 


'    DICOTYLEDONES  MONOPETAL.E. 


GLOBULARIf. 


Globularia  vulgaris 

PRIMULACEJ^. 

Anagallis  phœnicea In  campis. 


—  Î0«  — 

Gramiaeœ.  Habit 

Anagalis  tenella 

«        caerulea 

«       linifolia     .     .     .     .     . 
Lysimachia  yulgaris .  .    ,    .    .  In.  liumidis. 
«        nummularia      ... 
«        linumstellatum.    .     .  In  Monte-majore 

Coris  monspeliensis In  Monle-raajore 

Samolus  valerandi In  paludosis. 

RHINANTHACE^. 

Polygala  vulgaris 

Veronicaarvensis 

«       anagallis 

«       beccabungâ 

«       chamoedris.    .    .^  .    . 

«       hederaefolia    .... 

Euphrasia  viscosa In  campo  lapida 

Bartsia  trixago In  camaria. 

^     a    viscosa    ......  In  camaria. 

Pedicularispalustris In  paludibus. 

Orobanche  major 

a       cœrulea 

JASMIIfEJS. 

Fraxinus  excelsior  .....  In  campo  lapide 

Olea  europea.  ' In  campo  lapidée 

Phyllirea  angustifolia  ....  In  campo  lapider 

Jasminum  fruticum In  Honte-majorc 

Ligustrum  vulgare 


tf 


PTRENACB^. 

Verbena  ofiGicinalis 


—  «07  — 

LÀBIATiE. 
Graminoce.  nabitacnlaon. 

Lycopus  europeus Âd  margineâ  viariun. 

Rosmarinus  officinal is  ....  In  collibus. 

Salvia  pratensis In  pratis. 

t     verbenaca 

t     precox In  Monle-majore. 

*     sclarea In  pralis. 

Àjuga  reptans 

«     cbamœpitis 

Teucrium  pollum 

«       botrys 

«       flavicans In  Monle-majore. 

«       capitatûm 

«       scordium 
t       chamœdris  . 

Saturera  thymbra In  Monte-majore. 

V    Hyssopus  officinalis In  sterilibuscampiiapideî. 

Nepeta  cataria 

Lavandula  spica In  slerilibus  campi  lapidei. 

Sideritis  romana 

«      hirsuta 

Mentha  pulegiura 

«    cervina  .... 

«    aquâtica 

«    rotundifolia 

I^ndum  purpureum    .... 

«      amplexicauie  ....  In  fossis. 

Caleopsis  ladaniim 

Stachis  palustris Inpaludosis. 

«      germanica !n  camaria- 

.   Ballota  felida 


•        •        • 


•        • 


«I 


—  208  — 


GraoiBMft. 

Marrubium  vulgare. 
Phlomis  lychiiitlsr  . 
«  herba  veoti 
Clinopodium  vulgare 
Origanum  vulgare  . 
Thymus  serpillum  . 

«       vulgaris.    . 

((      acclQOs .     . 

«       nepela .    . 
Bmnella  vulgaris.    . 

«      laciniata.    . 

tt      hyssopifolia. 

Scutellaria  galericulata 


HabiticidttfaB' 


In  campo  lapideo. 
In  campo  lapideo. 


PERSONATiE. 

Utricularia  vulgaris 

Scrophularia  canina 

Linarla  vulgaris 

a      origanifolia.     .*    .    .    .  In  Monte-mayore. 

«      spurium. 

a      simplex 

«      mines 

Antirrhinum  majus 

«         orontium.     ... 
Gratiola  officinalis Inpaludosis*  . 

■  .*  ■  • 

SOLÀI^E^. 


Verbascum  thapsus.    .  '.    .    .  Inarvis.  * 

«         sinuaium  ....  In  Monle-majore. 
«         phlomoides.    .    .    . 
«         blaltaria 


—  809  — 

GramioMi.  Habitaonlini. 

Syosciamus  niger In  ruderatis. 

«  albus Ad  muros. 

Datura  stramonium In  camaria  circa   habita- 

tiones. 

AAropa  bdiadona InAlpinis. 

Pliysalis  askekdngi In  insulis  rhodani. 

Solanum  dulcamara Adsepes. 

«       Digrum 

Lycium  europeum 

BORRAGINEiE. 

« 

Héliotropium  europeum.    .    .    .  In  oli vêtis. 
Echium  vulgare.    .    .    .    -    .  In  ruderatis. 

«     italicum 

«     pyrenaicum Ad  oras  yiarum. 

Lithûspermum  officinale.  .    .    .  Inumbrosis. 
c  arvenso  .... 

«  apulum  .... 

«  purpureo  cœruleum 

«  fhiticosum  ... 

Onosma  echioides Ubique  in  agris. 

Sympbitum  officinale Inpaludibus. 

Kyosotis  scorpioidcs 

t     lappùla 

Anchusa  italica 

l«ycopsis  arvensis.    .     .     :     .    . 

J^perugo   procumbens.    .    .    . 

Cynoglossum  officinale.    .    .    . 

«  •  cheirifolium .    :  . . 

Borraigo  offidnalis 

TOMBXIY.  27 


CONVOLYULACE^. 
Gramine».  Habitaomiaî 

Convolvulus  sepium 

«  arvensis.  ^ .    .    .    . 

c  lineatils 

«  cantabrica.    •    .    .  In  slerilibus  campi 

Cressa cretica .In  paludosis  can 

tripoQtii»    . 
Guscata  majore  -, Parasiticainraedic 

Villarsia  nymphoides In  aquis  stagnant! 

pontii. 
Chlora  perfoliata .    .    .    .    .    .  In  Iiumidis. 

a    sessilifolia.    .    .    .    .    .In camarûd herbos 

Gentlana  pneumonanthe.  ...  In  palùdibus. 

Chironia  centaurium Inpaludibus. 

«       spicata In  herbosis  hiimid 

APOCl]^EiE. 

Vinca  major Insepibus. 

Asclepias  vincetoxicum.    ... 

EBEr^ACCiB. 

DiospjTos  lotus 

Siirax  officinalis 

ERiCACEiE. 

Erica scoparia.    .     .    .    .    .    .In Alpinis. 

CUCtJRBITACEiB. 

Bryonia dioica    .    .    ...    .    .In sepibus. 


—  2M  — 


GruUaee. 


HabiUeoliui» 


Mofflordica  elalerium Passim  ad  oras  viarum. 


càhpanulacea. 


Campanula  médium.    . 

c        cervicaria.  . 

«        boDoniensis. 

<        persicifolia . 

«        rapunculus . 

«        rotwidifolia. 

«        erinus   .    . 
Prismatûcarpus  spéculum 
«  hybridus. 


In  Alpiiiis. 


In  MoDte-inajore. 
In  cultis. 


COMPOSITiE 

Lâmpsaosa  communis In  monte  de  Cordoa. 

Rbagadidus  stellatus 

Prenanthes  pulchra In  monte  de  Cordoa  versus 

Ârelatem. 
QiondriUa  juncea.   .    . 

^fticavirosa Inruderatis. 

«     perennis In  Monle-majorc. 

^     saligna 

"^chus  marilimus 

<*      tenerrimus 

<*      oleraceus 

^      arvensis Ubique  in  cultis. 

«     pectenalus Ad  muros  civilatis  arcla- 

tensis. 

*^icridium  vulgare 

Hierjicium  piloseiia 

«        sylvaticum.    .    .    .  In  Jlonte-niajore* 


—  âia  — 

Gramiaett.  Habitaeslni. 

Ândryala  integrifoUa In  campQ  lapîdeo, 

Foz. 
«     iiemauseiïsis. 
Crépis  dioscoridfa^.  . 


Barckausia  fœtida    . 
((         taraxacifolia 
«         sufireniana 

Taraxacum  dens  leonis 

a         lanceolatum 
Hyoseris  scabra  .    . 

a       rhagadioloides 

«       cretica.     . 
Hypochœris  radicata. 

«  glabra  . 

Thrindahirta.    .    . 

(c      tuberosa.    . 
LeoDtodon  autumnale 

<c         oboyatuâ^. 

«         hispidum. 
Picris  hieracioides  . 

a    pauciflora.    . 
Helminthia  echioides. 
Scorzonera  humilis. 

a  hirsuta  . 

Podospermum  calcitrapifolium 
Urospermum  dalechampii. 

«  picroides.    . 

Tragopogon  pratense.  .    . 

«  porrifolium.  . 

<(  crocifolium.  . 

Catanancc  Gcerulea  .    .    , 
Cichorium  intybus  .    .    . 


ïn  campo  lapideo. 


In  herbosis.- 
In  camj[)o  la^ndeo. 
In  campo  lapideo,  i 

Foz. 
In  pratls. 
In  pratis. 


Ad  margines  viarum 
In  herbosis. 

In  pratis. 
In  pratis. 


Ubique. 


— 

âW^  — 

Gramioeé. 

Habitaculom. 

Scol^mus  hîspanicus.  .    . 

.    .  In  ruderatis. 

CVNiROCEPHÀtiE. 

Echinopsritro    .... 

* 

.    .  In"campo  lapideo. 

Carthamus  tiactorius    .    . 

.    .  In  campo  lapideo. 

Onopordon  acanthium  .    . 

a        -virens.  .    .    . 

Lappa  major 

Carduus  marianus    .     .    . 

«      pycnocephalus.     . 

^ 

«      crispus  .... 

a      nigrescens .     .     . 

Serralula  tinctoria  .    .    . 

.   ..  In  palustfibus. 

Centaurea  crupina  .    .    . 

.    .  In  ruderatis. 

«         jaœa .... 

.    .  In  pratis. 

«       cyanus    .    .    . 

.    .  Ad  segeles. 

«         aspera    .    .    . 

- 

«         calcitrapa     .     . 

.    .  Ad  oras  viarum. 

«          solsticialis    .     . 

.     .  In  sterilibus. 

«         paniculata.  .     . 

«         coUina.   .    .    . 

ce         salmantica.  .    . 

«         melitensis    »    . 

.    .  Ad  margines  viarum. 

Stœhelina  dubia.    .    .    . 

.     .  In  collibus  siccis. 

Leuzea  conifera  .... 

.    .  In  Alpinis  versus  Fonvielle. 

Galactitestomentosa.    .    . 

Cirsium  lanceolatum    .     . 

«      acarna  .... 

«      bulbosum  .    .    . 

«      ferox 

.    .  In  campo  lapideo. 

«      arvense  .... 

Carlina  corymbosa  .    .    • 

.     .  Passim  in  agris. 

^H  — 


CORIMBIFBRJE. 


« 


« 


Gratnincœ. 

Eupalorium  cannabinum. 
Xeranlhemum  inapertum 
Elycrisum  stœchas.    .  . 
Gnaphalium  luteo-album 
dioicum 
arvense 
Conyza  squarrosa 
«      sicula.     . 
«      sordida   . 
Chrysocoma  lynosiris 
Erigeron  canadense 

«         acre     . 
Aster  Iripolium  . 
«    acris     .     . 
Inula  odora  .    . 
«    britaniiica'. 
«    dysenterica 
«    pulicaria   . 
«    squarrosa  . 
«    viscosa .     . 
«    chrilhmoîdes 
Solidago  graveolens 
Tussilago  petasîtes 
Senecio  vulgaris. 
sylvaticus 
gallicus . 
crucaefolius 
paludosus 
doria.    . 


« 


« 


« 


« 


« 


Cincraria  maritima 


Habitaculum. 

In  humidis. 

In  Monle-majore. 


In  herbosis. 


In  maritimis  camari 


Ubiquc. 


Ad  margines  viarui 
In  paludibiis. 
In  paludibus.  . . 
In   collibus  '  veirfr 
Baux. 


.  Gramines. 

îllîum  bellidivides.  .  .  . 
ilcndida  oflicinalis.  .  .  . 
irysanlhemum  leucantliemun) 

«  gramiiiifûlium 

îllis  perennis   .     .    . 

«  annua  .... 
ilsamita  annua.  .  . 
rtemisiagallifra.  .  . 
«  campcsiris  . 
icropus  erectus  .  . 
jcropus  pygmcus.     . 

Lnlhcmis  altissima.  . 

«        maritima .  . 

«        nobilis.     .  . 

«        arvensis  .  . 

«        valenlina.  . 

«        incrassala  . 

^chiJlea  agcratuni   .  . 

«      mille  folium  . 

<^      nobilis   .     .  . 

«  tomentosa  .  . 
uphlalmum  spinosum. 


aquaticum 
maritimum 
Weiis  triparti  ta.     .    . 


HabilBCuTum. 

In  campo  lapideo. 


In  ciillis. 


In  camiK)  lapideo. 
In  canjpo  lapideo  et  in  ca- 
maria. 

In  sabulosis  camarifo. 


1 


•  • 


*assim  m  agris. 


ïnruderatiscircaArelûlHi. 


In    sterilibus  cami- 

pidei. 
In  Iiumidis. 

In  humidi^ 


DlPSÀCBiE. 


'PSîicus  fullonum  . 
'^biosa  gramuntia, 
<^       leucantha 


—  aw  — 


tiramine». 

a  columbaria 

a  iategrifolia 

Scabiosa  arvensis  . 

«  succisa.    . 

«  stellata.    . 


HabiUcslimiu 


•  p    ^    -  %  — 


VALERIANEiS. 

Valeriana  luberosa 

Cenlranlhus  calcitrapa     ... 

«  angustifolius.     .     .    ^ 

Valerianelladenlala.    ....  Inagris. 

«         coronata     .... 

RLB1ÀCE£. 

Sherardia  arvensis 

Asperula  arvensis 

«  cynanchica  .... 
Crucianella  latifolia.      .... 

«  ^  anguslifolia  .  .  . 
Galium  verum Ubique. 

«      spurium 

((      palustre In  paludosis  tripontii 

«      molugo In  umbrosis. 

a      erectum In  Monte-majore. 

«      pumilum , 

«      aparine 

«      litigiosum 

«      tenuifolium     .    .     .    .In  campo  lapîded/  ' 

«      vernum In  canipô  lapldedt' 

a      uliginosum.    .....  In  paludosis  cainpt  b 


—  217  — 

^3rtnliMIB.  llabitaRulum. 

.ul>ia  tioctoriuni   '.    .    .    .    .  IiicoIIibus. 

<x    lucida In  Monle-majorc. 

CAPRIFOLIACEA. 

^onicera  caprifolium In  sepibus  campi  lapidci  et 

camaria3. 

<ic       etrasca lu  Montc-majorc. 

V'iburnum  linus Adscpcs. 

Sstmlucus  ebulus Passiin  in  agris. 

t       nigra 

Cornus  sanguinea Âdsepes. 

ïledera  hélix Ad  rauros  vcluslos. 

IMBELLIFERf. 

Pimpinella  tragium 

Seselielatum 

a  tortuosum In  stcrilibus  campi  lapidei. 

Scandix  peclen-veneris    .    .    .  Inler  segetes. 

t       australis In  aridis  campi  lapidci. 

Coriandrum  sativum    ....  Insalicetissccusrhodanum. 
^nanlhe  phellandrium.   .    .    .  In  aquis  pigris  iripontii. 
«       pimpinelloides. ...  In  hcrbosis  inundatis. 

t        fistulosa In  paludibus  camariae. 

Siixm  latifolium Inpaludibus. 

«    augustifolium In  paludibus. 

«    nodiflorum In  humidis. 

t    falcaria Inarvis. 

«   amomnm 

^^flerpitium  gallicum 

CiittuDum  maritimum.    .    .    .  Inmaritimiscamanœ. 
Cicùta  msgor In  camaria. 

TOME  XIY.  28 


X 


imstiObcalum 
unchcrleri    . 

arvense 

procumbens  . 

gquarrosum 

resupinatum  . 

anguslifûliam. 

agrarium  . 
'  tomenlosum  . 

repena .    . 

lappaceuia 

fFagirerum 

uniflorum. 
.hjbridum. 

itrogulare. 
tu  offlcinalis  - 

leucantha  . 

parriQora  . 
>gD  marina    . 

Inpuliaa  . 
{ tillosa  .    . 


In  stcrilibus  campi  bindci. 
In  camaria. 

Iii  camaria 


In  lierbosis. 
In  herbosis. 

In  maritimis  camaria;. 
In  piano  Burgî. 
In  camarta- 


In  campo  lapidco. 


In  campo  lapidco. 
Ad  orasTossarum. 
In  arvis. 
.  Inhumidiï. 


--  218  — 

Gramines. 

HabîtacaTam. 

Amini  majus 

.  In  arvis. 

«    glaucifolium.     .    .    . 

» 

Daucus  carotta 

.  In  pratis ,  ubi  freqiiens. 

Caucalisgrandissora.    .    .    . 

^ 

«      daucoides  .... 

.  Incampolapideo. 

«      latifolia 

• 

«     anthriscus  .... 

.  InincuUis. 

«      nodiflora    .... 

«      nodosa 

% 

a      septophilla .... 

• 

Tordyllium  maximum  .    .    . 

.  In  Monte-majore. 

Peucedanuiii  silans.    .    .    . 

.  Inherbosis. 

Anethum  fœniculum.    .    .    . 

.  In  lapidosis. 

Smyrnium  olusastrum.    .    . 

• 

Pastinaca  saliva 

.  In  pascuis. 

Thapsia  villosa   .    .     .    .    . 

.  In  campo  lapideo  versus 

Foz. 

Buplevrum  fruticosum.     .    . 

.  In  campo  lapideo. 

^           rigidum     .    .     . 

• 

a          odontites.  .    .    . 

.  In  sterilibus  campi  lapidai. 

«           tenuissimum  .    . 

«.  '. 

«           semi-compositura. 

Echinophora  spinosa.  .    .    . 

.  In  maritimi^  camariaB.' 

Eryngium  maritimum.    .    . 

.  In  sabulis  mediterraneis. 

«          campestre .    .    . 

.  Passim  in  agris. 

Hydrocotyle  vulgaris.   .    .    . 

.  In  paludibus  tripontii. 

SAXIFRAGES. 


Saxifraga  Iridactylites ....  In  Monte-raajore. 


CRASSULACEf. 


Umbilicus  pendulinus  . 


•        • 


—  219  — 

Gramioes.  Ilabilaculiuu. 

Sedum  nipestre In  cullibus. 

a     album In  mûris  vetustis. 

«     dasyphyllum Ad  mœnia  urbis. 

portulàce^. 

Tamarix  gallica In  insula  camarias. 

oc        africana In    sabulosis   rarcgii,   in 

camaria. 

Corrigiola  littoralis In  camiK)  lapideo. 

Portulaca  oleracea. 

SALICARI.fi. 

Lythrum  salicaria In  fossis. 

a       hyssopifolia 

Ceralophyllum  demersum.    .    .  In  aquis  dormicntibu$. 

ONAGRARIJS. 

Callitriche  sessilis In  paludosis. 

Myriophyllum  verticillatum    .    •  In  aquis  domicntibus. 

«  spicatum     .    .    . 

^QOthera  biennis Insalicetissecusrhodanum. 

Epilobium  birsutum In  fossis. 

a  tetragonum    .    .    . 

«  pubescens .... 

MYRTI. 

Philadelphus  coronarius.  .    .    . 
Pumca  granalum 

rosace!^. 
Pyrus  communis lascpibub. 


—  220  — 


Graminece. 

Pyrus  cydonia  .  ,  . 
Cratœgus  amelanchier. 
Mespilus  oxiacantha*  . 
Rosa  sempervirens.  . 
«  canina.  .  .  . 
Sanguisorba  ofBcinalis. 
Agrimonia  eupatorium . 
Tormentilla  erecla  .  . 
Potentillareptans    .    . 


HabitaCBliiOi 


Culla. 


•Ad  sepes. 
Ad  sepes. 
In  pratis. 
In  pratis. 


c(       ansenna 

«       hirtâ    . 

«       recta   . 

«  verna  . 
Rubus  caesius.    . 

«  frulicosus. 
Cerasus  avium  . 
Prunus  spinosa  . 


In  Monte-màjore. 


In  insulis  rhodanî. 
In  sepibiis. 

Insepibus. 


LEGUMINOSJS. 


Cercis  siliquastrum 
Anagyris  fetida  • 
Ulex  provincialis 
Genista  tinctoria. 

«     juncea  . 

«      scorpius. 
Cytisus  argentins 

((      candicans 
Inonis  roinutissima 

a    arvensis  . 
Anthyllis  tetraphylla 
Proralcabituminosa. 


In  Monte-majore. 

In  Monte-majore. 

In  Alpimt^  * 

In  salicetis  secusrhodaoum. 

Ubique  in  campo  lapideo. 

In  coUibus. 

In  Àlpinis* 

In  Alpinis. 


In  Monte-majore.  In  cam- 
po  lapideo. 


—  221  — 


( 

Sramiufv. 

lUbitaculuui. 

Trirolium  suiïocatum     .    .    . 

Trifolium  chcrleri    .... 

.  In  stcrilibus  cainpi  laii 

« 

arvensc    .... 

% 

a 

procumbcns  .    . 

In  camaria. 

«c 

squarrosum    .    .     . 

« 

resupinatum  .    .    . 

.  In  camaria 

« 

angustifolium.    .    .* 

« 

agrarium  .... 

a 

tomentosum  .    .    . 

ce 

repens 

« 

lappaceum     .    .    . 

a 

ft'agiferum     .    .    . 

« 

uniflorum.     .    .    . 

« 

hybridum.     .    .    . 

« 

îrrcgulare.    .    .    . 

Melilotus  offlcinalis 

.  In  herbosis. 

« 

leucantha  .... 

.  In  herbosis. 

a 

parviflora 

Medicago  marina 

In  maritimis  camaria?. 

« 

lupulina 

In  piano  Burgi. 

a 

Yillosa 

.  In  camaria. 

« 

minima    .... 

. 

« 

maculata  .... 

■ 

'  c 

nigra 

1 

« 

tribuloides    .    .    .    . 

In  campo  lapidco. 

« 

littoralis 

« 

coronata 

> 

a 

glomerata 

Trigonella  monspeliaca     .    .    . 

« 

fOBnum-grsBcum    .    . 

In  campo  lapidco. 

Lotus  siliquosus 

Ad  oras  fossarum. 

« 

corniculatus 

In  arvis. 

« 

hironlus   

In  humidii^. 

—  222  — 

G  ra  mince.  Ufthitsealum. 

Lotus  reclus Inhumidis. 

«    maritimus 

Dorycnium  herbaceum.    .     .    . 
Robinia  pseudo-acacia.    .     .    .  Culta. 

Colulca  arborescens In  Alpinîs. 

Astragalus  hamosus In  campo  lapideo. 

V  monspeliensis  .    ?    .  In  Âlpinis. 

«  scsamcus 

Lathyrus  annuus In  ams. 

«        aphaca In  cultis. 

('        angulatus 

«        a\illarjs In  campo  lapideo. 

«       setifolius In  aridis  campi  lapidei. 

(c       latifolius 

a        tuberosus In  camaria)  insula. 

«       pratensis Ubique. 

«       palustris In  paludosis. 

a       cicera Âd  segetes. 

a        sphœricus In  sterilibus. 

a       hirsutus 

Orobus  saxalilis In  coUibus. 

Vicia    cracca Inter  segetes. 

«    amphicarpos 

a    sativa 

0    hybrida 

«    hirta Inter  segetes. 

«    narbonensis In  Monte-majore. 

«    angusUfolia 

«    percgrina 

cf    crvilia Inter  segetes. 

Ervum   tetraspcrmum.    .    .    . 

«       gracile 

«       Icns 


—  2à3  — 

Graminea.  Ilabitaculuui. 

< 

Scorpiurus  muricatus  ....  In  campo  lapldoo. 
Ornilbopus  scorpioides.  ...  In  carnpo  lapideo. 
Hyppocrepis  multisiliquosa    .     . 

tt  comosa    .... 

«             unisiliquosa .     .    . 
Coronilla  juQcea In  coliibus. 

4L        minima In  Monte-majorc. 

«        varia 

a       coronata In  Monlc-majorc. 

Hedisarum  spinosissimum.    .    .  Incainpo  lapideoslcrili.* 
Onobrychis  saliva Culta. 

«  saxatilis Incanipolapideo. 

a  caput  gain.     ...  In  canipo  lapideo. 

TIREBINTIIACR  R. 

Pistacia  terebinlhus In  slerilibuscampilapidci. 

«      lentiscus Incanipolapideo. 

FRANGULACBJS. 

Evonymus  europcus Inscpibus. 

Rhamnus  alaternus      ....  In  3Iontc-majûrc 
«         catharticus  ....  In  Monle-inajorc. 

PAPAYER  ACEiE. 

Nymphéa  lutea In  aquis  dormientibus. 

«        alba In  aquis  dormientibus. 

Papa  ver  hybridum In  Monlc-majore. 

a      rhœas Ubique. 

«      somnifcrum In  Monte-majorc. 

«      roubiœi In  campo  lapideo. 


- 

-  824  — 

Grammeap. 

HabitaculuB. 

Chelidonium  majus.     ;    . 

.    .     .  Ubique. 

a .           glaucium .    . 

.    .    .  Inruderatis. 

((            corniculatuni 

.    .    .  In  campo  lapideo. 

«            hybridum. 

ft         •         « 

Fuiiiariacapriolata  .    .    . 

.    .    .  In  Monte-majore. 

«      vaillantij     .    .    . 

»    .    .  In  olivelis  et  vineis. 

«      offlcînalis.  .    . 

•    •    • 

«      parviflora   .    .    . 

.    .  In  olivelis  campi  lapi< 

a      spicata  .    .    . 

»        •        « 

Ilypecoum  prociimbôns.    . 

,    .    .  In  campo  lapideo. 

a         penduluui.  .    . 

.    .  In  campo  lapideo. 

CRUCIFERJS. 

Raphanus  raphanistrum. 

0 

Sinapis  incana.   .    .    . 

•                    •                    • 

Hesperis  africana.    .    .    . 

.    .    .  In  sabulosis  maritim: 

, 

marias. 

Cheiranthus  littoreus  . 

.    .    .  In  campo  lapideo,  \ 

Foz. 

«           sinuatus.    .    . 

«           Cheiri  .    .    . 

.    .  In  campo  lapideo. 

Sisymbrium  nasturtiuih    . 

.    .  Infossis. 

«           silvestre    .    , 

•        • 

a           amphibium.    . 

.    . 

tt           murale.     .    . 

tf           polyceratium  . 

.    .In  campo  lapideo. 

«           tenuifolium.    . 

<(           irio  .... 

«           loeselii  .    .    . 

.    .  In  campo  lapideo. 

«           obtusangulum. 

<(          ofQcinale.  .    • 

• 

—  225  — 

GrAmÎMK.  nabitacolan. 

^jrabis  hirsuta.   .    ...    .    •  In  collibus. 

«   thaliana« 

«   stiteta In  Honte-majore. 

CZardamina  fairsuta In  Honte-majore. 

Bûcutella  ambigua In  sterilibuscampi  lapide  i 

Clypeola  jonthiaspi .    .    .     .    .In  olivetis. 

Alyssum  calycinum In  campo  lapideo. 

c    '  maritimam.  .... 

Srabayerna 

Cochlearia  draba Insegetibus. 

«         glasUfolia 

Coronopus  vulgaris 

Lepidium  latifolium 

«         iberis 

«        pœtreum 

«        procumbens .... 

Thiaspi  saxatile In  collibus. 

«      bursa  pastoris  ....  In  arvis. 

«      perfoliatum In  campo  lapideo. 

«      çampestre 

Jberis  pinnata 

Myagrum  rugosum  ..... 

«       perenne 

Gakila  perenne 

«    rugosa 

Bunias  erucago 

Crambe  maritima In  raarilimis  camariaB. 

Isatis  Unctoria, In  salicetis  secus  Rhoda- 

nuni. 

CAPPARIDEA. 

Capparis  spinosa In  Monte-majorc. 

TOMEXIT.  29 


—  Î2G  — 

Gramiiiflc  HabiUcuIim 

Reseda  luteola •     .  Inarvis. 

((    alba    ....... 

«    phyleuma 

Âidrovanda  \esicuIosa  ....  In  aquis  pigris. 

RUTACBiE. 

Tribulus  lerrestris  .     .     .     .     .In  sabulis  camariae. 
Rula  graveolens In  collibus. 

«  monlana Intriponlio  versus  Barbe- 
gai. 

a  chalepcnsis .In  Monte-majore. 

CARYOPHYLLEA. 

Gypsophila  saxifraga In  Monte-majore. 

Saponaria  oflîcinalis 

«        vaccaria Adsegeles. 

Dianthusprolifer In  sterilibiis. 

«       caryophyllus ....  In  Monte-majore. 
Silène  inflata ÏJbique. 

«    otites 

«    spicata 

«    conica 

«    quinque vulnera.     .     .     .  In.campo  lapideo,  versus 

Foz.    . 
Lychnis  dioic3 Adsegeles, 

a      githago  .  • In  cultis, 

Frankenia  pulverulenta.    ...  In  campa  lapideo. 
Polycarpon  tetraphyllum   .     .     . 

Sagina  procumbcins In  campo  lapideo  versus 

Foz. 
Alsine  média 

«    umbellata 


—  227  — 


GrAmiAMB. 

Ilabilaculom 

Cerastium  semi  decandruni 

1.     .       . 

Arenaria  tenuifolia  .    . 

«        rubra  .    .    . 

Lînum  gallicum.    .    . 

.    .    .  Incampolapideo. 

«     maritimum .    . 

c(     campanulalum .    . 

.    .  In  collibus. 

«      strictum.    .    . 

.    .    .In  Monle-majore. 

«c     narboneose .    . 

«     catharticuiD.    .    . 

.    .    .  In  campo  lapidée. 

CISTI 


Cistusalbidus. 

.  In  Monle-majore. 

«  salvisfolius    .    .    .    . 

.  In  campo  lapideo  sterili 

«  moospeliensis.    .    .    . 

.  In  campo  lapideo  sierili. 

Helianthemum  fumana.    . 

a                pilosum.    . 

tt                marifolium. 

«                salicifolium.    . 

«                hirtum.     . 

• 

«                glulinosum. 

.    .  Incampolapideo. 

«                vulgare.    . 

«                apenuinum. 

.     .  In  campo  lapideo. 

«                œlandicuin. 

«                majoranœfoliu 

m  .  In  Monte-lnajore. 

MAL^ 

(TACfiiE. 

Malva  rotundifolia .    .    . 

>    • 

a    sylTestris.    .    .    . 

•     .                     1 

Althœa  officinalis     .    .    . 

•     . 

«c    cannabina 

*    • 

—  S28  — 


Lavatera  olbia    . 
«       maritima 


H«bit«cirta>v 


GERANICiE. 


Erodium  cicutarîum.    .     , 

«        çiconium  ;    *    ; 

«       malachoides  .    . 

«       romanum-    :    . 
Géranium  lucidum.    .    . 

«  molle    •    .    . 

^  dissectum  .    . 

«  rotundifolium  . 

«  pusiUum .    . 

«  robertîanum    . 


In  Monte-majore* 
In  campo  lapideo. 


SARMENT  ACS  A. 


Vitis  saliva. 


Hypericum  perfoliatum. 
a  tomentosum 


HYPiSRICfiJS. 

.    .    .  Infossis. 

.    .'   *  In  campo  lapideo. 

ACBRA. 


Acer  monspessulanus  ....  InAlpinis. 

RAI^UNCÇLACiiE. 

Clematis  flamraula .  .    .    -    .  In  Monte-majore. 

a       maritima'.  ....  In  maritimis  camariœ. 

Thalictrum  flavum  .  .... 

\  minus?  .    .    •    • 


—  229  — 


GranioMP. 


HftbiUculiB. 


Anémone  hortensis In  Honte-majore. 


FJcaria.ranunculoides 

In  humidis. 

Adonis  annua 

.  Ad  segetcs. 

Delphjaium  consolida.     .    . 

.  Incampolapideo. 

Ranuncalus 

chœrophyllos.     . 

« 

muricatus     .     . 

.  In  arvis. 

« 

falcatus    .     .    .     . 

« 

arvensis    .    .    . 

v 

sceleratus.     .    .    . 

In  paludibiis. 

(( 

acris   .... 

« 

w 

reptans    .     .     . 

« 

(C 

bulbosus  .     .     .     . 

« 

lingua 

In  paludibus. 

«c 

ophioglossifolius  . 

.  In  humidis  caropi  lapidei. 

« 

parvulus  .    .     . 

« 

nodiflorus .     .    . 

a. 

phylonoUs.     .     . 

.  In  paludosis. 

Nigella   damascena.    .    .    . 

.  In  Monte-niajore. 

ZOOLOGIE. 


INFUSOIRES. 


Animaux  microscopiques,  gélatineux,  transparents,  poly- 
morphes ,  contractiles. 

PjQmide  bouche  distincte;  aucun  organe  intérieur  déter- 
minable.  Génération  fissipare ,  sub-gemmipare.  ' 

(Lamarck.) 


-  230  -- 

Monas  atomus In  mare. 

«    lens. ^^  ^5"*  putevrum 

«    pulvisculus  ....     .  In  aquapaludoram. 
Yolvox  punctum Inaquaputeorumcamar 

ft     granulatum In  aqua  paludorum. 

«     pilula « 

Protens  tenax In  aquis  medilerraneis 

Vibrio  vermiculus In  aqua  paludorum. 

«   inteslinum « 

Paramecium  oviferum  ....  « 

«          V  marginalura  ...  « 

Kolpodà  triquetra In  aquis  mediterraneis. 

«      assimilis « 

Bursaria  hirundinella  ....  In  aquis  paludorum. 
Trichoda  viridescens    ....  In  aquis  mediterraneis. 

«        cornu  la In  aquis  paludorum. 

«        floccus Infossis. 

Kerona  patella In  aquis  paludorum. 

«     vannus In  aquis  mediterraneis 

Cercaria  tripos .  « 

«        discus  ......  In  paludibus. 

«        muriatlca In  aquis  saisis  stagni  d 

Valduc. 
Furcoccerca  podura In  aquis  paludorum. 

«  viridis « 

POLYPES. 

Animaux  gélatineux,  à  corps  allongé,  contractile,  n'a 
aucun  autre  viscère  intérieur ,  qu'un  canal  alimeintairi 
une  seule  ouverture. 

Bouche  distincte,  terminale,  tantôt  munie  de  cils  mouvs 
tantôt  entourée  de  tentacules  en  rayons. 


—  231   — 

Aucun  organe  connu  pour  le  senlinienl ,  la  respiration  cl  la 
fécondation. 

Reproduction  par  des  gemmes ,  lanlôt  exlcrieurs  ,  tantôt 
internes..    (Lamarck.) 

Trichorerca  longicauda.    ...  In  aquis  pahidosis. 

BrachioDus  tripos a 

Vortîcella  socialis « 

Hydra  viridis a 

Spongilla  friabilis In  stagne  iïEntrcssens  in 

campo  lapideo. 

RADIAIRES. 

Animaux  nus ,  libres ,  la  plupart  vagabonds,  à  corps  en 
géoéral  suborbiculairc ,  renversé,  ayant  une  disposition 
rayonnante  dans  .<îes  parties ,  tant  internes  qu'externes,  et 
dépourvus  de  tête ,  d'yeux  et  de  pattes  articulées. 

Bouche  inférieure  simple  ou  multiple  :  organes  de  la  di- 
gestion le  plus  souvent  composés  de  pores ,  ou  de  tubes  exté- 
rieurs, aspirant  Teau.  —  Des  amas  de  gemmes  internes, 
ressemblant  à  des  ovaires. 

Comalula  mediterranea.    ...  In   aquis    mediterraneis, 

versus  Foz. 

Asterias  rubens « 

Fibularia  tarentina « 

Spatangus  atropos « 

Echinas  esculentus.  « 

Actinia  vîridis « 

«-     coccinea << 

«     alb» « 


—  232  — 


YfiRS, 


Animaux  à  corps  mou ,  allongé ,  nu  dans  presque  tous  » 
sans  tête ,  sans  yeux  et  sans  pattes. 
Bouche  constituée  par  un  ou  plusieurs  suçoirs.  Point  de 

tentacules. 

.1 

Organisation.  Un  tube  alimentaire  ;  des  pores  extériears 
respirant  Teau  ;  génération  gemmipare  dans  les  uii$/.8uil»T 
\ipare  dans  les  autres.  Point  de  cerveau,  poiat  d0  moéHti 
longitudinale  noueuse,  point  de  sens,  point  de  7ai8i|€(8\KQ^ 
pour  la  circulation. 

Hydatis  globosa Dans  la  plèvre  du  porc. 

Hydatigera  Fistularis   ....  Dans  le  péritoine  des  che-. 
>^  vaux  de  Camargue. 

Cœnurus  éerebralis Dans  le  cerveau  des  brebis. 

Ecchinococcus  veterînorum  (Ru-  Dans  les  viscères  des  brebis 

dolphi).  à  leur  retour*  de"  la 

montagne. 
Tœnia  exfyinsa  (Rudolphi).         Dans    les    intestins    des 

agneaux. 

«     crenata'(Goez).  Intestins  de  la  pie. 

«     solium.  L.  Intestins  de  l'homme. 

Botryocephalus  hominis    .    .     .  Intestins  de  l'homme. 
Fasciola  hepatica.    .    .     .'    .    . 

<      trigonocephala.     .    .    .  Intestins  du  blaireau. 
Âmphistoma  cornu tum.     .    .    .  Intestins  du  héron. pour- 
pre. 
Echinorhyncus  gigas  ....  Intestins   des    cochon^ 
Ascaris  lumbricoides.  L.    .    «    .  Intestinsgrélesderhomm^ 

ce     marginata Intestins  du  chien. 

Oxiurus  vermicularis Intestins  de  Thomme. 

Tobifex  marinas. Sables  maritimes. 


—  233  — 


AKNBLIDES. 


Hirodo  proYincialis 

.  c    medicinalis Dans  nos  marais  de  Crau 

et  de  Camargue. 

c     sanguisuga 

«     pumQa 

PoDt(Adella  muricata  ....  Bords  de  la  mer  à  Foz. 
Lumbricos  terrestris    ....  Terre  humiJe  des  jardins. 
Dentalium  dentalis(Lamarck}. 

t         tarentinum  (Lamarck)  .Joz . 

GIRRHIPÈDBS. 


^ 


Balaon^  sulcatus 

t     miser Dans  la  mer  à  Bouc  et  à 

Foz. 

t     patellaris 

t    perforatus 

Anatifii  IcBYis Dans  la  mer  à  Bouc  et  aui 

Saintes-Mariés. 


V 


MOLLUSQUES   TEEHESTRES  ,   FLUVIÀTILBS 

ET  MABINS. 


Considérés  en  masse ,  les  mollusques  vivent  dans  tous  les 
i&ilieQX.  Les  testacelles  vivent  sous  terre  ;  les  hélices,  les 
BttiUotSy  les  cyclostpmçs  et  les  bulimes,  passent  leur  vie  dans 
IVr,  à  la  surface  du  sol,  pendant  que  d'autres  sont  jusqu'à 

TOME  XIV.  30 


—  234  — 

un  certain  point  amphibies ,  c'esl-à-dire  qu'ils  sont  aériens 
par  les  organes  de  la  respiration,  et  cependant  vivent  dans 
Peau  qu'ils  quittent  rarement,  commeleslymnées  et  lespla^ 
norbes.  Les  eaux  de  la  mer  morte,  quoiquBsîfortemerit  satiirêes 
de  sel  et  imprégnées  d'asphalte ,  contiennent  des  moUiKsqaés 
conchilifères  vivants.  Il  y  en  a  jusques  dans  les  eaux  ther^ 
maies  les  plus  chaudes.  Le  Turbo  thermalis ,  par  exemple , 
trouve  dans  celles  d'Albano ,  dont  la  température  est  de  40* 
plus  0  de  Réaumur ,  toutes  les  conditions  nécessaires  à  son 
existence,  tandis  que  le  clio-boréal  paraît  ne  pouvoir  vivre 
ailleurs  que  dans  les  mers  glaciales  du  pôle.  Enfin ,  la  très- 
grande  partie  des  malacozoaires  fluvialiles  et  marins  vit 
constamment  dans  les  eaux  douces  ou  salées ,  courantes  ou 
stagnantes.  Tels  sont  tous  les  acéphalophores  sans  distinction. 

Les  lieux  les  plus  favorables  à  la  multiplication  des  ès)pèbëi 
terrestres,  sont  les  lieux  frais  et  humides.  Les  hélices  et  la 
plupart  des  autres  pulmobranches  terrestres  habitent  les 
bois ,  les  jardins ,  les  champs  et  les  montagnes.  Quelques-unes 
se  plaisent  dans  les  terrains  secs,  arides  et  même  ôablonneux. 
En  hiver,  elles  se  réfugient  dans  les  vieux  murs,  ou  bien 
elles  s'enfoncent  dans  la  terre.  Au  printemps ,  elles  sortent 
de  leur  retraite ,  se  dépouillent  de  leur  opercule ,  et  fixent 
leur  demeure  sous  le  gazon  ou  dans  la  mousse. 

Plusieurs  mollusques  contribuent  à  la  nourriture  de  Thom- 
me.  Quelques-unes  de  nos  hélices  sont  édules ,  et  la  grande 
quantité  à^Unio  pictorum  et  littoralis  qui  se  trouvent  mêlées 
à  la  terre  de  nos  fouilles ,  ne  permettent  pas  de  douter  que  leia 
Romains  ne  mengeassent  ces  espèces  aujourd'hui  abandonnées. 
Dans  le  choix  des  hélices  comestibles ,  on  préfère  celles  qui 
sont  ramassées  en  hiver ,  garnies  de  leur  opercule ,  ou  au 
printemps ,  avant  Taccouplement.  Les  Hélix  aspersa  ver^ 
miculata  et  Pisana ,  sont  celles  dont  là  chair  est  la  meilleur^ 
et  surtout  la  plus  légère. 

Les  malacozoaires  marins  sont  loin  de  vivre  dans  les  mêmes 


—  235  — 

eircoopitanccs.  La  plus  grande  par  lie  d'cntr'eux  .  connue  sous 
I^,iipn[)4,'6spèces  littorales ,  comme  les  venus ,  les  mactres , 
les^lea,' les  troques,  les  luciucs,  les  bucardcs,  les  lu- 
tr^4i;esetlcscthéries,  vit  sur  les  bords  de  la  mer  et  sur  les 
rç^^tiorsà  l'emboucliure  des  rivières.  Un  grand  nombre  d'au- 
tros^dfôignésà  cause  de  cela  ^  sous  le  titre  de  mollusques 
pélasgieDS ,  paraissent  ne  pouvoir  exister  qu'à  des  distances 
considérables  du  rivage ,  comme  les  nautiles ,  les  argonautes, 
lescarinaires,  les  térebratules  et  les  janthines. 

Les  inolluaques  fluviatiles  se  trouvent  dans  les  rivières ,  les 
étangs,  les  lacs ,  les  fontaines ,  les  marais ,  et  les  fosses  bour- 
beuZv  L^prganisation  de  quelques-uns  d'entr'cux  les  rend 
propices,  cependant,  à  vivre  hors  de  l'eau.  Les  auricules ,  les 
pbyses  et  les  ambrettes  vivent  sur  les  plantes  qui  bordent 
le^marais  et  les  fossés ,  et  on  les  voit,  en  certains  cas ,  aller 
r^sfir^ç  Pair  libre  à  quelque  distance  du  rivage,  comme  cette 
tsfke  d6  méritine  que  les  naturalistes  de  la  coquille  trouvè- 
rent ea  si  graode  quantité  sur  les  arbres ,  à  une  grande  dis- 
t^uice  des  eaux  qu'elle  habitait. 


CONCmfÈRËS. 


Animaux  molasses,  inarticulés,  toujours  llxésdans  une  co- 
quille  bivalve  ;  sans  tête  et  sans  yeux;  bouche  nue,  cachée, 
dépourvue  de  parties  dures;  manteau  ample,  enveloppant 
tOQt  le  corps  et  formant  deux  lobes  lamelliformes.  Génération 
ovo-vivipare;  point  d'accouplement. 

Branchies  externes,  situées  de  chaque  colé  entre  le  corps  e( 
le  manteau.  Circulation  simple;  cœur  à  un  seul  ventricule. 
Quelques  ganglions  rares  ;  des  nerfs,  mais  point  de  cordon 
wédullaire  ganglionné. 


—  236  — 

Coquille  toujours  biyalve,  enveloppant  entièrement  Ott  ei 
partie  ranimai,  tantôt  libre,  tantôt  fixée  ;  à  valides  le  pk&sbu 
vent  réunies  d'un  côté  par  une, charnière  ou  un  ligament. 


.f  • 


CONCHIFËRES  DIBIYAIRBS. 


Teredo  navalis.  . , .    .    .    .    .  À  Fo^,  dans  les  bois  eii 

foncés  dans  la  mer. 
Solen  siliqua Sur  le  rivage  de  tûi. 

«  ensis. Sur  la  plage  des  S*^  Mariei 

«  legumen Surlaplageà  Foz. 

«  strigillatus A  Bouc  et  à  Foz. 

Anatina  mediterranea  ....  A  Bouc.    . 

Lutraria  solenoides .    .    .    .    .  Dans  tout  le  golfe  dé  Ly or 

«       elliptica.   .    .    .    .    .  A  Foz. 

Mactrastultorum Sur  toute  la  côte. 

a   solida  .......  Foz. 

«   laclea Foz. 

Amphidesma  lactea Bouc. 

Pandora  rostrata Foz. 

Petricola  striata Etang  de  Berre. 

Venerupis  irus Bouc. 

Psammobia  vespertina  ....  Golfe  de  Lyon. 

«  arenata Foz. 

Tellina  punicea  .!....  Bouc. 

«     exilis Etang  de  Berre. 

«     nitida Foz. 

«     depressa Plage  des  S*-  Maries. 

Lucina  lactea Plage  de  Foz. 

«    pecten Foz. 

ce    digitalis. .    .    .    .    .    .  Bouc. 


—  837  — 

DcHiax  tniacnlus .    .             .    .  Toute  la  câte. 
Cydascornea Dans  les  marais  d'Arles. 

c   fontinalis Dans  les  marais  de  la  Crau. 

Cytherea  cliione Foz 

Venus  puilastra Bouc. 

«    florida Bouc. 

«    bîcolor Foz. 

a   geographica Bouc  et  Foz. 

(   gallina Toute  la  cote. 

«    pulchella Bouc. 

Cardium  tuberculatum .    .    .    .  Toutclacôte. 

«     echinatum « 

«     aculeatum « 

«     edule Etang  du  Valcarès  en  Ca- 
margue. 

i     scobinatum « 

Cafdita  sulcata Foz. 

«    rufescens « 

Hiatélla  arclica « 

bocardiacor « 

Arca  barbata a 

t  noe Toute  la  côté. 

a  lactea Bouc. 

Pectunculus  pilosus.    .    .  '  .     .  Foz. 
Nocula  pella  .    .    .    .    .    .    .Foz. 

Unio  Uttoralis  (Drap)  ....  Marais  et  étangs  d'eau  douce 

«  pictorum  (Linné).    .    .    .  Canaux  du  Trébon. 

c  Requiennil  (Michaud).  .    .  Etangs  d'eau  douce. 

«  Jacqueminii(Dupuy].     .  {\)  Etangs  d'Entressens  et  de 

Meyranes,  en  Crau. 

«  asterianus  (DapuY)  .    .  (1)  « 

(4)  Les  noms  A'Accuata  et  de  Cuneata,  par  lesquels  j'ayaiR 
d'abord  désigné  ces  Unio^  trouvés  par  moi  avec  VAnodonîa 


-^  238  — 


Anodonta  arelalensis  (Nobis) 
«       cygnea  (Linné)  . 
«       cellensis  (Schrot) 
«        piscinalis  (Nîlsson) 
«        anatina  (Linné) 

Chama  oristella  ...     . 

Modiola  discrepans.  .    . 

Mytilus  edulis.    .    .    . 
a    gallo-provincialis. 
«    minimus.  (Poli). 

Pinna  nobilis.    .     .     . 

Lima  linguatula  .     .     . 

Pecten  maximus.  .  . 
«  jacobeus  .  .  . 
«  médius.  .  .  . 
«    glâber.    .'  .     . 


MeyranesenOrau, 

(C 

ce 
(( 
(( 

Foz.    • 

Bouc. 

Etang  de  Berre. 

Foz  et  Bouc, 

ce 

Foz  et  Bouc. 

« 


arelatensis  dans  les  étangs  d'Entressens  et  de  Meyranes  de  Grau, 
ayant  déjà  été  donnés  auparavant  à  d'autres  coquiPes  dû  même 
genre,  M.  l'abbé  DupuYa  dû  leur  substituer  ceux  à'Unio  Jacqup- 
minii  et  Asterianus,  sous  lesquels  mes  deux  espèces  nouvellesi 
viennent  de  prendre  place  dans  son  Jiistoire  naturelle  des  mol- 
lusques terrestres  et  d'eau  douce  de  la  France. 

Voici  la  description  que  j'en  avai^  donnée  : 

Unio  arcuata  (Nobis).  —  Jacqueminii  (Duply). 

Testa,  oblonge  ovata,  superne  coarctata,  âinuata,  extus  viri- 
descente,  umbonibus  tumidis  ;  natibus  decorticatis,  antico  lon^ 
giore,  intus  albido  ccrulea  ;  impressione  musculari  posteriore 
profunde  cava,  dente  cardinâli,  crenulato  magno.  2  poUicesIata. 

Unio  cuneata  (Nobis).  — Asterianus  (Dupcy). 

Testa  ovato  elongata,  cuueiformi,  tumida,  crassa,  epiderme 
plicata,  extus  fusco  nigric^nte;  natibus  prominulîs,  rare  décor* 
ticatîs  ;  latere  antico  ângulato  ;  postico  brevi,  rotundato  ;  intus 
albîda,  apicQ  dilute.çerulea.;  dente  cardinali  exser4o,  fimbrûto, 
crasse.  3  pollices  lata. 


r 


—  239  — 

Peclen  opicrcularis Fi»z  et  fk)ui: 

t    varius « 

«    pusio Donc. 

«    Audouiiiii Bouc. 

Uslrea  hippopus Toute  la  oùto. 

ADomia  ephippium Foz. 

t       cepa Foz. 

molu'sqi:ks  ptêropodes. 
Hysdœa  tridcntata Fo/. 

(iASTEROPODES. 

Patella  cœruica Bdîic. 

1    vulgata Bouc  et  Foz. 

Emarginula  fissura Plages  sablonneuses  entre 

Bouc  el  Foz. 

Fissarella  grœca (^ 

POeopsis  hungarica Foz. 

Ancylus  fluvialilis Marais  de  Crau. 

«      spina  rosa) Marais  de  Montmajour. 

Bulla  lignaria Toute  la  côte. 

«    striatB Bouc. 

«    hydatis  (Lamàrck)  .     .    .  Étang  deBerre. 
Limax  gagàtes Dans  les  jardins. 

«    marginatus  (Draparnaud).  Dans  les  puits  elles  caves. 

TRACnËLIPODES. 

Hélix  aspersa Ubique  in  agro  arelatense. 

c    vermiculata Ubique. 

c    melanostoma Mont-majour. 

t    algira Monl-majour.  La  Crau. 

c    nemoralis Dans  les    marais    et  les 

oseraies  du  Rhône. 


—  240  — 

Hélix  hortensis  ......  Dans  les  marais  de  Crau. 

a    pisana Dans  tout  le  territoire. 

«    splendida Mont-msjour.  J^es  Alpines. 

a    yariabilis Dans  tout  le  t^ritoire. 

a    ericetorurUf Dans  les  prairies. 

«    Carthusionella  ....  Dans  les  endroit^  hmQîâe3' 

c    carthusiana a 

«    inaritima.    .    .         .    .  Le  littoral  maritime  de  là: 

Camargue. 

«    hydatina 

«    caiididissima Hont-majour.    La  Grau. 

Les  Alpines. 

«    cinctella Les  bords  du  Rhône. 

«    striatà Dans  les  lieux  bumi(}eset 

ombragés. 

<t    conspuriata Les  vieux  murs.  L'ampbi* 

théâtre. 

<    conica Dans  la  Grau  et  la  Ga«- 

niargue. 
«    conoidea  ......  « 

«    pulchella Les  bords  du  Rhône. 

«    hispida .  Les  lieux  hnmides. 

.<^    ruspestris.  (DR4Parnaud.)  Les  Alpines. 

^    cristallina Les  bords  du  Rhône. 

a    Lucida  (Draparnaud)  .    .  Sous  les  pierres ,  dans  les 

fentes  des  murs. 

a    rotundata Sous  les  pierres. 

Carocolla  lapicida.    .    .    .    .    .  Les  Alpines. 

«     albella Sur  les  joncs  maritimes, 

à  Foz. 

«      elegans 

Pupa  quadridens. Les  Alpines. 

Ptipa  cinerea Les  rochers  de  Montmajour. 


-  34i   — 


Pupi  polyodon   . 

c  variabilis   . 
' c  gYena  .    . 
Clausilia  rugosa  . 
Bulimusdecdlatus 

«     radiatus .    . 

«     acutus    .    . 

(     ventricosu8. 

«  lubricus.  . 
Adiatina  acicula.  . 
Sooeiiieaamphibia  . 

Auricula  myosotis 
Cydofitoma  elegans. 

«  patulum 

Pianorbiscorncus 
«       carinatus  . 
a       marginatus 
«       vortex  .    . 

«       spirorbis  . 

Phfsa  fontinalis  .  . 

l'Jiimcea  palustris  . 

«       stagnalis  . 

«       peregra.  . 

«       ovata. 

«       auricularia. 


Les  Alpines. 

Moiil  majeur. 

Les  Alpines. 

Les  Alpines. 

Moiitmajour.  La  Crau. 

Les  Alpines. 

Sur  le  bord  des  eaux. 

« 
Les  bords  du  rliône. 

<i 
Sur  le  lx)rd  de^  fossés  en 
(Iran  el  en  Camargue. 
Poz. 
Montmajour.  La  Cnu.  Les 

Alpines. 
Les  Alpines. 
Dans  les  marais. 


(C 


Dans  les  eaux  pures  et 

tranquilles. 
Marais  de  Montmajoar. 
Dans  les  ruisseaux. 
Dans  les  marais. 


« 
(( 


.    .    .    .  Dans  les  roubines  du  port 

de  Crau. 
Yalvata  spirorbis    (Drapârnâud).  Dans  les  eaux  stagnantes. 
Rissoa  violacea  (Freminville).    .  La  plage  de  Foz. 
«    Bruguieri  (Payraudeau)    .  « 

TOMEXIY.  31 


Rissoa  oblonga  (Desmakest).  .    .  La  plage  de  Foz. 

«    cancellala  (Desmarest).    .  « 

«    costata  (Desmarest).    .    .  Bouc. 

«    ventricosa  (Desmarest)    .  Toute  la  côte. 
Paludina  vivipara.     .     .     *    .    .  Dans   les    marais  et  les 

étaugs  d'eau  douce. 

«        impura « 

Neritina  fluviatiKs    .....  Dans  les  canaux  d'e'coule- 

ment  de  nos  marais. 
Natica  canrena Foz. 

«    cruentala Bouc  et  Foz. 

«    millepunctata     ....  Plage  de  Foz. 

«    monilifera. a 

«    Guilleminii a 

«    albumes toute  la  côte. 

Tornotalla  fasciata Foz.  Bouc. 

Scalaria  communis Plage  de  Foi:. 

Trochus  magus Bouc. 

«        ziziphinus  r    .     .     .     .  Plage  de  Foz. 

«       conulus Foz. 

«        conuloides.     .....  Foz. 

«        Laugieri(PATRAUDEA(j).  Foz. 

«        Fermonii  (Payraudeau)  .  Foz. 

«        Matonii    (Payraudeau).  Foz. 

«       Pharaonis Foz.  Bouc. 

«       grandatus.     ...    .  Foz. 
MonodoniaOlivieri  (Payraudeau).  Plage  de  Foz.    .... 

«         Couturii « 

«         Vieillotii « 

«         Lessonii a 

«         Richard! « 

«         Jussiœi « 

Turbo  rugosus    ......  Toute  la  opte.. 

«    pica *  Plage  de  Foz. 


—  i43  — 


Turbo  neritoide  . 

«   cerulescens. 

«   pullus .     . 

«   Gostatus    . 
Turritella  terebra. 
Cerithium  vulgatum 
Fosussyracusanus. 
Murex  erinaceus. 

ft   brandaris. 

«   trunculas. 
Triton  variegalum 

«  corrugatum 
Rostellaria  pes-pelîcani 
Gassidaria  echinophora 

«        sulcata     . 

«        thyrrena . 
Dolinm  galea.    . 
Buceinum   mutabile 
maculosum 
gibosullum 

BEAU  ) 

neriteum 
aciculatum 
reticulatum 
Columbella  rustica.  . 

«  mercatoria 

Mitra  tringa.  .    .    . 

a  ebenus .    .    . 

Volvaria    miliacea  . 

Ovula  triticea.    .    . 

Cyprœa  monela  .    . 

«      pediculus.    . 

%     coccinella.  . 

Conus  franciseanus  . 


« 

c 


(Patrau- 


Foz. 


Foz. 

Plage  des  S'**-Maries. 

Plage  de  Foz. 


(( 


a 


Toute  la  côte . 


« 
Foz. 
(( 

« 

Bouc  et  Foz. 
(( 

Toute  la  côte. 

ce 

Foz. 

Toute  la  côle. 

Foz. 

« 

Bouc  et  Foz. 

« 
Bouc.  Foz. 

« 
Foz. 
« 

.  Bouc  et  Foz. 


—  2i-4  — 
Conus  medilerraiieus.  ....  Bouc  et  Foz. 

CEPHALOPODES. 


\ 


% 


Argonauta  argo Tout  le  golfe. 

Loligo  vulgaris .  «  ■ 

Sepia  ofQcinalis  ......  « 

Carinaria  medilerranea.    .     .    . ,  Plage  de  Foz  où  je  l'ai 

trouvée  en  4  830 . 


POISSONS. 


Les  Donibreuses  espèces  de  poissons  que" l'on  vend  sur  bos 
marchés  .«nous  viennent  delà  mei\  du  rbône,  des  marais  et 
des  étangs  de  la  Crau  et  de  la  Camargue. 

La  mer  nous  fournit  le  tlion,  la  sardine,  la  daurade, 
le  loup ,  le  poisson  de  Saint-Pierre ,  le  muge  ,*  le  maquereau , 
le  rouget ,  le  merlan ,  la  sole ,  la  pelamide. 

Le  rhône  nous  donne  le  barbeau ,  l'élurgeon ,  le  boiroa , 
Tanguille,  l'alose,  la  carpe,  la  lamproie,  le  saumon  et  la 
truite  saumone'e. 

Nous  avons  dans  nos  étangs,  la  tanche,  le  brochet,  la 
carpe  et  l'anguille. 


REPTILES 


Animaux  à  vertèbres,  doni  le  cœur  est  dis|)osc  de  mauiôrc 


qu'à  chaque  coniraclioii,  il  n'cn\oie  dans  le  poumon  qu'une 
porlion  du  sang  qu'il  a  reçu  des  diverses  parties  du  corps,  et 
que  le  reste  de  ce  fluide,  si  essentiel  à  la  vie,  retourne  aux 
parties  sans  avoir  passé  par  le  poumon  et  sans  avoir  respiré. 
D'où  il  résulte  que  l'action  de  Toxygène  sur  le  sang,  étant 
beaucoup  moindre  que  dans  les  mammifères,  celui-ci  doit  être 
dépourvu  de  chaleur,  et  ne  peut  i)lus  exciter  Torganisation 
que  faiblement.  Aussi ,  observe- t-on  que  les  habitudes  des 
reptiles  sont  généralement  paresseuses,  leurs  sensations  obtu- 
ses, leur  digestion  lente,  et  que  dans  les  pays  froids  et  même 
tempérés,  ils  passent  presque  tout  l'hiver  en  léthargie. 

Halgréles  récits  exagérés  des  habitants  de  la  campagne,  il 
est  sûr  que  nous  n'avons  dans  le  territoire  qu'un  petit  nombre 
de  reptiles,  la  plupart  communs  aux  autres  parties  de  la 
France. 

Au  nombre  des  erreurs  populaires  répandues  parmi  nous, 
on  peut  mettre  en  première  ligne  celles  qui  ont  rapport  à  la 
prétendue  fascination  que  les  serpens  exercent  sur  leur  proie, 
et  à  l'existence  des  pluies  de  grenouilles  et  de  crapauds.  C'est 
à  l'aspect  efifrayant  que  présentent  les  reptiles,  à  l'horripila  lion 
naturelle  qui  en  résulte  et  surtout  à  l'odeur  fétide  qui  s'exhale 
de  leur  gueule  béante,  qu'il  faut  attribuer  les  causes  de  la  pre- 
mière de  ces  croyances  populaires.  Quanta  l'autre,  elle  lom- 
bed'elle-mêmede\ant  un  examen  scrupuleux.  Les  grenouilles 
quittent  rarement  les  retraites  qu'elles  se  sont  choisies  dans 
•es  vieux  murs  et  sous  les  pierres.  Elles  ne  les  abandonnent 
?oe  pendant  les  pluies  de  Télé,  et  alors,  il  arrive  que  sou- 
vent on  en  voit  la  terre  couverte  dans  des  endroits  où  il  n'y  en 
avait  pas  auparavant. 

CUELONIENS  OU  TORTUES. 

Testudo  lutaria  L Dans  nos  marais  de  Crau. 

«     crbîcuIarisL Dans  nos  marais  de  Crau. 


—  «46  — 

«SAURIENS  OU  LÉZARDS. 

Lacerta  agilis Sur  les  murs  expos 

soleil. 
^     areoicola.    .    .    .    *    .  Dans  les  sables  de  Rdi 

en  Camargue. 

«      viridis .  Dans  les  haies. 

«     ocellata .En  Crau  et  en  Cama 

«      mauritanica Sur  les  édifices.  A 1 

^    majour. 

OPHIDIENS  ou  SBRPENS. 

Anguis  fragilis Dans  les  prairies. 

Coluber  natrix Le  long  des  fossés 

d'eau. 
«      viridi-flavus  (Lacepède).  Dans  tout  le  territoin 
«      (BEsculapii  (Lacepède)  .  .  Mont-majour. 

BATRACIENS. 

Salamandra  cristata  (Latreillb).  Dans  les  eaux tranqu 

Rana  esculenta Dans  tous  les  fossés. 

«  temporaria.L « 

«  nrborea.  L Sur  les  broussailles  < 

des  eaux. 
Bufo  cinereus  (Schneider)    .    .  Dans  les  fossés. 
«  calamita(GMELiN).    .    .    .  Dans  les  jardins,  s< 

pierres. 
«  bombina  (Gmëlin).  .    .    .  Dans  les  marais. 


■*•*■« 


OISEAUX. 


La  description  des  oiseaux  qui  habitent  nos  campagne 


—  217  — 

vivent  dans  nos  marais  et  sur  les  Lionis  lit?  nus  étangs,  renipli- 
rait  plusieurs  volumes.  Le  cabinet  d'iustoirc  Jiaturelie  créé 
par  M.  le  baron  de  CuARrno'jst:,  en  contient  une  collection  à 
peu  près  complète,  à  laquelle  nous  croyons  ne  pouvoir  mieux 
faire,  que  de  renvoyer  ceux  qui  désireraient  à  cet  égard  des 
renseignements  qu'il  ne  nous  est  [kis  possible  de  leur  don- 
ner ici. 

Parmi  les  plus  curieux  et  les  plus  rares .  ou  compte  plusieurs 
espèces  de  canards  :  le  tadorne,  le  siilleur  huppé  et  la  sarcelle , 
le  flamant  ou  phenicoptère ,  le  vautour  de  Malte,  la  harpaye, 
le  Jean  le  blanc,  le  merle  de  roche,  une  jolie  espèce  de  mé- 
sange partis  narbonensis  qui  se  trouve  en  Cran  ,  une  autre 
ffxnn  pendidinus  qui  habite  la  Camargue,  le  guêpier, 
l'outarde ,  la  canepetière  ou  petite  outarde ,  la  grandoulc,  la 
perdrix  rouge,'  le  ganga,  le  raie  de  terre  ou  roi  de  caille, 
le  raie  d'eau,  la  poule  sultane,  le  crabier  de  Mahon,  la 
cigogne,  la  grue,  plusieurs  espèces  de  hérons,  le  courlis , 
l'aYocète,  la  bécasse,  le  vanneau,  le  pluvier,  la  spatule, 
le  cormoran ,  le  pélican,  l'oie,  plusieurs  manchots,  celui  du 
cap  et  le  sauteur ,  etc. 


.MAMMIFKBES. 


MAMMIFÈRES  EXONGULÉS. 

Balœna  acuto  rostrata Echouée  sur  les  côtes  des 

S*"Mariesen  1780. 

Ddphinud^elphis  L 

«         pbocœnaL.      .    .    .  Sur  la  cote  de  Camargue 

où  ils  se  montrent  sou- 
vent en  grandes  troupes. 


—  248  — 

MAMMIFÈRES  ONGULÉS, 
SOLIPÈDES. 


Œquus  caballus.  L  : 
«      asinus.  L.   . 


RUMINANS. 


Bostaurus.  L. 
Capra  hircus.  L. 
Ovis  aries.  L. 


PACHYDERMES. 


Sus  scrofa  L • 

MAMMIFÈRES  ONGUICULÉS. 

Lepus  timidus.  L Crau  et  Camargue. 

ce    cuniculus.  L Crau  et  Camargue. 

Caviacobaya.  L Viten  domesticité  dans  les 

maisons. 

Arvicola  amphibia.  L 

«      arvaiis.  L Dans  les  champs. 

Mus  musculusL Dans  nos  habitations. 

«  rattus.  L.    .....     .  « 

<K  decumanus  (Pallas)  ... 

Castor  galliae Sur  les  iles  du  rhône,  prés 

des  embouchures. 

PLAIMTIGRADBS. 

Erlnaceus  europeus.  L  .    .    .    .  Aux  Saintes-Marles. 

T^pa  europea.  L.    .                 .  Dans  les  jardins  et  les  pral- 

iv.              ^  ries.  '    • 
Sorexaraneus.  L.    ..... 


—  249  — 
L En  Camargue. 

DIGVriGRADES.  * 

Hosteh  luira.  L Etangs  de  Crauetde  Ca- 
margue. 

«     putorius.  L En  Camargue* 

«     Yulgaris a 

«     Ibina « 

<     furo.  L Sert  àla  chasse  des  lapins. 

Feliscatus.L 

Cinis  famîliaris.  L 

I  lupus.  L.  ...*..    .  EnCrau. 

«  ndpes.  L En  Crau  et  en  Camargue^ 

CnEIROPTÈRBS. 

Bbinolophusimi-liastatus  .    .    .  Dans  les  carrières  de  Font- 
vielle. 
Veqiertilio  murinus  L.      .    .    .  Dans  les  vieux  murs, 
t        auritus.  L.   .....  Dans  les  fentes  des  rochers. 


ANTHROPOLOGIE. 


Carocl»^e,  mœurs,  coutumes,  langage ,  amusements  des 
Arlériens;  hommes  illustres  j  population,  instruction 
publique ,  établissements  de  bienfaisance. 

Nous  sentons  d'avance  combien  il  serait  inutile  de  remon- 
ter les  sjèpies.,  pour  chercher  à  établir  les  altérations  successi- 
TCKpi^a  dû. faire  subir  à  la  race  arlésienne,  le  mélange  de 

TOUS  xrr.  32 


—  250  — 

lant  de  peuples  différents ,  Romains,  Goths,  Francs,  Aile*- 
niands,  Sarrazins,  qui  sont  venus  se  greffer  à  elle  et  la  modifier 
dans  ses  formes,  dans  ses  mœurs,  dans  son  langage  etdans  ses 
habitudes.  Nous  n'avons  pas  à  nous  occuper  de  ces  recher- 
ches, sur  lesquelles  il  serait,  à  la  vérité,  facile  de  broder  un  . 
thème  de  quelques  pages ,  mais  qui  ne  sauraient  rien  nous 
apprendre  et  laisseraient  la  (Question  indécise,  principalement 
pour  les  époques  voisines  de  celle  où  l'élément  romain,  intro- 
duit dans  le  pays,  s'y  implante  profondément  et  s'y  subs- 
titue à  l'élément  local. 

Tel  qu'il  nous  apparaît  en  1848,  et  sauf  les  exceptions  qui 
s'éloignent  plus  ou  moins  du  type  original,  l'Ârlésien  e$t 
brun ,  vif,  adroit  et  pétulant.  Il  est  bien  charpenté,  vigauFeu 
et  de  taille  moyenne.  Son  tempéran>entest  sanguin^et  bilieux, 
plutôt  sanguin  que  bilieux  et  disposé  à  l'embonpoint.  Mobile 
et  variable ,  comme  l'atmosphère  qui  l'entoure  et  dont  il  reçoit 
l'influence,  l'Arlésien   présente,  dans  les  détails  de  son 
caractère,  un  smgulîer  mélange  d'expansion  et  de  froideur, 
de  gaîté  vive  et  de  tristesse  ,  d'ardeur  et  d'apathie  ,  de  taci- 
turnité  et  de  babil  inextinguible.  Ce  que  disait ,  autrefois , 
DioDORE,  des  Gaulois  de  son  temps  ;  qu'ils  étaient  vains ,  or- 
gueilleux ,  indiscrets  ;  qu'ils  avançaient  facilement  des  choses 
fausses  ou  douteuses  comme  des  vérités  auxquelles  il  fallait 
croire,  mais  qu'ils  étaient  bons,  honnêtes,  hospitaliers  et 
prévenants,  s'applique  à  lui,  encore  de  nos  jours,  avec  un  à 
propos  parfait.  Après  cela ,  et  avec  un  fond  tellement  heu- 
reux, que  rien  de  ce  qui  est  du  domaine  de  rintelligence,  n'est 
étranger  à  celui  dont  l'éducation  a  développé  suffisamment 
les  dons  heureux  de  la  nature;  avec  une  conception  vive  et 
facile ,  un  jugement  sain ,  une  pénétration  et  une  tournure 
d'esprit  qui  le  rendent  propre  à  tout  entreprendre ,  FArlésien 
est  enclin  à  la  paresse.  Adonnés  aux  douceurs  de  liDisiveté  et 
de  la  vie  sensuelle ,  je  connais  tels  de  mes  amis  qui  auraient 
pu  faire  d^excellents  citoyens  ef  rendre  an  pays  des  services 


véritables^  qui  passent  à  boire  ci  à  fumer ,  tout  le  letnps  qu'ils 
dérobent  à  l'exercice  de  la  chasse  et  aux  pratiques  amoureu- 
MSf  tes  seules  grandes  passions  qu'on  leur  connaisse. 

QniDt  au  caraclère  moral,  il  ne  saurait  être  meilleur, 
et  la  preuve  s'en  trouve  dans  la  rareté  des  crimes  qui 
se  commettent  dans  le   pays.  Le  voyageur    égare  dans 
la  plaines  solitaires  de  la  Camargue  ,    dans  les    routes 
désertes  de  la  Crau ,    n!a  rien  à  craindre   pour  son  or , 
M  pour  sa  vie.  On  n'a  qu'à  consulter  les  diverses  sta- 
tistiques criminelles  de  la  France,  pour  être  sûr  que  le 
territoire  d'Arles  est  celui  de  tous  où  les  délits  sont  les 
plitt  rares.'  Généralement  les  vols  dont  on  s'y  plaint  n'ont 
pas  le  caractère  important  de  ces  vols  à  main  armée,  que  les 
tiibimauxdes  autres  parties  de  la  France  punissent  toujours, 
ttna parvenir  à  en  diminuer  le  nombre.  Très  rares  à  la  ville , 
ils  sont  communs  et  comme  habiluets  à  une  certaine  classe 
des  habitants  de  la  campagne.  Aller  à  la  Fanfare  est  une 
expression  consacrée  pour  dire  qu'ici  un  homme,  qui  n'a 
pas  un  pouce  de  terrain  au  soleil  et  qui  avec  cela  est  pourvu 
diDsat  maison  de  toutes  les  choses  nécessaires  à  la  vie ,  sort 
le  matin  pour  aller  faire  du  bois  et  prendre  chez  les  autres  les 
fruits  et  les  denrées  que  sans  cela  il  n'aurait  aucun  moyen  de 
pouvoir  se  procurer.  Une  chose  remarquable ,  c'est  que  ces 
larâna,  à  peine  regardés  comme  un  délit ,  parce  qu'ils  ont 
pour  eux  l'autorité  de  l'habitude  et  la  tolérance  de  ceux  qui 
tes  supportent ,  se  font  de  jour,  sans  crainte  de  répression  et 
comme  un  droit  naturel,  exercé  par  celui  qui  n'a  pas  lené- 
ernaira,  contre  celui  qui  a  du  superflu.  Peut-être  qu'en  bien 
chenRhant,  on  trouverait  que  ces  coutumes ,  dont  la  source  est 
frèa  ancienne,  tiennent  à  un  souvenir  mal  interprété  de  nos 
vieilles  constitutions  municipales ,  lesquelles  s'étaient  beau- 
coup occupées  du  soulagement  des  classes  pauvres ,  et  que  ce 
D's^t que ia faculté  un  peuétenduCj  â  la  vérilé,  qu'avaient 
autrefois  nos  pères  d'user  pendant  une  certaine  partie  de 


—  852  — 

Tannée  des  propriétés  communales,  comme  d'un  bien  qui  leur 
appartenait. 

Regardés  en  masse,  le  trait  le  plus  frappant  du  caractère 
des  Arlésiens  se  trouve  dans  cet  amour  inné  derind^ndance^ 
dans  ces  tendances  à  l'insubordination,  dans  cet  éloignement 
pour  toute  espèce  de  supériorité,  qui  sont  un  reste  tâen  évi-* 
dent  de  nos  anciennes  mœurs  républicaines,  et  des  coQvul-* 
sions  politiques  au  milieu  desquelles  fut  fondée,  dans  le  XI' 
sièclC;  la  liberté  de  notre  ville.  Ce  qui  est  sur,  c'est  qu'il  serait 
difficile  de  trouver  en  France,  une  population  égale  à  la  nôtre 
sous  le  rapport  des  habitudes  populaires,  et  où  les  distinctim 
entre  les  diverses  classes  de  citoyens  fassent  aussi  pen 
marquées. 

La  vie  de  société  est  peu  comme  à  Arles*  On  y  reste  volcm* 
tiers  isolé,  et  tes  mœurs  assez  douces,  du  reste,  en  ont  eo&- 
tracté  une  sorte  de  rudesse,  sous  laquelle  se  dissimulent  mal 
rembarras  et  le  peu  d'usage  du  monde  que  Ton  gagne  à  vivre 
ainsi.  Il  résulte  que  notre  ville  offre,  sous  ce  rapport,  peu  de 
ressources  aux  étrangers;  que  la  vie  y  coide  monotone  et  triste; 
qu'elle  ne  varie  pas  et  qu'elle  se  répète  la  même  tous  les 
jours. 

Quoique  beaucoup  de  préjugés,  autrefois  très  répandus, 
aient  disparu  sans  retour  devant  la  diffu^on  des  lumières  et 
les  progrès  de  la  raison,  il  en  reste  encore  un  grand  nombre 
d'assez  fortement  enracinés.  Excepté  dans  les  villages  où  tout 
le  monde  se  connaît,  il  y  a  peu  de  localités  où  l'on  recherche 
avec  plus  de  soin  et  pour  pouvoir  les  critiquer,  la  conduite  et 
les  actions  des  autres;  où  l'on  soit  moins  indulgent  suc  les 
fauf^  et  sur  les  défauts  du  prochain;  ce  qui  n'aurait  pas  lieu 
si  l'éducation  était  meilleure  et  si  Toisiveté,  pour  qui  les  can- 
cans des  rues  sont  d'agréables  distractions,  était  moins  ré- 
pandue. 

Dans  Aries,  peu  de  personnes  connaissent  la  misère.  Le» 
mendianttque  Ton  rencontre  dans  les  rues  sont  tous  étrangers 


—  253  — 

■ 

et  appartiennent  à  celte  grande  famille  de  vagabonds  dont  la 
charité  publique  entretient  les  vices  et  la  paresse.  Quant  à 
Taisanoe  toute  particulière  dont  jouissent  nos  travailleurs, 
die  s'explique  par  la  rareté  des  bras,   par  le  prix  élevé 
de  la  main-d'œuvre,  par  l'abondance  du  travail  etparl'ex- 
trfme  division  de  la  propriété  qui  fait  que  chacun  possède 
nneoiade  terre.  Ceux  qui  connaissent  l'état  de  dénuement 
abada  dans  lequel  vivent  les  ouvriers  de  nos  villes  manufac* 
tarières,  seraient  surpris  de  la  propreté  et  du  confort  qui  régne 
daula  maison  du  plus  humble  paysan  de  ce  pays.  Uien  n'y 
manque,  ni  la  provision  d'huile,  ni  celle  du  vin  et  des  fruits 
tecB pour  rhi ver.  ni  celle  du  blé  que  beaucoup  de  familles 
'  glanent  en  assoe  grande  quantité  pour  en  vivre  au  moins  uno 
moitié  de  l'an ,  ni  celle  du  bois  dont  chaque  paysan  rapporte 
duque  jour  un  fagot,  à  son  ret*)ur  de  la  journée. 
.  Le  paysan  delà  ville  s'entoure  d'un  certain  luxe;  il  aime 
les  habita  chauds  et  de  bon  drap;  uno  table  servie  de  mets 
mbstanliela.  11  va  au  café,  où  il  perd  son  argent,  au  club,  où 
fon  fausse  ses  instincts,  et  où  on  le  pervertit  en  l'animant 
contre  les  riches  qui  lui  donnent  cette  aisance  dont  nous  ve- 
nons de  faire  la  description.  Beaucoup  plus  simple  dans  ses 
.  goûts,  celui  de  la  campagne  conserve  encore  la  plupart  des 
(liages  du  vieux  temps.  Econome,  laborieux,  sobre,  il  mange 
^  pain  qu^il  cuit,  et  c'est  la  seule  bonne  chose  qu'on  remarque 
lor  sa  table,  où  il  n'y  a  d'ordinaire  que  du  jardinage,  des  lé- 
gumes cuits  à  l'eau,  des  pommes  de  terre,  des  salaisons,  de  la 
piquette  ou  du  vm  aigre. 

La  beauté  de  nos  femmes,  célèbre  de  tout  temps,  continue 
l  se  maintenir  avec  l'incontestable  supériorité  de  tous  ses 
avantages.  Hais  la  jeune  fille  d'aujourd'hui,  si  jolie  qu'elle 
soit,  avec  sa  belle  tête  brune,  ses  yeux  remplis  d'éclairs  et  ses 
cheveux  de  jais;  quelque  bien  que  lui  aillent  ses  vêtements 
bariolés  et  pittoresques,  sa  chaussure  délicate,  son  allure  co- 
qoielte^t  négligée,  vient  do  perdre  un  de  ses  plus  précieux 


—  254  — 

agi'cincnts,  en  laissant  sMnlroduire  la  nouveauté  de$  modes 
dans  ]e  coslume  original,  tel  qu'il  s'était  transmis,  siècle  par 
siècle,  jusqu'à  l'époque  où  la  révolution  vint  tout  clianger. 

Autrefois,  dans  le  bon  temps,  quand  le  costume  de  np^ 
mères  élait  encore  pur,  et  qu'il  n'avait  subi  aucune  des  mala^ 
droites  transformations  auxquelles  on  vient  de  le  sotimettre, 
l'Ârlésienne,  avec  sa  jupe  courte,  posée  sur  la  banclie,  son 
llcliu  de  mousseline  de  couleur  roulé  autour  des  joues,  ses 
bas  de  soie  et  sçs  souliers  à  boucles,  avait  quelque  chose  d'ori- 
gmal,  qu'aujourd'hui  on  ne  lui  trouve  plus.  Lar  mode,  cette 
reine  capricieuse,  dont  le  goût  n'est  pas  toujours  bien  sûr,  a 
beau  s'attacher  à  toute  sorte  de  bizarres  fantaisies,-  jamais 
elle  n'inventera  plus  rien  d'aussi  gracieux  que  le  drolet,  ce 
léger  casaquindont  lesinanchos  écourtées  se  retroussaient  uq 
peu  au- dessus  de  la  saignée,  sur  celles  d'une  camisole  des- 
cendant jusqu'au  poignet^  et  dont  les  bandes  de  derrière  dé- 
coupées jusqu'à  la  taille  flottaientauyentcommelesstole^des 
jeunes  filles  d'Athènes  et  de  Sparte.  Le  corset  à  baleines,  cette 
cuirasse  sous  laquelle  ont  battu  ^i  longtemps  les  cœurs  de  nos 
grand'mères,  et  dont  l'usage  se  retrouve  encore  dans  les  pjai^ 
nespontines,à  Terracine,à  Velletri,  à  Sessa  et  à  Citerne,  n'était 
pas  lui-même  sans  quelque  coquetterie.   Outre  les  étoffes 
précieuses,  les  ganses  d'or,  les  aiguillettes  d'argent,  les  cor- 
dons de  rubans,  les  faveurs,  les  bouquets  et  les  autres  orne- 
ments dont  on  le  rehaussait,  il  avait  encore  l'avantage  de 
faire  ressortir  l'élégance  et  la  fmesse  do  la  taille,  par  son  éva- 
sement  sous  les  aisselles.  Uni  donc  remplacera  le  bracelet  ro- 
main en  or  plein^  uni  ou  ciselé,  qui  serrait  le  bras  gauche  de 
nos  élégantes  ?  Uui  donc  les  pendeloques  à  l'antique,  et  celte 
croix  de  Malte  à  rayons  d'or  émaillés  de  blanc,  suspendue. à 
leur  cou,  comme  une  distinction  accordée  à  leur  beauté? 
Comment  croire  que  la  chaîne  d'or  roulée  autour  du  cou,  oii 
bien  jetée  négligemment  sur  les  épaules. comme  un  bi- 
jou sur  rcflfet  duqùii^on  a)mptc  peu,  ait  la  même  ^ràcc 


—  2oi>  — 

que  le  papillon  lié  à  un  ruban  de  velours  noir,  oUvi'ant 
sur  la  poitrine  de  nos  filles,  ses  deux  ailes  toutes  resplen- 
dissantes de  brillants  et  de  riches  spinelles?  Jamais, 
quoiqu'on  fesse,  le  manteau  à  manches  ne  remplacera  la 
mantille  à  capuchon,  imitée  du  sagum  des  anciens,  ni  la  déli- 
cieuse faldetta  des  maltaises,  cette  pièce  d'étoffe  de  soie  noire 
pour  les  unes,  de  simple  cotonade  bleue  pour  les  autres,  que 
DOS  femmes  jettaient  dans  les  rues  sur  leur  télé  ou  leurs  épau- 
les et  qui  leur  descendait  jusqu'à  la  taille. 

Nous  le  disons  avec  regret  ;  après  les  changements  amenés 
depuis  Menlôt  un  demi-siècle  dans  l'habillement  des  Arlé- 
tones,  tel  qu'il  s'était  conservé  jusqu'à  89 ,  il  est  aisé  de 
voir  quil  ne  sera  bientôt  plus  qu'un  souvenir  dont  les  géné- 
ratioDS  futures  auront  quelque  peine  à  se  former  une  idée 
véritable.  Après  tant  de  grandeur  et  de  prospérité,  après 
aToir  brillé  de  tant  d'éclat ,  et  avoir  aidé  si -puissamment  à  la 
i^dtation  de  beauté  de  nos  filles ,  la  décadence  est  arrivée 
poarlai;Ila  subilesort  de  toutesleschosesdecc  monde.Chaque 
jour  les  traditions  s'en  perdent  et  s'en  effacent.  Après  l'avoir 
dégradé,  lesclasses  bourgeoises  le  dédaignentet  l'abandonnent. 
Certes,  nous  ne  sommes  ni  exagéré  ni  exclusif  ;  chaque  fois 
que  nos  femmes  ont  essayé  de  corriger  certains  défauts  in- 
troduits dans  leur  façon  de  se  vêtir,  par  le  goût  sec  et 
raide  des  modesimpériales,  nous  avons  applaudi  à  leurs  efforts. 
Nous  avons  approuvé  qu'elles  aient  abaissé  leur  taille ,  et 
laissé  pénétrer),  dans  toute  leur  toilette ,  les  traditions  de 
grice  et  d'élégance  que  la  révolution  avait  fait  perdre  parmi 
ikms.  Nous  reconnaissons  qu'elles  mettent  aujourd'hui  plus 
d'art  dans  leur  parure ,  et  qu'avec  tous  ces  avantages  perdus , 
elles  excellent  à  en  tirer  tout  le  parti  possible.  Le  ruban  ou 
la  crayatte  de  couleur  qui  leur  serre  le  front  ^  sans  se  relever 
comme  autrefois,  en  ganses  menaçantes,  a ,  selon  nous,  moins 
de  prétention .  et  ressemble  davantage  à  l'arrangement  des 
bandelettes  des  matrones  romaines.  Jusques  là ,  il  n'y  a  rien 


—  256  — 

qui  puisse  se  conlesler  ;  mais  ce  que  nous  condamnons ,  c'est 
qu'elles  aient  cru  devoir  se  soumettre  aux  exigences  de  la 
moda,qui  reniera  demain  ce  qu'elle  proclame  aujourd'hui 
le  triomphe  du  bon  goût  ;  c'est  qu'elles  aient  consenti ,  p^r 
pur  amour  du  changement,  à  n'être  plus  qu'une  pâle  et 
incomplète  imitation  des  autres  femmes  de  la  France ,  .quand 
il  dépendait  d'elles  de  rester  au  milieu  de  toutes ,  un  modâe 
inimitable,  et  qu'après  avoir  déshonoré  le  costume  des 
ancêtres,  elles  l'aient  jeté  dans  des  combinaisons  si  disparates 
et  si  vulgaires. 

A  Florence ,  lorsqu'on  veut  parler  d'une  chose  beUe  par 
excellence,  on  dit  qu'elle  Test  comme  le  campanile.  En 
France  où ,  Dieu  merci ,  les  monuments  ne  manquent  pas , 
mais  où  il  serait  absurde  de  comparer  certaines  choses ,  une 
jolie  femme,  par  exemple,  aux  tours  de  Notre-Dame  ou  à  la 
flèche  de  S'-Denis  ,  on  dit  tout  naturellement  qu'elle  est  belle 
comme  une  Arlésienne.  A  tel  point  que  TArlésienne  est 
passée  en  proverbe  à  cause  de  sa  beauté,  et  que  comme  les 
races  se  perpétuent  à  travers  les  siècles ,  avec  leurs  défauts 
et  leurs  avantages  originels,  nous  les  verrons  longtemps  en- 
core à  la  tête  de  lepr  sexe  ,  servir  de  type  à  la  beauté 
européenne. 

J'ignore  sur  quels  indices  on  a  si  longtemps  et  si  iiy'uste- 
ment  déblatéré  sur  la  ipauvaise  qualité  de  l'air  que  Ton  re&r 
pire  à  Arles.  Il  est  certain,  pourtant,  qu'il  y  a  peu  de  climats 
aussi  salubres  que  le  nôtre  ;  que  la  raee  des  hommes  s'y 
développe  avec  des  avantages  inconnus  ailleurs,  et  qu'à  l'ex- 
ception des  fièvres  intermittentes,  beaucoup  diminuées  du 
reste,  la  santé  publique  est  ici,  aussi  parfaite  que  partout. 

L'idiome  arlésien,  plus  riche  en  voyelles,  plus  doux^  plus 
caressant,  plus  musical  qtie  les  idiomes  d'Aix,  de  Tarasoonet 
de  Marseille,  leud,  par  malheur,  à  éprouver  les  mêmes  chan- 
gements que  le  costume  de  nos  filles,  et  à  se  fondre  dans  la 
lent^,  niais  successive  introduction  des  tournures  et  des 


-  357  — 

qipellâtions  françaises.  Les  gens  du  peuple  eux-mêmes,  dé- 
poBtdres  naturds  des  richesses  du  langage,  abandonnent 
diaqae  jour  Tosage  des  diminutifs  et  de  toutes  ces  mignardi- 
in,  sans  équivalents,  dans  les  autres  langues  de  TEurope,  les- 
qoellM  conservaient  à  leur  patois  des  rapports  si  directs  avec 
râdiea  etl'espagnol,  auxquels  il  a  donné  naissance.  De  nos 
jonSiPidiome  arlésien,  idiome  si  riche,  si  nombreux,  siabon- 
dut,  si  plein  de  capricieuses  fantaisies,  sorte  de  chant  parlé 
ranpli  de  souplesse  et  d'intonations  douces  et  variées,  a  consi- 
dfaUement  perdu  de  son  originalité  par  son  contact  avec  la  lan- 
gue de  la  France.  Et  c'est  ainsi  que  ses  expressions  si  piquan- 
tes, son  iolero  si  pittoresque,  ses  tournures  si  gracieuses,  vé- 
ritaUes  trésors  de  linguistique,  dont  il  restera  bientôt  si  peu 
de  inces,  s^effacent,  chaque  jour^  comme  les  traditions  et  les 
QQgtt  de  nos  pères  s'échappent  également  les  uns  après  les 
lObes,  sans  qu'il  en  reste  rien . 

La  plupart  des  divertissements  en  vogue  parmi  nous,  com- 
nnles  courses  de  chevaux  et  de  taureaux,  la  lutte,  le  saut, 
eôt  une  origine  très  ancienne,  et  paraissent  remonter  aux 
Beoftiiisqui  les  auraient  alors  substitués  aux  combats  de 
l'amphithéâtre,  après  leur  abolition  définitive  par  l'Empereur 
BcMWBins. 

Les  courses  de  chevaux,  cependant,  ne  me  semblent  pas 
aràr  une  date  aussi  éloignée.  Le  document  le  plus  ancien  que 
feaoonnaisse,  est  une  délibération  du  conseil,  du] mois  de  mars 
41(89,  dans  laquelle  il  est  dit:  qu'attendu  que  l'amélioration  de 
h  aoe  des  chevaux  de  Camargue  est  de  la  plus  haute  impor- 
taïve  ppur  la  ville,  il  y  aura,  chaque  année,  une  course  sur  la 
BëBi  £mtie  prix  sera  une  canne  de  damas  ou  de  satin,  de  la 
valeur  de  dix  florins.. 

L'exwâce  du  saiM  de  1^  lutte  avait  également  lieu,  la 
aaooiidé  féie  de  la  Pentecôte  sur  la  lice.  Le  vainqueur  recevait 
uneépée. 

ton  xiT  33 


—  258  — 

Il  y  avait  aussi,  le  même  jour,  la  course  des  hommes  et  cel« 
le  des  femmes,  dont  le  prix  était  une  paire  de  bas  de  drap. 
Cette  dernière  à  laquelle  ne  prenaient  part  que  des  prostituées, 
désignées  par  le  clavaire  qui  allait  les  chercher  lui-même 
dans  les  lupanars  dçnt  la  ville  avait  alors  la  direction,  fut  sup- 
primée en  1 598.  Voici  en  quels  termes  le  fait  est  raconté  par 
les  annales  manuscrites  de  la  ville  :  «  De  toute  antiènnété,  les 
a  consuls  «t  conseil  de  la  maison  commune  avaient  accoustamé 
«  aux  festes  de  la  Pantecoste  ansemblement  avec  les  juges  de 
«  la  course  et  sault  des  hommes,  de  faire  courir  les  femmes 
t  dejoye,  dont  celles  qui  gaignaient  la  course,  gaignaientun 
«  pair  de  bas  de  drap  et  un  pair  de  souliers  dont  le  sous-cla- 
«  vaire  a  toujours  Tintandance.  Mais  il  arriva  qu'un  bon  père 
«  jésuy  te,  preschant  quelques  jours  auparavant  les  dictes  fes- 
«  tes,  dans  Téglise  Saint  Trophyme,  et  exagérant  l'hor- 
«  reur  et  l'infamie  de  telle  course  des  femmes,  les  consuls 
«  trouvèrent  bon  de  la  supprimer,  de  manière  que  le  sous- 
«  clavaire  quy  quelques  jours  auparavant  s'estait  saisi  de 
«  plusieurs  des  dictes  femmes  et  les  tenait  enfermées  pour  on 
«  jour  prefix  leur  fere  fere  la  dicte  course,  les  lâcha  et  tour 
a  donna  la  liberté.  Par  ainsy  ceste  salle  coustume  fut  abro- 
«  gée.  Duquel  cours,  ce  proverbe,  vous  n'aurez  pas  les  chaos- 
«  ses  est  tiré,  quand  on  le  dit  au  second  qui  a  apporté  qael- 
a  que  nouvelle  dont  le  prix  doit  être  donné  au  premier  oom- 
«  mêles  chausses  à  la  première  de  ces  femmes  qui  gaignaitle 
a  prix  de  la  course.  » 

Le  jeu  delà  bague,  dont  les  gardiens  de  nos  manades  noos 
donnent,  chaque  année,  le  jour  de  leur  fête,  un  si  ridicule  si- 
mulacre, est  évidemment  d'origine  arabe,  et  fut  introduit  par 
les  Sarrazins,  longtemps  maîtres  de  nos  contrées. 

Quant  aux  courses  de  taureaux,  pour  lesquelles  les  popula- 
tions du  midi  se  montrent  toujours  si  passionnées,  j'en  retrou- 
ve Tusage  à  toutes  les  époques.  J'ai  déjà  raconté  dans  un 


—  859  — 

aoto  livre  (4)  comment  un  énorme  lion  queCHABLES  IX 
HMnait  avec  lui  dans  ses  voyages,  fut  tué  aux  acclamations  du 
fàSc  artésien  par  un  taureau  de  Camargue,  que  le  prince 
mitYoahi  faire  combattre  contre  hii.  Le  spectacle  de  ces 
eoffies,  donné  aux  grands  personnages  qui  passaient  à  Arles, 
éliit  autrefois  dans  les  habitudes  municipales.  On  en  récréa 
Fiinçois  4**  et  Loais-Ls-GRAND;  comme  on  en  avait  récréé 
déjàLonîsd'ÂNjou,  la  reine  Jeanne,  Marie  de  Blois,  Yolan- 
de, le  loiRftNé,  etc.  Après  tantxl'autres  exemples  que  j'en 
povnis  dtér,  je  trouve  dans  un  extrait  des  registres  de  msû- 
Ire.lBHAN  Lots,  notaire,  intitulé  :  a  Livre  des  enregistrations 
<  ito  mandements  de  la  ville  d'Arles,  depuis  4  593  jusqu'à 
1 1597,  une  quittance  de  50  écus,  délivrés  le  8  juillet  4  596, 
(  pour  le  prix  de  deux  taureaux  achetés  pour  donner  plaisir 
^  à  Monseigneur  le  duc  de  Guise,  gouverneur,  le  jour  de  son 
t  entrée  dan^  la  ville.  » 

Dans  un  temps  où  la  guerre  était  Tétat  le  plus  ordinaire  de 
la  société,  la  jeunesse  arlésienne  s'exerçait  assidûment  au 
niDiemeBt  de  toutes  sortes  d'armes.  Il  y  avait  un  corps  nom- 
kicia  d^arbalétriers,  obéissant  à  un  chef  ou  roi  librement  élu 
|M)r  an  camarades.  La  longue  existence  de  ce  corps  est  cons- 
titée  par  plusieurs  actes  conservés  dans  les  registres  des  no- 
tûres'de  la  ville,  depuis  4350  jusqu'au  dix-septième  siècle. 

Chaque  année  quand  la  vigne  commençait  à  bourgeonner, 
les  Grecs  avaient  coutume  de  la  mettre  sous  la  protection  de 
BACcaïus  en  lui  sacrifiant  un  bouc.  Après  l'immolation  de 
Paniâialf  on  faisait  une  outre  avec  sa  peau  ;  ou  la  remplissait 
te  vin,  on  l'enduisait  d'huile  au  dehors  et  elle  devenait  le 
prix  de  cdm  qui  parvenait  à  s'y  tenir  debout.  Telle  est  l'ori- 
gine antique  et  religieuse  du  saut  du  Bouc,  ainsi  perpétué 
dans  les  roumerages  de  Provence,  depuis  l'arrivée  des  Pho- 
céens sur  ces  parages. 

(I)  Monographie  de  Tamphithéâtre  d^Arles.  —  Tome  2. 


—  260  — 

L'obligation  imposéeautrefois  anx  fermiers  de  la  boucherie, 
de  donner  le  jour  du  jeudi  gras,  un  mouton  que  les  écdiers 
se  disputaient  à  la  course  foite  autour  des  remparts  de  la  dté, 
&itsQiq[)rimée,  en  1667,  comme  devenant  une  occasion  de  tnMh 
blés  et  de  désordres,  que  les  consuls  avaient  souvent  i  ré- 
primer. 

La  joute ,  qui  est  peut-être  im  souvenir  des  naumadiies 
des  Romains,  n'a  plus  lieu  à  Arles  qu'à  des  intervalles  éloignés 
et  dans  des  occasions  solennelles. 

La  course  du  penon  ou  de  la  bigue,  qui  n'est  qu'une  variante 
très  amusante  du  mât  de  cocagne,  consiste  à  parcourir,  $am 
tomber  dans  l'eau,  un  mât  fortement  graissé,  placé  en  travers 
d'un  allège  du  rbône,  et  au  bout  duquel  est  placé  le  prix  qoe 
l'on  décerne  à  celui  qui  le  touche  le  premier. 

C'est  avec  regret  que  nous  constatons  l'abandon  dans  lequel 
sont  tombées  certaines  coutumes  du  pays,  telles  que  les  réu- 
nions de  famiUeaux  fêtes  de  Noël;  l'ancien  usage  où  était 
la  municipalité  d'allumer  le  jour  de  laSaintnJean,  aumQiea 
des  pétards  et  des  fusées,  le  feu  de  joie  préparé  devant  Thétel 
de  ville;  les  mascarades  du  carnaval  devenues  aujourd'hui  li 
rares  ou  si  ignobles;  les  fêtes  des  corporations,  les  joies  et  tes 
danses  qui  les  accompagnaient  ;  les  farandoles  encore  en  hon- 
neur dans  les  îles  de  l'Archipel  d'où  elles  nous  sont  venues  ; 
les  promenades  aux  flambeaux  et  tant  d'autres  réjoiûssances 
qui  fesaient  le  bonheur  de  nos  pères. 

La  vie  domestique  a  subi,  dans  Arles,  les  mêmes  changiez 
ments  que  tout  le  reste.  Nous  sommes,  hélas  I  bienloittâii 
temps  où  les  femmes  passaient  à  filer  les  longues  soûrées  dé 
l'hiver  et  ou  la  comtesse  Bé'atrix  leur  en  donnait  l'exemple. 
Aujourd'hui,  il  n'y  a  plus  la  même  union  dans  les  famiUes; 
Pautorité  paternelle,  autrefois  si  respectée,  a  perdu  une  grande 
portion  de  sa  puissance  ;  les  enfants  n'ont  plus  pour  leurs  pit- 
rents  ni  autant  de  respect,  ni  autant  d'amour  ;  les  liens  du 
sang  n'existait  {dus,  ou  s'ils  existent  encore,  ils  sont  teDenmit 
relâchés  que  c'est  à  peine  si  les  membres  d'une  même  famille 


serwitent  et  se  fréqaentent.  La  facilité  de  nos  mœurs  a  in- 
tfodait  dans  les  ménages  une  familiarité  devant  laquelle  a 
disparu  la  soumission  pleine  de  déférence  que  les  femmes 
avaient  anciennement  pour  leurs  époux.  Ce  qui  leur  reste, 
G-eat  la  paÉsien  de  Tordre  et  de  la  propreté  ;  c'est  d'être  d'ex- 
ceDentes  mères  et  de  bonnes  ménagères. 

Les  Arlésiens  sont  généralement  sobres.  Il  serait  difl9cilede 
troQT»  une  autre  ville  où  le  vice  honteux  et  abrutissant  de 
llTrognerie  fut  plus  rare  qu'ici.  Selon  l'usage  des  Romains 
dont  les  traces  sont  encore  si  vivantes  parmi  nous,  on  déjeune 
fièrement  le  4natin,  on  dine  à  midi  et  on  soupe  le  soir.  Dans 
iesmaisons  biens  gouvernées,  il  n'y  a  ni  abondance,  ni  re- 
cherche dans  les  mets  ;  à  midi,  la  soupe  et  un  plat  de  légumes  ; 
pour  dessert,  les  fruits  de  la  saison,  du  fromage  de  brebis,  des 
cmfitares,  des  figues  sèches  ou  des  olives.  Le  soir,  la  salade 
atDD  plat  de  viande  ou  de  poisson. 

Lés  peuples  civilisés  ont  rendu  de  tout  temps  d'éclatants 
bommages  à  la  mémoire  des  grands  hommes.  C'est  un  acte  de 
noûDnaiaaance,  en  même  temps  qu'une  excitation  aux  intel- 
%eDC6s  d'élite  de  se  lancer  dans  la  carrière  où  les  attendent 
leardoompeases  publiques  et  les  louangesde  leurs  concitoyens. 
Powquoi  Arles,  qui  a  donné  le  jour  à  tant  d'illustrations  de 
tout  genre,  n'a-t-il  pas  inscrit  au  livre  d'or  de  la  postérité  les 
ooiDSde  ceux  de  ses  enfants  dont  le  mérite  a  si  puissamment 
eontribaé  à  sa  célébrité?  Il  y  a  là  une  indifférence  contre  la- 
fneUe  on  ne  saurait  trop  s'élever  ;  un  oubli  coupable  dont  nous 
voudrions  laver  nos  compatriotes  et  qui  nous  a  souvent  inspiré 
ridée  de  recueillir  sur  les  Artésiens  illustres,  dont  nous  allons 
donner  la  liste,  des  renseignements  dont  l'intérêt  sera  puisé 
dans  le  sq'et  lui-même. 

Allés  compte,  parmi  ses  hommes  célèbres  :  dans  la  philoso- 
phie,  Phavobin;  dans  l'art  de  laparolç,  Claudius  Qutrinalis, 
PiiTiiiiius,  DtrahiCjs,  S'-Adbelien,  le  père  Molinier  de 
l'OFflrtobia,  Etienne  TsissiER,  capucin,  Jérôme  du  Laubens, 


—  262  — 

capucin,  Honoré  de  Quiqueran  de  Beaujeu,  évê(}ue  de  Cas^ 
très;  le  père  Jean-Joseph  Maure,  le  père  Môntfort  ;  dans 
Tart  d'écrire,  les  diacres  Messien  et  Etienne,  disciples  de 
Saint  Cesaire,  le  prêtre  Firmin,  S*  Hilai're,  S*  Honorât 
S'Ennode,  EusÈBE,  SiLviuset  Messianus;  dans  la  poésie, 
LiviDS,  Tétrade,  Edèse,  Bertrand  d'ÀLLAMANON,  Hugues  de 
Pena,  d*Ârlatan  de  Beaumont,  Jacques  Mothe,  N.  de  Sabà- 
TiER,  Pierre  de  Quiqueran,  Patrat,  Morand,  Yaradier.  de 
S-Andiol  et  Raimond  de  Romieu ;  dans  la  littérature  la- 
tine, Denis  Fauchier,  surnommé  le  moine  de  Lerins,  Pierre 
deBEAUJEU,  évêque  de  Sénés,  auteur  du  livre  dê^Laudibus 
Provinciœ;  dans  l'histoire,  Bovis,  Pierre  Doport,  lep^ 
PoRCHiER;  Saxi,  auteur  du  Pontificium  arelatense,  ânibert^ 
de  la  Lauzière  ;  dans  la  peinture,  Sauvan,  Natoire  et  Rbat- 
tu;  dans  la  gravure,  RoulleT;  Couvet,  Balechou;  dans  la 
sculpture,  Jean  Dedieu,  élève  de  Puget  ;  dans  les  sciences 
archéologiques,  le  père  Guts,  Lantelme  de  Romieu,  le  jésuite 
Albert  d'AuciÈRES,  Claude  Terrin,  Rebattu,  Remosat^ 
Peilhe,  Agard,  le  père  Dumont,  religieux  minime,  mort 
dans  la  révolution,  sans  avoir  achevé  le  grand  ouvrage  qu'il 
avait  commencé  sur  nos  antiquités;  dans  la  médecine,  Jean- 
Louis  Bruvet,  auteur  de  plusieurs  ouvrages  estimés,  sur  la 
respiration,  sur  la  circulation  du  sang,  sur  les  causes  et  la  mn 
turedela  fièvre,  Julien  Clément,  André  da>LAURENS,  médecia 
d 'Henri  IY,  François  Yaleriole,  fameux  par  ses  commeotaires 
sur  les  livres  de  Galien,  et  par  plusieurs  autres  œuvresi 
parmi  lesquelles  on  remarque  les  Enarrationes  medicinaSi  les 
observationes  medicinœ,  les  Loci  communes  medidnœ,  etc. , 
Nicolas  Yaleriole,  son  fils,  Yautier,  Lieutaud,  Bs&thi, 
professeur  à  Montpellier,  Pomme,  le  précurseur  de  Baous^ 
SAIS  ;  dans  Part  de  la  guerre,  Pompeius  Yalerius  Pauluius, 
Tami  de  Martial  et  de  Pline  le  jcunO;  Quiqueran  de  Beau- 
jeu,  commandant  dei  galères  du  Roi,  Jean-Antoine  Barras, 
de   la  Penne,  plusieurs  inembres  de  Tillustre  famUle  des 


-.  263  — 

PoicsLLiTS,  «ntr'autres  Porcellus  dePoBCELLET,  si  connu 
par  ia  trait  de  dévouemcnl  qui  sauva  la  vie  à  RicflAKD,  Cœur 
Aîlion,  tombé  entre  les  mains  des  Sarrazins,  et  Guillaume,  à 
qm  tes  vertus  méritèrent  d'clre  seul  épargné  dans  le  massacre 
des  vêpres  siciliennes. 

S'il  faut  juger  de  l'importance  de  l'ancienne  population 
d'Arles,  par  celle  de  ses  monuments  publics,  il  est  à  croire 
qu'elle  à  dû  être  très  considérable  sous  la  domination  romai- 
ne. Nous  ne  savons  rien  de  ce  qu'elle  fut  plus  tard,  parce  que . 
diDS  les  guerres  et  les  désastres  de  l'invasion  barbare,  au 
milieu  des  ténèbres  de  l'ignorance,  de  la  confusion  dans  les 
pdkivmrs,  de  la  misère  et  des  massacres  qui  en  furent  la  suite, 
les  villes  occupées  avant  tout  de  leur  salut,  n'avaient  ni  les 
moyens,  ni  même  la  pensée  de  surveiller  des  détails  aussi 
minimes,  en  face  des  graves  événements  qui  se  passaient.  Ce 
qd  est  sûr,  c'est  que,  d'après  les  anciens  états d'a/Tbtia^^meti^ 
eoDserrés  dans  les  archives  de  la  cour  des  comptes  de  Pro* 
vèBce,  la  ville  d'Arles  ayant  été  taxée,  dans  le  XIII*  siècle,  à 
MO  feux,  composés  chacun  de  300  âmes,  sa  population  était 
dm  de  60,000  individus.  La  chute  de  la  République,  morte 
deses  excès,  en  4251,  entraîna  avec  elle,  celle  de  sa  prospé- 
rité.. Son  commerce  diminué,  son  industrie  perdue,  sa  popu- 
htioQ  décrut  en  même  temps  que  les  causes  qui  l'avaient  dé- 
vdoppée.  Les  fréquentes  apparitions  de  la  peste,  occasionnées, 
comme  on  sait,  par  la  reprise  du  commerce  de  Marseille  avec 
leLevant,  après  l'entrée  des  Turcs  dans  Constantinople,  en 
<453,  lui  portèrent  le  dernier  coup. 

C'est  da 4 S**  au  45***  siècle,  c'est-à-dire  dans  l'intervalle 
de  temps  compris  entre  Charles  d'ÀNJou  et  Louis  xi,  que 
Marseille  reprend  sur  Arles  les  avantages  que  celui-ci  lui 
ivaiiflait  perdre ,  qu'elle  fonde  son  commerce  sur  des  bases 
pluslarges,  et  que  les  richesses  qui  ne  cessent  d'y  affluer, 
attirent  dans  son  sein,  un  accroissement  considérable  de 
noaveiux  habitants. 


—  264  — 

Je  trouve  dans  un  rapport  de  nos  consuls ,  envoyé  en  4  562 , 
à  Charles  ix ,  qu'à  cette  époque ,  outre  Téglise  métropo^ 
^itaine,  il  y  avait  à  Arles,  dix  paroisses,  six  couvents  de 
religieux,  deux  monastères  de  nonnes,  3,000  maisons, 
45,000  habitants  catholiques  et  environ  400  personnes  de  h 
religion  réformée. 

La  différence  qui  existe  entre  les  produits  de  ce  recense- 
ment et  ceux  du  recensement  de  4  643 ,  qui  porte  notre  popu- 
lation à  25, 000  individus,  non  compris  les  enfants,  ne  peut 
venir  que  de  ce  que  les  habitants  de  la  campagne  n'avaient 
pas  été  comptés  dans  l'évaluation  de  4  562. 

Depuis  lors,  Jusqu'aux  premières  années  du  dix-huitième 
siècle ,  notre  population  se  maintient  à  peu  près  au  même 
chiffre.  Elle  tombe  à  4  5,000  individus ,  après  l'affreuse  peste 
de  4720  à  4724 ,  pour  remonter  à  22,000,  en  4740. 

Elle  est  de  25,000,  en  4790. 

En  4795,  elle  n'est  plus  que  de  47,487,  mais  il  eat 
reconnu  que  le  désir  de  diminuer  Timpôt,  avait  porté  radmif^ 
nistration  à  dissimuler  volontairement  le  nombre  réet  des 
habitants  :  maladroit  calcul  qui  nous  priva  du  tribunal  et  da 
la  Sous-Pféfecture ,  placés  à  Tarascon  dont  le  Conseil  munir 
cipal ,  suivant  un  système  tout  contraire ,  donna  à  sa  popula- 
tion une.  importance  fortement  exagérée. 

Aujourd'hui  la  ville  d'Arles  semble  retomber  dé  nouveau 
dans  un  période  décroissant  En  4848,  sa  populaticm  B*eat 
plus  que  de  24 ,4.88  individus;  de  telle  sorte  qu'en  mémetempa 
que  tout  marche  et  s'anime  autour  d'elle  ;  que  Nismes,  Ati-» 
gnon  et  Marseille  s'agrandissent  dans  des  proportions  très- 
remarquables  ;  elle  seule,  malgré  l'importance  de  sa  position,' 
malgré  retendue  et  la  fertilité  de  son  terroir,  reste  sans^meiif 
vement  et  comme*morter  pour  l'avenir.  ;. .  :j  -  > 

En  temps  ordinaire ,  le  nombre  des  décès  peut  se  calculer 
dans  Arles,  parle  chiffre  de  2  par  jour,  oud'unparda 
mille  cinq  cent  personnes,  ce  qui  donne  en  moyenne  un  total 
annuel  de  730  morts ,  ou  d*uù  sur  37  habitants. 


Comparé  à  celui  des  habitants ,  le  nombre  des  naissances 
eit  comme  4  à  25. 

Cdui  des  mariages  comme  un  est  à  26. 

U  dorée  de  la  vie  moyenne  qui  est  de  30  ans  pour  la 
fnpce ,  n'est  que  de  28  pour  Arles  et  son  territoire ,  où  la 
nortalité  des  enfants  est  très  considérable. 

la  part  faite  à  Tinstruction  publique ,  aux  sciences  et  aux 
arb  daD9  la  distribution  des  dépenses  inscrites  au  budget 
OMinteipali  est  de  32,685  francs.  C'est  beaucoup  pour  une 
lOlede  l'importance  de  la  nôtre.  Outre  le  collège  où  Ton  ap- 
prend lé  latin ,  le  grec ,  les  mathématiques  et  la  physique , 
ttnu  aTons  à  Arles ,  pour  les  enfants  du  peuple ,  une  école 
dirigée  par  les  frères  des  écoles  chrétiennes ,  qui  compte  800 
jlères;  une  école  dite  des  sœurs  de  S -Charles  pour  les  jeu- 
W  demoiselles  ;  plusieurs  pensionnats  particuliers;  quelques 
ÎDitituteurs  privés;  unesaTIe  d'asile  pour  les  enfants  les  plus 
jmnfis  ;  et  enfin  une  école  primaire  supérieure  qu'il  est  dé- 
Utirement  question  d'annexer  au  collège  communal. 

Tnns.écoles  primaires  à  l'usage  des  gens  de  la  campagne 
«t  été' {datées  à  Moulés,  à  S'-Hartin  de  Crau,  et  à 
KapMIe. 

La Mbliothèque de  la  ville,  parfaitement  tenue,  confiée 
U  jKnns  d'un  homme  instruit  et  complaisant,  renferme 
11,000  Tdumes.  Elle  est  ouverte  tous  les  jours  de  la  semaine , 
aads  les  services  qu'elle  rend  seraient  bien  plus  appréciables , 
A^aaxséàDces  de  jour  pour  les  oisifs,  on  ajoutait  des  séances 
dè-smt  pour  les  ouvriers. 

XaBétflUisBements  pour  les  sciences  et  pour  les  arts,  sans 
infrop  multiidiés,  suflteent  pourtant  à  nos  besoins  et  témoi- 
glBDt  hautement  de  la  sollicitude  de  l'administration ,  pour 
ndgariser  les  connaissances  et  rendre  l'instruction  accessible  à 
tous.  Ainsi  nous  avons  une  chaire  d'hydrographie  pour  les 
»  une  école  gratuite  de  dessin  et  une  de  musique. 

Ton.  XIV  34 


L'introduclion  de  rimprimerie  à  Arles  ne  date  que  do  17** 
siècle.  François  Ménier  ,  de  Marseille,  ouvrit  le  4"  établisse^ 
ment  de  ce  genre,  en  1647.  Aujourd'hui ,  les  deux  maisons 
que  nous  avons  sont  pourvues  d'un  excellent  matériel ,  et  il  en 
est  sorti  quelques  éditions  qui  leur  font  honneur.  On  y  im* 
prime  trois  journaux  :  le  Publicateur,  qui  a  déjà  47  années 
d*^xistence;  le  Courrier  des  BouchesHlu-Rhône  die  Peuple, 
feuille  sans  avenir,  parce  qu'elle  s'édite  au  profit  d'une  opinkm 
exagérée  et  que,  par  sa  rédaction  et  ses  principes  ^  elle  est 
sans  racines  dans  le  pays. 

Créés  dans  des  intérêts  électoraux,  qu'ils  n'ont  pas  su 
défendre  avec  le  calme  et  la  dignité  convenables ,  VHomme 
de  bronze  d  V Album  ont  cessé,  depuis  longtemps,  de 
paraître. 

Avant  la  révolution  de  4  789 ,  il  y  avait  à  Aiies  un  graid 
nombre  de  maisons  de  charité.  Un  décret  de  la  convention  du 
1 4  Juillet  4794 ,  les  supprima,  sans  rien  mettre  à  leur  phtce , 
pour  venir  au  secours  du  pauvre  peuple  pour  qui  ces  établi»- 
sements  avaient  été  fondés. 

•  La  Providence  du  Cœur  de  Marie,  instituée  et  dotée  par  M^ 
de  RoQUEMÂRTiNE,  était  une  des  plus  riches  maisons  et  des 
mieux  entretenues.  C'était  une  maison  d'éducation  dans  la- 
quelle trente  jeunes  filles,  choisies  parmi  les  plus  indigentes  et 
les  plus  sages  de  la  ville ,  recevaient  gratuitement  le  pain  du 
corps  et  de  l'esprit. 

Monseigneur  l'archevêque  de  Janson  avait  acheté  et  fourni 
de  tout  le  matériel  nécessaire,  une  maison  tout  près  de  sofa 
palais ,  dans  laquelle  les  domestiques  déplacées  tronvaittt, 
en  attendant  de  s'être  choisies  un  nouveau  maître ,  un  arfte 
qui  les  garantissait  de  la  misère  et  de  tous  les  vices  vpi 
viennent  à  sa  suite.  .     - 

L'CKuvredela  Miséricorde  avait  pour  but  principal  de  pour- 
voir à  tous  les  besoiûs  des  prisonniers ,  de  les  vêtir  /  de^  ks 
assister ,  dans  leur  maladie ,  de  les  entourer  de  toutes  les 


n;t;  Vf  n'i) 


delà  religion  et  d'une  charité  compatissante. 

CeDe  des  pauvres  honteux  avait  en  1794,  époque  de  sa 
iqipression ,  un  revenu  de  4  0,000  francs ,  qui  était  distribué 
pendant  les  huit  plus  mauvais  mois  de  Tannée,  aux  personnes 
Ifli  plus  nécessiteuses. 

L'OBOvredu  bouillon,  établie  en  faveur  des  malades  qui , 
Bttlgré  leur  pauvreté,  refusaient  d'aller  à  l'hôpital,  leur 
fmmissait  lebouiUony  la  viande,  le  pain,  les  médicaments  et  le 
loge  nécessaire. 

Dans  Arles ,  où  les  personnes  pieuses  avaient  fait  un  si 
luge  budget  à  l'indigence,  il  n'y  avait  pas  de  misère  à  sou- 
lager, pas  de  souffrances  à  guérir,  auxquelles  on  n'eut 
mgé.  Aleur  sortie  de  Thôpital,  les  malades,  trop  épuisés 
IfMir  Wf^rendre  immédiatement  leurs  habitudes  de  travail  et 
trop  pauvres  pour  vivre  sans  rien  faire ,  avaient  des  asiles  ou-r 
verts  où  l'on  fournissait  à  tous  leurs  besoins,  en  attendant 
qa'Qs  lussent  complètement  guéris.L'OËuvre  de  la  Convalesr 
terne  des  hommes  avait  été  créée  par  Antoine.  Làugier,  bour? 
geçns  d'Arles ,  en  4731  ;  celle  des  femmes  datait  de  4739 ,  et 
mit  pour  fondatrice  Marie  Bësson. 

De  tout  cela ,  il  ne  nous  reste  plus  rien  aujourd'hui  que 
rHqspice  de  la  Charité,  fondé,,  en  1641 ,  par  une  société  de 
genHstMHnmesarlésiens,  pour  y  recueillir  les  pauvres  sans 
afitei  les  vieillards  et  les  infirmes;  l'Hôtel-Dieu  du  S -Esprit, 
■iormé,  en  4  573;  de  la  réunion  de  tous  les  hôpitaux  d'Arles , 
devenus  trop  pauvres  pour  qu'on  pût  y  pourvoir  efficacement 
aux  besoins  des  malades,  et  le  bureau  de  bienfaisance,  dont 
les  revenus  ne  sont  pas  en  rapport  avec  le  bien  qu'il  devrait 
Ure. 

L*hdpital  d'Aries ,  dont  les  revenus  s'élèvent  à  96,^74  fr. , 
et  à  4  07  ^  474 ,  si  l'on  y  ajoute  les  4 1 ,  000  fr.  de  subvention  que 
lavine  lui  alloue,  est  administi*é  par  6  recteurs ,  choisis  in- 
&tîjQCiement  parmi  les  citoyens  les  plus  recommandables  > 
et  préridés  par  le   Maire.  Le  personnel  des  employés  se 


compose  d'un  économe,  d'un  trésorier,  d'un  secrétaire, 
d'un  médecin  en  titre  et  d'un  adjoint,  d'un  pharmacien ,  de 
deux  chirurgiens,  d'un  curé ,  de  8  religieuses  et  deux  gqih 
verses,  et  de  plusieurs  infirmiers. 

La  caisse  d'épargne,  succursale  établie  depuis  queI<iiM 
années  ;  justifie  pleinement  les  espérances  des  personnes  (pA 
^administrent ,  et  promet  pour  l'avenir  des  résultats  encore 
meilleurs. 

INDUSTRIJB,  COMMERCE  ,  NAVIGATION,  POIDS  ET  MESURES. 

Si  dans  un  pays ,  la  quantité  des  manufactures  est  un  sigiie 
du  caractère  industrieux  des  habitants,  Arles,  sous  ce  rapport, 
peut  être  classé  parmi  les  villes  les  moins  avancées.  Notre 
industrie  est  peu  de  chose ,  et  malgré  la  répugnance  que  cet 
aveu  nous  occasione ,  nous  devons  convenir  que  parmi  les 
localités  de  l'importance  de  la  nôtre,  il  n'en  est  peut-être 
point  où  l'activité  humaine  soit  moins  développée. 

