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Full text of "Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France"

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MÉMOIRES 



V 



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DE LA 



SOCIÉTÉ NATIONALE 



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DES ANTIQUAIRES 



DE FRANGE 



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TOME TRENTE-NEUVIÈME 

QUATUilIB SiRIE, Tom IZ 



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Imprimerie Gouverneur, 6. Daupeley à Nogent-le-Rotrou. 



MÉMOIRES 

ira LA 
SOCIÉTÉ NATIONALE 

DES ANTIQUAIRES 

DE FRANCE 

QUATRIÈME SÉRIE 
TOME NEUVIÈME 



PARIS 
AU SECRÉTARIAT DE LA SOCIETE 

AU PAl,Aie DU LOUVBE 

ET CHEZ DUMOULIN, URRAIRE DE LA SOCIÉTÉ 

OUM DBB ADOUSTINB, S" 13 
Il DCCC LIIVIII 






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NOTICE 

SUR UN 



SCEAU DE LANDFRIEDE 

DU XIV SIÈCLE 



*» 



Par M. Aug. Prost, meinbre résidant. 



Lue dans les séances du 12 juin et du 20 novembre 1878. 



I. Description du sceau» son duraetère-^Aa dstei -^ II. liCsXaiid- 
friedes du xiy' siècle. — III. Les marches d'estault — Appendice. 
Chanson de la Landfrlede. 

I. 

La bibliothèque impériale de Vienne possède 
un manuscrit du xv* siècle, dont la plus grande 
partie est occupée par un armoriai général que sa 
date et le caractère de son exécution placent très 
près du curieux recueil du héraut Berry, Gilles Le 
Bouvier, ouvrage signalé par M. Vallet de Viriville 
comme le plus ancien livre de ce genre * , et con- 

1. Il est permis de faire^quelqnes réserves sur ce que Tas* 
sertion de M. Vallet de Yiriville a de trop absolu, notam- 
XXXIX 4 



2 SCEAU 0E UNDFaiBDB 

serve dans la réserve des manuscrits de la biblio- 
thèque nationale à, Paris. I^ manuscrit de Vienne 
porte )au verso de son premier feuillet un grand 
écusson armorié avec la date de 1473, et l'ins- 
cription suivante tracée au haut de la page : c Ce 
< sont les Wù^e$ d^ niesire André de RynecH àà" 
€ et est ce Hue ycy à ly. > 

Messire André èe J^jne^lq est un chevalier mes- 
sin qui vivait à la fin du xv° siècle et au commen- 
cement du x,yi® * . Ji'^riwpiiial en questjioQ lui appar- 
tenait et avait été vraisemblablement composé 



ment pour un armoriai bien connu, du xiw^ siècle, que possède 
le musée de Bruxelles, 6fr qste Mr. Victor Bouton a publié 
récemment en fac-similé, sous le titre de Gelre, héraut d'armes, 
— 1334-1370, — Wapenboech, contenant les noms et armes de 
tous les princes de TEurope et surtout de TËttipire, au milieu 
du XIV* siècle. 

1. André de Ryneck, chevalier, deux fois maître-échevin 
de Metz, en 1469 et en 1495, vivait encore en 1524, et mourut 
chargé d'années à une date voisine de celle-ci, sans laisser 
d'héritier de son nom. Il était fils de Goetz voué de Ryneck, 
ori^aire dQ 1^ Franoonie, qui était venu vers le milieu du 
x\^ siècle se fixer à Metz, où il avait épousé une fille de pa- 
raîge, Mahoult de Waldrevange. Leur fils, en raison de la 
condition de sa mère, était de droit membre du patriciat mes- 
sin, et entra dû paraige suivant les usages de la Cité. Andi^ 
de Ryneck avait des livres, chose rAre:Jirép0q[aec(ùjl vivait. 
Outre celui de la bibliothèque impériale de Yienne, nous 
pouvons signaler encore, comme lui ayant appartenu, un 
recueil manuscrit portait également son nom et ses armes, 
connu sous le titre assez peu exact, du reste, de Journal d'An- 
dré de Rymck et que possède aujourd'hui la bibliothèque de 
Metz, mss. fonds hist. n" 84. 



M.in.dcla.SocdarAKlifMFi-.T^ 



h S DELAICORT FAIS CONTRECIALZ QVE A JOVB. 
K A DROIT NE VOLROIËT VENIR- 




SCEAU 

D'UNE LANDFRIEDE 

LEVÊQUE DE METZ.LA DUCHESSE DE LORRAINE, L'ÉvSÇUE DE VERDUN 

ET LA CITÉ DE MET3 

134.6-1347 



ttU Xlt^ SliCLI. 3 

pour lui, dinôn pai^ hfi-!lné(nië. On ne doit donc pas 
s'étonner d'y trouver, avec k^ armoiries de 
princes et de seigneurs des diverses contrées de 
l'Europe, une suite de 1 Si écussons de familles 
et de pet'sonnages du patriciat messin, préeédés 
de ceux des six parais de la cité de Metz. En 
tète de cette série est dessinée ime image d'un 
caractère un peu différent ; c'est celle d'un grand 
sceau assez singulièrement plaéé dans cet endroit, 
et dont Féfiide.ferâ^ l'objtet de la présente liotice. 
Le scea» représenté dans Farmoriat d'André de 
Ryneck est de très granctes dimensions ; il a neuf 
centimètres de diamètre. Le champ de ee sceau 
est divisé en plusieurs eompartiments océûpés 
par diverses figures et armoiries. Sa légende est 
ainsi conçue : 

t s. DE LAICORT FAIS CONTRE ClakLZ QVE 
A lOVR ET A DROFÎ NE VOLROIElIlT VENIR. 

Nous nous arrêterons d'sJ^ord à cette légende, 
pour apprécier le caractère propre du monument. 
Nous étudierons ensuite les figures qui le décorent, 
pour déterminer sa signification particulière, la 
date et les circonstances de son exécution. 

La première question qui se pose est de savoir 
ce que c'est que ^ l'aieort fais contre diak que à 
« jour et à droit ne volroient venir ». C'est «n 
accord dont l'objet est de contraindre les gens 
tombés en différend à vider leur querelle par les 



4 SCEAU DE LAlIBFaaBDE 

voies de droit et non par le recours à la force, 
c'est^-dire par la guerre. On trouve des associa- 
tions, l%ues ou confédérations formées à cet effet 
en des lieux divers, au milieu des désordres du 
moyen âge; et ces associations se présentent 
conrnie un cas particulier, dans le développement 
des institutions de paix qui ont si puissanunent 
contribué à enfanter dans l'Europe occidentale 
l'ordre public et la civilisation. 

Les institutions de paix avaient pour fondement 
les principes recommandés notamment par les 
conciles, depuis le x^ siècle et pendant toute la 
durée du xi® et du xn^, pour refréner d abord, 
pour supprimer ensuite, autant que possible, les 
excès et les maux causés par les violences indi- 
viduelles et par les guerres privées. De là les 
trêves et la paix de Dieu. Ces institutions salu- 
taires empruntaient originairement leur sanction 
à l'autorité de r%lise et à la puissance des sou- 
verains; elles la trouvèrent ensuite, quand ces 
forces perdirent de leur ressort, dans une force 
nouvelle, dans celle de l'association ; régime en- 
couragé par l'Église elle-même à la fin du x"" siècle, 
et dont le développement engendre, à partir de ce 
moment, des institutions d'ordres divers dont la 
destinée a varié suivant les lieux. Ainsi se pro- 
duisent les oonfiréries, les conjurations, les com- 
munes, les ligues pour la paix publique. 

Ces ligues pour la paix publique prennent à la 
longue le caractère de véritables traités d*alliance 



DU Xrv' SIÂGLE. 5 

entre États voisins, fœdera; elles modifient les ten- 
dances originaires de ces associations de paix qui, 
dans le principe , visaient surtout à Tordre civil 
dans la société, et leur donnent finalement pour 
objet l'ordre et la paix politiques entre les États, 
entre des puissances plus ou moins indépendantes, 
qui ordinairement ne savent régler leurs diflfé- 
rends que par la guerre. Les ligues pour la paix 
sont de simples accords passés entre des seigneu- 
ries voisines, pour obliger leurs sujets et pour 
s'obliger elles-mêmes à régler pacifiquement, et 
suivant le jugement d'arbitres désignés par elles, 
les difficultés qui pouvaient se produire dans le 
débat des intérêts de tout genre, publics ou pri- 
vés ; prévenant ainsi les actes de violence que les 
mœurs et les usages en vigueur autorisaient en 
pareilles circonstances. Ce n'est pas qu'on soit tou- 
jours parvenu à supprimer par ce moyen les con- 
flits armés et les désordres de la guerre ; mais on 
faisait au moins en cela un effort pour les écarter, 
et en y réussissant quelquefois on montrait aux 
peuples une voie dans laquelle, malgré tous les 
progrès de la civilisation, ils ne semblent pas en- 
core aujourd'hui près de s'engager définitivement. 
Gomme toutes les autres institutions relatives à 
cet objet, les ligues pour la paix publique, que 
nous voulons seules considérer ici, ont eu des 
destinées diverses suivant les lieux. 

En France, où il semble qu'elles soient nées, ces 
ligues, ou plutôt les associations qui en sont le 



6 SCSAD 9S LAVimiEDE 

preiqier mpde de réalisation, voient le mouvement 
qui les a engendrées et qui préside à leur déve- 
loppement, arrêté au xm® siècle par la prépondé* 
rànce et par l'action du pouvoir royal, assez fort 
dès cette époque pour se faire lui-même et pour 
devenir de plus en plus le gardien unique de la 
paix publique. 

En Italie, les associations de paix avortent com- 
plètement, par suite des tendances particulières des 
villes devenues de bonne heure toutes^puissantes, 
et chez lesquelles les ligues prennent bientôt le 
caractère non d'institutions de paix, mais de con- 
fédérations pour l'attaque et la défense, pour la 
guerre en un mot soit des Cités contre le souve- 
rain de l'Empire et les Allemands, soit de ces 
villes elles-mêmes entre elles. 

Eki Espagne, le mouvement en faveur des asso- 
ciations de paix est contenu par l'importance que 
prennent de bonne heure dans ce pays les Certes 
vis-à-vis des rois et de l'Église elle-même; il re- 
çoit en outre du développement spécial de cer- 
tains ordres de chevalerie une direction toute par- 
ticulière. La paix publique, c'est-à-dire l'ordre 
intérieur et l'union de tous, sont d'ailleurs puis- 
samment reconunandés chez les peuples chrétiens 
de cette contrée par les nécessités d'une lutte à 
peu près permanente contre les Maures, qui ne 
sont expulsés de la péninsule qu'au xv^ siècle. 

En.Ajogleterre, malgré de nombreuses dispo- 
sitions qui leur sont favorables dans les lois 



DU xiv^ nicu. 7 

anglo-saxonnes, le dévelofipieineiM; «ttémup éûs 
associaticms de paix trouve un obstacle danfe k 
ocMnpression de la féodalité noritiande fortement 
constituée dès la fin du xi^ siècle, et qui dès lora 
prépare, dans les termes d'une suzeraineté gêné* 
raie, la prédominance de l'autorité royale, tempé- 
rée et limitée au xiti*" siècle par la grande charte 
et par les lois et les usages qui en découlent.- 

C'est en Germanie et dans les autres pays de 
l'Empila que les associations de paix pLaent 
surtout de notables développements et une impor- 
tance de premier ordre, parmi les divers organes 
du mécanisme social et politique. Dans Timpossi*- 
bilité d'y substituer conome en France son action, 
le souverain, l'empereur, prend au xnf siède le 
parti d'en diriger le mouvement. La Landfriede 
ou paix publique est, dans l'Bmpire, l'objet d'as- 
sociations nombreuses entre les villes, les sei- 
gneurs, les États de toute sente, bvûl xnf , xiV ék 
XV® siècles. Le pouvoir impérial qui serait impuis- 
sant à les supprimer tend à les dominer au moins, 
à les régulariser, à les réduire gradueUement en 
nombre et à les faire rentrer finalement dans le 
cadre de la grande Landfriede qui devient la Idi 
supérieure de l'Empire tout entier, vers la fin du 
XV® siècle. 

L'Empire, composé surtout de pays de langue 
allemande, étant, comme nous venons de le dire, 
le principal champ de développement des ligues 
ou associations de paix, cette particularité explique 



8 



SGEIO DE LA1IBFBIBDB 



et justifie l'emploi du mot d'origine allemande qui 
sert généralement pour désigner ces institutions. 
Non seulement l'expression Landfriede, paix du 
pays, est entrée dans le vocabulaire des contrées 
de langue française qui faisaient partie de l'Em- 
pire, dans cehii notamment de la Lorraine et de 
Metz en particulier^ ; mais cette forme de langage 
avait passé dans l'usage général, et nous la trou- 
vons, un peu déformée il est vrai, dans l'œuvre 
d'un écrivain du xrv^ siècle qui vivait très loin, 
très séparé de l'Allemagne, et qui ne connaissait 
que le français, dans les Chroniques de Froissart. 
€ En celle propre année (1369?), y est-il dit, 
€ messire Charles de Boesme, qui pour ce temps 
c . régnoit et estoit roy d'Allemaigne et empereur 
c de Rome, institua son nepveu le duc Yincelant 
c de Boesme, et fist souverain regard de une ins- 
c titution et ordonnance que l'on dist en Allé- 
c maigne la Langue^Fridey c'est à dire tenir les 
€ chemins ouvers et seurs, et que toutes manières 
c de bonnes gens peussent aler, venir et che- 
€ vauchier de ville à autre seurement. Et luy 
c bailla encoires ledit empereur une grant parti 

< de la terre et pays d'Ausay delà et deçà le Rin 
c pour le garder et deffendre dedens, et contre 

< les Linfars : ce sont une manière de gens les 



1. En passant d'une langue dans l'autre le mot a changé 
de genre. Il est masculin en allemand et féminin en fran- 
çais. 



DU XIY^ SIÈCLE. 9 

€ quels sont mallement pénlleus robeurs ; car 
€ ils n'ont de nulle rieaas pitié ^ » 

On voit par cette citation qu'au xnr® siècle la 
Landfriede était dans l'empire une^ institution cou- 
ramment en vigueur. Elle devait» en se répandant 
et en s'uniformisant, y prendre de plus en plus 
un caractère de généralité qui en fait à la longue 
le code politique par excellence de ce grand gou- 
vernement, à partir du xrv® siècle et au xv* sur- 
tout. Auparavant, le nom de Landfriede s'applique 
dans les mêmes contrées à des institutions, à des 
actes particuliers très nombreux et très variés, 
ayant tous pour objet de créer,, sur des points di- 
vers et dans des conditions de toutes sortes, une 
force capable d'assurer autant que possible l'ordre 
et la paix publique. 

Dans l'extrême variété des associations de paix 
au sein de l'Empire, on en distingue, à côté des 
Landfriedes, d'autres encore qui ne doivent pas 
être confondues avec elles. Telles sont par exemple 
les associations jurées, conjurationeSy dans l'inté-' 
rieur des villes, où elles engendrent un régime qui 
devient la loi même des communautés urbaines, 
malgré les interdictions renouvelées notamment 
par Frédéric P"" au xn® siècle, par Frédéric II au 
xm^, et même par l'Église dans certains conciles 
au xrv® ; telles sont aussi les associations de che- 



1. Froissart, Chroniques. Edition du baron Kerwyn de Let- 
tenhove. Bruxelles, 1871, t. XIII, p. 17. 



40 SCRAU AB LàKBFBIEDE 

Taliers, sodetates equeêtrim, qui eommenceiit en 
Allemagne vera la fin du xiY^ siècle, et qui fleuris*^ 
sent surtoat au xV • Les Landfriedes pi^opr^nent 
dites sont des ligues enfare les villes et les nobles 
ou seigneurs aux xn^ et xnf siècles, des confëdé* 
rations de villes et de princes par provinces ou 
contrées, aux xm^ et xiv^ siècles surtout. 

Nous dterons comme exemples les ligues ou 
Landfriedes de Strasbourg et de Spire en 1 2lS7 ; 
des princes et villes du Rhin vers 4 354; de Thu* 
ringe en 1281 et 1SI95, de Souabe en 1SI93, d'Al- 
sace en 1301, de Souabe en 1307, de Thuringe 
en 131 SI; des villes du Rhin en 1319, en 13SI5, en 
1 3317 ; des villes de Souabe en 1 331 ; des villes du 
Rhin en 1 33%, de Vétéravie en 1333, d'Alsace en 
1 334, de Thuringe en 1 334 et en 1 338, du Rhin 
en 1338, de Vétéravie en 1340, d'Alsace en 1341 
et 1 343, de Trêves et de Luxembourg &a 1 343, 
de Bavière et de Franconie en 1 345, d'Alsace en 
1345, de Souabe en 1346, de Vétéravie en 1349, 
du Rhin en 1 350, de Lorraine et de Bar en 1 352, 
de Lorraine vers 1 354, de Trêves et de Lorraine 
en 1356, 1357, 1358, de Lwraine et pays voi- 
sins en 1 361 , de Luxembourg et de Bar en 1 387 
et 1 399, de Lorraine en 1 435 et 1 441 ; toutes 
Landfriedes particulières ; indépendamment des 
Landiriedes générales pour tout l'Empire, dès le 
xiv" siècle, en 1332, en 1347, en 1353, en 1354, 
en 1 389, en 1 398 ; et au xv® siècle, celles datées 
de Nuremberg en 1 431 , d'Égra en 1 437 , de 



99 XIT^ siiciii. 44 

Nurembang en 4438, de Cologne en 1439, de 
Mayence en 4440, de Worms en 1495, d'Augs*- 
bouî^ en 4 500, et ultérieurement encore, promul- 
guées sous les titres de « Paxperpetualis imperii » 
et de 41 Regimentum imperii », lesquelles sont 
devenues en quelque sorte le pacte constitutif de 
l'Empire jusqu'aux temps modernes ^ 

C'est dans le cadre de ces institutions de paix 
et parmi les Landfriedes particulières que se place 
< l'aicort fais contre cialz que à jour et à droit ne 
volroient venir ». Les parties contractantes qui 
participent à cet accord sont celles dont les armoi- 
ries ou les emblèmes figurent sur le sceau, dans 
quatre compartiments dont trois sont formés par 
des rayons qui en divisent le champ, et un qua- 
trième par un médaillon circulaire brochant sur le 
tout, au centre de la composition. Ce médaillon 
ne contient pas d'armoiries proprement dites, 
mais la représentation du martyre de saint 
Etienne, tel qu'il figure sur le grand sceau de la 
cité de Metz, dont on connaît divers exemplaires 
depuis la fin du xn® siècle jusqu'au milieu du 
XVI® ^. Cette particularité permet de considérer la 
cité de Metz comme un des États intervenus dans 

1 . Les daanées qui précèdent sont empruntées à un travail 
sur les Institutions de paix, en cours d'exécution. 

2. Nous avons donné ailleurs les dessins du grand sceau 
de la cité de Metz, dans une étude sur le patriciat messin, 
insérée au tome XXXIV des Mémoires de la Société nationale 
des Antiquaires de France, année 187^. 



^^ 



42 SGEAt DB LANDFEIEDE 

raccord mentionné par la légende. Les trois autres 
États associés sont la Lorraine, Tévèché de Metz 
et celui de Verdun, représentés par les armoiries 
qui occupent sur le sceau les trois compartiments 
formés par les rayons qui le divisent. Le premier, 
à la droite du sceau, présente un champ de gueules 
à trois croix fleuronnées d'or, accompagnées d'une 
crosse épiscopale également d'or en pal ; ce sont 
les armes d' Adhémar de Monteil, évèque de Metz de 
1 337 à 1 361 ^ Le second compartiment, à la gauche 
du sceau, est parti de Lorraine et de Ghatillon : 
Lorraine, au champ d'or sur lequel une bande de 
gueules chargée de trois alérions d'argent; Gha- 
tillon, de gueules à trois pals de vair, au chef d'or ; 
ce sont les armes de Marie de Blois, fille de Gui 
de Ghatillon, comte de Blois et de Dunois, veuve 
du duc Raoul, duchesse et régente de Lorraine 
pendant la minorité de son fils Jean P% de 1 346 à 
1354^. Le troisième compartiment, à la partie 
inférieure du sceau, contient un écusson de gueules 
à la croix d'argent, chargé d'une merlette égale- 
ment d'argent sur le canton dextre, armoiries 

1. Les armoiries de Tévêque Adhémar de Monteil sont 
parfaitement connues, d'après un grand nombre de docu- 
ments. 

2. Les armoiries que nous attribuons à Marie de Blois 
figurent, avec quelques variantes de peu d'importance, sur un 
sceau de cette princesse ofi on lit, en exergue, «(Sigill.) Ma- 
c rie de Blesis, ducisse Loth. . . » (le reste brisé), lequel est gravé 
dans Thistoire de Lorraine de D. Galmet (l'« édition, t. III; 
2« édition, t. II, planche m, figure 18). 



DU ,XIT^ ftliCLE. 43 

d*Henri d'Apremont, évèque de Verdun, de 1 312 
à 1349 (1350 n. s.)^ La placé d'honneur donnée 
ici à l'écusson de Metz brochant sur les autres, au 
centre du sceau, ne saurait indiquer une supério- 
rité quelconque accordée à la Cité par ses trois 
confédérés, dans une association où tous devaient 
figurer sur un pied d'égalité et où nous verrons 
même que Metz, en un certain point, le nombre 
des commissaires de la Landfitîede, était traité 
moins laidement que les autres. La disposition 
des figures sur le sceau était vraisemblablement 
due au caractère religieux de la scène qui déco* 
rait l'écussoD municipal; particularité qui suffit, 
croyons-nous, 'pour expliquer la place honorable 
qui lui est donnée dans la composition^. 



i. Les annoiries de l'évêque Henri d'Apremont n'ont été 
données nulle part jusqu'à présent. Ce qui permet de lui attri- 
buer celles-ci, c'est qu'elles reproduisent l'écusson bien connu 
de la maison d'Apremont, de gueules à la croix d'argent, et 
que la merlette du canton dextre rappelle les figures ana- 
logues qui, de diverses manières, servent en certains cas de 
signe spécial ou de brisure, aux armes de cette famille (voir 
l'armoriai de G. Le Bouvier, publié par Yallet de Viriville). 

2. La réunion que Ton observe ici de plusieurs armoiries 
dans le champ d'un môme sceau n'est pas un fait très rare. 
Sans parler de la composition des écus écartelés qui ne 
sont pas ici en question, nous pouvons citer d'après les plan- 
ches de sceaux publiées par dom Galmet (Hist. de Lorraine, 
2* éd., t. II), un sceau de René d'Anjou dans le champ du- 
quel sont gravés quatre écussons aux armes de Hongrie, de 
Jérusalem, d'Aragon et de Bar (n*" xxiv), et un sceau de 
Maximilien, roi des Romains, qui en contient cinq (n'Lxxii). 



44 SCEir Um tkffÙVNXDZ 

Dans les inilicsrttons qm précèdent^ nous don- 
nons les émaux des arnooiries qfu'elles conceraent 
avec une précision que généralement ott ne peut 
guère se permettre en décrivant un sceau du 
xiv*' siècle ; car les hachures convenfiionneiles qui 
servent aujourd'hui à rencfre les couleurs héral* 
diques par la gravure ne datent qiie d'une époçie 
relativement moderne et ne remontent pas plus 
haut que la première moitié du xvfi* siècle. Nous 
rappellerons que le monument qui est le sujet du 
présent travail est, non pas un sceau réel, mais 
son image, peinte dans un armoriai du xV sièdé. 
L'armorîal a-t*il été ex;écuté d'après un exexx^ 
plaire du sceau lui-même ou d'apis un d<rssin 
emprunté ailleurs? C'est ce que nous ne sawions 
dire. En tout cas l'image qu'il nous fournit, quelle 

Notre confrère à la Bociété des Antiquailles, M. Demay, à 
qui deâ études spéciales douûeut une. compétence toute par*^ 
ticulîère sur les questions de sigiliograpbi6>, nous signale 
également plusieurs exemples de dispositîdns analogues ëur 
divers seeaux : celai oû^ sont accolées les aùnnes des de'olt 
maréchaux de France pendant la guerre de Cent- Ans; le 
sceau des lieutenants de- la maréchaussée à la même époque; 
le sèeau des quatre membres du comté de Flandres en 4543*, 
sur lequel l'écu de Flandres est accompagné de ceux de Gand, 
de Bruges, d'Ypres et du Franc de Bruges; les trois sceaux 
des États de Hainaut en 1578, l'un pour le cleirgé, Tautre pour 
la noblesse, le troisième pour les villes, chacun d'eux portant 
reçu au Lion entouré de quatorze écussons particuliers, soit 
des églises, soit des seigneurs, soit des villes; en 1635 le 
sceau du bailli des quatre hauts justiciers de la châtellenie 
de Lille, chargé des écus des seigneurs de Phalempin, de 
Cysoing, de Wavrin, dé domines ; etc. 



cpie Boit stm origine^ doit iaspirar eonfianœ par 
Vex»etàUide aVec laquéHe y sont représentées les 
armoiries de l'évèque de Metz et celles de la du- 
chesse de liOrraine, d'aoeord ayee ce qu'on eii 
coiuiatt.pair d'autres témoignages. On a donc toute 
raison: de. la croire égalenmit fidèle, en ce qui 
OOQceirne lesanooiries de Tévéque de Verdun, sur 
lesqueUesr nous a'avoos pas d'autres renseigne- 
ments. L'avteurdu dessin conservé dans l'armo- 
riai y a représenté au naturel la scène centrale 
empruntée aU grand scessi de Metz^ laquelle n'est 
pas lia blason et n'a par conséquent pas d'émaux. 
Ajoutons, pour donner une idée complète de son 
cBunrre, qa'il a peint en rouge les lettres de la 
légendequi entoure le sceau. 

Le' mpproahement des dates qui se rattachent 
aux trois personnages dont nous venons de signa- 
ler les armcûtes sur le sceau, Àdhémar de Mon- 
tai, évèque de Metz de 43%7 à 1361, Marie de 
Biots, duchesse et régente de Lorraine , de 1 346 
à 1 364, et Henri d*Apremont, évêque de Verdun, 
de 131 2!à 1 349 (1 350 n. s.), permet d'affirmer que 
l'époque à laquelle se rapportent, et le sceau lui- 
même, et Taccord par conséquent qu'il mentionne, 
est comprise entre 1346 et 1350, ou, pour parler 
avec plus de précision, entre le S6 août 1 346, date 
de la mort du duc Raoul, où commence la régence 
de Marie de Blois, et le 5 janvier 1349 (1350 
n. s.), date de la mort de l'évèque de Verdun, 
Henri d'Apremont. 



48 SCE1« Èlff tiM)llEtEDB 

^ etlfr^kifâj^ lie c[t2èàdëjr k cotïUttune paix die Lor- 
« rsrinei y ; en A d57 uil icôo^d pour quatre année» 
^trte la cité de Hetai et les gouverneurs de Lor^ 
taitië ^enâént là minorité du duo Jean P% pour de 
prêter mutuel secoi»^ en cas que la commune 
paix de 1/orraine Toulût^ comme il est dit^ grever 
Yuti (Mi l';autre ; puis divers accords de Labdfriede 
ée k[ Gîté avec te dti^ de Lorraine pour dix années 
en 4 3S9 j AVëd son évèq«ië et les (kics de Lorraine 
«ld)g Bâ^ pour sk années eii 4394 (4 39^1 n^ s.), 
avee le {»>mte de Salm en 4404, avec son évéquê 
et- le- duc de Lorraine en 4406, avec le duc de 
liuxembouri^ en 4407, avec sonévèque, le duc de 
LdH*âiné é( le docde Bâr^ pour six années en 4 408; 
aVëc i&Wi éVêqué, le duc de Lom^ne, le duc de 
Bar-éC le marquis du Pont, pour six années en 
4444 i 'Nous ne connaissons plus après cela de 
traité de .Landfnede où soit intervenue la Cité» 
qtie «ëld de 4&3S1 stipulé entre elle <st la Lôr- 
Miôé^, et auquel SGtfiëvèque^ Jean, cardinal de 
Lot^tuër^ adhère en 4533. 

Narrai îfces indicationé il en est une qui pouirait 
se rappùH^ à l'accord hïeiitionné dans la légende 
du sceau qui nous occupé. Cet accord, ayant sub- 
sisté comme iTlous l'avons montré entre les dates 
ejctrêhiesde 4 346 et dé 4350, poutrait bien être 
beluidë la Lahdfriede ou « commune true » dont on 
àignàlè la prolongation Vers 4 347 potir diit ans, à 
partit de 4348: Nous he possédons malheureuse^ 
ment tri ïe tésite de'èé traité de Làndfif4ede, ni cdui 



] 



de l'accord condu pour sa prolongation ; et nous ne 
connaissons jusqu'à présent oes deux documents 
que d'une manière indirecte et fort incomplète, 
par une pièce dVme tout autre nature, par un atour , 
ou loi de la Gité, qui porte la date du 4 1 janvier 
1346 (4347 n.s.)^ 

L'atour a ptÀHr objet de régler le mode de no* 
mination des deux délégués qui devaient figurer 
pour la ville de Mete panqi les onze commissaires 
chargés d'exercer, au nom des confédérés, k jas* 
tice et la police de la Landft^iède p^lAdant lès dix 
années de pï^olongation convenues pour celle-K^ii 
à partir de la Saint-Martin, 44 novembre, de l'an^ 
née suivante 1348. De la Landfriede même et de 
sa prolongation il n'est que fort peu question dans 
t'atour, où ne sont notainment pas nommés ceux 
de ses voisins avec lesquels la Gîté avait passé les 
deux conventions. Tout ce que nous savons, d'e$t 
que la première avait pour terme la ^int-Martîn 
ou 1 1 novembre 1 348, et qu'à partir de cette date 
la seconde devait durer dix ans. Ajoutohs que 
f atour où il est parlé de la prolongation de la 
Landfriede, à partir de 1348, nous fournie la 
preuve que le traité relatif à' cette prolongaCion 
était antérieur au 11 janvier 1346 (1â47.n. s.), 
date de cet atour. N'ayant aÛMne raiscm pour 
feire remonter ce traité beaucoup i>lu^ haiàt^ nom 
îpouvens lui assigner avec tôutë vraiideiiJblaiice une 

1 . ' -JfiftMrt ûé Méti\ pf euvss, t. •!¥,• p. 4 It. 



20 SCEAU DB MNDFUBDB 

date voisine de celle-là, dans les premiers jours 
peut-être de 1347, à compter comme on le fait 
aujourd'hui. 

Voilà ce que nous apprend Fatour du 1 1 janvier 
1 346 (1 347 n. s.) sur la Landfriede et sur sa pro- 
longation à partir du 1 1 novembre 4348. Il nous 
laisse ignoreras noms de ceux qui participèrent 
à l'accord. La connaissance de ceux-ci nous est 
révélée par le sceau que nous croyons pouvoir 
rapporter à cette Lfsmdfriede. 

Si notre supposition est foûdée à cet égard, les 
parties contractantes étaient, d'après les armoiries 
de ce sceau, la cité de Metz, son évéque Âdhémar 
de Monteil, la dudiesse régente de Lorraine, Marie 
de Blois, veuve du duc Raoul, et enfin l'évèque 
de Verdun Henri d'Apremont. Nous sommes 
d'ailleurs certains, par le témoignage du sceau, 
qu'un accord conclu par eux a existé, comme 
nous l'avons démontré, entre 1346 et 1350. Leur 
histoire pendant, cette période démontre que cet 
accord ne peut être que celui qui a eu pour objet 
la Landfriede prolongée pour dix afts à partir de 
1348. 

Nous rappellerons d'abord que, pour ce qui con- 
cerne l'évêché de Verdun, il a très bien pu exister 
a;kwps entre lui, la Lorraine, l'évêché et la cité de 
Metz, des relations ^ conmie celles qu'implique un 
traité de Landfriede ; car on le voit en paix avec 
ces pays pendant tout l'épiscopat d'Henri d'Apre- 
mont, de 1 31 Si à 1 3^0.; le^ difficultés rencontrées 



DU XfV* SliCLIS. 24 

à cette époque par ce prélat venant toutes des 
bourgeois de sa ville épiscopale et 'de leurs tenta- 
tives pour échapper à sa juridiction, aussi bien 
que des rois de France et des" comtes de Bar, mê- 
lés à ces querelles. Ces faits ne fournissent natu- 
rellement aucun indice sur la date initiale du traité 
de Landfriede qui a dû exister entre Févèque de 
Verdun et ceux de ses voisins que nous avons 
énumérés; traité que nous voyons prolonger à 
partir du 1 1 novembre 1 348, par un accord passé 
vraisemblablement, ainsi qu'il a été dit, dans les 
premiers jours de 1347. Ce n'est donc pas là que 
nous pouvons trouver la- prefuve que ce dernier 
accord est nécessairement celui auquel se rap- 
porte le sceau que nous étudions. 

Il n'en est pas de même des faits dont on relève 
la mention dans l'histoire des trois autres confé- 
dérés de 1347. Remontons pour leur examen à 
quelques années en arrière. 

A la fin de 1 338 le duc de Lorraine, Raoul, se 
préparait à aller combattre en Espagne contre les 
Maures, pour Alphonse, roi d'Aragon ; projet qu'il 
réalisa en 1 340 seulement, après s'être porté' à 
l'aide du roi Philippe de Valois contre Edouard, 
roi d'Angleterre, et avoir contribué à la paix 
conclue entre eux le %0 septembre 1 340 . A la 
date de 1338 le duc de Lorraine, en paix avec 
ses voisins, notamment avec la cité de Metz et 
avec son évêque, Adhémar de Monteil, aurait 
pu certainement conclure avec eux poux dix 



aimées un accord de Landfriede eomine celui dont 
nous cherchons la trace et qui est renouvelé pour 
dix années encore à partir de 4 3&8 ; mais trois ou 
quatre ans plus tard, exx 1 341 , en 1 34S et jus* 
qu'en 1 345, nous voyons le duc de Lorraine et 
l'évêque de Metz en guerre l'un contre l'autre. 
Tout accord antérieur aurait alors été rompu entre 
eux, bien loin d'avoir pu durer jusqu'en 1 348. 
C'est donc postérieurement 4 ces hostilités que se 
place nécessairement la conclusion de l'accord 
signalé conmie ayant dû se prolonger jusqu'à cette 
dernière date. On ne saurait notamment appliquer 
à ce traité une indication, assez vague du reste, 
l'une de celles que nous avons relevées précé- 
demment, et qui est donnée psyr Paul Ferry dans 
ses Observations séculaires y en ces termes : 
€ 134S1, à la Saint-Luc en hyver commença la 
c Landfriede de ceux de Metz, et de plusieurs 
€ seigneurs, pour trois aas, prolongée l'an 1 344 
< pour trois autres années ^ • » 

L'état de guerre entre le due de Lorraine et 
l'évêque de Metz ne prend fin qu'en 4345, par 
^n traité portant la date du 25 juin de cette aimée 
et inaugurant une période de paix qui n'est plus 
interrompue entre eux jusqu'à la mort du duc. Alors 
peut bien être intervenu un accord de Landfriede 
auquel l'un et l'autre auraient adhéré avec la dté 



1. Paul Ferry, Obs. sécuL, XIV, 315. Bihl. de Metz, mss. 
fonds hist. n^ 407. 



d^ Ifatz f3t l'évéque 4e Ye^dw^, et dont ^ i^ff^t^ 
aw^ent ppmmenoé le 1 1 iiovembr^ 1 â4â, puff^ 
finir» aijQN^i que bçaqooup d'ppgag^iPieiits 4e fîe 
g^nre» au bout d^ troju» anSf Je f 1 nqvQQibpç 4 SiÇ, 
à la date sigaalée |)t9ir l'atour du 1 4 j^invier 1 ^ù 
(1 347 n, s,) Qoiqme miigf^qu^pt le terme exjtfênie 
de la Laud&*iede originaire, et )e poiut m\À^ 4q 
sa coutiuuatiop. 

Daos ^interyal}^ compris entre les de^x dM^? 
du 11 noveinbre 1343 Ptdu 11 novembre, 134S^, 
le duc ayçint la paix chez Ipi^ iQaJ9 toujppir^ prêt 
à gi^rroyer, était vemi de no^ye^u se rang^ ^i^ 
la bannière djgi roi de Franpe eit avait 4té tqé à Ijbi 
bataille de Grécy, le ^ apût 1346,.)ai^$ant ^qlo 
duché à un enfant mineur, le duc j€^n P% $oiJis la 
tutelle de sa mère, Marie de Bjois, En {]|rea9^ à 
ce moment la tutelle de son ^yla v^uve 4u 4m9 
Raoul trouvait subsistani^^s la pai;x çff^fih^ le 
S15 juin 1 345 avec Tévèquç Âdhémar, qt la LajW}^ 
friede qui avait dû Gomnqeacer, popr vf^e. d^rée 
de trois ans, quelques mois plus tardrl^ ^1 M^ 
vembre de la même année, et à laquel^ avaient 
souscrit avec le duc Raoul, Tévèque dp Vjerdun, 
Tévèque et la cité de Metz. .G^ état de paix,, qui 
existait au mois d'août 1 34& entre la.dw^iessfe de 
Lorraine et l'évéque Âdhémar, durait encore au 
1 SI juillet 1 347, date des raprises que lait alors la 
duchesse de tous les fiefe tenus 4es évèques de 
Metz par les ducs de Lorraine. Dans le courant 
de cette année, cette paix est consolidée par W 



24 SCEAU DE LANOFRIEDE 

traité que mentionnent à cette date nos chro- 
niques S sans dire à quel moment précis il a été 
conclu, entre la duchesse et Févêque, pour écarter 
des difficultés pendantes au sujet de Château- 
Salins. Mais à la fin de la même année (1 347), la 
guerre éclate entre la Lorraine et Tévêché à l'oc- 
casion de ces difficultés, et la paix n'est rétablie 
définitivement, après quelques courts instants de 
trêves et de pacification accidentelle à diverses 
reprises, qu'au mois d'août 1 351 seulement^. 

Dans la période de paix qui, du 26 août 1 346, 
va jusque vers la fin de 1 347, entre la duchesse 
de Lorraine et l'évêque de Metz, se place néces- 
sairement le traité mentionné par l'atour du 
11 janvier 1346 (1347 n. s.), touchant la prolon- 
gation pendant dix ans de la Landfriede vraisem- 
blablement instituée en 1 345 pour conunencer au 
11 novembre de cette année et durer pendant 
trois ans, jusqu'au 1 1 novembre 1 348. Nous avons 
précédemment réconnu que ce traité de prolon- 
gation pouvait être des premiers jours de 1 347 
(n. s.). Il n'est guère possible d'admettre qu'un 
second traité du même genre ait encore été 
conclu entre les mêmes intéressés ultérieurement, 
c'est-à-dire pendant le reste de cette même année 

i. Chronique de Praillon, an. 1347, dans Huguenin, Les 
Chrofiiques de la ville de Metz, p. 86. 

2. Nous suivons pour la suite de ces événements le récit 
qui en est fait par D. Galmet dans son Histoire de Lorraine, 
\^ édition, t. in, p. 518-534. 



