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Full text of "Mémoires de la Société d'émulation du Doubs"

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UNIVERSITV  ofMICHIGAN^ 

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MÉMOIRES 


SB  U. 


SOCIÉTÉ  D'ÉMULATION 

V. 

f-  DU     DOUBS. 


MÉMOIRES 


DE    LA 


^ *^ 


SOCIETE  D'EMULATION 

DU    DOUBS. 


TROISIËKE  SÉRIE.  —  HUITIEME  VOLUME. 
1863. 


BESANÇON, 

IMPRIMERIE    DE    DODIVERS    ET   C», 
Grande -Rue,  42. 

•         — 

4864. 


MÉMOIRES 


DE 


LA  SOCIÉTÉ  D'ÉMULATION 

DU  DÉPARTEMENT  DU  DOUBS. 

PROCÈS-VERBAUX  DES  SÉANCES. 


Séance  du  \0  janvier  1863. 
Présidence  de  MM.  Grenier  et  Vézian. 


Membre*  présent*  t 

Bureau  :  MM.  Vézian,  président  élu;  Grenier,  vice-prési- 
dent sortant;  Bavoux,  secrétaire  décennal;  Jacques,  trésorier 
réélu;  Castan,  archiviste  réélu. 

Membres  RÉSIDANTS  :  MM.  Arbey,  Arnal,  Bial,  Chanoit, 
Courletde  Vregille,  d' Estocquois ,  Faivre,  Oudetei  Sirt. 

La  séance  commence  sous  la  présidence  de  M.  Grenier. 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès- verbal  de  la  séance  du 
18  décembre  dernier,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  Grenier  invile  ensuite  les  nouveaux  membres  du  conseil 
d^administration  à  prendre  place  au  bureau  et  cède  la  prési- 
dence à  M.  Vézian. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  président,  rassemblée  vote  des 
remerciements  au  conseil  d'Administration  qui  a  dirigé  ses  tra- 
vaux pendant  Tannée  1862. 

Lecture  est  donnée  d'une  lettre  par  laquelle  M.  Oudet 
exprime  le  vœu  que  notre  compagnie  se  fasse  inscrire  au 
nombre  des  souscripteurs  de  la  Société  de  secours  des  Amis  des 

a 


—  II  — 

Sciences,  La  souscription  annuelle,  qui  est  de  10  fr.,  peut  être 
remplacée  par  un  versement  unique  de  200  fr. 

Sur  les  propositions  conformes  do  MM.  Vézian  et  Grenier,  il 
est  décidé  qu'une  somme  de  200  fr.  sera  afTeclée  à  cette  desti- 
nation. Le  vole  a  lieu  à  l'Onanimilé. 

Cette  dépense  n'ayant  pas  été  prévue  au  budget  sera ,  à 
défaut  de  fonds  disponibles,  prélevée  sur  le  crédit  ouvert  pour 
acbat  de  livrt^s. 

M.  Grenier  demande  l'établissement  de  relations  d'échange 
avec  la  Société  d'histoire  naturelle  de  l'Afdèche. 

Cette  demande  est  accueillie. 

M.  Castan  lit  la  fin  du  rapport  sur  les  fouilles  archéologiques 
faites  en  18G2. 

L'Assemblée  vote  l'impression  de  ce  rapport  ainsi  que  celle 
des  planches  qui  doivent  l'accompagner. 

Les  noms  de  trois  candidats  sont  déposés  sur  le  bureau  : 
deux  désirent  être  membres  résidants  et  le  troisième  corres- 
pondant. 

Il  est  ensuite  procédé  à  un  scrutin  secret,  à  la  suite  duquel 
M.  le  président  proclame  : 

Membre  honoraire  t 

M.  Paravey,  ancien  conseiller  d'Etat,  rue  des  Petites-Ecu- 
ries, n*  44,  î^i  Paris; 

Membrei»  réMiclants  : 

MM.   CouRLET,  proviseur  de  lycée  en  retraite,  rue  Ronchaux, 
à  Besançon; 
Baulier,  négociant,  rue  des  Chambrettes,  uP  H  ,  à 

Besançon  ; 
Bertin,  négociant,  à  Casamène,  banlieue  de  Besançon; 

Membro  eorrespondant  t 

M.  Deleule,  instituteur  à  Jougne  (Doubs). 
L'ordre  du  jour  étant  épuisé ,  la  séance  est  levée. 
Besançon,  le  10  janvier  1863. 

Le  Secrétaire,  signé  V.  Bavoux. 

Vu  et  approuvé  : 

Le  Président,  signé  Alexandre  Vézian. 


—  m  — 


Séance  du  M  février  1863. 
Présidence   de    M.    Vézian. 


Membres  présents  t 


Bureau  :  MM.  Vézian,  président;  Jacques,  Irc'sorior  ;  Bu- 
roux,  sccrt'laire;  Truchot,  vice-secrétaire;  Castan^  archiviste. 

Membres  résidants  :  MM.  Berlin,  Bial,  Constantin,  Courlet 
de  Vregille  y  de  Chardonnet  (llilaire).  De Zacroia;  (  Emile), 
Détrey  (Francis),  Faivre  et  Renaud  (Louis). 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  p^oc^s-verbal  de  la  séance 
du  <0  janvier  dernier,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  le  président  communique  une  circulaire  par  laquelle 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  cultes  demande 
le  concours  de  la  Société  à  IVffet  d'enrichir  la  collection  anthro- 
pologique du  Muséum  de  Paris. 

M.  Castan  annonce  que  les  fouilles  d*Alaise  ont  déjà  fourni 
quelques  ossements  intéressants  qui  sont  déposés  au  musée 
archéologique  de  notre  ville. 

De  son  côté  M.  Delacroix  ajoute  qu'il  en  poss*ède  d'autres, 
également  d'origine  antique,  qui  ont  été  trouvés  dans  le  sous- 
sol  de  Besançon. 

L'Assemblée  décide  que  la  Commission  des  fouilles  sera 
chargée  de  réunir  les  matériaux  demandés  par  son  Excellence. 
A  cet  effet,  et  en  raison  de  ses  connaissances  spéciales  en  ana- 
tomie,  M.  Delacroix  (Emile)  est  adjoint  à  la  Commission. 

II  est  également  décidé  qu'on  enverra  au  Muséum  des 
moules  en  plâtre  des  ossements  qu'il  serait  utile  de  conserver 
dans  nos  collections. 

Communication  est  ensuite  donnée  d'une  lettre  qui  convoque 
à  Paris,  pour  le  18  mars  prochain,  le  congrès  des  délégués  des 
Sociétés  savantes. 

M.  le  président  engage  les  membres  présents  à  lui  désigner 
ceux  de  nos  confrères  qui  pourraient  accepter  les  fonctions  de 
délégués. 

M.  de  Chardonnet  se  met  à  la  disposition  de  la  Société. 


—   IV   — 

M.  Valfrey  pourra  probablement,  dit  M.  Caslan,  accepter  la 
même  mission. 

MiM.  Bial  et  Castan  sont  pri(^s  de  rédiger,  pour  le  congrès, 
un  rapport  sur  nos  travaux  archéologiques  de  1862. 

M.  le  trésorier  fait  connaître  que  ses  comptes  de  1862  sont 
arrêtés  et  peuvent  être  remis  à  la  commission  chargée  de  les 
vérifier. 

L'Assemblée  désigne  pour  faire  partie  de  cette  commission 
MM.  Courlet  de  Vregille,  Bial  et  Girod  (Victor);  ce  dernier  sera 
rapporteur. 
M   Castan  donne  lecture  d'une  note  intitulée  : 
L' Inscription  tumulaire  d$  Silvestre  I**",  ëvêque  de  Besançon. 
La  Société  vote  l'impression  de  cette  note. 
M.    Castan    lit    également    une    notice    biographique    sur 
M.  Bruand.  Cette  notice  a  été  rédigée  par  M.  Delacroix  (Al- 
phonse), en  conformité  de  la  décision  prise  par  la  Société  le 
Ujuin  1862. 

Il  est  également  décidé  qu'elle  sera  insérée  dans  nos  publi- 
cations. 

M.  Delacroix  (Emile)  remet  à  la  Société  un  titre  qu'il  a 
récemment  retrouvé  et  qui  porte  la  date  du  1*^  juillet  1840.  Ce 
•ont  les  statuts  primitifs  de  notre  Société  suivis  de  la  signature 
de  ses  vingt-deux  premiers  membres.  Ces  signatures  sont  celles 
de  MM.  Beauthias,  Th.  Belamy,  A.  Boudsot,  Eug.  Bretillot, 
Th.  Bruand,  Ed.  Clerc,  C.  Convers,  J.  Crestin,  Alph.  Dela- 
croix, Em.  Delacroix,  Delly,  Eug.  Demesmay,  Droz,  Charles 
Grenier,  L.  Janney,  Alphonse  Marquiset,  Martin,  Reynaud- 
Ducreux,  C.  Roncaglio,  L.  Roy,  J.  Trémolières  et  Vivier. 

L'Assemblée  remercie  M.  Delacroix  et  décide  que  cet  inté- 
ressant document  sera  déposé  aux  archives  de  la  Société. 

Elle  vote  ensuite  l'acquisition  d'un  esturgeon  empaillé  par 
M   Constantin. 

Le  nom  d'un  candidat  au  titre  de  membre  résidant  est 
déposé  sur  le  bureau. 

tl  est  ensuite  procédé  à  un  scrutin  secret  à  la  suite  duquel 
M.  le  président  proclame  : 


Membre*  résidant*  t 


MM.   BouLLBT,  proviseur  du  lycée,  rue  du  Collège; 

MoREL  (Eraest),  docteur  en  médecine,  rue  Moncey,  42; 

Membre  eorrespondant  : 

M.  TcETET  (Alexandre),  ancien  élève  de  l'école  des  Chartes, 
rue  Racine,  n"  6,  à  Paris. 
L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 
Besançon,  le  14  février  1863. 

Le  Secrétaire,  signé  V.  Bavoux. 

Vu  et  approuvé  : 
Le  Président,  signé  Alexandre  Vézian. 


Séance  du  14  mars  1863. 
Présidence   de   M.    Vézian. 


Membre*  préaonU  t 

Bureau  :  MM.  Vézian,  président;  Jacques,  trésorier;  Castan, 
archiviste;  Bavoux,  secrétaire. 

Membres  résidants  :  MM.  Bial,  Canel,  Constantin,  Courlet 
de  Vregille,  de  Chardonnet  (Hilaire),  Delacroix  (Emile), 
d'Estocquois ,  Faivre ,  Girod  {  Victor  ) ,  Grenier ,  Renaud 
(  Louis  ) ,  Rollot  et  Voirin, 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance 
du  14  février  dernier,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  le  président  communique  une  circulaire  par  laquelle 
M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  annonce  que  la  distri- 
bution des  prix  décernés  aux  Sociétés  savantes  aura  lieu  le 
11  avril  prochain. 

M.  Favre,  membre  correspondant  au  Locle,  offre,  par  lettre 
du  12  février,  de  procurer  à  nos  collections  les  animaux  de 
son  pays.  Il  demaade  en  même  temps,  afin  de  pouvoir  mieux 
remplir  ses  offres,  Tintervention  de  la  Société  à  l'effet  d'être 


—  VI  — 

autorisé  à  chasser  sur  le  territoire  français  pendant  la  saison 
d'été. 

La  Société  accepte  avec  reconnaissance  les  offres  do  M.  Favre, 
mais  elle  exprime  le  regret  de  ne  pouvoir  demander/comme  il 
le  désire,  une  autorisation  qu'elle  a  déjà  vainemeiit  sollicitée 
pour  un  de  nos  confrères  résidant  à  Besançon. 

M.  Boudet,  membre  de  la  Société  de  secours  des  Amis  des 
Sciences,  annonce,  sous  la  date  du  19  février,  que  notre  de- 
mande en  reconnaissance  d'utilité  publique  est  en  ce  moment 
soumise  au  Conseil  d'Etat. 

M.  Coulherut,  membre  correspondant,  a  envoya  soixante 
francs  pour  se  libérer  des  rolisations  annuelles,  conformément 
à  la  décision  du  lOaofitlSei. 

Cette  somme  restera  entre  les  mains  du  trésorier  jusqu'à  ce 
que  nous  puissions  la  capitaliser  régulièrement. 

M.  Valfrey  est,  sur  la  demande  de  M.  Castan,  délégué  anpn's 
du  congrès  des  Sociétés  savantes. 

M.  le  président  fait  connaître  qu'un  grand  nombre  de 
membres  do  la  Société  se  plaignent  de  ne  pouvoir  assister  l\  nos 
séances  et  demandent  à  ce  qu'elles  3'ouvrent,  non  pins  à 
3  heures  mais  à  7  heures  1/i  du  soir. 

L'Assemblée  décide  qu'une  enquête  sera  ouverte  parmi  tous 
les  membres  résidants  appelés  à  émettre  leur  avis,  et  qu'il  sera 
ensuite  statué  à  cet  égard  dans  la  prochaine  réunion. 

M.  Canel  dépose  une  proposition  conçue  en  ces  termes  : 

«  La  ville  de  Besançon  insère  dans  tous  les  cahiers  de 
»  charges  des  travaux  qu'elle  met  en  adjudication  ,  une  clause 
»  qui  oblige  les  entrepreneurs  à  remettre  à  la  ville  tous  les 
»  objets  d'antiquité  trouvés  dans  les  fouilles. 

»  Il  serait  utile  de  demander  à  l'administration  préfectorale 
»  de  faire  insérer  une  clause  analogue  dans  les  cahiers  des 
»  charges  des  adjudications  de  travaux  publics. 

»  Un  grand  nombre  de  médailles  et  d'objets  antiques  et  du 
»  moyen-âge  ont  été  trouvés  dans  les  fouilles  exécutées  pour 
»  la  rectification  du  chemin  de  grande  communication  n»  A. 
y>  Beaucoup  d'objets  ont  été  également  trouvés  à  la  rectification 
»  de  Brâ. 

»  M.  Farod,  agent-voyer  d'arrondissement,  est  dépositaire 


—  VII  — 

»  de  quelques  m(^dailles,  mais  le  plus  grand  nombre  des  objets 
»  so  trouve  perdu.  » 

L'Assemblée  accueillant  cette  proposition,  charge  M.  le  pré- 
sident d'adresser  à  M.  le  préfet  une  demande  en  ce  sens. 

M.  Girod  lit  le  rapport  suivant  : 

«  Messieurs,  les  membres  que  vous  avez  désignés  pour  la 
»  vt'Tification  des  comptes  de  recettes  et  de  dépenses  de  la 
»  Société  d'Emulation  pour  l'exercice  1862,  ont  approuvé  et 
»  reconnu  les  comptes  de  votre  trésorier;  ils  ne  peuvent  que 
»  constater  Texactitude  des  comptes  qui  leur  ont  été  soumis, 

>  ainsi  que  l'attestent  tous  les  documents  qu'ils  ont  eus  entre 

>  les  mains.  Les  recettes  se  sont  élevées,   pendant  l'année 

»  1862,  à  la  somme  de 4,i65  fr.    »  c. 

»  qui,  jointe  à  la  somme  en  caisse  de.  ....     1,068      75 

»  forme  un  total  de  recettes  de 5,333       75 

>  Les  dépenses  se  sont  élevées  à  la  somme  de.     3,707       45 
»  d'où  résulte  un  encaisse  au  i"  janvier  1863 

»  de * 1,6?6fr.  30  c. 

»  La  situation  qui  vous  est  présentée  prouve  en  faveur  de  la 
»  vitalité  de  notre  Société  qui ,  chaque  année ,  enrichit  les  col- 
»  loctions  de  la  ville  de  ses  dons  et  qui,  nous  l'espérons  ,  con- 
^>  linuera,  par  les  efforts  persévérants  de  tous  ses  membres, 
»  à  rehausser  de  plus  en  plus  le  titre  qu'elle  porte,  en  excitant 
»  l'émulation  dans  toutes  les  branches  des  sciences  qui  font  la 
»  gloire  du  département  du  Doubs. 

»  Les  membres  de  la  Commission,  après  la  vérification  des 
»  comptes,  proposent  de  voter  des  remerciements  au  trésorier 
»  de  l'Association. 

»  Besançon,  le  ^•''mars  1863. 

»  Signés  CouRLET  de  Vregille,  Paul  Bial  et  Victor  Girod.  » 

Les  conclusions  de  ce  rapport  sont  accueillies. 

M.  Grenier  demande  l'autorisation  d'acheter  la  suite  de 
quelques  publications  de  botanique  dont  nous  possédons  déjà 
les  premières  parties. 

M.  Castan  demande  également  la  continuation  de  l'abonne- 
ment à  la  Revue  archéologique. 

Ces  deux  demandes  sont  accueillies. 

Les  noms  de  deux  candidats  au  titre  de  membres  corres- 
pondants sont  déposés  sur  le  bureau. 


•    —  VIII  — 

L'Assemblée  procède  ensuite  à  un  scrutin  secret,  à  la  suite 
duquel  M.  le  président  proclame  • 

Membre  résidani  t 

M.   DuNOD  DE   Chàrnage,  avocal  à  Besançon,  rue  do  la 
Bouteille,  n®  1. 
L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 
Besançon,  le  14  mars  1863. 

Le  Secrétaire,  signé  V.  Bavoux. 

Vu  et  approuvé  : 

Le  Président,  signé  Alexandre  Vézian. 


Séance  du  11  avril  1863. 
Présidence    de    M.    Vézian. 


Membre*  présent*  s 

Bureau:  MM.  Vézian,  président;  Jacques,  trésorier;  Castan, 
archiviste;  Bavoux,  secrétaire. 

Membres  résidants  :  MM.  Arbey,  Bertrand,  Bial,  Blondcm, 
Canel,  Delacroix  (Alphonse),  d'Estocquois,  Détrey  (Francis). 
Dunod  de  Chamage,  Ethis  (Ernest) ,  Faivre,  Renaud  (Louis; , 
Rollot,  Sire,  Travelet  et  Varaigne. 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  du 
•14  mars  dernier,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  le  président  communique  une  lettre  par  laquelle  M.  le 
Recteur  remercie  la  Société  d'avoir  ^lacô  au  musée  deux  sque- 
lettes de  cheval  et  de  mulet. 

Il  procède  ensuite  au  dépouillement  des  avis  émis  au  sujet 
de  l'enquête  ouverte  en  vertu  de  la  décision  prise  à  la  précé- 
dente réunion.  Co  dépouillement  donne  les  résultats  suivants. 

Sur  64  opinions  émises ,  il  y  on  a  : 

50  pour  7  heures  1/2  du  soir; 
7  pour  3  heures  ; 
2  pour  4  heures  ; 


—  u  — 

2  pour  4  heures  1/2; 

î  pour  2  heures  1/2  ou  4  heures; 

1  pour  4  heures  en  hiver  et  7  heures  en  été. 

D'après  ces  indications,  l'Assemblée  décide  que,  désormais, 
les  séances  auront  lieu  à  7  heures  1/2  du  soir.  Toutefois,  il 
est  entendu  que  celle  de  décembre  continuera  à  s'ouvrir  à 
3  heures,  à  cause  du  banquet  qui  se  fait  le  môme  jour,  dans  la 
soirée. 

M.  d*Estocquois  lit  trois  notes  intitulées  : 

1**  Sur  un  opuscule  de  Plutarque;  4®  Sur  les  limites  de  la 
langue  provençale  ;  3'  Sur  trois  statues  chinoises. 

Sur  la  proposition  de  M.  Delacroix,  l'Assemblée  vote  l'im- 
pression de  ces  notes. 

M.  Sire  dépose  une  notice  sur  la  forme  cristalline  de  la  neige 
et  sa  production  dans  l'atmosphère.  Cette  notice  est  commu- 
niquée à  une  commission  qui  sera  composée  de  MU.  Reboul, 
Carlet  et  d'Ëstocquois. 

*     Le  nom  d'un  candidat  au  titre  de  de  membre  correspondant 
est  déposé  sur  le  bureau. 

L'Assemblée  procède  à  un  scrutin  secret  à  la  suite  duquel 
M.  le  président  proclame  : 

Membre*  ••rrespoBdaBto  t 

MM.  Jii^CA,  archiviste  du  département  du  Jura  à  Lons-lê- 
Saunier; 
Parriauk  (Vital),  naturaliste  h  Jougne  (Doubs). 
Besançon^  le  11  avril  1863. 

Le  Secrétaire ,  signé  V.  Bavoux. 
Vu  et  approuvé  : 
Le  Président  j  signé  Alexandre  Véiian. 


Séance  du  9  7nai  1863. 
Présidence   de   M.   Vézian. 


Membres  présenls  t 

Bureau  :  MM.  Vézian^  président;  Jacques  y  tn''sorier;  Ba- 
vouxj  secrétaire;  Truchot,  vice-secrétaire;  Castan,  archiviste. 

Membres  résidants  :  MM.  Arbey,  Hial,  Canel,  de  Chardon- 
net  Gis,  d'EstocquoiSy  Faivre,  Grenier,  Renaud  ^Louis),  Rollot, 
Sanceify  Sire  et  Travelet, 

Membre  correspondant  :  M.  Paillote 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-vorbal  de  la  séance 
du  11  avril  dernier,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  le  président  communique  une  lettre  de  M.  Hauchecorne, 
qui  demande  Tautorisation  d'envoyer  des  échantillons  d'urf 
réactif  pour  les  huiles  grasses  ainsi  qu'un  mémoire  sur  k  môme 
sujet. 

Il  est  décidé  que  Toffre  de  M   Hauchecorne  est  acceptée. 

Il  est  également  lu  une  lettre  do  M.  Victor  Antoine ,  qui  offre 
de  communiquer  h  la  Société  un  travail  sur  la  solution  du  pro- 
blème alchimique  et  la  médecine  universelle. 

L'Assemblée  passe  à  l'ordre  du  jour. 

M.  le  président  donne  lecture  d'une  dépêche  de  M.  le  Pré- 
fet, qui  est  conçue  en  ces  termes  : 


«  Besançon,  le  8  mai  1863. 


«  Monsieur  le  Président, 


»  J'ai  l'honneur  de  vous  adresser,  sous  ce  pH ,  copie  d'un 
»  décret  du  22  avril  dernier  portant  reconnaissance,  comme 
»  établissement  d'utilité  publique,  de  la  Société  d'Emulation 
»  duDoubs,  ayant  son  siège  à  Besançon. 

»  La  Socic^té  saura ,  je  n'en  doute  pas ,  apprécier  tous  les 
»  avantages  de  cette  mesure  ;  elle  est  d'ailleurs  une  nouvelle 
»  consécration  de  son  utilité.  Indépendamment  de  ce  qu'elle 


*—  XI  — 

»  aura  pour  effet  d*împrimer  dans  sa  marche  un  mouvement 
»  uniforme  et  régulier,  elle  donnera  à  la  Société  une  existence 
»  propre  ;  le  droit  en  un  mot  de  posséder  et  de  recevoir  des 
»  libéralités. 

»  Je  dois  vous  faire  remarquer  que  les  dispositions  purement 
3>  d'ordre  intérieur  qui  étaient  insérées  dans  les  projets  des 
»  statuts,  en  ont  été  éliminées  pour  figurer  dans  un  règlement 
#  qui  devra  être  ultérieurement  soumis,  par  mes  soins,  à  Tap- 
»  probation  Je  S.  Exe.  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 
»  et  des  Cultes.  Ces  statuts  no  devant  désormais  être  suscep- 
»  ti blés  de  modifications  qu'en  vertu  d'un  décret,  il  était  con- 
»  venable  de  n'y  comprendre  que  des  conditions  ayant  trait  à 
»  la  constitution  même  de  la  Société  et  pour  ainsi  dire  perma- 
»  nentes. 

»  Je  vous  invite,  en  conséquence,  à  vous  occuper  le  plus 
»  tôt  possible  de  la  rédaction  de  ce  règlement  intérieur  et  à 

>  m'en  faire  la  transmission  en  double  expédition  ,  par  l'inter- 

>  médiaire  de  M.  le  Maire  de  Besançon,  aussitôt  après  que  la 
»  Société  l'aura  adopté. 

>  Le  Préfet,  signé  Pàstocriau.  » 


Décrel  Impérial. 

Napoléon,  par  la  grûce  de  Dieu  et  la  volonté  nationale, 
Empereur  des  Français, 

A  tous  présents  et  à  venir  salut  : 

Sur  le  rapport  de  notre  Ministre  secrétaire  d'Etat  au  dépar- 
tement de  l'Instruction  publique  et  des  Cultes  ; 

Vu  la  demande  formée  par  la  Société  d'Emulation  du  Doubs, 
à  Besançon,  à  l'effet  d'être  reconnue  comme  établissement 
d'utilité  publique; 

Vu  les  avis  favorables  du  Préfet  du  Doubs,  du  Recteur  do 
l'Académie  de  Besançon  et  du  Comité  impérial  des  travaux 
historiques  et  des  Sociétés  savantes  : 

Notre  Conseil  d'Eiat  entendu  , 

Avons  décrété  et  décrétons  ce  qui  suit  : 

Art.  i".  —  La  Société  d'Emulation  du  Doubs,  à  Besançon, 
est  reconnue  comme  établissement  d'utilité  publique. 


—  XII  — 

Les  statuts  de  cette  Société  sont  approuvés  tels  qu'ils  sont 
annexés  au  présent  décret  et  ne  pourront  être  modifiés  qu'avec 
notre  autorisation. 

Art.  2.  —  Notre  Ministre  secrétaire  d'Etat  au  département  de 
l'Instruction  publique  et  des  Cultes  est  chargé  de  l'exécution  du 
présent  décret. 

Fait  au  palais  des  Tuileries,  le  23  avril  1863. 

Signé  NAPOLÉON. 

Par  l'Empereur, 
Le  Ministre  secrétaire  d'Etat  au  déparlement  de  l'Instruction 
publique  et  des  Cultes , 

Signé  RouLAND. 

Pour  ampliation, 
Pour  le  Conseiller  d'Etat,  Secrétaire  général. 

Le  chef  de  section, 

Signé  DU  Mesnil. 

Pour  copie  conforme, 
Pour  le  Secrétaire  général, 
Le  Conseiller  de  Préfecture, 
Signé  Delàu. 
Sceau  de  la  Préfecture. 


Titre  P'.  —  But  de  la  Société. 

Art.  I**".  — La  Société  est  constituée  sous  le  titre  de  Société 
libre  d'Emulation  du  département  du  Doubs. 

Elle  a  son  siège  à  Besançon. 

Son  but  est  de  concourir  activement  aux  progrès  des  sciences 
et  des  arts  et,  pour  en  faciliter  le  développement,  de  coopérer  à 
la  formation  dos  collections  publiques  et  d'éditer  les  travaux 
utiles  de  ses  membres. 

Elle  encourage  principalement  les  études  relatives  à  la 
Franche-Comté. 


—  XllI  — 

Titre  II.  —  Organisation. 

Art.  2.  —  La  Société  se  compose  de  membres  résidants,  do 
membres  correspondants,  en  nombre  illimité,  et  de  membres 
honoraires  dont  le  nombre  ne  pourra  excéder  vingt-quatre. 

Art.  3.  —  Sont  de  droit  membres  honoraires  : 

Le  Préfet  du  déparli^mont, 

L*Archevéque  du  diocèse , 

Le  Généra]  commandant  la  division  militaire , 

Le  premier  Président  de  la  Cour  impériale. 

Le  Procureur  général  près  la  même  Cour , 

Le  Recteur  de  l'Académie, 

Le  Maire  de  la  ville , 

L'Inspecteur  d'Académie. 

Art.  4.  —  Les  membres  honoraires  et  les  membres  résidants 
ont  seuls  voix  délibérative.  Les  membres  résidants  sont  seuls 
éligibles  aux  fonctions  conférées  par  la  Société. 

Les  membres  correspondants  ont  droit  d'assister  aux  séances 
de  la  Société  et  de  prendre  part  à  ses  délibérations  avec  voix 
consultative. 

Art.  5.  —  Pour  être  admis  à  faire  partie  de  la  Société,  il  faut 
être  présenté  par  deux  membres  résidants  et  être  agréé  par  la 
Société  à  la  majorité  absolue  des  votants. 

L'élection  ne  peut  avoir  lieu  qu'à  la  séance  qui  suit  celle  de 
la  présentation.  Le  scrutin  sera  secret,  individuel  ou  par  liste 
de  candidats ,  en  écrivant  en  regard  de  chaque  nom  les  mots 
oui  ou  non. 

Art.  6.  —  Deviendront  de  plein  droit,  sur  leur  simple  décla- 
ration : 

Membres  résidants ,  les  correspondants  qui  viendront  habiter 
Besançon  ; 

Et  membres  correspondants,  les  résidants  qui  cesseront  d'ha- 
biter la  ville. 

Art.  7.  —  La  Société,  une  comme  corps,  pourra  former, 
pour  Tordre  de  ses  travaux,  plusieurs  sections  ou  classes.  Dans 
ce  cas,  chaque  section  choisira  dans  son  sein  un  président  et  un 
secrétaire  particuliers. 


—  XIV  — 


Titre  III.  —  Administration. 


Art.  8.  —  La  Société  est  administrée  par  un  conseil  d'admi- 
nistration composé  : 

D'un  Président, 

D'un  premier  et  d'un  second  Vice-Président, 

D'un  Secrétaire , 

D'un  Vice-Secrétaire , 

D'un  Trt''Sorier, 

Et  d'un  Archiviste. 

Art.  9.  —  Le  président  a  voix  prépondérante  en  cas  de 
partage. 

Les  délibérations  relatives  à  des  acquisitions,  aliénations  ou 
échanges  d'immeubles  et  à  l'acceptation  des  dons  et  legs  sont 
soumises  à  l'approbation  du  gouvernement. 

Art.  10.  — Le  président  est  nommé  pour  un  an  et  ne  peut 
être  réélu  deux  années  do  suite.     • 

Les  fonctions  du  secrétaire  durent  dix  ans  et  celles  des  autres 
membres  du  conseil  d'administration  une  année.  Ils  sont  indé- 
finiment rééhgibles. 

Art.  11.  -  Le  renouvellement  du  conseil  d'administration  se 
fera  à  la  séance  du  mois  de  décembre.  L'élection  aura  lieu  à  la 
majorité  absolue  des  votants  par  bulletin  individuel  et  secret. 

L'aucien  conseil  d'administration  conservera  ses  fonctions 
jusqu'à  l'installation  du  nouveau. 

Art.  H  — Toute  discussion  politique,  religieuse  ou  étran- 
gère au  but  de  la  Société  est  absolument  interdite. 

Titre  IV.  —  Recettes  et  dépenses» 

Art.  13.  —  La  Société  pourvoit  à  ses  dépenses  au  moyen  : 

1°  D'une  cotisation  annuelle  payable  par  chacun  de  ses 
membres  résidants  et  par  chacun  de  ses  membres  correspon- 
dants ;  elle  est  exigible  dès  l'année  môme  de  leur  admission  ; 

2®  Do  la  somme  de  deux  francs  payable  par  les  membres 
résidants  et  correspondants  au  moment  de  la  remise  du 
diplôme; 

3°  Du  produit  de  ses  publications. 


—  XV  — 

4"  Des  subventions  accordées  et  des  dons  et  legs  faits  à  la 
Société. 

Art.  14.  — Les  cotisations  sont  payées  dans  les  trois  pre- 
miers mois  de  chaque  année,  et,  pour  les  nouveaux  membres, 
dans  le  mois  qui  suivra  leur  admission. 

Art.  15.  —  Tout  membre  qui  aura  cessé  de  payer  sa  coti- 
sation pendant  plus  d'une  anure,  pourra  être  considéré  comme 
démissionnaire  par  le  consoil  d'administration. 

Art.  16.  —  Chaque  année,  dans  sa  séance  du  mois  de  no- 
vembre, la  Société  arrête  le  budget  des  recettes  et  dos  dépenses 
pour  l*année  suivante,  sur  le  projet  qui  lui  en  est  présenté  par 
le  conseil  d'administration. 

Art.  17.  —  Les  dépenses  seront  acquittées  sur  mandats  or- 
donnancés par  le  président,  dans  les  limites  de  chaque  nature 
de  crédit. 

Art.  18.  —  Dans  le  courant  du  premier  trimestre  de  chaque 
année,  la  Société  désigne  trois  de  ses  membres  étrangers  au 
conseil  d  administration ,  pour  arrêter  les  comptes  du  trésorier 
et  en  faire  connaître  le  résultat  à  la  Société. 

Titre  V.  —  Dispositions  générales. 

Art.  19.  —  La  Société  forme,  pour  l'usage  de  ses  membres, 
une  bibliothèque  particulière  confiée  aux  soins  de  son  archi- 
viste. 

Elle  concourt  activement  au  développement  dos  musées  de 
la  ville  de  Besançon,  affectés  à  un  service  pubhc.  Chaque  objet 
déposé  par  elle  portera  le  nom  du  donateur  et  celui  de  la  Société 
d'Emulation. 

Art  20.  —  Un  règlement  particulier  soumis  à  l'approbation 
de  M.  le  préfet  du  Doubs,  déterminera  les  règles  d'ordre  inté- 
rieur et  toutes  les  dispositions  propres  à  assurer  l'exécution  des 
statuts. 

Art.  21.  En  cas  de  dissolution  de  la  Société,  sa  bibliothèque 
sera  réunie  à  celle  de  la  ville  de  Besançon  et  toutes  ses  valeurs 
actives  employées  au  développement  de  ses  musées,  à  la  con- 
dition que  ces  établissements  resteront  à  la  disposition  du 
public. 


—  XVI  — 

Art.  22.  — Toute  modification  aux  présents  statuts  ne  pourra 
avoir  lieu  qu'avec  l'approbation  du  gouvernement. 

Titre  VI.  —  Rachat  des  cotisations. 

Art.  23.  —  Les  socic'^taires  ont  la  latitude  de  se  libérer  de 
leur  cotisation  annuelle  en  versant  un  capital  dans  la  caisse  de 
la  Société. 

La  somme  exigée  est  de  cent  francs  pour  les  membres 
résidants  et  de  soixante  francs  pour  les  correspondants. 

Les  membres  correspondants  rédimés  qui  désireront  passer 
résidants,  devront  verser  un  supplément  de  quarante  francs. 

Art.  24.  —  Los  sommes  versées  conformément  à  Tarticle 
précédent  seront  définitivement  acquises  à  la  Société  et  ne 
pourront  jamais  être  réclamées  par  les  déposants. 

Los  présents  statuts  ont  été  délibérés  et  adoptés  par  le  Conseil 
d'Etat  dans  sa  séance  du  7  mars  1863. 

Le  Conseiller  d'Etat, 

Secrétaire  général  du  Conseil  d'Etat, 
Signé  BoiLAY. 

Pour  copie  conforme  : 
Pour  le  conseiller  d'Etat  Secrétaire  général  au  Ministère  de 
l'Instruction  publique  et  des  Cultes, 

Le  chef  de  section  :  signé  du  Mesnil. 

Pour  copie  conforme  : 

Pour  le  Secrétaire  général, 

Le  Conseiller  de  Préfecture  :  signé  Delàu. 

M.  le  Président  rappelle  que  les  premières  démarches  pour 
arriver  au  résultat  qui  vient  d'être  obtenu  ont  été  commencées 
par  M.  Grenier,  alors  Président  de  la  Société,  et  se  sont  con- 
tinuées sous  la  présidence  de  M.  Boysson  d'Ecole. 

Sur  sa  proposition ,  des  remerciements  sont  votés  à  ces  deux 
anciens  Présidents. 


—  KVII  — 

Il  est  également  décidé  que  le  Conseil  d*administration  se 
rendra  auprès  de  M.  le  Préfet  et  de  M.  le  Recteur  pour  leur 
exprimer  notre  reconnaissance  à  l'occasion  de  l'appui  qu'ils  ont 
bien  voulu  dontier  à  notre  Société. 

Le  Conseil  d'administration  est  chargé  de  préparer  le  projet 
de  règlement  et  de  le  soumettre  à  la  sanction  de  la  Société 
dans  une  séance  qui  aura  lieu  le  16  de  ce  mois. 

M.  d'Ëstocquois  émet,  au  nom  de  la  Commission  nommée  le 

I  ]  avril ,  un  avis  favorable  sur  le  mémoire  de  M.  Sire. 

L'Assemblée  vote  en  conséquence  l'insertion  de  ce  travail 
dans  nos  publications. 

M.  de  Chardonnet  annonce  qu'il  a  communiqué  au  Congrès 
des  délégués  des  Sociétés  savantes ,  les  notes  qui  lui  ont  été 
remises  par  MM.  Bial  et  Castan.  Il  ajoute  que  ces  notes  seront 
inséréts  dans  les  bulletins  du  Congrès. 

M.  Castan  fait  connaître  qu'il  a  trouvé  récemment  un  dessin 
de  la  statue  de  Charles  -  Quint  qui  existait  autrefois  sur  la 
place  Saint^Pierre  de  notre  ville.  Ce  dessin  forme  le  frontispice 
d'un  livre  imprimé  à  Besançon  en  1591,  sous  le  titre  de  Nova- 
Vetus  rhetorica.  M.  Castan  se  propose  de  rédiger  une  note  à 
ce  sujet. 

M.  Grenier  annonce  que  le  moment  lui  paraît  venu  de  dépo- 
ser au  Musée  l'herbier  que  M   Billot  a  donné  à  notre  Société. 

II  ajoute  que  la  Faculté  a  des  fonds  disponibles  pour  mettre  cet 
herbier  en  ordre. 

Cette  proposition  est  accueillie. 

Les  noms  de  deux  candidats  au  titre  de  membres  résidants 
sonteéposés  sur  le  bureau. 

L'Assemblée  procède  à  un  scrutin  secret,  à  la  suite  duquel 
M.  le  président  proclame  : 

Membre  eorrefl|»«Hdaiil  t 

M.  RupFEY  (Jules),  étudiant  en  médecine,  rue  des  Moulins, 
n°20,  à  Paris. 
L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 
Besançon ,  le  9  mai  1863. 

Le  Secrétaire,  signé  V.  Bavoux. 
Vu  et  approuvé  : 
Le  Président,  signé  Alexandre  Vézian. 


—  XVIII  — 

Séance  du  16  mai  1863. 
Présidence   de    M.   Véziàn. 


Membre*  présenta  t 

BuBEÀU  :  MM.  Vézian,  présideui;  Boysson  (f Ecole,  vice- 
président;  Jacques,  trésorier;  Bavoux,  secrétaire;  Truchot, 
vice-secrétaire;  Castan,  archiviste. 

Membres  résidants  :  MM.  Arbey,  Canel,  Carlet,  Constantin, 
de  Chardonnet  fils ,  de  Vezet,  Dunod  de  Chamage,  FacUard, 
Faivre,  Grenier,  Ballot^  Sire  et  Varaigne, 

Membre  correspondant  :  M.  Munier,      , 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance 
du  7  mai  courant,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  Grenier  fait  observer,  au  sujet  du  procès-verbel ,  que 
M.  le  Maire  de  la  ville  a,  de  même  que  M.  le  Préfet  et  M.  le 
Recteur,  appuyé  notre  demande  en  reconnaissance  d'utilité 
publique.  Il  pense  donc  qu'il  y  a  lieu  de  lui  faire  aussi  une 
visite  de  remerciements. 

M.  le  Président  explique  que  n'ayant  pas  eu  connaissance 
de  l'intervention  de  M.  le  Maire,  ^il  s'en  était  rapporté  aux 
termes  du  décret,  qui  ne  désigne,|  comme  ayant  émis  un  avis 
que  M.  le  Préfet  et  M .  le  Recteur. 

L'Assemblée  décide,  après  ces  explications,  qu'une  visite 
sera  également  faite  à  M.  le  Maire. 

Lecture  est  donnée  d'une  circulaire  de  Son  Exe.  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique ,  fixant  au  mois  d'avril  1864  la  distri- 
bution des  récompenses  à  décerner  aux  Sociétés  savantes. 
•  Communication  est  également  donnée  de  deux  arrêtés  du 
même  Ministre  proposant  des  prix  pour  divers  travaux  histo- 
riques ou  archéologiques. 

M.  Castan  fait  remarquer  que  la  Société  peut  utilement  con- 
courir pour  un  des  prix  proposes  en  faisant  valoir  les  fouilles 
opérées  par  ses  soins  aux  environs  d'Alaise. 

L'Assemblée  partage  cet  avis  et  charge  la  Commission  des 
fouilles  de  rédiger  un  travail  sur  cet  objet. 

M.  le  Président  appelle  la  délibération  sur  le  projet  de  régle- 


—  tix  — 

ment  dont  le  Conseil  d'administration  a  été,  dans  la  dernière 
séance ,  chargé  de  rédiger  le  projet. 

Les  divers  articles  en  sont  successivement  adoptés,  sans  autre 
changement  que  Taddition,  sur  la  demande  de  M.  Grenier,  d'un 
nouvel  article  qui  prendra  le  n°  46. 

Le  projet  est  ensuite  adopté  dans  son  ensemble.  Il  est  conçu 
en  ces  termes  : 

Projel  die  règlemenl. 

Art.  1". —  Le  Président  dirige,  pendant  les  séances,  les 
travaux  de  la  Société  et  maintient  Tordre  dans  les  discus- 
sions ;  il  a  voix  prépondérante  en  cas  de  partage  (art.  9  des 
statuts);  il  porte  la  parole  dans'les  députations;  il  est  de  droit 
membre  de  toutes  les  sections  et  de  toutes  les  commissions;  il 
convoque  le  Conseil  d'administration  et  fixe  les  assemblées 
extraordinaires;  il  met  en  ordre  les  matériaux  destinés  à  être 
publiés;  il  ordonnance  les  dépenses,  et  signe,  conjointement 
avec  le  Secrétaire,  les  délibérations  et  les  diplômes. 

Art.  t.  —  Le  Secrétaire  tient  et  signe  la  correspondance;  il 
convoque  aux  séances  ordinaires  et  extraordinaires;  il  rédige, 
sous  la  surveillance  du  Président,  les  procès- verbaux  des 
séances,  et  dirige  l'impression  des  travaux  de  la  Société. 

Art.  3.  —  Le  Trésorier  est  dépositaire  de  toutes  les  valeurs 
mobilières;  il  recouvre  les  cotisations  et  toutes  les  sommes  dues 
ou  données  à  la  Société;  il  acquitte  les  dépenses  sur  mandats 
ordonnancés  par  le  Président. 

Art  4.  —  L'Archiviste  classe  et  surveille  la  bibliothèque  ;  il 
établit  les  catalogues  et  la  liste  des  dons  de  toute  nature  faits  à 
la  Société.  Il  tient  registre  de  tous  les  objets  momentanément 
déplacés  et  v.eille  à  leur  réintégration. 

Art.  5.  —  Les  travaux  étrangers  aux  fonctions  du  Conseil 
d'administration  sont  confiés  à  des  commissions,  qui  peuvent 
être  temporaires  ou  permanentes,  suivant  l'objet  de  leur  mis- 
sion. 

L^  Société,  ou  le  Conseil  d'administration,  désigne  le  rap- 
porteur de  la  commissiofS.  Celui-ci  est  chargé  de  convoquer  cette 
commission,  de  la  diriger  et  de  lui  communiquer  les  éléments 
de  son  travail. 

Art.  6.  —  Les  séances  ordinaires  se  tiennent  le  second 


—  XX   — 

samedi  de  chaque  mois.  L'heure  et  le  sommaire  de  Tordre  du 
jour  sont  indiquc^^s  dans  le  hulIetiD  de  convocation. 

Art.  7.  —  En  cas  d*absence  dn  Président  et  des  Vice-Prési- 
dents, le  Conseil  d'administration  appelle  au  fauteuil  de  la  pré- 
sidence un  des  membres  présents. 

Art.  8.  —  Toute  proposition  sur  laquelle  la  Société  ne  juge 
pas  à  propos  de  statuer  immédiatement,  est  renvoyée  à  l'exa- 
men d'une  commission  nommée  par  le  Conseil  d'administra- 
tion. Cette  commission  doit,  autant  que  possible,  faire  son 
rapport  h  la  plus  prochaine  séance. 

Toute  proposition  qui  aura  été  repoussée  par  la  Société  ne 
pourra  être  reproduite  avant  un  délai  d'une  année. 

Art.  9. —  La  Société  publie,  chaque  année,  un  bulletin  de  ses 
travaux,  en  un  ou  plusieurs  fascicules,  sous  le  titre  de  Mémoires 
de  la  Société  d'Emulation  du  département  du  Doubs. 

Ce  bulletin  est  divisé  en  trois  parties  ayant  pour  titres  : 
4*  Procès- verbaux  des  séances;  ^  Mémoires  communiqués; 
3"  Objets  divers. 

Tous  les  exemplaires  sont  uniformes. 

Art.  10.  —  Aucun  mémoire  n'est  admis  au  bulletin  si  l'im- 
pression n'en  a  été  votée  par  la  Société,  soit  spontanément,  soit 
sur  le  rapport  d'une  commission  nommée  par  le  Conseil  d'ad- 
ministration. 

Art.  14.  —  La  Société  peut  établir  des  mémoires  autres  que 
ceux  de  ses  membres,  dans  le  cas  ou  ces  mémoires  présente- 
raient un  intérêt  réel. 

Art.  it.  —  La  Société  n'entend  pas  prendre  la  responsabilité 
des  travaux  ou  mémoires  insérés  dans  ses  publications. 

Art.  13.  —  Le  Bulletin  est  remis  gratuitement  : 

1°  A  M.  le  Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  cultes 
(deux  exemplaires  (1)); 

2<»  A  chacun  des  membres  honoraires,  résidants  et  correspon- 
dants de  la  Société  ; 

3^*  Aux  personnes  étrangères  dont  les  mémoires  auront  été 
insérés  dans  ce  Bulletin  ; 

4°  Aux  Sociétés  correspondantes  ; 

5"  A  chacune  des  bibhothèques  publiques  de  la  Franche-Comté; 

^1)  Circulaire  ministériolle  du  10  février  1856. 


— •  XXI  — 

6**  A  la  bibliothèque  de  Técole  d*arlillerie  de  Besançon. 

Art.  14.  —  La  Société  alloue  à  chaque  auteur  cinquante 
exemplaires  de  son  travail,  tires  à  part  dans  le  format  adopté 
par  la  Société. 

Les  auteurs  peuvent  en  outre  en  faire  tirer,  à  leur  bénéfice  et 
à  leurs  frais,  une  édition  particulière  au  nombre  d'exemplaires 
qui  leur  conviendra,  5  la  condition  expresse  que  1%  titre  indi- 
quera que  l'ouvrage  est  extrait  des  Mémoires  de  la  Société 
d'Emulation  du  département  du  Douhs. 

Art.  15.  — Les  membres  de  la  Société  pourront,  jusqu'à 
épuisement,  obtenir  une  collection  dos  Mémoires  antérieurs  à 
leur  admission,  au  prix  de  trois  francs  par  année. 

Art.  16.  —  Tous  les  membres  ont  le  droit  de  profiter,  pour 
leurs  études,  de  la  bibhothèque  et  des  collections  possédées  par 
la  Société  ou  déposées  par  ses  soins  dans  les  Musées  de  la  ville, 
sauf  à  se  conformer,  pour  ce  qui  concerne  le  Musée  d'histoire 
naturelle,  au  traité  intervenu,  le  16  mai  1881,  entre  S.  Exe.  la 
Ministre  et  la  Société;  et,  pour  les  autres  dépôts,  aux  traités 
analogues  q'ji  pourraient  être  conclus. 

Art.  17.  —  La  cotisation  annuelle  est  fixée  à  dix  francs  pour 
les  membres  résidants  et  à  six  francs  pour  les  membres  corres- 
pondants« 

Art.  18.  ■ —  Il  n'est  pas  dû  de  cotisation  par  les  membres 
rédimés,  conformément  à  l'art.  23  des  statuts. 

Toutefois,  Ifis  membres  correspondants  rédimés  qui  désirent 
jouir  temporairement  des  avantages  attachés  au  titre  de  membre 
résidant  paient  quatre  francs  par  année. 

Art.  19.  —  Les  dépenses  pour  achat  de  livres  et  d'objets  dei 
collection  sont  toujours  votées  par  la  Société. 

En  cas  d'urgence,  le  Conseil  d'administration  fait  les  achats, 
sauf  à  en  référer  à  la  plus  prochaine  séance. 

Art.^2û.  —  Los  sommes  versées  par  les  membres  rédimés 
(art.  23  des  statuts)  seront  constituées  en  capital  inaliénable, 
soit  meuble,  soit  immeuble,  produisant  un  intérêt  qui  entrera 
dans  les  budgets  pour  faire  face  aux  dépenses  annuelles. 

La  Société  se  réserve  de  déterminer  elle-même,  en  séance 
soit  ordinaire,  soit  extraordinaire,  le  meilleur  placement  à  assi- 
gner à  ces  fonds. 

Elle  se  réserve  aussi  de  modifier  les  anciens  placements, 


—  XXII   — 

quand  elle  le  jugera  à  propos.  Dans  ce  cas,  la  délibération  et 
le  vote  ne  pourront  avoir  lieu  que  sur  le  rapport  d'une  commis- 
sion et  à  la  séance  qui  suivra  celle  ob  le  changement  aura  été 
proposé. 

Art.  21.  —  Dans  les  comptes  du  Trésorier,  les  capitaux  dont 
il  s'agit  à  l'article  précédent,  seront  toujours  distingués  des 
autres  sommes  que  la  Société  pourrait  capitaliser. 

Pour  faciliter  la  vérification  de  ces  comptes,  les  listes  géné- 
rales des  membres  de  la  Société  indiqueront,  par  une  asté- 
risque, ceux  qui  auront  racheté  leurs  cotisations  annuelleîs. 

Art.  22.—  Les  budgets  de  recettes  et  dépenses  seront  publiés 
dans  les  procès-verbaux  des  séances. 

Il  en  sera  de  même  des  comptes  annuels  du  Trésorier. 

Art.  23.  —  Toute  demande  de  modiûcation  aux  Statuts  ou  au 
présent  Règlement  sera  soumise  aux  formalités  suivantes  : 

1°  La  proposition,  signée  par  trois  membres  au  moins,  sera 
déposée  sur  le  bureau  et  renvoyée,  par  le  Président,  à  Texomcn 
d'une  commission  de  trois  mçmbres  désignés  par  la  Société  ; 

2*  Le  rapport  de  cette  commission  sera  fait  en  assemblée 
générale  ; 

3**  La  modification  ne  sera  proposée  à  la  sanction  de  l'autorité 
compétente  qu'autant  qu'elle  aura  été  acceptée  à  la  majorité 
des  deux  tiers  des  membres  votants.  Le  vote  aura  lieu  au  scru- 
tin secret. 

Art.  24.  — Lorsque  l'application  d'un  article  des  Statuts  ou 
du  présent  Règlement  soulèvera  quelques  difficultés,  la  Société, 
séance  tenante,  tranchera  la  question  pour  chaque  cas  particu- 
lier, sans  que  sa  décision  puisse  être  appliquée  de  plein  droit, 
par  analogie. 

Art.  25.  —  Un  exemplaire  des  Statuts  et  du  présent  Règle- 
ment sera  remis  à  chacun  des  membres  actuels  de  la  Société 
et  à  chacun  des  membres  nouveaux,  en  même  temps  que  son 
diplôme. 

Le  présent  Règlement  a  été  adopté  à  la  séance  du  1 6  mai 
1863. 

La  Société  décide,  sur  la  proposition  de  M  Bavoux,  que  le 
traité  dont  il  est  fait  mention  à  l'art.  16  sera  imprimé  et  distribué 
à  tous  les  membres  en  même  temps  que  les  Statut»  et  le  Règle- 
ment. 


—   XXIII  — 

Il  est  procédé  à  un  scrutin  secret  à  la  suite  duquel  M.  le 
président  proclame  : 

Menillrea  résldanto  : 

MM.  CuBNiN  (Edmond),  élève  en  pharmacie,  rue  d'Anvers,  4, 
à  Besançon; 

LiGiBR  (Arthur),  élève  en  pharmacie,  rue  d* Anvers,  n^  4,  à 
Besançon. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Besançon,  le  16  mai  4863. 

Le  Secrétaire,  signé  V.  Bavoux. 
Vu  et  approuvé  :  . 
Le  Président  t  signé  Alexandre  Vfizuii. 


Séance  du  i  3  juin  1863. 
Présidence   de    M.    Vézian. 


Menilirea  présents  : 

BuREAo:  MM.  Vézian,  président;  Ca«mn, archiviste;  Bavoux, 
secrétaire. 

Membres  résidants  :  HM.  Arhey,  Bial,  Canel,  Constantin, 
Cuenin,  d' Estocquois ,  Dunod  de  Charriage,  Faivre,  Grenier, 
Hojry,  Ligier,  Machard,  Renaud  (François),  Renaud  (Louis) , 
Sire  et  Varaigne. 

Membre  correspondant  :  M.  Paillât* 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  du^ 
16  mai  dernier,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  le  président  communique  une  lettre,  en  date  de  ce  jour, 
par  laquelle  M.  le  préfet  demande  un  rapport  sur  la  marche  de 
la  Société  pendant  Tannée  1862,  rapport  qui  sera  soumis  au 
Conseil  général. 

M.  Grenier  pense  que  Toccasion  serait  opportune  pour  de- 
mander que  la  subvention  qui  nous  est  allouée  sur  les  fonds 
départementaux  fût  portée  à  un  taux  plus  élevé. 


—  xxnr  — 

L'assemblée  partage  Ta  vis  de  M.  Grenier,  et  charge  M.  le 
président  d'écrire  en  ce  sens  à  M  le  préfet. 

M.  Canel  remet  une  lettre  par  laquelle  il  expose  que  des  dé- 
nominations nouvelles  vont  être  données  à  quelques  rues  de 
Besançon,  et  exprime  le  regret  que  le  nom  de  Charles  Nodier 
ne  soit  pas  imposé  à  l'une  d'elles. 

La  Société  décide  à  l'unanimité  qu'il  sera  fait  une  démarche 
auprès  du  conseil  municipal  pour  demander  que  le  nom  de  cet 
illustre  écrivain  soit  ajouté  à  ceux  qui  ont  été  désignés  par  l'ad- 
ministration. 

M.  le  pi^ésident  fait  remarquer  que  le  local  de  notre  biblio- 
thèque est  trop  restreint,  et  qu'il  est  urgent  de  prendre  des 
mesures  pour  parer  à  cet  inconvénient. 

M.  Grenier  répond  que  le  classepaent  de  notre  Société  comme 
établissement  d'utilité  publique  est  un  titre  pour  obtenir  de  la 
ville  un  logement  définitif. 

En  conséquence,  il  formule  la  proposition  suivante,  qui  est 
adoptée  par  l'assemblée  : 

«  La  Société  prie  son  conseil  d'administration  de  s'adresser  à 
»  la  municipalité  pour  obtenir  la  concession  d'un  local  destiné 
»  h  ses  séances  et  à  sa  bibliothèque.  Elle  signale,  comme  con- 
»  venant  parfaitement  à  cet  usage,  une  salle,  à  peu  prrs  sans 
»  emploi,  mise  par  la  ville  à  la  disposition  de  l'Acadcmio  dos 
y>  sciences^  belles-lettres  et  arts.  » 

M.  Grenier  expose  qu'une  exploration  de  l'Europe,  au  point 
de  vue  de  la  flore  cryptogamique^,  va  être  entreprise  par 
M.  Schimper,  et  il  propose  à  la  Société  de  s'associer  à  cette 
exploration,  au  moyen  d'une  souscription  dont  le  taux  a  été  fixé 
à  15  francs  par  an. 

L'assemblée  accueille  cette  proposition. 

Le  nom  d'un  candidat,  au  titre  de  membre  résidant,  est 
déposé  sur  le  bureau. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Besançon,  le  43  juin  4863. 

Le  Secrétaire,  signé  V.  Bavoux. 

Vu  et  approuvé  : 

Le  Président,  signé  Alexandre  Vézian. 


—  XXV  — 


Séance  du  \\  juillet  1863. 
Présidence  de   M.    Vézian. 


mewêJkrem  pré««Bto  • 

Bureau  :  MM.  Vézian,  président;  Jacques,  trésorier;  Cas- 
tarit  archiviste,  Bavoux,  secr/laire. 

Membres  résidants  :  MM.  Bial,  Chaix-Bourbon^  Conslan" 
tin,  Cuenin,  Delacroix  (Alphonse),  Faivre,  Ligier,  Renaud 
(François),  Renaud  (Louis),  Rollot,  Sire,  Truchelut  etVa- 
raigne. 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance 
du  13  juin  dernier,  rloat  la  rédaction  est  adoptée. 

Sur  la  demande  de  ,M.  le  président,  M.  Delacroix  donne 
quelques  renseignements  au  sujet  des  fouilles  qui  s'exécutent 
en  ce  moment  pour  rétablissement  d*égoûts  dans  les  rues  de 
Besançon. 

Les  travaux  ne  se  faisant  pas  à  plus  de  trois  ou  quatre  mètres 
de  profondeur ,  on  n'avait  pas  à  espérer  d'atteindro  la  zone 
vraiment  riche  eo  objets  archéologiques,  c'est-à-dire  le  sol  de 
l'époque  romaine.  Néanmoins,  la  pioche  a  mis  au  jour  un  cer- 
tain nombre  d'obj^îts  intéressants.  D'assez  nombreux  fors  de 
chevaux,  de  petite  dimension,  sembleraient  indiquer  que,  dans 
le  moyen-âge,  notre  pays  possédait  des  chevaux  approchant  do 
la  race  arabe.  Ces  fers  viennent,  d'un  autre  côté,  démontrc^r 
que  le  système  actuel  pour  le  ferrage  des  chevaiix  serait  plus 
ancien  qu'on  ne  le  croit  généralement. 

On  a  aussi  découvert,  au  niveau  d*une  ancienne  voie,  un 
ballast  très  solide  pouvant  rivaliser  avantageusement  avec  le 
macadam  de  nos  jours.  Ce  ballast  est  composé  de  pierrailles 
agejlntinées  par  des  scories  de  forges. 

Enôn,  différents  débris  d'ouvrages  en  marbre,  en  granit,  en 
schiste  micacé,  etc.,  ponrrant  donner  lieu  h  d'intéressantes 
recherches  sur  les  pays  d'oii  nos  ancêtres  tiraient  quelques- 
uns  de  leurs  matériaux  de  construction. 

La  Société  prie  M.  Delacroix  de  lui  remettre  un  rapport  h  co 
sujet  lorsque  les  taravaux  seront  terminés. 


—  XXVI    — 

L'Assemblée  procède  ensuite  à  un  scrutin  secret,  à  la  suite 
duquel  M.  le  président  proclame 

Memlire  résidant  t 

M.  Vbndrbly,  élève  en  pharmacie,  Grande-Rue,  n*  45,  à 
Besançon. 
L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 
Besançon,  le  H  juillet  1863. 

Le  Secrétaire,  signé  V.  Bavoux. 

Vu  et  approuvé  : 

Le  Président,  signé  Alexandre  Vézian' 


Séance  du  8  août  1863. 
Présidence  de  M.  Delacroix. 


Memllrcs  présents  i 

Bureau  :  MM.  Delacroix  (Alphonse),  désigné  pour  présider 
la  séance;  Castan,  archiviste;  Bavoux,  secrétaire. 

Membres  résidants  :  MM.  Bial,  Faivre,  Hory,  Morel  fils, 
Pourcy  de  Lusans,  Renaud  (Louis),  Vendrely  et  Voirin. 

Membre  correspondant  :  M.  PailloU 

En  l'absence  du  président  et  des  vice-présidents,  M.  Delacroix 
est  prié  de  diriger  la  réunion. 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  du 
4  \  juillet  dernier,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  Bavoux  fait  connaître  qu'une  commission  s'est  constituée 
pour  chercher  les  moyens  de  procurer  des  fontaines  à  la  ban- 
lieue de  Besançon,  et  que  cette  commission  a  manifesté  l'inten- 
tion de  demander  le  concours  de  la  Société  d'émulation. 

Il  ajoute  qu'un  projet  déjà  étudié  consisterait  à  prendre,  à  la 
Malâte,  les  eaux  du  Doubs,  pour  les  élever  au  point  culminant 
de  Saint-Claude,  au  moyen  d'une  machine  hydraulique.  Il  a  été 
également  question  de  chercher  des  eaux  de  sources  ou  de  re- 
courir au  drainage  pour  se  procurer  des  eaux  potables. 

M.  Delacroix  dit  que  la  commission  pourra  trouver  d'utiles 


—  XXVIl   — 

renseignements  dans  les  études  faites  pour  augmenter  le  volume 
des  fontaines  de  la  ville.  Ainsi,  sur  le  plateau  où  se  trouve  le 
marais  de  Saône,  il  existe  plusieurs  sources  excellentes  qui,  en 
temps  de  sécheresse,  fournissent  cinq  litres  d'eau  à  la  seconde, 
et  il  n*est  pas  douteux  que  quelques  travaux  peu  dispendieux 
amèneraient  la  découverte  de  plusieurs  autres  sources  propres 
à  assurer  les  besoins  des  populations.  Il  serait  possible  aussi 
d'utiliser,  pour  lo  village  de  Saint-Ferjeux,  une  des  sources  de 
Bregille. 

M.  Delacroix  pense  que,  si  on  recourait  aux  eaux  du  plateau 
de  Saône,  les  travaux  de  conduite  pourraient  se  combiner  avec 
ceux  qui  doivent  être  entrepris  pour  Tassainissement  des  ma- 
rais. On  trouverait  ainsi  une  notable  économie,  puisqu'on  pour- 
rait compter  sur  des  subventions  de  TEtat,  du  département  et 
des  communes  intéressées.  La  dépense  totale  ne  lui  paraît  pas 
devoir  dépasser  400,000  francs. 

La  Société,  après  cette  communication,  déclare  qu'elle  recon- 
naît l'utilité  du  projet  et  qu'elle  concourra  de  tout  son  pouvoir  à 
sa  réalisation. 

Considérant,  d'un  autre  côté,  qu'elle  n'aura  pas  de  réunion 
avant  le  mois  de  novembre,  et  que,  dans  l'intervalle,  son  con- 
cours pourrait  être  réclamé,  elle  décide  la  nomination  d'une 
commission  spéciale  chargée  de  la  représenter  pour  tout  ce  qui 
concerne  la  question  pendante. 

Celte  commission  sera  composée  de  MM.  Bial,  Carlet,  Dela- 
croix (Alphonse),  Grenier,  Pourcy  de  Lusans,  RebouletVézian. 
M.  Carlet  en  sera  le* rapporteur. 

M  Delacroix  lit  la  première  partie  du  rapport  qui  lui  a  été 
demandé  sur  les  découvertes  archéologiques  faites  par  suite  des 
fouilles  exécutés  cette  année  dans  les  rups  de  Besançon. 

Ce  rapport  confirme  l'opinion  déjà  émise  par  les  archéologues 
bisontins  que,  dès  l'époque  gallo-romaine  et  peut-être  bien  an- 
térieurement, les  fers  de  chevaux  ne  différaient  pas  sensible- 
ment de  ceux  qui  sont  en  usage  aujourd'hui. 

Il  démontre  également  que  c'est  à  tort  qu'on  avait  considéré, 
comme  ayant  servi  à  protéger  le  sabot  des  chevaux,  les  instru- 
ments appelés  hipposandales. 

Ces  objets,  dit  M.  Castan,  regardés  d'abord  comme  des  sup- 
ports de  lampe,  avaient  été  ensuite  réputés  être  des  fers  de  che- 


—  XXVIII  — 

ranx,  parco  qu'on  les  trouve  plus  particulièrement  sur  le  solde^ 
anciennes  routes 

MM.  Voirin  et  Pourcy  demandent  si  Thipposandale  n'aurait 
pas  été  l'équivalent  du  sabot  qui  sert  aujourd'hui  à  enrayer  les 
roues  de  voiture. 

M.  Bial  pense  que  cette  hypothèse  n*est  guère  admissible,  à 
cause  des  caractères  qu'offrent  quelques-uns  de  ces  instruments, 
dont  l'usage  est  maintenant  tout  à  fait  inconnu. 

Sur  la  demande  de  M.  Castan,  l'assemblée  vote  ensuite  uno 
allocation  de  200  francs  pour  de  nouvelles  fouilles  sur  le  plateau 
d'Alaise. 

Le  nom  d'un  candidat  au  titre  de  membre  correspondant  e^ 
déposé  sur  le  bureau. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Besançon ,  le  8  août  1863. 

Le  Secrétaire i  signé  V.  Bavoux. 
Vu  et  approuvé  : 
Le  Président,  signé  Alphonse  Dblàcroix. 


Séance  du  t4  novembre  4863. 
Présidence   de  M.    Sue. 


Membres  préflonts  t 

Bureau  :  MM.  Sir^,  désigné  pour  présider  la  séance; 
/acgwc»,  trésorier;  Bavoux,  secrétaire;  Truchot,  vice-secré- 
taire; Castan,  archiviste. 

Membres  résidants  :  MM.  Bial,  Canel,  Courlet,  Faivre, 
Girod  (Victor) ,  Lebon,  Ravier,  Renaud  (Louis) ,  Rollot,  Schalr 
1er  et  Varaign$, 

Membre  correspondant  :  M.  Paillot, 

En  l'absence  du  président  et  des  vice-présidents,  M.  Sire  est 
appelé  au  fauteuil  de  la  présidence,  conformément  à  l'article  7 
du  règlement. 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  séance  du 
8  août  dernier,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 


—  XXIX  — 

M.  le  présidpQl  oonrununique  une  lettre  de  M.  le  préfet,  en 
date  du  13  août,  traasmettaDt  Tarrêté  ministériel  approbatif  de 
notre  règlement.  Voici  la  copie  de  ces  pièces  : 

Arrêté  ministériel. 

Nous,  Ministre  Secrétaire  d*Ëtût  au  département  deTInstruc- 
tion  publique, 

Arrêtons  : 

Est  approuvé  le  règlement  intérieur  de  la  Société  d'émulation 
du  Doubs,  tel  qu'il  est  annexé  au  présent  arrêté.  Aucune  modi- 
fication ne  pourra  y  être  apportée  sans  notre  assentiment. 

Fait  à  Paris,  le  21  juillet  1863. 

Signé  V.  DuRUY. 

Réglementa 

Art.  !•'.  —  Le  président  dirige,  pendant  les  séances,  les  tra- 
vaux de  la  Société  et  maintient  Tendre  dans  les  discussions.  Jl 
a  voix  prépondérante  en  cas  départage  (art.  9  des  Statuts)  ;  il 
porte  la  parole  dans  les  députations  ;  il  est  de  droit  membre  de 
toutes  les  sections  et  de  toutes  les  commissions;  il  convoque  le 
Conseil  d*administration  ;  il  tixe  les  assemblées  extraordinaires  ; 
il  met  en  ordre  les  matériaux  destinés  à  être  publiés  ;  il  ordon- 
nance les  dépenses  et  signe,  conjointement  avec  le  secrétaire, 
les  délibérations  et  les  diplèmes. 

Art.  t.  Lé  secrétaire  tieni  et  signe  la  correspondance;  il  con- 
voque aux  séances  ordinaires  et  extraordinaires,  il  rédige,  sous 
la  surveillance  du  président,  les  procès-verbaux  des  séances  et 
dirige  l'impression  des  travaux  de  la  Société. 

Art.  3.  -*-  Le  Trésorier  est  dépositaire  de  toutes  les  valeurs 
mobilières;  il  recouvre  les  cotisations  et  toutes  les  sommes  dues 
à  la  Société;  il  acquitte  les  dépenses  sur  mandats  ordonnancés 
par  le  préâdent. 

Art.  4.  —  L'archiviste  classe  et  surveille  la  bibliothèque  ;  il 
établit  les  catalogues  et  la  liste  des  dons  de  toute  nature  faits  à 
la  Société  ;  il  tient  registre  de  tous  les  objets  momentanément 
déplacés  et  veille  à  leur  réintégration. 

Art.  5.  —  Les  travaux  étrangers  aux  fonctions  du  Conseil 
d'administration  sont  confiés  à  des  commissions,  qui  peuvent 


—  ixx  — 

être  temporaires  ou  permanentes,  suivant  Tobjet.de  leur  mission. 

La  Société  ou  le  Conseil  d'administration  désigne  le  rapport 
teur  de  la  commission.  Celui-ci  est  chargé  de  convoquer  cette 
commission,  de  la  diriger  et  de  lui  communiquer  les  éléments 
do  son  travail. 

Art.  6.  —  Les  séances  ordinaires  se  tiennent  le  second  sa- 
medi de  chaque  mois.  L'heure  et  le  sommaire  de  Tordre  du 
jour  sont  indiqués  dans  le  bulletin  de  convocation. 

Art.  7.  —  En  cas  d'absence  du  président  et  des  vice-prési- 
dents, le  Conseil  d'administration  appelle  au  fauteuil  de  la  pré- 
sidence un  des  membres  présents,  par  rang  d'ancienneté. 

Art.  8.  —  Toute  proposition  sur  laquelle  la  Société  ne  juge 
pas  à  propos  de  statuer  immédiatement  est  renvoyée  à  l'examen 
d'une  commission  nommée  par  le  Conseil  d'administration. 
Cette  commission  doit,  autant  que  possible,  faire  son  rapport  à 
la  plus  prochaine  séance. 

Toute  proposition  qui  aura  été  repoussée  par  la  Société  ne 
pourra  être  reproduite  avant  la  délai  d'une  année. 

Art.  9.  —  La  Société  publie,  chaque  année,  en  un  ou  plu- 
sieurs fascicules,  un  bulletin  de  ses  travaux,  sous  le  titre  de  Mé- 
moires de  la  Soêiété  d'Emulation  du  département  du  Doubs, 

Ce  bulletin  est  divisé  en  trois  parties  ayant  pour  titres  : 

4** Procès-verbaux  des  séances;  2**  Mémoires  communiqués; 
3^  Objets  divers. 

Tous  les  exemplaires  sont  uniformes. 

Art.  40.  -  Aucun  mémoire  n'est  admis  au  bulletin  si  l'im- 
pression n'en  a  été  votée  par  la  Société,  soit  spontanément,  soit 
sur  le  rapport  d'une  commission  nommée  par  le  Conseil  d'admi- 
nistration. 

Art.  4  4.  —  La  Société  peut  publier  des  mémoires  autres  que 
ceux  de  ses  membres,  dans  le  cas  oîi  ces  mémoires  présente- 
raient un  intérêt  réel. 

Art.  43.  —  La  Société  n'entend  pas  prendre  la  responsabilité 
des  travaux  ou  mémoires  insérés  dans  ses  publications. 

Art.  43.  —  Le  bulletin  est  remis  gratuitement  : 

4°  A  M.  le  ministre  de  Tinstruction  publique  et  des  cultes 
(deux  exemplaires)  (4)  ; 

(1)  Circulaire  ministérielle  du  10  février  1856. 


—  XXXI  — 

2<>  A  chacun  des  membres  honoraires,  résidants  et  corres- 
pondants de  la  Société  ; 

3°  Aux  personnes  étrangères  dont  les  mémoires  auront  été 
insérés  dans  ce  bulletin  ; 

4*  Aux  Sociétés  correspondantes  ; 

5^  A  chacune  des  bibliothèques  publiques  de  la  Franche- 
Comté. 

6*  A  la  bibliothèque  de  l'école  d'artillerie  de  Besançon. 

Art.  44.  -  La  Société  alloue  à  chaque  auteur  cinquante 
exemplaires  de  son  travail,  tirés  à  part,  dans  le  format  adopté 
par  la  Société. 

Les  auteurs  peuvent  en  outre  en  faire  tirer,  à  leur  bénéfice 
et  à  leurs  frais,  une  édition  particulière  au  nombre  d'exem- 
plaires qui  leur  conviendra,  à  la  condition  expresse  que  le  titre 
indiquera  que  l'ouvrage  est  extrait  des  Mémoires  de  la  Société 
d'Emulation  du  département  du  Doubs. 

Art  15.  —  Les  membres  de  la  Société  pourront,  jusqu'à 
épuisement,  obtenir  une  collection  des  Mémoires  antérieurs  à 
leur  admission  au  prix  de  trois  francs  par  année. 

Art.  16.  —  Tous  les  membres  ont  le  droit  de  profiter,  pour 
leurs  études,  de  la  bibliothèque  et  des  collections  possédées  par 
la  Société  ou  déposées  par  ses  soins  dans  les  Musées  de  la  ville, 
sauf  à  se  conformer,  p«)ur  le  Musée  d'histoire  naturelle,  au 
traité  intervenu  entre  Son  Ëxc.  M.  le  Ministre  de  Tmstruction 
publique  et  des  cultes  et  la  Société,  le  16  mai  1864,  et,  pour 
les  autres  dépôts ,  aux  traités  analogues  qui  pourraient  être 
conclus. 

Art.  17.  — La  cotisation  annuelle  est  fixée  à  dix  francs  pour 
les  membres  résidants  et  à  six  francs  pour  les  membres  con*es- 
pondants. 

Art.  18.  —  Il  n'est  pas  dû  de  cotisation  par  les  membres 
rédimés,  conformément  à  l'art.  23  des  Statuts. 

Toutefois,  les  membres  correspondants  rédimés  qui  désirent 
jouir  temporairement  des  avantages  attachés  au  titre  de  membre 
résidant  paient  quatre  francs  par  année. 

Art.  19.  —  Les  dépenses  pour  achat  de  livres  et  d'objets  de 
collection  sont  toujours  votées  par  la  Société. 

En  cas  d'urgence,  le  Conseil  d'administration  fait  les  achats 
sauf  à  eu  référer  à  la  plus  prochaine  séance. 


—  XXXII  — 

Art.  20.  -*-  Les  sommes  versoes  per  les  membres  /édfmés 
(art.  23  des  Statuts)  seront  constituées  en  capital  io^Iiéheble, 
soit  meuble,  soit  immeuble,  produisant  un  intérêt  qui  entrera 
dans  les  budgets  pour  faire  face  aux  dépenses  annuelles. 

La  Société  se  réserve  de  déterminer  elle-même,  en  séance, 
soit  ordinaire,  soit  extraordinaire^  le  meilleur  placement  à  assi- 
gner à  ces  fonds. 

Elle  se  réserve  aussi  de  modifier  les  anciens  placenlents, 
quand  elle  le  jugera  à  propos.  Dans  ce  cas»  la  délibération  et 
le  vote  ne  pourront  avoir  lieu  que  sur  le  rapport  d'une  com- 
mission et  à  la  séance  qui  suivra  celle  ou  le  changement  aura 
été  proposé. 

Art.  24.  —  Dans  les  comptes  du  Trésorier,  les  capitaux  dont 
il  s'agit  à  l'article  précédent  seront  toujours  distingués  des 
autres  sommes  que  la  Société  pourrait  capitaliser. 

Pour  faciliter  la  vérification  de  ces  comptes,  les  listes  géné- 
rales des  membres  de  la  Société  indiqueront,  par  une  asté- 
risque, ceux  qui  auront  racheté  leurs  cotisations  annuelles. 

Art.  22  —  Les  budgets  de  recettes  ot  dépenses  seront  publiés 
dans  les  procès-verbaux  des  séances. 

Il  en  sora  de  même  des  comptes  annuels  du  Trésorier. 

Art.  23.  —  Toute  demande  do  modification  aux  Statuts  ou  au 
présent  Règlement  sera  soumise  aux  formalités  suivantes  : 

1"  La  proposition,  signée  par  trois  membres  au  moins,  sera 
déposée  sur  le  bureau  et  renvoyée  par  le  Président,  à  Fexamen 
d'une  commission  de  trois  membres  désignés  par  la  Société  ; 

2"  Le  rapport  de  cette  commission  sera  fait  on  assemblée 
générale  ; 

3"  La  modification  ne  sera  proposée  è  la  sanction  de  l'auto- 
rité compétente  qu'autant  qu'elle  aura  été  acceptée  à  la  majorité 
des  deux  tiors  dos  membres  votants.  Le  vote  aura  lieu  au  scru- 
tin secret. 

Art.  24.  — •  Lorsque  l'application  d'un  article  des  Statuts  ou 
du  présent  Règlement  soulèvera  quelque  difficulté,  la  Société, 
séance  tenante,  tranchera  la  question  pour  chaque  cas  particu- 
lier, sans  que  sa  décision  puisse  être  appliquée  de  plein  droit, 
par  analogie. 

Art.  25.  —  Un  exemplaire  des  Statuts  et  du  présent  Rè- 
glement sera  remis  à  chacun  des  membres  actuels  de  la  Société 


—  XXXIII  — 

et  à  chacun  des  membres  nouveaux,  en  môme  temps  que  son 
diplôme. 

Le  présent  Règlement  a  été  adopté  à  la  séance  du  16  mai 
4863. 

Pour  copie  conforme, 

Le  Président,  signé  Al.  Véziax. 

Le  Secrétaire,  signé  V.  Bayoux. 

Vu  et  approuvé, 
Paris,  le  U  juiUet  1863. 

Le  Ministre  de  l'Instruction  publique, 
Signé  V.  DuRUT. 

Lecture  est  également  donnée  de  la  lettre  suivante  : 

«Paris,  le  ^0  août  1863. 

»  Monsieur  le  président, 

»  J*ai  l'honneur  de  vous  informer  que,  par  arrêté  du  1 4  août 
>  courant,  j'ai  attribué  une  allocation  do  quatre  cents  francs  à 
»  la  Société  d'Emulation  du  Doubs. 

»  J'ai  été  heureux  d'encourager  ainsi  les  travaux  de  cette 
»  compagnie  et  de  lui  donner  un  nouveau  témoignage  de  mon 
»  intérêt. 

»  Cette  somme  sera  ordonnancée  au  nom  de  la  personne  que 
»  vous  voudrez  bien  me  désigner  et  payée  sur  la  caisse  du 
»  payeur  du  département  du  Doubs. 

»  Recevez,  etc. 

»  Pour  le  Ministre  de  l'Instruction  publique, 

»  Le  Conseiller  d'Etat,  Secrétaire  général, 
»  Signé  Gentiux.  » 

Le  secrétaire  annonce  que  des  remerciements  ont  déjà  été 
adressés  à  Son  Excellence  au  sujet  de  cette  subvention. 

M.  Vivien  de  Saint-Martin  demande,  sous  la  date  du  SI  août, 
à  échanger  nos  Mémoires  contre  une  publication  périodique 
intitulée  :  l'Armée  géographique. 

Cette  demande  est  accueillie. 

0 


—  XXXIV  — 

M.  Castan  commuDique  ensuite  une  lettre  par  laquelle  la 
Société  d'histoire  et  d'archéologie  de  Genève  demande  à  entrer 
en  relations  avec  la  nôtre. 

L'assemblée  accueille  avec  empressement  cette  proposition. 

M.  Zédet  envoie,  au  nom  de  M.  Louis  Cloz,  un  plan  en  relief 
du  plateau  d'Alaise.  M.  Cloz  est  disposé  à  faire  également  le 
plan  d'Alise-Sainte-Reine,  si  la  Société  consent  à  lui  rembour- 
ser ses  frais. 

La  Société,  possédant  déjà  ce  dernier  plan,  ne  croit  pas 
devoir  accepter  cette  offre  ;  mais  elle  exprime  sa  reconnaissance 
à  M.  Cloz,  tant  pour  ses  bonnes  dispositions  que  pour  le  cadeau 
qu'il  lui  a  fait. 

M.  le  président  communique  le  projet  de  budget  présenté, 
pour  4864,  par  le  Conseil  d'administration.  Il  est  discuté  article 
par  article  et  ensuite  voté  dans  son  ensemble  avec  la  répartition 
suivante  : 

RECETTES   PRÉSUMÉES. 

Excédant  des  recettes  au  31  décembre  4863.  '.  .  .  800  fr. 

f  de  l'Etat 400 

du  département ....  200 

de  la  ville 300 

^  ,.    ,.       .  ^      f  résidants 2,200 

Cotisations  des  membres)  ,    ^  'aa 

v  correspondants  ....      800 

Rachat    de    cotisations  r  résidants » 

par  les  membres  .  .  l  correspondants   ....         » 

Intérêts  des  cotisations  rachetées  antérieurement  .       15     "^ 

Droit  de  diplôme,  recettes  accidentelles 40 

Total  des  recettes 4,765  fr. 

▲  DÉDUIRE. 

Cotisations  rache-r  deux  membres  résidants.    200) 
tées  par  .  .  .[  deux  membres  corresp.  .    180( 

Reste  disponible 4,375  fr. 

DÉPENSES. 

Impressions,  gravures,  lithographies 2,775  fr. 

Fournitures  de  bureau,  port  de  lettres  et  autres 

objets.  . 150 

Arepoicter 1,925  fp. 

0 


—  XXXV  — 

Report 2,925  fr. 

Indemnités  aux  personnes  chargées  de  l'entretien 

de  la  salle  et  des  courses  de  la  Société 200 

Achat  de  livres 300 

Entretien  de  l'herbier 50 

Dépenses  pour  l'archéologie 300 

Subvention  pour  le  Musée  d'horlogerie 100 

Achat  d'autres  objets  de  collection 300 

Reliure  de  livres,  achat  de  matériel 4  00 

Dépenses  diverses  et  imprévues 1 00 

Total  des  dépenses 4,375  fr. 

Excédant  des  recettes  sur  les  dépenses » 

M.  Girod  donne  lecture  de  la  note  suivante  relative  à  trois 
montres  achetées  pour  le  Musée  d'horlogerie  : 

ci''  Une  montre  en  cuivre  doré,  règne  de  Henri  III.  Cette 
pièce  est  remarquable  par  un  cadran  mobile  et  une  platine 
damasquinée  marquant  les  phases  de  la  lune.  Elle  n'est  munie 
ni  du  spiral,  ni  de  la  chaîne,  ce  qui  iiidique  d'une  manière  cer- 
taine que  son  origine  est  antérieure  à  4550,  époque  oii  la  chaîne 
remplaça  la  corde  à  boyau. 

2*  Une  montre  à  triple  étui,  dite  montre  turque.  Ces  montres, 
de  fabrique  anglaise,  sont  encore  assez  communes  et  remontent 
à  l'époque  de  la  révocation  de  l'Edit  de  Nantes,  lors  de  l'éta- 
blissement des  fabricants  français  en  Angleterre. 

3°  Une  montre,  boîte  porcelaine.  Cette  montre,  excessivement 
curieuse  par  la  construction  de  sa  boîte  en  porcelaine,  montée 
sur  laiton  et  ornée  de  peinture  genre  Vatteau,  remonte  à  l'époque 
de  Louis  XV.  La  gravure  du  coq  mérite  d'être  examinée.  » 

M.  Courlet  demande  à  ce  qu'il  soit  publié,  chaque  année,  une 
liste  des  achats  faits  par  la  Société. 

L'assemblée  prie  le  conseil  d'administration  de  satisfaire  à  ce 
vœu. 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  la  lettre  suivante  : 

€  A  Mormeur  te  président  et  Messieurs  les  membres  du  bureau 
T^  delà  Société  d*Emulation  : 

:»  Messibuas, 
>  Permettez-nous  d'avoir  Thonneur)  au  nom  des  habitants 


—  UXVI  — 

»  des  Chaprais,  de  Saint-Claude,  Fontaine-Ecu,  la  Butte  et 
»  Saint-Ferjeux,  de  soumettre  à  vos  lumières  l'extrait  des  pé- 
»  ti tiens  ci-jointes  adressées  à  l'administration  municipale,  con- 
»  cernant  le  projet  d'établir  des  conduites  d'eau  dans  ces  loca- 
»  lités. 

»  Ce  projet,  nous  l'espérons,  doit  avoir  vos  sympathies  ;  sa 
»  prompte  exécution  intéresse  bien  vivement  les  habitants  de  la 
»  banlieue  pour  leurs  besoins  et^eur  sécurité  ;  il  est  extrême- 
»  ment  utile  non-seulement  au  développement  d'une  industrie 
»  si  nécessaire  à  Talimentation  de  la  ville  et  d'une  grande  partie 
»  du  département,  mais  encore  il  procurera  aux  horticulteurs 
»  l'élément  indispensable  à  la  bonne  culture  des  fleurs  et  des 
»  fruits,  et  permettra  aux  agriculteurs  et  jardiniers  de  s'occuper 
»  plus  en  grand  d'élever  du  bétail,  industrie  qui  sera  toujours 
»  restreinte  dans  les  localités  privées  d'eau. 

»  Ces  considérations  et  celles  émises  dans  nos  pétitions  vous 
»  engageront  bien  certainement.  Messieurs,  à  prendre  ce  projet 
»  sous  votre  protection,  à  l'examiner  dans  tous  ses  détails,  à 
»  nous  aider  de  vos  conseils,  et  enfin  à  émettre  un  vœu  favo- 
»  rable  pour  sa  mise  à  exécution. 

»  Veuillez  agréer,  etc. 

»  Signé  :  Klein,  Mathey,  Mauvais,  Picard,  Marbschal, 
.  »  CoDPOT,  Lavigne,  Bichet,  Pruneau,  Zeltner,  Db- 
»  BAUCHET,  Veil,  Girardot,  Bretegnier  ,  Vbil'Pi- 
»  GARD,  Sancbt,  Galoche  et  Muess-Rebillet.  » 

Cette  lettre  et  les  pièces  qui  l'accompagnent  sont  renvoyées 
à  la  commission  nommée  le  8  août  dernier. 

M.  Schaller  soumet  ses  idées  au  sujet  d'un  cours  d'eau  sou- 
terrain qui  se  dirigerait  de  Braillaûs  à  Avanne  et  qui  pourrait 
servir  à  l'alimentation  de  la  ville. 

La  Société  prie  M.  Schaller  de  rédiger  une  note  à  ce  sujet. 

L'assemblée  décide  ensuite  que  la  prochaine  séance  aura  lieu 
le  jeudi  47  décembre,  à  trois  heures  du  soir.  Le  banquet  annufil 
est  fixé  au  même  jour,  à  six  heures.  Le  prix  en  est  maintenu  à 
40  francs. 

Les  noms  d'un  candidat  au  titre  de  membre  résidant  et  d'un 
autre  à  celui  de  membre  correspondant  sont  déposés  sur  le 
bureau. 


—  XXXVII    — 

Il  est  ensuite  procédé  à  un  scrutin  secret,  à  la  suite  duquel 
M.  le  président  proclame  membre  correspondant  M.  Cessac, 
archéologue,  rue  des  Feuillantines,  n°  4  4,  à  Paris. 

L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Besançon,  le  14  novembre  4863. 

Le  Secrétaire^  signé  V.  Bavoux. 

Vu  et  approuvé  : 
Le  Président,  signé  G.  Sirb. 


Séance  du  47  décembre  4863. 
Présidence  be  M.    VfiziAic. 


Ileiiillrefl  présonto  t 

Bureau:  MM.  Véziari,  président;  /acgtic«,  trésorier;  Ba- 
voux,  secrétaire;  Truchot,  vice-secrétaire;  Castan,  archi- 
viste. 

Membres  résidants  :  ^M,  Arbey ,  Beloty  BerHn,  Bial, 
Bourdy,  Boutteyf  Bretillot  (Maurice),  Bretillot  fPaulj,  Cha- 
noit,  Constantin,  Courlet,  Delacroix  (Alphonse),  Delacroix 
(Emile),  d'Estocquois,  Diétrich,  Ducat,  Faivre,  Fouin,  Girod 
(Victor),  Grenier,  Lancrenon,  Marchai,  Morel  (Ernest),  Re- 
naud  (Louisj,  Rithy  Rollot,  Schaller,  Travelet,  Trmhelut  et 
Varaigne. 

Mbhbbb  correspondant  :  M.  Castan  (Francis). 

Le  secrétaire  donne  lecture  du  procès- verbal  de  la  séance  du 
44  novembre  dernier,  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

H.  Bial  présente  quelques  planches  qu*il  a  Tintention  de 
joindre  à  son  travail  sur  les  voies  celtiques. 

L'assemblée  décide  qu'elle  se  chargera  de  l'impression  des 
exemplaires  de  ces  planches  nécessaires  pour  la  collection  de 
nos  mémoires. 

M.  Castan  lit  le  rapport  dont  la  rédaction  a  été  décidée  à  la 
séance  du  46  mai  dernier. 

La  Société  approuve  ce  rapport,  et  charge  M.  Castan  de  le 
faire  imprimer  et  de  l'envoyer  à  S.  Exe.  M.  le  Ministre  de 
l'Instruction  publique. 


—  XXXVIII   — 

M.  Delacroix  communique  la  fm  de  sa  notice  sur  les  décou- 
vertes archéologiques  faites  en  4  863  dans  le  sous-sol  des  rues 
de  Besançon. 

La  Société  vote  Timpression  de  cette  notice,  et  prie  l'auteur 
d'y  joindre  des  planches  représentant  les  objets  les  plus  impor- 
tants. 

Il  est  ensuite  procédé,  par  voie  de  scrutin  secret  et  confor- 
mément à  l'art.  1 1  des  Statuts,  à  Téleclion  des  membres  du 
conseil  d'administration  pour  l'année  1864. 

Le  dépouillement  des  scrutins  successifs  donne  les  résultats 
suivants  : 

Pour  le  président,  33  votants  : 
MM.  Delacroix  (Alphonse),  32  voix. 
Grenier,  i  voix. 

Pour  le  premier  vice- président,  32  volants  : 
MM.  Vézian,  31  voix. 

D'Estocquois,  1  voix. 

Pour  le  deuxième  vice-président,  34  votants  : 
MM.  Sire,  18  voix. 

Girod  (Victor),  1 4  voix. 

Lancrenon,  1  voix. 

Castan,  1  voix. 

Pour  le  vice-secrétaire,  î7  votants  : 
MM.  Faivre,  16  voix. 

Truchot,  9  voix. 

Lancrenon,  1  voix. 

Varaigne,  4  voix. 

Pour  le  trésorier,  24  votants  : 
MM.  Jacques,  22  voix. 

Girod  (Victor),  2  voix. 

Pour  l'archiviste,  22  votants  : 
MM.  Castan,  21  voix. 

Ducat,  1  voix. 
En  conséquence,  sont  proclamés  comme  ayant  obtenu  la  ma- 
jorité absolue  des  suffrages. 


—  xxxix  — 

Président M.  Delacroix  (Alphonse). 

Premier  vice-président .  M.  Vézian. 

Deuxième  vice-président.  M.  Sire. 

Viêe-secrétaire M.  Faivre. 

Trésorier M.  Jacques. 

Archiviste M.  Castan. 

Le  nom  d'un  candidat  au  titre  de  membre  correspondant  est 
déposé  sur  le  bureau. 

Puis,  il  est  procédé  à  un  scrutin,  à  la  suite  duquel  M.  le  pré- 
sident proclame 

Rlemlire  résidant  : 

M.  RoBLOT,  imprimeur,  rue  du  Clos,  n*  34 ,  à  Besançon. 

Rlemlire  eorrespondant  s 

M.  Cloz  (Louis),  peintre  à  Lons-le-Saunier. 
L'ordre  du  jour  étant  épuisé,  la  séance  est  levée. 

Besançon,  le  17  décembre  1863. 

Le  Secrétaire,  signé  V.  Bavoux. 

Vu  et  approuvé  : 
Le  Président,  signé  Alexandre  YfiziAN. 


B«Bi|ae(  annuel  de  19SS. 

Le  Banquet  de  la  Société  d'Emulation  du  Doubs  a  eu  lieu  le 
jeudi  17  décembre;  il  réunissait  une  cinquantaine  de  convives, 
et  a  commencé  vers  six  heures  du  soir.  M.  le  premier  président 
Loiseau  et  M.  Pastoureau,  préfet  du  Doubs,  occupaient  la  droite 
et  la  gauche  de  M.  Vézian,  président  annuel  de  1863.  En  face 
était  assis  le  nouveau  président,  M.  Delacroix,  ayant  à  ses  côtés 
M.  le  procureur  général  Blanc  et  M.  Clerc  de  Landresse,  maire 
de  la  ville. 

Au  dessert,  M.  lo  préfet  a  porté  uu  toast  à  l'Empereur,  ami 
des  sciences,  des  lettres  et  des  arts.  Les  paroles  vivement  sen- 
ties et  éloquemment  dites  par  l'éminent  magistrat  ont  rencontré 
un  ôbaleureux  écho  dans  l'assemblée. 


—  XL  — 

M.  Vézian  s*est  levé  ensuite  et  a  prononcé  le  discours  sui- 
vant : 

Messieurs, 

Le  moment  est  venu  pour  moi  de  remettre  à  notre  nouveau 
président  les  pouvoirs  que  vous  m*aviez  confiés.  Avant  de  céder 
à  mon  digne  successeur  le  poste  honorable  où  l'unanimité  de 
vos  suffrages  m'avait  appelé,  permettez-moi  de  me  constituer 
votre  interprète  auprès  des  magistrats  qui  ont  bien  voulu  se 
rendre  à  l'invitation  -cordiale  que  je  leur  ai  adressée  en  votre 
nom.  Leur  présence,  Messieurs,  jette  plus  d'éclat  sur  cette  fête 
de  famille;  elle  est  pour  nous  une  garantie  du  concours  que 
nous  trouverons  toujours  en  eux  dans  l'accomplissement  de 
notre  tâche.  Comine  nous,  ils  veulent  le  bien  du  pays;  ils  sont 
heureux  des  progrès  que  les  arts,  les  sciences  et  l'indusirie  font 
dans  la  Franche-Comté  ;  ce  sont  nos  collaborateurs,  et  ils  seront 
toujours  les  bienvenus  pour  la  Société  d'Emulation  du  Doubs. 

Permettez-moi  aussi  de  remercier  en  votre  nom  M.  le  préfet, 
M.  le  maire  et  M.  le  recteur  pour  l'appui  qu'ils  ont  bien  voulu 
prêter  à  la  Société  lorsqu'il  s'est  agi  pour  elle  d'être  déclarée 
établissement  d'utilité  publique.  Remercions  aussi  et  le  comité 
impérial  des  Sociétés  savantes,  qui  a  joint  à  notre  demande 
un  avis  favorable,  et  M.  Rouland  qui,  comme  ministre,  a  pré- 
senté le  décret  de  déclaration  d'utilité  publique  à  la  signature 
impériale,  et  l'Empereur  qui,  en  signant  ce  décret,  nous  a  donné 
une  existence  légale.  Remercions  enfin,  pour  n'oublier  per- 
sonne en  acquittant  cette  dette  de  reconnaissance,  nos  deux  dé- 
voués C/Ollègues,  M.  Grenier  et  M.  "Boysson  d'Ecole,  qui,  pen- 
dant leur  présidence,  ont  employé  tous  leurs  soins  pour  assurer 
le  résultat  dont  nous  nous  félicitons  aujourd'hui. 

Dès  à  présent,  Messieurs,  notre  Société  peut  recevoir  des 
legs,  placer  en  rentes  sur  l'Etat  ou  ailleurs  les  sommes  prove- 
nant des  dons  ou  des  rachats  de  cotisations;  elle  peut,  en  uq 
mot,  ce  que  je  lui  souhaite  de  tout  mon  cœur,  devenir  capita- 
liste et  se  préparer  une  réserve  pour  l'aider  à  passer  les  mau- 
vais jours,  si,  ce  qu'à  Dieu  ne  plaise,  il  devait  s'en  présenter 
pour  elle. 

Mais  rien  n'est  fait  tant  qu'il  reste  quelque  chose  à  faire.  Nous 
avons  une  existence  légale,  mais  nous  ne  possédons  pas  de 


—  XLl  — 

domicile.  Nos  séances  se  tiennent  tantôt  dans  un«  salle,  tantôt 
dans  une  autre;  nous  n'avons  pas  de  local  oii  nous  puissions 
installer,  d'une  manière  définitive,  et  nos  archives  et  notre 
bibliothèque,  qui  prend  déjà  une  certaine  importance.  Notre 
dignité,  notre  indépendance,  la  bonne  gestion  de  nos  intérêts, 
nous  commandent  de  ne  rien  épargner  pour  obtenir  de  l'auto- 
rité municipale  un  local  qui  nous  soit  spécialement  affecté.  Je 
ne  doute  pas  que  M.  le  maire,  toujours  si  bienveillant  pour  la 
Société,  ne  la  conduise  bientôt  dans  cette  terre  promise  que  l'on 
pourrait  trouver  dans  une  des  salles  du  palais  Granvelle,  dont 
la  ville,  à  la  grande  satisfaction  du  public  bisontin,  vient  de  faire 
l'acquisition. 

Cette  année,  comme  pendant  les  années  antérieures,  la  Société 
d'Emulation  du  Doubs  a  enrichi  nos  musées  d'archéologie  et 
d'histoire  naturelle  ;  elle  a  coopéré  à  la  fondation  d'un  musée 
d'horlogerie  et  concouru  aux  fouilles  d'Alésia;  elle  a  vu  sa 
bibliothèque  s'enrichir  par  suite  de  dons  ou  par  voie  d'échange 
arec  les  Sociétés  correspondantes  ;  enfin,  elle  a  continué  l'im- 
pression de  ses  mémoires  dont  un  volume  va  vous  ôtre-distri- 
'bué.  Des  circonstances  indépendantes  de  ma  volonté  en  ont 
retardé  l'impression;  je  le  regrette,  car  la  publication  de  nos 
mémoires  constitue  la  partie  la  plus  importante  de  la  mission 
que  nous  nous  sommes  imposée;  c'est  le  but  essentiel  de  la 
Société;  c'est  son  titre  le  plus  réel,  le  plus  évident,  le  plus 
durable  à  la  reconnaissance  de  nos  concitoyens. 

Il  me  reste  à  vous  signaler  les  travaux  les  plus  importants 
quiont  été  ou  qui  sont  sur  le  point  d'être  communiqués  à  la 
Société  : 

1*  Un  mémoire  de  notre  regrettable  confrère  Etallon,  sur  la 
géologie  du  Jura  graylois. 

2«  Un  rapport  sur  les  fouilles  faites  en  4862  sur  lo  plateau 
d'Alaise.  Ce  rapport  a  été  rédigé  par  M.  Castan,  dont  je  me 
plais  à  louer  l'ardeur  infatigable  au  travail. 

3*  Une  Flore  du  Jura,  par  M.  Grenier  Cet  ouvrage,  dont  le 
nom  de  l'auteur  nous  garantit  toute  l'importance,  contiendra 
non-seulement  le  catalogue  raisonné  des  plantes  qui  croissent 
dans  le  Jura,  mais  aussi  des  considérations  d'une  grande  utilité 
pratique,  sur  les  rapports  qui  existent  entre  la  végétation  et  la 
nature  du  sol. 


—   XLII   — 

l^  Deux  mémoires  de  M.  Sire,  l'un  sur  la  forme  cristalline 
de  la  neige,  Tautre  sur  la  forme  globulaire  des  liquides.  Ce 
dernier  travail  a  été  présenté,  comme  thèse  de  physique,  à  la 
Faculté  des  sciences  de  Besançon,  et  a  valu  à  son  auteur  le  titre 
de  docteur  ès-sciences,  M.  Sire  est  un  des  nôtres;  né  à  Besan- 
çon, c'est  là  qu'il  a  conquis  tous  ses  grades  universitaires  ;  son 
diplôme  de  docteur,  quoique  pris  dans  la  capitale  de  la  Franche- 
Comté,  n'en  est  pas  moins  de  bon  aloi.  La  Société  se  fera  un 
devoir  d'aider  M  Sire  dans  ses  recherches.  Qu'il  persiste  dans 
la  carrière  scientifique  oîi  il  s'est  engagé  !  Au  risque  d'offenser 
sa  modestie,  je  lui  prédis  des  succès  nombreux. 

5*  La  suite  de  l'important  travail  de  M.  Bial  sur  les  voies  cel- 
tiques. 

6»  Un  mémoire  de  M.  Delacroix  sur  les  découvertes  archéo- 
logiques faites  en  1863,  à  l'occasion  des  travaux  effectués  dans 
les  rues  de  Besançon. 

Quoique  préoccupés  surtout  des  progrès  à  accomplir  dans  la 
Franche-Comté,  vous  ne  perdez  pas  de  vue  les  intérêts  généraux 
delà  science,  et  le  mot  de  science.  Messieurs,  je  l'emploie  ici 
dans  sa  plus  large  acception.  Il  me  serait  facile  de  donner  des 
preuves  nombreuses  de  cet  esprit  largo  que  vous  apportez  dans 
vos  délibérations;  je  n'aurais  pour  cela  qu'à  dépouiller  les 
procès-verbaux  de  nos  séances.  Qu'il  me  suffise  de  citer  un  seul 
fait.  Je  veux  parler  du  vote  unanime  par  lequel,  au  commence- 
ment de  cette  année,  vous  avez  fait  don  de  la  somme  de  200  fr. 
à  la  Société  que  Thénard,  en  1857,  a  fondée,  pour  venir  au 
secours  des  savants  ou  de  leurs  familles  qui  se  trouvent  dans  le 
besoin. 

A  côté  de  ses  hauts  dignitaires,  toujours.  Dieu  merci,  large- 
ment rétribués  de  leurs  peines,  la  science  a  ses  orphelins,  ses 
martyrs,  ses  délaissés.  Avant  de  mourir,  Thénard,  dont  le  nom 
sera  bientôt  vénéré  comme  celui  d'un  des  bienfaiteurs  de  l'hu- 
manité, a  pensé  à  eux  ;  il  a  fondé  la  Société  de  secours  des  amis 
des  sciences,  Société  qui  prendra  bientôt  une  large  extension,  si 
tous  les  industriels  que  la  science  enrichit  lui  envoient  leur 
obole.  Grâce  aux  actives  démarches  de  deux  de  nos  collègues, 
MM.  Oudet  et  Chanoit,  cette  Société  compte  déjà,  dans  Be- 
sançon, plus  de  40  membres.  Vous  vous  êtes  associés  à  l'œuvre 
de  Thénard,  en  devenant,  par  la  remise  de  la  somme  deSOOfr., 


—   XUII  — 

une  fois  donnée  pour  toutes,  membre  perpétuel  de  l'association 
qu'il  a  créée. 

Cette  somme  de  SOO  fr.,  qui  représente  le  capital  de  la  pres- 
tation annuelle,  était  minime  sans  doute,  mais  Texiguité  de 
notre  budget  ne  nous  permettait  pas  de  donner  davantage. 
C'était  le  denier  de  la  veuve,  et  ce  denier,  une  fois  sorti  de  nos 
mains,  nous  a  porté  bonheur  ;  peu  de  temps  après  est  venu  le 
décret  nous  déclarant  établissement  d'utilité  publique. 

Dans  ce  décret,  voyons  nos  lettres  ds  naturalisation,  ou,  pour 
employer  les  expressions  xie  mon  honorable  prédécesseur  à  la 
la  présidence,  nos  lettres  de  noblesse.  Mais  noblesse  oblige. 
Messieurs.  Mettons-nous  tous  à  l'œuvre  pour  assurer  le  déve- 
loppement de  notre  Société  ;  n'épargnons  rien  pour  la  placer  au 
premier  ranfç,  parmi  celles  qui  chaque  jour  se  fondent  en 
France.  Que  ceux  qui  ont,  pour  ainsi  dire,  la  tâche  d'enrichir 
nos  mémoires  de  leurs  travaux^  redoublent  de  zèle  ;  soyons  de 
plus  en  plus  assidus  à  nos  séances  afin  de  donner  à  notre  So- 
ciété une  vitalité  plus  grande;  ne  craignons  pas  de  recourir  à 
une  active  propagande  pour  accroître  le  nombre  de  nos  col- 
lègues et  par  suite  nos  ressources  ainsi  que  nos  moyens  d'ac- 
tion; et  puis,  à  la  fin  de  chaque  année,  heureux  d'avoir  coopéré 
à  une  œuvre  utile  et  durable,  réunissons-nous,  comme  nous  le 
faisons  aujourd'hui,  pour  raviver  ces  sentiments  de  confra- 
ternité qui  assureront  à  notre  Société  une  existence  longue  et 
prospère. 

Je  bois,  Messsieurs,  au  développement  de  la  Société  d'Ëmu- 
latioa  du  Doubs  et  à  l'union  de  tous  ses  membres  ! 

H.  Delacroix  a  pris,  à  son  tour,  la  parole,  et  s'est  exprimé 
ainsi  : 

Messieurs, 

En  recevant  de  vous,  pour  la  troisième  fois,  l'honneur  d'être 
votre  président,  je  ne  puis  m'empêcherde  reporter  mes  regards 
en  arrière,  et  de  chercher  de  nouveau  comment,  avec  le  peu 
que  je  suis,  je  pourrai  satisfaire  à  la  tâche  que  vous  me  des- 
tinez. 

Vous  m'avez  donné  pour  successeur,  en  4860,  notre  confrère, 
M.  Lancrenon,  que,  dans  le  courant  de  la  môme  année,  l'Ins- 


—  XLIV  — 

titut  de  France  s'associait,  en  lui  décernant  le  titre  de  membre 
correspondant. 

Après  l'artiste  illustre,  vous  avez  élu,  en  4864,  le  savant 
connu  de  tous  les  botanistes  du  globe.  Je  veux  parler  de  mon 
vieux  camarade  Grenier,  dont  les  livres  font  autorité  dans  la 
sdence  des  végétaux. 

En  4862>  le  tour  est  venu  de  notre  honorable  confrère 
M.  Bojsson  d*£cole,  receveur  général  du  département  du  Doubs, 
un  amateur  éclairé  des  beaux-arts. 

En  4863,  vous  avez  choisi  M.  Yézian,  le  professeur  distingué 
qui  nous  préside  en  ce  moment  et  dont  les  travaux  de  géologie 
se  répandent  au  loin. 

A  côté  de  ces  noms,  le  mien  ne  conserverait  aucun  poids  si 
vous  ne  m'aviez  réélu,  si  vous  ne  m'aviez  retrempé  du  senti- 
ment de  votre  vigueur,  et  si  je  ne  devais  être  secondé  par  l'expé- 
rience d'un  bureau  sagement  composé.  Mais  mes  souvenirs  me 
disent  qu'avec  de  pareilles  conditions  on  peut  avoir  du  bourage. 
Je  n'oublierai  jamais  qu'ayant  pris   naguère  Tinitiative  d'un 
projet  d'exposition  publique  dans  l'intérêt  de  l'horlogerie  bison- 
tine, j'ai  vu  la  Société  d'Emulation,  en  qui  j'avais  eu  foi,  en- 
traîner bientôt  par  son  élan  la  viUe  entière,  et  réaliser  ainsi  une 
exposition  universelle,  désormais  célèbre  dans  les  annales  du 
pays.  Rappelez-vous,  Messieurs,  ce  que  vous  avez  fait  alors  ; 
car  vous  devez  en  être  fiers.  Il  y  eut  parfois  de  rudes  corvéefli 
pour  vous.  Il  fallut  créer  une  administration  spéciale  de  l'expo- 
sition ,  et  comme  néanmoins  tout  se  passait  sous  le  nom  de 
votre  Société,  les  postes  les  plus  difficiles  vous  échurent.  Les 
travaux  du  secrétariat,  confiés  à  nos  confrères,  MM.  Bial  et 
Castan,  furent  écrasants.  La  tâche  du  trésorier  semblait  insur- 
montable. Celle  du  commissariat  exigeait  une  vigilance  sou- 
tenue. Mais  partout,  dans  toutes  les  commissions  de  l'indus- 
trie, de  l'horlogerie,  de  l'agriculture,  de  l'horticulture  et  des 
beaux-arts,  vous  avez  énergiquement  poursuivi  votre  but;  vous 
l'avez  atteint  avec  le  succès  le  plus  complet  qu'une  exposition 
de  province  ait  encore  obtenu.  Quant  à  notre  horlogerie,  cause 
première  de  tout  ce  mouvement,  et  la  principale  des  industries 
nourricières  de  la  cité,  loin  de  rester  comme  autrefois  à  se  dé- 
battre péniblement  sous  le  boisseau ,  elle  brille  et  prospère 
maintenant  au  grand  jour,  grâce  à  une  aide  audacieuse  autant 


—  XLV  — 

qu'opportune  de  votre  part.  En  4859,  elle  fabriquait  490,000 
montres  et  les  vendait  mal  ;  en  4863,  elle  en  aura  vendu  plus 
de  330,000. 

L*exemple  que  j*ai  choisi  est  exceptionnel  ;  mais  il  n'en  est 
point  qui  prouve  mieux  comment,  avec  son  organisation  fondée 
sur  une  large  base,  avec  ses  éléments  multiples  tous  concen- 
trés néanmoins  vers  le  but  unique  du  développement  de  la 
science,  avec  une  impulsion  bien  déterminée,- la  Société  d'Ëmu- 
lation  est  capable  d'accomplir  de  grandes  entreprises.  Elle  pos- 
sède en  elle-même  ceux  qui  osent,  ceux  qu'il  faut  consulter, 
ceux  qui  savent  faire.  Nul  chez  vous,  et  en  aucune  circonstance, 
n*a  donc  le  droit  de  prétexter  sa  faiblesse  pour  échapper  à  une 
tâche  ;  car  nul  chez  vous  n*est  seul,  et  la  force  de  tous  double 
celle  de  chacun. 

Voilà  pourquoi.  Messieurs,  j'accepterai  sans  crainte  l'émi- 
nente  fonction  que  vous  me  confiez.  J'ai  compté  sur  vous.  A  Tan 
prochain  donc  ! 

Mais,  dès  ce  jour,  un  doux  privilège  m'appartient,  celui  de 
porter  une  santé  qui  nous  est  chère  à  tous,  la  santé  du  collègue 
dont  je  vais  m'efforcer  de  suivre  les  traces. 

A  notre  digne  Président  ! 

Enfin,  M.  Victor  Girod,  se  faisant  l'interprète  de  la  fabrique* 
d'horlogerie,  a  remercié  M.  Delacroix  de  ses  bonnes  paroles,  et 
la  Société  d'émulation  de  ses  sympathies  pour  l'industrie  capi- 
tale de  la  cité. 

Il  était  neuf  heures  quand  les  convives  se  sont  séparés,  heu- 
reux d'avoir  trouvé  cette  occasion  nouvelle  de  resserrer  les  liens 
d'une  agréable  et  utiles  confraternité. 


MÉMOIRES. 


m  CAlPS.  m  tOSBEUES  ET  US  VILLA 


DU  POURTOUR 


D'ALAISE 


Cîiqsièflie  rappori  fail  à  'a  Steiélé  dlnilalidn  du  lonli,  an  Bon  de  14  CoMMissiti 

des  rpnilles 

Par  M.  AUGUSTE  CASTAN. 


SéancM  éem  i»  déeenilire  49«9  et  !•  Janvlep  f  S^S. 


Messieurs , 

Avant  de  vous  présenter  le  narré  de  notre  cinquième  cam- 
pagne (*)  sur  le  sol  d* Alaise,  la  loyauté  nous  fait  un  devoir  de 
rectifier  quelques-unes  des  assertions  émises  dans  notre  dernier 
rapport  au  sujet  des  vestiges  militaires  du  pourtour  d'Alise- 
Sainte-Reine. 

A  répoque  oli  l'un  de  nous,  M.  le  capitaine  Bial,  entreprit 
une  exploration  critique  du  Mont-Auxois  et  de  ses  annexes  (*), 
les  fouilles ,  alors  dirigées  par  la  Commission  de  la  Carte  des 
Gaules,  ne  s'étendaient  pas  au  delà  de  la  plaine  des  Laumes. 
Sous  cette  plaine ,  qui  est  un  carrefour  de  vallées ,  à  peu  près 
circulaire ,  uni  comme  une  glace ,  oh  deux  petits  cours  d'eau 


p)  Voir  nos  quatre  précédents  rapports  intltnlés  :  Les  Tombelles  celtiques 
da  massit(fA!aîse,  1858;  Les  Tombelles  reltiques  et  romaines  d* Alaise,  1859  ; 
Les  Tombelles  el  les  ruines  du  massif  et  du  pourtour  d'Alaise,  1860;  Les  Ves» 
ii^es  du  siège  d^Alesia,  1861,  dans  les  Mémoires  de  la  SociéU  d'Emulation  du 
Doubs,  3e  série  ,  t.  III.  pp.  383-400.  555-58^.  pi.  I-IV;  t.  V,  pp.  401-426, 
pi.  I-ll  ;  t.  VI,  p.  461-492,  pi.  XI. 

(*)  La  VérUé  sur  Alise-SaiiUe-Beine,  Paris,  1862,  ia-8p. 

1 


coulent  porpendiculairement  à  un  troisième  beaucoup  plus  im- 
portant et  dont  rémission  dans  le  récit  dos  Commentaires  ne  se 
comprendrait  pas,  qui  ne  présente  conséquemment  aucun  des 
caractères  de  la  plaine  historique,  celle-ci,  suivant  César,  ayant 
été  plus  longue  que  large  fin  longipudinem  patebat)  (*),  pour- 
vue de  coulisses  (i*  ir^ayiou  tilpov;)  (*)  et  étroitement  emprisonnée 
par  les  collines  qui  la  délimitaient  (intermissa  collibus)  (*),  sous 
la  plaine  des  Laumes,  disons-nous,  on  avait  découvert  deux 
fossés  parallèles,  dont  les  sections,  l'une  trapézoïdale,  l'autre 
triangulaire,  se  profilaient  nettement  dans  la  couche  de  gravier 
qui  forme  le  fond  du  sol.  M.  Bial  avait  prouvé  que  ce  couple 
de  fossés  ne  pouvait  représenter  les  deux  fossés  jumeaux  de  la 
contrevallation  césarienne,  non-seulement  à  cause  de  ses  di- 
mensions notablement  inférieures  à  celles  que  les  Commentaires 
accusent,  mais  surtout  en  raison  de  la  nature  perméable  du 
terrain,  qui  n'aurait  pas  permis  àTassiégeant  d'inonder  Tune 
des  tranchées  à  l'exclusion  de  sa  voisine.  En  arrière  de  celte 
première  ligne,  à  environ  cent  mètres  plus  loin  dans  la  direc- 
tion de  la  Breniie,  on  avait  mis  au  jour  une  seconde  ligne,  ne 
comportant  qu'un  seul  fossé  et  par  cela  même  en  désaccord  avec 
le  texte,  celui-ci  affirmant  que  les  ouvrages  qui  composaient  la 
contrevallation  se  reproduisaient  dans  le  même  ordre  (pares 
ejusdem  generis  munitiones)  (*)  à  la  circonvallation.  Le  grand 
fossé  de  vingt  pieds,  premier  obstacle  que  les  assiégés  rencon- 
traient dans  leurs  sorties,  avait  été  cherché  et  n'avait  pas  été 
trouvé. 

Les  fossés  de  la  plaine  des  Laumes  n'offrant  aucune  connexito 
avec  les  tranchées  historiques  dépeintes  par  César,  les  autres 
points  du  pourtour  d'AHse  ne  montrant  pas  encore  de  vestiges 
pouvant  être  rapportés  à  des  travaux  de  siège,  grande  était, 
pour  nous,  la  difficulté  de  trouver  un  sens  aux  résultats  obtenus 


0)  «  Ante  id  oppidum  planities  circiter  millia  passuum  m  in  longilu- 
dinem  patebat.  »  (CiKS.,  Bell.  GalU,  iib.  YII,  c.  lxix.) 

(«)  nOArAINOr  2TpaTf,Yriii.aTa,  6i6X.  H,  xtç.  lA',  edit.  Casaubon.,  1690, 
p.  744. 

(*)  <  ..•.  in  ca  planitie,  quam  intermissam  coIlibuB  ...  supra  demonstra- 
vimus.  »  (C^s.,  Bell.  QalL,  Iib.  VII,  c.  lxx.) 

(*)  <  ....  pares  ejusdem  generis  munitiones,  diversas  ab  his,  contra  exte- 
riorem  hostem  perfecit.  »  (1d.«  iMd.,c.  lxxiy.) 


-^  3  - 
pair  la  Commission  de  la  Carte  des  Gaules.  Eq  vous  présentant 
ces  (rauchôos  comme  d'anciens  fossés  d'assainissement,  nous 
avons  pu  ne  pas  rencontrer  le  vrai ,  tout  en  restant  dans  les 
limites  de  la  vraisemblanco.  La  plaine  des  Laumes,  en  effet,  a 
été  primitivement  un  lac,  qui  s*est  desséché  graduellement  par 
suite  du  creusage  naturel  du  lit  des  rivières,  par  suite  aussi  des 
apports  continuels  de  Talluvion.  Aujourd'hui  que  les  minces 
couches  de  terre  végétale  et  do  marne  descendues  des  mon- 
tagnes voisines  sont  consolidées  et  accrues  sans  cesse  par  la 
culluro,  qu'une  partie  de  la  Brenne  a  été  dérivée  pour  les 
besoins  de  la  navigation,  que  les  berges  de  l'Ozo  et  de  l'Ozerain 
sont  défendues  par  des  plantations  de  saules  et  des  bâtardeaux, 
bon  nombre  de  parties  du  sol  n'ont  pas  cessé  d'élre  mouvantes. 
Il  est  donc  permis  de  supposer  que,  dix-neuf  siècles  avant  nous, 
la  plaine  des  Laumes  était  encore  totalement  marécageuse  et 
que  des  fossés  d'écoulement  y  étaient  alors  nécessaires  pour  la 
rendre  praticable.  Tel  ne  paraît  pas  avoir  été  cependant  le  but 
des  fossés  dont  il  s'agit  :  aussi ,  pour  des  raisons  sérieuses  qu^ 
nous  exposerons  bientôt,  ne  les  considérons-nous  pas  comme' 
contemporains  de  la  conquête  des  Gaules. 

Postérieurement  à  notre  dernier  ra  ppor t,  la  gestion  des  fouilles 
d'Alise  a  changé  de  mains.  L'Empereur  y  a  préposé  M.  le  chef 
d'escadron  d'artillerie  baron  Stoffel,  l'un  des  officiers  d'ordon- 
nance de  Sa  Majesté.  Sous  cette  impulsion ,  à  la  fois  active  et 
intelligente,  les  recherches  ont  gagné  en  étendue  et  en  bonne 
direction.  Toutes  les  pentes  et  les  plates-formes  des  collines  qui 
environnent  le  Mont-Auxois  ont  été  déchirées  par  un  nombre 
infini  de  tranchées,  se  contrôlant  les  unes  par  les  autres  et  met- 
tant en  évidence  jusqu'à  la  moindre  trace  dos  remuements  arti- 
ficiels du  sous-sol.  Remercions  Sa  Majesté  l'Empereur  de  sa 
généreuse  et  féconde  résolution.  Aujourd'hui  le  pays  d'Alise 
n'a  plus  de  mystères  pour  la  science,  et  qui  voudra  en  entre- 
prendre l'étude  aura  désormais  la  satisfaction  d'opérer  sur  des 
données  certaines.  Grâce  à  la  parfaite  obligeance  de  M.  le  baron 
Stoffel,  nous  possédons  tous  les  éléments  de  celte  étude;  mais 
la  délicatesse  nous  oblige  à  en  ajourner  l'entreprise  jusqu'après 
la  publication  de  la  Vie  de  César  de  S.  M.  l'Empereur.  Vous 
comprendrez  y  Messieurs ,  les  motifs  de  haute  convenance  qui 
nous  dictent  celte  réserve;  vous  voudrez  donc  bien  vous  con-. 


fentef  à  cet  égard  dïes'  notions  rigoureuseôient  nécessaires  poor 
redresser  les  inexactitudes  que  nous  avons  pu  commettre  et  jus- 
tîGer  la  persistance  de  nos  convictions. 

Il  n'y  a  plus  à  douter  que  le  Mont-Auicoî^  n'ait  été  assiégé.  Les 
sondages,  habUement  conduits  par  M.  le  baron  Stoiïel,  ont  mis 
en  lumière,  sur  le  pourtour  de  cette' colline,  deux  lignes  de 
tranchées  et  des  camps.  La  contrevallation,  à  laquelle  appartient 
le  double  fossé  si  bien  décrit  par  M.  Bial,  n'a  plus,  au  sortir  de 
la  plaine  des  Laumes,  qu'un  simple  petit  fossé  à  coupe  trrangu- 
teire,  lequel  suit  à  mi-côte  les  pentes  des  quatre  B»otttagnes  qui 
avoisinentt  le  Mont-Auxois.  L'unique  fossé  de  circonvallalion 
gagne  rapidement,  au  sortir  de  la  plaine  des  Laumes,  les  som- 
mets environnants  oii  il  sert  à  relier  des  camps  les  uns  aux 
autres.  Lors  de  notre  excursion ,  six  camps  avaient  été  décou- 
verts; il  ne  restait  plus  à  explorer  que  la  colline  de  Réa,  oli 
M.  le  baron  Stoffel  en  supposait  un  septième  qu'il  a  dû  proba- 
blement rencontrer.  Les  camps  qui  nous  ont  été  montrés  sont 
^répartis  en  deux  groupes  identiques,  composés  chacun  d'une 
castramétalion  de  grandeur  moyenne  accompagnée  de  deux 
castellum  fort  petits  ;  l'un  des  groupes  occupe  le  sommet  du 
Mont-Druaux,  l'autre  la  plate-forme  de  la  montagne  de  Dariiey. 
Une  circonstance  qui  fait  le  plus  grand  honneur  à  la  pénétrante 
sagacité  de  M.  le  baron  Stoffel,  c'est  que  le  sol  n'avait  pas  con- 
servé la  moindre  empreinte  de  Vagger  des  camps  d'Alise.  Cet 
àggér  devait  être  d'ailleurs  peu  considérable,  si  l'on  en  juge  par 
l'exiguité  du  fossé  qui  délimite  l'ouvrage.  Tous  ces  camps  ont 
line  forme  approximativement  circulaire  ou  ovoïde.  En  avant  de 
Tun  et  de  l'autre  des  grands  camps,  du  côté  qui  fait  face  à  Alise» 
existent  quelques  troups-de-loup  creusés,  comme  les  fossés, 
dans  une  roche  ferrugineuse  qui  s'exfolie.  Le  grand  camp  de  la 
montagne  de  Darcey  paraît  en  outre  doublé ,  sur  cette  même 
portion  de  son  développement,  d'une  tranchée  large  et  peu  pro- 
fonde que  l'on  pourrait  considérer  comme  trn  fossé  d'abattis. 
Les  instruments  de  guerre  recueillis ,  tant  dans  tes  nouvelles 
fouilles  de  la  plaine  des  Laumes  que  dans  les  fossés  des  eamps, 
ne  consistaient  qu'en  cinq  à  six  pointes  de  flèches  en  fer,  une 
petite  lame  de  même  métal  et  quelques  boulets  de  pierre  gros- 
sièrecùent  taillés.  Nous  avons  examiné  avec  soin  les  poteries 
extraites  des  fossés  des  cam^ps  ;  ee  sont  à  peu  près  invariable^ 


—    5    — 
ment  des  débris  de  ces  énormes  amphores  que  fournissent  en^i 
^grande  abondance  nos  villa  gallo-romaines. 

De  ce  que  le  Mont-Auxois  a  été  investi  militairement,  de  ce 
que  la  jriche  bourgade  gallo-romaine  assise  sur  son  plateau  a 
péri  à  la  suite  d'un  siège,  s'ensuit-il  qu'Alisia,  chef-lieu  du 
pagus  Alisiensis  à  l'époque  romaine ,  doive  être  identifiée  avec 
Alesia  »  oppidum  de  la  tribu  celtique  des  Mandubii  ?  Evidem- 
meet  non.  Soixante  motifs,  habilement  déduits  par  l'un  de  nous 
de  l'étude  comparative  d'Alise  et  d'Alaise  (^),  protesteraient 
d'ailleurs  contre  cette  attribution.  Nos  honorables  adversaires 
youdraienrt-ils  même  réduire  le  débat  si  complexe  qui  nous 
occupe  -à  une  question  de  concurrence  entre  les  deux  localités 
rivales,  au  point  de  vue  de  la  conformité  de  leurs  vestiges  res- 
pectifs avec  les  travaux  dont  César  nous  a  conservé  les  portraits, 
que  BOUS  accepterions  encore  résolument  la  lutte.  Si  M.  Biala 
surabondamment  établi  que  les  tranchées  de  la  plaine  des 
Laumes  se  refusent  à  toute  assimilation  avec  les  fossés  histo- 
riques, nous  sommes  prêts  à  administrer  la  preuve  que  les 
camps  du  pourtour  d'Alise -Sainte -Reine  ne  conviennent  ni 
comme  forme,  ni  comme  nombre  au  siège  d'Alesia. 

Aucune  nation  de  l'antiquité  n'a  porté  plus  loin  que  Rome 
l'esprit  de  réglementation  en  matière  de  stratégie.  La  castramé- 
talion,  à  laquelle  le  peuple-roi  devait  une  bonne  partie  de  ses 
succès,  avait  été  $pécialement  de  sa  part  l'objet  de  constantes  et 
minutieuses  prescriptions;  rien,  sous  ce  rapport,  tant  que  vé- 
curent les  grandes  traditions  de  la  guerre,  ne  fut  abandonné 
aux  caprices  individuels  :  aussi  possédons-nous  tous  les  rensei- 
gnements désirables  sur  les  révolutions  qui  se  sont  produites 
dans  cette  branche  capitale  de  l'art  militaire.  Polybe,  contem- 
porain des  guerres  puniques,  affirme  que  les  Romains  ne  con- 
naissaient qu'une  forme  do  camp,  celle  du  carré  parfait  ('). 
Flavius  Josèphe,  qui  écrivait  sous  les  empereurs  Vespasien  et 
Titus,  témoigne  que,  de  son  temps,  le  camp  romain  n'avait  pas 
<;essé  d'être  rectangulaire  (').  A  l'époque  d'Hadrien  et  de  Trajan, 
— — ^ —  I  I  ■■ 

(■)  A.  Delacroix,  AXoXit  tX  le  Moniteur,  dans  les  ^îémoires  de  la  Société 
d'Emulation  du  Douhs,  3'  série,  t.  VII,  pp.  1-92. 

{*)  .......  xà  jJLev  au(Ji7cav  oy.rJiJLa  ^lyvetai  t^;  orpatOTceSeiaç  TeTpày*»*"^®"^ 

IffôiîXeupov.  »  (HOArB-,  IffTop.,'  6i6X.  G,  xeç.  AA'.) 

(')  «Tô  Ô'oùx  elxatov  oOÔ'àvœiAaXov  CYeipovfftv,  oOSè  îcàvxe;,  ii  àTàxTco; 


—  6  — 
c'est  Hygin  qui  l'enseigne,  le  camp,  tout  en  demeurant  rectan- 
gulaire, était  devenu  d*un  tiers  plus  long  que  large  et  présentait 
une  logettô  arrondie  à  chacun  de  ses  coins  (*).  Il  faut  arriver 
jusqu'à  Végèce,  c'est-à-dire  jusqu'à  la  seconde  moitié  du  qua- 
trième siècle,  pour  rencontrer  le  premier  indice  de  liberté  quant 
au  plan  des  castramétations  :  le  rectangle  était  toujours  la  for- 
mule classique,  et  la  nécessité  seule  pouvait  légitimer  l'adoption 
d'un  tracé  circulaire  ou  trigonal  (*).  Les  archéologues  sont  donc 
bien  fondés  quand  ils  attribuent  à  l'extrême  décadence  romaine 
les  camps  qui  offrent  une  enceinte  curviligne  (*).  Ainsi  se  trou- 
vent reportés  à  plusieurs  siècles  loin  de  la  conquête  des  Gaules, 
les  castramétations  récemment  découvertes  en  face  du  Mont- 
Auxois.  On  ne  saurait  nous  objecter  que  leur  forme  circulaire 
ou  ovoïde  était  commandée  par  la  disposition  naturelle  du  sol, 
les  vastes  plates-formeS  du  Mont-Druaux  et  de  la  montagne  de 
Darcey  offrant  une  superiBcie  telle  que  chacun  des  groupes  de 
camps  n'en  absorbe  pas  la  dixième  partie.  Il  y  a  plus  :  le  prin- 
cipal camp  du  Mont-Druaux  est  en  grande  partie  superposé  à 
un  cimetière  de  l'époque  celtique  (*) ,  dont  la  clôture  rectangu- 
laire et  encore  aujourd'hui  très  saillante  se  présentait  comme 
une  solide  ébauche  de  rempart.  Si  l'assiégeant  a  négligé  cet 
utile  présent  du  sol  pour  adopter  une  formule  de  castraraétation 
qu'on  regardait  comme  incorrecte,  même  au  temps  de  Végèce, 
cet  assiégeant  n'a  rien  de  commun  avec  César. 

Dans  le  récit  du  blocus  d'Alesia,  il  est  successivement  ques- 
tion de  castrum  et  de  castellum  :  castra  opportimis  locis  erant 


6taXaê6vTE;,  àXX'  el  {iièv  àv(o{iiaXo;  â>v  tu^oi  x^P<^(f  è|o(JiaX(C£Tai,  6ta(iETpeiTat 
Ôà  itapstJL6oX9)  xeTpàYwvo;  aOTOÎ;.  »  (*AAB.  IQSHIT.,  'louS.  ir6Xe|JL.,  6i6X.  T, 

(^)  «  Castra,  io  quantum  fieri  potost,  tertiata  esse  debebunt,  ut  lata 
duas,  très  partes  sint  longa.  »  —  «  Angulos  castrorum  circinare  oportet.  » 
(Hygin.,  De  caslrametaiione,) 

(*)  «  Vel  quadrata,  vel  rotunda,  vel  trigona,  vel  oblonga  castra  consti- 
tues. Nec  utilitati  prœjudiciat  forçia.  Tamen  pulchriora  creduntur,  quibus, 
ultra  latitudinis  spacium.  tertia  pars  longitudinis  addltur.  »  (Flav.  Yeget., 
Institut,  milit.,  lib.  III,  c.  viii.) 

(■)  De  Cadmont,  Cours  d'antiquités  monumentales,  t.  II,  p.  312. 

(*)  A  M.  BiAi  revient  le  mérite  d'avoir  signalé,  le  premier,  les  trois  ci- 
metières celtiques  du  Mont-Plévenel ,  du  Mont-Druaux  et  du  Mont-de- 
Mussy.  {La  Vérité  sur  Alise- Sainte-Heine ,  pp.  8-17  )  —  Cf.  A.  Delacroix, 
Alaise  à  la  barré  de  rihstitut,  p^  35. 


—  7  - 
ponia:  ibique  castella  iria  et  tiginti  fada  (^}.  Or,  parmi  les 
camps  du  voisinage  d'Alise,  deux  seulement  oat  des  dimeusious 
suffisantes  pour  mériter  le  nom  de  castrum;  les  quatre  autres 
doivent  être  classés  dans  la  catégorie  des  castellum  du  plus  petit 
module.  En  admettant  que  M.  le  baron  StoiTel  ait  trouvé  sur  la 
montagne  de  Réa  un  nouveau  groupe  d'ouvrages  identique  aux 
deux  précédents ,  le  nombre  des  castellum  du  pourtour  d'Alise 
se  trouverait  porté  à  six.  Que  si,  pour  aller  jusqu'aux  extrêmes 
limites  du  possible,  nous  en  supposons  un  septième  à  la  pointe 
occidentale  du  Plévenel,  sous  les  ruines  du  fortin  en  maçonnerie 
qui  y  commandait  un  défilé  naturel,  nous  serons  encore  loin  du 
chiffre  vingt-trois  que  veut  impérieusement  le  texte. 

Après  ces  deux  objections  capitales  touchant  le  style  et  le 
nombre  dos  castramétations  qui  ont  servi  à  bloquer  le  Mont- 
Auxois,  il  serait  superflu  de  faire  ressortir  l'invraisemblance 
d'un  seul  fossé  de  circonvallation  opposé  aux  quatre-vingt  mille 
hommes  d'élite  qui  s'étaient  levés  de  tous  les  points  de  la  Gaule 
pour  voler  au  secours  de  Vercingéiorix.  Il  serait  également 
oiseux  d'insister  sur  l'extrême  pauvreté  du  Mont-Auxois  en  fait 
d'instruments  do  guerre,  comparativement  à  ce  qu'on  doit  at- 
tendre du  théâtre  de  l'une  des  plus  colossales  parties  militaires 
des  temps  antiques.  Tout  se  réunit  donc  pour  attribuer  le  siège 
qui  causa  la  ruine  d'Alise  à  une  époque  de  décadence,  ou  les 
principes  de  la  grande  guerre  étaient  universellement  méconnus, 
parce  qu'on  n'avait  aucune  occasion  do  les  appliquer.  Plus  on 
examinera  les  vestiges  militaires  qui  environnent  le  Mont- 
Auxois,  plus  leur  caractère  de  faiblesse  et  d'inexpérience  de- 
viendra évident,  et  moins  on  sera  tenté  d'y  retrouver  les  restes 
de  ces  gigantesques  travaux  du  siège  d'Alesia  qui,  suivant  l'ex- 
pression de  Velleius  (*),  étaient  plutôt  le  fait  d'un  dieu  que  celui 
d'un  simple  mortel  ('). 


0)  CiES.,  Bell,  GalL,  lib.  VII,  c.  ixix. 

(1)  «  Circa  Alesiam taotœ  res  gcst»,  quantas  credere  vix  homiois, 

perficere  pœoe  nullius ,  nisi  dei  fuerit. >  (C.  Yell.  Patebcul.,  Uïslor., 
lib.  II,  c.  XLvii.) 

('}  Dans  la  démonstration  que  nous  venons  de  faire ,  nous  avons  été 
heureux  d'avoir  pour  émule  M.  Léon  Fallub,  l'un  des  plus  énergiques 
défenseurs  de  la  cause  d'Alaise.  Voir  ses  remarquables  travaux  intitulés  : 
Sur  les  moutemenls  tlratégiques  de  Vercingéiorix,  dans  la  Hevue  archéolo- 
giquç,  xv^  année  (1858),  2«  semestre;  Analyse  raisonnée  des  Commentaires 


—    8    - 

Si  nous  avions  le  choix  des  moyens,  lô  débat  qui  nous  o<5cupe 
dépuis  sept  ans  ne  serait  plus  de  longue  dufée.  Quelques  cen- 
taines de  francs  appliqués,  Tan  dernier^  à  la  recherche  des  tra- 
vaux de  siège  dans  la  plaine  de  trois  mille  pas  qui  longe  les 
pentes  occidentales  du  massif  d'Alaise,  ont  suffi  pour  découvrir, 
là  oh  les  indiquaient  te  texte  et  la  raison,  des  traces  irrécusables 
de  ce  grand  fossé  de  vingt  pieds ,  inutilement  poursuivi  autour 
d'Ahse,  et  une  rangée  de  cinq  pieut  de  chêne,  lihis  au  moyen 
de  fascines,  dont  Tidentité  avec  les  quini  ordines  des  Commen- 
taires ne  saurait  être  douteuse  (*).  En  matière  d'archéologie, 
un  fragment  bien  caractérisé  a  la  même  valeur  que  Tobjet  dans 
son  entier  :  aussi  nous  croyons-nous  autorisés  à  affirmer  l'exis- 
tence, dans  le  sous-sol  du  pourtour  d'Alaise,  de  la  série  com- 
plète des  ouvrages  du  mémorable  blocus  qui  anéantit  l'auto- 
nomie gauloise.  Nous  accepterions  avec  bonheur  le  défi  de 
rendre  tout  cet  ensemble  saisissable,  à  la  condition  toutefois 
qu'on  nous  fournirait  les  ressources  indispensables  pour  soute- 
nir une  telle  gageure. 

En  attendant  une  situation  financière  mieux  en  rapport  avoc 
notre  mission,  nous  avons  dû  surseoir  provisoirement  à  k 
poursuite  de  la  contrevaîlation  et  de  la  circonvallation  césa- 
riennes, ce  genre  d'investigations  étant  très  dispendieux  et  peu 
prodiictif  pour  ïe  musée  que  nous  avons  l'obligation  morale 
d'enrichir.  Désireux  néanmoins  de  ne  pas  perdre  de  vue  le  côté 
militaire  de  la  question,  nous  mettons  le  plus  grand  soin  à  rele- 
ver et  à  décrire  les  castramétalions  dont  la  surface  du  sol  a 
conservé  l'empreinte.  Ces  castramétalions  (castrum  ou  castel- 
lumj  affectent  toutes  la  forme  rectangulaire ,  la  seule  admise 
par  les  armées  romaines  au  temps  de  la  conquête  des  Saules, 
ttacées,  comme  des  sentinelles  vigilantes,  à  une  faible  distance 
du  point  d'escarpement  dos  collines  qui  enveloppent  le  mèssif, 
plusieurs  d'entre  elles  correspondent  aux  portes  naturelles  de 

de  Mes  César  (<}Hérre  des  Gatiles),  Paris,  Tanepa,  1882, 1h  8»;  Alesia,  de 
tapproviiionhèntenl  d*édu  pendaiH'le  ^ège  de  celle  pliice,  dans  le  Spe^lûUur 
mililaxre  du  15  mai  1862;  Vu  plaleau  el  des  eaux  d' Alesia  pèHdanVle  siège 
de  telle  place ,  Ibid. ,  16  août  1862;  Bépmse  au  dernier  "mot  sur  Alesia  de 
Jtf.  Frévosl,  Ibid,  15  fiovenfibre  1862;  'Examen  criliiqHe  des  fouilles  d'Atiie - 
SaitHe*  Heine,  dahs  la  Récite  française,  !«>' janvier  1863. 

Q)  Auguste  Cast AN.  Les  Vestiges  du  stége  d^AleHa,  dliiis  les  1l#«moir0s  de 
laStitiéUttEmulàiién  àû  Vtmhs,  B«  isérie,  t.  VF,  pp.  461-^i99/pl.4[i. 


—  9  — 
Voppidum,  par  oh  les  assiégés  tentaient  incessamment  de  se 
soustraire  à  Tétreinte  de  César.  Le  plateau  d*Aniancey,  princi^l 
boulerard  de  Tarmée  romaine,  si  heureusement  relié  à  la  plaine 
de  trois  mille  pas  par  la  jetée  naturelle  et  à  pente  douce  du 
Hont'Bergerety  avait  eu  également  besoin  d*étre  protégé  contre 
les  surprises.  Accessible  seulement  par  les  interstices  de  ses 
dou3ge  promontoires,  il  avait  suffi,  pour  la  sécurité  des  milices 
assiégeantes  9  de  placer  un  poste  au  débouché  supérieur  de 
chacune  des  gorges.  On  comprend  ainsi  Futilité  de  ces  vingt- 
trois  castellum  dont  César  avait  entouré  la  région  de  ses  quar- 
tiers (ibique),  afin,  dit-il,  de  la  prémunir  contre  toute  irruption 
soudaine  de  Tennemi  (ne  qua  subito  irrupHo  fier  et)  (^}.  Les 
emplacements  de  ces  castellum  sont  rigoureusement  indiqués 
par  les  convenances  topographiquos  ;  quelques-uns  sont  repétés 
en  outre  par  des  lieux-dits  d'une  signification  précise  :  Chàtil- 

LON,  ChATELBT,  CHATBAU-CiVSSARD,  GrANDChATBL ,  TatCnATEL, 

Chateau-Mipoux,  CaATBAU-MuaGBE ,  Chateag-Sabraun,  Cha- 
TBLBT  (*).  L*étude  minutieuse  de  tous  ces  points  est  une  longue 
et  pénible  entreprise  ;  nous  avons  néanmoins  k  résolution  do 
ne  rien  négliger  pour  la  conduire  à  bonne  fin.  Un  exemple  va 
vous  faire  juger.  Messieurs,  du  degré  d'intérêt  qu'elle  peut 
offrir. 

Le  plateau  d*Amancey  présente  très  approximaiiTemient  la 
figure  d'un 'vaste  triangle  isocèle,  dont  la  hauteur  a  environ 
onze  kilomètres  et  la  base  vingt-deux.  Cette  base,  qui  n'est  autre 
chose  qu'un  vigoureux  tronçon  de  la  seconde  chaîne  du  Jura, 
s^'étond  en  ligne  droite  de  la  vallée  de  la  Loue  à  celle  du  Lison, 
dans  lesquelles  ses  doux  pitons  extrêmes,  le  Mont-Varbcy,  d'une 
part,  le  Mont-Mahôux,  de  l'autre,  enfoncent  brusquement  leurs 
racines.  De  là,  les  deux  cours  d'eaux  se  précipitent,  à  la  ren- 
contre l'on  de  l'autre,  dans  des  cassures  profondes  de  plus  do 
cent  mètres  et  dont  les  capricieux  méandres  hérissent  de  pro- 


(^)  «  Castra  opportunis  lods  erant  posita  ;  ibique  casteîla  xxiii  facta  ;  in 
qnibus  casieliis  interdia  staUones  disponcbantur,  ne  qua  si^ito  iiruptio 
fierct  :  hec  eadem  noclu,  excubttoribus  ae  firmis  prsesidiis  tonobantur.  » 
(CiES.,  Bell,  GalL,  lib.  VII,  c.xxix.) 

(*)  Voir  la  carte,  exécutée  par  notre  confrère  M.  Pierre  Voisin,  qui  ac- 
compagne le  premier  travail  sur  Alesia  de  M.  A.  Delacroix.  (Mémoires 
de  ta  Sectèk  d'EmtiîaUim  du  Doubt,  ^^étie,  7«toU  186&*} 


—  «0  — 
montoires  les  deux  petits  côtés  du  triangle.  L'angle  occidental, 
qui  fait  face  au  massif  d'Âlaiso,  est  émonssé  par  une  vigoureuse 
entaille  résultant  d*une  énorme  différence  de  niveau  entre  le  sol 
du  plateau  lui-môme  et  les  contreforts  du  Mont-Mahoux.  De 
toutes  les  découpures  qui  entament  le  plateau  d*Amancey,  au- 
cune plus  que  celle  ci  n'est  d'un  accès  facile  et  d'une  pratique 
commode;  la  grande  route  qui  y  circule  aujourd'hui  se  prolonge 
à  travers  la  vallée  des  VaiMo-Mourants ,  qui  délimite  au  sud  le 
massif  d'Alaise.  Dans  l'hypothèse  du  blocus  d'Alaise,  le  plateau 
d'Amancey  étant  donné  comme  principale  position  des  troupes 
d'attaque,  il  est  indispensable  de  supposer  un  ouvrage  militaire 
au  débouché  supérieur  de  l'importante  coulisse  que  nous  venons 
de  décrire.  Nous  avons  cherché  cet  ouvrage  et  l'avons  trouvé. 
Il  existe  au-dessous  de  Déservillers ,  à  une  distance  occidentale 
moindre  de  cinq  cents  mètres  des  dernières  maisons  de  ce  vil- 
lage, c'est-à-dire  à  la  naissance  de  la  dépression  qui  procure 
le  passage  à  protéger.  De  ce  point,  qui  porte  les  dénominations 
de  Roucheret  et  de  Platey,  l'œil  plonge  dans  le  massif  d'Alaise 
et  peut  en  fouiller  les  principaux  replis;  c'était  donc  un  poste 
aussi  favorable  pour  l'observation  que  pour  la  défetise.  Une 
banquette  naturelle  qui  règne  en  cet  endroit  a  été  utilisée 
comme  assiette  de  l'ouvrage  et  adoptée  comme  alignement  de 
l'une  de  ses  faces.  L'ouvrage  lui-même  se  compose  de  deux 
bourrelets  parallèles  ayant  chacun  de  neuf  à  dix  mètres  d'épa- 
tement  et  un  relief  arrondi  de  0",90  à  1",25.  L'intervalle  de  7 
.  à  8  mètres  ménagé  entre  les  deux  bourrelets  remplissait  le  rôle 
de  fossé.  On  peut  suivre  encore  ce  couple  de  bourrelets  sur  une 
longueur  de  près  de  deux  cents  mètres;  mais,  on  raccordant 
avec  ce  tronçon  les  vestiges  de  même  nature  situés  dans  son 
prolongement  et  récemment  démolis  pour  établir  une  chaussée 
dans  le  village  de  Déservillers,  on  ne  peut  évaluer  approxima- 
tivement la  dimension  primitive  de  la  ligne  à  moins  d'un  kilo- 
mètre. Une  coupure  transversale  opérée  dans  l'un  des  bourrelets 
a  fait  voir  que  les  reliefs  avaient  été  produits  uniquement  avec 
de  la  terre  recueillie  sur  place.  Il  est  sorti  de  cette  coupure" 
deux  fragments  de  poterie  jaunâtre,  d'une  pâte  compacte  et 
fine ,  avec  couverte  noire ,  caractères  de  la  poterie  commune 
.  dont  les  Romains  ont  fait  usage  dès  les  temps  les  plus  an- 
ciens. Le  procédé  de.  construction  de  ce  grand  ouvrage  dé- 


-  u   - 

moniro  que  le  moyen  employé  pour  se  retrancher  sur  des  ter- 
rains rocheux,  a  consisté,  plus  souvent  qu'on  ne  le  pense,  à 
établir  Tun  devant  Tautre  deux  remparts,  dont  le  premier, 
incliné  en  pente  douce ,  servait  de  glacis.  Le  castellum  de  Bel- 
lague ,  qui  protégeait  vraisomblablement  l'orilice  supérieur  du 
canal  do  dérivation  par  oîi  l'eau  descendait  dans  Tun  des  fossés 
de  la  contrevallation  alaisienne  ('),  était  construit  suivant  cette 
même  méthode.  Nous  en  donnons  l'image ,  ainsi  que  celle  des 
débris  du  emstrum  de  Déservillers  ('). 

Des  vestiges  de  la  même  famille  existent  en  nombre  infini  sur 
les  côtes  supérieures  du  plateau  d'Amancey  qui  supportaient  le 
camp  de  Mine,  aujourd'hui  presque  entièrement  détruit  par  le 
défrichement.  En  avant  de  cette  castramétation  capitale,  aux 
lieux  dits  le  Devant  du  Tremblay  et  le  Cimetière  des  Goudas 
ou  des  CrétaSf  dans  une  plago  pourvue  de  tumulus,  s'avancent 
contre  le  massif  d'Alaise  deux  longues  antennes  légèrement 
arquées,  dont  l'une,  celle  du  nord,  montre  encore ,  sur  une 
portion  notable  de  son  développement,  doux  bourrelets  paral- 
lèles (*) ,  analogues  à  ceux  de  l'ouvrage  du  Roucheret  do  Dé- 
servillers.  Le  volume  de  ces  bourrelets,  ainsi  que  de  ceux,  beau- 
coup plus  altérés,  qui  régnent  sur  le  flanc  septentrional  du  camp 
de  Ifine,  a  été  mise  en  évidence  par  do  petites  saignées.  La 
largeur  a  été  tantôt  de  quatre,  tantôt  de  huit  mètres.  Suivant  la 

nature  du  sol,  les  bourrelets  sont  en  terre  mêlée  de  pierrailles, 
ou  en  gros  quartiers  de  pierre. 

La  région  dont  nous  venons  de  parler  était  celle  du  principal 
quartier  de  l'armée  de  siège.  Défendue  sur  son  front  extérieur 
par  deux  étages  d'escarpements  naturels  (prœrupta  loca)  et  par 
les  levées  artificielles  que  nous  y  avons  signalées,  les  Gaulois, 
à  force  de  bras  et  de  courage,  parvinrent  à  l'escalader.  Sa  re- 
prise par  les  troupes  romaines  fut  l'un  des  épisodes  les  plus 
sanglants  et  les  plus  décisifs  de  la  dernière  journée  (^j.  Ainsi 


(^)  A.  Delacroix,  Bulletin  archéologique  de  1859  {Mémoires  de  la  Société 
d'Emulation  du  Doubs,  3"  série,  t.  IV,  p.  406);  Alaise  et  Séquanie,  pp.  154 
et  155;  Alaise  et  le  Moniteur  {Mémoires  de  la  Société  d'Emulation  du  Doubs» 
3- série,  t.  Vil),  pp.  23  et  24. 

O  Planches  i  et  ii. 

(')  Ces  lignes  ont  été  depuis  longtemps  signalées  par  M.  le  curé  Cuinbt. 

[*)  J.  QuiCHERAT,  Conclusion  pour  Alaise,  p.  84  ;  A  Delacroix,  Alaise 


-    «2    - 

«-explique  r^Offiie  quaoUié  A&tumuJMsdoïkiGQ  lieu  était  na- 
guère «neômbré.  'Malkieureusemeat  pour  r^u^chéalogie ,  Tagri- 
(»iltura  j*avit  chaque  jour  quelques-ijas  do  ees  rustiques  monu- 
mente,  soit  qu'eUe  les  renverse  de  fond  en  ^uunJ^le,  soitqu^elle 
les  eofievelisse  sous  d'énormes  amas  de  pierrailles.  Il  en  est 
une  cependant  que  ses  dimensions  considérableâ  ont  long- 
lemps  préservé  de  ces  deux  genres  d'atteintes.  Située  à  la  nais- 
sance de  l'une  des  gorges  qui  tombent  sur  le  val  de  Malans,  elle 
a  retenu  le  nom  de  Château-Sarrasin,  vocable  populaire  du 
easlellum  qui  l'ay^eisinait  et  dont  il  ne  reste  pUis  aujourd'hui  que 
4es  traces  informes.  La  tombelle  était  encore  intacte  en  183S, 
lorsque  M.  Cuinet,  curé  .d'Amancey,  appela  sur  elle  l'attention 
de  MM.  J.  Boujrgon  et  Ëd.  Clerc  :  c'était  alors  un  monticule  d'à 
peu  près  dix  mètres  de  hauteur  sur  un  diamètre  d'environ  vingt 
mètres.  Le  profosseur  Bourgon  y  dirigea  quelques  sondages. 
^  De  la  terre,  des  pierres  informes,  des  ossements  humains, 
voilà,  écrivit  ce  savant,  ce  que  l'on  y  a  rencontré;  la  terre 
Étaitien  plus  grande  quantité  qu'au  Château  Murger  ;  les  pierres 
de  toutes  les  grosseurs  paraissaient  rangées  irrégulièrement, 
mais  quelquefois  en  forme  de  voûte,  comme  dans  le  tombeau 
que  nous  avions  exploré  la  v^Ue;  les  ossements,  plus  rares, 
plus  petits,  se  trouvaient  plus  déx^mposés  ;  il  n'y  avait  guère 
que  des  restes  de  crânes  qui  eussent  conservé  leur  forme  primi- 
tivo.  C'est  encore  évidemment  un  tombeau  :  on  ne  peut  déter- 
miner toutefois  l'espèce  et  la  quantité  de  morts  qui  y  étaient 
ensevelis  ;  seulement,  à  en  juger  par  son  étendue  et  sa  hauteur, 
il  devait  contenir  au  moins  autant  de  corps  que  le  Château 
Murger  (c'est-à-diro  de  dix  à  douze  cadavres)  (*).  »  L'exploration, 
continuée  par  M.  le  curé  Cuinet,  reprise  ensuite  par  nos  con- 
frères MM.  Bruand,  Poroerot  et  Vuilleret,  procura  un  groupe 
d'objets  fort  intéressant,  à  savoir  :  huit  armilles  en  bronze  de 
diverses  grosseurs ,  trois  viroles  .en  fer,  une  belle  fibule  de 
bronze  dont  la  partie  inférieure  se  replie  sur  elle-même  pour 
mettre  en  évidence  un  disque  destiné  à  enchâsser  un  grain  de 


et  Siqmnk,  pp.  166-^168 ,  ÂlaUe  et  le  MoiHleur  {Mémoires  €e  la  Société 
d'Emulation  du  Doubs,  S»  série,  t.  VII),  pp.  48jet49. 

(^)  Essai  sur  quelques  antiquités  trouvées  par  MM,J.  Bomrfmi  et  Ed.  Clerc, 
^rgm  letetttMre  é^Jfmtmreg^  dans  les  Mémoires  de  VAfadémie  de  Besançon, 
séanmétL â6  j«iriftr  1899,  pf>. IVO-lTl. 


-  M  - 
eorail  (^)y  vue  plaque  de  ceinturon  en  bronze  minée,  une 
terminaison  de  ceintoron  également  en  bronze  eiince  et  cou- 
terte  d'ornements  géométriquos  repousses  (*),  une  agrafe  de 
broDze  à  base  triangulaire  (*),  une  baguette  en  pierre  à  aiguiser 
percée  d'un  trou  h  son  sommet,  une  lame  d*épée  en  fer  à  doux 
firanehanls  séparés  par  une  arête  saillante,  longue  de  soixante* 
bnil  centimètres  en  j  comprenant  la  soie ,  la  boutorolle  d*uQ 
fourreau  d*épée  en  bronze ,  deux  brassards  tournés  en  bois 
d*if  (^).  Ces  derniers  objets  que  les  commissaires  de  rAcadémte 
de  Besançon  avaient  considérés  comme  des  vases  on  lignite 
(bois  fossile)  ou  en  jaillet  grossier,  ent  été  rendus  à  leur  véri- 
table destination  par  l'un  des  membres  les  plus  distingués  de 
notre  eompagnie,  le  regrettable  Théophile  Bruand  ('). 

Les  fouilles  que  nous  venons  de  mentionner,  ainsi  que  les 
rechargements  résultant  des  travaux  de  culture,  ont  profondé- 
ment modifié  la  physionomie  et  notablement  accru  le  volume  du 
ChdteauSarrazin.  Au  Heu  d'un  môle  unique,  nous  en  avons 
trouvé  deux,  l'un  de  vingt  mètres  de  diamètre,  l'autre  un  peu 
moins  considérable.  La  valeur  peu  commune  des  trouYailles 
faites  autrefois  dans  ce  milieu,  nous  inspira  le  désir  d'y  pénétrer 
à  notre  tour,  certaines  parties  n'ayant  pas  été  complètement 
remuées.  Le  principal  môle,  qui  avait  été  fouillé  sur  tout  son 


0)  Peroerot,  Rapport  sur  les  fouilles  d*Am(ince*i  {Mémoires  de  la  So^ 
eWé  d'Emulation  du  Doubs,  2'  toI.,  t.  l«r,  1844) ,  pi.  Il ,  flg.  14.  —  Cf.  de 
BoiiSTKTTEii^  Eecueil  d*aMiquHés  suisses,  pi.  v,  tg.  10  et  11,  pi.  xi,  fig.  5, 
pi.  xv/fig.  30  ;  Max.  de  Ring,  Tombes  efUtqms  de  VALaee,  pi.  iii«  ùg.  10; 
Tombes  celtiques  de  la  forêt  de  Haguenau ,  fig.  13  et  14  ;  Troyon,  Habita- 
Honi  lactêstres,  pi  xyii,  fig.  13  et  16. 

(*)  Percerot,  Rapport  sur  les  fouilles  d'Amonrey  (Mémoires  de  la  Société 
diEmulation  du  Donbs,  2«  vol.,  1. 1*%  1844),  pi.  ii,  fig.  11. 

(*}  Cf.  Percerot,  Rapport  cité,  pi.  ii,  fig.  4  et  78;  Max.  de  Ring, 
Tombes  de  Haguenau,  fig.  11. 

{*)  Mémoires  de  l'Académie  de  Besançon,  séance  du  28  janvier  1839,  pi.  ii, 
fig.  1  et  2.  —  Cf.  DE  BoNSTETTEN,  l^otire  sur  Us  tombelles  d'Auet,  pi.  iv, 
fig  4;  Recueil  d'antiquités  suisses,  pi.  ix,  fig.  1-3,  6  et  8;  Max.  de  Ring, 
Tombes  celtiques  de  la  forêt  d'Ensisheim,  pi.  Y  ;  Troyon,  Habitations  la- 
cntîfes,  pi.  XVII;  flg.  18. 

(^  IfBle  sur  quelques-uns  des  objets  provenant  des  fouilles  d'Amanceg 
{Mémoires  de  la  Société  d'Emulation  du  Doubs,  2«  vol.,  t.  3,  1846),  p.  147- 
ItiS.  —  Cf.  Auguste  Castan,  Antiquités  gauloises  pour  sertir  à  la  question 
d'Atesia ,  daM  la  Reme  archéologique,  \iv>  année  (1857) ,  p.  493,  pi.  318, 
fig.  1. 


-  u  - 

^urlour,  nous  a  fourni  des  ossements  dispersés  dlipmmes  et 
de  chevaux,  parmi  lesquels  deux  crânes  humains  d*une  épais- 
seur exlrôme;  puis  un  fragment  de  poterie  celtique  d'une  pâte 
grossière  et  mêlée  de  feldspath,  une  virole  de  fer,  un  débris 
d*armille  de  bronze,  le  pied  d'une  élégante  fibule  dont  le  disque 
a  conservé  son  grain  de  corail ,  un  anneau  renflé  en  bronze 
massif,  n'ayant  que  quinze  millimètres  d'ouverture  et  sur  la 
circonférence  extérieure  duquel  se  détachent  deux  tores  compris 
entre  trois  légers  ûlets.  Cette  dernière  pièce,  produite  au  moyen 
du  tour,  est  d'une  exécution. si  franche,  d'un  galbe  si  pur  que, 
malgré  sa  simplicité,  eli^  a  tout  l'attrait  d'un  bijou  (*]  ;  nous  ne 
lui  connaissons  d'analogues  que  dans  la  catégorie  des  objets  en 
silex  (').  Le  second  môle  nous  a  donné  des  ossements  et  de  la 
poterie  semblable  au  morceau  précédemment  décrit. 

En  même  temps  qu'on  procédait  à  cette  révision,  les  recher- 
ches ont  été  portées  à  nouveau  dans  la  région  délimitée  par  ces 
deux  grandes  aniennes  qui  protégeaient  le  front  du  camp  de 
Mine  tourné  vers  Yoppidum.  Les  tunmlus,  qui  y  abondent,  sont 
généralement  do  petite  taille.  Les  plus  importants  ont  été  enta- 
més, quelque  vingt  ans  avant  nous,  par  un  cultivateur  d'Âman- 
cey,  nommé  Joseph  Constantin,  qui  s'était  fait  une  sorte  de 
spécialité  de  ce  genre  de  recherches  et  obtint  à  ce  titre  un  en- 
couragement honoritiquo  de  F  Académie  do  Besançon  (*).  L'ob- 
servation ,  on  le  conçoit,  n'avait  aucune  place  dans  les  investi- 
gations de  Constantin  :  cet  intrépide  piocheur  ne  se  préoccupait 
que  des  résultats  matériels;  il  poursuivait  exclusivement  les 
objets  manufacturés,  et  quand,  après  quelques  coups  de  pioche, 
une  tombelle  ne  répondait  pas  à  ce  qu'il  en  avait  espéré ,  il 
Tabandonnait  aussitôt  pour  chercher  fortune  ailleurs. 

Au  lieu  dit  le  Cimetière  des  Crétas  ou  le  Pré  des  Goudas, 
deux  tumulus  de  dix  mètres  de  diamètre,  déjà  bouleversés  par 
Constantin,  nous  semblèrent  mériter  une  fouille  nouvelle  et 


"  {})  Planche  v,  fig.  1. 

(*)  L'abbé  Cochet,  Sépultures  gauloises,  romaineSt  franques,  etc.,  p.  403; 
Troyoiî,  UalntaLions lacustres ,  pi.  vu,  fig.  21,  pi.  vui,  fig.  11«  pi.  xii, 
fig.  40-42. 

(*)  J.  fiouAGON,  Compte-rendu  des  fouilles  archéologiques  faites  par  un 
cultivateur  d'Âmanceg,  dans  \os  Mémoires  de  l'Académie  de  Besançon  t 
séauce  du  34  août  1840,  pp.  48>54. 


-    4»   - 

plus  complète.  Le  premier,  quoiqu'il  n*eût  ét6qu*à  peine  toucy, 
n'a  livré  que  les  ossements  d*un  homme,  les  dents  d'un  cheval, 
celles  d'un  chien  et  quelques  déhris  de  poterie  celtique.  Le  se* 
eond  9  plus  profondément  dévasté ,  conservait  encore  des  osse- 
ments et  nn  style  on  bronce  è  écrire  qui  se  termine  par  le  haut 
en  manière  de  spatule  (M*  Le  caractère  de  cet  instrument  est 
essentiellement  romain  ;  sa  présence  au  sein  d*une  sépulture 
gauloise  a  toute  la  valeur  d'un  argument.  C'est  le  second 
exemple  d'une  association  aussi  significative  que  nous  avons 
l'heureuse  fortune  de  constater  dans  les  tombelles  du  pourtour 
d'Alaise  (*). 

Entre  le  Cimetière  des  Crétas  et  le  Devant  du  Tremblay, 
s'étend  une  vaste  dépression ,  où  la  culture  a  tout  effacé.  Au 
delà  de  cette  plaine,  les  tumulus  recommencent;  il  en  existe  un 
assez  grand  nombre  sur  les  deux  versants  du  tertre  qui  constitue 
l'une  des  antennes  dont  il  a  été  plus  haut  question.  La  plus 
considérable  de  ces  sépultures  oiïrait  environ  dix  mètres  de 
diamètre  et  soixante-quinze  centimètres  do  relief.  On  y  a  trouvé 
les  os  d'un  homme,  ceux  d'un  cheval ,  de  la  poterie  celtique, 
plus  un  morceau  d'agrafe  en  bronze. 

Continuant  à  suivre  les  crêtes  supérieures  du  plateau  d'A- 
mancey,  mais  rétrogradant  vers  le  sud,  nous  entrâmes  dans  un 
bois,  appelé  les  Fayettes,  qui  borde  la  lèvre  méridionale  d'une 
grande  cassure  par  ou  la  source  de  la  Jaule  se  précipite  dans  le 
Lison.  En  explorant  le  bois  des  Fayettes,  notre  but  était  de 
vérifier  si  la  ceinture  de  tombelles  qui  garnit  le  pourtour  de 
Voppidum  ne  présentait  pas  d'interruption  sur  ce  point.  Nous 
avons  eu  la  satisfaction  do  constater  que  les  tumulus  pullullent 
dans  le  bois  des  Fayettes,  Construits  avec  les  larges  dalles  que 
fournissait  le  sol ,  pourvus  en  conséquence  de  nombreux  soupi- 
raux constamment  ouverts  à  la  gelée,  à  la  pluie  et  aux  animaux 
rongeurs,  ces  monuments,  d'ailleurs  d'un  faible  volume,  nous 
semblèrent  avoir  dû  conserver  fort  peu  de  choses  de  leur  dépôt 
funèbre.  Trois  d'entre  eux  furent,  en  effet,  interrogés  sans 


(1)  PJainhe  V,  fig,  2, 

(*)  Auguste  Castan,  Les  tombelles  et  les  ruines  du  massif  et  da  pourtour 
^Alaise,  3'  rapport  {Mémoires  de  ta  Société  d'Emulation  du  ùoubs,  2«  sérioi 
t.  V),  pp.  415  et  416,  pi.  i,  flg.  lO. 


-   4Ô  - 

P^ultat.  Un  quatriëfne,  qui  avait  ua  diamètre  d*enviran  sep^ 
mètres ,  a  oepenâant  livré^  cinq  dents  de  cheval  ^  quelques 
fragments  d*une  poterie  jaunâtre,  mince  et  très  pure,  n'ayant 
aucune  parenté  avec  le  rude  tesson  des  Celtes,  et  oiïrant,  au 
contraire,  tous  les  indice^  de  la  céramique  romaine.  Ce  n*est 
pas  ta  première  foîs  que  les  tombelles  gauloises  du  voisinage 
d* Alaise  nous  fournissent  des  débris  de  vases  d'apparence  ita- 
lique (^}.  Cet  étrange  accouplement  ne  peut  se  comprendre 
quVn  restituant  les  tombelles  ainsi  caractérisées  à  des  Gaulois 
habitant  le  voisinage  de  la  Province  et  ayant  perfectionné  leur 
industrie  au  contact  de  la  civilisation  de  Rome.  Tel  devait  être 
le  cas  des  Ségusiaves,  des  CadurquQS,  de$  Gabaleç,  des  Vellaves, 
défi  Huthènes,  qui  avaient  envoyé  obawn  leur  jcoip^tingont  de 
troupes  au  secours  d'Alesia  {'}. 

Une  monnaie  consulaire  en  argent  venait  d^étre  trouvée  sur 
les  hauteurs  qui  dominent  Déservillers  et  Bolandoz,  c'est-à-dire 
à  la  libère  méridionale  de  nos  diamps  de  bataille.  Cette  pièce, 
que  nous  avons  acquise,  est  au  type  de  Quintus  Fabius  Labeo, 
qui  fut  consul  183  ans  avant  notre  ère,  d31  avant  le  siège 
d'Alesia.  Elle  offre,  au  drait,  une  tête  de  femme  coiffée  d'ui^ 
casque  aité,  avec  le  noot  ubko  danis  le  champ  -  à  Vaters  e$t  un 
Jupiter  lançant  la  foudre  et  dirigeant  un  quadrige  dont  Tattelage 
firanchit  une  proue  de  navire  ;  isu;f  celte  mêipe  face  on  lit  en 
exergue  :  q.  fj^bi  (') 

Si  Ton  a  pu  comparer  le  plateau  d'Amancey  à  upe  vaste  main 
pourvue  de  douze  doigts,  la  paume  de  cette  main  aurait  pour 
centre  le  village  de  Bolandoz,  oh  s'élève,  au  milieu  d'innom- 
brables iumulus,  une  église  dédiée  à  Saint-4}eorges ,  le  Mars 
de  la  théogonie  chrétienne.  A  moins  de  mille  mètres  de  ce  vil- 
lage, dans  la  direction  de  l'ouest,  on  rencontre,  sur  le  bord 
de  la  route  qui  mène  à  Sahns,  un  petit  eastellum,  déterminé 


(»)  Auguste  Gastan,  Les  tombelles  celtiques  et  romaines  d'Alaise,  2*  rap- 
port (Mémtnre9  de  la  Société  é^Emidalion  du  Doubs,  9"  série,  t.  III),  pp.  567, 
568,  569,  570  et  581. 

(»)  C^s.,  Bell.  GalL,  lib.  VIII.  c.  txxv. 

(')  Cette  médaille  a  été  décrite  et  gravée  dans  le  Th^sotirtts  ^orellianus, 
1. 1,  p.  165,  t.  II ,  tabul.  Fetiiorum  prima,  fig.  1.  -*  Cf.  Eckbl,  Doctrina 
numorum  veterum,  t.  T,  p.  208;  Mionnbt,  De' ta  rareli  et  du  prix  des 
médailles,  p.  31. 


-  il  ^ 

psSt  quatre  levées  en  terre  pure,  épaisses  de  neuf  mètres  et  ayant 
chacune  quatre-vingt-douze  mètres  de  longueur  (*).  En  arrière  du 
easteUiMn,  qui  porte  le  nom  de  Chdieau'-Dame^Jeanne,  et  pa- 
rallèlement à  la  route,  s*étend  une  zone  de  terre  cultivée,  qui, 
sur  une  longueur  d'environ  un  kilomètre  et  une  largeur  de 
doux  cenU  mètres,  s'appelle  les  Champs-de-lorVietoire.  Immé* 
diatement  au-dessus  des  Champs-de-la-Victoire,  au  lieu  dit  les 
0iamp$*de-Ma4Uot,  existent  trois  énormes  murgers  parallèles 
entre  evi  et  perpendiculaires  à  un  quatrième.  Cet  ensemble 
affecte  une  longueur  de  près  de  cent  quatre-vingt-dix  mètres  et 
une  largeur  de  cent  soixante-dix  environ.  Celui  des  murgerd 
parallèles  qui  règne  à  l'orient  est  le  plus  considérable  de  tous  ; 
à  lui  seul  s'applique  le  lieu-dit  les  Egliseries.  Depuis  longtemps, 
la  culture  avait  mis  en  évidence  sur  le  pourtour  de  ces  murgers 
des  murailles  appareillées  et  cimentées,  des  masses  de  tuileaux 
à  rebords,  des  débris  de  pointures  murales,  des  fragments  de 
sculptures  arcbilectoniques ,  des  médailles  impériales  (*) ,  en  un 
mot  tous  les  signes  diagnostiques  qui  trahissent  ordinairement 
la  présence  des  constructions  do  l'époque  gallo-romaine. 

Rencontrées  ailleurs  qu'au  point  central  du  théâtre  oii  nou 
plaçons  l'événement  suprême  qui  décida  de  la  destinée  des 
Gaules,  ces  ruines  d'un  âge  postérieur  ne  nous  auraient  pas  ar- 
Pété  longtemps.  Mais  la  coexistence  des  lieux-dits  les  Egliseries 
et  ]e8  Champs^'la-Vietoire  se  joignant  à  cette  situation  privi- 
légiée, mais  l'éventualité  de  la  rencontre  d'une  inscription  ana- 
logue à  celle  qui  sortit,  en  48S8,  d'une  villa  voisine  et  fut 
malheureusement  réduite  en  poussière  pour  un  usage  domes- 
tique ('),  tout  cela  nous  ouvrait  un  tel  horizon  d'espérances  que 
nous  ne  sûmes  pas  résister  à  la  tentation  de  soulever  un  coin 
du  voile  qui  recouvrait,  depuis  tant  de  siècles,  le  sous-sol  des 
Champs-^-Maillot,  Il  ne  nous  a  pas  fallu  moins  de  trois  se- 
maines pour  fouiller  à  fond  le  seul  murger  des  Egliseries.  La 


p)  Planche  m. 

(*)  Essaisur  quelques  antiquUis  trouvées  par  MM.  /.  Bonrgonet  Ed.  CAere, 
sur  le  territoire  d'Amancey  {Mémoires  de  l'Académie  de  Besançon,  séance 
dn  38  Janvier  1839),  p.  164;  —  PercBrot  ,  Rapport  sur  les  fouilles  {ailes 
éAmancey  (Mèmêires  de  Us  Société  d'ËmulatUm  du  Douhs,  2*  vol.,  t.  l«r, 
1844),  p.  18. 

(*)  Renseignement  fourni  par  M.  i'abbë  Cuinet,  curé  d'Âmancey. 


-    48    - 
construction  gallo-romaine  qu'il  renfermait  est  assez  remar- 
quable pour  que  nous  essayions  de  la  décrire  (*). 

La  plus  grande  dimension  du  bûtiment  est  de  quatre-  vingt- 
^ix-neuf  mètres  sur  vingt-six. 

Son  plan  (*)  consiste  en  un  portique  ouvert  sur  cent  pieds  ro- 
mains de  longueur,  du  côté  du  sud-ouest,  et  entouré,  tant  sur 
la  face  opposée  qu*aux  deux  extrémités,  de  presque  toutes  les 
chambres  de  Thabitation.  Cette  disposition  générale  dénote  à  la 
fois  une  grande  sécurité  du  maître  au  moment.de  la  construc- 
tion et  un  sentiment  éclairé  de  bonne  architecture  qui  n'appar- 
tient qu'à  la  meilleure  époque  gallo-romaine. 

Le  sol  du  portique  dominait  de  deux  ou  trois  marches  seule- 
ment la  plale-forrae  qui  constitue  les  Champs-de-Maillol  ;  mais 
il  se  trouvait ,  ainsi  que  celui  des  chambres ,  de  deux  mètres 
plus  élevé  par  rapport  au  côté  opposé  :  de  cette  façon,  la  salu- 
brité du  bâtiment  était  parfaitement  assurée. 

Des  tuyaux  de  bois,  dont  Texistence  et  la  direction  nous  ont 
été  indiquées  par  les  frettcs  de  fer  restées  en  place,  amenaient 
Teau  de  la  colline  voisine  aux  deux  extrémités  do  la  maison. 
Ainsi,  Teau,  Tair  et  le  soleil  abondaient  dans  la  x>%lla. 

C'est  à  l'angk  sud  qu'étaient  placés  les  bains ,  cette  partie  si 
importante  des  habitations  antiques.  Ils  y  formaient  une  aile  en 
saillie  sur  le  portique,  avec  lequel  ils  restaient  néanmoins  en 
communication  directe.  La  chambre  du  sommet  de  l'angle  était 
ft  elle  seule  tout  un  bassin ,  délicatement  abrité  contre  les  vents 
froids,  pouvant  recevoir  et  recevant  probablement  le  soleil  au 
sud-est  et  au  sud-ouest.  Nous  avons  été  assez  heureux  pour 
trouver  cette  petite  salle  encore  dallée  de  ses  plaques  de  marbre 
dti  pays  et  conservant,  du  côté  opposé  au  sud-ouest,  un  banc 
construit  en  briques,  destiné  à  être  submergé  lui-même;  car  les 
seuils  des  portes  ou  des  fenêtres  avaient  régné  à  une  hauteur 
plus  grande.  Lé  baigneur,  assis,  était  là  comme  dans  un  belvéder, 
en  face  de  la  partie  du  ciel  d'où  viennent  surtout  la  chaleur  et 
la  lumière.  Les  dimensions  de  cette  baignoire  n'excèdent  pas 
trois  mètres  cinquante  centimètres  sur  doux  mètres  soixante. 

*(^)  Là  description  qui  va  suivre,  ainsi  que  les  figures  qui  accompagnent 
ce  travail,  sont  dues  à  M.  A.  Drlacroix. 
{•)  Planche  iv. 


-  iô  - 

En  arrière,  à  un  niveau  plus  élevé  de  soiitante-cluin^o  cônti^ 
mètres ,  existe  une  salle  d*une  surface  presqJLie  triple.  Puis ,  au 
delà,  reparaissent  deux  petites  pièces,  construites  Tune  au  ni- 
veau de  la  baignoire ,  Tautre  plus  bas  encore.  Des  frettes  de  la 
conduite  d*eau,  des  débris  de  marbres,  do  tuyaux  de  terre  et  do 
tout  ce  qui  constitue  un  hypocauste  dénotent  que  Ton  n'a  pas 
quitté  l'emplacement  des  bains.  On  arrive  du  portique  à  ces 
pièces  par  une  première  petite  salle,  carrée  et  sombre,  ainsi  que 
par  une  chambre  faisant,  au  contraire,  partie  de  Tavanl-corps, 
éclairée  autant  qu'on  peut  le  désirer  et  assez  grande  pour  être 
contigiie  à  la  fois  aux  doux  salles  les  plus  importantes  des  bains. 

Il  serait  téméraire  de  prétendre  restituer  sans  erreur  à  cha- 
cune des  autres  parties  du  bâtiment  sa  destination  spéciale.  On 
reconnaît  cependant  un  passage  qui,  du  portique,  conduisait 
derrière  la  maison  au  moyen  d'une  rampe  d'escalier  aujourd'hui 
détruite.  On  reconnaît  ensuite,  sur  la  droite,  une  seconde  rampe 
descendant  par  cinq  marches,  construites  en  moulions,  jusqu'au 
fond  d'une  cave,  profonde  d'un  mètre  trente-cinq  centimètres, 
éclairée  par  deux  larmiers  et  pleine  do  débris  d'amphores  et  de 
cruches  de  toutes  formes.  Doux  larges  niches  existent  encore 
dans  les  murailles  sur  les  deux  côtés  opposés  aux  larmiers  et  à 
la  porte  d'entrée. 

.  Les.  chambres  les  plus  remarquables  sont  trois  salles  ayant 
Tune  cinq  mètres  cinquante  centimètres,  les  autres  dix  mètres 
dix  centimètres  de  largeur,  toutes  uniformément  huit  mètres 
cinquante  centimètres  de  profondeur  à  partir  des  fenêtres.  Elles 
prenaient  jour  sur  le  portique,  ainsi  que  deux  autres  pièces 
situées  au  delà  du  passage  et  faisant  en  quelque  sorte  partie 
d'un  autre  groupe  de  chambres  à  l'ouest  du  bâtiment.  La  prin- 
cipale, parmi  ces  dernières,  commence  à  l'extrémité  du  portique 
opposée  aux  bains  et  fait  symétrie  avec  eux ,  sans  cependant 
former  une  aile  saillante  au  dehors. 

En  arrière  de  cette  dernière  pièce  et  au  niveau  du  terrain 
inférieur,  se  trouvé  un  espace  presque  carré,  de  huit  mètres 
Cinquante  centimètres  et  de  dix  mètres  de  côté,  qui  occupe  tout 
l'angle  nord  et  qui  paraît  avo|ir  dû  remplir  l'oflice  de  quelque 
hangar.  Peut-être  deux  autres  pièces,  qui  sont  de  plein-pied  avec 
le  portique  sans  avoir  jour  sur  lui ,  et  que  l'on  voit  entre  le 
hangar  et  le  passage ,  avaient-elles  été  affectées  à  l'usage  des 


cuisines  et  des  esclaves;  car,  tournées  au  nord* ouest,  elles  sont 
seules  privées  de  U  vue  de  ce  qui  était  certainement  la  région 
des  jardins. 

Restent  cinq  petites  pièces  qui  forment  ensemble  le  groupe 
dé  l'angle  est ,  près  de  la  cave.  Leur  disposition  n'indique  au- 
cune autre  destination  probable  que  celle  de  ce  qu'on  désigne 
en  Franche-Comté  sous  le  nom  d'aisances  et  que  l'on  appelle 
plus  généralement  les  communs  d'une  maison. 

La  nature  de  construction  des  Egliseries  rappelle  ces  murs 
minces  que  l'on  trouve  en  quantité  dans  le  sous-sol  de  Besançon, 
en  dessous  des  énormes  murailles  gallo-romaines  d'une  époque 
ultérieure.  Ici  les  épaisseurs  varient,  selon  le  besoin,  de  qua- 
rante-cinq à  quatre-vingt-dix  centimètres,  mais  généralement 
elles  sont  assez  grêles.  La  maçonnerie  est  faite  de  moellons 
irréguliers  en  longueur,  liés  par  du  mortier  dont  le  sable  un 
peu  faible  provient  des  rivières  du  voisinage.  Il  reste  peu  de 
traces  d'ornementation  en  pierre  de  taille.  Ce  qu'il  a  été  possible 
d'en  découvrir,  trois  bases  de  colonnes,  une  moitié  de  chapiteau 
et  un  morceau  de  chambranle  (^),  indique  une  excessive  sobriété 
dans  l'emploi  des  moulures.  Mais  partout  les  murs  des  salles 
ont  été  revêtus  d'enduits  richement  ornementés  et  de  socles  en 
pierres  polies. 

Nous  réservons ,  pour  un  appendice ,  le  catalogue  raisonné 
des  objets  mobiliers  qu'a  procurés  le  curage^  des  chambres. 

La  villa  d&s,  Egliseries  paraît  avoir  été  la  proie  des  flammes  : 
les  nombreux  charbons  et  les  ossements  calcinés,  d'animaux 
mélangés  à  ses  décombres  en  sont  la  preuve.  Ce  désastre  doit 
vraisemblablement  appartenjr  au  second  siècle  do  notre  èro, 
car  la  fouille  n'a  pas^  mis  au  jour  de  médailles  postérieures 
à  Marc-Aurèle.  L'histoire  nous  apprend  d'ailleurs  que  la.Séqua- 
nie  fut  profondément  troublée  sous  le  règne  de  oet^Empejeur, 


0}  I/nne  des  basfs  de  colonne  et  la  moitié  de  chapiteau  ont  été  troii-. 
nées  par  nou3  et  déposées  i^u  lupsée  de  Befi|QDçon.  Une  autre  ba(sç  de  co-r 
lonne  est  conservée  à  Bolandoz,  chez  M.  fiugoet,  professeur  à  la  Faculté 
âe  droit  de  Paris  et  membre  dn  Conseil  général  du  Douba.  Une  troisième 
base  de  colonne  est  au  pied  de  l'escalier  exiérieiu'.  d'une  maison  .de  Déserr. 
TiUers.  Enfin  le  morceau  de  chambranle»  apporté  des  EglUerieM  en  1680, 
a  ^té  employé  coipme  linteau  aurdessus.dé  la  porte  de  M.  Séraphin 
Menegtin,  h  Déservillcfs.  Toua  ces  débrie  appartieniieiit  à  l'of dre  dori^ae^ 


-  «   — 

c}iii  duty  latenm)]>  pour  la  pacidor  (*].  Le  lieu  dit  les  Eglùeries 
rappelle,  sans  doute,  quelque  oratoire  qui,  à  Tépoque  chétieuoe, 
8*était  enté  sur  la  ruine  roknaine.  A  en  croire  la  tradition  looale, 
nous  devions  rencontrer  sous  le  murger  dos  EgliseHes  une 
cloche  d'argent  d*un  poids  énorme.  Il  va  sans  dire  que  celte 
oonsidériBtton  n*a  été  pour  rien  dans  la  résolution  que  nous 
avons  priae.  Le  knoindro  débris  d'inscription  lapidaire  eût  bien 
«lieux  répondu  à  nos  désirs.  Si  nous  n*a?ons  pas  obtenu  du  sort 
cette  rarissime  faveur,  nouS/ sommes  bien  loin  toutefois  de  re- 
gretter notre  entreprise.  Ce  groupe  considérable  de  magnifiques 
habitations,  confinant  aux  Champs-de-la-Victoire  et  situé  au 
centre  du  plus  important  des  champs  do  bataille  qui  entourent 
notre  oppidum,  mérite,  en  effet,  toute  votre  attention.  Une 
lîobe  construction  romaine,  probablement  un  temple,  occupait 
^igaleideBl  le  point  culminant  des  campagnes  oii  Marins  avait 
taillé  en  pièces  les  Ambrons  et  les  Teutons.  Comme  chez  nous , 
ie  souvenir  d*utie  église  chrétienne  plane  sur  les  ruines  de  l'édi- 
iice  antique  ;  comme  chez  nous ,  la  localité  s'appelle  encore  le 
floni^Victoire(*), 

Les  fotiilleis  de  486â  ont  été  dirigées  par  MM.  Alphonse  Dela- 
croix, Bial  et  Tauteut  de  ce  rapport,  auxquels  avait  bien  voulu, 
pour  te  quatrième  fois,  s'adjoindre  M.  Jules  Quicherat,  l'un  des 
membres  honoraires  de  cette  compagnie,  en  même  temps  que 
4'u&ë  des  plûà'solides  colodnes  de  l'érudition  française.  Nous  no 
sabrions  trop  reconnaître  le  précieux  concours  que  nous  a  prêté 
notre  respectable  confrère,  M.  Cuinet,  curé  d'Amancey,  qui , 
depuis  trente  anuécs,  s'est  fait  le  conservateur  vigilant  et  l'ex- 
plorateur infatigable  des  vestiges  archéologiques  du  pourtour 
d'Alaise,  et  mérite  à  tous  les  égards  d'être  appelé  le  précurseur 
de  la  découverte  d'Aiesia. 


(^)  «  Res  etiam  in  Sequanis  turbatas,  censura  et  auctoritate  repressit.  » 
(Jul.  Capitol.,  Af .  Antoninus  philosophus,  inter  Histor,  Aitgubt,  ScripL  VI, 
edit.  Schreyelio,  1(571,  in-8°,  p.  203.) 

(•)  Faùris  de  Saint- Vincent,  Notice  sur  les  lieux  de  Provence  où  les 
Civ^bres,  les  Ambrons  et  les  Teutons  ont  été  vaincus  par  Marius,  dans  le 
Magasin  encyclopédique,  1814,  t.  IV,  p.  320  ;  Castellan,  Dissertation  sur 
les  plaines  d'Aixet  de  Trets,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires 
de  France,  t.  IX,  1832,  pp.  57-59;  Tiran,  Etude  d'un  camp  retranclié  aux 
enrïrons  de  la  ville  d'Aix,  Ibid.,  t.  XV,  1840,  p.  46. 


Nous  devons  également  des  félicitations  à  M.  Honoré  Genisset, 
membre  du  Conseil  municipal  d*Âlaise,  pour  Fintelligence  peu 
commune  qu'il  déploie  dans  la  conduite  de  notre  chantier  de 
trarailleurs,  comme  aussi  pour  les  constatations  intéressantes 
que  nous  devons  à  sa  patriotique  initiative. 

Avec  nous,  Messieurs,  vous  serez  fiers  du  groupe  imposant 
d'homitlils  distingués  qui  ont  daigné  s'associer  à  nos  efTorts 
etleolr  prêter  un  appui  moral  et  matériel.  En  les  assurant  indi- 
viduellement de  votre  profonde  et  durable  reconnaissance,  nous 
croyons  avoir  été  vos  fidèles  interprètes. 


Post-Scriptum.  —  Notre  excursion  à  Alise-Sainte-Reine  re- 
monte aux  derniers  jours  d'octobre  de  Fan  dernier.  Depuis  cette 
époque,  de  nouvelles  fouilles  ont  été  poursuivies  autour  de  cette 
localité.  Elles  ont,  paraît-il,  consisté  principalement  dans  le 
curage  des  fossés  de  contre vallation  et  de  circonvallation ,  et 
ont  produit  un  certain  nombre  d*armes  et  de  bijoux,  tels  que 
des  épées,  des  fers  de  lances  et  de  javelots,  dos  broches  de  fer 
à  pointes  recourbées,  des  umbo  de  boucliers,  des  débris  de 
<5asques,  des  bracelets,  fibules,  etc.,  etc.  Autant  que  nous  pou-r 
vons  en  juger  par  des  descriptions  sommaires,  ces  objets  ont, 
pour  la  plupart,  un  caractère  germanique.  Or,  comme  nous 
avons  déjà  prouvé  que  les  camps  du  pourtour  d'Alise-Sainte- 
Reine  ne  peuvent  être  antérieurs  au  quatrième  siècle,  si  l'on 
arrive  à  établir  que  les  antiquités  dont  il  s'agit  sont  germaines, 
il  s'ensuivra  nécessairement  que  la  ruine  d'Alisia  devra  être 
reculée  jusqu'aux  grandes  invasions. 

22  avril  1863. 


*♦  —    93    — 


ï 


CATALOGUE 


DES  PRINCIPAUX  OBJETS  SORTIS  DE  LA  VÏLLÀ 
DES  ÉGLlSEniES. 


Pclnturefl  maralefl. 

Les  murs  de  nos  chambres  étaient  revêtus  intérieurement 
d'un  crépissage  très  fin  sur  lequel  on  avait  appliqué  des  pein- 
tures; nous  en  avons  recueilli  plusieurs  centaines  de  fragments. 
Cette  décoration  consistait  en  un  fond  rouge  carminé  encadrant 
des  panneaux ,  délimités  eux-mêmes  par  une  moulure  triangu- 
laire en  mortier.  Le  fond  de  ces  panneaux  était  généralement 
blanc;  des  lignes  de  couleurs  très  variées  y  formaient  des  com- 
binaisons géométriques  dans  lesquelles  étaient  insérés  des  flcu- 
.  rons  rouges  et  bleus.  L'une  des  chambres  possédait  des  pan- 
neaux de  couleur  grisAtre,  rehaussés  de  guirlandes  d'olivier 
peintes  en  jaune  clair.  Toutes  ces  peintures  se  distinguaient  par 
une  remarquable  entente  de  l'association  des  couleurs  (*). 

Un  pain  de  cendre  bleue,  de  la  grosseur  et  de  la  forme  d'une 
noisette  aveline,  avait  été  oublié  dans  l'une  des  chambres  par 
les  décorateurs. 

Marbre. 

En.  dehors  des  débris  architecloniques  déjà  signalés,  nous 
n'avons  à  inscrire  sous  cet  article  qu'un  tronçon  de  bras  d'une 
statue  de  grandeur  naturelle. 

céramique. 

La  villa  des  Egliseries  a  fourni,  en  grande  quantité,  tous  les 
genres  de  poteries  qu'on  est  habitué  à  rencontrer  dans  les  éta- 
*'  blissements  de  l'âgé  romain  ,  depuis  cette  belle  terre  rouge  dite 
de  Samos,  si  remarquable  par  son  vernis  brillant  et  ses  orne- 
ments en  relief,  jusqu'à  ces  tessons  grossiers,  remplis  à  dessein 
de  sable  et  de  petits  cailloux.  Aucun  vase  ne  s'est  trouvé  entier; 


(3)  Voir  des  descriptions  de  peintures  analogues,  dans  le  Cours  d'anti- 
quUés  monumentales  de  M.  db  Cauhont,  t.  II,  pp.  177-179. 


—    ai- 
mais rinspection  des  fragments  a  suffi  pour  nous  convainc] 
qu'aucun  type  inconnu  ne  nous  passait  sous  les  yeux  (^j. 

Plusieurs  fonds  de  vases  en  terre  rouge  présentaient  des  s 
gnatures  de  fabricants;  les  deux  suivaaies  ont  été  lues  av( 
certitude  :  borilliof  (Borilli  oflicina)  (*).  —  sacadio  (Sacat 
officina). 

Signalons  encore  un  débris  de  lampe  en  terre  cuite,  ainsi  qi 
la  poitrine  d'une  petite  statuette  en  terre  blanchâtre,  qui  i 
rapporte  à  un  type  extrêmement  fréquent  dans  les  ruines  galle 
romaines.  D  s'agit  d'une  femme  assise  dans  un  fauteuil  et  alk 
tant  un  ou  deux  enfants,  de  cette  déesse  nourrice  que  plusieui 
antiquaires  regardent  comme  l'image  de  Latone  (*). 

Terrorle. 

«  Le  verre  antique  est  loin  d'être  aussi  commun  que  la  poti 
rie  (*).  »  Notre  fouille  a  vérifié,  une  fois  de  plus,  cette  obse: 
vation  d'un  maître  ;  nous  n'avons  guère  récolté  qu'une  vingtair 
d'échantillons  en  verre.  Ce  sont  :  des  débris  de  vases  et  ( 
fioles  en  verre  commun  ;  deux  morceaux  d'une  petite  coupe  ( 
verre  bleu,  ornée  de  pois  en  relief;  le  bord  d'une  seconde  cou] 
et  le  col  d'une  élégante  ampoule  à  anse ,  en  un  verre  blai 
excessivement  mince,  qui  ne  laisse  rien  à  désirer  comme  pure 
et  comme  transparence;  des  fragments  de  vitres  en  ver 
bleuâtre ,  actuellement  dépoli  sur  une  de  ses  faces  et  attcigna 
une  épaisseur  de  quatre  millimètres.  Ces  curieuses  rencontr 
sont  d'accord  avec  les  témoignages  de  l'histoire.'  Pline  l'ancie 
nous  apprend,  en  effet,  que,  «  sous  Néron,  l'art  du  verriez  ii 
venta  des  procédés  tels ,  que  deux  coupes  assez  petites  fure 

0)  Voir,  pour  les  différents  types  de  vases  que  donnent  habituelleme 
les  villa  et  les  tombeaux  gallo-romains  :  de  Caumont,  Cours  d'antiquii 
monumeulales ,  t.  II,  pp.  185-217 «  pi.  xxiii-xxix;  l'abbë  Cochet,  iVu 
mandie  soulerraine,  2«  ëdit.»  pp.  1-200,  pi.  i-vi  ;  SépuHures  gniUotses,  r 
moines,  franques  et  normandes,  par  le  même,  pp.  39-98. 

{*)  Ce  nom  de  BerUltu  figure  d^è  sur  la  liste  des  marques  de  poteri 
recueillies  dans  le  département  de  l'Allier.  (Ëd.  Tudot,  Collection 
figurines  en  argile,  p.  71.) 

(')  De  Caumont,  Cours  d'anfiqnités  monumentales,  t.  fl,  p.  220,  pl.xx 
fig.  8;  rabt)é  Cochet,  Normandie  souterraine»  2«  édit.,  pp.  64, 191-19 
pL  I,  fig.  60;  Ed.  Tudot,  Collection  de  figurines  en  argile,  p.  31,  pi.  xx 
xxvji  ;  J.  QuiCHBRAT,  AnttquHés  trouvées  récemment  à  Nîmes,  dans  la  B 
vue  des  Sociétés  savantes^  3'  série,  1. 1,  p.  141. 

(*)  L'abbé  GoeHKT«  Normandie  souterraine^  2«édit.,  p.  163. 


—    t6    — 

▼CBdiMM  jnsqu'àisis  miUe  Mstarces.  Aojourd*btii,  ajoute  le  taèrn^ 
Mteor,  le  Terre  Ap(>roebe  «ngulièremeiit  du  <siistel  {^).  # 


Une  petite  lampo  portariiTe  composée  d'i»  plateau  à  rebord, 
loufl  lequ^  est  rivée  une  tige  :  celle-d  ae  recourbe  à  la  partie 
lotérieura  et  7  préaeate  ime  bifurcotioii  propre  à  soutenir  la 
mèche;  du  côté  opposé  la  môme  tige  s'aUouge  ea' manière  de 
queue  articulée. 

Une  petite  plaque  triangulaire,  ayant  k  sa  base  une  boude  qui 
retient  un  anneau  ('). 

Une  paire  de  fibules  en  bronze  argenté. 

La  moitié  d'une  armille  plate,  qui  montre  à  Tune  de  ses 
extrémités  une  grossière  figuration  de  tête  de  serpent. 

Une  pince  à  épiler  dont  chacune  des  faces  extérieures  porte 
neuf  petits  cercles  gravés  on  creux  avec  un  point  au  centre  (•). 

Une  petite  sonnette  privée  de  sob  battant. 

Une  calotte  conique  ayant  servi  de  revêtement  à  une  tète  de 
dou. 

Un  annelot. 

Monnaie  de  Néron ,  grand  bronze,  fruste. 
Id.      de  Trajan,  moyen-bronze,  tête  radiée,  revers  fruste. 
Id.      de  Marc-Aurèle ,  moyen-bronze,  télé  laurée,  fruste. 
Id.      de  Marc-Aurèlo,  moyen-bronze,  tôte  radiée;  au  re- 
vers, une  victoire  ailée  s*appuyant  sur  un  tronc  de  palmier  qu^ 
supporte  un  bouclier  orné  de  l'inscription  suivante  :  vie.  geaii. 
-s.c.C). 

Fer* 

La  moitié  d'un  fer  de  cheval  de  forme  tout  à  fsit  moderne, 
muni  de  crampon  et  d'épongé  et  montrant  trois  trous  oblongs. 

0)  «  Neronis  principata,  rcperta  vitri  artc,  qua  noëiooscaixeeâ  duofe.... 
H-f  sex  millibus  venddret.»  —  «  Mire  ad  simiiitudinem  (crystalli)  adces- 
kere  titrea.  »  (Puif..  MUt.  nafur..  llb.  XXXVI,  c.  lxti.  tib.  XXXVIÎ,  c.  x.) 

(*)  Cf.  Mémoires  de  la  Commission  d'archéologie  de  la  Uaule'S&ên^i,  1. 111, 
p.  106,  pi.  IV,  fig.  15. 

(*)  Cf.  DB  BoifSTETTEN,  Becu$ïl  d'onliqtÊitéê  suisHS,  pi.  xxiii,  fig.  3: 
Cochet»  Normandie  souterraine,  ^  édit.,  pp.  256-357,  pi.  xi,  fig.  20; 
H.  Baudot,  Sépultures  des  lfart>ares  de  l'époque  mérotiitfieikne  (Mim.  de  la 
Comm,  des  antiq,  de  la  Côle-d'Or,  L  Y),  pp.  198-199,  pi.  xviii,  fig.  Id-ll* 

{*)  Cf.  EcKBL,  BoctritM  AMOior«m  9«l«niiii,  U  YII»  p.  âA. 


—  2«  — 
Cette  pièce,  trouvée  en  notre  jprésence,  reposait,  qu  même  ni- 
veau qu'une  de  nos  médailles  de  Harc^urèle,  sur  Taire  d'une 
sorte  de  hangar,  situé  au  centre  do  la  tilla;  elle  était  recouverte 
par  une  couche  de  déblais  épaisse  d'environ  quarante  centi- 
m&tres-,  très  abondamment  pourvue  de  tuiles  et  de  poteries  ro- 
maines. C'est  un  témoignage  de  plus  à  inscrire  en  faveur  de  la 
très  haute  antiquité  du  fer  circulaire  et  muni  dé  clous  (*),  la 
seule  formé  qui  soit  rationnelle  et  pratique. 

Deux  styles  à  écrire  :  l'un  consiste  dans  une  simple  aiguille 
carrée  à  laquelle  un  long  usage  a  communiqué  une  double 
courbure;  le  second  se  compose  d'une  aiguille  ronde  surmontée 
d'une  spatule  qui  imite  la  coupe  d'une  cloche  renversée. 

Deux  grossiers  couteau]^  à  manches  et  lames  de  fer  à  demi- 
fermés. 

Une  dizaine  de  lames  ou  fragments  de  lames  provenant  d'ins- 
truments divers. 

Un  grand  ciseau  de  sculpteur  dont  la  tète  est  mâchée  par 
suite  des  coups  de  maillet. 

Un  fer  de  faucille  n'ayant  pas  de  soie,  mais  seulement  un  trou 
à  sa  racine  pour  être  fixée  dans  un  manche. 

Une  petite  lance  en  forme  de  feuille  de  laurier,  longue  do  dix 
centimètres,  la  douille  comprise. 

Trois  entrées  de  serrures. 

Un  manche  de  clef  grossière. 

Un  loquet  dé  porte. 

Un  gond  de  porté. 

Des  pentures  de  coffres. 

Des  clous,  boulons  et  viroles  en  quantité  considérable  et 
offrant  les  formes  les  plus  variées. 

iToire  et  •«. 

Un  anneau-bague  en  ivoire. 
Une  grosse  aiguille  en  os. 

