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MÉMOIRES
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DE LA
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DES ANTIQUAIRES
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TOME TRENTE-NEUVIÈME
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Imprimerie Gouverneur, 6. Daupeley à Nogent-le-Rotrou.
MÉMOIRES
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SOCIÉTÉ NATIONALE
DES ANTIQUAIRES
DE FRANCE
QUATRIÈME SÉRIE
TOME NEUVIÈME
PARIS
AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIETE
AU PAl,Aie DU LOUVBE
ET CHEZ DUMOULIN, URRAIRE DE LA SOCIÉTÉ
OUM DBB ADOUSTINB, S" 13
Il DCCC LIIVIII
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NOTICE
SUR UN
SCEAU DE LANDFRIEDE
DU XIV SIÈCLE
*»
Par M. Aug. Prost, meinbre résidant.
Lue dans les séances du 12 juin et du 20 novembre 1878.
I. Description du sceau» son duraetère-^Aa dstei -^ II. liCsXaiid-
friedes du xiy' siècle. — III. Les marches d'estault — Appendice.
Chanson de la Landfrlede.
I.
La bibliothèque impériale de Vienne possède
un manuscrit du xv* siècle, dont la plus grande
partie est occupée par un armoriai général que sa
date et le caractère de son exécution placent très
près du curieux recueil du héraut Berry, Gilles Le
Bouvier, ouvrage signalé par M. Vallet de Viriville
comme le plus ancien livre de ce genre * , et con-
1. Il est permis de faire^quelqnes réserves sur ce que Tas*
sertion de M. Vallet de Yiriville a de trop absolu, notam-
XXXIX 4
2 SCEAU 0E UNDFaiBDB
serve dans la réserve des manuscrits de la biblio-
thèque nationale à, Paris. I^ manuscrit de Vienne
porte )au verso de son premier feuillet un grand
écusson armorié avec la date de 1473, et l'ins-
cription suivante tracée au haut de la page : c Ce
< sont les Wù^e$ d^ niesire André de RynecH àà"
€ et est ce Hue ycy à ly. >
Messire André èe J^jne^lq est un chevalier mes-
sin qui vivait à la fin du xv° siècle et au commen-
cement du x,yi® * . Ji'^riwpiiial en questjioQ lui appar-
tenait et avait été vraisemblablement composé
ment pour un armoriai bien connu, du xiw^ siècle, que possède
le musée de Bruxelles, 6fr qste Mr. Victor Bouton a publié
récemment en fac-similé, sous le titre de Gelre, héraut d'armes,
— 1334-1370, — Wapenboech, contenant les noms et armes de
tous les princes de TEurope et surtout de TËttipire, au milieu
du XIV* siècle.
1. André de Ryneck, chevalier, deux fois maître-échevin
de Metz, en 1469 et en 1495, vivait encore en 1524, et mourut
chargé d'années à une date voisine de celle-ci, sans laisser
d'héritier de son nom. Il était fils de Goetz voué de Ryneck,
ori^aire dQ 1^ Franoonie, qui était venu vers le milieu du
x\^ siècle se fixer à Metz, où il avait épousé une fille de pa-
raîge, Mahoult de Waldrevange. Leur fils, en raison de la
condition de sa mère, était de droit membre du patriciat mes-
sin, et entra dû paraige suivant les usages de la Cité. Andi^
de Ryneck avait des livres, chose rAre:Jirép0q[aec(ùjl vivait.
Outre celui de la bibliothèque impériale de Yienne, nous
pouvons signaler encore, comme lui ayant appartenu, un
recueil manuscrit portait également son nom et ses armes,
connu sous le titre assez peu exact, du reste, de Journal d'An-
dré de Rymck et que possède aujourd'hui la bibliothèque de
Metz, mss. fonds hist. n" 84.
M.in.dcla.SocdarAKlifMFi-.T^
h S DELAICORT FAIS CONTRECIALZ QVE A JOVB.
K A DROIT NE VOLROIËT VENIR-
SCEAU
D'UNE LANDFRIEDE
LEVÊQUE DE METZ.LA DUCHESSE DE LORRAINE, L'ÉvSÇUE DE VERDUN
ET LA CITÉ DE MET3
134.6-1347
ttU Xlt^ SliCLI. 3
pour lui, dinôn pai^ hfi-!lné(nië. On ne doit donc pas
s'étonner d'y trouver, avec k^ armoiries de
princes et de seigneurs des diverses contrées de
l'Europe, une suite de 1 Si écussons de familles
et de pet'sonnages du patriciat messin, préeédés
de ceux des six parais de la cité de Metz. En
tète de cette série est dessinée ime image d'un
caractère un peu différent ; c'est celle d'un grand
sceau assez singulièrement plaéé dans cet endroit,
et dont Féfiide.ferâ^ l'objtet de la présente liotice.
Le scea» représenté dans Farmoriat d'André de
Ryneck est de très granctes dimensions ; il a neuf
centimètres de diamètre. Le champ de ee sceau
est divisé en plusieurs eompartiments océûpés
par diverses figures et armoiries. Sa légende est
ainsi conçue :
t s. DE LAICORT FAIS CONTRE ClakLZ QVE
A lOVR ET A DROFÎ NE VOLROIElIlT VENIR.
Nous nous arrêterons d'sJ^ord à cette légende,
pour apprécier le caractère propre du monument.
Nous étudierons ensuite les figures qui le décorent,
pour déterminer sa signification particulière, la
date et les circonstances de son exécution.
La première question qui se pose est de savoir
ce que c'est que ^ l'aieort fais contre diak que à
« jour et à droit ne volroient venir ». C'est «n
accord dont l'objet est de contraindre les gens
tombés en différend à vider leur querelle par les
4 SCEAU DE LAlIBFaaBDE
voies de droit et non par le recours à la force,
c'est^-dire par la guerre. On trouve des associa-
tions, l%ues ou confédérations formées à cet effet
en des lieux divers, au milieu des désordres du
moyen âge; et ces associations se présentent
conrnie un cas particulier, dans le développement
des institutions de paix qui ont si puissanunent
contribué à enfanter dans l'Europe occidentale
l'ordre public et la civilisation.
Les institutions de paix avaient pour fondement
les principes recommandés notamment par les
conciles, depuis le x^ siècle et pendant toute la
durée du xi® et du xn^, pour refréner d abord,
pour supprimer ensuite, autant que possible, les
excès et les maux causés par les violences indi-
viduelles et par les guerres privées. De là les
trêves et la paix de Dieu. Ces institutions salu-
taires empruntaient originairement leur sanction
à l'autorité de r%lise et à la puissance des sou-
verains; elles la trouvèrent ensuite, quand ces
forces perdirent de leur ressort, dans une force
nouvelle, dans celle de l'association ; régime en-
couragé par l'Église elle-même à la fin du x"" siècle,
et dont le développement engendre, à partir de ce
moment, des institutions d'ordres divers dont la
destinée a varié suivant les lieux. Ainsi se pro-
duisent les oonfiréries, les conjurations, les com-
munes, les ligues pour la paix publique.
Ces ligues pour la paix publique prennent à la
longue le caractère de véritables traités d*alliance
DU Xrv' SIÂGLE. 5
entre États voisins, fœdera; elles modifient les ten-
dances originaires de ces associations de paix qui,
dans le principe , visaient surtout à Tordre civil
dans la société, et leur donnent finalement pour
objet l'ordre et la paix politiques entre les États,
entre des puissances plus ou moins indépendantes,
qui ordinairement ne savent régler leurs diflfé-
rends que par la guerre. Les ligues pour la paix
sont de simples accords passés entre des seigneu-
ries voisines, pour obliger leurs sujets et pour
s'obliger elles-mêmes à régler pacifiquement, et
suivant le jugement d'arbitres désignés par elles,
les difficultés qui pouvaient se produire dans le
débat des intérêts de tout genre, publics ou pri-
vés ; prévenant ainsi les actes de violence que les
mœurs et les usages en vigueur autorisaient en
pareilles circonstances. Ce n'est pas qu'on soit tou-
jours parvenu à supprimer par ce moyen les con-
flits armés et les désordres de la guerre ; mais on
faisait au moins en cela un effort pour les écarter,
et en y réussissant quelquefois on montrait aux
peuples une voie dans laquelle, malgré tous les
progrès de la civilisation, ils ne semblent pas en-
core aujourd'hui près de s'engager définitivement.
Gomme toutes les autres institutions relatives à
cet objet, les ligues pour la paix publique, que
nous voulons seules considérer ici, ont eu des
destinées diverses suivant les lieux.
En France, où il semble qu'elles soient nées, ces
ligues, ou plutôt les associations qui en sont le
6 SCSAD 9S LAVimiEDE
preiqier mpde de réalisation, voient le mouvement
qui les a engendrées et qui préside à leur déve-
loppement, arrêté au xm® siècle par la prépondé*
rànce et par l'action du pouvoir royal, assez fort
dès cette époque pour se faire lui-même et pour
devenir de plus en plus le gardien unique de la
paix publique.
En Italie, les associations de paix avortent com-
plètement, par suite des tendances particulières des
villes devenues de bonne heure toutes^puissantes,
et chez lesquelles les ligues prennent bientôt le
caractère non d'institutions de paix, mais de con-
fédérations pour l'attaque et la défense, pour la
guerre en un mot soit des Cités contre le souve-
rain de l'Empire et les Allemands, soit de ces
villes elles-mêmes entre elles.
Eki Espagne, le mouvement en faveur des asso-
ciations de paix est contenu par l'importance que
prennent de bonne heure dans ce pays les Certes
vis-à-vis des rois et de l'Église elle-même; il re-
çoit en outre du développement spécial de cer-
tains ordres de chevalerie une direction toute par-
ticulière. La paix publique, c'est-à-dire l'ordre
intérieur et l'union de tous, sont d'ailleurs puis-
samment reconunandés chez les peuples chrétiens
de cette contrée par les nécessités d'une lutte à
peu près permanente contre les Maures, qui ne
sont expulsés de la péninsule qu'au xv^ siècle.
En.Ajogleterre, malgré de nombreuses dispo-
sitions qui leur sont favorables dans les lois
DU xiv^ nicu. 7
anglo-saxonnes, le dévelofipieineiM; «ttémup éûs
associaticms de paix trouve un obstacle danfe k
ocMnpression de la féodalité noritiande fortement
constituée dès la fin du xi^ siècle, et qui dès lora
prépare, dans les termes d'une suzeraineté gêné*
raie, la prédominance de l'autorité royale, tempé-
rée et limitée au xiti*" siècle par la grande charte
et par les lois et les usages qui en découlent.-
C'est en Germanie et dans les autres pays de
l'Empila que les associations de paix pLaent
surtout de notables développements et une impor-
tance de premier ordre, parmi les divers organes
du mécanisme social et politique. Dans Timpossi*-
bilité d'y substituer conome en France son action,
le souverain, l'empereur, prend au xnf siède le
parti d'en diriger le mouvement. La Landfriede
ou paix publique est, dans l'Bmpire, l'objet d'as-
sociations nombreuses entre les villes, les sei-
gneurs, les États de toute sente, bvûl xnf , xiV ék
XV® siècles. Le pouvoir impérial qui serait impuis-
sant à les supprimer tend à les dominer au moins,
à les régulariser, à les réduire gradueUement en
nombre et à les faire rentrer finalement dans le
cadre de la grande Landfriede qui devient la Idi
supérieure de l'Empire tout entier, vers la fin du
XV® siècle.
L'Empire, composé surtout de pays de langue
allemande, étant, comme nous venons de le dire,
le principal champ de développement des ligues
ou associations de paix, cette particularité explique
8
SGEIO DE LA1IBFBIBDB
et justifie l'emploi du mot d'origine allemande qui
sert généralement pour désigner ces institutions.
Non seulement l'expression Landfriede, paix du
pays, est entrée dans le vocabulaire des contrées
de langue française qui faisaient partie de l'Em-
pire, dans cehii notamment de la Lorraine et de
Metz en particulier^ ; mais cette forme de langage
avait passé dans l'usage général, et nous la trou-
vons, un peu déformée il est vrai, dans l'œuvre
d'un écrivain du xrv^ siècle qui vivait très loin,
très séparé de l'Allemagne, et qui ne connaissait
que le français, dans les Chroniques de Froissart.
€ En celle propre année (1369?), y est-il dit,
€ messire Charles de Boesme, qui pour ce temps
c . régnoit et estoit roy d'Allemaigne et empereur
c de Rome, institua son nepveu le duc Yincelant
c de Boesme, et fist souverain regard de une ins-
c titution et ordonnance que l'on dist en Allé-
c maigne la Langue^Fridey c'est à dire tenir les
€ chemins ouvers et seurs, et que toutes manières
c de bonnes gens peussent aler, venir et che-
€ vauchier de ville à autre seurement. Et luy
c bailla encoires ledit empereur une grant parti
< de la terre et pays d'Ausay delà et deçà le Rin
c pour le garder et deffendre dedens, et contre
< les Linfars : ce sont une manière de gens les
1. En passant d'une langue dans l'autre le mot a changé
de genre. Il est masculin en allemand et féminin en fran-
çais.
DU XIY^ SIÈCLE. 9
€ quels sont mallement pénlleus robeurs ; car
€ ils n'ont de nulle rieaas pitié ^ »
On voit par cette citation qu'au xnr® siècle la
Landfriede était dans l'empire une^ institution cou-
ramment en vigueur. Elle devait» en se répandant
et en s'uniformisant, y prendre de plus en plus
un caractère de généralité qui en fait à la longue
le code politique par excellence de ce grand gou-
vernement, à partir du xrv® siècle et au xv* sur-
tout. Auparavant, le nom de Landfriede s'applique
dans les mêmes contrées à des institutions, à des
actes particuliers très nombreux et très variés,
ayant tous pour objet de créer,, sur des points di-
vers et dans des conditions de toutes sortes, une
force capable d'assurer autant que possible l'ordre
et la paix publique.
Dans l'extrême variété des associations de paix
au sein de l'Empire, on en distingue, à côté des
Landfriedes, d'autres encore qui ne doivent pas
être confondues avec elles. Telles sont par exemple
les associations jurées, conjurationeSy dans l'inté-'
rieur des villes, où elles engendrent un régime qui
devient la loi même des communautés urbaines,
malgré les interdictions renouvelées notamment
par Frédéric P"" au xn® siècle, par Frédéric II au
xm^, et même par l'Église dans certains conciles
au xrv® ; telles sont aussi les associations de che-
1. Froissart, Chroniques. Edition du baron Kerwyn de Let-
tenhove. Bruxelles, 1871, t. XIII, p. 17.
40 SCRAU AB LàKBFBIEDE
Taliers, sodetates equeêtrim, qui eommenceiit en
Allemagne vera la fin du xiY^ siècle, et qui fleuris*^
sent surtoat au xV • Les Landfriedes pi^opr^nent
dites sont des ligues enfare les villes et les nobles
ou seigneurs aux xn^ et xnf siècles, des confëdé*
rations de villes et de princes par provinces ou
contrées, aux xm^ et xiv^ siècles surtout.
Nous dterons comme exemples les ligues ou
Landfriedes de Strasbourg et de Spire en 1 2lS7 ;
des princes et villes du Rhin vers 4 354; de Thu*
ringe en 1281 et 1SI95, de Souabe en 1SI93, d'Al-
sace en 1301, de Souabe en 1307, de Thuringe
en 131 SI; des villes du Rhin en 1319, en 13SI5, en
1 3317 ; des villes de Souabe en 1 331 ; des villes du
Rhin en 1 33%, de Vétéravie en 1333, d'Alsace en
1 334, de Thuringe en 1 334 et en 1 338, du Rhin
en 1338, de Vétéravie en 1340, d'Alsace en 1341
et 1 343, de Trêves et de Luxembourg &a 1 343,
de Bavière et de Franconie en 1 345, d'Alsace en
1345, de Souabe en 1346, de Vétéravie en 1349,
du Rhin en 1 350, de Lorraine et de Bar en 1 352,
de Lorraine vers 1 354, de Trêves et de Lorraine
en 1356, 1357, 1358, de Lwraine et pays voi-
sins en 1 361 , de Luxembourg et de Bar en 1 387
et 1 399, de Lorraine en 1 435 et 1 441 ; toutes
Landfriedes particulières ; indépendamment des
Landiriedes générales pour tout l'Empire, dès le
xiv" siècle, en 1332, en 1347, en 1353, en 1354,
en 1 389, en 1 398 ; et au xv® siècle, celles datées
de Nuremberg en 1 431 , d'Égra en 1 437 , de
99 XIT^ siiciii. 44
Nurembang en 4438, de Cologne en 1439, de
Mayence en 4440, de Worms en 1495, d'Augs*-
bouî^ en 4 500, et ultérieurement encore, promul-
guées sous les titres de « Paxperpetualis imperii »
et de 41 Regimentum imperii », lesquelles sont
devenues en quelque sorte le pacte constitutif de
l'Empire jusqu'aux temps modernes ^
C'est dans le cadre de ces institutions de paix
et parmi les Landfriedes particulières que se place
< l'aicort fais contre cialz que à jour et à droit ne
volroient venir ». Les parties contractantes qui
participent à cet accord sont celles dont les armoi-
ries ou les emblèmes figurent sur le sceau, dans
quatre compartiments dont trois sont formés par
des rayons qui en divisent le champ, et un qua-
trième par un médaillon circulaire brochant sur le
tout, au centre de la composition. Ce médaillon
ne contient pas d'armoiries proprement dites,
mais la représentation du martyre de saint
Etienne, tel qu'il figure sur le grand sceau de la
cité de Metz, dont on connaît divers exemplaires
depuis la fin du xn® siècle jusqu'au milieu du
XVI® ^. Cette particularité permet de considérer la
cité de Metz comme un des États intervenus dans
1 . Les daanées qui précèdent sont empruntées à un travail
sur les Institutions de paix, en cours d'exécution.
2. Nous avons donné ailleurs les dessins du grand sceau
de la cité de Metz, dans une étude sur le patriciat messin,
insérée au tome XXXIV des Mémoires de la Société nationale
des Antiquaires de France, année 187^.
^^
42 SGEAt DB LANDFEIEDE
raccord mentionné par la légende. Les trois autres
États associés sont la Lorraine, Tévèché de Metz
et celui de Verdun, représentés par les armoiries
qui occupent sur le sceau les trois compartiments
formés par les rayons qui le divisent. Le premier,
à la droite du sceau, présente un champ de gueules
à trois croix fleuronnées d'or, accompagnées d'une
crosse épiscopale également d'or en pal ; ce sont
les armes d' Adhémar de Monteil, évèque de Metz de
1 337 à 1 361 ^ Le second compartiment, à la gauche
du sceau, est parti de Lorraine et de Ghatillon :
Lorraine, au champ d'or sur lequel une bande de
gueules chargée de trois alérions d'argent; Gha-
tillon, de gueules à trois pals de vair, au chef d'or ;
ce sont les armes de Marie de Blois, fille de Gui
de Ghatillon, comte de Blois et de Dunois, veuve
du duc Raoul, duchesse et régente de Lorraine
pendant la minorité de son fils Jean P% de 1 346 à
1354^. Le troisième compartiment, à la partie
inférieure du sceau, contient un écusson de gueules
à la croix d'argent, chargé d'une merlette égale-
ment d'argent sur le canton dextre, armoiries
1. Les armoiries de Tévêque Adhémar de Monteil sont
parfaitement connues, d'après un grand nombre de docu-
ments.
2. Les armoiries que nous attribuons à Marie de Blois
figurent, avec quelques variantes de peu d'importance, sur un
sceau de cette princesse ofi on lit, en exergue, «(Sigill.) Ma-
c rie de Blesis, ducisse Loth. . . » (le reste brisé), lequel est gravé
dans Thistoire de Lorraine de D. Galmet (l'« édition, t. III;
2« édition, t. II, planche m, figure 18).
DU ,XIT^ ftliCLE. 43
d*Henri d'Apremont, évèque de Verdun, de 1 312
à 1349 (1350 n. s.)^ La placé d'honneur donnée
ici à l'écusson de Metz brochant sur les autres, au
centre du sceau, ne saurait indiquer une supério-
rité quelconque accordée à la Cité par ses trois
confédérés, dans une association où tous devaient
figurer sur un pied d'égalité et où nous verrons
même que Metz, en un certain point, le nombre
des commissaires de la Landfitîede, était traité
moins laidement que les autres. La disposition
des figures sur le sceau était vraisemblablement
due au caractère religieux de la scène qui déco*
rait l'écussoD municipal; particularité qui suffit,
croyons-nous, 'pour expliquer la place honorable
qui lui est donnée dans la composition^.
i. Les annoiries de l'évêque Henri d'Apremont n'ont été
données nulle part jusqu'à présent. Ce qui permet de lui attri-
buer celles-ci, c'est qu'elles reproduisent l'écusson bien connu
de la maison d'Apremont, de gueules à la croix d'argent, et
que la merlette du canton dextre rappelle les figures ana-
logues qui, de diverses manières, servent en certains cas de
signe spécial ou de brisure, aux armes de cette famille (voir
l'armoriai de G. Le Bouvier, publié par Yallet de Viriville).
2. La réunion que Ton observe ici de plusieurs armoiries
dans le champ d'un môme sceau n'est pas un fait très rare.
Sans parler de la composition des écus écartelés qui ne
sont pas ici en question, nous pouvons citer d'après les plan-
ches de sceaux publiées par dom Galmet (Hist. de Lorraine,
2* éd., t. II), un sceau de René d'Anjou dans le champ du-
quel sont gravés quatre écussons aux armes de Hongrie, de
Jérusalem, d'Aragon et de Bar (n*" xxiv), et un sceau de
Maximilien, roi des Romains, qui en contient cinq (n'Lxxii).
44 SCEir Um tkffÙVNXDZ
Dans les inilicsrttons qm précèdent^ nous don-
nons les émaux des arnooiries qfu'elles conceraent
avec une précision que généralement ott ne peut
guère se permettre en décrivant un sceau du
xiv*' siècle ; car les hachures convenfiionneiles qui
servent aujourd'hui à rencfre les couleurs héral*
diques par la gravure ne datent qiie d'une époçie
relativement moderne et ne remontent pas plus
haut que la première moitié du xvfi* siècle. Nous
rappellerons que le monument qui est le sujet du
présent travail est, non pas un sceau réel, mais
son image, peinte dans un armoriai du xV sièdé.
L'armorîal a-t*il été ex;écuté d'après un exexx^
plaire du sceau lui-même ou d'apis un d<rssin
emprunté ailleurs? C'est ce que nous ne sawions
dire. En tout cas l'image qu'il nous fournit, quelle
Notre confrère à la Bociété des Antiquailles, M. Demay, à
qui deâ études spéciales douûeut une. compétence toute par*^
ticulîère sur les questions de sigiliograpbi6>, nous signale
également plusieurs exemples de dispositîdns analogues ëur
divers seeaux : celai oû^ sont accolées les aùnnes des de'olt
maréchaux de France pendant la guerre de Cent- Ans; le
sceau des lieutenants de- la maréchaussée à la même époque;
le sèeau des quatre membres du comté de Flandres en 4543*,
sur lequel l'écu de Flandres est accompagné de ceux de Gand,
de Bruges, d'Ypres et du Franc de Bruges; les trois sceaux
des États de Hainaut en 1578, l'un pour le cleirgé, Tautre pour
la noblesse, le troisième pour les villes, chacun d'eux portant
reçu au Lion entouré de quatorze écussons particuliers, soit
des églises, soit des seigneurs, soit des villes; en 1635 le
sceau du bailli des quatre hauts justiciers de la châtellenie
de Lille, chargé des écus des seigneurs de Phalempin, de
Cysoing, de Wavrin, dé domines ; etc.
cpie Boit stm origine^ doit iaspirar eonfianœ par
Vex»etàUide aVec laquéHe y sont représentées les
armoiries de l'évèque de Metz et celles de la du-
chesse de liOrraine, d'aoeord ayee ce qu'on eii
coiuiatt.pair d'autres témoignages. On a donc toute
raison: de. la croire égalenmit fidèle, en ce qui
OOQceirne lesanooiries de Tévéque de Verdun, sur
lesqueUesr nous a'avoos pas d'autres renseigne-
ments. L'avteurdu dessin conservé dans l'armo-
riai y a représenté au naturel la scène centrale
empruntée aU grand scessi de Metz^ laquelle n'est
pas lia blason et n'a par conséquent pas d'émaux.
Ajoutons, pour donner une idée complète de son
cBunrre, qa'il a peint en rouge les lettres de la
légendequi entoure le sceau.
Le' mpproahement des dates qui se rattachent
aux trois personnages dont nous venons de signa-
ler les armcûtes sur le sceau, Àdhémar de Mon-
tai, évèque de Metz de 43%7 à 1361, Marie de
Biots, duchesse et régente de Lorraine , de 1 346
à 1 364, et Henri d*Apremont, évêque de Verdun,
de 131 2!à 1 349 (1 350 n. s.), permet d'affirmer que
l'époque à laquelle se rapportent, et le sceau lui-
même, et Taccord par conséquent qu'il mentionne,
est comprise entre 1346 et 1350, ou, pour parler
avec plus de précision, entre le S6 août 1 346, date
de la mort du duc Raoul, où commence la régence
de Marie de Blois, et le 5 janvier 1349 (1350
n. s.), date de la mort de l'évèque de Verdun,
Henri d'Apremont.
48 SCE1« Èlff tiM)llEtEDB
^ etlfr^kifâj^ lie c[t2èàdëjr k cotïUttune paix die Lor-
« rsrinei y ; en A d57 uil icôo^d pour quatre année»
^trte la cité de Hetai et les gouverneurs de Lor^
taitië ^enâént là minorité du duo Jean P% pour de
prêter mutuel secoi»^ en cas que la commune
paix de 1/orraine Toulût^ comme il est dit^ grever
Yuti (Mi l';autre ; puis divers accords de Labdfriede
ée k[ Gîté avec te dti^ de Lorraine pour dix années
en 4 3S9 j AVëd son évèq«ië et les (kics de Lorraine
«ld)g Bâ^ pour sk années eii 4394 (4 39^1 n^ s.),
avee le {»>mte de Salm en 4404, avec son évéquê
et- le- duc de Lorraine en 4406, avec le duc de
liuxembouri^ en 4407, avec sonévèque, le duc de
LdH*âiné é( le docde Bâr^ pour six années en 4 408;
aVëc i&Wi éVêqué, le duc de Lom^ne, le duc de
Bar-éC le marquis du Pont, pour six années en
4444 i 'Nous ne connaissons plus après cela de
traité de .Landfnede où soit intervenue la Cité»
qtie «ëld de 4&3S1 stipulé entre elle <st la Lôr-
Miôé^, et auquel SGtfiëvèque^ Jean, cardinal de
Lot^tuër^ adhère en 4533.
Narrai îfces indicationé il en est une qui pouirait
se rappùH^ à l'accord hïeiitionné dans la légende
du sceau qui nous occupé. Cet accord, ayant sub-
sisté comme iTlous l'avons montré entre les dates
ejctrêhiesde 4 346 et dé 4350, poutrait bien être
beluidë la Lahdfriede ou « commune true » dont on
àignàlè la prolongation Vers 4 347 potir diit ans, à
partit de 4348: Nous he possédons malheureuse^
ment tri ïe tésite de'èé traité de Làndfif4ede, ni cdui
]
de l'accord condu pour sa prolongation ; et nous ne
connaissons jusqu'à présent oes deux documents
que d'une manière indirecte et fort incomplète,
par une pièce dVme tout autre nature, par un atour ,
ou loi de la Gité, qui porte la date du 4 1 janvier
1346 (4347 n.s.)^
L'atour a ptÀHr objet de régler le mode de no*
mination des deux délégués qui devaient figurer
pour la ville de Mete panqi les onze commissaires
chargés d'exercer, au nom des confédérés, k jas*
tice et la police de la Landft^iède p^lAdant lès dix
années de pï^olongation convenues pour celle-K^ii
à partir de la Saint-Martin, 44 novembre, de l'an^
née suivante 1348. De la Landfriede même et de
sa prolongation il n'est que fort peu question dans
t'atour, où ne sont notainment pas nommés ceux
de ses voisins avec lesquels la Gîté avait passé les
deux conventions. Tout ce que nous savons, d'e$t
que la première avait pour terme la ^int-Martîn
ou 1 1 novembre 1 348, et qu'à partir de cette date
la seconde devait durer dix ans. Ajoutohs que
f atour où il est parlé de la prolongation de la
Landfriede, à partir de 1348, nous fournie la
preuve que le traité relatif à' cette prolongaCion
était antérieur au 11 janvier 1346 (1â47.n. s.),
date de cet atour. N'ayant aÛMne raiscm pour
feire remonter ce traité beaucoup i>lu^ haiàt^ nom
îpouvens lui assigner avec tôutë vraiideiiJblaiice une
1 . ' -JfiftMrt ûé Méti\ pf euvss, t. •!¥,• p. 4 It.
20 SCEAU DB MNDFUBDB
date voisine de celle-là, dans les premiers jours
peut-être de 1347, à compter comme on le fait
aujourd'hui.
Voilà ce que nous apprend Fatour du 1 1 janvier
1 346 (1 347 n. s.) sur la Landfriede et sur sa pro-
longation à partir du 1 1 novembre 4348. Il nous
laisse ignoreras noms de ceux qui participèrent
à l'accord. La connaissance de ceux-ci nous est
révélée par le sceau que nous croyons pouvoir
rapporter à cette Lfsmdfriede.
Si notre supposition est foûdée à cet égard, les
parties contractantes étaient, d'après les armoiries
de ce sceau, la cité de Metz, son évéque Âdhémar
de Monteil, la dudiesse régente de Lorraine, Marie
de Blois, veuve du duc Raoul, et enfin l'évèque
de Verdun Henri d'Apremont. Nous sommes
d'ailleurs certains, par le témoignage du sceau,
qu'un accord conclu par eux a existé, comme
nous l'avons démontré, entre 1346 et 1350. Leur
histoire pendant, cette période démontre que cet
accord ne peut être que celui qui a eu pour objet
la Landfriede prolongée pour dix afts à partir de
1348.
Nous rappellerons d'abord que, pour ce qui con-
cerne l'évêché de Verdun, il a très bien pu exister
a;kwps entre lui, la Lorraine, l'évêché et la cité de
Metz, des relations ^ conmie celles qu'implique un
traité de Landfriede ; car on le voit en paix avec
ces pays pendant tout l'épiscopat d'Henri d'Apre-
mont, de 1 31 Si à 1 3^0.; le^ difficultés rencontrées
DU XfV* SliCLIS. 24
à cette époque par ce prélat venant toutes des
bourgeois de sa ville épiscopale et 'de leurs tenta-
tives pour échapper à sa juridiction, aussi bien
que des rois de France et des" comtes de Bar, mê-
lés à ces querelles. Ces faits ne fournissent natu-
rellement aucun indice sur la date initiale du traité
de Landfriede qui a dû exister entre Févèque de
Verdun et ceux de ses voisins que nous avons
énumérés; traité que nous voyons prolonger à
partir du 1 1 novembre 1 348, par un accord passé
vraisemblablement, ainsi qu'il a été dit, dans les
premiers jours de 1347. Ce n'est donc pas là que
nous pouvons trouver la- prefuve que ce dernier
accord est nécessairement celui auquel se rap-
porte le sceau que nous étudions.
Il n'en est pas de même des faits dont on relève
la mention dans l'histoire des trois autres confé-
dérés de 1347. Remontons pour leur examen à
quelques années en arrière.
A la fin de 1 338 le duc de Lorraine, Raoul, se
préparait à aller combattre en Espagne contre les
Maures, pour Alphonse, roi d'Aragon ; projet qu'il
réalisa en 1 340 seulement, après s'être porté' à
l'aide du roi Philippe de Valois contre Edouard,
roi d'Angleterre, et avoir contribué à la paix
conclue entre eux le %0 septembre 1 340 . A la
date de 1338 le duc de Lorraine, en paix avec
ses voisins, notamment avec la cité de Metz et
avec son évêque, Adhémar de Monteil, aurait
pu certainement conclure avec eux poux dix
aimées un accord de Landfriede eomine celui dont
nous cherchons la trace et qui est renouvelé pour
dix années encore à partir de 4 3&8 ; mais trois ou
quatre ans plus tard, exx 1 341 , en 1 34S et jus*
qu'en 1 345, nous voyons le duc de Lorraine et
l'évêque de Metz en guerre l'un contre l'autre.
Tout accord antérieur aurait alors été rompu entre
eux, bien loin d'avoir pu durer jusqu'en 1 348.
C'est donc postérieurement 4 ces hostilités que se
place nécessairement la conclusion de l'accord
signalé conmie ayant dû se prolonger jusqu'à cette
dernière date. On ne saurait notamment appliquer
à ce traité une indication, assez vague du reste,
l'une de celles que nous avons relevées précé-
demment, et qui est donnée psyr Paul Ferry dans
ses Observations séculaires y en ces termes :
€ 134S1, à la Saint-Luc en hyver commença la
c Landfriede de ceux de Metz, et de plusieurs
€ seigneurs, pour trois aas, prolongée l'an 1 344
< pour trois autres années ^ • »
L'état de guerre entre le due de Lorraine et
l'évêque de Metz ne prend fin qu'en 4345, par
^n traité portant la date du 25 juin de cette aimée
et inaugurant une période de paix qui n'est plus
interrompue entre eux jusqu'à la mort du duc. Alors
peut bien être intervenu un accord de Landfriede
auquel l'un et l'autre auraient adhéré avec la dté
1. Paul Ferry, Obs. sécuL, XIV, 315. Bihl. de Metz, mss.
fonds hist. n^ 407.
d^ Ifatz f3t l'évéque 4e Ye^dw^, et dont ^ i^ff^t^
aw^ent ppmmenoé le 1 1 iiovembr^ 1 â4â, puff^
finir» aijQN^i que bçaqooup d'ppgag^iPieiits 4e fîe
g^nre» au bout d^ troju» anSf Je f 1 nqvQQibpç 4 SiÇ,
à la date sigaalée |)t9ir l'atour du 1 4 j^invier 1 ^ù
(1 347 n, s,) Qoiqme miigf^qu^pt le terme exjtfênie
de la Laud&*iede originaire, et )e poiut m\À^ 4q
sa coutiuuatiop.
Daos ^interyal}^ compris entre les de^x dM^?
du 11 noveinbre 1343 Ptdu 11 novembre, 134S^,
le duc ayçint la paix chez Ipi^ iQaJ9 toujppir^ prêt
à gi^rroyer, était vemi de no^ye^u se rang^ ^i^
la bannière djgi roi de Franpe eit avait 4té tqé à Ijbi
bataille de Grécy, le ^ apût 1346,.)ai^$ant ^qlo
duché à un enfant mineur, le duc j€^n P% $oiJis la
tutelle de sa mère, Marie de Bjois, En {]|rea9^ à
ce moment la tutelle de son ^yla v^uve 4u 4m9
Raoul trouvait subsistani^^s la pai;x çff^fih^ le
S15 juin 1 345 avec Tévèquç Âdhémar, qt la LajW}^
friede qui avait dû Gomnqeacer, popr vf^e. d^rée
de trois ans, quelques mois plus tardrl^ ^1 M^
vembre de la même année, et à laquel^ avaient
souscrit avec le duc Raoul, Tévèque dp Vjerdun,
Tévèque et la cité de Metz. .G^ état de paix,, qui
existait au mois d'août 1 34& entre la.dw^iessfe de
Lorraine et l'évéque Âdhémar, durait encore au
1 SI juillet 1 347, date des raprises que lait alors la
duchesse de tous les fiefe tenus 4es évèques de
Metz par les ducs de Lorraine. Dans le courant
de cette année, cette paix est consolidée par W
24 SCEAU DE LANOFRIEDE
traité que mentionnent à cette date nos chro-
niques S sans dire à quel moment précis il a été
conclu, entre la duchesse et Févêque, pour écarter
des difficultés pendantes au sujet de Château-
Salins. Mais à la fin de la même année (1 347), la
guerre éclate entre la Lorraine et Tévêché à l'oc-
casion de ces difficultés, et la paix n'est rétablie
définitivement, après quelques courts instants de
trêves et de pacification accidentelle à diverses
reprises, qu'au mois d'août 1 351 seulement^.
Dans la période de paix qui, du 26 août 1 346,
va jusque vers la fin de 1 347, entre la duchesse
de Lorraine et l'évêque de Metz, se place néces-
sairement le traité mentionné par l'atour du
11 janvier 1346 (1347 n. s.), touchant la prolon-
gation pendant dix ans de la Landfriede vraisem-
blablement instituée en 1 345 pour conunencer au
11 novembre de cette année et durer pendant
trois ans, jusqu'au 1 1 novembre 1 348. Nous avons
précédemment réconnu que ce traité de prolon-
gation pouvait être des premiers jours de 1 347
(n. s.). Il n'est guère possible d'admettre qu'un
second traité du même genre ait encore été
conclu entre les mêmes intéressés ultérieurement,
c'est-à-dire pendant le reste de cette même année
i. Chronique de Praillon, an. 1347, dans Huguenin, Les
Chrofiiques de la ville de Metz, p. 86.
2. Nous suivons pour la suite de ces événements le récit
qui en est fait par D. Galmet dans son Histoire de Lorraine,
\^ édition, t. in, p. 518-534.
DU xnr* siicLB. 25
1 347, ou plus tard pendant les courts instants de
' paix entremêlés de fréquentes reprises d'hostilités
qui occupent la période comprise entre la fin de
1347 et le commencement de 1350, date de la
mort de Tévêque de Verdun Henri d'Apremont,
l'un des participants à l'accord mentionné dans
la légende du sceau.
Ainsi se trouve justifiée l'identité entre cet ac-
cord c fais contre cialz que à jour et à droit ne
c volroient venir » et le traité de Landfriede dont
il est question dans l'atour du 11 janvier 1346
(1347 n. s.), et dont l'effet avait dû commencer
au 1 1 novembre 1 345 pour trois ans, puis avait
été, dans les premiers jours probablement de 1 347,
prolongé de dix autres années, lesquelles devaient
courir à dater de son échéance du 1 1 novembre
1348. On a quelque raison de penser, d'après ce
qui vient d'être dit, que cette prolongation ne fut
pas réalisée, et que le traité originaire ne dura
même pas jusqu'au terme du 1 1 novembre 1 348
stipulé pour lui, la paix ayant été rompue dès la
fin de 1347 entre deux des confédérés, la du*
chesse de Lorraine et l'évêque de Metz. L'état
de guerre devait se prolonger entre ces derniers
d'une manière à peu près continue jusqu'en 1 351 ,
à une date où avait cessé d'exister l'évêque de
Verdun, Henri d'Apremont, l'une des parties
intervenues au double traité de la Landfinede et de
sa prolongation, dont il ne pouvait plus être ques-
tion dans les mêmes termes après sa disparition.
26 SCBAO M LkMPfU^hK
Pour ce qiii est du soeaii dont pdus avons
l'image sous les yeux, et qui porte les wines dç
Marie de BIchs, duchesse et r^eute de Lorraine
depuis la mort du duc Raoul, son époux, au mois
d'août 1 346, tt a pu servir à sceller las actes r^^t^
tifs àlaLaDdfrîedede4345,dqN«3lamortdudtte
jusqu'au moment où la paix fut rompue eata*e la
duchesse de IxHrraine et l'évoque de Mete, vers la
fin de l'année 4 347. Il pourrait même se faire qu'il
n'eût été &briqué et introduit qu'au oommeoc^
ment de cette année seulanent, à la suite du traité
passé alors pour la prolongation de la Landfriede ;
traité dans leqpidi la dudiesse avait pour la pi^
mière fois occasion de stipuler en son propre nom
avec ses oooSèdéeés, à la place de son épom. Biaus
l'une et l'autre hypothèse le sceau n'aurait été en
usage que pendant quelques mois seulement. îtous
avons annoncé précédeôunent, et l'on v^ra tout
à l'heure par des renseignements empruntés à
d'autres documents, qu'il servait à sceUar les actes
des commissaires ou juges de la Landfriede, dans
les causes od ils étaient appelés à prononcer.
n.
Après ce qui vient d'être dit du sceau qui nous
occupe, de son caractère et de sa dsAe, il convient
de compléter l'étude, à laquelle il nous invite, de
< Tainort fais oontre cialz cpie à jour et à dirà
9V wf^ SfifîiiS. 37
c ne volroieiit venir >» en fouroissant quelques
indications sur les dispositions [M^pres de cet
accord, conclu pour la prorogation d'un traité
antérieur qui remontait vraisemblablement à
1343» Nous savons par les armoiries dessinées
sur le sceau quelles étaient les parties contrac*
tantes intervenues dans Taccordy la cité de Metz,
son évéque, la duchesse de Lorraine et l'évèque
de Verdun. Nous savons également à quelle date
appartient cet accord. Nous avons vu que cette
date est comprise entre celle de la mort du duc
Raoul, 36 août 1346, et la fin de l'année 1347.
Nous avons dit que peut-être même il ne remontait
pas plus haut que le commencement de cette année
1 347, et qu'en tout cas l'usage du sceau avait dû se
réduire à qudques mois seulement. C'est à l'atour
du 41 janvier 1346 (1347n. s,), rapproché de
certaines données historiques précédemment ex-
posées, que nous devons ces dernières informa-
tions. Ce même atour peut nous procurer mainte-
nant, sur les termes de l'accord et par conséquent
sur ceux du traité originaire qu'il proroge, quel-
ques renseignements auxquels viendront s'en
joindre d'autres encore, que nous emprunterons à
divers documents qu'il nous reste à examiner.
L'atour du 1 1 janvier 1 346 (1 347 n. s.) avait
pour objet, on se le rappelle, le mode de nomi-
nation des deux délégués de la ville de Metz dans
la commission de onze membres chargée d'exer-
cer la justice et la police «de la Landfriede, au nom
I
28 SGBA1T DB LAKBFKIBDB
des confédérés. Dans Tesprit des institutions mes-
sines , ces deox délégués devaient appartenir au
patriciat. L'atour décide que les cinq paraiges et le
commun ^ s'en partageront Félection, moyennant
que deux par deux ces six corps nommeront suc-
cessivement et chaque fois pour trois ans et dix-
sept semaines, ou plus exactement les deux pre-
mières fois pour trois ans et dix-sept semaines,
la troisième fois pour trois ans dix-neuf semaines
plus quelques jours, les deux conmiissaires mes-
sins, fournis ainsi par trois élections également
espacées pendant les dix années de prolongation
que devait durer encore la Landfriede. L'atour
n'ayant en vue que ces mesures de police tout
intérieure ne contient presque rien, comme nous
l'avons dit, sur la Landfriede elle-même ; pas plus
sur le traité de son institution originaire en 1 345,
que sur celui de 1 347 pour sa prolongation à partir
de 1 348. Il y est dit seulement qu'on s'est c accor-
€ deit sor lou railoignement et la remise avant de
c la Lantefride qui railoignié est ... à x ans > ; qu'on
élira les plus suffisants c por estre des onzes
< de la commune true, por tenir siège et por ju-
c gieir avuec les autres, selont ceu que à li cpm-
c mune true affiert et appartient liqueil dui
c qui pris et esleus seront, averont pooir et poi-
1 . Le Commua prenait définitivement, à cette époque, le
caractère de sixième paraige. — Le patriciat dans la cité de
Metz, § 47, dans les Mémoires de la Société nationale des Ânti-
quaires de France, t. XXXIV, 1873.
DU XIV^ SliCLE. 29
• • • •
« xanse de jugier et de siège tenir avuec les
« autres onze... tout lou termine des x aneies de
€ celuy railoignement durant. . . » ^ .
Voilà ce que nous voyons par la teneur de l'atour
du H janvier 1346 (1347 n. s.). D'autres docu-
ments , comme nous l'avons annoncé, peuvent
heureusement nous fournir encore par analogie
quelques notions de plus sur les termes de l'accord
que nous voulons connaître. Ces documents sont
des traités passés par la cité de Metz avec ses
voisins 9 pendant le cours du xiv® siècle et au
commencement du xv^. Ces traités se rapportent
à quelques-unes des Landfriedes dont nous avons
précédemment emprunté l'énumération . à nos
annales, et parmi lesquelles nous avons trouvé
celle dont nous avons cru pouvoir rapprocher
les indications fournies par le sceau que nous
étudions. Â dix de ces Landfriedes seulement
corre^ondent des documents parvenus jusqu'à
nous, qui établissent les conditions de ces accords.
Ce sont ces documents que nous allons examiner
maiirtenant, pop:* en extraire quelques traits par-
ticuliers, propres à compléter le peu que nous sa^
vous de € l'aicort fais contre cia^lz que à jour et à
<r droit, ne volroient venir ». Ces documents porr
tent les dates de 1 327, 1 331 , 1 353, 1 357, 1 3«0,
1391 (1393 n. s.), 1404, 1407, 1408 et 1411
(1412!n, s.>. _; .. .
i. Histoire de Metz, preuves, t. IV, p. il2. : .; .
30 SCIElû Ùt LiNDFftlBDB
L'ai3Côrd de 1 3Ï7 (1 7 août) * est conclu entre
Edouard, comte de Bar, et la cité de Metz « pour
« le grant proffit, la salveteît et la paix de la con-
« tei de Bar, de la citei de Metz et de tous le
« paiix ir, et pour la dur^ de la vie du comte.
Les dispositions relatives à la paix publique n'en
forment qu'une portion ; elles portent que, pont
apaiser tous dîscords qui dorénavant pourraient
survenir entre elles ou entre leurs sujets respec-
tifs, les deux parties nommeront diacune deux
€ amiables apaîsentours i^ ; le Comte deux cheva-
liers, la ville deux citains, tenus en cas de besoin
de se rendre à Gorze, dans le délai de 15 jours, à
la requête d'une quelconque des parties tombées
en discord. « Et ne s'en deveront partir, par lour
€ sarment, ést^il dît, jusques à tant que l'acort en
c soit fait par traictier ou par consentement des
€ parties... » Le comte et la Cité ajoutent qu'ils
tiendront et feront tenir par leurs justiciables
« tout ceu que li quatre apaisentours acorderont
€ par traictier, ou par consentement des parties,
« ou reporteront par droit ». Le même traité
mentionne les « estàtz (estalz, ou marchés d'es-
< » taiilt) qui ont esté establis et tenus ancienne-
« nient » , entre le comte de Bar et la cité, € à Wai-
€ zage€^ et au Parières 'à - Wallinprés et autres
« part,'aÈr on les a temié ancienneittdit >•. Il y est
de plus stipulé que l'évéque de Met^ poérra en^»-
i. /&td., t. IV, 46. ' •
DO ItV^ 9tlCLË. 84
trer, s*il le juge à propos, dans Taccord. Nous
revietidrons plus loin sur ces estalz ou marches
d'estâult.
Nous possédons, sous la date du 1 février 1 32>7
(<328 n. s*)*, une pièce qui nous montre la mise
en pratique des dispositions contenues datis Tac-
cord chi 1 7 août 4 327, dont nous venons de par-
ler, entre le comte de Bar et la cité de Metz. C'est
un acte relatif à un différend survenu entre des
sujets de Bar et de Metz, le sire Gérairt de Hara^
court, chevalier,' d'une part, et les frères Pierres-
son et Colin d'Ancerville d'autre part, à l'occasion
de la sénéchaussée de l'évêché de Metz et de la
forte maison d'Ancerville qu'ils se disputaient. Le
Barrisien Gérairt de Haracourt avait saisi et rete-
nait prisonnier Pierresson, l'un des deux frères,
et un sien neveu, Thiebault fils de Colin. L'ar-
rangement intervenu entre les parties dit que les
deux prisonniers seront relaxés, et que, pour ce
qui est des dépens faits par eux en leur prison,
il en sera décidé « selonc ceu qu'ils seroit re'wer-
4 deiz per les quaitres qui sont nommeis pour
4. mètre à escord les descors qui poroient choir
« entre lai cdnteit de Bar et la citeit de Mes. »
Quant au fond de la querelle, il est dit que ces
deux frères Pierresson et Colin peuvent, quand ils
le voudront, < faire ajourneir loudit signouif* Gé-
t rairt en l'osteit l'avesque ée Mes^ pour de»ian-
1. Ibid., t. IV, p. 52.
^' \
82 SCEAU DB LARPFIUSDE
c der lou droit qu'ils clament en ladite sénéchal-
c cie, en ladite mason d'Ancerville et ens
c apertinences de laidite mason, t et que le sire
Gérairt devra s'y rendre dans les trois semaines
qu'il en sera requis de la part de l'évèque de Metz
€ de cui lesdites choses muevent » . Le comte de
Bar et la cité de Metz s'engagent de plus, par l'acte
du 10 février 1327 (1328 n. s.), à faire tenir ce
qui sera jugé de la querelle, chacun à l'égard des
ressortissants à sa juridiction ; le comte à l'égard
du sire de Haracourt ; la Cité à l'égard des frères
Pierresson et Colin d'Ancerville. On voit par cette
pièce que la police de Landfriede instituée par
l'accord du 1 7 août 1 327 concernait surtout cer-
tains actes de fait ; qu'elle laissait subsister les
juridictions ordinaires et leur compétence sur les
questions de droit ; et qu'un de ses principaux
objets était de contraindre les parties à s'y sou-
mettre, et à en exécuter ensuite les arrêts ou
décisions.
Le traité de 1 331 (28 août) S conclu entre
l'évèque de Metz, la duchesse de Lorraine, tutrice
de son fils Raoul , le comte de Bar et la cité de
Metz, vise encore moins que l'accord de 1 327 à
établir une juridiction nouvelle et spéciale pour la
paiX' publique. Les parties contractantes y con-
viennent simplement de contraindre leurs sujets
re^ectifs à se poursuivre, en cas de différend, les
i. Ibid,, t. IV, p. 67.
0U xiT* siicu. S3
uns les autres devant leurs juges ordinaires, avant
de recourir à la force, c Que nul nobles ou non
c nobles, y est-il dit, ne praingnent riens, pan-
c nye, coips, ne chaistelz, ny autres biens,
c jusques ad ce qu'il averoit souffisament requis
€ et sonuneiz par sa justice oelluy cuy il volroit
c pannyr de son corps et de ses biens. Et cil
€ qui le pannyroit, par autre manière qu'il
c ne l'eust sommeiz souffisament par sa justice,
€ on l'en tenroit à meffait comme de robour. »
La convention était faite pour toute la vie de
l'évêque, du comte et du jeune duc, et devait du-
rer tant que vivrait l'un des trois contractants.
L'accord pour la paix pubUque, ou Land-
friede, qui existait en 1 353, et dès Van \ 352 peut-
être*, entre les pays dépendant de l'archevêché
de Trêves, des évêchés de Metz et de Toul, du
duché de Luxembourg, du comté de Bar et des
cités de Metz et de Toul, ne nous est connu que
par un traité dans lequel, à la date du SI4 mars
1353^, Charles, roi des Romains, et les parties
contractantes disent que < pour osteir et pour
< exclure toute matière et occasion de venir contre
c la commune paix et transquilité traictiée » par
eux pour leurs pays, < il est de nécessité que le
< duc de Loherainne et son pays y soient corn-
1. Paul Ferry, Obs, sécuL, XIV, 285. Bibl. de Metz, mss.
fonds hist. n» 107.
2. Histoire de Metz, preuves, t. IV, 142.
ixxix 3
94 SCCâU 1^1 LiRDFlUDE
€ pris, et soient de icelle commuiie paix > . Il est
ajouté que^ le duc étant mineur et incapable pour
cette raison de s'engager, il convient de le mettre
en la main dudit roi des Romains, qui lui donnera
de bons gouverneurs et conseillers pour jurer et
scella en son nom les lettres de cette paix, c Et,
c disent encore les confédérés, devons être et
< serons d'une aide, d'un comfort et d'un con-
« seil, pour contraindre à force d'armes et par
€ oeuvre de fait, de tous nos pooirs tantost et sans
c délai tous ceuz qui contraire et rebelle ou refu^
c sant seront à nous ou à aucuns de nous, en fait
« des choses dessus dittes. > Le traité du Si mars
1 353, mentionnant simplement la Landfriede qu'il
veut étendre à la Lorraine, ne dit pas pour com-
bien de temps elle était instituée.
Le traité de 1 357 (1 1 septembre) ^ est conclu
avec la ville de Metz par Evrard, comte de Wur-
temberg, et Borkart de Fénestrange,gouverneurs
et lieutenants au gouvernement du duché de Lor-
raine, pendant la minorité du duc Jean, c Gonsi-
c dérant, disentr-ils, le bien de la paix, de nous,
c de nos tares et de nos pays.... pour osteir à
c noz boins poyoirs toz empeschemens et nuise-
c mens qui laditte paix p(»*oient troubler et em-
c peschier,... par conunun accord... avons... es-
c tabli... que nous... ne poons ne devons estre
1. Ibid,, t. IV, p. 169. — Cf. Huguenin, les Chroniques de
la ville de Metz, p. 102.
DU xiv< aiicuL »
€ Il uns cootre les autres. » Getacoord eri^stijpulé
pour le temps à courir jusqu'à Pâques procbain^
et pour quatre ans ensuite jusqu'à Pâques 1 362.
La cité de Metz, ses citains » ses sujets et leur
pays, seront aidés et secourus par le ducbé c on
€ cas que li commune paix de Loheraine vorroit
< gréveir , presseir ou porteir damaige à laditeit. . •
c az citains. . . à lor subgis et à lor pays, por faire
€ phix avant que les lettres de la commune paix
c ne s'estendent« . . > Le duché de L<^raine, ses
sujets et pays seront de même secourus par la Cité,
€ s'il avenoit que li dite commune paix velcist
« gréveir, presseir ou porteir damaige à ladite
< duchiet..,àlor subgis età lor pays«.., on cas où
< dlz de ladite duchiet vorroient. venir à droit et
€ à jor et faire rakon, voysins à altres ay estak
<i et à mairches, et subgis à altres devant lor juges
4 acoustumeiz ». Ce tcmbé de 1357 semUe un
aocord ei^re le ducbé et la Cité pour se défendre
réciproquement contre l'association eUe-m^iie
dite de la commune paix de Lorraine. Il signale
le mécanisme des institutions alors en vigueur,
lesquelles consistaient dans la juridiction des juges
m'dinaires pour les diffiirends qui s'élevaiaûtt entre
sujets d'une même seigneurie, et dans ceHe des
juges de marches d'estsoilt pour les difficultés entre
voisins appartenant à des seigneuries différentes.
Nous avons déjà. observé dans le traité de 13?I7 la
mention de ces marches d'estault, sur lesquelles
nous reviendrons tout à l'heure. Quant à cette
36 V SCEAU DE UNOniEOE
commune paix, ou Landfriede de Lorraine, c'était
une grande ligue de paix publique instituée en
Lorraine, dans le genre de celles que concernent
certains documents de la fin du xiv^ siècle et du
xy®, publiés par dom Galmet dans son histoire ^
Le traité de 1 380 (25 décembre) ^ entre Jean,
duc de Lorraine, et la cité de Metz, est conclu pour
dix années pendant lesquelles, des deux côtés, on
s'engage à vider tous différends et querelles des
parties elles-mêmes et de leurs sujets par voie de
justice exclusivement, c selonc les custumes et
< usages, est-il dit, de nous marches et estalz
c d'une part et d'altre > ; le duc s'obligeant à
contraindre au besoin par la force ses c hommes
c et soubgis, nobles et non nobles, officiers et
< altres », et la Cité ses < citains et soubgis », à
s'abstenir d'œuvres de fait et à poursuivre leurs
demandes < per voye de raison, selonc us et cus-
c tûmes de paiix » . Ce traité contenait encore l'obli-p
gation pour les deux parties contractantes de se
prêter aide et secours réciproques en toute guerre
et difficulté de l'une ou l'autre contre des tiers,
sauf quelques exceptions spécifiées, notamment
de la part du duc en faveur de < la compaingnie
« des Lyons ; en laquelle compaingnie il est con-r
< tenu. . • que chascun de la ditte compaingnie sur
i. D. Gaimat, Histoire de Lorraine, sous les dates de 1361,
1435 et 1441. Preuves, l'« édition, t. n, p. 633, t. IH, p. 221,
et p. 656.
2. Hûtoire de Metz, preuves, t. IV, p. 320..
DU 3011^ siici^fi'. ' 8T
€ toutes besongrres qu^il arveroii affaire, doit vernir
c à jour et à droit > • * Cette compagnie des Lyons
était vraiseiBblàblement une assocktibn analogue
à ces soeietates equestrimqae nous avons signalées
parmi les associations de paix ïleurissant dans
l'Empire à la fin' du xrv® siède et au xv*.
Le traité de 4391 (17 mars, 1392 n. s.)* est
conclu pour six années entre l'évéque de Metz
Raoul de Coucy, Charles duc de Lorraine, Robert
duc de Bar et la cité de Metz, contre ceux qui pro-
cèdent par œuvre de fait,* et sont rebelles:., de
« venir à jour et à droit >. Ils s'engagent à « d^
« tourneir et osteir tous fais dewerre > et à pouf^
suivre toute ' difficulté survenant entre eux <i par
« voie de raison et de justice,' selont les anciens
€ drois, cousturaes et usages de paiis et teri^e,
€ sens fait de werre », et à • contraindre leuns'
sujets à en user de même; et, eh cas de pannië$
indûment faites, à en opérer la reeréance * par Vo^
c donnance des commis desdites alliances... La-
€ queille... recréance faicte, le... d^at se doit-
c cognoistre et termineir selont Tus et eoustume du
€ lieu. . . par devant celui signour ou ses justices à
€ cui la cognîssance en doit appartenir, sens ce
< que lesdis commis dès adonc en. avant y aient
c plux cognissance, se de rechief îi'ï venoit nouvêlle^
€ force » ; chaque partie conservant sa hauteur,'
seigneurie et juridiction propres, mais devant être
1. Itid,, t/IV, p. 411.
• ■ 1
3t SCEAU :MI LARDFBilDE
suppléée par les conums en Texeroioa dé oell&K^i^
en cas de négligence à «'acquitter de ses devoirs*
Les confédérés se devaient aide rëc^f^roque contre
tous auteurs de violences, t qui pour ôelle cause
c seroîent à constraindre de vemr à jour et à droit ;
€ et se feroit ycelle ayde et constrtdnte au regard
4 et ordonnance desdis commis >. Ces commis
étaient au nombre de huit, dont deux étaient
nommés par cbacitfi des quatre confédérés : Re-
naît de Herbéviller; bailly de révèché^ et Jehan
d'Âbocourt, escuyery par l'évéqfie de Metz ; Lié^
balt du Ghastelet, baflly de Nancy, et Jehan de
FluéviUe, bailly de Vosges, par le duc de Lor-
raiioe ; Richairt desÂrmoixes^ dievaliar, et Georges
de^Serrières, bAîUy de Sàini*Mîhiel; par le ducde
Bar; Jehan Lte Gronaix, chevalier, et seigneur Ny*
Qole Fransois, oitain de Metz, par la Cité; aux«
quels était donnée pleine puissance de gouverner
lësdites alliancei^ c contre toutes inani^*es de gens
< qui seroîent deffaillans, désob^ssans et rebelles
€ de venir à jour et à droit, pour faire et prenre
« ^droit par lafomle et manière que fiiire le doîent,
< selûnt les anciennes coustumes et usaiges des*
< dits patts et terres..., de adfoumeir ceux qui
c seront à adjoumar, de oyr leurs quorelks...,
« d^^50gDoisti^d>oeUe8.dejugier,8entencier...
« "Wr y.oelles' par voie de drœt ou amiable..., de
< donner sàrest de ceu qu'il avèrent jugiet. . . pour
€ mémoire perpétuel, sub ung propre seel com-
< mun et autantique qu'il avèrent entre eulx ; et
M xfv* sikxv. M
c averont pooir de exécuteir et expkntier leur
« sentence >• Les huit CDmmia devaient prokioiH
cer à la majorité des voix, et en cas de paiiage
égal devaient renvoyer la décision aux quatre con-
fédérés eux-*mèmes.Tout èujet lésé dans ses droits
et intérêts devait en ftiire sa pkmte auk deux
commis de son seigneur, qui en transmettaient
l'avis aux deux commis du seigneur de qui dépen-
dait celui contre qui la plainte était dirigée, p<^r
que celui-ci fût sonuné de oomparaltreà Nom^ny-
en-Salnoy, à un jour déterminé où demandeurs et
défendeurs, pour ce adjoumés, devaient procé-
der par voie de raison et recevoir la dédsion des
commis. En cas que caix-ci ne pussent pas se
prononcer audit jour, la cause requérant produc*
tion, ils donnaient nouvelles journées à Nancy, et
successivement, en cas de besoin, au Pont, puis à
Metz, et de nouveau ^ Nonaeny et autres lieux sus*
dits l'un apr^s l'autre, toujours dans le m^vie
ordre, s'il était pécessaire. Les conunis, de leur
côté, étaient assurés d'être indemnisés de toutes
pertes, donunages et dépens. Suivant une de ces
dispositions, en cas de partie égèl entre les huit
commissaires de TacaMpd daps le jugement d'une
aflS9iire, celle^i devait être renvoyée aux confé*
dérés eux-mêmes, c*est^*dire à l'évéque, au:|c
deux ducs et à la Cité, pour en décider. La Cité
était alors représentée par up comiwssaire spé-
cial. Nous possédons sous la même dçute. qijie le
traité lui-même, 17 mars 1391 (139S a. »«), un
4d SCEAU 01- LAIlDFlilEDE
atour nommant comme représentant de la ville
pour cette éventualité un des citains, seigneur
Nicole Mortel, chevalier*.
Le traité de 1 404 (1 6 septembre) ^ est passé
entre la Cité seulement et Jean, jeune comte de
Salm. jQ'est une simple promesse faite à ce der^
nier de s'absjtenir de vpies de fait et de prendre
de lui-même le droit contre ceux de ses hommes,
châtelains ou servants, qui auraient fait d<Ma[image
à la Cité ou à ses gens.
Le traité de 1 407, entre la Cité d'une part et les
duché de Luxembourg et comté de Ghiny de
l'autre, est représenté pour nous par une décla-
ration que donne àBrunn, le S6 décembre 1407^,
Josse, marquis de Brandebourg et de Moravie, gou-
verneur général et administrateur universel des-
dits duché et comté. La déclaration du marquis de
Moravie est une pièce fort longue, rédigée en latin,
rappelant d'abord les actes de violence édiangés
précédemment entre les deux pays, notamment à
l'époque où l'administration du Luxembourg avait
été déléguée au duc d'Orléans, frère du roi de
France^ Il y ept dit qu'un accord étant intervenu
récemment entre les parties, quittance réciproque
est donnée par elles de tdus grids antérieurs, et
que, pc^r écarter à l'avenir tout motif de violences
!
1. Ihid., t. IV, p. 420.
2. Ibid,, t. IV, p. 540.
3. im.,^, IV, p. 607.
et de guerres, on observera en cas de querelles
les procédures anciennement usitées en marches
d'estault : «Ut... futuro tempore, aliis guerris...
« mo vendis materia subtrahatur, et... tranquil*
c litas, juxta antiquorum morum consuetudinem,
« usuum et rituum regula&..., inter partes... in
< suis marohiis stallis et confiniis, in causarum. . .
c decisionibusobservarisolitas... retineri valeat. >
Sachent nobles et non nobles, est-il ajouté, que
nul ne doit témérairement agir de fait dans sa
propre cause, mais que toute querelle doit être
poursuivie par les voies de raison et d'équité,
suivant les procédures de justice pratiquées d'an-
cienneté : < Nichil suâ auctoritate aut temeritate
« de facto attemptent, sed causas suas, si velint,
« via rationis et equitatis secundum régulas con-
€ suetudinarias et locales, ab olim in judiciis et
< decisionibus causarum et litium observari soli-
« tas, prosequantur. » Ceux du duché et du comté
qui auront poursuite à exercer contre ceux de
Metz devront à l'avenir mander par leur juge
ordinaire aux maitre-échevin et treizes de la Cité
de leur rendre justice ou, faute de pouvoir le
faire, d'obliger l'adverse partie à se trouver au
lieu habituel de marche d'estault pour y être jugée
suivant la coutume : < Quatenùs auctoritate suâ
< judidarià partem ream cogant ut in loco solito
€ marchiae seu stalli competenter compareat,
< ibique judicio sistat, auditura, visura et factura
« quod localis justicia suadebit, secundum régulas
Ai 8G8A0 Dfi LANIIFBIBDE
€ consQètadinarîas... » Ceux de Metz devront
réciproquement agir d'une manière analogue à
l'égard des sujets de Luxembourg et de Ghiny.
Le reste de la déclaration traite des fiefs, des
dettes et des gages, avec injonction à tous nobles
et non nobles de se conformer à ses prescriptions ;
faute de quoi punition et juste réparsEtion seront
faites : < Et si... nobilis vel ignobilis oontrarium
c facere presumpserit, nos hujusmodi presimip-
c tionem pœnà débita in... personis delinquen-
< tibus et eorum rébus..., sine morss dispendio
c puniemus, et faciemus... damnum passis sati»*
« factionem &ri competentem. > Cette pièce, à
l'adresse de la Cité, était conservée dans les ar-
chives de la ville de Metz, qui, en retour, avait dû
donner une déclaration semblable au gouverneur
des duché de Luxembourg et comté de Ghiny.
Le traité de 1408 (2 juillet)S entre l'évêque de
Metz, Raoul de Goucy, Charles, duc de Lorraine,
Robert, duc de Bar, Edouard son fils, marquis du
Pont, et la cité de Metz, présente beaucoup de res-
semblance avec celui de 1391 (1392 n.'s.) dont
nous avons donné tout à l'heure une analyse. Il est
également conclu pour six années contre ceux cpii
seraient < rebelles de venir à jour et à droit > .
Il nomme aussi huit commis ; deux d'entre eux
représentant à la fois le duc de Bar et son fils, le
marquis du Pont. Les termes de l'accord de 1 391
1. I^d., t. IV, p. 614.
(1392 n. 6.) sont reproduits dans edui de 1408,
avec addition seulement de certaines dispositions
sur la manière dcHit il devrait être procédé, en cas
que la poursuite de quelque malfaiteur entraînât
le siège et .h prise d'une bonne ville ou forteresse
et de ses défenseurs.
Un dernier accord de 1441 (17 mars 141S1
n. s.), entre l'évéqne de Ifetz, le duc de Lorraine,
le duc de Bar, le marquis du Pont et la Cité, est,
comme celui de 1408, la reproduction ou à peu
près dé celui de 1 391 (1 399 n. s.). C'est un traité
de Landfinede pour six années contre tout c re-
c belle de venir à jcMU* et à droit » , avec obligation
pour tous de poursuivre leurs revendications par
voie de justice, c selon Tus et coustume du lieu où
c l'héritage seroit assis » ; nomination par les par*
ties de huit commis pour exercer ia police et au
besoin la justice de la Landfriede ; usage par ces
derniers d'un c seel commun et autantique » ; tenue
des journées succes^vement aux lieux de No-
meny, de Nancy, du Pont et de Metz ; et, en cas
de partage égal des voix entre les huit commis,
ren\tH de la décision aux confédérés eux-mêmes
dont ils sont les représentants. Ce traité, qui n'a
pas été, comme les précédents, recueilli et publié
par les Bénédictins dans les preuves de l'histoire
de M^, est resté inédit ; il nous a été conservé
par Paul Ferrj dans ses Observations séculaires ^
" 1. Paul Ferry, Obs. sécuL, XY, 346, 352. Bibl'. de Metz,
mss. fonds hist. n» 107.
44 SCEAU DB LAITOFBIBDB
En commençant l'examen que nous venons de
faire des traités de Landfriede auxquels la cité de
Metz a souscrit et dont le texte a été conservé,
nous avons dit que notre intention était de tirer,
par analogie, de leur teneur quelques notions pour
compléter l'idée très imparfaite que nous avions
encore de celui vraisemblablement passé en 1 345
et prolongé en 1347 pour dix ans à partir de
1348, touchant « Taicort fais contre cialz que à
jour et à droit ne volroient venir > . Ces divers
traités compris dans une période de près d'un
siècle, de 1327 à 1412, au milieu de laquelle
se placent ceux relatifs à c l'aicort » que nous
étudions spécialement ici, présentent dans la
variété de leurs dispositions des particularités
dont il est bon de faire, pour l'objet que nous nous
proposons, le rapprochement sur quelques points
essentiels : la durée de la convention ; le nombre
des commissaires ou commis institués par elle ; le
caractère et les attributions de ces officiers; les
lieux et le mode de leurs assemblées.
La durée de la conventiœi est de dix ans dans
l'accord de prolongation de 1 347 ; elle est de dix
ans également dans celui de 1 380, de six ans dans
ceux de 1392, de 1408 et de 1412, de quatre
ans dans celui de 1 357 ; elle était étendue à toute
la vie d'une des parties contractantes, le comte
de Bar, dans le traité de 1 327, et à celle du der-
nier survivant des trois princes engagés, dans ce-
lui de 1 331 ; elle est indéfinie ou plutôt indéter-
minée dans ceux de 1404 et de l4Q7i
OV X1V« SlICLB. 45
4
Le nombre des commissaires est de onze dans
Faccord de prolongation relaté par l'atour de 1 346
(1347 n. s.), et l'on peut remarquer que la Cité
n'en a que deux, tandis qu'il y en a neuf à répartir
entre les trois autres confédérés. Dans ceux de
1408 et de 141 S, où interviennent cinq parties, il
n'y a que huit conunissaires, deux d'entre eux
étant à la fois délégués par le duc de Bar et par
son fils le marquis du Pont .Dans d'autres accords,
le nombre des commissaires est le même pour
chaque partie contractante ; on en compte deux
pour chacune d'elles, c'est-à-dire huit en tout, dans
l'accord de 1398, quatre dans celui de 13SI7. Il
n'est pas institué de commissaires, ou du moins
leur qualité ni leur nombre ne sont pas spécifiés,
dans les autres traités.
Pour ce qui est du caractère et des attributions
de ces délégués, nous remarquons que dans l'ac-
cord de 1 387 ils sont nommés amiables apaisen-^
tours ^ dénomination qui indique bien le rôle de
pacificateurs qui leur est attribué. Certains ac-
cords, ceux de 1331, 1353, 1357, 1380, 1404,
1 407, ne mentionnent pas de commissaires spé-
ciaux. Dans le nombre, ceux de 1 331 , 1 357, 1 380,
1 407 stipulent formellement le renvoi des affîdres
aux juges ordinaires. Suivant les accords de 1 398,
1408 et 1418, les commissaires ne prennent le
caractère de juge qu'en cas de négligence ou
d'impuissance des juges ordinaires. Ces juges or-
dinaires sont d'ailleurs, soit les magistrats locaux
46 SCEAU DB LÀlfDflUEDE
dans rintérieur de la seigneurie, soit les oommis
spéciaux chaînés d'intervanr en certains cas entre
les sujets de seigneuries différentes, aux marches
d'estault. Ces mêmes traités de 139SI, 1408 et
141 SI stipulent des garanties assurées aux com*
missaires chargés d'agir, et des indemnités pour
tous dépens, pertes et d<»nmages qu'ils auraient
eu à supporter.
Le caractère de juge arbitral des commissaires
de Landfriede, dans les cas que nous venons de
mentionner, ressortdes indications fouiiiiesàcette
occasion par les documents qui ont passé sous nos
yeux. Ce sont desamiables apaisentours^SLYons-noas
vu dans celui de 1 337, chargés de terminer les que*
relies par l'accord volontaire des parties et, à dé«
faut seulement de leur libre acquiescement, par
des jug^nents de droit. D'une manière plus gàié-
rale, ils connaissent surtout des cas de force et de
violence ^ Os sont institués pour tenir siège et
pour juger, est-il dit dans l'atour de 4347; pour
adjoumer , disent les traités de 1 39S, de 1 408 et de
141 Si, puis ouïr les querelles, juger et sentencier,
donner arrêt de ce qu'ils auront jugé et en dres-
1. Voyez plus haut l'analyse d*une pièce du 10 février 1327
(1328 n. s.), dans laque/le s'accuse nettement la diâtinciîon
des compétences entre les juges ordinaires a Tosteit l'aveeque
« de Metz », et les commissaires de la Landfriede a les
« quaitres qui sont nommeis pour mettre à escord les des-
« cors qui poroient choir entre lai conteit de Bar et la citeît
« de Mes ». — Uistoirt de Metz, preuves, t. IV, p. 52.
su xnr* siieu. 47
ser acte, bous un scel commun et authentique dont
l'usage leur est propre. C'est un sceau de ce genre
que nous étudions ici et que nous avons rapporté
à la Landfnede en vigueur à la fin de 1 346 et pen-
dant le cours de l'année 1 347.
Les accords de 1392, 1408 et 1413 assignent
aux journées tenues par les commissaires de la
Landfriede des lieux de réunion dioisis successi-
vement dans chacune des seigneuries liées par le
traité; ainsi, Nomeny pour l'évéché de Metz,
Nancy pour la Lorraine, Pont-à-Mousson pour le
Barrois, Metz même pour la Cité. En 1 3S17, c'est
Gorze qui est assigné comme siège aux amiaJbles
apaisentaurs^ entre Metz et le Barrois. En même
temps on rappelle que les lieux ordinaires des
marches d'estault entre les deux pays étaient
d'ancienneté € à Waizages et au Parîères à Wal-
c lioprés » et même c autres part >, est-il ajouté.
Les lieux affectés aux journées tenues par les
conumssaires n'étant pas spécialement indiqués
dans la plupart des accords de Landfriede, il est
peut-être permis de penser que ces officiers se
réunissaient ordinairement dans les lieux eux-
mêmes traditionnellement consacrés aux mardbes
d'estault entre les pays voisins. Ce n'est pourtant
là qu'une simple conjecture.
Ce qui vient d'être dit des traités de Landfriede
montre de grandes variations de détail dans le
régime des institutions qu'ils relatent. Ce régime
est pourtant constamment dominé par une car-
48 SCEAU DE LlIlDFaiBDE
taine uniformité dans les vues générales, lesquelles
consistent toujours àréprimer partons lesmoyens,
en cas de querelle et différend, les actes de force
et l'usage de la violence, pour y substituer les
décisions de la justice. On y trouve, pour cet
objet, tantôt l'institution d'une juridiction nou-
velle dont l'exercice est confié à des commissaires
spéciaux, tantôt le simple renvoi des affaires aux
juges ordinaires, tantôt la combinaison de ces deux
systèmes par la dévolution des causes aux commis-
saires ou juges extraordinaires, en cas seulement
de négligence ou d'impuissance des juges ordi-
naires. Ce qu'on veut surtout, c'est supprimer les
faits de guerre ; c'est forcer les réclamants à re-
courir aux voies de droit avant d'user de la force,
avant de pannir, c'est-à-dire avant de saisir gages
matériels où corps d'hommes ; c'est faire au be-
soin restituer les prises et relaxer les prisonniers ;
assurer la liberté de venir à jour et à droit ; con-
traindre les rebelles à le faire et à se conformer
aux décisions prises contre eux, soit dans les jour-
nées tenues par les commissaires spéciaux, soit
dans les marches d'estault, soit dans les cours
ordinaires de justice. Il est toujours question,
d'ailleurs, de l'observation et de l'application des
usages et coutumes de pays, pour le règlement
des intérêts en litige.
La grande innovation due aux accords de Land-
friede est la constitution d'une force de coercition
capable d'assurer la pratique de l'ancien droit
ou ziy^ siicLE. 49
malgré toute mauvaise volonté et toute résistance,
et de triompher de celles-ci, en agissant contre
elles avec le surcroît de puissance que créait, pour
cet objet, Ta^sociation de princes ^ de seigneurs
et de Cités, décidés à s'interdire en tous cas les
actes de guerre, et à les interdire aussi à leurs
officiers ainsi qu'à leurs sujets.
Le ressort supplémentaire que la Landfriede in-
troduisait dans le mécanisme social avait son ap-
plication, dans les cas surtout de différends les
plus difficiles à régler, ceuic où les parties en pré-
sence dépendaient de seigneuries et par consé-
quent de juridictions différentes. Ce n'est pas que
jusqu'alors on manquât absolument de moyens
pour résoudre par des voies de droit ces difficultés.
On avait à Metz et dans les pays voisins, pour y
parvenir, les journées dites de droit, aux marches
d'estault ; mais il fallait pour tenir ces journées la
bonne volonté et le consentement réciproque des
parties. Les Landfriedes fournissaient le moyen
d'y contraindre les récalcitrants ^ On peut voir
par là leur importance pour les progrès de la
civilisation, et l'intérêt que présente leur étude.
1. Les Landfriedes, on le comprend, étaient vues ayec
mécontentement par ceux dont elles pouvaient réprimer les
excès, et par leurs amis. Ge sentiment se manifeste dans une
chanson dont la date pourrait remonter au xiv« siècle peut-
être, .et qui nous a été conservée. Elle est encore inédite ;
nous la donnons en appendice, à la fin de la présente notice,
avec quelques. explications qui s'y rapportent.
XXXIX 4
50 SCEA0 DK LiNDFKIBDE
m.
Il est souvent question des marches d^estault
dans les documents qui concernent les Land-
fiiedes. Les deux institutions tendent également à
un même but, le règlement pacifique, et par des
voies de droit, des querelles survenues entre deux
parties n'ayant pas de juge conmiun ; il est donc
naturel de s'occuper des unes et des autres en
même temps. Ce qui concerne les marches d'estault
n'est d'ailleurs pas assez connu pour qu'il ne nous
semble pas opportun d'en dire quelques mots, à la
suite des considérations que nous venons de pré-
senter sur le sujet connexe des Landfriedes, dans
des explications au cours desquelles nous avons
annoncé que nous reviendrions sur cet objet par-
ticulier.
La plus ancienne pièce que nous ayons trouvée
à Metz sur les Landfriedes, sans être certain du
reste qu'il n'en ait pas existé quelque autre qui
remontât plus haut encore, le traité de 1327
entre le comte de Bar et la Cité, mentionne
conmie existant depuis longtemps déjà les
marches d'estault, < les estatz, est-il dit, qui ont
€ esté establis et tenus anciennement... à Wai-
€ zages et au Parières à Wallinprés et autres
€ part, où on les a tenus anciennement » , entre
le Barrois et le Pays^messin. Une lacune du texte
en cet endroit du document de 1 327 ne permet
»o xiv« micu. 54
malheureusement que de constater cette simple
mention, sans cpi'on puisse savdr ce qui, dans
la pièce, était dit de plus de ces marches d'es^
tault^ Tout ce que nous y voyons, c'est qu'elles ne
sont pas désignées alors comme devant être le
siège de la juridiction des conunissaires de la Land-
friede ou < amiables apaisentours » . C'est à Gorze
que ceux-ci doivent, suivant les termes de la con-
vention, siéger et mander les parties tombées en
di£Férend, pour les accorder. Les marches d'es-
tault sont encore nommées dans les pièces de
1357, 4380, 1407 que nous avons analysées pré-
cédemmait, et où est recommandée l'observation
des coutumes et usages qui les concernent.
On trouve fréquemment dans les documents des
xiv^ et XV* siècles la mention de ces coutumes et
usages, sous les dénominations de droit de marche ^
droit de voisinage^ us et usage de marche, concur-
remment avec ce qu'on appelle coutumes, us et
1. Cette lacune du texte correspond vraisemblablement à
une altération, peut-être à tine. mutilation de la pièce origi-
nale, que les Bénédictins, en la reproduisant, disent avoir vue
aux archives de la ville de Metz. Voulant nous rendre compte
de ce qui en était, nous avons cherché dans ce dépôt, mais
en vain, la pièce indiquée. Elle n'y existe plus et parait môme
en avoir disparu depuis longtemps déjà, car elle ne figure pas
dans l'inventaire de ces archiver dressé, de 18ii à 1823, par
M. Lemaire, qui a fût ce travail avec beaucoup de soin et
d'exactitude. Elle était cependant encore à l'hôtel de ville de
Metz dans la seconde moitié du siècle dernier, quand les
Bénédictins en ont fait la copie.
52 SCEkV. tE LÂNDimiEDE
usagés de pays^ draU de pays, droit de ville. Les
agents spéciaux de la juridiction des marches d'es-
taùlt sont nonunés en même temps ands, arbitres^
commis aux journées, juges choisis des journées de
marche. Leurs conférences sont dites journées
amiables, journées de droit, journées d* estai, jour-:
nées de marche. Ils assignent à ^ ces journées les
parties, y examinent les causes, en provoquent le
débat et les jugent. Leur résolution ou sentence
est fixée avec toute la procédure dans un acte
rédigé par un notaire qui les assiste à cet effet. Cet
acte est ce qu'on appelle un défart de journée. Les
lieux où se tiennent ces journées sont appelés
confinage, lieu marôhissant, lieu moyen, lieu de
marche ou d'estault.
La procédure des journées de marche est qua-
lifiée voies d'amitié ou d'équité, voies de droit ou de
justice. Les expressions qui s'y rapportent sont :
joumoyer, tenir à droit, venir à droit, venir a jour
et à droit. On dit aussi prendre le droit, prendre
conseil, ordre de droit, regard de marche, esward
de marche et d'estault, gagner marche, garder es-
ward, garder usages.
Cette procédure ressort du reste, dans tous ses
détails, de la teneur de nombreux documents con-
servés dans nos archives et dont une certaine
quantité ont été reproduits par les Bénédictins
parmi les preuves de leur histoire de Metz. Ces
documents sont des enquêtes, des dépositions, des
départs de journées. Outre cela, nous possédons
une pièce d'une oartaine étendue intitulée Comment
on doit tenir et useir à marche d'estault^ qui est
comme le code même de cette procédure. Ce cu-
rieux morceau ne porte pas de date, mais il appar-
tient très vraisemblablement au xiv® siècle. Il a
été recueilli et rapporté à cette époque par l'au-
teur de la chronique de Praitton, et il a passé avec
une bonne partie de celle-ci dans les chroniques
imprimées par Huguenin^
Grâce à ces sources d'information, nous n'igno-
rons pas grand'chose de la manière dont se te-
naient les journées de marches d'estault. Certains
récits de nos chroniqueurs viennent encm^e com-
pléter l'idée qu'on peut s'en faire, par des indica-
tions de toutes sortes et par des tableaux qui en
donnent la physionomie. Nous ne citerons dans
le nombre que ce qu'on lit dans la chronique de
PrailtoD, sous la date de 1447'.
« Le 8* jour de décembre, y est-il dit, au lieu
€ de la chaippelle de Woizaige près d'Aîrey sus
€ Muzelle, qui est lieu de marche d'estaulx entre
< la duché de Bair et la cité de Mets, fut là tenue
« une journée de marche amiable. Et y furent
« commis pour la partie de la cité de Mets mes-
c sire Nicolle Louve, chevalier, messire Jehan Bau-
< doiche, chevalier, messire Nicolle de Raigecourt
1. Chronique dite de Praillon dans Huguenin, Les Chro"
niqites de la ville de Metz, p. 64.
2. /Wd., p. 259 et 263.
54 SCEAU W LAI|»Fiin>B
et Jofiroy de Wairise qui avc4t ung esmérillon
8ur aon poing, qu^il porta h la jouraée» et le tint
tout le jour de la dicte jourâée audit lieu, et
Jehan de Luceapabourg, secrétaire des seigneurs
Sept de la guerre. Et avec eulx estoit pour no-
taire de la cause Gillet le Bel, pour noter et
mettre en fwme tout le fait de la dicte jour-
née^ Et pour la part de monseigneur le duc de
Galabre' y furent commis Guillaume Dangier,
baillif de Sainct Mihie), etc.... Et pourtant
qu'ila ne furent d'accord à icelle journée
amiable, ilz prindrent deux honunes ewardeurs
pour recepToir les bcMis et productions des par*
ties, comme pour après en alleir panre conseil
aux marches voisines non suspectes des parties,
et que tout ce qu'tlz en trouveroient qu'ilz le
rsf^porteroîent dedans les termes acoustumés. . .
Et y avoit bien envinm cinquante et ung ans
que on n'avoit tenu journée de marche entre la
duché de Bar et la c^ de Mets. » Le débat qui
avait motivé celle-ci venait de réclamations faites
par la Cité à Foocasion d'un manant de M^ qui
avait été indûment c défait », c'est-à-dire mis à
1. L'acte dreesé par Gillet le Bel dans cette circonstance
noQft a été conservé. Il a 6té iiDi>riiQé pwr les Béaédietins dans
les preuves de leur Histoire de Metz, t. V, p. 538.
2. Jean d'Anjou, duc de Galabre, fils du roi René héritier
du duché de BÛ, et d'Isabelle héritière du duché de Lor-
raine, lieutenant général pour son père et gouverneur des
duchés de Lorraine et de Bar depuis 1442.
D9 IIV* SikiLB. 5$
mort a Briey. L'an suivact, « le mardi après la
c Magdellaine en jullet... après lea bona, pro-
c ductions et aultres monstrances receuptes par
c les deux ewardeurs à ce commis des parties,
c pour le fait de Thiry Geuxe que le prévost de
c Briey avoit fait peadre, ... et que lesdits deux
« ewardeurs eulrent esté à conseil enz villeiB et
€ marches voisines, comme faire se doit en tel
<i cas, fut journée tenue et assignée à Mets, où les
c gens du conseil du seigneur Jehan de Galabre
< estoient ; et là fut ledit cas et forfait escordé et
« déterminé. ï>
Il convient de relever dans le récit du chroni-
queur cette indication, qu'en 1 447 il y avait plus
de cinquante ans qu'on n'avait vu tenir journée
de marche entre Bar et Metz. Cette vieille coutume
tombait en désuétude. Son beau temps paraît avoir
été le xrv® siècle. A ce temps appartient une indi-
cation assez intéressante sur le même sujet ; c'est
celle des lieux habituels de marches d'estault de
la Cité contre toutes les seigneuries voisines.
Contre le Barrois il y en a deux, l'un à Yoisage (à
17 kil. de Metz), l'autre à la Grand'haye de Valle-
rinpré, deçà Saint-Privat-la-Montagne (à 15 kil.);
contre le Luxembourg, il n'y en a qu'un, au milieu
du pont de Richemont-sur-1'Ome (à 19 kilom.);
contre l'archevêché de Trêves, un également à Cat-
tenom (à 37 kil.) ; contre la Lorraine, il y en a
deux, aux arbres de Luttange (à 21 kil.) pour les
sujets lorrains de langue allemande, à Vcnsage
56 SCEAU DE LAflBFftlBDE
(à 17 kil.) pour les Lorrains français; contre
Tévéché de Metz il y en a deux aussi, Tun à Pont-
à-Ghaussy (à 1 8 kil.) pour les sujets allemands de
l'évèché y l'autre à Soigne (à SO kil.) pour ses sujets
français ; contre l'évèché de Verdun, il y en a un à
la grange de Nevron, ou Neuvron près d'OlIey (à
38 kil.)*.
1 . Les marches d!estault de Metz contre ses voisins sont
indiquées : 1" dans le Grand cartulaire de la cité, manuscrit
da xrv* siècle, conservé à la bibliothèque de Metz (fonds hist.
n* 1) ; 2<> dans le Livre des trésoriers, manuscrit du commen-
cement du zv« siècle conservé dans le môme dépôt (fonds hist.
n» 177) ; 3° dans la Chronique du roy de Bohême, manuscrit du
xv^ siècle appartenant aussi à la ville de Metz (fonds hist.
n« 81); 4* dans la Chronique de Philippe de Ft^neu//^, manus-
crit du commencement du xvi* s. de la bibliothèque de Metz
(fonds hist. n»» 88-90) ; 5" dans la Chronique dite de Praillon,
manuscrit du xvi*» siècle de la Bibliothèque d'Épinal (arm. Il,
n* 30).
De ces cinq manuscrits les deux premiers reproduisent
l'indication relative aux marches d'estauit à peu près dans les
mêmes termes, et comme nous les donnons ci-dessus. Les
autres y introduisent quelques variantes qui méritent d'être
signalées. Le troisième et le cinquième, la chronique du roy
de Bohème et la chronique dite de Praillon, signalent en plus,
dans la mention des marches contre les Lorrains allemands,
le Pont à Flaquair; la chronique de Praillon (Huguenin,(7/iron.,
p. 40) donne en outre, au lieu de la grange de Nevron, pour
marche contre l'évèché de Verdun, Noveroy, qui pourrait être
Norroy-Ie-Sec, localité assez rapprochée de Neuvron. N'y
aurait-il pas là plutôt ,une simple faute de transcription? Le
quatrième, la chronique de Philippe de YigneuUes (Hugue-
nin, Chron., p. 523), nomme aussi le Pont à Flaquair, mais
il en fait de plus l'unique lieu de marche contre la Lorraine;
DU XIV" SliCLE. 57
Tels étaient les lieux de marche d'estault entre
Metz et ses voisins au xiV siècle. L'indication que
nous venons d'en donner ne remonte pas plus haut
que le milieu de ce siècle, car dans les textes les
plus anciens qui nous la fournissent, le souverain
du Barrois est qualifié duc ; or l'érection du comté
il ne nomme non plus qu'un seul lieu de marche contre
révéché de Metz c sur le hault de ça Veigney » entre Vigny
et Verny, et un contre le Barrois à Voisage ; il donne enfin
pour lieu de marche, contre l'archevêque de Trêves, Macre*
le-Roy (Kœnigsmacker) au lieu de Gattenom. Le troisième
manuscrit, la chronique du roy de Bohême, outre la variante
que nous avons signalée tout à l'heure, en contient encore
nue pour les marches contre Févêchè de Metz. On y lit :
a Bonre l'aivaique de Mes, por Talemengne ay Ghalsey par
c desay le pon, et por le roman paixe ay Soingne ; maix y
« lay veut et (à) Borney. > Borny n'est qu'à 4 kilomètres
de Metz ; son nom pourrait hien n'être ici que le résultat
d'une faute de transcription et devrait être lu probable-
ment Yemy (à 13 kil.) ; supposition justifiée par le cinquième
manuscrit, la chronique de Praillon, qui donne ainsi les
marches contre les sujets français de l'évêché de Metz : « pour
les Romans à Soigne et à Yemey ». (Huguenin, Chron., p. 41);
ce dont on peut rapprocher l'indication de Phil. de Yigneulles
que nous venons de citer c sur le hault de ça Yeigney b entre
Yigny et Yemy.
On voit quels changements, peu importants du reste, ont
pu être apportés à la détermination des lieux de marches d'es-
taut de la Cité contre ses voisins, du xiv« siècle au xvi'. Quant
à leur condition originaire, pour ce que nous en savons, voici
comment est conçu le texte le plus ancien qui les mentionne,
celui du grand cartulaire de la Cité, lequel date de la seconde
moitié du xiv* siècle : c Les marches contre les seigneurs,
c — Marches contre le duc de Bar : à Waizaige l'une, et l'autre
58 SCEAU »B UNBFBIEDE
de Bar en duché n'a eu lieu qu'au milieu du xiv* s.
Le tableau des lieux de uiarche n'a pas beauooiq)
varié ultérieurement, pendant une période où, du
reste , tombaient graduellement en désuétude ,
comme nous l'avons constaté, les usages auxquels
il ccMTespond* La simplification de cette oomei>-
clature dans la chronique de Philippe de Yi-
gneuUes, où l'on ne trouve plus mentionnés, au
commencement du xvf siècle, que six lieux de
marche seulement, un seul contre chacune des six
seigneuries voisines ^ semble correspondre à cette
désuétude. De la même manière devrait peut-
être s'expliquer aussi, dans la chronique dite
de Praillon, écrite 'vers le milieu du xvP siècle, la
substitution du nom de Noveroy (Norroy-le-Sec?)
à celui de Neveron (Neuvron), pour indiquer le
lieu de marche contre Tévêché de Verdun. Les
journées de marches sont de plus &ï plus
rares, depuis la fin du xiV siècle. Elles ne font
pourtant pas absolument défaut ultérieurement.
c à la grant haie à Wallerin prey deisay Sainet Prioey, —
c Marche contre la duchie de Lucembouich : à Rechieftnont
c en mey le pont, — Marche contre Tarcheueeqne de Trienes :
c à Kathennem, — Marche contre la duchie de Loherraine :
c as airlNres deisai Lnstenge pour les AUemans et à Waizaige
c.pour les Romans, — Mardie contre Teueschiet.de Mets :
ff à Ghaacey por les AUemans deisai le pont, et pour les
« Romans à Soignes, •— Marche à Peueschiet de Yerdan : à
« la grainge à Neverwi. »
i. Chroniques de 1^1. de VigneuUes dans Huguentn,
Les Chroniques de la ville de Metz, p. 5fô.
ira liv® siicuft. 59
On en signale qoelques^nes , à la fin du xv""
siède et même au XVI^ En 4547, la Cité rédame
encore, mais aasez vainement ce semble, du duc
de Lorraine de vider un différend eixistant entée
elle et lui t par journées de marche et estât, 6st41
« dit, suivant les concordats et entrecours loua-
c blement observés ^ » .