DU xnr* siicLB. 25 

1 347, ou plus tard pendant les courts instants de 
' paix entremêlés de fréquentes reprises d'hostilités 

qui occupent la période comprise entre la fin de 
1347 et le commencement de 1350, date de la 
mort de Tévêque de Verdun Henri d'Apremont, 
l'un des participants à l'accord mentionné dans 
la légende du sceau. 

Ainsi se trouve justifiée l'identité entre cet ac- 
cord c fais contre cialz que à jour et à droit ne 
c volroient venir » et le traité de Landfriede dont 
il est question dans l'atour du 11 janvier 1346 
(1347 n. s.), et dont l'effet avait dû commencer 
au 1 1 novembre 1 345 pour trois ans, puis avait 
été, dans les premiers jours probablement de 1 347, 
prolongé de dix autres années, lesquelles devaient 
courir à dater de son échéance du 1 1 novembre 

1348. On a quelque raison de penser, d'après ce 
qui vient d'être dit, que cette prolongation ne fut 
pas réalisée, et que le traité originaire ne dura 
même pas jusqu'au terme du 1 1 novembre 1 348 
stipulé pour lui, la paix ayant été rompue dès la 
fin de 1347 entre deux des confédérés, la du* 
chesse de Lorraine et l'évêque de Metz. L'état 
de guerre devait se prolonger entre ces derniers 
d'une manière à peu près continue jusqu'en 1 351 , 
à une date où avait cessé d'exister l'évêque de 
Verdun, Henri d'Apremont, l'une des parties 
intervenues au double traité de la Landfinede et de 
sa prolongation, dont il ne pouvait plus être ques- 
tion dans les mêmes termes après sa disparition. 



26 SCBAO M LkMPfU^hK 

Pour ce qiii est du soeaii dont pdus avons 
l'image sous les yeux, et qui porte les wines dç 
Marie de BIchs, duchesse et r^eute de Lorraine 
depuis la mort du duc Raoul, son époux, au mois 
d'août 1 346, tt a pu servir à sceller las actes r^^t^ 
tifs àlaLaDdfrîedede4345,dqN«3lamortdudtte 
jusqu'au moment où la paix fut rompue eata*e la 
duchesse de IxHrraine et l'évoque de Mete, vers la 
fin de l'année 4 347. Il pourrait même se faire qu'il 
n'eût été &briqué et introduit qu'au oommeoc^ 
ment de cette année seulanent, à la suite du traité 
passé alors pour la prolongation de la Landfriede ; 
traité dans leqpidi la dudiesse avait pour la pi^ 
mière fois occasion de stipuler en son propre nom 
avec ses oooSèdéeés, à la place de son épom. Biaus 
l'une et l'autre hypothèse le sceau n'aurait été en 
usage que pendant quelques mois seulement. îtous 
avons annoncé précédeôunent, et l'on v^ra tout 
à l'heure par des renseignements empruntés à 
d'autres documents, qu'il servait à sceUar les actes 
des commissaires ou juges de la Landfriede, dans 
les causes od ils étaient appelés à prononcer. 



n. 



Après ce qui vient d'être dit du sceau qui nous 
occupe, de son caractère et de sa dsAe, il convient 
de compléter l'étude, à laquelle il nous invite, de 
< Tainort fais oontre cialz cpie à jour et à dirà 



9V wf^ SfifîiiS. 37 

c ne volroieiit venir >» en fouroissant quelques 
indications sur les dispositions [M^pres de cet 
accord, conclu pour la prorogation d'un traité 
antérieur qui remontait vraisemblablement à 
1343» Nous savons par les armoiries dessinées 
sur le sceau quelles étaient les parties contrac* 
tantes intervenues dans Taccordy la cité de Metz, 
son évéque, la duchesse de Lorraine et l'évèque 
de Verdun. Nous savons également à quelle date 
appartient cet accord. Nous avons vu que cette 
date est comprise entre celle de la mort du duc 
Raoul, 36 août 1346, et la fin de l'année 1347. 
Nous avons dit que peut-être même il ne remontait 
pas plus haut que le commencement de cette année 
1 347, et qu'en tout cas l'usage du sceau avait dû se 
réduire à qudques mois seulement. C'est à l'atour 
du 41 janvier 1346 (1347n. s,), rapproché de 
certaines données historiques précédemment ex- 
posées, que nous devons ces dernières informa- 
tions. Ce même atour peut nous procurer mainte- 
nant, sur les termes de l'accord et par conséquent 
sur ceux du traité originaire qu'il proroge, quel- 
ques renseignements auxquels viendront s'en 
joindre d'autres encore, que nous emprunterons à 
divers documents qu'il nous reste à examiner. 

L'atour du 1 1 janvier 1 346 (1 347 n. s.) avait 
pour objet, on se le rappelle, le mode de nomi- 
nation des deux délégués de la ville de Metz dans 
la commission de onze membres chargée d'exer- 
cer la justice et la police «de la Landfriede, au nom 



I 



28 SGBA1T DB LAKBFKIBDB 

des confédérés. Dans Tesprit des institutions mes- 
sines , ces deox délégués devaient appartenir au 
patriciat. L'atour décide que les cinq paraiges et le 
commun ^ s'en partageront Félection, moyennant 
que deux par deux ces six corps nommeront suc- 
cessivement et chaque fois pour trois ans et dix- 
sept semaines, ou plus exactement les deux pre- 
mières fois pour trois ans et dix-sept semaines, 
la troisième fois pour trois ans dix-neuf semaines 
plus quelques jours, les deux conmiissaires mes- 
sins, fournis ainsi par trois élections également 
espacées pendant les dix années de prolongation 
que devait durer encore la Landfriede. L'atour 
n'ayant en vue que ces mesures de police tout 
intérieure ne contient presque rien, comme nous 
l'avons dit, sur la Landfriede elle-même ; pas plus 
sur le traité de son institution originaire en 1 345, 
que sur celui de 1 347 pour sa prolongation à partir 
de 1 348. Il y est dit seulement qu'on s'est c accor- 
€ deit sor lou railoignement et la remise avant de 
c la Lantefride qui railoignié est ... à x ans > ; qu'on 

élira les plus suffisants c por estre des onzes 

< de la commune true, por tenir siège et por ju- 
c gieir avuec les autres, selont ceu que à li cpm- 

c mune true affiert et appartient liqueil dui 

c qui pris et esleus seront, averont pooir et poi- 

1 . Le Commua prenait définitivement, à cette époque, le 
caractère de sixième paraige. — Le patriciat dans la cité de 
Metz, § 47, dans les Mémoires de la Société nationale des Ânti- 
quaires de France, t. XXXIV, 1873. 



DU XIV^ SliCLE. 29 

• • • • 

« xanse de jugier et de siège tenir avuec les 
« autres onze... tout lou termine des x aneies de 
€ celuy railoignement durant. . . » ^ . 

Voilà ce que nous voyons par la teneur de l'atour 
du H janvier 1346 (1347 n. s.). D'autres docu- 
ments , comme nous l'avons annoncé, peuvent 
heureusement nous fournir encore par analogie 
quelques notions de plus sur les termes de l'accord 
que nous voulons connaître. Ces documents sont 
des traités passés par la cité de Metz avec ses 
voisins 9 pendant le cours du xiv® siècle et au 
commencement du xv^. Ces traités se rapportent 
à quelques-unes des Landfriedes dont nous avons 
précédemment emprunté l'énumération . à nos 
annales, et parmi lesquelles nous avons trouvé 
celle dont nous avons cru pouvoir rapprocher 
les indications fournies par le sceau que nous 
étudions. Â dix de ces Landfriedes seulement 
corre^ondent des documents parvenus jusqu'à 
nous, qui établissent les conditions de ces accords. 
Ce sont ces documents que nous allons examiner 
maiirtenant, pop:* en extraire quelques traits par- 
ticuliers, propres à compléter le peu que nous sa^ 
vous de € l'aicort fais contre cia^lz que à jour et à 
<r droit, ne volroient venir ». Ces documents porr 
tent les dates de 1 327, 1 331 , 1 353, 1 357, 1 3«0, 
1391 (1393 n. s.), 1404, 1407, 1408 et 1411 
(1412!n, s.>. _; .. . 

i. Histoire de Metz, preuves, t. IV, p. il2. : .; . 



30 SCIElû Ùt LiNDFftlBDB 

L'ai3Côrd de 1 3Ï7 (1 7 août) * est conclu entre 
Edouard, comte de Bar, et la cité de Metz « pour 
« le grant proffit, la salveteît et la paix de la con- 
« tei de Bar, de la citei de Metz et de tous le 
« paiix ir, et pour la dur^ de la vie du comte. 
Les dispositions relatives à la paix publique n'en 
forment qu'une portion ; elles portent que, pont 
apaiser tous dîscords qui dorénavant pourraient 
survenir entre elles ou entre leurs sujets respec- 
tifs, les deux parties nommeront diacune deux 
€ amiables apaîsentours i^ ; le Comte deux cheva- 
liers, la ville deux citains, tenus en cas de besoin 
de se rendre à Gorze, dans le délai de 15 jours, à 
la requête d'une quelconque des parties tombées 
en discord. « Et ne s'en deveront partir, par lour 
€ sarment, ést^il dît, jusques à tant que l'acort en 
c soit fait par traictier ou par consentement des 
€ parties... » Le comte et la Cité ajoutent qu'ils 
tiendront et feront tenir par leurs justiciables 
« tout ceu que li quatre apaisentours acorderont 
€ par traictier, ou par consentement des parties, 
« ou reporteront par droit ». Le même traité 
mentionne les « estàtz (estalz, ou marchés d'es- 
< » taiilt) qui ont esté establis et tenus ancienne- 
« nient » , entre le comte de Bar et la cité, € à Wai- 
€ zage€^ et au Parières 'à - Wallinprés et autres 
« part,'aÈr on les a temié ancienneittdit >•. Il y est 
de plus stipulé que l'évéque de Met^ poérra en^»- 

i. /&td., t. IV, 46. ' • 



DO ItV^ 9tlCLË. 84 

trer, s*il le juge à propos, dans Taccord. Nous 
revietidrons plus loin sur ces estalz ou marches 
d'estâult. 

Nous possédons, sous la date du 1 février 1 32>7 
(<328 n. s*)*, une pièce qui nous montre la mise 
en pratique des dispositions contenues datis Tac- 
cord chi 1 7 août 4 327, dont nous venons de par- 
ler, entre le comte de Bar et la cité de Metz. C'est 
un acte relatif à un différend survenu entre des 
sujets de Bar et de Metz, le sire Gérairt de Hara^ 
court, chevalier,' d'une part, et les frères Pierres- 
son et Colin d'Ancerville d'autre part, à l'occasion 
de la sénéchaussée de l'évêché de Metz et de la 
forte maison d'Ancerville qu'ils se disputaient. Le 
Barrisien Gérairt de Haracourt avait saisi et rete- 
nait prisonnier Pierresson, l'un des deux frères, 
et un sien neveu, Thiebault fils de Colin. L'ar- 
rangement intervenu entre les parties dit que les 
deux prisonniers seront relaxés, et que, pour ce 
qui est des dépens faits par eux en leur prison, 
il en sera décidé « selonc ceu qu'ils seroit re'wer- 
4 deiz per les quaitres qui sont nommeis pour 
4. mètre à escord les descors qui poroient choir 
« entre lai cdnteit de Bar et la citeit de Mes. » 
Quant au fond de la querelle, il est dit que ces 
deux frères Pierresson et Colin peuvent, quand ils 
le voudront, < faire ajourneir loudit signouif* Gé- 
t rairt en l'osteit l'avesque ée Mes^ pour de»ian- 



1. Ibid., t. IV, p. 52. 



^' \ 



82 SCEAU DB LARPFIUSDE 

c der lou droit qu'ils clament en ladite sénéchal- 

c cie, en ladite mason d'Ancerville et ens 

c apertinences de laidite mason, t et que le sire 
Gérairt devra s'y rendre dans les trois semaines 
qu'il en sera requis de la part de l'évèque de Metz 
€ de cui lesdites choses muevent » . Le comte de 
Bar et la cité de Metz s'engagent de plus, par l'acte 
du 10 février 1327 (1328 n. s.), à faire tenir ce 
qui sera jugé de la querelle, chacun à l'égard des 
ressortissants à sa juridiction ; le comte à l'égard 
du sire de Haracourt ; la Cité à l'égard des frères 
Pierresson et Colin d'Ancerville. On voit par cette 
pièce que la police de Landfriede instituée par 
l'accord du 1 7 août 1 327 concernait surtout cer- 
tains actes de fait ; qu'elle laissait subsister les 
juridictions ordinaires et leur compétence sur les 
questions de droit ; et qu'un de ses principaux 
objets était de contraindre les parties à s'y sou- 
mettre, et à en exécuter ensuite les arrêts ou 
décisions. 

Le traité de 1 331 (28 août) S conclu entre 
l'évèque de Metz, la duchesse de Lorraine, tutrice 
de son fils Raoul , le comte de Bar et la cité de 
Metz, vise encore moins que l'accord de 1 327 à 
établir une juridiction nouvelle et spéciale pour la 
paiX' publique. Les parties contractantes y con- 
viennent simplement de contraindre leurs sujets 
re^ectifs à se poursuivre, en cas de différend, les 

i. Ibid,, t. IV, p. 67. 



0U xiT* siicu. S3 

uns les autres devant leurs juges ordinaires, avant 
de recourir à la force, c Que nul nobles ou non 
c nobles, y est-il dit, ne praingnent riens, pan- 
c nye, coips, ne chaistelz, ny autres biens, 
c jusques ad ce qu'il averoit souffisament requis 
€ et sonuneiz par sa justice oelluy cuy il volroit 
c pannyr de son corps et de ses biens. Et cil 
€ qui le pannyroit, par autre manière qu'il 
c ne l'eust sommeiz souffisament par sa justice, 
€ on l'en tenroit à meffait comme de robour. » 
La convention était faite pour toute la vie de 
l'évêque, du comte et du jeune duc, et devait du- 
rer tant que vivrait l'un des trois contractants. 

L'accord pour la paix pubUque, ou Land- 
friede, qui existait en 1 353, et dès Van \ 352 peut- 
être*, entre les pays dépendant de l'archevêché 
de Trêves, des évêchés de Metz et de Toul, du 
duché de Luxembourg, du comté de Bar et des 
cités de Metz et de Toul, ne nous est connu que 
par un traité dans lequel, à la date du SI4 mars 
1353^, Charles, roi des Romains, et les parties 
contractantes disent que < pour osteir et pour 

< exclure toute matière et occasion de venir contre 
c la commune paix et transquilité traictiée » par 
eux pour leurs pays, < il est de nécessité que le 

< duc de Loherainne et son pays y soient corn- 



1. Paul Ferry, Obs, sécuL, XIV, 285. Bibl. de Metz, mss. 
fonds hist. n» 107. 

2. Histoire de Metz, preuves, t. IV, 142. 

ixxix 3 



94 SCCâU 1^1 LiRDFlUDE 

€ pris, et soient de icelle commuiie paix > . Il est 
ajouté que^ le duc étant mineur et incapable pour 
cette raison de s'engager, il convient de le mettre 
en la main dudit roi des Romains, qui lui donnera 
de bons gouverneurs et conseillers pour jurer et 
scella en son nom les lettres de cette paix, c Et, 
c disent encore les confédérés, devons être et 
< serons d'une aide, d'un comfort et d'un con- 
« seil, pour contraindre à force d'armes et par 
€ oeuvre de fait, de tous nos pooirs tantost et sans 
c délai tous ceuz qui contraire et rebelle ou refu^ 
c sant seront à nous ou à aucuns de nous, en fait 
« des choses dessus dittes. > Le traité du Si mars 
1 353, mentionnant simplement la Landfriede qu'il 
veut étendre à la Lorraine, ne dit pas pour com- 
bien de temps elle était instituée. 

Le traité de 1 357 (1 1 septembre) ^ est conclu 
avec la ville de Metz par Evrard, comte de Wur- 
temberg, et Borkart de Fénestrange,gouverneurs 
et lieutenants au gouvernement du duché de Lor- 
raine, pendant la minorité du duc Jean, c Gonsi- 
c dérant, disentr-ils, le bien de la paix, de nous, 
c de nos tares et de nos pays.... pour osteir à 
c noz boins poyoirs toz empeschemens et nuise- 
c mens qui laditte paix p(»*oient troubler et em- 
c peschier,... par conunun accord... avons... es- 
c tabli... que nous... ne poons ne devons estre 

1. Ibid,, t. IV, p. 169. — Cf. Huguenin, les Chroniques de 
la ville de Metz, p. 102. 



DU xiv< aiicuL » 

€ Il uns cootre les autres. » Getacoord eri^stijpulé 
pour le temps à courir jusqu'à Pâques procbain^ 
et pour quatre ans ensuite jusqu'à Pâques 1 362. 
La cité de Metz, ses citains » ses sujets et leur 
pays, seront aidés et secourus par le ducbé c on 
€ cas que li commune paix de Loheraine vorroit 

< gréveir , presseir ou porteir damaige à laditeit. . • 
c az citains. . . à lor subgis et à lor pays, por faire 
€ phix avant que les lettres de la commune paix 
c ne s'estendent« . . > Le duché de L<^raine, ses 
sujets et pays seront de même secourus par la Cité, 
€ s'il avenoit que li dite commune paix velcist 
« gréveir, presseir ou porteir damaige à ladite 

< duchiet..,àlor subgis età lor pays«.., on cas où 

< dlz de ladite duchiet vorroient. venir à droit et 
€ à jor et faire rakon, voysins à altres ay estak 
<i et à mairches, et subgis à altres devant lor juges 
4 acoustumeiz ». Ce tcmbé de 1357 semUe un 
aocord ei^re le ducbé et la Cité pour se défendre 
réciproquement contre l'association eUe-m^iie 
dite de la commune paix de Lorraine. Il signale 
le mécanisme des institutions alors en vigueur, 
lesquelles consistaient dans la juridiction des juges 
m'dinaires pour les diffiirends qui s'élevaiaûtt entre 
sujets d'une même seigneurie, et dans ceHe des 
juges de marches d'estsoilt pour les difficultés entre 
voisins appartenant à des seigneuries différentes. 
Nous avons déjà. observé dans le traité de 13?I7 la 
mention de ces marches d'estault, sur lesquelles 
nous reviendrons tout à l'heure. Quant à cette 



36 V SCEAU DE UNOniEOE 

commune paix, ou Landfriede de Lorraine, c'était 
une grande ligue de paix publique instituée en 
Lorraine, dans le genre de celles que concernent 
certains documents de la fin du xiv^ siècle et du 
xy®, publiés par dom Galmet dans son histoire ^ 
Le traité de 1 380 (25 décembre) ^ entre Jean, 
duc de Lorraine, et la cité de Metz, est conclu pour 
dix années pendant lesquelles, des deux côtés, on 
s'engage à vider tous différends et querelles des 
parties elles-mêmes et de leurs sujets par voie de 
justice exclusivement, c selonc les custumes et 

< usages, est-il dit, de nous marches et estalz 
c d'une part et d'altre > ; le duc s'obligeant à 
contraindre au besoin par la force ses c hommes 
c et soubgis, nobles et non nobles, officiers et 

< altres », et la Cité ses < citains et soubgis », à 
s'abstenir d'œuvres de fait et à poursuivre leurs 
demandes < per voye de raison, selonc us et cus- 
c tûmes de paiix » . Ce traité contenait encore l'obli-p 
gation pour les deux parties contractantes de se 
prêter aide et secours réciproques en toute guerre 
et difficulté de l'une ou l'autre contre des tiers, 
sauf quelques exceptions spécifiées, notamment 
de la part du duc en faveur de < la compaingnie 
« des Lyons ; en laquelle compaingnie il est con-r 

< tenu. . • que chascun de la ditte compaingnie sur 

i. D. Gaimat, Histoire de Lorraine, sous les dates de 1361, 
1435 et 1441. Preuves, l'« édition, t. n, p. 633, t. IH, p. 221, 
et p. 656. 

2. Hûtoire de Metz, preuves, t. IV, p. 320.. 



DU 3011^ siici^fi'. ' 8T 

€ toutes besongrres qu^il arveroii affaire, doit vernir 
c à jour et à droit > • * Cette compagnie des Lyons 
était vraiseiBblàblement une assocktibn analogue 
à ces soeietates equestrimqae nous avons signalées 
parmi les associations de paix ïleurissant dans 
l'Empire à la fin' du xrv® siède et au xv*. 

Le traité de 4391 (17 mars, 1392 n. s.)* est 
conclu pour six années entre l'évéque de Metz 
Raoul de Coucy, Charles duc de Lorraine, Robert 
duc de Bar et la cité de Metz, contre ceux qui pro- 
cèdent par œuvre de fait,* et sont rebelles:., de 
« venir à jour et à droit >. Ils s'engagent à « d^ 
« tourneir et osteir tous fais dewerre > et à pouf^ 
suivre toute ' difficulté survenant entre eux <i par 
« voie de raison et de justice,' selont les anciens 
€ drois, cousturaes et usages de paiis et teri^e, 
€ sens fait de werre », et à • contraindre leuns' 
sujets à en user de même; et, eh cas de pannië$ 
indûment faites, à en opérer la reeréance * par Vo^ 
c donnance des commis desdites alliances... La- 
€ queille... recréance faicte, le... d^at se doit- 
c cognoistre et termineir selont Tus et eoustume du 
€ lieu. . . par devant celui signour ou ses justices à 
€ cui la cognîssance en doit appartenir, sens ce 
< que lesdis commis dès adonc en. avant y aient 
c plux cognissance, se de rechief îi'ï venoit nouvêlle^ 
€ force » ; chaque partie conservant sa hauteur,' 
seigneurie et juridiction propres, mais devant être 

1. Itid,, t/IV, p. 411. 



• ■ 1 



3t SCEAU :MI LARDFBilDE 

suppléée par les conums en Texeroioa dé oell&K^i^ 
en cas de négligence à «'acquitter de ses devoirs* 
Les confédérés se devaient aide rëc^f^roque contre 
tous auteurs de violences, t qui pour ôelle cause 
c seroîent à constraindre de vemr à jour et à droit ; 
€ et se feroit ycelle ayde et constrtdnte au regard 
4 et ordonnance desdis commis >. Ces commis 
étaient au nombre de huit, dont deux étaient 
nommés par cbacitfi des quatre confédérés : Re- 
naît de Herbéviller; bailly de révèché^ et Jehan 
d'Âbocourt, escuyery par l'évéqfie de Metz ; Lié^ 
balt du Ghastelet, baflly de Nancy, et Jehan de 
FluéviUe, bailly de Vosges, par le duc de Lor- 
raiioe ; Richairt desÂrmoixes^ dievaliar, et Georges 
de^Serrières, bAîUy de Sàini*Mîhiel; par le ducde 
Bar; Jehan Lte Gronaix, chevalier, et seigneur Ny* 
Qole Fransois, oitain de Metz, par la Cité; aux« 
quels était donnée pleine puissance de gouverner 
lësdites alliancei^ c contre toutes inani^*es de gens 

< qui seroîent deffaillans, désob^ssans et rebelles 
€ de venir à jour et à droit, pour faire et prenre 
« ^droit par lafomle et manière que fiiire le doîent, 

< selûnt les anciennes coustumes et usaiges des* 

< dits patts et terres..., de adfoumeir ceux qui 
c seront à adjoumar, de oyr leurs quorelks..., 
« d^^50gDoisti^d>oeUe8.dejugier,8entencier... 
« "Wr y.oelles' par voie de drœt ou amiable..., de 

< donner sàrest de ceu qu'il avèrent jugiet. . . pour 
€ mémoire perpétuel, sub ung propre seel com- 

< mun et autantique qu'il avèrent entre eulx ; et 



M xfv* sikxv. M 

c averont pooir de exécuteir et expkntier leur 
« sentence >• Les huit CDmmia devaient prokioiH 
cer à la majorité des voix, et en cas de paiiage 
égal devaient renvoyer la décision aux quatre con- 
fédérés eux-*mèmes.Tout èujet lésé dans ses droits 
et intérêts devait en ftiire sa pkmte auk deux 
commis de son seigneur, qui en transmettaient 
l'avis aux deux commis du seigneur de qui dépen- 
dait celui contre qui la plainte était dirigée, p<^r 
que celui-ci fût sonuné de oomparaltreà Nom^ny- 
en-Salnoy, à un jour déterminé où demandeurs et 
défendeurs, pour ce adjoumés, devaient procé- 
der par voie de raison et recevoir la dédsion des 
commis. En cas que caix-ci ne pussent pas se 
prononcer audit jour, la cause requérant produc* 
tion, ils donnaient nouvelles journées à Nancy, et 
successivement, en cas de besoin, au Pont, puis à 
Metz, et de nouveau ^ Nonaeny et autres lieux sus* 
dits l'un apr^s l'autre, toujours dans le m^vie 
ordre, s'il était pécessaire. Les conunis, de leur 
côté, étaient assurés d'être indemnisés de toutes 
pertes, donunages et dépens. Suivant une de ces 
dispositions, en cas de partie égèl entre les huit 
commissaires de TacaMpd daps le jugement d'une 
aflS9iire, celle^i devait être renvoyée aux confé* 
dérés eux-mêmes, c*est^*dire à l'évéque, au:|c 
deux ducs et à la Cité, pour en décider. La Cité 
était alors représentée par up comiwssaire spé- 
cial. Nous possédons sous la même dçute. qijie le 
traité lui-même, 17 mars 1391 (139S a. »«), un 



4d SCEAU 01- LAIlDFlilEDE 

atour nommant comme représentant de la ville 
pour cette éventualité un des citains, seigneur 
Nicole Mortel, chevalier*. 

Le traité de 1 404 (1 6 septembre) ^ est passé 
entre la Cité seulement et Jean, jeune comte de 
Salm. jQ'est une simple promesse faite à ce der^ 
nier de s'absjtenir de vpies de fait et de prendre 
de lui-même le droit contre ceux de ses hommes, 
châtelains ou servants, qui auraient fait d<Ma[image 
à la Cité ou à ses gens. 

Le traité de 1 407, entre la Cité d'une part et les 
duché de Luxembourg et comté de Ghiny de 
l'autre, est représenté pour nous par une décla- 
ration que donne àBrunn, le S6 décembre 1407^, 
Josse, marquis de Brandebourg et de Moravie, gou- 
verneur général et administrateur universel des- 
dits duché et comté. La déclaration du marquis de 
Moravie est une pièce fort longue, rédigée en latin, 
rappelant d'abord les actes de violence édiangés 
précédemment entre les deux pays, notamment à 
l'époque où l'administration du Luxembourg avait 
été déléguée au duc d'Orléans, frère du roi de 
France^ Il y ept dit qu'un accord étant intervenu 
récemment entre les parties, quittance réciproque 
est donnée par elles de tdus grids antérieurs, et 
que, pc^r écarter à l'avenir tout motif de violences 

! 

1. Ihid., t. IV, p. 420. 

2. Ibid,, t. IV, p. 540. 

3. im.,^, IV, p. 607. 



et de guerres, on observera en cas de querelles 
les procédures anciennement usitées en marches 
d'estault : «Ut... futuro tempore, aliis guerris... 
« mo vendis materia subtrahatur, et... tranquil* 
c litas, juxta antiquorum morum consuetudinem, 
« usuum et rituum regula&..., inter partes... in 

< suis marohiis stallis et confiniis, in causarum. . . 
c decisionibusobservarisolitas... retineri valeat. > 
Sachent nobles et non nobles, est-il ajouté, que 
nul ne doit témérairement agir de fait dans sa 
propre cause, mais que toute querelle doit être 
poursuivie par les voies de raison et d'équité, 
suivant les procédures de justice pratiquées d'an- 
cienneté : < Nichil suâ auctoritate aut temeritate 
« de facto attemptent, sed causas suas, si velint, 
« via rationis et equitatis secundum régulas con- 
€ suetudinarias et locales, ab olim in judiciis et 

< decisionibus causarum et litium observari soli- 
« tas, prosequantur. » Ceux du duché et du comté 
qui auront poursuite à exercer contre ceux de 
Metz devront à l'avenir mander par leur juge 
ordinaire aux maitre-échevin et treizes de la Cité 
de leur rendre justice ou, faute de pouvoir le 
faire, d'obliger l'adverse partie à se trouver au 
lieu habituel de marche d'estault pour y être jugée 
suivant la coutume : < Quatenùs auctoritate suâ 

< judidarià partem ream cogant ut in loco solito 
€ marchiae seu stalli competenter compareat, 

< ibique judicio sistat, auditura, visura et factura 
« quod localis justicia suadebit, secundum régulas 



Ai 8G8A0 Dfi LANIIFBIBDE 

€ consQètadinarîas... » Ceux de Metz devront 
réciproquement agir d'une manière analogue à 
l'égard des sujets de Luxembourg et de Ghiny. 
Le reste de la déclaration traite des fiefs, des 
dettes et des gages, avec injonction à tous nobles 
et non nobles de se conformer à ses prescriptions ; 
faute de quoi punition et juste réparsEtion seront 
faites : < Et si... nobilis vel ignobilis oontrarium 
c facere presumpserit, nos hujusmodi presimip- 
c tionem pœnà débita in... personis delinquen- 
< tibus et eorum rébus..., sine morss dispendio 
c puniemus, et faciemus... damnum passis sati»* 
« factionem &ri competentem. > Cette pièce, à 
l'adresse de la Cité, était conservée dans les ar- 
chives de la ville de Metz, qui, en retour, avait dû 
donner une déclaration semblable au gouverneur 
des duché de Luxembourg et comté de Ghiny. 

Le traité de 1408 (2 juillet)S entre l'évêque de 
Metz, Raoul de Goucy, Charles, duc de Lorraine, 
Robert, duc de Bar, Edouard son fils, marquis du 
Pont, et la cité de Metz, présente beaucoup de res- 
semblance avec celui de 1391 (1392 n.'s.) dont 
nous avons donné tout à l'heure une analyse. Il est 
également conclu pour six années contre ceux cpii 
seraient < rebelles de venir à jour et à droit > . 
Il nomme aussi huit commis ; deux d'entre eux 
représentant à la fois le duc de Bar et son fils, le 
marquis du Pont. Les termes de l'accord de 1 391 

1. I^d., t. IV, p. 614. 



(1392 n. 6.) sont reproduits dans edui de 1408, 
avec addition seulement de certaines dispositions 
sur la manière dcHit il devrait être procédé, en cas 
que la poursuite de quelque malfaiteur entraînât 
le siège et .h prise d'une bonne ville ou forteresse 
et de ses défenseurs. 

Un dernier accord de 1441 (17 mars 141S1 
n. s.), entre l'évéqne de Ifetz, le duc de Lorraine, 
le duc de Bar, le marquis du Pont et la Cité, est, 
comme celui de 1408, la reproduction ou à peu 
près dé celui de 1 391 (1 399 n. s.). C'est un traité 
de Landfinede pour six années contre tout c re- 
c belle de venir à jcMU* et à droit » , avec obligation 
pour tous de poursuivre leurs revendications par 
voie de justice, c selon Tus et coustume du lieu où 
c l'héritage seroit assis » ; nomination par les par* 
ties de huit commis pour exercer ia police et au 
besoin la justice de la Landfriede ; usage par ces 
derniers d'un c seel commun et autantique » ; tenue 
des journées succes^vement aux lieux de No- 
meny, de Nancy, du Pont et de Metz ; et, en cas 
de partage égal des voix entre les huit commis, 
ren\tH de la décision aux confédérés eux-mêmes 
dont ils sont les représentants. Ce traité, qui n'a 
pas été, comme les précédents, recueilli et publié 
par les Bénédictins dans les preuves de l'histoire 
de M^, est resté inédit ; il nous a été conservé 
par Paul Ferrj dans ses Observations séculaires ^ 



" 1. Paul Ferry, Obs. sécuL, XY, 346, 352. Bibl'. de Metz, 
mss. fonds hist. n» 107. 



44 SCEAU DB LAITOFBIBDB 

En commençant l'examen que nous venons de 
faire des traités de Landfriede auxquels la cité de 
Metz a souscrit et dont le texte a été conservé, 
nous avons dit que notre intention était de tirer, 
par analogie, de leur teneur quelques notions pour 
compléter l'idée très imparfaite que nous avions 
encore de celui vraisemblablement passé en 1 345 
et prolongé en 1347 pour dix ans à partir de 
1348, touchant « Taicort fais contre cialz que à 
jour et à droit ne volroient venir > . Ces divers 
traités compris dans une période de près d'un 
siècle, de 1327 à 1412, au milieu de laquelle 
se placent ceux relatifs à c l'aicort » que nous 
étudions spécialement ici, présentent dans la 
variété de leurs dispositions des particularités 
dont il est bon de faire, pour l'objet que nous nous 
proposons, le rapprochement sur quelques points 
essentiels : la durée de la convention ; le nombre 
des commissaires ou commis institués par elle ; le 
caractère et les attributions de ces officiers; les 
lieux et le mode de leurs assemblées. 

La durée de la conventiœi est de dix ans dans 
l'accord de prolongation de 1 347 ; elle est de dix 
ans également dans celui de 1 380, de six ans dans 
ceux de 1392, de 1408 et de 1412, de quatre 
ans dans celui de 1 357 ; elle était étendue à toute 
la vie d'une des parties contractantes, le comte 
de Bar, dans le traité de 1 327, et à celle du der- 
nier survivant des trois princes engagés, dans ce- 
lui de 1 331 ; elle est indéfinie ou plutôt indéter- 
minée dans ceux de 1404 et de l4Q7i 



OV X1V« SlICLB. 45 

4 

Le nombre des commissaires est de onze dans 
Faccord de prolongation relaté par l'atour de 1 346 
(1347 n. s.), et l'on peut remarquer que la Cité 
n'en a que deux, tandis qu'il y en a neuf à répartir 
entre les trois autres confédérés. Dans ceux de 
1408 et de 141 S, où interviennent cinq parties, il 
n'y a que huit conunissaires, deux d'entre eux 
étant à la fois délégués par le duc de Bar et par 
son fils le marquis du Pont .Dans d'autres accords, 
le nombre des commissaires est le même pour 
chaque partie contractante ; on en compte deux 
pour chacune d'elles, c'est-à-dire huit en tout, dans 
l'accord de 1398, quatre dans celui de 13SI7. Il 
n'est pas institué de commissaires, ou du moins 
leur qualité ni leur nombre ne sont pas spécifiés, 
dans les autres traités. 

Pour ce qui est du caractère et des attributions 
de ces délégués, nous remarquons que dans l'ac- 
cord de 1 387 ils sont nommés amiables apaisen-^ 
tours ^ dénomination qui indique bien le rôle de 
pacificateurs qui leur est attribué. Certains ac- 
cords, ceux de 1331, 1353, 1357, 1380, 1404, 
1 407, ne mentionnent pas de commissaires spé- 
ciaux. Dans le nombre, ceux de 1 331 , 1 357, 1 380, 

1 407 stipulent formellement le renvoi des affîdres 
aux juges ordinaires. Suivant les accords de 1 398, 

1408 et 1418, les commissaires ne prennent le 
caractère de juge qu'en cas de négligence ou 
d'impuissance des juges ordinaires. Ces juges or- 
dinaires sont d'ailleurs, soit les magistrats locaux 



46 SCEAU DB LÀlfDflUEDE 

dans rintérieur de la seigneurie, soit les oommis 
spéciaux chaînés d'intervanr en certains cas entre 
les sujets de seigneuries différentes, aux marches 
d'estault. Ces mêmes traités de 139SI, 1408 et 
141 SI stipulent des garanties assurées aux com* 
missaires chargés d'agir, et des indemnités pour 
tous dépens, pertes et d<»nmages qu'ils auraient 
eu à supporter. 

Le caractère de juge arbitral des commissaires 
de Landfriede, dans les cas que nous venons de 
mentionner, ressortdes indications fouiiiiesàcette 
occasion par les documents qui ont passé sous nos 
yeux. Ce sont desamiables apaisentours^SLYons-noas 
vu dans celui de 1 337, chargés de terminer les que* 
relies par l'accord volontaire des parties et, à dé« 
faut seulement de leur libre acquiescement, par 
des jug^nents de droit. D'une manière plus gàié- 
rale, ils connaissent surtout des cas de force et de 
violence ^ Os sont institués pour tenir siège et 
pour juger, est-il dit dans l'atour de 4347; pour 
adjoumer , disent les traités de 1 39S, de 1 408 et de 
141 Si, puis ouïr les querelles, juger et sentencier, 
donner arrêt de ce qu'ils auront jugé et en dres- 



1. Voyez plus haut l'analyse d*une pièce du 10 février 1327 
(1328 n. s.), dans laque/le s'accuse nettement la diâtinciîon 
des compétences entre les juges ordinaires a Tosteit l'aveeque 
« de Metz », et les commissaires de la Landfriede a les 
« quaitres qui sont nommeis pour mettre à escord les des- 
« cors qui poroient choir entre lai conteit de Bar et la citeît 
« de Mes ». — Uistoirt de Metz, preuves, t. IV, p. 52. 



su xnr* siieu. 47 

ser acte, bous un scel commun et authentique dont 
l'usage leur est propre. C'est un sceau de ce genre 
que nous étudions ici et que nous avons rapporté 
à la Landfnede en vigueur à la fin de 1 346 et pen- 
dant le cours de l'année 1 347. 

Les accords de 1392, 1408 et 1413 assignent 
aux journées tenues par les commissaires de la 
Landfriede des lieux de réunion dioisis successi- 
vement dans chacune des seigneuries liées par le 
traité; ainsi, Nomeny pour l'évéché de Metz, 
Nancy pour la Lorraine, Pont-à-Mousson pour le 
Barrois, Metz même pour la Cité. En 1 3S17, c'est 
Gorze qui est assigné comme siège aux amiaJbles 
apaisentaurs^ entre Metz et le Barrois. En même 
temps on rappelle que les lieux ordinaires des 
marches d'estault entre les deux pays étaient 
d'ancienneté € à Waizages et au Parîères à Wal- 
c lioprés » et même c autres part >, est-il ajouté. 

Les lieux affectés aux journées tenues par les 
conumssaires n'étant pas spécialement indiqués 
dans la plupart des accords de Landfriede, il est 
peut-être permis de penser que ces officiers se 
réunissaient ordinairement dans les lieux eux- 
mêmes traditionnellement consacrés aux mardbes 
d'estault entre les pays voisins. Ce n'est pourtant 
là qu'une simple conjecture. 

Ce qui vient d'être dit des traités de Landfriede 
montre de grandes variations de détail dans le 
régime des institutions qu'ils relatent. Ce régime 
est pourtant constamment dominé par une car- 



48 SCEAU DE LlIlDFaiBDE 

taine uniformité dans les vues générales, lesquelles 
consistent toujours àréprimer partons lesmoyens, 
en cas de querelle et différend, les actes de force 
et l'usage de la violence, pour y substituer les 
décisions de la justice. On y trouve, pour cet 
objet, tantôt l'institution d'une juridiction nou- 
velle dont l'exercice est confié à des commissaires 
spéciaux, tantôt le simple renvoi des affaires aux 
juges ordinaires, tantôt la combinaison de ces deux 
systèmes par la dévolution des causes aux commis- 
saires ou juges extraordinaires, en cas seulement 
de négligence ou d'impuissance des juges ordi- 
naires. Ce qu'on veut surtout, c'est supprimer les 
faits de guerre ; c'est forcer les réclamants à re- 
courir aux voies de droit avant d'user de la force, 
avant de pannir, c'est-à-dire avant de saisir gages 
matériels où corps d'hommes ; c'est faire au be- 
soin restituer les prises et relaxer les prisonniers ; 
assurer la liberté de venir à jour et à droit ; con- 
traindre les rebelles à le faire et à se conformer 
aux décisions prises contre eux, soit dans les jour- 
nées tenues par les commissaires spéciaux, soit 
dans les marches d'estault, soit dans les cours 
ordinaires de justice. Il est toujours question, 
d'ailleurs, de l'observation et de l'application des 
usages et coutumes de pays, pour le règlement 
des intérêts en litige. 