Une  tessère  de  jeii  en  ivoire,  abcompagnée  d'une  seconde  en 
terre  cuite. 
Plusieurs  défenses  de  sanglier. 
Ossements  de  cheval,  de  bœuf,  de  chien  et  de  porc. 
Coquilles  d'huttres. 

(>)  Cochet,  Le  Tûmbtàu  de  Chlldirie  l»,  pp.  149-165. 


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Soc.d'Em.  duDoubs.lôGS . 

Les  Camps  etc.clnl^se. 


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CùU.  des  C/l4m|iMe-la*Vic/dire 


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CASTELLUM  DE  DAME- JE.M^^ . 


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—    27    — 

LISTE 

Des  Souscripteurs  aux  fouillas  d'Alaise  da  1862. 


fip. 

La  Société  D*EMULAtioif  du  Doubs 200 

M.  HenrpBoRDiER,  archiviste-paléographe 100 

M.  CHAMBETROif ,  0.  ^,  chef  d^escadfOD  d'artillerie  ...  40 
M.  Courbée,  caissier  de  Tadministratioa  du  Muséum  d'his- 
toire naturelle 30 

M.  Gros,  0.  ^,  lieutenant-colonel  d'artillerie 10 

M.  Lyautbt,  g.  0.  ife,  général  de  division  d'artillerie, 

sénateur 200 

M.  Henri  Martin,  historien 30 

Produit  d'une  souscription  ouverte  et  recueillie  par  M. 

C.-A.  Paravet,  ^,  ancien  conseiller  d'Etat,  à  Paris.  .  500 

M.  le  baron  Alexandre  de  Saint-Juan 5 

M.  Vautré,  0.  !^,  chef  d'escadron  d'artillerie 10 


L'INSCRIPTION  TUMULAIRE  DE  SILVESTRE  Y 

IVÊQUE  DE  BESANCON 
Par  M.  AUGUSTE  CASTAN. 


•  émiee  dn  «4  téwrî^r  fl««t. 


Un  safvant  épfgràphisto,  M.  Edmoné  Le  filanl,  iïi*aTant  dé- 
mandé, dans  rintéfôt  de  soû  beau  recnoîl  des  fnscripHons 
thfétWTtnes  de  la  Gaule  (*),  un  estampage  de  la  pierre  sépul- 
crale qu' abrite  notre  église  de  Saint-Ferjeux ,  je  me  sui«  Tondu 
avec  empresscntent  à  ce  désir.  J*ai  profité  d'aillouri  de  la 
circonstance  pour  étudier  à  nouveau  cet  intéressant  Utulus, 
dont  aucun  de  nos  devanciers  n'a  fourni  une  lecture  satisEao*- 
Sente. 

Voici  d*abord  la  liste  des  huit  ouvrages  oU  notre  inscription 
se  trouve  mentionnée  : 

DuNOD,  Histoire  de  Véglise  de  Besançon,  à  la  suite  de  YHis- 
toire  des  Séquanois  (1735) ,  p.  43  ;  —  Dunod  ,  Histoire  de  l'é- 
glise, ville  et  diocèse  de  Besançon,  1. 1  (1750),  p.  41>  —  D.  A. 
Ferron,  Dissertation  sur  V ordre  chronologique  des  évêques 
de  Besançon  (1779),  dans  les  Mémoires  et  documents  inédits 
pour  servir  à  V histoire  de  la  Franche-Comté,  t.  II  (1839),  p.  1 43  ; 
—  Baverel  ,  Description  des  monuments  du  moyen-âge  de  la 
Franche-Comté,  manusc.  de  la  biblioth.  de  Besançon  (1817), 
p.  25  ;  —  Richard  ,  Histoire  des  diocèses  de  Besançon  et  de 
Saint-Claude,  1. 1  (1847),  p.  29  ;  —  Vie  des  saints  de  Franche- 
Comté,  par  les  professeurs  du  collège  Saint-François-Xavier 
1. 1  (1854),  p.  87  ^ —  Gallia  christiana,  t.  XV,  aucl.  B.  Hauréau 


P)  1nscr\pl\on$  chrétiennes  de  la  Gaule  antérieures  au  yiiv  siècle,  par  Ed- 
mond Le  Blart,  Paria,  imprimerie  impériale,  i'^  volume,  1856,  in-4o;  le 
3*  volume  est  en  préparation. 


-    M    - 
(4M0),  ool.  T;  -r-  A.  Dsucaoix  wx  A.  CaiSuh  ,  Guide  de.  Hér- 
tranget  à  Beeançan  (4860),  p»  4S0. 

Yoici  ensoita  la  refiroduetioii  exacte  de  la  partie  qui  iv>u9  reste 
du  tUulue  de  Saint-Ferjeux  : 

ilSILVESTER 
EPISCOP 
QVIVIXITINPAC 
ANNyXXXXVIII-1 
MANSITINEPISC 
ANNVXXII     FL» 

Hauteur  :  0,80;  largeur  :  0,60* 

D'après  les  inscriptions  contemporaines,  nous  restituons  ce 
texte  de  la  manière  suivante  : 

Hic  poeitus  est  |{  ben.  merit.  Silvbster  ||  episgop«  H  QUt 

vixiTnfPÀCe  II  Amr.  xxxxTiii.  m ||  hànsit  in  ipiscop^.  || 

ANif.  xxn.  Fl.  Il  ....  et,.,,  vv,  ce.  \\  decessit  d 

Et  nous  traduisons  ainsi  : 

Ici  est  déposé  le  bien  méritant  Sïlvestre,  «vèque,  QWi  vécut 

BN  PAIX,  QUARANTE-HUIT  ANS mois,    DEMEURA  VINaT-DHUX  ANS» 

DAjîs  t'fepiscopAT,  décéda,  Piavius et étant  consuls,  te 

jour 

€  L'on  a  construit,  il  y  a  environ  vingt  ans,  écrivait,  en  1750, 
l'historien  Dunod,  une  nouvelle  ofaapelle  sur  le  tombeau  de  nos 
sainl3  apôtres  dans  réglise  de  Saint-Ferjeux;  et  en  y  travaillant 
Ton  trouva  deux  sarcophages  et  une.  inscription  conçue  en  ces. 
termes  :  Silvester  Episcopus,  qui  Tixit  in  pace  ann.  48  at 
inansit  in  Episcopatu  ann,  2ïî.  La  pierre  sur  laquelle  est  cette 
inscription  a  été  incrustée  dans  le  mur  de  Téglisc^  de  S^int- 
FMjeux». .  (').  »  Dans  ua  récit  antérieur  de  la  même  découverte, 
Dunod  ne  parie  que  d*un  seul  «  grand  sarcophage  de  pierre  de. 
vergeijne  couvert  en.  dos-d'âne,  dans  lequel  il  n'y  avait  point 
d!Qas^BiQ[Bis,(*j.  » 

Les  trois'  aneiens  catalogues  des  archevêques  de  Besançoa ,, 
dont  deux  appartiennent  au  onzième  siècle  et  Fautre  au  seizième, 


(!)  BàMH  àfi  VégH$0,  tille  et.  âiqeèse  ût  Be$Msoih  t»  1,  p,  il. 
(?^^  iMêkit  dei'i§liee  de.  Bemnçim^  à  lésiùte  4e  J'ilifkNrfr  des  Sti^Memi^ 
p.  44. 


fv.>m^  ^lur  «>^  jMtM  4Mir  W  Mtjnrologe  de  la  même  église , 
3c  :*.U*ui  {«  m  ma  mâic  iit  mm  de  Sîlvestre;  ils  lui  attribuent 
rtf^««Mtt  *  ïM«^  ^iA»  fiWBsWe  de  Saint-Maurice  {*),  et 
iiuii;uv*ul  >d  cvoiïmfuxiOCTttsoQ  sous  la  date  du  10  mai  (').  Les 
tk-iiiv-N  4aa.»t^-s  9«M&  c^bMueiit  unanimes  pour  faire  de  Sil- 
>VMi\'  c  >avvsîs>cuf  'jai3i%\liat  de  Tévôquc  Anian  (') ,  qui  bâtit 
■4uv>  ,v''^  ^'J^  •*  *****^  sn^ulcrale  des  apôtres  Ferréol  et  Fer- 
>w  À*^fi  i  '>^**  rvCwuYé  miraculeusement  les  corps  au  temps 
gN>  «M^*\N:vars  \,jiktiliDien  et  Valons  {*).  Il  est  certain  que  Sii- 
^^^mtv  iit(  ^ttM>%«4i  dans  le  même  lieu  que  son  prédécesseur, 
vNjtt'  ic  »Mii\>itv>lvy«  do  Téglise  de  Besançon  mentionne ,  sous  la 
%jï>A>  iu  1^  jttui«  b  translation  des  restes  de  ces  deux  prélats  {^), 
A»i4«  4^\4nl  c#^  k  fondateur  de  la  basilique  dédiée  aux  saints 
)fVrvx>M  <i  rcrj\Hix,  on  a  eu  toute  raison  de  penser  qu*il  y  avait 
#|ià  :i4  ;wyMllw»>  ce  qu'aurait  fait  aussi  son  successeur,  qui  peut- 
Mr^*^«U4KikeVf&  Védiflce..  La  translation  de  leurs  reliques  prou- 
\vr«il  vl'^iUeMr»  que  ces  deux  évêques  n'avaient  été  inhuniés 
^us  «ucuu^  dos  deux  cathédrales  de  Besançon. 

t»  «MHid  Silvestre  doit  aux  travaux  de  la  critique  son  intro- 
^Hî««  U«os  la  liste  de  nos  archevêques  (*).  Il  n*est  connu  que 
yior  M*  souscriptions  aux  actes  du  quatrième  concile  de  Paris  et 
A^  (MN^iior  et  second  conciles  de  Mâcon  p).  Or,  les  érudits  les 


^)  «  S«  ^LVCSTER  :  hic  sdificavit  ecolesiam  S.  Mauritii.  »  {Catalogug 
«f^Mr^  M»««  ap*  DoNOD,  loc.  cil.,  preuves*)  —  «  Il  fict  bastir  l'église  Sainct- 
lUMi^  «  ^Ckêlnlogue  des  archevesqueM  et  èvesques  de  la  cité  de  Crisopolis, 
è  K^4W^  HiMiicoft,  dans  les  Documents  inédits  pour  servir  à  Vhistoire  de 
h  Hi^mfkhC^mti,  t.  il,  p.  17.) 

^\  %  A|mhI  Vesnnt.,  S.  Silvestri,  episcopi  ejusd.  cirit  »  (Marlyrologium 
f^(f«^  I4lliiil*»  tp.  DuNOD,  Hist,  de  l'église,  ville  et  dioc.  de  Betançon,  1. 1, 

{^)  «^  AHlâNUS.  -^  S.  SiLVESTBR.  »  {AntiquioT  ealalogus  archiep.  bisunt., 
M^  HVKO»  «p*  cit.,  pr.)  —  «  Après  le  décès  heureulx  et  paisible  de  saiact 
Allkm  ÙlTMtre  obtint  la  charge  épiscopalle.  »  {Chalalogue,  p;  17.) 

(^)  %  S»  Anunds  :  hic,  tempore  Valentiniani  et  Valentis,  œdiOcavit  cccIq- 

•lam  Mnc'lorum  Ferreoli  et  Ferrucii.  milliario  ac  semis  ab  urbe  distan* 

lflM«  9  [fMm  €atÊlogus,loc.  cil.)  — '  Cf.  Acta  SS.  Septembris,  t  II,  p.  534.) 

,  (M  t  kpvtà  bituntinam  urbero,  translatio  SS.  Aniani  et  Silvestri,  epis-^ 

tôporum  <ijusd.  urbis.  »  {^artyrologium  cit.) 

\^)  J«4.  Chiffletii  Vesontio,  pars  2%  p.  119. 

\^)  1)«  FiMiO!!,  bissertoHm  sur  tordre  chronologie  lie  des  évéques  de  Be- 
icilftiii  dait  û»  Dotumenti  inid.  pour  servira  Vhist.  de  la  Franche-Comté, 
t.  Il,  pp.  7».  180  et  181. 


-  il   — 

plus  Gompétenls  assignent  au  quatrième  concile  do  Paris  là 
date  de  573  et  au  second  concile  de  Mâcon  celle  de  585  (*).  Un 
ioterTallo  de  près  de  deux  ^ècles  séparerait  donc  les  épisoopats 
des  donx  SiWestre. 

Auquel  des  deux  prélais  homonymes  y  àrtril  lieu  d'attribuer 
le  lieuliesdeSaint-Ferjeux? 

Tous  nos  écrivains  locaux  qui  se  sont  occupés  de  cette  ques- 
tion, Font  résolue  dans  le  sens  du  premier  Silvestre.  Dunod 
àrait  jugé  que  Tinscription  qui  nous  occupe  appartenait  au  qua- 
trième siècle,  et  les  données  historiques  exposées  ci-dessus  ten-< 
daient  à  faire  penser  que  Siiyestre  l"  avait  été  epsevoli  dans  le 
tombeau  des  apôtres  de  la  province.  A  cette  opinion,  que  je 
partage,  M.  £cbuond  Le  Blant  oppose  les  caractères  paléogra- 
phiques  du  titulus;  il  lui  paraît  difficile  d*9ttribuer  au  quatrième 
siècle  des  è,  des  p  et  des  t  munis  de  hastes  qui  dépassent  par 
le  haut  et  par  le  bas  la  justification  de  la  lettre ,  des  a  dont  la 
barre  a  la  forme  du  v,  un  u  en  manière  de  lyre,  un  o  en  forme 
de  poire.  Ces  signes  d'une  décadence  précoce  n*ont  rien,  selon 
moi ,  qui  no  convienne  parfaitement  au  Besançon  de  la  fin  du 
quatrième  siècle.  Située  sur  Ja  route  natureîfe  des  invasions 
germaniques,  cette  ville  avait  été  ruinée  de  fond  en  comble  en 
355 ,  c'est-à-dire  près  d'un  demi-sifclc  avant  la  plupart  des 
autres  villes  de  la  Gaule,  et  la  navrante  pointure  qu'en  traçait 
Julien  (*),  cinq  ou  six  ans  après  ce  désastre,  permet  d'y  supposer 
de  bonne  heure  un  oubli  profond  des  traditions  de  l'art.  Les 
deux  lettres  fl  qui  terminent,  la  partie  subsistante  du  iitulus,  et 
dans  lesquelles  je  ne  puis  voir  que  le  début  d'une  formule  de 
datation  consulaire,  achèvent,  à  mon  sens,  de  trancher  la  ques- 
tion. Le  dernier  consul  qu'on  trouve  nommé  dans  les  inscrip- 
tions de  la  Gaule  est  Justin  le  jeune,  qui  florissait  en  450.  Passé 
cette  année,  les  auteurs  d'épitaphes  qui  suivent  encore  la  chro- 
nologie consulaire,  font  invariablement  précéder  le  nom  de 
Justin  d'un  nombre  d'années  et  des  sigles  p.  c  (post  consulat 
tum),  fixant  par  ce  moyen  la  distance  qui  sépare  leur  rédaction 

(*)  Arl  de  vètifier  les  dates,  3»  édit..  1. 1,  pp.  162-153. 

(*)  «  'EîteI  fis  Tcgpl  T^v  PixevxCwva*  (woXCxviov  fie  vûv  Itrciv  àvgiXïijiji^vïi, 
ïtàXai  fia  ttSYàXyi  Te  ^v,  xal  TioXuTeXe^w  Upoîç  ixexoffjiTjTO,...)  (JULUNI  IMP. 
ephiola  xxxYiii,  Max'mo  philosoplw,  inter  ejusd.  opero,  Lip^iœ,  1696, 
in-fol.,  p.  414.) 


^  ai  - 

^e  Tan  540  (^).  Notre  inscription,  préseutaitt  ua  co^[nomen  de 
cofisul  dépourvu  de  sigles  et  de  chiffres  préliminaires,  est  for- 
eément  antérieure  à  l'année  541  •  Elle  ne  se  rapporte  pas  dès 
lors  à  Silvestre  II,  ce  prélat  ne  pouvant  avoir  occupé  le  siège  de 
Besançon  qu*après  l'an  566  (')• 

Il  s*agit  donc  bien  du  monument  funèbre  de  Silvestre  P% 
dont  répîscopat  paraît  devoir  être  placé  entre  les  années  374  et 
S96  (•). 

Le  Htulus  de  Saint-Ferjeux  occupe  encore,  dans  la  paroi 
orientale  de  Téglise,  la  place  que  les  bénédictins  lui  avaient 
assignée  lors  de  sa  découverte.  Après  l'avoir  débarrassé  d*unc 
eouche  épaisse  de  badigeon ,  j*ai  reconnu  que  sa  matière  est  un 
porfAiyre  verdAtre»  très  dur,  provenant  vraisemblablement  de  la 
montagne  de  la  Serre,  dans  l'arrondissement  de  Dole  (Jura) , 
L'un  des  deux  points  de  la  Frandie-Comté  oh  affleurent  les 
terrains  granitiques^ 


{^  E.  Le  Blant.  Recueil  âes  iu$cHpi\oni  chrétiennes  de  la  Gaule ,  1. 1, 
pp.  41.  109  et  148; 
HD.  Ffftsav.  meBfiHedîcn,  pp«  78*  179  et  ISO. 
0  lo*«  RP*  73  et  143» 


.'/  A  .     >t    '•'  i 


NOTE 

m  QUELQUES  FORMES  CRISTALLINES  DE  LA  KEIGE 

PAR  M.  GEORGES  SIRE. 


méaneem  des  «1  avril  el  •  mal  «SOS. 


4.  Le  20  février  1863,  vers  trois  heures  du  soir,  par  une 
température  de  —  0*,6,  il  est  tombé,  à  Besançon,  une  neige 
remarquable  par  sa  finesse  et  son  aspect  cristallin.  Cette  neige 
est  arrivée  en  abondance  et  a  recouvert  en  peu  d'instants  celle 
qui  était  tombée  les  jours  précédents  et  pendant  la  matinée  du 
même  jour.  Le  caractère  spécial  de  cette  neige  était  un  miroi- 
tage  particulier  qui  fixa  mon  attention,  et  un  examen,  superficiel 
d*abord,  me  détermina  à  en  faire  une  étude  plus  approfondie. 
Je  ne  tardai  pas  à  reconnaître  que  chaque  parcelle  était  isolée, 
et  constituait  une  paillette  très  nettement  cristallisée ,  formée 
d*un  cristal  unique ,  ou  d*un'  groupement  régulier  de  cristaux 
élémentaires  disposés  sur  le  même  plan. 

Depuis  la  date  précitée,  je  n*ai  jamais  observé  de  neige  formée 
de  paillettes  aussi  complètement  isolées  ni  aussi  régulièrement 
cristallisées,  si  ce  n'est  le  7  février  1862,  oîi  j*ai  reconnu  dans 
la  neige  tombée  ce  jour,  une  grande  quantité  d'étoiles  iso- 
lées affectant  quelques-unes  des  formes  cristalline*  que  j'avais 
soigneusement  notées  lors  de  mes  observations  do  1853.  C'est 
la  coïncidence  mensuelle  do  ces  observations  qui  me  fait  publier 
le  résultat  de  mon  examen. 

2.  On  sait  que  les  flocons  de  neige  sont  formés  par  des  cris- 
taux de  glace  diversement  groupés  et  en  quelque  sorte  feutrés. 
Les  formes  dominantes  sont  des  prismes  droits,  à  six  pans, 
donnant  naissance,  par  suite  de.  modifications,  à  des  lamelles 
plus  ou  moins  étendues,  notamment  à  des  paillettes  hexaé- 
driques  parfaitement  régulières;  ce  qui  indique  que  la  forme 
cristalline  de  la  glace  appartient  au  système  rhomboédrique. 

3 


—   u   — 

Dans  la  ncigo  tonibée  à  Besançon,  en  icvrier  1853  et  février 
1862,  quelques  paillettes,  assez  rares  du  reste,  se  réduisaient  à 
une  seule  plaque  hexagonale  très  régulière;  mais  la  majorité 
des  paillettes  avaient  des  formes  plus  compliquées.  Toutes, 
sans  exception,  avaient  pour  noyau  une  lamelle  hexagonale  ré- 
gulière autour  de  laquelle  étaient  groupées  d'autres  lamelles 
plus  petites  et  de  même  forme,  ou  bien  des  prismes  donnant 
lieu,  par  leur  disposition  symétrique,  à  des  assemblages  étoiles 
d'une  grande  régularité,  ainsi  qu'on  pourra  s'en  convaincre 
par  les  figures  de  la  planche  qui  est  à  la  fin  de  cette  note  ('). 
Beaucoup  de  paillettes  n'étaient  pas  complètes,  surtout  dans  les 
formes  compliquées,  mais  il  était  facile  de  reconnaître  qu'elles 
avaient  été  entières ,  et  seulement  altérées  dans  leur  chute.  Je 
dois  dire  que  les  échantillons  parfaitement  intacts  étaient  fort 
nombreux,  tous  très  distincts  les  uns  des  autres,  reposant  hori- 
zontalement pour  la  plupart,  et  donnant  heu  à  la  réflexion  spé- 
culaire  dont  il  a  été  fait  mention  au  début  do  cette  note. 

Le  diamètre  des  paillettes  variait  de  5  à  8  millimètres;  les 
lîg.  6,  8  et  12  étaient  les  plus  grandes  elles  plus  nombreuses. 

La  surface  des  paillettes  hoxaédriques  simples  (fig.  1)  n'était 
pas  rigoureusement  plane ,  elle  était  striée  suivant  des  lignes 
parallèles  au  périmètre.  Ces  stries,  produites  par  des  couches  de 
glace  d'épaisseur  variable ,  s'observaient  aussi  sur  les  plaques 
hexagonales  formant  le  noyau  des  cristallisations  plus  compli- 
quées, mais  elles  étaient  moins  accusées  et  moins  nombreuses. 

La  partie  centrale  de  la  plupart  des  paillettes  (fig.  5  et  11  ) 
présentait  par  réflexion  une  teinte  rouge  entourée  d'une  zone 
verte.  L'extrême  fragilité  de  ces  lamelles  ne  m'a  pas  permis  de 
déterminc^si  cette  coloration  était  due  aune  lame  mince  de 
glace,  ou  à  une  lame  mince  d'air  interposée,  par  suite  d'un  cli- 
vage do  la  lamelle  centrale.  Ces  paillettes  au  centre  coloré, 
disséminées  ça  et  là  ,  donnaient  à  la  neige  un  aspect  des  plus 
singuliers. 

3.  La  neige  est  généralement  attribuée  à  la  congélation  de 
la  vapeur  d'eau  contenue  dans  l'atmosphère,  lorsque  la  tempé- 
rature de  l'air  est  inférieure  à  zéro.  Comme  la  quantité  de 


P)  Ces  figure»  ont  été  amplifiée»  en  conservant  le  rapport  des  diverses 
parties. 


—    35    — 
vapeur  d'eau  en  suspension  dans  l'air  est  d'autant  moindre  que 
la  lomporaturo  est  plus,  basse,  la  quantité  do  neige  qui  tombe 
est  aussi  d'autant  moindre  que  l'air  est  plus  froid. 

Le  mode  do  formation  de  la  neige  dans  l'atmosphère  est  en- 
toure du  môme  mystère  que  la  formation  de  la  pluie.  Cela  tient 
à  ce  qu'on  ignore  encore  la  constitution  physique  de  la  vapeur 
d'eau.  Les  météorologistes  sont  loin  d'être  d'accord  à  cet  égard. 
Les  uns  prétendent  qu'au  moment  de  la  condensation,  la  vapeur 
d'eau  aériforme  se  résout  en  très  petites  sphérules  liquides 
pleines,  qui,  en  se  réunissant  à  d'autres  sphérules  analogues, 
donnent  naissance  h  dos  sphérules  plus  grosses,  et,  ainsi  de  suite, 
jusqu'à  la  production  des  gouttes  de  pluie.  Les  autres  admettent 
que  la  condensation  engendre  des  sphérules  creuses,  contenant 
de  l'air,  désignées  sous  le  nom  de  vésicules,  analogues  à  do  très 
petites  bulles  d'eau  de  savon.  De  là ,  le  nom  de  vapeur  vésicu- 
laire  donné  à  la  vapeur  d'eau  apparente  qui  constitue  les  nuages 
et  les  brouillards. 

La  seconde  hypothèse  a  été  émise  par  Ualley,  et  adoptée  par 
Saussure.  Ce  dernier,  en  observant  à  la  loupe  de  la  vapeur 
qui  s'élevait  d'un  vase  contenant  do  l'eau  noircie,  vit  des  glo- 
bules de  diverses  grosseurs  traverser  rapidement  le  champ  de 
l'instrument,  tandis  que  d'autres  globules  retombaient  dans  le 
liquide  ;  ceux-ci  lui  paraissaient  être  des  globules  pleins.  Le 
même  météorologiste  a  observé  des  faits  semblables  en  explo- 
rant un  brouillard,  en  ayant  soin  de  placer  un  corps  noir  der- 
rière la  loupe 

Enfin,' M.  Kratzenstein  prétend  avoir  observé  des  couleurs  à 
la  surface  des  sphérules  qui  s'élevaient  de  l'eau  chaude,  cou- 
leurs qu'il  a  comparées  à  celles  des  lames  minces. 

4.  Il  résulte  de  ce  qui  précède ,  que  les  observations  sur  la 
constitution  des  particules  de  la  vapeur  d'eau  sont  peu  nom- 
breuses, et  qu'on  sait  fort  peu  de  chose  sur  leur  forme.  Les 
seules  mesures  un  peu  précises  portent  sur  la  dimension  de  ces 
particules;  question  qui  a  beaucoup  occupé  les  météorologiste». 
Saussure,  à  la  suite  de  mesures  microscopiques  directes, 
assigne  aux  plus  petites  particules  des  brouillards  un  diamètre 
de  0""",00o9,  et  le  double  aux  plus  grosses,  ou  0'"»,0i18,  c'est- 
à-dire  environ  un  centième  de  millimètre. 


-    36    - 

M.  Kœmtz  a  calculé  le  diamètre  des  particules  de  vapeur  qui 
forment  les  nuages,  d'après  le  diamètre  des  couronnes  ou  cercles 
colorés  qui  entourent  le  soleil  ou  la  lune,  lorsque  la  lumière  de 
ces  astres  traverse  un  nuage  de  faible  épaisseur.  Ces  cercles 
sont  équidistants,  mais  leur  diamètre  angulaire  n'est  pas  cons- 
tant, ce  qui  les  distingue  des  halos.  Bien  souvent,  les  couronnes 
ne  sont  pas  visibles  à  cause  de  l'éclat  du  soleil,  mais  on  les 
aperçoit  dès  qu'on  cache  l'astre  avec  un  petit  écran  circulaire, 
ou  qu'on  observe  son  image  par  réflexion  sur  un  liquide.  La 
lune  donne  aussi  des  couronnes,  mais  très  prdes  relativement  à 
celles  du  soleil. 

Il  est  hors  de  doute  que  les  couronnes  sont  produites  par  des 
particules  d'eau  interposées  entre  notre  œil  et  l'astre,  mais  cela 
n'implique  pas  que  ces  particules  sont  sphériques ,  car  ce  phé- 
nomène peut  être  produit  artificiellement  de  diverses  manières. 

En  effet  :  on  obtient  des  couronnes  en  projetant  uniformé- 
ment sur  une  lame  de  verre,  du  lycopode,  de  la  poussière  du 
Lycoperdon,  des  globules  du  sang,  en  général  des  poussières 
fines  dont  le  plus  grand  nombre  des  grains  sont  égaux  et  en 
regardant  la  flamme  d'une  bougie  à  travers  cette  lame.  On 
distingue  trois  ou  quatre  cercles  irisés,  équidistants  et  ayant  la 
couleur  violette  en  dehors.  Les  poils  très  fins,  comme  ceux  du 
lièvre,  donnent  aussi  des  couronnes,  lorsque  ces  poils  sont 
confusément  feutrés  entre  deux  lames  de  verre.  Mais  les  poudres 
fines  obtenues  mécaniquement  ne  donnent  pas  de  cercles  colorés 
à  cause  de  l'inégalité  de  leurs  grains^  On  en  conclut,  que,  si 
la  vapeur  d'eau  produit  fréquemment  lo  phénomène  des  cou- 
ronnes, c'est  que  les  particules  aqueuses  qui  la  constituent  ont 
des  dimensions  sensiblement  uniformes.  Or,  que  ces  particules 
soient  creuses  ou  pleines,  dès  l'instant  qu'on  admet  qu'elles 
possèdent  l'état  liquide,  la  cohésion  doit  disposer  les  atomes 
symétriquement  autour  d'un  centre  commun,  c'est-à-dire  en 
sphérules.  Il  s'agit  donc  ici  du  diamètre  de  ces  sphérules. 

M.  Kœmtz  a  mesuré  fréquemment  ce  diamètre,  et  il  l'a  trouvé 
variable  dans  les  différents  mois  de  l'année.  Il  est  plus  petit  en 
été  qu'en  hiver.  Le  maximum  a  lieu  en  décembre,  il  est  alors 
de  0"",035;  le  minimum  s'observe  en  mai,  il  est  de  O^'^jOloô. 
Du  reste,  M.  Kœmtz  a  constaté  que  le  diamètre  des  sphérules 
change  dans  le  même  mois ,  qu'il  augmente  quand  le  temps  est 


—    37    — 
à  la  pluie,  qu'il  est  fort  inégal  dans  un  môme  nuage,  et  qu'on 
peut  l'évaluer  à  O^'^jOâii,  en  moyenne. 

Quand  on  reproduit  artificiellement  les  couronnes,  il  est  facile 
de  constater  que  leur  dianii  tre  est  d'autant  moindre  qu'on  opère 
avec  des  poudi*es  à  grains  plus  gros ,  et  qu'il  est  d'autant  plus 
grand  qu'on  emploie  des  .poudres  plus  tenues  ;  on  en  conclut, 
par  analogie,  que  plus  le  diamètre  des  couronnes  qui  entourent 
le  soleil  est  grand,  plus  le  diamètre  des  spliérules  do  vapeur 
doit  être  petit.  Ce  cas  est  celui  qu'on  observe,  en  général,  par 
le  beau  temps,  tandis  qu'en  hiver  et  par  les  temps  de  pluie  les 
cercles  irisés  sont  très  voisins  de  l'astre  et  plus  vifs  en  couleurs. 
Les  sphérules  sont  alors  plus  grosses  et  probablement  plu» 
nombreuses. 

Les  moyens  de  mesurer  les  sphérules  de  vapeur  d'eau  étant 
ainsi  sommairement  rappelés,  examinons  les  preuves  citées  à 
l'appui  des  deux  hypothèses  émises  sur  la  constitution  physique 
de  ces  sphérules. 

5.  Les  partisans  de  la  vapeur  vésiculaire  avancent  le  fait 
qu'on  voit  les  particules  des  brouillards  rebondir  à  la  surface 
de  l'eau,  ou  des  corpssecs,  à  la  façon  des  bulles  de  savon;  mais 
on  peut  objecter  qu'on  observe  le  même  fait  avec  des  gouttes 
d'eau  pleines,  de  plusieurs  milUmètres  de  diamètre,  lorsqu'on 
frappe  la  surface  de  l'eau  avec  un  bâton  par  un  temps  sec.  On 
détermine  ainsi  la  formation  d'une  foule  de  gouttelettes  qui  re- 
tombent et  roulent  à  la  surface  de  l'eau  sans  s'y  mêler. 

La  grande  difficulté  dans  l'hypothèse  de  la  vapeur  vésiculaire 
est  l'explication  du  mode  de  formation  des  vésicules.  Est-il  ad- 
missible, par  exemple,  que  lors  de  la  vaporisation  de  l'eau,  de 
petites  nappes  liquides  puissent  se  séparer  de  la  surface,  enve- 
lopper tout  à  coup  de  petits  volumes  d'air  pour  former  des  petits 
ballons  qui  se  répandraient  ensuite  dans  l'air  environnant?  Cela 
n'est  pas  présumable,  lors  même  qu'il  existe  quelques  expérien- 
ces qui  offrent  une  certaine  analogie  avec  ce  mode  de  formation. 

En  effet,  M.  Félix  Plateau  (*)  a  fait  connaître  récemment  un 
nouveau  mode  de  génération  des  bulles  de  savon.  Il  consiste  à 
verser  dans  une  capsule  une  dissolution  savonneuse  composée 
de  1  partie  de  savon  de  Marseille  et  de  40  parties  d'eau  pure, 

(^)  Bulletins  de  V Académie  rotjale  de  Belgique»  2«n«  série,  tome  XIIT. 


—  38  — 
à  prendre  cette  capsule  en  mains  et  à  tourner  sur  soi-même  de 
manière  à  projeter  le  liquide  sous  un  angle  de  45**  environ.  Le 
liquide  ainsi  projeté  forme  une  nappe  plus  ou  moins  déchiquetée 
sur  les  bords  ,  une  bonne  partie  de  la  masse  liquide  se  résout  eu 
gouttes  pleines,  tandis  que  le  reste  donne  naissance  h  un  nombre 
variable  de  bulles,  dont  quelques-unes  atteignent,  parfois,  7  à 
8  centimètres  de  diamètre.  Il  est  nécessaire  de  projeter  le  liquide 
d'une  certaine  hauteur,  du  premier  étage  d'une  maison,  par 
exemple. 

Mais  une  autre  expérience  qui  offre  plus  d'analogie  avec  ce 
qui  pourrait  se  passer  dans  la  nature,  du  moins  dans  quelques 
cas  particuliers,  est  celle  que  Tauteur  de  cette  notice  a  faite  en 
commun  avec  M.  Minary,  ingénieur  des  forges  de  Franche- 
Comté  (*).  Cette  expérience  consiste  à  verser  dans  une  certaine 
quantité  d'huile  d'olive,  une  fois  et  demie  à  deux  fois  son  volume 
d'acide  sulfurique  concentré,  et  à  agiter  violemment  le  mélange 
à  l'aide  d'une  baguette  de  verre. 

L'agitation  étant  pratiquée  dans  un  verre  à  pied  d'une  capa- 
cité convenable,  on  ne  tarde  pas  à  voir  s'élever  du  mélange  une 
foule  de  petites  bulles  creuses  qui  voltigent  dans  tous  les  sens. 
Les  plus  grosses  (qui  atteignent  parfois  1^2  centimètres  de 
diamètre)  retombent  le  plus  souvent  dans  le  mélange  après  une 
faible  ascension,  mais  les  plus  petites  s'élancent  facilement  dans 
l'air  ambiant  en  trahissant  ses  agitations.  Il  se  produit  dans  ces 
circonstances  des  bulles  d'une  grande  ténuité,  et  d'autant  plus 
nombreuses  que  l'agitation  est  plus  violente,  et  effectuée  dans 
un  certain  sens  qui  paraît  favoriser -leur  formation.  Mais  c'est 
surtout  quand  on  opère  dans  un  vase  un  peu  large,  telle  qu'une 
assiette,  et  qu'on  agite  le  mélange  avec  une  spatule  ou  une 
fourchette  étamée,  que  la  production  des  bulles  est  vraiment 
prodigieuse. 

Lorsque  les  bulles  sont  restées  un  certain  temps  en  suspen- 
sion dans  l'air,  elles  présentent  les  couleurs  des  lames  minces, 
comme  les  bulles  de  savon.  D'après  l'odeur  qu'elles  répandent 
au  moment  ou  elles  échtent,  elles  semblent  remplies  d'un  mé- 
lange d'air  et  d'acide  sulfureux.  On  constate,  en  effet,  qu'une 
certaine  quantité  de  ce  dernier  gaz  se  dégage  du  mélange,  dont 

(^)  Comptes  rendus  de  V Académie  des  Scieuces,  tome  LV,  page  515. 


—  39  — 
la  (empérataro  s*élève  beaucoup  dans  Jes  premiers  instants  de 
Tagitatioa.  On  serait  tenté  d'attribuer  Tasconsion  des  bulles  à 
ce  dégagement  do  chaleur,  mais  les  auteurs  do  cette  expérience 
se  sont  assurés  que  la  production  des  bulles  est  aussi  abondante, 
sinon  plus,  lorsqu'on  agite  le  mt'lan^'e  vingt-quatre  heures  et 
même  quarante-huit  heures  après  sa  composition.  Au  bout  de 
ce  temps ,  et  suivaul  la  qualité  de  l'huile,  il  peut  arriver  que  lo 
mélange  est  tellement  visqueux,  cpio  l'agilation  est  presque  im- 
possible et  le  résultat  négatif.  Dans  ce  cas  ,  une  légt'Te  addition 
d'acide  sulfurique  rend  au  mélange  toutes  ses  propriétés. 

L'expérience  réussit  bien  avec  la  plupart  des  huiles  liquides  à 
la  température  ordinaire;  cependant  l'huile  d'olive  pure  semble 
donner  les  résultats  les  plus  certains. 

En  observant,  à  la  loupe,  les  bulles  qui  ont  flotté  quelque 
temps,  on  reconnaît  que  leur  surface  est  couverte  do  petites 
ampoules  qui  paraissent  dues  à  une  séparation  des  liquides  qui 
constituent  le  mélange.  Lorsque  les  grosses  bulles  crèvent,  elles 
donnent  naissance  à  un  petit  brouillard  local  durant  quelques 
secondes,  formé  de  particules  probablement  sphériques  et  que 
M.  Minary  et  moi  sommes  portés  à  regarder  comme  creuses, 
sans  que  nous  puissions  rien  affirmer  à  cet  égard.  Si  l'on  inter- 
cepte le  passage  à  quelques  bulles,  elles  laissent  sur  lo  papier 
de  tournesol  une  empreinte  fortement  rjugio  qui  accuse  la  pré- 
sence de  l'acide  sulfurique  dans  leur  enveloppe. 

Ce  qu'il  y  a  de  particulier,  c'est  que  le  mélange  huile  et  acide 
ne  permet  pas  de  soufïler  facilement  des  bulles  à  l'extrémité 
d'un  tube  évasé.  C'est  à  peine  si  l'on  peut  en  produire  do  1  à 
2  centimètres  de  diamètre,  qui  d'ailleurs  no  persistent  pas; 
tandis  que  l'eau  de  savon  et  lo  liquide  glycérique  de  M.  /.  Pla- 
teau ,  si  favorables  à  la  production  des  bulles  par  l'insufllation, 
emprisonnent  dans  des  cloisons  liquides  chaque  bulle  gazeuse 
qui  tond  à  s'échapper,  forment  de  la  mousse,  mais  no  laissent 
pas  dégager  abondamment  des  bulles  par  l'agitation,  comme 
cela  a  lieu  avec  le  mélange  acide  ci-dessus. 

Le  célèbre  professeur  do  l'université  de  Gand ,  qui  voit  dans 
Texpérienco  de  son  Ois  un  argument  à  l'appui  de  la  vapeur 
vésiculaire  des  nuages,  ne  se  dissimule  pas  toutefois  la  difficulté 
de  concevoir  la  formation  préalable  d'une  nappe  liquide.  De 
même,  la  formation  de  vésicules  s' élevant  du  mélange  acide 


—  40  — 
précité,  et  déterminées  par  des  bulles  de  gaz  qui  arrivent  à  sa 
surface,  n'est  pas  d'une  facile  explication.  La  difficulté  augmente 
s'il  s'agit  d'eau  pure.  On  ne  s'explique  pas  davantage  comment 
ce  liquide,  auquel  on  attribue  une  viscosité  presque  nulle, 
pourrait  laisser  dégager  des  bulles  creuses;  à  moins  d'admettre 
que,  bien  qu'incapable  de  donner  naissance  à  des  bulles  gazeuses 
isolées  un  peu  volumineuses  ,  la  viscosité  dp  l'eau  est  suffisante 
pour  former  des  enveloppes  à  des  bulles  ayant  des  dimensions 
aussi  exiguës  que  celles  des  sphérules  de  vapeur. 

Tels  sont  les  principaux  faits  que  l'on  peut  invoquer  en  faveur 
de  l'hypothèse  de  la  vapeur  vésiculaire;  je  vais  rapporter  les 
considérations  qui  font  regarder  cet  état  comme  peu  probable. 

6.  Une  preuve  citée  à  l'appui  de  la  vacuité  des  sphérules  des 
nuages,  c'est  que  ceux-ci  ne  produisent  jamais  d'arc-en-ciel 
lorsqu'ils  sont  dans  une  direction  convenable  par  rapport  au 
soleil  et  à  l'œil  de  l'observateur.  On  cite  avec  assurance  que  s 
les  sphérules  étaient  pleines,  elles  produiraient  nécessairement 
des  arcs-en-ciel  ;  comme  on  n'en  voit  jamais,  c'est  qu'elles  n'en 
produisent  pas,  donc  elles  sont  creuses  et  non  pas  pleines.  — 
Mais  avant  de  nier  l'existence  de  ces  arcs-en-ciel,  il  est  néces- 
saire d'examiner  leurs  conditions  de  visibilité  ;  conditions  élé- 
gamment traitées  et  discutées  par  M.  de  Tessan  (*J  qui  s'exprime 
en  ces  termes  : 

«  Une  première  condition  est  celle  de  la  distance.  L'arc-en- 
ciel  naturel  étant  produit  par  la  décomposition  de  la  lumière 
solaire  qui  se  réfracte  dans  les  gouttes  de  pluie,  l'influence  de 
la  distance  de  l'observateur  à  ces  gouttes  sur  la  visibilité  de  l'arc 
est  une  conséquence  nécessaire  de  la  constitution  du  faisceau 
de  lumière  qui  émerge  de  chaque  goutte.  L'étude  de  ce  fais- 
ceau fait  reconnaître  que  la  quantité  de  lumière  reçue  par  l'œil 
de  l'observateur  est  en  raison  inverse  du  carré  de  la  dislance  du 
globule  à  l'observateur.  De  sorte  que,  si  cette  distance  est  assez 
grande  (*) ,  elle  peut  être  une  cause  suffisante  d'invisibilité  de 
l'arc-en-ciel  produit. 

»  Tout  le  monde  a  pu  remarquer  que  l'arc-en-ciel  naturel 
possède  son  maximum  d'éclat  lorsqu'on  se  trouve  sur  la  limite 


l')  Comptes  rendus  de  V Académie  des  Sciences,  tome  48,  page  972. 
{•)  Environ  400  mètres. 


—    41     — 

des  points  où  tombe  une  averse  :  au  moment  ou  Von  commence 
à  recevoir  la  pluie,  si  celle  ci  vient  du  côté  opposé  au  soleil; 
au  moment  ou  l'on  cesse  de  la  recevoir,  si  elle  vient  du  même 
coté  que  lo  soleil.  On  a  pu  remarquer  que  cet  éclat  s'affaiblit 
à  mesure  que  Taverse  s'éloigne,  vi  qu'enfin  on  cesse  complète- 
ment d'apercevoir  l'arc,  quoique  le  soleil  continue  à  briller  et 
quoique  la  pluie  continue  à  tomber  au  loin,  comme  le  prouve 
la  vue  des  longs  filaments  qui  dessinent  dans  l'espace  les  trajec- 
toires des  gouttes  d'eau. 

7.  »  L'intensité  lumineuse  du  fond  sur  lequel  se  projette 
l'arc-en-ciel  naturel  ou  celui  d'une  gerbe  d'eau  jaillissante,  a 
aussi  une  influence  très  sensible  sur  la  visibilité  do  cet  arc. — 
Lorsque  le  pied  de  l'arc  est  projeté  sur  une  muraille  blanche  ou 
sur  le  ciel,  il  disparaît  bien  plus  tôt  quand  on  s'éloigne  do  la 
gerbe  que  si  cet  arc  est  projeté  sur  un  fond  obscur,  sur  le  feuil- 
lage d'un  arbre,  par  exemple.  » 

Une  autre  preuve  do  cette  influence ,  c'est  que  l'arc-en-ciel 
du  cinquième  ordre  n'est  jamais  visible.  Cet  arc  résulte,  comme 
on  sait,  de  5  réflexions  de  la  lumière  solaire  dans  l'intérieur 
des  mêmes  gouttes  d'eau  qui  produisent  les  arcs-en-ciel  du 
deuxième  et  du  premier  ordre.  D'un  autre  côté,  il  faut  tenir 
compte  de  ce  fait  physiologique  que  notre  œil  ne  dislingue  pas 
sur  un  fond  lumineux  une  variation  locale  d'intensité  moindre 
que  la  60®  partie  de  celle  du  fond.  En  sorte  que  si  la  lumière 
d'un  arc  ajoutée  à  celle  du  fond  n'augmente  pas  localement 

i 
celle-ci  de  plus  de  --,  l'arc  sera  invisible  sur  ce  fond.  Or,  c'est 
60 

précisément  le  cas  de  Tarc-en-ciel  du  5^^  ordre  dont  l'intensité 
lumineuse  n'est  que  la  172*  partie  de  celle  de  l'arc  du  premier 
ordre,  lors  même  que  ces  deux  arcs  possèdent  leur  maximum 
d'intensité. 

Ainsi,  comme  le  fait  reaiarquer  M.  de  Tessan,  l'intensité  de 
la  lumière  du  fond  peut  encore  être  une  cause  suffisante  de 
l'invisibilité  de  l'arc-en-ciel. 

8.  Enfin,  une  troisième  cause  d'invisibilité  plus  influente  en- 
core que  les  deux  précédentes  et  également  signalée  par  M.  de 
Tessan,  c'est  celle  qui  résulte  de  la  dimension  même  des  glo- 
bules qui  produisent  l'arc-en-ciel. 

Il  est  un  fait  reconnu  par  chacun,  c'est  que  toutes  choses 


—  in- 
égales d'ailleurs  les  arcs-en-ciel  sont  d'autant  moins  vifs  en 
couleurs  que  les  globules  liquides  qui  les  produisent  sont  plus 
petits;  si  bien  que  pour  les  brouillards  ordinaires,  dans  les  cir- 
constances les  plus  favorables  :  soleil  brillant,  proximité  de 
l'œil,  fond  noir,  on  n'aperçoit  plus  qu'un  léger  arc  jaunâtre  et 
terne  à  peine  visible,  et  souvent  tout  à  fait  invisible. 

La  grosseur  des  globules  a  donc  une  influence  manifeste  et 
très  sensible  sur  la  visibilité  de  l'arc-en-ciel  que  ces  globules 
produisent;  or,  voici  par  quelles  considérations  M.  de  Tessan 
détermine  la  cause  et  la  loi  de  celte  influence  ('). 

«  11  est  d'abord  évident  que  l'œil  ne  peut  recevoir  de  faisceaux 
lumineux  efficaces  pour  une  couleur  donnée,  et  par  conséquent 
dans  une  direction  déterminée,  que  des  premiers  globules  ren- 
contrés par  les  rayons  visuels  menés  dans  cette  direction  des 
divers  points  de  la  pupille;  puisque  les  rayons  efficaces  envoyés 
par  les  globules  plus  éloignés  sont  interceptés  et  dispersés  dans 
divers  sens  par  ces  premiers  globules,  et  n'arrivent  pas  jusqu'à 
l'observateur.  De  plus,  la  disposition  de  ces  premiers  globules, 
les  uns  par  rapport  aux  autres  et  par  rapport  au  soleil  et  à  l'œil 
de  l'observateur,  peut  être  telle,  que  l'œil  reçoive  des  rayons 
efficaces  d'eux  tous,  comme  aussi  elle  peut  être  telle,  qu'il  n'en 
reçoive  d'aucun.  Donc,  terme  moyen ,  et  par  suite  du  déi)la- 
cemenl  incessant  des  globules  les  uns  par  rapport  aux  autres, 
par  rapport  au  soleil  et  par  rapport  à  l'œil,  celui-ci  ne  recevra 
des  faisceaux  eflicaces  que  d'une  partie  de  ces  premiers  glo- 
bules. D'oïl  il  résulte  que  si  l'on  calcule  la  quantité  de  lumière 
reçue  par  l'œil,  dans  la  supposition  que  tous  ces  premiers  glo- 
bules lui  envoient  des  faisceaux  efficaces,  il  faudra  multiplier  le 
résultat  trouvé  par  un  facteur  inconnu,  mais  variable  seulement 
entre  zéro  et  l'unité,  pour  avoir  la  quantité  de  lumière  réelle- 
ment reçue  par  l'œil. 

y>  Quand  tous  les  premiers  globules  envoient  réellement  à 
l'œil  des  faisceaux  eFlîcaces,  la  quantité  de  lumière  reçue  est 
constante,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  quelle  que  soit  la 
petitesse  des  globules;  car  elle  est  égale  à  la  quantité  de  lumière 
reçue  de  l'un  des  faisceaux  multipliée  par  le  nombre  des  glo- 
bules compris  dans  une  aire  constante.  Or,  le  premier  facteur 

(')  C.  B.,  tome  48,  page  975. 


—    43    — 

do  ce  produit  est  proportionnel  au  carré  du  rayon  des  globules, 
et  le  second  est  proportionnel  à  l'inverse  du  carré  de  ce  même 
rayon  :  le  produit  est  donc  constant,  ainsi  que  la  quantité  de 
lumière  qu'il  représente.  Mais  la  distribution  de  cette  lumière 
sur  la  rétine  est  très  diiïérente  sui*vant  que  les  globules  sont 
gros,  et,  par  suite,  très  peu  nombreux,  ou  qu'ils  sont  très  petits, 
et,  par  suite,  très  nombreux.  —  Dans  les  deux  cas,  en  effet,  elle 
se  concentre  en  un  nombre  de  points  distincts ,  égal  à  celui  des 
globules;  c'est-à-dire  à  un  très  petit  nombre  de  points  dans  le 
premier  cas,  et  un  très  grand  nombre  dans  le  second.  —  L'in- 
tensité de  la  lumière  en  chacun  de  ces  points  sera  donc  en 
raison  inverse  de  leur  nombre,  c'est-à-dire  proportionnelle  au 
carré  du  rayon  des  globules.  —  Elle  sera  donc  beaucoup  plus 
grande  pour  les  gros  globules  que  pour  les  très  petits  globules, 
et,  par  suite,  les  arcs-en-ciel  donnés  par  les  gros  globules  pour- 
ront être  très  visibles  sur  un  fond  lumineux,  tandis  que  ceux 
donnés  par  les  petits  le  seront  peu  ;  et  que  ceux  donnés  par  des 
globules  beaucoup  plus  petits  encore^ne  le  seront  plus  du  tout. 
»  En  ayant  égard  aux  diverses  causes  qui  influent  sur  la  visi- 
bilité de  l'arc-en-cicl  du  premier  ordre,  on  trouve  qu'à  la  limite 
qui  sépare  la  visibilité  de  l'invisibilité,  on  a  l'équation 

dans  laquelle  J  est  une  quantité  qui  ne  varie  qu'entre  0  et  1, 
k  une  constante,  r  le  rayon  des  globules,  D  la  distance  moyenne 
des  77 re7/iic?\s- globules  ou  de  l'arc  à  l'œil,  et /"l'intensité  de  la 
lumière  du  fond.  Comme  d'ailleurs  l'arc  du  cinquième  ordre 
est  toujours  invisible  et  que  l'intensité  de  ses  couleurs  est  la 
M2*^  partie  de  colle  de  l'arc  du  premier  ordre,  il  en  résulte  que 
dans  la  région  du  ciel  qu'il  occupe  et  dans  laquelle  se  trouve 

\ 
aussi  l'arc  du  premier  ordre,  on  a  — -  /* plus  grand ,  ou  tout  au 

dO 

moins  égal  à  la  172*  partie  de  l'intensité  de  l'arc-en-ciel  du 
premier  ordre  le  plus  brillant.  Si  donc  on  désigne  par  r»  le 
rayon  des  gouttes  d'une  forte  pluie  d'orage,  et  par  Do  et  Tu  les 
valeurs  correspondantes  de  D  et  T,  on  aura  au  moins 

—  f  —  — —   r   Â'     — ■  —  Tie  —  ' 


—    44    — 

d'où  en  supposant  T  égal  k  To, 

_     i         D 

»  Si  d'ailleurs  //  désigne  la  hauteur  verticale  d'un  nuage  au- 
dessus  du  niveau  de  l'œil,  on  aura. 

sin  42*         2      ' 
ce  qui  donnera 

13,1       i)o 

pour  lo  diamètre  minimum  que  pourront  avoir  les  globules  de 
ce  nuage  pour  produire  un  arc-on-cici  visible.  Cette  valeur  sera 
d'autant  plus  petite  que  l'on  prendra  pour  n  et  H  des  valeurs 
plus  petites,  et  pour  Do  une  valeur  plus  grande.  —  Or,  n,  qui 
représente  le  rayon  des  grosses  gouttes  d'une  averse  d'orage, 
ne  peut  pas  être  suppose  plus  petit  que  2  millimètres;  la  plus 
pelite  valeur  de  H  est  celle  de  300  mètres  relative  aux  nuages 
orageux  qui  descendent  le  plus  bas;  enfin  Do,  qui  représente  le 
trajet  moyen  que  doit  parcourir  un  rayon  visuel  à  travers  une 
dense  pluie  d'orage  pour  rencontrer  toujours  une  goutte  d'eau 
quand  l'observateur  se  trouve  placé  sur  la  limite  même  de  l'a- 
verse, />o  ne  peut  être  supposé  plus  grand  que  300  mètres.  En 
prenant  donc  ces  valeurs  pour  n,  //.,  et  Do,  on  aura  pour  2r  la 
plus  petite  valeur  possible.  Or,  cela  donne  encore 

2r  =  0""",458; 

quantité  13  fois  plus  grande  que  le  diamètre  des  plus  gros  glo- 
bules observés  par  Kœmtz.  Il  serait  donc  bien  impossible  de 
voir  l'arc-en-ciel  produit  par  des  nuages,  lors  môme  que  ceux- 
ci  seraient  formés  de  globules  pleins.  Et  la  constante  invisibilité 
de  l'arc-en-ciel  dans  les  nuages  ne  prouve  encore  rien,  ni  pour 
ni  contre  la  vacuité  des  globules.  » 

9.  Après  avoir  discuté  les  opinions  émises  en  faveur  de  la 
vacuité  des  globules  dos  nuages,  M.  de  Tessan  expose  les  rai- 
sons qui  peuvent  faire  regarder  comme  pleins  les  mêmes  glo- 
bules. Ainsi,  il  fait  remarquer  que  la  vapeur  d'eau,  dans  un  air 
saturé  à  30°,  occupant  un  volume  33,000  fois  plus  grand  qu'à 
Tétat  liquide,  il  semble  bien  impossible  que  les  molécules  disse- 


-  45  - 
tninées  dans  un  aussi  grand  espace  et  qui  doivent  constîtuel* 
l'enveloppe  d'une  vésicule  puissent,  lors  de  la  condensation, 
arriver  toutes  en  môme  temps  pour  former  une  surface  conti- 
nue, formée  do  toute  part,  et  n'englober  que  la  très  petite 
quantité  d'air  que  la  vésicule  renfermera  plus  tard  lorsqu'elle 
aura  pris  la  forme  sphérique.  Le  mémo  géomètre  ajoute  : 
«  qu'en  l'absence  d'un  calcul  impossible  à  faire,  et  eu  égard  au 
mouvement  relatif  incessant  des  particules  du  mélange  les  unes 
par  rapport  aux  autres,  on  peut  croire  qu'il  y  a  autant  de  pro- 
babilité contre  ce  concours  simultané  qu'il  y  aurait  de  molécules 
employées  à  former  un  globule  vésiculaire. 

»  Ainsi,  à  priori,  la  formation  d'une  vésicule  paraît  bien  peu 
probable.  Supposons-là  cependant  formée;  il  est  facile  de  voir 
qu'elle  ne  pourra  persister  dans  cet  état,  même  pendant  quel- 
ques secondes.  En  effet,  l'eau  météorique  est,  sinon  chimique- 
ment pure,  du  moins  aussi  pure  que  l'eau  qui  sert  à  nos  usages 
journaliers;  or,  tout  le  monde  sait  qu'avec  celle-ci  il  est  tout  à 
fait  impossible  de  faire  une  vésicule,  une  bulle  qui  persiste 
quelques  secondes  :  elle  se  rompt  immédiatement.  Et  cela , 
parce  que  l'action  do  la  pesanteur  fait  couler  vers  la  partie 
inférieure  l'eau  qui  forme  la  partie  supérieure  de  la  vésicule, 
et  qu'en  ce  dernier  point  la  cohésion  devient  promptemcnt  trop 
faible  pour  résister  à  la  pression  de  l'air  intérieur,  toujours  plus 
grande  que  celle  de  l'air  extérieur.  Cette  action  et  cet  effet  sont 
évidemment  indépendants  de  la  dimension  do  la  vésicule ,  et 
devraient  aussi  produire  la  rupture  immédiate  d'une  vésicule 
qui  se  serait  formée  dans  l'air  par  la  précipitation  de  la  vapeur 
d'eau  qu'il  contient,  et  amener  ainsi  sa  transformation  rapide  en 
un  ou  plusieurs  globules  pleins. 

»  Si  l'on  obtient  des  vésicules  ou  bulles  plus  persistantes  avec 
de  l'eau  chargée  de  savon  dissous,  c'est  qu'alors  la  viscosité  du 
hquide  ralentit  considérablement  la  vitesse  d'écoulemont  do 
l'eau  de  la  partie  supérieure  vers  la  partie  inférieure ,  et  qu'en 
outre  la  cohésion  est  aussi  considérablement  augmentée.  On 
peut  môme  concevoir  que  la  viscosité  et  la  cohésion  puissent 
être  rendues  assez  grandes  pour  que  le  liquide,  passé  à  l'état 
de  pâte  plus  ou  moins  duclible ,  donne  des  vésicules  ou  bulles 
persistant  indéfiniment.  Mais  l'eau  météorique  sensiblement 
pure  ne  possède  ni  cette  viscosité ,  ni  cette  cohésion ,  et  il  est 


-    46  .^ 
tout  à  fait  impossible  qu'elle  produise  une  vésicule  ou  une  bulle 
persistante. 

»  L*action  dissolvante  de  l'eau  sur  l'air  s'opposerait  encore  à 
cette  persistance  de  l'état  vésiculaire.  En  effet,  dans  des  vési- 
cules du  diamètre  moyen  de  0"'™,02,  comme  celui  des  globules 
des  nuages,  l'action  capillaire  qui  tend  à  rapprocher  l'un  de 
l'autre  les  deux  ménisques  opposés  do  la  vésicule  rendrait  la 

i 

pression  de  l'air  intérieur  de  —  d'atmosphère  (*)  environ  plus 

grande  que  celle  de  l'air  extérieur.  Par  conséquent,  d'après  les 
lois  qui  régissent  la  dissolution  des  gaz  dans  les  hquides,  cet  air 
intérieur  devrait  se  dissoudre  dans  son  enveloppe  et  s'exhaler 
au  dehors  oîi  la  pression  est  moindre.  Par  suite  de  celte  déper- 
dition du  gaz  intérieur,  le  diamètre  de  la  vésicule  devrait  dimi- 
nuer et  la  différence  de  pression  entre  l'intérieur  et  l'extérieur 
s'accroître  et  amener  une  nouvelle  et  plus  grande  déperdition 
d'air  intérieur.  Cette  déperdition  irait  donc  en  s'accélérant  indé- 
finiment jusqu'à  l'évacuation  complète  de  l'air  intérieur  ;  et 
alors  la  vésicule  serait  encore  passée  de  l'état  vésiculaire  à  l'état 
plein. 

»  Il  y  a  donc  une  double  cause  qui  s'opposerait  à  la  persis- 
tance de  la  vacuité  des  globules,  lors  même  que  l'on  admettrait 
contre  to.ute  probabilité  que  la  forme  vésiculaire  se  produise  au 
moment  de  la  précipitation  de  la  vapeur  d'eau  au  sein  de  l'at- 
mosphère. Les  globules  des  nuages  qui  persistent  pendant  des 
heures  et  des  journées  entières  sont  donc  pleins  et  non  pas  vé- 
siculaires,  comme  on  l'admet  généralement. 

1 0.  Mais,  que  les  particules  de  la  vapeur  soient  des  sphérules 
creuses  ou  pleines,  leur  suspension  ou  leur  équilibre  dans  un 
air  tranquille  ne  saurait  avoir  lieu.  Si  on  admet  que  les  sphé- 
rules sont  creuses  et  contiennent  de  l'air,  chacune  d'elles  cons- 
titue un  système  plus  dense  que  le  volume  qu'elle  déplace  dans 
le  milieu  ambiant,  quelle  que  soit  la  minceur  de  l'enveloppe 
aqueuse.  A  plus  forte  raison  la  suspension  doit-elle  être  plus 
difficile  si  les  sphérules  sont  pleines.  On  ne  saurait  admettre 
cette  suspension  sans  partager  l'opinion  de  Laplace,  qui  suppose 

$j 
0)  D'après  M.  J.  Plateau,  cette  pression  serait  double,  ou  égale  à  — 
d'atmosphère.  ' 


-  4?  - 
une  force  répulsive  entre  les  parties  des  corps  amonoes  par  la 
chaleur  à  un  étal  de  division  exlrême;  opinion  qu'on  trouve 
formulée  en  ces  termes  dans .  la  Mécanique  Céleste  :  «  Ne 
peut-on  pas  admettre  avec  vraisemblance  que  le  calorique  des 
molécules  aériennes  exerce  sur  lo  calorique  des  molécules  d'un 
corps  réduit  en  parties  très  fines ,  une  force  répulsive  d'au- 
tant plus  grande  que  ces  molécules  se  rapprochent  plus  de  la 
ténuité  des  particules  do  l'air,  ce  qui  doit  contribuer  à  soulever 
ces  parties  et  à  les  maintenir  pendant  longtemps  dans  l'atmos- 
phère? N'est-ce  pas  ainsi  que  les  vapeurs  vésiculaires  qui 
forment  les  nuages,  s'y  maintiennent  suspendues?  » 

Il  faut  observer  que  malgré  l'apparente  immobilité  de  cer- 
taines masses  de  vapeur  d'eau  qui  stationnent  au  sommet  ou 
sur  le  flanc  des  montagnes,  dans  le  fond  des  vallées,  etc.,  l'é- 
quilibre des  sphérules  est  loin  d'être  stable.  L'examen  attentif 
des  nuages  fait  reconnaître  que  leurs  contours  se  modifient 
assez  rapidement,  et  qu'il  existe  un  mouvement  général  des 
particules  qui  forment  une  masse  de  vapeur.  D'un  autre  côté, 
on  admet  que  partout  ou  il  y  a  de  la  vapeur  visible  l'espace  est 
saturé ,  ou  du  moins  très  près  de  l'être,  et  qu'il  n'en  est  pas  de 
même  dans  l'intervalle  qui  sépare  un  nuage  de  la  terre.  Or,  un 
nuage  étant  composé  de  particules  plus  denses  que  l'air,  tombe 
à  la  manière  d'un  vaste  parachute,  avec  beaucoup  de  lenteur, 
et  lorsque  les  parties  inférieures  arrivent  dans  des  couches  d'air 
non  saturées,  les  sphérules  passent  à  l'état  de  vapeur  aériforme 
et  semblent  disparaître.  Cette  disparition  s'effectuant  graduelle- 
ment dans  une  môme  tranche  d'air,  le  nuage  paraît  immobile 
par  le  fait  que  les  particules  visibles  restent  constamment  au- 
dessus  de  cette  même  tranche  d'air.  Mais  le  passage  de  l'état 
des  sphérules  apparentes  à  l'état  aériforme  augmentant  la  ten- 
sion de  la  vapeur  non  à  saturation  au-dessous  du  nuage,  celle 
vapeur  remonte  pour  passer  de  nouveau  à  l'étal  de  sphérules 
visibles;  il  se  produit  donc  dans  ces  circonstances  une  espèce 
d'équilibre  mobile  qui  donne  au  nuage  une  fixité  apparente, 
malgré  les  déplacements  continuels  de  ses  parties  constituantes. 

1 1 .  Tout  ce  qui  précède  suppose  qu'aucune  agitation  n'existe 
dans  l'air,  mais  il  est  impossible  d'admettre  une  immobilité 
complète  des  particules  gazeuses  qui  constituent  l'atmosphère 
terrestre  ;  les  variations  continuelles  de  la  température  y  déter- 


-  48  - 
tnînent  des  courants  dont  l'action  n'est  pas  étrangère  au  moa- 
vement  et  à  la  suspension  des  sphérules  de  vapeur.  Pour  nous 
rendre  compte  de  l'action  de  ces  courants,  établissons  la  résis- 
tance qu'exerce  l'air  sur  la  surface  des  corps  qui  se  meuvent 
dans  l'atmosphère. 

Les  géomètres  admettent  que  la  résistance  des  fluides  sur  la 
surface  S,  d'un  corps  en  mouvement,  est  proportionnelle  au 
carré  de  la  vitesse;  de  sorte  que  si  on  désigne,  par  7,  la  vitesse 
par  seconde,  par  p,  le  poids  de  l'unité  de  volume  du  fluide; 
par  g,  l'intensité  do  la  pesanteur,  la  résistance  sera 

9 

à  la  condition  que  le  fluide  est  parfait,  que  le  corps  se  meut 
perpendiculairement  à  la  surface  S,  et  qu'il  n'y  a  pas  d'action 
latérale. 

En  appliquant  la  formule  précédente  à  l'air,  on  trouve  pour 
la  résistance  théorique  sur  une  surface  de  1  mètre  carré  ayant 
une  vitesse  de  i  mètre  par  seconde 

^^~     9,8088     -^'^'^^• 

Mais  il  résulte  des  expériences  entreprises  par  Borda,  que  la 
résistance  sur  une  surface  plane  n'augmente  pas  proportionnel- 
lement à  cette  surface  ;  ce  qui  indique  l'existence  d'effets  laté- 
raux qui  altèrent  plus  ou  moins  la  valeur  de  la  résistance  théo- 
rique. Comme  il  s'agit  ici  de  surfaces  très  petites,  nous  admet- 
trons par  approximation  que  la  résistance,  où  l'action  d'un  vent 
ayant  une  vitesse  de  1  mètre  par  seconde,  est  de  0^,132  par 
mètre  carré,  ou  de  O^^OISâ  sur  une  surface  de  1  centimètre 
carré. 

Le  diamètre  moyen  des  sphérules  de  vapeur  étant  de  O^^jOâ, 
si  on  admet  qu'elles  sont  pleines  et  à  la  température  du  maxi- 
mum de  densité,  on  a  pour  le  poids  d'une  sphérule 

"-2<M00008  =  0^,0000042; 

c*est-à-dire  42  dix-millionièmes  de  milligramme. 


I 


—    49    — 

Si  on  suppose  que  la  résistance  de  Vair  s'opère  sur  la  section 
de  chaque  sphc^Tule  do  0'"'",02  de  diamètre ,  section  qui  est  de 
0™°^, 00031 4,  il  y  aura  équilibre  lorsque  cette  résistance  sera 
égale  au  poids  des  sphérules.  Cette  résistance  doit  être  de 
Qmmgr  0000042  sur  une  surface  de  0'°'"^0003^4 ,  ou  de  138%37 
par  mètre  carré  ;  c'est-à-dire  environ  1 0  fois  plus  faible  que 
celle  éprouvée  par  la  môme  surface  animée  d*une^  vitesse  de 
1  mètre  par  seconde. 

Or,  pour  une  vitesse  F,  on  sait  qu'on  a 


aura 


d'oîi 


R 

se 

v, 

toutes  choses  ( 

R' 

=  «>"'  T 

» 

R 

= 

sv'j- 

Y* 

IV 

SV"— 

yit 

et,  en  remplaçant  R  et  R\  par  leurs  valeurs  trouvées  ci-dessus, 
il  vient 

?:'=V«Î  =  V  13:37  =  '''*'' 

et 

Vf  =  0",32  à  très  peu  près. 

Ainsi  la  résistance  de  l'air  serait  égale  au  poids  des  sphérules 
si  elles  tombaient  avec  une  vitesse  do  32  centimètres  par  se- 
conde. Réciproquement,  il  suffirait  d'un  courant  d'air  ascen- 
tionnel  de  cette  intensité  pour  maintenir  immobile  un  nuage,  de 
nfiôme  qu'il  faudrait  un  vent  aussi  peu  fort  pour  le  déplacer.  Si 
donc  on  admet  que  des  sphérules  de  0™",02  de  diamètre  tom- 
bent dans  une  atmosphère  tranquille,  elles  acquèreront  une 
vitesse  uniforme  qui  no  dépassera  pas  0"',32  par  seconde,  tant 
qu'ol'es  n'augrhenteront  pas  de  volume  ;  dans  le  cas  contraire, 
la  vitesse  croîtrait  rapidement  et  elles  finiraient  par  tomber  avec 
là  vitesse  des  gouttes  de  pluie. 

4 


—    50    — 

On  sait  que  dans  le  voisinage  des  cascades,  des  cataractes, 
Teau  très  divisée  par  sa  chiite  est  emportée  par  les  courants 
d'air,  et  les  gouttelettes  liquides  ne  se  déposent  quelquefois  qu'à 
de  grandes  distances  comme  une  pluie  légère. 

<2.  Mais  on  a  un  exemple  de  suspension  de  matières  beau- 
coup plus  denses  que  l'eau  dans  les  cendres  volcaniques,  c'est- 
à-dire  dans  les  matières  pulvérulentes  qui  sont  emportées  par 
les  courants  aériens  et  transportées  en  quantités  quelquefois 
immenses  sur  des  contrées  lointaines. 

«  Les  vapeurs  et  les  cendres  lancées  des  volcans  forment 
quelquefois  des  nuages  énormes ,  souvent  assez  épais  pour  in- 
tercepter la  lumière  du  soleil  et  couvrir  de  ténèbres  toute  une 
contrée.  Ces  nuages,  poussés  par  les  vents,  sont  portés  parfois 
à  de  très  grandes  distances;  ainsi,  en  1794,  les  cendres  du 
Vésuve  furent  poussées  jusqu'au  fond  de  la  Calabre,  et  l'on 
trouve  dans  Procope  que  pendant  l'éruption  do  452,  elles  furent 
portées  jusqu'à  Constantinople;  en  1812,  celles  du  volcan  de 
Saint- Vincent,  dans  les  Antilles,  furent  portées  à  l'est  jusqu'à 
la  Barbade,  et  y  répandirent  une  telle  obscurité  qu'en  plein  jour 
on  no  voyait  pas  à  se  conduire;  en  1815,  celles  de  l'éruption  de 
Sumbawa  furent  portées  jusqu'aux  îles  d'Amboine  et  de  Banda, 
à  290  lieues  (*).  » 

Ce  qui  précède  permet  de  se  faire  une  idée  de  la  suspension 
des  spliérules  liquides  de  la  vapeur  d'eau,  et  à  plus  forte  raison 
de  celle  dos  sphérules  solidifiées  ou  à  l'état  de  glace,  puisque 
cette  dernière  est  moins  dense  que  l'eau. 

13.  Il  est  certains  nuages  très  élevés  qui  sont  entièrement 
composes  de  particules  de  glace;  assertion  que  le  décroisse- 
mont  de  la  température  avec  la  hauteur  avait  fait  présumer,  et 
que  des  ascensions  aéroslatiques  sont  venues  confirmer  (*).  Mais 
il  ne  faudrait  pas  admettre,  en  principe,  que  dès  qu'un  nuage  a 
atteint  une  tranche  d'air  dont  la  temp^ature  est  quelque  peu 

0)  Beudant,  Cours  élémenlaire  de  Géologie,  page  45. 

(•)  Dans  la  dernière  ascension  en  ballon  de  M.  Glaisher  (juin  1863),  les 
aéronautes  ont  traversé,  on  montant,  trois  couches  distinctes  dw  nuages, 
d'épaisseurs  différentes,  atteignant  jusqu'à  6,400  mètres  de  hauteur;  mais 
ce  qui  leur  a  paru  le  plus  extraordinaire,  c'est  d'avoir  rencontré,  au  mois 
de  juin,  de  la  neige  et  des  cristaux  de  glace  à  la  hauteur  de  4,800  mètres, 
et  sur  une  épaisseur  de  1,600  mètres. 

^  la  hauteur  de  4,800  mè  res,  ils  entendirent  un  train  de  chemin  de  fer 


—    51     — 

inférieure  à  0,  les  sphérules  liquides  pas'sent  à  Tétat  solide  ou  de 
glace.  Il  exisle  des  expériences  de  nature  à  faire  supposer  que 
les  sphérules  peuvent  supporter  un  grand  abaissement  de  tem- 
pérature sans  se  solidiOer. 

Ces  expériences  sont  dues  à  M.  L,  Du  four  (do  Lausanne),  qui 
a  soumis  à  des  tempérartures  graduellement  décroissantes  des 
globules  d'eau  en  suspension  dans  un  mélange  de  chloroforme 
et  d'huile  ayant  la  même  densité  que  l'eau ,  et  qui  a  reconnu, 
que  la  solidification  est  d'autant  plus  retardée  que  les  globules 
sont  plus  petits.  Des  globules  d'eau  de  très  petits  diamètres  ont 
pu  être  abaissés  à  la  température  de  20  degrés  au-dessous  de 
zéro  sans  se  solidifier.  Or,  par  induction,  on  peut  croire  que  le 
retard  observé  serait  plus  grand ,  si  le  diamètre  des  globules 
était  encore  moindre,  et  si  au  lieu  de  flotter  dans  un  liquide 
d'égale  densité  qui  leur  communique  ses  ébranlements ,  ces 
mêmes  globules  étaient  suspendus  dans  un  milieu  plus  fluide, 
ce  qui  est  précisément  le  ca§  des  sphérules  de  la  vapeur  d'eau. 
On  peut  donc  admettre  que  dans  les  couches  d'air  dont  la  tem- 
pérature est  bien  au- dessous  de  zéro,  il  existe  des  sphérules 
liquides  qui  ne  passent  à  l'état  sohde  que  par  leur  contact  avec 
des  sphérules  déjà  congelées. 

En  effet,  parmi  les  causes  qui  occasionnent  la  sohdification 
des  globules  d'eau  dans  le  mélange  ci-dessus,  M.  Dufour  a. 
reconnu  que  le  plus  petit  fragment  de  glace  qui  touche  un 
globule  détermine  immédiatement  la  solidification  de  ce  glo- 
bule ,  tandis  que  le  contact  d'autres  corps  reste  souvent  sans 
effet.  Cette  observation  est  éminemment  propre  à  faire  concevoir 
le  mode  de  formation  des  cristaux  élémentaires  de  glace  au  sein 
de  l'atmosphère,  cristaux  qui  concourent  à  la  production  des 
flocons  de  neige. 

Qu'on  imagine,  en  premier  lieu,  qu'une  sphérule  sohdifiée 
sur  place  ou  descendue  d'une  tranche  d'air  supérieure,  arrive 
au  milieu  d'autres  sphérules  liquides  au-dessous  de  zéro,  elle 
déterminera  par  son  contact  la  congélation  de  ces  sphérules, 
qui   s'appliqueront   en   couches    minces   sur   sa   surface    en 


et  un  autre  à  la  hauteur  G,400  mètres.  Ce  sont,  h  ce  qu'il  paratt,  les  plus 
grandes  hauteurs  auxquelles  on  ait  entendu  du  bruit.  (  Les  Mondes,  tome 
premier,  page  636.) 


obéissant  au  mode  de  .groupement  des  atomes  inhérent  à  celte 
substance,  de  manière  à  former  des  cristaux  réguliers,  notam- 
ment des  prismes  hexagonaux  terminés  par  des  faces  planes  ou 
pyramidales.  Il  peut  se  produire  ainsi  une  cristallisation  iden- 
tique à  celle  qui  s'effectue  au  sein  des  dissolutions  salines,  dont 
les  cristaux  élémentaires  résultent  de  l'application  successive  de 
couches  minces  sur  une  molécule  primitivement  cristallisée. 
C'est  probablement  de  cette  façon  que  sont  engendrés  les  cris- 
taux de  glace  simples,  isolés,  variables  en  grosseur  et  qui  réunis 
en  masses  plus  ou  moins  grandes  constituent  les  nuages  appelés 
cirrhi.  Ces  nuages ,  les  plus  élevés  que  Ton  connaisse ,  ne  pro- 
duisent pas  de  couronnes ,  sans  doute  à  cause  de  l'inégalité  de 
leurs  particules  cristallines  (*). 


0)  Mais  ce  sont  ces  particules  cristallines  qui  produisent  les  halos  ou 
cercles  colorés  ayant  le  rouge  en  dedans,  qui  apparaissent  autour  du 
soloil  dans  certaines  saisons  de  l'année.  L'explication  des  halos  repose 
sur  l'existence,  entre  l'œil  de  l'observateur  et  le  soleil .  d'une  multitude 
d'aiguilles  prismatiques  de  glace,  orientées  et  tournées  sur  elles-mêmes 
dans  tous  les  sens.  Lorsque  les  axes  de  ces  prismes  sont  horizontaux,  la 
lumière  solaire  y  éprouve  une  déviation  minimum  d'environ  22'»;  ce  qui 
suppose  que  l'angle  réfringent  du  prisme  est  de  60*».  Par  suite  de  la  forme 
cristalline  de  la  glace,  les  aiguilles  sont  des  prismes  hexagonaux,  dont 
doux  faces  consécutives  forment  un  angle  de  120o,  et  aucun  rayon  lumi- 
neux ne  peut  traverser  un  angle  aussi  grand.  Mais  dansées  prismes,  deux 
faces  séparées  par  une  troisième  font  entre  elles  un  angle  de  60<*,  et  c'est 
h  travers  de  semblables  faces  considérées  deux  à  deux  que  passent  les 
rayons  luminoux^qui  produisent  les  halos. 

Or.  la  déviation  minimum  D ,  dans  un  prisme  d^angle  A ,  est  égale  à 
2t  —  A.  De  plus,  l'angle  d'incidence  i,  et  l'angle  de  réfraction  r,  sont  liés 
par  la  relation 

(1)    «in  i  =n  $\n  r; 

et  si  on  remplace  i  et  r,  par  leur  valeur  en  fonction  do  la  déviation  et  de 
l'angle  du  prisme,  la  relation  (1)  devient 

(î)  «in-^(D  +  A)=zn  tin  —A. 

En  faisant  dans  cette  équation  A  =60«,  et  n  =  l,31,  ou  l'indice  de 
réfraction  de  la  glace  pour  les  rayons  rouges,  on  trouve  D  =  21"  50',  va- 
leur qui  diffère  peu  de  celle  du  demi-diamètre  apparent  du  petit  halo, 
u  halo  de  2  2». 

On  observe  un  halo  plus  grand  que  le  précédent,  dont  le  clcmi-diamètre 
apparent  est  de  46**.  L'explication  en  est  due  à  Cavendish.  Elle  repose 
sur  l'existence  de  prismes  hexagonaux  de  glace  à  bases  planes,  et  orientés 


-    53    — 

En  second  lieu,  les  cristaux  élémentaires  pourront  se  souder 
ensemble  de  manière  à  constituer  des  cristaux  composés,  en 
forme  d'étoiles  d'abord,  et  d'autant  plus  régulières  que  l'assem- 
blage se  produira  dans  une  atmosphère  plus  calme.  L'observa,- 
tion  fait  reconnaître  que  les  soudures  se  font,  pour  la  neige, 
sous  des  angles  de  60  degrés,  et  donnent  lieu  à  des  assemblages 
d'autant  plus  compliqués  que  le  phénomène  part  de  plus  haut. 
Les  cristaux  étoiles,  en  s'accrochant  ensuite  les  uns  aux  autres, 
forment  les  flocons  de  neige,  qui  sont  aussi  d'autant  plus  volu- 
mineux  que  la  neige  tombe  d'une  plus  grande  hauteur.  Toutefois 
la  neige  ne  parvient  jusqu'à  terre  que  quand  la  température  de 
l'air  dans  le  voisinage  du  sol  est  suffisamment  basse.  Il  arrive 
souvent  que  la  neige  fond  avant  d'arriver  à  la  surface  de  la 
terre,  et  parfois, -on  voit  la  pluie  tomber  dans  la  plaine  pendant 
que  du  môme  nuage  tombe  de  la  neige  qui  couvre  les  montagnes 
voisines. 

<4.  On  peut  assister  à  la  formation  des  étoiles  de  neige  quand 
on  souflle  des  bulles  de  savon  par  un  temps  très  froid;  on  voit 
de  petites  aiguilles  se  former  dans  la  pellicule  d'eau  et  s'im- 
planter les  unes  dans  les  autres,  en  prenant  des  dispositions 
variées. 

Quand  l'air  est  agité,  les  cristaux  de  neige  se  groupent  d'une 
manière  confuse,  ils  forment  des  masses  spongieuses,  opaques 
ou  demi-transparentes  auxquelles  on  donne  le  nom  do  grésil. 

Telle  est  l'idée  sommaire  que  l'on  peut  se  faire  de  la  formation 
de  la  neige,  qui,  suivant  les  circonstances,  offre  des  aspects 
très  divers.  Les  étoiles  de  glace  affectent  plusieurs  centaines  de 
formes  différentes;  elles  sont  surtout  très  variées  dans  les  ré- 
gions polaires  oîi  elles  présentent,  ainsi  qu'ailleurs,  d'autant 
plus  de  régularité  que  l'air  est  plus  calme,  froid  et  sec.  Ce  sont 


de  façon  que  la  réfraction  s'opère  dans  des  angles  de  OO'».  au  lieu  d'angles 
de  60o.  Dans  ces  prismes  hexagonaux,  les  angles  de  90"  sont  au  nombre 
de  jdouze,  formés  par  les  deux  bases  planes  avec  les  six  faces  latérales. 
Par  suite,  si  dans  la  formule  (2)  on  fait  A  =:  90",  on  trouve  D  =  45*»  44', 
valeur  peu  différente  du  demi-diamètre  du  grand  halo,  ou  halo  de  46**. 

Le  grand  halo  est  plus  rare  que  le  petit;  cela  tient  à  ce  que  tous  les 
prismes  de  glace  ne  sont  pas  terminés  par  des  bases  planes.  D'un  autre 
côté,  comme  ces  bases  ont  une  très  petite  étendue  par  rapport  aux  faces 
latérales,  les  couleurs  ont  moins  d'intensité,  mais  elles  sont  mieux  sépa- 
rées parce  que  l'angle  réfringent  est  plus  grand. 


-    54    — 

probablement  les  circonslances  dans  lesquelles  se  sont  produites 
les  formes  cristallines  qui  font  Tobjet  de  cotte  notice,  et  si  je  me 
suis  décidé  à  les  signaler,  c'est  que  quelques-unes  présentent 
des  différences  notables  avec  les  formes  qui  ont  été  publiées 
jusqu'à  ce  jour. 


SUR  UN  OPUSCULE  DE  PLUTAUQUE 

Par  M.  Th.  D'ESTOGQUOIS, 

Proresseur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Besançon. 


Séance  du  11  avril  16«S. 


Les  peuples  de  l'Europe ,  avant  la  découverte  do  T Amérique, 
avaient  des  notions  vagues  sur  des  terres  situées  à  l'Ouest. 
Humboldt;^  dans  son  ouvrage  sur  la  géographie  du  nouveau 
monde,  cite  à  ce  propos  un  traité  de  Plutarque  intitulé,  dans  la 
traduction  d'Amyot  :  De  la  face  qui  paraît  dedans  le  rond  de 
la  lune.  C'est  un  dialogue,  tronqué  au  commencement,  sur 
l'astronomie  et  sur  beaucoup  d'autres  choses.  Il  place  l'île  de 
Saturne  à  cinq  journées  de  navigation  à  l'ouest  de  la  Grande- 
Bretagne,  et  il  attribue  à  ses  habitants  des  doctrines  fort  singu- 
lières, qui  peuvent  être  druidiques,  ou  platoniciennes,  ou  peut- 
être  l'un  et  l'autre. 

Avant  de  les  exposer,  je  dois  dire  que  ce  traité  porte ,  dans 
l'édition  Didol,  la  marque  d'une  authenticité  douteuse.  Schœll, 
au  contraire,  dans  l'histoire  de  la  littérature  grecque,  attribue 
sans  balancer  cet  opuscule  à  Plutarque.  Il  est,  en  tout  cas,  de 
son  temps  et  conforme  à  ses  idées ,  car  une  partie  du  récit  se 
retrouve  dans  le  traité  des  Oracles  qui  ont  cessé,  dont  l'authen- 
ticité n'est  pas  contestée. 

A  la  fin  du  dialogue,  un  des  interlocuteurs,  appelé  Sylla  (ce 
n'est  pas  le  dictateur),  raconte  ce  qu'il  tient  d'un  étranger,  venu 
de  contrées  fort  éloignées  à  l'Ouest.  Un  grand  continent  entoure 
l'Océan  de  tous  côtés.  Les  habitants  de  ce  continent  appellent  le 
nôtre  la  grande  île,  parce  qu'il  est  de  toutes  parts  entouré  d'eau. 
Ils  envoient,  à  certaines  époques,  quelques-uns  d'entre  eux  dans 
l'île  ou  Saturne  est  endormi  d'un  sommeil  magique.  Cette  île 
est  située,  comme  je  l'ai  dit,  à  cinq  journées  de  navigation  à 
l'ouest  de  la  Grande-Bretagne.  Un  de  ceux  qui  y  avaient  été 
envoyés  voulut ,  après  avoir  fini  son  temps ,  visiter  la  grande 


-    S6    - 

tle,  c^esl-à-dife  notre  Continent.  Il  trouva  à  Carthage  d'anciens 
livres  ;  mais  la  doctrine  qu'il  exposa  à  son  hôte  venait  des  gé- 
nies qui  gardent  Saturne. 

Suivant  cette  doctrine,  la  lune  est  plus  grande  que  ne  le 
croient  les  Grecs.  Après  la  mort ,  les  urnes  traversent  l'atmo- 
sphère plus  ou  moins  lentement,  suivant  qu'elles  sont  plus  ou 
moins  coupables  Elles  arrivent  enfin  à  la  lune;  là  s'opère  une 
séparation  entre  la  partie  inférieure  et  la  partie  supérieure  de 
Tâme.  La  partie  supérieure  va  vers  le  soleil. 

Dans  la  formation  de  l'homme,  le  soleil  donne  la  partie  su- 
périeure de  l'âme,  la  lune  la  partie  inférieure,  et  la  terre  donne 
le  corps.  Les  trois  parques  sont  placées  dans  le  soleil,  la  lune 
et  la  terre. 

Les  génies  coupables  sont  envoyés  sur  la  terre  pendant  quel- 
que temps.  On  ne  nous  dit  pas  s'il  en  est  de  même  des  âmes,  et 
si  elles  peuvent  être  renvoyées  sur  la  terre. 

Toutes  les  îles  à  l'ouest  de  la  Grande-Bretagne  étant  habitées 
jvar  des  Celtes,  on  peut  croire  (^ue  nous  avons  ici  un  fragment 
de  leurs  doctrines.  Comparohs-le  à  ce  que  les  auteurs  anciens 
nous  ont  appris  de  leurs  croyances.  Celte  opinion  sur  la  véritable 
grandeur  du  globe  de  la  lune  rappelle  l'étrange  assertion  de 
Diodor^  sur  les  observations  faites  par  les  Hyperboréens,  ob- 
servations que  M.  Delacroix  a  cru  pouvoir  être  attribuées  aux 
Celtes.  Un  miroir  concave  suffit  pour  réaliser  les  principaux 
effets  des  télescopes,  et  l'assertion  de  Diodore  est  moins  invrai- 
semblable qu'elle  ne  paraît. 

Quant  à  la  vie  future,  nous  savons  par  un  grand  nombre  de 
témoignages  que  les  Gaulois  s'en  occupaient  beaucoup,  mais 
nous  savons  moins  bien  ce  qu'ils  en  pensaient.  Lucain  nous  dit 
que  suivant  l'espérance  des  Gaulois,  leur  esprit  gouvernera  un 
corps  dans  un  autre  monde.  Pomponius  Mêla  nous  apprend 
qu'ils  Jetaient  dans  les  bûchers  des  lettres  adressées  aux  morts, 
et  qu'ils  prêtaient  parfois  dos  sommes  payables  dans  l'autre 
monde.  S'il  s'agit  d'un  corps  aérien,  tel  que  les  anciens  en 
donnaient  aux  âmes  des  morts,  ceci  s'accorde  avec  les  assor- 
tions de  l'hôte  de  Sylla.  L'autre  monde  est  le  cercle  de  la  lune. 
Dans  les  œuvres  du  gaulois  Ausone ,  se  trouve  une  pièce  de 
Vers  sous  ce  titre  :  Cupido  cruci  affixus.  Il  nous  apprend,  dans 
Une  préface  en  prose,  qu'il  la  composa  à  propos  d'une  peinture 


-  57  - 
quHl  avait  vue  à  Trêves..  Dans  cette  pièce,  les  ombres  des 
fommes  célèbres  par  leurs  amours  veulent  se  venger  de  Cupidon 
et  le  lient  à  un  arbre.  Vénus  et  Diane  sont  aussi  en  colère  que 
Didon  et  Phèdre.  Mais,  à  la  Gn,  les  déesses  et  les  héroïnes  font 
grâce  à  Cupidon.  Ce  badinage  spirituel  est  en  partie  imité  de 
Virgile  :  Ausone  lui-même  nous  Tapprend.  Mais  il  s*écarte  de 
son  modèle  en  deux  points  :  la  scène  se  passe  dans  les  plaines 
de  Pair,  et  les  divinités  habitent  avec  les  ombres  des  morts.  Ces 
traits  particuliers  du  tableau  que  nous  trace  Ausone  ne  seraient, 
ils  pas  empruntés  aux  croyances  des  Gaulois?  (*) 

Les  trois  Parques  habitant  le  soleil,  la  lune  et  la  terre ,  res- 
semblent beaucoup  aux  déesses-mères,  qui  ont  un  grand  rôle 
dans  la  mythologie  celtique.  Le  sommeil  magique  de  Saturne 
rappelle  tout  à  fait  les  personnages  enchantés,  si  fréquents  dans 
les  traditions  celtiques. 


(^}  Une  inscription  grecque,  trouvée  près  de  Marseille  et  conservée 
au  musée  d'Aix,  dit  que  les  ombres  des  morts  sont  divisées  en  deux 
chœurs;  Tun  va  vers  les  astres,  l'autre  est  condamné  à  errer  sur  la  terre. 
(Voir  Millin,  Voyage  daiis  le  Midi.) 


SIR  m  LiMiïKS  DB  LLUSfiDK  PROVKHiLB 

Par  H.  Th.  D'ESTOCQUOIS , 

Professear  i  la  Facullé  des  Sciences  do  Besançon. 


fléanee  da  41  «Yrll  49«S. 


La  laugue  provençale,  ou  langue  d'oc,  s*esl  étendue  long- 
temps jusque  dans  les  cantons  de  Vaud  et  de  Neuchatel.  Les 
patois  des  montagnes  du  Jura  en  conservent  des  traces  que 
M.  l'abbé  Dartois  a  mises  en  évidence.  Les  autres  parties  de  la 
Franche  -  Comté  ont,  au  contraire,  toujours  parlé  la  langue 
d'oil,  celle  du  nord  de  la  France. 

Comme  Ta  remarqué  M.  Liltré,  dans  la  formation  des  langues 
il  y  a  d'un  lieu  à  un  autre  continuité  et  pas  de  limites  tranchées. 
Ainsi,  quand  le  latin  a  commencé  à  devenir  le  français,  il  y  eut 
en  réalité  autant  dedialectcs  que  de  villages.  Seulement,  dans 
la  plus  grande  partie  de  l'ancienne  Gaule,  ces  dialectes  avaient 
des  caractères  qui  les  rapprochaient  beaucoup  du  français  d'au- 
jourd'hui. Au  bord  de  la  Méditerranée,  la  langue  resta  un  peu 
plus  latine  et  forma  le  provençal.  Tous  ces  dialectes  étaient  du 
latin  modifié  par  la  prononciation  des  habitants  de  la  Gaule. 
Mais  pourquoi  telle  prononciation  en  un  lieu  plutôt  qu'en  un 
autre?  Le  climat  dut  y  contribuer;  mais  en  Franche-Comté  le 
climat  du  Jura  n'est  pas  plus  chaud  que  celui  de  Besançon. 

Les  langues  antérieurement  parlées  dans  le  pays  eurent  assu- 
rément une  grande  influence.  J'emploierai  les  dénominations 
des  provinces  établies  sous  Constantin.  Dpns  la  Novempopu- 
lanie,  oii  l'on  parlait  ibérien,  nous  voyons  s'établir  un  dialecte 
provençal  rapproché  de  l'espagnol  Dans  les  quatre  Lyonnaises, 
dans  les  deux  Belgiques  oh  l'on  avait  autrefois  parlé  celte,  on 
a  parlé  français  dès  le  x"®  siècle.  Dans  les  deux  Narbonnaises 
et  dans  la  Viennoise,  la  plupart  des  habitants  avaient  parlé  ligu- 
rien, et  là  surtout  s'est  établi  le  provençal.  Le  ligorien  s*étfiiit-il 
étendu  jusque  chez  les  Helvètes  et  dans  le  Jura,  tandis  que  les 


—    89    — 

Séquancs  parlaient  coite?  Le  fait  est  possible;  les  Helvètes 
semblent  cependant  avoir  été  aussi  celtes  que  les  Séquanes. 

Quoiqu'il  en  soit,  un  autre  fait  a  dû  exercer  quelque  influence 
sur  la  prononciation  du  latin  par  les  habitants  de  la  Gaule.  G*est 
le  mélange  avec  les  indigènes  d'une  population  nombreuse  dont 
le  latin  était  la  langue  maternelle.  Ce  mélange  a  eu  lieu  surtout 
dans  les  lieux  oti  s'étaient  établies  les  colonies  romaines.  Il 
suffit  de  lire  la  liste  qu'en  a  donnée  Pline  pour  voir  qu'elles  sont 
très  nombreuses  dans  les  deux  Narbonnaises  et  dans  la  Vien- 
noise. Les  quatre  Lyonnaises  en  ont  une  seule  ;  c'est  Lyon.  La 
grande  Séquanaisé  en  a  trois,  connues  par  d'autres  que  par 
Pline;  ce  sont  :  Colonia  equestris,  Aventictim,  Augusta  Rau- 
racorum.  Elles  sont  situées  entre  le  Jura  et  les  Alpes,  les  deux 
premières  da^s  le  pays  appelé  depuis  Suisse  romande. 

Il  y  avait  sans  doute  à  Cologne,  à  Trêves  et  en  d'autres  lieux 
le  long  du  Rhin  des  colonies  romaines  importantes  ;  aujourd'hui 
on  parle  allemand  dans  tods  ces  lieux.  Une  colonie  romaine  ne 
suffisait  pas  pour  implanter  le  latin  à  tout  jamais  dans  le  Ueu 
oîi  elle  existait.  Seulement  le  latin  doit,  il  me  semble,  y  avoir 
été  prononcé  d'une  façon  un  peu  plus  romaine  que  dans  les 
contrées  oh  il  n'y  eut  jamais  de  colons  italiens,  et  cette  cause  a 
dû  concourir  avec  d'autres  à  donner  tel  ou  tel  caractère  à  la 
formation  des  langues  modernes. 


SUR  TROIS  snms  CHIIOISES 

Par  H.  Th.  D'ESTOGQUOIS , 

Professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Besançon. 


Séance  do  44  «Yrll  4SSS. 


L'évoque  do  Canton  a  envoyé  à  M.  Weiss  trois  statues  enle- 
vées à  un  temple  chinois  lorsque  Canton  a  été  pris  par  les 
Européens.  M.  Weiss  en  a  fait  don  à  la  bibliothèque  de  la  ville. 
Ces  trois  statues  ne  sont  pas  des  caricatures,  comme  la  plupart 
des  figures  chinoises  qui  arrivent  en  Europe.  Les  traits  de  la 
race  jaune  sont  fortement  empreints  sur  les  trois  visages,  œuvres 
d'un  des  meilleurs  sculpteurs  du  pays. 

La  plus  grande  des  trois  statues  était  désignée,  dans  la  lettre 
du  prélat,  sous  le  nom  de  Poussa,  un  des  noms  de  Bouddha. 
Le  bouddhisme ,  qui  domine  entièrement  dans  la  Mongolie ,  le 
Thibet  et  Tlndo-Chine,  est  en  outre  très  répandu  dans  la  Chine 
et  le  Japon.  Quant  aux  deux  autres  personnages,  La  Loubère, 
dans  son  Voyage  de  Siam,  nous  apprend  que  les  Siamois 
accompagnent  la  statue  de  Bouddha  de  celles  de  ses  deux  prin- 
cipaux disciples.  Celle  de  droite  représente  Pra-Mogla,  et  celle 
do  gauche  Pra-Saribou. 

Bouddha  est  aujourd'hui  assez  bien  connu  des  Européens, 
grâce  surtout  à  Eugène  Burnouf .  C'était  un  prince  indou ,  de  la 
famille  Sakya ,  né  au  vu"*  siècle  avant  notre  ère.  Il  quitta  sa 
famille  pour  se  faire  hermite ,  ce  qui  était  très  conforme  aux 
doctrines  des  Brahmes.  Il  arriva,  disent  ses  disciples,  à  un  tel 
degré  do  perfection  qu'il  connaissait  toutes  choses,  et  en  parti- 
culier les  vies  antérieures  dans  lesquelles  il  avait  passé  par  la 
métempsy chose.  Il  se  mit  ensuite  à  prêcher  sa  doctrine  et  il  eut 
un  grand  nombre  de  disciples. 

Bouddha  exalta  tellement  le  mérite  de  la  contemplation,  qu'il 
mit  au-dessus  des  Brahmes  les  sramanas,  ou  religieux,  à  quel- 
que caste  qu'ils  appartinssent.  C'était  attaquer  le  régime  des 


—  61  — 
castes,  base  delà  société  indoue.  Toutefois,  Bouddha  mourut 
fort  Agé  et,  à  ce  qu'il  semble,  assez  paisiblement.  Les  boud- 
dhistes du  sud  de  TAsie  mettent  sa  mort  543  ans  avant  notre 
ère.  Pendant  plusieurs  siècles,  Topposition  du  bouddhisme  et 
du  brahmanisme  n'amena  pas  de  lutte  violente.  Il  en  était  en- 
core ainsi  dans  les  premiers  siècles  do  notre  ère,  coT.me  le 
prouvent  les,  relations  de  bouddhistes  chinois  qui  avaient  visité 
rindoustan.  Deux  de  ces  relations  ont  été  traduites  en  français. 
Tune  par  Abel  Rémusal,  l'autre  par  Stanislas  Julien.  Mais  vers 
le  vil"*®  siècle  de  notre  ère,  une  violente  persécution  chassa  les 
bouddhistes.de  l'Indoustan.  A  cette  époque,  le  bouddhisme  s'é- 
tait établi  au  Thibet,  dans  la  Mongolie,  dans  l'Indo-Chine,  à 
Ceylan,  en  Chine  et  au  Japon.  Il  domine  encore  dans  toutes  ces 
contrées. 

Quant  aux  deux  disciples  dont  les  statues  accompagnent  sou- 
vent celle  de  Bouddha  ,  La  Loubère  nous  apprend  que,  suivant 
les  Siamois,  Pra-Mogla  ayant  un  jour  pris  le  feu  de  l'enfer  dans 
sa  main,  voulut  l'éteindre.  Il  ne  put  en  venir  à  bout,  et  demanda 
à  Bouddha  de  le  faire.  Mais  celui-ci  lui  répondit  que  si  le  feu  de 
l'enfer  était  éteint,  les  hommes  deviendraient  trop  méchants. 

On  trouve  dans  les  fables  bouddhistes,  publiées  par  Stanislas 
Julien,  une  conversation  entre  Bouddha  et  Pra-Saribou,  l'autre 
disciple  (fable  61).  Celui-ci  vantait è  son  maître  la  doctrine  qu'il 
avait  entendu  exposer  dans  un  couvent.  Bouddha  lui  répond  en 
supposant  qu'un  pauvre  recueille  les  rognures  de  fer,  de  plomb 
et  d'étain  comme  des  trésors,  et  il  demande  à  son  disciple  si  ce 
sont  véritablement  des  choses  précieuses. 

En  aucune  façon,  répond  Pra-Saribou. 

Eh  bien  !  reprend  Bouddha ,  ce  qui  vous  a  semblé  si  magni- 
fique ressemble  à  la  trouvaille  du  pauvre. 


ARCHÉOLOGIE 

DU  PAYS  D'ALAISE 

Lettre  à  Son  Excellence  M.  le  Ministre  de  rinstniclion  publique, 
servant  d'introduction  aux  rapports  de  la  Commission  des  Mes  d'Alaise. 


(•éanee  da  49  décembre  4S««.) 


Besançon ,  le  17  décembre  1863. 

Monsieur  le  Ministre , 

Par  un  arrêté,  en  date  du  9  août  1862,  rendu  sur  la  propo- 
sition de  la  section  d'archéologie  du  Comité  impérial  des  travaux 
historiques,  M.  Rouland,  prédécesseur  de  Votre  Excellence,  a 
décidé  qu'un  prix  de  1,500  francs  serait  décerné  en  1864, 
pour  le  concours  de  1863,  à  la  Société  savante  des  départements 
ou  de  l'Algérie  qui  aura  adressé  le  meilleur  travail  ayant  pour 
objet  : 

<c  La  monographie  d'un  monument  de  l'antiquité  ou  du 
moyen-âge  compris  dans  les  limites  de  la  France  actuelle  ou  de 
l'Algérie  ; 

»  Ou  bien  : 

»  Une  description  raisonnée  de  fouilles  archéologiques  impor- 
tantes que  la  Société  aurait  fait  exécuter  récemment  soit  en 
France,  soit  en  Algérie.  » 

La  Société  d'Emulation  du  Doubs,  ayant  conscience  d'avoir 
rempli  la  seconde  des  deux  parties  facultatives  do  ce  programmé, 
a  chargé  sa  Comn)ission  des  fouilles  d'Alaise  du  soin  de  la  re- 
présenter dans  le  concours. 


—    64    - 

En  conséquence  de  cette  délégation,  j*ai  Thonneur  d'adresser 
à  Votre  Excellence ,  pour  être  soumis  à  la  section  d'archéologie 
du  Comité  impérial,  cinq  rapports  sur  les  fouilles  exécutées  dans 
le  pays  d'Alaise,  de  1858  à  1862  (*).  Comme  justification  de 
cette  démarche ,  Votre  Excellence  me  permettra  de  préciser  ici 
le  caract?îre  de  nos  recherche»  et  de  rappeler  sommairement  les 
conquêtes  nouvelles  dont  elles  ont  enrichi  le  domaine  des  anti- 
quités gauloises. 

Ce  que  nous  appelons  le  pays  d'Âlaise  se  compose  de  deux 
plateaux  juxtaposés ,  appartenant  à  la  région  jurassique  dite  de 
la  moyenne  montagne.  Ces  deux  plateaux  ont  des  surfaces  for- 
tement ondulées  ;  leurs  pourtours  sont  capricieusement  déchique- 
tés par  des  cours  d'eaux  qui  serpentent  dans  des  vallées  étroites 
et  moyennement  profondes  de  plus  de  deux  cents  mètres.  Une 
topographie  aussi  compliquée  a  fait  rechercher  ce  pays  comme 
lieu  de  refuge.  Les  traditions  y  racontent  des  faits  de  guerre;  les 
lieux-dits  y  parlent  de  carnage  et  de  ruines.  L'examen  du  sol 
est  bien  autrement  instructif.  Il  a  permis  de  rattacher  à  un  seul 
grand  événement  militaire  la  plupart  des  vestiges  qui  peuplent 
la  contrée,  puis  de  déterminer  l'époque  et  la  marche  de  cet  évé- 
nement, au  moyen  de  la  disposition  des  sépultures  et  de  l'étude 
de  leur  contenu.  Ces  sépultures,  au  nombre  de  près  de  trente 
mille,  renferment,  pour  la  plupart,  des  objets  qui  se  rapportent 
à  cette  période  dite  le  premier  âge  de  fer,  que  les  archéologues 
font  concorder  avec  les  derniers  temps  de  l'indépendance  de  la 
Gaule.  Particulièrement  nombreuses  sur  le  plateau  d'Âmancey, 
elles  y  côtoient  des  castramétations  du  style  romain  le  plus  pur, 
et  des  restes  do  bûchers  oii  des  centaines  d'individus  ont  été 
consumés  avec  des  armes  celtiques,  procédé  que  Virgile  et 
Plutarque  attestent  avoir  été  familier  aux  légions  romaines 
victorieuses.  Irrégulièrement  réparties  suivant  les  hasards  des 
combats,  ces  sépultures,  que  nous  appellerons  désormais  tumu- 


P)  Les  Tombelles  celtiques  du  massif  d* Alaise,  1858;  Les  Tombelles  cel- 
tiques et  romaines  d'Alaise,  1859;  Lei  Tombelles  et  les  ruines  du  massif  et 
du  pourtour  d'Alaise,  1861;  Les  Vestiges  du  siège  d'Alesia,  1862;  Les  Camps, 
les  tombelles  et  les  villa  du  pourtour  d'Alaise,  1863;  dans  les  Mémoires  de 
la  Société  d'Emulation  du  Doubs,  3«  série,  t.  III,  pp.  383-400.  555-582, 
pi.  i-iv:  t.  V.  pp.  401-426,  pi.  i-ii;  t.  VI ,  pp.  461-492,  pLii;  t.YIII, 
pp.  1-27,  pi.  l-v. 


—    65    — 
luM,  deviennent  de  plus  en  plus  pressées  à  mesure  que  Ton  se 
rapproche  des  crêtes  qui  regardent  le  plateau  d*Âlaise. 

Ce  massif,  compris  entre  les  gorges  du  Lison  et  la  vallée 
ouverte  ob  circule  le  Taudeur,  a  plus  de  quinze  cents  hectares 
de  superûcie.  Admirablement  fortifié  par  la  nature,  les  rares 
points  accessibles  que  présente  9Ên  pourtour  ont  été  défendus 
par  des  enrochements  artificiels  rappelant  les  constructions  pé- 
lasgiques.  Des  lignes  de  murailles  en  pierres  sèches  enve- 
loppent le  cœur  du  massif  et  y  témoignent  de  la  présence  d'une 
urbs  celtique  au  centre  de  Y  oppidum.  Un  quartier  de  cette  urbs, 
qui  occupait  le  promontoire  de  Châtaillon,  montre  encore,  sous 
Tombre  épaisse  d'une  forêt,  des  restes  nombreux  de  cabanes  en 
pierres  sèches  qui  reproduisent  traits  pour  traits  les  descriptions 
que  Vitruve  et  Strabon  ont  faites  des  habitations  gauloises.  En 
avant  de  Vurds,  s'étend  un  vaste  cimetière  renfermant  des  tom- 
belles  de  tous  les  âges  de  l'ancienne  Gaule.  Plus  loin,  au  som- 
met d'un  piton  rocheux  qui  termine  le  massif  du  côté  du  nord, 
nous  avons  cru  reconnaître,  sous  un  énorme  amoncellement  do 
pierres,  l'officine  sacrée  d'un  de  ces  pontifes-artistes  qui  mono- 
polisaient, dans  la  Gaule  primitive,  l'exercice  de  tout  art  et  de 
toute  science. 

Tel  est.  Monsieur  le  Ministre,  le  ma^ifique  ensemble  sur 
lequel  nous  avons  eu  la  bonne  fortune  de  nous  exercer,  tout  à  la 
fois  pour  coopérer  à  l'élucidation  de  nos  origines  nationales,  et 
pour  consolider  l'attribution  de  l' Alesia  de  César  au  massif  d'A- 
laise, créée  en  1856  par  notre  savant  confrère  M.  A.  Delacroix; 

Ce  dernier  thème  est  assez  longuement  développé  dans  nos 
rapports;  nous  nous  dispenserons  de  l'aborder  ici,  étranger 
qu'il  est  au  programme  du  concours. 

La  Commission  des  fouilles  d'Alaise,  nommée  le  \2  juin 
4858  I*),  est  entrée  immédiatement  en  fonctions.  Elle  a  tenu  six 
sessions  de  travaux,  qui  représentent  une  somme  de  temps 
d'environ  huit  mois.  Les  dépenses  des  fouilles,  soldées  tant  par 
la  Société  d'Emulation  que  par  des  souscriptions  particulières, 
atteignent  à.  peu  près  quatre  mille  francs. 


(^)  Cette  CoTDinission  8e  compose  actuellement  de  six  membres  : 
MM.  BiAL.  Delacroix  (Alphonse},  Percerot»  Varaigne,  Yuilleret  et 
Castan,  rapporteur. 


—    66    — 

La  Commission  s*est  atlachée  à  porter  successivement  la 
pioche  sur  tous  les  points  du  pays  que  des  vestiges  importants 
recommandaient  à  son  atteutioa*  C'est  ainsi  que  nous  avons 
interrogé  et  décrit  tour  à  tour  des  sépultures,  des  castraméta- 
tions,  des  fossés  d'investissement,  des  édifices  religieux  et  civils 
des  Gaulois  et  des  Romains,  ^e  nombre  des  sépultures  ouvertes 
par  nos  soins  s'élève  à  plus  de  deux  cents. 

Nous  croyons  avoir  inauguré,  en  France,  une  méthode,  ce- 
pendant bien  naturelle  et  bien  simple,  pour  la  fouille  des  tumù' 
lus  celtiques.  Jusqu'ici  la  plupart  des  opérations  de  ce  genre 
consistaient  dans  le  creusage  d'une  ou  de  deux  tranchées  en 
travers  du  monument.  Cette  marche  nous  a  paru  vicieuse,  car, 
en  la  suivant ,  on  désorganise  l'édifîce ,  sans  pouvoir  saisir  le 
plan  de  sa  construction  et  la  disposition  de  son  contenu.  Or,  ces 
deux  ordres  d'observations  nous  ont  procuré  souvent  des  indices 
plus  précieux  à  recueillir  que  les  plus  beaux  spécimens  d'in- 
dustrie. Nous  nous  sommes  donc  fait  une  loi  de  raser  jusqu'au 
niveau  du  sol  les  tumuliis  dont  nous  entreprenions  la  fouille,  en 
découvrant  successivement  autant  de  couches  horizontales  qu'il 
était  nécessaire  pour  arriver  jusqu'aux  fondations  de  l'édifice. 
Il  va  sans  dire  que  nous  n'avons  pas  quitté  un  seul  instant  nos 
travailleurs,  mettant  nous-mêmes  la  main  à  l'œuvre  chaque  fois 
qu'il  se  présentait  une  pièce  délicate  à  extraire  ou  une  particu- 
larité notable  à  constater. 

Nous  avons  cru  pouvoir  répartir  en  quatre  groupes  les  sépul- 
tures du  pays  d'Alaise.  Les  plus  anciennes,  régulièrement  ali- 
gnées dans  le  vieux  cimetière  de  Y  oppidum,  ont  pour  caractères 
spécifiques  la  privation  absolue  d'objets  en  métal,  et  la  gros- 
sièreté de  forme,  l'impureté  de  pâte,  la  rugosité  d'aspect  des 
poteries  qui  s'y  rencontrent  ;  d'autres,  qui  pullulent  principa- 
lement sur  le  pourtour  de  Yoppidum,  montrent  très  souvent  le 
bronze  et  le  fer,  et  presque  toujours  une  assez  grande  quantité 
de  poteries,  dont  la  matière,  plus  ou  moins  imparfaite,  a  été 
conduite,  au  moyen  du  tour,  avec  une  habileté  relative  et  une 
certaine  préoccupation  de  l'élégance  des  formes  ;  la  troisième 
catégorie,  qui  se  trouve  exclusivement  dans  les  champs  de  ba- 
taille du  plateau  d'Amancey,  consiste  en  énormes  môles  recou- 
vrant des  masses  d'os  humains  calcinés  à  la  manière  romaine, 
avec  des  débris  d'armures  gauloises;  d'autres  sépultures,  enfin. 


—    67    — 
celles-ci  surtout  nombreuses  autour  du  village  actuel  d'Alaise, 
apparaissent  dans  les  couches  supérieures  des  tumulus,  et  pres- 
sentent tous  les  caractères,  nettement  dessinés,  des  incinéra- 
tions gallo-romaines. 

Il  me  paraît  indispensable  de  consacrer  ici  quelques  mots  à 
chacun  de  ces  groupes. 

Los  deux  premiers  ne  comprennent  que  des  tumulus,  c'est- 
à-dire  des  monuments  funèbres  de  la  race  gauloise.  Ces  tumu- 
lus sont  proportionnés,  comme  taille,  au  nombre  et  à  la  qualité 
des  individus  qu'ils  renferment  :  les  plus  grands  atteignent  vingt 
mètres  en  diamètre  sur  une  hauteur  qui  excède  deux  mètres;  le 
diamètre  des  plus  petits  ne  dépasse  pas  de  beaucoup  la  Ion* 
gueur  de  la  taille  humaine.  Presque  tous  appartiennent  à  la 
catégorie  des  tumulus  houles,  que  les  Anglais  appellent  bowl- 
harrow,  à  cause,  dit  M.  de  Caumont,  de  leur  forme  ronde  et 
obtuse.  Construits  avec  des  matériaux  pris  sur  place,  leur  dis- 
position intérieure  semble  avoir  été  calquée  sur  le  type  de  la 
maison  gauloise.  Souvent  le  noyau  central  est  un  massif  conique, 
formé  par  les  assises  circulaires  de  dalles  mordant  les  unes  sur 
les  autres  en  manière  de  toiture;  alors  les  cadavres  d'hommes 
et  d'animaux,  couchés  sur  des  lits  de  grosses  pierres  et  abrités 
par  des  dalles  arc-boutées,  sont  compris  dans  la  couche  de  terre 
qui  enveloppe  extérieurement  l'édifice.  Quelquefois,  au  con- 
traire, le  centre  de /la  tombelle  est  un  pâté  de  terre  revêtu  d'une 
calotte  en  pierres  sèches  ;  dans  ce  cas,  les  ossements  apparais- 
sent, mêlés  à  la  terre,  immédiatement  au-dessous  des  laves  de 
la  toiture.  Je  passe  sur  une  multitude  de  variantes  soigneuse- 
ment notées  dans  nos  rapports,  lesquelles  prouvent,  selon  moi, 
que  tous  les  rameaux  de  la  grande  famille  gauloise  ont  été  re- 
présentés sur  les  champs  de  bataille  du  pourtour  d'Alaise.  Lçs 
poteries  nous  ont  été  d'un  grand  secours  pour  apprécier  le 
degré  de  civilisation  niatérielle  des  individus  inhumés  dans 
chaque  tumulus.  Ces  poteries  ne  se  rencontrent  que  par  frag- 
ments; elles  paraissent  avoir  été  briséesà  dessein  et  leurs  mor- 
ceaux disséminés  sur  l'aire  de  la  tombelle  au  moment  de  l'inhu- 
mation, car  des  fragments  très  éloignés  les  uns  des  autres  ont 
pu  être  rapprochés  et  reconstituer  de  notables  portions  d'un 
même  vase.  Les  funérailles  do  cette  époque  comportaient  éga- 
lement l'usage  du  feu;  on  l'allumait  sur  le  pourtour  du  terrain 


—    68    — 

choisi  pour  l'érection  du  tumulus,  préalablement  à  la  déposition 
des  cadavres  :  ainsi  s'expliquent  les  charbons  que  nous  rencon- 
trons, en  plus  ou  moins  grande  quantité,  dans  les  couches 
inférieures  de  nos  sépultures.  «  Ces  constatations,  disait  récem- 
ment M.  le  sénateur  marquis  de  La  Grange,  ont  particulièrement 
contribué  à  éclaircir  le  texte  mal  compris  de  César  sur  l'emploi 
du  feu  dans  les  funérailles;  il  y  avait  incinération,  non  en  ce 
qui  concernait  le  défunt  dont  le  corps,  conservé  tout  entier, 
était  étendu  sur  les  cendres  du  foyer  éteint  ;  mais  il  a  été  établi 
par  les  mêmes  explorations  que  la  hache  de  fer,  de  bronze  ou 
de  pierre,  ou  môme  un  silex  simplement  épannelé,  se  trouve 
régulièrement  parmi  les  objets  déposés  autour  du  mort,  et  du 
fait  de  la  rencontre  de  la  hache  de  pierre  avec  des  armes  et  des 
bijoux  de  bronze,  on  a  conclu,  avec  toute  apparence  de  raison, 
que  la  présence  d'une  hache  quelconque  dans  ces  conditions 
avait  un  sens  symbolique  (*).  »  Voilà  pour  Tintérieur  de  nos 
tumulus.  A  l'extérieur,  ils  se  reconnaissent  non-seulement  à 
leur  aspect  mamelonné,  mais  surtout  à  la  simple,  double  ou 
même  triple  couronne  de  pierres  brutes  posées  de  champ,  qui 
remplace,  chez  nous,  les  cercles  de  menhirs  dont  sont  affectés 
les  gigantesques  tombes  gauloises  de  l'Irlande ,  des  deux  Bre- 
tagnes  et  même  de  l'Algérie. 

En  rapportant  aux  soldats  romains  ces  immenses  bûchers 
saupoudrés  de  débris  d'armures  celtiques,  je  m'étais  autorisé 
de  la  peinture  qu'a  laissée  Virgile  des  sacrifices  militaires  qui 
suivaient  la  victoire  (*).  Un  texte  de  Plutarque  vient  également 
à  l'appui  de  cette  attribution.  «  Après  la  bataille,  dit  cet  histo- 
rien, Marius  choisit  dans  les  armes  et  les  dépouilles  des  bar- 
bares celles  qui,  par  leur  luxe  et  leur  intégrité,  pouvaient  con- 
tribuer à  l'ornement  du  triomphe  ;  il  entassa  les  autres  sur  un 
grand  bûcher  et  en  fit  aux  dieux  un  magnifique  sacrifice  (').  » 


(^)  Rapport  fait  au  nom  de  !a  section  d'archéologie  du  ComUè  impérial 
des  travaux  historiques,  dans  la  séance  de  distribution  des  récompenses 
accordées  aux  Sociétés  savantes ,  le  11  avril  1863  {Revue  des  Sociétés  sa- 
vantes, 3«  série,  1. 1),  p.  504. 

(»)  jEnHd.,  lib.  XI,  v.  193-196. 

(')  «  MsTà  fié  T?jv  (i'dxY]v  ô  Mdpioc  tôSv  ^apSapixâv  SicXcov  xal  Xaçupcov  xct 
(làv  èxTCpeirij  xal  6X6xXY]pa  xal  ico^&mx^jv  ôij/tv  T(j>  Opià(jL6({>  fiuvàfjLsva  icapaa- 
X,eiv  èicéXe^E,  Tôv'fiè  àXXcov  èizi  Tcupôéc  {LzyotXriz  xaTaacopeuffaç  xb  icXi^Ooc  lOuve 
OudCav  jieyaXoicpeuïi.  »  (lIAOrTAPXOr  Fàioç  Màpioç,  xeç.  KB'.) 


—   6d   - 

J^arrive  à  ces  incinérations  gallo-romaines  que  nous  avons 
rencontrées  dans  l'épiderme  de  plusieurs  tumulus  du  massif 
d*Alaise.  Cette  observation,  complètement  neuve,  anéantit  toutes 
les  hypothèses  proposées  jusqu'à  présent  pour  expliquer  la  co- 
existence d'objets  celtiques  et  romains  dans  une  môme  tombe. 
L'exemple  qui  va  suivre,  le  premier  et  le  plus  saillant  que  nous 
ayons  constaté,  est  d'une  nature  tellement  concluante  que  je 
n'hésite  pas  à  le  reproduire. 

C'était  en  1858,  le  samedi  â6  juin.  M.  Yaraigne  et  moi  venions 
d'achever,  sur  la  colline  du  Fourré,  qui  borde  Voppidum  du 
côté  de  l'orient,  la  fouille  d'un  tumulus  considérable.  Nos  res- 
sources n'étant  point  totalement  épuisées,  nous  fîmes  choix 
d'un  second  tertre  assez  rapproché  du  précédent  et  mesurant 
un  mètre  cinquante  centimètres  de  haut  sur  un  diamètre  d'en- 
viron quinze  mètres.  Dès  les  premiers  coups  de  pioche,  donnés 
au  sommet  du  monument,  apparurent  des  os  calcinés,  des  frag- 
ments de  vases  en  terre  fine  et  de  fioles  en  verre  dites  lacryma- 
toires,  un  coutelas  de  fer  planté  verticalement  dans  le  sol,  des 
clous  en  fer  de  toutes  formes  et  de  toutes  dimensions,  et  enfin 
trois  médailles  de  bronze  aux  effigies  d'Adrien,  d'Antonin  et  de 
Marc-Aurèle.  Nous  n'hésitâmes  pas  à  voir  dans  cet  ensemble 
les  restes  d'une  ou  de  plusieurs  incinérations  gallo-romaines. 
Parvenus  à  quarante  centimètres  de  profondeur,  nous  vîmes  la 
terre  du  tumulus  changer  subitement  d'aspect.  De  noire  et  pul- 
vérente  qu'elle  était  dans  la  zone  supérieure,  elle  prit  une  teinte 
rougeâtre  et  acquit  une  certaine  consistance.  Dans  ce  nouveau 
milieu,  nous  rencontrâmes  quatre  squelettes  d'individus  inhumés 
et  ayant  conservé  des  boucles  d'oreilles  cylindriques  en  bronze 
creux,  des  bracelets  de  bronze  avec  ciselures  extérieures  en 
forme  de  perles,  plus  une  dent  d'ours  percée  d'un  trou  à  sa  ra- 
cine. Toute  cette  couche,  absolument  celtique,  était  parsemée 
des  mille  débris  d'un  grand  vase  façonné  au  moyen  du  tour, 
mais  dont  la  pâte  courte,  celluleuse  et  remplie  de  pierrailles, 
offre  les  plus  grandes  inégalités  de  cuisson.  Au  niveau  du  sol 
vierge,  dans  Tune  des  mottes  de  la  partie  centrale,  reposait  une 
petite  hachette  en  marbre  roussâtre,  sorte  de  symbole  commé- 
moratif  de  l'érection  du  monument.  Le  fait  de  la  superposition 
de  deux  sépultures  provenant  de  deux  périodes  bien  distinctes 
de  notre  histoire  nationale  apparaissait  ici  dan»  toute  son  évi^ 


—  70  — 
dence.  Plus  de  dix  observations  analogues  nous  ont  permis  de 
conclure  que  le  fait  dont  il  s*agit,  loin  de  constituer  une  ano- 
malie, se  rapporte  à  une  pratique  constante  des  Gaulois  nou- 
vellement soumis,  mais  non  encore  convertis  aux  mœurs  ro- 
maines ,  et  ambitionnant  pour  les  cendres  de  leurs  morts  le 
contact  des  vestiges  d'un  âge  de  liberté. 

Cette  découverte  des  tumulus  mixtes  du  pays  d*Alaise  a  déjà 
fait  quelque  chemin.  Ce  n'est  pas  sans  plaisir  que  nous  la  trou  - 
vous  mentionnée  dans  une  Leçon  d'ouverture  d'un  cours  sur 
la  haute  antiquité  fait  à  V Académie  de  Lausanne  en  novembre 
et  décembre  1860  (*),  par  M.  A.  Morlot.  «  MM.  Castan  et  De- 
lacroix, dit  cet  archéologue,  surpris  de  trouver  réunis  des  objets 
dont  l'association  ne  leur  semblait  pas  naturelle,  réussirent  à 
constater,  dans  le  sein  du  même  tumulus  peu  élevé,  dos  inhu- 
mations de  l'époque  romaine  superposées  à  des  sépultures  gau- 
loises du  premier  âge  du  fer.  Ils  ont  ainsi  tranché  la  question 
d'une  civilisation  indigène  possédant  le  fer  et  antérieure  à  l'ar- 
rivée des  Romains.  » 

En  dehors  de  ces  données  générales  qui,  nous  en  avons  l'es- 
poir, demeureront  acquises  à  l'histoire  de  la  sépulture  celtique, 
nos  fouilles  ont  révélé  plus  d'un  détail  important  au  point  de 
vue  de  l'état  de  l'industrie  et  des  arts  dans  notre  plus  ancienne 
formule  de  civilisation. 

Le  fer  de  cheval  circulaire  et  muni  de  clous  passait  pour  être 
d'invention  relativement  moderne.  En  le  trouvant,  à  deux  re- 
prises, côte  à  côte  avec  des  objets  celtiques,  nous  avons  démon- 
tré la  très  haute  antiquité  de  son  emploi  dans  les  régions  mon- 
tagneuses. 

Les  jantes  de  roues  en  fer  que  nous  avons  extraites  du  plus 
riche  de  nos  tumulus,  ont  permis  à  nos  savants  confrères, 
MM.  Delacroix  et  Bial,  d'attribuer  sûrement  au  passage  de 
chariots  gaulois  les  ornières  larges  de  quatre  centimètres. 

Notre  Commission  a  reconnu,  pour  la  première  fois,  le  bois 
d'if  dans  ces  bracelets  si  étroits  que  la  main  d'un  enfant  de  dix 
ans  pourrait  à  peine  s'y  engager.   Si,  dans  les  sépultures 

(^)  Ce  travail  a  eu  trois  éditions  successives  :  !<>  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  vaudoise  des  sciences  naturelles  (an.  1860)  ;  2»  dans  les  Actes  de  la 
Société  jurassienne  d*Emulaiion  (an.  1860)  ;  3o  dans  le  Bulletin  monumental 
4è  M.  de  GauuDnt  (an.  1863). 


d^Âlaise,  ils  entourent  des  os  parvenus  à  la  grosseur  virile,  il 
faut  admettre,  avec  nous,  que  ces  ornements  avaient  un  sens 
Totif  et  qu'ils  étaient  passés  aux  bras  des  indindus  dès  leur  plus 
tendre  enfance. 

Nos  incomparables  types  de  cuirasses  en  bronze  mince  ont 
mis  en  lumière  tous  les  principes  essentiels  de  Tornementation 
celtique  :  cercles,  disques  pointillés,  losanges,  dents-de-loup, 
spirales,  sautoirs,  stries  diversement  combinées.  «  C'est  là, 
dirons- nous  avec  M.  Henri  Martin,  le  point  de  départ  ou,  tout 
au  moins,  la  trace  la  plus  ancienne  de  ce  que  nos  ancêtres  ont 
eu  d'art  et  de  formes  qui  leur  fussent  propres,  en  dehors  de  leurs 
relations  avec  l'antiquité  classique.  »  Une  parure  de  tête  en 
bronze  mince  et  des  échevettes  de  fils  de  bronze,  portées  en 
guise  de  bracelets,  ont  fait  voir,  à  leur  tour,  que  les  Gaulois 
connaissaient  le  procédé  si  difficile  de  l'étirage  et  ne  le  cédaient 
à  aucun  peuple  sous  le  rapport  de  la  métallurgie. 

Je  crois  en  avoir  dit  assez,  Monsieur  le  Ministre,  pour  établir 
que  nos  fouilles  sont  importantes;  je  compte  aussi  sur  leur  ca- 
ractère éminemment  national  pour  valoir  à  la  Société  d'Emu- 
lation du  Doubs  le  plus  flatteur  des  encouragements. 

Daignez  agréer.  Monsieur  le  Ministre,  l'hommage  du  pro- 
fond respect  avec  lequel  j'ai  l'honneur  d'être 

de  Votre  Excellence 
le  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

A.  CASTAN, 

Secrétaire-rapporteur  de  la  Commission  des  fouilles 
d'Alaise,  correâpondant  du  ministère  de  l'Instruc- 
tion publique  pour  les  travaux  historiques. 


LES 

GUERRES  D'ARIOVISTE 

COMTRE  LES  GAULOIS  ET  COURE  CÉSAR 

(72et58aï.  i.-C.) 

lAR 

M.  A,  SABBBTVB, 

Lioutenant-Colonel  au  86*  do  ligne, 
Membre  correspondant  de  ia  Soi'iélc  d'Emulation  du  Doubs. 


Séanee  da  •  JaiiYler  4904. 


RAPPORT 

Sur  l'ouvrage  de  M.  le  Lieutenant-Colonel  Sarrette, 

Intitulé  : 

Les  Guerres  d'Arioviste  contre  les  Gaulois  et  contre  César, 

Par  m.  a.  DELACROIX, 

Président  de  la  Société  d'Emalation  da  Doodk. 


M.  le  Heutenant-colonol  Sarrette  vient  de  nous  adresser,  par 
Tentremise  de  notre  confrère  M.  Gastan,  secrétaire  de  la  Com- 
mission des  fouilles  d*Âlaise ,  un  mémoire  sur  les  guerres  d'A- 
rioviste ,  et  de  manifester  le  désir  que  cet  ouvrage  fût  imprimé 
dans  les  publications  de  la  Société  d'Emulation  du  Doubs.  Je 
me  suis  chargé  do  vous  rendre  compte  de  cette  excellente  dis- 
sertation ,  et  de  provoquer  ensuite  de  votre  part  les  mesures  à 
prendre  pour  donner  suite  à  une  démarche  qui  honore  ceux 
auxquels  elle  s'adresse. 

En  effet,  M.  Sarrette,  par  une  étude  de  premier  ordre,  vient 
de  prouver  une  fois  de  plus ,  depuis  le  réveil  d'Alaise  et  des 
questions  celtiques ,  comment  les  bons  travaux  sur  les  Comr 
mentaires  de  César  sont  loin  de  rester  le  privilège  des  savants 
préposés  officiel lement  aux  recherches  archéologiques  de  ce 
genre.  C'est  avec  bonheur  que  l'on  rencontre  de  pareilles 
œuvres,  au  prix  môme  de  quelques  dissidences. 

Je  parle  de  dissidences  et  j'en  soulèverai  une  dès  le  début» 
sans  hésitation,  parce  qu'après  avoir  lu  le  mémoire  de  M.  Sar- 
rette, je  sens  que  je  me  trouve  en  face  d'un  savant  qui  fait  de 
la  science  pour  la  science,  des  études  historiques  dans  Tintérôt 
de  l'histoire  nationale  et  non  pour  ses  convenances  personnelles. 
Cette  dissidence  portera  sur  la  question  d'Amagétobrie  dans  la- 
quelle les  Séquanes  jouèrent  le  principal  rôle. 

Les  Commentaires  signalent  deux  guerres  soutenues  par 
Ariovisle,  l'une  en  commun  avec  les  Séquanes  et  les  Arvernes 
contre  le  reste  de  la  Gaule  réuni  sous  les  étendards  des  Eduens, 
l'autre  contre  J.  César  lui-même  devenu  alors  le  champion  des 
intérêts  gaulois. 


—    76    — 

Ce  que  Toii  sait  de  la  première  guerre,  c'est  qu'elle  fut  termi- 
née en  deux  campagnes  par  la  grande  bataille  d'Amagétobrie , 
oîi  Arioviste,  après  s'être  tenu  durant  plusieurs  mois  renfermé 
dans  son  camp  à  l'abri  des  marécages,  avait  réussi  à  surprendre 
et  à  battre  l'ennemi  qui,  lassé  d'attendre  l'heure  de  la  lutte,  se 
retirait  sans  ordre.  Ce  que  l'on  sait  encore,  c'est  qu'il  s'agissait 
dans  cette  guerre  d'accaparer  les  péages  fructueux  de  la  Saône  ; 
c'est  enfin  que  les  Eduens  avaient  été  rejetés  dans  leurs  oppidum 
«  compulsas  in  oppida.  » 

M.  Sarrette ,  ne  limitant  pas  cette  guerre  d'Arioviste ,  ainsi 
que  le  voudraient  les  Commentaires,  aux  rives  de  la  Saône,  et 
raisonnant  dans  le  système  d'une  invasion  du  pays  éduen ,  se 
trouve  entraîné  à  désigner  Alise-Sainte-Reine  comme  ayant  été 
cette  Amagétobrie. 

J'appellerai  toute  l'attention  de  M.  le  colonel  sur  ces  trois 
points  : 

Compulsas  in  oppida  ne  dit  pas  qu' Arioviste  s'empara  des 
oppidum  éduens,  et  donne  à  penser  le  contraire  ; 

L'objet  de  la  guerre  ayant  été  la  possession  de  la  Saône,  et 
Arioviste  n'ayant  manifesté  que  beaucoup  plus  tard,  en  présence 
de  César,  son  intention  d'étendre  la  conquête  sur  le  pays  dos 
Eduens  et  de  leurs  alliés,  il  ne  faut  pas  confondre  ce  projet  avec 
la  réalité  qui'  nous  est  signalée  par  les  Commentaires  et  par 
Strabon  comme  ayant  consisté  dans  la  question  des  péages  de 
la  rivière. 

Enfin ,  Alise-Sainte-Reine  portait ,  chez  les  anciens ,  un  nom 
constaté  par  une  inscription  et  des  monnaies,  Alisiia  et  non 
Àmagetobria< 

Je  crois  donc  devoir  maintenir  l'opinion  : 

Qu' Amagétobrie  fut  un  point  important  pour  la  guerre  et  la 
possession  des  péages  relativement  à  la  Saône  ; 

QiïAmange  et  la  mile  d'Ancloche,  vestiges,  l'un  d'un  port 
fortifié,  l'autre  d'une  ara?  de  l'époque  romaine,  tous  deux  réunis 
dans  une  vaste  presqu'île  entourée  par  le  marais  d'Echalonge 
et  par  la  Saône,  répondent  seuls- aux  données  si  peu  nom- 
breuses de  l'histoire. 

Amange  est  sur  la  rive  droite  de  la  Saône.  Il  en  garde  les 
premiers  gués  De  là  partait  l'antique  route  conduisant  de  la 
rivière  au  pays  lingon,  route  sur  les  traces  de  laquelle  on  ren- 


—  77  — 
contre  encore  aujourd'hui  une  borne  milliaire.  C'est  une  localité 
couverte  de  débris  antiques  attestant  une  ville  importante  à 
Tépoquo  romaine.  Des  lieux-dits  et  un  immense  tumulus  y 
rappellent  aussi  l'époque  celtique.  Un  tesson  de  poterie,  trouvé 
dans  les  sables  non  loin  de  là,  portait  ce  mot  caractéristique  : 
Magetob.,  l'une  des  formes  antiques  d'Amagetobria. 

La  presqu'île  d'Amange  a  été  dans  tous  les  temps  le  point 
naturel  d'attraction  pour  des  armées  ennemies  ayant  chacune  à 
défendre  l'une  des  rives  de  la  Saône. 

Je  ne  puis,  à  ce  dernier  sujet,  m'empôcher  de  citer  les  opéra- 
tions qui  appelèrent  de  ce  côté  les  armées  de  Franche-Comté 
durant  la  guerre  soutenue  par  notre  province  contre  la  France 
et  contre  les  Suédois.  Je  le  puis  d'autant  moins  que  Tœuvre 
de  Girardot  de  Beaucliemin  racontant  la  guerre  de  dix  ans 
(•1632-1642/,  nous  fournira,  d'un  autre  côté,  un  argument  de 
plus  en  faveur  du  système  développé  par  M  Sarrette,  relative  - 
ment  à  la  seconde  guerre  d'Arioviste.  Les  hommes  et  les  cir- 
constances furent  à  peu  près  les  mêmes  dans  les  guerres  de  la 
Séquanie  et  des  Eduens  d'une  part,  de  César  et  d'Arioviste 
d'autre  part,  que  plus  tard  entre  les  Franc-Comtois  et  la  Franco 
d'alors  devant  Amange,  entre  ces  mômes  Franc-Comtois  et 
l'armée  suédo-française  sur  la  trouée  de  Belfort.  Les  lieux, 
d'une  époque  à  l'autre,  n'ayant  pas  ou  presque  pas  changé, 
des  circonstances  identiques  ont  dû  marquer  les  mêmes  points 
militaires  à  occuper. 

«  Le  Rheingrave,  dit  Girardot  de  Beauchemin,  (était)  homme 
rusé,  nourry  aux  guerres  d'Hongrie  et  praticque  de  courses  et 
surprises,  puissant  de  cavalerie,  enflé  de  son  bonheur  et  appuyé 
des  forces  de  Suède  et  de  France...  (Ilj  accourut  à Lure...  dans 
la  créance  de  l'emporter....  » 

Wateville,  général  des  troupes  franc  -  comtoises  ,  «résolut 
de  se  camper  à  Roye...,  tout  prochain  de  Lure,  et  envoya  re- 
cognoistre  le  passage  de  Ronchamps,  par  lequel  le  Rheingrave 
estoit  entré,  et  ne  se  pouvoit  retirer  que  par  iceluy,  lequel  passage 
se  trouva  facile  à  estre  occupé,  car  il  est  estroit  entre  deux  mon- 
tagnes dans  lesquelles  coule  une  rivière...  Nous  jugeasmes  que 
le  Rheingrave  appréhenderoit  de  voir  coupper  le  passage  de  sa 
retraicte...  Et  pour  ce  fut  donnée  commission  au  sieur  de  Ban- 
nans  d'aller  occupper  le  dit  passage....  Si  que  le  Rheingrave, 


—    78    — 
craignant  d'eslre  enfermé  et  voyant  le  jeu  qui  se  préparoit  contre 
luy,  leva  le  siège  si  fort  à  la  haste  qu'il  laissa  un  de  ses  canons 
par  les  champs  et  partie  de  ses  munitions,  et  se  retira  à  Belfort, 
menaçant  la  ville  de  Lure  de  retorner  à  elle...  » 

«  Ronchamps,  continue  Girardot,  est  assis  au  pied  d'une 
montagne  au  milieu  de  laquelle  est  un  chasteau  ù  demi- ruiné 
(actuellement  Notre-Dame  de  Ronehamp).  Au  devant  du  village 
est  la  rivière  qui  passe  au  destroit  dudit  Ronchamps;  et  bien 
qu'au  deçà  le  pas  soit  fort  eslroit  jusques  au  village  de  Reco- 
loigno,  touteifois  au  delà  dudit  Ronchamps  est  une  campagne 
ouverte  et  plaine  de  bruyères,  telles  qu'en  hyver  il  n'y  a  que 
quelques  endroits  oîi  la  cavalerie  puisse  traverser;  non  plus 
qu'en  ladite  rivière  de  laquelle  le  fonds  est  très  mauvais,  et  y 
a  un  gay  ou  deux  seulement.  Le  marquis  (Wateville)  occupa 
le  cbasteau  qu'il  avoità  dos  en  my-montagne,  et  mit  de  fortes 
gardes  auxdils  gays  de  rivière,  sans  autre  retranchement,  bien 
que  pour  î'asseurauce  do  l'armée  qui  devoit  demeurer  là  campée 
plusieurs  jours  pour  occupper  le  pas  et  fermer  au  Rheingrave 
l'entrée  de  ce  pays,  il  nous  sembloit  qu'un  retranchement  eust 
esté  très  utile.  Mais  le  marquis  nous  respoudit  que  nous  ne 
.pouvions  avoir  meilleur  retranchement  que  la  montagne  à  dos 
et  la  rivière  en  teste,  dans  lesquels  il  estoit  bien  difficile  de 
noiis  forcer ,  et  quand  nous  serions  pressez  et  obligez  à  nous 
retirer,  la  retraicte  nous  estoit  asseurée  par  la  montagne  de 
Faucougney,  ou  le  Rheingrave  ne  pouvoit  nous  suivre  avec  sa 
cavalerie  qu'à  son  dcsadvantage  :  car  le  pays  y  est  fort  aspre 
et  s'y  rencontrent  plusieurs  dcstroits  que  nous  pouvions  tenir 
estant  forts  d'infanterie...  Il  adjoustoit  que  la  campagne  ouverte 
pourroit  inviter  le  Rheingrave  à  nous  assaillir,  dans  laquelle 
nous  verrions  sa  cavalerie  bien  empeschée  au  rencontre  des 
bruyères  et  pourrions  en  faire  mourir  beaucoup  avant  qu'ils 
nous  pussent  approcher  :  et  do  rechef  au  passage  de  la  rivière, 
nous  les  verrions  surpris  dans  le  marais  et  nostre  infanterie  en 
auroit  bon  marché;  et  enfin  que....  (le  Rheingrave)  s'il  nous 

voyoit  retrancher ne  nous  donneroil  jamais  le  flanc,  ny 

s'engageroit  dans  les  chemins  de  Montbéliard,  au  travers  des 
bois  et  montagnes^  oîi  nostre  infanterie  auroit  mesme  advan- 
tage  sur  luy  que  dans  les  montagnes  de  Faucougney.  » 
Ces  opérations  et  ces  plans  de  campagne  de  février  1633  sont, 


—  79  — 
sauf  les  noms  et  les  suites  de  la  guerre,  le  guide  fidèle  de  l'ar- 
chéologue qui  veut  chercher,  les  Commentaires  en  main,  ce  que 
fit  César  contre  Ârioviste  cinquante-huit  ans  avant  notre  ère.  La 
vallée  de  Ronchamp  est  regardée  avec  raison  par  M.  Sarrette 
comme  le  passage  naturel  des  invasions.  C'est  pour  le  couvrir 
qu*ODt  été  établies  dans  les  temps  modernes  les  immenses  forti- 
fications de  Belfort.  Elles  ne  suffiraient  plus  aujourd'hui,  à  cause 
de  la  beauté  de  nos  routes  qui  rendent  accessibles  les  lieux  les 
plus  difficiles  auparavant  pour  les  armées;  mais  au  temps  de  la 
guerre  de  dix  ans,  comme  au  temps  d'Ârioviste,  il  n'y  avait  de 
lieu  naturellement  praticable  dans  ces  contrées  que  le  Pas  de 
Ronchamp. 

Wateville,  dans  sa  guerre  de  1633,  ne  songeait  certainement 
pas  aux  Commentaires,  Qt  je  ne  pense  pas  que  M.  Sarrette,  en 
allant  à  Ronchamp,  ait  connu  le  livre  fort  rare  de  Girardot  de 
Beauchemin.  Si  donc  ce  que  M.  le  colonel  indique  comme  ayant 
été  exécuté  par  César,  a  été  fait  aussi.par  Waleville,  c'est  qu'il 
y  avait  de  bonnes  raisons  pour  qu'il  en  fût  ainsi. 

A  cet  argument  j'en  ajouterai  un  autre  qui  me  concerne, 
relativement  auquel  je  suis  décidé  à  me  faire  aussi  humble  que 
les  convenances  l'exigent,  mais  qui  n'en  a  pas  moins  une  valeur 
de  coïncidence  incontestable. 

Au  moment  de  mes  premières  publications  sur  Alaise,  je  me 
suis  occupé  aussi  de  rechercher  le  champ  de  bataille  d'Arioviste; 
et,  dès  cette  époque ,  je  plaçai ,  comme  M.  Sarrette  vient  de  le 
faire,  le  premier  camp  des  Germains  à  Errevet,  le  second  dans 
la  plaine  de  Ronchamp.  Mais  je  restai  indécis  sur  l'emplace- 
ment exact  du  grand  et  du  petit  camp  des  Romains.  L'étude  du 
cabinet,  sur  des  plans,  m'avait  fait  chercher  ces  camps  sur 
Chérimont,  qui  occupe  la  rive  gauche  de  la  vallée.  La  vue  des 
lieux,  au  contraire,  me  conduisit  sur  le  versant  opposé.  J'allai 
voir,  avec  notre  confrère  M.  J.  Vuilleret,  la  colline  de  la  Cha- 
pelle de  Ronchamp,  oîi  M.  Sarrette  place  le  petit  camp  de 
César.  Le  temps  nous  manqua  pour  explorer  de  même  le  plateau 
de  la  Verrerie  où  devait  être  le  grand  camp ,  et  que  relie  à 
l'autre  point  une  communication  par  les  hauteurs.  Je  repartis 
sans  avoir  acquis  une  conviction  suffisamment  fondée,  et,  con- 
séquemment,  le  droit  de  poser  les  noms  de  lieux  sur  la  descrip- 
tion que  j'ai  donnée  de  la  bataille  dans  Alaise  et  Séquanie. 


-    80    — 

A  part  les  détails,  la  solution  à  laquelle  j'étais  arrivé  se  trou- 
vait donc  identique  à  celle  qu'a  rencontrée  M.  Sarrette,  sans 
que  nous  ayons  eu  le  moindre  échange  d'idées.  Or,  il  n'y  a  que 
la  marche  dans  la  voie  de  la  vérité  qui  puisse  conduire  à  de 
pareils  résultats. 

Les  raisons  capitales  sur  lesquelles  je  m'étais  appuyé  sont  les 
suivantes  : 

Les  deux  armées  ennemies  venaient  Tune  du  Rhin,  l'autre 
de  Besançon. 

De  l'une  h  l'autre  de  ces  deux  localités  il  n'y  a  qu'un  passage 
praticable,  lequel  existe  entre  les  Vosges  et  le  Jura.  Il  n'y  a 
qu'une  ligne  à  suivre  pour  des  armées  en  présence,  le  Pas  de 
Ronchamp  avec  les  flancs  do  sa*  vallée. 

César  compte,  du  Rhin  au  point  oh  la  bataille  fut  livrée,  cin- 
quante mille  pas.  Quelques  éditeurs  des  Commentaires  ont  dit 
cinq  mille.  Mais  notre  confrère,  M.  le  capitaine  Bial,  a  démon- 
tré Terreur  de  cette  leçon,  en  rapprochant  du  texte  de  César 
celui  do  Plutarque,  lequel  donne  en  stades  la  longueur  équiva- 
lente à  50,000  pas.  Aucune  incertitude  ne  sera  donc  plus  per- 
oaise  dorénavant  à  cet  égard.  Or,  si,  entre  les  Vosges  et  le  Jura, 
on  trace  une  ligne  parallèle  au  Rhin  et  distante  dii  fleuve  de 
cinquante  mille  pas,  cette  hgno  passera  par  Mandeure,  Arcey, 
le  nord  dos  Granges  et  Champagney. 

D'autre  part,  César  a  parlé,  à  propos  du  détour  de  sa  marche 
par  le  pays  bas,  d'un  peu  plus  de  cinquante  mille  autres  pas. 
J'ai  de  bonnes  raisons  de  croire  qu'à  ce  dernier  chiffre  il  n'y  a 
rien  à  ajouter.  En  effet,  en  additionnant  les  deux  distances,  on 
aurait  celle  d'environ  cent  mille  pas  de  Besançon  au  Rhin  par 
le  pays  bas ,  nombre  trop  grand  d'environ  six  mille.  Eh  bien  ! 
les  Commentair&s  rendant  compte  de  cette  différence  en  disant 
qu'Arioviste  plaça  son  camp  définitif  en  deçà  de  celui  de  César, 
de  six  mille  pas. 

De  Besdnçon  au  champ  de  bataille,  par  la  voie  du  pays  bas, 
c'est-à-dire  do  rOgnon ,  il  n'y  eut  donc  que  quarante-quatre 
mille  pas  :  C'est  la  distance  à  laquelle  on  rencontre  la  plaine  de 
Champagney  qui  fait  suite  au  Pas  de  Ronchamp. 

De  la  plaine  de  Champagney  au  Rhin,  je  lé  répète,  la  distance 
est  également  conforme  au  texte  des  Commentaires. 

Une  autre^  indication  é\9àX  donnée  par  les  Commentaires,  Je 


-  6\  — 
yeux  parler  des  chemins  par  lesquels  les  Séquanes,  les  Lingons 
et  les  Leuques  amèneraient  les  blés  au  camp  de  César.  Ces  che- 
mins devaient  ôlre  placés  do  telle  façon  que  par  une  seule  ma- 
nœuvre, en  transposant  son  camp  de  six  mille  pas,  Ariovisle 
coupAt  les  vivres  à  son  adversaire.  Or,  cette  circonstance  parti- 
culière n'existe  qu'au  Pas  de  Ronch^mp.  Le  blé  des  Lingons  et 
des  Leuques  devait  arriver  par  une  route  creuse  do  ces  pays, 
que  notre  confrère  M.  J.  Vuilleret  m'a  indiquée  derrière  la 
colline  de  Ronchamp.  Cette  route  se  réunissait  h  celle  do  l'O- 
gnon  dans  le  village  même.  Nous  avons  rencontré  les  traces 
antiques  de  ces  routes  abandonnées  depuis  longtemps,  et  qui 
sillonnent  encore  le  sol  du  petit  bois  voisin  de  Ronchamp  oîi 
nous  cherchions  les  vestiges  effacés  du  camp  d'Arioviste. 

Etant  donc  données  ces  trois  circonstances  :  un  point  inter- 
médiaire exact  do  Besançon  au  Rhin  ;  le  passage  inévitable 
entre  les  Vosges  et  le  Jura  ;  un  confluent  des  routes  naturelles 
amenant  le  blé  des  Séquanos,  des  Lingons  et  des  Leuques; 
aussitôt  la  place  du  camp  d'Arioviste  et  conséquemment  du 
champ  do  bataille  dans  la  plaine  de  Champngney  se  trouvait 
pour  moi  irrévocablement  fixée. 

Ce  qui  m'efït  surpris,  c'eût  été  qu'un  homme  aussi  sévère 
dans  ses  recherches  et  aussi  clairvoyant  que  je  me  figure  main- 
tenant M.  Sarrette,  ne  fut  pas  tombé  sur  le  même  résultat. 

Il  y  a  plusieurs  années  déjà  que  notre  confrère  M.  Quicherat, 
sans  voir  bien  nettement  encore  tous  les  détails  des  opérations 
de  la  guerre  d'Arioviste,  mais  admettant  sommairement  leur 
possibilité  dans. le  pays  de  Ronchnmp,  se  mit  à  rechercher  les 
lieux-dits  de  la  contrée  et  trouva  celui  qui  désignait  jadis  la 
plaine  de  Champagney.  On  l'appelait  le  Champ  du  Sang,  celte 
plaine  où  nous  plaçons  tous  aujourd'hui  le  lieu  du  carnage  des 
troupes  germaines. 

J'ai  mentionné  plusieurs  points  qui,  relativement  à  leur  dis- 
lance du  Rhin  et  lour  position  entre  les  Vosges  et  le  Jura,  au- 
raient pu  remplir  les  conditions  nécessaires. 

On  doit  écarter  Mandeure,  parce  qu'en  ce  heu  so  trouvent 
des  cours  d'eau  tellement  importants  qu'il  en  eût  été  fait  men- 
tion dans  les  détails  du  combat. 

H  convient  d'écarter  Arcey,  nonobstant  l'autorité  de  M.  de 
Golbéry  qui  a  indiqué  cette  localité;  car  ce  savant  n'a  pu  y 


LES  mïM  D'ARIOVISTE  CO!iTRB  LES  GAULOIS 

ET    CONTRE    CÉSAR. 


AVANT-PROPOS. 

Dans  les  questions  complexes  que  les  Commentaires  de  César 
soulèvent,  le  texte,  la  topographie  et  l'archéologie  sont  les  senls 
témoignages  des  événements.  Ils  fixent  concurremment  This- 
toire,  particulièrement  l'histoire  des  armées.  Je  ne  sais  pas  de 
science  et  de  recherches  qui  excitent  et  méritent  un  plus  vif 
intérêt,  a  dit  un  de  nos  chefs  militaires. 

Malheureusement  tout  est  vague  dans  la  notion  celtique,  et 
c'est  parce  qu'on  manque  d'une  base  solide  que  les  opinions  se 
partagent,  au  grand  détriment  de  la  vérité  et  de  la  gloire  de  nos 
pères.  Cette  base,  je  crois  l'avoir  trouvée  dans  la  méthode  qui 
me  guide  :  appliquée  successivement  aux  différentes  questions, 
partout  ses  réponses,  claires  et  formelles,  ont  satisfait  à  toutes 
les  données  du  problème;  elles  sont  toujours  écrites  sur  le  sol 
contemporain  de  César. 

D'un  autre  côté,  grâce  à  la  puissante  initiative  de  notre  Em- 
pereur, à  son  amour  du  vrai,  à  sa  volonté,  la  direction  nouvelle 
qu'ont  prise  les  recherches  me  paraît  de  nature  à  mettre  enfin 
la  vérité  dans  son  jour,  et  je  me  persuade  que  son  triomphe 
n'est  pas  éloigné. 

Le  point  de  départ  et  les  principes  qui  m'ont  guidé  dans  les 
différentes  questions  des  Commentaires  que  j'ai  étudiées  et 
vérifiées  par  de  modestes  recherches,  autant  que  me  l'ont  per^ 
mis  mes  faibles  ressources,  je  les  applique  aujourd'hui  aux 
guerres  d'Arioviste,  roi  des  Germains,  qui  font  l'objet  de  la 
présente  étude ,  fruit  d'observations  très  sérieuses  faites  sur  le 
terrain  même. 


—  88  «-^ 
de  la  première  campagne  contre  les  Gaules;  et  cette  autre 
phrase  du  livre  VII  :  Cum  Cœsar  in  Sequanos  per  extremo$ 
Lingonum  fines  iter  faceret,  laquelle  indique  les  frontières 
orientales  des  Lingons,  puisque  César  part  de  chez  les  Sénonais 
qui  en  sont  à  l'ouest.  Pour  ce  qui  est  de  l'autre  locution,  la 
phrase  du  livre  I"  :  Nunquam  ante  hoc  tempus  exercitum  po- 
puli  R.  Galliœ  promnclœ  finibus  egressum,  fait  exclusivement 
allusion  aux  frontières  nord  de  la  Province  romaine  placée  au 
sud  de  ia  Séquanie,  dont  parle  Arioviste;  et  celle  du  livre  V  : 
Qui  qiium  ad  fines  regni  sut  Sabino  Cottœque  prœsto  fuissent, 
Résigne  incontestablement  la  frontière  ouest  de  l'Eburonie , 
côté  par  lequel  se  présente  l'armée  romaine  venant  d'Amiens 
(Samarobrlva). 

Tant  il  est  vrai  que  l'expression  géographique  et  militaire 
fines  marque  dans  l'esprit  de  César,  soldat  et  géographe,  un 
rapport  constant  entre  le  lieu  qu'il  désigne  et  le  lieu  qu'il  occupe 
au  moment  où  il  parle.  Ce  sont  comme  les  jalons  laissés  par 
lui,  incontestables  et  précieux,  de  ses  itinéraires.  Il  faut  donc 
toujours,  dans  l'étude  des  Commentaires,  se  mettre  à  la  place 
du  général  romain  lorsqu'il  agit,  ou  à  la  place  de  ceux  dont  »l 
est  question  quand  il  indique  les  lieux  relatifs  à  leurs  actions. 
De  cette  manière,  le  style  si  concis  de  César  devient  plus  clair, 
le  vague  qui  règne  dans  la  notion  celtique  se  dissipe,  les  causes 
des  reproches  faits  aux  uns  et  aux  autres  s'éteignent,  et  notre 
patriotisme  est  justement  satisfait;  notre  Ame  et  notre  sang  sç 
retrouvent  dans  le  sang  et  dans  l'âme  de  nos  malheureux  pères 
les  Gaulois,  auxquels  il  n'a  manqué,  pour  résister  à  César  lui- 
même,  que  la  force  que  donnent  l'union  des  esprits ,  la  bonne 
discipline  des  armées  et  l'unité  dans  le  commandement. 

(Signé)  Sarrettb  ,  Lieutenant-Colonel  au  86®  de  ligne. 


—    89    - 


LÉGENDE. 


PREMIÈRE  PARTIE. 

Guerre  d'Ariovisle  contre  les  Gaulois,  Tan  684  do  Rome  et 
72  ans  avant  Jésus-Christ. 

Roches  de  Belfort,  Alsace  supérieure,  troisième  partie  de  la 
Séquanie ,  première  base  d'opération  d'Arioviste  contre  les 
Ëduens. 

Bâle,  Belfort,  Ronchamp,  Lure,  Vesoul,  Gray,  Dijon,  AlUe- 
Sainte-Reine,  ligne  de  communication  des  Germains  par  la 
haute  Alsace,  le  bassin  supérieur  de  la  Saône  et  la  Côte-d'Or. 

Mont-Auxois  en  Bourgogne,  deuxième  base  d'opération 
d'Arioviste,  plus  rapprochée  du  théâtre  de  la  lutte  chez  les 
Eduens. 

Alise-Sainte-Reine  au  Mont-Auxois,  où  Arioviste  fut  bloqué 
pendant  plusieurs  mois  par  les  Gaulois,  Tan  691  de  Rome, 
quelques  mois  avant  le  grand  désastre  d*Amagétobrie,  qu'il  faut 
chercher  sur  la  Brenne,  aux  envirotis  du  Mont-Auxois. 

DEUXIÈME  PARTIE. 

Guerre  d'Arioviste  contre  César,  Tan  695  de  Rome,  58  ans 
avant  Jésus-Christ. 

Roches  de  Belfort,  première  position  d' Arioviste  attendant 
César  qui  vient  de  Besançon;  sa  base  d'opération  par  la  vallée 
de  la  Saône,  c'est-à-dire  par  Gy,  Fresne,  Vesoul,  Ltire, 
Champagney. 

Champagney,  colline  de  la  Verrerie,  grand  camp  de  César  à 
l'ouest  de  Belfort  :  vestiges  de  castra métation  césarienne. 

Giromagny  et  Vescemont,  grande  plaine  et  tumulus  assez 
large  entre  les  deux  villages,  lieu  de  la  fameuse  conférence  de 
César  et  d' Arioviste. . 

7 


—    90    — 
Errevet  et  Evette,  deuxième  position  d'Ariovisto  au  pied  de 
la  montagne  du  Salbert,  versant  nord-ouest,  à  six  mille  pas 
romains,  environ  neuf  kilomètres,  et  à  Test  de  Champagney. 

Ronchamp,  hauteur  et  plaine,  troisième  position  d'Ariovisle, 
prise  sur  la  ligne  de  communication  de  César  par  la  haute 
Saône,  dans  le  but  de  lui  couper  les  vivres,  à  deux  mille  pas 
romains  ou  trois  kilomètres  au  sud  du  grand  camp  de  César 
assis  sur  la  colline  de  la  Verrerie. 

Chapelle  de  Ronchamp,  petit  camp  de  César,  hauteur  domi- 
nante, en  arrière  et  à  600  pas  romains  ou  900  mètres  du  camp 
d*Arioviste ,  occupée  par  deux  légions  de  César  dans  le  but  de 
rétablir  sa  ligne  de  communication  interrompue. 

Vallée  du  Rahin  et  plateau  des  villages  d'Oubreleau  et  de  la 
Houillière,  théâtre  de  la  grande  bataille  situé  entre  les  deux 
camps  romains  et  vis-à-vis  de  celui  d*Arioviste ,  dans  Tordre 
naturel  exigé  par  le  texte. 


—    91     — 


PRËMIËUË    PARTIE. 


GUERRE  D'ARIOVISTE  CONTRE  LES  GAULOIS. 

«  La  guerre  dos  Helvétiens  étant  terminée,  des  députés  de 
»  presque  touto  la  Gaule  et  les  principaux  de  chaque  pays 
»  vinrent  complimenter  César.  »  (Comment ,  1. 1,  c.  xxi.) 

Il  ressort  de  la  lecture  du  texte  que  les  Helvétiens  avaient 
émigré  sous  la  pression  des  Germains  leurs  puissants  voisins. 
S'il  n*est  pas  question  d*Arioviste  à  Toccasion  de  cette  guerre, 
cela  tient  à  ce  que  les  faits  mentionnés  se  passèrent  dans  la 
première  partie  de  la  Séquanie,  limitrophe  de  la  Province  ro- 
maine, et  dans  celle  du  territoire  éduen  qui  en  est  la  plus  voi- 
sine. Le  roi  des  Germains  n'avait  pas  encore  pénétré  jusque-là, 
bien  que  les  Ëducns  fussent  devenus  ses  tributaires. 

Par  Texpression  presque  toute  la  Gaule,  il  ne  saurait  être 
ici  question  que  do  cette  partie  de  la  Gaule  que  César  qualifie 
Celtique,  la  Belgique  et  l'Aquitaine  n'étant  pas  encore  en  scène. 

Les  principaux  de  chaque  pays,  c'étaient  les  principaux  ha- 
bitants des  nations  dont  se  composait  la  Celtique  au  temps  de 
César,  et  auxquels  il  donne  souvent  le  nom  de  roi ,  parce  que 
en  eux  résidait  alors  tout  le  pouvoir  politique. 

«  Ils  lui  demandèrent  la  permission  de  convoquer  à  jour  fixe 
»  une  assemblée  de  toute  la  Gaule  et  même  de  faire  cette  con- 
»  vocation  par  son  ordre,  ayant  à  lui  soumettre  certaines  de- 
»  mandes  sur  lesquelles  ils  devaient  préalablement  s'accorder.  » 
(Comment.,  1.  I,  c.  xxx.) 

«  Après  la  clôture  de  cette  assemblée ,  les  mômes  chefs  qui 
»  s'étaient  précédemment  rendus  auprès  de  César,  revinrent  et 
»  lui  demandèrent  un  entretien  secret  qui  regardait  leur  sûreté 
»  et  le  salut  de  la  Gaule  entière.  »  (Comment.,  1. 1,  c.  ixxi.) 

César  se  trouvait  alors  chez  les  Eduens,  sur  le  territoire  des- 
quels il  çivait  vaincu  les  Helvétiens,  à  moins  de  dix-huit  mille 
pas  romains  au  sud  de  Bibracte  (Autun).  Il  est  donc  probable 
que  c'est  à  Autun  qu'eut  lieu  cet  entretien  important  qui  servit 


—     92    — 

de  prétexte  à  la  guerre  que  fit  César  à  Arioviste  et  de  fondement 
à  sa  puissance  dans  la  Gaule. 

c(  A  peine  eurent-ils  obtenu  la  permission  de  parler,  qu'ils 
»  se  jetèrent  aux  pieds  de  César  en  pleurant,  et  lui  exposèrent 

>  que  s'ils  avaient  un  graiid  intérêt  à  obtenir  de  lui  ce  qu'ils 
»  allaient  lui  demander,  il  ne  leur  importait  pas  moins  que 
»  rien  de  ce  qu'ils  auraient  dit  ne  fut  rapporté ,  parce  que  s'il 
»  en  transpirait  quelque  chose,  ils  devaient  s'attendre  aux  plus 
*  cruels  traitements.  »  (Comment,,  1.  I,  c.  xixi.) 

Les  quelques  mots  qui  précèdent  montrent  dans  sa  vraie 
lumière  l'état  des  esprits  dans  notre  Gaule  Celtique  à  l'époque 
de  l'arrivée  de  César.  Cet  état  d'abaissement,  né;  de  la  désunion 
et  de  la  rivalité  de  nos  aïeux,  s'était  produit  à  la  suite  de  la  triste 
situation  qui  leur  avait  été  faite  par  Arioviste,  roi  des  Germains. 

«  Alors  l'Eduen  Divitiacus  prit  pour  eux  la  parole,  et  dit  que 
»  la  Gaule  se  divisait  en  deux  partis,  ayant  pour  chefs,  l'un  les 
»  Eduens ,  et  l'autre  les  Arvernes  ;  qu'après   s'être  pendant 

>  nombre  d'années  disputé  le  pouvoir,  il  était  arrivé  que  les 
»  Arvernes  et  les  Séquanais  avaient  attiré  les  Germains  par 
»  Tappât  d'une  grande  récompense;  que  d'abord  les  Germains 
»  passeront  le  Rhin  au  nombre  d'environ  quinze  mille;  que 

.>  lorsque  ces  hommes  féroces  et  barbares  eurent  pris  goûta 
»  un  sol  fertile  et  riche,  ils  furent  suivis  de  beaucoup  des  leurs  ; 

>  que  maintenant  il  y  en  avait  plus  de  cent  vingt  mille  dans  la 
»  Gaule  ;  que  les  Eduens  et  leurs  clients  prirent  avec  empres- 
»  sèment  deux  fois  les  armes  contre  eux  ;  que,  battus  par  ces 
»  barbares,  ils  essuyèrent  une  affreuse  calamité  et  perdirent 
»  toute  leur  noblesse,  tous  leurs  sénateurs,  tous  leurs  cheva- 
»  liers  ;  qu'accablés  par  ces  combats  et  par  ces  malheurs,  ceux 
»  qui  avaient  été  les  plus  puissants  des  Gaulois,  non  moins  par 

>  leur  propre  courage  que  comme  hôtes  et  amis  du  peuple  ro- 

>  main,  se  virent  obligés  de  donner  l'élite  de  leurs  citoyens  en 

>  otages  aux  Séquanais,  et  de  jurer  au  nom  de  leur  pays  que 
»  jamais  il  ne  serait  ni  fait  répétition  de. ces  otages,  ni  demandé 
»  de  secours  aux  Romains,  ni  rien  tenté  pour  méconnaître 
»  l'autorité  des  Séquanais,  ou  pour  se  soustraire  à  leur  joug.  » 
(Comment,,  1. 1,  c.  xxxi.) 

Cette  exposition  est  fidèlement  reproduite  aux  chapitres  xi 
-Qt  XII  du  livre  VI,  à  l'occasion  de  la  description  des  mœurs  et 


—    93    •- 
coutumes  des  Gaulois ,  chez  lesquels ,  d'après  le  tableau  qu'en 
fait  César,  la  fixité  des  principes  et  Tuuion  n'existaient  pas,  et 
sont  nés,  depuis  cette  époque,  de  Tinfaillible  progrès  du  temps, 
des  lumières  et  des  leçons  do  l'histoire. 

Avant  leur  chute  édatanto,  les  Ëduens  avaient  donc  eu  deux 
guerres  successives  à  soutenir  contre  Arioviste  et  ses  Germains 
(semel  atqiée  iterum  annis  contendisse),  à  la  suite  desquelles 
ils  avaient  éprouvé  un  suprême  désastre  sous  le  commande- 
ment d'Eporedorix  (Comment,,  1.  VII,  c.  lxvii),  avant  l'arrivée 
de  César. 

Il  importe,  pour  la  recherche  des  véritables  emplacements 
de  ces  faits  historiques ,  de  bien  fixer,  à  l'aide  du  texte  lui- 
môme,  les  époques  du  commencement  et  de  la  fin  des  hostilités 
entre  les  Eduens  de  Divitiacus ,  d'Eporedorix  et  les  Germains 
d'Arioviste. 

Les  quinze  mille  Germains,  dont  parle  Divitiacus,  traversèrent 
le  Rhin  environ  quatorze  ans  avant  la  guerre  que  César  dirigea 
contre  leur  chef.  En  effet,  dans  sa  réponse  à  César,  à  l'occasion 
de  ses  démêlés  avec  les  Eduens,  Arioviste  se  glorifie  (Comment, 
1. 1,  c.  xxxvi)  «  de  ce  que  depuis  quatorze  ans  ses  Germains 
n'ont  pas  couché  sous  un  toit,  »  et  l'on  doit  interpréter  ces 
paroles  comme  la  date  de  son  premier  passage  dans  la  Gaule 
et  do  son  premier  combat  avec  les  Eduens.  Or,  la  première 
bataille  que  lui  livra  César  date  de  l'an  de  Rome  695  ;  l'entrée 
d' Arioviste  dans  les  Gaules  remonte  donc  à  681  de  la  fondation 
de  Rome,  ou  à  72  avant  Jésus-Christ.  Telle  est  l'époque  du 
commencement  des  hostilités  entre  les  Eduens  et  les  Germains; 
voilà  ce  premier  point  parfaitement  établi. 

Quant  au  second,  c'est-à-dire  à  l'époque  oii  se  termina  la 
lutte  par  la  grande  bataille  dont  il  est  question,  qui  porte  le 
nom  d'Amagétobrie,  comme  nous  le  verrons  plus  loin,  Divi- 
tiacus nous  le  fait  pressentir  lorsqu'il  dit  :  «  que  lui,  Divitiacus, 
»  était  le  seul  de  tous  les  Eduens  qu'on  n'eût  pu  amener  à 
»  prêter  serment,  ni  à  donner  ses  enfant  en  otages;  que,  forcé 
»  par  ce  motif  de  fuir  de  son  pays,  il  était  venu  à  Rome 
»  implorer  le  secours  du  Sénat,  étant  le  seul  qui  le  pût,  vu  qu'il 
»  n'était  hé  ni  par  un  serment  ni  par  des  otages.  »  (Comment., 

1.  I,  c.  XXXI.) 

Ce  voyage  eut  Heu  vers  l'an  de  Rome  692.  En  effet,  Cicéron 


— •  94  — 
dit  dans  son  traité  De  divinatione  (].  [,  c.  xli)  que  TËduon 
Divitiacus  fut  son  hôte,  et  il  est  probable  qu'en  cette  circons- 
tance il  appuya  sa  demande  dans  le  Sénat,  qui,  comme  le  dé- 
clare César  à  Arioviste  (Comment,,  1.  I,  c.  xxxv)  «  avait  réglé, 
n  sous  le  consulat  de  M.  Messala  et  de  Ml  Pison  (l'an  de  Rome 
»  692),  que  tout  gouverneur  de  la  Province  romaine  dans  la 
»  Gaule  devait,  autant  que  le  comporteraient  les  iirtérêts  de  la 
:»  République,  défendre  les  Ëduens  et  les  autres  alliés  du  peuple 
»  romain.  )> 

Ce  sénatus-consulte ,  qui  déclarait  l'amitié  des  Romains  avec 
les  Eduens,  était  resté  sans  effet  jusqu'à  ce  moment  de  l'an  695, 
comme  le  laisse  entendre  César  au  chapitre  xii  du  livre  VF,  et 
comme  le  dit  Ariovislo  au  chapitre  xnv  du  livre  I,  à  propos  do 
la  dernière  guerre  des  Allobroges  (bellum  proximum),  qui 
éclata  peu  de  temps  avant  l'arrivée  de  César  en  Gaule,  et  qui 
fut  réprimée  par  C.  Poncinius,  sans  le  secours  des  Eduens,  l'an 
do  Rome  693. 

Mais  le  traité  n'en  existait  pas  moins,  et  ce  qui  en  avait 
retardé  l'application,  c'était,  sans  nul  doute,  le  résultat  des 
démarches  parallèles  faites  à  Rome  par  le  rusé  Arioviste  qui 
était  en  relation  avec  beaucoup  de  patriciens,  comme  il  le  dit 
lui-môme  à  la  fin  du  chapitre  xliv,  et  qui  [chap.  xxxv)  «  aurait 
»  été  comblé  des  plus  grands  bienfaits  par  le  peuple  romain  et 
»  par  César  lui-même,  sous  le  consulat  duquel  (l'an  de  Rome 
»  694)  le  titre  de  roi  et  d'ami  lui  avait  été  accordé  par  le 
»  Sénat.  > 

Cette  époque  nous  place  dans  la  période  de  toute  puissance 
oîi  le  Sénat  romain  voyait  comparaître  h  sa  barre,  en  posture 
de  suppliant,  tant  d'hommes  puissants  et  de  rois  qui  venaient 
y  recevoir  des  grâces  ou  des  ordres  En  faisant  le  voyage  de 
Rome  sous  le  consulat  de  M.  Messala  et  de  M.  Pison,  l'an  de 
Rome  69^,  aussitôt^  après  la  défaite  de  sa  nation  par  Arioviste, 
Divitiacus  croyait  travailler  pour  les  Eduens;  et  il  proparait 
l'asservissement  de  toute  la  Gaule. 

Ainsi,  la  grande  lutte  des  Eduens  contre  les  Germains  avait 
commencé  Tan  681  de  la  fondation  de  Rome,  c'est-à-dire  qua- 
torze ans  avant  l'arrivée  de  César  dans  les  Gaules,  et  la  dernière 
bataille  dans  laquelle  ils  perdirent  leur  indépendance,  étant 
devenus  tributaires  des  Germains,  eut  lieu  l'année  qui  précéda 


--    95    — 
le  voyage  de  Divitiacus,  c'est-à-dire  vers  Tan  691  de  Rome,  ou 
62  ans  avant  Jésus-Christ. 

C'est  donc  quatorze  ans  avant  le  proconsulat  de  César,  que  les 
Séquanais,  t  moins  puissants  par  eux-mêmes  que  les  Eduens, 
»  dont  le  pouvoir  remontait  à  des  temps  très  anciens  et  s*ap- 
»  puyait  sur  de  grandes  clientèles ,  s*étôient  alliés  avec  Ario- 
»  viste  et  les  Germains,  et  les  avaient  attirés  chez  eux  par  de 
))  grands  présents  et  de  plus  grandes  promesses.  »  (Comment., 
1.  VI,  c.  XII  ; 

Depuis  rinvasion  des  Cimbres  et  des  Teutons,  l'an  de  Rome 
644 ,  qui  est  la  première  que  les  Germains  aient  tentée  en 
grandes  masses  vers  la  Gaule,  il  ne  s'en  était  pas  produit 
d'autres;  elle  avait  été  peu  encourageante  pour  eux,  les  hommes 
de  cette  expédition  n'ayant  pas  revu  leurs  foyers.  Ce  ne  fut 
qu'au  temps  d'Arioviste,  de  681  à  695  de  Rome,  que  recom- 
mencèrent ces  grandes  excursions  d'oîi  les.  Hehétiens  et  les 
Germains,  vaincus  mais  non  exterminés,  remportèrent  chez 
eux  la  terreur  du  nom  romain. 

Arioviste  occupait  la  dignité  suprême  chez  les  peuples  qui 
habitaient  la  rive  du  Rhin  opposée  à  THelvétie,  aux  Rauraques, 
à  la  Séquanio  septentrionale  et  à  la  Médiomatricie.  La  conduite 
de  ce  chef  et  ses  succès  chez  les  Celtes ,  sa  marche  hardie  en 
présence  des  Romains,  ses  résolutions,  ses  discours  dont  le 
fond  reste  et  doit  être  admis,  quand  on  supposerait,  avec  assez 
de  vraisemblance,  que  César  les  a  arrangés  à  sa  manière,  tout 
prouve  que  la  Gaule  s'était  donnée  un  maître  et  non  un  loyal 
allié.  Appelé,  Tan  de  Rome  681,  par  les  Séquanais  ses  voisins 
limitrophes,  contre  les  Eduens  leurs  rivaux  (alterius  factionis 
principes  erant  jEdui,  alterius  Sequani,  1.  VI,  c  xii),  il  passa 
le  Rhin,  selon  toute  apparence  dans  le  pays  des  Rauraques, 
entre  Huningue  et  Baie,  oii  le  fleuve  fait  une  courbe  qui  de  tout 
temps  a  présenté  des  endroits  faciles  pour  l'établissement  des 
ponts. 

Suivi  de  lovées  nouvelles  faites  en  Germanie,  il  déboucha  par 
la  trouée  de  Belfort,  large  ouverture,  vaste  passage  que  les 
Vosges  laissent  entre  elles  et  le  Jura,  et  qui  va  se  rétrécissant 
jusqu'à  ce  point  stratégique  Cette  direction,  qui  se  présenta 
d'elle-même  à  sa  cavalerie  et  à  ses  nombreux  chariots,  lui 
assurait  une  bonne  ligne  de  retraite  en  cas  d'insuccès,  et  une 


—    96    — 
base  solide  d'opération  pour  l'accomplissement  de  ses  grands 
projets  do  conquête  et  do  domination  dans  la  Celtique,  inspirés 
par  la  division  des  esprits  et  Tappel  des  imprudents  Séquanais. 

Arioviste  ne  pouvait  manquer  de  commencer  par  s'asseoir 
dans  la  partie  septentrionale  de  la  Séquanie,  pays  tout  militaire, 
la  meilleure  frontière  do  la  Gaule  de  ce  côté.  Etabli  aux  Hoches 
de  Belfort,  par  exemple,  à  l'extrémité  moridionalo  de  l'Alsace 
supérieure,  position  des  plus  importantes,  à  l'inlerseclion  des 
bassins  du  Rhin  et  du  Rhône,  il  commandait  les  vallées  supé- 
rieures de  la  Saône  et  du  Doubs ,  c'est-à-dire  qu'il  était  maître 
des  voies  naturelles  qui  conduisaient  dans  les  pays  des  Médio- 
matriciens,  des  Leuques,  des  Lingons,  des  Eduens,  des  Séqua- 
nais et  des  Rauraques,  par  les  routes  qui,  aujourd'hui,  mènent 
à  Strasbourg,  Toul,  Langres,  Dijon ,  Besançon  et  Bûle  :  ce  qui 
lui  permettait  à  la  fois  de  conserver  une  grande  liberté  d'aclion, 
d'avoir  toujours  en  sa  possession  des  passages  donnant  accès 
au  Rhin,  et  de  se  ménager  ainsi  la  facilité,  des  communications 
des  deux  côtés  du  fleuve.  Je  ne  sais  pas  d'emplacement  meilleur 
à  tous  les  points  de  vue  pour  l'établissement  d'un  grand  camp 
naturellement  retranché,  devant  servir  de  rassemblement  à  une 
grande  armée  et  d'appui  à  une  invasion  dans  le  centre  de  la 
Gaule  Celtique.  11  y  a  de  la  place  pour  plus  de  cent  mille  hommes 
entre  les  Perches,  la  Miotte  et  Belfort. 

Celte  position  stratégique  choisie  par  Arioviste,  à  cause  de  la 
nature  des  lieux  et  de  l'objet  d'une  guerre  dont  les  premiers 
coups  devaient  être  portés  sur  la  rive  droite  de  la  haute  Saône, 
pays  des  Eduens,  est  d'ailleurs  conforme  à  la  lettre  du  texte  des 
Commentaivfis  :  «  Sed  pejus  victoribus  Sequanis  quam  jEduls 
»  mctis  accidisse,  propterea  quod Ariovistus,  rex  Germanorum, 
»  in  eorum  finibus  consedisset,  tertiamque  partem  agri  Se- 
»  quant,  qui  erat  oplimus  totius  Galliœ,  occupavisset,  »  [I.  I, 

C.  XXXI.) 

En  effet,  en  donnant  à  l'expression  finibus  l'interprétation 
bien  déterminée  que  je  lui  donne  dans  toutes  les  questions  des 
Commentaires  où  elles  se  présente  avec  le  sens  géographique, 
il  faut  traduire  :  «  Mais  pis  il  était  arrivé  aux  Séquanais  vain- 
»  queurs  qu'aux  Eduens  vaincus,  parce  que  Arioviste,  roi  des 
»  Germains  (parti  de  la  rive  droite  du  Rhin],  s'était  établi  sur 
»  la  fronUèro  des  Séquanais  (frontières  septenlrioaales  qui  sont 


-    97    — 

»  les  plus  rapprcchoes  de  son  point  de  dépari),  et  avait  occupé 
>  le  tiers  do  leur  territoire,  dont  le  terrain  était  le  meilleur  do 
»  louto  ia  Gaule.  »  Or,  cette  partie  de  la  Séquauie,  qualifiée  de 
troisième,  évidemment  parce  qu'elle  est  la  plus  éloignée  de  la 
Province  romaine,  est  précisément  ce  que  nous  appelons  au- 
jourd'hui l'Alsace  supi'rieure,  attendu  que  les  Séquanais,  peuple 
do  la  Gaule  Celtique,  s'étendaient  sur  la  rive  gauche  delà  Saôno, 
depuis  le  Rhône  jusqu'au  versant  méridional  du  mont  Faucille, 
aux  Vosges,  au  Uhin  et  au  Jura,  soit  par  leur  propre  territoire, 
soit  par  celui  de  leurs  chents.  D"'après  la  lettre  du  texte,  au  midi 
le  Rhône  les  séparait  de  la  Province  romaine;  à  l'ouest,  la 
Saône  des  Eduens  el  des  Lingons;  à  l'est,  le  Jura  des  Helvé- 
liens,  des  Rauraques,  le  Rhin  des  Germains;  au  nord,  les 
Vosges  des  Lingons  et  des  Leuques.  Ils  confinaient  aussi,  du 
côté  du  nord,  aux  Médiomalriciens-Trihoques  (Metz-Strasbourg) 
que  César  place  immédiatement  à  leur  suite  sur  la  rive  gauche 
du  Rhin.  (Comment.,  1.  IV,  c.  x.) 

D'après  ce  qui  précède,  César  divisait  donc  le  territoire  des 
Séquanais  en  trois  parties. 

La  première,  limitrophe  de  la  Province  romaine,  comprenait 
probablement  Besançon  non  occupé  par  Arioviste,  et  tout  le 
territoire  entre  le  Rhône  et  le  Doubs,  sur  les  bords  duquel 
étaient  les  Séquanais- Mandubiens,  tirant  leur  nom  de  leur 
position  sur  cette  rivière,  attendu  que  ce  nom  se  compose  du 
mot  latin  inaiiiis,  dont  César  se  sert  dans  le  sens  de  troupe, 
multitude,  foule  (1.  Vil,  c.  lxi),  et  de  Dubis,  nom  qu'il  donne  au 
Doubs  :  Man-Dubii. 

La  seconde  se  comjiosait  de  ce  qui  était  entre  la  Saône  supé- 
rieure et  le  Doubs;  c'est  cette  deuxième  partie  du  territoire 
séquanais,  voisine  des  Edu-  ns  dont  elle  est  séparée  par  la  Saôno, 
qu'Arioviste  voulut  donner  aux  Harudes  venus  d'outre-Rhin, 
comme  nous  le  verrons  plus  loin. 

La  troisième,  qui  touchait  immédiatement  au  Rhin,  était 
voisjne  des  Médiomatriciens,  selon  le  texte  (1.  1,  ci);  nous 
l'appelons  Alsace  supérieure,  limite  extrême  des  Séquanais  vers 
le  Rhin. 

Comme  nous  le  voyons,  celte  troisième  partie  répond  à  toutes 
les  conditions  de  géographie  et  de  stratégie  désirables  dans  cette 
guerre  d'Arioviste  contre  les  Eduens.  '      i 


—    98    — 

Solidement  établi  dans  cette  forte  position,  le  roi  des  Germains 
peut  fondre  sur  les  Eduens  par  le  bassin  de  la  haute  Saône,  à 
travers  le  pays  ouvert  oli  passent  aujourd'hui  le  chemin  de  fer 
et  la  route  de  Belfort  h  Ronchamp,  Lure,  Vesoul,  Gray;  la 
rivière  franchie,  il  se  trouve  en  pays  ennemi,  et  par  cette  di- 
version habile  dégage  aussitôt  les  Séquanais  ses  alliés. 

Cette  première  incursion,  concertée  avec  les  troupes  séqua- 
naises,  eut  lieu  Tan  do  Rome  681,  quatoiie  ans  avant  l'arrivée 
de  César  dans  la  Gaule.  Dès  ce  moment,  Tinterminable  guerre 
des  Séquanais  et  des  Eduens  fut  portée  exclusivement  chez  ces 
derniers  qui  en  subirent  toutes  les  calamités.  Au  chapitre  liv  du 
livre  VIT,  César  rappelle  à  leurs  chefs  le  triste  état  dans  lequel 
il  les  trouva  à  son  arrivée  dans  les  Gaules  :  «  Qtios  et  quam 
»  humiles  accepisset,  compulsas  in  oppida,  multatos  agris, 
»  onmibus  ereptis  coplis,  imposito  stipendia,  obsidibus  summâ 
>  cum  contumeliâ  extortis.  » 

On  ne  saurait  dire  combien  de  combats  Ariovisto  livra  à  ce 
peuple. 

Le  texte  des  Commentaires  se  borne  à  signaler  deux  guerres 
«  semel  atque  iterum  armis  contendisse  »  (1. 1,  c.  xxxi),  et  parle 
d'un  grand  nombre  de  batailles  favorables  à  Arioviste  «  prœliis 
»  vero  compluribus  faclis  secundis  »  (I.  VI,  c.  xii),  dont  la 
dernière,  livrée  à  Amagétobrie  (I.  I,  c.  xxxi),  à  la  suite  d'un 
blocus  de  plusieurs  mois  fait  par  les  Eduens  contre  le  roi 
des  Germains,  fut  décisive  en  sa  faveur.  Mais  des  discours 
d'Arioviste  et  de  ceux  de  César,  on  doit  déduire  que  la  première 
guerre,  funeste  aux  Eduens,  fut  suivie  d'une  soumission  do 
leur  part,  et  que  la  seconde  fut  provoquée  par  eux-mêmeg  dans 
des  circonstances  qu'ils  avaient  crues  favorables. 

Après  la  première  victoire  de  l'armée  alliée  sur  les  Eduens, 
le  roi  des  Germains,  qui  n'avait  avec  lui  qu'une  faible  partie  de 
son  armée,  puisque  le  texte  ne  parle  que  de  quinze  mille  bar- 
bares venus  d'abord  au  secours  dos  Séquanais  (1. 1,  c.  xxxi),  dut 
choisir  en  pays  éduen,  sur  le  terrain  témoin  de  ses  premiers 
succès,  un  point  fort  pour  asseoir  son  camp.  En  outre,  ce  point 
dut  être  stratégiquement  un  centre  convenable  d'action,  un  lieu 
qui  lui  offrît  beaucoup  de  facilité  pour  soutenir  cette  guerre, 
consolider  sa  conquête,  et  ou  il  pût  recevoir  ses  convois,  réunir 
ses  approvisionnements  et  attendre  les  renforts  de  nouvelles 


—  99  — 
troupes  germaines  arrivant  du  Rhin  par  TAlsace  supérieure  et 
fielfort,  sa  première  base  d'opération  Do  ce  point  central,  une 
fois  trouvé  chez  les  Ëduens,  lui  servant  de^deuxième  base  plus 
rapprochée  du  théâtre  de  la  guerre,  il  fit  sans  doute  dans  leur 
pays  de  fréquentes  expéditions  ruineuses  pour  eux,  productives 
pour  lui,  imposant  partout  son  autorité  par  la  terreur  de  les 
armes,  et  contraignant  ainsi  ses  ennemis  terrifiés  à  demander 
la  paix.  Tout  cela  est  conforme  à  la  vraisemblance,  aux  règles 
de  la  guerre  et  môme  à  la  lettre  du  texte. 

En  effet,  de  cette  première  guerre,  entreprise  sur  la  demande 
des  Séquanais  contre  les  Eduens  qui  furent  privés  de  leurs 
champs  «  muUntos  agris»,  il  était  résulté  pour  Arioviste  (1.  l» 
c.  xliy)  «  que  des  postes  fixes  [sedes,  mot  qui  a  été  souvent 
»  employé  par  les  auteurs  latins  dans  le  sens  de  castra]  lui 
»  avafent  été  concédés  dans  la  Gaule  Celtique  par  les  Eduens 
»  eux-mêmes  ;  que  ses  ùtagos  lui  avaient  été  librement  donnés 
»  par  eux,  et  que,  de  par  le  droit  de  la  guerre,  il  prolevait  le 
»  tribut  imposé  d'habitude  aux  vaincus  par  les  vainqueurs.  » 

Cependant,  à  la  longue,  les  Eduens,  remis  de  leur  première 
défaite  et  fatigués  du  despotisme  de  cet  homme  barbare,  violent, 
qui  n'était  arrêté  par  aucune  considération,  suivant  les  expres- 
sions de  Divitiacus,  résolurent  de  recouvrer  leur  liberté.  Ils  ap- 
pelèrent à  leur  aide  leurs  vieux  alliés  de  la  Celtique,  et,  ayant 
réuni  toutes  leurs  forces,  ils  marchèrent  à  l'improviste  contre 
1©  poste  fsedcs)  qui  chez  eux  servait  de  garantie  et  de  repaire 
aux  avides  et  féroces  Germains,  véritablement  réduits  alors, 
selon  le  texte,  à  faire  la  guerre  pour.se  défendre  et  non  offen- 
sivement. 

Ces  faits  résultent  parfaitement  des  propres  paroles  d'Ario- 
viste,  voulant  justifier  aux  yeux  de  César  sa  conduite  dans  cette 
guerre  à  l'égard  des  Eduens;  elles  sont  inconstestablement  rela- 
tives à  une  reprise  d'hostilités  et  à  une  dernière  victoire,  qui 
est  celle  d'Amagétobrie,  par  laquelle  sa  domination  sur  les 
Eduens  fut  assurée  d'une  manière  définitive.  Tl  s'exprime  ainsi  : 
«  Non  sese  Gallis,  sed  Gallos  sibi  bellum  intulisse  ;  omnes 
»  Galliœ  cicitates  ad  se  ojpugnanduvi  nenissc,  ac  contra  se 
»  castra  habuisse  ;  eas  omnes  copias  a  se  uno  prœlio  fusas  ac 
»  superatas  esse....,  et  quod  bellum  non  intulerit,  sed  defen- 
»  derit,  »  [Comment,,  l.  T,  c.  xliv.) 


-     100    — 

Il  est  évidemment  ici  question  de  toute  autre  chose  que  de 
Tenlréo  d'Arioviste  dans  la  Gaule,  Tan  681  de  Rome,  qui  fut 
suivie  d'une  première  guerre  faite  en  faveur  des  Séquanais. 
Cette  fois,  au  contraire,  une  seconde  guerre  éclate  uniquement 
entre  les  Germains  et  les  Eduens,  par  le  fait  de  ces  derniers 
qui  reprennent  les  hostilités  de  leur  propre  mouvement;  et  dans 
cette  circonstance  «  toutes  les  nations  de  la  Gaule  Celtique  (à 
»  l'exception  des  Arvernes  et  des  Séquanais,  bien  entendu) 
»  vinrent  pour  assiéger  Arioviste  et  eurent  des  camps  (selon 
»  leur  habitude  de  camper  par  cations)  en  face  du  sien  ;  toutes 
»  ces  troupes  furent  vaincues,  dispersées  dans  un  seul  combat,  » 

Ce  blocus,  car  c'en  est  un,  ainsi  que  le  désastre  de  l'armée 
édùenne  et  de  ses  alliés,  sont  att:^stés  par  César  lui-même 
disant  à  ses  soldats  :  «  Que  si  la  défaite  et  la  fuite  des  Gaulois 
»  touchaient  quelques  esprits,  ceux-là  même,  s'ils  en  cherchaient 
»  la  cause,  la  trouveraient  dans  la  longueur  de  la  guerre  et  dans 
»  la  fatigue  des  Gaulois;  qu' Arioviste  s'étant  renfermé  plusieurs 
»  mois  dans  son  camp  et  dans  des  marais,  sans  qu'on  eût  pu 

>  en  venir  aux  mains  avec  lui,  attaqua  tout  à  coup,  et  après 

>  leur  dispersion,  des  hommes  qui  ne  comptaient  plus  com- 

>  battre,  et  les  vainquit  par  industrie  et  par  combinaison  plus 

>  que  par  son  courage  »  [Comment.,  1. 1,  c.  xl). 

Il  est  donc  bien  certain  qu'avant  la  grande  bataille  d'Amagé- 
tobrie,  si  funeste  aux  Eduens,  et  livrée  vers  Tannée  691  de  la 
fondation  de  Rome,  Arioviste  fut  tenu  bloqué  dans  son  camp 
pendant  un  grand  nombre  de  mois  (multos  menses)  par  les  chefs 
des  diverses  nations  de  la  Celtique,  et  que  ce  camp  était  situé 
chez  les  Eduens,  dans  les  marais  et  en  un  lieu  élevé,  sans  quoi 
il  n'eût  pas  été  habitable  pendant  si  longtemps. 

Ce  lieu  n'était  autre  que  celui  dont  le  conquérant  Germain 
avait  fait  choix ,  depuis  son  arrivée  sur  le  territoire  ennemi,  pour 
étabhr  un  camp  dans  le  but  de  surveiller  les  Eduens,  devenus 
ses  tributaires  après  leur  première  défaite. 

En  conséquence,  cet  endroit,  théâtre  mémorable  des  deux 
guerres  que  les  Celtes  soutinrent,  dans  l'espace  de  quatorze 
ans,  pour  résister  à  l'invasion  Germaine,  succédant,  à  cinquante 
ans  d'intervalle ,  à  celle  des  Cimbres  et  des  Teutons ,  doit 
remplir  les  conditions  suivantes  : 

1°  Etre  situé  chez  les  Eduens,  rive  droite  de  la  Saône ,  et  de 


—  m   — 

préférence  dans  la  région  du  nord,  sur  la  ligne  naturelle  d'in- 
vasion d'Anovisle  par  Bâlo,  Belfort,  Lure,  Vesoul,  Gray,  et  en 
un  lieu  convenable  au  point  de  vue  do  la  stratégie  ; 

2®  Remplir  les  conditions  topographiques  d'un  emplacement 
naturellement  fort  au  milieu  d'anciens  marais,  et  d'une  super- 
ficie suffisante  pour  contenir  do  nombreux  approvisionnements 
et  une  armée  d'environ  soixante-dix  mille  hommes,  Arioviste, 
obligé  de  garder  sa  base  d'opération  dans  la  Séquanie  supérieure 
(haute  Alsace),  ne  pouvant,  à  cotte  époque,  disposer  d'une  plus 
grande  force  contre  les  Eduens  ;  puisque  plus  tard,  à  l'arrivée 
de  César,  il  ne  comptait  dans  son  armée  que  cent  vingt  mille 
Germains,  en  y  comprenant  les  vingt -quatre  mille  Harudes 
arrivés  depuis  peu  de  mois  ; 

3*  Offrir  dans  son  pourtour  des  ligues  de  circonvallation 
reliant  plusieurs  camps  do  dimensions  différentes,  avec  la  forme 
arrondie  des  camps  Gaulois,  attendu  que  depuis  les  temps  les 
plus  reculés  les  Gaulois,  peuple  guerrier,  employaient,  comme 
les  Grecs  et  les  Romains,  ce  genre  de  travaux  mentionnés  dans 
tous  les  récils  de  sièges  antérieurs  à  la  guerre  des  Gaules; 
qu'ils  campaient  toujours  par  nations,  et  que  leurs  camps, 
quoique  perfectionnés  par  le  contact  de  la  civilisation  romaine, 
avaient  conservé  la  forme  ronde  de  ceux  des  peuples  primitifs, 
qui,  comme  les  Scythes,  les  Helvétiens  et  les  Germains, 
campaient  en  rond,  en  s'entourant  de  leurs  chariots; 

4°  Enfin  présenter  des  objets  qui,  trouvés  dans  les  fouilles 
des  fossés  des  camps  et  des  lignes  de  circonvallation,  offrent 
les  caractères  des  produits  de  la  dernière  période  de  l'indépen- 
dance des  Gaules,  et  r-nppellent  la  date  691  do  Rome,  époque  à 
laquelle  le  siège  eut  lieu,  ainsi  que  les  différents  peuples,  tant 
de  la  Gaule  Celtique  que  de  la  Germanie,  qui  y  prirent  part. 

Toutes  ces  conditions  sont  fidèlement  remplies  par  l'empla- 
cement d'Ahse-Sainte-Reine  au  Mont-Auxois  (M. 


0)  Amngètohne  peut  se  décomposer  ainsi  ;  a  pr^îposilion  latine  qui  vont 
dire  auprès,  et  mag-iobrie  qui  revient  presque  en  grec  à  école  très  fré- 
quentée des  magiciens,  c'est-à-dire  centre  religieux.  La  bataille  se  serait 
do-in  livrée  auprès  d'un  centre  religieux  des  Celtes.  Ne  serait-ce  pas  le 
Mont- Anxois  lui-même,  champs  FJysées,  Elysiens  {Alise,  du  grec  Xûïic, 
délivrance),  séjour  heureux  des  héros  celtiques  après  leur  mort?  Cette 
qualité  eut  été  une  raison  de  plus,  raison  politique,  pour  en  faire  l'ob- 
jectif d'Àrioviste.  Quant  à  l'origine  grecque  du  mot  Magèlobrie,  elle  s'ex- 


—   \u  — 

possible  de  faire,  o'est-à-diro  rendre  très  marécageux  cet  em- 
placement qui  Test  déjà  de  sa  nalure. 

Quant  h  sa  superficie,  elle  est  suffisante  pour  contenir  les 
soixante-dix  mille  hommes,  cfTcctif  maximum  de  Tarmée  d'A- 
rioviste  à  cette  époque,  et  tous  les  approvisionnement  d'un  long 
siège,  car  elle  est  de  cent  hectares,  et  si  on  accorde  aux  soldats 
germains  Tespace  de  treize  mètres  carrés  qu'occupait,  tout  com- 
pris, le  soldat  romain  dans  un  camp,  on  obtient  76,915  h. 
Enfin,  si  on  suppose  le  Mont-Auxois  habité,  il  faudra  diminuer 
d'autant  Teffectif  possible  d*Ariovisto  ('). 

Troisième  condition.  —  Les  camps  et  la  circonvallation  mise 
à  jour  autour  d'Alise  bourguignonne  par  les  fouilles  récentes, 
ont  tout  le  caractère  des  travaux  de  môme  nature  exécutés  par 
nos  pères  les  Gaulois.  Ceci  demande  quelques  explications  sur 
la  castramétation  romaine  et  gauloise. 

Dans  la  lecture  des  Commentaires  sur  la  guerre  des  Gaules, 
on  ne  saurait  trop  se  rendre  compte  de  la  valeur  de  chaque  mot 
du  texte ,  ni  trop  étudier  par  le  rapprochement  les  expressions 
géographiques  et  topographiques  qui  sont  le  plus  familières  à 
Tauteur,  dont  la  concision  dans  le  style  est  aussi  remarquable 
que  Texactitude  dans  les  détails 

Géographe,  César  donne  au  mot  fines  un  sens  bien  déterminé, 
indiquant  un  emplacement  en  rapport  constant  avec  le  sujet; 
ce  sens  sert  de  base  à  ses  itinéraires. 