Nous valons de dire quels étoient les lieux de
marche depuis le milieu du xiv^ siède^ Ils étaient
prc^ablement à peu près tds au commeiK^ement
déjà de ce siècle. C'est ce qu'on peut coostatar
ncÂamanent pour ceux de la Cité contre le Bar-
rois, mentionnés dans le traité de Landlriedë
de 1 SS? que nous avons dté précédemment. Ils
sont dits dans ce document c à Waizages, et au
€ Ptfrières, à Wallinprés > , dénominations qu'on
retrouve ullérieurement, à l'exception pourtant de
cdle de Parières, qui ne ccurespond, du reste, au
nom d'aucun village connu, et qui pourrait bien
désigner simplement un lieu signalé par l'exploi-
tation de quelque carrière de pierres, suivant l'in-
terprétatiott que dominent de cette expression les
Bénédictins^. La même pièce de 4SSI7 ajoute à
l'indication qui précède quelques mots qui ont
attiré déjà notre attention et d'où l'on pourrait
inférer, ce semble, que la détermination des lieux
i. Paul Ferry, Obs. séeuL, XVI, 346. Bibl. de Meta, insft.
ftmds httt. A* i07.
2. Histoire ée Mets, preuves, t. IV, p. 49.
60 SCKAO BB LANBFUBDV
de marche, telle qu'elle le» nomme, ne rem(mtait
pas beaucoup plus haut que l'époque où elle nous
les donne. Après avoir dit, en c^et, qu'en œs
lieux se tenaimt alors les journées d'estàult entre
Metz et Bar, le document ajoute : c et autres part
c où on les a tenus anciennement > ; ce qui donne
lieu de penser que dans la première partie du
xiv'' siècle on avait à Metz, toudiant les lieux de
marche, le souvenir d'un régime différent de celui
en vigueur à ce moment. Ce régime avait dû pro-
bablement finir à une époque peu éloignée, puisque
la mémoire s'en conservait encore; mais il avait
pu commencer a une date plus ou moins reculée,
dès le xn^ siècle peut-être, conforméoient à une
indication fournie par les annales de Jehan Prail-
Ion ^ Dans les temps anciens les marches d'èstault
1. 1169. — « En se temps fenrt ordonné les marche et es-
c taipt du pais de Mets à iij lieu ou enuiron distant de la
c Cité... » {Annales de Jehan Praillon,) — Ces annales que
Meurisse a connues, et qu'il cite dans son Histoire des évêques
de Metz, sont encore inédites. Composées an xvi* siècle seu-
lement et d'une étendue médiocre, elles contiennentcertaines
notions historiques intéressantes pour des époques sur les-
quelles les chroniques niessines sont à peu près muettes.
Malheureusement on ne saurait admettre qu'avec beaucoup
de réserve une partie de ce qu'elles rapportent. Depuis Meu-
risse, personne n'avait plus parlé des Annales de Jehan
Praillon, On pouvait craindre qu'elles ne fussent perdues.
Nous croyons les avoir retrouvées en Angleterre, dans un
manuscrit du British Muséum, Harleian 4400, où elles sont
mêlées à d'autres documents. Il y a quelque raison de penser
que ce manuscrit est celui que le P. Lelong a décrit en 1771,
DD UV* SIECLE. 64
n'étaient, à ce qu'il parait, pas encore fixées dans
les lieux où elles se trouvaient en 1 337, quand le
traité passé à cette date mentionnait celles de la
Cité contre le Barrois. Ces marches d'estault étaient
dans les régions frontières. La première partie de
leur nom, marche ^ en témoigne. Quant à la seconde
partie de la dénomination qui leur est affectée, es-
tault — de stallum; locus instructus, paratus,
assignatus; locus sedis, stationis, — eUe indique
l'usage d'y tenir siège. Nous n'avons rien de plus
à relater sur ce sujet.
Après ce qui vient d'être dit des Estaults et au-
paravant des Landfriedes, dont nous voyons la pra-
tique en vigueur au xrv® s. surtout, on peut se faire
une idée du corps d'institutions au milieu des-
quelles se placent le traité d'accord de 1 345 et
celui de 1347, pour rétablissement originaire et
pour la prolongation à partir de 1 348, d'une Land-
friede entre la cité de Metz, la Lorraine et les
évêchés de Metz et de Verdun; traités dont le
texte ne nous est point parvenu, mais dont nous
avons pu signaler avec certitude l'existence, déter-
miner la date et le caractère, en joignant à ces
indications quelques renseignements sur le régime
constitué par eux, et auquel appartient évidem-
ment le sceau remarquable dont l'image nous a
au n* 38767 de sa Bibliothèque de la France, sous le titre de
Manuscrit des Comtes de Metz, et qui figurait, dit-il, à Paris,
dans le cabinet de M. Fouquet, secrétaire du roi.
SGKAO 0B LANDFUBDB
été conservée dans l'armorial d* André de Ryneck.
Cette image est le seul document figuré que nous
possédions pour nous faire connaître la forme et
la composition de ces sceaux de Landfiîede, que
les documents écrits mentionnent expressément,
mais dont aucun exemplaire, que nous sachions,
n'est venu jusqu'à nous.
APPENDICE.
Nous ayons annonoé, à la fin de la seconde partie de la
présente notice, la publication d^ime ancienne chanson
encore inédite sur la Landfriede. Voici ce document * :
LA LAlVDBFftlTB.
La LandefrytB est criée,
Ly diable y ait part.
On en ferait bien telz estre
Qu*ameroit mieulx le hahay.
Gilz qui flst la Landefrite
Estoit bien des conpaignon;
U veulloit qu^es allyence
Heûst .1. point de raixons
1 . Nous devons le texte de la chanson de la Landfriede à
M. Bonnardot, qui Ta empmnté à un manuscrit d'origine
messine, conservé aujourd'hui à la bibliothèque d'Épinal,
n" 189. Ce manuscrit, exécuté par diverses mains des xiv« et
XV* siècles, a été décrit avec beaucoup de détails par M. Bon-
nardot dans le BuUeiin de la Société dês Anciens Texteâ, 4876,
p. 64-132. G^est au folio 75 du manuscrit que se trouve la
chanson que nous publions ici.
BU IVf^ SliCLB. 63
C'en ne paiast deniers ne mailles,
Tant comme elle duray.
Maix ly bons bourgoy de Mes
Ne c'y acordèrent pais.
Gilz déniés ont décbasiés
Maistre Jeban de Falquemon ;
Maix il jure par son airme
Qu'il troverait bien maisons
Se la LandeMte croUe ;
Ne va grain nessa ne la ;
Teil paieroit son estât
Qui ne la ploigeroit pas.
Les jaulz pnt une journée
Acordée près de Donnon,
Pour veir des aliénées
Gommant il se chériront.
Warkekin et Kaldre
Durexelle lour aeorda
Quil se tengne à montaigne
Tant qu'.i. autre tempz vendray.
Or ait bien pris ly diables
Gestuit sire de Blanmont
Qui c'est mis d'alience :
G'est malz pour les conpaignon
Armés, de bonne renommée.
Bien crois tous jour, amerait
Sy que, quant serait pasée,
S'il vuelt, il s'en aderat.
Explissit la Landefrite.
Il serait intéressant, mais il est difficile d'assigner une
date certaine à cette pièce, et de décider quel est le traité
de Landfriede qu'elle mentionne. Ge qu'elle dit de ce traité
64 SCEAU DB LÂNDFIUEDB
est tout à foit însufAsant pour en donner une idée exacte.
La chanson relate en efiTet surtout, et cela est très naturel
eu égard au caractère spécial d'un pareil document, des
points de détail accessoires qui avaient pu frapper ayant
tout les contemporains et provoquer chez eux les observa-
tions et les sentiments qu'elle exprime. Mais ces particu-
larités sont précisément de celles que Thistoire néglige et
nous laisse ignorer. Voici du reste ce que dit la chanson,
dans son refrain initial et dans les quatre huitains qui en
sont les couplets.
Refrain. — La Landfriede est criée. Le diable y ait sa
part. On saura bien y faire entrer tel qui mieux aimerait
guerroyer. C'est véritablement là une malédiction lancée
contre Tinstitution de la Landfriede. Ce refrain, qui devait
sans doute se répéter après chaque couplet, nous fournit
d'ailleurs une intéressante indication ; c'est que la Land-
friede, après avoir été convenue et arrêtée, était proclamée
par un cri public.
A" couplet. — Celui qui fit la LandMede, bien porté
pour les compagnons ses alliés, voulait qu'une des condi-
tions de raccord fût la suspension des paiements dus par
eux, tant que durerait leur alliance; mais les bons bour-
geois de Metz refusèrent d'y consentir. H s'agit vraisem-
blablement ici des paiements de dettes et surtout de ceûs
à effectuer au profit des Messins, riches prêteurs dès cette
époque, ainsi que des poursuites et saisies de gages
pratiquées résolument, même à main armée, contre les
débiteurs inexacts, par ces créanciers redoutés. Cette
« particularité rappelle que les exécutions de cette sorte
étaient alors la source de fréquentes querelles entre les
bourgeois de Metz et leurs voisins. Ces questions d'in-
térêt et leurs conséquences avaient été notamment les
principales causes, à ce qu'il semble, de la guerre dite des
quatre seigneurs, faite à la Cité en 4324 par l'archevêque
de Trêves, le roi de Bohême, comte de Luxembourg, le
dàe de Lorraine et le comte de Bar, àen jti^rpar les
demandes des confédérés jointes aux réponses des Sfessins,
qui précédèrent les hostilités, et par les articles de la paix
qui y mit fln *. Les deux derniers yers du premier couplet
laissent sans solution certaine la question de savoir si les
Messins étaient compris dans le traité de Landfriede qu'il
mentionne, d*où ils auraient écarté l'étrange stipulation
qu'on pressait d'y mettre à leur détriment ; ou bien, s'ils
étaient en dehors de cette Landfriede, dans les conditions
de laquelle les alliés n'auraient pas osé introduire , avec
l'obligation de la soutenir en commun, cette clause exor-
bitante, dommageable surtout aux intérêts des bourgeois
de Metz qui ne pouvaient pas y consentir.
2® couplet. — Ces paiements ou obligations ont causé la
dépossession de maître Jehan de Falquemont; mais il jure
par son âme qu'il saura bien ressaisir une maison si la
Landfriede croule, c'est-à-dire quand elle cessera de faire
obstacle à ses entreprises. En attendant, il court fort de çà
de là, eherchant profit aux dépens de quiconque n'aurait
pas juré la Landfriede. Ce huitain nous montre, dans le
personnage qui en est l'objet, un individu probablement
victime de ses créanciers, et dont la police de la Land-
friede contient l'ardeur de vengeance et les convoitises.
Le sens du mot déchasUs^ au premier vers, ressort de sa
corrélation avec, le mot çhasié^ chaze»^ dont la significa-
tion est « investi d^une maison ou d'un fief », suivant Du
Gange ^. Au dernier vers du couplet, le mot plaigeroit
présente une variante du verbe pleigerj dont le sens propre
est « promettre ou s'engager comme caution ^ ».
1. Chronique de Praillon dans Huguenin, Les Chroniques
de la ville de Metz, p. 39, 56 et 62. — Histoire de Metz, Preuves,
t. IV, p. 13 et 19. — La guerre de 1324 fait le sujet d'un
poème du xiv« siècle qui. a été publié par MM. de Bonteiller
et Bonnardot en 1875.
2. Du Gange, Glossaire, v" Gasatus.
3. IMd,, V Plegius.
XXXIX 5
êè SGEA0 M UNPFmKDE
3* eoaplet, ^ La Gompagûie dfis Jattlz, e'asM-dIre des
GoqsS a tenu journée près du Donuon pour s'eofceodre
sur la manière dont die se tirerait d'afbire pendant la
Landfriede. Avec Warkekin et Kaldre DureieUe, il a été
déddé qu'elle se tiendrait à la montagne, jusqu'à ee que
fussent venus d'autres temps. Cette compagnie semble être
one da ees bandes de g/ms armés qui vendaient leurs
senrices à qui les réclamait, pour des entreprises que la
Landfriede rendait à ce moment inutiles ou au moins plus
périlleuses. Us se résignent à la retraite pour le temps
qu'elle durera. Oonnon ou Donon, lieu de leur assemblée,
n'est pas le nom d'une localité habitée que nous connais^
sions; mais c'est encore aujourd'bui celui d'un sommet
des Vosges situé dans le voisinage de Blamont^, et près
duquel il est tout naturel que se réunisse une bande armée
en relations, comme on le voit par le buitain suivant, avec
un personnage qui occupait vraisemblablement cette der-
nière localité et lui empruntait son nom. La montagne
où ils doivent se tenir pourrait être le Donon lui-m£ipe, ou
une partie quelconque de la même chaîne, sinon quelque
1. Le mot Jaulz existe encore dans le patois messin actuel
avec la signification de coq.
2. lie Donon s'élève au-dessus des sources de la Sarre,
affluent de la Moselle, et de la Yezouze, petite rivière qui
passe à Blamont avant de tomber dans la Menrthe. Le som-
met de cette montagne, égaleoient accessible du côté de
FAlsace et da côté da ia Lorraine, se termine par un plateau
connu pour ses antiquités. On prétend qu^il y a existé autre-
fois des fortifications. Il est impossible d*y rien discerner de
sembiabla aujourd'hui. Mats on y trouve des restes d'édifices
très anciens qui au moyen âge pouvaient avoir encore de
l'importanoe, et Ibuniir dans ces oonditions un poste avan-
tageux avec une retraite commode, à des gens d'action obligés
de prendre parfois des précautions pour leur sûreté. — Cf.
JoUois, Antiquités du département des Vosges, 1843.
DV XIV« flâCUE. 67
localité aujourd'hui ineoimue, et déttgnée «lors par ootte
dénomination.
4* couplet. -- Le diable emporte le aire de Blamont, qui
est entré dans la Landfiriede, au grand dommage des
Compagnons armés (les Jaulz?). Mais on peut croire que,
la Landfriede passée, il leur renendraf ^ qu'il lui coor
Tiendra de réclamer encore leur aide. Le sire de Blamont
est maudit pour s'être ragagédans la Landfriede. L'auteur
de la chanson se montre sympathique pour les intérêts
de la bande armée dont ce personnage utiUiaitv 06 semble,
auparavant le secours maintenant sans objet, mais qu'il
pourrait bien, est*il dit à la fin, être dans le cas de recher-
cher quelque jour encore, quand la Landfriede aura cessé.
Tel est, croyons-nous, le sens de la chanàon. On deman-
derait volontiers aux noms d'individus qu'elle contient
des indices pour en fixer la date. Malheureusement, War-
kekin, Kaldre Durexelle et même Jehan de Falquemont
sont des personnages tout à fait inconnus. Quant au sire
de Biamont, Tabsence de prénom ne permet guère de
reconnaître quelle place on doit lui assigner dans la série
de ceux qui ont porté ce titre. L'histoire de la famille de
Blamont, investie d'un des principaux flefii de l'évêobé de
Metz et en tirant son nom, est d'ailleurs très imparfoite-
ment connue. Sa généalogie n'est même pas très bien
fixée ^ Un point certain du moins, dans la disonssion qui
nous occupe, c'est la participation de ee sire de Blamont
à la LandfHede en question, tandis que celle de Mets à
la même Landfriede reste encore douteuse.
Nous sommes loin de connaître tous les traités de Land-
friede auxquels un sire de Blamont aurait pu prendre
part, c'est-à-dire tous ceux qui ont été conclus dans les.
i. Voir D. Gahnet, Histoire de Lorraine, l** édition, 1. 1,
prélim., col. 215 ; et 2« éditioa, t. IH, préUm., col. 96, t. Vn,
prélim., col. 251; Notice de Lorraine, t. I, coL 128.
68 SCfiAC DB LANBFBIEDE
régions dépendant de la Lorraine aussi bien qiie de f éf$-
ché de Metz et pays voisins. Nous n'avons sur ce sujet que
les textes fournis par les Bénédictins dans les preuves de
leur histoire de Metz, par D. Galmet dans celles de son
histoire de Lorraine, et par quelques autres sources d'in-
formation très peu abondantes. Nous avons indiqué, dans
Ja notice qui précède, tous les traités de Landfriede
connus, auxquels a souscrit la cité de Metz à partir de
4327. Aucun ne mentionne comme y ayant participé un
sire de Blamont.
Les Landfriedes lorraines ou barrisiennes, que D. Gal-
met, d'un autre côté, nous fait connaître en dehors de
celles-là, portent les dates de 1 364 % 4 387 ^ 4 399 S 4 435 \
4 444 ". D. Galmet signale en outre dans sa Notice de Lor-
raine^ mais sans nous en donner le texte, une alliance
conclue en 4406 entre le duc Gharles et Henri, sire de
Blamont, sous la condition de se prêter mutuel secours
contre leurs ennemis^. A cette époque le duc de Lor-
raine terminait une guerre avec Toul et en commençait
une autre avec le duc d'Orléans dans le Luxembourg.
L'alliance de 4 406 n'a d'ailleurs pas du tout l'apparence
d'une Landfriede. Parmi les autres traités, lesquels ont
au contraire ce caractère, un seul mentionne la participa-
tion d^un sire de Blamont : c'est celui de 4364^ où Thié-
bault, sire de Blamont^ est nommé avec 38 autres princes
et seigneurs confédérés, à la tête desquels figurent l'évêque
de Metz, le duc de Lorraine, le duc de Luxembourg, le
duc de Bar et l'abbé de Gorze. Thiébault y est même dési-
4. D. Galmet^ Histoire de Lorraine, Preuves, l" édit.,
t. II, col. 633.
2. Ibid., Iw édit., t. II, col. 668.
3. Ibid., !'• édit., t. U, col. 677.
4. Ibid., i^ édit., t. IH, col. 221 ; 2« édit., t. VI, col. 153.
5. Ibid,, 1" édit., t. III, col. 656 ; 2* édit., t. VI, col. 166.
6. D. Galmet, Notice de Lorraine, t. I, p. 130.
mr XIV* siicLE. 69
gné comme un des cinq oommiseairea ôhàrgés de la poKcd
de la LandfHede, et comme dâégué à cet «IBM au nom
de révoque de Metz. Cette Landfriede, datée de rAnnon-
eiation Notre-Dame (25 mars) 4364, doit durer jusqu'au
lendemain de Pâques 4 362. Un des objets que s'y propo-
sent ^)écialement les^liés est de se défendre les uns Jes
autres contre les entreprises dei^ bandes années : jk Se
«' aucunes compaignies s'assembloiènt^ y est-il dit> ou v^
« noientpour mefiEiireàiious,... nous, au' mandement et
c dénonciation dé nosdits commîS' im de celuy de nous
«c on pays ou terre douqueil lesdîttes compaignies s'as«
« sembleroient ou vanroient, devrions contester à icelles
« compaignies si hâtivement comme* nous pourrions, et
« les dechessier à petite force et à grande.» On peuirap»
prêcher de cette indication un acoerd'de la cité de Hete
avec ses voisins en 4360, a encontre ceals des eoàspaignes,
f Soient Ynglois ou aultres ^ » , et un second' traité du
même genre, sans d^, mais de cette époque également,
c'est-à-dire de la fin de 4 364 ou de^ 4 362, « contre lés
« gens c'en appelle compagne », entre l'évêque de Metz,
les ducs de Lorraine, de Luxeioaboorgv de Bar^ Tévéqueet
la cité: de Strasbourg, lies villes etèéigneurd'd'Alsacer et
tous ceulx, est-il ajoutéy qoi voudront en ètre^. Ces dôcui
menls montrent oe qu'étaient aiors eea compagnies ou.
bandes de gens armés, contre lesquelles x)n prend spécial^*
ment des mesures- de défense, dans, le tiîalAé de Laiîdfriede«
de 4364 notammentyoùilgui^eTbiélgiautt, sire de Biamont,'
comme confédéré, bien plus à titre de commis pour
l'évêque de Metz. Cette particularité présente un accofd^
remarquable avec un des traits mis eh relief par les dent
couplets 3 et 4 de notre chanson.
Une difficulté dans ce rapprocheiiient pourrait être que
i.iHisUnre de Metz, Preuves, t. IV, p. 187.
2. im., t. IV, p. 196.
VO SCEAU m LAiISFIUJtE
la cité de Mete a'e6t i«a oomprise parmi les adhérafits à
la Lanâfiriedt de 4 664 . Ma» il ne résulte pas expressément
de la chanson, eamnte nous l'avons fait remarquer, que
la Cilé fib partie âe la Landfriede dont il est parlé dans
ee doeument.
Dans.la Landfirlede de 4364, le teate en est sous nos
yeux, il n'est pas non plus question de ta suspension des
paiements dont parle la chansod. Mais ceUstci ne dit pas
que eeite mesure ait été prise ; elle dit seulement qu'elle
ami été proposée, et que les tottfgeois éé Metz avaient fisiil
obstacle à son adoptictti.
Après ces expUcaëons on pourrait peut^re admettre
comme probaJ)le, sinon comme positif^ que ia Landfriede
mentionnée dans la oban«>n est' oeUe de 4864, ce qui
ferait remonter os doonmentà cette dala marne; et que le
sire de BàunentqDi-s'y trouve nommé. est Thiébanlt, un
des persoitaoï^es au- reste le plus .en vue de celte &iniUe«
. Les indications fort incomplètes qu'on a sur ceUe*ci la
signalent comzne une bcancbe de la mAisOn de Sabh,
qui aurait été mise au xn"* sièole-en possession de Bia-^
mont^ domaine situé au pied et à Touest des Vosges,
soumis ensuite par elle, au'Xtn^ siècle; à la mouvance de
révéèhé de Mets. La généalogie de la^ famiUeneseflxe
guère que vere cette deniièm i^poque. Un siècle phis tard
apparaît Tbiébauit, l'un des pirineipanx^âévés de Tévêchév
C'est iui^ à ce qoi'il fiettiUe, qu'on voit en 4S54 au service
de la cité de Metz et àla tâte de ses hommes d'armes dans
nneguerre ave&Jes Lorrains ^; qu'on retrouve ensuite,
en li 964 , gouverneur du temporel de Fétèché de Metz, pour
Adhémar de IkNnteil?} et qui, à eette époque également,
1. Ghrpnique de P.railloa dans Hi^uemn, Le» Chroniques
de la ville de Metz, p. 91.
2. D. Galmet, Histoire de Lorraine, 2« éd., t. VII, prélim»,
col. 254. Ailleurs D. Gàhûet nomme Haàiri le sire de> Bla-
mont signalé par lui comme gouvernevr du tempOrei et lieu-
«
flgQfs parmi l«i 39 adhéiwlftà Itt hàaiSiMB tei 4M4 . fia
4866^ le duc Jean le Mkntne iientènaatgéoértl as dnebè
de Lorraine ^ Il vitalt eileorè, à ee ^u'il «tilibiki, en Aïïï^.
La mataon de Btaimmt kie de^niit plas tbarnir après lui
<}oe quatre générations, eulvam les> jisdjoa<]i(niB donnée»
par D. Galmet, jusqu^à Louis, mort sanBedfanlS'eh 4506^
et qui eut pour héritier son' onde CUry, é?èqiie de Toul ^.
Celui-ci fit eession des terras el seigneuries; de Mamont
au due de Lorraine qui ]es> reprit d'abérd de Yè^rë^e de
Mets ; mais un peu plus tard cette mouvance écbii^pi^ à
révèehé) et le ducie Lorraine fedsait ultérieufementde
4 . , 1/1 I
• )•> »■ -l»" » ♦!' •» //■
tenant général de révôché de Metz en 1366. tiotik» 4fi l^oTr
raine, t. I, col. 129.
1. D. Galmet, Histoire de Lorraine, 2* éd., t. III, col. 96;
Notice de Lorraine, t. I, p. 130.
2. On comprend que Louis de Blamont ait été le dernier
de la descendance de sa maison, si c'est lui que concerne,
comme cela est vraisemblable, le passage suivant de la chro-
nique de Philippe de YigneuUes : « Le dix huictiesme
c d'aoust (1500), vint à Mets le comte de Blamont et le sei-
« gneur de Montagu, le comte de Tustainne et le seigneur
<c du Fayt, lesquelx seigneurs vinrent en icelle cité pour
« traicter et accorder le mariaige dudit comte de Blamont,
f aigié environ de vingt huict ans, et de la fille dudit sei-
ff gneur du Fayt, qui estoit belle, josne et en bon point, et
« en Taige de vingt six ans : dont aulcuns et les plusieurs
(c disoient que c'estoit domaige de luy avoir donné celluy
« seigneur, elle qui estoit si belle ; car luy, jay ce qu'il fust
c josne, estoit tout descrépit dès le gros des cuisses en aval,
c et le convenoit mener et chairier en une bière chevalie-
c reuse. Touttesfois le mariaige se fist et accordait, et se
c partirent de la cité, acompaigniés de plusieurs seigneurs
« d'icelle, le vingt deuiiesme jour d'aoust, et s'en allèrent à
c Biaulrepairt. » — Chronique de Phil. de YigneuUes dans
Hugueoin, Les Chroniques de la ville de Metz, p. 634.
72
SCEAU DE LAMVnam DU XIV' SliCLE.
l'ampire lui-même, dit D. Calmet, ses reprises pour ces
domaines. On nous pardonnera cette petite digression sar
la maison de Blamont dont l'histoire est eneore à faire.
L'occarion se présentait tout naturdlement d'y jeter un
coup d'œil àipropos de TMébault, sire de KamonI, et de ia
Landfriede 'éeidM,k laquelle il avait pris part.
Nous acGordér»-t-on, en raison des. considérations qui
précèdent, que. cette Landfrïede de 1364 pourrait bien
être oelie dont il est question dans la chanson du manuscrit
d'Épinal, et que cette chanson, avec les curieuses parti-
cularités qu'elle renferme,' appartiendrait par conséquent
à la seconde moitié du xiv* »ècle? Cette conclusion la
ferait très expressément rentrer dans le cadre de la pré-
sente étude.
!■
NOTICE
SUR
QUELQUES REPRÉSENTATIONS; ÀLLÉaORIQUES
DE L'EUCHARISTIE
Par M. F« DE Lastetrib, membre honoraire.
Lu dans' les séances des 15 mai et 3 juillet 1878.
Le jour.;de:sa dernière Cène, Jésus, rompant
son pain,;dit à ses disciples;: « Preaez et mangez-
en tous^ car ceci est mon corp^. » Puis, leur pré-
sentant semblablement un calice plein de vin, il
leur dit : «: Prenea et buveat-en tous, car ceci est
mon sang. » Le pain et le vin sont donc, en quelque
sorte, les éléments constitutHs de l'Eucharistie .
Ge sont les deux espèces (ce .mot est consacré)
sous lesquelles a. été institué le plus auguste sacre-
meirt de la reUgion chtétiew^4
Il n'y a'\pâ$>lieu, par conséquent, de s'étonner
de ce que la .vigne et le blé, -matières premières
du vin et du pain, sont au nombre des premiers
symboles qui se rencontrent sur les monuments
du christianisâie. L'usage s'eneist. r^andu partout
74 ALL^GOEIES BUGHABIST1QUE8.
et s'est perpétué jusqu'à nos jours, où nous voyons
encore ces mêmes emblèmes consacrés sous toutes
les formes à la décoration des monuments et autres
objets affectés au culte, tels que les autels, les
vases sacrés, les vêtements sacerdotaux, etc.
Mais, si de simples emblèmes suffisent âto
époques de foi primitive, il faut quelque chose de
plus pour parler aux yeux à mesure que les
croyances se compliquent de dogmes nouveaux.
Ce n'est pluâ seulement au co^ur, c'est aussi à
l'imagination des peuples que s'adressent alors
tous ceux (docteurs ou artistes) qui veulent les
impressionner. De même qu'à l'histoire tend à se
substituer la légende, de même le symbole tend
à se transformer en allégorie. Celle-ci se prête à
tant de développements que les ' esprits' les plus
ingénieux sonft les phis disposés* peùtr^êtPe i s'y
laisser entraîner, ^t naturellement rartiste, qn
voit par elle s'élargir et s'enrichir iiidéfinimeiit le
cercle de ses compositions, pousse tànt> qu'il peut
dans cette voie. • • .
La fin du moyen îàgeifut, pare)tccAence/lebeau
temps de Tallég^ie religieioiM^ que la rehaiseanM
eHe-même cultiva également en l^entoiirfiflpt de ises
pompes un peu profanes, G'éteit^ pdr exeolple, le
Triomphe de la F4i ou oeltn de ta Chargés ûgnvé
par quelque procession théâtrale, où b»; Vertus
chréttennes n'app8tf*aisi»aient guère; qpae montées
sur des chaars magtiiflques et entourées, d'tuie fioule
de p^rMnnagés aHég^^rîques à pîedt iMf àchëvoL
AUiaOKffiS «WBAftlSnWM. 75
Du momeiit que la décoration artistique du saint
lieu était montée à ce point, quelle fi^u*e eussent
pu Satire, dans un tel nûlieu, de simples emblèmes
comme le rameau de vigne ou la poignée d'épis
représentés sur les [Mrenners monuments chré^
tiens?
Évidemment, pour tenir dignement sa place,
rfiudiartstie, elle aussi, devait être représentée
sous une forme pUis saisissante. Les textes sâcrés,
leurs innombrables 0(«unentaires et les oeuvres
des Pères sont une mine précieuse oi\ Ton devait
trouver sans peine les éléments d'allégories non
moins compliquées et facilement plus orthodoxes
que la pkqpart de celés que je viens de citer.
Si la Vigne avait été accotée, dès les premiers
temps du christianisme, comme l'im des deux
synÂoles de TËucharistie, c'était comme matière
pt^emièrë du vin, qui, dans ce divin mystère,
représente le sang de }<.-S. iésua<^Ghri»t. Mais^ au
Heu du vin sortant de la grappe, n'était^l pas bien
plus «npressionnant de montrer le sang de Notre*-
Seigoeor sortMt direotetpeiA de son divin c^ps
pkieé lui-même sur le pnessbir mystique? Primus
boUms in toficulafi presMs t9t Chmtw^ a dit quel-*
que part saint Augustin»
L'allégorie, il est vrai, touebe ici de bien près
au réalisme^ . et même à . tin' réalisme asses r^MH
gnant. Mais le goût de' nos bons lûeuK n'iétàit'pas
aussi raffiné que le nôtre. L'image, je le répète,
était saisissante et formait le noeud d'une allégorie
76 lUiGOUiBS BucHAftimaras^
facile à développer indéfimment. D'une part, à
l'aide du bois mystique du pressoir, qui, bien
entendu, était celui de la croix, on pouvait remon-
ter jusqu'à Farche où Noé, sur l'ordre de Dieu,
réunit les dernières épaves de Thumamté prête à
périr. D'autre part, le soin de recueillir, de con-
server, de distribuer aux fidèles le précieux sang
du Sauveur, assignait un rôle, une place quel-
conque à toute la hiérarchie des serviteurs de
l'Église, depuis les apôtres et les évangélistes jus-
qu'aux évêques et aux simples prêtres.
L'aUégorie du Pressoir fut en grande vogue du
XV® au conunéncement dû xvn® siècle. Nous la
trouvons pour la première fois, bien incomplète
encore et pour ainsi dire en gei^me, dans la superbe
bible historiale, manuscrit à vignettes de la fin du
XIV® siècle, conservé' à la Bibliothèque nationale
(fonds français, n"" 166). En regard du f^ 1%3 v%
consacré au psaume 80 S se voit une vignette où
le Christ est représenté, .non pas étendu, mais age-^
nouille sur je pressoir et son précieux sang s'échap-
pant de ses plaies. Cette peinture est accompagnée
de là légende latine : de mno Mngninia'sui etfru^u
eamis praprie Clmstus ^des reficU^y \eï d'une
curieuse annotation en langue vulgaire ainsi con**
çue : c Cepseaume estoit dianté en septembre
pour Dieu loer dabondance des fruits et de. yin
qui estait espraint es pressouers; » j . .
i. Es^ltate Deo aâjutari nosiro.
.lLI.tf60BIfi8 EUCHABI8TIQQI8. 77
Mais il y avait enoore loin de là à la représen-
tation complète du Pressoir mystique. Celle-ci
atteignit peu à peu un tel développement qu'elle
ne pouvait plus guère être contenue dans un cadre
restreint. Aussi les sculpteurs . n'ont^ls presque
jamais abordé ce sujet compliqué. Notre regretté
confrère, M. Grésy, en avait cependant découvert
un exemple dans k petite église de Recloses, près
de Fontainebleau. Mais il ne s'agit point là d'une
composition d'ensemble. Ce sont divers fragments
assez mal coordonnés, dont toutes les parties se
rapportent, il est vrai, au même sujet. Ces sculp-
tures en bois, du x\f siècle, sont le travail assez
grossier d'un artiste de la localité ^ Je ne sache
pas qu'aucun sculpteur de quelque talent ait
jamais essayé d'interpréter cette allégorie.
Ce furent les peintres qui s'en emparèrent de
préférence et l'exploitèrent chacun à sa façon, les
peintres verriers surtout ; car, à l'époque dont il
s'agit, ces derniers à peu près seuls étaient chargés
de la décoration du saint lieu. Leurs œuvres étaient
malheureusement d'une nature bien fragile. La
plujpart ont disparu. Cependant, parmi les anciens
vitraux conservés jusqu'à nous, on pourrait citer
encore bon nombre de compositions empruntées
à l'allégorie du Pressoir. Les plus complètes, les
1. Mémoire lu par M. £. Grésy à la séance générale de la
Société d'archéologie de Seine-eUMamp, en 1865. Tirage à
part. Meaux, 1867: .
78 AU.iQOBiBS BDCHâiisnons.
phis remarquables, sous le double rapport de
l'exécution et de la conservation, sont, je crois,
celles de Troyes, de Gonches en Normandie et de
Saint-Étienne-<lu*Mont à Paris.
De ces trois verrières^ la plus ancienne en date
est celle de Gonches, qui fdt fondée par lean le
Tellier, seigneur des Ebrieux, grand rapporteur es
chancellerie de France, mort en 4555. Elle porte
cette inscription : Toreulwr caicavi mIus et de gen-
tîbus non est vir mecum , empruntée au diapitre
LXIII d'Isaïe.
Le vitrail de la cathédrale de Troyes fiit peint,
en l6Si8, par liénard Gonthier, le plus habile
peintre sur verre qu'eût la Ghampagne à cette
époque. Gonune œuvre d'art, il est fort remar-
quable ; mais, comme allégorie, il est moins com-
plet que les deux autres.
Sous ce dernier rapport, la préférence doit être
donnée au vitrail de Saint^Êtiaine-du-Mont, lequel
(^re, en outre, cet avantage de se décrire en
quelque sorte lui-même, chacune des parties de la
composition étant accompagnée d'une inscription
en vers qui en explique le sujet. Le mérite de cette
peinture est d'ailleurs au moins égal à œlui du
vitrail de Troyes. Sauvai S Pierre Le Vieil ^, Lan-
glois du Poni<le*rÂrche' et beaucoup d'autres
1. AntiquiUs de Paris, 3 vol. in-f>. Paris, 47^4.
2. L'art de la peinture sur verre, inoP". Paris, 17Î4.
3. Essai sur la peinture sur verre, in-8*. Rouen, 1832.
AU40OEI88 S1IGHiEI8Tfai»8. 7f
agprès eux en ont parlé avec de justes éloges. Maïs
les descriptions qu'ils en ont données sont restées
toutes incomplètes et la plupart entachées d'er-
reurs.
D'abord Sauvai et, ce qui est plus étonnant,
JjB Vieil, qui était connaisseur, se sont étrange-
ment trompés quant à la date, que le premier de
ces autwrs fixe à lôSO, ce que l'autre semble
accepter en attribuant cette peinture à Robert
Pinaigrier, qui travaillait effectivement au com-
mencement du xvr siècle. La vérité est que le
vitrail de Saint-Étienne-du-Mont ne date que des
premières années du xvn® siècle et que le Pinai-
grier à qui il est permis de l'attribuer est, non
point Robert, mais bien un autre membre de la
même famille, son neveu, son fils ou son petit-fils,
nommé Nicolas. Il suffit de comparer les quelques
vitres peintes par Robert Pinaigrier, qui existent
encore à Saint^Gervais, avec celle de Saint-Étienne-
du-Mont pour constater des différences très mar-
quées entre les unes et les autres, conune date et
comme manière, MM. l'abbé Faudet et de Mas
Latrie ont déjà signalé l'erreur de Sauvai dans leur
Notice historique sur la paroisse de Saint^Êtienne-
du-Mont * .
Le vitrail représentant l'allégorie du Pressoir,
primitivement placé dans le petit cloître qui entou-
rait le charnier de l'église, fut donné, au commen-
1. In-12. Paris, 4840, p. 40,
80 ÂhLiBOBOB EUCflA&ISTIQinS.
cément du xvh* siècle, par Jean le Juge, ridie
marchand de vins, marguillier de Saint-Ëtienne-
du-Mont, qui, au dire de Le Vieil, était « l'un des
plus grands amateurs de peinture sur verre de son
temps ' > . En 1 734, lors de la restauration générale
de toutes les verrières de Saint>-Étienne-du-Mont,
par P. Le Vieil lui-même, ce]le-<ci fut transportée
dans la chapelle de la Vierge, où elle resta jusqu'à
la Révolution. Plus tard, quand l'église fut rendue
au culte, on plaça le Pressoir dans l'une des cha-
pelles du côté droit de la nef. Enfin les galeries du
charnier ayant été restaurées, il y a quelques années,
le vitrail de Pinaigrier reprit sa première place où
on le voit encore aujourd'hui.
Quoique de dimensions restreintes, c'est toute
une vaste composition où se déroulent simultané-
ment tous les détails de l'allégorie. L'arrière-plan,
ce qu'on serait tenté d'appeler c la toile du fond » ,
représente une campagne fertile et accidentée, un
riche vignoble que cultivent les patriarches, ainsi
que nous l'apprend l'inscription suivante :
Les anciens patriarches
Qui le futur ont seu
Pour leur salut ne fut
A cultiver la vigne.
Plus sur le devant, à gauche, les apôtres trans-
portent le raisin récolté et le déposent sur le pres-
soir, où est couché Jésus-Christ en personne. Sa
1. UArt de la peinture sur verre, p. 68 et 69.
croix, qui pèse sur lui, fait sortir de ses plaies des
flots de sang vermeil, Oii lit, sur un second car-
touche :
* .j ' 1 •
t » i »'^ I *,
Ge pressoir fut la vénérable croix
Où le sang fut le nectar de la vie.
Quel sang celuy par qui lé roy des Hois
Raehepta Thomme et ea race asseruie } •
De Faiitre côté du pressoir, se voit un chariot
attelé de l'ange et des animaux caractéristiques
des quatre éVangélistes. L'ifisca^iption dit : ^
Tous les cantons de ce. large univers . , .
En ont gousté par les Évaugëlistos. .
Édifiés ont été les peruers,
Laissant d'Adam iesancieànes pistes.
Sur le premier plan, un groupe' composé des
quatre pères de l'Église s'occupe à transvaser dans
des tonneaux le précieux saiig provenant du pres-
soir*, ce qui donne lieu au quatrain suivant*:
Dans des vaisseaus en reserve il fut mis
Par les docteurs de TÉglise, pour être
Le lauement de nos péchés commis, '
Mesme de ceux qu'on a venant de naître.
Sur la droite du tableau, s'élève un vaste et élé-
gant édifice tout à jour, dans les caves duquel trois
personnages, un pape, un roi et un cardinal des-^
cendent les tonneaux remplis du breuvage mys-
tique. On lit sur rinscriptioi!! : ^ . *
»»#'»f \r *
1. J'ai reproduit avec tout le sdifï possible ce fétàUfiiûa'blë
groupe dans mon Histoire de la peinturé sîtr vérrè, ^'. XCÎV.
XXX) X 6
; ^ , ?A|>«a| Prélat^ Priace&i Rofs^ iîmperears
L'ont au cellier mîsauec reuerence.
Ce vin de vie effaée les erreurs
Et donne à Pâme une saincte espérance.
Enfin, sous les portiqiièà du palais, à travers
ses larges ouvertures .et ses longues galeries, on
aperçoit une foule imcrosoopique de fidèles se
pressant au tribunal de la pénitence et à la table
dé communion, avec ce dernier quatrain :
Tous vrais 4hiidUeiLfi lô.doiuant recenoir
Auec respect des Prebtres de TÉglise,
Mais il coiMiètit' '{>i<exàtii'€liil€iût àttoir
L'ame contriMè et Ift oouljpe f^emise.
Tout cela, dâiis an tableau hanl de deux mètres
à, peine sur l'^SO de largeur environ, était bien
difficile à grouper sans confusion. Le peintre s'en
est tiré à son honaéur, Jj^. composition est claire,
l'allégorie ingénieuse, ^ien suivie dans tQutesses
parties, et l'exécution de nature à satisfaire les plus
délicats.
Une vitre toute pareille, oii du moins représen-
tant identiquement le méme^^ujet et due égfldement
à Nicplas Pinaigrier, ^xiçtait^ avant la Révolution,
(teips l'église $aint-Hilàire de Chartres. Elle passait
ifljÈBiç.pQpr avoir été peinte avant celle de Paris.
.X'^lji^gorîe du Pre«5Soîr était d^ailleurs, je le
répète, fort en vogue A cette époque, etrilmë serait
facile d'en citer plusieurs' autres exemples parmi
Içs. nioi^pij^lts ;de§ V^\^\s xvn* siècles.
.Les aJIégoriei^ TQÎativpft à J'Eqchftristip sqms l'es-
pèce du pain sont infiniment plus rares. L'acemple
le plus oomplet qtte j'en connaisse ne se trouve
pas même en France. C'est dans la oathédrale de
^erne que je Tai rencontré^ et c^est enoore à la
peinture sur verre qu'on le dcrit;
Cette vaste et ingénieuse eomposition, que je
désignerai sous le nom de MouU^jnyMqiu^ se voit
à la première fenêtre du côté gaudie de la oalhé^
drale. C'est le digne pendant du Vf^mr que je
viens de décrire. L'aQégoriè, développée dans u*
cadre plus vaste, y est même encore plus oonv-
plèfte.
Dans la partie supérieure de la fenêtre et comme
au sonunet de la composition,- on aperçoit d'aboi^
Moïse faisant jaillir l'eau du rocher. C'est la source
première de la rivière qui doit mettre «n mauve<-
tnent le Moulin eudiaristi<pie« Tout le long de son
cours, dans cette partie du tableau qui veutAgu*-
rer les ten^s antérieurs à la vtemie du Qflistvdes
hommes, des femmes çt même dus animaux vien-
nent s'y abreuver.
Le mou}in lui-^mènm^ est presque sur le piiemier
plan. Aux deux côtés de la meule wat représentés
Ifaurie et l'ange Gabriel avee la forioiule ordinaire
de la salutation langélique : Am Mûria gratia |» JM^%
L'enfant Jésus, piaeé plus bas, timt un lairge. phy^
lactère portant une inscription en grande partiç
•eSSoÊcéej où l'on; ne peut guère pèus-hre que fces
mots.: «.';«^....]MinM muM qui4e'CBlo
<'*
M AUifiOlIIS. BUGHUUSflQirBS.
<(|u'il est feurâle de reconstituer ailasi :
Ego sumpanis vwus qui decielo dsicendi (Évang.
selon saint Jean, VI, 41) ;
' Si quda mmducaverit ex hoc panevivet in srter-
num {IHd.j VI, 52).
' Au sommet du moulia, sont figurés les syndioles
des cpiatre éyangélistes, l'ange, le lion, le taureau
^t l'aigle, avec autant d'inscriptions tirées de Irars
livres réspeeUfe et toutes relatives au saint ibys-
tèrede l'Euehwiatie. Ainsi, près de l'ange se Usent
lesmots : /
Hoc est corpus meum (Évang. selon saint Mathieu,
XXVI, 26); ...
près, de l'aigle, ceux^i :
. Etverbum caro. faetumest (Êvang.: selon saint
Jean^ l, 44).
Des deux autres inscriptions, l'une est ^itière^
ment effacée, l'aiftre: diifScàle à lire.
Plus bas, sairt Pierre en. costume de. pape sou^
4èvèlanranne;paroii.reau ptoètre dans le.maulÎD
et le met en mouvement.
EsiSn, du dessous'deJametiles'échappeiun tor-
rent d'hosties que les p^es de l'Église recueillent
avec soin ti distribuent ensuite^ aux « fidèles, lesr
quels, sc^t divisés eà, deux catégories, savoir :
les prêtres à droite et les laïcs à gauche, un peu
plus bas. :
Quelques-uns de ées derniers portent des cos-
tumes très curieux < Panni eux. se trouveraient,
dit-on, un certain. cheya{ier ^Gaspard . de. Mulinen
ALLfeOBIBS BOGHAKrd'nOtB&. 85
et sa femme, à qui une tradition, d'aifleurs sans
preuves, attribue la fondation de cette verrière.
La ligure du Père éternel placée au sonunet de
la fenêtre et quelques figures de saints reléguées
dans l'amortissement de Fogive, mais absolument
étrangères au sujet principal, complètent la déco-^
ration.
J& crois qu'on peut fixer aux dernières années
du XV® siècle, ou tout au plus aux premières années
du siècle suivant, l'exécution de cette belle ver^
Hère, qui passe généralement pour être l'oeuvre
d'un peintre assez connu de cette époque, nommé
Frédéric Walter.
Si l'on rapproche l'allégorie que je viens de
décrire de celle du Pressoir, il est impossible de
ne pas être frappé de leur parfaite analogie. Elles
se complètent l'une par l'autre. C'est le mystère
de l'Eucharistie compris et figuré de la même
façon sous ses deux espèces. Cependant la repré-
sentation du Moulin mystique se 'rencontre beau-
coup plus rarement, je le répète, que celle du
Pressoir. Je n'en pourrais citer, pour ma part,
qu'un très petit nombre d'exemples, entre lesquels
les plus remarquables peut-être sont une sculpture
en bois de l'église de Tribsefe, en Poméranie, et un
tableau d'autel de l'ancienne église cistercienne de
Doberau, dans le Mecklembourg. Dans ce dernier,
le moulin à eau est remplacé par un moulin à bras
que les douze apôtres mettent en mouvement.
Conunent se fait-il que la représentation allégo-
86 iuifiwns EooHAftiSTKtim^
riqae du Hoùlin soit bettioonp phis rare que celte
du Press<»r, lorsque, depuis longtemps déjà,
l'Église ne donne plu$ la comauinion aux fidèles
que sdtts l'espèce du pain représentée par l'hostie?
Cette if^parente contradiction s'explique jusqu'à
WL certain point, selon moi, par cette circonstance
que le texte des saintes Écritures, source inépui-
sable où les artistes du moyen âge cherchaient à
peu près exdusiveaient leurs inspirations, con-
tient infiniment plus de passages applicables à
l'allégorie du Pressoir qu'à celle cki Moulin mys-
tique.
Quoi qu'il en soit, il m'a paru intéressant de rap*
procber l'une de l'antre ces deux allégories reii-
gieuseb à l'aide d'exemples d'ailleurs très dignes
par eux-mêmes d'être mis en lumière.
LB
-^ « É
MAITRE DES SUJETS
TIRÉS PB BOGGAGSr
Par M. G. Duplessis, membre résidant.
Lu dans les séances djes 15 et 22 janyîer {879.
Un volume in-folio mis au jour à Edimbourg,
il y a peu de temps, et tiré à un petit nombre
d'exemplaires non destinés au oommercb, miôs
af^elés uniquement à aller pr^odre ptate- dans
quelques collections pubticpies et dans le ddÂneC
de quelques amateurs privilégiés, noas a dpnné
ridée de reeheirclier quelle pouvait être l!origîne
des planches qu'il contîeiot et dans ^el pays ces
estampes avaient été grsfvées.
Disons desuite que ces gravures se trouva dans
la collection de lord LotiUan, à Newbattle, interca^
lées dans un exemplaire du livi<e de B^coace 41 La
Rwyne d^ noèles hommes et femmes. Brtfges^ Go^
lard Mansion, 1 i76. d Jusqu'à <îe jour tes épreuves
isolées de ces esilMapes qui se renoonlraient
88 LE MÀliaB DKS SCIBT8
étaient communément désignées sous le titre un
peu énigmatique de Planches du maître des sujets
tirés de Boccace. Évidemment l'auteur qui avait le
premier imaginé cette désignation avait trouvé la
clef des sujets représentés ou avait eu connais-
sance d'on exemplaire analogue à celui de lord
Lothian; mais, conune il n'avait pas révélé les
motifs qui l'avaient amené à désigner de cette façon
l'auteur de ces planches, il était assez naturel que
Ton cherchât à se renseigner et qu'on n'acceptât
pas sans contrôle cet artiste inconnu qui venait
prendre place dans l'histoire de la gravure. La
difficulté où l'on se trouvait d'ailleurs de rencon-
trer ces planches rendait la tâche de l'historien fort
pénible. Les bibliothèques de Paris, de Londres,
di& Berlin ou de Cambridge , les collections de
M» le baron Edmond de Rothschild et de M. Dutuit
contenaient bien quelques spécimens isolés de
cette série intéressante d'estanspes, maison n'avait
trouvé nulle part jusqu'à ce jour la suite complète
des plandbes destinées à servir de commentaire
graphique à cet ouvrage de Boccace. La décou-
verte faîte, par M» David Laing dans la biblio-
thèque de lord Lothian offre donc un véritable
intérêt; elle permet de connaître d'une façon
certaio!^ le pp>14bre de pièces dont se compose
cette suite que nous allons nous efforcer de décrire
en mentionnant pour ichaque. planche la collection
qui en contient actueUenieat une épreuve* '
1 .. Bpcoftoe à demi ag^douiUé offre son livre à
TiftiS DE BOGCAGE. 89
Mainardo Gavalcanti, citoyen de Florence, qui
est debout devant lui. Au fond de la composition,
le pape assis dans une chaire a à ses côtés deux
cardinaux. A gauche sur le devant, un évéque
crosse et mitre est assis à côté d'un magistrat
coiffé d'un chaperon ; à droite, l'empereur, tenant
d'une main une épée et de l'autre le globe du
. monde , est également assis à côté du roi de
France, reconiiaissable à sa couronne fleurdelisée
et au sceptre qui est posé sur ses genoux. Ces
grands de la terre assistent en simples specta-
teurs à la scène qui se passe en leur présence.
La salle dans laquelle l'artiste a groupé ces per-
sonnages est ornée de colonnes supportant au-
dessus de leurs chapiteaux de petites figures
debout et est éclairée par quatre fenêtres garnies
de vitraux blancs. Berlin. Londres.
Le musée Fitz-William, à Cambridge, possède
de cette planche une épreuve d'un premier état
non ternûné que M. Sidney Colvin a fait repro-
duire par M. Amand Durand et a publié dans
l'Art (19 mai 1878), en l'accompagnant d'une
notice curieuse à laquelle nous renvoyons le
lecteur.
Si. Bpccace, assis à gauche devant un pupitre,
est occupé à écrire l'histoire d'Adam et d'Eve que
l'on voit debout devant lui et qui sont absolu-
ment nus ; à droite sur le devant deux chiens
semblent jouer. Dans le fond, à travers la fenêtre
et le portique de la salle où se tiennent les per-
90 iiB MAintB DBS msms
sonnages que nous venons d'indiquer, sont reprè*
sentées différentes scènes empruntées à la vie de
nos premiers parents, la création de la femme, la
tentation d'Eve, et Adam et Eve chassés du paradis
terrestre. La composition entière est encadrée
dans une bordure cintrée qui rappelle l'architec-
ture de la fin du xv* siècle. Paris. Beriin. M. le
baron Edmond de Rothschild.
Le Cabinet des estampes de Paris possède une
copie ancienne de cette estampe qui se distingue
de l'original en ce que le bras gauche d'Eve n'est
plus replié comme précédemment, mais s'étend
le long du corps de la première femme. En exa-
minant de près et en comparant entre ^ies la
planche originale et la copie, on notera facilement
encore des différences assez nombreuses, mais il
suffît d'avoir signalé cette particularité pour per-
mettre de reconnalfa'e facilement l'estampe primi-
tive. L'épreuve de cette copie conservée dans la
bibliothèque de Paris est mutilée ; toute la partie
inférieure a été coupée.
3. Un roi, coiffé d'un turban surmonté d*une
couronne et tenant son sceptre à la main, s'avance
de la droite de l'estampe ; le cheval qui le porte
semble s'arrètw devant le cadavre d'un homme
étendu sur le dos au premia? plan yers la gauche.
La roi est suivi d'hommes en armes et accompa-
gné d'un vieillard qui, à la vue du cadavre, fait
,un geste de surprise. A droite et k gaudie du
cadavre se voient deux soldats qui reioietteiit
TinrfS BB BMCiCB. 9l
leors armes dans le foun^eau. La scène se passe
sur la place d'une ville lxx*dée de maisons; la
margelle d'un puits apparaît à la droite du fimd*
M. Dutuit.
4. Au premier plan, la Fortune, représentée
sous les traits d'ime iemùie élégamment vêtue, est
terrassée et frappée par un hamme en haillons,
la Pauvreté. Â droite, une autre fenome tenant à
la main un écusson, sur lequel est figurée la roue
de la Fortune, est debout, tandis que gît non loin
d'elle, auprès d'un buisson, un être à moitié nu.
Dans le fond, une troisième femme attache à un
arbre, à l'aide de cordes, un jeune homme. La
partie droite de la composition est occupée par
une ville qu'arrose une rivière traversée par un
pont. Berlm. M. le baron Edmond de Rothschild.
g. Manlius Gapitotinus, les mains et les pieds
liés, est jeté dans le Tibre du haut de la plate*
îomœ d'un chàteau-fort qui occupe tout le fond
de la composition. Â droite, un soldat armé d'une
pique asmste avec effroi au supplice de Manlius
Gapîtolinus. Londres. M. le baron Edmond de
Rothschild.
6. Regulus, couché sur une planche entière»
ment garnie de clous, est lié fortement par deux
bourreaux debout sur une sorte d'échafaud posé
sur des tonneaux. Au premier plan, à droite et à
gaudie, deux soldats armés de piques occupent
le devant de l'estampe ; derrière eux, des person-'
nages en assez grand nombre assistent au supplice
92 LE MÀinE DIS SUIBTS
de Regulus. Aux fenêtres d'une maison placée
immédiatement derrière Féchafaud se voient deux
hommes coiffés de hauts bonnets, qui paraissent
s'assurer de l'exécution du condamné. Paris.
Berlin. M. le baron Edmond de Rothschild.
7. Dans la cour d'une forteresse se voient trois
hommes égorgés ; l'un d'eux est étendu sur, le
dos au milieu de la composition, tandis que les
deux autres se défendent encore. Au fond à droite,
auprès de la porte de la forteresse, deux soldais
conversent ; au-delà du mur d'enceinte, de nom-
breuses tentes, sur le devant desquelles circulent
des soldats en armes, accusent la présence d'un
camp. M. Dutuit.
8. L'empereur Yalérien vaincu est couché à
plat ventre ; le roi Sapor pose son pied gauche
sur l'épaule de l'empereur pour monter sur son
cheval. Le fond de la composition est occupé par
des fantassins et par des cavaliers en armes*
Londres.
9. Brunehilde, reine des Francs, attachée par
les quatre membres à des chevaux montés de
cavaliers qui se dirigent dans tous les sens, est
écartelée. Dans le fond de la composition, sur le
devant d'une tente, un roi à cheval, s'appuyant
sur son bâton de commandement, assiste au sup-
plice de la reine ; il est accompagné de soldats à
cheval qui font partie de son escorte. Berlin. M. le
baron Edmond de Rothschild.
Quel est l'auteur de ces estampes? Quel est
nais DB BOGCAGE. M
Fariàste ou quels sont les artistes qui les dessi*
nèrent.? Il nous est impossible de le dire. Nous
croyons reconnaître toutefois que les neuf planches
qui accompagnent le livre de Boccace ne sont pas
dues à une seule et unique main,, que plusieurs
graveurs y travaillèrent, et que deux peintres au
moins y ont collaboré. La première planche, celle
dans laquelle Boccace est représenté offrant son
ouvrage à Gavalcanti, est certainement la meil*
leure du livre. Bien que le dessin ne soit ni très
correct; ni très précis, et que rien de bien per-^
sonnai ne caractérise cet ouvrage, on reconnaît
toutefois dans cette sorte de frontispice une
influence des maîtres flamands du xv^ siècle, qui
ne se manifeste pas aussi ouvertement dans les
huit autres planches du livre. Il semble que l'au-
tew se soit quelque peu préoccupé des peintures
qui s'exécutaient sous ses yeux et ait interrogé la
nature lorsqu'il a dessiné les deux figures princi^
pales de cette composition. Le graveur ou plutôt
les graveurs, qui multiph^rent^ à l'aide du burin,
les miniatures ou les dessins des artistes flamands
qui s'étaient . inspirés du livre de Boccace, sem-
blent appartenir à l'école qui travaillait à la fin
du xv^ siècle sur les bords du Rhin. Ces planches,
inférieures, quant à l'exécution du moins, a(ux
estatnpes d'Israël van Mîeckenen, rappellent les
ouvrages de Franz van Bocholt ; le burin est
timide et obéit imparfaitement à la main qui le
guide, et quoique les artistes qui Qnt exécuté ces
96
LB Hiimfi MS SVIfiTS
ment du commencemeiit de chaque livre. Au lieu
de deux colonnes contenant 1 6>ou 1 7 lignes cba-
cane, le premier feuillet des neuf livres dont se
compose l'ouvrage de Boccace, dans l'exemplaire
de lord Lothian, ne contient plus que 9 ou
1 lignes qui présentent le même saos que précé-
demment, nous le reconnaissons^, mais qui
attestent un remaniement motivé par une cause
quelconque. Les gravures qui nous occupent
n'auraient-elles été p6ur rien dans ce remanie-
1. Nous transcrivons iei à titre de renseignement les pre-
mières lignes du livre second dans l'exemplaire de la Biblio-
thèque nationale de Paris et dans l'exemplaire de lord Lothian.
Exemplaire de Pabis.
Forsun ernnt | aai dicant jam
I dictis exem | plis satis os |
tensum esse | que sint fortune
viresque | mortalium rerum ins-
tabili I tas etc. Icy commence Je i
han Bocace son second livre | et
met un petit prologue | ouquel il
dit ainsi. Au ) cuns par aventure
seront [ qui diront que par les
ex I emples dessusdis il est as |
sez monstre queles sont les | forces
de fortune, quelle est la | mua-
bleté des choses mor | teles, com-
bien Tespérance | des bieneurez
de ce monde | est decevable et
combien | la gloire de lui est
vaine i et pour ce sera superflue
I se en oultre aucune chose | est
monstrée, Qt je confesse | certai-
nement de mon bon | fijré que non
pas seulement | de tant aexera-
Sles comme | dictes sont mais
'un tout { seul se pourroient
mon voir | les nobles corages et
estre | démenez en droit chemin.
I Mais le labeur n'est pas | seu*
lement prins pour tels J hommes, .
plusieurs sont | ... '
EXEMPLAIRE DE NewBATTLE.
Cy commence Jehan Boca | ce
son second livre de la Rui | ne
des nobles hommes et | premiè-
rement le prologue. /
Forsan erunt qui i dicant rCm.
Au I cuns par aventu | re seront
qui di I ront que par les exemples
aes I susdis il est assez monstre
I quelles sont les forces de For-
iu I ne, quele est la muableté des
I choses morteles, combien | l'es-
pérance des bieneurez de ce
I monde est decevable et la glo
ire vaine : et pour ce sera su
perflue se en ouHie aucune
choseestmonstréeetjecon | fesse
de mon bon gré que non seu | ^
TIB^S DE BOGCAGB. 97
ment? Golard Mansion n'ayant pas épuisé l'édition
qu'il avait donnée en \ 476 de la Ruyne des nobles
hommes et femmes, au moment où parurent ces
planches, n'auraiMl pas eu la pensée, pour faci-
liter l'écoulement des exemplaires qui lui res-
taient, de rajeunir sa publication en y insérant
les estampes qui venaient d^ètre gravées à ses
côtés? Sans doute rien ne s'oppose à ce que ces
estampes aient vu le jour en 1Ï76, mais rien ne
prouve non plus qu'elles aient été primitivement
destinées à accompagner la traduction française
du livre de Boccace donnée par Golard Mansion.
A quel moment ce remaniement se fit-il? Fut-ce
immédiatement? Ne fut-ce qu'au bout de quelques
années? S'il nous était prouvé que les modifica-
tions que nous avons indiquées dans le premier
feuillet de chaque livre fiirent opérées au moment
même de la publication de l'ouvrage, nous n'au-
rions qu'à accepter sans discussion l'opinion de
M. Laing qui regarde la Ruyne des nobles hommes
et femmes j publié par Golard Mansion en 1476,
comme le premier Uvre orné de figures en taille-
douce, mais en attendent cette preuve qui se fera
sans doute encore attendre longtemps, en consul-
tant les manuscrits de la même traduction con-
servés à la Bibliothèque nationale, et principale-
ment le manuscrit du fonds français n^ 597 dont
la rédaction est pour ainsi dire identique au texte
imprimé des exemplaires de Paris, de Londres,
etc., il nous est permis de supposer qu'une ou
XXXIX 7
LE MAITRE DBS flUBTS TlliS DE BOGCÂGB.
deux années peut-être s'écoulèrent avant que
Golard Mansion, qui publiait encore des livres en
1 484, ait songé à ajouter à sa traduction de Boc-
cace des planches sur métal, et nous atteindrions
alors facilement la date de 1 477, date certaine où
parurent à Florence les estampes de Baldini qui
accompagnent le Monte Swnto di Dio. La décou-
verte de M. Laing dans la bibliothèque de lord
Lothian n'en serait pas pour cela moins curieuse
à signaler, puisqu'elle aurait révélé Texistence
d'un livre orné de plandiies, précédemment
inconnu ; elle aurait cependant une portée moins
grande, puisqu'elle ne détruirait pas absolument
un fait jusqu'à ce jour généralem^it accepté et
qu'elle ne ravirait pas à l'Italie l'honneur d'avoir
la première mis la gravure en taille-douce au
service de la librairie.
\
NOTE
8CR
QUELQUES LAMPES ÉGYPTIENNES
EN FORME DE GRENOUILLE
Par M. Edmond Le Bunt^ membre résidant.
Lu dans les séances des 12 Février et 12 Mars 1878.
Dans un livre sur les hiéroglyphes, Chérémon,
hiérogrammate du premier siècle de notre ère, a
écrit que, diez les Égyptiens, le signe de la gre-
nouille signifiait « résurrection » àvrî àvaêttàtyeox;,
^éx^oLjp *. Si, comme nous l'apprend M. Birch,
cette figure n'a point, directement du moins, dans
les hiéroglyphes, le sens dont il s'agit*, je puis
signaler , en revanche , une classe de monuments
qui concordent avec le dire de Chérémon.
Il est une série de lampes de terre cuite, en
1. Jo. Tzetzae Exegesis in Iliadem, p. 123. Draco Strato-
niensis et Tzetzes, éd. Hermann, Lîpsiee, 1812, in-8*.
2. Hemie archéologique, 1851, p. 23, et à la p. 24, la note de
Gh. Lenormant.
400 QUELQUES LAMPES ](GTPTIElf]|B8
forme de grenouille , qui paraissent toutes prove-
nir d'Egypte ; les échantillons de ces objets gros-
siers et de basse époque sont nombreux. L'une
des lampes dont je parle a été gravée dans les
planches du Voyage de Millin ^ deux autres dans
la Description de V Egypte ^ ; le Musée de Leyde ^
et le Louvre en possèdent plusieurs ; il en est dans
la collection de M. de Villers du Terrage, dans
celle du chanoine Martigny, dans la mienne, et
j'en ai vu récemment à Paris un certain nombre
chez un marchand d'antiquités. Toutes celles que
je viens de décrire sont sans inscription ; il en
existe sur deux autres de même forme, l'une
copiée par M. Muret chez le chanoine Greppo, la
seconde au Musée égyptien de Turin ^. Ces deux
types portent la légende Crcu CIMI ANACTACIC et
un troisième, où se lisent les mêmes mots et qui
appartient à M. de Montniartin, membre de la
Société des Antiquaires de l'Ouest, vient de nous
être présenté.
Notre inscription reproduit évidemment une
parole du Christ rapportée dans l'évangile de saint
Jean : Ego sum resurrectio et vita (XI, S5); la croix
gravée sur l'exemplaire du chanoine Greppo, et
1. Voyage dans le midi de la France, pi xii, n** 3.
2. Antiquités, t. V, pi. Lxxvnr, n" 17, et pi. lxxxvi, n* 63.
3. Leemans, Musée de Leyde, IP partie, pi. lxxiii, u^^ 525 et
528 A, p. 49 du texte.
4. Lumbroso, Documenti greci del Museo egizio di Tçrino,
p. 31.
EN Foan DB aksiioDii.i.iï.
dont on sait l'apparition tardive, nous montre que
cette lampe est de ibasse époque. Le type de la
grenouille a donc exactement gardé, plusieurs
siècles après Ghérémon, le sens indiqué par Thié-
rogrammate. L'emprunt fait à une parole du Christ
et la présence de la croix ne peuvent suffire à
faire attribuer à des chrétiens proprement dits
les lampes qui nous occupent , et leur étrangeté
me porte à y reconnaître des monuments d'une
hérésie des premiers siècles.
En voici la raison.
Le livre de^révèque de Brescia, saint Philastre,
mentionne, parmi plusieurs autres, l'hérésie, sans
doute égyptienne, des Ranarum euUores ; l'auteur
en parle ainsi :
€ Alii sunt qui ranas colunt, quas sub Pharaone
per iram Dei tune temporis iEgyptîonim terra
emanavit, ut putore iEgyptios defatigarent , in-
que eo scelere adhuc persévérant , putantes Dei
iram ex hoc observantia posse placari *• »
Je n'ignore pas que Philastre a classé l'hérésie
de ces adorateurs de grenouilles parmi celles qui
parurent avant le Christ; j'aurais donc hésité à
signaler ce passage à propos de monuments qui
doivent dater du cinquième ou du sixième siècle,
si je ne trouvais la mention de BatrachiSce con-
damnés parmi d'autres hérétiques dans une loi de
l'an 428. « Âriani et Macedoniani... Batrachitœ...
nusquam in Romanum locum conveniendi moran-
dique habeantpotestatem^. »
î. Liber de Hxrefibusl c. XI.
2. L. 5, De Hearesibus ^od, JusL Lib. I, tit. t).
BfV FOBME DE GlENOOILLB. 4 OS
Maintenant, quel rapport lea anciens o(ït<dls po
établir entre l'image xîe la grenouille et la réfiur^
rection. Si, dans le cas dont je parle, le rapproche-
ment procède par quelque point de l'idée chré*
tienne, peut-être s'est-on inspiré de la coutume
constante chez les fidèles de regarder comme des
types visibles de la régénération fiiture tout ce
qui s'endort, disparaît , se transforme pour se
renouveler et pour revivre : les graines qui germent
après avoir été enfouies, les arbres qui dépouillés
par l'hiver se parent ^e feuilles nouvelles, les sai-
sons qui se reproduisent, les astres qui s'éclipsent
chaque jour pour briller d'un éclat nouveau. La
transformation, chez la race batracienne, d'un ani-
mal rudimentaire en un'^être complet aura-t-elle
paru ofiftîr une figure de la résurrection? Je ne
saurais le dire et j'abandonne à de plus habiles la
solution de ce petit problème d'archéologie.
Quoi qu'il en soit , j'incline à compter , d'après
Philastre et le Gode Justinien, les lampes à forme
de grenouille parmi les monuments des hérétiques,
monuments rares et dont les pierres gnostiques
sont à peu près les seuls connus.
Je dois le dire en terminant, diverses figures,
qu'il importe d'indiquer, se trouvent parfois sur
ces lampes. Celle du chanoine Greppo porte un
agneau et une croix; une seconde de la même
collection, le croissant de la lune. Ce croissant et
une étoile à cinq branches, double type de résur-
rection, se voient, avec le monogranune du Christ,
404
LAMPES EU FOUIE DE GREnOUlLLE.
sur deux Ian]f>es égyptiennes de même type que
M. H. de Yillefosse me signale dans la collection
de H. de Yilliers du Terrage; M. Julien Durand a
relevé une croix et un lion sur Tune de celles du
Musée de Turin.
BRONZES
TROUVÉS À REIMS
EN 1878.
Par M. Edmond Guillaume, membre résidant.
Lu dans les séances des 7 et 14 Mai 1879.
Dans la séanœ du 1 9 juin dernier, j'ai eu l'hon-
neur de présenter à la Société une série de bronzes
récemment trouvés à Reims (Marne), en creusant
les fondations d'une maison, sur un terrain appar-
tenant à MM. de Tassigny. Ce terrain est situé
dans le faubourg Saint-Thomas, que traverse la
route de Laon , située à peu près sur l'andenne
voie romaine qui aboutissait à l'arc de triomphe,
à trois arcades, encore debout et qu'on appelle
la Porte de Mars.
Ces bronzes étaient enfouis à une profondeur
d'environ quatre mètres, dans un trou pratiqué
dans la craie. Des recherches faites autour de cet
endroit n'ont rien produit , mais on avait précé-
demment découvert, dans le même quartier, des
objets antiqujes en assez grande quantité : vases
.. s
#♦-=5.
406 BRONZES TROUVAS 1 REIMS.
en terre ou en verre, fibules en bronze , peignes
en ivoire, monnaies, etc.
La trouvaille faite en 4 878 est des plus impor-
tantes. Elle se compose principalement de figu-
rines en bronze d'un grand mérite au point de
vue de l'art et fort intéressantes pour l'étude de la
mythologie gallo-romaine. Ce sont :
1 ® Une Vénus triomphante , tenant la ponmie ;
2^ Un personnage ithyphallique ou Priape,
vêtu d'une longue tunique à l'orientale ;
3^ Un Gupidon ailé tenant une patère dans la
main gauche ;
4^ Un Jupiter ou un Esculape ;
S*" Une figurine de fenmie, assise sur un cheval,
drapée, coifiSée d'un diadème, présentant de la
main droite des fruits et tenant de la main gauche
un serpent enroulé. Le cheval repose sur un pié-
destal rectangulaire ;
6^ Deux piédouches appartenant à h Vénus et
au Jupiter (?) ;
7^ Une sorte de sceptre cannelé, terminé par un
chapiteau corinthien et qui ne s'ajuste à aucune
des figures.
Quatre pièces de monnaie en argeiit d'^Anto-
ninus, Marcus Antoninus, Plautilla Augusta et
Julia Mammœa étaient mêlées à tous ces bronzes.
Une première étude des statuettes et des pié-
douches nous fit reconnattre que les trois figu-
rines de Vénus, d'Éros et de Priape formai^st un
groupe et, dans la séance du 3 juillet (877, j'eus
l'honneur d'infonner la Société de cette particu-
larité <]ui donnait à ces pièces un intérêt excep-
tionnel.
Nous sommes ici en présence d'un Laraire
caché au moment des premières invasions des
Barbares, au quatriènKi siècle peui*étre, et,
dans tous les cas , au plus tôt dans la première
partie du troisième siècle , d'après les médailles
qui s'y trouvaient jointes. Mais l'élévation du style,
la beauté exceptionnelle de l'exécution dans
presque toutes ces figurines, doivent en faire
remonter l'origine, à notre avis» vers la fin du
premier siècle ou le commencement du second ^ .
Quoi qu'il en soit, ce groupe et ces figures, trou-
vés dans l'importante c^tale des Rem, présen-
tent le plus vif intérêt au point de vue du culte
des Gallo-Romains, si peu connu encore dans ses
différents degrés d'assimilation au culte de Rome
et dans les transformations qu'a subies la repré-
sentation des divinités topiques de la Gaule.
Ces monuments du culte des Gallo-Romains
méritent donc d'être étudiés avec soin* C'est ce
que nous allons faire, mais nous aurons le regret de
1. Qqs bronzes ayant souffert quelques dégradations avant
4'ètre plaeàs dans cette cachette souterraine, il pourrait y avoir
ici aussi la trace d'un acte de conservation accompli par des
païens, après des actes de violence, pour soustraire les statues
de leurs dieux à Tinsulte et à la destruction, comme le disait
notre confrère M. Prost, dana 9on mémoire sur le monument
de Merten, en citant l'opinion de M. La Blan(«
408 BBOMZBS TROUHfs k EÏIMS.
rencontrer, dans cette étude'^ pIUs d'un pr^lème
dont nous devrons laisser à de* plus compétents
la solution complète.
Nous commencerons par le groupe de Vénus,
Ëros et Priape (pi. II). Là disposition de ces figu-
rines sur le piédouehe circulaire àe présente aucun
doute : au centre existe une rosace^ autour de
laquelle elles étaient évidemnïent groupées triioi-
gulairement. Les faraices de soudiiàre le démontrent
sans contesté. On distingue parfaitement la place
où reposaient les pieds de la Vénus et celles que
devaient occuper les figurines béàùèoup plus
petites d'Eroset de Priape. ' • '
Le piédouehe, très bien moulûrè^ a 0"K)35 de
hauteur; le diamètre inféirifeur est: de 0"*1i5, le
diamètre supérieur de: 0^092 j et celui de la tosace
de 0^033.
La Vénus a 0^205 de hôutèur totale. La main
gauche tenant la pomme est d'un dessin rare et
charmant; la main droite^ étendue et portée en
avant, a été légèrement déformée. -Sur le bras
droit se fox>uve un petit trôû rectàhgulsdre qui
peut-être a servi d^ attaché à un bracelet aujour-
d'hui disparu. Les yeux de la déesse sont en
argent ; le grand diadème qui la couronne rappelle
la coiffure favorite des iizipëratrice^Témiaines , il>
est plaqué d'airgeiit. La tète est jolie, le corps pré-
1. On aperçoit (pl. Il) le boiiton de cette rosacé devant le
pied droit de la Véhns.
r.ROUPE EN BPOfIZE TPOIIVE A REIMS.
' I
\ y
BRONZES TBOUVéS A BEIlfS. 409
sente une grande pureté de lignes et montre, sous
tous les aspects, de ravissants contours.
Le petit génie ailé . ou Eros enfant, a 0^056 de
hauteur sans les pieds qui, malheureusement, ont
disparu. Il tient de la main gauche une patère et
avance la main droite. Cette figurine est du plus
beau style ; les proportions que l'on y remarque,
l'exécution du bronze rappellent les plus belles
œuvres de Tart grec.
Le personnage ithyphallique , ou Priape , qui
complète le groupe, a 0"061 de hauteur. Il est
barbu et porte une coiffure drapée, enveloppant la
tète, sorte de calantica^ qui semble fixée sur les
tempes par des ornements ronds. Yètu de la
tunique à manches , longue et flottante , que sou-
lève son phallus, il a la main gauche appuyée sur
la hanche. La main droite, portée en avant, tient
une sorte de cylindre ou bâton très court.
Les groupes où Vénus est accompagnée d'Eros
enfant sont nombreux. Il en existe de toutes gran-
deurs, en marbre, en bronze, en terre cuite, etc.
— D'autres groupes, plus rares, représentent,
près de la déesse, Priape, le plus souvent vêtu.
Près d'une statuette votive de Vénus, du Musée de
Dresde, un petit Priape barbu, drapé, se trouve
placé sur un piédestal circulaire * . Le comte de
Glarac * reproduit deux groupes analogues prove-
1. Ottfried Mûller, pi. xxiv; Becker, Augusteum, n» 264,
t. n, pi. 66.
2. Musée de sculpture antique et moderne, pi. 619, n» 1390 A
et pi. 622 A, n- 1406 B.
i4b BE0N2Ed TROUVAS A RKIWl
nant des oôlIectionB Peuptelès et Mtoiaut. Dés
peintures del Pompéi ô'ffihètit' ftûssi Vénus acoom*
pagnée d'Eros ou de Prîape, mais nous ne l'avons
vue nulle part àoeompagâéé à la: fois de Priape et
d'Eres, qui semblent id lui rendre hommàgêi» .
La présence du dieu dëLâmpsaque, le costuixie
doqt il est ; revêtu , la pomme qui rappelle le
triomphé de yéhuâ, indiquent dan^ ce groupé le
qulte non seulement de la déesse- dé la beauté;
mais aussi dé la VéntiB orientale, de k Vénus impu-
dique, déesse- du plâisi^ et de la. j^énération, qu'on
adorait à Pilphos. Cela l^eul, en^ ^hors de la per*
fection artistique du travail/ pourrâot démontrer
que le groujpe principal dû' Laràire fat ap'pétf ë dû
dehors de là Gàùlë et qu'il doit être rœuvife; à*to
artiste grec dont Tatélier -^it peùt-^tre à R<Aifie;
La ^atuette (pi. HJ) pour^ laquelle nous trou^
vons difficile- de choisir ^etitreled bjf^ms de Jupitéi^
et d'Ëseûl^e, â ©"'ITt&^de hauteur; Lé piédouche
circijdire, analogue à ^eelui du gr^pe précèdem^
ment décrit, a 0*^034 dé hauteur; le diamètre
inférieur est de Ô"(fâ8, fc diaqiètr^ st^âfieùr de
O'^ÙTi. Il n'y a pas ici dé;roéàce ceniti^alé; la tracé
de ià soudure des pieds est' parfaitement visible
au milieu du ;c«)rctei • . ' '
Il manqué riialfaeùreûsemènt le pied droit dé
cette %ure ; les^ recherchés faites avec le plus grwd
soin au moment de ,1a fouille n'ont, p$is oermis de
le retrouver . Le 'piea gauche est séparé ; up trou ,
foré à la :partie ^périeure, recevait le goujon
attenant au bas de la figure. Ge pied^ chaussé. de
.■.,i^Ant^.^fi--r. xxxîx.
oTATIIKTTKI'lN BRONZE TROUVEE A REIMS.
x f\
^ I
\
fbîV
ta
1»
BBONZES TIOUV^S À lEIMS. iU
la crépidêj est admirablement ciselé; tous les
détails de la chaussure et des doigts y sont indi-
qués avec la plus grande finesse. C'est pour cela
que nous l'avons placé séparément, -sur le devant
du piédouche, pour le bien montrer dans tout son
développement. Il est fâcheux qu'au moment de
la trouvaille on en ait enlevé la patine, qui est fort
belle sur tous ces bronzes.
La tête est également mobile; elle porte un
goujon (O'^OI 3 de long) qui la rattachait au torse.
Les yeux sont en argent ; la barbe frisée , la che-
velure abondante, maintenue par un cercle qui
n'est pas visible sur la planche , sont d'un admi-
rable travaiL L'ensemble de la tête est puissant ;
il respire la majesté et la grandeur. Le torse rap-
pelle les belles divisions des torses antiques; le
bras nu a des contours et un accent de nature qui
raviraiaiït un sculpteur; la main, fort belle, tient
un bâton cylindrique court, qui ne semble pas
avoir été jamais plus long. Une magnifique dra-
perie, d'un jet plein de noblesse, enveloppe le
bras et la main gauches et toute la partie inférieure
du corps, à partir des hanches. Vue de dos, cette
draperie ne laisse à découvert que l'épaule et le
bras droits.
S'il y avait une critique à faire sur cette sta-
tuette au point de vue de l'art , ce serait que la
tête semble un peu grosse et le pied petit. Nous
n'osons croire cependant que ces deux parties,
qui sont mobiles, comme nous l'avons dit, soient
\\% BBOirZBS TROUVfe i BEIMS.
des restaurations, car elles offî:*e«it elIès-Qièmes
une grande perfection d'exécution et de style.
• Il nous reste à chercher' s'il est possible de
donner un; nom à cette belle statuette. Les nonis
de Jupiter et d^Ësculape paraissent également lui
cbnvenirjet il nous semble difficile de décider entame
les deux. , : ; .
Nous n'avons ici ni l'àiglé;- ni là foudre, ni le
sceptre, qui pourraietit décider en faveur de Jupi-
ter. Montfaucon {Antiquité expliquée^ 1. 1, pi. vin»
fig. 5) donne , il est vràiy un Jupiter tout à fait
analogue d'attitude , de mouvement' dé drai^erié,
et : qui tient unfoudre - dans ïa 'main droite . ;
D'autre part; coirimele dit le corfitedéCaviûs,
la tète de Jupiter est aisée à confondre avec; celle
d' Ësculape, mais nous n'avons ici' ni lé serpent,^
ni. le coq; ni le bâton noueux, ni -le petit Tétes-
phore, qui pouiraient nous indiquer le cBeiu de là
médecine. Nous ne:saurions ba^a:* ce choix; cônuiié
on le voudrait, sur lé pied chaussé dé ïa erépidè;
car il existe dc: nombreuses statues d^ Jupiter qui
sont ainsi chaussées > . Nous laisserptis donc indé-
cis, pour Jiotre part, le nom du dieu qu'adorait le
citoyen de la capitale des Rèmiy pbsfiNgsseâr *du
Laranum que nous étudions. . ^ • • l
La troisième déesse , qiiî complète lioti* Lsûpa-
rium, est assise sur un cheval reposant sur un socle
rectangulaire mouluré (pi. IV) . Ce socle a (>"034 de
1. Voir : J. Overbeck, Grischische Kunstmythologie,
Jhc. tUpAïUi^. AFr. r. SCQX.
STATUETTE EN BROÏXF TPnUVRE ABEiMS.
BaONZES TBOCT]$S ▲ BBIMS* 448
hauteur, O^'OOS de longueur à la partie basse et
0°^05S de laideur. La hauteur totale du groupe,
compris le socle, est de 0^\ 50. Sur le socle se voit
très bien la place des trois pieds du cheval, qui y
étaient soudés. Ce cheval est d'un travail relative-
ment grossier, le pied gauche de devant a disparu.
Sur les reins une entaille , destinée à recevoir la
déesse assise , indique exactement la place qu'elle
occupait avant la disjonction.
La déesse est revêtue d'une tunique et d'umpal-
lium ou manteau qui , passant sur l'épaule et
l'avant-bras gauches, recouvre le dos et vient enve-
lopper les jambes. La tète est coiffée d'un diadème
portant un appendice au sonunet. Les yeux sont
en argent. Les bras sont nus; la main droite
semble présenter des fruits , la main gauche tient
un serpent enroulé. Ce serpent n'est pas douteux,
on en distingue très bien les mâchoires ouvertes
et la queue effilée.
Sommes-nous ici en présence d'une Epona pro-
tectrice des chevaux, d'une Cybèle ou d'une
divinité locale qui nous serait inconnue ? Le pro-
blème est, ici encore, très difficile à résoudre.
La déesse ne semble pas s'occuper du cheval
sur lequel elle est assise, aucun accessoire n'in-
dique ici Epona, divinité des écuries et des étables.
La présence de fruits fait songer à la Bonne
Déesse j à Cybèle. On l'a figurée souvent sur un
char tiré par des lions; Montfaucon (t. I, pi. ii,
fîg. 1) la montre assise sur un lion, dans une
xxxix 8
4U Mmt&8 Hàxmrts a AStMB.
attitude tout à fait semblable à celle qu^ôfire notre
figuiHItié. Il ne serait' pas impossible qu'ici nous
eussions Cybèle, assise sur le-cheval si fréquem-
xta^fit indiqué sur les monnaies gauloises. Quant
au serpent, nous le trouvons aus^ dans une repré-
sentation de Cybèle tenatit une eorne d'abôndanœ
chargée de fruits (Montfaucon, t. I, pi. H, fig. 6).
Il pourrait être ici le symbole de la santé, car une
inscription, citée par le même auteur, qualifie
Cybèle de Mater Deum salutaris.
Si Ton n'acceptait pas Cette explicatioifi , ttous
ne verrions plus dans cette statuette qu'une divi-
nité topique, inconnue jusqu'ici et que des docu-
ments nouveaux permettront peut-être un jour de
désigner.
En terminant notre étude sur ces broutes
rémdls, aussi beaux qu'intéressants, nous sommes
heureux d'annoncer à la Société qu'ils resteront
en France , dans une de nos grandes collections
publiques. Convoités par le British Muséum, ils
sont acquis aujourd'hui, grâce au patriotisme
de MM. de Tassigny, par le Cabinet des Antiques
de la Bibliothèque nationale , où l'on pourra les
étudier à loisir.
f •
ÉTUDE
SVR LA
TOPOGRAPHIE DE LA VILLE D'ACRE
AU XIII« SIÈCLE
P^r M. E. G.-Ret, meoabre ré$idaol.
Lu dan& les séances des 2, 16 avril et 7 mai 1879.
La ville d'Acre, devenue au xra® siècîe capitale
du royaume latin, passait alors pour la première
place de guerre de la terre sainte.
C'était, en même temps, le grand entrepôt com-
mercial de cette partie du bassin de la Méditer-
ranée. A côté des Vénitiens, des Pisans et des
Génois, les marcliands (jics Autries graiides villes
maritimes, comme Marseille, Montpellier, Ancône
et Barcelone, y possédaient des comptoirs approvi-
sionnés des produits de TOrlent par les négociants
arabes de Mossoul, de DamA$ ^t 4'AlejKandne ^
1. Voici la description de la douane de cette ville donnée
par Ibn-D)obaïr quand il la visita, au mois de septembre 1484,
à son retour de la Mecque en Espagne.
446 TOPOGRAPHIE d'âGRE
On rencontrait dans ses rues de nombreux étran-
gers de toutes conditions et on y entendait parler
les langues et les idiomes les plus divers.
Burcard de Mont-Sion qui visita Acre en 1 284
décrit ainsi le site et l'aspect de cette ville :
€ Accon autem civitas munita est mûris, ante-
muralibus, turribus et fossatis et ba]i>acanis for-
tissimis, triangulam habens formam, ut clypeus,
cujus duse partes junguntur mari magno. Tertia
pars campum respicit^ >
Malheureusement il ne reste presque plus rien
de ces murailles célèbres , en avant desquelles se
« En arrivant (à Acre) on nous conduisit à la douane
qui est un caravansérail destiné à recevoir les caravanes.
(( Vis-à-vis de la porte il y a des bancs recouverts de tapis
oii se tiennent les écrivains de la douane, qui sont chrétiens ;
ils ont des encriers en ébène dorés et bien ornés et font les
écritures en arabe, langue qu'ils parlent également.
« Celui qui est à leur tête et qui est fermier de la douane
s'appelle simplement chef, titre tiré de l'importance de sa
charge... Tout ce qui est perçu par eux appartient au fermier
des douanes, qui paie une très forte somme au gouverne-
ment.
c Ce fut dans ce lieu que les marchands de notre compa-
gnie transportèrent leurs marchandises et ils s'installèrent à
l'étage supérieur de l'édifice. Quant aux gens qui n'avaient
pas de marchandises, on examina leurs bagages, puis on les
laissa aller. On procéda à ces opérations avec douceur et
mansuétude, sans aucune violence ni surcharge »
Nous savons également par le même auteur que les
musulmans possédaient alors une mosquée dans Acre.
1. Ap. Pereg. rnedii œvi quat., éd. Laurent. Leipsik, 1864,
p. 23.
AU XIII*' SâdLBv 447
voyaient, près de FégKse Sain1>Nicolas € extra
muros, » les deux cimetières de la ville : celui de
Saint-Michel et celui de Saint-Nicolas.
Un cimetière arabe G qui se trouve à 900"* envi-
ron à Test de la ville moderne a remplacé ici,
comme à Jérusalem , le cimetière latin du moyen
âge et indique la position de ce lieu de sépulture,
qui s'étendait entre les ouvrages établis en avant
de la tour neuve du roi Henri et le Tell-el-Foucar
nommé au moyen âge le Toron, seul tertre exis-
tant à Test d'Acre et que nous trouvons signalé
en ces termes, par le continuateur de Guillaume
de Tyr , dans sa relation <iu siège de cette ville par
le roi Guy de Lusignan : t Quant li rois Guis vint
devant Acre si se herberja sus un toron qui devant
Acre estoit sor le cimetière de Saint-Nicolas ^. >
Les récits des chroniqueurs et des pèlerins qui
visitèrent Acre à cette époque nous appr^inent
que les coûrtils ou jairdins de la ville s'étendaient,
de ce côté, jusqu'au Belus (Nahar Kourdstfieh),
qui alors, comme de nos jourS, faisait tourner plu-
sieurs moulins^.
Malheureusement, comme je l'ai dit plus haut,
Féglise Saint-Nîcoïas^u-Gîmetière^ ayant complè-
tement disparu * et les murs d'Acre n'ayant laissé
4. Hî9t. occid: des Croisades, Cent, de Guill. de Tyr, p. 125.
2. Strehlke, Tàb. ord, Teut.^ n» 91, p. 72.
3. Codice diplomatico, t. I, n9 181, p. 223.
4. Nous savons par Marino Sanudo que cette église fut
abattue le 26 février 1265, en môme temps que la tour dite
448 TOBOf^KàVHU BRAQUE
presque aucun vestige de ce côté, le» seub jalons
qui nous restent pour reconstituer cette partie des
abords de la ville sont: la jetée t)rientale du^rt^
une dépF^sion A qvi parait être l'ancien fossé
creusé au pied des mura, et le Tell*el-Foucar sur
lequel s'élevaient alors les fourches patibulaires
d'où lui était venu le nom de mons suspensorum S
sous lequel nous le trouvons désigné dan^ des
documents contemporaii;^.
Les Templiers possédaient plusieurs pièces de
terre de ce côté^ notamment un jardin situé eiijtre
le cimetière Saint-Nicolas et ce tertre ^.
Grâce aux traces des anciens fossés^ j'ai pu éta-
blir d'une façon régulière la mesure géométrale^ie
la superficie de 1% ville au moyen âge.
Acre naesurait ^environ 1 ,700 mètres de lon^
gueur maxima, c'estnàrdire peirallèlement à la
mer,; et un peu plus de 4 ,000 dans sa, plus grande
largèw dç ta m^i;^ à la tour ajQgi4fûrei {4our npme
durûi Henri).
Elle était divisée en deux.: la cité .proprement
dite et le quartier de Montmusart, fop^nmt la par-
tie n^rd de la ville ^ , . r .
Nous ne possédons malheureitôeinent que . peo
de renseignements cônten^oraîns sur la, topogra-
des Moulins et les autres tours défeaclaAt les, jardins, au
moment où on s'attendait à voir A^cre.ajssiêgée ^jp. l» sulftan
Bybars. ..,,/.
i. Strehlke, TaJ). ord, TeuLy n^ 86, p. 68, ,.
2. Ibid,
phie d'Acre, et ce n'e^t guère que par les iconch
graphies que noua avons imie idée approKimative
des divers quartiers d^M viUe«
Les seuls plans modernes de cette ville et de
ses environs sont : T celui qui fait partie 4^^
archives de l'expédition d'Êgy^; %""' celui du
colooel Paultre, enfin celui des £curtifîaations mor
dernes , relevé en 1 840 par Je commandant du
gâûe Burton,
Dans les deux premi^r^^ d« ces documents on
trouve, exactemwt tracés, les vestiges du grand
fossé couvrant au nord et au nord-est le quartier
ou bourg de MonUnii^ait. Le plan de Paultre
indique un certain nombre d'arasements de
murailles, pour la plupart disparus aujouird'hui,
mais dont j'ai pu relever moi-mèm^ quelques
traces au mois de décembre 48ô9,
On voyait alors en B, à l'extrénnté m^ du
fossé, là où il aboutit au rivage, les fondatioÉ^d'uA^
énonne tour ronde. De ce 1 point, jnaqu'aux glacis
de la place, on reconnaît encore san^i-peine les
traces du mur qui bordaiblai viUe^^ jQ6té4e4a.mer .