Que  cela  vienne  des  habitudes  transmises ,  des  soins  agri- 
coles qui  absorbent  tous  les  autres ,  de  l'apathie  naturelle  anx 
peuples  du  midi ,  acceuturhés  à  trop  compter  sur  les  produis 
du  sol ,  ou  peut-être  du  dédain  que  professent  pour  les  opé- 
rations spéculatives  les  personnes  dont  les  besoins  ne  vont 
pas  au  delà  du  nécessaire ,  il  est  certain  qu'on  ne  tnMrre 
chez  nous  aucune  de  ces  grandes  exploitations  qui  verseol 
l 'opulence  dans  les  pays  où  on  les  place. 

A  part  les  ateliers  du  chemin  de  fer,  où  s'exécutent  Km 
les  travaux  d'entretien  et  de  confectionnement  du  matérid 
de  la  ligne  d'Avignon  à  Marseille  ;  à  part  les  deux  grandes 
usines  à  farine  de  St- Victor  et  de  Chambremont ,  et  le  finir 
à  chaux  de  H.  de  Villeneuve,  qui  a  fourni  à  l'admimstratioii 
du  chemin  de  fer  toute  celle  dont  elle  a  eu  besoin  pour  ses 
immenses  oopstnictions;  l'industrie  propre  du  pays,  cdle  a 


—  869  -- 

bQQeile  let  Arlésiens  prêtent  leurs  bras  et  leurs  idées,  consisle 
ta  l'exploitation  du  sol,  dans  la  construction  de  nos  tartanes, 
dm  la  fiibrieation  du  sel ,  le  lavage  des  laines  fines  et  la 
eoDfectioD  de  ces  saucissons  renommés  qui  s'expédient  dans 
IflBtesies  cités  gourmandes  de  l'Europe.  Tout  cela  est  bien 
'  pifie  et  laisse  vivement  regretter  que  dans  une  ville  où 
llnlelligeiice  est  du  domaine  do  tous ,  on  n'ait  jamais  songé 
i  mieux  utiliser  les  précieuses  ressources  que  présente  le 

Iln*y  a,  à  Arles,  ni  filatures  de  soie,  ni  manufactures  de 
dnps,  etcelasembleétonnant,  dans  une  localitéoù  le  mûrier 
fnqtère  et  qui  fournit  delà  laine  aux  fabriques  de  Bédarrieux, 
de  Castres,  de  Lodève,  do  Clermont,  de  Mazamet,  de 
fianœ,  de  Carcassonne,  etc.  Les  fabricants  d'estame  et 
de  cidis,  sortes  d'étoffes  grossières  à  Tusage  des  paysans  et 
tebej^rsy  étaient  autrefois  assez  nombreux ,  mais  le  luxe , 
dW  pairt,  et  les  procédés  économiques  des  grandes  manu* 
betorès  au  moyen  des  machines  appliquées  à  la  filature  et  au 
tasge,  de  Tautre,  ne  leur  ont  pas  permis  de  soutenir  la 
CQBcurrence. 

Qnant  i  ce  qui  regarde  les  métiers,  bien  que  les  ouvriers 
qoiles  exercent  soient  généralement  privés  de  la  connais- 
nooe  des  perfectionnements  apportés  à  leurs  professions ,  par 
Ifli  procédés  nouveaux,  l'habitude  et  la  facilité  des  voyages, 
iflB  .sacrifices  que  s'impose  la  ville  pour  répandre  parmi  les 
QBsIègoût  des  études  les  mieux  appropriées  à  l'industrie 
inamiéllei  doivent  bientôt  porter  leurs  fruits  et  le  temps  n'est 
pii  loîa,  oùnous  n'aurons ,  sous  ce  rapport ,  plus  rien  à  envier 
ioûtVaisîfls. 

Arle»,  toutefois,  n'a  pas  toujours  été  dans  des  conditions 
d'ini&riorlté  aussi  marquées.  L'importance  de  son  commerce 
et  le  développement  de  son  industrie  dans  les  temps  anciens 
soattsoastités  par  trop  de  monuments  pour  qu'il  soit  possible 
d'avoir  à  cet  égard  le  moindre  doute.  Sous  les  Empereurs, 


—  270  — 

Arles  était  principalement  renommé  pour  l'habileté  de  ses 
ouvriers  dans  la  confection  des  ouvrages  d'orfèvrerie.  On  y 
fabriquait  des  armes  recherchées,  à  cause  de  leur  beauté  et 
de  la  finesse  de  leur  trempe.  Il  y  avait  des  manufactores  de 
vases  en  verre  et  en  terre  cuite ,  et  des  ateliers  de  sculpture 
où  l'on  travaillait  ces  beaux  sarcophages  de  marbre  qui  font 
escorele  plus  bel  ornement  de  nos  musées.  C'est  de  la  ville 
d'Arles  que  Rome  tirait  ses  matelas  dé  laine  et  le  vin  liquo- 
reux qu'on  servait  sur  les  tables  opulentes.  II  parah  méBK 
qu'il  en  était  ainsi  des  tissus  et  des  étoffes ,  puisque  nous 
voyons  le  pape  Pelage  y  faire  acheter,  en  655,  pour  vêtir  les 
pauvres  de  la  capitale  du  monde ,  une  grande  quantité  de 
manteaux  et  de  tuniques  sortis  de  ses  fabriques. 

Dans  lesXr,  XIP  et  XIIP  siècles,  le  commerce  et  la  marine 
d'Arles  n'étaient  pas  trop  déchus  de  leur  ancienne  splendeur, 
et  nous  avons  la  preuve  de  ce  fait,  dans  les  termes  même  de 
ses  traités  d'alliance  avec  les  villes  puissantes  de  Gênes,  de 
PisO;  de  Yintimille,  de  Narbonne  et  de  Marseille.  Comme 
marins  hardis  et  aventureux,  les  Arlésiens  prenaient  place  à  la 
tête  des  peuples  devenus  les  maîtres  de  la  navigation  médi- 
terranéenne. Toujours  prêts  à  de  nouvelles  expéditions ,  leurs 
vaisseaux  couvraient  les  mers  et  revenaient  chargés  d'or/ 
reçu  en  échange  du  blé,  des  légumes,  du  sel,  du  vermillcm  et 
de  la  laine  que  les  étrangers  leur  achetaient.  L'époque  des 
croisades  si  bien  mise  à  profit  pour  la  Provence,  par  It 
comtesse  Etienmettb,  fut  pour  Arles ,  une  source  inépuisable 
de  richesses.  C'était  principalement  d'Arles  et  de  Marseille , 
que  partaient  à  deux  époques  de  l'année ,  en  mai  et  en  août, 
les  navires  affrétés  parles  croisés.  A  Arles,  comme  à  MarseillO, 
il  y  avait  des  officiers  nommés  par  la  communauté,  qui 
étaient  chargés  de  veiller  à  ce  qu'aucun  tort  fût  fait  aux  pas- 
sagers, soit  en  leurs  Inens,  soit  en  leurs  personnes.  Alors 
notre  port  était  fréquenté  par  les  Grecs,  les  Espagnols  et  les 
Italiens  qu'attiraient  nos  foires  et  nos  marchés. 


—  274  — 

Depuis  lors,  qael  changement  1  Déchue  de  sa  grandeur, 
dfiùliëe  par  les  pestes,  ruinée  par  les  guerres  et  les  inon- 
dUitos,  la  Tille  d'Arles ,  réduilo  à  ne  plus  jouer  qu'un  rôle 
secGDdaire,  a  vu  diminuer  le  nombre  de  ses  habitants,  en 
même  temps  que  ses  ressources,  et  dépérir  son  industrie.  Par 
kotiiear ,  qu'après  avok*  dormi  longtemps,  elle  s'est  enfin 
léfSiDée  an  bruit  de  Tagilation  générale,  et  qu'elle  a  compris 
ce  qœ  sa  position  sur  les  bords  d'un  fleuve  qui  est  la  grande 
irlirecommercialedela  France  et  une  exploitation  plus  intel- 
ligenie  de  ses  richesses  naturelles  renfermaient  d'avenir  pour 
cUe.En  attendant,  l'esprit  public  se  prépare:  Arles^unefoislancé 
dans  la  voie  des  améliorations,  aura  bientôt  laissé  derrière 
de  toutes  les  villes,  ses  voisines.  Déjà,  on  remarque  dans  les 
haUtodes  de  ses  habitants,  un  changement  qui  prouve  l'ardeur 
mcliqiielle  chacuin  comprend  son  rôle,  et  veut  s'y  maintenir. 
Préparée  au  progrès,  nous  avons  l'espérance  qu'elle  mar- 
chera désormais  résolument  dans  les  voies  qui  s'ouvrent 
devant  elle;  que  mieux  éclairée  sur  ses  intérêts  véritables, 
oa  oe  la  Terra  plus,  comme  autrefois,  s'endormir  chaque  jour 
i  Fomlire  de  ses  ruines ,  et  se  consoler  de  sa  misère  présente 
gir  les  brillants  souvenirs  dé  son  histoire.  Il  ne  lui  faut  que 
Jeter'  les  yeux  autour  de  soi,  pour  voir  que  sans  autre 
seQOQrsqoe  ses  propres  forces,  il  lui  est  encore  possible 
derânonter  siik*  le  piédestal  d'où  les  malheurs  des  temps  l'ont 
i  loiivent  précipitée.  Espérons  que  ce  retour  vers  un  état 
froq^re,  ne  se  fera  pas  attendre  encore  longtemps ,  et  que 
l'amélioration  des  embouchures  du  rhône ,  si  vivement  ré* 
damée  par  les  villes  commerciales  du  royaume ,  sera  la  porte 
par  laquelle  nous  y  arriverons. 

Pour  l'importance  de  son  tonnage,  le  port  d'Arles  prend 
la  dixième  place  après  Marseille,  le  Havre,  Bordeaux,  Rouen, 
Nantes ,  Cette ,  Boulogne ,  Dunkerque  et  Toulon ,  qui  sont , 
800$  ee  rapport,  les  premiers  ports  de  France. 
^  Ilya,  poqrle  service  de  la  navigation,  en  1848 ,  cent 


—  272  — 

cinquante  deux  bâtiments  à  voiles,  tous  faits  dans  !•  pays  ^ 
appartenant  à  des  actionnaires  du"  pays,  commandés  par  des 
capitaines  da  pays. 

Ces  bâtiments  ou  tartanes,  par  lesquelles  on  a,  remplacé 
aiyourd'hoi  les  anciens  allèges  que  la  forme-plate  de  leur  fond 
rendait  mauvais  marcheurs,  n'ont  qu'une  voile  latine.  Leur 
tirant  d'eau  est  d'un  mètre  75  à  un  mètre  90.  Ils  peureait 
charger  depuis  4  20  jusqu'à  1 30  tonnes. 

Leur  équipage  se  compose  du  capitaine,  de  deux  oa  trois 
matelots,  d'un  novice  et  d'un  mousse. 

Leur  prix,  qui  est  ordinairement  de  20  à  25,000  f. ,  eons- 
titue,  au  profit  du  port  d'Arles,  un  capital  d'un  peu  plus  de 
trois  millions. 

Les  prix  de  transport  varient  ordinairement  de  4  à  4  0  tnam 
la  tonne.  La  remonte  des  blés  dans  l'intérieur  de  la  France, 
les  a  élevés,  en  4  847,  jusqu'au  prix  de  30  f. 

En  outre  de  ces  bâtiments  qui  font  le  cabotage  de  la  cfiteet 
qui  chargent  pour  Marseille,  Toulon,  la  Ciotat^  Nice,  Gènes 
et  parfois  Livourne  et  PAlgérie,  le  service  d'Arles  à  MarseiDe 
est  fait  par  cinq  bateaux  à  vapeur,  dont  deux  appartiranent 
à  la  compagnie  des  Aigles,  deux  à  la  compagnie  générale,  et 
unàcelledes  Papins. 

La  force  de  leurs  machines  varie  depuis  celle  de  50  che- 
vaux, qui  est  la  force  du  Saumon  et  du  Commerce,  josiiii^ 
edie  de  90  chevaux,  qui  est  celle  du  Lyonnais. 

Leur  tirant  d'eau  est  de  4  m.  50,  à  4  m.  62.  Leur  conflook 
nation  de  charbon  pour  chaque  voyage  de  4  4  heures ,  6  pour 
aller  et  8  pour  la  remonte ,  est  de  dnq  tonnes. 

Le  prix  de  transport  est  de  9  à  4  0  f .  par  tonne. 

Le  nombre  moyen  des  bâtiments  à  voiles  qui  entrent  et  ipù 
sortent  chaque  année  du  port  d'Arles,  est  de  4  400,  tonnaM 
ensemble  86,038  tonnes. 

Quant  aux  bateaux  à  vapeur,  il  résulte  de  l'examen  du  le» 
gisire   d'attachement  du  lieutenant  du  port ,  qu'ib  font 


aÉMMlem'eni  3i5  voyages,  et  que  leur  chargement  est  de 
9i;4W  tonnes. 

.  Aefidànt  les  années  1 846  cl  1847,  années  exceptionnelles 
i  fa  vérité,  l'immense  .accroissement  daiis  les  mouvements  de 
notre  port  est  Tindice  de  rimitortaiice  à  laquelle  peut  préten- 
dra JDOtre  viUe,  lorsque  les  travaux  des  embouchures  auront 
Meiéeotéset  que  rentrée  du  rUône,  débarrassée  de  la  barre 
itfla  rend  Impraticable  une  partie  de  l'année,  sera  accessible, 
en  toute  saison,  aux  navires  de  toultonnage. 

En  48A6,  la  masse  des  marchandises  entrées  et  sorties,  qui 
»M  élevée  au  chiffre  énorme  de  355,261  tonnes,  a  été,  en 
I8A7,  de  433,476  tonnes,  portées,  en  1846  par  3,799  navires 
i  voiles  ou  à  vapeur  de  mer,  et  4,785  bateaux  à  vapeur  de 
Mèr6  ;  et,  en  4847,  par  4,331  navires  à  voiles,  ou  bateaux  à 
vapeur  de  mer,  et  6,483  bateaux  à  vapeur  de  rivière. 

b  y  avait  autrefois,  à  Arles,  plusieurs  Toires  très  renom- 
■éeas  celle  du  mois  de  mai  ou  delà  Croix,  la  seule  qui  ait  sur- 
vécu, est  très  importante,  et  durera  longtemps  encore.  Elle 
«M  Mqueptée  par  un  grand  nombre  d'étrangers,  et  princi- 
pdemenipar  les  habitants  du  Gard,  de  la  Drôme,  de  Tlsére, 
deaflaules  et  Basses-Alpes,  qui  viennent  y  acheter  de  la 
blM.et  des  agneaux. 

féttta^yftit  au  comptant,  et  il  s'y  vend  moyennement 
4ild0falntaux  de  laine,  40,000  agneauxelquelquesclievaux. 
Cette  foire,  très  ancienne,  est  un  reste  des  grands  marchés 
qui  se  tenaient  ici,  du  temps  des  Romains.  II  parait  par  Tart* 
483  des  anciens  statuts  municipaux  que  nous  allons,  citer, 
qd^vaitt  4935,  époque  de  leur  première  rédaction,  elle  avait 
lien  le  jour  de.  la  Pentecôte  :  «  Item  statuimus  quod  nun- 
éSStqi^pràooifno'anno  preterito  fuerunt  (acte  in  festo  Pen- 
kooite  fiant  deinceps  invigilia  inventionis  sancte  crucis 
"^  tié^Éiife  niadio  et  quod  fiât  super  hoc  preoonisatio  per  untM 

advéneritdictumfestum. 

TÔMK  XIT  36 


-^274  - 

Outre  la  foire  de  la  Croix,  il  y  a,  pour  la  vente  des 
des  marchés  qui  se  tiennent  à  Marcheneuf  et  qui  durent  de* 
fNjis  le  89  novembre  jusqu^au  24  décembre.  Ces  marchés  sont 
ft^uentés  pjair  lesmêmes  acheteurs  que.la  foire,  et  il  s'y  fui  des 
ventes  considérables. 

Malgré  rétendue  de  son  territoire  et  la  merveilleuse  aboo» 
dancedes  productions  de  son  sol;  il  n'y  a  guères,  à  Arles,  qui 
les  fourrages,  le  blé,  les  troupeaux  et  la  laine  qu'on  en  tire  qoi 
soient  réellement  des  branches  importantes  4'exportaliOB;  Le 
peste  consiste  en  chevaux  indigènes,  bœufs  de  Camargue,  hui- 
les, saucissons,  pierres  àbâtir,  gibier,  fromages  de  brebis,  ga- 
rance, chardons,  peaux  de  moutons  et  roseaux  de  marais  dont 
le  l<anguedoc  tire  4es  quantités  considérables. 

La  quantité  de  blé  exportée  peut  ^tre  évaluée  à  60,000 
sétiers;  celle  de  Torge  et  de  l*avoine  à  5,00a;  celle  du  foin  à 
425,000  quintaux  métriques;  celle  de  la  laine  à  40,000;  ceUa 
des  brebis  et  agneaux  vendus  à  la  foire  de  mai,  on  aux  autrai 
marchés,  à  25,000  individus. 

Il  n'y  a  plus  aujourd'hui  qu'un  petit  nemlnre  de  personnat 
qui  persistent  dans  l'extrême  répugnance  avec  laquelto  Tin-? 
troduction  du  nouveau  système  des  poids  et  mesures  Ait  ae» 
cueillieici.  Malgré  cela,  les  vieilles  habitudes  prévalent  et  poQr 
que  la  substitution  soit  complète,  il  faudra  longtemps  eùooiB. 
Vmd,  du  reste,  les  rapports  qui  existent  entre  les  anGienMi 
mesures  et  les  nouvelles  : 

Mesures  linéaires. 

A  Arles,  la  toise  est  de  6  pieds  ;  le  pied  de  42  ponces;  le 
pouce  de  4  2  lignes. 

La  UMse  a  un  mètre  95;  le  pied,  0  mètre  32*  4/S;  lé  poooe 
0  m.  03*  2/3« 

La  canne  est  de  8  pras,  on  de  0  pieds  3  ponces  4/2;  lepiA 
de 8  menus,  on  de  9  pouce&S  lignes  4/4.  la  caraieal  mèttia 
440  miQe.  Le  pan  0  m.  265  m. 


—  f76  — 

Muurti  agraires. 

jByibkArl6$,  deux  sortes  de  cétéréd:  ruoe  pour  les  ffltiH 
«l||i  terrains  oui  vaut  S6  ares,  40  centiares;  et  Tautre,  pour  les 
ffOiins  de  première  qualité,  comme  jardins,  vignes,  prairies. 
eUem»  «raUea^  qui  a  47  ares,  44  centiares. 
.  là  aalmde  peu  usitée  vaut  S  grandes  cétéaées».  pour  le& 
kBAages,  les  marais  et  les  coussouis,  et  trois  petites  pour  les 
kfireff  labourables.  Dans  les  deux  cas,  elle  est  Téquivalent  de 
M  areSf ,  S3  centiares. 

Mesures  de  copactté^^ 

L'éndoe  ancienne  représente  deux  décalitres,  93  centifr- 
iMs.  Lesétier  est  de  60  litres.  Il  en  faut  un  et  deux  tiers  pour 
âdfevnbeclditre. 

L'éminot  pour  le  sel  vaut  S  décalitres  40  c. 

La  benne  pour  les  charbons,  4  hectolitre  et  4  litres. 
*  L'aacien  barrai  pour  les  vins,  se  décomposait  en  38  pots, 
<HI  Ms  décalitres,  903  millièmes. 

.  Aqfoord'hui,  il  y  a  50  pots,  et  il  en  faut  deux  pour  Thec- 


ta  canne  d'huile  est  de  kO  htres  et  pèse  9  kil. ,  4  hecl. 

AGKICULTURE  ET  tCONOMIS  aUBALB. 

Tous  les  genres  de  culture  sont  pratiqués  dans  notre  terd* 
tto.  Malgré  cela,  Ténorme  quantité  de  terrains  improductifs 
^'OQ  7  remarque,  annonce  un  état  peu  avancéde  l'agriculture. 

isienfleDement  agricde,  la  ville  d'Arles  est  peut-être  la 
senie  qui  ait  conservé  dans  ses  procédés  d'exploitation  autant 
âà souvenirs  destemps  antiques.  Ce  quiest  certain,  c'est  queri, 
Itftoiv  iNineeipar  leur  dom ,  la  plupart  des  instruments  dont  se 
swent  nospaysansdânoncent  un^  origine  grecque;  d'un  antre 


-  ?76  - 

côté,  les  usages  et  les  pratiques  agronomiques  employés  dans 
le  pays ,  se  retrouvent  pàrrait^ment  déerits  dans  les  livres  de 
Caton,  de  Yarron,  et  des  autres  Romains  qui  ont  publié  des 
traités  d'agriculture.  Ainsi  la  prohibition  faiiépâf  K»;plb- 
priétaires  de  Rome  à  leurs  fermiers  ie  semeir  deux  àn$  (bn 
suite  le  même  champ,  se  trouve  exprimée  dans  tous  les bàiiif 
de  notre  localité,  où  le  moXrestoubler  que  Ton  emploie,  hij^ 
pelle  de  la  façon  la  plus  précise  le  mot  Ager  restibiHijai 
i^ge  chez  les  anciens  pour  désigner  les  terres  qui  s(esezftétéfit 
détAfois  de  suite.  Chez  les  Romains^  dans  une  ferme  bleii'tft^' 
nue,  il  y  avait  un  intendant,  Villicus,  et  unefemmedeaialîlîBr 
YiLLiGAy  comme  il  y  a  dans  les  grands  domaines  de  Camargue, 
un  bayle  directeur  et  une  Tante  chargée  de  tous  les  soins  dû 
ménage.  Gomme  nous,  ils  pratiquaient  Técobuage  et  le  hlbOor 
léger  que  nous  nommons  binage.  Ils  faisaient  pËtttJtterïemr 
troupeaux  en  rase  campagne,  et  les  blés  trop  touffus,  ftiaeiÉ-»^ 
segetum,  étaient  donnés  à  manger- aux  bestiaui  deiftilifiiië 
manière  qu^on  le  pratique  en  Crau  et  en  Camargue.  '1 

Comme  tous  lés  pays  de  grande  culture  ^  où  il  y  a  phil.de 
terrain  qu'on  ne  peut  en  cultiver ,  Arles  ne  verra  se  déf e-* 
lopper  complètement  sa  prospérité  c{  sa  fortune  que  krita^è 
la  propriété  inliniment  plus  divisée,  y  sera  moins  néglî|i)l^( 
que  Tacciioissement  de  la  population  des  champs  permtïtr* 
d'utiliser  le  sol  improductif  et  que  Tusage  des  jachères,  dëji 
délaissé  par  plusieurs  propriétaires ,  sera  totalement  proscrit, 
pour  faire  place  à  un  système  d'assolement  qui  réponde  i 
toutes  les  nécessités  et  double  les  récoltes. 

Le  blé  est  le  produit  le  plus  abondant  de  notre  récolte,  (to 

...  •  ■     **«• 

en  cultive  deux  espèces  :  La  tuzelle  et  la  seissette.  Les  gttiOM 
grossiers,  comme  l'avoine  et  l'orge ,  dont  une  partie  se âowo 
à  manger  en  vert  aux  troupeaux ,  se  consomment  presque  tWB 
d'ans  le  pays.  Le  seigle  et  le  maïs  sont  peu  connus  :  le  jUé 
noir  ou  sarrazin  f  est  encore  moins.  Quant  au  i*iZ|  noysatoofi 
dit,  à  Tarticie  Camargue ,  les  immenses  avaolafes  (jflfi^ 
propagation  desa  culture  promet  à  notre  ville. 


—  277  — 

Jtm  tes  années,  favoralilesi  quand  lo  sol  n'est  ni  Irap 
dâr^pé  par  les  pluies,  quelquefois  très  persistantes  dé 
l'sutomoe  «  ni  trop  durci  et  resserré  par  les  effets  égaleBiedt 
d'une  sécheresse  trop  longtemps  continuée ,  VM^ 
leement  des  terres  a  lieu  dans  le  commencement  du 
:d^l6bre, 
Hot  que  la  réodte  du  blé  soit  abondante ,  il  est  nécessidr» 
q|i  le  printemps  soit  pluvieux.  On  peut  prédire  qu'elle  sen 
miiTaise ,  si  c'est  le  contraire  qui  arrive ,  et  que  la  séchcrcssg 
osugieitce  de  bonne  heure. 

En  Camargue,  les  premiers  labours  se  /ont  avec  la  chiiTM 
knai^htrain)  à  laquelle  on  attelle  6  ou  8  mules.  Pour  les 
oMorss  Mdinaires  on  se  sert  de  la  charrue  à  versoir  «  appelé» 
ooQtrier.  Quant  à  l'araire ,  oia^rtim  des  latins,  onTemplOtè 
tasisgiaat  dans  les  seconds  labours.  Les  binages  se  font  avec 
biRvcat 

DéIh  Ailes ,  la  moisson  est  une  opération  trop  considérable 
poarque  les  travailleurs  du  pays  puissent  y  suffire.  Quand 
isijriés  sont  prêts  à  être  mûrs,  Tadministration,  suivant  un 
sii|»  trés-ancien ,  expédie  dans  toutes  les  communes  des 
MMos^de  Digne  et  de  Barcelonnelte,  un  ntessager  chargé 
d'ivertîr  les  maires  de  tous  les  villages  qu'il  visite  et  de  lew 
iMeonnaitre  l'époque  à  laquelle  la  moisson  commencer!, 
fist^ae»  jonrs  avant  le  temps  fixé ,  toutes  ces  populatioM' 
MvrM  et  laborieuses,  hommes,  femmes,  enfanis,  descendent 
diBS  la  plaine  et  s'acheminent  vers  Arles,  recrutant  e» 
4tmiD  tine  foule  d'autres  paysans  qui  se  joignent  à  eux. 

Toute  la  moisson  se  fait  à  la  faucille.  On  ne  se  sert  de  la 
iMi|l.4«e  dans  des  circonstances  toutes  particulières,  ou  Uen 
Mlles  airoînea  et  pour  les  orges  destinées  à  la  nourriture  dei 

Utopmriae  nhtorelteaoïi  prairies  sans  culture,  oiusiipetil 
Weipartîo  09nsîdénble  de  notre  territoire.  Il  y  a  peu  de  pro7 
priétésen  Camargue^qui  q'en  possèdent  ce  qui  est  nëeélsaire 


-  878  — 

à  Ui  nourriture  du  troupeau  qu*on  y  élève.  Leftiurrage  qa*dlM 
produûent  ne  se  coupe  qu'une  seule  Ans. 

Les  prairies  artificielles  coavenablement  entretenues  §t 
fument  par  moitié  toutes  les  années.  Il  faut  six  charretées  en 
six  colliers  de  fumiers  par  cétérée  de  47  ares.  Le  foin  se  ooa|N 
trois  fois:  en  mai,  en  juillet  et  en  septembre.  Après  Tavoir  Iril 
sécher  sur  le  pré^  on  le  met  en  meules,  et  on  le  coavre  t^ 
de  la  paille  ou  du  triangle  pour  que  les  phiies  de  l'hiver  ne  k 
pénè^nt  pas. 

Le  terme  moyen  de  la  production  pour  chacune  des  lM!k 
coupes,  est  de  dix  quintaux  par  cétérée. 

Les  prairies  de  Crau  qvi  valaient,  il  y  a  trente  ans,  MC 
francs  la  cétérée  et  s'affermaient  25  à  30  francs,  seTaodent  nt- 
jomd'hui  4 ,000  f.  et  s'afferment  50. 

Depuis  longtemps  le  prix  du  foin  se  maintient  à  S  tnm 
les  60  kil.  Si  ce  prix  s'abaissait,  la  cherté  toujours  croisa»!! 
de  la  main  d'œuvre  et  du  fumier  en  aurait  bientôt  rendtt  li 
culture  impossible. 

Les  luzernes  considérablement  multipliées  dans  ces  d» 
nières  époques,  réussissent  parfaitement  dans  la  Grau  el  li 
Camargue,  mais  particulièrement  dans  les  marais  nouvelto 
ment  défrichés,  où  elles  donnent  des  produits  miraculeux.  Oi 
peut  les  semer  en  automne,  mais  au  risque  de  les  voir  péri 
quand  l'hiver  est  rigoureux.  Il  vaut  mieux  ne  jeter  k  gnis 
en  terre  que  dans  le  mois  d'avril,  alors  que  le  sol  attiédi  pi 
le  soleil  et  préparé  par  les  pluies  légères  du  printemps,  se  M» 
ve  dans  les  meilleures  conditions  pour  la  germinatioa  il 
fruits  qu'on  lui  confie. 

Ordinairement,  la  première  récolte  des  luzernes  ne  eompi 
pas;  ce  n'est  qu'à  la  seconde,  mais  surtout  à  la  troisième  wûié 
qu'elles  donnent  tout  ce  qu'elles  peuveat  donner,  et  qQ^enle 
favcbe  jusqu'à  sept  fois  dans  la  saison.  Leur  durée,  qui  eal  d 
6  ou  7  ans,  peut  se  prolonger  fort  au  delà  de  ce  terme  ,•  tf  « 
les  fume  bien,  et  que  Vwx  ne  manque  pas. 


_  179  — 

hUA  mm  idimttJB,  la  luzerne  est  sujette  à  une  maladie  qui 
M  donne  la  mort,  et  qu'on  appelle  Basque.  Elle  est  due  à  la 
friNDce  du  Rhyzoctonia  medicaginis  D.  G.,  champignon 
(Hiûtequi  vit  sur  les  racines  de  la  plante. 

Trop  longtemps  négligés,  le  sainfoin,  la  garance  et  les  char- 
àm  eompienl  à  présent  parmi  les  produits  do  pays  les  plut 
MBrtageiu. 

.Dans  la  Grau,  la  vigne  se  plante  de  plusieurs  manières.  Laa 
«nia  plantent  au  pieu;  d'autres  ouvrent  la  terre  à  la  cbar- 
mou  àla  bécbe.  Il  y  en  a,  enfin,  qui  creusent  des  fossés  d'an 
nMn  anr  les  borÛB  desquels  ils  placent  deux  lignes  de  aar^ 
MDta.  Les  {riants  les  plus  estimés  sont  parmi  les  raisina 
HuiCB,  ceux  qui  doninent  la  clairette,  le  muscat,  et  le  grée 
Une.  Piarmi  les  raistos  noirs ,  on  cultive  de  préférence 
I%|De,  le  muscat  noir,  l'oliven,  leplanpluga,  le  picamen  et 
fupanin.  Le  teinturier  ou  grenache  roussillon,  qui  noua  est 
iM  d'Espognei  produit  de  bonne  heure  et  en  abondance, 
ttqâ  Pa  lait  rechercher.  Hais  comme  le  vin  qn*il  fournit  est 
^pns,  tréa  ehargé  en  couleur  et  fort  long  à  se  feire,  on  corn* 
nmae  à  a^eii  d^[oûter. 

^  Le  martinen  n'a  d'autre  mérite  que  de  mûrir  très  tard,  d*é* 
totréi  ooDsiatant  et  de  rester  sur  la  treille  jusqu'à  l'hiver. 

'taÉm  les  vignes  vieilles  sont  plantées  en  quinconce,  et  ne 
pamntélre  cultivées  qu'à  bras.  Cette  méthode  fort  onéreuse 
U  propriétaires  à  cause  des  grands  frais  qu'elle  occasione, 
Maivourd*hoi  généralement  remplacée  par  celle  qui  consiste 
iitspqacr  lea  plants  par  rangées  espacées ,  de  telle  sorte  que 
h-cdliira  puisée  s'en  faire  à  la  charrue. 

Ptaoée  dans  déa  conditions  favorables ,  la  vigne  porte  à  la 
tniaiètte  année,  en  d'autrea  termes  à  la  3"*  feuille,  ainsi 
qpfan  dit  dans  le  pays.  On  la  taille  ordinairement  après  lea 
tatfa kl  ptaa  rigoareoz  de  l'hiver,  en  février  ou  en  ma». 
BamAMi  ocmaiBle  en  on  labour  en  hiver,  et  en  un  on  demc 
ttaigeiyan  prinienipaeten  été^  Le  prodoit  moyen  d'one 


vigne  de  Cran  est  de  4  licctolilres  par  célérée,  mesure  de  Izi 
localité  valant  17  ares,  41  centiares.  Cell€i3  du  Trébon,dia 
Plan  du  Bourg  et  de  Camargue  en  donnent  moyennemeni 
de  20  à  30  barreaux  par  cétérée. 

J'ai  déjà  parlé ,  ailleurs ,  des  vins  de  Crau  et  de  leur  ex- 
C0|lence.  Légers  et  piquants,  comme  ils  sont ,  ceux  de  noE 
segonaux  seraient  bien  meilleurs  encore ,  si  on  mettait  un 
plus  grand  soin  à  leur  fabrication.  Généralement ,  les  raisins 
«ont  cueillis  avant  leur  parfaite  maturité,  retardée  par  rtio- 
inidité  du  sol  et  la  vigueur  de  la  végétation,  laquelle  empêche 
le  soleil  d'arriver  jusqu'au  fruitet  de  développeren  lui  le  prin<r- 
iipe  sucré.  Au  lieu  de  rejeter  les  raisins  vers  ou  gâtés,  au 
lieu  d'en  dégrapper  une  partie,  tout  est  foulé  ensemble;  le 
vin  fermente  mal  et  il  en  résulte  le  plus  souvent  une  liqueur 
Ipre ,  de  mauvais  goût  et  se  conservant  mal.  Tous  ces  incopr 
V^nients  auxquels  peu  de  propriétaires  échappent,  n'auraieui 
p$i8  lieu,  si  le  ban  des  vendanges  n'était  pas  obligatoire,  etn 
l'administration  municipale,  prenant  des  mesures  pour  protêt- 
ger  contre  l'avidité  des  grapilleuses,  les  vignes  non  vendan^- 
gées,  chacun  était  libre  de  retarder  à  volonté  la  cueillette  de 
sa  récolte. 

L'article  \  54  de  nos  anciens  statuts,  qui  défend  Timpoii»* 
tion,  dans  Arles,  des  raisins  et  des  vins  étrangers,  serait  déjà 
une  preuve  que  notre  vtlle  récoltait  autrefois  une  plus  grands 
quantitéde  vin  que  de  nos  jours,  si  nous  ne  savions,  d'alUepn^ 
que  cette  quantité,  à  présent  tellement  réduite  qu'elle  est  ds 
nooitié  au  moins  insuffisante  à  nos  besoins  était,  autreCns  de 
beaucoup  supérieure  à  la  consommation  des  habitants. 

Le  vin  que  produit  la  terre  d'Arles,  peuts'évaluer  à  400,010 
hMtditres,  dont  la  Crau  elle  seule  fournit  une  moitié.*ll  fim 
eût  une  tplle  abondance  en  4  44  4,  que  les  habitants,  après  avoir 
rempli  toutes  leurs  futailles  et  tous  les  vases  dispon^Mas,  il 
sanhant  plus  où  déposer  le  reste,  cessèrent  de  TandMgir. 
Vajfi,  du  fssle,  eommant  ce  fait  titraordiMtre  se  tiMM 


rT"""^ 


motudjg^t  Tànnalidle  Bertrand  Boisset,  qui  \ivaità  cette 
ff^lff».  ^Granda  saison  do  vin  en  \^\i.  «  L'An  U.U  c.  dei 
A  iMB  daoust  fon  granda  saison  de  vin  en  Arles  et  eaviron  de 
•  U,  que  Jos  herroases  veseron  de  rasins  à  Jas  gens  non 
4  'fldkieQ  qae  for ,  ni  von  mettre  lo  fruc  tant  en  fon ,  e  resteroo 
t^ftoBJears  vi^iias  à  lundimiar  per  fauta  devaissels,  e  fon 
j:ittl  loarcat  que  lo  barrai  sy  donavo  per  très  gros  e  duret  Ja 
i.^iodninia  jusque  a  Galenas ,  bona  misson  fon  aytamen  e 
isgnnda.» 

ife  itiouTCi  dans  les  ilivues  de  M.  Louis  Aillaudi,  ancien 
notaire  d'Arles ,  qu'en  \  670,  71  et  72,  les  meilleures  qualités 
da>mde  Grau ,  ne  valaient  que  30  sous ,  le  barrai  de  36 
■H|m,'0t  que  celui  de  Camargue  coûtait  encore  moins. 

jAwttB  même  époque,  l'huile  qui,  en  1594,  était  montée 
•ttgm  de  40  livres  5  sous,  à  cause  de  la  mortalité  des  oliviers, 
oèjvaiattplus  que  4  livres,  la  canne  de  \  0  livres  en  poids. 

Ba  4520  à  1528,  années  de  grande  abondance,  le  prix  dn 
Itérane,  selon  le  même,  de  20  à  23  sous  le  sétier.  De  4509 
iMI4y:  il  est  encore  meilleur  marché.  Il  ne  coûte  que  1 5  sous. 
N:9i!ix^eS4  sous  en  1515,  il  descend  à  18,  en  1516  et 
iM.  En 4 590,  année  do  disette,  on  le  vend  8  livres  à  la 
léoolte  et  il  monte  jusqu'à  1 4  dans  l'hiver.  En  1 592,  la  récolte 
Mipceaque  nulle  et  le  prix  du  blé  qui  fut  de  1 2  livres,  en 
•fcfflèt<  ftit  de  30  dans  le  reste  de  l'année.  Enfin,  en  1 593;  il 
ne  vaut  plus  qu'un  écu  d'argent  ou  20  livres  en  pinatelles, 
|4ite  momaie  alors  très-dépréciée. 
•i|ÉilM0,  le  vin  de  Crau  se  vend  6  fr.  les  50  litres  ;  Thuile 
4ti|lr. làtianne^  le  Ué  4 2  fr.  le  sétier. 
^  ^L'ailyièr'ëlrit  autrefois  beaucoup  plus  commun  dans  la  Crau 
-fffeJdo  Ma  jours.  C'est  aux  mortalités  successives  occasio- 
«ééll'ftf  les  tifvers  rigoureux  de  4709^  4746,  1740,  476ft, 
IOW^iini»,«a4»6t4«l»,  qu'il  faut  attribuer  rénoniiedimi- 
iMMI  dMétèiftwiâi  précieux  pour  nos  conirées.  Beaècôop 
de  propriétaires,  après  ces  désastres  multipliés,  n'ont  pltis  «« 

TOUS  XIV  36 


le  courage  de  remplacer  leurs  arbres  morte,  et  onl  disposé  du 
terrain  qu'ils  occupaient ,  pour  une  culture  moins  channciBttie. 
Avant  4766,  les  pertes  occasionées  par  les  mortalités  de 
1709  et  16 ,  élaient  entièrement  réparées,  et  l'huile  d'Arles, 
"fabriquée  avec  le  plus  grand  soin,  était  recherchée  des  étran- 
gers, de  préférence  à  celles  d'Âix  et  des  autres  villes  voisines 
A  cette  époque,  le  produit  de  la  récolte  était  de  4^500  charges 
pesant  chacune  34  21  livres,  poids  de  table.  Les  frais  de  cueilletfi 
et  de  transport  dans  les  moulins  de  la  ville,  s'élevaient  ai 
somme  de  60,000  fr.  que  les  classes  pauvres  partageûen 
^nlr'elles. 

Les  variétés  d'oliviers,  cultivées  ici  le  [rfus  communémenl 

sont:  Leblanquet,  dont  Thuile  très  estimée  conserve  Jong 

4emps  le  goût  du  fruit  ;  celui  qui  donne  Tolive  verdoie  qo 

l'on  mange,  et  un  troisième  dont  To^ive  s^appelle  selûunenqm 

On  fume  l'olivier,  avantl'hiver,  mais  une  précaution  des  pk 

litiles  pour  le  préserver  des  effets  du  froid,  toujours  très  pémi 

deux  quand  rabaissement  de  la  température  succède  à  un  tem] 

doux  et  que  la  sève  est  déjà  en  mouvement,  consiste  à  reooi 

vrir  avec  soin,  avec  de  la  terre,  le  collet  de  la  racine,  que  ï\ 

sait  être  la  partie  la  plus  vulnérable  de  l'arbre,  et  à  la  métti 

ainsi  à  Tabri  des  atteintes  de  la  gelée.  On  a  remarqoé  »  c 

«ffet ,  que  dans  les  hivers  de  4709  et  1849,  les  personnes  da 

tes  plantations  soij^rirent  le  moins,  furent  celles  précisémei 

qui  furent  assez  avisées  pour  user  de  ce  moyen. 

La  gelée  n'est  malheureusement  pas  le  seul  dai^er  ao^a 
^ent  exposés  les  oliviers  dans  nos  contrées.  Les  brouilkrdi 
quand  les  arbres  sont  en  fleurs,  les  chaleurs  de  l'été,  kn 
qu^elIes  sont  accompagnées  de  trop  de  sécheresse,  ne  lei 
sont  pas  moins  nuisibles  que  le  froid.  Dans  cette  dernière  d 
constance ,  plusieurs  espèces  d'insectes,  parmi  lesqueii 
iinea  oleœfolia  se  fait  remarquer  comme  le  pliiS'pemiaiBa 
s'aUnttent  sur  em,  et  en  rongent  tes  feuillesy  le  boni  etfvi 
âpalëffleot  le  fruit 


-  885- 

Us  «faTMqiii  prospèrent  le  mieax  dans  notre  territoire, 
l'ormeau,  lechéneTert,le  platane,  le  marronier  d^Inde, 
lapjsapiier  blanc,  le  noyer,  le  peuplier  noir,  le  saute,  .le 
'oàrmr,  le  cyprès,  le  pin-pinier  et  le  frêne.  Quelques-uns, 
ttb  qoe  Taubë,  l'ormeau  et  le  noyer,  y  acquièrent  de»-,  pro* 
INirttM»  extraordinaires. 

L^aouadier  commun,  à  fruits  doux  ou  amers ,  s'accommode- 
fÊMÈmeûi  du  terrain  stérile  de  la  Grau.  Quoiqu'il  ne  soil 
put  élre  pas  autant  cultivé  aujourd'hui  que  dans  les  temps 
|lMé%fl  en  reste,  pourtant,  de  nombreuses  plantations.  Cet 
iriHre  précieux,  dont  les  fleurs  sont  les  premières  qui  parent 
an  campagnes,  est,  à  cause  de  sa  précocité,  sujet  à  beaucoup 
deehances  débvorables. 

Sous  le  rapport  de  l'abondance  et  de  l'inflnie  variété  de  ses 
indiictkms,  notre  terroir  passe  à  bon  droit  pour  un  des  plus 
iMiesdela  France.  Les  fruits  les  plus  estimés ,  les  différentes 
flipèeas  de  figues,  les  pêches,  les  abricots ,  les  prunes,  les 
Idras,  les  pommes,  tous  ceux  enfin  dans  lesquels  les  principes 
aranatiques  et  sucrés  se  trouvent  le  plus  développés  et  con- 
dBQiéSy  nous  viennent  delà  Grau,  à  laquelle  la  constitution  un^ 
pn  aride  de  son  sol  donne  ces  avantages.  Sous  ce  rapport,  ii 
s'y  a  aucune  comparaison  possible  entre  les  fruits  que  Ton  y 
cueille  et  ceux  que  nous  fournissent  les  terrains  plus  humides 
de  la  Camargue,  du  plan  du  Bourg  et  du  Trébon.  La  même 
différence  se  remarque  dans  le  jardinage  et  les  légumes. 

Les  engrais  artificiels  sont  peu  connus  à  Arles.  Les  terres 
eilesiNrairies  sont  fumées,  soit  avec  ceux  que  Ton  tire  des 
ét^qs  et  des  bergeries,  soit  avec  ceux  que  fournissent  le» 
Ules  k  laines  qui  parquent  au-dehors.  Dans  la  Grau  et  au 
TrébûDy  on  emploie  les  balayures  des  rues.  Dans  lés  endroits 
loÉpués  de  la  Gamargue,.où  le  fumier  fait  sur  piajse  n'est  pas 
tD^ieDn  suffisant,  et  où  la  distance  ne  permet  pas  d'en  trans^ 
psrter,  on  se  ocmlente  de  jeter  sur  les  terres  les  tiges  fouillées 
de  certaines  espèces  i'arufido  que  les  marais  fournissent  en 


abondance  el  dont  reflet  le  plus  certain  est  de  diviser  le  sd  en 
corrigeant  la  trop  grande  quantité  du  sel  doni  il  osl  ifiH 
prégné. 

Le  bail  à  prix  fixe ,  ou  rente  sûre,  est  général  pour  tojatos 
les  grandes  fermes  de  Camargue  et  du  plan  du  Bourg;. 
Moyennant  une  rente  payable  en  quatre  termes,  au  moisde 
mai,  en  juillet,  au  1  "  septembre  et  au  25  décembre,  le  fermier 
exploite  poiir  son  compte  là  propriété  et  tout  ce  qui  ee 
dépend.  Les  principales  condition^  sont  d'avoir  un  troiQMSNi^ 
de  mener  les  terres  à  blé'  en  gaùsies  égales,  avec  défense-  de 
i^estoubler,  ou  de  semer  deux  années  de  suit^. 

Le  bail  à  mi-fruit,  usité  pour  les  petits  domaines  de  la  Gnra 
et  du  Trébon,  a  de  graves  inconvénients,  résultant  de  Viddie 
gence  des  fermiers,  laquelle  ne  leur  permet  pas  tou^jounde 
faire  le?  cultures  nécessaii^  ;  de  leur  ignorance  qui  leoe  fsp' 
me  les  yeux  sur  les  améliorations  utiles;  de  la  mauvaise  foi; de 
la  plupart  d'entr'eux  dans  le  partage  des  fruits  du  sol  ;  de  tocor 
avidité,  qui  leur  conseille  une  coupable  parcimonie  dftne  1m 
engrais  qu'ils  doivent  fournir  ;  enfin  du  pende  durée  desiianx 
qui  ne  sont  ordinairement  que  de  six  ans,  et  qui  s'opposéati  il 
ce  qu'ils  entreprennent  des  travaux  dont  ils  ne  serment  pas 
sûrs  de  profiter  entièrement. 

ADMINISTRATION   CIVILE  ;    CONTBIBOTIONS. 

L'administration  municipale  d'Arles  se  compose  diu  itiaii^, 
de  doux  adjoints  etd'un  conseil.de  vingt-huit  membres,  lilMh 
ment  élus  par  leurs  concitoyens. 

Il  y  à  deux  cantons  de  justice  de  pajx.  Le  canton  Est  coML'' 

.  prend  la  Crpu,  le  Trébon,  Fontvieille,  lias  Blanc  et  la  imiKé 

orientale  de  la  ville.  Le  Canton  Ouest  renfermé  Ik  GMM^ 

gue,  le  Plan  du  Bourg,  Trinquetaille,  et  tèti«ébf^lié^d'Jlrllôs 

qui  est  à  TOccidcnt. 


IlrMpérflûtf  cte  ces  deux  cantons  est  de  199,539  hectares; 
(ll,iM>iNKrr  Ades  el  soi^  terroir)  3,965  pour  Fontvieillei  et 
148  pour  Mas  Blanc. 

ittleaieit  krésideDcedu  sous-préfet.  Il  y  a  Un  receveur 
fMksQlier  des  fioances,  deux  percepteurs,  un  directenr  de» 
iUpdlB  indirects ,  un  Inspecteur  des  douanes,  un  Tribunal 
de  commerce,  un  commissaire  des  classes,  un  capitaine  du- 
fSttfH  ua  directeur  de  la  pos>to  aux  lettres. 

Nous  n'JvroBS  que  des  renseignements^  fort  incomplets  sur 
Il  nature  et  sur  le  mode  de  perception  des  impôts  auxquels 
étaient  soun^s  les  Arlésiens  antérieurement  au  XIII"*  siècle. 
Dparafty  toutefois,  qu'à  l'exception  du  cens  féodal  qui  n'était 
{US très  lourd,  et  qui,  d'ailleurs,  ne  se  levaitqu'à  titre  de  sub- 
side, les  charges  qui  pesaient  sur  les  habitants  ne  consistaient 
la  plupart  qu'en  des  taxes  extraordinaires  essenliellenient 
temporaires  et  revocables,  imposées  par  le  conseil  dans  des 
droonstances  impératives,  et  lorsque  les  revenus  ordinaires 
de  la  ville  ne  pouvaient  sufiire  aux  nécessités  du  moment. 

Dans  le  XUI'*  siècle,  vers  la  fin  de  la  république  qui  avait 
trouvé  le  trésor  plein  et  qui  le  laissa  vide,  les  revenus  delà 
viDe  avaient  leur  source  :  1*  Dans  l'arrentement  de  certaines 
propriétés  qui  étaient  le  bien  propre  de  la  commune,  comme 
maisons,  domaines  ruraux,  bois,  pâturages,  pêcheries,  marais, 
étangs,  etc.;  2'  dans  les  censives  et  autres  biens  seigneuriaux; 
3*  dans  les  droits  de^justice  qui  étaient  alors  considérables, 
chaque  délit  étant  ordinairement  puni  d'une  amendé  envers  \e 
flflc;  4*  dansrimpôt  sur  la  consommation,  dans  les  péages,  les 
douanes,  la  gabelle  du  sel,  la  sève  du  vin,  le  droit  d'eimine 
lor  le  blé  et  lea  légumes,  enfin  dans  celui  qu'on  prélevait  sur 
le  kermès  ou  graine  d'écarlate  et  qui  était  d'un  deniçr  coùronat 
sur  chaque  livre  de  cette  marchandise. 

Le  produit  de  la  plus  grande  portion  de  ces  impôts  entrait 
tout  tsiUepi  dans  la,  caisse  municipale.  Le  reste  était  partagé 
entielfrviUeet  l'arohevêque,  en  vertu  d'une  transaction  pas- 
sée en1234,    ' 


—  88*  — 

Quanta  la*  dîme  ecclésiastique  qui  a'étaitenoord  quo  va 
taire,  eUe  portait  priodpalemeat  sur  le  Ué,  sur  le  fruH  e 
le  vin.  L^huile  n^y  fut  soumise  que  plus  tard. 

Depuis  cette  époque,  il  serait  sinon  impossiUs,  da  n 
très  difScile,  de  suivre  avec  quelque  certitude  les  varia 
que  tes  événements  durent  souvent  faire  subir  au  sysièo 
contributions  suivi  dans  le  pays. 

Voici,  d'après  les  comptes  du  trésorier,  de  quoi  se  M 
saient,  en  4  789,  les  recettes  et  les  dépenses  de  la  viUe. 

HICETTE. 

I 

Produit  des  domaines  appartenant  à 

la  ville  .........  13,929'  S' 

Produit  de  la  ferme  du  piquet  de  la 

ôrine 435,200 

Produit  de  la  ferme  de  la  sève  du  vin.  4, 62S 
Produit  de  la  ferme  des  chandelles.  .  700 
Produit  de  celle  des  pourceaux    .    .  3,025 
Produit  de  celle  sur  la  sortie  du  pois- 
son    800 

Produit  des  fermes  réunies,  du  greffe, 
de  la  triperie  et  de  Tentretien  des 
fossés  de  la  ville 94 

Produit  des  censés,  lods,  pensions  et 
des  trois  deniers  perçus  sur  cha- 
que livre  de  viande  débitée.    .    .        9,088    46*6 

Produit  de  la  ventede  vingt  huit-muids 
et  demi  de  sel  livré  aux  habitants  à 
raison  de  4296' le  muid.    .    .    .      36,536 

Produit  du  sel  livré  aux  fermiers  du 
dpmaineduRoi 4,348 


»•*■ 


Total  d«  la  recette.    .    .    905.S86' 49*  • 


} 


DiPBM8E. 

• 

'    hfar  pensions  et  inléréts  des  capitaux 

que  rapporte  la  oommune.  .    .    .      37,OS2'44' 

hmr  pensions  domaniales  ....       1 ,036 

hmt  aboonement  avec  les  fermiers 
dSB  domaines  du  Roi,  pour  la  pois- 
lOonerie  et  dérivations  d*eaux ...  356 

Nnr  dépenses  extraordinaires.    .    .      69,594      7    9' 

rMmmiycifiaux 19,182    48    9 


427,488    47    6 


CHABGKS  IOTàLES. 

Vingtièmes  (impôt  sur. le  revenu). 

I^ngratuit 

^^^e  de  la  maréchaussée 

1^70  des  milices  (garde  cotes,  etc).  . 

^ye  des  maîtres  de  poste.    .    .         87,663  '44* 

Ckipitatioii 48,902      8    6 


406,566    S      6 


Impenses  de  fabrications,  de  trams- 
port  et  de  livraison  de  sel  aux  habi- 
tants d'Arles  4,884 


Total  de  la  dépense.  .    .    238,639    0     0  • 


BicédaBtdeladépeintsar  la  recette.     33,3N    4      6 


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Tonzit 


—  MO  — 


COUP  Di  cRATox  gistoaiOûi^ 

Comme  teux  de  Umtee  les  vSies  dont  Porigine  est  très-afr*. 
tienne,  les  commencements  d^Arles  restent  couverts  d'im 
toile  épais  que  les  recherches  et  les  investigations  les  miem 
suivies  n'ont  jamais  permis  de  soulever  entièrement.  Aind 
donc,  refusant  de  suivre  la  plupart  des  auteurs  dans  le  rédt 
4es  fables  qu'ils  ont  inventées  a  cet  égard  ;  évitant  m£me 
^'ajouter  la  moindre  foi  aux  traditions  absurdes  à  la  làvev 
desquelles  on  a  essayé  de  faire  remonter  à  Abeli  ,  fik-de  Gai, 
4a  fondation  de  cette  ville  que  d'autres  attribuent  sans  plus  A 
fondement,  à  Arelus,  {letit-fils  de  Priam,  nous  nous  eo  tien- 
drons à  reconnaître  que ,  quoique  jules  CftSAR  soit  le  premier 
^rivain  qui  nous  en  parle,  et  que,  par  conséquent,  ses^  soii- 
tenirs  historiques  les  plus  anciens,  ne  remontent  pas  iu"deli 
de  la  eonquéte  romaine,  il  est  à  supposer,  pourtant,  qu'elle 
existait  déjà  auparavant,  et  que  si  elle  n'a  pas  été  fondée  par 
les  Phéniciens  établis  sur  les  bords  du  rhône,  i  une  ^loqte 
antérieure-»  l'opinion  qui  l'attribue  aux  Phocéens  dé  Màrseinet 
«u  même  aux  SalienSi  n'est  pas  absolument  dépourvue  ie 
toute  vraisemblance. 

~  Nous  ne  parlerons  pas  davantage  de  toutes  les  étymologte 
qm  se  disputent,  tant  bien  que  iinal,  le  nom  de  notre  ville. 
Que  nous  importe  à  présent  que  ce  nom  vienne  des  den 
mots  celtiques  AR  et  LAIT,  qui  signifient  lieu  htimidev  0D 
â*ARA  LATA,  comme  le  voudrait  €ervais  de  Tilburt,  gruid 
maréchal  du  royaume  d'Arles,  pour  l'Empereur  OrHON^dins 
leur  siècle.  Laissons  à  de  plus  habiles  le  soin  de  rechercher 
la  vérité  au  fond  de  ces  difficultés  encore  inexpliquées ,  M 
veaèna-en  i  l'histoire,  la  seule  qui-  iniisse  nous  doniierie 
gesrfr  de  certitude  que  nous  lui  demandons. 
^  Apirès  la  conquête  des  Gaules,  quand  sa  puiai^Eice  féX 
solide  et  qu'il  eût  ceint  le  bandeau  des  Empereurs,  CisAi, 


—  t9<  — 

louhot  donner  à  ces  peuples  sauvages  et  guerriers ,  nouvelle-*^ 
ment  sonsok ,  une  civilisation  plus  avancée ,  en  échange  de 
leor  liberté  perdue  ;  se  souvenant ,  d'ailleurs ,  combien  rami<* 
tUldes  Arlésienset  les  secours  qu'il  en  avait  reçue ,  TavaienC 
{gilBnimentaidé  à  se  rendre  maître  de  Marseille ,  envoya  à 

[    J^i  Glande-Tibère  Néron  ,  pour  y  fonder  avec  les  vétérans. 

'  dfte  sixième  l^n ,  une  colonie  qui  reçut  la  double  déno~. 
tfpition  de  coltmajuliapcUerna^  et  de  colonia  sextanorum^ 
ISilcea  à  son  heureuse  position ,  grâces ,  surtout ,  aux  pri- 
lil^gfii  particulien  dont  elle  venait  d'être  dotée,  la  viHe 
d'Allée  arrive  en  peu  de  temps  à  un  si  haut  degré  de  sjden- 
dsor  et  de  puissance  que  déjà  vers  le  troisième  siècle ,  elle 
ijait  considérée  comme  le  point  le  plus  important  des  posseï-. 
«imitmiaines  en  ces  contrées. 
^pétroite,  ravagée,  mise  à  sac  et  à  pillage  par  les  bandea. 

'  (jl,Cbrocii3  etdes  autres  peuples  du  nord ,  que  le  nom  romain. 
le^pçNnait  {dus  contenir ,  Arles ,  déjà  oubliée  des  maîtres,  du 
«onde,  reprend  sous  les  Princes  Flavibns  ,  une  portion  de 
ton  antique  lustre.  Objet  des  faveurs  de  Constantin  ,  qu'a* 
vataïkt  aéduit  la  douceur  de  son  climat,  la  magnificence  de  ses 
jdiQoes  et  les  avantages  de  son  site ,  elle  redevient»  en  peu  dd 
teipps ,  une  des  plus  nobles  cités  de  la  Gaule  romaine.  AUhts 
opqunence  pour  elle  une  ère  nouvelle ,  qui  fut  la  plus  brillante^ 
df  loatas.  Ce  que  fit  Constantin  pour  sa  ville  chérie  est  à 
jçtae  <myable.  Pour  lui ,  ce  n'était  pas  assez  de  lui  avoir  as-, 
igrë  une  supériorité  incontestable,  en  y  établissant  la  résidence 
iailjbiàle;  de  l'avoir  décorée  de  son  nom,  de  lui  avoir  donnée 
tyf^^^.des  monnaies,  et  d'y  avoir  appelé  auprès  de  lui  la^ 
fbipvrt  des  grands  dignitaires  de  l'empire;  jaloux  de  lui  pro- 
canSj^.  tons  les  genres  d'illustrations ,  il  voulut  que  les  lois . 
ijonvèllenient  promulguées ,  fussent  toutes  datées  de  cette 
vjla^  qa'Q  eût  im  moment  la  pensée  de  faire  le  siège  de  Tem-* 
are.  JUs  lettres  et.  les  arts,  quoiqu'on  pleine  décad^uce  et 

'■■■■h.'       •.       •■ 


-  292  — 

fort  altérés  à  cette  époque ,  reçurent  une  nouvelle  activité  et 
de  nouveaux  encouragements.  Par  ses  soins ,  des  écoles  célè- 
bres furent  créées  dans  Arles,  qui  devint  alors  le  centre  du 
beau  langage,  des  belles  manières  et  d'une  civilisation  puis^ 
samment  organisée.  Les  monuments  détruits  par  les  Barbares 
furent  restaurés  ;  de  nouveaux  vinrent  prendre  place  à  c6té 
d'eux  ,  et  le  palais  de  la  Trouille ,  ce  superbe  édifice,  où  fil- 
rent  épuisés  tous  les  genres  de  richesses  imaginables ,  s'éleva 
entre  le  rbône  et  le  Forum,  a^ec  ses  colonnes  somptueuses, 
son  peuple  de  statues,  ses  fontaines  de  porphyre  et  son  docdde 
rang  de  portiques  circulaires. 

Sous  HoNORius,  prince  timide,  indolent  et  soupçonneux, 
qui ,  enfant  et  incapable  de  tenir  de  ses  mains  faibles  et  débi- 
les, les  rênes  du  gouvernement,  se  reposait  sur  son  ministre 
Stilicon  ,  du  soin  de  sauver  Tempire,  menacé  de  toutes  parts, 
Arles  devient  le  siège  de  la  Pré/ecture  des  Gaules  et  du 
patriciat.  C'était  dans  ses  murs  que  les  Consuls  désignés  en 
deçà  des  Alpes ,  prenaient  les  insignes  de  leur  charge  ,  et 
revêtaient  la  pourpre  consulaire. 

Dans  le  cinquième  siècle ,  de  nouvelles  invasions  des  peu* 
pies  du  nord,  et  les*  guerres  qui  en  furent  les  suites,  portent 
un  coup  mortel  à  la  haute  prospérité  de  notre  ville.  Les  "Visi- 
goths  qui ,  les  premiers,  avaient  reconnu  tout  le  parti  qu'une 
nation  guerrière  et  conquérante  pourrait  tirer  de  son  heureuse 
position ,'  la  disputèrent  aux  Romains ,  avec  la  même  opin^ 
treté  que  ceux-ci  mettaient  à  la  défendre.  Tour  à  tour  prise 
et  reprise ,  assiégée  et  défendue ,  par  tous  ceux  qui  Yomliiinif 
s'en  réserver  la  possession ,  Arles  eût  beaucoup  à  souffrir  dis^ 
cette  lutte  incessamment  renouvelée.  Enfin ,  après  beaoeoop 
d'efforts,  Eurîc  s'en  empara  ,  en  470.  Tant  que  dura  la  dtn 
minaiiondes  Visigoths,  peuple  qui  n'était  pas  entièrement 
étranger  è  toute  idée  de  civilisation ,  et  dont  les  Rois  contt- 
nuèrent  à  la  traiter  avecaffection,  Arlesent  penàse  plaindre^ 
de  son  sort.  Les  Goths  avaient  pris  pied  sur  le  sol  gagne  par 


—  §93- 

bur  épée.  Comme  tous  les  peuples  conquéranls,  ils  s'étalent 
enncmés  au  sein  de  leur  conquête  et  Théodohic  ,  cet  homme 
de  grand  cœur  et  de  vertus  vraiment  royales,  qui  témoigna 
d  MNivent  son  amitié  aux  Arlésiens ,  s'attaclia  à  faire  revivre 
furmi  eux  tous  les  biens  que  peuvent  procurer  la  paix  et  an 
gosremement  sagement  administré. 

Toatefois,  dans  un  temps  où  les  Provinces  de  la  France 
étaient  transformées  en  un  vaste  champ  de  bataille,  où  chaque 
pAiee  venait  essayer  ses  forces  contre  ceux  deses voisins  dont 
il  convoitait  la  puissance  ctrhéritage,  cet  état  de  tranquillité  ne 
poavait  ânrer  longtemps.  Après  trente  ans  d'une  paix  pro- 
fonda,  pendant  laquelle  la  ville  d'Arles  était  arrivée  au  plus 
hânt  point  d^  gloire  et  d'opulence ,  Clovis  essaye  de  disputer 
HxGothsla  plus  belle  de  leurs  conquêtes.  Hais ,  après  un 
fliB«fort  long  et  fort  meurtrier,  le  prince  Frauck.  désea- 
pénnt  de  se  rendre  maître  de  la  place,  informé,  d'ailleurs, 
que  des  secours  puissants ,  envoyés  par  Théodoric  ,  arrivaient 
sons  la  conduite  du  général  Hibba  ,  lève  précipitamment 
le  siège,  après  avoir  éprouvé  un  échec  dans  lequel  il  perdit 
la  plus  belle  portion  de  son  armée. 

Dea  mains  de  Vitigés  ,  prince  pusillanime  et  vain,  qui  ne 
art  pas  conserver  l'héritage  que  lui  avaient  laissé  ses  devan- 
den,  Arles,  comme  si  elle  était  destinée  à  devenir  toujours 
h  proie  du  plus  puissant,  passe  en  celles  de  Childebert,  Roi 
de  Paria.  Cette  fois,  en  changeant  de  maitre ,  les  Arlésiens 
ewèfentd'être  gouvernés  d'après  les  mêmes  lois.  Un  des  grands 
unitaires  du  royaume,  désigné  sous  le  titre  de  comte ,  (tat 
duigé  de  gouverner  la  ville  et  disposa  avec  une  autorité 
ihadwe  de  ses  trésors  et  de  ses  forces  militaires.  Le  défaut 
d'esprit  pid)lic,  ce  signe  précurseur  de  la  décomposition  des 
voies  et  des  empires,  entraîne  rapidement  la  ruine  des  arts, 
dm  sciences,  des  mœurs  et  de  toutes  les  forces  sociales  atta- 
(Mm-  i  la  nationalité.  Dès  ce  moment,  l'antique  cité  de 
MmiiTiii  décheoit  de  plus  en  plus*  Elle  n'était  déji  plus 


-.  894  - 

qu'un  nom,  qu'un  souvenir  à  moitié  effaoé  (Tua  passé  glo- 
Ôfni^L,  lorsque  la  première  invasion  des  Sarrazins  vint  accér* 
lérer  et  consommer  sa  ruine .  Arles,  forcée  de  se  soumettre,  - 
fut  en  proie  à  toutes  les  horreurs  qui  accompagnent  un  sié^ 
opiniâtre  et  diiBcile.  Une  grande  partie  d'ordinaire  de  sa^ 
population  fut  massacrée  ou  réduite  en  servitude.  Les  flammes- 
dévorèreot  ce  qu'avait  laissé  debout  le  marteau  des  conqué- 
rants ;  et  le  fanatisme  religieux,  mêlant  ses  brandons  à  ceux, 
de  la  victoire,  s'attacha  à  détruire  jusques  dans  leurs  baie» 
les  monastères  et  les  églises. 

En  délivrant  nos  provinces  des  Barbares ,  le  r^e  d» 
GEiaLBtf  AGNB  procura  quelque  soulagement  à  nos  contrées. 
D  était  réservé  à  ce  prince,  restaurateur  de  l'empire  d'oerï- 
dent ,  de  rendre  la  paix  et  l'abondance  à  nos  populationi 
désolées  et  appauvries.  Hais ,  sous  Loois  le  débonnaire  i  alors 
que  la  France  commençait  à  perdre  une  grande  portioa  de 
ses  conquêtes;  que  les  Saxons  reprenaient  l'offensive  et  que 
les  Danois  de  vaincus,  devenus  agresseurs ,  osaient  attaquer 
nos  vaisseaux  jusques  dans  nos  ports ,  les  Sarrazins  que 
l'épée  victorieuse  de  Charles  Hàrtel  avait  refoulés  jusqu'en 
Espagne,  reparaissent  eu  plus  grand  nombre,  animés  du 
douUe  esprit  de  vengeance  et  d'envahissement.  Arles ,  da 
nouveau  assi^ée  et  prise,  de  nouveau  saccagée  par  eux* 
n'échappe  un  moment  à  leur  furie  que  pour  tomber  en  la  puis- 
samce  des  Normands  qui  ravagent  longtemps  ses  environs  »  <rt 
amoncellent  de  nouvelles  ruines  sur  d'autres  ruines  plus  an- 
ciennes. Enfin,  après  avoir  subi  la  loi  de  plusieurs  maîtres,  Wh 
tre  cité,  autrefois  si  orgueilleuse,  et  alors  expirantsous  les  pieds 
de  tous  les  peuples  venus  pour  la  fouler,  passe  sous  la  domina- 
tionde  Chables  dit  le  Chauve,  quatrième  fils  de  Louis  la 
dâbonnaire. 

Les  années  qui  s'écoulent  entre  la  chute  de  l'empiré  en 
Occident,  jusqu'à  Boson,  r'Roi  d'Arles,  ne  préseateat 
qb'obscuritê ,  désordre. et  confusion.  C'est  à  ce  Bonkff, 


teiQ -frère  du  Roi  Chailes  le  Chauve,  que  commence  la  Ibte 
peBDondHreuse  deces  Roisd'Arles,doiitrhi8toiro,quelque  peu 
•biiBore,  laîsee  planer  de  si  grands  doutes  sur  les  événementa 
de  œlle  époque. 

Le  royaume  d'Arles  reste  sans  opposition  de  la  part  des 

Unis  de  France,aux  héritiers  de  Boson,  jusqu'à  Rodolphe  m, 

quiy  n'ayant  pas  de  postérité,  envoyé  de  son  lit  de  mort  son 

sceptre  et  «a  couronne  à  Conrad,  le  Salique,  époux  de  it 

xuèce,  la  belle  Gisèle  de  Souabe.  Henbi  le  noir,  fila  de 

C^OHiAD,  ayant  succédé  à  son  père  au  trône  d'Allemagne,  il 

arrive  que  le  royaume  d'Arles,  quoique  patrimonial,  dana 

^  famille  de  ce  prince,  est  considéré  par  l'usurpateur  Lo- 

YHiiu,  comme  un  annexe  de  l'empire,  duquel,  depuis  ce 

moment,  tousles  Empereurs  se  transmettent  la  propriété  avec 

le  titre  dé  Roi  d'Arles  el  de  Provence. 

En  44S5,  la  \ille  d'Arles,  lasse  de  la  dépendance  dans  la- 
quelle la  tenaient  des  princes  beaucoup  trop  éloignés  pour  la 
içotéger  efficacement  dans  ses  instants  de  crise ,  se  constitue 
eo  république  sous  la  protection  toutefois  de  ces  mêmes  souve* 
rains,  dont  les  archevêques  devinrent  en  quelque  sorte  les 
procoreura  fondés.  Sous  cette  forme  nouvelle  de  gouverne- 
ment, Arles  eût  successivement  des  podestats  et  des  consuls. 
Gela  dura  ainsi  au  milieu  des  orages  de  la  place  publique  et 
40a  sanglantes  divisions  des  citoyens ,  jusqu'en  1 251 , 
éçoqiie  à  laquelle  Charles  d'Anjou  s'empare  de  la  ville, 
abcdit  la  république,  change  les  lois  et  en  donne  de  nouvelles. 
Dès  ce  moment  Arles  cesse  d'avoir  une  existence  indépen- 
dante-^ confondue  avec  le  reste  des  cités  qui  composaient  le 
^KÔâine  des  comtes  de  Provence,  elle  partage  le  sort  de  U 
Provence ,  et  est  enfin  réunie,  en  \  480,  à  la  France,  sous  le 
règde  de  Louis  xi. 

Et  voilà  comment,  Arles,  tour  à  tour  une  des  plus  florîs- 
lantiBa  métn^es  des  Gaules,  puis  une  des  villes  les  plus 
im^rtantiéa  de  la  France,  puis  capitale  d'un  royaume  qui 
porte  son  nom,  puis  un  grand  fief  de  l'empire  germanique, 


.q 


—  296  — 

puis  une  république  dont  Talliance  était  comptée  pour 
quelque  chose,  s'éclipse,  tout  à  coup,  ne  conservant  de  son 
ancienne  prospérité,  que  quelques  privilèges  dont  les  Rois 
de  France^ devenus  ses  maîtres,  lui  contestèrent  la  jouissance. 

MONUMENTS. 

Arles  offre  des  débris  considérables  de  son  antique  illos- 
tration  sous  les  Romains.  Ses  monuments,  quoique  bien 
diminués,  puisqu'il  ne  lui  reste  plus  rien  de  ses  temples, 
de  son  cirque,  de  ses  palais,  de  son  pont  sur  le  rhône,  de  se^ 
arcs  de  triomphe,  de  ses  remparts  et  de  ses  portes,  sqpR 
encore  très  nombreux,  et  peuvent  soutenir  la  comparanon 
avec  les  plus  beaux  monuments  que  la  France  possède. 

Amphithéâtre.  --  Cet  édifice  antique  est  le  plus  grand  et 
le  plus  entier  que  nous  ayons. 

Sa  forme  est  celle  d'une  ellipse  dont  le  diamètre  le  plus 
grand  est  de  136  mètres,  13,  et  le  plus  petit  de  407 
mètres,  62. 

Examiné  en  son  entier,  c'est-à-dire  en  lui  restituant  ses 
parties  détruites,  on  trouve  qu'il  était  composé  d'un  étage 
en  substructions,  d'un  rez-de-chaussée  dorique,  d'un  autre 
étage  corinthien,  et  d'un  atlique  également  corinthien  qui 
n'existe  plus  et  sur  la  forme  duquel  il  serait  en  conséquence 
impossible  de  formuler  une  opinion. 

Chacun  des  deux  étages  visibles  est  percé  de  loiiante 
arcades. 

Quatre  de  ces  arcades ,  placées  aux  extrémités  des  axes» 
sont  en  saillie  sur  le  reste  du  mur  de  face  de  l'édifice. 
Elles  sont  aussi  un  peu  plus  larges  que  les  autres,  sans  qu'on 
ait  pour  cela,  changé  la  moindre  chose  à  la  décoration. 

De  la  grande  galerie  circulaire  dans  laquelle  on  entrait  par 
les  arcades  extérieures,  on  arrivait  soit  à  la  précinction  pa- 
tricienne par  des  avenues  qui  traversent  le  massif  .tout  entier, 


—  297   — 

sott  i  rétage  du  dessus  par  de  larges  escaliers  au  nombre  de 
TÎBgt-qualFe,  menant  directement  à  une  galerie  intérieure , 
dii0  d'entresol,  et  de  celle*ci  à  celle  de  Tétage  corinthien  par 
d'antre»  escaliers  de  moindre  dimension. 

Quoique  détruit  presque  en  entier,  il  est  aisé  de  deviner  que 
lêvtiorîtim  de  notre  amphithéâtre  était  composé  de  quatre 
prédnctions  inégales  dans  lesquelles  les  37  rangs  de  gradins 
^  dont  il  était  formé,  étaient  répartis,  4  à  la  cavea  du  sénat, 
lOicelle  de  Tordre  équestre,  14  à  celle  du  peuple,  et  M 
a  cdie  de  la  canaille  et  des  esclaves. 
^jA  eavea  des  sénateurs  a  conservé  ses  gradins  et  une 
pnoQ  do  baiteusj  ou  mur  de  séparation  entre  les  places  du 
séd^  et  ceUes  des  chevaliers ,  dans  lequel  étaient  ouverts 
kl  lomitoires  par  lesquels  on  y  entrait.  Quant  aux  autres, 
il  «reste  plus  rien,  ni  des  itinera  ou  scalœ  qui  les  divisaient 
en  ooiDs ,  ni  même  des  galeries  et  des  avenues  qui  ser- 
viiatà  s'y  répandre. 

Abx  deux  extrémités  du  petit  axe,  il  y  a ,  dans  la  première 
préoinctton,  les  vestiges  de  deux  triBunes  spacieuses ,  dont 
Itee,  cdle  du  couchant,  était  la  loge  de  TEmpereur,  et 
l'ntrel  celle  du  levant,  était  occupée  par  les  duumvirs  et  les 
«tM  magistrats  de  la  colonie. 

Les  massîb  construits  sur  lesquels  la  gradination  était 
PMée,  divisés  drculairement  par  trois  galeries  à  l'étage  sou- 
tanin,  n'en  avaient  que  deux  au  rez-de-chaussée.  a 
A  la  différence  d'un  grand  nombre  d'autres  amphithéâtres 
de  «oindre  dimension,  l'arène  de  celui  d'Arles  était  portée 
sor  m  systàne  de  construction  souterraine  dont  il  ne  reste 
iNQ,  mais  dont  les  analogues  se  sont  retrouvés  à  Capoue,  à 
Kmne  et  è  Pouzoles ,  et  dont  les  galeries  voûtées,  percées  de 
taipes,  par  lesquelles  les  gladiateurs  et  les  animaux  que  Ton 
Muit  combattre,  s'élançaient  sur  l'arène,  correspondaient  à 
CfAei  de  l'étage  souterrain. 

Tou  xvr.  38 


—  «98  — 

Do  petits  escaliers  dont  les  amorces  sont  encore  recon— 
Haïssables,  pratiqués  dans  la  galerie  souterraine  qui  portai  t 
la  première  précinction,  servaient  à  communiquer  de  la  loge 
impériale  et  de  celle  des  magistrats  avec  les  substructions  de 
Tarène,  dans  lesquelles  se  tenaient  prêts  à  obéir  au  moindre 
signe,  les  gladiateurs  et  les  employés  de  Tamphitliéâtre. 

II  y  avait,  dans  l'amphithéâtre  d'Arles,  de  la.  place  pour  30 
mille  spectateurs.  C'était  7,000  de  plus  qu'à  celui  de  Nismes,  ^ 
32,000,  de  moins  qu'à  celui  de  Capoue,  et  57,000  de  moim 
qu'au  Colysée  de  Rome. 

Moins  heureux  qu'à  Nîsmes,  nous  n'avons  rien  de  certain 
^ur  la  date  de  l'édification  do  nos  arènes  ;  nous  repoussoDS, 
4)ourtant,  l'opinion  qui  la  place  au  temps  de  Constantin  êl  de 
ProblsI  et  nous  admettons  comme  beaucoup  plus  probable 
que  si  cetédiflce  ne  peut  être  attribuai  au  beau  siècle  d'Au- 
'gOste,  il  appartient  du  moins  à  une  époque  très  voisine,  ceUe 

«deCALIGVLA  ou  d'ÀDRlEN. 

Pendant  le  cours  des  guerres  sarracéniques,  ramphîthéi- 
tre  d'Arles  fut  changé  en  forteresse;  quatre  tours  furent 
•élevées  sur  les  ruines  de  l'Attique ,  où  on  les  voit  encore. 
Les  galeries  souterraines  par  lesquelles  l'ennemi  aurait  pa 
s'introduire  dans  la  place  furent  remplies  de  terre  et  comblées 
jusqu'aux  voûtes.  Tout  enfin  fut  disposé  dans  un  intérêt  de 
défense,  nécessité  par  les  longues  et  successives  invasions 
auxquelles  la  ville  d'Arles  fut  en  butte  à  ces  époiqaei 
•désolées. 

Les  souvenirs  historiques  qui  se  rattachent  à  cet  il 
monument,  ne  remontent  pas  au  delà  du  III"*  siècle. 

En  So5,  l'Empereur  Gallus  y  fit  célébrer  des  Jem,< 
r^ouissance  des  victoires  remportées'par  ses  armées  dans  tes 
€aules. 

îLes  grandes  chasses  et  les  combats  que  Gomstantiii  le 
Grand  y  fit  représenter  à  l'occasion  de  la  naissance  de  son 
fils  aîné,  attirèrent  dans  Arles  toutes  les  populations  des 
environs. 


Uns  lard,  Majoriez  y  donna  de«  spcctailes^  dont  les  hiir- 
tarions  desoa  époqueont  gepdé  1&  aouvcMiir.. 

KnQa,  fious  savons  par  PaocoPE ,  qu'en  539,  Chudibeit,. 
M  de  Paris,  s'étant  rendu  dans  le  midi  des  Gaules,  yquIuI. 
(p'oa  raqouvelât  en  sa  présence  l^s  jeux  de  raniphiUiéitre» 
depuis  Içfigtemps  tombés  ea  défaveur  dan^  Arles. 

JftMfre.-^  Notre  théâtre  déblayé  dan^  ses  parties  les  plus 
MNBUellM  a'est  malheureusemeat  qu'une  ruine  dont  il  n-esl 
lillll  pûBsîUe  dô-  saisir  les  véritables  djsposUlons  qu'après 
beaucoqpi  d'études  et  de'  patience. 

DétruUet  reconstruit  plusieurs  fois,  ce  monument  porte  tes 
marques  visibles  des  différents  états  de  Tart,  aux  époques  ou 
ont  eu  lieu  ces  diverses  restaurations.  Tout  ce  qui  reste  do- 
is moèof^t  t^  colonnes  encore  debout  de  la  porte  royale ,  les 
belles  frises  sculptées ,  les  débris  des  grands  panneaux  en 
pcffpbire,  eo. marbre  et  eaophite  qui  en  remplissaient  les 
'enire-colonnements  de  ses  étages,  sont  évidemment  d'une 
qiqqtte  où  les  arts,cultivé8  et  pratiqués  par  d'habiles  ouvriers, 
âaient  encore  en  {deine  sève,  tandis  que  Tappareil  du^ 
mor  de  face  extérieure  et  la  décoration  de  son  entablement, 
dénoQfent,  au  contraire,  un  temps  de  grande  décadence  et 
ne  sauraient  être  attribués  qu'au  troisième  ou  au  quatrième 
pièele. 

.  Si  la  tradition  est  exacte,  et  nous  n'avons  aucune  raison 
de  douter  d'elle,  la  destruction  la  plus  complète  de  notre 
théâtre  antique  serait  due  à  Saint  Hilaire  qui ,  fougueux 
adversaire  du  paganisme ,  le  poursuivit,  toute  sa  vie,  avec  la 
oéme  persévéraixce  que  S'  Uartim  drToues,  et  crut  lui  porter 
lesâerniersçoupsdans  Arles  en  d  émolissan  l  pierre  par  pierre,  le& 
temples,  mais  surtout  le  thjéâtre,  dont  les  matériaux  servirent 
i  la  construction  des  églises  chrétiennes  qu'on  bâtissait  alors* 
.  Les  temps  de  croyance  sont  aussi  des  temps  d'éloquence 
et  d'action.  Orateur  véhément ,  Hilaire  ,  un  jour  que  le 
peuple  d'Arts,  réuni  autour  de  lui,  écoutii^sa  parole, l'excite 


—  300  — 

contre  les  idoles,  et  profilant  du  moment  où  l'entbcrusiasni 
est  à  son  comble,  le  pousse  vers  le  théâtre  qui  est  lif  ré^^ 
un  instant  à  la  dévastation  la  plus  profonde.  De  ce  bea' 
monument  rien  n'échappa  aux  torches  et  au  marteau.  Le 
toiles,  les  rideaux,  le  bois  du  pulpitum,  les  décors  de  I 
scène ,  les  machines  de  toutes  espèces  jet^  en  tas ,  ftiren 
livrés  aux  flammes;  les  statues  aes  Dieux,  les  images  de 
Empereurs  renversées  et  mutilées,  furent  précipitées  dans  le 
bas-fonds  de  Tédillce.  On  les  couvrit  de  terre  et  d'im 
mondices. 

De  ce  jour,  le  théâtre  resta  livré  à  toutes  sortes  de  sonil 
lures.  Ce  ne  fut  plus  qu'une  mine  à  laquelle  les  AiiéaiN] 
allaieift  selon  leurs  besoins  prendre  les  pierres  nécessaires* 
la  restauration  des  remparts  ou  à  rédification  de  leiu 
maisons. 

Enfoui  dans  une  épaisse  couche  de  terre,  oublié  de  n( 
pères,  à  ce  point  qu'il  passait  dans  le  XVr  siècle  pour  u 
temple  de  Dune,  un  monastère  de  femmes  s'éleva,  en  166^ 
sur  Teipplacement  de  la  scène.  Bien  des  parties  encoi 
entières  durent  périr  dans  cette  nouvelle  transformatioi 
Toutefois  les  fouilles  que  nécessitèrent  les  fondations  i 
nouvel  édifice,  mirent  à  découvert  de  précieux  débris  ( 
l'ancienne  magnificence  du  monument  antique.  Ce  fut  aie 
que  furent  trouvées  les  statues  de  Victoires,  prises  si  loiq 
temps  pour  des  danseuses,  les  deux  Silènes,  ainsi  qu'un  grai 
nombre  de  colonnes  et  de  marbres  richement  travaillés^  ajai 
tous  appartenu  à  la  décoration  scénique.  . 

Les  théâtres  des]  anciens  étaient  invariablement  compos 
d'une  partie  rectangulaire  qui  était  celle  où  se  passait  Tactil 
scénique  et  d'une  autre  partie  semi-circulaire  garnie  i 
gradins  qui  était  le  théâtre  propre  et  servait  aux  spectateuf 

La  partie  rectangulaire,  réservée  à  la  représentation  dr 
matique,  était  divisée  en  trois  parties  bien  distinctes.  1 

0 


—  30t  — 

fmanium  ou  avant-scène,  sur  lequel  les  acteurs  décla^ 
iMàoit  leurs  rôles  ;  la  scène  qui  était  une  irtimense  façade 
dtodûtectnre  décorée  de  plusieurs  ordres ,  et  le  proscenhm 
«anière-sGène. 

:  8or  les  côtés,  il  y  avait  les  ailes  onversurœ,  au  devant 
dsiqnelles  étaient  placés  les  trigônes  décoratifs  et  qui  étaient 
piiès  de  deux  grandes  portes,  par  lesquelles  entraient  sur 
Hmot^Mène  les  acteurs  ou  les  groupes  populaires  censés 
mit  du  port  où  de  la  ville. 

L'iiémidde  occupé  par  les  spectateurs  était  composé,  com- 
niè  dans  les  amphithéâtres,  d'une  série  de  gradins,  tantôt  se- 
pues  par  des  paliers  formant  autant  de  précinctions  coupées 
dlftÎMra  pour  circuler,  tantôt  s'échelonnant  sans  interruption, 
dini  Jusqu'au  sommet  de  Tédifice. 

L-espade  circulaire  compris  entre  le  mur  d*appui  du  pulpi- 
tan,  et  ses  premiers  gradins,  était  rorchestre,  réservé  chez 
kl 6r6cs,aux  danseurs  et  aux  baladins  qui  amusaient  le  public 
diDsTentr'acte.  Les  Romains  firent  de  l'orchestre  un  lieu  de 
JriviUge^  où  se  plaçaient  les  décurions  et  les  patriciens. 
•A  la  différence  du  théâtre  d'Orangé  dont  le  mur  de  scène 
ttttODtentier,  il  ne  reste  à  celui  d'Arles  et  à  cette  même  place, 
QM  des  fondations  peu  propres  à  jeter  du  jour  sur  ces  parties 
^keore  inexpliquées.  Heureusement  que  deux  des  colonnes, 
l'nie  en  brèche  et  l'autre  en  marbre  de  Carrare  qui  ornaient 
bparte  royale,  sont  restées  debout  comme  un  souvenir  de 
I^DimitaUe  splendeur  de  notre  monument,  et  qu'à  défaut  de 
^parties  qui  subsistent  à  Orange,  nous  en  avons  d'également 
^^■MDtiélles  qui  ne  s'y  trouvent  plus,  comme  la  précinction 
%|B8tre,  les  deux  avenues  latérales  par  lesquelles  on  entrait 
^  dehors  dansTorchestre,  l'orchestre  lui-même  que  les  der- 
'''^  fouilles  viennent  de  nous  restituer  avec  son  pavé  de 
^^'^^fb^èede  couleur  et  enfin  quelques-unes  des  arcades  du  mur 
^^C6  extérieur,  principalement  celle  de  la  Miséricorde  qui 


^  302  — 

t'sfla  plus  belle,  et  celles  dites  delà  tour  de  Rolland  où  le 
théâtre  a  toute  son  élévation. 

Malgré  le  peu  d'étendue  des  fragments  existants  eaeerad» 
ce  mur  d'enceinte  extérieure,  ils  suffisent,  toutefois,  à  domer 
une  idée  assez  substantielle  du  genre  d*iarcbitecture  etda 
style  d'ornementation  générale  de  celte  portion  de  l-édifioew 
Quel  regret  que  nous  en  éprouvions,  il  y  a  sous  ce  rai^xHlpea 
de  bien  à  en  dire,  et  M.  de  Chartroosk,  prétendant  que  to 
détails  de  la  décoration  de  ces  portiques  unissent  U  riisbesse  à 
la  beauté,  nous  paraît  avoir  fait  erreur  et  comprcHiits  en  para 
perte  le  caractère  de  franchise  qiie  nous  étions  aceoutnméà 
reconnaître  à  ses  appréciations  scientifiques. 

Un  mur  à  trois  étages,  percé  d'arcades  séparées  par  des  pi^ 
liers  doriques,  peu  saillants,  chargés  d'entablement^,,  d^ns  II 
composition  desquels  on  recoimaît  plus  de  prétention  à  T^et 
que  de  goût  véritable,  sei*vait  d'enveloppe  extérieure  à  ootr» 
théâtre  d'Arles.  Or,  il  est  à  remarquer  que  les  ouvriers  cbar* 
gés  de  cette  construction,  se  confocmant  au  mauvais  goût  d» 
leur  époque,  remplacèrent  l'architrave  et  la  simplicité  de  ses 
lignes  tout  unies,  par  une  frise  dorique  très  ornée,  cbargéede 
métopes  remplies  alt^.rnativcmei^t  par  des  poteres  et  â«6  tau- 
reaux sortants,  ce  qui  ne  les  empêcha  pas  de  faire  usage  de  la 
frise  véritable  qu'ils  placèrent  au-dessus  de  l'autre. 

Lorsqu'après  avoiradmiré  les  belles  et  suaves  proportions 
des  deux  colonnes  de  la  scène,  mais  surtout  tes  détails  si  pré" 
cieusement  exécutés  de  tous  ses  débris  tirés  des  ruioesdé  celte 
même  scène,  on  s'arrête  à  examiner  les  restes  de  cette  oon»- 
truction,  on  ne  peut  qu'être  surpris  de  l'extrême  barbarie  avec 
laquelle  toutes  les  parties  en  ont  été  traitées.  La  présence  de 
trigliphes  à  la  frise  qui  remplace  l'architrave  quand  celle  dfi 
dessus  i^n  est  privée,est  un  des  essais  les  plus  malheureux  qui 
aient  jamais  été  tentés.  Rien  ne  peut  excusei*  un  oubli  si  jpro- 
fond  des  formes  consacrées.  Il  n'y  a  que  l'ignorance  des  temps 
ifui  soit  capable  d'expliquer  comment  avec  des  modèles  d'une 
aussi  grande  perfection  que  ceux  qui  abondaient  alors  dans 


—  303  — 

iNrtfiD  riite,  tes  |»enoiinefl  chargées  de  ce  travail  ne  purent  par- 
Tenir  à  créer  quelque  chose  de  moins  stupide  que  cette  sin-^ 
liMreèoiiception.  Il  fallait  bien  qu'ils  eussent  perdu  depuis 
bQgtemps  ttmt  souvenir  des  préceptes  de  Virtuvi,  ceux-là 
fÉpar  ces  malheureux  essais  du  déplacement  des  formes^ 
iniires  et  earaclëristiques  d'un  ordre,  entassaient  ainsi  nne 
m  sur  une  autre^et,  au  méprrs  de  toules  les  règles  en  nsage^ 
TidUeiit  aussi  ouverlement  les  lois  des  convenances  t  Qoenous 
figardions  la  frise  inférieure  comme  une  simple  variété  dans 
tai  fDtmeSy  ou,  ce  qui  serait  tout  aussi  grave,  comme  une  véri- 
iddè  suppression  de  Tarchitrave,  il  est  sfir  que  ce  manqne  de 
rhpectpour  les  principes,  et  cette  dégradation  du  type  anti- 
fis,  suffiseni  pour  assigner  à  cette  restauration  du  monu- 
kMdt  dclruit  une  date  répondant  à  un  temps  très  éloigné  de  ta 
piemièrc  construction  et  où  la  décadence  était  coinpléte. 

Od  enseignement  ressort  de  tout  cela. 

Se  ces  éttaoges  contradictions  de  beauté  et  de  style  dans  la 
■miére  dont  ont  été  exécutées  les  diverses  parties  qui  nous 
Mleotdu  théâtre d* Arles;  de  ces  diverses  restaurations  la  plu- 
fut  asser  importantes  pour  que  les  anciennes  formes  aient 
complètement  disparu  sous  les  nouvelles,  on  peut  conclure 
t|i*tpFès  avoir  brillé  d'un  grand  éclat  sous  les  Césars  qw  l'é^ 
tevèittitr  ^édifice  détruit  une  première  fois  par  les  bandes  de 
GncBS,  que  nous  savons  avoir  exercé  dans  Arles  les  dépréda- 
Ml  les  plus  violentes,  fut  reconstruit  plus  tard^  par  les  suc- 
cumn  d«  GoMBTANTiif ,  probablement  avec  Tabsence  d'habi- 
iMé  qui  caractérise  le  siècle  de  ces  princes. 

Le  IhAfitre  d'Aries  est  un  peu  moins  grand  que  celui  d'O- 
telgl.  n  a  <  0S1  mètres  250  de  longueur,  et  77  mètres  de  lar- 
lèiiri  c'est-à-dire  a  peu  près  un  mètre  de  moins  que  ce  der- 
Biar,  avec  lequelil  a,  du  reste^la  plus  grande  ressemblance.  Il 
tiiréiulteqae  si  le  théâtre  d'Orange  dont  b  gradinalion; 
Aaft  divisée  en  deux  précinctions  et  en  dix  coins,  pouvait  con- 
tenir d'aprte  les  calculs  de  M.  Caristie,  45,500  personnes,  il 


—  304  —  .^ 

devait  y  avoir  dans  le  nôtre  de  la  place  pour  wi  sombre 'fW') 
failement  égal.  •  •'- 

Partout  où  l'on  a  fait  des  fouilles,  et  où  les  oonsiNtftiMiMJ 
dont  se  compose  Thyposcenium,  ou  mur  de  séparation  dri  V^y^ 
vant-scène  avec  Torchestre,  n'ont  pas  étédétraites,onjrtn«vi'P 
que  la  partie  antérieure  du  bas-fonds  que  recouvrait  le  pi^  •* 
tum,  était  occupée  par  deux  canaux  ou  espaces  imttx40<p0ifr'!'3 
longeant  en  arrière  de  Thyposcenium  sur  toute  la  hmgvitf  ^ 
de  l'avant-scène.  Â  Arles,  où  ces  détails  intéressants  sonidl 
la  plus  grande  conservation,  un  de  ces  canaux,  le  plus  voîiU  •' 
du  mur  de  soutènement  du  pulpitum,  auquel  il  est  adbéiiBi  I 
par  une  de  ses  faces,  est  garni  intérieurement  etsur  cbacimdr  -* 
ses  côtés,  de  rainures  en  pierres,  saillantes  et  placées  de  f^li 
à  alterner  lesunes  avec  les  autres.  Quant  à  l'autre,  il  est  tout  ' 
uni  et,  quoique  aussi  large  et  aussi  profond  que  le  premier,  et  ■"■ 
n'y  remarque  aucune  rainure.  L'utilité  de  ces  canaux,  qiAn  ^^ 
B'a  retrouvé  nulle  part  aussi  parfaite  qu'à  Arles,  exceptépenW^. 
être  à  Herculanum  et  à  Pompeïa,  a  donné  lieu  à  d'infinies4MVi 
troverses,  et  a  reçu  diverses  explications.  Généralement  <n 
s'est  arrêté  à  regarder  l'espace  creux  le  plus  près  dumnr  d«  i 
pulpitum  et  les  rainures  qui  s'y  trouvent  comme  ayant  seni  i  '■ 
la  manœuvre  du  rideau.  Cela  est  tout  bonnementuœ  errav 
à  laquelle  nous  ne  voulons  pas  nous  associer.  Selon  noua;  ^im  ' 
rainures  du  premier  canal  étaient  remplies  par  de  forts  madôni*  ■'■ 
en  bois  sur  lesquels  s'appuyait  de  ce  côté.^le  piaodifir-âefiM'. 
iFant-scène,  tandis  que  l'autre,  an  moyen  d^oîÎÉoavertare  Éitt 
à  ce  même  plancher  et  assez  semblable  à  celle  de  larampe-dl  ■  ) 
nos  théâtres  modernes,  servait  a  recevoir  le  rideai!,  hwit  ' 
comme^on  sait, s'abaissait  lorsqu'ont^mmençait  le  spa^taMtoifl  '. 
remontait  vers  le  cintre  quand  la  pièce  était  finie.         •  .  v;.;f»9>r 

L'obélisque.-^  Après  avoir  longtemps  servi  i  la  décoratidB 
du  cirque  romain,  dont  les  vestiges  ont  récemment  été  tvoavifa 
sur  les  bords  du  rhône  à  l'extrémité  de  la  Roqnettd,  PoMHi^'- 
^ue  d'Arles,  renversé  de  sa  base  par  les  cbrétltas  aiMotéi 


—  305  — 

contre  les  monuments  du  paganisme,  resta  de  longs  siiVles 
€flievdi  dans  la  vase  du  fleuve. 

SfiQ  existence  à  cette  place  était  déjà  connue  lorsque  Cnia- 
LBDLeisamére  Catherine  de  Médicis,  étant  venus  à  Arles,  le 
Imtdéblayer.  Il  parait  même  qu'à  cette  époque,  des  ordres 
fane  furent  pas  exécutés,  avaient  été  donnés  pour  le  tirer  de 
lene.  Ce  né  fût,  toutefois,  qu'en  1 675,  que  les  œnsuls,  après 
coaYoir  fait  l'acquisition  au  prix  de  330  livres,  le  firent  élever 
nr  la  place  du  marché,  où  on  le  voit  encore. 

Les  moyens  employés  au  transport  et  à  l'érection  du  mono- 
Ktliey  furent  simples  et  rapides.  Tout  se  fit  vite  et  bien,  sans 
gnods  appareils,  sans  concours  de  gens  de  science,  d'iugé- 
nieun  payés  et  de  faiseurs  de  plans  à  tant  la  toise.  Claude 
Pagio2i  de  Marseille,  un  simple  marin,  aidéde  quelques  mate- 
lote da  pays,  travaillant  sous  sa  direction,  fit  sans  bruit, 
saoi ostentation  et  pour  quelques  poignées  d'écus  ce  que  Sixte 
QciiiT  ne  crut  pas  trop  {)ayer  en  comblant  des  plus  hautes  fa- 
Yeursson  architecte  Fontana. 

Des  inscriptions  à  la  louange  de  Louis  XIV  dont  la  figure 
ndiéefut  placée  sur  le  sommet  du  pyramidion,  furent  com- 
posées par  racadémicicn  Pelisson,  etplacées  aux  quatre  faces 
debbase. 

Brisédans  sa  chute  en  deux  fragments  qui  n'ont  pas  été  ajus- 
tés avec  beaucoup  de  soins,  Tobélisque  d'Arles  est  une  aiguille 
bautede  47  pieds  un  pouce,  ayant  5  pieds  deux  pouces  de 
diamètre  à  sa  base,  et  seize  pouces  seulement  à  son  sommet. 

C'est  à  tort  qu'on  a  cru  et  que  M.  Meriméc  a  répété  qu'il 
^laitYinu  d'Egypte.  Il  est  certain  qu'il  fût  taillé  dans  les  car- 
rières granitiques  de  TEsterel,  d'où  les  Romains  tirèrent  pen- 
dant longtemps  les  granits,  les  marbres  et  les  porphircs  dont 
ils  embellirent  les  édifices  d'Arles  et  de  ses  environs. 

Avec  un  peu  d'attention  on  remarque  dans  la  taille  de  notre 
obëtiagoe,  un  défaut  qui  n'a  i)oint  encore  été  signalé.  Les. 
oUiqnes  qui  forment  le  trajet  pyramidal  ne  s'éloignent  pas 

TOMI  XiV  B9 


z^-'-z"  '.'.  \    .'.  *       .  •:   *.•    ^•>i:i:  it?  la  face  oricnlalé 
•  '.  -r  :  -.:.:•  -:      .  :.-.     :  ..  :î  .i  f.-:e  de  ruue:^t.  lien 

i..  -  .Jz.\.i' -  hr.'  :.T  .  •    :--r:  'i  i'i:.nib.  Maiscelin- 

"'.' .^.\  '  T-t-  Tii  :r-..'  r.:-.r.:«T  >. ::  z-jlfe  3  rcflel  raoïuh 

r-'r    «.T  ..  .".  1  -.^.  f-  ::':.:  -é.-r^a-k*n  Je  la  tigepyn?- 

tr-.:.s-:::.:r  L::»-  >:.f  ?  *.*].-'.ea\ec grâce,  légèrele, 


•--  fi  j; 


r.r  IX"  :"-.c'.:  fî". .":  •..  :!::  .  Cr  fù»  une  pauvre  idée  qnc 
rr!'e  3e  >:':  -r-ci.  r.  :  :-  i-f  :'?:e  :•;;  Tî  est  comme  cnfoaiel 
•  u  le  Tvç.' î*-r  Ir  !'  r'r.tiri  r .  i-  I  H:tel-tle-Ville,eideh 
î:r  îr  i  :.  r.r.T .  ;  •':::-  ri .  ri.e  Je  t:*ut  effet.  Pour  lui, 
iîn  y  a'»î.t  :*::  -::\  ;  :  -  '  :v.i:;:îbies .  au.v|uellcs  per- 
v.r.îie  ri'a  5-'*r.i-i.  :  r?; '.':  !:  ;  i  rr.miiê  neuf,  ou  le.rowl 
r-jinl  ayi  ^it  :r-:5  rcr?  -.-  l-.:.:>  -î  i  rh-ne  à  rexlrémité  de 
\\  Ho  quelle.  A^rvi  :t::»  .  l:  jîcierî'il  est  à  refaire.  Assissor 
un  dez  de  mirer?  pisé  ?ur  un  sxie  de  trois  degrtJs  comme 
1'^^  aiguill.vs  «k-  Cle.patre  .  cl  les  obélisques  de  Rome, 
I  ^ffel  en  serait  \\'.\^  r-iCieux .  et  la  pose  plus  légère. 

Valih  (/j  H  Troni  le. —  Rcduit  au  peu  qui  nous  en  reslê, 
le  pnlais  de  CoN?TA>îi>  n'e^l  plus  qu'une  ruine  informe, 
dont  rien  ne  ferait  do\iner  aujourd'hui  rancienne  magnill- 
cence ,  si  les  nombreux  fragments  de  marbres,  de  colonnes  et 
de  statues  qui  en  ont  été  tirés  en  divers  temps,  n'étaient  b 
1  reuve  la  plus  rcrlaine  que  rien  n*avait  été  oublié  pour 
rendre  relie  Ix'lle  résidence  digne  de  celui  qui  ra\ait  hit 
nlifier. 

Quoique  détruit  presque  en  entier ,  les  nombreux  souve- 
nirs qui  s'y  attachent,  sulïîsent  à  illustrer  ces  débris  d'un 
pajsé,  dont  la  ville  d'Arles  tire  encore  sa  plus  grande  célé- 
brilé. 

r/est'là,  dans  celte  demeure  somptueuse ,  s'élevanien^** 
le  rhônc  et  le  Forum ,  que  naquit  Constantin  n  ,  prcm'^'' 
enfant  de  Constantin  le  grand  et  de  Facsta. 


—  307  — 

.,  qnc  Maximifn  Hercijlk,  rcgrellaiil  la  |K)ur|)ro 
.déposée,  et  voyant  l'Empereur  engagé  dans  une 

I  lointaine,  essaya  de  ressaisir  le  pouvoir,  et  no 
i*à  trouver  une  mon  honteuse. 

la  mort  de  Co>stantin  et  la  dispersinn  de  ses 
c  palais  impérial  d'Arles  passa  successivement  des 
mains  aux  Uois  (iDliis ,  de  ceux-ci  aux  Rois  Franks, 
a  d'Arles,  et  enlin  aux  comtes  de  rro\ence,  qui 
les  derniers  iK)s.>osscurs. 

16  savons  rien  de  iiositif  sur  la  formo  particulière 
ient  les  immenses  bâtiments  dépendants  du  palais 
ANTiN.  Tout  ce  qu  un  peut  supposer  après  avoir 
avec  attention  les  di\ers  débris  qui  en  existent, 
me  cour  spacieu.^e,  entourée  de  portiques,  ornée 
es  files  de  colonnes  et  de  fontaines  jaillissantes, 
es  di>ers  corps  de  logis,  et  qu'une  grande  tour 
in  saillie  terminait  riMillce  du  côté  du  Nord. 
Dur,  encore  assez  bi(.'n  conservée ,  est  à  moitié  en- 
perd  par  là  une  grande  portion  do  son  elîet.  Ses 
d'un  appareil  assez  j:  ^o^8ier ,  coupé  çà  et  là  par  des 
de  briques,  sont  percées  d'ouvertures  cintrées  à 
peu  épais,  alternativement  formés  de  pierres  et  de 

II  ;  a  à  l'intérieur  une  voûte  en  cul  de  four  dont  les 
s  arrivent  jusqu'au  sol  et  dans  les  empâtements  de 
on  remarque  de  nombreux  tuyaux  en  terre  cuite 
à  amener  les  eaux  de  pluie  qui  tombaient  sur  les 
dans  rimpluvium  de  la  cour  centrale. 

isitîondc  la  tour  de  la  Trouille,  devenue  aujourd'hui 
sin  à  tuiles .  a  été  l'objet  de  plusieurs  pro|)ositions, 
'administration  municipale  par  les  membres  de  la 
on  archéologique.  La  ville  d'Arles ,  si  elle  savait  bien 
intérêt  sont  i)our  elle  les  monuments  qu'elle  ren- 
nettrait  sans  doute  un  plus  grand  empressement  à 


—  308  —  N  ; 

sauTcr  de  la  deslrurtion ,  les  débris  que  les  siècles  fti  OBllé-'-' 
gués.  Espérons  qu'elle  entendra  nos  vœux,  et  qu'une fomll' 
intelligente,  pratiquée  au  pied  de  ce  reste  imposant  du  jsHA 
de  CoNSTANTiif ,  lui  restituera  son  élévation  et  son  éiégancèf^'- 

d'autrefois, 

•i 

Restes  du  Forum,  --  Constantin  qui  avait  eu  un  moment* 
la  pensée  de  transférer  à  Arles  le  siège  de  Tempirc,  cl  (|tf, 
après  avoir  renoncé  à  ce  projet,  ne  cessa  de  témoignera  cetlè*' 
yillebien  aimée  rallachcmenl  le  plus  profond,  travaiffa  Wéc''. 
amour  à  Tenricbir  d'une  foule  de  monuments  eld'é&Mh-'* 
sements  d'utilité  publique,  qui  en  firent  bientôt  une  des  dlà 
les  plus  considérables  de  la  Gaule  romaine. 

Parmi  ces  monuments,  le  forum  passait,  du  temp6  tiSM' 
de  Sidoine  Appôlinaire  y  pour  un  des  pliis  remarqâaMés.  ' 
Ajoutons  que,  couvert  de  terre  et  de  maisons,  il  existe  encdft 
dans  toute  son  intégrité,  et  qu'une  fouille  cdiiteuse  et  difficile 
à  la  vérité,  mais  immensément  profitable  à  Tart,  aurait  {Mf  ' 
résultat  de  doter  la  France  d'une  construction  antt^» 
unique  dans  le  monde. 

Le  Forum  d'Arles,  enfoui  à  une  profondeur  de  qtiatre 
mètres ,  occupe  tout  l'espace  compris  entre  Tcglise  du' 
collège,  la  tour  de  l'horloge  et  la  chapelle  de  S -Lucien;  st  '• 
forme  est  celle  d'une  immense  place  longue  de  90  mèfrekV 
large  de  45,  bornée  sur  chacun  de  ses  côtés  par  une  dooKIe 
galerie  couverte ,  large  de  40  mètres,  couronnée  d'an  cnfi* 
blement  simple  et  régulier. 

La  richesse  do  Tancienne  déeoratîon  de  ce  Heu  est  attésiél 
parla  multitude  de  fragments  précieux  qui  en  ont  été  tirés  en 
divers  temps.  C'est  de  là  que  sont  venues  la  statue  d'AucrsTi, 
si  longtemps  abandonnée  près  de  rhôtellerie  du  Sauvage  où 
elle  servait  de  mon  toi  r  aux  cavaliers;  celle  d'un  personnage 
consulaire  inconnu,  passée  dans  les  collections  de  M.  de 
MiZAUQUEg  :  celle  d'AoBiBN  qui  fut  donnée  par  les  consuls  ai 


-  300  — 

'ieur  (le  France.  FRA^^.ols  he  Lorbai?ie.  enfin, rrllr 
«lUS PoMPEiAMJs,  dont  le. piédestal  est  conserva  dans 


I 

>• 


ncieiis  antiquaires  ont  longt^^nips  regardé  le  fomm 
une  dépendance  des  anciens  thermes  luîtis  iiar  les 
.  dans  notre  ville.  Aujourd'hui  cette  opinion  est  sans 

[wc^.—  ll  reste  dans  la  Cran  de  nombreux  vestiges 
îducs  siif  moyen  desquels  les  Romains  avaient  réuni 
i  dans  Arles  toutes  les  eaux  nécessaires  à  l'entretien 
fontaines. 

3  ces  aqueducs,  parti  des  vallées  de  rOrinI,  entre 
elEygalières,  se  dirigeait  sur  S'-Remy  (tjlanuw)^ 
là  à  S'-Gabrîel  (erncifiynum)^  passait  à  Fontvieille  et 
!  dégorger  dans  un  réservoir  général,  établi  sur  le 
le  la  colline,  dans  les  environs  de  Barbegal. 
tre,  dont  il  existe  eNcore  Im  assez,  grand  nond)re 
c,  les  uns  debout,  les  autres  renverses,  arrivait  au  nié- 
oit.  après  avoir  recueilli  les  eaux  des  sources  de  Mou- 
Baux  et  de  Maussane. 

'tir  du  réservoir,  toute  cette  maï^se  d'enu  entrait  dans 
aqueduc  qui  traversait  le  marais  de  Barbegal  sur 
\  rangs  d'arcades  élevées,  et  se  dirigeait  vers  Arles  à 
I  Crau. 

es,  une  partie  de  celte  eau,  après  avoir  servi  aux 
<  publiques  et  aux  usages  des  particuliers,  allait  se 
ans  le  rhône  au  moyen  d'un  système  de  cloaques 
trouve  chaque  fois  qu'on  fouille  assez  profondément 
pour  arriver  au  sol  romain.  Le  reste  était  distribue 
tants  de  Trinquetailles  par  des  tuyaux  en  plomb  qui 
ent  le  fleuve. 

éon,  —  Champs  Elysces. — 11  y  a  peu  à  dire  sur 
intique,  qui  est  enfoui  dans  les  caves  du  collège  et 
lécorc  du  nom  de  panthéon.  Une  [portion  de  mur 


—  310  -- 

circulaire  do  grand  appareil,  orné  de  niches,  le  pied: dfM 
d'une  porle  qui  a  dû  être  très-éie\éc,  et  trcûs  piédesMi; 
en  saillie  sont  tout  ce  qu'il  en  reste.  Ces  piédestaux  poseiitiilti 
le  pavé  antique,  et  sont  adossés  au  mur.  H  parait  par  unetaq 
restée  en  place ,  qu'ils  portaient  des  colonnes  corinthieruMi 
hautes  de  neuf  pioils.  On  voit  dans  la  cour  du  collège  ini 
portion  du  mur  de  face  extérieur  dont  on  a  peine  à  recoMf 
naître  les  ornements  à  travers  Tépaisse  couche  do  lait  de 
chaux  dont  en  les  recouvre  chaque  fois  qu'on  blanchit  lis 
muraillcsattcnantcs.  'ii 

Nos  champs  élysées  n'existent  plus.  Cette  enceinte  funétoi 
une  des  plus  grandes  curiosités  de  notre  ville,  est  ai^ourd'lni 
occupée  par  les  ateliers  de  la  ligne  du  chemin  de  fer  qd  i 
en  a  complètement  bouleversé  lé  sol  et  changé  les  diiî* 
positions. 

Quant  aux  tombeaux  et  à  tous  les  autres  monuments  'p 
renfeiliie  notre  musée,  ils  ont  été  si  souvent  expliqué»  et 
d'ailleurs  ils  sont  en  si  grand  nombre  qu'on  nous  pardonnen 
de  n'avo.'r  pas  entrepris  de  les  décrire.  .  • 

a 

MONUMENTS  CURÊTrENS. 

Eglise  de  S-Trophime,  Notre  Dame  la  Major,  S(-fl!MO- 
vaty  St-Pierre  de  Montmajour .— S'-Trophimc,  fondéàuW 
siècle  par  Tarchevêque  S'-Virgile,  détruit  par  les  SanioM 
dans  le  huitième,  puis  reconstruit,  au  moins  en  partie,  &mb 
première  moitié  du  onzième,  prend  place  le  premier  pan»* 
les  monuments  chrétiens  de  notre  ville. 

Dédiée  d'abord  à  S*-Etienne,  notre  cathédrale  fut  pïacfteo 
1152,  sous  l'invocation  de  S*-Trophime,  premier  évéq* 
d'Arles,  par  Raymond  de  Montron. 

Son  beau  ix)rtail,  enté  sur  une  façade  plus  ancienne  ter- 
mince  par  un  gable  orné  d'une  riche  corniche,  est  du  XU- 
«ède. 


—  311  -- 

Ma  lé  quinzime,  de  graves  iiir>(ainor|)lioi:<'ii  furent  iiiti*0' 
M  â»ns  «a  forme  primitive  i)ar  le  cardinal  archevêque 
iriMy  Inouïs  AtïUAii,  qui  détruisit  les  trois  apsides  du 
iÎ4<^6t  leur  substitua  le  sanctuaire  actuel. 
fe^(irdk)nnance  du  bâtiment,  r(']évatJon  des  piliers,  l'ouver* 
Vt  Ae$-  arcades  cintrées,  les  ornements  répandus  sur  les 
toâiftdu  l'aisseau^'apparticnnent  au  système  roman. 
illarioùtede  la  grande  nef,  légèrement  ogivale,  est  divi.sée 
afdîiq  travées  égales  par  des  arcs  do\ibleaux  se  détachant  en 
^Uie  sur  la  voulc  qu'ils  tra\  ersent  dans  le  sens  de  sa  courbure, 
jIMfQes  h  une  corniche  ornée  (racanthes,  qui  court  sur  la  lun- 
iîiérdes  murailles  latérales. 

MDaas  les  bas  câtés,  c'est  le  même  svstème  d'ordonnance, 
fliiêepté  que  les  YOlUes  sont  rampantes  et  qu'il  n*ya  point  de 

ooniche. 

tK^lIettirée  dans  œuvre,  la  longueur  de  rédifice  est  de  -2^0 

.fMsi  .La  nef  du  milieu  a  22  pieds  de  largetir  et  CD  de 

iMeur. 

Le  cloître ,  un  des  plus  ornés  et  des  mieux  conservés  que 
possède  la  France,  e.-t  formé  de  quatre  galeries ,  eiifermant 
dans  le  milieu,  un  préau  qui  paraît  avoir  ser>i  do  cimetière. 

Ces  galeries  ne  sont  !ii  du  même  âge,  ni  de  la  même  arclii- 
tiîçtare.  Celles  du  Nord  et  du  Levant  sont  les  pins  anciennes, 
.remontent  é\idemnieril  à  la  dernière  réédification  de 
j'âdlsè  dans  le  XI*  siècle.  C'est  le  slvle  byzantin  ,  encore 
Jftye  et  noble,  avec  ses  colonnes  courtes  et  trapues,  ses 
iftapitcaux  romains,  sa  sobriété  de  ligures  groles(|ues  et  son 

.  diitrê  toujours  parfait. 

Celles  du  Midi  tt  du  Couchant  sont  de  beaucoup  posté- 
:lfi|Bures.  François  de  Conzié,  arche\équc  d'Arles,  le  fil  bàlir 
C01389.  Ici,  Togive  a  remplacé  le  cintre.  Les  colonnes  plus 
.nijuMîes.s*élancent  davantage,  et  les  chapiteaux  ornés  quclque- 
tode  pampres  d*une  remarquable  délicates.se,  sont  presipie 
lûnjours  chargés  de  bas- reliefs  fort  curieux. 


312 


L'égiise  de  Notre  Dame  la  Major,  bâtie  à  une  époqiig  ti&* 
reculée  sur  les  ruines  d  un  temple  de  Cisèle,  a  subi  de  d 
graves  transformations  dans  sa  forme  et  dans  ses  principilei: 
dispositions,  qu'elle  ne  présente  plus  aujourd'hui  qu'j 
intérêt  très-secondaire. 

S-Honorat  des  Aliscamps  avec  ses  vieux  murs  dorés  pif 
le  soleil  et  les  souvenirs  qui  s'y  rattachent,  continue  à  étvfe 
visitée  par  les  personnes  de  goût  qui  viennent  voir  iMf. 
antiques  édifices. 

^-Pierre  de  Montmajour^  son  cloître,  son  abbaye  au 
jourd'iiui  complètement  ruinée,  la  jolie  chapelle  de  S"-Cioiz». 
sont  en  ce  moment  de  notre  part  l'objet  d'un  travail  que  no» 
nous  empresserons  de  soumettre  au  jugement  delà  Spciélâit 
statistique  de  Marseille;  aussitôt  qu'il  sera  terminé.  .:^* 

àionuments  de  la  Renaissance,  —  L'hôtel  de  ville,  OBfel^ 
truit  en  1673 ,  par  Peytret  ,  sur  les  dessins  de  Mansaid, 
avec  la  belle  tour  de  notre  horloge,  et  quelques  curi 
façades  de  maisons,  tout  ce  que  la  renaissance  nous  a  laissent 
digne  d'être  signalé  à  l'attention  des  voyageurs. 


M* 


—  313  — 


SECONDE  PARTIE. 


STATISTIQUES. —  STATISTIQUE  UNIVERSELLE. 


le  la  constitution  physique  du  Globe;  par  M.  Marcel 
DE  Serres  ,  Membre  correspondant ,  etc. 

S'GIobe  qui  nous  a  été  donne  en  partage,  est,  il  faut  en 
renir ,  une  singulière  liabitation.  Des  matériaux  d'une 
le  épaisseur,  nous  séparent  des  incendies  souteri'ains , 
■s^'on  mélange  gazeux  dont  la  hauteur  est  à  peine 
iilir'ttflgtaine  de  lieues,  nous  défend  et  nous  protège  con- 
lefrrâd  glacial  des  espaces  interplanétaires. 
Le  travail  que  nous  soumettons  à  l'attention  des  physiciens 
rtesur  un  des  points  les  plus  importants  de  l'histoire  de  la 
T8,  sa  constitution  physique.  En  eiïet ,  la  connaissance  de 
structure  du  globe .  et  des  lois  qui  en  résultent ,  peut 
de  nous  éclairer  sur  son  origine  et  sur  son  mode  de  forma- 
Q.  C'est  donc  à  cette  connaissance  que  seront  consacrés  les 
iâs  dans  lesquels  nous  allons  entrer. 
S  nous  nous  transportons  un  moment,  par  la  pensée ,  loin 
i^be  que  nous  habitons  ;  si  nous  nous  plaçons  en  un 
btfoùle  regard  puisse  embrasser  l'ensemble  du  système 
ttftiire ,  et  le  nombre  infini  des  astres  qui  peuplent  les 
nx,b terre  ne  sera  plus  pour  nous  qu'un  atome  perdu 
fisllmmensîté  de  l'espace. 

Roos  aurons  peine  à  la  distinguer  au  miUeu  des  corps  nom- 
"Miqui  accomplissent  leurs  révolutions  avec  une  parfaite 

TOME  XIV.  \  W 


Tégularité.  l^a  terre  comparée  aux  autres  astreâ  de'  noM 
système  solaire ,  ne  nous  présentera ,  ni  Téciat  de  Vénus  ,ii| 
les  dimensions  d'Uranus  ou  de  Jupiter,  ni  de  nombreux 
satellites^  ni  un  brillant  anneau  ;  comme  Saturne.  Son ^v^ 
lume  est  médiocre  ;  un  seul  satellite  l'accompagne  dans  là ^ 
course  ;  et  cependant ,  ce  globe  obscur  et  presque  înapees^ 
est  supérieur ,  peut-être ,  a  tous  les  astres  du  firmameofe.; 
C'est  par  sa  destination  et  non  par  ses  dimensions ,  quil  fti|| 
rapprécier.  De  même  que  l'homme,  dit  Pascal,  ne  relévad 
de  l'espace,  ni\le  la  durée,  mais  de  la  pensée,  la  terra  M  ^ 
relève  pas  de  la  quantité  de  matière  qu'elle  contient ,  paîf 
des  privilèges  qu'elle  a  de  porter  l'homme,  le  Roi  deb  i 
création.  ». 