Géomètre,  il  se  sert  topographique  ment  de  Texpression  « 
regione,  qui  marque  la  place  de  deux  objets  par  rapport  à  un 
troisième,  tous  les  trois  étant  sur  une  seule  et  môme  direction. 

Soldat,  il  emploie  dans  son  style  les  expressions  militaires 
techniques  appropriées  aux  faits  et  aux  situations  qu'il  expose. 

Le  mot  camp  vient  du  latin  campus,  champ,  campagne, 


0)  Le  champ  est  donc  ouvert  aux  conjectures  quant  an  chiffre  de  l'ar- 
mée germaine  occupant  le  Mont-Auxois.  Toutefois  ce  chiffre  ne  saurait 
être  inférieur  à  30  000  ou  25  000  hommes,  attendu  que  la  défense  d'Alesia, 
dont  la  superficio  est  de  beaucoup  trois  fois  plus  grande,  puisque  son 
circuit  est  de  11,000  pas,  nécessita  une  armée  de  80,000  hommes,  ce  qui 
empêcha  Vercingétorix  de  renvoyer  une  partie  de  son  infanterie  en  même 
temps  que  sa  caTalerie,  et  de  ménager  par  C;:tte  disposition  les  subsis- 
tances, dans  lesquelles  était  pour  lui  le  succôs  de  la  résistance.  Donc,  alors 
comme  aujourd'hui,  l'effectif  d'une  garnison  était  calculé  sur  le  dévelop- 
pement de  la  circonférence  qu'il  fallait  garder. 


—   405    - 
espace  de  terrain  où  une  armée  a  dressé  dés  teiites;  idelàlMx- 
pression  d'abord  usitée  chez  les  auteurs  latins  :  "stub  )[)eUibus 
mse,  pour  dire  camper. 

I^e  mot  latin  castra,  retranchement,  espace  séparé  d'un  plus 
^and^  travaux,  ouvrages  qu'on  fait  à  la  guerre  pour  se  mettre 
à  couvert  des  attaques  de  Tennemi,  vient  de  castrare,  ôter, 
retrancher,  rogner,  couper  ;  cette  expression  n'a  été  vraisem- 
blablement employée  pour  désigner  un  camp  que  lorsque  les 
Romains  commencèrent  à  entourer  deTetranchements,  c'est-^à- 
dife  d'un  fossé  et  d'une^evée  de  terre,  leurs  tentes  ancienne- 
ment répandues  çà  et  là  dans  un  champ,  comme  des  cabanes, 
dit  Frontin. 

•Les  généraux  romains  avaient  l'habitude,  c'éteiif  même  pour 
eux  une  obligation,  de  ceindre  d'un  retranchement  de  fofrttie 
carrée  respace  de  terrain  oîi  leur  armée  avait  dressfé  ses  tentes. 
^Ge  retranchement  se  composait  en  principe  d'une  ilevée  de  terre 
provenant  d'un  fossé  qoi  «vait  une  largeur  et  une  profondeur 
déterminées < en  temfirs  ordinaire;  tout  cela  éfait 'parfaitement 
réglé.  De  là  les  expressions  castra  facere,  omtrti  cùwsiUu&re, 
pour  exprimer  l'action  décamper,  asseoir  un  ^  camp  ^prèfs  une 
marche.  César,  qui  emploie  toujours  au  pluriel  le  mot  ca^^nr/se 
sert  de  ces  expressions  en  temps  ordinaire,. o^'est-^à'^dire  lorsque 
saisituation  ne  nécessite  aucune  augmentation  idairs  lestravêAJix 
hiàbituels  de  défense  prescrits  par  le  règlement;  mais  dès  quela 
situation  change,  qu'elle  devient  périlleuse,  que  le  camp  peut 
être  attaqué: (l.  I,  c.  xeix;  1.  II,  c.  v;  1.  VIII,  c.  xv),  ilemploie, 
au  lieu  de  Texpression  castra  facere,  celle  de  castra  muni/re, 
qui  veut  dire  garnir  le  camp,  les  retranchements  de  tout  ce  qui 
est  nécessaire  à  la  conservation  et  à  la  défense.  Dans  ces  <îir- 
conslances,  les  camps  n'avaient  plus  le  caractère  de  simplicité 
des  camps  de  marche ,  et  leurs  retranchements  étaient  plus 
considérables,  exécutés  avec  plus  de  soin  et  munis  des  défenses 
accessoires,  telles  que  Zoricœ,  loriculœ,ïphbtei,  vineœ,  turr^ei 
tout  ce  qui  constituait  les  munitiones  en. pareil  cas. 

-Cette  nuance  entre  les  deux  expressions  oa«tra  faeere  et 
castra  munire,  est  bien  marquée  et  mérite  attention*.  Nous  en 
tirerons  des  conséquences  pour  la  castramétation  celtique  com- 
parée ii  la  castramétation  romaine. 

La,forme  t)^pe  du  oamp  romain  était  le  reeiangle;  Polybeet 

8 


—  <06  — 
fiygin  (^)  le  disent.  César,  qui  a  vécu  entre  ces  deux  écrivains, 
ne  le  dit  pas,  et  cela  n'est  pas  étonnant,  cette  description  appar- 
tenant plutôt  à  un  traité  de  caslramétation  ou  à  un  ouvrage  de 
ce  genre  ;  mais  il  n'en  est  pas  moins  évident,  d'après  ce  qui 
précède,  que  la  forme  type  du  camp  romain  n'avait  pas  changé 
au  temps  de  César,  si  près  des  Scipion  et  de  Polybe  (75  ans  à 
peine),  et  que  subissant  une  modification  dans  les  détails,  selon 
mes  observations  pratiques,  ce  ne  pouvait  être  qu'en  bien, 
puisque  cette  époque  intermédiaire  fut  une  époque  de  progrès 
dans  l'art  militaire  et  dans  celui  d'asseoir  un  camp.  Plus  tard, 
il. est  vrai,  on  s'écarta  quelquefois  de  la  forme  classique  dans  le 
tracé  du  camp  pour  adopter  la  forme  ronde  ;  mais  ce  ne  fut  que 
vers  le  cinquième  siècle  (Végèce),  à  une  époque  de  décadence, 
oU  les  armées  romaines  étaient  composées  d'éléments  hétéro- 
gènes et  commandées  par  des  généraux  étrangers,  gaulois  et 
germains,  qui  apportaient  avec  eux  les  habitudes  de  leurs  pays 
et  trouvaient  naturellement  plus  commode  de  les  imposer  que 
d'en  prendre  de  nouvelles.  Telle  est  vraisemblablement  la  cause 
de  l'introduction  exceptionnelle  dans  les  armées  romaines  du 
camp  rond,  forme  type  de  la  castramétation  des  peuples  bar- 
bares. 

La  forme  type  des  camps  celtiques,  comme  celle  de  tous  les 
peuples- primitifs  qui  campaient  en  rond,  protégés  par  leurs 
chariots  et  leurs  bagages,  était  le  cercle,  figure  la  plus  facile  à 
faire  ;  et  les  Romains  appelaient  cette  ligne  de  retranchement 
carrago.  Il  n'est  point  surprenant  que  César  ne  donne  pas  dans 
les  Commentaires  la  forme  des  camps  gaulois,  ni  la  nature  de 
leurs  retranchements,  bien  connus  des  Romains  avec  lesquels 
ils  étaient  en  guerre  depuis  plusieurs  centaines  d'années  dans 
les  Gaules  Cisalpine  et  Transalpine;  mais,  se  servant  à  leur 
égard  des  deux  expressions  castra  facere  et  castra  mumre,  il 
leur  conserve  nécessairement  la  signification  romaine,  et  in- 
dique par  là,  en  même  temps,  comme  nous  le  verrons,  un  pro- 
grès dans  la  castramétation  gauloise. 

Déjà  donc  au  temps  de  César,  les  Celtes,  instruits  par  Tep^pé- 


(»)  Voir  le  numéro  du  Spectateur  militaire  du  mois  de  juillet  1863, 
page  111.  M.  le  capilaioe  Masquelez,  bibliothécaire  à  l'Ecole  de  Saint-Cyr, 
.  y  traite  cette  question  arec  succès  et  une  grande  connaissance  des  textes. 


—  407  — 
rience  des  précédentes  guerres,  ne  se  contentaient  plus  de  leurs 
chariots  comme  retranchements;  nous  no  les  voyons ,  en  effet, 
jamais  se  défendre  derrière  cet  obstacle ,  à  Texemple  dos  Hel- 
vétiens  et  des  Germains  (Comment.,  1.  I,  c.  xvi;  1.  III,  c.  xiv.) 
Ils  faisaient,  tant  bien  que  mal ,  une  levée  de  terre  et  un  fossé 
autour  de  leurs  camps  ronds  :  castra  facere.  Cette  forme  type, 
maintenant  dessinée  par  un  fossé  et  par  un  parapet,  était  encore 
l'enfance  de  Tart,  mais  elle  n'était  pas  moins  un  progrès  du 
temps  et  du  voisinage  des  Romains.  Tour  à  tour  envahisseurs 
et  envahis ,  les  Celtes  n'avaient  eu  qu'à  les  imiter  sur  ce  point, 
comme  ils  l'avaient  fait  sur  d'autres,  agissant  en  cela,  du  reste, 
à  l'instar  des  autres  peuples  :  90  ans  avant  la  guerre  des  Gaules, 
le  Lusitanien  Viriatus,  qui  de  simple  pâtre  était  devenu  un  grand 
généra]  et  vainquit  tant  de  fois  les  Romains  en  Espagne ,  ne 
négligeait  pas  plus  qu'eux-mêmes  de  se  retrancher,  quand  le 
local  l'exigeait  et  que  le  temps  le  permettait. 

Les  Celtes,  qui  avaient  une  tactique,  une  formation  à  eux, 
puisque  nous  les  voyons  se  former  en  coin  (Comynent,,  1.  VII, 
c.  xxYiii;  1.  VIII,  c.  xiv),  ordre  emprunté  des  Grecs,  pour  les- 
quels le  coin  était  dans  la  mêlée  ce  que  le  tranchant  est  au  fer, 
les  Celtes,  dis-je,  avaient  pris  des  Romains  et  des  Grecs  l'usage 
d'entourer,  au  besoin,  leurs  camps  d'un  fossé  et  d'un  simple 
rempart;  mais,  fidMes  à  leurs  vieilles  habitudes,  ils  avaient 
précieusement  conservé  la  forme  ronde  :  c'était  la  forme  de 
leurs  oppidum,  qu'un  large  fossé  et  un  rempart  ceignaient 
(Comment.,  1.  II,  c.  xii),  et  celle  de  leurs  tumulits  ronds  et 
ovoïdes.  Cela  est  si  vrai  que  si,  pendant  la  guerre  des  Gaules, 
ils  sortent  une  fois  par  hasard  de  la  forme  primitive,  ou  s'ils 
ajoutent  à  leurs  simples  retranchements,  composés  d'un  fossé 
etd'unt^aZ/nm  imparfaits,  quelques  défenses  accessoires.  César 
ne  manque  pas  de  le  faire  remarquer  par  l'expression  castra 
munire,  employée  à  l'égard  des  camps  celtes  deux  fois  seule- 
ment (Comment.,  i.  III,  c.  xxiii;  1.  VII,  c  xxx).  Dans  le  pre- 
mier cas,  il  dit  que  les  Gaulois,  commandés  par  des  chefs  élèves 
de  Sertorius  (assassiné  l'an  675) ,  tracèrent  leur  camp  comme 
les  Romains  et  le  fortifièrent  comme  eux  ;  dans  le  second  cas, 
postérieur  de  quatre  ans  au  premier,  les  Gaulois,  sollicités  par 
Vercingétorix,  commencèrent  à  fortifier  leur  camp  pour  la  pre- 
mière fois  :  «  primum^ue  et  eodem  tempore  GàUi  castra  mu- 


—    408    — 

»  nire  insUtueriÂnt  »  Cela  ne  veut  pas  dire  qu'alors  seulement, 
.  et  pour  la  première  fois,  les  Gaulois  commencèrent  à  faire  des 
retranchements  autour  de  leur  camp,  castra  facere,  ce  qui 
serait  une  inexactitude  et  une  contradiction,  mais  qu'ils  prirent 
seulement  alors  l'habitude  de  garnir  leurs  retranchements  im- 
parfaits de  tout  ce  qui  était  nécessaire  à  la  conservation  et  k  la 
défense,  castra  munire.  Il  ne  résulte  même  pas  de  là  un  chan- 
gement dans  la  forme  type  du  camp  celtique,  comme  au  cha- 
pitre xxiii  du  livre  III,  car  un  peuple  ne  change  pas  aussi 
brusquement  ses  coutumes  militaires  ;  ce  fut  une  imitation  des 
défenses  accessoires  des  Romains ,  un  nouveau  progrès  signalé 
par  César,  voilà  tout  :  témoin  ]e  petit  camp  circulaire  fait  en- 
suite par  Verdngotorix  à  Gergovie,  et  mis  au  jour  sur  la  colline 
de  la  Roche-Blanche,  oh  les  différents  investigateurs  supposaient 
à  tort,  et  malgré  l'expression  technique  e  regione,  le  petit  camp 
rectangulaire  de  César,  réuni  à  son  grand  camp  par  un  double 
fossé. 

On  peut  donc  résumer  ainsi  le  parallèle  que  nous  venons  de 
faire  : 

La  castramétation  romaine ,  au  temps  de  César,  c'est  l'art 
dans  la  perfection  :  camp  rectangulaire  ou  trapézoïde,  comme 
légèrement  bastionné. 

La  castramétation  gauloise  à  la  môme  époque,  c'est  l'art  dans 
son  enfance  :  camp  rond  ou  ovoïde  sans  flanquements. 

Le  parallèle  entre  la  méthode  romaine  et  la  méthode  celtique 
en  usage  dans  l'attaque  et  dans  la  défense  des  places,  donnerait 
lieu  à  une  série  d'observations  analogues  à  celles  qu'a  fait  naître 
celui  de  la  castramétation  entre  les  deux  peuples. 

Le  progrès  dans  l'art  d'attaquer  et  de  défendre  les  places  suit 
celui  dans  l'art  de  la  castramétation  :  ce  sont  pour  les  peuples 
.guerriers  de  l'antiquité  comme  deux  branches  d'une  même 
science. 

Les  lignes  de  circonvallation  et  de  contrevallation  sont  men- 
tionnées dans  tous  les  récits  des  sièges  au  tempis  des  Gi^cs  et 
des  Romains  et  même  avant.  On  en  faisait  un  fréquent  usage. 
Les  Celtes  avaient  encore  imité  les  Grecs  et  les  Romains  sur  ce 
point  ;  cela  n'est  pas  douteux,  car  César  nous  les  représente  au 
siège  d'Avaricum  (1.  VU,  c.  xxu)  comme  «.gens  très  adroits  Bt 
»  très  aptes  à  imiter  et  faire  ce  qu'ils  voient  faire  par  d^autrès»  » 


—  109 
Au  surplus,  rindustrie  dont  ils  donnent  les  témoignages  dans 
les  belles  défenses  d'Avaricum,  de  Gergovie,  de  Lutèce,  d'Alesia 
et  d'Uxellodunum,  ainsi  que  dans  celle  de  la  capitale  des  So- 
tiates;  la  combinaison  dont  leurs  murs  étaient  le  produit  (1.  VII, 
c.  xxiii)  ;  la  manière  dont  ils  allaient  à  l'assaut  d'une  place 
(1.  II,  c.  Yi);  rbabileté  dont  firent  preuve  plusieurs  de  leurs 
généraux,  etc.,  tout  cela  montre  que  ce  peuple,  guerrier  par 
excellence,  n'était  pas  resté  stationnaire  dans  les  progrès  de  la 
guerre  et  spécialement  dans  l'art  de  la  défense  et  de  l'attaque 
des  places.  Il  serait  extraordinaire  qu'il  en  eût  été  autrement, 
ayant  successivement  envahi  les  peuples  où  cet  art  avait  pris 
naissance  et  avait  progressé.  En  effet,  les  succès  des  Gaulois 
en  Germanie  (Sigovèse),  en  Grèce,  en  Asie;  leur  célébrité  en 
Italie  (Bellovèse,  Bronnus  :  sièges  de  Clusium  et  d'Arezzo),  en 
Sicile»  en  Macédoine,  en  Afrique,  portèrent  au  plus  haut  degré 
l'éclat  de  leur  valeur  et  la  gloire  de  leur  nom.  Salluste,  le  pre- 
mier des  historiens  romains,  n'hésite  pas  à  prononcer  que  les 
Gaulois  avaient  surpassé  les  Romains  dans  la  gloire  des  armes, 
et  le  judicieux  Polybe  observe  que  c'est  aux  Gaulois  que  Rome 
dut  sa  science  inilitaire. 

En  conséquence,  h  l'instar  des  autres  peuples,  les  Celtes  se 
servaient  de  lignes  de  circonvallation  et  de  contrevallation  dans 
les  blocus  et  les  sièges  importants.  Au  reste,  Gésar,  qui  s'en 
servit  lui-même  si  souvent,  l'affirme  dans  ses  Commentaires  de 
la  guerre  des  Gaules. 

Les  termes  militaires  qu'il  emploie  en  parlant  de  ses  sièges  et, 
de  ses  blocus  (1.  VII,  c.  xii,  xl;  1.  Il,  c.  xii,  etc.,  etc.)  sont  les 
mômes  que  ceux  dont  il  se  sert  à  propos  des  Gaulgis;  ce  sont 
les  mots  oppugnare,  oppugnatio,  obsessio. 

Exemples  : 

Li^re  VII ,  chapitre  ix  :  Vercingetorix, . . .  Gergoviam,  Boich- 
rum  oppidum,  oppugnare  instituit. 

Livre  VIII,  chapitre  xxvi  :  ...Dumnaco,  duceAndium,  Dura- 
Hum  elau^um  Lemoni  oppugnari; ...  rursus  ad  obsidenduni"' 
Lemonum  redit  (Dumnacus). 

Livre  V,  chapitre  xlii  :  Nervii,  vallo  ipedum  undecim  etfossOf 
pBiumqriindeçini,  hiberna  dng^unU.  .  MilliuvfkpfiL^mumqumz 
deùim  %n  drcuitu  munitionmi  perfecemmt.  -^  Chapitre  xlui  : 


-     140    — 
Septimo  oppugnationis  die. . .  —  Chapitre  lu  :  Institutas  turres, 
teatudines,  munitionesque  hostium  admiratur. 

César  dit  que  les  Gallo-Belges  tenaient  des  Romains  la  con- 
naissance de  ces  travaux  de  circonvallation,  qu'ils  avaient  ob- 
servés dans  les  précédentes  campagnes  :  telle  était  ]eur  aptitude 
à  remuer  la  terre,  qu'ils  firent  ces  travaux  en  très  peu  de  temps, 
sans  pelles,  ni  pioches,  ni  brouettes,  non  point  parce  qu'ils  ne 
connaissaient  pas  ces  instruments ,  puisqu'ils  faisaient  des  cha- 
riots, travaillaient  1er  fer  et  la  terre,  mais  par  défaut  de  pré- 
voyance, ne  s'étant  pas  attendus  à  faire  un  siège  en  règle. 

De  cette  dernière  citation  on  doit  conclure  que  les  Celtes, 
qui  étaient  plus  civilisés,  plus  voisins  de  la  Province  romaine 
et  de  l'Italie  que  les  Nerviens ,  peuple  venu  de  la  Germanie , 
avaient  été  initiés  depuis  bien  plus  longtemps  à  l'art  de  l'inves- 
tissement des  places. 

Mais  bien  certainement ,  dans  ces  travaux  comme  dans  ceux 
de  la  castramétation,  ils  avaient  Tinfériorité  qui  tient,  dans  les 
uns  et  dans  les  autres,  à  l'enfance  do  l'art;  de  sorte  qu'on  peut 
établir  la  même  différence  entre  les  lignes  gauloises  et  romaines, 
au  temps  de  César,  qu'entre  les  camps  des  deux  peuples. 

César,  dans  ses  lignes  de  blocus,  observait,  autant  que  le 
permettaient  la  configuration  du  terrain  et  les  avantages  du  local, 
les  mêmes  principes  que  dans  le  tracé  de  ses  camps  :  de  vingt- 
cinq  mètres  en  vingt-cinq  mètres  environ,  elles  avaient  des 
inflexions  régulières  avec  des  rayons  égaux,  pour  en  faciliter  la 
surveillance,  les  rendre  plus  favorables  h  la  nature  des  armes 
de  jet  et  désavantageuses  à  l'ennemi.  De  plus,  les  fossés  diffé- 
raient de  ceux  des  camps  en  ce  qu'ils  étaient  gén/^ralement  plus 
larges  et  à  côtés  droits,  comme  on  le  voit  dans  la  plupart  des 
sièges  de  la  guerre  des  Gaules  et  de  la  guerre  civile,  notamment 
à  Dyrachium  (*) ,  ob  les  travaux  do  blocus  semblent  copiés  sur 


(^)  Aussi,  pour  se  rendre  bien  compte  comment  César  procéda  au  blocus 
d'Àlesia,  et  comment  Vercingétorix  disposa  ses  nombreuses  troupes  pour 
la  défense  de  ce  vaste  oppidum  celtique^  faut-il  lire  le  siège  do  Dyrachium 
et  celui  de  Gergovie.  A  Dyrachium,  César,  imitant  les  travaux  d'Alesia 
qui  lui  avaient  si  bien  réussi  contre  Vercingétorix.  tenta  de  bloquer 
Pompée  en  s'emparant,  par  des  détachements ,  des  nombreuses  collines 
élevées  et  abruptes  qui  entouraient  le  camp  de  son  adversaire,  et  fit  cons- 
truire un  grand  nombre  de  castellum,  qu'il  relia  par  des  lignes  de  dix-huit 
milles  d'étendue,  oeeupant  tous  les  débouchés.  X  Alesia,  Vercingétorix, 


~    114     — 

ceux  d'Alesia  et  embrassent  un  plus  grand  espace  (De  bello 
cimli,  1.  III)  dans  le  développement  des  lignes  de  contrevalla- 
tion  (15,000  pas)  et  de  circonvallation  (18,000  pas). 

Tel  est  le  caractère  des  remparts  romains  des  lignes  d'Alaise 
en  Franche-Comté  (Alesia),  d'Ussel  dans  la  Corrèze  (Uxello- 
dunum),  .en  partie  visibles  encore  à  la  surface  du  sol;  tel 
celui  de  leurs  fossés  mis  au  jour  à  Gergovie ,  où  je  l'ai  constaté 
en  présence  de  Fagont  voyer  dans  le  grand  fossé  taluté  de  trois 
mille  mètres  qui  va  parallèlement  à  l'Auzon ,  servant  d'appui  à 
la  place  d'armes  triangulaire  construite,  d'après  la  même  règle, 
en  avant  du  petit  camp  de  César,  dans  la  direction  de  V oppidum, 
selon  le  texte.  Le  fossé  du  camp  de  Mauchamp  offre  aussi  cette 
ondulation  régulière. 

Les  Gaulois,  au  contraire,  traçaient  leurs  lignes  simplement, 
sans  inflexions  régulières,  avec  le  même  profil  et  la  même  pro- 
fondeur de  fossés ,  comme  ils  faisaient  les  retranchements  de 
leurs  camps,  dont  le  type  était  le  cercle,  et  ceux  de  leurs  oppi- 
dum, composés  partie  de  lignes  courbes,  partie  de  lignes  droites: 
observations  faciles  à  faire  partout  oîi*  des  traces  à'oppidum 
subsistent  encore,  ce  qui  n'est  pas  rare  dans  quelques  contrées 
de  la  France. 

Maintenant,  pour  savoir  à  laquelle  des  deux  nations  gauloise 
ou  romaine  appartiennent  les  travaux  de  blocus  exécutés 
anciennement  sur  le  pourtour  du  Mont-Auxois  et  mis  en 
lumière  par  des  fouilles  récentes ,  il  suffit  de  décrire  succin- 
tement  ces  travaux. 

Les  camps  sont  au  nombre  de  six,  deux  de  grandeur  moyenne 
et  quatre  petits  ;  ils  sont  ronds  et  ovoïdes.  Répartis  en  deux 
groupes  de  trois  sur  les  collines  qui  entourent  le  Mont-Auxois, 
un  groupe  est  au  sud,  un  autre  au  nord-est,  et  chaque  camp 
moyen  est  flanqué  de  deux  petits  à  des  intervalles  à  peu  près 
égaux.  Ces  deux  groupes  de  trois  camps,  gardant  chacun  la 
moitié  de  la  circonférence,  sont  reliés  entre  eux  par  deux 
lignes  dé  fossés  (circonvallation  et  contrevallation)  enveloppant 
la  colline  d'Alise,  et  s'appuient  à  la  ligne  extérieure  moins  forte 

renouvelant  les  dispositions  heureuses  qu'il  avait  prises  l  Gergovie,  plaça 
de  mâme  son  armée  sur  la  montagne  de  Voppidum,  s'entoura  des  contin- 
gents gaulois,  campés  par  nations  à  de  médiocres  intervalles  les  uns  des 
autres,  et  occupa  toutes  les  collines  de  cette  montagne. 


-     440»   — 

que  Ifi^  ligne  iutérieuire.  Celle- ci  prôsenle,  en  eilèt>  ud  domblo- 
fossé  et  un  angle  rentrant  dans  la  plaine  des  Laumes.  On  voit, 
par  là  que  l'assiégeani  se  préoccupait  beaucoup  plu^  de  Teur 
neo^i  intérieur  que  de  Tennemi  extérieur  :  aussi  chaque  grand 
camp  est-il  sulout  fortifié  du  côté  qui  fait  face  au  Mont-AusuHS. 
Le  tracé  de  la  contre vallation,  aussi  bien  que  celui  de  la  circour 
vaUation,  indiqué  de  part  et  d'aytre  par  des  vestiges  de  fossési, 
est  un  composé  de  ligues  droites  et  courbes,  et  les  fossés  ont  à 
peu  près  le  même  profil  géométrique  que  ceux  des  camps:  tout 
cela  trahit  lid  caractère  de  faiblesse  et  d'inexpérience  de  l'enfance, 
de  Tart;  c'est  une  contreffljçoû  des  travaux  romains  avec  des, 
marques  particulières  au  type  celtique  (*). 

Ces  travaux  de  guerre  présentent  donc  tous  les  caractères  d0 
ceux  desr  Gaulois,  et  si  on  les  applique  au  fait  historiqjae  qui 
nous  occupe,  on  voit  qu'ijs  s'adaptent  aux  quelques  détails  cir- 
constanciés du  texte.  Enfin,  les  Eduens,  assiégeant  Ariovisto 
sur  le  Mont-Auxois  avec  une  nombreuse  armée*  ont  dû.  diviser 
cette  armée  en  deux,  camps  et  former  arec  leurs  clients,  au 
nombre  de  quatre  seulement  (les  Ségusiaves,  les  Ambivârotes, 
les  Brannovices  et  les  Brannoviens,  l.VII,  c.  lxxv),  préci- 
sément deux  groupes  de  trois  camps  bien  distmcts  et  de  di- 
mensions différentes*  les  Gaulois  ayant  l'habitHde,  commie.  dit 
César,  de  camper  toujours  par  nations  :  total  six.  camps. 

QuATRiÈai.E  CONDITION.  —  La  preuve  archéologique  de  ce  fait 
historique  ue  peut  et  ne  doit  être  tirée,  que  des  objets  recueillis 
dans  les  fossés  des  camps  ronds,  et  dans  ceux  de  la  contreval- 
lation  et  de  la  circonya.llation.  Il  faut  éliminer  ceux  trouvés 
ailleurs  sur  le  Mont-Auxois  et  dans  ses  environs,  attendu  que 


(>)  Au  sarplss,  daméme  que  les  Nervien^,  d'après  te  texte,  se  firent 
aider  dans^.la  directioa^e  levrs»  travaurpar  quelques  prisowecst  ot  que 
les  Tarusates,  daos  leur  guerre  contre  Ci:a88us  (1. 111 ,  c.  xxiii)^  prirent 
lelirs  pdsitious  et  Tortifièrent  leur  camp  à  la  manière  des  Komains ,  sous 
1»  conduite  d'o/fieiers.  ayant  tous  servi  sons  \tA  ordres  é&^Q,  Sertorius«  de 
mjSnie  les  Ëdue^s,  dans,  leur  guei;re  contre  Arioviste..  avaient  pu.»  au  besoin 
et  selon  toute  vraisemblance,  recevoir  le  concours  de  quelques  Romains 
dcJla  Pfoviace,  etefMX)r6  de  ces  mêmes  élèves  de  Sertorkis.  «rtlendu  que 
les  officiers  qui  avaient  servi  sous  ce  grand  capitaine,  depuis  vingt  ans 
h  l'époque  de  la  troisième  campagne  de  César,  et  depuis  six  ans  seulement 
à  T'époqtie  dn  commencement  des  hostilités  entre  Gaulois  et  Germains, 
étaitent  bien  plu^  jeunes  et  çlus  aptes  par  conséquent  pour  aller  offrir 
letir  épéé  aux  Edaens  o^j^rimjés.^r  Ariovi^te. 


-    44A    - 

leur  déoaQn&triatioQ  d*uA  oppidum  gaulois  en  ce  lieu,  et  d'une 
boji^rgaide  gallo-romaine  lui  succédant,  n'avancerait  en  rien  la 
solution  de  la  question,  des  découvertes  analogues  se  produis 
saijt  SQUrvent  dans  notre  vaste  Gaule. 

Ces  objets  recueillis  dans  le  curage  des  fossés  quels  sont-ils? 
D'après  des  renseignements  pris  à  bonne  source^  ce  sonjt,  1^ 
suivants  : 

/      La  Rç:isue  archéologique  iq- 
sisle  sur  le  caractère  gaulois  de. 
ces  armures.  Ne  seraient- elles 
V  Des,flèches  en  bronze^;  \  pas  plutôt  germaines  Jes  Gaulois 
2'  Dos  pointes  de  lances  )  «îyant  à  cette  époque,   et  bien 
ou  javelots  en  bronze  ;  \  avant  les  Germains,  laîissé  genè- 

se Uneépée  en  bronze  ;  j' ralement  le  bronze  pour  prendre 
1  le  fer?  Gauloises  ou  germaines , 
f  elles  sont  également  favorables  à 
^    ma  thèse. 

Cette  arme  est  germaine  ou 
1   celtique;  mais,, à  coup  sûr,  ellç. 
I  n'ostipas  romaine»  à  cause  de  sf^ 
i  longueur  et  de  sa  forme,  t'égéei 
4**  Un  glaive  en  fer  ayant  1  romaine  était  plus  courte,  très 
0"  73'delongavecpoignée,   j  acérée,  la  pointe  en  langue  de 
sans  pommeau  et  sans  croi-  \  carpe,  avec  pommeau  et  croi- 
sière,   pointe    douca ,    ar-  ]  sière'.  Un  fragmenten  aélé trouvé 
rondie;  |'dans  la  Seine,  près  du  second 

camp  de  Labiénus  à  Yilleneuve- 
Saint-Georges  ;  il  est  entre  les 
mains  de  M.  Francisque  Martin, 
!  habitant  cette  ville. 

Projectiles  g^uloisi  vjsiWemjeut. 
travaillés^  pétris  d'argilei,  durqi?^ 
au  feu  »  et  qu'on  trouve  souvent 
0**  Des  boulets  grossiers  j  dans  les  fouilles  faites  sur  les» 
en  pierre  ;  1  champs  de  bataille  de  cette  épo-i 

que.  \a  pied  de  k  terrasse  de 

César  à  Ussel ,   en  fape  de  }a 

^  fontftiftB|.en  ai  produit  plu^euifs, 


-    iU    — 

et  en  recelle  bien  d'autres,  très 
faciles  à  avoir,  mêlés  aux  débris 
de  rincendie. 
/      Monnaies  antiques  exclusive- 

!ment  antérieures  à  l'époque  de 
César,  c'est-à-dire  à  695  de  la 
fondation  de  Rome,  première 
année  de  son  commandement  des 
Gaules  Cisalpine  et  Transalpine, 
où  la  monnaie  romaine  avait 
(  cours  depuis  plus  de  60  ansf 

8*  Des  broches  de  fer  à  [ 

pointes  recourbées,  des  bra- I      ^. .  ,     ,,    .  .  ^ 

^ .  .       .      r»,    ,         ,  j      î      Objets  d  ongmes  celtique  et 

celets,  des  fibules,  et  des  <  .  ^  ^ 

débris  de   boucliers ,   etc.  ,1 

etc.  ;  \ 

^     ^  ,  /      Débris  celtiques  et  gallo-ro- 

9»  Des  fragments  de  po-  .  ^^.^^  ^  ^^^^^  ^^  voisinage  de  la 

tenes.  vases,  tuiles  à  re-     ^.^^^^^    Ussel  et  Alaise  en  ont 

bords,  espèce  d  amphores,      f^^^^.  ^^  semblables  en  grande 

«'"•'«*"•  \  quantité. 

Tous  ces  objets,  trouvés  dans  les  fouilles  des  fossés  d'Alise, 
offrent  le  mélange  du  fer  et  du  bronze,  ainsi  que  des  céramiques 
gauloise  et  romaine,  avec  le  progrès  dans  le  procédé  de  fabri- 
cation caractérisant  les  produits  de  la  dernière  période  de  l'in- 
dépendance des  GauleSj  dont  la  date  est  ici  marquée  par  les 
médailles  sorties  des  fouilles.  Au  total,  témoignages  antérieurs 
à  la  guerre  faite  par  César  contre  les  Gaulois.  Ces  découvertes 
sont  un  mélange  d'objets  plutôt  celtes  et  germains,  que  celtes 
et  romains  tels  qu'on  les  trouve  à  Alaise  et  à  Ussel ,  oîi  l'élément 
romain  est  invariablement  mêlé  à  l'élément  celtique. 

Quant  aux  monnaies  gauloises  et  médailles  romaines  de  la 
République,  réunies  par  l'échange  d'un  commerce  très  fréquent 
entre  Gaulois  et  Romains,  si  elles  sont  vraiment  telles  qu'on 
l'affirme,  c'est-à-dire  toutes  antérieures  à  l'année  691,  elles 
fixent  approximativement  l'époque  elle-même  à  laquelle  les 
peuples  de  la  Gaule  Celtique ,  alliés  et  clients  des   Ëduens, 


—    415    — 

fournirent  leurs  contingents  aux  armées  qui  résistèrent  à  l'in- 
vasion germaine ,  et  bloquèrent  ensuite  Arioviste  dans  le  lieu 
fort  et  marécageux  ou  il  avait  établi  son  camp  chez  ce  peuple. 
Ainsi,  ce  centre  des  opérations  du  roi  des  Germains  dans  la 
partie  septentrionale  du  territoire  éduen ,  théâtre  des  luttes  de 
la  première  guerre  (681  j,  à  cause  de  son  importance  locale  et 
militaire,  et  théâtre  du  blocus  qui  marqua  la  seconde  (691), 
c'est  le  Mont-Auxois.  Tout  le  prouve  :  emplacement  géogra- 
phique et  stratégique ,  nature  des  lieux ,  castramétation  et 
travaux  celtiques ,  témoignages  archéologiques.  Désormais  ce 
sera  donc  sur  les  bords  de  la  Brenne ,  à  quelques  milles  du 
Mont-Auxois,  vénérables  champs  des  premières  luttes  de  nos 
pères  contre  la  domination  étrangère,  qu'il  faudra  chercher 
rintrouvable  Amagétobrie  (quod  prœlium  facfum  sit  Amage- 
tobriœ)y  où  Tarmée  des  Celtes,  sans  cohésion,  sans  subordina- 
tion, sans  prudence,  sans  chef  unique  digne  de  la  conduire,  et 
fatiguée  des  travaux  d'un  long  siège,  fut  surprise  dans  sa. 
retraite,  et  vaincue  par  le  rusé  et  patient  Germain  tenu  long- 
temps bloqué  dans  son  camp  par  des  forces  supérieures. 


41(6( 


SECONDE    PARTIE. 


GUERRE  D'ARIOVISTE  CONTRE  CESAR, 

L'an  695  de  la  fondation  de  Rome  et  58  ans  avant  Jésus-Christ. 

Dans  les  fréquentes  dissensions  de  la  grande  famille  gauloise, 
lorsque  la  patrie  commune  n'était  pas  encore  formée,  l'Ëduen 
Diyitiacus,  que  nous  avons  vu  placé  si  avant  dans  les  bonnes 
grâœs  de  Gicéron,  de  César  et  du  Sénat  romain,  ne  fut  vrai- 
semblablement qu'un  imprévoyant  Gaulois ,  plus  dupe  que 
malveillant  dans  les  services  qu'il  rendit  aux  Romain^,  comme 
tan^t  d'autres  hommes  de  son  temps,  qui,  pour  fuire  une  tyrannie 
voisine  qu'ils  se  sentaient  incapables  de  détruire,  se  placèrent 
sous  la  protection  de  Rome,  dont  i'éloignement  semblait  dovoir 
être  une  garantie  de  leur  indépendance  future. 

Ce  Divitiacus,  continuant  son  discours  en  faveur  de  la  Gaule 
entière,  dit  à  César  :  «  qu'Arioviste,  roi  des  Germains,  s'était 
»  établi  chez  les  Séquanais,  et  occupaitlo  tiers  de  leur  territoire, 
»  qui  était  le  meilleur  de  toute  la  Gaule;  qu'aujourd'hui  il  leur 
»  ordonnait  d'en  abandonner  un  autre  tiers  à  vingt-quatre  mille 
»  Harudes,  arrivés  près  de  lui  depuis  peu  de  mois,  et  auxquels 
»  il  avait  assigné  ce  territoire  ;  qu'Arioviste,  depuis  qu'il  avait 
»  vaincu  les  Ëduens  et  leurs  clients  dans  la  bataille  livrée  à 
»  Amagétobrie,  commandait  aux  Séquanais  eux-mêmes  en 
»  maître  orgueilleux  et  cruel.  »  (Comment.,  1.  I,  c.  xxxi  et 
suiv.). 

Le  roi  des  Germains  qui,  depuis  son  passage  du  Rhin  l'an  681 , 
visait  à  l'empire  des  Gaules,  avait  appelé  du  fond  de  la  Ger- 
manie de  nouvelles  colonies  de  Germains.  Il  leur  faisait  tra- 
verser librement  le  Rhin,  au  moyen  des  passages  de  l'Alsace 
supérieure,  troisième  partie  du  territoire  des  Séquanais,  dont  il 
occupait  de  ce  côté  tous  les  postes  importants  :  «  quorum  oppida 
»  omnia  in  potestate  ejus  essent.  »  (Comment,,  1.  I,  c.  xxxii). 

Quant  à  la  deuxième  partie  de  la  Séquanie  qu'il  ordonna  à 


—    «7    — 

'ses  habitants  d'évacuer  «  et  nufic  de  altéra  parte  tertid^qunnos 
T>  detedere  Juberet  »,  Tayaut  destinée  aux  Harudes  €  quibus 
»  locus  ac  sedes  pararentur  »,  c*est  bien  celle  que  flous  avons 
comprise  entre  la  haute  Saône  et  le  Doubs  (Voir  la  V*  partie  de 
cette  étude).  En  effet,  maître  des  places  de  la  troisième  partie  et 
iprocédant  à  Fexpropriation  de  la  deuxième,  Arioviste  n'avait 
cependant  pas  occupé  Besançon ,  comme  nous  le  verrons  t^ar 
la  suite,  parce  que  cette  importante  place  se  trouvait  dans  la 
première  partie  de  la  Séquanië,  qui  était  la  plus  voisine  de  la 
Province  romaine  ^i  s'étendait  par  conséquent  jusqu'au  Donbs 
^ii  commençait  à  peu  près  la  deuxième.  Cela  est  en  outre  Con- 
forme à  la  lettre  du  texte.  On  lit  en  effet  dans  le  chapitre  ixxvii 
du  livre  I  :  «  Les  Ëduens  envoyèrent  des  députés  à  César  pdur 
»  ^e  plaindre  de  ce  que  les  Harudes,  récemment  arrivés  dans 
"»  h  Gaule,  dévastaient  leurs  frontières,  sans  qu'il  eût  été  pos- 
»  sible  d'acheter  la  paix  d'Arioviste,  même  en  lui  livrant  dbs 
»  otages.  »  Or,  l'expression  fines  eorum  pop^ilarentur  inâiqtxe 
la  partie  de  la  frontière  des  Eduens  la  plus  rapprochée  du  lieu 
d'où  viennent  les  Harudes,  et,  d'un  autre  côté,  nous  savdns 
qu'ils  se  présentèrent  nécessairement  aux  Ëduens  par  la  hatrte 
Alsace  qui  était  leur  passage  le  plus  direct  et  le  plus  sûr,  les 
Germains  le  possédant  depuis  quatortee  ans.  En  cbnséquenee, 
les  frontières  en  question  sont  celles  appartenant  aux  frontières 
orientales  des  Ëduens  sur  la  haute  Saône  et  touchant  à  la  Sé- 
i|uanie  intérieure,  ou  deuxième  partie  du  territoire  des  Sé- 
^uanais,  comprise  entre  la  haute  Saône  et  le  I>oubs. 

Il  y  avait  quatorze  ans  qu 'Arioviste  pesait  lourdement  sur  la 
Gaule  Celtique.  La  situation  était  bien  changée  depuis  son  dt- 
rivée.  Le  malheur  commun  avait  rapproché  les  esprits  :  les 
Séquanais,. jusque  là  si  affectionnés  aux  Germains  en  haine  des 
Eduens  leurs  rivaux,  commençaient  à  sentir  que  l'amitié  du  î^i 
des  Germains  leur  était  fort  onéreuse  ;  l'entretien  des  troupes 
auxiliaires,  la  fourniture  des  subsistances  et  l'abandon  des  deux 
tiers  de  leur  territoire  qu'exigeait  leur  puissant  et  insatiable 
^Wé,  en  étaient  le  prix.  Tant  de  sacrifices  avaient  amené  la 
lassitude  et  le  désir  d'un  changement.  Ils  étaient  maintenant 
préparés  pour  une  défection  «n  faveur  de  César. 

«c  /En  môme  temps  que  les  députés  des  Eduens,  vinrent  ceux 
.'A  des  Trévires  pour  annoncer  à  Céstfr  que  les  Snèves,  &u 


»  nombre  de  cent  cantons,  s'étaient  approchés  de  la  rive  du 
»  Rhin  pour  tenter  le  passage  de  ce  fleuve.  »  (Comment ,  1.  I, 
c.  xxxvii). 

Onétailen  été,  car  César,  dans  sa  proclamation  à  Tarmée 
(c.  xl),  datée  de  Besançon,  dit  que  déjà  dans  les  campagnes  les 
blés  étaient  mûrs.  Le  roi  des  Germains  s'était  donc  préparé  de 
longue  main  à  la  guerre.  Pendant  qu'il  faisait  passer  dans  la 
Séquanie  septentrionale  les  Harudes,  troupes  d'avant-garde,  il 
massait  le  gros  de  son  armée  dans  le  coude  que  le  Rhin  fait  à 
Bâle,  lieu  ordinaire  des  passages,  et  il  échelonnait  un  peu  plus 
bas,  sur  les  bords  du  fleuve,  les  Suèves,  formant  les  réserves, 
pour  les  joindre  plus  tard  aux  flots  des  Germains  dont  il  allait 
inonder  Ja  Gaule.  Aussi  rejetait-il  maintenant  avec  dédain  les 
réclamations  de  César  en  faveur  des  Eduons,  alliés  récents  du 
peuple  Romain,  et  répondait-il  à  ses  arguments  avec  toute 
Tarrogance  d'un  homme  du  nord  dont  les  armes  n'avaient  pas 
éprouvé  d'échecs  depuis  quatorze  ans. 

César,  .soupçonnant  qû'Arioviste  ambitionnait  la  conquête 
des  Gaules,  et  songeant  aux  intérêts  de  la  domination  romaine 
et  de  sa  propre  gloire,  trouva  l'occasion  favorable  pour  faire  la 
guerre  aux  Germains;  il  sentit  que,  dans  ces  circonstances,  une 
grande  activité  pourrait  seule  déjouer  les  desseins  do  l'ambi- 
tieux  monarque. 

«  Après  une  marche  de  trois  jours,  il  lui  fut  annoncé  qu'A- 
»  rioviste  se  portait  de  son  côté  avec  toutes  ses  troupes  pour 
»  s'emparer  de  Besançon,  grande  et  forte  place  des  Séquanais, 
»  et  qu'il  avait  dépassé  ses  frontières  de  trois  journées.  César 
»  avait  fort  à  cœur  d'empêcher  qu'il  n'occupât  cette  place.  » 
{Comment.,  1.  I,  c.  xxxvili). 

D'Autun  h  Besançon  il  y  a  environ  cent  quinze  mille  pas 
romains,  et  un  peu  moins  de  Besançon  à  Bâle.  César  partit 
d'Autuu  (Bibracle),  qui  fut  d'abord  son  centre  d'approvision- 
nements, sa  base  d'opération ,  et  Arioviste  do  Bâle,  qui  était  le 
point  de  ses  frontières  du  Rhin  (finibus  sais)  le  plus  rapproché 
de  Besançon,  son  objectif.  Us  se  mirent  en  route  l'un  et  l'autre 
le  même  jour,  se  dirigeant  h  marche  forcée  et  en  ligne  droite 
sur  Besançon,  comme  l'indiquent  les  verbes  contendere  etpro- 
eedere  du  récit.  Selon  toute  apparence,  Arioviste  devait  y 
arriver  avant  les  Romains»  étant  plus  rapproché  et  partant  en 


—  <.<^  — 

méone  temps  qu'eux.  Mais  César,  ayant  eu  connaissance  de  ces 
faits  le  troisième  jour  de  marche,  alors  qu'il  ne  s'était  encore 
avancé  que  de  soixante  milles  environ,  et  jugeant  que  la  posses- 
sion delà  capitale  des  Séquaaais  donnerait  à  Tennemi  la  faculté 
de  traîner  la  guerre  en  longueur  :  m  ut  magnam  ad  ducendum 

>  bellum  daret  facultatem  »,  il  leva  aussitôt  son  camp,  marchant 
nuit  et  jour  pour  atteindre  plus  rapidement  Besançon,  dont  il 
était  séparé  encore  par  plus  do  cinquante  milles  :  «  Hue  Cœsar 
»  magnis  diurnis  nocttimisque  itineribus  contendit.  »  C'est 
ainsi  qu'il  y  précéda  son  adversaire,  qui  dut  alors  revenir  un  peu 
sur  ses  pas  et  s'appuyer  è  droite  pour  s'établir  sur  les  hauteurs 
de  l'Alsace  supérieure,  dans  cette  troisième  partie  de  la  Séquanie, 
voisine  du  Rhin  et  dont  il  occupait  les  points  forts  depuis 
longtemps.  Il  eût  été  dangereux  pour  lui,  en  effet,  que  César, 
maître  de  Besançon,  occupât  les  défilés  que  forment  par  leur 
rapprochement  les  Vosges  et  le  Jura,  surtout  dans  les  environs 
de  Belfort.  / 

Ainsi  ce  point  stratégique  fut  encore  choisi  par  Arioviste, 
dans  C/Otte  nouvelle  guerre,  pour  plusieurs  motifs.  D'abord  c'est 
là  qu'il  avait  dû  faire  préalablement  tous  les  préparatifs  néces- 
saires en  pareille  circonstance,  et  dont  il  parle  au  chapitre  xxxiv  : 
«  neque  exercitum  sine  magno  commeatu  atque  emolumento 
»  in  unum  locum  contrahere  posse  »  ;  puis  il  pouvait  camper 
là  et  y  recevoir  les  cent  détachements  de  Suèves,  qui  occupaient 
le  Rhin  central  et  n'attendaient  qu'un  signal  pour  le  franchir; 
enfin,  en  cas  de  revers,  il  se  ménageait  sur  ses  derrières  un 
libre  retour  dans  son  pays,  au-delà  du  Rhin. 

«  Il  y  avait  peu  de  jours  que  César  était  à  Besançon  et  s'y 
»  occupait  des  approvisionnements  de  vivres,  lorsque  plusieurs 
»  rapports,  faits  par  des  Gaulois  et  des  marchands  à  nos  soldats 
»  qui  les  interrogeaient,  leur  représentèrent  les  Germains 
»  comme  des  hommes  d'une  haute  stature,  d'un  courage  in- 

>  croyable  et  d'une  grande  habileté  dans  la  guerre.  »  (Corn-- 
ment.,  1.  I,  c.  xxxix) 

Cette  habileté  des  Germains  dans  l'art  de  la  guerre  était  jus- 
tifiée par  quatorze  ans  de  succès  chez  les  Ëduens,  par  l'excel- 
lente position  que  leur  chef  avait  su  prendre  au  Mont-Auxois 
contre  tout  retour  offensif  de  la  part  des  Celtes,  et  à  Belfort 
contre  l'attaque  probable  de  César. 


-    I|!80    - 

Ouatît  à  leur  courage,  sa  réputation  était  telle,  qu'elle  pro- 
duisit une  véritable  consternation  dans  les  rangs  de  Farm^e 
Tomaine.  A  cette  odcasion.  César  peint  à  grands  traits,  et  sa 
plume  fait  sentir  sans  même  l'exprimer,  Ja  différence  qu'il 
eàtimait  exister  quant  à  l'intrépidité  entre  les  officiers  romains, 
toomentanément  échappés  aux  douceurs  de  la  vie  patricienne 
pour  le  suivre  la  Gaule,  et  les  centurions,  les  Vieux  soldats, 
dont  là  tente  était  la  demeure  habituelle.  César  releva  tous  les 
courages  par  une  proclamation  vive,  animée,  fortement  sentie, 
qiii  rappelle  les  paroles  que  Quinte-Curce  met  dans  la  bouéhe 

^d'Alexandre  le  Grand,  lorsque  ses  soldats  découragés  hésitaient 

*à'te*  suivre  (c  xl).  Ce  fut  pour  César  un  triomphe  d'éloquence, 
qui  (BU  prépara '6t  amena  bientôt  un  second  d'une  autre  nature 

*Stir  un  nouVeaU  théâtre. 

I>aiis  ce  discours,  il  fait  pressentir  qu'il  veut  attaquer  Arioviste 

^^Htt  l<e  côté  faible  de  sa  forte  position  de  Ëelfort,  qui  est  vers  la 
droite  de  l'ennemi,  par  la  haute  Saône,  pays  ami  des< Romains, 

^àti 'confinent  à  la  fois  les  Edtiens,  Jés  Séquanais,  les  Leuqiteset 
les'Lingons;  il  dit,  en  effet,  à  ses  soldats  :  «  que  les  Séquanais, 
»  '  lefs  Leuques  et  les  Lingonis  fourniront  du  blé  ;  que  même  là 
^  il 'y  en  a  de  mûr  dans  les  champs,  et  que,  relativement 'à  la 

'^  prétendue  difficulté  des  chemins,  ils  en  jugeront  bientôt  eux- 

^»  'mômes.  > 

«  Après  que  Diviliacus,  celui  d'entre  les  Gaulois  à  qui  César 

•î>  ilccdrdiait  le  pluîs  de  confiance,  eût  cherché  et  trouvé,  au 

'^rtïdyfen  d'un  détour  de  plus  de  quarante  milles,  un  chemin 

»  qui  permettait  do  conduire  l'armée  sur  des  pays  découverts, 

•  *  Gésdr  partit  à  la  quatrième  veille  comme  il  l'avait  annoncé. 

^  Le  septième  jour,  comme  il  ne  discontinuait  pas  sa  marche, 

»  il  fut  informé  par  des  espions  que  les  troupes  d'Arioviste 

'»^*^tûient  éloignées  des  nôtres  de  vingt-quatre  mille  pas  seu- 

'»  lem^nt.  »  (Comment.,  1.  I,  c.  xli). 

La  route  la  plus  courte,  ki  plus  directe  de  Besançon,  point 
de. départ  de  César,  à  Belforl,  camp  d'Arioviste,  est  celle  qui 

Itasèe  par  les  vallées  du  Doubs  et  de  la  Savoureuse,  pe!it  affluent 

'  qui  baigne  MoMbéliard  et  Belfort  ;  elle  est  de  soixante^^dnq 
^ïûille  pas  romains  environ.   La  vallée  du  Doubs  est  étroite, 

'teontueuse,  le  cours  do  la  rivière  est  rapide,  tortueux,  coupé  de 

eascades;  des  forêts  vastes  et  nombrefi*ses!re*eouvre!nt«acore 


—  121  — 
plus  du  tiers  do  sa  superficie,  notamment  dans  la  direction  do 
Belfort;  elles  occupent  toute  la  région  montagneuse  du  Doubs 
et  de  la  Savoureuse ,  et  la  plupart  des  collines  ;  do  nombreux 
ruisseaux  trarerseni  cette  contrée  et  vont  grossir  les  eaux  des 
deux  rivières  ;  les  champs  en  culture  n'absorbant  qu'une  faible 
portion  du  terrain ,  les  blés  y  sont  peu  abondants.  S'il  eût 
suivi  cette  route,  qui  est  celle  dont  ses  soldats  disaient  :  «  que 
»  ce  n'était  point  l'ennemi  qu'ils  redoutaient,  mais  la  difficulté 
»  des  chemins ,  la  prodigieuse  étendue  des  forêts  placés  entre 
»  eux  et  Arioviste,  enfin  la  presque  impossibilité  d'y  transporter 
»  les  subsistances  »  (c.  xxxix),  César  n'eût  rencontré  que  des 
passages  ardus  et  difficiles,  tandis  que  par  le  détour  qu'il  fît, 
il  se  trouva  en  plaine  «  hcis  apertis  »,  dans  le  voisinage  à  la 
fois  des  Ëduens,  des  Séquanais,  des  Leuques  et  des  Lingons 
qui  lui  fournirent  des  subsistances,  comme  il  l'avait  annoncé  à 
ses  soldats. 

Il  laissa  donc  à  sa  droite  la  vallée  du  Doubs,  et  se  dirigea  à 
gauche  par  le  bassin  supérieur  de  la  Saône,  du  côté  de  Vesoul 
et  de  Lure.  Le  cours  de  la  Saône  est  paisible  et  lent,  sa  vallée 
est  large  et  facile;  ils  font  contraste  avec  le  cours  et  la  vallée  du 
Doubs.  Son  bassin  supérieur  ouvre  les  routes  du  haut  Rhin,  en 
tournant  le  Jura  et  le  Doubs,  et  a  son  entrée  gardée  par 
Belfort. 

En  prenant  cette  direction  tracée  par  la  topographie.  César, 
outre  la  sûreté  et  la  commodité  de  la  marche  en  pays  ouvert, 
avait  encore  l'avantage  de  faire  droit  aux  demandes  récentes  des 
Eduens,  en  refoulant  de  suite  les  Harudes  qui  ravagaient  leurs 
champs  de  la  rive  droite  de  la  Saône.  Outre  la  raison  politique, 
la  plus  simple  prudence  lui  faisait  un  devoir  d'agir  ainsi,  pour 
ne  pas  laisser  ce  corps  d'armée,  fort  de  vingt-quatre  mille 
hommes ,  sur  ses  derrières  ou  sur  sa  gauche,  dans  sa  marche 
en  avant  contre  Arioviste.  Bien  plus,  de  cette  manière,  il  restait 
chez  les  Séquanais  et  se  rapprochait  des  Leuques  et  des  Lingons 
qui,  selon  le  texte,  lui  fournirent  aussi  des  subsistances. 

Maintenant  que  nous  connaissons  la  direction  que  prit  César 
dans  sa  marche,  déterminons  par  le  calcul,  à  l'aitiedes  données 
du  texte,  son  itinéraire  et  l'emplacement  approximatif  du  lieu  oîi 
il  s'arrêta  en  face  d 'Arioviste  campé  à  Belfort, 


Quant  , 

j    ...  »r  '4.  /oci5  avertis, 

duisit  '  ^ 


roniMi 
pi  11  fi 

est! 
m» 


-<-ii-dire  un  chemin 
^    I'  la  routo  directe  de 
.'.i-  route  a  soixante-cinq 
.  ■  jLira  donc  plus  de  cent 
*^  ^        «   î  »;ons  une  route  dans  ces 

.    .  I  .iiil  à  Belfort  par  le  bassin 

.1^  .piVIle  passe  entre  l'Ognon 

.      rrt'sne,  Lure,  Vesoul,  Ron- 

.,.    .■     IVIle  est  la  route  que  suivit 

..  .KV  de  l'ennemi? 

U-  M»ptième  jour,  comme  il  ne 

.  II'.    vVsl-à-dire,  comme  il  continuait 

,  V  ivuir;.  des  espions  l'informèrent  que 

.1-  !' liaient  oloignces   que    do  vingt- 

.    .    i,»>  Noldats  »  (en  marche;  c'est  le  sens 

v/.  i:iu»  par  le  mot  nostrùiy  que  quelques 

..    .  .'Il  |)ar  castris,  qui  change  ce  sens". 

. .  v.x  %v»n  di'^part  do  Besançon,  a  marché  six 
.  ........  «u'iivc  qu'il  ne  faisait  pas  de  fortes  journées, 

..  v>.t  1  l'ii  oiTet;  le  septième  jour,  il  se  mettait 

I.-.  loiMpi'il  apprit  que  l'ennemi  était  campé  à 

.    .y  *   .-1  ipialrc  milles  seulement.  Si  nous  retran- 

.  ^  it.,o  do  la  routo  totale,  que  nous  avons  vue  être 

...■   »iu|  Miilh'S,  il  reste  (105-24'  quatre-vingt-un 

: ,  I  .  ■.'  «pli  correspond,  sur  l'itinéraire  suivi  par  César, 

.  v'^i  .uijourd'hui  la  ville  de  Lure  :  c'est  là  que  César 

.,   :«.MM'Mo  ili'  la  |)résonce  de  l'ennemi  à  Belfort.  C'est 

,    ,^     ;.»:.  U''»  iMi\ irons   de  Lure  que  l'armée  romaine  était 

ii\,\'  .»'!v^^  »>'»*'  marche  non  interrompue  de  six  jours,  faisant 

j.,:,.i  0  ^'n  quiu/e  milles  [)ar  jour  seulement;  et  c'est  de  ce 

...ij.i  uiiiMÎo    iMi'l'Ht   lo  septième  jour,    lorsque   le  général 

i,»ii.o.«  cul  »i»îiujii.»<sance  do  la   position  de  l'ennemi  à  vingt- 

lalivMiMllc*  do  lui,  aux  Roches  de  Belfort.  S'arrêta-t-il  aussitôt 

yjuv  aNM'i'ir  MMi  canïp  à  cette  distance  de  vingt-quatre  milles? 

I  0  le\to  no  lo  '*'!  V'^^'  ^^^^^  *^  ^^^'  sentir,  sans  l'exprimer,  qu'il  se 

r.ipproiha  da\anlage,  comme  nous  le  verrons  aux  chapitres 

MunauiN.  <**  '•'"*  P^*'"^^  ^  croire  que  César,  prenant  toutes  les 


—    423    — 

précautioDs  nécessaires,  fil  son  étape  ordinaire  jusqu'à  ce  qu*il 
eût  trouvé  pour  son  camp  une.  position  selon  ses  vues.  C'était 
sa  manière  habituelle  d'agir  lorsqu'il  était  en  présence  de  l'en- 
nemi, comme  il  est  dit  au  livre  II,  chapitre  xvii,  et  au  livre  V, 
chapitre  xux. 

Cette  position,  il  la  trouva  en  eiîet  à  45  ou  46  kilomètres  de 
Lure,  sur  le  Rahin,  dans  la  plaine  de  Champagney,  face  au 
défilé  oii  passe  le  chemin  de  fer,  et  nécessairement  sur  le  versant 
des  collines  de  la  rive  droite  du  ruisseau.  Là,  il  était,  en  effet, 
plus  convenablement  posté,  séparé  par  la  vallée  du  Rabin  et 
par  une  distance  de  douze  milles  environ  des  troupes  d'Arioviste 
qui  l'attendaient  sur  les  hauteurs  de  Belfort. 

D'après  ces  raisons,  le  camp  de  César  devait  exister  dans  les 
environs  de  Champagney,  et  il  a  élé,  en  effet,  trouvé  là ,  avan- 
tageusement assis  sur  une  colHne  dite  de  la  Verrerie,  ayant 
derrière  lui  une  muraille  de  montagnes  sûres,  et  devant  lui,  le 
séparant  do  l'ennemi,  la  belle  plaine  de  Champagney,  par 
laquelle  lui  venaient  ses  convois  de  vivres ,  en  remontant  la 
rive  droite  du  Rabin. 

La  difficulté  des  recherches  était  ici  d'autant  plus  grande  que 
nous  nous  trouvions  sur  un  champ  de  bataille  naturel,  qui  a  été 
foulé  par  bien  d'autres  soldats  que  ceux  de  César  et  d'Arioviste; 
il  fallait  par  conséquent  bien  discerner  la  nature  des  vestiges. 

Aucun  des  grands  camps  de  César  (Mauchamp,  Gergovie, 
Lutèce  ,  Alesia ,  Uxellodunum  ,  etc. ,  etc.  )  ne  devint  après 
lui  camp  d'hivernage,  c'est-à-dire  ne  fut  occupé  après  la  con- 
quête par  une  ou  deux  légions,  à  cause  de  la  trop  grande  di- 
mension ;  il  ne  faut  donc  pas,  en  recherchant  ces  camps ,  s'at- 
tendre à  trouver  des  vestiges  de  remparts,  que  la  culture  a  fait 
disparaître,  mais  seulement  des  traces  de  fossés  restés  en  partie 
comblés  sous  le  sol  actuel,  en  partie  visibles  à  la  surface ,  no- 
tamment lorsque  le  camp  était  sur  une  colline.  Là,  comme  je 
l'ai  dit  à  propos  du  grand  camp  de  César  à  Gergovie,  assis  sur 
le  Puy-Chevalet,  d'où  il  voit  V oppidum  par  dessus  la  colline  de 
son  petit  camp,  placé  dans  la  direction  de  son  rayon  visuel,  là, 
dis-je,  l'eau  pluviale,  trouvant  une  voie  toute  tracée,  descendait 
par  les  fossés  dans  la  vallée,  et  de  ces  fossés  faisait  à  la  longue 
un  chemin  creux  qui  a  conservé  presque  partout  l'ondulation 
régulière  des  faces.  Celte  ondulation,  précieuse  et  caractéristique, 


-    424    — 

fut  une  modification  ingénieuse  do  César  dans  le  tracé  de  sôs 
camps.  Il  avait  conserve  la  forme  type  des  camps  romains  de 
Polybe,  qui  était  celle  d'un  rectangle  régulier,  figure  la  plus 
favorable  pour  contenir  le  plus  grand  nombre  d'hommes  dans 
le  moindre  espace  possible  ;  mais  comme  il  faisait  un  grand 
usage  d*archers,  de  frondeurs,  de  machines  à  longue  portée,  il 
les  utilisa  plus  avantageusement  contre  les  attaques  fréquentes 
des  Gaulois,  en  supprimant  la  ligne  droite  qui  est  la  moins  favo- 
rable pour  la  défense ,  et  en  ménageant  sur  les  faces  et  aux 
angles  un  léger  flanqucment,  qui,  tout  en  rendant  la  surveillance 
plus  facile  du  haut  des  remparts,  apportait  une  protection  très 
efficace  par  le  croisement  des  projectiles.  De  plus,  en  présence 
d'un  ennemi  tel  que  les  Gaulois,  peuple  à  grand  élan,  dont 
Taveugle  courage  ne  doutait  de  rien,  et  que  nous  voyons  se 
précipiter  à  Tassaut  des  camps  romains,  César,  comme  il  le  dit 
souvent  ou  le  laisse  entendre,  choisissait  pour  asseoir  son  camp 
les  positions  les  plus  avantageuses,  préférant  les  collines  à  la 
vallée  et  à  la  plaine,  et  subordonnant  la  forme  de  ses  retran- 
chements à  la  configuration  du  terrain  sur  lequel  il  campait, 
toujours  comme  s'il  eût  voulu  Toccuper  pour  le  défendre.  Il 
asseyait  son  camp  sur  le  point  culminant  du  terrain  choisi  et 
sur  les  pentes  de  la  position  qu'il  voulait  garder  ,*  étendant  le 
tracé  ondulé  sur  la  meilleure  ligne  de  défense,  et  en  défendant 
les  abords  du  haut  des  remparts,  avec  ses  archers,  ses  frondeurs 
et  ses  machines,  sorte  d'artillerie  de  campagne,  comme  un 
bastion  défend  une  courtine. 

Telles  sont  les  considérations  générales  qui  me  guidèrent  ici 
encore  dans  la  recherche  du  camp  de  César  à  Champagney,  oh 
m'avaient  conduit  les  positions  géographiques  exactes  des  peu- 
ples dont  il  est  question  dans  cette  guerre,  les  points  de  départ 
de  César  et  des  Germains,  leurs  bases  d'opération,  leurs  lignes 
d'approvisionnement,  la  nature  et  la  topographie  du  terrain,  les 
espaces  parcourus,  le  temps  employé  à  les  parcourir,  enfin  une 
étude  minutieuse  des  raisons  stratégiques,  de  la  lettre  du  texte 
et  du  sens  attaché  à  certaines  expressions  géographiques  fami- 
lières au  grand  capitaine. 

La  colline  de  la  Verrerie,  au  nord  de  Champagney,  a ,  tout 
d*abord,  attiré  mon  attention.  Plusieurs  fois  j'ai  étudié  les  lieux 
environnants,  observé  le  terrain  du  pourtour  et  l'assiette  dû 


—    425    — 

local,  notamment  deux  fois  en  compagnie  de  M.  de  la  Grée, 
chef  de  bataillon  au  86®.  Le  tracé  rectangulaire  du  camp  nous 
a  été  en  partie  fourni  par  les  sentiers  marqués  sur  cette  hauteur 
dans  la  carte  de  TËtat-major.  Marchant  sur  ce  pourtour,  nous 
avons  cherché  à  la  surface  du  sol  les  vagues  levées  de  terre, 
les  enfoncements,  les  ondulations;  à  ces  accidents  du  terrain, 
nous  avons  appliqué  les  règles  du  tracé  des  camps  de  César 
déjà  découverts  ailleurs.  La  face  sud  a  présenté  quelques  restes 
de  vestiges  du  talus  extérieur  du  rempart,  reconnu  à  ses  in- 
flexions régulières;  malgré  un  important  glissement  des  terres 
et  les  travaux  du  chemin  de  fer,  elle  est  en  partie  suivie  par  un 
sentier  passant  au-dessus.  La  face  de  Test  se  trouve  marquée 
par  un  petit  chemin  dans  le  bas,  et  dans  le  haut  par  un  fossé  et 
une  levée  de  terre  encore  quelquefois  visibles  dans  le  bois.  Un 
sentier  peu  profond  figure  la  face  nord  ;  ce  sentier,  comme 
creusé  dans  le  rocher,  laisse  supposer  que  do  ce  côté  le  fossé 
avait  été  fait,  sans  doute,  comme  les  Romains  avaient  l'habitude 
de  les  faire  dans  les  terrains  de  cette  nature,  en  donnant  au 
vallum  la  hauteur  et  au  fossé  la  profondeur  réglementaires,  par 
de  forts  remblais  de  terre  et  de  fascines  prises  aux  environs 
(comme  à  Alosia).  Quant  à  la  face  ouest,  elle  est  presque  en 
entier  dessinée  par  un  chemin  étroit,  pierreux  dans  le  haut, 
creux  dans  le  bas  où  sont  plusieurs  maisons;  elle  présente,  en 
un  certain  endroit  oli  le  chemin  quitte  le  fossé,  un  fragment  de 
talus  de  rempart  bien  marqué,  selon  nous.  Ce  camp,  naturel- 
lement fort,  n'a  pas  été  topographiquement  décrit  par  César, 
parce  qu'il  ne  joua  aucun  rôle  dans  la  grande  bataille  qui  se 
livra  dans  son  voisinage.  Avantageusement  placé  sous  tous  les 
rapports  pour  remplir  l'objet  que  se  proposait  le  général  romain, 
il  a,  comme  le  grand  camp  du  Puy-Chevalet  à  Gergovie  auquel 
il  ressemble  entièrement,  la  forme  d'un  rectangle  avec  un  angle 
rentrant  sur  chacune  de  ses  faces  latérales.  Il  compte  huit  cents 
mètres  de  base  et  cinq  cents  mètres  de  hauteur,  ce  qui  donne 
trente  mille  sept  cent-soixante-dix  hommes,  en  divisant  la  su- 
perficie, qui  est  de  quatre  cent  mille  mètres  carrés,  par  treize 
mètres  carrés,  espace  occupé  dans  le  camp  par  un  soldat  ro- 
main :  soit  six  légions  à  quatre  mille  hommes  par  légion ,  en 
supposant  la  légion  au  complet,  ce  qui  est  rationnel  au  début 
d'une  campagne,  plus  six  mille  sept  cent-soixante-dix  auxiliaires, 


—     «26    — 
Gaulois  ou  autres.  Tels  sont  la  cdmposition  et  l'effectif  de  l'ar- 
mée romaine  dans  cette  guerre  contre  Arioviste;  ce  calcul  s'ac- 
corde avec  tous  ceux  que  j'ai  précédemment  établis  (*). 

Maintenant,  continuons  notre  examen  du  texte,  faisons-en 
l'application  à  ce  terrain  oîi  est  le  camp  de  César,  et  voyons  si 
nous  trouvons  encore  ici  le  général  romain  mathématiquement 
exact  dans  tous  les  détails. 

«  Cognito  Cœsaris  adventu,  Ariovistus  legatos  ad  eum  mit- 
»  lit  »  ;  mot  à  mot  :  «  Connue  de  César  l'arrivée,  Arioviste  des 
»  députés  vers  lui  envoie.  » 

Cette  tournure  do  phrase,  le  verbe  mis  au  présent,  et  le  mot 
adventu  qui  marque  le  temps  où  une  personne  en  marche  arrive 
en  quelqu'endroit,  tout  cela  montre  l'empressement  que  mit  le 
roi  des  Germains  à  faire  des  ouvertures  à  César,  le  jour  môme 
de  son  arrivée  dans  la  vallée  du  Rabin,  aussitôt  qu'il  en  fut 
instruit,  c'est-à-dire  le  septième  jour  après  le  départ  do  l'armée 
romaine  de  Besançon. 

«  Dies  colloquio  dictus  est,  ex  eo  die  quintus  »;  mot  à  mot  :  «  Le 
»  jour  pour  l'entrevue  est  désigné,  depuis  ce  jour  le  cinquième.  » 

Cette  autre  phrase  indique  encore  la  diligence  que  mit  le 
général  romain  à  répondre  dès  son  arrivée,  après  le  septième 
jour  de  marche. 

Ainsi  César  arrive;  Arioviste  apprend  son  arrivée,  lui  envoie 
des  députés  et  reçoit  une  réponse  :  quatre  faits  bien  distincts  qui 
se  passent  le  môme  jour,  celui  de  son  arrivée  (eo  die). 

(})  D'après  l'historien  R.  Festus,  dont  le  témoignage  n'est  contredit  par 
aucun  auteur  antérieur,  César  fît  la  conquête  des  Gaules  avec  dix  légions 
comptant  4.000  hommes.  Dès  la  cinquième  campagne,  la  légion  n'était  plus 
que  de  3,300  hommes  (l.  Y,  c.  xlix).  et  à  la  bataille  de  Phursale,  après  la 
conquête  des  Gaules,  elle  ne  dépassait  pas  3,000  hommes,  puisque  César 
avait,  disent  Hirtius  et  Plutarquc,  quatre-vingt  cohortes  ou  huit  légions 
montant  à  3M00  hommes.  Tout  cela  donne  une  nouvelle  force  à  mes 
calculs,  et  prouve  que  la  légion  de  César  n'était  jamais  complète  après  son 
entrée  en  campagne,  ce  qui  est  tout  à  fait  rationnel.  Remarquons,  en 
outre,  à  propos  de  cet  effectif  de  22.000  hommes,  que  c'est  avec  cette  faible 
armée  que  César,  à  Dyrachium,  tenta  d'investir  une  armée  romaine  deux 
fois  plus  forte,  non  encore  vaincue,  occupant  un  circuit  de  quinze  milles 
et  commandée  par  Pompée.  Kst-il  étonnant,  après  un  tel  fait,  que  le  même 
César  ait  investi  avec  40,000  hommes  environ,  80,000  Gaulois  déjà  vaincus 
et  n'occupant  qu'un  circuit  de  onze  milles?  La  grande  étendue  des  lignes 
romaines  à  Alesia  (Alaise)  s'explique  donc  par  l'étendue  plus  considérable 
de  celles  de  Dyrachium. 


~    127    — 

Si  César,  contrairement  au  sens  que  j'ai  attaché  au  mot  à  mot 
de  la  phrase  du  chapitre  xu  ,  se  fût  arrêté  le  septième  jour,  au 
moment  même  oîi  il  avait  des  nouvelles  do  Tennemi,  c'est-à-dire 
au  moment  oii  il  apprenait  qu'il  n'en  était  plus  qu'à  vingt-quatre 
milles;  il  eût  campé  alors  à  Lure,  qui  est  à  trente-^quatre  kilo- 
mètres environ  de  Belfort  oîi  nous  avons  invariablement  posté 
son  adversaire,  depuis  quatorze  ans  qu'il  domine  les  Ëduons  et 
les  Séquanais.  Mais,  dans  ce  cas,  les  quatre  faits  précédemment 
indiqués  n'auraient  pu  s'accomplir  matériellement  le  mémo 
jour,  à  cause  de  la  trop  grande  distance  à  parcourir  trois  fois 
en  moins  de  quinze  heures,  laps  de  temps  écoulé  depuis  le 
moment  oli  se  serait  arrêté  César,  vers  les  neuf  heures  du  matin, 
par  exemple,  jusqu'à  minuit,  savoir  :  d'abord  par  ceux  qui 
apportèrent  des  nouvelles  de  l'ennemi  à  César  et  à  Arioviste, 
puis  par  les  députés  germains  envoyés  de  Belfort  à  César,  et 
enfin  par  ces  mêmes  députés  rapportant  à  Belfort  une  réponse 
favorable.  Total,  soixante-douze  milles  ou  cent  cinq  kilomètres. 

11  est  donc  ici  bien  démontré,  comme  nous  l'avons  déjà  admis 
plus  haut  en  le  faisant  camper  sur  le  versant  sud  de  la  colline 
de  Champagney,  que  le  général  romain  continua  sa  marche  le 
septième  jour,  et  se  rapprocha  davantage  lorsqu'il  eut  appris, 
dès  le  matin  de  ce  jour,  que  l'ennemi  était  encore  à  vingt-quatre 
milles.  Par  un  raisonnement  analogue,  nous  pourrions  tirer  les 
mêmes  conclusions  des  chapitres  xlii  et  xlviii  ,  à  propos  dos 
députés  qu'Arioviste  envoya  à  César  un  certain  jour,  de  ceux 
qu'il  en  reçut  en  réponse  le  même  jour,  et  de  son  mouvement 
en  avant  à  la  distance  de  six  mille  pas  du  camp  romain  ce  jour 
là  même ,  après  l'arrivée  des  deux  députés  envoyés  par  César. 

Cinq  jours  furent  employés  à  régler  les  préliminaires  de  l'en- 
trevue qui ,  d'après  la  proposition  antérieure  faite  de  Besançon 
par  le  général  romain  (c.  xxxiv),  devait  être  fixée  en  un  lieu 
choisi  à  égale  distance  de  l'un  et  de  l'autre.  «  Arioviste  de- 
»  manda,  comme  redoutant  quelques  embûches,  que  César  n'a- 
»  menât  aucun  homme  de  pied,  et  que  l'un  et  l'autre  vinssent 
»  seulement  avec  leurs  cavaliers.  » 

«  Planities  erat  magna,  et  in  ea  tumulus  terreus  satis  gran- 
»  dis.  Hic  locus  œquo  fere  spatio  ah  castris  utrisque  aberat  »  ; 
mot  à  mot  :  «  Une  plaine  était  grande,  et  dans  elle  un  tertre 


—    498    — 
>  de  terre  suffisamment  étendu.  Cet  endroit  presqu*À  égale 
»  distance  de  Tun  et  de  Tauire  camp  loin  était  (c.  xuii).  » 

Planities  veut  dire  surface  unie  ;  condition  essentielle  pour 
éviter  les  embuscades  des  deux  côtés.  Si  César  eût  voulu  iudi* 
quer  une  plaine  mamelonnée ,  il  aurait  dit  comme  à  Alesia  : 
«  planities  intermissa  collibus,  » 

Magna,  appliqué  à  une  plaine,  signifie  vaste,  étendue;  et  il 
fallait  qu*elle  le  fût  beaucoup  pour  contenir,  d'un  côté  toute  la 
cavalerie  germaine,  à  deux  cents  pas  en  arrière  du  tumultis,  et, 
du  côté  opposé,  placée  à  égale  distance,  toute  la  dixième  légion 
transformée  en  cavalerie  :  total,  buit  à  dix  mille  chevaux. 

Tumulus  est  un  diminutifet  veut  dire  petite  élévation,  tertre; 
Topithète  satis  grandis  ne  saurait  se  rapporter  qu'à  la  superficie, 
qui  doit  être  suffisante  pour  recevoir^César  et  Arioviste,  séparés 
par  une  distance  de  voix  et  accompagnés  Tun  et  l'autre  de  dix 
cavaliers. 

Tels  furent  le  lieu  choisi  et  les  dispositions  prises  d'un  com^ 
mun  accord;  de  plus,  ce  lieu  se  trouvait  presqu'à  égale  distance 
des  deux  camps,  conformément  à  la  proposition  antérieure  faite 
par  César,  ce  qui  était  parfaitement  équitable. 

Un  tel  endroit,  avec  de  semblables  conditions  de  topographie, 
de  distance  et  de  superficie,  ne  se  rencontre  pas  facilement, 
surtout  en  pays  de  montagne,  ce  qui  est  ici  le  cas,  puisque 
nous  verrons  Arioviste  camper  sub  monte.  Il  ne  peut  exister  tel 
géographiquement  qu'à  la  condition  d'être  sur  la  ligne  droite 
tirée  de  l'un  à  l'autre  camp,  ou  bien  au  sommet  d'un  triangle 
isocèle  établi  à  droite  ou  à  gauche  de  cette  ligne  servant  de 
base.  S'il  se  fût  trouvé  sur  la  ligne  même,  c'est-à-dire  entre  les 
deux  camps  et  presqu'à  égale  distance,  ce  qui  eût  été  un  heu- 
reux hasard.  César  aurait  exprimé  une  telle  situation  par  un 
mot  familier,  inter  bina  castra,  par  exemple,  ou  bien  encore 
par  l'expression  géométrique  e  regione,  dont  il  se  sert  souvent 
aussi  (Avaricum,  Gergovie,  Lutèce,  Uxellodunum)  pour  indiquer 
trois  objets  établis  dans  la  même  direction.  Reste  la  condition 
du  triangle  isocèle  qui  offre  double  chance,  puisqu'on  peut  l'éta- 
blir à  droite  de  la  base  aussi  bien  qu'à  gauche. 

Maintenant,  quel  est  l'endroit  de  Téchiquier  compris  entre 
Champagney  et  Belfort  qui  répond  à  tout  cela?  C'est  la  plaine 
de  Giromagny,  dans  la  vallée  très  ouverte  de  la  Savoureuse, 


—  429  — 
qui  occupe  une  superficie  de  plus  de  trois  myriamètres  carrés. 
Cette  rivière,  sur  la  rive  gauche  de  laquelle  était  Arioviste, 
prend  sa  source  au  Ballon  d*ÂIsace,  dont  les  soulèvements  sé- 
parent ses  eaux  de  celles  du  Rabin  qui  en  sortent  aussi  et  sur 
les  bords  duquel  campait  César.  La  surface  unie  (planities),  ou 
la  plaine  proprement  dite,  a  en  moyenne  plus  de  deux  kilomètres 
de  large  de  Touest  à  Test,  de  Giromagny  à  Yescemont,  et  plus 
de  deux  lieues  de  long  du  nord  au  sud,  de  Giromagny  à  Yaldoye» 
où  elle  se  rétrécit  sensiblement.  Elle  offre  à  son  extrémité  sep- 
tentrionale, entre  Giromagny  et  Yescemont,  un  tumukis  ierrem 
dans  les  conditions  voulues,  sur  l'extrémité  d'un  petit  contrefort 
qui  vient  finir  entre  la  Savoureuse  et  son  affluent  la  Rosmon-' 
toise,  deux  ruisseai^L  guéables.  Ce  tumulus  terreus,  qui  est  le 
point  culminant  du  petit  contrefort,  s'appelle  le  Champ-Mou-- 
niot;  il  forme,  sur  la  carte,  avec  Champagney  et  Belfort,  un 
triangle  isocèle  parfait.  La  distance  qui  le  sépare  de  ces  deux 
villes  est,  en  effet,  la  môme  en  ligne  droite  (15  kilom.  environ); 
mais  en  réalité  elle  diffère,  ce  qui  est  conforme  à  l'expression 
œquo  fere  spatio ,  puisque  César  vint  à  ce  rendez-vous  par 
Auxelles-Bas  et  Giromagny,  pays  de  montagne),  tandis  qu'A- 
rioviste  s'y  rendit  par  Valdoye  et  Rouejegoutte,  pays  de  plaine. 
Enfin ,  la  cavalerie  romaine  put  se  déployer  en  avant  de  Giro- 
magny, parallèlement  à  la  Savoureuse ,  la  gauche  appuyée  à  la 
grande  montagne,  à  deux  cents  pas  géométriques  ou  à  trois 
cents  mètres  du  tertre  Mouniot  sur  lequel  avait  lieu  la  confé- 
rence. De  son  côté,  la  cavalerie  germaine  put  se  placer  à  pa- 
reille distance,  face  aux  Romains ,  en  arrière  de  Yescemont, 
parallèlement  à  la  Rosmontoise,  la  droite  appuyée  à  la  môme 
montagne.  A  l'inspection  des  lieux,  on  se  rend  complètement 
compte  de  la  sécurité  des  deux  partis.  En  cet  endroit,  pas  de 
mamelons,  pas  de  plis  de  terrain,  pas  d'étangs,  pour  cacher  des 
troupes  ou  embarrasser  la  retraite  de  la  cavalerie;  il  était  ma- 
tériellement impossible  à  l'un  des  deux  adversaires  de  dresser 
une  embuscade  à  l'autre,  sans  que  celui-ci  s'en  aperçût. 

«  Ce  fut  là  que  César  et  Arioviste  se  rencontrèrent  le  cin- 
»  quième  jour,  comme  il  avait  été  convenu.  » 

On  se  sépara  brusquement  sans  pouvoir  s'entendre,  les  Ger- 
mains ayant  fait  mine  de  vouloir  attaquer  la  cavalerie  romaine, 
qui  n'était  autre  que  des  légionnaires  transformés  momentané- 


—  130  — 
ment  en  cavaliers.  Si  les  Germains,  plus  résolus,  eussent  chargé 
rigoureusement  celte  infanterie,  à  laquelle  César  avait  donné  les 
chevaux  des  cavaliers  gaulois,  plus  par  défiance  de  leur  fidélité 
que  de  leur  courage ,  il  est  probable  qu'ils  en  aurait  eu  bon 
marché  dans  la  plaine.  Pour  nous  rendre  bien  compte  d'une 
pareille  situation,  nous  n'avons  qu'à  nous  figurer  une  division 
d'infanterie  française  dans  la  même  condition  et  en  présence 
d'une  bonne  cavalerie  ennemie  la  chargeant  résolument.  Aussi 
le  prudent  César  battit  incontinent  en  retraite  «  seque  ad  suos 
recepit'»,  sans  perdre  du  temps  à  combattre,  afin  de  gagner  plus 
rapidement  les  hauteurs  de  Giromagny  par  lesquelles  il  était 
arrivé,  et  oii  ses  cavaliers,  redevenus  fantassins,  auraient  pu, 
au  besoin,  défier  toutes  les  attaques  (c.  xliv,  xlv,  xlvi).  La 
dixième  légion,  qui  figure  dans  cette  circonstance,  se  trouvait 
toujours  avec  César;  elle  était  pour  lui  ce  que  fut  de  nos  jours, 
pour  un  autre  César,  cet  intrépide  corps  qu'on  appelait  la  vieille 
garde. 

«  Deux  jours  après,  Arioviste  députa  vers  César  pour  lui 
»  annoncer  qu'il  désirait  reprendre  la  conférence  restée  impar- 
»  faite...  César  se  borna  à  lui  expédier  deux  députés,  que  le  roi 
»  des  Germains  fit  mettre  aux  fers  dès  leur  arrivée  (c.  xlvii).  » 

«  Eodem  die  castra  promovit,  et  millibus  pa^suum  sex  a 
»  Cœsaris  castris  sub  monte  consedit  »;  mot  à  mot  :  «  Le  môme^ 
»  jour  son  camp  il  poussa  en  avant,  et  à  six  milliers  de  pas  du 
»  camp  de  César,  sous  une  montagne  il  s'arrêta  (c.  xlviii).  » 

L'expression  castra  promovit  marque  la  direction  du  camp 
de  César,  dans  laquelle  Arioviste  avança  le  sien  à  six  milles  seu- 
lement de  celui  de  son  adversaire.  Il  faut  donc  qu'il  y  ait  dans 
la  direction  de  Belfort,  premier  camp  d'Arioviste,  à  Champa- 
gney,  camp  de  César  ,  une  montagne  intermédiaire  au  pied  do 
laquelle  se  trouve,  à  neuf  kilomètres  de  Champagney,  un  em- 
placement convenable  pour  camper  une  armée  d'au  moins  cent 
vingt  mille  hommes,  effectif  de  l'armée  germaine  dans  les  Gaules 
à  cette  époque  (c.  xxxi}.  Cette  montagne  est  celle  du  Salbert,  et 
l'emplacement  convenable  est  entre  EiTevet  (*)  et  Evette,  oh  les 


(*}  Errevel  ne  rappellerait-il  pas  le  nom  d'Arioviste,  dont  l'équivalent, 
en  langue  allemande,  est  Ehnteste,  mot  corrompu  de  Ehrenvest  (Ehren, 
rertu,  et  vest,  constant),  qui  signifie  imitateur  de  la  gloire  de  ses  ancêtres? 


—  134  — 
barbares  négligeant  la  montagne,  selon  leur  usage  (Comment., 
1.  VIII,  c.  xxxvi),  posèrent  leur  camp  sur  le  bord  de  Teau  qui 
ne  manque  jamais  dans  cette  région,  où  les  étangs  recouvrent 
les  parties  basses  des  vallons  et  sont  en  fout  temps  alimentés 
par  des  sources. 

«  Postridie  ejus  diéi  prœter  castra  Cœsaris  suas  copias 
»  transduxit,  et  millibus  passuum  duobus  ultra  eum  castra 
»  fecU,  eo  consilio,  uti  frumento  comm^atuque,  qui  exSequanis 
»  etjEduissupportaretur,  Cœsarem intercluderet:» ;moikmoi: 
4  Le  lendemain  de  ce  jour,  à  la  vue  du  camp  de  César,  ses 
»  troupes  au  delà  il  mena,  et  à  deux  milliers  de  pas  au  delà  de 
»  lui  son  camp  il  fit,  il  établit,  dans  ce  dessein  que  du  blé  et  de 
»  l'approvisionnement,  qui  des  Séquanais  et  des  Edoens  serait 
»  apporté,  César  il  coupât  et  privât  (c.  xlviii).  » 

La  préposition^  prûBier  doit  être  traduite  ici  par  à  la  nue,  en 
présence,  et  non  par  au  delà,  dont  le  sens  est  exprimé  à  la  fois 
par  le  verbe  transduxit  et  par  la  préposition  ultra,  qui  viennent 
après  dans  la  même  phrase.  Par  conséquent,  cette  expression 
implique  une  topographie  des  lieux  telle  que  les  troupes  d'Ario- 
viste ,  se  rendant  du  camp  établi  sous  la  montagne  du  Salbert, 
sur  le  nouvel  emplacement  choisi  à  deux  mille  pas  seulement 
au  delà  du  camp  de  César,  soient  dans  Tobligation  de  défiler  en 
vue  des  Romains.  C'est  précisément  ce  qui  se  présente  ici,  car 
d'Errevet,  oli  campait  l'armée  germaine,  il  était  impossible  à 
cette  armée  de  se  porter  sur  Ronchamp,  emplacement  choisi 
pour  elle  sur  le  Rabin ,  à  trois  kilomètres  au  delà  du  camp  ro- 
main do  la  Verrerie,  sans  être  aperçue  de  ce  camp,  attendu  qu'il 
fallait  nécessairement  qu'elle  passât  sur  le  versant  nord  de  la 
vallée  du  ruisseau  le  Rabin ,  dont  les  Romains  occupaient  le 
versant  sud  :  c'est  un  rayon  visuel  moyen  de  deux  à  trois  kilo- 
mètres, les  colonnes  germaines  se  dirigeant  par  les  Granges- 
Godey,  le  Bois-du-Roi,  ou  par  les  fermes  du  Grattery,  le  Ban- 
de-Champagney  et  le  Ba^-des-Côtes ,  oîi  passe  la  route  impé- 
riale de  Belfort  à  Ronchamp 

Que  si  l'on  se  demande  comment  le  général  romain  laissa 
s'opérer  sans  opposition  ce  mouvement  tournant  si  dangereux 
pour  lui ,  la  topographie  du  terrain  répond  à  la  question.  En 
effet,  pour  s'y  opposer,  il  aurait  fallu  d'abord  traverser  la  vallée 
du  Rabin,  bien  gardée  certainement  par  les  six  mille  cavaliers 


—    432    — 

(i*Arioviste ,  et  puis  attaquer  les  colonnes  germaines  dans  des 
lieux  élevés,  constamment  défavorables  pour  les  Romains,  qui 
ne  pouvaient  qu*échouer  dans  cette  tentative;  et  alors  ]a  position 
do  César  déjà  dangereuse,  le  devenait  bien  plus.  Ces  raisons 
locales  et  militaires  décidèrent  César  à  tenir  ses  soldats  derrière 
les  retranchements ,  jusqu'à  ce  qu'ils  fussent  habitués  à  voir  de 
près  un  ennemi  qu'ils  avaient  redouté  de  loin.  £t  peut-être 
même  avait-il  la  secrète  pensée  que  le  fougueujc  Germain  com- 
mettrait l'imprudence  de  venir  attaquer  l'armée  romaine  dans 
son  camp. 

La  vallée  du  Rahin  présente  une  plaine  qui,  depuis  Ronchamp 
jusqu'à  Champagney  et  au  delà,  a  plus  de  4,400  mètres  do 
large.  C'est  dans  cette  plaine  que  les  Germains  établirent  leur 
armée,  aux  environs  de  Ronchamp  et  de  Ëboulet,  occupant  sans 
doute  le  dernier  contrefort  des  collines  qui,  sur  les  deux  rives, 
dominent  ces  villages.  Cet  emplacement  était  conforme  à  leur 
habitude  de  camper  sur  les  bords  des  ruisseaux ,  dans  des  ter- 
rains d'un  accès  facile,  à  cause  des  nombreux  chars  et  chariots 
qu'ils  menaient  avec  eux,  comme  nous  le  verrons  plus  loin. 

Assis,  là,  à  cheval  sur  la  seule  voie  naturelle  de  communi- 
cation qui  existât  entre  le  camp  romain  et  la  haute  Saône ,  voie 
suivie  aujourd'hui  par  la  route  impériale  et  par  le  tracé  du 
chemin  de  fer,  Arioviste  était  bien  placé  pour  remplir  le  but 
qu'il  se  proposait,  selon  le  texte,  «  de  couper  à  César  les  vivres 
que  lui  envoyaient  les  Séquanais  et  les  Eduens.  »  Et  remarquons 
que  s'il  n'est  pas  ici  question  de  ceux  que  fournissaient  les 
Leuques  et  les  Lingons,  comme  il  est  dit  au  chapitre  xl,  c'est 
que  le  général  romain  resta  en  communication  avec  ces  deux 
peuples,  malgré  la  manœuvre  habile  de  son  adversaire.  Telle 
est,  en  effet,  la  conséquence  du  camp  de  César  adossé  au 
mont  Faucilles,  contrefort  des  Vosges  qui  se  dirige  du  couchant 
à  l'orient  et  sépare  le  comté  de  Bourgogne  de  la  Lorraine,  jadis 
habitée  par  les  Lingons  et  les  Leuques.  Mais  les  communications 
de  l'armée  romaine  avec  ces  peuples  étaient  dans  des  conditions 
de  transport  si  difficiles,  qu'elle  ne  pouvait  tirer  de  ces  contrées 
que  des  ressources  insuffisantes.  Aussi,  pendant  les  cinq  jours  qui 
suivirent,  Arioviste  refusa-t-il  constamment  la  bataille  que  lui 
offrit  chaque  jour  César,  dont  l'armée  déployée  se  trouvait  avan- 
tageusement établie  en  levant  de  fMû.  camp  de  la  Verrerie  (pro 


—    133    — 

eastris),  sur  les  plateaux  de  la  Houillère.  Le  roi  des  Germains  se 
borna  à  escarmoucber  journellement  avec  sa  cavalerie  :  «  eques- 
»  tri  prœlio  quotidie  contenait  ».  Ce  détail  montre  qu'il  y  avait 
une  plaine  aux  environs  des  deux  camps,  où  se  livraient  ces 
combats  de  cavalerie  :  c'est  celle  de  la  vallée  du  Rabin  dans 
laquelle  les  deux  armées  étaient  campées,  et  dont  Arioviste 
fermait  l'accès  vers  la  Saône  à  la  cavalerie  gauloise  auxiliaire 
des  Romains,  inférieure  à  la  sienne  et  dont  César  s'était  méfié  à 
l'occasion  de  l'entrevue. 

Ainsi  le  terrain  accidenté  des  collines  de  la  rîve  droite  du 
Rabin  était  le  cbamp  de  bataille  habituel  des  Romains,  et  la 
plaine  celui  des  Germains.  Aucun  des  deux  généraux  ne  voulait 
attaquer  l'autre  dans  sa  position  relativement  avantageuse.  Mais 
celle  prise  par  Arioviste,  tant  dans  la  plaine  que  dans  la  mon- 
tagne, serrait  de  près  l'armée  romaine  et  la  tenait  comme 
bloquée. 

"<.  César,  apercevant  le  dessein  ob  était  le  roi  des  Germains 
»  de  se  tenir  renfermé  dans  son  camp,  et  craignant  que  les 
»  vivres  ne  lui  fussent  plus  longtemps  coupés  à  lui-même,  choisit 
»  une  position  avantageuse  à  six  cents  pas  environ  au-delà  du 
»  camp  des  Germains,  et,  ayant  rangé  l'armée  sur  trois  lignes, 
»  il  vint  occuper  cette  position.  Il  fit  tenir  la  première  et  la 
»  seconde  ligne  sous  les  armes,  et  ordonna  à  la  troisième  de 
»  fortifier  le  camp;' ce  lieu  était,  comme  on  l'a  dit,  à  peu  près 
»  à  six  cents  pas  de  l'ennemi.  Arioviste  dirigea  sur  ce  point 
»  environ  seize  mille  hommes  de  pied  avec  toute  sa  cavalerie, 
»  pour  effrayer  les  travailleurs  et  empêcher  les  travaux  ;  mais 
»  César,  selon  qu'il  l'avait  arrêté  d'avance,  ordonna  aux  deux 
»  premières  lignes  de  repousser  l'ennemi,  et  à  la  troisième 
»  d'achever  les  retranchements.  Ce  nouveau  camp  étant  suffi- 
»  samment  fortifié,  César  y  laissa  deux  légions  avec  une  partie 
»  des  auxiliaires  et  ramena  les  quatre  autres  légions  à  l'ancien 
»  camp  (c.  xLix).  » 

Par  cette  disposition  habile,  il  rétablit  sa  ligne  de  communi- 
cation avec  la  haute  Saône ,  sur  les  rives  de  laquelle  habitaient 
les  Eduens  et  les  Séquanais,  ses  alliés,  et,  par  l'expression  ido- 
neum  locum  delegit,  il  indique  que  le  lieu  oîi  il  plaça  son  petit 
camp  avait  un  commandement  sur  le  camp  des  Germain?-  ta 
petite  colline  ou  est  la  chapelle  de  Ronchamp  remplit  admira- 


—     134    — 

blement  bien  la  condition  du  petit  camp  de  César,  par  son  éloi- 
gnement  de  neuf  cents  mètres  et  par  sa  position  en  arrière  du 
village  do  Ronchamp,  dont  elle  commande  la  communication 
avec  Lure  et  la  haute  Saône.  Sur  un  tel  terrain,  que  la  nature  a 
rendu  le  passage  obligé  de  toutes  les  invasions,  il  est  bien  diffi- 
cile, pour  ne  pas  dire  impossible,  de  discerner,  au  milieu  des 
travaux  de  Tagriciilture  et  des  différents  vestiges  épars,  ceux  de 
castramétations  types.  Il  est  positivement  sûr  qu'à  toutes  les 
époques  de  notre  histoire,  cette  colline  de  la  chapelle  de  Ron- 
champ fut  soigneusement  occupée  par  ceux  qui,  envahisseurs  ou 
envahis,  voulurent  s'assurer  le  passage  vers  la  haute  Saône.  Son 
sommet,  oblong  et  presque  plat,  a  toutes  les  formes  d'un  camp 
romain  de  plus  de  cent  mille  mètres  carrés,  superficie  qui  aurait 
déterminé  le  chiffre  de  deux  légions  prescrit  par  César  pour  sa 
garnison.  Maître  de  cette  forte  position,  le  général  romain  domi- 
nait la  vallée  du  Rabin  de  ce  côté,  et  ouvrait  à  ses  convois  de 
nouvelles  communications  avec  les  Séquanais  et  les  Eduens,  par 
la  petite  vallée  de  l'Orière,  qui  passe  sous  la  chapelle  de  Ron- 
champ, petit  camp  de  César,  et  va  presque  parallèlement  au 
Raliin  vers  la  Verrerie,  où  était  son  grand  camp. 

Sortant  du  grand  camp  de  la  Verrerie  par  la  porte  décumane 
et  par  celles  de  l'ouest,  le  général  romain  vint  sur  la  colline  de 
la  chapelle  de  Ronchamp  avec  sa  triple  ligne  de  bataille,  en 
passant,  non  par  la  plaine  occupée  du  Rabin,  mais  bien  par  les 
coteaux  d'Houillère  et  d'Oubreleau ,  dont  il  était  maître  au 
moyen  des  hauteurs  auxquelles  était  adossé  son  grand  camp. 
La  position  dominante  du  plateau  qui  est  en  avant  d'Oubreleau, 
face  à  Ronchamp,  et  les  pentes  raides  de  la  colline  où  est  la 
chapelle,  lui  rendirent  facile  le  succès  contre  les  attaques  réité- 
rées faites  par  l'ennemi ,  dans  le  but  de  s'opposer  à  l'établisse- 
ment d'un  camp  romain  sur  ce  point  important  qu'il  avait  né- 
gligé d'occuper. 

Le  jour  suivant,  Arioviste  refusa  une  fois  encore  la  bataille 
que  lui  offrit  César,  en  avant  de  son  grand  camp,  toujours  sur 
le  môme  terrain,  de  plus  en  plus  favorable  aux  Romains  et  dé- 
savantageux à  leurs  ennemis,  depuis  l'occupation  de  la  colline 
de  la  chapelle  de  Ronchamp  par  deux  légions.  César  (c.  l)  at- 
tribue la  sage  réserve  d' Arioviste  aux  augures,  qui  l'empêchaient, 
dit-il,  de  combattre  avant  la  première  lune.  Bien  que  cette  su- 


—    435    — 

perstition  existât  aussi  chez  les  Grecs  ^  DotammeDt  chez  Jes 
Spartiates  que  nous  voyons,  pour  ce  motif,  craindre  de  so  mettre 
en  marche  la  veille  de  la  bataille  de  Marathon,  ce  qui  les  priva 
de  l'honneur  de  concourir  à  cette  belle  victoire  contre  le  roi 
des  Perses,  cependant  telle  ne  semble  pas  avoir  été  la  vraie 
cause  du  refus  d'Arioviste,  puisque  la  vieille  lune  ne  Tempécha 
pas,  après  la  rentrée  de  Tarmée  Romaine  dans  ses  camps,  de 
faire  attaquer  le  petit  avec  sa  vigueur  ordinaire,  pendant  cinq 
ou  six  heures,  par  une  partie  de  ses  troupes,  sans  pouvoir  s*en 
emparer.  Il  faut  donc  chercher  la  véritable  cause  de  sa  prudence 
ailleurs  que  dans  Tabsence  de  la  nouvelle  lune,  superstition 
bonne  pour  faire  patienter  la  fougue  des  Germains  ;  elle  est 
réellement  dans  la  solidité  de  Texcellente  ligne  de  bataille  que 
prenait  César  sur  les  collines  en  avant  de  son  grand  camp ,  et 
dans  l'avantage  peu  coûteux  que  trouvait  Arioviste  à  gagner  du 
temps,^  car  chaque  jour  qui  s'écoulait  augmentait  les  embarras 
de  l'armée  romaine,  à  laquelle  les  vivres  avaient  été  coupés  par 
le  camp  des  Germains  établi  sur  sa  meilleure  ligne  d'appro- 
visionnement. 

Enfin ,  le  lendemain ,  les  dispositions  furent  faites  de  part  et 
d'autre  pour  l'action  générale  qui  décida  du  sort  de  la  Gaule 
(c.  u). 

En  négligeant  de  faire  occuper  la  petite  colline  si  voisine  de 
son  camp,  le  roi  des  Germains  commit  une  faute  qu'il  faut  at- 
tribuer plutôt  au  peu  d'habitude  qu'il  avait  de  la  manière  de 
combattre  de  son  ingénieux  ennemi,  qu'à  un  manque  de  coup 
d'oeil  qui  paraîtrait  inconcevable  aujourd'hui.  Malgré  cette  faute 
grave,  tout  ce  qui  précède  prouve  que  les  deux  adversaires 
furent  prudents  quand  il  le  fallut,  et  audacieux  quand  il  convint  : 
l'un  et  l'autre  sut  se  commander  à  lui-même.  Suétone  semble  se 
demander  si  César  était  plus  prudent  qu'audacieux.  En  lisant 
la  vie  militaire  de  ce  grand  homme,  dans  la  guerre  des  Gaules 
et  dans  la  guerre  civile,  on  voit  qu'il  fut  l'un  et  l'autre  selon  le 
temps  et  le  lieu,  et  toujours  à  propos.  Certes  ce  ne  fut  point  la 
profonde  habileté  qui  manqua  à  celui  qui  conquit  notre  vaillante 
Gaule  :  habileté  politique,  habileté  militaire.  Il  donna  ici  de  cette 
dernière  une  preuve  éclatante,  en  forçant  le  prudent  Germain  à 
combattre,  malgré  toutes  les  bonnes  raisons  qui  l'en  détournaient, 


—    436    — 
et  en  Tamenant  sur  le  terrain  mèaie  qu*îl  arait  choisi,  étudié  et 
fortifié  d'avance. 

Après  avoir  laissé  dans  chaqne  camp  une  garde  suffisante, 
César  déploya  ses  troupes  auxiliaires,  bien  en  vue,  en  avant  du 
petit  camp  de  la  chapelle  de  Ronchamp,  qui  devait  servir  de 
point  d'appui  à  la  droite  de  la  véritable  ligne  de  bataille ,  peu 
étendue  en  comparaison  de  celle  de  Tennemi  beaucoup  plus 
nombreux  ;  il  marcha  ensuite  lui-même  à  Tattaque  du  camp 
germain  avec  Tarmée  légionnaire  rangée  sur  trois  lignes,  la 
droite  au  village  d'Oubreleau,  par  exemple,  le  centre  à  celui  de 
la  Houillère  et  la  gauche  appuyée  au  Rabin. 

De  son  côté,  Arioviste,  voulant  prévenir  l'assaut  des  meilleures 
positions  de  son  vaste  camp,  qui  étaient  celle»  des  deux  ma- 
melons de  Ronchamp,  directement  opposés  à  la  première  ligne 
de  César,  fît  enfin  sortir  les  Germains  de  leurs  retranchements. 
Il  les  rangea  en  bataille  par  nations  et  à  des  intervalles  égaux, 
dans  Tordre  suivant  :  les  Harudes  et  les  Marcomans  à  Reco- 
iogne,  par  exemple,  face  au  petit  camp  devant  lequel  étaient 
rangés  les  auxiliaires  et  oîi  s'appuyait  la  droite  des  Romains  ; 
les  Triboques,  les  Vangions  et  les  NémèteS;  sur  les  hauteurs  de 
Ronchamp,  vis-à-vis  Oubreleau  ;  les  Sédusiens.  et  les  SuèvBS  en 
-regard  de  la  Houillère,  s'étendânt  dans  la  direction  de  Cham- 
pagney.  Les  bagages.,  les  chariots  et  le3  char9  étaient  disposés 
e^  arç-de^cercle  dans  la  plaine,  derrière  la  Jigne  de  bataille, 
pour  arrêter  ceux  qui  auraient  voulu  fuir  :  «  ne  qua  spes  in  fti^4 
»  relinqueretury>\  et  le^  femmes,  placées  là,  devaient  encourager 
les  combattants  à  marcher  en  avant  :  «  qiuB  inprœlivm  prafi- 
p  ùUcentes  milites  implorabant  ».  Tacite,  en  effet  {Germ.»  VIIIj, 
nous  apprend  que  les  Germains  avaient  été  souvent  ramenés 
au  combat  et  à  la  victoire  par  les  prières  des  feoipes,  des 
vieillards  et  de  leurs  enfants,  et  par  le  tableau  des  misses  dont 
ils  étaient  menacés.  Cette  disposition  en  arc-^de^eerole ,  que 
formaient  des  chars  innombrables,  protégeant  les  derrières  de 
la  ligne  de  bataille  sans  gêner  son  action  conlare  Tennemi, 
est  rendue  par  la  phrase  :  «  omnem^ue  aciem  mmn  rhedis  et 
carris  circumdederunt  »;  et  remarquons  qu'elle  n'eût  pu  ce 
faire  telle  que  sur  un  terrain  uni  comine  celui  delà  vallée  dw 
JRahin. 

«  César,  en  personne,  commença  Tattaque  par  son  aile  droite, 


^  m  — 

>  ayant  renriarqué  t^vA  I0  pai^ti^  au  face  dejC^jbt^  ^iL^  ?^tU  p.1us 
;»  'faible  de  l'aroaée  ODAeinie  (g.  l^).  » 

En  effet,  Arioviste,  ipstruit  pur  rejcpjôr,ieoco4^  derniers  jourç, 
iduC  cenoacer  à  forcer  la  droilie  de  Ta^Epée  rrOm^joe.,  à  laqupIl^ 
le  petit  camp  de  la  chapelle  de  RoDchamp  servait  d*app;Mi  io.e:(r 
pugnabie.  En  ^Osipuséquenq^^  tenant  son  centre  jfortement  appuyé 
•aux>deux  hauteurs  qui.d/owneni  le  village  da^onchamp,  ilforr 
tifia  son  aile  droite  au  4é4rinient  do  s(m;l  aile  gauche,  (BspjéraQl 
pouvoir  .6»gag)er  Taclion  avec  plus  4e  succès  de  cp  côté,  0^ 
Tattaque  de  laiigne  eanecQlU^  paraissf^it  plus  facile  par  le  v^dlçlp 
idela  HoiuMIiène^etiltui  pco^n^etjtrait,  si  eUe  itait  iieiurep^^  ^ 
couperiez  Romains^p  Ifiur^r^apd  a^mç  iie  la  Verrme;ou  iO^utre, 
ooaame  «oa.ai'le  i^tait  dr^t^  pl^  ra  pproc]ii<ée  de  ;^a  ligne  do  retr^fjs 
>ve(rs  (Beltoi»  lelle  apportait  ,^in$i,  de  ce  côté  qu'il  fftUajt  garde^ 
avec  s(m,  une  proteptipn  ^has  efficace.  C'est  pour  ces  dB\j^ 
iraisons  qu*il  .^«it  mis  c^  Ja  droite  de  $a  ligne  de  bataille  ^c^s 
Soèves,  qj»iétaieptle$mç{iUf(ur^:^dats4^  la  (ïera;KQnie,  ^yOEV^q^e 
-César  au  diapitne  j  du  livre  IV. 

i«  Les  j&erjQAaÎP^  se  Iqrmè^ô^t  pompteoi^nt  en  phalange , 
>»  iselopjteur  iu^agp.,  .p^^r  ^Qutdnir  .potne  at^taq^e:»  copt^  lf;^r 
;atle  gfiuche,  A\i  leitexte. 

•Cette  iormatiou  ÛR^pUque  pm  jb^^rrain  tel  que  celui  que  pous 

avons  affecté  aux  (înfwa|ins,.fiar)eiV|r,p|ialange,  ipiitée.desGrejÇf , 

ODtiétait  quluneio^^^e  ;ré«islaiite,  Jnqapable de  r^ctivité  .nécessaire 

:jpQnr  .i^pibattite  j^iU^M^s  que  ^pm  ,un  terrain  pou  accid^n^. 

L'oBdreirqlftUifemQnt^n^ifiçe  )des>RQipains,  leur  adresse^  leur 

.agiiiilé,  Jeur  fxe^ition  avan^geu^»  décidèrent  rapideiQeAlf!^^^ 

miclt^ire  du  joôlé  4e  leur  aile  droite,  daps  Tespace  vide  qui  0^^- 

;tait  aur  uoe  ét^pd^  4^  s^  :pents  jpa^  rojcnaip^»  entue  Je  pç^^t 

Damp  4e  ,César  .et  cQlpi  d'^riovi^,  c'est-à-dire  entre  la  Qojl^e 

de  ia  chiEtp€i)le>pt:):;elle4e  B{pn^cb^p. 

«  Mais  pepd9Pt;qpe  l'aile. gauphe  4es  Gerpaaiins  é.tait  piis^,^n 

>  fuite,  leur  ,»ile.drpite  pçes^ait  vivew^pt  notre  aile  gauche  pfir 
p  aa  grande  j^périprité  en  pojsnjbre.  .^ 

Ariovisile  avait  dppp  ava^tagçp^mqflt  tiré  parti  dje  1^  y^flliée 
4u  .Rabin,  plus  ouverte  4p  côté  4e;;ia  jdrpfte,  epfx^  i^ppçbafpp^et 
Chflpipagney,  pour  f  .acQPWilerd^^  forces  é^jkorpies  eniape^du 
vallon  de  la  Houillère,  avec  lji^,S.Mèxp^9.si^^,pMiil|pvire3.(n0UBf^9 
<ftt  probablfWQPt  la  na^jeurre  ^partie  de  sjL.çavjJJiçrie. 

40 


—    438    — 

«  Le  jeuDe  P.  Crassus,  qui  commandait  la  cavalerie  romaine, 
»  et  se  trouvait,  plus  que  ceux  qui  étaient  engagés  dans  la  mêlée, 
»  à  portée  de  voir  ce  qui  se  passait,  s'étant  aperçu  de  Tétat  de 
»  souffrance  où  était  Taile  gauche,  envoya  la  troisième  ligne  à 
»  son  secours.  » 

En  ce  moment,  la  cavalerie  romaine,  composée  presque  en 
totalité  d'auxiliaires  gaulois,  ne  prenait  donc  pas  encore  part  à 
la  bataille.  Le  terrain  où  résistait  Taile  gauche,  à  laquelle  elle 
servait  d'appui  du  côté  du  Rabin,  n'était  pas  disposé,  en  effet, 
pour  une  action  efficace  de  la  cavalerie,  et,  d'un  autre  côté,  on 
ne  voulait  pas  sans  doute  l'engager  seule  dans  la  plaine,  loin  de 
riafanterie,  contre  les  cavaliers  germains.  Mais,  pour  bien 
remplir  sa  mission,  elle  devait  être  rangée  nécessairement  du 
côté  de  Taile  gauche  des  légions,  sur  un  plateau  d'une  superficie 
convenable,  donnant  vue  à  la  fois  sur  le  champ  de  bataille  et 
dans  la  vallée,  d'où  elle  pût,  selon  le  besoin,  agir  sur  la 
colline  ou  dans  la  plaine  :  deux  conditions  indispensables  pour 
que  son  chef,  P.  Crassus,  fût  avantageusement  posté,  et  vit  dis- 
tinctement tout  ce  qui  se  passait  à  l'aile  gauche.  Sa  place  «st, 
en  effet,  marquée  sur  le  large  plateau  dominant  le  village  de  la 
Houillière,  où  l'aile  gauche  des  Romains  était  vivement  pressée 
par  l'ennemi  dans  ce  petit  vallon  :  du  plateau,  le  regard  em- 
brasse toute  cette  partie  de  la  vallée  du  Rabin. 

«  Le  combat  ayant  été  ainsi  rétabli ,  les  ennemis  eurent  bientôt 
»:  tourné  le  dos,  et  ne  s'arrêtèrent  dans  leur  fuite  qu'après  qu'ils 
»  furent  parvenus  au  Rhin,  fleuve  éloigné  du  champ  de  bataille 
»  d'environ  cinquante  milles  (c.  un).  »  Dans  l'ordre  de  bataille 
des  deux  armées,  tel  que  nous  l'avons  déduit  du  texte  et  du 
terrain,  les  Romains,  établis  sur  la  rive  droite  du  ruisseau  le 
Rabin,  faisaient  face  à  Belfort  et  au  Rhin,  tandis  que  les  Ger- 
mains, maîtres  de  la  rive  gauche  du  ruisseau,  avaient  derrière 
eux  le  fleuve  et  la  ville.  Cet  ordre  de  bataille  si  naturel  t  étant 
îe  résultat  des  manœuvres  précédenteâd'Arioviste,  ne  pouvait 
être  différent,  car  il  fallait  à  la  fois  couper  les  vivres  à  l'ennemi 
et  conserver  les  communications  avec  Belfort  et  le  Rhin.  Tour- 
nant le  dos,  selon  l'expression  tergaverteruntt  les  Germains 
te  trouvèrent  donc  ici  face  au  Rhin,  selon  le  texte,  et  purent 
tùir  dans  la  direction  de  ce  fleuve. 

Quant  à  la  distance  du  champ  de  bataille  au  Rhin,  elle  est 


—    189    — 
égale  aux  cinquante  milles  demandés,  puisque  d'Huningue  à 
Belfori  il  y  a  douze  lieues,  et  de  Belforl  à  Ronchamp,  où  se  livra 
la  bataille,  cinq  lieues,  ce  qui  fait  dix-sept  lieues,  ou  à  peu  près 
cinquante  milles,  à  trois  milles  à  la  lieue. 

La  poursuite  longue  et  acharnée  à  laquelle  César  prit  part  en 
personne  (ipse),  à  la  tête  de  sa  cavalerie  qu'il  avait  ménagée 
pendant  Taction,  montre  une  fois  de  plus  le  soin  que  ce  grand 
capitaine  mettait  à  poursuivre  Tennemi  après  une  victoire.  Il 
a  été  depuis  imité  par  tous  les  illustres  hommes  de  guerre. 

Cette  bataille  célèbre,  livrée  sur  les  rives  du  Rabin,  dans 
laquelle  brillèrent  tour  à  toiir,  des  deux  côtés,  la  prudence  et 
la  résolution  hardie,  offre  d'autres  renseignements.  Résumons- 
la,  pour  mettre  quelques-uns  de  ces  enseignements  en  lumière. 

Arioviste,  se  sentant  de  beaucoup  supérieur  à  son  adversaire, 
étendit  trop  son  aile  droite  pour  Tenvelopper,  et  négligea  sans 
doute  vers  son  aile  gauche  quelques-unes  des  précautions  qu'il 
faut  toujours  prendre  à  la  guerre.  César,  plus  faible,  n'en  né- 
gligea aucune.  Inférieur  en  force,  et  voyant  la  faute  commise  par 
Arioviste,  il  comprit  parfaitement  qu'il  fallait  faire  plier  la 
gauche  des  Germains,  leur  centre  étant  trop  fortement  appuyé 
aux  deux  hauteurs  de  Ronchamp,  et  leur  droite  trop  solidement 
constituée.  En  conséquence,  laissant  sa  gauche  immobile  on  face 
du  vallon  de  la  Houillière,  il  fit  avancer  sa  droite,  qui  avait 
Texcellent  appui  du  petit  camp.  Elle  marcha  entre  le  village  de 
Ronchamp  et  la  colline  de  la  chappellc,  commandée  par  César 
en  personne,  accompagné  certainement  de  la  dixième  légion, 
car  il  voulait  décider  la  victoire  avec  des  troupes  choisies. 
Pendant  le  mouvement  offensif  de  la  droite,  la  gauche  de 
l'armée  romaine  devait  se  refuser  au  besoin  et  rester  hors  de 
la  portée  du  trait,  sous  la  protection  de  la  cavalerie.  Celle-ci, 
ayant  à  sa  tête  P.  Crassus,  était  favorablement  placée  sur  le 
plateau  qui  s'élève  du  côté  de  la  plaine,  entre  Champagney  et  le 
village  de  la  Houillère.  Par  ces  dispositions  et  cette  manœuvre, 
après  que  la  gauche  des  Germains  fût  mise  en  déroute,  et 
pendant  que  la  troisième  ligne,  avertie  par  Crassus,  allait  au 
secours  de  sa  gauche  vigoureusement  poussée  par  la  droite  des 
Germains,  César  pivota,  avec  sa  droite  victorieuse,  sur  le  centre 
d'Arioviste,  qui,  pris  à  revers  et  à  dos,  ne  put  tirer  aucun  fruit 
do  sa  forte  position  centrale,  ni  de  la  multitude  de  ses  soldats. 


C^x^i^  9*'étaot  crus  les  plus  forts  parce  qu'ils  étaient  les  plus 
ikiinbbretrtt  s'étonnèrent  d*abord  de  Tauikee  des  Romains,  en 
lé6  voyant  marcher  résoiumeât  à  Tattaquede  leur  camp.  L*eilét 
de  cette  surprise  tourna  en  déroute,  bientôt  en  frayeur,  deux 
choses  fâcheuses  que  le  grand  nombre  no  fait  qu'empirer.  Tant 
il  est  vrai  que  la  victoire  n'est  pas  toujours  pour  les  gros  batail* 
tons,  mais  ordinairement  pour  les  armées  bien  disdplinées,  bien 
conduites^  contre  celles  qui  le  sont  mal. 


—  <*♦   - 


PREJflER  APPENDICE, 


Ouôlques  éditions  affirment  que  lés  Germains,  dans  leut 
fliite,  ïi'eufent  à  parcourir  que  cinq  mille  pas ,  au  lieu  de  cin*^ 
puante  mille,  pouf  atteindre  le  Rhin  (*). 

Cette  version  est  inadmissible  pour  plusieurs  motifs  : 

4^  Le  teite  lui-môme  indique  une  longue  fuite,  une  longue 
poursuite  :  «  Les  ennemis,  dit  César,  tournèrent  le  dos,  et  no 
s'arrêtèrent  dans  leur  fuite  qu'après  qu'ils  furent  parvenus  au 

Rhin Quelques-uns  seulement  se  sauvèrent  sur  des  barques, 

et  le  reste  des  cavaliers  fut  massacré  par  les  nôtres César 

lui-même  poursuivait  la  cavalerie  ennemie.  » 

%**  Le  camp  romain  près  duquel  la  bataille  s#  livra ,  étant 
étftbli  dans  une  contrée  où  les  Séquanais,  les  Leuques,  les 
Lingons,  les  Eduens»  pouvaient  facilement  apporter  des  vivres, 
à  cause  de  leur  voisinage,  devait  être  loin  du  Rhin  et  non  à 
proximité»  puisque  ces  peuples  en  étaient  fort  éloignés,  sans  en 
excepter  les  Séquanais  eux-mêmes ,  alliés  de  César,  dont  la 
seule  partie  de  territoire  limitrophe  de  ce  fleuve  (Alsace  supé- 
rieure) était  depuis  longtemps  au  pouvoir  d'Arioviste. 


(>)  Les  auteurs  qui  acceptent  la  version  de  cinq  mille  pas,  ont  supposé, 
sans  doute,  qu'ÀrioTiste  passa  le  Rhin  beaucoup  au-d^sous  de  Bâîe,  ce 
qui  est  tout  è  fait  contraire  h  ma  méthode»  qui  considère  le  point  de  pas- 
sage par  rapport  à  l'objectif,  Besançon.  Mais,  dans  cette  supposition, 
Texpression  triduique  viam  a  suis  finibus  proressisse,  ne  serait  pas  exacte, 
puisque  le  roi  des  Germains,  au  lieu  d'avancer  vers  Besançon  de  trois 
journées  au  delà  de  ses  frontières ,  n'aurait  fait  que  marcher,  sans  s'éloi- 
gner du  Bhin,  parallèlement  aux  rives  du  fleuve,  qui  sont,  dans  toute 
cette  étendue,  les  frontières  en  question;  et,  d'un  autre  c6eé,  sa  fraude 
diétanoe,  alors,  de  Besançon,  but  vers  lequel  il  s'efforce  d'arriver,  selon 
Vexpression  ad  orcvpandvm  Vesonlionrm  contenderf,  ne  justifierait  pas  les 
craintes  exprimées,  au  chapitre  xxxviii,  par  César,  parti  d'Antun  le  même 
Jour  qu'Ariofiste  de  ses  frontières,  de  voir  ce  dernier  occuper  avant  lui 
le  bonlsfart  de  la  Séquanio;  enfin ,  on  serait  en  droit  de  demander  ce 
que  deviennent  les  communications  d'Arioviste  avec  son  point  de  départ, 
é'près  son  mouvement  tournant  sur  la  ligne  de  retraite  de  César,  dans  la 
da»ectioa  dt  Bamoçov^ 


—    IM    — 

3^  Lorsque  le  roi  des  Germains  fut  instruit  des  desseins  de 
César,  il  s'avança  à  trois  journées  de  marche  de  ses  frontières, 
pour  occuper  Besançon  avant  les  Romains.  Or,  les  frontières 
dont  il  est  ici  question,  qui  sont  celles  de  la  Germanie  du  côté 
de  la  Gaule,  n'étaient  autres,  d'après  le  texte,  que  le  littoral 
du  Rhin  opposé  à  l'Alsace  Séquanaise  et  Rauraque.  Arioviste 
se  trouvait  donc  à  quarante  milles  au  moins  du  Rhin,  dans  la 
direction  de  Besançon,  lorsque  César  le  devança  dans  cette 
place;  et,  comme  rien  n'indique  qu'il  se  met  en  retraite,  en 
apprenant  l'occupation  de  Besançon  par  l'armée  romaine ,  dans 
le  dessein  de  se  rapprocher  du  Rhin,  son  point  de  départ,  et  de 
prendre  position  sur  ses  bords,  il  faut  bien  se  garder  de  lui  faire 
commettre  la  faute  grave  d'avoir  voulu  combattre  ayant  le 
fleuve  à  cinq  milles  seulement  derrière  lui  :  étrange  manière 
de  défendre,  de  ce  point  si  rapproché  de  la  rive  gauche  du  Rhin, 
soit  l'Alsace  supérieure  dont  il  était  maître,  soit  les  frontières 
de  la  Germanie ,  contre  un  ennemi  venant  de  Besançon. 

4®  La  distance  du  champ  de  bataille  à  cinq  milles  seulement 
du  Rbîn,  est  matériellement  impossible  d'après  les  chiffres 
fournis  par  le  récit.  Ces  chiffres  sont  les  suivants  :  Le  septième 
jour  de  marche,  César  a  des  nouvelles  des  Germains,  qui  se 
trouvent  à  vingt-quatre  milles  de  lui.  — 11  campe  à  une  certaine 
distance  de  l'ennemi.  —  Arioviste  lève  son  camp  et  va  prendre 
poste  à  six  milles  de  celui  de  César.  —  Le  lendemain,  le  roi 
des  Germains  change  encore  de  position  et  va  s'établir,  en  dé- 
iilaiit  devant  l'armée  romaine,  à  deux  milles  au  delà  du  camp 
de  César,  sur  sa  ligne  de  retraite.  C'est  là  que  se  livre  la  ba- 
taille. Je  ne  vois  pas  comment  le  Rhin  pourrait  raisonnable- 
ment se  trouver  à  cinq  milles  seulement  de  ce  point. 

Plutarque,  Ëutrope  et  Orose  ont  donc  raison  de  donner  à  la 
fuite  des  Germains  un  parcours  de  cinquante  mille  pas  romains. 
Que  si  une  telle  chasse  paraît  merveilleuse,  nous  ferons  remar- 
quer qu'elle  a  lieu  dans  un  paya  sympathique,  et  qu'elle  est 
faite  par  une  cavalerie  fraîche  qui  n'avait  point  été  engagée 
dans  la  bataille.  Au  surplus ,  César,  dans  ses  Commentaires, 
donne  plus  d'un  exemple  de  pareil  acharnement  dans  la  pour- 
suite d'un  ennemi  vaincu ,  opérée  par  la  cavalerie  soutenue  à 
distance  par  de  l'infanterie.  On  pourrait  citer  la  poursuite  des 
Gallo-Belges  (l.  II,  c.  xi]  par  la  cavalerie  romaine,  qui  dura 


-  443  — 
depuis  le  point  du  jour  jusqu'au  coucher  du  soleil  d*été;  celle 
des  Usipètes  et  dos  Tenchtères,  qui  semble  avoir  duré  plus  long- 
temps (1.  IV,  c.  xv)  ;  celle  d*Induliomare,  chef  des  Trévires,  qui 
fut  tué  au  gué  de  Revin,  sur  la  Meuse,  par  les  cavaliers  de  Labié- 
nus,  è.une  distance  de  quinze  milles  du  camp  romain  des  sources 
de  rOise  (1.  V,  c.  lviii;  l.  VI,  c.  vu). 

Cette  diiïérence  si  considérable  de  distance  entre  les  tejctes, 
suggère  à  mon  esprit  une  réflexion  qui  me  paraît  juste.  En 
comparant  plusieurs  éditions  do  César  des  ditîérentes  époques, 
on  voit  qu'elles  varient  entre  elles  pour  la  ponctuation ,  pour 
Torthographe  des  noms  propres,  pour  les  chiffres  et  môme  pour 
certains  mots  ;  il  semble  que  chacun  ait  arrangé  le  texte  pour  le 
besoin  de  sa  cause  :  par  exemple,  au  livre  VII,  c'est  Melodunum 
qui  est  changé  en  Metiosedum,  et  plus  loin  ce  sont  quelques 
chiffres  et  la  ponctuation  qui  diffèrent  aussi  (Alesia);  au  liv.  VIII, 
dans  la  guerre  des  Bellovaques ,  Texpression  gênante  in  silva 
est  supprimée  par  quelques  commentateurs;  à  Uxellodunum, 
le  mot  fluminis  est  ajouté  par  d'autres  à  la  phrase  ab  ea  parte 
quœ  circuitu  vacabat,  bien  que  ce  mot  détruise  le  véritable 
sens  exprimé  plus  haut.  Il  en  est  de  même  ici,  dans  la  question 
d'Arioviste,  où  les  cinq  milles  du  Rhin  adoptés  par  quelques 
commentateurs  sont  inconciliables  avec  ce  qui  précède. 

Tout  cela  montre  combien  il  est  indispensable  pour  s'occuper 
avec  fruit  des  Commentaires  de  César,  de  le  faire  d'un  esprit 
loyal,  exempt  de  système  et  plein  de  l'amour  du  vrai. 

Sur  vingt-cinq  ou  trente  archéologues  et  plus  qui,  à  toutes 
les  époques  et  dans  tous  Içs  pays,  ont  traité  cette  question  d'A- 
rioviste,  beaucoup  ont  procédé  ici  comme  tant  d'autres  ailleurs, 
voulant  faire  plier  le  texte  aux  exigences  des  lieux  qu'ils  avaient 
adoptés,  pour  des  raisons  personnelles  ou  sans  étude  suffisante, 
s'en  rapportant  uniquement  aux  renseignements  d'autrui,  et 
c'est  le  contraire  qu'il  eût  fallu  faire.  Aussi,  les  solutions  pro- 
posées jusqu'à  ce  jour,  ne  répondant  pas  à  toutes  les  conditions 
du  texte,  n'ont-elles  point  satisfait  les  esprits,' comme  l'affirme 
une  lettre  que  j'ai  reçue,  le  10  février  1864,  de  M.  le  président 
de  la  Société  d'Emulation  de  Montbéliard.  Par  cette  lettre, 
M.  Wetzel  me  demandait  si  je  voulais  l'autoriser  à  faire  men- 
tion de  ma  solution  dans  une  note  qu'il  devait  adresser  à  l'Em- 
pereur, en  réponse  à  une  demande  officielle  faite,  le  28  janvier 


—  144  — 
4664,  à  M  lo  BOus-préfet  de  MontbéMard,  pour  samr  quel  iétaiîC 
le  résultat  des  recherches  récentes  sur  cette  question.  Je  m'en^ 
pressai  de  répondre  fiffirmativement.  Puissent  mes  oonclusioos 
avoir  é4ô  plus  heureuses  que  celles  de  noes  devanciers  !  Elles 
ont  encore  Tinconvénient  d*être  nouvelles,  comme  la  méthode 
invariable  dont  elles  procèdent;  mais  elles  oiïrent,  avec  de 
bons  arguments,  Tavantage  sérieux  de  s'accorder  avec  Topinion 
du  grand  stratégiste  contemporain,  Napoléon,  qui  fixe  dans  les 
environs  ^e  Belfort  la  bataille  entre  César  et  Arioviste,  et  conr- 
damne  Tidentité  d'Alise  du  Mont-Auxois  avec  l'Alesia  de  Gé^r. 


»..' 


il 

—    445    — 

DEUXIÈME  APPENDICE. 


'i  J*ai  la  conviction,  basée  sur  l'étude  théorique  et  pratique  des 
'"'  Commentairesj  que  la  solution  des  principaux  itinéraires  de 
!  César  se  trouve  dans  la  méthode  invariable  qui,  avant  de  me 
"'[  révéler  Ronchamp,  m*a  conduit  à  Bibrax,  à  Atuatuca,  à  Agen- 
;  '  dicum,  à  Lutèce,  à  Gergovie,  à  Alesia,  à  Uxellodunum  et  dans 
'^'  le  Belgium,  théâtre  de  la  lutte  ignorée  et  mémorable  entre 
ij  César  et  Correus.  Par  elle,  on  arrive  sûrement  à  Tépanouisse- 
T;  ment  complet  de  la  vérité  ;  on  jette  un  jour  tout  nouveau  sur 
h  les  Commentaires  de  César;  on  explique,  on  justifie  la  conduite 

I  des  chefs  gaulois  autrement  que  par  des  hypothèses  qui  leur 
ij  sont  peu  favorables.  On  ne  saurait  trop  le  dire,  c'est  seulement 
^  dans  les  lieux  mêmes  qui  furent  témoins  de  la  lutte  héroïque  de 
jf  nos  pères  contre  la  force  colossale  du  peuple  romain,  qu'on  peut 
*|  vérifier  la  minutieuse  exactitude  de  César  dans  ses  détails  topo- 

II  graphiques,  et  comprendre  la  stratégie  et  les  efforts  de  ce  grand 
|f  homme  en  face  des  chefs  gaulois,  dont  Thabileté  dans  la  guerre 
*  est  proclamée  par  leurs  actes  et  par  César  lui-même.  De  plus, 

,  en  ces  même  lieux,  Texpérience  et  l'observation  archéologique 
I  retrouvent  et  recueillent  les  traces  précieuses  des  travaux  ro- 
I  mains  et  gaulois,  et  des  vestiges  nombreux,  témoignages  des 
i  événements,  avec  le  caractère  particulier  à  Tâge  du  mondé  à 
;  cette  époque.  De  sorte  que  là  tout  concourt  à  faire  admirable- 
j^  ment  ressortir  Tingénieuse  industrie  déployée  dans  la  défense 
du  pays  par  nos  ancêtres,  le  bon  choix  des  positions  et  la  cons- 
tance de  leurs  valeureux  efforts.  Us  luttèrent  sur  cent  champs 
de  bataille,  et  succombèrent  enfin,  malgré  l'habileté  des  chefs 
I,  et  l'extrême  valeur  des  éléments  individuels,  uniquement  parce 
que  leurs  armées,  non  permanentes,  sans  cohésion,  n'avaient 
ni  tactique  ni  formation  en  harmonie  avec  celles  des  Romains  ; 
dles  étaient  comme  une  tourbe  irrégulière,  comparées  aux 
légions  de  César,  admirablement  disciplinées  et  appropriées  au 
temps.  Voilà  les  idées  justes  que  font  naître  les  vrais  emplace- 
ments des  champs  de  bataille  do  la  guerre  de  l'indépendance 

44 


/ 


LES  CHAMPS  DE  BATAILLE 

ET 

LES  MONUMENTS  DU  CULTE  DRUIDIQUE 

AU  PAYS  D'ALAISE 


Sixiène  rapport  fait  à  la  Société  d'EnulalioB  do  Doibs,  au  bob  de  u 
Commissioa  des  fouilles  {^), 

M.  AUGUSTE  GASTAN. 


•éaaee  «n  49  mani  twmé. 


Messieurs , 

Parmi  les  nombreux  plis  de  terrain  qui  composent,  pour  ainsi 
dire,  les  muscles  du  plateau  d'Amancey,  nous  ne  connaissons 
rien  de  plus  intéressant  que  le  Mont-de-la-Chaux ,  propriété 
communale  du  village  de  Flagoy.  Ce  monticule  qui  présente,  du 
côté  du  midi,  une  croupe  à  pentes  douces,  se  prolonge,  en  s'é- 
largissant  de  plus  en  plus,  dans  la  direction  de  la  Loue,  et  se 
termine  par  un  épanouissement  considérable,  au  centre  duquel 
.  est  le  village  de  Chassagne.  Vers  le  milieu  de  son  parcours,  il 
porte  le  nom  de  Côte-Bataille  ;  il  est  accosté,  en  cet  endroit, 
par  les  débouchés  supérieurs  de  deux  grandes  cassures.  C'est, 
croit-on,  par  le  promontoire  de  Chassagne,  qui,  sur  un  point, 

i})  Voir  nos  cinq  précédents  rapports  intitulés  :  Les  Tomhelles  celtiques 
du  massif  d* Alaise,  1858;  Les  Tombelles  celtiques  et  romaines  d'Alaise, 
1859;  Le%  Tombelles  et  les  ruines  du  massif  et  du  pourtour  d? Alaise,  1860; 
Les  Vestiges  du  siège  d*Alesia,  1861  ;  Im  Camps,  les  tombelles  et  les  villa  du 
pourtour  d'Alaise,  1862,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d' Emulation  du 
Doubs,  3-  série,  t.  III,  V,  VI  et  VIII. 

in 


—    460    — 

est  naturellement  abordable  depuis  la  vallée  de  la  Loue ,  que 
Farmée  gauloise  de  secours,  commandée  par  Vergasillaune,. 
essaya  de  prendre  en  queue  les  quartiers  romains,  tandis  que 
Vercingétorix,  à  la  tète  des  troupes  assiégées,  abordait  de  front 
les  retranchements  de  César.  L'impossibilité  pour  les  deux  chefs 
de  communiquer  entre  eux,  même  par  des  signaux,  et  de  faire 
concorder  le  moment  de  leurs  actions  réciproques  entraîna  leur 
perte  commune.  César  eut  le  talent  d'empêcher  les  deux  armées 
9e  se  rejoindre;  il  sut  trouver  le  temps  de  recueillir  les  légions 
de  Reginus  et  de  Rebilus  culbutées  à  Côte-BaUiUle,  et  d'écraser 
Vergasillaune  aux  Champs-de-la-Victoire  (*).  Des  tumulus  des- 
sinent encore ,  de  part  et  d'autre ,  les  péripéties  du  double  dé- 
sastre qui  fut  le  tombeau  de  l'indépendance  des  Gaules.  Entre 
les  deux  champs  de  bataille  les  sépultures  sont  naturellement 
clairsemées  ;  elles  recouvrent  sans  doute  les  corps  des  fuyards 
tombés  dans  la  poursuite  qui  suivit  la  déroute. 

Nous  avons  fait  néanmoins  une  halte  dans  cette  région  inter- 
médiaire; le  caractère  original  du  Montrde-'la'Chaux  comman- 
dait l'attention.  Qu'on  se  figure  un  tapis  d'un  vert  intense, 
fourni  par  un  gazon  court,  fin,  épais  et  odorant;  par  dessus,  des 
chênes  dix  fois  séculaires,  assez  largement  espacés,  projettent 
une  ombre  bleuâtre.  Quand  les  troupeaux  du  village  de  Flagey 
s'éparpillent  sur  cette  pelouse,  cherchant  à  la  fois  une  nourriture 
parfumée  et  un  salutaire  abri  contre  les  ardeurs  du  soleil ,  on 
dirait  une  scène  de  la  vie  pastorale  des  Gaules.  Quelques  tumu- 
lus, qui  mouvementent  çà  et  là  le  tapis  vert,  ajoutent  encore  au 
charme  et  à  l'illusion  du  tableau. 

La  plus  importante  de  ces  tombes  existait  sur  la  lisière  du 
Mont-de-la-Chaux,  du  côté  qui  fait  face  à  Flagey.  Présentant 
un  diamètre  de  douze  mètres  et  une  forme  à  peu  près  hémi- 
sphérique, elle  avait  été  entamée  par  un  essai  de  fouille  remon- 
tant à  cinq  ou  six  ans.  Nous  en  résolûmes,  suivant  notre  mé- 
thode, la  démolition  complète.  A  peine  cette  opération  était-^lle 
commencée,  que  quelques  vieillards  de  Flagey  parurent  s'en 
inquiéter;  nous  apprîmes  bientôt  que  nous  sapions  la  base 

(^)  Cf.  J.  QuicHSRAT,  Conclusion  pour  Alaise  dans  la  question  d*Alesiat 
pp.  83-85;  —  A.  Delacroix,  Alaise  et  le  Moniteur  (Mémoires  de  la  Société 
d'Emulation  du  Doubs,  3«  série,  t.  VII),  pp.  39-51  ;  —  Henri  Martui,  Ver- 
cingétorix,  pp.  27  et  28. 


—    454    — 

ordinaire  et  consacrée  du  feu  de  joie  qu'on  appelle  la  Cheoarme. 
Pareille  émotion  s'était  déjà  produite,  en  4858,  lorsqu'au  début 
de  nos  recherches,  nous  nivelions  le  tumulus  de  la  Croix^du- 
Gros-Murger.  Les  vieilles  femmes  de  Sarraz  regardaient  d'un  air 
attristé  nos  conquêtes,  et  s'éloignaient  en  murmurant  tout  bas  : 
«  Où  fera-t-on  à  présent  la  Chevanne  ?  Les  jeunes  mariés  ne 
voudront  plus  danser  ici ,  maintenant  qu'on  sait  qu'il  y  a  des 
morts  au  Gros-Murger  !  >  Voilà  donc ,  dans  la  même  région , 
deux  localités  oU  le  feu  de  la  Chevanne  s'allume  sur  des  tombes 
gauloises.  «  A  cette  cérémonie  flamboyante,  dit  M.  Désiré 
Monnier  (^},  on  doit  reconnaître  une  des  solennités  celtiques 
qui  avaient  pour  objet  l'astre  parvenu  à  un  des  points  équi- 
noxiaux  de  son  cours  annuel.  » 

L'occasion  était  belle  pour  nous  édifier  sur  le  cérémonial  de 
la  Chevanne;  on  ne  nous  saura  pas  mauvais  gré  de  reproduire 
ce  que  les  habitants  de  Flagey  nous  en  ont  appris.  Chaque 
année,  le  soir  du  dimanche  qui  suit  le  carnaval,  les  jeunes  gens 
du  village  amassent  du  bois  de  genévrier  et  en  fofment,  sur  le 
tumului  du  Mont'de-la-Chaux,  autant  de  bûchers  qu'il  y  a  eu 
de  bénédictions  nuptiales  depuis  la  dernière  Chevanne,  Les 
jeunes  couples  s'y  rendent  ensuite,  et  chacun  met  le  feu  au 
bûcher  qui  lui  est  dédié.  Pendant  que  le  feu  dévore  les  ge- 
névriers, les  époux  se  mêlent  aux  jeunes  gens,  et  tous  dansent 
en  rond  autour  du  tumulus.  Dès  que  le  feu  est  éteint,  on  re- 
tourne au  village,  et  les  mariés  se  cotisent  pour  offrir  à  boire  et 
à  manger  aux  jeunes  gens.  Le  plat  fondamental  et  essentiel  de 
ce  repas  consiste  en  pois  grillés  :  de  là  les  dénominations  de 
dimanche  des  picrés,  dimanche  des  pois,  qui  remplacent  en 
Frandie-Comté  le  vocable  plus  généralement  adopté  de  dimonct^ 
des  brandons.  La  fête  de  la  Chevanne  se  célèbre  dans  un  grand 
nombre  de  villages  de  l'ancienne  Séquanie;  mais  le  rite  est  loin 
d'être  partout  le  même.  A  Verges,  dans  le  Jura,  par  exemple, 
«  ce  jour-là,  les  jeunes  garçons  montent  au  sommet  de  Lheute, 
y  dioisissent  trois  arbres,  au-dessus  desquels  ils  placent  un  nid 
de  paille.  Ensuite  ils  mettent  le  feu  à  ces  trois  nids,  et  chacun 
des  assistants  grimpe  sur  les  branches  de  ces  arbres,  afin  d'al- 
lumer un  flambeau  fait  de  bois  de  tilleul  sec.  Munie  de  ces 

0)  Traditions  populaires  comparées,  cb.  XLix,  p.  191. 


—  452  — 
torches  enflammées,  qu'on  fait  tournoyer  en  l'air,  la  troupe 
4  joyeuse  et  bruyante  descend  la  montagne  dans  un  ordre  proces- 
sionnel. Elle  s'en  va  demandant  à  chaque  maison  du  village  des 
pois  grillés,  et  forçant  les  jeunes  mariés  de  l'année  à  donner  des 
bals  {*).  »  A  Miribel  (département  de  l'Ain) ,  «  les  jeunes  filles, 
quand  le  feu  a  cessé  de  donner  de  grandes  flammes,  s'évertuent 
à  le  traverser;  et  l'on  a  coutume  de  prédire  à  celles  qui  ont 
pu  franchir  le  foyer  sans  accident  qu'elles  se  marieront  dans 
l'année  (*).  » 

Revenons  à  notre  lumulus.  Après  avoir  promis  aux  gens  de 
Flagey  de  disposer  circulairement  les  déblais  provenant  de  la 
fouille,  nous  pûmes  reprendre  celle-ci  et  la  continuer  sans  in- 
terruption. Sous  un  revêtement  de  gazon,  épais  d'une  dizaine 
de  centimètres,  existait  une  calotte  hémisphérique  en  pierres 
sèches,  d'environ  trente  centimètres  d'épaisseur.  Cette  double 
couverte  englobait  un  pâté  de  terre  marneuse,  extrêmement 
compacte.  L'expérience  nous  avait  appris  déjà  que  cette  nature 
de  terrain  était  peu  favorable  à  la  conservation  du  métal  et,  à 
plus  forte  raison,  des  ossements  :  aussi  n'avons-nous  pas  été 
surpris  de  ne  trouver  dans  ce  milieu  que  des  traces  très  fugitives 
d'inhumations.  Du  côté  de  l'est ,  à  cinquante  centimètres  du 
bord  de  la  tombelle  et  au  niveau  du  sol  vierge  »  apparurent  les 
débris  disséminés  d'un  vase  de  médiocre  épaisseur,  en  terre 
grossière,  noire  à  l'intérieur,  mais  offrant  à  sa  surface  externe 
des  taches  jaunâtres,  témoignages  d'une  cuisson  inégale.  Vers 
le  centre  du  monument,  toujours  au  niveau  du  sol,  se  mon- 
trèrent de  nouveaux  débris  d'une  poterie  ayant  les  mômes  ca- 
ractères, mais  une  plus  grande  épaisseur  que  celle  précédem- 
ment décrite.  Au  nord,  à  une  distance  de  deux  mètres  du  bord, 
immédiatement  au-dessous  des  pierres  de  la  calotte,  se  trouvait 
un  annelet  de  bronze  très  aplati,  et  usé  sur  l'un  des  points  de 
son  contour  par  un  frottement  prolongé.  Dans  la  région  de 
l'ouest,  également  sous  les  pierres  de  la  voûte,  en  un  point  qui 
commençait  à  environ  cinquante  centimètres  du  bord ,  furent 
exhumés  successivement  un  élégant  bracelet  de  bronze,  décoré 
par  des  stries  continues  et  six  renflements  annulaires;  puis  les 


(*)  Traditions  ftopulaires  comparées,  ch.  xlix,  p  101. 
(•;  Id.,  ch.  L,  p.  a02. 


—    163    — 

débris  d'une  délicate  fibule  en  bronze;  enfin  les  deux  tiers 
environ  d*un  disque  de  bronze  découpé,  figurant  deux  cercles 
concentriques  reliés  l'un  à  Tautre  par  quatre  tirets  (pi.  I,  fîg.  1). 
Cette  pièce  porte  à  son  sommet  une  boucle  de  suspension,  et 
comme  elle  adhérait  aux  vestiges  de  deux  côtes  humaines,  nous 
ne  saurions  y  voir  qu'un  signe  de  distinction  porté  sur  la  poi- 
trine ,  d'une  façon  analogue  à  nos  décorations  modernes.  Les 
cercles  concentriques  paraissent  avoir  été  chez  les  Gaulois 
«  l'emblème  du  cycle  sans  fin  de  l'existence  et  de  la  transmi- 
gration des  âmes,  cette  doctrine  fondamentale  du  druidisme  (^).  » 
Il  semble  dès  lors  naturel  que  nos  ancêtres  aient  choisi  ce  sym- 
bole mystique  comme  marque  distinctive  du  mérite,  surtout 
quand  on  voit  plus  tard  les  nations  chrétiennes  attribuer  une 
destination  semblable  au  signe  de  leur  rédemption  religieuse. 
Une  rondelle  analogue  était  déjà  sortie  des  tumulus  de  Flagey  : 
ce  qui  semblerait  indiquer  que  cette  décoration  était  particulière 
à  une  tribu  gauloise  décimée  dans  ces  parages,  lors  des  der- 
niers combats  du  siège  d'Alesia. 

Pour  en  finir  avec  le  tumulus  du  Mont-de-la-Chaux,  nous 
dirons  que  ses  couches  inférieures,  spécialement  les  mottes  du 
pourtour,  renfermaient  des  charbons  et  des  rognons  de  terre 
brûlée,  circonstance  qui  s'était  déjà  produite  cent  fois  dans  le 
cours  de  nos  fouilles,  et  qui  a  inspiré  au  savant  M.  J.  Quicherat 
les  judicieuses  réflexions  suivantes  :  «  Un  fait  capital  signalé 
par  M.  de  Ring,  et  qui  s'est  trouvé  confirmé  par  les  recherchés 
du  même  genre  qui  ont  eu  lieu  simultanément  en  Franche- 
Comté  et  en  Suisse ,  cVst  la  présence  d'un  ou  de  plusieurs 
foyers  dans  tous  les  tumulus.  La  terre  brûlée  et  des  amas  de 
cendres  plus  ou  moins  considérables  attestent  que  sur  le  lieu 
choisi  pour  déposer  Iq  mort  on  commençait  par  allumer  un  feu, 
et  ce  feu  est  visiblement  celui  dont  a  voulu  parler  César,  lors- 
qu'il a  indiqué  comme  le  trait  principal  du  rite  funèbre  des 
Gaulois,  qu'ils  jetaient  dans  le  feu  tous  les  objets  auxquels  les 
gens  avaient  tenu  pendant  leur  vie,  même  les'animaux  :  expli- 
cation incomplète,  comme  toutes  celles  que  donne  César,  et 
d'oii  il  semblait  résulter  que  les  Gaulois  brûlaient  ces  choses 


(^)  Henri  Martin,  Les  AiUiquitès  irlandiAses,  noies  de  voyage  (extrait  de 
la  Revue  nationale,  1863),  p.  46. 


—    454    — 

en  méDM  temps  que  leurs  morts.  Telle  fut  effectivement  l'opi- 
nion  jusqu'à  ces  derniers  temps.  L'archéologie  seule  a  mis  en 
lumière  le  sens  véritable  du  texte  (*).  »  ' 

Abandonnant  le  Mont'de-la'Chaux,  nous  rétrogradâmes  vers 
le  cœur  du  plateau  d'Amancey,  en  suivant  la  ligne  des  contre- 
forts de  Timposante  chaîne  de  hauteurs  qyi  délimite,  sur  ce 
point,  les  régions  de  la  moyenne  et  de  la  haute  montagne. 

L'un  de  ces  contreforts,  qui  appartient  h  la  commune  de 
Silley,  porte  le  nom  de  la  Leupas.  Nous  y  interrogeâmes  un 
tumulus  de  dix  mètres  de  diamètre;  mais,  nonobstant  la  régu- 
larité de  sa  construction,  cette  sépulture  n'avait  rien  conservé. 

Poursuivant  notre  itinéraire ,  nous  arrivâmes  au  lieu  dit  les 
Raings-de-Moron ,  dans  une  friche  en  pente  qui  fait  partie  du 
territoire  de  Bolandoz.  Là,  plusieurs  tumulus  s'offraient  à  notre 
choix.  Celui  que  nous  préférâmes  avait  un  diamètre  d'environ 
dix  mètres  et  quatre-vingts  centimètres  de  hauteur.  Construit 
sur  le  môme  plan  que  la  tombelle  du  Mont-de-la-Chaûx,  sa 
voûte  hémisphérique ,  formée  de  pierres  plates  disposées  avec 
soin,  présentait  une  épaisseur  de  quarante  centimètres.  Encore 
moins  conservateur  que  son  analogue,  nous  ne  récoltâmes  dans 
ses  flancs  qu'un  .fragment  de  bord  de  vase  en  terre  jaunâtre, 
passablement  cuite  et  tournée  avec  une  certaine  habileté;  puis 
deux  morceaux  d'une  poterie  noire  assez  fine.  Le  fond  du 
tumulus  était  pailleté  de  charbons  et  portait  des  marques  vi- 
sibles d'un  ancien  foyer. 

Un  second  tumulus,  de  sept  mètres  de  diamètre,  ouvert  dans 
le  voisinage  du  précédent,  recelait  une  sorte  de  sarcophage, 
Construit  avec  d'énormes  dalles  arcboutées.  Malgré  cet  appareil 
préservateur,  il  n'y  restait  plus  aucun  indice  d'inhumation. 

Sans  quitter  le  territoire  de  Bolandoz ,  nous  explorâmes ,  au 
lieu  dit  en  Vourre,  à  l'est  du  village,  un  petit  tumulus  de  quatre 
mètres  de  diamètre,  qui  ne  nous  révéla  rien,  sinon <[es  traces 
de  combustion  sur  son  pourtour. 

Les  mêmes  indications,  confirmées  par  la  présence  d'un 
fragment  de  poterie  celtique,  se  reproduisirent  dans  les  couches 

0)  J.  QuiCHBRAT,  Eapport  au  ComUè  impérial  des  travaux  historiques 
wr  U  Bulletin  de  la  SooiéU  pour  la  conserratim  des  numuments  d^ Alsace, 
dans  la  Revue  des  Sociétés  savantes,  2«  série,  t  YII  (leeS),  p.  319.. 


—  166,— 
iiiféneures  d'un  tumulus  de  cinq  mètres  de  diamètre,  revâtu 
d'une  voûte  en  pierrailles  épaisse  d'environ  quarante  centi- 
mètres. Cette  sépulture  occupait  le  fond  d'une  combe,  dans 
laquelle  plonge  la  croupe  orientale  du  monticule  qui  supporte 
le  village  de  Bolandoz. 

Jusque-là  nous  n'avions  étudié  que  des  vestiges  d'une  im- 
portance secondaire;  nous  résolûmes,  pour  clore  dignement 
notre  campagne,  d'attaquer  un  monument  de  première  gran- 
deur. 

Dans  le  cours  de  la  controverse  relative  à  l'emplacement 
d'Alesia,  on  a  maintes  fois  fait  valoir  contre  Alaise  la  difficulté 
qu'aurait  éprouvée  la  cavalerie  romaine  à  descendre  du  plateau 
d'Amancey,  lieu  des  principaux  campements  de  César,  dans  la 
plaine  de  3,000  pas  où  se  livraient  les  combats.  Nous  avons 
anéanti  cette  objection,  en  montrant  au  nord  du  massif  d'Alaise 
une  colline  qui  se  détache  du  plateau  d'Amancey,  projette  une 
pente  commode  jusqu'à  l'entrée  de  la  plaine  de  Myon,  et  rem- 
plit, entre  ces  deux  points ,  l'office  d'un  tablier  de  pont  douce- 
ment incliné;  cotte  colline  s'appelle  le  Moni-Ber^ere^.  M.  De- 
lacroix n'a  rien  dit  de^trop,  en  affirmant  qu'une  batterie  d'ar- 
tillerie attelée  remonterait  cette  rampe  au  pas  de  course  (*). 

Sur  toute  l'étendue  de  son  prolongement  horizontal,  le  Ber- 
geret  est  surmonté  d'une  crête  rocheuse  extrêmement  étroite, 
laquelle  se  partage  en  deux  branches,  à  cinquante  mètres  en 
arrière  du  point  oU  la  montagne  devient  déclive. 

A  la  naissance  de  cette  déclivité,  l'intervalle  de  trente  mètres 
qui  existe  entre  les  deux  branches  de  l'escarpement,  est  presque 
totalement  rempli  par  un  énorme  amoncellement  de  pierres  qui 
porte  le  nom  de  Châtelet  (pi.  II,  fîg.  1  et  2).  En  raison  du  plan 
incliné  de  son  assiette,  cette  construction  présente,  du  côté  de 
l'est,  une  hauteur  d'environ  trois  mètres,  tandis  que,  du  côté  de 
l'ouest,  sa  hauteur  atteint  près  de  sept  mètres.  Son  aspect  pri- 
mitif devait  être  celui  d'un  cône  ;  mais ,  par  suite  des  descentes 
de  matériaux,  sa  base  est  devenue  approximativement  ovoïde. 
Du  nord  au  sud ,  le  diamètre  du  Châtelet  n'a  pas  moins  de 


(^)  Alaise  et  le  Moniteur  {Mémoires  de  la  Société  d'Emulatton  dU  Douhs, 
3»  série,  t.  VII),  p.  45. 


—    456    — 
vingtrhuit  rnèlrcw  ;  prise  d'est  en  ouest,  cette  même  mesure  ne 
fournit  qu*un  total  de  dix-sept  mètres. 

A  environ  cent  mètres  en  arrière  du  Châtelet,  la  crête  ro- 
dieuHO  du  Heryeret  a  été  coupée  en  deux  endroits  distants  Fun 
de  l'autre  d(3  huit  mètres  seulement.  Ces  deux  fossés  à  parois 
vorlicnJfïM,  larçrc^s  do  doux  mètres  et  demi  sur  une  profondeur  de 
doux  mètres  trente  centimètres  (pi.  II,  rig.-3),  doivent  provenir 
do  la  circoiivallation  de  César,  laquelle,  suivant  MM.  Dela- 
croix (*j  et  le  colonel  Sarrctlo  (*j,  franchissait  transversalement 
le  Ikrurret. 

Les  analogies  do  situation,  de  physionomie  et  de  vocable  que 
présente  lo  Cfidtelet  avec  l'empierrement  gigantesque  des  Cher 
frieys  d'Alaise,  étudié  par  nos  soins  en  4858  ('),  étaient  bien 
faites  pour  onflammur  notre  curiosité.  Ayant  retrouvé  sous  le 
d6mo  dos  Chdteleys  les  vestiges  d'une  officine  sacrée  du  culte 
druidique,  la  fouille  du  Châtelet  nous  promettait  des  perspec- 
tives du  même  genre  et  non  moins  séduisantes. 

Désirant,  avant  tout,  vériiier  l'exactitude  de  nos  prévisions, 
sans  excéder  les  limites  de  notre  modeste  budget,  nous  nous 
contont^lmos  de  conduire  une  tranchée  dans  le  sens  du  plus  petit 
diamètre  du  monument,  c'est-à-dire  d'est  en  ouest.  Cette  tran- 
ch\^>,  d*une  largeur  de  huit  mètres,  |K)ussée  jusqu'au  niveau 
do  la  roche  naturelle,  nous  (>ermit  de  saisir,  dans  leur  ensemble, 
lo;;^  principaux  caraclèros  de  la  construction. 

Le  ChitielH  est  un  massif  composé  de  robustes  dalles  em- 
pruntées au  terrain  calcaire.  Ces  dalles  sont  rangées  circulaire- 
ment«  à  la  fa^'on  des  tuiles  d'une  toiture,  c'est-à-dire  qu'elles 
ixK>rdout  les  unes  sur  les  autres  et  inclinent  toutes  dans  le  sens 
du  (HMirtour  de  TéditUw  De  cette  disposition  résulte  la  forme 
«vnique  do  l'onsomble.  Si  le  plan,  vraisemblablement  tradition- 
nel «  de  l't\iitico  a  ôlô  tixé  dos  le  principe ,  il  n*est  pas  moins 
éYidont  quo  la  construction  s'est  élevée  graduellement,  etipie 
M«  ditTôrontos  assises  correspondent  à  autant  de  drcooslanoes 


C<r«f  iu  $ittf  4'.4>M.  dans  1m  Mémêirtt  ée  fa  SÊtiiti  £EwmMn 
âfk  UraiK  r>e.  t.  VU. 

*  OHftffarf  jN^»  ift  CM(«ni'<:r«i  ir  Ctssr^  Piris,  Cofréard.  I86S, 

*  a.CtfT»!i«  l4»  r>Mlir;;«  ^«f:i{anrt  rMurn»  fjOt^  [Mimtàns  <t 


—  157  — 
successives.  Entre  ces  assises,  nous  avons,  en  effet,  constaté 
les  traces  d'une  quantité  de  foyers  distincts  et  superposés  les 
uns  aux  autres.  Le  plus  considérable  de  tous,  allumé  lorsque  le 
monument  n'était  encore  parvenu  qu'au  premier  tiers  de  sa 
hauteur,  avait  été  assez  violent  pour  réduire  en  chaux  les  pierres 
qui  lui  servaient  d'assiette.  Ces  pierres,  ayant  ensuite  subi  le 
contact  des  infiltrations  d'eau ,  sont  tombées  en  poussière  dans 
la  région  occidentale ,  tandis  qu'ailleurs  elles  se  sont  amalga- 
mées et  durcies  au  point  de  présenter  l'aspect  d'une  couche  de 
béton;  les  autres  foyers  moins  intenses,  situés  au-dessous  et 
au-dessus  du  précédent,  n'avaient  fait  que  communiquer  aux 
pierres  une  teinte  rougeâtre ,  sans  altérer  leur  constitution.  De 
nombreux  charbons  avaient  coulé  entre  les  dalles  et  s'étaient 
agglomérés  sur  divers  points  du  sol  naturel,  oti  ils  formaient 
une  pâte  noire  et  résistante. 

Il  nous  importait  beaucoup  de  connaître  l'âge  et  l'origine  de 
ces  foyers  superposés.  Ces  deux  ordres  de  renseignements  nous 
«furent  donnés  à  souhait  par  les  vestiges  que  nous  retirâmes  des 
cavités  du  monument.  La  plupart  de  ces  logettes  étaient  pour- 
vues, en  effet,  d'ossements  d'animaux  et  de  débris  de  vases. 
Tout  cela  fut  recueilli  soigneusement,  ainsi  que  trois  objets  en 
métal  que  nous  décrirons  plus  loin. 

Notre  fouille  n'a  porté  que  sur  le  tiers  environ  du  ChdUlet, 
et  le  nombre  des  ossements  qui  en  résultent  ne  s'élève  pas  à 
moins  d'un  millier.  Il  ne  s'y  trouve  pas  le  moindre  débris  d'os- 
sature humaine.  £n  revanche,  la  plupart  des  animaux  qui  com- 
posent la  faune  de  nos  contrées  y  ont  fourni  leur  contingent. 
Ce  sont,  par  ordre  d'importance  :  le  sanglier,  emblème  de  la 
nationalité  gauloise,  source  d'alimentation  et  de  commerce  pour 
les  Séquanes  mandubiens;  le  cheval,  le  bœuf,  le  chien,  l'ours, 
le  cerf  et  quelques  gros  volatiles.  La  présence  du  sanglier  est 
accusée  par  d'énormes  défenses,  celle  du  cheval  et  dp  bœuf  par 
des  dents,  celle  du  chien  par  des  mâchoires  de  dimensions  con- 
sidérables, celle  de  l'ours  par  les  beaux  ivoires  de  sa  gueule  et 
par  des  griffes,  celle  du  cerf  par  des  débris  de  ramures,  celle 
des  volatiles  par  les  carcasses  de  leurs  bassins. 

Tous  les  ossements  de  quelque  importance  sont  fracturés,  et  la 
plupart  dans  le  sens  de  leur  longueur.  Ces  cassures  en  esquilles 
ne  peuvent  avoir  été  produites  que  par  un  instrument  analogue 


_    «Kg    _ 

au  Couperet  dont  ou  se  sert  dans  nos  boucheries  pour  débiter  lèi 
animaux. 

I^  presque  totalité  de  nos  ossements,  bien  que  recueillie 
parmi  les  charbons  et  les  pierres  rougies,  ne  porte  aucune  trace 
de  calcination.  Nous  n'en  avons  guère  remarqué  qu'une  Ting- 
taine  qui  aient  éprouvé  le  contact  du  feu. 

Les  potelées  présentent  tous  les  caractères  de  la  céramique 
des  Celtes,  c'est-à-dire  une  pâte  courte,  caverneuse,  remplie  de 
charbons  et  de  paillettes  de  mica ,  inégalement  cuite  et  peu  ré- 
sistante. Comme  les  os ,  elles  ne  se  sont  trouvées  qu'à  l'état  de 
fragments,  et  leur  fracture  paraît  résulter  d'un  choc  intentionnel. 
La  dissémination  de  leurs  débris  semble  indiquer,  en  effet, 
qu'après  avoir  rempli  son  but,  chaque  vase  a  été  projeté  par  la 
main  de  l'homme  et  qu'il  a  volé  en  éclats. 

Quelques  objets  en  métal,  avons-nous  dit,  ont  été  rencontrés 
dans  ce  péle-méle.  Ce  sont  :  une  épingle  à  cheveux  en  bronze, 
longue  de  quatorze  centimètres,  ornée  de  stries  annulaires  à  sa 
partie  supérieure,  et  dont  le  long  usage  est  attesté  par  la  torsion 
qu'elle  a  subie  (pi.  I,  fig.  2)  ;  un  morceau  de  plaque  en  bronze 
mince,  avec  filets  estampés  (pi.  I,  fig.  3),  provenant  d'une 
de  ces  belles  cuirasses  gauloises  qui  sont  la  principale  richesse 
de  nos  tumulus;  puis  un  clou  de  fer  de  cheval  (pi.  I,  fig.  4) 
ayant  beaucoup  de  rapports  avec  ceux  que  recelaient  les  foyers 
éteints  des  Châteleys  et  de  Camp-Baron  (*).  Ce  dernier  objet, 
rencontré  dans  les  couches  inférieures  de  notre  monument,  est 
une  nouvelle  preuve  que  le  fer  circulaire  et  fixé  par  des  clous 
n'est  point,  comme  on  l'a  cru  si  longtemps,  une  invention  rela- 
tivement moderne. 

Les  observations  qui  précèdent  établissent  surabondamment 
que  le  Châtelet  appartient  à  l'époque  celtique.  La  similitude  des 
poteries,  de  l'épingle  à  cheveux  et  du  fragment  de  plaque  qui 
en  sont  sortis,  avec  les  objets  de  même  nature  fournis  par  les 
tumulus  du  pourtour  d'Alaise,  indiquerait  même  sa  construction 
comme  assez  voisine  de  la  conquête  des  Gaules,  sinon  comme 
en  partie  contemporaine. 

(^)  A.  Cautan,  Les  Tombelles  celtiques  et  romaines  d'Alaise:  Us  Tombelles 
et  les  ruines  du  massif  et  du  pourtour  d'Alaise,  dans  les  Mémoires  de  la  So- 
ciété d'Emulation  du  Doubs,  3*  série,  tome  II I,  p*  574,  pi.  ni,  fig.  9  ;  t.  V, 
p.  4IU;pl,  u,  fig.  6  et  T. 


—    iM    — 

Un  monument  identique  au  nôtre,  à  cette  Tenante  près  Que 
ses  couches  successives  étaient  horizontales  et  principalement 
composées  de  terre,  fut  détruit,  en  4854,  dans  le  voisinage  de 
Chavannes-sûr^le-Veyron,  localité  de  la  Suisse  romande.  Situé 
au  sommet  d'une  montagne,  ce  tertre  portait  le  nom  de  Motté^ 
du-Chdtelard.  Une  tradition  locale  disait  que  c'était  là  le  lieu 
des  anciens  sacrifices. 

.  M.  Troyon,  témoin  de  la  démolition  de  cet  édifice,  a,  foct 
heureusement  pour  la  science ,  pris  soin  de  le  décrire  et  de  le 
commenter.  «  Si  l'on  tient  compte,  dit-il,  de  la  construction  de 
la  colline  de  Chavannes,  de  la  diversité  des  êtres  dont  elle  ren- 
fermait les  restes,  du  grand  nombre  d'ossements  fracturés  ou 
entaillés,  et  de  la  nature  des  divers  objets  découverts,  on  ne 
saurait  méconnaître  qu'elle  a  été  élevée  par  une  population 
étrangère  à  la  foi  chrétienne.  D'autre  part,  l'absence  d'osse- 
ments humains  et  de  traces  de  sépulture  ne  permet  pas  dy  voir 
une  simple  variété  de  tumulus.  Il  serait  cependant  téméraire 
d'afflrmer  qu'aucun  homme  n'ait  été  sacrifié  et  consumé  sur 
cette  colline;  mais  si  elle  eût  été  destinée  à  la  sépulture,  les 
cendres  humaines  auraient  dû  être  recueillies  dans  des  urnes 
ou  mises  à  part  dans  quelque  niche.  Rien  de  pareil  n*ajant  été 
observé,  malgré  les  soins  apportés  à  cette  fouille,  on  est  conduit 
à  admettre  l'ancienne  tradition  populaire  qui  voit  dans  la  Motte- 
du-Châtelard  un  lieu  do  sacrifices,  opinion  que  viennent  con- 
firmer plusieurs  traditions  analogues. 

»  Pausanias,  continue  M.  Troyon,  parle  d'un  autel  de  Jupiter 
olympien,  formé  des  cendres  des  victimes  brûlées  en  l'honneur 
du  dieu,  et  qui  s'élevait  à  la  hauteur  de  vingt-deux  pieds  grecs 
(hauteur  de  notre  Châtelet).  Apollon  possédait  un  autd  pareil  à 
Thèbes,  ainsi  que  Junon  à  Samos.  Il  est  à  regretter  qu'on  n'ait 
pas  de  description  plus  détaillée  de  ces  monuments  ;  mais  il  est 
certain  qu'ils  ne  purent  s'élever  à  la  hauteur  de  vingt-deux  pieds 
qu'à  la  suite  de  nombreux  sacrifices,  même  en  admettant  que 
les  cendres  du  bûcher  fussent  mêlées  à  celles  des  victimes,  et 
recouvertes  de  légères  couches  de  terre  pour  en  empêcher  la 
dispersion  par  les  vents.  Quoi  qu'il  en  soit,  nous  voyons  ici  des 
autels  ayant  dû  affecter  la  forme  de  UKrirticules ,  s'élever  gra- 
duellement par  des  sacrifices  successifs.  Ce  genre  de  collkies 


—   i€ê  — 

aoténeur  aoi  beaox  temps  de  la  Gtiœ»  ■»»!»- 
tnHiTe  mile  part  chez  les  Romains  ^..  » 

Tovt  ce  que  doi»  reoons  de  transctire  esl 
caUe  au  CAdle(?r  du  pourtour  d' Alaise,  et  peut  aenir  à  ! 
rongine  et  le  but  de  son  éncùon.  M.  Trojon  oe  se  I 
ces  rapprodiemeots  :  il  indique,  sur  un  bon  nombre  da  ] 
de  la  vieille  Europe,  depuis  l'Irlande  jusqu^anx  < 
de  la  Russie,  des  collines  artificielles  qui  ont  laissé  le  i 
el  consenré  les  t/rmoignages  palpables  d*une  destinalioii  t 
D  s'ensuit  que  la  plufiart  des  religions  antique^  ont 
€  lieux  consacrés,  élerés  en  monticules  par  les  dâiris  i 
de  sacrifices  successifs  .'^.  »  La  ressemblance  des  produils  so|h 
pose  celle  des  proches  de  fabrication  :  aussi  n  aTonsr-noos  pas 
été  surpris  de  trouver  dans  les  rituels  des  Hébreux  et  des  ùwea 
l'explication  de  plus  d'une  circonstance  de  la  construdîoo  qui 
nous  occupe. 

Cbez  les  Grecs  comme  chez  les  Hébreux,  le  plus  ancien  mode 
de  sacrifice  avait  été  l'holocauste.  On  y  brûlait  la  totalité  de  la 
victime,  c  L'usage  des  holocaustes,  dit  M.  Alfred  Mauiy,  ajant 
peu  à  peu  disparu  et  ne  se  conservant  que  dans  des  cas  spéciaux, 
on  n'offrit  plus  aux  divinités  que  les  parties  grasses,  et  spécia- 
lement les  cuisses  de  la  victime,  ou  même  une  partie  seulement 
des  entrailles....  Le  prêtre  prenait  la  meilleure  part  qui  repré- 
sentait celle  des  dieux.  Les  assistants,  réunis  autour  d'une  table 
et  dans  un  banquet  champêtre,  mangeaient  joyeusement  la  chair 

de  la  victime De  même  ils  buvaient  le  vin  dont  quelques 

gouttes  avaient  servi  à  la  libation.  Et  comme  c'était  en  l'honneur 
de  la  divinité  qu'avaient  lieu  les  potations,  on  ne  se  faisait  pas 
de  smipule  de  boire  avec  excès.  Seleucus  nous  dit,  en  effet, 
que  dans  l'antiquité ,  on  buvait  avec  modération,  à  moins  que 
ce  ne  fût  en  l'honneur  des  dieux  ;  et  Aristote  nous  apprend  que 
rexpression  lUftuetv,  s'enivrer,  signifiait  proprement  boire  après 
le  sacrifiée  (*).  » 

(»)  CoUtnt  de  êaerififes  de  Charannes-^mr-le-Veynm,  décrite  par  Frédéric 
TaoTOX ,  dans  ï Archœologia ,  vol.  XXXV,  pp.  396-408,  pi.  xtii  et  xvui , 
Londoo,  1854,  10-40. 

{•)  Id.,  iWd.,  p.  8. 

(')  Alfred  MAuav,  Uittoire  des  religUmsde  la  Grèce  amtiqne,  1. 1,  pp.  89, 
111  et  116. 


—    t61     — 

A  l'époque  oîi  s'éleva  notre  Châtelet,  la  Gaule  devait  traverser 
une  phase  religieuse  analogue  à  celles  que  reflètent  Tlliade,  chez 
les  Grecs,  et  le  Lévitique,  chez  les  Hébreux.  La  foi  des  siècles 
antérieurs  avait  disparu  ;  le  sacerdoce  était  devenu  une  profes- 
sion ,  et  le  sacrifice  un  prétexte  à  festin.  Le  Ghrysès  de  Tlliade 
ne  brûle  en  l'honneur  d'Apollon  que  la  graisse  des  chèvres  et 
des  taureaux  (^) ,  et  le  Lévitique  n'oblige  les  enfants  d'Israël  à 
consumer  que  les  reins  et  les  graisses  intérieures  des  victimes  (•) . 
A  en  juger  par  le  petit  nombre  des  ossements  calcinés  qui  sont 
sortis  du  Châtelet,  la  Gaule,  à  la  veille  d'être  conquise,  n'ac- 
cordait plus  également  à  ses  dieux  qu'une  faible  portion  des 
victimes  offertes  en  sacrifice. 

€  On  s'imaginait,  dit  encore  l'historien  des  reUgions  de  la 
Grèce,  pouvoir  apaiser  les  dieux  par  des  rites,  dans  lesquels  la 
cause  du  crime  était  rejetée  sur  des  objets  sans  vie  ou  sur  des 
animaux.  Tantôt  on  sacrifiait. . .  des  chiens,  victimes  qui  n'étaient 
choisies  que  dans  ce  cas  spécial;  tantôt,  après  avoir  offert  la 
victime,  le  sacrificateur  fuyait,  en  détournant  les  yeux,  et  jetait 
au  loin,  derrière  lui,  le  vase  qui  avait  servi  aux  libations  (').  » 
Cette  dernière  particularité  se  retrouve  aussi  dans  les  sacrifices 
expiatoires  des  Israélites.  «  Le  vaisseau  de  terre,  dit  le  Lévi- 
tique, dans  lequel  (la  victime  pour  le  péché]  aura  été  cuite  sera 
brisé;  et  si  le  vaisseau  est  d'airain,  il  sera  écuré  et  lavé  dans 
l'eau  (*).  » 

L'analogie  du  rituel  des  Gaulois  avec  ceux  des  Israélites  et 
des  Grecs  étant  admise ,  il  y  aurait  lieu  de  voir  dans  les  osse- 
ments de  chiens  et  les  nombreux  éclats  de  poteries  qui  peuplent 
le  Châtelet,  un  témoignage  du  caractère  expiatoire  des  sacrifices 
qui  ont  produit  ce  monument.  Et  comme  ces  sacrifices  appar- 
tiennent aux  temps  extrêmes  de  l'indépendance  des  Gaules , 
l'historien  pourrait,  sans  un  trop  grand  effort  d'imagination,  y 
trouver  un  type  des  dernières  oblations  des  Druides  pour  con- 
jurer l'asservissement  de  la  patrie. 


(^)  « t\  Tcoxé  TOI  x*pÉevT*  èn\  VYiàv  ëf6t|;a, 

"H  eï  5ii  izoxé  toi  xaTà  îrfova  iirjpC  èxrja 
Taupwv  7)8*  alycSy »  (Kiad.»  cant.  I,  v.  39-41.) 

(•)  Lévitique,  ch,  I-IX,  passim. 

(')  Àlf.  Maurt,  Histoire  des  religions  de  la  Grèce  antique,  1. 1,  p.  139. 

(*)  LévHique,,ch,\l,y,n. 


—    4«S    — 

La  découverte  du  ChdteUt  n'est ,  d'ailleurs»  pas  étrangère  à 
la  question  de  géographie  historique  que  nos  fouilles  ont  pour 
objet  d'élucider.  Alesia,  celle-là  môme  qui  fut  détruite  par  César, 
passait  pour  être  de  fondation  divine ,  et  les  Celtes  ne  cessèrent 
de  la  regarder  comme  la  métropole  religieuse  de  leur  nation  (^). 
Retrouver  sur  le  pourtour  du  massif  d'Alaise  des  monuments 
du  culte  gaulois  de  Timportance  du  ChdteUt,  c'est  donc  affirmer 
encore  l'identité  d'Alaise  et  d'Alesia. 

La  première  partie  des  recherches  de  4863,  celle  qui  corn- 
prend  les  tumulus  proprement  dits,  a  été  conduite  par  notre 
éminent  confrère  M.  Jules  Quicherat,  professeur  d'archéologie 
à  l'Ecole  impériale  des  Chartes,  et  par  l'auteur  de  ce  rapport. 
La  fouille  du  Chdtelet  s'est  faite  sous  l'habile  direction  de 
MM.  Bial  et  Varaigne.  Comme  les  années  précédentes,  M.  le 
docteur  Emile  Delacroix  a  bien  voulu  nous  prêter  son  savant 
concours  pour  la  détermination  des  ossements. 


(*)  «  01  8à  KcXtoI  [i-iyiP^  tôvSs  t«v  xaipûv  Tt(jL(ô(n  xaiÎTriv  tifjv  icoXiv 
('AXY)aCav),  6;  Âicdurric  Tijc  KeXTixiiç  oSdav  évrCav  %a\  (AviTpoicoXtv.  AU|Utv8 
è'avTV)  ffdvTa  tàv  à<p  '  'HpaxXéou;  fj?^'^^'^  iXeuOspa  xal  àn6p6T)TOc  (t^xP^  "^^^ 
xa6*  i?i|JLSç  xP^^ov  "tb  5è  xeXeuTaTov  Oicà  Tatou  KaCaapoç  toû  èià  t6  (liysOoç 
Tâv  vcpdÇewv  OeoO  «poaayopcuOévtoc  ix  ^Cac  &XoOaa  9vvT)vaYxào6Y)  (jLCTà  râv 
dXXwv  KeXTûv  OicoTafTivat  'P(ii>(ia(Qt;.  »  (DiODORl  SicULi  Bt6(to<h€ca,  1.  IV, 

C.  XIX.) 


—    «3    — 


La  Société  d'Emulation  du  Doubs  »  désirant  prendre  part  au 
concours  ouvert,  pour  1863,  entre  les  Sociétés  savantes  de  la 
France,  près  le  Ministère  de  l'Instruclion  publique,  avait  adressé 
à  la  section  d'archéologie  du  Comité  impérial  des  travaux  histo- 
riques nos  cinq  premiers  rapports  sur  les  fouilles  d'Alaise,  pré- 
cédés d'une  introduction,  sous  forme  de  lettre  à  Son  Excellence 
le  Ministre,  dans  laquelle  nous  faisions  ressortir  les  principales 
données  dont  nos  recherches  avaient  enrichi  la  science  des  an- 
tiquités celtiques. 

Cet  ensemble  de  travaux  a  été  jugé  digne  de  partager  le  prix 
unique  do  1,500  francs,  affecté  à  l'archéologie,  avec  les  publi- 
cations analogues  de  la  Société  polymathique  du  Morbihan. 

A.  C. 


Soc.d'Em.du  Douhs.1863. 


AhiseRl 


ANTIQUITES  DU  GHATELET  ET  DE  FLA&EY 
(  Pourtour  d  Alaise.) 


—    466    — 

osciller  une  petite  aiguille  horizontale  vis-à-vis  les  différentes 
tranches  de  ce  barreau  qu*on  faisait  pour  cela  monter  ou  des- 
cendre le  long  de  la  règle. 

J'ai  employé,  comme  on  le  verra,  des  aiguilles  oscillantes  de 
dimensions  très  diiïôrentes  et  do  dispositions  diverses;  le  résul- 
tat, néanmoins,  a  toujours  été  le  même.  La  seule  précaution  à 
prendre,  c'est  que  les  oscillations  ne  soient  pas  trop  rapides, 
parce  qu'alors  les  résistances  passives  deviennent  trop  considé- 
rables et  l'on  obtient  des  intensités  trop  faibles.  Pour  que  leur 
état  magnétique  éprouvât  le  moins  de  variations  possibles,  soit 
par  l'influence  du  barreau,  soit  par  celle  du  temps  et  de  la  tem- 
pérature extérieure ,  ces  aiguilles  ont  toutes  été  soumises  à  la 
trempe  raide  et  aimantées  ensuite  aussi  fortement  que  je  l'ai  pu. 
On  verra  que  leur  état  magnétique  est  resté  sensiblement  cons- 
tant pendant  des  années  entières. 

Elles  étaient  supportées  par  des  fils  de  soie,  très  fms,  d'en- 
viron un  mètre  de  long,  qui  n'étaient  pas  rigoureusement  sans 
torsion  (et  je  doute  qu'on  puisse  en  obtenir  de  tels  quand  ils 
doivent  être  un  peu  forts),  mais  je  me  suis  assuré,  en  faisant 
varier  peu  à  peu  cette  torsion  et  en  prenant  des  fils  différents, 
qu'elle  était  tout  à  fait  négligeable  dans  celle  manière  d'opérer. 

Coulomb  plaçait  le  barreau  et  l'aiguille  d'épreuve  dans  une 
caisse  de  bois  rectangulaire,  afin  d'éviter  les  eiTets  des  courants 
d'air.  Cette  précaution,  nécessaire  quand  on  fait  osciller  de 
grandes  aiguilles  sous  la  seule  influence  du  globe,  m'a  paru 
tout  à  fait  inutile  quand  il  s'agit  d'une  aiguille  très  courte  et 
surtout  quand  elle  est  soumise  à  une  action  magnétique  un  peu 
énergique.  Il  suffit  de  se  placer  dans  une  pièce  fermée  et  qui  ne 
soit  pas  trop  grande,  les  nombres  qu'on  obtient  alors  sont  tou- 
jours parfaitement  constants. 

J'ai  pris  d'abord  un  fil  d'acier  cylindrique  de  40  centimètres 
de  longueur  et  de  2'""*,5  de  diamètre,  qui  pesait  4  grammes  le 
décimètre.  Ce  fil,  sans  être  trempé  préalablement  et  laissé  tel 
qu'on  le  trouve  dans  le  commerce,  a  été  aimanté  avec  deux  gros 
barreaux  rectangulaires  de  44 ""',5  de  longueur,  d'une  section 
de  1%2,  pesant  chacun  347»'  et  faisant  40  oscillations  en  487  se- 
condes sous  la  seule  influence  du  globe. 

On  les  inclinait  d'environ  45°  sur  le  fil  à  aimanter,  et  a^rès 
cinq  ou  six  frictions,  ce  fil  faisait,  sous  l'influence  du  «globe , 


—  467  -^ 
<0  oscillations  en  \\^'\  nombre  qui  ne  variait  plus,  bien  qu*on 
continuât  les  frictions.  Vingt-qualre  heures  après  Taimantation, 
on  obtenait  encore  le  mémo  chiffre.  C'est  alors  que  la  distribu- 
tion du  magnétisme  a  été  étudiée,  mais  seulement  dans  la  partie 
australe. 

Pour  cela,  j*ai  ûxé  le  fil  contre  la  règle,  le  pôle  austral  en  bas, 
et  je  Tai  approché  ensuite  d'une  aiguille  disposée  comme  je  Tai 
dit  précédemment.  Elle  avait  IQ"*"  do  long,  9'°",15  de  diamètre 
et  pesait  Q^^S.  Sous  la  seule  influence  du  globe,  elle  faisait 
50  oscillations  en  478". 

Placée  à  4**''  du  barreau,  elle  a  donné  les  résultats  suivants  : 


m  ecnthnitret 

des  traite  liKi 

ire>lr«iiiiu 

.orti  du  M. 

Purée 
Bii  ^ecoiidel 

de  100 
OKillattoiit. 

Nombre 

d*u«oill.itioiit 

eu  1'. 

C.tr* 
du   iinuibre 
précéiiciit. 

Iiiteniitét 
Diagiivtiqucs. 

Quotientc 

de  chaque 

iiitvnnité  pw  la 

précrdt'utp. 

0 

73 

80,00 

6400,00 

61,16 

i 

69 

83,66 

6664,36 

63,80 

2 

74 

81,08 

6500,97 

62,17 

3 

81 

74,07 

5486,37 

52,02 

0,836 

i 

88 

68,18 

4648,51 

43,64 

0,838 

5 

96 

62,50 

3906,25 

36,22 

0,830 

6 

104 

57,69 

3328,14 

30,44 

0,840 

7 

113 

53,09 

2818,53 

25,34 

0,833 

8 

122 

49,18 

2423,67 

21,41 

0,844 

9 

132 

43,45 

2055,70 

17,71 

0,827 

10 

141 

138 

41,67 
37,93 

1736,39 

1440,20 

14,52 
11,56 

0,820 

M 

0,796 

<2 

176 

34,09 

1162,13 

8,78 

0,759 

13    • 

194 

30,92 

9o6,0o 

6,72 

0,765 

1i 

206 

29,12 

847,97 

5,64 

0,839 

15 

218 

27,52 

637,35 

3,73 

0,662 

16 

Moyenne  dei 

17 

huit  |ireniiert 

quotients. 

18 

2ôt 

23,62 

857,90 

2,73 

0,833 

Les  intensités  magnétiques,  inscrites  à  la  cinquième  colonne, 
ont  été  obtenues  en  soustrayant  des  chiffres  de  la  quatrième 
«olonne  lo  nombre  283,  carré  de  46,85,  nombre  d'oscillations 
faites  par.  la  petite  aiguille  en  une  minute  et  divisant  les  restes 
par  400. 


^  m  — 

Je  n*ai  point  calculé  les  quotients  pour  les  deut  premiers  ré- 
sultats qui,  comme  on  sait,  sont  beaucoup  trop  faibles,  et  la 
correction  de  Coulomb ,  qui  consiste  à  doubler  la  première  m- 
tensité,  m*a  paru  fort  incertaine  pour  des  raisons  que  j'exposerai 
plus  tard.  Les  intensités  suivantes  donnent,  comme  on  voit, 
des  quotients  sensiblement  égaux  jusqu'à  un  décimètre  de  l'ex- 
trémité. Â  partir  de  ce  point,  l'égalité  n'est  plus  aussi  complète 
et  les  quotients  vont  en  diminuant.  C'est  qu'alors  les  intensités 
étant  très  faibles ,  une  légère  différence  dans  leurs  valeurs  en 
amène  une  très  grande  dans  celles  des  quotients,  et  puis,  en 
réalité,  les  intensités  doivent  décroître  plus  rapidement  que  les 
termes  d'une  progression  géométrique,  puisque  pour  a?  =  20  les 
intensités  doivent  être  nulles,  tandis  que  la  progression  donne 
encore  des  valeurs  très  faibles,  il  est  vrai,  mais  cependant 
appréciables. 

Les  physiciens  qui  parlent  de  ces  délicates  et  minutieuses 
expériences,  ne  manquent  jamais  d'indiquer  deux  causes  d'er- 
reur contre  lesquelles  il  faut  se  mettre  en  garde. 

Il  s'agit  de  l'action  du  barreau  sur  l'aiguille  ou  de  celle  de 
l'aiguille  sur  le  barreau.  J'ai  dit  comment  je  pense  avoir  évité 
la  première  ;  et  quant  à  la  seconde,  il  eut  fallu  pour  la  diminuer 
prendre  des  aiguilles  faiblement  aimantées,  comme  celle  de 
Coulomb  qui  ne  faisait  qu'une  oscillation  on  \K  Mais  alors  on 
tombait  dans  un  autre  inconvénient,  qui  était  d'avoir  un  ins- 
trument de  mesure  peu  sensible.  J'ai  préféré  prendre  des  ai- 
guilles fortement  aimantées  et  chercher  la  modification  que  leur 
influence  sur  le  barreau  pouvait  amener  dans  mes  résultats.  ' 
Cette  modification  est  tout  à  fait  négligeable.  En  effet,  si  l'on 
fait  osciller  l'aiguille  devant  un  fil  d'acier  identique  au  précédent 
et  semblablement  placé,  mais  non  aimanté,  l'aiguille  donne  alors 
50  oscillations  en  ^55'^.  Or,  en  supposant  que  l'aiguille  agisse 
sur  le  barreau  aimanté  comme  sur  celui  qui  ne  l'est  pas,  ce  qui 
est  beaucoup  exagérer  la  cause  d'erreur,  les  intensités  ne  dimi- 
nuent pas  d'une  unité  à  la  deuxième  décimale  et  les  quotients 
restent  les  mêmes.  Du  reste,  si  l'influence  de  l'aiguille  sur  le 
barreau  était  sensible ,  ce  serait  pour  augmenter  la  valeur  des 
intensités  et  d'autant  plus  qu'elle  serait  plus  près  du  barreau 
et  qu'elle  agirait  sur  des  points  plus  éloignés  de  l'extrémité. 
Alors,  en  approchant  l'aiguille  du  barreau,  les  quotients  iraient 


—     ^69    — 
en  augmentant;  or,  c*esl  précisément  le  contraire  qui  a  lieu 
comme  nous  allons  le  montrer  et  Texpliquer. 

Il  est  important,  en  ofTel,  de  savoir  à  quelle  distance  du  bar- 
reau l*aiguille  doit  être  placée  pour  qu'on  puisse  regarder  ses 
indications  comme  représentant  exactement  les  valeurs  relatives 
dos  intensités  magnétiques. 

Ces  valeurs  doivent  aller  en  augmentant  au  fur  et  à  mesure 
que  Taiguille  s'éloignera  du  barreau.  Il  suffit,  pour  le  com- 
prendre, de  jeter  un  coup  d*œil  sur  la  courbe  des  intensités. 
En  effet,  si  l'aiguille  est  placée  vis-à-vis  le  point  Cet  qu'on 
veuille  avoir  l'intensité  CE^  en  la  faisant  osciller,  l'action  ma- 
gnétique qui  détermine  son  mouvement  peut  être  représentée 
par  l'aire  du  trapèze  curviligne  ADFB.  Si  l'aiguille  est  suffi- 
samment rappro-f\ 
chée,  ce  Irapèze  | 
se  confondra 
avec  le  trapèze  i 
rectiligne  A3fNB 
proportionnel  à 
CE;  mais  au  fur 
et  à  mesure  que 
l'aiguille  s'éloi-i 
gnora ,  la  pre- i 
mière  surface  dif-t 
férera  de  plus  en  plus  de  la  seconde,  et  on  obtiendra  des  va- 
leurs de  plus  en  plus  grandes. 

C'est  ce  que  l'on  peut  voir  dans  les  doux  tableaux  suivants, 
qui  présentent  les  résultats  d'expériences  faites  avec  le  même 
fil  et  la  même  aiguille  que  dans  le  premier  cas,  mais  à  des  dis- 
tances différentes  : 


—   no  — 

Expérience  dans  laquelk  l'aiguille  était  placée 
à  deux  centimètres  du  barreau. 


Dwianrei 

«n  reiitintétret 
de*   pniiitt 
r«>n«iderft 

niir*f 
de  100 

OflcilUlioni. 

N'nmbre 

(ro»<>illalioii4 

rai: 

Ctrr^* 
du  i.ombr* 
précédent. 

Iiitrmilé* 
magnftiquM 

Qifotiratfl 

de  ehaquc 

Inteitiiito  par  la 

■untralc. 

0 

85,5 

70,47 

1923,83 

4636,53 

4 

77,5 

77,42 

5993,86 

5706,56 

2 

80 

75,00 

5625,00 

5337,70 

3 

87 

68,96 

4756,38 

4469,08 

0,837 

i 

95 

63,15 

3987,92 

3700,62 

0,828 

5 

103,5 

57,97 

3460,52 

3173,23 

0,856 

6 

111 

54,05 

2921,40 

2634,10 

0,831 

7 

119 

50,42 

2542,18 

2254,88 

0,856 

8 

130 

46,15 

2129,82 

1842,52 

0,817 

9 

110 

4Î,86 

1836,98 

1549,68 

0,840 

40 

152 
166 

39,47 
36,14 

1557,88 
1306,10 

1270,68 
1018,80 

0,820 

11 

0,801 

12 

18i 

32,60 

1062,76 

775,46 

0,761 

13 

200 

30,09 

900,00 

612,70 

0,789 

U 

216 

27,77 

771,17 

483,87 

0,789 

15 

228 

26,31 

692,22 

404.92 

0,838 

16 

240 

25,00 

625,00 

337,70 

0,833 

17 

256 

23,00 

529,00 

241,70 

0,716 

18 

296 

20,27 

410,87 

123,57 

Mo>eiiii«  dM 

19 

hait  prem'rn 

quoUenU, 

20 

0,836 

—    174    — 


Expérience  dans  laquelle  l'aiguille  était-  placée 
à  trois  centimètres  du  barreau. 


Distancer 

tn  cenliiiiKlrti 

&*»  poiuU 

roiMidcrét 

•Uftriil*. 


0 

8 
4 
5 
6 
7 
8 
9 

10 
11 
12 
1:^ 
14 
15 
16 
17 
18 
19 
20 


50  o«ciU«lioMi. 

ilombrc 

d'owiUatioDt 

•ul'. 

63 

56,60 

49 

61, t3 

i9 

61,28 

52 

57,59 

56 

1     53,57 

60 

50,00 

65 

46,15 

70 

42.86 

75 

40,00 

80 

37,50 

86 

34,88 

93 

32,26 

100 

30,00 

108 

27,77 

114 

26,08 

128 

24,59 

126 

23,81 

132 

22,72 

144 

20,83 

168 

17,85 

du  nombre 
préeédriiU 


3203,56 

3749,11 

3749,11 

3328,14 

2869,75 

2500,00 

2129,82 

1836,98 

1600,00 

1406,25 

1216,61 

1040,71 

900,00 

771,17 

680,17 

604,67 

566,92 

516,20 

433,89 

318,62 


Intenailét 
magnétiquM. 


2919,64 

3465,19 

3465,19 

3044,82 

2585,88 

2216,08 

1845,90 

1552,08 

1316,08 

1122,33 

932,69 

756,79 

616,08 

487,25 

396,25 

320,75 

283,00 

222,28 

149,97 

34,70 


QvQtientt 

é9  ekaqiM 

intPOMié  |iar  U 

préoédeuU* 


0,878 
0,849 
0,857 
0,833 
0,841 
0,847 
0,853 
0,831 


Mo^niii*  dei 

huit  premiers 

quotieiili, 

0,848 


Ces  résultats  moatrent  que,  jusqu'à  2  centimètres  de  la  règle, 
les  quotients  ne  changent  pas  sensiblement  de  valeur,  mais 
qu'à  partir  do  ceUe  limite  ils  sont  certainement  trop  forts. 

Celte  conséquence  se  trouve  confirmée  par  les  expériences 
suivantes  faites  sur  une  autre  barre  et  avec  une  aiguille  diffé- 
rente. Un  fil  de  mêtne  nature  que  le  précédent,  de  34  centi- 
mètres de  longueur,  a  été  trempé  raide  et  recuit  jusqu'au  bleu, 
puis  aimanté  à  saturation  par  la  méthode  indiquée.  Sous  Tin- 
fluence  du  globe,  il  faisait  20  oscillations  en  146".  La  distribu- 
tion de  son  magnétisme  a  été  étudiée  avec  Taiguille  dont  j*ai 
parlé  précédemment,  mais  à  laquelle  j'avais  attaché,  avec  un 
peu  de  cire  et  perpendiculaire  à  son  axe,  un  cylindre  de  zinc 
(de  4  cent,  de  longueur  et  pesant  36  gr.)  pour  augmenter  son 


—    172    — 

poids  et  diminuer  la  rapidité  de  ses  oscillations.  Ainsi  disposée, 
elle  faisait  50  oscillations  en  490"  dans  la  première  expérience, 
et  en  565"  dans  la  deuxième. 


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Ô=l  OO  •«J»  aO  <0  l>. 

—    173    — 

Les  intensités  inscrites  dans  ces  deux  tableaux  à  la  quatrième 
colonne  ont  été  calculées  comme  précédemment,  en  retranchant 
dii  carré  dos  nombres  inscrits  à  la  troisième  colonne  le  chiffre 
40  pour  le  premier,  27,67  pour  le  second,  qui  eux-mêmes  sont 
les  carrés  des  nombres  d'oscillations  faites  par  Taiguille  d'é* 
preuve  en  1'. 

Je  rapporterai  encore  les  deux  expériences  sulvanets  faites 
sur  celte  même  barre  de  34  cent. ,  mais  avec  une  aiguille  diffé- 
rente. Ici  l'aiguille  d'épreuve  avait  les  même^  dimensions  que 
celle  do  Coulomb,  c'est-à-dire  14  millimètres  do  longueur  et 
7  millimètres  de  diamètre,  mais  elle  était  plus  fortement  aiman- 
tée ;  munie  du  cylindre  de  zinc  dont  j'ai  parlé,  elle  faisait  10 
oscillations  en  S85'^  ou  2  oscillations  par  minute. 

Première  expérience  où  Vaiguille  est  h  4  cent,  du  barreau. 


Di»tdince 
de»  points 
i  reitrémîtt 

Durfe  de 
M  OMillaliooi. 

Nombre 
d'orciUalioai 

an    <• 

Inteniii^t 
magné  iquM. 

Quotients 
de  rbMque 

Moyenne*. 

,  auMrale. 

la  préci<li'nte. 

0 
1 

2 

100 

30,00 

900,00 

90 

33,33 

1106,8889 

3 

99 

30,30 

893.0900 

4 

109 

27,52 

732,3504 

0,810 

5 

121 

24,79 

589,5441 

0,804 

6 

132 

22,73 

491,6529 

0,835 

7 

US 

20,27 

383,8729 

0,782 

8 

163 

18,40 

313,5600 

0,812 

0,809 

9 

179 

16,76 

255,8976 

0,814 

10 

197 

15,23 

206,9529 

0,808 

11 

217 

13,82 

166,0424 

0,805 

Deuxième  expérience,  l'aiguille  est  a  ^^^6. 