La grande innovation due aux accords de Land- 
friede est la constitution d'une force de coercition 
capable d'assurer la pratique de l'ancien droit 



ou ziy^ siicLE. 49 

malgré toute mauvaise volonté et toute résistance, 
et de triompher de celles-ci, en agissant contre 
elles avec le surcroît de puissance que créait, pour 
cet objet, Ta^sociation de princes ^ de seigneurs 
et de Cités, décidés à s'interdire en tous cas les 
actes de guerre, et à les interdire aussi à leurs 
officiers ainsi qu'à leurs sujets. 

Le ressort supplémentaire que la Landfriede in- 
troduisait dans le mécanisme social avait son ap- 
plication, dans les cas surtout de différends les 
plus difficiles à régler, ceuic où les parties en pré- 
sence dépendaient de seigneuries et par consé- 
quent de juridictions différentes. Ce n'est pas que 
jusqu'alors on manquât absolument de moyens 
pour résoudre par des voies de droit ces difficultés. 
On avait à Metz et dans les pays voisins, pour y 
parvenir, les journées dites de droit, aux marches 
d'estault ; mais il fallait pour tenir ces journées la 
bonne volonté et le consentement réciproque des 
parties. Les Landfriedes fournissaient le moyen 
d'y contraindre les récalcitrants ^ On peut voir 
par là leur importance pour les progrès de la 
civilisation, et l'intérêt que présente leur étude. 



1. Les Landfriedes, on le comprend, étaient vues ayec 
mécontentement par ceux dont elles pouvaient réprimer les 
excès, et par leurs amis. Ge sentiment se manifeste dans une 
chanson dont la date pourrait remonter au xiv« siècle peut- 
être, .et qui nous a été conservée. Elle est encore inédite ; 
nous la donnons en appendice, à la fin de la présente notice, 
avec quelques. explications qui s'y rapportent. 

XXXIX 4 



50 SCEA0 DK LiNDFKIBDE 



m. 



Il est souvent question des marches d^estault 
dans les documents qui concernent les Land- 
fiiedes. Les deux institutions tendent également à 
un même but, le règlement pacifique, et par des 
voies de droit, des querelles survenues entre deux 
parties n'ayant pas de juge conmiun ; il est donc 
naturel de s'occuper des unes et des autres en 
même temps. Ce qui concerne les marches d'estault 
n'est d'ailleurs pas assez connu pour qu'il ne nous 
semble pas opportun d'en dire quelques mots, à la 
suite des considérations que nous venons de pré- 
senter sur le sujet connexe des Landfriedes, dans 
des explications au cours desquelles nous avons 
annoncé que nous reviendrions sur cet objet par- 
ticulier. 

La plus ancienne pièce que nous ayons trouvée 
à Metz sur les Landfriedes, sans être certain du 
reste qu'il n'en ait pas existé quelque autre qui 
remontât plus haut encore, le traité de 1327 
entre le comte de Bar et la Cité, mentionne 
conmie existant depuis longtemps déjà les 
marches d'estault, < les estatz, est-il dit, qui ont 
€ esté establis et tenus anciennement... à Wai- 
€ zages et au Parières à Wallinprés et autres 
€ part, où on les a tenus anciennement » , entre 
le Barrois et le Pays^messin. Une lacune du texte 
en cet endroit du document de 1 327 ne permet 



»o xiv« micu. 54 

malheureusement que de constater cette simple 
mention, sans cpi'on puisse savdr ce qui, dans 
la pièce, était dit de plus de ces marches d'es^ 
tault^ Tout ce que nous y voyons, c'est qu'elles ne 
sont pas désignées alors comme devant être le 
siège de la juridiction des conunissaires de la Land- 
friede ou < amiables apaisentours » . C'est à Gorze 
que ceux-ci doivent, suivant les termes de la con- 
vention, siéger et mander les parties tombées en 
di£Férend, pour les accorder. Les marches d'es- 
tault sont encore nommées dans les pièces de 
1357, 4380, 1407 que nous avons analysées pré- 
cédemmait, et où est recommandée l'observation 
des coutumes et usages qui les concernent. 

On trouve fréquemment dans les documents des 
xiv^ et XV* siècles la mention de ces coutumes et 
usages, sous les dénominations de droit de marche ^ 
droit de voisinage^ us et usage de marche, concur- 
remment avec ce qu'on appelle coutumes, us et 

1. Cette lacune du texte correspond vraisemblablement à 
une altération, peut-être à tine. mutilation de la pièce origi- 
nale, que les Bénédictins, en la reproduisant, disent avoir vue 
aux archives de la ville de Metz. Voulant nous rendre compte 
de ce qui en était, nous avons cherché dans ce dépôt, mais 
en vain, la pièce indiquée. Elle n'y existe plus et parait môme 
en avoir disparu depuis longtemps déjà, car elle ne figure pas 
dans l'inventaire de ces archiver dressé, de 18ii à 1823, par 
M. Lemaire, qui a fût ce travail avec beaucoup de soin et 
d'exactitude. Elle était cependant encore à l'hôtel de ville de 
Metz dans la seconde moitié du siècle dernier, quand les 
Bénédictins en ont fait la copie. 



52 SCEkV. tE LÂNDimiEDE 

usagés de pays^ draU de pays, droit de ville. Les 
agents spéciaux de la juridiction des marches d'es- 
taùlt sont nonunés en même temps ands, arbitres^ 
commis aux journées, juges choisis des journées de 
marche. Leurs conférences sont dites journées 
amiables, journées de droit, journées d* estai, jour-: 
nées de marche. Ils assignent à ^ ces journées les 
parties, y examinent les causes, en provoquent le 
débat et les jugent. Leur résolution ou sentence 
est fixée avec toute la procédure dans un acte 
rédigé par un notaire qui les assiste à cet effet. Cet 
acte est ce qu'on appelle un défart de journée. Les 
lieux où se tiennent ces journées sont appelés 
confinage, lieu marôhissant, lieu moyen, lieu de 
marche ou d'estault. 

La procédure des journées de marche est qua- 
lifiée voies d'amitié ou d'équité, voies de droit ou de 
justice. Les expressions qui s'y rapportent sont : 
joumoyer, tenir à droit, venir à droit, venir a jour 
et à droit. On dit aussi prendre le droit, prendre 
conseil, ordre de droit, regard de marche, esward 
de marche et d'estault, gagner marche, garder es- 
ward, garder usages. 

Cette procédure ressort du reste, dans tous ses 
détails, de la teneur de nombreux documents con- 
servés dans nos archives et dont une certaine 
quantité ont été reproduits par les Bénédictins 
parmi les preuves de leur histoire de Metz. Ces 
documents sont des enquêtes, des dépositions, des 
départs de journées. Outre cela, nous possédons 



une pièce d'une oartaine étendue intitulée Comment 
on doit tenir et useir à marche d'estault^ qui est 
comme le code même de cette procédure. Ce cu- 
rieux morceau ne porte pas de date, mais il appar- 
tient très vraisemblablement au xiv® siècle. Il a 
été recueilli et rapporté à cette époque par l'au- 
teur de la chronique de Praitton, et il a passé avec 
une bonne partie de celle-ci dans les chroniques 
imprimées par Huguenin^ 

Grâce à ces sources d'information, nous n'igno- 
rons pas grand'chose de la manière dont se te- 
naient les journées de marches d'estault. Certains 
récits de nos chroniqueurs viennent encm^e com- 
pléter l'idée qu'on peut s'en faire, par des indica- 
tions de toutes sortes et par des tableaux qui en 
donnent la physionomie. Nous ne citerons dans 
le nombre que ce qu'on lit dans la chronique de 
PrailtoD, sous la date de 1447'. 

« Le 8* jour de décembre, y est-il dit, au lieu 
€ de la chaippelle de Woizaige près d'Aîrey sus 
€ Muzelle, qui est lieu de marche d'estaulx entre 

< la duché de Bair et la cité de Mets, fut là tenue 
« une journée de marche amiable. Et y furent 
« commis pour la partie de la cité de Mets mes- 
c sire Nicolle Louve, chevalier, messire Jehan Bau- 

< doiche, chevalier, messire Nicolle de Raigecourt 



1. Chronique dite de Praillon dans Huguenin, Les Chro" 
niqites de la ville de Metz, p. 64. 

2. /Wd., p. 259 et 263. 



54 SCEAU W LAI|»Fiin>B 

et Jofiroy de Wairise qui avc4t ung esmérillon 
8ur aon poing, qu^il porta h la jouraée» et le tint 
tout le jour de la dicte jourâée audit lieu, et 
Jehan de Luceapabourg, secrétaire des seigneurs 
Sept de la guerre. Et avec eulx estoit pour no- 
taire de la cause Gillet le Bel, pour noter et 
mettre en fwme tout le fait de la dicte jour- 
née^ Et pour la part de monseigneur le duc de 
Galabre' y furent commis Guillaume Dangier, 
baillif de Sainct Mihie), etc.... Et pourtant 
qu'ila ne furent d'accord à icelle journée 
amiable, ilz prindrent deux honunes ewardeurs 
pour recepToir les bcMis et productions des par* 
ties, comme pour après en alleir panre conseil 
aux marches voisines non suspectes des parties, 
et que tout ce qu'tlz en trouveroient qu'ilz le 
rsf^porteroîent dedans les termes acoustumés. . . 
Et y avoit bien envinm cinquante et ung ans 
que on n'avoit tenu journée de marche entre la 
duché de Bar et la c^ de Mets. » Le débat qui 
avait motivé celle-ci venait de réclamations faites 
par la Cité à Foocasion d'un manant de M^ qui 
avait été indûment c défait », c'est-à-dire mis à 



1. L'acte dreesé par Gillet le Bel dans cette circonstance 
noQft a été conservé. Il a 6té iiDi>riiQé pwr les Béaédietins dans 
les preuves de leur Histoire de Metz, t. V, p. 538. 

2. Jean d'Anjou, duc de Galabre, fils du roi René héritier 
du duché de BÛ, et d'Isabelle héritière du duché de Lor- 
raine, lieutenant général pour son père et gouverneur des 
duchés de Lorraine et de Bar depuis 1442. 



D9 IIV* SikiLB. 5$ 

mort a Briey. L'an suivact, « le mardi après la 
c Magdellaine en jullet... après lea bona, pro- 
c ductions et aultres monstrances receuptes par 
c les deux ewardeurs à ce commis des parties, 
c pour le fait de Thiry Geuxe que le prévost de 
c Briey avoit fait peadre, ... et que lesdits deux 
« ewardeurs eulrent esté à conseil enz villeiB et 
€ marches voisines, comme faire se doit en tel 
<i cas, fut journée tenue et assignée à Mets, où les 
c gens du conseil du seigneur Jehan de Galabre 
< estoient ; et là fut ledit cas et forfait escordé et 
« déterminé. ï> 

Il convient de relever dans le récit du chroni- 
queur cette indication, qu'en 1 447 il y avait plus 
de cinquante ans qu'on n'avait vu tenir journée 
de marche entre Bar et Metz. Cette vieille coutume 
tombait en désuétude. Son beau temps paraît avoir 
été le xrv® siècle. A ce temps appartient une indi- 
cation assez intéressante sur le même sujet ; c'est 
celle des lieux habituels de marches d'estault de 
la Cité contre toutes les seigneuries voisines. 
Contre le Barrois il y en a deux, l'un à Yoisage (à 
17 kil. de Metz), l'autre à la Grand'haye de Valle- 
rinpré, deçà Saint-Privat-la-Montagne (à 15 kil.); 
contre le Luxembourg, il n'y en a qu'un, au milieu 
du pont de Richemont-sur-1'Ome (à 19 kilom.); 
contre l'archevêché de Trêves, un également à Cat- 
tenom (à 37 kil.) ; contre la Lorraine, il y en a 
deux, aux arbres de Luttange (à 21 kil.) pour les 
sujets lorrains de langue allemande, à Vcnsage 



56 SCEAU DE LAflBFftlBDE 

(à 17 kil.) pour les Lorrains français; contre 
Tévéché de Metz il y en a deux aussi, Tun à Pont- 
à-Ghaussy (à 1 8 kil.) pour les sujets allemands de 
l'évèché y l'autre à Soigne (à SO kil.) pour ses sujets 
français ; contre l'évèché de Verdun, il y en a un à 
la grange de Nevron, ou Neuvron près d'OlIey (à 

38 kil.)*. 



1 . Les marches d!estault de Metz contre ses voisins sont 
indiquées : 1" dans le Grand cartulaire de la cité, manuscrit 
da xrv* siècle, conservé à la bibliothèque de Metz (fonds hist. 
n* 1) ; 2<> dans le Livre des trésoriers, manuscrit du commen- 
cement du zv« siècle conservé dans le môme dépôt (fonds hist. 
n» 177) ; 3° dans la Chronique du roy de Bohême, manuscrit du 
xv^ siècle appartenant aussi à la ville de Metz (fonds hist. 
n« 81); 4* dans la Chronique de Philippe de Ft^neu//^, manus- 
crit du commencement du xvi* s. de la bibliothèque de Metz 
(fonds hist. n»» 88-90) ; 5" dans la Chronique dite de Praillon, 
manuscrit du xvi*» siècle de la Bibliothèque d'Épinal (arm. Il, 
n* 30). 

De ces cinq manuscrits les deux premiers reproduisent 
l'indication relative aux marches d'estauit à peu près dans les 
mêmes termes, et comme nous les donnons ci-dessus. Les 
autres y introduisent quelques variantes qui méritent d'être 
signalées. Le troisième et le cinquième, la chronique du roy 
de Bohème et la chronique dite de Praillon, signalent en plus, 
dans la mention des marches contre les Lorrains allemands, 
le Pont à Flaquair; la chronique de Praillon (Huguenin,(7/iron., 
p. 40) donne en outre, au lieu de la grange de Nevron, pour 
marche contre l'évèché de Verdun, Noveroy, qui pourrait être 
Norroy-Ie-Sec, localité assez rapprochée de Neuvron. N'y 
aurait-il pas là plutôt ,une simple faute de transcription? Le 
quatrième, la chronique de Philippe de YigneuUes (Hugue- 
nin, Chron., p. 523), nomme aussi le Pont à Flaquair, mais 
il en fait de plus l'unique lieu de marche contre la Lorraine; 



DU XIV" SliCLE. 57 

Tels étaient les lieux de marche d'estault entre 
Metz et ses voisins au xiV siècle. L'indication que 
nous venons d'en donner ne remonte pas plus haut 
que le milieu de ce siècle, car dans les textes les 
plus anciens qui nous la fournissent, le souverain 
du Barrois est qualifié duc ; or l'érection du comté 



il ne nomme non plus qu'un seul lieu de marche contre 
révéché de Metz c sur le hault de ça Veigney » entre Vigny 
et Verny, et un contre le Barrois à Voisage ; il donne enfin 
pour lieu de marche, contre l'archevêque de Trêves, Macre* 
le-Roy (Kœnigsmacker) au lieu de Gattenom. Le troisième 
manuscrit, la chronique du roy de Bohême, outre la variante 
que nous avons signalée tout à l'heure, en contient encore 
nue pour les marches contre Févêchè de Metz. On y lit : 
a Bonre l'aivaique de Mes, por Talemengne ay Ghalsey par 
c desay le pon, et por le roman paixe ay Soingne ; maix y 
« lay veut et (à) Borney. > Borny n'est qu'à 4 kilomètres 
de Metz ; son nom pourrait hien n'être ici que le résultat 
d'une faute de transcription et devrait être lu probable- 
ment Yemy (à 13 kil.) ; supposition justifiée par le cinquième 
manuscrit, la chronique de Praillon, qui donne ainsi les 
marches contre les sujets français de l'évêché de Metz : « pour 
les Romans à Soigne et à Yemey ». (Huguenin, Chron., p. 41); 
ce dont on peut rapprocher l'indication de Phil. de Yigneulles 
que nous venons de citer c sur le hault de ça Yeigney b entre 
Yigny et Yemy. 

On voit quels changements, peu importants du reste, ont 
pu être apportés à la détermination des lieux de marches d'es- 
taut de la Cité contre ses voisins, du xiv« siècle au xvi'. Quant 
à leur condition originaire, pour ce que nous en savons, voici 
comment est conçu le texte le plus ancien qui les mentionne, 
celui du grand cartulaire de la Cité, lequel date de la seconde 
moitié du xiv* siècle : c Les marches contre les seigneurs, 
c — Marches contre le duc de Bar : à Waizaige l'une, et l'autre 



58 SCEAU »B UNBFBIEDE 

de Bar en duché n'a eu lieu qu'au milieu du xiv* s. 
Le tableau des lieux de uiarche n'a pas beauooiq) 
varié ultérieurement, pendant une période où, du 
reste , tombaient graduellement en désuétude , 
comme nous l'avons constaté, les usages auxquels 
il ccMTespond* La simplification de cette oomei>- 
clature dans la chronique de Philippe de Yi- 
gneuUes, où l'on ne trouve plus mentionnés, au 
commencement du xvf siècle, que six lieux de 
marche seulement, un seul contre chacune des six 
seigneuries voisines ^ semble correspondre à cette 
désuétude. De la même manière devrait peut- 
être s'expliquer aussi, dans la chronique dite 
de Praillon, écrite 'vers le milieu du xvP siècle, la 
substitution du nom de Noveroy (Norroy-le-Sec?) 
à celui de Neveron (Neuvron), pour indiquer le 
lieu de marche contre Tévêché de Verdun. Les 
journées de marches sont de plus &ï plus 
rares, depuis la fin du xiV siècle. Elles ne font 
pourtant pas absolument défaut ultérieurement. 

c à la grant haie à Wallerin prey deisay Sainet Prioey, — 
c Marche contre la duchie de Lucembouich : à Rechieftnont 
c en mey le pont, — Marche contre Tarcheueeqne de Trienes : 
c à Kathennem, — Marche contre la duchie de Loherraine : 
c as airlNres deisai Lnstenge pour les AUemans et à Waizaige 
c.pour les Romans, — Mardie contre Teueschiet.de Mets : 
ff à Ghaacey por les AUemans deisai le pont, et pour les 
« Romans à Soignes, •— Marche à Peueschiet de Yerdan : à 
« la grainge à Neverwi. » 

i. Chroniques de 1^1. de VigneuUes dans Huguentn, 
Les Chroniques de la ville de Metz, p. 5fô. 



ira liv® siicuft. 59 

On en signale qoelques^nes , à la fin du xv"" 
siède et même au XVI^ En 4547, la Cité rédame 
encore, mais aasez vainement ce semble, du duc 
de Lorraine de vider un différend eixistant entée 
elle et lui t par journées de marche et estât, 6st41 
« dit, suivant les concordats et entrecours loua- 
c blement observés ^ » . 

Nous valons de dire quels étoient les lieux de 
marche depuis le milieu du xiv^ siède^ Ils étaient 
prc^ablement à peu près tds au commeiK^ement 
déjà de ce siècle. C'est ce qu'on peut coostatar 
ncÂamanent pour ceux de la Cité contre le Bar- 
rois, mentionnés dans le traité de Landlriedë 
de 1 SS? que nous avons dté précédemment. Ils 
sont dits dans ce document c à Waizages, et au 
€ Ptfrières, à Wallinprés > , dénominations qu'on 
retrouve ullérieurement, à l'exception pourtant de 
cdle de Parières, qui ne ccurespond, du reste, au 
nom d'aucun village connu, et qui pourrait bien 
désigner simplement un lieu signalé par l'exploi- 
tation de quelque carrière de pierres, suivant l'in- 
terprétatiott que dominent de cette expression les 
Bénédictins^. La même pièce de 4SSI7 ajoute à 
l'indication qui précède quelques mots qui ont 
attiré déjà notre attention et d'où l'on pourrait 
inférer, ce semble, que la détermination des lieux 



i. Paul Ferry, Obs. séeuL, XVI, 346. Bibl. de Meta, insft. 
ftmds httt. A* i07. 
2. Histoire ée Mets, preuves, t. IV, p. 49. 



60 SCKAO BB LANBFUBDV 

de marche, telle qu'elle le» nomme, ne rem(mtait 
pas beaucoup plus haut que l'époque où elle nous 
les donne. Après avoir dit, en c^et, qu'en œs 
lieux se tenaimt alors les journées d'estàult entre 
Metz et Bar, le document ajoute : c et autres part 
c où on les a tenus anciennement > ; ce qui donne 
lieu de penser que dans la première partie du 
xiv'' siècle on avait à Metz, toudiant les lieux de 
marche, le souvenir d'un régime différent de celui 
en vigueur à ce moment. Ce régime avait dû pro- 
bablement finir à une époque peu éloignée, puisque 
la mémoire s'en conservait encore; mais il avait 
pu commencer a une date plus ou moins reculée, 
dès le xn^ siècle peut-être, conforméoient à une 
indication fournie par les annales de Jehan Prail- 
Ion ^ Dans les temps anciens les marches d'èstault 

1. 1169. — « En se temps fenrt ordonné les marche et es- 
c taipt du pais de Mets à iij lieu ou enuiron distant de la 
c Cité... » {Annales de Jehan Praillon,) — Ces annales que 
Meurisse a connues, et qu'il cite dans son Histoire des évêques 
de Metz, sont encore inédites. Composées an xvi* siècle seu- 
lement et d'une étendue médiocre, elles contiennentcertaines 
notions historiques intéressantes pour des époques sur les- 
quelles les chroniques niessines sont à peu près muettes. 
Malheureusement on ne saurait admettre qu'avec beaucoup 
de réserve une partie de ce qu'elles rapportent. Depuis Meu- 
risse, personne n'avait plus parlé des Annales de Jehan 
Praillon, On pouvait craindre qu'elles ne fussent perdues. 
Nous croyons les avoir retrouvées en Angleterre, dans un 
manuscrit du British Muséum, Harleian 4400, où elles sont 
mêlées à d'autres documents. Il y a quelque raison de penser 
que ce manuscrit est celui que le P. Lelong a décrit en 1771, 



DD UV* SIECLE. 64 

n'étaient, à ce qu'il parait, pas encore fixées dans 
les lieux où elles se trouvaient en 1 337, quand le 
traité passé à cette date mentionnait celles de la 
Cité contre le Barrois. Ces marches d'estault étaient 
dans les régions frontières. La première partie de 
leur nom, marche ^ en témoigne. Quant à la seconde 
partie de la dénomination qui leur est affectée, es- 
tault — de stallum; locus instructus, paratus, 
assignatus; locus sedis, stationis, — eUe indique 
l'usage d'y tenir siège. Nous n'avons rien de plus 
à relater sur ce sujet. 

Après ce qui vient d'être dit des Estaults et au- 
paravant des Landfriedes, dont nous voyons la pra- 
tique en vigueur au xrv® s. surtout, on peut se faire 
une idée du corps d'institutions au milieu des- 
quelles se placent le traité d'accord de 1 345 et 
celui de 1347, pour rétablissement originaire et 
pour la prolongation à partir de 1 348, d'une Land- 
friede entre la cité de Metz, la Lorraine et les 
évêchés de Metz et de Verdun; traités dont le 
texte ne nous est point parvenu, mais dont nous 
avons pu signaler avec certitude l'existence, déter- 
miner la date et le caractère, en joignant à ces 
indications quelques renseignements sur le régime 
constitué par eux, et auquel appartient évidem- 
ment le sceau remarquable dont l'image nous a 



au n* 38767 de sa Bibliothèque de la France, sous le titre de 
Manuscrit des Comtes de Metz, et qui figurait, dit-il, à Paris, 
dans le cabinet de M. Fouquet, secrétaire du roi. 



SGKAO 0B LANDFUBDB 



été conservée dans l'armorial d* André de Ryneck. 
Cette image est le seul document figuré que nous 
possédions pour nous faire connaître la forme et 
la composition de ces sceaux de Landfiîede, que 
les documents écrits mentionnent expressément, 
mais dont aucun exemplaire, que nous sachions, 
n'est venu jusqu'à nous. 



APPENDICE. 

Nous ayons annonoé, à la fin de la seconde partie de la 
présente notice, la publication d^ime ancienne chanson 
encore inédite sur la Landfriede. Voici ce document * : 

LA LAlVDBFftlTB. 

La LandefrytB est criée, 
Ly diable y ait part. 
On en ferait bien telz estre 
Qu*ameroit mieulx le hahay. 

Gilz qui flst la Landefrite 
Estoit bien des conpaignon; 
U veulloit qu^es allyence 
Heûst .1. point de raixons 

1 . Nous devons le texte de la chanson de la Landfriede à 
M. Bonnardot, qui Ta empmnté à un manuscrit d'origine 
messine, conservé aujourd'hui à la bibliothèque d'Épinal, 
n" 189. Ce manuscrit, exécuté par diverses mains des xiv« et 
XV* siècles, a été décrit avec beaucoup de détails par M. Bon- 
nardot dans le BuUeiin de la Société dês Anciens Texteâ, 4876, 
p. 64-132. G^est au folio 75 du manuscrit que se trouve la 
chanson que nous publions ici. 



BU IVf^ SliCLB. 63 

C'en ne paiast deniers ne mailles, 
Tant comme elle duray. 
Maix ly bons bourgoy de Mes 
Ne c'y acordèrent pais. 

Gilz déniés ont décbasiés 
Maistre Jeban de Falquemon ; 
Maix il jure par son airme 
Qu'il troverait bien maisons 
Se la LandeMte croUe ; 
Ne va grain nessa ne la ; 
Teil paieroit son estât 
Qui ne la ploigeroit pas. 

Les jaulz pnt une journée 
Acordée près de Donnon, 
Pour veir des aliénées 
Gommant il se chériront. 
Warkekin et Kaldre 
Durexelle lour aeorda 
Quil se tengne à montaigne 
Tant qu'.i. autre tempz vendray. 

Or ait bien pris ly diables 
Gestuit sire de Blanmont 
Qui c'est mis d'alience : 
G'est malz pour les conpaignon 
Armés, de bonne renommée. 
Bien crois tous jour, amerait 
Sy que, quant serait pasée, 
S'il vuelt, il s'en aderat. 

Explissit la Landefrite. 

Il serait intéressant, mais il est difficile d'assigner une 
date certaine à cette pièce, et de décider quel est le traité 
de Landfriede qu'elle mentionne. Ge qu'elle dit de ce traité 



64 SCEAU DB LÂNDFIUEDB 

est tout à foit însufAsant pour en donner une idée exacte. 
La chanson relate en efiTet surtout, et cela est très naturel 
eu égard au caractère spécial d'un pareil document, des 
points de détail accessoires qui avaient pu frapper ayant 
tout les contemporains et provoquer chez eux les observa- 
tions et les sentiments qu'elle exprime. Mais ces particu- 
larités sont précisément de celles que Thistoire néglige et 
nous laisse ignorer. Voici du reste ce que dit la chanson, 
dans son refrain initial et dans les quatre huitains qui en 
sont les couplets. 

Refrain. — La Landfriede est criée. Le diable y ait sa 
part. On saura bien y faire entrer tel qui mieux aimerait 
guerroyer. C'est véritablement là une malédiction lancée 
contre Tinstitution de la Landfriede. Ce refrain, qui devait 
sans doute se répéter après chaque couplet, nous fournit 
d'ailleurs une intéressante indication ; c'est que la Land- 
friede, après avoir été convenue et arrêtée, était proclamée 
par un cri public. 

A" couplet. — Celui qui fit la LandMede, bien porté 
pour les compagnons ses alliés, voulait qu'une des condi- 
tions de raccord fût la suspension des paiements dus par 
eux, tant que durerait leur alliance; mais les bons bour- 
geois de Metz refusèrent d'y consentir. H s'agit vraisem- 
blablement ici des paiements de dettes et surtout de ceûs 
à effectuer au profit des Messins, riches prêteurs dès cette 
époque, ainsi que des poursuites et saisies de gages 
pratiquées résolument, même à main armée, contre les 
débiteurs inexacts, par ces créanciers redoutés. Cette 
« particularité rappelle que les exécutions de cette sorte 
étaient alors la source de fréquentes querelles entre les 
bourgeois de Metz et leurs voisins. Ces questions d'in- 
térêt et leurs conséquences avaient été notamment les 
principales causes, à ce qu'il semble, de la guerre dite des 
quatre seigneurs, faite à la Cité en 4324 par l'archevêque 
de Trêves, le roi de Bohême, comte de Luxembourg, le 



dàe de Lorraine et le comte de Bar, àen jti^rpar les 
demandes des confédérés jointes aux réponses des Sfessins, 
qui précédèrent les hostilités, et par les articles de la paix 
qui y mit fln *. Les deux derniers yers du premier couplet 
laissent sans solution certaine la question de savoir si les 
Messins étaient compris dans le traité de Landfriede qu'il 
mentionne, d*où ils auraient écarté l'étrange stipulation 
qu'on pressait d'y mettre à leur détriment ; ou bien, s'ils 
étaient en dehors de cette Landfriede, dans les conditions 
de laquelle les alliés n'auraient pas osé introduire , avec 
l'obligation de la soutenir en commun, cette clause exor- 
bitante, dommageable surtout aux intérêts des bourgeois 
de Metz qui ne pouvaient pas y consentir. 

2® couplet. — Ces paiements ou obligations ont causé la 
dépossession de maître Jehan de Falquemont; mais il jure 
par son âme qu'il saura bien ressaisir une maison si la 
Landfriede croule, c'est-à-dire quand elle cessera de faire 
obstacle à ses entreprises. En attendant, il court fort de çà 
de là, eherchant profit aux dépens de quiconque n'aurait 
pas juré la Landfriede. Ce huitain nous montre, dans le 
personnage qui en est l'objet, un individu probablement 
victime de ses créanciers, et dont la police de la Land- 
friede contient l'ardeur de vengeance et les convoitises. 
Le sens du mot déchasUs^ au premier vers, ressort de sa 
corrélation avec, le mot çhasié^ chaze»^ dont la significa- 
tion est « investi d^une maison ou d'un fief », suivant Du 
Gange ^. Au dernier vers du couplet, le mot plaigeroit 
présente une variante du verbe pleigerj dont le sens propre 
est « promettre ou s'engager comme caution ^ ». 

1. Chronique de Praillon dans Huguenin, Les Chroniques 
de la ville de Metz, p. 39, 56 et 62. — Histoire de Metz, Preuves, 
t. IV, p. 13 et 19. — La guerre de 1324 fait le sujet d'un 
poème du xiv« siècle qui. a été publié par MM. de Bonteiller 
et Bonnardot en 1875. 

2. Du Gange, Glossaire, v" Gasatus. 

3. IMd,, V Plegius. 

XXXIX 5 



êè SGEA0 M UNPFmKDE 

3* eoaplet, ^ La Gompagûie dfis Jattlz, e'asM-dIre des 
GoqsS a tenu journée près du Donuon pour s'eofceodre 
sur la manière dont die se tirerait d'afbire pendant la 
Landfriede. Avec Warkekin et Kaldre DureieUe, il a été 
déddé qu'elle se tiendrait à la montagne, jusqu'à ee que 
fussent venus d'autres temps. Cette compagnie semble être 
one da ees bandes de g/ms armés qui vendaient leurs 
senrices à qui les réclamait, pour des entreprises que la 
Landfriede rendait à ce moment inutiles ou au moins plus 
périlleuses. Us se résignent à la retraite pour le temps 
qu'elle durera. Oonnon ou Donon, lieu de leur assemblée, 
n'est pas le nom d'une localité habitée que nous connais^ 
sions; mais c'est encore aujourd'bui celui d'un sommet 
des Vosges situé dans le voisinage de Blamont^, et près 
duquel il est tout naturel que se réunisse une bande armée 
en relations, comme on le voit par le buitain suivant, avec 
un personnage qui occupait vraisemblablement cette der- 
nière localité et lui empruntait son nom. La montagne 
où ils doivent se tenir pourrait être le Donon lui-m£ipe, ou 
une partie quelconque de la même chaîne, sinon quelque 



1. Le mot Jaulz existe encore dans le patois messin actuel 
avec la signification de coq. 

2. lie Donon s'élève au-dessus des sources de la Sarre, 
affluent de la Moselle, et de la Yezouze, petite rivière qui 
passe à Blamont avant de tomber dans la Menrthe. Le som- 
met de cette montagne, égaleoient accessible du côté de 
FAlsace et da côté da ia Lorraine, se termine par un plateau 
connu pour ses antiquités. On prétend qu^il y a existé autre- 
fois des fortifications. Il est impossible d*y rien discerner de 
sembiabla aujourd'hui. Mats on y trouve des restes d'édifices 
très anciens qui au moyen âge pouvaient avoir encore de 
l'importanoe, et Ibuniir dans ces oonditions un poste avan- 
tageux avec une retraite commode, à des gens d'action obligés 
de prendre parfois des précautions pour leur sûreté. — Cf. 
JoUois, Antiquités du département des Vosges, 1843. 



DV XIV« flâCUE. 67 

localité aujourd'hui ineoimue, et déttgnée «lors par ootte 
dénomination. 

4* couplet. -- Le diable emporte le aire de Blamont, qui 
est entré dans la Landfiriede, au grand dommage des 
Compagnons armés (les Jaulz?). Mais on peut croire que, 
la Landfriede passée, il leur renendraf ^ qu'il lui coor 
Tiendra de réclamer encore leur aide. Le sire de Blamont 
est maudit pour s'être ragagédans la Landfriede. L'auteur 
de la chanson se montre sympathique pour les intérêts 
de la bande armée dont ce personnage utiUiaitv 06 semble, 
auparavant le secours maintenant sans objet, mais qu'il 
pourrait bien, est*il dit à la fin, être dans le cas de recher- 
cher quelque jour encore, quand la Landfriede aura cessé. 

Tel est, croyons-nous, le sens de la chanàon. On deman- 
derait volontiers aux noms d'individus qu'elle contient 
des indices pour en fixer la date. Malheureusement, War- 
kekin, Kaldre Durexelle et même Jehan de Falquemont 
sont des personnages tout à fait inconnus. Quant au sire 
de Biamont, Tabsence de prénom ne permet guère de 
reconnaître quelle place on doit lui assigner dans la série 
de ceux qui ont porté ce titre. L'histoire de la famille de 
Blamont, investie d'un des principaux flefii de l'évêobé de 
Metz et en tirant son nom, est d'ailleurs très imparfoite- 
ment connue. Sa généalogie n'est même pas très bien 
fixée ^ Un point certain du moins, dans la disonssion qui 
nous occupe, c'est la participation de ee sire de Blamont 
à la LandfHede en question, tandis que celle de Mets à 
la même Landfriede reste encore douteuse. 

Nous sommes loin de connaître tous les traités de Land- 
friede auxquels un sire de Blamont aurait pu prendre 
part, c'est-à-dire tous ceux qui ont été conclus dans les. 



i. Voir D. Gahnet, Histoire de Lorraine, l** édition, 1. 1, 
prélim., col. 215 ; et 2« éditioa, t. IH, préUm., col. 96, t. Vn, 
prélim., col. 251; Notice de Lorraine, t. I, coL 128. 



68 SCfiAC DB LANBFBIEDE 

régions dépendant de la Lorraine aussi bien qiie de f éf$- 
ché de Metz et pays voisins. Nous n'avons sur ce sujet que 
les textes fournis par les Bénédictins dans les preuves de 
leur histoire de Metz, par D. Galmet dans celles de son 
histoire de Lorraine, et par quelques autres sources d'in- 
formation très peu abondantes. Nous avons indiqué, dans 
Ja notice qui précède, tous les traités de Landfriede 
connus, auxquels a souscrit la cité de Metz à partir de 
4327. Aucun ne mentionne comme y ayant participé un 
sire de Blamont. 

Les Landfriedes lorraines ou barrisiennes, que D. Gal- 
met, d'un autre côté, nous fait connaître en dehors de 
celles-là, portent les dates de 1 364 % 4 387 ^ 4 399 S 4 435 \ 
4 444 ". D. Galmet signale en outre dans sa Notice de Lor- 
raine^ mais sans nous en donner le texte, une alliance 
conclue en 4406 entre le duc Gharles et Henri, sire de 
Blamont, sous la condition de se prêter mutuel secours 
contre leurs ennemis^. A cette époque le duc de Lor- 
raine terminait une guerre avec Toul et en commençait 
une autre avec le duc d'Orléans dans le Luxembourg. 
L'alliance de 4 406 n'a d'ailleurs pas du tout l'apparence 
d'une Landfriede. Parmi les autres traités, lesquels ont 
au contraire ce caractère, un seul mentionne la participa- 
tion d^un sire de Blamont : c'est celui de 4364^ où Thié- 
bault, sire de Blamont^ est nommé avec 38 autres princes 
et seigneurs confédérés, à la tête desquels figurent l'évêque 
de Metz, le duc de Lorraine, le duc de Luxembourg, le 
duc de Bar et l'abbé de Gorze. Thiébault y est même dési- 

4. D. Galmet^ Histoire de Lorraine, Preuves, l" édit., 
t. II, col. 633. 

2. Ibid., Iw édit., t. II, col. 668. 

3. Ibid., !'• édit., t. U, col. 677. 

4. Ibid., i^ édit., t. IH, col. 221 ; 2« édit., t. VI, col. 153. 

5. Ibid,, 1" édit., t. III, col. 656 ; 2* édit., t. VI, col. 166. 

6. D. Galmet, Notice de Lorraine, t. I, p. 130. 



mr XIV* siicLE. 69 

gné comme un des cinq oommiseairea ôhàrgés de la poKcd 
de la LandfHede, et comme dâégué à cet «IBM au nom 
de révoque de Metz. Cette Landfriede, datée de rAnnon- 
eiation Notre-Dame (25 mars) 4364, doit durer jusqu'au 
lendemain de Pâques 4 362. Un des objets que s'y propo- 
sent ^)écialement les^liés est de se défendre les uns Jes 
autres contre les entreprises dei^ bandes années : jk Se 
«' aucunes compaignies s'assembloiènt^ y est-il dit> ou v^ 
« noientpour mefiEiireàiious,... nous, au' mandement et 
c dénonciation dé nosdits commîS' im de celuy de nous 
«c on pays ou terre douqueil lesdîttes compaignies s'as« 
« sembleroient ou vanroient, devrions contester à icelles 
« compaignies si hâtivement comme* nous pourrions, et 
« les dechessier à petite force et à grande.» On peuirap» 
prêcher de cette indication un acoerd'de la cité de Hete 
avec ses voisins en 4360, a encontre ceals des eoàspaignes, 
f Soient Ynglois ou aultres ^ » , et un second' traité du 
même genre, sans d^, mais de cette époque également, 
c'est-à-dire de la fin de 4 364 ou de^ 4 362, « contre lés 
« gens c'en appelle compagne », entre l'évêque de Metz, 
les ducs de Lorraine, de Luxeioaboorgv de Bar^ Tévéqueet 
la cité: de Strasbourg, lies villes etèéigneurd'd'Alsacer et 
tous ceulx, est-il ajoutéy qoi voudront en ètre^. Ces dôcui 
menls montrent oe qu'étaient aiors eea compagnies ou. 
bandes de gens armés, contre lesquelles x)n prend spécial^* 
ment des mesures- de défense, dans, le tiîalAé de Laiîdfriede« 
de 4364 notammentyoùilgui^eTbiélgiautt, sire de Biamont,' 
comme confédéré, bien plus à titre de commis pour 
l'évêque de Metz. Cette particularité présente un accofd^ 
remarquable avec un des traits mis eh relief par les dent 
couplets 3 et 4 de notre chanson. 
Une difficulté dans ce rapprocheiiient pourrait être que 



i.iHisUnre de Metz, Preuves, t. IV, p. 187. 
2. im., t. IV, p. 196. 