Il  est  important  pour  nous  de  connaître  le  globe  qur  notf'i 
été  donné  pour  demeure;  aussi,  avons-nous  présuffl&qA 
quelques  réflexions  sur  sa  constitution  physique poumial 
peut-être  intéresser  ceux  qui  n'ont  le  loisir  de  s'occuper  #. 
ce  beau  sujet.  Nous  examinerons  donc  les  trois  partiasqi 
constituent  notre  globe ,  considéré  dans  son  ensemble: 
L'atmosphère  qui  l'environne  ; 
Les  eaux  qui  le  refcouvrent  : 

Enfin  les  couches  solides  qui  composent  le  fond  dubHA 
des  mers  et  s'élèvent  en  plusieurs  points  au  dessus  de  MF' 
niveau ,  en  forme  d'îles  et  de  continents  :  -  -^ 

L'air ,  substance  invisible  et  gazeuse,  composée  de  mol^' 
cules  aussi  mobiles  que  légères ,  offre  aux  êtres  qui  ^  MÎM 
plongés,  le  premier  élément  de  la  vie.  Le  mélange  guàk 
dont  il  est  formé  offpe  cette  particularité  remarquable,  Miv 
uniforme  dans  tous  les  lieux  et  à  toutes  leshauteon.  M 
avantages  nombreux  résultent  de  cette  uniformité.  •  -^ 
Les  animaux  lui  doivent  de  respirer  partout  ^vec  la  mim 
facihté,  et  de  so  transporter  sans  danger ,  dans  les 
plus  différents.  De  même  les  plantes  qui  voyagent  tout 
bien  que  les  animaux ,  peuvent  absorber  les  élemants  d 


—  SVÔ  — 

iHnaéotesticMà  leurs  fonctions ,  sans  avoir  rien  à  redouter 
|mrlfii»6ondiiîons  essentielles  de  leur  existence. 
•âMaatantages  seraient  perdus  si  l'air  était  le  résultat  d'une 
Uribinaisoa.etnon  un  simple  mélange.  L'inégale  solubilité 
j|Mfli!&ient8  gazeux  qui  le  composent ,  n'est  pas  non  plus  sans 
PpoGltoDce.  L'oxigëne  plus  soluble  que  l'azote ,  est  entraîné 
inifais  gcande  quantité  par  les  eaux  des  pluies  ou  absorbé 
|ltfcill0Bdas  mers.  L'excès  d'oxigéne  était  indispensable  aux 
•Hnvitengés  dans  l'eau  i  la  respiration  s'exerçant  chez  eux , 
it W^ea  de  Tair  qui  s'y  trouve  en  dissolution.  Voici  une 
IhMYeà  i'appui  de  cette  vérité ,  les  eaux  des  mers  absorbent 
Ihud'oxigène  que  celle  des  fleuves  et  des  lacs  ;  une  pareille 
^borption  semblerait  en  rapport  avec  la  plus  grande  quantité 
i^HBipaax  que  nourrissent  les  premières.  Une  proportion 
«ipriidéi^le  d'oxigène  a ,  en  outre,  la  propriété  de  retarder 
iMngélaiion  de  l'eau.  Par  là ,  les  couches  inférieures ,  char^- 
•  (gJ0Bt:4e.ce  gaz ,  permettent  à  tous  les  êtres  marins  de  par- 
«psr  les  mers  du  Nord ,  sous  les  glaces  qui  les  recouvrent, 
Changez  cette  disposition  première  et ,  avec  elle ,  ces  har- 
JNBies  seront  détruites.  De  même  si  l'oxigène  et  l'azote  qui 
ODOipoBent  l'air  atmosphérique ,  avaient  pu  s'unir  par  le  sim- 
llMDBliict ,  comme  le  chlore  et  l'hydrogène ,  il  en  serait  ré- 
'jRifté.te*«oinpo5é  corrosif  connu  de  tout  le  monde,  sous  le 
,BOiD d'eau  forte;  la  vie  des  animaux  et  des  végétaux  aurait 
4Klnpeftsibie.  Il  s'en  produit  bien  quelques  atomes  pendant 
ilk;Viol6iits  orages  ;  mais  la  grande  solubilité  de  ce  composé 
jniUtrQit ,  aussitôt  qu'il  est  formé. 

'liiKibajie  non  moins  admirable  ;  le  mélange  gazeux  qui  com- 
MB l'atmosphère,  mélange  dont  l'identité  est  bien  démontrée 
tesUmtesIesrégionsetà  toutes  les  hauteurs,  ne  paraît  pas 
^moiptible  de  variations  importantes.  Les  êtres  vivants  ne 
'^iMâoncplus  soumis  aux  lois  fatales  des  changements  des 
•'Siliflux  extérieurs. 
^' ktoifoimité  de  la  composition  de  l'air  n'c^t  pas  altérée 


—  346  — 

par  les  phénomènes  de  la  vie  organique.  Les  végétaux  et  les 
animaux  agissenl,en  effet,  en  sens  contraire  sur  l'atmosphon^ 
et  compensent  ainsi,  par  leur  action  mutuelle  et  diverse,  les 
altérations  qu'ils  auraient  pu  y  produire.  II  en  est  de  même 
des  décompositions  spontanées  des  plantes  et  des  animiBi, 
des  combustions  et  oxidations  qui  s'accomplissent  à  la  soiftee 
de  la  terre ,  phénomènes  dont  notre  imagination  se  {ikit  i 
exagérer  riniluence ,  et  qui  passent  pourtant  inaperçus. 

Si  l'onsemble  des  êtres  animés  ou  les  actions  cbimîQDes 
qui  ont  lieu  à  la  surface  du  globe ,  pouvaient  altérer  la  fit- 
portion  du  mélange  gazeux ,  de  pareils  effets  seraient  iDaenei- 
blés,  vu  retendue  de  l'atmosphère  dans  laquelle  ils  s'opmRi. 
Enfin  l'action  des  vents  contribue  encore  à  assurer  VusiiÊSh 
mité  de  l'air ,  comme  elle  maintient  celles  des  températitfls* 

Cette  identité  produit  et  conserva  Télectricité,  soit  fie 
sa  marche  reste  silencieuse  dans  les  basses  régions  de  VA\ 
soit  qu'elle  brille  en  éclairs  dans  le  sein  des  nuages ,  sett  qae 
plus  bruyante ,  elle  éclate  par  la  foudre.  Une  pareille  etuse 
n'est  pas  non  plus  sans  influence  sur  la  distribution  delà  dii- 
leur  à  la  surface  du  globe ,  distribution  si  bien  réglée  qulëk 
ne  dépasse  pas  en  moyenne ,  d'une  année  à  l'autre ,  uiiflO 
deux  degrés  du  thermomètre  centigrade.  Mais  que  sonifon^ 
tes  ces  propriétés  auprès  d'un  de  ses  attributs  plus  rdevdH 
plus  noble  encore  :  l'air  est  le  véhicule  du  son ,  par  ceit  oè 
me  il  est  pour  les  peuples  le  véhicule  du  langage,  des  idée 
et  des  relations  sociales  ;  sans  le  mélange  gazeux  dont  il^ee 
entouré ,  le  monde  serait  plongé  dans  un  silence-  étenMl 
comme  celui  qui  règne  dans  l'astre  qui  préside  auxnaitSt0 
il  n'existe  aucune  trace  d'atmosphère.  La  voix  humaineJi 
pourrait  se  faire  entendre;  la  communication  de  la  pensée  fi 
la  parole  ne  serait  plus  possible.  Tout  ce  qui  fait  notre  f^ 
et  nos  jouissances  ici-bas,  serait  anéanti.  Plus  de  soieBfie 
plus  de  civilisation ,  plus  de  famille;  la  pensée  vague,  todî 
cise,  s'évanouirait    et   disparaîtrait  presque    entiércHieDl 


—  317  — 

ûeil^bMnmci  ainsi  déchu  de  son  plus  noble  privilège ,  ne  se  con- 

IjMMqI  pas  lai"-inéinei  ne  ijourrait  plusse  dire  le  Roi  de  la 

_*_^ 

Onlllll* 

^yeilvéloppe  liquide  qui  enviionne  noire  planète  a  quel- 

iPH  analogies  avec  ralmosphérc,  par  sa  mobilité  qui  est  corn- 

sMne  aux  fluides  élastiques  et  aux  liquides  ;  ces  analogues  se 

rkiBifestenl  surtout  dans  les  courants  et  la  propagation  de  la 

Adeur. 

'îf  ifima  les  deux  Océans ,  à  partir  de  la  surface ,  la  tempéra- 
Iva décroît  selon  des  lois  déterminées, suit  que  l'un  s'enfonce 
Iw  les  couches  liquides,  soit  que  Ton  s'élève  dans  les  coû- 
te aériennes.  Seulement  le  décroisseiîiGnt  do  la  chaleur 
Mtplus  rapide  dans  Tatmosphère  que  dans  la  mer.  Comme 
Me  mdécule  d'eau  qui  se  refroidit  devient  pins  tiensc  et 
-toeeod aussitôt ,  il  en  résuite  que  j  partout,  la  surface  de  la 
.M  tend  à  se  mettre  en  équilibre  de  température  avec  les 
l^  Mites  d'air  voisines. 

f.  :i».lippeIons  encore  que  les  marées ,  les  grands  courants  qui 
[  %MMiV  de  réquateur  aux  pôles ,  sont  des  causes  puissantes , 
tel  les  effets  propagent  dans  toute  la  masse  des  mers  le 
odonque  accumulé  en  quelques  points  :  D'un  autre  côté, 
hl  susses  liquides  s'échauiïcnt  et  se  refroidissent  moins  ra- 
pMismaitque  les  terres  sèches  et  découvertes.  Elles  rendent 
ûttib  température  des  diverses  saisons  moins  inégales  dans 
fendons  rapprochées  du  bassin  des  mers.  Ainsi  les  étés  et 
lèMvers  diffèrent  moins  entre  eux  à  Cette  qu'à  Montpellier 
VIsique  les  deux  villes  ne  soient  séparées  que  par  une  dis- 
.tttee  de  27  kilomètres.  Le  même  effet  se  produit  en  grand 
piirla  température  des  côtes  de  l'Amérique  et  de  l'Europe , 
M^parëes  à  celles  de  l'intérieur  des  terres. 
■1m  masses  liqiiides  ont  donc  une  influence  manifeste  sur 
tecoatinents.  Ce  n'est  pas  la  seule  qu'elles  exercent  sur  les 
pUbûttiènes  terrestres,  qu'ils  aient  lieu  à  la  surface  du  globe, 
OttÇi'Bs  se  dérobent  à  nos  yeux  et  s'opèrent  dans  l'intérieur 


—  3l«  — 

de  la  lerre.  Là  aussi  des  masses  liquides,  pout^-ètre 
étendues  que  celles  qui  fécondent  nos  campagnes ,  pfé; 
en  silence  les  matériaux  utiles  au  soulagement  de  l'hun 
souffrante.  Ces  eaux  intérieures  les  apportent  au  dehon 
que  leur  travail  souterrain  ne  soit  pas  perdu  pour  l'home 
vue  duquel  il  semble  avoir  été  fait. 

Par  une  prév ision  non  moins  providentielle,  les  lois 
dilatation  et  de  la  solidification  de  Teausont  également 
râbles  aux  êtres  qui  y  sont  plongés.  Ces  lois  se  tm 
constamment  en  harmonie  avec  les  exigences  des  corj 
mes  qui  pullulent  de  toutes  parts  ici-bas»  ainsi  qu'an 
phénomènes  atmosphériques  liés  d'une  manière  $i  intio 
grands  faits  physiques  de  l'histoire  du  globe. 

En  effet,  Teau  qui  n'est  pas  le  liquide  le  plus  léger  < 
cependant  la  vapeur  la  plus  légère ,  cette  faible  den 
facilite  Tascension  en  même  temps  qu'elle  concourt  à  V 
rable  circulation  de  ce  liquide  à  travers  l'atmosphère..  ] 
ainsi  dans  l'air,  cette  vapeur  retombe  bientôt  en  pluie, 
toujours  nouvelle  de  fécondité  pour  nos  campagnes;  ai 
assurée  la  perpétuité  des  élrps  qui  animent  et  viviflen 
planète. 

Des  lois  tout  aussi  merveilleuses  ont  pourvu  à  la  cod 
tion  des  étrei  qui  habitent  le  sein  des  eaux.  Contraire! 
tous  les  corps ,  ce  liquide  augmente  de  volume  en  i» 
l'état  solide  et  devient  alors  plus  léger,  la  glace  surmoDl 
Teau  liquide ,  d'autant  plus  que  les  corps  qu'elle  peut  a 
s  en  séparent  au  moment  de  la  congélation.  fS  la^i 
surnageait  pas  au  dessus  deTeau  *,  elle  se  conserverai 
tamment  solide  dans  le  fond  des  mers ,  la  cjialeur  $o] 
pouvant  arriver  jusqu'à  elle  ^  de  nouvelles  couchasse 
raient  chaque  année  aux  anciennes  et  bientôt  leurs  i 
formeraient  un  bIo<*.  solide,  où  ne  ix)urrait  subsister 
être  vivant.  Ainsi,  ce  n'est  pas  sans  raison,  que. b. 
s'est  écartée  pour  l'eau  des  lois  générales  qui  régisseï 
tion  de  la  chaleur. 


'ies  circonstanf es  |iarticuIiêros  à  sa  f.irniatioii  produisant 
I  polaire  rexubérnnce  do  vie  qui  se  développe  dans  le  sein 
iiimerii  et  dont  mienne  autre  région  du  globe  ne  saurait 
ÉK  donner  une  idée.  LosTorcts  terrestres,  même  celles  qui. 
viH*ges  de3  mains  de  rhoninie ,  jouissent  encore  de  toute  leur 
Mcheur  primitive,  n'nbrilont  pas  à  beaucoup  près  autant 
finimaui  que  celles  de  TOcéan;  car  la  mer  a  aussi  ses  forets. 
'  L'ékmoement  que  fait  naître  la  profusion  des  formes  organi- 
litt  dans  TOcéan ,  s'accroît  encore  par  remploi  du  micros- 
tkft]  on  découvre  alors  avec  admiration  que  là  le  mouvement 
fltii  vie  ont  tout  envahi. 
A  des  profondeurs  qui  dépassent  la  hauteur  des  pius'pui.s- 
[   suites  chaînes  de  montagne ,  chaque  goutte  creaii  est  animée 
[    pir  une  multitude  d'êtres  marins,  parmi  lesquels  dominent 
I    friqnefois  des  animalcules  phosphorescents,  dont  les  înnom- 
tnbles  essaims  attirés  à  la  surface  par  certaines  circonstances 
nAéorologîques  transforment  chofine  goutte  d'eau  en  écume 
-  hmineuse. 

Ainsi  la  vie  se  manifeste  partout  au  sein  dos  eaux ,  comme 

torintérieur  du  globe,  et  à  des  profondeurs  oiirab.<^nce 

de  h  lumière  devrait  faire  supposer  qu'aucune  exi.stence  n'est 

pttiUe.  Dans  Pair  même,  dans  les  poussières  que  le  vent 

tnittporte  à  de  grandes  distances,  jusque  dans  les  glaces  du 

pAe,  on  rencontre  des  êtres  vîAants  ;  des  animaux  nombreux 

infloiment  petits,  y  trouvent  le  degré  de  chaleur  nécessaire  à 

lear  existence.  Oui ,  sur  ces  blocs  de  glace  qui  flottent  à  des 

lilitades  presque  inaccessibles  aux  navigateurs,  plusdecin- 

quinte  espèces  d'infusoires  pol  y  gastriques  jouissent  de  la  vie. 

Ne  croyez  pas ,  Messieurs .  que  ce  soit  sur  quelques  points 

.    Molés,  dans  les  mers  intérieures  ou  près  des  côtes,  que 

l'Oi^n  soit  ainsi  peuplé  de  corpuscules  animés,  invisibles  à 

l'oeil  nu.  Le  phénomène  est  général  et  se  produit  partout, 

iwwîblen  dans  les  eaux  marines,  que  dans  les  eaux  douces , 

profondes  ou  superficielles. 


—  320  — 

N'oublions  pas,  enfîn  ,  l'influence  salutaire  que  le 
nage  de  la  mer  exerce  sur  le  moral  et  sur  les  progrè 
tcllectuels  d'un  grand  nombre  de  peuples.  Les  mers,  dev 
le  lieu  commun  des  nations ,  sont  destinées  à  unir  un 
toutes  les  parties  de  Thumanité  en  un  seul  faisceau.  ' 
ment  ne  pas  l'espérer  aujourd'hui  que  la  navigation  ri 
plus  prompte  et  plus  sûre,  à  l'aide  de  la  vapeur ,  perni 
franchir  des  espaces  immenses ,  avec  une  vitesse  incroj 
sans  être  arrêté  par  des  vents  contraires.  Quels  nou^ 
secours  ne  devons-nous  pas  attendre  de  cette  force  prodij 
pour  le  progrès  des  sciences  physiques  et  mathéroat 
Nous  leur  devrons  également  l'immense  avantage  de  r 
dre  partout  les  bienfaits  de  la  civilisation. 

L'heureuse  influence  que  les  masses  hquides  exerce 
les  continents,  ne  dépend  pas  seulement  de  toutes  ces  cil 
tances ,  mais  aussi  de  leur  grandeur  et  de  l'inégalité  di 
distribution.  Les  mers  occupent  trois  fois  plus  d' espace 
surface  du  globe ,  que  les  terres  sèches  et  découvertes , 
îles  égalent  à  peine  la  vingt-troisième  partie  des  masse 
tinentales.  Elles  sont  réparties  d'une  manière  si  peu  rég 
qu'elles  ont  trois  fois  plus  d'étendue  dans  l'hémisphère  l 
que  dans  l'hémisphère  austral   essentiellement  océai 

Les  grandes  terres  elles-mêmes  sont  si  inégales  di 
deux  hémisphères,  qu'une  partie  de  l'ancien  conti 
l'Asie ,  est  à  elle  seule  plus  grande  que  les  deux  Âméi 
Probablement  la  densité  des  matériaux  qui  compos 
nouveau  monde ,  compense  l'inégale  distribution  des  1 
hors  du  sein  des  eaux,  dans  l'un  et  dans  l'autre  des  h 
phères  terrestres. 

De  ces  rapports  résulte  une  influence  manifeste , 
distribution  des  températures ,  la  direction  des  vents, 
hygrométrique  de  Tair,  et  par  suite  sur  le  développen» 
la  végétaUon. 

II  n'est  pas  moins  remarquable  de  voir  le  niveau  des 


f  _  321  — 

Vntiiti  peu  près  invariable.  Rien  ne  démontre ,  en  effet* 
Hpf'l'éiévatîon  moyenne  du  baromètre  éprouve  des  cban- 
Ipièiiti  seDâiMee  à  ce  méttae  niveau  et  dans  un  mémo 

r  Çétté  stabilité  dans  la  hauteur  des  eaux  tient  à  ce  que  leur 
rlÉiiléestplusfaible  que  celle  des  continents  qu'elles  on- 
ttsibBnt  Si  la  terre  avait  été  recouverte  d*un  Océan  de  mer- 
F  ONpar  exemple ,  au  lieu  d'un  Océan  d'eau ,  les  continents 

SiMieBt  été  exposés  à  des  cataclysmes  sans  cesse  renais- 

'/'   •  i."  • 

;  mm."- 

i.  ieiiemblables  événements  ne  sont  pas  même  possibles 
ftf  suite  de  l'admirable  équilibre  qui  existe  entre  la  dcn- 

.  dé  des  terres  et  des  mers.  Il  y  a  plus ,  par  suite  des  desseins 
ipfltaipréhensiblesde  la  puissance  suprême,  des  cataclysmes 
finHs  i  ceux  qui  ont  ravagé  la  terre ,  ne  sont  plus  à  craindre 

:  Mtorman.  La  quantité  de  vapeur  d'eau ,  répandue  dans  Tat- 
Miiiliëre,  ne  suiBrait  pas  pour  submerger  notre  globe, 
tJtamèsi  ta  sagesse  divine  dans  sa  bonté  prévoyante .  s'était 
ialeidite  à  elle-même ,  de  détruire  son  plus  magnifique  ou- 
vngti  et  eût  voulu  rassurer  Thomme ,  afln  qu'il  pût  sans 
cnÉlte  accomplir  sa  mission  sur  la  terre. 

itudioi»  maintenant  la  partie  solide  du  globe  longtemps 
tmmttd  par  les  mers,  et  dont  l'étendue  n'est  devenue 
coQ&dérablo  que  depuis  Tépoquc  où  l'homme  a  posé  le  pied 
wh  terre. 

ftniqa'il  ne  soit  pas  donné  à  la  science  de  scruter  bien 
FMbadément  la  naissance  des  continents ,  nous  sa\ons  qu'ils 
oo^éfé  produits  par  une  force  souterraine ,  agissant  non  par 
tt|ilo8ion ,  mais  par  degrés  et  manifestant  son  action  par 
WmHede  soulèvements  et  d'affaissements  successifs.  Ainsi 
Vfe(oiinait  peu  à  peu  la  surface  du  globe;  ainsi  se  préparait 
l^tiomaine  où  les  forces  de  la  vie  devaient  s'exercer  et  se 
'^Dietlre,  pour  ainsi  dire,  à  l'œuvre .  après  !(*  retour  du 

T0«  XIV  4t 


—  322  — 

calme,   pour  y  dcvclopper  de    nouvelles  formes  indiri 
diielles. 

On  ne  se  doute  pas  de  tous  ces  faits ,  Torsqu'on  paropa 
des  plaines  fécondées  pai*  des  eaux  abondantes ,  fcrtilM 
par  les  soins  et  Tactivitédu  laboureur;  rien  n'y  annonce  qo 
la  terre  a  été  en  proie  à  de  longs  et  terribles  bouleYem 
ments. 

Ces  perturbations  qui  se  sont  assez  prolongées ,  pour  bi) 
périr  tour  à  tour  de  nombreuses  générations ,.  favorisaient  fi 
quelque  sorte  Tapparition  des  races  nouvelles  qui  briVlx 
aujourd'hui  à  nos  yeux  ;  elles  no  détruisaient  pas  la  vie;  ^ 
ne  disaient  qu'en  changer  les  formes  et  les  conditions. 

Quelque  violents  que  puissent  paraître  ces  bouleverse 
ments ,  ils  modifiaient  par  degrés  la  surface  de  la  terre,  et  i 
rendaient  propre  à  l'existence  des  élres  supérieurs.  Ils  fad 
talent  une  heureuse  distribution  des  eaux ,  enfin  ils  gqdm 
lidaient  le  sol  en  augmentant  son  épaisseur ,  et  diminoiiei 
ainsi  les  phénomènes  perturbateurs  qui  tendaient  à  le  df 
chirer  et  à  le  bouleverser. 

L'acide  carbonicpie,  si  contraire  à  l'existence  des  anifflis 
et  d'une  abondance  extrême  dans  les  temps  primitifs,  Aa 
absorbé  au  milieu  de  ces  violentes  commotions.  Ainsi  lesJU^ 
destinés  à  respirer  un  air  plus  pur,  pouvaient  enfin  appanitr 
et  animer  la  création  jusqu'alors  triste  et  silencieuse. 

Uu  fait  dont  les  circonstances  n'ont  pas  été  moins  inp» 
tantes ,  sur  les  principaux  phénomènes  physiques ,  c^esi  V\ 
baissementde  la  température  du  globe.  La  chaleur  propres 
la  terre ,  était  tellement  élevée  dans  le  principe  des  chose 
qu'elle  se  répandait  également  sur  tous  les  points  de  la  so 
face ,  et  rendait  pour  ainsi  dire  inutile  l'action  solaire.  L'j 
faiblissement  de  cette  chaleur  a  permis  aux  climats  de  s'éi 
blir  peu  à  peu ,  et  d'éprouver  des  variations  en  rapport  a> 
les  latitudes. 

isurévolutions  formidables  dont  le  globo  lut  primitivemc 


—  323  — 

aire ,  en  faisant  disparaître  l'uniformité  qui  aux  pre- 
iges  régnait  dans  les  productions  de  la  nature ,  prc« 
nt  Tavènement  de  riionimc  et  assurèrent  la  conserva- 
r  son  énergie  physique  et  intellectuelle. 
es  avoir  constaté  la  chaleur  excessive  qui  régnait  à  ro- 
/  comnfent  s'étonner  que  }a  terre  fut  alors  peuplée 
>  si  extraordinaires ,  et  si  différents  de  ceux  qui  exis- 
^ourd'hui.  Les  êtres  des  premiers  âges  étaient,en  effet, 
âqties.  Des  animaux  d'une  taille  démesurée,  réu- 
iit  souvent  des  caractères  propres  à  plusieurs  classes. 

« 

Bver  maintenant  des  lézards  grandscomme  des  haleines', 
"esseux  de  la  taille  des  rhinocéros ,  des  prèles  et  des 
ries ,  dont  les  dimensions  atteignent  celle  des  arhres 
forêts. 

féits  caches  dans  le  sein  de  la  terre  ne  se  révèlent  qu'à 
tateur  infatigable  qui  a  le  courage  de  pénétrer  et  d'ex- 
tes  nombreux  débris  des  générations  éteintes.  Si  Ton 
re  les  anciennes  races  aux  races  actuelles,  on  est  porté 
BT  que  leurs  proportions  colossales  et  certaines  circons- 
de  leur  organisation  ont  dû  exiger  une  chaleur  supé-* 
àcellequi  règne  de  nos  jours. 
ItOércnce  des  proportions  entre  les  créations  anciennes 
telles  ne  semblerait-elle  pas  annoncer  que  le  soleil  a 
mie  partie  de  Tëclat  et  de  Tardeur  de  ses  rayons.  Non» 
bit  ne  permet  d'admettre  un  pareil  affaiblissement , 
tus  grande  chaleur,  cause  probable  de  la  dimension  des 
les  temps  géologiques ,  ne  provenait  pas  du  soleil ,  mais 
erre  elle-même. 

oe^nre  que  nous  pénétrons  dans  sa  profondeur  et  que 
rrivons  au  point  où  les  rayons  lumineux  et  calorifiques 
duisent  plus  d'effet  sensible ,  la  chaleur  au  lieu  de  di- 
r ,  comme  cela  devrait  être  si  le  soleil  en  était  Tunique 
i,  s^accroit  d'une  manière  rapide.  La  loi  de  cet  accrois- 
t  prouve  que  l'épaisseur  des  couches  terrestres  ne 


—  32i  — 

dépasse  pas  25  ou  30  lieues  dans  rancien  continent  et  atteinlà 
peine  de  42  ou  15  dans  le  nouveau.  Celle  couche  solide,  toiila 
mince  qu'elle  est,  nous  défend  contre  l'énorme  chaleur  du 
centre  de  la  terre  qui  maintient  à  l'état  liquide  les  substanees 
les  plus  fixes  et  les  moins  fusibles. 

La  planète  qui  nous  a  été  donnée  en  partage ,  est ,  il  imi 
en  convenir,  une  singulière  habitation  :  des  matériaux  dîme 
faible  épaisseur,  nous  séparent  des  incendies  souterraiiis , 
tandis  qu'un  mélange  gazeux,  dont  la  hauteur  esta  peiM 
d'une  vingtaine  de  lieues ,  nous  défend  et  nous  protège  cou  ' 
trc  le  froid  glacial  des  espaces  interplanétaires. 

Entraînés  avec  notre  globe  dont  la  vitesse  est  de  plusih 
six  lieues  par  minute  dans  le  mouvement  de  rotation ,  et  d'en- 
viron sept  lieues  par  seconde  dans  celui  de  translation  ^  nou 
voyageons  sans  songer  aux  phénomènes  qui  nous  entourent, 
ni  à  ce  qu'ils  ont  de  merveilleux  et  de  singulier. 

Ces  faits  ne  sont  pas  moins  incontestables ,  qu'une  Ibiili 
d'autres  que  la  science  nous  a  fait  découvrir  ;  assistant  ei 
quelque  sorte  à  la  naissance  des  continents ,  elle  nous  ea  i 
montré  les  divers  degrés  d'ancienneté ,  à  l'aide  d'un  prioGip 
simple,  dont  les  applications  sont  aussi  fécondes  que  certù 
nés.  Elle  a  dit  à  ces  Alpes  sourcilleuses ,  comme  aux  chafiH 
les  plus  élevées  du  centre  de  l'Asie  et  de  la  Cordillièré  de 
Andes ,  qu'elles  étaient  plus  jeunes  que  les  Pyrénées ,  et  aor 
tout  que  les  vallons  des  Vosges. 

Elle  a  prononcé  à  cet  égard  avec  toute  certitude ,  en  eoi 
sidérant  lés  divei'ses  inclinations  des  dépôts  de  sédiments  40 
ces  chaînes  ont  déplaces  lors  de  leurs  soulèvements.  La  sciinc 
a  fait  plus  encore ,  elle  a  classé  ces  dépôts  et  leur  a  assîgii 
leur  âge  avec  presque  autant  d'exactitude  que  rarchéologj 
fixe  celui  des  monuments  qu'elle  découvre ,  au  moyen  di 
caractères  qui  s'y  trouvent  ou  des  pierres  gravées  qu'ils  fen 
ferment. 

Oui,  Messieurs,  les  débris  des  corps  organisés^  enfouis  dan 


—  32o  — 

kl  entrailles  de  la  terre,  sonl  Mauneril  |K)iir  l'hislorion  du 
^ebe,  ce  que  les  inscriptions  et  les  mé<lailles  sont  |)our  l'an- 
iqnire.  La  seule  différence  qu'il  y  ait  entre  la  manière  d'ap- 
prjder  les  dates  des  monuments  de  la  nature  et  celles  des 
WHunents  de  Tart,  tient  à  ce  que  celles-ci  soient  absolues  , 
iMdîsque  les  premières  sont  purement  lelalives. 
:)bl|[ré  les  progrès  toujours  croissants  de  la  science  et  aMix 
JliPib  font  prévoir  pourra\cnir,  il  n'est  guère  probable  que 
Pi» poisse  aller  au  delà;  mais  n'est-ce  pas  un  assez  noble 
ffort  de  rintelligence ,  que  d'avoir  assigne  à  c«s  filles  de  la 
'  Mm  l'époque  à  laquelle  elles  ont  surgi  dans  son  sein. 
.  Après  ces  grands  événements  qui  ont  donné  à  notre  planète 
ton  relief  actuel ,  la  vie  organique  a  dé|)1oYé  toute  sa  fécondité 
elt  fait  apparaître  toutes  ses  merveilles.  Depuis  lors  la  variété 
et  h  perfection  des  êtres  organisés  sont  devenues  la  loi  la  plus 
fioéraie  de  notre  monde. 

•vAo  lien  du  petit  nombre  do  végétaux  et  d'animaux  qui 
arimaient  la  terre  dans  les  temps  géologiques  Ja  prorusion 
4m  espèces  vivantes  est  venue  égayer  notre  globe ,  et  donner 
Mtpiysage  ce  charme  qui  naît  de  la  diversité  et  de  la  variété 
to  formes.  Non  seulement  la  vie  a  éclaté  de  toutes  parts, 
mil  elle  a  inondé  de  ses  productions  imperceptibles  à  Tœil 
iràf  te  diverses  parties  do  nos  continents  ;  elle  a  même  péné- 
ti^jiisques  dans  les  profondeurs  de  la  terre,  où  elle  travaille 
Ifrill^iceet  produit  des  effets  qui,  à  la  longue,  ont  quelque 
t^  de  merveilleux. 

-  Kr  eflèt ,  les  plus  petits  infusoires ,  les  monadms ,  dont  le 
^flMftétre  oe  dépasse  pas  la  douzième  partie  d'un  millimètre , 
M  A^  formé  des  couches  vivantes  de  plusieurs  millimètres 
^'^jttear ,  dans  le  sol  des  contrées  humides. 

iifift êtres  animés  ne  sont  plus  arrêtés  dans  leur  distribution 
lîpftalei  ni  par  la  hauteur ,  ni  par  la  profondeur  ;  ils  s'éten- 
wt  dans  Vintérieur  des  terres  à  la  faveur  des  fentes  ou  des 
^civations  naturelles,  ou  des  fouilles  pratiquées  par  le 


_  326  — 

mineur,  ils  s  insinuent  même  dans  les  cavernes  ferméei;de 
Initcs  parts  où  les  eaux  météoriques  paraissent  scuFcs 
avoir  acx'ès. 

La  vie  animale  domine  dans réternclle  nuit  desprolun- 
deurs  de  VOcéan  ou  de  la  terre.  La  vie  végétale,  au  contraire, 
stimulée  par  l'action  périodique  des  rayons  solaires,  est  (dus 
largement  répandue  sur  les  continents. 

C'est  à  leur  influence  salutaire  que  les  végétaux  distribua 
avec  tant  d'harmonie  dans  la  nature,  doivent  l'éclat  de  leurs 
llcui's ,  le  brillant  de  leur  verdure  et  leurs  formes  majestueu- 
ses ,  qui ,  par  leur  immobilité ,  autant  que  par  leur  grandeur, 
produisent  sur  nos  âmes  de  si  douces  et  de  si  profondes 
impressions. 

Quel  voyageur  peut  oublier  l'impression  qu'il  a  ressentie 
au  milieu  des  forets  vierges  ot  silencieuses  du  Nouveau- 
Monde  ou  de  la  Nouvelle  -  Hollande .  dont  les  arbres  à 
feuillage  clair- semé  cl  comme  incerlam,  ressemblent  si 
peu  à  ceux  de  nos  contrées  tempérées.  Sans  aller  cher- 
cher des  exemples  si  loin ,  quel  est  celui  de  nous  qui 
ne  se  rappelle  pas  avec  ravissement,  l'impression  que  le? 
grandes  forêts  des  Alpes  ou  des  Pyrénées  ont  produit  sur  nos 
âmes. 

Au  milieu  de  ces  variétés  de  formes  dont  nous  n'avons  donn^ 
qu'une  bien  faible  idée  et  dont  les  nombreuses  combinaison 
concourent  à  l'harmonie  de  l'ensemble,  on  est  frappé  del'i 
dentité  et  de  l'uniformité  de  la  nature  brute.  Si  l'on  passe d'ù 
hémisphère  à  l'autre ,  on  ne  retrouve  plus  les  mêmes  \égé 
taux ,  ni  les  mêmes  animaux  ;  tout  est  changé ,  tout  ce  qi 
nous  entoure  est  nouveau.  Si  l'on  porte  ses  regards  vers  ledel 
on  n'y  voit  plus  les  mêmes  astres  qui  naguère  frappaient  bc 
yeux.  Une  seule  chose  est  la  même  sous  des  zones  si  diverses 
ce  sont  les  éléments  de  la  croûte  terrestre.  En  passant  > 
l'état  solide)  leurs  réunions  €t  leurs  arrangements  sont 


—  327  - 
Indépendants  dg    rinduciicc  ilc  la   lalitiiilc  et  i\os 

au  mélange  gazeux  qui  compose  l'aliTK»[)lièrc , 
organiques, qu'ils  aient  étû  produits  itar  l'ar- 
ia clmleur,  ou  dissous  par  l'eau,  so  montrenl  scm- 
ct  unirorméinent  repartis  dans  toutes  les  régions, 
phénomènes  doivent-its  être  considérés  comme  l'une 
deriiistoiredelslerro,  et  l'esistcnce  dti  sol  et 
qui  l'habilenl,  comme  niic  circonstance  éptiéniêre 
!p3vie  astronomique  de  notre  plancle?  Sans  dotitc, 
[ères  qui  constituent  notre  glube,  pourraient  passer 
"fêùseer  alternativement  do  l'état  fluideà  l'état  sulidu, 
P*)!  terre  occuperait  la  môme  position  dans  l'espace,  et 
leparcourrait  avec  la  môme  vitesse  et  d'après  les  mêmes 
lu. 

C'est  la  un  effet  possible ,  mais  dont  h  probabilité  est  fort 
âdignéc.  Du  moins  l'observation  prouve ,  que  les  tempéra- 
Ipresterrcstretse  maintiennent  dans  un  éiiuilibrc  constant. 
Coounentpourrail-il  en  être  autrement,  puisque  les  ra>ons 
câlwiflqucs  et  lumineux  dn  soleil ,  exercent  toujours  la  même 
lilion  sur  le  globe ,  et  que  les  phénomènes  perturbateurs , 
^ûroicans,  les  tremblements  de  (erre  ont  diminué  d'uno 
manière  manifeste ,  depuis  l'apparition  de  l'homme. 

Cis  bits  sont  contraires  à  Topimon  de  Buppon  et  de  tant 
d'autres  physiciens,  dont  les  hypothèses  n'ont  été  ni  plus 
lùireuEes  ni  mieux  fondées.  Notre  ]il3uclc ,  n'est  point, 
tome  ils  l'ont  prétendu ,  destinée  à  périr  do  froid  et  à 
déiciiir  un  globe  stérile  et  inanimé  ;  En  eiïet ,  les  rayons , 
Wiqgels  nous  devons  les  bienfaits  de  la  chaleur  et  de  la 
liniièrc,  i^  nons  paraissent  point  s'éteindre  ni  s'alTaiblir. 
.  La  cbideur  centrale  diminue  seule,  d'une  manière  cons- 
liilte,  cl  comme  ses  effets  sont  inscnsibiGS  à  la  surface 
^  ta  croûte  solide,  son  affaiblissemenl  ne  peut  nuire 
3W  (lires  qui  l'haliili'nt .    puisqu'elle  lui  duone  une  plus 


—  328  -- 

^^raiule  épaisseur ,  el   lui   fait   acquérir  une  solidité  pli 
considérable.  \ 

Tels  sont  quehiues-uns  des  faits,  qui  peuvent  nous  donai 
une  idée  de  la  constitution  physique  du  globe.  Puissent-i 
avoir  suiS ,  pour  faire  comprendre ,  même  à  ceux  qui  h 
ignoraient,  l'intérêt  d'une  pareille  étude,  dont  le  but  e^t 
connaissance  delà  terre ,  sur  laquelle  la  puissance  divine  noi 
a  placés.  Il  s'agit,  en  effet,dans  cette  étude,de  notre  demeura 
des  éléments  qui  nous  entourent  et  qui  contribuent  à  notJ 
conservation.  Les  découvertes  de  la  science  touchant  la  Gon 
position  de  Tair,  de  Teau,  milieux  extérieurs  dont  noi 
ressentons  sans  cesse  rinfluence ,  tout  comme  celles  qui  ^ 
rapportent  à  la  portion  solide  du  globe,  proclament  de  ph 
en  plus  la  sagesse  qui  a  présidé  à  la  création  ;  plus  la  scieix 
découvre  mieux ,  elle  saisit  la  grandeur  des  fins  de  la  nature 
ainsi  que  la  puissance  et  l'économie  de  ses  moyens;  partoi 
brillent  les  causes  finales ,  et  chaque  pas  de  la  science  e 
comme  un  hymne  nouveau  à  la  gloire  de  l'auteur  de  tout 
choses. 

Si  les  progrés  de  la  pensée  el  de  rcxpérience  ont  été 
rapides  de  nos  jours  dans  les  voies  scientifiques  ;  si  le  géo 
de  riiomme  s*y  est  hautement  manifesté ,  il  faut  néanmoi 
reconnaître  qu'il  nous  reste  encofe  bien  des  secrets 
découvrir,  bien  des  mystères  à  expliquer,  et  qu'un  vas 
champ  est  toujours  ouvert  à  la  méditation  et  aux  nobles  effoi 
de  l'esprit  humain. 

Vous  serez  donc,  Messieurs,  convaincus  comme  nous  qi 
la  surface  et  dans  les  entrailles  delà  terre,  dans  les  profp 
deurs  de  la  mer  et  des  cieux ,  même  après  des  milliers  à'^\ 
nées,  l'espace  ne  manquera  pas  aux  conquérants  s(rientifiqiK 
le  regret  d'ALEXANORE  ne  saurait  s'adressrr  aux  progrès  ( 
TobserN  ntion  et  de  l'intelligence. 


—  3211  ~ 


—  Ite  la  composition  de  Veau  de  la  Méditerranée  ;   par 

..AVaicel  de  Serres,  membre  correspondant;  à  Munlpcllicr. 

i^^-s-Laconnaissancc  delà  composition  de  Teau  de  TOcéan  el 

^J|â8TDers  intérieures,  est  un  fait  qui  intéresse  à  un  haut 

^ré  la  géologie ,  en  raison  de  l'importance  de  ces  grandes 

ÎJianesliquides  dans  l'histoire  physique  du  globe.  Elle  n^en 

\   «  jiitt  moins  pour  le  chimiste  et  pour  les  industriels  qui  veu> 

jfet  exploiter  les  produits  que  ces  eaux  fournissent.  Aussi 

[  ,.  boomposilion  de  Teau  des  mers  qui  recouvrent  presque  les 

'     oèui  tiers  de  la  surface  de  la  lerrc ,  a-t-cllo  attiré  de  bonne 

.  Save  l'attention  des  chimistes. 

t'eau  de  rOcéan  a  particulièrement  excité  l'intérêt  de 

BncxiNif ,  de  Bouillon-Lagrange  ,  Vogel  ,  de  Cmelin  ,  de 

1biCEL,étréccmmcntdc  MM.  FiguiercIMcalue.  Les  premiers 

A  ces  chimistes;  Bouillon-Lagrange  ,  Vogel  ,  et  plus  tard 

\  Laurent,  se  sont  occupes  de  l'analyse  de  l'eau  de  la 

iéditerranée ,  que  M.  Usiglio  vient  de  refaire  avec  soin  , 

bi  ayant  paru  que  ceux  qui  l'avaient  précédé ,  n'avaient  pas 

.éwué  d'une  manière  précise ,  les  proportions  de  potasse  et 

"  desoade  qu'elle  contient. 

^^La  composition  de  Tcau  de  la  Méditerranée  ne  peut-être 

-yx^^èià  à  celle  de  l'Océan,  la  première  circonscrite  dans  un 

lÎKsin  limité  et  fermé,  présente  nécessairement  une  plus 

glande  eoncentration ,  d'autant  qu'elle  reçoit  un  moindre 

..nombre  d'affluents  et  perd  beaucoup  plus  par  l'évaporation. 

Là  salure  dé  l'Océan  comme  celle  des  mers  intérieures,  paraît 

are  entretenue  par  les  sels  que  les  eaux  continentales  y  en- 

.  'tnfnent  sans  cesse,  ainsi  que  par  ceux  que  les  eaux  minérales 

/$  thermales  y  déversent  par  suite  de  leur  cours  ordinaire. 

Deux  circonstances  prouvent  l'influence  que  les  eaux  con- 
tinentales exercent  sur  celles  des  mers. 

tome  XIV.  42 


D'abord  rOcéan,  comme  la  Méditerranée^  estgénérali 
plus  salé  auprès  des  côies  qu'au  large ,  fait  importai 
n'a  pas  échappé  à  la  sagacité  de  M.  Usiglio.  En  effet,  k 
lysesde  l'eau  de  la  Méditerranée  ne  deviennent  compa 
que  lorsqu'on  en  puise  Teau  à  une  certaine  distance 
vage. 

Il  n'est  pas  moins  remarquable  de  voir  l'analogie  de 
position  qui  existe  entre  les  eaux  minérales  et  then 
particulièrement  les  sources  salées  et  les  eaux  des  mei 
sources  disséminées  dans  l'intérieur  de  la  terre  amèo 
dehors ,  pai:  une  prévision  providentielle ,  les  subi 
qu'elles  ont  arrachées  aux  couches  souterraines  et  se  n 
toutes ,  comme  les  autres  sources  ^  dans  le  bassin  des 
Elles  ne  peuvent  que  contribuer  à  en  entretenir  la  sa] 
à  la  maintenir  dans  un  état  à  peu  près  constant  de 
puisqu'il  en  est  de  même  de  la  quantité  d'eau  qu'elles  < 
sent  à  la  surface  du  globe.  On  doit  d'autant  plus  lesup 
que  plusieurs  sources  salées  sont  plus  chargées  de  cbloi 
sodium  que  les  mers  etles-mêmes. 

M.  UsiGi.10  commence  par  rappeler  que  les  prin 
substances  contenues  dans  la  Méditerranée,  senties 
chlorhydrique  ou  chlore ^  bromhydrique  ou  brome,  si 
que  et  carbonique.  MM.  Figuier  et  Mule  ont  indii] 
plus  dans  TOcéan  l'acide  phosphorique ,  dont  ils  ont 
des  traces  combinées  avec  la  magnésie. 

Les  bases  se  rapportent  à  la  potasse,  à  la  soude,  i  1 
gnésie ,  à  la  chaux ,  à  l'oxide  de  fer ,  bases  auxquell 
chimistes  que  nous  venons  de  citer  ont  additionni 
l'Océan  l'oxide  de  manganèse. 

Le  plus  connu  des  éléments  de  l'eau  de  la  mer  est  le  i 

■ 

il  y  est  presque  constamment  accompagné  par  le  broi 
cet  élément  y  est  le  plus  connu ,  il  y  est  aussi  en  plus  ( 
quantité.  En  effet ,  1 00  grammes  d'eau  de  la  Médite 
en^  contiennent,  d'après  les  analyses  de  H.  Usiglio,  %  gn 


—  334  — 

diéSf  tandis  qu'elle  ne  renferme  que  0  gramme  043S  de 
bnxne.  Ces  deux  métalloïdes  sont  du  reste  combinés  avec  les 
mêmes  métaux  alcalins ,  le  sodium  et  le  potassium. 

A  rétat  d'oxide  et  combinés  avec  Tacide  silicique,  ces 
OMStaox  constituent,  en  outre,  la  plus  grande  partie  des  cou- 
des terrestres.  Ainsi  ces  corps  simples ,  les  principaux  élé- 
.  nents  de  la  portion  liquide  du  globe,  ont  eu  encore  une  im- 
portance '{dus  grande  dans  la  confection  de  la  partie  solide ,. 
ifiùi  ils  constituent  en  qudque  sorte  Tossature. 

Oq  ne  concevrait  pas  comment,  à  Torigine  de  la  formatim 
de  notre  terre,  le  chlore  se  trouvant  en  présence  des  subs- 
tances métalliques  pour  lesquelles  il  a  la  plus  grande  affinité , 
Ws'estpas  combiné  avec  elles ,  comme  Ta  fait  Foxigène ,  si 
FoD  ne  considérait  pas  la  grande  masse  de  ce  dernier,  compa- 
ntivement  au  chlore.  C'est,  en  effet,  postérieurement  à  Tépo- 
fpie  de  la  formation  des  nombreux  silicates  qui  composent  la 
Wjsse  du  globe ,  que  Toxigène ,  Thydrogène  ,  le  chlore  et  le 
lodium  ont  constitué  la  base  de  l'Océan  et  plus  tard  encore 
91e  ces  deux  derniers  éléments,  en  se  réunissant,  ontcomposé 
fielques  portions  des  couches  terrestres. 

Le  point  le  plus  important  des  travaux  de  M.  UsiglIo  sue 
la  composition  de  l'eau  de  la  Méditerranée ,  est  la  démons- 
tration de  la  quantité  de  potasse  qu'elle  renferme.  D'après 
ses  analyses ,  cette  quantité  serait  bien  faible,  car  dans  400 
grammes  d'eau  de  mer ,  il  n'en  existerait  que  0  gramme  0320 
00  seulement  0,  0  265  de  potassium.  Aussi,  l'extraction  de 
oette  substance  n'est  possible  que  i)ar  la  concentration  que  sur 
bissent  les  eaux  de  la  mer  avant  le  commencement  des  dépôts 
qui  en  contiennent  des  traces.  Malgré  cette  petite  quantité,  M. 
UsiGLio  présume  que  dans  peu,  la  potasse  extraite  de  l'Océan 
ou  de  la  Méditerranée ,  remplacera  le  produit  de  la  Uxiviation 
.des  cendres  des  végétaux  comme  la  soude  artificielle  extraite 
;,4h  sel  marin  a  été  substituée  depuis  longtemps  avec  avan- 
tage à  celle  que  l'on  retirait  des  plantes  marines. 


—  332  — 

Lorsqu'on  réllcchil  à  la  pélrilioalion  actoellcdes  eoquiiles 
abandonnées  par  les  animaux  qui  les  avaient  produites^  on.  • 
est  peu  surpris  que  la  proporlton  de  chaux  y  soit  double  de 
celle  de  la  potasse.  En  effet,  M.  Usiglio  a  reconnu  que  4  00 
grammes  d'eau  do  la  Méditerranée  contenaient  0  gratsme  ' 
0623  de  chaux  ,  proportion  qui  est  encore  plus  grande  dans 
rOcéan ,  d'après  MM.  Figuier  et  Hialhe.  Il  est  du  moins 
certain  qu'il  existe  assez  de  carbonate  de  cliaux  dans  la  Mé-^.  ■ 
diterranée ,  i)our  former  des  masses  puissantes  de  calcalrefi' 
coquilles  analogues  àcelles  des  terrains  tertiaires  et  euiin  pour 
se  substituer  à  celui  ({ui  comi)osait  les  coquilles  dans  leur  état 
Irais.  Cette  Hiiouveilo  matière  calcaire  produit  ainsi  de  vérita- 
bles pétriûeations  analogues  à  celles  qui  se  sont  oi^érées  daa» 
les  temps  géologiques. 

Le  carbonate  de  chaux ,  l'un  des  éléments  importants  île 
Teau  des  mers ,  est  généralement  répandu  dans  rOcéan  et  b 
Méditerranée.  Il  s'y  forme  dans  certakies  circonstances  par 
Taclion  dissolvante  de  leurs  eaux.  im[)régnées  d'aekie  carixh 
ni(iue.  Cette  action  s'exerce  sur  les  rochers  calcaires  dans 
des  conditions  défavorables  au  dégagement  de  cet  -acide.  Les 
dépots  de  carbonate  de  chaux  jouent  alors  le  rôle  déciment 
à  l'égard  du  sable  et  le  convertissent  en  grès  sur  les  grèves 
du  rivage  des  mers. 

Tel  est  le  rôle  que  joue  ce  sel  dans  l'économie  do  la  nature. 
Comme  ces  phénomènes  de  destruction  et  de  réparation  eat 
été  observés  dans  la  plupart  des  régions  du  globe,  où  dés 
recherches  géologiques  ont  été  entreprises,  il  est  aisé  de  ju- 
ger que  ce  rôle  n'est  pas  sans  quelque  importance. 

Le  chlorure  de  sodium ,  le  sel  le  plus  abondant  dans^  la  . 
nier ,  est ,  dans  la  Méditerranée ,  de  2  gramines  9344  sur 400 
grammes  d'eau ,  c'est-à-dire  5  très  peu  de  chose  près  pour 
les  3  centièmes.  Cette  (]uanlité  se  compose  de  4  gramme 
7854  de  chlore  et  1  gramme  \  570  de  sodiuAi.  Après  ce  sel , 
lf>  chlorure  dp  magnésium  est  en  plus  grande  quantité  dans* la 


—  333  — 

lan^,  il  s'y  trouve,  en  cfTet,  pour  0  gramme  3â1  9  sur 
ammes,  tandis  que  les  sulfates  de  magnésie  et  de 
r'y  entrent  le  premier  que  pour  0  gramme  2447  et  le 
}iie  pour  0  gramrtie  i  857. 

de  la  mer  doit  proboblcmenl  son  amorlumc  au  sid- 
■ngnésie ,  comme  son  goût  salé  au  chlorure  de  so^ 
^qyrès  les  puissants  dépots  de  sulfate  de  cliaux  que 
Otnition  de  Teau  de  la  Méditerranée  laisse  précipiter 
À  des  marais  salants ,  on  supposerait  que  ce  sel  de  * 
trouver  en  plus  grande  quantité.  Si  l'analyse  ne  Ty 
30  pas^cn  plus  forte  proportion ,  il  ne  faut  pas  perdre 
pie  l'on  renouvelle  souvent  les  eaux  mères  des  sali- 
ur  en  opérer  la  concentration.  Ainsi  malgré  la  petite 
i  de  sulfate  de  chaux  qui  s'y  trouve  contenue ,  elle  finit 
pie  par  y  être  fort  considérable ,  on  conçoit  comment 
d?ua  certain  espace  de  lemps^  ce  sel  forme  des  dépôts 
iplsseur  remarquable. 

antre  côté ,  l'iode  dont  on  découvre  do  notables  quan- 
18^  les  végétaux  et  les  animaux  marins,  doit  se  trouver 
eéaacommo  dans  la  Méditerranée.  Cependant  les  ana- 
I  plus  récentes  n'y  en  indiquent  point.  On  ne  peut 
1  pos  en  inférer  que  ces  êtres  doivent  le  produire  de 
îèee,  car  la  nature  ne  leur  en  a  pas  donné  le  pouvoir. 
QttUesorganes  absorbants  des  végétauxet  des  animaux 
iisdélîcats  et  plus  parfaits  que  nos  moyens  d'analyse , 
ils  puisent  dans  les  eaux  des  mers ,  des  corps  simples 
19  œ  savons  pas  y  trouver  malgré  la  précision  de  nos 
lents. 

itbie»  qu'il  en  soit  ainsi ,  puisque  l'analyse  chimique 
évidence  dans  la  cendre  des  fucus  une  quantité  no- 
îodo ,  quantité  que  l'on  s'attendrait  à  retrouver  dans 
)  la  mer  avec  d'autant  plus  de  raison  ;  que  l'iode  n'a 
coBtré  jusqu'à  présent  dans  aucune  autre  plante  que 
lui  vivent  dans  les  eaux  salées    ou  qui   en  ^ont 


-.  334  - 

rapprochées.  Cependant  les  chimistes  ne  sont  point  encore 
parvenusà  y  démontrer  la  présence  de  cette  substance. 

Liode  et  même  le  brome  sont  cependant  très  répandùis 
dans  l'écorce  du  Globe  ;  en  effet,  MH.  Forchammer  etGEH- 
TELÉs  ont  reconnu  le  premier  de  ces  métalloïdes  dans  les 
schistes  alumineux  du  Nord  de  TEurope,  tout  comme  H. 
DuPLOs  dans  les  houilles  de  la  Silésie.  L'iode  y  est  même  ac- 
compagné par  le  brome  (1).  Du  reste,  l'existence  de  ces 
deux  substances  a  été  depuis  lonirtemps  constatée  dans  les 
eaux  minérales,  principalement  dans  les  eaux  salines  et  sul- 
fureuses. On  les  a  également  observées  combinées,  dans  di- 
verses parties  du  Globe,  avec  l'argent,  le  mercure  et  le  zinc  ; 
enfin ,  M.  Cantu  les  a  rencontrées  dans  des  animaux  qui  vi- 
vent dans  les  eaux  courantes  et  stagnantes  et  dans  des  lieux 
assez  éloignés  de  la  mer. 

Il  est  bien  d'autres  corps  simples  qui  existent  dans  Teau 
de  la  mer  et  que  cependant  l'analyse  n'y  a  pas  fait  découvrir  ; 
tel  est  le  fer ,  qui  sert  de  ciment  aux  sables  marins ,  et  leur 
fait  acquérir  une  compacité  et  une  dureté  très  remarquable. 

D'un  autre  côté,  d'autres  métaux,  dont  on  n'y  soupçon- 
nait pas  l'existence,  viennent  d*y  être  démontrés.  Ainsi  MM. 
Malagotti  ,  DoRocBER  sout  parvcuus  à  constater  la  présence 
de  l'argent  dans  l'eau  de'  la  mer ,  dans  le  sel  gemme  et  les 
êtres  organisés.  Ils  ont  également  reconnu  le  plomb  et  le  , 
cuivre  dans  certaines  espèces  de  fucus  ;  comme  ces  végétaux 
ne  peuvent  avoir  emprunté  ces  métaux  qu'aux  milieux  où  ils 
vivent ,  c'est  encore  l'eau  de  la  mer  qui  doit  les  renfer^ 
mer  (2). 


(\)  Comptes  rendus  de  rÂcadémicde  Stockolm,  1848,  page 
131. 

(2)  Séance  de  rÂcadémie  des  sciences  de  Paris  du  lundi , 
'24  décembre  4849. 


—  Bas- 
il est  probable  que  la  plupart  des  corps  simples  contenus 
4a08.  )es /eaux,  fliinérales  et  thermales ,  se  retrouveront  dans 
celIesde$iners,et8iranalysenelesyapoint  encore  aperçu, 
lç|ir,(aib)e  proportion  a  empêché  jusqu'à  présent  de  les  y  re* 
poanaftre. 

AI«  UfiiGLio  a  compris  que  pour  déterminer  le  poids  des 
sds  fixes  en  dissolution  dans  les  eaux  des  mers ,  il  fallait 
yérifier  les  principaux  résultats  que  ces  analyses  lui  avaient 
Aurais.  Cési  par  cet  examen  qu'il  a  terminé  le  premier  de 
$es  mémoires.  Il  fait ,  en  finissant,,  celte  judicieuse  remarque, 
gpe  certains  corps  nuisent  aux  réactions  qui  doivent  manifes- 
ter la  présence  d 'autres  corps. 

'  Elle,  s'adresse  particulièrement  à  Tiode^  dont  l'existence 
dans  les  eaux  des  mers  n'a  peut-être  pas  été  constatée  en 
raison  de  cette  circonstance.  Du  moins  une  certainç  quantité 
de  brome  en  dissolution  dans  les  mêmes  eaux  empêche  d'y 
recennaitre  le  premier  de  ces  métalloïdes.  Quelque  soin  que 
l'on  apporte  à  l'expérience ,  l'iode  cesse  d'apparaître  dans  un 
liquide  dont  50  centimètres  cubes  contiennent  phis  de  0 
gramme  06  de  bromure  pour  0  gramme  0002.  On  peut  à  vo* 
lonté  rendre  possible  ou  impossible  la  coloration  bleue  de  l'a- 
midon ,  en  ajoutant,  à  plusieurs  reprises ,  dans  un  liquide,  de 
jl'iodQre  ou  du  bromure.  On  ne  pourra  donc  constater  et  doser^ 
l'iode  qui  existe  dans  les  eaux  de  la  Méditerranée,  que  lorsqu'on 
sera  parvenu  à  les  débarrasser  des  oorps  qui  nuisent  aux  réac- 
tions et  par  conséquent  à  la  manifestation  de  ce  métalloïde. 

Dans  son  second  mémoire ,  M.  Usiglio  a  examiné  les  ré- 
sultats de  l'évaporation  de  l'eau  de  la  Méditen-anée ,  à  diffé- 
rents degrés  de  l'aéromètre ,  et  enfin  de  son  analyse  à-divers 
degrés  de  température.  Il  a  donné  le  résultat  de  ses  expérien- 
ces sur  le  dépôt  des  sels  comparativement  avec  la  marche  du 
rljjmmfmèire  et  de  l'aréomètre,  dans  des  tatdeaux  peu  suscep- 
tibles d*analyse  et  dont  l'utilité  ne  peut  guère  être  comprise 
qm>par  ceux  dont  le  but  est  de  profiter  autant  que  possible , 


—  336  -"       - 

sous  le  rapperi  industriel ,  des  sels  contenus  dans,! 
des  mers:  Mais,  hâlong-nousdeiedire,  les  résultats  6 
comparés  les  uns  avec  les  autres ,  sont  générale» 
distants  et  par  conséquent  pqu  différents.         ,   ,    ^ . 

M.  UsiGLio  a  fait  connaître  dans  un  tableau  que  Vi 
rerait  plus  étendu ,  quelle  est  la  diversité  des  çlépS 
obtenus  à  différentes  densités.  Ce  tableau  inOoimeDi? 
sera  certainement  consulté  avec  firuit  par  les  iadustoel 

Les  tableaux  qui  le  précèdent  prouvent  que  h  m 
révaporation  continue  des  eaux  dans  les  salines  est 
que  jusqu'à  la  densité  de  25*.  Cette  identité  se  soaliei 
bien  jusqu'à  3Q\  Mais  au  delà,  etsurtout  en  approchaal 
les  différences  entre  le  jour  et  la  nuit  compliquent  le 
mène  au  point  qu'on  n^obtient  plus  sur  le  sol  que  des 
ges  très-variables  de  sel  marin  avec  du  sulfate  de  mag 
du  chlorure  de  magnésium. 

Les  résultats  sont  encore  plus  variables  au  delà  de  j 
mélanges  des  sels  qui  se  déposent  éprouvent  de  iioi 
ses  différences  dans  leur  composition ,  sans  qu'on  poil 
blir  aucune  prévision  sur  le  résultat  des  précipités,  i 
contiennent ,  outre  les  sels  que  nous  venons  de  dà 
ijuantités  très  diverses  de  sulfate  de  potasse  et  de  cUio 
potassium.  Les  sels  qu'on  obtient  ainsi  dans  des  cireoi 
convenables  contiennent  depuis  0,5  jusqu'à  0,47  dota 
de  potasse.  Il  arrive  même  quelquefois  que  l'on  tronn 
substance  dans  des  dépôts  formés  sous  des  eaux  dont  t 
té  n'est  que  de  di^*  à  35  degrés  ;  ces  dépôts  provieiuiv 
variation  dans  la  composition  des  eaux  et  l'observatk 
exprimée  ne  pourrait  pas  être  considérée  comme  eonq 

G^est  dans  le  mémoire  même  de  H.  Usiglio  q 
pourra  voir  les  effets  qu'exerce  la  température  sur  la 
lité  des  sels ,  car  il  en  est  peu  qui ,  comme  le  chlonin 
dium ,  soient  aussi  solubles  à  froid  qu'à  chaud.  Getobj 
pas  moins  important  que  ceux  sur  lesquels  nous  nous  i 


—  337  — 

F' étendus;  mais  comme  il  n'est  guère  susceptible  d'analyse 
^'oous  n'en  dirons  pas  d'avantage  à  cet  égard.  Puissent  les 

'  détails  dans  lesquels  nous  venons  d'entrer ,  avoir  fait  com- 
prendre l'intérêt  des  recherches  auxquelles  s'est  livré  H. 
^jJBtàaLto  et  qui  annoncent  un  expérimentateur  habile  et  un 
'^ffibysicien  profond. 

/*  En  résumé,  il  existe,  d'après  l'analyse  de  M.  Usiglio, 
,  dans  un  litre  d'eau  de  la  Méditerranée ,  les  sels  suivants  et 
*'   (tans  la  proportion  que  nous  allons  indiquer  : 

f 

,..v  ,  1*  Le  chlorure  de  sodium 30  grammes  482. 

S*  Le  chlorure  de  magnésium  pour.  .  .  3  gr.  302. 

3*  Le  sulfate  de  magnésie  pour 2  gr.  S4t . 

4*  Le  sulfate  de  chaux  pour 4  gr.  392. 

S*  Le  bromure  de  sodium  pour 0  gr.  570. 

<*  Le  chlorure  de  potassium  pour.  ...  0  gr.  518. 

7*  Le  carbonate  de  chaux  pour 0  gr.  417. 

8*  L'oxide  de  fer  pour 0  gr.  003. 


«I.. 


••i; 


38  grammes  625. 


n  en  résulte  que  les  chlorures  sont  les  sels  les  plus  abon- 
4uit8  dans  l'eau  de  la  Méditerranée,  surtout  les  chlorures  de 
SDffinm  et  de  magnésium ,  et  après  eux  les  sulfates  de  magné- 
sie et  de  chaux.  Les  autres  substances  salines  n'y  sont  du 
;  resie  qu'en  faible  proportion ,  en  sorte  que  les  quatre  pre- 
:  nières  sont  les  seules  qui  aient  une  importance  réelle  dans  la 
composition  de  l'eau  de  la  Méditerranée.  En  effet,  sur  les  38 
gcammes  625  qui  existent  dans  un  litre  d'eau  de  cette  mer, 
les  eUorures  de  sodium ,  de  magnésium ,  et  les  sulfates  do 
magnésie  et  de  chaux  en  composent  les  36  grammes  447 
c'^stri-dire  les  9i40  à  eux  seuls. 

Tomxiv.  43 


—  340  — 

gaz  s'élève  dans  cette  espèce  de  réservoir ,  le  remplit  jus- 
qu'au bord  de  cette  barrière  et  déverse  pour  se  répandre  «Q 
dehors,   absolument   comme   s'il  s'agissait   d'une  soorcff  " 
d'eau.  Le  hazard  nous  a  rendu  cela  sensible,  à  mes  oomp»*  ^ 
gnons  et  à  moi,  ainsi  que  je  vais  l'expliquer.  Nous  étiom~^! 
munis  de  grosses  torches  de  filasse  enduites  de  goudron  tl  <) 
de  cire ,  afin  de  nous  éclairer  dans  la  grotte  de  la  Sybilte ,  tai"> 
chambres  de  Vénus ,  les  étuves  de  Néron ,  etc.  ;  nous  te  d«>  > 
lumâmes  et  les  vîmes  s'éteindre  subitement  dans  l'acide  cin  *  ' 
bonique;  expérience  que  j'avais  faite  antérieurement  avecnos  ■' 
bougie,  du  papier ,  des  copaux  enflammés  et  de  là  iHraise.  En*  ' 
la  répétant  trois  ou  quatre  fois  de  suite,  avec  nos  torches ,  M  •'■' 
se  produisit  beaucoup  de  fumée ,  qui,  retenue  dans  le  gaz  on*  "^ 
à  sa  surface  (1),  lut  donne  une  teinte  grise,  tranchante  «v46^^ '' 
l'air  qui  restait  transparent  au  dessus.  Le  gaz  que  nous  avioat  • 
agité,  expulsé  en  partie,  parut  augmenter  assez  vite  et  il  • 
surface  ondulait,  ce  que  j'explique  par  l'abondance  de  m  '^ 
dégagement  ou  le  tournoyement  de  la  fumée.Nous  le  rafiitm  * 
dépasser  la  marche,  s'écouler  jusqu'au  sol  où  la  fumée  pltn  ' 
l^ère  s'évaporait. 

Quoique  j'aie  remarqué  cette  séparation  des  deuxfluiM'^ 
élastiques;  que  la  pesanteur  spécifique  de  Tun  soit  moiii  ^ 
en  sus  plus  forte  que  celle  de  l'autre ,  (2)  j'admets  cependanl  > 
qu'ils  se  mélangent  ou  se  pénètrent  à  leur  contact.  Je  shs.  *- 
entré  comme  plusieurs  voyageurs  dans  la  grotte  ;  en  reslmt  -'< 
debout  on  n'éprouve  aucun  inconvéniiuit  (3),  mais  si  i'o&ië' v 

(4  )  M issoN  dit  au  contraire  que  les  flambeaum  s^éteignaiêtU  iç/i .  ; 
quHl  restât  ni  feu  ni  fumée.  T.  II,  p.  66.  4702. 

(i)  La  pesanteur  spécifique  du  g.  ac.  carbonique  est  à  celle  de 
l'air  atmosphérique  —  1 5, 245: 4  0000. 

(3)  L'abbé  RiCHÀHD  dit  avoir  éprouvé  une  chaleur  sensibfe, 
suivie  d'un  engourdissement  ti^l  qu'il  avait  de  la  peine  à  m 
tenir  debout.  T.  IV.  p.  2S6. 


-  341  — 

mrbe  jusqu'^à  la  hauteur  de  la  ceinture,  à  0,6  ou  0,6  ni> 

iafonâ,  on  ressent  une  odeur  acidulé ,  une  irritation  dans  les 

pua  et  le  nez ,  bientôt  une  sorte  de  malaise  oblige  à  se  rele- 

Éor  et  à  sortir.  Ces  effets  deviennent  do  plus  en  plussensi- 

pisA  mesure  qu'on  se  baisse ,  quoique  Ton  soit  au  dessus  du 

Pibeiu  dé  la  couche  d'acide  carbonique  et  de  la  marche  qui 

ptate,  laquelle  a  0,28  m.  vers  le  milieu. 

^  lu  Jetant  à  pleine  main  vers  notre  bouche  ouverte  Tair 

hnism  de  cette  limite  >  nous  sentions  ce  que  le  Custode  appe- 

Mt  le  goût  du  vin  de  Champagne  ;  la  flamme  d'une  bougie 

^•liidBaey  vacille,  s'éteint;  des  bouquets  de  fleurs  bleues 

%iigbsent ,  quelques  centimètres  au  dessus  de  ce  niveau  ;  au 

iMUslegaz  acide  carbonique  étant  plus  pur ,  ses  effets  sont 

ihifWiODcés. 

JSl  ^apporterai  comment  se  fait  Texpérience  principale , 

fooique  je  n'aie  pas  voulu  en  être  témoin.  Le  Custode  à  ge-* 

aoQi,  assis  sur  ses  talons,  au  milieu  de  la  grotte,  tient  cou- 

AJeoDtre  terre  le  chien  qu'il  veut  asphyxier.  Dans  cinq  à 

n  miimtes,  selon  qu'il  est  jeune  et  vigoureux ,  ou  selon  que 

a  file  est  proche  du  sol ,  il  éprouve  des  convulsions  atroces, 

m  yeox  rongis  sont  prêts  de  sortir  de  leurs  orbites ,  sa  bou^ 

diaUante  écume,  sa  langue  est  violette,  il  tend  lesjam-* 

bn.:^..  une  minute  de  plus  il  expirerait  !  Alors  les  specta-- 

tanilemandent  sa  grâce ,  et  pour  le  faire  servir  de  nouveau, 

nnritre  l'emporte  à  l'air  Ubre  où  il  revient  à  la  vie,  qud^ 

fitfBis  il  le  plonge  dans  le  lac  ;  anciennement  on  croyait  Teau 

BMttnire  ;  c'est  une  erreur ,  l'air  suffit  ;  après  quelques  mi- 

ntBiilse  relève  et  s'enfuit. 

Ce  n'est ,  disent  les  indifférents ,  qu'un  évanouissement , 

0)6 attaque  momentanée  d'apoplexie,  ou  du  haut  mal ,  dont 

leicUens  sont  parfois  atieinis.  Les  personnes  qui  ont  de  t)oj)s 

d^  et  leur  sont  attachés ,  répugnent  à  les  voir  souffrir  ; 

^MXHjp  de  gens  qui  parlent  sensibililé ,  délourneraioit  l^ 

KUid'un  spectacle  qu'ils  trouvent  horrible ,  s'ils  ne  tenaient 


■I 

à  voir  mourir  un  chieii  dans  la  grolle ,  pour  mieux  jouir  de»  *^ 
résurrection  I  ils  ne  savent  pas  que  les  attaques  et  les  résor^ 
rections  réitérées  lui  deviennent  fatales  ;  qu'au  lieu  dedoon^i 
ou  qun)ze  ans ,  durée  moyenne  de  la  vie  de  cet  animal ,  d's«î 
prés  BuFFON,  il  ne  résistera  qu'un  an  ou  deux  à  ces  épreuves^ 
N'ayons  pas  à  nous  reprocher  d'abréger  les  jours  de  Vmi 
plus  affectionné  ;  le  plus  lidclc,  du  serviteur  leplusint 
ligent,  le  plus  soumis;  du  garde  le  plus  vigilant ,  le  plus  coa-*J 
rageux ,  quo  nous  ayons  parmi  les  autres  êtres  animés. 

Dans  les  Etats-Unis,  l'Angleterre ,  la  Prusse,  le  Wurtem- 
berg et  une  partie  de  l'Hclvétie ,  il  existe  des  lois  qui  défeil^' 
dent  de  maltraiter  les  animaux  domestiques;  elles  sont  fondée»  ''-^ 
sur  la  conviction  que  la  brutalité ,  les  punitions  infligées  iih  '; 
justement ,  loin  de  les  corriger,  les  rendent  plus  indociles,  Itt 
aigrissent  contre  les  hommes  ;  que  pour  améliorer  leurs  rac»  . 
ous  devons  être  raisonnables  envers  eux  (4). 

Je  ne  prétends  pas  qu'on  doive  s'abstenir  de  faire  surdevib 
animaux  les  expériemes  considérées  comme  avantageuses  ï 
l'humanité.  On  peutles  sacrifîer  pour  des  études  physiologi<IU6i 
ou  pathologiques,  essayer  des  remèdes  et  des  opérations,  aflff 
de  nous  les  appliquer  plus  sûrement,  étudier  sur  eux  les  phé- 
nomènes de  la  vie,  de  la  sensibilité,  de  la  génération,  etc.; 
mais  l'expérienee  de  la  Grotte  de  Chien,  répétée  depuis  Htf 
des  siècles,  ne  nous  apprend  rien  sur  l'action  du  gaz  inerte: 
Pourquoi,  du  reste,  demanderai-je  aux  vivisecteurs  éti 
touslesexpérimentateurs  dene  pascmployerd'autres  animaux 
moins  précieux  que  les  chiens,  pourquoi  ne  s'en  tiendraitHOQ  . 
pas  aux  animaux  destinés  à  la  ^boucherie ,  au  gibier  et  aux 
bétes  sauvages  ?  Que  le  Custode  de  la  grotte  dM</tiano(f) 

(t)  La  société  formée  à  Mnoich  pour  empêcher  les  maufais 
traitements  des  animaux ,  compte  3600  membres  parmi  lesquels 
figurent  tous  les  princes  delà  famille  royale  de  Bavière. 

(2)  On  pourrait  à  l'avenir  l'appeler  ainsi ,  comme  le  lac  voisin 
qui  lire  son  nom  (VAnyue^  serpent ,  ces  reptiles  étant  communs 
dan«îcc  vallon. 


—  343  — 

HApiaçe  ses  chiens  par  des  lapins  ou  des  cochons  d'iNde ,  ilf. 
kûooûleront  1res  peu  pour  élever ,  ils  mulliplieronl  rtonnani- 
|M^t»ils  seront  plus  vite  asphyxiés ,  parce  qu'ils  sont  plus 
bn;,  qq'ils  ont  le  museau  près  du  sol  et  ils  auront  moins  do 
liions,  les  derniers  surtout  ;  tandis  que  les  chasseurs ,  les 
libitints  de  la  campagne,  les  voyageurs  du  commerce,  je 
UKrraidire  tous  ceux  qui  on  tdes  chiens  et  inomc  ceux  qui  n'en 
IB^fas»  les  aiment  par  leurs  honnes  qualités  reconnues,  et 
'l^nent  à  les  voir  ]K'rir. 

!>-JSen  d'autres  avant  moi  se  sont  récriés  contre  rexpérience 
JtnJipre  que  l'on  fait  à  la  Grotte  du  Chien,  et  je  puis  dire  que 
-Jipiî  le  grand  nombre  d'étrangers  venus  au  congrès  scien- 
lillQedeNapIes,  en  4  845,  il  en  est  très  peu  qui  n'aient  éprouvé 
.fMptUneotde.pitié  pour  les  malheureux  animaux  exposés 
-  liii^j^acide  carboniciue. 

La  première  fois  que  je  fus  à  la  Grotte  du  Chien ,  le  paysan 
^m^  la  clef,  vint  avec  un  braque  et  un  grand  barbet,  tous 
Ifi^x  forlbeaux,  mais  paraissant  malingres  ou  malheureux 
#  service  auquel  ils  étaient  destinés.  Ils  n'étaient  point 
tt|c|i88  et  auraient  pu  fuir  ;  soumis  à  leur  maître ,  ils 
iÉI|ieat  à'Ses  côtés ,  résignés  à  leur  triste  sort.  Je  n  'étais  pas 
•.  909111,  jp  rai  déjà  dit,  des  angoisses  et  de  la  mort  de  ces  ani- 

■ 

aiDX;e{li le  custode  qui  en  saisissait  un,  n'insista  pas  lorsque  je 
hidemandal  d'autres  expériences, enlui  donnantl'étrenned'u- 
9faet4eux  carlins  en  sus.  Ses  chiens  me  comprirent,  je  n'en 
IRfas^douter,  levant  la  tête ,  remuant  la  (lueue ,  ils  s'appro- 
éèrpntde.moi ,  léchèrent  mes  mains  que  je  leur  passais  sur 
Itidqa,  ils  firent  mille  gambades  en  haletant  et  aboyant  pour 
(Wiffoerlearjoieetleur  reconnaissance,ilsno  me  quittèrent 
jbtti  tout  le  temps  que  je  restais  au  bord  du  lac  d' Aguano^ 

MûD  récit  n'étonnera  pas  ceux  qui  savent  combien  l'édu- 
Gatiôo  et  les  bons  sentiments  de  ces  animaux ,  les  mettent  au 
dessus  de  tous  les  autres.  Cependant  avant  de  publier  cette 
remarque ,  j'ai  désiré  que  d'autres  personnes  pussent  la 


—  344  — 

confirmer,  et  je  pourrais  aujourd^mi  citer  plusieurs  de  cellft 
que  j'ai  accompagnées  dans  mon  dernier  voyage,  deux  entreaa- 
très  quiavaient  envie  déjuger  l'effet  des  premières  inspirationi 
du  gaz  inerte,  un  commencementd'asphyxie  et  se  promettaient 
de  faire  sortir  le  chien  dans  trois  minutes,  quatre  au  plus.  Je 
leur  fis  observer  qu'il  n'en  souffrirait  pas  moins  ^  que  lesooih 
vnlsions  continuaient,  que  la  mort  s'en  suivait  selon  la  darjil 

desexpériences,maisquelasensibilités'éteignaitquandreci(ie 
carbonique  avait  remplacé  l'air  dans  les  poumons. 

Quelques  amateurs  voulaient  expérimenter  si  la  taille  d'un 
grand  danois  le  préserverait,  s'il  aurait  l'instinct  de  rester 
debout,  de  tenir  son  museau  en  l'air...  ils  s'en  rapportèrent  an 
témoignage  du  guide  et  du  custode,  qui  nous  citèrent  plusieurs 
exempleset  nousassurérent  avoir  vu  un  épagneul  quidésqu'on 
le  couchait,  savait  fort  bien  se  redresser,  tendre  le  ed  hors 
de  la  vapeur,  sortait  et  s'enfuyait  s'il  n'était  pas  retenu. 

Mes  compagnons  dissuadés,  le  pauvre  chien  que  son  maître 
tenait  déjà  dans  ses  bras ,  obtint  grâce  entière ,  et  nous  peinons 
tous  attester  qu'il  nous  avait  compris  parfaitement;  il  mns 
regardait  d'un  air  suppliant  pendant  que  nous  discounooset 
une  fois  remis  à  terre ,  bien  loin  de  fuir ,  il  vint  nous  careeser, 
nous  lécher  l'un  après  l'autre ,  I)ondissait,  allait  et  venait 
autour  de  nous,  poussant  des  cris  qu'on  no  pouvait  traduire 
qu'en  remercîments. 

Il  y  a  d'autres  cavités  dans  la  même  montagne  qui  présen- 
tent des  phénomènes  analogues  à  ceux  qui  ont  lieu  dans  la 
Grotte  du  Chien;  ils  sont  plus  ou  moins  marques,  des  crevassée, 
des  fissures  dans  les  roches,  leur  porosité ,  un  avant,  favori- 
sent le  dégagement  du  gaz  et  des  veines  minérales  dans  Tin- 
térieur  de  la  terre,  modifient  sa  nature  ou  changent  son  cours. 
Je  crois  que  l'acide  carbonique  surgit  malgré  sa  pesanteur, 
mais  quand  même  il  se  dégagerait  des  parois  ou  du  plafond  de  la 
grotte ,  avec  les  gouttes  d'eau  qui  s'y  condensent  parfois  très 
nombreuses,  il  tomberait  comme  elles  an  fond. 


—  3t5  — 

I^QOeylqtWs  pas  à  droite  de  la  Grollo  du  Ciiien,  un  autre 
Skarone  montre  un  creux  dans  leciuel  on  sent  Todeur 

te  de  Tammoniaquc. 
e'.fin  peu  plus  loin,  on  trouve  les  étuves  de  san  Germano  d'où 
iphne  une  abondante  vapeur  suirurcuse ,  qui  dans  les  pelî  les  ' 

élève  la  température  à  50  degrés. 

!  En  difiérents  points,  aux  bords  de  Teau,  on  voit  monter  une 

ititédebullesd'airquicuventà  sa  surface.  Les  guides  digent 

qifeUebout  sans  chaleur ,  ce  qu'ils  appellent  un  phénomène  ; 

tipèddantle  gaz  qui  remplit  ces  bulles  aurait  le  temps  de  se 

s'il  vient  du  fond  de  l'ancien  cratère  qui  a  formé  le 

Ittd'Aguano.  On  pr<?sumc  que  c'est  une  espèce  d'hydrogène , 

ilfigDore  si  quelque  chimiste  l'a  examiné. 

'■*  ajouterai,  pour  terminer  cet  article,  que  les  personnes  des 

ttvirbns  mettent  du  chanvre  à  rouir  dans  le  lac  et  le  font 

■  sécher  sur  ses  rives.  On  peut  dire  alors  que  les  émanations 
l^-'lillbisantes  de  toutes  sortes  abondent  dans  ce  vallon  I  II  n'en 
F ^^plis moins  peuplé ,  giboyeux ,  fertile ,  agréable  et  sain, 
[  ^jtfwqQeles  poumons  des  animaux  et  les  feuilles  des  végétaux 
p -MÉt doués  de  la  faculté  de  choisir  dans  la  masse  d'air  qu'ils 
^  '^  fM^bent,  les  parties  alimentaires  pures  ou  propres  à  l'entretien 
E^f~4kttYie. 

"^  ^aàfportj  PAR  M.  Mortreuil,  sur  la  statistique  du  Pachalik 
y  i'Alep^  par  M.  Guys,  ancien  consul,  membre  corres- 
;'  ,'  ifODdant. —  Messieurs .  J'ai  été  délégué  pour  vous  faire  un 
•  '  inîppi)rt  sur   la  statistique  du  Pachalik   d'Âlep  ,   adressé- 

^  1  la  Société  par  M.  Guys  ,  l'un  de  ses  membres  corres- 

■  ■— ij  •_• 

^Ipodants. 

;  jGe  travail ,  je  le  dis  dès  l'abord ,  est  plein  du  plus  haut  in- 
'  iérét  et  jeregrette  que  mon  appréciation,  nécessairement  suc- 

i^iicte,  ne  me  permette  pas  d'entrer  dans  un  examen  détaillé 


r  i!" .  'I* 


TOME  XIV  44 


—  346  — 

de  tous  les  renseignements ,  utiles  à  plus  d'un  titre ,  que 
renferme  cette  statistique. 

Noire  honorable  confrère  a  adopté  le  système  de  recherches 
tracé  par  la  Société  dans  son  ordre  detrataux.  Je  signale 
d'abord  la  difflculté  d'appliquer  ce  système  à  la  contrée  dont 
il  s'agit ,  car  il  fallait  ici  calculer  des  éléments  qui  par  leur 
nature  échappaient  à  toute  analyse  précise. 

La  statistique  qui  vit   essentiellement  de  faits  positib  ' 
et  de  déductions   rigoureuses,   s'est  exercée  ici    sur  un 
pays   dont    l'organisation  présente   les  phénomènes  sui- 
vants : 

  l'égard  du  mouvement  de  la  population ,  il  n'existe  ni 
recensement  ■  ni  actes  de  l'état  civil.  " 

A  l'égard  de  la  propriété  et  de  rindustrie,il  n'y  a  ni  cadas- 
tre ,  ni  impôts  réguliers. 

A  regard  du  commerce,il  n'y  a  pas  de  législation  douanière 
précise. 

L'homme ,  le  sol,  le  travail  échappent,  chacun,  à  l'actioD 
directe  de  l'observateur,  à  l'inverse  d'une  de  nos  phases  po- 
litiques ,  le  désordre  est  organisé  dans  l'ordre  et  c'est  là  une 
condition  commune  à  toutes  les  dépendances  dû  vaste  einj[ttre 
musulman  :  car  là  où  le  fatalisme  est  proclamé  comme  la  pre^ 
mière  croyance  de  l'humanité  ;  on  n'a  pas  à  s'enquérir  de  la 
marche  régulière  des  choses  et  de  la  loi  de  leur  développe- 
ment. 

Essayons,  toutefois ,  avec  Tauteur ,  de  vous  faire  connaitra 
les  principales  données  qui  résultent  de  cette  situation. 

Topographie,  —  Alep  ,  grande  ville  de. ^l'Asie  mi- 
neure,, est  située  au  milieu  d'une  vi^te  plaine  ,  soos 
33«  35'  de  longitude  (  PartsM^^^  36Mr ,  25"  de  lati- 
tude. Elle  est  le  chef- lieu  du  Pachalik  qui  porte  son 
nom ,  qui  comprend  en  superficie  2035  myriamètras.  Le 
point  le  plus  élevé  de  tout  le  territoire  est  de  4S0  à  435  mètres 
au  dessus  du  niveau  de  la  pier.  ^  » 


—  347  — 

Loi  deux  tiers  sont  cultivables,  il  li'en  est  qu'un  peu  plus 
[Quart  de  cultivé  de  la  manière  suivante  : 

Blé. 


Plantescéréales. 


Plantes  textiles.  . 
Plantes  tinctoriales. 
Plantes  oléagineuses 


Arbres  à  fruits. 


-t 


Horticulture. 


Giftiures  particulières . 


Orge. 

Maïs. 

Pois. 

Fèves. 

Lentilles. 

Haricots  noirs. 

Chanvre. 
Coton. 

— Carthame. 

Ricin. 
Sésame. 

Oliviers. 

Mûriers. 

Amandiers. 

Pistachiers. 

Noyers. 

Abricotiers. 

Cerisiers. 

Figuiers. 

Vergers. 

Jardinage. 

Rizières. 
Betteraves. 
Cannes  à  sucre. 
Tabacs. 


Les  prairies  sont  naturelles. 

beiJMB  de  haute  futaie  et  les  taillis  ne  se  trouvent  que  dans 
{bmi^  les  autres  montagiies  qui  croisent  le  Pachalik 
iQs  tous  les  sens  et  se  perdent  dans  le  désert. 


V!       \' 


—  348  r- 

Météorologie,  —  La  lenipéralure  est  en  moyenne  de  45* 
Réaumur. 

Les  vents  tes  plus  constants  sont  ceux  d'Est  et  d'Ouest»        , 

Le  terme  moyen  de  l'hygromètre  est  de  \  20\  ■  -^ 

La  sécheresse  y  dure  de  8  à  9  mois;  ce  qui  fait  qu'on  vm  i 
s'y  livre  à  la  petite  culture  que  dans  les  terres  arrosables..  • 

La  hauteur  barométrique  est  en  moyenne  de  27.  7.  ^ 

En  1844,  les  observations  atmosphériques  ont  donné  leré*;.,^ 
sultat  suivant. 

Sécheresse 250    jours. 

Phjie 61 

Neige   .- 1 

Grêle    . 4. 

Gelée    .......      35 

Brouillards.    %    .     .     .     .        6 

Hydrographie,  —  Lfrlittoral  du  Pachalik  d'Alep  n'a  qtui 
4  2  myriamètres  d'étendue  et  ne  compte  qu'un  port,  celui  d'A- 
lexandretle ,  en  face  du  village  de  ce  nom  appelé  en  arabe 
Scanderouna,  La  mer  se  retire  d'une  manière  sensible  depuis 
JSTazon/^Vjusqu'àZ'-^^/agmV.  La  factorerie  anglaise  à  laqudle  . 
s'amarraient  autrefois  les  bateaux ,  est  aujourd'hui  à  près  dtf  " 
mille  pas  de  la  mer.  L'ancien  port  de  Seleucie  se  trouve  toul- 
à-fait  à  sec. 

Le  Pachalik  est  bordé  par  VEuphrate  qui  en  forme  la  limite 
à  l'Est.  Plus  bas  dans  le  Sud  on  trouve  Haho-él-deheb^  la  ri- 
vière Assin ,  rOronte ,  la  rivière  Ghezel-dagh ,  et  quelqaéi 
ruisseaux  peu  importants.  ' 

Aucun  de  ces  cours  d'eau  n'est  utilisé  ni  pour  la  narigation, 
ni  pour  l'arrosage.  Il  n'y  a  dans  le  Pat^halik  qu'un  canal  qui  COD^ 
duit  les  eaux  à  la  ville.  On  l'attribue  à  la  célèbre  Hélène  de  - 
Constantinople. 

Au  milieu  de  la  plaine  d'Antioche  est  lè  lac  de  El  §ôi9h , 
qui  préeenle  divers  phÔQoménes  intéressants  ei  plti^ièiifi  •iMh- 
rais  qui  eon  tiennent 4)eâucotip  de  sangsues. 


1/ 


—  349  — 

noéie.-^  Les  montagnes  de  la  province  sont  composées 
ide  partie  de  carbonate  de  chanx  ;  le  fonds  du  sol  est 
L ,  la  Marne  y  domine  en  quelques  endroits ,  On 
k»te  aucune  mine  métallique  ;  mais  il  y  a  une  carrière 
uable  de  basalte  noir  qui  s'emploie  à  divers  usages. 
}gie.  —  Les  animaux  domestiques  sont  le*  chevaux  , 
, ânes,  chameaux,  bœufs,  buffles,  mouton?,  chèvres, 
dindons,  pigeons. 

les  campagnes ,  les  tigres,  ours,  loups,  renards,  cha- 
aines  ,  iwrcg-épics ,  hérissons ,  et  sur  les  bords  de 
^ate ,  le  castor, 
oard  de  50  cenlimètres  de  longueur;  quelques  ser- 

^ITedorOron/e  est  très  estimée. 

liles  oiseaux:  la  perdrix,  Toutarde,  la  bécasse,  la 

I  caille ,  le  canard  et  i'^/:o.  Les  petits  oiseaux  y  sont 

pfdrdrix  s'y  vend  3  ou  i  centimes. 
i*{tie.  —  Le   Pachalik   d'Alep  est   divisé  en    sept 
ttements,  dont  les  chefs-lieux  sont  :  Âlep,  Idlib , 
il^esser-Chogher,  Antioche,  Killis,  Antab  ,  el  neuf 
I. 

estlaseule  ville  pavée  de  tout  le  Pachalik,  les  pro- 
se! les  places  y  sont  inconnues,  ainsi  que  Téclairage. 
ieas ,  les  citadelles ,  les  enceintes  y  tombent  en  ruine 
é-ées  tremblements  de  terre  et  du  défaut  d'entretien, 
ipaiys  est  ouvert  et  exposé  au  premier  envahisseur. 
\laHon.  —  La  population  n'est  nullement  en  rapport 
Hendue  du  pays.  Le  mahométisme  domine  à  Alep  et 
ï  autres  villes.  Dans  les  villages  il  est  exclusif.  Le  dis- 
PÂntioche  et  celui  de  Dgesser  renferment  seule- 
oelques  vOIages  arméniens  «t  grecs ,  quelques  vilîa- 
it  entièrement  idolâtres.  L'ignorance  est  générale  ,  à 
^Iqoes  personnes  savent  lire  ef  écrire;  la  seule 


—  850  — 

ambition  du  Mulsulman  ast  de  savoir    lire  correctiin 

quelques  versets  du  Coran . 
L'armée  de  terre  est  toute  composée  d'étrangers» 
La  population  totale  du  Pachalik  est  de  375,0ift,  |i 

distribuée. 

Musulmans.  ...  281,443 
Chrétiens  ....  60,167 
Israélites    ....        5,535 

Ansaris 28,200 

La  population  dans  la  ville  d'Alep  est  de  77,J66  il 
répartie  : 

Négociants.     ...        159\ 

Fabricantsel  march-       977 Liasses  productives. 

Boutiquiers     .     .     .  2,536  \     ..  «^g 

Ouvriers    ....  4,3371 

Cultivateurs    .     .     .  3,517]  \**i! 

Prop-  et  employés.  ^,504jc,3^,3i^  ^,^^,0,^ 

Culte ^^M     6  776 

Domestiques  pauvres 

et  nécessiteux  .  .  5,171 
Femmes  et  enfants  .  56,953 
Étrangers.    .    .    .     2,010 

ÉM  social.  —  Je  renvoie  à  la  statistique. 

État  Civil  en  1844.  •—  Il  n'a  été  possible  de  recnfiH 
mouvement  de  la  population ,  que  pour  les  GbréUem  A  t 
les  rites ,  les  seuls  qui  tiennent  des  registres. 

Mariages.     .     .       143  ..; 

Ttf«;««n«^^  hommes  310||.|q 
Naissances  fenj^es^osr*® 

Décès.        hommes  jf*  352 
femmes  168j 


Différence.  266 


_  354  ~ 

;  ftoeitrilssement  de  population  n'est  point  régulier  ;  la 
,  la  petite  vérole  déciment  une  autre  fois  la  population. 
\Urire  et  Archéologie.  —  Je  n'ai  rien  à  dire  sur  ce  sujet 
9  soit  généralement  connu.  M.  GdTS  nous  a  seulement 
mis  quelques  inscriptions  grecques  que  j'ai  lieu  de  croire 
tes*  Ce  sont  des  vœux  tumulaires  adressés  à  Emmanuel^ 
moRE ,  Artémide,  etc. ,  noms  qui  n'offrent  pas  d'intérêt 
rique. 

ganisation  politique  et  administrative.  —  Gouverne^' 
t.  — L'organisation  du  Pachalik  d'Alep  ne  diffère  point 
lie  des  autres  puissances  deTempire  ottoman.  Le  Gou- 
dmeot  nomme  à  tous  les  emplois.  Ce  sont  : 
Pacha.     .    .    .    Préfet 


Kiaya.  . 
Mattellem 
Hudir.  . 
Cadi  . 
Naquib  . 
Muphti . 


.    Secrétaire-Général. 

.    Maire  et  Commissaire  de  Police. 

.    Receveur- Général. 

.    Juge. 

.    Juge  spécial  des  scherifs. 

,    Interprête  de  la  loi. 
Mmae  de  ces  autorités  agit  dans  la  sphère  de  ses  attri- 
tts.  Mais ,  quoiqu'elles  soient  indépendantes  les  unes  des 
)8,tie  Pacha  conserve  sur  elles  une  certaine  autorité  qui 
Uige  de  déférer  à  ses  avis, 
fltf  judiciaire.  —  Alep  ne  possède  qu'un  tribunal ,  le 

m 

timé .  dont  le  Cadi  est  le  Président. 
^^%^  t  Qui  est  cttangé  tous  les  ans,  reçoit  dans  les  deux 
iii  son  arrivée  une  indemnité  de  30,000  piastres,  pour 
de  route  et  de  premierétablissement,  et  moyennant  cette 
fie ,  tt  est  obligé  d'entretenir  un  Xayeb  (substitut),  un 
rûi (adjoint), un  Bach^Kialib  (secrétaire),  quatre  autres 
ois,  un  écrivain  enregistrateur,  un  autre  tenant  le  re- 
levés ffispositions  testamentaires ,  dix  huissiers. 
MA  èes  employés  n'ont  de  fixe  qu'un  petit  pain  de  6  paras 
eibt.]'  par  Jour ,  et  Jabé  (habit  de  7  fr.) ,  à  l'arrivée  de 


—  352  — 

chaque  Cadi.  )ls  sont  en  partie  inamovibles  à  cause  d6s  ean- 
naissances  locales  el  de  la  langue  arabe  qu'ils  sont  obligàde 
posséder. 

Le  Nayeb  et  les  écrivains  partagent  avec  le  Cadi  le  dMtda 
5  p.  Vo  1  qui  est  réduit  de  moitié,  lorsque  Tinstance  arrive  n 
Mehkémé,  par  l'intermédiaire  du  Pacha  ou  du  Kiaya.  qui  re- 
çoit l'autre  moitié. 

Dans  tous  les  cas ,  le  Cadi  n'a  que  les  deux  tiers  du  dlot 
obtenu. 

Mais  toutes  les  évaluations  sont  arbitraires ,  et  c'est  à  p 
saura  le  mieux  corrompre  le  secrétaire  ou  les  huissiers. 

Le  Cadi  entend  toutes  les  causes,  prononce  sur  Texposédes 
parties  qui  ont  fourni  toutes.les  explications  qu'il  leur  a  de- 
mandées ,  ou  après  avoir  déféré  le  serment  à  Tune  d'elles,  s'il 
le  juge  convenable,  et  la  sentence  est  aussitôt  exécutée  sans 
appel  par  les  huissiers  du  Mehkémé. 

Le  Cadi  peut  revenir  sur  la  sentence  et  -la  modiCer,  mils 
nul  autre  que  lui  n'a  le  droit  de  traiter  la  matière'  qui  eo  bit 
le  sujet.  .  "      ^ 

La  latitude  donnée  au  Cadi ,  le  défaut  d'appel,  la  versatilité 
des  autres  agens  du  pouvoir  ;  la  déplorable  facilité  avec  b- 
quelle  ces  autorités  s'entendent  entre  elles ,  sont  autant  k 
causes  de  l'arbitraire  qui  régne  en  Turquie. 
*  La  Syrie  ne  connaît  pas  les  avocats,  avoués ,  notaîrer;  il 
est  seulement  des  Scheiks,  sortes  d'hommes  de  loi^  ipî 
donnent  des  consultations  appuyées  sur  les  livres  dd 
«docteurs  musulmans,  et  les  plaideurs  s'en  servent  dtfi 
leurs  causes. 

Système  municipal.  —  Le  Medjelis  ou  Divan  chora  (cott- 
seil  local ,  municipal) ,  de  création  égyptienne ,  a  été  io&lilBé 
pour  veiller  aux  affaires  de  l'adminislration ,  et  daoB  M 
intérêt,  principalement  pour  surveiller  les  marchés  911  flO 
font»  en  mettant  les  arrondissements  ou  les  biens  qm  les  corn- 
posent  à  l'enchère.  Il  y   a  aussi  la  direction  des  ïàs» 


—  363  — 

dMoaiiiaux  servant  d'éniolumeiits  aux  anciens  corps  de  par- 
fJMBS,  appelés  Spahis,  qui  sonl  très  nombreux  dans  ce 
Paehftlik. 

Le  cAora  entend  aussi  les  conteslalions  commerciales ,  les 
fBàtmls  qui  s'élèvent  entre  les  propriétaires  ruraux  et  les 
ftHliles.  II  a  même  le  pouvoir  do  juger  toute  affaire  qui  lui 
ni  présentée ,  n'ayant  d'autre  régie  de  ses  décisions  que  ré- 
futé. Ces  décisions  ne  sont  pas  en  dernier  ressort. 

Le  chorase  compose  de  16  membres  clioi,sis  par  le  Pacha, 
pumi  les  notables  ;  leurs  actes  sont  gratuits,  moyennant  le 
tnitement  mensuel  qu'ils  reçoivent.  Ils  ont  à  contrôler  toutes 
te  epératîoQS  financières  et  jugent  les  employés  prévari- 
aieurs. 

Sgstème  financier,  —  Les  finances  sont  administrées  par 
QOHandir  (  Receveur-Général },  et  il  a  sous  ses  ordres  un 
Smdougi  (caissier) ,  un  Nazir  (inspecteur) ,  un  Saraf  (véri- 
tateur)  et  42  commis. 

Les  deux  premiers  employés  sont  de  véritables  sinécures, 
k  Saraf  qui  est  juif ,  recevant  et  payant  directement  sans  la 
pirttcipation  du  caissier. 

:  Lé  Saraf  est  inamovible ,  pouvant  obtenir  sa  confirmation  à 
iCfaaqeeocoasiony  aumoyen  de  sacrifices  pécuniaires  qu'il  se 
crée  «vec  le  maniement  de  tant  d'argent ,  et  en  se  mettant 
d'accorà  avec  le  Mudir ,  ce  qui  lui  permet  d'arranger  ses 
Mqptes  à  plaisir. 

7-tc8  meous  du  Pachaltk  se  composent  du  montant  des 
contributions  des  divers  arrondissements  et  des  impôts  prÀ- 
biéiâan»le&  Tilles. 

ilrïaqiât  fonder  se  perçoit  sur  une  base  ancienne ,  appelée 
iiaéîtf  (portion)  et  tout-à-fait  arbitraire,  de  sorte  qu'une 
inwhl  nuiiOQ  ne  paiera  qu'à  raison  de  3  ou  3  adnéies,  tandis 
fa^uoe Hitre  plus  petite  paiera  davantage. 

IsSardé  est  une  taxe  personnelle  ;  elle  varie  de  35  à  200 

tOMI  XIY  45 


—  354  — 

piastres  par  individu.  Elle  est  toui-à-falt  arbitraire,  les 
grands  parviennent  à  réduire  leurs  taxes,  tandis  que  lesm- 
dustriels  et  la  basse  classe  en  sont  écrasés,  parce  qu'il  fiiutqiii 
la  quotité  établie  entre  dans  les  caisses  publiques. 

Les  Chrétiens  et  Juifs  sont,  en  outre,  soumis  au  Karadj  de 
â5 ,  3S1  et  63  piastres  annuellement. 

Les  cultivateurs  sont,  en  outre,  soumis  à  la  dime ,  et  c'est 
surtout  dans  cçtte  partie  des  impôts,  que  les  exactions  sont 
les  plus  criantes. 

On  évalue  les  revenus  du  Pachalik  à  30,000  bourses. 

Douane.  —  La  Douane  compte  5  ou  6  employés  sédeih 
taires  et  plusieurs  agens  qui  rodent  continuellement  dans  h 
ville  à  pied  et  à  cheval. 

En  \  844,  elle  a  produit  2^600  bourses ,  le  bénéfice  des  fer- 
miers a  été  de  800. 

Les  droits  sont  de  3  V«i  à  Timportation  et  à  TexpôrtatioR. 

Rien  n'est  prohibé ,  à  l'exception  des  armes  à  feu  et  te 

munitions  de  guerre . 

•  f 

Poste.  —  La  poste  n'est  établie  que  depuis  4840.  Celle  de 
Constantinople  à  Alep  a  un  courrier  tous  les  huit  jours  ;  tooi 
les  15  jours  un  courrier  arrive  de  Bagdad  et  repart  40  joiis 
après  ;  un  service  a  lieu  pour  Smyrne  tous  les  huit  jours. 

La  taxe  est  à  raison  d'un  para  par  heure  ;  raffranchisaih 
ment  est  obligatoire  pour  toute  destination. 

La  poste  ne  compte  qu!un  employé ,  ce  qui  rend  les  erreon 
très  fréquentes ,  dans  la  répartition  des  paquets  ellesr  des- 
tination. 

Institutions.  —  Établissements  dHnstructùmpubliqu».'^ 

U  exista  six  Medrassés  (  collèges) ,  à  Alep ,  et  ils  sont  an- 
nexés aux  principales  mosquées.  Le  nombre  des  élèveis  en 
flottant  et,  par  conséquent ,  toujours  mcertain ,  parce  qu'A  w 
compose  d'étudiants  de  tous  âges ,  qui  ne  les  fréquentent  pas 
avec  régularité. 

Les  écoles  musulmanes  sont  au  nombre  de  SO  aussi  dans 
la  dépendance  des  mosquées. 


—  356  — 

Au»  les  ootlèges»  od  enseigne  principalemeoi  1  lire  gram- 
sitiGaleineût  le  Koran,  et  Ton  donne  quelque  teinture  des 
fâdOM  que  l'Orient  possède  encore. 

Bms  les  écoles,  oase  borne  à  apprendre  à  lire  et  à  écrire 
«Mutre  règle  qu'une  démonstration  des  plus  routinières. 

I^  Cbrétiens  possèdent  aussi  \  9  écoles  ainsi  réparties  : 

4  Maronites'     .    .    .    .    U2  élèves. 

5  Syriens   .....    230 
«  5  Grecs  catholiques.  .    .     216 

3  Arméniens  catholiques.  430 

4  Grecs  schismatiques    .      27 
4  Arméniens  schismatiq.      32 

Les  Israélites  ont  aussi  14  écoles ,  dans  lesquelles  on  ensei- 
gMi  450  enfants  de  leur  culte. 

Les  méthodes  sont  les  mêmes  que  chez  les  Musulmans. 

Chaque  élève  arrive  le  matin  apportant  son  diner.  Le 
iBiItre  réduit  les  plats ,  pour  en  tirer  la  subsistance  de  sa  fa- 
auBe^  et  souvent  il  revend  les  rogatons  ou  les  fournit  à  des 
individus,  au  moyen  d'un  abonnement. 

D  n'y  à  dans  les  salles ,  ni  bancs ,  ni  tables  ;  les  enfants  y 
pissent  la  journée  assis  sur  leurs  talons. 

Rêm»x-arU.  —  Bibliothèque,  —  Sciences  médicales. —  Il 
est  inutile,  après  cela,  de  rien  dire  des  beaux-arts  et  des  I»- 
Uiottièques  publiques.  L'exercice  de  la  médecine  y  est  libre, 
et  n'exige  aucune  collation  de  grades. 

Institutions  politiques  ,  pénitentiaires.  —  Police.  -^Te 
MMiellem  et  le  Kavas  Bachi  veillent  tous  deux  à  la  sûreté 
de  la  ville.  A  toute  heure,  toute  personne  peut  requérir  la 
Ibîice  arioée,  pour  arrêter  les  individus  ayant  occasioné  quel- 
que trouble.  Les  lieux  de  détention  sont  au  nombre  de  trois  : 
au  sérail ,  chez  le  Cadi ,  et  chez  le  Nagib. 


^  356  — 

Les  moDoaiâS  qui  ont  (.ours  à  Alep ,  sont  celles  frappées  à 
CMsiantinople. 

Les  poids  usités  sont! 

Lechouboul.     .     .     .     .    68  kil. 

Le  rote  ......      2  k.  25  gr. 

L'ocque  ......      4  k.  25  gr. 

Les  voies  publiques  sont  dans  leur  état  naturel  et  primitif, 
ce  qui  les  rrnd  impraticables  pour  tout  autre  moyen  de  trans- 
port; que  par  mulets  et  chameaux. 

Statistique  industrielle. —  lime  reste,  MM.,  à  vous  expo- 
ser le  résultat  de  ia  statistique  industrielle.  Le  commerce  et 
rindustrie  sont  presque  exclusivement  exercés  par  les  étran- 
gm  au  pays.  M.  Gdts  les  a  résumés,  l'un  et  Tautre,  daQ&  ies 
tableaux  fort  exacts  qu'il  serait  inutile  de  reproduire  ici,  fxms 
qui  pourront  passer  sous  vos  yeux.  Dans  un  pays  ou  il  est 
^apgereux  de  paraître  riche ,  sans  exciter  la  cupidité  de  ceux 
Ql^  exercent  l'autorité,  il  est  difScile  de  s'^tteodris  à  un  gf and 
lO^yeipent  industriel  et  commercial.  Deux  vices  surtout  4p- 
minent  à  Alep ,  l'égoïsme  et  Tavarice.  Ajoutez  à  cea  cm^ 
Ifim^BHueàe  coiufiance  dans  les  sentiments  qui  anÀn^r^tles 
agents  du  pouvoir  et  le  peu  de  soin  qu'ils  prennent  pc^ir 
f^GOUcager  les  Alepins  à  sortir  de  l'état  alarmant  où  iU  se 
tr/iuyeot,  et  vous  serez  convaincus  que  l'en^pire  oUeman 
s'-^^uvrit  et  se  d^uple  insensiblement. 

Rapport  fat  f  par  M.  Marcotte,  à  la  Société  de  statistique 
ée  Marseille ,  sur  une  brochure  relative  à  Vabolition 
eu  système  prohibitif,  par  M.  Z.  JounsE.--- Messikoks  , 
IW  peur  missiem  de  vous  rendre  compte  d'un  écrit  que 
M.ToutîfE,  membre  correspondant  de  la  Société  de  statisti- 
que, vient  de  publier  sous  ce  titre:  Abolition  du  sysîîriiè 
prohibitif  d^s  douanes  ;  Grande  extension  du  commerce 


-  357  — 

iOB^rintr;  au  enlretiemsur  le  commerce  extérieur,  se  mita- 

thant  au  système  protecteur  des  douanes ,  à  la  liberté  du 

:  munerce  entre  peuples ,  au  crédii  commercial  et  foncier , 

;  modes  observations  sur  les  questions  agitées  entre  les  So- 

dttUsteset  les  Économistes,  Paris,  4849. 

La  longueur  et  le  défâul  de  précision  du  litre  peuvent  faire 
pressentir  déjà  sous  quel  rapport  l'œuvre  dont  j'ai  l'honneur 
"*'  de  TOUS  entretenir  ,  laisse  principalement  à  désirer.  M.  Joot- 
ttii'ipas  suflisamment  peut-être  limité  son  sujet;  il  a  toi]- 
'  Aé  à  trop  de  questions ,  pour  avoir  pu  les  approfondir  toutes, 
et  il  nelesapas  soumises,  dans  leurs  développements,  à  un  en- 
chrâemeot  assez, mélliodique,  pour  en  faire  sortir  toujours 
decOBduantes  déductions. 

D'ailleurs,  la  forme  dinlo^iu'c,  adoptée  par  M.  Joutne, 
108  fvirait  avoir  été  malheureusement  choisie.  L'esprit  du 
iafitaurae  fatigue  à  suivre  ce  va-et-vient  continuel  d'idées  et 
da  démonstrations  contraires,  dont  cependant  la  communauté 
d'ûrigtpe  «6t  trop  sensible,  pour  ne  pas  exclure  le  mouveoient 
etli  yméié,  que  l'auteur  s'était  sans  doute  proposé.  II  faut, 
povdonoerde  l'intérêt  et  de  la  vie  au  dialogue,  qu'une  eer- 
Woe  passion  semble  au  moins  animer  les  interlocuteurs  ;  or, 
Iloduslriél  et  l'économiste  de  M.  Joutne  ne  se  trouvent  ja- 
mais sérieusement  en  contradiction  ;  l'industriel  accepte ,  dès 
.  1(9. début  du  livre,  l'idée  du  progrés,  et  l'économiste ré- 
{Houve  en  même  temps ,  de  son  côté ,  les  réformes  trop  radi- 
Cries.  Les  prétentions  de  l'un  sont  trop  modestes;  il  y  a  dai»s 
Issplyectipns  de  l'autre,  tro|)  de  mollesse  et  d'hésitation^  pouf 
QDf  j|a  discussion  soit  animée  et  qu'une  bien  vive  liimièro 
[     pui^  en  jaillir. 

f ,  fiifw  m'arr^a*  à  cette  critique  de  pure  forme ,  J'insisterai 
d^v^ntag^  jwr  celle  qui  s^adresse  au  défaut  de  méthode ,  parce 
que  ce  défaut  fait  un  tort  tros  sensible  aux  argumentations  de 


—  358  — 

Les  entretiens  sont  au  nombre  de  cinq.  Ea  voici  tes  diffi- 
rents  sommaires. 

I  Vrais  principes  du  Commerce  extérieur  ;  observatim 
sur  le  système  prohibitif  des  douanes* 

IL  Historique  de  Vindustrie  manufacturière  française,  - 
Système  prohibitif  \  blocus  continental  ;  leurs  effets. 

IIL  Instruction  spéciale  pour  chaque  industrie.  Créa 
foncier  et  commercial. 

IV.  Réfutation  des  motifs  indiqués  pour  le  motnlÏM^I 
système  prohibitif  des  douanes ,  ou  protecteur  du  inM 
national. 

V.  Des  effets  du  libre  échange,  tel  qu'il  doit  êtreenieié 
Quelques  considérations  sur  une  nouvelle  législation  m 
douanes.  Conclusion. 

On  voit  qu'il  n'y  a  point  là  un  classement  rigoureux  eili 
gique  ;  que  l'auteur ,  avec  la  facilité  d'esprit ,  avec  l'ardsi 
d'imagination  qui  lui  est  propre ,  s'est  trop  confié  à  l'dM 
dance-  et  à  la  fantaisie  de  ses  idées ,  entrant  dans  le  vtf  d» 
question  et  concluant ,  dès  le  premier  chapitre ,  ce  qui  le  m 
damnait  d'avance  à  d'inévitables  répétitions;  traitant  mif 
de  tout ,  à  propos  de  libre  échange ,  et  s'exposant  put 
même,  comme  je  l'ai -dit ,  à  effleurer  les  plus  difficiles  p 
blêmes ,  sans  les  approfondir  ni  les  résoudre. 

Ainsi,  j'aurais ,  pour  mon  compte >  beaucoup  à  objéc 
aux  doctrines  financières  et  d'économie  sociale ,  expos 
dans  le  troisième  entretien  ,  et  notamment  aux  idées  ds 
JouTNE,  sur  Torganisation  du  crédit,  et,  dans  les.aoi 
chapitres ,  je  trouverais  encore  bien  des  propositions  inadn 
sibles. 

Par  exemple ,  je  ne  crois  pas  que  M.  Jodtne  se  soit 
toujours  une  idée  bien  juste  de  la  fonction  écoQOini^ 
numéraire. 

«  Le  numéraire ,  dit-il ,  pag6  89  ,  n'est  pas 


—  359  — 

«  M  économie  politique  comme  marchandise  ;  c'esl  te  siyfie 
i  rg^risentcUif  de  la  partie  de  la  richesse,  qui  ne  peut  pas^ 
t  far  son  volume  f  s^  échanger  en  nature,  9 

la  vérité  ,  je  cherche  à  quelle  école  économiste  M. 
JoDTNE  a  pu  emprunter  une  telle  définition.  De  tous  temps, 
kl  économistes  ont  précisément  attribué  au  numéraire, 
et  peut-être  même  exagérément ,  le  caractère  de  marchan- 
te, que  M.  JouYNE  lui  refuse. 

M.  Blanqui,  dans  son  Histoire  d0  l'économie  politique^ 
lîppeUe  comme  fondamentales ,  les  dciini lions  données  par 
kl  anciens,  notamment  par  âristote  qui  qualifie  la  mon- 
wiàf^i  une  marchandise  intermédiaire,  destinée  à  faciliter 
IfduDge  entre  deux  autres  marchandises  ;  »  et  par  Xéno  - 
nmi  qui  voiidans  l'argent  comptant,  «de  tous  les  articles 
ttmmerçables  le  plus  suret  le  plus  commode.  9  H.  Blanqui 
ijodte  eipressémènt  :  «  Les  fonctions  de  la  monnaie  n'ont  pas 
t  diangé,  depuis  Aristotb  et  Xènophon  ;  T^rgent  est  tou- 
t  joers  une  marchandise  intermédiaire ,  destinée  à  faciliter 
«rechange  des  autres  marchandises.  » 

t  La  monnaie,  ditJ.-B.  Sa  y,  dans  son  cours  complet 
t  d'économie  pdîtique ,  3"*  partie,  chap.  6 ,  est  une  mar- 
t  Aandise  que  Ton  vend  et  que  l'on  aciiète ,  comme  toutes 
^'hsantFes 

c  En  sa  qualité  de  marchandise ,  la  monnaie  a  une  valeur 
t  «oorante,  qu'on  peut,  si  Ton  veut,  nommer  un  prix  cou-^ 
t  cuit ;•'...  nous  sommes  tous  marchands  de  monnaie....  la 
«  inonnaie  est  un  produit  de  l'industrie  humaine ,  comme 
c  toutes  les  autres  marchandises.  » 

t  Et  plus  loin  :  «  C'est  une  locution  bien  commune  d'ap- 
t  poler  la  monnaie  le  signe  représentatif  des  valeurs.  »  Et 
J.^  Sat  s'attache  ici  à  critiquer  cette  définition ,  et  à  faire 
rqiaoriirles  erreurs  auxquelles  elle  a  entraîné  Hontesouieu  , 
dans  le  chapitre  7 ,  du  23"*  livre  de  son  esprit  des  lois. 

'JÉaîntenant ,  Mutons  un  homme  qui ,  de  nos  jours  même , 


a  posé  les  derniers  principes  de  la  science  économique,  &tee 
tant  d'autorilé  et  de  précision ,  que  M.  Mignet  a  pu  Fappjder 
le  géomètre  de  l'économie  politique  ;  je  veux  parler  de  H. 
Hossi ,  dont  le  nom  réveille  de  si  tristes  et  de  si  glorieux  aoih 
veoirs.  En  i  836 ,  dans  la  1  G"*"  leçon  de  son  cours  d'écodottiB 
politique  au  collège  ée  France ,  il  disait  :  <c  Je  rappelle  àcett 
«  qui  connaisent  déjà  ces  matières ,  et  j'apprends  à  ceux  qri 
«  commencent  leurs  études  économiques;  que  lamonMA 
«  sert  essentiellemient  à  ce  qu'on  appelé  l'échange  indirBCt. 
«  8i  chacun  de  nous  possédait  ce  que  désire  le  possesMT 
«  de  la  chose  que  nous  désirons ,  il  n'y  aurait  aucune  ïïéooh 
«  site  delà  monnaie.  Les  échanges  se  feraient  directeiMt 
«  en  nature.  Cela  n'étant  pas ,  on  a  trouvé  une  marchanéoê, 
«  dont  une  qualité  essentielle  est  de  plaire  à  tout  le  œûodet 
«  de  satisfaire  un  besoin  universel ,  le  besoin  de  fetre  dei 
«  échanges....  L'or  et  l'argent  sont  une  marchandise  (fài 
«  revêtue  de  la  fonction  de  monnaie  (  ce  qui  en  rend  k 
«  valeur  un  peu  moins  variable) ,  n'est  propre  à  d'anlrei 
«  usages  qu'aux  échanges.  » 

Ainsi  donc ,  la  définition  que  M.  Jouynb  donne  du  nnoié- 
raire,  et  qu'il  met  sur  le  compte  de  l'économie  politique ,  loi 
appartient  bien  en  propre.  Ajoutons  que  cette  âéâDitkm  flrt 
difficilement  acceptable,  à  quelques  points  de  vue  ^'ob 
veuille  se  placer.  J.-B.  Sat  a  raison  de  dire  que  l'a^t 
monnayé  n'est  pas  le  signe  représentatif  des  autres  maiehliH 
dises ,  comme  le  prétend  Montesquieu  ,  et  il  refuserait  kfhu 
forte  raison  d'y  voir,  avec  M.  Joutne^Io  signe  représeoti- 
tif  de  cette  partie  de  la  richesse ,  qui  ne  peut ,  par  son  Wh 
Ivme ,  s^échanger  en  nature. 

Il  suivrait  de  là,  en  effet,  que  l'argent  serait  le  signe  seule- 
ment  des  marchandises  d'encombrement  dont  le  volume  IM 
se  prête  pas  aux  échanges  ;  mais  qu'il  ne  serait  pa$  celui  dei 
valeurs  d'un  moindre  volume,  telles  que  les  pierres  préciAoes, 
fes  bijoux  ^  les  tissus  fins ,  les  objets  d'art  et  de  taxe.  L< 


—  361  — 

HOitfaire ,  au  lieu  de  remplir  une  fonction  générale  dans  les 
isbàiiges ,  serait  réduit  à  un  rôle  supplétif.  Ce  n'est  assuré- 
ÀBDtpas  là  ce  qu'a  touIu  dire  M.  Jouyne,  mais  on  voit  à 
(MHfr  thécMrie  impossible  aboutirait  pourtant  sa  dcflnition^ 
;'.  D'ailleurs  »  ce  n'est  pas  seulement  dans  la  déOnition  du 
Hméraire ,  que  les  doctrines  de  M.  Jodtne  me  paraissent 
feraimées.  II  semble  attacher  souvent  au  numéraire  une  im- 
ivtanceqne  les  économistes  refuseraient  certes  de  lui  re- 
fldbHltre.  Ainsi ,  il  cherche  à  prouver,  pages  91  et  suivantes, 
pah  riAesse  du  pays  dépend  de  la  quantité  de  numéraire 
Mdesignes  d'échange,  existant  dans  la  circulation  (1).  «  La 
Pianoe,  dit-il,  page  45,  a  une  masse  de  numéraire  su- 
férieure  à  celle  de  rAnglelerr«  ;  elle  peut  donc  augmenter 
kOD  capital  industriel.  »  Il  revient  sur  cette  idée ,  page 
4i7  :  «  La  France,  possédant  une  plus  grande  quantité  de 
numéraire  que  r Angleterre,  qu'aucun  pays  du  monde , 
qMUe  impulsion  ne  donnerait-elle  pas  à  toutes  ses  indus- 
tries ,  avec  ses  trois  milliards  de  numéraire ,  avec  des  ban- 
qnes  nationales,  autant  commerciales  que  foncières  ?  Les 
banques  raffermiraient  le  crédit,  jusqu'ici  sur  un  sol  mou- 
vant; la  dreulation  du  numéraire  serait  plus  active;  les 
hfllets  de  banque ,  émis  avec  modération ,  garantis  par  un 
epcaiMC  puissant,  destiné  à  faire  face  aux  paiements  forcés, 
tes  une  crise  imprévue ,  lanceraient  toutes  les  industries 
tes  un  monde  nouveau  de  prospérité.  » 
CeBdfiux  passages,  et  bien  d'autres  du  livre  qui  nous  oc- 
cipei  prouvent  que  M.  Joutne,  dont  le  bon  esprit  repousse 


(4)  il  convient  d'observer,  pour  être  juste,  qu'il  dit,  quelque 
part  ;  te  contraire.  Ce  n'est  pas  la  seule  contradiction  qu'on 

Mureraft  dans  la  brochure. 