0 
1 
2 
3 
4 
5 
6 
7 
8 
9 
10 
11 


Dur^e  d« 
30  oscillations. 

126 
137 
150 
163 
177 
191 
207 
228 


14,29 

13,14 

12,00 

11,04 

10,17 

9,42 

8,70 

7,90 


200,2041 

168,6596 

140,0000 

117,8816 

99,4489 

84,7364 

71,6900 

58,4100 


0,843 
0,833 
0,841 
0,842 
0,855 
0,843 
0,811 


0,838 


—  in  — 

Dans  (a  dernière  de  ces  expériences,  Taiguilto  d'épreuve  por- 
tait le  eylindre  de  zinc  horizontal  et  faisait  2  oscillations  par 
minute;  dans  la  première,  elle  était  attachée  à  un  cylindre  cle 
plomb  vertical,  du  poids  de  3i  grammes,  et  faisait  5  oscillations 
par  minute.  Les  intensités  inscrites  à  la  quatrième  colonne  ont 
été  calculées  en  conséquence. 

Ces  exemples  suffisent  pour  montrer  Tiiifluenoe  de  la  dist^ice 
et  faire  voir  que  pour  des  barreaux  de  la  grosseur  indiquée»  on 
ne  doit  pas  éloigner  Taiguillede  plus  de-9  centimètres.  Je  Tai 
toujours  maintenue,  dans  les  expériences  suivantes ,  à  environ 
15  millimètres.  Je  dis  environ,  car  pour  la  facilité  de  mes  opé- 
i^atièns,  tous  les  barreaux  n*ont  pas  été  rigoureusement  placés 
à  la  môme  distance  :  les  uns  ont  été  à  44,  les  autres  à  16  ou 
17  millimètres  de  TaiguUle. 

Mais  quand  il  s*agit  do  Textrémité  même  du  barreau ,  il  est 
très  difficile  de  déterminer  la  distance  à  laquelle  Taiguille  doit 
être  placée,  car  alors  de  très  petites  difTérences  dans  cette  dis^ 
tance  en  amènent  de  très  grandes  dans  le  rapport  de  rintensité 
extrême  à  celles  des  autres  points  de  raimanit.  Ainsi,  quand 
l'aiguille  est  placée  à  2  centimètres  du  barreau,  comme  dans 
l'expérience  de  Coulomb,  on  obtient^  même  en  doublaut  le  ré- 
sultat, une  valeur  trop  faible,  et  co  savant  en  donlie  une  excel- 
lente raison.  Mais  au  fur  ot  à  mesure  qu'on  rapproche  Taiguille, 
le  rapport  dont  nous  parlons  va  en  augmentant,  et  quand  l'ai- 
guille n'est  plus  qu'à  un  centimètre  du  barreau,  on  obtient  alors, 
en  doublant  le  chiffre,  une  intensité  beaucoup  trop  grande.  Cela 
tient  sans  doute  à  ce  que  la  petite  aiguille,  par  sa  réaction  sur 
le  barreau,  détermine  alors  une  augmentation  dans  le  fluide  de 
l'extrémité.  Il  est  donc  à  peu  près  impossible  de  savoir  à  quelle 
distance  précise  de  l'extrémité  doit  être  située  la  petite  aiguille 
pour  qu'on  puisse  tirer  de  ses  indications  la  valeur  de  l'intensité 
extrême,  et  c'est  pourquoi,  dans  la  pliipart  des  cas,  j'ai  déter- 
miné cette  dernière  avec  la  formule.  Nous  verrons  un  peu  plus 
loin  un  autre  moyen  de  l'obtenir  et  qui  confirmera  l'exactitude 
des  chiffres  obtenus  do  cette  manière. 

On  pourrait  peut-être  supposer  que  l'action  du  globe  terrestre 
doit  modifier  la  distribution  du  nyagnétisme  dans  un  barreau 
disposé  comme  les  précédents,  raafe  il  est  facile  de  s'assurer 
qu'il  n'en  est  rien,  car  en  les  retournant  et  mettant  le  pôle 


austral  en  haut,  on  obtient  exactement  les  mômes  chiffres  pour 
les  mômes  tranches.  C'est  une  expérience  que  j'ai  répétée  très 
souvent,  et  toutes  les  fois  que  le  barreau  était  aimanté  h  satu- 
ration, je  n'ai  aperçu  aucune  différence  dans  h  s  intensités  don- 
nées pour  les  mêmes  points,  ni  môme  dans  1&  position  de  la 
ligne  neutre. 

Si,  comme  je  le  crois,  j'at  évité  les  principales  causes  d'er- 
reur qu'on  peut  signaler  dans  ces  sortes  d'expériences,  nous 
pourrons  conclure  de  ce  <iui  précède,  que  dans  des  barres  d'a- 
cier non  trempées  ou  trempées  et  recuites,  de  la  grosseur  de 
2"",5  et  d'une  longueur  do  ^0  à  40  cent,  la  loi  do  la  progres- 
sion se  vérifie  très  bien  dans  une  assez  grande  étendue  de  la 
barre  et  qu'eUe>ne  devient  inexacte  que  pour  les  points  voisins 
de  la  ligne  neutre,  doni  les  intensités  magnétiques  exigent 
alors  pour  leur  détermination  l'empJoi  de  la  formule  complète 
y  =  A  {[i-*  —  1*.*^"*).  Maiîî,  jusqu'au*  1^*  ou  i 5* centimètre,  la 
formule  simplifiée  î/  =  i4tt*  donne  dos  résultats  qui  s'accordent 
parfaitement  a,vec  l'expérience,  aintsi  qu'on  peut  le  voir  dans 
les  tableaux  suivants. 

Dans  la  barre  de  40  cent. ,  la  moyenne  des  quotients  égaux 
est  0,833,  nous  aurons  donc  y=^A  (0,833)%  la  deuxième  întcn- 

({9  9 

site  nous  donne  A  =  —^  =  89,6,  d'où  t/  =  89,6  (0,833)'  fai- 
0,833 

sant  successivement  a?  =  1,  2,  3,  4,  etc.,  nous  aurons  : 


-    17«    — 


DitUnc* 

RéMiUU 

▼aieurt 

Bv-èi 

è  l'aiIrèmiM. 

d«  to  f»r«iul«. 

du  wlcal 

0 

4 

2 

89,6 

63,20 

62,20 

0,00 

3 

52,00 

54,8 

-0,2 

.      4     . 

43,65 

43,45 

—  0,50 

S 

36,20 

35,90 

-  0,30 

6 

30,40 

29,9 

-0,5 

7 

25,40 

24,9 

—  0,5 

8 

24,40 

20,7 

-0,7 

9 

47,70 

47,2 

—  0,5 

40 

44,50 

44,3 

-0,2 

H 

44,60 

44,9 

h  0,3 

12 

8,80 

9,9 

-  1,« 

43 

6,7 

8,2. 

- 

-  4,5 

44 

6,6 

6,8 

- 

-  4,2 

45 

3,7 

5,6 

- 

h  4,9. 

46 

T> 

4.7 

47 

» 

3,9 

48 

2,7 

3,2 

- 

h  0,5 

Dans  la  premièrei  expérience  faite  sur  la  barre  de  34  cent., 

la  moyenne  des  quotients  égaux  est  0,805.  Nous  avons  donc 

409  569 
A  =  j^^^  =  240,  d'où  y  =  240  X  (0,805)',  pourar  =  4, 

2,  3,  etc.,  nous  aurons  : 


Distance 

liit'iiMtét  doniiè«» 

Valeur» 

Exfè» 

à  l'estrrinUé. 

par  rexpériciioe. 

de  la  Torinule. 

dn  calcul. 

0 
4 
2 

240 

436,6 

436,4 

-  0,5 

3 

409,6 

409,6 

+  0.00 

4 

89,7 

88,3 

-4,4 

5 

70,4 

74,0 

+  0,6 

6 

56,5 

57,4 

+  0,6 

7 

46,4 

46,0 

-0,4 

8 

37,4 

37,0 

-  0,4 

9 

30,3 

29,8 

-  0,5 

40 

24,4 

24,0 

-0,4 

44 

49,6 

49,3 

-  0,3 

42 

45,7 

45,5 

-0,2 

43 

42,4 

42,5 

h  0,4 

44 

9,3 

40,0 

-0,7 

45 
46 
47 

6,4 

8,05 

-  4,6 

-    477    —     . 

Ainsi  que  nous  venons  de  le  dire ,  les  différences  sont  à  peu 
près  nulles  pour  les  42  ou  i 5  premiers  termes,  mais  elles  de- 
viennent sensibles  pour  les  points  situés  vers  le  milieu  de  la 
barre,  et  le  calcul  donne  alors  des  valeurs  un  pen  trop  fortes. 
Peut-être  sera-t-on  surpris  de  voir  les  écarts  être  plus  grands 
pour  la  barre  de  40  cent,  que  pour  celle  do  34  cent.  Cela  tient 
uniquement  à  la  valeur  de  v-  qui  est  plus  considérable  dans  le 
premier  cas  que  dans  le  second,  et  il  est  clair  que,  toutes  choses 
égales  d'ailleurs,  plus  la  valeur  de  (i  sera  faible,  plus  l'état 
magnétique  se  rapprochera  de  la  progression  géométrique.  Or, 
nous  verrous  plus  tard  qu'il  y  a  d'autres  circonstances  que  l'é- 
paisseur qui  peuvent  influer  sur  cette  valeur,  et  par  suite  faire 
varier  les  limites  de  longueur  dans  lesquelles  l'une  ou  l'autre 
des  formules  peut  être  appliquée. 

La  figure  (2)  représente  d'une  manière  graphique  l'état  ma- 
gnétique de  la  barre  de  40  cent.,  comparé  à  celui  qui  serait 
donné  par  la  formule.  Ces  deux  courbes  ont  été  construites  par 
points  de  centimètre  en  centimètre  et  en  prenant  pour  unité 
d'intensité  la  longueur  d'un  millimètre.  Elles  nous  montrent, 
comme  les  calculs  précédents,  que  quand  il  s'agit  de  barres 
analogues  à  celles  que  nous  venons  d'examiner,  la  formule 
y  =  Av-^  ne  représente  leur  état  magnétique  que  d'une  manière 
approchée. 

Mais  si  nous  prenons  des  barres  plus  longues,  de  50  centi- 
mètres, par  exemple,  alors  la  loi  de  la  progression  est  applicable 
dans  toute  la  moitié  de  l'aimant  qu'on  considère. 

C'est  ce  que  l'expérience  suivante  va  parfaitement  constater  : 


-    478    - 


-    470    - 


^  o 

*• 
5'f 

* 

s 

s. 

»^.^t«  <3>  M)^  fc4J ^00  4»- ^>0  Oï  ^  0«  ^  oc  fcO  <1  JD  j|a»  O  tf)  j=> 
^*0-.C»-^hBOc^OCfc©4*.,»^Oï»J^OOt©OOCfcO  —  00 

—  -*»-^fc©fc©COi|»»OeOi 

^ -*.  ^  t®  00  »!*«.  oc  Ot  OJ  00  O  W  Oi  —  05  .«»•  CO  <^  ^ 

je  ^  CO  ^  *5  j£>  05 -*  O  W  -^  W  JF»- ^  J£>  oc  05  J^©  00  ^  ^ 

Oe<olj'<CU)'lj"^loV.OcOc'^OOOO^V-^0*-0^ 
l!©t©Oc  —  tôO»OOOiCOi«»<«»'OiOOOOOfcO  —  OcCOfcôOO 

i^  i^  i^i^  i^  P  i^  P  <P 

<l  "^  ^  "-J  00  ^  Vl  00  00 

<oo^.  œoooocoooo 

^j^j*'M)J©C0^jjk*0c0c0b00OC0'^-^0>4^CA5*^-4 
'co  o  V  o  05  o  05  fc©  o  V 'k?  03  "c^  co  o  oc 'Ll1^  00  <^ 

• 

•2 

-^-^-^è©»0C0i|^OcOi 
OOO^^^j©C0i**<.0c0&00OC005j^0an»«C0i|^ç0 

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§3 


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1:. 


-    s.  î 


>Les  différences  ne  dépassent  pas  les  erreurs  (inobservations 
^o«  les  peliles  irrégularités  auxquelles  on  doit  s'attendre  dans  la 
'dislributioa  du  nwagnétisme.  Ainsi,  pour  les  barres  de  50  cerft. 
et  plus,  la  loise  vérifie  aussi  bien  qu'on  peut  le  désirer.  Noos 


5^ 

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"2» 

S* 

o 

•S 

—  m  - 

aul'ODs,  du  resto,  dans  la  suite  de  ce  travail  plusieurs  fois  occa* 
sion  de  reconnaître  l'exactitude  de  cette  assertion. 

Mais  si  Ton  prend  des  barres  plus  courtes  que  30  centimètres, 
de  20  à  25  centimètres,  par  exemple,  les  quotients  commencent 
souvent  à  diminuer  dès  Textrémité  de  la  barre  et  la  formule 
y  =  Av-^  ne  donne  même  plus  une  loi  approchée  de  la  distri- 
bution du  magnétisme  ;  il  faut  alors  prendre  la  relation  complète 
y  =  A  (|a'  —  |Jt*'  "  ■).  C*est  ce  que  nous  montre  le  barreau  suivant 
de  25  centimètres  : 

Expérience  faite  sur  un  barreau  de  25  cent,  de  long,  de  ;8™™,5  d'é- 
paisseur, trempé  et  recuit  au  blanc.  Aimanté  par  la  méthode  indi- 
quée, il  faisait,  sous  l'influence  du  globe,  HO  oscillations  en  445*K 
L'aiguille  d'épreuve  était  celle  de  4^,5$  de  longueur  et  qui  fcUsait 
8  oscillations  par  minute. 


'? 

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■U-OTl'l]  UVTflÉ^ 

ciUiiiU». 

«ue^i-itt 

0 

m 

33.25 

203 

SO0,2 

+  ÎÏ.2 

1 

131 

2 

82 

3Q,5B 

151,31 

131,3 

0 

3 

^■i 

aî,60 

103,78 

S,074 

0.792 

104,2 

+  0,4 

4 

W2 

29,41 

-  B%m 

S,C15 

0,807 

83.3 

"OJ 

5 

115 

2fi,08 

65.51 

9  06*3 

0,7B0 

G0,d 

+  0,9 

G 

12a 

2;i.44 

5i.4l 

2  mi 

6pBûo 

51.4 

--1,0 

7 

142 

2M3 

42.15 

2019 

0.804 

40,5 

-  1.7 

8 

164> 

18.75 

3ifi6 

2,tMî:ï 

0,777 

31,0 

-  1,66 

9 

180 
308 

16,57 
li.43 

25/^5 
18/29 

2.018       ' 

0,772 
0,731 

S3,l 

16,3 

—  2,15 

10 

Mr>^4"IIUï, 

—  2,0 

11 

258 

2,021 

o,6ia 

10,5 

-  1.5 

Les  quotients  des  intensités  successives  ne  sont  plus  égaux, 
mais  si  Ton  prend  trois  intensités  successives  et  qu'on  divise  la 
somme  des  extrêmes  par  l'intensité  intermédiaire,  on  aura  des 
quotients  constants,  ainsi  qu'on  le  voit  à  la  cinquième  colonne. 
C'est  une  conséquence  de  la  formule  complète.  En  effet,  on  a 


A  ((i.'->(i"--')  +  A  ((!'+''  — t^ «'->-»*) 


Alv^ 


«+i. 


-.-i, 


=  ,.i +  ,.-«. 


En  posant  |a'-|-|a-**=:2,02<,  on  en  tire  i*'  =  0,80,  et  c'est 
avec  cette  valeur  qu'on  a  calculé  les  intensités  inscrites  à  la 
septième  colonne;  intensités  qui,  comme  on  le  voit,  s'accordent 
a$9ez  bien  avec  celles  données  par  l'expérience.  ,    > 


-  m  — 

La  barre  suivante,  de  46  centimètres,  nous  donne  les  mêmes 
résultats,  mais  d*une  manière  plus  marquée  : 

Expérience  faite  sur  un  barreau  d'acier  trempé  et  recuit,  de  46  cent, 
de  longueur,  de  S^'^.ô  de  diamètre,  aimanté  depuis  vn  an  et  faisant, 
sous  l'influence  du  globe,  MO  oscillations  en  79".  L'aiguille  d'é- 
preuve fait  toujours  5  oscillations  par  minute. 


•> 
'  2 

Duré* 

de  50 

oteillations. 

Nombre 

d'oacillatioiii 

•ni*. 

liiteniitéi 
obienréM. 

Quotiento 

de  deux 

intenaitJf  par 

rintenaité 

Quoti  nU 

dea 
intenaitéa 

Intemitéa 
ealeuléet. 

Eze«t 

dnealeol. 

intermédiaire. 

0 

1 

2 

89 

33.70 

222 

230 

+  8.0 

7S 

37.97 

141.67 

141,7 

+  0.0 

3 

90 

33.33 

108,60 

2.047 

0,716 

108.2 

-0.4 

4 

104 

28,84 

80.70 

2.076 

0,743 

81.1 

+  0.4 

5 

121 

24.80 

59,00 

2.004 

0,731 

58,0 

-1.0 

6 

150 

20.00 

37,50 

2,077 

0,635 

36.4 

—  1,10 

7 

»05 

14.63 

18,90 

0,504 

18,1 

-0,80 

Il  me  semble  donc  démontré  que  pour  des  aimants  d*un  dia- 
mètre de  2"*"*,5  ou  plutôt  dans  lesquels  jt  no  dépassera  pas  0,80, 
l'état  magnétique  sera  représenté  d'une  manière  suffisamment 
approchée  par  la  formule  y=^  Av.^  tant  que  la  longueur  sera 
supérieure  à  30  cent.;  mais  pour  une  dimension  plus  petite,  il 
faudra  employer  la  relation  y=A  [v-*  —  i***-"). 

Il  est  clair,  du  reste,  que  si  la  valeur  de  v-  augmente,  la  limite 
de  longueur  pour  laquelle  on  pourra  appliquer  la  formule  sim- 
plifiée y  =  À[t'*  sera  plus  grande  que  30  cent  et  plus  petite  dans 
le  cas  contraire.  Ainsi  pour  des  barres  de  plus  en  plus  grosses, 
la  limite  de  longueur  s'accroît  de  plus  en  plus,  comme  elle  di- 
minue au  fur  et  à  mesure  que  le  diamètre  de  l'aimant  devient 
plus  petit.  Un  aimant  d'un  millimètre  d'épaisseur  et  d'un  déci- 
mètre de  longueur  aura  un  état  magnétique  satisfaisant  très 
bien  à  la  loi  de  la  progression  géométrique. 

Il  no  faudrait  pas  croire  cependant  qu'en  prenant  le  premier 
barreau  venu  et  en  l'aimantant  par  la  méthode  de  la  touche 
séparée,  son  magnétisme  se  trouvera  toujours  distribué  régu- 
lièrement suivant  la  loi  de  la  progression  ou  celle  de  la  série 
récurrente.  Pour  qu'il  en  soit  ainsi,  il  est  nécessaire  que  la 
structure  moléculaire  de  ce  barreau  soit  elle-même  bien  régu- 
lière et  homogène  dans  toute  son  étendue.  Or^  cette  condition 


~    482    -* 

assaz  facile  à  réaliser  dans  los  ûls  d'acier  non  trompés  devient 
presqu'impossible  ù  obtenir  quand  on  les  soumet  à  la  trempe 
et  au  recuit,  ou  du  moÎDS  il  est  alors  tellement  didicile  dy  satis- 
faire que  je  n'ai  trouvé  aucun  constructeur  qui  voulût  s'en 
charger.  Aussi  le  plus  souvent  ne  trouvera-t-on ,  dans  ce  cas, 
que  des  chifTres  plus  ou  moins  approchés  et  des  quotients  égaux 
tculemont  dans  une  portion  de  la  barre,  comme  dans  Texemplo 
suivant  : 

Expérience  faite  sur  une  barre  d*acier  trempée  raide  et  recuite  au 
btànc,  d'une  longueur  de  40  cent,  et  d*un  diamètre  de  t™*,5. 
Aimantée  depuis  un  an,  elle  faisait,  sous  t'in/luence  de  la  terre, 
f0  oscHhtians  en  tss!', 

Lt  distribution  de  son  magnétisme  a  M  étudiée  arec  raiguillc  qui  a 
•eTTi  pour  la  barre  de  ôO  cent.  Elle  avait  1  cent  de  long  et  :î»",5  d'épais- 
Mur.  Vu  crlindre  de  plomb  de  34^' était  fixé  verticalement  au-dessous. 
Elle  faisait  10  oscillations  en  9i". 


P»lM.<* 

1 

tr»tn<B>lt. 

0 

81 

4 

i 

78 

3 

83 

4 

89 

5 

95 

6 

lOâ 

S 

9 

10 

H 

12 

13 
U 
«3 
16 


!  109 

IIS 
lâS 
138 
150 

163 
180 
196 
«13 
â30 


Xembrt 

d*o»citUto«u 

tu  UB«  1*. 


59.33 
37,  iT 
33,63 
34,00 
33.35 
3ô,93 

19.33 
17,81 
16.53 
I5,«0 

13,83 
13,66 
11.63 
10.60 
9,91 


Tarr» 


lalcntiléfl. 


Quotients 

j  irtMHtié  par  la 
prrccdrala. 


37,14     I     736.58  i  694,0 


854,40 
754  60 
656.40 
576,00 
499.53 
437,60 

373,30 
317,30 
375,90 
331.04 

190.99 
Ï60.5S 
135.36 
113.36 
98,11 


813,90 
713.10 
613.90 
533,50 
457.50 
395.10 

330,80 
374,70 
330,40 
188.50 

148,50 

117,80 

93,80 

69,90 

55,6 


0,877 
0,860 
0,869 
0.857 
0,865 

0.834 

0.830 

0,840 

^\830_ 

0,788 
0.793 
0.786 
0,754 
0,795 


Od  i^eut  coQsiilôner  aMnme  écaux  los  cinq  premiers  quotients, 
pns  kis  q«ati>^  suivants  el  ontin  les  cinq  derniers.  là  courbe 
d«s  intensités  se  compose  donc  de  trois  branches  refo^escotast 
cbacune  une  pn^nNsioB  ^rânteique  dont  k  raison  est  diflé- 


—  m  — 

Avec  un  autre  barreau,  les  différences  seraient  analogues  et 
pourraient  se  présenter  dans  un  autre  sens  ;  mais  dans  des  fili 
convenablement  préparés,  les  écarts  ne  dépassent  pas  les  pré- 
cédents et  c'est  pourquoi  j*ai  tenu  à  les  rapporter. 

Du  reste,  il  y  a  lieu  d'être  surpris  de  ne  pas  rencontrer  dans 
ces  quotients  une  inégalité  plus  grande,  quand  on  voit  Tinfluence 
prodigieuse  de  la  structure  moléculaire  sur  la  distribution  du 
magnétisme. 

Pour  en  donner  une  idée,  je  rapporterai  une  expérience  faite 
sur  une  barre  d'acier  do  50  centim.  do  long,  d'abord  trempée 
raide  et  ensuite  soumise  au  recuit  do  fO  cent,  en  10  cent.  Après 
.l'avoir  aimantée  autant  que  possible  avec  les  barreaux  précé- 
dents et  suivant  la  méthode  indiquée,  elle  faisait  10  oscillations 
en  105".  Son  état  magnétique  a  été  déterminé  avec  la  petite 
aiguille  de  2"'",5  de  diamètre  qui  faisait  1 0  oscillations  en  92". 
Voici  les  résultats  obtenus  : 


Distance 

à  rextrémité 

australe. 

Durée  de 
40  oscillations. 

Nombre 

d'oscillations 

en  r. 

Carré  du  nombre 
précédent. 

Intensités. 

0 

1 
2 

85 

28,23 

796,9329 

760,9 

78 

30,76 

.  946.1776 

910.2' 

3 

87 

27,58 

760,6564 

724,7 

4 

98 

24,49 

599,7601 

563,8 

5 

^       108 

22,22 

498,7284 

457,7 

6 

'       113 

21,24 

451,1376 

415.1 

7 

116 

20,69 

351,5625 

391.1 

8 

128 

18,75 

230.7361 

815.6 

9 

158 

15,19 

230.9361 

194.7 

10 

300 

8,00 

64,0000 

28,0 

11 

-  175 

—  13,71 

-  187.9641 

—  152.0 

12 

—  130 

—  18,46 

—  340,7716 

—  304.8 

13 

—  122 

—  19.67 

—  386,9080 

—  350.9 

14 

-   160 

—  15,00 

—  225,0000 

-  189,0 

15 

—  400 

—    6,00 

—    36,0000 

0.0 

16 

-  156 

-  16,666 

-  277.8889 

4 

-  241,9 

17 

-  130 

-  18,46 

-  340.7716 

- 

-  304.8 

18 

-  134 

-  17,91 

-  320.7681 

- 

-  284.8 

19 

-  184 

-  13,04 

-  170,0416 

- 

-  134,0  . 

2a 

-  424 

-    5,66 

-    32,0396 

-      4.0 

21 

—  170 

—  14,12 

— •  199,3744 

—  163,4 

22 

-  147 

-  16,32 

—  266.3424 

—  230.3 

23 

-  180 

—  13,33 

—  177.6889 

—  141,7 

24 

-492 

h    4,87 

-    23,7169 

-.   is.'Sr 

25 

-260 

-    9,23 

-    88,1949 

-    49.2 

26 

-  190 

■  - 

-  12,63 

-  159J5169 

.  - 

-  123,5 

27 

-156 

-  15,36 

-  236,5444 

- 

-  200,5 

sa 

-148 

-  a6,21 

-  262,7641 

■  " 

-226,8 

_—    iu    _ 


Distance 

à  l'extrémité 

«astrale. 

Durée  de 
40  oscillations. 

Nemhre 

d'oscillalions 

en  V. 

Carré  du  nombre 
précédent. 

Intentités. 

29 

+  180 

4-  13,33 

+  177.6889 

+  141.7 

30 

—  288 

—    8,33 

—    69.3689 

-    33.4 

31 

—  178 

—  13.48 

-  189.7104 

—  145,7 

32 

—  145 

—  16.55 

—  273.9025 

-237.8 

33 

—  140 

.  —  17,14 

—  293.7796 

->257.8 

34 

—  168 

-  14,28 

—  203,9184 

-  167.9  . 

35 

—  240 

—  10.00 

—  100.0000 

-    64.0 

36 

f-300 

h    8.00 

-    64.0000 

h    28,0 

37 

-  198 

-  12,12 

-  146,8944 

-110,9 

38 

-  188 

-  12.76 

-  162,8176 

-  126.8 

39 

-  240 

-  10,00 

-  100.0000 

-    64,0 

40 

—  280 

—    8.57 

—    73.4449 

-    3T.4 

41 

-  178 

—  13.43 

-  181.7104 

-  145.7 

42 

—  140 

—  17,14 

—  293.7796 

—  267.8 

43  ' 

-  120 

—  20,00 

—  400,0000 

—  364,0 

44 

—  114 

—  21.05 

-  443,1025 

—  407,1 

45 

—  103 

—  23.30 

—  542.8900 

—  506.9 

46 

-    92 

—  26,08 

—  680,1664 

—  644.2 

47     • 

-    84 

—  28.57 

—  816,2449 

-780.â 

48 
49 
50 

-    78 

—  30,76 

—  946,1776 

-  910,2 

-    86 

-  27.90 

-  778.41 

-  742.4 

Il  n*y  a  pilus  ici  de  progression  et  la  courbe  des  intensités, 
fig.  (3),  oscille  de  chaque  côt6  du  barreau  dans  toute  sa  lon- 
gueur. Cependant  ce  barreau  a  été  aimante  exactement  de  la 
môme  manière  que  les  préc(''denls,  il  n'en  diffère  que  par  sa 
structure  intérieare,  et  on  voit  que  cette  différence  a  suffi  non 
seulement  pour  faire  croître  ou  diminuer  plus  rapidement  les 
ordonnées,  mais  mêmes  pour  les  faire  changer  de  signe. 

Si  l'on  examine  cette  courbe  avec  un  peu  d'attention,  on  voit 
qu'en  partant  des  extrémités  qui  ont  été  recuites,  elle  présente 
un  point  d'inflexion  vers  le  cinquième  centimètre  où  l'aimant 
est  resté  trempé,  ensuite  elle  descend  rapidement  vers  le  dixième 
centimètre  qui  a  été  recuit,  elle  y  coupe  la  ligne  des  abcisses 
pour  se  relever  ensuite  et  venir  couper  le  même  axe  vers  le 
45*  centimètre  qui  est  resté  trempé,  elle  continue  ainsi  à  s'a- 
vancer le  long  du  barreau  en  le  coupant  de  5  en  5  centimètres, 
c'est-à-dire  dans  tous  les  points  de  plus  grande  et  de  plus  faible 
force  coërcitive.  Seulement,  dans  le  premier  cas,  les  intensités 
passent  du  positif  au  négatif,  et  c'est  le  contraire  dans  le  second. 

De  cette  observation,  il  est  facile  de  conclure  que,  dans  les 
partio^  recuites,  les  ordonnées  tendent  à  descendre  plus  vite 


—    185    — 

que  la  loi  ne  TiDdique,  pour  décroître,  au  contraire,  moins 
rapidement  dans  les  parties  trempées. 

Il  en  résulte  que  dans  un  barreau  qu*on  veut  aimanter  par  le 
procédé  de  la  touche  séparée,  on  pourra  en  quelque  sorte  donner 
à  la  courbe  des  intensités  telle  forme  qu'on  voudra  en  le  sou- 
mettant à  la  trompe  et  au  recuit  dans  des  parties  convenables, 
et  que  le  plus  souvent,  dans  les  barreaux  qu'on  emploie  ordi- 
nair/^ment  pour  faire  des  aimants  et  dont  la  trempe  et  le  recuit 
sont  loin  d'être  égaux  et  réguliers,  les  intensités  présenteront, 
relativement  à  la  loi  de  la  progression,  des  irrégularités  notables. 
C'est  ainsi  qu'en  soumettant  à  cette  épreuve  des  aiguilles  de  bas 
telles  qu'elles  se  trouvent  dans  le  commerce,  on  n'en  trouvera 
pas  deux  sur  vingt  dont  les  courbes  se  ressemblent  et  satisfassent 
à  la  loi  indiquée. 

Je  crois  donc  pouvoir  regarder  comme  parfaitement  démon- 
trée cette  loi  de  la  progression  géométrique  ou  de  la  série 
récurrente,  quand  on  considère  des  barreaux  de  structure  ré- 
gulière, ot  si  souvent  elle  ne  se  présente  que  d'une  manière 
approchée,  c'est  que  souvent  aussi  les  barreaux  ne  satisfont  pas 
à  ciBtte  condition  indispensable. 

A  présent,  si  nous  voulans  connaître  la  position  des  pôles 
dans  les  aimants  que  nous  avons  examinés,  il  suffit,  comme  on 
sait,  de  déterminer  l'abcisse  du  centre  de  gravité  de  l'aire  de  la 
courbe  des  intensités.  Ainsi  dans  le  cas  oîi  la  formule  y  =  Av-^ 

sera  appricable,  nous  aurons  a?,  /  A[L'dx=  l  A^^xdx»  d'oli 
l'on  tire  Xx  = ; r^ —  ,  et  si  c'est  la  formule  complète 

qui  doive  être  employée,  elle  donnera  »,  = .   ^ , •" 

\ 

Ces  deux  expressions  se  réduisent  à  a?»  =  —  - — y-  lorsque  (i.* 

est  négligeable,  c'est-à-dire  lorsque  l  est  assez  grand  et  jx  assez 
petit.  Ainsi  pour  la  barre  précédente  de  50  cent,  dans  laquelle 

.  =  0,79.  nous  avons  -  ^  =  ^^^^  =  4S247, 


—    186    — 

__  —  0,0027585  X  25  +  0,997241 5  X  4,^47 
^  0,9972415 

(ft)  ,  eto?,  = 


=  4M78 


(1-i.r 

_  —  0,0027585  X  50  +  0,9999239  X  4,247  _ 
"^  (0,9972415)»  -4M«. 

Ces  trois  formules  donnent  pour  Xi  la  môme  valeur  à  1  milli- 
mètre près,  et  on  ne  peut  guère  espt^rer  obtenir  la  distance  du 
pôle  à  rextr6mitô  avec  une  plus  grande  approximation.  Si  la 
valeur  de  \l  restant  la  môme,  la  longueur  de  la  barre  augmente, 
ou  si  pour  celte  môme  longueur  de  50  cent,  la  valeur  de  v.  de- 
vient plus  petite,  à  plus  forte  raison  pourra-t-on  se  servir  de  la 

relation  a-,  =  —  ; — r' 

Mais  si  les  barreaux  n'ont  que  30  ou  40  cent,  avec  la  môme 
valeur  de  h-,  T'expression  précédente  ne  peut  plus  ôtre  employée 
et  il  faut  avoir  recours  à  Tune  des  doux  formules  (a)  et  [b). 

Toutefois  la  relation  (a)  est  suffisante  tant  que  la  barre  n'a 
pas  moins  de  34  cent. 

En  effet,  pour  celle  que  j'ai  cité  précédemment  ou  it=  0,804, 

on  a  -V  =  ^S6153 

(a)  X.  = ^^T-^i— 

—  0,025034  X  17  +  0,974966  X  4,61 5 


•  "  5,974966 

1  —  n" 

(O)  X,  = 


=  4%178 


(1-i^r 
_  —  0,025034  X  34  +  0,9993733  X  4615  _ 

(0.974966).  ^^ 

La  différence  2"",35  que  présentent  ces  deux  valeurs  paraît 


—  487  — 
considérable  ;  mais  il  faut  remarquer  que  si  la  première  est  mi 
peu  forte,  la  seconde  est  certainement  trop  faible,  car  les  inten- 
sités qui,  dans  une  grande  partie  de  cette  barre,  satisfont  très 
bien,  comme  nous  Pavons  vu,  à  la  loi  de  la  progression  géomé- 
trique, s*y  trouvent  diminuées  de  la  quantité  ^{i."*""'.  Si  la  barre 
devenait  encore  plus  petite  et  qu'elle  se  réduisît  à  20  ou  45  cent., 
par  exemple,  il  faudrait  alors  nécessairomtnt  employer  la  for- 
mule complète ,  à  moins  que  v-  ne.  fût  beaucoup  plus  faible 
que  0,8. 

Dans  tous  les  cas ,  les  calculs  précédents  nous  montrent  que 
dans  des  barres  d'acier  de  30  à  50  cent,  de  longueur  et  prépa- 
rées comme  je  Tai  dit,  la  distance  du  pôle  à  l'extrémité  est 
d'environ  40  millimètres. 

Ces  résultats  s'éloignlfbt  notablement  de  ceux  de  Coulomb, 
Ce  savant,  en  eiïet,  a  trouvé  que  dans  une  barre  de  5  milli- 
mètres de  diamètre  les  pôles  sont  fixés  à  40  millim.,  et  comme 
il  a  établi  que  leur  distance  à  l'extrémité  est  en  raison  inverse 
de  l'épaisseur,  il  en  résulte  que  dans  des  barres  de  2""",5  comme 
les  mionnesjjls  devraient  être  à  20  mill.,  c'est-à-dire  à  la  moitié 
de  la  distance  fixée  par  mes  expériences.  De  plus,  si  l'on  com- 
pare la  courbe  des  intensités,  fig.  (2),  à  celle  de  Coulomb,  on 
voit  qu'elle  diffère  beaucoup  de  cette  dernière,  qu'au  lieu  de  se 
précipiter  brusquement  comme  elle  vers  la  ligne  dos  abcisses, 
elle  se  soutient  toujours  à  une  hauteur  assez  grande  qui  indique 
la  psésence  du  magnétisme  dans  toute  l'étendue  du  barreau, 
contrairement  à  l'opinion  de  Coulomb,  qui  le  regarde  déjà 
comme  nul  à  peu  de  distance  de  l'extrémité. 

Cette  différence  entre  mes  résultats  et  ceux  d'une  expérimen- 
tateur aussi  habile  que  le  physicien  cité  plus  haut,  m*a  inquiété 
pendant  longtemps  ;  aussi  ai-je  recommencé  plusieurs  foismes 
expériences  en  les  variant  de  toutes  les  manières  que  j'ima- 
ginais, jusqu'à  ce  qu'enfin,  convaincu  de  leur  exactitude,  j'ai 
continué  mes  recherches  dans  lesquelles  j'ai  trouvé,  comme  on 
le  verra  bientôt,  la  raison  de  cette  apparente  contradiction. 

La  première  remarque  que  j'ai  faite,  c'est  que  la  position  du 
pôle  dans  le  même  barreau  est  très  variable  ;  elle  dépend  sur- 
tout de  la  quantité  de  magnétisme  qu'il  renferme  et  jusqu'à  un 
certain  point  du  mode  d'aimantation.  C'est  un  fait  qui,  je  croîs. 


—    488    — 
n'a  pas  encore  été  indiqué,  mais  que  les  expériences  suivantes 
vont  mettre  hors  de  doute. 

Une  barre  d'acier  de  50  cent,  de  long  et  de  2"*",5  de  diamètre 
a  été  chaufTée  jusqu'au  rouge  blanc,  dans  un  canon  de  fusil,  et 
maintenue  à  cette  température  pendant  une  demi-heure,  puis 
on  a  retiré  du  feu  le  canon  de  fusil  avec  la  barre  dedans  et  laissé 
le  tout  se  refroidir  complètement  à  l'air. 

Quelques  jours  après,  cette  barre,  dont  la  structure  pouvait 
être  alors  regardée  comme  régulière,  a  été  aimantée  avec  des 
aimants  plus  puissants  qu§  ceux  dont  j'ai  parlé  en  premier  lieu. 
Inclinés  de  20"^  sur  la  barre,  ils  l'ont  aimantée,  autant  que  pos- 
sible, après  10  frictions.  Cotte  barre  faisait  alors,  sous  l'in- 
fluence de  la  terre,  10  oscillations  en  1 13''.  Le  lendemain  et  le 
surlendemain,  elle  a  donné  le  même  chiffre.  Son  état  magné- 
tique a  été  alors  déterminé  avec  la  petite  aiguille  qui  donnait 
40  oscillations  en  90".  Voici  les  résultats  de  cette  première 
expérience  : 


Distance 

à  rextrémitp 

australe. 

Durée  de  40 
oscillations. 

Intonsitcs 

déduites 

des  nomitres 

précédents. 

Quotients 

do  chaque 

iulensilo  parla 

prècédonte. 

Intensités 
calculons 
avec  0,77. 

Excès 
du  calcul. 

0 
1 
2 
3 
i 
5 
6 
7 
8 
9 
10 

79 
89 
100 
114 
130 
146 
162 
180 
198 

232 
250 
262 
284 
296 
304 

87,484 
67.954 
52,860 
39,560 
29,327 
22,177 
17,184 
13,010 
9,939 

5,942 
4,466 
3,641 
2,390 
1,941 
1,495 

0.776 
0.778 
0,749 
0.742 
0,757 
0,774 
0,756 
0,764 

147,3 

87,48 
07,36 
51,87 
39,94 
80.75 
23.68 
18,23 
14.04 
10.78 

6,39 
3.79 
2,25 
1,33 
0.8 

H 

1-0,00 

-  0,59 

-  0.99 

-  0.38 

-  1.43 

-  1.50 

-  1.05 

-  1.03 
-0,84 

11 

«2 

13 

14 

15 

10 

17 

18 

19 

20       ^ 

21 

22 

sa 

MoYcnuo, 
0,762 

• 

+  0.45 

-  0,67 
-1:39 

-  1.06 

-  1.1 

Ces  chiffres  ne  présentent  rien  de  particulier,  si  ce  n'est  une 


—    489    — 

nouvelle  confirmation  de  la  loi  de  la  progression.  En  agitant  la 
barre  aimantée  et  surtout  en  la  frappant  contre  un  corps  résis-. 
tant,  son  magnétisme  diminue,  et  après  quelques  percussions, 
elle  met  à  faire  \0  oscillations  425''  au  lieu  de  413.  En  déter- 
minant son  état  magnétique,  on  trouve  : 


Distança 
à  l'extrémité 

Durée  de  34 
oscillations. 

Intensités 
déduites 
des  chiffras 

Quotients 

de  chaque 

intensité  parla 

Intensités 
falmlées 

Excès 
du  calcul. 

australe. 

précédents. 

précédente. 

avec  0,79. 

0 

1 

' 

109,4 

76 

C7.8 

r- 

69.24 

4-  0.00 

3 

84 

54,702 

54.70 

4 

93 

43.843 

0.801 

43,21 

—  0.63 

5 

104 

34,295 

0,781 

34.14 

—  0.06 

6 

116 

26.691 

0.781 

26.86 

+  0.17 

1 

127 

21.542 

0.806 

21.22 

-  0,32 

8 

140 

16,978 

0.Î80 

16.75 

—  0,23 

9 

154 

13,970 

0.782 

13,23 

—  0,05 

10 

168 

10,488 

0.764 

10.45 

-  0.03 

11 

182 

8.316 

0,792 

8.26 

-  0.05 

12 

200 

6,154 

Moyenne, 
0.787 

6,52 

+  0,37 

13 

208 

5.354 

5.14 

-  0.21 

14 

212 

5,043 

4,06 

—  0,98 

15 

222 

4.196 

3.20 

—  1,00 

16 

230 

3.518 

2.52 

—  1.00 

17 

240 

2.975 

1.98 

—  0.99 

18 

246 

2.622 

1.56 

—  1,06 

19 

258 

1,991 

1,23 

—  0.76 

20 

272 

1.375 

21 

282 

0,994 

22 

304 

0,252 

Si  Ton  continue  de  frapper  cette  barre,  son  magnétisme  di- 
minue toujours  et  bientôt  elle  exige  440"  pour  faire  40  oscilla- 
tions. Son  état  magnétique  est  alors  le  suivant  : 


Distance 

à  rentrerai  té 

australe. 

Durée  de  30 
oscillations. 

Intensités 

déduites 

dos  chiffres 

précédents. 

Quotients 

de  chaque 

intensité  par  la 

précédente. 

Intensités 

calculées 

.    avec  0,85. 

Excès 
du  calcul. 

0 

1 
2 

63,4 

80 

45.875 

45.88 

4-  0,00 

3 

86 

39.056 

0.851 

39,00 

--  0.06 

4 

91 

34,365 

0.881 

33.15 

—  1.21 

5 

97 

29,660 

0.862 

28.18 

—  1,4S 

6 

103 

25.770 

0.867 

23,95 

-  1.82 

7 

111 

21,526 

0,834 

20,36 

—  1.16 

8 

119 

18.092 

0,841 

17.32 

-  0.77 

9 

128 

15.018 

0.834 

14.74 

—  0.27 

lo 

11 

136 

12,853 

0,857 

12,50 

—  0.35 

148 

10  036 

Moyenne, 
0,853 

10.60 

- 

-  u.z* 

12 

162 

7.593 

9.01 

- 

-  1.42 

13 

174 

5,942 

7,65 

- 

-1.71 

14 

180 

5250 

6.50 

« 

.1,25 

15 

186 

4.602 

6,52 

- 

.  U,9 

16 

191 

4,134 

4,67 

-1 

t-0«55 

-  m  — 

Bu  continiiant  encore  la  .percussion ,  le  magnétisme  tombe  è 
460''  pour  40  oscillations,  et  Tétai  magnétique  est  représenté 
comme  il  suit  : 


Distance 

à  rntrémité 

«astrale. 

Dorée  de  16 
oseillaaons. 

Intensités 

déduites 

des  chiffres 

précédents. 

Oootients 

de  chaque 

intensité,  paru 

précédente. 

Intensités 
ealoolées 
arec  0,875. 

Excès 
do  calcul. 

0 
1 

43,4 

2 

80 

33,275 

33,28 

+  0.00 

3 

84 

29,735 

0,893 

29,11 

-0,62 

4 

88 

26.650 

0.897 

25.47 

-  1.18 

5 

03 

23,373 

0.877 

22.31 

-  1.06 

a 

98 

20.595 

0.880 

19,51 

-  1.08 

7 

104 

17,750 

0J861 

17.06 

—  0.69 

0 

110 

15.357 

0.864 

14.93 

-0,42 

8 

116 

13,340 

0.864 

13.06 

—  0.28 

10 

122 

11,557 

0.864 

11.43 

-  0.12 

11 

130 

9,650 

Moyenne, 
0,876 

10.00 

+  0,35 

12 

138 

8.019 

8.75 

-  -  0.73 

13 

146 

6,656 

7.66 

+  MI 

14 

152 

6.70 

15 

156 

5,86 

16 

168 

3.862 

5,13 

+  1.27 

17 

172      ~ 

3.476 

4.38 

-  -  0,90 

18 

180 

2.750 

3.83 

--  1,08 

19 

188 

2,139 

3,35 

+  1.41 

Enfin,  on  peut,  par  ragitation  et  la  percussion,  amener  cette 
barre  à  mettre  242"  pour  faire  40  oscillations.  Mais  alors  on 
est  arrivé  à  la  limite  ou  à  la  saturation,  comme  on  dit,  et  en 
continuant  do  la  frapper,  son  magnétisme  ne  varie  plus.  Dans 
ce  cas,  l'état  magnétique  est  le  suivant  :  . 


Distance 

à  Pextrémité 

australe. 

Intensités 

Quotients 

Durée  de  90 

déduites 

de  chaque 

oscillations. 

des  chiffres 

intitnsl té  parla 

précédents. 

précédente. 

a 
I 

2 

84 

15,64184 

3 

86 

14.71025 

0.943 

4 

88 

13.85493 

0.936 

5 

90 

13.01889 

0,939 

6 

93 

11,89100 

0.915 

7 

96 

10,87500 

0.914 

8 

99 

9.93942 

0.912 

9 

102 

9,07976 

0,917 

10 

106 

8.06424 

0.888 

11 

109 

7.37201 

0.912 

12 

112 

6,72041 

0.912 

13 

14 

—    49<     — 

Ces  ex|>éri6nces  nous  montrent  que,  dans  une  même  barre 
d*acior  poss(^dant  toujours  la  même  force  coôrcitive  et  restant 
complètement  identique  à  elle-même,  la  valeur  de  (t  et  par 
suite  la  position  du  pôle  varie  avec  le  degré  de  magnétisme 
qu'elle  possède.  Ainsi  on  a  : 


Durée  de  10 
oscilUtioDs. 


Intensité  de  la 
première 
trancJie. 


Valear 

moyenne 

de  lA. 


Distance 

dn  pôle 

4  reitrémité. 


ar 


^25" 


UO" 


160" 


2iâ" 


Dans  le  premier  cas. 
U7,S     I     0,765    I    B%68 

Dans  le  second, 
109,4-    I     0,7tt7    I     4M8 
Dans  le  troisième. 

63,4     I     0,853     1    6%70 
Dans  le  quatrième. 

43,4  1    0,875    I     6S57 
Dans  le  cinquième. 

47,50  I     0,914     I     8%15 


Los*distances  du  pôle  à  Textrémité  ont  été  calculées,  dans  les 

deux  premiers  cas,  avec  la  formule — - — j-  qui  est,  comme 

nous  Tavons  vu,  suffisante  dans  ces  conditions.  Dans  la  troi- 
sième et  quatrième  expérience,  la  valeur  de  \^  étant  uo  peu  plus 


-Iv-'- 


log'V' 


forte  que  0,8,  je  me  suis  servi  de  la  foftnulo  a?,  = ^ 

et  enfin  dans  la  cinquième  et  dernière,  eu  égard  à  la  grande 
valeur  de  ti.  il  était  nécessaire  d'employer  la  formule  complète 

1    —  PL** 


En  Regardant  le  tableau  précédent,  nous  voyons  que  les  pôles 
d'un  aimant  se  rapprochent  de  \Ams  en  plus  de  ses  extrémités 
au  fur  et  a  mesure  que  s'accroît  son  magnétisme-  et  qu'ils  s'en 


—  «M  — 
éloignent  dans  le  cas  contraire.  Par  conséquent,  la  courbe  des 
intensités,  tout  en  représentant  toujours  une  progression  géo- 
métrique devra  aussi  se  modifier  avec  la  quantité  de  fluide  ré- 
pandue dans  Taimant.  C'est  ce  que  j*ai  voulu  montrer  dans  la 
figure  (4)  dont  les  courbes  représentent  les  cinq  états  magné- 
tiques précédent.  On  y  voit  que  les  ordonnées  décroissent  d*au' 
tant  plus  rapidement  que  la  première  est  plus  élevée,  et  une 
particularité  à  signaler,  c'est  qu'une  quelconque  de  ces  courbes 
coupe  toujours  toutes  celles  qui  représentent  un  état  magnétique 
plus  faible.  Le  magnétisme  augmente  donc,  dans  les  parties 
moyennes  du  barreau,  quand  il  diminue  aux  extrémités,  abso- 
lument comme  si  là  quantité  de  fluide  restant  à  peu  près  la 
môme,  une  portion  plus  ou  moins  grande  était  transportée,  par 
Taimantation  ou  la  percussion,  d'un  de  ces  points  à  l'autre  de 
Taimant. 

Une  autre  observation,  c'est  que  si,  dans  un  aimant  dont  le 
magnétisme  augmente  progressivement,  le  pôle  se  rapproche 
de  plus  en  plus  de  l'extrémité  jusqu'à  se  confondre  avec  elle,  il 
ne  peut  pas  s'en  éloigner  indéfiniment  au  fur  et  à  mesure  que 
le  magnétisme  diminue.  Car,  quelque  faible  que  soit  l'aimanta- 
tion, l'aire  delà  courbe  des  intensités  est  toujours  plus  petite 
que  la  surface  du  triangle  formée  en  joignant  le  sommet  do  la 
première  ordonnée  au  milieu  du  barreau.  Par  conséquent,  la 
distance  du  pôle  à  l'extrémité  ne  dr^passera  jamais  le  tiers  do  la 
demi-longueur  de  ce  barreau,  mais  suivant  le  magnétisme  pos- 
sédé par  l'aimant,  il  pourra  se  trouver  dans  un  point  quelconque 
de  cette  étendue. 

En  voyant  la  valeur  de  f*  changer  avec  celle  de  la  première 
ordonnée,  il  est  naturel  de  chercher  suivant  quelles  lois  se  pro- 
duisent ces  variations.  Pour  cela  il  faut  d'abord  être  certain  de 
l'exactitude  de  cette  première  ordonnée ,  et,  comme  je  l'ai  dit, 
la  distance  de  l'aiguille  au  barreau  ayant  varié  quelquefois  de 
deux  ou  trois  millimètres,  il  pourrait  se  faire  que  les  intensités 
inscrites  dans  le  tableau  précédent  ne -fussent  point  comparables 
entre  elles  et  ne  pussent  par  conséquent  conduire  au  résultat 
désiré. 

Mais  nous  avon?  un  moyen  de  nous  assurer  de  leur  exactitude 
etd'obtenir  leurs  véritables  valeurs,  si  les  chiffres  donnés  plus 
haut  no'le^  représentent  pas. 


—    493    — 
M.  Biot,  dans  son  ouvrage  {vol.  3,  p.  107),  doone  la  formule 

^^-Tc'fttog'lt    ^^ l' 


dans  laquelle  B  est  proportionnel  à  rintonsitô  de  la  première 
tranche.  Comme  toutes  les  autres  quantités  sont  des  constantes 
ou  des  quantités  connues,  nous  pouvons  tirer  de  là  la  valeur  de 
B  qui  sera  proportionnelle  à  celle  que  nous  cherchons. 
ja"  étant  négligeable,  la  formule  devient 

^  T 


log'ii. 

En  remplaçant  chacune  des  lettres  par  sa  valeur  respective, 
nous  aurons  pour  le  premier  état  magnétique 

_  ir«ft       -0.2715035  (25)'      _-'h        .g.,. 

"'  3H^       (<i,2)'       ><  25-3,68 -3H^^''^^^^'- 

Pour  les  états  suivants,  on  trouvera  de  la  même  manière  : 

B,  =  ^  X  6,6635 
B,  =  -^XM520 

B,=  :^X  2,3616. 

Or,  les  premières  intensités  trouvées  par  l'expérience  sont 

147  3 

147,378  et  109,4  dont  le  rapport  est— ^j  =  1,356. 

Les  deux  premières  intensités  données  par  cette  dernière 
.        ,  B,       1,55831  _  .  „_ 

formule  sont -  =  ;i^^i^^ôÎ9  =  *'^^*- 

Pour  les  deux  intensités  suivantes  tirées  do  rexpérience,  on  a 

~  =  1 ,46,  et  celles  de  la  formule  —  =  ^^^  =  i  ,44. 

Cet  accord  est  assez  grand  pour  prouver  l'exactitude  du 
moyen  employé  précédemment  pour  la  détermination  de.  la 


^    494    - 
première' ordodD^é  ot  nous  permettre  de  compter  sur  les  nom- 
bres obtenus  par  l'un  ou  par  Tautre  procédé. 

Si  nous  prônons  maintenant  les  intensités  données  par  la  for- 
mule qui,  pour  les  raisons  exposées  plus  haut,  sont  les  plus 
exactes  ot  que  nous  les  comparions  aux  valeurs  correspondantes 
de  |i,  nous  trouvons  que  les  logarithmes  de  \i  sont  sensiblement 
proportionnels  aux  racines  carrées  de  ces  intensités.  Ainsi,  pour 
lés  deux  premières,  on  a  : 


yn49<9     V  • 

Log  0,762  _  —  0,4180450  ^ 

Log  0,787  ~  —  0,1040253  —  '"»"• 


Pour  les  doux  suivantes 

/66635 
46520 


V^^ 


=  i/M4  =  4,20 


Log  0,853  _  —  0,0690510  _ 
Log  0,875  ~  —  0,0579919  "~    '        ' 
Enfin,  comparant  la  première  et  la  dernière  intensité 


n/ 


155831 
23646 


=  y/6,6030  =2,56 


Log  0,762  ^  —  0,1180450    __  ^  m- 
®    Log  0,900       —  0,04575749         ' 
Les  différences  sont  aussi  faibles  qu'elles  peuvent  Tôtre,  et  il 
est  permis  de  poser 

/a        Log  |i. 


s/t' 


A'       Log  |i.' 

A  et  A*  étant  les  valeurs  de  la  première  ordonnée  pour  deux 
états-  magnétiques  différents  du  même  aimant  dont|<.  et  v-*  sont 
les  raisons  dos  deux  progressions. 

Dans  le  cas  oîi  la  longueur  de  Taimant  est  un  peu  grande  et 
siM  lifliagnétisme  considérable,  nous  avons  vu  que  la  distancé  du 

\ 
pôle  à- l'extrémité  est  égale  à —  - — —.  Elle  est, -par  conséquent, 

éto 'raison  mverse  de  la  racine  carrée  de  Tintensité  de  la  pre- 
tnièi'e'tranehe.  C'est  ce 'que  Ton  remarque,  en  effets  dans  les 


-  m  — 

quatre  premiers  états  que  nous  avons  étudiés  précédemment; 
cola  n*a  pas  lieu  pour  le  cinquième ,  parce  que  la  barre  n*y  a 
plus  alors  une  longueur  suflisante  pour  la  valeur  de  [»-. 


s/ 

s/ 


<o5831       ,  .^      4,18       ,  ., 


66635       ,  ^„      6,57       .  ,^ 


155821        ,  „,      6,57       .  „„ 

Ainsi,  dans  les  aimants  oîi  se  vérifie  la  loi  de  la  progression 
géométrique,  la  distance  du  pôle  à  l'exlrcmité  est  en  raison 
inverse  de  la  racine  carrée  de  la  première  intensité. 

Toutefois,  celte  loi  qui  me  paraît  assez  exacte  pour  des  bar- 
reaux préparés  comme  le  précédent,  serait  probablement  diffé- 
rente si  la  force  coërcitive  venait  à  changer.  Nous  avons  vu,  en 
effet,  la  grande  influence  de  Tétat  moléculaire  sur  la  loi  de 
décroissance  des  ordonnées,  et 'cette  dernière  sera  toujours 
modifiée  par  une  variation  survenue  dans  la  structure  de  Tai- 
mant. 

C'est,  du  reste,  une  question  que  j'aurai  Toccasion  d'examiner 
dans  un  prochain  mémoire. 

Mais,  dès  à  présent,  nous  voyons  qu'en  prenant  des  aimants 
semblables  au  précédent,  on  aura 

LogV'  =  k  v/J,  d'oïl  v=  <0^^  =  K^^ 
et  la  formule  de  M.  Biot  deviendra 

dans  laquelle  K  ne  dépend  plus  que  de  l'épaisseur  du  barreau. 


\l 


-I 


■'  / 


/ 


OUELQUES  OBSEMATIONS  il 

SUR  L'OUVRAGE  DE  U.  LE  UEUTENANT-COLONEL  SARRSTTE 

tNTlTOLÉ 

Guerres  d^Àrioviste  contre  les  Gaulois  et  conPre  César, 
Par  M.  A.  QUIQUEREZ 

Ancien  Préfet  de  Delémont  (Suisse). 
•éanee  du  flfl  Jais  tM4  (^). 


Le  champ  de  bataille  oii  César  a  défait  Ârioviste  a  déjà  doDi^ 
lieu  à  tant  de  dissertations  contradictoires ,  qu*il  serait  bien  té- 
méraire de  chercher  à  les  réfuter  chacune  en  particulier.  Nous 
n'avons  osé  le  faire,  en  4862,  lorsque  nous  avons  publié  le 
résultat  de  nos  recherches  à  ce  sujet  (').  Depuis  lors  encore  on 
a  émis  de  nouvelles  opinions,  dont  quelques-unes,  peu  appro- 
fondies ,  ne  peuvent  soutenir  la  discussion  ;  celle  de  M.  Léoq 
Fallue  nous  a  paru  trop  en  dehors  du  texte  des  Commentaires 
de  César,  et  enfin  M.  le  colonel  Sarrette  vient  de  publier  un 
mémoire  qui  mérite  un  examen  sérieux  ('). 

Sous  bien  des  rapports  son  opinion,  basée  sur  une  étude 
approfondie  de  César  et  sur  celle  de  la  contrée  où  a  dû  se 
passer  l'événement,  milite  singulièrement  en  sa  faveur;  cepen- 
dant quelques  passages  de  son  mémoire ,  comme  les  points  de 

(^)  En  raison  de  l'intérêt  d'actualité  qui  s'attache  aux  guestions  relatives 
à  la  conquête  des  Gaules  par  César,. la  Société  d'Emulation  du  Doubs 
avait  ouvert  son  volume  do  1863  à  la  savante  dissertation  de  M.  le  colonel 
Sarrette.  bien  que  ce  travail  ne  lui  eût  été  présenté  qu'au  début  de  l'année 
1864.  Elle  croit  devoir,  par  un  motif  d'impartialité  facile  à  comprendre, 
accorder  un  semblable  tour  de  faveur  aux  intéressantes  observations  de 
M.  Quiquerez,  heureuse  qu'elle  est  de  fournir  une  lice  à  deux  jouteurs 
d'un  si  haut  mérite.  {Note  du  conseil  d'administration  de  la  Société,) 

{*)  Le  Mont-Teirihle,  avec  une  notice  historique  sur  les  établissements  ro- 
mains dans  le  Jura  bem(yU,  Porrentrûy,  1862,  in-S». 

(')  Guerres  d* Arioviste  contre  les  Gaulois  et  contre  César,  dans  les  Mém. 
de  la  Société  d'BmuUaion  du  Bouts,  8«  série,  t.  YIII  (1863),  pp.  73-147. 

15 


départ  de  César  et  d*Arioviste,  fournissent  matière  à  contro- 
verse, car  selon  qu'on  les  place  diversemetit,  ils  iiofinént  des 
conséquences  qui  peuvent  modifier  complètement  la  question. 

Après  la  défaite  des  Helvètes  par  César,  à  dix-huit  mille  pas 
àe  «éibrâotd  on  dans  lèe  «nvil^ns  d'Autiki ,  les  tatocù^  fbtf- 
chèrent  toute  la  nuit  et  arrivèrent  au  pays  des  Lingons  le  qua- 
trième jour,  tandisque  César  fut  obligé  de  rester  trois  jours  sur 
le  champ  de  bataille  pour  ftiire  soigner  \^  blessés  et  ensevelir 
les  morts  (cap.  x&vij.  Ce  n'est  qu'après ^w  délai  qu*il  put  se 
mettre  à  la  poursuite  des  fuyards  avec  toute  son  armée  et  qu*il 
les  atteignit. 

César  avait  doQC  dû,  quitter  lesenYirop«4*Autun  et  arriver  au 
pays  des  Lingons.  Le  point  oli  il  rencontre  les  Helvètes  en  fuite 
ne  peut  donc  être  Autun,  mais  un  lieu  distant  de  quatre  journées 
de  marche  d'une  armée  en  fuite,  faisant  vers  le  nord  autant  de 
chemin  que  possible  pour  échapper  aux  vainqueurs.  Ifijpàys 
des  Lingons,  au  point  le  plus  rapproché  du  champ  de  bataillèt 
e^t  à  30  ou  ^  lieues,  entre  Langres  et  ChâtiUon^sur-Seiiiet, 
c'est-à-dire  précisément  à  la  distance  que  pouvait  atteindre 
une  armée  défaite  et  qui  devait  ralentir  sa  course  à  mesura  qUe 
la  longueur  de  la  route  accroissait  la  fatigue. 

Ce  n'est  qu'après  que  César*  eût  rejoint  «les  Helvètesi  au  payii 
dQS  Lingons /eo  postquam  Cœsaf  pervenit,  cap»  xxvii]>  qu*ti 
imposa  de  dures  conditions  aux  vaincus.  Bien  dans  ce  texte  des 
Commentaires  ne  fait  présumer  que  César  ait  alors  rétrogradé 
vers  Âutun;  au  contraire,  tout  indique  que  ce  fut  au  lieu  même 
oU  il  était  arrivé  qu'il  reçut  les  députés  des' Gaulesi,  qu'il  les 
autorisai  assembler  les  délégués  des  eités  gauloises  dans  tuji 
lieu  non  désigné,  mais  non  pas  oh  il  était,  et  qu'aprè$  rassenh* 
blée,  ces  mêmes  députés  revinrent  kouver  César  pour  lui  <u>a^ 
fier  leur  positiop  relativement^  Arioviste  :  €  Eoconcilio  dimiéso, 
iidem  principes  dvitatum,  qui  ante  fuetant  ad  Ccesarefn^  re^ 
vert0rmt  (cap.  xxxi).  » 

C'est  donc  à  tort  que  M.  le  colondi  Sarrette  place  à  Autuift  te 
lieu  ôh  César  reçut  les  députés  des  Gaules,  puisqu'il  dôVail'ôtrt 
à  la  hauteur  de  Langres.  Ou  point  oU  i]  se  trouyaiA  aIors.|''W 
i>rooonsul  envoya  tMicee^sivemeilt  deux  députatioUls  à  AWoviate, 
et  il  y  alteudit  les  réponses  ^  roi  germain,  th  aussi  II  ÏQÇtit 
Tavl^  c^s  dép^té9  A^  Ë^^Ue^  et  d«s  Trévijir^  {o^  ^^viiij  ,.«1^ 


-^-  1»  -»- 

pmmisfti  aon^Wfl^  4^  ^  BArude»  ravageaitiiileiir:»  t^rn^s». 
ebleftisecond^t  qa^^centrtrtbqS',4e  Suèvqs  mena^dient  d^  passée 
1q  BMD,  naitucellfiment  daos.le  voisinage  du  paya  df^  Trêves. 

M^  le*colocielS«ffFette  estime. que  les  Haru()es  ravageai«it  la 
pwrtie  septentrionale. du  territoire  des  Edueps,,  ce  qi|i»  en  effpt, 
awttitpU'iiroir' lieu  jusqu'à, un  certain  point,  »  César  était  ijesté. 
à.AiiUm;  mais  ou;  vient  de  voir  qu*il  était  che^s  les  LiQgon  et 
par  eonséquentr tout; ècdté d» territoire  indiqué comipa^.^vabi: 
pat  1^  H&rudes. 

Ce  furent  ces  nouvelles  qui  engagèrent  CSés^r.^.marchecdoi 
suite  cem^Q  Arioviste,  avant  Tarrivée  des  Suèves  annoncés  par 
les  dépu^  de  Trêves.  Le  point  de  départ  dp  proconsul  n'était 
pas  Autun,  niais  à  vingt  ou  vingt^cinq  lieues  au  nord  de  ce  point, 
dans  le  pays  de  Langres.  Le  texte  et  la. carte  de  M.  Sarrette  sont 
dopjc  en  contradiction. évidente  avec  les  termes  du  chapitre  xxvii 
des:  GommentairêSt 

VL  Sarrette  place  ensuite  la  contréo  oh  régnait  Afiovistp 
a^ant  soi»  entrée  dans,  les  Craules,  sur  la  rive  droite  du  Rhin, 
didpuis  la  hauteur  dp  pays  des.Rauraques  jusqu'à,  celle  des  Mér 
dioQ^atrices.  Mais  ce  dernier  peuple  habitait  au  de^  des  Vosges» 
comme  on  peut  la  voir  sur  les  excellentes  cartes  de  M.  Max.  de 
Eing  et  sur  celle  des  Gaules  au  temps;  de  Gésar.  U  fait  sor:tir 
Arioviste  de  la  Grermanie,  en  passant  le  Rhin  dans  le  pays  des 
^uraques,  entre  B41e  ei  Huningne.  Mais  ce^  chef  germain  était. 
Suèv^^,  comme  le  dit  César  (  lib.  I,  cap.  Lni)  :  a  Dutc^i  fw^runti 
ii.H(9i?is^i  naores^,  :  ima  Suem  natione,  quam  domo  ucum  adn 
(lMx$7iiUj^  Qltera  Noriça,  régis  Vo(»onis  soror,  quam  in  Gallior 
durerai,  a,  fraire  mi$gam.  »  Les.  Suèves  habitaient  la  contrée, 
^tre  le  Weser  et  le  RMn,  au  nord  de  May^ace,  et  arrivant  tout 
QUf  plus  à  pouvoir  passer  le  grand  fleuve  vers  le  pays  de  Trêves. 

C'est  de  1^  qne  venait  Arioviste ,  appelé-  par  les  Gauloi^i 
9t  ainenant  avec  lui  ss^  femme  et  un  corpsde  troupe  de  sa  nation. 
Ce  corps,  forma,  ensuite  le  noyau  de  son  armée,  à  laquelle  s'adr. 
joignirent  sucoessi^emM[kt  diverses  tribus  germaines  composées» 
4'honimes  aventureux  qui  ne  demandaient  pas  mieux  que  de, 
cuivre  un  chef  courageux  pouvant  leur  donner  des  terres  sur  la. 
rive  gauche  du  Rhin. 

La  renommée  qu'acqujt.  ce.  chef  lui  fit  obt^niv  la  scçurdu  roi 
Yo(Hon.¥êgf9ai|t  mr  ta  Norique,  bien  loin  dj9  p^^s  defi^  Suêi^es  ^ 


—  200  — 
de  la  Séquanie  rhénane,  de  même  que  son  année  se  reufef^a  ' 
de  tribus  d*Harudes  habitant,  sur  le  haut  Danube,  la  contrée 
entre  Dietfurt  et  Altstadt ,  de  Marcomans  sortis  de  la  Bohême, 
de  Triboques,  de  Yangions,  de  Némètes  occupant  la  rive  droite 
du  Rhin,  en  face  de  la  basse  Alsace,  jusque  vers  Majence  et 
ayant  probablement  déjà  franchi  le  fleuve  sur  quelques  pointa 
(Cartes  de  M.  M.  de  Ring  et  des  Gaules  au  temps  de  César). 
Chacun  de  ces  peuples  dut  chercher  à  s'établir  dans  la  Séquanie 
rhénane,  et  à  y  vivre  séparé,  selon  leur  usage  et  pour  la  com- 
modité de  leur  subsistance. 

Il  est  facile  de  reconnaître  ce  dernier  fait  par  les  termes 
mêmes  d'Arioviste,  rapportés  au  chapitre  xxxiv  de  César,  lors- 
qu'il dit  qu'il  h' était  pas  facile  de  réunir  son  armée.    • 

H.  Sarrette  avance  que  les  Harudes  occupèrent  la  partie  de 
la  frontière  des  Eduens  la  plus  rapprochée  du  lieu  d'oU  ils  ve- 
naient, et  cette  frontière,  selon  lui,  était  la  partie  la  plus  septen* 
trionale  du  pays  des  Eduens.  Mais  les  Harudes,  venant  du  haut 
Danube,  avaient  dû  passer  le  Rhin  à  la  hauteur  du  pays  des 
Rauraques,  et  ils  ne  pouvaient  être  au  nord  du  territoire  éduen, 
oh  se  trouvait  César  avec  son  armée,  à  l'instant  oh  les  députés 
eduens  l'informèrent  des  ravages  commis  par  ce  peuple. 

Au  moment  oU  la  guerre  allait  s'engager  entre  les  Romains 
et  les  Germains,  M.  Sarrette  place  le  quartier  général  d'Ario- 
viste à  Bâle  et  celui  de  César  à  Autun.  Le  premier  se  serait 
ainsi  trouvé  à  l'extrémité  sud-sud-est  du  territoire  qu'il  occupait 
dans  la  Séquanie,  au  point  le  plus  éloigné  des  secours  qu'il 
attendait  de  sa  propre  nation ,  des  Suèves.  Comme  durant  les 
négociations  infructueuses,  son  armée  n'était  pas  encore  réunie, 
il  avait  donc  dû  la  faire  arriver  vers  Bâle,  à  travers  toute  la 
haute  Alsace ,  pour  se  porter  ensuite  sur  Besançon  par  la  voie 
la  plus  courte.  Or,  comme  César  ne  pouvait  être  à  Autun,  mais 
bien  au  pays  de  Langres ,  la  marche  des  armées ,  telle  qu'elle 
est  indiquée  par  M.  Sarrette ,  ne  peut  plus  s'expliquer.  Elle 
serait  fondée,  si  César  était  parti  d' Autun,  tandis  que,  sortant 
de  chez  les  Lingons,  il  devait,  pour  s'avancer  vers  la  Séquanie 
rhénane,  passer  par  Vesoul  et  Belfort,  ou  par  Vesoul,  Villersexel 
et  MoDtbéliard. 

C'est  après  -trois  jours  de  marche  dans  l'une  ou  l'autre  de 
ces  directions,  que  le  proconsul  apprit  qu'Arioviste  menaçait  de 


—    20«    — 
s^emparer  de  B^mçon  et  qu*il  était  iéjà  à  trois  jours  de  marobe' 
de  ses  frontières. 

Les  Germains  s'étaient  donc  concentrés  vers  le  Jura  et  nulle- 
ment au  pied  des  Vosges,  vers  Bolfort;  car,  dans  ce  dernier  cas,-' 
César  n'aurait  pas  eu  besoin  de  marcher  rapidement  sur  Be-* 
sançon  pour  prévenir  Arioviste,  puisqu'il  l'aurait  rencontré- 
bientôt  en  continuant  sa  route. 

C'est  cette  circonstance  qui  nous  a  toujours  fait  penser  que 
les  Germains  longeaient  la  base  du  Jura  en  s'avançant  vers 
Besançon,  et  que  dès  lors  César,  parti  de  chez  les  Lingons  dans 
le  but  de  rencontrer  Iqs  Germains  dans  la  Séquanie  rhénane, 
fut  détourné  de  sa  route  et  obligé  d'obliquer  à  droite  pour 
arriver  à  Besançon  avant  eux.  Les  trois  jours  de  marche  que 
venaient  de  faire  les  Romains  devaient  les  placer  vers  Vesoul, 
et  c'est  de  là  que  nous  pensons  qu'ils  se  détournèrent  pour 
atteindre  Besançon  à  marche  forcée. 

La  différence  très  importante  qui  existe  entre  le  point  de  dé- 
part de  César  depuis  Autun,  ou  bi^i  depuis  le  pays  de  Langres» 
selon  le  sens  des  Commentaires,  nous  paraît  un  point  capital 
qui  change  complètement  la  direction  que  devaient  suivre  les 
deux  armées.  Nous  croyons  que  durant  les  négociations  infruo-' 
tueuses,  Arioviste  n'était  pas  près  de  Bâle,  c'est-à-dire  à  un 
point  aussi  éloigné  du  centre  de  ses  tribus  qui  se  trouvaient 
dispersées  dans  la  Séquanie  rhénane,  mais  qu'il  avait  son  quar* 
tier-général  dans  un  lieu  mieux  choisi  pour  pouvoir  concentrer 
son  armée,  qu'il  y  procéda  aussitôt  les  négociations  rompues, 
avec  toute  la  rapidité  qu'une  telle  opération  pouvait  permettre, 
et  qu'il  se  trouva  prêt  à  partir  en  même  temps  que  César,  puis- 
qu'il y  avait  trois  jours  que  celui-ci  marchait  à  la  rencontre  des 
Germains,  lorsqu'il  apprit  que  depuis  un  même  laps  de  temps 
Arioviste  s'avançait  également  dans  le  but  de  s'emparer  de 
Besançon. 

L'occupation  de  cette  place  par  les  Romains  obligea ,  selon 
M.  Sarrette,  le  roi  Arioviste  à  changer  de  direction,  à  rétrograder 
et  à  se  porter  sur  la  droite  pour  occuper  le  point  stratégique  de 
Belfort.  Mais  alors  nous  ne  pouvons  nous  expliquer  quelle  de- 
vait être  sa  position,  en  le  supposant  parti  des  environs  de  Bâle 
depuis  trois  jours,  ayant  encore  marché  durant  le  temps  que 
César  employa  jour  et  nuit  pour  atteindre  Besançon  et  pendant 


ville. 

Il:gr)  a  dMWBB  pobto  olmiifs.  qu'wi  ne  piaut  txpUquft  en^MÎ* 
T^b ]0 iiémom  de  BL  Safrette.et  qwi  nooa  paiÂisseiili m; qobi*. 
tFâdictitm  avAole.  texte -de  Céaar. 

Noua  aUona  MtueUaaiiaiit  pa3aar  à<uiM  autre  aét  ie^  é'obaaifiiin^ 
tiens. 

César  ealàBesançen;  le&  dvrmmmt.  aakm  H«  Sarrette.»  à 
BalfortiL  1.6a  Komaias:  oraigoenti  de  s'^joga^nr.  daoa  im:  pe^si  qdiN' 
vert  pouv  marobef  k  l'ettDemi(  i4(»;  font  diOD0  tUi  détour  dA  quarH 
rente  mille  pae»  afia  de  ne  aVAnear  qu'en  pcgFa  déeeniviff^ 
lâ'auleus  que  neua  auidjcsona. aivanee  qu»  cadélDur-ft 4A  avoii' 
lieu  sut!  la  gauche»  par  le  bassin  supérimir  de  la  Saèoe,,d|i  aMà 
de  VeaouLet  de  Lure,  AVf^^t  dféviter  k  vallée  d«  Doubs*  G^aa^ 
i^mt  aÂnar  repris  une  doa  routée  qu'il  avait  dCt  suivre-ea  yonaufc 
du  pays  des  Liogons  et  il  se  serait  tor^  écarté;  sur  la  gmfiifk. 
sans  moltf  sutOsaut»  puisque,  entre  les encaissemeutadu  P(^s 
qu'il.d^vaii  éviter  et  la^Satee^  ^'ou/vre  lu  yaUi^  de  VOgnop  quii,, 
<)efteai.  étçÂlt.  alwst  débitée  et(  pourvue,  de  roc^tess.  Tous  cea  ipuur» 
veaieqU  tropf  au  oord  nous  parussent,  eontrairea  au  aeua  dea^ 
CUmmmUiif^,  iodiquant  plutôt  la  mardie  dea  GerotMiusy  eii: 
^'appuyasdtauJnra,  pour  atteindre  plusrlôtBesajifQai  qaarebequi! 
^v^t  obligé  César  de  dévier  de  sa  vpute  en  venant  é^  pay^  doi 
Lapgrea  et  d'iualiner  sur  sa  droite  ou  vera  la  Jura  pour  siemr 
pyai^eir  de  Bieaao/Qou  m^euaqéipar  uu:  ennemi;  k»ugeanilpJ(ura.  ah 
nwpasrl^s  Vofigea*. 

Cette:  difféifence  daqs  le  point  dO'  départ  primitif  de&.d^ivti 
auméosej^  avi^tout  de  celle,  de-  César^.  iufliue ,  à;  notre  avis«  sur. 
toMa iea mouve^enteet opéraitiona subséquentes  :  aussi, n^  sui^ 
\rctnsrruqus  pas  plus  Ipin  Ips  di^&çrtation&  ti;è$  savantea  ettr^ 
atjliachaQtes.  de  Uv  le,  eplopel  Sarrette,  pour  aiD(iene]:  lea  Biomaiii^ 
et  les  Germains  sur  le  champ  de  bataille  qu'il  leur  assigne^ 
9Qua,  remarquerons  scyalemeat  que.  la  position  de.  Giromagny 
qu'il  choisit  pour  Veuitcex^e.  de  César  et  d'Ariovi^te-,  noua  parat)^ 
trop.élpigaée>  des  d)9ux  armées  et  peu  convenable  pour  l'escorta 
du<pcoGoo^ul,,composi^  d'une  légion  d'iofanteriie  montée^  poujf 
lai  eircQnstaui^»  $ur  les  chevaux  des.  cavalieii^  g;auJiois^  II;  u^ 
paii^U  P^piloV^M^^u^^la  g^én/^alromaic^ait  oa4$'av<entureii  n^ 
lffim4%  #Q9  QMW.  A?9t(^W^  W^^>^4i  PW  «^c^H^iWé^^^iSD^^i^ec^ 


—  203 
ner  des  chevaux  et  en  présence  d'une  cavalerie  ennemie  très 
renommée  et  considérable.  Quant  à  la  colline  qui  se  trouve 
entre  Giromagtiy  et  Vescemont,  et  que  M.  Sarrette  indique 
comme  le  tumulus  terreuB  satis  grandis,  dont  parle  César, 
nous  ne  voulons  point  contredire  son  opinion;  seulement  nous 
pensons  que  l'expression  de  César  désigne  plutôt  un  de  ces 
grands  tertres  funéraires,  alors  nombreux,  qu'une  butte  ou 
colline  naturelle.  C'est  ce  que  nous  avons  déjà  remarqué  dans 
notre  mémoire  sur  le  Mont-TerrihU  (page  132),  en  citant  un 
passage  du  continuateur  de  César  (De  bello  AUxand.,  c.  txxii). 

Nous  ne  connaissons  pas  assez  les  localités  décrites  par  M.  le 
colonel  Sarrette  pour  le  suivre  dans  ses.  dissertations.  Nous 
avouons  que  la  position  stratégique  de  Belfort  et  de  ses  environs 
devait  attirer  toute  son  attention,  et  l'engager  à  chercher  si  ce 
ne  serait  pas  là,  de  préférence  à  bien  d'autres  localités  déjà 
indiquées,  oh  se  serait  passé  le  grand  événement  dont  le  lieu 
est  si  controversé. 

Là,  en  effet,  il  peut  se  trouver  des  restes  de  castramétation 
romaine ,  comme  il  y  en  a  tant  dans  toutes  les  contrées  envi- 
ronnantes. Leurs  positions  et  divers  détails  peuvent,  sous  divers 
rapports,  concorder  avec  le  texte  si  peu  explicite  de  César;  mais 
cette  position  et  quelques  détails  se  rencontrant  aussi  ailleurs, 
ce  n'est  pas  sur  ce  point  que  nous  avons  soulevé  des  objections, 
mais  bien  sur  le  heu  du  départ  primitif  de  César,  sur  la  position 
des  armées  se  mettant  en  campagne  et  manœuvrant  d'abord 
pour  occuper  Besançon,  puis  pour  se  combattre  dans  une  posi- 
tion avantageuse. 

César,  en  s'appuyant  aux  Vosges,  laissait  sur  sa  droite  un 
trop  vaste  espace  ouvert  aux  Germains,  entre  cette  chaîne  de 
montagnes,  dont  il  ne  parle  pas,  et  le  Jura. 

Quoique  le  mémoire  de  M.  le  colonel  Sarrette  soit  rédigé 
savamment,  nous  ne  croyons  pas  qu'il  ait  résolu  complètement 
la  question,  puisqu'il  pèche  par  des  points  essentiels,  dont  nous 
nous  sommes  permis  de  relever  les  principaux. 


FOUILLES  DES  RUES  DE  BESANÇON 

Par  H.  A.  DELACROIX. 


séance  du  19  déeembre  t9es. 


Lorsque  Ton  exécute  des  fouillés  à  Besançon,  la  préoccupation 
de  rarchéologue  n'est  pas  de  savoir  si  le  sous-sol  rendra  des 
objets  antiques  —  il  y  en  a  de  plusieurs  mètres  d'épaisseur,  — 
mais  de  constater  Tordre  des  vieux  dobris  et  de  les  interroger, 
soit  pour  contrôler  dos  faits  dojà  connus,  soit,  pour  obtenir 
quelque  donnée  nouvelle. 

Des  fopilles  sont  actuellement  en  exécution  dans  plusieurs 
rues  de  la  ville  pour  l'étaMissement  de  nouveaux  égouts.  Les 
travaux  s'étendent  dans  la  Grande-Rue,  depuis  la  place  du 
Puits-du-Marché  jusqu'au  delà  du  palais  Granvelle  ;  dans  la 
rue  Battant,  depuis  le  Pilori  jusqu'à  la  place  Bacchus;  près  de 
la  caserne  d'Arènes,  sur  une  partie  de  la  rue  Thiémanté  et  au- 
tour de  la  grande  fontaine  dn  quartier.  La  profondeur  du  creu- 
sage n'a  pas  été  aussi  considérable  que  l'on  eût  pu  le  désirer 
dans  l'intérêt  de  l'archéologie.  On  s'est  arrêté  assez  générale- 
ment sur  le  terrain  du  iv*  siècle,  c'est-à-dire  sur  le  niveau 
môme  des  débris  de  la  première  ville  gallo-romaine.  On  n'a 
donc  mis  à  nu  que  la  partie  la  plus  haute  des  restes  des  cons- 
tructions antiques,  et  par  endroits  les  chaussées  contemporaines 
de  ces  dernières.  Néanmoins  l'intérêt  qui  s'attachait  à  ces  fouilles 
n'a  été  déçu  nulle  part  ;  et  les  tranchées  opérées  sur  les  vores 
antiques,  ou  dans  leurs  strates  successives,  ont  défmitivemotit 
vidé  une  question  que  la  Société  d'Emulation  suit  depuis  quel- 
ques années.  Il  s'agissait  de  la  nature  des  fers  do  chevaux  chez 
les  anciens. 

Qu'il  me  soit  permis  de  rompre  en  cette  circonstance  l'ordro 
méthodique  de  la  description  des  découvertes,  ^t  ée  commencer 
par  ce  qui  concerne  les  chaussées  et  les  fers  que  celles-ci  recèlent, 

46 


IM»k| 
dt  nseneilBt  ëtet  «oîa  foules  ies  rooilks 
do  fer  et  de  OMislJter  la  prùUmâtur  des 
àfiyiM  les  tHDp»  gikll>rDiDaîiks,  cdtiqofs  même,  la  Grande-BM 
de  Besaiiii(poo  et  la  rue  Batlanl  o'oot  pas  cessé,  josqa^co  IK3, 
d  élre  de»  tignes  de  pas&age,  les  sirales  défiosées  pour  ainsi  dm 
ifécle  apré*  Mêcle,  ont  rendu  chamne  à  soo  tour  tfmaifjnagm  da 
la  manière  dont  les  animaox  que  l'oa  a  coutume  de 
aujourd'hui,  l'ont  élé  successiTement  durant  dix -huit 
êQuée%  peut-être.  En  effet,  dans  le  haut  de  la  nie  Batlant,  k 
diauss/'e  a  été  défoncée  jusqu'au  roc,  qui  en  cet  endroit  sa 
troore  sillonné  d'ornières  et  règne  à  deux  mètres  an  moins 
au-dessous  de  la  grande  couche  de  tuiles  romaines,  de  cendres 
et  de  débris  antiques  à  laquelle  on  reconnaît,  à  Besançon,  ks 
ruines  datant  du  i\^  siècle.  Or^  partout  s'est  montré,  arec  des 
différences  de  détail  seulement ,  le  fer  de  cheral  tel  qu'on  k 
connaît  à  présent. 

On  sait  que  la  science  moderne,  en  Cace  des  auteurs  anciens 
jbisaot  mention  des  fers  de  chevaux,  croyait  devoir  considérer 
comme  tels  des  objets  d'un  usage  encore  inconnu,  que  l'on 
trouve  dans  les  chaussées  antiques ,  et  auxquels  on  a  imaginé 
de  donner  le  nom  d* hipposandales.  C'est  de  Besançon  même 
et  du  sein  de  la  Société  d'Emulation  que  sont  parties  les  pre- 
mières protestations  contre  Terreur  accréditée  ('}.  La  vue  de 
quelques  hipposandales  pouvait  avoir  autorisé  tant  bien  que 
mal  l'explication  donnée;  le  recueil  d'une  assez  grande  quantité 
de  ces  objets  dissipait  toute  illusion.  Nous  avons  au  Musée 
archéologique  des  hipposandales  pourvues  de  longs  crochets  en 
avant,  en  arrière  et  môme  sur  les  flancs.  Un  cheval  muni  de 
pareilles  chaussures  n'eût  jamais  réussi  à  faire  quatre  pas  sétns 
so  mutiler  lui-même  et  sans  tomber.  Nous  avons  de  plus  des 
hipposandales  dont  les  deux  flancs  sont  réunis  par  le  haut;  il 
n'y  avait  donc  pas  moyen  d'en  chausser  même  un  cheval  au 
ropos. 

Or,  ces  prétendues  chaussures  de  cheval  viennent  de  se  re- 
trouver dans  la  chaussée  de  la  rue  Battant,  avec  d'autres  objets 


(1)  Voir  la  oot9  !»  de  la  page  1S4  du  Tombeau  dêCkUdérîc,  par  M.  Tabbé 


—    207    — 

eontemporaiûs  qui  appartiennent  évidemment  aux  chars  ou  à 
leur  attelage»  et,  ce  qui  est  décisif,  avec  des  fers  à  clous,  comme 
ceux  dont  on  garnit  actuellement  les  pieds  des  chevaux,  des 
ânes  et  des  mulets. 

Voici  les  caractères  les  plus  particuliers  de  ces  fers  :  3  trous 
de  chaque  côté;  chaque  trou  portant  au  dehors  une  sorte  de 
niche  deux  fois  plus  longue  que  large,  pour  recevoir  la  tète 
allongée  elle-même  du  clou  et  la  protéger  contre  les  chocs  tout 
en  lui  laissant  une  forte  saillie  extérieure;  le  pourtour  du  fer 
festonné  et  dessinant  par  ses  contours  la  place  de  chaque  trou  ; 
chaque  branche  terminée  par  une  éponge;  ^ensemble  des  sail- 
lies des  têtes  de  clous  et  des  éponges  formant  un  plan  régulier 
(voir  la  planche  ci-jointe). 

La  forme  de  feston  semble  s'effacer  assez  vite  à  partir  de 
l'époque  contemporaine  de  la  ruine  de  Besançon  antique,  et. 
n'avoir  pas  été  aussi  prononcée  dans  les  temps  antérieurs.  Cinq 
à  six  pjèces,  tout  en  ayant  comme  les  autres  les  trous  fraisés 
oblongs,  affectaient  davantage  le  bord  uni  usité  de  nos  jours,  et 
que  Ton  a  également  remarqué  dans  des  fers  retrouvés  sous  les 
monuments  celtiques  (*). 

L'une  de  ces  pièces,  dont  le  gisement  n'a  pas  été  assez  nette- 
ment déterminé,  se  terminait  par  deux  branches  presqu'aiguës 
sous  lesquelles  l'éponge  était  représentée  par  un  renflement 
précédant  quelque  peu  les  extrémités  du  fer.' 

Deux  fers  très  petits  étaient  percés  de  quatre  trous  seulement. 
Ces  objets  doivent  provenir  de  pieds  d'ânes  ou  de  mulets. 

Le  métal  est  d'une  extrême  ductilité,  comme  celui  de  tous  les 
fers  de  chevaux  antiques,  et  d'une  pâte  très  blanche..  Quelques 
clous,  restés  à  leur  place,  avaient  été  recourbés  dans  la  corne 
du  pied  du  cheval  au  point  de  former  plus  qu'un  cercle. 

Puisque  le  même  terrain  fournit  des  hipposandales  et  des 
fers  à  clous,  il  est  évident  que  les  premiers  n'étaient  pas  destinés 
aux  pieds  des  chevaux.  On  a  dit  que  du  moins  la  chose  serait 
admissible  pour  des  pieds  de  chevaux  en  mauvais  état.  Mai.s, 
outre  que  l'impossibilité  de  certaines  hipposandales  témoigne 

{}]  A.  Castan,  Les  Tombelles  celtiques  et  romaines  d'Alaise;  Les  Tom- 
belles  et  les  ruines  du  massif  eî  du  pourtour  d'Alaise,  dans  les  Mémoires  de 
la  Société  d'Emulation  du  Doubs,  3*  sériei  t.  III,  p.  574,  pi.  m,  fig.  9;  t.  V^ 
p.  424,  pi.  II.  fig.  6  et  7. 


^    l«8    - 
Ottrertement  du  tontraire/nous  arrons  recoeilli,  dam  les  fooiltos 
actuelles,  tel  fer  destiné  à  un  pied  malade  et  dont  une  des 
branches  arait  été  élargie  extraordinairemenl  de  mahiëre  A 
couvrir  moitié  de  la  plante. 

On  connaissait  donc,  à  Tépoque  antique,  particulièrement  au 
IV*  siècle  dont  il  est  le  plus  question  ici,  ious  les  procédés  du 
ferrage  actuel.  On  y  joignait,  en  outre,  un  raffinement  de  soins 
qui  certainement  dépasse  le  nôtre,  relativement  à  la  doucemr  dli 
métal,  à  la  légèreté  du  fer,  et  à  la  disposition  des  têtes  de  eleOB 
-pour  éviter,  d*une  part,  le  glissement  du  pied,  et  pour  se  con- 
server, d'autre  part,  d*une  manière  plus  eÎQdcace  dans  la  partie 
soigneusement  fraisée  du  trou. 

Le  nombre  des  fers  à  clous  recueillis  tant  par  nos  oonfrèros, 
MM.  Vuilleret  et  €astan ,  que  par  nous,  a  été  d*une  centaine. 
^Beaucoup  de  pièces  ont  échappé  à  notre  collection  ;  et  néan- 
moins c'est  dans  une  fouille  d*uu  mètre  vingt  centimètres  seule- 
ment de  largeur  qu'une  si  grande  quantité  de  ces  objets  a  pu 
être  recueillie.  Le  nombre  en  était  surtout  considérable  dans  la 
6randc-Rue,  parce  qu'après  la  ruine  de  Besançon ,  le  passage 
des  marchands,  des  voyageurs  et  des  soldats  n'a  pas  cessé  un 
instant  d'avoir  lieu  depuis  notre  pont  antique,  si  bien  conservé 
encore  aujourd'hui,  jusqu'à  l'arc  de  Porte-Noire,  d'oîi  l'on 
commençait  à  gravir  les  pentes  de  la  citadelle  dans  la  direction 
de  l'Italie.  Si  les  recherches  ont  morns  produit  dans  la  rue 
Battant,  l'état  des  lieux  donne  l'explication  du  fait.  La  voie 
antique  à  laquelle  est  superposé  le  pavé  actuel  consistait,  durant 
les  premiers  siècles,  en  une  véritable  chaussée  empierrée  selon 
l'usage  du  temps,  et  conformément  à  ce  mode  auquel  la  Béotie 
moderne  donne  le  nom  de  mac-adam.  Les  empierrements  suo^ 
cessifs  avaient  poKé  Tôpaisseur  de  la  chaussée  jusqu'à  trois 
mètres  dans  la  partie  la  plus  proche  du  pont.  Mais  comme  <;es 
exhaussements  avaient  lieu  sur  une  voie  entretenue,  il  étai^ 
difficile  qu'il  s'y  fût  perdu  beaucoup  d'objets.  Le  nombre  n'a 
commencé  à  être  un  peu  plus  abondant  que  dans  la  strate  des 
cendres  et  des  tuiles  romaines,  alors  que  la  route  a  cessé  durant 
plusieurs  siècles  d'être  réparée.  C'est  là  qu'ont  apparu  divers 
objets  do  fer  qui  appartenaient  à  l'attelage,  tels  que  deux  de  ces 
fiimeaux  ouverts  et  à  branches  recroisées  dont  on  se  sert  aujour* 
d*bui  pour  recevoir  et  maintenir  les  guides  du  cheval.  Des  dlous^ 


—    20»    — 
de»  boules  oa  clavette»  d*6ssieu  et  d'autres  objets  doat  Tusage^ 
nous  reste  inconnu,  comme  celui  des  hipposandales,  com- 
posent le  mobilier  de  grande  route  rendu  par  la  rue  Battant. 

La  collection  de  fers,  si:  nombreuse,  qui  vient  d*être  réaniey 
a  fait  naître  immédiatement  une  observation  importante  en  ce 
qui  concerno  la  race  chevaline  de  Tépoque  antique  dams  la  Sé^ 
quanie.  C'est  que  vers  le  iv'  siècle,  les  fers  de  chevaux  accusent 
des  pieds  excessivement  petits.  Pas  un  fer  ne  dépasse  une  lar- 
gcrur  totale  de  0",41p. 

Ceci  nous  reporte  au  souvenir  des  belles  rafôos  dont  se  van>- 
taient  autrefois  les  diverses  provinces  de  France.  Un  officier 
supérieur  de  cavalerie,  qui  s*e$t  beaucoup  plus  occupé  delà  race- 
des  chevaux  que  d'antiquités ,  s'exclamait  à>  la  vue  des  fers 
recueillis,  déclarant  que  tous  avaient  appartenu  à  des  chevaux 
arabes.  Enfin,  nous  avons  reporté  nous-môme  nos  yeux  vers^ 
cette  renommée  qu'avaient  les  anciens  Gaulois  de  se  livrer  à  de 
grandes  dépenses  pour  acquérir  les  plus  belles  espèces  de  che-- 
vaux.  Il  est  prouvé  de  la  manière  la  plus  positive,  d'après  notre 
collection,  que  vers  la  fin  du  iv*  siècle  on  ne  faisait  guère  usage, 
à  Besançon ,  du  gros  cheval  de  roulage  comme  celui  d'aujour- 
d'hui ,  ni  même  des  forts  chevaux  de  ca/valerie  comme  ceux  des 
xYi*  et  xvu*  siècles. 

La  largeur  des  fers  varie  de  0",085  à  0",1 40  ;  leur  longueur 
d'avant  en  arrière  de  0"»,100  à  0°»,120. 

La  dimension  de  œ  que  nous  croyons  être  le  fer  de  l'âne  ou 
du  mulet  est  de  O'^jOSO  de  largeur  sur  0",093  de  longueur.  Aii. 
reste,  le  passage  de  la  plus  petite  à  la  plus  grande  dimension  des 
fers  est  insensible  dans  la  collection  des  cent  fers  environ  que 
nous  avons  réunis,  et  dont  le  nomlnre  augmentera  dès  que  les 
exemplaires  trouvés  et  gardés  par  quelques-uns  de  nos  confrères 
pour  notre  Musée  seront  parvenus  à  leur  destination. 

Ainsi,  ajoutant  les  documents  nouveaux  à  ceux  que  noua 
avioDs  déjà  réunis,  nous  pouvons,  avec  la  certitude  la  plus 
absolue,  affirmer,  non-seulement  que  les  anciens  ferraient  les 
chevaux  selon  la  méthode  actuelle  et  avec  plus  de  soin  peut-être 
encore,  mais  de  plus  que  les  chevaux  de  la  Séquanie,  à  l'époque 
gallo-romaine,  appartenaient  surtout  aux  races  les  plus  fines. 
Sous  ces  doux  rapports,  il  semblerait  même  qu'il  y  aurait  au- 
jourd'hui, sinon  une  décadence,  du  moins  un  état  de  choses  qui 


—    210    — 
n'indiquerait  pas  la  snp<^riorité  de  notre  industrie  cheyaline  sur 
celle  des  anciens. 

Après  cette  grande  digression  qui  avait  pour  objet  d'en  finir 
avec  )a  fausse  explication  donnée  par  les  archéologues  à  Vhippo- 
sandale,  revenons  à  Texamen  successif  de  nos  chaussées  et  du 
produit  des  fouilles. 

QUARTIER   D*àRÈNBS. 

Les  fouilles  de  la  rue  Thiémanto  et  de  la  place  ou  plutôt  du 
grand  carrefour  du  quartier  d*Arènes,  n*ont  pas  été  en  moyenne 
de  plus  de  3  met.  de  profondeur.  Elles  ont  passé,  sans  l'atteindre, 
Sur  une  chaussée  empierrée  que  les  travaux  de  construction  de 
la  fontaine  avaient  mise  à  nu  en  1852,  et  qui  se  dirigeait  autre- 
fois vers  une  porte  appelée  au  moyen-âge  Porte  de  Troyes,  à 
cause  do  sa  direction  vers  la  Champagne.  Le  sous-sol,  remué  à 
plusieurs  époques,  a  donné  confusément  des  monnaies  do  tous 
les  temps,  entre  autres  un  Alexandre,  des  tuiles  romaines  en 
quantité,  d(^s  débris  de  colonnes,  et,  parmi  les  débris  d'objets 
divers,  trois  beaux  styles  en  argent,  avec  dos  spatules  si  larges 
que  les  ouvriers  prirent  d'abord  ces  objets  pour  des  cuillères. 
La  longueur  des  styles  varie  de  0",16  à  0,"17. 

Vers  l'angle  de  la  caserne,  commencèrent  à  se  montrer,  dès 
que  l'on  eut  atteint  la  profondeur  d'un  mètre,  de  gros  blocs  de 
cette  pierre  appelée  mrgenne  qui  fut  en  si  grand  usage  à  Be- 
sançon durant  l'époque  gallo-romaine.  On  distingua  parmi  ces 
débris  deux  bases  de  colonnes  engagées  et  un  fragment  de  base, 
tous  trois  à  double  tore  et  répondant  à  un  module  de  \  mètre. 
Un  tambour,  à  peu  près  entier  et  do  0'°,93  de  diamètre,  déno- 
tait que  les  colonnes  n'avaient  pas  néanmoins  été  toutes  enga- 
gées. Ces  pierres  ont  été  transportées  au  Musée  archéologique; 
d'autres  ont  été  laissées  sous  le  sbl.  Les  unes  et  les  autres 
n'étaient  plus  à  la  place  qui  leur  avait  été  affectée  dans  un  mo- 
nument. Elles  proviennent  probablement  des  Arènes  qui  ont 
donné  leur  nom  à  cette  localité  et  dont  une  partie  des  murs  est 
encore  enfouie  dans  le  terre-plein  du  rempart  voisin.  Peut-être 
même  sont-elles  du  nombre  de  celles  que  l'on  a  renversées 
pour  changer  la  forme  du  rempart,  sous  Louis  XIV,  et  dont  le 
Père  Prost  a  fait  mention  dans  son  histoire  inédite  de  Besançon. 
En  effet,  la  dimensioa  des  blocs  et  le  module  des  colonnes  rap- 


—    244     — 

pellent  un  grand  édifice,  tandi»  que  la  négligence  apportée  à  la 
taille  des  pierres  indique  leur  emploi  dans  un  monnaient  où  il 
était  encore  plus  besoin  d*espace  à  procurer  que  do  détails  déli- 
cats à  mettre  sous  les  yeux.  Quant  au  style  de  l'architecture,  il 
appartient  à  une  bonne  époque,  et  rien  ne  s*opposerait  à  ce  qu'il 
fût  possible  de  l'attribuer  au  temps  des  deux  grands  monarques 
en  l'honneur  desquels  nos  ancêtres  élevèrent,  dans  le  même 
quartier,  la  colonne  aujourd'hui  perdue  et  qui  portait  cette 
inscription  : 

IMP.  CAES.  AVG 

M.  AVR.  ANTONI 

NO.  ET.  L.  AVR.  VERO 

CIVES.  VE 

Rien  dans  ces  fouilles  n'éclaircit  encore  le  mystère  qui  couvre 
les  deux  fragments  d'inscription  antique  conservés  près  de  là, 
sur  une  façade  de  chapelle  de  l'église  Sainte-Madeleine,  à 
l'angle  de  la  rue  de  l'Ecole  et  de  la  ruelle  des  Morts.  On  avait 
applaudi  longtemps  à  une  trop  ingénieuse  interprétation  donnée 
dp  ces  magnifiques  lettres  par  l'hislorien  Dunod  {*).  Un  peu  dn 
mortier  qui  cachait  la  barre  transversale  d'une  lettre  H,  et  que 
j'ai  enlevé  de  mes  mains,  fait  aujourd'hui  reconnaître  l'inexac- 
titude de  la  lecture  admise  antérieurement,  et  la  nécessité  de 
nouvelles  recherches.  La  seule  indication  qu'ait  donnée  la  do- 
couverte  de  nos  fragments  de  colonnes,  c'est  le  peu  de  rapport 
de  la  correction  des  lettres  de  Sainte-Madeleine  avec  le  négligé 
des  ouvrages  indiqués  tout  à  l'heure  comme  pouvant  provenir 
des  Arènes.  Voici,  du  reste,  les  deux  fragments  connus  de  cette 
inscription  : 

Sur  une  pierre,  qui  a  été  employée  pour  un  angle  du  bâti- 
ment, on  lit,  en  lettres  de  0",28,  0",26  et  0»,23  de  hauteur  : 

OM 

ILI/ 

et  sur  une  autre  pierre  posée  au  même  niveau,  mais  à  quelques 
mètres  un  peu  plus  loin  dans  la  ruelle  des  Morts ,  en  lettres  de 
0",23  : 

LIP 

0)  ROMAE  ET  AVGVSTO 
NtLUCI  MILITES 
(Histoire  de  l'église,  ville  et  diocèse  de  Besançon,  t  II,  p.  872). 


—    212    — 


RUE    BATTANT. 


AU  débouché  du  pont  do  Batlaut,  sur  la  rivo  droite  du  Doubs, 
trois  ruos  principales  so  dessinaient  dans  autant  de  directiofis 
différentes  :  l'une  vers  les  Arènes;  Tautro  vers  celte  partie  da 
la  banlieue  que  Ton  appelle  Chûtro,  et  dont  notre  confrèia 
M.  Castan,  vient  de  retrouver  lo  nom  latin,  in  Castris;  la  der- 
nière, au  nord-est,  c'est  la  rue  Battant. 

Celle-ci,  comme  probablement  du  reste  les  autres,  a  étôua 
passage,  un  chemin  avant  môme  la  constiruction  de  la  chaussée 
romaine,  laquelle  recouvre  des  ornières  de  chars  creusées  dans 
un  roc  très  dur.  Co  dernier  fait  avait  déjà  été  en  partie  indiqué 
par  les  fouilles  opérées  en  \  852  pour  la  construction  do  la  fon- 
taine Bacchus  et  contigués  à  la  chaussée  antique.  De  belles 
ornières  avaient  été  dès  lors  mises  à  découvert,  mais  la  chaussée 
ne  les  recouvrait  pas.  Les  derniers  travaux  ont  donc  confirmé 
l'origine  celtique  de  ces  diverses  ornières,  tracées  sur  une  assez 
grande  largeur  du  terrain  auquel  a  été  superposé  l'ouvrage 
gallo-romain. 

Le  long  de  la  chaussée  antique,  à  partir  du  Pilori,  se  sont 
montrées  les  fondations  d'une  série  non  interrompue  de  bâti- 
ments, sur  oO  mètres  environ  de  longueur;  après  quoi  les  fouilles 
ont  cessé  de  côtoyer  ces  vestiges. 

On  voyait,  en  outre,  sur  la  môme  rive  gauche  de  la  chaussée, 
à  des  distances  inégales,  de  grosses  pierres  taillées  en  parallé- 
lipipèdes,  plus  larges  et  plus  longues  que  hautes,  paraissant 
provenir  d'anciennes  constructions,  mais  rangées  néanmoins 
avec  une  certaine  intention  ;  car  elles  ont  persisté  à  se  montrer 
du  Pilori  à  la  place  Bacchus,  c'est-à-dire  sur  les'  200  mètres 
environ  des  fouilles  qui  ont  été  pratiquées. 

A  Besançon,  ou  le  sol  a  été  si  souvent  remué,  et  où  les  mon- 
naies antiques  se  trouvent  à  profusion,  au  point  d'avoir  eu  cours 
sur  la  place  du  marché  jusqu'à  la  dernière  refonte  des  sous, 
l'archéologie  n'attache  guère  d'autre  importance  à  ce  genre  de 
trouvaille  que  celui  du  gisement.  La  nature  des  monnaies  et 
leur  origine  constatée,  elles  deviennent  le  plus  souvent  la  part 
faite  aux  amateurs.  Elles  nous  ont  échappé  ainsi  dans  la  rue 
Battant  plus  que  partout  ailleurs.  Celles  que  nous  avons  recueil- 
lies appartiennent  surtout  aux  deux  premiers  siècles  ;  et  celles 


—  U3  — 
qui  nous  ont  échappé  ne  nous  fourniraient,  nous  le  savons 
avec  beaucoup  de  certitude,  aucune  donnée  difTôrenJle  des  indii- 
cations  mêmes  du  sol.  Ce  que  nous  avons  sauvé  entièrement,  à 
notre  grande  satisfaction,  C*cst  la  ferraille,  consistant  en  fers  À 
clous,  en  prétendues  hipposaiidales  et  en  divers  objets  d*atte- 
lage  dont  quelques-uns  ne  sont  guère  mieux  connus  que  ces 
dernières. 

La  plus  belle  pièce  de  fer  qu'aient  rendues  les  fouilles  de 
Battant,  consiste  en  un  couteau  de  sacrifice^  long  de  0'",1I8  et 
semblable  à  ceux  de  brooze  qui  sont  classés  au  Musée  archéo- 
logique (*). 

L'empierrement  de  la  chaussée  antique  de  Battant  avait  été 
déjà  fouiUé,  en  1862,  sous  la  place  du  Pilori.  On  avait  eu,  dès 
celte  époquo,  à  constater  Ténorme  épaisseur  totale  des  strate», 
empierrées. 

Mais  comme  on  se  trouvait,  sur  ce  point,  dans  une  partie  du 
cimetière  de  Téglise  Sainte-Madeleine,  dont  les  constructions 
primitives  ont  même  reparu  sous  le  perron  moderne,  il  n'avait 
guère  été  possible  de  constater  autre  chose  que  le  bouleverse- 
ment du  sous-sol  et  de  la  chaussée  elle-même  pour  les  besoins 
d'inhumations  opérées  durant  une  période  de  sept  à  huit  siècles. 
Nous  rappellerons,  comme  souvenir  à  conserver  de  ces  fouilles, 
un  fait  resté  jusqu'à  ce  moment  sans  explication.  C'est  la  décou- 
verte d'un  caveau ,  de  forme  à  peu  près  carrée,  bien  maçonné, 
plus  haut  que  la  stature  humaine,  littéralement  rempli  d'os  et 
d'une  boue  noire  dans  laquelle  on  a  cru  reconnaître  des  restes^ 
de  cendres  et  de  charbon.  Il  n'avait  d'orifice  que  dans  la  pierre 
de  recouvrement,  consistant  en  un  bloc  énorme  de  pierre.  Cette 
ouverture  était  un  trou  carré  de  0"',40  environ  de  largeur;  die 
était  scellée  par  une  seconde  pierre  moins  considérable. 

GRANDE-RUE. 

Le  nom  seul  de  Grande-Rue,  particulier  à  la  rue  principale 
de  beaucoup  de  vieilles  villes,  indique  partout  une -certaine  im-^ 
portance  dans  les  temps  passés.  La  voie  urbaine  qui,  chez 
nous,  a  conservé  ce  nom  appartenait  à  la  ligne  la  plus  fréquent 

(*)  L'image  d'un  de  ces  couteaux  a  été  puMiée  par  K.  A.  Castatt,  danv 
le»  Mémoires  dé  la  Soeiéit  d'ErnnUtion  du  [k>ub$,  a*  «érie,  t.  Y,  p.  414. 


—    214    — 

tée  de  tous  les  passages  antiques  des  monts  Jura.  Comme  sa 
place  était  rigoureusement  tracée  parla  disposition  naturelle  des 
lieux,  il  n'est  point  de  rue  de  ville  qui  puisse  prétendre  à  plus 
d'ancienneté.  Dès  Torigine  de  la  guerre  des  Gaules,  elle  occu- 
pait, comme  aujourd'hui.  Taxe  de  cette  presqu'île  de  Besançon 
si  connue  par  la  description  qu'en  a  donnée  J.  César.  Elle  com- 
mençait à  la  rivirre  du  Doubs,  et,  après  avoir  coupé  la  ville  en 
deux  parties  h  peu  près  symétriques,  elle  conduisait  au  pied  de 
la  roche  élevée  qui  seule  rattache  la  presqu'île  au  continent  et 
forme  en  même  temps  le  premier  gradin  de  la  chaîne  du  Lo- 
mont.  Nous  avons  acquis  la  preuve  qu'à  l'époque  celtique.elle 
aboutissait  au  point  de  la  rivière  oîi  elle  rencontre  encore  au- 
jourd'hui le  pont  de  Battant;  car  en  pratiquant,  en  4851,  les 
fouilles  souterraines  d'un  égout  contigu  à  la  culée  de  la  rive 
gauche  du  Doubs,  nous  avons  rencontré,  au  niveau  des  plus 
basses  eaux,  le  sol  ancien,  durci  par  les  piods,  raviné  dans  le 
sens  dos  orni<>res,  et  composé,  comme  on  pouvait  l'attendre  d'une 
rue  gauloise,  d'une  pAle  do  cendres,  de  charbons  et  de  débris 
de  poteries,  plus  encore  que  du  sable  fourni  par  le  terrain.  La 
disposition  la  plus  ancienne  de  ce  lieu ,  telle  que  j'ai  pu  la  re- 
connaître dans  l'étroit  espace  d'un  souterrain ,  par  le  niveau  de 
la  voie  gauloise  et  par  la  position  avancée  de  la  rive,  était  celle 
d'un  port  on  face  d'un  passage  à  bateaux.  En  effet,  le  niveau  de 
la  rue  excluait  l'idée  d'une  chaussée  nécessaire  pour  monter 
sur  un  pont,  et  la  position  avancée  do  la  rive,  en  regard  d'un 
banc  de  rocher  qui  règne  sur  l'autre  bord ,  à  80  mètres  au  plus 
de  distance,  accusait  un  lit  do  rivière  plus  rétréci  qu'ailleurs, 
plus  profond  et  sans  gué. 

Le  pont  jeté  sur  le  Doubs,  en  cet  endroit,  date  de  l'époque 
romaine.  Tel  que  les  anciens  l'ont  fait,  il  existe  encore,  mais 
euformé  tout  entier  entre  deux  façades  construites  postérieure- 
mont  pour  l'élargissement  de  la  voie.  Il  y  a  cinq  arches  en 
plein  cintre,  d'inégales  longueurs.  L'arc  du  milieu  est  de  13", 40 
de  débouché;  le  suivant,  à  droite,  de  11  "",40;  le  dernier,  de  ce 
côté,  de  8™, 00.  Les  deux  arcs  de  gauche  ont,  le  premier,  1 1",90, 
et  celui  de  la  culée  presqu'autani ,  si  l'on  en  juge  par  la  cour- 
bure de  la  partie  apparente,  le  reste  ayant  été  enfermé  dans  les 
maçonneries  du  quai  Vauban,  Aussi  le  tablier  du  pont,  au  lieu 
d'être  horizontal,  penche-t-il  vers  ses  deux  extrémités,  en  pro- 


—    215    — 

portion  de  la  diminution  du  rayon  de  chaque  arche,  et  de  ma- 
nière à  se  raccorder  avec  les  niveaux  moins  élevés  des  chaussées 
de  la  rive  droite  et  de  la  rive  gauche.  Les  proportions  du  pont 
sont  extrêmement  massives  relativement  à  sa  faible  largeur  qui, 
au  niveau  de  Teau,  varie  autour  d'une  moyenne  de  4",60;  elle 
est  de  4™,70  sur  le  chemin  de  halage.  Les  flancs  du  pont  por-» 
taient  des  encorbellements.  Quant  aux  piles,  celles  de  Tare 
principal  ont  environ  5°,  10  d'étendue  dans  le  sens  transversal 
de  la  rivière,  les  deux  autres  3°*,90. 

Derrière  la  culée  que  Ton  voit  sur  la  rive  droite  du  Doubs, 
il  n'existe  point  d'arcade  cachée  sous  le  sol.  On  avait  dit  à  tort 
le  contraire  dans  un  très  intéressant  mémoire  publié  naguère 
par  l'Académie  de  Besançon.  Au  moyen  des  travaux  souterrains 
que  j'ai  eu  è  diriger  dans  le  sous-sol  de  la  rue  du  Pont,  la  chose 
a  été  complètement  éclaircie.  Ces  fouilles,  comme  celles  de 
la  rive  gauche,  ont  fait  voir  exactement  où  commencent  et  où 
finissent  les  maçonneries  antiques.  On  a  même  eu  soin  de 
laisser  apparentes  certaines  parties  essentielles.  Ainsi,  sur  la 
rive  droite,  le  flanc  de  la  culée  du  côté  d'aval  reste  vu  le  long 
du  canal  d'une  bouche  d'égout.  Sur  la  rive  gauche,  on  a  égale- 
ment eu  soin  de  conserver,  dans  les  parois  d'un  autre  canal,  la 
trace  des  antiquités  rencontrées  en  ces  lieux.  A  la  suite  de  la 
culoe  se  trouvaient  un  fossé ,  puis  une  pile  que  ses  matériaux 
de  pierre  tendre,  propres  à  la  sculpture,  indiquaient  suffisam- 
ment comme  ayant  été  construite  avec  des  débris  arrachés  aux 
ruines  do  la  ville  antérieure  au  iv®  siècle.  Des  restes  d'un  vieux 
donjon  étaient,  d'autre  part,  agglomérés  avec  les  maçonneries 
de  la  culée.  Sur  cette  dernière,  on  rencontre  la  base  d'un  esca- 
lier tournant.  Comme  il  y  eut  ensuite,  du  temps  de  Louis  XIV, 
un  arc  élevé  sur  le  même  lieu  en  l'honneur  de  ce  monarque, 
mais  déjà  démoli  pour  cause  de  vétusté,  les  constructions  an- 
ciennes n'étaient  plus  reconnaissables  qu'à  leur  solidité  excep- 
tionnelle. On  a  remarqué  de  la  sorle  une  muraille,  épaisse  de 
2™, 90  environ,  laquelle  se  dirigeant  en  amont  du  pont  le  long 
de  la  rive  gauche  du  Doubs,  semblait  avoir  formé  autrefois  ou 
un  quai,  ou  un  rempart,  peut-être  l'un  et  l'autre.  Ces  observa- 
tions étaient  faites  en  1851-1852.  Durant  l'année  1861,  nous 
avons  retrouvé  la  continuation  de  cette  dernière  maçonnerie  au 
Port'Mayeur  ;  mais  de  là  elle  faisait  un  angle  pour  rentrer  sous 


—  24«  — 
la  plaça  du  Hai^é,  oU  elle  se  mêlait  à  des  murs  et  à' d'autre»! 
vestiges  de  coostriu^ons  égaleoiout  antiques.  C'est  vers  ce  dtf^ 
nier  point  que  se  dirigeait  un  canal  romain,  trouvé  enlSSi, 
sous  la  rive  sud  de  la  place,  assez  près  d'un  grand  hypocaual»- 
donl  un  fragment  a  été  déposé  au  Musée ,  et  que  le  mémoirer. 
déjà  rappelé  plus  haut  signale  à  tort  comme  une  salle  êovAsc^ 
saine. 

Les  nouvelles  digressions  auxquelles  je  viens  de  me  livrer 
avaient  pour  objet,  non-seulement  de  traiter  des  questions  liées 
à  celle  de  la  Grande-Rue ,  mais  surtout  de  ne  pas  laisser  sans 
roctification  le  peiit  nombre  d'erreurs  nées  à  l'occasion  des 
travaux  dont  j'ai  été  l'architecte.  Je  n'aurai  pas  à  m'arrôter  sur 
certaine  hypothèse  qui  place  une  porte  antique  monumentale 
au  bas  de  la  Grande-Rue,  le  résultat  des  fouilles  ne  m'ayani 
autorisé  ni  à  confirmer,  ni  à  contredire  cette  assertion.  ReKe* 
vons  à  notre  sujet. 

La  Grande-Rue  gallo-romaine,  telle  que  nous  la  connaission& 
par  les  fouilles  de  1851-1852,  opérées  entre  le  Puits-du-Marché 
et  le  pont,  telle  qu'on  en  voit  un  fragment  dans  un  mur  de  cave 
de  l'Hôtel-de-Ville,  telle  que  nous  l'avons  retrouvée  sous  l'arC 
antique  de  Porte-Noire,  telle  que  les  visiteurs  du  Musée  archéo- 
logique peuvent  en  remarquer  un  spécimen  établi  au  pied  de 
l'escalier,  s'est  montrée  de  nouveau  durant  les  travaux  de  cette 
année  sur  une  vingtaine  de  mètres  de  longueur.  Malheureuse- 
ment on  a  dû  s'écarter  ensuite  d'elle,  en  raison  de  la  directionr 
et  do  la  profondeur  nécessaires  aux  travaux  entrepris  par  la 
ville.  L'éloiguement  fut  peu  considérable,  il  est  vrai  ;  mais  il 
suffisait  pour  dérober  aux  yeux  la  voie  antique.  Elle  avait  été 
toutefois  reconnue.  C'étaient  encore  ces  1  a rges^  dalles,  à  lignes 
parallèles ,  mais  rangées  de  biais  par  rapport  à  la  direction  de 
la  voie,  pour  amortir  la  secousse  des  roues  sur  les  joints  des 
pierres,  et  limitées  de  chaque  côté  par  des  bordures  de  trottoirs. 
Au  devant  des  maisons  n°'  42,  44  et  46  de  la  Grande-Rue,  la 
pioche  a  mis  à  nu  les  soubassements ,  en  pierre  de  taille ,  des 
maisons  qui  formaient  la  rive  nord-est  de  la  voie.  Plus  loin ,  en 
se  rapprochant  du  palais  Granvelle,  elle  a  découvert  le  flanc 
intérieur  des  murs  de  façade  d'autres  maisons  riveraines.  Pcar- 
tout  ces  repères  ont  servi  à  constater  de  nouveau  que  l'ancienne 
voie  dallée  allait  en  ligne  droite  du  pont  de  Battant  à  Porte- 


-  «fî  - 

'Noire.  3^  dis  la  voie  dallée  et  non  celles  qm  txmi  précédée  oti 
suivie,  fin  effet,  e1len*a  pas  été  construite  simultanément  avec 
les  deux  monuments  auxquels  elle  aboutit.  Elle  leur  est  posté- 
rieure, einsi  que  cela  résultera  de  Fexamen  de  ces  édifices. 

Le  pont  de  Battant  a  dû  subir  au  moins  deux  reconstructions 
partielles  à  ]*époque  romaine.  Ses  plus  anciennes  youssures 
paraissent  être  celles  des  quatre  arcades  de  droite  ;  car  elles 
n*onl  en  moyenne  guère  plus  de  4", 40  de  longueur  d*amont  en 
aval,  dimension  en  harmonie  avec  Textréme  étroilesse  des  plus 
vieux  chemins.  Je  suis  tenté  d'attribuer  ensuite  à  Tépoque  de 
rétablissement  de  la  voie  dallée,  la  voussure  extrême  de  gauche 
^ui,  ayant  une  longueur  de  4",70  ,  se  rapproche  ainsi  un  peu 
plus  de  la  dimension  donnée  à  la  Grande-Rue  entre  trottoirs. 
Mais  ces  diversités  de  constructions  n'ont  pas  changé  la  direc- 
tion de  Taxe  du  pont ,  lequel ,  sans  aucun  motif  fondé  sur  la 
disposition  des  lieux,  diverge  un  peu  avec  la  Grande-Rue.  Or, 
une  pareille  irrégularité  est  un  témoignage  certain  de  l'antério- 
rité du  pont  par  rapport  à  la  voie  dallée  et  rectiligne. 

Nous  dirons  de  même  que  l'axe  de  Porte-Noire,  au  lieu  de 
se  confondre  avec  celui  do  la  Grande-Rue,  regarde,  un  peu 
plus  au  nord ,  le  Forum,  ou  place  du  petit  Saint-Jean^  et  que 
celte  divergence  accuse  une  î-ue  plus  ancienne  dont  la  direction, 
légèrement  oblique,  s'expliquerait  par  la  rapidité  de  la  f)onte  et 
aurait  commandé  l'emplanlement  de  l'arc  antique.  Celle  voie, 
antérieure  au  pont  de  Battant  et  à  Porte-Noire,  puis  leur  con- 
temporaine, allait  du  premier  au  second  en  prenant  d'abord  un 
peu  sur  la  droite,  et  arrivait  ensuite  par  la  gauche,  en  suivant 
les  terrains  du  Capitole  et  du  Forum.  Aujourd'hui ,  entre  les 
mêmes  points  extrêmes,  la  Grande-Rue  suit  encore  la  ligne 
<lroite  que  lui  avait  tracée  le  Municipe  romain;  c'est  encore  la 
même  voie,  malgré  ses  tortuosités  semblables  à  celles  d'un 
plant  de  vigne  dressé  contre  son  échalas. 

Les  fouilles  que  l'on  vient  d'exécuter  dans  la  Orande-Rue  ont 
commencé  à  la  place  du  Puits-du-Marché,  ou  «lies  font  suites 
«elles  de  1851-485^.  Elles  s'arrêteront  «u  delà  du  palais  Gran- 
velle.  Comme  nulle  part  elles  ne  sont  descendues  plus  has  que 
la  voie  dallée,  comme  elles  se  sont  maintemies  même  à  un 
niveau  moins  profond,  les  objets  antiques  rendus  par  elles 
af^rtienneat  'aux  ruines  faites  par  l'empereur  Constance  ^ 


—    848    — 

gisent  immikliatement  en  dessous  des  strates  du  moyen-^Age. 
Nous  ne  parlerons  que  pour  mémoire  des  4^bris  de  tuUes  ro- 
maines et  des  pierres  écroulées  qui  encombrèrent  la  voie  au 
moment  do  la  destruction  de  la  ville,  et  qui  n'ayant  jamais  été 
enlevées  firent  perdre,  sinon  la  trace,  du  moins  Tusage  des 
grandes  dalles  si  belles  et  si  commodes  de  la  cbaussée  antique. 
Partout  s*esl  montrée  la  même  profusion  de  matériaux,  de 
cendres  et  de  charbons  renfermant  des  monnaies  et  des  objets 
gallo-romains.  A  l'approche  dos  Thermes,  dont  la  ruine  prin- 
cipale forme  encore  aujourd'hui  un  énorme  relief  hors  du  sol, 
les  fouilles  sout  devenues  plus  fécondes.  Elles  ont  livré  de 
nouveaux  fragments  de  ces  colonnes  en  schiste  micacé  gris 
dont,  en  1830,  j'avais  déjà  trouvé  les  deux  beaux  tronçons 
donnés  à  la  ville  par  M.  Papillon,  et  dont,  en  1838,  je  rencontrai 
encore  un  chapiteau  en  marbre  blanc.  Dès  que  l'on  fouille  dans 
le  voisinage  des  Thermes,  abondent  les  débris  de  moulures  en 
marbres  blancs,  gris  et  verls.  Notre  tranchée  en  a  fourni  de 
nombreux  échantillons,  nonobstant  la  distance  de  60  mètres 
environ  qui  les  séparaient  du  lieu  de  leur  origine. 

Sans  qu'il  y  ait  des  motifs  pour  les  attribuer  au  monument 
des  Thermes,  des  tambours  de  colonnes  ont  surgi  entre  la  place 
Saint-Pierre  et  la  rue  Moncey.  L'un  d'eux  est  en  granit  poli  et 
du  module  do  O^iô.  Un  autre,  en  pierre  tendre,  est  à  doubles 
cannelures  ;  son  diamètre  a  0"',73.  Tous  deux  étant  d'une  belle 
conservation,  ont  été  transportés  au  Musée.- 

La  rencontre  la  plus  intéressante  a  été,  vers  le  môme  lieu, 
celle  do  deux  torses  de  statues  en  marbre  blanc  et  de  la  plus 
belle  époque.  Malgré  leur  état  regrettable  de  mutilation,  on  sent 
encore  en  eux  des  chefs-d'œuvre.  Le  premier  trouvé  ne  consiste 
plus  que  dans  la  moitié  du  tronc  et  des  cuisses.  Il  représente  un 
très  jeune  adolescent  complètement  nu.  Le  second  est  également 
l'image  d'un  enfant.  La  peau  de  bête  qu'il  porte  sur  l'épaule 
droite  semble  devoir  le  faire  considérer  comme  un  faune.  Les 
deux  torses  sont  do  grandeur  naturelle.  Us  ont  certainement 
décoré  le  même  édifice,  peut-être  même  appartenu  à  un  même 
groupe. 

Pour  se  faire  une  idée  du  genre  de  mutilation  auquel  ont  été 
soumis  ces  beaux  marbres,  il  faut  se  reporter  à  l'époque  oîi 
l'empereur  Constance ,  politique  hideux ,  le  véritable  barbare 


d*alors,  vendit  de  raser  systématiquement  toutes  les  villes  de  la 
rive  gauche  du  Rhin  jusqu'à  quarante  lieues  de  distance,  et  vou- 
lait convertir  en  désert  la  Séquanie.  Besançon,  visité  quelques 
années  après  par  Julien,  n'était  plus,  dit  celui-ci,  «qu'une 
bourgade  en  ruine,  grande  ville  autrefois,  ornée  de  temples 
magnifiques  et  ceinte  de  très  forts  remparts.  »  La  Grande-Rue 
n'oiïrant  plus  aux  passants  qu'un  sol  de  débris  abandonnés,  les 
deux  statues  malheureusement  gisaptes  sur  le  passage  ont  ainsi, 
comme  le  reste,  rempli  le  rôle  de  pavés.  Ce  qui,  par  sa  position, 
a  pu  échapper  au  fer  des  roues  ou  des  chevaux  demeura  seul 
intact.  Les  deux  marbres  présentent  donc  l'un  et  l'autre  des 
parties  entièrement  frustes  à  côté  de  morceaux  bien  conservés, 
la  trace  du  pied  des  chevaux  presque  partout. 

Une  seule  inscription  antique  s'est  montrée  durant  les  travaux 
de  la  Grande-Rue.  L'importance  n'en  est  pas  considérable. 
Néanmoins  tout  monument  cpigraphique  pouvant  avoir  un  jour 
un  prix  imprévu  pour  l'historien,  je  n'aurai  garde  de  négliger 
celui  que  le  hasard  a  mis  entre  nos  mains.  Sur  la  moitié  d'un 
piédestal  en  pierre  tendre,  jadis  orné  d'une  corniche  et  d'un 
socle,  on  lit  : 

MAN 

VETTIAE 

SILV 

Les  lettres  sont  belles  et  assez  bien  conservées.  Tl  s'agit  d'une 
inscription  funéraire  consacrée  par  un  Silvius  aux  mânes  d'une 
Vettia.  Quels  sont  ces  personnages?  Ils  portent  des  noms  très 
répandus  dans  l'antiquité;  mais  celui  de  Vettia  appartient  sur- 
tout à  l'Italie.  Le  monument  funèbre  se  trouvait  mêlé  à  d'autres 
grosses  pierres  provenant  de  ruines  et  à  de  nombreux  ossements 
humains  de  l'ancien  cimetière  Saint-Maurice.  Tout  semble  indi- 
quer néanmoins  que  ce  lieu  central  ne  fut  pas  un  champ  de 
sépulture  dans  l'antiquité.  A  moins  d'une  circonstance  excep- 
tionnelle, la  pierre  de  Vettia  doit  avoir  été  apportée  de  Chamars 
ou  se  faisaient  les  incinérations  dans  l'antiquité,  et  avoir  été 
ensuite  employée  h  quelque  construction. 

Je  terminerai  cette  note  par  une  liste  sommaire  des  objets 
dont  il  n'a  pas  encore  été  fait  mention  : 


Vn  épeton  eti  fer  dont  Targuillon,  fixe,  esl  en  forme  de  pyrà* 
tnide  qimdrangiilaire  ; 

Les  restes  d*un  mors  do  cheval,  en  for; 

Un  objet  de  bronze,  d*un  usage  inconnu,  ayant  une  cori^e 
allongée  et  courbée  comme  pour  servir  de  crochet  et  une  autre 
terminée  par  une  forme  destinée  à  servir  d'ornement  ; 

Une  clef  en  fer; 

Un  style  en  bronze  de  0",10  de  longueur; 

Des  débris  de  verroterie  mince,  ayant  appartenu  à  des  verres 
analogues  à  nos  verres  è  pied  ; 

Un  petit  marbre  marqué  de  sept  trous  hémisphériques  et 
réguliers,  lequel  se  trouve  traversé  par  une  tringle  do  plond) 
entrant  par  une  des  faces  et  sortant  par  l'un  des  flancs  ; 

Une  plaque  de  marbre  blanc  entièrement  couverte  do  rin- 
ceaux et  d'ornements  du  iv*  siècle  ; 

Un  oiseau,  en  bronze,  de  O^jOC  de  longueur,  disposé  en 
forme  de  presse-papier  et  d'une  époque  barbare. 

On  a  cru  devoir  recueillir  aussi  quelques  ossements  d'anî- 
-maux,  tels  que  des  bois  de  cerfs  et  do  chamois,  ainsi  que  trois 
pieds  de  cheval  restés  dans  la  strate  des  fers  antiques. 

Enfin,  on  a  gardé  un  spécimen  do  ces  coquilles  d'huître, 
comme  on  en  avait,  de  1838  à  4839,  trouvé  en  si  grande  abon- 
dance dans  les  fouilles  de  la  rue  Moncoy.  Leur  épaisseur,  très 
considérable,  indiquerait- elle  une  provenance  particuHère  et 
jcooséquemment  des  relations  actives  plutôt  avec  la  Méditerranée 
qu'avec  l'Océan? 

A  ces  objets  ont  été  joints  quelques  pièces  d'un  autre  âgo, 
telles  que  des  clefs  et  une  agrafe  en  bronze,  dont  l'ornementa- 
tion, très  recherchée,  présente  des  rinceaux  d'une  for.flae  tour- 
mentée. Ces  débris  sont  a,ntérieurs  au  xvi^  siècle. 


RUES  ANTIQUES  DE  BESANCON.  (1865] 


FER  DE  CHEVAL. 


ÉTUDES 

PALÉONTOLOGIQUES 

SCB  Ll 

JURA    GRAYLOIS 

PAR  A.  ÉTAUOH, 

0éanee«  de«  11  Janvier  et  9  février  IfiSt. 


TERRAINS  JURASSIQUES  MOYENS  ET  SUPÉRIEURS. 


INTRODUCTION. 

Les  assises  moyennes  et  supérieures  du  terrain  jurassique 
graylois  ont,  en  général,  un  relief  peu  accusé;  pourtant  les 
failles  et  les  dénudalions  ne  manquent  pas.  Les  premières  sur- 
tout sont  nombreuses,  plus  peut-être  qu'il  n*est  possible  d'en 
juger  d'après  l'état  de  la  surface.  Ce  sont  le  plus  souvent  de 
simples  cassures  dont  le% lèvres  sont  à  peine  distantes,  et  il 
n'arrive  que  rarement  qu'elles  s'érigent  en  lignes  de  disloca- 
tion ;  les  dénudations  ont  formé  de  petits  monticules  arrondis 
ou  ellipsoïdaux,  et  les  escarpements  ne  sont  que  des  exceptions. 
La  cause  en  est  dans  la  nature  même  des  couches,  à  leur  struc- 
ture ,  à  leur  mode  de  dépôt.  Les  marnes  sont  assez  solides  ou 
peu  épaisses  et  en  assises  souvent  répétées.  Les  calcaires  ne  se 
montrent  pas  en  bancs  bien  puissants  ;  ils  sont  en  général  ter- 
reux, et  les  cavités  qui  les  remplissent  parfois,  ou  leur  disposi- 
tion à  se  déliter,  préparent  la  voie  aux  influences  chimiques  et 
atmosphériques  et  leur  laissent  toute  leur  intensité.  On  ne  re- 
marque pas  non'plus  ces  plissements  qui  caractérisent  et  rendent 
si  pittoresque  la  chaîne  du  Jura. 

n 


Si  maiDtenant,  dans  cet  ensemble,  on  cherche  quelques  points 
der^p^ie,  fi\elqt|e  s^rie  de  couches  un  peu  piuissaqle  et  qui 
n'ait  pas  vu  varier  les  circonstances  do  son  dépôt,  on  trouve  peu 
de  faits  saillants  et  on  reconnaît  à  peine  quelque  constance.  Les 
assises  fossilifères  elles-mêmes  quoique  ramenant,  quant  aux 
êtres  qu'on  y  rencoqtre,  les  mêmes  phénomènes  avec  le  retour 
de  certain  état  d'agrégation  des  roches,  montrent,  pour  la  vie 
de  chaque  faune,  des  différences  marquées,  e(  presque  toujours 
il  y  a  peu  de  rapport  d'une  à  celle  qui  en  est  la  plus  voisine. 
Ces  remarques  sont  peut-être  plus  faciles  à  faire  encore  à  Gray 
que  dans  le  reste  de  la  chaîne. 

Il  y  a  donc  lieu  de  se  demander,  si  les  grandes  divisions  sont 
nécessaires  dans  cet  ensemble;  si  les  groupes  ou  sous-groupes 
à  y  établir  ne  sont  pas  livrés  (out  à  fait  à  l'arbitraire  ;  s'il  faut, 
par  suite  même  de  la  classification  adoptée,  attribuera  tello 
époque  des  faits  qui  n'ont  certes  pas  eu  lieu  en  même  temps  et 
dont  les  causes  sont  sans  doute  toutes  autres.  L'affirmative  est 
possible ,  s'il  n'est  accordé  à  ces  divisions  qu'une  valeur  de 
convention;  si,  par  l'emploi  qui  en  a  été  fait  ailleurs,  elles 
peuvent  servir  à  s'entendre  dans  l'énonco  des  phénomènes  ;  si 
quelques  assises  consécutives  semblent  avoir  entre  elles  p'us  do 
rapports  qu'elles  p'en  ont  avec  leurs  voisines,  et  si  dans  la  série 
des  (très  dont  les  restes  y  ont  été  déposés,  il  en  est  qni  paraissent 
habiter  divers  niveaux.  Pour  ceux-ci,  nous  admettons  môme  les 
plus  larges  limites;  qu'ils  soient  identiques  ou  analogues,  les 
faits  qu'ils  rappellent  sont  pour  nous  les  mêmes. 

Au  point  de  vue  orographique,  dan^  la  seule  chaîne  du  Jura, 
bien  entendu,  et  dans  les  régions  qui  en  forment  le  pied,  les 
expressions  Oxfordion  et  Upper-oolito  ou  Malm  ont  une  valeur 
certai>ne  qu'auront  aussi  celles  des  terrains  jurassiques  moyens 
et  $VH)érieurs,  quand  elles  représentant  le  mémo  ordre  de  choses^ 
Ço  est-il  de  m^me  au  point  de  vue  des  fossiles?  Cette  valeur 
^ubsiste-trelle  pour  les  divisions  secondaires,  qu'on  les  appelle 
Fprtlandien,  Kimméridien,...  ou  groupes  de  Salins,  de  Porren^ 
truy...  La  réponse  est  facile,  çn  parcourant  les  nomeûolaturea 
ildopt^es  dai^s  les  ouvrages  qui  jusqu'à  présent  et  plus  spécia- 
l&caept  ont  étf)  publiés  sqr  le  Jura.  Il  est  possible  à  tout  lecteur- 
4^  reçQpnattra,  ea  les  CQmparant,  la  plus  étrange  confusion 
dans  la  série  des  travaux  de  Thurm^jm,  Gres&ly,  Tbirria»  Desor, 


t^rron,  de  T*ribolet,  Campîche,  Marcou,  Contejean,  Jaccarrf...^ 
nous  n*en  exceptons  pas  nos  propres  publications.  La  vérité 
est-elle  dans  un  de  ces  ouvrages  ou  apparaîtra-l-elle  plus  tarât 
L'ordre  est-il  possible,  facile?  Peut-être  si,  quand  môme  et 
d'avance,  ne  sont  pas  synchronisées  des  choses  qui  ne  doFveirt 
pasTêtre;  si,  comme  le  domontrent  les  Lettres  sur  les  rocheà 
du  Jura,  mais  pour  des  faits  d'une  bien  autre  importance  qoê 
ceux  que  nous  avon^à  considérer  ici,  chaque  mode  d&  diviislon 
conserve  sa  valeur  locafle;  si  en  dehors  de  la  stratigraphie  qtil 
n'a  pas  toujours  jusqu'à  présent  fourni  toute  la  certitude  dési« 
rable,  sont  recherchés  tous  les  faits  de  paléonlôlogfie  qui  peuvent 
lui  venir  en  aide  et  même  lui  servir  de  guide.  •     • 

Pour  cela,  le  plus  grand  nombre  de  divisions  est  nécessafrèj 
pourvu  qu'on  no  s*écarte  pas  de  certaines  limites;  le  plus* sou- 
vent existent  des  couches  qui  se  sont  formées  évidemment  dans 
les  mêmes  conditions  ;  ce  sont  elles  qui  doivent  servir  de  base 
de  circonscription  locale,  et  rien  n'empêche  de  les  changer  phis 
loin,  si  elles  ne  deviennent  pas  bien  évidentes  dans  le  nouveau 
lieu  d'observation.  Cependant  si,  comme  nous  le  croyons  pout 
bon  nombre  et  même  pour  la  plupart  d'entre  éltes,  dans  le  Jiirà 
en  particulier,  elles  se  maintiennent  sur  une  certaiae  étendue, 
si  les  petites  modifications  qu'elles  éprouvent  ne  changent  pas 
l'allure  générale,  il  est  bon  de  leur  conserver  leur  appellation; 
en  indiquant  dans  chaque  localité  les  assises  élémentaires  qui 
les  constituent.  Il  est  probable  qu'il  n'y  aura  pas  de  différences 
notables  à  signaler,  mais  seulement  des  analogies  plus  ou  moini 
éloignées,  ou  des  rapports  plus  ou  moins  intimes  avec  celles  ides 
stations  voisines. 

D'un  autre  côté,  a-t-on  cherché  aussi  quelles  différences  ou 
quelle  similitude  peuvent  exister  dans  les  diverses  époques  entré 
l'activité  du  dépôt  et  ceile  des  êtres  propres  ou  non  à  chacune  . 
d'elles,  mais  qui  ont  vécu  pendant  la  même  période?  S*est-oii 
rendu  compte  de  l'influence  que  l'une  peut  avoir  sur  Tâûtre? 
Y  a-t-il  même  domination  de  l'une  au  point  que  l'autre  sembK 
devoir  être  absente?  Les  dépôts  ont  pu  être  continus  et  réguliers; 
dans  le  même  temps,  la  même  somme  de  matériaux  a  pu  cons- 
tituer des  couches  de  puissances  peu  variables,  srnfon  de  sÉPuc- 
ture  identique;  dans  ce  cas,  l'activité  vitale  leur  a  été  subor- 
donnée; elle  a  dû  nécessairement  être  très  toégale  et  ne  sô 


—  224  — 
montrer  dans  toute  sa  force  qu'en  vertu  de  circonstances  faro* 
rablasy  comme  exceptionnelles,  et  semblant  livrées  tout  à  fait 
au  hasard  pour  le  choix  de  l'emplacement  ob  elles  se  sont 
montrées.  C'est  alors  le  cas  le  plus  favorable  pour  l'admission 
do  créations  nouvelles,  ce  qui  n'empocherait  pas,  au  reste,  le 
passage  d'un  nombre  plus  ou  moins  considérable  d'espèces 
ayant  vécu  à  une  époque  antérieure. 

Le  dépôt,  tout  en  n'étant  pas  nécessaivement  régulier,  peut 
en  outre  encore  être  censé  inscrit  dans  4e  môme  ordre  de  phé- 
nomènes; ici  alors  tout  étant  fortuit,  accidentel,  rien  du  passé 
n'est  réservé  pour  l'avenir;  les  variations  peuvent  ôtre  les  plus 
grandes  dans  les  roches  elles-mêmes  et  les,faunes  ôtre  tout-à- 
foil  indépendantes  les  unes  des  autres  ;  les  passages  alors  ne 
doivent  guère  être  regardés  que  comme  des  exceptions,  et  c'est 
en  effet  du  hasard  plutôt  que  perpétuité  de  l'espèce.       * 

Maià  ne  pourrait-il  pas  arriver  aussi  que  l'égalité  et  la  régur 
larité  fussent  pour  Tactivité  vitale?  La  même  somme  d*étres  se 
produisant  dans  le  môme  temps  ;  ceux-ci,  à  l'état  fossile,  ne  se 
montreront  abondants  que  par  l'absence  ou  le  peu  de  matériaux 
constitutifs  des  couches  :  la  richesse  or  la  pauvreté  des  stations 
fossilifères  ne  serait  donc  que  très  relative  ;  tel  dépôt,  véritable 
charnier  de  l'époque  et  d'une  épaisseur  très  restreinte,  aurait 
mis  peut-être  plus  de  temps  à  se  former  que  toute  une  série 
d'assises  où  ne  se  rencontrent  que  quelques  espèces,  mais  d'une 
bien  autre  puissance  que  celle  du  premier.  Dans  ce  cas,  la  per- 
pétuité des  espèces  serait  normale;  les  modifications  des  formes 
pourraient  être  retrouvées  dans  l'influence  des  milieux,  et  la 
création  des  formes  nouvelles,  peut-être  inexplicable,  serait 
néanmoins  h  rechercher.  Or,  ici  il  n'y  a  pas  à  se  faire  illusion, 
môme  pour  les  plus  faibles  distances  les  passages  ne  sont  qu'en 
minorité,  et  la  grande  cause  de  rénovation  reste  toujours  un 
problème. 

L'irrégularité  d'activité,  jointe  à  l'inégalité  de  dépôt,. tout  en 
laissant  à  la  première  la  prééminence  que  nous  accordi(»s.tout 
à  l'heure  à  la  dernière,  présente  des  faits  analogues  à  ceux  de 
la  seconde  catégorie  ;  nous  les  confondrons  donc  avec  ceux-ci. 

Notre  Jura,  dans  les  limites  de  temps  et  d'espace  que  nous 
lui  avons  assignées  pour  ce  travail,  présente-t-il  des  faits  qui 
appartiennent  A  une,  à  deux  ou  à  ces  trois  catégories?  Ont-elîe» 


—    825    — 

•H  sur  sa  formation  égale  influence ,  ou  l'une  d'dies  IVt-ene 
emporté  sur  les  autres?  Il  nous  est  bien  difficile  de  nous  pro» 
noncer  aujourd'hui  ;  d'abord  nous  ne  sommes  guère  encore  en 
naesure  de  le  faire,  et  puis  l'étude  de  ce  qui  a  paru  de  nos  jours 
et  oh  seule  pourrait  être  trouvée  la  clef  des  difficultés,  esteneore 
bien  peu  avancée  pour  qu'il  soit  possible  de  citer  autre,  chose 
que  des  faits  touchant  le  passé. 

Naguère  les  grandes  dislocations,  les  bouleversemnets  du  sol 
expliquaient  le  renouvellement  des  circonstances  vitales  et  par 
suite  l'apparition  d'êtres  nouveaux.  Cette  théorie ,  si  belle  en 
apparence,  était  trop  en  dehors  des  faits  pour  ne  pas  céder 
promptement  devant  l'observation.  La  théorie  qui  lui  a  succédé, 
celle  de  la  rénovation  au  milieu  des  grandes  époques  de  tran- 
quillité, a  besoin  d'être  prouvée,  et  il  ne  nous  appartient  pas 
aujourd'hui' de  la  discuter.  Bornés  au  Jura  et  à  ses  contrées 
limitrophes,  à  une  période  dans  laquelle  la  terre  ne  semble  pas 
avoir  dû  subir  de  bouleversements,  les  terrains  jurassiques  su- 
périeurs peuvent  être  considérés  comme  s'étant  formés  dans  un 
milieu  et  dans  des  circonstiBinces  qui  n'ont  pas  dû  varier  beau- 
coup. S'éloigno-t-on  de  la  vérité  en  supposant  la  régularité 
par  l'activité  vitale  plutôt  que  de  l'accorder  au  dépôt  n^éme 
des  assises?  Pour  la  dire  avec  quelque  certitude,  il  faudrait 
connattre ,  non  tout  ce  qui  s'est  passé  alors ,  mais  un  certain 
nombre  de  stations  qui  permettraient  de  juger  ainsi  de  proche 
en  proche  jusqu'à  ce  qu'enfin  on  soit  arrivé  à  une  somme  suffi- 
sante de  renseignements.  Rien  ne  nous  laisse  croire  qu'il  faille 
désespérer  de  l'avenir. 

Aussi  tout  en  regardant  comme  appartenant  exdusivemeiit 
à  la  troisième  catégorie  l'ensemble  des  faits  dont  nous  ne  don^ 
nous  qu'une  exquisse  aujourd'hui,  croyons-nous  devoir  partager 
les  roches  en  quatre  types  distincts,  entre  lesquels,  du  resta, 
nous  reconnaissons  tous  les  intermédiaires. 

<•  Mamo'calcaires,  —  Précipitation  rapide;  espèces  dissé- 
minées, en  général  de  grande  taille;  faunes  de  mollusques  oh 
dominent  les  acéphales. 

â^  Calcaires.  —  Précipitation  rapide  et  assez  variable  du 
reste;  dans  la  Haute-Saône,  un  peu  plus  lente  que  celle  des 
marno*calcaires;  faune^  variées,  composées  également  de  mol- 
lusques, mais  appartenant  à  toutes  les  classes. 


%.*9^'4fàméhliure9j  ^—  Préeipitatioii  lente  ;  ici  le»  n^OBaéa  i9 
SièleBt «n  utoèTéscJuBs  ei les  domineiit  parfois.      .  ■•']."' 

fi.^è^.Caicairég  ooUthiquespwrs,  —  Précipitatioti  égalëmené  trèe 
taûtoy' le»  faunes  composées  de  mollusques/ et  de  rayonnes  i 
fouvant  être  rietrôntés  mtabts  où  presqucr  janéantis  par  le  irotrr 
4ém&nt  et  ht  roulis.  iDanà.  oe  deifoier  eas,  elle  a  la  même  wakùi 
que  dans  le  premier,  et  il  ne  faut  pas,;  où  ou&e,  conlâmhte  ^eee 
inritAes-aroo  eelles  qui  sobt  comme  sèyée^  dans  dneif^ûte  IJal- 
ttiré  ot  ({ni  ne  sont  que  des  exoePptionsi  du  type  ^^^ 
r.  ^  C'est  en-nouis  a^^yanl  sur  ces  considérations  qnenou^iavons 
été  amené  à  accorder  iine  si  grande  importaiïce  aux  zones  fossi^ 
Itfères;  elles dc^t  pour  nous  le  représentanid'nne  longue  période^ 
<nitre  quelles  laissent  aperceroir  des, phénomènes  de  Vilaililé 
jpeutHêà^e  impossibles^  m  tous  casdtfliciles  h  retrouver  aîllëùrsa 
^'esrt  donc  à  elles  que  nous  avons  demandé  de  pféférënce  la 
«oiutidn  des  quelques  problèmes  que  nous  voulons  essayer  de 
f^cbercber,  non  pas  que  nous  mettions  au  secotid  fàng  les 
«sstses  qui  lent  sont  associées,  mais  qui  nous  semblent  cepen- 
dant moins  iiât)ortaiites  quo  celles-ci.  Quant  à\xx  groupes  qui 
fièuirent-êtré  établis  parmi  elles,  nous  regardons  nois  bbsorva- 
4foûs  commie  tout. à  fait  insuffisantes  soit  pour  soutenir  ceUx  qui 
tent  étéi  p^opoiés  jusqu'à  présent,  soit  pour  les  retverser. 
f'.rAinsi  donc,  si  dans  ces  indications  stratigraphiques  nous 
' <o6n8BTvt)lns  quelques  noms  et  divisions,  c'est  qu'il  n'est  guère* 
4o1stb}ev  en  général,  de  s'affranchir  de  l'aotoHté  dé  l'habitude 
«i|iiabd  on  n'est  pas  muni  pour  la  combattre  ;  c'est  qu'il  y  a  pour 
nous  dans  la  suite  do  ces  assises,  dont  l'ensemble  est  Compris 
l^aas  .ebadnne  de  ces  divisions^  quelque  chose  qini  nVgt  pa^  ce 
•qui' précède V  «qui  n'est  pafe  ce  qui  suit.  Devons-nous  n^nmoins 
isto^eber.à  iM'ôsenter  ees  indications^  quand  il  est  dans  la  région 
«éhifUée  des  observateurs  plus  habiles  et  pins  en  mesure  qu)^ 
nous  pour  la  décrire^  qûaûd  sont  drjà  publiés,  sur  %ette  contrée, 
4lB?4i&riaiit  nombre  de  travaux  plùsDu  moins  complets  ^t  justes, 
fil^  •st¥rai?Ges  indications  n'auraient  pas  6té  données,  si  nous 
n'avions  pas  à  rendre  plus  facile  la  recherche  du  mode  dedistnir- 
fil|utii<Ki  i^iA  f^mployé  ailleurs,,  si  nouS  avions  pu  ou  su  trouver 
iddn^:<^  Pkublieatidnst  faites  ^u  à  fstire^  ]ësque](|Ues  phékiomènos 
HiterMiriQgiô  iïMii  eiMîDre  ici)  ne  sttnâ  indiqués  quô  très  brièv^ 
pient;  ilétait^  dufe&jl^^  ^éce^aire  pour  l'iatoUgenee  desd^^ 


—  m  — 

eriptioBs  de  signaler  une  fois  pour  toutes  les  dimioni  a(lot)léM 
et  de  ne  pas  avoir  à  les  répéter  à  la  suite  de  dhaqué  ^pèbe.  M 
champ  des  tybservations  est  ici  borné  è  l*ànrôndissûmeiit  ih 
Gray,  qui  encore  n*a  pas  été  étudié  isn  entier;  les  lieuk  iniàt* 
qués  iont  en  |;énéral  dé. visite  facile  par  snito  d'escàrpemèâlS 
naturels  ou  de  travaux  exécutés  pour  les  besoins  de  rindtistHlH 
et  periihi  eux  encore  les  types  sont  pris  daiis  les  plus  fapjp^^odhés 
du  centre,  ou  ceux  que  quelques  phénomènes  spéciaux  i^etid^'t 
plus  remarquables;.  Ce  n'est  que  dans  qUelqueâ  points  que  leë 
recherches  ont  été  faites  hors  de  rarrondisseznent.  D'un  côté  n<Ol 
études  sur  les  crustacés  ont  nécessité  Texamen  de  toutes  lei 
stations  fossilifères  qui  en  renferment;  ie  Corallien  inférieur 
de  Chassigny  et  Picpape  (Haute-Marne)  était  beaucoup  plui 
riche  encore  que  celui  de  Champlitte  ;  Sacquonay  (Côte-d*Or) 
est  trop  voisin  de  Percey-le- Grand  pour  ne  pas  lui  être  ialiM 
dans  Tenâemble  des  observations.  Ici  encore  le  Jura  Graylaii 
n'est  donné  que  pour  lui-même,  sans  aucune  comparaison  avec 
le  reste  de  la  chaîne  du  Jura  ;  peut-être  un  jour  essaierons-nous 
de  dire  les  rapports  ou  les  différences  qui  peuvent  y  être  remar- 
qués, les  phénomènes  qui  se  sont  passés  dans  la  vie  animale  à 
l'époque  de  la  formation  des  terrains  jurassiques  supérieurs; 
c'est  à  cela,  du  reste,  q\ie  tendent  nos  recherches  actuelles. 

L'(Hudo  des  terrains  jurassiques  inférieurs  serait-elle  de  nulle 
utilité  pour  colle  qui  est  faite  sur  les  étages  qui  les  suriûontent? 
Certains  phénomènes  n'apparattraient-ils  pas  plus  évidents,  s'il 
y  avait  à  les  signaler  dans  un  plus  long  temps  ou  un  plus  long 
eispace,  si  leur  commencement  ou  letir  fin  pouvait  être  (Précisé? 
La  bonne  volonté  n'est  pas  toujours  au  niveau  de  la  posëibitité  ; 
signalons  seulement  comme  entraves  à  cette  dernière  le  peu  tte 
place  qu'ils  occuperont  dans  la  région  étudiée^  leur  développi^ 
ment  aux  confins  extrêmes  de  celle-ci,  la  difficulté  d'y  retrouver 
les  restes  des  animaux  ayant  vécu  eh  même  teinps  qUé  leur 
dépôt  et  même  leur  petit  taornbré;  Par  contre,  les  assises  aâpé- 
rieures  sont  plus  attrayantes  pour  les  investigatiodssGientiÛKtoes; 
outre  l'allure  générale  dont  le  mode  a  été  indiijué  pins  haut, 
elles  se  présentent  à  niveau  décroissant  sur  les  bo'rdsdu  bassin 
qui  les  a  renfermées,  et  à  part  quelques  faibles  ex^ttons^ 
pied  des  Vosges,  ou  seulement  depuis  le  point  oîi  se  montrent 
celles  ()iri  font  l'objet  de  «q  travail  il  suffit  te  daaœ&tlrb  àVéd  les 


—  228  — 
hauteurs  barométriques  pour  les  rencontrer  toutes  les  unes 
après  les  autres»  dans  la  Haute-Saône  du  moins.  Il  faut  cepen- 
dant tenir  compte  des  phénomènes  qui  se  sont  passés  postérieu- 
rement à  leur  dépôt  et  surtout  de  la  présence  des  terrains  cré- 
tacés, tertiaires  et  modernes  qui  parfois  en  cachent  de  larges 
surfaces. 

La  Statistique  de  la  Haute-Saône  de  M.  Thirria  n'offre  de 
points  de  comparaison  que  pour  la  partie  inférieure  des  couches 
traitées  ici;  la  description  do  la  partie  supérieure  a  pour  base  des 
confusions  évidentes  et  il  n*est  guère  possible  d*en  tirer  parti. 
V Histoire  des  progrès  de  la  géologie,  aux  observations  repro- 
duites, n'ajoute  qu'un  petit  nombre  de  faits  dus  aux  recherches 
particulières  de  l'auteur.  Dans  le  Bulletin  de  la  Société  géolo- 
gique de  France,  les  discussions  entre  MM.  Marcou  et  Royer, 
dont  a  été  la  cause  le  Jura  Graylois,  portaient  plutôt  sur  des 
mots  que  sur  des  faits.  La  Notice  sur  le  Portlandien  graylois, 
de  M.  Perron,  est  surtout,  ce  dont  témoigne  son  auteur,  incom- 
plète sous  le  rapport  paléontologiquo.  Les  comptes  rendus,  en 
ce  qui  concerne  Graj,  des  courses  de  la  Soeiété  géologique  lors 
de  sa  séance  extraordinaire  à  Besançon,  en  septembre  1860,  ne 
sont  guère  pour  le  Portlandien  que  la  reproduction  de  la  Notice 
précédente  avec  la  description  succincte  des  assises  immédiate- 
ment inférieures.  Il  n'y  a  à  citer  que  pour  mémoire  Vlntroduc- 
tien  à  V étude  des  Polypiers  de  M.  de  Fromenlel;  les  niveaux  et 
les  provenances  en  général  sont  trop  vaguement  signalés  pour 
qu'il  n'y  ait  pas  eu  à  les  confrôler  par  d'autres  observations  ; 
cependant  les  listes  que  donne  son  auteur  ont  été  inscrites  ici 
sans  discussion  ou  révision;  nous  n'y  avons  introduit  que  les 
changements, nécessités  par  une  différence  d  opinion  seulement 
sur  la  valeur  de  certains  genres  ou  espèces.  Peut-être  ajouterons- 
nous  quelques  formes  dues  à  nos  propres  recherches  et  seule- 
ment lorsqu'elles  seront  nécessaires  pour  l'établissement  des 
stations.  Mais  s'il  nous  est  donné  do  pouvoir  aujourd'hui  pré- 
senter ces  listes  aussi  complètes  qu'elles  le  sont,  c'est  que 
M.  Perron  a  bien  voulu  nous  permettre  de  l'accompagner  sou- 
vent, c'est  que  nous  avons  étudié  sa  collection,  à  l'exception 
toutefois  JjBS  polypiers.  Qu'il  daigne  agréer  ici  tous  nos  remer- 
ciements  

péjà  dans  une  autre  occasion  et  pour  l'établissement  de  notre 


—  M9  — 
Paléontostatique  du  Jura,  nous  ayons  détaché  un  chapitre  du 
travail  que  nous  donnons  aujourd'hui  ;  il  serait  donc  inutile  de 
le  rappeler  en  entier;  aussi  n*y  aura-t-il  de  reproduit  que  les 
subdivisions  et  classifications  complétées,  il  est  vrai,  en  quelques 
points. 

Nous  ne  dirons  rien  du  nombre  des  espèces  propres  aux  di- 
verses subdivisions,  ni  des  passages  qui  peuvent  exister  entre 
celles-ci  ;  les  tableaux  ou  leurs  résumés  donneront  ces  nombres 
aussi  complets  que  faire  se  peut. 

Nous  devons  indiquer  maintenant  comment  a  été  exécuté  le 
présent  travail.  Nous  n'avons  pu  consacrer  qu'un  temps  res- 
treint aux  courses  géologiques  ;  aussi  le  pays  reconnu  et  les 
stalions  fossihfères  constatées,  c'est  sur  celles-ci  qu'ont  porté  les 
recherches,  renouvelées  le  plus  possible.  C'est  ainsi,  du  reste, 
que  nous  avons  agi  pour  les  autres  régions  que  nous  avons  eu* 
occasion  d'étudier  dans  le  Jura  ;  il  est  donc  possible,  dans  les 
associations  que  nous  avons  cru  devoir  faire  pour  les  espèces 
qui  nous  ont  été  confiées  ou  que  nous  avons  recueillies  nous- 
méme,  qu'il  y  ait  des  indications  ou  fausses  ou  incomplètes. 
Les  gisements,  toujours  scrupuleusement  donnés,  mettront  sur 
la  voie  des  erreurs  commises,  et  nous  prions  ceux  à  qui  nous 
devons  de  bienveillantes  communications,  ou  dans  les  ouvrages 
desquels  nous  avons  pris  des  espèces,  de  ne  considérer  celles 
qui  leur  appartiennent  que  comme  provisoirement  placées  dans 
la  zone  ou  les  divisions  qui  leur  ont  été  assignées. 


INDICATIONS  SÎRATIGRAPHIQUES- 


"  Au  nord  de  Oray,  TOxfordien  ne  se  ptôsente  gtièrc  autrétneftt 
que  dans  le  reste  du  Jura;  dans  les  stations  que  ion^ent  It 
gi*ande  faille  de  Gy  à  Port-sur-Saône,  il  revêt  un  asfvect  un  pcl& 
'  différent,  sait  qu'il  y  soit  plus  réduit  ou  que  la  silice  moins  rare 
qu'ailleurs  par  les  actions  moléculaires  dont  elle  a  été  la  causé 
plus  tard,  ait  rendu  plus  facile  la  destruction  des  roches. 

Cet  étage  est  remarquable  par  la  constance  de  sa  structure 
mîtiér^ogique  non- seulement  sur  de  grandes  étendues,  ma» 
•encore  à  tous  ses  niveaux  ;  aussi  comme  ensemble  a-t-il  beait- 
■coup  plu»  de-valeur  que  les  divisions  qui  ont  été  établies  danis 
fes  assises  suivantes  et  même  précédentes.  Souvent,  dans  la 
tîhaîne  du  Jura^  il  a  une  liaison  intime  avec  les  dispositioïis 
orographr(î[ues  du  relief  du  sol  ;  ici  il  ne  se  conduit  pas  autre- 
ment que  le  reste  de  la  formation  jurassique  supérieure  surtout. 
Seulement  quand  il  n'est  pas  recouvert  par  les  terrains  subsé- 
quents, il  forme,  des  buttes  plus  arrondies,  plus  distinctes,  et  il 
présente  en  outre  ce  fait  d'assez  difficile  explication,  c'est  que 
les  ablations,  après  avoir  pénétré  dans  presque  tout  l'étage,  ont 
le  plus  souvent  respecté  rassise  inférieure  que  rien  ne  laisse 
prévoir  comme  plus  résistante  que  le  reste. 

Les  parties  inférieures  de  l'étage  sont  occupées  par  plusieurs 
zone*  bien  distinctes  qui  se  retrouvent  partout  avec  une  unifor- 
mité de  valeur  certaine.  Faut-il  en  faire  un  ensemble  spécial, 
comme  il  a  été  proposé  ailleurs,  ou  bien  des  subdivisions  plutôt 
réelles  au  point  de  vue  paléontologique  que  slratigraphique , 
ou  bien  ne  doit-on  les  considérer  que  comme  de  simples  parties 
d'un  groupe  plus  important?  Ces  couches  sont  trop  peu  impor- 
tantes, dans  la  Haute-Saône  en  particulier,  pour  avoir  quoique 


—  23'   -^ 

kffliieûae  orographk|ve,  et  si  la  vie  animale  a  pu  se  ^Qàtrer 
bien  active  atf  milieu  de  ces  dépôts,  .ceu)[-ci  oot  été  paiiir^ 
d^éléme&ts  minéralogiqaes  ^  et  il  est  posible  que  clans  la  sérif 
4e^  temps»  ils  ne  le  cèdent  pas  à  nne  série  de  co.uqhes  bim 
sûpériefuresyen  épaisseur,  mais  où  les  fossiles^  pâ$  b^ucoug 
plus  nômbreui  en  somme^  sont  Qn  même  temps  très  dissjéminè$> 
L'importance  paléontatogique  de  ces  zones ^  leur  cen^nçis> 
malgré  leur  peu  de  puissance,  nous  retiennent  encore, pour  le 
moment  dans  l'expression  d*uae  opinion  définitive;  aussi  conti- 
nuerons-nous à  les  désigner  par  des  noms  pris  en  dehors  des 
fossiles.  Nous  donnerons  cepeiidaût  en  sous-groupe  principal 
les  zones  suivantes  qui  ont  pu  acquérir  ailleurs  assez  de  valeur 
pour  être  érigées  en  étages. 

Fer  sous-osJTorclieii. 

Ces  assises  n'ont  que  quelques  mkres  d'épaisseur  et  sotit 
presque  entièrement  formées  de  minerai  de  fer  oolitique>  plufe 
pur  inférreurement ,  mélangé  davantage  de  marnes  ou  intércgjé 
dans  celles-ci  supérieurement.  Quelques  groupes  d'animaux 
appellent  l'attenlion  sur  ces  assises;  c'est  un  véritable  tîharnier 
pour  les  Ammonites,  et  certains  Acéphales  et  Echinides  qui  Ont, 
à  cette  époque,  été  presque  aussi  multipliés  que  celles-ci.  NoUfe 
ne  citerons  pas  d'autres  faits  paloontologiques,  la  liste  èomf^ièlb 
des  espèces  devant  être  donnée  dans  le  tableau  général.  Pour- 
tant il  est  dos  faits  que  nous  croyons  devoir  rappeler  >les  espèces 
rouloes  sont  peut-être  un  peu  plus  nombreuses  que  les  autres  ; 
la  vie  s'est  longtemps  pe-pétuce  dans  ces  dépôts,  et  certaines 
espèces  étaient  déjà  fossiles  lorsque  d'autres  parasites  sont  ve- 
nues prendre  demeure  sur  celles-ci. 

ÎAÎflriiès  à  ^oâsilés  jpyiriieiiiK. 

Ici  nous  ne  pouvons  citer  les  calcaires  à  Spongiaires  qui 
^'existent  pas  et  que  nous  avons  démontré  dans  le  Haut^-Jura 
se  rerûplucer  mutuellement^  comme  aussi  nous  les  avons  vus  se 
développer  aux  dépens  de  la  zone  précédente.  Elle  sont-,  en 
outrok  très  peu  développces  et  ass'pz  pauvres  ;  du  morns  la  dea- 
•  tructioB  des  espèces  y  a  été  facile  et  on  n'en  trouve  <jue  daiis 
de  très  mauvaises  condiiiOQs  de  coaservationi 


—  Mî  — 
Les  petits  Gastéropodes  si  abondants  dans  certaints  points  de 
la  diatne  du  Jura,  comme  dans  le  Jura  bernois;  la  Terelfratula 
impressa,  caractéristique  de  ces  couches  en  Allemagne  et  très 
commune  de  Besançon  h  Saint-Claude ,  est  ici  beaucoup  plus 
rare.  Comme  dans  la  subdirision  précédente,  les  Céphalopodes 
sont  le  signe  distinctif  de  ce  niveau  ;  les  autres  classes  n*oflrènt 
que  quelques  espèces.  L*ensemble  de  cette  faune  est  encore 
inscrit  dans  le  tableau  général  ;  il  est  inutile  de  citer  ici  les 
principales  des  espèces  qui  le  constituent. 

Pliolikloiityen. 

C*est  un  yàsto  ensemble  de  marno-calcaires  grisâtres  liés  aux 
marnes  précédentes  par  la  structure  minéralogique,  mais  oU  les 
fossiles  sont  marneux,  et,  dans  les  parties  supérieures,  au  Coral- 
lien par  la  silice  qui  s*y  est  répandue  à  profusion  et  qui,  du 
reste,  en  se  portant  sur  les  débris  enfouis  a  permis  la  conser- 
vation de  ceux-ci.  La  vie ,  plus  active  dans  ces  parties  supé- 
rieures, du  moins  eu  égard  à  Tépaisseur  du  dépôt,  nous  a 
semblé  exiger  Tindication  spéciale  de  la  faune  de  cette  zone  ; 
encore  y  a-t-il  à  indiquer  des  stations  différentes. 

Si,  dans  les  parties  inférieures,  nous  n'avons  pas  distingué 
les  diverses  zones  fossilifères  que  l'on  remarque  dans  presque 
tout  le  Jura,  c'est  sans  doute  faute  d'observations  suffisamment 
précises  ou  renouvelées.  Aussi  tout  en  niant  pas  qu'elles  puissent 
exister,  nous  donnerons  comme  première  zone  fossilifère  la 
suivante. 

i*  Zone  des  Pholadomyes. 

Cette  zone  occupe  les  parties  supérieures  du  Pholadomyen 
moyen;  la  majorité  des  fossiles  est  à  Tétai  de  moule  et  se 
sépare  à  peine  du  reste  de  la  roche  ambiante  ;  ce  sont  presque 
toujours  dos  moulaRes  dans  l'empreinte  extérieure  de  l'individu, 
beaucoup  plus  rarement  le  moule  lui-même,  et  dans  un  certain 
nombre  de  cas  des  formes  qui  tiennent  à  la  fois  de  l'un  et  de 
l'autre,  empreinte  externe  dans  une  partie  et  interne  dans  l'autre. 
Le  test  devait  donc  disparaître  peu  à  peu  sans  être  remplacé  et 
cela  pendant  toute  la  durée  du  pélomorphisme  de  la  roche.  La 
faune  de  ce  niveau  lui  est,  en  outre ,  tout  à  fait  spéciale;  elle 
est  constituée  par  des  espèces  essentiellement  vaseuses  et  dépo- 


—    233    — 
sées  par  conséquent  dans  des  conditions  qui  ne  paraissent  pas 
s'ôtre  retrouvées  dans  les  assises  immédiatement  voisines, 
malgré  un  faciès  identique. 

2*  Zone  des  Ghailles. 

On  donne  ce  nom  en  Franche-Comté  à  des  boutes  siliceuses, 
pleines  ou  géodiques,  ou  plutôt  remplies  à  l'intérieur  de  silice 
pulvérulente;  les  premières  conservant  dans  la  roche  la  teinte 
de  celle-ci  ou  un  peu  plus  foncée  ;  les  autres  blanchâtres  ou 
colorées,  par  Toxyde  de  fer,  de  rubéfactions  existant  chez  toutes 
à  la  surface.  Les  unes  se  montrent  encore  sur  place  dans  les 
roches  et  de  plus  sont  peu  fossilifères  ;  les  dernières  ont  été 
dénudées;  bon  nombre  renferment  dos  débris  organisés,  et  si 
les  ablations  ont  porté  sur  celles-ci ,  ce  doit  être  tout  à  fait  for- 
tuit, à  moins  que  la  présence  des  fossiles  n'ait  été  pour  quelque 
chose  dans  l'étendue  du  phénomène.  Les  débris  animaux  ont 
été  pour  beaucoup  dans  la  formation  de  ces  chailles,  presque 
toujours  ils  en  occupent  la  partie  centrale,  et  ceci  se  remarque 
très  bien  dans  les  Crustacés  surtout  (*). 

D'autres  fois  la  silice  se  distribue  en  petits  bancs  et  empâte 
surtout  des  Chemnitzies  et  des  Nérinées.  Enfin  sur  ces  chailles, 
sans  être  bien  distincte  et  sans  se  montrer  bien  visible  par- 
tout, repose  une  dernière  assise  à  Térébratules,  que  nous  ne 
donnerons  cependant  que  comme  faciès  particulier  des  stations 
précédentes. 

Nous  indiquerons  donc  les  stations  suivantes  : 

a.  StàtioIt  des  Chailles  càlcàréo-siliceuses. 

Il  n'y  a  ici  que  très  peu  de  fossiles  qui  sont  encore  ceux  de  la 
zone  précédente,  mais  où  no  se  trouvent  pas  lés  Pholadomycs, 
et  ils  ne  sont  pas  en  général  renfermés  dans  les  chailles  ;  quel- 
ques-uns sont-eux-mémes  siliceux.  Le  faciès  se  présente  plus 

0)  Ce  phénomène  se  présente  aussi  dans  les  roches  essentiellement 
marneuses;  on  peut  le  constater  dans  certaines  couches  du  Lias,  dans 
les  marnes  à  fossiles  pyriteux  citées  plus  haut.  Dans  i'Oxfordien  inférieur 
d'Allemagne,  les  individus,  rapportés  par  M.  Quenstedt  au  Jlffrorfcipiif 
iOfialis  (  Der  Jura,  pi.  60,  fig.  8-11),  se  trouvent  ordinairement  dans  de 
petits  empâtements  sphéroïdaux  ou  aplatis  comme  des  galets,  au  milieu 
desquels  il  faut  aller  les  chercher  comme  dans  nos  Chailles.  Nous  avons 
eu  du  moins  oeearion  d'en  examiner  un  certaia  nombre  dans  cet  étal. 


-"    «31    -» 
!ip^cftitêltt*!lt  au  nord  de  }a  Saône  ;  ïes  partie»  strp(?rietii'es  dtj 
grsèment'dê  Pierreconrl ,  les  tranchées  du  chemin  de  ftr  rer^ 
Champlille  le  montrent  assez  visible; 

A  ce  niveau ,  les  chailles  ne  sont  pas  çncoro  complètement 
terminées,  elles  semblent  se  fondre  insensiblement  dans  la  roche; 
dfms  tous  les  cas,  la  partie  centrale  est  beaueoi^  plus  dense  que 
te  pesta. 

b.  Station  des  Chàilles  a  Crustacés. 

hfi^  ch(|ille3  ne  peuvent  pas  toujours  êtrç  e^arninoos.  en  plapç  : 
yftcçrtaiçi  lî^eaibre  ont  ^to  remaniées,  quoique  cç  $oit  plutôt  une 
simple  déa^^aûoi;!  sur  place.  Elles  dilKïrent  des  préoécienties  ea 
ce  que  leqp  cej^tre  est  moins  compact  en  géuçr^l,  car  ou  trouve 
tQus  le&interipédiaires;  SQulemeet  les  Crustacés  spqt  pLus.rarQ^ 
dans  cpUes  ou  rbomogén^it^  existe.  La  faqpç  de  cçs  Chai^l^s  est 
^ssez  riche j  quelques-uno§  ne  semblent  qu'un  emplitemopt  d'uA 
nid  de  petits  Gastéropodes  ou  de  bivalves  de  faiblo  taille  ;  les 
grosseç  espèces  peuvent  fpnner  par  elle-même  des.  çbaillcs. 
Dans  les  Rayonnes,  les  Eebinodermcs,  s'ils  sont  peuls^  occupent 
la  partie  centrale ,  comme  du  reste  leç  Crusta^oés,  tandis  qy-ils 
sbn,t  quelquefois  englobés  par  paquets  de  di^  h  dqu^e  ii^dividus. 
Les  tiges  du  MUlericrinus  eçhinatm  n'y  sont  pas  r^rps  ;  nou^ 
venons  d'y  retrouver  quelques  types  de  CidarU  Qt  aus^i  uno 
belle  empreinte  d'une  Stelléride,  dont  nous  avons  cru  devoir 
faire  le  Stellaster  araricus,  et  tout  aussi  rarement  se  montrent 
des  débris  de  liges  (Juncus  ?  Thnrmcmni)  appartenant  aux  Mo- 
nocolyloes  (*).  Des  polypiers  ont  existé  aussi  à  cette  époque, 
car  les  remaniements  ne  semblent  pas  avd!r  amené  dans  les 
çhaiJlqs  des  espèces  coralliennes  :  une  seulçest  commgne;  n,9us 
l'avions,  indiquée  provisoirei^ieqt  dans  notre  genre  HeliQçœni(\ 
sous  le.  nom  spécifique  imposé  par  l'auiçur  des  Lethea  gsçignosh 
U.ça;  nous  y  £^vons  ausf^i  retrouvé  le  Tkaxnnastr^c^  çaîicinna, 
espèce  corallienne  comme  la  précédente  ;  la  Microphyllia  dis- 
iuncla,  paraît  spéciale  h  cette  station. 

(^)  Aux  espèces  de  plantes  q«e  nous  avons  citées  ailleurs  eomme  se* 
trouvant  dans  nos  terrains  jurassiques,  nous  pouvons  ajouter  aujourd'hui, 
é.M\%  rOolilhe  blanche  du  Bathonien  de  Clhampiitte,  toute  une  flore  princî- 
pftlerDeHl  de  Fougères,  analogue  à  la  flore di3  l'Oolithe  delà  Sarthe;  noua 
ftvsofls  même  retrouvé  la  M^mWaria  Desnoyersi,  Al.  Brg.,  qui  n'avait  pa» 
çQCOFeét^^gB«lée  ailleurs  qu'-à  MameM» 


—  M*  — 
Lesi  èfiypèoea  à  citer  sont  :  Ammtfmtm  dorda^fc^^oiUsAii^x 
mrm^alms,  Ar<k^0iimi»si^,  Lunula,  toutes  très  rares?  4c(iM9ié|Mi 
êuhiferu,  Ditremaria  qxfor^i^KJ^»  Bûnéalium  juafenni^,  Atioq 
ParandierL,  concinna,  Paa^nmobia  jurefitis,,  Nucula  intfgnmon 
dia,  Trigonia  clavifèlata ,  asp&fa,  pa/reula,  PecUn  fibifoemi/ 
semiàexUfs,  et  les  Rayonné^  pnécilés:,  phis  qudlqiies  $erpuW&et 
les  Crustacés  dont  la  liste  §e  trouve  dan^  k,  taUeau  géaérol. 

c.  Station  db  l^  Nwin$a  allica. 

Ici  la  silice,  est  plutôt  di/^posée  en  b^nes  que  concentrée 'en 
boules  ;  les  Nên^ne^  allica^  Charcennensi$ ,  %4ûcgm$a,  Ckfim- 
nitzia  Delessei.  ^\>ï^i  très  abondantes  par  plaoç,  €)t  lei  d4Sbr>6  de 
roche  exposés  à  Tair  acquièrent  une  blaoçhem:  9naIogy.9  à 
celle  de  la  çvaie. 

Il  faut^  S6|n$  dç^u^,  rappprter  au  mémç  eÛv^^VI  l^s  ba.^cp  à 
Trigonies  de  Ray,  Ferrières,  Fpntenois-les-Mpntbozpn,  suy  Jes 
collines  desquels  existent  quelquefois  de  be^uiq  groupes  d'indi- 
vidus parfaitement  conservé?.  M.  Hébert  reg^rçl^  cette  esi^^ce 
comme  distincte  de  la  Trigorda  clavellata  et  en  a  fait  la  Trigo- 
nia  aspera  de  Lamarck  (Hébert,  Trig.  clavellées,  1860,  p.  7, 
pi.  7,  fig.  5).  Ces  plaques  sont  très  rares;  le  niusée  de  Ve^oul 
en  possède,  entre  autres,  un  magnifique  spéciipen. 

d.  Station  de  la  Rhynconella  Thurmanni. 

Cette  assise  marneuse,  rarement  observable,  paraît  surmonter 
un  peu  les  cbailles,  et  elle  formerait  les  dernières  assises  oxfbr- 
diennes  de  la  Haute-Saône;  dans  de  certains  points,  elle^ es! 
peut-être  confondue  avec  les  précédentes,  nous  ne  la  donnons 
que  comme  station  de  celles-ci  ;  les  espèces  y  sont  du  reste  en 
petit  nombre.  Entre  Charcennes  et  Virey,  sous  le  bois  du  Fays, 
on  peut  recueillir  un  nombre  parfois  considérable  des  espèces 
Millericrinus  echiuaUis,  Rhynconella  Tkurmauni,  Terebra- 
tula  Parandieri,  pergljbata,  Spirorbis  Thirriai, 

Avec  les  mêmes  Brachiopodes ,  au  mont  Cierge,  près  de 
Percey-le-Grand,  existent  quelques  Pleurotomaires  et  aussi  des 
bivalves  appartenant  aux  ge'nres  Pecten,  Gervillia,  Perna,  dont 
les  espèces  se  retrouvent  aux  stations  précédentes. 

Tout  en  donnant  la  liste  des  fossiles,  nous  croyons  devoir 
rappeler  leurs  provenances  ;  il  ne  sera  pas  ainsi  nécessaire  de 


—  236  — 
recourir  chaque  fois  à  là  partie  qui  traite  de  la  description  des 
espèces,  qu*il  sera  bon  de  consulter  cependant  pour  une  étude 
plus  approfondie.  Une  même  espèce  pouvant  se  trouver  dans 
plusieurs  localités,  et  pour  éviter  le  désordre  qui  en  résulterait 
dans  les  tableaux,  les  noms  ont  été  inscrits  en  abrégé  ;  un  trait 
yertical  séparera  les  zones  suivant  les  subdivisions  adoptées. 
Il  en  sera  de  même  pour  les  groupes  suivants  : 

Stations  oxfordiennes. 


Cm. 

—  Calmoutiers. 

My.  —  Morey. 

Cp. 

—  Champlitte. 

Ne.  —  Neuvelle. 

Cr. 

—  Charcenne. 

Or.  —  Orain. 

Cz. 

—  Charriez. 

Oi.  —  Oiselay. 

Fn. 

'—  Franois. 

Pc.  —  Pierrecourt. 

Fr. 

—  Ferrières-les-Scey. 

Pe.  —  Percey-le-Grand. 

Ft. 

—  Fretigney. 

Ro.  —  Rosey. 

Gv. 

—  Grandvelle. 

Sa.  —  Sacquenay. 

m. 

—  Mailley. 

Vi.  —  Virey. 

s  adoptées. 

K. 

—  Fer  sous-oxfordien. 

0. 

—  Marnes  à  fossiles  pyriteux. 

P. 

—  Pholadomyen.  —  Zoi 

ae  spéciale  des  Pholadomyes 

C. 

—          —           .^ 

—         des  Chailles. 

Ces  signes,  superposés  ou  accolés,  indiquent  les  passages  ou 
un  nouvel  ensemble. 

Signes  de  présence  et  de  quantité. 


ce. 

c. 

ac. 


Très  commun. 
Commun. 
Assez  commun. 


rr.  —  Très  rare, 
r.  —  Rare, 
ar.  —  Assez  rare. 


—    S87   — 


TABLEAU  DE  DiSTIIBHTim  DES  FOSSILES  OXFORUENS. 

- 

K 

0 

P 

C 

VKRTÉitmÉ». 

Ptluoas  et  Biptilei, 

Strophoduâ      ....**.* 

r 

Or, 

rr 

Sa, 

AaTiciri.É«. 

»iistaoBs, 

Orhomalus       araricuB,  Et* 

rr 

P.. 

Eryon               Perroni,  ¥a. 

rr 

Cm. 

Glypliea           EtaIJoni.  0  pp. 

r 

Cm.       ^ 

Mutiàteri,  Mey> 

rr 

Cz.  Mî.  f  r. 

c 

Cm,  Ct.  UU  n.  Fr.  Mz. 

Udresïiierï,  Mey, 

rr 

Cm,  Fq. 

Eûoploclytia     Perraoi,  EL 

rr 

Frasoe,           *          » 

Eijma              orna  ta,  0pp. 

r 

Gr, 

veiïtrosa,  Upp- 

c 

Cr.Ro.MhCHU 

innéUde*. 

Serpula            flacdda»  Goldf. 
ilium.Galdf. 

ac 

r 

Or.  Pc,    Cm- 

ac 

rr 

Or.Pe.    C^.  Cz.MÎ. 

pulcbella,  Et. 

ar 

Or,  Pe- 

qitndmLrLata,  Goldf. 

ce 

Or.  Pe. 

Bcniiûlitria,  Bt. 

ae 

Or.  Pb. 

ËemipUcalJli^^  Et. 

ac 

Or.  H, 

aulciiera,  EU 

ae 

Or.  Pe. 

^ybul^ta,  Et. 

rr 

Cr, 

eubgoraialia.  Et. 

ac 

Or,  Po. 

BU  bs! mi  1rs,  El, 

ac 

Or.  Pe, 

Spirorbia          îbirrki,  Et. 

c 

Qf,  Cf. 

iioixvBgiiEiS. 

c^pbalop^doi. 

Belemnites       InU^^uîcatus,  BN 

rr 

Oî, 

KellowJana,  Opp„ 
eïrentrteus,  d'Orb. 

ar 

Or,  Pe. 

rr 

Or. 

□lonosuit^pâp  Baub. 

ce 

r 

Or.Po.Sa.tPe,Cp. 

Nautrlua           aganititus,  SchJ. 

r 

Pe,  Sa. 

bEîxagOHiiB,  Sow^ 

rr 

Pc. 

A  m  muni  toa       A  rd  tj  en  n  eo  sis ,  d  '0  ib. 

rr 

r 

Gy,  1  Pfl. 

Bûkena3.  Sow. 

r 

r 

Or.  Pe.  1  Qr>  Oi. 

bî  Costa  tu  s,  S  ta  ht  « 

rr 

Or. 

Constanti.  d^Drb, 

c  1 

Or.  Sa. 

corda  tus,  Sùw, 

ce 

c 

r 

«c 

Or.Po,SaJGy,0hPô. 
Cp.  1  Pc.  Cm. 

crenatua,  Bmg, 

ac 

rr 

Gy.  Oi.  ICm. 

Duncani,  Sow. 

rr 

P«. 

Eugenii.d^Orh, 

r 

î 

Gy.  Oi.  Cp,  [  Pc. 

funiferua,  Phiil 

rr 

Sa. 

Golialhna.  d'Urb. 

ar 

Or.  Pe. 

Lambert],  Sûw, 

rr 

Or. 

1  un  nia,  Krug, 

ce 

ce 

rr 

Or,Sâ,  IGy,  Oi.  [  Cm. 

Marias,  d  Drt). 

ar 

Gf,  Qi,  Cp, 

48 

—    438    — 


.*•.•-■. 

K 

0 

P 

C 

(Ammonites)    oculatus,  ^eao. 

rr 

ce 

rr 

Or.  1  Gy,  Oi.  Pc  Cp,  | 

Cm. 
Or.  Pe.  Sa. 

"^  "Oppëlî,  El. 

ce 

Orion.  0pp. 

r 

Or. 

oxiordianus.  Et. 

rr 

Or.  Sa. 

perarmatus,  Sow. 

ce 

ac 

ac 

Or.  Sa.  1  Gy,  Oi,  Pc. 
.  Cp.  1  Pc. 

,  plicatilis,  Sow. 

c 

. 

Pc. 

punctatus»  Stahl. 

ar 

Or. 

serrulatus,  Ziet. 

rr 

Or. 

sulciferus,  0pp. 

ac 

ce 

Or.  Pe.  1  Gy.  Cp. 

Aptychus         latus,  Mu. 

rr 

Gy,  0 .  Pc. 

remua.  Et. 

c 

rr 

Nr.  Pè.  1  Pc. 

GhemnitiU      Bellbna,  d'Orb. 

r 

Or. 

Délëssei,  Et. 
Neriuea           àllica.  d'^Orb. 

ac 

Gy,  Ml. 

ac 

Gy. 

Charcenoensis,  Et. 

rr 

C?. 

vàrgnic^u,  Lt. 

ac 

Gy,  Ml. 

Arteonina         Bulnfaru,  Ft. 

ar 

Cm. 

Natica              Zan-i^,  d'()rb. 

rr 

Or. 

Trochus           Halesus,  d'Orb. 

rr 

Sa. 

Phasiauella      oraiosis.  Et. 

rr 

Or. 

Turbo              MiMiJHj,  GoldL 

ar 

rr 

Gy. 

S»'j(HjriianUp  £t. 

c 

Or.  Pe. 

Ditremaria       Oxiardtijna,  Et. 

rr 

Gy. 

Pleurolomaria  CereJ,  lit. 

rr 

Pe. 

Cydippe,  d'Orb. 

r 

Or. 

'Cypr^*o,  d'Orb, 

ce 

Or.  Pe. 

Cypris,  d^Orb. 

ac 

Or.  Pe. 

Cylhera,  d'Orb. 

ac 

Or.  Pe. 

Gividiji,  Kl. 

rr 

Ne. 

■fttïJïisUTi.  lîœra. 

ar 

Pc. 

T*ie?ea,  d'Orb, 

r 

Sa. 

Kyphe.  d'Orb. 

rr 

Or. 

N;^ifj,  d'Orb. 

rr 

Sa. 

Vielband,  d'Orb. 

r 

Or.  Sa. 

Pterocera         apflrîj^a.  Et. 

ac 

Or. 

amiigera  d'Orb. 

ar 

Or.  Pe. 

Cerilhiom        

rr 

Or. 

Deutalium       jurense.  Et. 

c 

Cm. 

LameHibranches. 

Gastroehœna    Moreauana,  Buv. 

rr 

Pc. 

Pleuromya       ararica,  Et. 

rr 

Pc. 

Brongniartana,  Et. 

ar 

Or.  Sa. 

'                      fiubrecurva,  Et. 

ar 

Pc. 

ViiihiriB,  X^.^ 

ar 

Pc. 

Pholadomya    elnUjrfiia.  jJlfi 

ar 

Or.  Sa. 

coniilrîcia,  d'Orb, 

r 

Pc. 

exalta  ta,  kg, 
flabellala,  Ag. 
hdmicardia,  Rœm. 

ar 

Pc. 

ar 

Pc. 

r 

Pc. 

lineata,  Goldf. 

r 

c 

Or.  Sa.  1  Pc. 

oruata.  Et. 

rr 

Or. 

parcieosta,  Ag. 

ac 

ar 

Pc|Cm.Ml.Ro. 

—    43Ô    — 


'^ 

0 

P 

C 

(Pholadoroya)  pelagica?  Ag. 

rr 

Pc. 

aimili;!.  Ag. 

ar 

rr 

Or.  Pô,  1  Pc. 

triraiïtflta,  Et* 

ar 

Or.  Pe, 

Anatîna 

peirea.  Et. 

r 

Pc. 

Thrada 

^inguîs,  d'Orb* 
iirL^dJ^is.  Et. 
Berirandi,  Et. 

ar 

Pc. 

Piamtncîbk 

rr 

ML 

Cyprlua 

ac 

Mi,  no. 

oraînsis.  Et. 

ar 

Or.  Pe. 

Cardîum 

intettiim.  Mû. 
siibdi^Lmîle,  dOrb. 

ar 

rr 

Cm* 
Or, 

Unicardium 

Îiitt3m<?sc^enâ,  Et, 
globojîUin,  d*Orlï» 

ac 

r 

Pc. 
Or.  P©. 

Aâtarta 

parera sâa,  Et, 
Renaudi.  Et. 

ar 

Pu. 

rr 

î:3^'« 

Myoconr^ha 

craâtiirostriSp  Et, 
pingulâ.  Et, 

ae 

f 

Gy.  Pe.               .  1 

Or.  Sa,                  '  ^ 

Irigonia 

aspera,  Lk, 
clavelUta,  Park. 
doflgata,  Sow. 
parvula,  Âg. 
radiata.  Lk. 

ar 

ar 
ac 

ar 
rr 

Ray-aur-SaÔne, 

Gy.  Mz,  Cm.  Mo.ML 

Or  Sa, 

Cm. 

Cr- 

irca 

concinna»  dOrb* 
Pftfandien.  Et. 

rr 

ar 

ar 

ar 

Or.  l  Cp.  1  Pc,  1  Cm.Cr. 
Ro. 

Isoarca 

&irhtî*sïmû,  Ou. 

r 

Or. 

Kueula 

Bewiilqiid*  0  pp. 

ar 

Cp. 

intermedtat  Mu« 

rr 

rr 

Gv.lCin.     • 

Oppeli,  Et. 

r 

Gy,       < 

EUbvanabilis,  Et. 

rr 

Cp. 

Leda 

jachrymaî  d'Orb. 

rr 

Cp,        —        • 

Pinna 

radiata,  Mû. 

rr 

Gy,              •     ••'       • 

iithopbagus 

incurvua,  Et. 
oç^ulinus,  Et. 

rr 

ac 

Pc. 

Ro,  F(.                     , 

MyHlufl 

percrassus.  Et, 
HunEteri,  Br, 

rr 

Gt. 

Avicnla 

ar 

Or.                            » 

Peran 

quadrilatera,  d'Orb. 

ar 

rr 

Pc,  1  Gy. 

Gervillia 

pernoides.  Da&h 
Perron i.  El. 

ac 

Gy,  Cm. 

luoct^ramui 

r 

Sa. 

Lima 

brevîrostris.  Et. 

rr 

Cr, 

diiplîcaïa.  Desh. 

r 

rr 

Or,  1  Gy. 

... 

obsrtira?  Sow. 
pectïnirormm,  Br, 
tlanulata,  Et. 
Proid.  Et. 

rr 
ar 

ac 

Or. 
Gy. 
On  Pe. 

e 

Or.  Pc. 

seniiVabrosa,  Et* 

rr 

Or, 

tc'giilata,  Mu. 

ac 

Or.  Pa, 

tmiiiistriata,  Mù. 

rr 

Or. 

Pecten 

tibroiàiis,  ëow. 
gy*!nsi3,  Et. 
pallnformisj  Et, 
ecobineUa.  Et. 
fiemilexius,  Et. 
subspInosuâT  Scbl, 
tGrtt^ceus,  Kt, 
TUirrUi,  EL 

ar 
ar 

ac 

r 

rr 
rr 
rr 

rr 
rr 
rr 

Or.  1  Cp,  1  Gy,  Pa. 

Gy. 

Gy- 

Or.  Pa. 

Cm. 

Gy, 

Gv- 

Or.  Pô. 

Hinnitei 

Telatus,  d'Orb. 

ac 

Or.  Sa. 

PLkatula 

peregnoa,  d'Orb. 

ar 

r 

Or.  1  Cp, 

Or, 

—    «0    — 


K 

0^ 

P 

ç 

Atreta               Ei?1low)a0a,  £t* 

Or.  Pa.  Sa. 

. 

Oâirea               alimona,  d'Orb. 

ac 

Or.  Pe. 

AfcllQtyp^,  Pti. 

ar 

Or,  Pe. 

dilatflU,  Desh. 

c 

ffe.  Gy. 
Or,  1  éy. 

rasleJJaris»  Mù. 

rr 

r 

MLiilalinâf  Gûtdf, 

r 

Cp.      '             ^ 

B^mia^tua,  EU 

ac 

Or-  P0. 

vrMthjvfpHn, 

RhyneODdU     minuia,  B.  B. 

rr 

Of. 

ËliâLhk'a,  E,  D. 

c 

rr 

Or.  Pe,  1  Ch. 

ËpmulaËa,  ûpp. 

rf 

ar 

Of .  1  Cp» 
Vi.  àr/ 

Ihurmaonî»  ur« 

CC| 

■•• 

triplicosa,  E.  B, 

r 

rr 

Or.  Pe.  1  Pc, 

Terebratuk      bîâsuJTarcinala,  ScbJ* 

f 

Or, 

dorâûplicata,  Su. 

ar 

Or.  Pe. 

perglofaatii,  Et. 

c 

V  i.  Cn 

1 

'       '         ratiqulala,  Sovv. 

r 

On 

iubcaaalictiiaia,  0pp. 

r 

Of. 

{Wtldhetiaia)   hypôcirta»  E,  D. 

c 

Or.  Pe, 

biappc!udici]laLa,  E.D. 

ac 

Or,  Pe.  Sa. 

iraprefisa,  Dav. 

r 

Gv. 

Paraadi€ri,  Et. 

ac 

V!.  Cr* 

UmbûoeUfl,  É.  D.        ' 

ac 

Cf. 

T  heciditi  m        çordirorjae  ?  d' Drb. 

rf' 

Or, 

BlTÔKDlklrftf. 

Stomatopora     Bouclurdl,  Hft, 

c 

Of.  ta. 

Berenlcca          laxata,  d  Orb. 

r 

Sa, 

orbiciUalaî  d  Ofb, 

c 

Of .  Pe. 

BuhslrJatvi,  Kl. 

r 

Or, 

Licbenopora     OrNgnyjina,  Et, 

r 

Or,  Pe. 

Proboâcioa       iiidivt^a,  EL 

rr 

Or. 

* 

KAifO]i3ti:s. 

EetUnodemea. 

Echirjobriflsui  GoldfussI,  Des, 

r 

HLRû. 

Coliynle*         acuUi.  Des. 

ce 

Or,  Sa, 

McardaLa,  Des. 

ïïC 

c 

PoGy,  IGm.Cï.Ml.Ro. 

Dfsaster           grùnulosua,  A  g. 
HolectypuB       oeprcasuâ.  Des. 

r 

Pc. 

oc 

Or.  Pe, 

Pygaster           umbrella,  A  g. 

rr 

rie. 

Pseud  f  ïd  h  dema  i  n  c«?q  ti  a  l  e,  D  es, 
Acrosalenîa       Ciroyii,  Et. 

r 

Of. 

Tt 

Cp. 

Rabdocidaris    copooidcs,  Des. 

ce 

Or.  Pe. 

remus.  Des. 

c 

Or.  Pe. 

Ci  dans             elegons.  Mû, 

rr 

Gt. 

florigemma,  Ph, 

rr 

Sa.     . 

«abi'lrgijns,  Et» 

rf 

Fr. 

Sleïlaster          araHciiE*.  Et, 

rr 

Fr. 

MillericriDas    ArthincaDus,  d'Orb, 

ac 

Or.  Pe, 

armama,  Et, 

c 

Or.  Pe. 

*iihinotiis,  d'Orb. 

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Or.  [Gy,  Cm.  Vi 

Ctoupilnnus,  d'Orb» 

ac 

Rkhardanua,  d'Orb* 

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oî;  p1' 

Yertebralle,  Et* 

r 

0^:.    . 

-    2*4 

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C 

BulauAcriniia    granutosus,  El. 

peûtagOûftli»,  4g^ 

fiitBtltalrtfl. 

ar 

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n 

Or. 
G/,  Cmf 

S^rti>li«Uli         radiai*,  El. 

TrorlxocyaHius  D^lomontianus,  EL 
Bftfcdophylïia   eervioa.  El. 
Tiiftiniiafti^i    Baynrél  El. 

concifina,  E.  H. 
Micropîif  llitt    disjujicta.  Et. 

^r 

f 

r 

ac 

rr 

rr 

&r,  ©r.  *l. 

Or. 
Gv,  WU 

G  F. 

TrypozoalTfis. 
Haguenowia     Kellawinna,  Et. 
OKCordiaîi&,  Et. 
TalpinA            capilluri^,  Rt. 
reiù^uïnt»,  Et. 
Denériaa          llchenaîd«a«  Et. 

c 

ar 

r 
ar 

r 

Or.  Pc. 
Gy. 
Pe.  Or. 
Or. 
Or. 

PI.4IVTE. 

Juncnaf           IhurRiânni,  Et. 

fi 

w. 