VO SCEAU m LAiISFIUJtE 

la cité de Mete a'e6t i«a oomprise parmi les adhérafits à 
la Lanâfiriedt de 4 664 . Ma» il ne résulte pas expressément 
de la chanson, eamnte nous l'avons fait remarquer, que 
la Cilé fib partie âe la Landfriede dont il est parlé dans 
ee doeument. 

Dans.la Landfirlede de 4364, le teate en est sous nos 
yeux, il n'est pas non plus question de ta suspension des 
paiements dont parle la chansod. Mais ceUstci ne dit pas 
que eeite mesure ait été prise ; elle dit seulement qu'elle 
ami été proposée, et que les tottfgeois éé Metz avaient fisiil 
obstacle à son adoptictti. 

Après ces expUcaëons on pourrait peut^re admettre 
comme probaJ)le, sinon comme positif^ que ia Landfriede 
mentionnée dans la oban«>n est' oeUe de 4864, ce qui 
ferait remonter os doonmentà cette dala marne; et que le 
sire de BàunentqDi-s'y trouve nommé. est Thiébanlt, un 
des persoitaoï^es au- reste le plus .en vue de celte &iniUe« 
. Les indications fort incomplètes qu'on a sur ceUe*ci la 
signalent comzne une bcancbe de la mAisOn de Sabh, 
qui aurait été mise au xn"* sièole-en possession de Bia-^ 
mont^ domaine situé au pied et à Touest des Vosges, 
soumis ensuite par elle, au'Xtn^ siècle; à la mouvance de 
révéèhé de Mets. La généalogie de la^ famiUeneseflxe 
guère que vere cette deniièm i^poque. Un siècle phis tard 
apparaît Tbiébauit, l'un des pirineipanx^âévés de Tévêchév 
C'est iui^ à ce qoi'il fiettiUe, qu'on voit en 4S54 au service 
de la cité de Metz et àla tâte de ses hommes d'armes dans 
nneguerre ave&Jes Lorrains ^; qu'on retrouve ensuite, 
en li 964 , gouverneur du temporel de Fétèché de Metz, pour 
Adhémar de IkNnteil?} et qui, à eette époque également, 

1. Ghrpnique de P.railloa dans Hi^uemn, Le» Chroniques 
de la ville de Metz, p. 91. 

2. D. Galmet, Histoire de Lorraine, 2« éd., t. VII, prélim», 
col. 254. Ailleurs D. Gàhûet nomme Haàiri le sire de> Bla- 
mont signalé par lui comme gouvernevr du tempOrei et lieu- 



« 

flgQfs parmi l«i 39 adhéiwlftà Itt hàaiSiMB tei 4M4 . fia 
4866^ le duc Jean le Mkntne iientènaatgéoértl as dnebè 
de Lorraine ^ Il vitalt eileorè, à ee ^u'il «tilibiki, en Aïïï^. 
La mataon de Btaimmt kie de^niit plas tbarnir après lui 
<}oe quatre générations, eulvam les> jisdjoa<]i(niB donnée» 
par D. Galmet, jusqu^à Louis, mort sanBedfanlS'eh 4506^ 
et qui eut pour héritier son' onde CUry, é?èqiie de Toul ^. 
Celui-ci fit eession des terras el seigneuries; de Mamont 
au due de Lorraine qui ]es> reprit d'abérd de Yè^rë^e de 
Mets ; mais un peu plus tard cette mouvance écbii^pi^ à 
révèehé) et le ducie Lorraine fedsait ultérieufementde 

4 . , 1/1 I 



• )•> »■ -l»" » ♦!' •» //■ 



tenant général de révôché de Metz en 1366. tiotik» 4fi l^oTr 
raine, t. I, col. 129. 

1. D. Galmet, Histoire de Lorraine, 2* éd., t. III, col. 96; 
Notice de Lorraine, t. I, p. 130. 

2. On comprend que Louis de Blamont ait été le dernier 
de la descendance de sa maison, si c'est lui que concerne, 
comme cela est vraisemblable, le passage suivant de la chro- 
nique de Philippe de YigneuUes : « Le dix huictiesme 
c d'aoust (1500), vint à Mets le comte de Blamont et le sei- 
« gneur de Montagu, le comte de Tustainne et le seigneur 
<c du Fayt, lesquelx seigneurs vinrent en icelle cité pour 
« traicter et accorder le mariaige dudit comte de Blamont, 
f aigié environ de vingt huict ans, et de la fille dudit sei- 
ff gneur du Fayt, qui estoit belle, josne et en bon point, et 
« en Taige de vingt six ans : dont aulcuns et les plusieurs 
(c disoient que c'estoit domaige de luy avoir donné celluy 
« seigneur, elle qui estoit si belle ; car luy, jay ce qu'il fust 
c josne, estoit tout descrépit dès le gros des cuisses en aval, 
c et le convenoit mener et chairier en une bière chevalie- 
c reuse. Touttesfois le mariaige se fist et accordait, et se 
c partirent de la cité, acompaigniés de plusieurs seigneurs 
« d'icelle, le vingt deuiiesme jour d'aoust, et s'en allèrent à 
c Biaulrepairt. » — Chronique de Phil. de YigneuUes dans 
Hugueoin, Les Chroniques de la ville de Metz, p. 634. 



72 



SCEAU DE LAMVnam DU XIV' SliCLE. 



l'ampire lui-même, dit D. Calmet, ses reprises pour ces 
domaines. On nous pardonnera cette petite digression sar 
la maison de Blamont dont l'histoire est eneore à faire. 
L'occarion se présentait tout naturdlement d'y jeter un 
coup d'œil àipropos de TMébault, sire de KamonI, et de ia 
Landfriede 'éeidM,k laquelle il avait pris part. 

Nous acGordér»-t-on, en raison des. considérations qui 
précèdent, que. cette Landfrïede de 1364 pourrait bien 
être oelie dont il est question dans la chanson du manuscrit 
d'Épinal, et que cette chanson, avec les curieuses parti- 
cularités qu'elle renferme,' appartiendrait par conséquent 
à la seconde moitié du xiv* »ècle? Cette conclusion la 
ferait très expressément rentrer dans le cadre de la pré- 
sente étude. 



!■ 



NOTICE 



SUR 



QUELQUES REPRÉSENTATIONS; ÀLLÉaORIQUES 

DE L'EUCHARISTIE 



Par M. F« DE Lastetrib, membre honoraire. 



Lu dans' les séances des 15 mai et 3 juillet 1878. 



Le jour.;de:sa dernière Cène, Jésus, rompant 
son pain,;dit à ses disciples;: « Preaez et mangez- 
en tous^ car ceci est mon corp^. » Puis, leur pré- 
sentant semblablement un calice plein de vin, il 
leur dit : «: Prenea et buveat-en tous, car ceci est 
mon sang. » Le pain et le vin sont donc, en quelque 
sorte, les éléments constitutHs de l'Eucharistie . 
Ge sont les deux espèces (ce .mot est consacré) 
sous lesquelles a. été institué le plus auguste sacre- 
meirt de la reUgion chtétiew^4 

Il n'y a'\pâ$>lieu, par conséquent, de s'étonner 
de ce que la .vigne et le blé, -matières premières 
du vin et du pain, sont au nombre des premiers 
symboles qui se rencontrent sur les monuments 
du christianisâie. L'usage s'eneist. r^andu partout 



74 ALL^GOEIES BUGHABIST1QUE8. 

et s'est perpétué jusqu'à nos jours, où nous voyons 
encore ces mêmes emblèmes consacrés sous toutes 
les formes à la décoration des monuments et autres 
objets affectés au culte, tels que les autels, les 
vases sacrés, les vêtements sacerdotaux, etc. 

Mais, si de simples emblèmes suffisent âto 
époques de foi primitive, il faut quelque chose de 
plus pour parler aux yeux à mesure que les 
croyances se compliquent de dogmes nouveaux. 
Ce n'est pluâ seulement au co^ur, c'est aussi à 
l'imagination des peuples que s'adressent alors 
tous ceux (docteurs ou artistes) qui veulent les 
impressionner. De même qu'à l'histoire tend à se 
substituer la légende, de même le symbole tend 
à se transformer en allégorie. Celle-ci se prête à 
tant de développements que les ' esprits' les plus 
ingénieux sonft les phis disposés* peùtr^êtPe i s'y 
laisser entraîner, ^t naturellement rartiste, qn 
voit par elle s'élargir et s'enrichir iiidéfinimeiit le 
cercle de ses compositions, pousse tànt> qu'il peut 
dans cette voie. • • . 

La fin du moyen îàgeifut, pare)tccAence/lebeau 
temps de Tallég^ie religieioiM^ que la rehaiseanM 
eHe-même cultiva également en l^entoiirfiflpt de ises 
pompes un peu profanes, G'éteit^ pdr exeolple, le 
Triomphe de la F4i ou oeltn de ta Chargés ûgnvé 
par quelque procession théâtrale, où b»; Vertus 
chréttennes n'app8tf*aisi»aient guère; qpae montées 
sur des chaars magtiiflques et entourées, d'tuie fioule 
de p^rMnnagés aHég^^rîques à pîedt iMf àchëvoL 



AUiaOKffiS «WBAftlSnWM. 75 

Du momeiit que la décoration artistique du saint 
lieu était montée à ce point, quelle fi^u*e eussent 
pu Satire, dans un tel nûlieu, de simples emblèmes 
comme le rameau de vigne ou la poignée d'épis 
représentés sur les [Mrenners monuments chré^ 
tiens? 

Évidemment, pour tenir dignement sa place, 
rfiudiartstie, elle aussi, devait être représentée 
sous une forme pUis saisissante. Les textes sâcrés, 
leurs innombrables 0(«unentaires et les oeuvres 
des Pères sont une mine précieuse oi\ Ton devait 
trouver sans peine les éléments d'allégories non 
moins compliquées et facilement plus orthodoxes 
que la pkqpart de celés que je viens de citer. 

Si la Vigne avait été accotée, dès les premiers 
temps du christianisme, comme l'im des deux 
synÂoles de TËucharistie, c'était comme matière 
pt^emièrë du vin, qui, dans ce divin mystère, 
représente le sang de }<.-S. iésua<^Ghri»t. Mais^ au 
Heu du vin sortant de la grappe, n'était^l pas bien 
plus «npressionnant de montrer le sang de Notre*- 
Seigoeor sortMt direotetpeiA de son divin c^ps 
pkieé lui-même sur le pnessbir mystique? Primus 
boUms in toficulafi presMs t9t Chmtw^ a dit quel-* 
que part saint Augustin» 

L'allégorie, il est vrai, touebe ici de bien près 
au réalisme^ . et même à . tin' réalisme asses r^MH 
gnant. Mais le goût de' nos bons lûeuK n'iétàit'pas 
aussi raffiné que le nôtre. L'image, je le répète, 
était saisissante et formait le noeud d'une allégorie 



76 lUiGOUiBS BucHAftimaras^ 

facile à développer indéfimment. D'une part, à 
l'aide du bois mystique du pressoir, qui, bien 
entendu, était celui de la croix, on pouvait remon- 
ter jusqu'à Farche où Noé, sur l'ordre de Dieu, 
réunit les dernières épaves de Thumamté prête à 
périr. D'autre part, le soin de recueillir, de con- 
server, de distribuer aux fidèles le précieux sang 
du Sauveur, assignait un rôle, une place quel- 
conque à toute la hiérarchie des serviteurs de 
l'Église, depuis les apôtres et les évangélistes jus- 
qu'aux évêques et aux simples prêtres. 

L'aUégorie du Pressoir fut en grande vogue du 
XV® au conunéncement dû xvn® siècle. Nous la 
trouvons pour la première fois, bien incomplète 
encore et pour ainsi dire en gei^me, dans la superbe 
bible historiale, manuscrit à vignettes de la fin du 
XIV® siècle, conservé' à la Bibliothèque nationale 
(fonds français, n"" 166). En regard du f^ 1%3 v% 
consacré au psaume 80 S se voit une vignette où 
le Christ est représenté, .non pas étendu, mais age-^ 
nouille sur je pressoir et son précieux sang s'échap- 
pant de ses plaies. Cette peinture est accompagnée 
de là légende latine : de mno Mngninia'sui etfru^u 
eamis praprie Clmstus ^des reficU^y \eï d'une 
curieuse annotation en langue vulgaire ainsi con** 
çue : c Cepseaume estoit dianté en septembre 
pour Dieu loer dabondance des fruits et de. yin 
qui estait espraint es pressouers; » j . . 

i. Es^ltate Deo aâjutari nosiro. 



.lLI.tf60BIfi8 EUCHABI8TIQQI8. 77 

Mais il y avait enoore loin de là à la représen- 
tation complète du Pressoir mystique. Celle-ci 
atteignit peu à peu un tel développement qu'elle 
ne pouvait plus guère être contenue dans un cadre 
restreint. Aussi les sculpteurs . n'ont^ls presque 
jamais abordé ce sujet compliqué. Notre regretté 
confrère, M. Grésy, en avait cependant découvert 
un exemple dans k petite église de Recloses, près 
de Fontainebleau. Mais il ne s'agit point là d'une 
composition d'ensemble. Ce sont divers fragments 
assez mal coordonnés, dont toutes les parties se 
rapportent, il est vrai, au même sujet. Ces sculp- 
tures en bois, du x\f siècle, sont le travail assez 
grossier d'un artiste de la localité ^ Je ne sache 
pas qu'aucun sculpteur de quelque talent ait 
jamais essayé d'interpréter cette allégorie. 

Ce furent les peintres qui s'en emparèrent de 
préférence et l'exploitèrent chacun à sa façon, les 
peintres verriers surtout ; car, à l'époque dont il 
s'agit, ces derniers à peu près seuls étaient chargés 
de la décoration du saint lieu. Leurs œuvres étaient 
malheureusement d'une nature bien fragile. La 
plujpart ont disparu. Cependant, parmi les anciens 
vitraux conservés jusqu'à nous, on pourrait citer 
encore bon nombre de compositions empruntées 
à l'allégorie du Pressoir. Les plus complètes, les 



1. Mémoire lu par M. £. Grésy à la séance générale de la 
Société d'archéologie de Seine-eUMamp, en 1865. Tirage à 
part. Meaux, 1867: . 



78 AU.iQOBiBS BDCHâiisnons. 

phis remarquables, sous le double rapport de 
l'exécution et de la conservation, sont, je crois, 
celles de Troyes, de Gonches en Normandie et de 
Saint-Étienne-<lu*Mont à Paris. 

De ces trois verrières^ la plus ancienne en date 
est celle de Gonches, qui fdt fondée par lean le 
Tellier, seigneur des Ebrieux, grand rapporteur es 
chancellerie de France, mort en 4555. Elle porte 
cette inscription : Toreulwr caicavi mIus et de gen- 
tîbus non est vir mecum , empruntée au diapitre 
LXIII d'Isaïe. 

Le vitrail de la cathédrale de Troyes fiit peint, 
en l6Si8, par liénard Gonthier, le plus habile 
peintre sur verre qu'eût la Ghampagne à cette 
époque. Gonune œuvre d'art, il est fort remar- 
quable ; mais, comme allégorie, il est moins com- 
plet que les deux autres. 

Sous ce dernier rapport, la préférence doit être 
donnée au vitrail de Saint^Êtiaine-du-Mont, lequel 
(^re, en outre, cet avantage de se décrire en 
quelque sorte lui-même, chacune des parties de la 
composition étant accompagnée d'une inscription 
en vers qui en explique le sujet. Le mérite de cette 
peinture est d'ailleurs au moins égal à œlui du 
vitrail de Troyes. Sauvai S Pierre Le Vieil ^, Lan- 
glois du Poni<le*rÂrche' et beaucoup d'autres 



1. AntiquiUs de Paris, 3 vol. in-f>. Paris, 47^4. 

2. L'art de la peinture sur verre, inoP". Paris, 17Î4. 

3. Essai sur la peinture sur verre, in-8*. Rouen, 1832. 



AU40OEI88 S1IGHiEI8Tfai»8. 7f 

agprès eux en ont parlé avec de justes éloges. Maïs 
les descriptions qu'ils en ont données sont restées 
toutes incomplètes et la plupart entachées d'er- 
reurs. 

D'abord Sauvai et, ce qui est plus étonnant, 
JjB Vieil, qui était connaisseur, se sont étrange- 
ment trompés quant à la date, que le premier de 
ces autwrs fixe à lôSO, ce que l'autre semble 
accepter en attribuant cette peinture à Robert 
Pinaigrier, qui travaillait effectivement au com- 
mencement du xvr siècle. La vérité est que le 
vitrail de Saint-Étienne-du-Mont ne date que des 
premières années du xvn® siècle et que le Pinai- 
grier à qui il est permis de l'attribuer est, non 
point Robert, mais bien un autre membre de la 
même famille, son neveu, son fils ou son petit-fils, 
nommé Nicolas. Il suffit de comparer les quelques 
vitres peintes par Robert Pinaigrier, qui existent 
encore à Saint^Gervais, avec celle de Saint-Étienne- 
du-Mont pour constater des différences très mar- 
quées entre les unes et les autres, conune date et 
comme manière, MM. l'abbé Faudet et de Mas 
Latrie ont déjà signalé l'erreur de Sauvai dans leur 
Notice historique sur la paroisse de Saint^Êtienne- 
du-Mont * . 

Le vitrail représentant l'allégorie du Pressoir, 
primitivement placé dans le petit cloître qui entou- 
rait le charnier de l'église, fut donné, au commen- 

1. In-12. Paris, 4840, p. 40, 



80 ÂhLiBOBOB EUCflA&ISTIQinS. 

cément du xvh* siècle, par Jean le Juge, ridie 
marchand de vins, marguillier de Saint-Ëtienne- 
du-Mont, qui, au dire de Le Vieil, était « l'un des 
plus grands amateurs de peinture sur verre de son 
temps ' > . En 1 734, lors de la restauration générale 
de toutes les verrières de Saint>-Étienne-du-Mont, 
par P. Le Vieil lui-même, ce]le-<ci fut transportée 
dans la chapelle de la Vierge, où elle resta jusqu'à 
la Révolution. Plus tard, quand l'église fut rendue 
au culte, on plaça le Pressoir dans l'une des cha- 
pelles du côté droit de la nef. Enfin les galeries du 
charnier ayant été restaurées, il y a quelques années, 
le vitrail de Pinaigrier reprit sa première place où 
on le voit encore aujourd'hui. 

Quoique de dimensions restreintes, c'est toute 
une vaste composition où se déroulent simultané- 
ment tous les détails de l'allégorie. L'arrière-plan, 
ce qu'on serait tenté d'appeler c la toile du fond » , 
représente une campagne fertile et accidentée, un 
riche vignoble que cultivent les patriarches, ainsi 
que nous l'apprend l'inscription suivante : 

Les anciens patriarches 
Qui le futur ont seu 
Pour leur salut ne fut 
A cultiver la vigne. 

Plus sur le devant, à gauche, les apôtres trans- 
portent le raisin récolté et le déposent sur le pres- 
soir, où est couché Jésus-Christ en personne. Sa 

1. UArt de la peinture sur verre, p. 68 et 69. 



croix, qui pèse sur lui, fait sortir de ses plaies des 
flots de sang vermeil, Oii lit, sur un second car- 
touche : 



* .j ' 1 • 



t » i »'^ I *, 



Ge pressoir fut la vénérable croix 
Où le sang fut le nectar de la vie. 
Quel sang celuy par qui lé roy des Hois 
Raehepta Thomme et ea race asseruie } • 

De Faiitre côté du pressoir, se voit un chariot 
attelé de l'ange et des animaux caractéristiques 
des quatre éVangélistes. L'ifisca^iption dit : ^ 

Tous les cantons de ce. large univers . , . 
En ont gousté par les Évaugëlistos. . 
Édifiés ont été les peruers, 
Laissant d'Adam iesancieànes pistes. 

Sur le premier plan, un groupe' composé des 
quatre pères de l'Église s'occupe à transvaser dans 
des tonneaux le précieux saiig provenant du pres- 
soir*, ce qui donne lieu au quatrain suivant*: 

Dans des vaisseaus en reserve il fut mis 
Par les docteurs de TÉglise, pour être 
Le lauement de nos péchés commis, ' 
Mesme de ceux qu'on a venant de naître. 

Sur la droite du tableau, s'élève un vaste et élé- 
gant édifice tout à jour, dans les caves duquel trois 
personnages, un pape, un roi et un cardinal des-^ 
cendent les tonneaux remplis du breuvage mys- 
tique. On lit sur rinscriptioi!! : ^ . * 



»»#'»f \r * 



1. J'ai reproduit avec tout le sdifï possible ce fétàUfiiûa'blë 
groupe dans mon Histoire de la peinturé sîtr vérrè, ^'. XCÎV. 
XXX) X 6 



; ^ , ?A|>«a| Prélat^ Priace&i Rofs^ iîmperears 
L'ont au cellier mîsauec reuerence. 
Ce vin de vie effaée les erreurs 
Et donne à Pâme une saincte espérance. 

Enfin, sous les portiqiièà du palais, à travers 
ses larges ouvertures .et ses longues galeries, on 
aperçoit une foule imcrosoopique de fidèles se 
pressant au tribunal de la pénitence et à la table 
dé communion, avec ce dernier quatrain : 

Tous vrais 4hiidUeiLfi lô.doiuant recenoir 
Auec respect des Prebtres de TÉglise, 
Mais il coiMiètit' '{>i<exàtii'€liil€iût àttoir 
L'ame contriMè et Ift oouljpe f^emise. 



Tout cela, dâiis an tableau hanl de deux mètres 
à, peine sur l'^SO de largeur environ, était bien 
difficile à grouper sans confusion. Le peintre s'en 
est tiré à son honaéur, Jj^. composition est claire, 
l'allégorie ingénieuse, ^ien suivie dans tQutesses 
parties, et l'exécution de nature à satisfaire les plus 
délicats. 

Une vitre toute pareille, oii du moins représen- 
tant identiquement le méme^^ujet et due égfldement 
à Nicplas Pinaigrier, ^xiçtait^ avant la Révolution, 
(teips l'église $aint-Hilàire de Chartres. Elle passait 
ifljÈBiç.pQpr avoir été peinte avant celle de Paris. 
.X'^lji^gorîe du Pre«5Soîr était d^ailleurs, je le 
répète, fort en vogue A cette époque, etrilmë serait 
facile d'en citer plusieurs' autres exemples parmi 
Içs. nioi^pij^lts ;de§ V^\^\s xvn* siècles. 
.Les aJIégoriei^ TQÎativpft à J'Eqchftristip sqms l'es- 



pèce du pain sont infiniment plus rares. L'acemple 
le plus oomplet qtte j'en connaisse ne se trouve 
pas même en France. C'est dans la oathédrale de 
^erne que je Tai rencontré^ et c^est enoore à la 
peinture sur verre qu'on le dcrit; 

Cette vaste et ingénieuse eomposition, que je 
désignerai sous le nom de MouU^jnyMqiu^ se voit 
à la première fenêtre du côté gaudie de la oalhé^ 
drale. C'est le digne pendant du Vf^mr que je 
viens de décrire. L'aQégoriè, développée dans u* 
cadre plus vaste, y est même encore plus oonv- 
plèfte. 

Dans la partie supérieure de la fenêtre et comme 
au sonunet de la composition,- on aperçoit d'aboi^ 
Moïse faisant jaillir l'eau du rocher. C'est la source 
première de la rivière qui doit mettre «n mauve<- 
tnent le Moulin eudiaristi<pie« Tout le long de son 
cours, dans cette partie du tableau qui veutAgu*- 
rer les ten^s antérieurs à la vtemie du Qflistvdes 
hommes, des femmes çt même dus animaux vien- 
nent s'y abreuver. 

Le mou}in lui-^mènm^ est presque sur le piiemier 
plan. Aux deux côtés de la meule wat représentés 
Ifaurie et l'ange Gabriel avee la forioiule ordinaire 
de la salutation langélique : Am Mûria gratia |» JM^% 
L'enfant Jésus, piaeé plus bas, timt un lairge. phy^ 
lactère portant une inscription en grande partiç 
•eSSoÊcéej où l'on; ne peut guère pèus-hre que fces 
mots.: «.';«^....]MinM muM qui4e'CBlo 



<'* 



M AUifiOlIIS. BUGHUUSflQirBS. 

<(|u'il est feurâle de reconstituer ailasi : 

Ego sumpanis vwus qui decielo dsicendi (Évang. 
selon saint Jean, VI, 41) ; 
' Si quda mmducaverit ex hoc panevivet in srter- 
num {IHd.j VI, 52). 

' Au sommet du moulia, sont figurés les syndioles 
des cpiatre éyangélistes, l'ange, le lion, le taureau 
^t l'aigle, avec autant d'inscriptions tirées de Irars 
livres réspeeUfe et toutes relatives au saint ibys- 
tèrede l'Euehwiatie. Ainsi, près de l'ange se Usent 
lesmots : / 

Hoc est corpus meum (Évang. selon saint Mathieu, 
XXVI, 26); ... 
près, de l'aigle, ceux^i : 

. Etverbum caro. faetumest (Êvang.: selon saint 
Jean^ l, 44). 

Des deux autres inscriptions, l'une est ^itière^ 
ment effacée, l'aiftre: diifScàle à lire. 

Plus bas, sairt Pierre en. costume de. pape sou^ 
4èvèlanranne;paroii.reau ptoètre dans le.maulÎD 
et le met en mouvement. 

EsiSn, du dessous'deJametiles'échappeiun tor- 
rent d'hosties que les p^es de l'Église recueillent 
avec soin ti distribuent ensuite^ aux « fidèles, lesr 
quels, sc^t divisés eà, deux catégories, savoir : 
les prêtres à droite et les laïcs à gauche, un peu 
plus bas. : 

Quelques-uns de ées derniers portent des cos- 
tumes très curieux < Panni eux. se trouveraient, 
dit-on, un certain. cheya{ier ^Gaspard . de. Mulinen 



ALLfeOBIBS BOGHAKrd'nOtB&. 85 

et sa femme, à qui une tradition, d'aifleurs sans 
preuves, attribue la fondation de cette verrière. 

La ligure du Père éternel placée au sonunet de 
la fenêtre et quelques figures de saints reléguées 
dans l'amortissement de Fogive, mais absolument 
étrangères au sujet principal, complètent la déco-^ 
ration. 

J& crois qu'on peut fixer aux dernières années 
du XV® siècle, ou tout au plus aux premières années 
du siècle suivant, l'exécution de cette belle ver^ 
Hère, qui passe généralement pour être l'oeuvre 
d'un peintre assez connu de cette époque, nommé 
Frédéric Walter. 

Si l'on rapproche l'allégorie que je viens de 
décrire de celle du Pressoir, il est impossible de 
ne pas être frappé de leur parfaite analogie. Elles 
se complètent l'une par l'autre. C'est le mystère 
de l'Eucharistie compris et figuré de la même 
façon sous ses deux espèces. Cependant la repré- 
sentation du Moulin mystique se 'rencontre beau- 
coup plus rarement, je le répète, que celle du 
Pressoir. Je n'en pourrais citer, pour ma part, 
qu'un très petit nombre d'exemples, entre lesquels 
les plus remarquables peut-être sont une sculpture 
en bois de l'église de Tribsefe, en Poméranie, et un 
tableau d'autel de l'ancienne église cistercienne de 
Doberau, dans le Mecklembourg. Dans ce dernier, 
le moulin à eau est remplacé par un moulin à bras 
que les douze apôtres mettent en mouvement. 

Conunent se fait-il que la représentation allégo- 



86 iuifiwns EooHAftiSTKtim^ 

riqae du Hoùlin soit bettioonp phis rare que celte 
du Press<»r, lorsque, depuis longtemps déjà, 
l'Église ne donne plu$ la comauinion aux fidèles 
que sdtts l'espèce du pain représentée par l'hostie? 
Cette if^parente contradiction s'explique jusqu'à 
WL certain point, selon moi, par cette circonstance 
que le texte des saintes Écritures, source inépui- 
sable où les artistes du moyen âge cherchaient à 
peu près exdusiveaient leurs inspirations, con- 
tient infiniment plus de passages applicables à 
l'allégorie du Pressoir qu'à celle cki Moulin mys- 
tique. 

Quoi qu'il en soit, il m'a paru intéressant de rap* 
procber l'une de l'antre ces deux allégories reii- 
gieuseb à l'aide d'exemples d'ailleurs très dignes 
par eux-mêmes d'être mis en lumière. 



LB 



-^ « É 



MAITRE DES SUJETS 

TIRÉS PB BOGGAGSr 



Par M. G. Duplessis, membre résidant. 



Lu dans les séances djes 15 et 22 janyîer {879. 



Un volume in-folio mis au jour à Edimbourg, 
il y a peu de temps, et tiré à un petit nombre 
d'exemplaires non destinés au oommercb, miôs 
af^elés uniquement à aller pr^odre ptate- dans 
quelques collections pubticpies et dans le ddÂneC 
de quelques amateurs privilégiés, noas a dpnné 
ridée de reeheirclier quelle pouvait être l!origîne 
des planches qu'il contîeiot et dans ^el pays ces 
estampes avaient été grsfvées. 

Disons desuite que ces gravures se trouva dans 
la collection de lord LotiUan, à Newbattle, interca^ 
lées dans un exemplaire du livi<e de B^coace 41 La 
Rwyne d^ noèles hommes et femmes. Brtfges^ Go^ 
lard Mansion, 1 i76. d Jusqu'à <îe jour tes épreuves 
isolées de ces esilMapes qui se renoonlraient 



88 LE MÀliaB DKS SCIBT8 

étaient communément désignées sous le titre un 
peu énigmatique de Planches du maître des sujets 
tirés de Boccace. Évidemment l'auteur qui avait le 
premier imaginé cette désignation avait trouvé la 
clef des sujets représentés ou avait eu connais- 
sance d'on exemplaire analogue à celui de lord 
Lothian; mais, conune il n'avait pas révélé les 
motifs qui l'avaient amené à désigner de cette façon 
l'auteur de ces planches, il était assez naturel que 
Ton cherchât à se renseigner et qu'on n'acceptât 
pas sans contrôle cet artiste inconnu qui venait 
prendre place dans l'histoire de la gravure. La 
difficulté où l'on se trouvait d'ailleurs de rencon- 
trer ces planches rendait la tâche de l'historien fort 
pénible. Les bibliothèques de Paris, de Londres, 
di& Berlin ou de Cambridge , les collections de 
M» le baron Edmond de Rothschild et de M. Dutuit 
contenaient bien quelques spécimens isolés de 
cette série intéressante d'estanspes, maison n'avait 
trouvé nulle part jusqu'à ce jour la suite complète 
des plandbes destinées à servir de commentaire 
graphique à cet ouvrage de Boccace. La décou- 
verte faîte, par M» David Laing dans la biblio- 
thèque de lord Lothian offre donc un véritable 
intérêt; elle permet de connaître d'une façon 
certaio!^ le pp>14bre de pièces dont se compose 
cette suite que nous allons nous efforcer de décrire 
en mentionnant pour ichaque. planche la collection 
qui en contient actueUenieat une épreuve* ' 
1 .. Bpcoftoe à demi ag^douiUé offre son livre à 



TiftiS DE BOGCAGE. 89 

Mainardo Gavalcanti, citoyen de Florence, qui 
est debout devant lui. Au fond de la composition, 
le pape assis dans une chaire a à ses côtés deux 
cardinaux. A gauche sur le devant, un évéque 
crosse et mitre est assis à côté d'un magistrat 
coiffé d'un chaperon ; à droite, l'empereur, tenant 
d'une main une épée et de l'autre le globe du 
. monde , est également assis à côté du roi de 
France, reconiiaissable à sa couronne fleurdelisée 
et au sceptre qui est posé sur ses genoux. Ces 
grands de la terre assistent en simples specta- 
teurs à la scène qui se passe en leur présence. 
La salle dans laquelle l'artiste a groupé ces per- 
sonnages est ornée de colonnes supportant au- 
dessus de leurs chapiteaux de petites figures 
debout et est éclairée par quatre fenêtres garnies 
de vitraux blancs. Berlin. Londres. 

Le musée Fitz-William, à Cambridge, possède 
de cette planche une épreuve d'un premier état 
non ternûné que M. Sidney Colvin a fait repro- 
duire par M. Amand Durand et a publié dans 
l'Art (19 mai 1878), en l'accompagnant d'une 
notice curieuse à laquelle nous renvoyons le 
lecteur. 

Si. Bpccace, assis à gauche devant un pupitre, 
est occupé à écrire l'histoire d'Adam et d'Eve que 
l'on voit debout devant lui et qui sont absolu- 
ment nus ; à droite sur le devant deux chiens 
semblent jouer. Dans le fond, à travers la fenêtre 
et le portique de la salle où se tiennent les per- 



90 iiB MAintB DBS msms 

sonnages que nous venons d'indiquer, sont reprè* 
sentées différentes scènes empruntées à la vie de 
nos premiers parents, la création de la femme, la 
tentation d'Eve, et Adam et Eve chassés du paradis 
terrestre. La composition entière est encadrée 
dans une bordure cintrée qui rappelle l'architec- 
ture de la fin du xv* siècle. Paris. Beriin. M. le 
baron Edmond de Rothschild. 

Le Cabinet des estampes de Paris possède une 
copie ancienne de cette estampe qui se distingue 
de l'original en ce que le bras gauche d'Eve n'est 
plus replié comme précédemment, mais s'étend 
le long du corps de la première femme. En exa- 
minant de près et en comparant entre ^ies la 
planche originale et la copie, on notera facilement 
encore des différences assez nombreuses, mais il 
suffît d'avoir signalé cette particularité pour per- 
mettre de reconnalfa'e facilement l'estampe primi- 
tive. L'épreuve de cette copie conservée dans la 
bibliothèque de Paris est mutilée ; toute la partie 
inférieure a été coupée. 

3. Un roi, coiffé d'un turban surmonté d*une 
couronne et tenant son sceptre à la main, s'avance 
de la droite de l'estampe ; le cheval qui le porte 
semble s'arrètw devant le cadavre d'un homme 
étendu sur le dos au premia? plan yers la gauche. 
La roi est suivi d'hommes en armes et accompa- 
gné d'un vieillard qui, à la vue du cadavre, fait 
,un geste de surprise. A droite et k gaudie du 
cadavre se voient deux soldats qui reioietteiit 



TinrfS BB BMCiCB. 9l 

leors armes dans le foun^eau. La scène se passe 
sur la place d'une ville lxx*dée de maisons; la 
margelle d'un puits apparaît à la droite du fimd* 
M. Dutuit. 

4. Au premier plan, la Fortune, représentée 
sous les traits d'ime iemùie élégamment vêtue, est 
terrassée et frappée par un hamme en haillons, 
la Pauvreté. Â droite, une autre fenome tenant à 
la main un écusson, sur lequel est figurée la roue 
de la Fortune, est debout, tandis que gît non loin 
d'elle, auprès d'un buisson, un être à moitié nu. 
Dans le fond, une troisième femme attache à un 
arbre, à l'aide de cordes, un jeune homme. La 
partie droite de la composition est occupée par 
une ville qu'arrose une rivière traversée par un 
pont. Berlm. M. le baron Edmond de Rothschild. 

g. Manlius Gapitotinus, les mains et les pieds 
liés, est jeté dans le Tibre du haut de la plate* 
îomœ d'un chàteau-fort qui occupe tout le fond 
de la composition. Â droite, un soldat armé d'une 
pique asmste avec effroi au supplice de Manlius 
Gapîtolinus. Londres. M. le baron Edmond de 
Rothschild. 

6. Regulus, couché sur une planche entière» 
ment garnie de clous, est lié fortement par deux 
bourreaux debout sur une sorte d'échafaud posé 
sur des tonneaux. Au premier plan, à droite et à 
gaudie, deux soldats armés de piques occupent 
le devant de l'estampe ; derrière eux, des person-' 
nages en assez grand nombre assistent au supplice 



92 LE MÀinE DIS SUIBTS 

de Regulus. Aux fenêtres d'une maison placée 
immédiatement derrière Féchafaud se voient deux 
hommes coiffés de hauts bonnets, qui paraissent 
s'assurer de l'exécution du condamné. Paris. 
Berlin. M. le baron Edmond de Rothschild. 

7. Dans la cour d'une forteresse se voient trois 
hommes égorgés ; l'un d'eux est étendu sur, le 
dos au milieu de la composition, tandis que les 
deux autres se défendent encore. Au fond à droite, 
auprès de la porte de la forteresse, deux soldais 
conversent ; au-delà du mur d'enceinte, de nom- 
breuses tentes, sur le devant desquelles circulent 
des soldats en armes, accusent la présence d'un 
camp. M. Dutuit. 

8. L'empereur Yalérien vaincu est couché à 
plat ventre ; le roi Sapor pose son pied gauche 
sur l'épaule de l'empereur pour monter sur son 
cheval. Le fond de la composition est occupé par 
des fantassins et par des cavaliers en armes* 
Londres. 

9. Brunehilde, reine des Francs, attachée par 
les quatre membres à des chevaux montés de 
cavaliers qui se dirigent dans tous les sens, est 
écartelée. Dans le fond de la composition, sur le 
devant d'une tente, un roi à cheval, s'appuyant 
sur son bâton de commandement, assiste au sup- 
plice de la reine ; il est accompagné de soldats à 
cheval qui font partie de son escorte. Berlin. M. le 
baron Edmond de Rothschild. 

Quel est l'auteur de ces estampes? Quel est 



nais DB BOGCAGE. M 

Fariàste ou quels sont les artistes qui les dessi* 
nèrent.? Il nous est impossible de le dire. Nous 
croyons reconnaître toutefois que les neuf planches 
qui accompagnent le livre de Boccace ne sont pas 
dues à une seule et unique main,, que plusieurs 
graveurs y travaillèrent, et que deux peintres au 
moins y ont collaboré. La première planche, celle 
dans laquelle Boccace est représenté offrant son 
ouvrage à Gavalcanti, est certainement la meil* 
leure du livre. Bien que le dessin ne soit ni très 
correct; ni très précis, et que rien de bien per-^ 
sonnai ne caractérise cet ouvrage, on reconnaît 
toutefois dans cette sorte de frontispice une 
influence des maîtres flamands du xv^ siècle, qui 
ne se manifeste pas aussi ouvertement dans les 
huit autres planches du livre. Il semble que l'au- 
tew se soit quelque peu préoccupé des peintures 
qui s'exécutaient sous ses yeux et ait interrogé la 
nature lorsqu'il a dessiné les deux figures princi^ 
pales de cette composition. Le graveur ou plutôt 
les graveurs, qui multiph^rent^ à l'aide du burin, 
les miniatures ou les dessins des artistes flamands 
qui s'étaient . inspirés du livre de Boccace, sem- 
blent appartenir à l'école qui travaillait à la fin 
du xv^ siècle sur les bords du Rhin. Ces planches, 
inférieures, quant à l'exécution du moins, a(ux 
estatnpes d'Israël van Mîeckenen, rappellent les 
ouvrages de Franz van Bocholt ; le burin est 
timide et obéit imparfaitement à la main qui le 
guide, et quoique les artistes qui Qnt exécuté ces 



96 



LB Hiimfi MS SVIfiTS 



ment du commencemeiit de chaque livre. Au lieu 
de deux colonnes contenant 1 6>ou 1 7 lignes cba- 
cane, le premier feuillet des neuf livres dont se 
compose l'ouvrage de Boccace, dans l'exemplaire 
de lord Lothian, ne contient plus que 9 ou 
1 lignes qui présentent le même saos que précé- 
demment, nous le reconnaissons^, mais qui 
attestent un remaniement motivé par une cause 
quelconque. Les gravures qui nous occupent 
n'auraient-elles été p6ur rien dans ce remanie- 



1. Nous transcrivons iei à titre de renseignement les pre- 
mières lignes du livre second dans l'exemplaire de la Biblio- 
thèque nationale de Paris et dans l'exemplaire de lord Lothian. 