.  _    ■  -      _  • 

TOVE  XIV  40 


—  362  — 

en  général  les  fausses  doctrine^  du  socialisme,  s^est  laissé  ce^ 
pendant  ealamer  par  une  erreur  que  le  socialisme  sorlost  a 
cherché  à  accréditer.  On  croit  que  la  France  serait  plus  riâie;' 
si  les  instruments  d'écliange,  monnaie  ou  papier,  étaient  |hi 
nombreux  ;  on  confond  ainsi  le  numéraire  avec  le  capital  iS»* 
pénible,  ce  qui  n'est  pas  du  tout  la  même  chose.  "  ••' 

La  France  possède,  en  effet,  une  quantité  de  numéraireilv 
que  double  de  celle  qui  suffit  à  alimenter  les  transactions OMH 
merciales  de  l'Angleterre  ;  mais  cela  signifie-t-il ,  comm  te  ' 
prétend  M.  Joutne  ,  que  la  France  ait  plus  de  ressources p  ; 
TÂngleterre,  plus  de  moyens  d'activer  son  travail  indosiriEl  i 
et  commercial?  Assurément  non;  pas  plus quel'encaisseellO''  ' 
tif  en  numéraire  d'un  banquier  ne  donne  la  mesurera  lOD 
crédit  et  de  sa  riche&se.  Le  capital  se  compose  des  imqMi- 
bles ,  des  machines,  des  outils ,  des  moyens  de  trsinspopt^M* 
ganisés ,  des  matières  premières  acquises ,  des  produits  fr- 
briqués,  de  la  science  des  producteurs  et  du  talent  desonvrion; 
enfin  de  tout  ce  qui  représente  une  valeur  quiconque  ;  &^ 
gent  monnayé  n'en  est  qu'une   partie,  et  h  phis  Mb 
relativement. 

On  répète  souvent:  il  faut  créer,  il  faut  agrandir,  il Urt 
élargir  le  crédit  ;  il  faut  créer  le  crédit  commercial  €t  tOfr- 
cicr.  Mais  le  crédit  ne  se  crée,  ni  ne  se  décrète  paséKRh 
torité.  Quand  même ,  ainsi  que  le  demandent  les  sodàlMM; 
ainsi  que  le  désirerait  M.  Jouyne  ,  on  jetterait  dans  la-dM- 
lation  une  quantité  quelconque  de  papier-monnaie,  ou  sfc'lton 
veut  de  billets  de  banque  -,  on  n'augmenterait  pas  d'tm  oik^ 
time  le  capital  disponible  du  pays.  Voilà  ce  qu'on  ne  satt  pis 
comprendre.  Au  surplus,  nous  trouvons  dans  ce  qui  s'est  passé 
récemment  sous  nos  yeux ,  une  preuve  frappante  à  rappui'  de 
cette  observation.  Comment  se  fait-il  que  dans  les  moments 
de  crise  commerciale ,  alors  que  les  transactions  diaÛDueat, 
les  mêmes  moyens  d'échange,  qui  suffisaient  cepcodant i  des 
transactions  plus  multipliées ,  semblent  tout-à-coup  devenir 


—  363  — 

plus  rares?  Us  ne  sont  ni  perdus ,  ni  détruits.  On  dit  (|ii'ils  se 
GKtot;  la  vérité  est  que  la  circulation  s'arrête,  avec  le 
nremait  commercial  et  industriel  du  pays.  La  pièce  de 
dtqlrancs,  qni ,  dans  les  temps  prospères ,  passait ,  en  quel- 
PIB jours,  en  dix  mains  diiïérentes,  et  dont  la  puissance 
Wtainsi  décuplée,  reste ,  faute  d'emploi ,  dans  la  pocho  de 
llliB^  la  possède ,  qui  la  réserve  pour  un  besoin  réel;  qui  (a 
dépense  enlin  parla  consommation  ,  et  qui  ne  la  fait  pas  va- 
loir par  le  travail.  Car  c'est  le  travail  qui  manque  à  l'argent , 
OtlUftpasTargent  au  travail.  L'ouvrier,  le  cultivateur  souf- 
ftaot,  Don  pas  parce  que  l'argent  n'existe  pas  avec  assez  d'à- 
boadaiiBe  dans  le  pays  ,  mais  parce  que  le  premier  ne 
Movfe  pas  l'emploi  de  ses  bras ,  ni  le  second  le  placement  de 
161  denrées  Doublez  la  masse  de  numéraire  existant  en 
Ftanee,  vous  ne  changerez  rien  à  cette  situation. 

Tous  croyez  que  quelques  billets  de  banque  de  plus^  jetés 
telle  mouvement  commercial,  pourront  lui  donner  la  vie 
qiilui  manque  Mais  la  banque  de  France,  dont  aujourd'hui 
la  caves  regorgent  d'une  quantité  de  numéraire ,  supérieure 
à  todt  ce  qu'elle  avait  pu  y  réunir  jamais ,  dans  les  années  les 
IIbb prospères ,  la  banque  dont  la  circulation  en  billets,  est 
tgde  à  cette  quantité  de  numéraire ,  et  pourrait  être  élevée  de 
MÉiame  millions  encore ,  malgré  les  ressources  immenses 
dfiBteDe  peut  disposer  en  faveur  du  commerce ,  ne  voit-elle 
pnAaque  jour  son  porte-feuille  se  restreindre  ? 

Ce  fait  ne  démontre-t-il  pas,  jusqu'à  l'évidence,  que  le 
cridit  a  une  force  expansive  ou  restrictive  qui  lui  est  propre , 
indépendamment  de  la  quantité  de  valeurs  échangeables, 
HBâiéfaire  ou  billets ,  qui  se  trouvent  a  sa  disposition  ? 

Je  n'ai  pu  m'empecher  de  m'arrcter  à  cette  discus- 
âOD>  parcequ'il  y  a ,  dans  le  livre  de  M.  Jouyne  ,  tout 
tm. chapitre  qui  traite  do  la  création  du  crédit  foncier, et 
VK'ilrevient  fréquemment  sur  cette  idée.  Mais  en  supposant 
l'organisation  du  crédit  foncier,  telle  que  la   conçoit  M. 


—  364— 

JouYMB^  ce  qu'il  n'explique  peut-être  pas  assez  neUemeol» 
ce  crédit  sera  représenté  par  du  papier ,  qui  ne  représeoien 
pas  lui-même  un  atome  de  richesse  nouvelle.  Quelle  sent  h 
fonction  de  ce  papier?  Le  cours  en  sera-t*il  libre  ou  forpit 
Libre ,  le  papier  nouveau  cherchera  vainement  son  empkill 
où  le  crédit  commercial  et  industriel  languit  çt  se  ressent  ; 
forcé  t  il  amènera  dans  toutes  leè  valeurs  une  déprédatioi 
simultanée  et  précisément  proportionnelle  à  la  masse  à 
valeur  nominale  qui  aura  été  ajoutée  aux  valeurs  existaqlli. 
Cela  ne  parait  pas  contestable,  et  je  doute  qu'après  réflexin, 
H.  JouTNE  lui-même  puisse  le  méconnaître. 

Aussi  bien ,  tout  cela  n'est  dans  son  livre  qu'un  acoeieoin, 
auquel  il  a  donné  trop  de  place.  J'ai  hâte  d'arriver  à  b  qOBh 
tien  principale,  qu'il  a  envisagée  avec  la  modération  ennta 
temps  et  avec  l'intelligence  éclairée ,  qui  caractérisent  tt 
esprit  sagement  progressif. 

H»  JouTNE  fait  justement  ressortir  tous  les  inconvënientidi 
système  prohibitif ,  que  l'Empire  a  légué  à  la  France, «}i*  . 
tèroe  qui  pouvait  à  une  autre  époque  avoir  sa  raison  d'teii 
comme  arme  de  guerre  et  de  défense  politique,  mais  qfàèb* 
viendrait  un  nonnseus,  s'il  était   indéfiniment  malnteBiv 
après  que  trente -cinq  années   de  paix   non    iaterrair 
pue,ont  établi  entre  les  peuples  des  besoins,  des  inlerili 
communs ,  je  dirai  presque  des  liens  d'affection  et  de  cm* 
fraternitéintime.  Paix  et  prohibition,  sont  deux  faits daat<k 
parallélisme  est  impossible ,  et  dont  l'un  est  logiquranat  h 
négation  de  l'autre.  C'est  un  point  sur  lequel  les  éconemMei 
et  les  hommes  pratiques  tomberont  facilement  d'accord* 

D 'ailleurs  ;  pour  qui  veut  aller  au  fond  des  dioses,  la  pve* 
hibition  est  loin  de  réaliser  le  but  qu'on  veut  atteindre/Les 
besoins  do  consommation  sont  la  règle  et  la  mesure  de  la  ooih- 
sommation  elle-même.  Si  les  objets  prohibés  sont  demandéi, 
ils  arrivent  nécessairement,  quoiqu'avec  plus  on  moîDade 
facihté,  au  consommateur,  grevés,  sous  forme  de  prime  do 


.       —  366  — 

ontcebaDdei  du  surcroit  de  prix  que  le  consommateur  peut 
apporter.  Le  trésor  perd  le  montant  de  cette  primo  ou  plus 
idoe  que  des  droits  modérés  lui  eussent  permis  de  percevoir, 
ftf industrie, quoi  qu'on  fasse,  n'est  précisément  protégée 
|I9  de  la  différence  de  cette  plus  value  sur  le  prix  d*acliat  à 
Pteanger. 

:  On  a  beaucoup  recherché,  dansées  derniers  temps,  les 
lojans  de  pourvoir  au  déficit  toiyours  croissant  de  nosflnan- 
6iit  Après  avoir  touché  à  des  impôts  nécessaires,  dont  la 
lAmeanraitdû  être  ajournée  jusqu'à  Theure  de  la  prospérité, 
a  voulu  combler  les  vides  par  je  ne  sais  quelles  combinai- 
monstrueuses ,  qui  ne  pouvaient  qu'aiïaiblir  les  facultés 
poduclrices  du  pays ,  au  lieu  d'augmenter  la  somme  des  re- 
VHHIS.  Mais  le  moyen  le  plus  simple ,  le  plus  facile ,  le  plus 
îsmédiatemeot  réaUsable,  on  n'y  a  pas  songé.  H.  JouTna 
UtolMerver  avec  raison  que  cet  impôt  des  douanes,  qui, dans  les 
Cpaditiiwis  actuelles,  ne  compte  guère  au  budget  que  pour  4  50 
ailHonay  un  système  plus  large  pourrait  en  doubler  le  pro- 
diit«  6t  il  aurait  pu  ajouter  que  toutes  les  autres  branches  de 
raïamu  publics  profiteraient  encore  indirectement  de  Tim- 
pdiîoo  nouvelle  qui  serait  ainsi  donnée  au  commerce. 
•  Dae  des  erreurs  des  partisans  du  système  prohibitif ,  c'est 
deuH^oser  la  puissance  de  la  consommation  intérieure  ren- 
fmiée  dana  des  bornes  étroites  et  en  quelque  sorte  infran- 
fiiusaables  i  et  de  vouloir  par  conséquent  réserver  exclusive* 
mol  ce  marché  à  l'industrie  même  du  pays.  Mais  il  faut  leur 
nfppeler  sans  cesse  que  la  consommation  effective  est  et  sera 
toiyoQra  bien  loin  de  représenter  la  consommation  possible;  que 
la  ccHMoaunation  ne  s'accroît  pas  seulement  en  raison  des  be- 
soins, QUMs  aussi  en  raison  de  la  variété  des  besoins,  et  qu'elle  est 
aiosî  susceptible  de  s'accroître  en  proportion  indéfinie  ;  qu'un 
des  moyens  de  l'exciter ,  c'est  d'activer  et  de  multiplier  les 
transitions  commerciales  d'individu  à  individu  ,  et  à  plus 
forte  raison  de  peuple  à  peuple;  enfin  qu'il  ne  peut  y  avoir 


—  366  — 

d'achat ,  qui  ne  se  solde  en  dèfinilive  par  un  échange,  et  que 
pour  satisfaire  les  besoins  (nouveaux  que  TimportatioD  des 
marchandises  étrangères  peut  créer,  il  faut  bien  que  let»* 
vail  national  crée  lui-même  de  nouveaux  produits. 

Quand  on  consulte  les  tableaux  du  commerce  extérieardi 
la  France ,  on  est  frappé  de  l'importance  de  nos  exportationi 
pdur  les  pays  que  notre  législation  douanière  semble  aToir 
principalement  traités  en  ennemis.  Malgré  toutes  les  entrava 
que  nos  tarifs  ont  élevées  entre  T Angleterre  et  nous,  TÀih 
gleterre  est  devenue  progressivement  notre  principal  débou- 
ché extérieur.  Dans  la  période  décennale  de  1827  à  4836,jdla 
n'occupait  que  le  second  rang ,  après  les  Etats-Unis,  dam  le 
chiffre  annuel  de  nos  exportations,  et ,  sur  b%i  millions it 
demi  de  valeurs  dont  se  composaient  celles-ci  en  moyeoMt 
elle  nous  prenait  65  millions  et  demi.  Dans  la  période  dé: 
cennale  de  1 837  à  1 846 ,  les  Elals-Unis  passent  au  second  . 
rang,  pour  céder  le  première  TÂngleterre,  qui  nousacM 
pour  sa  part;  année  moyenne,  97  millions  de  valecirs sur  71}. 

En  4  847 ,  le  progrès  de  nos  exportations  en  Ângletem 
continue.  De  il3  millions,  chiffre  de  Tannée  précédente, 
elles  s'élèvent  à  126  millions  et  demi.  Elles  montent  enfinia 
chiffre  énorme  de  1 89  millions,  en  1 848,  soit  au  2/9  de  tontes 
nos  exportations  réunies. 

Et  cependant,  les  produits  de  l'Angleterre  ne  trouvaient^ 
place  sur  notre  marché  que  dans  une  proportion  très  infé- 
rieure :  22  millions  seulement  dans  la  période  déceniialede 
1827  à  1836 ,  80  millions  dans  celle  de  1837  à  1846,  TSmilT 
lious  en  1847 ,  enfln  un  peu  moins  de  29  millions  en  4848; 

Ces  faits  ne  portent-ils  pas  en  soi  leur  enseignement? 
N'csl-il  pas  évident  que  les  meilleurs ,  c'est-à-dire  les  plus 
sûrs  et  les  plus  riches  débouchés  nous  sont  offerts  précisé- 
ment par  les  nations  que  de  malheureux  préjugés  veulent  doqs 
faire  envisager  comme   rivales  ?  Ne  voit-on  pas  que  ees 
nations,  ot  l'Angleterre  entre  toutes,  ont  d'autant  (dus  à 


-  367  — 

Hhetori  la  France  qu'elles  ont  pins  à  lui  vendre ,  cl  qu'il  esl 
Ifêoprës  aossi  absurdoilc  vouloir  nous  isoler  d'elles,  quMI  le 
»Ml  de  protéger  Tinduslric  du  Midi  de  la  France  contre 
IMiâlrie  plus  avancée  des  provinces  du  Nord? 
*  jor  tout  cela,  sur  bien  d'aulres  points  encore,  je  ne  puis 
411e  louer  les  aperçus  inlelligents  dont  le  livre  de  M.  Jouy]|b 
eit-rimpli ,  et  la  tendance  vraiment  éclairée  des  idées  cco- 
«uniques  qui  y  sont.exposécs.  Tout  au  pins,  aurais-je  à  faire 
qartques  réserves  sur  la  question  d'application.  Ainsi,  je  crois, 
IWC'H.  JoVTNE,  qu'un  système  de  tarir  plus  modéré  devrait 
priraloir  ;  mais  je  crois  que  ce  tarif  doit  toujours  être  com- 
Unéen  vue  d'une  sage  protection  ,  car  l'impôt  des  douanes, 
iKMait  purement  fiscal ,  serait  le  pire  de  tous  les  impôts. 

lu  fond,  le  but  de  M.  Joutne  a  été  de  vulgariser  les  idées 
Airéforme  économique .  dans  la  limite  du  raisonnable-  et  du 
pôMible.  Son  ouvrage,  malgré  lesimpcrfeclionsdeformeoude 
détiît  que  j'ai  du  relever,  mérite  les  sympathies  et  les  en- 
eborageroeots  de  tous  les  hommes  qui  s'occupent  de  la  situa- 
tionet  de  l'avenir  commercial  de  la  France,  et  la  Société  de 
sMnstique  ne  peut  qu'applaudir  à  l'intention  de  l'auteur, 
nttri  bien  qu'à  sdft  efforts. 

RÀtKAT^  par  M.  de  Bonnemànt  ,  sur  le  livre  de  M.  Rem aglb  , 
ii^iuU:deS'hospices d'enfants  trouvés  en  Europe  etprinci- 
palêmmU  en  France,  —  Messieurs  ,  —  La  grande  et  délicate 
^MËtion»  que  M.Rehaclb  s'est  proposé  de  traiter  dans  la  prin- 
cipale de  ses  œuvres,celle  du  maintien  ou  de  la  suppression  des 
bospicea d'enfants  trouvés,a  été  souvent  TobjeldecontrovenBes 
sMeusea  ;  elle  a  divisé  les  esprits  les  plus  éminonts. 

L'auteur  entreprit  son  travail  pour  répondre  par  une  ré- 
Allalîoii  victorieuse,  aux  lettres  de  Lord  Broughau  qui 
d^lBiidait  la  suppression  des  hospices  d'enfants  trouvés  ;  il  le 
eëmpldta  prâr  répondre  aux  questions  mises  aux  concours  en 
4835,  4836  et  4837,  par  l'Académie  royale  du  Gard,  la 


—  368  — 

Société  académique  de  Maçon ,  la  Société  des  établissemesto 
charitables  de  Paris,  et  telle  est  l'importance  de  cette  oeom, 
la  profondeur  des  recherches  auxquelles  '  elle  a  donné  lin, 
le  talent  d'observation  qui  la  distingue,  qu'elle  fut  succen- 
vement  couronnée  par  les  trois  corps  savants  dont  nous 
d^  parler.  Depuis  cette  époque ,  plusieurs  livres  nouveaux 
cette  matière  ont  paru,  mais  aucun,  à  notre  avis»  ne  tnila 
d'une  manière  aussi  sérieuse,  avec  une.  aussi  grande  sapé* 
riorité ,  la  question  des  enfants  trouvés  ;  et  chacun  d'&xi  oi- 
me ,  à  part  la  question  de  la  suppression  ou  du  main  tien  Is 
tours ,  ne  fait  que  reproduire,  dans  d'autres  termes  peui^kil^  ^ 
l'oeuvre  que  M.  Remàgle  a  complétée  en  1845,  par  son  nniort 
au  Ministre  de  l'intérieur  sur  les  infanticides  et  les  Mrti 
nés,  dans  leur  relation  avec  les  enfants  trouvés. 

Nous  ne  dirons  pas  trop  ,  en  s^joutant  que  M.  RbiucuIé    ] 
autorité  et  qu'il  serait  tout-à-fait  impossible  d'écrire  M^fliV-    | 
d'hui  sur  cette  partie  de  l'économie  politique,  sans  0(Misallerki 
nombreux  documents  ;  laborieusement  amassés  par  M  ert 
qu'on»  trouve  à  chaque  page  dans  ses  livres. 

L'auteur  ouvre  son  livre  d'une  manière  tout-à-falt  nenei 
profitant  des  chiffres  de  la  statistique  moderne,  qui  bî  lOBl 
d'une  incontestable  utilité  ;  il  remonte  plus  haut  encore  pour 
chercher  la  réponse  aux  difficultés  proposées.  Il  demandsi 
rhistoire  les  enseignements  refusés  à  l'observation  individiMlIl. 
II  joint  la  méthode  historique  à  Texamen  philosophique  et  as 
forme  ainsi  cette  conviction  profonde  et  érudite  avec  laqiMiii 
il  écrit. 

Cherchant  d'abord  les  influences  sous  l'actioa  desqosUei 
ont  pris  naissance  et  se  sont  développés  les  hospices  d'eofeiMs 
trouvés  dont  l'utilité  et  le  caractère  sont  si  contestés  anijoiir^ 
d'hui  ;  pensant  qu'il  y  a  toujours  entre  la  nature  d'une  «eili- 
tution  et  son  origine  une  affinité  nécessaire ,  M.  Rkhaou 
remonte  aux  premiers  siècles  du  monde  pour  aooi  déoimlrer 
que  l'expositioû  date  de  l'origine  des  peuples. 


I 


—  369  — 

>nJibin' apprends  avec  lui  que  chez  les  anciens ,  les  enfonis 

ai^racevaieni  des  soins  qu'en  vue  de  leur  utilité  dans  les  fa- 

ÉWsieldatnsrÉtat. 

-^<4inBl,  chez  les  Hébreux ,  la  loi  avait  prévu  le  cas  où  les 

fhiB' pouvaient  exposer  leurs  enfonts  ou  les  vendre  pour 


•»fii  GrécOi  ces  limites  furent  dépassées  : 

A  Athènes,  non  seulement  le  père  avait  droit  pour  payer 
ilidettes^  de  vendre  son  enfant,  mais  il  pouvait  encore  dis- 
pMr  desavie. 

')A  Laeédémone ,  l'autorité  publique  remplaçait  celle  du 
fèn*:  L'état  vendait  Tenfont  bien  constitué ,  et  faisait  jeter 
iM  pitié  dans  le  gouffre  des  Apothètes ,  situé  prés  du  mont 
l^gite ,  Tenfant  délicat  et  faible ,  et,  comme  si  une  atrocité 
Afait  être  ajoutée  à  une  autre ,  on  appelait  par  dérision  cet 
«rimit  le  lieu  du  dépôt. 

^•'!àd  BBlieu  de  ces  usages  horriblement  barbares ,  Thèbes  est 
.  lié  heureuse  exception.  Elien  nous  dit  que  Texposition  y 
<Ùt  défendue.  Le  père ,  qui  ne  pouvait  nourrir  son  enfont , 
itf foovah  le  faire  périr  ;  il  était  obligé  de  le  porter  aux  ma- 
gkttitik  Geux-ci  le  fesaient  vendre  pour  le  prix  le  plus  modi- 
qnean  profit  de  TÉtat,  et  l'enfant  devenu  grand,  se  consacrait 
lien  père  adoptif  pour  le  rembourser  de  ce  qu'il  lui  avait 
cmnb.  ' 

'"'A  Adme,  la  loi  des  douze  tables  avait  ordonné  aux  pères 
Mlover  tous  leurs  enfants  mâles  et  la  fille  ainée  de  la  famille; 
et,  quant  aux  autres  filles ,  ils  ne  pouvaient  les  exposer  avant 
taar  3^  année.  Cette  loi  fut  observée  jusqu'au  temps  où  la 
earrqptîan  se  fut  introduite  dans  la  nation  -,  mais ,  dès  lors , 
t^ïposition  des  enfants ,  sans  distinction  d'âge  ni  de  sexe 
fêenentsi  commune ,  que  «  L'exposition  d^un  enfant  et  les 
ilksiâimù  d'une  vie  miraculeusement  conservée ,  fournissent 
tmx  etmiquês  latins  le  nœud  de  toutes  leurs  pièces.  » 

TOMB  XIV  47 


-  370  — 

Mais  combien  l'esprit  du  christiaiii«iie  devait  reoHMriar 
epcojre  90us  ce  rapport  sur  l'esprit  païen  I 

«  L'ancien  monde ,  constitué  sous  un  seol  principe ,  k 
«  force ,  affectait  un  grand  mépris  pour  ce  qu'il  y  a  d#  phH 
«  faillie ,  renlancct  La  religion  nouvelle  •  formée  sops  }%> 
«  fluence  la  plus  pure  du  devoir^  dut>  dés  les  premiers  jwi 
«  de  son  existence ,  l'entourer  de  plus  de  sûipa  an  nheo 
t  même  de  sa  faiblesse.  » 

Sous  ÂTHÉNAGEAAS  et  JULIUS  PaULUS,  QOUS  VOyam  4111 

s'éveiller  un  profond  intérêt  pour  les  enfants  trouvés.  Cm* 
TANTIN  converti  à  la  foi  chrétienne ,  invite  ou  plutôt  oWpi 
en  331 ,  les  étrangers  à  prendre  soin  de^  eofanti  etpniik 
Sous  Yalientinien  ,  VAI.ENS  et  GRATiENy  l'expositic»»  M 
enfants  est  défendue  sous  des  peines  très  sévères;  d^aiiMi 
Empereurs  vont  bien  plus  loin  ;  ils  joignent  au  don  (du  la.vih 
le  bienfait  de  la  liberté  ;  enfin  Justiii ien  ,  voyant  les  4|lllll 
richement  dotées  et  persuadé  que  leurs  bieoa  SQiM  I0  fitP^ 
moine  des  pauvres,  ordonna  au  préfet  d'IUyne  de  JPaiM 
les  eni^nts  à  la  charge  des  évéques  et  de  leurs  égta'soSf  Qt  c^frt 
de  ce  moment ,  sous  le  nom  de  Brephoft^ophia^  que  \m  ynr 
miers  hospices  d'enfants  trouvés  sont  fondés ,  et  preoMiit  ta 
caractère  public. 

Les  constitutions  de  Justin^kiy  n'ayant  pas  pépétr^  davalai 
Gaules,  à  cause,  sans  doute,  des  nombreuses  invasions  d^  Sus 
baresqui  avaient  fait  naître  d'autres  souveraiuetés ,  U  if  M 
pas  étonnant,  nous  dit  M.  Rçmacls,  que  cette  partie  dunMdi 
soU  restée  plus  lopgtemps  à  recevoir  le  bienfait  im  tjmfjim 
d'epfauts  trouvés,  ni  ; 

On  eu  trouve  seulement  {es  premières  traoes  dMi  .te 
capitulaires  de  G^ARL«MAfiNE,  mais  les  ordounan^es 4(l<i 
moif arque ,  pas  plus  que  les  décrets  dç  divers  ooneite  «t  aor 
tamwent  de  celui  d'Arles  ne  purent  empêcher  1  i^gm  la 
5-*  jusqu'au  4  S"*  siè(4e  »  l'usage  barbare  de  vendre  te  «h 
fants ,  et  les  saints  hommes  qui  s'étaint  voués  à  millA  pérOs 


—  374  — 

fMrmdierà  deë  Barbares  d'innocttites  TictittiM,  qu'on 
■iMiC  M  marAë  ocAnme  desbétes  de  «Mme,  ne  purent 
HÉèpiner. 

ffifeftibpMreoù  l'auteiir  présente  ses  vnes  sur  les  hospiees  da 
y'ii^ti  edtmne  socnrce  première  des  bienfaits  répandus  sor 
kiénÂota  Ironvés,  n'est  pas  un  des  moins  intéressants  de  son 
mnêgé*  Nous  avons  pensé  vous  être  agréable  en  transcrinnt 
-ici  l'une  de  ses  principales  parties  : 

«  Vers  le  milieu  du  XII*  siècle,  dit  M.  Rbmiclk  ,  thrdt  à 
«  HSntpAi^  ou  dans  les  environs  un  homme  de  la  famille  et 
V  la  la  vie  duquel  nous  ne  savons  rien ,  sinon  qu'il  aima  les 
•  fUmes  M  leur  éleva  de  magnifiques  asiles.  Les  ehronl* 
«  ^jMim  da  temps  rappellent  frère  Gdt  ou  maître  Gur. 
tfQÉrtqaea-ons  trompa  parla  similitude  des  noms  étjAds 
i  «MSiM  pàt  la  t^randeur  des  établissements,  le  font  fils  de 
s  MtluÉiiM ,  comte  de  Montpellier;  mais  les  témoignages 
I  le  lldstoire  résistent  ft  cette  filiation .  inutile  d'ailleurs  à  sa 
1 00lre.  Frèra  GuT  fonda  à  Montpellier ,  antérieurement  à 
«  1180 ,  un  hospice  qu'il  plaça  sous  l'invocation  du  S -Esprit, 
4  sidans  lequel  il  recevait  les  hommes  malades  et  les  enfants 

•  Varûreàt»  hospitaliers  du  Saint-Esprit  s'établit  en  même 

<  tettj»  âoos  sa  direction  pour  le  soulagement  des  misères  ; 

.  e  mfMfére  prit  en  peu  de  temps  une  extension  considérable. 

«fié  iMttvélles  maisons  furent  fondées.  A  la  fin  de  ce  siècle  , 

i'  M'y  eiÉ  avais  deux  à  Rome ,  une  à  Marseille ,  une  à  Berge- 

t  fi6|  OM  &  Troyes  et  d'autres  en  différents  lieux.  L'ordre 

t  tatakm  solennellement  reconnu  par  le  Saint  Siège ,  et  Guy 

«  «I  Ibt  nommé  Grand-Maftre.  Six  ans  après,  iRifoCBiiT  III 

c  l'appela  à  Rome  et  lui  confia  la  direction  de  la  maison  Stmeta 

tf'  ÉNM  tu  Saseia,  à  laquelle  il  venait  de  donner  la  même 

e^dMhiatioft  qu'avant  la  sienne  à  Montpellier.  » 

Dte  hnrs,  partout  où  Ton  veut  porter  secours  aux  enfonts 
trouvés ,  nous  voyons  recourir  à  Tordre  du  Saint  Esprit,  et, 


—  372  - 

en  4291,  cent  ans  seulemenl  après  leur  formalion,  toutes  kk 
parties  de  rÀllemagne,  de  Tltalie ,  de  la  France  ^  de  VEsgt- 
gne ,  de  rÀnglelerre  avaient  de  ces  établissements.  Dioi 
une  bulle  de  Nicolas  IV ,  qui  en  contient  la  nomeodature , 
nous  voyons  qu'il  y  en  avait  1 1  en  Bourgogne ,  3  en  LorraîBe^ 
S  dans  les  provinces  narbonnaises ,  2  en  Languedoc,  4  dus 
la  Guyenne,  autant  dans  le  Berry,  3  dans  la  province  d*Ai)B|^ 
4  dans  le  Viennois. 

Paris  ne  vit  s'établir  un  hôpital  pour  les  enfants  trouiés 
qu'en  4362.  M.  Remàclb  considère  Tédit  de  Charles  VII,  en 
4  445 ,  qui  défend  de  recevoir  dans  les  hospices ,  des  enfuto 
autres  que  ceux  légitimes,  comme  un  moyen  détourné  de  Aire 
taire  des  exigences  qu'on  était  alors  hors  d'état  de  satisbiief 
et  non  la  défense  de  prendre  dans  des  hospices  des  entaU 
illégitimes,  puisque  dans  le  même  édit ,  il  est  ordonné  911'M 
continuera  de  quêter  pour  ceux-ci  «  un  certain  lit  étaoti 
l'entrée  de  Véglise  cathédrale  de  Paris.  »  ,  :\\ 

Mais  cette  proposition  de  M.  Rebiagle  a  trouvé  des  contCH 
diçteurs. 

M.  Labourt  soutient  que  l'hôpital  du  Saint-Esprit  a'éliit 
destiné  qu'à  recevoir  des  enfants  légitimes  «  puisque  le  Prh 
cureur  du  Roi  au  Châtelet  ayant  fait  transporter,  en  4445, 
des  enfants  au  maillot ,  trouvés  les  uns  par  la  ville ,  bf 
autres  emportés  aux  hms  dudit  lieu  ou  jettes  nuitammfiit  k 
val  les  rues ,  il  s'éleva  entre  lui  et  les  administrateurs  M 
l'hospice  un  débat  assez  grave  pour  que  Charles  VII  reqdh 
en  faveur  de  ceux-ci  une  décision  motivée  repoussant  la  |kA- 
tention  du  procureur  du  Roi ,  et  non,  en  invoquant  les  atatiA» 
mais  en  puisant  ses  motifs  dans  des  raisons  d'état  et  de  hapts 
administration. 

?(ous  rangeant  de  l'avis  de  M.  Labourt  ,  nous  pensons  avec 
lui  que  la  crainte  d'aifaiblir  le  remords  que  devaient  ëproiner 
ceux  qui  exposaient  leurs  enfants ,  d'atténuer  la  juste  réf^o* 
bation  qu'ils  devaient   inspirer,  avait  fait  établir  comme 


—  373  — 

iBUMHid'élal  y  Qu'il  ne  devait  élre  créé  par  le  Gouvernement 
MWilaUiiaement  où  ces  petits  infortunés  pussent  recevoir 
répriv^Ienides  sans  maternels. 

i\4âaà-  dMDdonnés  par  Téglise  dont  les  canons  protecteurs 
Meai  tombés  en  désuétude,  et  par  le  pouvoir  civil  dont  les 
9ge8  prévisions  redoutaient  un  état  de  clioses  qui  s'est,  en  ef~ 
fBlyiéaliséplns  tard,  ii  était  cependant  nioialeineut  impossible 
qne  les  enfants  exposés  restassent  ainsi  en  dehors  de  toute 
pntectioQ  et  en  quelque  sorte  iiorsla  loi. 

Ceflil  à  cause  de  cela ,  sans  doute,  que  s'établit  la  coutume 
da  piester  en  Véglise  de  Paris  pour  les  enfants  trouvés  eî 
ifÊBàmnUj  certain  lit  étant  dans  ladite  église  par  certaines 
permîmes ,  que  des  charités  et  aufnônes  qu'Us  reçoiveni  les 
tnu  tmecnUunèé  nourri  et  gouverné,  criant  publiquemeni 
onpassants  par  le  lieu  où  Icsdits  enfants  trouvés  sont  ces 
mois  :  Faitsb  bien  a  ces  pauvres  enfants  trouvés. 

Mus  eomme  cet  usage  devait  avoir  pour  résultat  d'attirer 
Hn.  r^gliae  Notre  Dame,  les  eufants  qu'on  exposait  à  Paris, 
et  que  les  sœurs  hospitalières  (appelées  certaines  personnes 
dam  redit  de  Charles  VII)  ne  pouvaient  suffire  >  au  moyen 
teamnôoes,  à  leurs  besoins ,  il  s'ensuivit  que  les  chanoines 
pûittrent  plainte  à  la  Cour  de  ce  qu'ils  étaient  exclusivemeni 
chqiBti  des  suppléments  à  ajouter  ;  il  y  eut  procès,  et  par 
sut^ydeiUL arrêts,  en  1547  et  en  1552,  par  lesquels  le  Roi 
oqloan^tqu'ilsseraient  nourris  par  les  seigneurs  haut  justi- 
Cim!i  tant  séculiers  qu'autres. 

Jhjft  dès  l'instant  où  l'Eglise  abandonna  ces  pauvres  en- 
6MIi  le  service  des  enfants  trouvés  tomba  dans  un  affreux 
désordre.  M.  de  Villeneove  Bargemont  nous  dit  ;  «  qu'en- 
«  tre  les  inains  de  sulbaternes  avides ,  les  enfants  trouves 
c  devinrent  l'objet  d'un  trafic  scandaleux  ;  on  les  vendait  à 
c  dflS: bateliers,  à  des  mendiants  el,  comme  disent  les  mémoi* 
«  res  du  temps,  à  dés  magiciens.  Le  prix  courant  était  de 
«  30  sols,  9 


—  374  — 

El  OD  Yil  alors  des  nourrices  dont  les  enbats  <iai6Bt  amcIi^ 
venir  en  acheter;  on  enacbetait  là  aussi  pour  en  supposer  ùm 
les  familles ,  ce  qui  occasionait  les  toonbles  les  plus  gnm. 
L'édit  de  Henu  U  ,  de  février  4  556 ,  esl  une  prao^  osodiifli 
était  allé  loin  le  désordre  des  mœurs  et  combien  il  était  » 
gent  d' y  porter  remède. 

Mais  cet  édit,  loin  d'y  remédier^engendra  une  fouled^É*: 
Les  pariemenls  se  lassèrent  de  trouver  des  coupables  et  iM 
indidgenceen  augmenta  le  nombre,  t  Ici,  nous  ditM*liH 
€  MACLE  y  se  manifeste  une  influence  bien  remarquable ,  te 
s  mauvaises  mœurs  sur  les  lœs.  Elles  les  corrompent  êtà 
•  km  source ,  non  seulement  en  altérant  les  bénites  ioii^ 
t  lectuelles  et  morales  des  peuples,mais  enecHre  en  poonart  M 
s  l^latenr  à  des  exagérations  qui ,  pour  avoir  été  dMte 
»  par  une  intention  droite^n^ensont  pas  moins  dangereosMi 
<  On  voulait  prévenir  les  infanticides  et  les  abandons^  .jiM 
t  pour  arriver  à  ce  résultat,  on  forçait  la  nature  à  âéooriMnr  ' 
t.aes  mystères;  on  arrachait  à  la  pudeur  son  voile;  en  pm^ 
t  vait  arriver  au  scandale,  on  y  arriva.» 

Ici ,  laissons  encore  parler  M.  Rbmaclb  : 

a  U  fallait  pourtant  relever  à  ses  propres  yeux,  cellail^ 
s  ciétë  réduite  à  rougir  d'elle-même;  il  fallait  fairo  wrki 
t  scandale  de  Thumanilé  et  introdinre  les  nouveOee  fteMH 
«  tioBs  dans  les  voies  qu'un  heureux  instinct  Vèmt  fi^ÉÊÊ' 
«  L'œuvre  était  immense  ;  une  pauvre  veuve  la  tetilft^  MUl 
«  avec  deux  servantes,  elle  recueillait,  le  matin dadHif 
t  maison ,  les  enfants  que  les  soldais  de  la  police  sfiienlla 
a  massés  dans  leurs  rondes  de  nuît.Mais  ses  reBSMroei'éHtlM 
«  MUes  et  sa  demeure  étrmte.  Il  fallait  tirer  an  aort  efetii; 
a  d'entr'eux  qui  devaient  être  conservés  ;  les  antrea  êUUtâ 
t  repoussés ,  non  sans  pitié.  Pour  comble  de  disgrienyMS 
«  servantes  détruisaient  en  secret  l'œuvre  de  sa  bienlaiiMBe  ; 
t  eHes  vendaient  les  enfants. 


-.  375  — 

1  lyhiy  parai  celui  dont  l'inépuisable  diarilé  semblait 
t'jpMsr  avec  elto  le  remède  à  toutes  les  douleurs  sociales.  • 
'^ii  ratoor  d'une  de  ses  missions,  Vincent  db  Pauli,  que 
Iteiia  presque  nommer  l'Ange  Tisible  de  ta  Proridenee, 
NMiie  aous  les  murs  de  Paris ,  un  de  ces  enfanta  Mire  les 
d'un  mendiant  occupé  à  déformer  ses  membres.  Saisi 
y  il  accourt  avec  Tintrépide  confiance  de  la  Tertai  ; 
M  imche  sa  Tictime ,  remporte  dans  ses  bras ,  traTorae 
Éiii  assemble  la  foule ,  appelle  sur  ces  enhnts  la  pitié  pabU«- 
W,  el,  peu  de  jours  après ,  il  fondait  pour  eux  son  premier 

^GettoCBayre  magnifique  de  dévouement  et  de  charité  passa 

rlanidesépreuves;  elle  en  sortit  victorieuse  etfutpuissam- 

aMeneourasée  par  deux  de  nos  Rois  Louis  XIII  et  Louis 

If. 

tu  p9int  intéressant  aurait  été  la  recherche  du  nombre  des 

j^lkMÎs  dans  chaque  ville  avant  et  après  rétablissement 
il  nouveaux  hospices;  M.  Remaclb  regrette  que  les  élé- 
éilsd^un  pareil  travail  lui  aient  manqué. 
La  révolution  de  1789  détruisit  l'œuvre  de  Vincent  dk 
îitt'^  comme  les  guerres  de  religion  avaient  anéanti  celle 
|i]f(sÉ|^liers  du  Saint-Esprit;  mais  ce  ne  fut  que  pour  peu 
NÉfltf|  il  est  i  croire  même  que  sa  pensée  fut  de  les  régé^ 
ÀéK  14  série  de  décrets  rendus  à  cette  époque  prouve 
Ijamipent  qu'on  s'en  occupa  beaucoup.  M.  Remacle  nous 
Ijiiaie'toàtes  ces  lois  et  les  critique  justement  puisqu'elles 
Iplàèrmt  leur  elTet.  «  L'image  d'un  hospice  était  comme 
blïanee  d'alors ,  l'image  du  chaos.  » 
IfT  dfcret  du  1 9  janvier  4  8H  présente  de  notables  amélio- 
lÉi  amr  le  régime  adopté ,  mais  il  n'échappe  pas  non  plus 
fteitfpre,Uenqaé  leurs  auteurs  eussent  généralisé  tout  ce 
IjlMivaient  trouvé  de  remarquable  dans  les  anciens  régle- 
àla. 


-  876  — 

H.  REMiCLK  trouve  que  la  disposition  de  ces  décrets  por- 
te en  eux  un  double  vice ,  d'où  soat  nées  ces  conlinueita 
plaintes  sur  l'énormitë  de  la  dépense  des  enfants  trouva  et 
celles  plus  gravps  encore  sur  l'augmentation  du  nombre  d(t 
ex  positions. 

«  En  4784,  NecKER  portait  à 40,000  le  nombre  des» 
ftnts  trouvés  en  France, en  1768,  il  était  deSt.OOO.'fl 
1809,  de  69,000,  »  Dans  un  intervalle  de  25 ans  ,  il i*Bll 
donc  augmenté  de  39,000.  i 

■    Le  nombre  des  enfants  trouvés  a  été  depuis  : 
en  t815  de    84,000 
<821        105,008 
1825        117,305 
18S3        127,507 

Augmentation  pendant  ces  25  années ,  période  égaie  i  i)  \ 
précédente ,  58,507  ,  et  différence  en  plus  en  faveur  de  lapé-  ^ 
riode  qui  a  pour  elle  les  tûurs,  29507  ou  le  double,  n 

Cette  dernière  conséquence  suffira  pour  vous  prouver  ipil 
M.  REHiCLB  est  l'adversaire  des  tours. 

Nous  avons  essayé  de  vous  donner  une  analyse  de  iapirlie  < 
bistoriquc  du  livre  de  M.  Reuàcle  ,  afin  de  vous  faire  coair  " 
prendre  l'étendue  el  la  partie  de  son  œuvre;  il  nous  resterailà 
vous  entretenir  de  la  partie  dogmatique,  nous  demandorsi.)! 
société  de  vouloir  bien  nous  pardonner  de  ne  pas  la  lui  sou-  . 
mettre  aujourd'hui ,  ayant  besoin  de  nous  entourer  de  docu- 
ments qu'il  nousaété  impossible  de  nous  procurer  cejour, 
enir'aulres  le  dernier  rapport  par  M.  Behoit  d'âzi,  fait  ï  la 
chambre  des  représentants.  ■  !  «j- 

Toulefois,  comme  la  nomination  de  m.  REMiCLKanlitMA 
correspondant  ne  saurait  être  retardée ,  l'acquisition  qoâiHl 
&ire  la  Société  devant  être  d'un  incontestable,  avantansmi 
die,  nous  vous  prierons  de  regarder  ce  rapport  à>nunAKRj- 
mlné  et  nous  conclurons,de  concert  avec  M-  P.-H.  IU>iJX,DOtn 


;  —  377  — 

koiorable  Secrétaire  perpétuel ,  à  ce  que  M.  Remacle,  au- 
jHHKl'buî  premier  magistrat  de  la  ville  d'Arles,  soit  admis 
IQ  nombre  des  membres  correspondants  de  la  Société. 

•  - 

Mémoire  sur  la  réforme  des  prisons ^  par  M.  Vaucibb.  — 
La  réforme  des  prisons  et  des  bagnes  est  une  des  questions 
flOBt  le  plus  de  droit  à  fixer  l'attention  des  hommes  d'état  et 
te  personnes  qui  se  préoccupent  de  la  position  morale  de  la 
Fimce.  Le  précèdent  gouvernement  qui  en  avait  senti  toute 
riaiportance,avaitprésenté,en  484i,aux  chambres  législatives 
Qnprojet  de  loi  sur  ce  sujet, dont  l'adoption  avait  été  renvoyée 
i  h  session  suivante ,  par  des  motifs  qu'il  est  inutile  de  rap- 
p6krici,  La  part  funeste  qu'un  grand  nombre  de  forçats 
Ubérésont  prise  à  tous  les  complots  anarchiques  qui  ont  été 
Imnés  depuis  un  an  y  rend  encore  plus  frappant  le  danger 
dnsyslème  actuel,  et  le  besoin  urgent  d'une  réforme  ;  c'est 
0941a  m'engage  à  traiter  ce  sujet  aclucllcment,  malgré  les 
acuités  financières  du  moment ,  parce  que  la  gravité  du 
Wl  rendra  peut^-être  les  moyens  d'exécution  plus  faciles  à 
iiûaver. 

B  but  reconnaître,  cependant ,  que  l'autorité  a  beaucoup 
anrélioré,  depuis  20  ans ,  l'état  matériel  des  prisons  et  le  sys- 
tème hygiénique  des  détenus;  mais  le  manque  d'un  plan 
liréié)  et  surtout  les  obstacles  insurmontables  opposés  par 
l^tdes  constructions  existantes,  ont  rendu  presque  in- 
MsiUes  les  améliorations  qui  ont  été  tentées  dans  le  ré- 
vm  moral. 

Poursuite  d'une  de  ces  contradictions  trop  nombreuses  dans 
ûotre  système  répressif,  qui  n'est  souvent  plus  en  harmonie 
avec  les  besoins  de  notre  époque ,  la  peine  de  Temprisonne- 
nent  semble  diminuer  en  rigueur  et  en  intensité ,  à  mesure 
pi^eile  s'applique  à  des  condamnés  plus  coupables ,  et  que 
s  loi  a   eu  l'intention  de  punir  plus  sévèrement.  Ainsi  les 

tOME  XIT  4S 


—  378  — 

maisons  de  dépôt  sont  pires  que  les  maisons  de  justice,  iiSÙ^ 
ci  que  les  prisons  centrales ,  et  ces  dernières  que  les  bagnÉi 
en  sorte  que  le  prévenu  est  plus  mal  traité  que  l'àceoié, 
l'accusé  que  le  condamné  ,  et  le  simple  correctionnd  ntt 
une  prison  plus  dure  que  le  réclusionnaire  qui  envie  i  aï 
tour  le  sort  du  forçat. 

Un  des  inconvénients  qui  figurent  en  première  ligne  4ii, 
le  système  actuel ,  est  le  mélange  qui  a  lieu  dans  les  maiidÀ  ' 
de  dépôt  et  de  justice  des  prévenus  de  tous  âges ,  sans  di^ 
tinction  pour  la  gravité  des  délits  dont  ils  sont  accusés ,' flOB 
seulement  entre  eux,  mais  encore  avec  des  condamnéiéi 
passage.  Cette  méthode  est  aussi  injuste  que  dangereuse;  A 
est  injuste  parce  que  tout  prévenu  doit  être  entouréd'uné|l^ 
vention  légale  d'innocence ,  jusqu'à  sa  condamnation  si  dlii 
lieu ,  ce  qui  n'est  pas  toujours  le  cas  ;  elle  est  dangereuseptf^ 
ce  que  les  liaisons  volontaires  qui  s'établissent  entre  dasm- 
damnés  pour  délits  ou  pour  crimes,  et  les  prévenus  qui  ftk 
renvoyés  acquittés,  exposent  souvent  ces  derniers  à  Ikl 
entraînés  plus  tard  dans  le  vice ,  par  les  sollicitations  on  kl 
menaces  de  ces  anciennes  connaissances.  La  justice  peats^ 
surer  des  pré  venus  ;  mais  elle  ne  doit  pas  les  exposei'àtt 
perdre  à  la  suite  de  leur  prévention. 

On  retrouve  le  même  vice  d'organisation  dans  les  priidtt 
centrales  et  les  bagnes ,  mais  avec  des  conséquences  bien  phi 
fâcheuses,  parce  que  le  sc\jour  pêle-mêle  des  diverses  cîli- 
gories  des  condamnés  y  est  bien  plus  prolongé  que  daof  itt 
maisons  de  dépôts.  Elles  sont  devenues  de  véritables  éo6i^ 
d'enseignement  mutuel  pour  le  crime,  et  il  n'est  plusdoslw 
que  c'est  à  ce  déplorable  système  de  répression,  qu*esttt 
Taccroissement  effrayant  des  crimes  et  des  complots  qui  tHh 
nacent  aussi  sérieusement  la  société  que  les  personnes. 

Il  est  évident  que  dans  l'état  aQtuel,'la  prison  et  le  tUt^ 
ne  sont  plus  une  peine  pour  la  plupart  de  leurs  habitants  i  cl^ 
que  loin  d'être  un  objet  d'effroi  pour  ceux  qui  y  ont  àiji 


—  379  — 

Us  les  considèrent  au  contraire  comme  une  station 
inent  se  reposer  des  fatigues  et  des  agitations  de 
aiyeutureuse  »  comme  un  asile  où  iis  trouvent  des 
et  une  sympathie  que  la  société  leur  refuse,  et  où 
pentleur  énergie  et  leur  perversité  dans  les  en- 
ents  et  les  conseils  de  leurs  compagnons  d'infamie, 
ime  à  demi  perverti  apprend  à  s'enhardir  dans  le 

jeune  homme  profite  de  Texpériencc  des  Nestors 
et  sans  parler  de  ces  intimités  monstrueuses  qui 
la  nature ,  les  condamnés  ont  tout  le  loisir  de  former 

des  liaisons  et  des  projets  qui  sont  mis  à  profil  après 
issement. 

une  pareille  vie ,  il  faudrait  qu'un  homme  fût  un 
'  ne  pas  retomber  dans  le  crime  ;  ne  le  voulut-il  pas, 

facilement  entraîné  par  les  menaces  et  les  dénon- 
e  ses  anciens  camarades  de  captivité,  et  il  est  à  peu 
ain  d'aller  ainsi  de  condamnation  en  condamnation 
récbafaud. 

ts  expliquent  sufiisnmmcnt  Taugmcntalion  inquié- 
i  criminalité  en  France,  et  la  proportion  croissante  des 
écidives  dénonce  plus  que  tous  les  raisonnements 
ité  delà  peine  et  les  vices  de  son  application.  M. 
L  (  de  la  Drôme]  a  dit  avec  beaucoup  de  raison  : 
it  ou  coupable,  tout  homme  qui  a  franchi  le  seuil 
son  est  perdu.  »  En  eiTct,  la  société  repousse  avec 
.homme  qui  a  vécu  plus  ou  moins  longtemps  dans 
es  du  crime  ;  ce  malheureux ,  privé  de  tout  moyen 
I  d'existence,  est  forcement  entraîné  dans  de  nou- 
its  contre  la  propriété  et  les  personnes. 
ger  d'un  pareil  état  de  choses  a  été  depuis  long- 
•mpris  dans  Lpus  les  états  civilisés  ,  et  la  Belgique, 
rT^Uemagno  et  jusqu'à  Titalie  ont  successivement 
emple  des  États-Unis  et  de  T Angleterre ,  en  établis- 
stàri^c  pénitencier.  Partout  les  résultats  ont  répoudn 


—  380  — 

aux  espérances  qu'on  en  avait  conçues,  et  it  fiiut  espc 
DOS  législateurs ,  pénétrés  de  Timportaiice  immense 
réforme,  ne  voudront  pas  que  la  France  entre  la  dehn 
la  voie  de  la  régénéra ticm. 

Passons  maintenant  à  Texamen  comparatif  des  A 
tèmes  pénitenciers  qui  se  partagent  les  opinions ,  du 
dit  d'AoBUBN,  basé  sur  l'isolement  de  nuit  et  le  tr 
commun  de  jour ,  et  le  système  pensylvanien  basé  s 
lement  absolu  de  jour  et  de  nuit  avec  le  travail  en 
Leur  but  commun  est  d'empécber  que  lesdétenn 
corrompent  mutuellement  par  un  contact  jouniad» 
mener  chez  eux  par  le  silence  et  la  réflexion,  une 
ration  morale ,  impossible  à  obtenir  dans  le  systémt 
d'empêcher  les  récidives  par  Tmtimidation  morale  < 
duit  le  régime  sévère  de  ces  maisons;  d'alléger  les  i 
deTétat,  par  une  bonne  direction  du  travail  des  ( 
et  enfin  de  leur  faciliter  leur  rentrée  dans  la  Soàn 
l'habitude  du  travail  et  la  possibilité  d'en  trouver  par  '. 
charitables  des  sociétés  de  patronage  pour  le&  Ubé 
deux  systèmes  consacrent  en  principe  rabsence  d 
communications  entre  les  détenus  ;  mais  ils  sont  loi] 
avis,  d'y  parvenir  avec  une  égale  efficacité ,  et  j'en  ( 
plus  loin  des  preuves  variées. 

Le  système  d'AuBURN  est  celui  d'après  lequel  j'ai 
cuterla  prison  pénitentiaire  qui  fut  établie  dans  le  t 
Genève,  en  483d.  Elle  se  compose  d'unbâtimeD 
contenant  l'administration,  la  chapelle,  la  cuisine  et  1 
accessoires ,  et  de  deux  ailes  rayonnantes  contenant  i 
les ,  4  ateliers  distincts  et  les  réfectoires,  et  séparëci 
cours  pour  la  promenade  des  détenus.  Cette  disposil 
être  présentée  comme  convenable ,  sous  le  rappoit  A 
veillance  qui  s'exerce  avec  facilité,  depuis  la  salle  d'in 
soit  sur  les  ateliers ,  soit  sur  les  cours. 

  son  entrée  dans  la  prison,  chaque  détenu  eftt 


—  381  — 

:.  v0Mdiiit  dans  la  salle  de  bain  où  il  est  lavé  à  fond  el  revêtu  du 

ï  'rmfao^  pénal  ;  de  là  il  est  conduit  dans  sa  cellule  où  il  reste 

r '^(«mfiné  jour  et  nuit,  de  trois  à  six  mois ,  suivant  son  deg^réde 

culpabilité.  On  le  laisse  sans  travail  pendant  une  4  5*  de  jours , 

l  >|tar  l'abandonnera  ses  réflexions.  Le  tempsde  son  isolement 

ilhnlii  expiré,  il  travaille  en  commun  dans  des  ateliers  où  des 

^idvArts  d'œuTres  sont  charges  de  faire  observer  le  silence  le 

'^jto  absolu.  Le  travail  dure  environ  44  heures  ;  il  est  accordé 

.Ijpihenre  pour  le  repas  ou  la  promenade  qui  se  fait  dans  les 

«m  en  marchant  circulairement  à  deux  pas  de  distance. 

la  travail  est  envisagé  comme  une  faveur  qui  peut,  pour  un 

[    imder  acte  d'insubordination ,  étro  suspendue  pendant  un 

l  .aok  et  pendant  trois  mois  pour  chaque  récidive. 

F  v.<^ihidépendamment  des  services  religieux  qui  ont  Heu  le 

r    finafiehe^t  les  jours  de  fêtes,  les  visites  des  aumôniers  sont 

edndées  de  manière  à  ce  que  chaque  prisonnier  en  ait  au 

,.    iûîiis  une  par  mois. 

i'Ponr  rinstruction  morale,  une  bibliothèque  composée  de 
«liliisi religieux,  moraux  etinstructifs,  choisis  et  distribués  par 
taiaiimdntesou  par  les  membres  du  comité  de  surveillance 
MrdOt  est  mise  à  Tusage  des  prisonniers  qui  doivent 
neenwr  au  moins  une  fois  par  mois  une  visite  d'un  des 
QSÉBbres  du  Comité. 

r  lies  visites  des  parents  ne  sont  accordées  que  tous  les  mois; 
flUei  ont  lieu  dans  un  parloir  disposé  de  manière  à 
linntir  tout  contact  ou  remise  d'objets ,  et  en  présence  d'un 
M^loyi;  ehaque  visite  ne  peut  durer  plus  d'une  demi  heure. 
CjMtquiarrivent  dans  la  prison  ne  sachant  pas  lire,  reçoi- 
VtStttchaque  jour  une  leron  de  lecture ,  et  l'on  donne  h  tous 
kiKitres.  deux  leçons,  par  semaine,  d'écriture, d'orthographe 
eifarilhmétique. 

ieawtin  aprés^ue  la  cloche  du  lever  a  été  sonnée,  les  gar- 
difsift omrent  les  cellules  de  leur  division  ;  les  prisonniers 
'^nnoent  lenr  vêtement  qu'ils  avaient  déposés  le  soir  dans  le 


—  382  — 

corridor,  ils  s'habillent,  se  lavent,  font  leurs  liU,  balayeDi 
leurs  cellules  et  le  corridor,  en  présence  des  gardiens  qaîlei 
rassemblent  ensuite  pour  les  conduire  dans  les  ateliers. 

Pendant  la  nuit  ils  sont  surveillés  par  les  gardiens  qui  091 
leurs  chambres  à  Textrémité  des  corridors  des  cellules  it 

■ 

qui  font  leur  ronde  en  marchant  avec  précaution,  et  portaot. 
des  chaussons  en  peau  ou  en  lisière ,  pour  n'être  point  eo- 
tendus  par  les  prisonniers. 

Dans  le  système  pensylvanien ,  les  prisonniers ,  ainsi  qoe 
nous  Tavons  dit,  sont  enfermés  dans  des  cellules  le  jaw*  1 
comme  la  nuit.  Les  cellules  sont  assez  vastes,  bien  aéréeii  '] 
salubres ,  pourvues  d'un  bon  lit,  des  meubles  nécessaires;.  \ 
des  conduits  y  amènent  de  l'eau  fraîche ,  des  ventilateurs  i^.  ; 
nouvellent  constamment  l'air ,  des  lieux  d'aisance  entière-  - 
ment  inodores  y  sont  quelquefois  établis. 

A  son  arrivée,  le  détenu  est  visité  par  le  médecin  qui  con»- 
tate  rétalde  sa  santé  ;  on  lui  fait  ensuite  prendre  un  baiDf 
et  on  le  revêt  de  l'uniforme  do  la  prison.  Les  effets  qu'il  a 
apportés  avec  lui ,  sont  lavés  et  soignés  dans  un  magasin  pour 
lui  être  remis  à  sa  sortie;  cela  terminé,  on  lui  couvre  les  yeax 
avec  un  capuchon ,  et  il  est  conduit  dans  cet  état ,  par  tes  gar-. 
diens,  dans  la  cellule  qu'il  doit  occuper. 

Le  numéro  placé  sur  sa  porte ,  devient  désormais  sa  seolo 
désignation.  Lorsqu'il  est  entré  dans  sa  cellule ,  on  loi  dé- 
couvre les  yeux  et  on  le  laisse  seul;  là,  il  reste  sans  ouvrage  et^* 
sans  livre,  abandonné  quelques  jours  à  ses  réflexions.. 

Si  le  prisonnier  sait  un  des  états  exercés  dans  Vél^ 
blissement,  on  lui  permet  de  le  pratiquer;  s'il  n'en  apis, 
on  lui  en  désigne  un  qui  lui  est  enseigné  par  un  des.  gar- 
diens. 

Chaque  détenu  a  une  demi  heure  de  promenade ,  dans  une 
cour;  les  parents  des  détenus  ne  sont  jamais  admis,  mais  les 
inspecteurs ,  les  aumôniers ,  le  directeur ,  le  médecin ,  les 


—  383  -- 
;et  les  \isileiirsufllciels  leur  font  d'assez  fréquentes 

ônc  à  tort  que  l'on  a  appelé  jusqu'à  présent  ce  régi- 

prisonnement  :  Tisolement  absolu.  Il  serait  plus  juste 

1er  :  le  système  de  la  séparation  absolue  et  continue 

nniers  entre  eux. 

l'un  prisonnier  est  malade,  on  le  fait  transporter  dans 

iellules  d'infirmerie. 

position  rayonnante  des  bâUments  des  condamnés» 

ue  le  culte  puisse  avoir  lieu  sans  être  obligé  de  faire 

détenusde  leurs  cellules;  Tautel  est  placé  au  point 

lesi)ortes  des  cellules  sont  cntr'ouvertes  et  le  prison- 

t  voir  cl  entendre  le  prêtre  qui  célèbre  Toflice 

iToir  décrit  dans  leur  application  pratique  les  deux 
d'ÂUBURN  et  de  Pensylvanic,  il  me  reste  à  les  com- 
signaler  les  inconvénients  et  les  avantages  do  cha- 


k* 


I  système  d'AuBUBN ,  Temprisonnement  solitaire  de 
n  progrés  sur  Tancien  état  de  choses  ;  mais  pendant 
it-il  laisser  aux  prisonniers  la  faculté  de  se  voir ,  la 
5  de  se  parler?  Non ,  car  c'est  presque  rendre  illu- 
rstème cellulaire?  C'est  manquer  le  but  qu'on  doit 
dans  l'emprisonnement  pénitencier,  qu'un  détenu  à 
de  prison ,  puisse  rentrer  dans  la  société  sans  avoir 
d'être  reconnu  par  ses  compagnons  de  détention  et 
.rainé  de  nouveau  dans  le  crime. 
nco  exigé  dans  les  salles  de  travail  et  les  réfectoires 
le  d'AuBURN,  il  est  impossible  de  le  faire  obsener:  qui 
[u'ellc  est  chez  l'homme  la  force  irrésistible  de  ce 
communiquer  sa  pensée  à  son  semblable ,  et  com- 
bstacles  qu'on  y  oppose ,  le  rendent  ingénieux  pour 
ref  que  ce  soit  par  la  langue  des  yeux  ;  par  celui  des 


—  384  — 

doigts,  et  par  le  mouvement  des  lèvres,  les  détenus  parvien- 
nent toujours  à  se  communiquer  leurs  pensées. 

Le  silence  et  la  concentration  en  présence  de  leurs  sem- 
blables, excitent  au  plus  haut  degré  leurs  mauvaises  pas- 
sions. J'ai  vu  des  détenus  se  prendre  de  passion  pour  un  de 
leurs  camarades ,  d'autres  avoir  des  haines  pour  lesdMfe 
d'ateliers,  qui  les  portaient  à  la  fureur  ;  ces  motifs  perpétoeli 
de  distraction  sont  autant  de  stimulants  à  rinsubordioatk» , 
autant  d'obstacles  au  repentir ,  par  conséquent  au  retour  à  de 
meilleurs  sentiments. 

La  réunion  d'un  grand  nombre  de  détenus  dans  un  même 
local  présente  des  dangers  pour  la  sûreté  des  gardiens,  ou 
excite  à  la  révolte. 

Enfin ,  dans  le  système  d'AuBURN ,  obtient-^n  des  résullits 
satisfaisants  de  régénération ,  et  les  récidives  sont-elles  moitts 
nombreuses?  Pour  réponse  à  cette  question ,  jç  citerai  ceqoe 
Texpérience  a  démontré  dans  le  pénitencier  de  Genève  depuis 
4824  à  4844.  La  population  de  la  prison  a  toujours  été  crois- 
sante et  a  dépassé  le  nombre  des  cellules.  Depuis  cette  époque 
Fancienne  prison  qui  renfermait  des  prévenus,  ayant  été  n^- 
construite  sur  le  système  pensylvanien ,  Teffet  moral  qu'elle 
a  produit  et  surtout  les  heureux  résultats  de  risdement 
pendant  la  prévention  des  détenus  ont  immédiatement  Mt 
diminuer  de  8  pour  -/.  le  chiffre  des  condamnés  à  la  prism 
pénitentiaire. 

Un  fait  encore  que  je  dois  citer  en  faveur  du  système 
pensylvanien ,  c'est  la  conversion  de  Thabile  et  dévoué  dt<* 
recteur  de  la  prison  pénitentiaire  de  Genève,  qui,  après 
avoir  combattu  loyalement  pour  le  système  d'AcBURN  ^  est 
revenu  au  système  de  Pensylvanic,  convaincu  par  SOans 
d'expérience  et  d'observations  consciencieuses. 

D'après  ce  système,  quel  que  soit  le  caractère  du  condamné 
il  est  amené  forcément  à  faire  nn  retour  sur  lui-même  ;  il  se 
livre  avec  ardeur  à  une  occupation  qui  devient  alors    un 


—  385  — 

jHIHiiifBéinenl/bienloin  d'être  une  aggnvation  de  peine,  c'est 
aV^Éiinehtponrson  âme  qui  ne  se  dévore  plus  elle-même. 
*ViMt,  par  ces  progrès,  se  développer  souvent  en  lui  une 
MM'qnfl  n*a?ait  pas  cru  posséder  et  il  en  vient  peu  à  peu 
Htf  ciMlTaincre  qu'au  lieu  de  vivre  comme  un  débauche, 
eéniieun  homme  vil  et  criminel,  haï,  méprisé  et  repoussé 
di-M  semblables ,  il  pourra  lui  aussi  redevenir  un  citoyen 
ril^,  laborieux  et  rentrer  dans  la  société  sans  crainte  d*en 
ëké'  Àpoussé ,  ou  d'être  entraîné  dans  le  vice  par  ses  compa- 
gBODS  de  captivité. 

-^Cé'  SéiU  fait  parle  assez  fortement  en  faveur  du  systcQie 
prijjjtfaiiien  ;  car  il  est  le  seul  qui  puisse  atteindre  le  but  que 
wpratNMela  loi ,  en  empêchant  le  détenu  d'être  plus  mau- 
TliiVliflbrtant  de  prison  que  lorsqu'il  y  est  entré. 
'Ah^  l'adoption  du  système  pensylvanicn ,  les  classes  et  les 
(iM||drie8  entre  les  condamnés,  si  difliciles  à  établir  ,  devien- 
iHi'  hmtiles  ;  lin  dernier  avantage  de  ce  système ,  est  que 
pHMdè  tontes  communications  entre  eux,  les  déténus  n'ont 
iritrifer  16tee  morale  et  aucun  moyen  d'action  ;  leur  surveil- 
Irikjb  Alt  bcile  et  mille  détenus  peuvent  être  contenus  aussi 
iMmont  qu'un  seul. 

IRtai  ne  pensons  pas  que  le  système  pensylvanien  doive 
âlMiP  ilj^lpKqné  aux  condamnés  à  perpétuité  ;  nous  croyons 
iiAlMfqae  les  récidivistes  après  deux  condamnations  doivent 
Jlli^'ÀMiînîs  à  un  autre  système  de  répression  ;  nous  pensons 
dVlV  tbiSthe  manière  pour  les  enfants  et  les  militaires. 

Abttl ,  pour  les  condamnés  à  perpétuité  et  les  récidivistes , 
iiOiîÉ  «diqrterîons  la  transportation ,  et  pour  les  enfants  et  les 
notaires,  les  colonies  agricoles  déjà  si  heureusement  appli- 
iffiMs^èn  France  et  en  Piémont ,  avec  l'isolement  en  cellule 
pMf  latiuit. 
'PoiArles  antres  catégories  de  prisonniers,  le   système 

TOME  XIV.  49 


—  386  — 

pensylvanien  doit  être  préféré ,  en  modifiant  nos  lois  pénales 
afin  que  la  peine  soit  proportionnée  à  la  sévérité  de  la  déten- 
tion. 

On  peut  aussi  avancer  que  les  dépenses  de  premier  étaMi»- 
sement  seraient  compensées  par  une  écojaomie  sensible dwi 
nos  budgets.  En  eiïet ,  le  nombre  des  détenus  serait  réchùt, 
soit  par  l'effet  moral  de  la  répression ,  soit  par  la  diminutifli 
de  la  durée  des  peines  ;  et  le  travail  des  détenus  étant  génécil 
et  bien  ordonné  donnerait  des  produits  beaucoup  plus'éleiéi 
que  dans  l'état  actuel. 

Nous  ne  pensons  pas  que  l'industrie  privée  puisse  beaudûpp 
souffrir  de  la  concurrence  du  travail  fait  par  les  dét^H^i 
lorsque  l'état  fera  confectionner  aux  prisonniers  l'habillcinBitM 
et  une  partie  de  l'armement  de  l'armée  de  terre  et  de  iotf«  - 

La  dépense  des  prisons  d'après  le  système  pensylvayiii^ 
n'est  donc  pas  un  capital  improductif  comme  dans  1q  ^i^tàflt 
actuel.  Il  est  bon  aussi  que  nous  fassions  observer  qpià  ûjfm 
le  midi  de  la  France  on  obtiendrait  une  grande  réduction^W^ 
les  frais  de  construction  de  ces  édifices  par  l'abs^cQ  ^ 
appareils  de  chauffage  nécessaires  aux  Etats-Unis  et  M  Aflh 
glelerre. 

Enfin ,  pour  le  département  des  Bouches-du-Rhone ,.  ififûB 

pensons  que  les  fonds  nécessaires  pour  la  constructioad'iilW 

prison  sur  le  système  pensylvanicn,  pouvait  contenir  ^ou^ 

cellules,  seraient  facilement  pourvus ,  parla  vente  de$|i6rfaii|| 

que  possède  l'état  sur  le  Cours  Bonaparte  \  terraio^  ^'W 

grande  valeur  pour  des  maisons  d'habitation ,  et  d'un  fimloi 

dangereux  comme  arsenal  dans  les  moments  d'agitatlÉHi  f^ 
litique. 

Au  moment  où  de  toutes  parts  l'opinion  publique  sa  prô()i^ 
cupe  avec  tant  de  motifs  d'inquiétude  de  l'état  noiaral  ^  ]a 
société,  où  partout  on  désire  ardemment  apnorler  ^  Wil 
un  remède  efficace.  Que  feut-il  faire  ? 

Si  je  ne  me  trompe,  d'une  part  améliorer  la  posîtioD 


—  387  — 

miléridle  M  inteUecluelle  des  classes  ouvrières ,  mais  en 
tûiÊBlb'  temps  adapter  une  reforme  dans  notre  système  ré- 
pressif. 

Aqourd'bui  la  question  pënitenliaire  est  avant  tout  une 
question  sociale.  Elle  ne  peut  être  ajournée  plus  longtemps. 
Li  Société  de  statistique  de  Marseille  Ta  compris  en  ouvrant 
unconcours  sur  cet  important  sujet;  si  j'essaye  aujourd'hui 
de  lui  présenter  mes  idées  et  l'expérience  que  j'ai  acquise , 
c^eet  dans  Tespérance  que  de  plus  habiles  que  moi  s'occupe- 
root  d'avancer  la  solution  de  cette  importante  question. 

Nota.  Plus  tard  j'aurai  l'honneur  d'accompagner  ce  mé- 
moire, de  notes  statistiques,  du  résultat  obtenu  dans  le  canton 
de  Genève,  sur  les  prisons  dont  l'une  est  construite  d'après 
le  système  d'ÂusuRN  et  l'autre  d'après  le  système  pensylva- 
Qien. 

Ces  notes  oht  été  communiquées  le  4  juillet  1849;  les 

m: 

La  réforme  des  prisons  fut  introduite  à  Genève  en  1822.  Le 
jnrisêonsulte  Dumont  ,  ami  de  Bentand,  qui,  dans  un  séjour 
deplosieurs  années  en  Angleterre ,  avait  pu  en  apprécier  les 
heureux  effets ,  en  fit  la  proposition  au  conseil  représentatif 
et  le  gotnrernement  présenta  un  projet  de  loi  pour  construire 
im  prison  pénitentiaire  sur  le  système  d'AuBURN^  devant 
MIeftir  cinquante-six  cellules  pour  les  condamnes  à  une 
pehfr  au  dessus  de  deux  ans. 

hbê  prévenus  et  les  condamnés  à  une  courte  détention 
^ient  renfermés  dans  l'ancienne  prison  dite  deTEvêché. 

BdpuK  Tannée  1819jusques  à  celle  de  1 824 ,  la  moyenne 
des  prisonniers  à  l'Évëché ,  a  été  de  68  détenus, 

fie  f8S4  à  la  fin  de  4843 ,  époque  à  laquelle  le  système 
cellalaire  (d'AuBURN)  fut  établi ,  la  moyenne  des  détenus  dans 
oeevingt  années  a  été 

Pour  la  prison  pénitentiaire  de  59  détenus.  .1       ... 

Pour  la  prison  de  l'Évcché.  .  52  .  id.  .  .  .  * 


—  388  — 

Pendant  les  cinq  années  qui  se  sont  écoulées  depuis  4 8i4,. 
date  de  Tintroduction  du  système  d'isolemeat  absolu  diaija 
maison  de  détention  (dite  de  TEvêché  ). 

  la  un  de  Tannce  1848 ,  le  nombre  moyen 
des  prisonniers  a  été  pour  la  prison  pénitentiaire 
de .    .    , 45  détenus     ,        ^ 

Pour  la  prison  de  rEvêché,  sys- 
tème pensylvanien 49     id. 

Diminution  47 


et  dès  lors  cette  moyenne  se  prolonge. 

D'après  les  observations  faites  mensuellement  à  GenéTejrt 
ailleurs  où ,  dans  les  temps  de  crise  politique,  des  préoccopir 
tiens  de  ce  genre  s'emparent  plus  ou  moins  de  tous  les  eqjiiti, 
les  délits  et  les  crimes  qu'engendre  la  politique ,  absoitat 
Tesprit  d'hommes  qui,  sans  cela,  machineraient  contre  b 
propriété  individuelle.  On  voit  bien  que  TintroduclioD 
du  système  cellulaire  tend  par  l'effet  moral  qu^ll  prûM) 
réaliser  une  diminution  sensible  dans  le  chiffre  de  la  popil^ 
lion  de  la  prison. 

Rapport,  communiqué  par  U.  Vaucheb,  sur  l'étai  acifili 
et  Vavenir  des  classes  ouvrières  en  \  849 ,  par  M.  AB^fJi) 
Président  du  Comité  de  la  Société,  pour  l'amélioratùm  4||t 
classes  ouvrières,  —  Le  Comité  de  la  Société  i)Our  l'amfjiir 
ration  du  sort  des  classes  ouvrières ,  ne  veut  pas  commeilltf 
une  nouvelle  année ,  dans  des  circonstances  aussi  extragiriiî? 
naires  que  les  présentes,  sans  offrir  à  ses ^uscripteurs  fiàh 
noblesse ,  au  clergé  et  aux  classes  moyennes  de  rAns^elam 
en  général ,  quelques  paroles  de  félicitation  et  d'Av^tîffe- 
ment. 

Nos  motiifsde  félicitation  ,  qui  seront  évidents  pour  t^tli 
monde ,  sont  :  qu'une  année  de  convulsions  répanc|uiBS  iui 
toute  TEurope  se  spit  écoulée,  en  Angleterre,  presque 


amswe  alaone  flériMue,  et  que  celte  tranquillité  géuérale,  qui 
9?^  jCûnacirvée  malgré  la  gène  produite  par  le  manque  de 
iqpit  I  U  pauvreté  et  les  privations  qui  en  sont  résultées , 
gifcnifl  ^oiter  en  nous  un  sentiment  de  gratitude  et  nous  ame- 
ner a  .apiHréçîer  plus  profondément  ces  institutions  qui  ont 
9ÎMi  surmonté  l'orage.  Enfin,  nous  nous  félicitons  surtout  que 
cet  esprit  de  religion,  quoique  pas  assez  généralement  et  com- 
plétaineut  répandu,  se  soit  encore  montré,  malgré  sa  faiblesse, 
ieneilleur  frein  des  perturbations  intérieures. 

Jiais  t  outre  ces  motifs  généraux  de  gratitude ,  le  Comité  a 
48  pwsaantes  raisons  de  féliciter  les  souscripteurs  sur  les  pro- 
grés faits  dans  le  courant  de  Tannée  dernière  par  leurs  eflorts 
.  ilp»:  jw^médiats.  Non  seulement  le  patronage  de  sa  Majesté  et 
#8(#foyalépouxa  encouragé  et  facilité  le  commencement 
d'ju  nouvel  édifice  de  grande  imporlance ,  la  Maison-modèle 
puarJeslamilles,  qui  va  s'éle>er  prochainement  surlester- 
lÉÔHiniaind  de  LSaint-Giles  ;  mais  Texemple  que  nous  avons 
doimé  commence  à  être  suivi  sur  une  vaste  échelle.  Pendant 
kiiéaniiers  mois  écoulés ,  le  Comité  a  eu  la  satisfaction  d'être 
tàaoia  de  tentatives  faites  ou  projetées  dans  plusieurs  villes 
io^rtantes  et  populeuses  et  dont  la  plupart  sontdes  imitations 
dft  celte  société. 

taa  la  grande  paroisse  de  Sainte- Anne ,  quartier  deSoho, 
ieBttlemr  et  un  comité  paroissial  ont  construit  et  ouvert  une 
HHMU'pmodèle,  dans  laquelle  d'excellents  logements  sont  dis- 
posés  pour  1 36  personnes  des  classes  industrielles.  Dans  le 
leiiinage,  dans  la  paroisse  de  St-James  de  Wesminstër,  le 
Bacteur ,  assisté  d'un  comité ,  est  également  occupé  d'une 
coDitruction  pareille. 

(lldimbourg  et  Glascow,  des  Maisons-modèles  ont  déjà  été 
ûHfcrtM  et  de  nouveaux  efforts  sont  dirigés  vers  le  même 
hol. 

A*  Bath  i  un  édifice  de  ce  genre  a  été  nouvellement  entre- 
pris par  le  clergé  et  un  conrité  local ,  et  il  n'y  a  aucun  doute 


390  — 

Peadanl  les  cin 

■  •  •   ■'. .'  ■i 

hèvement. 

date  de  Vit 

■    .ijj::itv-: 

m^ 

Maison 

maison  de  ( 

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P 

oiesd'avanct. 

lé 

t\C 

k  lYiAntiAnnAP     niminn 

.jjendanle  de  la  nôtre,  l'ouverture  rcceii. 

,  s  tiiétropolitains  près  l'ancienne  église  de  St-Paiicrud. . 
jans  lesquels  on  a  préparé  des  logements  pour  jusqu'i  M 
Êunilles  d'ouvriers. 

L'observation  de  tous  ces  efforts  de  bienveillance  poor  ta 
classes  ouvrières ,  se  manifestant  presque  simultanément,  M 
pour  votre  Comité,  une  abondante  source  de  féiidtatioiiBj 
comme  il  se  flatte  aussi  que  le  jour  n'est  pas  éloigné  où  ta 
souffrances  et  le  bien-être  des  ouvriers  des  villes  atUNntf  ", 
l'intérêt  général  de  toutes  les  classes  en  Angleterre. 

Le  Comité,  cependanl,  se  croit  obligé  d'ajouter  qodQMi  .j 
recommandations  contre  certaines  notions  erronées  qui  ék 
longtemps  prévalu  et  qui  existent  encore  chez  certaines  p^i^ 
sonnes ,  sur  la  convenance  des  tentatives  de  tous  genres  qi   ' 
sont  faites  pour  améliorer  le  sort  du  pauvre.  Les  persodM   . 
pensent  encore  qu'augmenter  le  bien-être  des  classes  ooftiè* 
res ,  c'est  encourager  leur  multiplication  ;  que  leur  WÊi^ 
tifdication  augmente  le  paupérisme  qui,  d'après  elles,  eilk' 
mal  dévorant  qui  menace  d'engloutir  la  propriété  de  toolll 
pays.  Un  coup  d'œil  jeté  sur  la  statistique  du  siècle  préseal . 
suffit  pour  dissiper  ces  craintes. 

La  populationdo  l'Angleterre  était,  eu  4817,  de  4 1 ,349y31l0 
habitants  ;  la  somme  dépensée  pour  le  soulagement  des  pm* 
vres  était  6,901,9251.  s.  (F.  172,773,425).— En  4847,  la  |0- 
pulation  dépassait  17  millions;  mais  la  somme  dépensée  n'dUit 
que  de  5,298.785  jiv.  sterl.  Ainsi ,  en  1847  ,  le  paupérisme 


—  391  — 

lC|iâeotaii  un  impôl  de  1  i  srlidlings  par  léte,  el,  on  1 847,  de 
1  icheilings. 

E0 181 7,  la  taxe  des  pauvres  s'éleva  à  0,940,925 ,  sur  une 
ppriété  totale  estimée  52,000,000,  soit  13  3/fO  p.  0/0. 
||p4847,  elle  ne  fut  que  de  5,298,785 1.  s.  sur  une  pro- 
HMb  de  67,000,000,  soit  79/fOp.  0/0.  Tout  en  admet- 
'Mone  meilleure  administration  dansTétat  actuel,  cependant 
41;  Toil  ooiatMen  est  mal  fondée  cette  opinion  alarmiste  que 
hfnqpàriaine  est  un  mal  croissant  qui ,  tôt  ou  tard  ,  doit  en* 
IJ^tir  la  propriété. 

«Mous  ne  citonb  ces  faits  que  pour  calmer  les  alarmes  et  ra- 
mener la  confiance.  Le  Comité  est  convaincu  que,  maintenant, 
rifp  oe  manque,  en  général,  pour  élever  le  travailleur  anglais 
ifllétaide  bien-être  modéré  sous  le  rapport  de  ses  besoins 
ghfyqueSj  si  ce  n'est  Tespéranco  et  la  confiance  réciproques 
4||tV  lui  et  son  patron. 

ilest.  à  Gfeindre  qu'un  sentiment  de  découragement  ne  sdt 
hofWe  principale  de  l'imprévoyance  et  des  vices  qui  demi- 
q^içofibre  parmi  les  classes  ouvrières.  Si  l'ouvrier  non  seu- 
IpfjDt  est  mal  nourri  et  vêtu,  borriblemenl  logé,  mais  encore 
s^j|K^.v«it  même,4a^ns  un  avenir  éloigné ,  aucune  perspective 
tifaMjfiT^^tiûïi,  qui  peut  s'étonner  de  le  voir  céder  trop  légè- 
rfifllfiflt  f  la  moindre  tentation  qui  l'entraîne  dans  ses  jouis- 
8)pi)MttrisiieUes  ou  dans  des  projets  criminels. 

^Qor  donner  à  un  homme  le  respect  de  soi-même  ou  la 

Pfl^aiice  pour  l'avenir ,  il  est  essentiel  de  faire  briller  à  ses 

yeu  les  rayons  de  l'espérance.  Il  n'est  que  trop  probable 

VL'iliie  Me  fait  parmi  les  pauvres  tant  de  mariages  impré- 

vçjimt^,  que  parce  qu'ils  n'ont  aucun  espoir  de  pouvoir  ja- 

m^,  (potracter  autre  chose  qu'un  mariage  imprévoyant  ; 

taq|^,qi|Q  l'homme  qui  a  connu  l'agrément  d'un  intérieur 

défi)^  ^t  qni  peut  espérer  de  le  posséder  plus  tard,  ne  se  Un- 

Tflt^îffiftbaWffaiCDt  pW  \Tè&  facilement  dans  la  pauvreté  et  la 

l^gli^iatJOD. 


-  392  - 

D*ou  l'on  peul  conduire  querunedest)lus^^sûres 
contre  les  mariages  inconsidérés  et  imprudents,esidMri(ttBnhl 
jeunes  ouvriers  au  confort  d'un  ititérieur  fespectabîÂ'à^ 
leur*  faire  entrevoir  la  possibilité  d'en  acquérir  un  p(MiFtlP 
même,  par  le  travail ,  l'ordre  et  la  frugalité.  •  ■^'■■^'-M 

Le  Comité  n'entrera  pas  daiis  de  plus  longs  détalii  éni 
cberchera  pas  à  vous  imposer  sa  conviction  et  sa  coniiifiilll^ 
mais  il  doit ,  sans  crainte  d'être  blâmé ,  attirer  l'atientioH^tf  • 
classes  riches  et  moyennes  sur  les  symptômes  de  notre  épdlÉ 
et  sur  Vimmense  importance  de  rendre  la  conditicn  des  ddHV 
ouvrières  aussi  confortable  que  leur  position  nàtni'rfMf^ 
permet.  "**?• 

Partout  l^extension  des  connaissances  et  de  l'éducatiôd  fii^^ 
vestitles  travailleurs  d'une  puissance  nouvelle.  Cette  lUMM 
sance ,  ils  Tout  employée  clTemployent  encore  dans  dheriA 
parties  de  l'Europe ,  pour  renverser  ceux  qu'ils  conflidéMlIP 
comme  leurs  ennemis  ou  leurs  oppresseurs.  En  ÂngUMfti 
il  n'existe  heureusement  aucun  fondement  pour  de  priUà^ 
attaques  ;  mais  les  souffrances  ordinaires  de  la  paurrriài^V 
elles  n'étaient  pas  adoucies  par  la  sympathie  et  allégeait  pÊfÊi 
main  d'une  bienveillante  opulence ,  pourraient  queiq^ilÉb 
être  reçues  comme  la  suite  de  l'injustice  des  faommesii  âîiÉH^i  ' 
la  leçon  et  le  conseil  de  Dieu  ne  peuvent-ils  trouTernMillil<^ 
leure  application  que  dans  ce  moment.  Deut.H  5. 4 1 .  ft^Êïtf 
«  ne  manquera  pas  de  pauvres  dans  ta  terre ,  c'est  pooi^ftl 
a  je  te  commande  d'ouvrir  ta  main  à  ton  père  et  à  PiflKK 
«  qui,  demeure  avec  toi  sur  la  terre.»  '■'  *** 

Le  Comité  terminera  en  ajoutant  quelques  mots  sàr  ttlfjUi 
le  concerne.  Les  travaux  confiés  à  ses  soins  gagnent  jethÉI^ 
lement  en  importance  ;  sa  correspondance  avec  toutes  léi^Êf^ 
tieg  de  l'Europe  s'étend  rapidement  et  des  demande^  cMP 
santés  augmentent  graduellement  ses  dépenses.  N6tfe  eMiS- 
prlseprincipale  à  Londres ,  la  Maison^modèle  pôar  \éê  MÉÉèé, 
sur  le  point  d'être  commencée ,  exigera  un  capitaldé  ft^#Ml 


—  393  — 

h.ilerl.  tandis  qu'il  n'y  en  a  guère  plus  de  5,000  souscrites 
N)or  cet  objet. 

Par  ces  divers  motifs,  voire  Comité  r^lame  vivement  de 
iMvelles  et  importantes  contributions.  Nous  croyons  pouvoir 
flBnner  qu'aucune  société ,  se  dévouant  comme  celle-ci  au 
oohgement  des  besoins  physiques  des  pauvres,  ne  s'est  lancée 
las  ime  entreprise  aussi  vaste  et  aussi  nécessaire  que  celle 
lODl  110118  nous  occupons.  Nous  désirons  vivement  d'améliorer 
aàndition  de  tous  les  travailleurs  de  ce  royaume,  et  malgré 
lilAleese  de  nos  efforts,  nous  conserverons,  comme  encou- 
i^pment,  l'espoir  qu'avec  de  la  persévérance  et  la  bénédic- 
Bon  de  celui  qui  juge  la  cause  du  pauvre  et  du  nécessiteux , 
wtn  lâche ,  toute  grande  qu'elle  est ,  s'accomplira  dans  une 
flaririne  mesure. 

IbPPOBT ,  par  M.  Dufaur  oe  Montfort  ,  sur  le  livre  de 
K.  Nmebbt  Bonafous  ,  intitulé  :  Etudes  sur  VAstrée  et  sur 
tàmà  d'UrfA.  — ^  Messieurs ,  chacun  sait  que  les  romans  de 
etevilerie  ont  précédé  les  admirables  travaux  du  Dante  ;  ils 
M Airitipliérent  d'une  manière  prodigieuse  dans  le  moyen-âge  ; 
B^teiila  maladie,  la  (lèvre  chaude  de  ce  siècle  impressionna- 
Hà/m  besoin  de  contenter  l'imagination  publique  tendue 
îMldtaerveilleux.  On  dit  que  H.  de  Paulmt  les  a  tous  lus 
et  (oe  l'extrait  de  ses  lectures  n'occupe  pas  moins  de  quarante 
vAmes.  Excusez  du  peu  I 

<t  Et  que  contiennent  ces  romans  ?  Des  fables ,  des  sornet- 
ta,  des  faits  controuvés,  des  aventures  purement  imagi- 
ttlm ,  sans  ordre  ni  vraisemblance  ;  de  telle  sorte ,  comme 
hmiarque  Ahtot  ,  qu'on  les  prendrait  pour  les  songes  de 
Vâtpe  malade  en  délire,  plutôt  que  pour  des  inventions  d'un 
kottne  sensé  et  judicieux.» 

€'«it  Dom  RiYBT«qui  exhale  ainsi  son  courroux  contre  les 
<iraBak  la  feçon  des  Palmbrin  d'Olive ,  Palvbrin  d'Angle- 
tone-,  des  Floriaii  du  désert ,  des  Auadis  de  Gaule ,  des 

TOME  XIV .  50 


—  394  — 

Lanceloi  du  Lac ,  des  Chevaliers  de  la  Table-Ronde ,  eto.  ; 
mais  il  s'en  faut  de  beaucoup  qu'il  confonde  avec  cesproda^ 
tiens  indigestes  l'Âstrée  de  d'IlRFê ,  et,  cependant ,  elle  âeo 
le  même  sort ,  comnîe  s'il  se  fut  agi  des  Gombïrtille  ,  dei 
MoNTREUx ,  des  ScuDÉRT ,  des  Lalalprenède  ,  eux  aussi  in 
oracles  de  leur  temps  ;  ainsi  passe  )a  gloire  du  monde  I 

De  nos  jours ,  un  écrivain  de  talent  et  de  conviction,  I. 
Norbert  BoNAFOuà ,  Professeur  à  la  Faculté  des  Lettres,  i  Ali 
en  Provence ,  a  voulu  exhumer ,  de  la  poussière  des  tgei, 
cette  œuvré  remarquable  à  divers  titres,  qui,  après  avoir lAJ, 
pendant  un  demi-siècle .  la  folie  de  l'Europe ,  a  Uni ,  oémiM 
une  grandeur  déchue  ;  par  aller  dormir  sur  les  étagères  dB 
bouquinistes.  C'est  là  le  but  de  ses  études  sur  rAstréeçtioIr 
Honoré  d'URFÉ  ;  elles  se  divisent  en  deux  parties  :  dans  b 
première ,  M.  Bonafous  retrace  la  vie  de  l'auteur,  la  seconde 
est  consacrée  à  4'examen  de  l'ouvrage. 

Les  généalogies  n'ont  jamais  manqué  aux  bonnes  maîsou; 
coûte  que  coûte  il  leur  faut  une  origine  illustre ,  miraenta» 
même  au  besoin.  Or ,  voici  celle  des  d'URFÊ,  qui  n'est  pu  t^ 
moins  réjouissante. 

Vers  la  fin  du  VII*  siècle  de  notre  ère,  Hirmantrèdb,  femme 
d'un  certain  Isambert  Wlphe,  ayant  mis  bas,  pardonnes-moi 
l'expression ,  douze  enfants  en  une  seule  fois,  j'allais  dlremw 
seule  portée ,  ordonna ,  de  peur  d'être  soupçonnée  d'infidffili 
par  son  mari,  qu'on  en  jetât  onze  dans  la  rivière.  Isaxkbt 
en  chasse  à  cette  heure,  rencontra,  par  hasard,  le  domesSqiu 
et  fut  curieux  de  savoir  ce  qu'il  portait.  —  a  Ce  sont  deslOQ* 
veteaux  qu'une  louve  qui  est  dans  la  maison  vient  de  firire 
répondit  le  valet ,  et  je  vais  les  noyer.  »  —  Voyons  ^  et  leboi 
seigneur ,  sûr  comme  de  lui-même ,  de  la  vertu  de  sa  naif 
épouse  ;  à  la  vue  de  tous  ces  petits  chérubins,  voulût  qa*ù 
les  élevât  à  l'insu  daleur  mère ,  puis,  au  bout  de  six  années 
il  les  lui  présenta  en  lui  demandant  si  elle  connaissait  ce 


—  395  — 

loups  I  en  allemand  Wlphes.  Hermàntrèdb,  aaisie  de  terreur, 
implora  sa  grâce  à  genoux ,  ce  qu'elle  obtint  sans  peine. 

Cette  fable  ridicule  fut  composée  dans  le  XVI*  siècle ,  par 
0[Q  d'Anne  d'IIaps  ;  il  se  trouve  toujours  des  architectes 
Çtfnplaisants  pour  assigner  aux  édifices  de  commande ,  des 
pci^rtipns  fantastiques.  QueWLPHE  se  transforme  enULPiB, 
Qvrt  ou  UaPÈy  que  cette  famille  tire  son  origine  de  Welphb,, 
^  de  Bavière,  ou  de  Boson  ,  Roi  de  Bourgogne ,  qu'elle  soit 
ipemande  ou  française,  enfin ,  peu  nous  importe.  D'ailleurs 
IVirthographe  des  noms  ne  doit  pas  gêner  les  étymologies.  J'ai 
nppa  un  Monsieur  de  SAiMTr-GaEssE ,  qui  prétendait  sérieu- 
l!|fD6Qt  descendre  des  anciens  Grecs  ;  d'autres  assignent  leur 
iondie  à  Glovis ,  d'autres ,  plus  ambitieux ,  à  la  tribu  de  Lévi. 
KpiG^re  un  effort,  et  ils  remonteront  jusqu'à  âdaM;  ce  qui  sera 
ttûios  contestable. 

.'  Anfaity  l'illustration  bien  connue  des  d'URFÉ  commence  à 
^iK,  quifut,sous  Charles  vni  et  Louis  xii,bailli  du  Forez, 
l^éçbal  de  Beaucaire ,  grand  écuyer  de  France ,  etc.  ;  il 
moQrul  en  1 508. 

Son  fils  Claude  hérita  de  ses  honneurs  et  devint ,  comme 
toi.,  bailli  de  Forez ,  dignité  qui  parait  s'être  perpétuée  dans 
kftoilille.  Sa  plus  grande  gloire,  dit  H.  Bonafous,  fut  d'aimer 
l^.IfttreSf  et,  en  effet,  il  forma,  dans  son  château  de  La 
nitîp  I  près  de  Hontbrîson ,  une  des  plus  riches  bibliothèque» 
de^tout  le  royaume. 

Claude  laissa  ses  titres  à  Jacques  ,  son  fils  aine ,  un  des 
{insfermes  soutiens  de  la  foi  catholique.  Jacques  eût  de  Renée 
de  Savoie  y  douze  enfants  dont  six  garçons;  Honoré  était  le 
ciaquième. 

floDoré  d'URFÉ  naquit  à  Marseille ,  le  1 1  février  1 S67 , 
fiogune  le  constate  l'acte  de  baptême  qui  se  trouve  encore  dans 
ifiB  archives  du  tribunal ,  et  M/ Bonafous  expUque  ce  fait  ac- 
cidimtel  par  une  visite  de  Renée  à  son  frère ,  Honoré  de 
^vQîe,  comte  de  Tende,  lieutenant  pour  le  Roi  de  tout  le  pays 


—  396  —    • 

de  Provence;  il  est  probable ,  ajoute-t-ii,  qu'elle  aura  toqIo 
passer  Thiver  dans  sa  terre  de  Marignane  ,  devenue ,  par  le 
mariage  de  Jacques,  la  propriété  des  d'URFÉ;  toutefois,  on 
doit  le  dire ,  aucun  document  relatif  à  cette  maison  n'eiisle 
dans  les  archives  départementales  des  Bouches-du-Rhâoe. 

La  plupart  des  biographes  veulent  qu'HoNORÊ  ait  étëâéii 
dans  la  cité  phocéenne  ;  mais  M.  BoNAFons ,  s'étayant  iM 
doutes  que  d'autres  émettent  à  ce  sujet ,  n'hésite  pas  à  ente 
que  la  mère  transporta  aussitôt  son  jeune  enfant  au  château ik 
La  Bâtio^  sur  les  vertes  rives  du  Liguon,  comme  TattesteoMie 
phrase  même,  écrite  dans  l'Astrée  :  «  Belle  et  agréable  li* 
«  vière  du  Lignon ,  sur  les  bords  de  laquelle  j'ai  si  heureoae^ 
«  ment  passé  mon  enfance  et  la  plus  tendre  partie  de  itf 
«  première  jeunesse...  »  Rien  n'est  plus  clair,  et  notre  graDh 
ville  qui  ne  manque  pas  de  gloires  personnelles  en  prendbd- 
vement  son  parti. 

Honoré  entra  au  collège  de  Tournon  etdût  en  sortir  eo  ItM, 
après  avoir  acquis,  dans  cette  école  célèbre,  des  connaissaocéî 
profondes ,  rares  encore  parmi  les  gentilshommes  pur  sang; 
Peu  d'années  après,  il  prit  avec  la  noblesse  de  Forez ,  le  parti 
de  la  ligue ,  s'attacha  au  jeune  duc  de  Nemours ,  frère  utérin 
des  Guises,  lui  fut  fidèle  dans  le  malheur  et  reçut ,  à  Anne^t 
son  dernier  soupir.  M.  Bonafous  entre  dans  de  touchanlsâé- 
tails  sur  cette  affection  désintéressée  dont  les  généreux  épin^ 
chements  ne  s'éteignirent  que  devant  la  tombe  ;  c'est  un  récH 
plein  de  verve  et  de  chaleur  ;  il  perdrait  beaucoup  à  Tana- 
lyse. 

Suspect  à  la  cour ,  Honoré  d'IlRFÉ  fut  emprisonné  à  Xbift^ 
brison ,  et  c'est  vraisemblablement  pendant  sa  captivité  qu'il 
écmiXsé^Epist7*es  morales.Deveaa  libre,il  alla  vivre  à  Gtom- 
béry  ,au  miUeu  de  quelques  hommes  de  lettres,et  s'umt  bieirtft 
après  à  Diane  de  Cbateadmorand  qui  avait  été  la  femme  di 
son  flrère  Anne  ,  non  par  amour,  car  elle  avait  sept  ans  A 


—  397  — 

ftasquitoii,  mats  pour  que  rimmeose  fortune  qu'elle  avait 
Hffùtiée  en  dot  ne  sortit  pas  de  la  maison. 
,-^Ge  iBariage,  fondé  sur  un  intérêt  sordide,  ne  fût  pas  lieu- 
im;  ia  belle  Diane  ,  capricieuse  et  hautaine,  sans  cesse  en- 
vkn&aéede  grands  chiens  qui  répandaient  dans  sa  chambre, 
joaques  dans  son  lit,  d'infectes  ordures ,  lassa  le  triste  courage 
^lOA  mari;  les  deux  époux  ;  sans  enfants,  se  séparèrent,  et 
W|  heureux  d'échapper  aux  épines  du  ménnge ,  se  relira  en 
IKpMMit  où  il  mourut  le  4"  juin  1625.  Cette  famille ,  même 
Ims  sa  descendance  indirecte,  est  entièrement  éteinte;  le  der- 
]iir4e  ses  membres,  compagnon  de  Lafayrtte  ,  dans  la 
gaarre  d'Amérique ,  ami  de  Condorget  ,  devenu  suspect 
jmàmi,  la  Terreur,  s'empoisonna  pour  échapper  à  !'é~ 
éihiid. 

tascms  aux  œuvres  d'Honoré  d'IlRPé.  Après  avoir  parié 
foBeâMttiche  de  collège,  très  médiocre,  d'ailleurs,  intitulée  : 
kMemphante  entrée  de  Madeleine  de  Larochefougauld, 
K'ftHiAFOiJS  aborde ,  avec  plus  de  détails,  les  Épistres  mo- 
mht,  recueil  de  maximes  à  l'instar  des  lettres  de  Sénéqub. 
INn^rant  de  son  modèle,  d'URPÉ  termine  presque  toujours 
iQBChapitres  par  une  sentence  qu'il  emprunte  aux  philosophes 
d0 Fantiquité,  et,  par  une  étrange  anomalie  du  cœur  humain, 
cMiolique  de  conviction  comme  de  naissance ,  il  ne  fait  que 
deMs  rares  appels  aux  paroles  de  l'Evangile;  son  âme  ar- 
toleest  pleine  de  la  foi  de  ses  pères ,  et  un  esprit  tout  païen, 
lit  M.  Bon  AFODs ,  respire  dans  ses  ouvrages;  c'était  la  ten- 
dance de  l'époque. 

Soit  un  savant  parallèle  entre  d'URFÉ  et  Montaigne.  II.  y  a 
dâos  ces  quelques  pages ,  des  aperçus  lins  et  délicats ,  une 
diciion  concise  et  correcte ,  une.appréciation  toujours  facile  et 
spùitoelle.  Quand  on  les  a  lues ,  la  divergence  qui  sépare  les 
.  daix  moralistes  devient  saisissante.  L'un  alBrme ,  l'autre 
'Bute,  et  le  plus  sage,  suivant  moi,  c'est  celui  qui ,  au  milieu 
dw  erages  de  la  vie ,  dans  ce  dédale  inextricable  du  coeur 


—  398  — 

humain,  exclut  tout  s;ystème  et  se  borne  à  cette  simple  interro- 
gation :  Que  sais-je?  Oui,  je  préfère  MoNTAicNB/el  je  n'aurais 
jamais  cru  qu'il  fut  possible  de  rapprocher,  rapprocher fleu* 
lement  des  immortels  Essais  Toeuvre  précoce  d'un  jeune  sei- 
gneur qui ,  lorsqu'il  l'a  écrite,  accomplissait  à  peine  saTiogft- 
septième  année. 

Ce  n'est  pas  que  l'habile  commentateur  prétende  établir 
entre  les  Essais  et  les  Epis  très  moraZe^  aucune  sorte  de  coflh 
paraison ,  et  il  convient  plus  loin  que  d'UBFÉ-  succombanit 
sous  le  poids  de  ce  parallèle  ;  mais  reste  que  le  rapprocheoMt 
se  produit  avec  beaucoup  d'art  et  d'élégance  dans  les  éNdH.; 
au  triple  point  de  vue  de  la  méthode  philosophique ,  des  sen- 
timents et  du  style  des  deux  écrivains.  Âpres  cela ,  l'opûrâ 
d'un  homme  aussi  éclairé  que  M.  Norbert  Bonapods  nesainiHlt 
ctre^indifférente  aux  yeux  du  monde  savant,et  si  lesEpistm 
morales  réunissent,  comme  il  l'annonce,  et  nous  ne  ponrrioBi 
recourir  à  un  meilleur  juge ,  l'érudition  de  MoMTjaGN£,  l'w- 
deur  et  la  verve  de  la  satire  Ménippéb  ,  l'ordre  et  la  mé^M^f 
de  Charron  ,  à  lui  reviendra  la  gloire  d'avoir  remis  à  flot,  en 
quelque  sorte ,  un  livre  où  le  critique  Nicerom  a  eu  le  tort  4* 
ne  trouver  rien  que  de  très  commun. 

L'auteur  des  i^/tK^e^  analyse  ensuite  rapidement,  et  tou- 
jours avec  cette  justesse  de  coup-d'œil  qui  lui  est  propn« 
deux  ou  trois  compositions  plus  ou  moins  faibles  de  d'Dirti 
telles  que  la  Sireine^  la  Sylvanire ,  la  Savoy  stade.  Lapi^ 
mière  est  une  pastorale  assez  fade  où  se  trouvent  ces  vnM 
vers  : 

«  Ce  panier  pour  qui  j'ay  pleuré 

«  Tu  le  donneras  à  Siré... 

«  Et  le  reste  du  mot  s'ar reste 

«  Pris  au  palais  avec  la  voix.  » 

Réticence  bizarre  dont  M.  Bonafous  cite  un  autre  exQOipl 
extrait  de  la  tragédie  de  Darius  ,  meilleur  guerrier  que  bo 
poète  : 


_  399  — 

I  Ha  mère  ot  mes  enfants  aye  en  recommanda.... 
«  Il  ne  put  achever ,  car  la  mort  Ten  garda.  » 

Sans  doute ,  on  ne  peut  rendre  avec  plus  de  vérité  la  parole 
]li  expire  sur  les  lèvres.  Tout  cela  pouvait  être  admiré  au 
loq^  de  RoNSABD  ;  ce  ne  serait  pour  nous  qu'une  pitoyable 
feolbnnerie. 

^L^CBQvre  importante ,  capitale  d'Honoré  d'URFÉ,  et  qui  a 
Mipsé  toutes  les  autres,  celles  du  même  auteur,  bien  entendu, 
lE^ttt  VAstrée  ;  aussi ,  M.  Bonafous  consacre-t-il  à  Texamen 
de  ce  poème  t^éroico-pastoral ,  une  grande  partie  de  son  vo* 


La  scène  se  passe  dans  le  Forez  et  dure  neuf  mois.  Le  Li- 
lion,  comme  le  Gardon,  constitue  la  terre  classique  des 
tïilgers,  avec  celte  dilTérencc  que  les  Dianes  et  les  Sylvan- 
d'URFÉ  sont  de  beaucoup  antérieurs  aux  Estelles  et 
Nëmorins  ;  ils  vivaient  dans  le  IV*  siècle ,  au  temps  des 
Dioidea. 

Amis  et  Céladon  s'aiment  d'un  amour  clcrnel  ;  mais  sur 
de  simples  soupçons  qu'éveille  dans  leur  cœur  un  ennemi 
BQvieax  nommé  Semira  ,  les  voilà  qui  se  précipitent  l'un  et 
l'autre  dans  le  Lignon  alors  débordé.  Heureusement  ils  sont 
Beoonnis,  elle,  par  des  bergers  sensibles ,  lui ,  par  la  nymphe 
QiLATHis ,  fille  de  la  souveraine  du  pays ,  qui  le  conduit  sans 
bèmeoup  de  façon  dans  le  château  d'Isoure.  Ici  vient  une  des- 
i^ription  du  Forez,  qui  n'était  d'abord  qu'un  vaste  lac  avec  des 
lies  habitées  par  Diane  et  de  nombreuses  naïades.  C'est  Ga- 
i«  ATHÉE  qui  parle;  Céladon  lui  conte,  à  son  tour,  les  aventures 
charaleresques  de  son  père  âlcippe  ,  retourne  dans  son  vil- 
\^,  après  trente-cinq  ans  de  combats ,  pour  y  embrasser  la 
pnrfèssion  de  berger ,  fort  noble ,  peut-être ,  alors ,  peu  en- 
^flUè  à  notre  temps. 

Ces  entretiens  intimes  amènent  la  confiance,  Galatbée 
^Uâare  8(m  amour ^  toujours  l'amour  éternel,  à  Céladon  ;  elle 


—  400  — 

lui  offre  son  âme  et  sa  foi  :  le  cruel  refuse.  Grande  dooleof  I 
On  insiste;  mais,  au  lieu  de  se  rendre,  le  berger  constant  et 
fidèle  tombe  malade.  Le  Druide  âdamas  est  consulté,  pn 
d'autre  moyen  que  d'arracher  le  berger  récalcitrant  aux  loo- 
dres  manifestations  de  la  trop  sensible  nymphe  d'boDM 
Céladon,  à  peu  près  guéri,  sort  déguisé  du  château ,  ta^nv 
seul  et  pensif  sur  les  bords  du  LIgnon  et  vit  au  fond  SlM 
caverne  pendant  que  chacun  le  croit  mort.  Dans  une  de: ièi 
promenades  solitaires  il  retrouve  son  amante  endormie;  Mb 
commeordreluia  étédonné  de  ne  plus  paraître  devant  ellajfllB 
borne  à  lui  mettre ,  dans  le  sein ,  un  papier  contenant  ^iri* 
ques  mots  et  de  déposer  un  baiser  sur  ses  lèvres.  ÂSTkKift 
réveille,  et  croyant  avoir  vu  Tombre  de  Céladon,  veut  ékirei 
un  tombeau  à  son  malheureux  amant,  dont  elle  avait  réoQDU 
trop  lard  Tinnocence. 

Pendant  que  la  cérémonie  funèbre  s'accomplit ,  on  Odli^eil 
que  Céladon  ,  revêtu  des  habits  de  nymphe ,  passent ,  MU 
le  nom  d'ÂLEXis,  pour  la  fille  d'ÂDAMAS.  II  accepte  ce  ééglk 
sèment  dans  la  pensée  qu'il  verra  âstrée  sans  contrevêriiri 
la  défense  que  Tinilexible  bergère  lui  avait  faite  de  jaBMiB.ai 
faire  voir  à  elle,  le  Druide  mettant  une  grande  AittéreùCé^ 
tre  se  faire  et  se  laisser  voirj  distinction  quelque  pea  sxMÊt 
Or,  ce  qui  porte  le  ministre  des  autels  à  ménager  ainsi  M 
entrevues ,  on  pourrait  dire  ici  :  honni  soit  qui  mal  y  penie 
entre  Céladon  et  âstrée  ,  c'est  qu'un  oracle  lui  avait  priÉ 
que  sa  vieillesse  s'écoulerait  paisible,  si  le  fidèle  berger  dAl 
nait  le  prix  de  son  malheureux  amour.  Quels  homme*  aervia 
blés  que  ces  prêtres  Gaulois  ! 

Hais,  ne  voilà-t-il  pas  que  l'inconstant  Htl as  devient  anwi 
reux  de  la  fausse  Alexis  I  II  est  bien  entendu ,  repoaaiéaii 
perte  ;  Alexis  a  autre  chose  à  faire.  Ia  première  fois  qoeMI 
prétendue  fille  de  Druide  et  âstrée  se  trouvent  e&  prëMM 
la  pensée  ne  leur  vient  pas  de  se  reconnaître ,  et  jtitfei 
étonne,  mais  ils  éimovent  des  frissons  involontairea; lenr 


ilOM»  s'appellent  et  se  confondent  ;  on  se  jure  encore une 

ivdtîé  éternelle  ;  ce  n'est  plus  que  de  Tamitié  avec  accompa- 

:|DemeBt  de  protestations  ardentes,  de  transports  amoureux. 

€etle  année  parut ,  sur  un  gros  cliêne,  le  plus  beau  gui  de 

Iteneof  ;  on  célèbre  la  fête  d'usage.  Après  la  cérémonie,  les 

ioTit&.yont  passer  la  nuit  chez  le  riclie  Phocion  ,  et  le  hasard 

leat  qu'ÂLBxis  et  Astrée  soient  conduites  dans  la  même 

âtambre ,  avec  deux  autres  nymphes,  hâtons-nous  de  le  dire, 

ùmim  et  Diane.  Mais  le  moyen  d'y  tenir  !  La  fausse  Alexis 

«lève,  promène  sa  douleur  sur  les  bords  du  Lignon  et  ne 

notre  que  lorsque  ses  sens  sont  un  peu  calmes. 

'Ainsi  se  passent  les  jours  pour  ces  deux  pauvres  jeunes 

coors.  De  longues  promenades,  des  confidences  mutuelles, 

pis  trop  complètes,  sans  doute,  un  échange  fréquent  de  robes, 

donnent  à  cette  douce  union ,  un  charme  naïf.  Le  berger 

^pmave  bien  parfois  quelques  remords  ;  il  lui  semble ,  si  loin 

Vont  ses  scrupules ,  que  sa  présence  dans  la  maison  qu'habite 

^AsTiiB  n'est  pas  très  compatible  avec  Tordre  de  ne  jamais 

Toir  à  elle  sans  y  être  autorisé  ;  le  bon  Druide  le  ras- 


Cependant  Polemas,  général  des  troupes,  se  soulève  contre 

NSOQveraine,  Amasis,  mère  de  Galathée;  il  met  le  si^e 

demii  Marcilly,   défendu  par  trois  mille  braves ,  et,  à  leur 

lAe^  de  valeureux  chevaliers ,  tels  que  Damon  ,  ALcinAN , 

ie' prince  Godoiiar  ,  fils  de  Gondebaud  ,  Roi  de  Bourgogne , 

A«»ii,  Reine  des  Pietés.  Furieux  d'un  premier  échec,  le 

nbelle  donne  ordre  d'aller  saisir  la  fille  d'AoAMAS ,  et,  au  re- 

boors ,  ses  soldats  enlèvent  Astrèe  qui .  ce  jour  \  avait  pris 

kfobeâ'Atms.  Aussitôt,  Céladon  ,  vêtu  du  costume  de  sa 

tukpBgne,  accourt  au  camp  et  se  fait  reconnaître  pour  la  fllie 

'  do  Druide.  Combat  de  générosités  ;  afin  de  les  mettre  d'accord, 

ta mdtre  général  leur  annonce  qu'elles  mourront  toutes  deux. 

'   Ce  PoLiMAS  est  un  monstre  ;  jamais  idée  plus  diabolique 

TOMl  XIV  61 


^  402  — 

nie  lui  vhit  dans  l'esprit.  II  commande  qu'on  attache  ensemble 
par  le  bras ,  Astrée^  Céladon  ,  Lydias  et  la  nymphe  Sylyii, 
et  qu'en  présence  des  assiégés  qui  craindront  de  lanœr 
des  traits  sur  eux ,  un  corps  de  troupes  pousse ,  la  pique  dans 
les  reins ,  les  quatre  captifs  portant  des  torches ,  vers  une  te 
portes  delà  ville  ,  pour  y  mettre  le  feu. 

A  celte  vue  ,  deux  chevaliers,  Lygdamon  et  Lipandu, 
s'élancent  du  haut  des  remparts  sur  l'escorte  dont  le  dut 
lui-même,prenant  parti  pour  les  prisonniers,  brise  leursllafti 
Quel  est  donc  cet  adversaire  généreux? Sémire  ,  ce  per- 
fide berger  qui,  autrefois  la  cause  du  malheur  de  Céladoi, 
a  voulu  mourir  aujourd'hui  et  se  faire  ainsi  pardonner  son 
crime.  Tous  se  distinguent  par  des  prodiges  de  courage,  h 
fausse  Alexis  ,  entr'autres,  vêtue  de  sa  robe  légère,  donne, 
jusqu'à  la  fia  d'énormes  coups  d'épée,  au  grand  ébahissement 
de  cette  scène  de  meurtre  :  les  soldat^de  Polémas  prennent 
la  fuite ,  et  nos  héros  entrent  en  triomphe  dans  Harcilly. 

Sur  ces  entrefaites,  le  vaillant  Lindamor,  I^nÉnt 
désespéré  de  Galathék  ,  le  rival  de  Polémas  ,  propose  an 
rebelle  de  terminer  la  guerre  par  un  combat  singulier.  Pott- 
MAS  accepte  et  succombe;  la  paix  est  rétablie.  ADAMAsgais6 
souvient  des  paroles  de  l'oracle,  ne  renonce  pas  à  son  projet; 
il'aprè^  ses  conseils ,  Léonide  conduit  Astrée  dans  un  bois  e 
lui  promet  de  lui  faire  voir  Céladon  avant  de  partir  i)our  U 
pays  desCarnutes.  Après  quelques  paroles  magiques,  ellB  invitt 
la  bergère  à  commander  que  Céladon  paraisse ,  et  aussitôt  ta 
fausse  Alexis  se  présente.  Astréb  allait  se  jeter  dans  ses 
bras,  mais  furieuse  au  souvenir  des  petites  familiarités  qu'à 
pu  se  permettre  sa  prétendue  compagne,  elle  ordonne  à  son 

berger  bien  aimé  d'aller mourir,  et  celui-ci,  en  eaàskii 

fidèle,  obéit. 

Il  se  rend ,  à  cet  effet ,  à  la  fontaine  de  la  Vérité  d^Amtar. 
gardée  par  deux  licornes  et  deux  lions,  et  recrute,  pai 
hasard ,  le  brave  Sylvandre  qui ,  inconsolable  de  la  perte  di 


—  403  — 

Diane  i  son  amaote ,  ciierckait  un  moyeu  de  mettre  iiu  à  sei 
jqors.  L'occasion  est  belle  ;  arrivés  à  la  fontaine ,  les  deux 
Iwqiers  y  trouvent  AsTRÉE  et  Diane  ,  venues  dans  le  même 
bati  la  première  repentante  de  sa  rigueur  malencontreuse, 
l'iulre  désespérée  de  ne  pouvoir  s'unir  a  Sylvandrb  qu'elle 
adore.  Soudain  une  lutte  terrible  s'engage  entre  les  licornes 
etles  lions,  la  foudre  retentit,  la  terre  tremble:  Adamas  et 
les  bergers  d'alentour  accourent  au  bruit.  0  prodige  !  Le  ton-  . 
lierre  ne  gronde  plus ,  le  génie  de  Tamour  apparaît  dans  un 
ouagO;  le  charme  cesse,  les  quatre  animaux  gissent  sur  le 
8qI|  transformés  en  marbre  :  on  relève  les  amants  évanouis. 
Le  lendemain  Adamas  consulte  les  oracles  de  la  Fontaine; 
Ss approuvent  le  mariage ,  cette  fois  indissoluble ,  de  Céladon 
etd'AsTRÉE.  Le  Druide  qui  se  trouve  être  père  de  Sylvandre 
l'unit à.DiANE ;  Paris,  autrement  Ergaste  ,  reconnu  pour 
un  fils  de  la  sage  Bellinde  ,  épouse  Léonide;  Gal athée  , 
Lindamor;  tout  le  monde  est  heureux  :  l'âge  d'or  a  reparu 
sur  les  rives  du  Lignon. 

Tel  est  le  court  aperçu  de  ce  livre ,  flanqué  d'une  quarau- 
tained'histoires  distinctes,  et  dont  la  première  annonce  fit  évé- 
.  netnent  dans  l'Europe.  Un  grand  nombre  de  personnages 
célèbres  en  ont  fait  leurs  délices  ;  Henri  IV  se  plaisait  à  en 
entendre  la  lecture  pendant  ses  accès  de  goutte  ;  Fontenelle 
loi  a  consacré  quelques  jolis  vers ,  et  La  Fontaine  ,  dans 
une  spirituelle  ballade,  s'exprime  ainsi  : 

«  Non  que  Monsieur  d'URFÉ  n'ait  fait  une  œuvre  exquise  ; 

c  Étant  petit  garçon  je  lisais  son  roman , 

«  Et  je  le  lis  encore  ayant  la  barbe  grise. 

Jean-Jacques  Rousseau  lui-même ,  le  morose  philosophe , 

plein  des  souvenirs  de  I'Astrée  ,  se  dirigeait  vers  le  Forez 

pour  aller  voir  les  bords  du  Lignon  lorsqu'il  fut  désenchanté , 

*  en  apprenant  que  c'était  un  pays  de  bons  manœuvres  ;  qu'il 

y  avait  de  belles  forges  et  qu'on  y  travaillait  fort  bien  le  fer. 

«  Cet  éloge  calma  tout-à-coup  ma  curiosité  romanesque. 


—  404  — 

a^ouie-t-il  dans  le  récit  de  son  voyage^  et  je  ne  jugeai  pai  i- 
propos  d'aller  chercher  des  Diancs  et  des  Stlvindres  eha  >ïii 
un  peuple  de  forgerons.  La  bonne  femme  qui  m'encouragaaii  i 
de  la  sorte,  m'avait  ^rement  pris  pour  un  garçon  serrurier^  *  .;'j 
C'est  ce  qui  arrive  presque  toujours  aux  touristes  à  pfqoKl  aà 
des  bergers  de  Florian.  .--irr 

FtOHiAN ,  puisque  son  nom  se  trouve  sous  ma  plune»  «  ni 
reconnu  le  mérite  général  de  ce  livre;  il  admirait  sans  b.'j 
prendre  pdUr  parfait ,  les  gracieux  épisodes  qui  y  abondeDCv-v.*^ 
les  traita  de  naïveté ,  de  douceur ,  de  sentiment  dont  il  ertdi^j 
semé  y  et  surtout  le  caractère  généreux ,  magnanime  de  quÏBk'o^ii! 
ques  uns  de  ses  héros.  Les  femmes  elles-mêmes  pardonneMife:  ^  i 
à  Fauteur  d'avoir  cru  à  leur  inconstance;  il  est  impossibl6'i|ii 
ce  sonnet  écrit  à  la  manière  de  PÉTRAftooE ,  et  qui  se  montit' .  < 
dans  TAsTRÉE  en  compagnie  de  beaucoup  d'autres^  ne  inam^j 
pas  grâce  devant  elles .  -^  '^^a 

«  Mais  devais-je  prétendre  en  cet  esprit  léger 

«  Amour  moins  passagère? 
«  Car  puisqu'elle  était  femme ,  il  fallait  bien  juger 

«  Qu'elle  serait  légère. 


'•■■* 


«  L'onde  est  moins  agitée ,  et  moins  léger  le  vent ,. 

«  ^  Moins  volage  la  flamme ,  .  .^  ' ^^ 

«  Moins  prompt  est  le  penser  que  l'on  va  concevant ,..' . 

«  Que  le  cœur  d'une  femme.  . -. 

-,  ■ .  «1*^  ■■ 

A  son  tour,  M.  Norbert  Bonapous  vient  rendre  à  cette  ntt^^<^ 
composition  une  justice  tout  aussi  éclatante.  Ce  n'est  pas  iglïï  /  • 
s'av^gle  sur  ses  débuts  ;  il  convient  avec  la  plupart  des  nnhr.  ; 
tiques,  que  les  intrigues  amoureuses  n'y  sont  pas  toiqmis 
suffisamment  gazées ,  que  les  peintures  des  moeurs  pournîmi:-:  ^ 
y  être  plus  chastes ,  plus  moeales.  En  un  mot,  cette,  erat». 
ne  lui  semble  pas  irréprochable ,  niais  se»  efforts  ne  tendeot 
pas  moins  à  la  reconunaader  t  fat  eurioaité  poMifue. 