W^émmmé  ûm  êtOêl^mm  él^  yaagé*  d'etfpè^e». 


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AAticuIéS*..  j  Crustacés . . .  p 
'  »  ^"».  •   /Céphalopodes 

f  Brat'hiopodea. 
V,  Bryozoaires ,« 

PlAJVTI    1... ** 

2 
3 

.1 

T 

—    24Î    — 


Nous  croyons  inutile  de  reprendre  ici  les  discussions  sur  les 
limites  de  TOxfordien  et  du  Corallien;  dans  le  BauWura,  elles 
ne  sont  pas  douteuses;  la  zone  des  Cidaria  caractérise  partout '^ 
le  Corallien  inférieur  et  le  faciès  minéralogique.  est  entièrement, 
diiïérent  de  celui  des  assises  précédentes.  Il  n*en  est  pas  de^ 
môme  dans  la  Haute-Saône;  les  marno-calcaires  bleuâtres  se  ^ 
continuent  encore  par  places  que  déjà  toute  la  faune  corallienne 
s*est  montrée  ;  ils  cessent  néanmoins  bientôt,  tandis  qu^il  esl^ 
d*autres  localités  un  peu  éloignées,  il  est  vrai,  comme  aux  en-., 
virons  de  Belfort  oh  le  faciès  marneux  se  montre  à  plusieurs 
reprises,  jusqu'au  Dicératien  blanc,  toujours  avec  la  tnêmé 
faune  inférieure.  Peut-être,  la  place  précise  des  espèces  ne 
pouvant  pas  toujours  être  constatée,  les  dénudations,  les  tra^ 
vaux  dus  à  Thomme  ayant  pu  amener  le  mélange  d*un  certain 
nombre  d'entre  elles,  avons-nous  placé  dans  le  Corallien  quel- 
ques formes  qui  sont  en  réalité  oxfordiennes  et  réciproquement; 
néanmoins  nous  avons  toujours  été  disposé  à  n'admettre  -pour, 
l'étage  précédent  que  celles  dont  la  provenance  était  certaine. 

-Comme  toutes  les  régions  éminemment  fossilifèr.es,lçLÇgtal:- 
lien  graylois  offre  des  différences  remarquables  dans  ses  zones. 
et  ses  stations,  surtout  si,  comme  noos  l'avons  indiqué  plus 
haut  pour  les  dépôts  analogues,  il  a  dû  rester  un  temps  très 
long  pour  se  former.  Les  matériaux  étant  relativement  asse& 
peu  abondants,  les  espèces,  comme  partout,  ont  dû  se  localiser 
plus  évidemment  et  les  assises  qui  les  renferment  présenter  de 
grandes  variations ,  s'agrandir  les  unes  aux  dépens  des  auti^es- 
et  même  se  remplacer  mutuellement.  ^   . 

•  Nous  admettons  néanmoins  trois  subdivisions;  la  seconde 
d'ailleurs  n'étant  pas  toujours  fossilifère. 

Cette  zone,  partout  marneuse,  renferme  de  nombreux  fossiles 
presque  tous  siliceux,  quand  ils  ne  sont  pas  représentés  seule- 
ment par  leurs  moules.  Son  épaisseur  est  ici  assez  grande  et  sa 
faune  très  riche  en  espèces,  en  y  comprenant  surtout  les  stations 
un  peu  plus  éloignées  de  Chassigny  et  Piepape  (Haute-Marne) 


—    243    — 
situées  de  Tautre  c6té,  ou  sur  les  lèvres  d*une  autre  faille  paral- 
lèle à  celle  de  67  et  de  même  valeur  qu'elle. 

Cette  subdivision  présente  des  relations  avec  les  parties  infé- 
rieures de  la  suivante  ;  elle  paraît  même  avoir  un  développement 
en  sens  inverse,  et  leur  superposition  jusqu'à  présent  n'a  pas 
été  eonstatée  d'une  manière  bien  visible.  A  part  cette  circons- 
tance qui  exigerait  peut-être  la  séparation  de  ces  parties  infé- 
rieures comme  station  de  cette  subdivision  et  non  comme  zone 
appartenant  à  la  suivante,  il  est  ici  deux  faciès  principaux, 
quoique  l'ensemble  ne  soit  pas  divisible. 

Nous  avons  pris  pour  type  le  Glypticus  hieroglyphicus,  par- 
tout de  facile  reconnaissance.  Le  fait  capital  de  cette  époque, 
c'est  l'absence  presque  complète  de  Gastéropodes  et  même, 
dans  certaines  régions  tout  à  fait  complète.  Les  Acéphales  sont 
peu  nombreux  spécifiquement,  à  l'exceplion  des  Limes  et  des 
Peignes  qui  sont  tout  aussi  abondants  que  les  Rayonnes.  On 
trouve  dans  d'autres  groupes  des  niveaux  aussi  riches  que 
celui-ci  en  Polypiers,  mais  nulle  part  les  Echinodermes  n'ont 
montré  une  quantité  aussi  considérable  d'individus.  Il  était 
donc  naturel  de  prendre  l'un  d'eux  pour  représenter  cette  sub-' 
division.  Les  deux  faciès  indiqués  plus  haut  semblent  renfermer 
les  mêmes  espèces ,  si  ce  n'est  dans  les  Polypiers  oU  certaines 
familles  se  sont  groupées  d'une  manière  spéciale. 

a.  Station  du  Protoseris  Waltoni. 

Dans  cette  station  se  rencontre  un  nombre  considérable  d'es- 
pèces branchues  dont  la  précédente  est  entre  les  plus  remar- 
quables par  l'extension  qu'elle  possède.  Les  Polypiers  simplet 
et  astréiformes  ne  manquent  pas  pourtant,  et  parmi  les  pre- 
miers, les  Montlivaulties,  eu  égard  aux  espèces  indiquées  (12 
à  14),  doivent  y  être  considérées  comme  relativement  pauvres 
en  individus.  Les  Spongiaires  offrent  là  une  faune  remarquable, 
oîi  les  formes  spécifiques  sont  peut-être  arbitraires  au  milieu 
des  modifications  et  des  variations  qui  tendraient  à  faire  de 
chaque  spécimen  un  type  à  part. 

Presque  tous  les  environs  de  Champlitte  ne  présentent  pas  ce 
faciès  autrement  qu'il  vient  d'être  dit. 


—    844    — 

b,  Stàtios  db  11  Mieroaolena  Gresstyi, 

Avec  one  faune  do  Mollusques  et  d'Echiuodermefi  Umt  à  fût 
identique  à  la  précédente  ^  les  espèces  brandiues  ou  à  cloisons, 
compactes  et  sob'des  parmi  les  Polypiers,  sont  remplacées  par 
des  espèces  déprimées ,  à  développement  latéral  prédominant» 
à  cloisons  perforées  ou  à  murailles  de  faible. épaisseur.  Les 
Microsolènes  et  les  Thamnastrées  composent  presque  exclusi- 
vement celte  faune,  qui  semble  sporadique  au  milieu  des  stations 
précédentes  (Champlitte),  tandis  qu'ailleurs,  comme  à  Cbaasi- 
gny,  elle  se  montre  seule. 

La  Uicrosolena  Gresslyi  occupe  de  vastes  étendues  dans  le 
Jura  central,  et  dans  toute  la  partie  du  littoral  qui  longe  le  pied 
de  la  chaîne  des  Ballons.  Dans  le  Haul-Jura,  elle  est  beaucoup 
plus  rare  de  môme  que  tous  les  Polypiers,  et  il  n*y  a  dans  ce  genre 
que  la  M.  expansa  qui  n*est  pas  beaucoup  plus  fréquente  dans 
les  régions  précitées. 

A  part  les  Polypiers,  nous  ne  pourrions  guère  citer  quodes 
espècea  communes  :  leurs  noms  se  trouvent  dans  le  tableau 
ci^joint 

SEomitlMiirieii. 

Cette  subdivision,  formée  entièrement  de  calcaires,  est  encore 
plus  variable  que  la  précédente;  elle  est  d'abord  plus  épaisse, 
et  dans  ses  parties  supérieures,  elle  se  rapproche  de  la  subdi- 
vision suivante  avec  laquelle  elle  est  aisoe  parfois  à  confondre. 
Le  test  des  fossiles  n'est  pas  toujours  entièrement  converti  en 
silice. 

i*  Zone  des  fossiles  siliceux. 

a.  Station  db  la  Stylina  tuhulifera. 

L'espèce  prise  ici  pour  type  est  peut-être  la  plus  Cacile  à 
veconnattre  au  milieu  des  vingt  et  quelques  Stylines  indiquées 
dans  cette  station.  Les  calcaires,  en  se  dégradant  facilement^  ont 
laissé  ces  espèces  à  nu  et  elles  recouvrent  le  sol  aux  environs^ 
de  Charcenne  et  de  Rupt,  un  peu  moins  nombreuses  dans  cette 
dernière  localité.  Ce  sont  en  générd  les  mêmes  Ëchinodermea 
que  dans  les  stations  précédentes,  mais  il  y  a  en  plus  un  certain 
nombre  de  Gastéropodes,  et  parmi  les  Acéphales,  les  Limes  et 


—    2*5    — 
leir  PedgDeft  ont  beaucoup  dimimiéeii  imporiaBe»;  lesJSpo»^. 
giaires,  eDCore  abondants  comme  individus,  ont  moins  defiorxQM:. 
distinctes. 

Citons,  outre  les  Polypiers  donnés  dans  la  tableau  :  Chem- 
nitzùg^î  Aeîeôn  ChareennêHêis,  CÊfxiiaM  coraUinum,  Lima 
pmrigida,  Peeien  gtdbosus,  Cidaris  florig$nima,  cefticaliè, 
Retbdoeidafis  tricarirmta,  Aeraeidaris  nobilia. 

b.  Station  pu  Pygurus  Blumenbachi. 

Cetfo,st9lion  est  voisine  de  la  précédente,  seulement  les  cal- 
caires soiiit  plus  compacts  et  les  Polypiers  sont  remplacés  par 
des^  Ecfaintdes  oii  ne  se  trouvent  pas  les  formes  variées  et  les 
spécimens  nombreux  des  Cidarides  du  Glyplicien.  Ces  Echinides 
sont  de  grande  taille  :  Pygurus  Biumenbachi,  Haussmanni  ^ 
HyboclypusWrighti,  Pygaster  umbrella,  Diplocidaris  Desori, 
ou  un  pou  moindre  :  Stomechinus  lineatus,  Bolectypus  coruJr 
linus,  Diplopodia  subangularis,  Hemicidaris  crenularis,  în- 
termedia,  Cidaris  cervicaUs,  florigemma,  et  dans  les  CrinoTdes 
deux  formes  que  nous  regardons  comme  nouvelles  :  Milleri- 
crinus  Desori  et  Thirriai.  La  faune  des  Mollusques  est  pauvre: 
TrigoniaJulii,  Nucula...,  Lima  semielongata,  Pectenint^t* 
textus,  octocostatuSi  Ostrea  rctëteUaris. 

2*  Zone  des  Rblpidogyrers  et  des  Polypiers  Inraiicbtis. 

Les  calcaires  ont  une  teinte  moins  ocreuse  que  les  précédants», 
la  pâte  en  est  moins  grossière  et  la  silice  n^est  plus  qu'une* 
exception;  quelques  parties  môme  deviennent  blanches  et 
oolithiquos. 

a.  Station  mis  Cruioïbes. 

Quoique  placée  entre  la  station  préoédente  et  h.  suivante, 
eette  station  a  plus  de  rapports  avec  celle-ci;  la  roohe  est  ram*' 
p^^  de  grandes  tiges  de  Crinoïdes  ;  nous  n'avons  pas  encore  de 
notions  suffisamment  certaines  sur  ces  espèces  pour  l'^Ublir 
en  zone  spéciale. 

b.  Station  de  la  Rhîpidogyra  insigrds. 

Cette  belle  espèce  peuple  la  rocbe  en  individus  généralement 
de  grande  taille  ;  elle  est  accompagnée  d'autres  espèces  à  cloi- 
sons égaleoient  non  dentées  et  appartenant  aux  genres  Aploa- 


—    246    — 
miiief  et  Sténogjrres  ;  les  autres  fossiles  y  sont  rares  et  {mq  ' 
déterminables. 

e.  Station  di  la  Microphyllia  Lotharinga. 

Ce  n*esl,  sans  doute,  qu'un  faciès  particulier  de  la  siatioa 
précédente  et  qu*on  trouve  vers  Ovanches  ;  parmi  les  espèces 
branchues  qu*on  peut  y  signaler,  nous  né  prendrons  que  Tes- 
pèce  ci-dessus  pour  nous  servir  à  la  désigner.  Dans  les  autres 
classes,  on  peut  citer  :  Nerinea  Castor,  MoreauanU,  Ursicina, 
verUbralis,  Lucina  Thevenini,  Mytilus  falciformU,  Dicerat 
Drsicina,  Àvicula  ararica,  qui  sembleraient  déjà  indiquer  les 
zones  suivantes  et  oU  nous  ne  connaissons  pas  d'Ëdiinodermes. 

Dicératieii. 

C'est  un  ensemble  do  calcaires  blancs,  crayeux  parfois  ou  le 
plus  souvent  presque  entièrement  oolithiques.  Les  faunes  sont 
non-seulement  très  riches,  mais  encore  la  structure  de  là  roche 
permet  d^obtenir  facilement  des  spécimens  d*étude.  Ce  n'est 
pas  cependant  la  richesse  des  stations  et  la  conservation  des 
fossiles  du  Haut-Jura. 

1*  Zone  des  Thécosmilies. 

Cette  zone,  qui  semble  continuer  la  précédente,  est  liée  d'une 
manière  intime  à  colle  des  Dicères;  elle  l'a  précédée  un  peu  dans 
l'ordre  des  temps  et  le  fond  de  la  mer  s'est  peuplé  d'espèces 
branchues  avant  de  recevoir  les  dépôts  suivants. 

2»  Zone  des  Dicères. 

a.  Station  du  Diceras  arietina. 

Cette  espèce  est  facilement  reconnaissable  partout,  ou  du 
moins  des-  formes  voisines  ;  en  particuher  à  Champlitte ,  elle 
offre  de  nombreux  individus  et  n'ôte  rien  de  leur  valeur  aux 
espèces  qui  l'accompagnent.  C'est  à  ce  niveau  que  la  faune 
corallienne  a  atteint  tout  son  développement;  les  diverses  classes 
des  animaux  y  sont  représentées,  mais  surtout  les  Mollusques 
et  les  Rayonnes.  Toutes  les  espèces  indiquées  dans  le  tableau 
ayant  comme  provenance  La  Mouille  (^],  appartiennent  à  cette 

(1)  Le  bob  da  la  Mouille  est  une  eoelare  de  CbampUtte  dans  les  villages 


—    847    — 

station.  Nous  ne  pouvons  qup  renvoyer  à  la  liste  qui  en  est 
donnée. 

b.  Station  du  Comoserie  ineandrinoidç$. 

*  Le  Como9tfi9  irridicms  et  le  mBanârinoidgs  lié  sont  prùba* 
blement  que  des  variétés  d'une  même  espèce;  ils  ont  ici  la' 
môme  valeur  <5omme  types  d'indication  straligraphiqtie;  ils  re-' 
oeuvrent  le  sol  en  individus  très  nombreux;  d'autres  Polj^piers  ' 
un  peu  moins  communs  les  accompagnent.  La  faune  des  Mol^ 
lusque»  renféhne  une  série  assez  considérable  d'espèces,  si  ce 
n'est  les  grandes  Nérinées  représentées  par  une  q^uantitô  rela- 
tivement faible  d'individus.  Tout  ce  qui,  dans  le  tableau,  est 
inscrit  sous  le  nom  de  Theuley  appartient  à  cette  station,  à  quel- 
ques exceptions  près  pour  les  espèces  qui  constituent  la  zone 
suivante. 

c.  Zone  du  Turbo  tegulatus, 

'  îintfe  Raucourt  et  Francourt  existent  des  groisières  dans  les 
détritus  desquelles  on  rencontre,  même  tout  détachés,  un  cer- 
tain nombre  de  Gastéropodes  qui  ne  se  trouvent  que  là  ou  qui 
sont  moins  rares  que  dans  les  stations  précédentes.  Nous  y 
avons  reconnu  un  certain  nombre  d'espèces  de  la  Meuse  comme 
aussi  quelques  unes  de  ces  espèces  anciennement  décrites  qui 
ont  une  grande  extension  géographique  ;  les  Polypiers  sont  rares 
dans  cette  station.  Les  espèces  à  citer  seraient  :  Chemnitzia 
Rupellensis ,  Nerinea  Moreauana,  nodosa,  Nerita  canalifera, 
semipulla,  Trochus  angulato-plicatus,  crassicosta,  Chilodonta 
bidentata,  Turbo  Epuius ,  Eriiius ,  tegulatus  ^  Bitremaria 
quinquecincta ,  Purpura  Cotteauana^  Cerilhium  buceinoi-' 
deum,  corallen8e,limi  forme.  Los  Acéphales  sonlb^aMCoup 
moins  nombreux  :  Cardium  corallinum,  septiferum»  :  Arca 
janiroides,  Lithophagus  inomatus,  Diceras  Ursicina.  Nous 
ne  connaissons  rien  des  autres  classes;  cependant  la  faune  en 
est  loin  d'être  complète ,  car  cette  station  n'a  pas  été  suffisam- 
ment explorée. 

d'Ëciielle  et  de  Neuvelle;  pour  éviter  la  confusion  et  laisser  à  ces  localités 
les  types  qu'elles  représentent,  nous  appellerons  La  MouVh  toute  cette 
partie  de  la  forôt  où  le  Dicératien  est  développé;  c'est  alors  la  station 
d'Ecuelie  de  l'ouvrage  de  M.  de  Fromentel. 


—    «48    — 

Depuis  longtemps  M.  Thirria  a  signalé  Temploi  de  ce  nom 
pour  désigner  les  parties  du  Dicératiâri  formées  évidemment  de 
débris  roulés  el  usés  et  ob  il  n'est  presque  plus  de  fonne  recM- 
naissable.  Trop  sonvent  cette  zone  ne  se  (Nréseoto  pas  attire»* 
ment;  cependant  il  j  exisie  des  bancs  fossilifb^s,  et  ao  noiest 
Colombiay  près  de  Gj,  nous  en  avons  trouvé  un  rempli  de  la 
NeriÊua  êubelegam  du  Haut*Jura»  et  les  autres  restes  très 
nombreux  qui  raccompagnent  sont  plutôt  brisés  que  roulte. 

3*  Zone  de  ta  Nerinea  turriteUa,  Woltz.  (non  Goldf.) 

Les  calcaires  deviennent  ici  crajneux  et  se  présentent  tout 
lardés  de  Nérinées  de  petite  taille  au  milieu  desquelles  domine 
Tespèce  précédente»  et  nous  n'aurons  même  à  y  citer  qu'un  iras 
petit  nombre  d'autres  espèces  :  Nerinea  elegans,  simiturritella, 
Cerithium  limiforme,  Emarginuta  paueicosta. 

Celle  zone»  supérieure  à  la  précédente,  paraît  acquérir  phis 
d'importance  dans  certaines  parties  de  la  chaîne  du  Jura, 
comme  aussi  parfois  elle  n'j  est  pas  représentée.  Ce  pourrait 
donc  n*étre  qu'une  sim^e  station  de  la  zone  des  Dîcères. 


et).  —  Champlitte. 
Cr.  -^  Gharcenne. 
Cs.  —  Chassîgny. 
Fr.  —  Franois. 
Ga.  —  Galey. 
Gr.  —  Grandecourt. 
■a.  -*  Harnay. 
Mo.  ^  MourUe. 


Stations  coralliennes. 

Ne.  —  Neuvelle. 
Ov.  —  Ovanches. 
Pi.   —  Piepape. 
Pr.  —  Prélot. 
Rr.  —  Rauoourt. 
Sa.  —  Sacquénay. 
Th.  —  Theuley4és-¥ar». 
Vi.  —  Virey. 


Subdivisions  aiùpiées. 

6.  —  Glyptiden. 
Z.  —  Zoanlhairien. 
D.  —  Dicération. 


^    119    — 
TABLEAU  DE  USTfUMTlON  K8  FOSSILES  OORALLKM. 


G 

Z 

D 

AftTlCVI.M:S. 

cnuUoéi. 

Gljphea 

Perroui,  EL 

rr 

Ke. 

Orliomalua 

corâUinus,  EL 
PidaDeeU,  Et. 

AimèUdit, 

rr 

rr 

Na. 

• 

S^rpuU 

illigata,  BL 
coralltnn,  EL 

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jkt 

0^.  TlL 

Ca.  Cp. 

0eshayeâi,  Goldf, 
gordialis,  Schl- 

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Cp.  Gr, 

•     t 

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Ca.Ç^.Gr. 
Cp.  Ct. 

beEîctfomJâ,  GoldL 

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intrkaUt  ^L 

c 

m. 

la  ce  rata,  Ph. 

r 

Cp. 

limita,  Mil- 

c 

Ca, 

pusIuliformiB,  EL 

c 

Ca,  Pr. 

runcinata,  Sow* 
«piratLs,  Mil* 

r 

Cs. 

ac 

Cp. 

tira  D  gui  a  la,  EL 

rr 

Ra. 

itibflacci(ja,  El 

afi 

Ca,  C^p 

aubserpentîna,  EL        , 

r 

Ca.  Pu 

Iricarinata,  SoiT, 

r 

SÊLTIu 

' 

SpkorbU 

datUratus,  El 

ac 

i 

M 

GépbalapodBa, 

• 

Bel  em  Dites. 

Eojeraous,  d'Orb, 

rr 

Cp- 

Àmmonitei 

ÂchiUeâ,  d'Orb, 
subrefracCuâ,  EL 

autèrapodas. 

r 
rr 

r 

Cp.  1  Ni. 
Gr. 

\ 

Ctiemiiîizit 

alhleta,  d'Ûrb. 
Caalor,  EL 
Charceonen$is,  EL 
Clio,  d'Orb, 
corallina,  d'Orb. 
HeddingtODao&ia,  d'Or 
Ruppeï  ensia,  d'Oib. 

r 
ar 

r 
ar 
ac 

ar 

& 

Cr. 
Mo. 
C», 

La.  Cp.  Ma. 

ffermea 

aranej),  EL 
BruniryUoa,  EL 
C^Ciiia.  d'Orb. 
canal iculata,  d'Qrb. 

ce 
ac 
ac 
rr 

Mû. 
Mo.  Fr- 

Mo. 

1 

Castor»  d'Orb. 

ir 

ac 

Ur,  (  M^. 

, 

clioideSf  EL 

r 

Mo. 

Banusensb,  d'Orb- 

rr 

Mo. 

D^rraDCett  Dt^sb. 

If 

Uci« 

de  pressa.  VolU. 

r 

Mo. 

Desvoïdyi.  d'Orb* 

ac 

Mo. 

eleganâ,  Th. 
fuaiformis,  d'Orb. 

c 

Ha. 

ar 

Mo.  Th. 

Lan  To  ne  nais.  Et. 

ac 

Mo.  Or, 

MoreaiiaDâp  ^Ork 

ac 

Or,!  {ta 

Qodosa,  VoiU. 

ce 

Ha. 

..-  ..m  - 


G 

Z 

D 

(!feriae«) 

Hœmeri,  Ph- 

ac 

Th,  Mo.  Fr. 

. .   ,■  .^ 

ac 

ilr,                      

-- 

r 

Mo,  Fr. 

iciilf  ta.  Kl. 

ar' 

Mo. 

acmiturriielta,  EL 

rr 

Tk, 

luVjfïleganB,  El. 

c  1 

<>- 

1 

aubspecîûiia,  EL 

ar 

Ha, 

, 

fiiipisjurenijjîi,  VoUz. 

se 

Mo.  Pr. 

Tbiirmannî,  KL 

r 

\lo. 

turrJLeJla,  Voltz. 

ec 

Th. 

ursicina,  EL 

rr 

rr 

Oi^,  j  Ra. 

vertebralis,  EL 

ar 

ï 

Ma.  Ov.  1  Mo, 

visargTs,  Rcera. 

aç, 

Mû.  Th, 

Adeotiîûft 

a™ta,  d'Orb. 

r 

Mo, 

ÂctaoQ 

CharcennerisJs,  EL 

ac 

Cr. 

WaUcû 

allica.d'Orb, 
amaïa.  d'Orb, 
Caïypsoides,  EL 
Clb/d'Orb, 
Dejanira,  dOrb. 

ar 

r 
r 

r 

Mo. 

Mo,        t 
Mo. 
Ne. 
Mo. 

Keritft 

canalifera,  Huv* 
lemipulla,  ¥A. 

r 
rr 

Ka. 

NeHtopfiis 

caîi4?^)lalâf  Gmii« 

r 

IT 

Cp.  1  Th^  Ra. 

Pileoliiâ 

radia  LUS.  d'Orb, 

r 

Ra. 

Troc  il  us 

aogulatoplicatUB,  Mû,  , 

ac 

Ra.        ; 

craât^ieosia,  Itur. 

ae 

Ra. 

^ 

Chiïodonta 

bidentata,  EL 

r 

Mo.Ra.           '       • 

Turbo 

ararifus»  EL 
Epulos,  d^Orb. 
Ërinus,  d'Orb. 
priDcepa,  Kœm. 

r 

r 

ac 
ac 

Mo.          i  *ir 
Th.  Ha. 
Ra, 
Cr.  PL 

aubf^infltus.  d'Orb, 

ac 

Tb,  Ra, 

./ 

Legiilatus.Mîï. 

c 

Ra. 

PhAiianella 

airiatfl.  d'Orb. 

ar 

ar 

Ma.  !  Ne, 
Mo.  Fr,    ' 

Ditremaria 

diâcoidûa,  EL 

ar 

# 

qu^nifiiBcincLi,  d*Orb. 

ar 

Ra.                   .       . 

•  • 

Btilhheruna.  d'Orb/ 

ar 

Mû,  Th. 

Pleurotomafi 

B  Agas^ïz[,  MiL 
ElypUdans,  EL 
Grasana,  d'Ûrb, 

ar 
rr 

Cp.  Cr. 

Purpura 

CoUeatiana,  KL 

ar 

Ra. 

Lapît^rrea,  Buv. 

î 

ar 

Cs.  1  Ra*  Mo. 

Ceriiliium 

bijcrinoideum.  Bu?, 
cofallense,  Buv. 

r 

ce 
ar 

McTh.Ba.        ^  .1 
Ra. 

Mo.Th.Ra. 

y 

Emargiûula 

paucicoato,  EL 

r 

Th, 

PateUa 

VoUd,  EL 

rr 
r 

Mo. 
Ba, 

LamembraïK^liea. 

GagtrochϞa 

ovifnrmisp  EL 

n 

Mo. 

Pleuromya 

GiibL'Longata,  Et. 

r 

Cp. 
Cp.  ïïe. 

Pholadomya 

Orbîgnyana,  Et, 

ac 

treniuJa,  Et. 

r 

Ne, 

Venenipi» 

jiirûfi&ia,  El 

r 

Th. 

Cypriûa 

ararica.  Et, 

r 

Mo, 

-    iM    - 


G 

Z 

D 

Cardium 

corallinum,  Leym. 

rr 

c 

Cr.  1  Mo.  Ra. 

aeptiferum,  Buv. 

ac 

Ra.' 

Isocardia 

jurersia,  Et. 
lineata.  Mû. 

rr 

Ciu 
Cs.  Cp. 

Corbia 

Buvigoeri,  Desh. 
concéiilrka.  Bur. 
deeuëSHta,  Bur. 
giganten,  lluv. 

r 
r 

r 
r 

r 

Fr.    *^ 
Mo. 

Mo.  Th. 
Mo. 
Mo. 

Lucina 

Thevfnmj,  EL 

r 

Or. 

Opia 

Arduerincnsii^,  d'Orb. 
cartibsoidos,  Defr. 
longinmtrlâ,  Et. 

ar 
rr 

c 

Câ.Pr. 
Cp. 
cl  Cp. 

Astarte 

ArdueaneDtïis,  d'Orb. 
robusta.  Et. 

r 
r 

Mo. 

Th. 

.  0'. 

CardiU 

ovalis.  Qu. 

ar 

Cs.  Cp» 

Myocoucha 

parloGgtt,  Et. 
teita,  EL 

ar 

rr 

â^o'. 

Pleurophonii 

\  corallinus,  El 

ar 

Cp. 

Trigoma 

Jrilii.EL 

r 

rr 

Ca. 

No. 

Arca 

fracta,  Goldf. 
Janiroides,  Et. 
Oppeli,  Et. 

r 

r 
r 

Mo. 
Th.  Ra. 

Cp. 

Isoarca 

emiDbQS,  Ou. 
texata.  Mû. 
tumida»  Et. 

ac 
ar 
ar 

Cp. 

Cs.  Cp. 
Ca. 

Nucula 

rr 

Ne. 

' 

Mytilua 

falcfformis'  Et! 
ftleriani,  EL 
eemicuDeatua,  Et. 

rr 

r 
ac 

Ov. 
Cp. 
Cp. 

Lithophagua 

Buvigiiùru  Et, 

r 

r 

Cp.lMo. 

iiiciusus,  PicL 

r 

r 

Cr.  1  Mo. 

iDornatuSj  EL 

c 

Mo.Th.Ra. 

minutuâ.  Et, 

r 

Gr. 

Diceraa 

arietioa.  Lk. 
minor.  Desh. 

BÎïîbtra,Desh. 

rr 

c 
ac 

Mo. 

Or. 
Mo. 

::•. 

Ursicina,  TU, 

rr 

r 

0?.  1  Mo.  Ra. 

Ayicula 

ararieûi  EL 

r 

Ov. 

Pinna 

acîiiigranulata,  Et. 

rr 

Cp. 

Trichitea 

gignivtetis,  Qu. 

c 

Cp. 
Th. 

coralltJia,  Th. 

r 

grandis,  Rœm, 

ar 

Cp.  Ca. 

ovalis,  De^lL 

rr 

Cp. 

» 

peeUniformîSi  8r. 

r 

Cp-  ,, 

jurrigida.  Et, 
^erroni»  El* 

ac 

rr 

Cp  1  Cr. 

c 

Cp. 

pyxidata.  Et. 

rr 

Cs.  ^ 

seniieloagata, 

ar 

r 

Ca.  Ma.  1  Ne. 

tubglàbra,  EL 

r 

Pe. 

tumida,  Rœm, 

r 

Mo. 

Pecten 

ararieuB,  Et, 

r 

Cp. 

artieulutua,  Sehl. 

ce 

rr 

Ca.  Cp.Gr.J  Mo. 

comaïuSp  ftlû. 

ac 

Cs.  Cp.  Ne. 

globowa,  Qu. 

ac 

rr 

Ca.  Cp.  1  Cr, 

-^    '«8 

G 

rr 

Z 

r  ' 

D 

(P«ctej]) 

intarteiiits,  R<Bni. 

Cp,  1  He. 
Cs.  Cp.  6r* 
Ne.  1  Nâ,  t  Mo, 

Uur»,  Kt, 

c 

octocoât»|yâ«  R<x^fa* 

c 

ac 

rr 

' 

perstrktQS.  Ci. 

r 

Tb, 

ac 

Cp. 

• 

tiolidii«»  Roem* 

r 

r 

Cp.  1  «0. 

eutiapïnoi^us,  ScbU 

rr 

Ca. 

■ubtt^itm-jus,  Mil. 

ac 

Cp.Cf.  Ha. 

VI mi 06 U3»  Sonr* 

r 

Mo. 

CarpeDterii 

oâtreiformis»  EU          ' 
«çmiregularjs,  Et. 

r 
r 

r 

Mo. 
Mo. 
Mo. 

BtDDitei 

vetilue,  d'Otb. 

r 

Cs.  Cp* 

SpoDd^iys 

dejeciB^,  EL 

Suprararîcu»,  EL 

ar 

rr 
rr 

Mo. 
Mo. 

Cs.  Cp. 

Itrçtt 

imbneala,  El* 

ec 

Ca.  Cp. 
Cp.  0r- 

Oitr«a 

alligata,  Et. 

rr 

diUtJ^la,  Dc!ch. 

r 

Cp, 

diâcoidea,  EL 

c 

Cp.  Pr. 

pulitgera,  Goldf. 

ar 

ar 

Ci.  Ne.  1  Mo. 
Cp.  Gr.  1  I^fii 

rasteJlarîâ,  Mû, 

c 

c 

Bolitaria,  Sgw. 

r 

Mo, 

subnana,  EU 

c 

Cp.  Gr 

auhorbictilam,  R^m. 

ar 

ra; 

Cp.  j  Mo. 

vaIJiïta,  EL 

ar 

Cp.Cn  Ma, 

PlÉctiQOpsîa 

juren&TB,  Rojna» 

r 

a^o: 

Aaûmjft 

neHïiea,  But, 

r 

iraobiopodei. 

• 

Torebratula 

BourgUËti,  El 
dortiocurva,  EL 

ac 
r 

S: 

ifiaiguts,  SM. 

ac 

r 

Cp.  C*.  1  Mo. 

Moradca»  Glock. 

c 

retirera.  Et, 

r 

Cp." 

Valdheinua 

Delemontiana.  Opp* 
peciuijctjkiidea,  0pp. 

c 

Ci.  Cp.  Ke, 

Megerlea 

r 

Cs*  Cp* 
Cb.  Cp, 

pectunculua,  0pp. 

r 

Thecidlum 

tDtî^unm,  Mù. 

c 

Câ,  Cp. 

Ci,  €p. 

ac 

Ehyocoûelk 

pcctunculoideâ,  EL 
pingiHii,  0pp. 
«ubJentîfarmis,  EL 

0 

Ca.  Cp. 
Mo. 

Cp. 

Crtoii 

jureniiiâ»  EL 

rr 

Sa.Ca. 

f  port^sa,  Mû. 

rr 

Cs. 

1 

iryasttatraa. 

" 

Siomûtopora 

intermedta,  Bn 

r 

Cs. 

Berenicea 

orbjetiIttU,  d'Orb. 

ac 

Ce.  Cp. 

Heteropora 

gradata,  EL 
Hdimei.  EL 

ac 

Mo. 

AcaDlhopora 

r 

Ca, 

Proboscina 

eipansa,  Et, 

ar 

C«. 

mAVOMiréfl. 

XoMaodermei. 

?ygumi 

BluEuenbachî,  kg. 

afe 

ïfe. 

253     - 


(Pygurus) 

Hyborlypiis 

Niicleopygus 

llolei'typus 

Pygnsler 

Stomecliiaus 

Magnosia 
Giyplicus 

Acroridaris 
Pseudodiadema 

Ilypodiadema 

Diplopodia 

Heuiciduris 

Pseudocidaris 
Cidaris 


^bdocidaris 

Diplocidaris 
Ceriocrinus 
Apiocriniis 
Millericrinus 


Pentacrinus 

Eugeniacrinus 

Ilelotus 


Ilansinanni,  Ag. 
pr'Tjla.^'e>T]n  i^.  Des. 
\Vn;4iili.  Iv 
Icaunensi's,  Dos. 
corallinns,  d'Orb. 
umbreii<i,  A  g. 
^^:JI^illa.J^,  Des. 

r.mj     >sa,  Des 
hieroglypliicus,  Ag. 
sulcalus.  Des. 
nobilis,  A  g. 
hiMnispli(?rirnm.  Des. 
inanullunurii.  Des. 
Pid-in."eti.  Kt. 
subangularis,  iM'Coy. 
crcniiluris,  Ag. 
interrnedia,  Forb. 
Uenoiri.  Et. 
cervicalis,  A;^. 
cordriFilTt  GoSdf. 
ilorigcuinia,  iMi. 
goniiilifera,  Et. 
ma  [gin  a  ta,  Goldf. 
oculala,  A  g. 
Parandieii,  Ag. 
Snevira,  Des. 
ni  i  Ira  ta,  Des. 
Oppcii,  Des. 
tiicarinaia.  Des. 
Desori,  Dos. 
gigantea.  Des. 
Slilleri,  Rœm. 
Greppirii.  Opp . 
polyoyphiis,  AI(»r. 
Koissyarms,  d'Orb. 
liliurnalu!*,  d'Oib, 
ileaiiiiioni  naâ,  d'Orb. 
cour  îi.v    d  Of b 
Desori,  Et. 
dilalnins,  d'Orb. 
7)  titn  nn  s,  d'Orb. 
Dudrcijsierit  d'Orb. 
erïjîn  t(      (fOrb. 
hnrridus,  d'Orb. 
Mnimlerninis,  d'Orb. 
NodoÈnruis,  d'Orb. 
Thirriai,  Et. 
inberrulalHs,  d'Orb. 
aml>lvsralaris,  Th. 
Hofoîi,  Qu. 
Stutzi,  Et. 


Enallohcliâ 


zoanthaires. 

crassa,  Fr. 
miuima,  Fr. 


0JZ[D 


rr 


r 
ar 

arj 

oc:ao 
rr 

G 

r 


ai' 

r 
rr 

r 
ar  ar 


+ 


Ne.  I  AIo. 

!^^: 

.Mo. 

Ne.  I  Mo. 
Ne.  I  Mo. 
Cp. 

Cs.  Cp.  I  Ne. 
Cp. 

Cs.  Cp.  Cr.  Pi. 
Cs.  Cp.  I  Mo. 
Cr.  I  Mo. 
Tli. 

Cs.  Cp. 
Cp. 

i\c.  Cp.  I  Ne. 
Cs.  Cp.  Ne.  I  Ne. 
Cr.  Ne.  I  Mo.  Th. 
Cp. 

Cs   Cp.  Cr.  Pi.  Ma. 
Cs.  Cp. 
ar  Cs  Cp.  I  Cr.  |  Th. 
Ne. 

Cp   Pr. 
Cp. 
Cp. 
Cp. 

Cr. 

.Ne. 

Cp.  Pr. 

Cp.  Cr. 

Cp. 

Cp.  Ma.  I  Ne. 

Cp.  I  Cf. 

Cp. 

Cp. 

.Ne. 

Cp. 

Cp.  Mont. 

Cp. 

Cp.  Gr. 

Courcuire. 

Cp. 

Cp. 

Ne. 

Cp.? 

Cr. 

Cp. 

Ne. 


|Ne. 


Cp. 
Cp. 


<9 


—    254    — 


t 

z 

D 

Peadrobaîia 

coalescf^nâ.  Et. 

X 

Cr,  Cp, 

deikdroidea?  I^L 

+ 

X 

Cr.Cp,  IMa. 

Prohelb 

corail jïifl,  Fr, 

^ 

Cp, 

Stylophora 

corallHia,  Fr* 

X 

m. 

StyiuUelta 

niamiljala»  Fr. 

+ 

Gy. 

Trocbo^milia 

porulum*  Fr. 

X 

Cp, 

Hi^uroâmilla 

cordUina.  Fr* 

X 

Cr- 

ÊJlip^o^iLiilia 

IldiiiiLM,  El 

X 

Cp, 

ApLu^iiBiLliâ 

^ï^^ufa,  E.  U. 

X 

iMo. 

cra^ssaj  Fr, 

+' 

fiy. 

dbtûnsj,  Fr, 

X 

Mo, 

dumotfa,  Fr, 

X 

Th, 

elegauîf,  Fr^ 

X 

Mo. 

gregarifl.  Fr, 

X 

Aîo. 

iM^uiLJîiuh^iila,  E.  H, 

X 

Mo, 

Placophyllîa 

ïschirnperi.  F.  H. 

+ 

RimL 

Dotiacosmîya 

caraJIJua,  Fr. 

X 

Mo: 

Deodrugyra 

angusLata»  Kt, 

X 

Mo, 

rat^LelUna,  KL 

X 

Mo, 

Stenogyra 

corallîna,  Fr. 

X 

Cp. 

ï  PorroQÎ*  Fr* 

X 

Cp. 

ptifaïUt  Fr» 

X 

Cp, 

RhipiUogyra 

crafifiji,  Fr, 

X 

Cp» 

îniiîgnid,  Fr* 

X 

Cp, 

Stylina 

biilfalîi,  Fr. 

+ 

Cp. 

coatelluni,  K.  H, 

X 

Cr.  Gj- 

Ciiarcennenfiiîj,  Fr, 

X 

Cr. 

?  troaleaci^na,  E.  H. 

X 

Cr, 

communia,  Fr- 

X 

Cr. 

coïistrif^ta,  Fr, 

+ 

Cp. 

echinulala,  Fr, 

X 

Cr, 

ejifrptitriea,  Fr, 

X 

Cr. 

ejrpliuiiita,  Fr, 

X 

Gr. 

giîmiiians,  Fr, 

X 

Cr. 

grandillura.  Fr, 
birtû,  Fr, 

X 

Cr, 

+ 

Gy. 

ijiài^ni^.  Fr. 

X 

Cf. 

niugnilica»  Fr. 

X 

Cr. 

mkioruBota,  Fr. 

X 

Cr. 

pislilltmi.  Fr, 

X 

Cr. 

raniûsîi,  E.  H, 

t 

f^'r* 

iiijhoclOïiaHà,  E.  H, 

Rupt. 

Epiciideiis,  Fr* 

X 

Cr. 

Biilcaia,  Fr, 

X 

Cr. 

liibulirera.  Ë,  H* 

X 

Cp.  Cr. 

Pla(!(M5cenift 

Pernïtiu  Ff. 

X 

Ov. 

Diplocœnîa 

corallina,  Fr, 

X 

i\ÏO. 

Cyalhopliora 

Bourgurti,  E.  H^ 

X 

X 

Cr,  l  Mo.  Th, 

hruviH,  EU 

X 

Cr.  Cp, 

cor.ilUna,  Fr, 

X 

f:r. 

txceigtt,  FL 

X 

Cr, 

FromefJûflL  Et. 

X 

Cr. 

llloeffînia 

trocliifDrmis,  EL 

X 

Mo, 

Pleuroalylina 

conilliiia,  Fr. 

X 

Mo. 

Coûvexaatrea 

dendroidt?a,  Fr, 

X 

Fédry, 
Cp,  Cr,  Qy, 

seiradiata,  E.  H, 

X 

X 

-  m  - 


Leptophyllia    Monlii,  Fr. 
Montlivaultia    Champlittensis,  Fr. 

C3i:k   ■     :  =  ■  •  ■:^.  Fr. 

Eiigenia,  Fr. 

gigas.  Fr. 

gradat.'i,  Fr. 

Gyensis,  Fr. 

inflîita,  Fr. 

Melania,  Fr. 
.    minor.,  Fr. 

Montisclari,  Fr. 

subdispar,  Fr. 

tortuosa,  Fr. 

tuba,  Fr. 

undulata,  Fr. 
Rabdophyllia  elcgans,  Fr. 

solitaria,  Fr. 

Irichiitoinii,  Fr. 
Hymenophyllia?  corulliiifl,  Fr, 
Thecosmilia      coâlaln,  J,  U. 

ïrii^igiii^.  Et. 

trichotoraa^  E.  H. 
Heliastrea         roruMina,  Fr. 

licvicostata,  Fr, 
Confusastrea    Burgundiœ,  E.  H. 

corallina,  Fr. 
Isastrea  explanata,  E.  H. 

r.iTpnoughi,  E.  H. 

helianthoides,  E.  H. 
Microphyllia    caryophyllata,  Et. 

gracilis,  Et. 

LoUinringa,  Et. 

niiigiiilii'fl,  El 

Sœrnmeringi,  d'Orb. 

sulcata,  Et. 
Latlmetfndra     corallina.  Et. 
Clausastrca       costata,  Fr. 

dubia,  Fr. 

Edwardbi,  Fr. 

limilala,  Fr. 

parva,  EH. 
Thamnastrea    arachnoidos,  E.  H. 

('.Iian)[>littensis,  Fn 

Charrcnnensis,  Fr. 

commiinifs,  Fr. 

conrinna,   E.  H. 

coiitona,  Fr. 

corallina,  Et. 

deiidroidea,  Bl. 

dimorpliastrea,.  Fr^ 

dubia.  Fr. 

fasriculata,  Fr. 

Haimei,  Fr. 

insignis,  Fr, 


+ 


+ 


t 


î 


X 
X 
X 


i+ 


X 

+ 


X 
X 

X 
X 


t 

X 

+ 


X 
X 
X 


X 


Mont'le-Franois. 

Cp. 

Cr, 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

Gy. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

cp. 

Cp. 
Cr. 

Gy- 

Cr. 

Mo. 

Mo. 

Cr. 

Cr. 

Cr, 

Cf. 

Cr.  Cp.  Gy. 

C^ 

Cp. 

Mo. 

Cr. 

Ov. 

Cr. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

Cr. 

Cr. 

Cp. 

et. 

Cr. 

Cp. 

Cp. 

Cr. 

Cr.  Cp.  I  Ito. 

Cr.  Cp.  6/.  I  Th. 

Cp. 

Cp. 

Mo. 

Cp. 

Cp. 

Cr. 

Cp. 

Cp. 


Gy. 


—    256    — 


(Thamnastrea)  magnifira,  Fr. 

btricta.  Kt. 
Goniocora 


Trorhoseris 
Comotierid 
Protoseris 
Microsolena 


giMimiata.  Fr. 
ll'iiiiu'i,  Fr. 


coralliria,  Fr. 
nicandriiioMli'S,  E.  H. 
Waltoiii.  F.  H. 
coralliiia,  Fr. 
expansa,  Kt. 
Grcsslyi,  Et. 

Amorphozoaires. 

jurcnsis.  Et. 

perfora  ta.  Et. 

rerroni,  Et. 

aperta.  Et. 

ararica,  Et.     ' 

gigantea.  Et. 

gracilis.  Et. 

prismatica.  Et. 

punrtata,  Et. 

tumida,  Et. 
».«uj....pw.»     radiciforniis.  Et. 
Tremospongia  Parandieri,  Et. 

Sautieri,  Et. 
Conîspongia     Tliurmanni.  Et. 
)L8trot}potigia    corallina.  Et. 

costata.  Et. 
Ceriospongia    proliféra,  Et. 
Steliispongia    liybrida,  Et. 
TetrasQiila        corailina,  Fr. 
Dcsmospongia  inipressa.  Et. 
AmorphospoDgia  luullibtriata,  Et. 


Cobalia 
Eudea 

Pareudea 


Mamillipora 


G  '  Z  '  I) 


X 


Cp. 

Cp. 

Malan. 

Cp. 

Cp. 

Th. 

Cp. 

Cp. 

(.s.  Cp. 

Cp.  Cs. 


Mo. 
Mo. 


Th. 

Cp. 

Ca. 

Cr. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

(.p. 

Cp. 

Cp. 

Th. 

Cp.  I  Cr. 

Cp.  Cs. 

Cp.  Cr.  Ma. 

Cp. 

Cp. 

Cp. 

Cp.  Ma. 

Cp. 

Ma.  I  Cr. 


Résamé  du  tableau  et  pasnagcM  d^espëees. 


Articules J  Crustacés 

10.  j  Annélides 

/Céphalopodes.. . 

Mollusques  ..î     orthocoi.ques. 

^°^*  I     Ph'urocoiiques 

f  Brachiopodes  . . . 

\  Bryozoaires 

f  Echinodermes... 

D. «»..«»'«  1     Echiiiides 

»^Y??J«'^ )     Crinoides 

^^^'  jZoanthaires 

\  Amorphozoaires . 

4Ô? 


12 
.3 
9 

IG 

30 

13 

4 

22 
13 
54 
18 

Jïllld 


1 
3 

I 

"i 

18 

19! 

3, 

1 

I 

10 

2 
138i 


G 
Z 

D 


1 

4 

3 
S 

5 
4 


—    257    — 

La  suite  dos  assises  comprises  sous  ce  nom  a  une  importance 
slrâligraphique  plus  grande  que  celle  des  étages  immédiatement 
voisins;  il  n*en  est  pas  de  morne  des  faunes  qui  sont  d'une  pau- 
vreté générale,  et  qui,  si  elles  prosentent  parfois  de  nombreux 
restes  d'animaux,  ne  les  offrent  que  sous  dos  formes  peu  variées 
et  par  conséquent  appartenant  à  un  petit  nombre  de  genres. 
D'un  autre  côté,  l'état  dans  lequel  on  les  rencontre  indique  dans 
rOcéan  d'alors  des  mouvements  tout  spéciaux;  le  plus  souvent 
ce  ne  sont  que  des  débris  entassés  pele-mole,  roulés  et  devenus 
indéterminables,  et  les  fossiles  en  place  sont  moins  nombreux 
que  les  autres. 

C'est  sans  doute  cette  absence  ou  celte  petite  quantité  d'êtres 
enfouis  dans  ces  assises  qui,  dans  les  descriptions,  les  ont 
rendus  conime  flottants  entre  leurs  voisines,  de  plus  facile 
reconnaissance,  auxquelles  on  les  a  successivement  attribués. 
Elles  ont  cependant  de  nombreuses  raisons  pour  en  être  sépa- 
rées; outre  les  faits  particuliers  qui  ne  se  retrouvent  pas  dans 
les  autres,  outre  leur  puissance  qui  dépasse  même  de  beaucoup 
celle  qui  peut  être  attribuée  h  leurs  voisines,  leur  structure 
minéralogique  les  éloigne  dos  unes  et  des  autres,  de  même 
que  leurs  faunes,  abstraction  faite,  en  outre,  du  nombre  des 
individus;  c'est-à-dire  que  s'il  y  a  quelque  ressemblance,  en  y 
comprenant  môme  les  modifications  dans  la  constitution  de  la 
roche,  il  y  a  de  plus  nombreuses  différences  qui  en  font  un 
ensemble  spécial. 

Cette  suite  d'assises  conserve  toute  son  importance  sur  une 
grande  étendue;  si  dans  les  hautes  régions  du  Jura,  elle  est 
assez  difficile  h  discerner,  si  les  caractères  n'en  sont  plus  les 
mêmes,  il  n'en  est  pas  ainsi  sur  tout  le  littoral  sous-vosgien.  do 
Gray  à  Porrentruy,  et  peut-être  même  les  différences  d'allure 
et  de  constitution  sont -elles  moins  sensibles  que-  dans  les 
étages  voisins. 

Le  Soquanien  présente  au  plus  haut  degré  les  phénomènes 
de  structure  et  de  dépôt  dont  les  lois  si  remarquables  sont  dues 
au  génie  éminemment  investigateur  de  J.  Thurmann,  qui  les  a 
établies  dans  son  Essai  d*orographie  jurassique.  La  vie  ani- 
male ou  végétale  n'a  pas  évidemment  dû  beaucoup  contrarier  ou 


—  258  — 
varior  los  circonstances  dans  losquollos  ces  assises  so  sont 
formées,  et  plus  tard  tous  les  phénomrnos  de  p/lomorphismo 
ont  pu  accomplir  sans  dérangement  ou  sans  arrêt  les  phases 
auxquelles  ils  semblent  soumis.  Les  dinprrasnies  qui  ont  produit 
ces  corps  connus  aussi  sous  le  nom  de  stylohthes,  se  montrent 
sur  presque  tous  les  bancs,  et  ces  corps  sont  d'autant  plus 
grande  taille,  que  la  matière  est  plus  pure.  Il  est  pourtant  un 
fait  à  noter,  c'est  la  présence  à  l'extrémilé  de  ces  stylolitbes 
d'une  roche  d'une  nature  difTérente  de  la  roche  ambiante  et  en 
particulier  dans  les  calcaires  oolithiqups,  de  grains  plus  gros 
qu'ailleurs.  Le  phénomène  appelé  thlasmc,  par  fissure  de  retrait 
diaclinairo,  présente  do  beaux  exemples,  mais  ce  mémo  mode 
do  structure  so  retrouve  dans  les  épiclines  soit  principales  soit 
secondaires,  ou  parfois  il  se  modifie  en  stries  horizontales,  pa- 
rallèles, dont  l'ensemble  est  nettement  limité  et  indiquerait  un 
étîrement  partiel  dont  la  cause  est  difficile  à  apercevoir.  Les 
calcaires  supérieurs  do  cette  formation  i>araissent  cependant 
avoir  là  un  mode  de  dépôt  un  peu  différent  ;  on  dirait  des  flocons 
lenticulaires,  irréguliers,  trempés  dans  une  sauce  marneuse  et 
qui  auraient  été  ensuite  déposas  les  uns  par  dessus  les  autres, 
fait  qui  no  so  présente  qu'en  exception  dans  les  assises  infé- 
rieures (*). 

Les  couches  du  Soquanien  peuvent  être  comprises  dans  deux 
subdivisions  pour  lesquelles,  à  défaut  de  caractères  bien  tran- 
chés, il  faut  prendre  |)onr  différence  le  mode  môme  de  dépôt. 
Dans  la  première,  les  parties  marneuses  ont  une  importance 
qui  disparaît  dans  la  seconde,  et  lors  de  la  formation  do  celle-ci, 
les  eaux  semblent  avoir  repris  leur  tranquillité;  aussi  remarque- 
t-on  aux  limites  do  la  première  ce  cpi'ou  est  convenu  d'appeler 
d'anciens  rivages,  c'est-à-dire  un  sol  déjà  consistant,  recou- 
vert do  grandes  huîtres  adhérentes,  de  Tarets,  de  Lithophages 
qui  so  sont  logés  partout  et  remplissent  la  roche.  Il  est  deux 
.zones  ou  se  trouvent  deux  fossiles  remarquables  par  leur  abon- 


\})  Kn  parroiirant  le  sol  formé  par  le  Péqiianion,  on  trouve  parfois,  à 
Cimy,  roriimo  Ji  Porrentniy,  roinmo  niissi  tinns  1<>  Kruper  do  lu  Haute- 
SflAno.  dos  ronrr<Mi<ïns  l)otry<»idi's  forriu'os  do  tubes  en  cristaux  arcolës 
et  rayonnAiits.  (Vosl.  sans  dnulo.  ponr  oc  phénomôno  que  M.  Stoppaiii 
(iWi/.  d'FMno,  p.  120.  pi.  29  et  30)  a  rru  devoir  établir  le  g?ore  ^sInm* 
potioia;  CQ  qe  60Qt  très  probablement  là  que  des  concrétions. 


—  259  — 
danoe  ou  leur  forme  :  As  tarte  supracorallina  el  Cardium  co^ 
rallinum.  Celui-ci  dc^jà  existant  à  une  époque  antérieure,  co 
qui  ne  rcmpôche  pas  d'avoir  ici  toute  sa  valeur  :  d*oU  les  noms 
de  Astarlien  et  Coraliinien  donnés  h  ces  subdivisions.  Le  type 
de  ces  subdivisions  sera  pris  entre  Gray  et  Champlilte. 

Coraliinien» 

i°  Calcaires  blancs  inférienrs. 

Celte  zone  est  tout  à  fait  stérile  dans  la  Haute-Saône;  c'est  à 
peine  si  ça  et  là  apparaissent  quelques  débris  fossiles  parmi  les- 
quels on  reconnaît  des  Nalices,  des  Nérinécs  et  quelques  bivalves 
peu  déterminables.  Ces  calcaires  sont  ordinairement  blancs,  et 
dans  les  champs  ils  se  présentent  en  petites  plaquettes  qui  occu- 
pent une  certaine  étendue ,  df?pendanto  du  reste  de  l'épaisseur 
assez  grande  de  ces  calcaires. 

2°  Calcaires  oolithiques  rougeâtres  à  Rahdophyllia  flahellum. 

Nous  nous  servons,  pour  désigner  ces  couches,  du  nom  de 
ce  polypier  à  défaut  d'autre  esp^'ce  plus  caractéristique.  Ces 
bancs  sont  très  minces,  les  épiclines  très  irrogulières  et  cou- 
vertes d'aspérités,  la  pAte  en  est  finement  oolithique  el  assez 
fortement  teinte  en  rouge.  Les  fossiles  sont  assez  nombreux  à 
ce  niveau,  mais  le  plus  souvent  indiscernables,  et  remplacés 
presque  toujours  par  des  parties  spathiques. 

Le  Rabd.  flabellum,  pris  ici  pour  type,  a  été  désigné  depuis 
longtemps  par  Thurmann  sous  le  nom  de  Lithodmdron  Rau- 
racum,  qu'il  devrait  peut-être  conserver  spécifiquement,  s'il 
n'était  pas  à  peu  près  certain  que  c'est  l'espèce  décrite  el  figurée 
sous  le  nom  de  Lith,  flabellum.  Cette  espèce  n'occupe  que  peu 
de  place  dans  la  roche  et  est  assez  disséminée. 

Marno-calcaires  à  Astarte  supracorallina. 


3'»  . 

Lumachelles  à  Cerithium  sociale.  "^ 

Au-dessus  des  calcaires  précédents,  dans  Tordre  successif  des 
terrains,  on  arrive  presque  toujours  sur  des  dépressions  qui 
correspondent  probablement  à  des  marnes  plus  ou  moins  solides 
el  même  à  des  calcaires  en  général  grossiers  et  de  facile  desr- 
truction;  aussi  ne  les  rencontre-l-on  guère  qu'en  morceaux 
soulevés  par  la  charrue, 


—    260    — 

Dans  une  de  ces  d(^pressions,  non  loin  do  la  grande  station  à 
Dicères  de  la  Mouille,  M.  Perron  a  roncoulré  des  plaquettes 
jaunes  marneuses  à  Astartos;  nous  les  avons  retrouvées  à  Char- 
cenne  sur  les  lèvres  d'une  faille ,  entre  la  route  de  Posmes  et 
rextromité  Est  du  hois  du  Pays;  ]t\,  elles  sont  accompagnées  des 
petites  Gastéropodes  qui  rrudent  si  romarquablos  les  stations 
analogues  du  Doubs  et  du  Jura  et  ou  dominent  VErelissa  mi- 
nuta et  le  Cerithium  sociale. 

Dans  d'autres  dépressions  plus  nombreuses  que  celles-ci,  se 
montrent  de  véritables  calcaires  lumaclicllcs,  grossiers,  en 
petits  bancs,  avec  marnes  intercalées  et  dont  les  épiclines  sont 
couvertes  de  débris  en  général  ici  demi-siliceux;  on  y  trouve 
en  abondance  des  radioles  d'oursins  :  Cidaris  baculifera,  phi- 
lastarte,  Hemicidaris  slmplex,  et  surtout d'O^'^rca  nana.  VHeini, 
simplex  et  ie  C.  phllaslarte,  quoique  pou  abondants,  né  se 
sont  pas  encore  montn's  plus  baut.  Quant  à  VOstrea,  elle  affecte 
déjà  ce  phénomène  d'agglomération  qui  se  reproduit  plus  tard 
avec  plus  'd'intensité.  Elle  recouvre  les  bancs  en  individus  ser- 
rés quand  le  sol  a  eu  assez  de  consistance,  ou  bien  elle  se  su- 
perpose en  répandant  autour  d'elle  iino  portion  de  sa  matière 
lapidifique  et  constitue  ainsi  des  masses  plus  ou  moins  régu- 
lières et  arrondies  qui  se  trouvent  au  milieu  des  marnes.  A  ce 
môme  niveau  appartient  aussi  très  proba!)loment  une  grande 
Ammonite  (A.  semigigas)  qui  no  paraît  diiïérer  de  VA.  gigas 
du  Portlandien  que  par  son  ombilic  moindie  et  son  dos  plus 
caréné. 

4"  Calcaires  oolithiques. 

Ces  calcaires,  qui  présentent  au  plus  baut  degré  le  caractère 
oolithique,  fournissent  en  même  temps  les  meilleures  pierres  de 
construction  du  pays,  aussi  sont  ils  exploités  dans  de  nom- 
breuses carrières,  et  n'était  leur  stérililé  remarquable,  ils  pour- 
raient être  des  mieux  étudiés.  D'un  autre  côté,  ils  se  modifient 
-parfois  en  calcaires  floconneux  avec  une  pAte  compacte,  grisâtre 
ou  blanche  et  réguliers;  des  assises  de  marnes,  souvent  d'une 
grande  puissance,  viennent,  stériles  ou  assez  riches  en  fossiles 
sous  le  rapport  des  individus,  s'interposer  dans  ceux-ci.  Aussi 
:les  assises  que  nous  avons  à  citer  sont-elles  plutôt  des  faciès 
différents  qu'une  série  des  diverses  parties  de  cette  subdivision. 


-     261     — 
a.  Calcaires  a  Cladophyllia  astartina. 

Ces  calcaires  subcompacts  paraissent  être  les  plus  inférieurs; 
ils  sont  habités  par  quelques  espèces  ou  les  plus  remarquables 
•peuvent  être  indiquées  dans  les  Polypiers.  La  Cladophyllia 
astartina,  se  retrouvant  sur  une  certaine  étendue,  peut  être 
prise  comme  type  ;  elle  est  accorapagnée  de  quelques  débris 
d'Isastrées,  de  Rabdophyllies,  etc. 

b.  Station  dk  h'Isocora  Thurmanni. 

Cette  belle  espèce  caractérise  les  calcaires  oolithiques,  jaunes, 
rougeâtres,  parfois  bleuâtres,  avec  oolithes  brunes  de  Vars  et 
des  environs.  Le  Nautilus  giganteus  se  montre  déjà  à  ce  niveau  ; 
il  n'est  même  pas  rare  à  Autrey  ;  les  débris  fossiles  cohabitants 
sont  nombreux,  mais  presque  toujours  indéterminables;  parmi 
ceux-ci,  le  plus  remarquable  est  une  grande  Trigonie,  qui  doit 
être  la  Trig.  muricata;  quelques  apparences  de  silice  se  mon-  ' 
trent  aussi  ça  et  là.  L7.  Thurmanni  est  accompagnée  de  rares 
individus  d*une  Thamnastrée  qu'il  n*est  pas  possible,  vu  son 
état,  de  séparer  de  la  Th  concinna;  nous  la  connaissons  aussi 
à  Autrey. 

c.  Station  de  la  Trigonia  Greppini. 

Des  marno-calcaires  floconneux  surmontent  les  assises  pré- 
cédentes; ici  habite  le  Pinna  granulata  comme  dans  les  car- 
rières d'Autrey;  là  VOstrea  astartina  recouvre  les  bancs  ou  * 
s'inlerpose  dans  la  roche  ;  mais  la  station  la  plus  remarquable 
est  celle  d'Ecuelle  à  Trig.  Greppini,  espèce  abondante  quoique 
presque  toujours  représentée  par  des  Moules.  Le  Nautilus  gi- 
ganteus se  coniinue  dans  celte  assise.  Le  Mytilus  perplicatus 
y  est  encore  très  rare,  et  pour  la  première  fois  paraît  se  montrer 
le  Cardium  Banneianum,  ou  du  moins  unf».  forme  qu'il  n'est 
pas  possible  d'en  distinguer.  La  Ph.  complanata  Rœm.  (non 
d'Orb.)  est  de  ce  niveau. 

d.  Marnes  a  Apiocrinus  Meriani. 

Ces  marnes  ont  pour  caractères  les  débris  roulés  qu'elles 
renferment  où  se  trouvent  surtout  une  grande  quantité  d*Ostrea 
nana  et  d'ip.  Meriani;  il  est  possible  qu'elles  se  renouvellent 


—    262    — 

plusieurs  fois,  comme  aussi  que  leur  position  soit  sujette  à 
quelques  variations. 

5»  Zone  du  Lithophagus  angustatus. 

Quoique  intimement  liée  aux  assises  précédentes,  cette  zone 
nous  a  paru  devoir  être  mise  à  part  par  le  nombre  des  espèces 
beaucoup  plus  grand  que  précédemment,  comme  aussi  par  les 
faits  de  perforations  qui  indiquent  nécessairement  un  arrêt  de 
dépôt  dans  ces  couches. 

La  dernière  couche  oolilhique  était  déjà  consolidée  lorsque 
YOstrea  astartina  est  venu  la  recouvrir  de  ses  valves  adhérentes 
dans  toute  leur  étendue  et  le  plus  souvent  perforées  par  les 
Trypozoaires,  ce  qui  n'a  pas  empêché  les  Lithophagus  de  s'éta- 
blir dans  les  intervalles  de  celles-ci,  et  do  se  rapprocher,  telle- 
ment même,  que  la  roche  en  est  comme  caverneuse.  Cette 
espèce  d*assez  grande  taille  avait  des  tubes  très  courts;  elle 
vivait  aussi  avant  1*0.  astartina.  Voisines  des  cavités  précé- 
dentes, il  s*en  trouve  d'autres  petites,  cylindriques,  longues 
de  4  décim.,  non  ou  à  peine  tortueuses,  qui  ont  probablement 
servi  de  repaire  à  des  Annélides  ou  à  des  Crustacés  (*),  mais 
au  fond  d'une  desquelles  nous  avons  trouvé  un  Taret  ;  il  est 
donc  possible  qu'une  espèce  de  ce  dernier  genre  se  soit  creusé 
ces  loges.  A  côté  de  ces  Ostracées,  toute  la  faune  de  cette 
époque  a  laissé  ces  dobris  ordinairement  empâtés  par  les  espèces 
précédentes  ou  par  des  concrétions  grisâtres. 

Les  marnes  qui  surmontent  ce  niveau  ont  deux  è  trois  mètres 
d'épaisseur;  elles  sont  de  couleur  cendrée,  peu  sensiblement 
stratifiées  et  par  elles-mêmes  peu  fossilifères  ;  elles  sont  sépa- 
rées en  leur  milieu  par  une  couche  marno- calcaire,  riche  en 
fossiles  spéciaux  et  présentant  parfois,  dans  les  délits,  de  nom- 
breux individus  appartenant  aux  espèces  :  Nautilus  giganteu$, 
Pholadomya  echinata,  Cardium  Lotharingicum,  Fucoides, 
Mytilus  perplicaPus,  C'est  dans  les  marnes  supérieures  que  se 
trouvent  ces  agglomérations  d'O.  nana  et  Bruntruiana ^  qui 
forment  parfois  des  blocs  de  10  à  12  mètres  cubes  compléte- 

H  11  n'est  pas  étonnant  qn'on  n'en  rencontre  pas  de  débris;  )es  pre- 
miers peuvent  ne  pas  avoir  de  parties  solides;  les  seconds,  voisins  pro- 
bablement des  Thalilres,  Orchesties,  Crevettes...,  n'ont  pas  la  carapacç 
^fpe^  spllde  pour  résister  à  U  fossilisation,  ' 


-  263  — 
ment  isolés;  et  à  Tinstant  oii  ces  lignes  sont  écrites,  les  décou- 
verts de  la  grande  carrière  d'Oyrièros  en  renferment  un  bloc 
de  4  4/2  à  2  mètres  dont  toute  la  surface  est  percée  de  loges  de 
Lithophage.  Les  marnes  inférieures,  de  même  que  la  couche 
marno-calcaire  intercalée,  sont  amincies  au-dessous  de  lui, 
tandis  que  les  marnes  supérieures  n'enparaissent  pas  dérangées 
dans  leur  dépôt. 

Corallinien« 

Les  calcaires  de  cette  subdivision  sont  toujours  en  petits 
bancs,  chacun  d'eux  en  particulier  de  texture  assez  solide  et,  à 
part  une  zone  moyenne  oolithique,  d'une  stérilité  des  plus 
caractéristiques. 

io  Calcaires  inférieurs. 

D'abord  marneux  et  grisAtres,  avec  marnes  intercalées,  ces 
calcaires  passent  aux  calcaires  blancs,  compacts,  parfois  avec 
parties  oolithiques»  géodiques  ou  laminaires,  intercalées  et  ren- 
fermant à  peine  quelques  traces  de  fossiles;  cependant  il  est 
deux  stations  qui  peuvent  leur  être  attribuées,  si  toutefois  elles 
ne  représentent  pas  la  zone  suivante,  la  superposition  étant 
difficile  à  préciser. 

a.  Station  du  Cerithium  corallinicum. 

Cette  espèce  étant  la  plus  abondante  de  tous  les  petits  Gas- 
téropodes de  cette  station  peut  servir  à  la  représenter.  Les  petits 
bancs  qui  renferment  ces  fossiles  sont  blanchâtres,  quelquefois 
suboolithiques  et  la  roche  est  pétrie  de  tous  ces  fossiles,  parfois 
un  peu  roulés.  Avec  la  précédente,  on  rencontre  :  Nerinea 
exilis ,  Trochus  sequanicus,  T.  pygmeus,  Nerita  arenula, 
Rissoa  granulum,  Acleonina  granulum,  et  surtout  des  Cérithes 
parmi  lesquels  :  C  pertortum,  Duboisanum ,  Benoiri.  Dans 
les  autres  classes,  on  ne  rencontre  guère,  comme  fossile  remar- 
quable, que  les  Cristcllaires  (^). 

(^)  Les  Foram-nifèrps  jouent,  en  général,  un  très  faible  rôle  dans  nos 
couches  jurassiques.  L*es>pèce  la  plus  imporlanle  par  son  abondance  et 
sa  taille  appartient  aux  calcaires  blancs  oolitliiques  du  Bathonien  ;  déjà 
représentée  probablement  dans  les  anciens  auteurs  (  Bourguet,  Pèinf., 
pi.  13,  fig.  68-60),  elle  doit  sans  doute  former  un  type  nouveau  ;  ce  n'est 
donc  ni  une  Orbicule  (0.  elhpfirn  dArch.  Aisne;  Mém.  Soe.  gcoi.,  V,  p.  347, 
pi»  ^7,  Cg.  8),  ni  uoe  Anomie  (4'Orb.,  Prod.  I,  p,  315). 


—    264    - 
Celte  station  se  trouve  à  petite  distance  des  grandes  carrières 
d'Autrey,  en  se  rapprochant  du  village.  Ces  calcaires  se  délitent 
en  plaquettes  qui  recouvrent  le  sol  du  palis. 

b.  Station  de  h' Anatina  Sequanica. 

Rien  de  bien  remarquable  dans  cette  station;  ce  sont  les 
nrïômes  calcaires  que  l€s  pr(!'c6dents ,  blanchAlres  et  à  texture 
fine,  mais  ne  renfermant  p'as  de  parties  oolithiques.  VAnatina 
sequanica  n'est  guère  visible  que  dans  les  délits,  et  est  accom- 
pagnée de  quelques  autres  petits  bivalves  le  plus  souvent  in- 
déterminables ;  nous  y  avons  rencontré  aussi  des  traces  d'un 
Ptérocère  voisin  des  petites  espèces  du  Kimméridien. 

2°  Zone  de  la  Thamnastrea  corallinica. 

Ce  sont  ici  des  calcaires  oolithiques  liés  d'une  manière  intime 
aux  précédents,  mais  qui  renferment  tout  une  faune  analogue  à 
celle  du  Corallien  supérieur.  Comme  dans  celui-ci,  les  calcaires 
en  montant  passent  insensiblement  au  crayeux  oii  abondent 
les  Nérinées.  Dans  les  assises  inférieures,  les  espèces  sont 
ordinairement  roulées ,  et  si  elles  sont  assez  nombreuses,  les 
individus  en, sont  très  rares;  il  n'y  a  guère  en  quantité  que 
la  Thamnastrea  typéale.  Dans  les  assises  supérieures,  les  Né- 
rinées ne  laissent  le  plus  souvent  apercevoir  que  leurs  longs 
débris  ou  moules  spathiques.  Comme  espèces  ou  genres  princi- 
paux, on  peut  citer,  supérieurement  :  Nerinea  depressa,  Gosœ, 
Bruntrutana,  multistriata,  speciosa?;  inférieurement:  Melania 
astartina,  Phasianella  suprajurensis,  Turbo  corallensis,  Ceri- 
thium  limi forme,  perclathratum ,  Lucina  percrassa,  Astarte 
supracorallina ,  Trigonia  subtruncata ,  suprajurensis ,  Arca 
cuneolàta,  Diceras  incrassata,  Terebratula  crassicornis ,  et 
parmi  les  Polypiers,  outre  la  Th.  corallinica,  des  espèces  ap- 
partenant aux  genres  Aplosmilia,  Slylina,  Montlivaultia , 
Thecosmilia,  Rabdophyllia,  Isastrea,  Microsolena,  qui  pour- 
raient être  déterminées  cependant. 

S*"  Calcaires  floconneux  supérieurs. 

Ces  calcaires  ont  une  épaisseur  de  25  à  30  m.  ;  ils  sont  gri- 
sAlres,  en  petits  bancs,  si  ce  n'est* vers  leur  milieu  oîi  ils  sont 
plus  épais  ;  dans  les  endroits  oîi  nous  l'avons  examiné,  n'existent 


—  265  - 
que  quelques  espèces  à  Télat  de  moule ,  impossibles  pour  le 
moment  à  distinguer  des  Pholodomya  Protêt,  Cardium  Ban- 
neianum,  Natica  grandis  et  Ammonites  Achilles.  La  grande 
tranchée  de  Véreux  entame  ces  calcaires  sur  une  vingtaine  de 
mètres  d'épaisseur. 


Stations  séquaniennes . 

Ac. 

—  Achey. 

Ec.  —  Ecuelle. 

Ar. 

—  Altricourt. 

Fa.  —  Fahy. 

At. 

—  Autrey. 

Fr.  —  Franois. 

Av. 

—  Auvet. 

Mf.  —  Mont-le-Franois. 

Cr. 

—  Charcenne. 

Mt.  —  Montot. 

cg. 

— :  Chargey-les-Autrey. 

Th.  —  Theuley-les-Vars 

et. 

—  Crochot.  ' 

Oy.  —  Oyrières. 

Dp. 

—  Dampierres. 

Va.  —  Vars. 

Dv. 

-^  Dampvans. 

Vt.  —  Vaites. 

Dl. 

—  Delain. 

Ve.  —  Véreux. 

Subdivisions  adoptées. 

A.  —  Astartien. 

B.  —        id.        Zone  marneuse  supérieure. 

C.  —  Corallinien. 

Il  est  inutile  d'indiquer  d'autres  subdivisions,  les  espèces 
leur  ayant  déjà  été  attribuées  plus  haut,  et.  comme  en  outre  les 
diverses  zones  et  stations  examinées  ne  se  trouvent  pas  dans  les 
mêmes  localités,  aucun  doute  ne  peut  exister. 


—    268    — 


A 

B 

C 

Tercbratula      crassîrostns,  Eu 

rr 

Ojr, 

Ge&ni(.'ri,  Kt» 

rr 

hunH'rn|t:i,  Rirm, 

iir 

Oj.  Df.  I  Cg. 

Rliynconélla    seniîconatiinâ,  El. 

nr 

ar 

MU  Dy.  1  Vl. 

TàècJdium        VlrUunundei  Duv. 

ar 

Va. 

ttAVOM.lE:». 

Efihinodanuoi. 

Pygurus           *     . 

rr 

Fa, 

ArrocLii^riâ       subrormosJi,  EU 

rr 

Fa. 

HeiiiicidanB     slm^k^x,  Tti. 

rr 

Va. 

Cidam              baruUrera,  Agi 

c 

c 

Fa.  Vo*  1  Oy, 

ar 

ftC 

Fa.  Va.j  Oy. 

Apiûrrlnua       AlerUDi*  Dus. 

c 

c 

Ec.  (  Oy.  AU 

Aliîlerk^nnuâ    Hoftiru  IVlen 

rr 

Oy. 

rcntaeriaus      Deison,  TU. 

r 

ac 

\  a.  1  Oy, 

Folrplen. 

Blastogmilia      Perronl,  Fr. 

rr 

At. 

Aptosmilïa        ,«,...     ^     . 

rr 

Oy, 

Styliiia             

rr 

Oy. 

BlonUiFanUia 

rr 

Oy. 

Tbecofimiila      ....,.,. 

ar 

Oy. 

ir 

Oy, 

Ha hrloTib villa   .    « 

iD 

Va. 

lâaâtrea             

n 

Va. 

».»•«.. 

rr 

Oy. 

Thamoastrea    concmna,  E.  H* 

M 

AL 

corallinicû.  Eu 

c 

Oy, 

Cladophylltfl    asiartiiia,  El. 

c 

Fa.  Ta. 

liiûcora              Tburmaûnu  Kt. 

c 

Va. 

Mitrosolena ' 

rr 

Oy. 

roraminifèrfis. 

CristeUaria       CotKojeatii,  EU 

rr 

Ec. 

Thunnannij  EU 

r 

AU 

Trypcneairi». 

Eagnenowiâ     minîma.  Et* 

r 

Ec. 

Tajpifta             astarlinaj  EU 

oc 

flC 

Fc.  1  Oy. 

Deadrlua          dumosa^  Rt» 

rr 

Oy. 

grncitiâ,  EU 

rr 

Oy, 

punetîjUl,  EL 

oc 

Oy. 

Cliona              diJ^taos,  EU 

r 

Oy. 

PLAIfTES. 

Chondrilea       ©startina.  Et, 

un 

Oy. 

lirlVOIlI.    Et. 

BC 

Oy. 

Carpolitbea      TburmjiQDi,  EU 

rr 

Oy. 

—    269 


Résamé  du  tablean  et  passages  d'espèces. 


VËHTiBHEâ  .-,  I  Sauriens. 
1  CrustAcés 
'  i  AntîifUdes 


4.  AATICULlIâ  . 


f  Céphalopodes 
G^îilÉropoiies 


ma. 


Rayonnas , 
30* 


ViC^TAtïI  3* 


OrtKoconques. 

PJciiroeonqiics 
Brflchio()Lïde3*  .  . 
Bmiy.oairuiâ  .  *  * 
KrIliTtodermes.  . 
ZûDRthatres  .  .  . 
Koraminifères*  , 
TrypozoaireiS  *  . 
AmorpUozoaîres. 


1 
1 

3 
à 

m 

(55) 

5 

0 

H 

Id 

0 
141 


59 


1  ee; 


14 


AB 

C 


HJilllIIERIDIElir* 


Lo  Kimmoridien  graylois  ne  se  présente  pas  d'une  autre 
manière  que  celui  des  environs  de  Monlbéliard  et  de  Porren- 
truy,  déjà  étudié;  il  n'y  aura  ici  à  noter  que  les  quelques  parti- 
cularités qui  lui  appartiennent.  Inférieurement,  ce  sont  des 
calcaires  grossiers  en  bancs  assez  épais,  colorés,  et  supérieu- 
rement des  calcaires  blancs  ordinairement  en  petits  bancs, 
auxquels  sont  associées  des  assises  marneuses.  Le  Pterocera 
Oceani,  Var.  Thirriai,  est  un  des  fossiles  remarquables  des  pre- 
miers; les  seconds  sont  caractérisés  par  VOstrea  Virgula,  d'oîi 
les  noms  de  Ptérocérien  et  de  Virgulien  donnés  à  ces  subdi- 
visions. Dans  tous  les  manuscrits  de  Thurmann,  nous  avons  vu 
le  premier  désigné  par  le  nom  de  Strombien  (Strombus  Oceani, 
Brg.)  ;  nous  avons  dû  nous  servir  de  ce  nom  de  préférence  à 
celui  de  Ptérocérien  qui  est  également  du  même  observateur. 

Les  types  seront  pris  sur  les  territoires  de  Chargey  et  d'Arc- 
les-Gray. 

20 


—    *70    — 


Strombien* 


Pas  de  zones  bien  distinctes  dans  ces  calcaires;  ils  sont  plus 
ou  moins  compacts  ou  grossiers,  ils  offrent  même  des  couches 
assez  puissantes  et  assez  répétées  de  marnes  intercalées.  Pour* 
tant  les  fossiles  ne  sont  pas  distribués  de  bas  en  haut  de  la  môme 
manière.  Inférieurement,  il  y  en  a  très  peu;  vers  le  milieu 
existent  les  bancs  à  Nérinées,  qui  se  reproduisent  plusieurs  fois 
avec  quelques  Rayonnes  qui  ne  se  trouvent  que  là  :  Pygurus 
jurensis,  Hemicidaris  mitra ,  Pseudosalenia  aspera,  Montli- 
vaultia  cuneata,  Cœnastrea  Thurmanni.  Plus  haut  se  montrent 
la  Cyprina  eomuta,  la  Terebratula  humeralis,  et  aussi  le 
Pteroiera  Thirriai,  qui  pourtant  ici  est  beaucoup  moins  abon- 
dant que  dans  le  reste  du  Jura.  Enfin,  dans  les  parties  tout  à 
fait  supérieures  s*intercale  une  couche  marneuse  qui  est  le  re- 
présentant des  Marnes  strombiennes  du  pays  de  Porrentruy, 
mais  tout  à  fait  stérile.  Quant  aux  autres  fossiles,  tous  abondants 
dans  cotte  subdivision,  ils  habitent  indifféremment  tous  les 
niveaux  et  se  retrouvent  même  en  certain  nombre  dans  la  sub- 
division suivante. 

VirgulÂen. 

1*  Marnes  à  Rabdocidaris  Orbignyana, 

Le  fossile  pris  ici  pour  type  est  des  plus  remarquables  par  sa 
forme ,  quoiqu^il  ne  soit  pas  de  beaucoup  le  plus  abondant  de 
ceux  qui  habitenî  ce  niveau  ;  la  grande  majorité  des  autres  se 
retrouvant  ou  plus  haut  ou  plus  bas,  il  était  difficile  d'en  choisir 
un  parmi  eux  qui  pût  être  donné  comme  signe  certain  de  re- 
connaissance. Il  est,  du  reste,  accompagné  d'autres  Echinides 
qui  ne  se  trouvent  que  là.  Parmi  les  Gastéropodes  abondent 
surtout  les  Nalices;  les  Ptérocères  y  sont  plus  rares;  mais  c'est 
principalement  la  zone  des  Pleuromya  Jurassi,  Pholadomya 
acuticosta,  Protei,  hortulana,  helvetica,  Thracia  incerta, 
Gresslya  excentrica,  orbicularis ,  Psammobia  concentrica , 
Cardium  Banneianum,  eduliforme,  Lucina  substriata,  Ostrea 
spiralis,  Virgula,  Terebratula  suprajurensis,  Goniolina  geo- 
rnetrica. 


-    27<     — 

Dans  ces  marnes,  on  rencontre  (*)  encore  des  concrétions 
spongiformes  en  tube  cylindrique  un  peu  ouvert  en  haut  ou  en 
cône  assez  étalé,  mais  toujours  irrégulières;  elles  ont  environ 
i  0  mill.  d'épaisseur  et  leur  tissu  est  comme  formé  d'un  feutre 
de  débris  extrêmement  ténus  de  coquilles  brisées  ou  d'arêtes 
de  poissons,  mélangés  de  petits  nodules  calcaires.  Nous  ne 
croyons  pas  cependant  à  ces  corps  une  origine  organique,  car 
pour  des  coprolithes  leur  forme  cylindrique  ou  conique  étalée 
serait  difficilement  explicable,  et  s'ils  appartiennent  réellement 
à  des  spongiaires ,  ils  se  placent  en  dehors  de  tous  les  faits 
observés  jusqu'à  présent. 

2o  Calcaires  blancs. 

Ces  calcaires,  en  petits  bancs,  présentent  un  faciès  constant  à 
de  grandes  distances  ;  aussi  mettent-ils  partout  en  évidence  les 
parties  supérieures  du  Kimméridién.  On  peut  y  distinguer  di- 
verses zones  fossilifères  qui  varient,  du  reste,  avec  les  localités. 

a.  Zone  de  la  Pholadomya  acuticosta. 

C'est  la  plus  inférieure ,  elle  est  liée  d'une  manière  continue 
aux  marnes  précédentes;  elle  renferme  les  mêmes  fossiles, 
moins  quelques  espèces  qui  habitent  surtout  les  vases,  ou  plutôt 
qui  y  diminuent  seulement  beaucoup  en  individus.  La  Phola- 
domya acuticosta  y  est  peut-être  un  peu  plus  abondante,  et  elle 
a  pu  ainsi  être  posée  pour  type  quoiqu'elle  se  continue  encore 
plus  haut.  Les  Echinides  cessent  ici,  mais  la  disparition  ou  le 
peu  de  développement  le  plus  sensible  est  celui  des  Ostrea. 

h.  Zone  de  L*Astarte  cingulata. 

Les  bancs  qui  surmontent  les  précédents  sont  plus  minces, 
la  pâte  en  est  plus  compacte;  aussi  y  rencontre-t-on  très  peu 
de  fossiles  de  grande  taille ,  et  les  autres  n'apparaissent  guère 
que  dans  les  délits  où  parfois  ils  recouvrent  de  grandes  plaques. 
On  y  trouve  plus  ou  moins  abondantes  les  espèces  suivantes  : 
Pterocera  Monsbeliardensis,  Cyprina  parvula,  Astarte  cingu- 

(^)  Ces  concrétions,  rares  ici,  sont  abondantes  dans  les  marnes  à  Osirea 
aruminala  des  environs  de  Champlitte,  où  en  outre  elles  sont  toujours  de 
plus  grande  taille  et  à  forme  conique  creuse  plus  étalée;  leur  composition 
interne  est  la  même. 


—     272    — 

lata,  Pesolina,  Arcarhomboidalis,  Avicula  Sphinx...  Là  aussi 
80  monlrcnt  quelques  Ammonites,  mais  très  rares. 

c.  Zone  des  Polypiers. 

Le  faciès  à  Polypiers  n'est  point  constant,  avec  cette  circons- 
tance encore  qije  les  espèces  ont,  en  outre,  un  lieu  spécial 
d'habitation  :  ici  les  Aplosmilies,  là  les  Goniocores,  plus  loin  les 
Phytogyres.  Ces  stations  sont  assez  pauvres  en  autres  espèces 
de  distinction  facile,  par  suite  de  la  texture  plus  dense  et  de  la 
ténacité  plus  grande  des  couches  qui  les  renferment.  Le  fossile 
le  plus  remarquable  est  une  grande  Huître  qui  recouvre  ou 
remplit  certains  épiclines  et  à  laquelle  nous  avons  donné  le 
nom  de  Ostrea  lapicida. 

d.  Station  de  la  Pinna  socialis. 

Ce  faciès  est  synchronique  du  précédent;  les  calcaires  rede- 
viennent presque  aussi  marneux  que  les  inférieurs,  mais  la 
faune  n'en  est  plus  la  même  ;  la  roche  comme  les  formes  fossiles 
sont  intermédiaires  aux  faciès  a  et  b.  On  peut  citer  :  Chemnitzia 
gigantea,  Nerinea  vittata,  styloidea,  Natica  gigas,  Pterocera 
anguUcostata ,  Cerithium  limiforme ,  Pleuromya  Jurassi, 
Audouini,  Pholadomya  acuticosta,  pudica,  Thracia  incerta, 
Gresslya  orbicularis,  Psammobia  concentrica,  virgulina,  Cy- 
prinaparvùla,  Astarte  cingulata,  Pesolina,  Lucina substriata, 
Arca  texta,  Patrueli,  Trigonia  muricata,  suprajurensis,  con- 
cinna,  Pinna  socialis,  Gervillia  tetragona,  Lima  rhomboida- 
lis,  Pecten  Flamandi,  et  parmi  les  Vertébrés  ou  les  Articulés 
de  très  rares  Pigurus  jurensis  et  Eryma  Thirriai. 

e.  Marnes  a  Ammonites  Yo. 

Le  plus  souvent  ces  marnes  sont  peuplées  d' Ostrea  spiralis 
et  Virgula  qui  y  forment  des  lumachelles,  mais  qui  ne  peuvent 
servir  do  repère  à  cause  de  leur  distribution  dans  tout  l'étage. 
V Ammonites  Yo,  quoique  assez  rare,  se  retrouve  en  beaux 
individus  de  très  grande  taille  ;  V Ammonites  verrucosus  ou 
longispinus,  qui  ne  lui  cède  guère,  est  moins  disséminée.  Les 
autres  espèces  fossiles  appartiennent  en  partie  aux  assises  pré- 
cédentes; il  n'y  a  guère  que  la  station  de  Bouhans  qui,  outre 
les  Ammonites  et  les  autres  espèces  contemporaines ,  renferme 


—    273    — 

des  Trigonies  de  grande  taille  parmi  lesquelles  se  montre  déjà 
la  T.  gibbosa  si  caractéristique  des  assises  suivantes;  celle  der- 
nière station  offre  des  rapyrochements  très  grands  avec  des 
stations  analogues  des  pays  de  Monlbéliard  et  de  Porrentruy. 
Citons  dans  Tensemble  :  Pycnodus  Picteti,  Ammonites  Yo, 
longispinus,  Bulla  Dyonisea,  Pleuromya  Jurassi,  Pholadomya 
canaliculata ,  Astarte  PesoUna,  Trigonia  gibbosa ,  Suevica, 
concinna,  Inoceramus  suprajurensis,  Mytilus  longœtus,  Lima 
suprajurensis,  Pecten  rectiradiatus,  Anomia  calvifrons. 

Les  marnes  à  Ammonites  Yo  paraissent  plus  réduites  par 
places,  tandis  qu'ailleurs  elles  passent  au  marno-calcaire  et  se 
confondent  même  avec  les  assises  précédentes.  Dans  certaines 
localités,  elles  offrent  aussi  de  nombreuses  cavités  géodiques, 
tapissées  intérieurement  de  carbonate  de  chaux.  Ça  et  là  se 
remarquent  également  des  zones  plus  noires  oîi  existent,  en 
outre,  quelques  débris  charbonneux. 


Stations  kimméridiennes. 


An.  —  Ancier. 

Fe.  —  Feurg. 

Arc.  —  Arc. 

Mx.  —  Montureux-les-Gray 

At.  —  Autrey. 

Nt.  —  Nantilly. 

Av.  —  Auvet. 

Nd.  —  Noidans. 

Bj.  —  Beaujeu. 

Py.  —  Pontcey. 

Bh.  —  Bouhans. 

Rg.  —  Rigny. 

Cg.  —  Chargey-les-Autrey. 

Sv.  —  Seveux. 

Cl.  —  Clans. 

Thl:— -Theulez-le^-Lavoncour 

Dp.  —  Dampierre-sur-Salon. 

Ve.  —  Véreux. 

V'. 

v«. 

ym 


Subdivisions  adoptées. 

S.  —  Strombien. 
V.  —  Virgulien. 

—  Marnes  et  marno-calcaires  virguliens  inférieurs. 

—  Calcaires  blancs  moyens  et  supérieurs. 

—  Marnes  virguliennos  et  marno-calcaires  supérieurs. 


—    274    — 
TABLEAU  DE  DISTRIBUTION  DES  FOSSILES  KIMMÉRIDIENS. 


S^ 

Vi 

Vm 

VEHXàBBt:», 

1 

Ichihyoïsaurus  , ' 

i 

rr 

Bj, 

Maetiiuioiaurai  Hiigiî,  Mej . 

rr 

Cg, 

PjCDodui         PicicU,  Et. 

rr 

rr 

Arc. 
Bi 

AnTicvLi:s. 

Eiyma             Tbirrial,  Et, 

1 

rr 

Arc, 

rr 

Cg, 

Orbomalus       vîrgiïliiius,  Et. 

rr 

Aïe, 

SerptiJi            medusida,  Kt. 

rr 

Cg. 

qLiLDquaiigulam,  EL 

rr 

rr 

rr 

Cg, 

MOLLtîligtrElS. 

1 

Âptychus         Fiaraondû  Th, 

rr 

Arc, 

ïfauUlua           KÎgantoiis,  dOrb. 

Morcatiaaus,  d'Orb. 

r 

Cg. 

nri 

<^g- 

iemiinÛatu»,  d'Orb. 

r 

Cg. 

Àiîimonitefi       Lallieraaua,  dOrb. 

r 

Rg. 

ËudûiuBp  d'Orb. 

rr 

c|. 

dedpjens.  Sow. 

rr 

Ci. 

Eu  pal  us,  d'Orb. 

rr 

c|. 

Contejeaui,  Th* 

rr 

Arc. 

p|ii?alilii,Sow. 

rr 

Arc, 

rotundua,  Sow, 

ac 

Cg, 

aemicanïiljrujiiius,  Et, 

1 

rr 

Cg. 

ieinirotunduâ   Et, 

rr 

vl. 

rerrupoêjus,  Bay, 

ac 

Bh.  Rg. 

ïo.  dOib; 

c 

Sir.Bh,  Arc. 

Cbemnitiia       Arceo&ti.  Et 

rr 

Cg, 
Cg. 

Cephoidùs.  Et, 

r 

DftDac,  d'Orb, 

r 

Arc, 

gigantea,  d'Orb, 
Thurmauni,  EL 

ac 

Are. 

ic 

Cg- 

rr 

Ck. 

Kerinia           Arcensîs,  El.    '     *    ' 

1 

rr 

Arc, 

depressa,  Voltz, 

ar 

Cg.  ThL 

Elsgiiîjdiœ,  Th. 

âc 

Cg. 

Cosi^j  llœm. 

te. 

Cg. 

Pidanceti.  Et. 

ar 

Cg. 

semicylindrica.  Et, 

rr 

&lyloi(iea.  Ctj, 

ac 

Arc, 

vitmia.  Et, 

ae 

Arc, 

«aïka              cocblita,  Th. 

rr 

Cg. 

Eudora,,  d'Orb - 

c 

Cg.  Ci.  Arc. 

gigsa,  Br. 

rr 

Arc, 

çrandJÉJ.  Mu. 
[ieniïiipherit:a,  d'Orb, 
perduDÏa,  EÈ, 

IT 

Arc- 

r 

ar 

Cg,  1  Cg. 

âc 

ac 

Çg.  Sv.  Arc. 

pliûsianelloidea,  d'Or. 

rr 

Â?c. 

scmiglobosa,  Et, 

rr 

Cg. 

Thïjrmantji.  Et, 

ar 

Cg. 

tuibiitJlormi^,  Rcsm. 

r 

—    275    — 


si 

VI 

v<= 

Ym 

Pléurotomaria  Duboisana.  Ferr, 

- 

r 

Arc.  NL 

PlkTsdra.  dOrb. 

r 

Py,  Arc. 

Phika,  dOrb. 

1 

rr 

Cg, 

relieulata,  d'Orb- 

' 

r 

A?c. 

Pterûcera 

musCi»  Deth 

ar 

NL  Cg. 

PontL  Delb. 

rr 

ar 

Cg, 

TJiirriûi,  Ctj, 

ar 

te 

Cg' 

(Rostelkria) 

W*^goe^î,  Th. 

, 

ac 
rr 

Cg, 
Cg. 

Ceriihium 

limtformp,  Rœm. 

ac 

i\d.  Arc, 

DuJi^ 

Dyoniseji.  Buv* 
planospirata,  Th. 
siiprajureasls,  Rœm, 

ar 
ar 

rr 

Arc, 

8; 

Patdia 

rr 

55-. 

Dent  al  mm 

Kormûiiianuin,  d'Orb. 

r 

Pleuromy^a 

Audotiinî,  ÉL(ïiotiAgO 

c 

c 

Arc.  Sv,  Cg. ,.. 

Ju rasai»  KL  {aon  Ag,) 
subcylindrica,  EL 

ac. 

ce 

c  1 
ar 

ce 

Arc 

_ 

PhoUdomjn 

acuticoiîta,  Sow. 

CCi 

ce 

ac 

Cg.  Arc. 

bE.  al 

canal iciUaU,  Rœn). 

r 

echÎData,  Ag. 

n 

Cg, 

parvula,  Rœm. 

7 

ac 

Cg.  1  Nt.  Arc, 

pauciiiosta,  Roem. 
Protei,  Ûefr* 

rr 

rr 

Arc.  i  AL 

r 

ec 

Cg,  i  Cg.  Arc, 

(Horaornya) 

KracilïS,  d'Orb. 
horUilana^d'Orb. 

ar 

ar 

r 

Cg.    Arc.  [  Bh* 

ce 

c 

ar 

Cg.    Cg,  Arc! 

Arc. 

semirugosB,  -EL 

r 

Atc* 

(Arconija) 

hel^eUca,  Dcsh. 

r 

PC 

Cg,    Arc. 
Cg.    Cg.  lArc. 

robusta.  Desh. 

ce 

rr 

r 

(GoDJODiya) 

Cornuelana.  Rut. 
pudira.  Cl], 
siibrugoàa,  EL 

rr 

ar 
r 

rr 

Cg.    Are. 

Arc, 
Arc- 

Anatina 

AroeDâîBj  Kl 

rr 

Are, 

caudiita,  Ctj. 
piirvtjla,  El 
piricolat  KL 
Blriatû,  d'Orb. 

■ 

rr 

rr 
c 
ar 

Arc, 
Arc, 
Arc. 

Cg. 

Thracia 

incerta,  Deah. 
tenuUliMiL  Dfish. 

ce 

II 

ce 
r 

ce 

ar 

Cg.  Arc.  Bh. 
Çg- 

Cresslya 

eioentrica,  Terq. 

c' 

ec 

globosa,  EL 

1 

rr 

Arc. 

orbictdam,  lît. 

^ 

ce 

ce 

Cg.Arc, 

SîiprajurcnâJs,  £\. 

rr 

Çg. 

Paamïnobia 

compreâ&a.  EL 

rr 

Arc. 

conceuirica.  Et, 

ce 

CG 

ce 

ce 

Cg.Arc. 

Tîrgulîpa,  EL 

' 

ac 

Arc. 

Cypriaa 

Contejeaiii.  EL 
Côriiucopiae,  Ctj. 

rr 

ar 

Arc. 

cornu  ta,  d'Orb. 

ar. 

c 

Cg. 

parvula,  d'Orb. 

rr 

c 

r 

Cg.  Arc, 

suGviea,  EL 

rr 

Cg. 

Cardium 

Banneianym.  Th. 

rc 

rCf 

Cg,  Arc, 

aduli  forme,  Rœm. 

ar 

ce 

Cg.  Arc. 

ortho^onaio,  Buv. 

r 

A?c. 

loprajuretiso,  Clj. 
substriaCa,  Rtem. 

ac 

r 

Cg.  1  Arc, 

Lucina 

r 

oo 

Cg.  )  Are. 

Astartô 

ciûguLata,  Ctj. 

c 

Cf.  Arc. 

—    SI76    — 


(Astârte) 
Arca 


Nucula 
Trigonia 


laoceramua 
Pinna 


Mytilua 


Diceriïs 

Trirhitea 

Pernû 

GervJllia 

Avicula 


Lima 


PectiQ 


Hînnjtes 
Ûstrea 


Anomia 


pat  en  â,  Cti. 
Pasolina,  Ctjt 
guprajurunsis,  d'Orb 
loD^irostrî$,  d'Orb. 
nobllis,  Ctj. 
Pûtrueii,  Dcsh, 
rhomboîdalis,  Ctj. 
lesta,  d'Orb. 
Mankei,  Rcern. 
concinna,  Itœm. 
Conlejeanîj  Th. 
gibbosa,  Sow. 
muricatUf  Ruem. 
siiblilturala^  EL 

SMpt!sjiiTvi\m,  A  g. 
BuprajurPîisiB,  Th. 
granulala,  Sow. 
)£)  ter  mari  ia.  Et. 
fiOEifiïliâ,  (i'Orb. 
jurcnssîiî:,  Mmr. 
longaiv'UB,  Clj, 
pcrpttcatus,  El. 
BUbiJ^quipIicâtus.  Goldn 
subpectinatui?,  d'Orb. 
Thirriai,  Et. 
virgaliniîs,  Et. 
siiprajurensis.  Th. 
Saijsstjrcî,  Th, 
subplana,  El 
tetrugona,  Rcem. 
gervilMoides,  Ctj". 
Gcsntiii,  Tli, 
cphrnï.  l!:t. 
Coatejeani»  Et. 
denâipuQctata.  Rmm. 
Hallujana,  Et. 
Magdalena,  flijv. 
rbomboidûlis,  Clj. 
spectâbili&i  Clj, 
suprajureosis,  Ctj* 
Btfloei,  Ctj. 
Buchî,  ïlœm- 
DeleEsei.  Et. 
Flamandi,  Ctj* 
Montbeliiirdensis,  Ctj 
Nhiolett,  El. 
rectiradialusj  Et* 
siibvitreuâ,  Et* 
moequiàtriatus,  VoHz. 
cotylédon,  Ctj. 
îapicid-i.  Et. 
fiemiEoJJlana,  EU 
Bpîralii,  d'Orb. 
Thurmanni,  Et. 
VirguJa,  Defr. 
cajrjfrons^  Et* 


's' 

Yi' 

Vc' 

y... 

rr 

Are. 

ar 

ar 

ar 

Ar«. 

c 

u 

c 

Cg. 
Arc. 

ac   ce  1 

Cg. 

t 

Arc. 

ae 

Cg.  Are, 

aT 

c 

Cg.  Arc. 

CP 

rr 

Cg.  1  F.'* 

c 

ar 

Arc, 

rr 

ar 

Arc. 
Bb. 

ar 

Arc, 

rr 

Are. 

ac 

c 
rr 

Are. 
Arc. 

r 

ar 
ce 

Cg. 

Arc* 

Arc. 

r 

BC 

r 

Cg. 
Arc, 

.  rr 

Cg^ 

rr 

ac 
rr 
rr 

ï-  1 

Cg,|Arc.  lAn. 

Arc. 

Arc. 

r 

Cg. 

ar 

Cg. 

r 

c 

e 

Cg.  1  Arc.  [  Bh. 

rr 

Arc* 

rr 

r 
rr 

c 

rr 
ar 

ar 

rr 
ar 

rr 

ar 
ac 
r 
rr 

r 

rr 

Cg.  1  Cg*  Arc. 

Arc. 

An!* 

Arc, 

Arc. 

Arc. 

Arc. 

Kt, 

Arc* 

Cg.  Arc. 

Arc. 

Arc. 

Arc. 

Arc. 

rr 

rr 

Cg*  I  Arc, 

rr 

r 

rr 
c 

Cg, 
Arc. 
Cg. 

t 

r 

Cg. 

coc 

ajr 

ccc 
ce 

Ajc^  Fe. 

cce 

ar 

rf 

Ârc< 

m  — 


S 
ac 

'Il 
^ 
ce 

\ 

''c 

\m 

TerebraLula 

auprajureiisîs,  Th, 

ac 

ce 

Cg.  1  Cg.  Arc. 

humeraliâ,  Boem. 

se 

l 

Gg. 

Bhynconella 

pulirrostris.  Et, 

1 

ÛT 

Arc, 

LingoU 

vïrguliria,  KL 

" 

Arc- 

Bert'niœa 

teimissima.  Et, 

(rr 

îf: 

Hoteropora 

virguliiia,  El. 

[' 

ar 

mAwammém. 

"l 

Pygiinis 

BoDanomiJ,  EL 

1  r  ' 

Cg. 

jurent  j&.  Mu  ri** 

af 

Cg. 

. 

EçhinobHssns 

Bourgueti,  Des, 
Icau  tiens  ta?  ColL 

l^r 

rr 

Cg- 

Holectypïjs 

Mcriani,  Dca. 

n 

' 

Av. 

!  ron  formel  EL 

:'r 

l^i' 

Uy[mdiadt*ma 

FuLtr*  El 

rr 

Cg* 

P^euiiosalenja 

aspera.  EL 

TT 

Cg. 

Acrosaîenia 

décora  ta,  Wright, 

,.rr 

Hemieidarii. 

Agasâizi,  £l 

r 

Desorana,  Cott. 

TT 

,j 

Cg. 

Pseudoddariâ 

ararica,  EL 

TT 

î 

("t 

€id»riâ 

QMenatedtï,  Des, 

L 

ar 

Mx. 

EabdoHdaris 

Urbigiiyana,  Des. 

^ac 

Cg, 

ApiomniLS 

TT 

rr 

rr 

rr 

Cg.  Arc. 

EnaUohelia 

elongala,  Fr. 

:|: 

aTc. 

Dendroïiiïlia 

Sequana  fFr  ),  EL 

Cg. 

Aplosmilîa 

magnifica,  Fr. 

X 

Aïe, 

Ot^ndr  ^yra 

AFCcntâis*  Fn 

+ 

Arc- 

l'iivln^ryra 

FromeiUeJi,  Et. 

X 

Mï. 

Stylirij/ 

ktmmeridtana,  Fr. 

_ 

Aro.^ 

Cyalliophora 

Areeii:iiii  Fr.J.  El 

, 

Arc. 

Babdopbynia 

IcimTnerîdiana,  Fr. 
MicJielolL  Fr. 

- 

Arc, 
Mi. 

MoûtUvâutlia 

cuoe^la,  Et. 

rr 
rr 

Cg. 

CalamophyiliakimmendUoa.  Fr. 

+ 

Arc, 

Cœnastrca 

Thurmanni,  Et. 

rr 

Cg. 

Paiera 

kimmeridiana,  Fr, 

lArc, 

Gootocora 

kinimoFidiaiia.  Fr. 

■  Arc. 

Gonîolîna 

ge&iîielrif^a.  Buv. 

ac 

Gg. 

BacemuHna 

ararica,  EL 

rr  ' 

\Cg. 

Papeudea 

dumosa»  Et. 

r 

r 

1 

cr. 

—    278    — 

■éaamé  da  t*hle«a  et  paaaagea  d'eai^èeea. 


2 
% 
3 
3 

15 
39 

m 

m 

i 

%' 

15 
15 

1 

202 

1 
1 

é 

13 

7 
% 

1 
7 
3 

1 

1 
14 

m 

i 
1 

7 
68 

1 

4 
13 

43 
15 

1 

11 

1 

83 

y™  svi 
l 
1 

3     3 

18    15 
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1      1 

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VfmTFnnFq              Rf'Dlileâ  .**»j.ii«.<<<< 

                               PoiâSÛIÏS  .« . *  *  . 

AitTif  iTi  it«               rniiitflcéa  >>..>>...... 

fl                          AfiDt^HdâJ**  » .  ,^  » .  .  ^  «  ^ 

/Céphalopodes 

1  iL'j^nlia  es  . .  ^ . .  ^ . . . . . 

*^^*              J      Pleurùcotiquos 

f  Brachïopodes ,..,,... 
\  Bryozoaires., , , , , ,  ^  » , 

IS 

1 

[  Ëchiïiodermes *., 

Lt  1  Vi^Kis  E4  . .  - . .  1  ZrïJiTilhûi  rea .......... 

33.               J  ForaniinifÈreB..,,*,,*! 

17 

PORTIiAUmiillir. 

Les  roches  de  ce  groupe  ont  une  teinte  particulière  assez 
prononcée,  et  leur  texture  inégale  passant  par  places  au  calcaire 
lithographique,  les  distingue  facilement  des  précédents,  mais 
ce  qui  rend  ce  groupe  remarquable,  ce  sont  les  cavités  tubulaires 
qui  le  remplissent  à  peu  près  dans  toute  sa  hauteur.  Dans  la 
région  qui  nous  occupe,  leur  explication  doit  être,  en  général, 
recherchée  en  dehors  des  faits  organiques.  Déjà,  pour  elles, 
Nodot  (Bull,  Soc.  géol.,  VIII,  et  M6m,  Acad.  Dij.;  1852)  a 
indiqué  qu'elles  étaient  dues  à  des  taches  plus  tendres  (^)  ou  à 
des  cavités  préexistantes  qui  se  sont  trouvées  enlevées  ou  élargies 
plus  tard  par  le  passage  des  eaux  acidulées.  Seulement  l'in- 
fluence de  celles-ci  sur  les  parties  voisines  a  été  exagérée,  et 
les  animaux,  s'ils  ne  sont  pas  toujours,  abondants,  n'en  ont  pas 
eu  beaucoup  à  souffrir.  Dans  le  Haut-Jura  en  particulier,  et 
cela  partout,  la  roche  dans  certains  bancs  est  remplie  de  longs 
cylindres  irréguliers  de  matière  blanchâtre,  peu  consistants, 
qui  s'enchevêtrent  dans  tous  les  sens  et  sont  plus  ou  moins 


(^)  Ces  parties  marneuses  blanchâtres,  tendres,  cédant  sous  l'ongle,  se 
voient  très  bien  à  Gray-la-Ville  dans  les  parties  inférieures  de  Tétage. 


—  279  — 
tortueux  (Géol.  H^JurOj  p.  61);  ces  parties  ne  se  détruisent 
que  par  une  longue  exposition  à  Tair,  et  souvent  même  elles 
résistent,  et  comme  elles  sont  plus  spongieuses  que  le  reste, 
elles  donnent  refuge  aux  cryptogames  de  couleur  noirâtre  et 
parfois  dessinent  des  arabesques  compliquées  sur  les  murs  des 
anciennes  constructions.  L'idée  d'attribuer  ces  perforations  à 
des  fossiles  résorbés  a  été  indiquée  plus  d'une  fois.  Déjà 
M.  Desnoyers^  (^nn.  Se.  nat.,  1825,  IV,  p  371  ),  mais  sans 
faits  précis  cités  à  l'appui,  parle  de  ces  tubulures  sinueuses 
produites  par  la  destruction  de  polypiers  lamellifères.  Plus 
tard,  M.  Perron  a  reproduit  la  même  explication  (Portl.  graylois, 
p.  7  et  suiv.  et  pi.  \  et  2);  cette  résorption  n'est  guère  probable 
pour  les  assises  supérieures  et  n'existe  pas  pour  les  inférieures. 
Dans  ces  dernières ,  les  cavités  se  sont  formées  en  partie  en 
même  temps  que  la  roche,  car  on  voit  les  Serpules,  même  les 
Bryozoaires  descendre  des  épiclines  sur  les  parois  des  ravités 
qui  se  remplissent  aussi  de  débris  d'animaux  qui  sont  tombés 
dans  leur  intérieur;  des  Huîtres  même  y  ont  vécu.  M.  Perron 
a  flguré  celte  disposition  (pi.  2,  fig.  2),  seulement  il  l'attribue  à 
une  cause  différente,  qui  est  possible,  vraie  même,  mais  rare  et 
difflcilement  observable,  la  Serpule  étant  supposée  logée  sur  le 
Polypier.  Dans  le  Jura  de  Montbéliard  et  de  Porrentruy,  Du- 
vernoy  (Acad.  des  Se. y  XXIX,  1849)  a  pu  donner  avec  raison  la 
présence  des  Nérinées  comme  la  cause  de  ces  cavités;  nous, 
avons  pu  le  vériûer  maintes  fois  dans  le  Kimméridien  du  Jura 
bernois  ;  mais  ce  n'en  est  pas  la  seule  cause  ;  on  trouve  aussi 
des  tubulures  à  Polypiers,  les  naturelles  paraissent  plus  rares, 
indépendamment  des  phénomènes  qui  se  sont  passés  à  une 
époque  postérieure.  Naguère,  M.  Contejean  (Kim.  Month., 
p.  31)  a  regardé  la  disparition  dos  Spongiaires  comme  ayant 
produit  ces  perforations;  aucune  preuve  jusqu'à  présent  ne 
vient  à  l'appui  de  cette  opinion. 

Quelques-unes  de  ces  cavités  peuvent  être  aussi  attribuées  à 
la  destruction  de  ces  formes  xyloïdes  qui  se  montrent  partout, 
qu'elles  soient  ducs  réellement  à  des  débris  de  plantes  marines 
principalement  ou  qu'elles  soient  de  simples  concrétions  encore 
inexpliquées.  Dans  tous  les  étages  que  nous  avons  étudiés  jus- 
qu'à présent,  on  en  rencontre,  dans  les  derniers  surtout;  parfois 
elles  se  trouvent  au  milieu  des  bancs  ;  le  plus  souvent  déprimées. 


—    281     — 

se  montrent  aussi  plus  haut.  Celle-ci,  la  plus  abondante  et  la 
plus  caractéristique,  nous  a  servi  de  type  pour  celle  zone. 

Dans  les  assises  supérieures  se  montrent  tous  les  phénomènes 
qui  distinguent  les  anciens  rivages;  les  épiclines  sont  polies  ou 
couvertes  de  lumachelles  d'huîtres  ;  mais  ce  qui  rend  surtout 
remarquable  ce  niveau,  c'est  la  présence  de  concrétions  discoïdes, 
circulaires  ou  elliptiques,  irrégulières,  plus  ou  moins  épaisses, 
peu  on  général ,  à  texture  compacte  ;  dans  la  partie  supérieure 
de  ces  plaques  sont  empâtés  quelques  débris  fossiles  et  leur 
surface  présente  de  nombreuses  excavations  dues  aux  Litho- 
pbagos  ou  même  aux  animaux  pour  lesquels  nous  nous  sommes 
servi  du  nom  de  Trypozoaires.  Il  en  est  de  petites  très  tortueuses 
qui  sont  évidemment  dues  à  des  Crustacés  de  petite  taille,  comme 
ceux  qui  habitent  les  rivages  marneux  de  quelques-unes  de  nos 
côtes  de  France  et  que  nous  avons  déjà  signalés  plus  haut.  Ces 
petits  tubes  sont  plus  tortueux  et  moins  grands  que  ceux  de 
l'Astartien. 

2°  Calcaires  à  Hemicidaris  Purheckensis. 

Les  calcaires  de  cette  zone  sont  grossiers,  à  parties  d'inégales 
densité,  fréquemment  caverneux  ou  perforés  de  tubulures  sim- 
ples ou  à  polypiers.  V Hemicidaris  Purheckensis  qui  habite 
dans  toute  la  hauteur,  est  cependant  plus  fréquent  vers  la  base, 
ses  longs  radioles  grêles  remplissent  la  roche,  pénètrent  dans 
les  cavités,  les  traversent  même;  ce  qui  ne  s'accorderait  guère 
avec  la  présence  de  Polypiers  dans  celles-ci.  Vers  le  tiers  infé- 
rieur (*)  existe  la  station  remarquable  de  la  Thamnastrea  port- 
landlca  en  blocs  énormes  et  serrés  et  qui,  en  se  détruisant,  a 
entraîné  la  résorption  partielle  de  la  couche  dans  laquelle  elle 
se  trouve.  Plus  haut,  les  Polypiers  se  continuent,  mais  moins 
abondants,  et  les  Pleurosmilies,  si  caractéristiques,  ont  laissé 
les  empreintes  nombreuses  de  leurs  calices.  Avec  ces  espèces 
vivait  toute  une  faune  de  gros  Gastéropodes  et  de  grandes 
Bivalves,  qui  presque  toujours  ne  se  présentent  qu'à  l'état  de 
moules  grossiers  et  souvent  peu  distincts  dans  la  roche. 


{})  Il  existe  aussi  des  Polypiers  plus  bas;  nous  avons  trouvé  VEnallo-^ 
heUa  Graxjensh  dans  le  banc  immédiatement  supérieur  à  la  zone  de  la 
S,  f unie  nia. 


-    28î    — 

Citons  comme  espèces  caractéristiques  :  Ammonites  gigas , 

giganteus,  Ditremaria  Mantochensis ,  Pterocera  Oceani, 

Neptuni,  Tellina  Barrensis,  Cyprina  semipartula,  Trigonia 
grayensis,  Mytilus  œquislriatus ,  Lithophagus  ventricosus , 
Pecten  lamellosus,  Mantochensis,  Sequanus,  Rhynconella  in- 
constans,  Terebratula  portlandica,  avec  d'assez  nombreux 
Rayonnes. 

Cette  zone,  comme  aussi  les  calcaires  à  S.  funicula,  montrent 
parfois  les  épiclînes  des  bancs  couvertes  de  petites  concrétions 
tubuleuses,  naissant  les  unes  et  les  autres  bien  distinctes,  ou 
empâtées,  que  nous  croyons  avoir  appartenu  à  des  animaux. 
Elles  ont  beaucoup  de  rapports  de  formes  avec  nos  Bryozoaires 
d*eau  douce,  les  Plumatelles,  les  Frédéricilles,  dont  elles  ne  se 
distingueraient  guère  que  par  Tencroûtement  de  leur  tube. 
Aussi  avons-nous  cru  devoir  les  indiquer  sous  le  nom  de  Petri- 
cella  portlandica. 

IVérinéen* 

Cette  subdivision,  sous  le  rapport  lithologique,  ne  diilère  pas 
beaucoup  do  la  précédente;  elle  devient  seulement  un  peu  plus 
marneuse,  les  tubulures  ne  renferment  plus  aucun  débris  fos- 
sile. Contrairement  aux  indications  de  M.  Perronf Portl.  grayl., 
p  17),  à  ce  que  nous  avons  déjà  inscrit  (Paléont.  Prélim.  aux 
Polyp.,  p.  27),  il  conviendrait  de  retirer  de  la  base  du  Nérinéen 
les  marno-calcaires  à  Echiriobrissus  Perroni  qui,  par  Ten- 
semble  des  espèces ,  nous  semblent  aujourd'hui  avoir  plus  de 
rapports  avec  les  assises  inférieures.  Nous  ne  regardons  pas 
non  plus  comme  lui  appartenant  les  calcaires  de  petits  bancs 
rougeâtres  qui  lui  sont  superposés  (Perr.  PortL  grayl ,  p.  18, 
et  Bull.  Soc.  géol.,  XVII,  p.  859);  c'est  là  le  représentant  le 
mieux  caractérisé ,  fossiles  exceptés ,  des  assises  inférieures  du 
Ncocomien,  et  il  nous  serait  peut-être  facile  de  citer  maintes 
stations  du  Haut- Jura  où  il  ne  se  présente  pas  autrement,  sur- 
tout en  se  rapprochant  du  Jura  central.  M.  Sœmann  (Bull.  Soc, 
XVII,  p.  862),  ne  croyant  pas  à  l'absence  du  Néocomien  infé- 
rieur dans  la  Haute-Saône,  a  voulu  le  voir  dans  la  petite  assise 
marneuse  qui  surmonte  ces  calcaires  et  les  sépare  des  marnes 
du  Néocomien  moyen.  A  l'opposé  donc  de  l'opinion  exprimée 
par  M.  Lory  (Crét.  du  Jura,  Soc.  Doubs,  II,  1857,  p.  260),  et 


—    283    — 

ôussî  par  M.  Renevier  (Soc.  géoL,  ibid  ,  p.  862),  il  n'y  aurait 
pas  eu  interruption  dans  nos  dépôts,  et  ceux-ci^  comme  dans  le 
reste  du  Jura,  n'auraient  été  terminés  qu'avec  Tépoque  céno- 
manienne,  et  même  celle  de  la  craie  blanche.  11  est  toutefois  à 
remarquer  que  ce  dépôt  néocomien,  comme  ceux  qui  sont  venus 
après  lui ,  est  très  réduit.  Les  Dolomies  portlandiennes  ont 
peut-être  ici  leur  représentant;  ainsi  entre  Onay  et  Champtonay, 
oîi  les  calcaires  précédents  sont  exploités,  et  au-dessous  d'eux, 
existent  des  calcaires  en  petites  plaques  blanchâtres,  à  cassure 
mate  et  terreuse  qui  ont  servi,  du  reste,  à  l'empierrement  de  la 
route  et  qui  sont  encore  visibles  dans  le  champ  d'oU  ils  ont  été 
extraits.  A  l'intervalle  de  ces  calcaires  correspond  une  dépres-* 
sion  oU  plus  tard  on  retrouvera  sans  doute  les  calcaires  à  fossiles 
d'eau  douce  indiqués  dans  le  Jura  sous  le  nom  de  couches  de 
Purbeck. 

i^  Marnes  à  Echinobrissus  Perroni. 

Cette  assise  a  son  type  dans  une  carrière  entre  Gray  et  Gray- 
la-Ville  ;  la  zone  marneuse  est  bien  distincte,  épaisse  de  i  met. 
et  dont  les  assises  calcaires,  immédiatement  voisines,  supé- 
rieures ou  inférieures,  renferment  les  mêmes  fossiles  ;  nous  les 
confondrons  donc  dans  une  même  zone. 

Les  grosses  espèces  du  Pleurosmilien  ont  cessé  à  ce  niveau , 
ce  qui  n'empêche  pas  un  certain  nombre  d'autres  espèces  d'ar- 
river jusque-là;  VHemicidaris  Purbeckensis,  quelques  Polypiers 
eux-mêmes  s'y  rencontrent  encore,  et  déjà  apparaissent  les 
Nérinées,  les  Natices  si  abondantes  dans  la  zone  suivante.  Ce 
qui  rend  surtout  remarquables  ces  assises,  c'est  la  présence  dans 
la  couche  marneuse  de  nombreux  Echinides  que  Ton  y  retrouve 
aisément.  Peut-être  sa  facile  décomposition,  comme  celle  des 
parties  voisines,  est-elle  la  cause  de  Tassez  grand  nombre  d'es- 
pèces qu'il  est  possible  d'y  indiquer  :  Nerinea  Salinens^is,  Elea, 
lortispira,  perstricta,.  Natica  Barrensis,  Turbo  peromatus, 
Pterocera  Dyoniseaf  Barrensis,  Pleuromya  Grayensis,  Phola- 
domya  Cornuelana,  Cyprina  acornis ,  semiparvula,  Cardium 
Verioti,  Morriseum,  Trigonia  Barrensis,  Mytilusportlandicus, 
Perna  concentrica,  Gervillia  linearis,  Lithophagus  umbonatus, 
gracilis,  Avicula  Marcou,  Lima  biradiata,  Hinnites  inœquis- 
triatuSf  Cidaris  GrayensiSy  Echinobrissus  Perroni,  Pygurus 
Royrianus, 


—    884    — 

2*  Calcaires  à  Nerinea  trinodosa. 

Cette  Nérinée  est  des  plus  abondantes  et  des  plus  caractéris- 
tiques dans  la  chaîne  du  Jura.  Les  calcaires  qui,  à  Gray,  la 
renferment ,  ainsi  que  les  nombreuses  espèces  du  môme  genre, 
sont  blanchâtres,  à  cassure  terreuse  et  les  tubulures  ont  gran- 
dement diminué.  Rien  de  particulier  ne  se  présentant  dans  ces 
roches,  nous  ne  citerons  que  quelques  espèces  que  Ton  rencontre 
rarement,  du  reste,  dans  un  autre  état  que  celui  de  moule  : 
Chemnitzia  portlandica,  Nerinea  trinodosa,  grandis,  Sali- 
nensis,  Elea,  Erato,  Sinensis,  cylindrica,  Perroni,  Renovi, 
Natica  Marcouana,  Hebertana,  pseudospherica ,  Cerithium 
Clavulus,  inerme,  Crayeuse,  Pholadomya  portlandica,  ara- 
rica,  Barrensis,  Corbula  Perroni,  Neœra  Mosensis,  Thracia 
portlandica,  Tellina  Barrensis,  Cytherea  Gyaninsis,  Cyprina 
fossulata,  Grayensis,  Brongniarti,  Cardivm  Dufrenoyi,  Ve- 
riotl,  Trigonia  Grayensis,  Pinna  Barrensis,  Mytilus  portlan- 
dicuê,  Romei,  Avicula  Perroni,  Ostrea  suprajurensis, 

3"*  Calcaires  à  Diceras  portUmdica, 

Cette  zone ,  dont  la  place  n*est  pas  encore  exempte  de  tout 
doute,  car  elle  n'a  pas  encore  été  trouvée  superposée  à  d'autres, 
pourrait  bien  n'être  qu'un  faciès  particulier  de  la  précédente. 
Les  calcaires  reprennent  l'aspect  de  ceux  du  Pleurosmilien ,  les 
tubulures  y  aboodent;  mais  il  y  a  là  des  fossiles  spéciaux  qui 
sont,  en  outre,  assez  abondants.  Dans  les  parties  inférieures  se 
montrent  non  rares  les  Nérinées  principalement  de  la  zone 
précédente,  ce  qui  a,  sans  doute,  engagé  M.  Perron  à  regarder 
celle-ci  comme  inférieure. 

Ces  calcaires  ne  sont  bien  développés  qu'à  Essertenne  ;  ce- 
pendant le  Diceras  portlandica  se  montre  encore  dans  d'autres 
localités,  vers  Mercey,  Motey,  Germigney. 

Parmi  les  espèces,  sont  à  citer  :  Nerinea  Elea,  Natica  Heber- 
tana, Pterocera  multicostata,  Thracia  portlandica,  Cyprina 
Brongniarti,  Diceras  portlandica  ^  Holocœnia  arachnoides, 
Isastrea  foliacea,  Thamnastrea  Bouri. 


—    285    — 
Stations  portlandiennes. 


Arc, 

—  Arc. 

Glv.  —  Gray-la-Ville 

Bt. 

—  Betterans. 

Mt.  —  Manloche. 

Bc. 

—  Bucey-les-Gy. 

•  Me.  —  Mercey. 

Bj. 

—  Beaujeu. 

Nr.  —  Noiron. 

Cv. 

—  Champvans. 

Stv.  —  Saint-Vallier. 

cy. 

—  Cresancey. 

Sv.  —  Seveux. 

Es. 

—  Esserlenne. 

Tb.  —  Trembloy. 

Ft. 

—  Fretigney. 

Va.  —  Valay. 

Gm 

.  —  Germigaey. 

VI.  —  Velesmes. 

Gr. 

—  Gray. 

Vc.  —  Velleclaire. 

Subdivision 

s  adoptées. 

P.  - 

—  Pleurosmilien. 

M. 

—  Zone  spéciale  de  V Echinobr issus  Perroni, 

ou  Portlandien  moyen. 

N. 

—  Nérinéen. 

i\ 


—    286    — 
TABLEAU  DE  DISTRIBUTION  DES  FOSSILES  PORTLANDIENS. 


' 

P 

M 

IN 

VEa-rÉBttÛ  çl  ARTlCtXÉ». 

OrQûm«]u9 

n 

GJv- 

Oppeli,  EL 

rr 

GIF. 

poriLânUicus,  ËE. 

rr 

GlY, 

C^ammarua 

c 

Gr  GIv,  Arc. 
Arc.  Glv. 

Serpula 

f  uni  eu  La,  Et. 

ce 

r 

Giv.  ML  BL 

ilOE.t>Ufi^irE:f»> 

Âmmonitefi 

giganteus,  Sow, 

rr 

Gr.      - 

Graveï?»îiu3t  d'Orb. 

ar 

ar 

MLJ  BL  YL 
m.  VI. 

ar 

lunufiformis.  Et. 

rr 

Glv. 

semtcorouatus,  Et 

r 

BL 

ChemniCzia 

Cik>ic1es,  El 
portlîiodii'fl,  EL 

rr 

ac 
ar 

Mt.  1  nr. 
Nr. 

Turritella 

fjortlandica,  Ef. 

r 

BL 

Nerinea 

n\  Jiodiii-a,  Volt^, 
Elea.  d'Orb 

rr 

Nr. 

r 

€4" 

r 

ML  )  GJy.  I  Es.  Gm 

Erato,  d  Orh, 

r 

Nr. 

grarîdiiï,  Voitz. 
Grûyensîs,  KL 

rr 

rr 

ac 

AIL  |Glv.  iPîf.VL 

Fé. 

rr 

rr 

rr 

ML  1  Ok.  1  Nr. 

Ferroni.  Et. 

rr 

Lv. 

pcrstricta,  EL 
Revoni.  Et- 

ar 

Giv. 

ac 

VLNr.  Gra. 

SflïïDensU»  d  t^rb* 

rr 

rr 

c 

ML  \G\v.\  VI,  FL 

SJiionâiâ,  EL 

ac 

Nr. 

tortïspira,  El. 
trîoodoas,  Voltz, 

ae 

ac 

ML  1  Glv, 

G 

Nr/ 

Nattca 

Rnrrensïs,  Bii¥, 

ac 

Glv< 

Hebc^rlûiia.  il'Orb, 

r 

r 

ML  iîfr.  BLEs. 

f'.eriii^pherica,  d'Orb. 

ar 

ar 

GIv.  l'Nr. 

51areoiiana,  d'Orb, 

ar 

c 

ML  iMr.FL 

p&eudoâpherÏDâ.  Et, 

ac 

ac 

Glv.  1  Bt.  Nr. 

sijprjijurensîs,  Buv, 

T 

Gk. 

" 

VctTioima,  Buv, 

rr 

Glv. 

Krrîta 

rr 

ML 

Turbo 

perornaluâ,  EL 

rri 

rr 

Glv. 
M  t. 

D[tr<?iïiaHa 

MnnLorhfînsîs^  EL 
iJiaKtoidE^a,  EL 
portlondira,  KL 
KeplfJML  Et. 

rr 

ae 

rr 

ML 
ML 

ML 

Ptcroeera 

ac 

Nr. 

Ui^eani,  Delab. 

e 

ac 

ML  1  BL  NrXy.  Es. 

(Rostcllaria) 

BftrrensîiH,  Buv. 
Dyonisea,  liuv. 
mullifostala*  EL 
flaulinea,  Buv- 

rr 
c 

r 

rr 

GIv.l 
Glv. 
Gm. 

Cerîthium 

Clavuhjs,  But. 
Grayiîuse.  EL 
iuerme.  Buv. 
Mafilocbeuse,  EL 

rr 

rr 
rr 

rr 

Yi. 
VL 
VL 
ML 

supracostattjni.  But, 
iy  iudrella,  Bu^. 

rr 

rr 

Glv.  1  VL 

BtilJa 

rr 

GlT. 

—    287    — 


P 

M 

N 

Dentalium 

Corneti.  Et. 

rr 

Glv. 

Pleuromya 

GraycDsis.  Et. 

ac 

ac 

Glv.  1  Nr. 

Plioladomya 

(Homoniya) 

poiUandica,  Et. 

ac 

Nr. 

(Arcomya) 

araricn,  KL 
Mjjutochensis   EL 

ac 
r 

ac 

ar 

Mt.  1  Glv.  I  Nr.  Bl. 

ul  t. 

(Goniomya) 

Biîrrariâiâ,  Buv. 
Corniïelona*  Biiv. 

rr 

ar 

rr 

ML  1  Nr. 
Glv. 

Anatina 

quadrata,  EL 

rr 

Glv. 

Gresslya 

percrassa,  El 

r 

ML 

Corbula 

contorta,  KL 

rr 

Glv. 

Grùycïiîiiâ.  EL 

rr 

rr 

ML  1  Vc. 

PorrORï,  Et. 

r 

Nr.  Bc. 

Neœra 

Mofiî.'nsiâ,  But* 

rr 

Ft. 

Palœomya 

GruyonjjLS,  EL 

rr 

Glv. 

Thracia 

porilândlca*  Et. 
hflrrcnsis,  Buvv 

ar 

BL  Bc.  Nr.  Gm. 

Tellina 

c 

c 

ML  Cv.  1  Nr. 

Cytherea 

Gyeiiiiis,  EL 

r 

Be.  Vc. 

Psaramobia 

(!ôiR'f>Rtriea,  Et. 
portiandica.  Et. 

rr 

ar 
rr 

Mt.  1  Glv. 
Glv. 

Cyprina 

acornis,  EL 

rr 

rr 

Glv.  1  Nr. 

. 

Biongniarti,  PicL 
fossuTata,  R.  B. 

ar 

ce 

Mt.  Va.  Gm.  |  Nr.  BL 

Es. 

rr 

Nr.  FL 

G  ra  y  en  sis.  EL 

ar 

ar 

Glv.  1  Nr.  Es. 

ëL'iiiipHrviilap  Et. 

ac 

r 

ML  BL  1  Glv. 

tumidicornia,  EL 

rr 

BL 

Cardium 

bu  lli  forme,  EL 

rr 

Nr. 

Dufrenoyi,  Buv. 

rr 

ar 

ar 

ML  1  Glv.  1  Tb. 

Mornseiini,  Huv. 

ar 

ar 

Glv.  1  FL 

pignjm,  Et* 

r 

Gm. 

rr 

c 

Glv.  1  Nr.. 

Lucina 

Grayensis,  Et. 
perstriata,  Et. 

ar 

rr 

Nr. 
Glv. 

Corbis 

aniricû,  Et. 
Grayersis,  Et. 

ar 

rr 

ML 

Nr. 

Trigonia 

BarrensiSt  Buv, 

ac 

ac 

Bt.  ML  Glv. 

gibboâa,  Sow. 
GfîiyensiJî,  Et. 

c 

rr 

ac 

ML  Gr.  1  Glv.  |  Nr. 

ac 

ac 

ML  1  Vc. 

Permni,  Et. 

r 

Gr. 

Arca 

Grayensis,  Et, 
portiandka.  Et* 

ar 

ar 

Glv. 
ML 

semiteita,  Et. 

rr 

ar 

Glv.  1  Nr. 

Pinna 

Barrensis,  Buv. 
granulata,  Sow. 
suprajurensiîï,  d'Orb. 

r 
rr 

r 

Nr. 

Gr.  Arc. 
ML  Cv. 

Mytilus 

^eqtiî&triatus,  EL 
Cornueli.  EL 

r 

r 

Stv. 

Nr. 

porllandicus,  d'Orb. 
Romei,  EL 

ce 

ce 

c 

ML  Gr.  1  Glv.  1  Bt.  Nr 

ce 

ac 

Glv.  1  Nr.  FL 

Ëulipentinahi:^,  d'Orb. 

r 

r 

ML  1  Nr. 

Perna 

coEieeïïlrica,  Ei. 
obliquata,  EL 
porilandica,  EL 
linearis,  Buv. 

c 

r 

ce 

Glv. 
ML 
ML 

Gervillia 

c 

c 

Glv.  1  BL 

Lithophagus 

grndlis,  Et. 
umbonatus,  Et. 
ventricosus,  EL 

c 

ac 

r 

Glv. 
Glv. 
Mt.  Gr.  Cv. 

S88    - 


Diceras 

portlandiea.  Et. 
Marcou,  Et. 

Avicula 

Perroni,  Et. 

Lima 

biradiiita.  Et. 

setiiicuitato,  Ku 

miprnjurensis,  Ctj. 

Pecten 


Hinnites 
Ostroa 


Anomia 


Terebratula 


l  a  m  t!  11  os  us  Sdw. 

Miiniochciisis,  Et. 

nuduâ,  Bùv 

Sequtinuâ^  EL     ' 

iiinfciuistriatuij,  Yoltz. 

Graveoeisi,  Et, 

âubhasLenaia,  Et. 

siipraJurensU,  Et. 

arûrita,  Et. 

percra&sa,  El. 

euprajurensiâ.  Buv. 

porllandica,  Et. 

brayensis.  Et. 
RhynooDella     inconâlart.s,  Sow. 
Tbecidiuiu        poMl-indiciirn    Et. 
Stomatopora    elongata,  Fr. 
Spiropora        simplex,  Et. 
BereDÎcea         portlandica,  Fr. 
Heteropora       gibbosa,  Fr. 
Fetricella         portlandica,  Et. 

PffaruH  Roycranus,  Cott. 

EcMBobrîsaua  Perroni,  Et. 
Holeciypus       araricus,  Et. 
PseudtKtindeitia  Thirriai,  Et. 
Diplopodia       Micheloti.  Et. 
Psijiidotialtnïa  aspera.  Et. 
Hemicidaris      Mantochensis.  Et. 

Purbeckensïfi,  Forb. 
(lidaris  Gra^ene^îs,  Et. 

Rabdocidaris    Orhigriyana,  lies. 
Trismilia  trianguiaris.  Fr. 

Plourosmilia     eylindrica,  Fr, 

elongata,  Fr, 


Peplosmilia 
Slylina 


portlandîca,  Fr. 
fpfâphhim,  Fr, 
btylifera,  Fr. 
portiandfca.  Fr. 
Bucheti,  Fr. 
Flottei,  Fr. 

granulata,  Fr. 
rayensis,  Fr. 
inflata,  Fr. 
intricata,  Fr. 
Perroni,  Fr. 
speciosa,  Fr. 


P 

M 

N 

• 

ac 

c 

MU  1  Nr.  Es. 
M  t.  Gr.  1  Glv. 

c 

c 

ar 

Nr.  Tb. 

ar 

Mt.  GlY. 

rr 

rr 

Mt.  1  Glv. 

rr 

Glv. 

rr 

Glv. 

ac 

Mt.  Stv.  Bt. 

ac 

M  t. 

ar 

ar 

ac 

Mt.  1  Glv.  1  Nr. 

r 

Mt. 

rr 

Glv. 

ce 

ce 

Mt.  Gr 

rr 

Mt. 

r 

Nr.  Ft. 

rr 

Mt. 

rr 

Nr. 

rr 

Vc. 

c 

ac 

Mt.  Gr.  1  Glv. 

c 

ac 

r 

Mt.  Gr.  1  Glv.  1  Nr.  Cy. 

ce 

ar 

Mt.  Gr.  1  Glv. 

ac 

ar 

Mt.  1  Glv. 

+ 

Glv 

r 

Mt. 

-" 

Glv 

X 

M  t.  1  Ft. 

ce 

r 

Glv. 

e 

Glv. 

c 

Glv. 

c 

Glv. 

ar 

Glv. 

rr 

Cv. 

rr 

Glv. 

r 

Mt. 

ce 

Mt.  Gr.  Glv. 

r 

Glv. 

rr 

Bt. 

X 

Mt. 

X 

M  t. 

X 

Mt. 

X 

M  t. 

X 

Mt. 

X 

Mt. 

X 

Mt. 

X 

Mt. 

X 

Mt. 

X 

Mt. 

X 

Mt. 

X 

Mt.  Glv. 

X 

Glv. 

X 

Glv. 

X 

Mt 

X 

Mt.  Glv. 

X 
X 

Si: 

—    289    — 


P 
X 

M 

'n 

Holocœii[a 

arachooides,  Fr, 

X 

Mt.  [  Es. 

dendroidea,  Fr, 

X 

'Ji 

explanata,  Fr 

X 

Cûnvcxastrca 

porllandira,  Fr 

X 

GIï^. 

RaWophyliia 

grandis,  Fr. 

X 

M  t.  Glv.  Arc. 

portlaniîk-a.  Fr. 

X 

Mt. 

Pleuraphylîia 

irichiifûina.  Fr. 

X 

ML 

CalamophyJliaSenuana.  Fr. 

X 

Gr. 

Sopta^trea 

dlspar,  Fr. 

+ 

Me. 

Cœnastrea 

Inangulans  (Fr),  Et. 

X 

Mt. 

Isààtriifl 

folîiicea,  Fr. 

X 

X 

M  t.  1  Ee. 

Gourdani,  Fr. 

X 

Wt.  Glv, 

oblonga,  Fr. 

X 

Ml 

porllandica.  Fr, 
EtalJoni  [Fr],  Et, 

X 

Nr, 

Mîtïmpbyllta 

X 

Mt. 

linearjs       — 

X 

Glv. 

Peliasîeri     -^ 

X 

ML 

Perronî       — 

t 

St. 

' 

Sequana       ^ 

Mep 

Thamnaâtrea 

Bourr,  Fr. 

X 

X 

Mt.  1  Es. 

dumoaa,  Fr 

X 

Mt. 

Perroni,  Fr, 

X 

Glv, 

portlandica,  Fr 

X 

Mt,  Glv.  Arc. 

Sïiproaolena 

pnrtiandîcîi,  Fr. 

X 

Mt,  GJr. 

(loralliura?? 

alternans,  Fr, 

'x^ 

Gïv.  Are. 

Cobalia 

Grayensis,  El, 

rr 

Arc- 

PirRudea 

brevis.  Et. 

rr 

Mt, 

Cftriosporigia 

Maulochensts,  Et. 

rr 

Mt. 

Résumé  du  tableau  et  passages  d'espèees. 


Vertedké  1 . 
Articules  5. 


Mfïl.LUSQL^ES. 


61. 


Reptile  .  ,  ,  H 
Crutitactîs  .  . 
Anuélides  ,  . 
Céphalopodes 
Gastéropodes 
Ai^éphaleâ»  . 
Orthûconques 
Pleuroconquea 
Brachtapodeg 
Bryozoaires  . 
(  Et'tïinodermes, 
.1  Zoaoihairea  .  , 
]  Trypozo aires  ■ 
\  Spongiaires  •  . 


m 


P     M    J\    PM    Mîf    VH   PMN 


B 
1 

2 
14 

24 

il 

4 

5 
4 

38 
1 

_2 

108 


67 


131i 


30 


20 


24 


—    290    — 


DEUXIEME    PARTIE. 


REVUE  STRATIGRAPHIQUE,  CRITIQUE, 

00 

DESCRIPTIVE  DES  ESPÈCES. 


OlKJPORBIElSr. 

STROPHODUS 

Fer  s.-oxf.^—  Orain.  —  r. 

ICHTHYOSAURUS 

Fer  s.-oxf.  —  Sacquenay.  —  rr. 

On  rencontre  quelquefois  des  dents  entières  de  la  première 
espèce  ;  nous  ne  connaissons  de  la  seconde  qu*un  os  des  membres 
roulé  et  couvert  de  Serpules. 

ORHOMALUS  ARARICUS,  EL  Cnist,,  p.  15.  pi.  2,  fig.  5. 
Phol.  sup^  —  Percey-le-Grand.  —  rr. 

ERYON  PERRON! ,  Et.  Ibid,,  p.  22,  pi.  4,  fig.  1-3. 
Phol.  à  Chailles.  —  Calmoutier.  —  rr. 

GLYPHEA  ETALLONI.  0pp.  /6id.,  p.  26,  pi.  5,  fig.  3-4. 
Phol.  à  Chailles.  —  Calmoutier.  —  rr. 

GLYPHEA  MUNSTERI .  Mey.  /6ld.,  p.  26,  pi.  5,  fig.  1-2. 

Pholadomien  à  Chailles.— Chariez,  Maizières,  Fretigney. —  r. 

GLYPHEA  REGLEYA^A,  Mey.  Ibid.,  p.  24,  pi.  l,  fig.  7-8, 
et  pi.  3,  fig.  10-12. 

Phol.  à  Chailles. . —  Calmoutier,  Maizières,  Chariez,  Rosoy, 
Mailley,"  Fretigney,  Ferrières-les-Scey.  —  c. 

GLYPHEA  UDRESSIERU  Mey.  iW(J..  p.  28,  pi.  4,  fig.  4-5. 
Phol.  à  Chailles.  —  Calmoutier,  Franois.  —  rr. 


—    291     — 
ENOPLOCLYTIA  PERRONI,  Et.  /6id.,p.  33,  pi.  9,  fig.  1. 
Phol.  à  Chailles.  —  Frasne-lè-Château.  —  rr. 

ERYMA  VENTROSA,  0pp.  Ibid.,  p.  36,  pi.  8,  hg.  7. 
Phol.  à  Chailles.  —  Mailley,  Rosey,  Chariez,  Calmoutier. —  c. 

ERYMA  ORNATA,  0pp.  idid.,  p.  38,  pi.  8,  fig.  2. 
Phol.  à  Chailles.  —  Grandvelle,  Pierrecourl?  —  r. 

SERPULA  FLACCIDA,  Goldf.  Petref.,  p.  234,  pi.  69,  fig,  6. 
Fer  s.-oxf.  — »  Orain,  Percey.  —  ac. 
Phol.  à  Chailles.  —  Calmoutier.  —  r. 
Cette  dernière  est  cependant  beaucoup  plus  enroulée  que 
celle  de  l'ouvrage  de  Goldfuss  ;  elle  est  enchevêtrée  de  toutes 
les  manières ,  et  ce  serait  probablement  là  une  raison  pour  Ten 
séparer  ;  elle  se  rapproche  alors  de  la  S.  subftaccida  Et.,  dont 
elle  n'a  pas  toutefois  l'épaisseur  du  test. 

SERPULA  ILIUM,  Goldf.  Pctr,,  p.  234,  pi.  79.  fig.  10. 

Fer  s.-oxf.  —  Orain,  Percey.  — .ac. 

Phol.  à  Chailles.  —  Calmoutier,  Chariez,  Mailley.  — rr. 

SERPULA  SEMIPLICATILIS,  Et. 

Assez  petite  espèce ,  solitaire,  triquètre,  allongée,  flexueuëe 
ou  enroulée,  peu  étalée,  renflée  latéralement,  avec  une  crête 
dorsale  assez  forte,  plissée;  stries  d'accroissement  subdroites 
dirigées  en  avant  seulement  près  de  la  carène;  restes  de  bouches 
successives  assez  irrégulièrement  placés,  quelquefois  par  deux 
ou  par  trois. 

Long.,  60  à  70  mm.;  diam.  et  haut.,  4  mm. 

Fer  s.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  aci 

Cette  espèce  est  voisine  do  la  S.  lumbricalis  dont  elle  diffère 
par  l'absence  de  sillons  latéraux  et  par  sa  taille  plus  petite  ;  elle 
est  alors  intermédiaire  entre  les  S.  limata  et  plicatilis,  Goldf.; 
elle  a  la  forme  de  la  première,  quoique  plus  étroite  encore,  et 
les  ornements  de  la  seconde.  Lorii|u'elle  est  enroulée,  une 
partie  de  ses  caractères  disparaissent. 

SERPULA  PULCHELLA,  Et. 
Petite  espèce  solitaire,  grêle,  triangulaire,  sans  crête,  les 
flancs  un  peu  renflés,  peu  étalée,  flexueuse,  en  lignqs  courbes 
irréguUères  sans  plis  brusques  ;:  stries:  d'accroissement  uni- 


—    29Î    — 
formes,  régulières,  fortement  inclinées  à  la  base  en  avant;  bec 
de  la  carène  faible  et  moins  avancé  que  la  base. 

Long.,  35  mm.;  diam.,  4  4/^  °^^* 

Fer  s.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

La  carène  ne  dégénère  pas  en  crête  comme  dans  l'espèce 
précédente;  le  tube  est  beaucoup  plus  petit  et  plus  grêle. 

SERPULA  QUADRISTRUTA,  Goldf.  (r  Quenst.)  Peirff.,  p.  332, 
pi.  78,  fig.  16. 

Fer  s.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ce. 

Cette  espèce  atteint  rarement  la  taille  donnée  par  la  fig.  a. 
M.  Milne-Edwards  donne  comme  probable  la  réunion  aux 
Vermets  (Lamk.,  2*  édit.,  Y,  p.  632)  de  toutes  les  espèces  de 
Goldfuss  voisines  de  celles-ci;  je  n'ai  pas  de  cloisons  internes 
dans  un  certain  nombre  d'exemplaires  que  j'ai  brisés  ;  il  n'est 
donc  pas  impossible  qu'elle  soit  une  Serpule. 

SERPULA  SUBULATA ,  Et. 

Petite  espèce  quadrangulaif e ,  subcarrée,  faiblement  bordée, 
droite  ou  à  peine  courbée  ;  test  assez  épais,  paraissant  marqué 
seulement  de  stries  d'accroissement;  vivant  peut-être  en  société, 
mais  sans  se  souder  à  ses  voisines. 

Long.  =  42  à  45  mm.  ;  diam.  =  1  4/2  mm.,  et  sur  les  "bor- 
dures =  2  mm. 

Phol.  à  Chailles.  —  Charcenne.  —  rr. 

Cette  espèce  a  la  forme  de  la  S.  Thurmanni  Ctj.;  si  elle  en  a 
les  habitudes,  elle  est  beaucoup  moins  abondante. 

SERPULA  SEMIFILARIA,  Et. 
S.  filaria,  Goldf.  Petref,,  p.  335,  pi.  69,  fig.  44  (non  Lamk.) 
Fer.  s.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

SERPULA  SUBSIMILIS,  Et. 

?  Serpula  tricarinata,  Goldf.  (non  Sow.) 

Petite  espèce  non  sociak,  faiblement  flexueuse,  adhérente 
dans  toute  son  étendue,  ensemble  triangulaire  avec  deux  ca- 
rènes latérales  assez  espacées;  carène  dorsale  plus  forte  que  les 
latérales,  un  peu  plissée;  stries  d'accroissement  liien  marquées, 
fortement  recourbées  ;  bec  dorsal  développé. 

Long.,  48  mm.;  diam.,  2  mm. 

Quelques  individus  ont  les  carènes  latérales  aussi  rappro- 


—    293    — 

chées  que  la  S.  tricarinata,  Goldf.  (non  Sow.).  La  S.  subsimilis 
diffère  par  la  taille  et  par  les  stries  de  la  S.  triangulata  Sow. 
du  Bradfort-Clay;  de  la  S.  similis  Rœm.  par  ses  stries  plus 
marquées  et  plus  arquées.  Comparée  à  la  S,  quinquangularis, 
elle  est  de  beaucoup  plus  petit  diamètre  pour  la  même  longueur. 

SERPULA.  SUBGORDlALfS;  Et. 

S.  gordialis  (pars)  Goldf.  Petref.,  p.  234,  pi.  79,  fig.  8a 
exclusivement. 

Fer  s.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

Quoique  ayant  la  forme  de  la  S.  gordialis,  elle  me  semble 
devoir  en  être  distinguée;  elle  est  toujours  moins  compliquée 
lorsqu'elle  est  arrivée  à  Tâge  adulte. 

SERPULA  SULCIFERA,  Et. 

S.  sulcaia  Sow.  (non  Lk).  —  S,  sulcifera  Et.  Cor.  Ht- Jura, 
p.  12. 

Fer  s.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

Les  individus  du  fer  sous-oxfordion  de  la  Haute-Saône  cons- 
tituent au  moins  une  variété  par  la  hauteur  de  la  crête  dorsale 
qui  se  continue,  en  outre,  jusqu'à  la  bouche.  L'espèce  ci-contre 
est  alors  intermédiaire  par  la  taille  et  la  forme  entre  les  S.  gran- 
dis et  S.  lumbricalis.  Comme  les  caractères  paraissent  iden- 
tiques à  ceux  de  la  S,  sulcaia  de  Sowerby,  je  n'ai  pas  cru  devoir 
la  séparer  de  celle-ci. 

SPIRORBIS  THIRRIÀI,  Et.  Lefh.  frrttnt.,  pi.  60,  fig.  35. 
Phol.  sup.  —  Gy,  Charcenne.  — >  c. 

BELEMNITES  KELLOWlANi,  0pp. 
B.  hastatus  depressus,  Qu.  Ceph,  —  B.  call.  0pp.  Juraf.,  p. 
Cette  espèce  diffère  de  B.  hastatus  en  ce  que  la  partie  rétrécie 
du  rostre  est  beaucoup  moins  longue  et  n'est  pas  comprimée. 
Elle  est  alors  voisine  de  la  B.  Sauvanausus,  tout  en  étant  moins 
large. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

BELEMNITES  EXCENTRICUS,  Bi. 
S.-Oxf,  —  Orain.  —  rr. 

BELEMNITES  LATESULCATUS,  Bl. 
M.  oxf.  -—  Oiselay.  —  rr. 


-    294    — 

BELBNNITES  MONOSULCUS,  fiaub. 

B.  hastattis  ei  semihastatus  Bl.  —  B.  sernihastattu  Rasp., 
Ziet  ,  B,  AcHnocomax  fusiformis  Ziet.,  Voltz.,  Hartm.,  Qu. 
-  B.  hastatus  d'Orb.,  pi.  3î,  fig.  3-4;  pi.  19,  fig.  <-4. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey,  Sacquenay.  —  ce. 

M.  oxf.  —  Percey,  Champlitle.  —  r. 

NAUTILUS  AGANITICUS,  Schl. 

Nautilites,  Schl.  — Nautilus,  Br.,  Buch.,  Qu.,  Koch,  Rœm., 
Oppel. 

Cetto.espèce  no  peut  être  confondue  qu'arec  le  iV.  subsinuatus 
d'Orb.  (Sow.);  elle  en  diffère  par  ses  cloisons  moins  profondé- 
ment sinueuses,  son  dos  un  peu  plus  large,  par  son  siphon  plus 
rapproché  du  centre  (la  figure  donnée  par  M.  Quenstedt,  Cëph,, 
pi.  2,  fig.  6  b,  me  paraissant  douteuse),  par  sa  plus  grande  lar- 
geur qui  a  lieu  au  niveau  du  tour  précédent,  et  par  ses  stries 
d'accroissement  égales,  peu  arquées,  assez  fortement  inclinées 
vers  le  dos,  sans  stries  longitudinales. 

Tout  en  n'admettant  pas  la  N.  subsinuatus  comme  synonyme 
de  cette  espèce,,  j'ai  suivi  l'opinion  des  auteurs  allemands  sur 
l'espèce  de  Schlotheim;  elle  a  été  distinguée  par  M.  Ebray,  qui, 
ne  connaissant  qu'incomplètement  l'espèce  d'Allemagne,  s'est 
arrêté  devant  une  détermination;  M.  Kœchlin  admet  l'identité 
des  deux  espèces.  J'ai  retrouvé,  sans  caractères  différentiels 
appréciables,  cette  même  espèce  dans  le  Spongitien  de  Saint- 
Claude  ;  sa  hauteur  serait  alors  plus  en  rapport  avec  celle  que 
lui  accorde  M.  Oppel. 

Elle  est  donnée  ici  avec  toute  la  taille  qu'elle  a  atteint  à  Sac- 
quenay, ou  du  reste  elle  est  rare. 

S.-oxf.  —  Sacquenay,  Percey-le-Grand.  —  r. 

NAUTILUS  HEXAGONUS,  Sow. 

L'espèce  d'Angleterre  paraît  plus  large  et  plus  grande  que 
celle-ci  ;  c'est  alors  la  forme  du  N,  hexagonus  de  d'Orbigny,  de 
rOxfordien  dont  M.  Oppel  a  fait  le  A'',  calloviensis. 

Celui-ci ,  qui  est  à  sa  taille ,  offre  cette  particularité  d'avoir 
une  petite  carène  sur  le  dos  dont  la  forme  n'en  est  pas  moins 
plane,  un  peu  arrondie;  de  porter  en  haut,  à  l'âge  adulte,. un 


—    295    — 
sinus  vers  le  milieu  du  dos  et  latéralement  deux  ailes  détachées 
par  un  repli  du  reste  de  la  coquille. 
Phol.  moy.  —  Pierrecourt.  —  rr. 

AMMONITES  ARDUENNENSÎS,  d'Orb. 
Phol.  sup.  —  Gy,  Percey.  —  r. 
Celle  de  cette  dernière  localité  a  les  côt«s  un  peu  plus  serrées. 

AMMONITES  BACKERIiE,  Sow. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  r. 
M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay.  —  r. 

AMMONITES  BICOSTATUS ,  Stahl. 

S.-oxf.  —  Orain.  — rr. 

AMMONITES  CONSTANTI,  d'Orb. 

S.-oxf.  —  Orain,  Sacquenay.  —  ce. 

Cette  espèce  qui ,  dans  le  Fer  sous-oxfordien  est  très  abon- 
dante, pourrait  tout  aussi  bien  être  rapportée  à  VA.  Arduen- 
nensis,  car  elle  présente,  avec  Tun  et  avec  Tautre,  de  très 
faibles  caractères  différentiels  ;  par  Tensemble ,  elle  appartient 
à  VA,  Constantin  c'est-à-dire  par  ses  côtes  droites,  son  aplatis- 
sement, sa  bouche  plus  étroite  sur  le  dps  que  vers  Tombilic, 
mais  elie  n'a  pas  de  pointes,  ou  plutôt  elle  en  a  une  double  rudi- 
mentaire  sur  chaque  carène.  Elle  a  les  côtes  moins  flexueuses 
et  moins  épaisses  que  VA.  Arduennensis. 

AMMONITES  CORDATUS,  Sow. 

A  cord.  Sow.,  Ziet.,  d'Orb.  Qu.  —  A.  quadratus,  excavatus, 
?  vertebralis  Sow. ,  Haan.  —  A .  Maltonensis,  Y  et  B.  —  A.  Lam  - 
berti  (pars)  Qu. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  rr. 

Spéc*  :  d'Orb.  Pal.  fr.,  pi.  194,  fig.  1-4.  —  Qu.  Ceph.,  pi.  5, 
Vi^.  9  (A.  Lamberti)  et  Der  Jura,  pi.  70,  fig.  20. 

Cette  espèce,  dans  le  Fer  sous-oxfordien,  présente  deux  formes 
bien  distinctes,  l'une  beaucoup  plus  comprimée  que  l'autre  et 
dont  les  côtes,  plus  nombreuses  et  plus  tranchantes,  sont  aussi 
plus  flexueuses  sur  le  dos.  On  ne  rencontre  pas,  néanmoins,  ces 
formes  carrées ,  anguleuses ,  tuberculeuses  qui  ont  donné  lieu 
aux  variétés  indiquées  par  Sowerby. 

M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay,  Pierrecourt,  Champlitte.  —  c. 


—    296    — 

Variétés  aplaties,  passant  à  VA.  Lamberti  et  VA,  alternans, 
Buch  (petite  taille). 

Phol.  moy.  —  Pierrecourt.  —  r. 

Var.  voisine  de  VA.  alternans,  avec  une  carène  très  déve- 
loppée (moy.  taille). 

Phol.  Slip.  —  Calmoutier,  Charriez,  etc.  (Chailles).  —  ac. 

Var.  aplatie  voisine  de  VA,  altemans,  quelquefois  de  grande 
taille. 

AMMONITES  CRENATUS,  Brug. 

Spina  dentata,  Lang.,  Bourg.  —  A,  crenatm,  Brug.,  d'Orb., 
Ziet.,  Qu.  —  A.  cristatus,  Sow. 

M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay.  —  ac. 

Spéc'  :  Qu.,  Der  Jura,  pi.  76.  fig.  6  8. 

Ph.  sup.  (Chailles).  —  Calmoutier.  —  rr. 

AMMONITES  DUNCANI,  Sow. 

A.  Duncani,  Sow.,  Buch.,  Fisch.  —  A.  ornatus,  Schl-,  Qu. 
A.  Castor,  Poilu»,  décor atus,  Zi. 

Spéc*:  d'Orb.,  Pal.  fr.,  pi.  162,  fig.  6-8.  —  A.  omatus 
compresms,  Qu.  Ceph,,  pi.  9,  fig.  18. 

S.-oxf.  —  Percey-le-Grand.  —  rr. 

AMMONITES  EUGENII,  d'Orb. 

A.  Ziphius,  Hell.,  Hart.,  Zi.  — A  perarmatus,  Koch.  (non 
Sow.). 

Spéc'  :  d'Orb.,  Pal.  fr.,  pi.  163,  fig.  1-2. 

M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay,  Champlitte.  —  r. 

Ph.  (Chailles).  —  Percey-le-Grand.  — rr  (?  jeune). 
AMMONITES  FUNIFERUS,  Ph. 

A\  GaldrinuseiChamuseti,  d'Orb.  (Pal.fr.),  Qu.  (Der  Jura). 
—  A.  lenticularis,  flexicostatus ,  funiferus,  d'Orb.  (Prod.), 
(non  A.  lenticularis,  flexicostatus,  PhilL).  — A.  funiferus,  Ph., 
0pp. 

Les  individus  du  Fer  de  Sacquenay  sont  intermédiaires  par 
l'épaisseur  aux  deux  espèces  figurées  par  d'Orbigny.  M.  Oppel 
a  rétabli  la  synonymie  de  cette  espèce.  Peut-être  aussi  n'est-ce 
qu'une  variété  de  l'A.  cordatus  ?  il  y  a  même  lieu  à  insister  sur 
cette  dernière  idée.  D'Orbigny  indique  pour  VA.  Galdrinus  un 
caractère  différentiel  dans  le  lobe  dorsal ,  en  même  temps  qu'il 
donne  l'A.  funiferus  comme  synonyme  de  l'A.  cordatus. 


—    297    — 
AMMONITES  GOLUTHUS,  d'Orb.  Pal.  fr.,  pi.  196. 

S.  oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar,  .         • 

AMMONITES  LAMBERTI,  Sow. 

i.  Lamb.,  Sow.,  PhilL,  Zi.,  Br.  (non  Qu.),  et  A.  Leachi, 
Sow.  (non  d*Orb.). 

Spéc'  :  d'Orb.  PaL  fr.,  pi.  177,  fig.  7-8.* 

S.-Oxf.  —  Orain.  —  rr.   . 

AMMONITES  LUNULA,  Krûg. 

Nautilus,  Rein.  —  Ammonites,  Krûg.,  Ziet.,  d*Orb.  (pars), 
Qu.  —  A.  Lonsdalii,  Pratt. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  ce.  —  Sacquenay.  —  r. 

Fig.  approchées  :  A.  hecHcus  lunula  et  A.  hect.  compressas, 
Qu.  Der  Jura,  pi.  72,  fig.  7-8. 

L'espèce  du  Fer  de  la  Haute-Saône  n*est  probablement  qu'une 
variété,  constante  en  forme,  de  VA.  lunula  :  elle  est  toujours 
très  comprimée,  plane  sur  les  flancs,  tricarénée  et  étroite  sur 
le  dos,  la  carène  médiane  pas  beaucoup  plus  saillante  que  les 
autres,  les  latérales  formées  par  une  légère  élévation  continue 
de  la  coquille  après  l'effacement  des  côtes.  Elle  a  toujours  le 
lobe  slphonal  irrégulier  et  oblique,  comme  dans  VAmm.  parai- 
lelus  dont  elle  diffère  par  la  présence  de  la  carène  médiane. 
C'est  peut-être  l'A.  complanatus  de  M.  Quenstedt,  quand  il  l'in- 
dique dans  rOxfordien. 

M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay.  —  ce.  (Petite  taille). 

Ph.  (Chailles).  —  Calmoutier.  —  rr. 

Petite  espèce  à  dos  de  l'Oxfordien  pyriteux;  traces  de  côtes  à 
peine  sensibles. 

AMMONITES  MARIiE,  d'Orb. 

M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay.  —  ar.  w»  Champlitte.  —  rr. 

Pour  les  premières  localités,  les  côtes  un  peu  plus  nombreuses 
que  dans  les  types  de  d'Orbigny. 

AMMONITES  OCULATUS,  Beau. 

In  PhilL,  d'Orb.  —  a.  discus  (non  Sow.),  denticulatus, 
flexuosuSf  Ziet.  —  A.  flexuosus  costatus,  Qu.  —  A.  oculatus, 
parallelus,  Pasch. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 

Spéc'  :  d'Orb.  Pal.  fr  ,  pi.  20,  fig.  1-5. 

Les  individus  à  signaler  ici  présentent ,  à  l'âge  adulte,  avec 


—    298    — 
rindividu  qui  a  <^t6  dessiné  par  d'Orbigny  (fig.M),  cette  difforenco 
que  les  tubercules  médians  ne  sont  pas  plus  serrés  que  les  tu- 
bercules latéraux. 
M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay,  Pierrecourt,  Champlitte  (r).  —  ce. 
Spéc'  :  ^  Qu.  DerJura,  pi.  73,  fig.  19-21. 

2°  id.        id.,       pi.  70,  fig.  14  (A.  flex.  globulus). 
Ph.  (Chailles).  —  Calmoutier.  —  rr.  (Voir  M.  oxf.) 

AMMONITES  OPPELI,  Et. 

A.  triplicatus,  Qu.  (non  Sow.).  Ceph.,  pi.  13,  fig.  7.  — 
A.  funatus,  0pp.  (non  Haan,  Br.) 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey,  Sacquenay.  —  ce. 

A  rage  adulte,  le  dos  s'arrondit  et* les  côtes  disparaissent; 
sur  les  flancs^  elles  sont  un  peu  plus  rares;  elles  sont  dirigées 
suivant  des  rayons  ou  à  peine  inclinées  en  avant. 

AMMONITES  ORION,  0pp. 

A.  convolutus  gigas,  Qu.  Ceph.,  pi.  13,  fig.  6. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Ne  serait-ce  pas  une  variété  de  VA,  plicatilis?    . 

AMMONITES  PERARMATUS,  Sow. 

A.  perarm,y  Sow.,  Buch,  Koch,  Qu.,  d*Orb.  —  A.  Backeriœ, 
Quenst. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey,  Sacquenay.  —  ce. 

Spéc^  :  d'Orb.,  PaL  fr„  pi.  184  et  pi.  185,  fig.  1-3. 

Var.  a.  Tours  moins  carrés,  qui  ne  paraît  cependant  pas  être 
VA.  Babeanus. 

Var.  b.  Sans  pointes  à  Tombilic  dans  le  jeune  âge. 

M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay,  Pierrecourt,  Champlitte.  —  ac.  (Petite 
taille.) 

Phol.  moy.  —  Pierrecourt.  —  ac.  (Grande  taille.) 

AMMONITES  OXFORDIANUS,  Et. 

Protophites,  Ebray.  —  Am.  phaselus,  Et. .  Jur.  Gray.,  p.  1 4. 

Coquille  comprimée,  faiblement  carénée;  tours  très  embras- 
sants un  peu  en  saillie  vers  Tombilic  qui  est  à  peine  marqué; 
sur  les  flancs  des  côtes  nombreuses,  flexueusos,  bifurquées  vers 
le  milieu,  assez  marquées,  subégales;  spire  régulière  dans  le 
jeune  âge  seulement  au  diam.  de  25  centim.;  un  tubercule  mé- 
dian, faible,  puis  un  peu  plus  loin  huit  autres  très  forts,  sur 


—  299  — 
deux  rangs,  séparés  par  un  intervalle  égal  à  leur  diamètre  et 
laissant  entre  eux  une  carène.  A  partir  de  ce  point,  la  coquille 
prend  plus  de  développement,  les  tubercules  cessent,  le  dos 
s'arrondit  un  peu,  marche  en  ligne  presque  droite,  puis  se  re- 
courbe rapidement  ;  la  bouche  alors  se  rétrécit  et  la  carène  est 
accompagnée  de  deux  méplats  qui  la  rendent  plus  apparente. 
Bouche  irrégulière  terminée  sur  le  dos  par  uno  pointe  et  pro- 
bablement snr  les  côtes  par  des  cuillerons  pédoncules.  Cloisons 
inconnues. 

Grand  diamètre,  42  mm.  ;  petit  diam.,  3S  mm.;  épaiss.  à  la 
bouche,  4 S  mm. 

Orain,  Sacquenay.  —  r. 

Celte  espèce,  que  son  irrégularité  et  ses  ornements  rendent  si 
remarquable,  est  rare  partout;  je  la  connais  de  plusieurs  loca- 
lités de  la  Haute-Marne  et  de  la  Haute-Saône.  Elle  appartient  au 
type  des  Am.  refractus,  Haan,  Scaphitoides,  Coq.  ;  elle  a  plus 
de  rapports  encore  avec  le  Scaphites  multinodosus ,  Hauer 
(Oest.  Pal.,  p.  9,  pi.  1,  fig.  7-8J;  je  rie  pense  pas  néanmoins 
qu'elle  doive  rentrer  dans  ce  genre. 

AMMONITES  PLICÀTILIS,  Sow. 

Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  c.  (Grande  taille.) 
AMMONITES  PUNCTATUS.  Stahl. 

A,  punct.,  Stahl,  Ziet.  —  A.  lumila  (pars)  d'Orb.  (non  Rein.) 
—  A.  hecticus  (pars)  Qu. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  ar. 

Spéc*  :  d'Orb.,  Pal,  fr.,  pi.  457,  fig.  3-5. 

Cette  espèce  est  bien  distincte  par  Tétroitesse  et  rallongement 
des  divisions  extrêmes  des  lobes  et  par  Fécartement  des  cloisons 
assez  grand  dans  le  jeune  âge. 

AMMONITES  SERRULATUS,  Ziet. 

A.  picius  costatus,  Qu.  Spéc' :  Céph,,  pi.  9,  fig.  16.  — 
A.  heterophyllus  ornati,  Qu.  —  A.  teniiilobatiis,  0pp. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 

Cette  espèce,  que  d'Orbigny  a  réunie  à  VA,  oculatus,  m'en 
paraît  bien  distincte  par  ses  côtes  fines,  nombreuses,  inclinées 
en  avant  sur  une  carène  siphonale,  avec  d'autres  côtes  un  peu 
plus  fortes  à  des  intervalles  égaux,  comprenant  six  ou  sept  des 
premières.  Les  tours  sont  très  comprimés,  Tombilic  étroit  et  la 


—    300    — 
carène  siphonale  d'abord  assez  marquée,  puis  s*efTaçan(  peu  à 
peu  à  Fâge  adulte.  Elle  a  alors  la  plus  grande  ressemblance 
avec  Y  A.  Beudanti  du  Gault. 

AMMONITES  SULClFERUs',  0pp. 

A.  convolutus  omati,  Qu.  Spéc'  :  Céph.,  pi.  13,  fîg.  1. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

Peut-être  encore  est-ce  ici  une  variété  de  TA.  plicatilis;  ce- 
pendant comme  on  les  rencontre  identiques  à  de  grandes  dis- 
tances et  qu'on  les  irouve  constantes  de  formes  et  souvent  très 
nombreuses,  il  est  permis  de  supposer  que  ce  sont  là  des  espèces 

réelles. 

ÂPTYCHUS  LATUS,  Mu. 

M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay,  Pierrecourt.  —  rr. 
APTYCHUS  REMUS,  Et. 

Grande  espèce  lisse,  assez  fortement  convexe  «  un  peu  plus 
dans  ]e  jeune  âge,  à  ensemble  trigone,  acuminée  à  Torigine, 
sans  sinus  et  sans  aile  latérale  inférieure  ;  test  épais ,  à  perfo- 
rations fines  distribuées  sans  ordre,  à  intervalles  à  peu  près 
doubles  du  diamètre  des  ouvertures ,  subégales  dans  la  partie 
centrale  (4  à  5  par  mm.),  irrégulières  dans  la  partie  tout  à  fait 
déclive  du  bord  {\  cent,  environ)  et  donnant  alors  au  tissu  une 
apparence  vermiculée.  En  dedans,' des  stries  d'accroissement 
concentriques,  brusquement  courbées  à  une  petite  distance  de 
la  suture,  coudées  à  une  ligne  impressionnée,  plus  ou  moins 
marquée  et  se  relevant  suivant  une  courbe  à  court  rayon.  La 
plus  grande  largeur  vers  le  milieu. 

Long.,  80  mm.;  larg.,  90  mm.  (les  deux  valves  étalées); 
épaiss.,  2  1/Slmm. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ce. 

M.  oxf.  —  Pierrecourt.  —  rr. 

Cette  espèce  appartient  à  la  famille  des  Cellulosi  de  Voltz  ; 
elle  se  distingue  de  toutes  les  espèces  jurassiques  par  son 
absence  de  sinus  et  d'aile  à  la  base  et  par  le  développement  de 
la  coquille  à  l'extrémité  opposée ,  le  bord  étant  presque  droit 
vers  la  suture  dans  les  grands  individus.  Ces  mômes  caractères 
ne  la  laissent  pas  confondre  en  particulier  avec  Y  A,  heteropora, 
Voltz ,  Coquand ,  incomplètement  connu ,  tel  que  l'a  donné 
Thurmann  (Gagn,,  p.  139,  pi.  2,  fig.  25)  et  auquel  il  faut 


—    301     -^ 
probablement  associer  ceux  que  M.  Quenstedt  (Der  Jura, 
Weiss,  yJ  indique  80us  le  nom  de  A.  lœvis,  variétés  gibbosus, 
latus,  etc. 

CHEMNITZIA  BELLONl.  dOrb. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Les  individus  désignés  ici  sont  intermédiaires,  pour  la  taille 
et  Tenrouleraenl,  entre  les  Ch.  bellona  et  Hedonia;  ils  se  rap- 
prochent cependant  plus  de  la  première  ;  comme  ce  né  sont  que  des 
moules,  il  convient  de  les  attribuer  provisoirement  à  cette  espèce. 

CHËMlflTZIÀ  DELESSEI,  Et. 

Assez  petite  espèce,  allongée;  spire  formée  de  douze  tours 
environ,  moins  hauts  que  larges  (rapport  =  7/10),  plans,  co- 
niques, avec  un  méplat,  un  peu  creusés  près  de  la  suture  et 
correspondant  à  la  bande  du  canal  qui  est  très  distincte.  Dernier 
tour  très  allongé,  le  test  suivant  une  pente  douce  jusqu*à  la 
columelle  qui  est  forte  et  épaisse.  Bouche  allongée,  étroite,' 
arrondie  en  haut,  acuminée  en  bas.  Test  épais  et  lisse,  ou  mar- 
qué de  très  fines  stries  d'accroissement. 

Long.  =  60  mm.  ;  diam.  =  M  mm. 

Ph.  (Chailles).  —  Mailley.  —  rr.  «^  Gy,  —  c. 

NERINEA  ALLICA,  d'Orb. 

Ph.  (Chailles).  —  Gy.  —  ac. 

NERINEA  CHARCENNENSIS,  Et. 

Asspz  petite  espèce  voisine  en  forme  de  la  N.  virginea,  mais 
ayant  une  taille  plus  grande  et  des  ornements  différents  :  Tex- 
cavation  a  lieu  vers  le  tiers  de  la  hauteur  des  tours;  on  compte 
sept  à  neuf  côtes  transversales,  moniliformes,  très  fines  quoique 
inégales  entre  elles,  les  tubercules  variant  de  28  à  40,  leur 
forme  de  la  spîière  à  Tellipsoïde  très  allongée;  de  ces  côtes, 
cinq  d'entre  elles  sont  plus  fortes  ;  les  intermédiaires  les  plus 
rapprochées  de  la  partie  centrale  sont  presque  aussi  fortes  que 
les  autres,  et  enfin  celles  qui  touchent  les  séries  suturales  sont 
souvent  atrophiées.  La  bande  du  canal  est  étroite.  Trois  plis,  le 
labral  fort. 

Cette  espèce,  qui  vit  avec  la  iV.  virginea,  mais  qui  est  beau- 
coup moins  abondante  qu'elle,  a  les  tours  eux-mêmes  un  peu 
plus  larges;  son  angle  spiral  est  légèrement  convexe. 

Phol.  à  Chailles.  —  Charcenne.  r-r-rr. 

32 


—    302    — 

NERINEÀ  VIRGINEA,  Et. 

Assez  petite  espèce,  allongée,  non  ombiliquée;  spire  formée 
d'environ  vingt  tours,  plus  larges  que  hauts,  dans  le  rapport  3/2, 
creusés,  la  partie  médiane  portant  une  petite  carène  en  forme 
de  côte;  entre  cette  carène  et  les  sutures,  deux  autres  petites 
côtes  très  fines,  un  peu  tuberculeuses.  Le  dernier  tour  long, 
portant  une  carène  tranchante  au  bord;  la  partie  supérieure 
déclive,  creusée,  portant  quinze  côtes  égales,  lisses,  uniformé- 
ment espacées.  Columello  forte  et  longue;  bouche  triangulaire; 
trois  plis  peu  profonds  ;  la  partie  inférieure  étroite. 

Long.  =  80  à  90  mm.;  diam.  =  40  mm. 

Ph.  (Chailles).  —  Mailley,  Gy.  —  ac.     • 

âCTEONINA  SULCIFERA,  Et. 

Très  petite  espèce  plus  longue  que  largo,  très  ventrue,  arron- 
die ;  spire  régulièrement  courte ,  formée  de  quatre  tours  con- 
vexes, bien  séparés,  le  dernier  très  grand  relativement,  occupant 
les  7/8  de  la  longueur  de  la  coquille.  Test  assez  épais,  marqué 
sur  la  surface  de  sillons  carrés,  réguliers,  assez  profonds,  en 
général  uniformes.  Près  de  Textrémité  de  la  €olumelle,  quel- 
ques sillons  intermédiaires,  un  peu  plus  faibles  alternativement; 
22  à  25  sillons  sur  le  dernier  tour.  Bouche  longue,  très  large 
en  haut,  arrondie. 

Long.  =  4  mm.;  diam.  =  3  mm. 

Ph.  (Chailles).  —  Calmoutier.  —  ar. 

Voisine  des  Act.  Sarthacensis,  d'Orb.,  du  Bajocien,  et  Tor- 
natella  secalina,  Buv.,  du  Porllandien ,  elle  a  son  dernier  tour 
et  sa  bouche  beaucoup  plus  développés  que  dans  chacune  de 
celles-ci;  en  outre,  ses  tours  ne  sont  pas  carrés  comme  dans  le 
premier.  VAct.  parvula  (Buccinum,  Rœm.)  est  plus  allongée 
et  ne  paraît  pas  avoir  d'ornements  sur  le' dernier  tour. 

NATICA  ZANGIS,  d'Orb. 
Pal.  fr.,  p.  \  98,  pi.  291 ,  fîg.  10-11. 
S.-oxf.  —  Orain.  —  ar. 

Cette  espèce  est  cependant  do  plus  petite  taille  que  les  types 
de  la  Paléontologie  française. 

TROCHUS  HALESUS,  d'Orb. 
S.-oxf.  —  Sacquenay.  — rr.  (Moules). 


—    303    — 
PHASIANELLA  ORAINSIS,  Et. 

Petite  espèce,  fusiforme,  non  ombiliquée^  plus  longue  que 
large,  renflée;  spire  régulière  formée  de  cinq  tours  convexes, 
le  dernier  grand  embrassant  les  deux  tiers  de  la  coquille.  Bouche 
ovale,  assez  allongée ,  un  peu  acuminée  aux  deux  extrémités. 
Test  inconnu  paraissant  avoir  été  assez  épais. 

Long.,  12  mm.;  larg.,  9  mm.;  long,  du  dernier  tour,  8  mm.; 
angle  spiral,  55®. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

Cette  espèce,  de  petite  taille,  ne  peut  être  confondue  avec 
aucune  autre  espèce  jurassique.  D'Orbigny,  après  avoir  établi 
les  Ph,  Cœcilia,  Cassiope,  Calliope,  les  a  regardées  comme 
des  jeunes  des  Natica  zangis  et  Chauviniana,  Les  individus 
du  Callovien  de  la  Haute-Saône  et  de  la  Haute-Marne  ont  tous 
cette  taille  constante  de  12  mm.,  et  ils  ne  paraissent  pas  accom- 
pagnés des  Natices  précitées. 

TURBO  MERIANl,  Goldf. 

M.  oxf.  —  Çy.  —  ar. 

Ph.  (Chailles).  —  Gy.  —  rr. 

Spéc^  :  d'Orb.,  PaL  fr„  p.  335,  fig.  5. 

Deux  variétés  et  une  troisième  où  les  trois  séries  longitu- 
dinales de  tubercules  sont  en  pointes  lamelleuses  [celle  de  la 
carène,  de  la  suture  et  l'intermédiaire) . 

L*avis  de  d'Orbigny  est  suivi  ici. 

TURBO  SEJOURNANTI,  Et. 

Espèce  un  peu  plus  longue  que  large  non  ombiliquée;  spire 
régulière,  à  angle  peu  ouvert,  formée  de  cinq  tours  convexes, 
ornés ,  carénés  par  le  grand  développement  de  la  première 
côlo  qui  est  assez  éloignée  de  la  suture,  celte  côte  suivie  de  six 
autres  peu  inégales,  assez  fortes,  régulièrement  espacées  jusqu'à 
Tombilic  ;  des  côtes  transverses,  saillantes,  épaisses,  mousses 
(18  sur  le  dernier  tour],  partant  de  la  suture  et  découpant  les 
doux  premières  côtes  longitudinales  et  à  peine  la  suivante. 
Bouche  ronde,  à  bords  épais. 

Long.,  20  mm.;  larg.  super.,  15  mm.;  angle  spiral,  65®. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ce. 

Je  ne  connais  celle  espèce  qu'à  Tétat  de  moule;  quelques-uns 
sont  assez  bien  conservés  pour  qu'il  soit  possible  de  constater  la 


—    304    — 
présence  et  la  disposition  générale  des  ornements;  ceux-ci  sont 
plus  simples  que  dans  le  T.  Meriani,  Goldf. 

DITREMARIÀ  OXFORDUNA,  Et. 

Petite  espèce  plus  large  que  haute,  à  ombilic  très  étroit,  à 
spire  régulière  et  à  peine  concave  ;  cinq  tours  convexes,  un  peu 
carénés,  en  progression  constante  sur  les  tours;  sept  côtes  dont 
les  tfois  premières  sont  fortes  et  portent  des  tubercules  en  lignes 
obliques  (32  tubercules  sur  le  dernier  tour),  creusées  sur  le 
sommet  d'une  faible  élévation  de  la  coquille;  au  delà  quatre 
côtes  sans  tubercules,  découpées  seulement  par  les  stries  d'ac- 
croissement qui  sont  marquées  sur  toute  la  coquille.  Ouverture 
respiratoire  large,  courte  (4  mm.  sur  1  1/2),  à  petite  distance  du 
bord.  Bouche  incomplète,  paraissant  avoir  été  oblique,  en  partie 
située  au  fond  d'un  ombilic  étroit,  encroûté. 

Long.  =:  19  mm.  ;  diam.  =  28  mm.  ;  dernier  tour  =  3/7  ; 
angle  spiral  =  88°. 

Ph.  (Chailles).  —  Gy.  —  rr. 

Il  n'y  a  que  le  D.  quinquecincta  avec  lequel  cette  espèce  ait 
quelque  ressemblance;  elle  a  les  derniers  tours  moins  grands 
proportionnellement,  plus  distincts,  et  les  côtes  ont  des  tuber- 
cules; la  bouche  de  la  première  est  en  outre  remarquable  par 
sa  forme  grimaçante. 

PLEUROTOMARIAXEREI,  Et. 

Espèce  d'assez  grande  taille,  un  peu  plus  large  que  longue, 
faiblement  ombiliquée,  à  spire  régulière,  un  peu  concave;  six 
tours  peu  épais,  fortement  convexes,  carénés,  ornés  de  quatorze 
côles  longitudinales,  subégales,  dont  six  entre  la  suture  et  la 
bande  du  sinus;  les  côtes  découpées  par  des  stries  costales 
d'accroissement  bien  développées,  élevées,  subégales,  formant 
dans  les  premiers  tours  un  réseau  régulier  avec  les  côtes  longi- 
tudinales, irrégulières  et  effacées  dans  le  dernier  tour.  Dans  le 
jfîune  âge,  entre  ces  côtes,  des  plis  transverses,  nombreux  (40 
par  tour) ,  allongés,  au-dessus  de  la  bande  du  sinus  seulement 
ci  cessant  au  milieu  de  l'avant-demier  tour  ;  partie  antérieure 
du  dernier  déprimée  portant  vingt-cinq  côtes  saillantes,  un  peu 
inégales,  séparées  par  un  méplat.  Bouche  elliptique,  à  bord 
interne  très  épais. 

Long.  ==  35  mm.;  diam.  =  45  mm.;  angle  spiral  =  90*. 


—    305    — 

Ph.  (Chailles).  —  Percey-le-Grand.  —  rr. 

Cotte  espèce  a  la  forme  du  Pleur.  Euterpe;  sans  en  avoir  les 
tubercules,  les  côtes  longitudinales  sont  plus  nombreuses;  plus 
voisine  peut-être  du  Ph,  Munsteri,  ses  tours  sont  moins  épais 
et  ses  ornements  plus  marqués. 

PLEUROTOMARIA  CYDIPPE,  d'Orb. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Cette  espèce  paraît  différer  du  PL  Cyprea  par  un  angle  spiral 
plus  petit;  les  ornements  sont  identiques,  l'inégalité  des  stries 
concentriques  existe  dans  Tune  comme  dans  l'autre. 
PLEUROTOMARIA  CYPREA,  d'Orb. 

S.-oxf.  —  Orain,  Porcey.  —  ce.  (Test  très  rare). 
PLEUROTOMARIA  CYPRIS,  d'Orb. 

PL  granulata,  Goldf.  (non  Sow.).  —  PL  ornata,  Defr.,  Ziet. 
(non  Sow.). 

Spéc'  :  d'Orb.,  PaL  fr.,  pi.  412,  fîg.  1-5. 

S.-oxf.  —  Orain,  Peroey»  —  ac. 

Les  individus  d'Orain  sont  un  peu  plus  aplatis  que  l'indiquent 
les  figures  de  la  Paléontologie  française;  en  outre,  les  striés 
d'accroissement  sont  flexueuses,  la  courbure  concave  extérieure 
la  plus  grande,  et  les  stries  concentriques  n'apparaissent  que 
près  du  bord.  Ils  sont  alors  très  rapprochés  du  PL  Buvigneri  de 
rOxfordien;  la  bouche  du  sinus  sensiblement  plus  éloignée  du 
bord,  est  la  cause  principale  de  leur  non  réunion  à  celte  espèce. 

PLEUROTOMARIA  CYTHEREA,  d'Orb. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

Les  individus  de  la  Haute-Saône  ont  l'angle  spiral  un  peu 

plus  ouvert  que  celui  qui  est  indiqué  dans  la  Paléontologie 

française, 

PLEUROTOMARIA  GRESSLYI,  Et. 

Petite  espèce  plus  large  que  haute,  non  ou  à  peine  ombili- 
quéo;  spire  régulière  formée  de  six  tours,  fortement  carénés 
sur  leur  milieu  ,  le  dernier  seul  montrant  une  seconde  carène 
anguleuse,  élevée,  limitant  la  partie  antérieure  qui  a  la  forme 
d'un  cône  surbaissé.  Ornements  consistant  en  côtes  longitudi- 
nales égales,  un  peu  granuleuses,  savoir  quatre  entre  la  suture 
et  la  bande  du  sinus,  trois  entre  la  bande  et  la  carène  et  quinze 
entre  celle-ci  et  Taxe.  Bouche  quadrangulaire  à  bords  parallèles. 


—    306    — 
Long.  =  16  mm.;  larg.  =  2)  mm.;  angle  spiral  =  95*. 
M.  oxf.  —  Neuvello.  —  rr. 

PLEUROTOHARIA  MUNSTERl.  Rœm. 
PI  MunsL,  Rœm.,  OoL  pi.  20.  —  D'Orb.,  PaL  fr„  pi.  416, 
fig  4-8.  —  PL  fiUgrana,  Desl. 
Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  ar. 

PLEL'ROTOMARU  NESEA.  d'Orb. 
S.-oxf.  —  Sacquenay.  —  rr. 

PLEUROTOMARIA  NYPHE.  d'Orb. 
S.-oxf.  —  Grain.  —  rr.  (Moulo). 

PLEUROTOMARIA  NYSA,  d'Orb. 
S.-oxf.  —  Sacquenay.  —  rr.  (Moule). 

PLEUROTOMARIA  VÏELBANCl,  d'Orb. 
S.-oxf.  —  Orain,  Sacquenay.  —  r. 

Connue  seulement  à  Fétat  de  moule,  encore  ne  présentant 
pas  Tcmpreinte  de  la  bande  du  sinus,  comme  ceux  de  la 
Paléonlogie  française. 

PTEROCERA  ARABICA,  Et. 

Espèce  voisine  du  Pt.  armigera  dont  elle  se  distingue  par 
ses  côtes  moins  marquées  qui  encore  n'existent  que  sur  le 
dernier  tour,  les  autres  arrondies  et  couvertes  de  nodosités  cos- 
tales, transverscs,  obliques,  au  nombre  do  huit  sur  Tavant- 
dernier  tour,  et  par  une  grosse  nodosité  isolée  sur  le  dernier  et 
opposée  à  la  bouche  ;  la  coquille  est  aussi  un  peu  plus  longue. 

Moule.  Long.,  20  mm.;  larg.  super.,  18  à  19  mm.;  angle 
spiral,  38  à  45«. 

Fer  s.-oxf.  —  Orain.  —  ac. 

D*Orbigny  (Prod.  I,  p.  334)  a  décrit  brièvement  un  certain 
nombre  d'espèces  dont  la  plus  rapprochée  est  le  Pt,  Ariadne; 
cette  espèce  est  donnée  comme  pupoïde,  caractère  qui  n'existe 
pas  dans  celle  d'Orain. 

PTEROCERA  ARMIGERA,  d'Orb. 

Rostellaria  bispinosa  (pars),  Phill.  —  R.  trifida  (pars),  Desl. 
(non  Phill.).  —  Âlaria  armigera,  0pp. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 
Les  terrains  jurassiques  renferment  un  certain  nombre  d'es- 


—  307  — 
pèces  très  voisines  de  celle-ci  et  qu'il  est  dif&cile  de  distinguer 
quand  les  spécimens  ne  sont  pas  de  conservation  convenable; 
M.  Deslongchamps  (Soc.  Norm.,  1842,  p.  1731)  fait  passer  cette 
espèce  du  Lias  au  Kimméridien.  En  outre,  les  figures  données 
par  Phillips  et  Sowerby  sont  très  incomplètes. 
CERITHIUM 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr.  (Moule  indéterminable). 
DENTÀLIUM  JURENSE,  Et, 

Espèce  assez  longue,  de  faible  diamètre,  un  peu  coudée  dans 
lo  jeune  âge,  droite  ou  subdroite  plus  tard,  à  test  mince  et  ne 
présentant  pas  de  traces  d'ornements.  Ouverture  circulaire 
entourée  d'un  faible  bourrelet. 

Long.  =  35  à  38  mm.;  diam.  =  3  mm. 

Ph.  (Chailles).  —  Calmoutier,  Mailley —  c. 

Cette  espèce  est  intermédiaire,  par  la  taille  et  les  ornements, 
aux  Z).  tenue  et  cinctum,  Mii.,  du  Corallien  d'Allemagne;  elle 
ne  paraît  pas  cependant  avoir,  comme  celle-ci,  de  fortes  stries 
d'accroissement. 

GASTROCHiENA  MOREAUÂNA,  Buv. 

Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  rr. 

PLEUROMYA  ARARICA,  Et. 

Moyenne  espèce,  allongée,  subquadrilatère,  assez  épaisse, 
pas  beaucoup  plus  large,  peu  tranchante  sur  les  bords  ;  crochets 
assez  forts  situés  vers  le  tiers  de  la  longueur  ;  bâillement  anal 
faible  portant  seulement  sur  la  partie  déclive  vers  le  bord  car- 
dinal; bâillement  buccal  grand  portant  à  la  fois  sur  le  quart  des 
régions  palléale  et  buccale,  celle-ci  un  peu  allongée,  aiguë; 
région  palléale  à  courbe  très  ouverte,  oblique  en  haut.  Dans  la 
partie  buccale  de  la  coquille,  un  méplat  latéral  à  peine  marqué, 
ne  dégénérant  pas  en  sillon;  côtes  d'accroissement  grandes, 
régulières  dans  le  jeune  âge,  moins  régulières,  un  peu  inégale- 
ment espacées  dans  l'âge  adulte. 

Long.  =  43  mm.;  larg.  =  23  mm.;  ép.  =  20  mm. 

Phol.  moy.  —  Pierrecourt.  —  rr. 

Cette  espèce  se  rapproche  un  peu  de  quelques  individus 
allongés  de  la  PL  peregrina;  ses  côtes  sont  moins  régulières, 
le  méplat  inférieur  ne  forme  pas  de  sillon ,  et  elle  n'a  pas  cette 
carène  cardino-anale  de  la  valve  droite  avec  les  côtes  infléchies 


—    308    — 

qui  se  retrouvent  toujours  dans  la  PL  peregrina,  caractère  qui 
paraît  avoir  échappé  pour  la  distinction  des  diverses  formes 
rapportées  à  la  Pleuromya  varians,  Ag. 

PLEUROMYA  BRONGNIARTÏNA,  Et. 
PL  Aldouini  (pars),  Ag.  — Lutraria,  Goldf.  (non  Brong.).  — 
Panopea,  d'Orb. 
Spéc'  :  Goldf.,  Petref.,  pi.  152,  fig.  8. 
S.-oxf.  —  Orain,  Sacquenay.  —  «r. 

PLEUROxMYA  VARIANS.  Ag. 
Pleur,  varians,  Ag.  (1845).  —  Panopea  peregrina ,  d'Orb. 
(1845),  in  Murch. 
Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  ar. 
Spéc'  :  Ag.,  Myes,  pi.  25,  fig.  U-16. 
Les  deux  valves  ne  sont  pas  non  plus  complétem^  identiques. 

PLEUROMYA  SUBRECURVA,  Et. 

PL  recurta,  Ag.  (non  Phill.,  Goldf.).  —  Panopea  subre- 
curva,  d'Orb. 

Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  ar. 

Spéc'  :  Ag.,  Myes,  pi.  29,  fig.  9-11. 

Il  faut  peut-être  rapporter  cette  espèce  à  la  PL  simwsa,  qui 
se  trouve  à  la  môme  hauteur  dans  le  Jura;  cependant  la  dé- 
pression do  la  région  cardino-anale  est  moins  marquée. 

PHOLADOxMYA  CLATnRATA,  Mù. 

Spéc'  :  Goldf.,  Petref.,  pi.  157,  fig.  5,  a,  6. 

S.-oxf.  —  Orain,  Sacquenay.  —  ac. 

Celte  espèce,  qui  est  indiquée  partout  comme  très  rare,  est 
au  contraire  assez  commune  dans  la  Haute-Saône  et  môme 
dans  le  Jura  comme  variété  ou  espèce  distincte.  Celle  du  Haut- 
Jura,  qui  se  présente  en  petit  nombre  dans  le  Spongitien  de 
Saint-Claude ,  paraît  se  distinguer  de  celle-ci  par  une  région 
buccale  plus  plane  encore,  sans  côtes,  par  une  carène  latérale 
supérieure  (signalée  déjà  par  M.  Quenstedt,  Der  Jura,  pi.  74, 
fig.  18)  et  par  ses  côtes  rayonnantes  plus  aiguës  et  plus  fines. 

PHOLADOMYA  CONSTRICTA,  d'Orb. 
Gon,  sulcata  et  constricta,  Ag.  (non  Ph,  sulcata  citée  dans 
le  Carbonifère). 
Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  r. 


—  309  — 

PHOLADOMYA  EIALTATA,  Ag. 

PhoL  Murchisoni  (pars),  Goldf.,  Pusch. 
Spôc'  :  Ag.,  Myes,  pi.  42,  fig.  3,  5,  6,  7. 
Phol.  moy.  —  Pierrecourt.  —  ar. 

PHOLADOMYA  FLABELLATA,  Ag. 

Ph.  angustata,  Goldf.  (non  Sow.,  Ag.). 

Spéc':  Ag.,  Myes,  pi.  2  c,  fig.  10-12.  —  Goldf.,  Petrèf,, 
pl.156,  fig.  7. 

Phol.  moy.  —  Pierrecourt.  —  ar. 

Celte  espèce  ne  doit  pas  être  confondue  avec  la  Ph.  decem- 
costata,  Rœm.,  qui  est  moins  trapézoïde  et  moins  épaisse  à  la 
région  anale  ;  ces  caractères  différentiels  existent  aussi  pour  Ja 
Ph.  canaliculata,  où  ils  sont  peut-être  moins  marqués,  surtout 
dans  quelques  individus  renflés;  la  disposition  des  côtes  li*4îst 
pas  identique  ;  ordinairement  dans  celle-ci  il  y  a  un  sillon  après 
la  seconde  côte,  tandis  que  dans  la  Ph,  flabellata,  les  intervalles 
entre  la  quatrième  et  la  sixième  côte  sont  un  peu  plus  grands 
que  sur  le  reste  de  la  coquille. 

PH0L4D0MYA  HEMJCARDIA,  Bœm. 

Oui.,  pi.  19,  fig.  18.  —  Goldf.,  Petref.,  pi.  156,  fig.  6.  — 
Ph.  cingulatà  (pars),  Ag.,  0pp. 

Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  r. 

Comparée  à  la  Ph,  lineata,  cette  espèce  a  la  région  anale 
olaléa  en  spatule;  les  côtes  sont  aussi  plus  marquées  et  vont 
jusqu'au  bord  palléal.  Les  figures  données  par  Rœmer  et 
(joldfuss  appartiennent  à  des  individus  très  déformés. 

PHOLADOMYA  LINEATA.  Goldf. 

Ph  ampla,  lœviuscula,  cancellata,  Ag.,  et  même  une  partie 
de  ]di  P h.  cingulatà. 

Spéc^  :  Ph.  lœviuscula,  Ag.,  Myes,  pi.  6*,  fig.  8-10. 

S.-oxf  —  Sacquenay,  Orain.  —  r. 

Il  faut  ici  noter  quelques  différences  sensibles,  quoique  dcr 
p(»u  de  valeur  probablement  :  les  stries  concentriques  sont  plus 
égales  et  moins  marquées,  et  les  côtes  rayonnantes  n'atteignent 
pas  le  milieu  de  la  coquille  et  sont  à  peine  visibles. 

Ph.  moy.  -^  Pierrecourt.  —  c.  (Typ^^j 


!!sr^ 


—    310    — 

PHOLADOMYÀ  ORNATA.  Et. 

Lysimassa  rhombifera,  omata,  Goldf.  -—  Ph,  trapezicosta, 
d*Orb.  (nonPusch). 

Spéc':  L.  omata,  Goldf.,  Petrtf.,  pi.  154,  fig.  12.  -  Go- 
niomya,  Ag. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 

Pusch  (Fol.  paléont,,  p.  80,  pi.  8,  fig,  10)  indique  son  espèce 
dans  des  couches  supérieures  aux  assises  jurassiques  (Ironsand); 
il  est  probable  que  l'indication  donnée  par  M.  Agassiz  (Ag., 
Myes  Introd.,  p.  17)  est  la  suite  d'une  erreur;  les  associations 
proposées  par  d'Orbigay  ne  peuvent  être  admissibles. 

PHOLADOMYA  PARCICOSTA.  Ag. 
Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  ce. 
Ph.  (Chailles).  —  Calmoutier,  Mailley,  Rosey.  —  ar. 

PHOLADOMYA  PELAGICA,  Ag. 

Ph.  môy.  —  Pierrecourt.  —  rr. 

Formes  très  rares  qui  no  peuvent  être  rapportées  aux  précé- 
dentés  et  qui  semblent  alors  identiques  aux  figures  d*Agassiz, 
quand  les  premières  laissent  quelques  doutes  comme  espèce. 
Même  remarque  pour  la  Ph.  similis  du  Pholadomyen. 

PHOLADOMYA  SIMILÎS,  Ag. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r.  w»^  Sacquenay.  —  ar. 

Sensiblement  :  Ag.,  Myes,  pi.  2  a,  fig.  2-3. 