Exemplaire de Pabis. 
Forsun ernnt | aai dicant jam 

I dictis exem | plis satis os | 
tensum esse | que sint fortune 
viresque | mortalium rerum ins- 
tabili I tas etc. Icy commence Je i 
han Bocace son second livre | et 
met un petit prologue | ouquel il 
dit ainsi. Au ) cuns par aventure 
seront [ qui diront que par les 
ex I emples dessusdis il est as | 
sez monstre queles sont les | forces 
de fortune, quelle est la | mua- 
bleté des choses mor | teles, com- 
bien Tespérance | des bieneurez 
de ce monde | est decevable et 
combien | la gloire de lui est 
vaine i et pour ce sera superflue 

I se en oultre aucune chose | est 
monstrée, Qt je confesse | certai- 
nement de mon bon | fijré que non 
pas seulement | de tant aexera- 

Sles comme | dictes sont mais 
'un tout { seul se pourroient 
mon voir | les nobles corages et 
estre | démenez en droit chemin. 
I Mais le labeur n'est pas | seu* 
lement prins pour tels J hommes, . 
plusieurs sont | ... ' 



EXEMPLAIRE DE NewBATTLE. 

Cy commence Jehan Boca | ce 
son second livre de la Rui | ne 
des nobles hommes et | premiè- 
rement le prologue. / 

Forsan erunt qui i dicant rCm. 
Au I cuns par aventu | re seront 
qui di I ront que par les exemples 
aes I susdis il est assez monstre 

I quelles sont les forces de For- 
iu I ne, quele est la muableté des 

I choses morteles, combien | l'es- 
pérance des bieneurez de ce 

I monde est decevable et la glo 
ire vaine : et pour ce sera su 
perflue se en ouHie aucune 
choseestmonstréeetjecon | fesse 
de mon bon gré que non seu | ^ 



TIB^S DE BOGCAGB. 97 

ment? Golard Mansion n'ayant pas épuisé l'édition 
qu'il avait donnée en \ 476 de la Ruyne des nobles 
hommes et femmes, au moment où parurent ces 
planches, n'auraiMl pas eu la pensée, pour faci- 
liter l'écoulement des exemplaires qui lui res- 
taient, de rajeunir sa publication en y insérant 
les estampes qui venaient d^ètre gravées à ses 
côtés? Sans doute rien ne s'oppose à ce que ces 
estampes aient vu le jour en 1Ï76, mais rien ne 
prouve non plus qu'elles aient été primitivement 
destinées à accompagner la traduction française 
du livre de Boccace donnée par Golard Mansion. 
A quel moment ce remaniement se fit-il? Fut-ce 
immédiatement? Ne fut-ce qu'au bout de quelques 
années? S'il nous était prouvé que les modifica- 
tions que nous avons indiquées dans le premier 
feuillet de chaque livre fiirent opérées au moment 
même de la publication de l'ouvrage, nous n'au- 
rions qu'à accepter sans discussion l'opinion de 
M. Laing qui regarde la Ruyne des nobles hommes 
et femmes j publié par Golard Mansion en 1476, 
comme le premier Uvre orné de figures en taille- 
douce, mais en attendent cette preuve qui se fera 
sans doute encore attendre longtemps, en consul- 
tant les manuscrits de la même traduction con- 
servés à la Bibliothèque nationale, et principale- 
ment le manuscrit du fonds français n^ 597 dont 
la rédaction est pour ainsi dire identique au texte 
imprimé des exemplaires de Paris, de Londres, 
etc., il nous est permis de supposer qu'une ou 
XXXIX 7 



LE MAITRE DBS flUBTS TlliS DE BOGCÂGB. 



deux années peut-être s'écoulèrent avant que 
Golard Mansion, qui publiait encore des livres en 
1 484, ait songé à ajouter à sa traduction de Boc- 
cace des planches sur métal, et nous atteindrions 
alors facilement la date de 1 477, date certaine où 
parurent à Florence les estampes de Baldini qui 
accompagnent le Monte Swnto di Dio. La décou- 
verte de M. Laing dans la bibliothèque de lord 
Lothian n'en serait pas pour cela moins curieuse 
à signaler, puisqu'elle aurait révélé Texistence 
d'un livre orné de plandiies, précédemment 
inconnu ; elle aurait cependant une portée moins 
grande, puisqu'elle ne détruirait pas absolument 
un fait jusqu'à ce jour généralem^it accepté et 
qu'elle ne ravirait pas à l'Italie l'honneur d'avoir 
la première mis la gravure en taille-douce au 
service de la librairie. 



\ 



NOTE 



8CR 



QUELQUES LAMPES ÉGYPTIENNES 



EN FORME DE GRENOUILLE 



Par M. Edmond Le Bunt^ membre résidant. 



Lu dans les séances des 12 Février et 12 Mars 1878. 



Dans un livre sur les hiéroglyphes, Chérémon, 
hiérogrammate du premier siècle de notre ère, a 
écrit que, diez les Égyptiens, le signe de la gre- 
nouille signifiait « résurrection » àvrî àvaêttàtyeox;, 
^éx^oLjp *. Si, comme nous l'apprend M. Birch, 
cette figure n'a point, directement du moins, dans 
les hiéroglyphes, le sens dont il s'agit*, je puis 
signaler , en revanche , une classe de monuments 
qui concordent avec le dire de Chérémon. 

Il est une série de lampes de terre cuite, en 

1. Jo. Tzetzae Exegesis in Iliadem, p. 123. Draco Strato- 
niensis et Tzetzes, éd. Hermann, Lîpsiee, 1812, in-8*. 

2. Hemie archéologique, 1851, p. 23, et à la p. 24, la note de 
Gh. Lenormant. 



400 QUELQUES LAMPES ](GTPTIElf]|B8 

forme de grenouille , qui paraissent toutes prove- 
nir d'Egypte ; les échantillons de ces objets gros- 
siers et de basse époque sont nombreux. L'une 
des lampes dont je parle a été gravée dans les 
planches du Voyage de Millin ^ deux autres dans 
la Description de V Egypte ^ ; le Musée de Leyde ^ 
et le Louvre en possèdent plusieurs ; il en est dans 
la collection de M. de Villers du Terrage, dans 
celle du chanoine Martigny, dans la mienne, et 
j'en ai vu récemment à Paris un certain nombre 
chez un marchand d'antiquités. Toutes celles que 
je viens de décrire sont sans inscription ; il en 
existe sur deux autres de même forme, l'une 
copiée par M. Muret chez le chanoine Greppo, la 
seconde au Musée égyptien de Turin ^. Ces deux 
types portent la légende Crcu CIMI ANACTACIC et 
un troisième, où se lisent les mêmes mots et qui 
appartient à M. de Montniartin, membre de la 
Société des Antiquaires de l'Ouest, vient de nous 
être présenté. 

Notre inscription reproduit évidemment une 
parole du Christ rapportée dans l'évangile de saint 
Jean : Ego sum resurrectio et vita (XI, S5); la croix 
gravée sur l'exemplaire du chanoine Greppo, et 

1. Voyage dans le midi de la France, pi xii, n** 3. 

2. Antiquités, t. V, pi. Lxxvnr, n" 17, et pi. lxxxvi, n* 63. 

3. Leemans, Musée de Leyde, IP partie, pi. lxxiii, u^^ 525 et 
528 A, p. 49 du texte. 

4. Lumbroso, Documenti greci del Museo egizio di Tçrino, 
p. 31. 



EN Foan DB aksiioDii.i.iï. 



dont on sait l'apparition tardive, nous montre que 
cette lampe est de ibasse époque. Le type de la 



grenouille a donc exactement gardé, plusieurs 
siècles après Ghérémon, le sens indiqué par Thié- 
rogrammate. L'emprunt fait à une parole du Christ 
et la présence de la croix ne peuvent suffire à 
faire attribuer à des chrétiens proprement dits 
les lampes qui nous occupent , et leur étrangeté 
me porte à y reconnaître des monuments d'une 
hérésie des premiers siècles. 

En voici la raison. 

Le livre de^révèque de Brescia, saint Philastre, 
mentionne, parmi plusieurs autres, l'hérésie, sans 
doute égyptienne, des Ranarum euUores ; l'auteur 
en parle ainsi : 

€ Alii sunt qui ranas colunt, quas sub Pharaone 
per iram Dei tune temporis iEgyptîonim terra 
emanavit, ut putore iEgyptios defatigarent , in- 
que eo scelere adhuc persévérant , putantes Dei 
iram ex hoc observantia posse placari *• » 

Je n'ignore pas que Philastre a classé l'hérésie 
de ces adorateurs de grenouilles parmi celles qui 
parurent avant le Christ; j'aurais donc hésité à 
signaler ce passage à propos de monuments qui 
doivent dater du cinquième ou du sixième siècle, 
si je ne trouvais la mention de BatrachiSce con- 
damnés parmi d'autres hérétiques dans une loi de 
l'an 428. « Âriani et Macedoniani... Batrachitœ... 
nusquam in Romanum locum conveniendi moran- 
dique habeantpotestatem^. » 

î. Liber de Hxrefibusl c. XI. 

2. L. 5, De Hearesibus ^od, JusL Lib. I, tit. t). 



BfV FOBME DE GlENOOILLB. 4 OS 

Maintenant, quel rapport lea anciens o(ït<dls po 
établir entre l'image xîe la grenouille et la réfiur^ 
rection. Si, dans le cas dont je parle, le rapproche- 
ment procède par quelque point de l'idée chré* 
tienne, peut-être s'est-on inspiré de la coutume 
constante chez les fidèles de regarder comme des 
types visibles de la régénération fiiture tout ce 
qui s'endort, disparaît , se transforme pour se 
renouveler et pour revivre : les graines qui germent 
après avoir été enfouies, les arbres qui dépouillés 
par l'hiver se parent ^e feuilles nouvelles, les sai- 
sons qui se reproduisent, les astres qui s'éclipsent 
chaque jour pour briller d'un éclat nouveau. La 
transformation, chez la race batracienne, d'un ani- 
mal rudimentaire en un'^être complet aura-t-elle 
paru ofiftîr une figure de la résurrection? Je ne 
saurais le dire et j'abandonne à de plus habiles la 
solution de ce petit problème d'archéologie. 

Quoi qu'il en soit , j'incline à compter , d'après 
Philastre et le Gode Justinien, les lampes à forme 
de grenouille parmi les monuments des hérétiques, 
monuments rares et dont les pierres gnostiques 
sont à peu près les seuls connus. 

Je dois le dire en terminant, diverses figures, 
qu'il importe d'indiquer, se trouvent parfois sur 
ces lampes. Celle du chanoine Greppo porte un 
agneau et une croix; une seconde de la même 
collection, le croissant de la lune. Ce croissant et 
une étoile à cinq branches, double type de résur- 
rection, se voient, avec le monogranune du Christ, 



404 



LAMPES EU FOUIE DE GREnOUlLLE. 



sur deux Ian]f>es égyptiennes de même type que 
M. H. de Yillefosse me signale dans la collection 
de H. de Yilliers du Terrage; M. Julien Durand a 
relevé une croix et un lion sur Tune de celles du 
Musée de Turin. 



BRONZES 

TROUVÉS À REIMS 



EN 1878. 



Par M. Edmond Guillaume, membre résidant. 



Lu dans les séances des 7 et 14 Mai 1879. 



Dans la séanœ du 1 9 juin dernier, j'ai eu l'hon- 
neur de présenter à la Société une série de bronzes 
récemment trouvés à Reims (Marne), en creusant 
les fondations d'une maison, sur un terrain appar- 
tenant à MM. de Tassigny. Ce terrain est situé 
dans le faubourg Saint-Thomas, que traverse la 
route de Laon , située à peu près sur l'andenne 
voie romaine qui aboutissait à l'arc de triomphe, 
à trois arcades, encore debout et qu'on appelle 
la Porte de Mars. 

Ces bronzes étaient enfouis à une profondeur 
d'environ quatre mètres, dans un trou pratiqué 
dans la craie. Des recherches faites autour de cet 
endroit n'ont rien produit , mais on avait précé- 
demment découvert, dans le même quartier, des 
objets antiqujes en assez grande quantité : vases 



.. s 

#♦-=5. 



406 BRONZES TROUVAS 1 REIMS. 

en terre ou en verre, fibules en bronze , peignes 
en ivoire, monnaies, etc. 

La trouvaille faite en 4 878 est des plus impor- 
tantes. Elle se compose principalement de figu- 
rines en bronze d'un grand mérite au point de 
vue de l'art et fort intéressantes pour l'étude de la 
mythologie gallo-romaine. Ce sont : 

1 ® Une Vénus triomphante , tenant la ponmie ; 

2^ Un personnage ithyphallique ou Priape, 
vêtu d'une longue tunique à l'orientale ; 

3^ Un Gupidon ailé tenant une patère dans la 
main gauche ; 

4^ Un Jupiter ou un Esculape ; 

S*" Une figurine de fenmie, assise sur un cheval, 
drapée, coifiSée d'un diadème, présentant de la 
main droite des fruits et tenant de la main gauche 
un serpent enroulé. Le cheval repose sur un pié- 
destal rectangulaire ; 

6^ Deux piédouches appartenant à h Vénus et 
au Jupiter (?) ; 

7^ Une sorte de sceptre cannelé, terminé par un 
chapiteau corinthien et qui ne s'ajuste à aucune 
des figures. 

Quatre pièces de monnaie en argeiit d'^Anto- 
ninus, Marcus Antoninus, Plautilla Augusta et 
Julia Mammœa étaient mêlées à tous ces bronzes. 

Une première étude des statuettes et des pié- 
douches nous fit reconnattre que les trois figu- 
rines de Vénus, d'Éros et de Priape formai^st un 
groupe et, dans la séance du 3 juillet (877, j'eus 



l'honneur d'infonner la Société de cette particu- 
larité <]ui donnait à ces pièces un intérêt excep- 
tionnel. 

Nous sommes ici en présence d'un Laraire 
caché au moment des premières invasions des 
Barbares, au quatriènKi siècle peui*étre, et, 
dans tous les cas , au plus tôt dans la première 
partie du troisième siècle , d'après les médailles 
qui s'y trouvaient jointes. Mais l'élévation du style, 
la beauté exceptionnelle de l'exécution dans 
presque toutes ces figurines, doivent en faire 
remonter l'origine, à notre avis» vers la fin du 
premier siècle ou le commencement du second ^ . 

Quoi qu'il en soit, ce groupe et ces figures, trou- 
vés dans l'importante c^tale des Rem, présen- 
tent le plus vif intérêt au point de vue du culte 
des Gallo-Romains, si peu connu encore dans ses 
différents degrés d'assimilation au culte de Rome 
et dans les transformations qu'a subies la repré- 
sentation des divinités topiques de la Gaule. 

Ces monuments du culte des Gallo-Romains 
méritent donc d'être étudiés avec soin* C'est ce 
que nous allons faire, mais nous aurons le regret de 



1. Qqs bronzes ayant souffert quelques dégradations avant 
4'ètre plaeàs dans cette cachette souterraine, il pourrait y avoir 
ici aussi la trace d'un acte de conservation accompli par des 
païens, après des actes de violence, pour soustraire les statues 
de leurs dieux à Tinsulte et à la destruction, comme le disait 
notre confrère M. Prost, dana 9on mémoire sur le monument 
de Merten, en citant l'opinion de M. La Blan(« 



408 BBOMZBS TROUHfs k EÏIMS. 

rencontrer, dans cette étude'^ pIUs d'un pr^lème 
dont nous devrons laisser à de* plus compétents 
la solution complète. 

Nous commencerons par le groupe de Vénus, 
Ëros et Priape (pi. II). Là disposition de ces figu- 
rines sur le piédouehe circulaire àe présente aucun 
doute : au centre existe une rosace^ autour de 
laquelle elles étaient évidemnïent groupées triioi- 
gulairement. Les faraices de soudiiàre le démontrent 
sans contesté. On distingue parfaitement la place 
où reposaient les pieds de la Vénus et celles que 
devaient occuper les figurines béàùèoup plus 
petites d'Eroset de Priape. ' • ' 

Le piédouehe, très bien moulûrè^ a 0"K)35 de 
hauteur; le diamètre inféirifeur est: de 0"*1i5, le 
diamètre supérieur de: 0^092 j et celui de la tosace 
de 0^033. 

La Vénus a 0^205 de hôutèur totale. La main 
gauche tenant la pomme est d'un dessin rare et 
charmant; la main droite^ étendue et portée en 
avant, a été légèrement déformée. -Sur le bras 
droit se fox>uve un petit trôû rectàhgulsdre qui 
peut-être a servi d^ attaché à un bracelet aujour- 
d'hui disparu. Les yeux de la déesse sont en 
argent ; le grand diadème qui la couronne rappelle 
la coiffure favorite des iizipëratrice^Témiaines , il> 
est plaqué d'airgeiit. La tète est jolie, le corps pré- 

1. On aperçoit (pl. Il) le boiiton de cette rosacé devant le 
pied droit de la Véhns. 



r.ROUPE EN BPOfIZE TPOIIVE A REIMS. 



' I 



\ y 



BRONZES TBOUVéS A BEIlfS. 409 

sente une grande pureté de lignes et montre, sous 
tous les aspects, de ravissants contours. 

Le petit génie ailé . ou Eros enfant, a 0^056 de 
hauteur sans les pieds qui, malheureusement, ont 
disparu. Il tient de la main gauche une patère et 
avance la main droite. Cette figurine est du plus 
beau style ; les proportions que l'on y remarque, 
l'exécution du bronze rappellent les plus belles 
œuvres de Tart grec. 

Le personnage ithyphallique , ou Priape , qui 
complète le groupe, a 0"061 de hauteur. Il est 
barbu et porte une coiffure drapée, enveloppant la 
tète, sorte de calantica^ qui semble fixée sur les 
tempes par des ornements ronds. Yètu de la 
tunique à manches , longue et flottante , que sou- 
lève son phallus, il a la main gauche appuyée sur 
la hanche. La main droite, portée en avant, tient 
une sorte de cylindre ou bâton très court. 

Les groupes où Vénus est accompagnée d'Eros 
enfant sont nombreux. Il en existe de toutes gran- 
deurs, en marbre, en bronze, en terre cuite, etc. 
— D'autres groupes, plus rares, représentent, 
près de la déesse, Priape, le plus souvent vêtu. 
Près d'une statuette votive de Vénus, du Musée de 
Dresde, un petit Priape barbu, drapé, se trouve 
placé sur un piédestal circulaire * . Le comte de 
Glarac * reproduit deux groupes analogues prove- 

1. Ottfried Mûller, pi. xxiv; Becker, Augusteum, n» 264, 
t. n, pi. 66. 

2. Musée de sculpture antique et moderne, pi. 619, n» 1390 A 
et pi. 622 A, n- 1406 B. 



i4b BE0N2Ed TROUVAS A RKIWl 

nant des oôlIectionB Peuptelès et Mtoiaut. Dés 
peintures del Pompéi ô'ffihètit' ftûssi Vénus acoom* 
pagnée d'Eros ou de Prîape, mais nous ne l'avons 
vue nulle part àoeompagâéé à la: fois de Priape et 
d'Eres, qui semblent id lui rendre hommàgêi» . 

La présence du dieu dëLâmpsaque, le costuixie 
doqt il est ; revêtu , la pomme qui rappelle le 
triomphé de yéhuâ, indiquent dan^ ce groupé le 
qulte non seulement de la déesse- dé la beauté; 
mais aussi dé la VéntiB orientale, de k Vénus impu- 
dique, déesse- du plâisi^ et de la. j^énération, qu'on 
adorait à Pilphos. Cela l^eul, en^ ^hors de la per* 
fection artistique du travail/ pourrâot démontrer 
que le groujpe principal dû' Laràire fat ap'pétf ë dû 
dehors de là Gàùlë et qu'il doit être rœuvife; à*to 
artiste grec dont Tatélier -^it peùt-^tre à R<Aifie; 

La ^atuette (pi. HJ) pour^ laquelle nous trou^ 
vons difficile- de choisir ^etitreled bjf^ms de Jupitéi^ 
et d'Ëseûl^e, â ©"'ITt&^de hauteur; Lé piédouche 
circijdire, analogue à ^eelui du gr^pe précèdem^ 
ment décrit, a 0*^034 dé hauteur; le diamètre 
inférieur est de Ô"(fâ8, fc diaqiètr^ st^âfieùr de 
O'^ÙTi. Il n'y a pas ici dé;roéàce ceniti^alé; la tracé 
de ià soudure des pieds est' parfaitement visible 
au milieu du ;c«)rctei • . ' ' 

Il manqué riialfaeùreûsemènt le pied droit dé 
cette %ure ; les^ recherchés faites avec le plus grwd 
soin au moment de ,1a fouille n'ont, p$is oermis de 
le retrouver . Le 'piea gauche est séparé ; up trou , 
foré à la :partie ^périeure, recevait le goujon 
attenant au bas de la figure. Ge pied^ chaussé. de 



.■.,i^Ant^.^fi--r. xxxîx. 



oTATIIKTTKI'lN BRONZE TROUVEE A REIMS. 



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ta 

1» 



BBONZES TIOUV^S À lEIMS. iU 

la crépidêj est admirablement ciselé; tous les 
détails de la chaussure et des doigts y sont indi- 
qués avec la plus grande finesse. C'est pour cela 
que nous l'avons placé séparément, -sur le devant 
du piédouche, pour le bien montrer dans tout son 
développement. Il est fâcheux qu'au moment de 
la trouvaille on en ait enlevé la patine, qui est fort 
belle sur tous ces bronzes. 

La tête est également mobile; elle porte un 
goujon (O'^OI 3 de long) qui la rattachait au torse. 
Les yeux sont en argent ; la barbe frisée , la che- 
velure abondante, maintenue par un cercle qui 
n'est pas visible sur la planche , sont d'un admi- 
rable travaiL L'ensemble de la tête est puissant ; 
il respire la majesté et la grandeur. Le torse rap- 
pelle les belles divisions des torses antiques; le 
bras nu a des contours et un accent de nature qui 
raviraiaiït un sculpteur; la main, fort belle, tient 
un bâton cylindrique court, qui ne semble pas 
avoir été jamais plus long. Une magnifique dra- 
perie, d'un jet plein de noblesse, enveloppe le 
bras et la main gauches et toute la partie inférieure 
du corps, à partir des hanches. Vue de dos, cette 
draperie ne laisse à découvert que l'épaule et le 
bras droits. 

S'il y avait une critique à faire sur cette sta- 
tuette au point de vue de l'art , ce serait que la 
tête semble un peu grosse et le pied petit. Nous 
n'osons croire cependant que ces deux parties, 
qui sont mobiles, comme nous l'avons dit, soient 



\\% BBOirZBS TROUVfe i BEIMS. 

des restaurations, car elles offî:*e«it elIès-Qièmes 
une grande perfection d'exécution et de style. 
• Il nous reste à chercher' s'il est possible de 
donner un; nom à cette belle statuette. Les nonis 
de Jupiter et d^Ësculape paraissent également lui 
cbnvenirjet il nous semble difficile de décider entame 
les deux. , : ; . 

Nous n'avons ici ni l'àiglé;- ni là foudre, ni le 
sceptre, qui pourraietit décider en faveur de Jupi- 
ter. Montfaucon {Antiquité expliquée^ 1. 1, pi. vin» 
fig. 5) donne , il est vràiy un Jupiter tout à fait 
analogue d'attitude , de mouvement' dé drai^erié, 
et : qui tient unfoudre - dans ïa 'main droite . ; 

D'autre part; coirimele dit le corfitedéCaviûs, 
la tète de Jupiter est aisée à confondre avec; celle 
d' Ësculape, mais nous n'avons ici' ni lé serpent,^ 
ni. le coq; ni le bâton noueux, ni -le petit Tétes- 
phore, qui pouiraient nous indiquer le cBeiu de là 
médecine. Nous ne:saurions ba^a:* ce choix; cônuiié 
on le voudrait, sur lé pied chaussé dé ïa erépidè; 
car il existe dc: nombreuses statues d^ Jupiter qui 
sont ainsi chaussées > . Nous laisserptis donc indé- 
cis, pour Jiotre part, le nom du dieu qu'adorait le 
citoyen de la capitale des Rèmiy pbsfiNgsseâr *du 
Laranum que nous étudions. . ^ • • l 

La troisième déesse , qiiî complète lioti* Lsûpa- 
rium, est assise sur un cheval reposant sur un socle 
rectangulaire mouluré (pi. IV) . Ce socle a (>"034 de 

1. Voir : J. Overbeck, Grischische Kunstmythologie, 



Jhc. tUpAïUi^. AFr. r. SCQX. 



STATUETTE EN BROÏXF TPnUVRE ABEiMS. 



BaONZES TBOCT]$S ▲ BBIMS* 448 

hauteur, O^'OOS de longueur à la partie basse et 
0°^05S de laideur. La hauteur totale du groupe, 
compris le socle, est de 0^\ 50. Sur le socle se voit 
très bien la place des trois pieds du cheval, qui y 
étaient soudés. Ce cheval est d'un travail relative- 
ment grossier, le pied gauche de devant a disparu. 
Sur les reins une entaille , destinée à recevoir la 
déesse assise , indique exactement la place qu'elle 
occupait avant la disjonction. 

La déesse est revêtue d'une tunique et d'umpal- 
lium ou manteau qui , passant sur l'épaule et 
l'avant-bras gauches, recouvre le dos et vient enve- 
lopper les jambes. La tète est coiffée d'un diadème 
portant un appendice au sonunet. Les yeux sont 
en argent. Les bras sont nus; la main droite 
semble présenter des fruits , la main gauche tient 
un serpent enroulé. Ce serpent n'est pas douteux, 
on en distingue très bien les mâchoires ouvertes 
et la queue effilée. 

Sommes-nous ici en présence d'une Epona pro- 
tectrice des chevaux, d'une Cybèle ou d'une 
divinité locale qui nous serait inconnue ? Le pro- 
blème est, ici encore, très difficile à résoudre. 

La déesse ne semble pas s'occuper du cheval 
sur lequel elle est assise, aucun accessoire n'in- 
dique ici Epona, divinité des écuries et des étables. 
La présence de fruits fait songer à la Bonne 
Déesse j à Cybèle. On l'a figurée souvent sur un 
char tiré par des lions; Montfaucon (t. I, pi. ii, 

fîg. 1) la montre assise sur un lion, dans une 
xxxix 8 



4U Mmt&8 Hàxmrts a AStMB. 

attitude tout à fait semblable à celle qu^ôfire notre 
figuiHItié. Il ne serait' pas impossible qu'ici nous 
eussions Cybèle, assise sur le-cheval si fréquem- 
xta^fit indiqué sur les monnaies gauloises. Quant 
au serpent, nous le trouvons aus^ dans une repré- 
sentation de Cybèle tenatit une eorne d'abôndanœ 
chargée de fruits (Montfaucon, t. I, pi. H, fig. 6). 
Il pourrait être ici le symbole de la santé, car une 
inscription, citée par le même auteur, qualifie 
Cybèle de Mater Deum salutaris. 

Si Ton n'acceptait pas Cette explicatioifi , ttous 
ne verrions plus dans cette statuette qu'une divi- 
nité topique, inconnue jusqu'ici et que des docu- 
ments nouveaux permettront peut-être un jour de 
désigner. 

En terminant notre étude sur ces broutes 
rémdls, aussi beaux qu'intéressants, nous sommes 
heureux d'annoncer à la Société qu'ils resteront 
en France , dans une de nos grandes collections 
publiques. Convoités par le British Muséum, ils 
sont acquis aujourd'hui, grâce au patriotisme 
de MM. de Tassigny, par le Cabinet des Antiques 
de la Bibliothèque nationale , où l'on pourra les 
étudier à loisir. 



f • 



ÉTUDE 



SVR LA 



TOPOGRAPHIE DE LA VILLE D'ACRE 



AU XIII« SIÈCLE 



P^r M. E. G.-Ret, meoabre ré$idaol. 



Lu dan& les séances des 2, 16 avril et 7 mai 1879. 



La ville d'Acre, devenue au xra® siècîe capitale 
du royaume latin, passait alors pour la première 
place de guerre de la terre sainte. 

C'était, en même temps, le grand entrepôt com- 
mercial de cette partie du bassin de la Méditer- 
ranée. A côté des Vénitiens, des Pisans et des 
Génois, les marcliands (jics Autries graiides villes 
maritimes, comme Marseille, Montpellier, Ancône 
et Barcelone, y possédaient des comptoirs approvi- 
sionnés des produits de TOrlent par les négociants 
arabes de Mossoul, de DamA$ ^t 4'AlejKandne ^ 

1. Voici la description de la douane de cette ville donnée 
par Ibn-D)obaïr quand il la visita, au mois de septembre 1484, 
à son retour de la Mecque en Espagne. 



446 TOPOGRAPHIE d'âGRE 

On rencontrait dans ses rues de nombreux étran- 
gers de toutes conditions et on y entendait parler 
les langues et les idiomes les plus divers. 

Burcard de Mont-Sion qui visita Acre en 1 284 
décrit ainsi le site et l'aspect de cette ville : 
€ Accon autem civitas munita est mûris, ante- 
muralibus, turribus et fossatis et ba]i>acanis for- 
tissimis, triangulam habens formam, ut clypeus, 
cujus duse partes junguntur mari magno. Tertia 
pars campum respicit^ > 

Malheureusement il ne reste presque plus rien 
de ces murailles célèbres , en avant desquelles se 

« En arrivant (à Acre) on nous conduisit à la douane 

qui est un caravansérail destiné à recevoir les caravanes. 

(( Vis-à-vis de la porte il y a des bancs recouverts de tapis 
oii se tiennent les écrivains de la douane, qui sont chrétiens ; 
ils ont des encriers en ébène dorés et bien ornés et font les 
écritures en arabe, langue qu'ils parlent également. 

« Celui qui est à leur tête et qui est fermier de la douane 
s'appelle simplement chef, titre tiré de l'importance de sa 
charge... Tout ce qui est perçu par eux appartient au fermier 
des douanes, qui paie une très forte somme au gouverne- 
ment. 

c Ce fut dans ce lieu que les marchands de notre compa- 
gnie transportèrent leurs marchandises et ils s'installèrent à 
l'étage supérieur de l'édifice. Quant aux gens qui n'avaient 
pas de marchandises, on examina leurs bagages, puis on les 
laissa aller. On procéda à ces opérations avec douceur et 
mansuétude, sans aucune violence ni surcharge » 

Nous savons également par le même auteur que les 
musulmans possédaient alors une mosquée dans Acre. 

1. Ap. Pereg. rnedii œvi quat., éd. Laurent. Leipsik, 1864, 
p. 23. 



AU XIII*' SâdLBv 447 

voyaient, près de FégKse Sain1>Nicolas € extra 
muros, » les deux cimetières de la ville : celui de 
Saint-Michel et celui de Saint-Nicolas. 

Un cimetière arabe G qui se trouve à 900"* envi- 
ron à Test de la ville moderne a remplacé ici, 
comme à Jérusalem , le cimetière latin du moyen 
âge et indique la position de ce lieu de sépulture, 
qui s'étendait entre les ouvrages établis en avant 
de la tour neuve du roi Henri et le Tell-el-Foucar 
nommé au moyen âge le Toron, seul tertre exis- 
tant à Test d'Acre et que nous trouvons signalé 
en ces termes, par le continuateur de Guillaume 
de Tyr , dans sa relation <iu siège de cette ville par 
le roi Guy de Lusignan : t Quant li rois Guis vint 
devant Acre si se herberja sus un toron qui devant 
Acre estoit sor le cimetière de Saint-Nicolas ^. > 

Les récits des chroniqueurs et des pèlerins qui 
visitèrent Acre à cette époque nous appr^inent 
que les coûrtils ou jairdins de la ville s'étendaient, 
de ce côté, jusqu'au Belus (Nahar Kourdstfieh), 
qui alors, comme de nos jourS, faisait tourner plu- 
sieurs moulins^. 

Malheureusement, comme je l'ai dit plus haut, 
Féglise Saint-Nîcoïas^u-Gîmetière^ ayant complè- 
tement disparu * et les murs d'Acre n'ayant laissé 

4. Hî9t. occid: des Croisades, Cent, de Guill. de Tyr, p. 125. 

2. Strehlke, Tàb. ord, Teut.^ n» 91, p. 72. 

3. Codice diplomatico, t. I, n9 181, p. 223. 

4. Nous savons par Marino Sanudo que cette église fut 
abattue le 26 février 1265, en môme temps que la tour dite 



448 TOBOf^KàVHU BRAQUE 

presque aucun vestige de ce côté, le» seub jalons 
qui nous restent pour reconstituer cette partie des 
abords de la ville sont: la jetée t)rientale du^rt^ 
une dépF^sion A qvi parait être l'ancien fossé 
creusé au pied des mura, et le Tell*el-Foucar sur 
lequel s'élevaient alors les fourches patibulaires 
d'où lui était venu le nom de mons suspensorum S 
sous lequel nous le trouvons désigné dan^ des 
documents contemporaii;^. 

Les Templiers possédaient plusieurs pièces de 
terre de ce côté^ notamment un jardin situé eiijtre 
le cimetière Saint-Nicolas et ce tertre ^. 

Grâce aux traces des anciens fossés^ j'ai pu éta- 
blir d'une façon régulière la mesure géométrale^ie 
la superficie de 1% ville au moyen âge. 

Acre naesurait ^environ 1 ,700 mètres de lon^ 
gueur maxima, c'estnàrdire peirallèlement à la 
mer,; et un peu plus de 4 ,000 dans sa, plus grande 
largèw dç ta m^i;^ à la tour ajQgi4fûrei {4our npme 
durûi Henri). 

Elle était divisée en deux.: la cité .proprement 
dite et le quartier de Montmusart, fop^nmt la par- 
tie n^rd de la ville ^ , . r . 

Nous ne possédons malheureitôeinent que . peo 
de renseignements cônten^oraîns sur la, topogra- 
des Moulins et les autres tours défeaclaAt les, jardins, au 
moment où on s'attendait à voir A^cre.ajssiêgée ^jp. l» sulftan 
Bybars. ..,,/. 

i. Strehlke, TaJ). ord, TeuLy n^ 86, p. 68, ,. 
2. Ibid, 



phie d'Acre, et ce n'e^t guère que par les iconch 
graphies que noua avons imie idée approKimative 
des divers quartiers d^M viUe« 

Les seuls plans modernes de cette ville et de 
ses environs sont : T celui qui fait partie 4^^ 
archives de l'expédition d'Êgy^; %""' celui du 
colooel Paultre, enfin celui des £curtifîaations mor 
dernes , relevé en 1 840 par Je commandant du 
gâûe Burton, 

Dans les deux premi^r^^ d« ces documents on 
trouve, exactemwt tracés, les vestiges du grand 
fossé couvrant au nord et au nord-est le quartier 
ou bourg de MonUnii^ait. Le plan de Paultre 
indique un certain nombre d'arasements de 
murailles, pour la plupart disparus aujouird'hui, 
mais dont j'ai pu relever moi-mèm^ quelques 
traces au mois de décembre 48ô9, 

On voyait alors en B, à l'extrénnté m^ du 
fossé, là où il aboutit au rivage, les fondatioÉ^d'uA^ 
énonne tour ronde. De ce 1 point, jnaqu'aux glacis 
de la place, on reconnaît encore san^i-peine les 
traces du mur qui bordaiblai viUe^^ jQ6té4e4a.mer . 

Au moment du siège da Saîi^J(ean-d'Ai^[*e.pap 
Bonaparte, outre la faMr rwde aagulàirei4ont . j$ 
viens de parler et qui estt désignée dans^ le plan 
sous le iMMn.de ta^. du Diakk^ on voyait encoreda 
ba6ed!uiie.atttneiiour.yMa te paîat..G;,:.ainai que 
l'arasemelit .dp jrempaiËt dti.k &ce nord-^est de 
Montmusart. 

Les traces deiai,inpi:wUe^i m «wysniige, 



420 TOPOGlUPHIE D'iCEE 

séparait ce quartier de la ville proprement dite, 
sont indiquées sur une longueur assez notable 
par Paultre, et la ligne qu'elles formaient passait 
près du pied du glacis des nouvelles fortifications 
d'Acre. 

Les travaux du siège de 1 799 et de celui entre- 
pris par Ibrahim-Pacha en 1832[, ainsi que la 
construction des nouveaux ouvrages d'Acre en 
1837, ont fait disparaître la plupart de ces ves- 
tiges de la ville du moyen âge. A ce titre, le plan 
du colonel Paultre est doublement précieux. 

Nous savons par les documents officiels de la 
campagne de Syrie que les travaux de siège de 
l'armée républicaine eurent pour point de départ, 
le SO mars 1 799, les fossés est et nord-est de l'an- 
cienne ville. 

A la suite du tremblement de terre de 4 1 99, les 
murailles d'Acre iUrenI en grande partie recons- 
truites * . 

Vmci comment Wilbrand d'Oldenbourg parle 
de ces ouvrages et décrit la ville d'Acre : 

< Heo est civitas bona et fortis, in littore maris 
sita, ita ut, dum ipsa in dispositione sit quadran- 
gula, duo eius latera angulum constituentia a mari 
cmgaiftur et muniàntur ; reliqua* duo latera fossa 
bona et larga et profuada funditus murata > et 
duplici muro turrito pulchro ordine ccoronantur, 
eomodo, ut prior murus suis cum turribus ipsam 



«>- 



i. Hm\ çc6ld, dès €hH^ê^,'t'll\'Pik4(^:' 



AU xïtt^ siàcLE. 424 

matrem non excedentibus a secundo et interiore 
muro, cujus turres altse sunt et validissimae , 
prospiciatur etoustodîatur^ » 

De ce passage nous devons conclure que ces 
murailles, élevées en même temps que celles de 
Tyr, du Château-Pèlerin et de Tortôse, devaient 
présenter la plus grande analogie avec celles de 
ces forteresses. 

De toutes les iconographies des villes de la 
terre sainte qui nous ont été laissées par le 
moyen âge, celles d'Acre paraissent de beaucoup 
se rapprocher le plus de la vérité , tant pour la 
position relative des édifices, si nous en jugeons 
par ceux dont les restes fixent, pour nous, d'une 
manière indiscutable, les emplacements, que pour 
le tracé général des murailles de la ville et des 
tours qui les défendaient. 