—  406  — 

Qa*(m  ne  croie  pas,  d'ailleurs,  qu'il  n'y  ail  que  des  fictions 
insce  livre.  L'histoire  y  occupe  sa  place  ;  les  mystères  de  la 
ligioa  des  Druides  y  sont  expliqués ,  et  on  ne  regrette  pas 
■j  voir  un  aperçu  des  mœurs  de  la  cour  de  Gondebaud  ,  Roi 
s  Bourgogne. 

Hien,  au  surplus,  n'atteste  Testime  qu'inspira  ce  livre,  à 
ifioque  où  il  parut,  comme  la  sérieuse  et  singulière  démar- 
le  de  vingt-neuf  princes  ou  princesses  et  dix  neuf  grands 
^gneiirs  ou  dames  de  TAllemagne,  qui  écrivirent  à  l'auteur 
m  l'informer  qu'ils  avaient  pris  les  noms  des  héros  et 
BNÎBies  del'AsTRBB,  et  s'étaient  constitués,  en  Académie  des 
»BiBiants,lui  demandant  avec  instance  la  suite  de  l'ouvrage. 
ANDt  là  de  ces  entraînements  qui  pourront  paraître  étranges 
istie  époque»  mais  qui  n'en  sont  pas  moins  caractéristiques. 
Quant  à  Honoré  d'URPÉ,  on  aime  à  découvrir  en  lui  Thom- 
ne  savant ,  le  penseur  philosophe,  alors  que  l'ignorance  était 
'ipoage  de  la  haute  noblesse ,  et  aussi  le  soldat  courageux, 
"imiMèle.  Hais  ces  qualités  exquises  ne  sont  que  trop  tornies 
IF  on  esprit  cupide  qui  le  porta  à  sacrifier  à  la  convoitise  d'une 
We  fortune  jusqu'à  son  repos  domestique  :  Dune  de  Cha* 
uoiioiAiiD  lui  fit  payer  cher  les  richesses  dont  elle  lui  ap- 
orta  la  triste  jouissance.  Époux  malheureux  d'une  femme 
i^riiéei  ^  lutte  contre  son  Roi ,  Henri-le-grand  ,  l'idole 
apeqile,  justement  tombé  dans  la  disgrâce  dece  bon  prince, 
vécut  et  mourût  sur  la  terre  étrangère. 
Non  loin  du  château  de  La  Bâtie,  à  l'ancienne  abbaye  de 
SûdieB ,  s'élève' un  tertre  que  bordent  encore,  nous  dit  M. 
lourais,  deux  tilleuls  à  demi  brisés  par  les  orages.  On 
i^elait  autrefois  le. tombeau  de  Céladon  ;  c'est  là  peut-éU'e 
06  rapportées  de  Turin ,  dorment  les  cendres  de  l'auteur  de 
ÀsniE. 

larteuné,  ce  n'était  pas  une  entreprise  facile  d'analyser 
Vlvriacoei^,  six  mille  pages  environ.  M.  Norbert  Bonafo0$ 
M  wrtids  cette  épreuve  avec  un  rare  bonheur ,  et  bien  que 


,  —  406  — 

les  œuvres  de  longue  haleine  soient  passés  de  mode;  ^ue  ces 
aventures  qui  s'entassent,  se  confondent,  n'offrent  plus-  sa- 
jourd'hui  qu'un  mince  inlérét;  que  le  nombre  croissant  dei 
épisodes  nous  fatigue  ;  que  ces  héros,  ces  bergers  ,  coalaol  j 
sentimentalement  leur  martyre ,  deviennent  pour  nous  dèi 
pleurnicheurs  ennuyeux ,  bien  qu^enfîn  Tidée  seule  d-oii 
pastorale  nous  fasse  fuir  et  que  dans  ce  siècle  où  les  gnads'l 
questions  dominent,  nousayions  peu  d'heures  à  consacrer  ii 
romans  de  chevalerie ,  il  n'est  personne  qui ,  après  avoir  lulei  | 
savantes  Études  surVAsirée^  ne  veuille  connaître  ce  lim'; 
célèbre  dont  l'influence ,  dès  son  début ,  a  modifié  tes  hhbh 
de  la  société  française.  Honneur  donc  à  M.  Bonafous  1  tot^ 
sources  de  la  littérature  ne  sont  pas  si  abondantes  que  noÉ  * 
devions  laisser  tarir  celles  qui  nous  viennent  de  nos-  *, 
bons  aïeux,  et  nul  mieux  que  lui  ne  possède  Tart de  te  ' 
raviver. 

Rapport, par  M.  Dufaur  de  MoKTFORT,sur  le  livre  intitulé: 
De  Angeli  Politianivitâ  et  operibus  disquisitionei ,  micfori 
Norberto  -  BoNAFous  { ,,..Olim  meminisse  jùoaUt)*  - 
Messieurs, Lorsque  vous  m'avez  chargé  de  vous  dire  qadqOQi 
mots  sur  un  livre  gracieusement  offert  à  la  Société  pflri. 
BoNAFOus,  Professeur  à  la  faculté  des  lettres  d'Alx,jï 
accepté  cette  tâche  sans  reflexion,  sans  autre  pensée qh 
celle  de  répondre  à  un  haut  témoignage  de  confiance  de  voln 
part ,  mais,  à  l'inspection  seulement  du  litre  De  Angeli  Mi" 
tiani  vitd  et  operibus  disquisitiones^  je  me  suis  senti  frCBoa" 

• 

nant.  Du  latin ,  bon  Dieu  1  et  comment  rouvrir  ce  sabctoaiie 
dont  les  portes  sont  closes  pour  moi,  indigne,  depiHStflrt 
d'années!  Force  a  été ,  toutefois ,  de  prendre  mon  parti;  jt 
me  suis  souvenu  de  cet  adage:  fit  fabricandofaber.tii 
Dieu  aidant  et  le  dictionnaire  aussi,  il  m^a  été  poesiÛede 
vous  soumettre,  tel  quel ,  le  fruit  très  indigeste  de  mes  étolks 
«classiques  renouvelées  dos  Romains.  J'arrive  au  fait. 


'M.  Bonafocs  dédie  son  ouvrage  à  Tantique  Cite  des  Albi- 
geois, sa  ville  natale.  C'est  de  bon  goût;  on  aime  à  voir  les 
èctoinies  de  talent  réserver  au  berceau  de  la  famille  le  témoi*- 
l&lge  d'un  souvenir. 

^  Dans  une  préface  élégamment  écrite,  l'habile   critique 

Wi^oie  à  son  lecteur  les  motifs  qui  Font  conduit  à  s'occuper 

4fcta  vie  et  des  ouvrages  de  Politien.  Les  commentaires  tou- 

Aanice  personnage  illustre  ne  manquent  pas,  mais,  fondés 

%lir  des  conjectures  invraisemblables ,  sur  des  contes  menson- 

JjgM  ou  inspirés  par  la  malice  et  Tenvie,  ce  sont  des  sources 

>^^lles  il  ne  faut  recourir  qu'avec  une  extrême  réserve. 

4o effet,  la  plupart  de  ces  documents  qui  ire  méritent  qu'une 

"^Mdipcre  coniiance ,  ne  tendent  à  rien  moins  qu'à  flétrir  la  vie 

4b  Politien  du  crime  d'impiété  et  de  \ices  honteux  ,  alors 

fi'AiiGE  était  un  homme  de  mœurs  douces ,  de  vertus  anti- 

lues,  d'une  urbanité  exquise,  du  commerce  le  plus  agréable. 

H.  Norbert-BoNAFOL*s  a  doac  obéi  à  un  noble  sentiment  en 

èMjant  de  défendre  celte  proie  contre  les  harpies  ardentes  à 

Ja jûuiiler  de  leur  fiel. 

-  *Pwl  JàVE ,  Evêque  de  Nocéra ,  historien  mercenaire  et 

f.àipde.t  armé,  et  il  s'en  vante ,  de  deux  plumes ,  l'une  d'or , 

Itetre  de  fer ,  pour  traiter  les  princes  suivant  les  faveurs 

6itei.,disgrâces  qu*il  en  recevait;    Paul  Jovë,  bien  qu'il 

..  possédât  dans  sa  belle  galerie  de  tableaux  le  portrait  de 

•  KM.ITIEM  parmi  ceux  des  personnages  les  plus  célèbres ,  ne 

poorsoivit  pas  moins  contre  ce  liltérateur  le  feu  roulant  de  ses 

cdomoles ,  comme  s'il  eût  retenu  .  en  quelque  sorte ,  de  la 

AiîB  gauche ,  dit  M.  Bonafous,  les  dons  échappés  de  sa  main 

:4iiijte^  Melanchton  ,  Yossius ,  Balzac  ,  les  deux  Scaliger  , 

VQte .et  beaucoup  d'autres  se  firent  les  échos  complaisants  de 

JovB,  mais  nul  n'alla  si  loin  que  Varillas,  qui,  dans  son 

désir  d'imiter  Procope  ,  consacre  des  pages  entières  à  repro- 

ibira^oatre  sa  victime  les  faits  les  plus  absurdes. 

Cependant,  alors  que  Politien  était  livré  en  pâture  à  ces 


—  408  - 

I 

sycophantes  haineux ,  il  se  rencontra  des  hommes  jusfes  j 
pour  honorer  son  nom,  et,  en  première  ligne,  Jean-Piern  | 
Bqlzami  ou  mieux  Pierius  Valerianus  ,  qai,  dans  son  re- 
marquable livre  de  infelicitate  litteratorum ,  fait  promple 
justice  de  ces  lâches  calomnies.  Grâces  à  lui ,  les  causesdeh 
mort  de  Politien  ne  sont  plus  pour  nous  un  problème  et 
rhistoire  a  pu  rendre  un  complet  hommage  aux  rares  vertqs 
de  ce  savant. 

H.  BoNAFous  cite  encore  quelques  écrivains  quiseeont 
prononcés  pour  Ange,  tels  que  Daniel-Guillaume Mollu, 
professeur  à  l'université  d'Altorf ,  Frédéric  Rothscholu, 
de  Nuremberg  et ,  plus  tard,  Pierre  Belius  qui,  pionnier 
de  la  vérité ,  si  je  puis  m  exprimer  ainsi ,  a  très  heureuse- 
ment dégagé  rhistoire  des  ténèbres  dont  elle  était  obscorcie. 

Un  certain  Werner  ,  de  Magdebourg  ,^  s^aidant  des  travau 
de  HoLLER  et  de  Belius,  recueillit  bien  aussi  tout  ce  qu'on 
connaissait  sur  Politien,  mais  c'est  surtout  à  Frédéric 
Othon  Menées,  célèbre  professeur  de  FUniversitédeLeipsick 
que  nous  devons  d'utiles  matériaux  dans  l'objet.  Son  ouvrage, 
très  diffus ,  au  point  qu'on  y  trouve  tout  excepté  ce  qu'oQ 
cherche ,  dit  M.  Bonafous  ,  qui  avoue  néanmoins  y  aveir 
beaucoup  puisé  ;  cet  ouvrage  fort  rare,  d'ailleurs,  et  qu'on 
demande  vainement  aux  plus  opulente^  bibliothèques  de 
l'Italie, existe  dans  celle  non  moins  riche,  non  moins  précieuie 
de  lal\'ille  d'Àix.Les  vers  do  Politien  y  sont  à  peine  indiqués; 
ce  qui  est  une  lacune  regrettable  pour  sa  gloire  de  poète. 
Après  avoir  cité  quelques  autres  auteurs  connus ,  et  UHqoors 
de  préférence  ceux  que  l'opinion  des  savants  signale  eoiune 
les  plus  versés  dans  l'histoire  de  la  littérature  italienne,  tA 
que  Crescbmboni  et  Tiraboschi  ,  M.  Bonafods  aborde  Vd^ 
de  son  livre. 

Ange  Politien,  qui  s'appelait  d'abord  Ange  BASsi ,  tiio 
son  nom  de  Montepulciano,  ville  de  Toscane  où  il  naquit,  b 


—  409  — 

■ 

It  Juillet  1454.  Sa  famille  était  peu  fortunée ,  mais  pas  si  pau- 
m  qnd  le  jeune  homme  fut  contraint  de  vivre ,  comme  on  l'a 
m  bassement ,  dans  la  domesticité  des  Médicis.  II  eut  pour 
ilÉhres  Christophe  Landini,  de  Florence,  Andronic,  de 
ttMalonique ,  Argtroptlb  ,  de  Constantinople ,  tous  deux 
luifirés  par  la  muniflcence  de  Côme ,  et  le  chanoine  Harcilb 
Kctif ,  l'interprète  de  Proclus  ,  littérateur  de  mérite ,  quoi* 
^  fort  obscur  dans  son  langage  mystique. 
'  àhgB  débuta  dans  la  carrière  des  lettres  en  célébrant  avec . 
jobt  le  charme  de  la  poésie  du  Tasse  ,  le  triomphe  remporté 
lÎÂBlin  tournoi  par  Julien  de  HftDicis.  Il  fit  ensuite ,  bien 
jMïhe  encore ,  un  livre  d'cpigrammes  grecques ,  jugées  di- 
iÉNement  et  que  la  majeure  partie  des  écrivains  regardent 
tthnie  dignes  d^ÀNACRÊoN  :  Pic  de  la  Mirandole  ,  ce  prince 
Iholi  8l  fabuleux  savoir,  Pavait  en  grande  estime. 
"^  Lh  langue  étrusque  qui ,  au  temps  de  Dante  Aligheri  ,  de 
I^JciicÉ ,  de  Pétrarque  ,  était  parvenue  à  son  apogée,  dé* 
f6iÉit  sensiblement  lorsque  Ange  Politien  entreprit  de  lui 
lÛdttier  sa  splendeur  primitive.  En  effet,ses  poèmes  lyriques 
i(ii|)irent  un  parftim  de  douce  et  molle  poésie  ;  on  y  retrouve 
&  touche  l^ère  ,  élégante  des  vers  de  Tibqllb  et  de  Ca- 
tÎKts  ;  l'italien ,  sous  sa  plume  mgénieuse ,  est  toujours  pur 
)8r|Éiilde,  sans  avoir  rien  perdu  de  sa  vigueur  native.  Ange 
JÊà-  ittadiait  peu  de  prix  à  ces  productions  gracieuses  :  il 
"iÉparie comme  de  bagatelles ,  de  chansons  frivoles ,  licen- 
ikîaÉ  eMiitenasj  et,  cependant,  elles  lui  firent,  au  rapport  de 
Ciraldi  ,  très  bon  juge  en  pareille  matière ,  une  renommée 
iiA  BûinB  éteftdue  que  celle  que  lui  avaient  acquise  ses  vers 

'  'Sa  pMorale  virgilienne  d'ORPRÉE  lui  valut  aussi  beaucoup 
dliûneiir;  on  la  regarde  comme  le  premier  drame  qui  |it 
'IfÊM  en  langue  vulgaire.  Cette  oeuvre  laisse ,  il  est  vrai , 
béinMmp  à  désirer ,  dit  M.  Bon Arcoe  ;  elle  n'est  point , 

TOÉ.  XIV.  58 


complète; les  actes  trop  courts»  n^expliquent  pas  suffisammeA 
le  sujet,  mais  malgré  ces  défauts,  Touvrage,  même  après 
les  tragédies  de  Corneille  et  de  Racine  ,  est  digne  de  notre 
admiration  ;  on  peut  s'extasier  en  présence  des  prodigieoi 
chefs-d'œuvre  de  Raphaël  et  du  Titien  ,  àans  méconnaîtm 
pour  cela  la  gloire  précoce  des  Giotto  et  des  Cimabuê,  biea 
qu'elle  soit  enveloppée  des  ombres  du  moyen-âge.  Ange  aei 
le  rare  mérite  c'e  reproduire  les  grandes  scènes  de  Sophogu 
et  d'EuRiPiDE,  et  d'éclairer  des. feux  de  son  génie  une  roate 
encore  plongée  dans  les  ténèbres. 

Au  surplus  il  aborda ,  avec  un  égal  succès ,  tous  les  genNi 
de  la  poésie  latine,  l'élégie,  Thymne,  les  vers  lyrique» 
quelconques,  hendécasyllabes,  prologues  de  comédie,  épi- 
grammes  et  cette  multitude  d'élégants  poèmes  imités  des 
Sylves  du  Stage.  On  pourrai!  bien  ,  à  la  rigueur  ,  faire  da 
légers  reproches  à  ses  vers  latins,  dit  M.  Bonafous,  maïs 
quel  poète,  si  l'on  exempte  Homère,  ne  prête  un  côté  à  h 
censure?  Et  Homère  lui-même  ne  sommeillait-il  pas  quelqao- 
fois?  Lisez  les  bucoliques  de  Politien,  quelle  diction  pleine 
de  douceur,  d'abondance,  de  facilité!  Comme  cesscèoeede 
la  vie  champêtre  sont  suaves  et  riantes  I  Rabelais  l'avait 
compris  lorsqu'il  dit  à  propos  des  promenades  de  Gabguar- 
TDA  avec  son  maître  :  a  Encore  qu'icelle  journée  fat  passée 
«  sans  livres  et  lectures ,  point  elle  n'était  passée  sans  profit; 
9  car  en  ce  beau  pré ,  ils  recoloyent  par  cœur  quelques  pîti- 
«  sants  vers  de  Tagricullure  de  Virgile,  d'HËsiODS,  dv 
«  Rdsticqub  de  Politien » 

Son  poème  funèbre  sur  la  fin  prématurée  d'ÂLBiBRA  Aui- 
lia  n'est  pas  moins  remarquable  :  on  y  distingue  une  ex- 
pression si  vraie  de  douleur ,  des  effets  si  bien  sentis ,  nn 
tableau  si  touchant  de  la  dernière  heure  et  des  funérailles  de 
]«  jeune  fille,  que  Scaligkr  préfère  à  juste  titre  à  celte 
élégie  celle  qu'OviDE  envoya  à  Litib  sur  la  mort  de  Dkdsus. 


Tout  n'eslpas  digne  d'éloges  dans  le  livre  des  épigrammés;  > 
iijades  choses  médiocres ,  il  y  en  a  de  détestables.  Bien 
plus,  dans  les  attaques  violentes  contre  Michel  Marcelle  , 
PoLiTiEN  excède  les  bornes  du  respect  humain.  Quoi  d'impur 
coffime  ces  vers  dans  lesquels  il  raconte  les  fureurs  utérines 
d'oDS  vieille  femme  1  Quelle  obscénité  de  paroles  I  Quelles 
distantes  images  I  Mais  pour  comble  de  turpitude ,  il  ne 
cnint  pas  d'outrager  le  nom  de  la  S'*-Vierge,  et  cette  même 
boache  qui  s'était  ouverte  ailleurs  pour  sanctifier  si  heureuse- 
ment la  charité  de  Marie ,  trouve  contre  elle  des  termes  à 
la  façon  de  Pétrone  et  de  Martial. 

Ce  jugement  pourra  paraître  sévère ,  mais  après  avoir  flétri 
ee  qui  est  répréhensible ,  M.  Bonafous  s'empresse  de  recon- 
oaftre  les  bonnes  qualités  de  l'auteur.  En  effet,  Politirn  ne 
Alt  pas  au  nombre  de  ces  poètes  qui ,  se  parant  des  plumes  du 
Cygne  de  Mantoue,  pour  voler  plus  haut ,  se  firent ,  comme 
Dédale  y  des'ailes  mal  assujéties.  Ange  eut  son  caractère  pro- 
pre, son  génie  particuUer.  11  se  fraya  une  route  à  lui  pour  ne 
pis  suivre  servilement  les  sentiers  battus.  On  ne  reconnaîtra 
AD  lui,  ni  Virgile  ni  Stage,  comme  l'a  prétendu  Scaliger, 
Dais  y  imitant  les  meilleurs  poètes  dont  il  savait  cueillir  la 
quintessence ,  il  sut  donner  un  libre  cours  à  son  imagination 
iMlile  et  vagabonde  ;  à  l'endroit  de  ceux  de  ses  écrits  qu'on 
peut  approuver,  Politien  réunit  les  dons  divers  de  la  nature*, 
il  pureté  de  la  muse  virgilienne,  la  facilité  et  l'abondance 
d'OviDB,  la  finesse  du  Stace  et  même  la  rondeur  spirituelle 
de  Claudien. 

Auge  avait  à  peme  atteint  sa  quatorzième  année  ,  lorsqu'il 
eoiiçut  le  téméraire  projet  de  traduire  Homère  en  vers  hexa- 
mètres latins  ;  les  six  livres  de  l'Iliade  excitèrent  au  plus  haut 
degré  Tenthousiasme  des  littérateurs  de  cette  époque: 
nalheujnçusement  cet  ouvrage  se  perdit,  on  ne  sait  par  quelle 
fMAité ,  après  le  XV**  ^siècle ,  et  iJ  n'eu  reste  pas  dé 
traces. 


Il  imita  aussi  avec  un  rare  bonheur,  dans  un  âge  fort  ten- 
dre, les  Idylles  de  Mosens  ,  poète  grec ,  qui  vivait  au  tèoipi 
de  Théqcbite  ,  et  surtout  )e  livre  intitulé  :  V  amour  fugitif; 
rien  n'est  gracieux  comme  Télégie  sur  les  violettes. 

Frappé  du  prodigieux  mérite  de  Politien,  Laurent  pt 
MÉDicis  dit  LE  MAGNiFiQUE,  fort  instruit  lui-même  etprotoc^ 
teur  des  Beaux-Arts ,  lui  confia  Téducation  de  ses  enfanti,  .■< 
Laurent  eût  trois  ûls  de  Claire  des  Ursins  :  Pierre  ,  qoi» 
après  la  mort  de  son  père ,  entreprit  de  modifier  la  r^* 
blique  tle  Florence ,  et  »  banni  de  sa  patrie ,  à  rarrivée 
de  Charles  VIII,  eut  une  fin  malheureuse;  Jean,  qid|  - 
cardinal  dès  son  bas-âge ,  et  parvint ,  jeune  encore ,  au  Pon- 
tificat, s'illustra  sous  le  nom  de  Léon  X,  et  Julien  qui  s'acquit 
une  certaine  réputation  de  poète ,  et  obtint  deFRANfjois  4*^» 
en  s'alliant  à  la  famille  royale  de  France,  le  dudié  Hê 
Nemours. 

Lorsque  Florence  se  vit  menacée,  en  U78  ^  parla  gnam 
et  la  peste ,  Politien  se  réfugia  à  Caggiolo  avec  ses  noUfi 
élèves»  mais  sans  cesse  en  dissentiment  avec  leur  mère,  Clam 
des  UasiNs ,  il  obtint  du  prince  une  ilouce  retraite ,  daos  Ifls 
riches  campagnes  de  Fésoles  :  c'est  là  qu'il  composa  aea  bmo» 
tiques  au  sa  rustique ,  comme  dit  Rabelais. 

Ange  écrivit  en  latin  très  pur^  ce  sont  les  proira 
termes  de  Paul  Jove  ,  l'histoire  de  la  conjuration  des  Pai|  . 
et  du  meurtre  de  Julien  de  MÈDicis^  Les  faits  y  sont  noootii 
avec  le  style  concis  de  Salluste  ,  heureus^ooent  tempM- 
par  la  luxurieuse  abondanco  de  Tite-Live  ;  l'auteur  a'y  mmtct 
tputrà-fait  historien  fidèle ,  écrivain  élégant ,  pieux  aori  ; 
aussi  tous  ceux  qui ,  à  l'exception  de  Brutus  ,  se  sontoeoupéi 
des  affaires  de  Florence ,  Raphaël  le  Youtsrran  ,  MiCUâ" 
VEL ,  Fabroni  ,  l'ont-ils  pris  pour  guide. 

Après  la  mort  de  Sixte  IV ,  les  Florentins  envoyàrtnL  à 
Rome ,  une  députa  Uon  chargée  de  complinaenter  lenouMUl 
Pontife ,  Innocent  YIII  ,  et  Ange  en  fit  partio.  C'est  daoB  eai 


—  443  — 

rconstances  que  pnrul  la  traduction  latine  d'HÈioDiEii ,  non 
loîns  pure  que  fidèle  ;  entreprise  par  ordre  du  Pape;  elle  eut 
n  merveilleux  succès.  «  Il  faut  rendre  cette  justice  au  célè- 
iTd  traducteur  d'HéaoDiEN ,  dit  1  abbé  Monsault  ,  de  TAca- 
lània  française  ;  sa  politesse  l'a  mis  souvent  au  dessus  des 
Mlits  acrupulesdes  grammairiens,  ce  qui  n'a  pas  peu  servi  k 
knoer  à  son  style  ce  tour  libre  et  aisé  qu'on  y  admire.  » 

Ange  excelle  à  traduire,  il  ne  se  borne  pas  à  lutter  avec  son 
Mitmr»  il  en  triomphe  souvent.  Aussi  Erasmb  disait-il  de 
Id,  c'est  là  un  traducteur  parfait  :  sa  simplicité  fidèle  et  sa- 
vante m 'a  toujours  plu. 

Les  autres  traductions  de  Polit  iBN  sont:  4*  la  philosophie 
d'EpicTÈTE  {EnchiridionJ  ;  S*  le  traité  sur  la  tempérance  de 
FuTOR  (Lharmides)  ;  nous  n'avons  qu'un  fragment  de  cet 
eomge  ;  3'  le  livre  des  solutions  de  plusieurs  questions  de 
(k^ique,  d'ALBXANDBE ,  né  en  Carie  ;  4"  les  historiettes  de 
Pldtabqde;  5'  le  livre  d'ATHANASE-le-Grand,  sur  les  peaiunes 
ft  David. 

Lonqo'AEGTEOPTLE  se  démit  de  la  chaire  grecque  de 
Floreiioe ,  Ange  l'occupa  et  sut ,  malgré  les  calomnies  de« 
enrieuXy  s'y  distinguer.  Bientôt  les  jeunes  gens  de  toute  l'Italie 
et  des  régions  lointaines ,  accoururent  à  son  école.  Parmi  eux, 
il  fuit  citer  Bernard  Ricci  ,  François  Pacci ,  peu  après  pro-^ 
iBMearlai-même ,  Sgipion  FoaTiGUERaA ,  plus  connu  sous  le 
Mm  de  Caitbbomaghi.  Ses  disciples  les  plus  célèbres  furent 

IaPUIL  IIaSFÈB   leVOLATBRRAN    et  PlEBRE  RlGCIOS  CRINI- 

TUS. 

leiii  Pic  de  la  Mirandolb  ne  dédaignah  pas  de  s'asseoir 
pifto  sur  ks  mêmes  bancs  comme  l'indique  cette  courte  let- 
.toi:  tÇniMl  honoriê  m$i  causa,  tu  qaoque  sederis  interaudi-r 
^tmmios,  fwn  habeo  gratiam.  Nam,  si  placui^  jam  retuii  : 
fimuplaeuif  non  debêo.  Fa/e.»  Bien  qu'assistant  de  temps  à 
Me  à  l'école  de  PôLniBii ,  Pic  n'en  faisait  point  partie ,  pas 
fhiqqe  Bapliate  Egnace,  Charles  Antsmoreub,  Bagciits 
PfioiïKus,  mais  M.  Bonafous  n'hésite  pas  à  y  comprendre  le 


—  4U  — 

fiimeux  peintre  Michel  Ange  ,  et  c'est  aussi  ropinioo  df 
RoscoÉ,  admise  plus  tard  par  deux  de  nos  célébrités  litté- 
raires ,  MM.  QUATBEMÈRE-de  QUINCY  et  bELÉCLUZE. 

Ceux  que  nous  venons  de  nommer  appartenaient  à  l'Italie. 
Mais  il  y  eut  aussi  à  cette  école  des  étrangers  de  distioctioQ, 
tels  que  Guillaume  Grocin,  habile  dans  les  sciences,  Thûm», 
LiNACER  f  médecin  anglais ,  Denys  «  frère  du  célèbre  Jeu  ! 
Reuchlin,  deux  dis  du  portugais  Jean  Teixira,  et  Ii- 
MiGus  Caiâdus  ,  de  la  même  nation ,  qui  écrivit  en  vers  d'oui 
manière  élégante.  Une  grande  gloire  pour  Ange  fut  d'^rair 
su  conquérir  Tamitié  du  roi  Jean  II;  ce  souverain  duPortih 
gal  et  des  Algarves ,  maître  de  la  Guinée ,  dont  la  puîssann 
s'étendait  d'une  mer  à  l'autre  ,  écrivant  au  modeste  profes- 
seur de  Florence ,  terminait  toujours  sa  lettre  par  cesmoU: 
viro  peritissimo  et  amico  suo, 

Ange  PoLiTiEN  prit ,  sous  les  auspices  du  célèbre  Pic  de  h 
MiRANDOLE ,  revenu  depuis  peu  à  Florence ,  la  chaire  de 
philosophie  et  comme  il  était  profondément  versé  dans  l'étiide 
du  droit  canonique,  il  fut  élevé  au  grade  de  docteur.  Il  expoa 
publiquement  les  doctrines  de  l'Académie  et  du  Lycée,» 
digne  disciple  de  Ficin  et  d' Argtropyle  ,  et,  pendant  plu- 
sieurs années ,  ses  éloquents  commentaires  sur  les  livresde 
Platon  et  d'ARisTOTE  firent  l'admiration  des  rhéteurs: m 
point  de  vue  de  l'argument  et  de  la  méthode,  on  Feûteit 
appartenir  à  Técole  péripatéticienne,  mais,  par  lamajestéel 
l'abondance  du  discours ,  il  se  rapprochait  davantage  de  oeDe 
de  Platon. 

Chargé  ,  plus  tard ,  par  Laurent  de  Médicis  ,  le  reslaora- 
teur  des  lettres ,  de  recueillir  les  monuments  littéraires  de 
l'antiquité,  soustraits  aux  ravages  des  Turcs,  il  accoroplitaT8C 
bonheur  celte  haute  mission  et  envoya  à  Florence ,  de  non- 
breux  chefs-d'œuvres,  après  les  avoir  annotés  de  sa  oiiBi 
parmi  les  plus  remarquables,  on  cite  Otide  ,  Suètoni,  StSCi, 
Pline,  le  jeune,  l'histoire  de  la  maison  d*Au6U8T£  et  QoiifTi- 

LIEN. 


1 

-s 

4 

i 


—  415  — 

Nous  avons  douze  livres  des  lettres  d^Ange  qui  furent  pu^* 
fiées  en  un  volume,  d'après  les  désirs  de  Pierre,  fils  de 
liQrent  de  Hèdicis.  Il  serait  difiicile  de  nommer  tous  ses 
mh  entre  les  hemmes  les  plus  éminents  de  Tépoque.  Au 
Miemier  rang  se  présente  Marcile  Fjgin  et  Pic  de  la  Mirak^ 
ïBtÉdontraffe  ctionne  se  démentit  jamais;  Hermolaûs  Bar- 

r 

ïlMJOBj  patriarche  d'Aquiice,  auteur  d'un  travail  sur  Pline; 
Mmo  DoNATA,  noble  vénitien ,  ambassadeur  auprès  du 
hoUfe  Jules  II,  qui,  lui  demandant  un  jour  le  titre  des  droits 
btt  république  sûr  le  golfe  adriatique ,  en  reçut  cette  ingé- 
■ipne  réponse  :  «  Votre  Sainteté  trouvera  la  concession  de 
Il  iner  adriatique  au  dos  de  l'original  de  la  donation  que 
OmsTANTiiY  a  faite  au  Pape  Sylvestre  de  la  ville  de  Rome  et 
déB. autres  terres  de  l'état  ecclésiastique.  »  Il  faut  y  ajouter 
XuDOVic  BiGius  PiTTORius ,  poète  de  Ferrare;  Barthélémy 
JkALA  i  qui  devint  ensuite  son  ennemi  ;  Nicolaus  Léonice^ 
ng.babile  dans  les  lettres  grecques  et  latines;  Baptiste 
.GiSAiiifi ,  jeune  homme  digne  de  son  père;  Raphaël  le 
VoibATinilRAN,  connu  par  ses  XXXVIH  livres  de  commentai- 
res ;  Platinds  Plabus  ,  poète  milanais  ;  Philippe  Beroalde 
l'ancien^  qui  ouvrit  une  école  publfque  d'éloquence  à  Parme, 
ilGIafi ,  à  Paris  et  à  Bologne  ;  Louis  Odaxids  -,  gouverneur 
pour  FtÉDÉRic  du  duché  d'Urbin  ;  le  poète  Andréa  Dacti  „ 
Ti(6  Vespasien  Sirozza  ,  autre  poète  également  illustre  ; 
^MLimis  Baccius  ,  Aldo  Manuti  ,  Jean  Reuchlin  ,  et  beau* 
^d^utres  dont  les  noms  figurent  sur  le  tableau  des  litté- 
nteors  de  cette  époque. 

H.pe  fautcepeodaut  pas  oublier  deux  femmes  remarquables 
Qfiia^moiun  amour  des  lettres  attacha  à  Ange  ;  Tune 
AjUOAiiDRÂ,  fille  de  Barthélémy  Scala,  célèbre  par  sa  beauté 
et'soB  esprit;  l'autre,  plus  renommée  encore , Cassamdra 
fuius.  d'une  famiUe  noble  de  Milan  ,  établie  à  Venise. 
l'^Toiàeftû». personne' ne  lui  fut  plus  étroitement  unique 
Laurent  dit'lItDias  ;  ils  étaient  presque  du  même  ige,  ik' 


—  416  — 

avaient  les  mêmes  goûts ,  les  mêmes  habitudes  ;  leurs  liaiioi» 
ne  furent  rompues  que  par  la  mort  prématurée  du  prinoe. 

Retiré  dans  sa  délicieuse  retraite  de  Fesoles,  Pounqrf 
goûta  le  bontieur  le  plus  pur,  réalisant  au  bord  desruisMHi, 
à  Tombre  des  vieux  chênes ,  les  vers  de  Virgile  ;  le  cm- 
merce  des  muses  et  le  souvenir  de  ses  amis  le  dédommigèrarl 
de  l'injustice  de  ses  détracteurs. 

La  mort  de  Laurent  fut  pour  lui  un  coup  de  foudre;  j^ 
après  éclatèrent  ses  querelles  avec  Georges  MÉBULA,prohiMQr 
des  lettres  grecques  et  latines,  à  Blilan.  Celui-ci  se  préteodiit 
outragé  dans  les  mélanges  de  Politien  et  s'en  vengea  fv 
une  satyre  virulente ,  mais ,  à  sa  dernière  heure ,  il  protMh 
dans  son  testament  de  toute  sa  tendresse  pour  Ange.  ] 

Ses  disputes  avec  Barthélémy  Scala  ne  furent  pas  moiai  ] 
vives  ;  ces  deux  hommes  en  vinrent  à  des  injure  grooUrii  ^ 
Tun  contre  l'autre.  Toutefois^  nul  plus  que  Michel  Maioui, 
ne  ressentit  les  effets  du  courroux  littéraire  de  Politor;  B 

4 

est  vrai  que  les^deux  savants  aimaient  la  même  jeune  tSé, 
Alexandra  Scala  ,  et  que  dès  qu'elle  eût  épousé  le  Grec, 
la  haine  d'Ange,  inspirée  par  le  mépris  de  son  àoioiir, ne 
connut  plus  de  bornes. 
On  n'explique  Tanimosité  qui  régnait  entre  lui  et  Porta*   I 

fOJS  que  par  les  liaisons  de  ce  dernier  avec  Scàlâ  et  Haioui* 
Saokazai  ,  dans  uneépigramme  plus  obscène  qpBSf/n- 
tuelle ,  attaque  méchamment  Politien  ,  mais  comme  oi  tt 
connaît  point  de  réponse  à  ces  calomnies ,  il  est  à  croire  400 
cette  satyre  ne  fut  publiée  qu'après  la  mort  d'Ange. 

Politien  eut  quelques  autres  ennemis,  en  petit oomlin, 
d'ailleurs ,  comme  Pacificus  Haximus  ,  d'Ascou  ;  Baifti- 
lemy  Pontius  ,  André  Dacti  et  Jean  Parhasius  ,  le  (ta 
modéré  de  tous.  11  ne  ressemblait  pas ,  dit  M.  Norbert  Bo- 
nafous  ,  à  ces  hommes  dont  parle  Pétiahoub  »  qui ,  tpri* 
avoir  acquis  des  livres»  par  {daisir  00  par  oigueil^  m  W 
me  lortd  de  mobilier  dont  fls  om^t  leur*  «tuaArai ,  *^ 


—  in  — 

Mn  servent  pas  plus  qno  de  vases  de  Corinthe ,  de  tableaux 
eè  de  statues.  Sa  bibliothèque  était  nombreuse  et  âlen 
ânisîe.  Le  savant  commentateur  français  en  donne  le  cata- 
li|^  tel  qu'il  existe  aux  archives  de  la  République  de  Pio- 
féùeé  ;  nous  nous  dispenserons  de  le  reproduire  ici. 
•  tlonsumé  parla  douleur  de  voir  lesHÊDicts  près  d'être 
expulsés  de  Florence,  Ange  mourut  le  24  septembre  U94, 
■i  la  quarantième  année  de  son  âge ,  comme  l'indique  répita- 
)ie  placée  sur  sa  tombe  dans  réglise  c^e  Saint-Marc,  à 
'^Rorencc. 

v'Keo  des  fables  ont  été  inventées,  bien  des  calomnies  se 
iOBt  produites  sur  les  causes  de  sa  mort.  Varillas  ,  écho 
MUe  de  Tindigne  Paul  Jove  ,  assure  que  ne  pouvant  assouvir 
Il  passion  cnminelle  dont  il  s'était  enflammé  pour. un  de  ses 
ooblàs  disciples,  il  se  mit  à  chanter  sur  son  hilh  un  air  si  lascif 
qud ,  dans  un  accès  de  fièvre  chaude,  il  expira  dès  la  seconde 
ttropbe.  L'évéque  de  Nocéra  dit  ailleurs  que,  trompant  la 
vigilance  de  ses  gardiens,  dans  un  moment  de  délire,  le 
fauvre  malade  s'échappa  de  la  maison  pour  aller  faire  enten- 
dre des  chants  d'amour  sous  les  fenêtres  d'un  jeune  Grec ,  et 
que,  reporté  demi-mort  sur  sa  couche,  il  ne  tarda  pas  à  y 
fendre  le  dernier  soupir.  Si  1  on  en  croit  Yossius ,  Ange  en 
prbie'  à  une  passion  infâme ,  se  brisa  la  tête  contre  les  murail- 
kk  J.  C.  ScAtiGER  prétend  aussi  qu'il  mourût  dans  des 
Iriôsports  impudiques  ;  Jacob  Gostausius  ,  le  poète,  attribue 
fli  fin  aux  effets  d'un  philtre ,  et  ce  bruit  se  propagea  telle- 
ment dans  toute  l'Italie  que  le  célèbre  Sabellicus  ,  très 
(Ubaucbé  luinnême,  écrivait  à  Daniel  RANiERUs:-a  Je  pleure  la 
j^Me  de  mon  ami ,  mais  je  m'afflige  bien  plus  encore  de  la 
-eiQse  de  sa  mort,  qui  a  été ,  dit-on,  non  moins  misérable  que 
-hoBtease.  »  Balzac  s'est  montré  tout  aussi  injuste  pour  la 
«émoire  du  professeur  florentin . 
'  iC'esiteds  doolQ  d'après  ces  contes  calomnieux  que  Fati)it 

TCMIXtV.  53 


—  4i8  — 

l'auteur  critique  de  Fenelon  et  de  Bossubt,  s'exprime  aiaii; 
«  PoLiTiEN,  ce  bel  esprit,  qui  parlait  si  bien  latin,  B'afjpehil 
Ange .,  mais  il  s'en  fallait  beaucoup  qu'il  en  eûl  la  pureté,  i 

En  vain ,  le  cardinal  Bembo,  nourri  des  ouvrages  de  Bou: 
TIEN,  essaya-t-il  de  le  défendre  contre  racharnement da^a 
ennemis ,  la  médisance  étouiïa  sa  voix  généreuse  ;  loutefû, 
après  tant  d'audacieux  mensonges,  la  vérité  s'est  liait ^jow 
depuis  que  le  savant  abbé  Metrus  a  exbumé  de  la  poussièa 
des  bibliothèques  les  écrits- de  deux  contemporains  d'ADg6.l6 
premier,  Pierre  Parenzius  ,  de  Florence ,  nous  appraodgas 
PoLiTiEN  mourût  d'un  accès  de  lièvre  au  moment  où  il  aBait 
être  promu  au  cardinalat  par  le  Souverain  Pontife;  Tautrûi 
Robert  Ubâldini  ,  a  laissé  un  récit  véridique  -du  tr^ 
de  ce  savant  homme,  et  il  n'en  résulte  rien  que  detrii 
honorable  pour  sa  mémoire. 

Un  autre  grief  porté  contre  Politien  est  celui ,  non  s«itor 
ment  d'impiété,  mais  môme  d'athéisme.  Manlids  rapporte 
que  quelqu'un  lui  ayant  demandé  s'il  lisait  son  bréviaire,  jl 
répondit  :  a  Je  l'ai  lu  une  seule  fois  et  j'avoue  que  jamauije 
n'ai  plus  mal  employé  mon  temps.  » 

Comment  concilier  cette  accusation  avec  ce  qu'écrit  Ange 
lui-même  à  César  Carmentus?  <t  Je  consacre  la  plusgrsoide 
partie  du  jour  à  des  lectures  variées,  le  reste  appartient! 
mes  amis ,  le  sommeil  et  le  repos  se  partagent  la  nuit  avec  lai 
prières  et  les  heures  canoniales.  »  Loufs  Vives  ,  -Gisnir 
VoBT ,  ce  fougueux  adversaire  de  Descartes  ,  MELANCHToi» 
le  Prolée  d'Allemagne ,  embrassant  tour-à-tour  les  dociriiMi 
de  Luther,  deZuiNGLE  et  de  Calvin,  Pierre  de  Saiat-*Ro- 
MUALD,  esprit  faible,  peuvent  poursuivre  Ange  Politu»  J6 
leurs  outrages ,  mais  l'histoire  n'a  jamais  contesté  qu-ii-fit 
bon  catholique ,  prêchant  le  carême  dans  l'église  dontil'ëla|l 
chanoine. 

Paul  JovE  fait  de  Politien  un  êtce  dififorme  do  mcsuif  0t 
de   corps.    Certes  il   n'était  pas  beau,  et  il  «n  convient 


j 


—  W9  - 

icMiiéiiie  dtm  une  vive  réponse  à  Mamllu».  M.  Loilius 
lût,  à  propos  i^n  orateur  fort  éloquent,  mais  bossu: 
«Ltf  génie  de  Galba  est  mal  logé.  »  Ce  propos  peut  s'appli^ 
fMr  à  Ange ,  dont  Tesprit  a  brillé,  sous  une  enveloppe  dis- 
ÎÉdeote ,  dNi  plus  pur  éclat ,  comme  Tattestent  ses  douie 
BnÉrde  tottres  intimes. 

''ÏOLiTiBif  avait  pour  tous  ses  écrits  un  genre  à  lui.  Ses  let- 
te  DO  ressemblent  à  celles  d'aucun  des  auteurs  de  Tantiquité. 
Ifitiaiii  en  trouve  le  style  trop  boursouiflé ,  trop  oratoire , 
jéiiri  ne  l'empêche  pas  de  dire  que ,  parmi  les  hommes  dont 
StH^erce  épistolaire  a  illustré  l'Italie ,  Ange  est  Tun  des 
irii^miqaels;  il  accorde  la  préférence;  les  autres  sont  Théo- 
ii|n9GA2A  et  Pie  de  la  Hirandole. 
'  ie  duc  de  Montausier  faisait  tant  de  cas  des  lettres  de 
ta&iTHUf  qolt  en  avait  souvent  des  exemplaires  dans  ses 
pùêu  pour  tes  donner  à  ses  amis. 

iious  ne  suivrons  pas  M.  Norbert  Bonafous  dans  la  nomen- 
êMm  des  ouvrages  du  célèbre  professeur  de  Florence, 
tettt  ne  reste  plus  que  des  vestiges ,  soit  qu'ils  aient  été 
MiRXNDpus  par  une  mort  prématurée ,  soit  que  leur  perte 
frisidte  le  ki  négligence  des  hommes  et  des  ravages  du  temps. 

KiAsni;  dans  ses  dialogues ,  loue  Politien  outre  mesure 

d^'le  j^ace  au  rang  de  Ciceron  et  de  Pline.  Cet  éloge  n'est 

pitat  oiact  dans  toutes  ses  parties  >  dit  H.  Bônapous  ,  le  style 

i^Ange  était  fort  inégal,  parfois  commun ,  vulgaire,  épais,  le 

ptai  aouTeiit  empreint  de  la  riche  abondance  de  Tdllius  , 

raÎB  k  réruditioo   d'AuLu-GsLLE,  mais,  sous  ce  rapport 

COBune  à  tous  autres  égards ,  Politien  ne  fût  inférieur  à  au- 

lin  dea  savants  qui  firent  la  gloire  de  ce  siècle.  Il  vécut  dans 

0ltt4  remarquable  cité  de  Florence,  pleine  de  Grecs  fugitifs  et 

difiBoe  pour apx  la  ville  d'HoMÈiE,  urbem  mcdoniam,  comme 

dit  Aàge  liii-4Bérae ,  dans  cette  enceinte  où ,  par  contre,  un 

frMteateiuriougiiaaitle  moine  Jérôme  SAVoNiioLE,  soulevait 

iij^r  anx  accents  de  sa  sauvage  éloquence,  les  passions 


N 


—  420  -^ 

irrita])les  de  la  multilude.  Poète  habile  en  langue  étnuquê, 
versé  dans  la  littéi-ature  des  anciens,  écrivain  plein  de  flnoii 
et  d'urbanité ,  on  eut  dit  Ange  né  dans  la  patrie  de  Sophocli, 
alors  que  ses  stances  latines  semblaient  révéler  en  lui  ■ 
Romain  du  temps  d'AuGOSTs.  Grâce  du  style,  inspiratioD  di 
génie ,  artifices  du  langage,  rien  ne  lui  a  manqué  :  jamii 
Anagreon  et  Virgile  n'ont  eu  de  plus  fidèle  interprète,  n 
mort  fut  pleuréedes  savants. 

Cette  même  année  la  perte  inattendue  d'HERiiOLAÔs  Bai- 
BARUS  et  de  Pic  de  la  Mirandole  ,  qui  avaient  été,  oobum 
Laurent  lui-même ,  ces  nobles  amis,  ne  fit  pas  à  la  répoUi- 
que  des  lettres  de  moins  graves  blessures  :  la  chute  à  jamiii 
regrettable  de  la  maison  de  Hédicis  ,  suivit  dç  près  ce  trqii» 
deuil. 

Voilà  l'homme  extraordinaire  dont  M.  Bonafous  dobi 
raconte  la  vie;  l'auteur  a  été  d'autant  plus  heureux  dam  li 
choix  de  son  sujet  qu'il  lui  a  été  possible  de  faire  passer aoo 
nos  yeux ,  la  plupart  des  grandes  figures  qui  ont  illustré b 
siècle  brillant  et  fécond  des  Médicis ,  comme  un  panorama  n 
raccourci  de  cette  imposante  époque  delà  renaissance  desarb. 
C'était  alors  une  manie  des  savants  de  s'affubler  de  nomsh- 
tins,  à  l'exemple  de  PompoiNius  Loetus,  qui  n'était  autre 
qu'un  bâtard  de  la  famille  des  Sanseverini  ,  l'une  des  phi 
illustres  du  royaume  de  Naples,  si  peu  fier  de  leur  noblesie, 
qu'ayant  été  solhcité  plusieurs  fois  de  venir  habiter  la  maisoD 
paternelle ,  il  répondit  par  cette  courte  et  singulière  é|dtie: 
«  PoMPONiUS  LoETUS  co^na/2^  et  proprinquis  suiSjSaluiit»» 
Quod  petitis  fieri  non  potest.  Valete.  » 

On  se  demandera  peut-être  pourquoi  H.  Norbert  BoiCàFODS 
a  écrit  en  latin  ,  alors  que  cetle  langue  morte  semble  appl^ 
tenir  exclusivement  au  domaine  des  sciences;  qu'elle  n  'est  pitf 
en  usage  dans  les  chaires  de  philosophie,  et  qu'un  ordre  mi- 
nistériel l'a  supprimée  pour  les  discours  d'apparat  qui  termi- 
nent les  travaux  de  l'année  scolaire.  Cerles  le  même  siyet, 


—  411  — 

tnité  en  français  avec  cette  élégance  qui  distingue  le  style  de 
YiQteury  eûtété  plus  répandu  et  surtout  mieux  compris,  car 
S  but  bien  le  reconnaître,  les  loisirs  sont  précieux,  on  aime  à 
Invite  elles  soins  d'une  traduction  deviennent  toujours  pour 
kMiDSune  perte  de  lemps.un  obstacle  insurmontable  pour  les 
MtoeB.  Mais  H.  Bonafous  a  composé  son  livre,  je  le  suppose, 
ta  moins»  dans  la  pensée  qu'il  se  propagerait  en  Allemagne. 
Fmonne  n'ignore  que  la  Hongrie  et  la  Pologne,  entre  autres 
cniréee  septentrionales,  se  servent  assez  généralement  de  la 
hDgQe  latine ,  et  il  n'est  pas  douteux  que  l'histoire  de  Po* 
ùmii ,  telle  qu'elle  est  écrite ,  n'obtienne  dans  ces  pays  de 
PjMeurs ,  un  prompt  et  légitime  succès. 

Quant  au  style  de  l'ouvrage,  je  m'abstiens,  non  qu'il  ne  me 
semble,  de  tous  points,  pur  et  correct,  mais  parce  que  ma 
MUesse  se  refuse  à  le  juger.  C'est  déjà  trop  de  m'étre  permis 
ttl  genre  de  ti'avail  peu  compatibleavec  mes  études  familières, 
dans  une  langue  avec  laquelle  je  suis  depuis  longtemps 
brouillé  ;  mais  M.  Bonafous  ,  victime  de  ce  méfait ,  par- 
doanera ,  j'en  ai  Tcspoir ,  à  mon  outrecuidante  hardiesse,  si 
j^ai  pu ,  malgré  tout,  appeler  sur  son  œuvre  remarquable  à 
liDt  de  titres,  et  qui  méritait  un  plus  habile  interprête,  la 
hieuveillante  attention,  le  légitime  suffrage  de  notre  com- 
pigoie. 

De  tuHliié  de  la  langue  arabe  ;  par  H.  Georges  Sakakini. 
—  Messieurs,  Au  milieu  des  graves  préoccupations  de  la 
politique ,  il  me  répugne  d'appeler  votre  attention  sur  un 
ordre  de  choses  qui  lui  sont  complètement  étrangères.  Cepen- 
daM  ,  quelle  que  soit  ma  crainte  légitime  de  vous  entretenir 
d'une  question  si  peu  eu  iiarmonie  avec  les  besoins  et  les 
nfceftsités  du  moment,  il  me  semble  à  propos  de  démontrer 
Futilité  qu'il  y  aurait  pour  le  pays  à  répandre  l'enseignement 
d'âne  des  langues  les  plus  fécondes ,  les  plus  riches  et  les 
|du8  ingénieuses. 


Je  veux  [)arl6r  de  la  langue  arabe. 

Il  faut  bien  que  je  le  dise ,  Messieurs  ;.  mof^  embarra^eil 
êXtréme.  Quelque»  travaux  que  je  vous  eusse  ei>v<>yés ,  ta 
éléments  arabes  en  auraient  i^it  ta  composition.  J'aurais  M 
fcrcë  de  me  servir  au  moins  de  termes  arabes  ;  ce  qui  ett 
rendu  difficile  Tappréciation  de  mes  recherches.  Pour  nfen 
entrer  dans  Tesprit  et  le  but  de  votre  Société;  j'aunAfi 
encore  vous  présenter  un  travail  de  statistique  arabe  ;  mk 
)l  m'eût  faRu  des  documents  complets  qui  me  manquent  piN 
ce  qu'ils  n'existent  ni  ici ,  ni  ailleurs.  J'aurai  plus  tardif 
casion  de  vous  montrer  combien  les  archives  du  gouverne- 
ment égyptien  sont  Incomplètes,  pour  ne  pas  dire  aidtoi 
Assurément,  je  regrette  beaucoup  cette  insuffisance, oe 
manque  de  documents  qui  vous  eussent  révélé  une  feidrte 
fàHs  très  curieux.  Je  continuerai  à  en  analyser  le  pluspmri- 
ble ,  et  j'espère  bien  un  jour  les  soumettre  à  votre  ufi 
examen. 

Je  suis  donc  forcé  pour  le  moment  de  me  borner  à  vm 
communiquer  mes  propres  opinions  sur  l'influence  qH*«i«f- 
cerait  sur  l'avenir  de  nos  affaires  commerciales  et  politiques, 
l'enseignement  de  la  langue  arabe,  et  sur  l'utHité  qu'on 
retirerait  généralement  de  la  connaissance  de  ce  snperke 
idiome. 

Oh  I  Quel  magnifique  lien  commun  je  pourrais  faire  surli 
langue  et  la  littérature  orientales  I  Comme  il  me  serait  taile 
de  me  reporter  jusqu'à  l'époque  antérieure  à  MAsaWi 
jusqu'aux  sept  poèmes  suspendus  dans  le  temple  delà  Mec^ 
que;  puis  de  retracer  cet  instinct  poétique  des  Ambea  ;  Mifi 
vie  pastorale  toujours  la  même  daas  Timmeose  éiendviiia 
désert,  cette  imagination  colorée  des  feux  du  s^oleil ,  et.t]|li 
reproduit,  sans  se  lasser  jamai S;  les  trésors  «J'une  xi9tag$i 
nche  et  trouve  d'inépuisables  expressions  pour  peindra  W 
gixelle ,  une  fleur  ou  un  orage  1  Gomme  je  pourras  W^ 
montrer  la  langue  arabe  défiant  à  bon  droit  toutes  ses'  now 


—  4^3  — 

oipeilleuses ,  pour  la  beauté  de  la  forme,  le  bonheur  des 
expressions,  la  magniticcnce  des  pensées,  le  brillant  des 
principaux  Iropes,  Tabondance  des  figures,  les  perpétuelles 
ah^fories  du  langage ,  Iji  personnification  poétique  de  toutes 
Ittpar4ies  de  la  nature.  Vous  vous  extasieriez  devant  ces  vives 
allures  d^enlhousiasme ,  devant  ces  innombrables  déborde- 
rioeots  de  poésie  et  ces  flots  d'harmonie  qui  coulent  à  pleines 
MMirces  de  la  langue  arabe  ;  vous  n'hésiteriez  pas  à. proclamer 
l6.génie  oriental ,  le  premier  d'entre  tous  les  génies  natio- 
•nanx. 

Je  .pourrais  aussi  vous  dire  toute  l'influence  de  la  langue 
Mibe  sur  les  mœurs  et  la  liltéralure  des  peuples  et  des  poè- 
tes du  moyen-âge  ;  influence  transmise  par  rimagination 
^nùptale ,  passant  par  le  christianisme  et  allant  réchauffer  les 
Q^lsdu  septentrion  ;  puis,  continuée  longtemps  encore  par 
les  Infidèles ,  par  les  Musulmans.  Car ,  vous  le  savez  ,  en 
méine  temps  que  la  prédication  chrétienne ,  les  prières  chré- 
lienoes,  les  paraboles  des  livres  saints,  et  les  vieilles  iégen- 
dee  des  .premiers  siècles ,  nées  de  la  bible  et  du  génie  arabe., 
agitaient  les  imaginations  grossières  et  engourdies  des  Bar- 
bares occidentaux ,  voilà  que  l'invasion  des  Arabes  vieiil 
apporter  une  nouvelle  flamme,  un  nouveau  foyer  asiatique  en 
Eanape.  Du  reste ,  on  Ta  dit  depuis  longtemps ,  l'Âlcoran  est 
UB  immense  plagiat  de. la  Bible.  Il  est  manifeste,  commet^ 
démontré  le  savant  Htde  ,  que  Mahomet  ,  dans  sa  grande 
idée  d'enlever  l-Arabic  aux  superstitions  idolâtres,  et  de  la 
reporter  vers  la  croyance  d'un  Dieu  unique,  fût  inspirée- par 
nos  livres  saints  répandus  dans  l'Orient.  Des  récits  con- 
fonnes  ou  faiblement  altérés,  des  allusions  fréquentes,  4e& 
rparâboles  prises  dans  le  même  sens ,  des  imitations  de  formes 
eide  laugage  font  reconnaître  cette  source  dans  Touvrage  du 
iprâ{diè.te  arabe. 

€  li'AlcoraD,  écrit  M.  YillemaiN:,  porté, par  les  Arabes 
t  dans  aine  partie  de  I-Europe,  rappelé  ^ans  cesse  dans 


—  424  — 

«  toutes  leurs  paroles,  cl  connu  même  des  Espagnols  qai  ne 
«  l'adoptaient  pas,  agita  de  nouveau  les  esprits  européens 
«  dans  le  sens  oriental.  » 

Ainsi;  les  deux  influences  les  plus  diverses,  les  deux  ibr- 
ces  les  plus  antipathiques  venaient  du  fondde  TAsie,  serén- 
nir  pour  exciter  Tesprit  de  notre  Occident ,  et  lui  Gomnnoi- 
quaient  quelque  chose  de  ce  génie  oriental  qui  a  été  h  aovee 
de  toute  religion  et  de  toute  poésie. 

Rien  ne  me  serait  si  aisé  de  vous  faire  retrouver  lestractf 
de  cette  influence  exercée  par  la  langue  arabe  suri  'originaet 
les  développements  de  la  poésie  provençale  ;  car  il  est  impos- 
sible ,  même  à  Tignorance ,  de  nier ,  de  ne  pas  rcconiuMc 
cette  primauté  siiigulière  du  génie  oriental  pendant  le  mojen- 
âgc.  11  me  coûterait  peu ,  oulre  cela ,  de  vous  préscinter 
TAsie  et  la  côte  d'Afrique  remplies  par  les  Arabes ,  de  Tcdil 
et  du  luxe  des  arts.  Des  villes  que  l'on  croirait  barbares,  Sa- 
marcaudc ,  Balke  et  une  foule  d'autres  avaient  des  universités 
célèbres,  des  écoles  plus  fréquentées  que  les  nôtres.  Lee  sa- 
vants et  les  poètes  recevaient  de  grands  encouragemente  des 
princes  de  Bagdad.  Ceux-ci  n'avaient  rien  tant  à  cœarqoe 
de  rassembler  de  vastes  bibliothèques  et  de  faire  traduire  OQ 
composer  des  ouvrages.  Les  nomsd'/Tarown-eZ-lîacAMlelde 
son  fils  El-Mamoun  marquent  le  commencement  deôetta 
ère  glorieuse  que  continuèrent  leurs  successeurs.  Jamais, dit 
M.  -ViLLEMAiN ,  ni  Léon  X ,  ni  Louis  XIV  ne  protégèrentles 
lettres  avec  plus  de  prédilection  et  de  magnificence. 

Âhl  il  faut  bien  l'avouer ,  il  ne  s'est  jamais  élevé  c^e;  te 
Arabes ,  des  orateurs  comparables  à  DÉMOsTHÈffES.  Ne  crqez 
pas  sur  la  parole  de  quelques  orientalistes,  qu'ily  ùtetti 
dans  les  Académies  de  Cufa  et  de  Bagdad ,  autre  chose ,  ad 
fait  d'art  oratoire ,  qu'une  éloquence  vague  et  pompeuse  Idl^ 
qu'elle  est  permise  à  l'esclavage  .  Non ,  il  n'y  a  pas  de  gtvA 
orateur  sous  l'empire  d'un  Kalifc.  Aussi ,  à  cette  lillâaiun 
de  l'Orient ,  îl  manquait  la  vie  ;  c'est-à-dire  h  liberté. 


—  425  — 

En  revanche  cette  littérature  eût  celte  abaiidance  de  tictions 
riantes  et  de  récits  poétiques,  naturels  à  la  jeunesse  d'un  peuple 
d'Orient ,  et  elle  connut  aussi  tous  les  travaux  des  littératures 
vieillies.  Cet  âge  de  la  civilisation  arabe  produisit  des  gram- 
naîriens  sans  nombre ,  des  professeurs ,  des  commentateurs , 
des  auteurs  de  dictionnaires  et  do  recueils  variés  sous  toutes 
lès  formes.  On  dissertait  et  on  compilait  àFctz  et  à  Maroc, 
comme  à  Paris,  de  nos  jours. 

Ainsi  encore  de  Tarchitecture  arabe.  Sans  doute  on  peut 
lui  adresser  maintes  objections;  mais,  qui  lui  contesterait  sa 
variété,  ses  coupes  hardies  et  capricieuses,  tontes  ses  pom- 
pes qui  saisissaient  puissaïuincnl  rimuginalion  dt*s  peuples 
vaincus  I  si  bien  que  les  Espagnols  regardaient  les  Arabes 
comme  des  maîtres  protégés  par  ces  génies  heureux  de  i'O- 
rient ,  qui  les  aidaient  à  construire  tant  de  magnifiques  édi- 


Quant  au  commerce ,  à  l'industrie ,  à  la  culture  des  lettres 
et  des  arts,  consultons  le  catalogue  de  Yriarté,  et  nous  serons 
étonnés  du  nombre  prodigieux  d'auteurs  arabes  et  de  la  foule 
d^ouvrages  sur  la  philosophie ,  la  poésie ,  les  arts  industriels 
et  l'agriculture  .  qui  dorment  ensevelis  dans  la  bibliothèque 
de  l'Escurial.  On  croit  même  généralement,  et  c'est  peu 
douteux  ,  à  mon  avis ,  que  l'usage  du  papier ,  la  boussole  , 
l'invention  de  la  poudre,  sont  venus  de  l'Orient  par  les  Ara- 
bes. 

Taurais  pn  entrer  dans  ces  détails ,  dans  tous  ces  dévelop- 
pements. Mais  ce  qui  doit  m'occuper  en  ce  moment ,  c'est 
cette  influence,  cette  transmission  du  génie  oriental  sur 
l'Europe  ;  c'est  surtout  le  mouvement  donné  à  Timagination , 
FactioD  sur  la  pensée  poétique.  A  cet  égard ,  les  faits  aboa* 
déni  5  et  je  ne  citerai  que  l'exemple  deGERBERT  ,  ce  savant 
homme,  qui  se  rend  à  Tolède  pour  étendre  ses  connaissan-- 
ces  ;  qui  étudie  là  pendant  trois  ans ,  les  mathématiques , 

TOMB  ZIV  54 


-«  426  — 

i'dstrologie  judiciaire  sous  les  docteurs  arabes ,  ei  qui,  après 
être  revenu  de  ce  docte  pèlerinage,  devient  supérieur  de  Bo- 
biO;  un  des  couvents  du  moyen-âge,  qui  avait  conservé  le 
plus  de  manuscrits  antiques ,  précepteur  du  fils  de  Hdgoss- 
Capet  ,  puis  évêque  de  Rheims  d'où  il  passe  au  service  de 
l'Empereur  d'Allemagne  qui  le  fait  nommer  Archevêqoedo 
Ravenne ,  puis  enfin  Pape ,  sous  le  nom  de  Sylvestbe  IL 

Un  Pape,  Messieurs,  sorti  de  l'école  des  Arabes. 

Vous  le  voyez  dune  :  incontestable  supériorité  de  la  ci\iiisi-  ' 
lion  arabe  aux  IX'  et  X*  siècles;  cheMieu  de  cette  civilisation 
en  Espagne  ;  influence  de  la  langue  arabe  sur  l'Europe,  parb 
mélange  des  peuples. 

Mais  depuis,  tout  cela  a  disparu,  et,  il  y  a  moins  d'un 
demi-siècle ,  on  ne  connaissait  en  France ,  de  la  langue  et  des 
pays  arabes ,  que  le  nom  et  quelques  provenances. 

Pourtant,après  tous  les  bienfaits  qu'ont  répandus  en  Europe 
la  connaissance  et  l'influence  de  l'idiome  arabe ,  quels  autres, 
avantages  bien  autrement  importants,  ne  retirerions-nous 
pas  de  l'enseignement  de  cette  langue,  aujourd'hui  que  b 
civilisation  française  est  si  avancée  et  que  nos  relations  avec 
ces  pays  sont  si  nombreuses  et  si  étendues. 

On  parait  le  comprendre  généralement,  car  les  progiôs 
qu'a  fait  la  langue  arabe  chez  nous ,  depuis  la  fin  du  ȏde 
dernier  jusqu'à  nos  jours,  le  prouvent  assez  ^  bien  qu'ils  M. 
soient  pas  d'une  très  grande  importance. 

Voyez  plutôt ,  Messieurs  :  il  y  a  plus  de  quarante  ans ,  alors 
que  nos  rapports  avec  l'Orient  et  l'Algérie  étaient  bien  pea 
de  chose,  la  langue  arabe  vulgaire  n'était  connue  ea 
France  que  des  Egyptiens  qui  avaient  suivi  volontairement  lo 
vainqueur  des  Pyramides.  Quelques  hommes  sealement, 
doués  d'un  rare  mérite  et  d'un  esprit  fort  distingué ,  s'adon- 
nèrent à  l'étude  de  Tarabe  littéral.  Il  me  suifira  devons 
nommer  les  plus  célèbres  : 


—  427  - 

MM.  De  Sact  , 
Marcel  , 

Garcin  d£  Tassy  , 
Caussin  de  Parceyal  , 
Retnaud , 
i langue  arabe  n'avança  pas  davantage ,  durant  les  trente 
ùères  années  de  ce  siècle.  » 

lis,  à  mesure  que  nos  rapports  politiques  etcommer- 
I  avec  tout  le  Levant  et  les  côtes  de  Barbarie  s'étendirent 
lus  en  plus  ;  quand  ils  se  furent  accrus  au  point  que  le 
'ernement  français  comprit  la  nécessité  et  Turgence  de 
ei^ement  de  la  langue  arabe ,  quelques  chaires  publi- 
d'arabe  vulgaire  furent  créées  aussitôt ,  à  la  vérité , 
>rl  petit  nombre,  à  Paris.  Le  Lycée  de  Marseille  fut  doté 
e  de  ces  chaires.  Le  titulaire,  si  vous  vous  en  souvenez . 
ûeurs, était  un  ecclésiastique  arabe,  M.  Gabriel  Taouil  , 
oie  d'un  grand  savoir ,  d'une  profonde  érudition  ;  d'un 
it  éclairé ,  et  nous  vîmes  alors  un  nombreux  auditoire 
rouper  autour  de  cette  chaire  avec  une  assiduité  et  un 
ressèment  qui  témoignaient  assez  haut  du  désir  général 
l'on  ressentait  à  Marseille ,  d'apprendre  la  langue  arabe, 
enseignements  du  professeur  fructifièrent  d'une  manière 
Bgieose.  Ils  ont  assez  bien  profite  à  ceux  de  ses  élèves  qui 
nt  assidus  à  suivre  ses  leçons.  Je  puis  en  citer  ceux  qui 
;le  plus  connus  à  Marseille  : 
MM.  Garcin  de  Tassy  , 
Joseph  Agoub  ,       \ 
Albrand  ,  fils ,       >     décédés. 
Alphonse  Tardieu  ,  j 
Alfred  Verdtllon  , 
L'abbé  Barges  , 

A.  AUDIBERT.  * 

iûÊài  Gabriel  Taooil  mourut-il  beaucoup  trop  tôt  pour  les 
Hrêtft  du  pays  et  l'avenir  qu'il  préparait  à  la  langue  arabe . 


—  428  — 

J'eus  l'honneur  d'avoir  élé  appelé  par  le  Gouvernemeiil , 
à  le  suppléer  pendant  sa  longue  maladie.  Je  n'bésitai  pas  à  le 
remplacer  gratxdtement  dans  cette  chaire  publique  qui  se 
trouvait  encore  alors  établie  au  Lycée  dont  elle  est  détachée 
depuis  deux  ans ,  c'est-à-dire  depuis  la  création  de  la  nou- 
velle chaire  que  j'occupe  et  qui  est  spécialement  affectée àox 
élèves  de  notre  Lycée. 

A  la  mort  de  ce  digne  professeur ,  je  cédai  TandeDoe 
€haire  à  son  nouveau  titulaire  qui  l'occupe  encore. 

Pour  des  motifs  de  réserve  que  vous  devinerez  peut-être, 
je  garde  le  silence  sur  les  leçons  d'arabe  descendues  de  cette 
chaire  publique ,  depuis  que  je  l'ai  quittée. 

L'ardeur  et  le  zèle  de  nos  compatriotes  se  ralentirent  qad- 
que  temps  ;  leur  ambition  d'étudier  une  langue  si  utile  poor 
eux  se  refroidit.  Je  constate  seulement  le  fait  qui  est  notoire , 
sans  vouloir  en  rechercher  la  cause. 

Plus  tard ,  Messieurs ,  voyant  qu'il  leur  fallait  forcément 
renoncer  à  apprendre  l'arabe  vulgaire  pour  lequel  la  chaire 
publique  avait  été  créée, -nos  commerçants  et  beaucoup  de 
gens  de  diverses  professions  ne  se  résignèrent  pas  cependnt 
à  ce  qu'il  en  fut,  pour  leurs  enfants,  comme  d'eux-mômei. 
Ils  pétitionnèrent  ,*d'un  accord  unanime.  Le  Gouvememeirt, 
après  bien  des  hésitations ,  finit  par  céder  à  leurs  vœux ,  eo 
créant ,  il  y  a  deux  ans ,  trois  nouvelles  chaires  d'arabe  wir 
gaire  pour  les  Lycées  de  Montpellier,  de  Marseille  et  d'Algir. 

Ainsi  que  je  Tai  déjà  dit,  j'occupe  celle  de  notre  Lycée, 
depuis  sa  création. 

Le  nombre  des  élèves  qui  suivent  mon  cours  démontre 
combien  on  apprécie  à  Marseille,  l'utilité  de  l'étude dç la 
langue  arabe  vulgaire.  Cette  heureuse  disposition  des  esprits 
fait  espérer  de  grands  progrès,  et  j*y  vois  de  belles  pro- 
messes pour  l'avenir  du  commerce  de  cette  ville. 

n  est  à  regretter  que  cette  chaire  ne  soit  pas  pQbIiqi]é,()o^i0 
soit  seulement  consacrée  aux  élèves  du  Lycée.  Sans  cela,  j*iB 


—  429  — 

iirde  rintime  conviction ,  il  y  anrail  beaucoup  plus  d'ému- 
ll^et  an  plus  grand  concours  J'élè\es. 

fc  puis,  Messieurs,  en  ju^er  moi-même  (lar  les  demandes 
ctles  offres  que  je  reçois  journellement,  par  les  occupations 
ap))reuses  et  fatigantes  que  me  donne  la  charge  de  la  cor- 
imoQdance  arabe  de  presque  toutes  tes  maisons  commercia- 
tequi  travaillent  avec  TOrient  et  l'Algérie  ;  par  la  quantité 
hfois  que  j'ai  été  appelé  comme  interprête  ,  devant  le  tribu- 
ttl  de  commerce  de  notre  ville  ;  par  les  envois  fréquents  que 
'on  me  fait  de  pièces ,  lettres  et  documents  arabes ,  accom- 
ipiéB  de  la  prière  de  les  traduire. 

D'ailleurs,  vous  le  comprendrez  sans  peine,  d'une  part, 
raoâes  relations  commerciales  et  politiques  de  la  France  avec 
ipays arabes;  de  Tautre,  ignorance  générale  de  la  langue 
^tole.  Comment  ne  pas  vouloir  répandre  renseignement 
I cette  langue?  Comment  ne  pas  en  sentir  la  nécessité,  Tu- 

liléT 

^Quant  au  point  de  vue  conunercial,  soyez  convaincus, 

enîeçrs  ,  que  les  affaires  tripleraient ,  s'il  était  facile  aux 

%QCiaAts  de  correspondre  avec  les  pays  arabes ,  en  un  mot , 

h'tongue  arabe  leur  était  connue. 

{laperons ,  Messieurs ,  que  la  connaissance  de  cet  idiome 

sr^  très  répandu  dans  quelques  années.  Alors,  à  Paris,  au 

iiTT^-y  à  Bordeaux,  à  Marseille ,  comme  dans  une  foule  d'au- 

"esTillos  françaises,  les  arabisants  ne  manqueront  pas,  et 

oonxmt,  tout  en  facilitant  nos  relations  politiques  avecI'O- 

ifiDt,  l'Algérie  et  l'Asie ,  centupler  les  bénéfices  des  affaires 

ommerciales  avec  ces  beaux  pays. 

NoncB  iurun  tableau  de  l'École  romaine,  lue  à  la  Société 
€  ttatistique  de  Marseille ,  par  M.  François-Joseph  Gibauo. 
•"Bmb  que  les  richesses  artistiques  exposées  dans  les  différents 
HOiées  soitnt  immenses,  il  existe  cependant  encore  des  pro- 
iMioM y  dues  au  pinceau  de  certains  maîtres,  qui  ne  sont 


—  430  - 

jamais  des  inutilités  et  à  la  recherche  desquelles  on  ne  doH 
jamais  se  lasser  de  courir.  Lorsque  les  faveurs  de  la  boooe  '' 
fortune  vous  ont  conduit  à  la  rencontre  d'une  œuvre  dont  le 
mérite  n'est  pas  ordinaire ,  il  y  aurait  culpabilité  envers  le 
monde  artistique  à  garder  un  silrnce  obstiné  et  nous  odoi  ' 
déterminons  à  donner  cette  notice  qui  ne  peut  manquer 
d'éveiller  l'intérêt  des  appréciateurs. 

Il  s'agit  d'un  tableau  à  belles  dimensions  que  nous  essaje* 
rons  de  faire  connaître  par  une  appréciation  historique  el 
artistique.   . 

Nous  en  diviserons  l'historique  en  deux  parties  :  l'une  prise 
au  point  de  vue  de  l'histoire  générale  dans  laquelle  Tartistei 
puisé  son  sujet;  l'autre,  au  point  de  vue  de  Thistoire  dn 
tableau  en  lui-même ,  soit  sous  le  rapport  de  l'artiste  haMe 
qui  l'a  composé,  soit  sous  le  rapport  des  vicissitudes  que  h 
toile  a  éprouvées  en  passant  par  les  diverses  mains  qui  eu 
ont  eu  la  possession. 

'  Nmus ,  Roi  de  Babylone ,  ayant  à  sa  disposition  uue 
armée  nombreuse  et  aguerrie  ,  voulut  en  profiter  pour 
étendre  les  limites  de  son  empire.  Il  porta  ses  conquêtes 
chez  plusieurs  peuples  de  l'Orient  et  dans  l'Egypte  même. 

Parmi  les  olBciers  de  son  armée  se  trouvait  un  capitaioe 
dont  la  femme  était  Sémiramis:  soit  que  cette  femme  fut  douée 
de  qualités  corporelles  qui  eussent  frappé  les  regarde  de 
NiNUs,  soit  que  par  cas  fortuit  ou  autrement  elle  passât  ienui 
les  yeux  du  Roi  assez  souvent  pour  s'en  faire  remarquer,  il 
advint  que  le  monarque  conçut  pour  elle  une  passion  trop 
ordinaire  parmi  les  hommes. 

Le  capitaine  s'en  aperçut.  En  homme  de  cœur ,  ee  vm 
infortuné  en  conçut  un  si  violent  chagrin  qu'il  se  pendSt  de 
désespoir. 

Dès  lors,  Sémiramis  appartint  au  Roi  qui  lui  mit  laoen- 
ronne  sur  la  tête.  Elle  fut  Reine  ;  mais  bientôt  sa  vanité  de 
femme  ne  se  contenta  plus  de  partager  les  honneurs  rendus  î 
la  royauté.  Elle  voulut  être  la  seule  idole  devant  qui  tout  ]fi 


—  431  — 

ûode  vint  se  prosterner.  Les  parfums  et  les  présenls  appor^ 
iipar  les  peuples  soumis ,  ne  devaient  être  déposés  qu'en 
N&  honneur  personnel.  Elle  demanda  donc  au  Roi  la  per-> 
littion  de  gouverner  pendant  quelques  semaines.  Celui-ci 
|rtla  faiblesse  de  condescendre  à  sa  demande.  Elle  passa  ce 
onpsdans  Tivresse  de  la  royauté  ;  mais  lorsqu'elle  vit  appro«- 
ter  le  moment  de  rendre  le  pouvoir  que  le  Roi  avait  entre- 
^dans  ses  mains ,  elle  en  conçut  un  violent  déplaisir. 
Plscliercha  le  moyen  de  garder  les  renés  du  gouvernement. 
beRoi  étant  le  grand  obstacle  à  l'accomplissement  de  ses  dé- 
ni ambitieux,  elle  résolut  de  le  faire  périr  et  pour  arriver  à 
ififlos,  elle  ourdit  un  atroce  complot.  Elle  mit  dans  son  se- 
S|etuQ  esclave  à  qui  elle  fit  de  grandes  promesses,ainsi  qu'une 
iDortisannc  de  sa  société  qui ,  par  sa  beauté ,  la  servit  admi- 
idUçment  dans  ses  projets.  Pendant  le  repas ,  lui  dit-elle,  tu 
i^garderas  le  Roi  avec  complaisance;  il  ne  manquera  pas  d'être 
ensible  à  l'expression  de  tes  beaux  yeux.  Je  feindrai  un  ac- 
il  de  jalousie ,  je  te  tomberai  dessus  le  poignard  à  la  main  ; 
laisne  crains  rien,  ce  ne  sera  qu'un  signal  pour  que  mon 
Klave  tombe  lui-même  sur  le  Roi  et  l'égorgé. 
Le  Roi  étant  mort ,  je  deviens  Reine,  je  m'unirai  à  mon  es- 
lave  chéri  et  toi,  je  te  ferai  la  femme  de  Nlmas  fils  de  Ninus 
t  tu  deviendras  Reine  à  ton  ton  r . 

Le  jour  et  l'heure  indiqués  étant  arri\és  ,  le  rôle  est  joué 
\eo  fidélité  de  la  part  de  chacun  des  acteurs ,  et  le  tableau 
t)présente  le  moment  de  h  mélce  où  les  partisans  du  Roi  et 
XQX  de  la  Reine  en  sont  venus  aux  mains  et  où  le  malheureux 
Nurus  est  au  moment  suprême  dans  lequel  son  corps  exprime 
b  convulsions  de  la  mort  contre  laquelle  il  se  débat. 

C'est  ici  le  lieu  de  dire  quelque  chose  de  cette  belle  coni- 
potttion  devant  laquelle  l'œil  reste  comme  étonné ,  tant  Tac- 
i!ML,le  mouvemement,  la  variété  des  poses,  la  difficulté  des 
^ooçrds^  l'élégance  du  dessin ,  la  sagesse  du  coloris  y  sont 
i)B|^dus  àprofu&ion. 

C'est  un  poème  qui  tient  du  Michel-Ange  ,  du  Daniel  de 


^ 


-  432  — 

VoLTKRiiB  el  qui  esl  mieux  que  toul  cela  pour  le  coloris  eu 
premier  plan  et  pour  le  dessin.  Le  sujet  s'y  déroule  avec  llui-  « 
bileté  d'HoMÈRE ,  de  Virgile  et  du  Dante.  C'est  de  la  belle 
poésie  en  action  où  toutes  les  règles  de  Tépopée  sont  obsefféei 
avec  un  culte  sévère  autant  que  savant. 

En  effet,  le  sujet  principal,  Ninus  égorgé  par  resclavé, oe- 
cupe  le  milieu  du  premier  plan.  Ce  groupe  pyramide  sortons 
les  autres  et  attire  les  premiers  regards.  Le  Roi  tombe  t  II 
renverse.  Il  est  appuyé  sur  le  coude  gauche.  Son  avafit  biis 
etsa  main  sont  dans  un  état  de  C'Ontraciion  qui  exprime  le 
dernier  effort  qui  est  fait  pour  se  débarrasser  de  ratta(|iieé8 
meurtrier.  Son  corps  se  contourne  sur  lui-même  appujéw 
le  pied  droit,  tandis  que  le  bras  droit  et  le  pied  gauche soot 
soulevés  comme  pour  retrouver  un  reste  d'équilibre. 

Le  costume  de  ce  personnage  consiste  en  un  juste-au-corp 
de  couleur  changeante ,  jaune  citron  dans  le  clair  el  rose  dam 
Tombre.  Une  écharpe  entoure  le  torse  et  vient  jeter  irt  peu 
sur  le  sol.  Les  plis  sont  simples  et  naturels.  Deux  chaossores 
en  forme  de  brodequins  de  couleur  jaune  foncé  revêteot  lei 
pieds.  La  tiare  ceint  encore  la  tête  renversée  en  arrière. 

L'expression  répandue  sur  la  face  du  Roi  expirant,  est  em- 
preinte d'une  majesté  qui  caractérise  le  personnage.  Elle  ex- 
prime la  souffrance  et  a  de  l'analogie  avec  la  tête  de  Laocm. 
Les  chairs  sont  d'un  beau  ton  ^  les  formes  sont  grandioses  et 
délicates  comme  celle  d'un  homme  de  distinction. 

L'assassin  est  un  esclave  jeune  et  vigoureux  portant  tu 
bracelet  au  bras  gauche.  Il  enjambe  le  corps  du  Roi  qnïi 
saisi  à  la  barbe  par  sa  main  gauche ,  tandis  que  de  h  toM 
droite  il  lui  enfonce  le  poignard  à  la  gorge.  L'arme  est  1^ 
enfoncée  jusqu'à  la  garde  et  détermine  sur  la  face  de  la  noUe 
victime  un  mouvement  convulsif  dans  lequel  la  bouche  s'oovrs 
et  la  langue  semble  sortir  légèrement.  Cette  figure  de  l'es- 
clave  se  distingue  par  la  beauté  de  la  pose ,  des  lignes  01  Ai 
coloris.  Elle  rappelle  le  beau  S -Michel  Archange  terrassant 


—  433  — 

\e  démon ,  dont  le  tableau  fait  partie  do  la  collection  du 
)iQUvre.  Elle  rappelle  encore  le  groupe  do  Daniel  de  Volterre, 
(liulrefois  attribué  à  Micdel-Ange  ,  et  qui  se  trouve  également 
'^Louvre.  Ce  groupe  représcnlc  la  scène  de  Daniel  terras- 
-.|int  Goliath;  il  est  peint  sur  les  deux  faces  opposées  d'une 
•^oise;  mais  il  y  a  cette  différence  entre  ce  dernier  et  la  fi- 
.tjure  de  notre  esclave  ;  que  chez  celui-ci  ranaloniie  est  plus 
vilpace  et  le  coloris  n'a  pas  le  défaut  d'être  brique  comme  dans 
•  jjçi figures  de  Daniel  de  Yoltcrrc. 

jf.  Après  le  sujet  principal  dont  nuus  venons  de  donner  un 
jdprÇUi  les  yeux  se  portent  forcément  sur  le  grouiKî  dont 
.^jnterét  est  le  plus  séduisant  :  c'est  celui  de  deux  femmes  dont 
4^e  représentant  Semiramis  porte  une  couronne  sur  la  tête. 
L'autre  est  la  belle  ligure  d'une  courtisanne  qui  est  jetée  à  la 
«auyerse  par  celle-là,  qui  feint  de  la  menacer  d'un  poignard 
;dopt  sa  main  droite  est  armée»  et  qui  de  l'autre  main  semble 
raccompagner  doucomciU  pour  lui  éviter  le  danger  de  la 
^Qte.  Le  doigt  indicateur  de  celte  main  porto  une  bague 
/for  laquelle  se  lit  d'une  manière  un  peu  confuse  le  nom 
révéré  de  Raffaello. 

C'est  dans  ce  groupe  que  rartislo  a  déployé  une  finesse  de 
.ligne3  presque  inimitable,  une  délicatesse  de  carnation  qui 
éveille  jusqu'aux  sentiments  do  voluplè;  les  formes  de  la  belle 
courtisanne  élevée  dans  la  mollesse,  présentent  tous  les  char- 
mes de  la  jeunesse ,  et  celles  de  Semiramis  sont  celles  d'une 
femme  moins  jeune  qui  a  supporté  les  ftitigues  de  la  guerre. 
Qa  distingue  parfaitement  les  chairs  \i vantes  de  ces  deux 
.femmes  à  côté  de  celles  d'un  cadavre  gisant  entre  les  deux 
.groupes  principaux. 

^;.  L'action  de  ces  deux  groupes  par  rapport  à  eux-mêmes  en 
^particulier  et  par  rapport  à  leur  ensemble,  se  lit  comme  si 
i;Ile  était  écrite  en  toute  lettre  au  bas  du  tableau.  Un  colloque 
^eatre  l'assassin  du  Roi  et  la  courtisanne  semble  s'être  établi 

4  TOME  XIT  55 


—  434  — 

{tour  informer  la  Reine  du  point  où  en  est  parvenu  le  dnuDA 

Semirâmis  par  un  sentiment  de  pudeur  facile  à  apprécier, 
n'ose  porter  ses  regards  du  côté  du  Roi  expirant.  Elle  semUe 
suspendre  son  action  pour  questionner  la  courtisanne  qd 
rinstruit  à  son  tour  et  qui  semble  exprimer  de  la  main  dnoili 
riiorrcur  qui  la  saisit  a  la  vue  du  spectacle  qui  frappe  M 
yeux.  Le  calme  compk'tement  froid  de  sa  part  eut  été  trop 
surnaturel ,  et  Tartiste  n'a  pas  manqué  de  s'en  rendre  cmjHt 
et  de  le  faire  sentir. 

Pour  ce  qui  est  des  poses,  elles  sont  variées  et  pittoresque», 
lesdifBcultés  des  raccourcis  sont  bravées  et  surmontées  aiM 
bonheur.  Il  fallait  un  homme  qui  eut  monté  son  imaginatiofi 
au  diapason  du  grand  Michel-Anoe  pour  produire  de  sibemi 
monuments;  des  mouvements  si  dignes  de  TadmiratioB 
universelle  ;  à  eux  seuls ,  ces  quatre  personnages  formeraient 
un  tableau  digne  de  figurer  au  premier  rang  dos  prodacliau 
artistiques. 

Rien  n'est  plus  beau^  en  eiïet,que  cette  tête  de  courtisanne 
qui  se  dresse  pour  regarder.  Quel  caractère  empreint  de  beu 
idéal  I  Quel  artistique  arrangement  dans  la  cheveliirel 
Comme  elle  sent  le  doux  parfum  du  dessin  raphaélesqge  1  Et 
puis ,  quelle  belle  nature  dans  les  épaules  et  les  bras  decei 
deux  femmes!  vigoureuse  chez  l'une ,  pleine  de  molle  Un** 
gueur  chez  l'autre  I  Comme  ce  corps  de  la  Reine  est  élancées 
avant!  Comme  celui  de  la  courtisanne  est  nonchalamoient 
renversé  sur  la  pelouse  1 

Après  cette  scène,  l'œil  se  porte  ça  et  là  sur  divers  éjùfr- 
des  qui  ne  manquent  pas  d'attraits. 

A  la  droite  du  tableau  sont  d'autres  scènes  de  meurtrtqoi 
font  frémir  d'horreur,  entr'autres  celle  où  une  femme  est  ftfH 
versée  par  un  sicaire  qui  lui  coupe  la  gorge ,  au  moyen  d'un 
tronçon  d'arme  qui  a  déjà  entamé  la  peau  du  cou  d'où  le  sang 
commence  à  ruisseler. Le  meurtrier  est  penché  sur  sa  vJk^tiOMi 
lui  assujétil  les  bras  avec  sa  main  gauche  et  semble  loi 


^_  435  — 

Urober  un  baiser,  tandis  qu'il  lui  fail  éprouver  la  plus  cruello 
krtare. 

^  Les  jambes  de  la  victime  sont  à  nu  et  vues  dans  un 

iiccourci  qui  ne  diminue  en  rien  la  beauté  de  leur  forme. 

de  raccourci  est  savant  et  Tun  des  plus  beaux  du  tableau. 

800  mouvement  fait  un  contraste  piquant  à  côte  du  mouvo- 

ttent  affecté  au  groupe  de  la  Reine  et  de  la  courtisanne  qui 

'  Ma  la  gauche  et  dont  il  a  élé  parlé.  Cette  partie  du  tableau 

offlre  plusieurs  genres  d'inlérct;  ainsi,  on  y  voit  différents 

iutres  épisodes  tous  relatifs  au  sujet.  Des  hommes  nus,  des 

gwrriers  couverts  de  leur  armure  faisant  usage  de  leurs  ar- 

DNicontre  les  conjurés  et, dans  le  lointain ,  deux  autres  guer- 

Hm  montés  sur  des  chars  traînés  par  des  chevaux  qui  sont 

liés  d'entrer  dans  la  mêlée. 

De  ces  guerriers ,  Tun ,  ayant  un  costume  de  distinction  , 
tint  de  la  main  gauche  les  rênes  de  ses  chevaux  et  de  la  main 
droite  un  écusson  rayonnant  :  c'est  Ninias  se  tournant  vers 
lim  armée,  dans  une  attitude  de  commandement,  comme 
|iOBr  exciter  ses  soldats  à  voler  avec  lui  au  secours  du  Roi , 
«mpère,  mais  il  arrive  trop  tard .  car  l'acte  est  consommé. 

L'autre  guerrier ,  pareillement  monté  sur  un  char,  est 
fWdié  en  avant  et  dans  une  pose  qui  constraste  avec  celle  de 
NuiiAS  et  contribue  puissamment  à  donner  du  mouvement  et 
dsl'antmatjon  au  tableau.  L'un  des  chevaux  attelés  à  ce  char 
porté  sa  tête  en  avant  comme  pour  flairer  l'odeur  du  sang 
répandu  et  diriger  le  char  du  côlé  de  la  scène  principale.  Les 
rfoea  flottent  sur  son  cou ,  comme  si  le  guerrier  qui  monte  le 
char  avait  voulu  lancer  ses  chevaux  à  toute  vitesse. 

Ces  deux  figures  se  détachent  sur  un  ciel  chaud  et  doré 
qui  fail  de  ce  côlé  le  funJ  du  tableau.  Les  chars  roulent  sur 
un  sol  de  verdure  ;  mais  la  quantité  de  personnages  qui  sont 
devant  empêchent  de  distinguer  les  roues.  Sur  la  gauche  du 
Cibléau ,  sont  des  gens  qui  en  sont  venus  aux  mains ,  les  uns 
menaçant  »  les  autres  se  défendant  ou  succombant.  Mais  on 


_  436  — 

ne  peut  faire  autrement  que  de  s'arrêter  sur  un  groupe^ 
occupe  rcxtrémité  gauche  de  la  table. 

Un  sicairc  à  ligure  historique,  que  Ton  reconnaît  ponrétre 
celle  de  Michel-Ange  ,  tient  dans  sa  main  droite  un  lonf  poW 
gnard  bien  acéré  dont  il  est  sur  le  point  de  se  servir  contre  m 
malheureux,  sur  le  corps  duquel  il  s'est  enjambé  et  qu'ilAv 
à  terre  de  la  main  gauche  et  de  son  bras  raidi  comme  mwi 
boutant.  Cette  figure  revêtue  d'une  tunique  rose  etajnl 
pour  coiffure  un  bonnet  bleu  d'un  caractère  sauvage.  Le 
dessin  et  les  carnations  en  sont  moins  purs  que  dans  lesdeoi- 
groupes  du  milieu  et  sont  dans  le  gofit  de  celles  de  Iito 
Romain  qui  aurait  voulu  venger  la  mort  de  son  maître,  attfi- 
buéc  au  méfait  de  Mjchel-Angil  son  rival ,  en  mettant  cdnir 
ci  sous  la  figure  d'un  meurtrier  ;  se  reservant  toatefebm 
sub'terfuge  en  donnant  à  la  barbe  et  aux  cheveux  de  cette 
figure  une  teinte  blonde,  tandis  que  Buenarotti  lesavaitoato- 
rellement  noirs.  ■    ^ 

Le  malheureux  qui  est  menacé  du  poignard  etsurletpel 
est  butté  le  cruel  assassin ,  tourne  sa  tête  comme  pour  cner 
merci.  Cette  tête  est  dans  un  raccourci  admirable  ;  le  reM 
qu'elle  fait  sur  des  épaules  savamment  étudiées,  quant  à 
Fanatomje,et  5  la  carnation, est  si  grand  qu  elle  semble  iéjmr 
ser  le  niveau  du  cadre  et  faire  saillie  dans  Tapparteraent;  M 
bras  et  les  mains  sont  dans  une  attitude  telle  queFoDest 
presque  tenté  de  tendre  la  main  soi-même  pour  luiprétfli 
assistance. 

Cette  scène  se  passe  à  l'une  des  extrémités  de  la  taUeQoi 
de  là  se  dirige  obliquement  et  suivant  une  ligne  de  per^flo-  • 
tive  vers  le  second  guerrier  monté  sur  un  char  dont  nous 
avons  parlé.  Cette  table  étroite  paraît  formée  d'une  siraph 
planche ,  vraie  table  des  camps  ;  car  il  ne  faut  pas  perdmA 
Tuc  que  NiNus  était  en  marche  vers  ses  conquêtes;  elleert 
dressée  sur  la  verdure ,  en  plein  air  et  est  recouverte  d'QM 
draperie.  Elle  offre  un  désordre  qu'explique  la  circQnst»wfi 
5uivante. 


--  43?  — 

Une  figure  grande  et  grosse  coinnie  sérail  celle  d'un 
eunuque  affecté  au  ser>ice  du  lîoi  babylonien ,  pour  en  venir 
m  mains  avec  un  sicairo  dans  nn(3  alUlude  menaçante ,  met 
lèp  ied  gauche  sur  Tun  des  bouts  de  la  table  et  la  fait  ainsi 

■  ■ 

«nlever  par  Tautre  exlrcmilé.  Cet  accident  fait  rouler  fa  plu- 
fvEdes  objets  qui  roulent  à  terre,  et  fait  répandre  les  flots 
4!imbroisie  qui  coulent  sur  le  linge  et  presque  sur  le  Roi  lui- 
ièàe. 

.Ce  mouvement  de  la  table  vient  ajouter  à  l'effroi  ^les  fem- 
mes qui  étaient  autour  et  Ton  en  voit  une  qui ,  le  bras  droit 
enrair^se  porte  cnarrièrc  comme  pour  se  soustraire  aux  fracas. 

De  ce  côté ,  sont  des  guerriers  prêts  à  frapper  d'aùlres 
feÉmesqui  n'ont  pour  moyens  de  défense  que  leurs  bras  nus 
9i*dles  dressent  en  Tair  comme  pour  parer  les  coups  qui  les 
Ojenacent. 

■  Revenons  à  la  figure  d'eunuque  que  nous  avons  un  mo- 
inent  abandonnée.  Elle  est,  quoicpie  debout,  dans  une  attitude 
OQDtractée  qui  lui  donne  un  mouvement  magnifique.  De  sa 
waiû  droite  elle  tient  un  vase  dont  elle  semble  vouloir  se  ser- 
vir contre  le  sicaire  qui  la  menace  du  poignard  et  qui  lui 
ttavre  la  face  de  sa  main  gauche, tandis  que  Teunuque  de  son 
tAé ,  porte  le  poing  gauche  sur  la  tête  de  son  adversaire  placé 
de  l'autre  côté  de  la  table.  Cette  grosse  figure  d'eunuque  est 
fevêtue  d'une  tunique  étroite  et  courte  qui  permet  de  distin- 
!B£r  les  formes  du  corps  qui  sont  elles-mêmes  dans  de  belles 
Proportions.  La  cuisse  et  la  jambe  droite  sont  dans  le  goût  des 
^upea  principaux  et  font  penser  que  la  même  main  qui  a 
^codait  ces  dernières  a  également  produit  celles-là. 
:'H  n'en  est  pas  de  même  de  celles  qui  occupent  le  2"*  et  le 
i*  plans  ainsi  que  le  côté  gaucho  de  ce  tableau.  A  l'exception 
l'une  femme  poignardée  au  milieu  du  bord  gauche  de  la  ta- 
ie,  tout  le  reste  parait  être  l'œuvre  d'une  main  secondaire. 
tniroinre  dans  ces  divers  pians  du  fond  du  tableau ,  divers 
épisodes  de  meurtre,  des  gens  qui  fuyenl  ,  des  gens  qui 


—  438  — 

poursuivent  et  d'autres  qui  sont  dans  Tattilude  de  rélonne- 
ment  et  de  Tobscrvaiion. 

Entre  le  Roi  et  Michel-Ange  est  une  urne  métallique  rat- 
versée  qui  s'est  bosselée  en  tombant  et  qui  est  en  partie  en- 
tourée de  draperies  dont  les  plicalures  sont  d'un  exceile8( 
goût.  On  voit  des  sièges  renversés,  des  armes  cachées  à 
demi  tout  près  du  cadre  ,  et  au  bas  du  tableau  est  une  coqpe 
renversée  sur  du  linge.  Tout  cela  est  merveilleusement  adipté 
à  ce  grand  désordre  qui  accompagne  celle  scène  déplorable. 
Le  sang  du  cadavre  blessé  à  la  tête  ruisselé  dans  rintemBe 
des  deux  groupes  vers  lesquels  on  est  sans  cesse  tenté  de 
revenir  tant  ils  ont  de  Tattrait  pour  le  spectateur. 

Là  partie  gauche  du  ciel  est  rembrunie  et' les  figures  du 
fond  vont  s'y  perdre  comme  des  ombres  légères. 

La  perspective  y  est  observée  et  la  dégradation  proportîoii- 
nelle  des  figures  y  est  telle  que  la  scène  générale  seiDÛej 
occuper  un  grand  espace  oii  Ton  compte  une  quarantaine  de 
personnages  dans  des  attitudes  si  diversifiées  qu'il  en  résulte 
un  mouvement  plein  de  richesses ,  qui  charme  les  yeux  et  itr 
triste  le  cœur. 

Ici,  nous  terminons  la  description  du  tableau  sur  laqudle 
le  spectateur  aura  sans  doute  à  réparer  Tun  des  oublis  de 
notre  part. 

Nous  passerons  donc  immédiatement  à  la  partie  historique 
du  tableau,  qui  résulte  du  souvenir  des  lectures  que  nousavoBS 
faites  dans  le  temps. 

A  la  même  époque ,  époque  brillante  de  renommées  artil* 
tiques,  vivaient  Léonard  de  Vinci,  fra  Bartholoheo,  Fi* 
RUGiN,  Michel-Ange  ,  Buenarotti  et  le  divin  Raphaël,  ainsi 
que  les  élt'^csquisY*îaiclitaUachcs  à  chacun  ùt  ccdgraflik 
artistes. 

De  ce  conflit  de  grands  talents  devait  nécessairement  s'en- 
suivre une  aussi  grande  émulation.  Et  lé  coeur  del'bomBie 


—  439  — 

si  ainsi  fait  giio  réiuiilalion  dégénère  presque  toujours  en 
Uousie  et  en  haine. 

Pour  preuve,  nous  n'aurions  qu'à  rappeler  le  quolibet  que 
ielancèrenlMicuEL-ÂNGE  cl  Rapaael  se  rencontrant  sur  le 
ïbemin  du  Capitole  :  «  tu  marches  suivi  comme  un  prévôt ,  » 
KtHiCHEL-ÂNGEà  Raphaël  qui  était  accompagné  de  ses élè- 
^  chéris.  «  Et  toi ,  seul  comme  le  bourreau  ,  »  répondit 

U?9ACI*  à  MiCflEL-ÂNGE. 

Les  rapports  qui  existaient  entre  ces  deux  homnies  incom- 
nrables  étaient  donc  loin  d'être  bienveillants ,  et  c'en  est 
issez  pour  motiver  les  eiïortsque  Raphaël  Sanzio  dut  faire 
)(mr  égaler  et  surpasser  son  rival.  C'en  est  assez  |X)ur  ex- 
illiqoer  la  satyre  mordante  et  cruelle  que  Ht  Jules  Romain 
^tre  MiCHEL-ÂNGE  ,  en  le  plaçant  sous  la  forme  d'un  assas- 
ÛD^dans  un  coin  du  tableau  que  nous  venons  de  décrire , 
iffublant  son  personnage  d'un  vêtement  ignoble,  jusques  au 
bunnetijusques  aux  formes  corporelles  qui  sont  trapues,èt  n'a- 
yant quelque  respect  que  pour  cette  main  gauche  qui,  armée 
de  son  ciseau ,  avait  l'habitude  de  produire  de  si  beaux  chefs- 
d'œuvre;  car  si  la  main  droite  tenait  un  maillet  et  la  main 
gaocbe  un  ciseau,  le  rôle  de  Michel- Ange  se  changerait 
eDGore  en  rôle  de  sculpteur  au  lieu  de  celui  qui  lui  est 
assipé  dans  cette  peinture. 

C'en  est  assez  aussi  pour  motiver  le  groupe  en  terre  cuite 
dans  lequel  Buenarotti  s'est  représenté  sous  la  forme  d'un 
athlète  plein  de  fierté  qui  a  terrassé  un  ennemi ,  et  qui  impri- 
me une  torsion  mortelle  à  un  autre  athlète,  qui  passe  pour  la 
igurede  Raphaël. 

.  Ce  groupe  que  nous  avons  vu  à  Marseille  ,  se  trouve  entre 
^  mains  d'un  joaillier  qui  le  montre  avec  un  juste  orgueil. 
Vous  n*osons  rien  dire  des  beautés  qui  se  décèlent  dans  ce 
ravail ,  nous  craindrions  de  rester  trop  en  dessous  de  la  vé- 
ité.  Nous  revenons  donc  à  l'historique  de  notre  tableau. 

Raphaël  avait  puisé  à  l'école  du  Perugin,  son  maître,  une 


grâce  de  dessin  cl  d'expression  qui  graiidissiiit  chaque  jour. 
Cependant  sa  peinliiic  t'Iail  plale.el  par  conséquent  inféricare 
à  celle  de  Léonard  ,  dont  les  produclions  étaient  d'un  si  grand 
effet,  inférieure  à  celle  de  Michel-Ange  dont  les  coinpositioos 
étaient  si  animées,  si  grandioses  et  si  pleines  de  monremeot. 
Ces  deux  artistes  alhraicnl  la  foule  des  connaisseurs,  et  Ton 
ne  parlait  que  de  lem'  immense  talent. 

Le  jeune  Sanzio  qui  sentait  en  soi  le  feu  sacré  qui  dewil 
éclater  pour  illuminer  1  j  monde ,  se  dit  un  jour  :  il  faut  que  1 
dans  ces  dcu\  hommes  il  y  ait  qjielque  chose  de  supérieur.  Il  ! 
faut ,  à  tout  prix ,  que  j'aille  voir  leurs  productions.  j 

Une  lettre  lui  fut  donin'e  pour  fra  BARinoLOMEO  aTCC  le- 
quel il  contracta  des  liaisons  damitic,  et  qui  lui  donna  quel- 
ques conseils  pour  le  coloris.  H  \  il  la  peinture  de  Léonâbd;  il  ! 
eût  occasion  j)ar  l'intermédiaire  du  BKAMA^'TE  de  voiries  ' 
travaux  de  Micoel-Angk,  et,  à  son  tour,  en  homme  de  génie, 
il  jugea  bientôt  que  la  manière  plate  qu'il  tenait  du  Pewgix, 
son  maître,  était  vicieuse  et  le  tenait  en  dessous  de  sa  destinée. 
11  prit  la  résolution  de  changer  et  se  mil  à  la  recherche  d'on 
sujet  qui  put  donner  un  libre  cours  à  son  talent  inné. 

Il  trouva  dans  la  bibliothèque  du  Vatican  un  manuscrit  ba- 
bylonien qui  racontait  la  mort  de  Nixus,  Roi  de  Babylone.Cct 
écrit  exalta  son  imagination  et  il  conçut  immédiatement  le 
plan  (l'un  tableau  qu'il  jeta  sur  la  toile. 

Un  jour  qu'il  était  à  y  travailler ,  un  cardinal  qui  le 
protégeait  vint  le  \isitcr  dans  son  atelier,  Raphaël  se  trouvait 
au  milieu  de  femmes  nues  qui  lui  servaient  de  modèles.  Le 
cardinal  crut  un  moment  aune  orgie.  Il  exprima  son  étonne- 
mcnt.  Que  faites  vous  donc  ici,  Raphaël  ?  lui  dit-îl  ;  celui-ci 
répondit  à  Téminence  qu'il  faisait  un  tableau  pour  lequel  i* 
avaitl'kcsoin  de  beaux  modèles.  3Iais  que  va  exprimer  ce  ta- 
bleau ?  La  mort  de  Ninds  ,  répondit  Tartiste.  Et  où  avez-vous 
lu  tous  ces  détails?  Dans  un  manuscrit  babylonien  qui  se 
trouve  dans  la  bibliothèque  du  Vatican.  Sur  robservation  du 


,W0BÊk  ;  que  rUsloire  doit  jeter  un  voile  sur  ce  qui  pour- 
dlril^M  inuBOfil ,  Raphaël  craignant  de  déplaire  à  son  pro- 
titBflteiir  y  mit  h  toile  de  côté  et  laissa  le  fond  du  tableau 
tilÉlA0vé.il  composa  différents  autres  tableaux  parmi  les- 
4|blls;  riocendie  do  Bourg,  TÉcole  d'Athènes,  TAssomption, 
ïàèNollime  tangere^  le  grand  S -Michel- Archange ,  diffé- 
fiiaitas  saintes  âimilles,  le  portrait  de  la  Fobnarina,  etc.,  etc. 
/Mb, àrige  de  37  ans,  cette  brillante  existence  s'éteignit 
.^Npimit  les  uns  à  It  suite  d'une  fièvre  ardente,  et  suivant  les 
%iWÊê  par  reffet  d'un  poison  qui  par  les  insinuations  perfides 
€iViCHEL-AN€B,  aurait  été  versé  dans  une  bouteille  d'un  vin 
HÉMRiMAVL  aimait  à  se  désaltérer  chez  la  Fornarina  qui  en 
àMÉi  tauoars  une  provision  destinée  a  cet  usage. 
^'/4»'0téeiiteur  des  ordres  de  Michel- Angb  fut  un  de  ses  élé  - 
*:]Êtèf^i  iréquentait  également  la  Fobnarina.  Et  le  lendemain 
liek  mort  de  Raphaël  ,  le  cadavre  de  cet  élève  fût  trouvé  sur 
■ifcriro»  du  Tibre.  On  présume  que  Hir.HEL-ANGE  fut  aussi 
JMev  âece  dernier  crime. 

f  >Mki  RoMAiif  que  Raphaël  aimait  tendrement,  devint  son 

iMUflr,  et,  au  nombre  des  richesses  artistiques  qui  furent 

^héritage ,  se  trouva  le  tableau  qui' était  resté  inachevé. 

trouva  la  composition  si  belle,  qu'il  se  mît  à  le  con- 

■MÊÊé»r  et  pour  venger  la  mort  de  son  maître ,  il  (it  figurer 

BmiAiOTTi  au  nombre  des  assassins  qui  s'y  trouvent.  Nous  en 

•mMtoàéjàparié  etnousnele  rappelons  que  pour  motiver  la 

^^MlNMe  de  cette  figure  dans  une  scène  de  meurtre ,  indigne 

-^Mdlieau  génie  et  pour  laver  Taimable  Raphaël  du  re- 

IMA^qu'on  pourrait  lui  faire;  d'avoir  failli  à  son  naturel  si 

état,  «lipii  se  décèle  dans  toutes  ses  œuvres.  D'ailleurs,  en 

HttÊfUruii  \e  faire  si  plein  de  siiavilé  qui  se  fait  remarquer 

tttotea^deuxi^roupes  principaux,  à  celui  du  personnage  en 

"^(MMiBn  6t4)ui  occupe  la  partie  gauche  du  premier  plan  du 

MMMivl'dp  tsi  forcé  d'avouer  que  ce  dernier  ne  sort  pas  du 

-  ci/;  , .  teaiB  XIV.  56 


mmc  [HnQ09^1  e\  qu'oie  y  trouvq  ie  caciifA  (to  la.  i»^  ^ 
JMles  Romain  ik^i  le  çûloiiâ  ^  été  câgar^ii  &mïïm  bf«9ua  .f t 
(jlc^l  lit  manificaavail  Quelque  (diosQ  âc  $auya^ 

U  DOM»  s^raU  difficile  de  $«iYr0l9  rnarclMâe  tetw  iteitaj 
depuU  le  lAomeft^  où  elle  a  oeisé  d'êtr^Jïi  propi'iéi^  de  Ml^ 
.^$jiiain;  «ai»  i^oi  CQ  quia  été  raconté  ^ 
.  Ua  i^mbasaadeur  fronça  fui  efivojé  à  AQme,U  y  n  pim  4'w 
aiécle.  Ce  pepsoûnage.  l.¥)naine  de  bûo  gaûl  el  de  boa  tm» 
rfOHdU  son  ma»(iai  tellement  à  la  satiiâfocUon  d^  I^  fmf4fi 
BQQfie  que  loyrsqu^il  fut  sur  le  point  de  retourner  dMfi  «a 
patviO;  il  reçuide  grands  présents  et  dana  le  nombre  s^^lif^ii^fi 
la  toile  en  question.  Elle  oocupa  dès  lors  une  place  4ifitNwie 
dans  un  château  de  ta  Fran(»..  Elle  y  fil  l-admiratio^  peo^yit 
longten^ps  /des  amateurs  et  des  connais^eup^  4Kii  Jii^ot 
qitdiquefoid  de  longs  vciyages^  pour  venir  la  ^mi^%  1a  çm^^im- 

TflciMKWfi  Van  Tulpen  gfava  les,  t^l^leiau^  dui  Vmn^^.  ^ 
de  NiGOLo  de  T  Abbale  qui  travaillèrent  au  ob^ii^H  d§  fmtMèfit 
hlea(ii.Hvitiioyre  tableau  4tti  ne  lui  jp»JS^i  p^^iiidlM^  4ft^en 
famin.  tt  en  fit  donc  uiiegrayure  petH  tofimk  et  4ss€ft.gfqt- 
sièee.  dent  un  exemp^ire  e$t  entre  le$  mai^  ^'m  {^Itttl^ 
Marseillais,  H.  Ma^aaup.  Nou$tpa$^édon^w)m$HP9^M9^lA*r 
8i«Mila  pierre  rouge  copie  3ur  la  grivur^^eia  W^tiw.y^ 
e^  que  Ton  rs^oiite  au  sujet,  de  ce  di^sH^.  : 

Le  propriéfcairei  du  tab^u,  dé^ir^t.  ^  fi^^  i^e^t^rfffi 
Um^^^  UA  artiste  qui  se  ehargf^  de  ce  diSScile  tr$iv#iU  Qmm 
les  djégradatk)u$  étaient  asse?  for^,  w  ^K)#dutt  ^k^(^4fi  11 
gravure.  A  forée  de  reeberches  (aites  idm  V^i&  »  on  fi^lytHr 
la  trouver.  Le  possesseur  de  ta  gravure  à  qui  \'m,  av^t  HftJli 
«otadresse  de  dire  le  but  de  la  reeh«r(fae  éte^va  se^  tr^mHtm 
i^qu'aa  ridiiçule  ;  oa  renonçai  à  en  iaire  Faeniuli^tliûn  et  Qii  im 
d-un  stratagème  qui  Féuasii  On  demanda  eeitlfi|^ftvur«fiMMir 
queiques  belles,  eeqm  fut  aco«rdé.^el  m  m  fffQAtdi.BWf 
faire  hardiment  le  dessin  qui  fut  envoyé.  Co  fu^  mt  ce  des- 
sin que  Ton  fit  la  restauration. 


—  443  - 

Ce  taU^aii  ainsi  resUuré  coâUnua  à  foire  l'adittiratian  des 
cttrieak  et  â«s  coriiiaissBQfs. 

SW  la  demande  qui  eu  Aitfeûte  parlés  nmtnbres  d'uifie  Aisà* 
déiaie  de  Pr^tince ,  te  possesseur  du  tebtesiû  pef  mit  im  l'on 
e»  fit  une  cetne  que  nous  avons  >ue  dâto  une  des  viHes  4|M 
sobi  sur  le  chemin  de  Paris  à  Atignon.  Nos  soavertirs  ne  mvt 
piB  «Ésés  précis  ^  pour  que  nou»  puissions  dire  isi  c'est  la  fille 
deiia(;<m»  de  Lyon  on  tme  autre. 
*^T4Nitefois,  il  se  raUacbe  arexistohce  de  ee  tableau  un  ddlM 
i»Dir  kistorique  aseex  piquant ,  pour  qtie  nous  ne  devions  pH 
le  passer  sous  silence.  Un  jeune  châtelain  cherchait  à  se  laa^ 
liéri  Kataft  jeté  son  dévohi  sur  bue  ridie  héritière  de  1»  eoh- 
tfKec  il  ta  fit  doue  defnander  en  io^riage.  Le  père  ou  le  imeuf 
âe'taf  demdisdle  s'apet^cevant  que  lami^on  du  pretradlM 
alût  enr  décadence,  refusa  et  motiva  son  reto  sur  tee  craiotés 
qoÉ  hii  inspirait  .l'état  dé  fortune  du  jeune  homme  ;  l<Hil 
IkH  np^rté  à  eeluinl  qui  répondit  que  les  châhtes  étaient 
iSMmiriqiiei  ;  que  dans  le  château  il  y  avait  uii  tableml  de 
RiPiAfiL^ui,!  lui  seul,  était  Usiitpoarrépaildre  aifàplementctofc 
(Mane  de  la  demoiselle;  il  fut  êdvoyé  secrètement  des  doRaw^ 
eéurs  peor  Voir  Bi  les  a^r^ii^s  du  châtelain  étaieiit vraies.  Smt 
M  féponseaffirtoitive  qui  fut  doiiûée^  tous  les  obsttol^  furent 
levés ,  le  mariage  se  célébra  bientôt,  et  le  tableau  qui  avait  élé 
ktcÉBSBtrihi  iwntaeur  du  nouveau  eouploy  figura  iu  nombre  des 
ntMblès' qui  embellirent  le  sdlem  de  réception 4  U  y  de- 
iMtra  tongteiRps  :  hnâsè  li  suite  d^uff  feMiii  qui  devint  one 
véntable  orgie  de  Vandales  )  il  âiéparut  poiir  tomber  daniftian 
eubU  qui  faillit  lui  devenir  funeste  i  et  le  réduire  au  néasf . 
IMei  comment: 

^  Eo  4  64  \^  y  loi^  de  la  restauration ,  un  repas  fut  donné  dims 
tothitetu  i  dàq3  la^  salle  où  lo  taUcau  se  trouvait  ;  la  table  Ait 
éftfesëeeiiregahlderlatefle/OnmaHgeaf  <st  Fonfitdos^li^ 
Ibtieûsi  akOÉlanieB.  Alt»  findu  fepas  taai  funtets  dia^  vin  «tant 
mentes  à  lé  tête  des  convives,  on  se  livra  aux  discUsiôoRS 


i 


—  444 

politiques.  L'im  des  convives  ûi  une  altocatioa  sur  les  nud- 
heurs  de  la  révolution  de  93.  Naturellemeat  la  mort  de  Lou» 
XVI  vint  se  présenter  à  l'idée  de  Toraleur  qui  iroua  à  Vexé- 
cralion  les  auteurs  de  Tattefitat,  le  nM>t  de  régicides  Idt  |m- 

noDcé.  Les  régkidesl quedis-je,  s'écria-t-il,....  fci 

vois  un  devant  mes  yeux....  Suivez-moi.  Au  régicide!  ethi 
main  armée  d'un  couteau,  il  se  dirige  vers  le  tableau  et  dour 
tm  coup  sur  l'esclave,  qui  est  représenté  égorgeant  teM 
NiNDs.  Vingt  convives  des  deux  sexes  se  lèvent  à  lev 
tour ,  et  chacun  d'eux  lance  un  conp  de  couteau  sur  le  nèm 
personnage. 

La  toile  en  fut  tellement  endommagée  qu'elle  en  foi  parfum 
et  déchirée  eu  différents  endroits.  Dès  lors  ^  le  possoflMBf  èl 
tableau  jugea  qu'il  pouvait  y  avoir  du  danger  pour  le  diâUni' 
à  Imsser  exposé  aux  regards  des  fanatiques,  on  sujet  qui  eoBd» 
tait  les  passions  humaines*  11  fit  enlever  la  toile  de  son  ctiiiH< 
sb,  la  fit  rouler  tant  mal  que  bien,  et  la  relégua  dim:«i 
galetas  où  des  décombres  et  des  objets  surânnëB  tImmI 
l'ensevelir.  Elle  resta  ainsi  oubliée  et  exposée^à  tontei  to 
causes  de  dépérissement.  En  4  832 ,  voyageant  comme- 
l'avons  dit  plus'faaut  de  Paris  à  Marseille ,  nous  fûmes 
dans  une  ville  du  centre  de  la  France ,  un  tabteau  quipaanil 
pour  un  Raphaël. 

Ce  tableau  placé  dans  une  salle  de  conseil»  occupe  ma»  ptaoi 
située  vis^à-vis  la  porte  d'entrée  de  cet  appartement  H^tâà 
une  assez  grande  élévation.  Il  représente  le  môme  w^t  dpi 
nous  avons  donné  la  description.Tout  y  est  exactement  repm* 
duit  comme  dans  le  nôtre .  i  * 

Sur  la  question  que  nous  adressâmes  au  concierge.qoi  nlDi 
accompagnait  :  si  c'était  bien  là  un  lableau  de  RAraABL  f  II 
nous  fut  répondu  que  ce  n'était  qu'une  copie  d'un  autn  tm 
bleau  attribué  à  Raphabl  ,  et  qui  se  trouvait  dans  ub  ebUm 
aux  environs  d'Mignon.  Nous  manifestâmes  l'jntantiQVdi 
nous  dévier  de  notre  roqte  pour  aller  voir  cette  belle  cmidsité,' 


—  445  — 

aiiBlilôl  notre  guide  nous  fit  observer  qu'il  serait  inutile 
<|«B  nous  fissions  ce  voyage.  Le  tableau ,  nous  dit-il, 
ifM  plus  exposé  ;  il  est  roulé  et  jeté  dans  un  grenier 
aaidissons  d'une  grande  quantité  de  décombres  d'où  on 
MfSiirraît  le  retirer  qu'après  plusieurs  jours  de  travail  ; 
OM  renonçâmes  donc  à  notre  projet.  En  4  833  ou  34 ,  le  chl- 
tMen  q«iestion  et  les  meubles  qu'il  contenait ,  furent  vendus 
plMOtorité  de  justice.  Différents  acquéreurs  concoururent 
a  k  vente ,  et  la  toile  roulée  devint  le  partage  d'un  marchand 
dMquUé  qui  la  porta  à  Marseille  où  elle  nous  fut  offerte  et 
Mdae.  La  n^ligence  que  Ton  avait  mise  à  la  rouler,  le  peu 
(k  aoiaque  l'on  avait  pris  à  la  conserver  et  à  la  transporter, 
loi  cmaes  de  détérioration  auxquelles  elle  avait  été  exposée 
pentatt  éê  longue^ années,  tout  avait  contribué  à  la  mettre 
temâftitel,  que  la  couleur  était  devenue  friable  et  qu'elle 
itdétachatt  comme  du  sable.  Nous  étions  donc  dans  une  véri- 
liMi  aaxiété  sur  les  suites  probables  qui  menaçaient  notre 
tittBMU  Nous  vivions  dans  le  désir  et  l'impatience  légitimes 
dHrice. fixer  la  couleur. 

'JUmm  ferions  eu  connaissance  d'un  homme  qui  avait  déjà 
rsilMiré. quelques  toiles  dans  Marseille.  Il  vint  nous  deman- 
itt  'i  iiife  ce  que  nous  désirions  si  vivement  et  nous  loi 
ooiMBies  ce  travail.  Il  fit  le  rentoilage  et  après  avoir  ainsi 
fliékiOOideQr ,  il  opéra  le  nettoyage  ;  ce  qui  restail  de  cette 
ûonknr.  primitive  nous  fit  juger  que  cette  oeuvre  sortait  de  la 
piMide  école  romaine.  Le  genre  de  Jules  Romain  s'y  fusait 
apercevoir,  de  manière  à  ne  pas  en  douter ,  au  coin  gauche 
te  teette  peinture  et  le  dessin  plus  gracieux  des  groupes  du 
mHn  BOUS  annonça  qudque  chose  de  plus  relevé  encore. 