La  seule  différence  à  noter  avec  l'ensemble  des  individus 
dessinés  dans  les  Myes  du  Jura,  consiste  dans  des  côtes  beau- 
coup moins  marquées. 

Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  rr.  (?) 

PHOLADOMYA  TRICOSTATA,  Et. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r.  «^^  Sacquenay.  —  ar. 

Celte  espèce  a  beaucoup  de  ressemblance  avec  la  Ph,  pauci- 
eosta,  plus  peut-être  qu'avec  la  Ph,  parcicosta;  elle  a  toujours 
une  taille  plus  faible  et  la  région  buccale  est  moins  large,  l'en- 
semble est  aussi  plus  arrondi.  Les  ornements  n'en  sont  pas 
sensiblement  différents  ;  elle  ne  peut  pas  être  confondue  non 
plus  avec  les  Ph,  crassa,  Ag.,  et  suhdecussata,  0pp.  (Ph>  de- 
eussata,  pars,  Ag.,  d'Orb.);  toutes  deux  ont  le  pourtour  beau- 
coup plus  tranchant,  iffc^»' 


—     31<     — 

ANATINA  PETREA.  Et. 

Très  grande  espèce  assez  rapprochée  de  la  Cereomya  siliqua, 
Âg.;  elle  est  plus  allongée  à  âge  égal;  elle  a  dans  la  région 
cardinale  une  double  carène  et  une  arête  formée  par  les  bords 
de  la  coquille;  sur  les  flancs  un  sillon  médian,  recourbé,  bien 
visible  seulement  à  Tâge  adulte  et  des  stries  rayonnantes  très 
fines  et  très  nombreuses  seulement  dans  cette  partie. 

Long.  =  115  mm.;  larg.  =  36  mm.;  ép.  =  17  mm. 

Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  r. 

La  comparaison  faite  ici  avec  VA.  siliqua  ne  porte  point  sur 
1*^4.  antica  (Sang,  undulata,  Phill.,  Sow.  (pars);  A.  undata, 
d*Orb.)  que  d'Orbigny  y  associe,  il  est  vrai,  avec  doute.  D*abord 
le  mot  undata  n*a  pas  été  employé  par  Phillips  dans  sa  Géolsgie 
du  Yorkshire;  les  figures  de  Sowerby  renferment  deux  espèces 
distinctes  ;  il  convient  de  laisser  le  nom  de  A.  undulata  (Sow., 
pi.  548,  fig.  1 ,  non  fig.  2)  de  TOolithe  inférieure;  le  nom  employé 
par  Phillips  étant  douteux,  puisqu'il  n'établit  pas  de  distinction, 
celui  de  antica  est  alors  antérieur  à  Vundata  de  d'Orbigny. 

THRACIA  PINGUIS ,  dOrb. 
Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  ar. 

PSAMMOBIA  JURENSIS,  Et. 

Assez  petite  espèce,  plus  longue  que  large*  très  comprimée, 
un  peu  inéquilatérale ,  à  crochets  très  peu  développés,  aigus, 
rapprochés.  Région  buccale  arrondie;  région  anale  étroite, 
aiguë;  profil  de  la  région  cardinale  en  chevron  formée  de  deux 
lignes  droites  faisant  entre  elles  un  angle  de  120°.  Suture 
longue,  étroite,  profonde;  sous  le  crochet  une  dépression  lunu- 
laire  très  étroite,  assez  profonde,  nettement  limitée  Test  com- 
pact, solide,  Hsse,  ou  à  stries  d'accroissement  à  peine  visibles. 

Long.  =  19  mm.;  larg.  =  14  mm.;  ép.  =  4  1/2  mm. 

Ph.  (Chaille). —  Mailley.  —  rr. 

Le  genre  de  cette  espèce  ne  peut  être  indiqué  qu'avec  doute, 
les  caractères  internes  n'ayant  pu  être  vérifiés. 

CYPRINA  ORAINSIS.  Et. 

Espèce  arrondie,  très  inéquilalérale,  aussi  longue  que  large, 
('paisse,  un  peu  tranchante  sur  les  bords  (coquille  lisse  marquée 
de  stries  d'accroissement  et  présentant  de  légères  ondulations 


—    3U    — 

MYOCONCHÀ  GRÀSSIROSTRIS,  Et. 

Grande  espèce  longue ,  équivalve  ;  crochets  très  développés, 
droits,  acuminés;  région  palléale  renflée,  convexe;  région 
anale  tronquée,  circulaire,  un  peu  aiguë  du  côté  de  la  région 
cardinale;  de  ce  point  à  la  charnière  le  bord  peu  convexe.  Co- 
quille très  épaisse  surtout  près  des  crochets  qui  parfois  dé- 
passent 40  mm.  de  longueur  ;  empreintes  musculaires  énormes 
et  très  profondes.  Une  grande  et  haute  dent  oblique,  parallèle 
au  bord.  Cavité  centrale  arguée,  à  ensemble  prismatique  qua- 
drangulaire,  la  plus  grande  largeur  vers  le  tiers  supérieur  de  la 
coquille. 

Long.  =  126  à  UO  mm.;  larg.  =  50  mm.;  ép.  =  50  mm. 

Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  r. 

Cette  espèce  paraît  se  distinguer  de  la  suivante  par  le  plus 
grand  développement  du  crochet  et  par  la  forme  arquée  de  l'in- 
térieur de  la  coquille  ;  le  premier  caractère  pouvant  appartenir 
à  un  très  vieil  individu. 

MYOCONCHÀ  PINGUCS,  Et. 

Grande  espèce  oblongue,  renflée,  inéquilatérale ,  acuminée 
au  sommet;  crochets  droits,  obtus;  région  palléale  tronquée 
de  chaque  côté  à  peu  près  également.  Coquille  très  épaisse  sur- 
tout vers  les  bords  ;  une  grande  dépression  longitudinale  peu 
profoade,  parallèle  au  ligament.  Impressions  musculaires  très 
éloignées  Tun.e  de  Tautre. 

Long.,  100  mm.;  larg.,  45  mm.;  épaiss.,  35  à  40  mm. 

S.-oxf.  —  Orain,  Sacquenay.  —  ac.  (Test  rr.) 

Comparée  à  la  M,  crassa,  elle  n'a  pas  sa  région  palléale 
évidée;  elle  est  plus  voisine  de  la  M.  cretacea,  d*Orb.,  elle  est 
encore  plus  convexe  sur  la  région  palléale,  plus  épaisse  et  sa 
forme  est  plus  ovoïde.  D'Orbigny  associe  à  la  M.  crdssa  le 
Mytilus  pinguis,  Goldf.,  Petref.,  p.  170,  pi.  129,  fig.  4,  venant 
de  Lorraine  sans  indication  d'étage;  la  seule  différence  qui 
existe  entre  cette  dernière  et  celle  du  Fer  sous-oxfordien  se 
trouve  dans  la  région  buccale  qui  est  ici  plus  arrondie  et  dans 
la  plus  grande  largeur  qui  a  lieu  à  une  faible  distance  de  la 
partie  médiane;  le  sillon  ne  dépasse  pas  le  milieu  de  la  coquille. 


—    3<6    — 

TRIGONIA  ASPERA,  Lk. 

Invert.,  VI,  p.  315.  —  Eue.  méth,,  pi.  237,  fîg.  4.  —  Héb., 
Trig,  clav.,  p.  7,  pi.  7,  fig.  3. 

Phol.  à  Chailles.  —  Ray-sur-Saône.  —  c.  (Par  places). 

Cette  espèce,  qui  paraît  vivre  en  société,  ne  se  rencontre  que 
rarement  aux  environs  de  Gray  ;  ses  caractères  ont  été  donnés 
par  M.  Hébert;  elle  se  distingue  difficilement  de  la  Trig,  cla- 
vellata,  car  il  y  a  dans  Tune  et  l'autre  un  certain  nombre  de 
variétés;  la  non  sociabilité,  la  taille  un  peu  plus  forte,  une 
région  anale  plus  acuminée  sont  les  caractères  qui  peuvent  être 
ici  indiquées  pour  la  dernière. 

TRIGONIA  RADIATA,  Et. 

Espèce  de  taille  moyenne,  à  peu  près  la  même  que  celle  de 
la  précédente,  peu  épaisse,  trigone,  assez  élargie  à  la  région 
palléale;  carène  externe,  forte,  peu  tuberculée;  cotes  assez 
nombreuses,  faiblement  inclinées  sur  la  carène  et  arrivant  per- 
pendiculairement au  bord  palléal;  ces  côtes,  subdroites,  plutôt 
en  arêtes  peu  tranchantes,  inégales ,  que  formées  de  tubercules 
bien  marqués;  corselet  large,  orné  de  très  fortes  costules  d'ac- 
croissement, à  intervalles  subégaux. 

Pholad.  à  Chailles.  —  Charcenne.  —  rr. 

L'espèce  que  nous  pouvons  citer  comme  la  plus  voisine  de 
celle-ci,  est  notre  Trig.  fulii  du  Corallien;  ici  la  taille  est 
moindre,  les  côtes  plus  fortes  sont  moins  espacées.  L'une  et 
l'autre  ne  sont  connues  que  par  un  petit  nombre  de  spécimens 
mal  conservés. 

TRIGONIA  CLAVELLATA.  Sow.  Min.  Con.,  pi.  87. 

Lyrodon,  Goldf.,  Petref.,  p.  200,  pi.  136,  fîg.  66.  —  Trigo- 
nia,  Ag.,  Trig.,  p.  17,  pL  5,  fîg.  16-18.  —  Héb.,  Trig.,  p.  3, 
pi.  7,  fîg.  1. 

Ph.  (Chailles).  —  Gy,  Maizières,  Calmoutier,  Rosey,  Mailley. 

—  c. 

TRIGONIA  ELONGATA,  Sow. 

S.-oxf.  —  Sacquenay.  —  ar. 

—      —  Orain.  —  r.  (Variété  à  côtes  plus  espacées). 

TRIGONIA  PARVULA,  Ag.  (non  Reuss.) 

Petite  espèce  aussi  longue  que  large,  peu  épaisse,  à  crochets 

peu  robustes,  peu  recourbés,  très  rapprochés;  corselet  large 


—    316    — 

occupant  le  tiers  do  la  coquille,  portant  trois  carones  avec  de 
faibles  tubercules  ;  sur  la  surface  onze  grosses  côtes  saillantes, 
pou  arquées ,  parallèles  au  bord ,  commençant  par  un  gros 
tubercule  mousse,  suivi  quelquefois  d*un  second;  le  reste  de  la 
côte  anguleux.  Sur  le  corselet  quinze  grosses  lames,  parallèles 
aux  stries  d'accroissemcul ,  marchant  de  pair  avec  les  côtes 
dans  le  jeune  âge,  plus  petites  que  celles-ci  à  Tâge  adulte.  Test 
épais. 

Long.  =  16  mm.;  larg.  =  15  mm.;  épaiss.  =  10  mm. 

Ph.  (Chailles).  —  Calmoutier.  —  ar. 

M.  Agassiz  n*a  connu  qu*imparfaitemenj  cette  espèce;  le  test 
est  épais;  le  moule  qu'il  a  eu  à  sa  disposition  n*a  pu  lui  faire 
connaître  la  disposition  des  ornements,  cette  espèce  no  peut  être 
confondue  avec  la  T.  monilifera  à  laquelle  d*Orbigny  Ta  asso- 
ciée :  réunion  probable  devant  le  peu  de  caractères  indiqués 

par  Agassiz. 

ARCA  CONCINNA,  d'Orb. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr.  (Jeune?) 

M.  oxf.  —  Champlitte.  —  ar. 

C'est  VA.  parvula,  Ziet.,  Rœm.,  qui  no  se  trouve  guère  qu'à 
une  petite  taille  dans  les  Marnes  à  fossiles  pyriteux;  la  variété 
A,  parvula,  de  Munster,  est  beaucoup  plus  renflée,  n'a  pas  les 
grosses  côtes  de  la  région  buccale. 

Ph.  moy.  —  Pierrecourt^  —  ar. 

Ph.  (Chailles).  —  Calmoutier,  Nouvelle.  —  c. 
ARCA  PARANDIERl,  Et. 

Coquille  un  peu  plus  longue  que  large,  subrectangulaire, 
assez  épaisse;  région  buccale  arrondie;  région  palléale  presque 
plane;  région  anale  tronquée,  droite,  oblique;  crochets  puis- 
sants bien  développés,  allongés  plus  que  l'indiquerait  leur 
épaisseur,  très  rapprochés  l'un  do  l'autre  à  leur  extrémité, 
même  dans  les  moules ,  situés  au  tiers  de  la  longueur  de  la 
coquille.  Une  carène  très  frustre  arrivant  des  crochets  au  bord 
anal;  test  assez  épais,*  orné  partout  d'un  treillis  très  fin,  uni- 
forme, les  stries  rayonnantes  n'étant  pas  plus  fortes  que  les 
stries  d'accroissement.  Cérie  ligamentaire  très  étroite;  char- 
nière occupant  les  trois  quarts  de  la  longueur  de  la  coquille, 
composée  aux  extrémités  de  trois  dents  parallèles  au  bord,  les 
autres  au  nombre  de  cinq  ou  six  seulement  sur  chaque  valve. 


—  3n  — 

Long.  =  96  mm.;  larg.  =  18  mm.;  ép.  =  M  mm. 
Ph.  (Chailles).  —  Rosey.  —  ar. 

ISOARCA  STRIATISSIMA,  Qu 

Der  Jura,  Weiss.  p.,  p.  598,  pi.  74,  fig.  21. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Cette  espèce  est  plus  commune  dans  la  Haute-MarnS.  Comme 
elle  ne  m*est  connue  que  par  des  moules,  je  la  rapporte  provi- 
soirement à  Tespèce  de  M.  Quenstedt,  ces  moules  paraissant 
identiques  à  ceux  d'Allemagne. 

NUCULA  DUVALQUEI,  0pp. 
N.  Hammeri  (pars),  Goldf.  ~  Qu.,  Der  Jura,  pi.  73,  fig.  49-50. 
M.  oxf.  —  Champlitte.  —  ar. 

NUCULA  INTERMEDIA.  Mû. 
Rœm.  —  iV.  ornath  Qu.,  pi.  67,  fig.  22-27,  et  pi.  73,  fig.  31. 
M.  oxf.  —  Grandvelle.  —  rr. 
Ph.  (Chailles).  —  Calmoutier.  —  rr. 

NUCULA  OPPELI,  Et. 
N,  palmœ,  Qu.,  Der  Jura,  pL  73,  fig.  52.  —  ?  N.  subovalis 
(pars),  Goldf. 
M.  oxf.  —  Grandvelle.  —  r. 

NUCULA  SUBVARIABILIS,  Et. 

Petite  espèce,  renflée,  aussi  épaisse  que  large,  un  peu  arquée, 
tronquée,  très  courte  dans  la  région  buccale;  région  anale 
acurainée,  arrondie;  crochets  robustes,  rapprochés,  très  sur- 
baissés; test  épais  surtout  vers  les  empreintes  musculaires  qui 
sont  profondes;  lunule  étroite,  peu  enfoncée. 

Long.  =  13  mm.;  larg.  =  8  mm.;  épaiss.  =  8  mm. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  ar. 

L'espèce  du  Fer  sous-oxfordien  de  la  Haute-Saône  est  évi- 
demment voisine  des  formes  que  M.  Quenstedt  (Der  Jura, 
p.  443,  pi.  60,  fig.  15-16,  et  p.  582,  pi.  73,  fig.  49)  rapporte  à 
la  N.  variabilis;  l'espèce  de  Sowerby  est  beaucoup  plus  large 
et  non  arquée  ;  celle  du  Weiss.  a  paraît  plus  trigone. 

LEDA  LACHRYMA ,  d'Orb.? 
M.  oxf.  —  Champlitte.  —  rr. 

Moules  douteux  qui  paraissent  cependant  identiques  h  ceux 

23    . 


—    348    — 

du  Der  Jura  du  même  niveau  ;  indiscernables  pour  le  moment 
de  ceux  du  Bathonien. 

PINNA  RADIATÂ,  Mù. 
Ph.  (Chailles).  —  Gy.  —  rr. 

Il  y  a  pourtant  quelques  légères  diiïérences  à  noter  :  celle-ci 
est  pluâ^talée  et  les  stries  rayonnantes  vont  jusqu'au  bord. 

LITHOPHAGUS  INCURVUS,  Et. 

Petite  espèce  allongée»  aussi  épaisse  que  large,  faiblement 
courbée  dans  sa  longueur  ;  régions  anale  et  buccale  épaisses, 
arrondies  ;  test  mince  orné  sur  la  région  palléale  de  quelques 
stries  courtes,  perpendiculaires  au  bord,  et  sur  la  région  cardino- 
anale  de  rares  et  unes  côtes  découpant  les  stries  d'accroissement. 

Long.  =  46  mm.;  larg.  et  ép.  ==  7  mm. 

Phol.  à  Chailles.  —  Gy.  —  rr. 

Dans  une  loge  de  Gastrochéne. 

LITHOPHAGUS  OVULINUS,  Et. 

Petite  espèce  en  ellipsoïde  allongée,  droite,  assez  acuminée 
aux  extrémités,  plus  épaisse  que  large;  crochets  robustes,  re- 
courbés en  dedans,  spirales  même,  la  charnière  profondément 
enfoncée  ;  stries  assez  fortes  d'accroissement. 

Loge  ellipsoïdale,  courte;  tube  presque  nul. 

Long.  =  12  mm.;  ép.  =  6  1/2  mm.;  larg.  =  5  1/2  mm. 

Phol.  à  Chailles.  —  Grandvelle.  — ac. 

Les  Polypiers  dans  lesquels  cette  espèce  habite  sont  rares, 
mais  elle  les  remplit  et  leur  surface  supérieure  en  est  comme 
cariée.  C'est  la  forme  du  L,  incliisus,  avec  une  taille  plus  faible 
et  une  épaisseur  relative  plus  grande. 

MYTILUS  PERCRASSUS,  Et. 

Cette  espèce  est  intermédiaire  pour  la  taille,  la  forme  et  les 
ornements  entre  les  M.  falcatus,  Goldf.,  et  M,  sublœvis  (Sow.), 
Goldf.;  elle  est  donc  moins  trigone,  plus  épaisse  que  le  premier 
et  avec  des  stries  rayonnantes  peu  ou  non  marquées.  La  région 
buccale  est  saillante  comme  dans  le  second,  la  carène  est  forte 
et  arrondie ,  et  l'ensemble  moins  long  est  beaucoup  plus  large 
et  plus  épais  ;  le  test  est  lisse  sur  les  flancs. 

Long.  =  70  mn].;  larg.  =  45  mm  ;  ép.  =  35  mm. 

Pholad.  à  Chailles,  —  Grandvelle.  —  rr. 


—    349    — 
AVICULA  MUNSTERI,  Br. 

Av,  Mûnst.,  Br.,  Goldf.  (non  d'Orb.).  —  Monotis,  Qu. — 
A.  digitata  (pars),  Desl.  —  ?  Av.  inœquivahnis ,  d'Orb.  (non 
Ph.,  Goldf.). 

Spéc^:  Goldf.,  Petref.,  pi.  418,  fig.  2. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  ar. 

Le  nom  d'Ao.  inœquivalvis  est  d'habitude  laissé  à  l'espèce 
du  Lias;  d'Orbigny  l'applique  à  celle  de  l'Oxfordien,  en  don- 
nant pour  caractère  l'absence  de  côtes  intermédiaires;  celles-ci 
existent  dans  l'espèce  du  Fer  sous-oxfordien  de  la  Haut^Saône 
et  sont  formées  par  deux  à  quatre  séries  de  granulations  très 
fines,  contiguës;  les  grosses  côtes  elles-mêmes  en  portent. 
VA.  digitata,  Desl.,  est  trop  incomplètement  décrite  pour  qu'il 
soit  possible  de  dire  si  c'est  la  môme  espèce  qui  se  retrouve 
aux  divers  niveaux  indiqués. 

PERNA  QUADRILATERA,  d'Orb. 
P.  quadrata,  Goldf.  (non  Sow.). 
Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  ar. 
Ph.  (Chailles).  —  Gy.  —  rr. 

GERYILLIA  PERNOIDES,  Desl. 
Ph.  (Chailles).  —  Gy,  Calmoutier.  —  ar. 
G.  aviculoides  (pars),  Sow.,  Goldf. 

D'Orbigny  ayant  réservé  le  nom  de  G.  aviculoides  pour  une 
espèce  de  l'étage  Turonien  (Crét,,  p.  489),  il  convient,  pour 
éviter  la  confusion,  de  se  servir  du  nom  employé  par  M.  Des- 
longchamps. 

IINOCERAMUS  PERRONI,  Et. 

Grande  espèce,  subcirculaire,  inéquilatérale,  inéquivalve, 
épaisse  au  centre ,  comprimée  et  tranchante  vers  les  régions 
palléale  et  surtout  anale;  région  buccale  convexe,  épaisse, 
fortement  tronquée;  fossette  du  ligament  droite,  longue,  se 
raccordant  presque  avec  le  bord  de  la  coquille;  test  très  mince 
(1/2  mm.),  fibreux,  très  compact;  surface  lamelleuse,  non  on- 
dulée, les  bords  des  lamelles  à  des  distances  de  40  mm.,  sail- 
lants et  découpés  irrégulière ùfîent;  entre  ceux-ci,pas  de  stries, 
si  ce  n'est  au  pourtour;  des  ponctuations  sur  toute  la  surface. 

Long,  et  larg.  =  80  mm.;  épaiss.  =  35  à  40  mm. 

S.-oxf.  —  Sacquenay.  —  ar. 


—  3t0  — 
Cette  espèce  a  quelque  ressemblance  avec  17.  lœvigatus, 
Goldf. ,  aussi  des  terrains  jurassiques;  elle  est  moins  épaisse, 
circulaire,  à  crochets  plus  étroits  et  plus  recourbés  et  les  orne- 
ments de  la  surface  ne  sont  pas  les  mômes  ;  elle  a  aussi  une 
taille  moindre. 

LIMA  DUPLICATA,  Desh. 

Plagiostoma,  Sow.?  Quenst.  —  Lima,  Desh.,  Goldf.  —  Lima 
alUmicosta,  Buv.  —  L,  pecHnoides,  Desh. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Ph.  (Chailles).  —  Gy.  —  rr. 

LIMA  OBSCURA .  Sow. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 

Cette  espèce ,  jeune  »  peut  être  confondue  avec  une  jeune 
L.  tenuistriata;  elle  s'en  distingue  perses  côtes  beaucoup  plus 
nombreuses  à  la  même  taille.  Les  ponctuations  et  les  côtes 
forment  des  carrés  comme  dans  la  I.  ovalis,  Desh.,  Goldf. 
(L.  Streitbergensis,  d'Orb.). 

LIMA  BREVIROSTRIS,  Et. 

Petite  espèce,  hémicirculaire,  peu  épaisse,  à  crochets  très 
peu  développés,  rapprochés;  les  ailes  cardinales  très  faibles; 
la  région  buccale  droite  ;  la  palléale  bien  développée,  la  demi- 
circonférence  un  peu  surbaissée.  Test  couvert  de  fines  stries 
rayonnantes,  très  serrées  comme  dentées  sur  les  bords,  et  à 
ponctuations  inter val) aires  fines  et  rapprochées. 

Long.  =  26  mm.;  larg.  =  47  mm.;  ép.  =  7  mm. 

Ph.  à  Chailles.  —  Charcenne.  —  rr. 

L'espèce  la  plus  voisine  de  celle-ci  est  la  Lima  ovalis  (Goldf.), 
Desh.,  I.  Streitbergensis ,  d'Orb.;  ici  Taile  anale  est  encore 
moins  sensible,  la  largeur  est  plus  grande,  et  le  développement 
de  la  région  bucco-palléale  offre  une  expansion  moindre. 

LIMA  PLANULATA,  Et. 
Grande  espèce  subcirculaire,  à  peu  près  aussi  longue  que 
large,  subéquilatérale,  équivalve,  assez  renflée  vers  les  crochets, 
cunéiforme,  les  flancs  aplatis;  oreillettes  allongées,  très  épaisses, 
formées  d'un  grand  nombre  de  lames  superposées,  irrégulières. 
Ornements  consistant  en  dix  à  onze  grosses  côtes ,  subégales, 
peu  saillantes,  souvent  indistinctes  par  suite  du  remplissage  des 
intervalles;  stries  et  lames  d'accroissement  très  ondulées,  diri- 


—    324     — 

gées  vers  le  bord  palléal  de  manière  à  dépasser  de  près  de 
1 0  mm.  la  strie  correspondante  sur  la  côte,  et  relevées  en  outre 
de  sorte  que  le  fond  do  l'intervalle  est  plus  élevé  que  la  côte 
elle-même;  la  coquille  étant  peu  épaisse,  la  surface  est  subplane 
et  irrégulière;  très  rarement  des  processus. 

Long.  =  420  mm.;  larg.  =  440  mm.;  épaiss.  =  48  mm. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

Cette  espèce  ne  peut  être  confondue  qu'avec  la  X.  probos- 
cidea;  elle  paraît  s'en  distinguer  par  sa  forme  transverse,  les 
ondulations  des  stries  d'accroissement  et  la  disparition  des  côtes 
dans  la  très  grande  majorité  des  individus. 

LIMA  PËGTINIFORMIS,  Br. 

Ph.  sup.  —  Gy.  —  ac. 

LIMA  PROTEI,  Et. 

Grande  espèce  polymorphe,  subtrigone,  équivalve,  très  iné- 
quilatérale,  comprimée,  ornée  de  côtes  variables  suivant  l'âge  : 
jusqu'à  la  taille  de  42  mm.  très  fines,  nombreuses,  séparées 
par  des  lignes  de  points,  puis  se  réunissant  par  trois  ou  cinq 
pour  former  des  côtes  arrondies,  avec  des  intervalles  à  peu  près 
d'égale  largeur,  au  fond  desquels  sont  des  impressions  en  che- 
vrons, assez  serrées,  la  pointe  vers  le  bord  palléal;  h  la  taille 
de  25  mm.,  les  côtes  triangulaires  séparées  par  un  espace 
deux  à  trois  fois  plus  large  que  leur  épaisseur  et  ornées  seule- 
ment de  très  fines  stries  d'accroissement;  dii-huit  à  vingt-deux 
grandes  côtes  qui,  suivant  leur  développement,  donnent  un 
aspect  un  peu  différent  à  l'ensemble.  Région  buccale  carrément 
tronquée,  plane,  garnie  de  fines  côtes;  régions  anale  et  palléale 
arrondies;  oreillettes  peu  développées,  subégales. 

Long.  =  65  mm.;  larg.  =  80  mm.;  épaiss.  =:  23  mm. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  c. 

Quelques  exemplaires  de  cette  espèce,  surtout  à  l'état  jeune, 
ne  sont  pas  éloignés  de  la  L.  notata,  Goldf.  ;  elle  s'en  sépare 
complètement  à  l'âge  adulte  par  son  épaisseur  moiMre,  ses 
côtes  plus  rares,  la  disposition  des  ornements  et  de  la  lunule. 

LIMA  SEMISGABROSA,  Et. 
Petite  espèce  oblongue,  transverse,  subtrigone,  comprimée, 
tranchante  sur  les  bords;  région  buccale  tronquée  carrément, 
assez  peu  développée;  région  palléale  arrondie;  région  anale 


—  3tf  — 
oblique  vers  la  charnière,  subdroite;  oreillettes  inégales,  Tiofé- 
rieure  presque  nulle.  Ornements  consistant  en  cent  vingt  côtes^ 
environ  ondulc^os,  tuberculeuses,  subégales,  quelques-unes  plus 
petites  par  dédoublement,  vers  le  sommet  lisses,  séparées  par 
des  lignes  de  points  et  interrompues  à  distance  par  des  sillons 
transverses,  obliques,  les  tubercules  prenant  naissance  à  partir 
du  tiers  de  la  coquille.  Sur  le  méplat  buccal^  vingt  côtes  progres- 
sivement plus  grandes. 

Long.  =  26  mm  ;  larg.  =  34  mm.;  épaiss.  =  42  mm. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 

Cette  espèce  est  intermédiaire  entre  les  I.  scabrosa,  Mûnst., 
et  I.  densepunctata,  Rœm.  ;  elle  est  moins  arrondie  que  la 
première  ;  la  troncature  buccale  est  plus  petite.  Je  pense  avoir 
démontré  ailleurs  (Monog.  Coral.)  la  convenance  de  réunir  les 
I.  scabrosa,  abrupta,  aciculata,  Miinst. 
LIMA  TEGULATA,  Mû. 

Spéc'  :  Goldf.,  Petref.,  pi.  402,  fig.  45. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

Y  a*t~il  des  diflérences  entre  cette  espèce  et  celle  d'Aile- 
magne?  D*Orbigny  indique  cette  dernière  dans  le  Corallien; 
M.  Quenstedt  plus  haut  encore  ;  celles  du  Corallien  et  du  Kim- 
méridien  de  la  Meuse  ont  les  côtes  moins  nombreuses  ;  celle 
d*Orain  a  un  nombre  constant  de  dix-sept  côtes. 
LIMA  TENUISTRIATA,  Mù. 

Spéc'  :  Goldf.,  Petref.,  pi.  401,  fig.  3. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 

Cette  espèce  a  été  placée  par  d'Orbigny  dans  le  Bajocien  ; 
après  l'avoir  admise  comme  synonyme  de  la  L.  cardiiformis, 
Sow.,  M.  Quenstedt  la  considère  comme  distincte  et  la  place 
dans  le  Braun.  ô  et  e,  c'est-à-dire  au  niveau  du  SousOxfordien 
de  la  Haute-Saône;  cette  dernière  opinion  paraît  devoir  être 
suivie  de  préférence  :  l'ensemble  de  la  coquille,  la  disposition 
des  côtes,  leur  nombre  sont  identiques  avec  les  figures  données 
par  Goldfuss,  moins  toutefois  les  faibles  différences  suivantes  : 
les  stries  d'accroissement  passent  sur  les  côtes  et  se  disposent 
en  chevrons  dont  le  point  est  vers  le  pourtour;  les  crochets 
sont  un  peu  plus  robustes  et  la  région  buccale  plus  excavée.  On 
n'aperçoit  pas  non  plus  les  stries  divergentes  placées  entre  les 
côtes. 


—    323^   — 

PECTEN  FIBROSUS ,  Sow. 

Spéc*  :  PhilL,  York.,  pi.  6,  fîg. 

S.-oxf.  —  Oraiû.  —  ar. 

Cette  espèce  atteint  une  taille  double  au  moins  de  celle  qui 
est  indiquée  par  la  figure  de  Phillips;  les  stries  concentriques 
saillantes  n'existent  que  sur  une  seule  valve. 

M.  oxf.  —  Champlitle.  —  r. 

Ph.  (Chailles).  —  Gy,  Percey.  —  rr. 

Les  distinctions  établies  par  d'Orbigny  entre  les  P.  fibrosus 
et  subfibrosus  ne  s'appliquent  pas  aux  fossiles  de  TOxfordien  de 
la  Haute-Saône,  car  les  individus  trouvés  jusqu'à  présent'à  ses 
divers  niveaux  sont  identiques. 

PECTEN  SCOBINELLA,  Et. 

Assez  petite  espèce  subéquivalve,  un  peu  inéquilatérale,  sub- 
circulaire, à  surface  convexe,  un  peu  comprimée;  oreillettes 
bien  développées,  inégales,  garnies  de  fortes  stries  d'accroisse- 
ment. Ornements  consistant  en  quarante  côtes  égales,  naissant 
presque  toutes  du  sommet,  les  autres  à  une  distance  de  40  mm. 
à  partir  de  ce  point  par  sept  à  huit  bifurcations;  ces  côtes  éle- 
vées, séparées  par  des  intervalles  profonds.  Stries  concentriques 
d'accroissement  très  fines,  uniformes,  dégénérant  sur  les  côtes 
en  petites  lames  débordantes,  égales,  très  serrées  (4  par  mm.), 
obliques  ou  droites  suivant  leur  position. 

Long.  =  33  mm.;  larg.  =  37  mm.;  ép.  =  42  mm. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

Du  type  des  P.  textorius^  texturatus,  ambiguus,  subtexto- 
rius,  il  a,  pour  ne  pas  être  confondu  avec  ces  espèces,  ses  côtes 
égales ,  très  saillantes  et  les  écailles  uniformes ,  très  fines  qui 
recouvrent  celles-ci. 

^PECTEN  GYENSIS,  Et. 

Forme  voisine  du  P.  erinaceus  et  araricus;  les  côtes  sont 
encore  plus  larges  que  dans  la  première,  leur  partie  supérieure 
subplane,  terminée  latéralement  par  des  arêtes  dentées  est 
environ  deux  fois  moins  large  que  les  intervalles,  dont  les  flancs 
déclives  d'abord,  descendent  ensuite  verticalement  suivant  un 
sillon  profond.  Les  dents  sont  aussi  un  peu  plus  espacées  que 
dans  cette  espèce  et  reliées  entre  elles  par  une  strie  d'accroisse- 
ment. Les  caractères  de  la  région  cardinale  n'ayant  pu  être 


—    3i4    — 
examinés,  il  n'est  pas  possible  de  dire  aujourd'hui  si  cette 
partie  est  différente  des  mêmes  régions  dans  les  P.  erinacetAS 
et  araricus. 
Pholad.  à  Chailles.  —  Gy.  —  rr. 

PKCTEN  PALLUFORMIS.  Et. 

Petite  espèce,  très  peu  épaisse,  subplane;  les  crochets  très 
courts  par  le  développement  et  le  rapprochement  de  ceux-ci 
des  régions  buccale  et  anale,  d*où  une  forme  générale  subrec- 
tangulaire; environ  quarante  côtes  fortes,  arrondies,  à  inter- 
valles de  même  largeur,  les  médianes  droites,  subégales  entre 
elles,  les  cinq  ou  six  dernières  un  peu  plus  faibles,  courbées 
d'abord,  puis  bifurquées  seulement  près  du  bord.  Région  palléale 
arrondie,  subcirculaire  ;  les  régions  buccale  et  anale  subdroites. 

Long.  =  16  mm  ;  larg.  =  17  mm.;  ép.  =  î  1/2  à  3  mm. 

Phol.  à  Chailles.  —  Gy.  —  rr. 

PECTEN  SEMITEXTUS,  Et. 

Très  petite  espèce  plus  large  que  haute,  très  déprimée,  à 
oreillettes  bien  développées,  peu  inégales.  Test  orné  sur  chaque 
valve  de  seize  côtes  rayonnantes,  saillantes,  aiguës,  arrondies, 
égales,  entre  lesquelles  naissent  ou  peuvent  naître  un  nombre 
égal  d'auti'es  plus  petites,  disposées  de  la  môme  manière  :  les 
intervalles  plans  sept  à  huit  fois  plus  larges  que  l'épaisseur  des 
côtes.  Outre  celles-ci,  d'autres  côtes  concentriques  lamelleuses, 
saillantes,  un  peu  plus  élevées  que  les  précédentes,  les  inter- 
valles croissent  uniformément;  on  en  compte  dix  sur  toute  la 
sûîface. 

Long.  =  7  4/2  mm.;  larg.  =  9  mm.;  ép.  =  2  mm. 

Ph.  (Chaînes).  —  Calmoutier.  —  rr. 

Le  P.  semitextus  est  voisin  du  P.  intertextus,  Rœnl.  (P,  coh 
lineus,  Buv.),  et  P.  Coquandanus,  d'Orb.;  il  est  d'abord  beau- 
coup plus  petit,  s'il  a  atteint  ici  toute  sa  taille;  il  a  de  plus  que 
le  premier  des  côtes  rayonnantes  plus  marquées,  ses  lamelles 
concentriques  plus  régulières;  il  a  les  côtes  plus  espacées  que 
le  second. 

PECTEN  SUBSPINOSUS,  Schl. 

Ph.  (Chailles).  —  Gy.  —  rr. 

D'Orbigny  a  distingué  le  P.  orontes,  qui  n'est  probablement 
qu'ttne  variété  àans  é^nes  de  cette  espècie. 


—    3S5    — 

PECTEN  TESTACEUS,  fit. 

Petite  espèce  équîvalve,  plus  large  que  haute,  épaisse,  à 
oreillettes  très  développées  et  fortement  inégales.  Test  orné  de 
dix-huit  côtes  peu  serrées ,  arrondies ,  la  majorité  subégales  ; 
les  autres  plus  faibles  et  enfin  cinq  ou  six  linéaires  naissant  ça 
et  là  entre  les  premières  ;  stries  d'accroissement  fortes,  un  peu 
inégales,  ne  formant  pas  cependant  des  écailles  ou  des  plis. 
Oreillette  buccale  forte,  couverte  de  huit  côtes  rayonnantes, 
devenues  écailleuses  par  les  stries  d'accroissement;  le  test  car- 
rément plié  à  l'origine  de  celte  aile. 

Long.  =  \î  mm.;  larg.  =  15  mm.;  ép.  =  6  à  7  mm. 

Ph.  "(Chailles).  —  Grandvelle.  —  rr. 

PECTEN  THIRRIAI,  Et. 

Petite  espèce  très  comprimée,  un  peu  plus  large  que  longue, 
équilatérale  ;  valve  supérieure  pas  beaucoup  plus  bombée  que 
l'inférieure,  Tune  et  l'autre  très  peu  et  irrégulièrement  convexes; 
ailes  faibles,  subégales.  Surface  couverte  de  nombreuses  stries 
ou  de  saiUies  concentriques,  très  neltes,  nacrées,  très  serrées, 
composées  ainsi  :  d'une  strie  d'accroissement  à  l'autre  deux 
saillies  subégales,  bien  distinctes,  tantôt  uniformément  distri- 
buées, tantôt  un  peu  plus  rapprochées  et  formant  ainsi  une 
saillie  plus  grande  creusée  d'un  sillon  sur  l'arête.  Sur  le  milieu 
de  la  coquille,  six  stries  d'accroissement  el  par  conséquent  dix- 
huit  stries  et  saillies  par  millim.;  en  tout,  près  de  trois  cents 
sur  la  surface. 

Long.  =  13  mm.;  larg.  =  15  mm.;  ép.  =  2  1/î  mm. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

Le  P.  demissus,  qui  a  été  signalé  à  toutes  les  hauteurs  dans 
les  couches  du  Jura,  a  l'angle  apicial  plus  ouvert  que  celui-ci 
et  la  disposition  des  stries  n'a  pas  été  indiquée.  Aussi,  quoique 
Phillips  ait  dessiné  un  individu  (tu  Kelloway-Rock ,  je  n'ai  pu 
admettre  une  identité. 

H[NNITES  VELATUS,  d'Orb 

Spondylus,  Goldf.  (non  Rœm.). 
Spéc*  :  Goldf.,  Petref.,  pi.  105,  fig.  4. 
S.-oxf.  —  Orain,  Sacquenay.  —  ac.  (Môme  avec  les  deux 
valves  réunies). 


—    326    — 

PLIGÀTULA  PERCGRINÀ.  d'Orb. 

P.  pectinoides,  J.  Sow.  (non  Lk.,  non  Sow.  M.  C).  —  Oêtrea 
subserrata,  Goldf.  —  Plicatula  peregrina,  d*Orb.,  0pp. 

S.-oif.  —  Orain.  —  ar. 

M.  -oxf.  —  Champlitte.  —  r. 

Les  jeunes  de  cette  espèce  sont  identiques  k  la  figure  de 
VO,  subserrata,  Goldf. ,  et  si  cette  dernière  était  mieux  coDDue, 
peut  être  faudrait-il  réunir  les  deux  espèces.  M.  Quenstedi  a 
déjà  établi  une  PI.  subserrata  impressœ,  Handb.  et  DerJura. 

PLICATULA  

S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Autre  espèce  h  valve  adhérente  allongée;  valve  supérieure 
inconnue. 

ATRETA  KELLOVIENSIS.  Et. 

Assez  grande  espèce  subcirculaire,  un  peu  plus  longue  que 
large,  adhérente  par  toute  sa  face  inférieure,  épaisse  ;  ioipres^ 
sions  dichotomes  de  la  face  interne  terminées  à  une  élévation 
ôirculaire  qui  forme  un  talus  jusqu'au  bord  de  la  coquille;  les 
apophyses  latérales  creusées  bien  marquées,  ainsi  que  les  deux 
donls  du  crochet  qui  ont  une  tendance  à  devenir  doubles  par 
un  sillon  médian.  Valve  supérieure  inconnue,  mais  paraissant 
avoir  été  très  faible  et  de  facile  destruction,  puisqu'on  n'en 
rencontre  pas,  malgré  l'abondance  des  valves  inférieures. 

Long.  =  8  à  9  mm.;  larg.  :^  8  mm.;  épaiss.  =  2  mm. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey,  Sacquenay.  —  ce. 

Si  cotte  espèce  a  la  valve  supérieure  à  ornements  imbriqué^ 
comme  celle  du  Glypticien  (A.  imbricata,  Et.,  Monog.  Cor,), 
elle  s'en  distinguo  par  une  taille  plus  faible  et  la  plus  grande 
épaisseur  de  la  valve  inférieure;  si,  au  contraire,  elle  est  lamel- 
leuse  comme  VA.  jurensis  du  Spongitien,  elle  est  moins  étalée 
que  celle-ci  qui  a  en  outre  une  tendance  à  avoir  le  crochet  con- 
tourné. L'i4.  Humbertina,  du  Dicératien  et  de  l'Astartien,  est 
plus  petite  et  triangulaire. 

OSTREA  ALIMENA,  d'Orb. 

OsL  conica,  J.  Sow.  (non  Sow.  M.  C).  —  Gryphœa,  0pp. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 


—    327    - 

OSTRE.i  ARCHETYPA,  Phill. 

0.  Phill.  et  0.  undosa,  Bean.,  in  Phill.,  York.,  pi.  6,  fîg.  4 
et  9. 

Grande  espèce  très  mince,  plane,  droite  ou  peu  courbée, 
adhérente  dans  la  plus  grande  partie  de  son  étendue ,  à  bords 
excavés  en  dedans. 

Diam.  =  50  sur  80  mm. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

OSTREA  DILATATA,  Desh.  ifii^phaa,  Sow.) 
Ph.  moy.  et  sup.  —  Neuvelle,  Pierrecourt,  —  c. 

OSTREA  SANDALINA,  Goldf. 

M.  oxf.  —  Champlitle.  —  r. 

Ce  n'est  pas  une  variété  de  TO.  nana,  comme  le  pense  d'Or- 
bigny;  celle-ci  n'est  pas  contournée;  ce  n'est  pas  non  plus 
celle  qui  a  été  indiquée  sous  ce  nom  par  M.  Contejean  dans  le 
Séquanien  de  Montbéliard. 

OSTREA  RASTELLARIS.  Mû. 

0.  carinata,  Ziet.  (non  Sow.,  Rœm.).  —  0.  gregaria  (pars), 
Mù.,  Goldf.  (non  Sow.,  K.'  et  D.).  —  0.  rastellaris,  Mii.,  Qu., 
Et.  —  0.  nodosa,  Mii. 

S.-^oxf.  —  Orain.  —  rr. 

Quelques  exemplaires,  moins  costés  cependant  dans  la  partie 
centrale,  ce  qui  peut  venir  aussi  du  mode  d'adhérence. 

Phol.  moy.  —  Gy.  -»-  r. 

OSTRKA  SEMINANA,  Et. 

Petite  espèce,  exogyre,  peu  contournée  surtout  à  Tempreinte 
ligamentaire,  assez  épaisse,  à  dos  arrondi,  sans  inflexion,  por- 
tant de  Tautre  côté  une  courte  expansion  et  terminée  à  la  région 
anale  en  pointe  obtuse;  valve  supérieure  un  peu  convexe  formée 
sur  les  bords  de  stries  lamelleuses  bien  séparées.  Impression 
musculaire  oblongue,  très  rapprochée  du  crochet,  cachée  même 
en  partie  sous  celui-ci  dans  la  valve  inférieure  qui  est  assez 
profonde  ;  test  peu  épais. 

Long.  =  15  à  18  mm.;  larg.  =  18  à  20  mm.;  épaiss.  =  1 1  m. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

Cette  espèce  a  pour  caractères  distinctifs  son  impression 
ligamentaire  peu  oblique  et  le  rapprochement  vers  le  sommet 


—    3»    — 

de  l'empreinte  musculaire.  Jo  renvoie  à  la  Monographie  du 
Corallien  du  Haut-Jura  pour  sa  comparaison  avec  les  Exogjrres 
des  terrains  jurassiques  supérieurs. 

RHYNCONELLA  MINUTA  (Buv.),  E.  Dc«l. 
S.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 

RHYNCONELLA  SPATHICA,  E.  DwL 
S.-oif.  —  Orain,  Percey.  —  e. 
M.  oxf.  —  Champlitte.  —  rr. 

RHYNCONELLA  SPINULOSA,  0pp. 
R,  senticosa,  d*Orb.  (non  Duv.)  —  R,  myriacantha,  E.  Desl. 
S.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 
M.  oxf.  —  Champlitte.  —  ar. 

RHYNCONELLA  THURMANNf ,  Br. 
Terebratula,  Vollz,  Boyé.  —  Rhync,  Br.,  Et.  (non  E.  DesL) 
Ph.  (Chailles).  — Virey,  6y,  Charcenne.  —  ce. 

RHYNCONELLA  TRIPLICOSA.  E.  Desl. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

TEREBRATULA  BISUFFARCINATA.  Schl. 
S  -oxf.  —  Orain.  —  r. 

TEREBRATULA  PERGLOBATA,  Et. 
r.  globata,  Boyé,  GéoL  Doubs,  Mém.  Soc,  4843,  pi.  44, 
fîg.  3  (non  Sow.). 
Ph.  sup.  —  Virey,  Charcenne.  —  c. 
La  véritable  T,  globata  est  crétacée. 

TEREBRATULA  DORSOPLICATA.  Suess. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

TEREBRATULA  RETICULATA.  Sow. 
S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

TEREBRATULA  SUBCANALICULATA,  0pp. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  r. 

VALDHEIMIA  HYPOCIRTA.  E.  Desl. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  c. 

VALDHEIMIA  BIAPPENDICULATA,  E.  De«L 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey,  Sacquenay.  —  ac. 


—    329    — 

VÀLDHEtMIA  IMPRESSA,  Dar. 
M.  oxf.  —  Grandvelle.  —  r. 

Cette  espèce  est  beaucoup  plus  commune  dans  la  chaîne  du 
Jura. 

YàLDHEIMIà  PARÀNDIERI,  Et.  Ldh.  brttitf.,  pi.  42,  fig.l. 
Ph.  sup.  —  Virey,  Charcenne.  —  ac. 
Cette  espèce  est  aussi  commune  dans  le  reste  de  la  chaîne,  et 
môme  plus  dans  le  Doubs  surtout. 

VALDHETMIA  UMBONELLA,  E.  Desl. 
S.-oxf.  —  Orain.  —  ac. 

THECIDIUM  CORDIFORME?  d'Orb. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr.  (un  ex.  sur  le  Miller,  goupilanus). 

M.  Ëug.  Deslongchamps  donne  aussi  cette  espèce  avec  doute; 

les  deux  rapprochements  étant  tout  à  fait  indépendants ,  il  est 

possible  que  ce  ne  soit  pas  là  l'espèce  de  Normandie;  notre 

unique  individu  est  incomplet. 

STOMATOPORA  BOUCHARDI,  H. 
J.  Haime,  Bryoz,,  p.  464,  pi.  6,  fig.  6. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  c. 

BERENICEA  LAXATA?  d'Orb. 

S.-oxf.  —  Sacquenay.  —  ac. 

Cette  espèce  forme  des  colonies  très  minces  et  circulaires, 
même  à  une  faible  taille  ;  sur  les  bords  à  peine  deux  rangées 
de  cellules  ;  les  intervalles  de  celles-ci  deux  à  trois  fois  plus 
grands  que  leur  diamètre.  Pour  le  reste,  je  n'ai  pu  reconnaître 
de  différence  avec  la  B.  diluviana,  Lx.,  H.  C'est  très  proba- 
blement cette  espèce  que  d'Orbigny  a  voulu  indiquer  dans  le 
Prodrome.  On  en  compte  2  à  2  1/2  par  mm.;  diam.  des  plaques 
=  8  mm. 

BERENICEA  ORBICULATA?  d'Orb. 

Cellepora,  Goldf.,  Rœm.;  Diastopora  et  Berenicea,  d'Orb. — 
Berenicea,  H. 

S.-oxf.  —  Orain.  Percey.  —  c. 

Cette  espèce  a  tous  les  caractères  externes  de  la  B.  orbicu- 
lata;  quoique  nombreux,  les  individus  du  Fer  sous-oxfordien 
ne  sont  pas  tellement  bien  conservés  que  des  caractères  diffé- 
rentiels bien  certains  puissent  être  saisis.  Le  nom  de  B.  orbi- 


—    330    — 
culata  peut  être  adopté  pour  rappeler  la  forme  ;  on  doit,  aa- 
reste,  en  distinguer  plusieurs  variétés,  car  les  cellules  n'ont  pas 
toutes  exactement  le  même  diamètre  et  Tépaisseur  de  la  plaque 
n*est  pas  constante. 

fiËRËMCEA.  SUfiSTRIATA,  Et. 

Petite  espèce,  formée  d'une  plaque  mince,  régulièrement 
circulaire,  quoique  le  point  d'origine  soit  excentrique;  cellules 
de  petite  taille,  assez  allongées,  peu  distinctes,  si  ce  n*esi  vers 
le  péristome  ;  deux  ou  trois  rangées  de  jeunes  cellules  sur  le 
pourtour.  Surface  recouverte  do  fines  saillies  linéaires,  concen- 
triques, continues,  régulières,  également  espacées  (0,4  mm.)  et 
ne  dépassant  pas  le  nombre  quatre  par  cellule  ;  intervalles  des 
péristomes  un  peu  plus  grands  que  le  diamètre  de  ceux-ci. 

Diam.  des  plaques  =  6  mm.;  diam.  des  périst.  =  1/6  mm. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Cette  espèce  est  voisine  de  la  B.  striata  du  Lias;  elle  s'en 
distingue  par  ses  plaques  circulaires,  ses  cellules  un  peu  moin^ 
longues  et  non  renflées  ;  les  saillies  aussi  sont  plus  fortes  et 
plus  régulières. 

LICHENOPORA  ORBIGNYANA,  Et. 

Colonie  en  forme  de  disque  étroit,  peu  épais,  adhérent  par 
toute  sa  face  inférieure ,  surface  supérieure  couverte  de  douze 
à  quatorze  grandes  lignées  de  cellules  minces,  saillantes,  un 
peu  irrégulières,  rayonnantes,  entre  lesquelles  apparaissent 
trois  ou  quatre  autres  plus  petites  seulement  vers  le  pourtour; 
ces  lignées  composées  de  deux  séries  de  grandes  cellules 
alternes,  obliques,  les  ouvertures  ne  se  montrant  ainsi  que  près 
de  la  circonférence;  sur  les  bords  de  la  colonie,  trois  ou  quatre 
séries  d'autres  cellules  plus  petites,  débordant  à  peine  l'en- 
semble des  rayons;  entre  ceux-ci,  pas  de  cellules,  mais  un 
vernis  épilhécal  strié. 

Diam.  =  4  mm.;  huit  à  neuf  cellules  par  millim. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  ■—  ar. 

Cette  espèce  se  distingue  facilement  du  L.  Phillipsi,  par  ses 
rayons  moins  nombreux,  à  cellules  obliques,  rares  et  alternes, 
l'absence  de  cellules  entre  les  rayons  et  le  petit  nombre  de 
lignées  de  cellules  jeunes  ou  avortées  sur  le  pourtour. 


-    33<    — 

PR0B0SCIN4  INDIVISA.  El. 

Colonie  formée  dans  le  jeune  âge  d'une  plaque  en  éventail, 
de  4  mm.  de  diam.,  à  bords  irrégulîers  et  envoyant  cinq  ou  six 
stolons  plus  ou  moins  longs  et  larges,  demi-cylindriques,  un 
peu  inégaux,  ayant  à  peine  une  tendance  à  se  bifurquer.  Cel- 
lules très  distinctes ,  à  surface  non  unie ,  subcylindrique  ;  le 
péristome  bordé,  assez  étroit,  sur  un  tube  court  placé  à  angle 
droit  sur  le  corps  delà  cellule;  deux  à  trois  rangées  de  celles-ci 
sur  le  stolon  ;  les  pôristomes  non  disposés  en  lignes. 

Diam.  de  l'ensemble  =  40  à  12  mm.;  des  cellules=  4/6  mm. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 

Cette  espèce  a  la  plupart  des  caractères  de  la  Prob,  Buchi,  H.  ; 
il  n'y  a  pas  de  limbe  sur  le  bord  des  cellules,  qui  sont  en  outre 
plus  distinctes ,  régulièrement  alternes;  la  disposition  un  peu 
différente  de  l'ensemble  est  une  autre  cause  d'éloignement. 

ECHINOBRISSUS  GOLDFUSSI,  Dev. 

Ph.  (Chailles).  —  Mailley,  Rosey.  —  r. 

COLLYRITES  ACUTA.  Des. 

Dysaster,  Des.  — Dys,  ovalis  (pars),  Cott.,  Yon.  —  Colly- 
rites,  Des.,  Syn.  Ech, 

S.-oxf.  —  Orain,  Sacquenay.  —  ce. 

Cette  espèce  n'est  peut-être ,  comme  le  pense  M.  Colteàu , 
qu'une  variété  plus  petite  et  plus  rétrécie  du  C.  bicordata,  mais 
comme  ces  caractères  sont  constants,  il  y  a,  je  crois,  lieu  de  la 
séparer;  elle  est  même  assez  allongée  pour  être  rapprochée  du 
C.  faba,  Des.  Ce  n'est  donc  pas  ici  exactement  le  C.  acuta  de 
la  Monographie  des  Dysaster;  elle  est  plus  étroite,  et  sans 
l'association  faite  par  M.  Desor  du  Dy.  ovalis  de  l'Yonne,  je 
l'aurais  de  préférence  rapportée  au  C.  faba  qui  en  est  proba- 
blement un  jeune  ou  une  autre  variété  de  plus  petite  taille. 

COLLYRITES  BICORDATA,  Des. 

Spatangites,  Leske.  —  Dys,  propinquus,  ovalis,  Ag.,  Des., 
Cott. 
Deux  variétés. 

Var.  inflata,  Des.  Ph.  moy.  et  sup.  —  Pierrecourl,  Gy.  —  ac. 
Grande  espèce  renflée,  tronquée  dans  la  région  anale. 


—    382    — 

Cctto  forme  ici  n'est  jamais  complètement  siliceuse,  quoique 
le  lest  soit  le  plus  souvent  chargé  do  silice. 

Quelques  exemplaires  paraissent  même  identiques  au  Coll. 
ovalis,  Cott.,  Yon.y  pi.  9,  lig.  12,  que  M.  Desor  donne  comme 
synonymes  des  Coll.  bicordata  et  acuta,  et  qui  pourrait  aussi 
être  une  espèce  distincte. 

\ ar.  puMnata.  —  Ph.  (Chailles).  —  Calmoutier,  Chariez, 
Rosey,  Mailley.  —  c. 

Moins  élevée  et  plus  circulaire  que  la  précédente,  Tambulacre 
impair,  p'us  profond,  surtout  le  dessous  ;  la  bouche  enfoncée,  et 
le  renflement  des  interambulacrcs  donne  à  la  face  inférieure  un 
aspect  pulviné. 

Cette  variété  se  trouve  plus  haut  que  la  précédente;  elle  est 
aussi  très  abondante  dans  le  Doubs. 

DYSASTER  GRANULOSUS,  Ag. 
Ph.  moy.  —  Pierrecourt.  —  r. 

PYGASTKR  UMBRELLA,  Ag. 
Ph.  (Chailles).  —  Nouvelle.  —  rr. 

HOLECTYPUS  DEPRESSUS,  Des. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ce. 

PSEUDODIADEMA  INiEQUALE,  Des. 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Ici  cette  espèce  n'est  pas  toutefois  aussi  renflée  que  semble- 
raient le  faire  croire  les  descriptions  de  Agassiz  et  Desor;  elle 
est  nettement  pentagonale. 

ACROSOLENIA  GIROUXI.  Et. 
Petite  espèce,  très  déprimée,  circulaire;  interambulacres 
larges,  portant  deux  séries  de  sept  tubercules,  assez  grands, 
pas  beaucoup  plus  forts  sur  la  périphérie;  cercle  scrobiculaire 
un  peu  elliptique,  non  enfoncé,  entouré  de  granulations  fortes, 
ainsi  que  celles  qui  garnissent  les  intervalles,  serrées,  quoique 
peu  abondantes  et  disposées  sans  ordre.  Ambulacres  étroits, 
deux  fois  moins  larges  que  les  autres  aires,  droits,  un  peu  sail- 
lants, ornés  de  deux  séries  de  onze  semi-tubercules,  beaucoup 
plus  petits  que  les  tubercules,  bien  distincts  à  la  bouche, 
puis  faibles  et  atténués  vers  le  .sommet  oii  ils  se  distinguent  par 


—    333    — 
des  granules  disposés  comme  ceux  des  aires  (vineipales.  Pores 
par  séries  simples;  péristome  grand,  décagd&al;  appareil apicial 
bien  développé,  ses  parties  inconnues. 

Diam.  =  42  mm.  ;  ép.  =  5  mm. ;  =  diam.  de  la  boadie  et 
de  Tapex  =  4  1/2  mm. 

M.  oxf.  —  Champlitte.  —  rr. 

L'appareil  apicial  inconnu  laisse  quelque  doute  sur  la  râleur 
générique  de  cette  espèce,  qui  n*a  été  placée  là  quB  pour  son 
faciès  et  la  taille  de  cet  appareil. 

RABDOCIDâRIS  COPEOIDES,  Des. 
Spéc*  :  Des.,  Syn.,  pi.  9,  fig.  3-7. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percej.  —  ce. 

RABDOCIDàRIS  REXCS,  Ag. 

Cid.  spathula  (pars),  Ag. 

S-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  c. 

Très  probablement  cette  espèce  est  la  même  que  la  prée»- 
dente. 

CIDâRIS  FLORIGEHXA,  Ph. 

Celte  espèce  est  connue  par  un  débris  de  radioles  probable^ 
ment  remanié;  cependant  sa  valeur  et  sa  prorenanee  ne  sont 
pas  sujettes  au  doute. 

M.  Cotteau  l'indique  aussi  au  même  niveau  dans  IToooe. 

CIDARIS  ELEGAXS,  Xô. 

PboL  à  ChaiDes.  —  GrandveOe.  —  rr. 

CIDARIS  SL'iELEGAXS.  El. 

Tr^  pelite  espèce  ovale,  déprimée,  portant  sur  cfaaqve  aire 
ciiiq  L'ibercoi»  dont  les  premiers  sont  bibles  et  le  dernier 
atrophié;  eerde  scrobieolaire  peu  eofon^,  wMhetlomé ^mm 
seul  cercle  dp  granoles  nets  et  bien  marqua,  tandb  que  Umâ, 
Lï&tervalle  ea  eotîèreaMtil  fisse,  sans  que  f^pesdant  les  oerdn 
se  touciMst  Ambulfteres  étroit»,  iMAetaeiA  ondulés,  creusés 
en  krjr  nailiev  d'un  nUon. 

R%i>>>s  tr^  aUofijgés,  étroMs,  onéi  de  quinze  oo  seize  oMes 
âez.léf>i,  épiatuf^,  uu  p*^  oUuwrt,  eonûijûeijiçairt  tr**  j*ès  de 
la  t^  du  nàîok,  ia  ^AUfmi^  ^1  lanse  *t  f*él«id  fswqoe 
i>^V^'4  :«  r^eûe  de  ees  ^/ie:*;  U^tM  eourt;  «laaeau  éirwU 
a=-.>^  hULiitâA, 

U 


—    334    — 

Test  :  haut.  =  40  mm.;  diaQi.  =  20  mm. 

Radioles  :  long.  =  25  à  30  mm.;  diam.  =  4  à  1  il2mm. 

Phol.  à  Chailles.  —  Grandvelle.  —  rr. 

Nous  connaissons  cette  espèce  des  Marnes  à  fossiles  pyriteux, 
comme  aussi  du  Spongitien  ;  les  caractères  sont  donnas  pour  le 
test  d'après  un  beau  spécimen  venant  des  premières  ;  ceux  des 
radioles  sont  tirés  à  la  fois  des  échantillons  des  mêmes  Marnes 
et  des  Chailles  ;  c'est  un  radiole  que  nous  connaissons  de  ce 
dernier  niveau.  La  rencontre  de  ces  radioles  et  du  test  dans  les 
Marnes  nous  les  a  fait  associer. 

STELLASTER  ARARICUS,  Et. 

Très  petite  espèce,  pentagonale,  à  bras  courts,  Téchancrure 
des  intervalles  restant  à  environ  le  tiers  de  leur  longueur  totale  ; 
les  bras,  indépendamment  de  ces  intervalles,  sont  ovoïdaux, 
très  allongés,  la  partie  la  plus  large  très  rapprochée  de  la 
bouche.  Des  pièces  osseuses  seulement  à  la  bordure  des  inter- 
valles ,  elles  sont  au  nombre  de  douze  à  quinze ,  très  petites , 
surtout  les  dernières.  La  peau  est  lisse  ou  couverte  d'écaillés 
très  fines. 

Diam.  =  8  mm. 

Phol.  à  Chailles.  —  Ferrières-les-Scey.  —  rr. 

Celte  espèce  ne  nous  est  connue  que  par  la  partie  interne  de 
la  face  supérieure;  peut-être  que,  si  elle  avait  été  aperçue  plus 
tôt,  l'impression  de  la  face  inférieure  aurait  donné  des  carac- 
tères plus  complets  que  ceux  que  nous  lui  assignons  aujour- 
d'hui. Les  osselets  internes  robustes,  élevés,  au  nombre  de 
vingt,  décrivent  en  haut  un  ovoïde  très  allongé  et  régulier, 
dont  les  saillies  extérieures  ont  la  forme  de  tubercules  et  laissent 
entre  eux  un  canal  large  et  peu  profond;  une  grande  pièce 
carénée  les  terminait  vers  la  bouche.  La  peau  fortement  dépri- 
mée dans  les  intervalles,  se  terminait  au-dessus  des  ambulacfes 
en  toit  très  élevé.  Outre  ces  pièces,  il  y  avait  intérieurement  au- 
dessus  de  la  bouche  une  pièce  cyhndrique  qui  faisait  peut-être 
saillie  sur  la  peau,  ce  qu'il  n'est  pas  possible  de  juger  aujour- 
d'hui, et  qui  n'était  pas  soudée  aux  parties  voisines.  Peut-être 
aussi  l'unique  spécimen  que  nous  avons  rencontré  n'est-il  pas 
à  l'âge  adulte  de  l'espèce. 
Malgré  la  présence  de  cette  pièce  osseuse  intérieure  centrale, 


—    335    — 
dont  nous  n'avons  pas  pu  nous  rendre  un  autre  compte,  nous 
maintenons  cette  espèce  dans  le  genre  Stellaster, 

MILLERICRINUS  ARCHIACANUS,  d'Orb. 

Crin.,  p.  91,  pi.  16,  fîg.  16-18.  —  M,  Richardanus  (pars), 
ibid.,  pi.  11,  fig.  17-19.  —  Af.  rotiformis,  d'Orb.,  Prod,,  I, 
p.  346.  . 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ac. 

On  trouve  tous  les  passages  depuis  la  forme  indiqué  pi.  11, 
fig.  17-19,  jusqu'aux  articles  à  carène  médiane  très  développée 
et  tranchante;  aussi  doivent-ils  être  réunis.  Les  articulations 
alternes  n'existent  pas  toujours. 

MILLERICRINUS  ARMATUS,  Et. 

(Variétés  suivant  le  développement  des  carènes  et  des  ornements.) 

Tige  pentagonale  de  faible  taille ,  composée  d'articles  assez 
épais,  irrégulièrement,  quelquefois  alternativement  inégaux; 
ordinairement  trois  à  quatre  égaux  et  le  suivant  beaucoup  plus 
épais  et  plus  proéminent.  Sur  le  milieu  des  articles  une  forte 
carène,  ornée  en  outre  de  tubercules  dégénérant  en  longues 
pointes  vers  la  racine;  entre  la  carène  et  la  suture  d'autres 
tubercules  plus  petits,  irréguliers,  parfois  disposés  en  une  ou 
deux  lignes  contournées  très  courtes  Surface  articulaire  penta- 
gonale avec  une  étoile  à  cinq  rayons  qui  arrivent  jusqu'au 
pourtour;  les  sillons  d'engrenage  peu  nombreux,  simples,  par- 
lant obliquement  des  rayons  pour  arriver  perpendiculairement 
sur  les  côtés  (au  nombre  de  50).  Calice  inconnu. 

Long,  des  articles  =  2  à  3  mm.;  diam.  =  5  à  8  mm. 

S  -oxf.  —  Orain,  Percey.  —  c. 

Cette  espèce  qui  pourrait  être  confondue  avec  quelques  articles 
du  M,  Richardanus,  est  toujours  plus  petite,  les  tubercules 
sont  plus  gros  et  plus  rares,  et  en  outre  la  surface  d'articulation 
et  l'étoile  centrale  sont  toujours  parfaitement  pentagonales  et 
bien  marquées. 

MILLERICRINUS  ECHINATUS,  d'Orb. 
Encrinites,  Schl.  — Rhodocrinites,  Goldf.  — MilL  échina- 
tus,  aculeatus,  tuberoulosus,  horridus,  d'Orb. 
Spéc»  :  Goldf.  —  Petref,,  pi  60,  %.  7,  d,  e. 
S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 


—    336    — 

Los  quelques  débris  de  tiges  que  Ton  rencontre  à  Orain  ne 
paraissent  pas  pouvoir  être  actuellement  distingués  de  l'espèce 
de  rOxfordicn  supérieur. 

Phol.  (Chailles).  —  Gy,  Charcenne,  Virey.  —  c. 

MILLERICRINUS  GOUPILINUS.  dOrb. 

Crin,,  p.  83,  pi.  15,  spée'  fîg.  i2-U. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ce. 

A[)rès  avoir  donné  (Crinoides)  cette  espèce  comme  venant 
de  Porcey-le-Grand,  d'Orbigny  la  place  dans  le  Corallien.  J'a- 
jouterai aux  caractères  indiqués  que,  dans  le  jeune  âge,  les  lignes 
d'arliculation  sont  partagées  en  cinq  faisceaux,  et  qu'arrivant  à 
l'Age  adulte,  elles  sont  bifurquées  vers  le  bord.  D'autres  fois 
les  ornements  se  disposent  en  lignes  droites  dans  le  sens  de 
l'axo  de  la  tige  et  donnent  à  celle-ci  une  apparence  pentagonale. 

MILLERICRINUS  RICHARDANUS,  d'Orb. 

Crin,,  p.  85,  pi.  15,  fig.  22-25  (non  pi.  H,  fig.  17-19). 

S.-ox.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

Je  n'ai  pas  vu  de  cette  espèce  deux  tiges  complètement  iden- 
tiques; ce  nom  peut-être  réservé  aux  formies  voisines  du 
M.  goupilanus,  mais  dont  les  granulations  sont  disposées  en 
cercle*  et  dont  celle  du  milieu  s'élève  à  peine  en  une  carène. 
A  la  base,  il  n'y  a  plus  qu'une  seule  ligne  de  tubercules  qui 
s'allongent  presque  toujours  en  grandes  pointes.  Malgré  la 
présence  de  tubercules  à  la  base,  il  n'est  pas  probable  qu'il 
faillo,  avec  M.  Desor  (Crin.  Suiss.,  p.  11),  admettre  que  ce 
soient  là  les  tiges  des  MilL  echinatus  et  Milleri. 

MILLERICRINUS  VERTEBRALIS,  Et. 

Tige  ronde,  do  grande  taille,  composée  d'articles  très -épais, 
un  pou  creusés  sur  le  pourtour,  égaux  entre  eux,  couverts  de 
points  granuleux,  uniformes,  quoique  irrégulièrement  répandus, 
cessant  cependant  à  une  petite  distance  de  la  suture.  Surface 
articulaire  ornée  de  sillons  radiés,  partant  du  canal  et  dichotomes 
seulement  près  de  la  circonférence.  Calice  inconnu. 

Long,  des  articles  =  6  mm.;  diam.  =  11  mm* 

S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Aucun  des  Millericrimts  jurassiques  ne  présente  des  articles 
aussi  épais  avec  une  granulation  et  une  surface  creusée. 


—  337  — 

BALANOCRINUS  GRANULOSUS,  Et. 

?  Pentacrinus  cingulatissimus,  Quenst. 

Cette  espèce  n'est  peut-être  qu'une  variété  du  B.  pentagonalis  ; 
elle  est  toujours  plus  grande,  moins  pentagonale,  et  lés  articles 
portent  des  lignés  de  granulations  plus  ou  moins  fortes  et  nom- 
breuses, ordinairement  au  nombre  de  cinq  sur  chaque  face  en 
y  comprenant  celles  des  angles;  d'autres  fois  ils  deviennent 
plus  petits,  plus  nombreux  et  ont  une  tendance  à  se  disposer 
sur  deux  lignes. 

Diam.  des  tiges  =  5  mm.;  haut,  des  articles  =  2  mm.  ou 
un  pou  moins. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

Cette  même  espèce  ne  peut  être  confondue  avec  le  B.  subteres 
dont  les  dents  d'engrenage  des  rayons  sont  beaucoup  plus  fines. 

BALANOGRINUS  PENTAGONALIS,  Ag. 

Pentacrinus,  Goldf.,  d'Orb...  Spéc'  :  Goldf.,  Petref.,  pi.  53, 
fig.  2,  d,  e. 
S.-oxf.  —  Orain,  Percey,  —  ac. 
M.  oxf.  —  Gy,  Oiselay,  Chaniplitte.  —  ac. 
Ph.  sup.  et  Chailles.  —  Gy,  Calmoutier.  —  rr. 

STYLOHELIA  RADTATA,  Et,  ' 

Eunomia,  Br  ,  Leth.,  p.  105,  pi.  15,  fig.  23  (non  pi.  45', 
fig.  7;  non  Mich.).  —  Heliocœnia?  Et.,  Jura  GrayL,  18.  — 
Stylohelia  mamillata,  Fr.,  Introd,,  p.  180. 

Pholad.  à  Chailles.  —  Gy.  —  ce. 

TROCHOCYATHUS  DELEMONTIANUS,  Et. 

Turbinolia,  Th  ,  Gagn.,  p.  137,  pi.  2,  fig.  24.  —  Trocho- 
cyathus.  Et.,  m  Fr.,  Intr.,  p.  86.  —  Turbinolia  impressœ, 
Qu.,  DerJura,  p.  587,  pi.  73,  fig.  87-88.  --?Handb.,  p.  655, 
pi.  59,  fig.  16. 

Petite  espèce,  grêle,  allongée,  un  peu  coudée,  rarement  libre, 
fixée  ordinairement  par  un  épâtement  oblique,  plus  ou  moins 
étroit;  calice  peu  profond,  circulaire;  cloisons  peu  inégales, 
étroites,  marquées  latéralement  de  rares  et  forts  granules  sur- 
tout vers  la  columelle,  mais  ne  se  soudant  pas  aux  granules 
Opposés;  3  1/2  cycles.  Columelle  développée,  formée  par  des 
tigelles  assez  minces  et  anastomosées  avec  leurs  voisines.  Dos 


—    338    — 
palis  très  étroits,  soudés  à  la  cloison  dans  presque  toute  la 
hauteur  de  céllo-ci  ;  muraille  non  observée. 
Diam.  =  3  à  4  mm.;  haut.  =  3  mm.,  et  rar^^S  à  6  mm. 
Marnes  à  fossiles  pyriteux.  —  Champlitte.  —  r. 
Cette  espèce  n'est  connue  que. par  des  moules,  mais  parfaite- 
ment conservés;  Tabsence  de  maraille  observée  laisse  donc  le 
genre  douteux. 

RÀBDOPHYLLTA  CERVINA,  Et,,  Leifc.,  pi.  54,  fîg.  1. 
Phol.  sup.  —  Gy.  —  r. 

THAMNASTRBÀ  BAYARDI.  Et. 

Espèce  mince,  aplatie,  circulaire,  fixée  par  un  étroit  et  court 
pédoncule,  à  muraille  couverte  d*une  forte  épithèque  ;  surface 
supérieure  subplane,  ou  faiblement  convexe  au  centre;  calices 
peu  profonds,  comme  concentriques  autour  d'un  central  pas 
plus  grand  que  les  autres;  cloisons  profondément  dentées, 
minces,  plus  renflées  vers  les  granulations,  rayonnantes,  mais 
avec  une  disposition  qui  remporte  parfois  et  qui  tend  à  les  diri- 
ger toutes  suivant  des  rayons  du  polypier  commun  ;  trois  cycles . 
quelquefois  incomplets.  Columelle  peu  développée,  tubercu- 
leuse. 

Diam.  du  polypier  =  80  mm.;  ép.  =  15  mm.;  diam.  des 
calices  =  5  mm. 

Fer  s.-oxf.  —  Orain.  —  rr. 

Nous  connaissons  cette  espèce  très  bien  conservée  du  môme 
niveau  du  Haut-Jura  (M.  Bayard). 

THAMNASTREA  CONCÏNNA ,  E.  H. 

Ph.  à  Chailles.  —  Grandvelle,  Fretigney.  —  rr. 

MICROPHYLLÏA  DISJUNCTA,  Et. 

Très  grande  espèce,  à  surface  également  convexe,  mais  à 
bords  très  irréguliers,  les  colonies  se  superposant  irrégulière- 
ment. Séries  assez  courtes,  plutôt  droites  que  fortement  con- 
tournées, profondes,  à  centres  calicinaux  bien  distincts  et  por- 
tant encore  une  large  fossette;  les  murailles  carénées,  à  sommet 
irroguliers,  quelquefois  comme  tuberculeux;  sur  les  bords  des 
colonies  reproduclion  très  rapide  et  parfois  séparation  des  sé- 
ries, les  intervalles  irréguliers  couverts  de  côtes  dentées  comme 
les  cloisons  ;  quatre  cycles  complets. 


—    339    — 

Diam.  du  polypier  =  haut.  =  300  mm.  ;  diam.  des  calices 
=  6  mm.;  des  séries  =  5  mm. 
Phol.  à  Chailles.  —  Grandvelle.  —  rr. 

HAGUENOWIA  OXFORDIENSIS,  Et. 

Ph.  moy.  —  Gy.  —  r. 

Forme  très  voisine  de  YHag,  Kellomensis ,  mais  plus  allon- 
gée, pas  plus  large,  moins  profonde  ;  ouverture  supérieure  plus 
grande. 

HAGUENOWIA  KELLOVIANA,  Et. 

Animal  inconnu;  petites  cavités  bursiformes,  ovoïdes,  obli- 
ques, creusées  à  la-surface  des  Bélemnites  et  même  des  Serpules, 
présentant  au  dehors  une  ouverture  elliptique,  allongée,  assez 
grande  relativement. 

Profond.  =  ^  à  1  1/4  mm.;  diam.  =  4  à  2  sur  3/4  mm.; 
diam.  de  l'ouvert.  =  3/4  sur  1/5  mm. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  c. 

TALPINA  CAPILLARIS,  Et. 

Très  petite  espèce  formée  de  canaux  filiformes,  très  fins, 
disposés  en  un  petit  nombre  de  rameaux  courbés,  se  recouvrant 
rarement,  à  bifurcations  distantes  sous  des  angles  presque 
droits  ;  d'une  bifurcation  à  l'autre,  un  petit  nombre  de  canaux 
latéraux,  plus  ou  moins  courts;  pas  de  pores  visibles  du  moins 
sur  les  canaux  extrêmes,  le  centre  se  trouvant  toujours  encroûté; 
distance  à  la  surface  excessivement  mince. 

S.-oxf.  —  Orain,  Percey.  —  ar. 

Diam.  de  la  colonie  ==  7  à  10  mm.;  diam.  des  canaux 
=  1/80  à  1/100  mm. 

Celte  espèce,  qui  habite  les  Bélemnites,  ne  peut  être  examinée 
que  lorsque  le  test  de  celles-ci  est  intact. 

TALPINA  RETICULATA,  Et. 

Colonie  illimitée,  quelques  coquilles  étant  entièrement  per- 
forées, en  canaux  épais,  cylindriques,  se  bifurquant  régulière- 
ment à  des  distances  de  2  à  3  mm.  sous  des  angles  de  60  à  80**, 
f)araissant  presque  toujours  ouverts  au  confluent  des  canaux, 
passant  les  uns  au-dessous  des  autres  et  formant  un  réseau  à 
mailles  irrégulières  quelquefois  très  serrées. 

Diam.  des  canaux  =1/10  mm. 


-     340    — 

S.-oxf.  —  Orain.  —  ar.  —  Sur  VOstrea  archetypa  et  les 
Bélemnites. 

D^jà  M.  Quenstedt  a  signalé  la  T.  eduliformis  (Der  Jura, 
p.  431,  pi.  59,  fig.  6) ,  qui  paraît  plus  simple  de  bifurcation  et 
dont  la  grandeur  des  canaux  n*ost  pas  connue. 

DENDRINA  LTCnENOIDEA,  Et. 
Petite  espèce,  en  buisson  très  rameux,  envoyant  des  branches 
de  tous  les  côtés  et  à  des  distances  très  courtes  ;  canaux  rugueux 
intérieurement  et  séparés  par  des  intervalles  faibles  sous  une 
mince  pellicule  de  la  surface;   canaux  réunis  en  une  petite 
cavité  sphérique  du  diamètre  de  4/10  mm.  qui  communique  au 
dehors;  pas  de  pores  ou  d'ouvertures  visibles  sur  le  reste. 
Diam.  de  la  colonie  =  1/2  mm.;  diam.  des  canaux  =  4/400  m. 
S.-oxf.  —  Orain.  —  r. 

Cette  espèce  ne  peut  s'observer  que  sur  les  Bélemnites  à  test 
parfaitement  conservé. 

JUNCUS?  THURMANNI,  Et. 
Petite  espèce,  droite,  trigone,  à  faces  un  peu  convexes  et  à 
angles  faiblement  arrondis;  tissu  spongieux  assez  serré,  percé 
longitudinalement  de  douze  à  quinze  grands  canaux  cylindriques 
presque  contigus;  le  reste  du  tissu  formé  de  lames  parallèles 
distantes  sur  les  faces  internes  de  1/10  de  mm.  et  «découpées 
par  des  planchers  horizontaux  éloignés  les  uns  des  autres  d'une 
quantité  variable,  1/2  à  1  mm. 
Long....?  —  Diam.  =  1  1/2  mm. 
Phol.  à  Chailles.  —  Grandvelle.  —  rr. 
Cette  plante  devait  être  très  fragile  ;  nous  ne  l'avons  ren- 
contrée que  dans  une  seule  Chaille  en  débris  assez  nombreux 
et  longs  seulement  de  quelques  millimètres;  sa  structure  in- 
terne, que  nous  voulons  seule  rappeler  ici ,  est  celles  des  Jon- 
cées  dans  lesquelles  nous  la  laissons  malgré  sa  forme  trigone. 

CORAIililEHr. 

GLYPHEA  PERRONI.  Et.,  Crust.jttr.,  p.  28,  pi.  1,  fig.  6. 
Zoanth.  —  Neuvelle.  —  rr. 

ORHOMALUS  CORALLINUS ,  Et.,  Criisf.  jwr.,  p.  15,  pi.  5.  fig.  8-9. 
Zoanth.  —  Neuvelle.  —  rr. 


—     341     — 

ORHOMALUS  PIDANCETI.  Et. 
Die.  —  Thouley.  —  rr. 

SERPULA  ALLIGATA ,  Et.,  Leih,  brunt ,  pi.  60,  fig.  24, 
Zoanth.  —  Ovanches.  —  ar. 
Dicér.  —  Theuley,  Mouille.  —  ac. 

SERPULA  CORALLINA,  Et.,  Mon.  Cor.,  p.  12. 
Glypt.  —  Champlitte,  Chassigay.  —  ar. 

SERPULA  GORDIALIS,  Schl. 
Glypt.  —  Champlille,  Chassigny,  Grandecourt.  —  c. 

SERPULA  INTRIGATA,  Et. 

Espèce  filiforme ,  lisse,  très  longue,  ondulée,  contournée» 
nombreux  individus  associés,  se  recouvrant  les  uns  les  au  1res 
en  une  couche  souvent  de  10  mm.  d'épaisseur. 

Glypt.  —  Marnay.  —  c. 

Cette  espèce,  qui  ressemble  à  la  S.  flaccida,  est  plus  con- 
tournée et  ne  dépasse  pas  le  diamètre  de  1  1/2  mm.,  tandis  que 
dans  cette  dernière  espèce  et  la  S.  subflaccida,  il  atteint  3  mm. 

SERPULA  LIMATA,  Mu. 
Ordinairement  usée,  mais  faeile  à  reconnaître  par  son  port. 

Glypt  —  Chssigny.  —  c. 

SERPULA  PUSTULIFORMIS .  Et. 

Petite  espèce  enroulée,  subtrigonc,  un  peu  carénée,  ayec  de 
faibles  canaux  accompagnant  la  carène  et  déterminant  deux 
crêtes  latérales  obtuses,  à  peine  Sensibles.  La  spire  assez  mal 
formée,  creusée  en  entonnoir  en  haut,  le  centre  non  rempli ;'  le 
dernier  tour  en  partie  relevé;  deux  à  trois  tours;  stries  d'ac- 
croissement sans  autres  ornements;  enroulement  indifférent, 
ayant  lieu  le  plus  souvent  de  gauche  à  droite. 

Diam.  =  1  mm.;  de  la  spire  =  6  à  7  mm. 

Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  c. 

Celle  espèce  se  place  à  des  distances  de  10  à  20  mm.  et  do- 
termine  des  espèces  de  pustules  qui  recouvrent  toute  la  surface 
inférieure  du  polypier;  comme  elle  avait  toute  liberté  pour 
s'étendre,  un  des  caractères  distinctifs  se  remarque  dans  le  non 
remplissage  de  la  partie  interne. 


—    342    — 

SERPULÀ  LAGBRATÀ,  Pb.  Et.,  Uik.  bnmi.,  pi.  60,  fig.  18. 
Glypt.  —  Champlille.  —  r. 

SERPULA  RUNCINATÀ,  Sow. 
Glypt.  —  Chassigny.  —  r. 

SERPULA  STRANGULATA.  Et*..  Afon.Cor.,p.  10. 
Die.  —  Raucourt.  —  rr. 

SERPULA  SPIRALIS,  Mû. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  ac. 

SERPULA  HELICIFORMIS,  Goldf. 
Glypt.  —  Champlitte,  Charcenne.  —  ac. 

SERPULA  SUBFLAGGIDA,  Et..  Mon.  Cor.,  p.  11. 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  ac. 

SERPULA  SUBSERPENTINA,  Et. 
Petite  espèce  adhérente,  arrondie,  ondulée,  à  peine  contour- 
née, lisse,  marquée  ça  et  là  de  bourrelets  d'accroissement  pro- 
venant de  bouches  successives,  inclinées  d'avant  en  arrière, 
planes  ou  un  peu  creusées  en  haut. 
Long.  =  15  mm.;  diam.  =  1  mm. 
Glypt.  —  Chassigny,  Piepape.  —  ac. 

La  S.  serpeftitina,  Rœm.,  a  été  dessinée  incomplètement;  les 
individus  du  Haut-Jura  n*ont  pas  la  bouche  de  celle-ci. 

SERPULA  DESHAYESi .  Goldf.  (S.  snlcala,  Sow..  non  Lk.) 
Glypt.  —  Champlitte,  Grandecourt.  —  r. 

SERPULA  TRIGARINATA.  Sow.  (non  M,  C,  p.  634,  pi.  608, 
fig.  4  (spécO,  (non  Goldf.). 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

Diffère  de  la  S.  corallina  par  sa  forme  plus  courte,  plus 
épaisse  et  ses  carènes  latérales  assez  bien  marquées. 

SPIRORBIS  GLATHRATUS.  Et..  Afon/Cor.,  p.  15. 
Dicér.  —  Mouille,  Theuley.  —  ac. 

BELEMNITES  ROYERIANUS,  d'Orb. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  rr. 

AMMONITES  ACHILLES,  d'Orb. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 
Zoanth.  —  Nouvelle.  —  r. 


—    343 

Tours  subcarrés;  les  plis  du  dos  commonçant  presque  au 
fond  du  siphon. 

AMMONITES  SUBREFRAGTUS»  Et. 

Petite  espèce  très  ventrue,  ronde  dans  le  jeun^  âge,  sans 
canal  sur  le  dos;  le  dernier  tour  comprimé  de  dehors  en  dedans 
et  réfléchi  à  Tâge  adulte  suivant  une  carène  obtuse  (très  faible- 
ment ombiliquée).  Des  côtes  continues,  fortes,  sortant  deTom- 
bilic,  simples  le  plus  souvent,  quelques-unes  bifurquées  au 
huitième  de  la  longueur  totale  de  la  côte  ;  d*autres  naissant  sans 
bifurcation  au  môme  point.  Loges  et  selles  compliquées. 

Diam.  =  13  mm.;  ép.  =  9  à  10  mm. 

Glypt.  —  Grandcourt.  —  rr.      * 

Celte  espèce  est  intermédiaire  entre  les  ^4.  refractus,  Haan, 
et  A.  Christoli,  Baud.;  elle  est  plus  épaisse  que  la  première, 
n'a  pas  de  sillon  extrême,  et  sa  carène  est  moins  tranchante; 
elle  ne  paraît  pas  avoir  les  deux  carènes  de  la  seconde  et  ses 
côtes  sont  beaucoup  plus  distinctes. 

CHEMNITZU  ATHLETA,  d'Orb.,  Pal,  fr„  p.  59,  pi.  245,  fig.  1. 

Glypt  —  Champlitte.  —  r. 

Zoanth.  —  Neuvelle.  —  r. 

CHEMNITZIA  CASTOR,  Et. 

Grande  espèce  à  spire  régulière,  à  tours  élevés  (rapport  de  la 
haut,  à  la  larg.  =  2/3),  un  peu  renflés  en  haut;  suture  bien 
marquée  et  profonde,  la  barre  de  chaque  tour  formant  un 
bourrelet  assez  proéminent;  dernier  tour  peu  allongé  (5/42  de 
la  long,  totale);  bouche  portant  en  haut  un  léger  méplat  môme 
avec  dépression  canaliculaire  ;  pas  d'encroûtement  sur  le  reste. 
Stries  d'accroissement  assez  marquées,  peu  obHques  de  gauche 
à  droite. 

Long.  =  120  mm.;  diam.  super.  =  34  mm.;  angle  spiral 
=  19«. 

Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

Cette  espèce  a  les  tours  moins  convexes  que  la  Ch,  Clytia; 
I(  s  stries  d'accroissement  sont  moins  marquées  et  moins  obli- 
(jucs;  l'angle  spiral  est  un  peu  plus  fort;  elle  a  les  tours,  la 
suture,  les  stries  beaucoup  plus  accentuées  que  la  Ch,  Charcen\ 
nensis  dont  l'ensemble  est  à  peu  près  le  même.  En  tout ,  elle  ne 
peut  se  confondre  avec  la  Ch,  RupelUnsis,  qui  vit  avec  elle  et 


—    3U    — 
dont  ]es  tours  sont  beaucoup  plus  courts.  La  Ch.  Pollux  a  ses 
tours  moins  hauts. 

CHEMNÏTZIA  CHARCENNENSIS,  Et. 

Très  grande  espèce  conique,  régulière  ;  spire  formée  de  neuf 
à  dix  tours  allongés,  coniques,  à  peine  excavés  au  tiers  infé- 
rieur, saillants  cependant  sur  le  tour  précédent;  rapport  do  la 
hauteur  à  la  largeur  moyenne  =  4/7.  Test  très  épais,  lisse,  les 
stries  d'accroissement  très  peu  marquées  et  peu  obliques;  der- 
nier tour  assez  grand  ;  la  bouche  ovale  acuminée  en  bas. 

Long.  =  46  à  17  mm  ;  diam.  sup.  =  43  mm.;  angle  spiral 
=  20». 

Zoanth.  —  Charcenne.  —  ar. 

A  une  forme  qui  la  rapproche  de  la  Ch,  Pollux,  cette  espèce 
joint  des  tours  moins  nombreux,  beaucoup  plus  allongés,  un 
test  presque  lisse. 

CHEMNÏTZIA  CLIO,  d'Orb. 

Die.  —  Mouille.  —  ar. 

Cette  espèce  appartient  à  la  section  des  Chemnitzies  à  canal. 

CHEMNÏTZIA  CORALLINA,  d'Orb. 

Zoanth.  —  Charcenne.  —  ac. 
CHEMNÏTZIA  HEDDINGTONENSIS,  d'Orb.  (Afciwnia, Sow.) 

Deux  variétés ,  suivant  que  les  tours  sont  plus  ou  moins 
excavés  : 

Var.  a.  Glypt.  —  Chassigny.  —  ac.  (Rœm  ,  Ool,  pi.  10, 
fîg.  3). 

Var.  6.  Glypt.  —  Neuvelle.  —  (D'Orb.,  Pal.  fr.,  pi.  244, 
fîg.  3.  —  Desl.,  Soc,  Norm.,  p.  225,  pi.  12,  fîg.  9). 
CHEMNÏTZIA  RUPELLENSIS,  d'Orb. 

Die.  —  Theuley,  Mouille,  Ovanches,  Raucourt.  —  ac. 

Ne  faudrait-il  pas  réunir  à  cette  espèce  les  Ch.  Cœcilia  et 
Co^Mwna  ?  elles  ne  paraissent  en  différer  que  comme  simples 
variétés  Dans  la  Haute-Saône,  on  ne  rencontre  jamais  un 
allongement  aussi  grand  du  tour;  néanmoins  Tensemble  des 
caractères  est  tel  qu'il  n'est  pas  probable  qu'il  faille  ériger  en 
espèces  les  individus  de  celte  région. 

NERINEA  ARARICA.  Et.,  Lelh.  brmt.,  p.  108,  pi.  9,  fig.59. 
Die.  —  Mouille.  —  ce. 


—    345    — 

NERINEA  CiECILlÂ,  d'Orb. 
Die.  —  Mouille.  —  ac. 

L'espèce  de  la  Haute-Saône  est  une  variété  dont  les  côtes 
intermédiaires  sont  subtuberculeuses  au  lieu  d'être  lisses. 
NKRINEA  CÂNALICULATA .  d'Orb. 
Die.  —  Mouille.  —  rr. 

KERINËA  CASTOR,  d'Orb. 
Zoanth.  —  Ovanche.  —  rr. 
Dicér.  —  Mouille.  —  ac. 

NERINEA  CLIOIDES,  El.,  Mon,  Cor,,  p.  41. 
Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

NERINEA  DANUSENSIS,  d'Orb. 
Dicér.  —  Mouille.  —  rr. 

NERINEA  DEFRANCEI,  Desh. 
N.  tn/rrita,  Voltz.,  N,  nodulosa,  Desl.  (non  Desh.). 
Dicér.  —  Mouille.  —  ar. 

NERINEA  DESVOIDYI,  d'Orb. 
Die.  —  Mouille.  —  ac. 

Thurmann  (Lettre  X,  Mitth,  Bern,,  p.  279),  et  après  lui 
M.  Contojean  (Kimm.,  p.  240),  donne  cette  espèce  comme 
synonyme  de  la  N.  Gosœ,  Rcem.;  les  jeunes  des  deux  espèces 
sont  effectivement  faciles  à  confondre,  mais  on  n'associera 
jamais  les  adultes,  le  diamètre  de  la  première  étant  constam- 
ment le  double  de  la  seconde;  à  la  Mouille,  1$  première  atteint 
400  mm.  et  un  diamètre  de  60  mm.  ;  la  seconde,  à  Chargey,  a 
350  mm.  et  son  diamètre  ne  dépasse  pas  45  mm. 
NERINEA  ELEGANS.  Th 
Die.  sup.  —  Theuley.  —  c. 

Quelques  particularités  sont  à  noter  pour  les  individus  de 
Theuley;  la  forme  est  moins  pupoïde;  la  côte  de  la  partie 
inférieure  des  tours  n'a  pas  de  tubercules  et  recouvre  en  partie 
la  côte  supérieure  du  tour  précédent. 

NERINEA  FUSIFORMIS,  d'Orb. 
Die.  —  Mouille,  Theuley.  —  ar. 

NERINEA  LAUFONENSIS,  Th.,  Leih.  brun*.,  p.  102.  pi. 8,  fig. 49. 
Die.  —  Mouille,  Ovanches.  —  ac. 


—    346     - 
NERTNEl  MOREÀUANA,  d'Orb. 

Zoanth.  —  Ovanches.  —  rr. 

Dicér.  —  Raucourt.  —  ac. 

NERINEA  NODOSA.  Voltz. 

JahTb.  4836,  p.  542;  Br.,  ibid.,  p.  561,  pi.  6,  fîg.  9,  a,  b 
(non  d'Orb.).  —  Th.,  Leih,  bruni.,  p.  106,  pi.  8,  fîg.  63.  — 
.V.  tuberculosa,  Defr.,  Dict ,  pi.  34,  fîg.  3  a.  —  N.  Calypso, 
d'Orb.,  Pal.  fr.,  pi.  274,  fig.  4-6. 

Die.  —  Francourt.  —  ce. 

L'espèce  type  est  bien  celle  du  Corallien  ot  non  celle  da 
rOxfordien,  comme  Ta  fait  d'Orbigny. 

NERINEA  RŒMERI,  Philli. 

fPars)  Goldf.,  Th.  (non  d'Orb.,  Qu.). 

Die.  —  Mouille  (ac).  —  Theuley  (c).  —  Francourt. 

Cette  espèce  est  loin  d'être  certaine;  Phîllipi,  Goldfuss,  en 
créant  cette  espèce,  y  ont  peut-être  réuni  des  espèces  différentes. 
D'Orbigny,  après  l'avoir  adoptée  sans  les  synonymes  de  Gqldf., 
Ta  regardée  plus  tard  comme  identique  à  la  N.  fasdata,  Rœm. 
(non  Voltz,  non  Qu.).  M.  Quenstedt,  à  son  tour,  y  adjoint  une 
espèce  différente  qui  a  du  rapport,  il  est  vrai,  à  la  seconde  forme 
donnée  par  Goldfuss.  Thurmann,  qui  a  eu  un  grand  nombre 
d'individus  à  sa  disposition,  prend  pour  type  une  espèce  voisine 
de  la  N.  xlavus,  d'Orb.,  mais  à  angle  spiral  plus  grand  (44*)  et 
avec  quelques  côtes  longitudinales,  subtuberculeuscs,  rudimen- 
taires,  le  plus  souvent  inobservables.  J'adopte  ici  l'opinion  de 
Thurmann  et  j'y  ajoute,  pour  les  individus  de  la  Haute-Saône, 
une  particularité  dans  la  présence  <l'un  troisième  pli  columel- 
laire  entre  les  deux  premiers  et  très  peu  marqué,  et  dans  une 
disposition  des  tours  en  gradins  vers  la  partie  postérieure,  ce 
qui  la  rapproche  alors  de  la  N,  scalata,  Voltz. 

NERINEA  RUPELLENSIS,  d'Orb. 
Zoanth.  —  Charcenne.  —  ac. 

NERINEA  SUBELEGANS,  Et.,  Cor.  l/.-/urfl,  p.  35. 
Dicér.  —  Charcenne.  —  ce. 

NERINEA  SCALATA ,  Voltz. 
Spée*  :  d'Orb.,  Pal.  fr.,  p.  445,  pi.  277,  fîg.  6. 
Petite  espèce  très  régulière,  à  tours  subplans,  un  peu  en 


—  347  — 
gradins  en  arrière,  couverts  de  côtes  longitudinales  très  fines, 
lisses,  variant  de  huit  à  douze  par  tour;  le  bord  du  dernier 
coupé  carrément;  en  haut  columelle  peu  allongée,  la  partie 
déclive  du  tour  un  peu  convexe  et  couverte  de  quatre  côtes 
assez  fortes  et  serrées  ;  celles  qui  remontent  sur  la  columelle 
plus  fines  et  plus  nombreuses. 

La  bouche  n'est  pas  aussi  triangulaire  que  l'indique  d'Or- 
bigny,  qui  n'a  eu  à  sa  disposition  que  des  moules.  Les  deux  ^ 
plis  columellaires  sont  faibles ,  le  labral  au  contraire  est  épais. 

Long.  =  75  à  80  mm.;  diam.  =  27  mm.;  angle  spiral  =  i^'^ 
(par  conséquent  un  peu  plus  fort  que  celui  qui  est  indiqué  dans 
la  Paléontologie  française). 

Die.  —  Mouille,  Franois.  —  r. 

NERINEA  SCULPTA,  Et. 

Die.  — -^Mouille.  —  ar. 

NERINEA  SEMITURRITELLA.  Et. 

Petite  espèce,  à  angle  spiral  régulier,  assez  ouvert,  non 
ombiliqué;  tours  assez  excavés,  le  haut  et  le  bas  assez  saillants, 
le  haut  surtout;  dans  l'intervalle  trois. rangées  de  tubercules 
occupant  presque  tout  l'espace;  entre  elles  une  scfule  petite  côte 
simple;  quelquefois  en  haut  une  côte  simple  sur  la  carène 
supérieure.  Bouche  inconnue. 

Die.  —  Theuley.  —  rr. 

Angle  spiral  =  19  à  20<>. 

Sans  l'angle  spiral  aussi  grand ,  cette  espèce  aurait  pu  être 
rapportée  à  la  N,  Cœcilia,  d'Orb.,  en  la  regardant  comme  une 
variété  dont  la  région  inférieure  des  tubercules  aurait  disparu, 
ou  aurait  été  remplacée  par  un  bourrelet  proéminent. 

NERINEA  SUBSPECIOSA,  Et. 
Cette  espèce  n'est  probablement  qu'une  variété  locale  de  la 
N,  speciosa,  Voltz  (î  d'Orb.)  ;  cependant  la  constance  des  carac- 
tères est  telle  qu'elle  doit  être  prise  en  considération  ;  outre  la 
couronne  de  gros  tubercules  qui  terminent  le  tour,  il  y  a  tou- 
jo\irs  quatre  côtes  intermédiaires;  les  deux  premières  faibles, 
l'inférieure  un  peu  tuberculeuse  et  la  troisième  visiblement  for- 
mée de  tubercules  assez  bien  développés  et  situés  vers  le  milieu 
du  tour,  la  quatrième  faible  et  lisse.  L'angle  spiral  est  de  25^^; 


—    348    — 

des  eûtes  sur  la  partie  antérieure  du  dernier  tour;  environ  vingt 
tubercules  par  tour;  trois  plis  tous  obtus. 

La  comparaison  ici  est  établie  avec  Tespèce  type  de  Yoltz, 
qui  n'est  pas  celle  de  d'Orbigny;  celle-ci  est  plus  allongée 
et  a  SOS  tours  plus  eicavés. 

Die.  —  Raucourt.  —  ac. 

NKRINEA  SUPRAJURENSIS.  VolU.  Th..  Utk.  hnini..  p.  101. 

pi.  8,  fig.  47. 

Die.  —  Mouille,  Franois.  —  ac. 

Thurmann,  dans  la  description  de  cette  espèce,  prétend 
qu'elle  a  été  indiquée  par  erreur  dans  le  Kimméridien  ;  l'espèce 
la  plus  voisine  de  cet  étage  a  été  décrite  par  lui  sous  le  nom  de 
iV.  Elsgaudlœ,  pour  laquelle  il  indique  quelques  côtes  le  plus 
souvent  inobservables  qui  la  rapprochent  alors  do  la  iV.  visurgis, 
NERINEA  THURMANNI,  Et.,  Mon.  Cor.,  p.  34. 

Die.  —  Mouille.  —  r. 

NERLNEA  TURRITELLA.  Voltz. 

Jahrb.  4836,  p.  347  (non  Goldf.,  pi.  476,  fig.  5).  —  i^.  mb- 
turritella,  d'Orb.,  Prod.  —  N.  Rœmeri,  Qu.  (non  Goldf.).  — 
N.  tutritella,  d'Orb.,  Pal.  fr.;  Et.,  leth.  hrunt* 

Il  y  a  pourtant  ici  quelques  différences  avec  l'individu  dessiné 
dans  la  Paléontologie  française,  ou  bien  d'Orbigny  n'a  pu 
examiner  les  détails  des  ornements  pris  sur  un  jeune  oii  la 
disposition  est  à  peu  près  celle  qui  a  été  indiquée.  La  tendance 
des  tours  à  être  saillants  en  avant  n'existe  pas  dans  tous  les 
individus,  elle  est  mômeraro  relativement;  les  côtes  arrivent  à 
dix  depuis  sept,  cinq  et  même  trois,  à  l'âge  adulte,  par  le 
dédoublement  de  quelques  intermédiaires  ou  non  visibles  d'a- 
bord ;  toutes  sont  très  faibles ,  môme  les  tuberculeuses. vVoici 
l'ordre  de  haut  en  bas  :  côte  hsse,  faible;  côte  assez  faible, 
tuberculeuse  ;  côte  très  faible,  lisse;  côte  assez  grosse,  tubercu- 
leuse, dédoublée,  sans  qu'il  y  ait  deux  côtes  bien  distinctes, 
suivie  immédiatement  d'une  dépression  en  canal  anguleux;  côte 
petite,  subtuberculeuse  ;  côte  très  fine,  lisse  ;  côte  assez  forte, 
tuberculeuse;  côte  fine;  côte  subtuberculeuse.  Les  trois  côtes 
supérieures  sont  plus  serrées  que  l'indique  d'Orbifiçny;  les  in- 
termédiaires de  la  partie  inférieure  sont  doubles  au  lieu  d'être 
simples.  Angle  spiral  =40*. 

Die.  sup.  — Theuley.  —  ce. 


—    349    — 
NERINEI  DEPRESSA,  Voltz. 
Die.  —  Mouille.  —  r. 

NERINEA  URSICINA,  Th. 
Zoanth.  —  Ovanches.  —  rr. 
Die.  —  Franeourt.  —  rr. 

NERINEA  VERTEBRALfS,  Et. 

Spire  régulière  de  vingt  tours,  un  peu  plus  larges  que  hauts, 
quoique  la  coquille  soit  élancée  et  paraisse  cylindrique  ;  angle 
spiral  =10";  tours  un  peu  excavés  avec  un  fort  bourrelet  en 
haut,  surface  un  peu  inégale,  marquée  seulement  de  stries 
d'accroissement;  trois  dents  épaisses,  espacées,  avec  le  rudi- 
ment d'une  quatrième  du  côté  du  labre.' 

Long.  =  230  mm.;  diam.  =  33  mm.;  rapport  des  tours  : 
larg.  à  haut.  =  4/3. 

Zoanth.  —  Ovanches.  —  ar. 

Die.  —  Mouille,  r—  rr. 

Il  en  est  une  voisine  du  Dicératien  qui  ne  paraît  différer  de 
celle-ci  que  par  ses  tours  un  peu  plus  excavés. 
NERINEA  VISURGIS,  Rœm. 

Il  y  a  à  signaler  plusieurs  variétés  suivant  le  développement 
des  tubercules  et  le  nombre  des  côtes  longitudinales. 

Il  y  a  cinq  côtes  principales  qui  sont  cependant  peu  mar- 
quées, et  deux  à  trois  autres  non  constantes,  ordinairement  très 
fines  et  peu  visibles,  rarement  presque  égales  aux  autres;  aussi 
quelques  côtes  sur  la  partie  supérieure  du  dernier  tour. 

Dicératien.  — Theuley  (e).  —  Mouille  (ac). 
NERINEA  BRUNTRUTANA.  Th. 

Ner.  Mandelslohi,  Br.,  Goldf.  —  Spéc»  :  d'Orb.,  PaL  fr., 
pi.  260,  et  Th.,  Leth,  brunt.,  p.  94,  pi.  7,  fîg.  39. 

Dicér.  —  Franeourt  (c).  —  Mouille  (ar). 

ACTEONÎNA  ACUTA,  d'Orb. 

A,  acuta  et  Dormoisana,  d*Orb.  —  Orthostoma  Moreauana, 
Buv.  —  Ad.  acuta,  Et.,  Mon.  Cor.,  p.  45. 

Die.  —  Mouille.  —  r. 

ACTEON  CHARCENNENSIS,  Et. 

Assez  petite  espèce,  ellipsoïde,  médiocrement  allongée,  lisse 
ou  marquée  de  stries  d'accroissement  ;   spire  complètement 

25 


350    — 
invisible,  recouverte  par  les  tours  postérieurs,  le  dernier  seul 
constituant  la  partie  externe.  Test  assez  épais;  bouche  allongée, 
étroite;  trois  dents. 

Long.  =  18  mm.;  diam.  =  8  mm. 

Zoanth.  —  Charcenne.  —  ac. 

NATICA  ALLICA,  d'Orb. 
Die.  —  Mouille.  —  r. 

NATICA  AMATA,  d'Orb. 
Die.  —  Mouille.  —  r. 

NATICA  CALYPSOIDES,  Et. 
Petite  espèce  allongée ,  à  spire  régulière  composée  de  cinq  à 
six  tours  bien  séparés  l'un  de  l'autre ,  un  peu  convexes  ;  l'en- 
semble paraissant  formé  do  deux  cônes  accolés  par  leur  base  ; 
dernier  tour  très  grand ,  caréné  sur  la  partie  médiane  ;  bouche 
grande,  arrondie  en  haut. 
Long.  =  ÎO  à  21  mm.;  diam.  =  12  mm.;  angle  spiral  =  68*. 
Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

Cette  espèce  ne  peut  être  identifiée  à  la  iV.  Calypso  de  l'Ox- 
fordien,  à  cause  de  ses  tours  arrondis  et  non  disposés  en  gra- 
dins et  de  son  dernier  fortement  caréné  et  un  peu  plus  court. 
Ce  dernier  caractère,  sa  bouche  plus  large  et  une  spire  plus 
longue  ne  la  laissent  pas  confondre  avec  la  Phdsianella  nitida 
du  Corallien  du  Haut-Jura. 

NATICA  CLIO,  d'Orb. 
Zoanth.  —  Nouvelle.  —  ar. 

NATICA  DEJANIRA,  d'Orb. 
Die.  —  Mouille.  —  ar. 

Les  formes  de  cette  provenance  laissent  pourtant  quelques 
doutes  sur  leur  association  à  l'âge  dessiné  par  d'Orbigny;  c'est 
la  figure  1  quant  au  test,  seulement  les  moules  ont  la  spire  un 
peu  moins  allongée  et  les  toups  moins  disjoints  que  l'indique 
la  figure  â. 

NERITA  CANALIFERA,  Buy. 
Die.  —  Francourt.  —  r. 

NERITA  SEMIPULLA,  Et. 
Petite  espèce  lisse,  assez  allongée,  à  angle  spiral  régulier, 
court  ;  trois  tours  hsses ,  convexes ,  le  dernier  très  grand  for- 


—    351     — 

mant  la  plus  grande  partie  de  Tensemble  de  la  coquille;  bouche 
en  demi-cercle;  bord  columellaire  droit,  accompagné  d'une 
callosité  assez  large. 

Long.  =  M  mm.;  larg.  =  9  mm.;  angle  spiral  =  100®. 

Die.  —  Raucourt.  —  rr.  < 

Pour  la  taille  et  l'ensemble ,  cette  espèce  se  place  entre  les 
N.  pulla  et  palœochoma;  elle  a  toutefois  la  spire  un  peu  plus 
développée  que  ces  dernières;  ce  caractère,  joint  à  la  différence 
de  taille,  doit  empêcher  d'associer  cette  espèce  à  celle  de  Rœmer. 

NERITOPSIS  CANCELLATA,  Gein. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 
Dicér.  —  Theuley,  Francourt.  —  rr. 

PÎLEOLUS  RADIATUS ,  d'Orb. 
Dicér.  —  Raucourt.  —  r. 

TROCHUS  ANGULATOPLICATUS,  Mù. 
Dicér.  —  Raucourt.  —  ac.    • 

Spéc'  la  variété  à  gros  tubercules  sur  la  dernière  côle  de 
chaque  tour  et  surtout  sur  le  dernier. 

TROCHUS  CRASSICOSTA,  Buv. 
Die.  —  Francourt.  —  ac. 

Angle  spiral  un  peu  moins  ouvert  cependant  et  taille  un  peu 
plus  forte. 

CHILODONTA  BIDENTATA,  Et.,  A/on.  Cor.. p.  55. 
Die.  —  Mouille  (rr).  —  Raucourt  (ar). 

TURBO  ARARICUS,  Et. 
Petite  espèce,  fortement  ombiliquée,  à  spire  très  courte  et 
partant  à  angle  spiral  très  ouvert  ;  le  dernier  tour  ayant  une 
tendance  à  se  détacher  et  muni  d'un  fort  bourrelet;  suture  assez 
marquée  ;  test  lisse,  épais. 

Diam.  =  18  mm.;  haut.  =  10  mm. 
Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

Par  son  ombilic  très  ouvert,  la  grandeur  relative  et  la  ten- 
dance à  la  disjonction  du  dernier  tour,  cette  espèce  ressemble 
aux  Stomatia  sulcosa,  d'Orb.,  St,  corallina,  Et.;  elle  a  le  test 
lisse  et  en  outre  une  taille  beaucoup  plus  forte  que  la  dernière. 
TURBO  EPULUS,  d'Orb. 
Die.  — Theuley,  Raucourt.  —  ac, 


-     352    — 
TURBO  ERINUS,  d'Orb. 
Die.  —  Haucourt.  —  ac. 

TURBO  PRINCEPS,  Rœm. 
Glypl.  —  Picpapr,  Charcenne.  —  r. 

TURBO  SUBFUNATUS,  d'Orb. 
Die.  —  Theuley  (rr).  —  Raucourt  (c). 

TURBO  TEGULATUS,  Mû. 
Die.  —  Francourt.  —  e. 

PHÀSIANELLA  STRIATA,  d'Orb. 
Glypt.  —  Marnay,  Neuvelle.  —  ar. 
Zoanth.  —  Neuvelle.  —  ar. 

Cette  espèce  est  à  peu  près  représentée  exactement  par  les 
figures  de  Sowerby  et  de  Rœmer,  et  par  conséquent  intermé- 
diaire entre  les  deux  formes  données  par  d*Orbigny. 

DITREMARIA  DISCOIDEA,  Et.,  Leih.  6run<.,  pi.  12.  fig.  107. 
Die.  —  Mouille,  Franois.  —  ar. 

DITREMARIA  RATHIERANA,  d'Orb. 
Die.  —  Mouille,  Theuley.  —  ar. 

DITREMARIA  QUINQUECÏNCTA.  d'Orb. 
Spéc*  :  d'Orb.,  Pal,  fr,,  pi.  345,  fig.  <-ô.  Var.  à  tours 
anguleux. 
Die.  —  Raucourt.  —  ar. 

PLEUROTOMARIA  AGASSIZI,  Mû. 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  ar.  (Moules). 

PLEUROTOMARIA  GLYPTICÏANA,  Et. 
Coquille  assez  allongée  ;  spire  régulière  formée  de  cinq  à  six 
tours  élevés,  fortement  carénés  en  leur  milieu  et  portant  la 
suture  assez  profonde.  Ornements  consistant  au-dessous  de  la 
carène  en  quatre  côtes  sensiblement  tuberculeuses  ;  le  canal  du 
sinus  très  étroit,  enfoncé,  situé  au-dessous  de  la  carène;  au- 
dessus  de  celle-ci,  quatre  côtes  distribuées  de  la  même  manière 
et  six  sur  la  partie  antérieure  du  dernier  tour;  quelquefois  ces 
tubercules  indécis  s'allongent  en  côtes  transverses  effacées; 
bouche  subcarrée. 

Long.  =  32  mm.  ;  diam.  =  22  mm.  ;  dernier  tour  =  6/8  de 
la  longueur  totale;  angle  spiral  =  65<^. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  ar. 


—    353    — 
PLEUROTOMARIA  GRASANA,  d'Orb. 

Glypt.  —  Chassigny.  —  ar.  (Moules). 

Goldfuss  a  décrit  le  PL  armata  du  Corallien  d'Allemagne 
dont  celui-ci  est  très  voisin  et  que  d'Orbigny  a  placé  plus  tard 
dans  le  Bajocien  ;  il  y  a  à  noter  une  différence  dans  Tangle 
spiral  qui  est  plus  faible. 

PURPURA  LAPIERREA ,  Buv. 

Die.  —  Raucourt,  Mouille.  —  ar. 

Probablement  une  variété  un  peu  plus  renflée,  et  où  les  côtes 
qui  partent  des  tubercules  sont  bien  distinctement  dédoublées 
et  coudées. 

?  Glypt.  —  Chassigny.  —  r. 

PURPURA  COTTEAUANA ,  Et. 

Assez  petite  espèce,  allongée,  ornée,  formée  d'un  angle  spiral 
un  peu  concave;  cinq  tours  creusés  également,  portant  en  haut 
huit  à  douze  nodosités  égales  sur  lesquelles  passent  des  côtes 
longitudinales,  saillantes,  élevées,  lisses,  égales;  en  dessous 
de  ces  côtes,  sept  à  huit  autres  plus  petites,  égales,  lisses,  un 
peu  ondulées  par  suite  du  prolongement  des  nodosités;  dernier 
tour  très  grand ,  fortement  caréné  et  noduleux  sur  la  carène 
comme  les  tours  précédents;  en  haut,  quinze  côtes  de  plus  en 
plus  petites  et  régulières  vers  la  columelle,  ondulées  au  niveau 
des  tubercules.  Columelle  allongée,  à  peine  aplatie;  upe  échan- 
crure  très  courte;  labre  épais,  réfléchi  au  dehors,  étalé;  des 
côtes  à  l'extérieur  déterminant  de  faibles  expansions.  Bouche 
oblongue,  en  losange  irrégulier. 

Long.  =  27  mm.;  diam.  =  17  mm.;  angle  spiral  =  58». 

Die.  —  Francourt.  —  ar. 

CERITHIUM  BUCClNOlDEUxM ,  Buy. 

Soc.  Verd,  et  Stat.  Meuse,  p.  40,  pi.  27,  fig.  33-34,  36-37 
(non  fig.  35). 

'Die.  —  Mouille,  Theuley,  Raucourt.  —  r. 

Dans  la  description  de  cette  espèce,  M.  Buvignier  doit  avoir 
confondu  les  caractères  de  deux  espèces  bien  distinctes  par  la 
disposition  interne,  sinon  par  l'aspect  extérieur.  L'une  rentre 
dans  le  genre  Chilodonta;  ce  nom  doit  alors  être  réservé  aux 
formes  qui  n'ont  pas  de  plis  internes  à  columelle  simplement 
torse,  à  côtes  transverses  obliques.  Ces  côtes  prennent  plus  ou 


—    354    — 

moins  de  développement,  existent  toujours  néanmoins  dans  le 
jeune  âge,  puis  se  continuent  ri^gulièremeut,  ou  bien  s*efTaoent 
pour  dégf^'n^rer  seulement  sur  le  dernier  tour  en  bosselures 
irrégulières  et  non  soumises  à  une  loi.  Dans  le  premier  tour, 
il  y  a  toujours  cinq  côtes  transverses,  subgranuleuses;  sur  le 
dernier  on  en  compte  dix  huit  le  plus  souvent  lisses;  Tao^ 
spiral  est  de  61  à  64°,  c*esl- à-dire  un  peu  plus  faible  que  dans 
les  individus  de  la  Meuse. 

Il  y  a  ici  deux  variétés  principales  qui  en  outre  sont  locales  : 
la  première,  sans  plis  obliques,  qui  est  assez  abondante  à  Theu- 
ley,  Mouille,  et  l'autre  très  rare  à  Raucourl. 

CERITHIUM  CORALLENSE,  Buy.,  Aféfttw,  p.  40,  pl.97,  fig.îS. 

Die.  —  Raucourl.  —  ce. 

Dépasse,  dans  la  Haute-Saône,  même  la  taille  qui  a  été 
donnée  grossie  dans  la  Statistique  de  la  Meuse. 
CERITHIUM  LIMIFORME,  Rœm. 

Die.  —  Theuley,  Raucourl,  Mouille.  —  ar. 

Le  nombre  des  côtes  de  cette  espèce  varie  de  cinq  à  neuf  : 
savoir,  cinq  principales,  les  autres  ordinairement  très  fines  ou 
indiscernables,  quelquefois  subégales,  toutes  découpées  par  des 
côtes  transverses  qui  déterminent  à  la  rencontre  des  précédentes 
des  tubercules  plus  ou  moins  nettement  distincts. 

Los  diverses  variétés  spécifiées  par  M.  Buvignier  se  re- 
trouvent dans  la  Haute-Saône. 

EMARGINULA  PAUCICOSTA,  Et..  Luf h.  brtiuf.,  p.  142, 
pi.  13,  fig.  180. 
Die.  —  Tbeuley.  —  r. 

PATELLA  SUBLiEVlS,  Buv. 

Die.  —  Mouille.  —  rr. 

Probable  au  moins,  à  peine  plus  grande,  la  surface  usée,  le 
bombement  antérieur  non  aussi  marqué. 
PATELLA  VOLTZI,  Et. 

Moyenne  espèce,  élevée,  à  base  elliptique.  Sommet  faible- 
ment recourbé  en  arrière,  subcentral  cependant  et  môme  un 
peu  excentrique  en  avant.  Surface  bosselc^e  concentriquement, 
ornée  de  côtes  rayonnantes  assez  fortes  surtout  vers  le  pour- 
tour, presque  nulles  au  sommet,  alternativement  inégales,  ou 
deux  plus  faibles  entre  deux  plus  fortes;  quelques-unes  plus 


—    355    — 
développées  que  celles-ci  distribuées  sans  ordre.  Quelques  stries 
d'accroissement  bien  visibles  surtout  vers  la  circonférence, 
mais  ayant  Tpeu  dMnflueùce  sur  l'ensemble  des  ornements. 

Long.  =  25  mm.;  larg.  =  20  mm.;  haut.  =  10  mm. 

Die.  —  Raucourt,  Mouille.  —  r. 

GASTROCHŒNA  OVIFORMIS,  El. 

Grosse  espèce,  très  ventrue,  courte,  régulièrement  ovoïde, 
bâillante  supérieurement  et  largement  ouverte  à  la  partie  infé- 
rieure jusque  vers  le  milieu  de  la  hauteur;  test  très  mince, 
marqué  seulement  de  lignes  d'accroissement  bien  visibles  et 
saillantes  surtout  dans  la  région  anale. 

Long.  =  38  mm.;  larg.  =  27  mm.;  ép.  =  26  mm. 

Die.  —  Mouille.  —  rr. 

La  grande  taille  de  cette  espèce,  sa  forme  raccourcie  la  dis- 
lingue facilement,  môme  de  la  G.  crassa.  Et.,  du  Dicératien 
du  Haut-Jura,  qui  est  plus  acuminée  en  haut  et  dont  l'ouverture 
inférieure  plus  bornée  s'arrête  au  tiers  inférieur. 
PLEUUOMYA  SUBEi.ONGATA,  Et. 

Assez  petite  espèce,  allongée,  droite,  équivalve,  très  inéqui- 
latérale  ;  crochets  assez  forts  situés  un  peu  plus  haut  que  le  tiers 
inférieur.  Bord  palléal  droit  avec  une  inflexion  peu  marquée 
vis-à-vis  les  crochets  ;  bord  anal  tronqué,  subdroit  et  presque 
perpendiculaire  sur  le  bord  palléal.  Test  marqué  seulement  de 
slries  d'accroissement  un  peu  ondulées;  coquille  assez  bâillante 
supérieurement,  fort  peu  à  la  région  buccale. 

Long.  =  33  mm.;  larg.  =  20  mm.;  ép.  =  16  mm. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

Cette  espèce  appartient  au  type  des  PL  elongata  (Goldf., 
Petref.,  pi.  153,  fig.  4),  et  PL  tellina  (Ag.,  Myes,  pi.  29,  spéc* 
ûg.  6);  elle  a  sa  région  anale  un  peu  plus  courte  et  le  bord 
palléal  est  droit. 

PHOLADOMYA  TREMULA,  Et.  {Panopea.  But.) 
Zoanlh.  —  Champlitte,  Nouvelle.  —  ar. 
Cette  grande  espèce,  facile  à  reconnaître  à  ses  costules  fines, 
serrées,  tremblées,  appartient,  dans  les  Pholadomyes,  au  type 
des  Homomyes  ;  elle  est  très  peu  bâillante. 

PHOLADOMYA  ORBIGNYANA,  Et. 
Cette  espèce  est  voisine  de  quelques  formes  de  l'Oxfordien; 


—  356  — 
poul-étre  môme  a-t-cllo  été  donnée  comme  variété  de  h 
Ph,  parcicosta,  Ag.;  les  crochets  rétrécis  supériourninent  sont 
plus  allongés;  la  région  cardino-anale  en  est  fortement  excavée, 
et  la  coquille  a  un  ensemble  plus  couxbé.  Ces  caractères  se 
retrouvent  dans  la  Ph.  ventricosa,  Goldf.,  qui  est  plus  aplatie 
dans  la  région  anale.  Ici  le  test  est  tellement  épais  que  Vim- 
pression  palléale  a  jusqu'à  i  1/2  mm.  de  profondeur  ;  mais  ce 
qui  distingue  surtout  l'espèce  du  Corallien  graylois,  c'est  la 
disposition  de  ses  ornements.  Ce  sont  des  côtes  concentriques, 
rondes,  assez  fortes,  bien  distinctes,  égales,  séparées  par  des 
intervalles  de  même  largeur,  un  peu  onduleuses ,  s'anastomo- 
sant  même  dans  leur  parcours,  au  nombre  de  14  par  10  mm. 
Ces  côtes  deviennent  plus  grosses  et  au  contact  des  stries  d'ac- 
croissement forment  un  réseau  en  s'approchant  de  la  région 
anale. 

Ce  caractère  des  côtes  n'a  pas  encore  été  signalé  dans  les 
autres  Pboladomyes,  si  ce  n'est  dans  la  Ph.  trêtnula,  qui,  pour 
M.  Buvignier,  est  une  Panopée. 

Zoanth.  —  Nouvelle.  —  ac. 

VENERUPIS  JURENSIS,  Et. 

V.  corallensis,  Buv.,  Meuse,  p.  11,  pi.  9,  fîg.  32-33  (non 
V.  corallina,  Mer.,  Bas.  Ber.,  1840,  IV,  p.  94). 

Die.  —  Theuley.  —  r. 

Cette  espèce,  qui  est  rare,  paraît  pourtant  avoir,  dans  la 
Haute-Saône,  une  taille  et  une  épaisseur  un  peu  plus  grandes 
que  celles  dos  individus  de  la  Meuse. 

CYPRINA  ARARICA,  Et. 

Grande  espèce  allongée,  subrectangulaire,  très  épaisse  autant 
que  large.  Crochets  robustes,  surbaissés  sans  être  bien  nette- 
ment contournés;  lunule  assez  profonde ,  grande.  Région  pal- 
léale droite,  un  peu  excavée;  région  anale  arrondie,  épaisse, 
avec  une  faible  troncature  dirigée  vers  la  charnière  ;  région 
cardino-anale  largement  développée,  convexe.  Test  assez  épais, 
lisse  dans  le  jeune  âge,  puis  marqué  dans  Tâgo  adulte  de  quatre 
ou  cinq  gros  plis  d'accroissement,  concentriques,  irréguliers  ; 
les  intervalles  renflés;  ondulations  sans  lameiles. 

Long.  =  70  mm.;  larg.  et  ép.  =  45  mm. 

Die.  —  Mouille.  —  r .  ' 


—    357    — 

Les  caractères  internes  de  cette  espèce  n*ont  pu  être  examinés 
avec  certitude;  elle  a  la  forme  des  Hippopodium,  mais  elle 
s'en  éloignerait  par  le  peu  d'épaisseur  de  son  test. 

CARDIUM  CORALLINUM,  Leym. 
Zoanth.  —  Charcenne.  —  rr. 
Die.  —  Raucourt,  Mouille,  Theuley.  —  c. 

CARDIUM  SEPTIFERUM,  Buv. 
Die.  —  Raucourt.  —  ac. 
Ici  cette  espèce  atteint  la  taille  des  individus  du  Haut-Jura. 

ISOCARDIA  LINEATÀ,  Mû, 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  rr. 

ISOCARDIA  JURENSÎS,  Et. 

Cette  espèce  ne  diffère  pas  à  l'extérieur  de  \ Isocardia  trans- 
versa, Mil.,  qui  est  une  Isoarca  pour  Bronn,  Quenstedl,  Oppel. 
Le  genre  n'étant  pas  le  même,  les  deux  espèces  ne  peuvent  être 
associées;  nous  avons  dû  changer  le  nom  d'espèce  pour  éviter 
double  emploi  avec  Visocardia  transversa,  Nyst. 

Glypt.  —  Chassigny.  —  r. 

CORBIS  BUVIGNERI.  Desh. 
Die.  —  Franois.  —  r. 

CORBIS  CONCENTRICA,  Buv. 
Die.  —  Mouille.  —  r. 

CORBIS  DECUSSATA,  Buv. 
Die.  —  Mouille,  Theuley.  —  r. 

CORBIS  GIGANTEA,  Buv. 
Die.  —  Mouille.  —  r. 

CORBIS  SCOBINELLA,  Buv. 
Die.  —  Mouille.  —  r. 

LUCINA  THEVENINI,  Et.,  Mon.  Cor.,  p.  91. 
Zoanth.  —  Ovanches.  —  r. 

L'ensemble  des  caractères  externes  est  le  même  que  dans 
l'espèce  du  Haut-Jura.  On  remarque  toutefois  dans  celle-ci  des 
côtes  internes  rayonnantes  aboutissant  aux  extrémités  des  im- 
pressions musculaires,  et  que  je  n'ai  pas  eu  occasion  d'examinfer 
dans  les  individus  du  Corallien  du  Haut-Jura. 


—    358    — 

OPES  ÀRDUBNNëNSIS,  d'Orb.  (0.  excatata.  Boy.,  dod  Rœm.) 

Glypt.  —  Proslot,  Chassigny.  —  ar. 

OPIS  CARDISSOÎDES.  Defr. 

Tngonia,  Lamk.  —  Opis,  Defr.  —  Cardita,  Goldf.,  Qu.  — 
?0.  bicarinata,  Buv. 

Moulo  identique  à  celui  do  la  Meuse,  mais  plus  grand,  un 
peu  moins  ^pais  et  paraissant  appartenir  par  tous  les  caractères 
à  VOpis  cardissoMcs.  Malgré  la  forme  anguleuse  de  Textérieur, 
le  bord  du  moule  est  arrondi  et  couvert  de  dents  fines  et  serrées. 
C'est  bien  ici  l'esprce  de  Goldfuss,  Quenstedt,  qui  n'est  peut-être 
pas  exactement  celle  do  Defrance. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  rr. 

OPIS  LONGIROSTRIS,  Et. 

Grande  espèce,  beaucoup  plus  large  et  même  plus  épaisse 
que  haute,  triangulaire  ou  prismatique  quadrangulaire.  Crochets 
allongés,  assez  peu  robustes,  recourbés  en  dedans,  très  rappro- 
chés. Région  buccale  courte,  arrondie,  liée  à  la  région  palléale 
par  un  bord  presque  droit,  très  obhque;  dans  la  partie  supé- 
rieure, un  angle  aigu  de  60°  en  moyenne  ;  région  palléale  à 
angle  très  ouvert,  l'ensemble  étant  élargi,  presque  plan  et  ter- 
miné à  la  carène  supérieure  latérale  qui  est  arrondie.  Les  flancs 
médiocrement  obliques  vers  la  région  buccale, -portant  vers  la 
partie  inférieure  une  seconde  carène  obtuse,  toujours  bien  mar- 
quée. Ornements  consistant  en  côtes  uniformes,  élevées,  arron- 
dies, les  intervalles  de  même  largeur,  tous  croissant  régulière- 
ment du  crochet  au  bord  palléal;  vingt  côtes  dans  la  dernière 
moitié  de  la  coquille, 

Long  =  30  mm.;  larg.  =  50  mm.;  ép.  =  35  mm. 

Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  c.  (Surtout  les  moules.) 

De  toutes  les  espèces  jurassiques  de  môme  taille  et  ornées  de 
la  môme  manière,  celle-ci  se  distingue  facilement  par  la  grande 
inégalité  de  la  hauteur  et  de  la  largeur.  Elle  a  l'ensemble  de  la 
Cardita  acuticarijua,  Buv.,  mais  dont  les  carènes  seraient  plus 
marquées. 

ASTARTE  ÀRDUENNENSIS,  d'Orb. 

Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

La  taille  est  un  peu  plus  grande  que  celle  qui  a  été  indiquée 
par  Zieten  (Pétrif.  WurU,  pi.  61,  fig.  4). 


—    359    — 
ASTÂRTE  ROBUStA,  Et..  Le/h.  i/runt..  pi.  24,  fig.  1. 
Dicér.  —  Theuley.  —  r. 

CARDITA  OVALIS,  Qu. 
Handb,,  pi.  45,  fig.  22.  —  Der  Jura,  pi.  93,  fig.  33  et  25?  — 
C,  problematica,  Buv.,  Meuse,  pi.  15,  fig.  18-23. 
Glypt.  —  Champlitte,  Chassigny.  —  ar. 
Il  est  rare  de  rencontrer  cette  espèce  avec  test;  je  la  possède 
intacte  intérieurement  et  extérieurenient;  c'est  la  forme  donnée 
par  M.  Buvignier,  avec  une  lame  très  forte  qui  laisse  une  trace 
profonde  sur  les  moules  au  delà  de  l'empreinte  musculaire. 

Les  deux  noms  ayant  été  donnés  en  même  temps,  j'ai  adopté 
le  nom  proposé  par  M.  Quenstedt,  comme  ayant  une  valeur 
descriptive  que  n'a  pas  celui  de  problematica. 

MYOCONCHA  PËRLONGA .  Et.,  ÎMh.  brunt.,  pi.  24,  fig.  18. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  ar. 

MYOCONCHA  TEXTA,  Et. 
Mytilus,  Buv.  (jeune).  —  Myoc,  compressa,  d'Orb.,  ColL 
Bern,  —  ?  Myt.  ornaius,  Rœm. 
Die.  —  Mouille.  —  rr. 

PLEUROPHORUS  CORALLINUS,  Et. 

Grande  espi;ce  comprimée  latéralement,  large,  acuminée 
vers  les  régions  buccale  et  cardinale  qui  sont  rapprochées,  ar- 
rondie à  l'opposé.  Test  très  épais  surtout  vers  la  région  cardi- 
nale; impression  musculaire  buccale  profonde,  arrondie;  im- 
pression anale  beaucoup  plus  profonde  encore,  en  tout  5  mm.; 
charnière  composée  de  deux  à  trois  dents  cardinales  à  faible 
distance  de  l'impression  buccale  et  d'une  grande  dent  oblique, 
pou  épaisse,  atteignant  presque  l'impression  anale;  région 
palléo-anale  très  développée. 

Long.  =  95  mm.;  larg.  =  65  mm.  ;  ép.  du  moule  =  30; 
test  compris  ==  35  mm. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  ar. 

Avec  une  charnière  qui  rapproche  cette  espèce  du  genre  des 
Astartes,  elle  s'en  éloigne  par  sa  forme  qui  est  celle  d'une 
Myoconcha  ou  d'un  Hippopodium;  la  charnière  n'en  est  pas 
la  même;  quoique  le  genre  Pleurophorus  soit  encore  peu 
connu,  ce  sont  ses  caractères  qui  s'accordent  le  mieux  avec 
ceux  de  notre  espèce. 


—    360    — 
TRIGOiMA  COSTATULA,  Qu. 
Trig.  costata,  Loym  ,  Aube,  pi.  10,  fig.  42  (non  Sow.).  — 
Triy.  MerianL  pars),  d*Orb.  (non  Ag.).  —  Trig.  costata  silicea 
ou  costatula,  Qu.,  Der  Jura,  p.  759,  pi.  93,  flg.  4. 
Olypt.  —  Chassigny.  —  r. 

TRIGONÏA  JULII ,  Et.,  Uth.  brunt.,  pi.  25,  fig.  3. 
Zoanlh.  —  Neuvello.  —  rr. 

NUCULA 

Zoanth.  —  Neuvelle.  —  rr. 

ARC  A  FRACTA,  Goldf. 
Dic(5ir.  —  Mouille.  —  r. 

ARCA  JAMROIDES,  Et. 
Petite  espèce  voisine  de  \'Arca  Janira,  d*Orb.  (A,  pecHnata, 
Mu.,  non  Phill.)  ;  elle  en  diffère  par  ses  crochets  plus  rappro- 
chés de  la  région  buccale,  par  sa  forte  carène  lamelleuse,  par  la 
partie  supérieure  de  la  région  anale  qui  est  droite  et  même 
concave ,  par  l'absence  complète  de  côtes  rayonnantes  sur  le 
corselet;  les  côtes  sur  les  flancs  croissant  en  grandeur,  du  bord 
buccal  à  la  carène,  tout  en  restant  fines. 
Long.  =  42  mm.;  larg.  et  ép.  =  7  mm. 
Die.  —  Theuley,  Raucourt.  —  r. 

ARCA  OPPELT,  Et. 
A.  reticulata,  Qu.,  Der  Jura,  pi.  93,  fig.  i\  (non  Gmel , 
Phill.,  MXoy). 
Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

ISOARCA  EMINBNS.  Qu. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  ac. 

Cette  espèce  est  treillissée,  quoique  son  test  siliceux  donné 
par  M.  Quenstedt  soit  lisse. 

ISOARCA  TEXATA,  Mû. 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  ar. 
Taille  un  peu  plus  forte  que  celle  des  individus  représentés 
par  Goldfuss,  ainsi  que  de  ceux  du  Haut-Jura,  et  aussi  un  peu 
plus  renflée. 

ISOARCA  TUMIDA,  Mû. 

Grande  espèce •  quadrilatère ,  très  ventrue,  beaucoup  plus 
épaisse  que  large.  Crochets  très  développés,  larges,  peu  éloignés 


—  361  - 
Tun  de  Tautre,  dont  Textrémité  recourbée  se  trouve  vers  le 
quart  inférieur.  Régions  buccale  et  anale' subcarrées,  arrondies; 
région  palléale  droite  ou  excavée.  Charnière  longue,  assez  pro- 
fonde, portant  26  à  27  dents  dont  celles  du  milieu  sont  les  plus 
grandes,  sans  cependant  être  bien  différentes  des  autres.  Surface 
couverte  d'un  treillis  très  fin  et  très  serré. 

Long.  =  52  mm.;  larg.=  35  mm.;  ép.  =  45  mm. 

Glypt.  —  Chassigny.  —  ar. 

Cette  espèce  se  distingue  facilement  de  17.  eminens,  par  son 
épaisseur,  sa  moindre  largeur,  l'ensemble  de  ses  crochets  mé- 
dians; elle  a  ces  mêmes  crochets  plus  robustes,  une  épaisseur 
plus  grande  et  une  largeur  moindre  que  17.  inflata,  El.,  du 
Dicératien  du  Haut- Jura. 

MYTILUS  FALCIFORMIS.  Et. 

Assez  grande  espèce,  large,  très  épaisse,  assez  régulièrement 
trigone  en  profil  comme  en  coupe,  les  flancs  aplatis  ou  même 
concaves.  Crochets  faibles,  peu  recourbés.  Région  anale  large- 
ment plane,  presque  droite  ;  bords  palléal  et  anal  à  angle  très 
aigu;  région  buccale  à  peine  en  carène  au  bord  de  la  coquille, 
l'ensemble  excavé  avec  un  renflement  court  près  du  crochet  ; 
région  cardinale  liée  à  la  région  anale  par  un  angle  obtus 
arrondi.  Ornements  consistant  en  côtes  très  fines  et  très  nom- 
breuses, égales,  lisses,  un  peu  tremblées,  se  dichotomisant 
plusieurs  fois,  passant  sur  la  carène  et  devenant  plus  nom- 
breuses sur  le  méplat  palléal. 

Long.  =  40  mm.;  larg.  =  28  mm.;  ép.  =  27  mm. 

Zoanth.  —  Ovanches.  —  r. 

Celte  espèce  a  la  forme  du  M.  falcatus,  Mii.,  avec  des  cro- 
<îhots  un  peu  plus  obtus,  et  les  ornements  du  M.  subpectinatus, 
d'Orb.  (M.pectinatus,  Sow.,  Goldf.,  non  Lk.).  Munster  indique 
la  coquille  comme  lisse,  serait-ce  le  résultat  d'une  erreur?  Il  est 
beaucoup  plus  épais ,  moins  large  et  de  plus  grande  taille  que 
la  M.  tfiquetrus,  Buv.,  qui  n'est  peut-être  avec  celui-ci  qu'une 
variété  ou  des  âges  différents  de  la  première  espèce. 

MYTILUS  MERIANI,  Et. 
Grande  espèce,  allongée,  très  épaisse;  crochets  arrondis, 
étroits;  région  anale  large,  peu  courbée,  oblique;  région  anté- 
rieure bien  développée,  étalée,  plus  ou  moins  creusée;  les 


—    36i    — 
n:.;.irs  arrondis  et  sépar^*s  do  ri'tto  partie  antérieore  par  une 
foi'tt^  cart'no  très  obtuse.  Tosl  îiSM-,  marqué  seulement  et  non 
iiniform«'iiv*iit  d«*  lauicllrs  <l*o<:rroissemt'ut  assez  serrées. 

Lonit:.  =  110  à  100  mm.;  lartr.  =  45  mm.;  i>|k  =  40  mm. 

Zoaoth  —  CliampliUe,  Xeu\elle.  —  ac. 

Zonnlh.  suj».    zone  des  Hhipidogyres,.  —  Champlitte.  — rr. 

Celle  espèce  a  la  furme  des  M.  sublcecU,  Goldf.,  J/.  jurensû. 
Mit  ,  Mod.  yifjantea,  (Ju.,  elle  esl  plus  arquée  que  la  première 
qui  ne  peut  au  reste  couserver  son  nom;  elle  est  beaucoup  plus 
épaisse  et  moins  ant^uleuse  que  la  seconde  ;  sa  carène  est  plus 
antérieure  et  sa  forme  plus  triangulaire  que  dans  la  troisième. 

MYTILLS  SEMiCUNEATLS,  El. 

.If.  cuneatus,  Gold.,  Petref.,  p.  477,  pi.  434,  fig.  6  (nonSow., 
d'Orb.,  non  Phill.). 

Petite  espèce  subcylindrique,  arquée,  un  peu  moins  dévelop- 
pée toutefois  sur  la  région  cardino-anale  que  Tindiquerait  la 
figure  donnée  par  Goldfuss. 

Long.  =  30  mm.;  larg.  =  24  mm.;  ép.  =  25  mm. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  rr. 

LYTHOPHAGUS  BUVIGNERI.  Et.,  Afo».  Cor.,  p.  113. 

Zoanth.  —  Champlitte.  —  r. 

Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

LYTHOPHAGUS  INCLLSUS.  Fiel. 

Modiola,  Phill.  —  ?  Desl.,  d'Orb.  —  Mytilus  gradatus.  But. 
—  Lithodomus  siliceus,  Qu. —  ?  Lithod.  lœvigatus,  Pusch.  — 
Lithod.  socialis,  Th. 

Zoanth.  —  Champlitte.  —  r. 

Dicér.  —  Mouille.  —  r.  (Variété.) 

Celte  espèce  paraît  subir  quelques  variations  suivant  le  dé- 
veloppement plus  ou  moins  grand  de  sa  région  anale  qui  peut 
s'étaler  en  spalhulo  ou  rester  assez  étroite;  Tespèce  se  recon- 
naîtra à  l'ensemble  qui  a  la  forme  d'une  pointe  unique  obtuse 
et  à  la  disposition  des  ornements  qui  consistent  en  petites  côtes 
concentriques,  lisses,  régulièrement  espacées,  indépendantes 
des  lamelles  d'accroissement.  La  longueur  ordinaire  de  cette 
espèce  est  de  25  à  27  mm  ;  j'y  rapporte  une  forme  du  Dicératien 
de  la  Mouille  qui  est  un  peu  plus  grande  et  qui  atteint  jusqu'à 
38  mm. 


-^    363    — 
LITHOPHAGUS  INORNATUS,  Et.,  Mon.  Cor.,  p.  m 

Dicér.  —  Mouille,  Francoiirt,  Theuley,  —  c. 
LITHOPHAGUS  MINUTUS,  Et. 

Très  petite  espèce,  renflée,  ovoïde,  allongée,  aussi  épaisse 
que  large.  Crochets  forts  et  contournés  et  par  suite  région  car- 
dinale enfoncée;  test  assez  épais,  garni  de  fortes  rides  d'ac- 
croissement assez  régulières;  une  carène  allant  du  crochet  au 
bord,  accompagnée  d'un  canal  assez  étroit.  A  partir  de  cette  carène 
quatre  ou  cinq  côtes  rayonnantes,  obtuses.,  larges,  prenant 
naissance  au  sommet  et  suivies  d'un  petit  nombre  d'autres  à 
peine  visibles ,  espacées ,  arrivant  perpendiculairement  à  la  ré- 
gion palléale. 

Long.  =  6  mm.;  larg.  et  ép.  =  4  mm. 

Glypt.  —  Grandecourt.  —  r. 

Cette  espèce  n'est  pas  un  jeune,  et  en  outre  elle  ne  peut  se 
confondre  avec  aucune  autre  ni  même  avec  le  £.  inomatus,  le 
plus  voisin  à  cause  de  l'enfoncement  de  la  région  cardino-anale 
et  des  ornements  du  test. 

DIGERAS  ARIETINA,  Lk.  —  Et..  Mon.  Cor.,  p.  115. 
Die.  —  Mouille.  =  c. 

DIGERAS  MIMOR,  Desh. 
Zoanth.  —  Ovanches.  —  rr. 

Cette  espèce,  dont  je  n'ai  vu  qu'un  individu  usé,  doit  être 
inscrite  avec  doute. 

DIGERAS  SINISTRA.  Desh. 

Die.  —  Mouille.  —  ac. 

Cette  espèce  atteint  ici  même  une  plus  grande  taille  que  la 
précédente  ;  elle  s'en  distinguera  toujours  par  ses  proportions 
inverses  et  par  la  différence  d'adhérence  dans  les  valves. 

DIGERAS  URSIGINA,  Th  ,  Leth.  brwif.,  pi.  30,  fig.  3. 
Zoanth.  —  Ovanche.  —  r. 
Die.  —  Raucourt,  Mouille.  —  r. 

AVICULA  ARARIGA,  Et. 
Assez  grande  espèce,  inéquilatérale,  inéquivalve,  très  ven- 
true, très  oblique,  irrégulière,  forteifient  tranchante  cependant 
dans  la  région  anale.  Sur  la  valve  gauche  la  plus  grande,  trois 
ou  quatre  côtes  assez  saillantes,  en  carène  irrégulière;  sur  la 


—  364  — 
droito,  deux  côtes  obtuses  s^par(^es  par  un  méplat;  ces  deux 
côtes  en  carène  accompagnées  de  deux  dépressions  qui  font 
paraître  la  valve.  Fortes  stries  lamelleuses  d'accroissement. 
Charnière  très  développée;  i*aile  supérieure  longue,  presque 
en  ligne  droite  avec  rinférieure  qui  est  assez  courte. 

Long.  =  35  mm.;  larg.  =  42  à  45  mm.;  6p.  =  34  mm. 

Zoanth.  —  Ovanches.  —  r. 

Cette  espèce  appartient  au  type  des  Av.  Gesneri,  Av.  modio- 
laris;  elle  est  beaucoup  plus  épaisse  que  celle-ci  et  son  aile 
cardino-anale  est  plus  développée. 

PINNA  SEMIGRANULATA,  Et. 

Cette  espèce  a  la  taille  de  la  Pinna  granulata;  ses  flancs 
sont  plus  arrondis;  la  région  pallo-buccale  est  par  conséquent 
moins  tranchante;  la  région  ligamentaire  est  droite  et  fait  un 
angle  assez  ouvert  avec  Taxe  de  la  coquille  presque  droit  avec 
le  bord  buccal;  la  partie  postérieure  forme  donc  une  expansion 
assez  grande  ;  le  test  est  constitué  et  orné  de  la  même  manière. 

Glypt,  —  Champlitte.  —  r. 

TRICHITES  GIGANTEUS,  Qu.  -  El.,  Leth.  bruni.,  pi.  28.  fig.  4. 

Zoanth.  —  Champlitte,  Neuvelle.  —  c. 
LIMA  PERRONl,  Et. 

Très  grande  espèce,  assez  épaisse,  équivalve,  subéquilatérale, 
à  peu  près  aussi  longue  que  large,  fortement  ailée;  Taile  supé- 
rieure grande  (65  mm.),  très  lamelleuse,  épaisse,  formée  de 
nombreuses  couches  superposées  plus  ou  moins  irrégulières. 
Neuf  côtes  droites,  triangulaires  et  un  peu  tuberculeuses  dans  le 
jeune  Age,  puis  promptement  aplaties,  à  bords  arrondis,  à  peine 
élevés  de  2  mm.;  au-dessus  du  fond,  des  intervalles  qui  ont  à 
peu  près  la  même  largeur  que  les  côtes. 

Long.  =  200  mm.;  larg.  =  200  à  220  mm.;  ép.  =  75  mm. 

Zoanth.  —  Champlitte.  —  c. 

LIMA  CORALLINA,  Th.,  Leih.  6runt.  pi.  33,  fig.  0. 

Intermédiaire  aux  L.  elongata  et  subantiquata,  mais  les  côtes 
moins  nombreuses,  plus  droites,  plus  larges  ;  ornements  de  la 
L.  semicir'cularis  ;  area  faiblement  carénée. 

Die.  —  Theuley.  —  r. 


—    3(55    — 

LIMA  PECTINIFORMIS,  Br. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

LIMA  SEMIELONGATA,  Et.,  Lefh. brunt.,  pi.  32,  fig.  4. 
Glypt.  —  Chassigny,  Marnay.  —  ar. 
Zoanth.— Nouvelle.  —  r. 

LIMA  GRANDIS,  Rœm. 
Plagiostoma  lœviiisculum,  Sow.  —  Lima,  Sow. 
Glypt.  —  Champlitte,  Chassigny.  —  ar. 
Grande  espèce  à  interralles  ponctués  en  haut  et  striés  en  bas, 
à  nombre  de  côtes  variables,  plus  ou  moins  fines,  ce  qui  déter- 
mine au  moins  deux  variétés  et  fait  supposer  comme  nécessaire 
la  réunion  de  celle-ci  au  Plag.  lœviusculum;  les  côtes  sont 
plus  marquées  et  plus  onduleuses. 

LIMA  PERRÎGIDA,  Et.,  Lelh.  hrunt.,  pL  33,  fig.  1. 
.    Glypt.  T—  Champlitte,  Charcenne.  —  ac. 

LIMA  PYXIDATA,  Et.,  Mon.  Cor.,  p.  128. 
Glypt.  —  Chassigny.  —  rr. 

LIMA  OVALIS,  DMh. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  rr. 

LIMA  SUBGLABRA,  Et. 
Assez  grosse  espèce ,  très  ventrue ,  fortement  lunulée  ;  côtes 
plus  étroites  que  les  intervalles,  très  finement  striées;  des 
ponctuations  seulement  vers  le  crochet;  carène  arrondie. 
Long.  =  40  mm.;  larg.  =  45  mm.;  ép.  =  36  mm. 
Glypt.  —  Preslot.  —  ar. 

LIMA  TUMIDA ,  Rœm.  —  Et,  Leth.  brunt,,  pi.  34,  fig.  3. 
Die.  —  Mouille.  —  r. 

PECTEN  ARARICUS,  Et.,  Uth,  brunt.,  pi.  35,  fig.  3. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

PECTEN  ARTICULATUS,  Schl..  Goldf.,  Th.,  Et.  (non  d'Orb.) 
Deux  variétés  plus  ou  moins  longues  ;  dans  la  première,  les 
côtes  sont  un  peu  plus  espacées,  et  il  naît  entre  celles-ci  d*autres 
plus  petites,  réduites  à  un  mince  filet  ou  presque  aussi  déve- 
loppées que  les  principales.  La  valve  inférieure,  plus  plane  que 
Tautre,  a  ses  côtes  doubles,  quelquefois  tellement  serrées  qu'il 
y  a  seulement  une  simple  rainure  entre  chacune. 

S6 


—    366    — 
'  Long.  =  AS  à  50  mon.;  larg.  =  55  mm.;  ép.  =  44  mm. 

Glypt.  —  Chassigny,^Champlitle  (ce).  —  Charcenne  (r). 

Dicér.  —  Mouille.  —  rr. 

PECTEN  COMATUS,  Mû.  (P.  Virduneniîs,  Bot.) 

Glypt.  —  Chassigny,  Champlîtte,  Nouvelle.  —  ac. 
PECTEN  GLOBOSUS,  Qu.  (P.  Mcrfauamii.  Bar.) 

Glypt.  —  Champlitte,  Chassigny,  Charcenne.  —  ac. 

PECTEN  LAURiE,  Et.,  Mon.  Cor.,  p.  131,  et  IMk.hrunt.  pi.  35.  fig.i. 

Dans  la  chaîne  du  Jura,  on  peut  distinguer  de  cette  espèce 
trois  variétés  qui  sont  locales  et  même  exclusives  : 

Var.  a.  Tr^s  écailleuse;  côtes  additionnelles  bien  dévelop- 
pées. —  (Haut-Jura)  ; 

Var.  b.  Côtes  bien  séparées  quoique  doubles;  côtes  addition* 
nelles  peu  marquées.  —  Jura  bernois.  —  Jura  graylois  (Cham- 
plitte, Grandecourt)  ; 

Var.  c.  Côtes  à  peine  dédoublées,  pas  d'additionnelles; 
écailles  rares  et  distantes.  —  Chassigny  (Haute-Marne). 

Cette  dernière  variété  touche  au  P.  biplex,  auquel  l'a  sans 
doute  réunie  M.  Buvignier;  le  P.  subarmatus.  Mil.,  serait  une 
autre  variété  extrême  à  côtes  égales. 

Glypticien.  —  Champlitte,  Grandecourt,  Chassigny.  —  c. 
PECTEN  INTERTEXTUS,  Rœm, 

Nord.  OoL,  suppl.,  p.  27,  pi.  48,  fig.  23.  —  ?  P.  collineut, 
Buv.,  Meuse. 

Grande  et  belle  espèce,  à  peu  près  circulaire,  et  dans  le  jeune 
âge  plus  longue. que  large,  assez  peu  épaisse;  flancs  régulière- 
ment convexes,  couverts  de  côtes  faibles,  saillantes,  lamelleuses» 
les  unes  rayonnantes  (35  à  36),  un  peu  flexueuses,  bien  mar- 
quées vers  les  crochets,  obtuses  vers  la  circonférence;  les  autres 
concentriques,  plus  saillantes  et  plus  lamelleuses,  s'élevant  per- 
pendiculairement au  test  sur  une  hauteur  de  2  mm.  quelquefois, 
plus  distantes  que  les  premières,  disparaissant  vers  la  circonfé- 
rence àans  que  les  intervalles  aillent  beaucoup  en  croissant. 
Ailes  très  développées ,  subégales ,  atteignant  presque  en  lon- 
gueur le  diamètre  de  la  coquille. 

Long.  =  100  mm.;  larg.  =  95  mm.;  ép.  =  25  à  28  mm. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  rr. 

Zoanth.  —  Neuvelle.  —  r. 


—    367    — 

Le  P.  Michaelensis,  Buv.,  Meuse,  pi.  32,  est  voisin  de  cette 
espèce  surtout  dans  le  jeune  âge  ;  plus  tard  les  côtes  dispa- 
raissent et  le  test  devient  écailleux;  les  ailes  aussi  seraient  plus 
courtes.  Postérieurement  (Soc,  géolog.,  XIII),  M.  Buvignier 
a  réuni  celui-ci  au  P.  collineus  de  TOxfordien,  qu*il  regarde 
comme  diiïérent  de  l'espèce  de  Rœmer.  Ce  n*en  est  peut-être 
qu'une  variété. 

PECTEN  PERSTRICTUS,  Et. 

Assez  petite  espèce,  un  peu  plus  large  que  longue,  peu 
épaisse,  régulièrement  arrondie  dans  la  région  palléale;  région 
buccale  postérieure  portant  un  faible  méplat  au  milieu  duquel 
s'élève  Taile  ;  ce  méplat  n'existé  pas  ou  est  à  peine  marqué  sur 
l'autre  aile;  celles-ci  inégales.  Ornements  consistant  sur  la 
valve  supérieure  en  quarante  côtes  de  trois  tailles  différentes  ; 
cinq  plus  grandes  et  entre  celles-ci  six  côtes  alternativement 
inégales  et  sensiblement  plus  faibles;  près  des  ailes  les  côtes 
sont  égales.  Sur  toute  la  longueur  des  côtes,  des  écailles 
obtuses,  très  nombreuses,  formées  de  la  réunion  de  deux  ou 
trois  stries  d'accroissement;  ces  écailles  continuées  en  saillie 
sur  l'aile  et  se  croisant  avec  cinq  ou  six  côtes  rayonnantes 
partant  du  crochet. 

Long.  =  23  mm.;  larg.  =  26  mm.;  ép.  =  5  mm. 

Dicér.  —  Theuley.  —  r. 

Le  P.  strictus.  Mû.,  n'a  que  des  stries  d'accroissement  ou 
seulement  des  écailles  sur  les  côtes  principales  ;  l'ordre  des 
côtes  intermédiaires  ne  paraît  pas  être  le  môme. 

PECTEN  OCTOCOSTATUS,  Rœm.  —  Et..  Lélh.  6mn«..  pi.  35,  fig.  7. 

Glypt.  —  Champlitte,  Nouvelle.  —  c. 

Zoanih.  —  Nouvelle.  —  ac. 

Dicér.  —  Mouille.  —  rr. 

Il  y  a  pourtant  à  noter  quelques  différences  qui  donnent  lieu  à 
deux  variétés  :  dans  la  première,  la  valve  supérieure  est  forte- 
ment bombée,  les  côtes  médianes  sont  arrondies  (Glypticicn, 
Zoanthairien);  dans  la  seconde,  la  valve  supérieure  est  moins 
convexe,  les  côtes  médianes  sont  aplaties,  et  là  seulement 
existent  ou  apparaissent  les  fines  côtes  rayonnantes  déjà  signa- 
lées par  Rœmer  (OoL,  p.  21 2j,  qui,  avec  les  stries  d'accroisse- 
ment, forment  un  treillis  serré,  borné,  il  est  vrai,  au  crochet. 


-    368    — 
Il  y  a  huit  côtes  d*un  côté  et  sept  de  Tautre  ;  ce  qui  a  fait 
aussi  donner  le  nom  de  septemcostatus  à  cette  espèce  ;  le  pre- 
mier nom  ayant  rantériorité  et  étant  aussi  descriptif  que  celui-ci, 
a  été  adopté  ici. 

PECTEN  SCHNAITEIMENSIS ,  Qo. 
Glypt.  —  £hamplilte.  —  ac. 
C'est  exactement  la  forme  du  Haut-Jura. 

PECTEN  SOLIDUS,  Rœm. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 
Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

PECTEN  SUBSPINOSUS,  Schl. 
Glypt.  —  Chassigny.  —  rr. 

Les  individus  du  Corallien  de  la  Haute-Saône,  conime  ceux 
du  Haut-Jura ,  sont  sensiblement  plus  petits  que  ceux  de  FOx- 
fordien. 

PECTEN  SUBTEXTORIUS ,  Mù. 
Var.  à  écailles  un  peu  moins  nombreuses  et  moins  serrées. 
Glypt.  —  Champlitte ,  Charcenne,  Marnay.  —  ac. 

PECTEN  VIMINEUS,  Sow. 

Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

CAR-PENTERU  EUDESI,  Et. 

Grande  espèce,  étroite,  elliptique,  équilatérale ,  la  valre 
supérieure  uniformément  convexe,  couverte  de  larges  côtes 
rondes ,  espacées ,  au  nombre  de  quatorze  à  quinze  ;  les  oreil- 
lettes assez  étroites  se  confondant  en  partie  avec  la  coquille. 
Accroissements  successifs  marqués  vers  Tâge  par  le  relèvement 
du  bord,  ce  qui  détermine  quatre  espèces  de  sillons  concen- 
triques depuis  le  milieu  jusqu'au  bord. 

Long.  =  85  mm.;  larg.  =  95  mm. 

Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

CARPENTERU  OSTREIFORMIS ,  Et.,  Mon.  Cor.,  p.  137. 
Die.  —  Mouille.  —  r. 

CAKPENTERIA  SEMIVIRGULARIS,  Et.,  Mon.  Cor., p.  136. 

Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

HINNITES  TELATUS,  d'Orb. 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  r. 


—    369    — 

SPONDYLUS  DÇJECTUS,  Et ,  Man.Con.  p.  138. 

Dicér.  —  Mouille.  —  rr. 

SPONDYLUS  TENUISTRUTUS,  Mu. 

Goldf.,  Pei/rêf.,  p.  94,  pi.  405,  fig.  3,  a,  b.—Hinnites,  d'Orb. 

Glypl.  —  Champlitte,  Chassigny.  —  ar. 

Cette  espèce  appartient  bien  certainement  aux  Spondyles; 
-M.  Quenstedt  a  attribué  au  Sp.  aculeiferus  une  valve  infé- 
rieure (Der  Jura,  pi.  92,  fig.  47)  qui  n'est  peut-être  pas  autre 
que  celle-ci. 

SPONDYLUS  SUPRARARICUS.  Et. 

Grande  espèce ,  plus  large  que  longue ,  un  peu  irrégulière  ; 
région  apiciale  fortement  constituée;  dents  bien  marquées, 
hautes,  longues,  les  deux  internes  moitié  plus  courte^  que  les 
autres  et  beaucoup  phis  faibles;  cavités  correspondantes  sur  la 
valve  adhérente;  entre  celles-ci,  des  saillies  qui  égalent  presque 
les  dents  principales;  empreinte  ligamentaire  étroite  et  pro- 
fonde aboutissant  intérieurement  à  une  dépression  du  test  cir- 
culaire et  profonde;  impression  musculaire  faible,  subcentrale. 

Long.  =  65 mm.;  larg.  =  90  mm.;  ép.  =  30 à  35  mm.;  long, 
des  dents  =  20  mm. 

Die.  —  Theuley.  —  r. 

ATRETA  IMBRICATA,  Et. 
Mon.  Cor.,  p.  Ù1,  et  Leth.  brunt.,  pi.  42,  fig.  8. 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  ce. 

OSTREA  ALLIGATA,  Et. 
Gryphea,  Qu  ,  Der  Jura,  p.  752,  pi.  91,  fig.  t5.  —  Ostrea, 
Et.,  Leth.  bruni,,  pi.  40,  fig.  7. 
Glypt.  —  Champlitte,  Grandecourt.  —  rr. 

OSTREA  SOLITARIA ,  Sow.  —  Et.,  Ulh.  hrutiL.  pi.  40,  fig.  4. 

Cette  espèce  est  toujours  facile  à  reconnaître  à  ses  grosses 
côtes;  elle  comprend  deux  variétés  suivant  qu'elle  est  arrondie 
ou  allongée;  la  première  forme,  est  abondante  à  Belfort,  Por- 
rentruy  ;  la  seconde  se  retrouve  plutôt  dans  la  Haute-Saône. 

C'est  alors  la  forme  de  VO.  çlaustrata,  Pusch.,  ou  TO.  gre- 
garea,  Sow.,  pi.  411,  fig.  2  (non  fig.  1),  un  peu  moins  étroite 
pourtant. 

Dicér.  —  Mouille.  —  r. 


—    370    — 

OSTREA  DILATÀTÀ,  Desh.  (Grypfcea.  Sow.,  nonSemt.) 

Glypl.  —  Champlilte.  —  r. 

OSTREA  DISCOIDEA,  Et. 

Très  grande  espèce,  plane,  circulaire,  mince,  très  largement 
fixée,  le  plus  souvent  par  toute  sa  valve  inférieure,  alors  régu- 
lièrement circulaire,  en  général  un  peu  oblique;  test  assez 
épais,  à  lamelles  bien  marquées  seulement  sur  les  bords.  Char- 
nière large,  faiblement  contournée;  empreinte  ligamentaire  à 
peine  creusée;  empreinte  musculaire  assez  forte,  très  rappro- 
chée de  la  charnière  ;  près  de  cette  dernière,  deux  apophyses 
internes,  élevées. 

Long,  et  larg.  =  420  à  440  mm.;  ép.  =  30  à  40  mm. 

Glypt.  —  Champlitte,  Preslot.  —  c. 

OSTREA  RASTELLARlS,  Mû.  —  Et.,  Utk.  bnmf., 
pi.  39,  fig.  il. 

Glypt.  —  Champlitte,  Nouvelle.  —  c. 

Zoanth.  —  Nouvelle.  —  c. 

OSTREA  PULLIGERA ,  Goldf.  (non  d'Orb.) 

Zoanth.  —  Nouvelle.  —  ar. 

Dicér.  —  Houille.  —  ac. 

OSTREA  SUBNANA ,  Et.,  Uth.  dmnl.,  pi.  39,  fig.  4. 

Glypt.  —  Champlitte,  Grandecourt.  —  c. 

OSTREA  SUBORBICULARIS.  Rœm.-  Et.,  Leih.  dmiif., 
pi.  38,  fig.  4. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  ar. 
Dicér.  —  Houille.  —  ce. 

OSTREA  VALLATÀ,  Et.,  Letk.bnmt. 
Glypt.  —  Champlitte,  Harnay,  Grandecourt.  —  ar. 
Peut-être  n'est-ce  là  qu'une  variété  fixée  de  VO.  rastellaris ; 
la  coupe  en  est  triangulaire  et  il  n'y  a  pas  de  côtes  du  côté  anal. 

PLACUNOPSIS  JURENSIS,  Rœm. 

Placuna,  Nord.  OoL,  p.  64,  pi.  46,  fig.  4  (non  Uorris  et 
Lycott).  —  Anomya,  d'Orb. 

Cette  espèce  se  distingue  par  ses  côtes  rayonnantes  très 
nombreuses  et  très  fines,  sub^gales;  celles  des  individus  du 
Corallien  du  Haut-Jura  (PL  regularis,  Et.)  sont  plus  grosses 
et  bien  moins  nombreuses.  Cette  espèce  atteint  ici  une  taille  un 


—    374    — 

peu  plus  forte  et  est  plus  ovale  que  Tindique  la  figure  donnée 
par  Rœmer. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

Peut-être  cette  espèce  n'est-elle  pas  autre  que  VOrbiculaT 
radiata,  Ph.,  York,,  p.  130,  pi.  4,  fîg.  12  COtbiculoid$a,  d'Orb.) 

ÂNOMIÂ  NERINEÂ,  But. 
Dicér.  —  Theuley.  —  r. 

TER^BRATULA  BOURGUETT,  Et.,  Leih.hrunt.,  pl.41,fig.25. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  ac. 

TEREBRATULA  INSIGNIS,  Schub. 
Glypt.  —  Champlitte,  Chassigny.  —  ac. 
Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

TEREBRATULA  RETIFERA.  Et. 
Mon,  Cor.,  p.  450,  et  Leth,  bi^unt,  pi.  44,  fîg.  44,  a,  b,  d. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

TEREBRATULA  DORSO-CURVA,  Et.,  Uth.  hrunU, 
pi.  41,  fîg.  12,  et  fîg.  11  c. 

Forme  un  peu  moins  grande  que  la  précédente,  à  petite 
valve  plus  plane;  crochet  très  robuste,  fortement  recourbé, 
appuyé  môme  sur  la  petite  valve  et  par  suite  occultant  complè- 
tement le  deltidium;  surface  réticulée  très  obtuse;  les  filets 
rayonnants  plus  fins  que  dans  la  forme  précédente,  comme 
épineux  de  deux  en  deux. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

TEREBRATULA  MORAVICA,  Glock. 
Die.  —  Mouille.  —  c. 

WALDHEIMIA  DELBMONTIANA ,  0pp.  —  Et.,  Lelh.  drirni., 
pi.  42.  fig.  2. 

Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte,  Neuvelle.  •—  c. 

MEGERLEA  PECTUNCULOIDES .  0pp. 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  r. 

MEGERLEA  PECTUNCULUS,  0pp.  (Terebralula,  Schl.) 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  r. 

THECIDIUM  ANTIQUUM,  Bfû. 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  c. 


—    378    — 

THKCIDIUM 

Autre  espèce  de  la  môuie  provenance. 

RHYNCONELLA  PECTUNCULOIDES.  Et. 
T.  coneinna,  Rœm.,  non  d'Orb.  —  Ry.  p$etunc.,  El.,  Z#rt. 
brunt,,  pi.  4«,  fig  3. 
Glypt.  —  ChampHtte,  Chassigny.  —  ac. 

RHYNCONELLA  PINGUIS.  0pp. 

Tereb.,  Rœm.  —  T.  corallina,  Leym.  —  Rhy.  inconstans 
(pars),  d'Orb.  —  Rhyn.  pinguis,  0pp.  —  Et.,  Leth.  brunU 
pi.  42,  6g.  5. 

Dicér.  —  Mouille.  —  c. 

RHYNGONELLA  SUBLENTIFORMIS,  Et. 
Ter.  lentiformis,  Rœm.,  non  Woodw.  —  Rhy.  sublent..  Et., 
Leth.  brunt.,  pi.  42,  fig.  7. 
Glypt.  —  Champhtte.  —  ac. 

GRANIA  JURENSI8,  Et. 
Crania  corallina,  Qu.,  Der  Jura,  p.  749,  pi.  94,  fig.  tO.  — 
Non  fig.  49.  —  Non  Siph,  eorallina  Handb.,  pi.  35,  fig.  43. 
Glypt.  —  Chassigny,  Sacquenay.  —  rr. 

CRANIA  POROSA,  Mû. 
Glypt.  —  Chassigny.  —  rr. 

STOMATOPORA  INTERMEDIA,  Br. 
Auloporaf  Min,  Goldf.  —  Alecto,  d'Orb.  —  Stomatopora,  Br. 
Glypt.  —  Chassigny.  —  r. 

BERENICEA  ORBICULATA,  d'Orb.  [CêlUpora,  Goldf.) 
Glypt.  —  Champlitto,  Chassigny.  —  ac. 

HETEROPORA  GRADATA,  Et  (lUfpiomu/f irara. d'Orb. 
Espèce  de  très  grande  taille,  Toisine  de  YHet.  capiUiformis 
par  la  régularité  de  ses  tubes,  tous  uniformément  rayonnants 
et  non  groupés  en  faisceaux  ;  la  surface  est  convexe ,  et  les 
accroissements  successifs  s*en  remarquent  très  bien  dans  toutes 
les  coupes. 
Dicér.  —  Mouille,  Francis.  ~  ac. 

ACANTHQPORA  HAIMEI,  Et,  Mon.  Cor,,  p.  164. 
Glypt.  —  Chassigny.  —  r. 


—    373    — 

PROFOSCINA  EXPANSE.  Et. 

Espèce  très  mince  et  très  étendue,  formée  de  lames  trian- 
gulaires, étroites,  contournées,  naissant  dans  tous  les  sens  et 
recouvrant  presque  entièrement  la  surface  sur  laquelle  elle  est 
parasite.  Cellules  de  grande  taille,  à  peine. marquées  sur  la 
surface  par  un  renflement  de  la  partie  médiane,  relevées  à 
l'extrémité,  distribuées  sans  ordre,  au  nombre  dé  cinq  ou  six 
sur  l'extrémité  des  expansions;  les  intervalles  un  peu  plus 
grands  que  le  diamètre  de  la  cellule. 

Diam.  de  la  colonie  =  20  à  30  mm.;  intenralles  des  péri- 
stomes,  près  de  1  mm. 

Glypt.  —  Chassigny.  —  r. 

PYGURUS  BLUMENBACHI ,  Ag. 
Clypeaster,  K.  et  D.  —  Pygurus,  Ag.,  Cott.,  ?  Wright.  — 
Et.,  Leth,  brunt.,  pi.  43,  fîg.  1. 
Zoanth.  —  Nouvelle.  —  ac. 

PYGUR13S  HAUSMANNI.  Ag. 

Clypeaster,  K.  et  D.  —  Pygmus,  Ag.,  Coll.,  Des.,  Et.  — 
Pyg,  Icaunensis,  Cott. 

Cette  espèce,  dans  le  Dicératien  de  la  Haute-Saône,  atteint 
une  taille  énorme  :  elle  a  452"»  de  long  sur  U5""*  de  large. 

Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

Zoanth.  —  Nouvelle.  —  r. 

PYGUHUS  PENTA60NALIS.  Des. 

Clypeaster,  iPh.,  Yofk.,  p.  427,  pi.  4,  fîg.  24.  —  Des.,  Syn. 
Ech.,  p.  314. 

Grande  espèce  pentagonale,  très  aplatie,  le  sommet  subcen- 
tral, la  partie  antérieure  élargie,  prolongée  postérieuretiaénl  en 
un  rostre  assez  faible;  surface  supérieure  à  peine  convexe,  un 
peu  acuminèe  au  centre;  ambulacres  pétaloïdes,  larges,  renflés 
dans  la  partie  médiane  en  une  saillie  assez  élevée  ;  rèxtrémilé 
du  pétale  étant  à  un  peu  moins  dé  10  mm  du  bord.  Appareil 
apicial  étroit,  fortement  stellé,  les  poresr  oviducaux  placés  assez 
loin  entre  les  ambulacres;  le  corps  spongiforme  occupant  tout 
Tespace  situé  entre  les  extrémités  de  ceux*ci  et  au  fond  d'une 
petite  cavité  du  sommet.  Surface  inférieure  presque  plane.  Lon- 
gueur de  l'ambulacre  antérieur  =  8  nim.;  des  autres  =  40  mm. 


-    87i    — 

Long.  =  7t  mm.;  larg.  =  77  mm.;  ép.  ss  43  mm. 

Glypi.  —  Champlitte.  —  rr. 

La  forme  anguleuse  et  aplatie  de  cotte  espèce  la  distingue 
très  nettement.  La  réduction  donnée  par  Phillips  a  sans  doute 
trompé  M.  Desor,  qui  l'indique  comme  de  petite  taille.  H.  Wright 
a  exprimé  lui-même  les  doutes  de  l'association  qu*il  arait  £iite 
è  celle-ci  de  l'espèce  du  Bajocien  ;  c'est  pourquoi  elle  n'a  pas 
été  donnée  en  synonyme. 

HYBOCLYPUS  WRI6HTI,  Et 

Grande  espèce  assez  peu  élevée,  elliptique ,  à  bords  ondulés 
par  suite  d'un  léger  renflement  des  ambulacres  et  du  milieu  des 
aires  interambulacraires  ;  la  partie  postérieure  entre  les  ambu- 
lacres partagée  en  trois  parties  égales  par  deux  carènes.  Sommet 
aigu»  à  l'extrémité  d'une  carène  tranchante,  exeentrique  en 
avant,  située  vers  les  t/5  de  la  longueur.  Les  ambulacres  anté- 
rieurs droits,  étroits,  les  postérieurs  plus  larges,  un  peu  flexueux. 
Périprocte  situé  au  fond  d'un  profond  canal  arrivant  au  sommet, 
rétréci  en  bas,  un  peu  au-dessus  du  milieu  de  la  longueur,  puis 
s'élargissent  en  spatule  jusqu'au  bord.  Face  inférieure  pulvi- 
née  par  le  renflement  des  interambulacres.  Péristome  grand , 
circulaire,  profondément  situé;  les  ambulacres  logés  dans  des 
espèces  de  canaux,  surtout  les  antérieurs.  Granulation  sans 
ordre,  fine  surtout  supérieurement. 

Long.  =  55  mm.;  larg.  =  48  mm.;  ép.  =  48  mm. 

Zoanth.  —  Neuvelle.  —  r. 

Cette  espèce  se  distingue  par  sa  grande  taille,  sa  fornie  ellip- 
tique assez  régulière  et  l'inégalité  des  ambulacres. 

NUCLB0PY6US  ICAUNBNSIS,  Des.  {Desoria,  Cott.) 
Dicér.  —  Mouille.  —  rr. 

Cette  espèce  atteint  ici  une  taille  plus  grande  que  celle  qui  a 
été  indiquée  jusqu'à  présent  :  long.  =  35  mm.;  larg.  =  31  mm.; 
ép.  =  34  mm. 

HOLECTYPUS  COBÀLLINUS,  d*Orb. 
Zoanth.  —  Neuvelle.  —  rr. 
Dicér.  —  Mouille.  —  rr. 

PYGÀSTEl  UMBRELLA,  Ag. 
Zoanth.  —  Neuvelle.  —  ac. 
Dicér.  —  Houille.  —  r. 


—  875  ~ 
Les  quatre  rangées  de  tubercules  ambulacraires  qui  sont 
indiquées  comme  caractère  de  cette  espèce,  cessent  presque  au 
pourtour  et  il  n'y  a  plus  que  quelques  tubercules  espacés  jus- 
qu'au sommet;  le  périprocte  est  très  grand  et  occupe  les  trois 
quarts  de  l'espace  compris  entre  le  sommet  et  le  bord.  Nous 
avons  donné  l'appareil  buccal  :  Leth.  bruni.,  pi.  45,  fig.  6. 

STOMECHINUS  6ERMINANS.  Ph. 

Cette  espèce  n'est  probablement  qu'une  variété  du  St.  linea- 
tus;  néanmoins  la  large  dénudation  du  milieu  des  interamba- 
lacres,  le  renflement,  la  saillie  des  ambulacres  lui  donnent  une 
physionomie  toute  particulière  ;  en  outre,  les  tubecpules  parais- 
sent plus  forts  et  plus  uniformes  que  dans  les  St.  lineatut  et 
perlatus. 

En  adoptant  ici  l'avis  de  M.  Desor,  j'ai  voulu  constater  la 
présence  de  c^tte  forme,  en  môme  temps  que  lui  assigner  une 
taille  plus  grande  que  celle  qui  a  été  indiquée  :  dans  la  Haute- 
Sdône,  les  grands  individus  ne  sont  pas  rares. 

STOMECHINUS  LINEATUS,  Des. 
Glypt.  —  Chassigny,  Picpape,  Champlitte.  ce. 
Zoanth.  —  Nouvelle.  —  ac. 

MA6N0SIA  NODULOSA,  Des. 
Zoanth.  —  Champlitte.  —  rr. 

GLYPTICUS  HIEROGLYPHICUS.  Ag. 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte,  Charcenne,  Picpape.  —  c. 

GLYPTICUS  SULCATUS,  Des, 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  r. 
Dicér.  —  Mouille.  —  rr. 

Très  probablement  cette  espèce  n'est  qu'une  variété  de  la 
précédente. 

ACROCIDARIS  NOBILIS,  Ag. 

Zoanth.  —  Charcenne.  —  r. 
Dicér.  —  Mouille.  —  r. 

PSEUDODIADEAIA  HEMISPHERICUM,  Det. 
Dicér.  —  Theuley.  —  r. 

PSEUDODIADEMA  MAMILLANUM,  Des. 
Cidarites,  Rœm.  —  Diadema,  Ag.  —  Diad.  spinosum,  A^ 


—    376    — 

^^Diad»  Datidsoni.  Wright.  -- Pseudodiadema,  Des.,  et?ar. 
Et.,  Leth.  bruni.,  pi.  47,  fîg.  1  (D.  princeps,  Th.j. 
.    Glypt.  —  Chassigny,  Chaaiplille.  —  ar. 

IITPODIADEIIA  PIDàNCETI,  Et. 

Voisin  de  VH,  Bonjouri  dont  il  diffère  par  sa  taille  plus 
grande,  sa  surface  plus  aplatie,  ses  intorambuiacres  plus  grands 
relativement  et  par  suite  les  tubercules  plus  gros.  Ces  mômes 
caractères  le  séparent  de  VH.  florescens,  dont  la  taille  est  sen- 
siblement la  même. 

Diam.  =  21  mm.;  haut.  =  9  mm. 
.    Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

DIPLOPODIA  SUBANGULARIS,  U'Coj.  (Cidarif,  GoUf.) 
Glypt.  —  Champlitte,  Neuvelle.  —  c. 
'    Zoanth.  —  Neuvelle.  —  ar. 

HEMICIDARIS  GRENULARIS,  Ag. 
Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte,  Neuvelle.  —  c. 
Zoanth.  —  Neuvelle.  —  c. 

HEMIGIDARIS  INTERMEDIA.  Forb. 
Zoanth.  —  Charcenne,  Neuvelle.  —  ac.  (Test  et  radioIes«) 
Dicér.  —  Theuley,  Mouille.  —  ac.  (Radioles.) 
Les  radioles  atteignent  jusqu'à  420  et  130  mm.,  plus  grandes 
encore  que  celles  d'Angleterre. 

PSEUDOCIDARIS  REMOIRI,  Et. 

Petite  espèce  déprimée;  ambulacres  très  étroits,  flezueux, 
ayant  près  do  la  bouche  deux  rangées  de  trois  semitubercules 
petites,  alternes;  plus  haut^  de  même  taille  que  les  granules. 
Dans  les  intorambuiacres,  deux  rangées  de  cinq  tubercules,  les 
.extrêmes  très  petits  et  se  touchant  presque  par  leur  cercle 
scrobiculaire  ;  granulation  intermédiaire  fine  et  peu  abondante. 
Tubercules  très  renflé^,  larges,  portant  même  à  la  base  un  repli 
qui  rend  à  peu  près  insensible  renfoncement  du  scrobicule; 
mamelon  de  petite  taille,  perforé  et  crénelé.  Lignes  de  pores 
non  enfoncées.  Péristome  assez  étroit;  appareil  apicial  bien 
développé;  périprocte  grand,  circulaire. 

Haut.  =  15  mm.;  diam.  =  25  mm. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

U  faut  citer  coname  voisins  de  cette  espèce  les  Ps.  Thiirmanni, 


-    377    — 

Quenstedti,  ararica;  la  première  a  ses  tubercules  plus  rares 
surtout  en  haut,  ses  cercles  scrobiculaires  distants;  la  seconde 
les  a  encore  plus  rares  et  plus  grands  ;  la  troisième  est  plus 
petite. 

GIDARIS  CERVIGàLIS,  kg. 

Glypt.  —  Chàmplitto,  Chassigny,  Charcenne,  Kcpape,  Mar* 
nay.  —  c. 
Zoanth.  —  Neuvelle.*-^  c. 

GIDARIS  GORONÂlà.  Goldf. 

Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  ar. 

C*est  le  test  tel  qu*il  a  été  décrit  par  M.  Desor  qui  est  surtout 
indiqué  ici  ;  les  radioles  sont  rares  et  non  très  caractérisés.  Ils 
le  sont  beaucoup  moins  que  ceux  du  Spongitien  du  Haut-Jura, 
oU  cependant  ne  se  rencontre  jamais  la  forme  aplatie  et  munie 
de  gros  tubercules  comme  celle  qui  est  plus  spécialement  si- 
gnalée ici. 

GIDARIS  FL0RI6EMMA»  Pb.  (C.  Blumenbachi,  Mû.) 

Glypt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  c. 

Zoanth.  —  Charcenne.  —  c.     ' 

Dicér.  —  Theuley.  —  ar. 

GIDARIS  GEMMIFERA.  Et. 

C.  Blumenbachi,  Qu.,  DerJura,  p.  727,  pi.  88,  fîg.  63  (non 
Mû.,  non  Des.,  non  Cott.). 

Grande  espèce  renflée ,  relevée ,  plane  en  haut  et  en  bas  ; 
ambulacres  étroits,  très  peu  flexueux,  ornés  de  deux  rangées 
de  semitubercules,  inégaux  entre  eux  vers  la  bouche,  entre 
lesquels  se  placent  sur  le  pourtour  quelques  granules  distribués 
en  une  ou  deux  séries  ;  zones  porifères  assez  larges  et  profondes. 
Interambulacres  larges,  régulièrement  convexes,  portant  chacun 
deux  rangées  de  sept  à  huit  tubercules  rapprochés,  à  mamelons 
assez  grands,  tous  fortement  crénelés.  Scrobîcule  profond, 
elliptique;  cercle  scrobiculaire  à  peine  distinct,  les  granules  qui 
le  forment  n'étant  pas  très  différents  de  ceux  du  reste  du  test; 
granulation  intermédiaire ,  abondante,  horizontale.  Apophyses 
internes  près  de  la  bouche,  pyramidales,  très  épaisses. 

Diam.  =  70  mm.';  haut.  =  15  min. 

Zoanth.  —  Nouvelle.  —  r. 

Ce  n'est  pas  le  C.  Blumenbachi,  dont  les  radioles,  comme  Ta 


—    178    -^ 
dit  M.  Quenstedt  lui-môme,  n*oot  pas  encore  été  rencontrés  en 
Souabe. 

CIDARIS  NARGINATA,  Guldf. 

Glypt.  —  Champlitte,  Preslot.  —  r. 

Nous  rapportons  à  cette  espèce  un  individu  de  très  grande 
taille  qui  offre  en  môme  temps  une  affection  morbide  assez 
extraordinaire.  Une  lésion  de  l'enveloppe  cutanée  a  eu  lieu  en 
môme  temps  sur  deux  interambulacreg,  ce  qui  a  empêché  le 
développement  des  tubercules  sur  la  partie  gauche  de  ces  aires; 
les  plaques  coronales  sont  aussi  développées  que  les  autres; 
seulement  les  tubercules  n'existent  pas  ou  sont  à  peine  marqués, 
tandis  que  tout  le  reste  est  couvert  d'une  granulation  identique 
à  celle  de  la  surface  L'autre  partie  de  l'aire  est  constituée 
normalement,  à  l'exception  toutefois  d'un  des  tubercules  infé- 
rieurs qui  est  double  dans  un  môme  scrobicule.  Cette  lésion  ne 
paraît  pas  avoir  d'influence  sur  le  reste  du  test. 

Ce  Cidaris  a  la  taille  du  C.  Drogiaea;  il  a  des  tubercules 
complètement  lisses  et  est  acuminé  au  sommet.  Il  diffère  du 
C.  marginata  type,  par  sa  taille  beaucoup  plus  grande,  par 
son  dernier  grand  tubercule  placé  à  droite;  l'arobulacre  aussi, 
par  sa  surface  en  bandelette  unie,  offre  une  légère  différence. 
Cependant  il  est  è  remarquer  que  dans  la  figure  môme  du 
Petrefacta  Germaniœ,  les  tubercules,  aussi  nombreux,  sont 
disposés  de  la  môme  manière.  II  n'est  guère  possible  d'attri- 
buer cette  circonstance  à  un^  erreur  de  dessin  ;  ce  serait  donc 
à  cette  forme  que  devrait  rester  le  nom  de  C.  marginata,  qui 
ne  serait  pas  ainsi  celui  à  qui  on  l'attribue  généralement. 
M.  Perron,  à  qui  j'ai  communiqué  ces  particularités,  a  regardé 
comme  spécifiquement  distinct  l'unique  individu  sur  lequel  elles 
portent.  J'aurais  adopté  le  nom  qu'il  a  bien  voulu  lui  imposer 
(C.  Etalloni),  si,  avec  sa  rareté,  cette  espèce  n'offrait  pas  un 
cas  pathologique  qui  a  pu  avoir  quelque  influence  sur  l'ensemble. 

aOARlS  OCULATA.  Ag. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

CIDARIS  PARANDIERI,  Ag. 
C.  aspera,  Ag.  —  Cid.  histHcoides ,  Qu.  —  Cid.  Blumen- 
bachi,  Cott.,  non  Mii. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  t. 


—    37Ô    — 

M.  Cotteau  admet  comme  évident  au  point  de  vue  zoologique 
que  le  test  est  plus  important  que  les  radioles,  ce  qui  n*est  pas 
au  point  de  vue  géologique.  Il  transporte  les  radioles  donnés 
sous  le  nom  de  C.  Parandieri,  au  test  du  C.  Blumenbaehi, 
dont  les  radioles  redeviennent  ceux  du  C.  florigemma.  L'incon- 
vénient qui  peut  en  résulter  dans  les  citations,  nous  a  fait  con- 
server de  préférence  celui  de  C.  Parandieri,  pour  lequel  aucun 
doute  ne  peut  exister. 

CIDÂRIS  SUEYIGA»  Des 

Glypt.  —  Champlilte.  —  rr. 

Un  individu  de  cette  espace  s*est  trouvé  accompagné  d*un 
radiole  long,  grêle,  cylindrique,  couvert  de  côtes  épineuses. 
(Long.  =  30  à  40  mm.;  diam.  =  1  4/2  à  2  mm.]  Il  est  un  peu 
plus  petit  que  celui  du  C.  histricoides ,  Qu. ,  rapporté  par 
M.  Desor  au  C.  Parandieri, 

RABDOCIDARIS  MITRATA,  Des. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  rr. 

La  seule  différence  avec  la  figure  du  Der  Jura  se  montre 
dans  la  compression  du  radiole;  peut-être,  s'il  était  moins  rare, 
trouverait-on  une  forme  identique. 

RABDOCIDARIS  OPPELI,  Des.  (C.  nobUU,  Qu.,  non  Goldf.) 
Dicér.  —  Theuley.  —  r. 

RABDOGIUAllIS  TRIGARINATA.  Des. 

Zoanth.  —  Charcenne.  —  rr. 

DIPLOCIDARIS  DESORI,  Des. 

Cidaris  gigantem,  Qu.,  Handb.  (non  Ag.).  —  C.  giganteus 
Desori,  Qu.,  Der  Jura.  —  Rabdocidaris  giganteus,  Des.,  Syn. 
—  Rab.  Desori,  Des.,  Syn.  SuppL 

Zoanth.  —  Neuvelle.  —  ar. 

Je  possède  cette  magnifique  espèce  intacte,  avec  ses  radioles 
qui  sont  semblables  à  ceux  du  Rabd.  altemans;  la  forme  gé- 
nérale est  très  surbaissée,  et  il  est  très  probable  en  outre  que 
les  D.  gigantea  et  altemans  ne  doivent  former  avec  celui-ci 
qu'une  seule  espèce. 

Les  oreillettes  buccales  internes  sont  formées  par  des  lames 
larges  et  hautes  qui  atteignent  une  dimension  de  48  mm.  de 
large  sur  40  de  haut. 


-  m  - 

DTPLOCIDARTS  Gir,A>TEUS.  Déi. 

Radioles.  —  Cid  pustulifera,  Ag.,  Coll.,  Qu.  —  IWpZoci- 
daris,...,  Des. 

Ces  radioles  sont  toutefois  un  peu  plus  grôles  que  ceux  du 
Synopsis,  et  les  tubercules  inférieurs  sont  plus  rares.  Ils  ne 
sons  donc  rapportés  à  cette  espèce  ^ue  provisoirement. 

Glypt.  —  Champlitle,  Preslot.  —  r. 

CERIOCRINUS  MILLERI,  Rœm. 
Encriniles,  Schl.  —  Àpiocrinites ,  Goldf.  —  Ceriocrinus, 
Rœm.,  Des.  —  Millericrinus,  Des. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  rr. 

CERIOCRINUS  GREPPINI,  0pp.  -  Et.,  Lith.  hnml^  pi.  49,  fig  18 

Glypt.  —  Champlitte,  Grandecourt.  —  r. 

APIOCRINUS  ROTSSUNUS ,  d'Orb.  {A.  rotundus  (para),  Goldf., 
pi.  56,  fig.  1,  T.) 

Glypt.  —  Champlitte.  —  ar. 

Zoanth.  —  Charcenne.  —  ar. 

Je  cite  cette  espèce  quand  d*Orbigny  la  donne  du  Corallien 
inférieur  de  Besançon;  M.  Desor  fCrin,,  p.  8)  prétend,  au 
contraire,  que  Y  A,  Royssianus  n'habite  point  le  Jura  suisse,  et 
rappelle  peut-être  Àp.  rotundus,  en  lui  donnant  pour  synonyme 
VAp.  Parkinsoni,  Schl.,  que  d*Orbigny  place  beaucoup. plus 
bds.  Comme  je  n*en  connais  que  quelques  débris,  j'emploie 
provisoirement  le  premier  nom  en  rejetant  toutefois  les  syno- 
nymes indiqués  dans  le  Prodrome,  et  je  l'applique  en  particulier 
aux  articles  épais,  à  canal  étroit  et  à  surface  d'articulation 
composée  de  gros  rayons. 

APIOCRINUS  POLYCYPHDS,  Mer. 

Millericrinus,  Des.  —  Apiocrinus,  Mér.  (Ges.  c.  Bas.,  t849, 
p.  29).  —  Et.,  Leth.  brunt.,  pi.  49,  fig.  6. 

Glypt.  —  Champlitte,  Marnay.  —  ar. 

Zoanth.  —  Nouvelle.  —  ar. 

MILLERICRINUS  ALTERNATDS,  d'Orb. 

Glypt.  —  Virey.  —  r.  (Débris  de  tiges.) 

M.  Desor  attribue  ces  formes  de  tiges  au  M.  Milleri. 

MILLERICRINUS  BEAUMONTANUS,  d'Orb. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r.  (Tiges  et  calice.) 


—    381     — 
Cette  espèce  est  dîf&cile  à  distinguer  des  M.  Nodotanus,  êca* 
laris,  Dudressieri;  il  y  a  des  individus  tout  à  fait  indécis  et  qui 
lient  ces  trois  espèces;  quant  aux  tiges  non  suffisamment  con- 
servées, il  est  presque  impossible  de  les  classer. 

MILLERICRINUS  DESORI,  Et. 

?  Àp.  Tosaceus  (pars),  Goldf ,  Petrtef.,  pi.  56,  fig.  3,  c,  d 
(non  Muller). —  M,  rosdcem,.  Des.  (non  Schl.?  non  d'Orb.,  Qu.) 

Calice  renflé,  conique,  assez  rapidement  ouvert,  à  profil  à 
double  courbure,  peu  élevé;  cavité  interne  conique,  subpenta- 
gonale  par  des  cavités  creusées  près  de  la  jonction  des  pièces 
qui  sont  rebordées  en  dedans;  canal  étroit  et  cylindrique  sans 
dilatation  ni  rétrécissement  ;  dents  d'engrenages  très  fines. 

Diam.  =  45  mm.;  haut.  =  25  mm. 

Zoanth.  —  Nouvelle.  —  rr. 

Cette  espèce  se  retrouve  aussi  dans  le  Jura;  nous  en  connais- 
sons un  beau  calice  venant  de  Seillières  (Coll.  Bonjour). 

MILLERICRINUS  DUDRESSIERI,  d'Orb. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

MILLERICRINUS  ECHINATUS,  d'Orb. 
M.  echinatus,  muleatus,  horridus,  d'Orb.  —  M.  echinatus, 
Br.,  El.  —  M,  aculeatus,  Pict. 
Glypt.  —  Champlitte,  Grandecourt,  Chassigny.  —  ce. 

MILLERICRINUS  NODOTANUS.  d'Orb. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  c.  (Tiges  et  calices.) 
Les  spécimens  de  la  Haute-Saône  examinés  ici  ne  sont  pro- 
bablement que  des  variétés  de  cette  espèce;  la  base  en  est  plvs 
étroite  ;  les  ornements  internes  ne  sont  pas  les  mêmes  non  plus; 
du  reste  ils  paraissent  assez  extraordinaires  dans  les  figures 
données  par  d'Orbigny. 

MILLERICRINUS  THIRRIAI.  Et. 
Calice  de  grande  taille,  conique,  allongé  par  un  bon  nombre 
d'articles  élargis  de  la  tige  (10  à  12);  le  calice  peu  haut,  sub- 
cylindrique, conique;  les  pièces  à  peu  près  deux  fois  plus  larges 
que  hautes  et  très  épaisses,  de  manière  à  rétrécir  beaucoup  la 
cavité  interne  qui  est  subponlagonale,  creusée  aux  sutures; 
une  saillie  continue,  assez  élevée,  rayonnante,  placée  au  milieu 
des  pièces  ;  les  parois  de  cette  cavité  d'abord  verticales,  un  peu 

27 


I 


1 

J 

—    382     — 
creusées  en  dessous  sur  uue  hauteur  de  42  mm.,  puis  promp- 
temeot  horizontales;  canal  large,  à  profil  en  zig-zag. 

Diam.  =  48  mm.;  haut,  (pièces  basales  et  interm.)  =  20  mm.; 
basales  =  24  sur  \  \  mm.;  interméd.  =  26  à  27  sur  9  mm. 

D*Orbigny  ajoute  encore  les  espèces  suivantes  : 

MILLKRICRINUS  CONICUS,  d'Orb.  —  Crin.,  p.  58.  —  GhampHtte. 

—  MUNSTER  ANUS,  d'Orb.  —  CHn.,  54.  —  Champl*».        | 

—  DUBOISANUS.  d'Orb.  -  Cnn.,  61.  —  Mont. 

—  DILATaTUS,  d'Orb.  —  Crin.,  63.  —  Mont 

—  HORRIDUS,  d'Orb.  —  Crin.,  88.  —  Courcuire. 

—  TUBERCULATUS,  d'Orb.  — Crin.,  91.— G hamplUt. 

PENTACRINUS  AMBLYSCALARIS,  Th.,  I>Jh.  5rwfie..  pi. 49.  fig.22. 

Glypt.  —  Champlitle.  —  c, 
Zoanth.  —  Charcenne.-  —  ac. 

EUGENIACRINUS  HOFERI.  Qu. 
Glypt.  —  Champlitte.  —  rr. 

HELOTUS.  (Genre  de  place  douteuse.) 
Sécrétion  basale  conique  plus  ou  moins  élevée ,  simple  d'a- 
bord et  terminée  en  pointe,  puis  se  dédoublant  dans  l'accrois- 
sement par  le  dépôt  de  nouvelles  couches  distinctes  entre  elles' 
et  formant  un  certain  nombre  de  cônes  un  peu  plus  élevés  dont 
toutes  les  bases  se  confondent.  Sur  la  surface,  des  stries  ou 
esquilles  rayonnantes,  irrégulières,  ne  se  correspondant  pas 
toujours  et  arrivant  néanmoins  du  sommet  à  la  circonférence. 
Animal  inconnu. 

Il  n'est  guère  possible,  pour  le  moment,  d'indiquer  les  affi- 
nités de  ces  formes  que  nous  avons  cru  devoir  ériger  en  genre 
et  qui  n'est  pas  cependant  sans  valeur,  car  il  en  existe  depuis  le 
Lias  inférieur  jusqu'au  Kimméridien  supérieur,  avec  des  carac- 
tères constants  et  les  formes  de  chaque  étage  sont  parfaitement 
distinctes.  M.  Quenstedl,  qui  a  étudié  avec  tant  de  soin  le  Jura 
du  Wurtemberg,  a  déjà  signalé  deux  espèces  du  Lias,  sous  le 
nom  de  Nagelkalk;  seulement  il  les  regarde  comme  des  con- 
crétions calcaires,  cristallines  (Der  Jura,  p.  304),  empâtant 
môme  des  coquilles.  Cette  dernière  indication  ne  s'est  jamais 
vérifiée  dans  la  Haute-Saône. 


—    383    — 

HELOTUS  STUTZI,  Et. 

Grande  espèce  très  déprimée;  sommet  pointu  avant  dédou- 
blement; puis  quand  celui-ci  a  lieu,  les  sommets  rapprochés  les 
uns  des  autres  et  peu  séparés,  de  sorte  que  le  tout  semble  for- 
mer une  masse  compacte. 

Diam.  de  Findividu  simple  =  <5°";  ép  à  la  pointe  =  2""". 

Diam.  des  séries  =  30  sur  20  à  22°°;  ép.  =  3'"". 

Zoanth.  —  Nouvelle.  —  ar. 

Je  possède  de  beaux  individus  de  cette  espèce  trouvés  tous 
sur  les  valves  de  la  Pholadomya  Orbignyana, 

Les  Polypiers  inscrits  dans  la  liste  ont  été  tirés  de  Vlntro- 
duction  à  l'étude  des  Polypiers  de  M.  de  Fromentel;  les  ni- 
veaux les  plus  cerlains  sont  indiqués  par  le  signe  (X),  et  les 
moins  par  celui-ci  (-|-).  Les  seuls  changements  introduits  sont 
les  suivants  : 

Dendroheliaj  Et.,  Ray.  Month.,  1861.  — Psammohelia,  Fr., 
Int.,  1861. 

Ellipsosmilia,  Et.,  Mon,  Cor.,  1859.  —  Epismilia,  Fr., 
Int.,  1861. 