Au moment du siège da Saîi^J(ean-d'Ai^[*e.pap
Bonaparte, outre la faMr rwde aagulàirei4ont . j$
viens de parler et qui estt désignée dans^ le plan
sous le iMMn.de ta^. du Diakk^ on voyait encoreda
ba6ed!uiie.atttneiiour.yMa te paîat..G;,:.ainai que
l'arasemelit .dp jrempaiËt dti.k &ce nord-^est de
Montmusart.
Les traces deiai,inpi:wUe^i m «wysniige,
420 TOPOGlUPHIE D'iCEE
séparait ce quartier de la ville proprement dite,
sont indiquées sur une longueur assez notable
par Paultre, et la ligne qu'elles formaient passait
près du pied du glacis des nouvelles fortifications
d'Acre.
Les travaux du siège de 1 799 et de celui entre-
pris par Ibrahim-Pacha en 1832[, ainsi que la
construction des nouveaux ouvrages d'Acre en
1837, ont fait disparaître la plupart de ces ves-
tiges de la ville du moyen âge. A ce titre, le plan
du colonel Paultre est doublement précieux.
Nous savons par les documents officiels de la
campagne de Syrie que les travaux de siège de
l'armée républicaine eurent pour point de départ,
le SO mars 1 799, les fossés est et nord-est de l'an-
cienne ville.
A la suite du tremblement de terre de 4 1 99, les
murailles d'Acre iUrenI en grande partie recons-
truites * .
Vmci comment Wilbrand d'Oldenbourg parle
de ces ouvrages et décrit la ville d'Acre :
< Heo est civitas bona et fortis, in littore maris
sita, ita ut, dum ipsa in dispositione sit quadran-
gula, duo eius latera angulum constituentia a mari
cmgaiftur et muniàntur ; reliqua* duo latera fossa
bona et larga et profuada funditus murata > et
duplici muro turrito pulchro ordine ccoronantur,
eomodo, ut prior murus suis cum turribus ipsam
«>-
i. Hm\ çc6ld, dès €hH^ê^,'t'll\'Pik4(^:'
AU xïtt^ siàcLE. 424
matrem non excedentibus a secundo et interiore
muro, cujus turres altse sunt et validissimae ,
prospiciatur etoustodîatur^ »
De ce passage nous devons conclure que ces
murailles, élevées en même temps que celles de
Tyr, du Château-Pèlerin et de Tortôse, devaient
présenter la plus grande analogie avec celles de
ces forteresses.
De toutes les iconographies des villes de la
terre sainte qui nous ont été laissées par le
moyen âge, celles d'Acre paraissent de beaucoup
se rapprocher le plus de la vérité , tant pour la
position relative des édifices, si nous en jugeons
par ceux dont les restes fixent, pour nous, d'une
manière indiscutable, les emplacements, que pour
le tracé général des murailles de la ville et des
tours qui les défendaient.
Les voies figurées dans ces iconographies n'in-
diquent, à coup sûr, que les grandes artères cir-
conscrivant les divers quartiers de la ville. Quant
aux nombreuses rues sillonnant Acre en tous
sens, nous connaissons les noms d'un certain
nombre d'entre elles, mais sans pouvoir en préciser
l'emplacement.
Les iconographies d'Acre que nous possédons
sont au nombre de quatre.
La première a été publiée par Bongars et repro-
duite sous forme de plan historique par d'Apvitte.
1. Ap. Peregr. medii advi quat., ed» Laurent. . /
128 TOfOGlATHU dUhUS
Deux autres, dont je me suis servi, sont tirées,
la pranière d'un manuscrit de la Bibliothèque du
Vatican ^ et c'est celle que je refMroduift ieî; la
seconde du n^ 3939 du fonds latin des ipaouscrits
de la Bibliothèque nationale de Paris*
Ces trois documents sont presque identiques et
ne présentent que de légères variantes permettant
plutôt de les compléter les uns par les autres.
Quant à la quatrième, qui se trouve à la Biblio-
thèque du Musée Britannique, elle a été publiée par
JcHinard (Monuments de la géographie^ pi* 3).
Ce dernier document diffère assez des précé^
dents et parait loin de présenter les ménaes garan*
ties d'exactitude. La forme donnée à la ville d'Acre
par les trcHs premières répond parfeitement aux
descriptions de Burcard de Mont-«Sii(^ et de Wil*
brand d'Oldenbourg.
La double muraille garnie de tours qui couvrait
Acre à l'est et au nord-est s'y trouve représentée
avec rindicati<m des noms de plusieurs tours et
de ceux des principales portes s'ouvrant, imi
dans les remparts proprement dits, que dans le.
mur séparant la cité d'Acre ducpiartiet*deMoolr
musart.
Nous savons que les murs d'Acre étaient flan-
qués de grosses tours, généraleâtnent barre-
longaes; qu'ils fonmaient , dit Wilbrand d'Okten-
boinrg/.denx tlignes de défense et qu'en avant de
1. YaticanuacodsB^'nt 1960.
Air XIU^ AiiGiiB. 428
la première , commandée par la seconde , régnait
un large et profond fossé dont il subsiste encore
des traoeâ très reconnaissables.
Il y avait alors des règles et des formules pour
rarchitecture militaire comme il en existait pour
l'architecture religieuse et civile. Ainsi, en prenant
pour point de comparaison les défenses de Tortose
et du Château-Pèlerin et en reportant sur le ter-
rain les dispq^tions indiquées par. les iconogra-
phies, nous serons amenés à conclure que si le
tracé des murailles d'Acre présentait une analogie
frappante avec cehii des remparts du château de
Tort06e, il y a tout lieu de penser que, par leurs
proportions, les tours d'Acre devaient se rappro-
cher plutôt de celles du Château-Pèlerin et par
leur forme de celles de Gésarée» mais en étant plus
saiUantes sur les courtines.
La face. orientale des remparts d'Acre formait
un front oblique ^l'étendant de la n^er à la tour
ronde dite tour neuve du roi Henri pour l'avant-
mur, et pour la seconde ligne à h tour Maudite^
placée à l'angle nord-est de ce second r^papart.
Chacune. de ces murailles était flanquée de cinq
tourS;, en ooir^^tant les de^x ouvrages que je viens
de noiïHBjW-.
Si, comme tout donne à le penser, la légère
dépressî<>n A indique l'anoien fossé, et que Ton
trace, d'après les arasements figurés dans le plan
du colonel Paultre, la muraille qui séparait la cité
d'Acre dii quartier de Mpntmusart, on, aura^ par
424 T0P06IIAPH» D'iCRE
l'intersection des lignes ponctuées, la position des
tours Maudite et du roi Henri, la première à
5SiO mètres de la mer et la seconde à 600 mètres
environ, si nous adoptons la distance de 40 mètres
comme celle séparant les deux murailles. Â Tor-
tose,auKrak-des-GbevaUers et auGhàteàu-Pèlerin,
la distance qui séparait les deux enceintes sur les
points vulnérables n'excédant jamais ce chiflFre.
Voici les noms qui nous sont parvenus des tours
flanquant chacun de ces remparts. A l'angle nord
du premier mur se voyaient la tour neuve du roi
Henri^ puis la tour Saint-Nicolas ^ celle des Bou-
chers^ celle (2u Pont dite aussi tour duLégat^ .Qjasaii
à la cinquième, bâtie dans la mer à une certaine
distance du rivage et où se terminait le rempart,
son nom nous est encore inconnu.
Entre ces tours principales il devait exister des
saillants seccmdaires et d'une moindre importance,
à en juger, du moins, par le passage suivant
extrait d'une des chartes du Cartulaire de l'ordre
Teutonique : « Et alîam parvam turrem iA cantone
murorum civitatis a parte orientali^. »
Or le grand espace séparant les cinq tours dont
je vien$ de parler, et qui aurait été en moyenne
de 1 40 mètres d'axe en axe, donne beaucoup de
fondement à cette conjecture.
Pour la seconde muraille, l'iconographie dé' la
1. Amadi, Bib. Nat., mss. fonds italien, n» 387, p. 192.
2. Strehlke, Tab, ord, Teut, n» 40, p. 32.
■
AU xin* siicLB. 425
Bibliothèque du Vatican, que je reproduis ici,
nomme tours des Génois les deux saillants les
plus rapprochés de la mer. La troisième tour n'a
pas de nom et la quatrième, qui précède la tour
maudite est appelée tour des Pèlerins.
Nous savons qu'à Acre, comme au château
de Tortose, de vastes magasins voûtés formant
place d'armes étaient adossés aux remparts de la
ville*.
Les portes et poternes s'ouvrant dans cette
partie des murs d'Acre étaient celles du Pont ou
du Légat, ainsi que celles de Saint-Nicolas et de
Saint-Thomas. Cette dernière, qui semble n'avoir
été qu'une simple poterne, parait avoir tiré son
nom d un couvent des frères de Saint-Thomas qui
était contigu à l'hôpital Notre-Dame des Alle-
mands.
D'après Sanudo, une porte était percée dans la
courtine de la seconde enceinte près de la tour
Maudite et en avait pris le nom.
Gomme à Tortose et au Château-Pèlerin, ces
portes paraissent s'être ouvertes dans le flanc ou
sous le commandement des ouvrages dont elles
portaient le nom. C'est du moins ce que nous
devons conclure du passage suivant, extrait d'une
des chartes constituant le cartulaire des chevaliers
de l'ordre Teutonique : < Concède. . turrem, quse
est super portam Acconis quse porta appellatur
1. Btrehlke, fab. ord. Teut.^ n» 29, p. 25.
l2ft TOPOGBIPHIB DàCBE
porta Sancti Nidiolai... porta, quœ est sub turre,
per quam intratur et exitur de villa'. »
Ces ouvrages devaient donc présenter n»e
très grande analogie avec la tour-porte du cbâteau
de Tortose, dont la saillie sur la courtine est de
17 mètres^.
Sur les divers points du périmètre des anciennes
murailles d'Acre, où se retrouve la trace des fos-
sés, la dépression mesure, aujourd'hui, de i5 à
50 mètres en largeur ; mais il faut tenir compte,
ici, de ta nature du terrain qui, loin d'être de la
roche vive , comme à Tortose , est d'une nature
sablonneuse, s'éboulant facilement , de telle façon
que l'excavation s'est élargie en se comblant.
1. Btrehlke, Tab. ord. Teut., a- 35, p. 28.
2. Élude sur Vareha. -mint. des Croisés, p. 73.
AU XIII* siicLE. 427
Gomme ce côté de la ville était le plus exposé
aux attaques de l'assiégeant y on avait élevé dès
Torigine, en avant de la première muraille, des
ouvrages avancés tels que des barbacanes et des
lices en palis plantées sur des terrassements pré-
cédés de fossés et renforcés de tourelles et de
murailles crénelées; ouvrages analogues à ceux
dont j'ai plusieurs fois trouvé des traces aux
abords des châteaux que j ai relevés en Syrie ^
Nous savons par Marino Sanudo et par Âmadi
que tous ces ouvrages furent réédifîés en maçon-
nerie et complétés par des tours d'une ' défense
sérieuse quelques années avant le siège de 1Si91 .
Dès le commencement du xni^ siècle on rempla-
çait déjà, en Europe, nous dit VioUet-le-Duc ^, les
lices et les barbacanes de bois par des enceintes
extérieures et des barbacanes en maçonnerie.
Sanudo cite notamment une tour que Jeanne d'Âlen-
çon, la comtesse de Bl(»s, fit ajouter en 1 3187 à la
barbacane de la porte Saint>-Nicolas.
Plusieurs autres ouvrages analogues se voyaient
en avant de cette partie des murs d'Acre et on y
accédait par des ponts, les uns en bois, les autres
en maçonnerie, ainsi que nous l'apprend le même
auteur.
La grande barbacane de la porte de Laon à
Cknicy est, je crois, de tous les édifices militaires
1. Étude star Varchit, milit, des Croisés, p. 131.
2. VioUet-le-Duc, Archit. milit., p. 52.
\ 28 TOPOGEAPHIË' d'AGRE
remontant au xm^ siècle parvenus jusqu'à nous,
celui qui doit présenter le plus d'analogie avec les
barbacanes d'Acre, tant par ses vastes proportions
(90 mètres de diamètre) que par les tours qui la
défendaient et le viaduc en maçonnerie qui reliait
son terre-plein à une poterne s'ouvrant dans les
murs de la ville.
J'ai dit plus haut que l'angle nord-est de la pre-
mière enceinte d'Acre était formé par un grand
ouvrage circulaire nommé tour neuve dsi raij élevé
par Henri II, roi de Chypre et de Jérusalem.
En avant s'étendait une première défense appe-
lée barbacane du roi Hugues, et qui eut à suppor-
ter les premières attaques des Musulmans au mois
de mai 1291.
Sanudo,aprèsavoirdécritlestravauxd'approche
des Musulmans dirigés contre la barbacane du roi
Hugues et celle de Saint-Nicolas \ dit que le roi
Henri de Chypre arriva le 4 mai au secours de la
ville assiégée, avec deux cents chevaliers et
cinq cents fantassins ; puis il ajoute : c Et octavo
die ejusdem mensis destruxerunt (le roi de Chypre
et ses chevaliers) sbaralium (sive barbacanum)
régis Hugonis, imposueruntque ignem; pontem
quoque muro adheerentem simiUter : quia aUqui-
bus videbatur quod hœc defendere non valerent^. »
Il y a donc à conclure de ce passage que la bar-
bacane dite du roi Hugues était en charpente ou
1. Marino Sanudo, Sécréta fid. Grue. ap. Bongars, p. 230.
2. /&îd.,p. 231.
tout au moins munie de hôurds en bois et que
c'était un pont àe fust qui la reliait à la iour neuve
du roi^
C'est par ce point que -les Musulmans péné^-
trèreiit dans la ville en s'én^arant de la tour
neuve où commandait le prince de .Tyr. c 8ftrnar
ceni: antem xv madii . violenter ; cepérunt .> turrim
rotundam novam Régis qo^ erat ànte -turrem
Maledictam * et intraverunt Sarraceni: per diôr
tam turrim ,novam, toto conatu, asque ad blsu^ba^
canum, et ^ obtinuerunt ; inde per pontem lapi-
deum, quem fecerant christiania ut per eum a
ma^o muro ad barbacanimi transirent, civitatem
ingressi sunt, diverteruntque ; aliqui versus pôr*
tam Sandi Nicolai, alii versus portam Le^ti.
Tune christiani fugam capiunt versus .mare ; çt
Sarraceni, per scalas libère, .mùros asoèAdunt, et
inira dvitatemjamononiaoôbupant »
La panique fut telle , à ce moment, ches Içs
chrétiens, que le grand maitre du Temple, cçlui
des chevaines Teutoniques et Jean . de Grailly ne
purent réoccuper les oiivràg-es dont les..HusuJr
mans venaient de se rendre jaiaitres^ et qu'ils fwient
refoulés dans les)rues dé la ville, p^ la masse: d?s
fuyards; Saaudo raponle ensuite, l'entréft. ^
Musulmans dans Acre : < jRo$it bopfi yidente$ Tjifclu
quod nullaô^essdt dêfensio ad ipwtam turris , MaJ^-
dictœ in ciyitatem intrantes, etc. » . ...v
i. Msûrino Sanudo, Sécréta fid» ^uc. ap. BopgarB,,p< ^1.
XXXII 9
488 TOPOOSAPHII O'âSHE
Il parait donc certaÎD que le second mur fiit
enlevé sans combat et que œ fat par une porte
sans défense que les Sarrazins pénétrèrent dans
la ville. .î
Mais il est temps dé revenir à la description dei
autres parties des murailles d'Acre. De la tour
neuve du Roi et de la tour Maudite tes deux rem-^
parts s'infléchissaienA à angle droit de Test à
l'ouest jusqu'à la porte Saint-Antoine, qui se trou-
vait à l'angle sudnest du quartier de Montmusart«
Les iconographies sont toutes d'aooord pour
n'indiquer que deux tours à chaque rempart sur
cette face. Toutes également sont unanimes pour
désigner les deux tours de la première enceinte :
la première, près la Tout Neuve du R&i^ sous le
nom de Tcmr des Anglais^ et la seconde sous le
nom de Tour des Vénitiens.
L'iconographie vatieane nomme tour du Smg
celld des tours du second mur qui e^jt voisine de
la tour Mau(fite. C'est ce mur qui, se prolongeant
directement vers la mer, s^arait le quartier de
Montmusart de la cité d'Acre.
Là porte Seint-^Aotoine s'ouvrait dans l'angle
rentrant formé par le point de jonctioa des rem^^
parts du quartier de Montmusart avec le nunrdont
je ^ens de parler. Elle tirait son nom do cduveiit
qui en était voisin. Le nmr qui nous occupe paraît
avoir été précédé d'un fossé vers le nord ^ >
Le chèteiin d'Acre âtasé à cbeval* :8iip oette^nM*
mile & *•
Quatre portes percées dans ce rempart eniî^ lé
riiÉleiU let la . mer inettMent en ; oçmmûnicfttion
les dettfi^par^ies de la^HeJ' • i. < i:;^ , ...
La.jdiis B^prodiéé' de la-omer 'étoitiiEei porte
Saint-Michel; elle tirait ton Dom de l'égKee vimîne»
placée 60U& le "Tooable de <oe< eaini^ • ^ i - ••
La* suhrante s'appelait la fitrteNMfiev >' . . • ^'
Làitraissàme était dite fort^de ifHôpitalf^ caoèé
du..ioanbHiage:deeetleriiaieiûsli • ' '<•...
-j, Laqufltnème enfinjicpii étaii-bn'niém^
pk» riipprochée du ohâteauv pwrtè l!fût$^ûim* -
'. Ces difi^rents nome scwA on des^MtiBiflfi^^^
toaiià feât nodveau^qMe sioastomi/H^iièûlËiàs^ \\w^
nographie de la.Bîtiliallsèqtteidb'Vattcaiyiët dans
belle duandnmserii.de Panî»i -^ >< '^ -«^ .. '
: fiasMàamamlenanl a ^éltKte dted» r o ^ parto ^(|ili
défmdàient.TeHB Feit^iec)(|liartîer 'di|j IKootmustfrt^
. J'w.4éjà.dîtîqae Ie;:fii»séfiC(mj!égnak «» «vant
sut* firw|ue' tout • soki .dévelgppémei*;' >'!: :
On reconnaît, à première vue, qu% ibrfnttit
!^ets:)a:ibili^mi «qg|e obtus Jao liea dé là li^ne
dnriteifi9iniée:)dm&'les;dè€É^ : r/. ;. ^
Le plaolidePairitiie fkir|te> i'^ndiàâtiim^d3am
okatst cb'vne ipwtkoDiTde ce mu^;qQfv À-paMii^ de
remplacement de la porte Saint- Antoine, était
4S2 TOPOGÉAPfflE d'acre
aoeone reoomiaissable le long dû fossé sur une
longueur de 360 à 380 mètres, au mois de mars
\799. •':■■
Les iconographies soilt d'accord pour .figurer
cinq tours à chacun de ces remparts, dont Join*
ville attribué Ja reconstruction ou tout an moins
la restauration au roi saint Louis.:
Il est probable, comme je l'ai déjà dit, que ces
documents graphiques n'ont nieontionné ioi qiœ les
ouvrageii . (irrincipaux ; . car . le . dé veloj^âoient du
fossé, en avant de cette partie des murs^ nemesuiie
pas momft de- mille soixante mèfapes eimi^dn,: de
l'emplaœmant de la porte Saint* Antoine 4 la izi^i
ce qui donnerait entre oss tours .un éoartement si
Q^nsidâfableqm nous devons préfugw: l'existence
entre eUesidc^; saillants: secondaires. ^
Le grand ouvrage arretidi formant L'angie nord
de l'jenoeiiaÉe* d!Acre^déiit j'aiteneoré ^vuries subs-
tructîon&y et que'oài»itix»ivons' désiglié) date- les
documaiits modeitiasc.fi0Us:le )nom Aetoùri du
DiabUy p^mit répenâre aFouvrage mui^ dË^deux
tours figurant à. l'angle - nord "de l'icomigraphie
du Vatîctin;.-, -r/ 'r.)j:.'U[ ». -.'iiir,:^-.. .;/
Iljétail^, selon:: tentes^ apparencesv-desidiiéoà
défendre la portç S(iqâ«É^Lazai:*e.(|àe now
avoir été iSÎftuée à^ peu ))rè^ en ce points <• ,
Voici.la description du mowiUâge 4' Acrb dotanée
1<ti t t ' H t ' ».»•>
i. Ce point d'ailleurs ne saurait être douteux après le pas-
sage d'une charte des chevaliers Teutoniqfues d^<oHé« . ■
4it lœ^' siieLB. 48S
par Maiino Sanudo :-€ Accon amtem portum habet,
ibique unum scolium faeiras dictum porttun : ad
qiiod scolium prodenàes debent dari. Âb oriente
autem turris est Muscarum ; et si quem venire
oontigerit ad prefatum portum, naviget a longe a
templo Sancti Ândrese per tria milliaria', propter
siccam^ quse est super Sancto Andréa' per rec-
tum, donec viderit domum quse fuit conestabuHs
in turre Muscarum ; et tune poterit faceré viam
portus et cùm intraverit diotum portum navîget
in tantum intra predictum, ut castrum Oayphœ sive
Porphyriœ per médium pupis sui navigii relinqua-
tur, tenens dictam Muscarum tnrrem per mediam
proram navigii ante dicti : et hune modum
tenendo, secure ire poterit intra portum. »
Un bas-fond dangereux sur lequel on ne trouve
pas plus de deux à trois mètres d'eau s'étend, en
effet, à cinq encablures (980 mètres) en. avant de
l'angle sud-ouest de la ville.
Ayant déjà décrit l'ensemble du port d'Aci^, je
ne reviendrai pas ici sur ce sujet et je ne m'occu-
perai que de ses dépiendances , c'est-è-dire de
l'arsenal maritime.
Le mot arsena^ que nous lisons dans l'iconogra-
phie du Vatican vers l'extrémité sud du quartier
1. Sur les côtes dltalie on désigne sous le nom de secca
les bas-fonds formant brisants par le gros temps. Ainsi le
bas-fond qui est à l'entrée d'AÏnaifî est nommé Secca del
Gaetano.
(114 TOHWiAffHIflD'AaaE
Sftiutcf-Giioîx, ne saurait nous laisser àuoim doute
SI»* la «destbation des deux bassins D et Ë aujoup*
d^hurooiUblés , mus qui , communiquant avM le
pwt^ dément puésenter au xm® siècle une gradde
anajpgôe aviçc Varsenal de Pise dont M. Cksorges
Rohanlt d$ Flewy a donné une si curieuse restn
tutîoft dans son livre sur la Tosoane au moytn
âge.
Combien nous devons regreU^r qu'il ne subsiste
plus da yestiges des bàtinoieiits accessoires coo^
plétant alors oet établissement maritime, à coup
sillr le plus oonaidéraUe de la terre sainte et
dont M. Miçbaud vit encore les restes en 4 881 M
I *
Divisée en quartiers distincts ou vki fearaiés
de porten ^u î^ chs^tnes, Acre devait présenter
alors plus d'un point de ressemblance avec les
villes maritimes de l'Italie ^.
Les maisons des grmds ordres nûlitaires
tenaienik , tout k la fois , du château féodal dt de
ces palais ^Piifiés dont on voit wcore des spéci^
mens dan^x^rtaines villes de la Toscane. En outre,
pendant le xm® siècle, Acre vit s'élever dans ses
mi^rs nombrci de<ces. tours seigneuriales si répan-
dues dans leiiwrd.dantalié^.
4. Corre/^. d'Orimt, t, IV, p. 142.
2. Vilken, Q^chiqhte çier Kre^zfi%i§0, t. VII, p, 738.
Bk. Aboulfed^i digia ^u xéei^ i& la prise é^Aote meuiionne
la défense de plusieurs de ces tours.
loi comme dans la plupart des villes d'I^iopt,
chaque corps d'état oocupait une rue qui pwtait
son nom. De nondureuses yéûtes, jetées sur les
mes d'Acre* ÊûsAÎent oommuniquer entre elles
certaines maisons et, comme celles que Ton voit
encore dans la plupart des villes du littoral syrien,
oes Yoûies contribuaient à la solidité des eonatroOf
tions auxquelles elles étaient appuyées en les
prémnmssant oontre l'effet des trembleQients de
terre.
C'est par le sud , c'est-ànlire du côté du port,
que je conunencerai l'énumération des dîvers
quartiers de la ville tels que nous les font con-
naître les textes contemporains ou les iconograr
phies parvenues jusqu'à nous.
En pénétrant dans Acre par la porte Sainfr
l^ieolas, on trouvait une rue commençant au {ned
de la tour des Pèlerins et séparant le quartier
Sttnt-Roman de l'hôpital des Allemands, bàfti sur
l'emplacement de l'ancien hospice des Arméniens
donné aux dievaliers Teutoniques en 11 92 par ie
roi €kiy de Lusignaii.
Pockocke, qui visita les ruines d'Acre en 1739,
indique, dans la description qu'il en donne, un
p<»nt coïncidant avec k place assignée à cette
maison par les iconographes , où se voyaient alors
les ruines d'un ensemble considérable de bâti-
ments au milieu desquels étaient les restes d'une
grande église dont une des clefs de voûte repré-
sentait la tête de saint Jean.
486 TOFoeaâPHiE d'âgre
D'api^ès la relatiôiï du siège, il y a tout lieu de
petider que la me dont je viens de- parler était
cdle qai fut nommée jadis me Sunt-Romaa^ Le
quartier d'où elle tirait son nom contenait plusieurs
jardins, car nous le trouvons indiqué dans les
iconographies sous la dtoomination de Saintr
ftoman-des- Jardins. Dans cette même partie de
la ville était sitiié le quartier et l'église Saint-
Léonard, qui servit de poste de signaux aux
Musulmans pendant le*siège de 1 191 ^.
A son extrémité occidentale la rue Saint-
Ronian? se bifurquait, formant deux voies qui
entouraient le monastère des religieuses de Saint-
Lazare. La première , se dirigeant au n(»rd-ouest,
aboutissait au château, pendant que la seconde ,
séparant la maison des religieuses de Saint-
Lazare de rhôpital des chevaliers Teutoniques,
parait avoir été nommée alors rue des Allemands.
Vers le point où les iconographes placent l'ab-
baye des religieuses de Saint-Lazare dont je viens
de parler, Pockocke signale les restes de c a very
large and magnificent nunnery » dont une partie
des bâtiments ainsi que la chapelle étaient encore
très reconnaissables quand il les vit.
' Une longue me commençant aux murailles est
de la ville, ayant sur son côté droit la maison des
1. F. Bustron, Bibl. Nat., mss., fonds ital., n« 832, f» 206.
2. IHst. occid, des Croisades, t. II, p. 156. Codice dipl,^ t. I,
p. 23.
AU XIU^ S^ÈEMX. 487
Allemands, l'abbaye Saint^Lazare et Notre-Dame-
des-Ghevaliers, séparait ces divers établissements
du quartier Sainte-Croix. Ce dernier, aboutissant
à la mer, tirait son nom de l'église placée sous ce
vocable qui était la cathédrale d'Acre et dans
laquelle se voyait le tombeau de Henri de Cham-
pagne, roi de Jérusalem ^
C'est encore dans le quartier Sainte-Croix que
s'élevait le patriarcat latin.
La fonde des Vénitiens 'était sur le port ; elle
formait un quartier assez considérable comptant
un grand nombre de maisons et de magasins, car
dans la relation du baile de Venise en Syrie, Mar-
sile Georges (eii 1244)^, nous, ne comptons pas
moins de cent sept immeubles énumérés comme
possédés par la commune de Venise, plus un
palais et une église sous le vocable de Saint>-Marc,
près de laquelle s'élevait la tour des Vénitiens;
car, comme je l'ai dit, on retrouvait à Acre ces
tours seigneuriales couronnées de créneaux et
munies de hourds, qui sont un des traits les plus
caractéristiques et les plus originaux des villes
italiennes du moyen âge.
Le quartier et la tour des Génois avaient été
démolis en ^ 1 356 à la suite du double désastre
naval essuyé par la flotte génoise en vue du port
1. Amadi, f* ld3.
2. Tafél et Thomas, ap. Fontes rer, Austr,y t. XIII, p. 389,
et Vilken, t. vn, p. 383.
de Tyr, puis entre Guypfaa et Acre, peoduit lu
guerre qui venait d'éclater alors entre les dmxx.
républiques de Venise et de Gênes ^
La tour fortifiée des génois était noiotnée turris
Muzcïa ou Amuzûia; c'est sous ce second nom
que nous la trcNivons désignée dans l'iconographie
de Marine Sanudo qui la place vers l'angle sud-<68t
du quartier^. C'est de ce même côté qu'étaient le
monastère et l'église de Saint«Saba^ que se dispu-
tèrent, les armes à la main, les Génois et les Véni-
tiens, et qui fiu*ent attribués en 1256 par le pape
Alexandre IV à ces derniers^.
Ce quartier des Génois est cependant figuré,
dans notre iconographie d'Acre, comme situé
entre les maisons du Temple et de l'Hôpkal.
Immédiatement après le quartier des Véœtiens
venait celui des Pisans ; il était limité au nord et
à l'ouest par deux rues formant équerre et abou-
tissant toutes deux à la mer. C'est dans ks murs
de cette partie de la ville que s'ouvrait sur le
môle du port la poterne désignée dans les icono*-
graphies sous le nom de porta Ferreay et dont
l'emplacement est marqué de nos jours par la
poterne nommée Bab*el^fiahar (porte de la Mer) .
Comme les Vénitiens et les Génois, les Pisans
1. HUt, ocdd. des croisades, Gont. de Guill. de Tyr, p. 443.
2. Vilken, Geschichte der Kreuzzuge, t. VII, p. 397-98.
3. Deux piliers en marbre de l'église Saint-SalMi, rapportés
en Europe par les Vénitiens, se volent encore sur la piazetta
de Saint-Marc à Venise.
Df Tiwfi ukxam, 189
avaieiit bâti une tour seî^Beuriale dite tour des
P»an&.
Entre la rue qiH limitait à l'ouest le quartier
dont je viens de parler et la mer s'élevaknt :
1^ À l'extrémilë sud de la ville, l'église Saint-
André, grand vaisseau à troi^ n^s, décrit par
Corneille deBruyn et Podcocke qui le virent debout
au xvm® siècle et dont il subsistait encore quelques
restes il y a moins de vingt ans ;
2^ La maison du Temple. Cet édifice parait
avoir été le plus considérable d'Acre. Il était borné
à l'ouest par la mer, vers l'est par la rue dite des
Pisans et par la me Saint^Anne au nord^
Il existait antérieurement à la prise d'Acre par
Salab-edi-Din, puisqu'il 4 1 8St le pèlerin Théodo-
ricus cite ce palais et la maison de l'Hôpital
conmie les édifices les plus considérables' de la
ville.
Le Père Léandre de Sainte-Cécile et Pockocke
l'appellent le château de Fer, nom sous lequel ses
ruines étaient désignées au xvni^ siècle.
Nous savons par Amadi que la porte de ce
palais s'ouvrait au pied d'une tour carrée can-
tonnée de tourelles à ses angles et au sommet
desqudUfts se voyaient quatre lions passant en
noétal doré, qui avaient coûté quinze cenits besans
sarrazins^.
1. F. Bustron, f» 207.
2. Amadi, f» 190.
140 TOPOG&AfHIB d'IGRE
Florio Bustron dit que les murs de la maison du
Temple avaient trois cannes et demie d'épaisseur.
Une autre tour s'élevait à l'angle de ce château
sur la rue des Pisans.
La voie bordant au nord l'édifice qpii nous
occupe et vers laquelle était placée la partie du
château habitée par le grand maître, parait avoir
porté le nom de rue Sainte-Anne ^ .
La tour la plus voisine de ce logis servait de
clocher à la chapelle des chevaliers.
Vers la mer et dominant la poterne qui s'ou-
vrait de ce côté, se voyait une autre tour dont
Amadi attribue la fondation aux Arabes pendant
la période où ils furent maîtres d'Acre 2.
L'hôpital Saint-Jean s'élevait au centre de la
ville et était divisé en deux parties : la maison
des infirmes et l'église Saint-Jean, qu'une rue sépa-
rait de la maison de l'Hôpital , dite le Manoir des
Frères. De tous les anciens édifices d'Acre, c'est
celui dont il subsiste le plus de restes. Ces ruines
fiirent restaurées grossièrement au xvi® siècle par
l'émir Faker-ed-din qui s'en fit un sérail transformé
aujourd'hui en hôpital militaire F et dont une
partie forme le konak du pacha.
Quand, en 1 739, Pockocke visita ce palais, il y
trouva encore plusieurs salles du moyen âge fort
bien conservées.
1. F. Bustron, f» 207-8.
2. Amadi, f> 190.
AU XIU* SikXB» 141
Moi-même, en 1859, j'ai pU y constater la pré-
sence de nombreux restes d'architeoture du',
xnf siède, que lé mauvais vouloir du pacha
gouverneur d*Acre m'empêcha de relever*
Dans la relation de son second voyage en Orient,
en 4 745/ le pèreLéandre de Sainte-Cécile raconte
que les chrétiens d'Acre se rendaient procession-
nellement, chaque année, le jour de la Saint-iean,
dans les ruines de l'église de l'Hôpital et y. offi-
ciaient solennellement en présence du consul de
France.
M. de Mas Latrie dit avoir vu encore . quek^es
vestiges de cette église .quand il visita Acre en
4845.
Les chevaliers de l'Hôpital possédaient, en
outre, dans le quartier de Montmusart, un autre
palais dit l'Auberge ou le Logis de l'Hôpital^ que
nous trouvons indiqué , dans les iconog^ratphies
d'Acre, saai ce premier nom.
On y remarquait, lisons-nous, dans AmoMli, une
superbe grand'salle mesurant 450 cannes de
longueur et Une vaste cour où avaient été célébrées
en 4*986 les iètes du couronnement du roi Henri
de Lusignan^ Non loin, à l'est de la maison de
l'HôpitiA, ssr le' mur séparant Acre de Montmu-
sart, s'élevait le iMteau ; ilétait grand et beau, dit
encore/ Amadi, nms n'avait de ibssés que du côté
de^Monimutort. .
4. F. Bustron, f» «08.
4 42 ToraeaAPHiB . d'acre
 l'ouest de THôpital ^'étendait le quu^ier
noininé Bouverel ou Boverd^
Entre ce quartier et la maison du Temple, se
trouvait le couvent des Frères Prescheuts, bordé
au nord et au sud par deux rues abûutisisant i la
mer, au bord de laquelle était située Téglise de
Saint*Mîchel, près de la porte s'ouvFËnt sur Mont-*'
musart, à laquelle elle donnait son oùta.
En pénétrant dans Moiitmusart par cette portée
on trouvait, à droite^ une rue longeant le fdssé de
la ville et qui semble avoir été * nonunée rue de
Mootmusart*
Dxns toutes les iconographies,- nous voyons une
longue voie parallèle à la mer allant de la potte
Saint-Michel à celle de Saint^Lazare; qui éûit à
l'angle nord de Mcxitniusart, au pied de la tour du
DiaUe.
ËQ bordure sur cette rue^ du oôté de la mer»
s'élevaient à partir de la porte Saint-Midiel :
D'abonila maison^de ia Trimtét située en.&ce
du quartier nommé Bourg du TeiUple.,
' Puis le couvent das «religieux du . Mont*€«rmel .
Le monastère .de Saintes-Brigitte . et .se& dëpeiH
dances. 1 •'*?:••.:•.= •.
Là maison desfrères de Saint^lu^mas, ]ùaà^tyt'^
Enfin la résidence, dea chevaliers, hd^iialierâ de
Saint^Lazare^ ao^f égard de laqudle: se: vôyaitt de
l'autre côté de la rue, le grand hôpitaliimîtèatfsad
1. Iconographie du Musée Britannique. : . i :
Av xni* Bàtam* 448
par la nië de Saphorie et au nord-est par la voie
qui réglait le long des lùurailles de la ville»
Ensuite, faisant face à.Sainte-Brigitte, se. trouvait
ie vaste ensemble de constractions dont j'ai déjà
parlé, sous le nom de Logis de TH^itaL; il était
dominé par une tour dite le Ck>lombier de l'H^^
pital.
Nous savons que les Francs ' avaient eipprunté
aux Arabes l'usage des pigeons messagers ; il y a
donc lieu de penser que cette tour était la station
postale des hospitaliers de Saint-^Jean.
A propos de cet édifice et des rues qui l'en-
toùrènt, voici ce que nous lisons dans une diarte
publiée par Paoli :
« In Moiltlie Musardo, ante turrim qu^ dicîtur
dolumberius dict» dcMuus Hospitalis, ex parte
borrese inter rugam quse dicitur de Galdoneriis et
rugam quse dicitur de Biaootto et viam quœ vadit
é dicta imga de Biscottô ab oriente usque ad occi-
dentem usque rugam dictam de Galderonè seu. de
tribus ÂnelKs^. >
Ensuite venait le quartier de Betlehem^ iMrné
par la itee du même nom^ aboutissant à celui de
Saint*^illesv . . >
C'est ; vers lé même point que se trouvait le
monastère de la Magdeleine dont Tabbésse figu-
rait au nombre des suffiragants de l'évèque d'Acre.
1. Hist. occid. des^oit.^ t. II) p. 2^» '
2. Codice diplomatîco, i, I, fi* 19, p. 29S;
444 TOPOGiiPH» d'ag&b
Le passage suivant d'une charte également
publiée par Sébastien Paoli ne saui^ait laisser
aucun doute à ce sujet : c . . . Domus cum pktea in
suburbio civitatis Acoonensis, in loco qui vulgariter
dicitur Mpns Musardus et affirontant (sic) ab
oriente in via publica quse descendit a Sancto
Egidio et vadit ad Magdaleoam ab occidente in
alia via publica, ab aquilone contiguse sunt nostro
predicto monasterio Sanctœ Mari» Magdalenœ * . »
L'hospice de Sainte-Gatherine était situé entre la
rue de Betlehem et celle qui régnait au nord du
quartier^ dit le Bourg du Temple.
D'après un autre docunient, le fief de l'égUse
d'Ébron se trouvait placé dans le même quartier
et à peu près en face de la maison de la Trinité ^.
Le bourg du Temple est figuré dans toutes les
iconographies, mais nous savons peu de chose de
cette partie de Montmusart.
La partie de Montmusart normûéeBaveria Templi
était aw nord-est le long du rempart où s'ouvrait
une porte dite de la Beuverie du Temple^. .
Dans la rue que je regarde comme ayant été
nommée rue de Montmisart et qui venait aboutir
à la porte Saint-Antoine, on trouvait sur sa. gauche
le quartier Saint*Denis , qui était ainsi placé au
«ud-est de celui de Saint-Gilles.
1. Codice diplomaiico, t. I, n9 213, p. 254.
2. Strehlke, Tab. of4. Teut., n* 104, p. 83..
3. Codice diplomatito, t. I, q« 8, p. 287.
yffari'. de' la » ^oc. fJrs j4niie^. de /h
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AU lin« SIECLE. ^45
Le couvent des Frères Mineurs et Thospioe
Saint-Antoine, qui donnait son nom à la porte dont
je viens de parler, étaiejit situés entre le quartier
Saint-Denis et le rempart.
C'est à cela que se borne, à peu près, ce que
nous savons sur la topographie de la ville d'Acre
au xaf siècle.
Outre les diverses églises et maisons religieuses
que je viens de citer, on comptait encore à Acre,
en 1254, celles de Saint-Étienne, Saint-Martin-le-
Breton, Saint-Pierre-des-Pisans S de Saint-Barthé-
lémy, Saint-Laurent, Saint-Georges et Sainte-
Marie-Provinciale, ainsi que les monastères de
Sainte-Anne, de Notre-Dame de Tyr, de Saint-
Samuel, du Saint^Sépulcre, de Josaphat, de la
Latine, des Repenties ^ et l'hospice du Saint-Esprit,
sans compter les églises et les monastères des
rites orientaux dont les noms ne nous sont point
parvenus, car nous savons qu'à cette époque Acre
était le siège d'un évèque jacobite et d'un prélat
du rite grec. La cathédrale des Jacobites était
placée sous le vocable de saint Pierre.
1. Codice diplomatico, t. I, n» 222, p. 263.
2. Cartulaire du Saint-Sépulchre, publié par M. de Rozière,
n* 20, p. 30.
XXXIX 40
kI
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES
DANS CE VOLUME.
Pagres
Notice sur un sceau de Landfriede du xiw siècle, par
M. Aug. Prost, membre résidant 1
Notice sur quelques représentations allégoriques de
l'Eucharistie, par M.' F. de Lasteyrie, membre hono-
raire 73
Le Maître des sujets tirés de Boccace, par M. G. Du-
plessis, membre résidant . 87
Note sur quelques lampes égyptiennes en forme de
grenouilles, par M. Edm. Le Blant, membre rési-
dant 99
Bronzes trouvés à Reims en 1878, par M. Edm. Guil-
laume, membre résidant 105
Étude sur la topographie de la ville d'Acre au xm«
siècle, par M. E. G.-Rey, membre résidant ... 115
AVIS AU RELIEUR
pour le pktcement des planches des Mémoires.
I. Sceau d'une Laadfriede^ à la page 3.
U. Groupe en bronze trouvé à Reims, à la page 108.
III. Statuette en bronze trouvée à Reims, à la page 110.
lY. Statuette, en bronze trouvée à Reims, à la page \i%,
V. Plan de la ville d'Acre, à la pa^e 144. ;
VI. Icoijiograpliie d*Açrç, fip du xm« siècle, id. i
Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley à Nogent-le-Rotrou
jaiRATA
DU TOME YIII, VOIUVE XXXYIII DE LA C0LLE€TtO]f .
Page 434, ligne 3, Ardasches, lis&i ArdAsehès. {La même
eorreetion doit 4tre effectuée partout ailleurs où ce
nom est répété.)
P. 432, 1. 2, Ars harouni, L Arseharounl.
P. 434, 1. 2, Dieran, /. Dikran.
— 1. 44, PaGhaîarindsch, /. Pachaîarindebe.
— 1.45, bourg de la province nommée Dereian (Ter-
cian), remplacez par bourg du canton de Terchan.
— 1. 46, Erisa, /. Bffza.
— 1. 48, Eghegbiatz, /. Bghé^iatz.
— 1. 24 , Dieran, L Dikran.
— 1. 26, proTinee de Baron, du Doufoupéran , retnpL
par canton de Daron qui dépendait du Douroupéran.
— i. 20, Dieran, /. Dikran:
P. 435, ]. 25, divers, /. divinités.
P. 486, 1. 45, Erouantaguerd, l. Brouantagerd.
— 1. 28, Médzamor, /. Medz Amor.
P. 440, i. 24 , dans lesquels, retnpL par où.
— y —
V. Hiy 1. 8, des contrées éloignées , rempl. par si éloi-
gnées les unes des autres.
— 1. 29, Tortan, L Thortan.
— 1. 34, Sous le nom de Parcham, /. sous les noms
de Parscham. Parschamin, Barchimnia.
P. 442, 1. 9, Egheghiatz, /. Eguéghiatz ou Acilicène.
— 1. 20, Egheghiatz, L Eguéghiatz.
— 1. 22, Pakararidg, /. Pakaîaridj.
P. 443, i. 23, précédés, /. précédé.
P. 444, 1. 42, dissolution, /. destruction.
— 1. 22^ de ce monde, /. de cette partie du monde si
différente de la nôtre.
P. 445, 1. 6, étrangers, /. étrangers qu'on y adorait.
— 1. 43, quelque lumières, /. quelques lumières.
P. HQ, 1. 6, Revue de rOrient, ajoutez octobre-novembre
de l'année 4 864, p. 493.
— 1. 20, Zeuç, /. Zeù;.
P. 447, 1. 2, Ardaschir, L Ardaschès.
— 1. 44, eiç» l* elç.
— 1. 42, lovt, /. 'laoî ; — ^aôtXtxàv, L PoaiXwiov.
— 1. 45, xavTO$aC(Aovoç, ajoutez 'Kœ*x6^Qd[M^oç %(i\ lo
deoxoTiKbv 9iQ|jieiov (n](jLetov e^TiQ^av.
— 1. 28, Bakkat, districht d'Andzavadzig, L Bakhat,
district d'Andsevatzi ou Andsavatsi.
P. 449, 1. 6, Mokbaschid, /. Mokbascbdè.
— 1. 42, Dir, Z.Dour.
P. 450, 1. 6, oveipoieixTcov, L iveipoSecxTÔv.
— 1.47, pour lesquels, rempl. par qui ont déterminé
les religieux de Venise à.
P. 454, 1. 7, 'Hfat9Tou Xrifoufjivou, L 'H^oioTOU XsYO[Aévou.
— 1. 24, ridole, rempl. par cette statue.
P. 452, 1. 7, l'entretenir; en, L Tentretenir en.
— 1. 46, de reconnaître, l: d'indiquer.
— 1. 47, Parschimnia, Parchamin ou Parcham,
' /. Parschamin, Parscham ou Barschimnia.
-— 1. 30, Leroubna, /. Léroubna ou Ghéroupna.
— llj —
p. 453, 1. 44, des reliques, l. les reliques.
P. 454, 1. 29, Eriz, /. Erez.
P. 455, 1. 5, ch. XXIV, /. IV, sect. 24.
P. 456, 1. 26, qui la considéraient, rempl. par aux yeux
desquels elle passait pour.
P. 457, 1. 20, Acdischad, L Achdischad.
P. 458, 1. 48, Nana, L Nanea.
— l. 23, oÔTOu, /. aÔTbv.
— 1. 30, (ch. GX) ajotUez GX, § 434 de la traduction
grecque.
P. 459, 1. 42, Nana, /. Nanea.
P. 460, 1. 7, Nana, 1. Nanea.
— 1. 42, Karki, L Karke.
— 1. 29, nous croyons devoir nous contenter, rempL
par nous nous contenterons.
P. 464, 1. 30, Karki, /. Karke.
P. 462, 1. 23, Dicran, L Dikran.
P. 463, 1. 42, avaient un culte semblable pour les, rempl.
par avaient voué un culte semblable aux.
P. 464, 1. 44, Dicran, L Dikran.
— 1. 2, 49 et 28, Arekhagen, /. Arékagen.
P. 465, I. 3, Arekhagen, /. Arékagen.
P. 466, 1. 26, une autre, rempl. par la même.
P. 467, 1. 24, Bagavant, /. Bagavan.
P. 469,1. 44,Tt5v, /. 'rtjv.
— 1. 25, après Majan, ajoutez on peut consulter, au
sujet du dieu Amanor, une note de M. Emin, insérée
page 242 de Pouvrage cité, dans laquelle il reproche
à M. Dulaurier d'avoir regardé ce Dieu comme celui
de la nouvelle année.
P. 470, 1. 27, dieux qui affectaient des formes animales et
habitaient les vastes champs de Tair, /. dieux qui sous
des formes animales habitaient les vastes champs de
rair.
P. 474, 1. 6, Devs, /. Dev.
— 1. 44, Devs, L Dev.
— IV —
p. 474, 1. 20, 24 et 29i DevB, /. De?.
P. 472, 1. 42 et 46, Kateh, /. Kadeh.
— 1. 23, Katsch ou Kas6b, suppr. KatBch ou.
•^ 1. 25, Dey», l. Dev.
P. 475, 1. 42, défigurés, /. déBgmrées.
P. 484^ 1. 3, recueils, /. recueils, qui circulaient partout.
P. 483, 1. 44, ne sont, rempL par se composent.
P. 484, 1. 20, à de nombreux écrivains, /. à des écrivains.
P. 485, L 20, après cité, ajoutez que.
P. 486, 1. 24, après ch. Y du 1. P% ajoutez de Thistoire
des Arméniens.
P. 488, 1. 22, au lieu de dans des danses, I. au milieu.
P. 495, 1. 6, Dicran, /. Dikran.
P. 497, 1. 25, scalpendo, l. sculpendo.
— 1. 26 et 27, etiam nunc, /. etiamnum imperantibus.
P. 498, 1. 4, incipere, /. inciperet.
— 1. 2, in, /. Hi.
— 1. 4, Deorum quorundam, suppr. quorondam.
— 1. 6, artifices abierunt, /. artifices abiona.
— 1. 7, sterilitâs, /. sterilitas.
— 1. 9, respondit, l. respondit :
— 1. 46, Gleone, /. Gieonœ.
— 1. 24, à la suite, /. à sa suite.
P. 200, 1. 8, Gleome, /. Gleooœ.
— 1. 24 , comme antérieure, /. comme ayant précédé.
P. 204, 1. 44, açoç, l, o^àç; — T^^ovoç, l. TopTUVoç.
P. 202, 1. 45, xaXou(i£ViQç, /. xaXou[AéviQç.
-^ 1. 20, TCopà, /. ^opà.
*^ 1. 29, des assemblages, /. de l'assemblage; -^ re-
poussées, /. repoussées.
P. 206^ 1. 43, Kpirti, L Kpi^t^)'
— 1. 24, le fameux, suppr. fameux.
^ L 30, il y flit, /. il y aurait été.
P. 207, l. 20, le temps, l. les temps.
P. 209, 1. 28, 'EpiQdixOuvoç, /. 'Epv}v(x0ovoç.
P. 240, 1, 48, Dedalea, /. Dsedalea.
— ▼ —
— 1. 27, H^tqXou, L *H76Xoo.
P. 242, ]. 2, àvSpa(7tf /. Mpdai,
«-^ 1. A, AptéiAoO, L Api^\kb^4
— 1. 48, Se' èoTtv àicXa, l. 8e' éoTtv aicXa.
P. 245^ I. 25/Ëry'évécO'y}v Sèxal âXXfi)TWS 86a), KpiQTixô oijjuxt
avSpiavTOicoicd * SxuXvJçxai ACicoivoç ûvo[ji.a2^éff6iQV * toÔTco
Bè Ta èv 'Àfyee tuiv Âtoo/oupc&v d^iX(ji.aTa Koreoxeuaad-
TV)V, xal Tov &v TipUvOi TlpaxXéouç dcvBpidvTa x,at to t^ç
MouvT)](taç Âpté{Méoç Ço««ov ivSuiuxavt, ^tses "E^ev^aOïov
H xal âXXûTbVs 86(p KpiOTuUi& ol\uLi ÂvSptavTOicoKo *
SxuXf)c xftl Hi'Kùvfa^ (bvo[jui2^e98v)V * TOÙTto 8à 'v« iv
'ÂpYet TÛv A(oox6up(dv J^iX|iATa MaTeaKfiuaaiTi]y^ xal
t6v iv TCpuvOt HpaxXéouç dh^Sptivtot HaV to t-^iç Mouvu-
XioLZ ÂpTéfjLtSoç léa^ov èv 2t)(xiûve«
P. 246, 1. 24, $eyo8€X4ta^ 2. Ç^oSe/eTi ; -^ èxo(iirfev, /. ixo-
— 1. 25, Ixe, /. IxX^ < — îfftaTOj L îoraT».
— 1. 26, AôiQvàç, /. A6iQvâç; — TSTpiinQX'4^ '• '^«îpi'*
1C1QXU 5 "^ X(tew, i. X{6ou.
— 1. 28, SoTcepi /• Ifcep ; — ÎÉ^J-fuitrou, i. AJ^iicrou.
-^ 1. 29, KXco^ouXâ^ /. KXeo^Xîj^.
P. 247, 1. 4, varie, /. vari».
«^ 1. 54 qualuor, L quattuor.
— 1. 7, ^yptorum, /. Jlgyptiorum*
P. 248, 1. 45, à des substanoes ?erte8, L à des substances
minéraks vertaSé
P. 224, 1. 29, de Fart antique qui couvraient le sol^ retr.
qui couvraient le sol.
P. 226, 1. 44, on a rangé IH|mmiub^ qfôutmi on a rangé,
dit-il, Dipœnus.
P. 227, 1. 49, Ne doit-on pas^ /. Ne Aiut-il pas.
P. 229, 1. 27, reproduit^l, /. imitées.
P. 284 , 1. 42, Gydarinte \ L Gydarinte,
— 1. 24, laiaimit aperoevoir , /. laissent^ a-t-il ajouté,
apercevoir.
— TJ —
P. 233, i. 43, qu'un Apollon et une Diane, /. qu'un Apol-
lon et qu'une Diane.
P. 234, 1. 47, ils réleyèrent, suppr. ils.
— 1. 25, Ardasches ou Artaxes, /. Ardaschès ou Ar-
taxerce.
P. 236, 1. 25, Tavance Pline c'est, /. l'avance Pline c'est,
dit-il.
P. 237, 1. 22, H. Beulé, après, stsppr. M. Beulé.
— 1. 28, ajoute, /. M. Beulé ajoute.
P. 238, 1. 44, après le mot Dédale, ajoutez enfin.
P. 239, 1. 2, après kvgos, ajoutes que.
— 1. 29, une Minerve en émeraude, /. une Minerve
faite d'une seule émeraude.
P. 240, 1. 22, schrifllquellen, /. Schriftsquellen.
P. 242, 1. 3, on a donné, l. on a attribué.
P. 245, 1. 24, n'en serait pas, /. n'en soit pas.
P. 248, 1. 7, le palestre, /. la palestre.
P. 254, 1. 24, de celui qui, Z. de ceux qui.
P. 252, 1. 40, su, /. pu.
P. 262, 1. 5, de l'art étrusque, /. des Étrusques.
— 1. 6, de l'art grec, L des Grecs.
— 1. 9, Les artistes étrusques et les artistes grecs,
/. Les artistes de ces deux pays.
P. 263, 1. 3, de la plupart d'entr'eux, /. sur lesquelles ils
sont représentés.
P. 265, 1.44, remarquable, /. intéressante.
P. 266, 1. 40, moitié homme, /. moitié homme, moitié
poisson.
P. 267, 1. 28, Thurich, l. Thiersch.
— 1. 30, malheureusement, suppr. ce mot.
P. 268, 1. 40, on commençait, L on commençait, dit-il.
— 1. 24^ sommes, /. somme.
-- I. 24, A ce mot ajoutez Cette tête se verra bien-
tôt au Musée de Copenhague qui Ta acquise a la suite
d'une vente faite récemment à Paris.
P. 269, 1. 42, les Hermès, /. les heures.
— vij —
p. 269, 1. 23, et imités, l. mais en même temps.
P. 270, 1. 4, Augustum, /. Augusteum.
P. 274, 1. 4, ou, /. ces.
— I. 25, Wecker, l. Welcker.
P. 272, 1. 42, hommes moitié poissons, /. homme moitié
poisson.
— 1. 48, vases de terre, /. yases grecs.
P. 273, 1. 8, a cru pouvoir les comparer, /. les a comparés.
P. 274, 1. 5, figure très souvent, /. est très souvent repré-
senté.
BULLETIN
DB LA
SOCIÉTÉ NATIONALE
DES ANTIQUAIRES
DE FRANCE
I
Imprimerie Goavemeur, G. Daupeley à Nog^nt-le-Rotrou.
BULLETIN
SB LA
SOCIÉTÉ NATIONALE
DES ANTIQUAIRES
DE FRANGE
1878
PARIS
AU SEGRËTARIAT DE LA SOGIfiTÉ
AU PALAIS DU LOUVRE
BT CHBZ
DUMOULIN, LIBBAIM Dl LA Mcvtii
QUAI DB8 AUOUSTINS, 13
• • *
/éà-é^ .
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ NATIONALE
DES ANTIQUAIRES
DE FRANCE
BUREAU DB LA SOCIÉTÉ
POUR l'année 4878.
MM. V. GuÉRiN, Président.
L. Hbuzey, Premier Vice-Président.
E. AuBERT, Deuxième Vice-Président.
L. GouRAJOD, Secrétaire.
J. GuiFFREY, Secrétaire-adjoint.
A. LoNGNON, Trésorier.
PoL NicARD, Bibliothécaire- Archiviste.
Membres de la Gommissloii des Impressions.
MM. A. DE Barthélémy.
G. Wescher.
MiGHELAMT.
Membres de la Commission des Fonds.
MM. a. DE Mont AIGLON.
de guilhermy.
Al. Bertrand.
LISTE
DES MEMBRES HONORAIRES
Au 1* Avril 18t8.
MM.
i. NiEuwERKfetuCB (te eomtQ dfi^ G. 0. ^^ msmbre de Tlns-
titut (Académie des beaux-arts) (1854).
2. Maury (AUred) C. 4i^ membre de l'Institut (Académie
des iûscriplît^ds et beUefi^ettr^s)^ dire(Steut général des
Archives nationales, professeur au Collège de France,
au palais des Archivés, me de$ Francs-Bourgeois, 60
(1842-1858).
S. Bataillaro (Charles), avocat à la Cour d'appel de Paris,
rue Godot-de-Mauroy, 31 (1842-1859).
4. Lasteybie ^le comte Ferdinand ])b)| membre libre de
l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres),
quai Voltaire, 11 (185M674).
5. ViLLEGiLLE (Arthur Nouail de la) ^y secrétaire du
Comité des travaux historiques et des Sociétés savantes,
rue Saint-Dominique, 38 (1836-1875).
6. Saulcy (Félicien Gaignart de) C. ejjf, membre de l'Insti-
tut (Académie des inscriptions et belles-lettres), prési-
dent de la Commission de la topographie des Gaules,
rue de Grenelle-Saint-Germain, 96 (1851-1876).
7. Creuly (Casimir) C. ^, général de brigade dans le cadre
de réserve, vice-président de la Cliommission de la topo-
graphie des Gaules, rue d'Amsterdam, 51 (1859-1877).
8. Renier (Léon), C. ^, membre de l'Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), président du diomité
des travaux historiques et des sociétés savantes (section
d'archéologie), administrateur de la Bibliothèque de
l'Université, professeur au Collège de France, à la Sor-
bonne (1845-1877).
9. Mariette (Auguste) C. ^, conservateur honoraire des
antiquités égyptiennes du Musée du Louvre, directeur
du Musée des monuments historiques de l'Egypte, au
Louvre (1856-1878).
10
LISTE
9 •
*
Au !•*' AytH i%n.
i. LoNOPÈRiER {Adrien Prévost de) 0. ^ membre ù,e Tlns-
titu^ (Af^émie 4^s inscriptious et bellesrfettj:e^), rue
. 4e Lon4res, 50 (9 a'vrÛ 1838).
2. Làgabanb (Léon) O. ^, ancien directeur de racole des
charte», rue d'Uzès, 12 (9 juin 1841).
3. Quicjherat (Jules) ^, directeur de l'École des chartes,
vice-président du Comité des travaux historiques et des
sociétés savantes (section d'archéologie) et membre de
la Commission des monuments historiques, rue de
Tournon, 16 (9 mai 1845).
4. Çcen;gswart^ (Louis) ^, docteur ep dro|t, correspon-
dant de l'Institut (Acadépiie des sciences morales et
politiques), rue de Marignan, 11 (10 décembre 1849).
5. Mqntaiolon (Anatole de Cai^rbe ps) ^, professeur à
l'École des chartes, membre du Comité ^es trs^vaux
historiques et des sociétés sfLv^ntes, plÇjCQ Royale, 9
(10 février 1851).
6. BoRDiER (Henri), bibliothécaire honoraire au dépiu'te-
meat des manuscrits de la Bibliothèque nationale, rue
de Rivoli, 182 (9 avril 1851).
— 8 —
MM.
7. Renan (Ernest) ^, membre de Tlnstitut (Académie des
inscriptions et belles-lettres), bibliothécaire honoraire
au département des manuscrits de la Bibliothèque
nationale, professeur mi Gollége de France, rue Vaneau,
29 (9 avril 1851).
8. NiCARD (Pol), rue de Sèvres, 38 (9 mai 1851).
9. Michel ANT (Henri- Victor) ^, membre du Ciomité des
travaux historiques et des sociétés savantes, et de la
Commission du catalogue des manuscrits des départe-
ments, conservateur sous-directeur du département des
manuscrits de la Bibliothèque nationale, avenue Tru-
daine, 11 (19 décembre 1853).
10. Waddinqton (William-Henry), membre de Flnstitut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), sénateur,
ministre des Affaires étrangères, rue Dumont-d'Urville,
11 (19 décembre 1853).
11. GoGHERis (Hippolyte) i^, conservateur honoraire à la
Bibliothèque Mazarine, inspecteur général de Tlnstruc-
tion publique, membre du Ciomité des travaux histo-
riques et des sociétés savantes, carrefour de TOdéon, 10
(8 novembre 1854).
12. Dblisle (Léopold) 0. ^, membre de l'Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), président du Comité
des travaux historiques et des sociétés savantes (section
d'histoire), président de la Commission du catalogue
des manuscrits des départements, administrateur géné-
ral de la Bibliothèque nationale, rue Neuve-des-Petits-
Champs, 8 (9 juillet 1855).
13. Deloghb (Jules-Edmond-Maximin) 0. ^, membre de
rinstitut (Académie des inscriptions et belles-lettres),
directeur au ministère de l'Agriculture et du Commerce,
rue de Solférino, 13 (16 avril 1856).
14. Eggbr (Emile) 0. ^, membre de l'Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), professeur à la Faculté
des lettres de Paris, maître de conférences honoraire à
rËcole normale, rue de Madame, 68 (5 mai 1858).
MM.
15. Le Blant (Edmond) ^, membre de rinstitut (Académie
des inscriptions et belles-lettres) et du Comité des
travaux historiques et des sociétés savantes, rue Leroux,
7 (2 mars 1859).
46. Vogué (le marquis Melchior de) O. ij{j, membre libre de
l'Institut (Académie dés inscriptions et belles^lettres),
ambassadeur de France à Vienne, rue Fabcrt, 2" (4 juil-
let 1860).
17. Barthélémy (Anatole ns) !f|^, secrétaire de la Commis*
sion de la topographie des Gaules, rue d'Anjou-Saint-
Honoré, 9 (10 avril 1861).
18. Pabst (Louis), docteur en droit, député, rue de CUchy,
45 (7 août 1861).
19. Bertrand (Alexandre) !j^, conservateur du Musée de
Saint-(7ermain-en-Laye, membre de la C^lommission de
la topographie des Gaules, rue des Saints-Pères, 9, et
au château de Saint-Germain (7 août 1861).
20. Chabouillet (P.-M.-Anatole) 0. ^, conservateur sous-
directeur du département des médailles et antiques de
la Bibliothèque nationale, secrétaire de la section d'ar-
chéologie du Comité des travaux historiques et des
sociétés savantes, rue Colbert, 12 (4 novembre 1861).
21. Rey (A.-E. Guillaume-) #, rue des Écuries-d'Artois,
22 (5 février 1862).
22. GuÉRiN (Victor) îjfe, docteur ès-lettres, rue de Vaugirard,
49 (3 décembre 1862).
23. Riant (le comte Paul), docteur ès-lettres, faubourg Saint-
Honoré, 248 (2 mai 1866).
24. Guilhermy (le baron de) ^, conseiller à la Cour des
Comptes, membre du Comité des travaux historiques et
des sociétés savantes et de la Commission des monu-
ments historiques, rue d*Alger, 6 (4 juillet 1866).
25. Read (Charles) ^, boulevard Saint«Germain, 2 (6 mars
1867).
— 4t —
MM.
%^ Kqv;çc;¥ (l^i\|i !X(^ m^Q^bre 4e Vlnstiitut (Académie des
io^riptioas et belte^lettres), professeur ^ TËcole des
beaux-arts, conservateur-adjoint des ^^itjques au Musée
du Louvre, boulevard 8aint-€rermain, 241 (1" mai 1867).
27. AjstBm {M^Bxih H)» d'4^ioiu-9i^iQ.^QQiK)rf^) 9 {3 juil-
lei 18Q7>.
28. Perrot (Greorges) eNh, membre de l'Institut (Académie
dm inscription» et béllei-leltreB), maître et confèiences
à i'Éeole normale, professeur dVctiéolagie à la Faculté
des lettres, rue d'Hauteville^ fô (8 jan^rlf p 1868).
29. Wesgher (Qarle) 4^, conservateur sous-éireoteur adjoint
au département des manuscrits de la Bibliothèque na-
lioiiale, rue de Vaugirard, 89 (3 juii^ }968).
30. Robert (Charles) G. ^^ intendant général inspecteur,
membre libre de l'Institut (Académie des inscriptions
et belles-lettres), membre du Comité des travaux histo-
riques et des sociétés savantes, avenue de LatouPvMaun
boprg, 25 (3 mars 1869).
31. Prost (Auguste), rue de la Banque, 21 (8 uovembre
1871).
32. DuPLfis$i« (Georges) ^, bibliothécaire au départemeut
des estampes de la Bibliothèque nationale, ruQ de Ma-
dame, 31 (6 décembre 1871).
33. DuMONT (Albert) ^, correspouddiit de l'Iostitut (Aca-
démie (}ç9 inscriptioiis et belies-l^Jitres), mkembre du
Comité des travaux historiques et des sociétés savantes,
directeur de TËcole française d'Athènes, rue de Fleurus,
185 bis (6 décembre 1871).
34. Demay (Germain) ^, archiviste aux Archivas natio-
nales, place Royale, 5 (2 avril 1873).
35. GuiLLAUMB (Edmond) ^, architecte des bâtiments civils,
boulevard de la Madeleine, 17 (1*' juillet 1874).
— >n —
MM.
36u. GouRAjOD (Louis), attaché à la conservation de la sculp-
ture et des objets d'art du Moyen-Age, de la Renais-
sance et des temps moderne» a« Musée du Louvre, bou-
levard Saint-Germain, 232 (5 mai 1875).
37. RoziÈRE (Eugène de) 0. îJ|F, membre de Ilnstitut (Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres), inspecteur
général des Archives départementales, rue d'Albe, 8
(5 mai 1875).
38. Saglio (Edmond), conservateur adjoint de la sculpture
et des objets d'art du Moyen-Age, de la Renaissance et
des temps modernes au Musée du Louvre, au Louvre
(3 novembre 1875).
39. ViLLEFOssB (Antoine Héron de) ijji, attaché à la Conser-
vation des antiques au Musée du Louvre, membre de la
Commission de la topographie des Gaules, rue de Gre-
nelle-Saint-G^rmain, 80 (5 |anvier 1876).
40. LoNONON (Auguste), archiviste aux Archives nationalea,
membre de la Commission de la topographie des Gaules,
rue Jacob, 46 (7 juin 1876).
41. GniFFREY (Jules), archiviste aux Archives nationales,
rue d'Hauteville, 1 (7 février 1877).
42. ScHLUMBERQER (Gustavo), ruo du Faubourg-Saint-Honoré,
140 (7 février 1877).
43. Rayet (Olivier), directeur adjoint à l'École des Hautes-
Études, rue Notre-Dame-des-Champs, 75 (4 avril 1877).
44. GÂmoz (Henri), directeur adjoint à l'École des Hautes-
Études, rue Servandoni, 22 (7 ncnrembre 1877).
45
LISTE
DES ASSOCIES CORRESPONDANTS
r
NATIONAUX BT ETRANGERS.
Associés correspondants nationaux^ :
Ain.
MM.
Martiony (Fabbé) ^^ chanoine de Belley, à Belley (20 mars
1861).
Pbwnè-Dblacourt ^, à Guise (16 avril 1856).
Pécheur (Fabbé), à Grouy, près Boissons (4 mars 1857).
Flkury (Edouard) ijfe à Vorges, près Laon (3 juin 1863).
MoREAu (Frédéric) ijfe, à Fère-en-Tardenois (3 novembre
1875).
PiETTB (Edouard), juge de paix, à Craonne (8 novembre 1876).
Allier.
Ghazaud, archiviste du département, à Moulins (4 mars
1863).
Alp€8 (Hautes-).
RotfAN (Joseph), au château de Picomtal, près Embrun
(Iw mars 1876).
I. Le Comité de publication croit devoir rappeler qu'aux termes de l'art. 9
du Règlement, la qualification d*A»tocié correspondant national ou étranger
est la seule qui puisse être prise par les personnes dont les noBa suivent. La
qualification d^ Membre de la Société dee Antiquaires de France est réservée
aux 45 associés résidants et aux 10 associés honoraires.
t /
~ ^8 —
» »
Ghambrun de Rosemont (Art. ^b)^, à ^ice^ avenue, de la Gare,
26, et à La Girardière, par BeUeville^8ur-Sa6i],e (Rhôn9)
(5 juillet 1876). "* * ; V '"
Arbois de Jdbainyille (Henri d') ^, correspondant de Tlns*-
titut, (^Ç^éniie des inscriptions et beUes^lettres),
membre non résidant du Comité des travaux historiques
et des sociétés savantes, archiviste du département, à
Troyes (12 janvier 1859). .^
Lapérousb (Gustave) ^, à Troy^ (3 juin 1863).
Le Brun Dalbanne, à Troyes (5 avril 1865).
GoFFiNET (l'abbé) ^, chanoine de la cathédrale, à Troyes,
rue du Grand-Gloître-Saint-Pierre, 27 (7 juin IÔ6Ê1).
PiQEOTTE (Léon), à Troyes, rue A^ Palais-de-Justice (7 fé-
vrier 1872).
Lalore (l'abbé Charles), professeur de théologie au Graiid-
Séminaire, à Troyes (3 févriwr 1875).
Cèaès (Fabbé), directeur du Musée, àRod«z (10 JuiUeti872).
Bdfort (Territoire de).
Chauffour (Ignace), avocat, à Belfort (7 juin 1865).
MossMANN, à Belfort (6 février 1867).
DiBTRicH, secrétaire général de^ la préfecture, à Belfort
(3 novembre 1875).
BoucheS'du- Rhône.
Parrogel (E.) ^^ membre de l'Académie de Marseille, à
Marseille (7 avril 1868).
Pbkon (G.), directeur du Musée Borély, à Marseille (3 no-
vembre 1869).
— JiH —
MM.
Tbissier (Octave) ^jf^^ jntÉMbn i[ioa;.tésidant du Comité des
travaux historiques et des sociétés savaaliBS, à Marseille,
' ' f u^ (Doublât, U& (î ^n 1872).
JôAinîôN ff^l), à Saiïlt-Hèûry, près Marseilte (9 décembre
1874;.
Cc^vaSos,
CfiAtEL'CEug&né), ^.rchivfetè du département, sBcrètaîre de
' la Sodîété des Antiquaires de Normandie, membre de
• VAcadétoîè tte Caen, à'Gaen (4 fèvrîer i8B3).
Db Ï^RESNE ûE Beaugourt (G.), au chllteau de Morainville,
par Blangy (l" mars 1865).
MoisY (Henri), à Lisieux (3 janvier '1^7).
Travers (Emile), Il Caën (7 mars 1877).
Fargy.(P. de), à Bayeùx (10 octobre 1877).
I I »
€harente.
Lauaière (Jules de), à Angoulôme (3 mai 1876).
Lièvre, président du'Gonsistoire,.à Aagoulâme,(7 juin 4876).
Charemiê^9firieure.
DâtithâMm'jl^^ comertaleuT delta BibtiolMqtietpaèliqQeyÀ la
Rochelle (4 janvier 1865).
Julien-Laferrière (l'abbé), à Saintes (6 mars 1878).
Cher.
'Bmiitt DC KfliflBiiB, à Bourges (ëgtiin 1&72).
Lbfort (Louis) ilf:^ à Nohan, commune d'Aiitohsmps «(S fé-
vrier 1875).
Côte-^Or.
Baudot (Henri) ^^ président de •«k Gknninission -ondiéolo-
>gifiiesd«i<Hi Gôteid^ àJ)iion,(5 octobre 1864).
Arbauuont (Jules d'), à Dijon (15 novembre «1866).
— « —
MM.
AuBERTiN (Charles), correspunAiit du ministère de Tinstruc-
tion publique, juge de paix, à Soii^lri$rnon (10 jan-
^ëti'8Be). • . • ^' • " • ' ;
Garnier (Joseph) ^, conservateur à'es archives du départe-
ment de la Gôte-d'O0H à Oiâoa<li avril 1866).
BBA13VQI9 (E.),.à Gorbei:on (28 juin 1871).
i^EAUDOCiN (Jules) ^ suppléant de la justice de pai^, à dhâ-
tiÙon-sur-'âeine (4 décembre iStS)!
CôteS'du-Nord.
' lit
Gaultier du Mottay (Joachim), à Plérin (7 janvier 1863).
Lêmiêre '(P.-L.). à SaSiit-BiT?ÉWô, boulWôrfl Kartfôllal, 2
(16 décembre 1865).
ÏIhôné (Àrthtitî, à *:éfavrf eu Plotrh'a (5 jlanVîèi' ^76). '
Creuse.
Fn^ioux (A.), conservateur dû Musée, à Guéret (14 mars 1866).
DcyAL'(Lanii8), .a^thivisfte duîlépartdiiient^ à Gttéret ii8 fé-
vrier 4868)-. . i / , . . ;
GiE8S£c (le e(Hnte P. n»), au ohàtaau du 4|iotiobâl^, ftfte
Guéret (2 décembre 1868). ...;;.,
SouLTRArr (le cointe Georges de) i)((, membre nourrésidant du
(Homité (les travaux historiques et des sociétés savantes,
trésorier:payettr général, à Besançon (2 février 1864).
(Gastan (Auguste) '^, correspondant de llnstitut (Aca£[émie
des inscriptions et belles-lettres), bibliothécaire de la
vîlte, Il Beéançttû (B juillet t«72) .
Clerc (Edouard) ^jfg^^ président honoraire a ht Cour d'appel, à
^Bésaïr^ôû ^(2 «Vtil*1«t3).
Drôme.
Chevallier (l'abbé Ulysse) ^, à Romans (3 février 1869).
Vallentin (Ludovic), juge d'instruction à Montélimart (9 dé-
cembre 1874).
~ 16 —
• .' . '•; ,. - .^Wr 1 ; . .,'.'. . >
Lebeurier (Fabbé), ancien archiviste du département, à
Éyreux (4 juin 1862).
f . « . ./
EtBterei-téQir,
/ik *
Gouverneur (Aristide), à Nogent-Ie-Rotrou (2' mai 1877).
Cîo'uRET'tAlphonse), procureur de la RéputUquè, a TfTogent-
le-Rotrou (7 novembre 1877).'
Finistère,
* * t i •
Le M]bn;, archiviste du département, à Quimper (2 mars
Bremo^p^;=o'A9^:/ i^^ compte Anatole de) ^^ au/jchâteau de la
Porte-Neuve, par Pontaven (3 avril 1878).
" . . Q(»r4*.
-Auras, O; ^' ingénieur en chef des pbnt&*etH3bau;ssées jftn
retraite, à Nîmes, rue Titus, 1 (11 janvier 1865).
RiÉrîoiL (Henri) i|^,' architecte du gouvernement, ^à Ntaies
(4 juin 1873). - ' I :. .......
Garowke {Haute") .
RÂRÀY (C: E. A. Edward); professeur à la Faculté, d'eé lettres,
à Toulouse (7 juin 1865).
RosGHACH (Ernest)^, archiviste de la ville, à Toulouse, rue
'y Saint-Rome, 21 (16 janvier; 1867). / ' '; "
Gantier (Antoine), au château de Picayne, près Gazères-sur-
Garonne (3 juin 1874). .
Morel (Jean-Pierre-Marie), bibliothécaire-archiviste, àSaint-
Gaudens (3 juin 1874).
LsBÈauB, à Toulouse (14 novethbre 1877).
Gironde.
Brunet (Gustave), à Bordeaux (8 mai 1852).
— -17 —
MM.
Drouyn (Léon) ^^ à Boitteaux^ rue Desfourniel, 30 (2 dé-
cembre 1859).
CoLLiGNON (Maxime), professeur à la Faculté des lettres, à
Bordeaux, cours d'Albret, 23 (13 février 1878).
Héraull,
Ricard (Adolphe), secrétaire de la Société d'archéologie, à
Montpellier (9 octobre 1852).
AzAÎs (Gabriel), secrétaire de la " Société d'archéologie, à
Béziers, descente de la Citadelle (4 mars 1863).
1 Ile-et-Vilaine.
RoPARTZ (Sigismond), avocat, à Rennes, rue aux Foulons, 16
(5 mars 1862).
(tallbs (René) O. ^, intendant militaire du 10« corps d'ar-
mée, à Rennes (4 avril 1864).
Indre'et'Loire.
Palustre (Léon), directeur de la Société française d'archéo-
logie, à Tours (7 avril 1875).
Isère,
•Pn^OT, archiviste du département, à Grenoble (30 novembre
1846).
Gariel, conservateur de la Bibliothèque, à Grenoble (4 juil-
let 1866).
Landes.
Tartièrb (Henri), archiviste du département, à Mont-de-
Marsan (7 février 1872).
Loire,
Chaverondier' (Auguste) ^, archiviste du département, à
Saint-Étienne (6 juin 1866).
Vincent-Durand, secrétaire de la Société archéologique du
Forez, à AUieu, par Boën-sur-Lignon (7 juillet 1875).
ANT. BULLETIN. 2
— 18 —
MM.
AyhabD) archiviste du département, conservateur du Musée,
au Puy |9 novembre 1848).
Ghassaimo (Augustin) ^^ juge an tribunal de première ins-
tance, au Puy (21 février 1872).
Loire'ïnfirieutè,
OiEABOOT (le baron db) 0. 4?, membre non résidant du Go-
mité dies travaux historiques et des sociétés savantes, à
Nantes, rue Haute-du-Ghâteau, 4 (9 avril 1847).
NiGOLLiÈRE (S. DE la), à Kautes, rue Deshoulières, 1 (2 juin
1869).
WisMES (le baron de), à Nantes, rue Royale, 9 (7 juin 1876).
KiBiiviLBR <RBné Po6am)), ingénieur des ponts^t^haussées,
à Saint-Nazaire (6 déoemère 1876).
Loiret,
PiBfuo (Germain-Philjppe* Anatole nu Faur, comte de), ai^-
cien élève de l'École polytechnique, au château du Ri-
vage, près Saint-Ay (15 mai 1865).
Boucher de Molandon, à Orléans (2 décembre 1868).
FiiOimsT (Edouard) f^, procunar général près la Qour d'ap^
pel, à Orléans (3 novembre 1869).
lAMSKiEim (JalBK) ^, foirU&oilIhémiiie 4e k villa, è Orléans
(16 février 1870).
Desnoybrs (l'abbé), présidettt de la Société archéologique de
rOrléanaia, à Orléans (7 mai 1873).
Michel (Edmond), au château de. Ibuvec^t» par f otfbenay-
sur-Loing (4 avril 1877).
Loif'et'-Chêr,
Du Plessis (G.), à Blois (9 avnl 1840).
Rockahebau (lemarquis AchiUe bb), au ch&taau de Rocluun-
beau, commime de Thoré (6 novembre 1867).
— -19 —
MM.
Babbàre (Fabbé), à Agen (9 janvier 1851).
Màobn (Adolphe), à Agen (1* février 1865).
Tholin (Georges), archiviste du département, à Age^, rpe
Scalijger (5 mars 1873).
Damour (Léon), à Nérac (3 février 1875).
Lotère.
Prunières (le docteur), à Marvéjols (3 mai 1876).
Maine^et'-Loire.
Godard-Favltribr, à Angers (11 avril 1866).
Port (Gélestin) ^, correspondant de Flnstitut (Académie
dea inscriptions et belles-Jettres), archiviste du dépar-
tement, à Angers (3 mars 1875).
Marme,
DuQUEMELLE, à Roims (9 J9.p^r 1856).
LoRiQUET (Charles), conservateur de la Bibliothèque pu*
hlique et du Musée, à Reims (6 juillet 1864).
GivELET (Charles), membre de TAcadémie de Reims, à Reims
(9 janvier 1867).
Barthélémy (le comte Edouard de) ^, membre du Comité
des travaux historiques et des sociétés savantes, à Gour-
melois (5 mars 1873).
Baye (le baron Joseph de), à Baye (1" avril 1874).
Morel, percepteur, à Chàlons-sur-Marne, rue de TAutre-
Monde, 5 (!«' juillet 1874).
Marne (Haute-),
Brocard (Henry), architecte, à Langres (3 avril 1878).
Meurthe^t'Moselle .
Mouoenot (Léon), à Malzéville, près Nancy (10 juin 1861).
— 20 —
MM.
PuTMAiaRB (le comte de), au château d'Inglange, par Metzer-
wisse, et à Briey (4 juin 1862).
Ghabert (F.), à Nancy, quai Glaude-le-Lorrain, 22 (5 no-
vembre 1862).
Router (Jules), à Nancy (2 mars 1864).
Durand de Distrôff (Anatole), avocat, à Briey (5 avril 1865).
Thilloy (Jules), conseiller à la Cour d'appel, à Nancy, rue
de la Ck)nstitution, 9 (7 mai 1866).
GouRMAULT (Gharles) ^^ conservateur du Musée Lorrain, à
Nancy (9 février 1870).
Meuse,
DuHONT 4^, vice-président honoraire du tribunal de première
instance, à Saint-Mihiel (20 juillet 1844).
WiDRANQES (le comte de), à Bar-le-Duc, rue de La Rochelle,
47 (9 juin 1855).
Maxe-Werly, à Bar-le-Duc (10 octobre 1877).
Morbihan.
RosENzwEia (Louis) ^, archiviste du département, à Vannes
(16 janvier 1867).
Nièvre,
LBSPWASgB (René Leblanc de), archiviste-paléographe, au
château de Luanges (l»" juillet 1868).
Nord,
Michel (le chevalier Emmanuel) ^, ancien conseiller à la
Gour d'appel de Metz, à Marly-lez-Valenciennes (19 mai
1846).
Mannisb (£.), ancien notaire, à la Bassée (5 juin 1861).
Van Hende (Ed.), à Lille, rue Masséna, 50 (i» juillet 1866).
CkAUTARD, doyen de la faculté des sciences à PUniversité
catholique, à Lille (6 mars 1872).
— 24 —
MM.
Gasati (Charles), juge au tribunal de première instance, à
Lille (5 mars 1873).
Pelattbe (Victor), membre de la Commission historique du
département, à Cambrai (2 juillet 1873).
RiQAux (Henri), à Lille, rue de PHÔpiUl-Militaire, 112 (4 fé-
vrier 1874).
Gaffiaux (Henri), archiviste de la ville, à Yalenciennes
(!• décembre 1875).
Oise,
GoLSON (le docteur) 0. ^^ à Noyon (9 juillet 1852).
Lonopérier-Ghimoard (le comte Alfired Prévost de), à Long-
périer, près Lagny-le-Sec (5 mars 1856).
Mathon, conservateur du Musée, à Beauvais (7 décembre
1864).
Marst (le comte Arthur de), conservateur du Musée Vive-
nel, à Compiègne (12 décembre 1866).
Caix de Saint-Aymour (Amédée db), i Senlis (13 décembre
1876).
Orju.
Gbbnnkvièrbs-Pointbl (le marquis Philippe de) 0. ^, direc-
teur général des Beaux-Arts, à Bellesme (9 avril 1854).
JoussBT (le docteur), à Bellesme (6 janvier 1869).
Pas-de-Calais.
Desghamps de Pas (Louis) ^, correspondant de l'Institut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), ingénieur
en chef des ponts-et-chaussées en retraite, à Saint*Omer
(19 février 1839).
Boulangé (Georges) >)f(, ingénieur en chef des ponts-et-
chaussées, à Arras (9 février 1853).
Yan Drfval (Pabbé), chanoine honoraire, président de la
Commission des antiquités du département, à Arras (9
janvier 1854).
— 2S —
MM.
LiNAS (Gharles bb) 4^^ meàibre tion résidant du Gobiité des
travaux historiques et des sociétés savantes, à Arras
(2 mars 1859}*
Becq de FEUQuiàRES, à Ràmecourt (3 mars 1869).
Damgoisnè, notaire honoraire, à Hénin-Liétard (5 mars 1873).
Terningk (A.), à Boishemard, par Vimy (2 juillet 1873).
MoRAi^D (^.) iffy memhré non résidant du Comité des tra-^
vaux historiques et des sociétés savantes, à Boulogne-
sur-Mer (4 février 1874).
MoNNECOVE (Félix LE Seroeant de) ^^ ancien député, à
Saint-Omer (4 mars 1874).
Puy-de-Dôme,
BoùiLLBt (J.-B.) eR^^ à Glermont^Ferrand (19 mars 1836).
Mallay (Emile), architecte, inspecteur des travaux d'achè-
vement de la cathédrale, à Glermont^-Ferrand (7 avril
1875).
Pyrénée» (Boffet-).
Lagrâze (Basgle de) ^, conseiller-doyen à la Cîour d'appel,
à Pau (9 août 1847).
Raymond (P.), secrétaire^énéral de la préfecture, à Pau (7
décembre 1864).
ïihdne.
Allmer (Auguste) 4(, correspondant de l'Institut (Académie
des ins.oription6 et belles-lettres), à Lyon, quai de la
Vitrioleriez 47 (6 mars 1861).
Martik^Daussigiiy (E.-G.) ^, directeur des musées de la ville,
à Lyon (20 avril 1864).
MoRn^^PoNs (Henri), à Lyon (4 janvier 1865).
Beaune (Henri) ^, procureur général près la C!our d'appel,
à Lyon (15 novembre 1865).
GuiOûÈ (M.-C), archiviste du départetnent, à Lyon (5 février
1868).
MM.
GHAinu (Bnie8i)| attaofaé «a Muséum d'hUtoire xutlai^e, à
Lyon (3 mars 1815).
Saône {Haute").
SucHAUX (Louis), à Vesoul (6 juin 1866).
Saâne-et'Loire,
Ghabas (P.) ^^ correspondant de FInstitut (Académie des
inscriptions et belles-lettres), à Chalon-sur-Saône (9 juil-
let 1856).
BuixiOT (G.) iMi, président de la Société Bduenne, à Autun
(6 novembre 1862).
Ghabmassb (Anatole db), à Autun (14 mars 1866).
FoNTENAY (Harold db), & Autun (5 janvier 1870).
Lacroix (T.), membre de l'Académie de Mtoon, à MA^n
(7 mai 1873).
Sarthe,
HuouER (E.) ^^ au Mans (18 novembre 1863).
Savoie,
Rabut (Laurent), professeur au Lycée, à Gbambéry (12 no*
vembre 1873).
Seine.
Manteluer 4^, correspondant de llnstitut (Académie des
Inscriptions et belles-lettres), conseiller à la Cour de
cassation, à Neuilly-sur-Seine (10 février 1845).
Leouay (Louis), architecte, à la Varenne-Saint-Maur (6 juin
1867).
Mazard (H.-A.), à Neuilly, avenue de Neuilly, 85 (16 juin
1875).
Seine-et-Marne .
Ponton d'AmAcodrt (le vicomte ob) 4^, à Trilport (21 dé-
cembre 1864).
— 24'—
BiM.
Hennebert, 0. f)(i, chef de bataillon du génie, attaché à
l'École d'appÛcatioD, à Fontaineblean, me du Château,
38 (3 janvier 1872).
Seme^'Oise.
Moimé (Auguste) iK^, à Rambouillet (9 mars 1849).
GoRBLET (le chanoine Jules) ^, directeur de la revue VArt
chrétien^ à Versailles, rue Saint-Louis, 13 (12 mai 1858).
GoTJGNY (E.), professeur au lycée, à Versailles (4 janvier
1865).
Masquelez ^j bibliothécaire de TÉcole militaire, à Saint-
Cyr (1« février 1865).
GoLONNA Geggaldi, à Saint-€rermain-en-Laye (2 avril 1873).
Chardin (Paul), à ViUe-d'Avray (10 décembre 1873).
Pégoul (Auguste), à Draveil (3 avril 1878).
Seine-Inférieure.
Semighon (Ernest), à Rouen (2 avril 1862).
Beaurepaire (Gh. de Bobillard de) ^, correspondant de
l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres),
archiviste du département, à Rouen (6 avril 1870).
Sauvage (Fabbé E.), aumônier du collège, à Dieppe (13 no-
vembre 1872).
Hardy (Michel), bibliothécaire-archiviste et directeur du
Musée, à Dieppe (17 mars 1875).
ËsTAiNTOT (le vicomte Robert d'), à Rouen (!« décembre
1875).
Sèvres (Deux-).
Beaughet-Filleau, juge de paix, à Ghef-Boutonne (11 mai
1865).
Somme.
Dusevel (H.), membre non résidant du CSomité des travaux
historiques et des sociétés savantes, à Prouville, par
Bernaville (9 janvier 1831).
— 25 —
MM.
Garnier (Jacques) ^f^y secrétaire perpétuel de la Société des
Antiquaires de Picardie, conservateur de la Bibliothèque
de la ville, à Amiens (9 mai 1851).
Gàgny (Pabbé Paul de), à Amiens, rue Lemerchier, 36 (5 mai
1858).
Bbauvillé (Victor Oauvbl de), à Montdidier ](8 décembre
1858).
Septbnville (le baron de), député, au château de Lignières,
canton de Poix (1» mars 1865).
Van Robais (A.), à Abbeville, rue Millevoye, 28 (12 novem-
bre 1873).
Janvier (Auguste), à Amiens (5 décembre 1877).
Tarn.
Glausade (Grustave de), avocat, à Rabastens (9 juin 1847).
GRELLBT-BALauBRiE (Gharlos), juge, à Lavaur (3 juin 1863).
Labatut (Edm.), juge au tribunal de première instance, à
Gastres-sur-PAgout (1«' juillet 1868).
Tam^et^Garonne.
Margellin (l'abbé), à Montauban (9 décembre 1843).
Mary-Lafon ^y bibliothécaire à Montauban (9 mars 1853).
Var.
Giraud (l'abbé Magloire), à Saint-Gyr (11 avril 1866).
Vaucluse,
Dbloyb (Auguste) ^, conservateur du Musée Galvet, à Avi-
gnon (2 mai 1866).
Vendée.
FiLLON (Benjamin), à La Gourt de Saint-Gyr-en-Talmondais
(10 décembre 1849).
Baudry (l'abbé), curé du Bernard, par Avrillé (2 décembre
1868).
— 25 —
MM.
Legoimtrb-Dupont (G.), à Poitiers (9 janvier 1844).
Ajxsbb (l'abbé), chanoine titulaire, historiographe du diocèse,
à Poitiers, rue Sainte-Ra^egonde (9 Janvier 1851).
LoHftCBMAB (Lb Touzâ I») ^^ à Poitlors (3 février 1869).
Vosget,
Lbclerg (Lucien) #, médecin-major en retraite, à Yiile-
sur-IUon, par Dompaire-Laviéville (20 novembre 4851).
Yonne.
Salmon (Philippe), à Cerisiers, près Sens (9 mal 1855).
JuLLiOT (G.), à Sens (7 février 1872).
ABSOdés eonresponduits ttationaux résidant
k rétranger.
Enoel (Arthur), à Bâle (Suisse) (5 décembre 1877).
Associés correspondants étrangers.
Angleterre.
Ellis (Sir Henry), ancien directeur du Musée Britannique,
à Londres (19 décembre 1829).
Akebmann (John-Yonge), secrétaire de la Société des Anti-
quaires de Londres, à Londres (19 décembre 1841).
Halliwel (James-Orchard), membre de la Société des Anti-
quaires de Londres, à Londres (9 décembre 1849).
BiRGH (Samuel), conservateur des antiquités égyptiennes et
assyriennes du Musée Britannique, & Londres (9 dé«
cembre 1850).
RoAGH Smitr (Charles), membre de la Société des Antiquaires
de Londres, à Rochester (9 avril 1851).
— 27 —
MM.
GoLLiNowooD Bruce (John), niMDbre de la Société des Anti-
quaires de Londres, à Newcastle-sur-Tyne (9 mai 1853).
LoFTus, à Ettrick,.en Ecosse (4 novembre 1857).
Parker (John-Henri), à Oxford (2 juin 1858).
Mayer (Joseph), à Liverpool (11 août 1858).
Franks (Augustus-Wollaston), directeur de la Société des
Antiquaires de Londres (5 février 1862).
Harth (WilUam-Henri), à Londres (6 juillet 1864).
Lewis (le Rév. Samuel Savage), fellow et bibliothécaire de
Gîorpus Ghristi Collège, à Gambridge (14 février 1872).
WiTTE (le baron J. de) ^, associé étranger de TListitut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), membre de
TAcadémie de Belgique, à Anvers (19 mai 1846).
Ghalon (Renier), membre de l'Académie royale de Belgique,
à Bruxelles (29 août 1851).