Le  mastic  fut  mis  et  après  bien  des  hésitations  à  travers 
ka^aeDe^perçaimit  les  idées  de  cupidité  du  restaurateur,  un 
oauf  etn.  marché  tout  i  l'avantage  de  cet  homme ,  fut  conclu 
éta  qii'fi  se  Qrft  à  FoMivre  pour  couvrir  les  mastics.  L'ou- 
vrage fut  entamé  et  traîna  en  longueur  dix  moisconséculirs 
pendant  lesquels  notre  impatience  fut  mise  aux  plus  cruelles 


--  448  - 

les  éntodrent  et  par  ceiix  qui  les  reeou%rent.  C'est  la  miun? 
avec  ses  agréments  et  sa  finesse. 

Le  coloris  des  figures  principales  a  quelque  chose  dé  F» 
Babiholomeo  qui  donna,  comme  nous  avons  vu,  desomeib 
à  Raphaël. 

Cette  couleur  jaune  dans  le  clair  et  rose  dans  romiNftfv 
Ton  remarque  sur  le  juste  au  corps  dont  Ninus  est  ravâto  ; 
est  tout-à-feit  du  goût  de  Raphaël.  Les  plis  de  ses  draperiet 
lui  appartiennent  sans  contredit,  et  puis  cette  tête  ddooDrti" 
sanne  si  belle,  si  pure  de  dessin  et  d'un  ajustement  riphéhi 
que  ;  tout  cela  est  assez  près  du  goût  du  gracieui  jenoa^ta- 
tne  pour  que  Ton  ne  soit  pas  obligé  de  -chercherailleMfe 
dans  Raphaël  lui-même  les  éléments  sur  lesquah  doit 
s'asseoir  le  jugement. 

Si  à  tout  cela  Ton  ajoute  que  les  hommes  epire  les  maiii  de 
<IQi  ont  passé  les  tableaux  de  Técole  romaine ,  avoqeotqie 
nul  autre  que  Sanzio  n'  a  pu  iaire  les  deux  groupes  du  Rii  et 
de  la  Reine ,  Ton  est  obligé  de  se  ranger  de  notre  avis.  . 

Si  la  scène  où  figure  Michel-Ange  est  tout  d*up  coupjtlri- 
buée  à  Jules  Romain  et  s'il  est  évident,  pour  quiconque  i^da 
yeux  exercés ,  que  le  dessin  des  deux  groupes  prifici|ianest 
plus  régulier,  plus  coulant,  plus  gracieux  que  calui.dftrao- 
tre  figure  qui  représente  Ruehaiotti,  qùd  autre  faak 
maître  de  Pipi  a  pu  mieux  faire  que  ce  dernier?Qui  aurailflié) 
tà  ce  n'est  Raphaël  lui-même,  chercher  tout  ce  qn'iljMft 
de  plus  grandes  difficultés  dans  les  poses  et  par  eonaéqiieBt 
dans  le  dessin  pour  avoir  le  plaisir  de  les  surinonterJN'jf 
a  -t-ll  pas  là  rinlention  manifeste  de  produire  une  anm qui 
put  contrebalancer .  qui  put  même  surpasser  la  haidiew  de 
Michel- Argb  ?  Nous  avons  entendu  un  homme  de gotttqii 
avait  vu  les  productions  do  Ruenarotti  s'écrier  k  l'aipeddo 
tableau  :  «  Yoilà  une  composition  Michd-Angeaqiie.  ».  E^ 
cependant ,  dans  l'exécution  il  n'y  a  aucun  dea  aractém  de 
Michel-Ange  ;  il  n'y  a  que  l'intention  de  produire  avec  h 


—  449  — 

hardiesse  de  Highbl-Ange  ,  une  composition  pleine  de  mou- 
vement et  d'animation  et  de  le  surpasser  dans  l'exécution  du 
dessin ,  du  coloris-et  du  naturel. 

.  V  Nous  nous  résumons  donc  en  disant  que  nul  autre  que  le 
'prince  de  la  peinture  n'a  pu  élever  ses  prétentions  jusqu'à 

-  fifaliser  Tauteur  du  jugement  dernier. 

Donc  que  ce  tableau  sort  des  mains  de  Raphaël  et  de  ses 

V  Aàves. 

Notice  historique  sur  un  négociant  célèbre  du  XV** 
nècle^  par  M.  Casimir  Bousquet,  membre  actif.—  Messieurs, 
Pour  faire  diversion  aux  graves  lectures  que  vous  avez  suc- 
cessivement entendues  dans  nos  précédentes  séances,  je  vien^ 
TOUS  raconter  aujourd'hui  la  simple  et  curieuse  histoire  d'un 
iï^;ociant  célèbre.  Je  vous  permets  de  sourire  à  ces  deux  mots 
({ue  nous  sommes  si  peu  accoutumés  à  voir  ainsi  l'un  prés  de 
Paiitre.  Ce  n'est  pas  à  dire  pourtant  que  le  commerce  et  Tin- 
dustrie  n'aient  eu,  comme  les  arts  et  les  sciences,  leurs  illus- 
tl'atlons.  Si  nous  feuilletons  les  annales  industrielles ,  nous  y 
trociverons  certainement  bien  des  noms  qui  passeront  à  la 
postérité;  mais  il  est  essentiel  de  tenir  compte  de  la  différence 
qui  existe  entre  l'homme  exclusivement  doué  des  hautes  qua- 
lités qu'exige  le  commerce ,  pris  dans  la  majesté  de  l'expres- 
sion, et  rhomme  vulgaire,  placé  dans  la  condition  plus 
tolgaire  encore  des  négociants^  telle  qu'on  la  comprend  de 
nos,  jours.  Permettez-moi,  Messieurs,  d'insister  sur  la  diffé- 
rence que  je  signale ,  précisément  parce  qu'on  est  habitué 
chez  nous,  à  n'établir  aucune  distinction  entre  ces  deux  ca- 
t^ries.  Je  m'explique  :  le  commerce,  à  mon  avis,  ne  con- 
siste pas  seulement  à  vendre  et  acheter  des  marchandises  ; 
il  né  consiste  pas,  non  plus,  en  des  opérations  qui  nient  toutes 
lés  notions  ordinaires  du  bon  sens  et  de  la  moralité.  Le  corn- 

irtérce;  Messieurs,  est  selon  moi ,  une  science  qui  exige  des 

•   ■■ 

TOME.  XIV.  57 


—  4ti0  — 

études  préliminaires ,  des  études  sérieuses  :  je  n^ai  pas  la 
prétention  d'obliger  chaque  industriel  àse  munir  d'un  diplôme 
de  bachelier;  mais  je  désirerais,  comme  j'ai  eu  roccasionde 
le  dire  ailleurs ,  el  pour  l'honneur  de  notre  cité  particulière- 
ment, que  la  classe  commerçante  possédât  une  certaine  io^ 
truction  ;  ce  ne  serait  pas  trop  attendre  d'elle  sans  doute; 
que  de  lui  demander  au  moins  ce  modeste  bagage  de  con- 
naissances qu'étale  avec  fierté  Tenfant  du  peuple,  élevé  daw 
nos  écoles  communales.  Oui,  Messieurs,  le  négociant  qulvoih 
drait  se  rendre  véritablement  digne  de  ce  nom,  devrait  coo- 
naitre ,  au  point  de  vue  géographique  d'abord,  tous  lespaj»; 
il  devrait  être  initié  aux.  usages ,  aux  ressources ,  aux  périls 
de  toutes  les  places;  il  devrait  se  tenir  constamment  au  cou- 
rant de  la  statistique  des  contrées  avec  lesquelles  il  entretint, 
des  rapports;  il  devrait  en  parler  et  en  comprendre  la  langue; 
il  devrait,  enfin ,  connaître  les  noms ,  Torigine  et  les  diverses 
propriétés  de  ces  marchandises  de  toute  espèce ,  qui  passent 
journellement  dans  ses  mains  ou  sous  ses  yeux. 

C'est  une  vérité  pénible  à  constater,  Messieurs,  mais  le  com- 
merce ,  aujourd'hui ,  est  en  décadence  complète ,  et  je  craios 
bien  qu'il  ne  recouvre  de  longtemps  son  ancienne  splendeur  ; 
les  bonnes  traditions  se  perdent;  on  ignore  qu'il  y  a  dansles 
hautes  si)éculations  du  commerce ,  des  dilQcullés  qui  ne  peu- 
vent être  surmontées  que  par  une  connaissance  parfaite  du 
terrain  sur  lequel  on  opère  ;  il  y  a  un  art  de  vendre  et  d'acbc- 
ter,  qui  ne  ressemble  en  rien  aux  vulgaires  procédés  de  la 
boutique,  et  qui  présente  assez  d'analogie  avec  les  manœuvres 
de  la  guerre;  c'est  l'ensemble  de  ces  connaissances  qui  cons- 
titue la  science  du  commerce  ;  science  qui  de  nos  jours,  hélas  I 
ne  compte  plus  un  seul  adepte. 

Cette  foule  si  variée ,  qui  s'agite  et  bourdonne  autour  de  cet 
antre  où  riionnéte  homme  ne  peut  s'aventurer  sans  s'exposer 
à  être  dévalisé,  savez-vousce  qu'elle  veut?  Savez- vous  quel 
sentiment  la  domine?  Quel  est  son  rêve  de  tous  les  instants? 


—  454  — 

la  for  tune  /Voilà  vers  quel  but  elle  marcha  sans  cesse  ,  non 
pir des  voies  larges  et  directes ,  mais  par  des  sentiers  étroits 
rt  Urirtttenx ,  aux  ronces  desquels  beaucoup  laissent  parfois, 
tNibis  imprudentes  ou  coupables,  Thonneur,  riche  toison 
(lue l'on  ne  recouvre  plus  lorsque  une  fois  on  Ta  malheoreu- 
léteeilt  perdue  I... 

-Les  choses  en  sont  venues  à  tel  point,  Messieurs,  que 
jWtf  l*bomme  indifférent ,  l'observateur  étranger  aux  com- 
plots ténébreux  et  constants  de  la  bourse ,  les  paroles  qui 
Mppeaiies  oreilles ,  ont  quelque  chose  de  sinistre  comme  un 
«ifMâto  mauvais  lieux  ;  ce  sont  des  demi-mots  (k;hangésà 
Yifi  basseé' ;  des  serments  ambigus  dont  il  y  a  toujours  moyen 
de^'affradchir  ;  des  doléances  hypocrites,  dos  protestations 
Mtftes  ;  des  promesses  équivoques ,  et  au  milieu  de  tout  cela, 
Affreux  Jurons  qu'envierait  la  horde  brutale  des  routiers  I... 
ÈBt  langage  et  aux  allures,  il  sera  facile  à  Tobservaleur  attentif, 
Apprécier  les  intentions;  il  ne  tardera  pas  à  reconnaître  que 
llffloitiédeces  courtisans  assidus  de  la  fortune,  s'évertue 
i  Mmper  l'antre  moitié.  Il  s'agit  bien  ici  de  c  ommerce  I  Ce 
Qu'il' faut  à  ces  créatures  effarées ,  ce  sont  les  spéculations 
MsOfdonnées  sur  tel  ou  tel  article  ;  ce  sont  des  opérations  fic- 
tives ;  c'est  la  chance  de  la  hausse  et  de  la  baisse  des  fonds 
pdMtcs  subordonnée  à  un  signe  du  télégraphe.  Telles  sont  les 
éHKHtens  Que  vient  chaque  jour  rechercher  cette  fuule  barriolée; 
aÉJMiii  de  laquelle  se  trouvent  tant  d'hommes  ruinés  et  tant 
dé  ftirlunes  qui  demain  seront  en  ruine  I ...  Émotions  pareilles 
ieiÊés  du  tapis  vert,  car  grâce  à  ce  déplorable  état  de  chosoft, 
on  a  bit  de  la  Bourse  une  succursale  du  lansquenet. 

-^Elneèroyez  pas,  Messieurs,  qu'il  y  ait  de  l'exagération 
dans  ee  triste  tableau. 

Jl  y  a,  pairmi  nous,  quelques  honorables  membres  qui  pour- 
ni0Dt  ttfirmer  ce  que  j'avance,  et  vous  dire  comme  moi, 
qit'lto  Ml  Mit  plua^ces  temps  de  probité  rigouraise  »  d'inflexi- 
Ue.niëpria  pour  la  fourb6rie,oii  le  nom  seul  de  banqueroutier, 


7»»r  exemple,  étui  iia  susoute  ifuft  pfcniifnm 
pAwaicni  a  ptsne  dta^er .  ju  l'ob  reproetuità  cm. 
to»  graiui-{)ef&  avait  :'»i  banqDooate  !..  S'ù  sà 
l'heoreiou  ^e    ous  parie.  Hessipurs.  rçieicpi'iiiL 
pour  }fAeT  c£tle  epitbete  i  la  face  d'un  halûliié  de  1a 
qui  l'aorùt  méruée:  ce  (eméraro  courrait  ijrnuid  riscptt  A^ 
iapidé  !  On  ne ^uâriraii  pas  «^lui  paieiLmQifot 
hamtB  voix  *iaii&  an  li«a  <m  tant  à'kiiii¥idH& 
prendre  pour  eox  :  cek  ^a  cancoit. 

U  fat  aa  tEflip&  où  Flionune  ^ui  avait  âul  ée 
àlEans ,  payait  ses  dettes  comme  l£5  Pactfas 
rJest  i-tiure  en  CayonL  ^aard' hoL  la  &ite  aérait 
ïAe  tiaate.  B  y  a  aux  yeux  des  créanders  un  graad 
bt  pftrt  du.  ûkitU ,  à  Leur  exposer  LuL-méme  s  iilHgilinp 
ik  ce  ëëpior^e  i^ystème  d'initrigeni»,  la  Tiaaqwroiili. 
devenaediez  ium»  «rhoFc  trc»  comamne.  Pendant  tmMjki^ 
4iirée  de  la  Ikpidatiûn,  le  ûiilii  .  de  peur  qn'oa  ne  kn  nfi^ 
rlie  d'élre  un  membre  inouïe  à  la  soeiélé ,  va  à  la  dnfiieniP 
la  péebe.  Où  oserait  loi  f^^  un  i:rim0  et  ce  petit  pMiK 
tempa?  Jl'est-il  pas  juste  ipi'îl  se  di&lraie  de  ses  BdbMll= 
Vîl  vernit  à  mourir  de  chagrin ,  il  Êuidrait  encore  qÊ^ 
ikjtkùic  payât  les  frais  de  son  emerrement.  .J 

iU  qienâ  sa  baoqoeroate  est  arrangée  et  encaisfiëe ,  lidinf 
tméraparaitdanftlasociëié,  àlaBonrse,  connie sll revMJk 
&m  voyage  on  s'il  «ertait  de  maladie.  On  ne  loi  deoMiJi; 
^ff'oMefaose:  comment  tt  se  porte.  Ses  amis  loi  rerieaaflA^- 
um  crédit  se  rétablit  pen  à  peo ,  et  sa  maison  devimlMt^ 
f/H  une  des  premières  de  U  place.  --■  jfti^ 

El  Ton  se  plaint  de  la  dé|Kavalion  des  dasses  infériaMt; 
rm  Marne  sans  cesse  les  moeurs  du  peuple  ;  du  peuple  pMt- 
leqoel  on  n'a  que  iropiAstinément  eacbé  le  flambean  de  Vi0ki 
Imeiion  I  Ibis  dans  une  société  ainsi  décomposée,  dans  .Mi 
société  on  la  friponnerie  ne  désbooore  plus  »  qui  vi«dM# 
donner  la  [leine  d'être  honnête  bommc?  Qu^l  avwtag4 


—  453  — 

reslera-t-U  à  l'indigence  rertueuse  sur  la  riciiessè  infàmeflbis 
le  monde  est  ainsi  fait  :  on  cherche  mille  raisons  pour  accuser 
le  Yice  dansla  misère,  on  en  trouve  deux  mille  pour  l'excusée, 
dans  Topulence.  ' 

Voilà ,  Messieurs,  où  nous  en  sommes.  Vous  avouerez  qu'il  > 
esta  désirer  qu'on  se  ravise  enfin,  et  que  l'on  s'occupe  sé- 
rieusement de  garantir  la  société  d'une  perturbation  générale 
au  pomt  de  vue  des  mœurs.  Espérons  qu'à  une  époque  où 
tous  les  esprits  marchent  dans  la  voie  du  progrès ,  indiquant: 
deil réformes  salutaires;  il  se  trouvera  des  hommes  assez  in- 
t^igents  pour  conjurer  l'immense  danger  que  je  viens  Ae. 
faire  entrevoir. 

Laissons-là ,  pour   aujourd'hui ,  les  misères  du  présent  ; 
portons  nos  regards  vers  les  splendeurs  du  passé.  Ce  n'esi 
pas  un  des  moindres  privilèges  dé  l'histoire,que  de  reproduire 
à  nuti%  esprit  les  phases  de  grandeur  d'une  nation.  Heureux 
les  peuples  qui  sauraient  profiter  de  tels  enseignements  ! 

Voici  maintenant  la  notice  que  je  vous  ai  promise. 

Jean  ângo  (  c'est  le  nom  du  négociant  en  question)  uaquil 
à  Dieppe ,  en  4  481 ,  de  parents  honnêtes ,  mais  pauvres,  qui 
le  destinèrent ,  dès  son  enfance ,  à  l'état  de  marin,  ressource 
ordinaire  des  Normands  au  XV*  siècle. 

Doué  d'un  esprit  vif  et  d'un  caractère  entreprenant ,  Ango 
embrassa  avec  ardeur  la  carrière  aventureuse  qui  s'offrit  à 
lui.  Dès  l'âge  de  16  ans^  il  s'embarqua  sur  un  navire  mart* 
cfaahd  qui  allait  trafiquer  dans  la  Méditerranée;  il  .visita 
ensuite  ,  en  qualité  de  lieutenant,  les  côtes  occidentales  de 
l'Afrique ,  et ,  devenu  capitaine,  il  fit  plusieurs  voyages  aux 
grandes^  Indes ,  où  son  intelligence  et  son  activité  lui  aequi?» 
rent  promptement  une  fortune  assez  considérable. 

De  retour  dans  sa  patrie ,  Ango  céda  auX;  jastancee  de  sa 
iamiUe ,  et ,  quittant  le  rude  métier  de  marin  ,  Use  Uvira. plus 
tranquillement  à  son  goût  pour  les  entreprises»  loiui^ines  et 
pour  les  spéculations  les  plus  hasardeuses. 


—  454  — 

Ainsi ,  pendant  que  ses  nombreux  navires  allaient  disputer 
aux  Portugais  le  commerce  de  Ceyian  et  de  Java,  il  prit i 
ferme  les  revenus  de  plusieurs  seigneuries  du  pays  de  Caox,  j 
entre  autres  de  la  vicomlc  de  Dieppe ,  qui  appartenait  à  l'Ar-  j 
chevéque  de  Rouen ,  et  acheta ,  en  \  533 ,  la  charge  de  ooo- 
trôleur  au  grenier  à  sel ,  emploi  très  lucratif  à  cette  époque  de 
privilèges. 

La  fortune  le  favorisa  constamment ,  et  au  bout  de  quelqoei 
années  il  avait  amassé  d'immense^  richesses. 

Le  premier  usage  qu'il  en  fit,  fut  d'élever  dans  ATilh 
natale  un  hôtel  magnifique ,  dont  M.  Yitet  ,  dans  sonhisldre 
de  Dieppe .  donne  la  description  suivante  : 

«  En  4825 ,  AxNGO  fit  venir  des  artistes  habiles  qui  luibî- 
«  tirent  une  maison  selon  ses  désirs ,  c'est-à-dire  la  phn 
«  riche ^^a  plus  élégante,  la  plus  recherchée  qu'on  pusu 
«  imaginer.  La  façade  était  en  bois,  mais  en  beau  bSûde 
«  chêne,  sculpté  depuis  le  soubassement  de  pierre  sur  lequel 
«  reposait  tout  lebâtiment  jusqu'à  la  corniche  et  jusqu'ils 
€  lucarnes  presque  aussi  hautes  que  le  toit.  Les  sujets  dis  ces 
«  sculptures  étaient  un  mélange  de  fables  d'Esope^  de oon- 
t  bats  entre  Anglais  et   Normands ,  et  de  scènes  de  navi- 
«  gation.  Cette  partie  de  l'édifice  était  consacjée  presque  (oui 
c  entière  à  un  vaste  salon  éclairé  par  de  larges  fenétrci  à 
c  bakon  ,  d'où  la  vue  se  promenait  sur  le  port  et  sur  ta  me, 
c  plongeait  dans  la  vallée ,  et  jusqu'à  la  ville  et  au  ctaiteea 
t  d'Arqués.  Ce  salon  était  revêtu  de  riches  parquets  et  de 
«  lambris  dorés ,  dans  lesquels  étaient  enchâssés  des  taMenn 
«  des  meilleurs  maîtres  d'Italie.  Dans  l'intérieur  des  oaure , 
«  car  il  y  avait  deux  cours  et  un  jardin ,  les  sculptures  étaient 
tt  prodiguées  a\ ce  h  mciiie  maguillcence  quesur  la  iaçadc, 
«  et  grâce  à  un  réservoir  placé  au  sommet  de  la  maison ,  on  y 
«  trouvait  jusqu'à  des  fontaines  jaillissantes ,  ornées  de  nMs 
«  de  fleurs  et t'e  statues. 


t ' 


4i«   M 

«  Celle  belle  maison  fut  incendiée  pendant  le  bombarde- 
t  ment  de  Dieppe.  En  1647,  elle  était  encore  assez  bien 
«  fiooservée  pour  qu'à  sa  vue  le  cardinal  Babberini  tombât  en 
t  extase  :  il  ne  se  lassait  pas  do  la  contempler  et  de  répéter 
t  jui  PP.  de  rOratoirc  qui  raccompagnaient  :  Je  n^aijamait 
%.Wk  n  belle  maison  de  bois  ;  Numquam  vidi  domum  /t* 
t  gneam  pulchriorem. 

,  t. Quand  son  petit  palais  fut  construit ,  ajoute  M.  Vitit  , 
«  JUkso  voulut  avoir  hors  la  ville  une  maison  de  plaisance. 
«  Q  avait  acquis  la  belle  terre  do  Varcngeville-sur-mer ,  an- 
%  ma  domaine  de  la  famille  de  Longueil  ;  la  beauté  du 
<  liys ,  la  proximité  de  Dieppe,  rengagèrent  à  démolir  le 
«^  vieux  caslel  pour  s*y  faire  bâtir  à  sa  fantaisie  un  manoir  à  la 
t  moderne  »  ,  dont  il  reste  encore  aujourd'hui  quelques  rui- 
IM9  que  II.  ViTET  a  visitées  et  décrites. 

^Avco  était  à  Varengcville  au  milieu  de  ses  architectes  et 
de  aes  sculpteurs  ,  lorscjuMl  reçut  avis  par  ses  amis  de  cour 
que  le  Roi  François  l" ,  voulant  passer  en  revue  de  nouvelles 
Mgîons  qu'il  venait  de  créer,  se  rendait  en  Normandie,  et  que 
BOQ intention  était  d'aller  à  Dieppe.  Gorgé  de  richesses,  Ango 
n*«q[Hrait  plus  qu*aux  honneurs,  il  saisit  donc  avec  empresso- 
ment  cette  occasion  de  réaliser  ses  rêves  ambitieux ,  et,  pour 
£b\imT  )es  bonnes  grâces  du  Roi ,  il  s'avisa  de  l'éblouir  en  lui 
préparant  une  entrée  solennelle ,  dont  lui  seul  devait  faire  les 
frais,  {id  ville  de  Dieppe  avait  consenti  avec  reconnaissance  à 
lui  céder  cet  honneur  dispendieux. 

VeHàdonc  le  simple  armateur ,  le  fds  d'un  marchand ,  qui, 
saiy  autres  titres,  ni  dignités  que  son  immense  fortune,  se 
mei.cn  devoir  d'héberger ,  de  festoyer  le  Roi  de  France. 
Fainçois  I*'  s'accommoda  très  bien  de  celte  hospitalité 
bourgeoise ,  descendit  de  bonne  grâce  chez  ângo  ,  et  parut 
satiabii  de  sa  magnificence.  Les  produits  les  plus  recherchés 
des  quatre  parties  du  monde  étaient  étalés  dans  cette  splen- 
dide  demeure:  ameublement  somptueux,  étoffes  brochées 


—  456  — 

<ror ,  tapisseries  de  l'Inde ,  mets  exquis ,  vins  délicats;  on  eut 
dit  un  de  ces  palais  de  délices  et  de  séductions  décorés  par  la 
rnaîn  des  fées.  Mais  ce  que  le  Roi  et  sa  cour  ne  cessaient 
d*admirer  par  dessus  tout,  c'était  la  magnifique  i^aisselle 
d'argent  dont  les  buffets  étaient  couverts,  et  que  le  pro- 
priétaire avait  fait  ciseler  par  lés  plus  célèbres  orfèvresde 
ritalie. 

C'était  en  4532,  d'autres  disent  en  4534,  que  Fbaiiçois4" 
faisait  ce  voyage  à  Dieppe.  Le  Roi ,  enchanté  de  son  hôte,  loi 
annonça,  au  retour  d'une  promenade  en  mer ,  pour  laquelle 
Ango  avait  fait  immédiatement  équiper  et  armer  six  nefs  ; 
légères ,  éclatantes  d'or  et  de  sculptures ,  qu'il  le  faisaitvi- 
comte  et  capitaine,  et  commandant  de  la  ville  et  dû  diSteau 
de  Dieppe,  en  remplacement  du  sieur  de  Maurot,  qui  venait 
de  mourir.  Depuis  celte  époque  jusqu'à  la  mort  du  monarque, 
Akgo  ne  cessa  de  jouir  d'une  brillante  faveur.  ] 

A  quelque  temps  de  là,  la  guerre  éclata  de  nouveau  ;  Ango,  .] 
jaloux  de  justifier  la  bonne  opinion  que  FbaNçois  4"  avait  de 
lui ,  augmenta  l'activitéde  ses  constructions  navales,  cl  prit 
une  vive  part  aux  entreprises  dirigées  contre  l'Angleterre. 
Ango  était  parvenu  alors  à  l'apogée  de  sa  prospérité  et  de  sa 
grandeur;  il  traitait  avec  les  têtes  couronnées,  recevait  des 
ambassadeurs ,  et  ressemblait  à  un  souverain  dont  Dieppe 
eut  été  la  capitale. 

Un  seul  trait  fera  juger  de  la  grande  puissance  de  ce  né- 
gociant. 

Les  Portugais,  rivaux  des  Normands  dans  l'Iode,  et 
jaloux  de  leurs  succès,  violèrent  le  droit  des  gens,  attiqoéreut 
et  prirent  en  pleine  paix  un  des  navires  de  l'armateur  diep- 
pois  :  celui-ci,  indigné  de  cet  acte  déloyal,  résolut  d'en  tirer 
une  vengeance  éclatante.  Il  fait  aussitôt  armer  dix-sept  vais- 
seaux de  toutes  grandeurs  ,  en  confie  le  commandement  à  un 
capitaine  audacieux  et  expérimenté,    et  lui  ordonne  de 


—  457  — 

ktoquer  1^  Tage ,  pendant  que  les  flottes  portugaises  étaiei il 
lopenpées  dans  les  mers  du  Sud. 

rt9»*fiea  Normands  s'emparèrent  d'une  foulede  petits  bâtiments, 
iUfiferent  une  descente  sur  la  rive  droite  du  fleuve  ,  ravagé- 
-Mlia  côte  et  se  disposaient  à  mettre  le  siège  devant  Lis* 
s'tene,  lorsqu'un  ordre  de  leur  maître  vint  les  arrêter. 

■"BMMANDEL-le-Grand  régnait  alors  en  Portugal  ;  surpris  de 
'  jJIJïftisque  invasion  des  Dieppois ,  il  avr.il  incontinent  envoyé 
i  ni^tôpuié  en  France  pour  se  plaindre  à  son  cousin  de  ces 
\)MliIités ,  au  milieu  d'une  pleine  paix  entre  les  deux  Etats. 
rEuiiçois  I"  renvoya  l'ambassadeur  à  Ango  ;  ce  dernier  Tac- 
tttdHtt  Je  traita  avec  honneur;  et ,  satisfait  dans  son  amour- 
iUptt ,  prescrr?it  à  son  escadre  de  quitter  les  eaux  du  Tage. 
.  f^cille^tail  Texistence  du  négociant  dieppois. 
-  -.Jhis  cette  carrière  de  gloire  et  d'autorité  eut  un  terme  : 

•£«5    longues  voluptés  ne  sont  pas  de  ce  monde ,  dit 
.10: 'poète.   Aux    prospérités   succédèrent  les    revers;   à  la 
fiyair  des  Rois,  leur  disgrâce:  le  Gouvernement  embarrassé 
dms  ses  finances, refusa  de  rembourser  à  Ango  des  prêts  con- 
sBéwbles.  qu'il  en  avait  reçus;  et  des  perles  nombreuses 
éÊSi»  des  entreprises  commerciales  étant  venues  compliquer 
'8i=|KNiition  ,  il  perdit  son  opulence ,  son  crédit ,  son  comman- 
dement de  Dieppe  dont  il  était  si  fier,  et,  réduit  à  un  état 
-trtàBin  de  l'indigence,  il  fut  contraint  d'abandonner  son  bel 
ikfitéi^  témoin  de  ses  longues  années  de  bonheur ,  pour  se 
retirer  dans  une  maison  de  campagne,  peu  éloignée  de  la 
fiBe-,  où  il  mourut  quelque  temps  après  de  chagrin  et  d'en- 
B9i^  justifiant  malheureusement  ce  distique  fameux  : 

';    *  Quel  que  soit  le  sommet  que  notre  orgueil  gravisse 
*^  *  «  Il  n'est  que  la  hauteur  de  notre  précipice.» 

r  n  ne  reste  aujourd'hui  que  très  peu  de  choses  du  manoir, 

.  TOME  XIY .  58 


—  458  — 
d'ÂNGO  à  Varcngcville),  devenu  la  propriété  d'un  meunief. 
Deux  cheminées  )  dil  M.  Vitet  daiis  sa  description,  dont  vous 
trouverez  le  pied  enfoui  dans  des  monceaux  d'avoine  et  de 
froment ,  sont  les  deux  fragments  de  sculpture  les  plus  ricb^Si 
qui  aient  survécu  à  la  dégradation. 

La  moins  bien  conservée  est  précisément  celle  dont  ie  . 
dessin  est  le  plus  pur  ;  Taulre  qui  est  mieux  conservée  eit 
surmontée  d'une  fresque  dont  les  couleurs  sont  à  peu  préft  ef- 
facées; on  peut,  néanmoins,reconnaitre  qu'elle  représenleoû 
sujet  religieux  ,  peut-êlre  une  naissance  de  la  vierge  ;  la  à^ 
sin  parait  élégant  et  dans  le  goût  italien. 

a  J'ai  trouvé  (ajoute  le  même  écrivain) ,  quelques  traeei 
<c  de  grandes  fresques  sous  la  jolie  galerie  à  jour  voisine  i$ 
a  grand  escalier  ;  mais  comme  ce  lieu  sert  depuis  longteoi^ 
«  de  bûcher ,  les  fagots  qu'on  y  entasse  ont  presque  entier!»- 
a  ment  éraillé  les  couleurs.  Je  crois  pourtant  avoir  distingué 
«  au  dessus  de  la  porte ,  une  sphère ,  mais  la  devise  €6t 
«  effacée.  » 

Enfin ,  dans  un  des  angles  de  la  cour ,  près  de  cette  grande 
tour,  du  haut  de  laquelle  ângo  voyait  entrer  ses  navires jdw 
le  port  de  Dieppe^  quelques  médaillons  appliqués  contn^h. 
muraille  contiennent  des  têtes  sculptées  de  profil.  On  dooni 
à  deux^  de  ces  figures  le  nom  de  François  1*'  et  de  Diakk  da 
Poitiers  ;  mais  le  défaut  de  ressemblance  est  tel ,  qu'il  vfj 
a  pas  moyen  d'accepter  cette  tradition  ;  j'aimerais  mieqi 
troire  que  ce  sont  les  portraits  d'ÀNco  et  de  saT femme.  Qowt 
aux  autres  médaillons ,  ils  représentent  évidemment  des  tém 
de  nègres  et  d'Indiens.  C'est  une  allusion  flatteuse,  un  liookr 
mage  de  Tartisle  à  l'amour-propre  du  propriétaire. 

«  Ces  figures  de  profil  sont  travaillées  assez  grossièrement; 
mais  en  revanche ,  quelle  finesse  exquise  dans  ces  petites 
têtes.d'anges  etd€  femmes,  jetées  autour  des  grosses  cdobàiei 
et  le  long  de  la  frise  de  la  galerie  à  jour  I  Avec  qu6l  goâi> 


qoeHe  délicalesse  ces  arabesques  encadrent  toutes  les  fenêtres 
èigrand  bâtiment,  transformé  maintenant  en  étables  à  Taches 
H  à  fkioutons  I  «  Sur  le  montant  d'un  de  ces  encadrements , 
fri  iTDttvé  (continue  M.  Yitet)  la  date  de  4544,  écrite  en 
thiffres  arabes,  au  milieu  d'un  petit  fleuron  triangulaire. 
Ainsi  sept  ansafantsa  mort,  ângo  faisait  encore  travailler  à 
m  manoir.  11  ;  avait  au  moins  40  ans  qu'il  en  avait  entrepris 
itmislbruction.  » 

Telle  est  l'histoire  de  ce  négociant  sans  pareil ,  Cpà ,  après 
mir  joui  des  faveurs  de  la  fortune ,  eut  à  en  subir  tout-à- 
ùnsf  la  disgrâce  ;  seulement ,  il  eût  l'immense  avantage  sur 
H  grand  nombre  de  négociants  comme  lui ,  d'emporter  dans 
ta  retraite  l'estime  et  la  considération  de  tous.  Cela  ne  se  voit 
pat  de  nos  jours.  C'est  que  l'estime  et  la  considération  ne 
viliBt  pas>  chez  dons,  un  sac  d'écnsl...  Et  pourtant  une 
JitiM  devrait  se  passer  plus  aisément  de  conHnerce  que  de 
pi^ibtlé  ;  car  on  peut  très  bien  acheter  du  drap  et  de  la  toile 
i  ses  voisins;  mais  on  ne  saurait  leur  acheter  de  la  vertu  I 


'Jkoùursim  horticole  en  Italie,  [mrM.  H.  Topin,  mem- 
bre correspondant ,  etc^  •—  L'Italie ,  sous  le  point  de 
nie  iff tistique ,  littéraire ,  scientifique ,  a  été  plus  d'une  fois 
e&pkNnée,  décrite,  analysée.  L'Italie  agricole  a  de  nos  jours 
mwami  ses  interprètes ,  et  cependant  malgré  le  luxe  de  ses 
IpvdilMl  si  renommés ,  son  horticulture  proprement  dite  est 
im  ecM^nue.  Si  nous  cédons  au  désir ,  au  besoin  d'en  parler , 
eê-ii'est  point  pour  approfondir  cette  matière,  mais  pour  ou- 
YfifnuQ  thèse  nouvelle  à  V horticulture  comparée,  en  dérou- 
iMl  le  panorama  àe  ced  Édens  que  nous  aurons  pu  visiter: 
Mi0  pour  provoquer  ainsi  des  renseignements  utiles  à  tous, 
de  la  part  des  agriculteurs  de  ces  contrées  ,  sur  les  cultures 
des  divers  états  de  l'Italie. 


—  460  — 

Pour  uous ,  nous  ne  dirons  que  ce  que  nous  aurons  vu  ^-^ 
que  nous  aurons  pu  conslater  de  ce  qui  existe  acluellemenl. 
L'Italie  est  belle;  elle  fut  lienreuse,  elle  peut  le  devenir  et- 
core.  Elle  apparaît  à  la  première  vue  ce  qu'elle  fut,  œqo'die 
est,  en  effet,  un  sol  fécond  produisant  tout  de  lui-même,  «te 
y  être  sollicité  par  Jes  tra\*aux  pénibles  de  ragriculteui*. 

C'est  une  terre  grande  de  prodiges ,  de  merveilles  et  4e 
créations  en  loiit  genre,  mais  fatiguée  de  dissensions;  dlei 
besoin  de  la  paix ,  de  toutes  les  conséquences  d'une  paix  lon- 
gue: elle  a  besoin  d'une  diffusion  de  l'instruction  populaire; 
de  cette  instruction  qui ,  développant  les  facultésintellecdiel- 
les  ,  les  fait  tourner  au  profit  de  la  dignité  morale,  dapatiio^ 
lisme ,  de  l'agriculture  et  de  l'industrie. 

Une  chaîne  de  montagnes ,  un  fleuve ,  en  séparafit^'étlt 
nations,  séparent  souvent  deux  civilisations  opposées  defrin- 
cipes,de  mœurs,  quoique  le  sol,  le  ciel,  Tatmosi^ère dl 
l'extrémité  territoriale  de  Tune  soient  presque  identiqueslM 
limites  contiguës de  l'autre. 

On  dit  avec  raison  do  la  Provence  qu'elle  est  le  péristyle 
delà  fleurissante  Italie.  En  efl'et ,  nulle  autre  région  méri- 
dionale ne  ressemble  plus ,  et  peut-être  aucune  ne  rétfnit 
(même  dans  une  sphère  plus  large),  autant  de  produits  diveiv, 
autant  d'éléments  de  prospérité  agricole  ,  de  richesses  qâe  ft 
Fembouchure  du  Rhône  à  celle  du  Var  !  "  - 

Lé  territoire  d'Arles ,  ses  produits ,  la  Cran,  la  Camargue^ 
son  fleuve  ,  ses  canaux ,  présentent  un  caractère  de  spédaiilé 
originale.  Salon  ,  Pelissane,  Cavaillon  rivalisent  avec  lesfroits 
les  plus  beaux,  les  pâturages  les  plus  excellents  :  de  PextréWe 
limite  de  l'étang  de  Berre jusqu'à  Marseille,  et  de  Marsétlleà 
Toulon  ;  partout  sur  nos  coteaux ,  la  vigne,  le  mûrier,  l'dtviwr 
la  ligue ,  la  grenade ,  le  pin,  les  plantes  aromatiques;  aux 
environs,  dans  les  vallées ,  partout  le^i  primeurs  de  toutes  le» 
i^aisons. 


vLa  première ,  l'Italie  surgit  ù  nos  regards  dans  les  vallons 
d'OllkHiles  ;  c'est  st>r  ce  premier  seuil  que  l'oranger  déploie 
^jttmide  végétation  ;  c^est  l'oranger  dans  son  adolescence, 
uns  rarement  au  delà.  Hyéres  étale  des  jardins  plus  nonr- 
IveuXfplus  vastes;  ici,  l'arbre  des  Hespéiides  s'y  montre 
daas.sa  virilité,  son  fruit,  il  est  vrai,  n'a  point  encore  toule 
sa jrosseur  naturelle,  ni  même  celle  douceur  exquise  qui 
ciiiiactérise  l'oranger ,  né  sur  le  sol  de  l'Italie,  de  l'Espagne 
ou  du  Portugal ,  mais  ces  avantages  sont  compensés  par  de 
'*rgC8  générosités  de  la  nature  :  Tair  y  est  pur,  salubrc  ; 
on  aime  Hyéres,  on  s'y  plaît,  on  y  respire,  à  l'aiso ,  et 
8'il.«st  permis,  à  propos  de  météorologie,  d'emprunter  une 
comparaison  à  la  littérature,  les  harmonies  du  ciel,  du  sol  et 
de  l'atmosphère  d'Uyères  semblent  s'être  identifiées  au  style 
dolksaiLLON  ;  ce  style  doux ,  facile ,  fleuri ,  soutenu  ,  sédui- 
suil.  L'oranger  continue  à  dominera  Solliès-Pont,  à  Bormes, 
à JHëcHine  et  dans  quelques  autres  localités.  Il  cesse  à  quatre  ou 
otnq  lieues  de  la  mer.  mais  dans  l'intérieur  des  terres  nous 
r^ûÇODirons  Brignoles  aux  bonnes  prunes ,  Salerne  aux  bon- 
nes ligues ,  Lorgnes  aux  beaux  vergers;  plus  loin  les  cotbaax 
de  châtaigniers,  de  chénes-liéges ,  et  puis  le  bois  de  l'Esté- 
rd,.ce  bois  dédaléen.  si  toutefois  on  peut  encore  appeler 
hm  des  souvenirs  d'arbres ,  des  mais  debouts  sur  des  monts 
escarpés,  ou  dans  d'humbles  vallées,  tantôt  clair-semés  , 
tantôt  en  groupes  épais ,  mais  tous  à  demi  carbonisés.  Les 
foud|nes  de  la  colère  divine  auraient  moins  dévasté  cette  forêt, 
slàntique ,  si  intacte ,  que  ne  l'ont  fait  Tégoisme,  la  cupidité, 
la  soif  du  vandalisme. 

Elle  ressemble  aujourd'hui  à  un  de  ces  cercles  infernaux , 
funèbre  imagination  du  Dante,  séjour  de  froidure  et  d'horreur. 
Là  ,  plus  de  doux  frémissements  de  sens  ,  plus  d'émanations 
balsamiques,  plus  de  chants  des  oiseaux  ;  c'est  la  solitude, 
l'immobilité,  la  mort. 


—  462  — 

Nous  avons  vu  naguère  cctlo  forêt  resplendir  dans  Vhéam^ , 
phère  de  quinze  nuits.  Du  centre  de  divers  iiois  de  ferdare 
enflammés  jaillissaient  dans  les  nues  des  cônes  de  pin  embn- 
ses  ;  ces  cônes  lancés  au  lofn  semaient  et  éparpillaient  partout 
rincendie.  On  eût  dit  que  mille  banderolles  ardeoles  08 
Tenfcr  illuminaient  les  cieux,  et  cet  incendie  qui  bondisMitde 
coteaux  en  coteaux  ne  cessa  de  res[Hrer  que  quand  la  tUmm 
eût  manqué  de  pâture  et  que  le  calme  dej'air  en  eut  towêié 
Tamorti-ssement  total. 

Au  sortir  de  cette  scène  morne ,  que  la  nature  poqm n- 
viversousla  surveillance  des  lois ,  mais  qu'elle  rajeunit  leole' 
ment,  l'œil  se  repose  satisfait  sur  la  riante  Fréjus,  Frqoi 
phocéenne  comme  Marseille ,  Fréjus  à  la  rivière  d'Argeai; 
puis  il  découvre  dans  le  lointain  Grasse  et  Cannes. 

Grasse  a  pour  elle  -  au  printemps  ses  roses  qui  se  maritfiti 
Toranger  ;  en  été,  ses  coteaux  neigeux  exhalant  dansTatiMi- 
phère  les  parfums  de  TEspagne,  de  l'Arabie  et  de  la  Pen6. 
Cannes ,  ûère  des  souvenirs  du  menechme  royal  et  de  l'hiin- 
ble  monumc;nt  de  l'empire  reconquis ,  s'embellit  de  jour  ea 
jour  de  villas  élégantes,  où  le  luxe  de  la  Grande-Bretagne 
vient  se  mêler  aux  arts  de  Ja  France.  Uno  impulsion  noQveile 
y  est  communiquée  à  Tagriculture.  La  haule  intelligeoce  (j/A 
put  manier  habilement  les  affaires  et  les  hommes  se  fbki 
Tencourager  quand  il  vient  y  savourer  les  douceurs  du  ripdi 
et  le  miel  de  ses  abeilles  qui  rivalisent  avec  cetles  de  BiWr 
gham  ;  et  ce  noble  lord  a  su  montrer  qu'il  n'était  pas  sede» 
ment  un  grand  homme  d'état ,  mais  encore  Thomaie  du 
champs ,  l'ami  de  ragricullnre  ,  cette  richesse  des  natioas. 

Une  instinctive  nationalité  nous  a  fait  peut-être  admirer 
trop  la  Provence,  mais  il  vaut  mieux  qu'on  accuse  notre  pcér 
dilection  que  si  Ton  avait  à  nous  jeter  la  diatribe  mensongère 
d'Hésiode. 

Ascro  est  détestable  en  hiver ,  insupportable  en  été ,  el 


—  463  — • 

(dttbibMe  en  tout  temps.  Enfin,  voilà  lltalie;  Ton  tressaille 
sur  le  80)  de  cette  Italie,  l'objet  des  vœux  de  tons  et  de  la 
de  tous, 
à  Nice  qu'elle  commence  réellement.  Nice  est  pho- 
etame  aussi.  Ses  jardins  s'élèvent  en  amphithéâtre  des  bords 
dibiDer.  Ils  sont  spécialement  consacrés  à  la  culture  des 
floogers  et  des  limoniers  ;  si  Thorizon  varie  pour  nous  à 
(toque  pas  que  nous  fesons ,  nous  pouvons  dire  qu'il  en  est  de 
iDâne  de  l'atmosphère  d'un  végétal  plus  ou  moins  avancé 
dm  b  plaine  ou  sur  le  penchant  d'un  coteau ,  et  dès  lors  la 
tapérature  d'une  localité  quelconque  peut  être  appréciée 
pif  la  piuB  ou  moins  longue  vitalité  des  arbres  attacha  à  son 
sol. 

Malgré  les  mortalités  arrivées  à  diverses  époques  et  qui  se 
sait  succédées  au.ssi  sur  notre  littoral  à  des  intervalles  plus 
ou  moins  rapproches ,  et  cela  depuis  quelques  siècles ,  on 
Irauve  dans  certains  vallons  de  Nice  des  orangers  plus  que 
flaires.  C'est  dans  le  jardin  Clary  que  Risso  a  fait  ses  étu- 
deiaor  cet  arbre  précieux  ;  c'est  là  qu'il  a  écrit  sa  monogra- 
phiêf  li  86  trouvent  réunis  par  les  soins  du  propriétaire,  1» 
phia  grande  partie  des  espèces  et  variétés  que  Risso  a  obser- 
vée» et  décrites. 

Une  critique,  mais  qui  du  reste  n'a  rien  que  de  bienveillant, 
a  été  faite  ice  livre.  C'i^st  que  l'auteur,  dans  l'entraînement 
de  aou  enthousiasme  pour  la  science ,  a  pris  quelquefois  les 
excentricités  de  tel  ou  tel  sujet ,  les  aberrations  ou  les  ano- 
malie dç  la  nature  pour  des  types ,  ou  des  variétés  tels  que  le 
pompeleo  crispisoliwn  y  ou  le  cilrus  digitatus.  Au  reste, 
malgré  ces  légères  imperfections,  cet  ouvrage  est  avec  celui 
deH.  Michel,  de Fréjus,  ce  qu'on  a  de  plus  complet  et  de  plus 
récent  sur  la  phyMoiogie  el  la  culture  de  Toranger.  A  Nice  tout 
y^est  primeur ,  potager  ou  floral,  tout  y  est  fleur.  Il  ne  faut  pas 
y  chercher  des  plantes  exotiques  ni  des  amateurs  en  ce  genre, 


■I 


—  464  — 

SI  ce  n'est  le  jardin  de  M.  Dig  ,  dont  la  direction  est  confiée 
aax  soins  intelligents  du  jardinier  Pichenot  ,  hortloilteflr 
marchand.  De  Nice  à  Mantoue,et  au-delà,  à  mesure  qu'on 
avance  dans  la  rivière ,  la  végétation  présente  un  caractère 
plus  énergique.  Les  orangers,  les  citronniers,  s'élèvent  «l 'à 

se  développent  davantage .  Les  oliviers  pullulent  sur  lësf  tnonts  i 
torreggianno  giganteggianno.  C'est  une  immense  et  serabre  ■ 
forêt  dont  on  ne  peut  apprécier  la  fécondité,  la  richesse,  h  p 
vétuslé,  si  on  ne  l'a  vue  de  près.  Six  à  huit  troncs  d'oliviers  y 
naissent  quelquefois  d'une  souche  commune;  il  en  est  qui 
en  présentent  jusqu'à  douze  et  quatorze.  Au  milieu  à^em  se 
mêlent  des  châtaigniers  ,  des  mûriers,  et  sur  le  sommet  des 
coteaux  s'élèvent  des  chênes-verts  et  des  pins  à  fruits. 

A  San-Remo  la  scène  change,  on  s'y  croit  transporté  sur 
une  terre  fourvoyée  parmi  les  côtes  de  la  vieille  Ligurie.  Saln- 
Remo  tient  du  mauritanien  et  de  l'asiatique ,  il  n'est  pasau- 
tant  le  pays  des  orangers  que  des  palmiers ,  mais  il  a  quelque 
chose  de  circassien  dans  la  laille ,  le  port ,  la  physionomie  dw 
type  féminin.  A  San-Rcmo,  les  yucca,  les  agaves,  les  opuntia, 
se.hérissonnent  sur  les  rochers,  ou  en  créneaux  serrés  et  ai- 
gus^ défendent  de  leurs  dards  la  légitimité  delà  possession 
ancienne  contre  la  définition  moderne.  Les  palmiers  élancés 
tantôt  se  massent  en  groupe  sur  des  mamelons  isolés;  Uti- 
tôt  descendent  en  pépinières  du  haut^es  monts  Jusqûes  sor 
la  route  qui,  taillée  au  pied  des  coteaux,  marche  parallèle  aoit 
anuosités  de  la  mer. 

Dés  les  premiers  jours  de  l'automne ,  le  prudent  agricolfeur 
a  soin  de  rapprocher  les  branches ,  couronnement  des  plus 
hauts  palmiers ,  d'en  former  un  faisceau  et  de  garantir  ainsi 
le  cœur  de  l'arbre  des  variations  d'une  atmosphère  quelquefois 
infidèle.  De  San-Remo  à  Gênes  ,  toujours  en  face  d'une  végé- 
tation vigoureuse,  effervescente  et  toujours  sur  les  bords  de 
la  mer,  on  traverse  vingt-cinq  villes  ou  gros  bourgs,  et 


—  465  — 

Mqoiifs  de  léur^ jardins  échelonnés  sur  la  côte  s'élève  l'arbre 
iM  pommes  d'or.  LiCs  lauriers  d'Apollon  mêlés  aux  fruits 
#rera»  c'est  Port-Maurice  renommé  pour  ses  pâtes,  son  huile, 
ni»  carrières  de  pierres  lithographiques.  Oneglia  (Oneilles) , 
^Ales  décrets  de  la  providence  avaient  marque  le  premier 
yiSYers  l'empire.  Almenga,  qu'enrichit  son  port,  sa  rivière, 
Ml  lac  Pietra,  où  s'illustra  l'enfant  chéri  de  la  victoire. 
fimne ,  à  laquelle  se  rattachent  ïes  noms  de  Pertinax  ,  de 
€riteoiRB  XII,  de  Sixte  IV ,  de  Jules  II ,  Savone ,  nom  cher 
à  la  litérature  génoise  de  même  que  Spotorno.  Cogoletto , 
CtlM^enée  longtemps  inconnue ,  mais  grande  du  berceau  de 
(Jhrtatopbe-Colomb ;  enfin  Voltri,  Ponte,  Sestri,  où  tout 
CBtIuxe ,  [HX)fuâons,  somptuosités  agricoles. 

De9  colons  industrieux  multipliaient  jadis  leur  patrie  en 

lliaipoitant  au  loin  ;  ils  allaient  s'aventurant  sur  les  mers  et 

.(terchant  des  lieux  où  ils  pussent  rencontrer  non  seulement 

ftl.  Ofuifortable  de  la  vie  matérielle ,  mais  encore  toutes  les 

jNMàbiUtés  d'une  situation  commerciale  et  politique.  Ils  im- 

ghotèrent  des  cités  là  où  brunissait  un  sol  fécond ,  où  scin- 

liWtiiBeonde  pure;  là  où  s'élevaient  des  ados  montueux 

qjlie  dominaient  encore  des  monts  plus  escarpés  ;  ou  bien  sur 

Copiages  où  serpentait  une  rivière,  où  sinuait  une  mer. 

Beoreuse  de  la  plupart  de  ses  avantages ,  aucune  cité  ne  peut^ 

l9  disputer  à  Gênes.  A  mesure  qu'on  vogue  sur  son  port , 

QjÊnes  I  fille  des  mers  ,  surgit  du  sein  des  eaux. 

EHe  apparaft  avec  ses  édifices  superposés  les  uns  aux  au- 
lies,  et  mêlés  à  ses  crénaux,  ses  dômes ,  ses  clochers  et  ses 
lours.  Chaque  étage  semble  lui-même  surgir  du  sein  d'un 
hMf  et  s'ombrage  encore  à  son  plus  haut  sommet  et  sur  ses 
4oid)ies  flancs  d'une  scène  de  verdure  qui,  grandiose ,  mono- 
loue ,  morne ,  est  magnifiquement  animée  sous  le^  feux  du 
,1    ■ 

TOME.  XIV.  '59 


—  466  — ' 

jour  par  des  masses  d'ombre  et  de  lumière.  Au  printemps,  une 
brume  de  pai^fums  diaphane,  subtile,  repose  sur  son  front  d'u- 
ne extrémité  de  son  golfe  à  Tautre  ;  océan  d'émanations  sua- 
ves dont  les  flots  éthérés  ondulent  au  loin  sous  Thaleine 
des  vents.  En  automne  ,  c'est  une  forêt  massive  que  la  matn- 
ritéde  ses  fruits  converlit  en  une  tente  vaste,  parsemée  de 
clous  d'or.  Si  l'on  pénètre  dans  ses  palais,  l'éclat  de  la  matière 
en'surpasse  le  travail;  si  l'on  visite  son  territoire,  il  n'estqu'an 
immense  jardin  ;  sa  rivière  du  Levant  est  encore  plus  riclie, 
plus  productive ,  plus  belle  que  celle  de  l'Ouest. 

On  s'étonne  de  leur  magnificence ,  on  se  demande  quelles 
causes  ont  valu  tant  de  prospérité  à  celte  double  c()le.  Lan- 
Ducci ,  dans  son  excellent  mémoire  sur  l'agriculture  de  la 
Toscane  ,  publié  dans  le  premier  volume  des  actes  de  la  so- 
ciété des  Georgofili  de  Florence ,  nous  initie  à  ce  mystère. 

«  Il  suulo,  dit-il,  c  la  materia  prima,  eil  colono  e  la  miglior 

«  machina  délia  manifatlura  agricola  ,  ma  tanto  Tuno  quanto 

«  l'allro  rimangono  inerli  e  inutili  ove  mancano  à  capilali  che 

«  le  fueciano  valere.  La  riviera  di  Genova  ridotta  a  giardini 

«  deve  la  sua  dispendiosisssima  culture  alla  richezza,  al  com- 

«  mercio  délia  sua  metropoli.  Senza  di  questo  i  monti  délia 

«  liguria  sarebbero  anzi  che  oggello  di  maraviglio  scogliere 

«  déserte  ove  miseri  arbusli  non  darebbero  alimento  baslante 

«  a  nutrire  pochi  bestiami  vaganti.  » 

En  deux  mots ,  Gênes  a  eu  la  sagesse  de  rendre  réversibles 
à  son  agriculture  les  richesses  immenses  que  lui  procure  soa 
commerce. 

Gênes  est  encore  la  terre  des  camellias,  des  azotées,  des 
gardénia ,  des  rhododendrons,  des  bruyères  ;  toutes  ces  plan- 
tes y  sont  cultivées  dans  la  terre  des  châtaigniers,  et  donnent 
les  plus  beaux  résultats.  Elle  possède  un  jardin  botanique  où 
Ton  échange  avec  les  amateurs  les  plantes  ('ont  on  a  plusieurs 


-^  467  — 

lions.  Celles  qui  sont  en  disponibilité  sont  énumérées 
catalogue  publié  par  M.  Notaris. 
ioe  BozzoNE ,  chargé  de  la  direction  du  jardin  Palla- 
a  aussi  le  catalogue  de  ses  cultures.  En  général ,  chez 
)  tous  les  amateurs  de  camellia ,  la  superfétation  est 
u  commerce ,  ce  qui  les  rend  accessibles  à  toutes  les 
Bpar  la  modicité  de  leurs  prix.  . 


*%—* 


i 


—  46» 


TROISIÈME  PARTIfi. 


i 

IXTRAIT  DES  SÉAKGBS  DE  LA  SOCIÉTÉ  Dfi  8TATIST1Q0K  "  >■' 
DE  MARSEILLE  ,  PENDANT  L* ANNÉE  1 850. 


Séance  du  3  Jarwier  i85(K 


H.  DuFAUR  DE  MoNTFORT ,  Président  sortant  ,  occupe 
d'abord  le  fauteuil. 

H.  le  docteur  P.-M.  Roux  ;  de  Marseille,  Secrétaire  perpé- 
tuel lit  et  la  Société  adopte  le  procès-verbal  delà  séance duM 
décembre. 

Correspondance.  —  Lettre  de  M.  François  Tarot  ,  Pré- 
sident de  chambre  à  la  Cour  d'appel  de  Rennes,  qui  exprime 
toute  sa  gratitude  pour  le  titre  de  membre  correspon^^ 
que  notre  Société  lui  a  décerné  et  qui,  faisant  parvenir  une 
brochure  dont  il  est  l'auteur,  ayant  pour  sujet  l'examen  d'im 
ouvrage  intitulé  :  Notions  historiques,  géographiques,  itih 
tistiques  et  agronomiques  sur  le  littoral  du  département 
des  Côtes  du  Nord ,  regrette  de  ne  pouvoir  pour  le  momeolt 
nous  offrir  davantage ,  c'est  dire  que  l'honorable  H.  Tabot 
se  promet  de  nous  transmettre  ultérieurement  des  travaux 
plus  étendus. 

Lettre  de  M.  le  docteur  Toulmouchb  ,  à  Rennes,  qui  ex^ 
prime  aussi  toute  la  reconnaissance  dont  il  est  pénétré  pour  le 
diplôme  démembre  correspondant,  que  lui  a  accordé  notre 


—  469  — 

»ropagnie,  aux  efforts  de  laquelle  il  promet  de  s'associer  en 
lia  de  vulgariser  Tulilité  des  recherches  statistiques. 

Lettre  de  M.  le  Colonel  Marquis^de  Gallifet  qui  remercie 
I  Société  de  statistique  et  lui  témoigne  toute  sa  reconnais- 
ince  de  ravoir  reçu  membre  correspondant.  M.  le  marquis 
eGALLiFET  annonce  en  même  temps  qu'il  souscrit  avec  em* 
ressèment  à  la  collection  du  recueil  des  actes  de  la  com- 
agnie. 

Lettre  de  M.  Gabriel  Pebetra  qui  accuse  réception  du 
ipiôme  de  correspondant  qui  lui  a  été  accordé  par  notre  So- 
iété  à  laquelle  il  exprime  également  sa  profonde  recon- 
ilssance  et  promet  de  s'attacher  à  établir  de  fréquentes 
elations  entre  elle  et  les  sociétés  littéraires  italiennes  dont  il 
st  membre  et  notamment  T Académie  Je  Livourne  dont  il  est 
I  préaideDt  actuel. 

Lettre  de  M.  Millenet  ,  correspondant ,  à  Naples ,  qui , 
pçès  avoir  annoncé  qu'une  longue  absence  de  cette  ville  et 
e  fraves  occupations  Font  empêché  de  coopérer  à  nos  tra- 
mx  aussi  activement  qu'il  se  l'était  promis ,  nous  transmet  ' 
Q  recueil  de  divers  articles  qu'il  avait  déjà  publiés  dans  les 
mmaux ,  sur  les  finances  du  royaume  de  Naples  :  Suila 
natUMraccoUa  di  icUum  ortie  oli  di  giulio  (in-8*  de  42  pa- 
Bk  Naples  4849). 

Lettre  de  la  Société  nationale  de  médecine  de  Marseille 
itt,  !élf7  décembre  dernier ,  nous  informait  qu'elle  tiendrait 
ne  séance  publique  le  30  du  même  mois  et  serait  heureuse 
î  voir  assister  les  membres  de  la  Société  de  statistique  de 
sËi^le.  La  députation  d'usage  a  été  nommée  et  s'est  rendue 
iactement  à  cette  séance  solennelle. 

Lettre  de  H**  Hel  ,  née  André  ,  qui ,  conjointement  avec 
s  principaux  membres  de  sa  famille ,  fait  part  de  la  perte 
l 'elle  vient  de  faire  en  la  personne  de  son  mari,  M.  Mel 
né,  trésorier  des  invalides  de  la  marine  en  retraite,  membre 


—  470  — 

correspondant  de  la  Société  de  statistique  de  Marseille  et 
d'autres  sociétés  scientifiques  et  littéraires,  décédé  à  Pezenas, 
le  'i6  décembre  1848,  à  Tâge  de  72  ans. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  annonce  que  M.  Adrien  Baibi, 
célèbre  statisticien  ,  ancien  membre  correspondant  de  la  So- 
ciété de  statistique  de  Marseille,  etc.,  etc.  >  estdécédéà 
Venise  ,  sa  ville  natale  ,  en  février  1849. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  : 

1*  Le  numéro  de  novembre  1849  ,  XIX'  année ,  An  jour- 
nal  des  travaux  de  r Académie  nationale  agricole,  manufaC' 
turière  et  commerciale. 

2**  Le  premier  et  le  deuxième  trimestres  de  1 849,du  recueil 
des  travaux  de  la  société  médicale  du  département  d'Indre  et 
Loire. 

3"  Les  numéros  de  mai  à  septembre  1849  du  bfulhtin 
agricole  publié  par  la  société  d'agriculture  et  du  comrnerce 
du  Var. 

4**  Une  brochure  intitulée  :  Requête  au  roi  de  Sardaijiu 
sur  le  projet  de  fonder  à  Nice  une  maison  de  Jeux  par 
M.  Hallez  d'Arros  ,  ancien  magistrat. 

L'ordre  du  jour  appelle,  en  premier  lieu,  l'installation  des 
nouveaux  fonctionnaires.  Toutefois,  avant  d'y  procéder ,  M.  le 
Président  rappelle  que,  dans  la  dernière  séance,  la  Sociéié 
a  acquis  un  nouveau  membre  actif  qui  est  au  milieu  de  noos 
et  dit  que  nous  sommes  heureux  de  le  voir  participer  à  nos 
travaux.  Nous  savons,  lui  dit-il,  toute  l'étendue  et  le  mé- 
rite de  vos  recherches  sur  la  culture  du  mûrier ,  vos  connaisr- 
sances  en  arboriculture,  les  résultatsque  vous  avez  obtenus,bien 
qu'ils  eussent  été  jugés  impossibles  avant  vous,  rapplication 
que  vous  avez  faite  du  principe  de  vos  recherches  à  la  cultore 
des  arbres  de  nos  promenades  publiques ,  etc. 

M.  Michel  de  S*  Maurice  ,  se  lève  pour  remercier  la 
Société  de  l'avoir  nommé  membre  actif;  ce  qu'il  fait  en  termes 


—  474  — 

Irès  modestes ,  cl ,  après  s'être  montré  fort  reconnaissant , 
flprMnelde  faire  tout  ce  qui  dépendra  de  lui  pour  justifier 
sa  nomination. 

Pais,  M.  DuFADR  DE  MoNTFORT  prononco  le  discours  sui- 
vant: 

r  Messieurs,  Qu'il  me  soit  permis,  avant  de  quitter  le 
fiiuteuil  où  votre  confiance  m'avait  appelé,  de  vous  remercier 
du  zèle,  du  dévouement  que  vous  avez  apporté  dans  l'exécu- 
UoD  de  nos  communs  devoirs.  En  résumant  le  nombre  de  vos 
travaux ,  on  peut  reconnaître  que  l'année  ne  pouvait  être 
mieux  employée:  c^est  là  ,  il  faut  bien  le  dire,  un  résultat 
qui  bonore  l'institution  de  notre  compagnie  comme  la  haute 
raison  et  Tcsprit  éclairé  qui  la  personnifient. 

«  L'aVfenir  du  travail  dépend  presque  toujours  de  la  vo- 
lonté des  travailleurs,  et  il  m'est  agréable  d'en  trouver  ici  une 
application  que  n'ont  interrompue  ni  les  jours  néfastes  de 
l'étneule,  ni  les  scènes  douloureuses  d'une  trop  récente  épi- 
Jémie.  Qu'on  ne  l'oublie  pas,  Messieurs,  la  Société  de  sla- 
llâtîquo  de  Marseille  est  restée  fidèle  à  son  règlement;  au 
nilieu  de  Tépouvanle  générale ,  alors  qu'un  tiers  de  la  popu- 
alîon'  émîgrait  vers  les  contrées  plus  salubres  des  Hautes 
\Fpes,'eliea  tenu  ses  séances  mensuelles ,  consacrant  ainsi 
m  cïiltê  des  lettres  les  heures  que  ne  réclamaient  pas  des  de- 
roîps  plus  impérieux  encore.  C'est  là  un  bon  exemple;  c'est 
aMf ,  pour  chacun  de  nous ,  une  satisfaction  intime  qui  va 
irolfau  cœur,  une  pensée  consolante  qui  se  rattache  à  de 
iistes  souvenirs. 

«  Vous  avez  beaucoup  fait.  Messieurs,  mais  il  reste  tou- 
ours  &  faîré.  C'est  une  éix)que  pleine  d'enseignements  que  la 
ifltrc;  et;  en  effet,  on  voit  s'opérer  chaque  jour  dans  les 
lîceurs,  dans  les  familles  sociales,  comme  dans  les  sciences, 
îné'défces  crises  solennelles  qui  signalent  la  marche,  je  ne 
àiâ"si' je  dois  dire  progressive  de  rhumanité.  Quoiqu'il  en 


—  472  — 

soit,  il  y  a  comme  une  force  galvanique  qni  ébranle  le  monde. 
D'un  côté  le  domaine  des  arts  s'agrandit  et  il  semUè 
qu'il  ne  soit  plus  permis  de  se  soustraire  à  èe  grand  moava^ 
ment  de  l'intelligence  ;  de  l'autre ,  ne  se  passe-t-il  pas  sons 
nos  yeux  des  faits  qui  rappellent  les  scènes  les  plus  saou- 
ges  de  la  vie  primitive  ?  C'est  là  le  signe  du  progrès  oa  l'io- 
dice  d'une  décadence  prochaine?  Faut-il  croire  avec  un 
honorable  représentant  du  peuple ,  que  nous  soyons  en  pMoe 
dissolution ,  que  la  taille  de  l'homme  s'amoindrit  chaque  jooTi 
que  ses  facultés  morales  s'affaiblissent ,  que  la  race  humaine 
dégénère  de  telle  sorte  qu'un  moment  viendra  où  rien  ne 
doit  plus  le  séparer  de  la  brute  ?  Je  ne  reproduis  ici  toutesees 
conclusions  désolantes  que  parce  que  M.  Randot  lesappaje 
sur  des  calculs  statistiques  qu'il  regarde  comme  incontesta- 
bles ,  et ,  quant  à  moi ,  je  veux  douter  encore  de  leur 
exactitude. 

a  Sans  doute  vers  les  couches  inférieures  de  la  Société  s'i- 
gîtent  des  êtres  inquiets  qui  consacrent  tout  ce  qu^ls  ont  de 
force  vitale  à  abattre ,  à  détruire ,  mais  sur  les  hauteurs  brille 
une  lumière  plus  vive,  plus  pure,  et  sa  bienfaisante  infloenoe, 
si  elle  continue  à  s'étendre ,.  suffira  à  nous  sauver.  Ne  eoo- 
damnons  pas ,  malgré  toutes  ses  erreurs ,  la  génération 
actuelle.  Si  dans  la  recherche  d'une  liberté  incomprise , 
idéale,  au  lieu  de  la  douce  chaleur  qui  féconde  et  produit, 
elle  n'a  rencontré  sur  sa  route  qu'un  feu  dévorant  qui  brûle  et 
consume,  pour  elle  les  leçons  du  terrible  passé  ne  seront pi% 
perdues.  Nous  savons  aujourd'hui  ce  qu'il  faut  craindre  ou 
espérer  de  l'avenir.  De  saints  devoirs  sont  imposés  aux  mem- 
bres de  la  grande  famille  française.  Chacun  a  un  tribut  à  ac- 
quitter ;  la  tâche  de  tous ,  c'est  de  combattre  par  les  émts, 
par  la  parole,  par  l'exemple ,  les  tendances  mauvaises,  le 
dévergondage  des  passions,  Tégoïsme  du  cœur,  tout  ce  ba- 
gage socialiste  si  propre  à  neutraliser  jusqûes  dans  leur  genn^ 


-  473  - 

tiialéinenU  d'ordre ,  les  principes  de  \ie  ;  c'est  d'opposer  à 
498 doctrines  d^radaotes  une  pensée  de  progrès ,  c'est  de 
fjpandre  jusques  dans  la  mansarde  de  l'ouvrier  les  bienfoits 
itt^r^^ucation  populaire ,  les  enseignements  de  la  morale.  Au 
mBim  des  l>esoins  qui  nous  pressent ,  des  périls  qui  nous 
OHnoent,  nul  ne  peut  ni  s'endormir  dans  la  confiance  trom* 
feine ,  ni  déserter  cette  grande  lice  où  se  prépare  pour  loog- 
MBBfpB^le  triomphe  de  l!ordre.  Non ,  Messieurs ,  il  ne  faut  pas 
dtefpérer  de  Thumanité  ;  l'esprit  philosophique/affrancfai  de 
ifls  vieilles  et  brillantes  erreurs,  se  préoccupe  un  peu  mieux 
«(jouird'bui  qu'au  siècle  de  Diderot  ,  et  des  misères  du  peu- 
ple i^  et  des  établissements  de  bienfaisance  ;  la  classe  des  tra- 
vâUenre  compte  de  nombreux ,  de  véritables  amis ,  et  le 
p»  wft^X  pas  loin ,  qu'il  me  soit  permis  de  le  croire ,  où  la 
SotinSlé  française  délivrée  de  ses  fanatiques  agitateurs,  pourra, 
mon  faire  disparaître  le  paupérisme ,  cette  plaie  inhérente  à 
BMfe  fiature ,  du  moins  l'adoucir  ou  le  rendre  ,  par  une  in- 
géniease  et  incessante  sollicitude ,  plus  supportable. 
*  ^%  Redoublons  donc  de  zèle  et  d'efforts,  Messieurs,  la  Société 

de.-iftatîstiqHe  de  Marseille ,  dont  l'existence  littéraire  est  si 

• 

ctmplètement  remplie ,  ne  voudra  rien  perdre  de  ses  habitu- 
dés^boricuses  :  après  avoir  soumis  aux  épreuves  d'une 
léanoe  puUique  la  nomenclature  de  ses  travaux ,  elle  mettra 
eiléore  ionte  sa  gloire  à  en  préparer  de  nouveaux  qui  ne  se- 
isiM /ni  moins  féconds,  ni  moins  utiles  et,  eg  première  ligne, 
jJBT  place  le  modèle  des  renseignements  que  nous  avons  à  re- 
GdeiBir  .dans  l^s  diverses  communes.  Ce  sera  là ,  Messieurs 
un  commencement  d'exécution  de  l'important  travail  que 
naiÉ  avons  tous  rêvé  ,  la  refonte  de  la  grande  statistique  des 
BàQohesHlu-Rhône;  cet  objet  rentre  d'une  manière  intime 
AabsTOs  études  spéciales ,  et  j'exprime  ici  le  vœu  Que  l'année 
aèiivene  ne*  s'écoule  pas  sans  que  la  compagnie  ait  abordé 
Mte  flBQvra  d'un  haut  intérêt  qui  démontrera ,  je  le  dis  avec 

TOME  ZIY.  60 


—  474  — 

orgueil,  à  rencontre  des  calculs  de  M.  Rambot ,  qu0  4ai)i 
^notre  belle  Provence  au  moins ,  tout ,  bommes  et  cbmi, 
marche  invariablement  sur  la  voie  du  progrès. 

a  J'ai  parlé  des  jour^  néfastes,  il  faudrait poufûîr las oii^ 
blier,  mais  un  souvenir  de  cœur  s'y  attache  :  c'est  à  ca»^ 
ques  de  douloureuse  mémoire  qu'un  de  noe  idusMâK 
collègues  nous  a  été  prématurément  enlevé.  Je  ne  douteffi, 
Messieurs  ,  que  le  nom  de  M  de  Montluisant  ne  révolte  ici 
toutes  vos  sympathies.  C'est  un  homme  d'un  esprit  soM^, 
d'un  caractère  élevé ,  d'un  commerce  agréable.  Ingéoieiff  id 
Chef  directeur  des  ponts  et  chaussées  y  il  a  laissé  dans  kl 
Boucbes-du-Rhône  les  plus  honorables  souvenirs  i  meinki 
actif  de  la  Société  de  statistique ,  il  s'y  est  fait  remarquer  yir 
des  communications  d'une  haute  portée,  et  lorsque  vous  Vt- 
vez  placé  à  votre  téie ,  l'unanimité  des  suffrages  a  révéiéte 
juste  confiance  qu'inspirait  cet  heureux  choix.  Peu  à  prés  m 
élection ,  des  événements  qu'il  n'est  pas  donné  à  Tbommedl 
prévoir,  sont  venus  bouleverser  le  monde  politique  ;  beat* 
coup  de  fonctionnaires ,  parmi  les  plus  dignes,  oat  été  coq- 
damnés  à  une  retraite  dont  la  verdeur  de  leur  Sge^ii^ 
plénitude  de  leur  intelligence,  l'utilité  de  leurs  nêrnm 
devaient  éloigner  le  moment.  Comme  bien  d'autres  »  aotfl 
savant  collègue  devint  la  victime  des  caprices  d'ua  pwm 
brutal  ;  M.  de  Montluisant  se  résigne  aiiçourd'hui  à  Ma 
inaction  précoce ,  à  cette  disgrâce  imméritée ,  et|  toiqiiui 
bon  citoyen  ,  il  'consacre  sans  murmure  comme  sans  ceppi* 
che  ,  à  l'amélioration  de  l'héritage  pateiinel,  la  pralipa 
d^une  science  si  longtemps  dévolue  au  service  de  l'État*.  : 

a  L'absence  de  notre  honorable  Président,  Motnriflwn., 
laissait  au  soin  de  la  compagnie  une  tâche  difficile  à  jranq^t 
eHe  m'est  échue,  et  si  «  pendant  près  de  deux  anQée6«J||i 
eu  le  suprême  honneur  de  diriger  vos  séances ,  il  a  ùMia^qfiê 
le  zèle  le  plus  dévouéwint  couvrir  ma  faiblesse.  Ce  fiirdsMi 
que  vous  m'avrez  confié,  je  viens  vous  le  rendre ,  ou  plotôt  le 


-  475  - 

lipMr  entre  les  mains  de  rbomme  distingué ,  qui,  en  pa* 
Nilletnalièjre ,  a  fait  ses  preuves.  Je  n'ai  pas  la  prétention  de 
Ute  réloge  de  M.  H.  de  Villeneuve  ;  les  hommes  leb  que 
M  H  jugent  sufiSsamment  sur  leurs  actes.  Aucune  des  qnes- 
iMk  d'ordre ,  de  progrès ,  de  morale ,  si  souvent  agitées 
tai  lintérét  de  la  classe  pauvre ,  ne  lui  est  étrangère  ;  il  les 
I  tnitées  pins  d'une  fois  au  milieu  de  nous  dans  ses  savantes 
lÉMveSi  et  c'est  toujours  avec  un  intérêt  croissant  que  nous 
tanfems  sa  parole  persuasive  dans  ce  sanctuaire  des  lettres  où 
dMCOn  de  nos  collègues  peut  apporter  le  tribut  de  ses  veillée. 
taeemie  mieux  que  M.  de  Villeneuve  ne  sera  propre  à  nous 
iriHer  à  ce  grand  moutement  intellectuel  qui  se  propage  d^on 
toi  à  l'autre  de  la  France  et  semble  établir  entre  les  travail* 
han  de  toutes  les  classes,  de  tous  tes  degrés  un  esprit  de 
ooDcDietioB ,  j'ai  presque  dit  de  solidarité,  devenu  le  besoin 
di^rëpoque.  Qu^  vienne  donc  occuper  la  place  qui  lui  ap- 
pvttéHt  i  si  juste  titre  ;  nos  travaux  en  recevront  une  impuK- 
ÉOL  éi  plus  habile  et  plus  fructueuse  tout  à  la  fois. 

c  Le  duHX  que  vous  avez  fait  de  votre  vice-Président ,  Bfli. 
vfM  fn  moins  heureux.  M.  Mortreuil  ,  membre  de  l'Aca- 
déiMé des  sciences  et  belles-lettres  de  Marseille,  dont  le  nom 
MiÉttache^  d'ailleurs ,  à  un  livre  plein  d'érudition  et  d'utiles 
miierobeft,  tlûstoire  du  droit  byzantin ,  nous  a  habitués  au 
eÉKoars  de  son  talent  comme  aussi  à  ses  manières  afbbles  ; 
irtiliiO^Dage  de  haute  estime  qui  vient  de  lui  être  acquis  « 
as  immil  être  mieux  justifié. 

•  JMM.  HiRCOTtE,  Gendarme,  de  Bevotte,  Hornbo6Ti& 
qiw  vous  avez  élus  à  titre  d'annotateurs  ;  MM.  Natte,  vk^ 
fleortlidre  ^  Fèaûtrier  ,  conservateur*bibliothécaire  et  Thié-* 
iMift  Trésorier  T  se  distinguent  par  leurs  eonnaissan'eeè 
uriée»  él  la  spécialité  de  leurs  études  ;  la  présence  de  ees 
fcnetioiMires  d'âite  devient  pour  la  Société  une  bonne  for- 

tuai.      :    . 

«  le  MPaii  ingrat  ;   Messieurs;  si,  en  m'éloignant  du 


—  476  — 

Conseil  d'administration ,  je  ne  payais  un  ampic  tribut  dé 
gratitude  à  Thomme  nécessaire  qui ,  à  an  esprit  Juste,  à  un 
caractère  ferme  et  loyal ,  joint  celte  activité  infatigable ,  celte 
vigilance,  ce  dévouement  qu'exige  la  tâche  importante. et 
diiQcile  quMI  accomplit  depuis  tant  d'années.  Mes  rapportsde 
service  avec  notre  honorable  Secrétaire  perpétuel  arrivai 
leur  terme.  Quant  aux  relations  privées ,  il  me  permettncde 
croire  qu'elles  ne  seront  ni  moins  fréquentes,  ni  mm 
cordiales.  Une  fois  qu'on  a  connu  le  docteur  P. -M.  Roox ,  on 
ne  renonce  pas  à  le  cultiver. 

.  a  Tous  les  membres  du  bureau  ont  droit  à  mes  remerfih 
lûents;  qu'ils   veuillent  bien  en   recevoir  ici  FexpressiDQ 
comme  vous  tous ,  Messieurs ,  car  votre  extrême  et  constante 
indulgence  m'a  rendu  possible  un  mandat  qui ,  dans -te 
conditions  moins  favorables ,  eût  été  au  dessus  de  mes  fbrees. 
.   «  J'invite  M.  le  Président  à  venir  prendre  sa  place  au  bu- 
reau,  mais  il  me  permettra ,  avant  tout ,  de  lui  donner  rafico- 
lade  d'usage;  ce  signe  de  confralernité  scientifique  est  dans 
nos  traditions ,  et  plus  que  jamais  je  liens  à  le  conserver:» 
-  Immédiatement  après  ce  discours  vivement  applandi,M. 
pE  Villeneuve  ;  occupant  le  fauteuil ,  en  lit  un  aussi  où  il 
s'exprime  en  ces  termes  :  «  En  mettant  à  sa  tête ,  pmkhnt 
l'année  1849 ,  l'homme  éminent  dont  le  zèle  infatigable,  doot 
le  talent  littéraire ,  le  savoir  varié ,  les  manières  distîngoées 
étaient  pour  la  Société  la  plus  honorable  personnificatiOD , 
vous  avez  rendu,  Messieurs ,  bien  difficile ,  presque  décôsnK 
géante  la  tâche  de  celui  qui  succéderait  à  une  telle  prési- 
dence. 

«  Si  M.  DE  MONTFORT  a  rendu  plus  éclatant  rbomràorde 
diriger  vos-  travaux,  il  a  rendu  aussi  bien ^)lu«  difficile  I'k-^ 
complissement  de  tous  les  devoirs  dont  il  a  augmenté  l'étendoe. 
.Le  pQids  m  était  léger  pour  lui  ;  il  «lera  écrasant  pour  ébus* 
Nous  ne  vous  remercions  pas  de  nous  avoir  appelé  à  une  Mie 
BuccêssKHi  ;  tn^\$  nous  somrhes  reconnaissants  et  flaflës^rtout 


—  4T7  - 

4'atoir  été  jagéfl. capables  de  tout  le  dévouement  qu'exige  la 
iBHsiM  qoevous  nous  déléguez.  Puisse^t-il  nous  être  donné 
de  l'accomplir  jQdquès  au  bout. 

.  «  Pourrions-niws  reculer  devant  la  tficlieque  vous  nous 
confiez,  alors  que  nous  nous  trouvons  placés  à  côté  du  vice-* 
Présideat  dont  le  mérite  a  été  si  bien  remarqué.  Nous  aimons 
à  savoir  que  notre  insuffisance  sera  suppléée  tontes  les  fois 
qq?ellè  se  manifestera  et  que  notre  zèle  défaillant  sera  voilé 
lODS  l'activité  de  notre  précieux  collègue. 

«  Comment  nous  laisserions-nous  dominer  parTabaif^- 
ment,  par  un  lâche  découragemenl  ;  lorsque  no^s  avons  à  nos 
cdiés  un  foyer  toujours  plus  ardent  de  dévouement  et  de  zèle 
pour  la  science  et  Tamélioration  sociale,  dans  ce  Secrétaire 
perpétuel  qui  depuis  25  ans  anime  et  développe  sans  cesse 
la  Société  de  statistique?  Votre  Secrétaire  perpétuel,  MM., 
astrâme  de  la  Société;  il  Ta  soutenue  dans  tous  les  mauvais 
jours  ;  il  lui  a  infusé  celte  ardeur  incessante  pour  le  travail 
'qui  ji  fini  par  élever  au  premier  rang  des  sociétés  de  statisti- 
que de  la  France ,  celle  de  Marseille.  ^ 
•  c  Alors  que  les  autres  réunions  scientiOques  préoccupées 
des  agitations  de  la  politique ,  semblaient  oublier  leurs  pai- 
sibles travaux  ,  la  Société  de  statistique  de  Marseille  a  pour- 
suivi sa  laborieuse  carrière  ;  en  élargissant  son  horizon.  Dans 
une  fpoque  où  les  utopies  et  les  rêves  de  toute  espèce  ont 
étendu  de  tous  côtés  leurs  fébriles  séductions ,  la  statistique 
qui  n'est  que  l'expérience  formulée  en  chiffres .  la  statistique 
quiest  le  fait  et  la  réalité  dans  toute  sa  puissance,  pouvait 
seule  anéantir  les  dangereux  fantômes ,  la  statistique  pouvait 
mieux  que  tout  montrer  les  moyens  sûrs  de  distinguer  le  vé- 
ritable espr^t  d'amélioration  et  de  progrés ,  rechercher  sans 
passion  la  cause  des  maux  de  la  société  et  en  montrer  les 
remèdes  éprouvés  déjà  par  d'observations  incontestables.  La 
statistique  a  donc  pris  une  haute  importance  dans  les  circons- 
tances' que  nous  traversons ,  dans  cette  période  où  toutes  le.* 


-  478  - 

questions  de  gouvernement  sont  devenues  des  proIdéme&  d'é* 
conoroie  politique ,  où  réoanomie  poUtique  n'a  pu  troorer  lu 
fondement  inébranlable  que  dans  la  statistique.  . 

«  Honneur  à  notre  Société  d'avoir  si  bien  compris  la  grau- 
deur  de  cette  mission  I  Honneur  à  elle  de  Tavoir  tà  Mm 
aoeofl^plie  en  4848  et  en  1849  I  Vous  êtes  entrés,  par  voî  ré- 
compenses de  cette  année,  dans  te  véritable  esprit  dï  k 
Société,  en  encourageant  à  la  fois  les  industriels  modesteitf 
en  allant  chercher  même  ceux  qui,  dans  réloignemenidli 
YiUès  ,  travaillaient  aux  améliorations  agricoles,  ra  dévetop- 
pani  te  sol  forestier  et  en  augmentant  les  produitade  la  teM 

*  Votre  but  est  d'étudier  et  de  développer  toutes  les  aooN 
ces  de  richesse ,  de  concilier  tous  les  progrès  de  ragricoltor^ 
du  commerce  et  de  Tindustrie ,  d'étendre  leurs  luttes  M 
mettant  en  évidence  la  nécessité  do  leur  dévelq>pena^itii» 
mctoné. 

c  Sentin^es  vigilantes  de  raméliorâtion  et  du  pragiàl» 
Voué  stimulez  ceux  qui  demeurent  en  arrière ,  et  vous  arrdkp 
ceux  qui  sont  emportés  par  un  excès  de  l'ardeur.  Biea  mieia 
que  le  philosophe  qui  fut  un  trop  brillant  rêveur ,  vous  justi? 
fiez  ainsi  la  belle  devise  :  vitam  impedere  vero.  Vérité  U 
utiiité  y  voilà  le  noble  but  que  vous  atteindrez  toujours  nàML 

«  Quant  à  ceux  que  vous  voulez  bien  placer  au  premier 
rang,  ils  n'ont  que  des  devoirs  plus  sérieux  à  remplir  ;jll' 
doiient  être  les  plus  zélés  de  .vos  travailleurs  et  c'est  aiasi-ç» 
nous  comprenons  l'honneur  de  notre  mandat.  Heureux  à^f 
arrivés  au  terme  de  leur  mission ,  on  peut  dire  d'eux  qiiSb 
n'onl  pas  démérité  I  » 

Gomme  le  discours  de  M.  le  Président  sortant,  o^ldfftlL 
m  Villeneuve  est  beaucoup  apidaudi . 

Là  parole  est  ensuite  à  M.  THiésAUT^Trésorier,  pour  rendit 
compte  de  sa  gestion  pendant  l'aimée  4849.  Il  signale  d'adwici 
teii produits  constatés  et  recouvrables;  puis  les  dépanaefdi^ 
verses  ei  présente  Un  excédant  de  r^etteadefr.  &,733,93^6iil* 


—  479  - 

Afifioiid>redes  pièces  justificatives  des  dépenses  se  trouve  uu 
Âst  de  sommes  portées  en  non  valeur  comme  ayant  été  dises 
«r  le  compte  d'un  membre  honoraire ,  de  trois  membres  dé« 
eMés  y  de  deux  devenus  correspondants  (  MM.  Beeî£adt  t% 
totfîit)  et  de  deux  démissionnaires  ou  considérés  comme 
teb  (MM.  BiBBOTTr  et  Gimon.) 

lASodété  procède  ensuite,  suivant  l'article  20  de  son  ré^ 
giaMntf  à  lia  nomination,  au  scrutin  secret,  d'une  commission 
deiras  membres  pour  vérifier  et  arrêter  les  comptes  de  M. 
b  Tfésorier  et  en  faire  un  rapport  à  la  séance  de  février  pro- 

MM.  Allibert  ,  DE  BoNNEMANT  et  TopiN  ayant  réuni  ia 
«larité  des  suffrages ,  sont  proclamés  auditeurs  des  comp- 
Ms. 

M.  DB  Villeneuve  fait  remarquer  qu'il  conviendrait  qu'à 
Payenir  toute  demande  de  la  part^  d'industriels  désirant 
somnettre  à  l'examen  de  notre  Société  des  machines  qu'Ua 
nffiaîeDt  inventées ,  ne  soit  admise  qu'alors  que  ces  machines 
eâsterBient  en  fait ,  et  non  en  projet ,  afin  de  pouvoir  en  ju- 
gâr  aveè  plus  de  connaissances.  Noire  honorable  collègue  fait 
à  cet  ^rd  une  proposition  qui  est  prise  immédiatement  en 
coiisidération  pour  être  discutée  dans  la  prochaine  séance. 

M.  Natte  raconte  qu'il  n'a  pas  rencontré  chez  les  journa- 
listes tout  le  bon  vouloir  qu'il  s'était  promis ,  pour  l'insertion, 
itÊâ  leurs  feuilles,  des  comptes-rendus  qu'il  avait  faits  de  nos 
séances. 

^Dho^  ai^is  sont  émis  à  cet  égard,  à  la  suite  desquels  ta  So- 
oÊti  charge  s(m  Conseil  d'administration  de  s'abonner  w 
UmiD  i  iin  journal  de  la  localité ,  en  vue  d'assurer  la  paUF- 
cationdont  ils^agit. 

X.  ic&efb  SAKiKim  propose  de  réviser  le  règlement  de  la 
Amété/  i^aroe  qu'il  le  croit  susceptible  de  modifioitioBs  ré^ 
damées  par  différents  motifs. 


—  480  — 
Une  discussion  ^'engage  à  ce  sujet.  HM.  blî  MoNmoiT , 

DE  VlLLENEOV£,  P.-M.  RoUX,  UaRGOTTÈ  ;  AlLIBBRT  ,  SAKA- 

KiNi  et  de  BoNNEMANT  y  prennent  part ,  et  il  en  résulte  qtieU 
proposition,  d'après  le  règlement,  ne  saurait  être  prise  eaôto^ 
sidération  aujourd'hui,  mais  qu'il  importe  que  des  exemple 
res  de  nos  statuts  soient  distribués  aux  membres  qûiVeî 
possèdent  point,  afîn  de  se  familiariser  avec  tous  lëâ  éïtfiEél 
réglementaires  et  signaler  ensuite  ceux  de  ces  articles  dMt Ji 
suppression  ou  la  modification  pourrait  être  jugée  nécessainl 

MM.  TopiN  etP.-M.  Roux  proposent  aussi  de  recwir 
membre  correspondant  M.  Norbert-Bonafous,  Profesflîiari 
la  faculté  des  lettres  d'Aix.  ^  ^ 

Cette  proposition  est  prise  en  considération,  aux  tenus 
du  règlement  et  personne  ne  demandant  la  parole  ,  H.  i6 
Président  lève  la  séance. 


Séatict  du  7  février  \  850. 


Présidence  de  M.  de  Villeneuve. 

Lecture  et  adoption  du  procès-verbal  de  la  séance  ds  S 
janvier. 

Carrespondance.  —  Lettre  de  M.  le  Ministre  de  rinsttac- 
tion  publique  et  des  cultes  qixltàii  des  recoinmândatioDS  dH» 
le  but  de  régulariser  et  d'assiirer  le  service  d'échange  *  et  de 
transmission  des  publications  entre  les  compagnies  savantai. 

Lettre  de  M.  Marcotte  qui  témoigne  le  regret  qlié'to 
affaires  imprévues  ne  lui  permettent  pas  d'assister  à  làséÉnet 
de  ce  jour. 


1  " 

-   i    . 


—  484  — 

Lettre  de  M.  de  Caumont  ,  Directeur  de  liiistitut  des  Pro-^ 
vinces  de  France,  qui  annonce  que  M.  le  Secrétaire  perpétuel 
de  la  Société  de  statistique  de  Marseille  a  été  nommé  par  la 
Société  française  pour  la  conservation  des  monuments ,  repré- 
SjBitantdesBouches-du-Rhônc,  au  Congrès  des  délégués  des 
sociétés  savantes  des  départements .  qui  s'ouvrira  le  1 0  mars 
prochain ,  à  Paris ,  au  palais  du  Luxembourg. 

M.  P. -M.  Roux  a  été  chargé,  en  même  temps,  de  faire  dé- 
l^iguer  plusieurs  membres  des  académies  et  sociétés  scienti- 
liques  du  Midi.  La  Société  de  statistique  spécialement  invi- 
tée à  cette  solennité ,  délivrera  à  la  prochaine  séance  une 
délégation  à  chacun  de  ses  membres  qui  se  seront  fait  inscrire 
et  auront  été  choisis  pour  cette  mission. 

Lettre  dcM.  de  Jessé  Charleval  qui  exprime  ledésir  d'être 
l'on  des  représentants  de  la  Société ,  au  Congrès  dont  il  vient 
d'être  parlé.  Cette  demande  est  prise  en  considération. 

Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau  : 

4*  Un  exemplaire  du  Recueil  par  ordre  de  matières  des 
déUbérations  et  des  vœux  du  conseil  général  des  Bouches^ 
du-Rhône  (session  de  \  849) . 

ft  Un  éloge  histoinque  impriméde  R.-P.  Lesson.  1"  phar- 
macien enchef  de  la  Marine ,  etc ,  par  M.  Â  Lefèvre,  méde- 
cin en  chef. 

3'  Une  livraison  du  journal  des  travaux  de  P Académie 
wUiofuUe  agricole,  manufacturière  et  commerciale  ^  et  de  la 
Société  française  de  statistique  universelle, 

4*  Les  n"  4 ,  7  et  8,  des  travaux  de  la  Société  d'agricul- 
turêf  sciences  et  belles-lettres  de  Rochefort. 

■S* Une  brochure  intitulée:  Discorso  funèbre  su  Lelio  Arbib 
diGabriele  Pereira.  (M.  Topin  a  bien  voulu  se  charger  de 
donner  une  traduction  de  ce  discours). 

.e*Unvolttmein-8"de  405  pages,  Paris  4838,  et  ayant 
pour  titre:  Des  hospices  d^enfants  trouvés  en  Europe  et 

TOME  XIV  Ô4 


-  482  — 

*'principaletmnt  en  France,  depuis  leur  origine  jusqu^àtm 
jours;  parBernard-^BenoURsifÀÇLB,  ouvrage  courooDé  par 
rAcadémie  royale  du  Gard. 

7*  Rapport  à  H.  le  Ministre  Secrétaire  d'état  de  lUntérieof 
conceruant  les  infanticides  et  les  morts  nés  dans  leur  relatioB 
avec  la  question  des  enfants  trouvés  (in-8'  de  86  pages)  pv 
Remacle. 

8"  Par  le  même ,  des  tableaux  statistiques  officiels  (in-r4*  i 
Paris  4838)  relatifs  aux  hospices  d'enfaots  trouvés  en  Europe 
et  principalement  en  France.  (M.  de  Bonnemant  est  charge  di 
rapport  à  faire  sur  ces  trois  productions  de  H.  Remaclb  ,  qi 
a  exprimée  le  désir  d'appartenir  à  notre  compagnie  comttt 
membre  correspondant). 

•*  Une  brochure  (in-^*  de  233  pages,  Paris 4  849)  intitiiUe: 
Abolition  du  système  prohibitif  des  douanes  ,  grande  esch 
tension  du  commerce  extérieur;  fdiV  M.  Zephibin  Joutrb, 
ancien  avoué,  membre] correspondant.  (M.  Mabgôttb,  est 
chargé  de  rendre  compte  de  ce  travail). 

4  0*  Une  brochure  (in-S**  de  4  6  pages ,  4  849 ,  )  ayant  poor 
titre  :  des  signes  anciens  et  nouveaux  au  moyen  desquds  <m 
peut  dès  le  bas-âge  reconnaître  les  bonnes  vaches  laitières , 
par  le  docteur  Bonnet,  de  Besançon  (  M.  Michel^  de  Sûnt" 
Maurice  est  nommé  rapporteur  de  cet  ouvrage.  ) 

14'  Enfin,  le  numéro â,  première  année,  dés  Àfmedes 
des  Chemins  de  fer ,  des  travaux  publics  et  des  mines. 

Rapport.—-  La  correspondance  épuisée ,  on  passe  à  Vorto 
dujour,  q&appelle  en  premier  lieu  la  lecture  du  rapporLde 
la  commission  chargée  d'apurer  les  comptes  dô  H*  h 
Trésorier. 

Organe  de  cette  commission /M.  àllibert  dit  ^qu'elle  I 
compulsé  avec  soin  les  r^istres  de  la  comptabilité  et  iqpilL 
résulte  du  dépouillement  opéré  que  cette  comptibilité  prér 
sente  des  résultats  satisfaisants.  '  ' 


—  «83  — 

La  oominittion  a  conclu  à  rapprobation  du  compte  rendu 
pir  M.  le  Trésorier ,  à  qui  la  Société  vote  des  remerdmenta. 

La  parole  est  eusuite  à  H.  Gendaeme  ,  de  Bevotle ,  pour 
Idre ,  an  nom  d'une  commission  spéciale,  un  rapport  sur  uq 
projet  de  statistique  permanente  des  communes ,  présenté 
ptr  M.  Hallez  d*ARBos ,  membre  correspondant. 

i^rès  avoir  fait  ressortir  toute  Timportance^des  recherches 
datiatiques  qui  donnent  des  résultats  d'une  exactitude  rigou-^ 
finse;  après  avoir  dcmontrc  qu*il  faut  pour  cela  et  une 
boone  organisation  dans  les  moyens  d'investigation  et  des 
travaux  non  interrompus ,  M.  le  rapporteur  examine  le  pro- 
jjBt  de  H.  Hallez  d' Arros  ,  en  reconnaît  les  avantages ,  bien 
que  susceptible  de  quelques  modifications  qu'il  signale,  sur- 
tout dans  la  composition  du  registre  qui  a  été  également 
l'objet  d'une  attention  sérieuse  de  la  part  de  la  commisrion. 
Pois ,  M.  Gendarme  ,  de  Bevotte  ,  établissant  une  comparai- 
ton  entre  le  système  des  recherches  de  M.MiÉGE  et  celui  de 
M.  Hallez  d' Arros  ,  fait  voir  que  l'un  et  l'autre  sont  toutr-à* 
lid  distmcts  et  doivent  fonctionner  séparément.  Enfin ,  voici 
ba  condusions  de  la  commission. 

4*  Accorder  une  approbation  sans  réserve  au  projet  pré- 
senté par  M.  HALLEz-d' Arros  pour  l'établissement  d^une 
statisthjueperînanente  dans  toutes  les  communes  de  France, 

S*  Prendre  les  dispositions  convenables  pour  mettre  sans 
retaMce  projet  en  pratique  dans  le  département  desBou- 
dies^du-Rbône  ;  et  à  cet  effet , 

i*  S'adresser  à  M.  le  Préfet  pour  lui  exposer  les  intentions 
de  la  Sodété ,  et  solliciter  son  concours ,  ainsi  que  celui  de 
MM.  les  sous-Préfets  et  les  Maires. 

i*  Charger  votre  Conseil  '  d'administration  d'accompUr 
tOQtea  les  mesures  nécessaires  pour  activer  et  surveiller 
l'oiganisation  des  comités  communaux,  fournir  tous  les  ren- 
smgnements,  en  un  mot,  veiller  à  l'organisation  entière' du 
système. 


484  — 

6'  Autoriser  encore  voire  Conseil  d'administration  à  pour- 
voir aux  dépenses  exigées  par  la  confection  et  la  distribotîm 
daps  tous  les  chefs-lieux  des  communes,  du  registre  aonoel 
proposé  par  M.  Hallez  d'ÂRROs.avec  les  modificatioqs^. 
compléments  dpnl  il  a  paru  susceptible ,  conforméiiieQijn 
modèle  proposé  par  le  rapporteur  de  votre  commission..  î". 

La  Société  a  entendu  avec  un  vif  intérêt  la  lectpre  dece 
rapport  dont  elle  approuve  la  rédaction  et  adopte  les  OQDr, 
chtsiôns  ;  elle  décide  ensuite  que  son  Conseil  d'administratioB 
en  présentera  une  copie  à  M.  le  Préfet,  à  qui  il  fera  untx- 
posé  oral  du  projet  et  adressera  une  lettre  pour  attirer  im 
attention  sur  les  principaux  moyens  d'exécution.  Et/pr 
exemple ,  il  demandera  à  ce  magistrat  une  circulaire  à  adres- 
ser à  MM.  les  Maires,  laquelle  serait  insérée  dans  le  Recueil  do 
actes  administratifs  du  département  des  Bouches-du~Rhdnè| 
en  vue  de  les  engager  à  seconder  la  Société  de  statistique  en 
cetteoccurenceetà  s'entendre  particulièrement  avecle  Secrt- 
taire  perpétuel  de  cette  société ,  au  nom  de  laquelle  cdui*d 
se  rendrait  dans  chaque  commune  pour  la  nomination  d*UM 
commission  de  statistique  et  pour  tracer  la  marche  uniforme 
que  toutes  les  commissions  auraient  à  suivre  dans  leurs  re- 
cherches. 

Le  Conseil  demandera  aussi  que  la  Société  de  statistique 
soit  autorisée  à  envoyer  sous  le  couvert  du  Préfet,  les  cahiens 
à  remplir  par  les  communes ,  et  quil  soit  ijermis  aux  conmuH 
nés  de  renvoyer  ces  cahiers  à  la  Société  par  rintermédîairedtf 
même  magistrat.  Enfin,  le  Conseil  insistera  pour  qu*fl  nît 
accordé'ceque  les  circonstances  pourraient  suggérer  conune 
indispensable  pour  faire  atteindre  le  but  proposé.        ' 

L'ordre  du  jour  amène  ensuite  la  lecture,  par  M.  Allibbvt, 
d'un  rapport  de  la  commission  d'agriculture  sur  les  semaiUêi' 
d'automne,  II  résulte  de  ce  rapport  qu'en  Téta t  les  céréales 
se   présentent  d'une  manière  satisfaisante ^  et  que  ce 'qiii' 


-•  *. 


98  favoriser  ;    c'est  l'influence  des  pluies  du  prin- 

odété  adopte  ce  rapport  et  délibère  d'en  transmettre 
pie  à  H^  le  Maire  de  Marseille ,  conformément  à  une 
lé  de  ce  magistrat. 

,  M.  DE  Villeneuve  lit  une  notice  sur  les  moyens  de 
rer  l'agriculture  française  ;  il  signale  les  causes  qui  ont 
ru  à  une  grande  diminution  de  la  population  rurale  » 
ccpoitre  la  classe  ouvrière  des  villes:  il  parle  ensuite 
jens  de  remédier  aux  maux  nés  de  cette  émigration. 
»  Secrétaire  perpétuel  prend  ensuite  la  parole  pour 
compte  oralement  des  travaux  statistiques  de  MM. 
iT—BoNAFous  et  de  Jesse-Cuarleyal  ,  et  conclut 
admission  parmi  les  membres  correspondants.  Ces 
ions  étant  adoptées,  M.  le  Président,  après  le  scrutin 
,  proclame  membres  (Correspondants  de  la  Société  de 
pie  MM.  BoNAFous  et  de  Jessè-Charleyal. 
position,  —  M.  de  Villeneuve  fait  immédiatement 
a  proposition  suivante:  atout  inventeur  demandant 
K>rt  sur  un  mécanisme  nouveau ,  sera  mis  en  demeure 
trer  une  macliine  en  fonctionnement  ;  ce  ne  sera  que 
itte  condition  qu'il  y  aura  lieu  à  nomination  de  corn- 
.  » 

iproposition  est  mise  aux  voix  et  adoptée  à  l'unanimité. 
KÙété  avait  à  s'occuper  de  la  proposition  déjà  faite  de 
[e  règlement.  Un  membre  soutient  que  pour  qu'elle 
itrd  prise  en  considération ,  dette  proposition  doit  être 
ée  suivant  les  formes  voulues  par  les  statuts,  et  M.  le 
mt  fait  observer  qd'avant  d'aborder  la  révision  dont  H 
1  fout  être  à  même  de  préciser  les  rectifications ,  mo- 
ons,  ete.,  dont  le  règlement  actuel  est  susceptible  ; 
18  une  étude  préalable  des  points  sur  lesquels  doit  por- 
lîacQssicm ,  on  s'exposerait  i  perdre  uo  temps  qui  peut 
ipbyé  à  des  travaux  plus  utiles. 


—  486  -. 

Après  ces  remarques ,  personne  ne  demandant  la  parole ,  «I 
plus  rien  n'étant  à  Tordre  du  jour ,  la  séance  est  levée. 


Séance  dv  28  février  1 850. 


Présidence  de  M.  de  Villeneovb.. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  du  7  février  est  lu  et  adopté 
sana  réclamation.  ] 

Correspondance:  Lettre  de  M.  le  Ministre  de  rinstmctiOD 
publique  qui  accusé  réception  de  â  exemplaires  du  H"*  vota* 
»  me  du  Répertoire  des  travaux  de. notre  Société  qu'il  remerde 
de  cet  envoi,  et  a  qui ,  en  réponse  à  une  demande  faite  jar 
son  Secrétaire  perpétuel ,  de  la  faire  partici{)»er  cette  attiée 
à  la  distribution  des  fonds  qui  seront  alloués  à  des  sociétés  la- 
vantes ,  promet  de  ne  pas  perdre  de  vue  cette  demande  ea 
faveur  d'une  société  dont ,  ajpute-t-il ,  il  apprécie  le  zèle  et 
les  travaux. 

Lettre  de  M.  Topin  qui ,  au  nom  des  fondateurs  et  6oUalMK 
rateurs  d'un  nouveau  journal  intitulé: /'éc/io  des  HortifMlr- 
leurs  ^  réclame  de  notre  compagnie ,  comme  témoignage  de 
sjmpathie,  la  communication  de  ses  travaux  sur  la  statîstifie 
agricole  de  notre  département.  Reconnaissant  toute  l'utiitté 
de  cette  publication ,  la  Société  engage  les  membres  de  ù 
conupission  d'agriculture  à  en  faciliter  la  propagatiçp  par 
leur  concours. 

Lettre  de  M-  Lag^t,  Directeur-gérant  de  la  caifise  des 
classes  industrielles,  qui  rappelle  la  promesse  que  lui  fit  DOtTB 
Société  I  le  7  août  \  849 ,  de  soumettre  à  l 'examen  d'une  corn-* 
mission  spéciale  ,  le  système  financier  pratiqué  par  cette 
caisse.  M.  Laget  espère  que  le  iiotif  qui  l'anime ,  sera  e&fln 


ipprdçié  par  la  Sociélé  de  statistique^  à  laquelle  il  adresse  au- 
iDiird'bui  de  nouvelles  réflexions  tendant  à  démontrer  que 
ièaystème  flnancier  qu'il  préconise ,  est  destiné  a  remédier  à 
la  gène  de  Tindustrie  et  à  la  progression  de  ]a  misère ,  en 
inlerposant,  entre  la  spéculation  fil  les  industriels^  les  ayanta- 
ges  d'un  nouveau  mode  de  crédit  foncier ,  et  des  vcUeun 
nrnétairesqin  en  résultent. 

M.  le  Président  invité  les  membres  de  la  commission  rliar- 
gie  â*examiner  le  système  dont  il  s'agit ,  à  remplir  leur  tache 
diDS  le  plus  bref  délai. 

Lettre  de  M.  Norbert  Bonàfous  qui,  sensible  à  Thon- 
mor  d*aT0ir  été  reçu  membre  correspondant  de  la  Société 
de  statistique  de  Marseille,  promet  de  se  rendre  di- 
gne de  ce  titre,  en  s'associant  aux  recherches  aux- 
qadiee  elle  se  livre  sans  relâche  et  lui  adresse  deux 
idnines  dont  il  la  pne  d'agréer  Thommage  :  Vun  a  ponr 
titre;  Études  sur  VAstrée  et  sur  Honoré  (TUrfé  (in-8*  de 
M  pages  ^  Paris  1846)  ;  l'autre  est  intitulé  :  de  Angelipoli^ 
Hm  vita  et  operibus  disquisitiones  auctore  Narberio 
aleaoandro  Bonafom  [in-S"  de  475  pages,  Paris  4847).  M. 
DoFÂim  DE  MoNTFORT  veut  bien  se  charger  de  faire  un  rap- 
port sur  ces  ouvrages. 

heg^orts.  —  L'ordre  du  jour  appelle  en  premier  lieu  le 
rapport  du  Conseil  d'administration  sur  le  résultat  desdémar- 
dnâquMl  avait  été  chargé  de  faire  prés  de  H.  le  Préfet  des 
lkniÂefl-*du-Rhône ,  pour  obtenir  le  concours  de  ce  magistrat 
dans  l'exécution  d'une  statistique  permanente  dçs  406 
ûornamnes  de  notre  département. 

Organe  de  ladéputation,  M.  de  Villsneute,  Président, 
dit  que  d^à  prévenu  par  une  lettre  de  M.  P.-H.  Roux  i  Se- 
oétaire;  sur  le  but  de  la  visite  du  Conseil,  M.  le  Préfet  a  donné 
avec  empressement  son  adhésion  à  un  projet  dont  il  a  ajyréoié 
tmÉ(  nmpOTtaac^  et  en  a  parlé  en  véritable  statistides,  ea 
ééolMliÉMpBetoidy  «n  un  mot,  de  manière  i  pfO«?er  full  est 


—  488  — 

versé  dans  les  cdnnaissances  les  plus  ulilâs.  Il  a  proînîs  d*ia- 
viter  incessamment ,  par  une  circulaire ,  lUL  les  MaireideiL 
communes ,  à  seconder  les  ^iies  de  la  Sdciété  de  statistique 
en  lui  facilitant  par  d'incessantes  relations  arec  elle,  les  no- 
yens  d'atteindre  complètement  le  louable  bal  qu'elle  r 
propose. 

A  réloge  qui  \ient  d'être  fait  du  mérite  de  M.  de  Sguad, 
M.  P.-3I.  Rou£  ajoute  cette  remarque  que  si  quelquefois 
par  convenance  un  diplôme  de  membre  honoraire  a  étédtte^ 
né  au  premier  fonctionnaire  du  département ,  il  y  a  gloire  et 
profit  pour  notre  compagnie  à  admettre  dans  son  sein  un  Pré- 
fet dont  les  lumières  comme  administrateur  autant  qoe  com- 
me homme  privé ,  ne  peuvent  que  jeter  le  plus  grand  jour  sor 
les  travaux  auxquels  nous  nous  sommes  voués.  En  consé- 
quence ,  M.  le  Secrétaire  propose  d'accorder  immédiatemaDt 
à  M.  de  ScLEAU ,  le  titre  de  membre  honoraire  ;  ce  qui  a  liea 
par  acclamation. 

—  La  parcde  est  ensuite  à  U.  Marcottk  pour  rendre 
compte  d'une  brochure  do  M.  Jocjne  sur  l'abolition  du  sys- 
tème prohibitif  des  'douanes ,  etc.  Les  considérations  présen- 
tées par  Fauteur ,  le  sont  sous  forme  de  dialogue.  H  lésa  ex- 
posées en  cinq  chapitres  formant  un  même  nombre  d'entre- 
tiens que  M.  le  rapporteur  ne  se  borne  pas  à  analyser.  H  s'at- 
tache, par  une  critique  lumineuse,  à  en  faire  ressortir  et  les 
défauts  et  ce  qui  est  digne  d'éloges.  Ainsi,  par  exein(ile, 
sans  trop  insister  sur  la  définition  du  numéraire  :  cette  partie 
de  la  richesse  qui  ne  peut,  par  son  volume  ,  s^échanger  0* 
nature,  il  ne  l'approuve  pas.  Mais  fesaïUun  examen  appro- 
fondi delà  question  principale ,  laquelle  a  pour  objet  les  ioccm- 
vénients  du  système  prohibitif,  M.  Marcotte  s'étaye  de  b 
statistique  pour  prouver  que  ceux-là  sont  peu  fondés  qui 
pensent.,  que  la  consommation  intérieure  doit  être  exdo- 
sivenuat  réservée  à  notre  propre  industrie.  Les  dùflni 
attestent  suffisamment  l'importance   de  nos  exportations 


—  t89  — 

'^(jttt  fes  pip  enlre  lesquels  ci  nous ,  dés  entraves  ont  été 
nâinmoins  élevées  par  notre  législation  douanière. 
'  :  Ëliréisurrié,  M.  HiRCOTTE  nous  apprend  que  M.  Jouyzie 
B*6st  proposé  de  vulgariser  les  idées  de  réforme  éconotniqué 
^hhk  là  limite  du  raisonnable  et  du  possible.  Sa  brochore , 
iniâg/^  quelques  négligences  de  forme  ou  de  détail,  mérite 
<Péïré  eneoùnrgée  par  les  hommes  qui  s'occupeni  de  la  sitUa- 
tikin  ot  deTavenir  commercial  delà  France ,  et  la  Société  do 
fitaliËitfqàë  ne  peut  qu'applaudir  à  rintenlion  de  Tauteur  aussi 
bien  qu'à  ses  effets. 

Cet  excellent  rapport  écouté  avec  une  attention  soutenue , 
M  suivi  de  nombreux  applaudissements ,  c'est  dire  qu'jl 
est  adopté  dans  tout  son  contenu. 

Proposition,  —  M.  Vauchei  exprime  le  vœu  que  Je^  rap- 
ports faits  à  la  Société,  soient  désormais  publiés  tous  les 
mois. 

Tout  en  recônnaissani  la  grande  portée  de  ce  \œu ,  H.  de 
Villeneuve  fait  remarquer  que  nous  ne  possédons  pasactuel- 
lemeQtles  moyens  de  le  réaliser. 

^M.  DufàÛr  de  Montfort  dit  qu'il  convient  de  consulter 
|£uir  cela  ÎB.  le  Secrétaire  perpétuel  de  la  Société. 

M.  P.-iï.  iioux  répond  que  jusqu'à  présent  la  nature  de 
fm  iraVaux ,  ainsi  que  nos  ressources ,  s'est  opposée  à  ce  qu^ 

[  publications  eussent  lieu  à  des  époques  plus  rapprochées. 

ais  il  iiense  que  le  système  de  statistique  permanente  des 
communes,  qui  vient  d'être  adopté,  nous  permettra  d'entrer 
en  Agrément  dans  lès  vues  dé  M.  Yaugqer. 

komnation  de  délégués,--  La  Société  de  statistique  de 
ifaraéiiie ,  invitée  à  se  faire  représenter  au  Congrès  des  dé- 
i^ésdéi  sociétés  savantes  des  dépari'%  qui  s'ouvrira  à  ^ris, 
toéii  nbrspfocbain,  s'empresse  de  répondre  à  cet  apipei ,  en 
aecr%Jitaôt  comme  ses  représentants  à  cette  grande  soléh- 
mtë ,  trois  de  ses  principaux  fonctionnaires  :  le  Président ,  le 

.  r  ■  . 

TOMExiv.  62 


J»   I    4 


/ 


—  490  — 

Secrélaire  {yerpétuel ,  le  Vice-secrétaire  cl  trois  membres 
con^pondants. 

Un  extrait  de  la  présente  délibération  servira  de  titre  a 
chacun  d'eux. 

En  conséquence  cet  extrait  est  délivré ,  séance  tenaoteil 
MM.  de  Villeneuve,  P.-M.  Roux  et  Natte,  membresac- 
tifs;  deGALLiFET,  Jessé  de  Charleyal  etPREAUZ-Loai, 
membres  correspondants. 

Plus  rieii  n'étant  à  l'ordre  du  jour  et  personne  ne  deman- 
dant la  parole,  M.  le  Président  lève  la  séance. 


Séance  du%  Mai  \BM, 


PrÂSIDENGE  DR  H.  DE  VlLLENEUYB. 

H.  Brunet-Lagrange  ,  Inspecteur  du  ministère  de  Viffi- 
culture  et  du  commerce ,  présent  à  la  séance,  reçoit  les  fâi- 
citationsde  M.  le  Président ,  et  témoigne  qu'il  est  d'autant 
plus  touché  de  l'accueil  bienveillant  dont  il  estrobjet,  qoe 
chargé  de  recueillir  les  faits  les  plus  importants  devantscrrtr 
à  rectifier  la  statistique  séricicolè  de  la  France ,  il  était  veDV' 
démander  à  la  Société  de  statistique  quelques  documents  1  ce 
sujet  et  la  remercier  de  ceux  qu'elle  lui  avait  déjà  founii9.D 
annonce  qu'il  commencera  demain  sa  tournée  dans  le  dëplN 

tementdes  Bouches-du-Rhône,  et  qu'à  son  retour  il  s'en- 

t. 

pressera  de  voir  M.  le  Secrétaire  perpétuel  delà  Société,  loit 
pour  obtenir  d'elle  tous  les  renseignements  doAt  il  poorrût 
avoir  besoin  encore ,  soit  pour  lui  communiquer  le  r^sulttt 
des  investigations  auxquelles  il  se  sera  livré  luî-roéme  sur 
rindûslrie  sericicole. 


—  491  — 

M.  le  Président  considère  cet  échange  comme  ne  pouvant 
qu'être  très  profitable  à  différents  égards,  et  pour  que  les  re- 
lations soient  plus  suivies  entre  la  Société  de  statistique  et 
M-BacNET-LAGRANGE,  il  le  propose  comme  candidat  au  titre 
de  membre  correspondant.  Cette  proposition  est  prise  en  con- 
sidération aux  lermes  du  règlement. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  lit  et  la  Société  adopte  le  procès- 
.  verbal  de  la  séance  du  28  février. 

Correspondance.  —  Lettre  de  M.  le  Ministre  de  Tins- 
traction  publique  et  des  cultes  qui  annonce  i  la  Société 
de  statistique  de  Marseille  que  ,  par  arrête  en  date 
dn  SI  mars  dernier ,  il  a  décidé  qu'une  somme  de  troi$ 
cents  francs  lui  serait  allouée^  à  titre  d*indemnité  scien- 
tifique. M.  le  Ministre  demande  le  nom  de  la  personne 
i  laquelle  le  mandat  de  cette  somme  doit  être  délivré  et  il 
sijoute  qu'il  est  heureux  de  donner  ainsi  à  notre  compagnie 
un  témoignage  d'intérêt  et  d'encouragement  pour  ses  tra-* 
vaux. 

(  La  Société  est  d'avis  qu'en  signalant  son  trésorier  comme 
devant  percevoir  les  trois  cents  francs  dont  il  s'agit ,  M.  Id 
Secrétaire  perpétuel  justifiera  le  retard  qu'elle  a  mis  à  répon- 
dre à  M.  le  Ministre,  en  lui  disant  qu'elle  n'a  pu  connaître 
la  décision  qu'elle  a  prise ,  que  dans  la  séance  de  ce  mois-ci , 
psjT  ce  que  ses  principaux  fonctionnaires  appelés  à  remplir  des 
misiions  importantes ,  ayant  été  absents  en  mars  et  avril , 
elle  ne  s'est  pas  réunie  comme  d'usage  le  premier  jeudi  dé 
chacun  de  ces  mois.) 

Lettre  de  M.  Elisée  de  Suleau«  Préfet  du  département  des 
BoBches-du-Rhône,  qui  accuse  réception  et  remercie  notre 
Sodété  du  diplôme  de  membre  honoraire  qu'elle  lui  a  dé- 
cerné,, et  qui,  sensible  à  celte  marque  de  haute  estime  ,.dit 
qu^ii  sAaIieureux  de  coopérer  à  des  travaux  dont  il  connaît 
toute  l'importance ,  et  promet  son  concours  le  plus-empressé 
i  MM.  les  membres  de  la  Société. 


—  492  — 

Lettre  du  rnêfne  magistrat  qui ,  le  premier  mars ,  9  adr|^ 
à  notre  compagnie  Tarrété  qu'il  $*es^  ^mp^essé  de  priejidre  nf^. 
l'établissement,  dans  toutes  les  communes,  de  comini$»^ 
permanentes  de  statistique,  conformément  à  la  djBmapde^Qf 
la  Société  lui  en  avait  faite.  H.  le  Préfet  transmet  en  iqéfOlf 
temps  pour  ces  commissions  un  nombre  suffisant  â'.ejLefffi^- 
res  de  Tarrêté  qui ,  inséré  au  Recueil  des  actes  ^dmiDi9fra|jftr 
a  été  transnris  à  MM.  les  sous-^préfets  et  maires  dja  ^fffip^- 
ment. 