Dendrogyra.  —  Rien  dans  le  texte  de  Ylntroduction  n'in- 
dique qu'avant  cette  publication  les  espèces  coralliennes  attri- 
buées à  ce  genre  se  trouvaient  citées  dans  la  Monographie  du 
Corallien  du  Haut-Jura,  1859,  2^  partie,  p.  56. 

Stylina.  —  Il  est  très  douteux  que  les  espèces  de  ce  genre 
soient  aussi  nombreuses  dans  les  localités  indiquées,  surtout  à 
Charcenne,  oîi  au  milieu  d'une  faune,  remarquable  il  est  vrai, 
existent  plutôt  des  variétés  que  des  espèces  réelles. 

Les  espèces  placées  dans  le  genre  Cyathophora  sont  rappor- 
tées par  M.  de  Fromentel  au  genre  Cryptocœnia  que  nous 
croyons  inutile,  changement  en  outre  tout  à  fait  indépendant 
des  raisons  qui  peuvent  faire  transporter  le  premier  dans  les 
Tabulés.  Les  deux  espèces  données  sous  le  nom  de  Michelinia 
ne  sont  sans  doute  pas  autres  que  Cyathophora;  le  Mich. 
corallina  a  dû  changer  de  nom  pour  éviter  double  emploi  de 
celui-ci. 

Montlivaultia.  —  Même  remarque  que  plus  haut  pour  les 
Stylines.  En  outre,  les  Montl.  dispar  et  cytinus  ont  été  inscrites 
deux  fois  chacune  dans  des  catégories  différentes  et  avec  des 


384    — 
descriptions  qui  ne  sont  pas  non  plus  tout  à  fait  les  mêmes.  II 
reste  à  savoir  quelles  sont  les  formes  qui  doivent  conserveries 
noms  proposés. 

Latiphyllia. —  Nous  avons  indiqué  ailleurs  (Mon.  Cor.  Supp,, 
p.  9j  que  la  Lat.  insignis  doit  n'être  qu'une  Thécosmilie. 

Microphyllia  et  Latimeandra.  —  Ces  deux  genres  créés  par 
d'Orbigny  ont  <^té  incompl<^tement  décrits,  mais  par  les  espèces 
qu'ils  renferment,  il  est  possible  d'arriver  à  les  circonscrire,  en 
joignant  toutefois  au  dernier  le  genre  Comophyllia  qui  n'en  est 
qu'un  état  particulier.  MM.  Jdilne  Edwards  et  J.  Haime  ont 
placé  toutes  les  espèces  de  ces  genres  dans  le  seul  genre  Lati- 
meandra qui  ne  contenait  guère  alors  que  des  Microphyllia,  et 
qui  a  été  reproduit  limité  de  même  dans  V Introduction  citée 
plus  haut.  Mais  comme  il  y  a  des  espèces  qui  possèdent  les 
caractères  des  vrais  Latimeandra  et  Comophyllia,  le  genre 
Chorisastrea  a  été  créé  pour  elles,  division  déjà  indiquée  et 
nom  inutile,  puisqu'il  y  en  a  d'autres.  Nous  avions  autrefois 
signalé  dans  nos  Rayonnes  du  Corallien  ^  p.  1 06,  la  nécessité 
de  séparer  les  deux  genres. 

Microsolena.  —  Les  Dimorpharea  ne  sont  qu'un  état  parti- 
culier de  ce  genre.  Nous  avons  inscrit  les  M.  expansa  et  Gress- 
lyi,  si  abondantes  dans  tout  le  Jura  :  la  première  a  trois  cycles 
(Ray.  Month.,  4860,  pi.  6,  fig.  26)  qu'une  erreur  a  réduit  à 
deux  dans  le  texte  des  Rayonnes;  la  seconde  a  32  cloisons  et 
en  outre  une  certaine  r(^gularité  dans  la  disposition  des  calices; 
c'est  In  Dimorpharea  Kœchlini  de  M.  de  Fromentel,  mais  ce 
n'est  |>as  celle  de  J.  Haime  qui  en  a  48,  et  dont  par  conséquent 
les  cloisons  sont  beaucoup  plus  fines.  Depuis  longtemps,  Thur- 
mann  avait  attribué  à  celte  espèce  le  nom  de  Agaricia  Gresslyi, 
et  la  dédicace  doit  en  être  conservée. 

COBALIA  JURENSIS,  Et. 

Mon.  Cor,,  p.  132.  —  Spong,,  p.  140,  pi.  1 ,  fig.  2-3.  — 
Leth,  hrunt.,  pi.  58,  fig.  24. 
Dicér.  —  Theuley,  Mouille.  —  c. 

EUDEA  PERFORATA,  Et. 
Spongites,  Qu.  —  Eudea,  Et.,  Leth.  hrunt. ^  pi.  58,  fig.  85. 
Glypt.  —  Champlitte,  Marnay.  —  ac. 


—    385    — 

ËUDEA  PERRONI ,  Bt. 

Espèce  en  tube  court,  épais  (quelquefois  double),  cylindrique; 
siphon  étroit;  tissu  assez  grossier  ;  oscules  grands,  subcircu- 
laires, irréguliers,  sans  bordure.  Périenchyme  grossier  arrivant 
jusqu'à  3  mm.  du  bord. 

LoDg,  =  10  à  13  mm.;  diam.  =  11  mm.;  diam.  des  oscules 
=  1  1/2  à  2  1/2  mm. 

Glypt.  —  Gatey.  —  r. 

Cette  espèce  se  distinguo  facilement  de  la  précédente  par  sa 
forme  plus  courte,  plus  renflée  et  par  ses  oscules  plus  grands. 

PAREUDEA  APERTA,  Et. 

Grande  espèce,  courte,  épaisse,  largement  fixée,  puis  un  peu 
rétrécie  et  dilatée  ensuite  pour  se  terminer  en  cône  très  obtus  ; 
tissu  assez  fin,  mais  percé  sur  la  convexité  supérieure  de  gros 
pores  de  1/2  mm.  ou  un  peu  plus  ;  les  autres  très  petits.  Canal 
central  large  (6  mm.),  creusé  sur  la  parois  de  sillons  verticaux 
au  nombre  de  douze  environ,  assez  profonds,  où  viennent 
aboutir  les  pores. 

Haut.  =  15  mm.;  diam.  =  20  mm. 

Zoanth.  —  Charcenne.  —  r. 

Celle  espèce  a  beaucoup  de  rapports  avec  la  Scyphia  pyri- 
formis,  Goldf.  (Petraf.,  pi.  35,  fig.  10),  rapportée  avec  doute 
aux  Jerea  par  d'Orbigny  (Prod.  I,  p.  390).  La  forme  en  est  un 
peu  différente,  avec  une  taille  plus  faible,  ensuite  les  pores 
paraissent  moins  grands.  Il  serait  possible  cependant  que, 
mieux  connue,  elle  ne  dût  en  être  séparée  que  comme  variété 
locale.  Dans  tous  les  cas,  sa  place  n*est  pas  dans  les  Jerea. 
PAREUDEA  ARARICA.  Et. 

Espèce  de  moyenne  taille,  cylindrique,  irrégulière,  mame- 
lonnée plutôt  que  formée  de  barillets  superposés.  Tissu  fin, 
pores  et  porules  peu  inégaux  ;  peu  de  pores  osculiformes  ;  canal 
assez  étroit,  en  haut  quelques  sillons  rayonnants,  courts,  peu 
profonds,  simulant  une  étoile.  Bourrelets  épithécaux  à  la  base. 

Long.  moy.  =  25  mm.;  diam.  =  9  mm. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  ac. 

L'espèce  dont  elle  se  rapproche  le  plus  est  la  P.  çorallina 
du  Haut-Jura;  celle-ci  a  le  tissu  un  peu  moins  fin,  plus  régulier 
et  en  outre  elle  n'a  pas  au  sommet  de  rudiment  d'étoile  qui  fait 


—    386     — 
tendre  la  P.  ararica  vors  les  Cn^midinm,  La  P.  Bronni  est 
plus  grande  et  a  lu  tissu  plus  grossier;  cette  deroiùre  espèce  ne 
paraît  pas  exister  aux  environs  de  Gray. 

PAREUDEÀ  GIGANTBA.  Et. 

Très  grande  espèce  subcylindrique,  à  peine  irrégulière,  for- 
mée d'un  tissu  fin  assez  uniforme,  avec  des  pores  de  très  petite 
taille,  parmi  lesquels  un  certain  nombre  seulement  plus  grands. 
Canal  central  étroit,  cylindrique  ou  un  peu  comprimée. 

Long.  =  100  mm.  ;  diam.  =  35  mm.;  diam.  du  canal  ==  8 
sur  10  mm. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  rr. 

PAREUDEA  PRIS.>IAT1CA,  Et.,  f^lh.  bruni.,  pi.  59,  fig.  1. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

PAREUDEA  GRACIUS,  Et. 

Siphonocœlia  elegans,  Fr.  (non  Se.  elegans,  Goldf.,  Pareu- 
dea,  Et.).  —  Par,  gracilis.  Et.,  L$th.  hrunt,,  pi.  58,  fig.  30. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  ar. 

Cette  espèce  est  de  plus  grande  taille,  à  diamètre  plus  fort  et 
a  le  tissu  plus  fin  que  la  suivante;  il  se  pourrait  que  ce  ne  fut  là 
qu'une  variété.  Cependant  comme  elle  est  cotistante  en  forme 
dans  le  Jura  bernois,  nous  Tavons  adoptée  comme  espèce. 
PAREUDEA  PUNCTATA.  Et.  («ponjUes,  Qu.) 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

PAREUDEA  TUMIDA.  Et. 

Grosse  espèce ,  ventrue ,  épaisse ,  subglobuleuse  ;  tissu  très 
fin  ;  pores  et  porules  peu  inégaux  ;  canal  étroit,  un  petit  méplat 
sans  canaux  au  sommet;  base  large  avec  bourrelet. 
•    Haut.  =  20""»  ;  diam.  =  22  ">">  ;  diam.  du  canal  =  2  1/2-". 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 

Cette  espèce  a  le  canal  moindre ,  le  tissu  plus  fin ,  est  plus 
courte,  plus  épaisse  que  la  P.  conoidea,  El.,  du  Glypticion  du 
Haut-Jura;  on  n'y  remarque  pas  non  plus  de  rudiments  de 
canaux. 

MAMILLIPORA  RADICIFORMIS,  Et.  {Scaphia.GoW.) 

Petite  espèce  tubuleuse,  conique,  à  tissu  grossier,  à  surface 
lat(^rale  très  irrégulière.  Epilhèquo  épaisse  occupant  les  trois 
quarts  de  la  longueur. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  r. 


—    387    — 

TREMOSPONGU  PARANDIERI,  Bt.,  Mon.  Cor.,  p.  148. 
Dicér.  —  Theuley.  —  rr. 

TREMOSPONGU  SAUTIERÏ,  Et. 

Assez  petite  espèce,  hémisphérique  ou  assez  élevée  suivant 
la  nature  de  la  surface  d*altache;  tissu  assez  fin  ;  oscules  rares 
(2  à  3),  irréguliers,  quelquefois  étoiles  par  récarlellement  des 
parois  au  sommet  de  mamelons  assez  proéminents.  Bourrelet 
épilhécal  à  la  base. 

Diam.  =  10  à  12  mm.;  ép.  =  8  mm. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  ar. 

Zoanlh.  —  Charcenne.  —  ar. 

Cette  espèce  se  distingue  de  la  précédente  par  sa  taille 
moindre,  ses  oscules  phis  rares  portés  sur  de  courts  mamelons 
et  a  son  tissu  plus  fin. 

CONISPONGIA  THURMANNI,  Et..  Mon.  Cor.,  p.  150. 
Gljpt.  —  Chassigny,  Champlitte.  —  rr. 

ASTROSPONGIA  CORALLINA.  Et. 
Cnemidium  pyriforme,  Mich.  (non  Reuss.).  —  Cn.  rotula, 
Mich.  (non  Goldf.).  —  Enaulofungia  corallina  et  globosa,  Fr. 
—  Astr,  corallina.  Et.,  Leth.,  pi.  59,  fig.  8  et  9. 
Glypt.  —  Champlitte,  Charcenne,  Marnay.  —  ce. 

ASTROSPONGIA  COSTATA.  Et.  {ArhHleum,  Goldf.) 
Glypt.  —  Champlitte.  —  rr.  (Trois  sur  une  Térébratule.) 

CERIOSPONGÏA  PROLIFERA.  Et. 

Espèce  de  petite  taille,  en  lame  peu  épaisse,  d'un  tissu  fin; 
pores  inégaux,  assez  étroits;  étoiles  peu  développées  en  dia- 
mètre, sur  un  mamelon  peu  sensible,  formées  de  six  à  huit 
rayons  le  plus  souvent  bifurques,  peu  profonds,  arrondis, 
aboutissant  à  une  petite  dépression  ;  un  bourrelet  épithécal  à  la 
base  et  sur  le  pourtour. 

Diam.  desétoilps  =  5à6,mm.;  de  rensemblo  =  3Dà  30  mm. 

Glypt.  —  Champlitte.  — •  r. 

STELLISPONGIA  HYBRIDA,  Et..  Leih.  hrnnt.,  pi.  59,  fig.  6. 

Espèce  simple,  munie  d'une  étoile  à  sillons  peu  profonds, 
mais  allongés  et  aboutissant  à  une  cavité  centrale  large  et  très 
peu  marquée. 

Glypt.  —  Champlitte.  —  ar. 


—    388    — 

TETRASMILfl  CORALUNl,  Pr. 

Glypl.  —  Champlille,  Marnay.  —  r. 

Genres  DESMOSPONGIA  et  DIDESMOSPONGIÀ. 

Les  caractères  de  ces  genres  sont  d'avoir  une  dépression 
centrale  ou  plusieurs  dr^pressions ,  au  fond  de  laquelle  ou  des- 
quelles viennent  aboutir  en  cercle  les  pores  abducteurs. .  Le 
cercle  de  pores  et  la  cavité  tiennent  évidemment  lieu  d'oscules, 
à  ce  point  môme  qu'il  est  difficile  d'en  séparer  certaines  Tre- 
mospongia  ou  Sparsispongia. 

Aucune  liaison  n'existant  entre  les  espèces  simples  et  com- 
posées, deux  genres  sont  ici  indiqués  :  le  type  des  espèces 
simples  est  le  Spongites  semitinctus  cribratus,  Qu,^  DerJura, 
p.  695,  pi.  84,  fig.  5-6;  celui  des  espèces  composées,  le 
IHdesmosp.  Thurmanni,  Et.,  Lelh.  hrunt,,  pi.  59,  fig.  3. 

DESMOSPONGIA  IMPRESSA,  Et.. 

Petite  espèce ,  subconique,  arrondie,  présentant  en  haut  une 
petite  dépression  centrale;  tissu  assez  grossier;  pores  inégaux; 
huit  à  dix  pores  osculi formes  en  cercle  sur  les  bords  de  la 
cavité  ;  les  pores  du  centre  plus  grands  que  les  autres,  mais  non 
accompagnés  do  pores  secondaires.  Une  courte  épithèque  à  la 
base. 

Diam.  et  haut.  =  10  mm.;  diam.  de  la  dépression  =  \  mm. 

Glypl.  —  Champlitte.  —  r. 

AMORPHOSPONGIA  MULTISTRATA,  Et. 

Assez  petite  espèce  conique,  elliptique,  composée  de  nom- 
breuses couches  minces  superposées  (1/2  à  \  mm.],  peu  débor- 
dantes, visibles  par  le  contournement  du  bord  ou  par  le  dépla- 
cement irrégulier  de  ces  mômes  couches.  Tissu  vermiculé  très 
fin  ;  pores  égaux,  à  peiue  ça  et  là  quelques-uns  servant  d'oscules 
rendus  apparents  par  la  tendance  à  la  disposition  en  étoile  des 
pores  voisins. 

Haut.  =  25  mm.;  diam.  =  18  sur  22  mm. 

Zoanth.  —  Charcenne.  —  ar. 

Glypt.  —  Marnay.  —  r. 

Celte  espèce  ne  doit  pas  pouvoir  entrer  dans  les  Bryozoaires, 
dont  elle  se  rapproche  par  la  régularité  de  son  tissu. 


—    389    — 


SAURIEN. 

Dent  de  petite  taille,  conique,  oblique,  con>primée;  pas  de 
racine  visible  ;  les  deux  faces  latérales  sont  assez  régulièrement 
eonvexes;  la  partie  antérieure  est  subtranchante  ;  la  postérieure 
tronquée,  plane.  Des  plis  rayonnants  alternaliveaient  inégaux. 

Haut.  =  42  mm.;  larg.  à  la  base=  12  mm.;  plus  haut,  au 
quart  de  la  haut.  =  8  mm.;  ép.  :=  4  mm. 

Ast.  sup.  ^  Oyrières.  —  rr. 

GAMMARUS?? 

Nous  attribuons  à  quelque  espèce  de  ce  genre,  ou  des  genres 
voisins,  des  tubulures  faites  dans  la  vase  lors  da  dépôt;  ces 
tubulures  sont  longues  de  400"°  et  ont  un  diam.  de  2  1/2""; 
ces  canaux  existent  parfois  à  demi-creusés  sur  les  épiclines  et 
descendent  ensuite  plus  ou  moins  perpendiculairement  à  la 
surface.  Il  en  est  cependant  parmi  eux  qui  paraissent  tapissés 
d'une  couche  calcaire,  avec  des  rudiments  de  cloisons  horizon- 
tales. Il  serait  donc  possible  que  ces  tubes  dussent  leur  existence 
à  des  espèces  d'un  autre  genre.  Nous  avons  de'jà  signalé  plus 
haut,  que  dans  Tune  d'elles  nous  avions  rencontré  une  valve  de 
tarel.  Nous  croyons  donc  devoir  signaler  celte  double  cause 

probable. 

SERPULA  FLACCIDA.  Mu. 

Ast.  —  Ecuelle.  —  rr. 

Nous  ne  voyons  aucune  différence  avec  celle  du  Corallien. 

SERPULA  SËMIANGULARIS.  Et. 
Diffère  de  la  S.  quinquangularis ,  en  ce  qu'elle  est  moins 
promptement  élargie  et  que,  à  partir  d'une  certaine  distance 
(20  mm.),  les  carènes  deviennent  obtuses. 
Ast.  —  Ecuelle.  —  r. 

GALEOLARIA  LACHESIS,  Et.,  Leth.  brunt.  pi.  60,  fig.  34. 
Ast.  —  Oyrières.  —  ac. 

NAUTILUS  GiGANTEUS.  d'Orb. 
Ann.  Se,  nat.,  1825,  V,  p.  220,  pi.  6,  fig.  3.  —  Ter.jur., 
p.  163,  pi.  36,  40,  fig.  4-6.  —  Th.,  pi   1,  fig.  2.  —  AT.  gigas, 
Kéf.  —  N.  dorsatus,  Rœm.,  p.  79,  pi.  12,  fig.  3. 


—    390    — 

Ast.  —  EcuoUe.  —  rr. 

Ast.  su  p.  —  Oyrières.  —  rr. 

AMMONITES  ACHILLES,  d'Orb. 

Taille  et  ornements  de  la  pi.  207,  fig.  {-%. 

Ast.  —  Auvet.  —  rr. 

AMMONITES  SEMIG1GAS,  Et. 

Cette  espèce,  qui  a  la  forme  et  la  taille  de  VA,  gigas,  paraît 
en  difîérer  par  son  dos  plus  caréné,  la  plus  grande  largeur  des 
tours  et  ramincissemenl  de  ceux-ci  vers  l'ombilic;  on  compte 
dix-huit  nodosités  obtuses  au  pourtour  de  celui-ci.  La  croissance 
est  plus  rapide  que  dans  l'espèce  précédente,  et  par  suite  le 
nombre  des  tours  moindre. 

Diam.  =  300  mm.  ;  ép.  =  420  mm.  ;  larg.  du  dernier  tour, 
1/3  ou  plus  du  diam.  total. 

Ast.  inf.  —  Vars.  —  rr. 

RISSOA  GRANULUM.  Et. 

Très  petite  espèce,  pupoïde ,  à  spire  subrégulière,  composée 
de  quatre  tours  fortement  convexes,  le  dernier  pas  beaucoup 
plus  grand  que  les  autres  et  comme  un  peu  détaché.  Sur  chaque 
tour,  20  côtes  transversales  allant  d'une  suture  èi  Tautre,  dispo- 
sées en  chevrons;  huit  côtes  ou  stries  longitudinales  très  fines  et  se 
continuant  jusqu'à  lacolumelle;  bouche  étroite,  un  peu  allongée. 

Long.  =  2  1/2  mm.;  diam.  =  3/4  mm. 

Cor.  —  Autrey.  —  rr. 

La  forme  pupoïde  et  la  petitesse  de  cette  espèce  la  distinguent 
facilement. 

MELANIA  ASTARTINA,  Et. 

Petite  espèce ,  assez  courte  ;  spire  régulière  ;  tours  fortement 
convexes;  suture  bien  marquée,  mais  peu  profonde';  dernier 
tour  plus  grand  que  les  autres  ;  bouche  assez  oblique. 

Long.  =  45  mm.;  diam.  =  18  mm. 

Ast.  —  Ecuelle.  —  r. 

Cette  espèce  est  voisine  de  quelques  Natices  allongées  ;  elle 
est  trop  longue  pour  rentrer  dans  ce  genre  ;  elle  n'est  connue 
que  par  des  moules. 

CHEMNITZIA 

Voisine  de  la  C/i.  Danae,  d'Orb.,  mais  à  tours  un  peu  plus 
serrés. 

Ast.  —  Oyrières.  —  rr. 


—    391     — 

NERINEA  BRUNTRUTANA,  Th. 

Variétés  très  voisines  de  notre  ^V.  CloUes» 

Cor.  —  Aulroy  (chemin  d*Aulet).  —  r. 

Cor.  —  Oyrières  (bois  du  Four,  chemin  de  Montol).  —  c. 

NERINEA  CORàLLINICA,  Et. 

Très  petite  espèce  à  spire  régulière,  composée  de  tours  pas 
beaucoup  plus  larges  que  hauts,  à  bords  élevés,  unis;  au  milieu 
un  cercle  de  tubercules,  assez  gros,  au  nombre  de  douze  par 
tour;  entre  celui-ci  et  les  bords,  un  autre  cercle  granulé  plus 
grand,  puis  une  côte  lisse  très  fine  entre  chacun  de  ceux-ci  et 
le  suivant. 

Long.  ==  8  à  9  mm.;  diam.  =  1  1/2  mm. 

Cor.  =  Autrey.  —  r. 

Cette  espèce  est  un  peu  plus  petite  que  la  N.  exarata»  Ctj., 
et  quoiqu'elle  eût  les  côtes  disposées  de  la  même  manière,  ses 
trois  principales  intermédiaires  sont  tuberculeuses  et  celle  du 
milieu  est  la  plus  importante. 

NERINEA  COSTULATA,  Et ,  Lefh.  5r«n<.,  pi.  17,  fig.41. 
Ast.  —  Theuley-les-Vars.  —  rr. 

NERINEA  DEPRESSA.  Voltz. 
Cor.  —  Oyrières  (chemin  de  Montot).  —  rr.  (Var.  étroite.) 
"Cor.  —  Oyrières  (chemin  d' Auvert).— rr  (Var.  fort' ouverte.) 
(Station  à  Nérinées.) 

NERINEA  ELSGAUDI^?  Tb  ,  leth.  bruni.,  pi.  17,  fig.  35. 
Forme  très  voisine,  mais  plus  petite;  les  ornements  sont 
toujours  en  tel  état  qu'il  n'est  pas  possible  d'en  juger  exactement. 
Cor.  —  Oyrières  (chemin  de  Montot).  —  c. 

NERINEA  EXILIS,  Et. 

Très  petite  espèce,  longue  de  quelques  millimètres  seulement, 
subcylindrique;  spire  régulière,  à  tours  un  peu  creusés  par 
suite  de  la  saillie  du  bord;  dans  l'intervalle  deux  côtes  semi- 
granulées,  assez  serrres,  se  partageant  en  trois  parties  égales 
la  hauteur  du  tour  ;  trois  plis  dont  l'inférieur  columéllaire  bien 
développé. 

Long.  =  5  à  6  mm.;  diam.  =  1  mm.;  haut,  du  dernier  tour 
=  1  mm. 

Ast.  —  Autrey.  —  ar.  (Lumachelles  à  Gastéropodes.) 


—    394    - 
Co  n^est  pas  la  N  dubia,  d'Orb.,  dont  les  tours  soaI  plus 
convexes,  plus  nombreux  et  Tensemble  moins  oblique. 
Ast.  —  Crochot.  —  rr. 

NATICÀ  GORGEANA.  d'Orb. 
Ast.  —  Monl-le-Franois.  —  rr. 

NATICA  GRANDIS,  Mû. 
Cor.  —  Oyrières.  —  rr. 

NATICA  HEMISPHERICA,  d'Orb. 
Ast.  —  Autrey.  —  rr. 

NERITA  ARENULA,  Et. 
Très  petite  espèce  globuleuse,  à  spire  très  courte,  formée  de 
deux  tours  et  demi,  en  saillie  sur  le  pourtour  de  la  coquille; 
bouche  étroite,  en  demi-cercle;  épaississement  columellaire 
large. 

Long.  =  3  mm.  ou  un  peu  moins;  diam.  =  2  4/2  mm. 
Cor.  —  Autrey.  —  ac. 

Avec  la  forme  sphérique  de  la  N.  gea,  d'Orb.,  du  Bathonien, 
celle  espèce  est  plus  petite  encore;  la  N.  pulla,  Rœm.,  tout  en 
étant  à  peine  plus  haute  est  beaucoup  plus  large;  du  reste, 
Bronn  donne  cette  dernière  espèce  comme  la  jeune  d'une  autre 
beaucoup  plus  grande. 

PHASIANELLA  SUPRAJURENSIS.  Et. 

Très  petite  espèce  voisine  do  la  Ph,  Buvigneri,  d*Orb.  (Ph, 
paludiformis,  Buv.,  non  Zi.,  M.  pupula.  Th.),  dentelle  diffère 
par  son  angle  spiral  et  son  dernier  tour  sensiblement  plus 
grands. 

Long.  =  9  mm.;  diam.  =  5  mm.;  angle  spiral  =  48®. 

Cor.  —  Oyrières  (carr.  de  Fautre).  —  rr. 

Cor.  —  Autrey.  —  rr. 

TROCHUS  PIGMEUS,  Et. 
Très  petite  espèce  voisine  du  J.  Eudoxus,  d'Orb.  ;  elle  a  ses 
tours  moins  nombreux,  sa  carène  plus  arrondie,  au-dessous  de 
celte  carène,  cinq  côtes  longitudinales  jusqu'à  la  suture,  plus 
fortes  vers  le  bas  et  qui,  découpées  par  les  stries  d'accroisse- 
ment s'amoncelant  en  faisceaux,  déterminent  quinze  à  seize 
nœuds  longitudinaux,  plus  ou  moins  marqués;  ces  stries  d'ac- 
croissement de  plus  en  plus  faibles  à  partir  de  la  suture;  neuf 


—     395    — 
côtes  de  la  carène  à  la  coiumelle  qui  est  épaisse  ;  bouche  sub- 
rectangulaire. 

Long.  =  3  1/2  à  4  mm.;  diam.  =.3  mm. 

Ast.  —  Autrey.  —  r. 

Serait-ce  le  Tr,  Eudoxus  dont  d*Orbigny  n'aurait  pas  connu 
exactement  les  caractères? 

TROCHUS  SEQUANICUS,  Et. 

Très  petite  espèce,  à  spire  conique,  régulière,  formée  de  deux 
et  demi  à  trois  tours,  ornée,  à  peine  creusée;  suture  assez 
marquée;  sur  le  pourtour  et  l'occupant  presque  entièrement 
une  seule  série  de  gros  nœuds,  arrondis,  un  peu  allongés 
transversalement,  au  nombre  de  neuf  à  dix  sur  le  dernier  tour, 
striés  en  outre  par  douze  à  quatorze  côtes  égales ,  longitudi- 
nales, très  fines,  à  peine  visibles.  En  avant,  une  côte  carénale 
qui  se  montre  en  saillie  sur  le  tour  suivant,  suivie  d'un  sillon 
profond  ;  la  face  antérieure  ornée  de  cinq  côtes  subégales,  si  ce 
n'est  la  dernière  qui  s'érige  en  bourrelet  noduleux  et  limite 
Tombilic  qui  est  bien  marqué,  conique.  Stries  d'accroissement 
fortes  et  nettes  ;  bouche  allongée,  oblique. 

Long,  et  diam.  =  3  mm.;  angle  spiral  =  50®. 

Cor.  —  Autrey,  Oyrières.  —  r. 

On  peut  distinguer  plusieurs  variétés  : 

a.  Les  deux  côtes  carénales  lisses  ; 

b.  La  grosse  seule  tuberculeuse  ; 

€.  Toutes  deux  tuberculées,  et  aussi  les  côtes  de  la  partie 
antérieure  du  dernier  tour. 

TURBO  CORALLENSIS,  Buv. 
Même  taille,  peut-être  à  bord  moins  épais;  la  bouche  de 
celui-ci  non  conservée. 
Cor.  —  Oyrières.  —  rr. 

EXELISSA  MINUTA ,  Piette  [Sralaria,  Buy.). 
Ast.  —  Charcenne.  —  r. 

PLEUROTOMARIA  ASTARTINAi  Et. 

Intermédiaire  avec  les  PL  Philea  et  Banneiana;  plus  élevé 

relativement  que  le  premier,  il  a  moins  de  tours  et  de  hauteur 

que  le  second  ;  en  outre,  par  le  manque  de  carène  inférieure  de 

ses  tours,  il  ne  peut  être  rapporté  à  aucune  des  espèces  Kimmê- 


—    396    - 
dicnnos.  Pond<^e  sur  un  moule,  cette  espèce  est  seolement 
donnée  ici  comme  point  de  comparaison. 

Haut.  =  35  mm.;  diam.  =  42  mm. 

Ast.  —  Oyrièros.  —  Rare. 

PTEROCERA 

Cor.  inf.  —  Autrey.  —  rr. 

Espèce  voisine,  sinon  identique,  du  Pt.  musca;  quelques 
individus  qui  n'ont  pu  être  retrouvés. 

FUSUS  ASTARTINUS,  Et. 

Petite  espèce  à  spire  régulière,  peu  ouverte,  formée  de  cinq 
à  six  tours  fortement  convexes;  suture  profonde;  ornements 
consistant  en  stries  longitudinales,  fines,  subégales,  au  nombre 
de  huit  à  dix  par  tour,  et  en  côtes  transversales,  noduleuses, 
allongées,  occupant  à  peu  près  toute  la  largeur  du  tour. 

Long.  =  40  mm.;  diam.  =  3  4/î  mm. 

Ast.  —  Oyrières.  —  rr. 

Serait-ce  un  Ptérocère?  Aucune  des  espèces  de  la  Haute- 
Saône  n*a  la  spire  aussi  longue  relativement;  en  outre,  jusqu'à 
présent  aucune  digitation  ou  expansion  n'a  été  remarquée  sur 
le  dernier  tour. 

CERITHIUM  BUVIGNERI,  Et. 

C,  pygmeum,  Buv.,  pi.  25,  fig.  5-6  (non  Andrzej.). 
Angle  spiral  assez  ouvert;  tours  peu  élevés;  trois  côtes  lon- 
gitudinales et  dix  à  douze  transversales. 
Long.  =  5  mm.;  diam.  =  2  mm. 
Ast.  —  Autrey.  —  rr. 

CERITHIUM  CORALLINICUM,  Et. 

Très  petite  espèce  voisine  du  C  Buvigneri  et  ayant  l'aspect 
du  C.  corallense,  Buv.  ;  elle  a  l'angle  spiral  plus  petit  que  le 
premier,  une  taille  plus  allongée,  et  aussi  des  côtes  transverses 
plus  nombreuses,  douze  à  quatorze. 

Long.  =  5  mm.;  diam.  =  H/2  à  2  mm. 

Cor.  —  Autrey.  —  ac. 

Les  C.  limiforme,  corallinicum,  Bumgneri,  perclathratum, 
bien  distincts  quand  on  examine  les  extrêmes,  semblent  se  lier 
l'un  à  l'autre,  et  peut-être  ne  faudrait-il  les  regarder  que  comme 
des  variétés  d'une  même  espèce. 


—    397    — 

CERITHIUM  DUBOISANUM.  Et. 

Très  petito  espèce ,  à  spire  conique ,  régulière,  allongée,  for- 
mée (Je  sept  tours  peu  élevés,  séparés  par  un  canal  profond;  un 
méplat  suturai  limité  par  une  petite  carène;  sur  le  pourtour  un 
cercle  de  gros  nœuds,  s'effaçant  insensiblement  vers  les  sutures 
et  un  peu  obliquement,  au  nombre  de  neuf  à  dix  par  tour;  le 
dernier  grand  et  un  peu  carré  en  haut  ;  columelle  allongée. 

Long.  ==  4  1/2  mm.;  diam.  =  1  1/2  mm. 

Cor.  —  Autrey.  —  rr. 

CERITHIUM  LIMIFORME,  Rœm. 

Cor.  —  Oyrières,  Autrey.  —  ac. 

Variété  un  peu  plus  petite  que  celle  du  Kimméridien  %i  du 
Corallien;  trois  rangées  de  côtes  longitudinales,  plutôt  granu- 
lées, peu  réticulées,  et  dix-huit  côtes  transversales. 

CERITHIUM  PERCLATHRÂTUM,  Et. 

Très  petite  espèce  à  spire  régulière,  formée  de  sept  tours, 
carénés.,  convexes,  les  deux  côtes  principales  déterminant  la 
convexité  des  tours,  découpés  par  des  côtes  transverscs,  au 
nombre  de  neuf  à  dix  par  tour,  aussi  serrées  que  celles-ci  et 
formant  sur  le  test  un  réseau  carré;  entre  les  principales  et  la 
suture,  d'autres  côtes  fines  plus  ou  moins  visibles;  six  côtes 
non  moniliformes  du  pourtour  à  la  columelle. 

Long.  =  5  mm.;  diam.  =  i  1/4  mm. 

Cor.  —  Oyrières.  —  ar. 

Cette  espèce  a  les  ornements  du  Chilodonta  bidentata;  à 
part  les  caractères  de  genre  qui  n'ont  pu  être  saisis  ici  avec 
toute  la  précision  désirable,  sa  taille  microscopique  i^e  la  laisse 
pas  confondre  avec  elle. 

CERITHIUM  PERTORTUM.  Et. 

Très  petite  espèce  turriculée,  allongée,  à  spire  régulière  for- 
mée de  neuf  à  dix  tours  convexes,  séparés  par  une  suture  placée 
assez  profondément;  de  grosses  nodosités  transversales,  au 
nombre  de  cinq  h  six  par  tour,  plus  fortes  vers  le  milieu  de  la 
coquille,  allant  d'une  suture  à  l'autre  et  se  correspondant  obli- 
quement de  manière  à  donner  h  l'ensemble  un  aspect  torse  très 
prononcé;  sur  chaque  tour  sept  côtes  longitudinales  fines,  sub- 
égnles,  les  plus  rapprochées  de  la  suture  un  peu  plus  fortes  et 
toutes  aussi  saillantes  sur  les  nodosités  que  dans  les  intervalles. 

S8 


—    398    — 
Le  dornier  tour  arrondi  en  avant,  pas  beaucoup  plus  grand  que 
lesnulrrs.  Bouche  étroite;  un  faible  épaississement  sur  le  retour 
do  la  columelle. 

Long.  =  7  mm.;  diam.  =  2  à  2  4/2  mm. 

Oor.  —  Autrey.  —  ac. 

Avec  le  faciès  du  C.  Gniilardêum,  Buv.,  cette  espèce  a  sa 
taillr,  son  dernier  tour  plus  petits,  ses  tours  moins  rares  et 
surtout  (le  ii()n)l>rous(.>s  côtes  longitudinales  qui  paraissent  man- 
quer dans  la  première. 

CËRITHIUM  RENOIRI,  Et. 

Très  petite  espèce  à  spire  r^'gulière,  formée  de  huit  tours 
subcylindriques  ou  un  peu  creusés,  en  gradins,  om^s  de  trois 
côtes  longitudinales  fmes,  subgranulées,  le  dernier  tour  un  peu 
caréné  latéralement,  plus  arrondi  en  avant,  avec  quatre  côtes 
disposées  comme  les  premières  jusquà  la  columelle;  beuche 
subcarrée,  déprimée. 

Long.  =  7  1/2  mm.;  diam.  =  2  4/2  mm. 

Cor.  —  Autrey.  —  rr. 

CERÏTHIUM  SOCIALE,  Th. 
Ast.  —  Charcenne,  Fahy.  —  ce.  (Par  places.) 

TEREDO  ASTARTINUS,  Et. 

Petite  espèce  se  creusant,  dans  les  calcaires  oolithiques  en 
formation,-  des  loges  plus  ou  moins  tortueuses ,  dont  un  grand 
nombre  marchent  d^abord  parallèlement  à  la  surface ,  puis 
s'enfoncent  verticalement;  accroissements  successifs  du  tube 
bien  marqués  par  des  espèces  de  demi-plancbers,  obliques  en 
haut,  qui  interceptent  ainsi  une  partie  du  canal. 

Coquille  très  peu  bAillante  inférieurement,  subsphériquè ,  un 
peu  allongée  en  haut;  régions  convexes,  sans  inflexions  ou 
sillons;  stries  d'accroissement  bien  marquées. 

Long,  totale  =  40  mm.;  diam.  des  tubes  =  2  4/2  mm.;  diam. 
de  la  coquille  =  2  mm. 

Ast.  —  Oyrières.  —  rr. 

Les  tubes  sont  très  communs,  mais  la  coquille  ne  se  rencontre 
que  rarement  au  fond  des  loges  ;  elle  n'est  pas  ornée,  comme 
les  T.  corallensis,  Gelyanus,  Buv.  ;  elle  est  de  moindre  taille, 
plus  circulaire,  sans  inflexions.  Il  est  possible  aussi  que  ce  soit 
là  des  tubes  creusés  par  do  petits  Crustacés  faisant  partie  des 


—    399    — 

Amphipodes,  qui  n*ODt  pas  la  carapace  assez  testacée  pour 
résister  à  la  fossilisation. 

PLEUROMYA  JURASSI,  Et. 
Voir  cette  espèce  dans  Tétage  Kimméridien. 
Ast.  —  Oyrières.  —  Assez  rare, 

PHOLADOMYA  COMPLANATA.  Rcom. 

Ast.  moy.  —  Ecuelle.  —  rr. 

PHOLADOMYA  CANALICULATA,  Rœm. 
Ast.  —  Crochet.  —  rr. 

PHOLADOMYA  CANCELLATA,  Ag. 
Myes,  p.  428,  pi.  7  e,  fig.  4-9  (non  Ctj.,  Kimm,,  p.  249,  pi.  9, 
fig.  0-6). 
Ast.  —  Ecuelle.  —  rr. 

PHOLADOMYA  DEPRESSA,  Ag. 

Il  est  difïîcile  de  distinguer  cette  espèce  de  la  Ph.  parvula  ; 
pourtant  les  divers  individus  examinés  ici  présentent  générale- 
ment les  caractères  suivants  :  la  région  buccale  plus  courte, 
une  épaisseur  plus  grande  et  un  ensemble  trapéziforme  bien 
marqué.  Dans  le  Haut-Jura,  elle  a  aussi  une  taille  moindre. 

Ast.  —  Ecuelle,  Oyrières.  —  rr. 

Cor.  —  Oyrières.  —  rr. 

PHOLADOMYA  ECHINATA,  Ag. 

Ast.  sup.  —  Oyrières.  —  rr. 

PHOLADOMYA  PAUCICOSTA,  Rœm. 

Nordd,  OoL,  p.  131 ,  pi.  46,  fig.  4.  —  SuppL,  p.  57  (non 
Ph.  paucicosta,  d'Orb.,  etc.).  —  Ph.  scutata,  Ag.,  Myes,  p.  86, 
pi.  6  a,  fig.  4-5.  —  ?  P/i.  bicostata,  ibid.,  p.  94,  pi.  4  6,  fig.  3-6. 
—  ?Ph,  Cor,  p.  95,  pi.  6  a,  fig.  6-.8  —  Ctj.,  Kimm.,  p.  247. 

Le  nombre  des  côtes  est  ici  de  trois  et  deux,  avec  deux  sup- 
plémentaires. Tune  buccale,  Tautre  anale,  à  peu  près  huiles; 
les  côtes  sont  très  écartées  tout  en  étant  assez  peu  obliques  au 
bord  palléal.  Le  petit  nombre  des  côtes  donne  à  cette  espèce 
une  physionomie  toute  particulière;  et  n'était  le  doute  qui  règne 
sur  le  niveau  des  Ph.  bicostata  et  cor,  et  sur  leur  valeur  réelle 
comme  variétés,  un  de  ces  noms  aurait  pu  être  employé.  Ces 
espèces  ne  sont  pas  oxfordiennes,  comme  le  pense  d'Orbigny. 


—    400    — 
En  so  servant  du  mot  do  Ph,  cor,  M.  Contejean  a  eu  plus  par- 
ticulièrement en  vue  la  Ph,  subtruyi$ata,  d*Orb.  (Ph.  truncata^ 
Ag.,  non  (loldf.). 

Ast.  —  Aulrev,  Ecuelle,  Vailes.  —  c. 

Rœrner,  après  avoir  indiqué  son  espèce  dans  des  couches 
que  nous  re^'ordons  conimo  apparlrnaut  au  Séquanien ,  ajoute 
dans  riM'rata  du  Supplément,  p.  57,  qu'elle  est  spéciale  au 
Portlandien  de;  Porreiitruy  et  de  Soleure;  sa  hauteur  no  peut 
donc  laisser  aucun  doute;  la  forme  voisine  de  TOxfordien  doit 
donc  prendre  un  autre  nom;  celui  do  Ph.  tentricosa,  Goldf., 
malgré  là  raison  de  discordance  que  donne  Agassiz,  est  anté- 
rieur à  celui  de  Ph.  parcicosta,  Ag. 

PHOLADOMYA  PROTEI,  Ag. 

Voir  pour  cette  espèce  l'étage  Kimméridien. 
Ast.  —  Crochot,  Oyrières.  —  r. 

PHOLADOMYA  TENERA,  Ag. 

Ast.  —  Oyrières»  —  rr. 

PHOLADOMYA  PUDICA,  Ctj. 

Kimm.y  p.  248,  pi.  9,  fig.  4.  —  Ph,  (Goniomya)  albida,  Th. 
—  Voir  Kimm. 

Cor.  —  Vailes.  —  rr. 

ANATINA  CAUDATA,  Contj.,  Kimm.,  p.  253.pl.  10,  fig.  7-8. 

Ast.  —  Crochot.  —  Autrey.  —  rr. 

ANATINA  SEQUANICA,  Et. 

Très  petite  espèce  allongée,  étroite,  mince,  subdroite;  cro- 
chets faibles,  aplatis,  peu  proéminents,  situés  un  peu  plus  haut 
que  le  tiers  de  la  longueur;  région  buccale  courte ,*Subcarrée, 
arrondie;  réjjjion  anale  allongée,  un  peu  arquée,  subcarrée  en 
haut;  bord  palléal  convexe,  avec  une  inflexion  à  peine  sensible 
au  niveau  des  crochets;  stries  d'accroissement  très  fines  sur 
toute  la  surface. 

Haut.  =  10  mm.;  larg.  =  4  mm.;  ép.  =  i  1/2  mm. 

Cor.  —  Autrey.  —  ce. 

Celte  espèce  est  voisine  pour  la  forme  de  ÏA,  solen,  Ctj.;  elle 
en  diiïère  par  sa  taille  constamment  plus  de  moitié  moindre, 
par  son  bord  palléal  arqué  et  sa  région  anale  plus  étroite. 


—  m   — 

GRESSLYA  ASTARTINA,  Et. 

Moyenne  espèce,  très  ventrue,  à  crochets  robustes,  épais,  très 
obtus,  à  spire  presque  nulle,  à  origine  indécise,  sensiblement 
rapprochés  du  bord  buccal;  celui-ci  assez  large,  arrondi;  les 
autres  régions  subcirculaires.  Test  marqué  de  fines  stries  d'ac- 
croissement assez  régulières,  seulement  plus  grosses  et  inégales 
à  Tâge  adulte. 

Long.  =  35  mm.;  larg.  et  ép.  =  27  à  28  mm. 

Ast.  —  Oyrières.  —  rr. 

Cette  espèce  a  une  plus  grande  épaisseur,  des  crochets  plus 
robustes  et  moins  contournés  que  la  Gr,  comitatus  du  Ki  m  mé- 
ridien, avec  laquelle  du  reste  elle  a  une  grande  ressemblance; 
on  remarque  sur  le  moule  seulement  des  stries  rayonnantes 
très  effacées. 

VENERUPIS  ARARICA.  Et. 

Assez  grande  espèce  allongée,  moyennement  peu  épaisse; 
crochets  faibles,  subdroits,  situés  au  tiers  inférieur,  bien  déta- 
chés; région  palléale  arrondie;  région  anale  un  peu  acuminée, 
comme  tronquée,  très  oblique  du  côté  de  la  région  cardinale; 
ouverture  anale  assez  forte;  test  lisse  ou  marqué  de  faibles 
stries  égales  d'accroissement. 

Long.  =  20  mm.;  larg.  =  10  mm.;  ép.  =  9  mm. 

Ast.  —  Oyrières.  —  rr. 

L'espèce  la  plus  voisine  est  la  Ven.  neocomiensis,  Buv.;  dans 
celle-ci  la  région  buccale  est  un  peu  plus  longue  et  la  taille  un 
peu  moindre. 

Elle  habite  dans  les  calcaires  oolithiques  à  faible  distance  de 
la  surface. 

CARDIUM  BANNEIANUM,  Th. 

Ast.  —  frochot,  Ecuelle.  —  rr. 

Cor.  —  Véreux.  —  rr. 

Ne  paraît  pas  pouvoir  être  séparé  du  C.  Banneianum;  dans 
les  moules,  les  crochets  sont  pourtant  plus  aigus  et  le  pourtour 
plus  arrondi. 

CARDIUM  CORALLINUM,  Leym. 

C.  striatum,  Voltz  (non  Sow.).  —  C.  corallinum,  Leym., 
Buv.,  Th.,  Et.  —  C.  Buvigneri,  Desh.  —  C.  cochleatum,  Qu. 

Cor.  —  Vaites.  —  r. 


—  402  — 
Cette  espèce  est  assez  rare  dans  le  Jura  graylois,  maïs  elle 
est  plus  commune  vers  Montbéliard  et  Porrentruy  ;  comme  elle 
est  de  reconnaissance  facile,  quoiqu'elle  se  montre  aussi  dans 
le  Corallien ,  nous  Tavons  prise  comme  espèce  caractéristique 
du  niveau  que  nous  voulons  signaler  ici. 

C4RDIUM  LOTHARINGICUM ,  But.,  Meuse,  p.  16,  pi.  13,  fig.  34-36. 

Ast.  inf.  blanc.  —  Delain.  —  rr. 

Ast.  —  Oyrières,  Ecuelle.  —  ce. 

Les  individus  que  nous  avons  vus  au  musée  de  Montbéliard, 
sous  le  nom  de  Cardita  carinella,  Buv.,  nous  paraissent  appar 
tenir  à  cette  espèce  ;  ce  sont  des  déformations  par  compression 
latérale. 

M.  Buvignier  indique  quatre  espèces  [C.  Mosense,  Dyoniseum 
(Ast.),  orthogonale  (Cor.)  et  collineum  (Portl.)]  qui  sont  très 
voisines  de  celle-ci  et  qui  s'en  distinguent  difficilement. 

CARDIUM  SEQUANICUM.  Et. 

Assez  petite  espèce  allongée,  assez  épaisse;  crochets  assez 
forts,  proéminents,  situés  vers  le  tiers  de  la  longueur  et  inclinés 
vers  la  région  buccale.  Celle-ci  subdroite,  comme  4ronquéc  ; 
ré^on  palléale  faiblement  courbée ,  puis  déclive  vers  la  région 
anale  qui  est  assez  étroite.  Test  couvert  sur  les  flancs  de  filets 
et  côtes  d'accroissement  assez  fins,  assez  serrés;  les  régions 
extrêmes  non  observées. 

Long.  =  35  mm.;  larg.  =  27  mm.;  ép.  =  49  mm. 

Ast.  —  Oyrières.  —  rr. 

LUCINA  BILUNULATA,  Et. 

Petite  espèce  subronde,  assez  épaisse;  crochets  peu  courbés, 
sensiblement  espacés;  région  buccale  beaucoup  plus  développée 
queTautre,  large;  région  palléale  comme  déprimée  en  haut. 
Test  paraissant  avoir  été  assez  épais  et  la  charnière  robuste, 
laissant  des  impressions  profondes  à  bord  carrément  coupé,  la 
lunule  cependant  plus  longue  que  le  corselet.  Ornements  in- 
connus. 

Haut.  =  48  mm.;  larg.  =  18  mm.;  ép.  =  H  mm. 

Ast.  —  Crochot.  —  ar. 

Quoique  cette  espèce  ne  soit  connue  que  par  dos  moules,  elle 
se  distingue  facilement  des  autres  espèces  jurassiques  par  la 
profondeur  de  ses  impressions;  elle  a  été  placée  dans  le  genre 


—    403    — 
Lucine  par  sa  grande  ressemblance  avec  la  I.  duplicata,  Mù., 
Goldf.,  Beit,  et  Petref.,  les  autres  genres  ayant  lunule  ne  lais- 
sant pas  toujours  leur  impression  sur  le  test. 

LUCINl  DENSISTRIÂTA,  Et. 

Petite  espèce,  peu  épaisse,  subcirculaire,  subéquilatérale,  pas 
beaucoup  plus  longue  que  large;  crochets  moyennement  déve- 
loppés arrondis.  Surface  assez  régulièrement  convexe  et  cou- 
verte de  filets  costaux  uniformes,  très  fins  et  très  serrés,  séparés 
par  des  intervalles  à  peine  plus  larges  qu'eux. 

Long.  =  10  mm.;  larg.  =  7  à  8  mm.;  ép.  =  4  mm. 

Cor.  moy.  —  Autrey.  —  r. 

Très  voisine  de  la  L.  plebeia,  Ctj.,  cette  espèce  paraît  en 
différer  par  ses  côtes  plus  nombreuses  (40  dont  24  par  5  mm.), 
et  par  les  intervalles  des  côtes  un  peu  moindres  relativement. 

LUCINA  PERCRASSA,  Et. 

Moyenne  espèce  circulaire,  ventrue,  équilatérale  ;  crochets  à 
peine  inclinés,  médians,  assez  peu  développés,  quoique  la  co- 
quille ait  sa  plus  grande  épaisseur  près  du  sommet.  Test  solide 
couvert  de  côtes  assez  régulières,  peu  saillantes,  arrondies, 
comme  effacées  dans  le  jeune  âge,  les  dernières  distantes  d*un 
peu  plus  de  i  mm.,  avec  leur  intervalle  en  moyenne  moins 
large  qu'elles;  lunule  très  faible. 

Long.  =  23  mm.;  larg.  =  22  mm.;  ép.  =  17  mm. 

Cor.  sup.  —  Oyrières.  —  r. 

J'aurais  rapporté  cette  espèce  à  la  L.  turgida.  Et.  (L,  globosa, 
Buv.,  non  Defr.,  Sow.,  Rœm.),  sans  ses  crochets  médians, 
moins  robustes,  et  les  filets  costaux  un  peu  plus  réguliers  de 
sa  surface. 

LUCINA  SUBSTRIATA.  Rœm. 

Ast.  —  Ecuelle.  —  rr. 

OPIS  SEQUANICA,  Et. 
Petite  espèce  trigone,  ventrue,  aussi  longue  que  large;  région 
buccale  bien  développée  ;  région  anale  tronquée,  un  peu  oblique 
vers  les  crochets;  ceux-ci  assez  robustes,  faiblement  spirales, 
bien  délimités;  la  carène  cardino-anale  nette  quoique  arrondie, 
suivie  immédiatement  d'un  sillon  sensible,  au  delà  duquel  la 
dépression  est  moins  forte.  Lunule  de  faible  taille,  assez  peu 


^    lOi    — 
circonscrite;  tost  marqué  seulement  de  très  fines  stries  cl*ac- 
croissement. 

Long,  et  larg.  =  45  mm.;  ép.  =  13  mm. 

Cor.  —  Aulrey.  —  rr. 

Ce  sont  là  les  caractères  de  TO.  Mosensis,  Buv.,  avec  les 
modifications  suivantes  :  une  forme  moins  étroite  et  des  cro- 
chets plus  robustes  et  plus  médians. 

ASTARTE  SUPRACORALLINA.  dOrb. 

?À8t  tninima,  Goldf.,  Petref.,  p.  492,  pi.  434,  Og.  45  fnon 
Ph.).  —  Ast.  supracorallina,  d'Orb.,  Prod,  II,  p.  45.  —  Duv., 
Meuse,  p.  18  pi.  20,  fig.  47-48,  4852.  —  A,  gregaria,  Th., 
Lettre  IX,  p.  213,  Borne,  1852. —  Ctj.,  Kimm,,  p,  267.  — 
A.  zêta,  Qu.,  llandb,,  p  513,  pi.  46,  fig.  8.  —  il.  minima, 
Der  Jura,  p  793,  pi.  98,  fig.  2.  —  ? Nucula  lenUculata,  Ctj., 
p.  284,  pi.  45,  fig.  43  moule). 

Ast.  inf.  —  Franois,  Crochot.  —  rr. 

Ast.  moy.  —  Delain,  Charcenne.  —  ce. 

Cor.  inf.  —  Oyrières.  —  r. 

On  a  donné  comme  synonyme  VA,  minima,  dont  la  figure 
grossie  est  assez  mal  dessinée,  car  dans  celle-ci  le  nombre  des 
côtes  est  de  douze;  VAst.  supracorallina  pourrait  bien  laisser 
quelques  doutes;  puis  des  trois  noms  proposés  en  4852,  celui 
de  la  Statistique  de  la  Meuse  est  accompagné  d^une  bonne 
figure  et  d'une  description;  la  figure  donnée  par  M.  Quenstedt 
est  douteuse;  VA.  gregaria  reste  aussi,  comme  VA,  minima, 
Goldf.,  soumise  aux  mômes  incertitudes  que  celle-ci.  La  pre- 
mière indication  du  nom  de  A.  gregaria  dans  les  manuscrits 
de  Tburmann,  date  de  4848,  et  je  ne  sache  pas  qu*il  Tait  publié 
avant  4852;  c'est  pourquoi  je  ne  pense  pas  qu'il  faille,  avec 
M  Contpjean,  reprendre  le  nom  de  Thurmann  pour  le  substi- 
tuer à  celui  de  d'Orbigny,  qui,  à  circonstances  égales,  a  Tanté- 
riorité.  Il  ne  devrait  être  repris  que  dans  lo  cas  oîi  Tesprce  de 
la  Meuse  ne  serait  pas  la  nôtre,  ce  qui  est  possible,  quelques 
individus  que  nous  avons  vus  dans  les  collections  de  la  Faculté 
des  Sciences  de  Paris  et  ayant  pour  provenance  la  Mouse,  ne 
nous  paraissant  pas  identiques  aux  spécimens  si  bien  caracté- 
risés du  Jura. 


—    40S    — 

CARDITA  SUPRAJURENSIS,  Et. 

Opis,  Ctj.,  Kimm,,  p.  258,  pi.  40,  fig.  33  et  ? 31-32. 

Cor.  —  Oyrières.  —  K 

Cette  espèce  a  beaucoup  plus  la  forme  des  Cardita  (surtout 
celle  de  la  figure  33 ,  Ctj.,  qui  est  particulière  au  Séquanien  et 
de  beaucoup  la  plus  nombreuse)  que  celle  des  Opis;  il  y  avait 
donc  lieu  de  la  placer  avec  les  premières.  Peut-être  faut-il  la 
réunir  à  la  C  squamicarina ,  Buv.,  qui  ne  paraît  en  différer 
que  par  sa  région  çardino-anale  plus  largo ,  caractère  qui  se 
retrouve  également  dans  la  C.  extensa,  Goldf. 

TRTGONIA  CONCENTRICA?  Ag. 
Cor.  —  Oyrières.  —  rr. 

TRIGONIA  CONCINNA.  Rœm. 
Cor.  —  Oyrières.  —  rr. 

TRIGONIA  GREPPINÏ.  Et.,  Leih.  brun«., pi.  25,  fig.  7. 
Ast.  —  Ecuelle.  —  r. 

TRIGONIA  MURICATA,  Rœm.  (Voir  Kimm.) 
Ast.  —  Crochet,  Ecuelle,  Vars.  —  ar. 

TRIGONIA  SUBTRUNCATA.  Et. 

Petite  espèce  voisine  de  la  T,  truncata,  Ag.  (T.  eoncinna, 
Rœm.),  mais  à  côtes  beaucoup  plus  fines  et  plus  nombreuses, 
rostre  plus  allongé. 

Cor.  —  Oyrières.  —  r. 

TRIGONIA  SUPRAJURENSIS.  Ag. 
Ast.  sup.  —  Oyrières.  —  rr. 
Cor.  moy.  —  Oyrières.  —  r. 

CAPSA  THURMANNT,  Et. 
Leda,  Ctj.,  Kimm.,  p.  257,  pi.  10,  fig.  24-28.  —  Capsa,  El., 
Leth.  brunt.,  pi.  20,  fig.  5. 
Cor.  —  Autrey.  —  rr. 

ARCA  CUNEOLATA,  Et. 
Assez  petite  espèce,  très  inoquilalérale  par  la  région  buccale 
tout  à  fait  courte  et  assez  régulièrement  arrondie;  crochet 
robuste,  épais,  non  anguleux;  la  carène  latérale  très  adoucie, 
rapprochée  de  la  région  cardinale.  Charnière  à  peu  près  de. 
même  longueur  que  la  coquille  ;  un  bâillement  palléai  prononcé. 


—    406    — 
Area  ligamentaire  étroite.  Ornements  inconnus  ;  quatre  à  cinq 
côtes  longitudinales  entre  la  carène  et  la  charnière. 

Long.  =  22  mm.;  larg.  et  ép.  =  42  mm. 

Cor.  moy.  —  Oyrières.  —  rr. 

Quoique  les  ornements  de  cette  espace  ne  soient  pas  connas, 
sa  forme  la  distingue  facilement  de  toutes  les  autres  espèces  des 
terrains  jurassiques  supérieurs. 

ÀRGA  TEXTA,  d'Orb. 
Ast.  —  Oyrières.  —  rr. 

PINNA  GRANULATA ,  So^. 
Ast.  —  Autrey.  —  c. 

MYTILUS  LONGiEVUS,  Ctj. 
Ast.  —  Auvct.  —  rr. 

MYTILUS  PERPLTCATUS,  Et.,  I>lh.  5rmit.,pl.29,fig.8. 
Ast.  —  Delain.  —  r. 

AVICULA  GESNERI,  Th. 

Cor.  —  Vaites.  —  rr. 

LTTHOPHAGUS  ANGUSTATUS,  Et. 

Grande  espèce  ellipsoïdale,  allongée,  aussi  épaisse  que  large, 
les  régions  extrêmes  à  peu  près  également  arrondies;  crochets 
très  faibles  se  confondant  presque  avec  la  région  buccale.  Test 
épais,  marqué  de  plis  irréguliers,  plus  accentués  vers  le  bord 
palléal  où  ils  sont  serres  en  gradins  sur  le  test. 

Long.  =  33  mm.;  larg.  et  ép.  =  12  mm. 

Ast.  —  Autrey,  Oyrières.  —  c. 

Cette  espèce  est  remarquable  par  sa  forme  en  ellipsoïde 
allongé,  subrégulicr;  elle  est  plus  grande  que  le  L.  subcylin- 
dricus  de  TAstartien  de  la  Meuse,  et  moins  large  avec  un  rostre 
moins  épais. 

LTTHOPHAGUS 

Peut-être  deux  espèces  indéterminables  du  Corallinien  d'Oy- 
rières,  où  elles  habitent  en  abondance  les  polypiers^  mais 
comme  eux  résorbées. 

DIGERAS  INCRASSATA,  Et. 
Petite  espèce,  subéquivalve,  à  crochets  épais,  courts,  rapide- 
ment contournés  et  croissants,  faiblement  adhérents,  probable- 


—    407    — 

moDt  par  la  valve  droite  qui,  en  tous  cas,  est  sensiblement  plus 
forte  que  l'autre.  Test  très  épais. 

Long,  et  ép.  =  35  à  40  mm. 

Ast.  —  ?  —  rr. 

Cor.  —  Oyrières.  —  ar. 

LIMA  6REPPINI«  Et.,  Uth.  bruni.,  pi.  32,  fig.  10. 
Ast.  —  Delain.  —  rr. 

LIMA  PY6MEA,  Th. 
Cor.  -^  Aulrey  (Lum.  à  Gastéropodes).  —  r.  * 

PECTEN  ASTARTINUS,  Et.,  Lelh.  bruni.,  pi.  86,  fig.  14. 
Ast.  moy.  —  Ecuelle.  —  rr. 

PECTEN  BEAUMONTANUS,  Buy. 
Ast.  et  Cor.  —  Oyrières.  —  r. 

PECTEN  KRALIKI,  Ctj. 

Cette  espèce ,  telle  que  nous  la  donnons  ici ,  a  les  crochets 
plus  acuminés  que  le  P.  astartinus;  les  côtes  sont  moins  nom- 
breuses et  très  atténuées,  cependant,  dans  de  bons  échantillons, 
visibles  sur  toute  leur  longueur  ;  à  taille  égale,  elle  est  aussi 
plus  renflée  près  des  crochets. 

Ast.  —  Oyrières.  —  r. 

OSTREA  ASTARTINA.  Et. 

Espèce  de  grande  taille,  à  test  peu  épais,  complétemont 
adhérente;  valves  inférieures  à  peine  concaves;  valves  supé- 
rieures planes,  irréguli^res,  peu  épaisses,  quelquefois  bosse- 
lées, à  lamelles  d'accroissement  peu  marquées;  crochet  droit 
ou  peu  courbé,  forme  ovalaire  :  toujours  roulées  et  usées. 

Ast.  —  Achey,  Oyrières,  Ecuelle.  —  c. 

OSTREA  MULTIFORMIS,  K.  et  D. 
Ast.  et  Cor.  inf.  —  Oyrières,  Ecuelle.  —  rr. 

OSTREA  NANA,  Sow. 
Ast.  —  Ecuelle,  Vars,  Oyrières.  —  ce. 

OSTREA  SEMISOLITARIA,  Et. 
(Ost.  solitaria,  Rœm.,  non  Sow.). 
Cor.  —  Oyrières,  Dampierre,  Attricourt.  —  r. 

OSTREA  SEQUANA,  Tli. 
Ast.  inf 


—    408    — 

OSTREA  SPIRALIS,  d'Orb. 
Varif^té  plus  petite,  comme  celle  du  reste  des  enyirons  de 
Montbéliard  et  Porrentruy  ;  on  pourrait  lui  réserver  le  nom  de 
0.  bruntrutana, 

TEREBRATULA  CRASSICORNIS,  Et. 

Petite  espèce   assez  allongée,  un  peu  pentagonale,  assez 
épaisse  ;  crochet  robuste  fortement  recourbé  ;  ouverture  étroite 
de  chaque  côté  de  laquelle  deux  carènes  obtuses.  Test  peu  uni,  • 
faiblement  ondulé  sur  toute  la  surface. 

Long.  =  18  mm.;  larg.  =  15  mm.;  ép.  =  10  mm. 

Cor.  —  Oyrières.  —  rr. 

Malgré  une  certaine  ressemblance  de  forme  avec  la  T.  Biski- 
densis,  elle  ne  peut  lui  ôtre  attribuée,  à  cause  de  Tabsence 
complète  de  côtes  rayonnantes. 

TEREBRATULA  GESNERI ,  Et.»  Leth.  bnint.,  pi.  41,  fîg.  10. 
Cor.  inf.  —  Oyrières,  Dampvans.  —  rr. 
Cor.  sup.  —  Chargey.  -^  rr. 

TEREBRATULA  HUMERALIS.  Rœm. 
Ast.  —  Dampierre.  —  r. 

RnYNCONELLA  SEMICONSTANS,  Et. 
Plusieurs  variétés  : 

a.  Leth.  brunt.,  pi  42,  fig.  4.  —  Ast.  —  Montot.  —  rr. 

b.  28  côtes.  —  Cor.  —  Vaites.  —  ar. 

c.  34  côtes.  —  Ast.  —  Dampvans.  —  ar. 

PIGURUS 

Ast.  moy.  inf.  —  Fahy,  —  rr. 

Quelques  débris"  de  plaques  roulées  indéterminables. 

ACROCIDARIS  SUBFORMOSA,  Et.,  Uih.  bruni.,  pl.46«  fig.  2. 
Ast.  inf.  —  Fahy.  —  rr. 
Quelques  radioles  et  débris  de  plaques. 

HEMICIDARIS  SIMPLEX,  Th.,  Ulh.  hrunt,  pi.  48,  fig.  12. 
Ast.  inf.  —  Vars.  —  rr. 

CIDARIS  BACULÏFERA,  Ag. 
Ast.  moy.  —  Fahy,  Vars.  —  c. 
Ast.  sup.  —  Oyrières.  —  c. 


—    409    — 

CIDARIS  PHILA.STÀRTE,  Th  ,  Ldh.  bruni.,  pi.  48,  fig.  IS. 
Ast.  moy.  —  Fahy,  Vars.  —  ar. 
Ast.  sup.  —  Oyrières.  —  ac. 

APIOCRINUS  MERIANÎ,  Des. 
Ast.  —  Ecuelle,  Oyrières,  Aulrey  (Ool.).  —  c. 

MILLERICRINUS  HOFERT ,  Mér. 
Ast.  —  Oyrières  —  rr. 

Nous  avons  donné,  dans  le  Lethea  bruntrutana,  la  descrip- 
tion et  la  figure  du  bel  individu  trouvé  avec  ses  bras,  par 
M.  Perron,  dans  les  carrières  d*Oyrières. 

Les  pièces  séparées  du  calice  se  rencontrent  assez  facilement 
partout. 

PËNTACRINUS  DESORI ,  Th.  —  Et.,  Ray.  Montb.,  pi.  %  fig.  9. 
Ast.  —  Vars.  —  r. 
Ast.  —  Oyrières.  —  ac. 

RLASTOSMILIA  PERRONI,  Fr.,  /ntrod.,p.  107. 
Cor.  —  Autrey.  —  rr. 

APLOSMILIA 

STYLINA 

MOTLIVAULTIA 

THECOSMILIA 

Espèces  très  rares  appartenant  à  ces  divers  genres,  toujours 
roulées  ou  résorbées  et  indéterminables.  Elles  viennent  toutes 
du  Corallinien  oolithique  d'Oyrières. 

RABDOPHYLLIA 

Ast.  moy.  et  inf.  —  Vars.  —  ac. 

Cette  espèce  inédite  n'est  pas  rare  et  il  est  facile  d'en  ren- 
contrer d'assez  bons  spécimens. 

ISASTREA 

Ast.  moy.  —  Vars.  —  rr. 

ISASTREA 

Polypier  de  taille  médiocre ,  à  surface  subplane ,  un  peu 
inégale;  calices  polygonaux  assez  irréguliers,  profonds;  quatre 
cycles  complets  de  cloisons,  inégales  entre  elles,  comme 
flexueuses.  Gemmation  abondante  et  assez  rapide,  d'oli  ondu- 
lation fréquente  des  murailles. 


—    410    - 

Diam.  du  polyp.  =  100  à  120  mm.  ;  diam.  des  calices  isolés 
^  5  mm. 
Cor.  —  Oyrières.  —  rr. 

THAMNASTREA  CONCINNA,  E.  H. 

Cor.  moy.  —  Autrey.  —  ar. 

Quelques  individus  de  grande  taille,  dans  une  petite  tranchée 
de  route,  et  qui  indiqueraient  la  présence  d*une  station  coralli- 
gène  peut  ôlre  importante. 

THAMNASTREA  CORALLINICA,  Et, 
Polypier  de  taille  médiocre,  à  muraille  subhorizontale  et  à 
surface  supérieure  régulit»rement  convexe.  Calices  peu  pro- 
fonds, égaux;  cloisons  assez  flexueuses,  peu  inégales  entre  elles 
quoique  décroissantes  avec  les  cycles  ;  trois  cycles  complets. 
Columclle  forte,  tuberculeuse,  un  peu  comprimée. 
Diam.  du  polyp.  =  100  mm.;  des  calices  =  3  mm. 
Cor.  —  Oyrières.  —  c. 

CLADOPHYLLIA  ASTARTINA ,  Et. 

Pclile  espèce  formant  cependant  des  colonies  d'assez  grande 
taille,  rapidement  et  fréquemment  bifurquée,  à  angle  subdroit; 
Tensemble  par  conséquent  fortement  enchevêtré,  quoique  peu 
serré.  Calices  peu  profonds;  trois  cycles  de  cloisons  fines,  peu 
serrées,  inégales  entre  elles,  les  dernières  faibles.  Muraille 
assez  épaisse,  recouverte  d'une  très  forte  épithèque  toujours 
complète,  comme  ondulée  par  d'énergiques  bourrelets  d'ac- 
croissement. 

Diam.  du  polyp.  =  200  mm.;  haut.  =  100mm.;  diam.  des 
tiges  =  3  mm.;  distance  des  bifurcations  =  6  à  10  m. 

Ast.  moy.  —  Fahy,  Vars.  —  c. 

ISOCORA  THURMANNI,  Et.,  J>lh.  ftrunf.,  pi.  57,  fig.  7. 
Ast.  moy.  —  Vars.  —  c. 

MTCROSOLENA 

Cor.  moy.  —  Oyrières.  —  rr. 

CRISTELLARIA  CONTEJEANI ,  Et.,  Leih.  &runl.,  pi.  58,  fig.  8. 
Ast.  —  Ecuelle.  —  rr. 

CRISTELLARIA  THURMANNI,  Et.,  Ldh.  brtitiL,  pi. 58.  fig. 7. 
Ast.  —  Autrey  (Lum.  à  petits  Gastéropodes).  —  r. 


—  m   — 

CLIONA  piSTANS,  Et.,  Leih.  hrunU,  pi.  58,  flg.  16. 
Ast.  —  Ecuelle.  —  r. 

HAGUENOWIA  MINIMA,  Et.,  Uth.  brunt..  pi.  68.  fig.  13. 
Ast.  —  Ecuelle.  —  r. 

TALPINA  ASTARTINA,  Et..  LeIh.  brtin,.,  pi.  58,  fig.  18. 
Ast.  —  Ecuelle,  Oyrières.  —  ac. 

DENDRINA  DUMOSA,  Et.,  I^/h.  bniiir.,  pl.58,  fig.21. 
Ast.  —  Oyrières.  —  rr. 

DENDRINA  GRACILIS,  Et. 

Très  petite  espèce  sociale,  consistant  en  un  tube  assez  long, 
puis  partagé  en  subdivisions  plus  ou  moins  irrégulièrement 
flexueuses  eu  contournées  ;  diam.  des  tubes  uniforme  quoique 
très  faible. 

Ensemble  =  4  à  i  i/2  mm.;  diam.  =  4/30  mm. 

Ast.  —  Oyrières:  —  rr. 

DENDRINA  PUNCTATA,  Et.,  Leth.  ftrtml.,  pi.  58,  fig.  19. 
Ast.  —  Oyrières.  —  ac.  (Sur  |es  Huîtres.) 

CHONDRITES  ASTARTINA,  Th. 

Assez  petite  espèce,  formée  de  filaments  cylindriques,  irré- 
gulièrement dichotomes,  assez  allongés,  les  branches  plus  ou 
moins  longues  naissant  sous  un  angle  de  un  demi-droit  environ. 

Haut.  =  50  à  70  mm.;  diam.  des  branches  =  1  mm. 

Ast.  —  Oyrières.  —  ac. 

Cette  espèce  devait  être  robuste ,  car  elle  a  toujours  conservé 
la  cylindricité  de  ses  branches  ;  il  y  a  diverses  variétés  réunies 
pourtant  dans  des  limites  assez  étroites;  les  différences  portent 
sur  la  taille,  les  nodulosités  des  tiges,  les  distances  des  dicho- 
tomisations.  Cette  espèce  paraît  avoir  été  beaucoup  plus  robuste 
que  les  Chondrites  bollensis  et  Fucoides  Hechingensis  ;  elle 
conserve  dans  la  roche  la  position  relative  de  ses  branches;  elle 
devait  être  encroûtée. 

CHONDRITES  BAVOUX.  Et. 
Se  distingue  de  la  précédente  par  sa  taille  beaucoup  plus 
petite,  à  ramifications  plus  serrées,  plus  courtes  à  âge  égal. 
Haut.  =  45  à  25  mm.;  diam.  des  tiges  =  1/3  à  4/2  mm. 
Ast.  —  Oyrières.  —  ac. 


—    44«    — 
CÀRPOLITHES  THURMANNI,  Et. 

Fruit  subsph(^riqup,  fortemenl  costé  ;  côtes  arrondies,  larges, 
au  nombre  de  douze,  un  peu  inégales;  au  sommet  (ou  à  Tune 
.des  extrémités)  une  large  impression  faiblement  profonde,  por- 
tant (le  nombreuses  stries  rayonnantes,  avec  une  cavité  centrale. 

Diam.  =  i6  mm.;  long.? 

Ast.  —  Oyrières.  —  rr. 

Nous  ne  connaissons  cette  espèce  que  par  une  moitié  d'im- 
pression dans  la  roche  ;  nous  la  désignons  provisoiremeDl^ ainsi 
sans  lui  attribuer  de  valeur  générique. 

lUIfllflÉRIDIElir. 

ICHTHYOSAURUS 

Ëspi'^ce  de  très  grande  taille,  représentée  par  ud  débris 
d'omoplate. 

Marn.  virg.  sup.  —  Beaujeu.  —  rr. 

MACHIMOSAURUS  HUGll,  Mey. 
Str.  —  Chargey.  —  rr.  (Une  dent.) 

PICNODUS  PICTETl.  Et.— Pict..  Jiirfl]Vew/'..pl.l4.  fig.4ct?5. 

Nous  connaissons  de  cette  espèce  une  moitié  de  la  mâchoire 
inférieure  à  peu  près  comph'^te.  Les  grosses  dents  très  obliques, 
acuminées  à  leur  partie  interne,  tronquées,  arrondies  vers  l'ex- 
térieur; elles  sont  au  nombre  de  six;  plus  en  avant,  deux  petites 
jumollos,  précédées  en  outre  par  une  dent  qui  dépasse  à  peine 
la  taille  des  dents  latérales  et  de  môme  forme.  En  dedans  de 
cette  série  principale,  deux  séries  irrégulières  et  peu  nettement 
formées  de  petites  dents  à  racine  ronde,  assez  forte.  En  dehors, 
trois  rangées  de  dents  à  couronne  plate,  assez  serrées,  et  dont 
la  rangée  externe,  située  sur  le  bord  môme  de  Tos,  détermine 
chez  celui-ci  des  ondulations  étroites  et  serrées.  L'ensemble, 
horizontal  dans  le  fond  avec  saillie  pour  les  dents  principales, 
prend  la* forme  de  toit,  avec  surfac(î  gauche  dans  la  partie  anté- 
rieure. La  mâchoire  présente  on  avant  une  pointe  arrondie, 
excavée  angulairement  au  milieu.  Os  maxillaire  robuste  en 
arrière,  creusé,  suivant  une  cavité  arrondie,  longeant  la  der- 
nirre  des  dents  et  se  terminant  suivant  une  aile  obliqua  servant 
à  l'articulation. 

Mar.  virg.  sup.  —  Arc.  —  rr. 


—    M3    — 

PYCNODUS V 

'  M.  virg.  sup.  —  Beaujeu.  —  rr.  • 

Le  spécimen  désigné  ici ,  aujourd'hui  perdu ,  offirait  une  tête 
presque  complète  avec  une  partie  du  corps. 

ERYMA  THIRRIAI,  Et,  Crusf.,  p.  40,  pi.  5,  fig.  5. 

,     Virg.  moy.  —  Arc  (Port  du  Poirier).  —  rr. 

ERYMA 

M.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  rr.  ; 

Un  débris  de  patte  de  beaucoup  plus  grande  taille  que  celles 
de  l'espèce  précédente.  .     . 

ORHOMALUS  VIRGUUNUS,  Et.,  Cr use ,  p.  14,  pi. 2,  fig.l. 
Virg.  moy.  —  Arc.  —  rr. 

SERPULA  MEDUSIDA ,  Et..  Leih.  bruni.,  pi.  60,  fig.  16. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  rr. 

SERPULA  QUINQUANGULARIS,  Goldf.-  Et.,  Lelh.,pl.60,  fig. 31. 

Str.  —  Chargey.  —  rr. 

M.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  rr. 

SERPULA....... 

Virg.  sup.  —  Nantilly.  —  rr. 

Cette  espèce  n'est  connue  que  par  des  moules  droits ,  cylin- 
driques et  d'assez  grande  taille. 
Long.  ==  ?  70  mm.;  diam.  =  4  à  5  mm. 

APTYCHUS  FLAMAND!,  Th. 
M.  virg.  sup.  —  Arc.  —  rr.  . 

NAUTILUS  GCGANTEUS,  d'Orb. 
Stromb.  sup.  —  Chargey,  —  r. 

NAUTILUS  MOREAUANUS,  d'Orb. 
PaL  fr,,  p.  167,  pi.  39,  fig.  4.  —  N.  inflatus,  d'Orb  ,  Pal. 
fr.j  p.  167,  pi.  37  (non  Mort.,  Rœm.,  Gieb.).  —  N,  mbinflatm, 
d'Orb.,  Prod.  IL  —  iV,  ferox,  Gieb.,  Vorw.,  p.  i47.  —  N,  Mo- 
reauanus,  Th.  et  Et.,  Leth.  brunt,,  pi.  2,  fig.  5. 

Celte  espèce  se  distingue  facilement  par  sa  grande  épaisseur 
et  ses  cloisons  rapprochées.  Aucun  des  individus  du  Jura  gray- 
lois  n'a  ses  traits  aussi  accentués  que  dans  les  deux  fig«ïes 
données  par  d'Orbigny  ;  c'est  une  forme  intermédiaire  dont  les 
extrêmes  ont  été  érigées  en  espèces  par  d'Orbigny;  aussi 

29 


—    4U    — 

croyons-DOus  devoir  les  réunir.  Celte  espèce  est  virgulicnna 
dans  le  Jura  bernois. 

La  plus  grand  diam.  =  75  mm.:  rp.  ^  62  mm. 

Siromb.  su  p.  —  r.harcej.  —  ar. 

MIT1LI>  SEMlLXFLlTl  S,  Et. 

Espèœ  Toisice  du  .V.  If  r*7.:uanu*  rectifié  dont  elle  difl^re 
par  son  êfvaisseur  n:*.v^.:r^  e:  >c>  cloisons  plus  écartôes.  C'est 
peut -*lre  bien  le  .V.  1/^-;  *^-:fc*.  i'Orb.,  Tli.,  que  je  n*ai  point 
m,  mais  do-t  il  selci^ri^  p^r  sol  dos  un  p^eu  carré:  en  outre. 
d'Orl'icny  anzon.v  i»  c'.-^-ir-s  7 lus  serrées  que  dans  le 
.V.  Mtiirw  li  z'esi  jAs  :«:»ss::lr  a-jocrdlim  d'identifier  les 
deci  ecsr^oes. 

Ep.  =  fr»  2:=:..  le  7I:*  fr.  iiaaa.  =  »  mai. 

C.  1^.  aoy.  —  Ci.irç*T.  —  r. 

A«i«  >::r>    >^tijcji>1-  T:. 
M   ^-.rf.s^?     -  Ar:   -  rr 
C<ne  «^nof  z  £>;  .-•f^:-i'crr  r»^i-  c«*  j^^t^»  iodÏTida  de 

T.«.:.»  •ver  j*  r-f  k  s:-!:  :•»  r-t:cr^rs  irfc  -^zm-  aifl'te  différente. 

I  ^T.jcjf  .!•-  «-.r^  :>.  :>:  s.fia^:  ja  fs:  JXtifrdëdiaÏK  paries 
*'v.V:>  (C  .  j'.ji.«<"^T   icr*f    -.4     r^rr-i'^ff.*     Sc"»- .   i'C'ri'-,  et 

1  \  j:j»^--  '  :.*.  r;:,vif  i*  v-*.-.  ri.n.ori'  tli:s  îari  a  Ta.  Erimiu. 
Ci  :'f  :«f».  ;  ;-"•.'  ;.:•:  ■i»-^:'4  ;»f  n*.u  JtnJtire.  a  ^xr^se  oe  i Ixï- 
Sfx-^.i.coT  n*tr:-i}i'^.  :>:>  .mi«>  si:r  a  ô.is  s  jfisp  cisE«sûîi»  en 
*-ïh<^-,-ir  s.r  *.w  rjr.r**  ..:s.-i*"^     rjmiîiiff*  qu.  x~«s  pas  aasa 

k   '  ix    .ri:    —  -lî.h*;*:      —  r: 

i  j  ^rcxut  y^iÇUi.^:*î  >..  :  nniuiu  :«'i:s  ibrpr..  parsBZC  Ibsvc:? 
nîi-^  î'i-n  ts  r«^  *>f>  •M«^^  :iii> -a"?^»  Q(!S  luiivn&ie^  asxnes 
nu>>  ç*.>  f%.  :i<i>  noi^^^^  c^w  .  «    1401*^^%»  m  jk  ^^  ir.  Ce 

x:<>^«'i.im:   ■i'^i^L:  .M     K    ti  i-.\c.  -..^H  >r«  ^  nmcx  £SÀlfiu 


-    445    — 

AMMONITES  EUPALUS,  d'Orb. 

Pal,  fr.f  p.  555,  pi.  217.  —  A.polyplocus,  Krûg.,  Gieb. 

Sir.  —  Chargey.  —  rr. 

AMMONITES  LALLIERANUS,  d'Orb. 

D'OrbigDy  donne  pour  synonyme  à  cette  espèce  VA.  inflattAS, 
Rein.,  Ziet.  (non  Sow.);  Tassociation  n'est  guère  possible. 
M.  Giebel  reprend  cette  espèce  de  Zieten  et  la  confond  daps 
Y  A.  granulatus,  Brug.,  qui  aurait  alors  Tantériorité,  en  citant 
à  Tappui  des  individus  dessinés  par  Lang,  Scheuchzer,  Bpiir- 
guet,  Valentini....  Ces  figures  sont  trop  douteuses  pour  qu'il  ne 
faille  pas  s*en  rapporter  ici  à  la  forme  parfaitement  représentée 
dans  la  Paléontologie  française.  En  tous  cas,  ce  n'est  pas 
l'espèce  de  M.  Quenstedt.  Les  lobes  et  les  selles,  dans  les 
figures  que  Thurmann  a  dessinées ,  sont  assez  différentes  de 
celles  de  d'Orbigny. 

C.  V.  inf.  —  Rigny.  —  r. 

AMMONITES  PLTCATILTS,  Sow. 

Jeune  extrêmement  semblable  à  quelques  exemplaires  renflés 
des  marnes  à  fossiles  siliceux  de  l'Oxfordien. 

C.  V.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

AMMONITES  ROTUNDUS,  Sow. 

D'Orb.,  Pal,  fr.,  p.  558,  pl.  2<6  (non  ?  pi.  221  sous  le  nom 
de  A,  giganteus).  —  Am,  bifidus,  biplex,  gigas,  Gieb., Torw., 
p.  636. 

  Chargey,  oii  se  rencontre  cette  espèce,  les  tours  sont  géné- 
ralement un  peu  plus  recouvrants,  plus  larges,  et  la  taille  est 
plus  grande  que  dans  la  figure  de  la  Pal,  fr.  On  peut  distinguer 
trois  variétés  ob  n'existe  cependant  pas  la  cylindridté  des  tours, 
et  la  continuation  des  côtes  en  nÎDeuds  sur  toute  la  surface. 

Yàr  o.  Fig.  de  la  Pal.  fr.;  côtes  très  saillantes  sur  le  dernier 
tour  et  se  continuant  même  sur  le  dos  ;  côtes  intermédiaires 
nulles.  . 

Var.  b,  Yar.  plus  voisiné  de  VA,  Cymodoce,  d'Orb.,  les  tours- 
étant  plus  larges  ;  Tombilic  paraît  plus  creusé  ;  ce  n'est  pas 
l'A.  Cymodocê  dont  les  tours  sont  moins  épais  et  dont  les  côtes 
disparaissent  avec  l'âge. 

Var.  $.  Très  voisine  de  a  et  d ,  mais  dont  les  grosses  côtei 
sont  plus  raresi. 


—    «6    — 
Diam.  =  260—;  prop*  :  dern.  t.  =  0,88";  ép.  =  0,25"". 
Stromb.  sup.  —  Chargey.  —  ac. 

AMMONITES  SËMICANALICULATOS,  Et. 
Coquille  discoïde,  tranchante,  carénée.  Tours  très  larges, 
comprimés,  à  peine  convexes;  ombilic  étroit,  Dettement  déli- 
mité par  le  test  qui  en  dedans  se  réfléchit  carrément.  Surface 
ornée  de  côtes  tr6s  légères,  peu  inégales,  quoique  plus  fortes 
par  places  et  irrégulièrement  placées,  coudées  en  chevrons, 
rers  le  tiers  de  la  longueur  à  partir  de  Tombilic,  et  chaque  partie 
coudée  de  manière  à  avoir  sa  concavité  tournée  vers  la  bouche; 
pas  de  canal. 

Diam.  =  55"»  ;  ép.  =  9  à  10»«  ;  prop*  :  dern.  t.  =  0,55"*; 
ombilic  =  0,42~. 
C.  V.  inf.  —  Chargey.  —  rr. 

Cette  espèce  est  voisine  des  A.  Marantiantis,  Henrid,  cana- 
liculatus,  surtout  de  la  dernière;  elle  paraît  en  différer  par 
Tabsence  de  canal,  ses  stries  beaucoup  plus  fines,  et  en  ce  que 
k  rencontre  en  chevron  des  côtes  a  lieu  vers  le  tiers  de  la  lar- 
geur à  partir  de  Tombilic. 

AMMONITES  SKMIROTUNDUS,  Et. 
M.  Contejean  a  déjà  fait  l'A.  Thurmanni  (non  Pictet) ,  pro- 
bablement d'une  variété  de  TA.  Erinus,  dont  les  tours  seraient 
,  plus  larges;  ceux  do  VA.  semirotundus  le  sont  encore  moins, 
avec  des  côtes  bien  marquées  qui  lui  donnent  le  même  aspect, 
mais  ces  côtes  sont  plus  serrées,  moins  fortes,  en  outre  les  tours 
n'en  ont  jamais  la  cylindricité.  Les  digitations  sont  semblables 
1  è  celles  de  VA,  decipiens,  Sow.,  d'Orb.,  autre  espèce  voisine, 
à  celte  exception  près  que  le  lobe  dorsal  est  plus  large,  et  que 
ses  deux  branches  également  plus  larges  sont  plutôt  bifurquées, 
:  comme  alors  celles  de  l'A.  triplicatm  albus,  Qu^  JPetref., 
r  pi.  42,  fig.  4.  Ne  serait-ce  pas  l'A.  Erinas,  Th.,  Leth,,  avec 

des  tours  un  peu  plus  aplatis  cependant? 
-  :    Diatn.  =  2 1  G""»;  prop'  :  d.  t.  larg.  =  0,35"»"  ;  ép,  =  0,24">». 
f      Str. -r  Véreux.  —  rr. 

^  A.  VERRUCOSUS,  Bay. 

Var.  a.  (Tours  étroits).  —  Ory.,  p.  62,  pi.  2,  fig.  H.  — 
*^  i4':  Imigispims,  Sow.,  Jf.  C,  pi.  501,  fig.  3,  4.  — D'Orb., 

Pal  fr.,  p.  544,   pi.  209.  —  Th.,  Leth.,  pi.. 3,  fig.  9.  — 

A.  bispinosm,  Ziet.,  Qu.,  etc. 


ka  — 

Var.  b.  (Tours  renflés).  —  A.  inflatus  binocbis,  Qu.,  Petref. 
CepA.,  p.  476,  pi.  i6,  fig.  iO. 

Peut-être  faudrait-il  y  associer  aussi  VA.  Ruppellensis  (uon 
A,  Ruppeli,  Klip.). 

Cette  espèce  est  très  variable  dans  sa  forme  ;  ses  tours  sont 
plus  ou  moins  renflés  ;  entre  les  deux  extrêmes,  on  trouve  touà* 
les  intermédiaires,  quoique  Tenroulement  cependant  né  soit 
pas  beaucoup  différent,  le  dernier  tour  occupatli't  en  général  les 
2/5  du  diamètre.  Elle  atteint  aussi  une  taille  énorme,  et  aux 
environs  de  Gray  on  en  trouve  qui  atteignent  jusqu'à  60  centiEB,:  v 
de  diam.  La  selle  dorsale  est  mal  figurée  dans  Touvrage  de 
Quenstedt;  elle  est  partagée  en  deux  parties  très  inégales  par 
un,  petit  lobe. 

M.  virg.  sup.  —  Bouhans,  Rigny.  —  ac. 

AMMONITES  YO,  d'Orb. 

Pal.  fr.,  p.  545,  pi.  210.  -^  Gieb.,  Varie,  p.  503. 

Je  possède  cette  espèce  à  la  taille  énorme  de  550  mm.  ;  elle 
n'est  pas  toujours  aussi  étroitement  ombiliquée  que  dans  la 
fig.  de  d'Orbigny,  mais  les  digitations  et  l'ensemble  ne  laissent 
pas  de  doute. 

M.  virg.  sup.  —  Seveux,  Bouhans,  Arc.  —  c. 

CHEMNITZIA  ARCENSIS,  Et. 

Moyenne  espèce,  courte,  renflée,  à  spire  régulière  formée 
de  cinq  tours  subplans,  le  dernier  très  grand  occupant  près  des 
trois  quarts  de  la  longueur  de  la  coquille;  bouche  étroite, 
allongée  ;  columelle  épaisse  ;  un  méplat  et  môme  une  cavité 
sur  les  tours. 

Long.  =  35  mm.;  diam.  =  i8  mm.;  angle.spiral  =  55®. 

C.  virg.  inf.  —  Çhargey  (Emp.).  —  rr. 

Assez  voisine  de  la  Ch.  Flamandi,  Clj.,  qui  ne  nous  paraît 
qu'une  variété  de  la  Ch.  abbreviata,  Rœm.,  celle-ci  a  un  anglOi 
spiral  beaucoup  plus  étroit  et  une  çpire  plus  courte. 

CHEMNITZLA  CEPHOIDES,  Et. 
Elle  se  place  par  la  taille  et  les  ornements  entre  les  Ch.  Cepha 
et  Pollux;  les  tours  sont  moins  allongés  que  dans  la  Ch.  Calr 
liope,  d'Orb.;  environ  dix  tours;  coquille  assez  peu  épaisse; 
tours  peu  convexes,  si  ce  n'est  le  dernier. 


—    418    — 
Long.  =  95  mm.;  diam.  =  30  mm.;  angle  spiral  =  SS®. 
Stromb.  sup.  —  Chargey.  —  r. 

CHEMNITZU  DANAE.  d'Orb. 
Moule  douteux  qui  n'appartient  pas  à  la  Ch.  gigantea,  et  qui, 
mieux  connu,  devra  sans  doute  constituer  une  espèce  distincte. 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.)'.  —  r. 

CHEMNITZU  GIGANTEA,  d'Orb. 
Melania,  Leym.,  Aube,  pi.  9,  fig.  1.  —  Ch.  Délia,  d*Orb., 
Pal.,  p.  69,  pi.  250,  fig.  3-4. 
C.  virg.  sup.  sup.  —  Arc  {p.p.)-  —  ac. 

CHEMNITZIA  THURMANNI,  Et. 
Ch.  Bronni,  Th.,  Leth.,  pi.  6,  fig.  24  (non  d'Orb.,  Melania, 
Rœm.). 
St.  sup.  et  moy.  —  Chargey.  —  ac. 

CHEMNITZIA 

Stromb.  —  Chargey.  —  rr. 

NERINEA  ARCENSIS,  Et. 

Petite  espèce  subcylindrique,  assez  courte;  tours  beaucoup 
plus  hauts  que  larges,  un  peu  excavés,  portant  trois  côtes  entre 
lesquelles  trois  sillons  anguleux ,  sans  ornements  au  bord  des 
tours  qui  sont  tranchants;  la  côte  supérieure  formée  de  dix 
tubercules  par  tour,  arrondis,  libres,  saillants;  ceux  de  la 
seconde  plus  petits,  plus  allongés,  un  peu  indécis,  et  ceux  de  la 
troisième  intermédiaire  entre  les  deux  précédents. 

Long.  =  25  mm.;  diam.  sup.  =  3  mm. 

C.  virg.  sup.  —  Arc.  —  ^r. 

NERINEA  DEPRESSA.  Voltz,  Jahrb.,  p.  540.  —  Br.,  id,,  p.  549, 
pi.  6,  fig.  17. 

Var.  a.  Zucch.,  Ner.,  p.  5,  pi.  16,  fig.  4-4.  —  D*Orb.,  Pal. 
fr.,  p.  341,  fig.  259.  —  Qu.,  DerJura,  p.  765,  pi.  94,  fig.  1-2. 
—  Th.,  Leth.,  pi.  8,  fig.  42.  —  fit.,  H.-Jura. 

Var.  b.  N.  subpyramidalis ,  Mû.,  Goldf. ,  Petref.,  p.  40, 
pi.  175,  fig.  1-7  (non  d'Orb.). 

Cette  espèce  est  plus  ou  moins  ouverte,  et  il  nous  a  été 
impossible  de  distinguer  les  formes  coralliennes,  séquaniennes 
et  kimméridiennes.  Dans  ce  dernier  étage,  à  Gray  comme  à 
Porrentruy,  Tangle  spiral  croît  en  général  avec  la  hauteur  des 


—    449    — 

couches,  et  alors  naît  la  variété  que  Munster  a  appelé  suàpyra- 
midalis,  que  d'Orbigny  a  placée  dans  le  Portlandien;  celle  de 
ce  dernier  étage  semble  avoir  les  tours  plus  hauts  que  celle  du 
Kimméridien. 

Stromb.  moy.  et  sup.  —  Chargey,  Theuley-les-Lavoncourt. 
~  ar. 

NERINEÀ  ELSGlUDIiE.  Th. 

Elle  a  place  entre  la  N.  Defrancei  et  suprajunnsis  ;  les 
nodosités  supérieures  de  ses  tours  sont  indécises,  ce  sont  plutôt 
des  irrégularités.  (Les  nœuds  et  la  profondeur  des  tours  ont  été 
exagérés  dans  la  figure  du  Lethea,) 

Long.  =  i80  mm.;  diam.  =  35  mm.  ;  douze  à  quinze  tour» 
dont  les  six  premiers  occupent  près  des  trois  quarts  de  la  long.; 
angle  spiral  =  11°. 

Str.  —  Chargey.  —  ac. 

N.  GOSiE,  Rœm. 

Cette  espèce  ne  se  rencontre  le  plus  souvent  qu'à  l'état  de 
moule;  d^ns  ses  Etudes  sur  l'étage  Kimméridien,  M.  Contejean 
en  a  fait  connaître  le  test  :  voyant  une  taille  plus  courte  en 
même  temps  qu'assez  épaisse  avec  quelques  variations  dans  la 
position  des  plis  internes,  il  a  associé  au  typô  de  Rœmer  des 
formes  comme  les  moules  de  la  N.  visurgis  de  Goldf.,  ou  de  la 
N.  suprajurensis  de  Bronn  (association  faite  dans  la  pi.  Î1  du 
Lethea  geog.  par  erreur  sans  doute ,  puisque  le  texte  distingue 
deux  espèces).  L'association  à  la  N.  Desvoidyi  n'est  pas  possible; 
il  suffit  d'avoir  vu  les  deux  espèces  en  place  :  l'angle  spiral  de 
celle-ci  est  généralement  beaucoup  plus  grand.  La  forme  de 
Monlbéliard  peut  être  une  variété,  comme  une  forme  distincte, 
mais  son  association  ne  peut  se  faire  avec  celle  de  la  Haute- 
Saône  qui  est  celle  de  l'espèce  type.  Là  elle  atteint  jusqu'à 
350  mm.,  avec  un  diam.  sup.  de  45  mm.,  sans  cesser  d'avoir 
les  plis  disposés  de  la  même  manière;  c'est  à  peine  si  quelques 
moules  présentent  le  bord  supérieur  un  peu  épaissi  et  en  saillie 
sur  le  tour  suivant. 

C'est  sans  doute  par  oubli  que  cette  espèce  et  toutes  les 
kimméridiennes  n'ont  pas  été  données  dans  la  Paléontologie 
française, 

Str.  moy.  —  Chargey.  —  c. 


—    4»    — 

NBRINEA  PIDANCETI.  Et. 

Espèce  très  voisine/do  la  .V.  Duboisana  du  Portlandlen,  à  tel 
point  qu'il  est  possible  de  confondre  les  deux  provenances. 

Néanmoins  les  diiï(^rences  suivantes  peuvent  être  indiquées  : 
le  bord  inférieur  est  peu  ou  pas  tubercule,  non  débordant,, 
rentré  même;  son  angle  spiral  est  plus  faible  et  ses  tours  sont 
un  peu  plus  élevés. 

Long.  =  85  mm.;  diam.  =  44  mm.;  angle  spiral  =  8*. 

Str.  moy.  —  Chargey.  —  ar. 

NERINEA.  SEMICYLINDRICA,  Et. 

Deux  espèces  sont  très  voisines  de  celle-ci  :  JV,  cylindrica, 
d'Orb.,  et  N,  Monsbeliardensis,  Ctj.;  elle  est  encore  plus  allon- 
gée que  chacune  d'elles  et  ses  ornements  sont  différents;  les 
tours  sont  lisses,  à  l'exception  de  la  partie  suturale  oii  les  stries 
d'accroissement  se  relèvent  par  places  et  déterminent  des  nœuds 
allongés,  assez  nets,  au  nombre  de  vingt  environ  par  tour. 

Larg.  ?  haut,  des  tours  =  4/3  mm.;  diam.  =  i6  mm. 

Str.  —  Chargey.  —  rr. 

NERINEA  STYLOIDEA,  Ctj. 

Cette  espèce,  dans  le  jeune  âge,  a  exactement  les  ornements 
de  la  N.  Rœmeri,  Ph*,  Goldf.  (spéc*  fig.  5  cj,  distinction  repro- 
duite plus  tard  par  M.  Quenstedl.  Rœmer  a  compris  sous  le 
môme  nom  des  espèces  différentes ,  au  dire  de  Bronn  ;  en  tous 
cas ,  la  figure  de  l'auteur  allemand  ne  représente  pas  la  forme 
du  Jura  graylois.  Bronn,  d'après  des  individus  assez  frustres  à 
lui  communiqués  par  Voltz ,  indique  des  ornements  différents, 
et  ce  ne  serait  pas  alors  celle  de  d'Orbigny.  Plus  tard,  M.  Con- 
tejean  a  donné  une  forme  particulière  provenant  d'un  individu 
âgé,  où  les  tubercules  disparaissent.  Il  est  difficile  de  rencontrer 
des  spécimens  suffisamment  conservés  pour  l'examen;  aussi  en 
adoptant  le  nom  de  iV.  styloidea,  avons-nous  quelque  doute  sur 
la  convenance  de  son  emploi. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ac. 

NERINEA  VITTATA,  Et. 
Assez  petite  espèce,  à  surface  très  polie;  spire  régulière  for- 
mée d'environ  quinze  tours  assez  élevés,  dont  la  haut.  =  les  5/6 
de  la  long. ;  sur  chacun  d'eux,  un  peu  au-dossous  du  milieu, 
une  assez  faible  convexité,  accompagnée  de  deux  dépressions 


—  m  — 

dont  l'inférieure  à  peine  sensible;  sur  cetle  convexité  et  limitant 
la  surface  cyiindriqee,  deux  carènes  nettes,  quoique  très  faibles, 
qui  déterminent  ainsi  une  bandelette  dont  la  largeur  est  un  peu 
moindre  que  la  moitié  de  la  hauteur  du  tour.  Souvent  au-dessus 
de  ces  carènes,  une  petite  côte  qui  forme  une  seconde  bande- 
lette subplane  près  du  bord  supérieur;  dans  quelques  cas,  une 
ou  deux  côtes  plus  faibles,  intermédiaires,  qui  ne  dérangent 
pas  le  plan  général  et  qui  toutes  nô  dégénèrent  jamais  en  tuber- 
cules; stries  d'accroissement  nettement  marquées,  quoique  très 
fines.  Canal  suturai  très  visible,  large,  le  remplissage  »e  trou- 
vant on  saillie  sur  la  surface  du  test. 

Long.  =  100  mm.;  larg.  =  \2  mm.;  angle  spiral  =  8®. 

C.  vifg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ac. 

NATICl  COCHLITA,  Th. 
Leth.  brunt,  pi.  9,  fig.  67.  —  N.  globosa,  d'Orb.,  Pal.  fr., 
p.  214,  pi.  299,  fig.  i-2. 
C.  virg.  inf.  —  Chargey  (Erap.).  — rr. 

NATICA  EDDORA,  d'Orb.,  Pal.Jur,,  p.  206,  pi.  295,  fig.  1-3. 
C.  virg.  inf.  —  Arc,  Clans,  Chargey.  —  c. 

NATICA  GIGAS,  Br.  ' 

Ampullaria,  Stromb.  in  Karst.  Arch.  IV,. p.  404.  — N,  ma- 
crostoma,  Rœm.,  OoL,  p.  157,  pi.  10,  fig.  11.  —  ?  Goldf., 
Petref.,  p.  118,  pi.  199,  fig.  9.  —Th.,  Leth.brunL,  pi.  9et10, 
flg.  62. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

NATICA  GRANDIS,  Mû. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

NATICA  HEMISPHERICA,  d'Orb. 

Neritay  Rœm.,  Oo/.,  p.  156,  pi.  10,  fig.  7.  —  Th.,  Leth. 
brunL  —  ?  Natica,  d'Orb.,  Pal.,  p.  204,  pi.  294,  fig.  1-2.  — 
iV.  prœtermissa,  Ctj.,  Kimm.»  p.  237,  pi.  6,  fig.  1-2. 

Stromb.  —  Chargey.  —  r. 

C.  virg.  inf.  -—  Chargey  (Emp.).  —  ar. 

Il  est  douteux  que  l'individu  figuré  par  d'Orbigny  appar- 
tienne au  type  de  Rœmer;  celui-ci  n'atteint  jamais  cette  taille. 

NATICA  PERDUBIA,  Et. 

iV,  dubia,  d'Orb.,  p.  215,  pi.  299,  fig.  3-4  (non  Rœm.,  Th.). 


-    4M    — • 

Dans  les  deux  derniers  tours,  les  stries  d'accroissement  sont 
très  nettement  marquées ,  et  dans  le  dernier  forment  des  ban- 
delettes régulières  très  nettes ,  à  bords  parallèles  ;  tours  forte- 
ment convexes. 

C.  virg.  inf.  et  sup.  —  Chargey,  Arc,  Seveux.  —  ac. 

NATICA  PHASIANELLOIDES.  d'Orb..  Pal.,  p.212,pl.297.  fig.6. 

Taille  un  peu  plus  grande,  angle  spiral  moins  convexe,  la 
plus  grande  largeur  ayant  lieu  un  peu  au  delà  du  milieu  de  la 
longueur. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

NATIGA  SEMIGLOBOSA,  Et. 

Nat,  globosa,  Rœm.,  Ool.,  p.  156,  pi.  40,  fig.  9  (non 
Hœning.,  Grat.,  d'Orb.).  —  N.  semiglobosa.  Et.,  Leth,  bruni,, 
pi.  9,  fig.  66. 

Str.  —  Chargey.  —  rr. 

NATIGA  THURMANNI,  Et.,  Uth,  brtciU.,  pi.  9,  fig.  S8. 

Cette  espèce  est  intermédiaire,  pour  la  forme,  Tenroulement, 
entre  les  N.  hemispherica  et  semiglobosa,  avec  un  allongement 
qui  la  rapproche  de  la  N.  Elea  ;  c'est  plutôt  la  forme  de  la  pre- 
mière avec  une  spire  plus  marquée. 

C.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  ar. 

NATIGA  TURBINIFORMIS,  Rœm  .  Ool,  p.  157.  pi.  10,  fig.  12. 

Cette  espèce  ne  peut  être  indiquée  qu'avec  doute;  les  indi- 
vidus dont  il  est  question  ici  ont  un  diamètre  un  peu  plus  fort 
que  la  N.  Eudora,  avec  upe  spire  plus  courte.  Il  est  douteux 
toutefois  que  le  spécimen  de  la  Paléontologie  française  repré- 
sente bien  l'espèce  de  Rœmer  ;  c'est  plutôt  la  N,  Georgeana  du 
même  ouvrage. 

Stromb.  —  Chargey.  —  Rare. 

PLEUROTOMARIA  DUBOISANA.  Perr. 
Espèce  de  la  forme  du  PI,  Pelea,  d'Orb.,  avec  une  taille  un 
peu  plus  forte,  avec  les  ornements  et  la  taille  du  PI,  Hesione, 
si  ce  n'est  une  carène  plus  obtuse,  plus  effacée,  des  nodosités 
indistinctes  supérieurement  et  très  peu  visibles  au-dessous  de 
la  bande  du  sinus;  côtes  plus  serrées,  plus  fines,  au  nombre  de 
cinq  de  chaque  côté  ;  en  avant,  dix  côtes  inégales  et  irrégulières 
de  position,  les  intervalles  enfoncés,  au  bas  desquels  un  renr- 


flement  costal.  Tours  (six]  plus  hauts  encore  que  dans  la 
PL  Hesione. 

Long.  =  60  mm.;  diam.  =  52  mm.;  angle  spiral  =  65®. 

C.  virg.  sup.  —  Arc,  Nantilly.  —  r. 

Il  est  très  probable  que  ces  trois  espèces  ne  sont  que  des 
variéiés  de  celle  du  Kimméridien  d'Angleterre. 

PLEUROTOMARIÀ  PHiEDRA.  d'Orb.,  Pai.,  p.  575,  p. 427.  fig,  6-10. 
C.  virg.  sup.  —  Arc,  Pontcey.  —  r. 

PLEUROTOMARIA  PHILEA,  d'Orb.,  Pal,  p.  596,  pi.  428,  fig.1-2. 
C.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  rr. 
Le  moule  qui  est  rapporté  à  cette  espèce  offre  quelque  doute  ; 
la  spire  est  un  peu  plus  longue. 

PLEUROTOMARIA  RETICULATA,  dOrb.  (ïVochu*.  Sow.) 

C.  virg.  moy.  —  Arc  (pi.  pi.).  —  r. 

Haut,  et  larg.  =  40  mm.;  angle  spiral  =  10*.  —  Forme  entre 
celles  des  PL  Hêsione  et  Phedra;  pas  de'nœuds  visibles  sur  les 
tours,  à  peine  de  faibles  ondulations  vers  la  suture,  assez  nom- 
breuses, mais  ne  dégénérant  pas  en  tubercules  ;  double  carène 
visible  dans  tous  les  tours  :  la  première  se  confondant  presque 
avec  la  suture,  la  seconde  peu  visible.  Costules  d'accroissement 
très  fortes,  moins  larges,  mais  plus  hautes  que  les  longitudi- 
nales et  formant  un  réseau  sur  la  surface.  La  partie  antérieure 
du  dernier  tour  un  peu  plus  convexe  que  dans  la  Ggure  donnée 
par  Sowerby. 

PTEROCERA  MUSCA,  Desl. 

Cette  espèce  présente  des  variétés  plus  apparentes  que  réelles; 
elle  a  des  côtes  transverses  et  des  côtes  longitudinales  qui  se 
dominent  alternativement.  L'individu  dessiné  par  M.  Deslong- 
champs  (Soc.  Norm.  VII,  p.  165,  pi.  Ô,  fîg.  4),  a  les  grosses 
côtes  plus  égales  et  le  bord  de  l'aile  n'est  pas  terminé  ;  celui  que 
nous  avons  dessiné  (Leth,  bruni:,  pi.  f>2,  fig.  6)a  les  grosses 
côtes  plus  inégales ,  mais  bien  visibles  sur  les  tours  de  la  spire, 
et  les  tubercules  transverses  sont  moins  sensibles;  la  Pterocera 
Monsbeliardensis  de  M.  Contejean  est  une  autre  variété  à  aile 
plus  développée  et  qui  a  été  représentée  un  peu  allongée.  Enfin 
ce  n'est  très  probablement  pas  autre  chose  que  les  Chenopus 
sir ombif orrais,  K.  et  Dunk.  (Nord.  OoL,  p.  47,  pi.  5,  fig.  10.— 
Pieroc#ra,  M'Orb.,  Prod,  II,  p.  46),  et  Rostellaria  costata, 


—    4ft4    — 
Rœm.  (Xord.  OoL,  p.  U6|,  pi.  H,  fig.  41  ;  —  non  Defr.,  non 
Sow);  ces  deux  deruiors  insudisamment  décrits  ou  figures. 
Virg.  moyen.  —  Nanlilly,  Chargey.  —  ar. 

PTEROCERA  PONTl.  DeUb. 

Les  individus  figurés  par  Al.  Brougniart  sous  le  nom  de 
Pt.  Ponti,  appartenaient  à  deux  espèces  distinctes;  plus  tard 
(en  1825),  Aie.  d'Orbigny  ayant  appelé  P.  Ponli  celle  du  Co- 
rallien, et  M.  DesloDgchamps  (1842)  PL  sexcostata  celle  du 
Kimméridien,  il  ont  été  naturel  de  conserver  ces  noms  pour  ne 
pas  en  introduire  de  nouveaux.  Je  me  suis  servi  des  noms 
employés  par  A  d'Orbigny. 

M.  virg.  inf  —  Chargey  (Erap.).  —  ar. 

PTEROCERA  THIRRIAl,  Ctj.  (Pt.  Oceani,  pars.  Delab.,  Des],) 
Str.  sup.  ---  Chargey.  —  ar. 
M.  virg.  inf.   )        ^,  ,„       , 

C.  virg.  inf.    !  -  Chargey  (Emp.).~c. 

PTEROCERA  Vi^AGNERl,  Et,  {Rostellaria,! h,,  Uth,) 
M.  et  C.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  ac. 

PTEROCERA  ANGULICOSTATA,  Et.  {Rosiellaria,  Buv.) 
Je  dois  posséder  cette  espèce  plus  complète  que  celle  do  la 
Meuse;  les  tours  très  obliques,  non  car»''nés,  les  côtes  transverses 
très  étroites,  saillantes  (autant  que  dans  les  Scalaires),  et  non 
correspondantes  d'un  tour  à  Tautre;  digitations  très  minces. 
Test  recouvert  d'une  grande  quantité  de  côtes  très  fines,  toutes 
égales  entre  elles  ;  stries  d'accroissement  insensibles  même  sur 
l'aile,  les  côtes  qui  correspondent  aux  digitations  ne  commençant 
qu'à  une  petite  distance  du  bord. 
C.  virg.  sup.  —  Arc.  —  rr. 

CERITHIUM  LIMTFORME,  Rœm. 
Cette  espèce  comprend,  dans  les  divers  étages,  des  variétés 
qui  paraissent  être  essentiellement  locales  ;  la  distinction  devra 
porter  sur  la  masse  et  non  sur  des  individus  extrêmes.  Elle  se 
serait  perpétuée  dans  tous  les  terrains  jurassiques  supérieurs; 
elle  se  serait  môme  montrée  dans  l'Oxfordien,  où  M.  Deslong- 
champs  a  décrit  la  C.  mille-punctatum.  La  forme  «st  en  général 
pupoïde  dans  le  Haut-Jura;  dans  le  Kimméridien  de  la  Haute- 
Saône,  cette  convexité  est  insensible.  La  variété  du  Corallien  de 


-    4â5    - 

cette  même  région,  tout  en  étant  convexe,  n*a  que  ses  trois 
rangs  de  tubercules  avec  une   côte  intermédiaire;   celle  du 
Virgulien  en  a  quatre  et  môme  cinq  également  tuberculées; 
c'est  alors  la  var.  C.  Humbertinum,  Buv.,  pi.  28,  fig.  3. 
C.  virg.  sup.  —  Arc,  Noidans.  —  ac.  (Par  places.) 

BULLA  DYONISEA,  Buv.,  p.28,  pi.  21,  fig.  25-26. 
M.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

BULLA  PLANOSPIRATA.  Th..  Leth.  hrmt.,  pL  13,  fig.  135. 
C.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  ar. 

BULLA  SUPRAJURENSIS.  Rœra. 

OoL,  p.  137,  pi.  9,  fig.  33.  —  Th.,  Leth,,  pi.  13,  fig.  134.  — 
B.  Michelinea,  Buv.,  Meuse,  p.  28,  pi.  21,  fig.  27-28.  —  Pict., 
Pal,,  pi.  70,  fig.  2. 

M.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  ar. 

PATELLA 

M.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  rr. 

DENTALIUM  NORMANIANUM,  d'Orb.  (D.  nïiens,  Desl.,  non  Sow.) 
C.  virg.  sup.  —  Noidans.  —  r. 

PLEUROMYA  AUDOUINl ,  Et.,  Leth.  hrmU,  pi.  15,  fig.  6-7. 

Deux  variétés  : 

Var.  a.  Donacites,  Brong.  (non  Lutraria,  Goldf.).  ^  Pieu- 
romya  donacina,  Ag.  (Pholadomya,  Goldf.),  non  Pholadomya 
Alduini,  Buv. 

Var.  b  PI.  Gresslyi,  Ag.  —  Panopea  sinuosa  (pars),  d'Orb. 
(non  Rœm.    Malher.). 

C.  et  M.  virg.  sup.  — Arc.  — Var.  a.  —  c.  —  Var.  b,  - —  r. 

PLEUROMYA  JURASSÏ ,  Et.,  Leth,  bruni.,  pi.  15,  fig.  4-p. 

Deux  variétés  : 

Var.  a,  Lutraria,  Brg.;  Panopea,  Bu\, -^yacites,  Qu.  (non 
Pleuromya,  Terq.).  —  Pleuromya  tellina,  Ag. 

C.  virg.  sup.  —  Chargey,  Arc.  —  ce.     • 

M.  virg.  sup.  —  Autrey.  —  c. 

Var.  b,  Pleuromya  Voltzi,  Ag.  —  Pholadomya  donacina 
elongata,  Vollz,  Leym. 

Slromb.  —  Chargey  —  ac. 

C.  et  M.  virg.  —  Partout.  —  ce.  . 


—    496    — 
PLBUROMYÀ  SUBCYUNDRICÂ.  Et. 

Assez  petite  espèce,  aussi  épaisse  que  large;  crochets  très 
peu  proéminents,  obtus,  placés  au  quart  inférieur,  rapprochés; 
région  buccale  très  courte,  arrondie;  région  anale  assez  large; 
bords  cardinal  et  palléal  presque  droits  ou  un  peu  coudés  paral- 
lèlement; pas  de  séries  ni  d'inflexion  dans  la  coquille;  ouver- 
ture anale  largement  bâillante,  Tinférieure  également,  quoique 
beaucoup  moins  que  la  précédente. 

Long.  =  42  mm.;  larg.  =  32  mm.;  ép.  =  20  à  22  mm. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ar. 

PHOLADAMYÂ  ACUTICOSTA.  Sow. 

Min,  Cm,,  pi.  546,  fig.  4-2.  —  Rœm.,  OoL,  p.  434,  pi.  9, 
fig.  45.  —  Pusch.,  PoL  pal.,  p.  86.  —  Goldf.,  Petref,,  p.  274, 
pi  457,  fig.  4.  —  Ph,  radiata,  ibid.,  p.  265,  pi.  455,  fig.  4 
(excL  loco,),  (Myacites  radiatv^,  Schl.,  pars),  -r-  Ph.  multi- 
costata,  Ag.,  Myes,  p.  52,  pi.  2,  fig.  4-42;  pi.  2*",  fig.  3-4; 
pi.  3*,  fig.  40.  —  Th.,  Leth.  —  Ph.  acuticosta,  Br.,  Leth., 
p.  276,  pi.  20,  fig.  48.  —  Qu.,  Handb.,  p.  569.  —  Leym., 
Aube,  pi.  9,  fig.  4.  —  (Voodw.,  Ph  ,  Delab.,  d*Orb.,  Buv...) 

C.  virg.  inf.,  moy.-sup.;  M.  sup.  —  Chargey,  Arc.  —  ce. 

PHOLADOMYA  CANALICULATA ,  Rœm.,  Oo/..  p.  139,  pi.  5,  fig  3. 

Cette  espèce  semble  se  distinguer  des  autres  espèces  du 
Kimméridien  et  en  particulier  de  la  Ph.  parvula,  par  ses  c6les 
moins  obliques  au  bord  palléal;  elle  atteint  aussi  une  taille  plus 
grande  ;  elle  a  une  area  qui  est  peu  distincte  dans  l'espèce  de 
Rœmer. 

M.  virg.  sup.  —  Aulrey,  Bouhans.  —  r. 

Ce  n*est  pas  Tespèce  de  d'Orbigny,  quand  il  lui  donne  pour 
synonyme  la  Ph.  pelagica,  Ag. 

PHOLADOMYA  ECHINATA.  Ag. 

Myes,  p.  425,  pi.  3  a,  fig.  49-24 .  —  Ph,  tenera,  ibid.,  p.  423, 
pi.  3  a,  fig.  46-48. 

C.  virg.  inf.  — .Chargey.  —  rr. 

L'unique    individu   signalé  ici  a  autant  de  côtes  que  la 
Ph.  tenera;  le  premier  nom  est  plus  descriptif. 
PHOLADOMYA  PARVULA,  Rœm. 

Rœm.,  Goldf.,  d'Orb....  {non  Cornuel).  —  Ph.  reêurta, 
nitida,  pectinata,  Ag. 


—    427    — 

La  forme  qui  est  désignée  ici  est  représentée  par  la  Ph,  par- 
vula,  Goldf.;  la  Ph.  parvula,  Rœm.,  est  mauvaise.  La  forme 
du  Virgulien  inférieur  est  peut-être  différente,  mais  elle  est  très 
rare  et  jusqu'à  présent  les  individus  s*en  sont  trouvés  déformés. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.),  Nantilly.  —  ac.    . 

C.  virg.  inf.  ?  —  Chargey  (Emp.).  —  rr. 

PHOLàDOJMYA  PAUCrCOSTA.  Rœm. 
Ph,  scutata,  ?bicostata,  ?  Cor,  Ag.  —  Ph,  cor,  Ctj.  (non 
Ph,  paucieosta,  d*Orb.). 
Cale.  virg.  sup.  —  Arc.  —  rr. 
M.  virg.  sup.  —  Autrey.  —  rr. 

PHOLADOMYA  PROTEl .  Defr. 

Cardium,  Al.  Brong.,  Ann.  M,  VI,  p.  554,  pi.  7,  fig.  7.  — 
Phol.,  Defr.,  Rœm.,  Ag.,  d*Orb.,  Th.... 

Var.  a.  Ph.  orbieulata,  Rœm.,  OoL,  p.  132,  pi.  15,  fig.  8. 
—  Ph.  rostralis,  angulosa  ?  pi.  7  et  7  d. 

Var.  6.  Ph.  œqualis,  Sowî,  pi.  546,  fig.  3.  —  Ph.  nvyacina, 
contraria,  plicosq,  Ag.,  Myes,  pi.  7  c,  6^  46. 

Var.  c.  ?Ph.  compressa,  Ag.,  Myes,  Appmd.,  p.  142  (non 
Ph.  compressa,  Ctj.,  Kimm.,  p.  246), 

La  var.  a  est  la  plus  commune;  la  deuxième  pourrait  cepen- 
dant appartenir  à  des  individus  qui  n*ont  pas  subi  toute  la  dé- 
formation qui  leur 'est  attribuée.  La  var.  c  est  rare;  elle  a  de 
grosses  rides  concentriques,  des  sillons  profonds  et  des  côtes 
peu  marquées.  Quelques-unes  de  ces  formes  sont  souvent  assez 
voisines  de  la  Ph.  echinata;  elles  s'en  distingueront  toujours 
par  l'absence  de  corselet. 

Stromb.  —  Chargey.  —  rr. 

M.  et  C.  virg.  inf.  —  Chargey,  Arc.  —  ce.  • 

PHOLADOMYA  GRACILIS .  d'Orb.       . 

Homomya,  Ag.,  Myes,  p.  162,  pi.  20,  fig.  1-3.  —  Ph.  elon- 
gâta,  Th.  (non  Mort.,  Mii.). 

Stromb.  —  Chargey.  —  ar,  . 

C.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  ar. 

M.  virg.  sup.  —  Bouhans.  —  r. 

Quelques  exemplaires  de  la  Ph.  hortulana  sont  tellement 
allongés  qu'il  est  difficile  de  les  distinguer  de  celle-ci  ;  le  seul 
caractère  saillant  consiste  ici  dans  l'absence  du  sinus. 


—    4Ô8    — 

PHOLADOMYA  HOUTULANA.  d'Orb. 
Homomya,  Ag.,  Myes,  p.  1o6,  pi.  15.  —  H.  compressa,  Ag  , 
p.  157,  pi.  19.  —  Ph.  compressa,  Ctj.  Kimm.,  p.  246  [non  AgJ. 
Sir.  —  Chargey.  —  ce. 
M.  et  C.  virg.  inf.  —  Chargey,  Arc.  —  c. 
C.  virg.  moy.  —  Arc.  —  ar. 

PnOLADOMYA  SEMIRUGOSA,  Et. 

Mya  gibbosa,  Sow.,  pi.  409,  fig.  1  (non  1816).  —  Lutraria 
rugosa,  Goldf.,  Petref.,  p.  255,  pi.  152,  fig.  9.  —  Pleuromya, 
Ag.,  Myes,  p.  233.  — P/to/.,  d*Orb  ,  Prod.  II,  p.  47  (non  Pusch., 
PoL  pal.,  p.  89,  pi.  9,  fig.  1).  —  Non  Ph.  rugosa  (Tellina, 
Rœm.,  Anatina,  d'Orb.). 

M.  Agassiz  a  peut-être  raison  de  rapporter  cette  espèce  aux 
Pleuromyes.  Comme  elle  a  aussi  la  taille  et  Tensemble  des 
Homomyes ,  elle  a  été  placée  dans  ce  genre ,  suivant  l'opinion 
de  d'Orbigny. 

C.  virg.  moy.  —  Arc.  —  r. 

PHOLADOMYA  HELVETICA,  Desh. 

Des  stries  granuliformes,  ràyomantes  sur  toute  la  surface. 

Var.  a.  Solen  heUetvcus,  Th.,  Coll.  — Rœm.,  Pal.  SuppL, 
p.  43.  —  Arcomya,  Ag.,  Myes,  p.  167,  pi.  10,  fig.  7-10.  — 
Pholadomya ,  Desh.,  Conch.,  p.  147.  —  PholadomyaîTerq.y 
MyeSf  p.  44.  —  Anatina,  d'Orb.,  Prod,  II,  p.  49.  —  Phola- 
domya,  El.,  Leth.  bruni.,  pi.  28,  fig.  1. 

Slromb.  -r  Chargey.  —  r. 

C.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  ce. 

Var.  b,  Arcornya  gracilis,  Ag.,  Myes,j^.  168,  pi.  10,  fig.  1-3. 
—  Panopea,  d'Orb.,  Prod,  II,  p.  47.  —  Ph.  helvetica.  Et., 
Leth,  bruni.,  pi.  28,  fig.  1. 

C.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  ac. 

PHOLADOMYA  ROBUSTA,  Desh. 

Arcornya,  Ag.,  Myes,  p.  173,  pi.  9  a,  fig.  10-12.  —  Phola- 
domya,  Desch.,  Conch.,  p.  147.  —  Terq.,  Myes,  p.  44  — 
Panopea,  d'Orb.,  Prod.  II,  p.  47.  -  Th..  Leth.  hrunt.,  pi.  18, 
fig.  2. 

Comme  dans  Tespèce  précédente,  il  faut  reconnaître  plusieurs 
variétés;  il  y  a  bien  peu  d'individus  complètement  identiques  ; 
ils  peuvent  cependant  être  ramenés  à  deux  formes  principales  : 


—  ido- 
les variétés  droites  ou  courbes ,  puis  dans  celle-ci  une  seconde 
variété  plus  large  et  à  crochet  et  carène  énormément  dévelop- 
pés. Comme  ce  sont  toujours  des  moules,  il  est  impossible  de 
s'assurer  s'il  y  a  des  stries  rayonnantes  sur  la  surface.  Toutes 
ces  variétés  se  distinguent  par  la  largeur  de  l'aire  cardinale,  la 
proéminence  des  crochets,  le  large  bâillement  des  valves. 

Var.  a.  Très  voisine  de  VArcomya  latissima,  Ag.    . 

C.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  rr. 

Var.  b.  Variété  arquée. 

Str.  —  Chargey.  —  ac. 

Var.  c.  Arquée,  très  épaisse. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  r. 

PHOLàDOMYA  (GONIOMYA)  CORNUELANA,  Bur., 
Meuse,  p.  8,  pi.  9,  fig.  4-5. 

C.  et  M.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  rr. 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

PHOLADOMYA  PUDICA,  Ctj.,  Ximm.,  p.  248,  pl.9,  fig.  4. 

M.  Contejean,  qui  a  eu  à  sa  disposition  les  individus  que 
nous  mentionnons  ici,  y  a  reconnu  son  espèce;  les  différences 
suivantes  doivent  pourtant  être  mentionnées  :  la  région  cardi- 
nale un  peu  moins  étroite,  les  côtes  de  celle-ci  placées  seule- 
ment sur  la  carène,  limitées  toutes  brusquement  du  côté  de  la 
charnière  et  aussi  sur  les  flancs,  quoique  atténuées  à  leur  extré- 
mité ,  de  manière  à  faire  une  bande  large  de  2  mm.  seulement 
en  moyenne. 

Peut-être  ne  faudrait-il  voir  là  que  Tâge  adulte  de  la  Ph,  Con- 
tejeani,  Et.  (Goniomya  parvula,  Ag.;  Ph.  Agassizi,  Ctj., 
I^mm.,  p.  249,  non  Desh.,  non  Mich**). 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ar. 

PHOLADOMYA  SUBRUGOSA.  Et. 

Tellina,  Rœm.,  OoL,  p.  12^,  pi.  8,  fig.  8.  —  Anatina  sub^ 
rugosa,  d'Orb.,  Prod.  II,  p.  49.  —  (Non  Anat.  rugosa,  Lk.)  — 
Pholad.  Barrensis,  Buv.,  Meuse,  p.  8,  pi.  8,  fig.  42-13.  —  (Non 
Ph.  rugosa,  Pusch.,  Pol.paL) 

Cale.  virg.  sup.  —  Arc.  —  r. 

ANATINA  ARCENSIS ,  Et. 
Assez  grande  espèce,  très  épaisse,  subéquilatérale ;  région 
buccale  un  peu  plus  longue;  bord  cardino- buccal  fortement 

30 


—  430  — 
convexe;  bord  palléal  peu  arqué  ;  bord  cardino-anal  droit,  peu 
oblique;  région  anale  tronquée;  bâillenaonls  assez  forts.  Une 
carùne  très  obtuse  en  haut  avec  une  autre  rapprochée,  faible, 
près  du  bord  cardinal.  Stries  d'accroissement  avec  quelques 
fiexuosités,  plus  fortes,  plus  égales,  sans  ondulations  du  test 
dans  la  région  anale,  limitées,  suivant  une  ligne  rayonnante 
sensiblement  droite. 

Haut.  =  55  mm.;  larg  =  25  mm.;  ép.  =  20  mm 

C.  virg.  moy.  —  Arc  (pi.  pi.).  —  rr. 

Cette  espèce  est  très  rare ,  et  la  présence  des  lames  apiciales 
n*a  pu  être  constatée. 

ANATINA  CAUDATA,  Clj.,  Ktmm..  p.  253,  pi.  10,  fig.  7-8. 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

ANATINA  PARVULA,  Et. 

Petite  espèce  allongée,  étroite,  très  mince;  crochets  saillants 
situés  presque  au  milieu  de  la  longueur  de  la  coquille  ;  région 
anale  un  peu  courbée,  la  buccale  peu  large,  acuminée;  bord 
palléal  arqué  surtout  dans  la  partie  médiane.  Stries  d'accrois- 
sement très  fines. 

Haut.  =  17  mm.;  larg.  =  9  mm.;  ép.  =  2  4/2  mm. 

C.  virg.  moy.  —  Arc  —  c. 

Avec  une  forme  voisine  de  VA.  sequanica,  elle  a  la  taille 
plus  grande,  les  crochets  plus  médians,  la  région  buccale  plus 
longue  et  plus  étroite;  ces  derniers  caractères  ne  la  laissent 
pas  confondre  avec  VA.  solen,  Clj.  Ce  serait  peut-être  la  Cor- 
bula?  planulata,  Buv.,  n'étaient  la  taille  et  les  caractères  de 
genre. 

ANATINA  PIRICOLA ,  Et. 

Petite  espèce ,  assez  large ,  peu  épaisse  ;  crochets  assez  fort» 
et  proéminents  ;  région  buccale  occupant  un  peu  plus  du  tiers 
de  la  longueur,  assez  large,  arrondie,  comme  tronquée;  région 
anale  assez  étroite;  bord  palléal  faiblement  arqué;  région  car- 
dinale creusée  sous  le  crochet,  convexe  en  haut.  Une  carène 
bien  marquée  sans  être  très  proéminente  ;  stries  concentriques 
d'accroissement  très  fines,  inégales  et  seulement  dans  la  région 
buccale;  huit  à  dix  côtes  obliques,  subdroites  d'abord,  puis 
vers  leur  extrémité  tendant  à  se  confondre  avec  les  lignes  d'ac- 
croissement. 


—    431     — 

Haut.  =  16  mm.;  larg.  =  13  mm.;  ép.  =  6  à  7  mm. 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ar. 

ANâTINA  STRUTA,  d'Orb. 
M.  et  C.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  — rr. 

THRACIA  INCERTA,  Desh. 

Tellina,  Th.,  Coll.  —  Rœm.,  OoL,  p.  181 ,  pi.  8,  fîg.  7,  et 
Supp.,  p.  57  (?Mya  depressa,  Var.  Sow.  in  Fitt.).  —  Corimya 
Studeri,  Ag.,  Myes,  p.  269,  pi.  35.  —  ?  Cor.  lata,  ibid.,  p.  271, 
pi.  34,  fig.  1-3.  —  Thracia,  Desh.,  Conch.  (en.  général).  — 
Thracia  suprajurensis ,  Leym.  (?Desh.),  Aube,  pi.  9,  fîg.  10. 
—  Th.,  Leth.  brunt.,  pi.  19,  fîg.  6. 

Stromb.  —  Chargey.  —  ce. 

M.  et  C.  virg  inf.  et  C.  virg.  sup.  —  Chargey,  Arc.  —  ce. 

THRACIA  TENUISTRIATA,  Desh. 

Corimya,  Ag.,  Myes,  p.  270,  pi.  38,  fîg  1-4.  —  Thracia, 
Desh.,  Terq.  (en  général).  —  Thracia  depressa  (pars),  d*Orb., 
?Sow.  (non  C.  tenera),  —  Th.  tenuistrata.  Th.,  Leth.  brunt., 
pi.  19,  fig.  7. 

Cale.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  r. 

Cette  espèce  n*est  peut-être  qu'une  variété  de  la  précédente 
et  dont  la  région  anale  serait  fortement  raccourcie.  Je  ne  pense 
pas  que  les  synonymes  présentés  par  d*Orbigny  puissent  être 
adoptés  ;  en  tous  cas ,  ce  n'est  pas  la  Th.  tenera,  qui  est  très 


GRESSLYA  (CEROMYA)  EXCENTRICA,  Terq. 

Isocardia,  Voltz.  —  Rœm.,  Ool.,  p.  106,  pi.  7,  fîg.  4.  — 
Goldf.,  Petref.,  p.  208,  pi.  160,  fîg.  6.  —  Ceromya,  Ag.,  p.  28, 
pi.  8  a,  8  &,  8  c.  —  Br.,  Leth.,  p.  268,  pi.  20,  fîg.  11.  —  Pict., 
Pal.,  pi.  74,  fîg.  1.  —  Gresslya,  Terq.,  Myes,  p.  86.  —  Cer. 
capreolata,  Ctj.,  Kimm.,  p.  249,  pi.  9,  fîg.  11-13.  —  Gresslya, 
Et.,  Leth.  brunt.,  pi.  19,  fîg.  9. 

Stromb.  —  Chargey.  —  c. 

M.  et  C.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  ce. 

Les  Céromyes  et  les  Gresslyes  étant  identiques  de  caractères 
internes,  Tun  des  deux  noms  doit  être  abandonné  ;  à  l'exemple 
de  M.  Terquem,  je  préfère  employer  celui  de  Gresslya;  c'est 
un  faible  hommage  de  la  science;  d'un  autre  côté,  la  termi- 
naison de  Ceromya  consacre  une  erreur. 


—    432    — 

GRESSLYA  GLOBOSA,  El. 
(Ceromya,  Buv.,  Meuse,  p.  9,  pi.  9.  fig.  1-3),  Gresslya,  Et.,  Lefh.  brunL, 

pi.  19,  lig.  8. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

GRKSSLYA  OBBICULARIS,  Et. 

Isocardia  striata,  d'Orb.,  Mus,  VIII,  p.  104,  pi.  7,  fig.  7-9 
(non  Sow.).  —  Rœni.,  Oui ,  p.  107,  pi.  7,  fig.  1.  —  Goldf., 
Petref.f  p.  20S,  pi.  140,  fig.  4.  —  Isoc.  orbiculnris,  Rœm., 
OoL,  p.  107,  pi.  7,  fig.  5.  —  K.  D.,  OoL,  p.  48,  pi.  7,  fig.  9.— 
Goldf.,  Peiref.,  p.  207,  pi.  140,  fig.  3.  —  Isoc.  obovata,  Rœm., 
OoL,  p.  106,  pi.  7,  fig.  2.  —I.  tetragona,  K.  D.,  Ool.,  p.  48, 
pi.  7,  fig.  8.  —  Cernmya  inflata,  Ag.,  Myes,  p.  33,  pi.  8  e, 
fig.  13-21 .  —  Br.,  Lelh,,  p.  208.  pi.  20,  fig.  10.  —  Cer,  obovata, 
orblcularis,  tetragona,  d'Orb.,  Prod.  II,  p.  48.  —  Gresslya, 
Et.,  Leth.  brunt.,  pi.  20,  fig.  1. 

Le  nom  do  orbicularis  doit  être  de  préférence  adopté  pour 
cette  espèce  ;  les  dessins  de  Rœmer  étant  tous  mauvais  et  ayant 
tous  la  môme  date,  c'est  sous  ce  nom  que  les  premières  bonnes 
figures  ont  été  données  par  Kock  et  Dunker  et  Goldfuss. 

Stromb.  —  Chargey.  —  c. 

M.  virg.  inf.  —  C.  virg.  inf.  et  sup.  —  Arc.  —  ce. 

GRESSLYA  SUPRAJURENSIS,  Et. 

Grande  espèce  allongée,  épaisse,  à  crochets  assez  gros  et 
robustes  quoique  peu  proéminents,  rapprochés  du  bord  anal, 
peu  ou  à  peine  contournés  ;  région  buccale  acuminée,  faiblement 
bâillante;  bord  palléal  arrondi;  région  anale rétrécie,  largement 
bâillante.  Une  carène  près 'de  la  région  cardino-anale  ;  au- 
desssous  une  lunule  assez  nettement  limitée;  dans  les  moules, 
sous  celle-ci,  un  sillon  profond,  linéaire,  puis  un  autre  plus 
loin,  au  bas  du  crochet,  assez  profond  quoique  obtus. 

Haut.  =  55  mm.;  larg.  =  40  mm.;  ép.  =  27  mm. 

C.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  rr. 

PSAMMOBIA  COMPRESSA  ,  Et. 
Coquille  assez  allongée,  comprimée  ;  les  régions  buccale  et 
anale  arrondies,  celle-ci  un  peu  tronquée  ;  bord  palléal  faible- 
ment courbé;  crochets  aigus  peu  proéminents,  dont  un  un  peu 
plus  fort.  Une  petite  carène  près  du  bord  cardino-anal,  avec  un 
sillon  assez  profond  entre  les  deux.  Surface  couverte  seulement 


—    433    — 

de  stries  d'accroissement  assez  fines.  Ouvertures  bâillantes, 
fortes,  égales,  Tinférieure  seule  pénétrant  un  peu  dans  la  région 
palléale. 

Haut.  ==  50  mm.;  larg.  =  31  mm.;  ép.  =  17  mm. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

PSAMMOBIA  GONCENTRICA,  Et. 

Mya  rugosa,  Rœm.,  OoL,  p.  125,  pi.  9,  fîg.  16-17  (non 
Alberti).  —  Mya  concentrica,  Rœm.y  Ool.  SuppL,  p.  57. — 
Lutraria,  Mû.,  Goldf.,  Petref.,  p.  258,  pi.  153,  fig.  5. — 
Mactromya  rugosa,  Ag.,  Myes,  p.  197,  pi.  9  c,  fig.  1-23.  — 
Lavignon,  d'Orb.,  Prod.  II,  p.  49.  —  Panopea,  d'Orb.  II, 
p.  47.  —  Psammobla,  Torq.,  Myes,  p.  99.  —  Psammobia  con- 
centrica,  El.,  Leth.  brunt.,  pi.  20,  fig.  3. 

Stromb.  —  Chargey.  —  ce. 

M.  et  C.  virg.  —  Arc,  Chargey.  —  ce. 

Cette  espèce  offre  de  nombreuses  variations  sous  le  rapport 
des  rides  concentriques;  des  stries  subégales,  très  fines,  ou  dix 
à  douze  grosses  rides  formant  de  véritables  ondulations,  et  entre 
ces  deux  extrêmes  tous  les  intermédiaires. 

PSAMMOBIA  VIRGULINA,  Et. 

Assez  petite  espèce,  allongée,  étroite;  régions  buccale  et 
anale  acuminées,  la  dernière  un  peu  tronquée  obliquement.;, 
bâillement  faible  ;  crochets  assez  larges  quoique  peu  proémi- 
nents ,  plus  rapprochés  du  bord  buccal  ;  bord  pailéal  assez  for- 
tement courbé.  Une  carène  sensible  allant  du  crochet  au  bord 
pailéal  qu'elle  limite  ;  stries  d'accroissement  fines,  avec  quelques 
ondulations  très  faibles,  irrégulières. 

Haut.  =  32  à  35  mm.;  larg.  =  18  mm.;  ép.  =  11  mm. 

C.  virg  sup.  —  Arc  (p.  p.)!  —  ac. 

Celte  espèce  est  très  voisine  de  la  Ps,  Mosensis,  Buv.;  elle  en 
diffère  par  sa  région  cardinale  moins  saillante,  son  bord  j>alléal 
plus  arqué,  et  sa  région  buccale  plus  courte.  La  Ps.  Morèauana, 
Buv.,  des  terrains  crétacés  inférieurs  do  la  ftleuse,  ne  s'en  dis- 
tingue guère  que  par  ses  régions  extrêmes  plus  arrondies. 

CYPRTNA  CONTEJEANl.  Et. 

Assez  grando  espèce  voisine  de  la  C.  cnrnncnpiœ ,  Ctj.,  dont 
elle  diffère  par  une  taille,  une  épaisseur  plus  grandes.  Les 
moules  do  la  première  portent  dans  les  régions  buccale  et  anale, 


434    — 

près  du  bord,  un  sillon  ou  dépression  qui  ne  se  remarque  pasicL 
La  région  buccale  est  aussi  plus  largo. 

Haut.  =  28  mm.;  larg  =  30  mm.;  ép.  =  25  mm. 
,  Cal.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  rr. 

CYPRIN!  CORNUCOPIiE,  Clj..  Kimm.,  p.  259.  pi.  10,  fig.  1-3. 
C.  virg.  moy.  et  sup.  —  Arc  (Fourney,  p.  p.).  —  ar. 

CYPRINÂ  CORNUTA.  d'Orb. 

Isocardia,  Klœd.,  Brandb.,  p.  2H ,  pi.  3,  fig.  8,  et  pi.  4, 
fig.  1.  —  Rœm.,  OoL,  SuppL,  p.  38,  pi.  19,  fig.  14.  —  Br., 
Leth.,  p.  253,  pi.  20,  fig.  9.  —  Isoc.  carinata,  Voltz,  Br., 
Leth.,  r*édît.,  p.  374.  —  Cyprina  cornuta,  d'Orb.,  Prod,  II, 
p.  50.  —  Et.,  Leth.  brunt.,  pi.  21,  fig.  7.  — Cyp,  securiformis, 
Ctj.,  Kimm.,  p.  259,  pi.  26,  fig.  10-11. 

Str.  sup.  —  Chargey.  —  ac. 

M.  et  C  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  c. 

CYPRINA  PARVULA,  d'Orb. 

Venus,  Rœm.,  Ool,  p.  1 H ,  pi.  7,  fig.  13.  —  ?  Goldf.,  Petref., 
p.  244  pi.  150,  ^\%,  9.  —  Cyprina,  d'Orb.,  Prod.  II,  p.  51.  — 
Th.  Leth,  brunt.,  pi.  21 ,  fig.  3.  —  Cyp.  lineata,  Ctj.  Kimm., 
p.  261,  pi.  10,  fig.  19-23. 

M.  virg.  inf.  et  sup.  —  r.  =  C.  inf.  moy.  et  sup.  —  c.  — 
Chargey,  Arc... 

Cette  espèce  se  charge  de  stries  concentriques,  fortes,  presque 
égales  et  régulières ,  mais  qui  ne  sont  pas  de  véritables  côtes* 
Goldfuss  indique  un  écusson  qui  n'est  pas  aussi  nettement  limité 
quojdans  nos  individus. 

CYPRINA  SUEVICA,  Et. 
Venus,  Mil.,  Petref,,  p.  245,  pi.  150,  fig.  14.  —  Mactra  sa- 
pientium,  Ctj.,  Kimm.,  p.  256,  pi.  10,  fig.  34-36. 
C.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  rr. 

CARDIUM  BANNEIANUM.  Th. 

Cette  espèce  est  assez  variable  dans  ses  formes,  du  moins 
dans  les  moules  que  l'on  rencontre,  car  il  y  a  certainement 
plutôt  déformation  par  fossilisation  que  modification  dans  l'a- 
nimal. 

Thurmann,  dans  sa  collection,  a  distingué  quatre  types  prin- 
cipaux dont  il  a  fait  des  espèces  ;  les  variétés  grayloises  sont 


—    435    — 

encore  plus  nombreuses,  outre  qu'elles  atteignent  une  taille 
généralement  un  peu  plus  grande  ;  elles  vivent  toutes  ensemble. 

La  variété  appelée  Banneiana  est  une  déformation  par  com- 
pression verticale ,  tandis  que  la  forme  normale  est  représentée 
par  la  C.  pseudo-axinus ;  il  eut  donc  été  préférable  d'employer 
ce  dernier  nom ,  mais  comme  Thurmann,  dans  son  Coup  (f  œil 
sur  le  Portlandien  de  Porrentruy,  et  M.  Contejean  dans  son' 
Etude  sur  le  Kimméridien  de  Monthéliard,  ne  mentionnent 
que  le  premier;  il  est  employé  ici. 

Var.  d.  C.  pseudo-axinus.  Th.  —  Forme  normale.  —  ce. 

Var.  h,  C.  Bannesianum,  Ctj.,  Kimm.,  p.  276,  pi.  14,  fig.  1-5 
(non  Th.).  —  Var.  large  et  un  peu  aplatie.  —  c. 

Var.  c.  C.  axino-elongatum,  Th.  — Var.  allongée,  droite, 
épaisse.  —  r. 

Var.  d.  C.  axino-obliquum,  Th.  —  Var.  a,  oblique.  —  ar. 

Var.  e.  G,  Banneianum,  Th.  —  Var.  a,  comprimée  latéra- 
lement et  très  épaisse.  —  r. 

Var.  f,  —  Var.  o,  arquée.  —  rr. 

Stromb.  —  Chargey.  —  ce. 

M.  et  C.  virg.  inf.  —  Arc,  Chargey.  —  ccc. 

CARDÏUJM  EDULIFORME ,  Rœm. 

Espèce  des  plus  variables  et,  en  outre,  à  test  mince,  par  suite 
des  plus  sujettes  à  déformation.  Les  moules  en  sont  très  nom- 
breux ,  et  comme  la  carène  en  est  très  faible,  lorsque  le  test  a 
disparu,  ce  qui  arrive  presque  toujours,  et  avec  lui  les  côtes  « 
rayonnantes  anales,  on  a  des  formes  plus  ou  moins  voisines  des 
Vénus  et  des  Cyprines.  Rœmer  a  érigé  ces  variétés  en  espèces; 
plus  tard,  Thurmann,  d'Orbigny,  Contejean  les  ont  placées  en 
grande  partie  dans  les  Mactres,  et  M.  Pictet  dans  les  Cyprines. 
M.  Contejean  a  donné  la  forme  type  dans  le  C.  pesolinum,  qui 
ne  doit  pas  être  autre  que  le  C.  eduli forme  de  Rœmer.  Le 
C.  suprajurense  môme  ne  serait  qu'une  déformation  vertical©, 
avec  faux  test  couvert  de  stries  concentriques;  il  sera  pourtant 
décrit  à  part. 

Toutes  ces  variétés  habitent  ensemble  et  avec  le  C,  Banneia- 
num, 

Var.  a.  C.  eduliforme,  Rœm.,  OoL,  p.  108,  pi.  7,  fig.  22. — 
C.  pesolinum,  Ctj.,  Kimm.,  p.  277,  pi.  15,  fig.  6-7. 


—    436    — 

Var.  b.  V.  acuUrostrit,  Hœm.,  OoL,  p.  441,  pi.  7,  ûg.  6-7. 
—  Venus?  d'Orb.,  Prod,  11,  p.  50.  —  K.  isocardioides,  Rœm., 
OoL,  p.  U1,  pi.  8,  fîg.  12.  —  Mactra,  d'Orb.,  ibid.  —  Pas  de 
test,  légère  déformation  dans  le  sens  de  la  largeur. 

Var.  c.  V.  rostralis,  Rœm.,  OoL.  p.  125^  pi.  8,  fîg.  9.  — 
Maetra,  d'Orb.,  ibid,  —  Déformation  oblique,  pression  sur  la 
région  cardino-anale. 

Var.  d.  Déformation  oblique,  pression  sur  la  région  cardino- 
buccale. 

Var.  e,  Maetra  acuta,  Rœm.,  OoL,  p.  123,  pi.  8,  ûg.  10. 

Sir.  —  Chargey.  —  ar. 

M.  et  C.  virg.  inf.  —  Arc.  —  ce. 

CARDIUM  ORTHOGONALE,  Buv. 

Cale.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  r. 

CARDIUM  SUPRAJURENSE,  But. 

Slromb.  —  Cbargey.  —  ac. 

Cale.  virg.  moy.  —  Arc  (p.  p.).  —  r. 

J*ai  quelque  doute  sur  le  genre  de  cette  espèce,  car  elle 
semble  avoir  une  dent  latérale  buccale;  il  y  a  en  outre  un  sillon 
profond,  non  habituel  aux  Cardium,  allant  du  crochet  à  la 
limite  supérieure  de  Tempreinte  musculaire  buccale.  Comme 
les  autres  caractères  n*ont  pu  être  vérifiés,  il  est  bon  de  la  citer 
sous  le  nom  indiqué.  Il  est  très  probable  que  c'est  la  même 
espèce  désignée  par  Thurmann  sous  le  nom  de  Maetra  Euleri  ; 
les  caractères  génériques  de  l'une  comme  de  Tautre,  du  reste, 
ne  sont  pas  connus. 

LUCINA  SUBSTRIATA,  Rœm.  (L.  EUgandiœ,  Th.,  Ctj.) 

Str.  —  Chargey.  —  r. 

Cale.  virg.  sup.  —  Arc.  —  ce. 

ASTARTE  CINGULATA.  Ctj. 

Cale.  virg.  moy.  et  sup.  —  Arc,  Chargey.  —  c. 

ASTARTE  PATENS,  Ctj.,  Ximm..  p.  263,  pi.  11,  fig. 4. 

Cale.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

La  figure  donnée  par  M.  Contejean  est  un  peu  plus  longue, 
rimpression  palléale  et  partant  le  bord  moins  convexes;  ce 
n'est  probablement  qu'un  accident,  car  dans  l'individu  désigné 
ici  l'impression  palléale  n'a  pas  la  même  courbure  sur  les  deux 
valves. 


—    437    — 

La  figure  de  V Etude  sur  le  Kimméridien  renferme  évidem- 
ment des  fautes  de  dessinateur. 

ASTARTE  PESOLINA.  Ctj. 
M.  et  cale.  virg.  iriT.  et  sup.  —  Chargey,  Arc.  —  ar. 

ASTARTE  SUPRAJURENSIS,  d'Orb. 

Unio,  Rœm.,  Ool.  Supph,  p.  35,  pi.  19,  fig.  1.  —  Trigonia 
Rœmeri,  Ag.,  Trig.,  p.  10.  —Astarte,  d'Orb.,  Prod.  II,  p.  50. 
—  Astarte  Monsbeliardensis,  Ctj.,  p.  262,  pi.  11,  fig.  1. 

Str.  —  Chargey.  —  c. 

C.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  c. 

Les  moules  sont  identiques  à  celui  de  Rœmer  ;  les  tests  qui 
se  recouvrent  ressemblent  h  celui  de  VEtude  sur  le  Kimméri- 
dien; il  y  a  donc  lieu  de  ne  faire  du  tout  qu'une  seule  espèce. 

ARCA  LONG[ROSTRIS.  d' Orh. '{CucuHea,  Rœm.) 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  c. 
Ce  n'est  très  probablement  qu'une  variété  de  VArca  texta, 

ARCA  NOBILIS,  Ctj.,  K\mm,,  p. 294,  pi.  17.  fig.5-7. 
Str.  —  Chargey.  —  ac. 
Cale.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  ac. 
Ne  serait-ce  pas  Tâge  adulte  de  VArca  lata,  K.  et  D.  (A.  sub- 
lata,  d'Orb.,  A.  errata,  Desh.)?  Thurmann  l'a  associée  à  son 
.4    Langii, 

ARCA  PATRUELI,  Desh.  (.4.  ovalis,  Rœm.) 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  c. 

Celle-ci  encore  n'est  sans  doute  qu'une  variété  sans  côtes  de 
l'A.  texta, 

ARCA  RHOMBOIDALIS,  Ctj. 
C.  virg.  moy.  et  sup.  —  Arc,  Chargey.  —  ac. 

ARCA  TEXTA,  Rœm. 
C.  virg.  inf.  et  moy.  —  Chargey,  Arc.  —  ar. 
C.  virg.  sup.  —  Arc.  —  c. 

NUCULA  MRNKEÎ,  Rœm.,  OoL,  p.  98,  pi.  6,  fig.  10. 
M.  et  C.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  ac. 
C.  virg.  sup.  —  Feurg.  — rr. 

La  N.  saxatiliSf  Ctj.,  n'est  qu'une  variété  à  crochets  plus 
inférieurs;  c'est  Un  effet  de  fossilisation;  du  reste,  à  tous  les 


—    438    — 

niveaux  oo  trouve  des  variétés  dont  le  crochet  change  un  peu 
do  place. 

*    TRIGONU  CONCINNA,  Rœm. 

OoL  SuppL,  p.  35,  pi.  19,  fîg.  21.  —  Trig.  truncata,  Ag., 
Trig,,  p.  43,  pi.  5,  fig.  7-9.  —  Lyriodon,  Br.,  Index,  p.  685 
et  689.  —  Trig.  suhcostata,  Leym.,  Aube,  pi.  40,  û^.  3-4. 

Cale.  virg.  moy.  et  sup  —  Arc.  —  c. 

M.  virg.  sup.  —  Arc.  —  ar. 

TRIGONIA  CONTEJE.iNl,  Th.,  Ldh.  briinf.,  pi.  25.  fig.  2. 
C  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

TBIGONIA  GIBBOSA,  Sow. 
M.  virg.  sup.  —  Bouhans.  —  ar. 

TRIGONIA  MURICATA,  Rœm. 

Lyriodon,  Goldf.,  Petref.,  p.  201,' pi.  137,  fig.  1.  —  Trig.» 
Rœm.,  OoL  Suppl.,  p.  35.  —  Tr.  alina,  Ctj.,  Kimm,,  p.  282, 
pi.  14,  fig.  3-4.  —  T.  muricata,  Th.,  Leth.  brunU,  pi.  25,  fig.  1. 
—  ?  Trig,  clavellata,  Leym.,  Aube,  pi.  9,  fig.  5  (non  Sow.). 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ar. 

TRIGONIÀ  SUBLITEBATÂ.  Et. 

Lyriodon,  Goldf.,  Petref.,  p.  %00,  pi.  136,  fig,  5  (pars,  spéc* 
fig.  5  c),  non  Trig,  litterata,  Ph.  — Lyriodon  subliteratum, 
Miï.  in  Goldf.,  Petref.  Errata,  p.  304.  —  Tr.  Goldfussi,  Ag., 
Trig,,  p.  24  (non  Alberti).  —  Trig,  litterata,  d*Orb.,  Prod,  II 
(non  Ph.). 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

TRIGONIA  SUEVICA,  Qu.  ' 

Der  Jura,  p.  790  (fig.  texte).  —  Trig,  cymba,  Ctj.,  Kimm,, 
p.  281,  pi.  14,  fig.  1-2. 
M.  virg.  sup.  —  Bouhans.  —  c. 

TRIGONÏA  SUPRAJURENSIS,  Ag. 

Trig,,  p.  42,  pi.  5,  fig.  1-6.  —  T,  papillata,  Ag.,  Trig  , 
p  39,  pi.  5,  fig  10-14.  —  Lyriodon,  Br.,  Index,  p.  689.  — 
Trig,  êostata,  Rœm.,  OoL,  p.  97  (non  Sow.). 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ac. 

INOCERAMUS  SUPRAJURENSIS,  Th. 
M.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 


—     439    — 

PINNA  GRANULATA ,  Sow. 
Sir.  —  Chargey.  —  r. 

PINNA  INTERMEDIA,  Et.,  Ldh.  bruni.,  pi  28,  fig.2. 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ar. 

PENNA  SOCIALIS,  d'Orb..  Prod.  II,  p.  53. 

Petite  espèce  sociale,  en  familles  très  nombreuses ,  allongée, 
épaisse,  quadrangulaire,  légèrement  bâillante,  un  peu  étalée  à 
la  région  anale;  test  mince  marqué  du  côté  de  la  région  palléale 
de  stries  d'accroissement  plus  ou  moins  fortes,  quelquefois  très 
atténuées,  d'autres  fois  séparant  de  véritables  plis  concentriques, 
larges,  assez  réguliers  ;  ces  mêmes  stries  beaucoup  plus  faibles 
et  moins  inégales  vers  le  ligament,  mais  dans  cette  partie  des 
côtes  rayonnantes  très  faibles,  au  nombre  de  sept  à  huit,  s*é- 
tendant  sur  presque  toute  la  longueur  de  la  coquille,  très  étroites, 
à  intervalles  cinq  ou  six  fois  plus  forts  que  leur  largeur;  une  ou 
deux  de  ces  côtes  passant  même  au  delà  de  la  carène  médiane. 

Haut.  =  50  mm.;  larg.  =  25  mm.;  ép.  =  15  mm. 

C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ce. 

D*Orbigny,  dans  une  visite  à  Gray,  avait  donné  à  M.  Perron 
cette  espèce  sous  ce  nom. 

MYTILUS  JURENSIS,  Mér. 
Str.  —  Chargey.  —  r. 

MYTILUS  LONGiEVUS.  Ctj. 
M.  virg.  sup.  —  Arc  (Maisonnettes).  —  r. 

MYTILUS  PERPLICATUS,  Et.,  Leth.brunL 
M.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  ac. 

MYTILUS  SUB^QUIPLICATUS,  Goldf. 
Str.  —  Chargey.  —  rr. 

MYTILUS  SUBPECTINATUS,  d'Orb. 
Stromb.  —  Chargey.  —  rr. 
C.  virg.  sup.  —  Arc.  —  ac. 
M.  virg.  sup.  —  Ancier.  —  r. 

MYTILUS  THIRRIAI ,  Et. 
Modiola,  Vollz.  —  M.  pectinatus  et  Modiola  Thirriœ»  Rœm. 
—  M,  Thirriai,  Et.,  Leth.  brunt. 
C.  virg.  sup.  —  Arc.  —  rr. 


-     410    — 

MYTILUS  VÏRGULINUS,  El.,  leih.  hrunt, 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

DIGERAS  SUPRAJURBNSIS,  Th.. 
Kimm.  (Str.).  —  Dampierre-sur-Salon.  —  r. 

TRIGHITES  SAUSSUREl.  Th. 
St.  —  Chargey.  —  ac. 

PERNA  SUBPLANA,  Et.  (Voir  leihea  bruntrutana  ) 
Str.  —  Chargey.  —  ar. 

GERVILLIA  TETRAGONA,  Rœm. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey,  Arc.  —  r. 
Cale.  virg.  sup.  —  Arc.  —  c. 
M.  virg.  sup.  —  Bouhans.  —  c. 

AVICULA  GERVILLIOIDES,  Ctj. 
C.  virg.  inf.  —  Arc.  —  rr. 

AVICULA  GESSNERl.  Th. 
Str.  —  Chargey.  —  rr. 
M.  virg.  inf.  et  sup.  —  Chargey,  Arc.  —  r. 

AVICULA  SPHINX,  Et. 
Petite  espèce  allongée,  très  étroite,  assez  épaisse;  région 
cardino-buccale  bien  développée;  région  cardino-anale  longue, 
mais  n'atteignant  pas  Textrénriité  de  la  coquille  ;  axe  très  oblique; 
largeur  uniforme,  abstraction  faite  de  Taile;  deux  forts  sillons 
séparant  Tensemble  des  deux  régions  cardinales.  Test  mince 
marqué  cependant  de  plis  prononcés. 

Long.  =  30  mm  ;  larg.  =  9  mm.;  ép.  =  5  mm. 
Cale.  virg.  moy.  —  Arc.  —  rr. 

Cette  espèce  est  beaucoup  plus  étroile  que  VA,  gervillioides 
du  même  sous-étage  ;  sa  taille  est  plus  faible;  elle  atteint  rapi» 
dément  toute  la  longueur  qu'elle  doit  avoir  et  son  aile  anale  est 
moins  développée. 

LIMA  CONTEJEANI,  Et. 
Celte  espèce,  pour  la  taille,  la  forme  et  les  ornements,  se 
place  entre  les  L.  spectabills  et  L.  virgulina;  elle  est  plus  petite 
que  la  première ,  avec  des  dimensions  proportionnelles  moin- 
dres, mais  elle  a  des  côtes  bien  marquées,  assez  fines,  subégales, 
plus  fortes  que  dans  la  seconde,  qui  est  moins  épaisse  et  a  une 
taille  plus  forte. 


-    441     — 

Long.  =  48  mm.;  larg.  =  55  mm.;  ép.  =  30  mm. 
Cale.  virg.  sup.  —  Arc.  —  ar. 

LIMA  DENSIPUNCTATA,  Rœm. 
OoL,  p.  79,  pi.  14,  fîg.  S.  —  Et^Leth.  brunt.,  pi.  42,  fig.  17. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  rr. 

LIMA  HALLEYANA,  Et. 

Très  grande  espèce  voisine  à  tous  égards  de  la  I.  pectini- 
formis;  les  côtes  en  sont  peut-être  moins  saillantes,  elles  sont  au 
nombre  de  dix  ;  le  test  mince  ne  paraît  pas  avoir  eu  de  processus 
bien  marqués;  la  région  buccale  est  moins  développée,  et  la 
région  anale  est  surbaissée ,  ce  qui  rend  cette  espèce  comme 
oblique. 

Long.  =  110  mm.;  larg.  =  130  mm. 

M.  virg.  sup.  —  Arc.  -^  r. 

LIMA  MAGDALENA .  Buy. 
C.  virg.  sup.  —  Arc.  —  ar. 

LIMA  RHOMBOÏDALIS,  Ctj.      • 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

LIMA  SPECTABILIS ,  Ctj. 
G.  virg.  sup  —  Arc.  —  ar. 

LIMA  SUPRAJUAENSIS,  Ctj. 
•  M.  virg.  sup.  —  Nantilly.  —  rr. 

PECTEN  BILLOTI ,  Ctj. 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

PECTEN  BUCHI ,  Rœm. 

P.  lens  (pars),  Rœm.,  OoL,  p.  91 .  —  P.  Buchi,  SuppL,  p.  27, 
pi.  13,  fig.  8.  —  P.  suprajurensis,  Buv.,  Verd,  II,  p.  236,  pi.  5, 
fîg.  1-3.  —  Meuse,  p.  24,  pi.  19,  fig.  21-23.  --  P.  distHatus, 
Leym.,  Aube,  pi.  9,  fig.  8.  —  P.  Buchi,  Et.,  Leth,  brunt, 
pi.  37,  fîg.  1. 

M.  et  C.  virg.  inf.  —  Arc,  Chargey.  —  c. 

PECTEN  DELESSEI ,  Et. 
C.  virg.  moy.  —  Arc.  —  ar. 

PECTEN  PLAMANDl,  Ctj. 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  ac. 


-    442    - 

PECTEN  MONSBELIARDENSIS,  Ctj. 
C.  virg.  sup.  —  Arc  (p.  p.).  —  r. 

PECTEN  NICOLETI ,  Et. 
G.  virg.  moy.  —  Arc.  —  rr. 

PECTEN  RECTIRADUTUS,  Et. 
Str.  —  Chargey.  —  rr. 

Cette  espèce  est  très  voisine  du  P,  astartinus  dont  elle  n'est 
peut-être  qu'une  modification  locale;  avec  un  ensemble  un  peu 
plus  grand  seulement,  les  côtes  sont  un  peu  nodulenses,  sépa- 
rées par  des  intervalles  un  peu  moindres  qu'elles  ;  elles  sont 
subarrondies. 
Marn.  virg.  sup.  —  Arc  (Maisonnettes).  —  rr. 
Je  l'ai  rencontrée  aussi  au  môme  niveau  à  Montbéliard. 

PECTEN  SUBVITREUS,  Et. 

Cette  espèce  a  des  formes  voisines  de  celles  des  P.  solidus, 
titreus,  cingulatus,  Nicokti,  dont  la  plus  rapprochée  est  le  . 
P,  vitrem;  e]\e  est  seulement  un  peu  moins  large  que  cette 
dernière  et  a  ses  ailes  moins  développées;  la  valve  inférieure 
est  faiblement  et  régulièrement  convexe,  tandis  que  dans  la 
supérieure  la  partie  médiane  assez  renflée  est  accompagnée  de 
deux  dépressions  bien  visibles.  Elle  est  plus  large  que  les 
P.  cingulatus  et  Nicoleti,  avec  un  angle  apicial  un  peu  plus 
grand. 

Long.  =  "29  mm.;  larg.  =  24. 

Str.  —  Chargey.  —  rr. 

HINNITES  INiEQUISTRîATUS,  Voitz. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey  (Emp.).  —  r. 

OSTREA  COTYLEDON,  Ctj 

Cale.  virg.  moy.  —  Arc  (p.  p.).  —  rr. 

OSTREA  LAPICIDA,  Et. 

Grande  espèce  irrégulièrement  plane,  subcirculaire,  subéqui* 
valve,  peu  épaisse,  adhérente  dans  toute  son  étendue  ;  test  for- 
tement nacré,  mince,  peu  lamelleux;  crochet  droit ,  peu  déve- 
loppé. Impression  musculaire  subcentrale,  large,  triangulaire; 
impression  ligamentaire  large,  peu  profonde. 

Long.  =  90  mm.;  larg.  =  405  mm.;  ép.  =  15  mm. 

C.  virg.  sup.  —  Chargey.  —  c. 


—    443    - 

OSTREA  SEMISOLITARIA,  Et. 

Str.  —  Chargey.  —  r. 

M.  virg.  inf.  -r  Chargey  (Emp.).  —  r. 

OSTREA  SPIRALIS,  dOrb. 
Cale.  virg.  inf.  et  sup.  —  Arc,  Chargey...  —  ar. 
M.  virg.  inf.  et  sup.  —  Arc,  Chargey.  —  ccc. 

OSTREA  THURMANNl,  Et. 
M.  virg.  sup.  —  Arc,  Feurg.  —  ac. 

OSTREA  VIRGULA,  Defr. 
Cale.  virg.  —  Partout.  —  ar.  ' 

M.  virg.  inf.  et  sup.  —  Partout.  —  ccc. 

AHOMIA  CALVIFRONS ,  Et. 

Très  grande  espèce  circulaire ,  épaisse ,  presque  hémisphé- 
rique, à  axe  très  faiblement  incliné;  crochets  à  peine  saillants; 
test  compact,  solide,  peu  épais  pour  la  taille,  même  au  crochet; 
lisse  ou  très  faiblement  écailleux  ou  lamelleux  dans  les  régions 
buccale  et  anale  extrêmes. 

Long.  =  lîO  mm.;  larg.  =  105  mm.;  ép.  =  40  à  45  mm. 

M.  virg.  sup.  —  Arc.  —  rr. 

LINGULA  VIRGULINA,  Et. 

Assez  petite  espèce  plus  longue  que  large,  assez  régulièrement 
ovale ,  la  plus  grande  largeur  ayant  lieu  à  une  assez  petite 
distance  du  crochet  qui  en  est  assez  éloigné  ;  test  très  mince, 
faiblement  convexe,  un  peu  bossu,  à  environ  4  mm.  du  crochet 
qui  est  étroit;  surface  couverte  de  plis  réguliers,  large  de 
4/4  mm.,  plus  atténués  vers  le  centre  et  vers  la  partie  médiane. 

Long.  ==  15  mm.;  larg.  =  \\  mm.;  ép.  =  4  mm. 

M.  virg.  inf.  —  Arc.  —  rr. 

Cette  espèce ,  beaucoup  plus  large  pour  la  longueur  que  les 
I.  jïcfa,  Qu.,  et  I.  suprajurensis,  Ctj.,  qui  du  reste  ne  doivent 
pas  être  séparées  Tune  de  Vautre.  Quant  à  la  /..  ovalis,  qui  a 
été  indiquée  aussi  dans  le  Kimméridien  d'Angleterre,  elleres^ 
semble  plus  aux  premières  qu'à  celle-ci,  abstraction  faite  de  la 
taille.  La  I.  Beani,  Ph.,  est  disposée  de  même  vers  le  crochet, 
mais  plus  large  à  la  région  opposée.  L'espèce  de  Gray  n'offre 
aucun  doute  sur  sa  forme;  nous  l'avons  trouvée  avec  son  test. 


—    4ii    - 

TEREBRATULÀ  SUPRAJURSNSIS,  Th..  Uih.  bruni.,  pi.  41.  fig.l. 

Str.  —  Chargoy.  —  ac. 

C.  et  M.  virg.  —  Chargey,  Arc.  —  ce.  Dans  les  marnes. 

TERBBRATULA  HUMERALIS,  Rœm. 
Str.  sup.  —  Chargey.  —  ac. 

RHYNCONELLA  PULLIROSTRIS,  Et.,  Utk.  brmd.,  pi.  62,  àg.  12. 

Cale.  virg.  sup.  —  Are.  —  ar. 

HETEROrORA  VERGULINA.  El.,  Le«h.  6rimr.  pl.42;  fig.  14. 
C.  virg.  sup.  —  Clans.  —  ar. 

Celte  espèce  est  plutôt  conique  que  subplane,  comme  dans 
les  individus  do  Porrentruy. 

PYGURUS  BONANOMH,  Et.,  Le/h.  brunt.,  pi.  43,  fig.  2. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  r. 

PYGURUS  JURENSIS,  Marc. 
Str.  moy.  —  Chargey.  —  ar. 

ECHINOBRISSUS  BOURGUETI,  Des. 
M.  vir.  sup.  —  Beaujeu.  —  rr. 

ECHINOBRISSUS  ICAUNENSIS,  Cott. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  rr. 

HOLECTYPUS  MERIANl,  Des. 
Str.  —  Auvet.  —  rr. 

PSEUDODIADEMA  CONFORME,  Et.,  Lelk.  brunt.,  pi.  47,  fig.  3. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  r. 

HYPODIADEMA  FOUR,  Et. 
Petite  espèce  circulaire,  renflée;  interambulacres  deux. fois 
et  demie  plus  grands  que  les  ambulacres;  tubercules  non  très 
différents  sur  les  deux  aires,  subégaux  sur  chaque  aire,  à  peine 
plus  petits  aux  extrémités,  au  nombre  de  dix  sur  les  interam- 
bulacres; tubercules  peu  élevés;  scrobicule  à  peine  enfoncé; 
cercle  très  distinct,  complet,  avec  quelques  granules  intermé- 
diaires, dont  deux  ou  trois  plus  grands  simulent  des  rangées 
secondaires,  mais  tout  à  fait  incomplètes,  Texterne  surtout. 
Ambulacres  rapidement  rétrécis  vers  le  haut,  portant  onze  à 
douze  semitubercules,  avec  une  série  simple  de  granules  inter- 
médiaires. Appareil  ovidu cal  développé;  la  plaque  couverte  du 
corps  madréporiforme  plus  grande,   ainsi  que  ses  voisines 


—    445    — 

immédiates;  des  granules  serrés,  aoinbreux  sur  chaque  plaque; 
périprocte  un  peu  elliptique.  Bouche  assez  ample;  péristome 
décagonal  circulaire. 

Diam.  =  17  mm.;  haut.  =  9  mm. 

M.  virg.  inf.  —  Ghargey.  —  rr. 

Cette  espèce  vit  avec  le  Pseud,  conforme,  et  nous  avons  cru 
devoir  la  placer  dans  un  genre  différent ,  à  cause  de  ses  tuber* 
cules  plus  égaux,  ses  ambulacres  plus  larges  et  les  granules 
plus  nombreux  ;  pas  de  zone  lisse. 

PSËUDOSALENIA  ASPERA,  Et.,  L<>(li.  6nm(.»  pi.  46,  fig.  10  et  12. 
Str.  moy.  —  Ghargey.  —  rr. 

ACROSALBNIA  DBCORATA,  Wright. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  rr. 

HEMICIDARIS  AGASSIZl ,  Et ,  leth.  bruni.,  pi.  48,  fig.  7. 
Str.  —  Chargey.  —  r. 

HEMICIDARIS  DESQRANA,  Cott. 

Str.  —  Chargey.  —  rr. 

Nous  inscrivons  ici  cette  espèce  d'après  les  comptes-rendus 
dos  courses  de  la  Société  géologique  de  France ,  en  septembre 
1860. 

PSEUDOCIDARIS  ARARICA,  Et.,  LelJi.  brunt.,  pi.  48,  fig.  14. 

Cette  espèce  ne  peut  être  un  jeune  du  Pseudocidaris  Thur- 
manni;  à  égalité  de  taille,  elle  a  plus  de  tubercules  et  est  plus 
renflée.  Le  Pseud,  Thurnidnni,^  si  abondant  à  Porrentruy,  n*a 
pas  encore  été  rencontré  à  Gray. 

CIDARIS  QUENSTEDTI,  Des. 

Lors  de  la  rédaction  de  mes  Rayonnes  du  Corallien  du 
Haut-Jura,  le  Dçr  Jura  de  M.  Quenstedt  n'était  pas  publié  ; 
nous  avons  décrit,  sous  le  nom  de  C.  sculpta,  une  espèce  à 
laquelle  celle  du  Kimméridien  nous  paraît- tout  à  fait  identique 
pour  le  test  comme  pour  les  radioles.  Ces  individus  ne  nous 
semblent  en  outre  pas  autres  que  ceux  du  Cid.  eUgûns  mdjrgi- 
natus ,  dont  le  nom  multiple  a  été  changé  par  M.  Desor  en 
Cid,  Quensledti, 

Virg.  sup.  —  Monthureux-les-Gray. .—  ar. 

RABDOCIDARIS  ORBÏGNYANA,  Des. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey.  *-  ac. 

31 


-    446    ^ 

APIOGRINUS 

Débris  de  tiges  indélerminables  et  très  rares  à  tous  les 
niveaux. 

Str.  et  virg.  —  Chargey,  Arc.  —  rr. 

Aux  espèces  do  Polypiers  indiqués  par  M.  de  FromoDtel  dans 
son  Introduction,  nous  n'avons  ajouté  que  quelques  espèces 
du  Strombien,  que  nous  avions  déjà  décrites  dans  le  Lethea 
bruntrutana. 

GONIOLINÀ  GEOMËTRICA,  But.- Et.»  Aay.  Moii«6.,p.38. 

M.  virg.  inf.  —  Chargey.  —  ac. 

Cette  espèce  est  surtout  connue  par  les  impressions  qu'elle 
a  laissées  sur  les  valves  d^hultres  :  elle  a  cependant  été  ren- 
contrée entière  avec  son  test. 

RACBMULlN.l  ARARIGA  .  Bt.,  p.  58,  ûg.  n. 
M.  virg.  inf.  —  Chargey.'—  rr. 

PAKEUDEA  DUMOSA.  Et. 

Petite  espèce  branchue,  irrégulière,  formée  de  cinq  à  six 
branches  courtes  et  inégalement  bifurquées.  Tissu  subrégulier, 
à  pores  assez  gros.  Un  canal  central  très  étroit. 

Haut.  =  20  mni.;  diam.  des  tiges  =  4  mm. 

Virg.  sup.  —  Clans.  —  rr. 


PORXIiA]VDIE]y. 

Débris  d*ossemonts  de  reptiles  indéterminables. 
Porll.  moy.  —  Gray-la- Ville.  —  rr. 

ORHOMALUS  OPPELI,  Et.,  CrusL,  p.  16,  pi.  9.  fig.S. 
Porll.  moy.  —  ttray-la-Ville.  —  rr. 

ORHOMALUS  PORTLANblCUS,  Et.,  Crust.,  p.  15,  pi.  5^  fig.  10-U. 
Portl.  moy.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

GAMMARUS?? 

Nous  attribuons  à  des  crustacés  Amphipodes  quelques  tubu- 
lures assez  abondantes  à  divers  niveaux  dans  le  Pleurosmilien 
inférieur  de  Gray,  Gray-la-Ville  et  Arc. 

Diam.  de  ces  tubulures  :  6  à  4  0  mm.,  et  1  i/2  ipin. 


—    447    -  '      . 

SERPULA  FUNICULà,  Et. 

Petite  espèce  cylindrique,  allongée,  très  sociale,  fortement 
contournée,  plissée,  avec  une  tendance  presque  générale  à 
former  des  zig-zag  dont  les  parties  sont  tellement  rapprochées 
qu*elles  se  touchent,  et  l'on  a  ainsi  parfois  une  suite  de  lignes 
parallèles  raccordées  entre  elles  aux  extrémités;  lorsqu'elle 
descend,  au  contraire,  dans  les  tubulures,  elle  est  presque 
droite. 

Larg.  =  âo  à  35  mm.;  diam.  =  1/S  à  1  mtfl. 

Pleur,  inf.  —  Mantoche,  Gray-la-Ville,  Batterans.  —  ce. 

Cette  espèce  est  excessivement  commune;  elle  recouvre  com^ 
plélement  les  épiclines  du  Pleurosmilien  inférieur;  elle  remplit 
aussi  les  tubulures  et  on  peut  les  suivre  des  surfaces  de  stratifi- 
cation dans  rintérieur  des  cavités;  leur  dépôt  est  donc  postérieur 
à  la  formation  de  celles-ci. 

AMMONITES  LUNULIFORMIS,  Et. 

Petite  espèce  voisine  de  l'A.  Eudoxus,  d'Orb.,  du  Kimmé- 
ridien  dont  elle  diiïère  par  ses  nœuds  internes  moins  marqués 
et  surtout  par  son  dos  fortement  caréné  ;  le  siphon  qui  est  large 
est  presque  en  entier  hors  de  la  convexité  du  dos.  Elle  a  beau- 
coup de  ressemblance  avec  la  variété  de  VA,  lunula  de  l'Ox- 
fordien,  connue  sous  le  nom  de  A.  punctatits,  Stahl.,  mais  sa 
carène  est  encore  plus  marquée. 

Diam.  =  40  mm. 

Pleur,  su  p.  —  Gray.  —  rr. 

AMMONITES  GIGANTEUS,  Sow. 
Pleur,  moy.  —  Gray.  —  rr. 

AMMONITES  GIGAS.  Ziet. 
Cette  espèce  comprend  plusieurs  formes  qu'il  est  peut-être 
arbitraire  d'ériger  en  espèces.   On  trouve  assez  souvent  des 
individus  indécis,  cependant  les  formes  extrêmes  domiù'ent. 
Nous  les  donnons  ainsi  : 

10  A.  GIGAS,  d'Orb.,  Pal.  fr.,  p.  560,1)1.220. 
Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  ar. 
Nér.  inf.  —  Batterans,  Velesmes.  —  ar. 

20  AM.  GRAVESANUS,  d'Orb.,  Pa/.fr^p.  559, pi. 219. 
Celte  forme  ne  paraît  pas  atteindre  la  taille  de  VAm.  gigas; 


•4        _    M8    — 

à  un  certain  âge,  comme  dans  la  plupart  des  espèces,  elle  se 
rétrécit  et  la  bouche  devient  assez  petite. 
.   Nér.  inf.  —  Batterans,  Yelesme».  —  ar. 

9»  AM.  SKMIGORONATUS,  Et. 

La  forme  est  moins  renflée  que  dans  les  préoédeafes ,  les 
côtes  .un  peu  plus  rares  ;  le  dos  a  une  tendance  è  se  caréner  et 
par  suite  les  tours  sont  beaucoup  plus  larges  que  lîauts  ;  les 
bords  de  ceux-ci ,  déclives  vers  Tombilic,  sont  moins  distincte- 
ment en  gradins,  le  recouvrement  se  faisant  presque  sur  les 
nœuds.  Les  digitations  des  cloisons  paraissent  aussi  un  peu 
ditlérontes;  néanmoins,  dans  aucun  cas,  elles  ne  se  sont  encore 
montrées  assez  nettes. 

CHEMNITZIA  CLIOIDES,  Et. 

Espèce»  voisine  de  la  Ch,  Clio,  d'Orb.,  dont  elle  diffère  par 
sa  forme  moins  conique  et  ses  tours  un  peu  moins  longs  à 
diamètre  égal.  Inférieurement  Tangte  est  un  peu  convexe  e(  la 
partie  supérieure  subcylindriquo  ;  la  hauteur  des  tours  par 
rapporta  la  largeur  =  0,70  mm. 

Long.  =  85  mm.;  diam.  =  20  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  rr. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ac. 

CHEMNITZIA  PORTLANDICA,  Et. 

Très  grande  espèce,  étroite,  allongée;  spire  régulière  conique 
formée  de  vingt-deux  à  vingt-cinq  tours,  à  peine  convexes  en 
leur  milieu ,  débordants  ;  dernier  tour  proportionnel  aux  précé- 
dents; bouche  assez  courte  et  étroite,  à  labre  presque  droit, 
columelle  peu  flexueuse,  courte  et  épaissie  par  quelques  replis 
qui  se  dirigent  vers  le  bord  externe  ;  canal  très  étroit  et  ayant 
njoins  de  1  mm.  dans  le  dernier  tour. 

Long,  =  200  mm.  ;  diam,  =  25  mm.  ;  tours  :  long,  à  haut. 
:p  0,75  ^n  haut  et  Q,65  en  bas.;  angle  spiral  =  8*^,5. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ar. 

TURRITELLA  PQRTLANDICA,  Çt. 
Petite  espèce  subcylindrique,  à  spire  régulière,  à  tours  plans, 
non  débordants,  très  obliques,  non  ornés^  si  ce  n'e3t  de  stries 
d'accroissement;  dernier  tour  subcarré,  tranchant  latéralement. 
Bouche  en  parallélogramme  arrondi  aux  énfeles;  tords  droits, 
non  échancrés,  ni  munis  d'un  canal. 


—    *49    — 

Long.  =  60  à  70  mm.;  diam.  =3  Smu.;  tours  :  haut.  à,l*rg. 

=  4/5.      •  ,..,,. 

Nér.  inf.  —  BattQi^ans.  '—  r. 

NERINEA  GYLINDRICÀîVottz.    .  I 

Jahrb.  1836,  p.  542.  — Br;,  ^&^(«.,  p.  552,  i^*  6rûg*  46.  -^ 
D'Orb,,  Pal.  fr.,  p.  462,  pi.  282,  fig;  4-5;  i    ,       ,  :  : 

Est-cô  bien  là  Tespèce  de  Vtfltz  et  d'Orbîgny;  la  tailldi  r«iiT 
roulement  sont  les  mêmes ,  seulement  Iips  brnements  semb^tent 
un  peu  différents;  le  test  est  si  rare  et  si  mal  conservé  (\ù'i\ 
n*est  pas  possible  de  se  prononcer  actuellement. 
Nér.  moy.  —  Noiron.  —  rr. 

NERINEÀ  ELRA,  d'Orb. 

?  N.  bruntrutana  (pars),  Br.,  p.  556,  pi.  6,  ûg.  48.  --»- 
?N.  triplicata,  Pusch.,  PoL,  p.  413,  pi.  9,  fig-  46  (non  Vol tz); 
—  N,  Elea,  d'Orb.,  PaL  fr.,  p.  457,  pi.  285,  fif.  4.-3/  ! 

Nér.  sup.  —  Essertenne;  Germigtiey.  -*•  i^.'   • 

Pleur,  sup.  — ^  6ray-la-Ville.  —  ce. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r.  ' 

L'angle  spiral  est  assez  variable;  elle  est  difficile  àdistînguer 
de  la  N.  Carpathica,  Zeusch.  (spéç'  fig.  5)  ;  elle  n'a  point  Tangle 
convexe  et  sa  taille  reste  toujours  assez  courte.  .    , 

D'Orbigny  indique  quatre  plis  columellaires  qui  no  Se  mon- 
trent pas  ici.  .  ,     . 
NERINEA  ERATCd'Orb.,  JPffi.fr.,  p.:151,  pl.28a,fig.  1-3..  ,, 

Les  dessins  donnés  par  d*Orbigny  pour  cette  e&p^ce  ne.  spn 
pas  complètement  d*accord  avec  les  spédmens  de  Grayet/.dja 
Haut- Jura;  la  ligne  de  nœuds  suturale  est  au-dessous  de  te 
suture  et  par  conséquent  orne  la  partie  supérieure  des  tours^. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  rr. 

NERINEA  GRANDIS,  Voitz.  ■ 

Br.,  Jahrb.  4836,  p.  549,  pi.  6,  fig.  4  (non  Mii.).  -^  D'Otb., 
PaL  fr„  p.  449,  pi.  280.  . 

Cette  espèce  atteint  jusqu'à  220  mm.  de  long,  et  un  diam^  de 
75  mm. 

Pleur,  moy.  -^  Mantoche.  —  rr.         . 

Forme  plus  nette  et  moins  promptement  ouverte  que  celle  des 
assises  supérieures.  ,  .  .  ■  .,   ,    . 

Nér.  sup.  —  Gray  la- Ville.—  rr.'  '    .    ,;•     ii . 


—    450    — 

Nér.  moy.  —  NoiroD,  Velesmes,  Frelîgney.  —  ac.  (Fîg.  de 
la  PaL  fr.) 

nerineâ  graybnsis.  et. 

Espèce  iniermédiaire  aux  N,  Gosœ,  du  Kimméridien ,  et 
N.  grandis  précédenie  ;  ce  ii*est  pas  une  variété  de  cette  der- 
DÎère,  il  n'y  a  pas  passage  de  l'une  à  Tautre;  elle  ressemble 
peut-être  plus  à  la  N.  Gosœ  de  Montbéliard,  mais  non  de  Gray. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  rr. 

Pleur,  sup.  —  Gray-^la- Ville.  —  rr. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  rr. 

NERINEA  PERRONl,  El.     , 

Très  petite  espèce,  pupiformc,  faiblement  ombiliquéo,  à  spire 
régulière;  huit  à  neuf  tours  beaucoup  plus  larges  que  hauts»  un 
pou  convexes,  le  dernier  très  grand  relativement  et  occupant 
les  2/5  de  la  longueur  totale.  Test  marqué  seulement  de  stries 
d*accroissement.  Bouche  allongée,  étroite,  munie  de  deux  dents, 
extrémités  de  deux  plis  columcllaires  ;  le  labral  invisible  ou  nul. 

Long.  =  12  mm.;  diam.  =  4  mm. 

Nér.  inf.  —  Champvans.  —  rr. 

NERINEA  PERSTRICTA,  Et. 

Petite  espèce  à  spire  régulière,  très  allongée;  tours  un  peu 
plus  hauts  que  larges,  fortement  excavés,  très  obliques,  pré- 
sentant trois  plis  dont  le  labral  enfoncé,  submédian  et  portant 
en  outre  une  saillie  qui  détermine  un  canal;  le  columellaire 
supérieur  fort,  Tinférieur  très  faible.  Test  couvert  de  sept  côtes 
subégales,  formées  de  tubercules  obtias,  indécis,  très  allongés  ; 
les  quatre  inférieures  alternativement  un  peu  inégales  ;  bord 
supérieur  à  faibles  tubercules  arrondis;  bord  inférieur  muni 
d*un  méplat  saillant,  oblique  en  dessous. 

Long.  =  90  mm.;  diam.  =  6  mm.;  angle  spiral  =  5**. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar. 

NERINEA  REVONI,  Et. 
Petite  espèce,  turriculée,  allongée;  spire  régulière;  quinze 
tours  fortement  obliques,  un  peu  convexes  au-dessous  du  milieu  ; 
celte  convexité  accompagnée  de  deux  dépressions  dont  Tinfé- 
rieure  très  faible;  partie  inférieure  des  tours  un  peu  recouvrante 
portant  un  canal  suturai  assez  prononcé.  Au  milieu,  sur  la 
convexité,  un  seul  cercle  de  granules  assez  forts,  au  nombre  de 


—    454     — 
douze  à  quatorze  par  tour;  deux  autres  cercles  rudimentaires  et 
à  peine  visibles  sur  les  parties  extrêmes  ;  le  supérieur  presque 
caché.  Dernier  lotir  assez  allongé^  convexe  en  avant.  Trois  plis: 
le  labral  faible,  le  columellaire  inférieur  bien  développé. 

Long.  =  50  mm.;  diam.  ==  6  mm,;  angle  spiral  t=  6'. 

Nér.  moy.  et  sup:  —  Velesmes,  Noiron,  Grermignéy.  —  ac. 

NERINEA  SALINENSIS .  d'Orb.,  PaL  fr.,  p.  150,  pi.  281. 

Comme  dans  la  N.  grandis,  il  y  a  deux  variétés  suivant  que 
les  spécimens  sont  pris  dans  le  Pleurosmilîen  ou  le  Nérinéen. 
Pleur,  moy.  etsup.  — Mantoche,  Gray-la-Ville.  — *  rr. 
Bord  sup.  des  tours  tranchant  dans  les  moules. 
Nér.  moy.  et  sup.  —  Velesmes,  Fretigney.  —  c. 
Bord  sup.  des  tours  arrondi. 

NERINEA  SIINENSIS,  Et. 

iV.  subpyramidalis,  d'Orb.,  p.  148,  pi.  179  (nonMii.,  Goldf., 
Petref,,  p.  40,  pi.  175,  fig.  7). 

D'Orbigny  a  exagéré  le. nombre  des  tours  de  cette  coquille; 
il  n*y  en  a  pas  plus  de  dix  et  Tangle  spiral  n'est  pas  excavé. 

Quelques  individus  de  cette  espèce  présentent  d'assez  grandes 
anomalies,  comme  celles  que  nous  avons  déjà  signalées  dans  la 
N.  depressa  du  Corallien  et  du.Kimméridien;  et  parmi  •cetix-cû 
il  on  est  qui  se  lient  d'une  manière  remarquable. à  l'espèce 
ci-contre.  Parfois  le  dernier  tour  se  détache  en  grande  partie, 
ou  encore  par  l'affaissement  de  la  spire  J'apgle  spiral. grpndit 
jusqu'à  iO0^  .  ... 

Nér,  moy.  ---  Noiron.  — ac. 

NERÎNEA  TORTÏSPIRA,  Et. 

Espèce  assez  allongée^  spire  régiilièi'e  formée  de  donzetourt 
environ,  très  obliques,  plus  larges  que  hauts,  fortement  excavés; 
en  haut  une  couronne  de  quinze  à  seize  tubercules  gros ,  bien 
distincts;  en  bas  une  autre  couronne  moins  serrée,  à  tubercules 
plus  obtus,  et  au  milieu  une  troisième  couronné  dé  tubercules 
allongés  pou  marqués  ;  en  dedans  de  chacune  des  deux  Cou- 
ronnes un  sillon  très  fin,  parallèle  à  celles-ci,  «déterminant  uh 
simulacre  de  rangée,  mais  très  peu  distirtctQ:  Bord  du  dernier 
tour  assez  tranchant,  la  partie  antérieure  non  convexe,  couverte 
de  stries  seulement  près  de  la  coluraelle. 


—    452    — 

Long.  =  405  mm.;  diam.  s=  ao  mm.;  rappcMrt':  haut,  à  larg. 
=  0,6  mm. 

Pleur,  moy.  et  sup.  —  Mantoche,  Gray-la- Ville.  —  ac. 

Cette  espèce  est  du  type  des  N.  Cœcilia,  Calliope,  Cinthia, 
d'Orb.,  avec  les  ornements  de  la  N.  Sequana,  dont  elle  diffère 
par  sa  taille  moindre  et  son  angle  spiral  plus  petil,  du  moins 
telle  que  celle-ci  est  décHte  par  Bronn. 

NERINEÀ  TRINODOSA.Voltz. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  c. 

NATICA  BARRENSIS,  But.»  tdeuse,  p.  22,  pi.  23,  fig.5-6. 

Petite  espèce  ovale,  plus  longue  que  large;  spire  conique, 
régulière,  formée  de  quatre  tours  fortement  convexes,  arrondis, 
lisses  ou  garnis  de  simples  stries  d'accroissement,  si  ce  n*est 
près  de  la  bouche  oii  les  stries  dégénèrent  en  sillons  et  déter- 
minent de  grosses  côtes  irrégulières.  Bouche  ovale,  assez  large, 
droite,  avec  une  columelle  assez  épaisse,  mais  ^ans  recouvre- 
ment marqué. 

Long.  =  25  mm.;  diam.  =  20  mm.;  angle  spiral  =  78*. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la- Ville.  —  ac.  • 

La  figure  de  la  Statistiqm  de  la  Meuse,  si  elle  représente 
bien  notre  espèce,  est  assez  peu  juste;  le  dernier  tour  est  trop 
renflé  en  avant;  l'individu  dessiné  est  aussi  un  peu  plus  gros. 

NATICA  HEBERT ANA ,  d'Orb.,  Pat.}.,  p.  218,  pi. 299,  fig.  6. 
(Non  K.  Heberti,  Zitt.  et  Goub.) 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r. 

Nér.  moy.  et  sup.  —  Noiron,  Batterans,  Essertenne.  —  r. 

Cette  espèce,  dans  le  Jura,  n'a  pas  la  taille  qui  a  été  indiquée 
par  d'Orbigny  ;  elle  est  toujours  plus  petite;  son  ombilic  n'est 
pas  non  plus  assez  marqué,  et  l'angle  spiral  descend  à  80^.  Il 
est  donc  probable  que  l'individu  dessiné  était  une  variété  de 
grande  taille  ;  d'un  autre  côté,  la  forme  attribuée  à  la  N.  Mar- 
couaria  se  rencontre  assez  rarement  dans  le  Haut- Jura  en 
particulier;  la  forme  la  plus  commune  est  intermédiaire  à 
celle-ci.  Néanmoins,  aux  environs  de  Gray,  les  deux  types  sont 
parfaitement  distincts  et  n'offrent  pas  en  général  de  passages. 

NATICA  HEMISPHERICA,  d'Orb. 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar. 
Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ar. 


—    453    — 
Ou  peut  distinguer  trois  variétés  : 

a.  Forme  moyentie;  impossible  actuellement  à  distinguer  de 
celle  du  Kimméridien.  —  (Noiron). 

b.  Forme  très  renflée,  épaisèe,  presque  sphérique;  taille  un 
peu  plus  forte.  — .  Gray-la-Vilîe,  Noiron. 

c.  Forme  allongé^  dans  le  sens  de  Taxe  et  oblique,  étroite, 
avec  une  spire  plus  développée.  —  Gray-la-Ville. 

NATICA  MARCOUANA,  d'Orb. 
Pleur,  nioy.  —  Mantoche.  —  ar. 
Nér.  moy.  et  sup.  —  Noiron,  Fretigney.  —  c.    . 

NATICA  PSEUDOSPHERICA,  Et. 

Petite  espèce  déprimée ^  à  peine  plus  longue  que  large,  non 
ombiliquée;  spire  très  courte,  convexe,  formée  de  trois  tours 
et  demi  convexes,  à  suture  bien  marquée  et  enfoncée;  boucbe 
ovale ,  grande,  oblique  ;  le  dernier  tour  très  grand  et  occupant 
la  plus  grande  partie  visible  de  la  coquille.  Test  épais,  forte- 
ment strié ,  surtout  à  Tage  adulte ,  et  les  stries  dégénérant  en 
gros  côtes  irrégulières. 

Long.  =  25  à'  28  mm.;  diam.  =  25  mm. 

Pleur,  sup.  et  Nér.  moy.  —  Gray-la-Ville,  Batterans,  Noiron. 
—  ac. 

Ce  n'est  pas  la  N,  hemispherica,  dont  elle  est  assez  voisine  ; 
elle  est  d'abord  toujours  très  petite  et  sa  spire  est  beaucoup 
plus  allongée;  on  dirait  un  hybride  entre  cette  espèce  et  la 
N,  Barrensis,  dont  elle  ne  dépasse  pas  beaucoup  la  taille. 

NATICA  SUPRAJURENSIS,  Ruv. 
Pleur,  sup. —  Gray-la-Ville.  —  r. 

NATICA  VERIOTINA?  Ruv.,  Meuse,  p.  3J,  p».  24,  fig.  1-5. 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  — rr. 

Les  deux  ou  trois  spécimens,  mal  conservés,  rapportés  à  cette 
espèce,  ne  sont  peut-être  que  des  variétés  de  la  N.  Barrensis. 

NATICA 

Plusieurs  autres  espèces  connues  seulement  par  des  moules, 
00  trop  douteuses  pour  être  soumises  à  détermination. 

NERITA Indéterm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  rr. 


—    164    - 

TURBO  PERORNATUS.  Et. 

Pelilo  espèce  régulière,  formée  de  deux  à  trois  tours  convexes, 
à  c6U)s  très  fortes,  sans  être  carénées;  d*obord  trois  côtes  près 
de  la  suture  anguleuses  et  non  tuberculécs,  puis  un  sillon  large 
et  profond,  ensuite  un  méplat  garni  de  quelques  petites  côtes 
peu  sensibles;  un  autre  sillon  lairge,  recouvert  en  partie  par  les 
tubercules  de  la  côte  suivante  qui  correspond  à  la  plus  grande 
largeur  du  tour;  quelques  petites  côtés  ondulées,  un  sillon  étroit, 
assez  profond ,  puis  huit  côtes  diminuant  de  valeur  de  la  circon- 
férence au  centre,  un  autre  sillon  étroit,  enûn  cinq  ou  3ix  gros 
tubercules  qui  entourent  Tombilic  et  qui  sont  eux-mêmes  cou- 
verts de  stries. 

Pleur,  sup.  —  G ray-1  a-Ville.  —  rr. 

TUKBO 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  rr. 

DITRËMARU  MANTOCHENSIS,  El. 

Grande  espèce,  très  voisine  du  D.  Rathierana,  dont  on  peut 
donner  comme  différence  distinctive  :  son  ombilic  plus  grand, 
la  déclivité  de  la  face  antérieure  du  dernier  tour  commençant 
à  la  carène  môme  qui  par  suite  est  tranchante.  Une  autre  con- 
séquence de  cette  disposition ,  c'est  que  la  bouche  et  les  tours 
sont  très  étroits  de  la  circonférence  au  centre;  six  tours;  angle 
spiral  un  peu  convexe  et  de  80  à  85*». 

Long.  ==  45  mm.;  diam.  =  63  mm. 

Pleur  moy.  —  Mantoche  —  rr. 