Sghabpkens (A.), artiste peintre, à Bruxelles (2 juillet 1856).
Del Marmol, président de la Société archéologique de Na-
mur, à Namur (20 mars 1861).
Van der Straten Ponthoz (le comte), à Bruxelles, rue de la
Loi, 13 (18 janvier 1865).
DooNâE (Eugène, M. 0.) «, à Liège (6 juin 1867).
PmcHART (A.), chef de section aux Archives du royaume, à
Bruxelles (7 avril 1869).
Danemarli.
Worsaae, ancien ministre des cultes, inspecteur général des
monuments historiques du Danemark, à Copenhague
(9 août 1854).
MtTLLER (Louis), inspecteur du Cabinet royal des médailles,
à Copenhague (25 mars 1858).
Sghmidt (le professeur Waldemar), à Copenhague (3 juin
1868).
— 28 —
Enaguê.
MM.
Gastellanos de Losada (Basile-Sébastien), membre de TAca-
démie d'archéologie, à Madrid (9 avril 1851).
Deloado (Antonio), membre de TAcadémie royale de l'his-
toire et conservateur des antiques de cette compagnie,
à Madrid (9 janvier 1852).
Martjnez y Requeba (le docteur Léopoldo), à Bujalance,
province de Gordoue (6 novembre 1867).
Etats-Unis.
Squibr (E. g.), à New- York (9 juillet 1851).
Everett (Edward), correspondant de l'Institut (Académie
des sciences morales et politiques), à Boston (9 juillet
1851).
Grèce.
Ranqabé (A. Rizo), correspondant de l'Institut (Académie
des inscriptions et belles-lettres), à Athènes (19 octobre
1849).
Garapanos (Gonstantin), à Athènes (10 avril 1878).
Hollande.
Wal (J. de), professeur à l'Université, à Leyde (10 décembre
1849).
Lbbmans (le docteur Gonrad), directeur du Musée d'antiqui-
tés, à Leyde (9 janvier 1852).
DiRKS (le docteur J.), à Leeuwarden (3 mars 1869).
Italie.
MoRBio (le chev. Garlo), secrétaire perpétuel de l'Académie
royale, à Milan (9 mars 1839).
Bonnefoy (Fabbé), à Jarsy (9 mars 1842).
FnsGo (Giuseppe-Maria), à Naples (9 décembre 1850).
— 29 —
MM.
Rossi (le chevalier G. fi. de) ^, associé étranger de Tlnstitut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), interprète
des manuscrits à la Bibliothèque du Vatican, membre
de la Commission des antiquités chrétiennes et du
collège philologique de F Université, à Rome (10 janvier
1853).
Garruggi (le P. Raffaele) ^, professeur au CioUége romain,
à Rome (9 juillet 1854). ,
GiTADBLLA (Luigi Napoleoue), conservateur des archives, à
Ferrare (6 juin 1860).
Hbnzbn (le docteur Wilhem) ^, correspondant de llnstitut
(Académie des inscriptions et belles-lettres), à Rome
(16 janvier 1867).
BiQi (le chev. Quirino), à Gorreggio (Emilie) (3 décembre
1873).
Nonvége.
Unger, professeur à TUniversité, à Christiania (28 juin
1871).
Portugal,
Magbdo (le conseiller, commandeur de), secrétaire perpétuel
de l'Académie royale, à Lisbonne (9 décembre 1836).
Prusse.
Fribdljsnder (Julius), conservateur du Musée des médailles,
à Berlin (9 décembre 1850).
ZuMPFT (A. W.), membre de T Académie des sciences, à
BerUn (9 janvier 1852).
DiEFENBACH (Loreuz), à Francfort-sur-le-Mein (9 janvier
1852).
Lepsius (Richard), correspondant de llnstitut (Académie des
inscriptions et belles-lettres), membre de l'Académie
des sciences, à Berlin (10 novembre 1853).
Bock (le chanoine), à Aix-la-Chapelle (l*' mai 1867).
— 80 —
MM.
W9BTH (le professeur Emest Aus'm) ^^ à Kesseoicb, pnàls
Bonn (2 mars 1870).
BuBsie*
Labanofv (le prince Â. de), à Saint-Pétersbmirg (9 février
1827).
KtKHNE (le baron Bernard de), conseiller d'État actuel, à
Saint-Pétersbourg (10 décembre 1849).
OtïYAROFP (le comte), recteur de TUniTersîté, à Moscou (4
novembre 1857).
SiBNNiCKi (Stanislas^osepb), à Varsovie (3 février 1875).
Suisse.
QuiQUEREz, à Bellerive, près Délémont, canton de Berne (19
février 1847).
YuLLiEMiN (Louis), à Lausanne (10 décembre 1849).
SciHNSLLEj^ à Lucerne (i^ jîulLet 1857)u
Fazy (Henry), membre du Conseil d'État, à Genève (4 fé-
vrier 1863).
Morel-Fatio (Arnold), conservateur du Musée, à Lausanne
(il juillet 1866),
Kem>er, à Zurich (3 mars 1869).
Wurtemberg.
Keller (Adalbert von), professeur de littérature du moyen-
âge, à rUniversité de Tubingue (2 avril 1862).
LISTE
DES SOCIÉTÉS SAVANTES
«v«c fesquelleB la Compagnie est en oorrespondanee.
Sociétés françaises.
AcADéMiE des inscriptions et belles-lettres de Tlnstitut na-
tional de France.
Aisne, Scdnt-Queniin. Société académique.
Allier, Moulins, Société d'émulation.
ALPES-MARimiES, Nice, Société des lettres, scâmices et arts.
-— CoNiMt. Société des sciences natur^les et
historiques, des lettres et des beaux-
arts.
JUjbb, Tray9i, Société d'agriciUtttre, sciences, arts et belles-
lettres du département.
Bblrûbt (Tarritoine de). Société Belfortaine d*ézxmlatiQn.
Calvados, Caen, Société des Antiquaires de Nocsnandie.
— -^ Académie des sciences, arts et belles-lettres.
— — Société française d'archéologie.
— Bayeux. Société d'agriculture, sciences, arts et
belles-lettres.
Charente, Angouîême. Société d^agriculture, arts et com-
merce du département.
— — Société archéologique et historique
de la Charente.
Cher, Bmtfga, Commission historique du Cher.
— -^ Société des Antiquaires du Centre.
C6te-d'0r, Dijon, Commission des antiquités du départe-
ment.
— 32 —
GÔTE8-DU-NoRD, Soint-Brieuc. Société archéologique et his-
torique des Gôtes-du-Nord.
Creuse, Guéret. Société des sciences uaturelles et archéolo-
giques de la Creuse.
DouBS, Besançon, Société d'émulation du Doubs.
£uRB-ET-LoiB, Chartres. Société archéologique du départe-
ment.
Gard, Nîmes. Académie.
Garonne (Haute-), TouUmse. Académie des sciences, inscrip-
tions et belles-lettres. — Société archéologique du midi
de Id France.
GraoNDE, Bordeaux, Commission des monuments et docu-
ments historiques de la Gironde.
Hérault, Montpellier, Société archéologique.
— Béxiers. Société archéologique.
Ille-bt- Vilaine, Rennes, Société archéc^ogique.
Indre-et-Loire, Tours, Société archéologique.
Landes, Mont^de^Marsan, Société des lettres, sciences et arts.
Loir-et-Cher, Blois. Société des sciences et lettres.
— Vendôme. Société archéologique du Vend^
mois.
Loire (Haute-), Le Puy, Société d'agriculture, sciences, arts
et commerce.
Loiret, Orléans, Société archéologique de rOriêanais.
Maine-et-Loire, -^nyer*. Répertoire archéologique de l'Anjou.
— Société académique de Maine-et-Loire.
Marne, Ckâlons-sur-Mame. Société d'agriculture, commerce,
sciences et arts.
— Eeims. Académie de Reims.
Marne (Haute-), Z^n^res. Société historique et archéologique.
Meurthe-et-Moselle, Nancy, Académie de Stanislas.
— Briey, Société d'archéologie et d'his-
toire.
Meuse, Verdun. Société philomatique.
— 83 —
Nord, LUle, Société des sciences, de l'agriculture et des arts.
— Cambrai. Société d'émulation.
— Douai. Société centrale d'agriculture, sciences et arts.
— Dunkerque. Société Dunkerquoise pour l'encourage-
ment des sciences, des lettres et des arts.
— Jvesnes, Société archéologique.
Oise, Beauvais. Société académique d'archéologie, sciences
et arts.
— Compiègne. Société historique.
Pas-de-Galais, Arras. Académie d'Arras.
— Saint-Omer. Société des Antiquaires de Im
Morinie.
Rhône, Lyon. Académie des sciences, belles-lettres et arts.
Saône-et-Looib, Autun. Société Éduenne.
Savoie, Chambéry, Société Savoisienne d'histoire et d'ar-
chéologie.
Sayoie (Haute-), Annecy, Société Florimontane.
Seine, Farii. Société de Thistoire de France. — Société des
études historiques. — Société philotechnique.
Seine-et-Marne, Melun. Société d'archéologie, sciences,
lettres et arts du département.
Seine-et-Oise, Ranibouillei. Société archéologique.
— Versailles. Société des sciences morales, des
lettres et des arts.
Seine-Inférieure, Rouen, Académie des sciences, belles-
lettres et arts. — Commission départementale des anti-
quités de la Seine-Inférieure.
SÈVRK9 (Deux-), I^iort. Société de statistique.
Somme, Amiens. Société des Antiquaires de Picardie. —
Académie du département de la Somme.
Tarn, Castres. Société littéraire et scientifique.
Var, Toulon, Société des sciences, belles-lettres et arts.
Vienne, Poitiers. Société des Antic^uaires de TOuest.
Vienne (Haute-), Limoges. Société archéologique et histo-
rique du Limousin.
▲NT. BULLE-nN. 3
— 34 —
Vosges, Épinal. Société d'émulation du département.
Yonne, Auxerre. Société des sciences historiques et natu-
relles.
SeM. Société archéologique de Sens.
Algérie, Alger, Société historique algérienne.
— Constantine. Société archéologique.
Sbciétés étransères.
Alsage-Lorraine, Metz. Académie.
— Strasbourg. Société pour la conservation
des monuments historiques de T Alsace.
Angleterre, Londres. Société royale des Antiquaires. —
Institut archéologique de Grande-
Bretagne et d'Irlande.
Edimbourg. Société des Antiquaires d'Ecosse.
— Société numismatique.
Autriche, Vienne. Académie impériale des sciences.
— ^ Layba^h, Société historique de la Garniole.
— Gratx. Société historique de Styrie.
Bade, Manheim. Société historique.
Bavière, Munich. Académie royale des sciences.
— Bamberg. Société historiqu^.
— Nuremberg. Muséum germanique.
— Ratisbonne. Société historique du Haut-Palatinat.
Belgique, Bruxelles. Académie royale de Belgique.
— Liège. Société liégeoise de littérature wallonne.
— Anvers. Académie d'archéologie de Belgique.
— Mons. Société des sciences, des arts et des lettres
du Hainaut.
— Gaïkd. Comité central des publications de la
Flandre.
Danemark, Copenhague. Société royale des Antiquaires du
Nord.
— Odensée. Société littéraire de Pionie.
— 35 — *
EsPAQilB, Madrid. Académie royale d'histoire.
— — Académie royale des beaux-arts de San-
Fernando.
— V(dence. Société archéologique de Valence.
ÉTATS-ÛmSi Boston. Société dee Antiquaires.
— New-York. Société ethnologique d'histoire na-
turelle.
^ PMhdélphk. Sb^ièlé philosopMque américaine.
— Washington. Institut Smithsonien.
Grège, Athènes. Société archéologique.
Hesse-Darmstadt, Mayence. Société des Antiquaires.
Hollande, Leeuwarden, Société d'histoire et des antiquités
de la Frise.
Italie, Turin. Académie royale des sciences.
— Rome. Académie des Lincei.
LuxEMfidttfto, Luxembourg. Institut Royal Grand-Ihiedl, ârec-
tion historique.
NAâ6A0^ Wieshaden. Société des AnAiquairei.
PoifrTTtfA£, Lisfbonne. Académie royale deé ^dt^fMéB.
PttussE, Bonn. Société des Antiquaires du Rhin.
Russie, Saint-Pétersbourg. Académie impériale des sciences.
Suède, Stockholm. Académie royale des inscriptions et
belles-lettres.
Suisse, Bâle. Société nationale des Antiquaires. — - Société
historique. .
-" Zurich. Société des Antiquaires.
•— Lausanne. Société d'histoire de la Suisse Romande.
— Genève. Société d'histoire et d'archéologie.
— Luceme. Société historique des cinq Gantons pri-
mitifs.
TvKQuiB, C^nstaMinapU. Société centrale.
EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
DU !•' TiaifBSTRB DB 1878.
Séance du 8 Janvier.
Présidence de MM. Alex. Bertrand et V. Ouèrin.
M. Alexandre Bertrand, président sortant, prononce le
discours suivant :
« Lorsqu^à la fin du mois dernier^ je recueillais les élé-
ments du rapport que, suivant la coutume, votre Président
sortant a le devoir de vous présenter, je me félicitais inté-
rieurement de n'avoir à vous apporter que des paroles de
joyeuse bienvenue pour l'année qui commence. En vous
remerciant de Thonneur que vous m'avez fait, honneur dont
votre bienveillance m'a rendu le fardeau si léger, je me
flattais de pouvoir, comme mon prédécesseur, vous dire à
mon tour : Personne ici ne manque à notre affection.
€ A l'heure même où je me berçais de ces Hliisions, un de
nos confrères expirait. C'est ainsi que bien souvent, dans
la vie, notre espoir est déçu au moment où nous croyons
toucher le but^ Boutaric n'en a-t-il pas fait plus que tout
autre la triste expérience? Il avait eu le grand prix Gobert
en 1871. Le 25 février 1876, les portes de l'Institut s'ou-
vraient devant lui : il n'avait pas quarante-six ans. Tout
semblait lui sourire. La veille même de son succès, il était
frappé du mal terrible qui, après de longues souffrances,
vient de nous l'enlever. Il a été élu ; il n'a jamais siégé.
Dure leçon qui dous montre, la vanité de nos ambitions, le
— 37 —
néant de nos projets d'avenir. Boutarlc^ heureusementi
était de ceux qui savent élever leur pensée au-dessus de
cette terre et porter plus haut leurs véritables espérances.
c Voulant donner à notre confirère, dans son malheur, un
témoignage de sympathie, vous Taviez appelé à rhonorariat.
Un article de votre règlement, fort sagement conçu, vous
permet, en effet, de mettre hors cadre, à votre tête et
comme à un poste d'honneur, un petit nombre de membres
titulaires, les plus anciens et les plus méritants de la Com-
pagnie. Vous avez usé de ce droit trois fois * en quatorze
mois. Quatre nouveaux confrères ont pu, en conséquence,
avant même que la mort eût touché aucun* de nous, venir
renforcer vos rangs^. Vous les avez choisis parmi cette élite
de jeunes savants qui, depuis quelques années, sont Thon-
neur de nos grandes écoles. A eux seuls, ils représentent
presque toutes les branches de Tarchéologie : la numisma-
tique^, Tarchéologie classique^, Tarchéologie du moyen
&ge ^ et enfin ces études celtiques ^ trop longtemps négli-
gées, auxquelles il convient que vous accordiez plus spécia-
lement votre haut patronage. Vous vous êtes souvenus que
notre Société avait eu pour berceau V Académie celtique.
« Plusieurs vides se sont faits en 1877 parmi nos corres-
pondants nationaux et étrangers. La mort, de ce côté, nous
a été également cruelle. A Tétranger, nous avons perdu,
prématurément^ un de nos associés les plus distingués, un
savant que les qualités de son esprit et Taménitéde son
caractère nous avaient rendu particulièrement cher. M. le
comte Giancarlo Conestabiie, durant plusieurs années,
avait été Thôte de la France. L'Institut, -comme notre
Société, lui avait ouvert ses rangs 7. Nous oubliions volon-
1. En favenr de MM. Bontaric, gpénéral Creuly, Léon Renier.
2. Quatre, par suite de la démission de M. Marion.
3. M. ScUomberger.
4. M. Rayet.
5. M. Guiffrey.
6. M. Gaidoz.
7. M. Gonestabile était correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-
lettres.
— «8 —
tleni, qttAQd il siégeait parmi noas, qu'il appartenit à mM
nation amie et n'étoit qa*à moitié dei nôtroa. U eat mort an
moBMnt pu, de retoiur dans aa patrie, aprèa atoir organlM
le magnifique musée étrusque de Pérouse, il yenait d'être
f^pelé à la chaire d^archéoloc^ de Florence, objet de tous
ses w(BU%. U laisse^ dans la science, une place dtfficile à
remplir après lui; dans notre Compagnie un soutenir inef*
Diçable.
c Parmi les correspondants nationaux six manqueront,
cette année, à l'appel de leur nom. Ce sont MM. Sansas (de
Bordeaux), Pistollet de Salnt-Feijeux (de Langres}, Jules Lau-
rent (d']âpinal), Raymond Bordeaux (d*É?reux), de Godeflroy-
Ménilglaise (de Lille), Bonsergent (de Poitiers). La Société
entretenait avec tous d^excellentes relations. Ils étaient,
toutefois, rares à nos séances. La plupart étaient retenus
par leur grand 1^ en province, où se concentrait leur
activité. (Vous n'avez pas oublié que rarchéologle doit à
M. Sansas la conservation des intéressants monuments
épigraphiques de Bordeaux, à M. de Saint-Ferjeux la publi*
cation, malheureusement inachevée, des antiquités de la
Haute»Marne, à M. Jules Laurent le catalogue du musée
d'Épinal. Le cabinet de M. Bonsergent enrichit aujourd'hui
le musée de Poitiers. M. de Godefroy laisse dMmportantee
publications. Les œuvres de nos conflrères resteront après
eux comme un témoignage des services qu'Us ont rendus.
f L^empressement des érudits de nos provinces à sol-
liciter Thonueur d'ôtre attaché à la Compagnie ne se
ralentit pas. Lisieux, Caen, Nogent-le-Rotrou, Bar-le-Duc,
Toulouse, Amiens nous ont envoyé des demandes favorable-
ment accueillies. Dix noms nouveaux figureront eette année
en tête de nos bulletins. Ce sont ceux de MM. Henry Aloisy,
Emile Travers, Edmond Michel, Gouverneur, Alphonse
Couret, de Farcy, Maxe-^Werly, Lebègue, Arthur Bngel et
Auguste Janvier. Le nombre de nos correspondants s'aoerott
chaque année, lentement, mais d*une manière continue. En
1855, il était de 83 seulement. En 1867, il 8*élevait à 150.
Nous comptons ai^jourd'hui 203 correspondants payants,
auxquels il faut ajouter 50 associés étrangers. Nous avens
encore des^ eflbrts à ftif re atant d'être repréBea-
il le faadndt, sur t(m» les poinls importants de
1 nous dreesionfl une earte denoe départem^its
l'usa^^^^la Soelétè des Antiquaires, dix^ept ciroon»*
èrlptlons l^kmeraieDt des taehes blanches regrettables *.
Je crois dei^kous les signaler afin que cbacnù de noua
cherche à i^^^r dans ces contrées de noureâux adhé-»
dans une vingtaine de départements,
mptent plusieurs centres d'activité
sédons un seui correspondant. Plus
nous le savons par expérience, et
un mot d'encouragement pour
, assurée d'avance du meilleur
vaut de ces bonnes volontés
rents. Ajoute
dont quelques-
intellectuelle, no
d'un savant de pro
des plus laborieux,
vous adresser une de
accueil. Il faut aller a
latentes.
« Un correspondant d
veau souscripteur^ un
de nos mémoires : c'i
des bonnes doctrin
On ne s'en aperçoi
en cette enceinte
eussions si cou
de la vérité et
au respect de
toujours
archi
n''est pas seulement un nou-
éau lecteur de nos bulletins et
porte-voix utile dans l'intérêt
us vivons à une époque de lutte,
re, il est vrai^ à la paix qui règne
es relations sont si douces, les dis-
où Tamour du progrès, la passion
pendance de l'esprit s'allient si bien
adition. Mais la même mesure n'est pas
au dehors. Pour être féconde l'ardeur
qui règne en province a besoin d'être dirigée.
f^ ce semble, à la Compagnie de jouer discrètement
ce rêle de modérateur et de former, pour ainsi dire, contre
certaines utopies naissantes une ligue du bon sens. Il ne
faut pas dédaigner de recruter, à cette intention, de nou-
veaux soldats, parmi ceux surtout dont la modestie nous
garantit la valeur. Nous mettrons donc plus d'empressé*
ment à étendre nos relations sans être moins scrupuleux
dans le choix des élus.
1. Ce sont: les Basses-Alpes, TArdèche^ les Ârdennes, TAriége, TAude, le
Cantal, la Corrèze, Is Corse, la Dordogne, le Gers, Tlndre, le Lot', la Manche, la
M&yeatie, let Haatot*Ptr4mécB, les PTrénées-OrientalM, la Haate-Vietae.
— 40 —
« L*habltade des invesUgattouB lentes et patteates, mise
au service de sujets précis et Qircoiiscrits> où Tiaterpréta-
tion des monuments s^édaire de l'étude des textes, telie est
la meilleure garantie contre ces surprises de l'inteUigence.
Vos discussions sont toutes marquées au coin de ces rares
qualités. Votre Président a le droit de dire qu'il est désd*
rable qu'elles soient plus connues.
« Un préjugé se répand, en effets qu'il y a par-delà This^
toire et en dehors de l'archéologie, telle que vous la prati-
quez, une science nouvelle à créer, science commode que
Ton cultiverait d'autant mieux qu'on aurait moins vécu
dans le commerce des grands esprits de l'antiquité et du
moyen âge et qu'on serait plus dédaigneux des traditions
les plus respectables. Nous dev<Mis combattre ces tendances
fâcheuses.
« Des faits, sans doute, nous ont été révélés depuis une
vingtaine d'années dont il faut tenir grand compte, qui
jettent sur l'histoire des pays occidentaux de l'Europe dans
l'antiquité, et particulièrement des pays du Nord, des lueurs
inattendues. L'ensemble de ces faits forme une extension
réelle de nos connaissances et, pour certaines contrées à
peine connues des Grecs et des Romains, un accroissement
sensible à Thistoire écrite. Y chercher les éléments d'uoe
science nouvelle, et, surtout, y voir le point de départ d'une
nouvelle conception de la loi du progrès dans l'humanité
est une de ces illusions que l'esprit de système enfante et
contre laquelle on ne saurait trop réagir. Ces vérités, je le
sais, n'ont pas besoin d'être développées ici. Elles n'y ont
jamais été méconnues, à ce point que vos publications
laissent à peine entrevoir la trace de ces erreurs. Je crois
opportun de le constater. J'ai confiance d'être en cela le
fidèle interprète de vos pensées.
ff Analyser vos travaux serait trop long et superflu. Vos
bulletins suffisent, depuis plusieurs années, & reproduire
Tesprlt animé de vos séances, où les communications les
plus courtes ne sont pas toijgours les moins intéressantes.
En relisant nos procès-verhaax de l'année, j'ai été frappé de
la variété et de l'originalité des sujets qui y ont été abordés
— 44 —
Ott traités à fond. Ce sentiment est sans doote celai de
quiconque est admis, à tos séances. Il est bien plus vif pour
qui en embrasse Tensemble d'un seul regard.
c Nos correspondants ont grandement contribué, cette
année, à répandre la vie dans nos réunions. Nous derons
nous en féliciter. Dès qu^une découverte importante est
faite en province, vous en êtes avertis. Votre approbation
donne à des recherches commencées un puissant encoura-
gement et en enfante de nouvelles. Notre confrère M. Fré-
déric Moreau, aux applaudissements de la Société, poursuit
ainsi, avec un admirable dévouement, Texploration des
cimetières gaulois, romains et francs du département de
PÂisne. Vous avez vu quel admirable album a été le fruit
de ces constants efforts. M. Morel, de Chftlons-sur-Marne,
M. de Baye, à Baye, explorent le département de la Marne
dans le même but. Vous savez avec quel succès. A Saint-
Nazaire, un autre de nos correspondants, M. René Kerviler,
dont vous avez tenu Pattention en éveil sur les richesses
archéologiques contenues dans les alluvions de la baie de
Penhouêt, y a constaté la simultanéité de l'usage des armes
de pierre et des armes de bronze sur les bords de Tocéan
armoricain, à une date qui ne paraît pas dépasser le sixième
siècle de notre ère. M. Mazard^ sur votre invitation, a
réuni en un mémoire ^ tout ce que nous savons du char de
guerre gaulois dont les cimetières de TAisne et de la Marne
nous avaient livré de précieux débris. La découverte d'un
vase étrusque dans un tumulus des bords du Rhin a fourni
à l'un de nos associés étrangers, notre maître en ces ma-
tières, M. le baron de Witte (je n'avais pas besoin de le
nommer), Toccasion de mettre sous vos yeux un chapitre
curieux des relations de la Gaule avec la Grèce et l'Italie
trois ou quatre siècles avant la conquête romaine. Une
autre terre cuite, trouvée à Orange et représentant les
génies de la ville de Lyon, a été pour le même érudit le point
de départ d'une savante dissertation sur les ateliers de
céramique du midi au commencement de notre ère.
1. Ce mémoire a été publié par la Bêtnu arehéoloQiqne,
— 4J —
€ M. Maxe Werly a payé sa bie&Yenue en noua moatrant,
^rès MM. Castagne et Bulliot^ oe qu'était on eppiéum gaurt
lois à répoque où César entrait en Gaule. L'étude des mu»
de BovioUes a confirmé à nouveau l'exaetitude du grand
capitaine dans sa description des murs d'ÀTaricum. Une
inscription célèlnre, le marbre de TtuHi'igny, nous donnait
d'intéressants détails sur le rôle joué dans l'assemblée des
Gaules, à Lyon, au commencement du m* siècle, par un
légat résidant chez les Vidueasses. M. fléron de Villefosse,
à l'aide d'ingénieux rapprochements, nous a apporté de
nouveaux renseignements sur Tiberius Claudius Paulinus et
fixé des dates encore incertaines.
c Notre confrère M. Edmond Le Blant, en étudiant, sur
votre demande, la boucle mérovingienne en ivoire sculpté,
commudîquée à la Société par M. Buhot de Kersers, nous a
transporté un instant au milieu de la civilisation franque.
« Ainsi sont recueillis peu à peu et classés sans précipi-
tation les éléments d'une nouvelle histoire de la Gaule,
reposant sur des faits certains, scientifiquement constatés,
pour les temps sur lesquels les documents écrits se taisent
presque complètement.
« L'étude du moyen âge n'a pas été négligée. Vous vous
rappelez tous Texamen fait par M. Riant d'une charte du
xuv^ siècle provenant de la grande commanderie de l'Ordre
teutonique, et la communication de M. Gustave Schlum-
berger, relative aux tombes des grands maîtres de l'ordre
de Malte, devenues aijyourd'hui la propriété de la France.
Un autre jour, M. Guiffrey reconstituait pour nous une
page de l'histoire de la tapisserie au xiv* siècle, et M. de
Montaiglon nous donnait l'explication de divers anagrammes
du zvr, tandis que M. Demay mettait sous vos yeux, en en
complétant la lecture, des dessins de carreaux émaillês de
la même époque.
c M. Cour^jod, d'un autre côté, relevait plusieurs erreurs
d'attribution tendant à se perpétuer au sujet de médaillons
et de bustes de la Renaissance. Un important mémoire est
issu de ces recherches.
— 48 —
c Vons avee donc largement Justifié TOtre titre de Société
dêi ÂniiqiiairM de Fremct.
c Ce n'est là, toutefois, qu'une faible (lartle du bagage
seientlflqne légué par Tannée 1877 à nos suecesseurs. Vos
regards curieux et inrestlgateurs se sont bien souvent
dirigés aa-delà de nos frontières. Vons avez apporté votre
eontlngent à Pœavre commune des archéologues de tons
pays, la reconstitution du passé, par Tétude des monu*
ments, sans distinction de nationalité.
c Votre ancien Vlce^-Présldent, auquel je vais^ dans un
instant, céder le fauteuil, vous a décrit l'enceinte romaine
et byzantine de Damas, étudiée par lui durant sa laborieuse
et féconde mission de Syrie. Âf. Albert Dumont vous a
entretenus^ par lettres, des découvertes faites à Rhodes, à
Mycènes et à Spata, près Athènes. M. Rayet vous a expliqué
le sujet d'une plaque antique du cinquième siècle avant
notre ère, sinon plus ancienne, représentant un convoi
funèbre. Le vif intérêt de cette communication vous a en-
gagés à réclamer de M. Rayet une [étude plus complète du
sujet. Vous êtes assurés qu'il en sortira une série d'aperçus
nouveaux.
c Les vases grecs en forme de chaussure ont été l'objet
d'une lecture de M. Heuzey , à la fols instructive et attrayante.
Cette lecture figurera dans vos mémoires. Enfin, M. Sagllo
a fait ressortir la non-authenticité d'une peinture sou-
vent reproduite et figurant, d'après une fresque des
thermes de Titus, croyait-on, la disposition des bains
romains. Notre confrère a prouvé que l'œuvre n'était pas
antique et n'avait d'autre valeur que celle d'une hypothèse
conçue par un architecte moderne.
c Je ne dois pas omettre que la Société a admis excep*
tionnellement quelques savants étrangers ou regnlcoles ne
lui appartenant pas encore, à lui faire part de découvertes
propres à l'intéresser, lif. Rivett-Gamac, un Anglais, vous a
entretenus d'une série de monuments analogues à nos
monuments dits celtiques^ observés par lui dans l'Inde.
c Notre compatriote M. Glermont-Ganneau a mis sous
vos yeux une réduction des fjresques et des inscriptions de
— 44 —
la pierre de Bethphagé, œavre ourieiue des Groiaés, naïfs
interprètes d'un récit de l'évangile de saint Matiiieu, déve-
ioppé par une légende locale.
€ La situation matérielle de la Société est toujours satis-
faisante, Tétat de nos finances excellent. Votre trésorier
vous le dira dans quelques semaines. Entre ses mains
habiles et détouées nos affaires ne pouvaient que pros-
pérer.
c Votre Bibliothèque se classe et s'accrott. L'acquisition
d'armoires nouvelles a été reconnue nécessaire et autorisée.
L'impression du catalogue s'achève. Vos mémoires et vos
bulletins paraissent avec régularité.
« Vous direz donc avec moi, en rappelant vos souvenirs,
et malgré l'insuffisance de cette rapide esquisse de notre
vie intérieure : L'année a été fructueuse pour la science.
« J'invite M. Guérin à venir me remplacer comme prési-
dent* et M. Gourajod à s'asseoir au bureau comme secré-
taire. »
Ouvrages offerts :
Annal report of the Board of régents of the Smithsonian tft5-
titution. 1877, in-8\
Bulletin de V Académie impériale des sciences de Saint-PéterS"
bourg, t. XXIV, fo» 22-28, in-fto.
Journal des Savants, décembre 1877, in-A'.
Mémoires de F Académie des sciences, belles-lettres et arts de
Lyon, classe des lettres, t. XYII, in-8o.
CoRBLET (l'abbé G.>. Etude philologique et liturgique sur les
noms de baptême et les prénoms des Chrétiens, in-8<^.
Enqel (Arthur). Étude sur les monnaies alsaciennes du Cabinet
de France, in-8'.
— Documents pour servir à la numismatique de V Alsace ;
Musées de Stockholm et de Copenhague, in-8*'.
Godard (Jules). Du bégaiement et de son traitement physiolo'
gique, in-8%
Marsy (comte de). Le testament de Gauthier VI fde Brienne,
duc d^ Athènes, eni3h7, in-8<>.
— 4^ —
RuNT (le comte). Une 'charte provemnU des archwee de la
grande cammanderie de VOrdre ^eutonigue, iQ-8<>.
Roman (Joseph). La guerre des paysans en Daitphiné^ 1579-
iôSO, iii-8o.
— SionnaUs de Louis /•', daupAi», iii*8°.
— La première guerre de téligxon à Gap, in-8%
Thompson (S.)« CaUdogue of a séries of photographe front the
collection of the British Muséum^ first séries^ iii-8*.
Oortespondance.
M. Maxime Gollisnon, professeur à la Faculté des lettres
de Bordeaux, présenté par MM. Egger et Le Blaut, sollicite
son admission au nombre des associés correspondants. Le
Président désigne MM. Perrot, Heuzey et Rayet pour former
la commission chargée de faire un rapport sur cette candi-
dature.
Travaux.
Le Trésorier donne lecture de son rapport annuel sur
rétat des finances de la Société ; les conclusions en sont
approuvées et des remerciements sont votés à M. Edouard
Aubert pour son excellente gestion. — Le Trésorier rappelle
ensuite que, pour éviter aux associés correspondants les
frais de recouvrement des mandats laissés à leur charge, il
est de leur intérêt d^aoquitter leurs cotisations de 10 francs,
avant le !«' juillet, par un bon sur la poste, un chèque sur
Paris, ou en timbres-poste.
Le Président rappelle qu^aux termes du règlement, une
notice nécrologique doit être consacrée à chacun des
membres résidants décédés. Il désigne M. Guiffrey pour
rédiger la notice biographique de M. Edgar Boutaric,
récemment décédé.
Il est donné lecture d^un rapport de la Commission des
impressions proposant d'insérer dans le volume des Mémoires
de 1877 le travail de M. Heuzey intitulé : Une chaussure
— 46 —
•niiqut à imcr^ti&n grecqm, Od paase au semtin et rini-
pression de ce mémoire est rotée.
M. Héron de Villefosse dépose sur le bureau vm mi0Édage
de Tanse d*amphore trouvée 4 NézoA, commune ée Saint-
Gyr-sur-Dlve, et dont il a été question dans la aéanee du
7 novembre 1877. Il fait à ce sujet la eommunicalion Mi*
Tante :
c La lecture de ce petit monument, donnée dans notre
« dernier bulletin (1877, p. 179), n^est pas exacte ; on peut
« en dire autant de celle qui a été publiée dans la Revue
c archéologique (novembre 1877, p. 352). Lé moQlilge que
« vous avea sou» le» yeux permet de lire, sans la moindre
« héiritation :
II IYN-MELIS8I
ET MELISSE
c et de transcrire :
duorum Jun(iorum) Meiissi et Mélisse
c (de la fabrique) des deux Junii Melissus et Melissa.
c Cette façon de mettre au pluriel un gtntUiemm Sfe rap-
« portant k deux ou plusieurs cognomiwn se remarque que!*
c quefois dans les inscriptions latines. On en a de nombreux
« exemples sur les briques quand la fabrique d'où elles
« sortent appartient en commun à un frère et une soeur,
« ccHume celle des deux Juaii^ ou à deux frères, comme on
« le voit sur les estampilles bien connues de la gens Do-
« mitia:
DVORVM DOMITIORVM
« ou GALLISTI DVORVM DOMITIOR
c ou ce qui se rsq)proGbe encore plus de la marque imprir
« mée sur notre anse d'amphore :
FALERNI DVD
DOMITIOR-
LVGANETTVLLIS
« [epffs} Falemi^ duo(nnii> Domtt!er(ufflf Leucanff) et TM,
« 8(ervf). »
— 47 —
On peut lire au suget de ces briques Tintéressant mémoire
de M. Descemet : JH alcune sigle su i mattoni antichi ^.
M. Glermont-Ganneau lit en communication un travail
sur une coupe phénicienne du trésor de Palestrina.
Séance du 16 Janvier.
Présidence de M. V. Guérin, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société niçoise des sciences naturelles et histo-
riques^ 1878, in-8».
du Bouquiniste^ n» 481, in-8*.
Engel (Arthur). Documents pour servir à la numismatique de
VAlsace, 1877, in-8r
Michel (Edmond). Monuments religieux^ civUs et militaires
du Gâtinais^ 3« fascicule, ia-h^,
MosSMÀNM (X.). Recherches sur la constitution de la commune
de Colmar^ in-8<^.
MowAT (Robert). Les noms familiers chez les Bx>7nains^ 1871,
in-8o.
— — Notice sur quelques inscriptions grecques observées dans
diverses coUeclions, 1874, in-8^
Etude sur Vinscription itinéraire de Saint-^hristophe
{Morbihan), 1873, in-8o.
Travaux.
M. Rayet présente une coupe grecque, à fond noir et décor
rouge, qui fait partie de sa collection. Au centre de cette
coupe, dans un encadrement circulaire, est un homme nu
courant vers la droite : il a la tête couverte d^un casque
levé de manière à laisser le visage à nu, et tient dans sa
main droite une courte lance; à son bras gauche est passé
un bouclier échancré du côté droit, de façon à laisser au
1. BuUett. delV Inslit. di corrisp. areheol., 1876.
— 48 —
gaerrier plua de liberté dans le maniement de ses ames;
ses jambes sont protégées par des cnémldes. Dans le champ
est peinte en lettres rouges la signature de Tartiste :
+A+PVL[l]ON EnÔlEZEN^ Hota qui, d'après la dis-
position des lettres, devait se trouver sur le fond rouge du
casque, ne se distingue point, mais la restitution en est
certaine.
La signature de Ghachrylion est connue depuis
longtemps. M. de Witte, dans son mémoire lur le$ nomi dn
fabricants tt deisinateurs de vases peints, et Brunn dans wom.
Histoire des artistes grecs, la signalent sur sept conpea, dont
sii à figures rouges et une seulement à figures noires. Sur
Tune de ces coupes, passée de la collection de Ganino à la
pinacothèque de Munich, elle est associée à celle du célèbre
— 49 —
Euphronios : +A+PVLION EROIEIEN : EV0PONIO2
EfPAOZEN* BUe est toijgours écrite de la même manière:
la lecture -j-A+PYLIOZ? donnée par Raoul Rochette dans
sa lettre à M. Schom, p. 35, et celle KAf+PYLION,
indiquée par Otfried MQUer dans sa Commentatio de origine
pictorum vMorum, sont erronées.
Aux sept coupes de Chachrylion énumérées par M. de
Witte et par Brunn, il faut ajouter les fragments de deux
autres conservés dans Fatelier du Louvre et où le nom de
Tartiste, quoique incomplet, peut être reconnu sans aucune
incertitude. Avec la coupe ici décrite, le nombre des œuvres
connues de Chachrylion s*èlève donc augourd'hul à dix.
Toutes ont le môme caractère artistique: le dessin y est d'une
élégance un peu maigre, et, dans les figures, Tétroitesse des
hanches, le développement de la musculature des bras et
des cuisses rappellent les traditions archaïques, tandis que
la liberté des poses et la souplesse des mouvements attestent
à quel point Fart s'était déjà développé.
La coupe de M. Rayet, quoiqu'elle ne compte point parmi
les compositions importantes de Chachrylion, présente à
deux points de vue un intérêt tout particulier. D'abord,
tandis que les neuf autres proviennent des fouilles de Vulci,
celle-ci vient de la Grèce même : elle a été trouvée en pleine
Attique, à Yalanidéza, à peu de distance de l'endroit d'où
provient la fameuse stèle connue sous le nom de guerrier de
Marathon. Elle nous fournit donc une preuve de plus du
grand commerce de vases qui se faisait entre la Grèce et
l'Italie, et nous permet d'ajouter le nom de Chachrylion, après
ceux de Teisias, de Proclès et de Mécaclès, au catalogue,
dressé par M. Albert Dumont, des artistes dont on a retrouvé
des œuvres dans la Grèce propre.
De plus, la coupe de M. Rayet^ brisée en plusieurs mor-
ceaux sur le bûcher même du mort, a été recollée sans que
la peinture ait subi aucune de ces retouches dont les res-
taurateurs italiens sont malheureusement si prodigues.
Grâce à cette intégrité parfaite on peut y constater un
détail presque toujours invisible sur les vases venus d'Italie :
les traces de l'esquisse faite par Tartiste. Chachrylion a
ANT. BULLETIN. 4
~ 50 —
cherché son personnage sur la coupe même, simpleaient
dégourdie et encore un peu molle : le crayon dont il se ser-
vait, en même temps quMl traçait des traits, écrasait légère-
ment la terre à peine séchée, et la brunissait en quelque sorte
sur son passage : de là des lignes brillantes que Ton distingue
en éclairant la peinture à jour frisant et qu'on s^est efforcé de
reproduire, tant bien que mal, sur le dessin joint à cette note.
11 est donc évident que Ghachrylion ne copiait pas un modèle ;
il improvisait, il inventait ses sijg'ets sur les vases mêmes qu*il
avait à décorer ; il est de plus intéressant de noter que, dans
les tâtonnements successifs de Tébauche, et plus tard dans
le tracé définitif à la couleur noire, il a constamment engraissé
les contours et assoupli les lignes; il y a 1& un curieux
effort pour corriger un défaut naturel dont il se roulait,
ce semble, parfaitement compte.
M. Guillaume communique la photographie d*une mosaï-
que romaine, noire et blanche, récemment trouvée à Pérouse^
dans des fouilles pratiquées à S. Elisahetta^ près de VArco
di Augusto. Cette mosaïque représente Orphée jouant de la
lyre et entouré de nombreux animaux pour la plupart fort
bien dessinés.
M. Glermont-Ganneau continue la lecture de son mémoire
sur la coupe phénicienne du trésor de Palestrina. —
MM. Nicard et Gaidoz font quelques observations au sujet
de la présence d'un oiseau au-dessus du char du guerrier.
M. Gaidoz rappelle que, dans Tancienne mythologie irlan-
daise, et aussi dans la mythologie germanique, le génie et
la fortune des héros sont représentés par des oiseaux volant
au-dessus de leurs tôtes.
Séance du S13 Janvier.
Présidence de M. Hbuzby, !« vice-président.
Travaux.
M. Gourijod lit une notice sur deux sculptures du Musée
du Louvre, considérées, à tort, comme provenant du tom*-
— 54 —
beau érigé & Gasimir, roi de Pologne, en réglise de Saint-
Germain-deEhPrés. La Société décide qu'dle entendra une
seconde lecture de ce travail.
M. P. Nicard résume une note publiée par le P. Garucci,
associé correspondant étranger à Rome, au si]jet de Tau-
thenticité des balles de fronde en plomb, trouvées en grande
quantité à Ascoli, et portant des inscriptions. Ces inscrip-
tions donnent tantôt Tindication de la légion, tantôt celle
d*un tribun militaire, du premier centurion ou du comman-
dant en chef, imperator. — Les balles de plomb épigraphi-
ques sont restées longtemps très-rares; le Musée de Naples
n'en a eu d*abord que 75 dont 28 seulement étaient certai-
nement antiques; plus tard, cinq balles provenant de la col-
lection Santangelo ont porté ce chiffre à 33. — C'est à par-
tir de Tannée 1859 que les balles, dont Tauthenticité est
contestée, commencèrent à se répandre; elles provenaient
d'Ascoli, et Ton montrait la fonderie où elles avaient été fabri-
quées, près de la porte de cette ville. Plus tard le P. Garucci
se rendit à Ascoli, et crut y avoir constaté une nouvelle émis-
sion de balles fausses; celles de 1859 étaient fabriquées; celles
qui parurent postérieurement étaient dues à un procédé par-
ticulier. Voici comment s'y prenait le faussaire. Il copiait avec
la plus scrupuleuse exactitude les inscriptions des balles
authentiques publiées jusque-là, les gravait en creux sur un
bois très-dur et imprimait ces empreintes, au moyen d'une,
forte pression, sur des balles antiques anépigraphes; il de-
venait dès lors impossib&e, ou du molas très-difficile, de
reconnaître la fausseté des inscriptions, puisque les balles
elles-mêmes étaient antiques et la patine Intacte, malgré la
haute pression que le métal avait subie. Cette fabrication
répandit un nombre considérable de balles épigraphiques :
A50 à Florence; le Musée de Naples en eut une certaine
quantité par suite d'un don ; le P. Garucci en vit à Rome une
corbeille pleine. — MM. Perrot , Quicherat, de Witte, de
Yillefosse et Rayet présentent des observations sur l'authen-
tieité de ces monuments. On rappelle que dans les comptes-
rendus de l'Académie de Berlin, un savant allemand a fait
— 52 —
remarquer qae les balles de fronde, supposées trouvées à
Ascoli, donnent les noms de tous les hommes célèbres de la
République, depuis Coriolan jusqu'à Marc-Ântoine : Camille,
Manlius Torquatus, Lépide, Lentulus, etc. ; beaucoup por-
tent des légendes qui semblent copiées sur les monnaies de
la République ou inspirées par celles-ci ; on rencontre même
des légendes qui font penser aux monnaies de Constantin :
Gloria Romanorum^ Roma potens. Le Debellare superhos pa-
raît indiquer que Ton a voulu mettre Virgile k contri-
bution.
La Société prie M. Nlcard de vouloir bien la tenir au cou-
rant de cette discussion en se mettant en rapport avec le
P. Garuccl. Ce problème archéologique l'intéresse d'autant
plus que des balles de fronde, fausses ou au moins très-sus-
pectes, ont été signalées en France; par exemple celle au
nom de T. Labiénus, qui aurait été trouvée à Sens.
M. Nicard continue ensuite la lecture de son mémoire sur
le Musée des PeiitS'Augustins.
M. de Villefosse communique la photographie d'un sarco-
phage en marbre blanc, récemment découvert à Saîda (Si-
don), par M. Pérétié, drogman du consulat de France à Bey-
routh. Le sujet de la face principale représente un sacrifice
bachique, dont il existe d'autres répétitions; on y trouve le
type bien connu de la Hénade de Scopas.
Séance du 6 Février.
Présidence de M. Victor Guérin, président.
Ouvrages offerts :
'AOi^vaiov ovYYP^C-f''^ icepioSixàv xatà di(i.Y)v(av lx6i86|Aevov (jV|ticpdiU(
iroU&v Xoy(«>>v. lËno^ A', t6|aoç l ; *Etoç B*, t6tioç 2. In-8%
'ApxaioXoytXT) ifT](Aep\; 6xdi5o(Aêyy) uicb ttjç ev 'AOi^vaiç àp^a(oXoYixi}ç
Haiptaç. In-4*.
'EiciTpoir^ *OXu(i.T[C(t)v xa\ KXT}po6oTY)(jiàT<i)v. là xotià r^v xatàOeviv toO
Oe|xeXiov X^Oov tou Zannefou ty^v 20 lavouapiou 1874 Iv 'AOiqvaic*
In-8-.
— 53 —
Bàudry (rabbé Ferd.). Rapport iur le ^* pidtg funérùitê du
Bernard (Vendée), ia*S«.
Correspondance.
*
M. Alben DunnoDt propose d'échanger le Bulletin de cor-
respondanoe hellénique publié par TÉcole française d'Athènes
ikvec les Mémoires de la Stooiété. Cette proposition est
agréée.
M. A. de Barthélémy fait connaître quMl est changé par
M. Mariette de solliciter de la Compagnie son admission au
nombre des membres honoraires. Le président désigne
MM. Heii^ey, de Saulcy et Robert pour former la commis-
sion chargée de présenter des conclusions sur cette candi-
dature.
Travaux*
M.G.Demay communique à la Société une empreinte pro-
venant de la riche collection de matrices de sceaux, formée
par M. Preux, procureur-général à Rlom.
LMmagerie de ce signet consiste en un buste de femme
coiffée d'un couvre-chef, encadré dans un quadrilobe. La
légende, très-curieuse, se compose d'une devise galante.
Elle est ainsi conçue lE 8VI D' FIN GEVR DAMORS.
Ce qui distingue ces sceaux, c'est leur caractère essen-
tiellement personnel et cette individualité ajoute beaucoup
à leur intérêt. Mais ils représentent surtout la personne offi-
cielle et laissent discrètement de côté les qualités de la vie
privée. Us parlent fort peu d'amour; notre confrère n'a ren-
contré que cinq à six exemples où figure ce mot, et encore
on l'enchâsse le plus souvent dans une phrase dont le sens
est généralisé. Ainsi Gilles de Berlaimont, en 1265, écrit au-
tour de son contre-sceau Sigillum secreti et amoris ; Henri
de Tydolnesid, un clerc anglais, dit en 1286, Amur me tint;
Jean d'Ârsy, en 1290, je vi d'amours; Jeanne de Cambrai, en
1302, Secretum amoris; Jean àe Journy, en 1305, Secretum
veri amoris; «nfin un anonyme du xv« siècle, dame ou keje
sois vostre sui. Tandis que dans ce nouveau type, la dame
— 54 —
aoufl révèle une manière d'être tout à fait intime : Je suis
de fin cœur d'amour, c'est-à-dire mon cœur est capable de
sentir toutes les délicatesses de la plus aimable des pas-
sions.
La Compagnie regrettera sans doute, comme notre con-
frère le regrette lui-même, de ne pas connaître le nom d'une
personne si bien douée. Elle devra se contenter pour cette
fois de rintérét spécial que nous offire une légende excessi-
vement rare.
M. le baron de Witte, associé correspondant étranger,
communique à la Société un petit vase d'argile, trouvé à
Âmpelokipo^ à environ 2 kilomètres au nord-est d'Athènes,
sur la route qui conduit au Pentélique et & Blarathon. Ce
vase, formé d'une terre de couleur grisâtre, avec couverte
noire, est une petite pyxis à deux anses et & couvercle, d'une
fabrique très-ordinaire. Diamètre : 0,095 millimètres. Nous
en donnons ici la forme, réduite de moitié :
c Ce qu'offire de particulier ce petit vase d'argile, c'est
l'inscription circulaire tracée sur le couvercle et gravée
très-profondément à la pointe, avant la cuisson, et quand la
terre était encore molle. En voici ]B/ac-simUe :
— M —
'*^VK^fi^
c Je lis: AuxCvoç àv£Oy)xev ttj 'AOiQvdia Tb icpûrov v)pY>^>'^o« Lyci"
nos a consacré à Athéné le premier ouvrage qu'U ajait,
a Ge petit vase faisait partie d^une collection d^antiquités
recueillies en Grèce et vendue à Paris, au mois de mars
1877 <.
c II a été acheté par M. Constantin Garapanos, connu dans
le monde savant par les fouilles qu*il a faites à Dodone.
L'inscription a déjà été publiée dans la Gazette archéolo-
gique de Berlin 3. Tavais eu, je Tavoue, quelques doutes sur
l'authenticité de cette inscription^ mais un examen plus
attentif et les observations qui m'ont été communiquées
m'ont fait revenir sur cette première impression. Je suis
convaincu aujourd'hui qu'aucun faussaire, quelque habile
qu'on le suppose, ne saurait parvenir à graver sur la terre
durcie au feu et couverte d'une couche de couleur noire et
luisante une inscription quelconque sans produire des éclats
et des déchirures dans la couverte; dans cette inscription,
gravée très-profondément et par une main sûre et ferme,
1. Collection Sabattini, n*49.
2. Arch, Zeitung, 1873, p. 109.
— 56 —
on remarque sur les bords des lettres des aspérités, indi-
quant que récriture a été tracée quand la terre était encore
Âraiclie et molle. »
M. Alexandre Bertrand présente une bouteroUe^ ou extré-
mité de fourreau, en bronze, d^une forme particulière et
très-originale, achetée par lui, tout récemment^ chez l'anti-
quaire Lehman (rue dé Seine), qui n'en connaissait pas la
provenance. Cette bouteroUe, remarquable par retendue des
ailettes^ est d'une très-belle conservation. Deux petits trous
indiquent qu'elle était fixée au fourreau de bois par des rivets,
mais ces rivets n'avaient pas paru ottrir une garantie de
solidité suffisante. Des fils de bronze, encore visibles, élé-
gamment disposés, s'enroulaient autour de la bouterolle et
du fourreau de manière à les relier intimement Tun à
l'autre. Notre confrère a fait reproduire en fac-similé ce
mode d'attache dont la figure ci-jointe donnera une juste
idée, ce qui rend toute description inutile.
Mais, dit M. Bertrand, ces particularités ne sont qu'un
des motifs qui Tout déterminé à entretenir ses confrères de
l'achat qu'il vient de faire pour le musée de Saint-Germain.
Les bouterolles de ce genre présentent, selon lui, un intérêt
historique de premier ordre. Non-seulement elles accompa-
gnent, d'ordinaire, la plus ancienne épée gauloise, Tépée à
— 57 —
crans, d'abord en hronxe, puis plus tard enfer, décrite dans
son mémoire sur les tumulus de la commune de Magny-
Lambert, publié dans les mémoires de la Société, mais il
est permis d'affirmer, aujourd'hui, que cette bouteroUe est
d'origine assyrienne. Les bas-reliefs du palais de Nemroud,
dont le Louvre possède des moulages, présentent toute une
série de guerriers portant une épée à bouteroUe identique.
Si Ton ajoute que ces mêmes guerriers portent un casque
identique à celui de Berru^ bien connu des membres de la
Société, tout doute relatif à l'origine de cet ornement dispa-
raîtra. C'est un ornement asiatique venant des contrées où
s'élevaient Babylone et Minive. Il y a là, on le voit, l'occasion
de rapprochements très-instructifs et le sujet d'un véritable
mémoire que M. Bertrand n'a pas le temps d'écrire, pour
le moment, mais dont il indique la substance.
22 bouterolles semblables existent dans divers musées tant
de France que d'Allemagne et d'Irlande.
Notre confrère communique la liste de ces bouterolles à
ailettes, telle qu'il a pu la dresser d'après ses notes de
voyage : 7 proviennent de France, 12 d'Allemagne, rive
droite du Rhin, et particulièrement de la vallée du Danube,
3 d'Irlande.
Frange.
1. Tumulus de Baresla (Jura), avec une épée de bronze.
Coll. Le Mire. Moulage au Musée de Saint-Germain.
2. Tumulus d'Albo (Gantai), dessin de M. £. Amé, au Musée
de Saint-Germain, avec une épée de fer,
3. Tumulus de Quémigny (Gôte-d'Or), avec une épée de
fer^ au Musée de Saint-Germain.
k> Sans provenance connue. Don de l'empereur Napo-
léon III au Musée de Saint-Germain.
5. Sans provenance connue. Coll. Febvre, à Mâcon.
Aujourd'hui au Musée de Saint-Germain.
6. Sans provenance connue. Achetée chez Lehman, rue de
Seine. (Celle qui fait l'objet de la communication.)
7. Tumulus de Mons près Saint-Flour (Cantal). Coll. Delort
à Saint-Flour. Avec épée en fer.
— 58 —
Allkhaoiie.
1. Tomoitts de la forêt de Brack (BaTiàre)) avee une épée
de bronze. Coll. hlst. de Neuburg sur le Danube. (Moulage
au Musée de Saint-Germain.)
2. Tomulus d'Attenfeld (Bavière), avec une épée de bronze.
Coll. de la Soc. hlst. de Neuburg. (Moulage à Saint-Germain.)
3. Tumulus de la forôt de Francfort-sur-Mein. Coll. de la
Société historique de Francfort. (Moulage & Saint-Germain«)
4. Tumulus de la forêt de Francfort, près Niederrad. Avec
une épée de bronze. Coll. Melani à Francfort. (Moulage à
Saint-Germain.)
5. Tumulus du cimetière de Hallstatt (Autriche). Musée
impérial de Vienne.
6. Hesse rhénane, localité non précisée, avec une épée de
bronze. (Musée de Mayence.) Moulage au Musée de Saint-
Germain.
7. Environ d'Augsbourg. Musée de Mayence. (Moulage à
Saint-Germain.
8. Tumulus de Hundsrûck (Franconie). Musée de Wurs-
burg. (Moulage au Musée de Saint-Germain.)
9. Tumulus de Lengenfeld (Bavière). Coll. du chemin de
fer de TEst à Munich. (Moulage à Saint^^iermain.)
10. Lunebûrg, sans indication précise. Musée de Hanovre.
(Moulage à Saint-Ciermain.)
il. Bavière, sans indication précise. Musée de Munich.
(Moulage h Saint-Germain.)
12. Tumulus de Brazy (Bohême). Musée de Prague.
Irlande.
Plus 3 bouteroUes analogues, mais de style plus lourd,
trouvées en Irlande et appartenant au Musée de Dublin.
W. R. Wilde les a publiées dans son catalogue « A descrip-
tive Catalogue of the antiquities in the Muséum of the royal
Irish Academy », p. 461. N"^ 28â, 288. Fig. 836, 337 et 388.
Résumé : France, 7. Allemagne, 12. Irlande, 3. » 22.
La prépondérance de ces bouterolles en Allemagne et
particulièrement en Bavière et dans la vallée du Danube
est remarquable. Il est également remarquable qu*en France
trois de ces bouterolles sur quatre, dont la provenance est
— M —
connae, se soient rencontrées avec des épées de fer, tandis
qu'en Allemagne toutes les épées accompagnant les boute-
roUes sont en bronze. Gela ferait penser que nos bouteroUes
sont de dates plus récentes, et que les tribus qui avaient
conservé, dans leur migration d'Asie en Occident, ce type
particulier de fourreau, sont venues chez nous par la vallée
du Danube, et ne s*y sont établies qu'un certain temps après
leur établissement en Bavière et dans le Noricum,
Il y aurait là le sujet d'un mémoire développé, que
M. Bertrand ne désespère pas de faire quelque jour. Il
invite ses confirères à compléter la liste qu*il vient de leur
communiquer.
M. Gustave Schlumberger présente une série de neuf
lames de brom» de travail assyrien, portant des sujets très-
finement exécutés au repoussé, et accompagnés d'inscrip-
tions cunéiformes malheureusement incomplètes.
Deux des fragments offrent une courbe assez prononcée
et paraissent provenir du revêtement d*un corps cylindrique,
tel qu'une colonne. On voit sur Tun d'eux un cavalier, sur
l'autre un bige. SeptAragments, parmi lesquelson en remarque
plusieurs qui se n^ustent, présentent des scènes apparte-
nant à l'histoire de deux rois d'Assyrie, scènes qui devaient
être réunies sur un môme objet, trône, coiAret, base d'une
statue, obélisque?
L'un de ces rois, si Ton compare les pletits bas-reliefs de
bronze à ceux qui décorent l'obélisque trouvé àNémrôd
(British Muséum), pourrait être assimilé & Saimanasar m
qui, suivant les tablettes chronologiques du Musée britan-
nique, a régné 32 ans (M. Oppert place ce règne de 857 &
822 av. J.-G.). G'était un contemporain de Jéhu, et d'Azaël,
roi de Damas. Dans sa chronique gravée sur l'obélisque, il
parle souvent de ses traversées de TEuphrate. G'est l'une de
ces expéditions que représente le bas-relief de bronze qui
montre des barques chargées de marchandises précieuses;
l'inscription tronquée qui surmonte la scène mentionne de
Vor^ de Vargent^ des étoffes muliicolores.
Sur un autre fragment on voit représenté un roi dont les
— 60 —
traits diffèrent de ceux du premier, et qui parait être le
père de Salmanasar, Assour-Nasir-flabal, sculpté aussi sur
Pobélisque de Némrôd.
Une dixième lame de bronze porte une assez longue ins-
cription en six lignes de caractères cunéiformes du système
assyrien. Elle se ri^)porte sans doute aux faits historiques
représentés dans les bas-reliefs. Mais dans Tétat d'altération
où se trouvent bon nombre de caractères, il faudrait la
science de M. Oppert pour en tenter la restitution et l'in-
terprétation. — M. de Longpérier, qui a bien voulu étudier
ces précieux fragments, est convaincu de leur parfaite au-
thenticité. G*est à lui que M. Schlumberger est redevable
des renseignements précédents.
M. de Laurière, associé correspondant à Angoulême (Cha-
rente)^ présente une épée en bronze trouvée sur le terri-
toire de la commune de 8aint-PauM(isonne (Dordogne); sa
longueur est de ^li centimètres, y compris la poignée qui en
a 10. La lame est fixée à la soie par six rivets et ornée de
rainures dans le sens de la longueur. Cette épée, au moment
de la découverte qui en a été faite au milieu d'ossements
de cheval, était enfermée dans un fourreau en bois qui est
tombé en poussière; le poids est de 810 gr., la pesanteur
spécifique de 10; elle appartient à M. du Bourguet, à Alle-
mans (Dordogne). Une épée analogue, maïs un peu. moins
longue, dont le moulage est au Musée de Saint-Germain, a
été trouvée dans le département de TAude; Toriginal est au
musée de Narbonne. C'est un type très*rare en France et qui
se rencontre principalement en Irlande et en Danemark.
M. Rayet présente un canthare noir provenant de Thes-
pies et sur lequel est gravée à la pointe une inscription de
Il lignes, en caractères très-archaïques et en dialecte béo-
tien :
Moyéa diôoxi t&i ^uvalxi 6Ôpov Eûx^pi TeO TpextçàvTo xôxvXov 6ç
XaSàv TciY).
« Mogéa donne en don à la femme Eucharis, fille de Tré-
tiphantos, ce colyle afin qu'elle boive à longs traits. »
— 64 —
Outre les particularités ordinaires du dialecte béotien
(xeo pour ToO, EOx^pt pour Eu^dlpei, ictYj sans iota adscrit, pour
TKT)) cette Inscription renferme une forme remarquable 6i6oTt,
et un mot nouveau, x^^Sav. Rruger et Ahrens signalent la
d« personne du singulier en ti dans la conjugaison en (ii chez
les Doriens; le dernier indique également la d« personne
pluriel en vri et v6t chez les Éoliens; mais, malgré Texemple
d^êfiTiTt dans Pindare, considéré par eux comme un dorisme,
ni Tun ni Tautre n^ont admis pour les dialectes éoliques
Fexistence d'une 3« personne singulier en ti. dfSori, ou, sui-
vant Forthographe postérieure, BlBtaxi, est d'ailleurs une
forme très-régulière et plus conforme que fiiSoMTi au type pri-
mitif de la conjugaison arienne. Quant à x^fiàv, c'est l'équi-
valent du mot de la langue commune x'^'*^^ ' x^^^a^ vient
de la forme primitive x^^^ comme xoivfi6v vient de la forme
dérivée xa^^**-
Il est assez curieux de voir dans Tinscription de ce can*
thare une confirmation du reproche d'ivrognerie souvent
adressé aux Béotiens. Faut-il aller plus loin, et, dans ce ca-
deau d'un vase à boire fait par une femme à une autre
femme, dans cet emploi singulier du mot T^vaixi, soupçonner
encore autre chose? il est plus prudent et plus charitable
de s'en abstenir.
«
M. Glermont-Ganneau a la parole pour continuer la lecture
de son mémoire sur la coupe phénicienne de Palestrina.
Séance du 1 3 Février. •
Présidence de M. Victor Guêrin, président.
Ouvrages offerts :
Acht en veertigste Verlag der Handelingen van der Friesch
Genootachap van Geschied^ Oudeih en Tacdlhundet Leeu^
warden. In-8<>.
Annales de la Société d^émulation des Vosges^ 1877. In-8*.
Bulletin de la Société académique du Var, nouv. série. T. Vm,
4877. In-8*.
— 62 —
— - de la Société archéologique de Bétiers^ 1877. In-8*.
-" — de la Société archéologique de Bordeaux. T. III, 8* fasc.
In-S*.
— de la Société archéologique de Seus. T. XI. Iû-8*.
—— de la Société des êcieuces historiques et naturdles de 8e^
mur, 1867*1876. In-8*.
de la Société historique et archéologique de Laugres, i^
janvier 1878. In-8*.
Journal des Savants, Janvier 1878. In-ù*.
Mémoires de V Académie d'Arras, 2« série. T. 8 et 9. In-8<».
•— — de la Société académique de Cherbourg, 1876. In-8°.
Reifue africaine, 21« année, n' 125. In-8*.
de VArt chrétien, 21« année, 2« série. T. VU, 2« llvr.
In-8«.
Barthélémy (A. nz). Vases sigillés et épigrcsphiques dejàbrique
gallo-romaine, In-A"*-
Gaix de Saint-Atmoub (Le yicomte de). Un million pour nos
musées natiotusux, s^il vous plaît. In-8«.
Demay (G.). Les sceaux du moy engage; le costume sacerdotal,
In-8».
De Yrue Pries. Mengelingen uitgegeven door het Friesch Genoot"
schap van Geschied, Ondheid en Taaîhunde, dertiende Deel ■
derde Reeks, eersle Deel. Eerste Stuk.
HÉRON DE Yillefosse (Aut.)* Inscriptions de Séiif, In-8*.
MowAT (Robert). Du prétendu refus de reconnaissance âOthon
par le Sénat. In-8*.
Port (Gélestin). Questions angevines; Thomtuseau de Cursay.
In-8*.
Riant (le comte). Le changement de direction de la quatrième
croisade, diaprés quelques travaux récents. In-8®.
Notes sur les ouvres de Gui de Baitoches. In-8''.
Correspondance.
M. Jalien-Laferrière, aumônier du collège de Saintes, pré-
sident de la Commission d^archéologie de cette ville,
demande & être admis au nombre des associés correspon-
dants nationaux; il est présenté par MM. Ed. Aubert et de
— 63 —
Villefosse. Le président désigne MM. de Barthélémy, Lon-
gnon et 6ui£fi«y pour former la commission chargée de
faire un rapport sur les titres du candidat.
M. Alex, de Lubawsky, présenté par MM. Y. Guérin et
Gourajod, sollicite de nouveau le titre d^associé correspon-
dant étranger. Le président désigne MM. Nicard, Aubert et
de Barthélémy pour former la commission chargée de pré-
senter des conclusions sur cette demande.
Traoaux.
' Le président annonce la perte que la Société vient de faire
dans la personne de M. Yinet, associé correspondant natio-
nal à Sannois, décédé le 10 de ce mois. Il rappelle les
titres que le laborieux bibliothécaire de rEcole des beaux-
arts avait aux sympathies des érudits.
M. Perrot lit, au nom de la commission chargée d'exami-
ner les titres fournis à Tappui de la candidature de M. Gol-
lignon, un rapport concluant à l'admission ; on passe au
scrutin, et M. GoUignon ayant réuni le nombre des sufllrages
exigé par le règlement, est proclamé associé correspondant
national à Bordeaux.
M. Demay, revenant sur le sceau dont il a communiqué
une empreinte à la séance précédente, ajoute que, d'après
Topinion de M. fiordier, la légende galante qu'il porte pour-
rait le faire considérer comme le cachet d'une courtisane.
M. Bertrand dépose sur le bureau une boucle en cristal
de roche, d'un travail très-fin, avec ardillon en bronze. Get
objet très-curieux, le premier que Ton ait encore signalé
dans ce genre, a été récemment découvert dans les envi-
rons de Ghâlons-sur-Mame et appartient à notre confrère,
M. Morel.
II. Mazard, associé correspondant à Neuilly, donne com-
munication d'une correspondance du journal anglais le
Tïmef , n* du 5 février, sur l'état actuel des fouilles de My-
cènes.
— 64 —
M. Stamataki, conservateur des antiquités, poursuit au-
jourd'hui, pour le compte du gouvernement grec, les explo-
rations entreprises par le docteur Schliemann. Il vient de
découvrir, à Textrémité ouest de Tenceinte dans laquelle
ont été rencontrés les cinq trésors ou tombes précédem-
ment ouvertes, une sixième sépulture qui, par sa position,
semblerait avoir été construite la dernière. Cette sépulture
renfermait deux squelettes : le crâne de Tun encore assez
bien conservé, les os n'ayant été brûlés qu'à moitié, portait
un masque en or. A côté des restes des squelettes, on a re-
cueilli : une petite coupe en or à bords évasés, enrichie de
feuillages et de cordons circulaires ; des ornements en or,
dont deux trifurqués pour des jambières (7), d'autres qui
devaient être suspendus à des pectoraux ; enfin un certain
nombre d'épées et de vases en bronze.
Dans une construction en pierres sèches, déjà reconnue
par le docteur Schliemann, M. Stamataki a trouvé des or-
nements en ivoire, des grains de collier, des morceaux de
verre, d'ambre, de lapis-lazuli, en forme de spirales, des
épingles et des peignes en os, des objets en bronze, etc., an-
tiquités qui, par le caractère de Tornementation, rappellent
les antiquités des tombes de Spata, près d'Athènes, parais-
sent du même temps, et ont subi comme elles l'influence
assyrienne. Ainsi, une pièce en or d'un travail délicat, qui a
été retrouvée dans les déblais des fouilles du docteur Schlie-
mann, représente deux lions affrontés de style assyrien y
ayant beaucoup d'analogie avec ceux de la porte des Lions.
Deux ivoires montrent gravés, sur l'un un lion et un cerf,
sur Tautre deux cerfs face à face.
D'après l'inspection des lieux et la nature des blocs em-
ployés pour les murs et les constructions, le correspondant
du Times pense que l'enceinte qui renferme les tombes n'est
pas r Agora, mais un endroit consacré aux sépultures et aux
rites funéraires. Il regarde les trésors comme étant d'une
construction postérieure à celle des murs cyclopéens de
l'Acropole, en dehors desquels M. Newton pense qu'ils étaient
établis ; l'opinion que ces cinq sépultures sont celles assi-
-. 65 —
gnôes par Pausanias à Agamemnon et à ses compagnons,
doit défiDitivement être abandonné^.
M. Heuzey présente une fibule grecque, en cuivre, munie
d^une boule, trouvée à Gorinthe.^ M.Bertrand observequMlen
a vu d'analogues, quant à la forme, dans les collections
dlnsprûck ; elles provenaient de fouilles faites dans la vallée
du Brenner; M. Bertrand ajoute que ces objets, qui ne se
trouvent pas en Gaule, lui paraissent antérieurs à la domi-
nation romaine.
H. Nicard fait hommage, au nom de M. Keller^ associé
correspondant étranger à Zurich, d'une dissertation de
M. Salomon VOgelin, professeur à l'université de cette ville,
consacrée à la description de peintures murales conservées
dans Tancien évéché de Coire. M. Vôgelin considère ces
fresques formant 37 tableaux représentant la mort, comme
Pœuvre d'Holbein, exécutée à son retour d'Italie en 1517 et
1518. MM. Duplessis et de Montaiglon ne partagent pas cette
opinion et croient que ces peintures ont été copiées d'après
les gravures de la fameuse danse des morts d'Holbein.
M. de Montaiglon lit la note suivante sur Tinterprétation
du nom d'un personnage cité par Noël du Fail.
« M. de La Borderie a donné sur Noël du Fail^ à la Biblio-
thèque de VEcoîe des chartes, un travail non encore entière-
ment publié, qui est une des études d'histoire littéraire les
plus remarquables et les plus nouvelles qui aient paru depuis
longtemps. Tous les admirateurs de ce charmant écrivain
seront unanimes à reconnaître la sûreté de critique de
M. de La Borderie, la patience de ses recherches, Tabon-
dance et le bonheur de ses découvertes et de ses éclaircis-
sements. Mais son excellent travail ne sera bien connu que
lorsqu'il l'aura réimprimé en tète de l'édition qu'il nous doit
et qui serait définitive de tous points. Personne ne peut
avoir la prétention de lui rien signaler de local ou de bio-
graphique^ ce serait apporter du bois à la forêt; mais on
peut se permettre de lui proposer une correction qui me
parait donner un sens à un passage sur lequel les deux der-
ANT. BULLETIN. * 5
— «6 —
niers éditeurs do seigneut* de là HéHssàye û\>ût flen dit, et
pour cause, car il est incompréhensible. Je n*ai pas sous la
main les éditions anciennes, mais, comme les deux réim-
pressions de M. Guichard, 1842, p. 268, et de M. Assézat,
187/1, II, 136, ont le même texte, la faute doit leur être an-
térieure.
«
« Voici le passage : t La courtisane Libia, ayant vendu par
c quartiers les heures de jour et nuit à certains Pères de Rome,
c s^adressa solidairement actione injactum contre les tous
c pour la nourriture d'un enfant qu'elle avoit gaignè en
€ ceste expédition, dont elle fut débouttée en Rotte, lans
« recours sauf vers Marc Forir^ défenses à luy réservées, i
« M. Assézat a naturellement rappelé que le tribunid de la
Rota, composé de douze auditeurs, était partagé en trois
bureaux, devant lesquels la même affaire passe successive-
ment; mais quel est cet énigmatique Marc Forir? Il est, je
crois, tout bonnement le produit d'une faute dlmpressioii,
facile à corriger si Ton se souvient qu^on est en Italie et
que Noël du Fail a été à Rome, où Eutrapel cite un livre
quMl a vu dans la bibliothèque du Vatican (I, 288) « Alors
Marc Forir est Marforio.
c Ce serait vous faire injure de vous parler longuement de
cette statue de TOcéan, retrouvée aux environs de la {irisôtt
Mamertine et maintenant au Musée du Capitole, qui a été
pendant des siècles le compère et Tinterlocuteur de Ménê-
las portant le corps de Patrocle, affublé du nom de Pasquin.
Par les placards qu'on y affichait^ Pasquin et Marforio ont
été les satiristes bouffons et les amuseurs de Rome : tien
alors de si naturel que de renvoyer à la justice plaisante de
Marforio la requête de la pauvre Libia. Si même on admet-
tait que la déformation peut être un fait intentionnel de
Fauteur, ce qui n'est pas probable, puisque c'est Lupolde
qui parle, encore faudrait-il toujours comprendre qu'il s'agit
de Marforio. »
— 67 —
Séance du 20 Février.
Présidence de M. Victor Guêrin, président.
Ouvrages offerts :
Aéli délia R, accademia dei LincH^ t. II, fasc. 1 et 2, 1877-
1878, iQ-Zi».
BuUetin de la Société archéologique ^Eure-et-Loir, n<^ 129,
ln-8*.
— Du Bouquiniste, n® /|84, in-S».
L* Investigateur, sept, à déc. 1877, in-8*.
Mémoires de la Société Eduenne, nouv. série, t. VI, in-8".
Revue Savoisienne, xviii<> année, in-li^.
Charmasse (Anatole de). Etat des possessions des Templiers
et des Hospitaliers en Maçonnais, Charollais, Lponnais et
Forez, in-8^
Glermont-Ganneau (Gh.) Le dieu Satrape et les Phéniciens dans
le Péloponnèse, in-8*.
— La pierre de Bethphagé, ln-8*.
FoNTENAY (Harold de), De la date et eu lieu véritable de la mort
du président Jeannin, in-8*.
— La société d^Autun vers le milieu du xviii* siècle, éPaprès
les mémoires de L. M. Crommelin de St-Quentin, ln-8*.
'■ — Mandrin et les contrebandiers à Autun, in-8*.
— Observations critiques sur le travail de M. Le Maistre,
intitulé : St-Emilien et les Sarraxins en Bourgogne, in-8*.
— Rapport sur l'exposition des tableaux et objets d'art ouverte
à Autun le 29 a(yât 1876, in-8\
— Inscriptions céramiques gallo-romaines découvertes à Autun,
ln-8'.
Hardy (Michel). Note sur une station mandàlénienne décow-
verte au lieu dit : Chez Pigeasson (Dordogne)^ in-8*.
Merkltn (J.). Le nouvel orgue de tribune de la cathédrale
éP Autun, ln-8*.
Pêgoul (Âug.). La resena des movimento historial an Espana
de M, Alf. Morel'Fatio, In-A'.
— Jérôme Bignon, traité de Vélection du pape ; réimpression
d'après Védition de 1655, in-8«.
— 68 —
— Noie êur leâ conciles et ttuembUeê eccléeiaitiquei tenus à
Compiègne, in-8*.
Correspondance,
M. Auguste Pécoul, de Draveil (Seine-et-Oise), présenté
par MM. Quicherat et Aubert, écrit pour solliciter le titre
d^associé correspondant national. Le Président désigne
MM. de Barthélémy, Riant et Longnon pour former la com-
mission chargée de faire un rapport sur les titres fournis à
Tappui de cette candidature.
Travaux.
M. Guillaume Rey lit la note suivante sur le fief de St-
Georges de Labaène, en Syrie :
« Pendant le zii* siècle la région qui s^étend au nord d'Acre,
entre cette ville et le Ras Mefscherkeh, était divisée en plu-
sieurs grands fiefs, au nombre desquels on comptait aJors
celui de St-Georges de Labaène, souvent mentionné dans les
chartes et les chroniques, et dont le site avait été vainement
recherché jusqu'à ces derniers temps.
c Je viens exposer ici, en quelques mots, le résultat des
recherches auxquelles je me suis livré sur la topographie de
ce fief, pour retrouver les casaux qui en dépendaient.
< Saint Georges de Labaène étàiinne grosse bourgade située
entre Acre et Saphet, donnant son nom au fief dit de Saint-
Georges.
« Tai retrouvé cette localité dans la bourgade moderne de
El Baneh. Un oualy, qui s'élève sur une colline dominant le
village, est aujourd'hui nommé Naby el Kouder, ou Saint-
Georges. D'après une tradition locale, El Baneh serait le lieu
de naissance du saint.
« On y voyait au temps des Croisades une abbaye de moines
noirs, dont le site est désigné aujourd'hui sous le nom de
Deir el Assad, où M. Guérln a retrouvé les ruines d'une belle
église du xiii* siècle.
c Pendant la domination Aranque en Syrie, le fief de Saint-
— 69 —
Georges defvait dix eheraliers à la défense da royaume, et ses
dépendances comprenaient les huit casaux de Ârket, Tanot,
Cabra, Meblie, Saphet, Lemezera, Eemelie et Bokeel. A l'ex-
ception de Saphet et de Lemezera, j'ai pu établir Tidentifl-
cation de chacun de ces casaux avec des localités modernes.
f Arket se retrouve dans Yerka; Yanot dans Yanoua,
Mobile dans K*« Mebleh, Bokeel dans Bekea; Kemelie
enfin me paraît devoir être recherché dans Djemelet el
Baneh, son radical étant sans aucun doute possible le mot
arabe <f;emal (chameau).
« A la fin du xii« siècle ce fief avait pour seigneur Henry
de Milly, dit le Buffle; ce dernier ne laissa pour héritier que
trois filles qu! se partagèrent ses fiefs. Ce fut le premier
exemple que Ton vit, en Terre Sainte, dit P. de Navarre, de
femmes partageant à parts égales le fief de leur père.
« Voici ce que nous lisons à ce sujet dans le second volume
des Assises de Jérusalem, p. Ubli : c Et après la mort de
Henry le Buffle, ces filles partirent son fié par quenoille.
L'ainznée qui estoit femme dou seigneur de Bessan, si eut
St-Georges de Labaen et les casaux que Thibault tient orres.
La dame de Gibelet ot Mergelcolon et Gedin et les autres
casaux que Thomassin de Cesaire tient orres, car la dame de
Gibelet les dona à sa fille Savie; et Tautre si ot Monfort et
le Ghastiau du Roi et la terre que les Allemands tiennent et
chasqu*une ot le tiers dou Bouquîau. > Dans ce dernier nom,
nous trouvons une étymologie arabe, car il vient de Bouquaïah
(petite vallée), et il devait désigner la grande plaine encais-
sée, 8*étendant de Nahef à Kefer Aïran, dans la partie occi-
dentale de laquelle prend naissance le Ouady el Khradjab. §
M. Bertrand dépose sur le bureau trois anneaux en or,
pesant environ 700 fr.^ trouvés récemment sous une grosse
pierre à Kervasouen (Morbihan), et acquis par le Musée de
St-Germain. Il pense que ces objets, improprement appelés
bracelets, doivent être considérés comme des instruments
du commerce de Tor, à une époque très-reculée.
M. Roman, associé correspondant à Embrun (Hautes-
Alpes), a la parole pour faire la communication suivante :
— 7(0 —
€ fai rhooneur de voub signaler use inscription qui a été
trouvée; il y a déjà plusieurs années, ^ Lal>atie-Mûnt-$aléan,
département 4^9 Hautes-Alpes ; elle est maintenant déposée
df^us une sali? de la préfecture de Gap, où on organise un
commencement de musée lapidaire. Je la crois inédite. La
lecture ne présente ftucune difficulté :
POMPEIA LVGILLA
ALLOBROG
V. 8. L. M.
c Cette inscription est curieuse en ce qu'elle ne donne pas
le nom de 1^ divinité à laquelle est faîte ToShinde. On m^a
fait remarquer qu'il pouvait sç faire qu'il y eût une ligne
supérieure détruite ; mais la forme de la pierre, terminée en
fronton triangulaire, exclut cette hypothèse.
f Ce monument nous fournit en outre un nom de peuple
Gaulois, les AUobroges, et il est à remarquer que le sculp-
teur^ au lieu de se servir de la forme ordinaire AXLOBROX,
ALLOBROGES, s'est servi de la forme ALLOBROGVS,
ALLOBROGA, au pluriel ALLOBROGI.
« Le nom des AUobroges n'est pas du reste le seul nom de
peuple que Ton ait trouvé dans les inscriptions eiUiumées à
Labatie-Mont-Saléon ; on peut voir encastré dans le mur
d'une maision le mot :
EGTOSAG
auquel il manque le commencement et la fin, mais qui,
malgré cette mutilation, me paraît devoir être identifié avec
celui de Tectosage. »
M. Alex. Bertrand, au nom de la Commission des fonds^
lit un rapport proposant Tapprobation de la gestion du tré-
sorier, poiju* rexércice de 1877. Les conclusions d^ ce rap-
port sont mises aux voix et adoptées ; des remerciements
sont votés à M. Ed. Aubert, pour les soins qu'il a apportés
à administrer les finances de la Société.
M. Clermont-Ganneau a la parole pour continuer la lec-
ture de sa communication sur la coupe phénicienne du
trésor de Palestrina.
— 74 —
Séance du 6 Mars,
Présidence de M. Victor Guêbim, président.
9
Ouvrages offerts :
Actes $t mémoires de la commission des arts et monuments his"
toriques dq la Charenle^Inférieure^ t. H, n® 6, in-8*.
Bulletin et mémoires de la Société archéologique d^IUe-et»
VUaine, t. IX à XI, in-8^
Budetin de la Société des Antiquaires de POuest^ quatrième
trimestre de 1877, in-8".
— Delà Société des Antiquaires de Picardie^ n^ 3 et /i, in-8<*.
— De la Société de statistique^ sciences^ lettres et arts des
Deux-Sèvres, n» 1 à 7 de 1877, in-8o.
Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles»
lettres de Toulouse, t. VIII et IX, in-8^
— De la Société des Antiquaires de VOuest, 2« série, t. 1, in-8o.
Engel (Arthur). Documents pour servir à la numismatique de
V Alsace, in-8^
Michel (Edmond). Monuments religieux, civils et militaires du
Gâtinais, 4® fasc, in-4®.
Roman (J.). Cinq ans de t histoire d^Embrun^ibSO-ibSb, in-8".
ScHLUMBSBQER (Gustavo). Bulles byzantines inédites, in-8**.
Travaux.
M. le Président annonce la mort de M. H. de La Saussaye,
membre honoraire, et insiste sur la perte si regrettable que
la Compagnie vient de faire en la personne du savant, ainsi
que sur les principaux titres de notre éminent confrère à
l'estime et à la reconnaissance des érudits. Il désigne
M. A. de Barthélémy pour rédiger la notice nécrologique
qui sera consacrée à M. de La Saussaye dans le Bulletin de
la Société.
M. Heuzey lit un rapport au nom de la commission
chargée d^examiner les titres de M. Mariette à être admis
au nombre des membres honoraires. On passe au vote, et
M. Mariette, ayant réuni le nombre de suffrages exigé p^r
le règlement, est, conformément au rapport de la com-
— 7Ï —
mission, proclimé membre honoraire. Le siège de membre
titulaire précédemment occupé p&r M. Mariette est déclaré
vacant.
H. de Barthélémy Ut, an nom de la commission dé^gnée
à cet effet, un rapport ftvorable sur la candidature de
H. l'abbé julien -LaTerrière ; on passe au scrutin, et
M. l'abbé Larerriëre ayant obtenu le nombre de suffrages
exigé par le règlement, est proclamé associé correspondant
national à Saintes {Charente-Inférieure).
M. G. Schlumberger dépose sur le bureau une statuette
en bronze, appartenant à M. H. Horln, représentant la
Forlane puérile.
Cette statuette a été trouvée auprès des ruines du ch&teau
— ra-
de Soyans, commune de Pdnt-de-Barret, canton de Dieulefit
(Drôme).
M. Riant communique la photographie d*un dessin du
xiv« siècle, représentant une partie de la ville de Jérusalem ;
ce dessin a été retrouvé dans la couverture d'un livre de la
Bibliothèque de Bâle.
M. Quicherat communique de la part de M. Tabbé Baudry,
associé correspondant au Bernard (Vendée), la photographie
d^une statuette en bronze, trouvée à Troussepoil ; elle repré-
sente une femme ailée posée sur un globe, dans laquelle
M. Baudry croit reconnaître la lune, à cause d'un objet en
forme de croissant que cette figurine tient de la main gau-
che. M. le baron de Witte, associé correspondant étranger*
prenant en considération Tattitude et le costume de cette
statuette, pense que c'est une victoire, et que Tobjet en
forme de croissant est le reste d'une couronne brisée.
M. Roman^ associé correspondant à Embrun (Hautes-
Alpes), communique à la Compagnie une quittance
de 1398, délivrée par un graveur de sceaux et un orfèvre
qui avaient été chargés de faire trois sceaux et contre-
sceaux en argent pour le bailliage de Senlis, la prévôté de
Pontoise et la châtellenie de Pont-Sainte-Maxence. Cette
quittance est intéressante en ce qu'elle nous donne le prix
exact qui était payé à un graveur de sceaux pour son travail ;
c'est ainsi que l'on y voit que Pierre Hure, graveur, recevait
neuf livres tournois, c'est-àniire trois livres tournois par
sceau, pour sa peine et salaire. Cette pièce fait partie des
manuscrits de la Bibliothèque nationale, fonds français,
vol. 26,030, n* 28/i6.
Piere Blondel, orfèvre, et Piere Hure, graveur de seaux, confes-
sent avoir eu et reçu de Jehan de Mante, receveur à Gisors des aides
pour la guerre, la somme de trente trois livres treize solz tournois
qui leur estoit deue ; c'est assavoir audit Piere Blondel zxiiii libres
XXII solz tournois pour l'argent et façon de trois grans seaulx et
contre seanlx, a toutes les cfaaynes d'argent, F un du bailliage de
Senliz, l'autre de la prévosté de Pontoise et le tiers de la chastelle-
nie de Pons Sainte Maixance ; c'est assavoir .pour l'argent des dis
— 74 —
seaux et chaynea pesans eaMmble n marSi tx once», six i)»WrtîQa
d'argent au pris de six livres zui sols ix deniers tournois le marc,
yallent yu livres xux ^ol& tournois, et pour la façon d'iceulx seaux
et chaynea vi liyres tournois. Et audit PiereHure, neuf livres tour-
nois pour sa peine et salaire d^avoir gravé lesdis seaulx par marché
fait avec lui si comme il povoit apparoir par mandement de nos sei-
gneurs les trésoriers du roy nostre sire, donné le xxini jour de ce
présent mois de janyier, desquelles xxxin livres, xni sols tournois
lesdiz Blondel et Hure se tiennent à bien paiez et en quittent ledit
receveur et tous autres, etc.
Fait Tan mil ggg mixx et dix huit le jeudi xxx* iour de janvier,
Hure.
M. Roman communique ensuite la pièce suivante, dont 11
doit la connaissance à la bienveillance de M. 6u!fiï*ey ; c'est
une ordonnance de Louis, duc d'Orléans, de 1395, enjoignant
à son trésorier de payer à Hébert Bataille, orfèvre, 26 livres
tournois, pour la confection d*un écrin en velours orné de
bandes d'argent émaillées, destiné à contenir son grand
sceau. Cet Hébert Bataille était probablement parent de
Nicolas ou Colin Bataille, tapissier du roi à la même époque.
Cette pièce fait partie des manuscrits français de la Biblio-
thèque nationale, pièces originales du cabinet des titres,
vol. 213, n* â.
Loys, filz de Roy de France, duc d'Orliens, conte de Yaloiz et de
Beaumont, à notre amé et féal trésorier Jehan Poulain, salut et
dileccion. Nous voulons et vous mandons que la somme de vingt six
livres tournois en quoy nous sommes tenuz à Hébert Bataille, orfè*
vre, demourant à Paris, pour avoir garni, estoffé et livré un escrin
de boys couvert de velours, pour mettre notre grant seel, c'est assa-
voir pour xn onces deux [gros] et maille d'argent que poisent les
bendes, fleurs de liz et lambeaux dont ledit escrin est ferré^ au feur
de Ti fr. XII s. pour le marc valent x f. nu s. xi den. t.; pour le
boys et ooUeure dud. escrin et une serreure de fer xxvii s. t.; pour un
tissu de soye à ceindre led. escrin entour soy, pesant once et demie ;
cuir de chamois vermeil pour faire un coisainet dessoubz et ruban
d'or pour rubanner led. escrin tout entour xli s. viu d. t. et pour
or à dorer, façon et esmauz xii 1. vi s. v d. t. Pour tout xxvi 1. 1.
vous payez, baillez et délivrez tantcst et sanz dèlay audit Hébert oii
à son certain mandement, ladicte somme de xxvi 1. 1, et par rappoiu
— 75 —
tant CM prÉMalM et «aictaiwa soufflMule nir ce U4. somme tera
alloaée en toi coniples, labatue de voire racepte pu dm unei et
féanlz gens de noi comptes »ans contredit aocun, non obstant quel-
conques ordenancea, mandemens on défenses à ce contraires. Donna
à Paris le ivi" jour de réirier, l'an de grâce mil ccc iiii« et quinze.
Par monseigneur le duc i la rctatlon du Conseil ; G. Udinoant.
H. Gourajod fait une seconde lecture de son mémoire sur
Deux épaves de la ekapelU sépulcrale des Valois au JUusée dv
Louvre. Ce travail est renvoya ï la CommlBslon des impres-
sions.
M. Sclilumberger donne les détails sulyants an atijçt d'nn
pommeau d« dagne dn xiu* siècle, qni lui a été envoyé de
Syrie et qui a été trouvé dans les sables, au bord de la mer,
aux environs de Saîda, l'ancienne Sidon, la Sagète, Sayett«
ou Sagette de l'époque des croisades.
1 Le pommeau de cuivre, de forme ovale, présente une
tranche ornée de profondes rainures transversales et deux
faces planes avec Biyets gravés en creux, conservant encore
de nombreuses traces d'émail. Sur one de ces faces, figure
un animal ailé, à tête d'aigle, avec quatre pattes terminées
par de longues griffes, un griffon vraiBomblablement ; des
traces trës-apparentea d'émail bleu foncé, garnissant les
creoz, montrent que le quadrupède fantastique devait se
— 76 —
détacher en bleu foncé sur le champ métallique. Un cercle
linéaire avec traces d^émail bleu clair sépare ce champ de
la circonférence, divisée en quatorze lobes correspondant
aux intervalles des rainures de la tranche. Chaque lobe est
orné de trois petits rayons qui se détachent du cercle
linéaire précédemment décrit ; le rayon médian, de dimen-
sions plus considérables, est émaillé en rouge; les deux
rayons latéraux le sont en bleu.
« Sur la face opposée figure un château à trois tours
crénelées, dont une médiane plus élevée, percée de deux
fenêtres et d'une grande porte. Les tours latérales sont per-
cées chacune d'une fenêtre. Les fenêtres et la porte conser-
vent des traces d'émail bleu clair ; les lignes rainurées indi-
quant le joint des pierres de taille sont émaillées en rouge.