Les voies figurées dans ces iconographies n'in- 
diquent, à coup sûr, que les grandes artères cir- 
conscrivant les divers quartiers de la ville. Quant 
aux nombreuses rues sillonnant Acre en tous 
sens, nous connaissons les noms d'un certain 
nombre d'entre elles, mais sans pouvoir en préciser 
l'emplacement. 

Les iconographies d'Acre que nous possédons 
sont au nombre de quatre. 

La première a été publiée par Bongars et repro- 
duite sous forme de plan historique par d'Apvitte. 

1. Ap. Peregr. medii advi quat., ed» Laurent. . / 



128 TOfOGlATHU dUhUS 

Deux autres, dont je me suis servi, sont tirées, 
la pranière d'un manuscrit de la Bibliothèque du 
Vatican ^ et c'est celle que je refMroduift ieî; la 
seconde du n^ 3939 du fonds latin des ipaouscrits 
de la Bibliothèque nationale de Paris* 

Ces trois documents sont presque identiques et 
ne présentent que de légères variantes permettant 
plutôt de les compléter les uns par les autres. 

Quant à la quatrième, qui se trouve à la Biblio- 
thèque du Musée Britannique, elle a été publiée par 
JcHinard (Monuments de la géographie^ pi* 3). 

Ce dernier document diffère assez des précé^ 
dents et parait loin de présenter les ménaes garan* 
ties d'exactitude. La forme donnée à la ville d'Acre 
par les trcHs premières répond parfeitement aux 
descriptions de Burcard de Mont-«Sii(^ et de Wil* 
brand d'Oldenbourg. 

La double muraille garnie de tours qui couvrait 
Acre à l'est et au nord-est s'y trouve représentée 
avec rindicati<m des noms de plusieurs tours et 
de ceux des principales portes s'ouvrant, imi 
dans les remparts proprement dits, que dans le. 
mur séparant la cité d'Acre ducpiartiet*deMoolr 
musart. 

Nous savons que les murs d'Acre étaient flan- 
qués de grosses tours, généraleâtnent barre- 
longaes; qu'ils fonmaient , dit Wilbrand d'Okten- 
boinrg/.denx tlignes de défense et qu'en avant de 

1. YaticanuacodsB^'nt 1960. 



Air XIU^ AiiGiiB. 428 

la première , commandée par la seconde , régnait 
un large et profond fossé dont il subsiste encore 
des traoeâ très reconnaissables. 

Il y avait alors des règles et des formules pour 
rarchitecture militaire comme il en existait pour 
l'architecture religieuse et civile. Ainsi, en prenant 
pour point de comparaison les défenses de Tortose 
et du Château-Pèlerin et en reportant sur le ter- 
rain les dispq^tions indiquées par. les iconogra- 
phies, nous serons amenés à conclure que si le 
tracé des murailles d'Acre présentait une analogie 
frappante avec cehii des remparts du château de 
Tort06e, il y a tout lieu de penser que, par leurs 
proportions, les tours d'Acre devaient se rappro- 
cher plutôt de celles du Château-Pèlerin et par 
leur forme de celles de Gésarée» mais en étant plus 
saiUantes sur les courtines. 

La face. orientale des remparts d'Acre formait 
un front oblique ^l'étendant de la n^er à la tour 
ronde dite tour neuve du roi Henri pour l'avant- 
mur, et pour la seconde ligne à h tour Maudite^ 
placée à l'angle nord-est de ce second r^papart. 
Chacune. de ces murailles était flanquée de cinq 
tourS;, en ooir^^tant les de^x ouvrages que je viens 

de noiïHBjW-. 

Si, comme tout donne à le penser, la légère 
dépressî<>n A indique l'anoien fossé, et que Ton 
trace, d'après les arasements figurés dans le plan 
du colonel Paultre, la muraille qui séparait la cité 
d'Acre dii quartier de Mpntmusart, on, aura^ par 



424 T0P06IIAPH» D'iCRE 

l'intersection des lignes ponctuées, la position des 
tours Maudite et du roi Henri, la première à 
5SiO mètres de la mer et la seconde à 600 mètres 
environ, si nous adoptons la distance de 40 mètres 
comme celle séparant les deux murailles. Â Tor- 
tose,auKrak-des-GbevaUers et auGhàteàu-Pèlerin, 
la distance qui séparait les deux enceintes sur les 
points vulnérables n'excédant jamais ce chiflFre. 

Voici les noms qui nous sont parvenus des tours 
flanquant chacun de ces remparts. A l'angle nord 
du premier mur se voyaient la tour neuve du roi 
Henri^ puis la tour Saint-Nicolas ^ celle des Bou- 
chers^ celle (2u Pont dite aussi tour duLégat^ .Qjasaii 
à la cinquième, bâtie dans la mer à une certaine 
distance du rivage et où se terminait le rempart, 
son nom nous est encore inconnu. 

Entre ces tours principales il devait exister des 
saillants seccmdaires et d'une moindre importance, 
à en juger, du moins, par le passage suivant 
extrait d'une des chartes du Cartulaire de l'ordre 
Teutonique : « Et alîam parvam turrem iA cantone 
murorum civitatis a parte orientali^. » 

Or le grand espace séparant les cinq tours dont 
je vien$ de parler, et qui aurait été en moyenne 
de 1 40 mètres d'axe en axe, donne beaucoup de 
fondement à cette conjecture. 

Pour la seconde muraille, l'iconographie dé' la 

1. Amadi, Bib. Nat., mss. fonds italien, n» 387, p. 192. 

2. Strehlke, Tab, ord, Teut, n» 40, p. 32. 

■ 



AU xin* siicLB. 425 

Bibliothèque du Vatican, que je reproduis ici, 
nomme tours des Génois les deux saillants les 
plus rapprochés de la mer. La troisième tour n'a 
pas de nom et la quatrième, qui précède la tour 
maudite est appelée tour des Pèlerins. 

Nous savons qu'à Acre, comme au château 
de Tortose, de vastes magasins voûtés formant 
place d'armes étaient adossés aux remparts de la 
ville*. 

Les portes et poternes s'ouvrant dans cette 
partie des murs d'Acre étaient celles du Pont ou 
du Légat, ainsi que celles de Saint-Nicolas et de 
Saint-Thomas. Cette dernière, qui semble n'avoir 
été qu'une simple poterne, parait avoir tiré son 
nom d un couvent des frères de Saint-Thomas qui 
était contigu à l'hôpital Notre-Dame des Alle- 
mands. 

D'après Sanudo, une porte était percée dans la 
courtine de la seconde enceinte près de la tour 
Maudite et en avait pris le nom. 

Gomme à Tortose et au Château-Pèlerin, ces 
portes paraissent s'être ouvertes dans le flanc ou 
sous le commandement des ouvrages dont elles 
portaient le nom. C'est du moins ce que nous 
devons conclure du passage suivant, extrait d'une 
des chartes constituant le cartulaire des chevaliers 
de l'ordre Teutonique : < Concède. . turrem, quse 
est super portam Acconis quse porta appellatur 

1. Btrehlke, fab. ord. Teut.^ n» 29, p. 25. 



l2ft TOPOGBIPHIB DàCBE 

porta Sancti Nidiolai... porta, quœ est sub turre, 
per quam intratur et exitur de villa'. » 

Ces ouvrages devaient donc présenter n»e 
très grande analogie avec la tour-porte du cbâteau 
de Tortose, dont la saillie sur la courtine est de 
17 mètres^. 



Sur les divers points du périmètre des anciennes 
murailles d'Acre, où se retrouve la trace des fos- 
sés, la dépression mesure, aujourd'hui, de i5 à 
50 mètres en largeur ; mais il faut tenir compte, 
ici, de ta nature du terrain qui, loin d'être de la 
roche vive , comme à Tortose , est d'une nature 
sablonneuse, s'éboulant facilement , de telle façon 
que l'excavation s'est élargie en se comblant. 

1. Btrehlke, Tab. ord. Teut., a- 35, p. 28. 

2. Élude sur Vareha. -mint. des Croisés, p. 73. 



AU XIII* siicLE. 427 

Gomme ce côté de la ville était le plus exposé 
aux attaques de l'assiégeant y on avait élevé dès 
Torigine, en avant de la première muraille, des 
ouvrages avancés tels que des barbacanes et des 
lices en palis plantées sur des terrassements pré- 
cédés de fossés et renforcés de tourelles et de 
murailles crénelées; ouvrages analogues à ceux 
dont j'ai plusieurs fois trouvé des traces aux 
abords des châteaux que j ai relevés en Syrie ^ 

Nous savons par Marino Sanudo et par Âmadi 
que tous ces ouvrages furent réédifîés en maçon- 
nerie et complétés par des tours d'une ' défense 
sérieuse quelques années avant le siège de 1Si91 . 
Dès le commencement du xni^ siècle on rempla- 
çait déjà, en Europe, nous dit VioUet-le-Duc ^, les 
lices et les barbacanes de bois par des enceintes 
extérieures et des barbacanes en maçonnerie. 
Sanudo cite notamment une tour que Jeanne d'Âlen- 
çon, la comtesse de Bl(»s, fit ajouter en 1 3187 à la 
barbacane de la porte Saint>-Nicolas. 

Plusieurs autres ouvrages analogues se voyaient 
en avant de cette partie des murs d'Acre et on y 
accédait par des ponts, les uns en bois, les autres 
en maçonnerie, ainsi que nous l'apprend le même 
auteur. 

La grande barbacane de la porte de Laon à 
Cknicy est, je crois, de tous les édifices militaires 

1. Étude star Varchit, milit, des Croisés, p. 131. 

2. VioUet-le-Duc, Archit. milit., p. 52. 



\ 28 TOPOGEAPHIË' d'AGRE 

remontant au xm^ siècle parvenus jusqu'à nous, 
celui qui doit présenter le plus d'analogie avec les 
barbacanes d'Acre, tant par ses vastes proportions 
(90 mètres de diamètre) que par les tours qui la 
défendaient et le viaduc en maçonnerie qui reliait 
son terre-plein à une poterne s'ouvrant dans les 
murs de la ville. 

J'ai dit plus haut que l'angle nord-est de la pre- 
mière enceinte d'Acre était formé par un grand 
ouvrage circulaire nommé tour neuve dsi raij élevé 
par Henri II, roi de Chypre et de Jérusalem. 

En avant s'étendait une première défense appe- 
lée barbacane du roi Hugues, et qui eut à suppor- 
ter les premières attaques des Musulmans au mois 
de mai 1291. 

Sanudo,aprèsavoirdécritlestravauxd'approche 
des Musulmans dirigés contre la barbacane du roi 
Hugues et celle de Saint-Nicolas \ dit que le roi 
Henri de Chypre arriva le 4 mai au secours de la 
ville assiégée, avec deux cents chevaliers et 
cinq cents fantassins ; puis il ajoute : c Et octavo 
die ejusdem mensis destruxerunt (le roi de Chypre 
et ses chevaliers) sbaralium (sive barbacanum) 
régis Hugonis, imposueruntque ignem; pontem 
quoque muro adheerentem simiUter : quia aUqui- 
bus videbatur quod hœc defendere non valerent^. » 

Il y a donc à conclure de ce passage que la bar- 
bacane dite du roi Hugues était en charpente ou 

1. Marino Sanudo, Sécréta fid. Grue. ap. Bongars, p. 230. 

2. /&îd.,p. 231. 



tout au moins munie de hôurds en bois et que 
c'était un pont àe fust qui la reliait à la iour neuve 
du roi^ 

C'est par ce point que -les Musulmans péné^- 
trèreiit dans la ville en s'én^arant de la tour 
neuve où commandait le prince de .Tyr. c 8ftrnar 
ceni: antem xv madii . violenter ; cepérunt .> turrim 
rotundam novam Régis qo^ erat ànte -turrem 

Maledictam * et intraverunt Sarraceni: per diôr 

tam turrim ,novam, toto conatu, asque ad blsu^ba^ 
canum, et ^ obtinuerunt ; inde per pontem lapi- 
deum, quem fecerant christiania ut per eum a 
ma^o muro ad barbacanimi transirent, civitatem 
ingressi sunt, diverteruntque ; aliqui versus pôr* 
tam Sandi Nicolai, alii versus portam Le^ti. 
Tune christiani fugam capiunt versus .mare ; çt 
Sarraceni, per scalas libère, .mùros asoèAdunt, et 

inira dvitatemjamononiaoôbupant » 

La panique fut telle , à ce moment, ches Içs 
chrétiens, que le grand maitre du Temple, cçlui 
des chevaines Teutoniques et Jean . de Grailly ne 
purent réoccuper les oiivràg-es dont les..HusuJr 
mans venaient de se rendre jaiaitres^ et qu'ils fwient 
refoulés dans les)rues dé la ville, p^ la masse: d?s 
fuyards; Saaudo raponle ensuite, l'entréft. ^ 
Musulmans dans Acre : < jRo$it bopfi yidente$ Tjifclu 
quod nullaô^essdt dêfensio ad ipwtam turris , MaJ^- 
dictœ in ciyitatem intrantes, etc. » . ...v 

i. Msûrino Sanudo, Sécréta fid» ^uc. ap. BopgarB,,p< ^1. 
XXXII 9 






488 TOPOOSAPHII O'âSHE 

Il parait donc certaÎD que le second mur fiit 
enlevé sans combat et que œ fat par une porte 
sans défense que les Sarrazins pénétrèrent dans 
la ville. .î 

Mais il est temps dé revenir à la description dei 
autres parties des murailles d'Acre. De la tour 
neuve du Roi et de la tour Maudite tes deux rem-^ 
parts s'infléchissaienA à angle droit de Test à 
l'ouest jusqu'à la porte Saint-Antoine, qui se trou- 
vait à l'angle sudnest du quartier de Montmusart« 

Les iconographies sont toutes d'aooord pour 
n'indiquer que deux tours à chaque rempart sur 
cette face. Toutes également sont unanimes pour 
désigner les deux tours de la première enceinte : 
la première, près la Tout Neuve du R&i^ sous le 
nom de Tcmr des Anglais^ et la seconde sous le 
nom de Tour des Vénitiens. 

L'iconographie vatieane nomme tour du Smg 
celld des tours du second mur qui e^jt voisine de 
la tour Mau(fite. C'est ce mur qui, se prolongeant 
directement vers la mer, s^arait le quartier de 
Montmusart de la cité d'Acre. 

Là porte Seint-^Aotoine s'ouvrait dans l'angle 
rentrant formé par le point de jonctioa des rem^^ 
parts du quartier de Montmusart avec le nunrdont 
je ^ens de parler. Elle tirait son nom do cduveiit 
qui en était voisin. Le nmr qui nous occupe paraît 
avoir été précédé d'un fossé vers le nord ^ > 



Le chèteiin d'Acre âtasé à cbeval* :8iip oette^nM* 
mile & *• 

Quatre portes percées dans ce rempart eniî^ lé 
riiÉleiU let la . mer inettMent en ; oçmmûnicfttion 
les dettfi^par^ies de la^HeJ' • i. < i:;^ , ... 

La.jdiis B^prodiéé' de la-omer 'étoitiiEei porte 
Saint-Michel; elle tirait ton Dom de l'égKee vimîne» 
placée 60U& le "Tooable de <oe< eaini^ • ^ i - •• 

La* suhrante s'appelait la fitrteNMfiev >' . . • ^' 

Làitraissàme était dite fort^de ifHôpitalf^ caoèé 
du..ioanbHiage:deeetleriiaieiûsli • ' '<•... 
-j, Laqufltnème enfinjicpii étaii-bn'niém^ 
pk» riipprochée du ohâteauv pwrtè l!fût$^ûim* - 
'. Ces difi^rents nome scwA on des^MtiBiflfi^^^ 
toaiià feât nodveau^qMe sioastomi/H^iièûlËiàs^ \\w^ 
nographie de la.Bîtiliallsèqtteidb'Vattcaiyiët dans 
belle duandnmserii.de Panî»i -^ >< '^ -«^ .. ' 
: fiasMàamamlenanl a ^éltKte dted» r o ^ parto ^(|ili 
défmdàient.TeHB Feit^iec)(|liartîer 'di|j IKootmustfrt^ 
. J'w.4éjà.dîtîqae Ie;:fii»séfiC(mj!égnak «» «vant 

sut* firw|ue' tout • soki .dévelgppémei*;' >'!: : 

On reconnaît, à première vue, qu% ibrfnttit 
!^ets:)a:ibili^mi «qg|e obtus Jao liea dé là li^ne 
dnriteifi9iniée:)dm&'les;dè€É^ : r/. ;. ^ 

Le plaolidePairitiie fkir|te> i'^ndiàâtiim^d3am 
okatst cb'vne ipwtkoDiTde ce mu^;qQfv À-paMii^ de 
remplacement de la porte Saint- Antoine, était 









4S2 TOPOGÉAPfflE d'acre 

aoeone reoomiaissable le long dû fossé sur une 
longueur de 360 à 380 mètres, au mois de mars 
\799. •':■■ 

Les iconographies soilt d'accord pour .figurer 
cinq tours à chacun de ces remparts, dont Join* 
ville attribué Ja reconstruction ou tout an moins 
la restauration au roi saint Louis.: 

Il est probable, comme je l'ai déjà dit, que ces 
documents graphiques n'ont nieontionné ioi qiœ les 
ouvrageii . (irrincipaux ; . car . le . dé veloj^âoient du 
fossé, en avant de cette partie des murs^ nemesuiie 
pas momft de- mille soixante mèfapes eimi^dn,: de 
l'emplaœmant de la porte Saint* Antoine 4 la izi^i 
ce qui donnerait entre oss tours .un éoartement si 
Q^nsidâfableqm nous devons préfugw: l'existence 
entre eUesidc^; saillants: secondaires. ^ 

Le grand ouvrage arretidi formant L'angie nord 
de l'jenoeiiaÉe* d!Acre^déiit j'aiteneoré ^vuries subs- 
tructîon&y et que'oài»itix»ivons' désiglié) date- les 
documaiits modeitiasc.fi0Us:le )nom Aetoùri du 
DiabUy p^mit répenâre aFouvrage mui^ dË^deux 
tours figurant à. l'angle - nord "de l'icomigraphie 

du Vatîctin;.-, -r/ 'r.)j:.'U[ ». -.'iiir,:^-.. .;/ 

Iljétail^, selon:: tentes^ apparencesv-desidiiéoà 
défendre la portç S(iqâ«É^Lazai:*e.(|àe now 
avoir été iSÎftuée à^ peu ))rè^ en ce points <• , 

Voici.la description du mowiUâge 4' Acrb dotanée 



1<ti t t ' H t ' ».»•> 



i. Ce point d'ailleurs ne saurait être douteux après le pas- 
sage d'une charte des chevaliers Teutoniqfues d^<oHé« . ■ 



4it lœ^' siieLB. 48S 

par Maiino Sanudo :-€ Accon amtem portum habet, 
ibique unum scolium faeiras dictum porttun : ad 
qiiod scolium prodenàes debent dari. Âb oriente 
autem turris est Muscarum ; et si quem venire 
oontigerit ad prefatum portum, naviget a longe a 
templo Sancti Ândrese per tria milliaria', propter 
siccam^ quse est super Sancto Andréa' per rec- 
tum, donec viderit domum quse fuit conestabuHs 
in turre Muscarum ; et tune poterit faceré viam 
portus et cùm intraverit diotum portum navîget 
in tantum intra predictum, ut castrum Oayphœ sive 
Porphyriœ per médium pupis sui navigii relinqua- 
tur, tenens dictam Muscarum tnrrem per mediam 
proram navigii ante dicti : et hune modum 
tenendo, secure ire poterit intra portum. » 

Un bas-fond dangereux sur lequel on ne trouve 
pas plus de deux à trois mètres d'eau s'étend, en 
effet, à cinq encablures (980 mètres) en. avant de 
l'angle sud-ouest de la ville. 

Ayant déjà décrit l'ensemble du port d'Aci^, je 
ne reviendrai pas ici sur ce sujet et je ne m'occu- 
perai que de ses dépiendances , c'est-è-dire de 
l'arsenal maritime. 

Le mot arsena^ que nous lisons dans l'iconogra- 
phie du Vatican vers l'extrémité sud du quartier 



1. Sur les côtes dltalie on désigne sous le nom de secca 
les bas-fonds formant brisants par le gros temps. Ainsi le 
bas-fond qui est à l'entrée d'AÏnaifî est nommé Secca del 
Gaetano. 



(114 TOHWiAffHIflD'AaaE 

Sftiutcf-Giioîx, ne saurait nous laisser àuoim doute 
SI»* la «destbation des deux bassins D et Ë aujoup* 
d^hurooiUblés , mus qui , communiquant avM le 
pwt^ dément puésenter au xm® siècle une gradde 
anajpgôe aviçc Varsenal de Pise dont M. Cksorges 
Rohanlt d$ Flewy a donné une si curieuse restn 
tutîoft dans son livre sur la Tosoane au moytn 
âge. 

Combien nous devons regreU^r qu'il ne subsiste 
plus da yestiges des bàtinoieiits accessoires coo^ 
plétant alors oet établissement maritime, à coup 
sillr le plus oonaidéraUe de la terre sainte et 
dont M. Miçbaud vit encore les restes en 4 881 M 

I * 

Divisée en quartiers distincts ou vki fearaiés 
de porten ^u î^ chs^tnes, Acre devait présenter 
alors plus d'un point de ressemblance avec les 
villes maritimes de l'Italie ^. 

Les maisons des grmds ordres nûlitaires 
tenaienik , tout k la fois , du château féodal dt de 
ces palais ^Piifiés dont on voit wcore des spéci^ 
mens dan^x^rtaines villes de la Toscane. En outre, 
pendant le xm® siècle, Acre vit s'élever dans ses 
mi^rs nombrci de<ces. tours seigneuriales si répan- 
dues dans leiiwrd.dantalié^. 



4. Corre/^. d'Orimt, t, IV, p. 142. 
2. Vilken, Q^chiqhte çier Kre^zfi%i§0, t. VII, p, 738. 
Bk. Aboulfed^i digia ^u xéei^ i& la prise é^Aote meuiionne 
la défense de plusieurs de ces tours. 



loi comme dans la plupart des villes d'I^iopt, 
chaque corps d'état oocupait une rue qui pwtait 
son nom. De nondureuses yéûtes, jetées sur les 
mes d'Acre* ÊûsAÎent oommuniquer entre elles 
certaines maisons et, comme celles que Ton voit 
encore dans la plupart des villes du littoral syrien, 
oes Yoûies contribuaient à la solidité des eonatroOf 
tions auxquelles elles étaient appuyées en les 
prémnmssant oontre l'effet des trembleQients de 
terre. 

C'est par le sud , c'est-ànlire du côté du port, 
que je conunencerai l'énumération des dîvers 
quartiers de la ville tels que nous les font con- 
naître les textes contemporains ou les iconograr 
phies parvenues jusqu'à nous. 

En pénétrant dans Acre par la porte Sainfr 
l^ieolas, on trouvait une rue commençant au {ned 
de la tour des Pèlerins et séparant le quartier 
Sttnt-Roman de l'hôpital des Allemands, bàfti sur 
l'emplacement de l'ancien hospice des Arméniens 
donné aux dievaliers Teutoniques en 11 92 par ie 
roi €kiy de Lusignaii. 

Pockocke, qui visita les ruines d'Acre en 1739, 
indique, dans la description qu'il en donne, un 
p<»nt coïncidant avec k place assignée à cette 
maison par les iconographes , où se voyaient alors 
les ruines d'un ensemble considérable de bâti- 
ments au milieu desquels étaient les restes d'une 
grande église dont une des clefs de voûte repré- 
sentait la tête de saint Jean. 



486 TOFoeaâPHiE d'âgre 

D'api^ès la relatiôiï du siège, il y a tout lieu de 
petider que la me dont je viens de- parler était 
cdle qai fut nommée jadis me Sunt-Romaa^ Le 
quartier d'où elle tirait son nom contenait plusieurs 
jardins, car nous le trouvons indiqué dans les 
iconographies sous la dtoomination de Saintr 
ftoman-des- Jardins. Dans cette même partie de 
la ville était sitiié le quartier et l'église Saint- 
Léonard, qui servit de poste de signaux aux 
Musulmans pendant le*siège de 1 191 ^. 

A son extrémité occidentale la rue Saint- 
Ronian? se bifurquait, formant deux voies qui 
entouraient le monastère des religieuses de Saint- 
Lazare. La première , se dirigeant au n(»rd-ouest, 
aboutissait au château, pendant que la seconde , 
séparant la maison des religieuses de Saint- 
Lazare de rhôpital des chevaliers Teutoniques, 
parait avoir été nommée alors rue des Allemands. 

Vers le point où les iconographes placent l'ab- 
baye des religieuses de Saint-Lazare dont je viens 
de parler, Pockocke signale les restes de c a very 
large and magnificent nunnery » dont une partie 
des bâtiments ainsi que la chapelle étaient encore 
très reconnaissables quand il les vit. 
' Une longue me commençant aux murailles est 
de la ville, ayant sur son côté droit la maison des 



1. F. Bustron, Bibl. Nat., mss., fonds ital., n« 832, f» 206. 

2. IHst. occid, des Croisades, t. II, p. 156. Codice dipl,^ t. I, 
p. 23. 



AU XIU^ S^ÈEMX. 487 

Allemands, l'abbaye Saint^Lazare et Notre-Dame- 
des-Ghevaliers, séparait ces divers établissements 
du quartier Sainte-Croix. Ce dernier, aboutissant 
à la mer, tirait son nom de l'église placée sous ce 
vocable qui était la cathédrale d'Acre et dans 
laquelle se voyait le tombeau de Henri de Cham- 
pagne, roi de Jérusalem ^ 

C'est encore dans le quartier Sainte-Croix que 
s'élevait le patriarcat latin. 

La fonde des Vénitiens 'était sur le port ; elle 
formait un quartier assez considérable comptant 
un grand nombre de maisons et de magasins, car 
dans la relation du baile de Venise en Syrie, Mar- 
sile Georges (eii 1244)^, nous, ne comptons pas 
moins de cent sept immeubles énumérés comme 
possédés par la commune de Venise, plus un 
palais et une église sous le vocable de Saint>-Marc, 
près de laquelle s'élevait la tour des Vénitiens; 
car, comme je l'ai dit, on retrouvait à Acre ces 
tours seigneuriales couronnées de créneaux et 
munies de hourds, qui sont un des traits les plus 
caractéristiques et les plus originaux des villes 
italiennes du moyen âge. 

Le quartier et la tour des Génois avaient été 
démolis en ^ 1 356 à la suite du double désastre 
naval essuyé par la flotte génoise en vue du port 



1. Amadi, f* ld3. 

2. Tafél et Thomas, ap. Fontes rer, Austr,y t. XIII, p. 389, 
et Vilken, t. vn, p. 383. 



de Tyr, puis entre Guypfaa et Acre, peoduit lu 
guerre qui venait d'éclater alors entre les dmxx. 
républiques de Venise et de Gênes ^ 

La tour fortifiée des génois était noiotnée turris 
Muzcïa ou Amuzûia; c'est sous ce second nom 
que nous la trcNivons désignée dans l'iconographie 
de Marine Sanudo qui la place vers l'angle sud-<68t 
du quartier^. C'est de ce même côté qu'étaient le 
monastère et l'église de Saint«Saba^ que se dispu- 
tèrent, les armes à la main, les Génois et les Véni- 
tiens, et qui fiu*ent attribués en 1256 par le pape 
Alexandre IV à ces derniers^. 

Ce quartier des Génois est cependant figuré, 
dans notre iconographie d'Acre, comme situé 
entre les maisons du Temple et de l'Hôpkal. 

Immédiatement après le quartier des Véœtiens 
venait celui des Pisans ; il était limité au nord et 
à l'ouest par deux rues formant équerre et abou- 
tissant toutes deux à la mer. C'est dans ks murs 
de cette partie de la ville que s'ouvrait sur le 
môle du port la poterne désignée dans les icono*- 
graphies sous le nom de porta Ferreay et dont 
l'emplacement est marqué de nos jours par la 
poterne nommée Bab*el^fiahar (porte de la Mer) . 

Comme les Vénitiens et les Génois, les Pisans 

1. HUt, ocdd. des croisades, Gont. de Guill. de Tyr, p. 443. 

2. Vilken, Geschichte der Kreuzzuge, t. VII, p. 397-98. 

3. Deux piliers en marbre de l'église Saint-SalMi, rapportés 
en Europe par les Vénitiens, se volent encore sur la piazetta 
de Saint-Marc à Venise. 



Df Tiwfi ukxam, 189 

avaieiit bâti une tour seî^Beuriale dite tour des 
P»an&. 

Entre la rue qiH limitait à l'ouest le quartier 
dont je viens de parler et la mer s'élevaknt : 

1^ À l'extrémilë sud de la ville, l'église Saint- 
André, grand vaisseau à troi^ n^s, décrit par 
Corneille deBruyn et Podcocke qui le virent debout 
au xvm® siècle et dont il subsistait encore quelques 
restes il y a moins de vingt ans ; 

2^ La maison du Temple. Cet édifice parait 
avoir été le plus considérable d'Acre. Il était borné 
à l'ouest par la mer, vers l'est par la rue dite des 
Pisans et par la me Saint^Anne au nord^ 

Il existait antérieurement à la prise d'Acre par 
Salab-edi-Din, puisqu'il 4 1 8St le pèlerin Théodo- 
ricus cite ce palais et la maison de l'Hôpital 
conmie les édifices les plus considérables' de la 
ville. 

Le Père Léandre de Sainte-Cécile et Pockocke 
l'appellent le château de Fer, nom sous lequel ses 
ruines étaient désignées au xvni^ siècle. 

Nous savons par Amadi que la porte de ce 
palais s'ouvrait au pied d'une tour carrée can- 
tonnée de tourelles à ses angles et au sommet 
desqudUfts se voyaient quatre lions passant en 
noétal doré, qui avaient coûté quinze cenits besans 
sarrazins^. 



1. F. Bustron, f» 207. 

2. Amadi, f» 190. 



140 TOPOG&AfHIB d'IGRE 

Florio Bustron dit que les murs de la maison du 
Temple avaient trois cannes et demie d'épaisseur. 

Une autre tour s'élevait à l'angle de ce château 
sur la rue des Pisans. 

La voie bordant au nord l'édifice qpii nous 
occupe et vers laquelle était placée la partie du 
château habitée par le grand maître, parait avoir 
porté le nom de rue Sainte-Anne ^ . 

La tour la plus voisine de ce logis servait de 
clocher à la chapelle des chevaliers. 

Vers la mer et dominant la poterne qui s'ou- 
vrait de ce côté, se voyait une autre tour dont 
Amadi attribue la fondation aux Arabes pendant 
la période où ils furent maîtres d'Acre 2. 

L'hôpital Saint-Jean s'élevait au centre de la 
ville et était divisé en deux parties : la maison 
des infirmes et l'église Saint-Jean, qu'une rue sépa- 
rait de la maison de l'Hôpital , dite le Manoir des 
Frères. De tous les anciens édifices d'Acre, c'est 
celui dont il subsiste le plus de restes. Ces ruines 
fiirent restaurées grossièrement au xvi® siècle par 
l'émir Faker-ed-din qui s'en fit un sérail transformé 
aujourd'hui en hôpital militaire F et dont une 
partie forme le konak du pacha. 

Quand, en 1 739, Pockocke visita ce palais, il y 
trouva encore plusieurs salles du moyen âge fort 
bien conservées. 



1. F. Bustron, f» 207-8. 

2. Amadi, f> 190. 



AU XIU* SikXB» 141 

Moi-même, en 1859, j'ai pU y constater la pré- 
sence de nombreux restes d'architeoture du', 
xnf siède, que lé mauvais vouloir du pacha 
gouverneur d*Acre m'empêcha de relever* 

Dans la relation de son second voyage en Orient, 
en 4 745/ le pèreLéandre de Sainte-Cécile raconte 
que les chrétiens d'Acre se rendaient procession- 
nellement, chaque année, le jour de la Saint-iean, 
dans les ruines de l'église de l'Hôpital et y. offi- 
ciaient solennellement en présence du consul de 
France. 

M. de Mas Latrie dit avoir vu encore . quek^es 
vestiges de cette église .quand il visita Acre en 
4845. 

Les chevaliers de l'Hôpital possédaient, en 
outre, dans le quartier de Montmusart, un autre 
palais dit l'Auberge ou le Logis de l'Hôpital^ que 
nous trouvons indiqué , dans les iconog^ratphies 
d'Acre, saai ce premier nom. 

On y remarquait, lisons-nous, dans AmoMli, une 
superbe grand'salle mesurant 450 cannes de 
longueur et Une vaste cour où avaient été célébrées 
en 4*986 les iètes du couronnement du roi Henri 
de Lusignan^ Non loin, à l'est de la maison de 
l'HôpitiA, ssr le' mur séparant Acre de Montmu- 
sart, s'élevait le iMteau ; ilétait grand et beau, dit 
encore/ Amadi, nms n'avait de ibssés que du côté 
de^Monimutort. . 

4. F. Bustron, f» «08. 



4 42 ToraeaAPHiB . d'acre 

 l'ouest de THôpital ^'étendait le quu^ier 
noininé Bouverel ou Boverd^ 

Entre ce quartier et la maison du Temple, se 
trouvait le couvent des Frères Prescheuts, bordé 
au nord et au sud par deux rues abûutisisant i la 
mer, au bord de laquelle était située Téglise de 
Saint*Mîchel, près de la porte s'ouvFËnt sur Mont-*' 
musart, à laquelle elle donnait son oùta. 

En pénétrant dans Moiitmusart par cette portée 
on trouvait, à droite^ une rue longeant le fdssé de 
la ville et qui semble avoir été * nonunée rue de 
Mootmusart* 

Dxns toutes les iconographies,- nous voyons une 
longue voie parallèle à la mer allant de la potte 
Saint-Michel à celle de Saint^Lazare; qui éûit à 
l'angle nord de Mcxitniusart, au pied de la tour du 
DiaUe. 

ËQ bordure sur cette rue^ du oôté de la mer» 
s'élevaient à partir de la porte Saint-Midiel : 

D'abonila maison^de ia Trimtét située en.&ce 
du quartier nommé Bourg du TeiUple., 
' Puis le couvent das «religieux du . Mont*€«rmel . 

Le monastère .de Saintes-Brigitte . et .se& dëpeiH 
dances. 1 •'*?:••.:•.= •. 

Là maison desfrères de Saint^lu^mas, ]ùaà^tyt'^ 

Enfin la résidence, dea chevaliers, hd^iialierâ de 
Saint^Lazare^ ao^f égard de laqudle: se: vôyaitt de 
l'autre côté de la rue, le grand hôpitaliimîtèatfsad 

1. Iconographie du Musée Britannique. : . i : 



Av xni* Bàtam* 448 

par la nië de Saphorie et au nord-est par la voie 
qui réglait le long des lùurailles de la ville» 

Ensuite, faisant face à.Sainte-Brigitte, se. trouvait 
ie vaste ensemble de constractions dont j'ai déjà 
parlé, sous le nom de Logis de TH^itaL; il était 
dominé par une tour dite le Ck>lombier de l'H^^ 
pital. 

Nous savons que les Francs ' avaient eipprunté 
aux Arabes l'usage des pigeons messagers ; il y a 
donc lieu de penser que cette tour était la station 
postale des hospitaliers de Saint-^Jean. 

A propos de cet édifice et des rues qui l'en- 
toùrènt, voici ce que nous lisons dans une diarte 
publiée par Paoli : 

« In Moiltlie Musardo, ante turrim qu^ dicîtur 
dolumberius dict» dcMuus Hospitalis, ex parte 
borrese inter rugam quse dicitur de Galdoneriis et 
rugam quse dicitur de Biaootto et viam quœ vadit 
é dicta imga de Biscottô ab oriente usque ad occi- 
dentem usque rugam dictam de Galderonè seu. de 
tribus ÂnelKs^. > 

Ensuite venait le quartier de Betlehem^ iMrné 
par la itee du même nom^ aboutissant à celui de 
Saint*^illesv . . > 

C'est ; vers lé même point que se trouvait le 
monastère de la Magdeleine dont Tabbésse figu- 
rait au nombre des suffiragants de l'évèque d'Acre. 

1. Hist. occid. des^oit.^ t. II) p. 2^» ' 

2. Codice diplomatîco, i, I, fi* 19, p. 29S; 



444 TOPOGiiPH» d'ag&b 

Le passage suivant d'une charte également 
publiée par Sébastien Paoli ne saui^ait laisser 
aucun doute à ce sujet : c . . . Domus cum pktea in 
suburbio civitatis Acoonensis, in loco qui vulgariter 
dicitur Mpns Musardus et affirontant (sic) ab 
oriente in via publica quse descendit a Sancto 

Egidio et vadit ad Magdaleoam ab occidente in 

alia via publica, ab aquilone contiguse sunt nostro 
predicto monasterio Sanctœ Mari» Magdalenœ * . » 

L'hospice de Sainte-Gatherine était situé entre la 
rue de Betlehem et celle qui régnait au nord du 
quartier^ dit le Bourg du Temple. 

D'après un autre docunient, le fief de l'égUse 
d'Ébron se trouvait placé dans le même quartier 
et à peu près en face de la maison de la Trinité ^. 

Le bourg du Temple est figuré dans toutes les 
iconographies, mais nous savons peu de chose de 
cette partie de Montmusart. 

La partie de Montmusart normûéeBaveria Templi 
était aw nord-est le long du rempart où s'ouvrait 
une porte dite de la Beuverie du Temple^. . 

Dans la rue que je regarde comme ayant été 
nommée rue de Montmisart et qui venait aboutir 
à la porte Saint-Antoine, on trouvait sur sa. gauche 
le quartier Saint*Denis , qui était ainsi placé au 
«ud-est de celui de Saint-Gilles. 



1. Codice diplomaiico, t. I, n9 213, p. 254. 

2. Strehlke, Tab. of4. Teut., n* 104, p. 83.. 

3. Codice diplomatito, t. I, q« 8, p. 287. 



yffari'. de' la » ^oc. fJrs j4niie^. de /h 



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AU lin« SIECLE. ^45 

Le couvent des Frères Mineurs et Thospioe 
Saint-Antoine, qui donnait son nom à la porte dont 
je viens de parler, étaiejit situés entre le quartier 
Saint-Denis et le rempart. 

C'est à cela que se borne, à peu près, ce que 
nous savons sur la topographie de la ville d'Acre 
au xaf siècle. 

Outre les diverses églises et maisons religieuses 
que je viens de citer, on comptait encore à Acre, 
en 1254, celles de Saint-Étienne, Saint-Martin-le- 
Breton, Saint-Pierre-des-Pisans S de Saint-Barthé- 
lémy, Saint-Laurent, Saint-Georges et Sainte- 
Marie-Provinciale, ainsi que les monastères de 
Sainte-Anne, de Notre-Dame de Tyr, de Saint- 
Samuel, du Saint^Sépulcre, de Josaphat, de la 
Latine, des Repenties ^ et l'hospice du Saint-Esprit, 
sans compter les églises et les monastères des 
rites orientaux dont les noms ne nous sont point 
parvenus, car nous savons qu'à cette époque Acre 
était le siège d'un évèque jacobite et d'un prélat 
du rite grec. La cathédrale des Jacobites était 
placée sous le vocable de saint Pierre. 