Lettre  de  M.  Hallpz-p'Arros  ^  conseiller  de  préfecfiii;^  pi 
ineipbre  correspondant,  à  Agen,  qui  a  appris  avec»  pl^îfir  qi|||f 
la  Société  de  statistique  de  Marseille  ay^it  bien  3ccue9|i  ^. 
allait  exécuter  la  proposition  qu'il  lui  adressa  4'0ntr.oprendfer 
d'après  un  plan  uniforme,  la  statistique  pertQanefite  des  ^ffjifr 
munes.  H.  Halle?  p'Arros  ,  espérant  que  sa  pqfiMo!(i^f|s 
le  département  de  Lot-et-Garonne  lui  permettra  de  Ç^ff 
adopter  le  mèmp  plan,  demande  un  extrait  du  rapport  <1(^  K* 
Gendarme,  ainsi  qu'une  copie  de  la  délibération  ihten'q)^ 
cnncernant  ee  projet  de  réorganisation  du  service  de  la  3U^ 
tiqu^  générale  en  France.  M.  le  Secrétaire  perpétuej  Q^jaji^ 
torise  a  délivrer  à  M.  Hallez-d'Arros  les  pièces  d|B(n9i\4^F 
'  Lettre  de  la  Chambre  de  commerce  de  Marseille  qu|,,  ^^^\ 
reçu,  de  la  commission  d'enquête  instituée  par  la  lo^  |}|qi|^ 
décembre  4  849 ,  une  série  de  questions  conceriiant  Vîq!^. 
Tîticole ,  dit  que  parmi  ces  questions  il  en  est  auxquell^  ^ 
est  étrangère ,  et  elle  nous  les  adresse  comme  rentrant  Â^ 
la  spécialité  de  nos  travaux ,  afin  de  la  mettre  à  ptêiqii;  d'y 
répondre.  La  commission  d'agriculture  e$t  iovilée  sf  r^p{|^ 
le  plus  tôt  possible  ces  questions  sur  lesquelles  la  Ct^qdpdç^ 
commerce  désire  être  fixée  par  la  Société  de  statistique. 

Lettre  de  H.  le  Maire  de  Marseille  qui  demande  des  rpn- 
sei^nements  sur  les  semailles  du  printemps.  La  comi])[i|s^;) 
d'agriculture  est  encore  chargée  du  rapport  à  trançfne[t]rp  ^ 
ce  magistrat. 


—  493  — 

lettre  àe  l|s  Dupaoi  de  Montfobt  qui,  ayaniété  in\i4éfe 
S3^ril,  par  Ijb  Ministre  des  finaiu;es  à  se  rendre  sur  le  champ: 
àPaffs,  afiq  de  conférer  avec  la  commissiofi  d'enquête  §iir 
lef  lipîsfonB,  exprime  à  la  Société  les  regrets  qu'il  éprouve  de 
napouvoif  assister  à  la  séance  du  mois  de  mai. 

jL^^^  de  M.  Joseph  Sàkakini  qui,  obligé  de  s'absenter 
])^^ot  quelque  temps  de  Marseille ,  exprime  aussi  se^  re- 
grets fie  suspendre  sa  participation  active  aux  trayau:^  de  l|i 
Société. 

)j|9ttre  de  H.  V.  Bally  ,  ancien  présidcul  do  rAcadépnie 
ng^Kfça^^  de  médecine,  qui  remercie  la  Société  du  titr^d^ 
a);i))lure  correspondant  qu'elle  lui  a  décerné;  titre  dopl, 
di)7||,,  il  a  été  inflnimeni  flatté. 

I^ttTjÇ  de  M.  Gustave  Levbat  ,  moml}re  porresppqdau^ ,  ^ 
Lyon ,  qui  adresse  pour  être  distribué  aux  membres  de  nolrf^ 
$l|cié|fi  I  un  certain  nombre  d'exemplaires  d'pne  brocbiire 
qu'il  vient  de  publier  sous  ce  titre  :  Causes  de  détérioration 
chgs  le^coléoptéi'es. 

l^UrS  de  H.  de  Galli^et,  membre  correspondant,  à  P^rlf), 
qm  flotis  foit  parvenir  un  extrait  de   sqo  jpi^rqal ,  jj'^jK 
vojagi  j^  Jjpndres.  M.  TopfN  est  chargé  de  donner  uflue 
aiiidyy  de  ce  travail. 

(ffjttire  ^  M.  Lacet,  Directeur-gérant  de  la  caissp  iQ^Nt^r 
trifiUfl  qui  adresse.une  brochure  intitulée  :  un  mot  s^r  (^  fy.4- 
têii^  de  tqçfds^  des  classes  industrielles.  Une  çpfnrpj^Qo 
comjposée  de  HH.  l'abbé  Durand,  Nattb  et  J.  Sakakim^,  ^v^t 
é)f» d^g^  en  Août  4849  d'examiner  ce  système  e^  d'en 
r^lf  cOnirtiC-  P^t  examen  p'ayant  pas  encore  été  liaiit,àçap^ 
d8  ]i'«lKI0Dçe  de  liM.  PoRi^'D  et  Sakâ^iki  ,  M.  le  Présiidient 
hiYÎIfi  Hlf.  y^RCOTTE  et  P.-M.  Roux  à  vouloir  bi3n,  ^e 
cn^rt  avec  Hf.  Natte  ,  remplir  cette  tâche. 
'  Lçtti;^  de  M.  Clément  Honoré-Eugène ,  Géomètre  fo- 
rcer À  9îgne.  qui  s'excuse  d'avoir  tant  différé  de  répondre 
à  la  lettre  par  laquelle  ^on  admission  parmi  les  roembces 


--  494  — 

correspondants  de  la  Société  lui  fut  annoncée  offlciellemeot^et 
qui  remercie  et  exprime  toute  sa  gratitude  de  ce  titre,  ^- 
niéttant  d'entrenir  le  plus  possible  des  relations  avec  nous.  * 
Lettre'de  M.  Préaux-Locré,  membre  correspondant,  com- 
mandant militaire  du  palais  de  Compiègne  (Oise) ,  qui  rèœe^ 

■ 

cié  là  Socicié  de  statistique  de  Tavoir choisi  polir  Puàde 
ses  représentants  au  congrès  des  délégués  des  corps  savadits, 
mais  qui ,  retenu  chez  lui  pour  cause  de  maladie ,  n'a  pa,  à 
son  grand  regret ,  remplir  cet  honorable  mandat. 

II  demande  en  même  temps  le  titre  de;  membre  <^rftsp(RH 
datit  pour  son  fils,  M.  Gustave  PRÉÀD-LocRÉ,subi$titutihi 
Procureur  général  près  la  cour  d'appel  de  Pile  de  la  Réenk», 
à  qui  Ton  doit  de  bons  mémoires  sur  cette  ile,  sur  son-con- 
merce  avec  la  métropole ,  sur  les  effets  de  Tabolition  de  Tes* 
clavage,  etc.,  etc. 

Cette  demande  est  prise  en  considération  aux  termes  da 
règlement. 

Lettre  de  M.  Miege  qui ,  ayant  fixé  son  séjour  à  la  campa-* 
gne  et  ne  pouvant  plus ,  par  cela  même  »  prendre  uàe^^part 
active  aux,  travaux,  de  la  Société ,  demande  une  transCbhna- 
tidndeson  titre  de  membre  actif  en  celui  de  membre  Hono- 
raire. M.  le  Secrétaire  perpétuel  dit  avoir  dt^à  répondu  k  M. 
MiÈGE  que  vraisemblablement  la  compagnie  attendrait  qa'Q 
eui'accôinpli  sa  dixiènie  année  d'activité ,  pour  qu'elle  luldJS-' 
(jéhiâi  le  titre  de  membre  honoraire.  La  Société  est  effective^ 
ment  tout-à-fait  de  cet  avis. 

9 

Lettre  de  M.  Armân  Silvestre,  inventeur  d'un  appireil 
mécanique  pour  la  destruction  des  rats,  qui  denianddàle 
soumettre  à  l'examed  de  la  Société.  Cet  industriel  ayant  ap- 
porté son  appareil  pour  le  présenter  dans  la  séance  d'aujour- 
d'hui ,  est  invité  à  entrer  dans  la  salle  pour  donner  quelqiles 
détails  à  ce  sujet  ;  ce  qui  â  eu  lieu,  et  avant  de  se  retirer /il 
est  averti  par  M.  le  Président  qu'il  aura  à  donner  toutes  lés 
explications  désirables  à  MM.  Michel,  de  S -Maurice  ^  ToriN 


—  495  — 

el  TouLouzAN ,  qui  sont  immédiatement  nommés  membres  de 
la  commission  chargée  de  rendre  compte  de  cette  invention. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  dépose  sur  le  bureau  :  1'  au 

nom  de  V.  de  Fontenay,  les  ouvrages  suivants:  Autun 

archéologique  par  UM.  de  Fontenay  et  A.  Desaucoux, 

Seorelaire  de  la  société  éduenne  et  de  la  commission  des 

antiquités  d' Autun  (in-8*'  de  300  pages,  Autun  1848).— 

Essais  historiques  sur  Tabbaye  de  Saint-Martin  d* Autun, 

de  Tordre  de  Saint-Benoit ,  par  Joseph-Gabriel  Bulliot  , 

potdication  de  la  Société  éduenne  (  deux  volumes  in-8* , 

aaaée  4849].   —  Mémoires  de   la  Sociélé   éduenne  1845 

(iorS*  de  216  pages  avec  planches.  Autun  el  Paris  1845).  — 

pstoire  deTantique  cité  d'Autun  par  Edme  Tuouas,  ofQcial, 

grand  chantre  et  chanoine  de  la  cathédrale  de  cette  ville, 

mort  en  1 660  (in-8*  de  428  pages ,  Autun  et  Paris  1846). 

,3*  Les  numéros  1  et  2  du  journal  du  lycée  des  arts,  scien- 
ces •  belles-letlres  et  industrie  de  Paris.—  Paris  1850. 

■  ■ .   ■  ^    ■  •         - 

3*  Le  bulletin  des  travaux  de  la  société  1  ibre  d'émulation  de 
Rouen.  184â—1B49. 

f  -  iVLe  bulletin  de  la  société  industrielle  d'Angers  et  du  dé- 
parteinen^  de  Maine-et-Loire  {les  numéros  7,  8  et  9—  ano^ 

18490 
5*  Le  procès-verbal  de  la  séance  publique  tenue  le  30  dé- 

ceinbre  1§49,  et  Compte-rendu  des  travaux  de  la  Société  na- 

ti^Ie  de  médecine  de  Marseille  pendant  Tannée  médicale 

1848/1849. 

.6*  Le  Journal  des  travaux  de  V académie  nationale  agri- 
colfij,  manufacturière  et  commerciale  (février  et  mars).    • 

7*.  Le  numéro  14  du  Glaneur  des  Alpef. 

8*  Un  exemplaire  pour  la  Société  et  un  pour  chaque  mem-;- 
hte^jffàsenX  à  la  séance  d'aujourd'hui ,  du  premier  numéro  de 
r^çhq  des  horticulteurs,  donné  par. M-  Topin,  principal 
rédacteur  de  ce  nouveau  journal  dont  les.  collaborateurs  sont 
prjeaqae  tous  membres  de  la  Société  de  statistiqqe. 


-    496  - 

L'ordre  du  jour  arppellc  (Vabord  le  r^pporl;,  par  M.  P.-M. 
Roux ,  sur  les  congrès  tenus  5  Paris  ,  en  mars  dernier.  Il 
commence  par  rendre  compte  du  congrès  dôs  délégués  des 
corps  savants  des  départements,  et  expose  avant  toutlcf  rào- 
trf9  qui  ont  provoqué  cette  solennité.  Or,  il  les  fait  reaknter 
à  l'épùqufe  où  un  ministre  de  Tlnslructlon  publique  adressa 
une  circulaire  à  toutes  les  sociétés  savantes  pour  leur  anneiKer 
•que  l'Institut  des  provinces  de  France  n'avait  pas  le  dndt de 
correspondre  avec  elles,  ni  de  se  réunh-,  attendu  qu'il  tfawil 
pas  été  reconnu  par  le  Gouvernement.  Ce  fut  sans  doute  a 
rfnstigation  de  qudqûe  mauvais  génie  que  fut  dictée  cette 
circulaire,  car  le  Ministre,  Iromme  de  mérite' et  prot^teor 
éèlafire  des  sciences,  des  lettres  et  des  arts,  n*eut  jamais  étélâi- 
ijle  à  une  institution  appelée  àteur  rendre d'épdiftehtstervicés. 
Mais,  m  dirait  que  la  persécution  est  quelijuefois  prUAhlÊb, 
car  ropposilion  de  M.  de  Salvamdy  ,  loin  de  paralyser  les 
efforts  de  rinstitul  des  provitices,^  Ta  évidemaieioli  liaîlt  ftaqffii^ 
davantage  en  lui  donnant  plus  de  renommée. 

Le  Président  de  la  République  et  beaucoup  d'autres  UIihKM- 
ticffiS  en  sont  membres  et  Tinstitul  de  France  iui-ifiêfiie  a  as- 
suré à  M.  dé  CAUMœîT,  (^'il  n'était  nullement  oppose  au!  itiei 
de  l'institut  dos  provinces.  Comment  donca-t-on  pu^éclÏBÀt' 
eùMre  cette  institution?  Heureusement,  M.  de  Ciuiloiif  ne 
s^t  fias  découragé  et  confiaut  en  I-eicellence  de  sûh  oêu^fë, 
if  3é  promit  de  triompher  de  tous  les  obstacles.  Il  flft  Ixéotàl 
distribuer  graiuitement  un  journal  publié  à  se&  frais  pôdf 
mieux  faire  connaître  et  partout  c^que  veut  linstfttit  des 
provinces,  auquel  il  proposa  quelque  tert)ps  .a{Mrè8  de  àm- 
voquer  à  Paris,  les  délégués  des  sociétés  savantes  des 
départements. 

Le  Congrès  de  ces  délégua  a  donc  été  pfatë  sote  H 
direction  de  rinslitut  des  provinces.  Sa  première  séance:  a  hi 
liéir  le  4*0  mars,  au  Palais  du  Luxembourg,  danë  la  noùveite 
salle  de  TeXr chambre  diès  pairs,  sons  la-iùfsMeh^  de 


—  497  — 

M.  DB  Caumont  qui  a  ouvert  celte  séance  par  un  discours  re- 
marquable sur  le  bul  do  la  réunion ,  c'esl-à-dire  sur  les  mes 
qni  animent  l'Institut  des  provinces. 
' .  Une  série  de  questions  a  été  mise  sous  les  yeux  des  mem- 
bres du  Congres  qui  auraient  dû  les  recevoir  d'avance  comme 
cela  se  pratique  dans  les  congres  scicntiGques .  pour  leur 
^donner le  temps  de  se  préparer  n  les  résoudre  convenablement. 
Cependant,  elles  ont  été  abordées  par  des  personnes  quiles 
connaissaient  déjà.  M.  Ducoatellier,  ayant  traité  celle  de 
Torganisation  académique ,  a  élé  conduit  à  parler  des  pré- 
deUx  résultats  des  congrès  scienlifiques  partout  où  ils  s'étaient 
réunis,  et  j'ai  entendu  avec  plaisir,  ajoute  M.  P.-H.  Ron  , 
Aire  réloge  de  celui  tenu  à  Marseille,  en  18i6.  Aussi,  ras- 
semblée a-t-elle  élé  unanime  pour  renouveler  le  vœu  d^'i 
exprimé  au  Congrès  de  Rennes  ;  en  ces  termes  :  demander 
àTAssembléelégislative^au  Gouvernement  et  aux  assemblées 
départementales  et  des  communes  qu'il  plaise  au  pays  de 
dasserle  Congrès  scientifique  de  France  et  Tlnstilut  des  pro- 
vinces au  rang  des  institutions  nationales.  On  a- été  d'avis 
de  demander  que  le  Gouvernement  accorde  à  l'Institut  des 
{tfovinces  une  portion  convenable  dans  les  fonds  de  secours 
aux  beaux-arts,  et  que,  dans  chaque  département,  le  Conseil 
gânéral  dispose  d'une  allocation  plus  ou  moins  importante 
poor  Fencouragemenl  des  beaux-arts  et  des  expositions  ré- 
gionales. 

La  publication  de  catalogues  raisonnes  dans  les  villes  qui 
possèdent  des  musées  ou  collection  de  tableaux,  etc.,  a  été 
regardée  comme  Tune  des  plus  utiles  publications.  Aussi,  soit 
dit  en  passant,  la  ville  de  Marseille  ferait-elle  bien  délivrera 
llropression  le  catalogue  de  sa  belle  collection  de  médailles , 
•do' au  zèle  éclairé  de  notre  modeste  et  savant  collègue ,  H. 

FlACTRlER. 

A-  la  suite  d'une  discussion  assez  prolongée ,  le  Congrès  a 

-  TDIIk  XfV.  63 


—  498  — 

décidé  4"  de  fonder ,  ^us  les  auspices  et  la  direction  de  Vhà^ 
tjfut  des  provinces,  un  bulletin  analytique  et  blbliDgrâidii(|(fe 
des  travaux  des  socictcs  savantes  des  départements  ;  bdlletio 
qaî  n'aura  provisoirement  que  retendue  d'une  feuille  par 
mois.  2"  De  créer  à  Paris ,  au  Luxembourg ,  un  dépôt  géflé^ 
rai  des  publications  faites  par  les  Académies  de  provînoe. 
On  a  laissé  à  M.  de  Caumont  le  soin  de  former  une  commisdOQ 
permanente  de  7  ou  9  membres ,  chargée  d'arrêter  les  Tcfci 
ol  moyens  d'exéculion  delà  publication  du  bulletin  et  ce  (pS 
sera  relatif  au  dépôt  ci-dessus  indiqué.  Cette  commissiofl'^f 
doit  faire ,  à  la  plus  prochaine  réunion,  un  rapport  sur  l'c^jpor* 
tunité  d'unS  publication  plus  étendue ,  s'est  déjà  occupée  de 
faire  paraître  bientôt  le  bulletin  mensuel  aux  frais  d'impréi-. 
sion  duquel  les  sociétés  savantes  hésiteront  d'autant  moinsi 
contribuer,  que  le  prix  d'abonnement  pour  cette  anivfeii'a 
été  fixé  qu'à  cinq  francs.  ^ 

Nommé  sous-direclèur  de  l'Institut  des  provinces  pôsr  k 
Sud-est  de  la  France,  M.  P.-M.  Roux  a  l'intention  d'étaibBr 
à  Marseille,  un  dépôt  de  travaux  académiques,  semblable  à 
celui  central  du  Luxembourg. 

Les  sociétés  savantes  ont  été  invitées  par  le  Congrès  à  diri^ 
ger  leurs  études  non  seulement  sur  la  partie  scientiSqosét 
historique  des  objets  d'art,  mais  encore  sur  le  rapport  (pi 
existe  entre  leurs  formes  et  la  pensée  dont  ils  sont  Texpre»- 
sion.  On  a  décidé  de  faire  la  statistique  géologique  agriook 
de  la  France ,  de  s'attacher ,  du  reste ,  à  tout  ce  qui  paA 
concourir  à  la  diffusion  des  faits  et  des  notions  qu'il  est  ieVm^ 
térët  des  sociétés  départementales  de  propager  dans  kvrs 
circonscriptions  respectives. 

Le  programme  voulait  que  l'on  précisât  l'extension  queltt 
Société  académiques  devaient  donner  à  leurs  travaux.  Ceb 
n'a  pas  été  fait;  maison  a  exposé  d'une  manière  géoéalh 
l'influence  que  ces  sociétés  pouvaient  avoir  sur  la  moralisalioo 
du  peuplé.  On  a  insisté  pour  qu'elles  veuillent  bien /Chacune 


—  499  - 

dans  8a  drcooscripiion .  réunir  les  malériaux  propres  à  com- 
pléter la  Gallia  christiania  si  bien  commencée  par  les  Béné- 
dictÎQS.  On  a  signifié  quelques  points  d'histoire  naturelle  ^ur 
iMgUQls  elles  doivent  i)orler  plus  particulièrement  leur  atten- 

UOD. 

.Gomme  le  Congrès  avait  jugé  nécessaire  de  se  diviser  en  5 
commissions  :  d'agricul  turc, —de  l'organisa tion  des  travaux  aca- 
d4wques;-d'arcbéoIogiei-dessciencesnaturelles;-der»ndu8- 
tnpetdii  commerce,  on  a  traité  d'autres  questions  plus  ou  moins 
iil^ére8santes,ne  se  rattachant  que  jusqu'à  un  certain  point  à  la 
léJMTganisaUon  des  sociétés  savantes.  Aussi ,  M.  le  Rapporteur 
n  contente-t-il  de  les  signaler  en  disant  qu'elles  ont  eu  poar 
sqjetft  de  déterminer  les  services  que  Tlnslitut  agronomique 
4b.  Versailles  peut  rendre  à  renseignement  agricole  ;  -—ce 
qii^  ftuit  pour  faire  pénétrer  le  goût  et  la  connaissance  des 
ébides  agricoles  dans  les  établissements  d'instruction  pri- 
inaire; — de  quelle  manière  on  doit  venir  au  secours  de  Ta- 
grioulture  dans  l'état  de  détresse  où  elle  se  trouve  (ce  qui  a 
âtt  parler  du  crédit  foncier)  ;  —si  l'agriculture  française  est 
assez  protégée  par  les  lois  des  douanes  actuelles  (et  on  a  de-* 
mandé  énergiquement ,  non  pas  l'exhaussement  des  tarifs  ac- 
tuels, mais  leur  maintien  )  ;  les  moyens  de  réveiller  en  pro- 
vipceie  culte  des  beaux-arts ,  etc.,  etc. 

t  Je  ne  puis ,  dit  M.  P.-H.  Roux ,  terminer  mon  rapide 
esppsé  sur  les  actes  du  Congrès  sans  ajouter  aux  vœux 
d^tà  signalés  y  ceux  qu'il  a  énoncés  en  ces  termes  :  1*  Que  le 
gouvernement  s'occupe  des  moyens  de  multiplier  nos  débou- 
chés, sans  employer  à  cet  effet  la  voie  des  missions  fastueuses; 
maïs  que  pour  connaître  et  faire  connaître  les  besoins  du  de- 
bon  j  il  recueille  ses  renseignements  dans  les  rapports  des 
agents  consulaires ,  des  officiers  delà  marine  militaire  et  des 
cqpitaînes  au  long  cours  ; 

;3*.  Que  tous  les  ra{q[K)rls  des  navigateurs  parviennent  au 
QînfetèFe  du  oomoierce,  pour  y  être  examinés ,  afin  d'en 


—  500  — 

extraire  les  observations  qui  méritent  d'être  comfHtihiqtiéey 
aux  chambres  de  commerce; 

3'  Que  le  Gouvernement,  en  donnant  une  plus  forte  a»s- 
lîtulion  au  ministère  de  l'agriculture  et  du  commerce, arâèiSt 
même  temps  à  ce  que  ses  agents  à  l'étranger  donnent  une  àK 
tention  plus  soutenue  à  l'étude  et  à  rapprccîation  des  faits 
commerciaux.» 

On  voit  que  le  Congrès  est  entré  parfaitement  dans  les  fà»' 
de  notre  Société  de  statistique  qui ,  depuis  quelques  années,' 
s'est  mise  en  rapport  avec  les  Consuls ,  pour  obtenir  sur  1» 
comnierce  étranger ,  tous  les  faits  dont  la  connaissance  toarne 
à  Pavantagede  notre  industrie  commerciale. 

Une  remarque  que  M.  le  Rapporteur  eut  passé  sous  silenov^ 
si  elle  Teût  regardé  personnellement ,  c'est  d'avoir  été  Tu» 
des  membres  quiont  présidé  alternativement  le  Congrés.Mais, 
suivant  lui ,  c'est  là  un  honneur  fait  aux   Sociétés  savantes 
qu'il  représentait,  et  nul  doute  que  les  autres  délégués  dé  h' 
Société  de  statistique   n'eussent  également  fixé  d'une  ifiSH 
nière  tout  aussi  honorable  l'attention  du  Congrès ,  s-ite  n^eus^ 
sent  pas  été  empêchés  par  des  motifs  légitimes.  Maià-  il  n'y» 
eu  que  M.  de  Gallipët  qui  j  sur  le  point  de  se  'relidre  à 
Londres ,  a  pu  assister  aux  deux  premières  séances  dti  CoB^ 
grès ,  et  y  représenter  conséquemment  de  concert  avec-  ■. 
P.-M.  Roux  ,  notre  Société  de  statistique. 

Avant  la  clôture  du  Congrès,  ses  membres  se  sont  rendusi 
un  banquet  où  a  régné  la  plus  franche  cordialité.  Des-  toasto 
ont  été  portés  à  M.  de  Caumont  ,  à  d'illustres  étrangers  et 
aux  Sociétés  savantes  des  départements. 

En  remerciant  les  délégués  de  ces  Sociétés  d'avoir  repobdu 
en  grand  nombre  et  avec  tant  de  zèle  à  l'appel  de  l'Institat 
deé  provinces ,  M.  de  Caumont  leur  a  recommandé  de  racon-' 
ter  à  leurs  sociétés  respectives  ce  que  le  Congrès  a  fait'^ 
proposé  d'utile ,  et  de  Jeur  offrir ,  en  échange  de  leur  oèn- 
«ours ,  l'assurance  '"•^  dévouement  de  l'Institut  aux  inlérêts 


—  501   - 

académiques  de  la  province,  si  dédaigneusement  Irailês  jus- 
quMci  par  les  savants  de  la  capitale. 

Délégué  par  T Institut  des  provinces  pour  représenter  lie^ 
départenoent  des  BoucIies-du-Rliône  au  Congrès  central  d'A* 
griculture,  H.  P.-M.  Koux  racAmte  que  l'ouverlure  de  ce 
Congrès  a  eu  lieu  aussi  au  Luxembourg,  quelques  jours  après 
]|  dôture  de  celui  des  délégués  des  Sociétés  savantes,  et,  sans 
entrer  dans  tous  les  détails  qui  se  lient  à  cette  grande  solen*- 
niié ,  fl  passe  successivement  en  revue  les  veux'  qui  ont  été 
iionimlés^  sur  Tindustrie  chevaline  ;  le  crédit  foncier  ;  le 
dnîoage  ;  Tenregistrement  des  Baux  ;  les  forêts  ;  les  frais 
de  justice  dans  les  ventes  judiciaires  ;  les  industries  qui  peu- 
vent venir  en  aide  à  ragriculturc ;  Tinstruction  agricole; 
l'oi^nisation  de  l'agriculture;  la  police  riirale;  la  ré- 
serve des  céréales;  l'industrie  séricicole;  les  sucres;  les 
tarifodes  chemins  de  fer  ;  les  terres  incultes  et  la  viande.  Ces 
vonixont  été  le  résultat  d'excellents  rapports  et  de  discussions 
sttistt  vives  que  lumineuses.  Ils  ont  été  rendus  publics  et  par  la 
voie  des  journaux ,  et  en  devenant  le  sujet  d'une  brochure 
{«rticaliére,  en  attendant  que  le  compte  rendu  général  des 
^cies  do  Congrès  soit  livré  à  l'impression. 

Après  ce  rapport  écouté  avec  intérêt  et  applaudi  par  l'as- 
semUée ,  M.  le  Président  donne  la  parole  à  M.  Topin  ,  dont 
rintention  est  de  faire  apprécier  rimpor tance  d'une  publication 
qui,  destinée  à  répandre  dans  les  champs  les  bons  principes 
d'agranomie ,  soit  peu  dispendieuse  et  mise  à  la  portée  des 
jemes gens  livrés  à  l'agiculture.  Bien  persuadés  des  avantages 
ailadbés  à  une  publication  de  ce  genre,  quelques  collabora- 
teurSi  membres  delà  Société  de  statistique,  ont  formé  le 
prqjet  de  Tenlrcprendre ,  et  c'est  leur  travail  que  présente 
aujpiird'hui  M.  Topin  ,  en  analysant  le  premier  n'  de  l'Écho 
des  horticulteurs. 
La  Société  remercie  M.  Topin  de  cette  communication. 
.  ^-r  M.  de  BoNNEMANT  est  ioviié  à  lire  le  rapport  qu'il 


—  502  — 

s'élall  chargé  de  faire  sur  un  ouvrage  intilulc  :  Des 
hospices  d'enfants  trouvés  en  Europe  et  principalement  e» 
Fronce;  par  M.  Remacle,  propose  pour  le  litre  de  membre 
correspondanl. 

L^intenlion  de  Fauteur  a  élé  de  traiter  la  questioD  dn 
niaiiUien    ou  de  la  suppression  des  hospices  des  enfm^ 
trouvés  ;   question  si  souvent  controversée  et  qui  a  divisé    ] 
les  esprits  les  plus  éminents.  M.  le  Rapporteur  ne  rend 
compte  que   de   la  partie  historique  de  ce    travail,  ie 
réservant  de  s'occuper  plus  tard  de  la  partie  dognuitique, 
c'cst-à-Hlire  alors  qu^ilse  sera  entouré  pour  cela  dé  dd- 
cumenls  qu'il  n'a  pu  se  procurer  encore.  M.  Remaclk  m 
décide  pour  le  mainiien  des  hospices  d'enfants  trouvés  et 
appuyé  cette  manière  de  voir,  de  considérations  d'un  haut 
intérêt  qui  lui  ont  valu  trois  couronnes  décernées  par  TAca- 
démie  du  Gard ,  la  Société  académique  de  Maçon ,  et  la  So- 
ciété des  établissements  charitables  de  Paris.  Onpeat  i\f$, 
en  un  mot,  qu'il  fait  autorité  et  qu'il  serait  impossible  d'éciî'- 
re  aujourd'hui  sur  le  même  siyet  sans  consulter  les  nomlHWi 
documents  qu'il  a  laborieusement  recueillis.  Aussi  »  l|^,de 
BoNMEM ANT  couclut-il  à  l'admissiou  de  l'honorable  cao^Sdat 

H.  de  Villeneuve  rend  justice  au  mérite  de  H.  Rbiugli, 
3ans  pourtant  abonder  en  tous  points  dans  le  sens  de  la  thèse 
qu'il  soutient ,  et  développe  ses  idées  à  cet  égard ,  en  partant 
de  l'application  aux  travaux  champêtres  des  populatiooSk 

oc  Pour  tarir ,  dit  M.  de  Villeneuve  ,  la  source  des  mMi 
provoqués  par  le  déplacement  de  la  population  agricole ,  poor 
suffire  aux  grands  travaux  champêtres  dont  nous  réclamon 
la  prompte  réalisation ,  il  faut  au  plus  tôt  rappeler  vers  les 
champs  tous  les  éléments  mobiles  de  la  classe  travaillante. 

Notre  collègue  entre  ensuite  dans  des  détails  qui  prcoveot 
bien  que  les  véritables  cléments  de  régénération  physique 
et  morale  des  enfants  trouvés  ne  sont  relinis  qu'au  foyer  des 
fomilles  rurales. 


—  503  — 

L  ordre  du  jour  appelle  ensuite  la  lecture,  par  M.  Topin, 
au  nom  de  M.  Tabbé  Durand,  d^une  notice  sur  rimportance 
des  cités  ouvrières  et  en  particulier  de  celle  que  va  fonder 
àllarseille,  notre  collègue  H.  Vaucder  ,  à  Taide  d'une  com- 
pagnie charitable  de  capitalistes.  L'auteur  commence  par  sou- 
teoir  qu'une  ci\ilisation  outrée  nous  rapproche  de  la  barbarie, 
et  qu'il  n'y  a  que  le  code  èvangélique  qui  soit  le  code  de 
foute  vraie  civilisation.  Malheureusement  TEui^ope,  ayant 
n^igé ,  depuis  près  d'un  sièclO;  de  procéder  d'après  les  vé- 
rités de  la  grande  constitution  chrétienne,  en  est  venue,  livrée 
àelle-mcme,  à  se  créer  sa  vie  intellectuelle,    religieuse, 
niorale;  politique  ;  elle  s'est  d'abord  jetée  à  corps  perdu  sur  les 
champs  de  bataille  et  a  fîni  par  se  laisser  dominer  par  cet  esprit 
d^industrialisme  qui,  sans  frein,  c'est-à-dire  nullement  maîtri- 
sé.par  les  principes  religieux,  deviendrait  plus  effrayant 
que  toutes  les  horreurs  léguées  à  la  postérité.  Or,  TAn* 
gléterre  oii  Tindustric  a  fuit  tant  de  progrès,  marcherait 
inélritablemeiit  à   sa  ruine  si   ses  S5  millions  d'ouvriers 
ne  pouvaient  avoir  que  le  4/^   d'écoulement   que   leurs 
productions  réclament.  La  France ,  en  cherchant  à  imiter 
rÀBglelerre ,  sous  ce  rapport ,  n'a  pas  tardé  à  éprouver  les 
tristes  Conséquences  d'une  population  ouvrière  exubérante. 
Ce  sont  évidemment  des  considérations  de  mémo  nature  qui 
ont  engagé  notre   collègue,  M.  Vaucder,  à  introduire  à 
Marseille,  l'idée  des  cités  ouvrières,  déjà  mise  en  exécution 
en  Angleterre ,  en  vue  de  moraliser  les  masses  d'ouvriers  par 
l'amélioration  de  leur  vie  matérielle  et  morale ,  sous  une 
surveillance  convenable.  L'expérience  s'est  prononcée  en 
faveur  d'une  pareille  réunion  d'ouvriers,  et  a  prouvé  que  Tiso- 

m 

lement  entraine  rapidement  Thomme  vers  le  vice.Âinsi  donc, 
suivant  H.  le  rapporteur,  M.YÀUcnER  a  eu  une  heureuse  ins- 
piration, caries  cités  ouvrières  qui  peut-être  seront  un  Jour 
Tun  des  saints  de  rAngleterre,sauveront  également  la  France. 


—  504  — 

M.  l'abbé  Ddr\nd  propose  consétiiiemmciU  à  la  Sociclé  de 
statistique  d'insérer  dans  le  procès-verbal  de  la  séance 
d'aujourd'hui  qu'elle  recommande  à  tous  se^  membres  l'ios- 
tituliondes  ci  lés  ouvrières,  comme  un  œuvre  de  haute  charilé 
qui  doit  rencontrer  le  concours  de  tout  ami  de  la  science,  de 
la  religion  et  du  bien  public. 

-  Au  sujet  de  cet  intéressant  rapport  et  de  la  conclusion  qui 
le  termine,  M.  de  Villeneuve  fait  les  observations  suivantes  : 
puisqu'il  s'agit  de  réunir  les  ouvriers  disperses  dans  Iïd- 
térieur  de  la  ville,  on  ne  doit  pas  perdre  de  vue  que  d'une 
semblable  agglomération  il  doit  résulter  un  bien ,  ou  un  mal. 
Or,  dos  exemples  attestent  que  c'est  le  plus  souvent  un  mal. 
Ainsi ,  on  voit  les  maisons  centrales ,  les  hospices  d'enfonts 
trouvés ,  la  caserne  des  douanes ,  devenir  des  lieui  de  dépra- 
vation, (i'est  que  dans  la  vie  commune,  le  vice  tyrannise  la 
-vertu.  On  doit  donc  préférer  Tisolement,  la  vie  inlérienré. 
Témoin  M.  Vaucher,  lui-même,  qui,  s'étant  occupé  du  sys- 
tème pénitentiaire ,  a  soutenu  l'excellence  de  l'isolement.  A 
la  vérité ,  dans  les  cités  ouvrières,  on  peut  prévenir  le  danger 
par  une  administration  essentiellement  moralisatrice,  etée 
ne  saurait-élre  qu'à  cette  condition  que  les  conâo^ônsdu 
rapport  doivent  élne  adoptées. 

M.  de  BoNiNEMiiNT  vient  à  Tappui  de  cette  façon  de  penser, 
en  signalant  des  villes  industrielles  conîme  étant  le  iio^er 
de  bien  des  vices ,  et  en  comparant  ces  villes  à  d'autres  w 
l'ordre  règne ,  etc. 

.  Quelques  membres  parlent  encore  dans  le  même  sens ,  cl 
la  Société  adopte  les  conclusions  du  rapport  de  M.  Dobard. 
avec  la  modificalionindiquéepar  M.  de  Villeneuve. 

On  procède  ensuite  par  voie  de  scrutin  ,  à  l'admission  de 
M.  Remacle  ,  parmi  les  membres  correspondants.  M.  Rb- 
MACLE  réunit  tous  les  suffrages ,  et  M.  le  Président  le  pro- 
clame membre  correspondant. 


—  60»  — 

'^  ltait«D8aiM  |Nfo|^08éB  poor  te  mène  titrer  MM.  DvouTit- 

"i^ ,  de  Quimper  ;  de  Ponterat  ,  d'Auta»;  PiftAo440Gii . 

;  àiilte  de  h  Réanien  ;  OatAMiMin,  de  UfourM,  et  Fiiniâic 

^'fcuHâjt  de  BioLo ,  de  Pilerme. 

*   GeB  profweilioùs  lODt  [prises  en  coradérit^ 

riji^ement* 

' L'ordre  da  jour  étant  épabé,  et  penoime  ne  denindaiii 
hpirole ,  la  eéiBoeest  le?  ée. 


SkmceduiJuintti», 


.|bi|U»ence  de  M.  le  Présideati  M.  MoiTiniiL,  Tiee* 
ihiJîîUleiit,  occope  le  fauteuil. 

iÉ.  ie  Secrétaire  lit  et  la  Société  adopte  le  procès-rerbal  de 
lâaéanoedaS  mai. 

€!prr«fpofulafice.— Lettre  de  M.  le  Ministre  de  riiisiraction 
piiUiqaê  et  des  cultes ,  qui  annonce  avoir  donné  les  ordres 
«écMsaiiySy  pour  que  la  somme  de  trms  cents  francr 
qs^il  a  aôoordée  à  notre  Société,  le  M  mars  dernier,  soit  or- 
dofiDneée  conformément  à  l'indication  qui  lui  a  été  transtties 
|tf  il.  le  Secrétaire. 

Lettre  de  M.  le  Maire  de  Marseille ,  qui,  pour  répondre  i 
OM  demande  de  H.  le  Préfet  des  BouchM-du-Rhdne ,  au 
nom  de  M.  le  Ministre  du  Commerce  et  de  rAgricultmre , 
dériT6  obtenir  de  la  Société  de  statistique  un  état  des  conson- 
inatioDs  prindpales  faites,  en  48i8,  dans  la  ville  de  Marseille. 

Lettre  du  même  magistrat  qui  remercie  la  Société 
de  l'état  qu'elle  lui  avait  transmis  des  consommations  en 

Lettre  de  M.  le  Secrétaire-Archiviste  de   la  Société 

TOMI  XIT  64 


—  506  -- 

«r Agriculture,  bistûire  naturelle  el  arts  utiles  de  Ljoa.qid 

adresse  un  exemplaire  du  1 0"'  el  du  11**  volume  des  annales 

de  cellp  Soclélé ,  en  échange  du  Répertoire  de  nos  Iravau. 

Lellre  de  M.  Remacle  ,  Maire  d'Arles ,  qui  remercie.  Il 

■ 

Société  du  titre  de  membre  correspondant  qu*clle  lui.a  décer- 
né ,  exprime  sa  profonde  gratitude ,  et  promet  de  mettre  m 
soins  à  justifier  celte  distinclion  par  renvoi  de  travaux  staUi* 
tiques  sur  la  ville  d'Arles. 

Lellre  de  M.  Marcel  de  Serres  ,  membre  correspondant  a 
Montpellier,  qui  fait  parvenir  deux  travaux  manuscrits, 
intitules:  l'un,  de  la  Constitution  physique  du  G/o6e,  Taulre, 
rapport  sur  les  mémoires  de  M.  Usiglu)  ,  sur  Vanalyse  de 
Veau  de  laMéditerranie^  fait  à  l'Académie  des  sciences  et  des 
lettres  de  Montpellier. 

Lettre  de  M.  Aman  Silveslre,  industriel,  à  S'-Chamas,, 
qui  demande  une  copie  du  rapport  dont  il  doit  être  fait  lec^ 
ture  aujourd'hui ,  sur  l'appareil  qu'il  a  inventé  pour  la  dfK; 
truction  dos  rats. 

La  Soclélé  d'horlicuUure  adresse  quatre  billets  d'admis- 
sion  à  son  exposition  publique  des  25 ,  26  et  27  mai  1850. 
Ces  billets  dont  chacun  servait  à  Tadmission  de  deux  persoôàesi 
OQt.  été  dislribués  entre  MM.  Mortreuil,  Marcotte  ,  Feaû- 
TRiER ,  Natte,  le  Président  et  le  Secrétaire  delà  çompagnidt 

Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau ,  pour  être  confléè  i  h 
gafde  de  M.  le  Conservateur-Bibliothécaire ,  indépendam- 
ment des  tomes  X  et  XI  des  annales  de  la  Société  d'agrical- 
\xuB  de  Lyon ,  les  productions  suivantes  : 

r.  Une  brochure  in-12  de  187  pages,  ayant  pour  titré 
De  la.souveraineté  individuelle;  par  Emile  Ricard. 

2'  Compte  rendu  du  service  médical  et  du  sei^ice  admi- 
nistratif de  l'asile  des  Aliénés  de  Marseille;  par  M.  le  Di- 
recteur et  M.  le  médecin  on  chef  de  rétablissement ,  in-S*, 
Marseille  1850.  —M.  P.-M.  Roux  est  chargé  du  rapporta 
faire  sur  cet  ouvrage. 


—  507  — 

3*  Essai  «/?•  ta  statistique  inteîlectttelie  et  murale,  com- 
pidréè  dès  départements  de  la  France,  période  de  t8*7^6 
él  4837-46  ;  par  M.  Fayet  ,  professeur  au  collège  de  Cd- 
dMr  (  iih8*  de  30  pages ,  Coimar  4850).  M.  Mortreuil  vent 
bien  $e  charger  de  rendre  compte  de  ce  iravaîJ. 

'4*  Atti  délia  Academia  délie  scienze  e  lettere  di  Palerino, 
imovo  série  (vol.  in- 4*  1845), envoi  de  M.  Frédéric  Lancïa 
dè'BBOLO,  au  nom  de  r Académie.  M.  le  Marquis  deBR0L6 
JT  (fansmis  aussi  trois  brochures;  Tune  a  pour  sujél  uti 
apport  dont  il  est  l'auteur,  sur  un  ouvrage  concernanl 
lé»  mollusques  vivants  et  fossiles  de  la  Sicile,  par  Pierre 
Calcara  ;  l'autre  brochure  est  intitulée  :  Cenno  siii  mollUschi 
viventi  é  fossili  délia  Sicilia  da  servire  di  supplemefiio 
è  insieme  di  critiche  osserva::ioni  ail  '  opéra  di  R.-A 
Philippi  di  Pietro  Calcara ,  dottore  in  medicina ,  Btc. 
Là  "B"*  brochure,  publiée  par  le  même  professeur  Pierre 
Calcara  ,  a  pour  litre ,  Rapporlo  del  viaggio  scienlifico 
eiepùitonelle  isole  di  Lampodusa,  Linosa  e  Pantellaria 
èàrin  altri  punti  délia  Sicilia, 

V  Lé  profjramme  de  la  17"*  session  du  Congrès  scientiflqaé 
de  France ,  laquelle  session  s'ouvrira  à  Nancy ,  le  mardi  3 
Mptènibre  1850 .  à  midi. 

'9r  Enfln,Ies  n"  1 1  et  1 2  du  Recueil  des  Actes  administratif» 
TO  iSépartement  des  Bouches-du-Rhône. 

^-Ikapports,  —  L'ordre  du  jour  appelle  en  premier  lieu,  te 
ràppDrt,par  M.  P,-M.  Roux,  sur  l'état  des  consommations 
piihcipàles  faites  à  Marseille ,  pendant  l'année  1 848.  C'est  en 
pilisant  à  diverses  sources  telles  que  la  direction  des  douanes, 
celle  de  l'Octroi ,  l'agence  spéciale  du  pesage ,  etc. ,  que  M. 
leTapi)orte'ur  est  panenu  à  dresser  avec  exactitude  l'état  dont 
ilii^itet  dont  une  copie  a  été  déjà  adressée ,  au  nom  de  la 
Sodëté,  à  M.  le  Maire  de  Marseille,  qui  l'avait  réclamé  daqi^ 
le  plus  bref  délai. 


r' 


—  508  -i- 

—  La  parole  €si  ensuite  à  M.  Tofni ,  qui ,  aa  aottda  fa 
GummiariOB  d'agriculture ,  Mt  un  rapport  ewr  ki  praMi 
agricoles  et  leEB  semailles  du  printemps  pour  1880.  CppîQJaçi 
rapport  a  été  transmise,  le  VI  mai,  à  H.  le  Maire  de  MaiaeVlp 
confiHrmément  à  une  demande  de  ce  magistrat. 

M.  TopiN,  cliai|;é  dans  la  dernière  méaiice  â'apalyaev  k 
lettre  contenant  un  extrait  d'un  voyage  Ait  k  Londres  pr 
M.  de  GuLiFET,dit  que  ce  travail  n'est  nuUemept  mi/mi0ln 
d'analyse,  et  le  lit  en  entier.  Il  nous  apprend  en  sulplapQiGf 
que  HdefiALLiPET  a  en  occasion  d'admirer  i  Ghatawarif  sjlw 
danslo  Nottingbam  et  célèbre  pour  les  jardins  et  ppurlWW^iB^ 
n  aHMirtient  au  Dcic  de  DEWjtNaaiaa ,  Président  perpétuel  Ai 
VHorticul^r  Society  de  TAngleterre.  M.  de  Gallifif  %^9(i 
ent^u  avec  Sir  J  -R.  GoawsR  Esouibi,  Secrétidre  de  Qilt| 
Sodété,  pour  établir,  avec  Tagrément  de  aotfe  çompsgijii^ 
une  affiliation  entre  Tune  et  Tautre  Sod^été  ^  et  eii  ^Ufla  fif^ 
position  qui  est  adoptée. 

Continuant  d'avoir  la  parole,  M.  Topm  ,  après  avoir  ml| 
à  chacun  des  membres  présents  op  exemplaire  de  ta  1^ 
Uvraiwii  de  VÉcbo  des  Horticulteurs  du  Midi ,  a^attute  I 
p^ver  les  avantagesque  présente  cette  publication. 

—  La  chambre  de  commerce  de  MarseÛle ,  ayant  daouiiM^ 
à  qotre  Société  la  solution  d'une  série  de  questfcma  ooQCaniHl 
l'intérêt  viticole ,  une  commission  spéciales  eompof^  40lQ|t 
Alubbrt,  m  BoRNBiiÀMT,  Michel  deS^-Mioiici  /  JH^X^t 
NtoEEL  FitAUD ,  P.-M.  Roux ,  TonR  et  de  ViLL^mn^iii  M 
cbargée  de  ftire  un  rapport  à  cet  égard-  Org/Boie  de  1%  fspa^^ 
miasion,  H.  Allibert  passe  en  revue  chaque  quesitijiMi  aqllW^ 
l'ordre  dans  lequel  elles  ont  été  présentées. 

La  Société  approuve  ce  rapport  dans  tout  son  coQtWh 
et  arrête  d'en  transmettre  une  copie  à  la  Chambre  de  çtjmr. 
mené ,  pour  la  mettre  i  même  de  répondre  à  la  comnàt^ 
d'enquête  instituée  par  la  loi  du  20  décembre  48^9. 

Puis,  H.  DuFiui  PB  MoNTFOiT  communique  on  intéressànl 


—  60»— 

tttviil  sur  le  même  sujet,  c'est-à-dire  des  remeignements 
Mit  importants  sur  te  culture  de  la  vigne  et  sur  h  coosom- 
■ition  de  ses  produits  «  dans  le  département  des  Boucbes- 
teJUione. 

.  -—  La  Société  entend  avec  plaisir,  immédiatement  après , 
k  lecture  d'un  rapport  ftdt  par  M.  Tocloozân  ,  au  nom 
d?me  eommissicMi,  sur  un  appareil  inventé  pour  te  de»- 
MwtîoB  des  rats.  M.  le  Rapporteur  décrit  cet  am^areil 
fiû  regaide  comme  fort  ingénieux  et  d'une  utilité  i»* 
doieataUe.  U  pense  donc  avec  te  commission  qu'il  convient 
itiemerder  Tinventeur  de  la  communication  qu'il  a  bien 
«sdAftire  à  te  Société  et  de  lui  témœgner  te  vive  satistectfaNi 
«W^aqudle  son  a[q[iareil  a  été  examiné. 
.  Lk  Société  de  stetistique ,  après  avoir  entendu  te  lectuM  im 
lapport  ci-dessus,  l'adopte  dans  tout  sou  contenu  et,  Meo 
panwdtfe de  l'utilité  de  l'appareil  qui  en  est  l'objet,  arrête 
fiià  M.  AMAXf  SiLyasTRE,  inventeur  de  cet  appareil,sera  porl^ 
PMI  rone  des  réoompenses  qu'elle  doit  décerner  à  sa  séanee 
peNiqiiedelSiH. 

:  —  L'ordre  du  jour  appdle  ensuite  un  rapport  par  M.  P.rllé 
Roux ,  sur  les  travaux  de  plusieurs  candidats  au  titre  de 
eonespondant.  U  parle  d'abord  de  M.  DocvATnuia 
if  membre  de  plusieurs  sociétés  ^vantes,  auteur df 
llMoiff0|  en  six  vdumes,  de  la  révoluticm  dans  lea  départe^ 
mmàk4»  l'Ouest  ;  auteur  auasi  de  te  stetistiqne,  en  trois  vo« 
tamei,  du  Finistère  ;  ouvrage  qui  a  obtenu  le  prix  MontbjM 
de  PiMdémie  des  sciences,  en  1 839.  « 

.  B  t'egit  en  second  lieu  de  M.  m  Fontvnat  Joscq^- 
KtieDoe,  Secrétaire  de  la  société  éduenne ,  mendu^e  de  plM^ 
sieurs  sociétés  scientifiques.  Entr'autres  ouvrages  qu'il  a  pu- 
Ulfei  celui,  intitulé  :  Fragments  d'histoire  métallique,  lui  a 
vjdiiwie  mention  honorable  de  l'Académie  des  inscriptions  et 
iHBiUesrlettres,  etc. 

Un  autre  candidat,  M.  PatAU-LoGaÉ  (Qustave) ,  subsiituit 


•r-    510    -  I 

(lu  Procureur-général  près  la  Cour  d'appel  de  Tlle  de  h. 
Réunion,  lils  de  M.  Prbau-Locré  ,  noire  collègue ,  eom- 
mandaol  du  Cbâleau  de  Coa)piègne,a  attaché  son  nom  i  di 
bons  oin  rages  5ur  la  coloaie  de  la  Réunion. 

M.  Oblandini  Fr.  Silvlo,  proposé  aussi  pour  le  titre  de 
membre  correspondant  ;  est  Secrétaire  perpétuel  de  TAcadé- 
mie  Labronica  de  Livourne ,  ctTun  des  bons  écrivaius  elhi»- 
toriejis  italiens  de  notre  époque.  M.  le  Rapporteur  préseale 
de  cet  auteur  une  brochure  ayant  pour  sujet  rhi&loire  da 
siégeet  de  la  défense  de  Livourne,  en  U96.  C'est  un  récit 
lidéle  et  (>lein  d'attraits  de  la  belle  conduite  des  Livoumais 
pendant  ce  siège.  Une  pièce  de  poésie  à  la  mémoire  d'ua  il- 
lustre italien,  Jérôme  Secato,  atteste  encore  que  Tauteor  écrit 
aussi  (bien  en  vers  qu'en  prose.  Du  reste,  M.  OaLiinH» 
«e  livre  avec  ardeur  aux  travaux  de  statistique. 

EnGn ,  un  rapport  stalisfaisant  est  fait  sur  les  travaux  d*iu 
candidat  non  moins  recommandable ,  de  M.  le  Marquis  Fré- 
déric Lancia  ,  Duc  du  Château  de  Brolo,  docteur  en  philo- 
sophie et  en  jurisprudence ,  l'un  des  membres  les  plus  esli- 
mables  de  l'Académie  des  sciences  et  belles-^lettres  de  Paler- 
me,  et  l'un  des  naturalistes  les  plus  distingués  de  la  Sicile. 
■  Admission  d'wi membre  honoraire  et  de  membres  ooms- 
"pondants,  —  Sous  l'influence  de  ces  rapports ,  la  Sociéfé 
procède  par  voie  de  scrutin,  à  la  nomination  de  cesefaiq 
candidats  qui ,  ayant  obtenu  tou&les  8ufifrages,sont  prociiiDà 
membres  correspondants. 

'  M.  MiÈGE  est  ensuite  proclamé  membre  honoraire ,  tui^ 
formément  à  une  demande  de  cet  honorable  collègue ,  qui 
avait  fait  valoir  plus  de  soixante  ans  d'âge,  et  de  dix  aasde 
service  comme  membre  actif. 

L'ordre  du  jour  appelait  un,  rapport,  par  M.  FEAUTiinii 
sur  le  résultat  de  nouvelles  fouilles  faites  près  de  TÉglise  dtf 
la  Major.  Mais  l'heure  étant  très-avancée  ;  cette  lecture  est 
FèRvovée  à  la  ^ance  de  Juillet. 


-  5H  — 

CûndidaiT  proposés.  —  MM.  Mortheoil,  Natte  cl 
P.-^M.  Konx  proposent  à  la  Société  Tadmission,  parmi  ses 
membres  aclifs,  de  MM.  Catelin  ,  officier  de  marine ,  mem- 
bre de  l'Académie  de  Marseille,  Cdabrier,  Trésorier  de  la 
Clisse  d'épargne  dn  département  des  Bouchcs-du-Rhône, 
Ci*TET  Vicier,  ingénieur  civil ,  agent  voyer  du  \"  arrondis- 
rtmenlde.s  Bouches- du-Rhône.  et  de  Kuster  ,(  Charles- 
bHiis),  Consul  général  de  Russie,  pour  les  ports  français  dd 
il  Méditerranée ,  Conseiller  de  cour,  Chevalier  de  plusieurs 
ordres. 

'  HM.  Pereira  de  LivourneetToPiN  proposent  de  recevoir 
mtnbre  correspondant,  M.  le  docteur  Orsim  ,  membre  do 
jlhinears  cori»  savants  à  Livourne.  Ces  propositions  sont  pri- 
ses en  considération  aux  termes  du  règlement,  et  personne 
ne  demandant  la  parole,  la  séance  est  levée. 


Séaîice  du  i  Juillet  iS^O. 


EaTabsence  de  M.  le  Président,  M.  Mortrecil,  vice- 
Président,  occupe  le  fauteuil. 

Lecture  et  adoption  du  procès-verbal  de  la  séance  du 
6.  juin. 

dorrespondance,  —  Lettre  de  M.  Kuster  (Charles- LoOti) , 
Côibsnl- général  de  Russie  à  Marseille,  et  dans  les  ports  fMBlr 
çais  de  la  Méditerranée,  qui,  proposé  dans  la  dernière  séance 
pdèff  le  litre  de  membre'actif ,  exprime  le  regret  que  des'tra- 
ratix  slalisliques ,  auxquels  il  s'est  li\ré  sur  le  comment  et 


les  produits  du  sol  de  la  Grèce  et  do  TOrient ,  ne  «deol  poiot 
actuellement  à  sa  disposition ,  et  promet  de  les  présenler  dà 
qu'il  le  pourra ,  ainsi  que  quelque  autre  production ,  àl'aifB 
de  sa  candidature. 

Lettre  de  la  chambre  de  Commerce  de  Marseiile ,  qui  ac- 
cuse réception  et  remercie  notre  Société  des  rMiseignemeoli 
qu'elle  lui  a  transmis ,  en  réponse  aux  diverses  qnestfavi 
posées  par  la  commission  d'enquête  sur  les  boissons,  t  Ln 
excdlentes  notes  que  vous  nous  avez  fournies,  flyoutelt  diaiD- 
bre,  sont  des  matériaux  précieux  qui  ont  servi  de  basai  notre 
travail.  Elles  ont  non  seulement  allégé  notre  tâche,  mais  èUes 
nous  ont  encore  donné  les  moyens  de  bien  la  remplir.  Nom 
vous  prions  d'agréer  ici  Fexpression  de  notre  gratitude  pw 
ce  double  service.  » 

Lettre  de  H.  Hiègb  ,  qui  accuse  réception  et  remmie  h 
Société  du  titre  de  membre  honoraire  qu'elle  lui  a  décemé,et 
qiii  lui  promet  de  saisir  avec  empressement  les  occasions  de 
lui  communiquer  ceux  de  ses  travaux  dont  elle  pourrait  avoir 
besoin. 

Lettre  de  H.  Caiblin  ,  proposé  pour  le  titre  de  nunnlin 
actif ,  et  qui ,  pour  appuyer  sa  candidature ,  adresse  une  no- 
tice sur  l'application  de  la  vapeur  aux  bâtiments  de  guerre. 

M.  Gentet  (Victor) ,  candidat  aussi  au  titre  de  memibn 
actif,  fait  parvenir  un  travail ,  concernant  le  service  dali 
vîcinalité  du  département  des  Bouches-du-Rhdne. 

Lettre  de  H.  H.  Vienne,  membre  correspondant,  k  Gevrey* 
Chambertin  (  Côte-d'Or  ) ,  qui  adresse  sur  cette  localité  nne 
notice  historique ,  topographique  et  statistique  (in-8*  de  US 
pages ,  Dijon  1 830).  M.  de  BoNNsiriHT  est  chargé  de  rendre 
compte  de  cette  production. 

.  Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau ,  par  H.  le  Secrétairs 
perpétuel  :  4*  Le  compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  de 
médecine ,  chirurgie  et  pharmacie  de  Tonloose  depuis  le  tt 
mai  4849  jusqu'au  42  mai  4850. 


~  513  — 

2*  Une  brochure  intitulée:  Observations  tur  le  projet  dCa- 
tnéliaratiôn  de  la  Cr au,  par  suite  de  l'air rêié  de  M.  le  Vi- 
6Mite  de  SuLEiu ,  Préfet  du  départernenl  des  Bouches-du- 
Rbfine ,  à  la  date  du  30  mai  \  850 ,  par  M.  de  Gallifet. 
.  3*  Le  prospectus  de  la  2"*  année  de  l'annuaire  météorolo- 
gique de  la  France ,  pour  \  850. 

(*  Le  n*  de  juin  4  850  du  journal  des  travaux  de  racadé^ 
mie  fMionale  agricole ,  manufacturière  et  commerciale. 

S*  Quelques  n*'  du  Recueil  des  Actes  administratili  du  dë- 
pirtement  des  Bouches-du-Rhône« 

6*  Le  résumé  des  travaux  de  la  Société  industrielle  d'An- 
gers, 4848-1849,  par  M.  Guillort  aké;  et  table  générale 
etimalytique  des  30  volumes  formant  la  première  série  du 
tmtletin  de  cette  Société. 

7^  Enfin ,  des  n*'  de  l'Ami  des  Champs  et  de  TOrdre ,  dont 
llr  le  Secrétaire  lit  quelques  pages  pour  fixer  l'attention  da 
m  odlègues,  sur  des  éloges  donnés  à  TÉcho  des  Horticidteitrs 

du  Midi. 

Rapports.  —  La  correspondance  épuisée  ,  la  parole  est  à 
Jl«  FftAwaiEft ,  pour  lire  tin  rapport  sur  la  décourerte  de 
Tanèien  baptistère  deTÉglise  cathédrale  de  Marseille.  L'é- 
tude GonideDdeuse  faite  par  notre  honorable  collègue,  de  cette 
déooliiTerte  prouve  combien  ont  été  bazardées  les  assertions 
de  Mi^  LÈGin,  architecte,  ainsi  que  du  Moniteur  et  du  Cens- 
titotionnel  qui  ont  vu  dans  les  objets  découverts ,  les  débris 
d^*  édifice  antique,  tandis  qu'ils  ne  remontent  guèires 
évideminent  qu'au  moyen-âge ,  et  appartiennent  probabie- 
Ueioient  à  l'ancien  baptistère  de  la  major.  Ces  précieux  restes 
de aature  à  inspirer  beaucoup  d'intérêt  sous  bien  des  rapports, 
sdût  déposés  et  conservés  avec  soin  au  musée  de  la  ville. 

,  Lft  lecture  de  M.  Fbautrier  a  été  écoutée  avec  une  atten- 
tions soutenue^  Aussi  la  brièveté  de  notre  analyse  ne  serait- 
dle^Mtftexeosable)  ù  la  Société  n'avait  décidé  de  consigner 
en  entier  dans  son  Répertoire,  cet  importantrtravail . 

TOME  XIV.  65 


—  A  M.  Feautrier  succède  m.  Hortredil^  qui,  ayant  à 
rendre  compte  d'un  mémoire  manuscrit  intitulé.-  de  la  staû- 
tique  du  Pachalik  d'Alep,  par  M.  Guys,  membre  corres- 
pondant, commence  par  faire  Téloge  de  ce  travail  dont  a 
regrette  que  les  bornes  restreintes  d'un  rapport,  ne  lui  per- 
mettent pas  de  montrer  toule  Futilité.  L'auteur  a  essayé  de 
suivre  dans  Texposé  des  faits ,  le  système  de  recherches 
tracé  par  notre  Société ,  mais  ce  n'a  pas  été  sans  r^eon- 
trer  bien  des  difficultés ,  dans  un  pays  où  manquent  absohi- 
ment  la  plupart  des  sources  de  renseignements  positifs  qitànti 
Ja  population;  à  la  propriété ,  à  Tindustrie,  au  commerce,  elc. 
M.  le  rapporteur  essaye ,  toutefois ,  avec  M.  Guys  ,  de  sigi»- 
1er  les  principales  données  statistiques  que  le  mémoire  con- 
tient. Le  rapport  de  notre  estimable  vice-Président  èsX  a 
remarquable  par  le  grand  nombre  de  faits  exposés  en  pea  de 
mots  y  et  si  piquant  par  le  choix  des  citations,  qu'après  Fàvoir 
entendu,  on  a  généralement  manifesté  l'intention  delirttont 
}e  mémoire  et  de  voii^  conséquemment  la  Compagnie  en  ar- 
rêter l'impression  dans  son  Répertoire;  ce  qui  est  adopté. 

M.  ToPiN ,  ainsi  qu'il  l'a  fait  dans  les  deux  derniéret  séan- 
ces ,  remet  à  chacun  de  ses  collègues,  un  exemplaire  de  h 
livraison  qui ,  depuis ,  a  paru,  de  l'Écho  des  HorticuUeuivda 
Midi,  et  donne  un  aperçu  très  analytique  de  cette  livraison 
qui  est  la  3"",  pour  prouver  qu'elle  ne  le  cède  en  rien  aux 
précédentes ,  quant  à  l'intérêt  attaché  à  cette  publicatloni  * 

Lecture.  —  M.  Audouard  ,  membre  honoraire ,  est  appelé 
à  lire  une  notice  historique  sur  Dominique  Papett,  notre 
compatriote  et  l'un  de  nos  membres  correspondants  les  plos 
distingués.  L'auteur  nous  parle  de  ce  jeune  peintre  ,  devenu 
célèbre  de  bonne  heure  et  dont  la  mort  prématurée  a  excité  de 
sivift  regrets,  comme  d'un  intelligence  d'élite  qui  s'occopat 
d'une  manière  toute  spéciale ,  de  l'archéologie,  de  récriture 
sainte,  de  la  géographie  pittoresque ,  de  rhistoire  surtout.  Au 
milieu  de  ses  études  sérieuses,  Papett   manifesta  toiqoars 


pour  la  peinture  une  véritable  vocation.  L'énumératibn  des 
beaux  travaux  qu'il  livra  au  public  ne  pouvait  être  mieux 
présentée  que  par  .celui  qui,  à  la  fois  son  parent  et  son  intime 
ami ,  connaît  si  bien  toutes  les  phases  de  sa  biographie.  C'est 
ainsi  que  M.  Audouàrd  a  su  particulièrement  captiver  Tat- 
lention  de  ses  collègues.  Sa  lecture  parait  mériter  à  différents 
^ards  de  trouver  place  dans  le  Recueil  des  Actes  de  la 
Société. 

.  H.  le  Secrétaire  perpétuel  prend  la  parole,  pour  faire  quel- 
ques remarques  au  sujet  de  la  confection  des  annales  commu- 
nales ,  d'après  le  plan  adopté  récemment  par  la  compagnie.  Il 
prie  ses  collègues  de  vouloir  bien  répondre  le  plus  tôt  possible 
à  la  circulaire  qui  leur  a  été  adressée  concernant  ces  annales, 
c'ej^t-à-dire  de  faire  connaître  les  questions  qu'ils  croiront  de- 
voir traiter.  En  déterminant  ainsi ,  au  choix  des  membres, 
U(  part  dévolue  à  chacun  d'eux ,  dans  le  grand  travail  que  la 
Sodétéapris  rengagement  d'exà;uter,  elle  procédera  avec 
plus  d'ensemble  et  atteindra  plus  facilement  son  but.  C'est 
bien  aujourd'hui  que  la  collaboration  de  tous  les  membres 
d(nt  être  des  plus  actives.  Il  serait  regrettable  que  la  commune 
de  Harseilie  restât  en  arrière ,  quant  à  ses  investigations , 
alors  que  les  autres  communes  ne  laisseraient  rien  à  désirer 
dsBS  leur  coopération  \ro\xï  accomplir  avec  plus  de  précision 
qa'onne  la  fait  jusqu'à  ce  jour ,  la  statistique  du  département 
des  Bouches-du-Rhônc. 

M.  P.*M.  Roux,  continuant  d'avoir  la  parole,  fait  un  rapport 
oral  sur  les  travaux  du  docteur  Orsini  ,  de  Livourne ,  prof)oso 
pwr  le  titre  de  membre  correspondant. 

Admimon  d'un  correspondant, —  Immédiatement  apré» 
ce.  rappcH't,  le  docteur  Orsini  est  scrutiné  et  reçu  à  l'una- 
niniité  membre  correspondant.  *^  ^ 

Candidat  proposé.  -^  MM.  Mortreuil  ,  Allibbrt  et  M. 
P^Mc  Roi]Xi  proposent  d'admettre  parmi  les  membres  ?ic- 
ttff^Mr  de^PlAT^  Gpnsul  général  d'Espagne ,  à  Marseille. 


♦♦ 


—  516  —       ' 

Cette  proposition  est  prise  en  considération  aux  termes  (b 
téglement  et  personne  ensuite  ne  demandant  la  parole ,  ta 
séance  est  levée. 


Séance  du  V'  Août  185#. 


v 


pRÉsiDERCE  08  H.  MoRTREuiL,  Vice-Pfésident.  . 

M.  le  Secrétaire  lit  et  la  Société  adopte  le  proc^veriMlér 
la  séance  du  4  juillet.  *:. 

Correspondance.  -—  Lettre  de  M.  le  Maire  de  HarsèHIe 
qui  y  ayant  reçu  le  rapport  fait  à  ta  Société  sur  lé  projet  d^ëfaH 
blissement  d'une  commission  permanente  de  statistique  dm 
toutes  les  communes  des  Bouches~du -Rhône ,  ainsi  qafmi 
exeoïplaire  du  registre  destiné  à  contenir  les  documente  sta- 
tistiques recueillis  dans  chaque  localité,  dit  qu'il  ne  j^l 
qu'apjdaudir  au  zèle  de  notre  compagnie  et  nous  donnel'as- 
surance  que  Padministration  municipale  se  fera  toujourA  lid 
plaisir  de  nous  faciliter ,  autant  qu'elle  le  pourra ,  les  moyens 
d'atteindre  son  but. 

Lettre  du  même  magistrat  qui  invite  la  Société  de  statisli-' 
que  à  désigner  l'un  de  ses  membres  pour  faire  partie  de  M 
couimission  chargée  de  juger  cette  année  le  ccmcours  rcArtif 
au  prix  quinqueimal  de  5000  francs ,  fondé  par  M.  Félix  M  ■ 
fisiUJouR*  La  Sdciété  renvoie  à  la  fin  de  la  séance  le  cbmx  du 
membse  à  sitnaler  à  M.  le  Maire. 

Lettredé  la  Société  nationale  de  médecine  de  Marseille  qui 
accuse  léception  d'un  exemplaire  du  dernier  compte  rends 
den  trataux  de  notre  compagnie  qu'elle  remercie. 

Lettre  de  M.  de  Villeneuve  qui ,  venant  d'dtre  noÔMtté- 
linspecteiir  général  de  l'agricuHure  et  âiargé  dm  fooctioai  é$ 


—  5n  — 

Directeur  géoéral  de  l'institut  national  agronomique  de  Ver- 
laiUes,  regrette  vivement  d'être  forcé  de  renoncer  aui  hoo- 
neors  de  membre  actif  et  de  Président ,  et  dit  qui!  n'oubliera 
lamais  tout  ce  qu'il  a  trouvé  de  plaisir  et  de  profit  dans  nos 
séances.  Il  ajoute  qu'il  conservera  surtout  bien  précieuse- 
meotla  trace  des  sympathies  qui  l'ont  environné. 

Admission  d'un  membre  honoraire.  —  M.  le  Secrétaire 
fait  ressortir  tous  les  titres  de  M.  de  Yilleneute  à  l'obtention 
4'an  diplôme  de  membre  honoraire.  La  Société  de  statistique, 
ayant  depuis  longtemps  placé  M.  de  Villeneuve  parmi  ses 
plus  zélés  et  plus  savants  soutiens ,  lui  décerne  immédiate- 
amt  y  à  l'unanimité,  le  titre  de  membre  honoraire. 

Sont  ensuite  déposés  sur  le  bureau  par  M.  le  Secrétaire  et 
reoik  à  M.  le  Conservateur  bibliothécaire  :  4  *  une  brochure 
loi  traite  de  rinsalubrité  des  rizières,  note  lue  à  l'Académie 
lu  Gard ,  par  le  docteur  Ph.  Boileau  de  Gastelnau. 

S*  Un  aperçu  des  travaux  de  la  société  des  sciences  natu- 
relles de  la  ChareotQrlnférieure,  par  M.  le  docteur  Saut*  , 
Secrétaire ,  membre  correspondant. 

dr  Les  numéros  48  et  49,  année  4850,  dti  Recueil  des  acto» 
diiiini8tfati&  du  département  des  Bouches-du-Rhône. 

4*  Le  Compte-rendu  de  l'exposition  publique  faite  par  la  So-^ 
;iéCé  d'horticulture  de  Marseille  dans  le  jardin  de  l'hôtel 
î'Orîent  les  S5 ,  ^5  et  27  mai  4  8S0.  Rapport  fait  par  H.  Al- 
LiiilmT ,  Secrétaire  de  cette  société. 

Rapports.  -^  L'ordre  du  jour  appelle ,  en  premier  lieu ,  le 
rai^erl  de  M.  Dufaur  deMontfort  sur  un 'travail  de  M. 
Catblim  proposé  pour  le  titre  de  membre  actif.  L'auteur  s -at^ 
ache  à  développer  cette  pensée  que  la  vapeur,  confme  agpefft 
actif  de  la  marine  militaire ,  a  transformé  les  habitudfSi  des 
peuples ,  ^  que  désormais ,  dans  les  luttes  navales ,  du  moins, 
a  victoire  ne  sera  pas  toujours  du  côté  des  masses.  Toott^ 
]ue  dit  rhOBoraMe  candidat  dos.  progrès  de  la  vapeur,  de 
l'imnimaftainnlageqvi^  aa  point  de  vue  militaire  le  système 


—  5«8  — 

de  Phélice  sur  celui  des  roues  à  aubes,  toutes  les  réflexions 
faites  au  sujet  de  cet  exposé,  sont  résumés  avec  talent  par 
M.  le  Rapporteur  qui,  après  avoir  soutenu  que,  dans  cette 
pr*xluction,  la  logique  de  l'expérience  s'unit  au  taleotdel'é- 
crivain,  annonce  que  la  commission  dont  il  est  Vorgaoe,! 
été  unanime  pour  proposer  à  la  Société  d'accorder  un  dipUM 
de  membre  actif  à  M.  Catelin  qu'il  regarde  avec  raison 
comme  une  excellente  et  précieuse  acquisition. 

La  parole  est  ensuite  à  M.  Gendarme  ,  de  Bevotle ,  pour 
rendre  compte  d'un  mémoire  de  M.Gentet,  ayant  pour  ti- 
tre :  Noies  statistiques  sur  le  service  de  la  vicinalitédesBou- 
ches-du-Rhône.  On  distingue  dans  ce  mémoire  trois  parties 
que  M.  le  Rapporteur  passe  successivement  en  revue.  La 
première  a  pour  objet  de  rappeler  les  avantages  des  v(H6b  de 
communication;  la  seconde  fait  connaître  la  situatiOQ delà 
vicinalité  dans  le  département  des  Bouches-du-Bhône  ;daBB 
la  troisième  est  une  apologie  de  la  loi  du  24  mai  48S6.  M. 
Gendarme  fait  ressortir  avec  supériorité  tout  l'intérêt qa*oflre 
ce  travail  statistique  qui ,  bien  qu'il  lui  ait  fourni  l'occaiioR 
de  se  livrer  à  de  légères  remarques  critiques ,  lui  parait  mé- 
riter des  éloges,  en  ce  sens  qu'il  est  constamment  écriLsous 
l'inspiration  d'un  jugement  droit;  que  $a  forme  est  précise 
et  nette  ;  que  l'expression  de  la  pensée  y  est  fort  claire.  £d 
conséquence,  M.  le  Rapporteur  demande  à  la  Société  Tad- 
mission  de  M.  Gentet  au  nombre  des  membres  actife  dbul 
il  ne  peut  manquer  d'être  un  excellent  collaborateur. 

Lecture.T-  L'ordre  du  jour  appelle,  en  troisième  lieu,  la 
lecture  par  M.  Dufaur  de  Montfort  d'une  notice  sur  le 
chauiTage  et  l'éclairage  au  gaz  hydrogène  obtenu  par  la  dé- 
composition de  Teau.  L'auteur  s'est  proposé  de  nous  taire 
connaître  dans  tous  ses  détails  l'usine  du  gaz  extrait  de  Feau, 
laquelle  est  établie  à  l'un  des  faubourgs  de  Marseille ,  à  Saint- 
Lazare  ,  route  d'aix.  Mais  M.  de  Mqntfort  a  faî(  précéder 
son  rapport  à  ce  sujet,  de  considérations4'un  haut  iiMérét ,  eu 


doiiblo  point  de  vue  hislorique  et  (iconomique ,  et  on  peut  dire 
qu'il  a  bien  renfipli  sa  tache. 

Admission  de  membres  actifs,—  Après  celle  leclure,  ja 
Société  procède  à  la  nomination ,  par  voie  de  scrutin ,  de 
MM.  Catelin  et  Gentet,  candidats  au  titre  de  membre 
actif. 

L'un  et  l'autre,  ayant  obtenu  l'unanimité  des  suffrages,  sont 
immédiatement  proclamés  membres  actifs  par  M.  le  Pré- 
sident. 

Pois,  il  s'agit  d'élire  un  membre  devant  faire  partie  de  la 
oommissioD  chargée  d'examiner  le  concours  du  prix  Beau- 

JOUB. 

Au  premier  tour  de  scrutin,  le  nombre  des  votants  étant  de 
dooie ,  M.  DOFAUR  de  Montfort  obtient  neuf  suffrages ,  M. 
Gekdarme,  de  Bevoitc,  deux,  et  M.  Feautrier  un.  En 
conséquence  M.  de  Uontfort  est  élu  membre  de  la  commis- 
sioQ  précitée ,  et  il  en  sera  donné  connaissance  à  M.  le  Maire 
conformément  à  la  demande  de  ce  magistrat. 

Candidats  proposés.  —  Enfin,  la  Société  prend  en  consi- 
dération aux  termes  du  règlement ,  les  propositions  suivan- 
tes : 

f*  M^  Sapet  ,  inspecteur  de  l'octroi  de  Marseille,  est  pro- 
posé pour  le  titre  de  membre  actif  par  MM.  de  Montfort  , 
Tbi^aut  et  Bousquet. 

2*  M.  DEMAGNiTOT,Préfet  du  Gers,  est  proposé  pour  le- titre 
de  membre  honoraire ,  par  MM.  de  Montfort,  Gendarme 
et  P.-M.  Roux. 

3rMM.  Mblter,  Secrétaire  de  l'Académie  nationale  de 
médecine ,  Directeur  de  l'administration  sanitaire.;.  Dufaur 
DE  Monport  Raymond,  Percepteur  des  contributions  direc- 
tes et  M.  le  docteur  Desormeaux  ,  médecin  de  l'Hôtel-Dieu 
de  Paris ,  sdnt  proposés  pour  le  titre  de  membre  corresfton- 
daift  pai«  M.  P.-M.  Roux. 


--  5«  — 

eoniiection  de  no5   Annales  commuoales.  Il   sera  4^i\  |^ 
M.  ^-At^oELAi^Rfl  dans  le  sens  de  sa  demande. 

Lettre  de  M.  le  Docteur  Edouard  Cohnàx,,  à  ]Seufçhat#^ 
ea  Suisse,  qui  fait  ps^rvenfr  un  ouvrage  intitulé  :  Des  aih^ 
normités  congéniales  des  yeux  et  de  leurs  anneoses  (la  9* 
de  146  pages,  Lausanne) ,  et  un  cahier  d'observatious  si^v  le 
même  sujet.  A  ces  deux  productions ,  Tauteur  qui  désiri^ 
qu'elles  lui  fassent  obtenir  le  titre  de  membre  correspoo^aot 
d^  la  Société  de  statistique ,  a  joint  une  brochure  de  Tu^^d^ 
|b  amis ,  le  docteur  Robert  db  Welz  ,  et  publié  sous  ee^  ^n 
tre  :  De  Vinoculation  de  la  syphilis  aux  animaux,  (in-8*/^ 
18  pages.) 

La  demande  de  M.  Cornaz  est  prise  en  considération  ami 
termes  du  règlement. 

Seat  ensuite  déposés  sur  le  bureau:  4*  un  ouvrage  {rejUM 
à  M.  ie  Secrétaire  par  M.  Gregort  ,  membre  corr^spop^aal 
ifLyon)  intitulé  :  J.  Fustaillierius  deurbe  et  aniiquitatiimt 
VMtisconensibm liber  ex  codice autographo erutusA.Jl.Bqux, 
nmcprimum  editus  cura  et  sumptibm.  N.  YEMENiz.LugdJDi4 
484$.  C'est-à-dire  De  la  ville  et  des  antiquités  der  Maçon  pa^ 
J.  FusTAiLLiER  ,  traduit  en  français  par  4*  Baux,  archivisti^ 
du  département  de  TÂin,  membre  de  plusieurs  sociétés  Sj^-^ 
vantes,  pubhé  par  les  soins  et  aux  frais  de  N.  Yembniz»  L]fOD. 

M.  Gregory  a  proposé  de  recevoir  membre  correspondant, 
U.  Yemeniz  ,  qui  ambitionne  ce  litre.  Cette  proposition  est 
prise  en  considération. 

j^  La-  4'  ^vr^iisoD  de  TEcho  des  Horticulteurs  du  Midi. 

3^  Une  brochure  gur  le  choléra  de  la  ville  de  Marseille «o 
4S49  :  rappcurt  fait  à  la  société  nationale  de  médecine  de  IiNct 
selUe,  par  le  docteur  H.  Mbli  ,  au  nom  d*une  commissHUii 
^piédale  (in-S^  de  8S  pages ,  Marseille  1 8^0.) 
.  M.  te  Président  adresse  à  MM.  Çateluv  etCsNT^T,  mem-^ 
tkres  actifs ,  nouvellement  élus ,  quelques  paroles  de.  félicita- 
tion  ;  il  dit  à  M.  Catelin  que  la  Société  en  l'admettant  dans 


—  I»3  — 

100  sein  le  crétil  eile-môme  l'un  de  ses  meilleurs  titres  à  la 
enaÉidération  publique*  Puis  il  fait  l 'éloge  des  qualités  qai 
distiogueDt  M.  Câtelin,  et  qui  Font  fait  remarquer  dans  «De 
autre  académie;  il  loue  le  travail  qu'il  a  présenté,  et  seféUeiie 
IVtre  riiiterprête  de  l'assemblée  en  lui  exprimant  la  syiB|^- 
ihie  de  tous  les  collègues. 

S'idresBaqt  ensuite  à  M.  Gintbt,  il  lui  témoigne  êWÊfi- 
IriutB  la  satîsfacUon  de  la  Société  à  avoir  admis  au  nombre  il 
•a  daeiDbres ,  un  lauréat  de  TAcadémie  de  Marseille ,  qui* 
kU  ses  preuves  comme  littérateur  et  comme  statisticien ,  et 
toit  les  occupations  habituelles  se  rapprochent  d'un  si^el  ifA 
a  leoreo t  occupé  notre  compagnie .  ^ 

Hàppcrts.  — •  La  parole  est  à  M.  Dupâur  de  MoNTFOfeT 
pMir  rendre  compte  de  l'ouvrage  publié  par  M.  Noebert-Bd- 
niÈovt ,  sods  ce  titre  :  Etudes  sur  VAsirée  et  sur  BancVH 
éfVrfi.  Ces  études  se  divisent  en  deux  parties ,  la  biographie 
dé  D'urië  est  retracée  dans  la  première ,  la  seconde  est  consa- 
crifeirexamen  de  l'ouvrage.  Né  à  Marseille,  en  4  567,  il  ne 
parait  pas  que  l'auteur  de  l'Ààtrée  y  ait  été  élevé;  ses  œu- 
très  composées  de  6,000  pages  formant  dix  volumes  environ, 
oirt  été  analysées  par  M  Bonafods  ,  avec  un  rare  talent  M 
d'imè  manière  trop  remarquable  pour  ne  pas  engager  tout  lé 
lUnde  à  connaître  ce  livre  célèbre  dont,  suivant  lespropi^ 
etpressions  de  M.  le  rapporteur ,  l'influence  dès  son  début , 
a  modifié  les  mœurs  de  la  société  française.  Honneur  donc  à 
■.  BôifAPOusl  Les  sources  de  la  littérature  ne  sont  gassi-fibbn- 
diu&teb  que  nous  devions  laisser  tarir  celles  qui  nous  vienhéi^l 
dé  lios  bons  aïeux  ,  et  nul  mieux  que  lui  ne  possède  l'art  Se 
168  nviver.  Honneur  aussi  à  l'honorable  collègue  qui ,  à  S6h 
Ibbr,  a  si  bien  analysé  le  travail  analytique  de  M.  BoKa^od»; 
èhôse  qui  eut  été  fort  difficile  pour  tout  autre  que  po\xt  M. 
Oij^Arâ  DÉ  MdtttPORT  dont,  au  reste,  la  Société  a  eu 
tint  d'occasions  d'apprécier  le  méri  le . 


—  524  ^ 

.  ^  Vu  autre  l'apport  Aon  moins  iotér^nl  est  fait  eAseiie, 
au  nom  d^une  commission ,  par  H,  Marcotte  ,  sur  un  tableau 
statistique  et  commercial  de  Tlie  de  Santorin,  présenté  par  Ji. 
de  KusTER ,  Consul  fféoéral  de  Russie ,  à  Marseille.  Il  8'a(;it 
d-uoenote  statisti(]ue  fort  intéressante ,  rédigée  en  4835,  él 
non  destinée  alors  à  subir  Tépreuve  d'un  examen  sdenfi- 
flque.  Présentée  sans  prétention ,  eette  note  est  peu  sàseef^ 
tibia  d^nalyse,  à  cause  de  la  concision  des  détails,  e(  b 
iobriétédes  développements,  ce  qui,  en  statistique,  n'est p» 
un  défaut.  A  la  vérité  on  eut  désiré  y  rencontrer  qudquôi 
rensMgnementssur  l'organisation  administrative  proprement 
dite.  Mais  ce  travail,  qui  offre  des  détails  précis  sur  là  popalt-* 
tion ,  sur  Torganisation  intérieure  de  rile,  sur  les  étâbliasê* 
ments  publics ,  etc.,  est  évidemment  Tœuvre  d'un  statisticieiik 
consommé  et  consciencieux,  qui  ne  peut  qu'être  pour  la  Sodéle 
de  statistique  une  précieuse  et  honorable  acquisition.  Iii 
conséquence ,  la  commission ,  par  l'organe  de  son  estimaUe 
rapporteur,  propose  à  la  Société  d'admettre  M.  de  KûaJitr 
aq  nombre  de  ses  membres  actifs. 

—  L'ordre  du  jour  appelle  ensuite  le  rapport  de  la 
commission  chargée  de  faire  un  examen  approfondi  et  de 
rendre  compte  du  projet  de  M.  Gabriel  Laget,  de  créer 
une  caisse  des  classes  industrielles ,  c'est-à-dire  un  nouveau 
mode  de  crédit  hypothécaire.  Organe  de  la  commission ,  ■• 
Nait]&  jpasse  en  revue  les  principes  sur  lesquels  M.  Lagit 
appuyé  §on  système  :  Contrats  hypothécaires  devant  servir  h 
constituer  le  crédit  de  la  caisse  ;  conversion  du  numéraire, 
produit  hypothécaire,  en  billets  à  ordre  souscrits  parles  oom* 
nierçants,  industriels  ou  ouvriers ,  à  valoir  en  marchandâes 
ou  travaux  de  telles  ou  telles  professions  ;  fonder  les  bén^ces 
sur  la  multiplicité  des  échanges,  en  ce  sens  qu'ils  augmentent 
les  frais  de  courtage  et  de  commissions,  tel  est  en  peu  de  mots 
le  mécanisme  du  système. 

Sans  vouloir  entrer  ici ,  a  ce  siyet ,  dans  des  détails  qui 


—  W5  — 
lioâs entraîneraient  loin ,  nous  Tarons  remarquer  que ,  suivant 
M.  lIÂfiBT ,  en  renouvelant  le  placement  4  fois  par  mois ,  il  y 
a  mouvement  de  transaction  et  d'échange ,  48  fois  par  an,  ce 
qq|  diNDfne  à  la  caisse,  sur  une  moyenne  de  3  p.  */•  <ie  commis- 
lioQ  on  bénéfice  de  444  p.  */•  P^r  an ,  ou  presque  1  fois  1/^ 
lecai>ital  empIoyé.Ce  sont  ces  l)énélices  qui  permettraient  i  la 
caisse  de  rembourser  le  capital  hypothécaire ,  de  couvrir  tous 
les  frais  et  de  repartir  un  excédant  de  recettes  entre  les  action- 
oairesJ 

Étayé  d'une  critique  lucide  faite  par  M.  Marcotte,  * 
membre  de  la  commission ,  M.  le  rapporteur  combat  le  projet 
donl  il  est  question,  et  est  conduit  à  soutenir  que  la  Société  de 
statislique  ne  saurait  juger  favorablement  ni  défavorablenient 
le  système  proposé ,  avant  que  Texpérience  en  ait  démontré 
la  bonté  et  Futilité  ;  qu'il  faut  donc  qu'il  subisse  Téprejuve  du 
temps. 

Ce  rapport  donne  lieu  à  une  assez  longue  discussion  à  la- 
quelle  plusieurs,  membres  prennent  part,  et  dont  il  résulte 
Tadoption  des  conclusions  du  rapport ,  ou  en  d'autres  termes 
rajoumement  de  l'opinion  de  la  Société  ,  quant  au  système- 

LlfiET. 

—  M..  Le  Secrétaire  perpétuel ,  ayant  à  rendre  compte  des 
travaux  de  plusieurs  candidats  au  titre  de  membre  corres- 
pondant et  d'un  candidat  au  titre  de  membre  honoraire,  parle 
d'abord  de  H.  Eugène  Bonafocs,  contrôleur  des  contributions 
indirectes,  à  S -Etienne,  qui,  membre  de  plusieurs  sociétés 
savantes  et  Lauréat  aux  Jeux  floraux  de  Toulouse,  a  traité 
avec  talent  des  questions  de  statistique  et  jouit  de  la  réputation 
d'an  écrivain  laborieux  et  éclairé. 

Il  s'agit ,  en  second  lieu ,  de  soutenir  la  candidature 
de  M.'.DuFAUR  DE  HoNTFORT,  Raymond,  percepteur  des 
contributions  directes ,  qui,  jeune  encore  et  plein  d'^rdeiV 
pour  le  travail,  se  livre  avec  succès,  comme  son  digne  père, 
aux  éttides  historiques  et  statistiques. 


—  526  - 

Il  était  irès  facile  ensuite  de  faire  ressortir  le  mérité 
d'un  autre  candidat ,  puisque  son  nom  seul  rappelle  dé 
grands,  services  rendus  à  la  science  et  à  la  chose  jm- 
blique.  Membre  de  TAcadémie  nationale  de  médècidé 
de  France  ;  du  conseil  d'hygiène,  commissaire  extraor- 
dinaire du  service  sanitaire  dans  les  ports  de  la  Médi- 
terranée,  etc.,  etc.,  auteur  de  plusieurs  ouvrages  êstiitiés 
d'économie  politique,  M.  le  docteur  Melier  en  a  produit 
deux  surtout  fort  remarquables ,  un  sur  les  subsistàttËès , 
ràuVrè  sur  les  marais  salants ,  dont  il  a  promis  d'adifbster 
incessaninient  un  exemplaire  à  la  compagnie. 

M.  le  docteur  Dësormeâux  ,  héritier  d'un  nom  cël^, 
dâhs  les  fastes  de  l'art  médical ,  chirurgien  lui-mëiîKî  trèi 
distingué ,  ayant  remporté  plusieurs  places  au  concotirs ,  i 
compris  de  bonne  heure  Timpôrtânce  ûtà  la  statistique  appli- 
quée à  la  médecine  et  nous  promet  par  cela  seul  d'utiles  h- 
lations. 

EnSn ,  M'  be  SIâgnitot  ,  Préfet  du  Gers ,  n'est  pas  selde- 
ment  recommandable  par  sa  position  sociale,  mais  auteur 
dhm  excellent  ouvrage  sur  le  droit  administratif,  il  doit  par 
ses  lumières  autant  que  par  son  zèle,  faire  le  plus  gr^ 
honneur  à  notre  Société. 

Adfnissiofi  de  Membres  honoraite  ,  actif  et  càtTet- 
pondants.  ^  Sous  Tinfluence  de  ces  d>fférents  rapports  r 
où  passe  immédiatement  à  la  nomination,  par  iîie  th 
scrutin  individuel,  des  candidats  proposés,  et  il  eti  #- 
suite  qu'ils  obtiennent  Tunanimité' des  suffrages  :  11.  ttt 
KùsttR  ,  pour  le  titre  de  membre  actif  ;  M.  de  M&6- 
HiTOT  ,  pour  le  titre  de  membro  honoraire ,  et  IM.  tis 
MôNtFOBt,  Raymond,  MÉLifiR,  DEsotiMËAUx ,  et  Eugène 
BôNAFoûs ,  pour  lé  titre  de  correspondant.  En  conséquence  » 
ils  sont  proclamés  par  M.  le  Président. 

L'bfdrë  du  joùi^  étant  épuisé ,  et  personne  eôsuile  ne  d^^ 
mandant  la  parole ,  la  séance  est  ÏRxé*. 


—  Ô29  — 

el^dûnne  TasiMirafice  qu'il  fera  son  possible  pour  jusUflcr  son 
•Almion  ptfffti  les  mombres  do  la  Société. 

y.  le  PnJsident,  s'adrcssant  à  M.  le  docteur  MAlibr  ,  corn- 
mwaîre  extraordinaire  du  service  sanitaire  dans  les  ports  de 
la  Méditerranée,  lui  dit  que  la  «ompagnio  se  félicite  d'autant 
pfeos  d^  ravoir  clioisi  pour  Tun  des  membres  correspondants, 
qn'elle  est  bien  persuadée  de  gagner  iofiniment  dans  les  rc- 
b4ioo0  qu'il  entretiendra  avec  elle. 

H..  Nblier  répond  qu'il  n'a  paicru  devoir  se  borner  à 
ImoîgQer  par  écrit  ses  sentiments  à  la  compagnie ,  mais  qu'if 
4'e^  empressé  dQ  venir  pour  la  remercier  de  la  distinction 
dont  die  l'a  honoré ,  i)our  faire  la  connaissance  personnelle 
dqs  membres  qui  la  composent,  cl  pour  lui  promettre  renvoi 
4e  quelques  travaux  statistiques  qu'il  a  publiés.,  comme  aussi 
de  tous  ceux  auxquels  il  pourrait  se  livrer. 

Hfffptn'U.  —  L'ordre  du  jour  appelle  d'abord  le  compte 
CDfidu de  la  fêle  agricole  de  Saloo,  le  dimanche  15  septembre. 

jUe  Président  et  le  Secrétaire  perpétuel  de  la  Société  de 
9talÎ9ti<pey  avaient  dtô  gracieusement  conviés,  et  c'était 
un  motif  popr  que  l'un  ou  l'autre  de  ces  deux  membres  flt  le 
récit  d'une  pareille  solennité.  Mais ,  M.  Dufaur  de  Mokfobt 
apAibien  voulu  se  charger  do  cette  tache ,  la  Société  devait 
y  gfig^ef  un  excellent  rapport  que  le  Conseil  d'administration 
s'ip^  awpnessé  de  mettre  à  l'ordre  du  jour. 
I  Pré|afatifs  de  la  fétc  par  la  société  d'agriculture ,  à  Mar- 
Wll6;  description  du  voyage  en  chemin  de  fer  ou  en  voi^ 
U],r#  iiisques  à  Salon  ;  messe  basse  avec  accompagnement  de 
Musique  comme  prélude  de  la  fête  ;  composition  du  cor- 
10g8  46  rendant  à  cette  cérémonie  de  l'hôtel  de  ville 
ao temple  du  seigneur;  allocution  de  M.  le  Curé,  avant 
de  bénir  les  médailles  qui  devaient  être  distribuées;  remar- 
iées sur  Apam  de  Craponne  et  Nostradabus;  marche  du 
cortège  vers  le  champ  d'épreuves  ;   concours  qui  y  a  eu  lieq 

TOME  XIV  67 


—  530  -^' 

et  réflexions  à  cet  égard  ;  discours  remarquables  de  If. 
Sauvaire-Barthélemy,  Président  delà  Société  d'Agricidtfire 
et  représentant  du  peuple ,  ainsi  que  de  H.  dé  Sulèau  ,  1^ 
fet  des  Bouches-dur-Rhône  ;  retour  du  cortège  à  Saioii; 
banquet  de  450  convives  dont  les  lauréats  ont  filit  parte  ;' 
Toats  portés  par  m.  de  Suleau  ,  de  Barthëlemy  ,  d# 
I^ABOULiB  ;  enfin ,  \(m  d'ériger  un  monument  dabs  la  TiTto 
même ,  en  Thonneur  d' Adam  de  Craponne  e^  du  Bailly  êè 
Sdfien  ,  tout  est  exposé  par  M.  Dufaur  de  MoïiTFoair  âtec 
cette  élégance  et  cette  pureté  de  style  qui  distingaeirf  M 
écrits.  L'aimable  et  savant  narrateur  finit  par  faire  jiîsteniént 
remarquer  que  cette  journée  portera  ses  fruits,  de  bqMÛ 
paroles  s'étant  fait  entendre  et  ayant  été  recueillies  âvee  tott^ 
fiance  par  Phomme  des  champs,  dans  la  personne  de  qui  to 
travail  de  la  terre  a  été  honpré. 

—  La  parole  est  ensuite  à  M.  Catélin  chargé  de  Mn, 
au  nom  d'une  commission  spéciale  ,  un  rapport  sii!^  IH 
tableau  synoptique  de  M.  Sapet  ,  présentant  le  chiffre 
annuel  de  la  consommation  et  du  rendement  des  ArèHi 
sur  chaque  article,  pendant  la  période  des  dil  ariiiétt 
qui  viennent  de  s'écouler.  L'honorable  rapporteur  trouve  a 
tâche  d'autant  plus  farife ,  que  ce  travail  ne  donne  aiMMé 
prise  à  la  critique.  11  fait  connaître  les  grands  intérêts  qd  } 
sont  traités ,  en  rapportant  textuellement  quelques  dlmifà- 
tions  de  M.  Sapet  ,  et  dont  il  résulte  que  l'accroIsseiBBèlit  et 
la  diminution  des  produits  de  l'octroi  d'une  ville ,  sont  les  In- 
dices les  plus  certains  de  sa  prospérité  ou  de  sa  décadMoe; 
qu'en  un  mot,  Toctroi  est  le  thermomètre  moral  de  la  sîUttffod 
d'une  cité  sons  le  triple  rapport  de  sa  population,  dé  son  ooil- 
merce  et  de  son  industrie. 

La  Commission  aremarqué  que  le  vin  introduit  à  la  àlxii- 
sommation  pendant  la  période  décennale  a  été  en  ihoyanké 
annuelle  de  2Î7,4^  hectolitres ,  et  qu'elle  s'est  accrue  pM- 
grossivcment  de  498,846  hectolitres  qu'elleélattenlSiO;  i 
255,372  hectolitres  en  1847,  époque  où  l'introduction  des 


—  534  — 

vins  a  été  la  plud  considérable.  L'année  4848 ,  qui  a  apporté 
006  dioiinution  notable  dans  les  autres  denrées,  a  produit  ^u- 
le^ieot  une  réduction  de  moins  d'un  4  0*  sur  l'entrée  des  vins. 
Preuve  que  les  perturbations  qu'amènent  les  révdutions , 
pu:i9uLoM  sont  de  grandes  réunions  d'hommes,  B'eQfipécbent 
pas  les, cabarets  d'avoir  assez  de  consommateurs. 
.  La  viande  de  bœuf^  surtout  celle  de  veau,  ainsi  que  les 
kpQfê  ont  auivi  égaleinont  une  progression  croissante  très 
remarquable. 

,J1  y  a  eu  grande  diminution  dans  presque  toutes  les  con- 
soipuiations  »  en  4848.  L'année  4849  s'est  un  peu  relevée 
mm  elle  a  été  loin  d'atteindre  les  chiffres  des  annéet  de 
pi;(M|^té. 

L^auleur  ne  dit  pas  si  l'on  doit  attribuer  Faugmentation 
seoaible  dans  la  consommation  des  denrées  alimentaires  àl'ac- 
çroîasement  de  la  population ,  ou  au  bien-être  et  à  l'aisance 
qu'un  travail  bien  rétribué  fait  pénétrer  dans  les  familles  des 
ouvriers ,  ou  en  faire  honneur  à  ces  deux  causes  réunies.  Le 
lenij»  a  manqué  pour  cela  à  M.  Sapet  qui  s'est  engagé  à  re- 
veo|r  sur  ce  sujet  avec  beaucoup  de  développements. 

M^  le  Rapporteur  finit  par  faire  l'éloge  du  candidat  doat  il 
grçipose  Tadmisâon  comme  membre  actif  de  la  Sociélé  de 
atati|tique. 

-^M-  DoFAua  DE  MoNTFOMT  proud  de  nouveau  la  parole  pour 
faire  un  rapport  sur  le  livre  intitulé  :  De  Angeli  PoUtiani 
viiéetoperibui  disquisitiones ,  auctore  Norberto  Bonafous. 

M.  le  Rapporteur  débute  par  cette  remarqqe  dictée  par  la 
pedealîe  qu'il  ne  pouvait  que  lui  être  trêsdiffi^e  d'examiner 
et  d'apalyser  un  ouvrage  écrit  dans  une  langue  avec  laquelle 
il  «  cessé  de  se  familiariser  depuis  l'époque  de  ses  études  clas- 
swies.  Cependant  sa  tâche  a  été  entreprise  et  remplie  de 
Hkanièreà  faire  bien  apprécier  à  la  fois  l'ouvrage  de  Poli- 
tVfH  et  le  mérite  de  M.Norbeit  Bonafous.  M.  de  MoKTFoar 
a  iju  juger  par  l'attention  avQC  laquelle  il  a  été  écouté  du  plaisir 


"<■: 


—  532  — 

qu'il  avail  fait  à  ses  auditours.  Nous  irentreprendrons  pas 
(le  donner  ici  même  le  sommaire  seulemenl  de  son  rapport 
pour  no  pas  en  amoindrir  Tintérêt;  nous  nous  contenterons 
de  dire  qu'il  mérite  de  figurer  dans  nos  archives ,  à  côlé  des 
meilleures  productions  littéraires  On  ce  genre ,  pour  être  eon-^ 
suite  au  besoin,  car  la  Société ,  par  ses  applaudissetneiltS} É 
assez  fait  comprendre  de  quelle  importance  est  la  bonne  tfi- 
duction  que  nous  devons  à  notre  lunriorable  coUégiie  H.  Ht 

MONTFORT. 

L'ordre  du  jour  amène  immédiatement  après,  le  rappftrl 
d'une  commission  spéciale  chargée  d'examiner  un  méioMire 
de  M.  Jban  de  Pbat,  Consul  d'Espagne,  à  Hai^eille.  Ajatàsi 
des  membres  de  cette  commission  n'étant  présent  à  la  séailcé, 
M.  P.-M.  Roux ,  qui  a  )u  avec  intérêt  le  travail  donti)  9f9gi\, 
en  rend  un  compte  très  favorable.  Il  le  regarde  comme  rniiê 
des  productions  qui  rentrent  essentiellement  dans  le  cnAfè 
des  rccherclies  statistiques  que  )a  compagnie  s'est  imtntrfMl^ 
puisqu'il  roule  sur  les  relations  commerciales  de  FEspagM 
avoic  Marseille  et  La  Çiotat.  M.  de  PAaT  pense  avec  rtàséà 
que  les  commotions  politiques  ont  influé  sur  ces  relMoiS. 
Elles  sont  restées  actives  jusqu'à  là  fin  de  juillet  1849 .  oMil- 
gré  la  presque  nullité  etla.diiQculté  des  opérations  de  cbaitigv 
avec  TEspagne  ;  mais  le  choléra  ayant  surgi  au  moiââ'âdêl,  l 
changé  la  face  des  affaires.  Les  transactions  commerciales  ont 
été  paralysée»  et  par  la  mibe  en  quarantaine  des  provenaiioei 
de  Marseille  dans  les  pays  voisins ,  et  par  rémigration  d6  ii 
populatioD.de  cette  cité. 

L'auteur  dôme  le  résumé  du  mouvement  du  (X)ouûéiroa 
entre  Marseille  et  la  Ciotai  et  l'Espagne.  OVi  voit  qu'en  f  M9, 
il  est  entré  297  navires  jaugeant  30,933  tonneaux  et  dont  tes 
Taleursont  été  de  13,724,002  fr.;  qu1l  est  sont  282  navlM 
dont  les  cargaisons  ont  été  évaluées  approxf mativ^etlt  è 
1  i  ,225, 927  fr.  &0  c.  Une  chose  digne  d'élrè  notée ,  eta 
qu'alors  que  le  commerce  avec  l'Espagne  a  din^iniii^ipair  jsldté 


—  533  — 

de  l'cpidéniic ,  il  y  a  en  augnictilation  dans  les  navires 
partis  pour  cette  deslination  :  re  (lui  prouve  que  la  confiance 
commençait  de  rcnallre  en  France  après  la  révolution  de 
février. 

M.  DK  PliAT  passe  en  revue  les  diverses  espèces  el  les 
qdatftités  d^artlcles  importés  à  Marseille;  tout  ce  qu'il  avanco 
est  appuyé  par  des  tableaux  dont  Texaclitude  des  chiffres  fkit 
le  principai  mérite. 

M.  le  Rapporteur  soutient  que  ce  genre  de  statistique  est 
l'un  des  plus  utiles  dans  une  ville  comme  Marseille,  et  pour 
notre  Société  qui  cherche  à  recueillir  autant  les  faits  de  sffitis^ 
tique  locale  que  ceux  de  statistique  universelle.  Aussi,  Tes 
hommes  qui ,  comme  H.  de  Prat  ,  sont  à  même  de  fournir 
des  renseignements  positifs  sm*le  commerce  étranger,  sont 
des  plus  aptes  à  enrichir  les  Annales  dé  notre  compagnie.  A 
cette  considération  se  joint  celle  non  moins  majeure  du  mé- 
rité du  Candidat.  En  conséquence,  M.  lô  Rapporteur  propose 
de  l'admettre  au  nombre  des  membres  actifs. 

— Côntirtuant  d'avoir  la  parole,  M.  P.-M.  Rotix  fait  ressortir 
l'importance  des  travaux  de  deux  candidats  au  titre  de  mem- 
bre correspondant.  Il  signale  M.  YëhiëNiz  ,  de  Lyon  ;  comme 
un  bibliophile  très  distingué,  s'attachant  à  accroître  chacittô 
jour  une  riche  collection  d'ouvrages  rares,  imprimés  ou 
inédità.  II  éd  est  un  récemment  publié  dont  M.  le  RâpportëUi' 
dit  qiielques  mots  et  sur  lequel ,  du  reste ,  M.  lé  Président  a 
bien  voulu  se  charger  de  faire  un  rapport. 

Enfln,  il  est  question  des  travaux  de  M.  lè  doèteur  Côliiciie; 
à  Neurchatel.  Ce  médecin  a  produit  Un  ouvragé  intitulé  :  Des 
abtïôffhités  congéniales  des  yeux  et  de  leuri  annea^êi.  Btett 
que  ce  soit  là  un  sujet  en  apparence  peu  statistique,  il  M  taè- 
rite  pas  moins  de  llxer  l'attention  de  notre  Société,  en  ce  sert^ 
que  Tautcur  a  su  s'claycr  do  la  puissance  des  chiffres  pour 
soutenir  ses  propositions  et  qu'il  est  évidemment  très  parti* 
^"^n  de  la  méthode  numéridue  apnliquée  à  la  médecine. 


«. 


—  534  — 

M.  le  Rnppoftcur  n'hésile  donc  pas  à  voler  pour  radmission 
de  ces  deux  candidats. 

Admission  de  membres  aclifs  et  correspondants.  — 
La  dernière  partie  de  Tordre  du  jour  est  la  nomination  par 
voie  de  scrutin  individuel,  d'abord  de  MM.  de  Prat  et  Sim 
pour  le  titre  de  membre  actif;  puis,  de  MM.  YEWUHzet 
CoRNAz,  pour  le  titre  de  membre  correspondant.  Ces  quatre 
candidats,  ayant  obtenu  tous  les  suffrages,  sont  proclamés  par 
M.  le  Président  tels  qu'ils  avaient  été  proposés. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé  et  personne  ne  demandant  ia 
parole,  la  séance  est  levée. 


Séance  du  7  Novembre  4850- 
PRÉSIDENCE  DÉ  M.  MoRTREUiL ,  Vice-Président. 

Lecture  et  adoption  du  procès-verbal  de  la  séance  du  3 
^tobre. 

Correspondance.  —  Lettre  de  M.  le  Maire  de  Marseille  qui, 
le  47  octobre ,  témoignait  le  désir  que  la  Société  de  statistique 
le  mit  en  mesure  de  répondre  à  une  demande  de  M.  le  Préfet, 
appelé  par  M.  le  Ministre  de  TÂgriculture  et  du  Comoieree. 
à  produire  une  note  sur  la  situation  industrielle  et  commer- 
ciale de  Biàr seille ,  en  4  849  et  4  850.  Une  conunission  spéciale 
composée  de  M"  Bousquet  ,  Chambon  ,  Marcotte  ,  Saikt- 
Ferréol  ,  TouLouzAN  et  P.-M.  Roux ,  a  été  chargée  de 
faire  un  rapport  à  cet  égard. 

Par  une  seconde  lettre ,  M.  le  Maire  de  Marseille  avait  de- 
mandé des  renseignements  sur  la  multiplication  des  semailles 
en  4S50,  etc.  Une  commission  composée  de  M"  Dupadr  di 
MoMTFORT ,  Michel  ,  de  S -Maurice  et  P.-M.  Roux»  a  été 
chargé  de  la  réponse  à  faire  à  ce  sujet. 
.  Lcttrede  M.  de  Villeneuve,  Membre  Jionoraire  de  notre 


—  635  - 

Société .  (Hrcctour  général  de  Tinslitut  iiationai  agronomique 
deA^ersaHies ,  qui  nous  fait  connaître  tout  requ'il  a  fait  d'utile 
depuis  qu'il  est  placé  à  la  tête  de  cet  institut. 

Il  entre  dans  des  détails  dont  la  plupart  méritent  d'être  re*- 
tneés  ici  :  les  diverses  parties  de  la  France ,  dit-il ,  sont  divi-^ 
fées  en  six  régions  ayant  chacune  pour  centre,  Tune  des  locs^ 
lités  suivantes  :  S-Lô,  Angers,  Bordeaux ,  Aurillac ,  Nevers 
et  Veaoul.  «  Chacune  de  ces  régions  aura  sa  distribution  par- 
lieuliër^de  primes.  Notre  Provence  comprise  dans  la  région 
d'Aurillac ,  sera  celle  qui  aura  fourni  le  moindre  tribut  i 
i'expositioa  des  produits  agricoles  :  pas  un  (k;bevcau  de  nos 
belles  soies,  pas  une  racine  de  garance ,  point  d*épis  de  ces 
tuselles  qui  couvrent  les  vallons  de  Pcrtuis ,  et  de  ces  gerbes 
de  riz  qui  changent  la  face  de  la  Camargue  !  Les  charrues  du 
paysan  provençal  Boivnet  .  pour  défoncement ,  sont  plus  re- 
marquables que  ce  que  j'ai  ici  sous  les  yeux  pour  la  même  des- 
tination ;  elles  nous  manquent.  Mais  J*espère  que  Tan  prochain 
nous  serons  à  Tabri  do  ces  reproches  mérités  par  notre  tor- 
peur. Qtie  je  serais  heureux,  pour  ma  part,  si  dans  les  sé- 
ances de  notre  jury,  j'avais  à  faire  ressortir  le  talent  agriciofé 
mfiri'parle  jsfoleil  natal  I  mes  collègues  de  la  Société  de  statis- 
tique aideront ,  j*en  suis  sûr ,  à  celte  noble  impulsion.» 

t  Sur  rensèmble  de  80  taureaux  magnifiques  qui  peuplent 
notre  exposition  de  monstres  aux  dimensions  antideluvienae«, 
la  région  de  S-Lô  aura  évidemment  la  plus  large  part.  Pour 
les  ptDdults  agricoles ,  j'ai  remarqué  des  turneps  énormes; 
venus  sur  des  terrains  marécageux ,  assainis  p'jr  le  drai- 
nage. 

t  Notre  institut  naissant  a  fourni  son  contingent  avec  43 
mètres  d'étoffes  que  j'ai  fait  tisser  de  la  laine  de  nos  lamas  et 
alpacas.  Cette  étoffe  est  remarquable  par  la  légèreté,  le 
moelleux  et  la  chaleur.  Il  est  maintenant  démontré  pour  ntdi 
que  Tacclimatation  du  Lama  etdeTAlpacaestpossible,' je  crois 
qu'elle  deviendra  fructueuse  pour  le  lainage.  » 


'} 


—  536  - 

M.  de  Villeneuve  ajoute  que  ces  animaux  lui  paraissent 
convenir  admirablement  aux  régions  élevées  couverles.d!4ioe 
végétation  arbuslive  peu  développée  dans  ses  dimensions,  et 
que ,  comme  moyen  de  transport,  le  Lama  est  bien  inférieur 
à  ce  que  nous  possédons.  Il  cite  ensuite  comme  ce  qu'il  j  a  de 
plas  intéressant  dans  Texposilion ,  la  macbine  à  tuyaux  de 
drainage  fabriquée  par  pression,  comme  les. cylindres  de  maca- 
roni, i  l'aide  même  de  l'argile  la  plus  impure,  saiis  qu'il 
faille  laver  la  terre  préalablement.  Ces  cylindres  ainsi  fabri- 
qués et  cuits ,  ne  sont  vendus  qu'à  raison  de  3  fr.  les  4  00  joè- 
tres  courants.  On  conçoit  combien  le  drainage  pourrait  être 
appliqué  heureusement  dans  notre  midi ,  et  c'est  ce  que  b\\ 
remarquer  M.  de  Villeneuve  qui  termine  son  exposé  par 
quelques  considérations  sur  les  difficultés  qu'il  a  fallu  laiocre 
pour  organiser  rinstitut  agronomique.  Cet  exposé  est  suivi  de 
la  demande  d'une  collection  du  Répertoire  des  travaux  de 
notre  Société  destatistiquepourétre  placée  dans  la  bibliothèque 
de  rinstitut.  Cette  collection  est  accordée  par  la  Société  qui, 
d'ailleurs ,  voie  des  remercimenls  à  notre  savant  confrère 
pour  les  détails  si  intéressants  qu'il  lui  a  donnés. 

Dans  une  autre  lettre ,  à  la  date  du  23  octobre ,  lf^  de 
Villeneuve  nous  apprend  la  terminaison  de  TexpositioD 
agricole ,  après  un  travail  accablant  de  sa  part.  Élu  au  scrutin, 
rapporteur  pour  la  partie  des  macbine^  et  instruments ,  il 
'n'a  eu  que  l'intervalle  de  7  beures  du  soir  à  une  heure  du 
lendemain  pour  achever  une  élaboration  bien  difficile,  qui 
portait  sur  U9 expositions  contenant  environ  300  appareils 
différents.  M.  de  Villeneuve  promet  de  nous  transmettre  une 
copie  de  ce  rapport  et  d'être ,  pour  la  Société ,  un  actif  mem- 
bre honoraire. 

La  correspondance  présente  en  outre  une  lettre  de  U. 
fjEiiAT  de  Macnitot  (Albin),  Préfet  du  Ccrs,  à  Auch,  qui, 
très  reconnaissant  de  Thonoeurque  lui  a  fait  la  Société  de 

statistique  de  Marseille,  en  l'admettant  au  nombre  de  ses 

r 


içctf^Fes,  boQoraires ,  s'empresse  d'adresser  l'expression  de 
ses  sentiments  de  gratitude ,  et  l'assurance  quil  sera  ,  fort 
Jieareux  de  suivre  les  travaux  de  notre  compagnie  et  de  met- 
tre.à.proÇt  ceux  qui ,  notamment  présentent  une  application 
l^qs^pmédiate  aux  ffdts  administratifs . 

,^tre.4e..M.  Çoi^naz,,  Çharles-Auguste-Ëdoiiard,  de.r^- 
chatel  en  Suisse,  qui  accuse  réception  du  diplôme  de  mém- 
oire çpnregpondfint  que . la  Socipté  lui.  a  conféré,  t^n]|oif ne 
Ifi^te 8a^.fe(X)nnaissa^^  assure  que,. né  à,MarseiUe,  iljpf9Rd 
pairVàTélan., scientifique  qui  a  lieu  depuis  plusieurs  années 
.dans  cette  ville. 

^  lettre  de  M.  Csvasco,  membre  co/rrespondant,  àp^Q^i 
qui  promj^t  de  f^ire  parvenir  bientôt  à  la  Société  de  statigû- 
^g^^^de^jjl^irseiUe,,  les  actes  du  Çoqgrès  scientifique  de.  Gé- 

,hf}tf^^  d^,M.  Tpp^N  ,.m|Bmbre  aptif ,  fnoii)entanément  à  Li- 
jK^^ey.qpi,  .(^pvant  visitçr  4es  principales  villes  ^d'Italie,  se 
.j»^imait4^.^ecueillii:  bon  nombre  de  documents  artistiques 
,jet^  4e  ifl^tis  les  communiquer  à  son  retour. 

|L^|ytre^4^M.  lei  Maire  de  la  ville, d'Aix,  qui,  ayantjil^r^' 

(||4ie  cboix^f^t  par  M. .  P.-Jtf.  Roc^x,  des  iQend)res  devant 

.,jj)njfpï,la  .jcpfpw^         de. statistique  de  cette  vjUe,  y  a^çré 

.pOEPQl/^ipjept  jet.  promet  de  faire  tout  ce  qui  dépendra^  de 

./luij[»9pr.faciu^r  nos  travaux  et  ^  agri^le  en  toiit^ 

Au  sujet  des  commissions  qui  doivent  concourir  à  la  rédaç- 
,.,tioa  des,  Annales  communales ,  M.  le  Secrétaire  raconte  qu'il 
ne  s'est  pas  seulement,  transporté  à  Aix ,  mais  qu'il  a  été 
aussi,  à  Arles ,  à  Marignane ,  ^  Salon  pour  le  même  objet  et 
giffîl,pY;ofit^p  des  moindres  instâpts  dont  il  pourra  disposer 
ADur^  rendra,  dan^  lés  autres  communes  du  dép^rteineut. 
\  ^ji  ensuite,  déposés  sur  le  bureau  :  1  **  les  numéros^  i%  et 
S3  du  Recueil  des  actes  administratifs  dudéparlemeptji^es 
Bouchds-du-Rhône. 

TOME  XIV.  68 


-•  538  — 

â*  Le  Recueil  des  travaux  de  la  Société  médicale  do' dépar- 
tement d'Indre  et  Loire  (  4 •'  et  «-  trimestre  f  850). 

3*  Une  brochure  intitulée  :  Essais  poétiqqes  ;  par  Casiroir 
GuBRiii ,  membre  de  TAthénée  populaire  de  Marseille ,  etc. 

4*  Une  brochure  ayant  pour  titre  :  Traité  élémentaire  de 
Tart  des  accouchements ,  à  Tusage  des  élèves  sages-fèrames; 
par  Eùg.  Fabbb  ,  médecin,  à  Marseille. 

L'ordre  du  jour  appelait  en  premier  lieu  la  réceptiOD  de 
MM.  Jeai\  de  Prat  et  Sapet,  membres  actifs,  mais  ces  nooveitix 
élus  n'étant  pas  présents  à  la  séance ,  retenus  qu'ils  ont  été 
par  des  services  publics,  ainsi  que  MM.  Gatelin  etDoFAOi  u 
MoirrroaT  Tout  annoncé ,  la .  société  renvoie  la  réceplioB 
de  MM.  DE  Prat  et  Sapet  ,  à  la  prochaine  séance. 

Rappm*ts.  —  L'ordre  du  jour  amène  le  rapport  iPm 
commission  spéciale  sur  la  situation  de  l'industrie  et  du  com- 
merce, à  Marseille,  en  4849  et  4850,  pour  répondre  à  ne 
demande  de  M.  le  Maire  de  cette  ville.  Organe  delà  caaatàh 
>îon ,  M.  P.-M.  Roux  dit  qu'elle  a  pensé  ne  pouvdr  miein 
remplir  sa  tâche ,  qu'en  se  bornant  à  donner  dans  un  cadre 
xpii  avait  été  tracé,  les  chiffres  officiels  des  principales  in- 
dostries ;  chiffres  qui ,  d^gés  de  détails  «  permettent  d'em- 
brasser d'un  coup-d'œil ,  la  situation  commerciale  dans  les 
neor  premiers  mois  de  4  850 ,  comparée  à  celle  des  neuf 
premiers  mois  de  4  849.  C'est  en  puisant  à  de  bonnes  sources 
|ue  l'on  a  pu  donner  exactement  un  aperçu  de  ce  qui  a  été 
demandé. 

,/  La  Société  aj^NTOuve  ce  rapport  et  arrête  qa'fl  en  scn 
transmis  une  copie  à  M.  le  Maire  de  Marseille. 

—  M.  le  Secrétaire  perpétuel,  continuant  d'avoir  la  pnrde, 
ftdl  au  nom  d'une  commission,  on  ra^iort  sur  la  moltipBci- 
iion  des  semailles  en  4  850  et  sur  le  produit  de  diverses  du- 
rées en  hectare  pour  la  même  année,  dans  le  tefriloire de 
Marseille. 


—  5àfl  — 
i^a  Société  adopte  ce  rapport  et  arrête,  après  délibération , 
q&'il  ea  sera  transmis  une  copie  à  M.  le  Maire  de  Marseille , 
OQDfonnéœent  à  une  demande  de  ce  magistrat. 

• 

l^ectyre.  —  Puis  on  entend  avec  plaisir  la  lecture,  par 
Mf  MoiTiEOiL ,  d'une  notice  historique  sur  la  pcnrcelaine. 
L!«irt6iir  entre  dans  des  détails  très  intéressants  sur  cette 
industrie  dont  il  nous  montre  la  marche  progressive  dans  les 
lièdes  passés;  il  expose  ensuite  comment  elle  s'est  arrêtée 
1^  ou  elle  a  été  connue  de  si  bonne  heure  ;  comment  elle 
a  été»  à  une  époque  assez  récente ,  introduite  en  Europe, 
el  oe  qu'elle  est  enfin  de  nos  jours.  Écoutée  avec  une  atten* 
tioQb  soutenue,  cette  lecture  est  applaudie. 

Candidat  proposé. -^  MM.de  Montfort,  THiÊBAuret  P^-M. 
RoDX  proposent  d'admettre  au  nombre  des  membres  actifs 
M.  Casimir  GuâaiN ,  membre  de  TAthénée  populaire.  Cette 
proposition  est  prise  en  considériaition  aux  termes  du  ré- 
iJeaieiit. 

Plus  rien  n'étant  à  Tordre  du  jour,  et  personne  ne  deman*^ 
dant  la  parole,  la  séance  est  levée. 