Le champ môme est émaillé en bleu ; ici donc, c'est le fond
même et non l'emblème gravé qui porte la couleur. Le cercle
linéaire extérieur et les lobes radiés de la circonférence
présentent les mêmes particularités que sur la face opposée.
a On voit que Témail bleu dominait dans la décoration de
ce pommeau, lequel appartenait certainement à une arme
fort riche et devait être la propriété d'un personnage de
marque. Sur la tranche on distingue les orifices d'inégale
grandeur qui donnaient passage à la soie. Ce curieux petit
monument se rapporte certainement au xiir siècle, à l'épo-
que par conséquent où la plupart des villes de la côte de
Syrie étaient encore aux mains de seigneurs francs, succes-
seurs des premiers croisés. La dague dont nous possédons
ici un fragment devait selon nous appartenir à un baron
syrien plutôt qu^à un seigneur d'Occident de passage ; le type
du château qui y figure rappelle, en effet, à s'y méprendre,
celui qui se retrouve sur de nombreuses bulles et monnaies
de l'Orient latin. Je citerai principalement les châteaux qui
figurent au droit de certaines monnaies de Henri II de
Chypre, de celles des comtes de Tripoli, des Ibelin, sires de
Baruth, des Montfort, sires du Toron; puis sur certaines
bulles royales de Chypre, des princes et des arche-
vêques de Tyr, des comtes ou seigneurs d'Ârsur, de JaflTa,
de Gesarée, etc., etc. qui sont gravées dans Paoli, etc.,
— 77 -
etc. Il n'est pas d'embl6me qnl se retrouve plus fréquem-
ment sur les sceaux de l'Orient latin. On pourrait pencher
pour l'attribution de ce riche pommeau à la dague d'un
vicomte, peut-être d'un vicomte de Sagète, le ch&teau
représentant la ville, et le griffon l'emblème particulier du
personnage. Sur le aceau de Renaud de Cbâtillon, comme
sire de Montréal, gravé dans Paoll au n* 3S de la pi. IV,
figure au droit un animal dont le graveur du siècle dernier
a fait un oiseau, mais qui nous parait avoir de grands rap-
porta avec le griffon de notre pommeau. 11 se pourrait fort
bien que Paoti ait pris pour un aigle cet animal fantastique.
Nous ne croyons pas qu'on ait jusqu'Ici retrouvé en Syrie
aucun autre monument analogue remontant à la période de
l'occupation franque en ces contrées. *
Séance du 13 Mars'.
Présidence de M. Victor Gdèben, président.
Ouvrages offerts :
The Caïuidian jounud, July 1877. In-8°.
JovtTTMl des Savants, Février 1878. (n-A".
ouTéA à Héma ai cimmiaùqaéf
I. HiroD de VilJetoiM J'a interprélé de ]> màùiire aui'
Duonm Jmifonaa) Mtliui et JfeZÛM.
(Voir le prois«».itrbiJ de la eéuee du 8 Jtarie
— 78 —
Mémêfitd dé la Sotiété archéohgiqM et kiitorique deê Oôtn^
du-Notd, 2* lirr. 1876. In-8«.
Barthélémy (A. db). Une monnaie inédiie êê Loàgtêe, la*%:
MaAHY (le comte de). Le voyage de Jérascdem de Loye Bàlaur-
det^ enté de Mareuil^ 1588. In-8*.
— -^ Racine à Compiègne. In-8».
Correspondance.
M. Robert Mowat, présenté par MM. L. Renier et de Bar-
thélémy, pose sa candidature à la place de membre résidant
laissée vacante par Tadmission de M. Mariette à Thonorariat.
Le président désigne MM. Héron de YlUefosse, E. Lo Blant
et Bertrand pour former la commission chargée de faire un
rapport sur les titres du candidat.
M. ]*abbé Julien-Laferrière, élu dans la dernière séance,
adresse à la Compagnie ses remerciements à Toccasion de
son admission au nombre des associéâ correspondants
nationaux.
M. le comte de Bremond d^Ârs, au chftteau de la Porte-
Neuve (Finistère), présenté par MM. Riant et Gourajod;
M. Brocard, secrétaire de la Société archéologique de Lan- .
grès (Haute-Marne), présenté par MM. Ghabouillet et Aubert,
demandent à être admis au nombre des associés correspon-
dants nationaux. Le président désigne MM. de Barthélémy,
Saglio et Longnon, pour former la commission chargée de
faire un rapport sur la première candidature; et pour la
seconde, MM. de Barthélémy, Quicherat et Michelant.
Traioaux.
Il est donné lecture d'un rapport de la Gommlsaion dès
impressions proposant de faire figurer dans le volume en
cours de publication^ les mémoires de M. Gourajod sur
Deux épaves de (a chapelle des Valois^ à Saint'^Denis^ déposées
a» Louvre, et de M. P. Nicard, sur Dipoenta et Scyllis, sculp-
teurs Cretois. On passe au vote et la Société approuve les
conclusions du rapport.
— T9 —
M. Ifleard tsdntititte la lecture de son tratail sur Lènolr
«t le Iiti«é6 deé lAonumeAts Arançaifl.
M. Lôngnon lit la note BuiTaate sur remplacement du
viens d^Arisitum^ siège épiscopal durant l^époque méroTitt*
gienne t
« J'ai récemment traité dans mon livre sur la Oéogtuphie
4é la GomU cm y1« nkcU^ Tune des questions les plus incer-
tafnes Jusqu*4cl de la topographie ecclésiastique de l^époque
mérovingienne, en recherchant l'emplacement de l'évéobé
d*Afxsitum que mentionnent cinq textes de Tépoque franqne.
« Lé premier de ces textes, par ordre de dates, est VHU-
tofia Francorum de Grégoire de Tours, écrite à la fin du
VI* siècle. On y lit que, vers 570, le roi Sigebert établit Mon-
deric, ancien archiprètre du Tonnerrois, en qualité d*évéque
au vÛMs Arisitum dont le ressort comprenait une quinzaine
de paroisses Jadis possédées par les Goths et revendiquées
alors par Tévéque de Rodes, Dalmatius.
« Le second texte est une généalogie de la maison carolin-
gienne où la fondation du vicus Arisidum^ — c*est là une
forme barbare du nom Arisitum^ analogue à celles d'Alnù
êtim et de Bidolidtmi pour Alnetum et Betuktum^ — est attri-
buée à Deuterius dont le généalogiste fait le grand-onôle
de saint Amoul, le premier ancêtre authentique de Gharle-
magne. Le ^)icus AHsidum aurait appartenu à Téglise de
Mets en vertu d'une donation du roi Théodebert, confirmée
au vii« siècle par plusieurs autres rois mérovingiens, et les
prélats messins auraient successivement conféré Tépiscopat
dans cette localité à Deuterius d'abord, le fondateur même
du vicus, puis à Monderic, déjà connu grâce à VHistoria
Francorum et qu'on présente ici comme le propre neveu de
Deuterius. Selon le généalogiste des carolingiens, Arùidam
était situé dans le voisinage d'Uzès.
c Le troisième et le quatrième texte sont fournis par des
manuscrits interpolés de la Notitia pravinciamm et ctvt-
iatum GàUiae, appartenant à deux familles différentes repré-
1. PàReê Stt-S4S-
— 80 —
sentées, Tune par un manuscrit de la bibliothèque d*Albi, du
ix« siècle, où le castrum Arisideiuium est indiqué parmi .les
sièges épiscopaux soumis à la métropole de Bourges, l'autre
par quatre manuscrits appartenant au x«, xiv« et xv« siècle
(Berne, Paris et Rome) où cette même localité occupe une
place identique sous la désignation de municipio Arisido.
c Le cinquième. 4exte est doané par VRistoria Remensis
ecclesia, écrite au x« siècle par Flodoard^ archiviste de
Téglise de Reims. On y trouve, dans la liste des prélats qui
participèrent en 625 au concile de Reims, le nom d'^mmo,
Aresetensis praesuL
c II résulte des différents textes que nous venons de rap-
procher Texisteoce à l'époque mérovingienne d'un diocèse
à'Arisitum formé de paroisses conquises sur les Goths par
les Francs, selon toute vraisemblance lors de l'expédition
de Théodebert P"" en Gothie (532 environ); ce diocèse,
démembré de la Septimanie ou Narbonnaise première, con-
finant d'une part à Tévôché de Rodez, d'autre part à celui
d'Uzès, aurait été joint par les rois francs à la province ecclé-
siastique de Bourges et aurait été supprimé lors de Tunion
de la Septimanie à Tempire franc (milieu du vni« siècle),
pour être rattaché au diocèse dont il avait été distrait deux
siècles auparavant.
c C'est en combinant le fait de la contiguïté du diocèse
de Rodez et de celui à!Arisitum avec les circonstances du
voisinage d^AHsitum à Pégard d^Uzès que j*ai cru pouvoir
reconnaître, après Mandajors,que l'évêché d^AriHtum s'éten-
dait sur tout le diocèse d'Alais, qui, démembré en 1696 du
diocèse de luîmes, formait une sorte de trait d'union entre
le diocèse de Rodez et celui d'Uzès; c'est en combinant ces
deux faits et en m'aidant des lois de la phonétique que j'ai
proposé, contrairement à l'opinion de tous mes devanciers,
l'identité d''Arisitum avec la ville actuelle d'Alals. A mon
avis, le nom Arisitum^ accentué sur l'antépénultième, devait
tout naturellement produire Arest, de même que le latin
aquisitum et conquisiium a produit en français aquest et
conquest; Arest serait ensuite devenu Alest par le change-
ment en Z du r placé entre deux voyelles, changement dont
— 84 —
le fràuçais offre d^autres exemples dans' dts pfpVîifa'cf 4^1*1^11161^
ou forines vulgaires, telles que àlondre pour aronde (^irtin-
dinem) , colidor pour corridor^ ou naênie dàiis les noms 'àfi
lieu Angely^ en latin ^n^enocum, et Chcdeite (Âube)^ dont ïe
nom latin Cataracia a dû d'abord donner Châraite*. Je cons-
tatais, du reste; que Alest, par est^ était, au inojns jusqu'à
la fin du moyen âge, la seule forme vulgaire dû nom d'Aîàiâr
que Guillaume Guiart parait même désigner, au début du
XIV» siècle, par le nom vulgaire de P^Arest^ ou Atèst^, ^
« Cette hypothèse que j'ai émise il y a deux mois à peine
et qui a reçu depuis l'acquiescement verbal de deux maîtreiï
parmi les romanistes français, MM. Gaston Paris et Paul
Meyer, n'en est plus une aujourd'hui que le hasard m'a fait
tt*ouver dans le registre des visites d'Eudes Rigaud, arche-
vêque de Rouen, la mention d'Alais sous le nom latin
Arestum. Au mois d'avril 1260, fligaud, venant de Rouen,
passait par Clermont-Ferrand, Issoirè, Brioude, le Puy, Luc
(Lozère), Genolhac (Gard), et apud Arestum, pour arriver
finalement à Nîmes*. 11 esta peine besoin d'indiquer que la
I. Cette forme du nom de Chalette flgnre déjà en 856 dans un diplôme de
Charles le Chauve (Laloré, le Polyptyque de Vahb'aye de Moniiérender^ p. sS) et
on le retrouye, à une époqne assez postérieure à notrer atis, dliris le Polyptyque
de MoDt^ércndtf [Ibid-, p*. s3}« tandis qu'une pièce de um démo CattOaeUt
(3outiot et Socard, DteHonnaire toftagraphi^^ du. départtmint de l'Av^
p. 3*}. , * ." "
a, La forme l'Arest est analogue à l'appellation le Liège êmpioyée durant
tout le moyen-â^ pour désigner la ville de Liège.
a. Depuis qtUB ces lignes ont été écrites, mon ami M. AogliMoUoiér m%
sigaaléune charte d'Alfonse, en date de is68, ou l'Ariègejest noifjnée Alegia
au lieu de Aregia : c Apud Altam Rippam super fluvium Alegie (Archives
nationales JJ. s4 c>j ^ i3i r«) ». C'est en quelque sorte une preuve nouvelle
de l'identité des noms Alest et Arest, car la situation du 2 ■* r est exacte*
mtot la même dans Arat et dans Alett:
4. « X kalendaa maii [MCCLX]. Minuti fuimus apud Montem Ferrandi, et
« pemoetavimus apud Clarimi Montem in manerio episcopi, cum expensis
« nostris. — IX kl. mail. Ibidem. — VIII kl. maii. Ibidem. — Tll kl. màii.
« Apud Yssiodorum. — YI k). maii. Apud Brivatam Sancti Juliani. -^ V kl.
« maii. Apud Podiumr Béate Marie, et ibi deosculati fuimus reliqtiias*,-^ lIU kl.
« maii. Apud Lucûm. >- III kl. maii. Apud Jenulac. — II kl. maii. Apud
« Arestum. — Kl. maii. Apud Nimes. » (Begestrum vigilationum archUpiscopi
Rothomagenns^ édition Bonnin, p. 366).
ANT. BULLETIN. 6
y, es|; donp.é lect^Q d^ 1^ pot(ç^ suivf^ntg, relative 9,}^
%rmoi)rlçs 4ps comtes 4e ÇJ?i.»mp^gpe, envoya pçq: if. fl'AfhpUi
(^ JubalnvlUe, çjssoq}^ porrespQQjO^nt i^ T^^oye^ ;
« M. L, CourajQd a pu.bljé (}ftP3 le tpp*^, JCXXÏV* (tes
Mémoires de la Société ^e^ 4nli^uaireA de ^.rq^c^ v^ tFf^vaJl
fort isayapt et tr^s-ij(is](r4ptif çur l^. armoiries des comtQ9
de Chfi;inpagne au xjii« ^i^ple. Lqç ^udesj, fs^t^^ jWKlue ji^
sur te piéiï|.e ^ujet, ftv^iem; eiji pour foadement à peu pr^
exclusif les sceaux 4q pette ^yuas^ip |;),aroQale. Eu iQ^tant
e)3 )umiërj^ d>utr(^ dQfii^^ants jusque Ik n^gllg^, M. Coi^-
ï'^Qd ^ D¥ ^firir§ un méB^pirQ cpmpl^tem^t; npuf suf uuç
BD^tlèrç ^ue qw^lquep vas aya-aie^t pu croire ôpu|?ée. Mw*-
chaat sur ^es t^r^cçs je signalerai uï\ dopui^ef^t )iér^l4iq|ie
quç iç croi^ iï^édjtç^qvjl se rattache, Je peusç, an^ ç(çri?jièrefi
années de Thibaut V, comte de Champagne, mort en 1270.
« Il s'agit d'armoiries peintes sur des vitraux de Tabside
de J'église Saîfjt-Ûrl;)ain de TrPy®^.* Cette ^t)sîde, q^u} ya^ ^tre
refiû«ustru|t6 .aur.l^ toH^ d^ mpoum^ts bistoriqnea, ast
aetuellemeat «b grande partie dénoMe, et oe travail f^iépa*
ratoire sera très-prochainement terminé ; mais avant de
i'^lïTQprW^Te, Tarçhit^cte ô^\x çouvernen^enj, aucjvel cet
édifice est confié, en a fait pr^drQ 4«^ «o^ilbr^tti;^ pbPtt^^
graphies. J'ai profilé do cette oiroonstanea pouv faire pbo-
to^phier les armoiries dont il s*agit. Ces armoiries préaen-
(ei^^ un çai^actère frappant d^ntiquité : 0^ n'y V9{t pas les
p«ttao<M^ tpadition^aeUas, qui, suivant miài 4ftparfti^^i
pour la première fois sur Técu de Champagne sous BdnoiHl
d'Angleterre, 127d-f 28â, et qui, suivant notre savant con-
frère, (Juteraient du règne de Thibaut V, 1253-1270. S} les
vitraux de Téglise Saiat-Urbain iJq Trpyes ont été fajyts pour
Fégllse à laquelle ils af^artiennent, ils datent des der-
nières années de Thibaut Y. C*est le pape Urbain lY, 1260-
126/li, qui a eu Tidée de fon^^jr l'église Saint-Urbain de
Tpoyes. M i Troyca, Urbain IV svait dOMé sa mtàaoà
pMenielIo à l'abbaye de NotPe-Bame-aax-NûBBatoi de oett*
Tille; Le 20 mat 1262 il pria l'abbeBse et le eeimrit de
vendre l'tenlpIaeemeHt de cette- mataon 4 déHX mntetalreg
qu'il envoyait à Troyea ; Il comptait falfe Éongti'Htte sor «et
emplacement une église dédiée à saint Urbain. Ce projet
reçut dès le vivant d'Urbain IV un commencement d'eïé-
csMen. Ob omtint» les tniva«x kub le pontfaaat.de Cjié-
Bwnt IV, ncoesBoar d'Urbala IV, 126â-1268.
• L'abside paraît avoir été terminée eu 1S67, jças, 1b
20 octobre de cette année, le pape Ulément IV accorda
une indoli^nee bdx personnes qui vlilteral^tt l'dgUae te
jour de la fliture dédlcaoe du grand autel, ht qwymajii$
allare ipnus eccUtie dedictfhitur.
— 84 —
c Le vitrail auquel appartiennent les armoiries dont j'ai
fait faire la photographie paraît donc avoir été exécuté
entre 1262 ou 1267 ; il date des dernières années de Thi-
bault V. Or il n'offre pas traces de potences, n ne me
semble donc pas démontré que le vitrail d*Orbais, où mon
savant confrère a trouvé les potences des armoiries classi-
ques, ait été peint sous le môme règne, 1253-1270, et soit
antérieur au règne d'Edmond d'Angleterre, 1275-128Â,
auquel appartiennent les potences les plus anciennes qui
aient été gravées sur les sceaux des comtes de Champagne i.
La question tire son intérêt de ce qu'un certain nombre de
monuments non datés sont ornés des armoiries de Cham-
pagne avec ou sans les potences. Si Ton pouvait parvenir à
déterminer rigoureusement la date de Tapparition de ces
potences, on aurait entre les mains un élément chronolo-
gique important qui nous fait défaut, si Ton n'admet pas
avec moi le système qui résulte de l'étude des sceaux. »
Séance du 20 Mars.
Présidence de M. Victor Guérin, président.
Ouvrages offerts :
Le Musée archéologique^ t. I et 1'» livr. du t. II. In-ii».
BiBSi<m D& •ViLi.BFOSSE (ÀNT.) Le tqrif de ZffM, fn-Ç^. .
Rayst. [Noii^ sur une tête ^chdique en marbre, pxovewmi
•d'j##W«i(W. In-4".
VahRoi^MS,^ ^Qtes d'archéologUy d'histoire ei 4fi .numisma'
■ tiqit^ a^«éHft, In-8*.
Co rrespondance, .
• I
M. Eugène MQntz,'btblî6thécaire de i'écoie des Beaux>-Arts,
annonce qu'il maintient sa candidature & laplaoeide membre
résidant, vacante en ce moment.
I . Mes rechereUeH à Tourv sur le wetu n* 566 dei Aichivei natioiialeB n*<mt
IMS amené de sâsultat, et je ne crois jias qae l'authenticité de oe dominent
soit démontrée ; voilà pourquoi je n'en ai rien dit jusqu'ici, cf. Mim, de la Sot,
des Antiquaires de France, t. XXXIV, p. 388, note.
— 85 =
M. Demay Ht la dote suivante envoyée par M. Janvier,
associé correspondant à Amiens (Somme), sar une cloche
de réglise de Saint-Quentln-des-Prés.
ff Au mois de septembre dernier, j^ai eu roccaslou' de
voir chez un fondeur d'Amiens une cloche provenant de
rêglise de Saint-Quentin-des'-Prés, canton de Songeons
(Oise), qui, par suite de cassure, devait ôtre remplacée par
une nouvelle cloche produit de sa refonte. Les moàetftes
ressources de cette commune ne Ini ayant pas permis de
faire reproduire les ornements de Tancienne cloche, j'ai
cru devoir «n faire prendre les empreintes ci-Jointes, afin
de conserver, au moins, le souvenir d'un objet intéressant
au point de vue archéologique, puisqu'il est un des rares
spécimens de cette espèce échappés à la dévastation, à la
Révolution oii & la manie de refonte de l'époque actuelle.
c Cette cloche pesait 1030 kiU, poids qui, à raison du prix
élevé du métal, m'a malheureusement déterminé à n'en pas
proposer l'acquisition pour le musée de Picardie.
c Elle portait l'inscription suivante, curieuse par la forme
particulière des D et des G, différant totalement du surplus
des caractères romains employés pour les autres lettres,
inscrite ainsi en six lignes sur le demi-cercle de la circon-
férence.
Anne de Rovssé chevalier S' de 8^ Cler Baron des Baronnies
â^AUmhon et Hermelingen Connestàble heredital du comté
de Gvingnes 8* de 8^ Quentin Baulevryer Esqvennes Marivaux
Berthiencovrt et de Svlis et Hecovrt en partye
Madame Anne de Calonne sa femme. Michel Estienne Nicolas
Charles-Gabriel de Rousse escvyers levrs enfans.
ff Sur l'autre demi-cercle cette inscription ainsi disposée
sur deux lignes :
f Jésus- Maria M. Robert d'Esgvennes pb"" cvré de 8^ Quentin
Anne svis nommée f 1065 (ne, au lieu de 1605)
et trois petites cloches.
G M
— 8« —
Outre ces trois petites doehes, tue croix et on cordon de
fmUUaes qui «Droulalent le baa ds )« cl,»cbe, «Ue forUt
encor» le» orirameats BUiraqts :
( Cinq cartouches reotangulalrw oâ, uiu une arciture
Qglifil« décorée de crochets, étaient représentés le patron
de l'âBUse, saint Quentin, l'q>fttre du Termtmdois, portant
dans S8B mains m t4te mltrôe et bien recoanaisiable aux
clous légendaires; la Vierge eouronnée tenant dans ses bras
le divU) enfant i saint Jean portant l'agneau céleste; saint
Pierre, la clef dans la main droite, une palme dans la gauche ;
saint Paul appuyé sur une ^ôe ; la cloche portée par deux
personnages; au-dessous d'elle les lettres? Q, saasdonte
la marque du fondeur, mais dont malgré mes recherches je
n'ai pu encore découvrir ni le nom, ni le domicile; enfin
des anafifries dont je vida parier plus lohn.
c C'est éridemment par une erreur due & rintenrerslon
des eUtrt'es que le mlltéshne Indique 1465 au lieu de 1S05.
En effets comme l'apprend le Nobiliaire de Picardie, Anne de
RouSsë, écujer, seigneur de Satot-Glalr, épousa par contrat
de mariage du 19 janvier 158t , ttevant Desmarets et Debtiltte,
^ sf ^
notaires à B6tit6^é-ébi*-tifei-, deiàôtèléltè Anne dé Càlonné,
iîiié de Jéàïi dè'Caîtfnîie, ôhéVall'é^ sèîgneuî' d^Aleitfbtiti, et
dé datùe Csltllerïtfe LeMvf 6 dé Sâltit-Rem^, dernière déâcéd-
dUnté de lèin de Sato-Rétlay, dit tôison-d'or, dôùt là ÉbcièiS
dé l'hlstdti^ de I^l'àiibe édite ed 6ë mmtii \^ Mémôjft^d;
etk était Véù^, eu (irèiifîiëreâ mté^, de Jean du' Pmàtë^,
stagiïévtr ié Bfadhéi^-lés-t^éronne ; . de cettd secohdV union
âaqùirént Michel, Ëtlehné, lïicolas, Éharles et Gabi^iël dé
ROÙssé, qili Tivaîétif toué en 1605, coninSe i4ndiq|ue l^iùB-
tf Des localité!^ Qu'elle signalé, Âlembôn et Henhelingliëti
fàS^idût ^aftie du àofùié dé Guines daâé* lé Bdùtëiliiaié';
c^était Tune des douze pairies héréditaires dé c'ë' coiàtè', et
^lèf fut \ë &éré)eau d'une anôienne familfé, dont le nôln se
réti'dtiVef fréquéiîiment dans les annales de cëtt^ prdvilicé^
6t qui ë'^éieighit ëtt la personne'de Mahaut d'Aleiribon, dame
d^Hei'nîélitigheh, mariée à Jean, sire de Goléttïberg.
i Anne dé dolemberg, dame d'AIembon et d11et'mellnghe)[ï^
éi)oiiëa le seigneur de Ëoildecoustre et fût la mère de Lan-
delot de fiôndecoustre, père lUt-Dàômé dé Jeà:àné dé' Hôùde-
iïitmâti'ë, dïlilië d'AIetebon-Hefinelingheù^ coniiétabléssé'
héréditaii^ dû' comté dé Guignes; celle-cf s'àllïa d*'abord i
Jossé de Saint-Omer, puis à Jean de Galonné, seigneur de
Coûrtebourne.
« La baronnie resta dans la maison de Garonne jusqu'à la
Aiort, sans enfants, de Jean de Galonné, qui périt à Tripoli
je 10* août 1591. t^ést sa sœur, Anne de Claldnne, héritière
de tous ses biens, qui épousa Anne de Rbussé, et, par cette
union, celui-ci prit le titre de baron d'Alembon et d^Herme-
l^fnghen et de connestahle Aérédital dix comté de Guignes.
t Saint-Quentin, Baulevrier, Esquennes (mentionné
eùcorë^ daùs Fannuaii^e de Graves, mais qui ne figure plus
sur la carte de Tétat-major), Sully et Hécburt sont une agglo-
mération de hameaux à Petttémité dil canton de Songeons
(Oiêe). Hdri^àuX' eàt: ptB^ d'Héd^Ag^efi-Bray, U eàrte* de
Guillaume Delisle marque non loin Saint-Glair en Normandie.
Je nf'al pv tronfet TeihplaeenfeM!' de^ BsrtMéncetfrt.
( Un dernier mot sur les armoiries dSë'tâ ôîôëhë dëSàUfit-
— g& —
Quentin-des-Pré». D'après le grand nobiliaire de Picardie,
Rousse portait d'argent à cinq merlettes de sahle^ posées trois
e^ deux <les vicomtes de Waben, puînés, y igoutaient une bor-
dure de gueules et écartelaient d'Ailly, qui est de gueules ëchù
quête d^ argent et d'azur de trois traictp) ; supports, deux tigres;
cimier^ une licorne issante. L'écusson qui dans le cartouche
rond, gravé à la suite de la première partie de rinscription,
présente de notables différences,, a bien pour supports
deux tigres, mais les. merlettes sont posées 2, 2 et 1, proba-
blement pour la plus grande commodité du graveur, satisfait
sans doute d'avoir reproduit le compte exact des oiseaux
héraldiques; à Tentour se lit la légende : Anne de Rousse,
S' dé S»» Cler.
< Un autre écusson porte au premier un fretté coupé
d'un oiseau qui serait Taigle éployée de sable, becquée et
membrée de sable, de la famille de Galonné, parti des
merlettes de Rousse. Les autres armoiries, entourées d'une
guirjiande de feuillage, sont dans un état trop fk*uste pour
peripettre de les déchiffrer; cependant elles représentent
les merlettes de Rousse ; comme elles sont au nombre de
cinq, je suppose qu'elles avaient été placées en nombre égal
à celui des cinq héritiers dont il a été parlé plus haut. »
M. Heuzey lit en communication un travail sur les objets
en bronze découverts à Dodone*. Plusieurs spécimens remar-
quables de ces bronzes sont présentés en môme temps à la
séance, par M. Constantin Garapanos, l'heureux et habile
explorateur des ruines de Dodone; c'est grftce à ses efforts
que la position de Dramisious en Epire, longtemps considérée
comme celle de Tancienne ville de Passaron^ est maintenant
restituée par le témoignage irréfutable d'un grand nombre
d'inscriptions, à l'antique oracle de Jupiter Naïosde Dodone
et de sa compagne Diona,
AIINAIÛIKAIAIÛNAI.
M. Heuzey s'occupe particulièrement de la classe des
I. Ce travail est destiné i être, publié 4 la rait^ de rouTragtt de M. Gara*
panos, Dodone et ses ruines.
— S9 —
ustensiles de bronze, consacrés comme ex-voto, qui sont
autant de types rares et curieux de l'ancienne industrie des
Hellènes. A propos de la belle patine qui recouvre ces objets,
il signale à Tattention des archéologues un passage de
Plutarque où cette qualité des bronzes grecs est déjà
admirée par les anciens, à propos de la couleur des statues
élevées dans le sanctuaire de Delphes : 'E10a\J|ia(;e 6à xoo
XaXxoO To àvOrjp^ &q ou ic^vco icpoereoixbc o06à l(j>, ^açi) Sk xvavoO
<rrtX6ovto<^. La patine antique s'est donc formée longtemps
avant Fépoque où le métal a été enfoui sous le sol, et Técri-
vain grec est le premier à se demander si c'est un effet de Tin-
fluence atmosphérique ou de quelque traitement particulier
du métal employé par les anciens artistes; il rappelle à ce
propos un autre secret de la métallurgie antique, celui
de la trempe des épées de bronze, perdu aussi de son
temps : 'Ap' o&v, ï^y xp&o\c tic t^v xa\ ç^pi&a^iç T&v icàXat tcxvitÛv
icep\ t6v x^Xx^^^; âoiiep t) XeyotAévr) tûv Çiçûv ot6|ici>9k, y)c êxXe»co)5oT)c
êxexetpfav 2<Txev l^pycav TcoXe(i.ixfi)v 6 x^^^^c'* Cîe passage méritait
d'être cité textuellement pour ceux qui s'occupent des pro-
cédés de l'âge du bronze.
L'auteur fait remarquer surtout parmi les vases et les
objets en bronze du sanctuaire de Dodone, l'existence d'un
certain nombre de pièces dont les ornements, simplement
gravés au trait, remontent à l'époque de la décoration
géométrique, telle qu'on la retrouve sur toute une classe
très-antique de poteries de l'Archipel et sur divers objets
trouvés dans l'île de Chypre, à Mycènes, à Spata. Ce sont
des rebords ornés de lignes, de chevrons, de points, de
hachures ; ce sont aussi de longues bandes de métal, où des
cercles concentriques, reliés entre eux par des lignes obli-
ques, donnent le dessin élémentaire de l'enroulement appelé
postes p2Lr les architectes. Cet ornement primitif se retrouve
même sur un débris de bande de fer. On le voit encore
associé, sur une plaque de bronze, & une figure de centaure
à pieds antérieurs humains, dont le desshi, très-primitif.
I. Plutarque, De Pyihiœ Oraadit, !d.
a. Id. ibid.
— *# —
ttppe\l6 eïietêûi&ot lâs aolniftax aasoisl6M, Hir les taaeti d«
la laèmé pSrtodd, sux combfdaisoits ^diadtrfi)Qe&. H. Ckti-'
panm veut bien Dou3 Aatortser ft repradalre ici cplelques
spécimens de tta ornâtuétitd, que nous mettons eo Kg&rd
d'un fhagiûeilt de vaâe eti terra de StEatorla, dottUé au OMééë
do LotiTte par MM. Fouqué et de Cessac. Ces fragments
étabftsseat uu curieux synchronisme entre ratcIâtineOtfittU-
hirgle et Ja céramiqoe p«ïnllive.
H. Heuzer rétablit aussi, par l'étude de plusieurs anses
en bronze d'un très-beau style archaTque, la forme d'un
vase sacré & long bec étroit et relevé, qu'il croit étr»
l'alpulëre ou npixom homérique, et dont il retrouve le type
primitif dans les plus anciens vases dea tlea de l'Archipel.
Parmi les pièces d'armure antique, on remarque surtout
plusieurs joues mobiles de casques d'un très-beau travail,
qui semblent modelées sur la face même du guerrier et qui
en reproduisent les traits avec un relief étonnant. Deux
épées sont encore signalées par l'auteur de la communica-
tion comme des types qui n'ont pas été retrouvés ailleurs.
L'une est une épée en bronse, à lame droite, s'amincissant
régulièrement jusqu'& ia pointe, comme les épées égyp-
tiennes; elle est munie d'une nervure médiane en forme
de tige arrondie, très-forte et très-salUaote. La base aplatie
est en partie brisée, mais on voit qu'elle s'engageait dans
«» —
toute la longueur de la poignée;
elle est garnie de deux courtes
branches latérales, rabattues
vers la main et en avant des-
quelles^ par une disposition
très-particulière, se trouvaient
les rivets antérieurs de la poi-
gnée. L'autre est une épée en
fer dont la poignée est aussi en
partie brisée : la lame» très-
mince à Torigine, ofiTré ce carac-
tère que la partie la plus large
en est reportée beaucoup plus
vers la pointe que dans les armes
antiques analogues. Jusqu'ici
connues.
M. Nicard fait connaître qu^il
a reçu de M. Tabbé Garucci une
lettre sur les balles de frondes
récemment découvertes; il en
donnera lecture à une prochaine
séance.
a .'
EXTRAIT DES PROCÈ&-VERBAUX
• • t
DU 2» TRIMESTRE DE 1878.
Séâneè 4u 3i Avril.
Présidence dé M. Victor Guêrin, président-
Ouvrages offerts :
Bulletin d'archéologie chrétienne, 3^ série, 2« année, n^ 2.
In-8o.
' de la Société archéologique et historique de V Orléanais,
T. YI, n* 94. In-8*.
Publications de la section historique de VInstitut royal grand
ducal de Luxembourg. T. XXXII. In-8".
Revue de Vart chrétien. T. XXV, l'« livr. In-8*.
GoLLiQNON (Max.) Qaid de collegii^ ephehorum apud Graecos,
In-8'.
Essai sur les monuments grecs et romains relatifs au
mythe de Psyché, In-8*.
GoLQNNA GBCGAtBi. Le wonument de, Sarha. In-8*.
GouRBT (Alph.). Les comtes de Chumpc^ne aux croisades. .lur^.
Port (Célbbtin). Statuts des quatre facultés de VJJnimraité
d! Angers. In-8".
Correspondance^
•
. M. Gonstaptin.Car^anos, présenté par MM. Maory et
Egger, sollicite le titre d^associé correspondant étranger.
Le président désigne MM. Rayet, Perrot et Heuzey. pour
former la commission chargée de faire an rapport sur les
titres du candidat.
Le Ministre de l'Instruction publique fait connaître qu'il
a accordé à la Société un exemplaire du Bulletin de corres»
ponddnce htUêntque,
ti ' »
À
— 94 —
M. Tabbé de Gagny, associé correspondant à Amiens
(Somme), adreaao la trâosçrilMion de demi tnsoripttons qu'il
a relevées sur deux bassins en cuivre^ l'un provenant d'une
église du département du Var, l'autre des environs de Fois
(Ariège). Ces inscriptions paraissent faites plutôt pour
servir d'ornements que pour donner un sens.
M. Van Robais, associé correspondant à Abbeville (Somme),
fait remarquer qu'à la page U2 du Bmlkfin de 1877, ligne
31, au lieu de Cast d^AhbevUle, il faut lire : à Romaine,
hameau de V arrondissement (TAbbevUle.
. Trc^vau9.
Il Q$t <}onné lecture des rapports favorables rédigés au
nom des commissions chargées de présenter deK^ concl^si^is
sur les candidatures de MM. Brooard, de Bremont d'Ârs et
Pécoul. On passe au scrutin, et ehacun des candidats ayant
obtenu le nombre de suffrages exigé par le règlement, Is
Président procls^me. M, U,. Brocard associé correspondant
national à Langres (Haute-Marne) ; M. le comte Anatole de
Bremopt d'Ars, à la Porte-Neuve (Finistère) ;.M. Aug- Pécoul,
à Dràvéil (iSeine-et-Oise).
M. Hucher, assodê cofirM|N>ndfti}t au Man» (Sarth^,
adresse le» «^bservatioiM suivantes an sujet des'fnserip^âonci
relevée» sur deux carreaux publiés dans lO' BMeHn de
1877, p. 114 et 134 :
« M. de Montaiglon a présenté dans les Bulletins de la
Société des observations i^Iologiqnes qui sont, comme
toi:^ours, pleines de tact et d'intérêt, mais dont je suis con-
dnit, par l'évidettce, à contester les conclusion», en ce ^ui
tou6h6 te cairreau émiatllé du commencement du xrv« âtMcf
sur lequel iïalu :
.... ." . . . GANT : "GONME i FAUÇ'ILLJS
. : EST : TORTE : EST [
; . : : léavté i morte •:
et celui non moins ancien qui offre, d'après le même savant :
- w-
...... .m SVIS • PQVJ^AJf» i ? COJ
jaREGIEZ i lE NEN PEV
, 8MES SE PQI RM, - , ■ .
01
c M. de Montaiglott Interpfte atndl ht premlèrd inscrip-
tion :
^ût qu'on me f^u^lle
est torte '
est. ' . .
léattièttovte.
f Le mot « gaut » sergtit le^ restes 4'uu partjjçfpe pu d'|in
iwjjfiçtif et }q vçtrbe « fauôlle » aurait (léjà eu, à cette éppqu^^
un régime actif. L'explication de la seconde iiufpirtptiQU s^
rapproQ)iera(|; plus 4q c^ qui fîst pour qquq la réalité* sans
y atteindre toutefois.
€ Ce qui ^ induit M- de Montaigjon eu çrrgur, c'est qi^'il
a voulu voir, daps le? deux cas, un carreau Feprâf(9Uti»nt te
^Ujirt sçiuloïueut rt'UftÇ légende çompi^tç. Je «j'^tonue qp,^
BfiJX ^prit ci clairvQjaut u'ait p^a essayé de restituer cb^r
çuoft de cei5 légeudea avec lap çeuls caractères qu'çll^ pré-
^Ute j il u'^urj^it ainsi éprouvé presqu'^uçuno difficulté i,
rçcoustituer pes text^ç qui sont trés-comprébensii^les,
c Voici, selon nous, ce que dit le premiler :
V T^nt comme èv^ vive est torte »
f çst lé^uté morte »
Le? vers sont corrects en U^^t « ève vive » en un s^uJ,uiotA
çowme il est éQrit du reste : ww^, uous y riçviendrQUSI»
l^ secgp4 vers est j^uste éga}ewwt> si l'on se rappelle qu'W
n^yen 4gQ \^ dîpixtbongue u*e^te pa^ et que I4fiuté a uéçea-
si^rement quatre syllabes. On veut dire que la Ipy^uté sçra
moi:te ici-bas, aussi longtemps que l'eau qui court 9er^
ainuei^e pu torte, c'est-à-dire toujours. Gtaque mot wt à
sa place ^^ bien écrit.
< Les T de TàNT ne sont p^s ^out^ux, ils se ress^mbilQnt
tpus deux.
— 96 —
c Gomme, » écrit GONMB, est adses commun au zii^ siècle,
je n'en yeux citer que ces trois exemples pris au hasard,
dans le c Miracle de la marg^ise de la Gaudine (tome II des
Miracles de N.-D,^ par MM. Gaston Paris et Ulysse Parent),
. . Vers SI70. Coime celle qui est uCamie,
Vers 667. i]onme je suis de ce meffait innocent
Vers 753. Conme plusieurs qui le sont.
Comment est aussi écrit conment ; c*est affaire de dialecte.
< L^expression c Tant conme » n'est pas rare aux xiii« et
xiv« siècles ; j'ouvre, en effet, le 2* volume du Saint Graal
que nous avons fait paraître Tan dernier, et je lis,^ page 529 :
• Li tiers. aaii3 sénéfie buene œvre que 11 hom fait ea
c cest siècle terrien tant com il i demeure. »
c Tant com » signifie, comme dans notre carreau, aussi
longtems que » et le verbe est aussi au présent de Tindicatif
et non au futur.
a Le seul mot qui présente quelque difficulté et qu*en
désespoir de cause M. de Montaiglon a traduit par le mot
* fa'ufille > si étrange dans un texte du xiv* siècle, est le
mot EAVEILVE. On voit que pour arriver à ce résultat,
notre honorable confrère a dû supposer que les E sont des F
mal faits, et que le dernier V est un L. Nous allons chercher
à expliquer ce mot bizarre, il faut en convenir, sans chan-
ger d'autre lettre que TL qui nous semble être un Y mal
formé ; et encore, si Ton nous interdit cette légère trans-
formation, nous passerons outre.
c Nous trouvons d'abord en tête de ce mot les deux syl-
labes EÂVE, nous disons deux syllabes, non trois, car c Eave»
est un de ces mots qui, au moyen âge, s'allonge ou se con-
tracte à volonté, comme par exemple c Eage. > Ge mot
eave est bien connu, il signifie eau, dont nous n'avons fait
qu'une syllabe. Eave est l'équivalent d^ève et est fort correct.
c La fin du mot l'est un peu moins. Qu'y voyons-nous t
Si nous empruntons les deux dernières lettres dé « eave »
et que nous les ajoutions aux quatre qui suivent nous aurons
VEILVE, ou mieux VEIVVE, si nous supposons que le car-
reau porte un V en place de TL, ce qui n'est pas impossible.
Le mot veiwe peut fort bien se traduire par vive si l'on se
— 97 —
rappelle qa*au xiii* siècle le « v » est ëouvent'âouble, eomàie
dans les mots c ewe » pour « ève i» c evranglle» pour
« évangile » c le roi Evralacli » poar « le roi Bvalach, » etc.
« Il resterait à expliquer la contraction de la syllabe VB,
servant à la fois au mot c eave » et au mot « veivve. » On
en trouve uû exemple firéquent dans Fexpression sans cesse
répétée de « sainte glyse » pour « sainte églyse, » dans les
manuscrits du xni' siècle. L'e de c sainte » fait tomber, par
contraction, Te de « église. »
c Ici la contraction porte sur deux lettres ; mais elle n'est
pas plus étrange, et d*ailleurs elle est évidemment le résul-
tat d^un manque de place, bien que le redoublement du V
semble prouver le contraire ; mais le graveur de la matrice
du carreau pouvait bien trouver la place d'une lettre sans
pour cela pouvoir en insérer deux. »
« Remarquons que le deuxième V se produit sous une
forme assez correcte, car cette lettre n'est qu'une légère
altération du T qui existe dans les mots c suis » et c dou"
lans » de l'autre inscription, ce qui prouve la oontempora^*
néité de ces deux carreaux. Le reste n'offre aucune inoer*
titttde.
c La seconde inscription se lit aussi fort bien : .
Je suis dolent et courroucé
Je n'en puis mais^ se poi émoi'
c M. de M ontaiglou a vu un I à la fin de la première ligne ;
le graveur a laissé soupçonner un < u » oncial. Peu iinporte,
il j aurait c courreciez » ou < coirreciez » moins correcte-
ment. Le reste est très-lisible : PV..S est pour PVE8 plutôt
que pour PVIS. MES est correct pour « mais. » SE est pour
SI ou pour ET.
« Je n*en puis mais et votre courroux me touche peu, » ,
c Ainsi la légende est un ft*agment de conversation ; l'un
des interlocuteurs pourrait être Tristan de Léonois regret-
tant Iseult ; l'autre, le méchant nain, le neveu (le nfés) du
roi Marc.
c Emoi » est correct, il sonne, du reste, « emai » et pro-
duit assonnance avec c courrouciez. » Les vers ont un pied
ANT. BULLETIN. 7
— 98 —
de pluB que ceux du premier camean, mate Ha 90iit Justes.
' c lé'eiwmp^ offert par le can^enu :
Téile a bÛNi tni (S^(2^«»(ies tre$H0..., ce dit U tUés
pf ouye bien que ce geore de carreau offrait, pour chaque
èlémept du carrelage, un sem complet : eti en effet, eea
légendes fractionnées en quatre eussent été trop .longues
po^r pouvoir être posées facilement à leur place, et que!-^
qu'halrileté qu^on suppose aux ouvriers du xin* siècle, il
n'est pas douteux que ces carrelages n'eussent fourmillé
d'erreurs.
- <c Chaque carreau donnait un sens complet et quelquefois^
oomme nous venons de le voir, uo^ réplique, c'est-à-dire
deux pensées ou opposées ou latérales, si je puis dire. L^idée
du ruisseau éternellement sinueux et celle de la loyauté
morte pour toujours, celle de la douleur et du regret et
celle de l'indifférence et du dédain. Enûn je n'ai pas besoin
de revenir au,r l'image grossière du nain *, si conforme au:i
idées du moyen âge sur la laideur morale de la femme
opposée aux charmes et aux séductions de sa l^eauté appa*
rente.
c Ajoutons que l'expression a je suis dolent et courroucé »
revient à chaque instant chez les poètes et les prosateurs
du temps :
a Pensés d'amours, doïens et courouçies .
. c m'estuet chanter
(Jean de Brienne, ms. 7222, anc. Paulin Paris.)
« Dans le 3* volume du Saint Graal, Pierre qui vient de
blesser cruellement le roi Orcaàs, < si en devint si dolans
« et si courrouciés, de çou que il 11 a fait tant d'anui. »
«Nous pourrions citer vingt autres passages dû même
roman, dans lesquels les mots « dolans et courrouclés i
l.'Le ttftin Frocin, aaven du ttA féoé^ joue un ^and rôle dans le roAan de
Tiittan ; il le yeoce da mille maBiàres ; d'-eilleun» tout le mobilier du moyes fi^ ept
décoré d3 Mcèoee où il iaterrient arec .les Autre» personnag^ee de ce rranan célèbre.
M. VioUet-le-Duc, M. Paulin I^aris et noùs-même avons rendu cette' yérité évidente.
II ne faudrait donc pas s'étonner de voir se dérouler en pavage quelques épisodes
de eé rdMaa ; eii'tutit q4t\n A'a que àêt feaffamU^ des ramani^ rimes dft Tristan ;
tKUt-étm les paasi^b cit^s {ci sont-i)(» çw>iMria dans ceux perdu». ,
— w -=
spot JaxtRpoeé9. On TOlt clairement que ce» deux mots
devinent se suivre aussi dans notre earreau, tandis qu'on ne
trouve Jamais < je suis dolant et coi » proposés par M. da
Montaiglon. Ge qui confirme notre manière d'interpréter
Individuellement chaque carreau, n
Après avoir donné lecture de la lettre de M. Qucher,
M. de Montaiglon ajoute qu'il conviendra facilement qu'on
peut lire dans ce carreau gravé (page 1A6 du Bulletin de 1877)
tant au lieu de gant ; la lettre est mal venue, comme!) arrive
souvent sur les carreaux, mais elle se rapproche des autres i
de rinscription. Quant aux autres points il lui est impossible,
après un second examen, de se rendre aux interprétatlona
de M. Hucher et de ne pas maintenir ses premières conclu-
sions.
L'assemblage d'^un cadran, composé de quatre carreaux»
est la chose la plus courante et la plus commune. Ites livrea
spéciaux de carreaux reproduits par M- £• Amé, par M. Ed.
Fieury et par M. Henry Shaw, Londres iB5B, que M. Huoher
connaît à merveille, en offrent de nombreux exemples» Les
carreaux publiés par M. Deinay dans le même Bulletin
de 1877, pages 81 et 83, en seraient un exemple suffisant,
s'il en était besoin. L'un est le quart d'un cadran, l'autre
est un cadran complet composé de quatre carreaax. Un
quart de cercle non terminé n'est qu'une partie du dessin
et non le dessin tout entier.
La condition de cadran n'étant pas douteuse, c'est une
erreur de torturer le texte pour trouver un sens unique et
complet ; il faut se résigner à n'avoir affaire qu'à un débris.
I^es deux carreaux h légendes circulaires viennent de petites
pièces amoureuses comme les rondeaux ou les caroles^ très^
populaires parce que c'étaient des chansons à danser» dont
on se servait quand on n'avait pas d'instruments.
. Il est également impossible de faire venir les légendes
de Tristan de Léonois. L'assemblage des mots iolat^t et
e^Tfoucié est une des formules les . plus ordinaires de la
poéiHe amoureuse ; ce lui est un lieu-*commun si habituel
qu'il serait inutite d*en oheroher des exemples ; lisseraient
trop nombreux et par là même ne permettent aucune attri-
bution précise, et il n'y a aucune connexion entre les car-
reaux à légendes circulaires et le méchant nain, neveu du
roi Marc, qui n'a rien à voir ici.
Quant au carreau à légendes carrées, il offre bien la
seconde partie d'une strophe appartenant à une pièce ana-
logue au débat de Salomon et de Manon. La mesure des
vers avec le troisième plus court est exactement la même
forme. Enfin niais a au xni* siècle le même sens qu'aujour-
d'hui. Il suffit de se rappeler l'expression de faucon niais^
fakonem niducem^ le jeune faucon pris au nid^ ce qui est
l'origine étymologique du mot, pour montrer Tancienneté
du mot et du sens qui en dérive immédiatement.
Après ces observations et leur approbation par la Gompi^
gnie, il est décidé, sur la demande de M. de Montaiglon,
que la note de M. Hucher sera cependant reproduite inté-
gralement dans le Bulletin pour permettre de juger de ses
critiques ; une analyse, si exacte qu'elle fût^ pourrait sem-
bler en modifier le car^ptère, ou tout au moins en affaiblir
les conclusions.
M. Prost a la parole pour lire la note suivante :
c Les journaux ont annoncé succinctement, il y a quelques
semaines, qu'il avait été trouvé à Merten, dans notre ancien
département de la Moselle, des antiquités intéressantes. Il m'a
été en\oyé de Metz sur cette découverte des renseignements
qui donnent rid^ d'un monument important. On n'en aurait
malheureusement que des fragments; mais ceux-ci suffi-
sent pour indiquer la composition et les dimensions géné-
rales de Tensemble. — Le monument, construit en grès rouge
du pays, n'aurait pas eu moins de 12 à 15 mètres de haut.
Il aurait consisté en une colonne supportant un groupe de
personnages et reposant sur un soubassement composé de
deux étages, le premier quadrangulaire, le second octogone.
€ La partie quadrangulaire du soubassement, dont on n'a
que des morceaux, aurait été sur chacune de ses faces
décorée d'une niche contenant une statue de grandeur natu-
relle à peu près (deux guerriers et deux femmes drapés).
~ 404 —
et de deox pilastres portant un entablement terminé par une
corniche accompagnée de modillons.
« La partie octogone du soubassement, s^éleyant au-dessus
de la précédente, aurait été décorée également sur chacune
de ses huit faces de niches contenant aussi des statues, de
dimensions un peu moindres, et de pilastres occupant les
angles et supportant un entablement régulier.
c La colonne élevée sur ce soubassement est représentée
aujourd'hui par des fragments dont le diamètre varie entre
m. 60 et m. 66, d'où Ton peut conclure, en donnant à
la colonne une hauteur régulière de 9 à 10 diamètres, que
celle-ci avait 5 à 6 mètres d'élévation. On ne possède du
chapiteau que sa partie inférieure, mais on peut au moins
reconnaître que la corbeille devait être ornée de deux
étages de feuilles recourbées et de quatre bustes en ronde
bosse sur les quatre faces du chapiteau.
fl Le groupe^ de grandeur naturelle à peu près, supporté
par le chapiteau, est certainement la partie la plus intéres-
sante du monument. On n'en a malheureusement que des
fragments. Ils permettent de reconnaître que le groupe
représentait un personnage foulé aux pieds par un cava-
lier. On possède la tète et diverses parties du corps du
personnage terrassé, les quatre pieds du cheval, ceux de
derrière posant sur le sol, un de ceux du devant portant
sur la tête du personnage couché à terre, l'autre pied de
devant à Tétat libre. On a de plus la tête du cheval, sa
croupe indiquant Tattitude d'un animal qui se cabre. Du
cavalier on ne possède que le torse où les attaches des bras,
aujourd'hui disparus, indiquent que le gauche était abaissé^
et le droit levé comme pour frappera
c Les numismatistes connaissaient le groupe du vaincu foulé
aux pieds par un cavalier. Il figure au revers de plusieurs
médailles. En avait-on déjà trouvé des représentations exé-
cutées en ronde bosse? -^ Les fragments du monument de
1. Il résulte de reaseignements nouvellement transmis que le personnage terrassé
se termine en forme de serpent. Cette particularité range le groupe de Merten
dans une catégorie de monuments dont la région de Test a fourni un certain
nombre de spéeimens qui ont été étudiés par les archéologues lorrains.
— lot —
Merteo ont été mtirés d^an espace asieB reMërréoùlls paraie-
sent avoir été réunis et enfouis avec int^tlon. Les partied
sculptées sont dans un état de conservation qui donne lieu
de penser que le monument n'a pas dû subsister bien long-
temps. On pourrait conclure de ces diverses particularités
quUl était destiné à perpétuer le souvenir d*une victoire des
Romains, et que dans un retour offensif des vaincus il aura
été détruit assez peu de temps après son érection. Ces deux
époques rapprochées pourraient appartenir au iv« siècle ou
au commencement du v*. Il faudrait voir le style des sculp-
tures pour être fixé sur leur date probable.
c La localité où Ton a trouvé les fragments en question et où
s'élevait sans doute le monument est un village où Ton n'a
jamais signalé d'antiquités gallo-romaines. Ce village est
situé dans Tancien arrondissement de Thionville, entre
Boulay et Sarrelouls^ à 10 ou 12 kilomètres au sud de la Sarre
qui se jette près de Trêves dans la Moselle. Resterait à
chercher à quel fait historique peut se rapporter Térectidn
dans ce lieu d'un semblable monument, avec les restes
duquel on n'a trouvé jusqu'à présent aucune inscription. »
M. Quicherat demande la parole au sujet de la commu-
nication faite à ]a dernière séance par M. Longnon sur
révéché ô!Arisitum :
< rai à soumettre à la Société quelques observations au
sujet de rassimilation entre les noms d'Arintum et d^Alaiêy
que notre confrère, M. Longnon, a cherché à établir dans
une note lue à la séance du 13 mars dernier.
« Je reconnais volontiers que, philologiquement parlant,
la filiation des deux noms peut se soutenir ; mais il y a un
principe que j'ai déjà eu Toccasion de défendre ici même
dans une question d'un ordre différent, et que la critique,
à mon sens, ne saurait enfreindre sans un danger extrême :
c'est que les arguments philologiques ne peuvent pas pré-
valoir contre un fait établi par des textes.
c Sufflt-il pour raisonner sur le terme Arisitum d^alléguer
les témoignages d'où il résulte qu'un petit évêché ainsi
appelé exista à l'époque mérovingienne entre les, diocèses de
Rhoftaetde NtmesT Bvidemmefit non, si le terme 8*est
perpétué pour désigner la même circonscriptioti maintenue
par la suite avee un caractère différent. Or c^est ce qui est
arrivé ici. Après la suppression de réyêché d*Arisitum, les
quinze paroisses qui ravalent composé formèrent au spiri-
tuel un archiprétré de régllsedeNtmes, et au temporel une
atze ou viguerie. La vicaria ou agicU quae dicitur Anritum,
ou Arisensis, OU Ari8sien$i9^ est nommée sept fois entre les
années 889 et 1009 dans le cartulaire de la cathédrale de
Nîmes, et tous les actes où se trouve mentionnée cette
circonscription ont été intitulée de Arisdo par le rédacteur
du eartulaire, qui vivait au xm« siècle.
€ Arisdum est la forme latine d^un thème roman Arisde
qui se présente dans un nom propre, Petrus de Arùde^ dès
le commencement du xi* siècle. La dentale une fois changée
ne varia plus. La viguerie carolingienne, devenue un fief,
est appelée terra Atisdie dans une charte de 1268 rapportée
par Menard (Histoire de Nîmes, 1. 1, pr. p. 75), terra ErisdU
dans une autre charte de saint Louis, de Tannée 1254 (Dom
Vaissète, t. III, pr. col. 506), en même temps qu*apparatt
un archipresbyter Arisdensis,
« Maintenant veut-on la preuve que la terra Arisdie ou
ErisdU n'est pas la terre d*Alai8? A la suite de la charte de
saint Louis dont il vient d'être parlée Dom Vaissète en a
publié une autre du même roi et de la même année où la
ville d'Alais est désignée par le seul nom qu^elle ait jamais
porté dans les textes latins, et ce nom est Alestum. Aussi
bien la teneur des deux actes royaux constate qu^alors la
terra Erisdii était un fief de la maison d^Anduze, tandis que
Alestum faisait partie du domaine royal.
Les actes subséquents achèvent la démonstration. Au
XIV* siècle la terra Ehisdii est devenue baronia Erisdii et en
français la baronie dHYerle : nom qui existe encore comme
déterminatif d'une paroisse de Tarrondissement du Yigan,
appelée Saint-Brès ou 8aint-Bresson d'Hierle.
« La plupart de ces exemples ont été recueillis avec l'in-
dication exacte de leur date et de leur provenance dans le
Dictionnaire topographique du département du Gard, par
— 404 —
M. Germer-Durand. Us nous donnât chronologiquement,
historiquement la série des transformations qu^a subies le
nom antique, ils s'opposent absolument à ce qu'on aille
chercher à Alais le dérivé d^Arintum, puisque la succession
non interrompue établie au moyen des textes aboutit à ua
lieu qui n'est pas Alais^ et à un nom qui est Yerle. La déri-
vation peut sembler étrange : elle Test, j'en conviens, si
Ton se borne à mettre en présence ArisUum et Yerle; mais
grftce à rintermédiaire Arisde du xi<» siècle, on y arrive par
les flexions Erisde^ Eïrsde, Jersde qui sont toutes conformes
à l'analogie. Et puis l'analogie ne fût-elle d'aucun secours»
et la philologie avec toutes ses lois se trouv&t-elle en défaut,
'il faudrait encore s'incliner devant le fait brutal. C'est à
Yerle, orthographié depuis Hierle, que répond Arisittua.
c La situation de Tévéché d'Arlsitum n'est pas un moindre
obstacle à ce qu'on introduise Alais dans la question. La
civiias Arisitensis était revendiquée au vi" siècle par l'évéque
de Ahodez comme un démembrement de son diocèse. Gela
veut dire assurément que cette circonscription était con-
tiguô au diocèse de Rhodes. Est-ce le cas d' Alais? Alais ni
son district ne sont contigus au Rouergue; Alais est dans
un bassin qui n'a de dégagements naturels que sur le
Gévaudan, c'est-à-dire sur le diocèse de Monde d'un côté,
et sur la plaine de Nîmes de l'autre côté. Il est vrai que par
la montagne, on peut sortir à l'ouest du bassin d'Alals;
mais alors on tombe dans le bassin d'Anduze qui lui aussi
n'a de débouchés que sur le Gévaudan et sur Nîmes, étant
fermé du côté du Rouergue par le massif colossal de l'Es-
peron. C'est un troisième bassin plus occidental que les
deux précédents, celui de l'Arre, qui met en communica-
tion directe le Rouergue et le Nîmois. Là est aujourd'hui et
fut dans tous les temps la grande voie pour aller d'un pays
dans l'autre, là fut nécessairement l'évêché d'Arisltum, car
c'est le seul point où des terres ont pu être si]gettes à con-
testation entr« Rhodez et Nîmes, et là enfin s'est conservé
jusqu'aujourd'hui le nom d'Hierle.
c Ces considérations m'amenèrent, dans mon livre sur la
formation française des noms de lieux, à placer l'évôché
«
— 405 —
d'Arlsitum dans la partie occidentale de rarrondiasement
moderne du Vlgan. Depuis lors, M. Germer^Durand est
arrivé au môme résultat avec toute Tabondance de preuves ^
que lui a fournie le dépouillement des archives du Gard. Il
a surtout dégagé ce fait sans réplique que le ci-devant archi-
prètré du Vigan, composé à peu de différences près du
même nombre de paroisses que la cMiM dont parle Gré*
goire de Tours, s^appelait encore au xiu« siècle arckiprep»
hyteratus Ariidensi».
c Quant à remplacement de la ville d^Arisitum^ j'avais pro-
posé de le mettre; à Saint-Brès d'Yerle, me fondant sur ce
que le nom de beaucoup d^anciennes localités n'existe plus
que comme déterminatif , le nom du patron de la paroisse
ayant pris le dessus : Saint-Jean de Losne, Saint-Jçan de
Reome en sont des exemples. M. Germer-Durand est d^une
opinion différente. Il pense que c^est le Vigan qui nous
représente Arintum,
f A cela j'objecte que le nom du Vigan nous est donné par
une inscription antique sous la forme Avicantui^ et qu*il
n'est pas admissible que ce nom, remplacé pendant un temps
par celui d'Arisitum, ait reparu ensuite; mais je suis
Arappé d'un rapprochement qui doit avoir pesé sur la déter-
mination du savant nîmois. Le Vigan est situé sur la rive
gauche de TÂrre ; or sur la rive droite^ en face du Vigan,
est le confluent d'un petit cours d'eau appelé Ise, ancienne-
ment Isa et /m. U me semble difficile de ne pas voir dans
Afiriium la réunion des deux noms de l'Arre et de Flse. La
conséquence serait qu'une ville s'était formée et développée
pendant les siècles de paix au détriment d'Avicantus,
Détruite probablement lors de l'invasion du midi par les
Sarrasins, elle ne se releva pas de ses ruines, la population
trouvant préférable la position d^Avicantus qui offrait plus
de sécurité. La même chose est arrivée^ pour Darantasia
remplacée par Moutiers, pour Lemincum remplacé par
Ghambéry, pour CamUiacum remplacé comme chef-lieu de
pagui par Beaumont-sur-Oise, etc., etc. •
M. Quicherat rend compte, ensuite, d'une visite qu'il a faite,
— 400 —
en cûttipagkile de H. Léon Renier et de plusieurs autres
membres du comité des traraux historiques, à des fouilles
que M. LandaUy propriétaire, fait exéchter dans un terrain
à lui, derrière le nouveau marché Nicole.
Ce terrain fit partie d^un cimetière gallô-romain qui devait
longer la grande voie de Paris à Orléans. Le sol est rempli
de sépultures à la profondeur d*un mètre et plus. Les morts
ont été inhumés dans des cercueils de bois dont il ne reste
pas d'autre trace que les clous qui en assemblaient les
pièces. Les squelettes^ réduits aux crftnes et aux' gros os
des membres, se présentent dans toutes les orientations,
avec accompagnement de poteries et de pièces de monnaie^
celles-ci appartenant aux règnes de Trtgan, d'Adrien et
d'Antonin le Pieux. L^une des tètes de morts avait un grand
bronze engagé dans le trou de chacun de ses yeux.
La poterie, quoique commune, est d'un bon travail. D y
a quelques vases en terre rouge lustrée, un plus grand
nombre en terre grise, rose et noire. Une petite tasse de
cette dernière espèce porte en blanc Tinscription AVE. On
a recueilli aussi des fragments de bassins de bronze et plu-
sieurs pièces de verre, entre autres une longue et mince
baguette, tordue en hélice.
Un sarcophage de pierre, le seul de son espèce qui ait
été rencontré JusquMci, contenait le squelette d*un jeune
enfant. Près de la tète reposait un joli biberon en verre. Le
coiR^ de ce sarcophage a d'ouverture en longueur 76 cen-
timètres. Il est taillé en quadrilatère régulier, et d'un tra-
vail qui n'est pas allé plus loin que Tébauchage. Le cou-
vercle était fortement scellé au mortier.
Au-dessus des sépultures gisent de nombreux fragments
de monuments funèbres enfouis après avoir été brisés. On
remarque un cippe en forme de colonne qui a été scié en
deux sur son axe^ des fragments d'entablement, un pom-
tneau de pierre et des ornements en découpure qui ont
servi de fàttage, deux frontons en pierre dure, dont l'un*
encadré d'un bourrelet de ciment qui a conservé les .traces^
d'une belle peinture rouge. Dans le tympan de ce dernier^
on lit rinscrlpUon :
— lOT —
D M M
AGGÂVIÂE MARTIOLA£
Une autre inscription, tracée en caractères rustiques
sur une pierre informe^ a été lue par M. Renier :
MONIMETO
SANNITILLn
Quelques fragments de sculpture décèlent la main d'un
artiste habile. On remarque surtout le corps d^une figurine
m ronde bosse, habillée à la mode gallo-romaine, qui déco-
fait une stèle funéraire.
M. le baron de Witte, associé correspondant étranger, a la
parole pour lire la note suivante :
f Dans sa précédente séance, la Société a entendu Tinté-
ressante communication faite par notre savant oonflrère,
M. Léon Heuzey, sur les fouilles faites à Dodone par
M. Cîonstantin Garapanos, et ses observations sur des débris
de vases, d'armes et d'ustensiles de toute sorte recueillis
dans ces mêmes fouilles ^ Aijùourd'hui, M. Garapanos
m'ayant permis d'apporter ici des spécimens d'une autre
classe de monuments, j'ai l'honneur de mettre sous les
yeux de la Société quelques statuettes et quelques plaques
de bronse, venant de Dodone.
c Chose digne de remarque, en considérant l'ensemble des
objets trouvés dans les ruines du temple de Jupiter, on est
surpris au premier abord d'y rencontrer un nombre consi-
dérable de bronzes qui remontent k une très-haute antiquité,
le sixième ou môme le septième siècle avant l'ère chrétienne,
et par conséquent à l'art primitif des ilellènes. Mais cette
surprise cesse quand on songe aux suites des guerres ter-
ribles qui ont éclaté vers la fin du troisième siècle avant
J.-G. entre la ligue des Ëtoliens et celle des Achéens. Ge fut
en effet vers l'an 220 (Olympiade cil, 1) que Dorimachos,
général des Ëtoliens, ravagea l'Ëpire et livra au pillage et
1. Supra^ p. 88.
— lOS —
aux flammes le temple de Jupiter et les autres sanctuaires
de Dodone ^. Plus tard, les Romains sous le commandement
de Paul Emile, vers Tan 168 2, et les Thraces de Mithridate,
vers Tan 88^, achevèrent la destruction des édifices sacrés.
Les offrandes en métaux précieux disparurent; quelques
bronzes qui avaient été cachés échappèrent seuls au pillage.
On est autorisé à penseur que les bronzes enfouis dans la
terre, avant Tarrivée de Dorimachos et des Étoliens, y res-
tèrent pendant un grand nombre de siècles ; ceci explique
la présence dans les fouilles faites à Dodone de statuettes
et de bas-reliefs d'un art très-ancien. Dodone demeura en
ruines pendant de longues années. Toutefois, Tôracle a dû
se relever vers la fin de la République. Car Strabon^ et
Pausanias* en parlent; le géographe dit qu*il a presque dis-
paru avec les autres villes de l'Épire ; au contraire le Pértè-
gète, qui écrivait vers la fin du second siècle de notre ère,
assure qu'il mérite d'être visité.
« 1. La première statuette que nous avons sous les yeux
représente un Satyre ithyphallique et barbu, à pieds de
cheval. Il danse, la main droite posée sur la hanche et le bras
gauche levé. Par derrière, au bas des hanches, il y a un trou
qui indique l'endroit où se rattachait la queue de cheval.
Le nez aplati et écrasé et Texpression de bestialité dans les
traits appartiennent en propre aux satyres, êtres moitié
hommes, moitié animaux. On reconnaît dans ce bronze les
caractères de Tart grec primitif du sixième et peut-être
même du septième siècle avant J.-C.
ff Hauteur 20 centimètres^.
c 2. Une autre statuette représente une atif^^rêa jouant de
la double-flûte. Ses longs cheveux bouclés sur le front et
liés derrière la tête par une bandelette retombent en larges
1. Polyb. IV, 67.
2. Strab. VII, p. 322.
3. Dion. Cas»., Fragm, GXVI, t. I, p. 106, éd. Stun.
4. vu, p. 327.
5. I, 17, 5.
6. Voir Constantin Carapanos, Dodone et ses ruines, pi. IX. Paris, 1878. ^ Cf.
Gazette archéologique, 1877, pi. 20 et p. 124.
— 409 --
nattes sur ses épaules. Ou distingue parfaitement la bande de
cuir (9op6eià), destinée à maintenir les joues et à adoucir le
son, bande qui est retenue au sommet de la tète par une
bandelette. Le sac {^"koLxoç) destiné à serrer les flûtes est sus-
pendu au bras gauche. Le style de cette curieuse statuette
indique un travail très-soigné du sixième siècle avant J.-G.
c Hauteur 0,12 ^
i 3. La troisième statuette représente Atalante qui court*
Ses longs cheveux tombent en tresses sur ses épaules. Elle
relève de la main gauche sa tunique. On remarquera dans
ce charmant bronze le modelé des chairs, les muscles très^
prononcés, les yeux grands et ouverts et une expression de
force dans les traits. Ce bronze remonte au sixième siècle
avant J.-G. Il est probable que cette statuette représentant
Atalante avait un pendant, qui devait être le vainqueur de
la lutte proposée par le père de la jeune fille; il se nommait
Hippomène ou Mélanion,
c Hauteur 0,12 3.
« /i. La quatrième statuette* est une figure de divinité
ayant des formes monstrueuses, moitié homme, moitié dra^
gon, les bras étendus avec des ailes aux hanches. La parUe
Inférieure du corps est terminée par deux queues de reptile
qui se croisent. Aux côtés s'élancent deux dragons, la gueule
ouverte.
« J'avais cru pouvoir désigner cette divinité monstrueuse
sous le nom d^Ackéron ', fleuve qui coulait dans le voisinage
de Dodone^ ; mais d'après une excellente observation de
M. F. Lenormant, cette divinité doit représenter, plutôt
Typhon^ l'adversaire acharné de Jupiter.
f Cette curieuse représentation orne un fragment d'a-
grafe.
f Hauteur 0,04^.
« 5. Le bronze solvant appartient à la meilleure époque
1. Ouvrage citéf pi. X.
2. Ouvrage citéy pi. XI.
8. Dans Youvrage eité de M. Carapftnos, p. 183.
4. Pausau. I, 17, 5.
5. Ouvrage cité, pi. XIII, n«« 2 et 2 bis.
— 440 —
de Tait h^ént^ne, proi)ablement à répoque de Vnudtèiet
c^est-à-dlpe aa quatrième siècle a?a!it J.*G. Cette atatnette
représente une Ménade^ les regards dirigés vers la terre et
le pied droit levé. L*attltude donnée à cette Ménade semble
indiquer qn^elle était groupée arec un autre personnage,
peut-être terrassé par elle et renversé h ses pieds. Les attri-
buts qu'elle portait sont perdus ; mais on peut supposer
qa^die tenait danii la main droite un thy rse et peut-être dans *
la gauche un serpent. Les plis de sa double tunique sana
manches sont indiqués avec gràoe et élégance. On y remar-
que des incrustations d^argent.
f Hauteur 0,i0*.
t 6. La sixième statuette, d*après Tingénieuse idée de
M. Garapanos', représente uo personnage mythologique
très-peu connu, le berger Mandpka^ cité dans les traditions
de Dodone',* où il est mis en rapport avec la colombe qui
rendait les oracles. Il est représenté nu, avec unechlamyde,
formée d*une peau d'animal Jetée sur Tépaule gauche.
ti*attHbut qu'il tient dans la main droite est un bftten ou une
espèce de massue. Il était sans doute coiffé d'un pétase dont
il ne reste que le elou qui servait à le fixer sur le sommet
de la tete.
r Style du quatrième ou peut«étre du cinquième siècle
avant J.-G.
« Hauteur 0,11 *.
< 7. La plaque avec figures en relief qae j'ai rhonneur de
montrer à la Société, est un géniastère ou couvre-jouos de
casque. On y volt un groupe de deux combattants nus. Le
vainqueur a la tète couverte d'un casque de forme conique;
une chlamyde Jetée sur^ses épaules vient s'enrouler autour
de son bras gauche qui est armé d'un grand bouclier. Vu
de face, il appuie le genou droit sur li^ poitrine de son
àdrersaire renveorséî àises piedij. La ptâque ayant été brisée
1. Ouvrage eité^ pi. XIV, n* I.
2. Oworage cité, p. 165 et 166.
3. Prozen. op. Schol. ad Homer. £%u« fi, 82T. ^ PhUosU^to (/oûrm, U, |3)
lui donne le nom de ffellot. — Cf. Sohol. ad Homer. Hiad, IIi ^^« .
4. Ouvrage cité, pi. XrV, n« 2.
— 444 —
daiH» (au9ieur9 ^ndr^ita, Qa ae peut pa» défiiOr 4<l 4^^
armes offenslYes étaient armés les deux advers^irw. (a
vaiBOU tea^t probablement à la main une épée.
c Sous le rapport de Tart» on ne saurait imaginer rien de
plus beau, de plus pur que cette composition. On y trouve
tout le talent de Técole de Lysippe ; c'est une œuvre da
plastique de la fin du quatrième siècle avant notre ère. Ce
groupe, 4^mm6 je Tai dit ailleurs \ est peut-être supérieur
aux admirables bronzes de Siris, débris d'une armure, qut
ont été illustrés par Brôndsted^ et sont conservés aujour*
dliui au Musée Britannique.
« On pourrait être tenté de chercher dans ce groupe de d^ux
combattants une scène de riliade, mais il est plus probable
que Tartiste a voulu représenter le combat de PoUux contre
Lyncée^, Le casque que porte le vainqueur indique d'une
. manière positive un des Dioscures, car sa forme conique fait
allusion i l'œuf de Léda*.
Le combat de Pollux et de Lyncée est représenté sur un
bas-relief publié et expliqué par Winckelmann' et par
Zoêga«.
« Hauteur 0,177.
« 8. Plaque représentant la tête d'OmpÀoZ^ vue de face
et coiffée de la dépouille du lion. La pupille est indiquée
dans les yeux. Mais ce qu'il faut surtout remarquer c'est la
.bouche entr'ouverte qui montre une rangée de dents, chose
rare dans les figures antiques.
c Style du quatrième siècle ayant J.-G.
« Hauteur 0,17?.
i. Dfi|i8 Vomragi^ cité de M. Carapaxu>9| jk. IBS, [^ . . , )
2. Bronzes of Siris, Lond. 1836, in-folio.
3. Apollod. III, il, 2. — Schol. ad Pindar. Nem. X, 114. -»- Tzetz. ad Lycophr.
Cassandr, 511 et 556. — Oyid. Fast. V, 511. . .
4. Lycophr. Ctusandr. 506. — Lncian. Dialog^ I^eqrwn^ ^Yl> i| fiHfl» Qfftei
d'HemstérhuiB.
5. Mon. ined. 62.
6. Bassiril. 1. 1, pi. LI.
7. Ouvrage eité^ pi. XV. — Cf. Monuments greesy publiés par l'Association
pour l'encouragement des études grecques en France^ 1877, pl. 2 et p. et 10.
8. Ouvrage cité, pl. XVII, n* 4.
— 442 —
f La pÉtine de cette plaqae est des plus fines et des pliter
brillantes.
c 9. Autre plaque représentant Scylla^ vue de face, la tête
U^rement inclinée vers la gauche. La partie inférieure du
corps se termine par deux grandes qiieues de poisson, à la
partie antérieure s*élancent deux chiens qui aboient. La
déesse lève la main droite et tient de la gauche un aviron.
Au-dessous les flots de la mer et dans le fond, de chaque
côté, de larges feuilles d*acanthe.
c Travail du troisième siècle avant J.-G.
c Hauteur 0,09, largeur 0,12 ^
f 10. Plaque représentant un iphinx mâle et barbu.
ff Travail du sixième ou septième siècle avant J.-G.
f Cette représentation est extrêmement rare. Sur tous les
monuments grecs, et en particulier sur ceux où Ton voit le
sphinx qui propose des énigmes & Œdipe, cet animal est^
toujours femelle, comme Tindique d'ailleurs son nom en
grec, < ^Vt Je ne connais d'autre monument qu'un petit
aryhdllos de style corinthien, sur lequel on voit le sphinx
mftle et barbu. Cet aryballos fait partie de la collection de
M. Olivier Rayet.
« Hauteur 0,06 s.
c N'ayant pu montrer à la Société que ces dix objets,
choisis dans la collection des bronzes trouvés à Dodone, j'ai
apporté ici quelques planches de l'ouvrage que vient de pu-
blier M. Garapanos, sous le titre de Dodone et ses ruines,
Paris, chez Hachette, 1878. On y trouve une foule d'objets
curieux et intéressants qui peuvent donner une idée des
offrandes de toute espèce que les indigènes et les étrangers
consacraient à Zeus Maïos et à sa compagne, la déesse Dioné.
1. Ouvrage eité^ pi. XVIII, n* 1.
S. Oworage cité, pi. XX, n« 1*
Séance du 40 Avril.
Présidence de M. Victor Guêrin, président.
Ouvrages offerts :
Atti deîla R, accademia dei Lincei, février 1878, in-&*.
AuoiAT (Louis). Un fils d^Estienne Pasquier. Nicolas Pasquier^
lieutenant général et maître des requêtes^ in-8<*.
Yan Hende (Edouard). Supplément à la numismatique lilloise^
IV« partie, 2« fasc, in-8o.
Correspondance,
M. Corroyer écrit quMl maintient sa candidature à la place
de membre résidant, vacante en ce moment.
M. A. Pécoul adresse ses remerciements à Toccasion de
son admission au nombre des associés correspondants natio-
naux.
Traioava,
M. Rayet lit un rapport favorable au nom de la commis*
sien chargée de présenter des conclusions sur la candida-
ture de M. G. Garapanos. On passe au scrutin et le nombre
de suffrages exigé par le règlement ayant été obtenu,' le
président proclame M. Garapanos associé correspondant
étranger à Gonstantinople.
M. Mazard, associé correspondant, soumet à la Société
des tessons de poteries recueillis par lui dans l'enclos de la
rue Nicole, près de l'Observatoire de Paris, sur l'emplace-
ment d'un cimetière gallo-romain^ dans lequel lo proprié-
taire fait faire des fouilles visitées par de nombreux archéo-
logues.
« Ges tessons, dit-il, n'ont d'autre intérêt que de confirmer,
à son avis, les détails que Grivaud de la Yincelle et Gaylus ont
donnés au sujet de l'existence d'une fabrication céramique
Importante sur la montagne Sainte-Geneviève, mons Locoti-'
ciusj en activité dès le premier siècle de notre ère, et dont
ANT. BULLETIN. 8
les produits étaient fort variés. Si Ton s'en tient aux indi-
cations fournies pàr^tej^.moinilê^ Irouféei) rue Nicole, dont
la plus récente jusqu'ici est à Teffigle de Neryc^, l^s sépul-
tures seraient contemporaines de l'industrie exploitée sur
la montagne Sainte-Geneviève.. Il est donc très-présumable
que c'est elle qui a fourni aux besoins funéraires du<;ime-
tiëre voisin. En effet, les tessons appartiennent à des sortes
dé poteries de fabrication diverse*
c Poteries fines sigillées, dites samiennes, quelques-unes
à décor en relief ou portant des estampilles. Le ton rouge de
la glaçure a plus ou moins dMntènsité et indique une pro-
portion différente dans, rintroductionde la substance colo-
rante. Ëcuelles, bols, soucoupes et plats.
« Poteries en p&te assez fine, poreuse, légère. Rose à Tin-
térieur, Targile a cuit blanc à Textérieur au contact plus
immédiat du feu. Cette coloration blanchârtre n'est pas due
& l'application d'un engobe. .
c Lagènes.
a Poteries, cruchons ou bidons en terre ros&tre moins
fine, enduit blanchâtre mat à l'intérieur et à l'extérieur.
Fabrication d'usage courant.
f Tessons en pâte foliacée» ros&tre, mate, sans enduit^
parois minces.
€ Partie supérieure d'une grande oUa, de 0™70 de circon-
férence à l'ouverture ^ rebords plats, pâte grossière, grise,
enduit noir mat à l'intérieur et à l'extérieur.
€ Tesson en p&te grise, a reçu à l'extérieur un polissage.
C'est le reste d'une petite urnule, forme pot à beurre.
€ Enfin divers autres fragments rouges et noirs qui per-
mettent de constater une variété de dix sortes au moins de
terres cuites: »
Les vases entiers, intacts, que M. Mazard a vu extraire
des tombes ne lui ont révélé aucun spécimen qui ne soit très-
connu dans la céramique gallo-romaine, ni aucune pièce
d'une valeur tant soit peu exceptionnelle comme forme oa
décor, ce qui ne nuit en rien à l'intérêt (^ue présentent ces
fouilles qui ont fourni des antiquités d'autre nature.
La variété de cette fabrication céramique confirme une
fois de ptios eettft différence dû travail à&tiqtte ftveô riildttÉ^
trie moderne Où le fabrtcaat se JOùtûb en général à une senle
nature de produits. •
• •
. M. lïlcardi termine la lecture de s<on mémoire sur le Musée
des Petits-Âugustins qui est renvoyé à la Commission des
impressions. — A la suite de la lecture de M. Nicard, M. de
Montaiglon fait remarquer que Téglise Saint- JuIien-le-Pauvre,
â'ayant plus d'emploi depuis la reconstruction de TUÔtel-
bieu, court risque d'être négligée et démolie ; elle offrirait
facilement un asile à un grand nombre de monuments pari-
siens que le Louvre et Gluny sont trop étroits pour recevoir.
M. Longnon, en réponse aux observations présentées par
M. Quicherat au si]jet de Tévôché d'Arisitum, s^exprimeen
ces termes : .
t En suite de la lecture que M. Quicherat vous a faite
mercredi dernier au stget d^mt^wn, j*ai répondu à mon
honorable confrère que J'avais toujours reconnu Tiden*
tité de la tevre Arùdii ou Erisdu avec la baronnie d-Hierle%
aux environs du Yigan, mais que je persistais à voir deux
noms absolument distincts dans AriHtum, Arindum ou Aris^
dum^ chef-lien de Tévêché mérovingien, d^une part, et^m'>
dium ou Arisdia^ nom latin de la baronnie d'Hierle/ d'autre
part. Je viens aujourd'hui préciser ma pensée après une
nouvelle étude des textes invoqués par M. Quicherat.
ft La distinction entre Atisdum et Arisdium (ou peut-être
plus exactement Arisdia, comme on lit dans une charte
de 1243), résulte du fait que le second de ces noms désigne
toujours dans les documents connus une circonscription
territoriale, tandis qn^Arisdum est le nom d'une ville, meus,
municipium ou castrum, Philologiquement aussi, les deux
noms sont distincts, tout aussi distincts que les nomina latins:
Flavius, MuciuSy Octavius, Quintius, Titius, le sont des prs*
nomîna on des cognomina: Flavus, Marcus, Octavus, Quintusf,
Titus, dont ils dérivent ici, Arisdum est le primitif, Aris-^
dium ou Arisdia le dérivé, et ce dérivé a été formé — par
1. Géographie de la Gaule au ti* iiéde, p. 541. *
— m —
un procédé employé dans la formatioa de biat d*autres
noms de régions ^ pour désigner le pays dépendant de
l'ancienne ville épiscopaled^^nn^m^
c M. Quicherat m'objecte que la baronnle d'Hierle n'aancan
lien avec Alais. Je ne le méconnais pas, mais nos confrères
savent tous que fréquemment des noms de circonscriptions
territoriales ont été restreints à certaines parties de ces
circonscriptions qui, à ne considérer que Tétymologie, n*y
avaient aucun droit. Pour n'en citer que quelques exemples,
Je rappellerai que le nom du Ternois (pagus Teruanensis)^
dont la ville épiscopale de Thérouenne était le chef-lieu, ne
désignait plus dès le xii« siècle que le comté de Saint-Pol,
c*est-à-dire la partie méridionale du pagus Teruanensis
auquel Thérouenne était devenu complètement étranger^;
je citerai un des pagi du diocèse de Reims, le Dormois,
pagus DuleomsnsiSy ainsi nommé de Doulcon, son chef-lieu,
et dont le vocable ne s^appllquait plus déjà au zi* siècle
qu'à la partie sud-ouest du pagus primitif, c'est-à-dire pré-
cisément à la partie du Dormois la plus éloignée de Doul-
con 3. N'avons-nous pas vu récemment, en 1860, le gouver-
nement impérial priver le département du Var de la vallée
qui avait fait donner, à cette circonscription d'origine révo*
1. Les textes latins qui parlent du pays d*Hierle donnent toujours le t quand Us
emploient la forme substantive (voyes surtout chez Ménard, Histoire de Nisme»,
t. I", preuves, p. 71 et 76 : les chartes de 1227 et de 1243 mentionnent la terra
Aritdii et la terra Arisdia), Mais si le i n'est jamais oublié dans la forme subs-
tantive où il est Indispensable pour établir la distinction entre Tanden viens et la
circonscription territoriale, on Tomet quelquefois dans la forme adjective, celle-ci
pouvant être tirée à volonté du primitif ou du dérivé ; ainsi on trouve dans la
charte de 1127, à côté des mots « proceres Arisdienses^ arg-entarius ArisdiensiSt »
les expressions « terra Arisdensit et argentaria Arisdensis. » — Les noms de pays
terminés en latin par le suffixe ta sont trop communs pour que nous ayons à en
rappeler quelques-uns ici ; quant au suffixe ium, il est d'un emploi plus rare, et lea
dénominations du Belçium^ dérivée du nom des Belges {Belg»)^ de Castrieium,
employée plusieurs fois par les écrivains du ix* siècle au lieu de pagus Castneenr
sis^ sont, parmi celles qui se présentent en ce moment à notre mémoire, les seules
où ce suffixe soit ajouté à un nom de lieu ou à un nom de peuple pour former un
nom de région.
2. Longnon, Eludes sur les pays de la Gaule, i" partie, p. 52.
3. Ibid., 2* partie, p. 57.
— U7 —
lutionnaire, le nom qu'elle n'a pas néanmoins cessé de porter
^^ après cette mutilation ?
^' it Quant au motif de la restriction du nom Arisdium à la
partie occidentale du pays que J'attribue au diocèse é'Aru
"^ éitum, II m'échappe aussi bien que les raisons qui ont fait
-* restreindre la circonscription du Temols et celle du Dor-
'P mois ; mais un précieux texte du zili« siècle nous fait assis-
^^ ter à une restriction nouvelle de la terra Arisdii, En 1243,
îs<^ le roi saint Louis, après avoir confisqué pour crime de
iji rébellion les seigneuries d'Âlais, d'Anduze, de Sommlères
* et d'Hierle appartenant à Pierre Bernard d*Anduze, accorde
lii à ce baron 600 livres de revenu annuel, assises sur la terra
à Jrisdie, réservant toutefois à la couronne le casttum Mat"
m rocii *, ou la ville de Meyruels, que TAssemblée constituante
ef< a rattaché en 1790 aux pays dépendant jadis du Gévaudan.
à « La pièce à laquelle nous faisons allusion est un des meil-*
leurs témoignages qu'on puisse opposer à ce fait que M. Qui-
cherat considère comme acquis : Fidentité de l'ancien dio-
cèse ^Arisitum avec rarchlprôtré du Vigan, au diocèse de
Nfmes^ lequel avait été désigné au moyen âge sous le nom
^archvpresbyteratus Arisdensis^ et qui, ce sont les expres-
sions mômes de notre savant confrère, se composait « à peu
de différence près, du même nombre de paroisses que le
civitas dont parle Grégoire de Tours. » En effet, Meyruels
était aussi bien que le Vigan le chef-lieu d'un archlprétré
du diocèse de Nîmes, puis de celui d'Alais, et le château de
Roquedur, dont le ressort forme la partie de la terre d*Hlerle
laissée à la famille d'Anduze en 1243, ne faisait pas non
plus partie de Tarchiprôtré du Vigan : Roquedur apparte-
nait à rarchlprôtré de Sumène ^ qui, par ses paroisses les
plus orientales, Cezas et Cambo, atteignait la partie supé-
rieure de la vallée du Vidourle et communiquait ainsi avec
ces régions que M. Qulcherat déclare sans lien topogra*
1. Ménard, Hittùire de Nitmes, t. !«', preuves, p. 76.
2. Cette indication, ainsi que les antres renseignements analogues qni snirent, est
empruntée an Dictionnaire topographique du département du Crord, de M. Ger-
mer-Durand.
phique a^ec le diocèse d*Arisitum, tel qu'il le conçoit. Ajeu-*
tons qu'un hameau nommé aujourd'hui la Hierle, le mansm.
dé Arùdio^vulgariier vQcatur Yrîe, d'un aete de 1371, hameau
que M. Germer-Durand considère comme le moMus caput
de la baronnie d'Hierle^ faisait partie d'un quatrième archi^
prôtré, celui de la Salle qui, lui, appartient au bassin d'AlaLi
et non à celui du Yigan.
c A l'argument topographique que M, Quicherat prétend
tirer de la difficulté des communications entre Alais et le
Rouergue, difficulté qui n'existe pasj dit-il, entre le Rouergue
et le bassin du Yigan, je me contenterai de répondre par ce.
iîait incontesté que, du tui* au 3ux" siècle, le Yigan et Alais
ont constamment suivi les mômes destinées : d'abord du
vui» siècle à 1692, époque pendant laquelle ils dépendaient
du diocèse de Nîmes ; ensuite, de 1692 à 1790, qu'ils compo-
i^rent le diocèse d'Alais, enfin depuis 1790, date de leur
entrée dans le département du Gard.
c Un autre argument incidemment invoqué par M. Qui-
cherat et que j'ai déjà quelque peu infirmé en démontrant
que l'archiprêtré du Yigan ne représente pas à lui seul
l'ancien diocèse d'ArisUum, cet autre argument, dis-je, est
en réalité des plus défavorables à la cause de mon savant
confrère. Il faut se garder d'assimiler les circonscriptions^
paroissiales du vi« siècle, et'même celles, plus nombreuses
déjà, de l'époque carolingienne, avec les circonscriptions
paroissiales des sept derniers siècles. Yers le xii« sièclCi.
dans la France du nord, le nombre des paroisses s'est quin*^
tuplé ; c'est du moins, autant que je m'en souviens, la pro-
portion que des études locales sur les pays arrosés par lai
Marne et ses affluents m'ont jadis permis d'établir; M. Aug.
Molinier, qui dirige en ce' moment la nouvelle édition de
VMistoire du Languedoc^ de dom YaissetOf m'assure être
arrivé à la même conclusion pour des contrées languedo*.
ciennes qu'il a plus particulièrement étudiées, le pays de
Lezat, par exemple. J'appuierai cette opinion, qui n'a encore
reçu aucune publicité, par un rapprochement que les ouvrages
1. Dictionnaire tcpograpMgue du département du Gard^ p. 104.
— f4« —
de Grégoire de Tours m>utoriseiit àfalre, : U résulte^ <^ vç^
semble» des curieux renseignemeats que Grégoire a réuuis
sur les évéqves do Tours, ses prédécesseurs, que, lors de sou
avènement à Fépiscopat (573), la Touraine compreuait, ^
dehors du cfaeMieu de la cité, environ trente-trois paroisses
rurales qui, au xyui<» siècle, sont représentées par 284. cirr
conscriptions paroissiales, ce qui donne 1 à 8 1/S.pour l^
rapport du chiffre des paroisses du vi* siècle avec celui des
paroisses modernes. Il est donc matériellement impossible^
en face du' nombre de 15 paroisses plus minus qui compen-
saient le diocèse d'Arisitum en 570, de lui assigner un.terri*-
toire inférieur en étendue, à celui que lui donne ma carte
de la Gaule en 587 ; je suis évidemment resté dans des
limites raisonnables en assimilant d'une façon générale ^ef
15 paroisses du diocèse d'^Arisitum avec la circonscription
diocésaine d'Alais qui se composait de SU paroisses, puis-
quMci nous n'arrivons même pas à la proportion de 1 à 6 ^.
ff M. Quicherat dit à la fin de sa note qu'il y a grande
apparence que le nom latin d'Alais, Alestum^ nous est par*^
venu dans toute sa pureté, sans qu'on ait à soupçonner. un
changement dans sa liquide, et il cite à ce propos un peiv
sonnage qui, portant le nom d'Alaix, hameau voisin de
Charlieu (Loire), est désigné en 1332 dans un registre du
jparlement aoua le nom de €ruillelmu$ deAleato. M. Quicherat
paraît avoir oublié ici un principe qu'il connait. mieux
que personne; c'est qu'une pièce du xiv« siècle ne peut rien
prouver dans un cas semblable et, très-probablement, la
notoriété de la forme latine alors employée pour désigner
la ville d'Alais n'a pas été étrangère à la traduction latine
4u nom de Guillaume d'Alais par G, de Mesto,
( Je terminerai en protestant contre l'étymologio que
M. Germer-Durand donne du nom d^Arisitum, étymologie
que M. Quicherat rappelle : Arisiium. tirerait son nom de
deuj( cours d'eau l'Arre.et Hse qui joignent leurs eaux près
1. Je me réserre d'écrire nn mémoire sur la question de Tétendae des andeimes
ùrcooscriptions paroissiales et faeeepterai avec reco&oaissasce totta les renseigne^
menta ^'on voudra bien'm'adreaoer à ce sujet. (Ni>te de M, A. Jjw^non^
— 420 —
da y\f^. Outre que l^accoupiement de ces deux vocaMes
ne rendrait pas compte de la finale du nonr Arisitum^ je
rémarque que le nom de FArre semble avoir toujours pris
deux r et que jamais, cependant, Ton n'a écrit ArrisUum.
te ne puis admettre non plus Forigine que M. Germer*
Durand assigne au nom du Yigan : le Yîgan est un nom
essentiellement différent de celui d^Avicantus, qne fournit
nne inscription ntmolse. La seule forme latine que les docu-
ments du moyen âge fournissent pour le Yigan est Vicanum,
nom formé d'un mot roman, comme le prouve la présence
de Tarticle dans le nom de la ville du Gard, aussi bien que
dans le nom des communes du Yigan et du Yigean que ren-
ferment les départements du Lot, de la Haute- Ylenne et da
Cantal. »
M. Prost signale, dans les Mémoires de la Société d'archéo-
logie lorraine, un article de M. Bretagne où il. est question
de groupes sculptés qui offrent de Tanalogie avec le groupe
trouvé à Merten.