1. Codice diplomatico, t. I, n» 222, p. 263. 

2. Cartulaire du Saint-Sépulchre, publié par M. de Rozière, 
n* 20, p. 30. 



XXXIX 40 



kI 



TABLE DES MATIÈRES 

CONTENUES 

DANS CE VOLUME. 



Pagres 

Notice sur un sceau de Landfriede du xiw siècle, par 
M. Aug. Prost, membre résidant 1 

Notice sur quelques représentations allégoriques de 
l'Eucharistie, par M.' F. de Lasteyrie, membre hono- 
raire 73 

Le Maître des sujets tirés de Boccace, par M. G. Du- 
plessis, membre résidant . 87 

Note sur quelques lampes égyptiennes en forme de 
grenouilles, par M. Edm. Le Blant, membre rési- 
dant 99 

Bronzes trouvés à Reims en 1878, par M. Edm. Guil- 
laume, membre résidant 105 

Étude sur la topographie de la ville d'Acre au xm« 
siècle, par M. E. G.-Rey, membre résidant ... 115 



AVIS AU RELIEUR 
pour le pktcement des planches des Mémoires. 

I. Sceau d'une Laadfriede^ à la page 3. 

U. Groupe en bronze trouvé à Reims, à la page 108. 
III. Statuette en bronze trouvée à Reims, à la page 110. 
lY. Statuette, en bronze trouvée à Reims, à la page \i%, 

V. Plan de la ville d'Acre, à la pa^e 144. ; 

VI. Icoijiograpliie d*Açrç, fip du xm« siècle, id. i 



Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley à Nogent-le-Rotrou 



jaiRATA 



DU TOME YIII, VOIUVE XXXYIII DE LA C0LLE€TtO]f . 



Page 434, ligne 3, Ardasches, lis&i ArdAsehès. {La même 
eorreetion doit 4tre effectuée partout ailleurs où ce 
nom est répété.) 

P. 432, 1. 2, Ars harouni, L Arseharounl. 

P. 434, 1. 2, Dieran, /. Dikran. 

— 1. 44, PaGhaîarindsch, /. Pachaîarindebe. 

— 1.45, bourg de la province nommée Dereian (Ter- 
cian), remplacez par bourg du canton de Terchan. 

— 1. 46, Erisa, /. Bffza. 

— 1. 48, Eghegbiatz, /. Bghé^iatz. 

— 1. 24 , Dieran, L Dikran. 

— 1. 26, proTinee de Baron, du Doufoupéran , retnpL 
par canton de Daron qui dépendait du Douroupéran. 

— i. 20, Dieran, /. Dikran: 
P. 435, ]. 25, divers, /. divinités. 

P. 486, 1. 45, Erouantaguerd, l. Brouantagerd. 

— 1. 28, Médzamor, /. Medz Amor. 

P. 440, i. 24 , dans lesquels, retnpL par où. 



— y — 

V. Hiy 1. 8, des contrées éloignées , rempl. par si éloi- 
gnées les unes des autres. 

— 1. 29, Tortan, L Thortan. 

— 1. 34, Sous le nom de Parcham, /. sous les noms 
de Parscham. Parschamin, Barchimnia. 

P. 442, 1. 9, Egheghiatz, /. Eguéghiatz ou Acilicène. 

— 1. 20, Egheghiatz, L Eguéghiatz. 

— 1. 22, Pakararidg, /. Pakaîaridj. 
P. 443, i. 23, précédés, /. précédé. 

P. 444, 1. 42, dissolution, /. destruction. 

— 1. 22^ de ce monde, /. de cette partie du monde si 
différente de la nôtre. 

P. 445, 1. 6, étrangers, /. étrangers qu'on y adorait. 
— 1. 43, quelque lumières, /. quelques lumières. 
P. HQ, 1. 6, Revue de rOrient, ajoutez octobre-novembre 
de l'année 4 864, p. 493. 

— 1. 20, Zeuç, /. Zeù;. 

P. 447, 1. 2, Ardaschir, L Ardaschès. 

— 1. 44, eiç» l* elç. 

— 1. 42, lovt, /. 'laoî ; — ^aôtXtxàv, L PoaiXwiov. 

— 1. 45, xavTO$aC(Aovoç, ajoutez 'Kœ*x6^Qd[M^oç %(i\ lo 
deoxoTiKbv 9iQ|jieiov (n](jLetov e^TiQ^av. 

— 1. 28, Bakkat, districht d'Andzavadzig, L Bakhat, 
district d'Andsevatzi ou Andsavatsi. 

P. 449, 1. 6, Mokbaschid, /. Mokbascbdè. 

— 1. 42, Dir, Z.Dour. 

P. 450, 1. 6, oveipoieixTcov, L iveipoSecxTÔv. 

— 1.47, pour lesquels, rempl. par qui ont déterminé 
les religieux de Venise à. 

P. 454, 1. 7, 'Hfat9Tou Xrifoufjivou, L 'H^oioTOU XsYO[Aévou. 

— 1. 24, ridole, rempl. par cette statue. 
P. 452, 1. 7, l'entretenir; en, L Tentretenir en. 

— 1. 46, de reconnaître, l: d'indiquer. 

— 1. 47, Parschimnia, Parchamin ou Parcham, 
' /. Parschamin, Parscham ou Barschimnia. 

-— 1. 30, Leroubna, /. Léroubna ou Ghéroupna. 



— llj — 

p. 453, 1. 44, des reliques, l. les reliques. 

P. 454, 1. 29, Eriz, /. Erez. 

P. 455, 1. 5, ch. XXIV, /. IV, sect. 24. 

P. 456, 1. 26, qui la considéraient, rempl. par aux yeux 

desquels elle passait pour. 
P. 457, 1. 20, Acdischad, L Achdischad. 
P. 458, 1. 48, Nana, L Nanea. 

— l. 23, oÔTOu, /. aÔTbv. 

— 1. 30, (ch. GX) ajotUez GX, § 434 de la traduction 
grecque. 

P. 459, 1. 42, Nana, /. Nanea. 
P. 460, 1. 7, Nana, 1. Nanea. 

— 1. 42, Karki, L Karke. 

— 1. 29, nous croyons devoir nous contenter, rempL 
par nous nous contenterons. 

P. 464, 1. 30, Karki, /. Karke. 

P. 462, 1. 23, Dicran, L Dikran. 

P. 463, 1. 42, avaient un culte semblable pour les, rempl. 

par avaient voué un culte semblable aux. 
P. 464, 1. 44, Dicran, L Dikran. 

— 1. 2, 49 et 28, Arekhagen, /. Arékagen. 
P. 465, I. 3, Arekhagen, /. Arékagen. 

P. 466, 1. 26, une autre, rempl. par la même. 
P. 467, 1. 24, Bagavant, /. Bagavan. 
P. 469,1. 44,Tt5v, /. 'rtjv. 

— 1. 25, après Majan, ajoutez on peut consulter, au 
sujet du dieu Amanor, une note de M. Emin, insérée 
page 242 de Pouvrage cité, dans laquelle il reproche 
à M. Dulaurier d'avoir regardé ce Dieu comme celui 
de la nouvelle année. 

P. 470, 1. 27, dieux qui affectaient des formes animales et 
habitaient les vastes champs de Tair, /. dieux qui sous 
des formes animales habitaient les vastes champs de 
rair. 

P. 474, 1. 6, Devs, /. Dev. 

— 1. 44, Devs, L Dev. 



— IV — 

p. 474, 1. 20, 24 et 29i DevB, /. De?. 
P. 472, 1. 42 et 46, Kateh, /. Kadeh. 

— 1. 23, Katsch ou Kas6b, suppr. KatBch ou. 
•^ 1. 25, Dey», l. Dev. 

P. 475, 1. 42, défigurés, /. déBgmrées. 

P. 484^ 1. 3, recueils, /. recueils, qui circulaient partout. 

P. 483, 1. 44, ne sont, rempL par se composent. 

P. 484, 1. 20, à de nombreux écrivains, /. à des écrivains. 

P. 485, L 20, après cité, ajoutez que. 

P. 486, 1. 24, après ch. Y du 1. P% ajoutez de Thistoire 

des Arméniens. 
P. 488, 1. 22, au lieu de dans des danses, I. au milieu. 
P. 495, 1. 6, Dicran, /. Dikran. 
P. 497, 1. 25, scalpendo, l. sculpendo. 

— 1. 26 et 27, etiam nunc, /. etiamnum imperantibus. 
P. 498, 1. 4, incipere, /. inciperet. 

— 1. 2, in, /. Hi. 

— 1. 4, Deorum quorundam, suppr. quorondam. 

— 1. 6, artifices abierunt, /. artifices abiona. 

— 1. 7, sterilitâs, /. sterilitas. 

— 1. 9, respondit, l. respondit : 

— 1. 46, Gleone, /. Gieonœ. 

— 1. 24, à la suite, /. à sa suite. 
P. 200, 1. 8, Gleome, /. Gleooœ. 

— 1. 24 , comme antérieure, /. comme ayant précédé. 

P. 204, 1. 44, açoç, l, o^àç; — T^^ovoç, l. TopTUVoç. 
P. 202, 1. 45, xaXou(i£ViQç, /. xaXou[AéviQç. 

-^ 1. 20, TCopà, /. ^opà. 

*^ 1. 29, des assemblages, /. de l'assemblage; -^ re- 
poussées, /. repoussées. 
P. 206^ 1. 43, Kpirti, L Kpi^t^)' 

— 1. 24, le fameux, suppr. fameux. 
^ L 30, il y flit, /. il y aurait été. 

P. 207, l. 20, le temps, l. les temps. 

P. 209, 1. 28, 'EpiQdixOuvoç, /. 'Epv}v(x0ovoç. 

P. 240, 1, 48, Dedalea, /. Dsedalea. 



— ▼ — 

— 1. 27, H^tqXou, L *H76Xoo. 
P. 242, ]. 2, àvSpa(7tf /. Mpdai, 

«-^ 1. A, AptéiAoO, L Api^\kb^4 

— 1. 48, Se' èoTtv àicXa, l. 8e' éoTtv aicXa. 

P. 245^ I. 25/Ëry'évécO'y}v Sèxal âXXfi)TWS 86a), KpiQTixô oijjuxt 
avSpiavTOicoicd * SxuXvJçxai ACicoivoç ûvo[ji.a2^éff6iQV * toÔTco 
Bè Ta èv 'Àfyee tuiv Âtoo/oupc&v d^iX(ji.aTa Koreoxeuaad- 
TV)V, xal Tov &v TipUvOi TlpaxXéouç dcvBpidvTa x,at to t^ç 
MouvT)](taç Âpté{Méoç Ço««ov ivSuiuxavt, ^tses "E^ev^aOïov 
H xal âXXûTbVs 86(p KpiOTuUi& ol\uLi ÂvSptavTOicoKo * 
SxuXf)c xftl Hi'Kùvfa^ (bvo[jui2^e98v)V * TOÙTto 8à 'v« iv 
'ÂpYet TÛv A(oox6up(dv J^iX|iATa MaTeaKfiuaaiTi]y^ xal 
t6v iv TCpuvOt HpaxXéouç dh^Sptivtot HaV to t-^iç Mouvu- 
XioLZ ÂpTéfjLtSoç léa^ov èv 2t)(xiûve« 

P. 246, 1. 24, $eyo8€X4ta^ 2. Ç^oSe/eTi ; -^ èxo(iirfev, /. ixo- 

— 1. 25, Ixe, /. IxX^ < — îfftaTOj L îoraT». 

— 1. 26, AôiQvàç, /. A6iQvâç; — TSTpiinQX'4^ '• '^«îpi'* 
1C1QXU 5 "^ X(tew, i. X{6ou. 

— 1. 28, SoTcepi /• Ifcep ; — ÎÉ^J-fuitrou, i. AJ^iicrou. 
-^ 1. 29, KXco^ouXâ^ /. KXeo^Xîj^. 

P. 247, 1. 4, varie, /. vari». 
«^ 1. 54 qualuor, L quattuor. 

— 1. 7, ^yptorum, /. Jlgyptiorum* 

P. 248, 1. 45, à des substanoes ?erte8, L à des substances 

minéraks vertaSé 
P. 224, 1. 29, de Fart antique qui couvraient le sol^ retr. 

qui couvraient le sol. 
P. 226, 1. 44, on a rangé IH|mmiub^ qfôutmi on a rangé, 

dit-il, Dipœnus. 
P. 227, 1. 49, Ne doit-on pas^ /. Ne Aiut-il pas. 
P. 229, 1. 27, reproduit^l, /. imitées. 
P. 284 , 1. 42, Gydarinte \ L Gydarinte, 

— 1. 24, laiaimit aperoevoir , /. laissent^ a-t-il ajouté, 

apercevoir. 



— TJ — 

P. 233, i. 43, qu'un Apollon et une Diane, /. qu'un Apol- 
lon et qu'une Diane. 
P. 234, 1. 47, ils réleyèrent, suppr. ils. 

— 1. 25, Ardasches ou Artaxes, /. Ardaschès ou Ar- 
taxerce. 

P. 236, 1. 25, Tavance Pline c'est, /. l'avance Pline c'est, 

dit-il. 
P. 237, 1. 22, H. Beulé, après, stsppr. M. Beulé. 

— 1. 28, ajoute, /. M. Beulé ajoute. 

P. 238, 1. 44, après le mot Dédale, ajoutez enfin. 
P. 239, 1. 2, après kvgos, ajoutes que. 

— 1. 29, une Minerve en émeraude, /. une Minerve 
faite d'une seule émeraude. 

P. 240, 1. 22, schrifllquellen, /. Schriftsquellen. 

P. 242, 1. 3, on a donné, l. on a attribué. 

P. 245, 1. 24, n'en serait pas, /. n'en soit pas. 

P. 248, 1. 7, le palestre, /. la palestre. 

P. 254, 1. 24, de celui qui, Z. de ceux qui. 

P. 252, 1. 40, su, /. pu. 

P. 262, 1. 5, de l'art étrusque, /. des Étrusques. 

— 1. 6, de l'art grec, L des Grecs. 

— 1. 9, Les artistes étrusques et les artistes grecs, 
/. Les artistes de ces deux pays. 

P. 263, 1. 3, de la plupart d'entr'eux, /. sur lesquelles ils 

sont représentés. 
P. 265, 1.44, remarquable, /. intéressante. 
P. 266, 1. 40, moitié homme, /. moitié homme, moitié 

poisson. 
P. 267, 1. 28, Thurich, l. Thiersch. 

— 1. 30, malheureusement, suppr. ce mot. 

P. 268, 1. 40, on commençait, L on commençait, dit-il. 

— 1. 24^ sommes, /. somme. 

-- I. 24, A ce mot ajoutez Cette tête se verra bien- 
tôt au Musée de Copenhague qui Ta acquise a la suite 
d'une vente faite récemment à Paris. 
P. 269, 1. 42, les Hermès, /. les heures. 



— vij — 

p. 269, 1. 23, et imités, l. mais en même temps. 
P. 270, 1. 4, Augustum, /. Augusteum. 
P. 274, 1. 4, ou, /. ces. 

— I. 25, Wecker, l. Welcker. 

P. 272, 1. 42, hommes moitié poissons, /. homme moitié 
poisson. 

— 1. 48, vases de terre, /. yases grecs. 

P. 273, 1. 8, a cru pouvoir les comparer, /. les a comparés. 
P. 274, 1. 5, figure très souvent, /. est très souvent repré- 
senté. 



BULLETIN 

DB LA 

SOCIÉTÉ NATIONALE 

DES ANTIQUAIRES 

DE FRANCE 



I 



Imprimerie Goavemeur, G. Daupeley à Nog^nt-le-Rotrou. 



BULLETIN 



SB LA 



SOCIÉTÉ NATIONALE 



DES ANTIQUAIRES 



DE FRANGE 



1878 




PARIS 
AU SEGRËTARIAT DE LA SOGIfiTÉ 

AU PALAIS DU LOUVRE 

BT CHBZ 

DUMOULIN, LIBBAIM Dl LA Mcvtii 
QUAI DB8 AUOUSTINS, 13 



• • * 




/éà-é^ . 



BULLETIN 

DE LA 

SOCIÉTÉ NATIONALE 

DES ANTIQUAIRES 

DE FRANCE 

BUREAU DB LA SOCIÉTÉ 

POUR l'année 4878. 

MM. V. GuÉRiN, Président. 

L. Hbuzey, Premier Vice-Président. 

E. AuBERT, Deuxième Vice-Président. 

L. GouRAJOD, Secrétaire. 

J. GuiFFREY, Secrétaire-adjoint. 

A. LoNGNON, Trésorier. 

PoL NicARD, Bibliothécaire- Archiviste. 

Membres de la Gommissloii des Impressions. 

MM. A. DE Barthélémy. 
G. Wescher. 

MiGHELAMT. 

Membres de la Commission des Fonds. 

MM. a. DE Mont AIGLON. 
de guilhermy. 
Al. Bertrand. 



LISTE 

DES MEMBRES HONORAIRES 
Au 1* Avril 18t8. 

MM. 

i. NiEuwERKfetuCB (te eomtQ dfi^ G. 0. ^^ msmbre de Tlns- 
titut (Académie des beaux-arts) (1854). 

2. Maury (AUred) C. 4i^ membre de l'Institut (Académie 
des iûscriplît^ds et beUefi^ettr^s)^ dire(Steut général des 
Archives nationales, professeur au Collège de France, 
au palais des Archivés, me de$ Francs-Bourgeois, 60 
(1842-1858). 

S. Bataillaro (Charles), avocat à la Cour d'appel de Paris, 
rue Godot-de-Mauroy, 31 (1842-1859). 

4. Lasteybie ^le comte Ferdinand ])b)| membre libre de 
l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), 
quai Voltaire, 11 (185M674). 

5. ViLLEGiLLE (Arthur Nouail de la) ^y secrétaire du 
Comité des travaux historiques et des Sociétés savantes, 
rue Saint-Dominique, 38 (1836-1875). 

6. Saulcy (Félicien Gaignart de) C. ejjf, membre de l'Insti- 
tut (Académie des inscriptions et belles-lettres), prési- 
dent de la Commission de la topographie des Gaules, 
rue de Grenelle-Saint-Germain, 96 (1851-1876). 

7. Creuly (Casimir) C. ^, général de brigade dans le cadre 
de réserve, vice-président de la Cliommission de la topo- 
graphie des Gaules, rue d'Amsterdam, 51 (1859-1877). 

8. Renier (Léon), C. ^, membre de l'Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), président du diomité 
des travaux historiques et des sociétés savantes (section 
d'archéologie), administrateur de la Bibliothèque de 
l'Université, professeur au Collège de France, à la Sor- 
bonne (1845-1877). 

9. Mariette (Auguste) C. ^, conservateur honoraire des 
antiquités égyptiennes du Musée du Louvre, directeur 
du Musée des monuments historiques de l'Egypte, au 
Louvre (1856-1878). 

10 



LISTE 

9 • 

* 

Au !•*' AytH i%n. 



i. LoNOPÈRiER {Adrien Prévost de) 0. ^ membre ù,e Tlns- 
titu^ (Af^émie 4^s inscriptious et bellesrfettj:e^), rue 
. 4e Lon4res, 50 (9 a'vrÛ 1838). 

2. Làgabanb (Léon) O. ^, ancien directeur de racole des 
charte», rue d'Uzès, 12 (9 juin 1841). 

3. Quicjherat (Jules) ^, directeur de l'École des chartes, 
vice-président du Comité des travaux historiques et des 
sociétés savantes (section d'archéologie) et membre de 
la Commission des monuments historiques, rue de 
Tournon, 16 (9 mai 1845). 

4. Çcen;gswart^ (Louis) ^, docteur ep dro|t, correspon- 
dant de l'Institut (Acadépiie des sciences morales et 
politiques), rue de Marignan, 11 (10 décembre 1849). 

5. Mqntaiolon (Anatole de Cai^rbe ps) ^, professeur à 
l'École des chartes, membre du Comité ^es trs^vaux 
historiques et des sociétés sfLv^ntes, plÇjCQ Royale, 9 
(10 février 1851). 

6. BoRDiER (Henri), bibliothécaire honoraire au dépiu'te- 
meat des manuscrits de la Bibliothèque nationale, rue 
de Rivoli, 182 (9 avril 1851). 



— 8 — 

MM. 

7. Renan (Ernest) ^, membre de Tlnstitut (Académie des 
inscriptions et belles-lettres), bibliothécaire honoraire 
au département des manuscrits de la Bibliothèque 
nationale, professeur mi Gollége de France, rue Vaneau, 
29 (9 avril 1851). 

8. NiCARD (Pol), rue de Sèvres, 38 (9 mai 1851). 

9. Michel ANT (Henri- Victor) ^, membre du Ciomité des 
travaux historiques et des sociétés savantes, et de la 
Commission du catalogue des manuscrits des départe- 
ments, conservateur sous-directeur du département des 
manuscrits de la Bibliothèque nationale, avenue Tru- 
daine, 11 (19 décembre 1853). 

10. Waddinqton (William-Henry), membre de Flnstitut 
(Académie des inscriptions et belles-lettres), sénateur, 
ministre des Affaires étrangères, rue Dumont-d'Urville, 
11 (19 décembre 1853). 

11. GoGHERis (Hippolyte) i^, conservateur honoraire à la 
Bibliothèque Mazarine, inspecteur général de Tlnstruc- 
tion publique, membre du Ciomité des travaux histo- 
riques et des sociétés savantes, carrefour de TOdéon, 10 
(8 novembre 1854). 

12. Dblisle (Léopold) 0. ^, membre de l'Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), président du Comité 
des travaux historiques et des sociétés savantes (section 
d'histoire), président de la Commission du catalogue 
des manuscrits des départements, administrateur géné- 
ral de la Bibliothèque nationale, rue Neuve-des-Petits- 
Champs, 8 (9 juillet 1855). 

13. Deloghb (Jules-Edmond-Maximin) 0. ^, membre de 
rinstitut (Académie des inscriptions et belles-lettres), 
directeur au ministère de l'Agriculture et du Commerce, 
rue de Solférino, 13 (16 avril 1856). 

14. Eggbr (Emile) 0. ^, membre de l'Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), professeur à la Faculté 
des lettres de Paris, maître de conférences honoraire à 
rËcole normale, rue de Madame, 68 (5 mai 1858). 



MM. 

15. Le Blant (Edmond) ^, membre de rinstitut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres) et du Comité des 
travaux historiques et des sociétés savantes, rue Leroux, 
7 (2 mars 1859). 

46. Vogué (le marquis Melchior de) O. ij{j, membre libre de 
l'Institut (Académie dés inscriptions et belles^lettres), 
ambassadeur de France à Vienne, rue Fabcrt, 2" (4 juil- 
let 1860). 

17. Barthélémy (Anatole ns) !f|^, secrétaire de la Commis* 
sion de la topographie des Gaules, rue d'Anjou-Saint- 
Honoré, 9 (10 avril 1861). 

18. Pabst (Louis), docteur en droit, député, rue de CUchy, 
45 (7 août 1861). 

19. Bertrand (Alexandre) !j^, conservateur du Musée de 
Saint-(7ermain-en-Laye, membre de la C^lommission de 
la topographie des Gaules, rue des Saints-Pères, 9, et 
au château de Saint-Germain (7 août 1861). 

20. Chabouillet (P.-M.-Anatole) 0. ^, conservateur sous- 
directeur du département des médailles et antiques de 
la Bibliothèque nationale, secrétaire de la section d'ar- 
chéologie du Comité des travaux historiques et des 
sociétés savantes, rue Colbert, 12 (4 novembre 1861). 

21. Rey (A.-E. Guillaume-) #, rue des Écuries-d'Artois, 
22 (5 février 1862). 

22. GuÉRiN (Victor) îjfe, docteur ès-lettres, rue de Vaugirard, 
49 (3 décembre 1862). 

23. Riant (le comte Paul), docteur ès-lettres, faubourg Saint- 
Honoré, 248 (2 mai 1866). 

24. Guilhermy (le baron de) ^, conseiller à la Cour des 
Comptes, membre du Comité des travaux historiques et 
des sociétés savantes et de la Commission des monu- 
ments historiques, rue d*Alger, 6 (4 juillet 1866). 

25. Read (Charles) ^, boulevard Saint«Germain, 2 (6 mars 
1867). 



— 4t — 

MM. 

%^ Kqv;çc;¥ (l^i\|i !X(^ m^Q^bre 4e Vlnstiitut (Académie des 
io^riptioas et belte^lettres), professeur ^ TËcole des 
beaux-arts, conservateur-adjoint des ^^itjques au Musée 
du Louvre, boulevard 8aint-€rermain, 241 (1" mai 1867). 

27. AjstBm {M^Bxih H)» d'4^ioiu-9i^iQ.^QQiK)rf^) 9 {3 juil- 
lei 18Q7>. 

28. Perrot (Greorges) eNh, membre de l'Institut (Académie 
dm inscription» et béllei-leltreB), maître et confèiences 
à i'Éeole normale, professeur dVctiéolagie à la Faculté 
des lettres, rue d'Hauteville^ fô (8 jan^rlf p 1868). 

29. Wesgher (Qarle) 4^, conservateur sous-éireoteur adjoint 
au département des manuscrits de la Bibliothèque na- 
lioiiale, rue de Vaugirard, 89 (3 juii^ }968). 

30. Robert (Charles) G. ^^ intendant général inspecteur, 
membre libre de l'Institut (Académie des inscriptions 
et belles-lettres), membre du Comité des travaux histo- 
riques et des sociétés savantes, avenue de LatouPvMaun 
boprg, 25 (3 mars 1869). 

31. Prost (Auguste), rue de la Banque, 21 (8 uovembre 
1871). 

32. DuPLfis$i« (Georges) ^, bibliothécaire au départemeut 
des estampes de la Bibliothèque nationale, ruQ de Ma- 
dame, 31 (6 décembre 1871). 

33. DuMONT (Albert) ^, correspouddiit de l'Iostitut (Aca- 
démie (}ç9 inscriptioiis et belies-l^Jitres), mkembre du 
Comité des travaux historiques et des sociétés savantes, 
directeur de TËcole française d'Athènes, rue de Fleurus, 
185 bis (6 décembre 1871). 

34. Demay (Germain) ^, archiviste aux Archivas natio- 
nales, place Royale, 5 (2 avril 1873). 

35. GuiLLAUMB (Edmond) ^, architecte des bâtiments civils, 
boulevard de la Madeleine, 17 (1*' juillet 1874). 



— >n — 

MM. 

36u. GouRAjOD (Louis), attaché à la conservation de la sculp- 
ture et des objets d'art du Moyen-Age, de la Renais- 
sance et des temps moderne» a« Musée du Louvre, bou- 
levard Saint-Germain, 232 (5 mai 1875). 

37. RoziÈRE (Eugène de) 0. îJ|F, membre de Ilnstitut (Aca- 
démie des inscriptions et belles-lettres), inspecteur 
général des Archives départementales, rue d'Albe, 8 
(5 mai 1875). 

38. Saglio (Edmond), conservateur adjoint de la sculpture 
et des objets d'art du Moyen-Age, de la Renaissance et 
des temps modernes au Musée du Louvre, au Louvre 
(3 novembre 1875). 

39. ViLLEFOssB (Antoine Héron de) ijji, attaché à la Conser- 
vation des antiques au Musée du Louvre, membre de la 
Commission de la topographie des Gaules, rue de Gre- 
nelle-Saint-G^rmain, 80 (5 |anvier 1876). 

40. LoNONON (Auguste), archiviste aux Archives nationalea, 
membre de la Commission de la topographie des Gaules, 
rue Jacob, 46 (7 juin 1876). 

41. GniFFREY (Jules), archiviste aux Archives nationales, 
rue d'Hauteville, 1 (7 février 1877). 

42. ScHLUMBERQER (Gustavo), ruo du Faubourg-Saint-Honoré, 
140 (7 février 1877). 

43. Rayet (Olivier), directeur adjoint à l'École des Hautes- 
Études, rue Notre-Dame-des-Champs, 75 (4 avril 1877). 

44. GÂmoz (Henri), directeur adjoint à l'École des Hautes- 
Études, rue Servandoni, 22 (7 ncnrembre 1877). 

45 



LISTE 



DES ASSOCIES CORRESPONDANTS 



r 



NATIONAUX BT ETRANGERS. 



Associés correspondants nationaux^ : 

Ain. 
MM. 

Martiony (Fabbé) ^^ chanoine de Belley, à Belley (20 mars 

1861). 



Pbwnè-Dblacourt ^, à Guise (16 avril 1856). 

Pécheur (Fabbé), à Grouy, près Boissons (4 mars 1857). 

Flkury (Edouard) ijfe à Vorges, près Laon (3 juin 1863). 

MoREAu (Frédéric) ijfe, à Fère-en-Tardenois (3 novembre 
1875). 

PiETTB (Edouard), juge de paix, à Craonne (8 novembre 1876). 

Allier. 

Ghazaud, archiviste du département, à Moulins (4 mars 
1863). 

Alp€8 (Hautes-). 

RotfAN (Joseph), au château de Picomtal, près Embrun 
(Iw mars 1876). 

I. Le Comité de publication croit devoir rappeler qu'aux termes de l'art. 9 
du Règlement, la qualification d*A»tocié correspondant national ou étranger 
est la seule qui puisse être prise par les personnes dont les noBa suivent. La 
qualification d^ Membre de la Société dee Antiquaires de France est réservée 
aux 45 associés résidants et aux 10 associés honoraires. 



t / 



~ ^8 — 

» » 

Ghambrun de Rosemont (Art. ^b)^, à ^ice^ avenue, de la Gare, 
26, et à La Girardière, par BeUeville^8ur-Sa6i],e (Rhôn9) 

(5 juillet 1876). "* * ; V '" 

Arbois de Jdbainyille (Henri d') ^, correspondant de Tlns*- 
titut, (^Ç^éniie des inscriptions et beUes^lettres), 
membre non résidant du Comité des travaux historiques 
et des sociétés savantes, archiviste du département, à 
Troyes (12 janvier 1859). .^ 

Lapérousb (Gustave) ^, à Troy^ (3 juin 1863). 

Le Brun Dalbanne, à Troyes (5 avril 1865). 

GoFFiNET (l'abbé) ^, chanoine de la cathédrale, à Troyes, 
rue du Grand-Gloître-Saint-Pierre, 27 (7 juin IÔ6Ê1). 

PiQEOTTE (Léon), à Troyes, rue A^ Palais-de-Justice (7 fé- 
vrier 1872). 

Lalore (l'abbé Charles), professeur de théologie au Graiid- 
Séminaire, à Troyes (3 févriwr 1875). 

Cèaès (Fabbé), directeur du Musée, àRod«z (10 JuiUeti872). 

Bdfort (Territoire de). 

Chauffour (Ignace), avocat, à Belfort (7 juin 1865). 

MossMANN, à Belfort (6 février 1867). 

DiBTRicH, secrétaire général de^ la préfecture, à Belfort 
(3 novembre 1875). 

BoucheS'du- Rhône. 

Parrogel (E.) ^^ membre de l'Académie de Marseille, à 
Marseille (7 avril 1868). 

Pbkon (G.), directeur du Musée Borély, à Marseille (3 no- 
vembre 1869). 



— JiH — 

MM. 

Tbissier (Octave) ^jf^^ jntÉMbn i[ioa;.tésidant du Comité des 
travaux historiques et des sociétés savaaliBS, à Marseille, 
' ' f u^ (Doublât, U& (î ^n 1872). 

JôAinîôN ff^l), à Saiïlt-Hèûry, près Marseilte (9 décembre 
1874;. 

Cc^vaSos, 

CfiAtEL'CEug&né), ^.rchivfetè du département, sBcrètaîre de 
' la Sodîété des Antiquaires de Normandie, membre de 
• VAcadétoîè tte Caen, à'Gaen (4 fèvrîer i8B3). 

Db Ï^RESNE ûE Beaugourt (G.), au chllteau de Morainville, 
par Blangy (l" mars 1865). 

MoisY (Henri), à Lisieux (3 janvier '1^7). 

Travers (Emile), Il Caën (7 mars 1877). 

Fargy.(P. de), à Bayeùx (10 octobre 1877). 



I I » 



€harente. 

Lauaière (Jules de), à Angoulôme (3 mai 1876). 

Lièvre, président du'Gonsistoire,.à Aagoulâme,(7 juin 4876). 

Charemiê^9firieure. 

DâtithâMm'jl^^ comertaleuT delta BibtiolMqtietpaèliqQeyÀ la 
Rochelle (4 janvier 1865). 

Julien-Laferrière (l'abbé), à Saintes (6 mars 1878). 

Cher. 

'Bmiitt DC KfliflBiiB, à Bourges (ëgtiin 1&72). 

Lbfort (Louis) ilf:^ à Nohan, commune d'Aiitohsmps «(S fé- 
vrier 1875). 

Côte-^Or. 

Baudot (Henri) ^^ président de •«k Gknninission -ondiéolo- 
>gifiiesd«i<Hi Gôteid^ àJ)iion,(5 octobre 1864). 

Arbauuont (Jules d'), à Dijon (15 novembre «1866). 



— « — 

MM. 

AuBERTiN (Charles), correspunAiit du ministère de Tinstruc- 
tion publique, juge de paix, à Soii^lri$rnon (10 jan- 

^ëti'8Be). • . • ^' • " • ' ; 

Garnier (Joseph) ^, conservateur à'es archives du départe- 
ment de la Gôte-d'O0H à Oiâoa<li avril 1866). 

BBA13VQI9 (E.),.à Gorbei:on (28 juin 1871). 

i^EAUDOCiN (Jules) ^ suppléant de la justice de pai^, à dhâ- 
tiÙon-sur-'âeine (4 décembre iStS)! 

CôteS'du-Nord. 

' lit 

Gaultier du Mottay (Joachim), à Plérin (7 janvier 1863). 

Lêmiêre '(P.-L.). à SaSiit-BiT?ÉWô, boulWôrfl Kartfôllal, 2 
(16 décembre 1865). 

ÏIhôné (Àrthtitî, à *:éfavrf eu Plotrh'a (5 jlanVîèi' ^76). ' 

Creuse. 

Fn^ioux (A.), conservateur dû Musée, à Guéret (14 mars 1866). 

DcyAL'(Lanii8), .a^thivisfte duîlépartdiiient^ à Gttéret ii8 fé- 
vrier 4868)-. . i / , . . ; 

GiE8S£c (le e(Hnte P. n»), au ohàtaau du 4|iotiobâl^, ftfte 

Guéret (2 décembre 1868). ...;;., 

SouLTRArr (le cointe Georges de) i)((, membre nourrésidant du 
(Homité (les travaux historiques et des sociétés savantes, 
trésorier:payettr général, à Besançon (2 février 1864). 

(Gastan (Auguste) '^, correspondant de llnstitut (Aca£[émie 
des inscriptions et belles-lettres), bibliothécaire de la 
vîlte, Il Beéançttû (B juillet t«72) . 

Clerc (Edouard) ^jfg^^ président honoraire a ht Cour d'appel, à 
^Bésaïr^ôû ^(2 «Vtil*1«t3). 

Drôme. 

Chevallier (l'abbé Ulysse) ^, à Romans (3 février 1869). 

Vallentin (Ludovic), juge d'instruction à Montélimart (9 dé- 
cembre 1874). 



~ 16 — 

• .' . '•; ,. - .^Wr 1 ; . .,'.'. . > 

Lebeurier (Fabbé), ancien archiviste du département, à 

Éyreux (4 juin 1862). 



f . « . ./ 



EtBterei-téQir, 



/ik * 



Gouverneur (Aristide), à Nogent-Ie-Rotrou (2' mai 1877). 

Cîo'uRET'tAlphonse), procureur de la RéputUquè, a TfTogent- 
le-Rotrou (7 novembre 1877).' 



Finistère, 



* * t i • 



Le M]bn;, archiviste du département, à Quimper (2 mars 

Bremo^p^;=o'A9^:/ i^^ compte Anatole de) ^^ au/jchâteau de la 
Porte-Neuve, par Pontaven (3 avril 1878). 



" . . Q(»r4*. 



-Auras, O; ^' ingénieur en chef des pbnt&*etH3bau;ssées jftn 
retraite, à Nîmes, rue Titus, 1 (11 janvier 1865). 

RiÉrîoiL (Henri) i|^,' architecte du gouvernement, ^à Ntaies 
(4 juin 1873). - ' I :. ....... 

Garowke {Haute") . 

RÂRÀY (C: E. A. Edward); professeur à la Faculté, d'eé lettres, 
à Toulouse (7 juin 1865). 

RosGHACH (Ernest)^, archiviste de la ville, à Toulouse, rue 
'y Saint-Rome, 21 (16 janvier; 1867). / ' '; " 

Gantier (Antoine), au château de Picayne, près Gazères-sur- 
Garonne (3 juin 1874). . 

Morel (Jean-Pierre-Marie), bibliothécaire-archiviste, àSaint- 
Gaudens (3 juin 1874). 

LsBÈauB, à Toulouse (14 novethbre 1877). 

Gironde. 
Brunet (Gustave), à Bordeaux (8 mai 1852). 



— -17 — 
MM. 

Drouyn (Léon) ^^ à Boitteaux^ rue Desfourniel, 30 (2 dé- 
cembre 1859). 

CoLLiGNON (Maxime), professeur à la Faculté des lettres, à 
Bordeaux, cours d'Albret, 23 (13 février 1878). 

Héraull, 

Ricard (Adolphe), secrétaire de la Société d'archéologie, à 
Montpellier (9 octobre 1852). 

AzAÎs (Gabriel), secrétaire de la " Société d'archéologie, à 
Béziers, descente de la Citadelle (4 mars 1863). 

1 Ile-et-Vilaine. 

RoPARTZ (Sigismond), avocat, à Rennes, rue aux Foulons, 16 
(5 mars 1862). 

(tallbs (René) O. ^, intendant militaire du 10« corps d'ar- 
mée, à Rennes (4 avril 1864). 

Indre'et'Loire. 

Palustre (Léon), directeur de la Société française d'archéo- 
logie, à Tours (7 avril 1875). 

Isère, 

•Pn^OT, archiviste du département, à Grenoble (30 novembre 

1846). 

Gariel, conservateur de la Bibliothèque, à Grenoble (4 juil- 
let 1866). 

Landes. 

Tartièrb (Henri), archiviste du département, à Mont-de- 
Marsan (7 février 1872). 

Loire, 

Chaverondier' (Auguste) ^, archiviste du département, à 
Saint-Étienne (6 juin 1866). 

Vincent-Durand, secrétaire de la Société archéologique du 
Forez, à AUieu, par Boën-sur-Lignon (7 juillet 1875). 

ANT. BULLETIN. 2 



— 18 — 

MM. 

AyhabD) archiviste du département, conservateur du Musée, 
au Puy |9 novembre 1848). 

Ghassaimo (Augustin) ^^ juge an tribunal de première ins- 
tance, au Puy (21 février 1872). 

Loire'ïnfirieutè, 

OiEABOOT (le baron db) 0. 4?, membre non résidant du Go- 
mité dies travaux historiques et des sociétés savantes, à 
Nantes, rue Haute-du-Ghâteau, 4 (9 avril 1847). 

NiGOLLiÈRE (S. DE la), à Kautes, rue Deshoulières, 1 (2 juin 

1869). 
WisMES (le baron de), à Nantes, rue Royale, 9 (7 juin 1876). 