Séance  du  \^  Décembre  4850. 


■7 


EnTabsence  de  M.  le  Vice-Président  remplissant  les  fonc- 
tions de  Président,  M.  Dufaur  de  Montfort  occupe  le 
fauteuil.  Le  procès-verbal  de  la  séance  du  7  novembre  est 
lu  et  adopté. 

M.  MoRTREUiL ,  qui  a  été  malade  quelque  temps ,  écrit  à 
M.  le  Secrétaire  que  sa  convalescence  se  prolonge  au  point 
d'jêtre  encore  obligé  de  garder  la  chambre,  et  il  s'excuse  consé- 
qiiemnient  de  ne  pouvoir  se  rendre  à  la  séance  d'aiyour- 
d'hui;  ce  qu'il  regrette  d'autant  plus  qu'il  aurait  désiré 


—  540  — 

être  auprès'  de  MÎU.  de  Prat  et  Sapet,  membres  actifs 
liouveUement  élus .  riiiterprèië  dés  séhlimants  dé  tôôs 
les  membres  de  la  Compagnie. 

M.  DE  Prat  ,  présenta  la  séance  ,  est  complimente  pi?  H. 
Ddf'aur  DE 'MbNTFÔRT  quî  luidit  modëstément  qiË  i'ém^pi^nlt 
aujourd'hui  M.  le  j^résident ,  il  né  le  remplace-  pas"  lîteîh 
moips  pour  exprimer  cômnié  lui  toute'  la  sàtfisfactibh'  dié"  fil' 
Société  Jâvoir  fait  une  très  précieuse  aiticpiisition,  éàiie^itÊiiX 
pairmï'  ses  membres  actifs ,  un  hômrnè  dont  la  ^iitodf  sbéfii 
e(  les  travaux  èriïait  de  statislîque  cottnn'éfeiaîef ,  le  ifenSeâàt 
si  recômmandablè. 

Dans  sa  réponse ,  M.  de  Prat  remercié  et  Ut.  !è  ^tëHl^ 
dés  paroles  biénvéillanlés  qùSl  lui  a*  ad^i'esséës ,  é^  la  SbBété 
en  général  dé  l'avoir  associé  à  ses  utiles  travaux*. 

lï  j^romét  dé  faire  ce  qui  dépendra  Se  lùr  pbûr  jùslStfciif  sA 
admission  au  sein  de  la  Compagnie. 

Correspondance:  Lettre  de  M.  Jean  de  Prat, qui  ti^aoiiiiBiit 
un  tàbléaù  statistique  intitulé  :  èxiràcio  âé  ta  batanid  HUr- 
cantil  de  Espâîia ,  respectiva  al  àno  de  4819^  éclnirhiâa  i 
los  articulos  de  major  importancia.  M.  Bousquet  est  chargé 
du  rapport  à  faire  sur  ce  travail  de  statistique  commerdale 
de  l'Espagne ,  en  1 849 ,  contenant  Timportation  des  princi- 
paux articles. 

^Lettre  de  H.  le  docteur  Orsini,  membre  correspondant 
àLivourne,  quifait  parvenir  un  ouvrage  ayant  pour  titre: 
*Bicèrcîie  di  SÏàtisticà  mèdîcd  èullà  citta  di  ZtWWo, 
(M.  CiRAtiD;  rapporteur],  lit.  bÀsmi,  plfeiH  £(6  rec8nif^ 
sàhcèpburlèiitrede  correspondant  qiïi  liii  â  ëtë  djjiiéMîS , 
iait  des  protestations  de  zèle.  ■'  -^ 

'^ii^  Lettre  de  Si.  le  Maîrédé  ttàrseiile,  qui  âfecoU  tèke^m 
dii  irapport  qiië  notre  ^ièté  iui  à  iràtismis  sur  là  àitilStibh^ 
commerce  et  de  rinddétrië ,  a  Wàhe^^^  eh  iW^  et  iifciO, 
eh  rëj[K)n8e  à  une  demande  qu'il  en  avait  ilblitè.  îc'  ifi  tiië  life 
empressé;  dit  Ito.  !e  Sfdb,  (lé  Hièttrè  I^  âôciiÛëhtft  oonîlsilîis 


~  541  - 

daos  ce  rapport ,  sous  les  yeux  de  M.  le  Préfet,  et  je  n'ai 
ikuntlaissëigriorer  à  ce  magistrat  que  je  devais  cet  excellent 
travail  aux  savantes  recherches  de  votre  Compagnie.» 

Pair  une  2"*  lettre,  M.  le  Maire  de  MareeiHe,  ayant 
i  féiiondrè  à  une  autre  demande  de  M.  le  Préfet,  témoigne 
lè^dé»r  d'obtienir  de  notre  Société  des  renscigiiements  sdr  la 
situation  du't'ravail  industriel  dans  la  ville  de  Marseille. 

Césrenseignerti6ntsattendusavecimpatiencc.ont  donné  lieu 
ï  ûki  rapport  qui  fait  partie  de  Tordre  du  jour  de  cette  séance. 

Lettre  de  H.  le  directeur  de  Técole  préparatoire  de  méde- 
ciM'  et  de  jiharmaciè  de  Marseille  qui ,  te  9  Décembre ,  in- 
vitait notre  Société  à  assister  à  la  séance  publique  de  riBOtrée 
dé  cette' écôié,  le  n^ercredi  1 1  du  même  mois.  Une  députafSon 
à  assisté  à  cette  solennité. 

Lettré  de  If.  Pascal  Costé  ,  qui ,  empêché  par  ses  occopà- 
tiMisrarttstiques ,  d'assister  à'  nos  séances  et  de  coopérer  àc^ 
tivértkènt  à  nos  travaux ,  demande  à  être  compris  par mt  Tés 
membres  honoraires ,  conformément  à  FÀrt.  (f  àfi  régleikienf 
de  la  Société. 

M[.  Ct>ST£,  réunissant  la  double  condition  de  soilahftf  sins 
d'âge  éi  dé  dit  ans  de  travaux  cômnte  filiè^bre  actif,  Mita 
porté  sur  le  tiblead  des  membres  honoraires ,  à  ûtAët  ffm- 
jourd'htii ,  après  toutefois  les  formalités  d'usage. 

É.  HoNFBAT  aîné  écrit  aussi  que ,  reçu  méftibfe  «àtrf ,  il  y 
atnra  bieiitdt  12  ans ,  par  là  Société  aux  utiles  travaux  de  la- 
quelle il  s'est  associe  autant  qu'il  lut  a  été  pfosfsiblèk,  H  ^ 
dtl()iils  ^èfqaë  temps  empêché,  par  dé  nortibréuses  bbtKÈpà^ 
Hbïïii  dé  donner  preave  d'assiduité  et  s'est  déddé  coti8éc|ii0til- 
niëtii S iisef  fié l'ài-ticlb  4 1  de  notre  réglementa  qui  pi^rfliet 
d'aèèdrdët'lb  titré  de  meni1)rë  honoraire ,  au  membre  AôUfWi 
en  fait  là  demande ,  alors  qu'il  6ompte  W  ans  de  travaux. 

La  Société  reconnaissant  que  M.  Monprat,  qui  d'âllllëtirs 
tient  à  lui  être  toujours  affilié  et  de  fâit  et  de  codur,  M  ti-dUve 
flkq»  lès  diiditiôiis  exigées  par  l'Art,  qu'il  t  ihvoqné,  lé  reçoit 


—  540  — 

d'élfc 
être  auprès'  de  MM.  de  Prat^  et  ^  ^^ 

nouvellement  élus,  rhiterprele 
Jes  membres  de  la  Compagnie  spondaDlà      *< 

M.  DE  Prat  ,  présent  à  la  '  ^y  ^^^^^ 

DOFAUR  DE  MONTFtfRT  qiîî  '  ^y  yiygmgQj 

aujourd'hui  IT.  Uyéè^'  quelle  ^  ^^.a, 

moins  pour  cx^^niriér  ^glUe  ^  3^  pj^^. 

Société  (f âvoifc*  féîf  ^  éloge  d'un  arlislc 

P^'^ï^  ^^'"^  -  plus  anciennes .  enlr'au- 

et  lés  travaîûy  ^^^^  ^^^  remplacement  du  temple 

si  recominr 

Dans  F  ^  nous  annonce  que  M.  Breghot  du  Lut, 

^  P^       ^rrespondant ,  n'est  plus  ;  que  le  28  novembre 

"y  j  six  heures  du  soir ,  il  se  sentit  atteint  d'un  violent 

Jnleco^^,  et  que,  s'étant  mis  au  lit,  il  expira  sans  agonie 

j^x  lieures  après.  Son  éloge  a  été  fait  par  M.  Daiguepersi  , 
^  notre  correspondant. 

Lettre  de  M.  Magnone  ,  Secrétaire  de  la  commission  so- 
^rieure  de  statistique  de  Turin ,  qui ,  toujours  Ûer  de  nous 
appartenir  comme  membre  correspondant,  promet  d'entretenir 
de  fréquents  rapports  avec  notre  Société  à  laquelle  il  fait  par- 
\enir  aujourd'hui  plusieurs  ouvrages  ayant  pour  objet  :  le 
rtkïensement  de  la  population  des  États  sardes  de  terre 
ferme ,  en  4  838 ,  celui  de  la  Sardaigne ,  en  1 846  :  —  Le 
mouvement  de  la  population  de  terre  ferme  pour  la  période 
décennale  de  4828  à  4837.  —  La  situation  financière  4es 
communes  déterre  forme  en  4839.  —  Le  compte  rendu  de 
la  justice  civile  et  commerciale  de  4  842  et  le  compte  rendu  de 
la  justice  des  conseils  d'intendances  générales ,  pour  4843, 
4  844  et  4  845 ,  en  terre  ferme.—  Le  premier  volume  de  la 
statistique  médicale  pour  la  terre  ferme  aussi.  —  Un 
catéchisme  agricole  à  Tusage  de  Técole  communale  du  pays 
natal  de  M.  Magmome  qui  évidemment  s'attache  autant  comme 


-  543  - 

''lie  que  comme  particulier  «  à  encourager 

'mable  correspoodant  nous  promet  renvoi 

^oins  intéressants. 

Mr  le  bureau  par  M.  le  5>ecrélaire:  4' 

des  actes  administratifs  du  dépar- 

*ne. 

physiques  et  naturelles ,  d'a- 

jcs  par  la  société  nationale 

â^yon  (Tomes  4" et  2%  2- série, 

V  Mémoires  dePAcadémie  des  sciences,  belles-lettres 
.  dris  de  Lyon,  classe  des  lettres  (Tomes  4  et  2.) 
ir  Une  brochure  intitulée  :  des  caractères  el  des  limites  du 

« 

iemin  dévonjen  inférieur  dans  le  bassin  Boulonnais- West- 
phalîen;  par  H.  D£lanoue  ,  de  Raimes  (Nord). 

5*  Une  brochure  ayant  pour  sujet  Téloge  historique  de 
ITBiEGHOT  du  Lut. 

Towces  ouvrages  sont  immédiatement  confiés  à  la  garde 
de  M.  Fbautrier  ,  Conservateur  bibliothécaire. 

RapporU.  —  La  correspondance  épuisée ,  la  parole  est 
donnée  à  M.  Gendarme,  de  Bevotte,  qui  communique  un 
rapport ,  fait  par  lui  au  nom  d'une  commission  instituée  par 
H.  le  Préfet  des  Bouches-du-Rhône ,  sur  les  prodnits  pré- 
sentés dans  ce  département  pour  l'exposition  universelle  de 

■ 

Londres.  Sept  industriels  se  sont  fait  inscrire  ;  4  seulement 
ont  été  admis  ;  des  trois  autres,  deux  avaient  négligé  de  sou- 
inUtre  leurs  produits  à  la  commission  qui  n'avait  pu  consé- 
queihment  les  juger . 

La  Société  remercie  H.  Gendarme  de  cette  intéressante 
communication ,  qu'elle  décide  de  conserver  avec  soin  danj^ 
JU)s  archives  pour  être  consultée  au  besoin. 

La  parole  est  ensuite  à  M.  A  CHAMBONqui,  au  nom  d'une 
commission  spéciale ,  fait  dn  rapport  sur  Télat  actuel  de  l'in- 
dustrie marseillaise.  11  résulte  de  ce  travail  quele  nombre  dés 


—  544  — 

principaux  établis^ments  industriels,  est  de  ^06  et  icelui  de 
leurs  ouvriers  de  6,470,  produisant  i)pur,95,8i1,0.0j0 francs; 
qu'il  y  a ,  en  outre ,  à  Marseille ,  \  44  manufactures  du  secojaA 
ordre  occupant  4  9^7  ouvriers  et  produisant çbaçtue.ann^e  pour 
7^550,500 fr.,  enfin,  que  Vqi\  cpppte  2,966,  petites iQdiist|ries, 
ou  arts  et  méliers  qui ,  avec  31 ,3âf  ouvriers ,  produiseot  pour 
56,494^,000  fr.  Ainsi  donc,,  notre  ville  possède  3,34  6  étaBUsse- 
ments  concernant  434  industries  diverses ,  produisant  pour 
4.59,855,50.0, fr.  et  occupant  3§,74{8  ouvriers,  dont .27^051 
hommes,  40,380  femmes  et  2,347  enfants.  Il  est  à  noter  /jœ 
5,799  de  ces  ouvriers  appartiennent  à  la  population 
flottante. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel .  avait,  démontré  dans  un  rap- 
porlju,  en  noyemibre  dernier,  sur  les  productions  industrielles 
et  sur  les  écoulements  pendant  les  9  premiers  mois  de  4849 
et  de  4850 ,  qu'il  y  avait  eu  progrès  sensible  dans  toutes  les 
branches  d'industrie.  M.  Chambon  fait  remarquer  que,  de- 
puis cette  époque,  il  y  a  diminution  dans  les  recettes  de  la 
douf  né ,  à  cause  de  cerlaines  circonstances  particulièrjos  ou 
éventuelles;  ce  qui  ne  suffit  pas  poumons  faire  supposer  un 
chômage  pendant  la  saison  d'hiver. 

Ce  rapport  destiné  à  répondre  à  une  série  de  questions 
adressées  par  M.  le  Maire,  de  Marseille ,  est  adopté  dans  tppt 
soA  contenu. 

*  ■        .     . .  ■ 

L'qrdre  du  jour  appelle  en  dernier  lieu ,  le.  reqQuveUemeiit 
des  membres  du  Conseil  d'administration  pour  l'année  4814. 

On  y  procède  par  voie  de  scrutin  et  il  en  résulte  qge  ce 
Conseil  est  ainsi  composé:  M.  Mortrecil,  Président;  ■• 
Gendabme  de  Bevotte,  vice-Président,  (M..P.-M.  Roux 
continue  d'être  Secrétaire  perpétuel);  M.  Marcotte,  yice- 
Secrétaire';  M.  DdfaurdeMontfoet»  Annotateurdela4'*clas- 
se  ;.  M.  Catelin,  Annotateur  dé  la  2"  classe  ;  M.  G.  Sakaeini, 
Annotateur  de  la  3"'  classe  ;  M.  Feautrier,  Conservateur,  et 
.M.Thiebaut  ,  Trésorier. 

#lus  rien  n'étant  à  l'ordre  du  jour  et  personne  ne  deman- 
dant la  parole ,  la  séance  est  levée. 


'*. 


TABLEAU 

DE  L'ORGANISATION  DES  COMMISSIONS 

DE 
LA  SOCIÉTÉ  DE  STATISTIQUE 

DE   MARSEILLE  , 

EN   4851. 

PREMIÈRE  SECTIOxX. 

STATISTIQUE  PHYSIQUE. 

Cette  section  est  divisée  en  six  commissions. 

Commission  de  topographie. 

;«  DuFAUR  DE  MoNTFORT,  Matheron  ,  Gendarme,  deBe- 
votte,  Gentet  et  Toulouzan. 

'>  Commission  de  méléorographie, 

I.  DuGAS,  Giraud,  p. -M.  Roux,  de  Marseille,  <^t  de 
Villeneuve. 

Commission  d'hydrographie, 
l.  Catelin,  Gendarme,  de  Bevotte,  P.-M.  Roux,  de^ 
Marseille  ^  et  de  Villeneuve. 

Commission  de  géologie. 

I.  Marquis  ,  Matheron  ,  Toulouzan  et  de  Villeneuve. 

Commission  de  botanique. 

#. 

i.  Àllibert,  Michel,  de  S*-Maurice  et  P.-M.  Roux, 
de  Marseille. 

Commission  de  zoologie. 

f.  Bkrtulus,  Dur.AS,  P.-M.  Roux,  de  Marseille,  et  Thié- 
baut. 
tome  XIY  69 


'    f 


—  540  — 
DEUXIÈME  SECTION. 

STATISTIQUE   POLITIQUE. 

Celle  section  est  divisée  en  neuf  commissions. 
Commissionde  division  politique  et  territoriale. 

MM.  HORNBOSTEL,  P.  RlCARD  et  Vaucher. 

Commission  de  population. 
MM.  Feautriër  ,  P.-M.  Roux ,  de  Marseille ,  et  Thiébaut. 

Commission  d'histoire. 
MM.  Bousquet  (Casimir) ,  Chambon  (Adolphe),  Dufaur  de 
MoNTFORT ,  Durand  ,  Feautrier  ,  Hornbostel,  Mor- 
tredil,  Prou-Gaillard  et  Paul  Ricard. 

Commission  d'organisation  politique  et  administrative, 

WA.  Dufaur  de  Montfort,  Hornbostel  ,  Marcotte,  Sapët 
et  Vaucher. 

Commission  des  institutions. 
MM.  Allibert  ,  Ciiambon  (A.) ,  Feautrier  ,  Giraud  ,  Hoek- 
BosTEL,  P. -M.   Roux,  de  Marseille,  Sakakini  (G.) et 
Thiébaut. 

Commission' des  travaux  publics. 
MM.  Allibert,  Gendarme,  de  BevoUe,  Gentet  et  Vau- 
cher. 

Commission  des  établissements  industriels. 
MM.  Bousquet  ,  do  Bonnemant  .  Durand  (l'abbé),  NAiiKet 
Sapet. 

Commission  de  nécrologie^. 
MM.  Chambon  (Adolphe),  Giraud,  P. -M.  Roux,  de  Mar- 
seille^ et  P.  Ricard. 

Commission  de  législation. 
MM.  Allibert,  Hornbostel,  Marquis,  Mortreuil  et  Prou- 
Gaillard. 


—  547  — 
TUOISIÈME    SECTION. 

STATISTIQUE   INDUSTRIELLE. 

Celte  secUon  est  divisée  en  einq  commissions. 

Commission  d'agriculture, 

MM.  Allibert  .  de  Villeneuve  ,  Dufaur  de  Montfort,  Du- 
rand (l'abbé),  Michel,  de  St.-xMaurice,  et  P.-M.  RouX;. 
de  Marseille. 

Commission  d'ifulustrie. 

MM.  de  Villeneuve,  Dufaur  de  Montfort,  Durand  (l'abbé), 
Marquis  ,  Sapét  et  Toulouzan. 

Commission  de  Commerce. 

MM.  Bousquet  (Casimir),  dcPRAT  ,  de  Kuster  ,  de  Bonne- 
MANT  et  Prou-Gaillard. 

Commission  de  navig^aiion. 

MM.  Catelin,  de  Prit,  de  Kuster  ,  ERMiRioet  Maîiccxti. 

Commission  des  finances. 

MM.  Cbambon  [Adolphe] ,  Dufaur  de  Montfort  et  Satet. 

—  Une  quatrième  section  a  pour  objet  la  réunion  ,  en  un 
seui  coFps ,  des  travaux  des  diverses  commissions. 

Ce  sont  les  trois  annotateurs  qui  forment  une  YingUé]fn«r 
coroiiiission ,  la  seule  dont  la  quatrième  section  se  compose. 
Elle  est  chargée  de  la  coordination  des  travaux  des  autras 
commissions,  sous  la  direction  du  Secrétaire  perpétuel  delà 
Société. 


—  548  — 


TABLEAU  DES  MEMBRES 


SB 


1 


.4  SOCIÉTÉ  DE  STATISTIQIE 

DE  MARSEILLE, 
An  31  décembre  IS&O. 


La  Société  de  statistique  de  Marseille  se  compose  d« 
Membres  honoraires ,  de  Membres  actifs  et  de  Membres  cor- 
respondants. Elle  a ,  en  outre ,  un  Conseil  d'administration 
composé  de  tous  les  fonctionnaires ,  pris  parmi  les  Membres 
actifs. 

CONSEIL  d'administration  POUR  l'ànnée  1851. 

MM.  MoRTREUiL ,  iii ,  Président  ;  Gendarme  ,  de  Be- 
voTTE,  ^,  Vice-Président;  P.-M.  Roux,*  ,  de  Marseille, 
Secrétaire  -  perpétuel  ;  Marcotte  ,  ^  ,  Vice-Secrétaire  ; 
Dufaur  de  MoNTFORT ,  «? ,  Annotateur  de  la  première 
classe  ;  Catelin  * ,  Annotateur  de  la  deuxième  classe  ; 
G.  Sakakini  ,  Annotateur  de  la  troisième  classe  ;  Feautrier  , 
Conservateur,  Thiébaut  ,  Trésorier. 


—  540  -^ 


MKHDnKI^ 


tw*^ 


sidenl  d'honneur,  S.  A.  K.  M*'  le  Prince  do  JOINVILLE. 
(Nommé  memir'j  lionoraire ,  en  1831 .  devenu  Préair- 
denl  (T honneur ,  le  3  uoût  4843.^^ 

26/ei;wr1827. 

.  ROSTAND  (  Alexis  ),  0.  ^  ,  ex-Maire  de  Marseille, 
ex-Président  de  la  Caisse  d^épargne  du  départe- 
ment des  Bouches-du-Rhôn<: ,  Membre  du  XIV"" 
Congrès  scientifique  de  France,  elc. ,  boulevard  du 
Muy,  47:  . 

1  juin  1827. 

AUBERT  (Augustin)  ,  ex-Directeur  du  Musée  et  Mem- 
bre de  TAcadémie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts 
de  Marseille ,  boulevard  des  Parisiens ,  60. 

LAUTARD ,  ^  ,  Docteur  en  médecine ,  Secrétaire  per- 
pétuel de  l'Académie  nationale  des  sciences .  belles- 
lettres  et  arts  do  Marseille,  et  Membre  de  plusieurs 
autres  sociétés  savantes ,  rue  Grignan  ,16.     , 

Le  baron  DUPIN  (Charles},  G.  »  ,  ex-Membre  de  la 
chambre  des  députés,  Membre  de  Tlnstitut  national 
de  France,  et  d*un  grand  nombre  d'autres  sociétés  sa- 
vantes ,  rue  de  l'Université  ,  40 ,  à  Paris. 


—  550  — 

5  uuii  183Ï . 

MM.  UEWAlli)  (  Elysée  ),  C,  «  ,  Conseiller  d'dlal ,  ex- 
Mniie  de  la  ville  de  Marseille,  ex-Pair  de  France, 
elcx-Mcmbre  du  Conseil  généfal  du  déparlement 
des  Bonches-du-Rliône  .  Membre  honoraire  de  la  So- 
riélé  nationale  de  médecine,  elc. ,  place  Noailles ,  49. 

i  8  décembre  1833. 

Max.  consolât  ,  0.  ^',  ex-Maire  de  la  ville  de  Mar- 
seille, boulevard  Longchamp,  21 . 

9  janvier  1834. 
MIGINET,  #>  ,  Conseiller  d'État ,  Membre  de  Tlnstitut, 
Directeur-archiviste  au  ministère  des  affaires  étran- 
gères, etc.,  à  Paris. 

4  septembre  4834. 

MOREAU  (  César  ) ,  de  Marseille ,  ^  ,  Fondateur  de  la 
Société  française  de  statistique  universelle  ,  et  de^ 
l'Académie  de  rinduslrie  française ,  Membre  d'autres 
sociétés  savantes,  à  Paris  (Nommé  membre  corres- 
pondant ,  en  1830  ,  devenu  membre  honorairej, 

LAURENCE  (  Jean),  4^  ,  Directeur  général  des  con- 
tributions directes,  etc.,  à  Paris. 

Le  baron  ÏREZEL,  «r,  Général  de  division. 

Le  baron  de  S'-JOSEPH  ^,  Général  de  division. 

8  septembre  1836. 

MERY  (  Louis  ) ,  Professeur  à  la  Faculté  des  lettres 
d'Aix ,  Membre  de  l'Académie  nationale  des  scien- 
ces ,  belles-lettres  et  arts  de  Marseille  ,  Inspecteur 
des  monuments  historiques  des  départements  des 
Bouches-du-Rhône  et  du  Gard  ,  Correspondant  de  la 
wSociolé  des  sciences  du  département  du  Var,  ctc.^ 
àAix.  (Fondateur^  devenu  membre  Iwnorairej, 


—    Oi>l     — 

'rrenihre  1N37. 

lie  Tiburce)  ,  0.   ^,  Général  de 

:  Il  >-JosEPU-Ei  (;knk)  ,  E\é(|ue(le 
(.oiiiinanileur  de  l'onlro  des  SS.  Maurice 
cl  Lazare,  et  Membre  honoraije  de  la   Société  na- 
tionale de  médecine  de  Marseille ,    au  palais  éiûs- 
copal,  à  Marseille. 

IS  janvier  1814. 

D'HAUTPOUL  (  le  Comité)  G.  0  ^<  ,  Général  de  di- 
vision, ex-Ministro  de  la  guerre  ,  à  Paris. 

7  mars  1814. 

AUTRAN  (Paul),  ^^ ,  Membre  de  la  Commission  ad- 
ministrative du  bureau  de  Bienfaisance,  l'un  des 
Secrétaires  de  l'Académie  des  sciences ,  belles- 
lettres  et  arts  de  Marseille ,  Me.nbre  corres|:ondant 
de  l'Académie  des  sciences  de  Lvon  ,  de  la  Société 
géographique  de  Paris,  etc. ,  rue  Venture,  23  (Mem- 
bre actifs  en  1836,  devenu  membre  honorairej. 

GASSIER  (Hyacinthe -Veran-Hippolyte),  Docteur  en 
mf3decine ,  Membre  titulaire  de  la  Société  nationale 
de  médecine  de  Marseille,  et  du  Comité  médical  des 
Bouches-du-Rhône,  rue  Théâtre -Français,  1  (Mem- 
bre actif,  en  1827,  devenu  membre  honoraire). 

2  décembre  1846. 

SALVANDY  (  le  comte  de  )  G.  C.  t^  ,  ex-ministre  do 
rinslruclîon  publique  ,  grand  maître  de  l'Université  , 
etc.,  à  Paris. 


22  décembre  1840. 
MM.  BEUF  f  Jean-François-Alban  ),  ex-employé  de  la 
garantie  des  malièresd'oret  d'argent,  Membre  de 
la  Sociélû  française  de  statistique  universelle  ,  et  du 
XIV*  Congrès  scientifique  de  France,  à  Alger,  (fon- 
dateur,  devenu  membre  homrraire), 

6  mm  1847. 
AUDOUARD  (  Antoine-Joseph  ) ,  Maître  de  pension, 
Membre  du  XIV'  Congrès  scienlifique  de  France  et 
d'autres  sociélts  savantes,  rue  Breleuil ,  100  ,  (  Mem- 
bre actif,  en  1827  ,  devenu  membre  honoraire). 

^  novembre  1847. 
FALLOT  (Fuédéric-Phïlippe-Gdstave  ) ,  Membre  du 
'  XIV"  Congres  scientifique  de  France,  rue  Thomas, 
(  Membre  actifs   en    1834,    devenu  membre  ho- 
noraire), 

4  maH  848. 

De  MONTLUISANT  (Charles-Laurent-Joseph,  0.  ^<  • 
Ingénieur  en  chef  en  retraite  ,  membre  du  XIY* 
Congrès  scientifique  de  France  et  de  la  3"'  session 
du  Congrès  dei  vignerons  français  (Membre  actif, 
en  1 839,  devenu  membre  honoraire), 

S  juin  1848. 
SAINT-FERRÉOL  (  Jean-Lopis-Joseph  ) ,  Liquidateur 
des  Douanes  en  retraite  ,  rue  S -Savournin  (Membre 
actif,  en  1827,  devenu  membre  honoraire). 

Q,  juillet  1848. 
ROUIS  (Jran-Jacql'es)  ,  Juge  au  tribunal  civil  de  pre- 
mière instance  de  Marseille ,  membre  de  la  XlV' 
session  du  Congrès  scientifique  de  France  ,  rue  des 
Princes,  20  (Membre  actif,  en  1823,  devem 
membre  honoraire). 


^  555  — 

3aoûH848. 

(.  DIEUSET  (  Jacques-Jean-Baptiste  ) ,  «» ,  Membre  do 
rAcadémie  des  Sciences  de  Marseille,  de  la  So- 
ciété d'agriculture  d'Ajaccio  et  du  XIV'  Congrès 
scicnlifique  de  France  ,  .  boulevarl  Cliavo ,  53. 
(Membre  actif,  en  4834,  devenu  membre  hono- 
raire), 

7  septembre  1848. 

HDGDET  (  Simon-Théodore)  ,  ^  ,  Membre  du  XIV- 
Congrès  scicnlifique  de  France  ,  rue  des  Convales- 
cents ,  48  (Membre  actif,  en  1 827 ,  devenu  membre 
honoraire). 

NÉGREL-FERAUD  (  François  ),  ex-Chef  de  division 
des  Finances,  à  la  préfecture  des  Bouches-du-Rhône. 
Membre  de  l'Académie  nationale  des  sciences ,  belles- 
lettres  et  arts  de  Marseille ,  et  du  XIV*  Congrès  scien- 
tifique de  France,  etc.,  rueNau  9  (Membre  actif, 
en  1827,  devenu  membre  honoraire). 

PEAUGER ,  ex-Préfet  du  département  des  Bouches- 
du-Rhône  ,  j  Membre  de  plusieurs  corps  savants  ,  à 
Paris. 

7  Décembre  1848. 

DbCAUMONT  (Arcisse),  »  «>,  Fondateur  du  Congrès 
scientifique  et  de  Tinslilut  des  provinces  de  France, 
Président  général  de  plusieurs  sessions  de  ce  Con- 
grès, Membre  de  rinstitul^^et  du  Consei  If  général  de 
Tagriculture  près  le  Ministre  de  rAgricullurc  et  du 
Commerce^i  Membre .[d'unj^grand^nombrc  d'autres 
corps  savants,  etc.  ,_ctc.  ,  à  Caen  (Correspondant, 
en  \Sii,  devenu  membre  honoraire), 

TOMS  XIT.  70 


-  554  — 

MiM.-  FRESLON  (âlex.vndre)  ,  ex-tninislre  de  Tlnslruction 
publique  et  des  cultes ,  Avocat-général  à  la  Cour  de 
Cassation,  Membre  du  Congrès  scienlifique  de  France 
etc.,  à  Paris. 

GUILLOPiY  aîné ,  ^  ,  Président  de  la  Société -induà- 
trielle  d'Angers  et  du  Congrès  des  Vignerons  français, 
Secrétaire-général  de  la  XI'  session  et  Vice-PrésideqJ 
de  la  XII*  session  du  Congrès  scientifique  de  France, 
Membre  de  plusieurs  autres  Sociétés  savantes,  à 
Angers  (Correspondant  ,  en  1843  ,  devenu  membre 

'  honoraire). 

MOREAU  DE  JONNÉS  (Alexandre),  * ,  Chef  des  Ira- 
vaiix  statistiques  ,  au  minisière  de  l'Agriculture  et 
du  Commerce,  Officier  supérieur  d'Etal-major,  Mem- 
bre correspondant  de  l'Académie  des  Sciences,  do 
rinstilut de  France,  do  la  Société  centrale  d'Agri- 
culture, des  Académies  de  Stockolm  ,  Turin,  Bru- 
xelles, Madrid ,  Lyon  .  Dijon  ,  Rouen  ,  Bordeaux, 
Strasbourg  ,  Nancy ,  Maçon  ,  Tours  ,  Marseille, 
Liège,  New-York  ,  La  Havane  ,  et  de  plusieurs  so- 
ciétés médicales,  à  Paris  (Correspondant ,  en  1839, 
devenu  membre  honoraire). 

\^  avril  \Si^, 
LACROSSE,  ex-ministre  des  travaux  publics  ,  elc. ,  à 
Paris. 

4  octobre  1849. 
DE  FALLOUX  ,  ex-minislro  dé  l'instruction  publique 
et  des  cultes,  à  Paris. 

8  novembre  1849. 
PASSY  (lîiPPoLYTE-PHiLiBERT  ) ,  #^  ,  auciou  ofllclerdc 
.  cavalerie  ,    Ex-ministre  des  fincnces ,  Membre  de 
l'Institut  de  France  (  Académie  des  sciences  morales 
tt  politiques),  à  Paris. 


—  55J  — 

IM.  VALZ  (Jeak-Félix-Benjamin),  «i,  Directeur  do  l*ob- 
servatoire  national  ,  Correspondant  de  linsliliit  ; 
Membre  du  XIV'  Congrès  scientifique  de  France,  à 
l 'Observa loi rc  (  Membre  actif,  en  1839,  devenu  mem- 
bre honoraire) , 

2S  février  1850. 

De  SULEAU  (  Louis-Ange-Antoine-Elisée  )  0-  ^  i 
Préfet  du  déparlement  des  Bouches-du-Rhône,  Mem- 
bre correspondant  des  Académies  des  sciences,  Jjellcs- 
lellresetartsdeMetzelde  Dijon,  etc.,  Hôtel  dô  1»- 
Préfecture ,  rue  Mazade,  \  3. 

6  juin  \  850. 

MIÉGE  (Dominioue),  0.  ^  ,  Consul  de  première  classe 
en  retraite,  ex- directeur  de  l'agence  du  ministèrô 
des  affaires  étrangères,  à  Marseille  ,  Membre  de  plu- 
sieurs sociétés  savantes ,  à  P^iVïs  f  Membre  actifs  en 
4840,  devenu  membre  honoraire). 

i"  août  1850. 

VILLENEUVE  (  Hippolyte-Benoit  ,  Comte  do),,  «r,  ' 
Ingénieur  des  mines,  Inspecteur  général  de  TAgri- 
cult'jre  ,  Membre  de  plusieurs  corps  savants  ,  à  Paris. 
(Membre  actif,  en  1831  ,  devenu  membre  honoraire). 

12  septembre  t850. 

LERAT  DE  MAGNITOT  (  Albin  ),  ^,  Préfet  du  Gers. 
Membre  des  Sociétés  archéologiques  de  Sens^  et.  d(^ 
Chalon-sur-Saône,  etc.,  à  Auch. 


—  556  — 

M  décembre  <850. 
MM.  COSTE  (Pascal)  ,«?,  Archilecle  elProfesseur  de  dessin, 
Membre  de  rAçadémie  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts  de  Marseille ,  el  du  XIV*  Congrès  scienlillque  de 
France,  etc.,  rue  de  Rome,  37, ^Membre  actif ,  en 
1824,  devenu  correspondant  en  4  839  ;5  redevenu 
membre  actif ,  en  \%kc^ y  aujourd'hui  membre  homy- 
raire), 
MONFRAY  (  Joseph-Marie-François-Simon  )  ,  Avocat 
ex-Secrélaire  des  Sociétés  d'inslruclion  et  d'émulation 
de  la  ville  d'Aix ,  Membre  de  la  XIV-  session  du 
Congrès  scientifique  de  France  »  rue  de  la  Prison ,  47. 
(Membre  actifs  en  \  829,  devenu  membre  honoraire. 


MCMenSS   A€TIP9< 


26  avril  \%'il. 

ROUX  (  Pierre-Martin  ),  de  Marseille  ,  «?,  Docteur  en 
médecine ,  Médecin  de  l'intendance  sanitaire ,  Mem- 
bre de  TAcadémie  nationale  des  sciences ,  -belles- 
lettres  et  arls  ,^  ancien^  Président  de  la  Société  de 
médecine  et  du  Comité  médical  des  dispensaires  de 
Marseille,  Secrétaire  perpétuel  du  Comité  médical 
desBûuches-du-Rhône,  Président  de  la  section  des 
sciences  médicales  de  la  XP  et  de  la  XIP  session  du 
Congrès  scientifique  de  France,  Secrétaire  général  de 
la  XIV*  session  et  vice-Président  général  de  la  XV' 
et  de  la  XVP  session  de  ce  Congrès,  Membre  de  beau- 
coupd'autres  corps  savants;  rue  des  Petits-Pères;  15. 


-«  55T  — 

^  juillet  iS3\ . 

MM.  MATHERON  (Philippe-Pierre-Emile),  Ingénieur  ci- 
vil ,  Membre  de  l'Académie  des  sciences  de  Marseille, 
et  d'autres  corps  savants,  etc. ,  Secrétaire  de  la  section 
des  sciences  naturelles  du  XIV»  Congrès  scientifique 
de  France ,  boulevard  Longchamp,  32. 

6  octob7-e  \S3\ . 

RICARD  (Joseph-Césau-Paul)  ,  Archiviste  de  la  pré- 
fecture du  département  des  Bouches -du- Rhône  , 
Membre  du  XIV*  Congrès  scientifique  de  France  , 
Boule vart  Chave  ,53. 

7  décembre  1837. 

FEAUTRIER  (Jean)  ,  Archiviste  de  la  Mairie  de  Mar- 
feille,  Secrétaire  du  Comité  communal  d'instruction 
primaire,  Membre  du  XIV*  Congrès  scientifique  da 
France ,  rue  des  deux-Empereurs ,  18. 

1"aun71841. 

TOULOUZAN  (Philippe -Augu&te)  ,  Employé  à  la  pré- 
fecture des  Bouches-du-Rhône ,  Secrétaire  de  la  sec- 
lion  des  sciences  naturelles  de  la  XIV'  session  du  Con- 
grès scientifique  de  France ,  rue  Paradis ,  158. 

7  décembre  1843. 

ALLIBERT(Hippolyte)  ,  Avocat,  Membre  du  Comité 
communal  d'instruction  primaire  et  du  Comice  agri- 
cole de  Marseille,  Secrétaire  de  la  section  d'histoire 
et  d'archéologie  de  la  XIV'  session  du  Congrès  scien- 
tifique de  France,  rue  Thubaneau  .  30. 

ERMIRIO  (le  Chevalier  Jébôme)  ,  ^  ,  Consul  général  de 
Sardaigneet  de  Lucques,  Membre  du  XIV*  Congrès 
scientifique  de  France  /cours  Bonaparte  ,1 1 1 . 


~  5S«  - 

\"  février  1844. 

MM.  CHAMBOX  (ADOLPUE-BARTnâLEMY),  Commis  principal 
à  la  (laisse  d'épargne  du  déparlemcnl  des  Bouches-du- 
Rliônc ,  Slembre  dn  XIV*  Congrès  scientifique  dt 
France  ,  rue  de  la  Darce ,  \  4. 

9waH8U. 

UORNBOSTEL  (Charles),  A^oc'Jl,  Membre  du  XIV- 
(Congrès  scicnlifique  de  France,  rue  des  3finimes,  48. 

6  mars  1845. 

GIRAUD  ;  François-Joseph  ),  Docteur  en  médecine, 
Men)l)re  titulaire  delà  Société  nationale  de  médecine  , 
du  XIV*  Congrès  scicnlifique  de 'France,  et  Médecin 
des  prisons  de  Marseille,  allées  de  Meilhan  ,  40. 

THIEBAUT  (Nicolas-Alphonse),  Docteur  en  médecine, 
Membre  du  XIV*  Congrès  scientifique  de  France ,  du 
Comité  communal  d'instruction  primaire  et  de  la  Com- 
mission de  surveillance  des  prisons  de  Marseille,  al- 
lées de  Meilhan  ,78. 

'I2jitm1845. 

MARQUIS  (Joseph-Auguste)  ,  Avocat ,  Chef  du  bureau 
de  comptabilité  de  la  mairie  de  Marseille ,  ei  Membr» 
du  XIV'  Congrès  scientifique  de  France,  boule»art 
des  Trois  Journées  ,  6  a. 

3jwt7/e/1845. 

MORTREUIL  (Jean-Anselme-Bernard)  ,  ^  ,  Juge  dfl 
paix ,  Membre  de  la  Commission  de  surveillance  de 
Tasile  des  aliénés  et  de  celle  pour  les  prisons  ,  Secré- 
taire de  la  section  d'arclu'ologie  et  d'histoire  de  U 
XIV*  session  du  Congrès  scientifique  de  France,  rua 
Sih'abelle,  116.'  '    . 


—  559  — 

\'ù  août    1847. 

MM.  BOUSQUET  (  Casimir-Gabriel  ) ,  Négociant ,  Membre 
du  XIV*  Congrès  scientifique  de  France ,  de  la  Société 
lilléraire  de  Lyon  ,  boulevart  du  Musée  ,  82. 

16  avril  1846. 

BERTULUS  (Evariste),  «?,  Docleur  en  médecine, 
Professeur  à  l'école  préparatoire  de  médecine ,  Secré- 
taire général  adjoint  de' la  XIY' session  du  Congrès 
scientifique  de  France ,  rue  Nôailles,  26. 

4  mars  1847. 

DUFAURDE  MONTFORT  (Jean-Bte-Jacques),  ,^,  Di- 
recteur des  conlribulions  indirecles ,  Membre  du 
XIV*  Congrès  scientifique  ,  de  Tlnstilut  des  Provin- 
ces de  France  ,  de  la  Société  d'agriculture,  du  Comice 
agricole  et  de  la  Société  d'horlicuUure  de  Marseille, 
Correspondant  des  Sociétés  liltéraires  de  Lyon  et  de 
Rochefort,  place  Porte-de-Rome,  8. 

9  mars  1848. 

TOPIN  (.Joseph-Claude-Uippolyte  )  ,  Professeur  dft 
l'Université ,  Membre  du  Comice  agricole  et' de  la  So- 
ciété d'agriculture  de  Marseille,  Vice  Secrétaire  de  la 
Société  d'horticulture,  Correspondant  de  TAcadémio 
des  sciences ,  belles-lettres  et  arts  d'Aix ,  de  la  Société 
d'horticulture  de  Paris ,  Membre  du  XIV*  Congrès 
scientifiijue ,  rue  Thubaneau  ,  43. 

7  septembre  1848. 

GENDARME,  DE  BEVOTTE  (Guy-François-Louis- 
Auguste)  ,   «r ,   Ingénieur  des  ponls-et-chaussées  , . 
Membre  de  l'Académie  des  sciences,  belles-lettres, 
agriculture  et  arts  d'Aix ,  rue  de  la  Grande  Armée,  2. 


—  560  — 

*  .  •  ■ 

MM.  PROU-GAILLARD  (OoMixiQUE-Louis-ÀucasTE)  Né^o-  ^  ' 
ciant ,  Membre  de  la  XIV*  session  du  Congrès  scienli- 
fique  de  France ,  plaine  St.-Michel  ,8. 

2  novembre  1848.  / 

DURAND  (l'Abbé  Je4N-Claudb)  ,  ancien  sous  iélégaé 
apostolique  d'Alger ,  Membre  de  TAcadémie  natiônala 
deTindustrie  agricole,  manuracturière ,  commerciale 
de  Paris ,  du  Comice  agricole  de  Marseille  et  de  la 
Société  d'agriculture  des  Bouches-du-Rhône ,  quartier 
St-Pierre ,  près  Marseille. 

V  février  \Si9. 

SAKAKINI  (Georges]  ,  Orientaliste  .  Professeur  d'arabo 
vulgaire  au  Lycée  do  Marseille ,  Membre  du  XIV* 
Congrès  scientifique  de  France ,  rue  Peirier  ,  18. 

4"  mars  4849. 

DE  BONNEMANT  ( Jean-Chables-Henri)  ,  Négociant , 
ex -employé  dans  les  contributions  indirectes  ,  Mem- 
bre de  la  XIV*  session  du  Congrès  scientifique  d« 
France  ,  boulevarl  du  Musée  ,37. 

12am71849. 

MARCOTTE  (Edme-Marie- Antoine),  ^,  Directeur  de* 
douanes ,  etc. ,  rue  Grignnn ,  10. 

NATTE  (  Charles)  ,  Propriétaire ,  Correspondant  do  la 
Société  française  de  statistique  universelle ,  de  TAca- 
démie  pontanienne  de  Naples ,  Membre  du  XIV*  Con- 
grès scieniilîque  de  France ,  ,Chemin  neuf  de  la  Mag- 
dc  laine,  <24  (  Membre  actif,  en  1827  ,  correspon- 
dant en  h  836 ,  redevenu  actif  en  1 841 ,  correspondant 
en  1844  ,  de  nouveau  membre  actif*  ) 


—  :m  — 

.  VAIICIIER-CREMIECJX  (JK.vN-MARC-SAMrEL-Loris 
Ardiitcclc ,    lieutenant  colonel  du  Génie  à  l'Elat- 
major  fêlerai ,  Membre  de  la  Sociélé  des  arts ,  de  celle 
d'industrie  et  de  la  société  d'utilité  piiMique  de  (>i!né- 
ve,  rue  Sylvabelle,  80. 

7  7  «m  1849. 

DCGAS  (Pierre-Alexis-ïhéodose  ) ,  Docteur  en  mé- 
decine, Administrateur  de  la  Caisse  d'épargne  et  de  la 
Société  de  Bienfaisance ,  Membre  de  la  Société  natio- 
nale de  médecine  de  Marseille ,  du  Comité  médical  (\oi^ 
Ik)uclies-du-RU(5ne  ,  rfte  Dragon  ,  4J. 
20  décembre  1859. 

MICHEL  (Jean-Fierre-AiNToine)  ,  Agronome  ,  Membre 
des  Sociétés  d'Agriculture  de  r Aveyron.de  la  Drôme, 
des  Bouches-du-Rbônc ,  et  du  Comice  agricole  de 
Marseille,  ])lalne  Sainl-Micbel,  GG. 

4"  août  1850. 

CATELIX  (  Jkan-Antoïne-Firmin)  ,  ^,  ^,  ancien  of- 
ficier de  la  marine  militaire,  Membre  de  TAcadémie 
de  Marseille ,  de  l'administration  de  l'école  des  mous- 
ses et  de  la  Commission  do  surveillance  des  bateaux  à 
vapeur,  Administrateur  de  la  Caisse  d'épargne,  etc. , 
rue  Paradis,  418. 

<;ENTET  (Victor-Marius),   Agent  voyer  du  premier 
arrondissement  des  Bonches-du-Rliône,  Liuréat  de 
l'Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  de  Mar- 
seille, etc. ,  rue  des  Pelils-Pcres,  22. 
42  septembre  1850. 

DE  KUSTER  (Charles-Louis)  ,  Chevalier  de  plusieurs 
ordres  j  Consul  général  de  Russie  à  Marseille  et  dans 
les  ports  français  de  la  Méditerranée ,  Membre  de  la 
Sociélé  départementale  d'agriculture  des  Boucbes-du- 
Rhône ,  etc. ,  Place  Sainl-Ferréol ,  1. 

TOME  XïV.  71 


-^  562  — 

3  jclobve  iSoO.  .   i^ll! 

MM.  JEAN  DE  PRÂT  (Lea  Bermodez)  ,  ^  ,  Consul  de  S. 
M.  Catholique  à  Marseille,  et  son  Secrétaire  avea 
.  exercice  de  décrets ,  Commandeur  des  ordres  royaax 
de  Charles  III  et  d'Isabelle ,  la  catholique ,  Membre 
de  la  Société  départementale  d'Agriculture  des  Bo» 
ches  du  Rhône,  rue  Breteuil,  ^i . 
SAPET  (  Antoine-François-Lazare  ) ,  Inspecteur  de 
l'Octroi  de  Marseille  ,  etc. ,  Boulevart  du  Muy ,  i7. 

:^  avril  \So\. 

PLAUCHE  (Marius-Martin),  0,  Régisseur  de  la  manu- 
facture des  tabacs,  Vice-Président  de  la  société  dé- v 
partcmcntale   des  Bouches-du-Rhône  ,  Membre  de 
plusieurs  autres  sociétés  savantes .  rue  Sainte ,  137. 


lME:ilBRG(i   eOBRGSPO.^DAlVTS. 

BOSQ  (  Louis-Charles  ) ,  ^Naturaliste ,   et  son  frère 
BOSQ  (P.-J.),  Antiquaire,  Correspondant  des  Acadé- 
mies des  sciences  de  Marseille ,  d'Aix ,  de  Toulon,  i 
Auriol. 

n  juillet  1827. 

PIEUQUIN  DE  GEMBLOUX ,  docteur  en  médecine, 
Inspecteur  de  TUniversité  de  France  ,  Membre  d'an 
grand  nombre  de  Sociétés  savantes ,  à  Bourges. 

TAXIL ,  Docteur  en  médecine ,  ex-Chirurgien  en  chef 
des  hospices  civils  de  Toulon ,  Professeur  d'accouche- 
ment et  Membre  de  plusieurs  sociétés  savantes,  à 
Toulon. 


—  563  — 

fM.  TRASTOUR,  0.  ^.  Docjeur  en  médecine,  Chirurgien 
'.  .,  principal  d'arméo  en  retraite,  Membre  titulaire  du 
V.,  Comité  médical  des  Bouclies-du-Rhone  et  de  plu- 
i,:      sieurs  autres  sociétés  savantes  ,  etc. ,  à  Marseille. 

^•i  '2.  août  4827. 

LIGNON ,  Pharmacien ,  Membre  correspondant  spécial 
du  Comité  médical  des  Bouches-du-Rhône ,  à  Taras- 
con. 

28  décembre  Î827. 

LAROCHE,  Docteur  en  médecine,  Membre  titulaire  de 
la  Société  de  médecine ,  etc. ,  à  Ptiiladelphie; 

DECELLES  (Albert)  .  propriétaire ,  à  Hyéres, 

M  février  \H2S. 
QUINQUIN ,  Propriétaire ,  à  Avignon. 

10  avril  \S2S. 

SUEUR  MERLIN  (J.-S.),  Sous-Chef  de  division,  chargé 
de  la  topo£^raphie  et  de  la  statistique  de  Tadministra- 
tion  des  Douanes ,  à  Caen  (Calvados). 

JOUINE  (  A.-B.-Etienne  ) ,  Avocat  et  Avoué  près  le 

.    Tribunal  àe  première  instance ,  etc. ,  à  Digne. 

REYNAUD  (Joseph-Toussaint)  ,  ^  ,  Conservateur  des 
manuscrits  orientaux  de  la  Bibliothèque  nationale , 
Membre  de  l'Institut  et  du  Conseil  de  la  Société  asia- 
tique de  Paris,  Correspondant  de  celles  de  la  Grande 
Bretagne  et  d'Irlande ,  de  Calcutta,  Madras  ^  etc. ,  à 
Paris. 

V' juillet  4828. 

ABRAHAM ,  de  Copenhague ,  Littérateur  danois .  à 
Paris. 


—  5(t4  — 

■ 

\"  juillet  1838.  ^ 

MM.  D'ASFELDjAulCtir  des  Mémoires  sw^  le  Duc  de  Riche- 
lieu, à  Paris. 

RElFFEMBERG{FBÉoènic-ALGUsTE-FERDiNAND-THo- 
MAS ,  baron  de) ,  Chevalier  de  l'ordre  de  Samt-Jcan 
de  Jérusalem ,  Membre  de  plusieurs  sociétés  savantes , 
clc. ,  à  Liège. 

TAILLANDIER  ,  Avocat  à  la  cour  de  cassation ^  clc, 
à  Paris.  ' 

1  août  \Si.S. 

BARBAROUX ,  0.  ^  ,  Procureur  général ,  à  Tile  do 

la  Réunion. 
F  ARNAUD  (  Pifube-Antoine  )j^.  Licencié  en  droit, 

etc.,  à  Gap. 

6  novembre  1828. 

'ri 

RIFAUD  (J.-J.) ,  ^  ,  Horamç  do  lettres,  Membre  de  \ 
la  Société  française  de  statistique  universelle  et  de  ; 
l'Académie  de  Tindustric  française ,  à  Paris. 

1 8  deeemôre  182{8. 

ATTENOUX  (Auguste)  ,  Wgociant,  à  Salon, 
DECOLLET  ,  ^  .  ex-chef  de  bureau  de^^cntc  à  la  direc- 
tion de  la  monnafe  et  des  médailles ,  à  Paris. 

'lô  février  Ml^^ 
FLOUR  DE  SAINT-GENIS ,  ^  ,  Sous-inspectcur  dos 
Douanes,  à  Bône  (Afriqu(?). 

4  mai  1 829. 

PEFABER,  Conseiller  d'État  de  1  Emi»trc  de  Russie,  à 
Paris. 


y 


—  5G3  — 

MM.ROUARD  (Etiknne-Aktoine-Be.noit].,  iMemJjrc  de  l'A- 
cadêinic  des  sciences  ,  clc. ,  et  Bibliotlitraire  de  la 
ville  d'Aix  ,  Correspondant  du  niinislrrc  de  rinslruc- 
llon  publique,  de  la  Société  des  antiquaires  de  Frc-^nce, 
de  rAcadcmie  des  sciences  de  Turin,  à  Aix. 

^0  décembre  \Si^, 

Le  Comte  PASTOHET  (Amédée)  ,  C.  ^^ ,  cx-consciller 
d'Etat,  clc,  à  Paris. 

i  février  \S30. 

PRÉAUX-LOCRÉ ,  C.  «^ ,  Conunandant  du  Château  do 
Conïpiègne ,  Membre  de  la  Société  maritime  de  Paris, 
de  la  Société  orientale,  etc.,  àCompiègne  (Oise). 

DE  CLLNCUAMP  (Victor)^  «^,  Professeur  des  élèves  de 
la  marine,  etc.  ,à  Paris. 

OUILLET,  Membre  de  l'Académie  royale  des  sciences , 
à  Bruxelles. 

VIOAROSI ,  ^  ,  Maire  de  Mirepoix  ,  Membre  de  plu- 
sieurs académies ,  à  Mirepoix, 

V' avril  iSdO. 

De  la  BOUISSE-ROCHEFORT  ,  CorresiK)ndant  de 
l'Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  do 
Marseille  et  de  plusieurs  autres  sociétés  savantes ,  à 
Caslelnaudary. 

4-'7Uî7/(?M830. 

DÂRTTEY  (Charles-Joseph-Yictou;,  ^  ,  Membre  de 
la  Société  havraise  ,  de  celle  française  de  statistique 
universelle  et  de  celle  académique  de  la  Loire  infé- 
rieure ,  employé  au  ministère  de  Tintéricur ,  à  Paris. 

LECHEVALLIER  ,  Professeur  de  physique,  à  Paris. 


—  566  — 

31  mar:i  1831 

MM.  L'abbé  BOUSQUET  ,  Principal  du  collège  de  Tulles , 
(Xommé  membre  actif  j  en  182^  ,  devenu  membre 
correspondant.) 
(ILAPIER  ,   Avocat-avoué  ,  à  Toulon  [Nommé  membre 

actif  y  en  1827  ,  devenu  membre  correspondant,) 
ROUX  (Alexandre)  ,  Propriétaire ,  à  Ànnonay  [Mem- 
bre actif  ^  en  \8TI ,  devenu  correspondant.  ) 

6  7nai  1831. 
MALO  (Charles)  ,  ♦>  ,  homme  de  lettres ,  ancien  fon- 
dateur et  Directeur  de  la  France  littéraire ,  Membre 
de  plusieurs  sociétés  savantes  y  à  Paris. 

11jw27teM831. 
De  Christol  (Jules)  ,  Docteur  ès-sciences,  Professeur 
de  géologie ,  ex-Secrétaire  de  la  Société  d'histoire  na- 
turelle de  Montpellier,  à  Dijon. 

4  aotîH  83t. 

AUDOIN  DE  CERONVAL  (Maorice-Ernest)  ,  Ilomiiie 
de  lettres ,  Membre  de  la  Société  française  de  statisti- 
que universelle,  de  TAcadémie  de  Tindùslrie  agri- 
cole ,  manufacturière  et  commerciale  et  de  plusieurs 
autres  sociétés  savantes,  à  Paris. 

5  oc/o6re1831. 

Di  BLOSSEVILLE  (Ernest)  ,  ancien  Conseiller  de  pré- 
fecture du  département  de  Seine-et-Oise  ^  à  Amfré- 
lille  la  Campagne,  près  le  Neuf-Bourg  (Eure). 

3  novembre  1831. 

SAINTE-CROIX  (  Félix-Rknouard  ,  Marquis  de  )  ^  , 
Homme  de  lettres,  ancien  ofTicierde  cavalerie,  Mcnv- 
brc  de  plusieurs  sociétés  savantes ,  à  Paris. 


MM.  DESMICIIEI-S ,  ex-KocUMir  de  TAcaclrmie  d'Aix  ,  à 

JiOllOO  . 

FAMIN  ^Céî^ar) ,  ^  ,  Consul  de  France  »  Membre  de  la 
Sociélé  française  de  slalLslique  universelle,  elc. ,  à 
Sainl-Pélersbourg. 

5  amV  1832. 
PENOT  (Achille)  ,  Professeur  de  .Chimie  ,  h  Mulhouse. 

6  septembre  1832. 

BARBAROlîX,  ex-juge  de  paix,  à  Conslanline  {Fo?!- 
dateur  ,  devenu  viembre  correspondant.) 

PORTE  (Jean-Baptiste- Françol^),. Membre  de  l'Aca- 
dqmie  des  sciences,  agriculture,  etc.,  de  la  ville 
d'Aix  et  de  la  Sociélé  philharmonique  de  Caen,  etc.. 
Correspondant  du  ministère  de  rinstruction  publique 
pour  les  travaux  historiques,  à  Aix. 

h^  octobre  4832. 

LE VKAT-PERROTON,  Docteur  en  médecine  ,  ancien 
médecin  de  Thospice  de  l'Antiquaille ,  Membre  cor- 
respondant de  la  Société  nationale  de  médecine  de 
Marseille  et  de  plusieurs  aulres  sociétés  savanles,  à 
L\on. 

G  décembre  1832. 

M AGLIARI  (Pierre),  «? ,  Secrétaire  perpétuel  de  TA- 
radémie  royale  de  médecine  de  Naples ,  et  Membre  île 
plusieurs  autres  corps  savants ,  à  Naples. 

1  février  \^^'S, 

De  SAMUEL  CAGiVAZZI  (Luc),  Archidiacre  ,  Membre 

de  plusieurs  Académies ,  à  Naples. 
PETRONI  (Ricard)  ,  Abbé  et  statisticien  ,  chargé  par  le 

gouvernement  de  Naples  de  la  direction  du  recense* 

ment  7  elc. ,  à  Naples. 


19   décembre  I83;{. 

M.\f.  AUMAXO  DECOKMISCEtiknne-Atuaxase-Pikrre'. 

,    Médecin  tle  l'Iiospico  de  Cotigiiac  et  des  épidémies , 
Corres[)ondanl  du  Conseil  de  salubrité  du  déparlemeul 
du  Var,  3Icinbre  des  Sociétés  de  Médecine  do  Mar- 
seille el  de  Montpellier ,  à  Colignac. 

:j  jmlkt  4831. 

C()MMIEl\  (AcGUStE),  Ingénieur  en  chef  des  Ponlji-iM-f 
chaussées,  à  Ajaccio  (Corse;. 

1  août  \^U. 

BOUCHER  DE  CREVE-COEUR  de  PERTHES  (  Jac- 
OiiEs)  ,  ^,  Directeur  des  Douanes,  Chevalier  do 
l'Ordre  de  Malle,  Président  de  la  Société  national*^ 
d'émulation,  Membre  de  plusieurs  académies  fran- 
çaises et  étrangères ,  à  Abbeville.     , 

BOYER  DE FONSCOLOMBE,  Naturaliste,  Membre  do 
l'Académie  d*Aix  et  de  plusieurs  autres  corps  sa-* 
vants,   à  Aix. 

JAl'FFRET  fds,  ex-membre  du  Conseil  général  dudé- 
j)artement  tics  Bouches-du-Rliône ,  etc. ,  à  Aix. 

MACLOIRE  NAYRAL ,  Juge  de  paix  ,  Membre  de  plu- 
sieurs sociétés  académiques ,  à  Castres. 

MILLENET,  Littérateur,  etc. ,  àNaples. 

UUENIiX  (Dominique-Isidore)  ,  «f  ,  Docteur  en  nmle- 
cinc ,  Juge  de  paix .  ex-membre  du  Conseil  général  du 
déparlement  des  Bouches-du-Rliône,  Correspondant 
de  la  Société  de  médecine  pratique  de  Paris,  de  T Aca- 
démie d'Aix,  de  celle  de  Marseille,  de  TAlhénée 
de  Vancluse ,  des  Sociétés  d'agriculture  de  Lyon  el 
de  Montpellier,  à  Orgon. 


IH.i.A«A»D£  (ALmKDU-JuLSsI.-AMcaf^BVôM^lffèsfif 
Cour  nationale  de  Paris,  inciea  cfrilsbontétÀ'  de  la 
France  /iHeraire/Hembr»  «Kulaire  du  Caveau,  I 
Paris..       1  ■"■■■    ■'       ■  ?■■■!« 

S  ocjft&re  tA3^ 

giRPËGNA  [  Gomte.Pa.  de)  «,  XieUttBk*t)-IMbnel 
d'artillerie,  Direcleur  dv  dépôt  onird'iïe  l'villerie, 
etc. ..  à  Paris. 

DEVERNON,  Directeur  des  postes,  M«Bbr«  de  la 
Société  française  de  statistique  iwiversellef -i  Va- 
.lence.  ..     ,     !■.,  >  r^i; 

RÏIGNÔLl  (  GEOfir.E&) ,  Docteur  ea  médecine,  Coriliis- 
pondautdes  Académies  de  médeciae  de  Piinn  et  de 
N^ples ,  des  Sociétés  médicales  de  Marseille ,  de 
(jyoa»  de  Florence,  deLivourne  .  etc-,  et  Professeur 
da  cUnigue  chirurgicale  à  l'Université  de  Piie. 

SOOMET  i  Alexindre  } ,  Directeur  de  la  bibliothèque 
nationale  de  Compiègne ,  Membre  de  l'Inslitut  et  de 
{dusieuis  autres  corps  savants ,  à  Paris.     • 

' .        ■  ■  i<«c«m6re4834. , 

AIU4AUD,  V  ,  Colouel  du  65-Vrégi|Bent  de. ligne, 
■i  Nancy. 

,P|lROIi(I>l  ,.(Sixus],  Doctwir  en  médecine,  SfembFt,  de  !• 

'Sociélé  nationale  de  médecine  de  nfaradlle.  ^ré- 

!      .taire  de  la.sectioa  des  sciences  n|édicatétde,ïi  XIV* 

cession  du  Congrès  sciantidque  de  France,*^  Har- 

seiûe. ,  , 

ROUX  I  -ïiAfl-N(^î ,  Docteur  ê^  médecine ,  ProfeMCUt 
de  pathologie  exïéme  S  l'école  préparatoire  de  mé- 
decinjE,  Correspondant  de  l'Académie  nationale  de 
m^âecine  de  Paris ,  titulaire'  de  la  Société  nationale 
■  dé  Aedecine  de  Marseille'  et  Membre  des  Sociéléfi 
médicales  de  Lyon  ,  Bordeaux,  etc.,  à  Marseille. 
TOUR  XIV  Tt 


-  57#  — 

m.  WILD,  Mëemicieii,  premm  9i^t  de  te  Mairie,  i 

iloDtbéUard  (  Doute  ). 

44amJ4835. 
H(XFST ,  Docteur  en  médecine  ;  à  Moscou. 

4  juin  4835. 
▼ILLERME  (  L.-R.  ),  #,  Docteur  en  médecine  ,  Mem- 
kre  de  riflsiilat ;  de  l'Académie  nationiale  dé  méde- 
cine de  France ,  de  la  Société  nationale  de  médecine 
de  Marseille  et  d'un  grand  nombre  d'autres  corps 
savants,  à  Pàfris. 

DELANOn( Jules),  Géologue,  à  Nontroi  (Dordogne). 

l*yiit7/eM835. 

COMBES  (jEATT-FÉLiaTÊ-AifàCBÀRSis},  Avocat;  créa- 
teur et  directeur  de  la  caisse  d'épargne  de  Castres , 

'  Fondateur  du  premier  Comice  agricole  du  départe- 
ment du  Tarn ,  Membre  de  la  Commission  des  pri- 
sons de  Tarrondissement  de  Castres,  Secrétaire  du 
Comité  supérieur  d'instruction  primaire,  Président 
de  la* Commission  d'examen  pour  la  délivrance  des 
brevets  de  capacité  de  cette  ville ,  Membre  corres- 
pondant de  la  Société*  d'agriculture  de  la  Haute-Ga- 
ronne, à  Castres  (Tarn). 

btrVERNOY,  Employé  à  la  recherche  des  Aanuscrits 

,  historiques  des  archives  de  Besançon ,  membre  de 

. .  TAcadémie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  de 
cette  ville,  Correspondant  de  la  Société  aationale 
des  .antiquaires  de  France ,  à  Montbéiiard. 

i^ALLOT  (SAiiDEL-FâÉDÉiic)  f^  ancien  Notaire ,  avoué , 
à  Montbéiiard. 

OUSTALET  ,  Docteur  en  médecine .  à  Montbéiiard. 

^CNE  (Pierre  l  ^  ,  Docteur  en  médecine.  Médecin 

'  •       -.  ■  .     ■  • .  ■   .'f     • 

ordinaire  des  armées,  Médecin  titulaire  de  Tbôpital 
det^balsbourg  (  l|eurthe  ). 


—  674  - 

^*'  octobre  4S35. 

M.  PARTOUNEAUX,  ex-SQ»8-Préfet,  à  PariS  (Nommé 
membre  actif,  ^4834,  devenu  membre  corres- 
pondant.) 

%  octobre  \«i^. 

MIGASSE  j  #  ,  Doctear  en  chirurgie,  Profesaeiir  de 
récole  de  médecine,  ex-Secrétaire-géaéral  de  la  So- 
ciété demédecioe  de.  Toulouse  *  Membre  correspon- 
daot  de  TAcadémie  nationale  de  médecine  dt  Aris , 

.  das Société^ médicales  de  Lyon,  de  Màraeiai,  Bor- 
deaux,  Tours,  etc.^  à  Toirio«se. 

M<»ITFALÇON^  # ,  Decteiff  en  médeckie,  Ibmbre  de 
plosieurs  Académies  médicales  et  IHIéraires,  à 
Lyon* 

PASSERINI ,  Natoraljiste  ,  à  Fk)rence. 

â^mSlIT  neveu ,  Docteur  en  médecine,  à  Toutou. 

7ot;nH836. 

GAULARD,  Professeur  de  iriiysique  à  Verdun. 
MEREL  (  CHARLEs-jACQu&s-FRÀNQOiâ} ,  ancien  institu- 
teur, a  Marseille. 

Sljittn4836. 

MALLIBT  (  Edouard  ) ,  Docteur  en  droit ,  Tun  des  ré- 
dacteurs de  la  Bibliothèque  universelle ,  etc. ,  i 
Genève. 

VANDERMAELEN  (Philippi),  Cbevalier  de  Tordre  de 
Léopeld ,  Géographe ,  FoiSditeur  et  (tfoi^riétairè  de 
i^^btissmneot  géogrtphifipM  de  Bruxdks ,  Membre 
4e  l'Académie  royale  des  sdesess  et  beilet-lettres 
de  cette  tiUe ,  ei  d'an  i^od^  nombre  d'autres  ieciétés 
littéraires  et  d'utilité  publique ,  à  Bruxelles. 


—  B7«  — 
7jut7/cH836. 

MM.  DELASAUSSAYE  (L.) ,  Conservateur  Jionoraire  de  b 
"'  bibliothèqne  et  Secrétaire  gén éral  de  la&)ciétédes 
sciences  de  Blois,  Membre  de  plusieurs  autres  so- 
ciétés savantes,  à  Blois. 
ROZET,  Capitaine  au  corps  royal  des  ingénieurs 
géographe» ,  Membre  de  la  Société  géeiégtiîoe  di 
]fira()ca ,  à  Paris. 

«  if'     «  oc/oôre  1836. 
•  «PASCAL  j  docteur  eti  médecine,  Médecin  de  l'hôpital 
milHaifé  d* Alger ,  Membre  correspondant  dte  la  So- 
ciété nationale  de  méffecine  de  Marseille  et  de  plu- 
shMiW   antres    sociétés  mÀlicales  et  Atf^n^,  à 
'-  Alger.  ' 

ROUGÉ  (  Vicomte  de  ) ,  Propriétaire  à  Paris; 

3f  oc^o6rèÏ836.  ' 

JULLIANY  (JoLEs),  *,  Négociant,  Membre  de  l'Académie 

nationale  des.  seiences ,  belles-liettrea^l  arts;  dé4{ar- 

seillc,  du  XIV*  Congrès  scientifique  de  France,  de 

rinstitut  historique  et  géographique  du  Brésil  et  de 

plusieurs  autres  sociétés  savantes,  à  Paris  (i^myni 

membre   actifs .  en  1 827',  devenu  menihré  œnes- 

pondant). 

3  nouamèrc  4886. 

NANZIO  (  Ferdinand  de) ,  Directeur  de  Téçole.  BDjale 

vétérinaire  de  Naples ,  Membre  de  plusieurs  socié- 

tés^scientiflques  et  vétérinaires ,  à  Naples. 

ai  decam6r«  «36.  ^ 

BAUDENS  (L.) ,  O.  # ,  Docteur  en  médecine ,  GXiirur- 
g|èn-4iMjor,  PrtfeMBur  d^anatomie  6t  dé'  ^Irurgi» 
opÂraloire,   Membre  des  Sociétés  de  mëdedne  de 

..  Marsitile .  Lyon ,  Montpellier .  e^.  v  i  Pam.  ^ 


M.  ULLOA(le  cheva]ii^lh£âBB)«  Avocat,  Juge  au  tribu- 
^  bunal  civil ,  Membre  de  l'AcisidâQàiê  pûDlnrfeittfé  ,4M 
ceUedePise,  eide  presque  toutes  les  sociétés  cco- 
Bomiques  du  roytume  de  Naples,  à  Trapahi. 

A%  janvier  iSZ^. 
DOUILLIER ,  Imprimeur-libraire ,  à  Dijon. 

a  mai  4837. 
DELRE  (  Joseph  ] ,  Statisticien ,  etc..,  i-flaples. 
SAUTTER  (  JsantFbàmçois  ),  ^  ,  Pasteur  de  FÉglise 

réformée ,  à  Alger  (Nommé  membre  actif  j  eii  4834  , 

devenu  membre  correspondanV)  *  » 

^  jmlleth%hl. 
FARIOLI  (  Acm.LE  ) ,  Homme  dé  lettres ,  à  Reggio- 

Modéne. 
JACQUËMIN  (L.)>  PliarQiacien,  !^cr#taii&.  spécvi^  du 
'  Comité  médicalises  Pouches-du  Rliâne,  Membre  de 
plpsîeurs  soéiéléssavanlesj  à  Arles,     .;      » 

M  décembre  \  ^38. 
DECROZE  (Joseph)  ^  Avocat,  à  Paris  {Nomv^éphem- 
'  bre  actif  i  en  1839,  devenu  membre  correspondant), 

"i^  décembre  \%3%. 

MARLOY  (  CLAiR-PAUL-JEAît-BAPTi§TJsJ,  I>oçte»r  en 
médecine,  Correspondant  de  la  Société  eniomolo- 
gique  de  France  et  d'autres  corps  savants ,  à 
Auriol. 

U/Vvner  1839. 

LAMPATO  (  François)  ,  Rédacteur  des  Annales  de  la 
statistique  de  Milan,  à  Milan. 

7  mar^  1839. 
..iBiBNAIMÉ  (iRéfitE^crLES) ,  #,  Insp^cteiir-gënéral  des 
t.    >finaiie6S ,  Membre  de*i  Société  philomatîtjue  de  Pa- 
.      ■  ris,  àPftfis.  ^-  ■-'-■.- 


S  mm'  1859. 
.  DE  iffiGUR  DUPEYRON,  « ,  Comiul  de  France,  Mem- 
bre eorrospondâirt  de  l'académie  nationale  des  scien- 
ces ,  bdles-leltres  et  arts  de  Marseille  et  de  pludeurs 
autres  sociétés  savantes ,  etc. ,  à  Bucharest. 

ijutlleé  1839. 

GEVASCO  (Jacques)  ,  Trésorier  du  magistrat  de  santé  de 
Gén^,  Membre  de  la  Société  d'encouragement  pour 
Fagricuiture,  les  arts,  les  mamifftctirres ,  le  coiifimerce 
du  département  de  savone ,  à  Gênes, 

LÂFOSSE-LESCELLIÈRE  (F.-G.) ,  Professeur  agr^é 
à  la  faculté  de  médecine  de  Montpellier ,  Membre  de 
idusiears  sociétés  médicales ,  à  Montpellier. 

8aotiM839. 

M  MOLÉOIf ,  ancien  élève  de  l'Ecole  polytechaicpie , 
Directeur-fondateur  de  la  Société  polytechnique  pra- 
tique ,  Membre  de  plusieurs  corps  savants ,  à  Paris. 

3  oc/o2^e  1839. 

JOURNÉ  [Jean]  ,  Docteur  en  médecine ,  à  Paria  ( Jfem- 
bre  actif  en  1839,  devenu  Membre  correspondant). 

7  novembre  1839. 

IHELEâU  Jeune ,  ^,  Docteur  en  médecine ,  Médecin  de 
l'hospice  des  orphelins  pour  le  traitement  des  mala- 
dies de  l'oreille ,  Membre  de  plusieurs  académies  et 
sociétés  scientifiques,  à  Paris. 

LOMBARD ,  Docteur  en  ^lédecine,  Membre  de  plusieurs 
sociétés  médicales,  à  Genève.  * 

18d^/n6re1839. 

DUPIERRIS  (Martial),  Docteur  en  médecine,  Membre 
de  plusieurs  sociétés  médicales,  collaborateur  et  cor- 
respondant db  Bulletin  de  thérapeutMpt€ ,  à  la  Nou- 
velle-Orléans. 


-  678  — 

M.  HEYWOOD  (James)  ,  Membre  de  it  Sodélé  f^^aie  et 
Vice-Président  delà  Société  de  statistique  de  Lon- 
dres ,  Membre  de  celle  de  Ibnchester ,  à  Acresfield 
prés  de  Mancbester. 

6  mort  4&40. 
AVENEL  (PiBRBB^AoousTi),  docteur  en  médecine, 
Membre  de  rAcadéoiie  des  scieoces  et  de  la  Société 
libre  d'émuUtioo  de  Rouen,  de T Association  norman- 
de, du  Cercle  médical,  de  TAthénée  de* médecine 
de  Paris,  des  Sociétés  des  sciences  et  arts  de  Troie 
et  de  Nancy ,  du  Conseil  de  salubrité  de*  la  Seine- 
Inférieure  ,  à  Ro«en. 
CAPPLET  (Amédée)  ,  ^,  ancien  manufacturier,  Mem- 
bre de  plusieurs  sociétés  d'utilité  publique,  à  Elbeuf . 
LECOUPEUR,  Docteur  en  médecine  >  etc.|  à  Roui^. 
MARCEL  DE  SERRES  (Pierre-Todssaint),  «,  Conseil- 
ler à  la  Cour  d*appel,  Professeur  de  minéralogie  et 
de  géologie  à  la  faculté  des  sciences ,  Membre  d'un 
très  grand  nombre  de  Sociétés  savantes,  nationales  et 
étrangères,  à  Montpellier. 
Le   baron  L.-A.  d'HOMBRES-FHtHAS,  #, Docteur 
ès-sciences ,  Correspondant  de  Tlnstitut  et  de  la  So- 
ciété nationale  et  centrale  d'agriculture ,  Membre  de 
pHiûeurs  académies  nationales  et  étrtuii{^èrës ,  à  Alais. 

S  octobre  ^8i9, 

GARCIN  DE  TASSY  (JosEPH-HuioDOiB),  «r,  Proièsieur 
àrécolê  spéciale  des  langues  orientales.  Membre  de 
nnstitut  et  des  Sociétés  asiatiques  de  Paris,  de  Lon- 
dres, de  Calcutta ,  de  Madras,  de  Bombay,  etc. ,  à 
Paris. 

CODDE-LIANCODRT  (Calixtb-Auouste)  ,  «  ,  Fonda- 
teur d'un  grand  nombre  de  sociétés  humaines ,  etc., 
attx  Êtets-tnis  d'Amériqtie. 


—  576  -^ 


MM.  MERCIER  (Albiandie-Vig^or)  ,  Itéd^iéur  ati  ÏMnis- 
:'  tére  d^  VintérieUr ,  Membre  de  là  Société  de  statisti- 
que de  Paris ,  de  l*Acàdémie  de  rindustrie ,  à  Paris. 
RHALLY  (Georges-Alexandre)  ,  Chevalier  de  b  Croix 
d'or  de  l'ordre  royltl  du  Sauveur,  Président  de  la 
Cour  d'appe»  d'AUiénes,  ex-professeur  dé  dirdt  Ami- 
^ercial  et  Reeteiir  de  l'Université  Otbon ,  ifembra 
de  la  Société  dlnstruetîon  primaire ,  à  Athènes. 

i'inoveinbre\Si\. 

ItA^SË  (  ËTj^NE-MicflSL  ) ,  Propriétaire,  Homme  d« 
lettres.  Membre  du  XIY*  Congrès  8cienttll(|ne  de 
/France,  àla  Ciotat. 

7  janvier  \SiO. 

BUSTÂMENtE  (Anàstasio^  S,  Ex.  le  général)  ».#>-fré- 
'    sident  de  la  République  des  Etats-Unis  du  Mexique , 
à  Mexico. 

GELLY  (Juan)  ,  Secrétaire  xle  légation , ..  à  Monte-video. 

GCST-LOFF,  premier  interprète  dp  la  surintendance 
du  commerce  britanniaue  en  Chine ,  k  Miacaa 

^ARDERJEL  {le  comte  de),  Président  de  la  section  tos- 
cane^ de  jîiuvetage ,  etc, ,  à  tivouroc. 
.^LPTAMENOl(de),  Cons^l-rgénérai  d'jgspagçe^  àl^exicoî 

MARTÙRELLÎ  (  Camille  de  ) ,  Chambellan  du  Pape , 
Membre  de  plusieurs  académies  ^  à  ^ome.  ^ 

PRIEE R-TENÎ^  ;  ftanqûïer ,  etc.,  à  Florence.  T  '" 

$RlËSiS  (  ANtoiNÉ-C;') ,  ex-ministre  de  la  marine , 

*  Mfembré  de  la  Sdciété  archéologique ,  a  Athènes. 

WaLK!ER  ,  D.  ii.  et  Chirurgien ,  à  Londres. 

ï  mars  \Sii/        '^    '    '  ' '' 


'  - .  '•  ' 


DARMANTIER ,  Juge  ^u  ;trjpp^Qal  (â^U  »  .PBési46nt  dé 
la  Société  humaine,  à  Rayonne  (Basses-Pyrénées). 


—  577  —       ^ 

6  mai  4  841 . 

M.  JANEZ  (Don  Augustin)  ,  Secrétaire  de  l'AcadéiBie  des 
sciences  de  Barceloime,  etc.,  à  Barcelonne. 
LLOBETT  (Joseph- Ant.)  ,  Président  de  T Académie  des 

sciences  de  Barcelonne ,  etc.,  à  Barcelonne. 
ViEMNE  (Henri)  ,  ex- Archiviste  de  la  ville  de  Toulon , 
Membi^e  de  la  Société  des  sciences ,  arts  et  belles- 
lettres  ,  et  du  Comice  agricole  de  Toulon  ,  de  la  So- 
ciété d'agriculture  et  du  commerce  de  Draguignan , 
de  h  Société  de  la  morale  chrétienne ,  de  TAthénée 
des  arts  et  du  caveau  de  Parb,  etc.,  à  la  ville  de 
ifàlts. 

40  juin  4841. 

ASSENAT  (Jean  Bàftiste)  ,  ex-Pharmaoen  ai  chef  de 
rhdpilâl  civiUt  mîiitalre  d'Aix,  Membre  de  la  So- 
ciété phrénologique  de  Par»  et  de  la  Société  géologi- 
qoe  d^  France ,  à  Aix. 

BORCHARD  (Marc)  ,  Docteur  en  médecine,  Secrétaire 
âiljoint  de  la  Société  de  médecine  de  Bordeaux  et 
Membre  de  plusieurs  aotres  corps  savants,  etc. ,  à  Bor- 
deaux. 

SAIJfÉ  { SAiNT^rR^4j00is  ) ,  Docteur  en  médecine , 
Membre  de  ta  Société  médicale  de  It  RoéMIe ,  de 
cdle  de  Marseille,  delà  Société  des  sciènees  du  dépar- 
tement éte  là  ChaMite-Inférieore,  de  la  Soeiété  des 
Amis  des  Arts ,  etc. ,  à  laRdcheNe. 

ii  septembre  \8^k^. 

BELiARDf  (Loois) ,  Naturaliste,  Membre  de  plusieurs 
sociétés  savantes ,  à  Turin. 

TOME  XIV.  73 


—  578  — 

MM.  MAIINY  DE  MORNAY,  Inspecteur  de  l'agricullure  dans 
le  midi  de  la  France ,  Membre  de  plusieurs  corps 
savants ,  à  Paris. 

i  novembre  iSiiL 
GREGORY  (Jean-Charles),  ^  ,  Conseiller  en  la  Cour 
d'appel  de  Lyon ,  Président  de  la  Socîélé  littéraire 
de  Lyon  el  de  la  5*  éeclion  du  IX'  et  du  XIT*  Con- 
grès scientifique  de  France,  etc.,  à  Lyon. 

i  décembre  \Si\. 
ÇAlCARk  (PiEBiE) ,  Docteur  en  médecine^  Membre  de 
rinslitut  royal  d'encouragement  pour  la  Sicilcude  TA- 
cadémie  des  sciences  et  belles  lettres  de  Palerme,  etc.» 
à  Palerme. 

13  janvier  1842. 

GVEYMARD  (Emile),  Ingénieur  en  chef  des  mines, 
Docteur  ès-sciences,  Professeur  de  minéralogie  et 
d«  géologie  i  à  Grenoble. 

MARCELLIN  (F Abbé  Joseph),  Prétre^]^H3dicateur , 
Membre  de  la  Société  des  sci^nees,  agrieritiire  et 
bdles-lettres  du  département  de  Tarn  et  Garonne , 
Correspondant  du  ministère  de  Ti^truçtio»  publi- 
que et  Inspecteur  des  monuments  historiques^  Mem- 
bre titulaire  de  Tlnstitui  d'Afrique,  à  Mmtaid^an. 

RIDOLPHI CÛSIMO ,  Marquis ,  Yice-présiden^  de  r A- 

.  cadémie  impériale  et  royale  des  Get^ofiles^  Prési- 
dent général  du  lU*  Congrès  sqentifiqpe  italien , 
Directeur  prc^étaire.  de  Plpstitut  agrioa(e  de  Me- 
letQ. 

TARTINI  (  Ferdinand  ) ,  Chevalier  sur-intendant  gé- 
néral de  la  communauté  du  grand-duché  de  Toscane , 
Membre  honoraire  du  Conseil  royal  des  ingénieurs , 
Secrétaire  général  du  III*  Congrès  scientifique  ita- 
lien, etc.,  à  Florence. 


—  579  — 


2  mor^  4842. 


H.  ROBERT  (  JiAN-BAFTisTE«EaGÉNE  ) ,  4t.  Propriétaire- 
agronome  ,  Secrétaire  perpétuel  de  la  Société  cen- 
trale d'agriculture  des  Basses-Alpes ,  Membi^e  de  la 
Société  séricicoie  de  France ,  de  la  Société  des 
progrès  agricoles ,  Correspondant  de  rAcadémie  de 
Marseille ,  de  la  Chambre  rojale  d'agriculture  et  de 
oommerce  de  Savoie ,  de  la  Société  d^agriculture  de 
laDrQflie,  deTAvejron,  etc.,  à  Sainte-Tulle,  par 
Manosque  (Basses-Alpês). 

4-  décembre \Si^. 

BONNET  (Simon)  ,  » ,  Docteur  en  médecine,  Professeur 
d'agrohonriîe ,  Membre  du  Cona^  municipal  de  Be- 
sançon et  de  plusièurâ  sociétés  saviltates,  à  Besançon. 

CHAMOtJSET  (Fabbé),  Pnrfès6e»f  dè'i^yaique  au 
grand  séminaire  de  Chambéry  (fiavme). 

HERMANN  (GHARLES-BBimT),  ^,  Professeur  d'anatomie 
et  d'anatomie  pathologique  à  la  ftcuHé  de  médecine 
de  Strasbourg  "^  Médecin  accoucheur  en  tbd  de  l'hô- 
pital' dvH  ,  Directeur  de  l'école  départementale  du 
Bas-Rhin  et  Membre  de  {Auteurs  société  savantes, 
à  Strasbourg. 

GAYMARD  (Paul)  ,  ^ ,  Docteur  en  médedne.  Prési- 
dent de  la  Société  scientifique  du  Nord,  Vicô-prési- 
dent  de  la  r*  section  des  sciences  naturelles  du 
XIV*  Congrès  scientifique  de  France  et  Membre  de 
pluaeurs  autres  corps  savants ,  à  Paris. 

RICHE  (Michel],  Membre  de  la' Société  asiatique  de 
Paris,  etc.,  au  MèÉt-Liban. 


—  6831  —      . 

MM.  VlVOLl  (Joseph),  Auteur  des  Annales  de  Uvoiinie',  etc. 
Membre  de  plusieurs  corps  savants,  à  Livoiiriie. 

9  janvier  t845. 

NUGNES  (Maxime  de  S -Seconde),  ViGenconsul  du  ro- 
yaume des  Deux-Siciies ,  Membre  de  {^usiéurs  socié- 
tés savante^,  à  LivQuroe.  ,     .  ) 

6i»ar^4845. 

G  ASP  AR  IN  (le  Comte  de) ,  ^  ,  ex-Pair  de  France,  an- 
cien ministre ,  Membre  de  l'Institut ,  Pr&i^i  gcné- 
ralde  la  XB*  session  du  Congrès  scientifique  de  France , 
etc.,  à  Paris. 

LAUaENS  (Pif r|e-Paul-Denis)  ,  Chefde.if^  première 
division  de  ja  préfecture  du  Jk^vj^ ,  à  Besancon. 

ibmars  4849. 
ROUMIEU(Cvp.),  A)roeal  généeal  à  It  CkMir  d'appel 
d'Aix  fCarrespondauii  en  4  836,  dev$n»  membre  ac- 
tifs en  484i,  reéevenu  memhn  œrretpoihdmt*) 

8man845. 

CÉSAH  CANTU  (  te  chevalier) ,  «^,  Auteur  de  rffistoirc 
universelle ,  Vice-président  de  la  4*  section  du  XIV* 
Congrès  scientifique  dé  France  et  Membre  de  plu- 
sieurs autres  corps  savants,  à  Milan. 

7  aowH  845. 
YVAIIEN  (  Prosper-Jôskph)  ,  Docteur  en  médecine , 
Secrétaire  de  FAcàdémie  des  sciences ,  à  Avignon. 

âO  septembre  4845. 

BONNET  (  Jules  ) ,  Juge-de-Paix ,  Membre  du  Comice 
agricole,  à Aubagne/3f «mère oc/îf,  en  4838,  de- 
venu correspondant). 


MM.  DE8CARNEAUX ,  StatisUdeti  ,à  Bucharesf. 

FLURY  (Uippolyte;,  Consul  de  France <)aiis  le  loyauine 
de  Valence. 

GUYZ  (Henri-Pierre-îHarie-François),  ^,  Consul  de 
première  classe,  Membre  de  l'Inslilut'iî^Àrrique^  de 
•  là  sôdélé  orientale ,  à  Paris. 
HURSANT,  Consul  de  France ,  aux  Iles  Baléares. 
PRASSACACHI  (Jbah)  j  Bodeur  en  médecine ,  à  Salo- 

PISTORËTTI  (JACQiJES-CHiJU.^9),  Négoc^t,  à  Soussa. 
THORE  >  Docleur  en  méd^ioe  »  à  Paris. 

\"  février  \ SU. 

HlPPOLtTE  Dfe  S'-Ctn,  Gérant  du  Consulat  de  France  , 
Chancelier  national ,  à  ttobilo. 

7  mars  iêU. 
AUGRAND,  CoffiHd  de  France ,  à  Cadix. 
PmUHËRT,  Agetttcdnsutom^e  France,  à  Jaffb. 
VICËMTE  MANUEL  de  CociUà,  Présiderii  de  l'Acadé- 
mie littéraire  de  Saint- Jacques  de  Composte!  la ,  à  la 
Corogiie. 

\^àùût  184*.  '        ' 

FAYËT,  Iprofesseur  de  mathématiques ^  a  Colmar, 
(Bas-Rhin).  ^ 

i^  décembre  \  SU. 

BERTINl  (B.) ,  4fr ,  Président  ^  la  faculté  de  médecine 
de  Turin,  Membre  de  plusieurs  corps  savants,  à  Turin. 

CANALE  (Michel-Joseph)  ,  Avocat  et  historien ,  à  Gè- 
nes. 

EREDE  (Michel)  ,  MemtH*e  de  Tassociatiofi  n^rsire  de 

Turin  et  de  la  Société  littéraire  de  Lyon,  a  Gènes. 
SANGUINETTI ,  Homme  de  lettres ,  a  Livourne. 


MM.  CHERI  AS  (Jules-Louïs-Joseph)  ,  Avocat  et  juge  sup- 
pléant près  le  tribunal  de .  Gap ,  Corresponitont  de 
TAcadémie  delphinale ,  société  des  sciertcps  et  des 
arts  de  Grenoble ,  à  Gap. 

b  novembre  <846. 
*    3ALBI  (Eogéne)  ,  Auteur  d'ouvrages  estimés  de  sta- 
tiAlkpie,  Mernlve  de^  i^usiecm-BOciété»  savantes,  à 
Venise.  -^^  - 

FERRARIO  ( JosEPa) ,  Dociei^- eii  niédedpeel  en  chi- 
rurgie ,  fondateur  de  rinsti|ut  mé^ico-cbirurgical  de 
la  Lombardie ,  et  de4;A(^%|^  didjby^uê  ,  de  mé- 
decine et  de  statistique  die  Itilàn ,  Hj^r^  ^'ùi;i  ^nd 
nombi^ç  d'autres  œrps  3avaqts ,  à  Mâ^in.^ 
LONGHI  [Antoine)  ,  t)octeur  en  ftiçdecîné,'  Heinbre  de 

pTusieurs  sociétés  savante .  à  Mifah. 
SALARI  (Jean)  ,  Employé  près  de  la  îi&mpf abillté  cfen- 
*  traie  du  gotivernemeoi  de  ta  Lombardie ,  à  Hilan. 

SALVAGNOLI-BtARCHETTl  t  Anxoxijb  ) ,  |^tpr  en 
.  médecjm ,  Inspecteur  général  s^njitaké  4e  ]^  province 
deGrossetto ,  Men^  de  plusieurs  ^ét^,  ^v^ntes, 
à  Florence.  ,    ;      .,. 

^décembre  AUA. 

GRIMALDI  (Louis)  ,  Secrétaire  perpétod'dè  la  Société 
économique  de  la  Galabre,  Membre  de  plmieurs 
aac^tés  s^vantea.'  ^^^^  h^v ..  •       « 

GUÉRIN-MÉNEYILLE  (G.-  E.},^  ,  Membre  de  la  So- 
ciété nationale  et  (^ traie  d'agriculture  de  Paris , 
Pté^ent  de  la  Société  eMMiiAogique  de  FhiBee  et 
éd  la  dei^ièmê  aeèiioate  la  XH^^  leaiiOft.ia  Coq- 
grès  scie&t^giae^de  France ,  àParia^    -     ;  .  ^ 

POTENTI  (  lofitePH  > ,  40  Mstoia^  Doclevr  és^^iences^ 
physiques  4L  mathém^tifwa  ^  ^tc ,  à  PiaMto. 


--  58l>  -^ 
1  janviei'  4847. 

[M.  CONPOFANTI  (Silvestre),   Professeur  à  IMmiVersité 

de  Pîse. 
SÂBBÂTINI  MAUR,  Homme  de  lettres,  à  Modéne. 
SCLOPIS  (Frédéric)  ,  Avocat  général  et  Président  du 

Sénat  de  Turin ,  Membre  de  TAcadémie  des  science» 

de  cette  ville  et  Correspondant  de  Tlnstitut  de  France, 

etc. ,  à  Turin. 
TROYA  (  Chjibles  ) ,  Historien  j  à  Naples. 

4  mars  4847. 

CHASTEL  ,fvocât';  à  E^on*      ^ 

DAIGUE-PERSE  (Antoine-Je4N-Baptiste)  ,  ex-Prési- 
d^t  de  la  Société  littéraire  de  Lyon ,  Correspondant 
de  la  Société  éduenne  d'Autun ,  à  Lyon. 

FR4ISSE  (CHÀRkss) ,  Docteur  en  médecine ,  Secrétaire 
delà  Société  littéraire.  Membre  de  plusieurs  socié- 
tés médicales  et  d'utilité  publique ,  à  Lyon. 

MARTDf  frAUSSICNI  (E.-C.) ,  Peintre ,  Membre  lilu- 
iaire  de  la  Société  littéraire  de  Lyon ,  à  Lyon. 

MENOUX  (Louis-Françoïs-Marie)  ,  ^  ,  Avocat ,  Con- 
seiller à  la  Cour  nationale ,  Président  de  l'Académie 
des  sciences ,  belles-lettres  et  arts  et  Membre  de  la 
Société  d'horticulture  de  Lyon,  à  Lyon. 

MULSANT  ,  Professeur  d'histoire  naturelle ,  à  Lyon. 

PERICAUfi  afiB^  (Antoine)  ,  Bibliothécaire  de  la  ville 
de  Lyon ,  Membre'des  Académies  de  Lyon,  Marseille, 
Dijûti ,  Besançon,  Chambéry,  etc.,  à  Lyon. 

6*îiit  1847.     . 
GACOGNE  (Alphonse),  Membre  de  la  Société  littéraire 

et  de  h  Société  linnéenne  de  Lyon ,  à  Lyon. 
"LEVRAT  (BarthèlÈii y-Nicolàs-Jean-Gustàve),  Mem- 
bre titulaire  de  la  Société  linnéenne^  à  l^où, 

TOMK  xtv.  74 


—  o86  — 

1  octobre  4847. 

HM.  DE  CUSSY  (Vicomte) ,  ^  ,  Vice^président  général  ds 
XIV*  Congrès  scier>lifique  de  France,  Membre  de 
rinstitiit  des  provinces  et  de  pfaisieilrs  autres  corps 
savants ,  à  Vouilly  par  Isigny  (Calvados). 
THURCHETTl,  Membre  de  plusieurs  Académies, ;j 
Sienne. 

19  oc/oftre  {848. 
MOUAN  (Jean-Louis-Cabriel)  ,  Avocat,  Bibliothécaire, 
Secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  d'Aix  ,  à  Aix. 

9  novembre  4848. 

D'ÂNDELARRE  (Le  Comte),  Membre  du  cmséû  géné- 
ral des  manufactures  et  du  Conseil  général  da  dépar- 
tement de  la  Meuse ,  à  Traveray  par  Lygny  (  Meuse  ). 
•    HALLEZ-D'ARROS ,  ex-Conseiller  de  préfecture  de  b 
Meuse ,  Conseiller  de  Préfecture ,  ete. ,  à  Agen. 

3  février  \SiS. 
MAGNÔNE  t ,  Docteur  en  droit ,  ex-vice-consul  de 
Sardaigne  j  aujourd'hui  secrétaire  au  niimstère  des 
travaux  publics ,  de  Tagriculture  et  du  commerce 
du  gouvernement  sarde  ^  Membre  de  TAssociation 
agricole  de  Turin  et  du  XIV'  Congrès  scientifique 
de  France,  à  Turin  (Membre  actif i  en  1843,  de- 
venu correspondant). 

'  Q juillet  iSiS, 
ITIER  (Jui^es-Eugène-Aiphonse]  ,  0.  H^  ,  Directeur  des 
Douanes ,  Membre  correspondant  des  Académies  des 
sciences ,  belll^-lettres  et  arts  de  Marseille  ^,  Lyon  el 
Chambéry ,  de  la  Société  des  sciences  et  de  celle  de 
,  statistique  de  Grenoble,  à  Montpellier.  (Membre 
correspondant,  en  1843,  devenu  membre  actif  le 
3  décembre  1 846 ,  redevenu  correspondant. J 


:-  587  — 

b  juillet  iSJ^9, 
.  CLÉBtENT  (HoKOftÉ-EneÉNE) ,  Secrétaire  de  la  Société 
^    Gétitrale   d'agriciiltore   et    dti  Comice  agricole  des 
Basses- Alpes ,  Membre  du  comité  communal  d'ins- 
truction primaire  y  à  Digne. 
LEBRDN  (  IsidgAc-Frêdéric^Thomas  ) ,    Membre  du 
Gonglrës  scientifique  de  France  etd'autres  sociétés  aca- 
démiques ,  françaises  et  américaines  .  à  Paris. 

8  novemSre  1849. 

BAILLY  (Victor-François),  *  #,  Docteur  en  méde- 
(;ine ,  ancien  Président  de  TAcadémie  nationale  de 
médecine ,  Président  de  la  XY*  session  du  Congrès 
scientifique  de  France  et  de  la  section  médicale  de 
plusieurs  sessions  de  ce  Congrès ,  Mefnbre  honoraire 
et  correspondant  d^un  grand  nombre  d'autres  corps 
siavàhts ,  à  Villeneuve  sur  Yonne. 

DE  MAICHE  (Jean-Claude)  ,  Licencié  es-lettres ,  Ba- 
chelier en  droit,  ex-Secrétaire  du  ministre  de  l'ins- 
truction publique  et  des  cultes  ;  Professeur  au  Lycée 
de  Vendôme ,  à  Oiselay  (  Haute-Saône) ,  ou  à  Ven- 
dôme (Loir-et-Cher). 

LAlMBRONDE  LIGNIN  (Henri)  ,  Capitaine  de  cava- 
'\^  lerîe  en  retraite ,  Membre  de  Tlnstitut  des  Provinces , 
de  la  Société  française  pour  la  conservation  des  mo- 
numents historiques ,  du  collège  héraldique  et  ar- 
chéologique de  France ,  de  la  Société  archéologique 
de  Tôuraine,dè  la  Société  d'agriculture,  etc.,   de 
Tours ,  de  celle  d'Angers ,  de  la  Société  industridle 
de  la  même  ville ,  de  la  Soci^  littéraire  de  Lyon  ^ 
de  celle  archéologique  de  Sens,  de  l'institut  archéolo- 
'  ^ique  d^Ahgleterre ,   au  château  du   Morier ,  prés 
^^    ^tpar  Tours.  ^ 


—  588  — 

MM.  LEGALL ,  Conseiller  à  la  Cour  d'appel  de  Rennes,  Se- 
crétaire général  de  la  XIY*  session  du  Congrès  scien- 
tifique de  France,  et  Membre  dé  plusieurs  autres 

.    corps  savants,  à  Rennes. 

MARTE  VILLE  (  Alphonse- Esmond  )  , .  Imprimeur  et 
journaliste,  Membre  de  la  Société  des  sciences  et  arts 
de  Rennes  etde  la  Société  d'archéologie  bretonne,  etc., 
à  Rennes. 

MOREAU  DE  JONNÉS  fils  (Alexandre),  ex-Chef  du 
cabinet  du  ministre  des  finances ,  Membre  de  la  So- 
ciété d'Economie  charitable  et  de  la  Société  des  Crè- 
ches, à  Paris. 

RICHELET  (Charles-J.)  ,  Président  général  de  la  XVr 
session  du  Congrès  scientifique  de  France,  Secrétaire 
général  de  la  T  session  et  Président  des  4"  et  5'  sec- 
tions de  plusieurs  autres  sessions  du  même  Congrès , 
ancien  Secrétaire  et  l- un  des  administrateurs  de  rinstl- 
tut  des  Provinces  de  France ,  Membre  de  la  Société 
d'agriculture ,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe ,  etc.,  etc., 
au  Mans. 

TAROT  (François)  ,  ^,  Président  de  chambre  à  la  Cour 
d'appel  de  Rennes ,  Membre  de  Tlnstitut  des  Pro- 
vinces ,  Secrétaire  général  du  XVI'  Congrès  scienti- 
fique de  France,  Membre  de  la  Société  archéolo- 
gique d'Ille-et-Villaine,  dé  la  Société  d'agriculture, 
arts  et  commerce  de  St-Brieuc,  et  de  plusieurs  so- 
ciétés et  administrations  d'utilité  publique,  etc. ,  à 

Rennes. 
TOULMOUCHB^dolphe)  ,  Docteur  en  médecine ,  Se- 
crétaire de  la  section  de  médecine  du  XV !•  Congrès 
^    scientifique  de  France ,  Correspondant  de  l'Académie 
nationale  dq  médecine,  de  la^  Société  nationale  de 


-<w» 


—  589  — 

médecine  de  Marseille,  de  celle  académique  de  la 
Loire-Inférieure  et  des  Sociétés  médicales  de  Lyon , 
de  la  Moselle ,  de  Caen ,  de  Bordeaux ,  de  Toulouse , 
d'Emulation  de  Paris ,  de  celle  philomati(lue  du  Mor- 
bihan ,  de  la  Société  havraise ,  de  celle  des  sciences 
et  arts  de  Rennes ,  à  Rennes. 

^  décembre  \Si9. 
MM.  GÂLLIFET  (ALEiAMDBE-JasTiN-MABiE,  Marquis  de),  ^ , 
Colonel  de  cavalerie  en  retraite ,  Membre  correspon- 
dant des  Académies  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts  de  Marseille  et  d^Aix ,  au  Tholonet  y  près  Aix. 

PELEN  (  l'Abbé  Antonin-Joseph]  ,  chef  d'institution , 
ancien  professeur  de  philosophie  et  de  mathématiques 
au  collège  pontifical  de  Ve^letrij,  Membre  de  l'Acadé* 
mie  de  physique  et  de  mathématiques  desLincei,etc., 
Vice-président  delà  4'  section  du  XIV'  Congrès  scien- 
tifique de  France ,  au  Thoronet ,  Var  (  Membre  oc- 
tif ,  en  4847 ,  devenu  correspondant.) 

VINTRAS  (Alphonse-Alexandre),  Directeur  des  pos- 
tes ,  Membre  du  XIV*  Congrès  scientifique ,  à  Lyon. 
(Membi^e  actifs  en  \  839 ,  devenu  correspondant,) 

20  d^cewôre  4849. 

BERTEAUT  (Sébastien)  ,  ^ ,  Secrétaire  de  la  Cham- 
bre de  commerce ,  Membre  de  l'Académie  de  Mar- 
seille et  du  XIV'  Congrès  scientifique  de  France ,  à  la 
campagne  près  Marseille  (Membre  actif,  en  4845, 
devenu  correspondant,)  *î^ 

PEREIRA  DE  LEON  (^^briel),  Homme  de  lettres, 
Président  de  l'Académie  Labronica  de  Livourne, 
Membre  de  plusieurs  autres  sociétés  savantes,  à  Li- 
vjournij. 


•  »- 


-^  590  — 

|IM.  TOCCHY  (  EsPRir-BRUTus  ) ,  ChimUte  manufaoturier , 
Membre  de  l'Académie  des  sciences  ^  belleâ-lettres 
et  arts  de  Marseille,  Correspondant  de  la  Société 
asiatique  de  Paris,  à  la  campagne,  près  Marseille. 
(Membre  actif,  en  <838 ,  devenu  corf^spondùntj 

7  février  iS^O. 

BONAFOUS  (Norbert-Alexandr»),  officier  de  Tordre 
grec  du  Sauveur,  Professeur  à  la  faculté  d'Aix  ^en  Pro~ 
vence,  Docteur  es-lettres,  agrégé  des  classes  supérieu- 
res ,  Membre  des  Académies  des  sciences ,  belles- 
lettres  et  arts  de  Marseille,  de  Clermant  Ferrand,  d'Aix 
et  de  Turin ,  de  la  Société  littéraire  de  Lyon  et  de  la 
Société  des  arcades  de.Reme .  à  Aix. 

DE  JESSE-ÇHARLEVAL  (Mar-quis  de  ),  Propriétaire 
■agronome  ^  Membre  de  diverses  sociétés  d'agricul- 
ture, etc. ,  à  Gharleval. 

2  mat  1850. 

-  •  •  • 

D'EBELING  (Alexandre)  ,  ^ ,  Conseiller  de  Cour  de 
S.  M.  l'Empereur  de  Russie ,  Commandeur  de  l'Or- 
dre de  S -Stanislas ,  Chevalier  des  wdres  de  S -Vla- 
dimir et  de  S'*- Anne ,  Consul  général  de  Russie ,  etc* 
à  Paris.  (Membre  actifs  en  1834  ,  devenu  çorrespon- 
dcmtj» 

REMACLE ,  (Bernard-Benoit}  ,  Avocat,  ancien  magis- 
trat, ancien  inspecteur  général  des  établissements  de 
bieïifaisance ,  Maire  d'Arles,  Membre  de  la  Société  des 
sciences,  belles-lettres,  arts  et  agriculture  duCard, 
de  la  Société  des  sciences ,  etc. ,  de  Maçon ,  de  la  So- 
ciété des  belles-lettres,  etc.,  de  Lyon,  de  l'Athénée 
de  Vauciuse ,  de  l'Académie  des  sciences,  etc.,  d'Aix, 
de  l'ancienne  société  des  établissements  charitables 
de  Paris ,  à  Arles, 


« 


MM.  SAKAKWI  (Joseph),  Membre  de  )a  XIV*  session  du 
GoQgrès  scientifique  de  France,  etc.,  en  Egypte. 
(Membre  aclif,  en  1848,  devenu  correspondant). 

.  6JMtn  4850.  , 

De  FONTENA y  (Joseph^Ëtienne)  ,  ancien  officier ,  se* 

crétaire  de  la  Société  éduenne .  Membre  de  la  com- 
mission des  antiquités  et  de  la  Société  d'agriculture  ' 
d'Autun,  de  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie 
de  Châlon ,  de  la  commission  des  Antiquités  46  DijoB. 
de  la  Société  des  recherches  utiles  de  Trêves ,  de  la 
Société  d'histoire  et  d'archéologie  de  Genève ,  etc ,  à 
Autun. 

FRÉDERIC-LANCIA  (Marquis ,  duc  de  Brolo) ,  Docteur 
en  Philosophie  et  en  jurisprudence,  Membre  de 
TAcadémie  royale  des  sciences  et  belles-lettres  de 
Palerme ,  etc. ,  etc. ,  à  Palerme. 

MAUFRAS-DUCHATELLIER  (  Armanjd-René)  ,  Pro- 
priétaire ,  Membre  des  sciences  moraleii  de  Seine 
et  Oise ,  de  l'association  bretonne ,  des  Académies  de 
Brest ,  de  Nantes ,  d'Angers ,  de  S*-Lô ,  etc. ,  Mem- 
bre de  l'Institut  des  provinces,  à  Quimper  (Finistère). 

ORLANDINI  F.  SILVIO,  Secrétaire  perpétuel  de  l'A- 
cadémie Labronica  de  Livourne,  Membre  de  plusieurs^ 
sociétés  savantes ,  à  Livourne. 

PRÉAU-LOGRÉ  (  Gustave),  substitut  du  procureur- 
général  près  la  Gour  d'appel  de  l'Ile  de  la  Réunion . 

i  juillet  iSliO. 
ORSINI  (J[uLES-CÉSAR-FoRTUîfÉ-NfcoLAs}f  Doçtcur  en 
médecine,  Gonservateur  de  la  bibliothèque  l^broniquO;  ^ 
Conservateur  et  l'un  des  fondateurs  de  la  Société  mé- 
dicale de  Livourne ,  Membre  de  TAcad^iKiiç jabroni- 
que,  l'un  des  Préfets  de  l'École  hypocr^tiqiw.d?  Pise  r 


—  592  -^ 

Correspondant  de  la  Société  toscîane  de  géographie, 
statistique  et  histoire  naturelle ,  de  l'Académie  VaK 
darnese  del  Poggio ,  de  racattémie  des  sciences  phy- 
siques délia  Civetta  di  Trapaniv  de  l'Académie  des 
sciences  de  Palerme,  Vice-Ï^résident  du  Comité 
miédical  des  salles  d'asile  pour  les  filles  pauvres, 
médecin  des  hospices  nommés  le  case  pié^  pour  les. 
garçons  et  les  jeunes  filles ,  à  Livourne, 
.   '•  i%  septembre  \S^0. 

MM;BOÎfNAFOUX(É0GÈNE),  Contrôleur  des  contributions 
indirectes,  Siembre  de  plusieurs  Sociétés  savantes 
à  S*^Étienne. 

DESORHEAtJX  (Antonin-Jean),  Docteur  en  médecine, 
Chirurgien  des  hôpitaux  de  Paris  ;  Membre  de  la 
Société  anatomiquè  et  de  la  Société  de  médecine  du 
<•'  arrondissement,  etc. ,  à  Paris. 

DUFAUR  DE  MONTFORT  (  Raymond  J  ,  Percepteur 
des  contributions  directes,  etc. ,  à  Vagney  (Vosges). 

MÉLIER  (François),  0.,  «?, Docteur  en  médecine, 
Membre  titulaire  de  l'Académie  nationale  de  médecine 
de  France ,  du  Comité  consultatif  d'hygiène  publique, 
de  la  Société  de  médecine  de  Paris ,  correspondant  de 
l'Académie  de  Belgique  et  de  la  Société  de  médecine 
de  Marseille ,  à  Paris. 

3  ocfoôre  4  850. 

'  CORNAZ  (  Charles-Adgdste-Édouard  ) ,  Docteur 
en  médecine  et  en  chirurgie  ^  correspondant  des 
Sociétés  de  médecine  pratique  de  Montpellier,  et 
d* Anvers ,  de  la  Société  Allemande  des  médecins  et 
des  naturalistes  de  Paris ,  de  la  Société  des  sciences 
médicales  et  naturelles  de  Malines ,  etc. ,  à  Neuchâtel, 
(Suisse}. 

YEMENIZ ,  de  Lyon,  Bibliophile ,  Membre  de  plusieurs 
Sociétés  scientifiques,  à  Lyon. 


—  593  — 

AVIS. 

Quelques  membres  honoraires  et.  correspondants  n'ont 
pobit  encore  adressé  à  la  Société  de  statistique  de  Ibrseille 
les  documents  biographiques  qui  les  concernent.  Chacun 
d'eux  est  invité  de  nouveau  à  faire  connaître  :  ses  nom  et 
prénoms  ;  ^  son  âge ,  le  lieu  de  sa  naissance  et  celui  de  sa 
résidence  ;  S**  son  emploi  ou  sa  profession  et  ses  occupa- 
tions  habituelles  ;  4*  ses  études  préliminaires  ;  5*  quelles 
sont  les  langues  mortes  ou  vivantes  qui  lui  sont  familières  ; 
6*  les  pays  dans  lesquels  il  a  voyagé  ;  7**  les  sciefices  et 
beaiux^arts  quHl  cultive;  8"  les  sociétés  savantes  et  d'utilité 
publique  dont  il  est  membre,  et  la  date  de  l'admission  dans 
chacune  d'elles  jQ""  les  titres  et  époques  des  ouvrages  pu- 
bliés; 10  s'il  a  obtenu  des  récompenses  et  de  quelle  nature; 
\  4  "  s'il  a  fait  des  découvertes  et  des  perfectionnements  ; 
42'5't7  s'est  livré  ou  s'il  se  livre  à  l'enseignement  public. 


Nota.  Les  avis,  relatifs  aux  erreurs  par  omissions,  change- 
ments de  domicile ,  décès ,  etc.,  qu'on  aurait  à  nous  signaler 
dans  le  tableau  des  membres  correspondants ,  seront  reçus  avec 
reconnaissance. 

Pour  pouvoir  mettre  de  Tordre  dans  la  correspondance,  et 
répondre  proroptement  aux  personnes  qui  auraient  des  réclama- 
tions ou  des  demandes  à  faire  à  la  Société  de  statistique  ,  cette 
Société  tient  à  ce  qu'on  s'adresse  directement  à  son  Secrétaire 
perpétuel ,  rue  Mazade ,  42» 

TOME  XIV.  75     - 


—  594  — 


OMISSIONS  et  ERREURS  TYPOGRAPHIQUES. 


On  a  omis,  par  inadvertence,  le  nom  de  Tauteur  de  la  Sta- 
tistique d'Arles.  Ainsi  donc,  à  la  page  109,  après  ce  litre: 
Essai  de  Statistique  sur  la  ville  d^ Arles  et  son  territoire , 
ajoutez  :  par  M.  L.  Jacquemin  ,  pharmacien ,  membre  du 
Conseil  municipal  et  de  plusieurs  Sociétés  savantes ,  à  Arles. 

Page  517, ligne  1 6,  aulieude  Caslelnau,  lisez  :  Casteln4U. 

De  la  page  1 1 3  à  la  page  1 20  on  a  imprimé  plusieurs  fois  : 

Garmargues ,  au  lieu  de  Camargue. 

Page  494,  Jiigne  27 ,  au  lieu  de  :  Arman,  lisez  :  Aman  , 

—    513,—    23 ,        —         bazardées,  —  basardées. 


—  595  — 


TABLE  DES  MATIÈRES 


CONTENUES 


dskWku  le  quatorzième  volmue. 


Pages. 
Premièbe  partie.  —  Statistique  du  département  des 

BOUCHES-DU-RHÔNE Ô 

Avant-propos  ,  par  M.  P.-M.  Roux 5 

Rapport  sur  un  projet  de  Statistique  permatiente  , 
par  M.  Gendarme  ,  de  Bevotte 9  et  483 

Arrêté  pris  par  M.  le  Préfet  des  Bouches-du-Rhône , 
sur  Rétablissement  y  dans  toutes  les  communes  de'ce 
départemenfy  de  eqmmi^iotis  permanentes  de  sta- 
tistique      ...  24 

Réduction  au  format  in-^^  des  modèles  de  tableaux, 
déjà  publiés  en  grand ,  pour  être  remplis  par  les 
communes  des  Bouches-du-Rhône 25 

Avis  au  sujet  de- ces  tableaux  . -  84 


—  696  — 

Pages. 

Observations  météorologiques ,  faites  à  Vobseroatoire 

national  de  Marseille ,  en  1850  ;  par  M.  Valz  .     .  85 
Essai  de  statistique  sur  la  ville  d^ Arles  et  son  terri- 

totre;  par  M.   L.  JàCQUEMiw 40§ 

Laquelle  statistique  comprend  des  considérations 

sur  la  topographie 409 

La  Camargue ' 4  H 

La  Crau 436 

Le  Tréhon ,.     , 454 

La  Météorographie 459 

L' Hydrographie 468 

L^ Histoire  naturelle 484 

La  Géologie 489 

La  Botanique 494 

La  Zoologie , i29 

rAntfiropologiB  (  caractère ,  mœurs ,  coutumes ,  lan- 
gage, amusements  des  Artésiens;  hommes  illustres, 
population ,  instruction  publique ,  établissements  de 

bienfaisance) i49 

L*industrie,  le  commerce ,  la  navigation,  les  foidi 

et  mesures 868 

Vagriculture  et  V économie  rurale,     .     .     ...     .  Ï75 

V administration  civile,  les  contributions.     .     .     .  i84 

Vhistoire ,..,.$90 

Les  monuments t96 

Seconde  partie.  —  Tablettes  statistiques. —  Sta- 
tistique UNIVERSELLE 313 

De  la  constitution  physique  du  globe;  par  M.  Marcel 

DE  Serres 343 

J}e  la  composition  de  l'eau  de  la  Méditerranée  ,  par  le 

même 319 


—  597  — 

Pages. 
0(Soiwemr9  de  vùyage.  —  Grotte  du  Chiens  par.  M. 

d^HOMBBES-FllBIAS .      v      ,      S8S 

Rapport ,  par  M.  Mortreuil  ,  star  la  statistique  du 
Pachalik  d'Alep ,  par  M.  Guys 345  et  tH  4 

Rapport  fait  par  M.  Marcotte  ,  sur  une  brochure  re- 
lative  à  V  abolition  du  système  prohibitif  ;  parti. 
JouiNE 356  et  488 

Rapport ,  par  M.  de  Boknemant  ,  sur  le  livre  de  M* 
Remacle,  intitulé  :  Dts  Hospices  4^ Enfants  trouvés 
en  Europe  et  principalement  en  France.     .     .  367  et  504 

Mémoire  sur  la  réforme  des  prisons,  par  M.  Vaucher.    3T7 

Rapport,  communiqué  par  M.  Vaucher,  sur  l'état 
actuel  et  Vavenir  des  classes  ouvrières ,  en  \  849  , 
par  M.  AsHLEY 388 

Rapport ,  par  M.  Ddfaur  de  Montport  ,  sur  le  livre 
de  M.  Norbert  Bjonafous,  intitulé  :  Etudes  sun,   ^ 
V Astrée  et  sur  EonovéiVïiFÈ 393et5î^ 

Rapport ,  par  le  même ,  S7tr  le  livre  intitulé  :  De 
Angeli  Politiani  vita  et  operibus  disquisitiones ,    ' 
auctore  NorbertoBo^kFOUS 406  el  531 

De  Vutilité  de  la  langue  arabe: par  M.  G.  Sakakini.     421 

Notice  sur  un  tableau  de  V Ecole  romaine;  par  M.  F.-J. 
GiRAUD .489 

Notice  historique  sur  un  négociant  célèbre ,  par  M. 
Bousquet 449 

Excursion  horticole  ,  en  Italie  ;  par  M.  Hipolyte 
ToPiN 459 

Troisièmepartie.— Extrait  des  séances  delà  Société.    468 

••  • 

Discours  prononcé  par  M.  Dufaur  de  Montfort  , 
avant  de  quitter  !a  présidence 472 


—  598  — 

Pages. 

Discours  de  M.  de  Villeneuve  ,  appelé  à  occuper  le 
fauteuil 476 

Rapport,  par  M.  P.-M.  Roox ,  sur  les  titres  de  plu- 
sieurs candidats  aux  titres  de  membres  honoraires  et 
correspondants,  485,  488,  509,  515,  517,  525  et  533 

Propo5î7/onjoar  M.  DE  Villeneuve 485 

Analyse,  par  M.  P.-M.  Roux,  dhin  rapport  de  M*  de 
Villeneuve,  sur  le  résultat  de  démarches  faites  près 
de  M,  le  Préfet,  au  sujet  d'une  statistique  perma- 
*nente  des  communes  des  Bouches-du- Rhône  ...    487 

Mode  de  publication  des  travaux  delà  Société,  proposé 
par  M.  Vaucber  ,  et  discussion  à  cet  égard   .     .     .489 

Nomination  de  six  délégués  au  Congrès  des  délégués 
des  Sociétés  savantes  des  départements  ....     489 

Rapport,  par  M.  P.-M.  Roux  ,  sur  le  Congrues  des  dé- 
légués des  corps  savants  et  sur  le  Congrès  central 
d'agriculture^  Vun  et  Vautre  tenus  à  Paris,  en  mars 
1850 • 496 

Analyse,  par  M.  P.-M.  Roux  ,  dhme  notice,  par  M. 
Vabbé  Durand  ,  sur  ^importance  des  cités  ouvrières 
et  en  particulier  de  celle  fondée  à  Marseille,  par 
M.  Vaucher 503 

Quelques  mots,  par'^l.  P.-M.  Roux,  sur  unrapport  de 
M.  Feautrier  ,  concernant  la  découverte  de  l'ancien^ 

,   baptistère  de  r Eglise  cathédrale  de  Marseille  .     .513 

Idem ,  par  le  même ,  sur  des  rapports  de  M.  Dïifaur 
de  MoNTFORT  et  Gendarme,  de  Bevotle,  relatifs  à  un 
travail  de  M.  Catelin,  sur  la  vapeur  considérée 
comme  agent  actif  de  la  marine  militaire ,  et  à  un 
travail  de  M.  Genteï,  sur  le  service  de  la  vicinalité 
des  Bouches-du-Rhône 517  et  518