M. de Montaiglon entretient la Société du Fraru: Archer
de Cherté^ monologue dramatique du xvi<» siècle, non signalé
JûsquMci et dont la réimpression doit figurer dans le trei*
zième volume du Recueil d'Anciennes poésies des xy« et
XVI* siècles qu'il publie avec M. James de Rothschild dans
la collection de la Bibliothèque elzévirienne.
a On ne connaissait jusqu^à présent son existence que par
la mention du manuscrit d'un angevin, Brùneau de Tartî-
fume. Imprimé par M. Le Roux de Lincy {proverbes fran"
çaU, 2« édition, 1859, II, 606) et par M. Gélestin Port (I>tc-
iionnaire de Maine-et-Loire^ 1, 686) : f Le bourg de Gherré
est renommé & cause de son Franc Archer^ dont les rodo-
montades sont imprimées, comme celles du Pionnier de
ScBurdre. » Ni les unes ni les autres ne sont indiquées dans
aucune bibliographie, mais le Franc Archer s*est retrouvé
dans la Bibliothèque Méjanne, à Aix. L*édition est de Tours,
chez Jean Rousset, demeurant rue de la Scellerie, devant les
Gordellers. Elle porte la date de lôM, mais il doit y en avoir
eu d*antérieures^ car la composition de la pièce peut être
— 42^ —
Ib reportée probablement au camaTal de iS^A. Bn effet, il y
ji est question de la bataille de Montreull-^ffellay, qui eut lieu
î en juillet, et de l'émeute provoquée par Jean d'Âlanci à
Angers, qui est d'avril 1528; en même temps le Franc
Archer de Gherré, aussi vantard «t aussi peureux que son
digne ancêtre le Franc Archer de Bàgnolet, parle du capi-
taine Bayard, qui a peur de hif, comme encore vivant, et
Bayard est mort le 30 avril 152/ii. La pièce est donc forcé-
ment entre ces deux dates extrêmes.
f La pièce, en vers de huit pieds à rimes plates, a 552
vers. A un moment il énumère ses frères d'armes :
Gentilzhoms d'entre Sarlhe et Maine,
et non pas Chartre, comme le porte le texte gothique par
erreur d'impression ; et, dans cette énumération toute locale.
Il parlé de celui de Seurdre, auquel il fait encore allusion
dans le vers 52, où il est parlé du « pyonnler de la Loire. »
Le thème est pris au Franc Aroher de Bàgnolet, mais la
broderie est nouvelle et agréablement spirituelle. Le plus
Joli passage est celui où il raconte une conversation du roi
qui le complimente sur sa bravoure et le prend par-dessous
le bras. Gela est déjà bien, mais il est encore plus amusant
de l'entendre se plaindre que dans son propre pays on
oublie l'honneur qu'il a reçu :
Quelque touace (rustre) de viUaige,
Dis-je, yillain de père et mère,
Me disoit : c Dieu te gard, eompère, »
On c Toisin, i corome à ung nacquet ;
L'autre m'appeleroit Jacquet
Sans faire autre conte de moy ;
Ils n'ont ne honte, ne effroy
De marcher o moy pas à pas
Et me prendre par soubz le bras, .
Propre là où le Boy me pjnnL
Aussi rosse-t-il d'importance ceux qui se permettent avec
lui ces familiarités incongrues.
ff La fin est aussi très-gale. Après avoir raconté ses exploits
imaginaires contre Gros-Doux, c'est-à-dire Gros-Dos, et
— 428 r-
Qontre TrédouiUea, 11 a peur qa'on ne le croie pas et II i^out^
çn s'ftdressant aux spectateurs :
J'en ay enoores le ponrpoînt
' Gfawsses, corset et leâ despodlles
De fea Groa-Donx et de TrédoniHês.
Qu'est-ce qui dlet que se les i^ p9s ?
Si ay, par bien. £Ues sont là-bas ;
. Gela est aussi Tray que Hystoire.
Quoy, vous ne m'en Youléz pas crpir^ !
Et, par bleu, je les voys quérir
Bien tost. Je ne fais que courir.
Attendez- moi ; homme ne bouge.
c Ici il manque un vers, à moins, ce qui est possible, parce
que cela se faisait quelquefois, que ce ne soit une rime
d'attejpte,. reprise dans les premiers yers de la moralité qut
devait suivre le monologue. Dans tous les cas, c'est une
jolie fin et une bien adroite sortie ; avec un t)on acteur la
chose devait être tout à fait aqausante, et les mopologues
étaient toujours confia au; meilleur acteur* »
Séance du 17 Avril,
Présidence de M. Yiétor Guêbin, président.
Ouvrages ofTerts :
Anniiaire-Btdletin de la Société de VMùtoire de T!rance^ 1875
et 1876, in-8%.
Proceedings of the Society of Antiquaries of l/m^on^ mui à
nov. 1877, in-8".
Ghâkterag (le marquis pu). Le marécM de Banompierre ;
journal de ma vie, t. III et IV, in-S!*.
Ghables (rabbé Robert). Un atelier de pein$re$ verriers à
Montoire au xvi* sikcU^ ln-8».
— Le théâtre antique d'Aubignà et la vUla des Roches^ à
Sceaux, in- 8".
Gharicasse (Anatole de). "Etot de V instruction primaire dan^
l'ancien diocèse d'Autun pendant le zvii» et le xvni« siièçle^
2« édition ^n*8*.
«
DOUST-d'Abcq. Nouveau rec^ml M comptes de Pargenterie de^
' rois de France^ iB'8\
(s0Paiu>-*FauIiTRI£R. Inscription chrétienne antérieure au vm^ «.,
/i7i»LiOT (G/), Quelques inscriptions romaines des Musées de. Sens
et de Lyony iB-8^
LuGB (Siméon). Chroniques de J. Froissartyt, VetYl> ia-8<>,
Morand (F.). Jean Lefevre^ seigneur de Saint-Remy^ 1. 1, iQ-$^,
BOQHAMBfiAU (lo marq^ls de). Lettres d^ Antoine de ffourhon et
de Jeheame c^Alhret^ ia-8o.
RtjBLB (A. DE^. Mémoires inédits de Michel de la Muyuerie^
1. 1, in-8<».
Wailly (Natalls de). Béeitê d^un ménestrel de Reûns d^
xiu* sièele^ ln-8».
Correspondance,
M. Tabbé Charles, vice-pré&îdent de ]a Société historique
et archéologique du Maine, présenté par MM. de Barthélémy^
et Aubert, pose sa candidature au titre d^associé corres-
pondant. Le Président désigne MM. Rey, de Montaiglon et
Bertrand pour former la commission chargée de faire un
rapport sur les titres présentés par M. Charles.
Travaux.
M. Al. Bertrand dépose sur le bureau une photographié
reproduisant un certain nombre de sculptures conservées
dans le musée de M. Engel et trouvées à Brumath (Alsace):
M. Rey lit la note suivante sfur la principauté d'AntiocliQ
au XII* siècle :
c Les auteurs qui jusqu'à ce jour ont écrit sur les origines
de la domination latine en Syrie n'ont point fait k la prin-f
cipauté d'Antioche une assez large part dans le récit des
événements historiques qui remplissent en Orient les pre->
mières années du xin« siècle.
« Toijgours préoccupés de Jérusalem, ils ont laissé Antioche
dans Pombre, et cependant cette principauté atteignity en
— 4 24 —
bien peu d^Années, son maximum de déyeloppfèment, alors
que le domaine royal ne se constituait que peu à peu autour
de Jérusalem. Dès l-'année 1106^ tancrède était maître d^Apa-
mée, d'Ël Bara, du Sermin, de Kafartab, d'Atareb, etc.
c Profitant des luttes constantes des émirs turcomans et
des Atabeks, ainsi que de l'anarchie qui régnait à Âlep,
Bohémond et Tancrèdé n'avaient cessé de reculer les limites
de la principauté.
€ En 1117, ITarouktasch, Tùn des anciens serviteurs de
Radouan, s'étant rendu maître d'Alep, conclut * une alliance
avec le prince Roger d'Antioche et lui accorda le droit de
conduire les caravanes allant d'Alep à La Mecque ainsi que
celui de lever une taxe sur les pèlerins.
c A partir de 1119, toute la partie occidentale et septen-
trionale du territoire d'Alep, notamment les districts d'El
Aouaeem, de Leïloun^ du Djebel Halaka, du Djebel Ahass et
d'une partie du Djebel es Soummak, ainsi que ceux d'ElNou-
kra et de Ouady Boutnaa, vers l'Euphrâte, étaient au pouvoir
des Francs, qui, maîtres des tours de El Hader et de Kefer
Haleb, tenaient la cité étroitement bloquée, obligeant ses
habitanta à. partager avec eux les produits des jardins de la
ville et de leur payer un tribut annuel de 1000 dinars.
Aboulféda nous apprend que cet état de choses durait
encore en 1130.
a A cette époque, cette principauté avait acquis un déve-
loppement considérable : au N.-O. elle comprenait une par-
tie de la Gilicie jusqu'à la rivière Djihoun^ mais depuis la
constitution définitive du royaume d'Arménie ^ frontière
N.-O. de la principauté d'Antioche fut à la Dortelle. Au N.-E.
elle était limitée par la flrontière de la principauté d'Edesse,
qui passait au sud de Gorice, entre Hazart et Turbessel.
Vers le désert, elle comprenait au-delà de l'Oronte les ter-
ritoires des villes d'El Bara, de Fémie ou Apamée^ de
Gapharda et de Marra nommée alors la Marre ; de ce côté
les villes fortes d'Artesie, d'Atareb, de Sardonie, du Sermin
et enfin la Marre formaient la ligne des places frontières.
1. Kemal-ed-dlh, Hittoire étAlqt, apud Hofaricht, p. 251.
— <a5 —
JBU0 était bornée à ro. par la mer, au S. par le raiflaeau et
la crête des montagnes formant la frontière du comté de
Tripoli. Au S.-E. enfin, par les cantons montagpneux de
KobeTs et de Massiad, possédés par les Bathéniens. Mais
la chute de la principauté d'Edesse, survenue en 1145,
modifia profondément cet état de choses dès la seconde
moitié du xii« siècle.
c Elle comptait alors un grand nombre de fiefs, dont les
principaux étaient ceux du Gerep , de Harrenc, de Soudin,
de Saône, de Hazart, du Sarmit^ de Zerdana, de Berzieh, du
Sermin, de Gapharda, de la Marre, de Gassembelle, etc.
« Margat, Trapessac, Gursat, la Roche de Russol, Nepa»
Jezraîn, Belatnous, Laycas (Âleika), Gadmous et Lacoba en
étalent les principales forteresses. Elle comptait deux villes
archiépiscopales du rite latin, Albara et Femie, ainsi que
les évèchés d'Artesie, la Liche, Zibel et Valenie.
c Les abbayes principales étaient celles de Saint-Paul
d*Ântioche, de Saint-Georges, aux Bénédictins, dans la mon-
tagne Noire; de Jubino, aux Gisterciens; du Mont Parlier,
de Sainte-Marie, de Rochefort, de la Granacherie, de Saint-
Siméon (moines grecs et géorgiens).
c Antioche possédait un siège archiépiscopal du rite
arménien ; Femie et Laodlcée étaient la résidence de deux
évéques du même rite.
c Le patriarche syrien, jacoblte, résidait hâbitaellèment
au couvent de Mar Barsauma, dans la principauté d*£desse.
Mais un prélat de ce rite demeurait en permanence à
Antioche. Dans la Montagne Noire, nommée alors par les
historiens orientaux la Montagne Sainte ou la Montagne
Admirable, se trouvaient encore plusieurs monastères de
religieux arméniens, grecs et syriens, ainsi que de nom-
breux anachorètes. Ge fut là, dans des cellules taillées dans
le roc, non loin du couvent de Saint-Georges, que s'éta-
blirent, en 1219, les premiers disciples de saint François,
venus en Terre Sainte; pendant plusieurs années^ Ils y
menèrent la vie érémltlque avant d'être réunis en commu-
nauté. »
H. QQlcherat dépoM «ir le bnreatl la photographie d^à
Caaqoe 6d broDie dont la ville de Grenoble i fïtit l'ucqBial-
tton en 1872, et qui est conserré dans sa blbllotbèqiie.
f Cette pièce, nniqae en son genre, ressemble pir ga
rorme à un heaume chevaleresque du zi" siècle, sauf qu'elle
a des jugulaires et qu'au Heu de nasal elle présente sur le
devant une petite pointe qnt ne descendait pas plus bas, sur
le front, que la rencontre des sourclla. Elle est en bronze,
peu épaisse, renforcée sur son bord Inférieur par un cercle
ciselé, et dans sa montée, par ait bandes clouées de même
métal, qui s'assemblent au sommet de la colBb sous une
rondelle également clouée. Le bord sous le cercle, et les
jugnlalres sur tout leur pourtour, sont percés de trous qui
ont servi à coudre une doublure d'étoffe.
■ Retiré d'un terrain bourbeux au lieu dit les Ripes à»
Plllardln, près de Vézeronce (Isère), ce casque a été comI-
déré par les e^yants du Danphinâ comme une épave dé la
bataille célèbre où les Bourguignons furent battus par les
Francs de Glodomir en 52/ii. Le style d'une légère ornemen-^
tation, qui décore le cercle de la coiffe, ne contredit pas
cette hypothèse. Le dessin est celui d'une tige ondée, char-
gée de raisins auxquels s'attaquent des oiseaux ; dans les
sinuositéi$ supérieures, des croisette? à branches égales
alternent avec les oiseaux. Ge sont là des motifs bien connus
de rimagerié chrétienne des temps mérovingiens. »
M. L. Maxe Werly, associé correspondant à Bar-le-Duc
(Meuse), termine la seconde lecture de sa notice sur les
fouilles opérées au CMtel de Boviolles. Ge mémoire est ren-
voyé à la Commission des impressions.
Séance du 8 Mai.
Présidence de M. Victor Giïérin, président.
Ouvrages offerts :
Anmairt-BoLUivi^ de la Société de VhUtwre de France^ i87A.
In-8^
Gbablbs (l'abbé Robert). Histoire de la Ferté-Bemard. In-8<>.
-« L'CESuvre de Sainetot Chemin^ sculpteur /ertois. In-8*.
— Notice sur Vinvasion allemande à la Ferté^Bernard^ en
1870-1871. In-8«.
— Etude historique et archéologique sur l'église de Soungné"
sur-Même. In-8*.
— Notice archéologique sur les monuments de Château-Gontier.
In-8-.
Ghâzaud. La chronique du bon duc Loys de Bourbon. In-/ii<».
Desghâmps de Pas (L.). Les monnaies de Flandre pendant la
période des troubles des Pat/s-Bas, 1577-158A. In-8*.
Duplès-Aqier (H.). Chroniques de Saint-Martial de Limoges.
In-8\
Lalanne (Ludovic), Œuvres complètes de Pierre de Bourdeille^
seigneur de Brantôme. T. VII à IX. in-8^.
Meyeh (Paul). La Chanson de la croisade contre les JUn*-
geois^ t. !•'. In-S».
PiGBOTTE (Léon). Le grand clocher de la cathédrale de Troyes,
In-8».
Correspondance,
MM. G. Çarapanos et le comte de Bremond d^Ars adres-
sent leurs remerciements à Toccaslon de leur admission au
nombre des associés correspondants nationaux.
Travaux:
Le Président annonce à la Compagnie la mort de M. le
baron de Gullhermy, membre résidant, et énumère les tra-
vaux de cet érudit éminent dans la personne duquel la
Société fait une perte sensible; le vide produit dans les
rangs de la Compagnie est de ceux qu'on ne comble pas faci-
lement. .
L'ordre du jour appelle Télection d'un membre résidant
en remplacement de M. Mariette, admis au nombre des
membres honoraires. Après avoir entendu les rapports des
commissions chargées de présenter des conclusions sur les
titres présentés par MM. Corroyer, Mowat et Muntz, on
passe au scrutin. M. Eug. Mûntz, ayant réuni le nombre de
suffrages exigé par le règlement, est proclamé membre
résidant.
M. Mazard, associé correspondant à Neuilly (Seine), pré-
sente à la Société divers échantillons de poteries vernissées
gallo-romaines, trouvés dans le département de rAlIier,
et communiqués par M. Bertrand, membre de la Commis-
sion du Musée de Moulins.
a Ces poteries, simples fragments, sont intéressantes en ce
qu'elles sont revêtues d'un enduit plombifère de couleur
variée. Non-seulement elles offrent de nouveaux exemples
de Tapplication par les anciens des vernis à base de plomb
sur les terres cuites, mais elles laissent supposer que ce
genre de fabrication céramique avait été au moins essayé
— <29 —
par les potiers de PÂllier. Ils n^aralent que médiocrement
réassl; si quelques enduits jaune, jaune verdâtre, ont con-
servé leur ton et même un certain éclat, d^autres, sans
doute brun, n'ont laissé dé traces que dans les creux des
décors en relief des vases. M. Mazard n'attribue pas seule-
ment au feu des bûchers funéraires la destruction des cou-
vertes, mais plutôt à la nature des vernis.
^ f Les fragments qu'a reçus M. Mazard sont des échan-
tillons suffisants pour apprécier la technlqTie de cette
fabrication; M. Bertrand possède dans sa collection des
vases entiers ou en partie reconstitués, lampes, flacons en
forme d animaux, divers vases à verser; tasses, petites
urnes, etc. Le Musée de Moulins contient également une
douzaine de pièces curieuses ainsi qu'une autre collection
privée, sur laquelle M. Mazard n'a pas encore obtenu de
renseignements. » ' " . '
M. Port, associé correspondant à Angers (Maine-et-Loire)^
envole le dessin d'un vase en cuivre qu'il attribue au xv«
siècle* Plusieurs membres présents lui trouvant un^. cer-
taine analogie avec un vase semblable, exposé, duas. les
galeries du Trocadéro et qui paraît antique. . , ^
M. Héueey lit en commuttfieation un mémoire sur la VbOte
appelée éàiiiéra par les autéun( classiques.
>'\
Séance du 15 Màd.
Présidence de M. Victor Guêrin, président.
Ouvrages offerts t ^^ ~
Annales de la Société d'agriculture, industrie^ science^, arts
et belles-lettres du département de la Loire. T. XXL In-8®.
Âtti ddla R.Academia' dei lincei, 8« série, t. II, ri* /i. ïn-/i«.
Bulletin de correspondante helUnicfae^ A.^ année. In-8<».
-^dela Société archéologique d Eure-et-Loir ^ n** 131. tIn-8<».
-^ delà Société archéologique de Touraine, t. IX. In-B®.
^ delà Société archéologique du Limousin, t. XXY. In<'8*.
ANT. BULLETIN. 9
— 430 —
^ ((« b S0oiété he^fortain^ ^énmUuiony 9« woée. In-S^
«— de îfi. Société historique et arché9Îo(jiique de LofigreB^ avril
. 1878. lQ-8o,
Chronique des Sociétés savantes de France, pubUcatloa de
rin^titut des provinces, 1878, In-8\
Journal des Savants^ avril 1878* lA-/ii^.
Mémoires de la Société ^ agriculture^ sciences et arts du dépar*
ternit de la Marne^ animée 1876-1877, Iq-8<>.
-^dela Société des Antiquaires du Centre ^ t. VI. 10*8",
Société pour la conservation des monuments historigiu^ ^AU
. «ace,.;i&78, a* 1. In-8\ .
BATÀII4LAED (Gb.)-. McButs judiciaires de la Francis du, j,\\* av
xfx« sùcU, lo-à».
Qay« (baron Joseph j>b). Quel^u^ traces de Vâge de (rome en
Champagne, In-8».
Brogaro (Henri). Origines de la Société historiqjUe $t archéo»
logique de Langres,
Gastan (Auq.). Vesontio^ colonie romaine. In-^*.
Grabbrt (F.-M.). Dictionhaire topographique ^ historique et
' étymologique des rues^ places, ponts et quaitde la vUle de
ilfefc. In-»*.
>— Le temple des Messins^ de D. Bernardin Pierron^ repro*
A^çt^pQ de la ^ad«ictloâ(i française de oe poèm. Ia<-8*.
JoussET (le docteur). La • ré>olptipn au Per<J^l w partie^
Saint-Martin du Vieux-Bellesme. In-8*.
Thuot (J.-B.). La forteresse vitrifiée d» Puy^de-Cfaïudy et la
ville de Guéret, In-iSk ••
Correspondance,
M. Noél Lèmire' annonce la mort de son père^ M. Jules-
Noôl Lemire, associé correspondant mUonal à';Pont-de-
Poltta (Jura). . > - . .
Mp Storelli. conservateor du Mosée de la ville de 91oIs,
adresse en. communication deui albums contenant (les dd9-
sins de cJbiA^eattx des bords de la Loire.
Travaux,
M. 149 ^\fif^X dép<w èm ie bureau rositampaes d'ua bas-
relief trè&>gPO08i^^ repréflentant cinq ouvriers mineurs
vêtqs de tuniques retroussées avec une ceinture, et mar-
chant vers la droite. L*un de ces hommes porte une pioche
sur l'épaule droite. Le bas-relief dont il s*agit a été trouvé
en Espagne, dans les mines d'argent de Linarès, près de
Jaen ; il a été transmis & M. Derenbourg à qui on en doit
la communication. Des antiquités romaines existent à
Linarès où l'on voit encore, dit-on, les restes d'un aquedUQ*
M. Héron de Villefosse communique une inscription
d'Afrique, sur laquelle il a retrouvé un nouvel exemple de
la formule Deo laudes dont il a d^4 entretenu la Société ^
Ce texte a été publié en 1867 par le capitaine 0ewulf, sans
aucune explication ^. H a été découvert à THenchir Sefet
ÎDellaâ, au-dessous de la magnifique source nommée Ras-
Dellaâ, c'est-à-dire au sud d'Àîn-Beida, entre Khenchela et
Tébessa. On Ta ainsi transcrit :
DEOLAV
LF8AG
MV8
T
, Notre conCrère pense que cette copie est inexacte et qu^il
faut lire :
DEOLAV
DE8AG
MVS.
Les deux premiers mots, Deo lauêUy lui paraissent eer«
tains. Quant au troisième, il croit qull fout le lire : ag(ay
mus ou agimusf ; dans ce dernier cas, TI aurait été rejeté à
la fin par suite de la négligence du graveur. On a des
exemples de ces déplacements de lettres ou de mots ' dans
i. BuXkHn dé la Sbc, dès Àntiq,, id7é,p. S8; fVH, p. 29f et tnSt.
9. Afin, de la Soe. areh, de Constantinet 1667, p. 218, n* 19.
8. Voir les exemples cités par H. B. Le Blant, Mamel ^^»iffngtMe e^trê'
tienne^ p, 74.
— 432 —
les inscriptions chrétiennes et notamment sur le linteau de
Bir-Seied, publié dans le Bulletin de Tannée dernière ^
Ainsi, laissant de côté le monogramme de raenchir m*ta
Steha dont Texplication est discutable, on a jusqu'ici ren-
contré en Numidie quatre mentions certaines du cri de
guerre des Girconceliions.
i« Au sud de Djebel Ghettaîa, à 6 kilomètres sud d*Aîn-
Tazougar.
20 Â rHenchir-Sefet-0ellaâ.
8* A rHenchir-Goussa.
U"" A Bir-Seied.
Ces quatre points sont situés entre Khenchela et Tebessa
ou au sud de ces deux villes, n est naturel d*en conclure
que cette contrée a été le théâtre des exploits des Glrcon-
cellions, auxquels la proximité du désert offrait un refuge
en cas de défaite.
M. Benjamin FiUon, associé correspondant à Saint-Gyr-
en-Talmondais (Vendée), présente une statuette en bronze
trouvée aux environs de Blois, en Sologne, avec d'autres
objets datant du v^ au vi« siècle. Il pense que cette figurine
est byzaâtlne, mais, ne fixant aucune époque à son exécu-
tion, il demande Tavis de la Société. M. Heuzey croit que
cet objet se rattache aux œuvres des temps barbares dans
lesquelles se continue la tradition antique sans qu'on puisse
lui trouver nécessairement un caractère byzantin.
M. Aug. Prost demande à i^outer quelques renseigne-
ments à ceux qu'il a donnés dans la séance du 3 avril der-
nier sur la découverte de Merten (ancien département de la
Moselle). Gette découverte consiste, on se le rappelle, en
fragments ayant appartenu à un monument qui comprenait
une colonne d'environ 6 mètres de hauteur, élevée sur un
1. Bulletin de la Soe. des Antiq,, 1877, p. 204, A. n est bon de oomptrer les
deux inBcriptions de Bir-Seied et d'Henchir-^efetrDellaft : sar toutes deux nous
rencontrons, après le Deo Laudei^ un troisiôme mot qui sur la première semble
être dicamuti «t sur la seconde aganuu.
— 433 —
double soubassement dont Tétage inférieur était quadran-
gulaire et l'étage supérieur octogone, et surmontée d'un
groupe composé d'un personnage étendu à tetre et foulé
aux pieds par un cavalier. Les caractères particuliers de ce
groupe n'étaient pas donnés dans les premières indications,
d'après lesquelles avait été faite la communication du 3 avril,
n y avait lieu de se demander si par hasard ce groupe ne
rentrerait pas dans la catégorie de ceux assez souvent ren-
contrés dans la province, où le personnage étendu par terre
est un être dont le corps se termine en forme de serpent.
M. Benoit a publié un travail d'ensemble sur ces monu-
ments dans les Mémoires de la Société cParchéologie lorraine
(tome XVm, 1868, p. 37A).
De nouveaux renseignements demandés à Metz par M. Aug.
Prost justifient cette supposition. Le groupe de Merten
représente en effet un cavalier foulant aux pieds un per-
sonnage terminé en forme de serpent. Il est, dit-on, de
dimension un peu moindre que de grandeur naturelle ; le
personnage à cheval, plus petit encore, n'est que de demi-
grandeur.
Les informations complémentaires envoyées avec celles-là
confirment aussi les inductions tirées des premières indica-
tions, touchant les dimensions totales du monument. Il
devait avoir, dit-on, environ 12 mètres de haut. On confirme
également ce qui avait été dit d'abord de l'excellent style
des quatre tètes qui décorent le chapiteau de la colonne, et
des quatre statues de grandeur naturelle placées dans les
niches de l'étage inférieur du soubassement. Quant aux huit
statues qui décoraient l'étage supérieur, elles étaient, dit-on,
de plus petite dimension, autant qu'on peut en juger par
leurs pieds, qui seraient à peu près tout ce qui reste. On
ajoute que, contrairement aux premières indications, il aurait
été trouvé à diverses reprises dans ces derniers temps des
murs de construction antique à Merten.
M. P. Nicard a la parole pour faire la communication sui-
vante :
c On lit, page 97 de la Notice des objets de br^nxe^ cuivre^
— 4»4 —
^fotii, /er, «fc, par M. Glément de Ris, n» 270 : Horloge de
table> deux Inscriptions ainsi transcrites :
Wens ubel geth hab Ich gedvlt
Werzagt Ich nlt es brlgt mir Hyldt
Ich heisz mit name die Klughelt
Wels aller sache recht bescheidt.
Ans ad vd gvstisch Kels verscho
Was rechitst soll ses Sorgaghad.
« Ces deux inscriptions ont été traduites de la manière
suivante, par Tauteur du catalogue en question :
Dans l'adversité, Je prends patience.
Si je ne me décourage pas, tant mieux pour mol.
rai nom Prudence, Je sais tout bien expliquer.
Par soins et par adresse Je passe sur tout et ne laisse
que ce qui est bien et juste.
c Le texte de cette inscription doit être rétabli ainsi qu^il
suit :
WEN'S VBEL GEHT, HAB' ICH GEDVLDT,
VEEIZAGT IGH NIT. BRIGT ES MIR HVLDT.
ICH HEISZ MIT NAMÊ DIE KLVGHEIT.
WEIS ALLER SACHE RECHT BESCHEIDT.
AVS GAB VD G VST ICH KEIS VERSCHO
WAS RECHT IST SOLL SEI FOR(T) GAG HA
et traduit de la manière suivante :
Quand les choses vont mal je prends patience.
En ne désespérant pas, cela me porte bonheur.
Je m'appelle de mon nom la prudence
Et je sais aviser & tout.
Mi les dons ni les faveurs ne me font épargner qui que ce soit.
Ce qui est Juste ne doit être arrêté par rien.
— iâ5 —
^ c Getti» tradaetk)n, bû dô i^pproohàtit ^n iêxtë &llétti«ttâ^
se montre beaucoup plus fidèle. ,» . .
M. Nicard communique ensuite la photographie de deux
inscriptions antiques, gravées sur bronze et conservées au
Musée d'Amiens, qui lui ont été envoyées par M. Janvier,
associé correspondant dans cette villCi Elles ont été décou-
vertes en 1800, dans la rivière des Tanneurs.
Il est donBé lecture d*an mémoire sur VEuchariitU et m»
emblèmes^ de M. F. de Lasteyrie, membre honoraire. La
Société dédde qu^elle &a étendra une seconde lecture.
La Compagnie entend ensuite là lecture d'une note de
M. Beauvois, associé correspondant à Ciorberon (Gôte-d*Or),
sur le camp retranché de Corberon, Cette enceinte, ayant la
forme d'un quadrilatère entouré de fossés, mesure un peu
plus de deux hectares dé superficie ; elle est située iiur un
promontoire qui s'avance au sud-ouest de la forêt de Cham-
jarley, dans l'étang de ce nom, à 200 mètres de la voie
de Chalon-sur-Saône à Langres. M. Beauvois a profité de
rexploitation de cette partie de la forêt, en 1876, pour
relever le plan de cette enceinte qui n'avait pas encore été
signalée. Il est à souhaiter que des fouilles permettent de
déterminer Tépoque à laquelle elle peut être attribuée.
Séance du SS Mai.
Présidence de M. Victor Gujèbin, président.
Ouvrages offerts :
Catalogue des objets d^antiquité et de curiosité exposé dans le
musée de la Société des Antiquaires de Picardie, in-8^.
La Haute'Mame^ revue champenoise. Exemplaire offert par
M. H. Bordier, iûr4fi.
Mémoires de la Société (^émulation de CmbrcÂ, t. XXXIY,
lû-g*.
Re&ue affUmne^ H* 127, in-S».
— 486 —
Bàbeau (Albert). Diminigue Florentin^ iculj^teur dm xvt* siède^
in-S».
— - Le recrutement territorial sou9 V ancien régime^ in-8*.
— La construction de ^Hôtel-Dieu de Troyes, in-8*.
— Les portraits de deux députés de Troyes au xv* et cm
XVI* siècle, m-8<*.
— Vassemblée Sélection de Bar-sur-Aube^ iQ-8*.
— Le château de la Chapelle'^odefroy^ in-8<^.
— L'assemblée d^élection et le bureau intermédiaire de Troyes^
1I1-8*.
— • Comptes-^endus des travaux de la Société académigée de
VAule, en 1860 et iWll, in-8*.
— Le Parlement de Paris à Troyes^ en 1787, in-S®.
— Le château de Brienne, in-8**.
— La population de Troyes au xvni* siècle^ iû-8'.
— L'exhumation de Voltaire ^ în-8'.
— VHôtel'Dieu de Troyes au xvi* siècle^ in-8".
— Notes sur Dominique et Gentil^ in-8*.
Janvier (A.)* Esquisse biographique sur Jacques Sellier^ in-8^
Le Grand (le docteur). La nouvelle société indo-chinoise^ Jon-
dée par M. le marquis de Croixier^ in-8°.
Correspondance.
MM. Albert Babeau, de Troyes, et André Storelli, de Blois,
présentés, le premier par MM. de Barthélémy et Gourajod ;
le second, par MM. Aubert et Goarajod, posent leur candi-
dature au titre d^associé correspondant national. Le Prési-
dent désigne MM. Longnon, de Villefosse et Saglio pour
foirer la commission chargée de faire un rapport sur les
titres de M. Babeau ; et pour M. Storelli, MM. de Barthé-
lémy, Micard et Quicherat.
Trttoaux,
M. Henri Bordier rappelle la communication qa*il a pré-
cédemment faite à la Société {Bulletin^ fév. 1876, p. 7/i) de
dessins originaux exécutés en 1772 d'après les objets d'anti-
quité que Ton venait alors de découvrir par suite de fouilles
— f37 —
exécutées méthodiquement sur la montagne du Gh&telet,
près Saint-Dizier (Hante- Marne), Il rappelle en môme temps :
10 la note dans laquelle notre confrère, M. Héron de Yille-
fosse (Ibidem^ p. 160), a déterminé ce qu'étaient devenus,
après la mort de rinventeur, une partie de ces objets et en
a signalé plusieurs comme consenrés au Musée du Louvre ;
2* une lettre de M. l'abbé Geslin, curé de Fontaines-sur-
Mame, le village le plus proche du Gh&telet, qui espérait
que de nouvelles fouilles pratiquées sur le terrain des
anciennes découvertes produiraient encore d'utiles résultats*
M. Bordier rend compte à la Société des relations qu'il a
entretenues sur ce dernier sujet avec M. l'abbé Geslin qui
lui envoya, au' mois d'octobre 1876, un mémoire sur les
résultats obtenus, mais de la lecture duquel il avait dû con-
clure que les fouilles nouvelles avaient été à peu près vaines.
Le zèle de M. l'abbé Geslin avait été jusqu'à le décider à
acquérir, avec ses propres ressources, une portion de ter-
rain, celle qu'il jugeait la plus favorable, afin d'y chercher
en toute liberté ; il n'avait été récompensé que par la mise
à découvert de trois massifs de maçonnerie alignés symé-
triquement à 7 mètres l'un de l'autre et qu'on peut, qu'on
doit même regarder comme les fondations de trois piles d'un
aqueduc détruit, qui, d'après les calculs d'un ingénieur,
mesurait au moins 47 mètres d'élévation, et qui conduisait
jadis l'eau des hauteurs voisines, sur un parcours de
1600 mètres, à la population gallo-romaine du Gh&telet.
L'auteur du Mémoire priait les lecteurs de suspendre leur
jugement jusqu'à ce qu'il eût pu compléter ses recherches
en fouillant encore pendant la belle saison de l'année sui-
vante. M. l'abbé Geslin s'est acquitté de sa promisse et vient
de publier, dans le Bulletin de la Société historique et archéo^
logique de la viUe de Langres (1^' oct. 1877 et l«'janv. 1878),
un récit contenant le résumé de ses eiforts. Malheureuse-
ment le bilan des découvertes n'en est nullement augmenté.
La mise à nu des fondations de plusieurs piles d'un aqueduc
antique y est confirmée ; mais pas un objet d'art, pas une
hascription, pas une pièce de monnaie^ pas un ossement n'a
.été amené à la lumière par l'honorable investigateur.
— 488 ^
M. Henri BonUer oroft donc pouvoir déelftl^ tfa^ la
réponse à la question qu^il avait désiré soulever est absolu-*
ment négative et que : les tréiors de la montagne duChâteUî
$onî tnttèrênunt épuisés. D termine sa communication en
offhint pour la bibliothèque de la Société un exemplaire de
la Rewtê de la Haute-Marne^ par M. Gamandet, volume fort
rare (cette Revue ne se tirait qu*à cent exemplaires) et qui
contient une précieuse série d'articles rédigés par M. Pothier,
juge de paix (20 articles en 93 colonnes), concernant le
Ghâtelet.
Sur une question faite à ce st^et par M. Quicherat»
notre confrère qjoute que les fouilles primitives sont décrites
dans les deux brochures publiées^ en 1772, par Grignon;
les découvertes de la première partie de notre siècle dans
celle de Tabbé Phulpin (18i^0), et les dernières dans le tra-»
vail de M. Pothier. Avec ces trois travaux et la présente
conclusion, Phistoire deâ antiquités du Ghâtelet est complète.
M, Alex. Pinchart, associé correspondant étranger, ft
Bruxelles, communique une ancienne gravure qui lui appar-
tient et qui a fait récemment en Bdgique l'objet d^une polé«
mique assez vive entre feu M. Charles de Brou, conserva-
teur des collections artistiques de la maison d'Aremberg, à
Bruxelles, et M. Alvin, conservateur en chef de la Biblio^
thèque royale. Ce dernier établissement possède une épreuve
d*une planche découverte en 1868 et représentant, comme
celle de M. Pinchart, les grandes armoiries de Bourgogne.
Toutes deux sont des épreuves uniques jusquMci ; elles ont
certainement été exécutées dans les Pays-Bas entre les
années 1A67 et W3. L'une est-elle la copie de Tautre, ou
sont-elles toutes deux originales f Tels sont les points sur
lesquels M. Pinchart appelle Pattention des membres qui
assistent à la séance.
M. Read annonce que, grâce au concours de MM. Bischof-*
sheim et Bamberger> banquiers, on a pu acquérir le terrain,
situé rue Monge, dans lequel est enfouie une partie des
anciennes arènes de Paris découvertes en 1870.
— «8« —
M. P. NiCftrd fut ooBDAttrd qa*fl a reçu une lettre du
P. Oarucci, aasodé correqK>ndaat étranger, dans laquelle
eet archéologue lui signale les nouvelles observations faites
par lui sur les balles de frondes recueillies en grand
nombre dans plusieurs localités dltalie et qui, à son avis^
•ont pour la plupart les produits de Tindustrie de faussaires
plus ou moins habiles.
Le P. Garucci a constaté plusieurs sortes de ces balles
éplgraphiques falsifiées. Les unes ont été coulées de deux
manières différentes ; on en trouve qui sont composées de
deux parties,coulées séparément et soudées ensuite ensemble.
Notre confrère en a vu plusieurs, provenant de Milan, avec
la légende ROMA sur chaque face, L-MVTIL., et FERl
RYLL VM^ ce dernier mot emprunté à un denier de P. Ser-
vilius Rulltts.
D^autres faussaires ont fondu les balles en une seule pièce ;
le P. Garucci en possède un certain nombre, provenant
d^Ascoli, avec les légendes : PRIMI, L.YIIL — Mais le plus
grand nombre des balles dont l'authenticité est contestée
sont celles dont les inscriptions ont été obtenues par la
compression du métal ; il y en a deux variétés : les unes ont
deux légendes, les autres n^en portent qu'une et ce sont les
plus rares; leur forme est globuleuse et les indices de
rimpression par compression sont faciles à constater pour
toute personne qui les étudiera avec soin.
Les inscriptions de ces balles ont été empruntées aux
^exemplaires véritablement antiques, et surtout à Touvrage
de Minicis, seulement le faussaire ne s'est pas contenté de
copier, il a cru devoir multiplier les variétés des légendes
déjà publiées. Ainsi Tinscription antique et bien connue
FERI. POMP., a donné nUssance aux variétés : FRI. TOMP,
FERI CA8TVM, FERI MIL, : BRI CORN PEL, FERI
FONT, FER 8IL, FERI 0PPRÏ8, FERI PIV, FERI ATTI-
LTVM. ^ Les balles fausses portent seules FER pour FERI.
Le P. Garucci signale encore d'autres imitations plus ou
mohis adroites faites par les faussaires. Ainsi, sur des balles
antiques, on a pu déchifltrer : PET. GVLYN OGTAY ; le
faussaire a créé la variante PET GVLVM 8BMPR0 ; la
\
— 440 —
légende PET. ÂSGYLANOS lui a inspiré PET. ASC. Les
balles antiques donnent les noms géographiques : ROMA>
ITAL, HAT, BIR, ASGLARONON, GAL ; le faussaire a
créé les légendes : PIC, N VMAN AT, PISAV, MAR, KPOT
(en lettres grecques), KYPRA, YITELIA ; dans ce dernier
mot TL est retourné pour lui donner une apparence
archaïque.
Minicis décrit une balle portant TREPI, abréviation de
trepidate, le faussaire a gravé TREPIDAT; quelques exem-
plaires antiques laissent lire : OPERGI et OPERGIA (pour
OPERGIV) ; le faussaire a inventé GAMYH OPERGIA, en
deux lignes, remplaçant toujours par un G le G qui semble
nianquer à son alphabet. Une mauvaise lecture de Borghesi,
qui avait cru pouvoir déchiflfrer P. RVFV8 IMP, a fourni
P. RYFV.. IMP au faussaire qui, ne comprenant pas Tins-
cription G. GAIISARVS VIGTORIA LANTONI GALVI(I)
PERISTI, a écrit ILAVSKARVS VIGTORIA GAATONIA
PERISTI, et RV8RIA VIGTORIA LAATONI PERISTI.
Notre correspondant, qui a étudié plus de 300 balles de
plomb fabriquées à Ascoli et ailleurs, aurait pu relever des
fraudes analogues sur 2000 monuments de ce genre.
Séance du 5 Juin.
Présidence de M. Victor Guérin, président.
Ouvrage offerts :
Atti délia R. Academia dei Lincei^ 3» série, t. ^11, 5« fasc.
in-ûo.
BuUeiin de la Société archéologique et historique de la Char
rente, t. XI, in-8".
— de la Société archéologique du Vendâmois^ t. XYI, in-S^.
— delà Société des sciences historiques et naturdles de l'Yonney
32« volume, in-S».
Commission royale pour la publication des anciennes lois et
ordonnances de la Belgique^ t. VI, 6* cah. in-8*.
Vlnvestigateur^ janvier et février 1878, in-8*.
— 4Ai —
Mémaira de la Société de etatistique det Deux-Sècres^ 2* série,
t. XV, ln-8*.
— de la Société des sciences et lettres de IMr-et'Cher^ t. R,
2« partie, in-8*.
MittheUungen des historischen und antiquarischen GeséUschaft
xu Basel^ iB78, In-A*.
Revue belge de numismatique, t. XXXTV, 2* livraison, in-8«.
^ savoisienne, XIX* année, janvier à avril 1878, ln-&^
Société de la conservation des monuments historiques â! Alsace^
1878, no» 3 et 4, ln-8*.
Â7FRY DE LA MoNNOYE (A. D*). Lcs jctons de Véchemnoge pari-
sien, ln-&*.
Allmer (A.). Revue épigraphique du midi de la France, n* 1,
Janvier à mars 1878, in-8*.
Babeau (Albert). Histoire de Troyes pendant la Révolution,
1787-1792, ln-8*.
Bron (Gh. de). Les grandes armoiries du duc Charles de Bour^
gogne, ln-8".
GàUDRON (Julien). Notice sur les cordes industrielles et de luxe
de toiles espèces exposées à VExposition universelle de 1878,
In-8«.
Gazalis de FoNDOtJGE (P.). £*es temps préhistoriques dans le
sud^est de la France ; Vhomme dans la vaUée inférieure du
Gardon, ln-8*.
— Les temps préhistoriques dans le sud-est de la France ;
allées couvertes de la Provence, 2 méniolres, in-/ii*.
•— Derniers temps de Vâge de la pierre polie dans TAveyron,
In-A«.
— Notes sur quelques bornes mUHaires de la portion de la
voie Domiiienne dans le département de ÏWLérault, iVk'h**
Ghallb (A.). Histoire de VAuxerrois, in-8*.
Gaghard. ReeueU des ordonnances des Pays-Bas autrichiens,
3« série, t. IV, 1700-179/i, in-f-.
LuçAT (le comte de). Les assemblées provindcdes sous Louis XVI
et les divisions administratives de i789, in-8*.
"^.Angy en BeawvoisiSf ia-S^.
— Le comté de CUrmont en Beanvoésis, in-8*.
— Itt —
RuKT Oe oomteK Exypù» ûmrm €iQnM(MimfpoKt0^m^ Iu0. 1
et 2, In-8*.
R9VAK (J.). Le^ifuikr^ irk^\
Correspondance.
M. le comte de Luçay, présenté par MM. Quleherat et
Deliflle, et M. Gasalls de Foadoaoe^ {N^ésenté par lui. de
Saulcy. et de Barthélémy, éorivept poar poser leur» caadU
datures au titre d^assoclé correspondant national. Le Prôr
aident désigne MM. de Barthélémy, Michelant et LoQgnon
pour former la commission chargée de présenter des con-
clusions sur les titres scientifiques de M. de Lugay- Pour
M. Gazalis de Fondouce, la commission est composée da
MM. Bordier, Quicherat et Le Blant.
Trmvam.
La Compagnie décide qtue le scrutin qui sera ouvert pour
élire le successeur de M. le baron de Guilhermy aura lieu
le premier mercredi de novembre.
M. Héron de Yillefosse présente un ^ulletia â(& la So-
ciété niçoise qui contient plusieurs travaux intéressants :
un travail de M. de Ghambnin de Rosemont, rels^if 9m
études préhistoriques ; un mémoire de MM. René de Lespi-
nasse et de Flamare sur les églises romanes dçs environs de
Nice, et un rapport sur la récente découverte d'un tfiéfttre
romain h. Vintlmille.
M. Matbon, associé isorrespondant à Bea^v^ls, déposer sur
le bureau une série de poteries formant Thistoire des pro-
duits céramiques fabriqués à Savlgnies (CHse). Il rappeHe
que les grès de Savlgnies ont été signalés par Rabelais et
Bernard Palissy. En»i520, une délibération du chapitre dd
Beauvais dit que l'on fera présent an roi d'un buffet à^f^Sk^i^
gaies, — M. Mathon communique ensuite une plaque émail-
lée» du xni* siècle, représentant rAnnonciation et ayatit
servi d^agrafe d'habillement sacerdotal | enJBn quelques
tablettes de cire, du xiv« siècle, trouvées dans ib flémolltion
d'une ancienne, églisa voisine de la cathédrale de Beauvaiar.
— us —
H; io Qmàxrm da noeemont, a«wcié eomsiiAiuUDt &
NIee (AJpei-MArttlHMti), donne violquee espUoktliHis sut Is
déconvATte r6oeBtQ d'un théUre romain à Tlntimille. Il
ImiBte flor la dtaatlon géologique (Uns laquelle se trouvent
068 mines. Sltné au pied d'une falaise dont la date géolo-
gtqne est connue et se rapporte à la période diluvienne,
i» tbâ&tra eai établi sur une plage do formation réeente
dont l'avancement peut être mesuré ; de plus 11 est recoa-
Tcrt par une dune dont la date est postérieure au tii* altole.
Le groupemmt de ces divers âléments constitue un eiUâmblà
géologlco-archéologlque où les ruines, se mAlant & dea
phdoomimeH naturels, donnent des âolalrcissements chto-
Dologlques sur des taiin et des aoeldents moJiu anaieOB
qu'on ne se. plaît jt le dire-
H. Héron de TUlefosse a la parole pour la communication
suivante :
t M. l'a'bbé Grnssenmeyer, curé de Mustapha Supérieur,
près d'Alger, m'a adressé les copies de quatre inscriptions
récemment découvertes dans la province d'Oran, Les pierres
ont été transportées au grand séminaire d'Oran.
■ L'nne d'elles, indubitablement chrétienne, alnd que le
prouvent la formule initiale et le monogramme du Christ,
a été trouvée aux uivirons d'Arzew, au village ieSamt-Lev
(Bettlouta).
Memoria Paull innoceaUa.
— 444 —
a Ce mot inMcens^ qui se rencontre dans plusieurs autres
textes chrétiens à Guelma, Bétif et Orléansrille S paraît
avoir servi à désigner surtout les Jeunes enfants. Ainsi dans
rinscrlption de Guelma conservée au Musée chrétien du
Louvre^ Matrona,qui est qualifiée tunoceiu, avait vécu 18 mois.
c Quant à la formule Memoria ou Memoriae, au début de
rinscrlption, en Afrique, elle était en usage à Sétif ^ et dans
plusieurs localités de la Maurétanle césarienne : OrléansvUle^,
"Haret^, Hadjar-Roum », ArbaH, Saint-Denis-du-Sig^ (près
d^Arsew), Chercheur, Bou^IsmaTl* (près d* Alger) et Rusgu-
nia *^ (cap Matifou).
Ge texte, qui provient également de la Maurétanle césa-
rienne, est gravé sur un grès jaunfttre qui mesure en lon-
gueur 0,23, en largeur 0,21. Les lettres ont 0,0A.
" U.
a La plus importante eet également chrétienne^ Elle est
gravée sur une dalle en grès jaunâtre qui mesure 6,39 de
hauteur et 0,56 de largeur ; çlle est brisée à droite. Trouvée
au village de Lamoricière (Hadjar-er-Boum) ^* :
^]emoria. Julius Germanepa,
ex]milite, cui fille et nepotes fece-
rtt]nt domum eternale(m). Vixlt
anjnis pl(us) m(inu)s septuaginta; disc(essit} in p(a)c(e)
(2t]e quintâ K(a)l(endas) décembres, anno pro(vin)c(iflB) ^^
(2x]Lnn
1. Renier, n** 2837, 3436, 3705.
2. Renier, n«« 3436, 8441, 3442, 3446, 3447, 8448.
3. Renier, n" 3705, 3706.
4. Renier, n« 3715, 3717 à 3710.
5. Renier, n* 3745.
6. Renier, n* 3795.
7. Renier, nH 3840, 8841.
8. Renier, n« 4026 {in memoria), n» 4028, 4029.
0. Renier, n* 4050.
10. Renier, n« 4066.
11. M. L. Renier (I. A., n« 3737 à 3747) ft déjà fkit connaître plusieurs inscriptions
provenant de ce point.
12. On pro(TinciB) c(BBarienfii).
— 145 —
%'
y
E MORi A tvuv^ qÇRM/l NÎPA'
ihICvipPtTKEPoTESFECE
IktooM^'M ETE RNALE Vint
£VKI/D£CEM6R£SA^W^PRC'
iitt)
i%y
« La restltatlon de la date est certaine. L'an Ibh de la
proYiQce de Maurétanie césarienne correspond à Tannée 58&
de notre ère ^
« On remarquera le singulier cognojnen G^ermoiMpa q^
pourrait se traduire race de scorpiony comme nous disons :
^ace de vipàre, 11 rentre dans la catégorie de ces noms
bizarres adoptés par les premiers chrétiens, termes de mépris
que leur Jetaient leurs ennemis et dont ils se paraient avec
ilerté^. N^^ était un mot afHeain signifiant scorpion; ce
détail nous est transmis par Festus '. Apulée, qui était né
en Numidie, à Madaure, met en scène dans ses métamor-
phoses* un certain Barbarus que le peuple appelait le Scot"
1. Le &• 3771 da recueil de Renier, trouTé à Tleiaoeii (Pomaria) et daté de Tau
035 de notre ère, contient antsi des S inclinées, to.
%, Voir à ce sujet ; E. Le Blant, BeehereAe9 fwr guelquê$ nom» bixarrea ad^Us
par les premiers chrétiens.
3. Sezti Pompei Festi, de verbortan siffmfieationet }!▼• SU. « Nepa Attçmm
lingna sidas, qnod dicitur nostris cancer, tbI, ut ^dam volunt, scorpiot. «
4. L. IX. « Nosti qnemdam Barbamm, nostro eiTijtatlB deeorio&eD» qoem Seor-
inoiMnt, pra momm acritndine, vulgua appellat.
AJNT. BULUnUf. 10
— ^46 —
pion^ & cause de son hmnear aigre et piquante. LMdée de
surnommer ainsi un perspnnage de son roman lui était venue
peut-être en entendant «nployer le même sobriquet en
Afrique où cette bête malfaisante était alors, comme aujour-
d'hui, fort redoutée ^
^ La formule ctU fiîie et nepotes fecerunt domum etemoLem
est très-fréquente à Pomaria (Tlemcen), c^est-à-Kiire dans une
localité tout à fait voisine d*Hadjar-Roum. Mais les pierres de
Tlemœn qui portent cette formule ne présentent aucun carac-
tère évident de christianisme ; elleâ appartiennent cependant
toutea au vi* siècle ou à la première moitié du vn« siède^.
On trouve aussi la forme domus aterna^ sur plusieurs autres
Inscriptions funéraires païennes d'Afrique ' ; on là rencontre
également sur des inscriptions païennes 4ans les Gaules * et
en Istrie * et sur des marbres chrétiens, notamment à Rome*.
M. L. Renier lui crolit une origine sémitique et il appuie son
opinion sur le texte même d'une inscription phénicienne
trouvée à Malte et publiée par Gesenius ^, dont la formule
Initiale se traduit ainsi : Conclave domus atema^ chambre
(servant) de demeure éternelle. L'auteur des Psaumes dit
aussi en parlant des impies : Et sepulcra eorum^ domus illo^
rum in atemum (XLVIII, 12). Le savant professeur^ cite à ce
propos un passage du Commentaire de saint Augtutin sur le
psaume 48, où il est dit que les riches païens laissent leurs
tentes seules à leurs héritiers. Il y avait donc un grand
1.- Voit «• q«0 dit Allias sur U ocainUi qoe e«t aaimal iofpinit aux haUtents de
rAfiriqœ» de naturd tmùnalium, VI, 23.
2. De Tannée 523 à Tannée 652. Cf. Renier, I. A., n<» 3760 à 3785.
' 3. Notamment dans le Belezma (Renier, I. A., 1766; 4090); à Lambèse on tronve
une formule analogue : aeejes utemm (Renier, I. A., n* 376).
4. A Lyon (Spon, Recherche des antiquités de Lyon, édit. de L. Renier, p. 110) ;
e( à Saint-Gilles (Gard), où Tinscription sert de linteau à une des petites portes de
réglise (Germer-DuraBd, Découvertes (trchéoloffiques faites dans le Gard en 1869,
p. 71). M. L. Renier, dans les notes de sa nouTelle édition de Spon, p. 111, indique
cette denddre inseription comme étant dé Veace, d'apréa Gniter : e*eit une erreur
oommifle par Gruter d'après une fausse indication de Scalig^er.
5. A Pola, en Istrie (C I. L^, V, n* 123).
6. De Rosw, Inser. ehrigf», I, n** 159- et 354.
7. Seriptmrm Unguttque PkcmieiéB monmiêntû, p. 105.
8. L. Renier, à son cours du 21 mai 1877.
nombre de nomiules &i Afrique da t^mp? é» salAt . AMgQuitiQ
et 00 comprend qu'ils aient considéré un tom^yean depierre
comme une domu$ atema. Voici du reste ce curieux pas8ag^
qui nous ofilre la meilleure explication de cette formule :
. c Jam quia ista structa sunt sepulcra, domus sunt sepul-
« cra. Nam plerumquè audis.dîvîtem dîçentem^ habeo mar-
te moratam domum quam relicturus sum, et non cogito
a mîhi aeternam domum, ubt semper ero. Quandô cogitât
c sibi Memoriam marmoratam aut exsculptam facere quasi
« de dbiho setérna cogitât : quasi ibi nkitiebàt'llle dîves. Si
ô Ibi manéret non arderetàpùdftiferos. tîbimaneatspiritus
« malè agentis, non ubi ponatur icorpus mortaîe, cogltan-
c dum est : sed domus eorum s^pulcra eorum in sternum,
a Tabemacula eorur^ in generçttione $t -fftn^rationem, Taber^
c nacula in quibus temporaliter man^runt : domus in qui-
c bus quasi in œterqum manebufit, Id e^t çepulcra. Taber-
« nacula ergo suis dimittunt, ubi manebant cùm viverent,
« transeunt quasi ad- (jLomos a^terpas ad sépulcral »
. III: .
Longueur, 0,33 ; — largeur, 0,25. Trouvée ^ Hadjar-er-
Roum. . . . ,
i^ii -iikJi •• >•«
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1. Sancti Aurelii Augustini op., edit Benedict., IV, p. 434.
I ,vi 'ri »
Menorla. AareH«0 Sàmmae. Tlx(it) aii(fi)is qQinqaagliitB
quînqoe. Dlfl(ce8)dt secundà die no(na8) Mal(a8). Adtrstedue^T
fecit, «n(n)d (provlncl«) trecentesimo vlgedmo seemido»
c Cette Inscription^ datée de Tannée 322 de Père de la
province de Maurétanie césarienne, appartient par consé-
quent à Tannée 362 de notre ère.
'< . ■. »
IV.
c Palle en grès jaune. Largeur, 0,24 ; longueur, 0,33 ;
cassures, à la première i9t À la dernière ligne à droite.
Trouvée à Ha4iar-er-Aoum*
DM8
' ATI LIAI N CE////
" ' ' ■ NAVIXITANN
0SLXDISVIDV8
N0VEMBRES8T.
ACGIV-VICTORMA
RITAI-POStANPGG////
Dans vtxii n est pluâ petit ^ue les autres lettres. A la
dernière ligne les lettres A et N sont liées.
D(iis) M(aAibusf s(acrum)« Atilia lageMna. Tlxit annos
sexaginta. Dis(cessit) quintâ die idus Novembres. Stacciu(s)?
Yictor marital (nç) pes(ui1$, ]^i(n,o) p(f0vinciie)
*
c M. Gherbonneau, correspondant de TInstitat, a récem-
ment publié'^ une inscription d*Ha4jar*Roum qui permet
d'identifiei* cette localité avec led Castra Seoerianaj siège
d*un évécké , à Tépoqu^.' d^Hunéric '. Le même savant a
donné, daos le ÈuUetin de rJcadémie d'Hipptme*^ une notice
sur un aut^l trouvé dansles.m^mes ruines d'Hadjar-Roum,
portant la dédicace : Disciplina militari. La rareté de ce
genre d^in&criptions m'engage à signaler ici un monument
1. Cf. le non) ASTRE inscrtt snrraatel de Minenra (Le Blant, ./nser. éhréHamtt
de la Gaule^ It, p. 445) et le nom phénicien ÂBtarte.
2. Compte* rendu» de^ fÂe^ éet-Ineer»^ 1878t p. M*
a. Moreelli, Afriea ehristiam, I, 130.
4. N* 19, p. 64.
^ 14» ^
analogue, tronyé également en AfMque et dont la copie m'a
été donnée, en 187A, par le capitaine Gedin de Bourgogne.
DISCIPLINA
MIIJTARIS
LMnscription est gravée sur un dé d'autel entouré d*une
moulure ; elle a été relevée par cet officier dans les ruines
de Bir-Chm-Ali, au sud du cercle de Tébessa* »
M. Masqueles, associé correspondant à Sain^Cyr (Seine-
et-Oise), adresse la note suivante relative ft l'ancien vUlage
de Gholfly-aux-Bœufs :
« Les travaux exécutés en ce moment pour rétablissement
du chemin de fer de grande ceinture ont fait retrouver les
restes de constructions importantes, couvrant une étendue
asses considérable et prouvant qu'il a existé, entre Técole
de Saint-Gyr et Tallée de Ghoisy, un centre notable de popu-
lation.
c n m'a paru intéressant, au point de vue de Thistoire
locale, de faire des recherches à ce sij^et et, naturellement,
après avoir relevé exactement la position de remplacement
observé, j'ai consulté les cartes : celle de rétat-msg'or ne
fournit aucun renseignement ; celle de Gassint ne donne
aucun nom, mais on y voit que le terrain qui m'occupe était
traversé par une route royale. Enfin, j'ai été assez heureux
pour trouver, sur une carte de llsle de France, publiée par
Tassin en 1684, le nom de Ghoisy au point correspondant
sur le terrain.
c rai alors consulté l'ouvrage de Dulaure iHùtcire des
envirùm de Paris) ^ qui contient les indications suivantes :
« Une route coupait le village de Ghoisy-aux-Bœufisi et se
c prolongeait vers les pâturages de la Normandie : c'était,
« depuis un temps immémorial, le chemin qu'on faisait
c suivre aux bestiaux destinés à l'approvisionnement de
c Paris.
< La plus grande partie des terres qui avaient appar-
« tenu au parc jusque-là fUrent attribuées aux nouveaux jar-
— 45« —
■ dtns*; et les Unattes de eeux-ol ayant été portées plos loin,
• miles da parc dorent nécessairement aussi être reculées.
« One nouvelle enceinte comprit donc les vlllsges de Trla-
< non et de Cholsf-aui-Bceufîi, qui furent alors détmita.
■ Les terres des deux rlUages furent départies aux trois
R fermes de Satory, de Galle et de la Ménagerie. »
( En 1878, l'emplacement dont Je m'occupe tait encore
partie des terres de la ferme de la Ménagerie. Ajoutons
qn'nne allée da parc de VersalIleB, commençant à l'Ëtolle
de Chol^, près du bassin de Chois; et longeant l'emplace-
ment dont II est question, porte le nom d'allée de Gholsy.
I De l'ensemble des renseipieineots que je Tiens d'Indi-
quer, je me crois autorisé à conclare que les ruines trouTées
sont celles de Chois; -auz-Bœnfs.
f Ces mines, dont nous ne connaissons encore qn'nne
trës-fUble partie, puisque les fonllles sont encore & leur
début, semblent annoncer des oonslmctions aases Impor-
tantes et dénotent une certaine aisance chez les habitants :
on a trouvé des murs en beaux moellons piquiés, un escalier
de cave en colimaçon et fort bien construit, un pavage en
carreaux de terre cuite de forme hexagonale, des moulures
en plâtre, etc.
c Si l'on découvre d'autres débris intéressants, je m'em-
presserai d'en faire part à la Société. »
^ Séance du 12 Juin.
Présidence de M. V. Guérin, président.
Travaux.
' M. Ed. Âubert présente, de la part de M. Ed. Miehel, la
cinquième livraison de son ouvrage intitulé : Jlfonatmento
TtLlgUux^ cwih et milita/ires du GâHnais, -
M. Bordier lit un rapport au nom de la commission nom-
mée pour présenter des conclusions sur la candidature de
M. Cazalis de Fondouce. On passe au scrutin et le candidat,
ayant réuni le nombre de suffrages exigé par le règlement,
est, conformément à Tavis de la commission, proclamé
associé correspondant national à Montpellier.
M. A. de Barthélémy demande la parole pour faire la
communication suivante :
c Le i'' août 1877, notre confrère M. Fréd. Moreau, en
fouillant le cimetière d'Arcy-Sainte-Restitue (Aisne), a décou-
vert une sépulture dont le mobilier mérite d'être signalé &
votre attention.
« Cette sépulture, en pleine terre, avait été recouverte à
une époque postérieure par une tombe en pierre; elle con-
tenait un squelette près de la tète duquel avait été déposé
un flacon en verre; deux riches fibules en bronze doré
marquaient la place des épaules ; sur la poitrine reposaient
deux sortes de pendeloques, l'une en or, terminée par un
croissant, Pautre en forme de bulla. Autour du cou, et des-
cendant fort bas/ un très-long collier composé de 220 perles.
— ni —
ambre et Tsm, auquel éMent suspendues, au moyen d'an-
neaux, puséea dans de groselères béllères, 30 monnaies en
argent sur lesquelles Je reviendrai dans un Instant Aux
pieds du squelette, & gaucbe, étalent deux rases en terre
offrant oe détail curieux qu'ils étalent percés de cinq trotu
formés chacun par une lentille en verre mastiquée dans la
terre; enfin, t droite, on a trouvé on Instrument ea bronie
dont l'usa^ n'a pas encore été défini; cet objet n'est pas
sans analogie avec des Instruments en fer découverts
par H. de Baye dans le cimetière tnaa d'Oyee, et par
M. H. Baudot dans le cimetière de Chamay. Cet olitlet,
en forme de r&dolr ou de hachette & la main, était pourra
d'un manche court terminé soit par un anneMi, soit par un
petit pommeau.
* Les monnaies portaient les noms d'empereurs romaloa;
en voici i'énumération :
I. Anto»i». Denier d'argmt trto-usé, au ^rpe du bûcher
avec la légende CONSECRÂTIO. 1 <z.
n. Honorw. D. N. H0N0RIV8. P. F. AVG. Tête dla-
démée Adroite. — R/. Croix à branches égales, ancrée, can-
tonnée de quatre points. 2 ex. variés.
— Ki —
m. ThMoMt II. D. N. THE0D08IV8 P. P. AVG. Tète
dl&démie i droite. — R/. VIRTVB ROMANORVH: L'em-
pereur debout, temtnt de la main droite le labamm, de la
main gauche une oroli. Cette monnaie, repi^éeentés par dU
exemplaires an moins, oin^t quelques variétés ; la légende
est quelquefois VRTVB ROUANORYM; sur deux exem-
plaires de petit module, la tête de l'empereur est surmontée
d\ine dextre bénissante.
IV. ValMtùiie» m. D. N. VALENTINIANV8 P. F.
AVG. Tfite dladémée à droite. — R/. VRTV8 ROMANORVM.
L*empereur debout, & droite, tenant le labarum et une croix
obrlsmée. Sur l'un des huit exemplaires de ce type, la tête
Impériale est surmontée de la dextre bénissante.
— Même téta et légende. — It/. VRTVSROHANOHVM,
faune aaslie à gauche tenant une Victoire. A ex.
— 154 —
V. Incertame. D. N. AOA.-GVS. Tète diidèmèe à droite.
— R/. Légende en déoordre dans une cooronne Ibraiée per
un nœud; c*est une copie barbare des deoiem portant ia
mention de vœux.
YI. Id. Légende en désordre dans laquelle on poonraiià
la rigaenr tronfer des traces dn nom de Justin on de Josti-
nien. Q/. Femme assise & gauche, devant nne étoile. Il est
utile de noter ici que la plupart de ces pièces portent Pin-
dication de Tatelier monétaire de Trêves.
c Ce qui donne à cette découverte un intérêt particulier,
c*est que la plupart des types que je viens de décrire étaient
restés inédits jusqu'à ce jour ; M. Gohen, que j'ai dû néces-
sairement consulter, ne les avait pas encore vus. L'examen
de ces types donne lieu à plusieurs observations.
c Le revers du denier d'flonorius, sans légende, parfaite-
ment insolite, n'est pas sans analogie avec certidns saïgas
mérovingiens ; on ne peut douter que cette pièce n'ait été
frappée longtemps après le temps où régnait l'empereur
dont elle porte le nom. Le denier que j'attribueàThéodose H,
à cause de la forme incorrecte donnée au mot VRTVS et
aussi à cause de la deztre bénissante qui ne paraît qu'au
V* siècle sur la monnaie impériale, porte un type nouveau.
Ordinairement l'empereur tient de la main droite une Vic-
toire, et jamais une croix. Même observation au sujet des
deniers de Yalentinien ni ; des pièces d'or avec des légendes
VOT.X MVLT.XX et VOT.XXX. MVLT.XXXX repré-
sentent Tempereur ou Rome tenant une croix, mais elle
n'est pas chrismée ; jusqu'ici on ne connaissait la légende
VIRTVS ROMANORVM qu'avec l'empereur tenant une
Victoire, jamais avec Rome assise.
c Nous sommes donc ici en présence de monnaies en
argent qui ne semblent pas avoir été frappées par les agents
officiels de l'administration de l'Empire ; ce qui les carac-
térise est la présence de symboles chrétiens.
a Ici deux hypothèses se présentent ; ou ce sont des imi-
tations de la monnaie impériale faites par un des peuples
qui envahirent la Gaule et destinées à avoir courâ; ou ce
sont des pièces fabriquées pour servir d'ornements, peut-
— 4λ —
être de talismans. M. Fr. Lenormant, dans son beau tniTail
sur la Monnaie dans VantiquUé^ a consacré un chapitrie aux
monnaies destinées à s^vir de bijoux ; il établit que c'étaient
alors des pièces de fantaisie, ou des copies d*espèces reti-
rées de la circulation, afin de ne pas être confondues atec
le numéraire courant.
c Des pièces d'argent analogues à celles dont nous nous
occupons, mais beaucoup plus barbares, ont été trouvées à
Blangy (Seine-Inférieure), par M. de Morgan, à Villedo-
mange (Marne), dans une sépulture franque, dans le cime-
tière franc d'Enyermeux, par Tabbé Cochet, et dans celui
de Ghelles (Oise), par M. de Houcy ; ces monnaies sont peu
communes et jusqu'à ce jour c'est à Arcy-Sainte-Restltue
que Ton en a recueilli le plus grand nombre.
a Celles-ci ont été évidemment fabriquées en Gaufe, puis-
qu'elles portent la marque de Tatelier de Trêves ; cepen-
dant, comme je crois qu'elles sont bien postérieures à
l'époque où les Francs Ripuaires dévastèrent cette ville à
laquelle on substitua Arles, vers /(13, je suis porté à penser
que la marque d'atelier n'est ici que pour compléter l'aspect
monétiforme de ces objets destinés à l'ornement.
« Il a déjà été question de la découverte d'Arcy-Sainte-
Restitue dans les Matériaux pour Vkistoire primitive de
Vhomme (t. VIII, p. 531] ; mais on y arrive à une conclusion
bien différente de celle que j'ai à proposer ; on y affirme
que la tombe dont nous nous occupons était celle d'un
prêtre pay en.; j'avoue qu'il ne m'est pas possible de deviner
sur quoi s'appuie cette attribution si précise ; une lame de
silex et l'objet indéterminé en forme de hachette ne suffisent
pas pour indiquer la tombe d'un prêtre payen ; les lames de
sUex se trouvent un peu partout, surtout dans la région que
M. Fr. Moreau exploite ; la hachette, en fer, s'est rencon-
trée avec des armes dans des sépultures de guerriers. Je
note, il est vrai, un détail curieux, c'est que dans la tombe
d'Arcy-Sainte-Restitue il n'y a pas trace d'armes, bien que
le mobilier funéraire soit assez riche.
c Cette absence d'armes me fait penser que la sépulture
en question a dû contenir la dépouille d'une femme, proba-
•-> 456 «-
blement la femme oa la fille de qoelqu^on de ces chefs firancs
qui s'étalent établis dans la seconde Belgique depuis la
défaite de Syagrius, en hW ; on pourrait même croire que
la défunte était chrétienne« h TOir l'empressement avec
lequel elle arait réuni de nombreuses monnaies, f^ppées
avec une idée chrétienne manifeste, dans le but de servir à
rornementation, au milieu du v* siècle. La hachette en
bronze, je le répète, n'a jusqu'ici aucun caractère religieux ;
quant à la lame en silex, espèce d*amulette, elle n'a pas
plus de valeur ici que la pierre polie conservée encore
aujourd'hui par plus d'un paysan très bon chrétien, comme
préservatif de la foudre. »
M. Quicherat présente à la Société Tempreinte en cire du
chaton d*une bague trouvée à Marcenay (Gôte-d'Or) ,'sur lequel
on voit un monogramme composé des lettres F G 1 L.
M. Quicherat expose ensuite que dans un mémoire sur Tan-
^ cienne configuration du littoral bas-poitevin, composé au
milieu du siècle dernier par Charles-Louis Joussemet, alors
curé de File-Dieu, pour servir à l'histoire de La Rochelle
du P. Arcèze, mémoire que notre correspondant, li^ Ben-
jamin Fillon, a récemment publié (Niort, 1876), on rencontre
rindication de plusieurs pièces dWtiquités qui se trouvaient
alors en la possession des collectionneurs du pays. Dans le
nombre est mentionnée une passoire d'argent, découverte
près d'Arthon, sur le manche de laquelle étaient gravés au
pointillé les sigles et le nom L.GERYIGATys.L.D. (Test une
inscription votive à lyouter & celles du môme genre qui ont
" été déjà recueillies dans les diverses régions de la Gaule.
M. Micard rappelle à la Société les démarches qu'elle a
déjà faites au sujet des monuments contenus dans les maga-
sins de Saint-Denis. H pense qu'une nouvelle lettre pourrait
être adressée utilement au Ministre de l'instruction publique.
La Société décide que le Président écrira au ministre com-
pétent pour appeler de nouveau son attention sur l'état des
objets renfermés dans les magasins de Saint-Denis.
M. Aéron de Yillefosse présente le dessin d'une porte
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porte: D'UN TOMBEAU CHRETIEN
antique^ en pierre^ dMdn exécuté à 4/iO de roriginal. Cette
porte, dont Tornementatlon présente une certaine parenté
avec celle de nos monuments mérovingiens de France,
appartient, suivant notre confrère, à la fin du v^ siècle de
notre ère^ Elle a été relevée par lui eh Algérie, à VBencMr^
Zaui^ entre Khenchela et Tebessa (province de Gonstantine).
Elle est décorée d^un monogramme du Christ gravé en creux
qui permet de lui attribuer avec certitude une origine
chrétienne. C'était une porte en fausse architecture, comme
celles qu^cm voit encore au Tombeau de la Chrétienne et au
Medracen ; elle jouait un rôle purement décoratif; elle a
appartenu à un tombeau plutôt qu^ une basilique. M. le
comte de YogGé a signalé en Syrie plusieurs portes de tom-
beaux décorées également du monogramme du Christ, à
Hass, à Deir-Sanbil, à Kherbet-Hass {Syrie centrale^ ArcM'
tecture civile et rdigieuse^ pL 71, 81 et 88). L*Henchir-Zoui
était dans Tantiquité un des points desservis par la voie
romaine de Theveste à Mascu)a {Itinerar, Anionini^ 38) ;
M. Masqueray y a découvert plusieurs inscriptions qui
prouvent que c'était une station militaire ippportante. On y
retrouve des fragments d'architecture de Tépoque byzantine
qui ont dû appartenir à une basiUque chrétienne. Ces ruines
sont situées dans- le çaîdat des Ouled^Rechech, cercle de
Khenchela.
M. Prost commence la lecture d*un mémoire sur le sceau
d'une lettre de commune paix de Tannée 1848, relative au
pays de Metz et à la Lorraine.
M. Nicard pffire de la part de la Société des Antiquaires
de Zurich une tUâsertation de M. d Dœndliçher sur la jeu-
nesse et la vie privée du bourgmestre Qans Waldmann,
qui, après avoir combattu glorieusement à Morat et à Nancy,
périt sur Téchafaud le 6 avriI.iÂ89, à la suite d'une insur-
rection dans laquelle ses partisans eurent le dessous. On
chercherait vaineimént le nom dé cette victime des discordes
politiques de son pays dans les diverses biographies publiées
en France, quoique Jean Wàldnianti ait été pensionné du
roi.
Le mémoire. de M. jDflBQdlieher est irte-intéresaant à lire,
parce qu'il jette de noavelles et vives lumières sur la vie
privée des hommes de la Suisse au iv« siècle ; "Waldoiaim
avait eu une Jeunesse très-agitée ; mais à sa mort il crut
pouvoir racheter les fautes de sa vie passée en. consacrant
dans une église un très-beau vitrail représentant la descente
de croix. A la fin de Tannée 18A5 on a retrouvé, dans la
cathédrale de Zurich, le munster où se voit le vitrail en
question, la pierre funéraire placée sans doute i^ rendroit
où reposait le corps de Waldmann avec rinscription laco-
nique suivante : Dssden 6 Tag Aprellen 11^9 Ist gerich Haos
Waldmann. (Le sinème jour d^ Avril 1489 a été- exécuté Jem
WaUdmtmn,)
Séance du 19 Juin.
Présidence de M. Victor Guérin, président.
Ouvrages offerts :
Causeries bretonnes ou Remarques sur la formation de la
langue celto-hretonne^ in-8*.
Bulletin de la Société des Antiquaires de la Màrinie^ Janvier-
mars 1878, in-8«.
— de la Société niçoise des sciences naturelles et historifues,
1878, in-8«.
Mémoires de la Commission des antiquités du dépttrtemei^ de
la Cdte-d'Or, t. IX, in-A'.
Revue de VArt chrétien, t. Yin, 2« série, 2« lîvr., in-8*.
LEèifERtiQ (M. N. J.). Coutumes des pays, duché de Luxembourg
et comté de Chiny, suppl. in-iï®.
Travaux.
M* Guillaume dépose sur le bureau diverse^ sitatnattes de
bronze antiques trouvées^ avec quelques monnaies, k Beims
(Marne), à la fin de mai 1878, par les ouvriers de MM. de
Tassigny, en creusant les fondations d*une maison au fau-
bourg Saint-Hiomas. Les objets déoooTerts étalent enfouis
à une profondeur d*eaTiron quatre mètres dans un trou
pratiqué dans la craie. Ce sont :
!• Due VénuM recevant la pomme^ les yeux en argent.
2* Un petit génie ou un Gupidon.
3' Jupiter (?), le pied droit manque.
4* Une figurine de femme à cheval, drapée, coiffée d'un
diadème, portant dans la main droite une grappe de raisin
et dans la main gauche un serpent. Piédestal rectangulaire.
5* Un priape vêtu d'une tunique.
6« Deux piédestaux qui devaient appartenir à la Vénus et
«u Jupiter.
7* Un seeptre qui ne parait s ajuster à aucune des figures
ci-dessus.
8* Quatre pièces de monnaie en argent.
Dix*8ept hectares de terrain, voisins du lieu de la trou<-
vaiUe, ont été vendus par BfM. de Tassigny au génie mili-
taire* M. Guillaume pense que la Société pourrait faire uti-
lement une démarche auprès du Ministre de la guerre pour
que les fouilles des constructions à élever sur un terrain
aussi fécond soient surveillées avec soin. La Société décide
que la communication de M. Guillaume fera Tobjet d*un
mémoire auquel seront jointes des planches reproduisant
les statuettes.
M. Héron de Villefosse dépose sur le bureau deux frag-
ments de poterie qui ont été découverts en Algérie par le
lieutenant Dufour, adjoint au bureau arabe de Gonstantine.
Us proviennent des ruines de Djimila (l'antique Cuiadum)^
entre Gonstantine et Sétif.
Le premier est un morceau de vase à couverte rouge qui
porte en relief une scène de la légende d'Hercule, scène
qu'on rencontre assez rarement, mais qui est cependant bien
connue par les peintures de Pompéi et la mosidque de la
villa Albani ; c'est la délivrance d^Hénone. La fille de Lao-
médon est représentée entièrement nue ; de longs cheveux
couvrent ses épaules ; déjà sa main droite abaissée est libre
tandis que son bras gauche levé est retenu encore au rocher
— 460 —
par la cbatne qui entcmre son poignet A fle0 pieds le mooBtie
enyoyé par Neptune toome la tète Ten Hercule. Le héros
est également nu ; une barbe épause couyre son Tisige.
Ifalheureusement les deux bras d'Hercule sont brisés ; mais,
diaprés le mouvement du corps, il est à croire qu'il bran-
dissait sa massue de la main droite. Cette petite scène est
entourée d*un grénetis formant un médaillon d*environ 0,030
de diamètre.
Le second fragment porte un sqjet unique ; notre confrère
n^en connaît pas diantre exemple. CTest un débris de lampe
représentant Saiume «um tur «» Uon. Le dieu est reoon-
nalssable à son buste barbu et voilé. Déjà plusieurs bas-
reliefs de DJimila, de Mons et de Sétif nous l'ont mcmtré
accompagné d*une tète de lion, mais c^est la preiaière fois
qu^on le rencontre assis sur cet animal, absolument comme
la Virgo cœUtHsy la déesse céleste de Gartbage ; il n*est
pas étonnant que les Africains lui aient donné le même
symbole qu'à leur grande déesse, puisque sur un grand
nombre de stèles votives on retrouve associés les ncmis de
la grande dame Tanit et du seigneur Baal-Hammon.
M. Prost termine la lecture de son mémoire sur U «omu
dlnne Uttre de commune paix de Tannée 13^8, relative au
pays de Metz et à la Lorraine. La Société décide qu^elle en
entendra une seconde lecture.
EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
DU a» TRIMBSTRB DB 1878.
Séance du 3 Juillet.
Présidence de M. V. GuéiuN, président
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société archéologique du midi de la France.,
19 juin 1877 au 19 mars 1878, in-4-.
Mémoires de VAcadémie des Inscriptions et Belles^Letlres^
t. XXII, XXV, 1" partie; XXVII à XXK, l'« partie, in-40.
Mémoires présentés par dwers savants à VAcadémie des Ins-
criptions et BelleS'Lettres, t. Vlï-Vni, in-/i'.
Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale
et autres bibliothèques^ t. XV, ' tMes ; XXII, XXm, XXIV,
seconde partie ; XXV et XXVI, 2* partie,
AuDiAT (Louis). Epigraphie santone et aunisienne^ in-8*.
CoRBLET (l^abbé). Des lieux consacrés à Vadmiinistration du
baptême^ ln-8®.
Lagurib (l'abbé). StaHstique monumentale de V arrondissement
de Saintes^ in-8'.
— Notice sur le pays des Santones à l'époque de la domination
romaine, in-8'*.
Maxe-Werly (L.). Monnaies gauloises inédites^ in-8*.
Travaux,
Le Président annonce la mort de deux associés corres-
pondants de la Société : M. Martin Daussigny, conservateur
des Musées de Lyon, et M. Filioux, conservateur du Musée
de Guéret.
MM. de Barthélémy, Longnon et de Montaiglon lisent
des rapports au nom des commissions désignées pour pré-
ANT. BULLE'nN. 11
— tei —
sBDterdaB eottelndoiu sur les caadid&tnres de MH. Storelli,
de Lnçay, ^aljeïa et l'abbé Robert Oq passe w acnitla,
et chacun de ces candidats ayant obtenu le nombre de
suffrages exigé par le règlement, te prëaident proclame
associés corresponduta natioaMix i i Uok, H. André Sto-
relli ; & S&int-Agnan (Oise), H. le comte de Luçay; à Troyes,
H. Alb. Babefto; i. La Ferté-Bemard, M. l'abbé Robert
Charles.
H. GnUlanme fait ctoutvlljra qa'eo examinant les statuettes
trouTées à Reims, dont li a parlé duis la séance précédente,
il est arrivé à reconaaltre que les trois figures de Venus,
d'Eres et de Prlape se trouTaient fixées sur le même piédes-
tal. U- Be4zey cite des exemples tirés de peintures de
Pompéi qui confirment l'hypothèse de SI. Guillaume et pré-
sente des photograpUes représentant Prlape à cUé de
V^nus.
N- Bérqnde Yillefpsse, an non d« U. l'abbé Bamard,
présent à la séance, 4^0Be sur 1& bureau la copie d'une
tiVKxlpiiioa Itttina qiM ileat d'étn d^urerte par cet eoclfr-
B^q^uft Wr Iq 4EfrU«lrt même 4e la 9VQUm qv'il ^igD,
& Hermès (Oise).
— Jf8 —
L» pierre vqni p6W)k eé texte a été lafllée et éfidée à
répoque mérovingienne, puis utilisée pour fèfBwv reitré>»
mhô d'an ^âârcot)hage. il manque Id çommeaonMnt et la
fin dés lignes pour leBqEnels notre eo^rère propose lea
sopfiltoeata siiimts :
înAoaDOMDÏ ÔM-Ef
. '/ À€r*aXETYICiU.TVM<ï^-
\: . tempZttMSEXFABIYS-AScZft
/ iiadeS-MEDIGDS/PFr
Cette* restttution pont se transcrire ainsi :
' [In km(orem)] dom(us) d(ivinae). J(ovi) O(pt!mo]f M(aactmo)f
élt\ Éeficuli) Sax[ano)] et vic(anî8f RB,twaa[ag(ens{buS^) tem~
phi]tû:{fj Sex(tus) Fabius As[chpiade]s medic(us) d(e) s{\iS[f
p(ecuniâ) f(aciendum) [c(«rart/)] ^
' f eut-êtré après le dernier mot n*y avaii-il qu'une fbullle
de lîterre allongée?
Tout rintérèt du texte se trouve dans la mention desr
vicani Ratûmagênges. On sait, en eflbt) par Ptolémée (II, $»
11), qu'il existait sur le territoire des Silvanectes tme ville
du nom de Ratomagus. Dans le chapitre consacré à la des-
cription de la Gaule Belgique^ après aroir cité les NervU.
et leur* Ville Biyaxov (Bavai), lé géographe grec lyoute :
i. 3t lidtrt & jiMtiftbr mes supplénidntik Lapremiiâre ligne ne donne ISbv à snenne*
(fiSenlté» L*B qti la termine peut être W cammeneemeaC ée la taùiaatiSbn'ét'qaS
apfieUe néeeeaaÎTemenJt un autre nom de Avinit^ asepeié k otitoi de Jupiter. Uv éni^
que ce nom soit terminé par X. L'abféviation EUSR'SiJC* qu'on trouve dans plu-
sieurs inscriptions du Rhin (Brambach, C. I, JR., n«* 651 et 662) me paraît
i«mplir exactement la lacune d'autant plus qu'Hercule Saitun est sonvônt associé il
Jupiter (Btwnbach, C. /. i?., n<» 651, 6SB, 6S?>, 660^603, 661?) et jasMde à ùà
autre dien* On objectera peuti-étve qme les Snseriptiotts en Tbonneui; d^HereiU*
Saxan sont spéciales aux bords du Rhin : on en a cependant trouvé trois à Norroj^-
souS'Prégpoy (Bvaulieu, ArehéoU lorraine^ I, 125) et une autre à TiToli (Orelli,
n« ^006). J'ajouterai que les pierres de l'Oise sont célèbres et qu'il existe près de
Hennniv & Angy^ Bury, Tbury, HeUo, SainVVast, des earridres cooMArablet de
pi^rrw da t9â)A exploUées depuia un temps iounémorial ; à la cime môm» dn SMafi
de Hentes ii y a de grandes carrières souterzaines dont on retira encore 4a gXQtk
moellons, ta redoublement de ET est justifié par plusieurs exemples. A la trofsièma
ligiie, an liétL de iBMplwn, on peut supposer tout aussfbienporrfciim ou aedarn»
[A. H» de V.] . .i . . . ^
— 161 —
mrvfftoOy PiOECopuxYOC*
c Et Boos oeox-ci, les SuboMêcii, dont la TiUe, Bitaée à
rorient du fiente Sequana^ est Baùmagus.
D^Anville (Notice de la Gaule, y. Augnstomaf^, né pon-
?ant tronter remplacement de cette Tille, suppose, ^pour
tourner la difficulté, que le texte de Ptolémée a été altéré
et que Ratomagus a été écrit par les copistes à la place
d*Augustomagus. Cette solution a paru commode à d^antres
géographes qui font également adoptée. Dans un ouvrage
récent M. Ernest Des|{anUDa (Géogrc^kU de la . Ctaule ro^
matM, t. n, p. 452) a protesté avec raison contre c^te
opinion et a soutenu l'existence du chef-lieu des Sllva-
pectes, d*après Ptolémée. La découverte de cette Inscrip-
tion lui donne tout à fait ^n de cause.
Si la position de Hermès ne s*acconie pas complètement
avec la situation du Ratomagus de Ptoléméei Tinscription
prouve au moins que cette dernière ville a existé et elle
nous fournit la forme véritable de son nom qui doit être
Raiumagus,
M. Héron de Villefosse fait ensuite circuler un album sur
lequel M. Tabbé Hamard a desdné un grand nombre
d^objets trouvés par lui dans les fouilles du cimetière
mérovingien de Hwmes. On y remarque une coupe en
verre, des vases en terre noire et grise> de nombreuses
boucles, les unes en bronze, décorées de gravures au trait,
les autres en métal blanc ou en fer, damasquinées d'argent,
des plaques et contre-plaqués en fer avec clous en bronze,
une bague en bronze sur laquelle on distingue les trois
lettres NIE, plusieurs fragments de sculpture antique,
etc.
M. Nicard fait une seconde lecture du mémoire de M. de
ijatejpid intitulé : Notice sur quelques représentations aUé"
goriques de FEucharistie au sujet de deux vitraux de Saint^
Gervais de Paris et de la cathédrale de Berne. Le mémoire
est renvoyé à la Commission des impressions.
M. Glermont-^aniieau, iirésent à la séance, annoûce que
Ton vient de découvrir, à Jérusalem," une mosaïque accom*
pagnée d'une inscription tracée en cubes bleus sur deux
lignes circulaires. Cette inscripticHi a été copiée, un peu i
la hâte, par le frère Liévin pendant le court espace de temps
que la mosidque est restée découverte.
M. GlerâQont-Ganneau propose ensuite Tinterprétation
d'une inscription sémitique, jusqu'ici inexpliquée, qui se
trouve sur une table à libations, trouvée par M. Mariette au
Sérapéum et conservée au Musée du Louvre.
Séance du 10 Juillet.
Présidence de M. Victor Guérin, président.
Ouvrages offerts :
Atti deUa R, Academia dei LincH, 3* série, t. Il, fasc. 2,
in-A*.
BuUetin de la Société des AnHqwdreede FOuest^ l*' trimestre
de 1878, in-8*.
^^ de Ut Société pour la conaervaHon des mwMments hisUh-
riques d'Alsace^ t. X, !'• liv., in-8«.
Journal des S€a)ants^ juin 1878.
Mémoires de la Société académique de VOise^ t. X9 l*" partie,
in-8-.
Mûietz (Eug.). La renaissance à la cour des papes ; III, La
sculpture pendant le règne de Pie 11^ in»8'.
TrcBoaux,
M. Glermont-Ganneau a la parole pour faire la communi-
cation suivante :
a A la dernière séance de la Société nationale des Anti-
quaires de France, séance à laquelle j'avais Thonneur d^as-
dster. Il a été donné communication d'une inscription
latine découverte récemment à Hermès et présentant un
vif intérêt pour la géographie de la Gaule.
f Le nom da mmt» Butumagnê nentioimé dan» oette ins-
cri^ion m'aYftit rappelé aussitôt une épitaplie grecqae de
SjHe, où figure ce môme nom topique. Le rapprochement
Impromptu que je m'étaki permis de faire souleTa quelques
objections, et je ne erus pas devoir insister, n'étant pas
assez sûr pour cela de inexactitude de mes sottrenirs. De*>
puis j'ai vérifié le texte auquel je faisais allusion et j'ai
constaté que ce document, perdu au fond de la Syrie, était
en parfait accord, non seulement avec Pinscription de
Hermès, mais aussi avec le passage de Ptolémée auquel elle
sert de commentaire authentique.
« L'inscription en question se trouve encastrée au-dessus
de la porte de la mosquée du village arabe de Imtân, l'antique
Mothana^ ville appartenant à l'ancien royaume nabatéen, à la
première province romaine d'Arabie.
« Elle a été relevée pour la première fois par M. Wetztein \
puis, d'une façon beaucoup plus correcte, par M. Wad-
dington K
« La voici telle que la transcrit M. Waddington :
Mov&v [à]7c'êY)c xa\ xh (i.VY)(jLa toOO', coç épqic> èx Oe(tsXC«v \UxpK O«|/ouc
<H^. re4v(x«c «f^ ic(o)t' i^ iS£wv ê^eTiXe9[«v] kwik&vaç di|vàpia
(&\5(pia) TCsvraxioxCXta ev ïx(t)i ak^.
c L'interprétation de cette inscription n'est pas exempte de
difficultés. Une chose hors de doute c'est que nous avons
affaire à l'épitaphe d'une Gauloise, portant le nom singulier
de 6tercork et originaire de Ratomagos.
« Ce Ratomagos doit-il être considéré comme le même que
Rotomagus et faut-il admettre, avec M. Waddington, que la
défunte était une RouennaiseV
« Il est permis aujourd'hui d'en douter sérieusement.
a L'identité orthographique entre *Pat6tiaYoc etRatum[agus]
est trop complète pour qu'on n'en tienne pas compte, il est
1. Ausgewahlte griechiicHe tmd lateinische Jnschnftent o9 63 (Mémoires de
rAcadémie de Berlin, 1863).
i. TnscriptioM grecques et latines de la Sffrie (soite du voyage atchéologiqae
de Ph. Le Bas), n* 2036.
tixAmm ûé ro\f, d^Siatf^ pai4;, qtte là Aatottia^S ded ^ha-
Mcti b\x Sllvanecte^, mentiotinèô par Ptolèmèé ^ï t[tit ëdt
incontestablement la Ratumagud de Pinscriptlon de tiermed,
est qualifiée de ic6Xic par le géographe greô, e^tàtttement
tomme dans l^pltaphe de Imtân :
*l(Stb 3à toutt>uc, (les Nerviens) SbvÀfvextoi, &v ir&Xtç Âiib Wr«s-
X&v ToO Sexodlvoc TcorocpioO *PaT6(juzyoc Xë L'tr.
ff L'inscription dlmtàn est d'autant plul^ Intéressante
qu'elle contient une date certaine, Tan 2a9 de l^ère dô
Bostra, correspondant à Tannée 842 de notre ère. »
U. Longnon s'exprime dans les termes Suivants au sujet
ûe l^mplacement de Ratumagns :
« M. Robert Mowat, qui, depuis la dertiière sé^nCè ite
la Société, a communiqué à TAcadémie des tûscrîpt)t)ttli
le monument trouvé par M. Tabbé Hamard, pense que
le BatomagoÈ de Ptolémée Occupait remplacement où §è
trouve aujourd'hui le village d'Hermès. Cette opinion, ^ui
repose surtout principalement sur la croyance erronée que
les mcant n'élevaient jamais de monumetits hors de leur
vicuê 1, ne me parait point acceptable, car Ht^rmes i6f^
tiitué qu'à quatre lieues au sud- est de Beau vais, ce qui reir-
treindrait considérablement le territoire des BH/ot^od, Tune
des plus puissantes peuplades de la Belgique, et qui, au dire
des Rémois, pouvsdent mettre sur pied une armée de
100,000 hommes 3. Supposera^t^on que les Silvàûectes, dont
César ne parle aucunement, se sont étendus jusqu'au delà
de Hermès, dans la direction de Beauvais? Ce n'est guère
possible, car la géographie physique permet aveO unequ«s^
certitude de considérer là etwios SiîvanectenHum comme ttu
démembrement de la cité des Suessiones^ contemporaine de
la conquête romaine, et la nouvelle civitias n'a jamais dû.
s'étendre sur la rive droite de l'Oise que n'œcttpafent pas
1. On 4 cependant tronyé des monuments portant le nom des meani Solima-
fiàeenses à Sonlosse (Vosges) dont le vocable gallo-romain, fourni par une ins-
cription du m* siècle, était vicus Soliciae (voir mon article intitulé : Solimariaca
n'est pas Sotdosse^ publié dans la Hevue archéologique^ année 187*^, t. U).