DITREMARIA  PORTUNDICA ,  Et. 

Est-ce  une  variété  du  Dit.  quinquecincta,  tel  que  Font  donné 
Buvignier,  d'Orbigny....  et  ménie  Zietefn?  D*abord  il  n'y  a  pas 
de  caractère  essentiel  que  Ton  puisse  donner  comme  différence. 
Seulement  ici  la  carène  du  canal  respiratoire  est  très  développée, 
les  tours  paraissent  carrés  (à  Texception  du  jeune  âge);  les  côtes 
de  la  carène  supérieure  sont  tellement  rapprochées  qu'elles 
paraissent  se  confondre,  et  la- côte  médiane  par  suite  distante 
de  ses  deux  voisines.  Par  contre,  les  côtes  rapprochées  de  la 
suture  s'atténuent/ disparaissent  même,  ainsi  que  les  stries 
d'accroissement  qui  les  découpent. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  ac.  . 


—     458    — 

DïTRÊMARU  MASTOIDEÀ,  Et. 
Pleur,  moy.  —  Mantoehe.  —  rr. 

Nous  n'avons  aperçu  aucune  différence  entre  cette  espèce  et 
celle  du  CorailKéii  du  Haut-Jura  et  du  Jura  bernois. 

PTEROCERA  NEPTUNI,  Et. 

Très  grande  espèce  voisiné  do  forme  du  Fter.  Oceani,  var. 
Abyssi,  Th.  (Leth,  brunt,,  pi.  12,  fig.  i\\);  ce  n'en  est  pas  un 
exemplaire  de  grande  taille ,  car  les  tours  internes  qu'il  es* 
facile  d'obtenir  sont  tout  différents,  ils  sont  très  allongés  pour  la 
taille.  On  pourrait  en  signaler  deux  variétés,  suivant  le  plus  ou 
moins  grand  développement  de  la  côte  médiane;  à  Gray,  elle 
est  un  peu  saillante,  tandis  que  dans  quelques  exemplaires  et 
dans  tous  ceux  du  Haut-Jiira,  elles  sont  égales  entre  elles  et  le 
dernier  tour  est  en  outre  plus  renflé. 

Long.  =  130  mm.;  diam.  (aile  non  comprise)  =  90  mm. 

Nér.  mûy.  —  Noiron.  •--  ac. 

PTEROCERA  OCEANI,  Delab. 

Var.  portlandica.  Et.. 

S'il  n'y  a  point  de  différences  essentielles  à  signaler,  il  est 
facile  de  reconnaître  une  taille  toujours  plus  grande  que  dans 
les  individus  du  Kimméridien.  Néanmoins,  dans  le  Jura  ber- 
nois, nous  connaissons  de  nombreux  spécimens  qui  ont  celle 
du  Pt.  Oceani  graylois. 

Pleur,  moy.  —  Mantoehe.  -^  c. 

Nér.  moy.  etsup.  —  Batlerans,  Noiron,  Cresancey,  Esser- 
tenne.-^ao. 

PTEROCERA  DYONISEA,  Et.  {Rostellaria,  Bùv.) 
Cette  espèce ,  dont  je  possède  l'ensemble  complet  et  des  par- 
ties bien  conservées,  a  une  très  grande  ressemblance  avec  la 
R.  Deshayesa  du  Corallien;  ses  nodosités  sont  plus  rares,  plus 
grosses,  tout  en  restant  obliques,  ce  qui  n'est  pas  indiqué  dans 
la  fig.  de  la  R.  Dyonisea;  en* outre,  il  y  a  vingt-quatre  côtes 
longitudinales  bien  marquées  sur  tous  les  tours  qui  offrent  en 
même  temps  une  carène  sensible.  Une  très  courte  digitation  est 
accolée  à  la  spire  ;  la  suivante,  très  rapprochée  (  plus  que  dans 
la  R,  Desha^esea),  marche  parallèlement  à  l'axe;  la  suivante 
s'écarte  assez  peu  de  celle-ci  et  l'intervalle  jusqu'à  la  voisine  es 


-     456    — 
très  large  ;  la  digitation  antérieure  se  CQQtpume  de  manière  à 
former  un  sinus  bien  marqué. 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  c. 

PTEROCEAA  BÀRRENSIS,.Et.  {UotieUaria,  Bnr.X 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

PTEROCERA  MULTICOSTATA,  Et.  . 

Espèce  voisine  du  Pt.  Raulinea,  par  son  ensemble,  la  dispo- 
sition des  côtes  et  des  ornements  sur  le  dernier  tour,  mais  en 
diilérant  par  les  nombreuses  côtes  transverses  qui  ornent  sa 
spire,  un  peu  coudées  et  obliques,  au  nombre  de  vingt-deux  sur 
Tavant-dernier  tour. 

Nér.  sup.  —  Germigney.  —  rr. 

PTERÔCERA  RAULlIfËA,  Et. 

Rostellaria,  Buv.,  Meuse,  p.  48,  pi.  28,  fig.  37.  —R.  Démo- 
getina,  ibid.,  p.  43,  pi.  28,  fig.  M, 

Les  spécimens  du  Jura  graylois  sont  représentés  par  la  fîg.  27, 
à  cette  exception  près  que  les  deux  carènes  sont  visibles  sur  tous 
les  tours,  par  suite  Tinférieure  n^est  jamais  au  milieu,  et  quand 
elles  s*efTacent  par  Tusure,  ou  n'apparaissent  pas  encore  dans 
le  jeune  âge,  elles  paraissent  arrondies  comme  dans  la  A.  De- 
mogetina. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  r. 

CERITHIUM  CLAVULUS,  But. 
Nér.  moyi—  VtBlesmes.  —  rr. 

CERITHIUM  GRAYBNSE,  Et. 
Petite  espèce  à  spire  régulière,  à  tours  beaucoup  plus  larges 
que  hauts,  un  peu  convexes,  lisses  ou  marqués  de  simples  stries 
d'accroissement;  bouche  subcarrée. 

Long.  =  30  mm.  ;  diam.  =  7  mm.  ;  rapport  :  haut,  à.larg. 
=  3,7  mm. 
Nér.  moy.  —  Velesraes.  —  rr. 

CERITHIUM  INERME,  Buv. 
Nér.  moy.  —  Velesmes.  —  rr.  :    ^ 

CERITHIUM  MANTOGHENSE,  Et. 
Très  petite  espèce,  à  spire  assez  ouverte  et  formée  de  huit  à 
neuf  tours  beaucoup  plus  larges  que  hauts,  convexes,  ornés  de 
cinq  à  six  côtes  longitudinales,  découpées  par  quinze  à  seize 


—    457    — 
côtes  transrerses,  plus  fbries  et  même  noduleuses  sur  la  suture. 
Le  dernier  tour  très  Court  en  avant  et  par  la  suite  la  bouche 
subcarrée. 

Long.  =  5  mm.;  diam.  =  2  mm. 

Pleur,  moy.  -*.  Mantpche.  —  rr. 

Cette  espèce  n*esi  pas  éloignée  du  C*  granicostatum ,  Buv.; 
elle  a  sa  spire  plus  ouverte,  le  dernier  tour  beaucoup  plus 
court,  ses  côtes  transverses  plus  rares  et  noduleuses  vers  la 
suture. 

CERITHIUM  SUPRÀCOSTATUM ,  Buv. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

?  Nér.  moy.  —  Velesme.  — rr. 

BULLA  CYLINDRELLA,  Bot. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

DENTALIUM  CORNETI .  Et. 

Petite  espèce  assez  épaisse,  un  peu  arquée,  lisse  ou  comme 
ridée  longitudina}ement,  mais  à  stries  très  visibles  seulement  à 
un  fort  grossissement,  courtes,  disposées  par  ordre. 

Elle  est  moins  arquée  et  moins  grande  que  la  D.Norma-' 
nianum. 

Long.  =  1 0  mm.;  diam.  =  %  4/3  mm. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

PLEURQMYA  GRAYENSIS ,  El. 

Assez  grande  espèce,  allongée,  un  peu  courbée,  épaisse; 
crochets  très  saillants  sans  être  bien  robustes ,  peu  éloignés  de 
la  partie  médiane  ;  région  palléale  fortement  courbée;  un  sinus 
très  faible  correspondant  à  une  dépression  du  test  à  peine  mar- 
quée. Régions  anale  et  buccale  médiocrement  acuminée;  ou-^ 
vertures  assez  larges,  peu  longues. 

Var.  a.  Long.  =  60  mm.;  larg.  =  33  mm.;  ép.  =  27  mm. 

Yar.  b.  Long.  ==  45  mm.;  larg.  =  25  mm.;  ép.  =  32  mm. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ac, 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ac. 

Assez  voisine  de  la  PL  Jurassi,  Et.,  var.  tellina,  Ag.,  elle 
atteint  une  taille,  une  épaisseur  plus  grandes  ;  ses  crochets  sont 
plus  proéminents  pour  leur  épaisseur,  et  le  sinus  beaucoup  plus 
rapproché  du  bord  buccal. 


—    4&8    — 
La  var.  b  n'est  pas  suffisamment  caraçtôriséa  comme  ^pèce 
distinclc,  elle  est  seulement  plus  courte  que  la  précédante  ;  elle 
est  renflée  et  le  sinus  a  disparu  ;  elle  est  du  reste  rare. 

PaOLADOMYA 

Les  Pholadomyes  proprement  dites  ne  pâlraissent  pas  exister 
dans  le  Portlandien  graylols;  les  autres  sont  rares.- 

PHOLàDOMYA  POllTLÀNDICA,  Et. 

Assez  petite  espèce  régulière,  plus  ou  moins  allongée,  droite 
ou  un  peu  courbe,  très  épaisse  et  conservant  sensibleaient  son 
épaisseur  sur  plus  de  la  moitié  dé  la  longueur;  crochets  assez 
peu  proéminents,  robustes;  test  couvert  de  stries  fines  j  tin  peu 
inégales,  avec  quelques  ondulations  étroites"  surtout  près  du 
bord  palléal;  transversalement  deux  ou  trois  côtes  visibles  seu- 
lement dans  des  individus  bien  conservés;  régions  anale  et 
buccale  larges,  arrondies.  Ouverture  anale  très  longue  et  large 
arrivant  jusqu'au  crochet;  ouverture  buccale  presque  insensible. 
Pas  de  sinus  ni  de  sillon. 

Var.  a.  Long.  =  47  mm.;  larg.  =  28  mm.;  ép.  ==  25  mm. 

Var.  h.  Long.  =  40  mm.;  larg.=  27  mm.;  ép.  =  23  mm. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ac. 

On  peut  distinguer  de  cette  espèce  deux  variétés  :  la  première 
est  celle  qui  vient  d'être  décrite;  l'autre  est  plus  courte  et  plus 
renflée,  avec  les  autres  caractères  identiques. 

PHOLADOMYA  ARARiHA,  Et. 

Grande  espèce  allongée,  subquadrangulairej  ^dx)u  Hïoins 
épaisse ,'^ plus  ou  moins  acuminée  à  ses  extrémités;  crochets 
robustes,  proéminents  placés  au  tiers  ou  au-dessous  du  tiers  de 
la  longueur  ;  un  léger  sinus  dans  la  région  palléale  ;  bord  anal 
tronqué  plus  ou  moins  oblique  ;  une  légère  carène  sur  la  sépa- 
ration des  flancs  et  de  la  région  cardino-anale  ;  test  couvert  sur 
toute  la  surface  de  très  fines  stries  granulées,  serrées,  plus  fines 
.sur  les  flancs;  bâillements  très  grands. 

Cette  espèce  a  beaucoup  d'analogie  avec  la  Ph.  fwlvetica  du 
Kimméridien  ;  seulement  ici  la  taille  est  beaucoup  plus  grande 
avec  des  traits  plus  accentués. 

Var.  a.  Forme  normale,  voisine  de  la  forme  normale  du 
Kimméridien,  mais  plus  grande,  à  crochets  plus  forts. 

Pleur,  moy.  ^—  Mantoche.  —  ac. 


—     459    — 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  c. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ac. 

Var.  b.  Forme  voisioe  de  la  précédente,  loais  aileigoant  le 
maximom  de  taille. 

Var.  c.  Forme  analogue  à  celle  de  la  p.  gracilis. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar,      . 

Var.  d.  Forme  voisine  de  c,  mai^  avec  grande  taille;  les 
extrémités  sont  acuminées,  le  sinus  palléal. profond,  le  crochet 
robuste  au-dessous  du  tiers  de  la  longueur. 

Nér.  inf.  -^  Batterans.  —  r. 

PHOLADOMYA  MANTOCHENSIS.  Et. 

Présentant  à  la  PU,  quadrata,  Ag.,  les  mêmes  rapports  qui 
existent  entre  les  Ph.  ararica  et  helvetica- 

Var.  a.  Peu  épaisse;  crochets  faibles  ;  région. buccale  àrcpnrr 
die;  région  anale  obliquement  tronquée;  carène  latérale;  gros 
plis  concentriques. 

Var.  b.  Très  épaisse ,  régions  extrêmes  arrondies  ;  bâille- 
ments faibles;  crochets  peu  proéminents;  gros  plis  ooncen- 
triques. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r.  . 

•       PHOLADOMYÂ  BARRENSIS,  But. 

Pleur,  moy.  -^  Mantoche.  —  rr. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  ^-  rr. 

PHOLADOMYA  CORNUELANA,  BuV. 

TeUinarugosa,  Rœm.,  OoL,  p.  420,  pi.  8,  fig.  4,  4836.  — 
Non  Ph,  rugosUf  Pusch.»  4837  ;  non  d'Orb.  —  Anatina  subru- 
gosa,  d'Orb.,  Prod.  II,  p.  47  (non  Anatina rugosa,  Lk.).  — 
Phol.  Cornuelana,  Buv.,  MetLse,  p.  8,  pi.  9,  fig.  4-5. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar. 

Cette  espèce  devrait  certainement  porter  le  nom  de  Ph,  ru- 
ifosa;  comme  ce  dernier  a  été  employé  plusieuFS  fois  et  appliqué 
faussement,  nous  croyons  devoir  nous  en  tenir  à  celui  de  l'espèce 
bien  figurée.  Quoique  les  dessins  de  Rœmer  ne  rendent  pas 
sensible  Tescalier  fait  par  le  test,  il  est  plus  que  probable  qu'il 
existe.  Le  doute  qui  cependant  subsiste  encore ,  nous  a  retenu 
dans  l'association  définitive. 

ANATINA  0UADR.1TA.  El. 

Assez  grande  espèce  allongée,  équivalve,  fortement  inéqui- 


—  460  — 
latérale  ;  les  crochets ,  moyennement  robustes ,  plaotfs  entre  le 
tiers  et  le  quart  inférieurs  ;  les  régions  extrêmes  larges  et  bien 
développées  ;  la  région  palléale  droite  et  comme  un  peu  concave, 
la  coquille  du  moins  plane  vers  la  partie  médiane  de  delle-cf. 
Test  marqué  de  stries  d'accroissement  faibles,  îrrégalières. 

Long.  =  50  mm.;  larg.  =  18  à  20  mm.;  ép.  =  9  à  40  mm. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

6RESSLTA  PERCRASSA,  Et. 

Petite  espèce  globuleuse,  plus  épaisse  que  haute  et  large; 
crochets  forts,  saillants,  complètement  détachés,  contournés  en 
spirale  courte.  Région  buccale  un  peu  aiguè;  sous  le  crochet 
deux  aires* t)bliques  subplanes  ou  un  peu  concaves  et  détermi- 
nant ainsi  une  area  très  large ,  limitée  près  du  renflement  le 
plus  grand  par  une  carène  assez  obtuse.  Région  anale  très  large 
et  fortement  convexe.  Test  mince ,  presque  lisse  ;  stries  d'ac- 
croissement très  unes. 

Long.  =  25  mm.;  larg.  =  26  mm.;  ép.  =  28. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r. 

Les  caractères  internes  n'ont  pu  être  observés;  malgré  la 
forme  assez  extraordinaire  de  cette  espèce  que  nous  ne  pouvons 
placer  ailleurs,  nous  avons  pris  en  considération  Tsusemble  et 
le  peu  d'épaisseur  du  test. 

CORBULA  CONTORTA,  Et. 

Petite  espèce  assez  étroite,  épaisse;  région  anale  allongée, 
rétrécie  comme  torse;  les  carènes  latérales  étant  saillantes, 
flexueuses  en  même  temps  que  faiblement  contournées  en 
spirale;  entre  celle-ci  et  le  bord  anal,  une  dépression  cylin- 
drique assez  peu  profonde  ;  crochets  robustes,  proémments  ; 
région  buccale  assez  courte. 

Long.  =  16  mm.;  larg.  =  M  mm.;  ép.  =t=40  mm. 

Pleur,  sup.  — -Gray-la-Ville.  —  rr. 

CORBULA  GRAYENSIS,  Kt. 

Cette  espèce  diffère  (quant  à  la  forme)  de  îa  Nerea  Mosensis 
par  son  crochet  plus  central,  par  sa  région  anale  plus  courte, 
par  sa  valve  gauche  concave  et  surtont  par  ses  grosses  côtes 
concentriques,  subégaies  et  à  peu  près  également  espacées,  au 
nombre  de  dix  environ  sur  toute  la  surface. 

Long.  =  30  mm.;  larg.  =  20  mm.;  ép.  :;=  ii  mm. 


—    461     — 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  rr. 
Nér.  moy.  —  Volleclaire.  —  rr. 

COUBULA  PERRONF,  Et. 

Très  grande  espèce,  très  épaisse,  inéquilatérale,  fortement 
inéquivalve;  région  buccale  plus  grande  que  l'opposée,  acumi- 
née,  arrondie;  région  anale  courte,  tronquée,  perlant  latéra- 
lement sur  la  valve  droite  une  dépression  énorme.  L'un  des 
crochets  très  robuste,  l'autre  faible  et  comme  caché  sous  le 
premier.  Bord  cardinal  coudé  en  haut  ;  la  partie  anale  droite, 
l'autre  un  peu  convexe,  présentant  une  dépression  sensible  par 
deux  carènes  nettes  et  assez  saillantes.  Test  couve.rt  de  côtes 
d'accroissement  très  fines,  régulières,  progressantes,  très  nom- 
breuses, se  dédoublant  sur  la  partie  ventrale  oii  elles  sont  au 
nombre  de  quinze  par  40  mm. 

Long.  =  58  mm.;  larg.  =  43  mm.;  ép.  =  30  mm. 

Nér.  moy.  —  Bucey,  Noiron.  —  r. 

'  NE^RA  MOSENSIS,  But.,  Meuse,  p.  10,  pi.  8,  fig.  26-28. 

Assez  petite  espèce  ventrue,  prolongée  en  un  long  rostre,  un 
peu  réfléchi  en  dehors  et  par  conséquent  dont  le  bord  anal  est 
séparé  de  la  partie  ventrale  par  un  sillon  profond,  arrondi.  Une 
assez  forte  carène  près  du  bord  cardinal  el  ne  changeant  pas 
l'ensemble  de  la  coquille.  Région  buccale  assez  longue  et  aiguë; 
surface  couverte  seulement  de  stries  d'accroissement  très  fines, 
subégales  et  serrées. 

Long.  =  20  mm.;  larg.  =  13  mm.;  ép.  =  7  mm. 

Nér.  sup.  —  Fretigney.  —  rr. 

M.  Buvignier  a  dessiné  un  individu  un  peu  plus  grand  et 
plus  large  que  celui-ci  ;  le  sillon  sous-anal  est  plus  fortement 
marqué  et  la  carène  cardinale  n'est  pas  indiquée.  La  valve 
droite  seule  est  connue.  C'est  peut-être  là  une  Corbule,  mais 
comme  la  charnière  n'a  pu  en  être  examinée ,  le  genre  a  ^lé 
conservé;  les  Neœra  ont  cependant  en  général  les  crochets 
subégaux,  ce  qui  ne  paraît  pas  avoir  lieu  ici. 
PALiEOMYA  GRAYENSIS,  Et. 

Petite  espèce  allongée,  Irigone,  équivalve;  région  buccale 
très  développée,  arrondie,  subaiguë;  région  palléale  presque 
droite  ;  région  anale  très  courte ,  un  peu  convexe ,  limitée  laté- 
ralement par  une  carène  aiguë  ;  crochets  assez  faibles  et  placés 
un  peu  au  delà  du  tiers  supérieur. 


—    462    — 

Long.  =  16  mm.;  larg.  =  8  mm.;  ép.  =  4  4/2  mm. 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Villo.  —  rr. 

IflRACïA  PORTLANDICA,  Et. 

Cette  espèce  est  très  voisine  du  Th.  incerta;  elle  est  forte- 
•  ment  convexe  dans  la  région  cardino-buccale,  quoique  la  région 
buccale  soit  elle-même  assez  acuminée;  la  région  anale  est 
moindre  que  la  moitié  de  la  longueur,  environ  les  2/5;  les 
valves  sont  fortement  inégales;  en  outre,  elle  n'atteint  pas  la 
taille  de  la  Th.  incerta. 

Long.  =  48  mm.;  lar.  =  30  mm.;  ép.  =  13  mm. 

Nér.  moy.  et  sup.  —  Batterans,  Bucey,  Noiron,  Germigney. 
—  ar. 

TELLINA  BARRENSIS,  Buv. 

Pullustra?B\i\.,  Meuse,  p.  11,  pi.  10,  fig.  28-29.  —  Venus, 
Cott.,  Pal.  Yon.,  p.  fyS.— Tellina,  Buv.,  BulL  Soc.  géoL  XIII, 
p.  841. 

La  dent  latérale  anale  est  très  obtuse  et  constitue  à  peine  une 
faible  saillie. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche,  Champvans.  —  c. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  c. 

Ne  serait-ce  pas  la  Tellina  ovata,  Rœm.,  du  Kimméridien; 
il  y  a  la  môme  différence  entre  elles  qu'entre  les  Cyprines  des 
mômes  étages,  c'est-à-dire  une  taille  toujours  plus  forte. 

CYTHERKA  GYENSIS,  Et. 

Coquille  épaisse,  assez  allongée;  crochets  saillants,  robustes, 
un  peu  espacés  ;  région  palléale  fortement  convexe  ;  régions 
buccale  et  anale  assez  acuminôes.  Test  mince ,  finement  strié 
concentriquemcnt  ;  charnière  cependant  assez  robuste ,  laissant 
sur  le  moule  pour  chaque  valve  une  dent  cardinale,  haute, 
étroite,  puis  près  de  la  bouchç  pour  la  valve  droite  deux  laté- 
rales très  longues,  saillantes,  partant  de  la  précédente  et  arri- 
vant jusqu'au  bord  buccal  ;  enfin,  sur  la  gauche,  une  seule 
correspondant  à  l'intervalle  des  précédentes.  Canal  interne 
limitant  inférieurement  le  crochet,  et  dans  la  région  une  carène 
à  peine  sensible. 

Long.  =  45  mm.;  larg.  =  35  mm.;  ép.  =  28mm. 

Nér.  moy.  —  Bucey,  Velleclaire.  —  r. 

Les  caractères  tirés  de  la  charnière  sont  difficiles  à  rapporter 


—    463    — 

à  ceux  des  genres  connus  ;  sa  grande  dent  latérale  buccale  la 
sépare  des  Cyprines  avec  laquelle  elle  vit  et  dont  elle  a  la  forme 
générale.  Quoique  l'impression  palléale  n'ait  pu  encore  être  vé- 
rifiée, c'est  avec  les  Cjthérées  qu'elle  paraît  avoir  le  plus  de 
ressemblance. 

PSAMMOBIÂ  CONCENTRICÀ,  Et.  (Voir  Kimm.) 

Var.  à  grosses  côtes.  . 

Pleur,  raoy.  —  Mantoche.  — ^  rr. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar^ 

PSAMMOBIA  PORTLANDICA,  Et. 

Espèce  d'assez  faible  taille,  allongée,  médiocrement  épaisse; 
les  régions  inférieures  et  supérieures  arrondies-aiguës;  crochets 
assez  robustes ,  étalés,  arrondis,  assez  proéminents,  très  rap- 
prochés; région  palléale  subcirculaire,  à  grand  rayon;  les  flancs 
passablement  renflés,  régulièrement  convexes. 

Long.  =  32  mm.;  larg.  =  -iS  mm.;  ép.  =  44  mm. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-ville.  —  rr. 

CYPRINA  ACORNIS.  Et. 

Espèce  de  taille  médiocre,  globuleuse,  à  crochets  faibles  et 
très  courts;  région  buccale  très  courte.  Test  peu  épais  ;  char- 
nière assez  forte,  très  rapprochée  du  bord,  celle  de  toutes  les 
espèces  grayloises  oli  ce  caractère  est  le  plus  tranché  ;  la  dent 
inférieure  énorme  relativement  à  l'autre  ;  l'anale  large  et  sail- 
lante. Empreinte  musculaire  buccale  faible  n'ayant  pas  plus  de 
2  mm.  de  diam. 

Long.  =  26  mm.;  larg.  =  23  mm.;  ép.  =  48  mm.- 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

Nor   moy.  —  Noiron.  —  rr 

CYPRINA  BRONGNIARTI .  Pict.  et  Ren. 

Var.  a.  Région  anale  assez  large. 

Donax  Saussurei  (pars),  Al.  Brg.,  Min.  VI,  p.  555,  pi.  7, 
fig.  5.  —  Venus  Brongniarti,  Rœm.,  OoL,  p.  110.  —  Venus 
Saussurei,  GoidL,  Petref.,  p.  244,  pi.  1.50,  fig.  12.  —  Gresslya, 
Ag.,  Myes,  p.  18.  —  Venus  Brongniarti,  Qu.,  Handb.,  p.  548. 
—  Mactra  Saussurei,  d'Orb.,  Prod.  II,  p.  49.  —  Cyprina, 
Pict.,  Pal.,  p.  465  (non  Pict.,  Aptien).  —  Gresslya,  F.  Rœm., 
Jur.  Verst.  —  Cyprina  Brongniarti,  Pict.  et  Ren.,  •—  Et., 
Leth.  brunt.,  pi.  21,  fig.  1. 


—    464    — 

Pleur,  moy.  —  Manloche,  Valay,  Germigney.  —  ar. 

N.  moy.  et  sup.  —  Noiron,  Batteraos,  Ëssertenne.  —  ac. 

Rœmer  indique  cette  jespèce  commQ  abondante  dans  la  Haute- 
Saône;  ce  ne  peut  être  que  celle  du  Portlandien,  car  elle  est  au 
moins  très  rare  dans  le  Kimméridien  ;  nous  ne  Vy  avons  pas 
encore  rencontrée.  On  trouve  cette  espèce  à  tous  les  âges  et  en 
môme  temps  des  passages  à  la  variété  suivante. 

Déjà  M.  Pictet  avait  indiqué  la  probabilité  de  la  réunion  de 
cette  espèce  aux  Cyprinçs;  puis  MM.  Pictet  et  Renevier  ayant 
appelé  Cyp.  Saussurei  una  espèce  de  TAptien  de  la  Perte  du 
Rhône,  nous  avons  dû  reprendre  le  nom  proposé  par  Rœmer. 

Nous  pouvons  donner  comme  certains  :  une  impression  pal- 
léale  sans  sinus,  un  gros  ligament  externe  et  la  charnière  des 
Cyprines. 

Var.  b.  Région  anale  acuminée. 

Venus  caudata,  Mû.,  Goldf.,  Petref.,  p.  245,  pi.  150,  fig.  16. 

—  Mactra,  d'Orb.,  Prod.  Il,  p.  59.  —  ?  Corbula  trigona, 
rostralis,  Rœm.,  OoL,  p.  125,  pi.  8,  fig.  5  et  9.  — Mactra 
rostralis,  d*Orb.,  Prod.  II,  p.  59.  —  ? Nucula gigantea,  Rœm., 
p.  10,  pi.  6,  fig.  5. 

Nér.  moy.  et  sup.  —  Noiron,  Ëssertenne.  —  ce. 

Var.  c.  Crochets  submédians,  avec  une  grande  épaisseur  au 
milieu.  Cette  variété  n'est  établie  que  sur  un  seul  moule  venant 
du  Pleurosmilien  de  Mantoche  ;  elle  ne  doit  pas  être  séparée  de 
la  C.  Brongniarti, 

CYPRINA  FOSSULATA,  R.  B. 

Cyrena,  Corn.,  Mém.  Soc.  géol.  XV,  p.  286,  pi.  15,  fig.  1. 

—  Cyclas,  d*Orb.,  Prod.  II,  p.  60.  —  Cyprina,  Roy.  et  Bar., 
Bull.  Soc.  géol.  XIII,  p.  882. 

Nér.  moy.  et  sup.  —  Noiron,  Fretîgney.  — rr. 

Les  moules  de  Noiron,  qui  sont  rapportés  à  cette  espèce, 
offrent  quelques  doutes  ;  nous  l'avons  recueillie  à  Fretîgney 
avec  son  lest;  il  présente  bien  visibles  un  sillon  qui  détermine, 
inférieurement  une  espèce  4e  lunule,  et  supérieurement  une 
carène  sensible. 

CYPRINA  GRAYENSIS,  Et. 

Grande  espèce  qui  a  la  plupart  des  caractères  de  la  Cyp.  fos- 
sulata,  mais  qui  en  diffère  par  une  taille  et  une  épaisseur  beau- 
coup plus  grandes  et  la  région  buccale  plus  courte. 


—    465     - 
Long.  =  45  mm.;  larg.  =  40  mm.;  ép.  =  32  mm. 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar. 
Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ar. 
Nér.  sup.  —  Essertenne.  —  ar. 

CYPRINA  TUMIDICORNIS,  Et. 

Coquille  courte ,  très  épaisse ,  globuleuse  ;  crochets  très  ro- 
bustes, tressaillants,  submédians  ;  les  diverses  régions  arron- 
dies ,  Tanale  un  peu  tronquée  ;  une  légère  carène  du  crochet  à 
la  limite  supérieure  du  bord  palléal.  Test  très  mince,  couvert 
de  fîneè  stries  d'accroissement. 
•  Haut.  =  30  mm.;  larg.  =  26  mm.;  ép.  =  25  mm. 

Pleur,  sup.  —  Batterans.  —  rr. 

Une  très  grande  ressemblance  extérieure  avec  la  Ceromya 
Comitatus,  Ctj.,  ferait  presque  identifier  les  deux  espèces;  une 
plus  grande  épaisseur  encore  et  les  caractères  du  genre  qui 
sont  certains  pour  notre  espèce,  sont  des  causes  de  séparation. 

CYPRINA  SEMIPARVULA,  Et. 

Petite  espèce  large,  assez  renflée,  plus  ou  moins  cependant; 
crochets  assez  forts,  très  rapprochés  à  l'origine  et  contournés  ; 
région  buccale  courte,  arrondie;  régioû  cardino-anale très  dé- 
veloppée, convexe;  test  marqué  de  fines  stries  d'accroissement. 

Long.  =  43  mm.;  larg.  =  14  mm.;  ép.  =  6  à  8  mm. 

Plear.  moy.  —  Mantoche,  Batterans.  —  ac. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  r. 

Comme  on  ne  rencontre  pas  d'intermédiaire  entre  cette  espèce 
et  les  C.  fossulata  et  tumidicomis,  elle  peut  être  regardée 
comme  distincte;  ses  crochets,  terminés  en  spirale  distincte,  ne 
paraissent  pas  se  retrouver  dans  celles-ci.  Cette  même  espèce  est 
un  peu  plus  grosse  que  la  C.  parvula  et  a  son  crochet  moins 
central. 

CARDIUM  BULLIFORME,  Et. 

*  Espèce  voisine  du  C.  Verioti,  Buv  ,  mais  plus  régulièrement 
sphérique;  la  taille  est  moindre,  la  région  buccale  plus  courte, 
les  crochets  plus  faibles  et  plus  médians  et  le  test  beaucoup  plus 
finement  strié  concentriquement. 

Long.  =  23  mm.;  larg.  =  24  mm.;  ép.  =  20  mm. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  rr. 


—    466     - 

CARDIUM  DUFRENOYI,  Bu?. 
Pleur,  moy.  —  M^ntoche.  —  rr. 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar. 
Nér,  moy.  —  Trembloy.  —  ar. 

CARDIUM  MORRÏSEUM,  But. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar. 

Nér.  sup.  —  Fretigney. 

M.  Buvignier  indique  cette  espèce  comme  très  rare  dans  la 
Meuse;  peut-être  ne  Ta-t-il  pas  connue  adulte;  ici  elle  atteint 
une  taille  à  peu  près  double ,  avec  les  mêmes  caractères  ;  les 
crochets  sont  cependant  un  peu  plus  recourbés;  les  côtes  de  la 
région  anale  sont  au  nombre  de  vingt,  partagées  en  deux  fais- 
ceaux par  un  canal  assez  profond,  comme  dans  le  C.  orthogo- 
nale du  Corallien.  Du  reste,  toutes  ces  petites  espèces  des  ter^ 
rains  jurassiques  supérieurs  sont  de  très  difficile  distinction. 

CARDIUM  PIGKUM,  Et. 

Espèce  d'assez  petite  taille,  beaucoup  plus  large  que  haute, 
plus  ou  moins  épaisse;  crochets  aigus,  étroits,  très  proéminents, 
presque  droits  ;  région  buccale  la  plus  longue,  oblique.  Ch&r- 
ni('rfi  robuste  ayant  tous  les  caractères  du  genre,  coudée  en  son 
milieu  ;  dents  très  fortes.  Test  inconnu. 

Long.  =  34  mm.;  larg.  =  40  mm.;  ép.  =  24  au 27  mm. 

Nér.  sup.  —  Germigney.  —  r. 

CARDIUM  VERIOTI,  Buv. 
?  Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr.  [Moules.) 
Nér.  moy.  —  Noiron.  —  c. 

LUCINA  GRAYENSIS,  Et. 

Assez  petite  espèce,  inéquilatérale,  plus  longue  que  large, 
épaisse  ;  crochets  très  développés,  faiblement  recourbés  vers  la 
région  buccale;  au-dessous  une  lunule  étroite,  assez  profonde, 
peu  nettement  délimitée.  Test  couvert  de  filets  concentriques, 
espacés,  très  saillants,  devenant  lamelleux  dans  les  régions 
extrêmes,  séparés  par  des  intervalles  cinq  à  six  fois  plus  larges 
qu'eux  et  garnis  de  très  fines  stries. 

Long.  =  24  mm.;  larg.  =  20  mm.;  ép.  =  U  mm, 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  rr. 


—    467    — 

LUCINA  PERSTRIÀTA.  Et. 

Moyenne  espèce,  inéquilatérale ,  très  développée  à  la  région 
buccale,  assez  épaisse,  un  peu  plus  longue  que  large.  Crochets 
assez  forts  et  proéminents;  lunule  très  étroite,  enfoncée,  à  bords 
perpendiculairement  relevés.  Test  couvert  do  nombreux  filets 
costaux,  arrondis  ou  comprimés,  séparés  par  des  intervalles 
plus  faibles  qu'eux,  constituant  même,  à  certaine  distance  des 
crochets,  des  stries  extrêmement  fines. 

Long.  ==  35  mm.;  larg.  =  32  mm.;  ép.  =  16  mm. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar. 

Très  voisine  de  la  L.  substriata  du  Kimméridien,  cette  espèce 
a  les  crochets  plus  développés,  une  épaisseur  plus  grande  et  les 
filets  costaux  plus  nombreux  et  partant  plus  fins. 

CORBIS  ARARTCA ,  Et. 

Espèce  de  faible  taille ,  allongée ,  assez  épaisse  ;  crochets 
médiocrement  développés ,  subdroits,  un  peu  plus  rapprochés 
du  bord  anal,  région  buccale  large  et  arrondie;  région  anale 
assez  étroite,  plus  courte  que  la  précédente.  Charnière  robuste, 
h  dents  bien  marquées,  Finférieure  latérale  laissant  une  pro- 
fonde impression  sur  le  moule.  Empreintes  musculaires  à  peine 
marquées.  Test  épais,  couvert  de  côtes  d'accroissement  assez 
fines  et  serrées,  au  nombre  de  quatorze  par  10  mm.;  pas  de 
stries  ou  côtes  rayonnantes. 

Long.  =  35  mm.;  larg.  =  27  mm.;  ép.  du  moule  =  19  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  ar. 

CORBIS  GRAYENSIS,  Et. 

Grande  espèce,  équivalve,  assez  fortement  inéquilatérale,  très 
ventrue,  à  crochets  robustes  et  proéminents;  région  buccale 
large,  arrondie;  région  anale  rélrécie,  assez  aiguë;  lunule 
forte,  profonde,  limitée  par  un  enfoncement  à  bords  carrément 
coupés  ;  écusson  assez  étroit ,  an-dessous  une  dépression  du 
test.  Celui-ci  épais  ;  charnière  très  forte  et  très  robuste  ;  im- 
pression musculaire  profonde.  Surface  couverte  de  côtes  con- 
centriques, aplaties,  triangulaires  en  haut,  d'une  largeur  de 
•1  mm.  ou  un  pou  plus  ;  dos  cotes  rayonnantes  sur  toute  la  sur- 
face, à  peu  près  de  môme  largeur,  plus  marquées  vers  le  milieu 
et  surtout  au  bord. 

Long.  =  6ûimm.;  larg.  =  27  nun.;  ép.  =  44  mm. 


—    468    — 

N('r.  moy.  —  Noiron.  —  rr. 

Cette  espèce  se  distingue  de  la  précédente,  à  l'état  de  moule, 
par  son  épaisseur  plus  grande;  ce  même  caractère  ne  la  laisse 
pas  confondre  avec  la  C.  subclathrata  du  Kimméridien  dont 
elle  a  à  peu  près  les  ornements;  celle-ci  à  son  tour  n'ayant 
guère  l'apparence  que  d'une  variété  du  C.  decussata  du  Corallien. 

TRIGONIÀ  BARRENSIS,  But. 
Pleur,  moy.  et  sup.  —  Batterans,  Mantoche,  Gray-Ia- Ville. 
—  ac. 

TRIGONIA  GIBBOSA,  Sow. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche,  Gray.  —  c. 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 
Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ac. 

TRIGONIA  GRAYENSIS,  Et. 

Grande  espèce,  qui  est  voisine  à  tous  égards  de  la  Trig, 
muricata  du  Kimméridien,  qui  n'offre  avec  elle  aucun  caractère 
différentiel  bien  tranché,  mais  qui  paraît  en  différer  parune 
taille  plus  grande,  des  côtes  tuberculeuses  plus  robustes  et  plus 
accentuées,  quoiqu'il  y  ait  également  à  signaler  quelques  va- 
riations dans  le  nombre  de  ces  côtes,  la  régularité  et  la  force 
des  tubercules. 

Long.  =  95  mm.;  larg.  =  65  mm.;  ép.  =  40  mm.  ' 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  ac. 

Nér.  moy.  —  Velleclaire.  —  ac. 

TRIGONIA  PERRONI,  Et. 
Grande  et  belle  espèce  plus  ou  moins  large,  et  en  sens 
inverse  moins  ou  plus  épaisse  ;  corselet  assez  étroit  relativement  t 

à  la  taille;  carène  extérieure  bien  marquée  en  haut,  adoucie  à  î 

l'extrémité;  la  carène  interne  saillante  partout  et  ornée  ça  et  là 
de  gros  tubercules  irréguliors  et  inégalement  distribués,  entre 
ces  carènes  une  dépression  forte,  creusée  angulairement.  Sur 
les  flancs,  vingt  côtes  tuberc|^leuses ,  concentriques,  espacées, 
les  intervalles  deux  fois  plus  larges  que  les  côtes,  les  tubercules 
r/'guliers  et  assez  serrés;  les  sept  côtes  médianes  occupent  la 
mRJPure  partie  de  la  surface.  Dans  la  région  anale,  à  Tâge 
adulte,  les  côtos  additionnelles  courtes  sont  découpées  par 
d'autres  plis  parallMes  au  bord  qui  rendent  indécise  la  direction 
de  ces  côtes  ou  plutôt  en  forment  un  plexus  assez  |erré;  ces  plis 


—     469     — 
ne  viennent  pas  des  stries  d'accroissement  qui  partout  sont  fines 
et  égales. 

1^®  var.  Long.  =  85  ram.;  larg.  =  80  mm.;  ép.  =  50  mm. 

2«  var.  (jeune).  Long.  =  70  mm.;  larg.  =  50  mm.;  épaiss. 
=  40  mm. 

Portl.  inf.  —  Gray.  —  r. 

Cette  espèce,  pour  les  côtes,  est  placée  entre  les  Trig.  muri- 
cata  et  Trig.  clamllata,  pris,  par  exemple,  dans  Touvrage  de 
M.  Goldfuss;  mais  elle  s'éloigne  de  Tune  et  de  Tautre  par  les 
ondulations  des  côtes  do  la  région  anale  qui  semblent  se  disposer 
dans  deux  sens  diflérents  et  former  ainsi  une  espèce  de  réseau. 

ARCà  PORTLàNDICA,  Et. 

Assez  petite  espèce,  un  peu  plus  large  qu'épaisse,  pas  très 
longue  pour  la  taille  ;  une  carène  triangulaire  ou  un  peu  arron- 
die, marquée;  crochets  assez  peu  robustes.  Sur  les  flancs,  des 
côtes  rayonnantes  grosses,  subégales,  découpée^  par  des  plis 
d'accroissement  et  ne  formant  pas  de  réseau,  mais  des  séries  de 
grains  en  chapelets  assez  réguliers  et  saillants,  comme  épineux  ; 
les  intervalles  un  peu  plus  larges  que  les  côtes;  les  deux  ayant 
une  largeur  de  1  mm.  Dans  la  région  cardino-anale ,  là  carène 
interne  rapprochée  du  bord,  et  entre  les  deux  carènes  trois 
sillons  dont  celui  du  milieu  plus  fort,  et  les  intervalles  un  peu 
saillants  sont  garnis  dans  le  jeune  âge  d'écaSUes  épineuses;  plus 
tard  il  n'y  a  plus  que  les  stries  d'accroissement. 

Long.  =  32  mm.;  larg.  =  17  mm.;  ép.  =  44  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r. 

ARCÀ  GRAYENSIS,  Et. 

Petite  espèce  très  allongée ,  plus  épaisse  que  large,  comme 
prismatique  par  la  carène  qui  est  marquée  quoique  arrondie. 
Crochets  forts,  peu  recourbés,  assez  écartés,  situés  ©ntre  le 
tiers  et  le  quart  de  la  longueur  inférieure.  Région  buccale  très 
courte;  région  anale  tronquée  obliquement  Test  couvert  de  très 
fines  côtes  rayonnantes,  serrées,  égales  ;  les  stries  d'accroisse- 
ment apparaissent  à  peine  et  sont  rendues  sensibles  surtout  par 
une  saillie  un  peu  plus  forte  des  costules  rayonnantes. 

Long  =  38  mm.;  larg.  ==  1 4  mm.;  ép.  =  17  mm. 

Portl.  moy.  —  Gray-la-Ville.  — ar. 

Cette  espèce  est  encore  plus  allongée  que  VA.  Contejeani,  Et. 


470    — 
(A.  hians,  Ctj.),  du  Virgulicn,  et  ses  crochets  soDt  plus  rappro- 
chés de  la  bouche,  les  côtes  sont  plus  fînes  et  les  stries  à  peine 
marquées. 

àRCà  SEMITEXTA.  Et. 

Forme  de  VA.  texta,  mais  pas  de  côtes  rayonnantes  sur  les 
flancs. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ar. 

?  Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr.  (Moules.) 

Les  individus  de  cette  dernière  provenance  sont  cependant 
un  peu  plus  longs ,  et  ils  ont  de  véritables  côtes  concentriques. 
Ce  sont  toujours  des  moules  très  rares  et  incomplets. 

riNNA  BARRENSTS,  But. 
Nér.  moy.  —  Noiron.  —  r. 

PINNA  GRANULATA,  Sow. 

Faut-il  voir  ici  l'espèce  du  Kimméridien?  Gomme  toutes  les 
autres  espèces  portlandiennes  qui  ont  leurs  analogues  dans 
Tétago  précédent,  elle  a  une  taille  un  peu  plus  forte,  une  épais- 
seur plus  uniforme,  elle  est  plus  droite,  et  quelques  exemplaires 
paraissent  avoir  Touverture  bâillante  plus  large. 

Pleur,  infér.  et  moy.  —  Arc,  Gray.  —  r. 

PINNA  SUPRAJURENSIS,  d'Orb. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche,  Champvans.  —  rr. 

Bien  voisine  de  la  P.  Barrensis,  elle  n*en  est  peut-être  qu'une 
variété  à  côtes  moins  marquées  ;  celles-ci  sont  placées  aussi 
de  Tautre  côlé  do  la  carène;  Tune  et  Tautre  sont  fortement 
bâillantes. 

MYTILUS  tEQUISTRIATUS,  Et. 

Petite  espèce,  assez  large  et  épaisse,  à  bord  buccal  étalé  et 
arrondi;  région  anale  convexe;  bord  cardinal  moyennement 
long  et  droit.  Test  mince,  brillant,  nacré,  couvert  de  costules- 
très  fines,  subégales,  plus  fortes  sur  les  flancs,  ne  dégénérant 
pas  en  plis;  quatre  à  cinq  côtes  par  millimètre.  Carène  médiane 
très  obtuse,  arrivant  jusqu*au  bord  anal. 

Long.  =  25  mm.;  larg.  =  12  mm.;  ép.  =  11  mm. 

Pleur,  moy.  —  Saint- Vallier.  —  r. 

Avec  des  ornements  semblables  h  ceux  du  Myt.  longœvus, 
cette  espèce  s'en  distingue  par  sa  région  anale  plus  élargie,  sa 


—    474     — 

carène  médiane  très  obtuse,  non  précédée  d*une  dépression  et 
arrivant  jusqu'au  bord  anal. 

MYTILUS  CORNUELI,  Et. 

Petite  espèce,  assez  large  et  épaisse,  à  région  buccale  étalée 
et  arrondie,  renflée;  carène  médiane  un  peu  rejelée  en  avant 
et  précédée  d*une  dépression.  Région  anale  un  peu  aplatie, 
obliquement  tronquée;  bord  cardinal  assez  long  et  subdroit. 
Test  couvert  do  stries  régulières  d'accroissement  faiblement 
marquées.  Entre  celles-ci,  des  stries  rayonnantes  très  fines, 
serrées ,  dicbotomes ,  un  peu  flexueuses ,  ne  se  montrant  qu'à 
partir  de  la  moitié  de  la  coquille,  et  très  obliques  depuis  la 
carène  pour  arriver  presque  perpendiculairement  au  bord. 

Long.  =  25  mm.;  larg.  =  15  mm  ;  ép.  =  12  mm. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  r. 

Cette  espèce  a  une  certaine  ressemblance  avec  la  M.  subre- 
niformis?  Corn.,  Mém.  Soc.  géol.  IV,  p.  287,  pi.  15,  fig.  2; 
celle-ci  est  plus  large  et  les  ornements  n'en  sont  pas  suffisam- 
ment connus.  Ces  mêmes  ornements  ne  la  laissent  pas  con- 
fondre avec  le  M.  œquistriatus ;  en  outre,  la  dépression  palléale 
est  plus  rapprochée  du  crochet. 

MYTILUS  PORTLANDICUS,  d'Orb. 

Pleur,  moy.  et  sup.  —  Mantoche,  Gray,  Gray-la- Ville,  Batte- 
rans.  —  ce. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  c. 

Nous  avons  déjà  signalé  cette  espèce  sous  ce  nom  dans  notre 
Description  du  Haut' Jura ,  d'après  un  exemplaire  venant  de 
la  collection  Bernard.  Il  n'y  a  guère,  avec  le  Myt.  Thirriai, 
qu'une  difi'érence  de  taille  et  une  plus  grande  épaisseur.  Quel- 
ques exemplaires  de  cette  dernière  se  rapprochent  beaucoup  de 
celui-ci. 

MYTILUS  ROMEI,  Et. 

Moyenne  espèce,  assez  variable  dans  sa  forme,  droite  ou  peu 
courbée,  médiocrement  épaisse  et  large,  à  carène  très  obtuse, 
fortement  rejelée  en  arrière  et  par  suite  la  région  buccale  large 
et  arrondie.  Bord  anal  tronqué  ou  arrondi.  Sur  le  dos  de  gros 
plis  espacés  de  pins  en  plus  en  s'('4oignanl  du  crochet  ;  stries  ou 
.plis  d'accroissement  très  forts  et  très  marqués,  quelquefois 
dégénérant  en  côtes  régulières ,  assez  étroites ,  serrées ,  dicho- 


—     47i    — 

tomes,  au  nombre  de  trois  à  cinq  par  gros  plis.  Dans  la  variété 
étroite  et  courbe ,  ce  ne  sont  plus  que  des  stries  inégales  et 
irrégulièrement  distribuées. 

Long.  =  70  mm.;  larg.  =  18  à  28  mm.;  ép.  =  23  mm. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la- Ville.  -^  ce. 

Nér.  moy.  —  Noiron,  Fretigney.  —  ac. 

MYTILUS  SUBPECTINATUS,  d'Orb. 
Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r. 
Nér.  moy.  —  Noiron.  —  r. 

PERNA  CONCENTRICA ,  Et. 

Grande  espèce ,  subrectangulaire ,  comprimée ,  assez  peu 
épaisse,  très  différente  dans  le  jeune  âge  et  Tâge  adulte,  d'abord 
étroite  et  plus  d'une  fois  plus  longue  que  large  ;  à  partir  de  la 
moitié  de  la  coquille,  la  région  buccale  cesse  à  peu  près  de 
prendre  de  l'accroissement,  le  bord  cardino-buccale  la  sqivant  le 
plus  souvent,  mais  s'érigeant  aussi  en  aile  allongée,  d'où  résulte 
un  sommet  submédian  et  dans  tous  les  cas  placé  toujours  sur 
Taxe.  La  couche  compacte  interne  est  épaisse  vers  les  bords  oîi 
elle  pénètre  môme  dans  le  tissu  fibreux.  Charnière  fortement 
développée,  large,  mais  non  visible  par  le  rapprochement  des 
valves  dans  cette  partie;  les  impressions  ligamentaires  n'ont 
donc  pu  encore  en  être  examinées. 

Long.  =  110»»;  l'aile  buccale  =  160"»;  larg.  =  120™; 
ép.  =  25""». 

Pleur,  sup.  —  6ray-la-Ville.  —  ce. 

Les  bords  de  cette  espèce  étant  assez  solides,  la  coquille  est 
presque  toujours  écrasée  vers  la  partie  médiane,  lorsque  le 
test  interne  a  disparu,  et  ce  n'est  que  rarement  qu'on  le  re- 
trouve; cette  même  cause  empêche  d'examiner  la  charnière 
qui  paraît  cependant  être  celle  des  Pernes.  L'expansion  palléo- 
buccale  n'est  pas  générale. 

PERNA  OBLÏQUATA,  Et. 
Petite  espèce  étroite,  beaucoup  plus  large  que  haute,  à  cro- 
chets très  aigus,  les  diverses  régions  subquadrangulaires  arron- 
dies ;  charnière  très  oblique ,  large ,  composée  de  cinq  à  six 
dents  espacées,  étroites;  surface  assez  régulièrement  convexe, 
la  plus  grande  épaisseur  à  petite  distance  du  crochet  ;  test 
épais. 


—    473    — 

Long.  =  45  mm.;  larg.  =  30  mm.;  ép.  =  7  mm. 
Pleur,  moy.  —  Manloche.  —  c. 

PERNA  PORTLANDICA,  Et. 

Grande  espèce  très  mince,  large,  oblique,  à  sommet  latéral 
porté  sur  une  expansion  assez  forte.  Charnière  robuste  formée 
do  vingt  à  vingt-cinq  sillons  assez  étroits  et  serrés,  un  pou  plus 
espacés  vers  le  sommet,  larges  de  un  peu  plus  de  2  mm.  ;  test 
très  mince. 

Long.  =  90  mm.;  larg.  =  90  mm.;  ép.  =  40  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r. 

On  ne  rencontre  guère  cette  espèce  qu'à  l'état  de  moule;  elle 
me  paraît  être  une  variété  de  la  P.  concentrica,  elle  est  toujours 
plus  mince,  et  les  quelques  débris  de  test  que  l'on  rencontre 
laissent  croire  que  les  sommets  sont  placés  d'une  manière  diffé- 
rente. La  P.  subplana  du  Kimméridien  est  moins  oblique. 

GERVILLU  LINEARIS,  Buv. 

Pleur,  sup.  et  Nér.  inf.  —  Gray- la-Ville,  Batterans.  —  c. 

Long.  =  160  mm.;  larg.  =  25  à  30  mm.;  ép.  =  23à25mm. 

Cette  espèce  atteint  ici  une  plus  grande  taille  que  dans  la 
Meuse  ;  les  caractères  internes  sont  identiques  et  les  jeunes 
n'en  diffèrent  pas.  Le  test  devient  très  épais ,  il  atteint  jusqu'à 
8  mm.  d'épaisseur;  l'ensemble  est  cylindroïde.  Cette  espèce  se 
reconnaît  du  reste  facilement  à  sa  forme  droite,  allongée,  à  sa 
région  apiciale  très  étroite. 

LITHOPHAGUS  GRACILIS,  Et. 

Petite  espèce  allongée,  subcylindrique,  aussi  épaisse  que 
large,  à  crochets  peu  développés,  disposés  près  du  bord  buccal; 
région  anale  subtranchante.  Tesl  très  mince,  marqué  de  fines 
stries  d'accroissement,  outre  cinq  ou  six  plis  presque  réguliè- 
rement distribués. 

Long.  =:  46  mm.;  larg.  et  ép.  =  6  mm. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ac. 

Cette  espèce  vivait  surtout  dans  les  parties  vaseuses  en  for- 
mation. 

LITHOPHAGUS  UMBONATUS ,  Et. 

Moyenne  espèce,  subcylindriqae ,  assez  épaisse,  arrondie  à 
ses  extrémités;  crochets  très  robustes,  contournés  en  dedans  et 
un  peu  inclinés,  dépassant  mémo  la  partie  inférieure  de  la 


—    474    — 
coquille.  Charnière  assez  courte,  subdroite,  enfoncée.  Test  assez 
épais,  marqué  de  très  fines  stries  d'accroissement,  avec  quelques 
plis  par  places,  assez  faibles. 

Long.  =  23  mm.;  larg.  =  11  mm.;  ép.  =  10  mm. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  r. 

Habile  avec  la  précédente. 

UTH0P3ÀGUS  VENTRinOSUS,  Et. 

Assez  petite  espèce ,  courte  ,  épaisse ,  arrondie  à  ses  extré- 
mités ;  crochets  robustes ,  mais  continuant  la  coquille  qui  s'é- 
paissit peu  à  peu,  débordés  par  la  région  buccale,  assez  rappro- 
chés; charnière  courte,  peu  enfoncée;  test  couvert  de  fines  stries 
irrégulières  et  de  quelques  plis  très  faibles,  inégaux. 

Long.  =  12  mm.,  larg.  =  9  mm.;  ép.  =  8  mm. 

Pleur,  moy.  —  Champvans,  Mantoche,  Gray.  — c. 

Habite  les  Polypiers;  le  Lithophagus  le  plus  voisin  de  cette 
espèce  est  le  L.  inornatus  du  Corallien  ;  à  taille  égale ,  il  est 
toujours  plus  large  et  plus  épais. 

DIGERAS  PORTLANDICA,  Et. 

Grande  espèce,  subéquivalve ,  allongée,  à  cornes  en  spirale 
étendue,  assez  étroite,  croissant  peu  rapidement.  Expansions 
musculaires  très  fortes,  la  buccale  surtout,  et  laissant  sur  les 
moules  un  profond  sillon  qui  s'étend  jusqu*au  sommet.  Test 
paraissant  avoir  été  assez  épais. 

Long,  et  ép.  =  90  à  95  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  ac. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ar. 

Nér.  sup.  —  Essertenne.  —  ce. 

L'espèce  la  plus  voisine  est  la  /).  suprajurensis;  il  y  a  trop 
de  diiTérence  de  taille  pour  que  les  deux  espèces  puissent  être 
rapprochées. 

AVICULA  MARCOU.  Et. 

Grande  espèce  très  voisine  de  Y  Av.  Gesneri  du  Kimméridien 
(Av.  modiolaris,  Mû.,  non  Sow.)  dont  elle  semble  distincte  par 
les  caractères  suivants  :  la  valve  convexe  vers  le  crochet  est 
plus  courbée;  celui-ci  est  moins  oblique  à  la  charnière,  et 
la  coquille  se  contourne  ensuite  pour  s*étaler  vers  la  région 
palléale,  tandis  que  dans  l'autre  la  ligne  médiane  est  sensible- 
ment droite  et  très  oblique  à  la  charnière.  Sous  l'aile  inférieure, 


—  475  — 
un  enfoncement  marqué,  au  centre  duquel  est  une  ouverture 
circulaire  de  3  à  4  mm.  de  diam.  La  charnière,  très  robuste, 
possède  plusieurs  trous,  plus  ou  moins  développés,  qui  ne  cor- 
respondent pas  à  des  dents.  Deux  dents  toujours  constantes,  et 
les  plus  fortes  en  avant  du  crochet.  Valve  droite  moins  convexe 
que  l'autre,  mais  beaucoup  plus  que  Tanalogue  de  VA.  GesnerL 
Test  paraissant  avoir  été  privé  de  côtes,  très  épais  près  des 
crochets. 

Long.  =  55  mm.;  larg.  =  60  mm.;  ép.  =  25  mm. 

Pleur,  moy.  et  sup.  —  Mantoche,  Gray,  Gray-la-Ville.  —  c. 

AVICULà  PERRONI,  Et. 

Assez  grande  espèce,  à  valves  à  peu  près  également  convexes, 
peu  épaisse,  subrhomboïdale,  oblique;  les  ailes  assez  peu  déve- 
loppées. Test  épais,  écailleux,  avec  quelques  saillies  par  places. 
Pas  d'impression  à  la  charnière. 

Long,  et  larg.  =  50  mm.;  ép.  =  15  mm. 

Nér.  moy.  —  Noiron,  Trembloy.  —  ar. 

Au  premier  aspect,  cette  espèce  pourrait  être  placée  dans  les 
Pernes,  par  ses  valves  égales  et  l'épaisseur  du  test;  mais  il  n*y 
a  pas  de  sillons  à  la  charnière  et  le  sommet  est  disposé  comme 
dans  les  Avicules. 

LIMA  BIRADIATÂ,  Et. 

Petite  espèce,  assez  étroite ,  peu  oblique,  médiocrement 
épaisse;  bord  cardinal  faible,  court;  oreillettes  peu  développées; 
région  buccale  peu  allongée,  rétrécie,  faiblement  tronquée. 
Côtes  larges,  droites,  régulièrement  croissantes  vers  le  bord, 
au  nombre  de  dix-huit ,  séparées  par  des  intervalles  profonds, 
étroits  et  partagées  elles-mêmes  par  des  sillons  assez  profonds 
en  trois  côtes  dont  les  deux  latérales  subégales.  Sur  chacune 
des  côtes  principales,  des  stries  rayonnantes  très  fines,  au 
nombre  de  vingt-cinq  à  trente ,  un  peu  plus  espacées  sur  les 
côtes  médianes,  surtout  dans  les  grands  individus  où  quelques- 
unes  des  subdivisions  ont  parfois  une  tendance  à  se  partager  de 
nouveau  et  de  la  môme  manière.  Stries  d'accroissement  très 
fines,  formant  une  suite  d'écaillés  à  peine  visibles  ;  deux  arrêts 
d'accroissement  assez  marqués  par  une  assez  forte  saillie  du  test. 

Long.  =  25  mm.;  larg.  =  30  mm.;  ép.  =  42  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche,  Gray-la-Ville.  —  ar. 


—    476    — 

LIMA  SENICOSTATà,  Et. 

MoveQoe  espèce,  peu  obli({ue,  étroite  vers  les  crochets,  étalée 
à  la  région  palléale  ou  elle  est  en  môme  temps  peu  épaisse. 
Oreillettes  très  courtes.  Test  couvert  de  côtes  seulement  près 
du  crochet  et  entièrement  lisse  à  partir  du  milieu  de  la  lon- 
gueur, ou  marqué  seulement  do  stries  d^accroissement  fines, 
irrégulières;  région  buccale  étroite,  faiblement  tronquée. 

Long.  =  40  mm.;  larg.  =  50  mm.;  ép.  =  45  mm. 

Pleur,  moy.  et  sup.  —  Mantoche,  Gray-la-Ville.  —  rr. 
LIMA  SUPRAJURBNSIS,  Gtj. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

Il  est  impossible  de  la  distinguer  de  celle  du  Kimméridien. 
LIMA 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

PECTEN  LAMELLOSUS,  Sow. 

Ce  n*est  pas  celui  du  Kimméridien;  Tangle  apicial  est  plus 
ouvert;  les  lamelles  concentriques  plus  fortes  et  plus  constantes; 
les  stries  cessent  à  petite  distance  du  sommet  (20  mm.). 

Ce  n*est  toutefois  qu'une  variété  de  celle  d'Angleterre,  qui 
paraît  avoir  une  plus  grande  taille  et  qui  est  plus  convexe. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche,  Saint-Val  lier,  Batterans.  —  ac. 
PECTEN  MANTOCHENSIS,  Et. 

Assez  petite  espèce,  arrondie,  subéquilatérale,  faiblement 
inéquivalve,  peu  épaisse,  à  crochet  assez  fort  ;  oreillettes  courtes, 
peu  inégales.  Valves  assez  régulièrement  convexes,  ornées  de 
deux  systèmes  de  côtes,  les  unes  rayonnantes,  droites,  nom- 
breuses (70) ,  saillantes ,  séparées  par  des  intervalles  deux  fois 
plus  larges,  quelques-uns  un  peu  moins;  les  autres  concen- 
triques ,  très  nombreuses ,  à  peu  près  égales  et  également 
espacées  ;  de  même  taille  que  les  premières  dans  le  jeune  âge 
et  déterminant  ainsi  un  réseau  à  mailles  carrées;  plus  tard, 
moins  fortes  que  les  rayonnantes  et  dégénérant  sur  celles  ci  en 
écailles  épaisses,  saillantes,  surtout  sur  la  valve  supérieure. 

Long.  =  25  mm.;  larg.  =  28  mm.;  ép.  =  6  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  ac. 

Ce  qui  distingue  surtout  cette  espèce  des  voisines  du  Corallien 
inférieur,  c'est  la  constance  des  côtes  concentriques  qui  per- 
sistent quoique  découpées. 


—    477 

PECTEN  NUDUS,  But.     - 
Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  ar. 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar. 
Nér.  moy.  —  Noiron.  —  ac. 
Quelques  exemplaires  atteignent  une  grande  taille  :  75  mm. 

PECÎEN  SEQUANUS.  Et. 

Espèce  assez  voisine  du  P.  Mantochensis  par  sa  forme  géné- 
rale et  la  disposition  des  ornements;  seulement  les  côtes  sont 
plus  espacées,  les  rayonnantes  sont  alternativement  plus  faibles 
et  plus  fortes,  les  écailles  sont  moins  développées  et  toutes 
diminuent  plutôt  qu'elles  ne  croissent  avec  l'âge.  Ce  sont  alors 
les  ornements  du  P.  Billoti,  dont  on  la  distinguerait  difficile- 
ment, si  celui-ci  n'avait  pas  son  angle  apicial  si  étroit. 

Long.  =  30  mm.;  larg.  =  35  mm.;  ép.  =  43  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r. 

HINNITES  INiEQUISTRiÀTUS,  Voltz. 
Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  rr. 

OSTREÂ  GRÂ.YENSIS ,  Et. 

?  Ostrea  denticulata,  Rœm.  (non  Bom.). 

Cette  espèce,  très  voisine  de  TO.  spiralis,  var.  bruntrutana, 
s'en  distingue  par  quelques  plis  obtus  dans  la  région  palléo- 
buccale;  un  petit  nombre  d'exemplaires  en  manquent  et  ne 
doivent  très  probablement  en  être  regardés  que  comme  des 
variétés,  tandis  que  dans  celle  du  Kimméridien,  excessivement 
abondante  aussi,  il  n'y  a  jamais  de  plis.  C'est  très  probablement, 
cette  espèce  que  d'Orbigny  a  voulu  désigner  sous  le  nom  do 
0.  Bruntrutana,  à  tort,  car  ce  n'est  pas  celle  de  Thurmann; 
quant  à  celle  de  Rœmer,  outre  que  le  nom  proposé  ne  peut  être 
employé,  il  est  douteux  que  ce  soit  notre  espèce. 

Pleur,  inf.,  moy.  et  sup.  —  Mantoche,  Gray...  —  ce. 

OSTREA  SUBHASTELLATA.  Et. 
Petite  espèce,  peu  épaisse,  peu  allongée,  subplane  en  haut, 
munie  de  grosses  côtes  irrégulières  et  inégalement  bifurquées, 
coupées  carrément  à  leur  extrémité;  test  mince. 
Long.  =  48  mm.;  larg.  =  28  mm.;  ép.  =  40  mm. 
Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  rr.       * 

33 


—  A™   — 

OSTREA  SUPRAJURENSIS,  Et. 

Moyenne  espèce ,  sublrigonc,  assez  peu  épaisse,  faiblement 
adhérente;  test  assez  mince,  très  nacré;  impression  ligamen- 
taire courte  et  étroite ,  impression  musculaire  submédiane  par 
rapport  à  la  longueur,  assez  rapprochée  du  bord  anal.  Valve 
inférieure  creusée  régulièrement,  l'autre  à  peu  près  plane; 
tendance  au  plissement  vers  le  bord  [ftilléal. 

Long,  et  larg.  =  45  mm.;  ép.  =  12  mm. 

Nér.  moy.  —  Noiron,  Fretigney.  —  r. 

ANOMIA  ARARICA,  Et. 

Moyenne  espèce,  très  variable  dans  sa  forme,  à  test  assez 
épais,  solide,  fortement  feuilleté;  valve  inférieure  plus  grande 
que  Tautre  et  la  débordant  dans  toute  la  région  palléale. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  rr. 

Un  seul  exemplaire  bien  conservé,  logé  sur  un  Ptérocère. 

ANOMIA  PERCRASSA,  Et. 

Assez  grande  espèce,  ventrue,  à  crochet  recourbé;  valve 
supérieure  assez  régulièrement  convexe ,  un  peu  oblique  ;  test 
épais,  surtout  près  du  crochet  faiblement  foliacé. 

Long.  =  27  mm.;  larg.  =  40  mm.;  ép.  =  18  mm. 

Nér.  moy.  —  Noiron.  —  rr. 

Bile  paraît  différer  de  VA.  ararica  par  ses  dimensions  inverses 
et  par  sa  plus  grande  épaisseur. 

ANOMIA  SUPRA JURENSIS,  Buv. 
Nér.  moy.  —  Velleclaire.  —  rr. 
L'individu  désigné  ici  a  15  mm.  de  largeur. 

TEREBRATULA  PORTLANDICA,  Et. 

Espèce  très  voisine  de  la  T.  suprajiurensis  ;  elle  est  plus 
régulièrement  convexe,  le  bord  paliéaln*est  pas  aussi  tranchant; 
elle  est  aussi  plus  étroite. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche,  Gray.  —  c. 

Pleur,  sup.  —  Gray-1  a-Ville.  —  ac. 

TEREBilATULA  GRAYENSIS,  Et. 
Petite  espèce,  circulaire,  très  renflée,  les  deux  valves  presque 
également  convexes  ;  pas  de  plis  au  bord  palléal,  ou  un  à  peine 
sensible;  crochets  courts,  robustes;  l'ouverture  touchant  la 


ti 


—    479    - 
valve  operculûire  et  annulant  le  deltidium  ;  de  chaque- côté  une 
carène  assez  marquée  et  tranchante. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche,  Gray.  —  c. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ac. 

Nér.  moy.  —  Noiron,  Cresancey.  —  r. 

RHYNCONELLA  INCONSTANS,  Sow. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche,  Gray.  —  ce. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  — ar. 

On  pourrait  distinguer  diverses  variétés;  les  côtes  varient 
aussi  de  dix  à  quinze.  Nous  réservons  à  Tespèce  du  Portlandien 
le  nom  de  Rh.  inconstans,  celle-ci  étant  la  plus  voisine  de  celle 
d'Angleterre,  quoique  de  taille  un  peu  plus  faible;  celles  des 
autres  étages  supérieurs  jurassiques  en  sont  distinctes ,  et  Tes 
plus  voisines  sont  les  Rh.  pinguis  et  pullirostris. 
THECIDIUM  PORTLANDICUM ,  Et. 

Très  petite  espèce,  à  crochet  aigu,  plane  du  côté  opposé,  la 
valve  inférieure  fortement  relevée  en  ce  point;  la  valve. supé- 
rieure à  peine  convexe,  comme  hexagone,  à  peu  près  deux  fois 
plus  large  que  longue. 

Long.  =  \  1/4  mm.;  larg.  =  1  3/4  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  — -ac. 

Pleur,  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ar. 

Les  dimensions  sont  prises  sur  les  individus  les  plus  régu- 
liers; presque  toujours  la  coquille  est  déformée,  ou  un  peu 
contournée  sur  elle-même. 

SPIROPORA  SIMPLEX,  Et. 

Petite  espèce  à  peu  près  simple,  ou  composée  de  rameaux 
peu  nombreux,  allongés,  droits,  cylindriques,  dichotomes  sous 
un  angle  très  aigu  ;  lignes  do  pores  régulièrement  circulaires, 
serrées,  au  nombre  d'environ  40  à  50  par  tour;  distance  des 
tours  =  1/2  mm. 

Diam.  =  1  1/2  mm. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r. 

Genre  PETRICELLA. 

Nous  croyons  devoir  établir  ce  genre  pour  des  formes  den- 
droïdes  tubulaires  analogues  à  celles  de  nos  Bryozoaires  d'eau 
douce,  des  Plumatelles,  surtout  des  Paludicelles  et  Frédéricilles, 
mais  qui  seraient  encroûtées. 


—    480    — 

n  n'est  pas  possible  que  ces  amas  de  petits  tubes  n*aieDt  pas 
une  origine  animale ,  et  c'est  des  Bryozoaires  qu'ils  nous  sem- 
blent se  rapprocher  le  plus. 

PETRICELLÀ  PORTLANDICA,  Et. 

Petite  espèce  dichotome,  branchue,  régulière  dans  le  jeune 
âge,  les  tubes  naissant  les  uns  des  autres  d'une  manière  uni- , 
forme  sous  un  angle  très  aigu,  plus  rarement  subdroit ,  puis 
plus  tard,  par  l'empâtemtnt  de  la  colonie,  naissant  dans  toutes 
les  directions  pour  former  de  petites  masses  très  irrégulières,' 
comme  hérissées  de  pointes.  Tubes  ellipsoïdaux  très  allongés, 
le  bord  tranchant,  longs  de  2  mm.  en  moyenne  ;  le  tube  central 
ou  les  tubes  mères  successifs  pouvant  acquérir  une  plus  grande 
taille;  diam.  des  tubes  =  3/4  de  mm.;  dans  les  grands  =  1  mm. 
Tissu  poreux. 

Pleur,  inf.,  moy.  et  sup.  —  Gray-la-Ville.  —  ce. 
PYGURUS  ROYERANUS,  Cott. 

Portl.  moy.  —  Gray-la-Ville.  —  c. 

ECHINOBRISSUS  PERRONI,  Et. 

Taille  et  forme  assez  variables;  espèce  voisine  de  VE.  major, 
mais  plus  rectangulaire  ou  plus  carrée  ;  elle  em  diffère  par  les 
bords  en  carène  du  sillon  anal,  sa  bouche  moins  excentrique, 
et  sa  forme  plus  régulièrement  convexe,  plane  même  supérieu- 
rement. 

Les  jeunes  ont  le  sillon  mieux  marqué  que  les  adultes  ;  son 
origine  plus  rapprochée  du  sommet  ne  commence^  pas  dans  une 
dépression  du  test;  leur  forme  est  plus  arrondie. 

Cette  même  espèce  diffère  de  Vlcaunensis  par  sa  forme  plus 
carrée,  ses  ambulacres  plus  flexueux  et  plus  disjoints,  cependant 
plus  rapprochés  du  sommet, 

Portl.  moy.  —  Gray-la-Ville.  —  c. 

HOLECTYPUS  ARARICUS,  Et. 

Assez  variable  suivant  l'âge  ;  les  jeunes  de  beaucoup  les  plus 
nombreux  et  présentant  des  ornements  peu  faciles  à  reconnaître 
plus  tard;  très  voisins  de  VH.  depressus,  un  peu  plus  comprimé 
et  conique  cependant  ;  bofds  amincis  par  suite  de  la  profon- 
deur du  péristome.  Sur  les  plaques  coudées  en  chevrons,  quatre 
.tubercules  en  Hgne  droite  sur  une  partie  et  quatre  antres  alternés 
sur  l'autre  partie,  crénelés  et  perforés  ;  granules  intermédiaires 


—    484     — 

nombreux,  serrés,  quelques-uns  plus  gros  et  formant  une  espèce 
de  cercle  scrobiculaire  très  visible  ;  les  rangées  principales  pas 
plus  développées  que  les  autres;  la  4«  et  la  6»  à  partir  de  Tam- 
bulacre  vont  seules,  la  première  au  sommet,  Tautre  très  près; 
quatre  rangées  sur  Fambulacre  et  deux  autres  additionnelles 
au  pourteur  seulement  ;  granules  disposés  comme  plus  haut. 
En  dessous,  des  tubercules  beaucoup  plus  visibles,  plus  déve- 
loppés ,  disposés  concentriquement.  Péristome  très  profond , 
assez  ample,  fortement  entaillé  ;  périprocte  ovoïde,  assez  étroit, 
allongé,  allant  du  bord  au  péristome,  anguleux  près  de  celui-ci. 

Diam.  =  30  mm.;  haut.  =  11  mm.;  diam.  du  péristome 
=  1 0  mm.;  du  périprocte  =  7  sur  4  mm. 

Portl.  moy.  —  Gray-la-Ville.  —  c. 

PSEUDODIADEMA  THIRRIAl,  Et.  -  Cott ,  Ech.nmv., 
p.  56,  pi.  8,  fig.  17-20. 

Très  petite  espèce,  très  comprimée,  circulaire;  tubercules 
subégaux  sur  les  deux  aires;  interambulacres  près  de  deux  fois 
plus  grands  que  les  ambulacres;  tubercules  assez  développés  (7), 
augmentant  graduellement  depuis  la  bouche ,  sans  .diminuer 
beaucoup  en  haut,  et  les  derniers  s'atrophiant  tout  à  coup,  ce 
qui  rend  presque  Usse  le  sommet;  à  Textérieur  de  ceux-ci  une 
rangée  secondaire  dé  tubercules  sensibles  inférieurement  et 
supérieurement  et  sur  le  pourtour  ayant  des  tubercules  presque 
aussi  grands  que  les  principaux.  Granulation  intermédiaire, 
forte,  rare,  bornée  au  cercle  scrobiculaire  qui  est  complet,  avec 
addition  de  quelques  granules  rares  sur  la  suture.  Ambulacres 
droits ,  portant  huit  semitubercules  diminuant  graduellement 
aux  deux  extrémités,  avec  un  cercle  hexagonal  simple  de  gra- 
nules. Péristome  décagonal  assez  fortement  incisé;  aux  lèvres 
des  pores  un  peu  plus  grands  que  les  autres;  disque  apicial 
grand,  enfoncé  ;  les  parties  inconnues. 

Diam.  =  1 0"°  ;  haut.  =  3""  ;  diam.  du  péristome  =  5"»". 

Portl.  moy.  —  Gray-la-Ville,  Fresne-Saint-Mamès.  —  ar. 
DIPLOPODIA  MlCHELOTl,  Et. 

Petite  espèce,  très  comprimée,  circulaire;  tubercules  sub- 
égaux sur  les  deux  aires,  Tinterambulacre  à  peu  près  double 
de  Fambulacre;  tubercules  de  forme  ordinaire,  forts,  ne  dimi- 
nuant pas  très  rapidement  aux  extrémités,  au  nombre  de  7; 
cercle  scrobiculaire  simple,  pas  toigours  complet,  et  en  dedans 


—    482    — 

une  partie  lisse  sur  la  suture  des  plaques;  les  séries  s*avançant 
à  peu  près  parallèles  on  haut;  en  dehors  de  celles-ci  une  autre 
série  rudimentairo  terminée  un  peu  au-dessus  du  pourtour; 
ambulacres  droits,  étroits,  anguleux  supérieurement,  diminuant 
rapidement  vers  le  sommet;  un  scrobicule  hexagonal  simple 
dé  granules. 

Bouche  ample  ;  péristome  décagonal  ;  appareil  oviducal  in-  ^ 

connu^  mais  bien  développé.  H 

Diam.  =  12"";  haut.  =  4"»°*;  diam.  de  la  bouche  =  5"». 

Portl.  inf.  —  Champvans.  —  rr. 

PSEUDOSàLENIA  ASPERA.  Et. 
Pas  de  différences  à  noter  avec  celle  du  Kimméridien  ;  on  ne 
peut  indiquer  qu'une  forme  un  peu  plus  renflée. 
Portl.  moy.  —  Gray-la- Ville.  —  rr. 

HEMICIDARIS  MANTOCHENSIS,  Et. 

Petite  espèce,  déprimée,  assez  rt^gulièrement  convexe,  quoi- 
que un  peu  acuminée  près  de  Tapex.  Ambulacres  assez  étroits 
en  haut,  faiblement  flexueux,  puis  grossissant  sensiblement  et 
assez  vite  au-dessous  du  pourtour;  en  haut  des  granules  alter- 
nativement grands  et  petits,  se  chargeant  dans  le  bas  de  quelques 
granules  secondaires;  au-dessous  du  pourtour  jusqu'à  la  bouche 
cinq  semitubercules,  pas  très  grands  et  sensiblement  plus  petits 
que  les  tubercules  correspondants.  Interambulacres  très  larges, 
ayant  dans  chaque  rangée  six  tubercules,  dont  les  deux  derniers 
sont  très  réduits,  atrophiés  même,  ce  qui  rend  la  partie  supé- 
rieure sublisse;  un  cercle  simple  de  granules  intermédiaires, 
encore  interrompu 'au  contact  do  la  plaque  suivante.  Appareil 
apicial  bien  développé,  subrégulier  ;  périprocte  assez  ample,  à 
peine  excentrique;  pores  oviducaux  subcentraux;  les  plaques 
granulées.  Péristome  très  ample,  décagonal,  largement  entaillé, 
non  enfoncé. 

Diam.  =  19"";  haut.  =  11"»;  diam.  du  péristome  =  12"". 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  r. 

HEMICIDARIS  PURBECKENSIS.  Forb. 

Les  radioles  de  cette  espèce  sont  longs  (25  mm.),  étroits, 
étendas  en  lames  à  leur  extrémité  supérieure,  ou  bifurques,  ou 
trifurqués  suivant  des  pointes  inégales. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche,  Gray,  Gray-la-Ville.  —  ce. 


—    483    — 

CIDÀRIS  GRAYENSIS,  Et. 

Test  inconnu. 

Radiolcs  :  Petite  espèce  clavellée,  quelquefois  étranglée  au 
milieu,  allongée,  diminuant  insensiblementjusqu'à  la  collerette 
qui  est  étroite  et  peu  développée.  Dans  cette  partie,  des  stries 
longitudinales,  fmes,  régulières,  cessant  plus  haut  sans  délimi- 
tation marquée  vers  Tendroit  où  naissent  les  granules  qui  sont 
pustuleux,  irréguliers  et  inégalement  distribués,  plus  grands  et 
plus  nombreux  vers  le  sommet;  facette  articulaire  lisse  ou 
crénelée. 

Long.  =  12  à  U  mm.;  diam.  =  2  à  2  4/2  mm. 

Portl.  moy.  —  Gray-la- Ville.  —  r. 

Cette  espèce  rappelle  le  C.  pyrifera  (Pseud,  aspera),  mais 
elle  est  beaucoup  plus  petite  et  surtout  plus  étroite  ;  assez  voisine 
du  C.  pustulosa  Ai  Néocomien ,  elle  a  son  col  moins  étroit  et 
garni  de  stries. 

RABDOCIDÀRiS  ORBIGNYINA,  Des. 
Portl.  inf.  —  Batterans.  —  rr. 

ENALLOHELIA  GRAYENSIS ,  Et. 

Petite  espèce  branchue,  à  tige  étroite,  peu  dichotome;  calices 
assez  peu  profonds ,  sensiblement  évasés ,  pottés  siir  une  tige 
très  courte ,  leur  partie  supérieure  remontant  sur  la  tige  et  les 
rendant  elliptiques,  placés  sur  deux  rangs,  plus  rapprochés 
d'un  côté  que  de  l'autre.  Cloisons  faiblement  débordantes,  très 
inégales;  six  principales  élevùes,  les  secondaires  manquant  le 
plus  souvent  dans  deux  des  systèmes,  d'ob  alors  apparence  de 
système  décaméral,  mais  qui  n*est  que  Texcoption;  les  tertiaires 
faibles.  Côtes  larges,  peu  serrées,  égales  entre  elles. 

Haut,  totale  =  400°°;  diam.  des  calices  =  2  3/4  sur  2""  : 
cinq  calices  par  lô""*. 

Pleur,  inf.  —  Gray-la- Ville.  —  rr. 

Nous  donnons  cette  espèce  parce  qu'elle  est  seule  au  niveau 
oïl  nous  l'avons  rencontrée;  elle  habite  les  parties  tout  à  fait 
inférieures  du  Pleurosmilien  moyen. 

COBALIA  GRAYENSIS,  Et. 
Assez  grande  espèce,  à  rameaux  nombreux,  épais,  prompte- 
ment  dichotomes ,  peu  allongés  ;  partie  centrale  peu  profonde, 


—    484    — 

étroite,  ou  plutôt  formée  par  la  naissance  des  rayons  qui  sont  là 
assez  élargis. 

Diam.  =  5  nam. 

Pleur,  inf.  Arc.  —  rr. 

Les  branches  de  cette  espèce  sont  plus  courtes  que  celles  de 
notre  Cob.  jurensis,  et  Tétoile  centrale  moins  profonde.  Une 
branche  semble  destinée  à  constituer  un  autre  individu  ;  les 
subdivisions  sont  encore  toutefois  dirigées  dans  le  môme  sens. 
Le  manque  habituel  de  tests  de  coquille  dans  le  Portlandien 
doit  faire  regarder  cette  espèce  comme  très  rare  ;  aussi  ne  l'a- 
vons-nous  trotivéo  que  sur  les  boules  géodiques  ou  les  débris 
de  roches  roulés  de  la  base  de  ce  groupe.  Les  galets  viennent 
probablement  de  boules  pâteuses  déposées  en  môme  temps  que 
la  roche. 

PAREUDEA  BREVIS,  Et.  ^ 

Très  petite  espèce,  courte,  cylindrique,  arrondie  en  haut; 
tissu  assez  fm  ;  pores  étroits  et  subréguliers,  plus  gros  en  partie 
sur  la  face  supérieure.  Canal  très  étroit. 

Haut.  =  6  mm.  ;  diam.  =  5  mm.;  diam.  du  canal  =  1  mm. 

Pleur,  moy.  —  Manloche.  —  rr. 

CERIOSPONGIA  MANTOCHENSÏS.  Et. 

Petite  espèce,  très  irrégulière,  fortement  mamelonnée,  s*al- 
longeant  même  par  places  en  saillies  dendroïdes  ;  tissu  fin  ; 
étoiles  peu  visibles  et  rares. 

Diam.  =  25"";  haut  =  lô"»  ;  diam.  des  étoiles  =  3"»°. 

Pleur,  moy.  —  Mantoche.  —  rr. 


—    485    — 
TABLEAU  GÉNÉRAL  DES  ESPÈCES  ET  TABLE  DES  MATIÈRES. 


Explication  des  signes  et  des  abréviations. 


O.  =  Oxfordien. 
€.  =  Corallien. 
m,  =r  Sëquanien. 
K..  =  Kiraméridien. 


K.  =  Fer  sous-oxfordien. 
P.  =  Pholadomien. 


i  G.  =  Glypticien. 

(  D.  =  Dicératien. 

(  A.  =  Astartien. 

l  C.  =  Coralliiiien. 

(  S.  =  Strombien. 

i  V.  =  Virgulien. 


=  Porllandien.     [  ^\  =  Pleurosmilien. 


Nérinéen. 

Les  lettres  capitales  placées  en  regard  du  nom  de  l'espèce  indiquent 
que  le  fossile  est  commun;  les  romaines  qu'il  est  rare;  les  italiques  qu'il 
est  d'une  abondance  moyenne.' 

Pour  les  espèces  qui  n'ont  pas  été  spécialement  observées  par  l'auteur, 
le  signe  X  indique  un  niveau  certain,  et  le  signe  -\-  un  niveau  moins 
certain. 


•  1 

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OrhoDialu^ 

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0 

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340 

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Pidant^eli,  Et. 

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portlandicus»  Fit, 

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70 

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Mùoseri,  Mey. 

0 

— 

— 

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— 

— - 

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c 

340 

1^0 

Regieynna,  Moy* 
Udres.sierL  Et. 

0 

290 

70 

0 

«- 

— ' 

Enoplociytia 

Pi^rronï,  El. 

0 

291 

71 

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ornai»,  Opp, 
Thipriui,  Ki. 
ventroàfi»  0pp. 

0 

0 

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k 
k 

413 
391 
413 
389 

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71 
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169 

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446 

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341 

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71 

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16» 

funi<*iTlu,  EL 

1             P         447 

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helidftirniid.  Goldf.                  r            i 

341 

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3J2 

m 

llium,  Goldf.                   ù    0 

291 

71 

jntritata»  Kt                            C 

311 

121 

lacerata.  Ph.                            c 

342 

12-2 

limata,  Mu.                             C           ' 

341 

121 

meJusidû,  Et. 

Il              413 

1S3 

piisluliformis,  El.                     C 

341 

lai 

puïcîitllfl,  El                 0 

291 

71 

quadriâtriala,  Goldf.      0 

%m 

1% 

tluinqiiungularia^  Gold^ 

k              413 

193 

runcinala,  Sow.                       c 

34'î 

122 

BemiaogularUt  EL                             5 

389 

149 

&emiDlona.  KL               o 

29-2    7ï 

ftemiplicaUlis»  Et.           o 
spiraUsH  Mil.                            c 

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342  m 

8tra%ulal0,  EL                         ù 

— ■ 

— 

fiiibtlamda,  El.                         c 

— 

— 

subgordiitiiii,  EL             o 

293 

73 

auWerpenUna,  EL                   c 

342 

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mibijiiiiilbi  EL                 ri 

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— 

— 

eulriffira,  El.                    o 

^93 

73 

tnrarirvula,  Sow*                      c 

343 

122 

k              413 
1                      3ttU 

ÎÎJ3 

Galcotnrîa 

LachVsis  '  El/                                    & 

169 

Spirorbtâ 

rlîithrptUie,  Et.                                r 
TliîrriaL  Et.                        0 

34-2 

2m 

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73 

Beleninitei 

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— 

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Kellowiafifl.  Opi».           o 
latiiSuUaius,  B!.                  o       i 

— 

— 

— 

— 

monosuleiw.  Banls.        0    o 

394 

74 

RoyerEmiia,  d'Urb.                  c 

342 

m 

NaDlllu» 

agiinilicuB.  ^chL             o 
gîgantens,  d'Orb.                               iî 

294 
k                  3S9 
^                Î413 

74 
169 
103 

hexagoDus,  Sow.               o 

1.                   294 

74 

Rforeouanas»  d'Oro. 

k                   1^'? 

193 

beiuiinllatt]»,  Et, 

41A 

194 

Amtnoniled 

Acbillea,  d'Orb.                        c         » 

4342 
390 

122 
170 

arduennenaîB,  trOrb.           o , 

295 

75 

Bakerue,  Sow,                ù    o 

— ' 

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bicoaiatHs,  SiahU           o 

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Constanti.  d'Orb.           0 

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C«nti>]eanî,  Th. 

k             4U 

194 

poi  datus,  Soiv,      *         0  0 

'            295 

75 

crcnaxm,  Bnig.                  o 

296 

76 

487 


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414 

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(Ammonites) 

deripiens,  Sow 

104 

Duiiran    î?ow. 

0 

» 

296 

76 

' 

Eudoïus,  d'Orb. 

414 

194 

Eugenii,  d'Orb 

0 

296 

76 

EiipaJua,  d'Orb, 

k 

415 

195 

fuRiferus,  Ph. 

0 

296 

76 

giganleusi,  Sow, 

P 

447 

227 

gigiis,  Zîel. 

• 

P 

P 

— 

— 

—  Bemîcoronatus,  Et. 

448 

228 

fîoirathus,  d'Orb. 

0 

p 

297 

77 

Lïïlliernnua,  d'Orb. 

414 

194 

Laiiibcrli    Sow 

0 

297 

77 

Ltinula,  Kfùg. 

0 

0 

— 

— 

lunnliformis,  Et. 

447 

227 

Mariœ,  d'orb. 

0 

P 

297 

77 

OE^iilxrlij!^,  beau. 

0 

0 

— 

— 

Oppeli,  Et. 

0 

298 

78 

Orion,  0pp. 

0 

— 

— 

oxfordianua.  Et 

0 

— 

— 

perarmatus,  Sow. 

0 

0 

— 

— 

plicatilis,  Sow. 

0 

C299 
^15 

79 
195 

puDCtatus.  Stahl. 

0 

299 

79 

rotundus,  Sow. 

k 

415 

195 

temicanaliculatus,  Et. 

416 

196 

semicoronatus,  Et. 

P 

448 

228 

semigigas,  Et. 

s 

390 

170 

semirotundus.'Et. 

k 

416 

196 

îsprrijlatns,  Ziet. 

0 

299 

79 

subn-fractus,  Et, 

c 

343 

123 

sulciferus.  Opp 
verrucosus.  Bav. 

0 

0 

300 

.80 

416 

196 

Yo,  d'Orb. 

417 

197 

Aptychus 

Flamandi.  Th. 
latus,  Mû. 
rem  us.  Et. 

0 

0 
0 

413 
300 

193 
80 

Rissoa 

graniilum,  Et. 

s 

390 

170 

Turritella 

porllandica.  Et. 

P 

448 

228 

Exe  lissa 

niinnïa,  Piette. 

s 

395 

175 

Melnoia 

aslartina.  Et. 

s 

390 

170 

Chemnitzia 

arcensis,  Et. 
nthleta.  d'Orb. 
Bellona,  d'Orb. 
Castor.  d'Orb. 
cephoides,  Et. 
rhaicenncnsis,  Et. 
Clio.  d'Orb. 
Clioides,  Et. 
rorallina,  d'Orb. 
Danae,  d'Orb. 
Dele.sei.  Et. 
gigantea,  d'Orb. 
Heddingtonensis.  d'Or, 
porllandica,  Et. 

0 

0 

c 

c 
c 

c 
r 

k 

P 

P 

417 
343 
301 
343 
417 
344 

448 
344 
418 
301 
418 
344 

197 
123 
81 
123 
197 
124 

128 
124 
198 
81 
198 
124 

P 

448 

228 

—    488    — 


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r 

m 

ML 

M. 

ï- 

K 

P 

G 

D 

A 

C 

S 

V 

PI   ^    Sor. 

«p. 

(Cbemfiitzift]      BuppellctisU,  d'Orb. 

r' 

* 

344' 

lii 

TluirmapAÎ,  E^t. 

o 

È 

k 

418 
390 
àl8 
301 

138 
170 

m 

Nemei             alfica/d'Orb. 

81 

arorîcfl.  Et 

C 

344 

1^ 

arceniiiâ,  EL 

k 

418 

196 

bruntriitaua,  Th. 

c 

J 

349 
Î3Ô1 

m 

m 

taiciJia,  d'Orb. 

t, 

r 

345 

m 

canfllifulau,  d'Orb. 

c 

— . 

^ 

Cestor,  d'Orb» 

c 

c 

— 

— 

charcenAiiOib,  EL 

0 

3U1 

81 

ClicddeiS.  Kt. 

Q 

343 

125 

l'orallinicfi,  Et, 

S 

391 

I7i 

cosUiliJlJx,  Et 

a 

-^ 

^ 

cyliiidrit'o,  VtïUz, 

P 

449 

*229 

danuseDîiis,  d'Orb. 

C 

345 

las 

Defraiicci,  Dealu 

C 

1 

349 

m 

dopre&ia,  Vaiti, 

C 

S 

it 

391 
^418 

171 

19a 

Desvoidyî,  d*Orb* 
Kîea,  d'Orb. 

' 

€ 

345 

b35 

p' 

P 

44ît 

i29 

elegaiis.  Th. 

C 

345 

lâ5 

Elâgaudiic,  Th, 

s 

k 

391 
419 

171 
199 

Ediîo.  d'Orb. 

P 

449 

îtô 

oxiliïj,  El. 

a 

391 

171 

fuel  for mk,  d'Orb, 

t' 

34.5 

m 

Qù&m^  RcBin* 

s 

K 

392 
419 

m 
m 

fîrn^rensjs.  El, 

P 

P 

450 

230 

ffrandiSp  VoUi, 
raufont'iisiiï.  Et. 

P 

P 

4411 

t59 

r 

345 

125 

Moreauaris,  d'Orb, 

c 

f 

s 

1 

l346 
392 

136 
172 

muUistriata,  Et. 

s 

rjodn&a,  Voitz, 

C 

346 

126 

Permtii.  Et. 

P 

450 

230 

pergirieta,  Eu 
Pidanci^tî.  Et. 

P 

^_ 



A- 

4-20 

WQ 

Revoni,  Et. 

P 

450 

210 

Rwmerf,  Ph. 

c 

340 

126 

ruppt^llensU,  d'Orl>. 
a»  inensià,  d'Orb, 

c 

— . 

P 

P 

451 

231 

si-alala,  VolU, 

c 

346 

136 

irulpta,  Et. 
aernicylindrica,  Et, 

r 

'347 

127 

k 

4îÛ 

200 

ftemilrjrntella,  Et, 

c 

347 

127 

sinensis,  KL 

P 

451 

23! 

Bpeciosa,  \o\iz. 

a 

392 

172 

styloidea.  Ctj, 
iubelegans,  Et. 

k 

420 

200 

C 

346 

126 

-    480    — 


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s 

V 

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N 

M. 

.ép. 

(Nerinea) 

sijbspedoBft,  Et. 
miprajurenBifi,  Voltz. 
ThuntiaDni,  Eu 
tortiâpiraj,  Et 
trinodosa,  Voltz. 

c 
e 

p 

347 
348 

451 

127 
128 

231 

P 

452 

232 

turritella,  Voltz. 

C 

348 

128 

ureifiitia,  Th 

c 

c 

349 

129 

vertebralis.  Et. 

c 

? 

— 

— 

Tirgînea  El. 

0 

302 

82 

Visurgia.  Hoem. 

c 

349 

129 

vittata,  Et. 

k 

420 

200 

Acteonina 

acuta,  d'Orb. 

c 

s 

349 
392 

1^9 
172 

astartina,  Et. 

8 

carinella.  Buv. 

8 

393 

173 

graotilum,  Et. 

s 

— 



8 

— 

_ 

&ti  Ici  fera*  Et. 

0 

302 

82 

Acteon 

nhareennenâia.  Et 

c 

349 

129 

Natica 

allica,  d'Orb. 
amata,  d'Orb. 
astartina.  Et. 
Barreneiii    Buv. 
Calypsoides.  Et. 
Clio,  d'Orb. 
cochlita.  Th. 
Deiaoira,  d'Orb- 
duDia,  Rœm. 

c 

c 
c 

c 

c 

s 

k 

P 

350 

393 
452 
350 

421 
350 

130 

173 
232 
130 

201 
130 

s 

393 

173 

EudOFBi  d'Orb. 

K 

421 

201 

Gorgeana,  d'Orb. 

s 

394 

174 

gigas,  Br. 

k 

421 

201 

grandis,  Mii. 

S 

k 

396 
421 
452 

176 
201 

Hebertana,  d'Orb. 

P 

P 
P 

232 

1 

394 

174 

hemispherica,  d'Orb. 

8 

k 

k 

P 

421 

201 

452 

232 

Marcouaua,  d'Orb. 

P 

P 

453 

233 

pftrdubia .  Et, 

k 

421 

201 

phasiiindloides,  Th. 

k 

422 

202 

psetidospiierira,  El, 

P 

P 

453 

233 

semiglobosa.  Et.           | 

k 

422 

202 

suprajiirfnsis,  But. 

P 

453 

233 

Tlinrmflouî,  Et. 

k 

422 

202 

lurbiniformis,  Rœni. 

k 

— 

_ 

VeHoiiria.  Btiv. 

p 

463 

233 

2aiigis,  d'Orb. 

0 

302 

,82 

Nerita 

arenula,  Et. 
canalifera,  Buv. 
semipuUa,  Et. 

c 
c 

S 

p 

394 
350 

453 

174 
130 

233 

Neritopsis 

cancellata.  Gein. 

c 

c 

351 

131 

Pileolus 

radiatus,  d'Orb. 

c 

— 

— 

Tr^chus 

angulatoplicatus,  Mii. 

c 

__ 

— 

—    490    — 


{Trof.hu  A) 


Turbo 


haieëuâ,  d'Urb* 

«cquAtiîciJâf  El 
bidentaU.  Et. 
aritricu»,  El. 
eorallen&î^t  Dur. 
Ëpuiua,  d  Orb« 
Ëriny:!.  d'Orbe 
Meriûiii,  Goldf. 
perornatuâ.  Et. 
pHnceps,  Uo^ra* 
SaiourDantï,  EL 
fliibfunatuîi.  d'Orb. 
legulaLus,  Mù. 


K    P 


Phaiianillu       orainiiLS*  EL 
SLrîata,  d'Orb, 
iDftrajureDBiH,  El 

Ditremana        diiîc^oidea,  EL 

ManlorUensîà,  El 
mAstoidea,  Et. 
OJirordiâna,  Et. 
portUudica^  EL 
qu]n(|uefinflâH  d'Orb 
Kathuraoû.  d'Orh. 

Pleurotomaria   Aga^âi^i,  Mû. 
aàtfjrtioa,  EL 
Cord,  EL 
Cydippe,  d'Orb. 
CvpreH,  d'Orb. 
Cyprlâ,  d'Orb. 
Cytherea,  d'Orb* 
DuboiBana,  Fer. 
glypticîana^  El 
graaana,  d  Orb. 
Gresâïyit  EL 
MtiD&terï.  Hœm, 
Ntesea,  d'Orb. 
Nyphe,  d'Orb. 
fiya&^  d'Orb. 
Phœdra,  d'Orb. 
Philea,  d'Orb. 
retietilatflp  d'Orb. 
Vlôlbanf^ï,  d  Orb. 

Pterocera  angu1icoatata(Btjy  ),  Et 

^  arsrica.  Et. 

"  armigera,  d'Orb. 

Barrensîs  (BuvO.  Et. 
Dyonisea  (Buv.),  EL 
TnuUïcostata,  Et. 
musca,  De^L 
Neptuiii,  Et. 
Oeeaoi,  BeUb. 


G  D 


A  C 


S   V 


PI  rî 


ht- 


351 
30^ 
391 
395 
351 

395 
351 
353 
303 
454 
352 
303 
35Î 

454 
803 
35-2 
304 
351 
454 
455 
304 
454 
352 


395 
301 
305 


131 

m 

175 
131 

175 
lit 

m 

Sa 
2.31 
13Î 

83 
13Î 

431 
83 
IB^ 
174 
13a 

m 

M 
234 
133 

175 
84 
85 


492 

363 
353 
305 
300 


123 


3oe 

434 
306 

456 
455 
456 
4Î3 


13Î 

133 

8.5 


203 


204 


236 
335 
236 
203 


455  235 


-    491    — 


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K 

p 

G 

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C 

S 

V 

PI 

N 

Soc 

Up. 

(Pterocera) 

Oceani,  Thirriai,  Ctj. 
Ponti.  Delab. 
Raulinca  (Buv.),  Et. 

k 
k 

K 
k 

p 

424 
456 

204 
236 

• 

Wagneri  (Th.),  EL 

8 

k 

426 
396 

204 
176 

Fusus 

astartinus.  Et. 

s 

Purpura 

Cntleauana.  Et. 
Lnpi*;rrpfi,  Buv. 

c 

c 

353 

133 

Cerithium 

bumnoiiJeum,  Buv. 
Buvigrieri^  EL 
Cluvôlus.  Buv, 
comMense.  Buv. 
corallinicum,  EL 
Duboisanum.  Et. 
^rayense.  Et. 
merme,  Buv. 

c 
C 

s 

s 

P 

P 
P 

396 
456 
3Ô4 
396 
397 
456 

176 
236 
134 
176 
177 
236 

limiforme,  Rœm. 

c 

S 

k 

354 
397 

134 
177 

Mantochense,  Et. 

P 

424 
456 

204 
236 

perclalhratum,  Et. 

s 

397 

177 

pertortum.  EL 
Renoiri,  EL 

s 

8 

398 

178 

sociale.  Th. 

s 

supracostatum,  Buv. 

0 

c 

c 

P 

P 

457 
307 
354 

237 

87 

134 

Emarginula 
Patella 

paucicosta.  Et. 
sublœvis.  Buv. 

Voltzi,  Et. 

c 

k 

425 
457 

205 
237 

Dentalium 

Corneti,  Et.  '          i  * 

P 

,urcnse,  Et. 

0 

307 

87 

Vorrnïimiinvim,  EL 

k 

49«» 

9.C\!\ 

Bulla 

cylindreila,  Buv 
Dytîoise.T,  Buv. 
planospîrata,  Th. 
suprajurensia.  Buv. 

• 

k 
k 
k 

P 

457 
425 

237 
205 

Gastrochœna 

Moreauana,  Buv, 
oviformis,  EL 

0 

c 

307 
355 

Teredo 

astartinus.  EL 

s 

.SQR 

178 
87 

Pleuromya 

arancû.  Kl* 

0 

0Î70 

307 

Audouini,  Et.  (oon  Ag.) 

K 

425 

205 

Bronp^niartana    EL 

0 

308 

88 

grayensis,  Et. 

P 

P 

457 

237 

Jurassi,  Et.  (noo  Ag.) 

eubeylindfica.  Et. 
60  bélouga  ta,  EL 

5 

J^ 

K 
k 

399 
425 
426 

179 
205 
206 

c 

355 

135 

subrecurva,  Et. 

0 

308 

88 

varians,  Ag. 

0 

Pholadoroya 

acuticosta,  Sow. 
canaliculata,  Bœm 
cancellata,  Ag. 

s 

8 

K 

k 

1 

426 
i399 
426 
399 

20^ 
179 
206 
179 

•     ~    49S    — 


O 

c 

m 

9L, 

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L. 

K 

P 

G 

D 

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c 

S 

V 

PI  n|*« 

M. 

(PhoUdoroya; 

dathrata,  Mù. 

0 

Bm 

88 

wmplanfila,  kg. 

s 

399 

179 

constriiîta,  d*Orb, 

0 

308 

S8 

depreSia,  Ag, 

s 

s 

399 

179 

eehinaiai  Ag. 

& 

k 

4^6 

m 

etallatn,  Ag. 

0 

3Q9 

m 

flabeMota,  Ag. 
heniieardia.  Rflem, 

0 

o 





linuata,  OoJdf, 

0 

0 

. 

^ 

Orbignyaoa,  Et. 

c 

355 

135 

ornata/  Et. 

1  0 

310 

90 

parcicosta,  Âg, 

0 

parrula,  Hœm, 

k 

4Î6 

200 

ft 

paucicoatap  Rœni. 

s 

k 

427 
|310 

179 
207 

pelagiea?  Ag. 

0 

90 

Frolei,  Dofr, 

s 

s 

k 

k 

(400 
427 

180 
207 

similis,  Âg- 

a 

0 

310 

90 

tenera,  A  g. 
trcmiila,  EU 

a 

400 

ISO 

c 

355 

135 

Iricostata,  Et. 

0 

310 

90 

(Homonjya] 

grerilîs,  d'Orb. 
borttïlana,  d'Orb. 

k 

k 

427 

Wl 

K 

K 

428 

208 

poriJftfiilita,  Ku 

P 

458 

238 

feeminigosa.  Et. 

k 

4S8 

208 

(Ar£H>raya) 

ûrarîca,  Kl. 
hcUetica»  Desh. 
MantocïiensJs,  Et. 

k 
k 

K 
k 

P 
P 

P 

458, 
459 

238 
208 
239 
208 

(Goniomya) 

liarrensis.  Buv. 
Cornuelana,  Buv. 

pudk-a,  Clj. 
suhnigoea.  Et. 

s 

ï 

k 

k 
k 

P 
P 

P 

450 
439 
459 
400 
429 

m 

209 
239 
180 
209 

Gorbula 

(■on  ion  a,    V.L 
i^rayensis.  Et. 
?erroriL  Et, 

P 
P 

P 
P 

460 
161 

2JÛ 
241 

NcDDra 

MoBensis.  Buv. 

P 

Paleeomya 

graycMisi^.  El. 

p 

. 



Aaatma 

arccriËjis,  El. 

candata,  Ctj, 

parvula»  Et. 
petrea.  Et. 

0 

s 

k 
k 
K 

m 

400 
430 

3ÏÏ 

299 
180 
210 

91 

pirjcola.  Et. 

k 

430  210 

qiiadrata,  Et- 

p 

4591239 

âèqiJîiiiica,  Et. 

s 

400,180 

Blriata,  dOrb. 

k 

431  3U 

Thrafia 

incerta,  Desh. 
pin  guis,  d'Orb. 

0 

K  K| 

311  n 

porilaDdica,  Et, 

r 

P 

462) 

342 

—    493    — 


o 

c 

» 

K 

P 

Soc. 

431 

P.g. 

K 

p 

c 

D 

A 

C 

S 

V 

k 

PI  N 

M. 
.ép. 

(Thracia) 

tenuistriata,  Desh. 

211 

Gresslya 

excentr.ca,  T(*rq. 

8 

R 

K 

400 
431 

180 
211 

(Ceromya) 

globosa,  El 
orbicularis.  Et. 
pcrcrassa,  Et. 
suprajurensis.  Et. 

K 

k 
K 

k 

P 

432 

460 
43-2 

212 

240 
212 

Tellina 

BarrcDsis,  Buv. 

P 

p 

462 

242 

Psammobia 

compressa.  Et. 

concentrica,  Et. 

jurensis.  Et. 
portlandica,  Et. 

0 

k 

k'k 

P 

432 
433 
463 
310 
463 

212 
213 
243 
90 
243 

virgulina.  Et. 

k 

433 

213 

Capsa 

Tliurmanni,  Et. 

8 

405 

185 

Venerupis 

arnrica,  Et. 
jurensis.  Et. 

' 

c 

8 

401 
356 

181 
136 

Cytherea 

gyensis,  Kt. 

p 

462 

242 

Cyprina 

acornis.  Et. 
ararica.  Et. 
Bertrandi,  Et. 

0 

c 

P 

p 

463 
356 
312 

243 

136 

02 

Urongniarti,  Et. 
Contejeani,  Et. 

k 

P 

p 

fl 

243 
213 

Cornucopiœ.  Ctj. 

k 

434 

214 

cornuta,  d'Orb. 

k 

K 



fossulata,  R.  B. 

p 

464 

244 

grayensis.  Et. 

V 

V 

— 

orainsis,  Et« 

0 

311 

91 

parvula,  dOrb. 

K 

434 

214 

semiparvuia,  Et. 

V 

465 

245 

suevica,  Et. 

k 

434 

214 

tumidicornis.  Et. 

p 

465 

245 

Cardium 

banneianum,  Th. 
bulliforme.  Et. 
corallinum,  Lcym. 

c 

c 

8 

8 

8 

K 

K 

p 

401 
434 
465 
357 
401 
466 

181 
214 
245 
137 
181 

Dnfrenoyi,  Buv. 

P 

V 

246 

eduliformc,  Rœm. 

k 

K 

435 

215 

inleiîum,  Mù. 

0 

312 

91 

lotharingicum,  Buv. 

S 

402 

182 

Morriseum,  Huv. 

V 

V 

466 

246 

orthogonale.  Buv. 

k 

436 

216 

pigruni.  Et. 

p 

466 

246 

sepliforum,  Buv. 

e 

357 

137 

sequanicum,  Et. 

8 

402 

182 

suprajurense,  Ctj. 
subdissimile.  Et 

k 

k 

436 

216 

0 

312 

92 

Verioli,  Huv. 

P 

p 

466 

246 

UDicardium 

intumescer  s.  Et. 
^lobosum,  d'Orb. 

0 

0 

313 

93 

isocardia 

jurensis,  Kl. 
lineata,  Mil. 

c 
c 

357 

137 

Corbis 

ararica,  Et. 

p 

467 

247 

34 


—    498    - 


• 

c 

m 

K 

P 

Soc. 

405 

P.f. 

K 

F 

G 

D 

A 

C 

S 

S 

V 

PI 

N 

M. 

(Trigonia) 

subtrancata.  Et. 

185 

suevica,  Qu. 

K 

438 

218 

tïuprojureo^is,  Ag, 

s 

S 

k 

405 
438 

185 
218 

Arca 

concinna,  d'Orb. 
cuneolau,  Et 
fracta,  GoldL 
grayensfs;  lit. 
janipûîdoi,.  Et. 
longirotàins,  d'Orb. 
nobiliti.  Crj, 
Oppeli,  Et. 
Parandieri.  Et. 
Patrin-li,  Ûesh. 
porllaiidrcp.  Et. 
rhrjmboida Lis.  Ctj. 
s^cmitexta,  Et. 

lexta,  d'Orb. 

0 

0 

0 

c 

c 

c 

s 

s 

k 

K 
k 

k 
k 

K 

P 

P 
P 

P 

316 
405 
360 
469 
360 
437 

360 
316 
437 
469 
437 
470 
406 
437 

90 
185 
140 
249 
140 
217 

140 
96 
217 
249 
217 
250 
186 

217 

Uoarca 

cminens,  Qu. 
striatifisima,  Qu. 
texata,  Mii. 
tumida.  Et. 

0 

c 

c 
c 

360 
317 
360 

140 
97 
140 

NucuU 

Dewalquei,  Opp. 
intermcdia,  Mii. 
Menkei,  Rœm. 
Oppeli.  Et. 
subvariabilis,  £t. 

0 

0 
0 

0 

c 

k 

317 

437 
317- 

360 
317 

97 

217 
97 

140 
97 

Leda 

Lachryma?  d'Orb. 

0 

Pinna 

Barreusis,  Buv. 

P 

470 

250 

granulata,  Sow. 

y 

S 

k 

P 

'406 
439 

186 
219 

470 

250 

intermcdia.  Et. 

k 

439 

219 

radiata.  Et. 

0 

318 

98 

ëf^iliigraiiulatii,  Et. 

c 

364 

144 

fiorîalis,  d'Orb. 

K 

439 

219 

soprajurensis,  d'Orb. 

P 

470 

250 

Mytilus 

cBqnistriatus,  d'Orb. 
Cornueli,  Et. 
faictforrois.  Et. 
juren&ia,  Mér 

longœvus,  Ctj. 

Meriani,  Et. 
percrassus,  Et. 

0 

c 
c 

8 

8 

k 

k 

P 

P 

471 
361 
439 
406 
439 
361 
318 

251 
141 
219 
186 
219 
141 
98 

perplicatus,  Et. 

portlandicus,  Et. 
Roroei,  Et. 

8 

k 

P 

P 

406 
439 
471 

186 
219 
251 

P 

P 

scmicuneatus.  Et. 

c 

362 

142 

subœquiplicatus,  Gold. 

k 

439 

219 

•ubpectiiratus,  d'Orb. 

k 

k 

P 

P 

m 

2^ 

—    497    — 


o 

€ 

m 

-1 

'1 

Soc. 

365 

K 

p 

G 

r 

D 

A 

c 

S 

V 

PI 

N 

(Lima) 

perrigida,  El. 

145 

Perroni,  Et. 

C 

364 

144 

planuiata,  Et. 
Protei,  El. 

0 

^ 

320 

100 

0 

321 

101 

pygmeo,  Et. 

s 

407 

187 

pyxidaïa.  Et. 

c 

365 

U5 

rhomboidalis,  Ctj. 

k 

441 

221 

iscmicoii tutti,  El 

p 

476 

256 

iseniielongalii,  EL, 

c 

365 

145 

èetïiliscabrosa.  Kl. 

0 

321 

101 

spectabiiis,  Ctj. 

k 

441 

221 

subglabra.  Et. 

c 

365 

145 

siiprajureriâU,  Ctj. 

k 

P 

441 
476 

221 
256 

tegiilsta.  Mil. 

0 

321 

101 

lemiistnijtû,  Mii. 

0 

-k 

— 

tumida,  Rœm. 

c 

c 

P 

365 
476 
365 

145 
256 

Pecten 

araricus.  Et. 

145 

articulatus,  Schl. 

c 

c 

— 

— 

astartinus,  Et. 

s 

407 

187 

Beaumonlanus,  Buv. 

s 

s 

— 

— 

Biiloti.  Ctj. 

k 

441 

221 

■ 

Buchi,  Rœm. 

K 

— 

— 

comatus,  Mû. 

c 

366 

146 

Delessei.  Et. 

k 

441 

221 

flbroâuâ,  Sow. 

0 

0 

323 

103 

Ftarantidi,  Ctj 

k 

441 

221 

globosus,  Qu. 

c 

366 

146 

gyensis,  Et. 

0 

323 

103 

' 

intertextus.  Rœm. 

c 

366 

146 

Kraliki.  Ctj. 

s 

407 

187 

lamcllosus,  Sow. 

P 

476 

256 

Laurœ.  El. 

c 

366 

146 

Meiitorliensis.  Et. 

k 
k 

P 

476 

256 

Montbeliardensra,  Ctj. 

442 

222 

Nicoleli,  Et. 

— 

— 

nudus,  Buv. 

p 

p 

477 

257 

octocostatus,  Rœm, 

C 

c 

367 

147 

piiUiiformis,  Et. 

0 

324 

104 

pergiriclijs,  FA, 

c 

367 

147 

• 

nn-tiradiatud.  Et, 

k 

k 

442 

222 

Schnaiteimenôîjs,  Qu. 

c 

368 

148 

ïii^obiDella,  Et, 

0 

323 

103 

semîti'XUis,  Et* 

0 

324 

104 

bequJiïitis,  Kl. 

P 

477 

257 

solÉdus,  J^œm. 

c 

c 

368 

148 

subspinosus,  Schl. 

0 

c 

324 
368 

104 
148 

subtextorius,  Mù. 

c 

— 

— 

subvitreug,  Et. 

k 

442 

222 

testacens,  Et. 

0 

325 

105 

Thirriai,  El. 

0 

— 

— 

vimineus,  Sow. 

c 

368 

148 

—    499    ~ 


•  1 

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7: 

K 

p 

G 

D 

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C 

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PI 

N 

fTerebratula) 

dorsoplicata,  Sow. 
Gesneri,  Et. 

humeralis,  Rœm. 

iosignis,  Schi. 
moravica ,  Glock. 
perglobata,  Et. 
porUandîca,  Et. 
retîculaia*  Sow, 
retirera.  Et. 
Ëubc-anaiiciilnta.  Opp. 
flupraju renais,  l':t. 

0 

0 
0 

0 

c 
c 

c 

c 

s 

k 
k 

K 

P 

328 
408 

444 
371 

328 
478 
328 
371 
328 
444 

108 

188 

224 

151 

108 
258 
108 
151 
108 
224 

(Waldheimia) 

biappenditruLatii,  Eg.  D 
delemonliaria,  Upp. 
grayensis,  Et. 
hypocirta,  Eg.  D. 

0 

C 

P 

p 

328 
371 

478 

108 
151 
258 

0 

328 

108 

iinpressn,  Dav. 

0 

329 

109 

ParandiLT    Et. 

0 

— 

— 

tjjiiboiiiîlla   Eg.  D. 

0 



— 

Megerlea 

)ectiincu[ûide&i.  Opp. 
*epttiriculus.  Opp. 

c 
c 

371 

151 

Thecidium 

antîquum,  Mil 
cordifurme?  dOrb. 
porilaDdii^uni,  Et. 

0 

c 

P 

329 
479 
372 

109 
259 
152 

Rhynconclla 

înmnstans.  Sow. 
miniiU,  Eug.  D. 
pettiJNi'uIoiiJes.  Et. 
pinguis.  Opp. 
pulUrostris.  Et. 
^emiconstani,  Et. 
ipatUiea;  Eg.  b. 
spînoJosa,  Opp. 
fiu  bien  ti  for  mis.  Et. 
Thnrmaoni,  Br. 
tnplicosa,  EiTg.  D. 

0 

0 
0 

0 

0 
0 

0 

0 

c 

c 

C 

5 

s 

k 

P 

479 
328 
372 

444 
408 
328 

372 
328 

259 
108 
152 

224 
188 
108 

152 
108 

Grania 

jurensis,  Et. 
?  porosa,  MU. 

c 
c 

372 

152 

Lingula 

virgulina,  Et. 

k 

443 

223 

•Stomatopora 

.Boijchardi.  H. 
elongata.  Fr. 
intermedia,  Br. 

0 

c 

+ 

329 
383 
372 

109 
163 
152 

Petricella 

portlandica.  Et. 

P 

480 

260 

Spiropora 

siinplex,  Et. 

P 

479 

259 

Proboscina 

expansa,  Et. 
indivisa,  Et. 

c 

373 

153 

0 

331 

111 

Berenicca 

laxata,  d'Orb. 

orbiculata,  d'Orb. 

portlandica.  Fr. 
substriata.  Et. 

0 

0 

0 

c 

+ 

329 

372 
383 
330 

109 

ir,2 
163 
110 

Acanthopora 

Hnimci,  Et. 

c 

372 

152 

Heteropora 

gibbosa,  Fr. 
gradata,  Et. 

c 

+ 

X 

383 
372 

163 
152 

—    50<     — 


. 

o 

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p 

G 

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A 

c 

S 

V 

Pl 

N 

Soe. 

377 

•èp. 

(Cidaris) 

cervicalis,  Ag. 
coronata,  Goldf. 

C 

157 

r 

_ 

_ 

elegaos,  Mû. 

0 

333 

113 

florigemma,  Ph. 

0 

C 

c 

377 

157. 

gemmifera,  El. 

c 

— 

— 

grayensis,  Et 

P 

483 

263 

iihirginnin,  iwQ\d(, 

c 

378 

158 

ocEJIatû,  Ag. 

c 

— 

— 

Parandiori,  A  g 

c 

~ 



philastarle.  Th. 

5 

409 

189 

Quenstcdii,  Des. 

k 

445 

225 

subelegans.  Et. 

0 

333 

113 

buev'rjj,  De:* 

0 

:379 

159 

Rabdocidaris 

mitniEû,  Des. 
Oppeli,  Des. 

Orbignyana,  Des. 

0 

c 

c 

k 

P 

333 
379 

445 
483 

113 
159 

225 
263 

Remus,  Des. 

0 

333 

113 

.  Iricarinata.  Des. 

c 

379 

159 

Diplocidaris 

gigatitciis,  Des. 

c 
c 

3^0 

160 

Slellaslcr 

Jirarirus,  Kl. 

0 

334 

114 

(kTiocrinus 

r.rL'pfjini.  On  p. 
Milleri,  Kœd 

f 
c 

380 

160 

Apiocrinus 

polyryplms,  Mer. 
Roissyanns,  d'Orb. 

r 

S 

409 
380 

189 
160 

e 

— 

— 

c 

k 

k 

416 
380 

226 

Millericrinus 

nl(ornttiîj«,  d'Orb* 

160 

Archiaranus  d'Orb. 

n 

335 

115 

arraaius.  Et. 

0 

— 

— 

Bi*auinûiitflni]s.  d'Orb. 

c 

380 

160 

coiiicu     d'Orb. 

+ 

382 

162 

!>(*s*iri    El. 

c 

381 

161 

(Ul  tiiim,  iVOrb. 

if 

382 

162 

Diiboisaniis.  d'Orb. 

_ 

Dudressieri,  d'Orb. 

c 

881 

161 

ecliinatus^  d'Orb. 

0 

0 

c 

335 
381 
336 

115 
161 

(ioupilanus,  d'Orb. 

0 

116 

Hoferi.  .Mor. 

s 

409 

189 

lumidiis.  d'Urh 

4- 

382 

162 

J^lunslLTUnuâ,  d'Orb. 

-- 

— 

— 

NoJotiinus,  d'Orb. 

C 

381 

161 

Hicrhardanus,  d'Orb. 

0 

336 

116 

Thirriai,  El. 

c 

381 

161 

tiiberculalus,  d'Orb 

+ 

382 

162 

vortebralis.  Et. 

0 

336 

116 

Pentarrinus 

aiiiblyscalaris,  Th. 
Debori.  Th. 

c 

s 

382 
409 

162 
189 

Balanocrinus 

granulosus.  Et. 
pentagonalis    Th. 

0 
0 

0 

337 

117 

503    — 


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Sce. 

•*P 

(Stylina) 

constricla,  Fr. 
echinulata.  Fr. 
cxcenlrica.  Fr. 
explanata,  Fr. 
Flottei.  Fr. 
gemmans,  Fr. 
grandiflora,  Fr. 
granulata,  Fr. 
grayensis,  Fr. 
nirla,  Fr. 

H 
> 
> 
> 

> 
> 

h 

< 
< 

< 
< 

X 

X 
X 

388 

163 

H 

h 

— 

— 

inflata    Fr. 

X 

— 

— 

insiçnis.  Fr. 

> 

< 

— 

— 

intncata,  Fr. 

X 

— 

— 

kimmeridiana,  Fr. 

+ 

— 

— 

magnifica,  Fr. 

> 

< 

— 

— 

microcœnia,  Fr. 

> 

< 

— 

— 

Perroni,  Fr. 

X 

— 

— 

pistillum,  Fr. 

> 

H 

< 

8 

409 
383 

189 

ramosa,  Ë.  H. 

163 

suboctonaria,  E.  H. 

H 

— 

— 

speciosa,  Fr. 

X 

— 

— 

splendens,  Fr. 

) 

< 

— 

— 

sulcala,  Fr. 

) 

< 

— 

— 

tubulifera,  E.  H. 

) 

< 

— 

— 

Holocœnia 

arachnoïdes,  Fr. 
dendroidea,  Fr.      > 
explanata,  Fr. 

X 
X 
X 

X 

- 

— 

Placocœnia 

Perroni,  Fr. 

) 

< 

— 

— 

Diplocœnia 

corallina,  Fr. 

X 

— 

— 

Cyathophora 

arccnsis.  Et. 
Bourgueli.  E.  H. 
brevis.  Et. 
corallina,  Fr. 
excelsa.  Et. 
Fromenlftlï,  Et. 

) 

) 

) 
> 

) 

< 
< 

<  ^ 

+ 

_ 

— 

Allocœnia 

trotliiformîïi,  El. 

X 
X 

— 

— 

Plcurostylina 

contliinfa,  Fr. 

— 

— 

Convexaslrea 

dendroidea    Fr 
porljandît-a,  Fr. 
sexradintn,  E.  H. 

> 

< 
< 

X 

- 

— 

Leptophyllia 

IVIontiana.  Fr. 

\ 
/ 

< 

— 

— 

Montlivaultia 

thrunpliltpo^is,  Fr. 
charcennensis.  Fr. 
crassisepla,  Fr. 
Cytinus,  E.  II. 
Eugenia,  Fr. 
gigas.  Fr. 

/ 

< 

— 

-. 

grndata,  Fr. 

; 

- 

— 

— 

gyensis,  Fr. 

1       _ 

- 

— 

— 

inflata,  Fr. 

i 

- 

— 

"— 

Melania.  Fr. 

1 

- 

— 

— 

minor,  Fr. 

1      - 

- 

— 

— 

Montisclari.  Fr. 

1    1- 

- 

— 

— 

—    504    — 


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Soc. 

)83 

•'P- 

(MooUivaultia)  subdispar.  Fr. 

163 

tortuosa,  Fr. 

— 

— 

Tuba.  Fr. 

X 

— 

— 

undulata»  Fr. 

0 

+ 

s 

109 
338 

189 

Rabdophyllia 

cervina,  Et. 

118 

elegans.  Fr. 

+ 

383 

163 

grandis,  Fr. 

X 

— 

— 

kimmerJdiana,  Fr. 

"  " 

— 

— 

Micheloti,  Fr. 

— 

— 

portland.ca.  Fr. 

X 

— 

— 

solitaria,  Fr. 

-- 

— 



trichotoma,  Fr. 

— 



X 

* 

1 
1 

109 
383 

189 

Ilyiii«oophyllia?rorallina.  Fr!       '   '   ' 

163 

Tbecosuiilia 

costata.  J.-H. 

+ 

1 

— 

— 

insignift(Fr.},  Et. 

X 

1 

— 

— 

socia.  Fr. 

X 

! 

— 

— 

trichotoma,  E.  H. 

X 

s 

s 

s 

1 

109 
410 

189 

Cladophyllia 

astartina,  Et. 

190 

Pleurophyllia 

trichotoma,  E.  H 

X 

383 

163 

Calamophyllia 

kiiinijLfiiiinna,  Fr. 

+ 

X 

—~ 

— 

Favia 

kimmeridiana,  Fr. 

X 

— 

— 

Septastrea 
Heliastroa 

dispar,  Fr.                             I 

+ 

— 



corailina,  Fr. 

X 

— 



lΔHeosinla,  Fr. 

X 

— 

«_ 

Confusastrea 

Eîurgundiia,  E.  H. 
corftMinîi.  Fr* 

X 
X 

— 

^__ 

Cœnastrea 

tria  ngu  la  ris.  Et. 

X 

— 



Isastrea 

cïplaoaUT,  E,  H', 
foliacea.  Fr. 
fïrEiimiKlu.  E,  H. 
Gonrdnni,  Kr. 
ht^liârVllunije^,  E.  H. 
oblonga.  Fr. 
portlandica,  Fr. 

X 

+ 

X 

X 

X 

X 
X 

X 

— 

— 

s 

409,189 

Microphyllia 

carvophyllitâ(Fr.)/Et. 
disjuncta.  Et. 
Etalloni  (Fr.),  Et. 

0 

X 

s 

X 

383  163 
338  118 
383  163 

gradlis  (Fr.),  Et. 
rinearis(Fr.),  Et. 

X 

- 



X 

— 

— 

magnifica  (Fr,),  Et. 

X 

— 

— 

Pelissieri  (Fr.).  Et. 

X 

— 

— 

Perroni  (Fr.),  Et. 

— 



sequana  (Fr.),  Et. 

— 

— 

Sœrameringi,  d'Orb. 

4- 

— 

— 

sulcata  (Fr.),  Et. 

— 

— 

Latimeandra 

corallina  (Fr.),  Et. 

— 

— 

Clausaatrea 

costata,  Fr. 

X 

— 

— 

SOS    — 


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Soé. 

••p. 

(Clausastrea) 

dubia,  Fr. 
Edwardsi,  Fr. 
limitala,  Fr. 
parva,  E.  H. 

1 

X 

383 

163 

Thamnastrea 

arachnoïdes,  Ë,  H. 
Bayardi.  Et. 
Bouri,  Fr. 
champ littensis,  Fr. 
charcenneusis,  Fr. 
corn  munis,  Fr. 

0 

X 

t 

X 

X 

X 

338 
383 

338 
410 

118 
163 

118 

coDcinna,  E.  H. 

0 

X 

X 

5 

190 

3a3 

163 

contorta,  Fr. 

~~ 



corallina  (Fr.).  Et. 





corallinica,  Et. 

S 

410 

190 

dendroidea,  Bl. 

X 

383 

163 

dimorph-iitrca,  Fr. 
duhia,  Fr. 

X 

_ 

+ 

V— 

4itimoâfl    Fr 

X 

— 



fasciculata,  Fr. 

X 

— 



Hajmci,  Fr. 

4- 

— 

— 

insignis.  Fr. 

-- 

— 

— 

magnifiro,  Fr. 

-|- 

— 

— 

Perron  i,  Fr. 

X 

— 

«. 

portiandica,  Fr. 

X 

— 

_ 

stricta  (Fr.).  Et. 

-[- 

— 



Goniocora 

gemranla.  Fr. 
Haimei.  Fr. 

-- 



— 

-- 



«« 

kimraeridi  nn.  Fr. 

+ 

.. 

Isocora 

Thufmanni.  EL 

S 

410 

190 

Trochoseris 

coranjji     Fr 

X 

383 

163 

Comoseris 

meandrinôides,  d'Orb. 

X 

— 

Proloscris 

Waltoni,  E.  H. 

X 

— 

— 

Microsolena 

corallina,  Fr. 
expansa,  Et. 
Gresslyi,  Et. 
portiandica.  Et. 

+ 

c 
G 

8 

X 

384 

383 
410 

164 

163 
190 

Corallium?? 

alternans.  Fr. 

X 

383 

163 

Helotus 

Stutzi.  Et. 

c 

— 

Goniolina 

geometrica,  Buv. 

k 

440 

226 

Racrmulina 

nrarica.  Et. 

k 

— 



Cristcllaria 

Contejeani,  Et. 
Thurmanni,  Et. 

s 

s 

410 

190 

Cliona 

dislans.  Et. 

s 

411 

191 

Haguenovia 

kellowiann.  Et. 
minima.  Et. 
oxfordiensis,  Et. 

0 

0 

s 

339 
411 
339 

119 
191 
119 

Talpina 

astartiana.  Et. 

s 

411 

191 

capillaris,  Et. 

0 

339 

119 

reticulata.  Et. 

0 

_ 

— 

Dendrioa 

dumosa.  Et. 

s      1 

411 

191 

gracilis.  Et. 

s 

1 

— 

-    806    - 


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S 

M. 
Sac, 

II. 

Map. 

(Dendriofl) 

lîetietiûidea,  El 

340 

120 

punruta,  Eu 

i 

411 

191 

Gobalja 

ÊrayeDii!»,  El, 
jurenMâ.  Eu 

C 

P 

483 
3g4 

263 
I«4 

Eudei 

perfora  la,  Et. 
Perrûni>  Et. 

f 

— 

— 

t 

385 

165 

Pareudea 

apertd.  Et, 
ara  rien  «  Et. 
brevis,  Et. 

c 

P 

184 

364 

dumûsa^  Et. 

k 

446)226 

gigantea,  Et. 

c 

38â' 

166 

grueiUâ,  Et, 

c 

— 

— 

prî^mittîcii*  Et. 

c 

— 

^^ 

puuctata    Et. 

c 

1  — 

— 

tQmida,  Et. 

c 

_ 



Hamiilîpora 

radictformiB,  Et. 

c 

— 

^ 

Tremo.spoDgis 

Parandieri,  EL 
SautïCfl,  Et. 

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t 

387 

107 

Conkpmpïï 

Thurmatinù  EL 

c 

— 

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JUiTo^potigh 

coranina.  EL 
cQstflia,  El 

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Ceriûspongjft 

proltfera.  EL 

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- — 

matitDirhensis,  Et* 

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484  264 

StelHëpongia 

kiybrida»  Et, 

c 

3875167 

Tetra£!miLa 

coMllma.  Fr. 

G 

388  168 

Deamospoagla 

LDiprc^a,  EL 

c 

— 

— 

Amurp^oapc^Q^in  multUtrîiita,  Et, 

c 

— 

,« 

Juncus? 

TlturniaDDff  EL 

0 

340  ISO 

Choodrit^i» 

abtariîna,  EL 
Baroui,  Et, 

s 

411  m 

CarpotitheA 

fbtirmatint,  El 

6 

415 

193 

—    807    - 

OBJETS  DIVERS. 

LISTE 

Des  dons  faits  à  la  «oeiété  en  flSet  et  fl8«ft. 


Par  S.  Ëxc.  M.  le  Ministre  de  TInstruction  publique, 

400  francs. 
Par  LE  Département  du  Doubs,  200  francs. 
Par  LÀ  Ville  de  Besançon  ,  300  francs. 


Par  S.  Exe.  le  Ministre  d'Etat  :  1*  Archives  du  Musévm 
d'histoire  naturelle,  iomes  9  et  10;  2®  Illustrationes  plan- 
tarum  orientalium ;  3°  Histoire  des  corps  organisés,  par 
M.  Coste,  tome  2,  4®  fascicule. 

Par  S.  Exe.  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  : 
1®  Distribution  des  récompenses  accordées  en  1861  aux  Sociétés 
savantes;  2*  Liste  des  Sociétés  savantes  des  départements; 
3°  Mémoires  lus  à  la  Sorbonne  les  21 ,  22  et  23  novembre  1 861  ; 
4®  Revue  des  Sociétés  savantes,  livraisons  de  mars  à  octobre 
1863;  5"  Rapport  fait  le  31  juillet  1863  au  nom  de  la  Com- 
mission des  antiquités  de  France, 

La  Chambre  de  commerce  de  Besançon  :  Compte-rendu  de 
ses  travaux  pendant  les  années  1861  et  1862. 

Par  MM. 

Bataillard,  membre  correspondant  :  Mémoires  sur  les 
plantes  nuisibles  aux  moissons  et  aux  prairies. 

Benoit  (Emile),  membre  correspondant  :  Note  sur  les  dépôts 
erratiques  alpins  dans  V intérieur  et  sur  le  pourtour  du  Jura. 

BiAL,  membre  résidant  :  La  vérité  sur  Alise-Sainte-Reine. 

Billiet,  membre  correspondant:  Géologie  lyonnaise,  par 
M.  Fournet. 

BouDSOT,  meqibre  correspondant  :  Notice  sur  le  dyname. 

Cloz  (Louis),  membre  correspondant  :  Plan  en  relief  du 
plateau  d'Alaisê. 


—    »08    — 

De  Bouriànb  :  Notice  sur  Àlesia, 

Delaportb  ,  membre  correspondant  :  Hydrologie  médicale  : 
Bains  de  LuxeuiL 

Du  Mesnil-Marigny  :  De  la  protection  des  manufactures  et 
des  limites  que  l'on  doit  assigner  à  cette  protection. 

DuPRAT  DE  LA  Mahérie  !  La  décentralisation  littéraire  et 
scientifique,  n*>  1«^ 

Faivre,  membre  résidant  :  Des  vins  et  de  leur  emploi  dans 
le  traitement  des  maladies  (thèse  pour  le  doctorat  en  médecine). 

Favre  ,  membre  correspondant  :  Notice  sur  ses  travaux 
scientifiques. 

GouGET  (Gustave),  archiviste  du  Ministère  de  l'Instruction 
publique  :  Mémoire  sur  le  lieu  de  la  bataille  livrée  avant  le 
siège  d'Alesia. 

Grand  (Charles),  membre  résidant:  Journal  d'agriculture 
pratique,  années  1861  (1»'  et  2«  semestres)  et  1862  (1*'  et 
2«  semestres),  1863  (1*^  semestre). 

Grenier,  membre  résidant:  2"  Mémoires  de  V Académie  de 
Stanislas,  année  1861  ;  2»  Des  caractères  ostéologiques  chez  les 
oiseaux  de  la  famille  des  Psittacides,  par  M.  Blanchard. 

Hauchecorne,  pharmacien  à  Yvetol  :  Note  sur  un  réactif 
pour  V essai  des  huiles. 

Jaubert,  à  Paris  :  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux  de 
M.  Cordier. 

Koechlin-Schlumberger,  membre  correspondant  :  Le  terrain 
de  transition  des  Vosges. 

Lebon,  membre  résidant  :  Phthisie  et  horlogerie. 

Martin  (René),  à  Angers  :  Mémoire  sur  le  calendrier  mu- 
sulman et  sur  le  calendrier  hébraïque. 

Maussier,  membre  correspondant  :  Notice  sur  le  gisement 
de  minerai  de  fer  en  crains  des  environs  d'Audincourt. 

Millièrb,  membre  correspondant  :  Notice  nécrologique  sur 
M.  Th.  Bruand. 

Minary,  ingénieur  civil  à  Besançon,  et  Rësal,  ingénieur  des 
mines  à  Besançon  :  1"  Recherches  expérimentales  sur  V écoule- 
ment des  vapeurs;  2°  Recherches  expérimentales  su/r  la  chaleur 
de  la  fonte  de  fer  en  fusion  et  de  quelques  autres  corps  métal- 
lurgiques. 


—    509    — 

NiOBET,  docteur  en  médecine  :  Histoire  médicale  du  choléra 
qui  a  régné  à  Gy  en  1854. 

Ordinaire  de  la  Colonge,  membre  correspondant  :  1"  De 
V emploi  du , genou  pour  commander  les  freins  de  wagons; 
2**  Notice  sur  deux  expériences  d*aérométrie;  3*  Palier-grais- 
seur pour  les  petites  vitesses  de  rotation;  4"  Note  sur  l'ajutage 
divergent  de  Venturi;  5**  Recherches  théoriques  sur  la  roue 
tangentielle. 

Renaud  (François),  membre  résidant  :  Réglementation  du 
commerce  de  la  boucherie. 

Résal,  ingénieur  des  mines  à  Besançon  :  Commentaire  aux 
travaux  publiés  sur  la  chaleur  considérée  au  point  de  vue 
mécanique. 

Rouget,  membre  correspondant  :  Recherches  sur  nos  thés 
indigènes. 

Sarrette,  membre  correspondant  :  Quelques  pages  des  Com- 
mentaires de  César. 

TouBiN,  membre  correspondant  :  Du  culte  des  arbres  chez 
les  anciens. 

Tournier  ,  membre  correspondant  :  Némésis  ou  la  jalousie 
des  dieux. 

Vézian,-  membre  résidant  :  Introduction  à  un  prodrome  de 
géologie. 

Victor  (Antoine),  à  Vaugirard  :  Solution  du  problême 
alchimique. 

Vivien  Saint  -  Martin  ,  à  Paris  :  Vannée  géographique, 
i«'  volume. 

WiLLERMoz,  horticulteur  à  Lyon  :  Note  sur  la  classifiêation 
des  pêchers. 

Frayon,  membre  résidant  :  Divers  fragments  de  briques  et 
de  poteries  romaines  trouvés  à  Cussey-sur-rOgnon  (Doubs). 

Truchot,  membre  résidant  :  Une  hachette  gauloise  en  ser- 
pentine trouvée  à  Leffond  (Haute-Saône). 


Marchal,  membre  résidant  :  Un  poisson  et  un  Ludus  des 
terrains  houillers  d'Angers. 

Proudhon,  conseiller  à  la  cour,  membre  résidant  :  Un  poly- 
pier fossile.  

35 


^    540    — 

Bellair,  vétérinaire  à  Besançon  :  Un  loriot  (Oriolus  Galbula)-  ' 

Bouvier  ,  employé  des  forêts  h  Besançon  :  Un  nid  de  berge- 
ronnette (Motacilla  alba)  ;  une  couleuvre  bigarrée  (Coluber 
atro'virensj . 

Curé,  membre  correspondant  :  Quatre  serpents  et  un  scorpion 
d'Afrique. 

De  Joupfroy,  membre  résidant  :  Un  râle  (Rallus  aquaticus). 

De  Liniers,  membre  correspondant:  Une  perruche  d'Aus- 
tralie. 

GiROD  (Achille),  membre  résidant  :  Un  martin- pécheur 
(Alcedo  hispidaj. 

Lerch  ,  propriétaire  à  Besançon  :  Un  pic  épeichette  (Picus 
minor). 

LiGiER,  membre  résidant  :  Une  jeune  couleuvre  à  collier 
(Coluber  natrix). 

Prével  (Louis),  négociant  à  Besançon  :  Un  buzard  Saint- 
Martin  (Falco  cyaneus). 


—    611 


LISTE 


Des  objeta  envoyés  en  ISet  et  ISOS  par  les  Soeiétés 
eerrespondanles. 


Annales  de  la  Société  éduenne,  années  1860  à  18r>2. 

Biilletin  de  la  Société  vaudoise  des  sciences  naturelles, 
n''  48,  49  et  50. 

Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France,  tome  1 8,  feuilles 
44  à  53  ;  tome  19,  feuilles  1  à  68;  tome  20,  feuilles  1  à  48. 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais,  u^*  39, 
40,  41  et  42. 

Compte-rendu  des  travaux  de  la  Société  des  sciences  médi- 
cales de  l'arrondissement  de  Gannat,  années  1861-1862  et 
1862-1863 

Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  du  Li- 
mousin,, tome  11,  3*  et  4*"  livraisons;  tome  12,  l*"®,  2*,  3*  et  4* 
livraisons  ;  tome  13,  1"  et  2'  livraisons. 

Bulletin  de  la  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles 
de  l'Yonne,  3«  et  4*  trimestre  de  1861  ;  1«%  2S  3«  et  4*  trimestres 
de  1862  ;  1"  et  2;  trimestres  de  1863. 

Mémoires  de  la  Société  des  sciences  naturelles  de  Cherbourg, 
tome  8. 

Biilletin  de  la  Société  d'horticulture  pratique  du  Rhône, 
n*>»  1,  2,  3,  4,  0,  6,  7,  8  et  9  de  1863. 

Compte-rendu  des  travaux  de  la  Société  d'Emulation  de 
Monthéliard,  années  1860-1861  et  1861-1862. 

Bulletin  de  la  Société  des  sciences  naturelles  du  grand-duché 
de  Luxembourg,  tomes  5  et  6. 

Jahrbuch  der  K.  K,  geologischen  Reichsanstallt  (Annales  de 
rinstitut  impérial  et  royal  de  géologie),  années  1861-1862, 
3*  livraison. 

Annales  de  la  Société  d'Emulation  du  département  des 
Vosges,  tome  10,  3*  cahier,  et  tome  11,  1"  cahier. 

Mémoires  de  V Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres 
de  Dijon,  années  1861  et  1862. 


—    542    — 

Mémoires  de  la  Société  d'agriculture,  commerce,  sciences  et 
arts  du  département  de  la  Marne,  année  1861. 

Bulletin  de  la  Société  Linnéenne  de  Normandie,  6*  et  T 
volâmes. 

Mémoires  de  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  de  Chalon- 
sur-Saône,  tome  4,  2*  partie. 

Neue  Denkschriften  der  allgemeinen  schwelzerischen  Gesell- 
schaft  fur  dié  gesammten  Naturwissenschafften  (Nouveaux 
mémoires  de  la  Société  helvétique  des  sciences  naturelles), 
tome  19. 

Compte  rendu  de  la  45*  session  de  la  Société  helvétique  des 
sciences  naturelles. 

Mémoires  de  la  Société  académique  de  Maine-et-Loire,  9", 
10%  11%  12*  13' et  14»  volumes. 

Jahrbuch  der  Oberhessischen  Gesellschaft  fur  Natur-und 
Heilkunde  (Annales  de  la  Société  des  sciences  naturelles  de  la 
Haule-Hesse),  9*  anni;e. 

Mittheilungen  der  naturforschenden  Gesellschaft  in  Bem 
(Publications  de  la  Soc.  d'hist.  natur.  de  Berne,  n^'  469  à  530). 

Memoirs  of  the  Literary  and  philosophical  Society  of  Man- 
chester, 3^  série,  5*  volume. 

Bulleti?}  dé  la  Société  d'Emulation  du  département  de  l'Al- 
lier, tomos  7  et  8  (1'^''  et  2"  livraisons) ,  et  Fragments  du  cartu- 
laire  de  la  Chapelle-Aude,  publiés  par  la  même  Société. 

Société  littéraire  et  scientifique  de  Castres,  séances  des 
7  juillet  1862  et  5  juillet  1863,  et  Procès-verbaux  des  séances  de 
la  5*  année. 

Bulletin  de  la  Société  d'agriculture ,  sciences  et  arts  de 
Poligny,  12  livraisons  de  1862  et  10  premières  de  1863. 

Bulletin  de  la  Société  d'histoire  naturelle  de  Colmar,  années 
1861  et  1862. 

Bulletiji  de  la  Société  de  Médecine  de  Besançon,  années  1861 
et  1862. 

Schriften  der  Kœniglichen  physikalisch  -  œkonomischen 
Gesellschaft  zu  Kœnlgsberg  (Publications  de  la  Société  royale 
physico-économique  de  Kœnigsberg),  1"  et  2'  livraisons  de 
1861  et  1862. 

Mémoires  de  la  Commission  d'archéologie  de  la  Haute^ 
Saône,  tomo  3. 


—    543    — 

Journal  d'agriculture  de  la  Côte-d'Ovy  n°*  11  et'12  de  1861  ; 
1  à12de1862;  1  à7do1863. 

Société  académique  des  sciences,  arts,  belles-lettres,  agri- 
culture et  industrie  de  Saint- Quentin,  travaux  de  1860  et 
1861. 

Comptes  -  rendus  de  la  Société  de  secours  des  amis  des 
sciences,  années  1858  à  1862. 


—   su  — 

LISTE 
aemfcres  de  la  «oeiété  aa  SI  décembre  M9mm. 


Nota.—  Le  millésime  placé  en  regard  du  nom  de  chaque  membre 
indique  l'année  de  sa  réception  dans  la  Société. 

Les  membres  de  la  Société  qui  ont  racheté  leurs  cotisations  annuelles 
sont  indiqués  par  une  astérisque  *  placée  devant  leur  nom ,  conformé- 
ment à  l'article  21  du  règlement. 


Conseil  d'administration  pour  1863. 

Président MM.  Vézian. 

Premier  Vice- Président  ....  Proudhon  (Léon). 

Second  Vice-Président Botsson  d'Ecole. 

Secrétaire Bavoux. 

Vice-Secrétaire Truchot. 

Trésorier Jacques. 

Archiviste Castan. 

Conseil  d'administration  pour  1864. 

Président MM.  Delacroix  (Alphonse). 

Premier  Vice- Président  .  .  .  Vézian. 

Second  Vice-Président ....  Sire. 

Secrétaire Bavoux. 

Vice-Secrétaire Faivrb. 

Trésorier Jacques. 

Archiviste Castan. 

Membres  honoraires. 
MM. 
Lb  Préfet  du  département  du  Doubs. 
L'Archevêque  du  diocèse  de  Besançon. 
Le  Général  commandant  la  7*  division  militaire. 
Le  premier  Président  de  la  Cour  impériale. 
Le  Procureur  général  près  la  Cour  impériale. 
Le  Recteur  de  TAcadémio  de  Besançon. 


—    515    — 

MM. 
Le  Maire  do  la  Ville.de  Besançon. 
L'Inspecteur  d'Académie  à  Besançon. 

Batle,  prof,  de  paléontologie  à  l'Ecole  dos  Mines.  Paris.  1851. 
Bixio  (Alexandre).  Paris,  rue  Jacob,  26. 
CoQUAND  ,  Henri,    professeur  de  géologie  à  la  Faculté  des 

sciences.  Marseille  (Bouches-du-Rhône).  1850. 
D'Albert  de  Luynes  (le  duc),  membre  de  l'Institut.  Dampierre 

(Seine-et-Oise).  1859, 
Devoisins,  sous-préfet.  Mascara  (Algérie).  1842. 
DouBLEDAY,   Houri ,   entomologiste.  Ëpping,  comté    d'Ëssex 

(Angleterre).  1853. 
GouGET,  docteur  en  médecine.  Dole  (Jura).  1852. 
M^""  Mabile,  évéque.  Versailles  (Seine-et-Oise).  1858. 
Michelin,  doyen  honoraire  des  Conseillers  référendaires  à  la 

cour  des  comptes.  Paris.  1860. 
Paravey,  ancien  conseiller  d'Etat,  rue  des  Petites-Ecuries,  44, 

Paris.  1863. 
QuiCHERAT,  professeur  à  l'Ecole  des  Chartes.  Paris.  1859. 

Membres  résidants  (^). 

Adler,  fabricant  d'horlogerie.  Besançon,  quai  Vauban,  30-32. 

1859. 
Alviset,  président  de  chambre  à  la  Cour.  Besançon,  rue  du 

Mont-Sainte-Marie,  1 .  1857. 
Arbey,  négociant,  Grande-Rue,  55.  1861. 
Arnal,  économe  du  lycée.  Besançon,  rue  du  Collège.  1858. 
Arthaud,  peintre.  Besançon,  Grande-Rue,  140.  1851. 
Adffroy,  distillateur.  Besançon,  Saint-Claude  (banlieue).  1860. 
Babey  ,   archiviste  du  département.   Besançon ,  les  Chaprais 

(banlieue),  1858 
Baigue,  entrepreneur.  Besançon,  rue  des  Boucheries,  23. 1859. 
Balandret,  prêtre,  professeur  à  Saint-Fr-. Xavier.  Besançon, 

rue  des  Bains-du-Pontot,  4.  1857. 

(M  Dans  cette  catégorie  figurent  plusieurs  membres  dont  Je  domicile 
habituel  est  hors  do  Besançon,  mais  qui  ont  demandé  le  titre  de  rèsi- 
danis,  afin  de  payer  le  maximum  de  la  cotisation  et  de  contribuer  ainsi, 
d'une  manière  plus  large,  aux  travaux  de  la  Société. 


—    646    — 
MM 

Babbaud,  Auguste,  propriétaire.  Besançon,  rue  Saint-Vincent, 
43.  1857. 

Babbaud,  Charles,  négociant.  Besançon,  rue  Neuve-Saint- 
Pierre,  15.  1862. 

Babdt,  Henri,  pharmacien.  Sainl-Dié  (Vosges).  1853. 

Bataille,  horloger,  rue  des  Chambreltes,  15.  1841. 

Baulibb,  négociant.  Besançon,  rue  des  Chambrettes,  11.  4863. 

*Bavoux,  Vital»  second  commis  à  la  direction  des  douanes. 
Besançon.  Fontaine-Ecu  (banlieue).  1853. 

Bblot,  essayeur  du  commerce.  Besançon,  rue  de  TArsenal,  9. 
1855. 

Benbtton,  conseiller  à  la  Cour  impériale.  Besançon,  rue  des 
Bains-du-Pontot,  1.  1857. 

Bbrthelin,  Charles,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et  chaussées. 
Besançon,  rue  de  Glères,  23.  1858. 

Bertin,  négociant.  Besançon.  Casamène  (banlieue).  1863. 

*  Bertrand,  docteur  en  médecine.  Besançon,  rue  de  l'Ecole,  1 0. 
1855. 

Besson,  avoué.  Besançon,  place  Saint-Pierre,  17.  1855. 

Bial,  Paul,  capitaine,  professeur  à  l'école  d'artillerie.  Besan- 
çon, Grande-Rue,  108.  1858. 

Blondeau,  Charles,  entrepreneur  de  bâtiments.  Besançon,  rue 
Saint-Paul,  54.  1845. 

Blondeau,  Léon,  entrepreneur  de  bâtiments.  Besançon,  rue 
Saint-Paul,  54.  1845. 

Blondon,  docteur  en  médecine.  Besançon,  place  Saint-Pierre, 
4.  1851. 

Boullet,  proviseur  du  lycée  de  Besançon.    1863. 

BouRCHERiETTE  dit  PouRCHEREssE,  peintre  en  bâtiments.  Besan- 
çon, rue  des  Chambrettes.  1859. 

BouRDON-DcssAUSSEY,  directeur  des  contributions  directes. 
Besançon,,  rue  Neuve,  4.  1857. 

BouRDT,  Pierre,  essayeur  du  commerce.  Besançon,  rue  de 
l'Arsenal,  9.  1862. 

BouRGEAu,  pharmacien.  Besançon,  Grande-Rue,  128.  1862. 

BouTTEY,  Paul,  fabricant  d'horlogerie.  Besançon,  rue  Moncey, 
12.  1859. 


—    547    — 
MM. 
BoYSSON  D*EcoLB,  receveur  général  des  finances.  BesançoD, 

rue  de  la  Préfecture,  22.  1852. 
Bretegnirr,  notaire.  Besançon,  rue  Saint-Vincent,  22.  1857. 
Bretillot,  Eugène,  propriétaire.  Besançon,  rue  des  Granges, 

46.  1840. 
Bretillot,  Léon ,  banquier.  Besançon ,  rue  de  la  Préfecture, 

21.1853. 
Bretillot,  Maurice,  propriétaire.  Besançon,  rue  de  la  Préfec- 

ture,  21.  1857. 
Bretillot,  Paul,  propriétaire.  Besançon,  rue  de  la  Préfecture, 

21.  1857. 
Bruchon,  docteur  en  médecine.  Besançon ,  rue  des  Granges, 

16.  1860. 
Brugnon,  ancien  notaire.  Besançon,  rue  de  la  Préfecture,  12. 

1855* 
Brunswick,  Léon,  fabricant  d'horlogerie.  Besançon,  Grande- 
Rue,  28.  1859. 
BuGNOT,  négociant.  Besançon,  rue  Neuve,  28.  1857. 
Canel,  employé  à  la  préfecture.  Besançon  (la  Butto).  1862. 
Carlet,  Joseph,  ingénieur.  Besançon,  rue  Neuve,  13.  1858. 
Castan,  Auguste,  sous-bibliothécaire  de  la  ville.  Besançon,  rue 

Saint-Paul,  3.  1856. 
Chaix-Bourbon,  Auguste,  peintre.  Besançon,  rue  de  l'Arsenal, 

7.  1862. 
Chanoit,  François,  ingénieur  civil.  Besançon,  rue  de  la  Préfec- 
ture, 11.  1856. 
Chapot,  dessinateur.  Besançon,  rue  des  Granges,  75.  1853. 
Chauvelot,  professeur  d'arboriculture,  Besançon,  Ste-Colombe 

(banlieue).  1858. 
Chauvin,  procureur  impérial.  Besançon,  rue  Neuve,  24  bis. 

1857. 
Chevilliet,  professeur  au  lycée.  Besançon,  Grande-Rue,  76. 

1857. 
Clerc,  Edouard,  banquier.  Besançon,  Grande-Rue,  49.  1840. 
Clerc  de  Landresse,  avocat  et  maire  de  la  ville.  Besançon,  rue 

delà  Préfecture,  14.  1855. 
Constantin  ,  préparateur  d'histoire  naturelle  à  la  Faculté  des 

sciences.  Besançon,  rue  Ronchaux,  22.  1854, 


—    548    — 

MH. 
CoBNUTY,  conducteur  des  ponts  et  chaussées.  Besançon,  Grande- 
Rue,  129.  1856 
CouLON,  avocat.  Besançon,  rue  des  Granges,  68.  1856. 
CouRLKT,  proviseur  de  lycée  en  retraite.  Besançon,  rue  Ron- 

chaux,  11.  1863. 
CouRLET  DE  Vregille,  chcf  d*escadron  d'artillerie  en  retraite. 

Besançon,  rue  Neuve,  12.  1844. 
Cootenot,  docteur  en  médecine.  Besançon,  Grande-Rue,  44. 

185t. 
CuEMN,  Edm.,  élève  en  pharm.  Besançon,  r.  d*Anvers,  4.  1863. 
d'Aubonnb,  Alfred,  prop.  Besançon,  la  Mouilière  (banl.).  1858. 
Daval,  Aug.,  avocat,  Besançon,  rue  Neuve-St-Pierre,  17.  1859. 
David,  notaire.  Besançon,  Grande-Rue,  107.  1858. 
DE  BoisLECOMTE  (le  vicomte),  général  de  div.  Lille  (Nord).  1854. 
DE  BussiERRE,  Ju^les,  Conseillera  la  Cour  impériale.  Bosançon, 

rue  du  Clos,  33.  1857. 
DE  Chardonnet  (le  comte),   propriétaire.  Besançon,  rue  du 

Perron,  20.  1856. 
DE  Chardonnet,  Hilaire,  naturaliste.  Besançon,  rue  du  Perron, 

20.  1856. 
DE  CoNEGUANO  (le  marquis),  chambellan  de  l'Empereur,  député 

du  Doubs.  Paris.  1857. 
deFraguier,  A.,  (le  baron).  Besançon,  Grande-Rue,  109.  1861. 
Degoumois,  Ch.,  dir.  d*usine  Besançon,  la  Butte  (banl.).  1862. 
DE  JouFFROY  (le  comtc),  Joseph,  propriétaire.  Abbans-Dossous 

(Doubs),  et  Besançon,  rue  Neuve,  9.  1853. 
Delacroix,  Alphonse,  architecte.  Besançon,  Montrapon  (banl.) 

1840. 
Delacroix  ,  Emile ,  docteur  en  médecine ,  professeur  à  l'Ecole 

de  médecine.  Besançon,  rue  de  Chartres,  6.  1840. 
Delavelle,  notaire.  Besançon,  Grande-Rue,  39.  1856. 
DE  Liniers,  général  de  div.  Besançon,  rué  St- Vincent,  27.  1861 . 
de  Longeville,  propriétaire,  Besançon,  rue  Neuve,  7^  1855. 
DE  Nervaux,  propriétaire.  Besançon,  rue  St-Vinceat,  46.  1853. 
DE  Sainte- Agathe,  L.,  prop.,  Besançon,  Grande-Rue,  42. 1851. 
de  Saint-Maurice,  Anatole,  propr.,  Besançon,  rue  du  Collège, 

1.  1857. 


—    519    — 
MM. 

D*EsTOCQuois,  Tht^odore,  prof,  de  mathématiques  à  la  Faculté 
des  sciences.  Besançon,  rue  de  la  Préfecture,  26.  18ô1. 

Détrey,  Just,  banquier.  Besaj:içon,  Grande-Rue,  96.  1857. 

DE  Vezet,  Victor,  prop.  Besançon,  rue  Neuve,  \1  ter.  1839. 

DiÉTRiCH,  Bernard,  négoc.  Besançon,  Grande-Ruo,  73.  1859. 

Dodivers,  Félix,  imprimeur.  Besançon,  Grande-Ruo,  42.  1854. 

DoNZELOT,  colonel  en  retraite.  Besançon,  rue  de  la  Préfecture, 
18.  1857. 

d'Orival,  Léon,  propriétaire.  Besançon,  rue  du  Clos,  22.  1854. 

d'Orival,  Paul,   conseiller  à  la  Cour  impériale.  Besançon, 
Grande-Rue.  72   1852. 

Droz,  ancien  direct,  de  l'Ecole  primaire  supérieure.  Besançon, 
rue  du  Clos.  31.  1840. 

DuBOST,  William,  maître  de  forges.  Besançon,  rue  delà  Pré- 
fecture, 12.  1840. 

Ducat,  Alfred,  architecte.  Besançon,  rue  St-Pierre,  19.  l8o3. 

DucRET,  lithographe.  Besançon,  rue  des  Chamhrettes,  6.  1860. 

DoET,  Armand,  nég.  Besançon,  rue  de  la  Préfecture,  16.  1859. 

DuNOD  DE  Charnage,  avocat.  Besançon,  rue  do  la  Bouteille,  1. 
1863. 

DuRET,  géomètre.  Besançon,  rue  Neuve,  28.  1858. 

Ethis,  Edmond,  propriét.  Besançon,  Grande-Rue,  91.  1860. 

Ethis,  Ernest,  propriétaire.  Besançon,  Grande-Rue,  91.  1855. 

Ethis,  Léon,  sous-inspecl.  des  forêts.  Besançon,  Gnmde-Rue, 
91.  1862.. 

Fachard,  Ccipitaine  en  retraite.  Besançon,  rue  des  Granges,  59. 
1854.  . 

Faivre,  Adolphe,  docteur  en  médecine.  Besançon,  rue  du  Col- 
lège, 14.  1862. 

Faucompré,  chef  d'e.scadron  d'artill.  Besançon,  rue  du  Collège, 
6.  1855. 

Fernier,  Louis,  fabric.  d'horlogerie.  Besançon,  rue  Ronchaux, 
3.  1859. 

Feuvrier,  |>rétre,  professeur  à  Saint-Franç.-Xavier.  Besançon, 
rue  des  Bains-du-Pontot,  4.  1856. 

FouiN,  Auguste,  mécanic  Besançon,  rue  de  l'Arsenal,  9.  1862. 

France,  Hubert,  négociant   Besançon,  Grande-Rue,  53.  1855. 

Gaudot,  médecin.  Besançon,  Saint  Ferjeux  (banlieue).  1861. 


—    520    — 
MM. 
Gal'fprb,  direct,  des  Postes.  Besauyon  Grande-Rue,  100.  1862. 
Gérard,  banq.,  adj.  au  maire.  Besanron,  Gde-Rue,  68.  1854. 
GiROD,  Achille,  propr.  Besançon,  St-Claude  (banlieue).  1856. 
GiROD,  avoui».  Besançon,  rue  desXjranges,  62.  1856. 
GiROD,   Victor,   pn!*sident  de  la  Société  de  secours  mutuels. 

Besançon,  Grande-Rue,  70.  1859. 
Glorgbt,  Pierre,  huissier.  Besançon,  Grande-Rue,  58.  1859. 
GouiLLAUD,  prof«»sseur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences. 

Besançon,  rue  Saint- Vincent,  3.  1851. 
Grand,  Charles,  directeur  de  l'Enregistrement  et  des  Domaines. 

Annecy  (Haute-Savoie).  1852. 
Grange,  pharmacien.  Besançon,  rue  des  Granges,  20.  1859. 
Grenier,  Charles,  professeur  do  botanique  et  de  zoologie  à  la 

Faculté  des  sciences.  Besançon,  Grande-Rue,  106.  1840. 
Grosjean,  bijoutier.  Besançon,  rue  des  Granges,  21.  1859. 
GuB.NARD,  maître  de  forges.  Besançon,  rue  du  Perron,  3.  1856. 
GuERRiN,  avocat.  Besançon,  Grande-Rue,  74.  1855. 
GuiCHARD,  Albert,  pharmac.  Besançon,  rue  d'Anvers,  4.  1853. 
GuiLLEMiN,  ing('>n.-const.  Besançon,  Casamène  (banlieue).  1840. 
Haldt,  fabricant  d'horlogerie    Besançon,  rue  du  Clos-St-Paal, 

4  bis,  1859. 
HoRY,  propriétaire.  Besançon,  ruedeGlères,  17.  1854. 
HuART,  recteur  d'Académie  en  retraite.  Besançon,  rue  de  la 

Préfecture,  13.  1840. 
Jacquard,  Albert,  banq.  Besançon,  rue  des  Granges,  21.  1852. 
Jacques,  doct.  en  médecine,  Besançon,  rue  du  Clos,  32.  1857. 
Jeanneney,  Vict,  peintre.  Besançon,  rue  des  Granges,  11.  1858. 
Lambert,  ingénieur  civil.  Vuillafans  (Doubs).  1857. 
Lamy,  avocat.  Besancon,  rue  des  Granges,  14.  1855. 
Lancrenon,  conserv.  du  Musée  et  direct,  de  l'Ecole  de  dessin, 

corresp.  de  l'Institut.  Besançon,  rue  de  la  Bouteille,  9^  1859. 
Laudet,  conducteur  des  Ponts  et  Chaussées.  Besançon,  rue 

Saint-Jean,  9.  1854. 
Laurens,  Paul,  anc.  chef  de  division  à  la  préfecture.  Besançon, 

rue  Saint-Vincent,  22    1854. 
Lebon,  Eugène,  docteur  en  méd.  Besançon,  Grande-Rue,  88. 

1855. 
Lépagney,  Franc.,  horticult.  Besançon,  la  Butte  (banL).  1857. 


—    521     — 

MM. 

LiGiER,  Arlh.,  élève  en  pharm.  Besançon,  rue  d'Anvers,  4.  1863. 

LouvoT,  Arth.,  anc.  avoué.  Besançon,  rue  du  Collège,  6.  1858. 

LouvoT,  Gaspard,  recev.  principal  des  Contributions  indirectes. 

Besançon,  Grande  Rue,  14.  1857. 
LouvoT,  Hub.-Nic  ,  notaire,  Besançon,  Grande-Rue,  135.  1860. 
LoDYS,  Jacq.,  mont,  déboîtes.  Besanç.,  rue  Sl-Paul,  54.  1861. 
Lyautey,  fçénéral  de  divis.  et  sénateur.  Paris,  rue  de  Lachaise, 

24.  1855. 
Màchard,  viticulteur.  Besançon,  rue  Battant,  13.  1858. 
Maire,  ingén.  des  Ponts  et  Ch.  Besançon,  rue  Neuve,  15.  1851 . 
Mairot,  Félix,  banquier.  Besançon,  rue  de  la  Préfecture,  17. 

1857. 
Marchal,  Georges,  essayeur  du  commerce.  Besançon,  rue  des 

Chambrettes,  5.  1860. 
Marion,  mécanicien.  Besançon,  Casamène  (banlieue).   1857. 
Marlet,  Adolphe,  cons.  de  Préfecture.  Dijon  (Côte-d*Or).  1852. 
Marque,  Hector,  propriétaire,  ancien  élève  de  l'Ecole  polytech- 
nique. Poligny  (Jura).  1851. 
M^' Mathieu,  Césaire,  cardinal-archevêque.  Besançon.  1862. 
Mathiot,  Joseph,  avocat.  Besançon,  ruo  du  Chateur,  20.  1851. 
Mazoyhier,  anc.  not.  Besançon,  r.  des  Chambrettes,  12.  1840. 
Messelet,  Séb.,  artiste  vétér.  Besançon,  rue  Battant,  45.  1841. 
Micaud,  Jules,  direct,  en  retraite  de  la  succursale  de  la  Banque. 

Besançon,  rue  do  Gléres,  21.  1855. 
MoNNOT,  Théodose,  docteur  en  médecine,  profess.  à  l'Ecole  de 

médecine.  Besançon,  Grande-Rue,  79.  1856. 
MoNTENOisE,  Eusébe,  propr.  Besançon,  ruo  de  la  Madeleine,  2. 

1860. 
MoREL,  Ernest,  doct.  en  méd.  Besançon,  r.  Moncey,  12.  1863. 
MouTRiLLE,  Alfred,  banq.  Besançon,  rue  du  Collège   3.  1856. 
MuNiER,  Aug.,  prop.  Besançon,  rue  des  Chambrettes,  10.  1857. 
NoiRET,  voyer  de  la  ville.  Besançon,  rue  de  la  Madeleine,  19. 

1855. 
OuDET,  avocat.  Besançon,  rue  Moncey,  2.  1855. 
Oithenin-Chalandre,  fabric.  de  papier  et  imprim.  Besançon, 

rue  des  Granges,  23.  1843. 
Painchaux  fils,  architecte.  Besançon,  rue  Neuve,  18.  1859. 
Parguez,  .docteur  en  méd.  Besançon,  Grande-Rue,  106.  1857. 


—    623     - 
MM. 

Sanc.ey,  Louis,  employé  au  bureau  central  de  la  compaguie  des 

forges  do  Franche- Corn  té.  Besançon,  Montjoux  (banl.).  <855. 
Sarràzin  fils,  propriét.  de  mines.  Laissey  (Doubs).  1862. 
ScHALLER,  vérificateur  adjoint  des  Poids  et  Mesures.  Besançon, 

rue  Neuve,  9.  1851. 
SiCARD,  Honoré,  nég.  Besançon,  rue  de  la  Préfecture,  4.  1859. 
SiLVANT,  rentier,  Besançon,  Grande-Rue,  44.  1860. 
Sire,  Georges,  directeur  de  l'Ecole  d'horlogerie.  Besançon, 

Grande-Rue,  107.  1847. 
Tailleur,  teinturier.  Besançon,  rue  d'Arènes,  33.  1858. 
Terrier,  horloger.  Besançon,  rue  Saint-Vincent,  27.  1851. 
Thiébaud.  chanoine.  Besançon,  Grande-Rue,  112.  1855. 
TouRNiER,  propriétaire.  Besançon,  Grande-Rue,  4.  1855. 
Travelet,  essayeur  de  la  Garantie.  Besançon ,  rue  Sl-Vincent, 

53.  1854. 
Trémolieres,  Jules,  avocat.  Besançon,  rue  St-Vinc,  22.  1854. 
Truchelut,  photographe,  Besançon,  rue  de  l'Arsenal,  T.  1854. 
Truchot,  préparateur  de  chimie  a  la  Faculté  des  sciences.  Be- 
sançon, rue  des  Martelots,  5.  1857. 
Valluet,  lithographe   Besançon,  Grande-Rue,  79.  1861. 
Varaigne,  Charles,  premier  commise  la  Direction  des  contrib. 

indirectes.  Besançon,  rue  S t-Vincent,  18.  1856. 
Vaocheret,  capit.  d'art.  Besançon,  les  Chaprais(banl.).  1857. 
Vautherin,  Jules,  maître  de  forges.  Rans  (Jura).  1853. 
Vkil-Picard  fils,  propriét.  Besançon,  Grande-Rue,  14.  1859. 
Vézian,  profess.  de  géologie  à  la  Faculté  des  sciences.  Besançon, 

rue  Neuve,  21.  1860. 
VoiRiN,  voyag.  de  commerce.  Besançon,  rue  de  la  Préfecture, 

18.  1857, 
Voisin,  Pierre,  propr.  Besançon,  Montrapon  (banlieue).  1855. 
VouzEAU,  conservateur  des  Forêts.  Besançon,  rue  des  Granges, 

38.  1856. 
VuiLLERET,  Just,  jugo  au  tribunal  de  prem.  instance.  Besançon, 

rue  Saint-Jean,  11.  1851. 
Zépet,  docteur  en  médecine.  Lons-le-Saunier  (Jura).  1854. 


—    524      - 

Membres  correspondants. 

MM. 

Babet,  Théodoro,  instituteur.  Clerval  (Doubs).  4858. 
Babinbt,  capitaine  d'artillerie.  Grenoble  (Isère).  4851. 
Barbkt,  docteur  en  médecine.  Salins  (Jura).  4856. 
Bàrthet,  Armand,  littérateur.  Condrey  (Doubs).  4862. 
Barthet,  médecin  major  d'artill.  Besançon,  4857. 
Barthod,  Charles,  conducteur  des  Ponts  et  Chaussées.  Morteau 

(Doubs).  4856. 
Bataillard,  Claude-Jos.,  fçrefïier  de  la  justice  de  paix.  Audeux 

(Doubs).  4857. 
Bbauquier,  économe  de  Lycée  en  retraite.  Besançon,  Montjoux 

(banlieue).  4843. 
Beltrêmieux,  agent  do  change.  La  Rochelle  (Char.-Inf.).  4856. 
Benoit,  Claude- lîmile,  commis  principal  des  Douanes.  Paris, 

rue  du  Faubourg-Saint-Martin,  488.  4854. 
Benoit,  docteur  en  médecine.  G iromagny  (Haut-Rhin).  4857. 
Berthaud,  professeur  au  Lycée.  Mâcon  (Saône-et-Loire).  4860. 
Berthot,  ing.  en  chef  du  canal  en  rot.  Pouilly  (S.-et-L.^.  4854. 
Bertrand,  agent  voyer.  Gy  (Haute-Saône).  4860. 
Besson,  directeur  de  la  compagnie  charbonnière  douaisienne. 

Douai  (Nord),  rue  Saint-Jacques,  38.  4859. 
Bettend,  Abel,  imprimeur-lithographe.  Lure  (Haute-S.).  4862. 
Beuque,  employé  du  Cadastre.  Constantine  (Algérie).  4853. 
BiGUECR,  juge  de  paix.  Bletterans  (Jura).  4855. 
Billecart,  Alexandre,  fabricant  de  vin  de  Champagne.  Mareuil- 

sur-Aï  (Marne).  4860. 
BiLLiET,  Francisque,  propriétaire.  Lyon  (Rhône).  4860. 
Boillot,  agent  voyer.  Amancey  (Doubs).  4856. 
Boisson,  Joseph,  pharmacien.  Lure  (Haute-Saône).  4862. 
Bolo,  méd.-majoràl'hôp.  milil.  Strasbourg  (Bas-Rhin).  4855. 
Bonjour,  Jacq.,  cons.  du  Musée.  Lons-le-Saunier  (Jura).  4849. 
BouiLLET,  Appolon,  chef  de  section  du  chemin  de  fer.  Jussey 

(Haute-Saône).  4860. 
Branget,  conduct.  des  Ponts  et  Chaus.  Dijon  (Côte-d*Or).  4852. 
Bbedin,  professeur  au  Lycée.  Mâcon  (Saône-et-Loire).  4857. 


—    5Î5    — 
MM. 
Brioso,  Miguel,  docteur  en  droil.  San-Salvador  (Amérique 

centrale).  1860. 
BucHET,  Alexandre,  propriétaire.  Gray  (Haute-Saône).  1859. 
BuQUET,  Paul,  ingénieur-chimiste.  Dieuze  (Meurthe).  1858. 
Cachot,  Franç.-Xav.,  instituteur.  Montmahoux  (Doubs).  1858. 
Carme,  employé  aux  travaux  du  chemin  de  fer.  Andelot-en- 

Montagne  (Jura).  1856. 
Cartereau,  docteur  en  médecine.  Bar-sur-Seine  (Aube)  1858. 
Castan,  Francis,  lieutenant  d'artillerie.  Metz  (Moselle).  1860. 
Cessac,  archéologue,  rue  des  Feuillantines,  14,  Paris.  1863. 
Chaillet,  Edouard,  médecin.  Blamont  (Doubs).  1859. 
Chanet,  docteur  en  médecine.  La  Vaivre,  commune  d'Aulx-les- 

Cromary  (Haute-Saône).  1851. 
Cherbonneau,  directeur  du  collège  arabe.  Alger.  1857. 
Chopard,  Séraphin,  conducteur  des  Ponts  et  Chauss. ,  attaché 

aux  travaux  du  chemin  de  fer.  Poligny  (Jura).  1841. 
Clerget,  Hector,  directeur  en  retraite  de  l'Enregistrera,  et  des 

Domaines.  Dijon  (Côte-d'Or).  1856. 
Cloz,  Louis,  peintre.  Lons-le-Saunier  (Jura).  1863. 
CoLARD,  chef  d'institution.  EcuUy  (Rhône).  1857. 
Contejean,  Charles,  professeur  d'histoire  naturelle  au  Lycée. 

Toulouse  (Haute-Garonne'.  1851. 
Cordier,  Jules-Joseph,  employé  des  Douanes.  Villers-le-Lac 

(Doubs).  1862. 
ÇoTTEAu,  juge  au  tribunal  de  première  instance.  Coulommiers 

(Seine-et-Marne).  1860. 
*  CouTHERUT,  Aristide,  notaire.  Lure  (Haute-Saône).  1862. 
CuiNET,  curé   Amancey  (Doubs).  1844. 
Curé,  docteur  en  médecine.  Pierre  (Saône-et- Loire).  1855. 
CuRTEL,  employé  de  la  Compagnie  des  chemins  de  fer  de  l'Est. 

Chalon-sur-Saône  (Saône-et-Loire).  1860. 
d'Arbaumont,  chef  d'esc.  d'artill.  Schlestadt  (Bas-Rhin).  1857. 
Dausse,  employé  des  Contributions  indir.  Arbois  (Jura).  1859. 
DE  Bancenel,  chef  de  bat.  du  génie  en  ret.  Liesle  (Doubs).  1851. 
DE  Ferry,  Henri,  propriétaire.  Bussières  (Côte-d'Or).  1860. 
DE  Fromentel,  docteur  en  méd.  Gray  (Haute-Saône).  1857. 
Delaporte,  médecin  du  Corps  législatif,  inspecteur  adjoint  des 

eaux  de  Luxeuil.  Paris.  1862. 

36 


—    626    — 
MH. 

DB  Làvbrnbllb,  employé  des  lignes  télégraphiq.  Paris.  1855. 

Dblbule,  instituteur.  Jougne  (Doubs).  1863. 

DB  Mabmier  (le  duc),  député  au  Corps  législatif.  Seveux  (Haute- 
SaÔDo).  1854. 

DB  Mbnthon,  René,  botaniste.  Château  de  Saint-Loup-lez-6ray 
(Haute-Saône).  1854. 

DE  Nervaux,  Edmond,  chef  de  bureau  au  mioist.  de  rintérieur. 
Paris.  4856. 

Dépibrres,  Auguste,  avocat,  bibliothécaire  de  la  ville.  Lure 
(Haute-Saône).  1859. 

DE  Saussure,  Henri,  naturaliste.  Ânnemasse  (H'^-Savoie).  1854. 

Dbscos,  ingénieur  des  mines.  Rouen  (  Seine-Inférieure  j.  1858. 

Deslongcdamps,  Eugène-Eudes,  géologue.  Paris.  1860. 

de  Serre,  général  de  brigade.  Lyon  (Rhône).  1857. 

Dbtzbm,  ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées.  Mulhouse  (H^-Rhin). 
1851. 

*  Deullin,  Eugène,  banquier,  Epemay  (Marne).  1860. 

de  Vernon,  général  de  brigade.  Niort  (Deux-Sèvres).  1858. 

Devaux,  pharmacien.  Gy  (Haute-Saône).  1860. 

Deville  (Henri),  membre  de  l'Institut.  Paris.  1847. 

Déy,  conservateur  des  hypothèques.  Laon  (Aisne).  1853. 

Direz,  secrétaire  général  de  la  Comp*  des  Forges  de  Franche- 
Comté.  Fraisans  (Jura).  1859. 

DoiNET,  chef  de  service  de  la  Comp*  du  chemin  de  fer  de  Paris 
à  Lyon.  Paris.  1857. 

Dubost,  colonel  du  génie.  Arras  (Pas-de-Calais).  1857. 

DuBosT,  Jules,  maître  de  forg.  Châlillon-s  Lizon  (Doubs).  1840. 

DU  BouvoT  de  Chauvirey,  propriét.  Chauvirey-le-Vieil  (Haute- 
Saône).  1858. 

DuMORTiER,  Eugène,  négociant.  Lyon  (Rhône).  1857. 

DuRÉAULT,  ingénieur  des  Ponts  et  Chaussées.  Chalon-sur-Saône. 
1855. 

Fabre-Volpeliêre,  pharmac.  Arles  (Bouches-du-Rhône).  1861. 

Faivre-d'Esnans,  doct.  en  méd.  Baume-1-Dames  (Doubs).  1842. 

Falconbïet,  ancien  juge  de  paix.  Saint-Antoine  (Doubs).  1851. 

Fallot,  architecte.  Montbéliard  (Doubs).  1858. 

Fargeaud,  prof,  de  Fac.  en  ret  St-Léonard  (H'*- Vienne).  1842. 

Favier,  Jean-P.-Casimir,  sculpteur.  Pontarlier  (Doubs).  1858. 


—    627    — 
MM. 

Favre,  Alphonse,  professeur.  Genève  (Suisse).  1862. 

Favre,  capitaine.  Le  Locle,  canton  de  Neuchâtel  (Suisse).  1858. 

Fétel,  curé.  La  Rivière  (Doubs).  1854. 

FiLiNGRE,  homme  de  lettres.  Vesoul  (Haute-Saône).  1855. 

FoLLETfiTB,  curé.  Verne  (Doubs).  1858. 

Gabet,  notaire.  Damprichard  (Doubs).  1855. 

Garny,  docteur  en  médecine.  Marengo  (Algérie).  1857. 

Gaulard,  bibliothécaire  de  la  ville.  Mirecourt  (Vosges).  1851. 

Gat,  rentier.  Luxeuil  (Haute-Saône).  1858. 

Gentilhomme,  pharmacien.  Plombières  (Vosges).  1859. 

Gevrey,  Alfred,  avocat.  Vesoul  (Haute-Saône).  1860. 

Gevrey,  Jean-Ch.,  instit.  Chassey-les-Montbozon  (Haule-Saône). 
1857. 

Gevrey,  Pierre,  instituteur.  La  Demie  (Haute-Saône).  1858. 

GiRARDiBR,  agent-voyer.  Pontarlier  (Doubs).  1856. 

GiROD,  Louis,  architecte.  Pontarlier  (Doubs).  1851. 

GoDRON,  doyen  de  la  Faculté  des  se.  Nancy  (Meurthe).  1843. 

GoGUEL,  Charles,  manufacturier.  LeLogelbach  (H'-Rhin),  1856. 

GoGUELY,  Jules,  architecte.  Baume-les-Dames  (Doubs).  1856. 

Grandmougin,  architecte  de  la  ville  et  des  bains.  Luxeuil  (Haute- 
Saône).  1858. 

Grosmougin,  curé.  Miserey  (Doubs).  1860. 

Guillemot,  Ant.,  entomologiste.  Thiers  (Puy-de-Dôme).  1854. 

GuYOT,  insp  des  lignes  télégrap.  Strasbourg  (Bas-Rhin).  1852. 

Halley,  Pierre,  agent-voyer.  Gray  (Haute-Saône).  1^59. 

Henriey,  médecin.  Mont-de-Laval  (Doubs).  1854. 

Henry,  vérificateur  des  poids  et  mesures.  Baume-les-Dames 
(Doubs).  1861. 

Jaccard,  Auguste,  guiUocheur.  Le  Locle,  canton  de  Neuchâtel 
(Suisse).  1860.. 

JouART,  notaire.  Gray  (HautiB-Saône).  1856. 

JuNCA,  archiviste  du  départem.  Lons- le-Saunier  (Jura).  1863. 

KcECHLiN,  Oscar,  chimiste.  Dornach  (Haut-Rhin).  1858. 

KoHLMANNt  receveur  de  l'Enregist.  Rhodez  (Aveyron).  1861. 

KoLLER,  Charles,  chef  de  section  aux  travaux  du  chemin  de  fer. 
Marnez  (Jura).  1856. 

Laethier,  fabricant  d'horlogerie.  Morez  (Jura).  1859. 

Lambert,  médecin  inspecteur  des  eaux.  Guillon  (Doubs).  1862. 


—    588    — 
MM. 

Làmbbst,  Louis,  ingénieur  en  chef  des  Ponte  et  Chaussées. 
Chalon-sur-Saône.  1852. 

Lamotte,  directeur  de  la  forge,  Fraisans  (Jura).  1859. 

Langlois,  juge  de  paix.  Dole  (Jura).  1854. 

Lànteknier,  chef  du  dépôt  des  forges  de  Larians.  Lyon,  rue 
Sainte-Hélène,  10.  1855. 

Lapoire,  architecte.  Ornans  (Doubs).  1857. 

Laurent,  fabricant  do  produits  chimiques.  Paris.  1859. 

Laurent-Degousée,  ingénieur  civil.  Paris.  1860. 

Lebeau,  chef  du  service  commercial  de  la  Compagnie  des  forges 
de  Franche-Comté.  Fraisans  (Jura).  1859. 

Lbnormand,  avocat.  Vire  (Calvados).  Î8â3. 

Leras,  inspecteur  de  TAcadémie.  Mende  (Lozère).  1858. 

Lhéritier,  docteur  en  médecine,  inspecteur  des  eaux  de  Plom- 
bières. Paris,  rue  de  la  Victoire,  8.  1859. 

Lhomme,  Victor,  directeur  des  Douanes  et  des  contributions 
indirectes.  Colmar  (Haut-Rhin).  1842. 

Loir,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences    Lyon 
(Rhône).  1855. 

LoRY,  profess.  de  géologie  à  la  Faculté  des  sciences.  Grenoble 
(Isère).  1857. 

MiEDER,  Albert,  botaniste.  Biihl  (Haut-Rhin).  1861. 

Maillard,  docteur  en  médecine.  Dijon  (Côte-d'Or).  1855. 

Mairbt,  garde-mines.  Gray  (Haute-Saône).  1860. 

Maisonnbt,  curé  à  Villers-Pater  (Haute-Saône).  1856. 

Mangeot,  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chauss.  Pau  (Basses- 
Pyrénées).  1841. 

Marès,  Paul,  docteur  en  médecine.  Paris.  1860. 

Marquiset,  Gaston,  propr.  Fontaine-lez-Luxeuil  (Haute-Saône). 
1858. 

Martin,  docteur  en  médecine.  Aumessas  (Gard).  1855. 

Mathey,  Charles,  pharmacien.  Ornans  (Doubs).  1856. 

Maussier,  ingénieur  civil.  Saint-Etienne  (Loire).  1859. 

Michel,  Auguste,  instituteur  à  l'école  communale.  Mulhouse 
(Haut-Rhin).  1842. 

Michel,  ancien  pharmacien.  Luxeuil  (Haute-Saône).  1858. 

MiCHELOT,  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées,  rue  de  la 
Chaise,  24.  Paris.  1858, 


—    529    — 
MM. 
MiLLiÈRE,  entomologiste.  Lyon  (Rhône).  1852. 
MoNNiER,  Désiré,  homme  de  lettres.  Domblans  (Jura).  1846. 
MoNNiER,  Marcel,  propriétaire.  Mouchard  (Jura).  1857. 
MoREL,  Théophile,  banquier.  Dole  (Jura).  1859. 
MoRÉTiN,  docteur  en  médecine.  Paris.  1857. 
MuNiER,  médecin.  Foncine-le-Haut  (Jura).  1847. 
Oppermànn,  directeur  de  la  succursale  de  la  Banque.  Marseille 

(Bouches  du  Rhône).  1857. 
Ordinaire  de  la  Colonge  ,  chef  d*escadron  d'artill.  Bordeaux 

(Gironde).  1856. 
Paillot,  Justin,  instituteur.  Nans,  près  de  Rougemont  (Doubs). 

1857. 
Pallain,  recev  de  TEnreg.  et  des  Dom.  Quingey  (Doubs).  1859. 
Parandier,  insp.  général  des  Ponts  et  Chaussées.  Paris.  1852. 
Paris,  capitaine  au  12*  bat.  de  chasseurs  à  pied.  Alger.  1858. 
Parisot,  Louis,  pharmacien.  Belfort  (Haut-Rhin).  1855. 
Parriaux,  Vital,  maire  de  la  commune.  Jougne  (Doubs).  1863. 
Pastoureau,  Arthur,  auditeur  au  Conseil  d-Etat.  Paris.  1859. 
Perron,  cens,  du  Musée  d'hist.  nat.  Gray  (Haute-Saône),  1857. 
Person,  professeur  de  Faculté  en  retraite.  Paris.  1851. 
Pessières,  architecte.  Pontarlier  (Doubs).  1853. 
Peugeot,  Constant,  membre  du  Conseil  général.  Audincourt 

(Doubs).  1857. 
PiERRET,  docteur  on  médecide.  Luxeuil  (Haute-Saône).  1860. 
Pompée,  architecte.  Pontarlier  (Doubs).  1855. 
PÔNE,  docteur  en  médecine.  Pontarlier  (Doubs).  1842. 
Prétot,  Auguste,  instituteur.  Abbenans  (Doubs).  1858. 
Proudhon,  Hippolyte,  membre  du  Conseil  d'arrondissement. 

Ornans  (Doubs).  1854. 
*  QuÉLET,  Lucien,  doct.  eu  méd.  Hérimoncourt  (Doubs).  1862. 
Raymond,  Hipp  ,  employé  aux  trav  de  canalisation  de  Tisthme 

de  Suez.  Kantara,  par  Alexandrie  (Egypte).  1860. 
Rebillard,  pasteur.  Trémoins  (Haute-Saône; .  1856. 
Renaud,  direct,  de  Thôpital  militaire  du  Roule.  Paris.  1855. 
Renaud,  docteur  en  médecine  Goux-les-Usiers  (Doubs).  1854. 
Requier,  intendant  militaire.  Paris.  1857. 
Revon,  Pierre,  banquier.  Gray  (Haute-Saône).  1858. 
Richard,  Ch.,  doct  en  méd.  Autrey-les-Gray  (H**-Saône),  1861, 


-    530    — 
MM. 

RoLLÀicD,  L.,  prop.  La  Ferté-s-Jouarre  (Seine-et-Marne)  1860. 
RoQUBMARTiNB,  Emile,  fabric.  de  chaussures.  Toulouse  (Haute- 
Garonne):  1860. 
Rouget,  docteur  en  médecine.  Arbois  (Jura).  1856. 
RouMBGUfeRE ,  secrétaire  de  la  Société  archéologique.  Toulouse 

(Haute-Garonne).  1860. 
RoFFBY,  Jules,  doct.  en  méd.,  rue  des  Moulins,  20.  Paris.  1863. 
Sjbmann,  naturaliste.  Paris.  1860. 
Sautibr,  capitaine  du  génie.  Toulon  (Var.)  1848. 
Thénard  (le  baron),  chimiste.  Talmay  (Côte-d'Or).  1851. 
TissoT,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres.  Dijon  (Côte-d'Or).  1859. 
Toubin,  Charles,  professeur  au  Collège.  Salins  (Jura).  1856. 
TouRBT,  Félix,  percepteur.  Nans-s.-Sainte-Anne  fDoubs).  1854. 
ToDRNiER,  Ed.,  prof,  au  Lycée.  Bourges  (Saône-et-L.).  1854. 
Travblet,  Nicolas,  propriét.  Bourguignon-les-Morey  (Haute- 

Saônej.  1857. 
Trigbr,  ingénieur  civil.  Le  Mans  (Sarthe).  1860. 
TuETEY,  Alexandre ,  archiviste  aux  archives  de  TEmpire.  Paris. 

1863. 
Valfrey  (Jules),  homme  de  lettres,  boulevard  Malhesherbes,  36. 

Paris.  1860. 
Vendrely,  pharmacien.  Champagney  (Haute-Saône).  1863. 
Vieille,  Emile,  lib.-édit.  Rue  Raisin,  20,  Lyon  (Rhône).  1862. 
Vieille,  Eugène,  fabricant  de  meules.  La  Ferlé-sous-Jouarre 

(Seine-et-Marne).  1860. 
Vivier,  empl.  à  la  Mairie.  Besançon,  r.  de  Chartres,  22.  1840. 
VoiLLARD,  Victor,  propriétaire.  Gray  (Haute-Saôoe).  1859. 
Wager,  Henri,  artiste-peintre.  Morteau  (Doubs).  1853. 
Wey,  Francis,  inspect.  général  des  archives  de  France.  Paris. 

1860. 


—    53<     — 

LISTE 
De«  SoeléiéA  correspondantes  au  SI  déeembre  ld0S. 


Nota.  —  Le  millésime  placé  en  regard  du  nom  indique  Tannée  dans 
laquelle  ont  commencé  les  relations. 


Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  de  Besançon. 
4841. 

Société  d'Agriculture,  Sciences  naturelles  et  Arts  du  départe- 
ment du  Doubs.  1841. 

Société  d'Emulation  du  département  du  Jura.  1844. 

Société  d'Histoire  naturelle  du  département  de  la  Moselle.  1845. 

Société  Ëduenne.  1846. 

Société  vaudoise  des  Sciences  naturelles.  1847. 

Société  Géologique  de  France.  1847. 

Société  Linnéenne  de  Lyon.  1849. 

Société  d'Agriculture,  d'Histoire  naturelle  et  Arts  utiles  de 
Lyon.  1850. 

Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  de  Lyon.  1850. 

Société  Philomathique  de  Verdun.  1 851 . 

Société  Archéologique  de  l'Orléanais.  1851 . 

Société  des  Sciences  médicales  de  l'arrondissement  de  Gannat. 
1851. 

Société  Archéologique  et  Historique  du  Limousin.  1852. 

Société  des  Sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne.  1852. 

Société  des  Sciences  naturelles  de  Cherbourg.  1854. 

Société  d'Horticulture  pratique  du  département  du  Rhône.  1853. 

Commission  Archéologique  du  département  du  Doubs.  1853. 

Société  d'Emulation  de  Montbéliard.  1864. 

Société  des  Sciences  naturelles  du  grand-duché  de  Luxembourg. 
1854. 

Institut  impérial  et  royal  de  Géologie  de  l'empire  d'Autriche 

(Kaiserllch-Kœniglich  geologische  Reichsanstalt) .  1855. 

Société  d'Emulation  du  département  des  Vosges.  1855. 


Société  Industrielle  d*Ângers  et  du  département  de  Maine-et- 
Loire.  1855. 

Acadc'^mie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Dijon.  1856. 

Société  Agricole,  Scientifique  et  Littéraire  des  Pyrénées-Orien- 
tales. 1856. 

Société  d'Agriculture ,  Commerce,  Sciences  et  Arts  du  départe- 
ment de  la  Marne.  1856. 

Société  Linnéenne  de  Normandie.  1857. 

Société  de  l'Industrie  de  la  Mayenne.  1857. 

Société  d'Histoire  et  d'Archéologie  de  Châlons-sur-Saône.  1857. 

Société  de  Statistique  et  d'Histoire  naturelle  du  département  de 
l'Isère.  1857. 

Société  helvétique  des  Sciences  naturelles  ( Allgemeine  schwei- 
zerische  Gesellschaft  fur  die  gesammten  Naturwissenschaf- 
ten).  1857. 

Société  Académique  de  Maine-et-Loire  1857. 

Société  Historique  et  Littéraire  du  Bas-Limousin.  1857. 

Société  des  Sciences  naturelles  et  médicales  de  la  Haute-Hesse 
(  Oberhessische  Gesellschaft  fur  Natur-und  Heilkunde), 
1858. 

Société  d'Histoire  naturelle  de  Berne  (Bernerische  Naturfor- 
schenden  Gesellschaft),  1859. 

Société  Littéraire  et  Philosophique  de  Manchester  (Literary 
and  philosophical  Society  of  Manchester) .  1859. 

Société  de  Physique  et  des  Sciences  naturelles  de  Zurich  (Natur- 
forschenden  Gesellschaft  in  Zurich),  1859. 

Société  Académique  des  Hautes-Pyrénées.  1859. 

Société  d'Emulation  du  département  de  l'Allier.  1860. 

Société  Scientifique  et  Littéraire  de  Castres.  1860. 

Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de  Poligny.  1860. 

Société  d'Histoire  naturelle  de  Colmar.  1860. 

Société  d'Agriculture  de  Rochefort.  1861. 

Société  Française  d'Archéologie.  1861. 

Société  dé  Médecine  de  Besançon.  1861. 

Société  royale  physico-économique  de  Kœnigsberg  (Kœnigliche 
physikalisch'  œkonomische  Gesellschaft  zu  Kœnigsberg  ). 
1861. 

Société  jurassienne  d'Emulation  à  Porrentruy.  1861 . 

Commission  d'Archéologie  de  la  Haute-Saône.  1861 . 


—    533    — 

Société  d'Agriculture  et  dlndustrie  agricole  du  département  de 
laCôte-d'Or.  1861. 

Société  neuchâteloise  des  sciences  naturelles.  1862. 

Société  d'Agriculture  de  Compiègnê.  1862. 

Société  Académique  des  Sciences,  Arts,  Belles-Lettres,  Agri- 
culture et  Industrie  de  Saint-Quentin.  1862. 

Société  de  secours  des  Amis  des  sciences.  1863. 

Société  d'histoire  naturelle  de  l'Ardèche.  1863. 

Société  d'Histoire  et  d'Archéologie  de  Genève.  1863. 


Par  délibération  du  14  novembre  1863,  la  Société  a  accepté 
l'offre,  qui  lui  a  été  faite  par  M.  Vivien-Saint-Martin  d'échanger 
ses  publications  contre  V Année  géographique. 


37 


—      535      r- 

TABLE 

DES  ARTICLES  CONTENUS  DANS  CE  VOLUME. 


PROCÈS-VERBAUX. 

Procès-verbaux  des  séances i 

Souscription  de  la  Société  comme  correspondante  de  la 

Société  de  secours  des  Amis  des  sciences i 

Collections  antropologiques m 

Statuts  primitifs  de  la  Société iv 

Canel.  Réserves,  en  faveur  de  l'archéologie,  à  imposer  aux 

entrepreneurs  de  travaux vi 

Changement  de  Theure  des  séances vi  et  viii 

Décret  reconnaissant  notre  Société  comme  établissement 

d'utilité  publique xi 

Statuts  de  la  Société xii 

Proposition  de  donner  le  nom  de  Charles  Nodier  à  une  des 

nouvelles  rues  de  Besançon xxiv 

Demande  d'un  local  pour  nos  séances xxiv 

Delacroix  (AL).  Fers  de  chevaux,  hipposandales,  etc.  xxv  etxxvii 
Delacroix  (Alphonse).  Recherche  d'eaux  pour  l'alimentation 

de  la  banlieue  de  Besançon xxvi 

Arrêté  ministériel  et  règlement  de  la  Société xxix 

Budget  de  1864 xxxiv 

Objets  achetés  pour  le  Musée  d'horlogerie xxxv 

Election  du  conseil  d'administration xxxviii 

Discours  prononcés  au  banquet  du  17  décembre  1863 xxxix 

MÉMOIRES. 

A,  Castan.  Les  camps,  les  tombelles  et  les  villa  du  pourtour  >. 

d'Alaise  (5'  rapport  fait  au  nom  de  la  commission  des  fouilles)  1 
A.  Castan.  L'inscription  tumulaire  do  Silvestre  I«^  évêque 

de  Besançon 28 

G.  Sire.  Note  sur  quelques  formes  cristallines  de  la  neige. .  .  33 

Th.  d'Estocqdois.  Sur  un  opuscule  de  Plutarque 55 

Th.  d'Estocquois.  Sur  les  limites  de  la  langue  provençale. .  58 

Th.  d'Estocquois.  Sur  trois  statues  chinoises 60 

A.  Castan.  Lettre  à  S.  Exe.  M.  le  Ministre  de  l'Instruction 

publique  sur  l'archéologie  du  pays  d'Alaise 63