S. César, De beUo galUeo^ 1. Il, c. iv.
— HH —
les Suessioneê. Il y a donc lieu, ce me semble, d'examiner
attentivement les noms des localités de Fancien diocèse de
Senlis pour essayer d'y rencontrer quelque vestige du nom
de Ratomagtu.
f Le nom de Ratomagus n'a pas dû être traité autrement
quô les autres noms de lieux gaulois se terminant par le
même suffixe et qui étaient accentués sur rantépénultième.
De même qu'Ârgenton, Mouzon, lioyon, Riom, Rouen, déri-
vés d^Argentomagus^ Mosomagus^ Noviomagus^ Ricom<igu$^
Rotomagusj la forme française du nom de Ratomagus devait
se terminer par une nasale ; de plus, la chute de la dentale
placée entre deux voyelles aurait produit le rapprochement,
puis la fusion du a et du o de Ratomagus. En un mot, RcUo-
magus devait finalement produire quelque chose tel que
Ram ou Ron,
« Il n'existe pas de lieu du nom de Ram dans Tancien dio-
cèse de Senlis ni sur ses confins, mais on trouve à Textré-
mité nord-est de cette circonscription ecclésiastique le
chef-lieu d'une ancienne paroisse, englobée aujourd'hui
dans la commune de Fresnoy-la-Rivière,dontle nom ortho-
graphié officiellement PoTidron^ serait mieux écrit Pont^de^
Ao», si Ton s'en rapporte aux titres du xii* siècle qui le
présentent comme une localité d'une importance presque
égale alors à celle de Grépy^, le chef-lieu du comté de
1. Un diplôme da roi Louis VlI, en date de 1133« confirme on aocord eonda entre
le comte de Vermandois et le prieur de Crépy au sujet des marchés de Grépy et
de POndroD, — « de mercato Grispiaci et de mercato » Pontis de Rount (J. Tardif,
•MûHuments historiqueê^ cartons des Rois, p. 226 a). En 1466, Philippe d* Alsace,
oomte de Flandre et de Vennandois^ et Isabeau, sa femme, confirmèrent le don fait
par leur prédécesseur à l'église de SaintrAmould de Crépy, du tonlieu de Crépy et
de Pondron, — « totum teloneum castri Crespeii et Pontis de Bount. » (/6ûf.,
p. 302 a.) En 1219, on retrouve encore en latin la forme Pong de Roont (Carlier,
HUtoire du VoJoû, t. III> pièces just., p. xxzn). La rariante Pom Rotondus
que foumiasent ensuite les documenta des dernières années du règne de Philippe-
Auguste et ceux du temps de saint Louis (Recueil des historiens de France,
t. XXm, p. 649, 655 et 678 ; Carlier, Histoire du YaloU, t. III, pièces, p. zui),
ne peut être coDsidérée que comme un vulgaire jeu de mots qui ne rend pas
compte de la consonne d de Pondron. — Le rapprochement que je fais entre le
nom gallo-romain de Ratomagus et celui de Pont-de-jRoont ou Pont-de-i{ount
80u£nre un peu, je Tavoue, de la présence du t final, mais il ne faut peut^tre pas
— H9 —
Valois ; on a trouvé à Pondron des sépultures de Tépoque
mérovingienne ^ Le nom de ce village, dû à l'un des ponts
sur lesquels on traversait l'Automne, affluent de TOlse, ne
fait pas connaître sans doute remplacement précis de Raith
.magus ou Hon, mais, dans mon hypothèse, 11 Indiquerait la
direction dans laquelle on doit chercher rancienne ville
des Silvanectes soit au nord, soit au sud de TAutomne, sur
un vieux chemin dont l'appellation de Pondron révèle Texis-
tence et qui, venant de Grépy, devait rejoindre à Saint-
Ëtienne-lès-Pierrepont la grande voie romaine de Senlis &
Soissons qu'indique lltlnéraire d'Antonln.
c Si l'on admet la corrélation complète de la cwitas SUva-
i^cienswm avec Tancien diocèse de Senlis, Ratomagus ne
pourrait être cherché, en poursuivant ma conjecture, qu'au
sud de TAutomne, car Pondron est précisément situé aux
confins des deux diocèses de Senlis et de Soissons. Or, de
ce côté, aucun point ne semble de nature à être proposé
pour l'emplacement de Ratomagus^ et Ton se trouve dans la
ïiécessité de rechercher si le territoire de la civitaa SUvor
nectensium a subi quelque diminution dans les premiers
siècles du moyen ftge.
< Le diocèse de Senlis qui, au siècle dernier, ne comptait
guère plus de 70 paroisses, est incomparablement le plus
exigu des anciens diocèses de la Gaule, abstraction faite de
la province romaine où les dviiates, multipliées outre me-
sure, n'avalent parfois qu'un très petit territoire. L'exis-
tence de la civitas SUvaT^ectensium à l'époque romaine, dans
les mêmes conditions territoriales que l'ancien diocèse de
Senlis, serait une véritable anomalie pour la Gaule septen-
trionale.
i Au cours de Tépoque carolingienne, le diocèse de Senlis
était partagé entre deux pays ou comtés {pagi^ comitatus)^
le Senlisien et le Valois, — ayant celui-ci Vez, cçlui-là Sen-
atUcher nna réelle importance à cette eonBonne qai, dans des textes français da
XII* siècle, dépare fort souyent la forme rég^ime du mot danSj écrite alors dant an
lien de dan^ qui représente le latin dominus (voir, entre antres textes, les poèmes
de Garin le Loherain et diAntioche).
1. E. Woilles, Répertoire archéologique du dépeart, de VOise, col. 176.
— ♦w —
lis pour ehef-Iiea. Le Yalcrfto eottpvebalt Ift pirtié ùrtMltite
da diocèse de Seiilis, nuds il 8*étMididt fcittsf tnr les dt<K
oèses de Heaai et de Soissons, bien qu^ Forigtoe il itt dft
dépendre d^im seol diocèse et >^ si Ton àdsiet cette pié^
misse — dn diocèse de Senlis, esr cetni-cit, rMoit senle»
ment an Senlisien, perdrait le ikfB de son terHIoire déjà sf
restreint.
« On ne pourra peut-être jamais déterminer lescttues dn
démembrement de la cMiat 8Uo4meetentimm Alt prefit des
cités de Soiflsons et de Meaui. Si la pensée ec reporte au
partage du royaume de Charibert en S67, partage datui
lequel un tiers du territoire de Senlis ftit attribué au it>i de
Soissons, Ghilperic, un second tiers ftSigebert auquel f^iéi»^
sait Meaux, et le dernier tiers à Contran, on est bientCt
forcé de constater que ce partage n'eut pas d*6flët durable
quant au Senlisien ^ Qu(rf qu'il en soit, Textension du Ta-^
loiQ sur les diocèses de Soissons et de Meaux, la situation
de son primitif chef-lieu, Vez {Vadvm)^ dans la première dé
ces circonscriptions, autorisent, semble-t-il, Fattributimi à
la civitiu SUvanectensiuM de quelques portions des anciens
diocèses de Soissons et de Meaux.
c La partie valésienne du diocèse de Meaux est ftèile à
déterminer : (m eonnatt, en effet, a?ec la plus grande ctf^
titude la limite commune du pagtu Vademk et du jpa^ut
âtdciannâ, dont plusieurs localités dites tiù VoMb ou en
Mnlcien gardent d'ailleurs le souvenir. Au diocèse de his-
sons, on peut également indiquer d'une manière rigoureuse
la limite du Valois et de rOrxois, çays qui, formé d'une
partie de la ehitas Snestiomm^ tirait son nom de la rivière
d'Ourcq et fut uni au comté de Meaux dès la fin dn x« siècle;
mais il est moins aisé de tracer la limite primitive du Va-
lois vers le Solssonnais et de savoir à quel pagtu apparte«-
nait la contrée renfermée entre l'Aisne, TOise et la limite
septentrionale du diocèse de Senlis, c'est-à-dire l'ancienne
forêt de Guise (Cotia sUva) ou mieux encore les chfttellenles
de Gompiègne, de Yerberie, de Béthisy et de Pierrefonds
i. Géographie de la Gaule au ti* sièôle, p. 418.
— ITI —
qtti, détae&éos da comté de Valois ou de oelQi de Solssons,
faisaient partie du domaine des premlera rois capétiens ^
< Bn écrivant la GÀogrdphie de kt OomU cm vi« siècle^ je n*ai
pas cru pouTOir enlever cette cofttrée à la cMtas /Saeitte-
atoM ; cependifit je citai deux docoments dont le texte a pu
être altéré en quelques endroits, mais quUl serait peut-é4«
excessif de taxer de faux > ; ces deux documents, dis-je, en
indiquant Gompiègne comme Tune des résidences du roi de
Paris Ghildebert, semblent le mettre en dehors du terri-
toire de Soissons, alors le siège royal de Glotaire I*; je
suis plus disposé aujourd'hui, Je Tavoue, & accorder quelque
créance à ces deux témoignages qui permettraient d'attri-
buer le pays entre TAlsne, roise et le diocèse de Senlis &
la dmioâ SUvaiMctensium et, par conséquent, d'y cbercber
remplacement de JEUUcmagn»,
< Ia vieux chemin dont je parlais plus haut et qui, partant
de Orépy, traversait TAutonuie à Pondron, se dirigeait en-
suite vers la forêt de Gompiègne en passant au hameau de
Brassoire, puis en longeant le finage de Pierrefonds à Test ;
il Joignait ainsi à Saint^Etienne^lès-Pierrafonds, à une dis-
tance de trois lieues au nord4M>rd-ouest de Pondron, la
voie romaine de Senlis à Soissons. C'est à peu près au point
de jonctioQ de ces deux voles que se trouvent les impor-
tantes ruines d'une localité antique, dont la superficie est
évaluée à plus de quatre hectares et qui, au dire des archéo-
logues locaux, aurait été entourée de murailles et de tou->-
relles^; cette localité est indifféremment connue aujour-
d'hui sous le nom de VUI/b des Gauies^ on sous celui de
i . Une efaarte d« 886 (MdiiUeii, ÀMMiM ordinis taneti BenêdieH, t. UI, p. 687)
constate que les rillages de Moatigny-rEngrain (Montiniacus)^ de Say (Sanoeut),
commune de Croutoy et de flautefontaine (Alta Fontana), situés tous trois à
rorient et à peu de distance de la forêt de Gompiègne, dépendaient du pagus
Sueêtionensii.
2. Le premier de ces doeuments est un dipldme accordé à Danmer, abbé d*An!Ue
im4» S«iiiM}a]«ls>, par Chiktoberi !•'; il est daté de GDmpièg:ne et de la douzième
année du régne de ce prince. Le second est la Vie de saint Marcoul qui auiait
▼iaité le mtee Cbildebert à Gompiègne. (Voy., p. 401-402 de ma Géographie de la
GmUe au n* Biéele, ce que j*ai dit de ces témoignages.) .
3. E. Woilles, Répertoire evrehMVfique du départ, de VOite, eoU. 117-118.
— n2 —
Ville de Rome < dont on doit rapprocher le vocable de CAe-
min de Romej attribué, parait-ii, à la partie de la vole ro-
maine qui traverse la forêt entre Saint^Etienne et Béthisya.
Rome seraitoil ici une altération de Aom, forme vulgaire
que devait revêtir Fancien nom Ratamagus^ ou bien n*est-il
qu*un nom forgé par les archéologues locaux parallèlement
au nom de VUle des Gaules T Cette dernière hypothèse
parait plus sensée, mais elle ne contredit pas néimmoins
ridentité possible de Ratomagus et de la ViUe des Gaules.
c Les conjectures que nous venons de développer au sujet
de Textension probable des Silvanectes jusqu'& l'Aisne, per-
mettent également aux archéologues de porter leur atten-
tion sur d'autres ruines fort importantes aussi, également
situées dans la forêt de Gompiègne, du côté de Ghamplieu,
à trois lieues sud-ouest de la Ville des Gaules, et aux envi-
rons de la voie romaine ; c'est là, du reste, que M. Desjar-
dins propose de retrouver Ratomagus ^, Mais en aucun cas,
le Ratomagus des Silvanectes ne saurait être cherché à
Hermès, et si le nom du vicus Raiumagus^ mentionné dans
rinscription découverte par M. Tabbé Hamard, devait for-
cément s'appliquer à Hermès, il faudrait distinguer ce JRa-
iumagus du Ratomagos que Ptolémée désigne comme la ville
des Silvanectes. »
M. Gaidos fait passer sous les yeux de la compagnie des
gravures représentant dés inscriptions latines de Plrlande
et il accompagne cette communication de quelques, détails.
M. Hûbner n'a pas jugé à propos de faire entrer ces inscrip-
tions dans son recueil des inscriptions chrétiennes de la
Grande-Bretagne, parce que l'Irlande n'a pas fait partie de
l'empire romain.
Deux de ces inscriptions sont en caractères épigraphiques
et portent, l'une IVVENE DRVVIDES, l'autre FEGIT
i. Grayes, PrécU historique des coMtons du départ de tOisét canton d*Ât-
tichy.
2. Noos devons ce renseignement à Tobligeance de notre confrère M. le vicomte
de Gaix de Saint-Aymour.
3. GéoffrapMe de la (roule romaine, t. U, p. 482.
— ns —
crVNYRI;* elles sont aeccA&pagaéeif dH&eeriptioos en eavao*
tèreB oi^amiques doût.la lecture est douteuse.
Les autres sont. en caractères enrsifs et sont des inscrip-
tions.: fimérairses, à l'exception d'ane qoi se compose dei
Pâlphabet latin, gravé sans doute sur la pierre par un des
première missionnaires chrétiens pour Tinstruction de ses
néophytes; ::
La eommunioatton de M. Gaidoz est le résumé d'une notice
destinée au tome XXXY de la Bibliothèque de TEcole des
hautes études : (fohime de Mélanges).
M. de Barthélémy signale à la Société des rapports faits
ea 1833 et 1884, par feu M. Denis, au styet de fouilles exé-
cutées à iVcmwn (Meuse) ; on y trouve la description de trois
mosialques, aujourd'hui perdues, qui offiralent un certain
ifltt^ét. La Société espère que ces documents pourront lui
être communiqués de muiière à ce qu^un résumé en soit
publié dans le Bulletin.
M. Héron de Villefosse dépose wr le bureau ti*ois photo-
graphies, représentant, sous différents aspects, une belle
statue de femme qui vient d'être découverte en Algérie.
Elle provient d»8 ruines de Bjimila, rancienne respublica
Qtdculitunorum. Dans; une précédente séance, notre confrère
a entretenu la compagnie des fouilles faites à Cuiculum,
entre Gonstanthie et Sétif, par M. le lieutenant Dufour, et a
présenté plusieurs objets antiques recueillis dans cette loca-
lité.. .G*est encore à cet officier distingué qu'on doit la décou-
verte de cette remarquable statue. Elle est en marbre blano>
haute de deux mètres, et parfaitement intacte depuis la base
du piédestal qui la supporte jusqu'au sommet delà tête. Elle
présente une particularité qui fait supposer, qu'elle aurait
subi une petite restauration dai» Tantiquité : au moment
de la découverte, il manquait sur la tête une partie du dia-
dème et des bandeaux ; Tespace où devaient être placés ces
deux morceaux avait été uni et percé de petits trous pour
obtenir l'adhérence du ciment sur le marbre. Les deux mor-
ceaux ont été retrouvés intacts à deux mètres de la statue
— 4Y4 —
et wplaeéA naa dinmltè« DMerife dtaa vue comlraotfèD
située au S. 0. de rare de trtomphe, à que ly p e g H^tret ds
la rivière qui traverse les mines, elle fût û^Bhfâfd traMpetiêe
au bor^j de Fedj-Msala par les soins 4^ son lienroos Invim**
teur ; elle a été placée depuis à Goaskantine aa palate de la
division. Ceat une oeuvre d'un bon s^ei, laissant loin dev^
rière elle tout ce qu'on trouve ordinairement dans cette
pttlia dei la Nomidie^ De toutes les ruines qui couvrant- le
9oL de nos possessions françaises en AMque, eelleadaOlaiS
chell avaient seules fourni jusqu^ci desi scidptvre» dHna
mérite réel. La statue de Djimiia peut soutenir la comparai-
son avec les m^Ueures figures sortiea du mA de Tantique
Casarea. EUe est d*irae époque meins anoiqniie queleamar»
bres de Gberebell. La coiffure de cette statu» permet de la
ftiire remonter au temps de Mare-Anrèle;' efest la oçiltara
que porte Faustine mère sur f^usieiirs grands bronzea à> la
légende DIV AË F AVSTINAË : bandeaux de chev«ox endu*
lés, surmontés d'un petit diadème de deux itattes posées en
rond sur le sommet de la tête. La figure, qui est certaine-
mmit un portrait, nous etfte les traits d- ane fesama dfim
âge déjà mûr ; il est impossible de p^ser à Vaastfna ttMiiC»
à 86 ans. Mais c'est certainement nnede ses eontemporalne9.
Sous Mare-Aurèle et Lucius Vérus, Gnieulmn était en plelnei
prospérité, à en juger pbr les inseriptioas de ees dear
princes qu'on retrouve encore au nilié« des ruines. La
tète de «ette statue est voilée; Sa pose, son a|ustèiaeiiit
et son attitude autorisent à penser qu'elle représente «ner
feaime divinisée, appartenant, à coup sér, à aae granieto-
fjEunille romaine.
M. Glermont-Ganneau présente tnoe inscription provèna»!
de la nécropole de Jaffa, et, à cette oocsâl^n, donne de»
détails sur d'autres inscriptions de la mèaie plt>f^aaee.
— 175 ^
Séance du 47 Juillet.
Présidence de M. IFictor Odébik, prMdent
Ouvrage» offerts :
Bulletin de la Société tn^^ériak ftrcÂéohgigne de
t. Vm, in-4*.
Der Ge$chict8fretmê âet historischen Vereins der funf Orte
Lucern^ Uri, Schwyx, Vnterwàtden^ XXXIQ» vol. In-8*.
— TàbU des volwnee XXI bis à XXX^ par Bramdstettbr
(J. L.). In-ft*.
L'Iwoestigateur, Ad* année. In-8«^.
Mémoires de la Société académique de VAube, t. XLI. ln-8*.
Ferk (Franz). Uéber Druidismus «i Noricum, In-8*.
Corresfondcmce.
MM., le comtjd de Luçay et Alb.Babeau remercient la Com-
pagnie ik Toccaslon de leur admiâ^ion »u nombre àm ftsso-
ciéa cQn:e9pQndants nationaux..
TfXfoausii^
H. de Barthélémy lit un rapport au nom de la commission
chargée de présenter des conclusions sur la candidature de
M. de La Boullaye. On passe au scrutin et le candidat ayant
réuni le nombre de suffrages exigé par le règlement, le pré-
sident proclame M. de La Boullaye associé correspondant
national à Langres (Haute-Marne);
M. Gh. Robert a la parole pour faire la communication
suivante :
« M. de Ghevarrier, vice-consul à.Gabès,rancienneTacape,
m^a envoyé il y a quelque temps le résultat d'une de ses
courageuses excursions archéologiques dans Tancien Byza-
olum. Ce soQA àmk iw^^tifvnê UmKfftftOteH ^ Cin4 frag-
— ne —
ments de moindre valeur dont il m*a chargé de vous oilHr
les copies. Je ne vous parlerai que des deux inscriptions.
« La première était déjà connue, mais M. de Ghevarrier a
pu aller en prendre un estampage, qui m*a permis d'en con-
)trôler sûrement la lecture. La voici :
IMPGAESAVGVS
TIF-AVaVSTVSTRI
P0T[ESTATE]XV1
ASPRENAS GOS PR
G08 VIIVIR EPVLO
NVM VIAM EXGAST
HIBERNIS TAGAPE8
MYNIENDAM GVRAVIT
LEG- m- AVG-
G
c M. Ernest Desjardins en a récemment communiqué une
copie à FÂcadémie des inscriptions et belles -lettres et Ta
commentée au nom de M. Tissot, qui poursuit ses remar-
quables études sur la topographie de TAfrique romaine et
qui sait tirer des monuments le meilleur parti. La copie
ci-dessus, prise sur Testampage, donne des coupures plus
exactes.
« Ce texte, le plus ancien peut-être de l'Afrique après
rinscription de César publiée par M.Victor Guérln^ est fort
intéressant. Les deux premières lignes offrent, en effet, un
cursus tout à fait insolite, dans lequel le prince n'est pas
désigné par son prénom TI[berivs] et où Auguste n'est pas
qualifié de divin. L'absence de ces mots avait môme fait sus-
pecter l'exactitude de la lecture, mais l'estampage ne laisse
aucun doute à ce sujet. Il semble donc qu'à l'époque où ce
texte a été gravé, la désignation officielle du nouvel empe-
reur n'était pas encore connue dans les provinces.
c La seconde inscription n'a pas moins de vlngt-neuf
lignes; fort peu sont complètes, mais elles sont pour la plu-
part d'une restitution facile :
t. Voy. «rehtol. dans la rég«nee de ToniB, H» p. 242 (n* 4S2).
— nr —
IMP GAES e. luUûs
VBRV8 maximin
V8 PIV8 felix aug.
GERMAnictts m
5 AXIMVS SArmaf
IGV8 MAXImti*
DAGICV8 Maxim
VS PONTIFéx max
IMV8 TRIBVNITIA
iO FOTEBtate iii im
PERATOR ff co$. p. p,
ET G IVLIV8 VERVS
MAXIMtt^ nobili
S8IMttS Caesar PR
15 INCEP8 IVVENht^M
GERMANIGV8 ma
XIMV8 SA^matic
VS MAXIMV8 DAGI
GV8 MAXtmw* po
20 NTE8 VETV8TATe cO
LAP808 ET long
A INGVRIA P
TVM RE(itituerunt?)
ET PR08
26 GABILI8
lA PERVrVM comME
ANTIBVS REDDBRYNT (tic)
A TAGAPA
xxxvn
c La restaoration de routes et de ponts mentionnée dans
ce texte fait partie d^un ensemble de travaux du même ordre
et exécutés en Afrique sous Maximin ; trois inscriptions rele-
vées par M. Victor Guérin mentionnent en effet la réfection
sous ce prince de la grande route intérieure qui reliait Car-
thage au département des armées, c*est-à-dlre à la Numidie;
or ces inscriptions mentionnent la troisième puissance tri-
bunitienne de Maximin et son cinquième imperium, ce. qui
ANT. BULLETIN. 12
— 178 —
correspond à Tannée 937 de notre ère^ Ce doit être vers la
même époque que furent exécutés les travaux de route men-
tionnés dans le texte retrouvé par M. de Ghevarrier. C'est
pourquoi j'ai rétabli, aux lignes 10 et 11, la troisième puis-
sance tribunitienne et le cinquième imperium qui lui cor-
respond. »
M. Mazard, associé correspondant à Neuilly, donne com-
munication d'une série de signes que M. J. Parles Harrison,
sous-secrétaire de Tlnstitut anthropologique de Londres, a
relevés dans les fouilles du camp de Gisbury (Sussex).
M. Mazard expose d'abord quelques faits généraux sur ces
fouilles.
« L'éminent archéologue, le cokmel, aujourd'hui général,
A. Lane Fox, a fait un premier rapport en 1875 sur Tancien
camp de Gisbury qu'il considère comme pré -romain. Le
camp est établi sur rensplacement d'une exploitation pré-
historique de silex, où se fabriquaient également les instru-
ments en pierre, à en juger par les spécimens à l'état d'é-
bauche qui se rencontrent en grand nombre à la surface
du sol.
« Depuis, les explorations du Gisbury ont été continuées
par les soins de Tlnstitut anthropologique; elles ont donné
lieu à divers rapporta, dont le dernier, celui de M. J. Parks
Harrison, qui a suivi lui-même les travaux, est sous les yeux
de M. Mazard. Ces explorations ont fait reconnaître une véri-
table exploitation minière, au moyen de puits plus ou moins
profonds creusés dans la formation crayeuse de la contrée
et donnant accès à un ^chevêtrement de galeries basses,
formant un véritable labyrinthe.
€ Des rognons de silex d'un aspect différent de ceux du
niveau supérieur étaient détachés et disposés le long des
parois des galeries ou avaient été transportés au fond des
puits, comblés par des éboulements successifs. 11 ne pouvait
1. VIAM A KARTHAG | VSQVE AD FINES NVMI | DIAE PROVINC. LONG A
I INCVRIA CORRVPTAM | ATQUE DILAPSAM RESTI | TVERVNT (Voyage
«r«h. dftnttii jréfforaé d* Tonte, i.h 1>. 27 ; t. Il, p. 107 «t 149).
- 479 -r
y avoir de doute : de même qu'à Brandon dans le Norfolk^
à Spiennes en Belgique, ces puits et ces galeries d*extractioki
de silex avaient pour but de fournir la matière première à
un important atelier de fabrication d^armes et d^outils en
pierre. On n'en a cependant recueilli que fort peu et très
grossiers à Tintérieur, ils étaient accompagnés d'instruments
en cornes de cerf qui servaient aux mineurs pour creuser
la craie. On a trouvé également des os de divers animaux,
des fragments de poteries, une sorte de petit crochetjen fer.
Un squelette bumain a été rencontré en avril 1878 dans i|n
dernier puits^ à près de cinq mètres de profondeur.
c L'excavation de ces galeries paraît devoir être reportée
à rage de la pierre polie et leur exploitation semble s'être
prolongée beaucoup plus tard. Elles ont dû servir aussi de.
cachettes ou de refuges; on ne saurait expliquer autrement
ce fait, qu'aboutissant parfois à des chambres plus spa-
cieuses, l'une de ces caves mesure treize .pieds anglais sur
dix, ces passages soient en général fermés par des murs
formés de blocs de craie entassés les uns sur les autres et
souvent cimentés par la stalagmite. On remarque en outre
des sortes de fenêtres établissant des communications et
ménageant une retraite en cas de poursuite.
c Dans Texploration de ces travaux de mines, M. J. Parks
Harrison a fait une découverte à laquelle il attache une im-
portance particulière : celle de signes disposés verticale-
ment, gravés, pense-t-il, avec un outil en silex sur les jam-
bages d^eotrée djB différenibes galeries. Les partiels de crajç
sur leaqueilieAU les a remarqnés^ oirt'été enlevées at^eo soin
et ensuite {ihotûgraphiées; il en a^soumis les reprQdaotibns
à des paléographes distingués de PABglfttèiTe qui ^tirècoimu
queoes sigqes avaient toute l'ap^^arenee-de caraètètès gra-
phiques.. ,./....
c D'après l'autenr de la découverte, ils auraient beaucoup
d'analogie: aireci certains runes, mais surtout avec des lettres
phéniciennes inscrites sur de. nombreuses monnaies d'or
trouvées dans le voisinage immédiat. de Cisbury, sur la côte
du âusaex;.€B6 monnaiesY importées d^Espagne, né remonte^
raient ^aa à plus de 250 avant Tère chrétienne, et il paratt
— A80 —
i6 ' ^^
YUi
r A
•»
jy
m-
probable à M. J. Parks Harrison que les signes ont été gra-
vés sud sla eraie, dans uir-bat qu^il ignore, peut^rétre, comme
talisman^ à rimitation des caraetères des nnmimies.
* c Celte appréciatkm.' ressort des termes d^une' lettire adres-
sée àM.*Blazard avec le ^^ssin, fait avec la plus grande
exactitude, des principaux signes constatés à Gisbury et des
caractères phénicieik&.simiiaires en regardU
c. âl l'examen : de cette reproduction confirmait l'opinion
du savant, anglais, on pourrait en induire ce fait intéressant
au point de. yne des tempiS; dits préhistoriques t que l'usage
des instruments en pierre était encore en vigueur deux
siècles et demi avant notre: ère dans la Grande-Bretagne. »
— <84 —
M. G. Schlumberger présente à la Société un denier
d'argent anonyme et une bulle de plomb provenant de Syrie.
Ces deux monuments^ entièrement inédits, présentent, le
denier surtout, un intérêt capital au point de vue de This-
toire de l'Orient latin. Sur le denier figure identiquement le
môme édifice d'aspect si particulier qu'on retrouve sur les
pièces fort communes du roi Amaury l^ de Jérusalem et
sur les monnaies infiniment plus rares du roi Jean de Brienne^
édifice que M. le comte de Yogûê a le premier identifié avec
la rotonde du Saint-Sépulcre. Seulement, jusqu'ici on en
était réduit à ce si\jet à de simples présomptions, tandis que
cette fois il n'y a plus de doute possible, car, sur le denier
de M. Schlumberger, le monument en question est entouré
de la légende en gros caractères f SEPYLGHRI : DOMINI
pour (Moneta) Sepulchri Domini, Mais ce denier n'est pas
remarquable à ce point de vue seulement; au revers, qui porte
une croix comme tous les deniers syriens contemporains,
figure la curieuse légende f DRAGMA AGGONEN. pour
Dragma Acconensis, drcKhme d!Acre. C'est la première fois,
croit M. Schlumberger, qu'on retrouve sur une monnaie
médiévale cette désignation monétaire de Dragma^ drachme.
Rappelons qu'on connaissait déjà une monnaie frappée au
môme atelier de Saint-Jean-d*Acre sous le comte Henri de
Champagne, roi titulaire de Jérusalem, avec la légende
PVGES D'ACGON, paugeoise d'Acre. C'était jusqu'ici, avec
le denier de Jaffa publié par M. de Vogué, la seule monnaie con-
nue frappée par les Francs de Syrie, portant une désignation
monétaire. On peut reporter à peu près à la même époque
que la pougeoise d'Henri de Champagne le denier anonyme
présenté par M. Schlumberger.
La bulle de plomb est du xiii* siècle ; elle porte les légendes
suivantes : au droit : S' lOHANNIS : ABBATIS, Sigillum
Ahhatù Johannis, et au revers : SEPVLGRVM BEATE MA-
RIE, Sepulchrum Beata Maria. Il s'agit ici d'un abbé encore
inconnu du monastère de la Vallée-de-Josaphat qui était
joint à l'église célèbre connue sous le nom de Tombeau-de-
la-Sainte-Yierge ou de Notre-Dame-de-Josaphat. Aucun abbé
de ce monastère du nom de Jean n'est désigné dans l'édition
— I8Ï —
des FantiUa ^Outrewier de Du Cauge, publiée par M. G. Bey.
Mais ce qui fait le principal intérêt de cette bnlle, c'est le
petit édifice du revers, si clairement désigné par la légende
citée plna haut. Cet édifice circulaire, flanqué de deux
toureltea terminées par deux petites coupoles presque spbé-
rlques, surmonté lui-même d'une grande coupole en dOme,
à YOdte dlrlsée en renflements séparés par des arStes courbes
idlant du sommet & 1& circonférence, cet édifice, dlsons-
nons, peut être congldéré comme l'unlqne représentation
contemporaine, connue, de Tégllse du Sépulcre de la Vierge,
reconstruite Ters 1160 par les orolséi et encore debout au-
jourd'hui, bien que modifiée par des restaurations sncces-
siyes.
M. Schlumberger présente encore à la Société un grand
sceau ou cachet circulaire de 85 millim. de (Uamètre, en
bronze, de l'époque byzantine, récemment acquis par lui.
L'aitlste a donné à la poignée de ce sceau la forme d'un
petit chien, fixé au dessin circulaire, à la fols par ta queue.
— 488 —
le muse&n et les quatre pattes. La partie essentielle dn
Gceau, c'est-à-dire celle destinée à âtre empreinte d<^ une
matière encore molle, présente une légende circulaire et un
grand monogramme central. Les caractères sont prorondé-
ment creusés dans le métal. La légende circulaire, précédée
d'nne croix Initiale, nous donne le nom du propriétaire :
OïP*IAA, évidemment pour OïA*lAA, Ulfila, Ulfilai, nom
goth. Le monogramme central, désistant tràB-vraisembla-
blement la profession, n'a pas ^core été déchiffré.
M. Quicberat, au Dom de M. "HioUn, associé correspon-
dant & Agen, oSn à la Compagnie un portrait de Scallger,
— 484 —
reproduit à Talde de la photochromie par M. Ducos, photo*
graphe.
M. Le Blant communique un dé antique découvert en
1877 à Âutun et portant des lettres au lieu de points; il rap-
pelle qu^un dé analogue a été trouvé précédemment dans
cette ville.
M. Al. Bertrand annonce que les ingénieurs du chemin de
fer de TEst ont découvert à Beaulieu, près de Nog^t-sur-
Seine, des tombes et des poteries romaines.
M. Garapanos, associé correspondant étranger, commu-
nique des objets antiques découverts par lui à Dodone, et
signale particulièrement une plaque en bronze portant une
inscription faisant mention d'une offrande de Pyrrhus.
M. Gaidoz dépose sur le bureau un trépied en terre em-
ployé encore dans quelques localités du département de la
Loire-Inférieure. Cet objet, connu sous le nom de platelle^
sert & repasser le linge.
Séance du 4 Septembre.
Présidence de M. V. Guérin, président.
Ouvrages offerts :
Anntiaire de la Société philotechnique ^ t. XXXVIII, in-8'.
Archiv fur Oesterreichische Geschichte^ t. LIV, 2" partie; LV
et LVI, 1^ partie, in-8'.
Archives cPYpres. Documents du XVI* siècle, 1877, in-8'.
Atti délia R, Accademia dei Linceiy 3^ série, t. II, in-^".
Beitrœge xur Kunde Steiermarkischer GeschichtsqueUen^ XV**
année, ln-8*.
Bulletin d'archéologie chrétienne^ 3^ série, 2* année, n^* 3 et
à, in-8v
— de Fécale française d'Athènes, 2« année, in-8*.
-^ de la Société académique de Brest^ 3" série, t. IV, in-8*.
— 485 —
-^dela Société archéologique de VOrléanoM^ t. YII, n- 96,
in-8'.
— delà Société archéologique du Limousin^ t. lY ; XI, 2« liyr.;
XIV, 2« livr., in-S\
— delà Société de statistique des Deux-Sèvres^ 1878, nM à 3,
ln-8'.
— delà Société des antiquaires de la Morinie, n' 106, ïn-^^»
— du Bouquiniste^ n<» /|93 à 496, 10-8».
Compte-rendu de la Commission impériale d'archéologie de
Saint-Pétersbourg pour 1875, in-ili*' et atlas in-f .
Fontes rerum austriacarum, . t. XXXIX, 2« partie ; XL,
2* partie, in-8-.
Journal des Savants^ juillet 1878, in-Z^o.
L'Investigateur^ mai-juin 1878, in-8o.
Mémoires de Vacadémie d Amiens^ 3<> série, t. IV, in-8o.
— de Vacadémie du Gard^ année 1876, in-8*.
-^ de Vacadémie de Caen^ 1878, in-8*.
— de la Société d'émulation du Doubs, b*^ série, t. Il, in-8o.
— de la Société des sciences ruiturelles et historiques de
Cannes, U VI, in-8*.
— de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire ,
t. I et II, in-Zi».
Mittheiîungen des historischen Vereins fur Steiermark, 26«
livr., in-8'.
Proceedings of the american phUosophical society^ t. XVII,
n» 100, in-8\
— of the Society of antiquaries of London, nov. 1877 à «^
févr. 1878, in-8*.
Report presented to the Cambridge antiquarian Society at iis
thirty annual gênerai meeting^ mai 1873, in-8'^.
Revue africaine^ n* 129, in-8<>.
Revue historique de Vancienne langue française et des patois
de la France, 1877-1878, in-8-.
Sitxungsberichte der Kaiserlichen Ahademie des Wissenschaf-
ten, philosophisch historische classe, t. LXII à LXVII, in-8*.
Abnauld (Ch.). Monuments religieux^ mUitaires et civils des
Deux-Sèvres ; 2« édition, in-8*.
— 486 —
Blancârd (L.)- Iconographie des icetmx et bulleê deê Archivée
du département des Bouches-du- Rhône, in-A*.
«-- Essai sur les monnaies de Charles /•', comte de Provence,
In-8-.
*^ Le MUlarès, In-8».
— Sur la date et le lieu ^origine du Consulat de la mer^ in-S».
•>— Note sur la lettre de change à Marseille au xiii* siède^
in-8».
— Le testament de Vuadalde^ évêque de Marseille^ ln*8^.
— Les chartes de SaintMermainrlks^Fos, in-8*.
— Rapport sur une notice de M, F, Hucher concemoMt le tré-
sor de Vallon, ln-8'.
Brandt (J.-F.)- Versuch einer monographie det Tichorhinen
Nashœmer^ ÎD-A".
GiENKOWSKi (L.). Zur morphologie der Bactérie»^ iQ-4<'.
DiRKS (J.). Negen-en^-veertigste verslag der handlingen v&nhet
friesch Genootschap over Geschied, Oudheid en Tatdkunde, te
Leuwarden^ ln-8<*.
DoGiBL (J.). Anatomie und physiologie des herxens der larve
von Coreltira plumicomis^ in-4"-
DouET d^Argq (L.). Choix de pièces inédites relatives ttu règne
de Charles VI, 2 vol. in-8».
EsTAiNTOT (Le vicomte d^. La tombe de Jehan de BaUleul,
in-8'.
— L'égalité de Vimpôt et les cahiers de la noblesse normande
en 1789, in-8'.
Fargy (de). Le coffret dHvoire du trésor de la cathédrale de
Bayeux, ln-8<^.
Favbe (L.). Glossaire du Poitou^ de la Saintonge et de VAunis^
in-8'.
— Histoire politique de Vannée 1877 en deux parties^ in-8*.
— La génie poitevin'rie oucque le precez de Jorget et de son
vesin et chonsons jeouses, in-12.
— Géographie communale du département des Deus>-8èvres^
in-18.
FiRDOusi Abou'l Kasim. Le livre des rois^ traduit et commenté
par J. MoHL, in-f*.
— 187 —
GiRAimOT (le baron db). Atdkr de silex taiiUés irauvét à Gixoles
(Loiret), in-8»,
GOHL (G.)* J^ Rothlange (Floridea) des finniscken meerbu-
sens, in-/i<>.
Gruber (D' Wenqel). Monographie ueher das xweigetheilte erste
KeUbein der Fussvmrxel os cunéiforme, bipartitum tarsi
beim Menscken, In-^*.
tilOKSCHAROw (N. von) . Ueber das krystallystem und die win^
keî des glimmers, m-4®.
— Uèber das russische Rothbleierx (plomb rouge), in-4*.
— Ueber Waluewii, In-/i*.
La Curme de Sainte-Palaye. Dictionnaire historique de Van"
den langage français, publié par L. Favre, 4 vol. in-4*.
Mary-Lafon. Discours prononcé au banquet de V alliance latine,
1878, in-8*.
Michel (Albin). Les roys du Fapegay à Nîmes, en l'an 1300,
ln-8\
Michel (Bom.). Monuments du Gâtinais, 6* livraison, 15 pi.,
ln-/i».
MuNTZ (EuG.). Inventaire des bronzes antiques de la collection
du pape Paul //, 1A57-1Û71, in-8*.
— Notes sur les mosaïques chrétiennes de Vltalie, in-8®.
Pahle^ (A. VON der). Monographie der bcdtisch-sUurischen
arten der Brachiopoden gattung orthisina, in*/||*.
Quichbrat(J.). La bcMique de Fanum, construite par Vitruve,
ln-8».
Salmon (Philippe). Dictioniiaire archéologique du département
de r Yonne ; époque celtique, in-8*.
Schibfner (A.). Ueber plurcUbezeichnuTigen im Tibetischen,
in-li".
ScHMiDT (Garl) et DOHRANDT (F.).Wassermenge und suspensions
schlamni des Amu^Darja in seinem unterhaufe, in-A^.
Correspondance.
Le président de TAcadémie des sciences, lettres et arts de
Modène propose l'échange des publications de cette Compa-
gnie avec cdles de la Société des Antiquaires.
— 488 —
M. de La BouUaye adresse ses remerciements à roccasion
de son admission au nombre des associés correspondants.
M. Blancard, archiviste des Bouches-du-Rhône, présenté
par MM. Quicherat et Robert, et M. Favre, directeur de la
Revue de l'Ouest, à Niort, présenté par MM. de Barthélémy
et Âubert, posent leurs candidatures au titre d^associé cor-
respondant national. Le Président désigne MM. de Yillefosse,
Demay et Schlumberger pour former la commission chargée
de présenter des conclusions sur la demande de M. Blan-
card; et, pour M. Favre, MM. de Montaiglon, Saglio et
Muntz.
Travcaix.
M. Héron de Yillefosse dépose sur le bureau plusieurs
ouvrages offerts à la Société :
i» Au nom de M. Louis Blancard, archiviste du départe-
ment des Bouches-du-Rhône. Au milieu de différentes bro-
chures relatives à la numismatique ou à,rhistoire de Pro-
vence, on remarque une récente étude sur le polpptique de
Vuadalde^ précieux document du ix« siècle; un grand ouvrage,
V Iconographie des sceaux et balles conservés aux Archives
départementales des Bouches-du-Rhône, consciencieux
volume, accompagné de 72 planches où sont reproduits avec
une minutieuse exactitude les monuments sigillographiques
les plus variés ; Tintérèt que présentent ces sceaux et bulles
est encore augmenté par de savants commentaires ; enfin un
Essai sur les monnaies deCharles /«', comte de Provence, travail
dans lequel M. Blancard est arrivé à résoudre, pour la Pro-
vence, le problème si compliqué de la relation de la valeur
de la monnaie au xiii« siècle et de nos jours.
20 Au nom du Révérend Samuel Savage Lewis, bibliothé-
caire du Corpus Ghristi Collège, à Cambridge, associé cor-
respondant étranger de la Société : Report presented to the
Cambridge Antiquarian Society (mai 19, 1873). Ce volume
contient un intéressant travail de notre confrère sur les
représentations du Jupiter Martialis, M. Héron de Yillefosse
indique à ce propos deux monuments inédits du midi de la
— 489 —
France qui appartiennent à la même série. Le premier fait
partie de la belle collection d^antiquités réunie à Gigondas,
par M. £. Raspail. C'est un autel, trouvé à Vaison, sur la
face antérieure duquel est sculpté un groupe de deux divi-
nités : Junon^ tenant la patère et accompagnée du paon^
son oiseau ordinaire ; Jupiter casqué et cuirassé, les Jambes
et les pieds nus ; il tient la foudre de la main droite et une
roue de la main gauche ; un aigle est, à ses pieds, tourné
vers lui. Le second monument a été découvert à Séguret
(Vaucluse), où il se trouvait, en 1876, chez un paysan. C'est
une statue dont la tête manque malheureusement, mais
Vaigle placé aux pieds permet d*y reconnaître un Jupiter,
Le dieu est cuirassé et porte une grosse armille au bras
gauche ; une chlamyde rejetée en arrière couvre les épaules
et revient sur la main gauche en passant derrière le coude ;
les pieds sont nus. La poitrine est belle et d'une bonne fac-
ture ; les jambes malheureusement sont rongées et mécon-
naissables.
M. Héron de Villefosse ajoute qu'il croit devoir signaler
à notre confrère de Cambridge une inscription récemment
découverte à Lambèse, au nord du prétorium. Sur un petit
autel en pierre on lit ces mots :
DIIS CAM
I
Diis Cami
Est-il permis d*y voir une invocation aux dieux du fleuve
Camus, qui a donné son nom à Cambridge^ et de supposer
que ce petit monument a été élevé aux divinités de son
pays par un Breton incorporé dans Tarmée d'Afrique ?
M. Héron de Villefosse fait ensuite les communications
suivantes sur diverses inscriptions antiques :
1" c J'ai reçu de M. Auguste Le Blanc-Bellevaux un estam-
page de rinscription de Monceau-le-Comte publiée dans le
BuUetin de 1877, p. 199, d'après une copie transmise par
M. Bulliot. Ce texte est aujourd'hui conservé au musée de
Nevers. D'après Tempreinte qui vient de m'étre odreasée il
faut lire ainsi les trois dernières lignes :
8VBCVRAEIVSPV
ERVNTERGAIBSo*
henè mER'Posuerunt
A ravant-dernière li|fne deux lettres sont enlevées par une
cassure. A la dernière on ne reconnattque le haut des lettres
• • • • J-iJL\ X^ • • • •
a 29 On vient de découvrir à Moind, près Montbrison
(Loire), un fragment d'inscription gravé sur une dalle de
marbre bianc. Il a été envoyé à notre confrère M. Anatole
de Barthélémy, par M. Jeannez^ de Roanne :
yLPRISGO
MINI • AVG
S SEGVSI
Il faut probablement suppléer :
à la !'• ligne : ... J]ul(io) Prisco
à la 2« — ... /la] mini Aug(usti)
à la 3^ — ... civit]BS Seg\xsi\avorum]
On sait qu'il existe à Moind des ruines importantes ^ et
qu'on y a découvert^ il y a une vingtaine d'années, une
colonne milliaire élevée en l'année 237, par les empereurs
Maximin et Maxime, et portant l'indication : L'YUII^. Elle
est conservée aujourd'hui au musée de Montbrison.
« 3" M. le comte de Gosnac m'a communiqué plusieurs
objets recueillis à Mérouville' (Eure-et-Loir). L'un d'eux,
en marbre noir à veines vertus, ayant la forme des poids
byzantins ronds, aplati au sommet et à la base, porte sur le
côté l'Inscription suivante gravée au pointillé :
ANTISGEMELLVS
Antis(tius) Gemellus.
1. Cf. Aug. Bernard, Description du pays des Ségtuiaves, p. 83 et saiv.
2. Aug. Bernard, Lettre à Ht. Guillien (du 22 décembre 1858), p. 7.
3. Sur les objets qui oot été reoaeillU dans cette loealité TOir : CompteS'TeHdus
de la So^. de Nwnitm,, i, IV (1873), p. 3.
— 4W —
c 4* D'après un renseignement que je dois à M. le docteur
Reboud, rinscription de Virius (ou Vibius) Martialis publiée
dans le BtiUetin de 1876, p. 87, comme trouvée à Bl-Milia \
a été en réalité découverte à Andeht^ tribu des Beni-Tlilen,
entre El-Ma-el-Abiod et El-Milia.
M. Guillaume entretient la Société de la mosaïque trouvée
à Reims près de la gare du chemin de fer, qui a été publiée
par M. Loriquet. Cette mosaïque avait été de nouveau exhu-
mée pour être exposée aux regards du public le !•' mai
dernier.
EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX
DU l^ TfàUSSmE DE 1878.
Séance du Si Octobre.
Présidence de M. Aubert, 2<> vice-président*
Ouvrages offerts :
Anntuxire des Côtes-du-Nord pour 1878, in«d2.
BtUletin du Bouquiniste^ n^ li97 et /i98, in-8*.
Dêr Geschichts freund mitiheUungen des historischen Vereins
der funf orte Luxem^ Uri^ Schioyx^ Unierwalden und Zug,
XXXm. vol. in-8*.
Journal des Savants^ août i878, ia-lf.
Mélanges historiques^ t. II (coll. des documents inédits publiés
par le ministère de Finstruction publique), In-W*
Revue de Fart chrétien, juillet-septembre 1878, in-8%
1. Cette même proTenaiioe a été donnée dans V Annuaire de la Soc. archéùl. de
CmuianHn$, 187|^ p. 375.
— 492 —
Société archéologique de Bordeaux^ t. IV, 2* fasc, in-8^.
Ghàuyet et Lièvre. Les tumulus de la Boixe^ in-S^.
Le Blant (Edm.). Etudes sur les sarcophages chrétiens antiques
de la ville d^ Arles ^ in-f».
Correspondance.
La Société de TEtat de Kansas (Etats-Uniis) propose d^échan-
ger ses publicatlODs contre celles de la Compagnie.
Travaux.
M. Alex. Bertrand présente le dessin d*une épée et d*an
angon trouvés dans le cimetière mérovingien d'Arcis-Sainte-
Restitue (Aisne) par M. Moreau, associé correspondant à la
Fère-en-Tardenois. La lame de Tépée est longue et la poi-
gnée, comme celle de Fépée de Pouan, est décorée de ver-
roteries serties dans des feuilles de métal. L'angon, très
bien conservé, a sa pointe et sa douille.
M. l'abbé Baudry, associé correspondant au Bernard
(Vendée), ayant envoyé la statuette dont la photographie
seule avait été communiquée à la Compagnie (voy. BulL de
1878, p. 73), un nouvel examen est fait de ce monument
dans lequel on s'accorde à voir une victoire tenant une
couronne, aujourd'hui brisée.
Il est donné lecture d'une note de M. d'Arbois de Jubain-
ville, associé correspondant à Troyes, sur une question de
chronologie de Thistoire antique de l'Irlande. La Société
décide qu'elle en entendra une seconde lecture.
Séance du 9 Octobre.
Présidence de M. Victor Guêbin, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie^ 1878, n* 2,
in-8".
— de la Société archéologique d* Eure-et-Loir, n^ 133, in-^<>.
-*- de la Société hUtorique^ et- ttfchéoiè^gique de LaHgres^
1*' jaîllell878, ln-8».
Mémoires de V Académie de Stawiàlas^ W itôrlè, t. X, În-^S^».
— de la Société d'agriculture^ sciences et arts de Dôuay^
2» série, t. xm, in-8».
Revue belge de numismatique^ XXXIV* vol., 4® livr., in-8<».
— épigraphique du Midi^ n' 3, in-8'.
Délayant (L.). Du présidial de La RochelUy in-8*.^
Palustre (L.). Le triomphe d'Anne de Montmorency^, mif^iature
du XVI® siècle, in-8*.
— Discours prononcé le 29 ;tttn 1876 en Vhonneitr lig.Çassendi,
In.8o. -
Travam*
U. Rayet présente une plaqi^ estiampée et fléeoiip^e, en
terre culte, qui provient (jl'Oppfl^ en.LoQrbie., ^^ est.jde la
même époque que les auti^plAimosanalogaes^çoAmie^ JM^-
qu'à ce jottr^ c'es^à-dire du pre^Her quart du v« si^ole avapt
Jésus-Christ. Elle représente. w t^hf^r traîné par: dei^x grifr
fons, et sur lequel se tiennent, en avant, un jeune homme
nu et ailé qui ne peut être qu'^ros; derrière lui, une déesse
entièrement vêtue et dans laquelle on reconnaît avec certi-
tude Aphrodite. Le seul détail nouveau à noter, au point dé
vue mythologique, dans cette représentation, est la présence
de griffons, animaux consacrés particulièrement à Apollon,
dans une scène du mythe d'Aphrodite.
M. Bertrand dépose sur le bureau divers bijoux mérovin-
giens trouvés à Jouy-le-Gomte (Seine-et-Oise) ; ce sont : une
bague en or, décorée de grappes de raisin et d'étoiles ; deux
fibules avec verroteries serties dans des ^lamelles d'or et
décorées de filigranes de même métal, portant la représen-
tation d'un poisson, dessiné également en verroteries ; une
épingle en or dont la tête rappelle le plus beau travail
antique.
M. Mazard, associé correspondant, rappelle que dans la
ANT. BULLETIN. 13
-— 1« —
eoUecUan Af' H-.Euulot, & D^Jon, os volt une boucle en
rerre, provenant du cimetière de Cluurauij, *i»togu& & la
boucle eu cristal de roche slgnaléa par H- Bârtmad dans la
séance 4n 13 février dernier.
H. dehnont-Ganneau prëâente un second exemplaire d'an
des deux plomt]s ^tlrlques, jusqu'Ici uniques, publiés par
br. Sdilnmberger dans l(l f^etme archéologique (mal 1878,
p. 311). Cette médaille appartlétit &u second type ^aré dans
l'article de M.' Scblumberger, et est d'une conservation
Bupërléurei' Elle a été recueillie, en i97li, à N^louse même,
par M. Glermont-Ganneau. La pièce est confiée & M. Schium-
berger pour quil puisse la comparer arec la sienne.
M. (]lermont.6anneau présente ensuite uu pommeau de
dague médiévale, égalemeot reoBellU par lui à Napiouse. Ce
pommeau oITre les plus grandes analogies avec celui qu'a
fFnblIé M: Sohlombergw dans te BtUUti» (1878, p. 78). il
estencalT!^ énatlIéeteonAhtsen ua disque épais, découpé
sur la'tranete «n dents amadfea. Le nombre des dents est
de a (émx de iudHih que ofilitl de M. SeiitumberKer). Os
aperçait hin d«s trous dlnëèvtlon de la soie.
D'un cûté se volt un châtel d'émail bien ou d'azur, don-
Jonné, avec pont-4eTls, dans une bordure de crolsettes et de
fleurons alternés. De l'autre, un écu triangulaire cotlcé d'un
émail indéterminé et d'uur, dans une bordure semjtilable.
Les bordures sûnt jrénKUl wutfii c'^estHànéttre, pour parler
ta iMgae en blason, ée ffUeékê. Lé eMfttè) sst fflaçonné de
gueules. H. Qerniott^Crikfifieatt insiste iftar le ct^actite ût la
signification héraldiques de ces figures et de ces émaux <w
couleurs. Il suppose que le champ où apparaît aujourd'hui
le cttirre déûtrdé devait être primitivement d'oro» d'argent,
mais plus probablement d*or. D rapproche' ce mOMment,
comme disposition, d'un sceau de Girard, vicomte de TMpoli,
dessiné dans Pa^ {Codice diplomatique I, pi. lY, It&f eîoû
Ton voit, d'un côté, un écir triangulaire chargé de fâsces
entouré de la légende SGIRA (sic) DI YIGECOMITIS f, et
de rautrc, uttclrâ^ doajbriné aveê' la légende GÏVITAS
TRIPOLIS t, c*ést-â-dfihe remblèttte indivîdtid et remblôtné
attributif du personnage, son iùfom et ^ qualité, ou plutôt
sa condition, exprimés symboliquement ; en un met ses
armes accompagnées de Pfmàgé dé la eité dont il était
vicomte. , - . .
Il est difficile, en l'ySrsenc^ de Fiddlcatidn du champ
héraldique, dé lire avec précisloti l'écu représenté sur ce
pommeau de dague, qui à probàblemebt appartétfti & quelque
seigneur franc, mort en Palestine. Gà pourrait ét^é tenté
de songer aux armes dés Grillon ^Balbfi^r-Be^tdtt)' qui portent
coticé Sot et d'azur. M. Glermont-Ganiieatt a;eu recours, pour
cette question^ aux lumières de H. U. Robert, de la BibRd^
thèque nationale, qui ne cfoit paè l'fdeilti^èâtion'fittpossiblle.
La famille des Balbis-Bérton, originaire de- Qniers,' en Italie,
a eu plusieurs membres qui prirent part aux croisades,
notamment : Humbcrt 1*^ Balbïs^Bérton, tué à la prtse
d'Antioche, ld9d; GeôfiVoy-Nicôlas' Balbft-Berton, porte-
étendard d'Aîné ÏIÏ, comte dé Savoie, à la deuxième croi-
sade ; Humbert II, quî accompagna Louis-le-Jeune, roi de
France, en 1148, etc.
. ï ..... ••
M. Glermont-Ganneau signale la présence à Paris 'd^un
troisième monument dû même genre qui se trouve actuel-
lement dans la collection de M. Gay, et qui, d'après ses
informatioDA personartles,. ptraviendiait noteiieHient d'Ha-
lep. — M. Maxe-Werly fait remarquer que la coilectien de
~ 496 —
V
M. Guy renferme plusieurs objets iqul se rapprochent,
pour la forme ou pour rornementation, des deux poouaeaux
de dagues appartenant à MM. Schlumberger et Clermont-
Ganneau.
M. de Marsy, associé correspondant à Gompiègne, demande
la parole pour faire la communication suivante :
< Depuis quelques années, MM. le marquis de Vogâé,
Schlumberger et le ç(^ te Riant se sont attachés à recher-
cher les monuments sigillographiques relatifs à la Terre
Sainte à Tépoque des croisades *.
€ 11 m'est permis d'apporter aiyourd'hui. mon faible con-
tingent à cette collection, ea plaçant sous les yeux des
membres de la Société une bulle en plomb de Guillaume I^,
patriarche de Jérusalem de 1130 à 1145. Gette bulle n'est
pas entièrement inédite, car Paoli en a donné un croquis
dans les planches de son Codice diplomatico del Sacro Mili-
tare Ordine di Malta (pi. Il, n<> 13) ; mais il est difficile de
se faire une idée de lafiiies^e d'exécution de ce petit monu-
ment, d'après le dessip. grossier, je dirais presque la cari-
cature, qui le représente.
« Du Gange consacre quelques lignes à ce personnage
dans ses Lignages. d'Outremer., c U étpit, dit-il, flamen de
c nation et natif de la vill&de.Mécine ou Meschines. » Il y
a là, croyons-nous, une erreur de lecture de la part de
l'éditeur ; c'est Malines (Mechlinia) qu'il faut lire.
. c Le cartulaire du Saint-Sépulcre, publié par M. deRozière,
referme seize chartes éinanées de Guillaume.
« Ce prélat mourut le 27 septembre 1185. Il fit usage dQ
deux sceaux : le premier est celui que nous possédons et
que Paoli figure, d'après un acte de Foulques II, de 1136
(t. II, p. 18); le second, qui lui est postérieur, est figuré
sous le n* l/i, pi. 11, du même ouvrage, d'après un acte de
1143 (t. n, p. 23),
c C'est à l'obligeance de mon ami, le chevalier Hooft de
1. Une commomcation faîte demièrement par M. Geôifirôy, à Tlnstitat, annonçait
la déeouYerte en Sicile, piur M. F< Delaborde, de 80 sceaux des crwsés.
~ tyt —
Iddlktnge, qae Je dois de poavolr donner ft U Société des
Antiquaires la primeur de ce monument, qui est appelé &
fi^re prochainement partie de la collection numismatique
de Ia Haye.
Le sceau porte au droit, dans un gpenetis, l'effigie du
prélat, assis, mftré, bénissant de la main droite et tenant de
ta gauche une double croix, ou une crosse en forme de T
(les boursouflures de métal ne permettant pas d'affirmer).
Dans le champ, h droite et h gauche, dens roses, et à droite,
au-dessous, un cercle :
Lég. : t SIGILLVMWILLELMI PATRIARCEtE-
Au rêvera, le sépulcre, en forme de tombeau antique,
décoré de trois médaillons circulaires. Un ange, vêtu et
nimbé, répond aus trois saintes femmes, qui portent des
parfums, en leur montrant le sépulcre vide*.
Lég. ; f 8EPVLCRVM DOMINI N08TRI mv XRI.
Séance du 16 Octobre.
Présidence de H. Victor GtttuM, président.
Ouvrages ofTerts :
Journal des SavatUt, septembre 1878, in-â'.
Gmdoz (H.). Notice >ur les insçriptiom latinet de l'Irlamle,
in-8-.
^ 4W -<-
M. de Farcy, associé correspondant h Bayeux (Calvados),
dépose sur le bureau plusieurs objets de sa collection,
savoir : une coupe en bronze, de travail romain, avec son
opercule ; un petit génie ailé, en bronze ; un cachet d'ocu-
liste'romain, trouvé en 1801 dans les ruines du château de
Bayeux ; un torques gaulois, provenant du département de
la Seine-Inférieure ; un autre torques, en or, trouvé avec
cinq autres au Manoir, près de Bayeux ; des agrafes, boucles
et fibules recueillies dans le cimetière frank de Saint^Vigor,
près de Bayeux ; une ûbule en argent et deux plaques de
ceinturon, d^un travail très fin, en cuivre ciselé et incrusté
d'argent ; une chaîne en bronze de deux mètres de longueur,
terminée, à Tune de ses extrémités, par un crochet, et à
Tautre, par un trousseau de trois clefs, provenant de Saint-
Vigor.
M. de Farcy fait passer ensuite de nombreux dessins de
carreaux émaillés et de débris de tombes en terre culte,
provenant de Tabbaye de Longues ; U adressera k la Société
un travail sur ces objets.
M. de Marsy, associé correspondant à (jompiègne, signale
la découverte faite récemment à Thourotte, près Gompiègne,
de carreaux émaillés, portant des lettres et des fragments
de figures, et dont la réunion forme des pieires tumulaires.
Ces monuments datent du xvi« siècle ou des premières
années du xvii'.
M. Tallentin, associé correspondant à Montélimart, dépose
sur le bureau des petits marteaux en plomb trouvés à Tain
(Drôme), ainsi qu'uae petite figurine en bronze représentant
un animal.
M. l'abbé Balestra, directeur de Tlnstitut des sourds-muets
à Gôme (Italie), et membre de la commission pour la con-
servation des monuments de la province, soumet à la Société,
en ces termes, une inscription antique récemment décou-
verte :
c Dans un angle du petit jardin de l-hospice de Saint-
Pantidéoli, près de la gare (Bt stir le bord du torreat Oona^
a été trouvée une base en marbre blase^ du M^mo (paye
sar le lac de €6me), qui appartoialt à un tombeau fàacé
peatr^tre «ur la route qui, de Gdme, conduisait à Milan pas*
saut par Camerlata, où Ton a trouvé beaucoup de tombeaux,
surtout depuis deux ans, quand on a construit le nouvean
chemin de fer. La base a les dimenslOBS suivantes : largeur,
e"A8, longueur, C^dO, hauteur totale, 0^23.
c On remarque à la base inférieure 2 petits trous ronds»
à la partie supérieure à trous reetangulairas. placée deux à
deux, à i/3 de distance des faces latérales, et conservant
encore aujourd'hui une partie du plomb qui entourait les
6 pemes destinés à réunir une statue ou plutôt un buste
placé au-dessus de la base. La foce supérieure a un enfon*-
cernent dans lequel entrait la partie supérieure du buste ou
peut-être d*un cyput. Il est probable que cette base était
placée au-dessous d'une petite caisse en marbre. ^ La ville
de dôme en possède plusieurs, et presque toutes maintenant
n^ont plus leurs oonvercles, dispersés qu'ils ont été à une
époque où Ton avait peu de respect pour ces restes de nos
ancêtres.
c Sur la petite urne il y aura eu le nom de la personne à
laquelle est dédié le t<Hnbeau et de la personne qui l'avait
fait faire. U peut se faire que des études eu des décou**
vertes ultérieures nous fassent découvrir les autres parties
de ce tombeau qui, par son originalité, je crois, est d'ime
grande importance. — En effet, sur les faces de la base qui
nous reste ont été sculptés 27 distiques, plus un hexamètre
qui finit la poésie ; en tout : 55 vers, le ne connais pas
d'inscription d'une longueur semblable, du moins dans
aucun auteur d'épigraphie latine. — - Malheureusement notre
inscription n'est pas complète ; l'absence de la petite caisse
qui contenait les os, les cendres, les vases en poterie et en
verre avec les monnaies, chose très commune dans les
tombeaux retrouvés surtout dernièrement^ dont le Musée
de Côme est enrichi, nous laisse ignorer l'époque et la
personne à laquelle fait allusion la longue poésie ainsi que
celui qui a placé le tombeau et Tinscription.
— »0 —
ff Dana toute iûsoriptlon, il est bien facile de satoir de
quel côté il faut commencer; mais celle dont j'ai Thonneur
de vous entretenir m'a laissé très longtemps dans un état
d'incertitude pénible, ne sachant par où commencer ni par
où finir. Je pense qu'auparavant on avait Fintention d'écrire
sur le DAT de la base l'inscription divisée en 6 colonnes :
2 colonnes pour chacune des faces les plus larges du paral-
lélipipède, ce qui fait U ; 2 colonnes pour les faces plus
petites, ce qui fait 6. Sur la dernière colonne, il aurait fallu
placer 10 vers. En effet, au fond de la première colonne, il
y a encore une patite ligne sculptée destinée à tracer la
ligne où le lapicide aurait dû écrire un vers ; mais, vu le
petit espace qui restait, il a eu l'idée de ne pas séparer le
distique. -^ Pour une raison quelconque que je n'ai pas su
deviner, il a eu recours à un expédient irraisonnable qui a
fini par rendre plus difficile la lecture et l'explication de
cette inscription.
« A la partie supérieure, il y avait dans le premier projet
une corniche qui faisait le tour des à faces. Il a coupé la
partie de corniche qui faisait le tour des U faces, il en a
gardé le bâton et sur ce plan incliné il a inscrit 6 vers plus
i hexamètre qui finit l'inscription ; et, quoiqu'il n'y eût pas
de raison parce que l'espace était assez grand, les lettres de
ces 7 vers sont d'une grandeur presque double des autres
qui ont un peu plus de 1 centimètre. Sur le bâton on a
voulu écrire le dernier vers, il n'en reste que quelques
lettres certaines, mais dont il n'est pas possible de donner
une lecture exacte. En tout cas, il reste hors de doute qu'il
faut placer à la fin les 7 vers qui sont sur la face inclinée,
car ils sont la conclusion de cette composition. — En les
plaçant au commencement, nous retrouverons après 3 dis-
tiques 1 hexamètre seul ; et au contraire, si on place ces
vers-là à la fin, tout est dans l'ordre, car nous avons d'autres
exemples d'inscriptions en vers qui finissent par un hexa-
mètre.
c Une autre difficulté qui a rendu cette lecture pénible,
douteuse en qudques points et incomplète, c'est qu'une
partie a été cassée, détachée du marbre lorsque l'on a enlevé
— 204 —
les statues qui étaient au-dessous. On avait fait postérieu-
rement un large canal pour couper la base en deux. Le
marbre, étant resté toujours exposé pendant des siècles à
toutes les injures du temps et des hommes, a fin! par être
bien consumé dans certaines parties. Les lettres étant très
petites et peu profondes ont, en quelques endroits, disparu;
sont illisibles surtout les quatre vers n<» lo, il, 12, 13 qui, je
crois, devaient contenir la partie la plus essentielle de cette
inscription. Une grande difficulté encore, c'est que le com-
mencement est la partie qui fait le plus défaut, parce que
ce qui a été cassé et perdu du marbre correspond précisé-
ment au commencement de Tinscription. Ajoutons encore,
pour compléter la description de ce reste de tombeau, que
le peu d'espace a obligé le lapicide à faire les lettres très
petites. Il lui a fallu avoir recours à des nexes, à des trans-
positions sur quelque finale d'un vers à la ligne inférieure.
Le lapicide quelquefois s'est trompé, et, après avoir écrit
des mots, il les a effacés et en a écrit dans le même espace
d'autres, ce qui augmente ainsi la difficulté de la lecture.
Quelquefois, quoiqu'il se soit trompé, il a laissé l'erreur,
comme dans le mot dirireres au lieu de diriperes.
a Dans quelques vers enfin bien clairement sculptés, les
règles de la prosodie ne sont pas gardées ; ainsi le vers 17,
qui est un hexamètre, finit par notavi sepulchri ; et le vers
3^, qui est un pentamètre, finit par le mot voluisti tegi.
« Enfin^ je ne suis pas trop sûr dans d'autres endroits,
comme par exemple dans les vers :
Gircuxnita adversi lapides notavi sepulchri.
Quam lana ut surrepta unquam, intercepta lateret. ,
« Maintenant, il me serait difficile, Messieurs, de pouvoir
vous exposer une opinion de quelque vraisemblance sur le
sujet de cette inscription. — Je commencerai avant tout par
vous demander s'il ne faut pas appeler satire, plutôt qu'élé-
gie, une composition dans laquelle on attribue à une femme
les épithètes les plus injurieuses, les plus diffamantes. Je
serais tenté d'appeler cette pierre : la base infâme. Il suffit
de jeter un coup d'oeil sur les débris qui restent de cette
— 102 —
iD8erlf>ti(m poar vous en eo&Tainere. La pervomie qui ici
est Infamée, est appelée : lâehe, malheufeuse, barbare,
trompeuse, sans fbi ni loi^ hypocrite, parjure, infidèle,
voleuse, impie, capable d^assasslner, sacrilège, pirate, per*
fide, audacieuse.
<c Le but pour lequel a été mise eette inscription, à une
personne réelle, du moment quMl y a ce veni :
Hic ciais exiguus ossaque parva manent,
le but, dis-Je, est celtti*ci : pour la déclarer une barbare.
ut dignam scythieo sidère fama Tooet
Ut te sacrilegam sciret et imperinm.
« Dans la satire de Juvénal, qui a pour titre : le dépôts il
y a des idées, des pensées, même des phrases assez vraisem-
blables à celles que nous voyons ici. »
1 ORONB LAESERIS V
2 o)MNlA-LAETA'TIBI
3 MISERA SPE STIMVLATA
4 ARTBS //////// EGET
5 o)BSE0RO I II VI I I i VERSV
6 a<to)ERSI-SIDERIS / / lU / NET
7 RE* SACRAMISERELOG VRA
8 cn«)DELIS*RVMPER£T£XITn
9 ETSICINSONS FECITMEN
10 ARCEAD AVXILIO SPES FVIT IPSA SIBI
11 ET FESSI FERRO TVNC /////// TVMVLTVS
12 LVE ////////////////// / INVIDIAE
13 n)VNC / / / / FRVCTVS EDIS QVEM //////
14 NECFRVCTVS CAPIES NEC MANET VLLA QVIE(s
f5 i)GNAVA INFEUX lAMQ OBLIVISOERE NOST(ît
16 HIO'CINIS EXIGES OSSAQ PARVA MAN(«n(
17 c)IRCVMITVADVBRSrLAPIDE8N0TAVISBPVLCRI
18 VTDIGNAMSCYTHICOSIDEREFAMAVOCET
19 QVMNOS-DECEPTOS AD IVRAFORVMQ.VOCABAS
20 DVM VIS NECLEGEMNECMEMINISSEFIDEM
21 QVAMTVNC-FINGEBASDIVOSHOMINESQVOOANDO
22 CVMTIBI- NOCTIS-OPEM-LENTAFEREBAT'ANVS
23 ^)AEGOMISSA-TIB!*NISI*NOBIS'SALVAMANBRENT
24 «)BD TVNICAMBSSETYAH-GVM MOREWEBBE VEUS
— 203 —
25 QVAM lANA ut turrêpta unquam-VHTmClSPTk Uaieret
26 HEV-NE-FRAGMENTOME-VOLVISTI-TEGI
27 AD-6RÀSSAT0RES SOLA EST QVIB ORBITA NVfil
28 VOLNERAQVAE-INTVTER LINQVERETECTA- VOLENT
29 DEFVNCTA ET'VITAIAM-DEPLORATASVPREMA
30 VELANTyRPALU'OORPORA-FVNSMA
31 ADMIHIVrVENTITVASICMISERATIO VENIT
32 VT CA8SVS'NOSTRl-SORS.TIBIPRAEDA'FO(re<
33 ijLLl A QYO HERYI RES AYRI DE NOMIN(e
34 IGNEDBVMEFFIGIESIMPIVPOLLVERIS
35 VT'MfSAGYNTADABES'IN YADVM FORTE CREM
36 PRAEGIPITIQFYGAGETERA'DIRIRERES (ARES
37 HOSTILES AYDAX TEMPTARESDEINDE RAPINAS
38 VT TE SACRILEGAM-SGIRET ETIMPERIVM
39 SED TVTAM INLEGEBRIS SI NVLLI NOTA U{aneret
40 0PTAMVSCRBDASAMBnT0S6A-TVI
41
42 SERVA
43 ADTEPBRFICiiam
44 PIRATAM'ET-M
46 PERFIDATVM.ME
46 MESVPER-AVDAGISED
47 / EMNONVESTRA
48 F // ITATEM
49 rCVNGT //// TIO IWTT ADEBiPTIS
50 / M-ET TANT ///// ESSE TVLIT
51 / MISERO //////// RESSE INIMIOA LOQVARIS
52 GVI NVL(totn /// HE RELIQID OPEM
53 P£RDU)(ir //////// PIACVLA FATI
54 // AS/VM //////// PLACVERE TIBI
55 // I mil III II III ON IICIBSM I I
Au vers 22, dans le mot LENTA, les lettres N et T sdnt
liées. Au vers 26 il en est de même dans FRAGMENTO^ et
au vers 28 dans INTVTER et VOLENT ; au vers 31 les
lettres I et T sont liées dans YENIT. Au vers 35 la fin du
mot GREM[ARES] est écrit à la suite du vers 36. Au vers
A9, dans ADEMPTIS, les lettres TI sont liées.
M. Gb* Read présente une matrice de sceau en bronze,
trouvée à la commanderle de Chambeugle, près de Gharny
_ 204 —
(Yonne). — M. de Farcy propose de lire ainsi la légende :
S. lEAN LE FAVGONNIER.
Séance du 6 Novembre.
Présidence de M. Victor Guêrin, président.
Ouvrages offerts :
Bulletin d'archéologie chrétienne^ édition française, in« série,
2« année, n* 1-2, in-S».
— de la Société des Antiquaires de ÏOuest^ 2« semestre de
1878, ln-8o.
— de la Société archéologique du midi de la France^ 26 mars
au 6 août 1878, in-/i\
— de correspondaiice hellénique, juillet 1878, ln-8*.
Institut des provinces ; chronique des sociétés savantes^ IV^ Série,
i*^ année, n» du 15 octobre, in-8®.
Les aïeux de Molière (extr. du Journal de VOise, sept. 1878),
ln-8'.
Musée archéologique [Le), t. II, Ix^ livr., in-/ii®.
Puhlicaiions de la Société archéologique de Montpellier^
nw 35-37, in-tC'
Bremond d^Ars (à. de). Notice sur quelques antiquités celtiques
et romaines de la commune de Riec (Finistère), ln-8®.
GORBLET (Pabbé J.). Une verrière de MM. Baxin au palais du
Trocadéro, ln-8o.
Rivett-Garnac. Figure of Buddha recently found at Samath,
in-8*.
«
Correspo'ndance.
M. Corroyer écrit pour maintenir sa candidature à la
place de membre résidant vacante en ce moment.
Travaux,
L*ordre du jour appelle Télection pour le remplacement
de M. Gullhermy, membre résidant décédé. MM. de Montai-
— 205 —
glon et de Villefosse Usent chacon un rapport au nom des
commissions désignées pour présenter des conclusions sur
les titres .^scientifiques fournis à Tappui des candidatures de
MM. Corroyer et Mowat. On passe au scrutin et, M; Mowat
ayant réuni le nombre de suffrages exigé par le règlement,
le Président le proclame membre résidant de la Société des
Antiquaires de France.,
M. Héron dé Yillefosse lit ensuite un rapport au nom de
la commission chargée de présenter des conclusions sur les
titres présentés par M. Blancard ; on passe au scrutin et, le
candidat ayant réuni le nombre de suffrages exigé par le
règlement, le Président, conformément à l'avis de la Com-
mission, proclame associé correspondant national M. Blan*
card, archiviste du département des Bouches-du-Rhône.
M. G. Schlumberger présente un gobelet d'argent doré
extérieurement, exposé au Troeadéro par son propriétaire
actuel, M. Ch. Stein. Ce gobelet présente à sa partie supé->
rieure la très intéressante inscription circulaire suivante,
écrite en vieil allemand, gravée avec soin, disposée sur trois
lignes :
VS GER0LDV8 VON SEGKEN TH0LGHENI8T DIESER
BECHER GMAGHT SO'IPRANGZ VON LIGRIGZ ERO-
RERT AN DER SGHL AGHT BI MONGONTOVR GEMELT
GEROI^T EIN QBRISTER GVOTVBER EIN REGIMENT
LANGZKNEGHT WOLGEMVOT • AM • 3 OGTOBRIS •
SAG ICH FffiWAR • IM • 1-5-6-9- lAR
Littéralement : Ihi de GerM de Secken poignard est ce
gobelet fait que moi Francx de JAgricz (ai) conquis dans la
bataille ,près . Moncontour. Me dit Gerold {était) un colonel
brave d'un régiment de lan^jqnenets gais {pleins éP entrain).. Au
3 Octobre^ dis-je pour véridi^e {je ceHifie) de'^an 1569.
Cette iûserjption historique fait le principal intérêt de ce
gobelet, dont rexécuAion n'est cependant pas d^ourvue
d'un certain mérite .artistique. La panse est reoouverte
d'arabesitdes délicatement gravées; une main indicatrice
placée au commencement de la légende et trois petites têtes
âispoBôeB âii milieu ded andtosffte» sont (fane gi^turè nidins
soignée et paraissent avoir été ajoutées après coup. Sar la
base du pied figure une seène mytlielôglqve ass^ finement
elaelée ; des tritons et difers monâtres marins S*jr livrent
un combat anmiiiéii des flots de la mer ; oft y aperçoil^ga-
lement Burope sur le taureau. Gomme Indications pouvant
présenter de l'intérêt au point de vue des origines, il fiant
noter sur ce même pied un poinçon d'orfèvre formé des
deux lettres S P, et sous le pied deux autres marques gni.*
vées, paraissant être des marques de propriétaires ; Tune
consiste en un écusson renfermant une sorte de poisson ou
d'anguille, ou plutôt de squelette de poisson aux nombreuses
arêtes et surmonté des trois lettres AV-P* ; Ja seconde,
d'un travail plus grossier et qui semble plus récente», est
composée des trois lettres FD'G^ ceâ deux dernières unies
en forme de monogramme.
Il est très probaUe que, ta pCfgnée de Farme de Gérold de
Beeken étant en argent, œ métal a servi à faire^ le gobelet
en tout ou en partie.
M. Quicherat, qui est allé récemment à Alaise (OouIhi^, a
constaté que, pendant la guerre de 1870, les P<rassiens
avaient établi des tranchées et une batterie sur ce point, Il
communique ensuite à là Société, de la part de M. Borrel,
architecte à Moutiers en Tarentaise (Savoie), l'estampage
d'une agrafe de bronze trouvée dans une sépulture barbare
qui avait été enfouie à peu de profondeur, le long de la
voie romaine qui conduisait au Petit-Saint-bernard.
d La fosse, garnie de dalles bnttes,-éta{t orientée â)9r snid au
nord. Il restait dn sqmlette presque towlesgtoâ éléments
et de petits fragment» du crâne. Les seuls obje^ ace^pa*^
gnant lecorpséEtaientragn^setunelame de eontean longue
de 17 centimètres, la soie comprise.
c L'agn^ a deloogueuf totale 1^ ceattoiètreà: Bllà se eem-
pose d'qtte plaque gravée, d^ne boucle gravée aussi e^d^un
ardilkMK ciselé* BUe appartint .à H olasse> ià nonibrense<'dé»
bijoux élis infro^ement ttéiiof ingleiM. La rdg4(^ c4ie
a été trouvée permet peut-être de la eontidérer comnve un
mnmge tMmrgsignoa. Blie as dliUagm ds bm caagéaèna
par A dëcontlOD. Lb notif prineipsl est bd peraoniuigfl
M>Dat, les bru lavés, dans l'Utltsde du ciirMlen prlntttf
— 208 —
en prière. Cette figure s'est déjà rencontrée sur d'autres
boucles et aussi grossièrement exécutée qu'elle Test ici,
mais toujours arec raceompagnement de deux lions qui
font du personnage le prophète Daniel. L'ordinaire est aussi
que la figure soit posée dans le sens de la largeur de la
plaque, et ici elle Test dans le sens de la longueur. Gomme
elle est nimbée, Tidée du graveur doit avoir été de repré-
senter un saint. M. Borrel a cru reconnaître des caractères
d'écriture dans les traits qui couvrent la traverse et les
montants de la boucle. S'il en était ainsi, on pourrait lire
les sigles S P deux fois répétés, et en attribuant cette ins-
cription à la plaque, voir dans la figure une représentation
de saint Pierre. Mais des semblants de caractères ont servi
assez souvent à la décoration mérovingienne pour autoriser
à croire que l'on a ici un exemple en plus de cet emploi. >
M. Delisle signale Texistence, dans la Bibliothèque de
Lyon, d'un manuscrit décrit inexactement par le catalogue,
sous le n* 5ù, comme étant du ix« siècle et écrit en carac-
tères de l'époque carolingienne. M. Delisle a constaté que
ce manuscrit est du vi<^ siècle et écrit en lettres onciales. Il
contient la plus grande partie d'une version latine de la
Genèse, de l^xode et du Deutéronome, antérieure à la tra-
duction de saint Jérôme, connue sous le nom de Vulgate.
M. Delisle s'est assuré que la principale lacune du manus-
crit de Lyon, portant sur le texte du L.évitlque et des Nom-
bres, se trouve comblée par un manuscrit aujourd'hui pos-
sédé par lord Ashburnham et acquis par lui à la vente
du fonds Libri. La photographie d'une page de ce manuscrit,
communiquée par M. Delisle, sera gravée dans la BibUo-
tkèqtie de l'Ecole des chartes,
M. Gourajod présente à la Société le moulage d'un buste
d'homme, de la fin du xv* siècle ou du commencement du
xvi«, qui se trouve dans la deuxième cour .de TËcole des
Beaux- Arts. La Société prie M. Gourajod de loi fournir
un dessin qui, accompagné d'une note, sera publié dans le
Bulletin.
— 209 —
Séance du 1 3 Noveittbre.
Présidence de M. yictoi: Guérin, président.
Ouvrages offerts :
Aarhoger for nordisk Oldkyndighed og historié udgioneafdet
kongelige nordiske Oldshrift selskàb. 1877, livr. 1 kà ; 1878,
livr. i. ln-8o.
Bulletin du Bouquiniste^ n<** 500 et 501. In-8«.
Journal des Savants, oct. 1878. ln-Zi°.
Mémoires de la Société des Antiquaires du Nordj nouv. série,
1877. In-8'.
TUlaeg til Aarhoger for nordisk Oldkyndighed og historié,
1878. In-8V
AuBERTiN (Gh.). Note sur les sépultures de Véglise de Soiaher^
non, Jji-8'.
Grouchy (vicomte de) et Travers (Ëm.). Etude sur Nicolas de
Grouchy et son fils Timothée de Grouchy, sieur de la iit-
vière, In-8<>.
A
HÉRON DE ViLLEFOSSE (Ânt.). Inscriptùms de Thaîa et de Hai'
drah (Tunisie). In «8*.
MowAT (Rob.). Discours prononcé le 5 janvier 1878 à la So*
ciéié de linguistique. In-8^.
Correspotidance,
M. Robert Mowat écrit pour remercier la Gompa^ie à
l'occasion de son admission au nombre des membres titu-
laires.
Travaux.
M. Alex. Bertrand présente une boucle, de l^poque
méroyingienne, décorée de verroteries cloisonnées, et pense
qu'il faut y reconnaître un mode d'ornementation particu-
lier à la Septimanie. — M. Ricard, associé correspondant à
Montpellier, rappelle qu'il existe des agrafes méroyin-
ANT. BULLETIN. 14
— 240 —
giennes, trouvées près de Montpellier, qui ont de Tanalogie
avec l*objet communiqué par M. Bertrand.
M. Gh. Robert préseoto deux fibules d» la même époque;
elles sont circulaires, avec cloisons d*or, garnies alternative-
ment de verre ronge et d*une pftte brune qui avait été pro-
bablement enduite d'une couleur faisant contraste avec le
rouge. Des petites croix, de quelques millimètres, en feuilles
d'or Arappées, ont été rencontrées en môme temps ; elles
servaient peut-être à décorer une étoffe. — M. Robert com-
munique ensuite un peigne en os, des fragments d'une
boite également en os et Tardillon d'une fibule en bronze.
Tous ces objets ont été trouvés à Luthemay, commune de
Bouvancourt (Blarne) dans une sablière d'alluvion appar-
tenant à M. Edm. Arnould. Des tombes, orientées de Test
à l\)uest, en pierre venant d'assez loin, ont été ouvertes
dans le voisinage ; elles ne renfermaient rien.
M. Gh. Read appelle l'attention de la Société sur Pinter-
prétation donnée récemment par M. P. LeBlant d'une inscrip-
tion gravée sur un chapiteau de l'élise Saint-Julien de
Brioude ; quelques archéologues ont cru y trouver le nom
de Parchttecte de Saint^Julien ou du sculpteur des cin-
quante remarquables chapiteaux qui décorent cette collé-
giale.^ t Peut-être, dit M. P. Le Blant, cette inscription ren-
ferme-t-elle une allusion à quelque légende populaire du
moyen ftge. Ge chapiteau ne serait-il pas, par exemple, la
traduction en pierre d*un trait de la légende de saint Mar-
tial, l'évéque de Limoges, découverte dans un vieux manus-
crit de l'église de Saint-Martial de Paris, par Thomas
Beaulxamis, et publiée par ce religieux carme, à la suite
des Histoires apostoliques d'Abdias?
c L'auteur de cette vie apocryphe, — édit. 1571, in-8,
f» 166, — raconte que saint Martial ayant obligé, par la puis-
sanee et ses exorcismes, une banda de démons à sortir d'un
govfflre qui leur servait de retfaite, il somma l'un d'eux de
lut dire son no», lé m'appelle MUIe ArUfax. *^ Et pourquoi
t'appeUasHu ainsi- f eostiùma U saint. -^ Parce que j'em-
ploie mille vttSBS, mille artês^ pour tromper les hommeft,
— M4 —
réfdlqva 1« démon. Et UartiBl, aftat imrAoàé h un ftutre
démon comment 11 s'appelait, en reçut pour téftonae qu'il
B'^tpalatt Neptuma, paroe qu'il avait préoiplti dans le
gouffre de l'Enfer un grand nombre d'kommes. Ce dernier
démon ayant été amené enanits k parler de aon chef, esiat
Martial eut la curiosité d'en demander le Bom : U s'appclk
ilûoaUiu, répondit le manvala eaprlt. — Bl pourquoi
porte-t-fl ce nom ? demanda enoore le aaint. Parc» quil
n'aime rlui tant que les rixes et les dlfloonlea, riposta Hep-
tuQua.
■ L'm ne peut s'onpéelwr d'être frappé de l'analogl» ain^
gulière qui existe entre les trois personBages du «bapitewi
de SainWuUen et les démons MUU Anifex, Ntptunuê et
Sixoaldtu. Mais, pour se prononcBr et décider eatte ces
deux interprétations, il serait cTabord nécessaire de dé^f-
tnr la seconde ligne de eette Insctlptloa, et nous srouons
bumblemeat n'avoir pu en Tenir à bout. *
U. Héron de Tlllefosse communique le texte d'une ina*
criptloD Tenant de Soulosse :
« L^autel sttr lequel elle est grugée vient d'être donné au
musée d'Bpinal par M. le«oomte de Melfort. Ce monument
avait été transporté, par les soins de M. de Gherri^, ancien
sous-préfet de Neufchâteau, dans le parc du château de
Bazoilles où on le' conservait depuis plusieurs années. C'est
là que Je Tai copié.
c Cette inscription a été déjà publiée par L. Beaulieu
{Archéologie lorraine, t. 1, pi. IV, n^ 3 et U, p. 203), mais
d'une façon fort inexacte. Le dessin et la transcription
donnés par ce savant sont aussi insuffisants Tun que
l'autre. Beaulieu n'avait pas remarqué que la plate-bande
même qui sert de base au couronnement de l'autel avait
porté primitivement une ligne inscrite, aujourd'hui marte-
lée. Cependant, en regardant la pierre avec soin, on dis-
tingue encore les lettres AYG à l'extrémité de cette ligne.
Le nom qui apparaît à la ligne suivante est celui d'une
Impératrice appelée Julia, qualifiée de mater AugusH. Il est
donc évident que la première ligne devait contenir le nom
de son fils. Or la restitution de ce nom devient très facile
par suite d'une date Inscrite sur les flancs de l'autel. On lit
du côté droit (par rapport au spectateur), sur la plate-bande
en retour, c'est-à-dire à la hauteur de la ligne martelée :
DD-IIIIKAL-IVL-
et du côté gauche :
LVPOETMAXIMOGOS-
« Le consulat de Lupus et de Maximus étant de l'année 232,
il est évident que le nom impérial martelé à la première
ligne est celui d^ Alexandre Sévère^ et que l'impératrice nom-
mée à la seconde ligne est sa mère Julia Mammaea.
€ Il faut transcrire :
« lZmp(eratori) Cae8{ari) 31{arco) Aur(elio) Severo Alexandro\
Aug(usto) et Jul(iae) Aug(ustae) matri Aug(usti) n(ostri) et
castr(orum).
f Genio pagi. Derv(us) * ? et Peregri(nus) qui posuer(uDt)
vico Soliciae.
1. Cf. DERVA (C. I. L. t. III, n" 3405, 5419). — On peut proposer pour la
« D(e)d(icatiim) quarto kai(enda8) lQl(iâ8).Liipo et Maximo
co(n)8(ulibu8).
< (28 jain 232).
« Solicia est ranclen nom de Soulosse. €e fait a été mis
en lumière par M. Aug. Longnou dans un travail récent ^
c JoUoiSfdans son Mémoire sur les antiquités des Vosges^ cite
cette inscription d^une manière très incomplète (p. 64) ; il
n'en reproduit que la face latérale i;auche (pi. XIX, fig. 8).
Une note au crayon de la main de Jollois, écrite sur la
marge du manuscrit de son ouvrage, conservé aujourd'hui
dans la bibliothèque de notre Compagnie, prouve que r«u^
teur savait dessiné le monument en entier, mais que ses
dessins ont été égarés.
f La dédicace Genio pagi se lit sur une awtre inscription
trouvée également à Soulosse et publiée par Beaulieu
(I, pi. IV, n^ 9) et par Jollois (p. 6à ; pi. XIX, fig. il). D'après
le dessin de ce dernier, il semble qu'on pourrait proposer
pour ce texte la restitution suivante :
MER[cjV[no et]
GENIOPAGI
f Le culte de Mercure était fort en honneur à Soulosse, où
on a découvert de célèbres pierres sur lesquelles le nom
de ce dieu est associé à celui de Rosmerta ; ces textes sont
au musée d'Epinal (Laurent, Catalogue du Musée ^Bpinal,
nw 70, 72, 73). »
troisième ligne une autre lecture qui, si elle étùt ^optée, donnerût une double
importance à rinscription. Je la donne, sons toutes réserves :
Genio pagi Der(f>ei{»i8yî ^e<(tfff«|() j)«fff^ri(«orum)?.. etc.
L* dernière lettre du mot peregri arrive au bord de la pierre ; l'espace blanc laissé
par le graveur entre ce mot et Tangle de Tautel n'existe pas en réalité. — Sur les.
confins des départements de la Marne et de la Haute-Marne existe encore un débris
de la forêt du Der, ialtus J>erven8i»y au milieu de laquelle fut fondée la célèbre
abbaye de Monstier-«n-Der, qu'on écrit aujourd'hui Montierender dans l'orthographe
adoûniatrative, monaateriitm Derveme, momuterium >iH f^ervo (Hadr« ! Valesii
Notitia Gulliarwn^ v<> Dervensis ; cf. Jolibois, La Hn^Ue-Mame, v« Montie-
render). Il ne serait pas impossible de retrouver le même nom géographique dans
une contrée peu éloignée de la forêt du Der.
1. Solvmariûeaii^Mt pat Squlo^ie (extr. 4tf |a 'lisifûe archéologique).
— 214 —
IL Béron de. ViU«ft>fBe, rappelant ensotte le sarco-
phage trouvé à Saïda, dont 11 a déjà parlé à la séance du
23 janvier dernier (Btill p. 52), complète ainsi «a première
eommttnication i
c La scène principale ^ulpCée sur là face antérlenre se
Gompese de six persoanages. An eentre, nn autel carré
ofadi^ d'oflhindes; à iAnoitede l'autel, une Ménade en
extase, leaelnetlea bras: dus, les cheveux cachés sous un
véxmq^ brandit nn couteau de la main droite et dans la
main-gauche abaissée tieirtr un jeune chevreau {7) ; derrière
elle un vieux Satyre barbu jéiae delà double flûte; à gauche,
un jevoe Faune nu tient le thjrse et une guirlande ; 11 est
suivi d*une Ménade à moitié nue jouant des crotales. A cha-
eiuie des extrémités* deux jeunes Faunes nus se font pen-
dant, une main ramenée «ur la tète et tenant de l'autre, le
preader une pyxls; le second un canthare. Suf la face laté-
rale gauche .on voit une Ménade jouant du tambourin,
groupée avec un Faune ^ une panthère est couchée à leurs
pieds. La face latérale droite est occupée par un sphinx
d'un beau style. Le couvercle eu bâtî^re porte une décora-
tion simulant des écailles. La scène principale se retrouve
avec quelques modificatleny 9ur ptaoieura moauments
( Ce sarcophage porto i^ne ipi^jptioQ «recdue négligem*-
men% grayée au-4wsu« d^Ji'^tel ci^rré qvJi occupe le centre
de la composition, à peu près à la hauteur du YiçsgQ de la
Ménade. Cette inscription est ainsi conçue :
fHPOCTRATe
TYMflACIAPXC
XAIPe
<
«• Elle parait avoir été ajoutée après coup sur le monu-
ment. Elle est conçue dans le style ordinaire des inscrip-
tioQs grecques funéraires de la côte de Syrie. La forme
lunaire des £ ne déaote pas. une époque apeienne. •
— 2<a —
M. Héron ûJb VniefosiEto làlt' eaaolte Ib. «oiiaiuliioatkm
t M. £llgel"Dolfal^ associé coirrespoiidaat de in Société,
m*a remid copie de deux insoiiptio&t protenibit de rjtoHo
méridionale. La première a été dé[)i. publiée dans jes'/iu^
criptionés regni Néapàliicm iaduM aous le n* 1/^'; etteppô*-
vient de Gerace (Locri). Par suite d'une erreur typogra-
pliique, corrigée du reste par M. MouDMen dans la table
des noms, à la 3« ligne on avait imprimé PHILEMATIGYM
au lieu de PHILEMATIVM comme le porte la pierre et
comme M. Engel Ta copié. — La seconde Inscription est, je
pense, inédite . elle est conservée à Lacco (îiedïschia) cliez
M. Ambrogio Piro et ne figure pas parmi les inscriptions
dMschia publiées dans le môme recueil sous les n»> 3513 à
3527. Elle est gravée sur un dé d'autel.
D- M
ALBIAEIRENÀT
GOMINn
GLYPTV8 M ET
MARGELLINA
MATRI
P T I MAE
c D(iis) M(anibus). Albiae Iretiat(î) [ou lreiiae]>. Cdtùlnli,
Glyptus m(iles) et Marcelllna, matrl optimae.
f Les deux Gomlnius, Glyptus et Marcelllna, ont élevé le
monument à leur mère. Glyptus était probablement un sol-
dat de marine. » , '
M. QakberAI; prééèiite à là Société, de la port de M. Tho-
Un, associé eorrespondaat à Ageo, le monkige dfua broose
trouvé sur la oonlmiule de'Peiime<Lot*eVGraroniie).dans un
champ dit VAheîUe^ près dn tanouliili ûtEnamte, Un laboureur
Ta soulevé avec sa charrue dans un sillon où apparurent .en
même temps des cendres et des ossements.
Ge bronze représente une panthère de 1& centimètres de
long qui a sa patte gauche de devant appliquée sur une
hure de sanglier. La bote esl posée sur un socle en partie
— a*A —
fnotoré qui sratt, lonqu'll étilt entier, la forme d'âne
amftnde. Ce socle est creux et percé de trous, indice qu'il
■'emboîtait dans un support et y étdt mafiit«nu par des
cnmpoDB. On s'acoorde généralement à foir dans cette
pièce lue enseigne, militaire ou religieuse. Elle est aïOour-
d'iiul: la propriété de. U. Lavergoe, & Vllleneuve-d'Agen.
U. Qalcberat fait passer ensuite une attache de vêtement
en étaln qui lui a été envoyée de Lyon par H. GuJgue, archi-
viste en chef du département du rtliOne. Cette pièce pro-
vient d'un dragage exécuté récemment dans la Saâne, bous
le vieux pont de Lyon. Elle consiste en une laine terminée
à ses deux bouts par des mordants, comme une ancre de
navire. Aux extrémités et au milieu sont des œillets, dont
deux seulement sont percâs, le troisième a'exUtant qu'en
représentation pour la symétrie. Au atven des œillets per-
oés, l'objet était oousn sur un bord du v4tement et s'enga-
geaitpar son bout resté libre dans «ne boatonnlëre.
M. Quicherat doute que cet objet soit rom^n. Le style
de la dêcoratlao qui couvre la surface entière du bijou an-
noncerait plutôt, selon lui, le im" siècle.
M.' MsEard, associé correqpoBdsDt i Neullly (Seine), met
— 2n —
80U8 les yeux de la Société les desslDS de deux vases gau-
lois et d'un bracelet eu bronxe que lui a adressés M. Four-
drigniery de Suippes (Marne).
Les deux poteries, beaux spécimens de la céramique gau-
loise, ont (y°^àO de haut ; elles ont été recueillies par
M. Fourdrignier dans deux sépultures anciennement fouillées
à Sommepy et à Dampierre*au-Temple (Marne); cette dernière
contenait en outre une partie d'une jante en iër, reste d'un
char.
L'un de ces ya?es, de forme turbinée, surmonté d'un col,
est orné de bandeaux et de raies circulaires enserrant des
dessins en losanges et ressortant en un relief très léger sur
lequel a été appliquée une couleur rouge.
L'autre, qui reproduit le type le plus caractéristique des
poteries de la Marne, est également décoré de raies circu-
laires, mais enserrant des chevrons ressortant en rouge et
circonscrits par des stries en creux.
Ces deux procédés pour accentuer le décor sont à remar-
quer.
Dans une fosse & côté, le fouilléur a trouvé les débris de
diverses poteries rouges à dessin en noir, une épée (lon-
gueur 0»70), un couteau, une pointe de lance, un rasoir
et une force, le tout en fer.
Lé bracelet sort d'une sépulture à Saint-fiilalre; elle ren-
fermait d'autres bronzes, ainsi qu'un vase rouge à enroule-
mentsr nOirs:
M. Héron de Vill^osse rappelle que M. Léopold Delisle a
présenté à la Compagnie les photographies d'un buste en
bronze conservé au Musée de Goutances, buste qui a été
l'objet d'une longue discussion au Congrès des Sociétés
iBavantes en 1877, et daiis lequel plusieurs personnes ont
cru voir Timage de l'empereur Hadrien. Notre confrère a
combattu cette identification qui lui parait ai:gourdîhui plus
insoutenable que jamais. Le monument en question a été
exposé pendant six mois au Trocadéro, et tous ceux qui
Tout examiné avec attention ont pu se convaincre que dans
ses parties essentielles il a été entièrement modifié par une
— 248 —
réparation moderne. lY>at le haut de kt tète, les oreillefl et
le cou sont modernes. Reste le masque sur lequri on peut
facilement suivre les traces des r^rations. Les parties
antiques se réduisent à une portion du front,' les yeux, le nez
à peu près en entier, presque toute la Joue droite avec la
barbe adhérente, la lèvre inférieure et les quelques poils
qui en dépendent. Tout le reste est moderne ou retooehé.
G*est probablement au xvn* alèele que ce masque a subi
une pareille transformation.
M. âenrl Bordier rappelle la coupe d'argent présentée à
la dernière séance et fondue, suivant rinscription qu'elle
porte, avec le manche d'un poignard conquis, à la bataille
de Moncontour, par Gérold de Secken sur François Ligriez.
L'inscription ne dit pas de quel parti était le vainqueur,
mais la sobriété de romementation, consistant en de simples
arabesques gravées sur le bord de la coupe et un fleuve
avec des tritons ciselés autour du pied, donne à penser
qu'il était huguenot ; un trophée catholique eût été proba-
blement orné de croix, d'emblèmes, de saintes images. Sans
avoir eu le temps encore de relire les récits qu'on a de la
bataille, M. Bordier signale dans un travail spécial dont elle
a été l'objet (au t. X des mémoires de la Société des Anti-
quaires de l'Ouest) le nom d'un des chefis de Tarniée pro-
testante qui commandait un corps de 2,000 rettres et qui se
trouve appelé Geroldseck, On ne peut guère douter qu'il ne
s'agisse là de Gérold de Seclcen. Avec un peu de temps, il
sera facile de mettre le doigt sur les Indications prises à la
source qui confirmeront sans doute ce premier renseigne*
ment.
M. G. Oemay lit, en communication, un mémoire sur
riconograi^hie des trois personnes divines et des anges,
d'après les sceaux.
— «9 —
Séance du ^0 Novembre.
Présidence de M. V. Guérui, président.
Ouvrages offerts :
Annales de la Société d'émulation du département des Vosges,
1578. In-8\
Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de
Semur, xir» année, ln-8*.
Bertolotti (A,). Artisti subaljpini in JRowia, nei secoli xv, xvi
e XVII, In-A*.
Van Hende (Ed.)- Notice sur Guillaume Le Blant, s' de Hou-
thim, In«^\
Correspondance,
M. h* 91anoard, associé correspondant à Marseille, adresse
9e3 . romerolemeota à la Compagnie à Toccaslon de son
iidinies^n.
M. P. Nicard signale quelques découvertes faites récem-
ment en Suisse. A Soleure, les débris d*un pont romain en
bois, sur TAar. — A Oensingen (canton de Soleure), dans le
voisinage d^une voie antique et du cimetière, un tombeau
de répoque franco-burgonde renfermant avec un squelette
une épée à double tranchant, un poignard d'une longueur
peu commune, une agrafe de ceinture, en fer, avec orne-
ments en argent. — A Schv^arzenbacb (canton de Lucerne),
une urne contenant des cendres et une statuette de Mer-
cure, des ft'agments de vases très élégants. — Dans le can-
ton de Scibaffouse, non loin de la phute du Hbio, une
ewrecoe dan» laquelle on a trouvé un grand nombre de silex
travafilléSv des fragments de vases celtiques fabriqués au
tour et de. poteries romaines. ^ M. Nicard signale aussi les
peintures du xvi« siècle découvertes à BlUe et à. Berne;. il
émet le vœu que quelque archéologue s'impose la t&ehe de
faire l'histoire des peintures antérieures au xvi« siècle qui
existent en France, en Suisse et dans TBurope septentrio-
nale.
— 2M —
Traoatu.
M. Aubert, BU nom de H. de Girardot, associé correspon-
dant, signale ane balle de Tronde en fer trouvée dans les
ruines romalnee de Trlguëres (Loiret), et conservée an thir
tean de ce nom. Cette balle pèse li7 grammes, elle a m. 07
de circonférence, et porte en creux, d'un cOté la marque
Aini, de l'autre M ; ce projectile n'est pas régulièrement
sphërique. — H. de Glrardot adresse aussi le dessin d'une
boucle ou affique, du un* siècle, es cuivre jaune fonda,
portant la légende ESSE ■ GAPVT SANTE lOHANl.
H. Qulcherat, se fondant sur l'Ignorance de l'artisan qui la
grava, pense que l'on doit lire : Ecce capat Satteti JoAannia.
H. AuberC présente ensnite, au nom de H. l'abbé Sauvage,
associé correspondant à Ectot-l'Auber (Selne-Inférleure), le
dessin, exécuté par H. Lorrain, architecte, d'un sceau du
xiir siècle, tiré des archives de l'église Notre-Dame de
Gaudebec, et appendu à une charte de 12S5 par laquelle
Jean Le Plâtrier, clerc, donne une rente à Roliert Honssel.
H. Qulcherat annonce que la Victoire en brome commiï-
nlquéfl précédemment à ta Société, dans la séaaoe du 16 mal
dernier, par M, Benjamin Flllon, a été donnée par celui-ci
an Gabinet des antiques de la Bibliothèque nattosale comme
spécimen du travail de* derniers temps de la décadence
romane. — H. Qulohwat présente ensuite, au nom du
même correspondant, une hache celtique, de grande dimen-
sion, pesant 2 kilogrammes, récemment acquise par lui de
la collection de M. l'abbé Bourgeois.
— 221 —
M. Haurd fait la communication
Buivante :
■ Je regrette de n'avoir pu signaler
plus Ut à la Société une panoplie d'ar-
mea antiques, envoyée & l'exposition des
Bdences antbropologlquefl parle Musée
archéologique de Madrid; mais je ne
l'ai remarquée que le jour de la
fermeture.
« Tai BU depuis que cette panoplie
avait vivement attiré l'aUenUon de
ploBlenrB archéologues , notamment
de U. A. W. Franks, conservateur tu
BrltlBh Muséum, dont il sendt Intéres-
sant de connaître l'opinion à ce sujet.
Le Huaée britannique posséderait deux
spécimens semblables, sauf la garni tare
qui manque à la représentation que je
soumetsàla Société, Le Musée d'artil-
lerie de Paris renfermerait aussi une
pièce analogue.
f La panoplie se compose des armes
suivantes, qui ont été trouvées dans
une rivière près de Tolède :
« Six épées en fer, forme de yatagan ;
une seule a conservé la garniture en
bronze doré (7} qui' ornait la poignée.
a Divers fera de lances & douille, du
type dit feuille de saule, mais Infini-
ment plus longs et plus étroits que
les spécimens habltuelB. Une de ces
longues pointes paraît quadrangulaire.
■ Des poignards en fer, lame et man-
che. L'un, très large, afTecte la forme
d'un triangle presque équliatêral.
■ Des pièces en fer, avec anneau de
suspension, qui ont dû garnir les
fourreaux dea épées.
— 222 —
t Enfla un ceit en broue, & Ailerons, et monl tfe deux
anneaux.
* Cette dernière pièce militerait en faveur de ta bnite
antiquité des armes auxquelles elle était associée si la trou-
vaille n'avait pas été faite dans une rivière.
<> Les épées sont particulièrement curlensea par leur
forme insolite ; une seule a conservé les appliques qui déco-
raient la poignée, laquelle devait être garnie, ainsi que
l'indiquent deux rebords très proooncëa, de bols, d'os ou de
corne. Ces appliques consistent pour le pommeau en un
dragwi en bronse qui, à la simple vue, semble artlstement
fouillé ; te moUf de l'applique au-deseoiw est moins précis.
U est i noter que la garde ne se prononce en avant que du
côté interne de la lame ; elle est en fer et fait corps avec
l'arme. Peut-on assimiler ce genre d'épée Ji la ■Êtoeharât 11
y a certainement sujet fc analogie.
• Eb tout cas, une arme à peu près de cette forme se
retrouve snr des vases peints, notamment sur l'amphore
bien connue de Nocera du musée de Naples.
a Cioihme oomparaison, et sans Yoaloir en tirer d'autre
«onséqoenee, j'ai placée à côté de Tépée du Musée archéo-
logique de Madrid^ le calque du personnage armé d'une
épée semblable. L'analogie est encore plus frappante sur
les pièces qui n'ont pas de garniture, le pommeau étant rond
comme sur la ^gure peinte. »
M. Prost termine la seconde lecture de son mémoire sur
un sceau de Landfriede du xiv« siècle. — La Société décide
le renvoi de ce travail à la Commission des impressions.
Séance du 4 Décembre.
Présidence de M. Victor Guêrin, président.
Ouvrages offerts :
Btdîetin de la Société archéologique du midi de la France^ du
26 mars au 6 août 1878. In-/i\
Mémoires de la Société archéologique du midi de la France^
t. XI, 5» et 6« livr. In-Zi«.
Charles (Fabbé Rob.). Essai archéologique et historique sur
Saint'GeorgeS'de^Racojié et sur Saint-Fraimbault de Gabron
(Sarthe). In-8".
CoRBLBT (l'abbé J.) . Une verrière de Mâf. Bazin au palais du
Trocadéro. In-8*.
VouLOT (Félix). Sur un vcdlum funéraire du Mont Vaudois et
sur une caverne sépulcrale à dolmens de Cravanche, In-S**.
Correspondance.
M. Ed. Aubert, au nom de M. St.-Jos. Siennicki, associé
correspondant étranger à Varsovie, fait hommage à la
Société d'un volume ayant pour titre : Recueil des éditions
des imprimeurs célèbres de Vltaliey de la France et de la Bel-
gique, conservées dans la bibliothèque de V Université impériale
de Varsovie. In-8°. M. Aubert appelle l'attention de ses con-
frères sur cet ouvrage intéressant qui contient des maté-
riaux précieux pour ceux qui sloccupent de la bibliographie
— 221 —
et de Thlstûire de rimprimerie aux xyi» et zvn* rtècles dans
l'Europe occidentale. A l'inventaire des éditions des impri-
meurs célèbres qui font partie des 300,000 volumes de
runiverslté de Varsovie, M. Siennicki a ajouté des fac*
similés, parfaitement exécutés, des marques d'imprimeurs,
des armoiries et des Ex-Ubris les plus remarquables^ ainsi
que des notes manuscrites que portent ces volumes.
M. F. Youlot, conservateur du musée départemental des
Vosges, à Epinal, présenté par MM. de Barthélémy et Lon-
gndn, écrit pour poser sa candidature au titre d^associé
correspondant national. Le président désigne MM. de Ville-
fosse, Bertrand et Aubert pour former la commission char-
gée de rédiger un rapport sur les titres scientifiques du
candidat.
Elections,
La Société procède au renouvellement de son bureau et
de ses commissions pour Tannée 1879 ; ont été élus :
Président : M. L. Heuzey.
lu' Vice-Président : M. Ed. Aubert.
2« Vice-Président : M. Aug. PbosT.
Secrétaire : M. J. Guiffrey.
Secrétaire-adjoint : M. Ëdm. Saglio.
Trésorier : M. Aug. Lononon*
Bibliothécaire-archiviste : M. Pol Nigard.
MM. Victor Guérin et Wescher sont élus membres de la
Commission des fonds; MM. A. de Barthélémy et Héron
de Villefosse, membres de la Commission des impressions.
Travaux.
M. de Barthélémy, au nom de la Commission des impres-
sions, lit un rapport concluant à la publication, dans les
mémoires de la Compagnie, d*un travail de M. Aug. Prost
sur le sceau d^une Landfriede au xiv* siècle; on passe au
scrutin et les propositions de la Commission sont adoptées.
— 225 —
Séance du 11 Décembre.
Préaideiice de M. V. Gwfaaiif, président.
Ouvrages offerts : ,
AnnaUt de la Société des lettres^ sciences et arts des Alpes-
Maritimes^ 1878. Ia-8'.
-BuUetw de la Société phUomatique vosçienne^ B^ «DnÔ6.In*8*.
— des Commissions royales d^art et d'archéologie (Bdgique)^
xvii« année, n«« 1 à 6. In*8*.
— de la Société des Antiquaires de la MoriiUe, 107* llvr. ln-8*.
Journal des Savants^ novembre 1878, In*/i*.
V Investigateur, M« année, juillet-août 1878. In-/i'.
Mémoires de la Société académique de Saint-Quentin, U^ série,
t. I. In-8'.
-^ de la Société des Antiquaires de Picardie, 8« série, t. IV.
In-8».
Report presented to thé Cambridge antiquarian Sociely, at its
thirty se:venth annucd gênerai meeting, may 28, 1878. Id-8*.
Babeau (Albert). Le guet et la milice bourgeoise à Troyes.
In-8<».
Bertolotti (A.j. Conventioni e statûti pelV estirpamenio dei
Berrovicri e de* Ladri dàl Monferrdto Canavese,Vercellese e
PavesÈ net sebôli Xïfi e xiv. In-S».
— =- Statuti minérali délia voile di Bra^so del secolo Xv. In-8*.
— Bartolomeo Baronino da Casai Monferrato, archiietio in
• Roma nel secoio' xvi. In-8''.
Bifii (le chev. Quirino). De gli atraxiem e ricamatori, In->8*.
MOntz (Eug.). Inventaire des camées antiques de la collection
du pape Jules II. ln^S\
VouLOT (Félix). Découverte d'un vicus gaulois de l'époque
romaine, In*8».
«^ NoU géologique eUanthropologique ilir le Mont Vaudois
et la caverne de Cravanche. In-W*
— Nouvelles découvertes archéologiques dams les Vosges. In*8^
ANT. BULLETIN. 15
Correspondance.
M. Bertolotti, archiviste des archifes d'État, à Rome, pré-
senté par MM. Delisle et Renan, soUieite le titre d^associé
correspondant, étrange. M. leprésidoiitdéâl^eMM. Mûntz,
de Montaiglon et Gourajod pour former la commission char-
gée de faire un rapportwir les titres du candidat
Travaux,
M« de Earthélemjy au nom de la Commission des impres-
sions, lit un rapport concluant à l*lmiertio& dans les mé-
ntoires de k Société du travail de M. de Lasteyrie sur qu^-
ques irepréiseiitationë symboliques des deux espèces de
Teucharistie ; on passe au scrutin^ et les coàolosions du
rapport sotftadû^Ââes.
M. Alex. Bertrand^ au nom de M. ThoHn, associé corres-
pondant à Agen, présente un casque trouvé, avec d'autreu
objets antiques, dans un puits.
M. Bertrand, rai)pelant ensuite la panthère en bronze
trouvée à Agen, dont un moulage a été récemment commu-
niqué à la Compagnie, annonce qu'il a retrouvé dans un
ouvrage de M. Poggi le dessin d'un petit monument ana-
logue, découvert iwrès de Saveme; M. Poggi établit que
l'on élevait des panthères à Home ; on rencontre dans le
Digeste des textes législatifs, contemporains de Justinien,
qui prohibent ce genre d'animaux. La panthère de Saverne,
retirée des ruines d'un temple, pourrait avoir servi d'en-
seigne ^daps une cérémonie se rapportant au culte de
Bacchiîs. !
M. Saglio présente à la Société la UthogFi^hie coloriée
d'un léopard en bro&^e, en le rapprochant de celui domt
M. Quicherat a moatré un moulage, libéralement offert par
lui au Musée de Saint-Germain. Ce léopard a été trouvé, en
i^&6) À WAstenrod, dans la Prusse rhénane, et a Mt l'objet,
peu de temps après sa découverte, d'une dissertât!^ spé-
ciale ,d'uA âavant antiquaire.de Bonn, M. Julius Bràani.
*
— 227 —
Gomme oelui qui a déjà passé sous les yeux âe la Société,
-celuiKsi parait être l'emblème qui siimoDtait une enseigne
Tomalne. L'animal areo sa base a, d'après les indications
fournies par M. Braun^ h poucès 3 lignes de long et 3 pouces
de haut. Le poids est de 15 onces. La tète et le devant du
corps sont pleins, toute la pavtie postérieure est creuse ;
au centre on voit encore le fer au moyen duquel la figure
de bronze était adaptée à la hampe.. On pent supposer qu'elle
était posée sur la surface unie d'une de ces bases en forme
-de coin ou de billot renversé. qui terminent quelques en*
seigoes dans les bas-reliefs de la oolonne Trajane et dans
d'autres monuments ^ où les emblèmes sont précisément4es
animaux, aigle, loup, bélier, etc^
Le cabinet des antiques de la Bibliothèque nationale pos-
sède des léc^Mfds ou panthères qui ont été pul^iés au i^ècle
-dernier par le comte de Gaylus dans son Recueil d'antiqui-
tés (t. ni, pi. LXJV). Bien qu'ils effarent quelque analogie
avec les léopards dont il vient d^étre parlé et que les savants
contemporains de Gaylus, tels que l'abbé Barthélémy,
Lebeau, Paciaudi, s'accordassent à y voir des ei^seignes
romaines, nçtre confrère, M. Gbabouillet, dans son cata^
logue du cabinet des antiques,, n'a pas cru devoir, et sans
doute avec raison^ leur laisser cette attribution.
M. Prost entretient de nouveau la Société du monument
de Merten ; après une discussion à laquelle prennent part
MM. Bordîer, Quicherat et Robert, la Compagnie décide
qu'un résumé de cette communication et des observations
qui l'ont accompagnée sera Imprimé dans le Bulletin.
M. Mttntz communique à la Société quelques documents
sur un médailleur italien du xv« siècle, Gristoforo Greremia
de Mantoue. Cet artiste n'était jusqu'ici xsonnu que par la
médaille d'Alphonse y d'Aragon (t.iA58) gravée 4lans le
Trésor de numiematifué et de gîypiique. Un des cootempo*-
rains de l'artiste, Raphaël Maffei de Volterra, stait bien
1 . Des loups ou louves sont ainsi placés sur des enseignes (pn font partie de
trephéM Midptto, «u musée de Berlin. Arehwohgisehe Zeitung^ 1899/pKaxxvin.
— 228 —
affinné.qae Cristoforo était Tauteur de la médaille ou des
médailles représentant le. pape Panl U, mais son témoi-
gnage semble avoir éch^>pé aux savants qai se sont occn-
pés de Thistoire des médailles italiennes. Il importe de
remettre en lumière sa notice qui parut pour la première
fois en 1506 dans les Commentarn urham^ et qui est ainsi
conçue :
« Andréas Gremonen(ais) Pium II iconicnm numismate
expresslt in quem est Gampani epigramma. Ghristoforus
autem Mantuanus Paulum II. Lysippus veroejus nepos ado-
lescens Xistum im. Mirumq. in ea domo velfeminas nulle
pnoceptore picturas omnes ab ipsa natura deliniareedoctas
cera etiam fingere solitas fuisse. »
Deux documents découverts par M. Mûntz, et dont Tun a
paru il y a deux ans dans la Retme archéologique, viennent
donner beaucoup de poids à l'assertion de Raphaël de Vol-
terra. Us nous montrent que Cristoforo était attaché à la
cour pontificale pendant le règne de Paul II et qu'il portait
le titre de c famUiaris papas ». L'un de ces documents nous
révèle en outre un fait fort important : Cristoforo était lui-
même sculpteur et ce fut en cette qualité qu'il restaura,
en 1A68, la statue équestre de Marc-Aurèle, aujourd'hui
placée au Gapitole. La somme qu'il reçut pour ce travail
était assez considérable pour l'époque : elle s'élevait à
300 florins d'or.
Les personnes s'occupant spécialement de l'étude des mé-
dailles de la renaissance décideront la question de savoir
s'il faut attribuer à Cristoforo toutes les médailles repré-
sentant Paul II, ou seulement quelques-unes d'entre elles.
Bn attendant, il ne sera pas sans intérêt de reproduire ici
le texte des deux documents tirés des archives romaines.
c l/i68, 25 juin. Honorabill viro Gristofero de Gierèmiis
de Mantua s^ d. n. pape familiari flor. auri de caméra
trecentos pro parte solutlonis eius labûrerii et aliarum ex-
peusarum pro restauratione equl erei sitl in platea sancti
Johannis Lateranensis oportunarum. Date Rome, apud sanc-
tum Marcum — die xxv junii m gggg lxyiii. i
€ 25 décembre. Adi xxv di décembre a maesti*o Hiero-
— 229 —
nimo da Padoa et maeatro Ghrlstoftino de^Mantoa famegli di
N. S. fiori quatordici, bol. un per tant! spesl in reparattone
de una caméra per loro oso In palaso de Santo Pietro,
apare per mandato de di xv de novembre. Flor. znn,
bol. im. »
Il est donné lecture d'une note de M. Moisy, associé
correspondant à Lisieux, sur le dicton : Li doneot de Lisiex:
c M. Grapelet a le premier, pensons-nous, cherché à dé*
terminer le sens de ce dicton, que Ton rencontre dans un
recueil d^adages du xiii* siècle, connu sous le nom de Dit
de rApostoUe. Dans son livre intitulé Proverbes et Dictons
populaires^ publié en 1831, il dit, p. 49 :
( Il a été fait de vaines recherches dans le pays pour
retrouver quelques traces de Forigine et de Texistence ac-
tuelle de ce dicton. Quant au mot doneor^ il avait une signi-
fication autre que celle de donneur et qui est très authen-
tique, c'est celle de notaire, secrétaire*. La ville de Lisieux
avait-elle été remarquée au moyen ftge par les notaires ou
les scribes qu^elle fournissait? i
c M. Le Roux de Lincy {Lio, des Prov. fr,^ I, 358. Paris,
Delahaye, 1859) s'est borné, après avoir cité notre dicton^
qu'il traduit par les Donneurs de lAsieuxy à reproduire ia
note de M. Grapelet, sans y i^outer aucun éclaircissement.
« Enfin l'auteur de Tune des dernières publications con-
cernant Tancien évéché de Lisieux, abordant à son tour la
question, dit que H doneor de Lisiex signifie les scribes ou
1. Ce point ne paraît pas parfaitement établi. Il est vrai que Dneange, auquel
M. Grapelet a dfl emprunter l'interprétation en question, asrigne au mot donaire^
dans son Gloss. fr», le sens de notaire, secrétaire ; mais (ibnarttu, dans le texte
cité par lui en son Glois, lat, a-tr-il bien cette signification? Nous avons lu atten-
tivement ce texte, et nous croyons pouvoir dire qu'il est permis d'en douter.
Quant à l'autre sens, celui de donneur, libéral, généreux, il ne saurait être mis en
doute ; les deux citations suivantes l'établissent :
Li fol large doneor.
Mom. de la Rose^ v. 7654.
De terre fu bons maintenere.
Bons chevalier, large donere.
Rom, de Brut^ v. ZèlH.
notidres de Lisleux, lesquels, selon lui, aandent été tirés
renommés au xui* siècle.
<c Or, il nous a paru utile de ne pas laisser s^créditer
plus longtemps une opinion que nous croyons complètement
erronée. Le dicton en question subsiste dans le Lieuvin et
dans toute la région environnante. Si le sens quUl convient
de lui donner ne se dégage pas suffisamment de la formule
tronquée reproduite dans le Dit de rApostoUe, on le
retrouve clair et précis dans le complément de cette for-
mule, conservée par la tradition locale, et que les habitants
de nos campagnes restituent ainsi :
c Ck'est un danmeux d*Lisieux ; d^euMe maiu i hailîe un sou
et d'Vaute U en prend deux. »
«Ma fin de janvier ia04t, Philippe-Auguste vint mettre
le siège devant Lisieux. La ville, comme le reste de la Nor*
mandie, était alors sous Tantorité du souverain anglais, non
par droit de conquête, mais par droit d^annexion. Bien quMl
tînt sa situation du roi d'An^eterre, son souverain légitime,
révéque de Lisieux, Jourdain du Hommet, s*empressa de
livrer la place au roi de France, comptant bien obtenir de
lui plus tard, pour prix de sa soumission, certains droits
régaliens dont les monarques anglais avaient toijjours con-
testé Texercice aux évéques-comtes de Lisieux.
« Ce qu'il avait espéré se réalisa, du moins sembla-t-il le
croire. Philippe-Auguste, afin de reconnaître les bons offices
de Jourdain du Hommet, lui accorda des Lettres de sc/uf-
france\ pour la franchise de la ville et de sa banlieue.
Mais le prélat, ayant presque immédiatement donné aux
concessions qui venaient de lui être faites une extension
beaucoup plus grande que ne Tavait voulue le roi, celui-ci
dut lui faire reconnaître, dans un acte daté du mois d'oc-
tobre 120iï, que les lettres accordées par lui ne pourraient
le préjudicier en la teneure de la ville et de la banlieue de
Lisieux.
a C'est à ce fait historique, sommes-nous persuadé, qu'il
convient de faire remonter Torigine de notre dicton. »
i. L'original <ie nés Lettres existe aux Archives nationales.
— 2SI —
M. Héron de YUlefoese présente 4e la put du Rév. Samuel
Sayage Lewte, asaooié correepondant étranger à Cambridge,
un nouveau fascicule des publications de la Société des
Antiquaires de Cambridge; ce fascicule contient un mé-
moire fort intéressant sur un ancien calendrier runique, et
un travail du Rév. C. W. King sur une statuette antique
représentant Spea Vêtus.
M. Tabbé Paul de Cagny, associé correspondant à Amiens,
propose une nouvelle opinion sur remplacement du Vlcus
Helena où, dans le milieu du v« siècle, les Francs, sous la
conduite de Clodion, furent défaits par Majorien, lieutenant
d^Aétius. M. de Cagny rappelle que les auteurs qui 'ont déjà
traité cette question ont proposé Lens, le Vieii-Hesdin et
Moncheaux ; avec M. Vincent, il préfère Allaines, à trois
kilomètres de Péronne ; le nom môme de cette localité, la
découverte de nombreux ossements dans la vallée d*AllaInes,
de flèches en silex, d*armes et de vases gallo-romains ; enfin
rétudé des lieux paraissent à notre confrère concorder avec
le texte assez laconique de Sidoine Apollinaire. LMmpor-
tance de Tantique Allaines aurait peu à peu disparu par
suite de Taccroissement de Péronne.
M. Tabbé Balestra fait une communication sur les anti-
quités des environs de la ville de Côme. Après avoir décrit
le ch&teau et la tour de Yaradello ainsi que Téglise de San-
Campoforo, dont la nef remonte au viu* siècle, il signale
plusieurs inscriptions conservées dans cette égUse : l'une
grecque, de Tannée i^oi, est la plus ancienne inscription
chrétienne du diocèse de Côme ; il Ta retrouvée, il y a
12 ans, dans un arc de la grande nef transversale ; l'autre
est de à^U* A peu de distance de ce point on a retrouvé,
en faisant les travaux du chemin de fer, une grande quantité
de tombeaux de Tépoque romaine.
Ces petits tombeaux sont formés pour la plupart de cail-
loux ou de grandes briques placées verticsdement et cou-
vertes d'une pierre. Un grand tombeau, qui avait la forme
de ceux que Ton voit encore dans la rue des Tombes à Pom-
péi, a été découvert en présence d*un de nos confrères,
— 232 —
M. Jules de Laurière, lequel assistait anx fouilles. Il conte-
nait une jolie caisse en pierre aulaire fermée par quatre
crampons de fer sûrement fixés avec du plomb. Dans cette
caisse étaient placés des patères, des vases onguentifères en
verre et beaucoup d'autres de diiTéfentes formes travaillés
d^une manière exquise. A côté des urnes cinéraires on
remarquait deux grands compartiments pour des corps
humains. On y a recueilli des fragments d'os de la tête
montrant clairement qu'ils n'avaient pas été brûlés. La
quantité de vases trouvés dans ce tombeau était énorme ;
beaucoup étaient brûlés; d'autres au contraire étaient colo-
rés en bleu et jaune ; plusieurs malheureusement étaient
cassés.
A côté des vases il y avait une grande quantité de clous
aussi brillants que s'ils avaient été faits le jour même. Près
du grand tombeau on a déterré une demi-douzaine d'urnes
cinéraires en granit de la vallée de Saint-Jacques près de
Chiavel. Une seule urne portait une inscription rappelant
une augustale.
Dans le voisinage du chemin de fer, avant d'arriver au
pont jeté sur le torrent, se trouve la vieille église de Saint-
Pantaléon et l'hospice dans le jardin duquel M. l'abbé Ba-
lestra a trouvé la belle inscription latine qu'il a communi-
quée à une des précédentes séances.
M. Tabbé Balestra fait ensuite remarquer que les historiens
deCAme, Tatti, Rovelli, Monti, Gantù, se sont tous trompés en
lisant rinscription qui se trouve dans l'église de Saint-Jean.
Us ont placé en l'année 1169 la destruction de l'ile Goma-
cina, tandis que c'est en raonée 1160, comme il faut le lire
dans rinscription. Il a eu la fortune de rectifier le premier
cette erreur historique et d'en donner connaissance au mi-
nistre de rinstruction publique et à l'historien Gantù, qui
regrettait de n'avoir pas eu plus tôt connaissance de ce
fait qu'il aurait voulu insérer dans son petit volume sur le
lac de Gôme.
La basilique du village de Lenno est bâtie sur un monu-
ment romain, peut^tre des thermes, comme peut amener à
— 233 —
le supposer la présence des tuyaux conducteurs de la cha*
leur qu'on y a rencontrés.
En remontant le lac de Gôme on aperçoit un baptistère
Intitulé Santa Maria del Tigli, monument du xii* siècle dont
la tour a été modifiée à Tépoque où l'on a voulu placer les
grosses cloches. La tour, auparavant, était plus belle qu'au-
jourd'hui, parce, qu'elle présentait vingt-quatre petites co-
lonnes à chaque étage. Le plan était celui de la vraie croix ;
en murant les angles rentrants, on a formé au contraire
un octogone.
Séance du 18 Décembre.
Présidence de M. V. Guérin, président.
Ouvrages oiTerts :
AtH ddla R. Academia dei Lincei, anno CCLXfV^ 3^ série,
t. II, in-û*.
Bulletin du bouquiniste^ n* 50^, in-8*.
Mémoires de la Société des sciences^ agriculture et des arts de
Laie, Ix* série, t. V, in-8-.
MiCHELANT (H.). Discours prononcé à rassemblée générale de
la Société des anciens textes français, le 29 mai 1878, iu-8\
Correspondance .
M. Tabbé Duchesne, ancien membre de TEcole française
de Rome, présenté par MM. Egger et Perrot, annonce qu'il
pose sa candidature à la place de membre résidant devenue
vacante par la mort de M. Kœnlgswarter. Le président
désigne MM. Mûntz, Héron de Villefosse et Gourajod pour
former la commission chargée de faire un rapport sur les
titres scientifiques du candidat.
Travaux,
M. de Montaiglon lit un rapport au nom de la commission
chargée de présenter des conclosions sur la candidature de
— 294 —
M. Faure ; on passe au scruUD, et M. Faure ayant obtenu le
nombre de suffrages exigé par le règlement, le Président^
conformément à Tavls de la commission, le proclame associé
correspondant national à Niort (Deux-Sèvres).
M. Waldemar Schmidt, associé correspondant étranger à
Copenhague, demande la parole et s'exprime en ces termes :
a On n*a jamais trouvé en Danemark, dans les nombreux
tombeaux remontant à Tftge de la pierre, aucun objet tirant
son origine des pays classiques. Mais les tombeaux et les
autres gisements de la période suivante, qui est caractérisée
par remploi du bronze pour des armes et outils tranchants
\Vâge du bronze), a fourni bon nombre d^objets d^orlgine
classique. La patrie spéciale, le lien de fabrication de ces
objets est inconnu, mais ils présentent des analogies avec
les objets â*antiquité découverts en Etrurie. Aucun objet
d'origine romaine n'a été trouvé dans les gisements de Vâge
du bronze.
c La période suivante, qui caractérise par la connaissance
du fer remploi de ce métal pour armes et outils tranchants,
a fourni en revanche des centaines d'objets de provenance
romaine, c^est-à-dire fabriqués probablement dans les
diverses provinces de Tèmpire romain. Beaucoup de ces
objets sont très rares partout, même dans les États appar-
tenant autrefois à l'empire romain ; il y a même plusieurs
objets uniques. Il faut citer spécialement au nombre des
objets découverts en Danemark divers vases et autres objets
en verre, les vases en bronze sont aussi très intéressants.
Les savants, en France, en Angleterre et autre part, qui
se sont occupés des études sur Thistoire du verre ou des
études sur les bronzes antiques, ont jusqu'ici, presque tous,
négligé les objets trouvés en Danemark, et leurs ouvrages
présentent par conséquent souvent des lacunes notables.
« La dernière période préhistorique en Danemark, qui
correspond à la période mérovingienne et en partie à la
période carlovin^enne , a aussi fourni quelques objets
importés évidemment du midi. »
M. Lefort, associé correspondant à Nofaan (Cher); fait la
— 285 —
oommuDicatioa suivante au srqet du railliaire d*Allichamps :
€ Messieurs, permettez-moi d^appeier votre attention sur
un monument gallo-romain dont la découverte remonte à
1757 et dont la description et le dessin ont été donnés pour
la première fois par le comte de Gaylus au tome III de son
Recueil d'antiquités^ p. 371 et pi. CIL Je veux parler du mil-
iiaîre d'Allichamps. Gaylus le tient pour un antique avéré;
mais il ne paraît pas l'avoir vu lui-môme ; car, malgré le
brevet d'exactitude qu'il décerne aux renseignements et
croquis mis à sa disposition par M. Perler, ingénieur des
ponts et chaussées du Berry, ni sa description ni son dessin
ne sont rigoureusement fidèles. Je vais rétablir avec préci-
sion les mesures^ Tétat présent et rinscription du monument ;
j'oserai vous soumettre ensuite divers motifs qui me rendent
suspecte son authenticité.
c Le milliaire est un monolithe haut de l^'OO, savoir :
O'^SS de culasse quadrangulaire et l^^SS de fût arrondi.
Chaque côté de la culasse avait une largeur de 0™60 égale
au diamètre du fût ; mais la borne a été tranchée verticale-
ment dans sa partie postérieure (face sud actuelle), de telle
sorte que, du nord au sud, le diamètre du fût et, sur les
côtés est et ouest^ la largeur de la culasse sont ramenés à
0°>38. La surface plane obtenue par la section a été creusée
en laissant une marge de 0'°10 sur la culasse et de O^'OS sur
le fût, d'où résulte une ouverture de 1»75 en hauteur et de
0™A0 en largeur ; encore à 0"08 de profondeur distîngue-
t-on de chaque côté une seconde marge de 0°^05 qui réduit
la corde de Tévidement à 0"30 ; quant à la flèche de la
cavité, il est impossible de la déterminer, attendu que l'inté-
rieur a été comblé jusqu'à l'affleurement de la marge en
retraite par un blocage de pierres et de mortier. On ne sait
à quelle époque et à quelle fin ce remplissage parasite a été
effectué ; ceci importe peu d'ailleurs. Seulement les cotes
de dimension qui précèdent sont à noter en ce qu'infirmant
le préjugé vulgaire dont Gaylus s'est fait l'écho, elles excluent
ridée que la borne ait jamais été transformée en tombeau.
Dans un cercueil large de O'"30, on n'aurait pu loger que le
cadavre d'un enfant pour lequel on n'aurait pas pris la peine
— 236 —
d'entailler la pierre à la longueur de i^lb. Testime qa'au
lieu d'être adaptée à usage de sépulture, la borne avait reçu
une destination beaucoup plus prosaïque, celle d'auge ou
de mangeoire à bestiaux comme on en voit dans quelques
vieilles auberges et dans les anciennes exploitations rurales.
€ La borne est en calcaire du pays, qui se désagrège avec
le temps et se perfore d'innombrables cellules. Aussi les
lettres de Tinscription gravée au sommet et tracée sur trois
lignes ont-elles souffert ; leurs arêtes originairement très
nettes sont devenues tantôt irrégulières et rugueuses^ tantôt
émoussées. Néanmoins Tinscription se lit sans difficulté :
FELICIAVGTRIB P COS IH
P P PR0C08AVARLX im
MEDL'X II • NER- LXX V
c Telle est au surplus, sauf absence de points, le texte
récemment édité par M. Cartier de Saint-René dans le tome VI
des Mémoires de la Sodélé des Antiquaires du Centre^ années
1875-1876.
« L*abbé Pajonnet, prieur d'AUichamps, qui a exhumé le
milliaire enseveli au milieu de tombes gallo-romaines, a lu
d'abord, comme il convient, à la fin de la première ligne,
le chifft'e III ; plus tard, sur les observations de Dom Pré-
cieux, il a cru reconnaître que le nombre des consulats
indiqué était de quatre *. Mais il s'est trompé en consentant
cette rectification ; du moins je ne crois pas possible de
distinguer trace d'une quatrième unité à la suite des trois
qui sont parfaitement apparentes.
« Dans le texte imprimé par le comte de Gaylus, les points
ont été omis partout où ils se rencontrent, et les deux L de
la troisième ligne, visibles à Tceil, sensibles au toucher et
remarquables en ce que leur base, comme celle de la même
lettre à la seconde ligne, se soude au pied gauche de TX
placé à la suite, ont été travestis en deux I. Mais ces incor-
1. Correspondance de M. Pajonnet, priear d'Allichamps, avec dirers savants
(xviii" siècle), publiée par M. le baron de Girardot, dans le tome VI des Mémoires
de la Société des Antiquaires du Centre, 1875-1876.
\
— 237 —
rections ne changent rien au sens de Tinscription qui marque
les distances entre la borne et les trois villes de Bourges,
de Ghàteau-Meiliant et de Néris. Ces distances sont respec-
tivement justes ; seulement pour les exprimer par les chif-
Ijres Xlin, Xn et XY, il faudrait que la leuga gallo-romaine
eût été de 2 k. 500 m., car Alllchamps est à 35 k. environ
de Bourges, à 31 k. environ de Ghâteau-Meillant et à 63 k.
environ de Néris. Or, et Gaylus le rappelle lui-môme, la
leuga gallo-romaine était de 1140 toises environ, soit
2 k. 222 m. LUnscription semble donc trahir un rédacteur
mieux initié à la topographie des localités qu'aux mesures
itinéraires des anciens. N'est-ce pas un premier indice que
le milliaire pourrait ôtre apocryphe ?
c Toutefois, si les juges compétents en cette matière le
souffrent, supposons à la kuga gallo-romaine une élasticité
analogue à celle de la lieue deFrance qui allait de 2,000 toises,
soit 3 k. 898 m. (lieue de poste), à 2,280 toises, soit lik.tM m.
^ieue commune), sans parler des lieues de pays, différentes
selon les provinces. Admettons que suivant les temps et les
régions, la leuga gallo-romaine ait varié de 2 k. 222 m. à
2 k. 500 m., rinscription qui confère seule au milliaire son
caractère n'en soulève pas moinâ une grave difficulté. Pour
la croire, antique, on est obligé de présumer qu'elle a été
tronquée. Il faut en effet qu'elle ait perdu une ligne supé-
rieure, au moins, contenant le nom de Tempereur dont les
titres sont énoncés sur la première et la deuxième ligne du
libellé que nous possédons. Or les trois lignes de ce libellé
sont séparées les unes des autres par un espace maximum
de O^'Oé ; entre le haut des lettres de la première ligne et
le sommet actuel de la colonne, il reste au contraire un
espace de 0°'05 ; il aurait donc existé entre la ligne initiale
et les lignes subséquentes un écartement à peu près double
de celui qui règne entre ces dernières lignes, c'est-à-dire,
dans l'ensemble de l'inscription, une disparate typographique
d'autant plus sensible que Thomogénéité de la portion infé-
rieure est plus grande. La nécessité de cette conjecture 6te
peut-être quelque vraisemblance à la mutilation prétendue
de l'inscription.
— M8 —
c En outre, cette mutilation ImpHque que la colonne ait
été décapitée. Cependant, il n'y a nul signe matériel d'une
telle amputation. « Pour en faire un tombeau, dit GayluB,
« il a fallu couper une des extrémités de la colonne. Le
« malheur est tombé sur la partie supérieure. » C'est là
suppléer aux preuves intrinsèques qu'il serait nécessaire
d'administrer par une assertion purement gratuite. Que le
fait ne soit pas impossible, Je n'en disconviens point, mais
je Testime improbable. 11 est Improbable parce que la bome
n'a pas été transformée en cercueil et qu'on n'A eu aucun
besoin de la couper pour la convertir en mangeoire ; il est
improbable parce que dans le cas même où le monolithe
eût été- trop long pour sa nouvelle allbctation, quelle qu'elle
fût, on aurait évidemment préféré en rogner la partie la
plus lourde et la plus embarrassante ; on aurait pratiqué le
retranchement non sur la colonne, mais sur la culasse.
€ Vous le voyez^ Messieurs, l'authenticité du mlBiaire
d'Allichamps repose tout entière sur une aecumulatloa
d'hypothèses qui sont chacune fort contestables. Ton con-
clus que, Jusqu'à démonstration plus topique, cette authen-
ticité doit inspirer un doute sérieux.
c Un problème surgit, à la vérité : si l'inscription est
fausse, à quel mystificateur en attribuer l'exécution ? Serait-ce
à l'abbé Pajonnet ? Bien que souvent arrêté dans ses fouilles
p&r la modicité de ses ressources, le prieur d'ÂUichamps
refusait d'accepter les secours pécuniaires que lui offraient
plusieurs particuliers et notammmit le comte de Gayius.
f Je les ai toujours regardés^ écrivait-il le 7 juin 177^ au
a duc de Gharost, comme aussi opposés à mon état qu'à
« mes désirs *. » Une délicatesse si chatouilleuse est excès*
sive et inexplicable, alors qu'il s'agissait, pour l'honorable
ecclésiastique, de recevoir non pas une rémunération à son
proiit personnel, mais un subside destiné à l'Mcélération de
recherches dans l'intérêt de l'archéologie. On est tenté de
penser que Tabbé Pajonnet craignait, s'il eût accq[ité un
1. M. Pajonnet et le duc de Charost, par M. Cartier de Saint-Hené, Mémoires
de la Société des Antiquaires du Centre, tome YI, 1875-1976.
concoars financier, d^ouvrir éventuellement à ceux qui le
lui auraient fourni un droit de contrôle sur ses opérations,
et quMl tenait à cacher quelque secret. Néanmoins Je me
ferais scrupule d'exagérer la valeur de ces soupçons. Il est
indubitable, au surplus, que, longtemps ayant les explorations
de Tabbé Pigonnet, les épaves laissées par l'antiquité sur le
territoire d'Alliohamps avaient été pillées. L'état du cime-
tière gallo-romain, où les tombes, veuves de leur couvercle,
ont fréquemment perdu les ossements qu'elles ronfermaient,
la rareté et la minime importance des objets rencontrés par
hasard avec les cercueils, attestent la rapacité des anciens
déprédateurs. Peut-être, après le vandalisme des générations
barbares, la curiosité d'érudits au xyi« ou au xvii» siècle
n*a-t-ell6 pas été étrangère aux spoliations. En ce cas, il ne
serait pas inadmissible que le plaisir de contrefaire un mil-
liaire eût alors séduit au fond du Berry quelqu'émule inconnu
de Pirro Ligorio. »
M. de Barthélémy fait observer que depuis quelque temps
la Commission de la topogn^hie des Gaules étudie ce monu-
ment, doBt l'authenticité lui semble suspecte. Bile attend,
pour prendre une décision, le moulage que fem prochaine-
ment faire M« le conservateur du Musée de Saint-Germain.
MM. Pérrot, Quicherat, Héron de Yillefosse et Heuzey pré-
sentent des observations à l'appui des c<m<du8ions de
M. Lefort.
M. Héron de Yillefosse dépose sur le bureau le dessin
d'une petite plaque de bronze portant une inscription gra*
vée au pointillé. Ce dessin lui a été communiqué par notre
confrère, M. Anat. de Barthélémy, qui le tient lui-même, de
M. Henry Brocard, de Langres. Ce monument se compose
d'un petit cartel à queues d'aronde muni de deux anneaux
et d'une chaînette à suspension. On y lit ces mots :
GVR80R
RBT
Gursor r«t(iarfiM).
— aw —
C'est le nom d'un gladiateur, Cursor^ avec l'indication de
la classe à laquelle il appartenait. II n'est pas possible de
considérer ce petit objet comme un ex-voto, à cause de
Tabsence d'un nom de divinité, d'une formule votive. Peut-
être était-ce un souvenir, rapporté par un spectateuTi d'une
représentation dans laquelle ce rétiaire avait figuré, de
môme qu'aujourd'hui aux courses ou au théâtre les enthou-
siastes de tel cheval ou de tel acteur en renom achètent à
l'entrée la photographie de leur préféré.
Ge petit monument a été découvert à Langres dans les
fouilles faites de iS£i2 à 1S55 pour les travaux de la citadelle.
11 fait partie de la collection formée par M. Henri Defay.
•
M. Gélestin Port, associé correspondant à Angers, com-
munique, au nom de M. Demoget, architecte, le dessin d'une
mosaïque découverte récemment à Angers,.âur la place du
Ralliement.
M. Mowût signale trois inscriptions romaines découvertes
à Paris et déposées depuis longtemps au Musée de Gluny.
Elles paraissent avoir échappé à l'attention des épigraphistes
et sont très probablement inédites ; il y a donc utilité à les
mettre en lumière :
c La première est gravée aur un bloc provenant des tra-
vaux exécutés à Notre-Dame et brisé par le milieu ; Ion-
— 24^ —
gueur i'^lO, largeur et épaisseur 0»85. On lit en beaux
caractères du premier siècle de notre ère la ligne
//////NARIS-FRATER-VrVOS-P//////
Ce qui peut se restituer ainsi :
Apollilnaris Jrater vivos f[ecit\.
Cette ligne est précédée d'une autre très endommagée.
Sur le bord supérieur de la pierre, on n'aperçoit plus que
le pied de quelques lettres avec des lacunes qui rendent la
restitution fort difficile. Tout ce qu'on peut en dire, c*est
qu'il s'agit d'un monument funéraire élevé par un person-
nage, nommé ApoUinaris, pour lui-même et pour son frère
ou pour sa sœur. Vivosy forme archaïque pour vivua ; on
sait que le nominatif masculin singulier en os s'est conservé
Jusqu'au milieu du premier siècle de notre ère dans un
grand nombre de mots dont la désinence est précédée de la
lettre v. Ainsi, pour citer quelques exemples, ce môme mot
vivos se lit sur une inscription d'Orléans savamment resti-
tuée par M. Léon Renier (Rev. arch, t. XI, 1865, p. 408),
sur six inscriptions de Vienne (AUmer, tome II, p. 158, 172,
/i97, 53A, et tome m, p. 264, 376), sur une de Bavai (Des-
jardins, Monum, épigr. de Bavai, p. 23). Comparez encore
les surnoms Ncboos pour Navus (û2. i5i(2., p. 16), Lasdvos
pour Lascivusy sur une inscription de Bordeaux (Muratori,
p. 103, n" 10), et les légendes monétaires DIVOS IVLIOS,
DrVOS IVLIVS, DIVOS AVGVSTVS, DIYOS GLAVD.
La même notation a été employée pour le premier mot de
l'inscription de Paris TARVOS TRIGARANVg, et, comme
elle n'a pas été employée pour le deuxième mot, bien qu'il
soit tout aussi gaulois que le précédent, on doit en conclure
que le graveur de ce texte s'est en réalité conformé à l'ortho-
graphe romaine. Nous savons en effet par Quintilien que
l^'usage antique de changer en o le v voyelle précédé d'un v
consonne était encore parfois observé de son temps ^ »
La deuxième inscription du Musée de Gluny signalée par
M. Mowat consiste en un fragment de tablette rectangulaire
1. Initit. ùrat.i lib. I, cap. 7.
ANT. BULLETIN, 16
en pieri» culcidre, ftvec encadrement à moulures. Il ne reste
que le coin supérieur de droite, sur lequel on lit le com-
mencement de deux lignes mutilées :
NV//////
DEO lllllll
Le Jambage qui suit le mot DEO est sur la cassure de la
pierre ; il appartient évidemment à rinitiale d'un nom de
divinité masculine, Mars, Neptune, ou plus vraisemblable-
ment Mercure. On pourrait donc se contenter de la lecture
Nu[minihus Augustis], Deo Mlercurio?]
La troisième inscription consiste en une tablette de
terre cuite, cassée, de couleur rouge brique, pouvant avoir
servi d'antéfixe. A Tintérieur d'un encadrement surmonté
de deux volutes opposées on lit une fin de ligne ainsi conçue :
//////L'S-ER
M. Mowat lit ensuite la note suivante au sijjet d^une
plaque mince, en bronze patiné, communiquée dans la
séance du à décembre dernier et découverte près de Join-
ville (Haute-Marne), par M. Jeofllrin, qui a gracieusement
consenti à cette communication :
c La plaque mise sous les yeux de mes confirères a la
fbrme d'un cartel accosté de deux queues d'aronde; elle est,
en son état actuel, privée de Tun de ces appendices latéraux,
celui de gauche; on remarque des trous de suspension ou
d'attache percés, l'un dans la partie supérieure du cartel,
l'autre dans Taileron de droite. Largeur totale de la plaque
(aileron compris), 186 millim.; hauteur, 103 millim.
« L'une des faces porte une inscription parfaitement
lisible^ en caractères estampés au poinçon :
I O M
PRO SALVTEDOM
I NORYMBTLI
BEROAYM SVORVM
FAMIIM VINDO
INISSAB • V • S-
•L-M-
— 8483-
( I{ov%j 0{piimo) Ji{aximo), fro êoluie dandnorum et Hbêro-
rum suorum, famUia VindoiHi$$ae v{otum) s(okni) l{ibem9)
m(eriio).
M
— 244 —
c On voitquUl 8*agitd*an yœa accompli collectivement par
la domesticité, famUia^ d'un personnage nommé Vindoi-
nissa, pour la santé des maîtres de la maison et celle de
leurs enfants.
( La forme des lettres appartient au m* siècle de notre
ère ; à la fin de la quatrième ligne, on remarque une liga-
ture entre les lettres V et M, dont une partie a été empor-
tée par la cassure.
« L'emploi de suorum pour eorum constitue une faute de
grammaire dont on a d'autres exemples en épigraphie^ et
qui annonce que le latin populaire de cette époque confon-
dait quelquefois entre eux le pronom et l'adjectif possessif
de la d« personne du pluriel, à peu près comme le français
traite le mot leur.
« On rencontre dans quelques inscriptions le mot /amt/ta,
tantôt seul 3, comme dans Tex-yoto dont {1 s'agit, tantôt
suivi d'un déterminatif, itr&ana ^ ou rustka*^ suivant qu'il
est question de la domesticité affectée au service de la mai-
son de, ville, ou bien des esclaves attachés aux domaines
ruraux; on n'a pas à s'occuper ici des/amUiapublica^famù
lia gladiatoriay familia monetaîù, famUia rationis ctutrensis,
« Le nom de personne Vindoinissa est à rapprocher d'un
nom de lieu mentionné par Tacite, Vindonùsa^ dont l'ortho-
graphe est confirmée par un texte épigraphique où on lit
Vindonùsenses vicani^. M. Quicherat<^ a établi que Vin^
donissa est l'antique dénomination non seulement de Win-
disch (Suisse), mais aussi celle de différentes localités en
France, Vendenesse (Saône-et-Loire), Vandenesse (Nièvre),
Vendresse (Ardennes), et Saint-Dizier de Formans (Ain) ; il
y faut ajouter sans doute Vandenesse (Gôte-d'Or), et Ven-
dresse-et-Troyon (Aisne). Mais le rapprochement précité
n'implique pas une assimilation entre les formes Vindonùsa
1. Grater, p. 557, n* 6.
2. Grater, p. 638, n* 4.
3. Orelli-Henzen, n« 2862 et 6283.
4. Orelli-Henzen, n* 627«.
5. Orelli-Henzen, n» 437 s 5026.
6. Formation françaite des anciens namt de lieUf p. 16, 74 et 130.
— 245 —
et Vindoinissa^ car il faut tenir compte cTune différence
essentielle marquée par le i qui vient après le o dans Vin-
daimssa. On doit donc considérer ce nom comme nouveau
dans la nomenclature gauloise ; nonobstant la désinence ae,
il est du genre masculin ; ainsi le veut le sens du texte.
ff On counatt du reste un grand nombre de noms gaulois
masculins terminés par un a, et parmi eux, quelques-uns
en usa; tel est Magissa^ dont le genre masculin est pleine^
ment attesté par le texte épigraphique pairibus Magùia
fiUnu /{aciendum) c(uram()^. Tels sont encore Tnducissa^
Mogetissa^ Eluissa et AwHssa; et probablement aussi 6^-
manissa^ Tocissa et Troucissa^ quoique les textes qui donnent
ces trois derniers n'indiquent pas expressément leur genre.
• Toutes ces formes sont remarquables à cause du double
s qui se retrouve dans Semùsos^ Aprissus^ Capriisus^ CorUiS'
sus, VecHssus^ Boduisso^ Eluisso^ loincissiuSy Toutissia^
Muntissfus^ Segessa^ Kaneionnessis^ Gintussa^ Medussa^ ledus-
sius, CariassiSf Esdragassis^ Vesgassis, Vescasso^ Stacassis.
Ce double s paraît constituer un suffixe gaulois jusqu'à pré-
sent non étudié. Or si Ton observe que les noms Vdiocasses^
Melissus, Mêlissa, Tessius^ Messilits^ Messitta, Carassounus,
Carassounius , correspondent certainement aux formes
VELIOCAeia, MELIPDVS, TDLDDI, MEeeiAAOS, MBDDILLYS,
GARADDOVNA, dans lesquelles le s redoublé est remplacé
par un double d barré, ou par une espèce de ikêta, on en
conclura que ce caractère spécial doit être affecté en propre
au suffixe en question, dont le double s n'est destiné qu'à
représenter approximativement une dentale gauloise, à la
fois sifflante et aspirée ; la transcription de cette dentale,
inconnue à Palphabet romain, s'est effectuée le plus souvent
au moyen d'un ss; mais d'autres fois on a eu recours aux
groupes M, ds, sd^ dd ; c'est ce que prouve la confrontation
des formes bvddarvs, byddvih, cad2>arbns«s, dirona,
MEDDILLVS, PRVDCVS, TE00ILLA, TKDDIATIVS, avec Bus-
1. Brambaeh, Corp. ifucr. Bhen.y n<> 1780.
2. Ici et dans les lignes suivantes , les représentent des barrés, et les />
des D barrés.
— 246 —
sugnaia^ BuimUa^ Cadda, Caddus, Casdianus^ CàsH^netu»^
Cûêsicuiuiy Caratk^ounus]^ Sinna^ Medsûu»^ MetsUia^ Pfict-
ota, RedscUnê^ Redsomams^ ReuatMi, Restmarus^ Tesn^us^
Uradsarnts et Uraatia. Le D barré ou thêta gaulois n'est
pas localisé dans le nord^est de la Gaule, comme on l'avait
supposé d*abord, car les exemples rassemblés ici sont tirés
d^lnscriptions qui appartiennent au centre et même au midf,
Bourges, Périgueux, Vienne. On trouve aussi ce camotère
dans des légendes monétaires, AeHDUOI, KARIdA^ VEUO-
CAei, ANTSe, Aj)2)ED0]aR0S, AeeilDO. Une mauvaise
lecture de cette dernière légende a donné naissance à une
prétendue forme A60RI, qui avait été mise en circulation
par Lelewel (p. A03, pi. VIII, n« Ad), et quMl faut rayer de
la nomenclature gauloise, ainsi que Ta fait observer Evans ^.
< La plaque votive qui a fourni le si:^t de ces diverses
observations a été trouvée en 1875 sur le territoire de Join*
vUle (Haute-Marne), au lieu-dit aux Rougêout^ dans une
pnH>riété ayant appartenu & M. Laritière. »
M. Mowat termine sa communication en présentant des
observations sur un autre nom gaulois nouveau quMl croit
retrouver dans rinscripUon du Veyer (Hautes-Alpes), précé-
demment communiquée à la Société des Antiquaires >.
T VEJraONIVS 8M
////RTVLLIFILQVIRI
/////////////GIVITATEM
Bn suppléant au commencement de la deuxième ligne
une seule lettre^ Ë, emportée par la eassure du bord de la
pierre, il obtient pour lecture T(itns) Vennonius Sm[e]r-
tuUi ftl(ius), civitatem
Le nom SmertuHnsy ainsi restitué, viendrait s^ajouter à la
liste des noms de même famlUé déjà connus, Smertm^ 8mer-
1 . BritUh CoinSj p. 372 : it is needless to remark upon the errors thai htTe
resulted from reading the le^nd AZ>Z>EDOM of their coins as A^ORI, as that
reading is now oniTersally abandonned (see, for instance, Shalcspere*« Pnck, by W.
Bail, v«h i, p. 14»>.
2. Bull, de la Soc, des Ant. de Fr, 1877, p. 141.
— 2« —
tuHtamu, Ate-smeriHê, Ro^smêrta^ S(ié(}t«c, TUpjiçxé^i^y lifu^ro^
(Aapa. Il est impossible de restituer le reste du texte; tout
ce que Ton peut dire, c'est que le mot civUatem, venant
après renonciation des noms et de la filiation du titulaire,
occupe la place habituellement réservée à Tindication de sa
nationalité ou de son lieu d^origine. Le fragment absent nous
aurait sans doute fait connaître un nom géographique
ancien.
M. Héron de Villefosse fait la communication suivante :
« J^ai reçu de notre confrère M. Josq)h Roman la copie
de deux inscriptions relevées par lui dans un hameau du
Queyras, nommé les Escoyères, Ce hameau fait partie de la
commune d'Arvieux, canton d'Aiguilles, arrondissement de
Briançon. Les inscriptions éppiées par notre confrère for-
ment les linteaux des deux portes de la chapelle de la
Madeleine. Voici celle qu'on lit au-dessus de la porte méri-
dionale :
— 248 —
La seeonde est placée au-dessus de la porte occideutale :
^AVINCAt
iCIANIORVM
BVSSVILIF'FRATRI
lAE'BVSSVLUFS'OROk
La
( Le hameau des Escoyères est situé à 165a mètres au-
dessus du niveau de la mer ; il est donc très probable,
comme me le fait remarquer M. Roman, que la chapelle a
été construite avec des matériaux trouvés sur place. On ne
peut, en elfet, y amener un objet un peu lourd qu'à dos de
mulet, les chemins étant trop raldes pour permettre aux
véhicules d'y arriver. Une bête de somme, quelle que soit
sa vigueur, ne pourrait pas, y transporter à dos une grosse
pierre de taille : il s'en suit que les inscriptions ont dû être
découvertes dans un rayon peu étendu. Elles ne pouvaient
guère descendre des hauteurs voisines où on ne trouve que
des rochers inhabités et inaccessibles. Au reste, les blocs
sur lesquels elles sont gravées appartiennent à une pierre
bleuâtre qui se rencontre près de là.
— 249 —
« Ges Inscriptions ne sont pas inédites. Elles ont été déjà
publiées en i8A8 par M. de Ladoucette * qui en a donné
une mauvaise interprétation. Il a cru avoir sous les yeux
des pierres votives ; dans Tune il a vu le nom de Naebus,
dans l'autre celui de Banobus ; cependant il avait reconnu
les noms de trois peuples des Alpes. De précieux rensei-
gnements accompagnent sa publication :
ff Suivant la tradition, elles ont été amenées d'un rocher
c voisin qui était couronné par un fort, et Taspect des
« lieux confirme cette croyance : les pierres de taille
< avaient près de 1 mètre carré de surface sur UO centi-
« mètres d'épaisseur ; qtuitre autres semblables sont au bas
c du portail^ et si elles ont des inscriptions^ celles-ci font face
c dans Vintérieur du mur, »
« Deux fac-similés de ces pierres ont été donnés récem-
ment dans la Revue archéologique ^ par M. Robert Long.
Les dessins de ce savant rendent bien Taspect des monu-
ments, mais, au point de vue de la correction des textes,
ils sont certainement moins exacts que les copies de
M. Roman.
c Tous deux, ces précédents éditeurs ont inséré en pre-
mière ligne rinscription qui surmonte la porte principale
de la chapelle. J'ai suivi Tordre inverse parce que je crois
que nos deux pierres sont les fragments d'une même inscrip-
tion et que le linteau de la petite porte appartient à la pre-
mière partie du texte. Remarquons en effet le surnom
Bussullus qui se retrouve sur les deux pierres, et les lignes
qui, dans chaque fragment, contiennent des noms de
peuples. Ges deux lignes demandent un rapprochement qui
me paraît devoir être fait de la fs^çon suivante :
1. HiiUnrç, topographie, euUiquités, usages^ dialecteB det ffautet^Alpes,
3' édition, 1848, p. 188 et 189. — Il y a eu trois ét^itions de cet ourrage : ea 1820,
1834 et 1848 ; la dernière seulement contient les inscriptions des Escoyères.
2. Juillet 1878. Lettre à M. Jules Quieherat sur le sens du mot BRIC dans le
patois des Alpes. — Depuis que cette communication a été faite à la Société des
Antiquaires, les inscriptions des Escoyères ont éiié également publiées par M. Allmer :
Bev. épigraph. du Midi de la France, 1878, p. 50, n« 70; et p. 80.
— 250 —
i Q V A R I
2 hu89YLLl'¥il' stbiet. .
3 fiVSSVHo
li /» L P A T R t
5 h u s sulli AE' Ly T a ti a e
6 MATRI
7 ALBANO-BVSSttm-/tLFRATRI
8 PRAEF-GAPILLArfawaffttMSAVINGATI
9 um , . , . QVARIATtttm-c^BRIGIANIORVM
10 0^ 0BV8SVLLIFFRATRI
11 \ . . . NIAEBVS8VLLIF-S0R0RI
c A la septième ligne, dans le mot FRATRI, il faut penser
que le T lié avec R ou A a été enlevé par lé maçon qui a
taillé la pierre.
« Ce rapprochement, tout en laissant encore bien des
suppléments à chercher^ prouve que ces pierres ont appar-
tenu à un seul monument funéraire. Gomme rinscription
de Briançon élevée par T, Parridius Gratus à lui-même et
à tous les siens ^ celle des Escoyères avait été érigée par
un personnage, afin de conserver sa propre mémoire et
celle de sa famine composée de son père et de sa mère, de
deux frères et d'une sœur. Son nom devait être à la pre-
mière ligne où les lettres sont plus grosses.
c( L'intérêt du texte est tout entier dans les lignes 8 et 9,
qui contiennent au moins trois noms de peuples. Le com-
mencement de la 8<» ligne ne peut se restituer avec certi-
tude ; cependant il est probable que cet Albanus ^ avait été
tribun légionnaire ou préfet d'une aile de cavalerie avant
de devenir praefectus CapiUatorum, car le grade de préfet
de district était un des échelons de la carrière équestre.
Dans ce cas il faut supposer qu'un de ces deux titres rem-
plissait le vide du commencement de la 8« ligne, suivi de
rindication du corps où avait servi le personnage.
1. Robert Long, Lettre eitégy p. 10.
2. On a titniTé à Snse une faneiiption rotive élerée ptr nn M. LneUins Alhmius
(C. /. £., t. V, n» 7212).
— 2ïM —
c Après ralnréviation OAPILL* M. Roman Indique un
point qui n*a pas été signalé par M. Long, puis le commen-
cement d^un A. Si le point était douteux, on pourrait
penser que cet À appartient au mot GAPILLA[eorvm] ;
notre conMre m*affirme quMl est certain. Il faut donc y
voir le commencement d*un autre mot, et je ne puis mieux
faire que de songer au nom de peuple ^(2ana^«s qui précède
précisément celui des Savmcates dans rinscription de Tare
de Suse. Ces deux peuples se trouvent ici placés dans le
même ordre, le M qui précède SAVINGATIfum] formant
la fin du mot Aldanatiu^M..
c Les CapUlati sont cités trois fois par Pline : Alpes^
populique Inaipini multia nbmtm&ttô, êed maxime CapŒaii*,
— CapUlatorum^e piura gênera ad conftnium lAgustici
maris *. — CapiUatis, Alpium incolis ^ GalHae comatae *.
f Les AdancUes, les Savincates et les Quariates sont ins*
crits sur Tare de Suse au nombre des peuples du royaume
de Cottius *. Les premiers sont évidemment les mêmes que
les Edenates du trophée des Alpes '. Les seconds n*étaient
encore connus que par rinscription de Suse, et rorthographe
de leur nom, restée incertaine à cause du déptoinble état
de cette célèbre inscription, est désormais fixée par notre
texte. H en est de même des troisièmes, les Quariates : c^est
ici la vraie forme de leur nom confirmée au reste par le
texte de Pline ®. Cependant dans les différentes leçons qui
ont été données de ce nom, diaprés Hnscription de Suse,
on retrouve toujours un D; aussi les auteurs du Corpus
(S, 723i) ont-ils adopté la forme QVADIATIVM. On verra,
en examinant la photographie que je mets sous les yeux de
la Compagnie et qui appartient à notre confrère M. J. de
Laurière, combien cette inscription de l'arc de Suse est
1. ff, M, 1. m, c. 7.
î. ff. JV., 1. m, c. u.
3. ff. iV., L XI, c. 47.
4. C.I.L^U V,n*7281.
5. ff. N., 1. III, c. 24.
6. Regio Oxubiornm Ligaxmoramqnc : super quog Snetri, O^^riates, Adunic«tes
{ff. iV., 1. !!!, c. 5).
— 258 —
dégradée : on a pu en établir le texte, mais seulemoit en
examinant les traces laissées sur le marbre par des lettres
de bronze qui y étaient encastrées et que des mains bar-
bares ont arrachées depuis longtemps. Les dégftts faits dans
le marbre môme, pour arriver à desceller les crampons de
métal qui retenaient ces lettres, sont tels quMl n^aurait pas
été possible de relever Tinscription si par un heureux
hasard elle n*avait été répétée sur les deux faces de Tarc-
de-triomphe, de sorte qu'on peut suppléer ce qui manque
d'un côté avec ce qui est resté intact de Tautre. Qu'on
ajoute à cela la difficulté de vérifier le texte à cause de sa
situation, et on comprendra que plusieurs mots ont pu
rester incertains malgré les efforts des épigraphistes les
plus convaincus, réduits à se servir, pour leur examen,
d'un télescope ou d'un échafaudage. Ce dernier moyen, qui
n'est pas à la portée de toutes les bourses, fut employé au
commencement du siècle par le comte Napione di Gocco-
nato, à qui on doit la meilleure copie. Or, d'après le fac-
similé qu'il a publiés il n'a pu reconnaîtra sur la face
septentrionale que les lettres QYA//////TIVM ; sur la face
méridionale il a lu QYADIATIYM^ mais cependant une
lettre est resiée douteuse et inachevée dans son dessin^ et c'est
précisément le D. Aussi je crois qu'il n'y a pas lieu d'adop-
ter la forme Quadiates sans une vérification nouvelle et
convaincante.
fl I^es Bricianu correspondent évidemment aux Brigiani
du trophée des Alpes ^.
« Il y .avait k la 9* ligne, avant le mot QVARIAT[fim],
un autre nom de peuple qu'il est Impossible de suppléer.
c On savait déjà par rinscription de l'arc de Suse que les
différentes civitates* composant le royaume de Gottius
1. Memorie délia Beale Accademia délie scienze di Torino, XXX (1825), classe
di scienze monili... etc., p. 155. Délia UcrizUme e dei bcusi rilievi deW arco
di Susa, tay. II.
2. H. N., 1. III, c. 24. — Cf. C. /. X., t. V, n« 7817, 29, et Deajardins, Géo-
graphie de la Gauley t. II, p. 252.
3. Ce sont les territoires de «es petits peuplés alpins qn^il faut entendre par le
mot civitates. Dans les Alpes chaque yallée formait une communauté distincte.
— 253 —
avaient à leur tête un praefectus. Sous Auguste, c*était le
sourerain lui-même de ce petit pays, devenu Tallié et le
Tassai de Rome. A sa mort, arrivée sous Néron, le regnum
Cottn devint une province impériale administrée par un
procurateur^, mais il est probable que le nouvel état de
choses ne fut pas immédiatement établi et quMl y eut une
époque de transition pendant laquelle ce pays fut traité
plutôt comme un royaume annexé que comme une province
réduite, et des représentants spéciaux de Tempereur, appar-
tenant à Tordre des chevaliers, exercèrent, sous le nom de
prcufecti^ la puissance royale et les droits princiers dont
l'empereur était le continuateur 3. On doit croire que ces
nouveaux praefecti n'avaient pas tout le pouvoir de Gottius,
car Tadministration des peuples de son royaume avait été
partagée après lui entre plusieurs fonctionnaires, ainsi que
le prouve le texte des Escoyères dans lequel le praefectus
n'a sous ses ordres que quatre ou cinq vallées. De plus,
Tintroduction des Bricianii fait croire à un remaniement
territorial.
f Des praejecti qui paraissent avoir exercé des fonctions
analogues se retrouvent dans les Alpes maritimes : PRAEF*
CIYITAT IN ALPIB.MARITVMIS 3. Je crois qu'il faut
aussi ranger dans la même catégorie les praefecti qu'on
rencontre dans les cités des Voconces limitrophes des Alpes
Cottiennes^. Peut-être faut-il lire : praefectus Aqu[en(«tum)]
sur une pierre du musée de Mayence'? Il faut signaler
également le prae(fectus) civitatium Moesiae et TrebcUliae ^
et le prae{fectu8) Roetis Vindolicia vallis Poeninae''.
« Ces praefecti étaient, à mon sens, des administrateurs
1. Marquardt, Kœmisehe StaattvenoaUungy t. I, p. 127; Desjardins, Géogra-
phie de la Gaule, t. I, p. 79.
2. Cf. Mommsen, Rœmischea StaatsrecM, 2« édit., t. II, p. 236.
3. C. I. £., t. V, no 1838.
4. A Luo-en-Diois (Drdme) .... praef(ectas) Voco[n<tortfm] (Henog, n* 474); -^
à Vaison .... praefec(ta8) Juliensium (Ibid., n* 433).
5. Brambaeh, n* 1320.
6. C. I. X., t. V, n« 1838.
7. Mommsen, /. B. iV., n* 5330.
_ 254 —
plutôt militaires que eiyilsu offirant une certaine ressem-
blance avec nos officiers de bureaux arabes en Algérie. On
les rencontre, au premier siècle de Tempire, dans les pays
de montagnes, où la population est plus rude, moins civiU-
séC; et où les rigueurs du climat forcent les habitants à
émigrer avec leurs troupeaux pendant la mauyaise saison ^
On trouYC des praefecti chargés également de commander
les populations nomades de l'Afrique, yolsines du désert.
Une inscription de Kalama ^ mentionne un proeftctus gentis
Musulamiorum 3, et une autre, que J'ai rapportée de Thys-
drus et qui fait aujourd'hui partie des collections du
Louvre, fait connaître un pra^ectus gentis Cinithûmm K »
1. Cette éndgratioD périodique a lien encore dus les Alpes.
2. Renier, 2715.
3. Sur les Mosultmii, tov Wilmanns, JBphem, qaigr.^ t. II, p. 271 et snir.
4. Sur les Cinithii, voir Tacite, Annales^ 1. II, c. 52,
TABLE DES MATIÈRES
CONTENUES
DANS LE BULLETIN DE UANNÉE 1878.
Pages
Bureau de la Société pour 1878 5
Liste des membries honoraires au i^" ayril 1878. . 6
Liste des membres résidants au i«' avril 1878. . • 7
Liste des associés correspondants nationaux et
étrangers au 1«' avril 187 &. 12
Liste des Sociétés savantes en correspondance avec
la Société des Antiquaires de France 31
Discours de M. Alex. Bertrand, président sortant . 36
Inscription sur une anse d'amphore trouvée à Né-
zon (com. de S.-Just-sur-Dive, Maine-et-Loire), com-
munication de M. de Yillefosse, membre résidant. . /|6, 77
Ghachrylion, dessinateur de vases grecs peints;
communication de M. Bayet, membre résidant. . . /|7
Observations du P. Garucci, associé correspondant
étranger» sur Tauthenticité des balles de fronde trou-
vées à Ascoli. 51, 139
Sarcophage découvert à Saïda ; communication de
M. de Yillefosse, membre résidant 5^ 2U
Sceau à légende galante ; communication de M. De-
may, membre résidant 53, 63
— 256 —
Pyxis à inscription, trouvée à Ampelokipo ; com-
munication de M. le baron de Witte, associé corres-
pondant étranger ^u
BouteroUes d'épées; communication de M. Alex.
Bertrand, membre résidant 56
Plaques assyriennes en bronze, avec dessins au re-
poussé et inscriptions cunéiformes, du vui* siècle
avant Tère chrétienne; communication de M. Schlum-
berger, membre résidant 59
Épée en bronze trouvée à Saint-Paul-Nisonne (Dor-
dogne) ; communication de M. de Laurière, associé
correspondant 60
Ganthare béotien, avec inscription, trouvé à Thes-
pies; communication de M. Hayet, membre résidant. $0
Boucle en cristal de roche trouvée dans la Marne ;
notes de MM. Alex. Bertrand, membre résidant, et
Mazard, associé correspondant 63, 193
Note sur les fouilles de Mycènes, par M. Mazard,
associé correspondant 63
Note de M. de Montaiglon, membre résidant, sur le
nom d*un personnage cité par Noël du Faih ... 65
Le fief de Saint-Georges deLabaène, en Syrie, par
M. G. Rey, membre résidant. . 68
Anneaux en or trouvés à Kervasouen (Morbihan) ;
communication de M. Alexandre Bertrand, membre
résidant 69
Inscriptions antiques de Labatie-Mont-Saléon (Hau-
tes-Âlpes) ; communication de M. J. Roman, associé
correspondant 70
Statuette de la Fortune puérile^ communiquée par
M. G. Schlumberger, membre résidant 72
Statuette de la Victoire, trouvée à Troussepoil
(Vendée), communiquée par M. Tabbé Baudri, associé
correspondant. .,,.... 73
Quittances d*orfèvres, de 1398, pour gravure de
sceaux ; communication de M. J. Roman, associé cor-
respondant 73
Pommeaux de dagues du xin* siècle ; communica-
— 257 --
tion de MM. Schlnmberger, membre résidant, et
Glermont-Ganneau. . 75, idû
Note de M. Longncm, mi^nbre -résidant, sur l*em- -
placement du siège éplscopal d'Arisùum ; obsenra-
tioas de M. J. Quicherat, réplique de M. Longnon. 79^ 102, 115
Note sur un vitrail de Saint^Urbain de Trorfes re-
présentant les armoiries de Champagne ;'Communica«*
tion de M. d'Ârbois de Jubainville, associé corres-
pondant ..... 82
Note sur une cloche de Téglise de Saint-Quentln*-
des-Prés (Oise), par M. Janvier, ^soclé correspond
dant 85
Note sur les objets en bronze découverts à Dodone,
par MM. Heuzey, membre résidant, et le baron de '
Witte, associé correspondant étranger. . . 88, 107, 184
Observations sur la lecture des inscriptions tracées
sur des carreaux provenant de Chantemerle (Marne)
et du château de Beauté, par M. Hucher, associé
correspondant ; réplique de M. de Montaiglon. . . 94
Débris de sculptures découverts à Merlen (Alsace-
Lorraine) ; communication de M; A. Prost, membre
résidant. ......... . . 100, 120, Ifô, 227
Fouilles faites derrière le marché Nicole à Paris ;
communications de MM. Quicherat, membre résidant,
et Mazard, associé correspondant. . . . . . 106, 113
Note de M. de Montaiglon, membre résidant, sur
une édition du Franc^Arcker de Cherré 120
La principauté d'Ântioche au xn* siècle; communi-
cation de M. G. Rey^ membre résidant 128
Casque trouvé près de Yézeronce (Isère) ; commu-
nication de M. Quicherat, membre résidant. ... 126
Note de M. Mazard, associé correspondant, sur des
poteries vernissées gallo-romaines trouvées dans le
département de TAliier. 128
Inscriptions d^ Afrique portant la Ibrmule Deo Laiu^
des^ communication de M. de Villéfosse, membre ré-
sidant ; 181
Statuette de la Victoire, de Tépoque byzantine;
ANT. BULLETIN. 17
dam. . 132,220
Obsttrf»tioiis de AL.JSicm^, .ittsmlNre réaic[a]U,>8ur
des îDsoriptioiis ea allûmaiid d'aneborloge du Musée
dtt Louvre 133
Le canp netrauebé de Gorb^ron (Gôte->d*Ûr), oo»i-
mttnicatkniiteM.SpaavoiB,a680Glé correspondant. . 135
Note de M. Bordtor, membre résidani, sur les fouil-
lée du Gbtolet (Haute-Marne). 136
Les poteries de Savigiiieft<Oise) ; communication de
M. Matbon» aaaodô eorrespondaut. 1^2
Inscriptions découvertes dans la province d*Oran ;
commuiiieatiou de M. de VlUefosse, membre résidant. Iii3
L'ancien village de. Gholsy-aux*Bœufs (Selne-et-
Oise) ; eomsnunlcatlon de M. Masquelez, associé cor-
respondant. « 149
Monmdeeavec béllères du v« siècle» trouvées dans
une sépulture & Arcj-Sainte-Restltue ; communica-
tion de M, A. de Bu*thélemy, membre résidant . . 151
Bague^ avec monogramme, trouvée à Marcenay
(Gôte-d'Or); communication de M. Qulcherat, membre
résldawt. . 156
Porte antique à l'JHencblr-ïoul, province de Gons-
tantlne ; oommunioatlon de M. de ViUefosse, membre
résidait. 156
Note de M, Guillaume, membre résidant, sur des
stntuettes romaines décootvertes à Reims en 1878. 158, 162
Fragmenta de poteries romaines, avee suieta^ trou-
vés à Djlmllai en Algérie; communication de M. de
ViUefosse» membre résidant 159
Inscription antique découverte à Hermès (Oise), men-
tlonnaiit les vicani Ratumti^enseê^ communication du
même; observations de MM. Glermont-Ganneau et
à4[«ignon 162, 165, 167
Statue imUqne d^ femme, en marbre, découverte à
Djlmlla, en Algérie ; communication de M. de Yille-
fosse, membre résidant 173
Inscriptions antiques provenant de Tancien Byza-
— «» —
ciam, expliquée par M. Gfa'. Robevts «leiDbrdréBidiiit. 175
Caractères gravé&dané lès mines antiques <le Gis^
bury (Angleterre), et relevés par M. l. Parka Barri- i"' ♦ •
son ; cemmuBieatiou de II. MaztirâvS^^'cié oorres- '
pondant. ;.:...• iM
Note de M. 6. Schlbmberger, membre résidi&t, sur ' * > • •
un denier d*Aere, une bulle du nxènastère 4e la Vat<- '
lée-de-JosàJpHat et un sceiitt byxanttn. . / . tôl
Note de M. Héron de ^illefosse, membre résidant,*^
sur des inscriptions de Lambèse, de Moneea»-ie-* <
Comte; de Moingt ttA>ire) «« de'Mérouvllle (Ëure*eib- <
Loir). . /. . . .'...' t . ..... i8«
Note de M. Rayet, membre résidant, «ur une plaque'
estampée, en terré ûuite, pfoviBiiant d'Oponté en Lo-
cride. . ; .' . # .- *. -. *> . 198
Bijoux mérovingiens trouvés à Jouy-le-Qomte (Seine-
et-Oise) et eommûniqués* par M. Alexandre Berti*aâd, >
membre résidant, b . ': . .- i . . . . . » i98
Bulle de Guillaume 1«, patriarehè de Jérusalem ;
communication de M. dé Marsy, afisooié oorrespon- ^
dant. . . '. . . . . . : ' . ... . . 196
Objets antiques et* duHioyeû-fige présentés par.»
M.deFarcy, associé correspondant. . . 199
Marteaux en pTemb découvert à TMn (DîQme) et' '
présentés par M. Yallontin, aâd<»€«ér'OôTrespo«idaDt. . 198
Note dé M; Tabbé Balesti^surdesmottnments et '
une inscription de la province dwGdine <ItaHe). . id6i 281
Insci^îption enr aDeMaMid, sur uii gobelet en' érgeât,
rappelant la bataille de Moncontotir; cienAttuiiioatfoa •
de M. Schlmnberger, membre résIMMnt r'obBerVatiolàs -'
de M. H. Bordier. . . . v i;' V . .-208, 218
Agrafe- en bronze de Tépoque^atique, déoouverfe^'
en- Tarentaise ; communication de M. ' Ociîcherat, '
membre rôÉMaiït. ..'.'•.-". . ^^ • . . ' 206
Note de^M. Delisle, membre résidant, sur un ma-
nuscrit du VI' siècle de la Bibliothèque de Lyon. . . ' 208
Objets de Pépoquefranque^ présentés par MM. Ber^*
trand et tlobert, membres résidants. . 209
Inscription d*itn chapiteau de • SBlnt - Julien de
Brioude; communioatioa de M. Gh.Read, membre
résidant. ........ 210
Note de M*, de YillefoBae, membre résldant^^tur une
inscription provenant de Soulosse et conservée au
musée d^Ëpioàl. . • . ^ 211
Inscriptions antiques provenant de ritalie méridio-
niie; communication .<te:J|. Engel, aasocié corres-
pondant. 215
Statuette de pantbèroj) en.bronae, découverte à
Penne {Lot«et«Garottne> ; communio^ttoP de M. Tho-
Un, associé correspondant ; observations de MM, Qui-
cherat, Bertrand et SagUo. . . . > 215, 226
Note^de M. Mazard, associé correspondant, sur des
vases gaulois découverts .dans le d^pf^rt^ment de la
Marne. . • . . >, - ^ w i . .'•>.". • . , • 216
Note de M. de Viilstfosse, membre résidant, sur un
btBte antique du Musée de Goutances. ..... 217
Note de. M. P. Nicard, membre- résidant, sur des
découvertes faites récemment en Suisse. .... . 219
Bulle en plomb et affique, avec inscription, com«
muniquées par M: le baron deGirardot, associé cor-
respondant. . 220
Sceau du :(ur siède,. communiqué par M., l'abbé
Sauvage, aasoQié correspoindant. .../.... 2i0
Note de M. Biaaard, asseoie correspondant, sur une
paaopUe du Musée de Madrid; . . ^ . . . 221
Gristpforo Geremia^ médatikiitr iu^yie^ito ^* 9iécle ; .
communication de» M. MOnts, membre r^idwt. .; . .1)27
Note da M. Mol^j, «Mpoijé 4H>rrespQ9teiitjiSur 1q /
àMxmciLidoMQr de Lisiez. . ...... ). • 229
Noteiie JU. Tabbé. de. ^iSs^y^assoxsié correspondant,
sur le Fiqni' J5fe(^a,' . ,,•,..,. „ . . 231
:;Iiotede.M. de/W^ldems^r Schmidjt, associé oorres- . . ,
pondant, étranger j sur la nature des objets découverts
en 'Danemark. .. . . ........*. 23A
Le miUiaire d'Alliohamps (Gber), par M. Lefqrt, as-
socié correspondant. . -. 23à
— 264 —
Plaque en bronze, avec inscription; communication
de M. de Villefosse, membre résidant 239
Note de M. Mowat, membre résidant, sur quelques
fragments d'inscriptions antiques, conservés au Mu-
sée de Giuny, et sur une plaque votive en bronze
découverte près de Joinville (Haute*Marne). ... 2/iO
Note de M. Héron de Villefosse, membre résidant,
sur deux inscriptions antiques trouvées aux Escoyères,
commune d'Arvieux (Hautes-Alpes) 2/i7
y
à
ERRATUM.
M. Héron de Yillefosse nous prie dMnsérer la rectification
suivante :
a Un estampage exécuté par M. F. Voulot, conservateur
du Musée d^Épinal, et qui m^a été récemment communiqué,
me permet de rectifier la lecture de Tinscription de Sou-
losse que j*ai donnée dans le présent BuUetin^ p. 211. A la
seconde ligne, au lieu de MATRI comme j^avais cru le lire
sur la pierre, il y a certainement MATRE, les lettres TRE
formant un monogramme : le T dépasse les autres lettres,
R et E sont enchevêtrées et placées du même côté du T, de
sorte qu'elles se confondent facilement, rajouterai, pour
m'excuser, que le jour où j^ai vu ce texte, j'étais pressé par
le temps, m^étant arrêté à Neufchftteau entre deux trains
pour aller à Bazoille. La pluie tombait avec violence; il
m^avait été impossible de faire un estampage et je me trou-
vais dans des conditions peu favorables pour examiner Tins-
cription. Il résulte de cette rectification que les noms de
l'empereur et de sa mère sont à l'ablatif et qu'il faut lire :
Imp{eratore) Caes(are) M(arco) Aur(elio) Scvero Alexandro
Aug(usto)
et Jul(iâ) Aug{ustâ) matre Aug[u$tî) n{o8tri) et ca8tr[orum), »
Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley à Nogent-le-Rotrou.
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