KiBiiviLBR <RBné Po6am)), ingénieur des ponts^t^haussées, 
à Saint-Nazaire (6 déoemère 1876). 

Loiret, 

PiBfuo (Germain-Philjppe* Anatole nu Faur, comte de), ai^- 
cien élève de l'École polytechnique, au château du Ri- 
vage, près Saint-Ay (15 mai 1865). 

Boucher de Molandon, à Orléans (2 décembre 1868). 

FiiOimsT (Edouard) f^, procunar général près la Qour d'ap^ 
pel, à Orléans (3 novembre 1869). 

lAMSKiEim (JalBK) ^, foirU&oilIhémiiie 4e k villa, è Orléans 
(16 février 1870). 

Desnoybrs (l'abbé), présidettt de la Société archéologique de 
rOrléanaia, à Orléans (7 mai 1873). 

Michel (Edmond), au château de. Ibuvec^t» par f otfbenay- 
sur-Loing (4 avril 1877). 

Loif'et'-Chêr, 

Du Plessis (G.), à Blois (9 avnl 1840). 

Rockahebau (lemarquis AchiUe bb), au ch&taau de Rocluun- 
beau, commime de Thoré (6 novembre 1867). 



— -19 — 

MM. 
Babbàre (Fabbé), à Agen (9 janvier 1851). 

Màobn (Adolphe), à Agen (1* février 1865). 

Tholin (Georges), archiviste du département, à Age^, rpe 
Scalijger (5 mars 1873). 

Damour (Léon), à Nérac (3 février 1875). 

Lotère. 
Prunières (le docteur), à Marvéjols (3 mai 1876). 

Maine^et'-Loire. 

Godard-Favltribr, à Angers (11 avril 1866). 

Port (Gélestin) ^, correspondant de Flnstitut (Académie 
dea inscriptions et belles-Jettres), archiviste du dépar- 
tement, à Angers (3 mars 1875). 

Marme, 

DuQUEMELLE, à Roims (9 J9.p^r 1856). 

LoRiQUET (Charles), conservateur de la Bibliothèque pu* 
hlique et du Musée, à Reims (6 juillet 1864). 

GivELET (Charles), membre de TAcadémie de Reims, à Reims 
(9 janvier 1867). 

Barthélémy (le comte Edouard de) ^, membre du Comité 
des travaux historiques et des sociétés savantes, à Gour- 
melois (5 mars 1873). 

Baye (le baron Joseph de), à Baye (1" avril 1874). 

Morel, percepteur, à Chàlons-sur-Marne, rue de TAutre- 
Monde, 5 (!«' juillet 1874). 

Marne (Haute-), 

Brocard (Henry), architecte, à Langres (3 avril 1878). 

Meurthe^t'Moselle . 

Mouoenot (Léon), à Malzéville, près Nancy (10 juin 1861). 



— 20 — 
MM. 

PuTMAiaRB (le comte de), au château d'Inglange, par Metzer- 

wisse, et à Briey (4 juin 1862). 

Ghabert (F.), à Nancy, quai Glaude-le-Lorrain, 22 (5 no- 
vembre 1862). 

Router (Jules), à Nancy (2 mars 1864). 

Durand de Distrôff (Anatole), avocat, à Briey (5 avril 1865). 

Thilloy (Jules), conseiller à la Cour d'appel, à Nancy, rue 
de la Ck)nstitution, 9 (7 mai 1866). 

GouRMAULT (Gharles) ^^ conservateur du Musée Lorrain, à 
Nancy (9 février 1870). 

Meuse, 

DuHONT 4^, vice-président honoraire du tribunal de première 
instance, à Saint-Mihiel (20 juillet 1844). 

WiDRANQES (le comte de), à Bar-le-Duc, rue de La Rochelle, 
47 (9 juin 1855). 

Maxe-Werly, à Bar-le-Duc (10 octobre 1877). 

Morbihan. 

RosENzwEia (Louis) ^, archiviste du département, à Vannes 
(16 janvier 1867). 

Nièvre, 

LBSPWASgB (René Leblanc de), archiviste-paléographe, au 
château de Luanges (l»" juillet 1868). 

Nord, 

Michel (le chevalier Emmanuel) ^, ancien conseiller à la 
Gour d'appel de Metz, à Marly-lez-Valenciennes (19 mai 
1846). 

Mannisb (£.), ancien notaire, à la Bassée (5 juin 1861). 

Van Hende (Ed.), à Lille, rue Masséna, 50 (i» juillet 1866). 

CkAUTARD, doyen de la faculté des sciences à PUniversité 
catholique, à Lille (6 mars 1872). 



— 24 — 
MM. 

Gasati (Charles), juge au tribunal de première instance, à 

Lille (5 mars 1873). 

Pelattbe (Victor), membre de la Commission historique du 
département, à Cambrai (2 juillet 1873). 

RiQAux (Henri), à Lille, rue de PHÔpiUl-Militaire, 112 (4 fé- 
vrier 1874). 

Gaffiaux (Henri), archiviste de la ville, à Yalenciennes 
(!• décembre 1875). 

Oise, 

GoLSON (le docteur) 0. ^^ à Noyon (9 juillet 1852). 

Lonopérier-Ghimoard (le comte Alfired Prévost de), à Long- 
périer, près Lagny-le-Sec (5 mars 1856). 

Mathon, conservateur du Musée, à Beauvais (7 décembre 
1864). 

Marst (le comte Arthur de), conservateur du Musée Vive- 
nel, à Compiègne (12 décembre 1866). 

Caix de Saint-Aymour (Amédée db), i Senlis (13 décembre 
1876). 

Orju. 

Gbbnnkvièrbs-Pointbl (le marquis Philippe de) 0. ^, direc- 
teur général des Beaux-Arts, à Bellesme (9 avril 1854). 

JoussBT (le docteur), à Bellesme (6 janvier 1869). 

Pas-de-Calais. 

Desghamps de Pas (Louis) ^, correspondant de l'Institut 
(Académie des inscriptions et belles-lettres), ingénieur 
en chef des ponts-et-chaussées en retraite, à Saint*Omer 
(19 février 1839). 

Boulangé (Georges) >)f(, ingénieur en chef des ponts-et- 
chaussées, à Arras (9 février 1853). 

Yan Drfval (Pabbé), chanoine honoraire, président de la 
Commission des antiquités du département, à Arras (9 
janvier 1854). 



— 2S — 
MM. 

LiNAS (Gharles bb) 4^^ meàibre tion résidant du Gobiité des 

travaux historiques et des sociétés savantes, à Arras 

(2 mars 1859}* 

Becq de FEUQuiàRES, à Ràmecourt (3 mars 1869). 

Damgoisnè, notaire honoraire, à Hénin-Liétard (5 mars 1873). 

Terningk (A.), à Boishemard, par Vimy (2 juillet 1873). 

MoRAi^D (^.) iffy memhré non résidant du Comité des tra-^ 
vaux historiques et des sociétés savantes, à Boulogne- 
sur-Mer (4 février 1874). 

MoNNECOVE (Félix LE Seroeant de) ^^ ancien député, à 
Saint-Omer (4 mars 1874). 

Puy-de-Dôme, 

BoùiLLBt (J.-B.) eR^^ à Glermont^Ferrand (19 mars 1836). 

Mallay (Emile), architecte, inspecteur des travaux d'achè- 
vement de la cathédrale, à Glermont^-Ferrand (7 avril 
1875). 

Pyrénée» (Boffet-). 

Lagrâze (Basgle de) ^, conseiller-doyen à la Cîour d'appel, 
à Pau (9 août 1847). 

Raymond (P.), secrétaire^énéral de la préfecture, à Pau (7 
décembre 1864). 

ïihdne. 

Allmer (Auguste) 4(, correspondant de l'Institut (Académie 
des ins.oription6 et belles-lettres), à Lyon, quai de la 
Vitrioleriez 47 (6 mars 1861). 

Martik^Daussigiiy (E.-G.) ^, directeur des musées de la ville, 
à Lyon (20 avril 1864). 

MoRn^^PoNs (Henri), à Lyon (4 janvier 1865). 

Beaune (Henri) ^, procureur général près la C!our d'appel, 
à Lyon (15 novembre 1865). 

GuiOûÈ (M.-C), archiviste du départetnent, à Lyon (5 février 
1868). 



MM. 
GHAinu (Bnie8i)| attaofaé «a Muséum d'hUtoire xutlai^e, à 
Lyon (3 mars 1815). 

Saône {Haute"). 

SucHAUX (Louis), à Vesoul (6 juin 1866). 

Saâne-et'Loire, 

Ghabas (P.) ^^ correspondant de FInstitut (Académie des 
inscriptions et belles-lettres), à Chalon-sur-Saône (9 juil- 
let 1856). 

BuixiOT (G.) iMi, président de la Société Bduenne, à Autun 
(6 novembre 1862). 

Ghabmassb (Anatole db), à Autun (14 mars 1866). 

FoNTENAY (Harold db), & Autun (5 janvier 1870). 

Lacroix (T.), membre de l'Académie de Mtoon, à MA^n 
(7 mai 1873). 

Sarthe, 

HuouER (E.) ^^ au Mans (18 novembre 1863). 

Savoie, 

Rabut (Laurent), professeur au Lycée, à Gbambéry (12 no* 
vembre 1873). 

Seine. 

Manteluer 4^, correspondant de llnstitut (Académie des 
Inscriptions et belles-lettres), conseiller à la Cour de 
cassation, à Neuilly-sur-Seine (10 février 1845). 

Leouay (Louis), architecte, à la Varenne-Saint-Maur (6 juin 
1867). 

Mazard (H.-A.), à Neuilly, avenue de Neuilly, 85 (16 juin 
1875). 

Seine-et-Marne . 

Ponton d'AmAcodrt (le vicomte ob) 4^, à Trilport (21 dé- 
cembre 1864). 



— 24'— 

BiM. 

Hennebert, 0. f)(i, chef de bataillon du génie, attaché à 
l'École d'appÛcatioD, à Fontaineblean, me du Château, 
38 (3 janvier 1872). 

Seme^'Oise. 

Moimé (Auguste) iK^, à Rambouillet (9 mars 1849). 

GoRBLET (le chanoine Jules) ^, directeur de la revue VArt 
chrétien^ à Versailles, rue Saint-Louis, 13 (12 mai 1858). 

GoTJGNY (E.), professeur au lycée, à Versailles (4 janvier 

1865). 

Masquelez ^j bibliothécaire de TÉcole militaire, à Saint- 
Cyr (1« février 1865). 

GoLONNA Geggaldi, à Saint-€rermain-en-Laye (2 avril 1873). 

Chardin (Paul), à ViUe-d'Avray (10 décembre 1873). 

Pégoul (Auguste), à Draveil (3 avril 1878). 

Seine-Inférieure. 

Semighon (Ernest), à Rouen (2 avril 1862). 

Beaurepaire (Gh. de Bobillard de) ^, correspondant de 
l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), 
archiviste du département, à Rouen (6 avril 1870). 

Sauvage (Fabbé E.), aumônier du collège, à Dieppe (13 no- 
vembre 1872). 

Hardy (Michel), bibliothécaire-archiviste et directeur du 
Musée, à Dieppe (17 mars 1875). 

ËsTAiNTOT (le vicomte Robert d'), à Rouen (!« décembre 
1875). 

Sèvres (Deux-). 

Beaughet-Filleau, juge de paix, à Ghef-Boutonne (11 mai 
1865). 

Somme. 

Dusevel (H.), membre non résidant du CSomité des travaux 
historiques et des sociétés savantes, à Prouville, par 
Bernaville (9 janvier 1831). 



— 25 — 

MM. 

Garnier (Jacques) ^f^y secrétaire perpétuel de la Société des 

Antiquaires de Picardie, conservateur de la Bibliothèque 

de la ville, à Amiens (9 mai 1851). 
Gàgny (Pabbé Paul de), à Amiens, rue Lemerchier, 36 (5 mai 

1858). 
Bbauvillé (Victor Oauvbl de), à Montdidier ](8 décembre 

1858). 
Septbnville (le baron de), député, au château de Lignières, 

canton de Poix (1» mars 1865). 

Van Robais (A.), à Abbeville, rue Millevoye, 28 (12 novem- 
bre 1873). 

Janvier (Auguste), à Amiens (5 décembre 1877). 

Tarn. 

Glausade (Grustave de), avocat, à Rabastens (9 juin 1847). 

GRELLBT-BALauBRiE (Gharlos), juge, à Lavaur (3 juin 1863). 

Labatut (Edm.), juge au tribunal de première instance, à 
Gastres-sur-PAgout (1«' juillet 1868). 

Tam^et^Garonne. 

Margellin (l'abbé), à Montauban (9 décembre 1843). 
Mary-Lafon ^y bibliothécaire à Montauban (9 mars 1853). 

Var. 

Giraud (l'abbé Magloire), à Saint-Gyr (11 avril 1866). 

Vaucluse, 

Dbloyb (Auguste) ^, conservateur du Musée Galvet, à Avi- 
gnon (2 mai 1866). 

Vendée. 

FiLLON (Benjamin), à La Gourt de Saint-Gyr-en-Talmondais 
(10 décembre 1849). 

Baudry (l'abbé), curé du Bernard, par Avrillé (2 décembre 
1868). 



— 25 — 

MM. 

Legoimtrb-Dupont (G.), à Poitiers (9 janvier 1844). 

Ajxsbb (l'abbé), chanoine titulaire, historiographe du diocèse, 
à Poitiers, rue Sainte-Ra^egonde (9 Janvier 1851). 

LoHftCBMAB (Lb Touzâ I») ^^ à Poitlors (3 février 1869). 

Vosget, 

Lbclerg (Lucien) #, médecin-major en retraite, à Yiile- 
sur-IUon, par Dompaire-Laviéville (20 novembre 4851). 

Yonne. 

Salmon (Philippe), à Cerisiers, près Sens (9 mal 1855). 
JuLLiOT (G.), à Sens (7 février 1872). 

ABSOdés eonresponduits ttationaux résidant 

k rétranger. 

Enoel (Arthur), à Bâle (Suisse) (5 décembre 1877). 



Associés correspondants étrangers. 

Angleterre. 

Ellis (Sir Henry), ancien directeur du Musée Britannique, 
à Londres (19 décembre 1829). 

Akebmann (John-Yonge), secrétaire de la Société des Anti- 
quaires de Londres, à Londres (19 décembre 1841). 

Halliwel (James-Orchard), membre de la Société des Anti- 
quaires de Londres, à Londres (9 décembre 1849). 

BiRGH (Samuel), conservateur des antiquités égyptiennes et 
assyriennes du Musée Britannique, & Londres (9 dé« 
cembre 1850). 

RoAGH Smitr (Charles), membre de la Société des Antiquaires 
de Londres, à Rochester (9 avril 1851). 



— 27 — 
MM. 

GoLLiNowooD Bruce (John), niMDbre de la Société des Anti- 
quaires de Londres, à Newcastle-sur-Tyne (9 mai 1853). 

LoFTus, à Ettrick,.en Ecosse (4 novembre 1857). 

Parker (John-Henri), à Oxford (2 juin 1858). 

Mayer (Joseph), à Liverpool (11 août 1858). 

Franks (Augustus-Wollaston), directeur de la Société des 
Antiquaires de Londres (5 février 1862). 

Harth (WilUam-Henri), à Londres (6 juillet 1864). 

Lewis (le Rév. Samuel Savage), fellow et bibliothécaire de 
Gîorpus Ghristi Collège, à Gambridge (14 février 1872). 

WiTTE (le baron J. de) ^, associé étranger de TListitut 
(Académie des inscriptions et belles-lettres), membre de 
TAcadémie de Belgique, à Anvers (19 mai 1846). 

Ghalon (Renier), membre de l'Académie royale de Belgique, 
à Bruxelles (29 août 1851). 

Sghabpkens (A.), artiste peintre, à Bruxelles (2 juillet 1856). 

Del Marmol, président de la Société archéologique de Na- 
mur, à Namur (20 mars 1861). 

Van der Straten Ponthoz (le comte), à Bruxelles, rue de la 
Loi, 13 (18 janvier 1865). 

DooNâE (Eugène, M. 0.) «, à Liège (6 juin 1867). 

PmcHART (A.), chef de section aux Archives du royaume, à 
Bruxelles (7 avril 1869). 

Danemarli. 

Worsaae, ancien ministre des cultes, inspecteur général des 
monuments historiques du Danemark, à Copenhague 
(9 août 1854). 

MtTLLER (Louis), inspecteur du Cabinet royal des médailles, 
à Copenhague (25 mars 1858). 

Sghmidt (le professeur Waldemar), à Copenhague (3 juin 
1868). 



— 28 — 

Enaguê. 
MM. 

Gastellanos de Losada (Basile-Sébastien), membre de TAca- 
démie d'archéologie, à Madrid (9 avril 1851). 

Deloado (Antonio), membre de TAcadémie royale de l'his- 
toire et conservateur des antiques de cette compagnie, 
à Madrid (9 janvier 1852). 

Martjnez y Requeba (le docteur Léopoldo), à Bujalance, 
province de Gordoue (6 novembre 1867). 

Etats-Unis. 

Squibr (E. g.), à New- York (9 juillet 1851). 

Everett (Edward), correspondant de l'Institut (Académie 
des sciences morales et politiques), à Boston (9 juillet 
1851). 

Grèce. 

Ranqabé (A. Rizo), correspondant de l'Institut (Académie 
des inscriptions et belles-lettres), à Athènes (19 octobre 
1849). 

Garapanos (Gonstantin), à Athènes (10 avril 1878). 

Hollande. 

Wal (J. de), professeur à l'Université, à Leyde (10 décembre 
1849). 

Lbbmans (le docteur Gonrad), directeur du Musée d'antiqui- 
tés, à Leyde (9 janvier 1852). 

DiRKS (le docteur J.), à Leeuwarden (3 mars 1869). 

Italie. 

MoRBio (le chev. Garlo), secrétaire perpétuel de l'Académie 
royale, à Milan (9 mars 1839). 

Bonnefoy (Fabbé), à Jarsy (9 mars 1842). 

FnsGo (Giuseppe-Maria), à Naples (9 décembre 1850). 



— 29 — 
MM. 

Rossi (le chevalier G. fi. de) ^, associé étranger de Tlnstitut 
(Académie des inscriptions et belles-lettres), interprète 
des manuscrits à la Bibliothèque du Vatican, membre 
de la Commission des antiquités chrétiennes et du 
collège philologique de F Université, à Rome (10 janvier 
1853). 

Garruggi (le P. Raffaele) ^, professeur au CioUége romain, 
à Rome (9 juillet 1854). , 

GiTADBLLA (Luigi Napoleoue), conservateur des archives, à 
Ferrare (6 juin 1860). 

Hbnzbn (le docteur Wilhem) ^, correspondant de llnstitut 
(Académie des inscriptions et belles-lettres), à Rome 
(16 janvier 1867). 

BiQi (le chev. Quirino), à Gorreggio (Emilie) (3 décembre 
1873). 

Nonvége. 

Unger, professeur à TUniversité, à Christiania (28 juin 
1871). 

Portugal, 

Magbdo (le conseiller, commandeur de), secrétaire perpétuel 
de l'Académie royale, à Lisbonne (9 décembre 1836). 

Prusse. 

Fribdljsnder (Julius), conservateur du Musée des médailles, 
à Berlin (9 décembre 1850). 

ZuMPFT (A. W.), membre de T Académie des sciences, à 
BerUn (9 janvier 1852). 

DiEFENBACH (Loreuz), à Francfort-sur-le-Mein (9 janvier 
1852). 

Lepsius (Richard), correspondant de llnstitut (Académie des 
inscriptions et belles-lettres), membre de l'Académie 
des sciences, à Berlin (10 novembre 1853). 

Bock (le chanoine), à Aix-la-Chapelle (l*' mai 1867). 



— 80 — 
MM. 

W9BTH (le professeur Emest Aus'm) ^^ à Kesseoicb, pnàls 

Bonn (2 mars 1870). 

BuBsie* 

Labanofv (le prince Â. de), à Saint-Pétersbmirg (9 février 
1827). 

KtKHNE (le baron Bernard de), conseiller d'État actuel, à 
Saint-Pétersbourg (10 décembre 1849). 

OtïYAROFP (le comte), recteur de TUniTersîté, à Moscou (4 
novembre 1857). 

SiBNNiCKi (Stanislas^osepb), à Varsovie (3 février 1875). 

Suisse. 

QuiQUEREz, à Bellerive, près Délémont, canton de Berne (19 
février 1847). 

YuLLiEMiN (Louis), à Lausanne (10 décembre 1849). 

SciHNSLLEj^ à Lucerne (i^ jîulLet 1857)u 

Fazy (Henry), membre du Conseil d'État, à Genève (4 fé- 
vrier 1863). 

Morel-Fatio (Arnold), conservateur du Musée, à Lausanne 
(il juillet 1866), 

Kem>er, à Zurich (3 mars 1869). 

Wurtemberg. 

Keller (Adalbert von), professeur de littérature du moyen- 
âge, à rUniversité de Tubingue (2 avril 1862). 



LISTE 

DES SOCIÉTÉS SAVANTES 
«v«c fesquelleB la Compagnie est en oorrespondanee. 



Sociétés françaises. 

AcADéMiE des inscriptions et belles-lettres de Tlnstitut na- 
tional de France. 

Aisne, Scdnt-Queniin. Société académique. 

Allier, Moulins, Société d'émulation. 

ALPES-MARimiES, Nice, Société des lettres, scâmices et arts. 
-— CoNiMt. Société des sciences natur^les et 

historiques, des lettres et des beaux- 
arts. 

JUjbb, Tray9i, Société d'agriciUtttre, sciences, arts et belles- 
lettres du département. 

Bblrûbt (Tarritoine de). Société Belfortaine d*ézxmlatiQn. 

Calvados, Caen, Société des Antiquaires de Nocsnandie. 

— -^ Académie des sciences, arts et belles-lettres. 

— — Société française d'archéologie. 

— Bayeux. Société d'agriculture, sciences, arts et 

belles-lettres. 

Charente, Angouîême. Société d^agriculture, arts et com- 
merce du département. 

— — Société archéologique et historique 

de la Charente. 

Cher, Bmtfga, Commission historique du Cher. 
— -^ Société des Antiquaires du Centre. 

C6te-d'0r, Dijon, Commission des antiquités du départe- 
ment. 



— 32 — 

GÔTE8-DU-NoRD, Soint-Brieuc. Société archéologique et his- 
torique des Gôtes-du-Nord. 

Creuse, Guéret. Société des sciences uaturelles et archéolo- 
giques de la Creuse. 

DouBS, Besançon, Société d'émulation du Doubs. 

£uRB-ET-LoiB, Chartres. Société archéologique du départe- 
ment. 

Gard, Nîmes. Académie. 

Garonne (Haute-), TouUmse. Académie des sciences, inscrip- 
tions et belles-lettres. — Société archéologique du midi 
de Id France. 

GraoNDE, Bordeaux, Commission des monuments et docu- 
ments historiques de la Gironde. 

Hérault, Montpellier, Société archéologique. 
— Béxiers. Société archéologique. 

Ille-bt- Vilaine, Rennes, Société archéc^ogique. 

Indre-et-Loire, Tours, Société archéologique. 

Landes, Mont^de^Marsan, Société des lettres, sciences et arts. 

Loir-et-Cher, Blois. Société des sciences et lettres. 

— Vendôme. Société archéologique du Vend^ 

mois. 

Loire (Haute-), Le Puy, Société d'agriculture, sciences, arts 
et commerce. 

Loiret, Orléans, Société archéologique de rOriêanais. 

Maine-et-Loire, -^nyer*. Répertoire archéologique de l'Anjou. 
— Société académique de Maine-et-Loire. 

Marne, Ckâlons-sur-Mame. Société d'agriculture, commerce, 
sciences et arts. 

— Eeims. Académie de Reims. 

Marne (Haute-), Z^n^res. Société historique et archéologique. 

Meurthe-et-Moselle, Nancy, Académie de Stanislas. 

— Briey, Société d'archéologie et d'his- 

toire. 

Meuse, Verdun. Société philomatique. 



— 83 — 

Nord, LUle, Société des sciences, de l'agriculture et des arts. 

— Cambrai. Société d'émulation. 

— Douai. Société centrale d'agriculture, sciences et arts. 

— Dunkerque. Société Dunkerquoise pour l'encourage- 

ment des sciences, des lettres et des arts. 

— Jvesnes, Société archéologique. 

Oise, Beauvais. Société académique d'archéologie, sciences 
et arts. 

— Compiègne. Société historique. 
Pas-de-Galais, Arras. Académie d'Arras. 

— Saint-Omer. Société des Antiquaires de Im 

Morinie. 

Rhône, Lyon. Académie des sciences, belles-lettres et arts. 

Saône-et-Looib, Autun. Société Éduenne. 

Savoie, Chambéry, Société Savoisienne d'histoire et d'ar- 
chéologie. 

Sayoie (Haute-), Annecy, Société Florimontane. 

Seine, Farii. Société de Thistoire de France. — Société des 
études historiques. — Société philotechnique. 

Seine-et-Marne, Melun. Société d'archéologie, sciences, 
lettres et arts du département. 

Seine-et-Oise, Ranibouillei. Société archéologique. 

— Versailles. Société des sciences morales, des 

lettres et des arts. 

Seine-Inférieure, Rouen, Académie des sciences, belles- 
lettres et arts. — Commission départementale des anti- 
quités de la Seine-Inférieure. 

SÈVRK9 (Deux-), I^iort. Société de statistique. 
Somme, Amiens. Société des Antiquaires de Picardie. — 
Académie du département de la Somme. 

Tarn, Castres. Société littéraire et scientifique. 

Var, Toulon, Société des sciences, belles-lettres et arts. 

Vienne, Poitiers. Société des Antic^uaires de TOuest. 

Vienne (Haute-), Limoges. Société archéologique et histo- 
rique du Limousin. 

▲NT. BULLE-nN. 3 



— 34 — 

Vosges, Épinal. Société d'émulation du département. 

Yonne, Auxerre. Société des sciences historiques et natu- 
relles. 

SeM. Société archéologique de Sens. 

Algérie, Alger, Société historique algérienne. 

— Constantine. Société archéologique. 

Sbciétés étransères. 

Alsage-Lorraine, Metz. Académie. 

— Strasbourg. Société pour la conservation 

des monuments historiques de T Alsace. 

Angleterre, Londres. Société royale des Antiquaires. — 

Institut archéologique de Grande- 
Bretagne et d'Irlande. 
Edimbourg. Société des Antiquaires d'Ecosse. 
— Société numismatique. 

Autriche, Vienne. Académie impériale des sciences. 
— ^ Layba^h, Société historique de la Garniole. 
— Gratx. Société historique de Styrie. 

Bade, Manheim. Société historique. 

Bavière, Munich. Académie royale des sciences. 

— Bamberg. Société historiqu^. 

— Nuremberg. Muséum germanique. 

— Ratisbonne. Société historique du Haut-Palatinat. 

Belgique, Bruxelles. Académie royale de Belgique. 

— Liège. Société liégeoise de littérature wallonne. 

— Anvers. Académie d'archéologie de Belgique. 

— Mons. Société des sciences, des arts et des lettres 

du Hainaut. 

— Gaïkd. Comité central des publications de la 

Flandre. 

Danemark, Copenhague. Société royale des Antiquaires du 

Nord. 

— Odensée. Société littéraire de Pionie. 



— 35 — * 

EsPAQilB, Madrid. Académie royale d'histoire. 

— — Académie royale des beaux-arts de San- 

Fernando. 

— V(dence. Société archéologique de Valence. 

ÉTATS-ÛmSi Boston. Société dee Antiquaires. 

— New-York. Société ethnologique d'histoire na- 

turelle. 
^ PMhdélphk. Sb^ièlé philosopMque américaine. 

— Washington. Institut Smithsonien. 
Grège, Athènes. Société archéologique. 

Hesse-Darmstadt, Mayence. Société des Antiquaires. 

Hollande, Leeuwarden, Société d'histoire et des antiquités 
de la Frise. 

Italie, Turin. Académie royale des sciences. 
— Rome. Académie des Lincei. 

LuxEMfidttfto, Luxembourg. Institut Royal Grand-Ihiedl, ârec- 
tion historique. 

NAâ6A0^ Wieshaden. Société des AnAiquairei. 

PoifrTTtfA£, Lisfbonne. Académie royale deé ^dt^fMéB. 

PttussE, Bonn. Société des Antiquaires du Rhin. 

Russie, Saint-Pétersbourg. Académie impériale des sciences. 

Suède, Stockholm. Académie royale des inscriptions et 
belles-lettres. 

Suisse, Bâle. Société nationale des Antiquaires. — - Société 
historique. . 
-" Zurich. Société des Antiquaires. 
•— Lausanne. Société d'histoire de la Suisse Romande. 

— Genève. Société d'histoire et d'archéologie. 

— Luceme. Société historique des cinq Gantons pri- 

mitifs. 

TvKQuiB, C^nstaMinapU. Société centrale. 






EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX 



DU !•' TiaifBSTRB DB 1878. 



Séance du 8 Janvier. 
Présidence de MM. Alex. Bertrand et V. Ouèrin. 

M. Alexandre Bertrand, président sortant, prononce le 
discours suivant : 

« Lorsqu^à la fin du mois dernier^ je recueillais les élé- 
ments du rapport que, suivant la coutume, votre Président 
sortant a le devoir de vous présenter, je me félicitais inté- 
rieurement de n'avoir à vous apporter que des paroles de 
joyeuse bienvenue pour l'année qui commence. En vous 
remerciant de Thonneur que vous m'avez fait, honneur dont 
votre bienveillance m'a rendu le fardeau si léger, je me 
flattais de pouvoir, comme mon prédécesseur, vous dire à 
mon tour : Personne ici ne manque à notre affection. 

€ A l'heure même où je me berçais de ces Hliisions, un de 
nos confrères expirait. C'est ainsi que bien souvent, dans 
la vie, notre espoir est déçu au moment où nous croyons 
toucher le but^ Boutaric n'en a-t-il pas fait plus que tout 
autre la triste expérience? Il avait eu le grand prix Gobert 
en 1871. Le 25 février 1876, les portes de l'Institut s'ou- 
vraient devant lui : il n'avait pas quarante-six ans. Tout 
semblait lui sourire. La veille même de son succès, il était 
frappé du mal terrible qui, après de longues souffrances, 
vient de nous l'enlever. Il a été élu ; il n'a jamais siégé. 
Dure leçon qui dous montre, la vanité de nos ambitions, le 



— 37 — 

néant de nos projets d'avenir. Boutarlc^ heureusementi 
était de ceux qui savent élever leur pensée au-dessus de 
cette terre et porter plus haut leurs véritables espérances. 

c Voulant donner à notre confirère, dans son malheur, un 
témoignage de sympathie, vous Taviez appelé à rhonorariat. 
Un article de votre règlement, fort sagement conçu, vous 
permet, en effet, de mettre hors cadre, à votre tête et 
comme à un poste d'honneur, un petit nombre de membres 
titulaires, les plus anciens et les plus méritants de la Com- 
pagnie. Vous avez usé de ce droit trois fois * en quatorze 
mois. Quatre nouveaux confrères ont pu, en conséquence, 
avant même que la mort eût touché aucun* de nous, venir 
renforcer vos rangs^. Vous les avez choisis parmi cette élite 
de jeunes savants qui, depuis quelques années, sont Thon- 
neur de nos grandes écoles. A eux seuls, ils représentent 
presque toutes les branches de Tarchéologie : la numisma- 
tique^, Tarchéologie classique^, Tarchéologie du moyen 
&ge ^ et enfin ces études celtiques ^ trop longtemps négli- 
gées, auxquelles il convient que vous accordiez plus spécia- 
lement votre haut patronage. Vous vous êtes souvenus que 
notre Société avait eu pour berceau V Académie celtique. 

« Plusieurs vides se sont faits en 1877 parmi nos corres- 
pondants nationaux et étrangers. La mort, de ce côté, nous 
a été également cruelle. A Tétranger, nous avons perdu, 
prématurément^ un de nos associés les plus distingués, un 
savant que les qualités de son esprit et Taménitéde son 
caractère nous avaient rendu particulièrement cher. M. le 
comte Giancarlo Conestabiie, durant plusieurs années, 
avait été Thôte de la France. L'Institut, -comme notre 
Société, lui avait ouvert ses rangs 7. Nous oubliions volon- 



1. En favenr de MM. Bontaric, gpénéral Creuly, Léon Renier. 

2. Quatre, par suite de la démission de M. Marion. 

3. M. ScUomberger. 

4. M. Rayet. 

5. M. Guiffrey. 

6. M. Gaidoz. 

7. M. Gonestabile était correspondant de l'Académie des inscriptions et belles- 
lettres. 



— «8 — 

tleni, qttAQd il siégeait parmi noas, qu'il appartenit à mM 
nation amie et n'étoit qa*à moitié dei nôtroa. U eat mort an 
moBMnt pu, de retoiur dans aa patrie, aprèa atoir organlM 
le magnifique musée étrusque de Pérouse, il yenait d'être 
f^pelé à la chaire d^archéoloc^ de Florence, objet de tous 
ses w(BU%. U laisse^ dans la science, une place dtfficile à 
remplir après lui; dans notre Compagnie un soutenir inef* 
Diçable. 

c Parmi les correspondants nationaux six manqueront, 
cette année, à l'appel de leur nom. Ce sont MM. Sansas (de 
Bordeaux), Pistollet de Salnt-Feijeux (de Langres}, Jules Lau- 
rent (d']âpinal), Raymond Bordeaux (d*É?reux), de Godeflroy- 
Ménilglaise (de Lille), Bonsergent (de Poitiers). La Société 
entretenait avec tous d^excellentes relations. Ils étaient, 
toutefois, rares à nos séances. La plupart étaient retenus 
par leur grand 1^ en province, où se concentrait leur 
activité. (Vous n'avez pas oublié que rarchéologle doit à 
M. Sansas la conservation des intéressants monuments 
épigraphiques de Bordeaux, à M. de Saint-Ferjeux la publi* 
cation, malheureusement inachevée, des antiquités de la 
Haute»Marne, à M. Jules Laurent le catalogue du musée 
d'Épinal. Le cabinet de M. Bonsergent enrichit aujourd'hui 
le musée de Poitiers. M. de Godefroy laisse dMmportantee 
publications. Les œuvres de nos conflrères resteront après 
eux comme un témoignage des services qu'Us ont rendus. 

f L^empressement des érudits de nos provinces à sol- 
liciter Thonueur d'ôtre attaché à la Compagnie ne se 
ralentit pas. Lisieux, Caen, Nogent-le-Rotrou, Bar-le-Duc, 
Toulouse, Amiens nous ont envoyé des demandes favorable- 
ment accueillies. Dix noms nouveaux figureront eette année 
en tête de nos bulletins. Ce sont ceux de MM. Henry Aloisy, 
Emile Travers, Edmond Michel, Gouverneur, Alphonse 
Couret, de Farcy, Maxe-^Werly, Lebègue, Arthur Bngel et 
Auguste Janvier. Le nombre de nos correspondants s'aoerott 
chaque année, lentement, mais d*une manière continue. En 
1855, il était de 83 seulement. En 1867, il 8*élevait à 150. 
Nous comptons ai^jourd'hui 203 correspondants payants, 
auxquels il faut ajouter 50 associés étrangers. Nous avens 



encore des^ eflbrts à ftif re atant d'être repréBea- 
il le faadndt, sur t(m» les poinls importants de 
1 nous dreesionfl une earte denoe départem^its 
l'usa^^^^la Soelétè des Antiquaires, dix^ept ciroon»* 
èrlptlons l^kmeraieDt des taehes blanches regrettables *. 
Je crois dei^kous les signaler afin que cbacnù de noua 
cherche à i^^^r dans ces contrées de noureâux adhé-» 

dans une vingtaine de départements, 

mptent plusieurs centres d'activité 

sédons un seui correspondant. Plus 

nous le savons par expérience, et 

un mot d'encouragement pour 

, assurée d'avance du meilleur 

vaut de ces bonnes volontés 



rents. Ajoute 
dont quelques- 
intellectuelle, no 
d'un savant de pro 
des plus laborieux, 
vous adresser une de 
accueil. Il faut aller a 
latentes. 

« Un correspondant d 
veau souscripteur^ un 
de nos mémoires : c'i 
des bonnes doctrin 
On ne s'en aperçoi 
en cette enceinte 
eussions si cou 
de la vérité et 
au respect de 
toujours 
archi 



n''est pas seulement un nou- 
éau lecteur de nos bulletins et 
porte-voix utile dans l'intérêt 
us vivons à une époque de lutte, 
re, il est vrai^ à la paix qui règne 
es relations sont si douces, les dis- 
où Tamour du progrès, la passion 
pendance de l'esprit s'allient si bien 
adition. Mais la même mesure n'est pas 
au dehors. Pour être féconde l'ardeur 
qui règne en province a besoin d'être dirigée. 
f^ ce semble, à la Compagnie de jouer discrètement 
ce rêle de modérateur et de former, pour ainsi dire, contre 
certaines utopies naissantes une ligue du bon sens. Il ne 
faut pas dédaigner de recruter, à cette intention, de nou- 
veaux soldats, parmi ceux surtout dont la modestie nous 
garantit la valeur. Nous mettrons donc plus d'empressé* 
ment à étendre nos relations sans être moins scrupuleux 
dans le choix des élus. 



1. Ce sont: les Basses-Alpes, TArdèche^ les Ârdennes, TAriége, TAude, le 
Cantal, la Corrèze, Is Corse, la Dordogne, le Gers, Tlndre, le Lot', la Manche, la 
M&yeatie, let Haatot*Ptr4mécB, les PTrénées-OrientalM, la Haate-Vietae. 



— 40 — 

« L*habltade des invesUgattouB lentes et patteates, mise 
au service de sujets précis et Qircoiiscrits> où Tiaterpréta- 
tion des monuments s^édaire de l'étude des textes, telie est 
la meilleure garantie contre ces surprises de l'inteUigence. 
Vos discussions sont toutes marquées au coin de ces rares 
qualités. Votre Président a le droit de dire qu'il est désd* 
rable qu'elles soient plus connues. 

« Un préjugé se répand, en effets qu'il y a par-delà This^ 
toire et en dehors de l'archéologie, telle que vous la prati- 
quez, une science nouvelle à créer, science commode que 
Ton cultiverait d'autant mieux qu'on aurait moins vécu 
dans le commerce des grands esprits de l'antiquité et du 
moyen âge et qu'on serait plus dédaigneux des traditions 
les plus respectables. Nous dev<Mis combattre ces tendances 
fâcheuses. 

« Des faits, sans doute, nous ont été révélés depuis une 
vingtaine d'années dont il faut tenir grand compte, qui 
jettent sur l'histoire des pays occidentaux de l'Europe dans 
l'antiquité, et particulièrement des pays du Nord, des lueurs 
inattendues. L'ensemble de ces faits forme une extension 
réelle de nos connaissances et, pour certaines contrées à 
peine connues des Grecs et des Romains, un accroissement 
sensible à Thistoire écrite. Y chercher les éléments d'uoe 
science nouvelle, et, surtout, y voir le point de départ d'une 
nouvelle conception de la loi du progrès dans l'humanité 
est une de ces illusions que l'esprit de système enfante et 
contre laquelle on ne saurait trop réagir. Ces vérités, je le 
sais, n'ont pas besoin d'être développées ici. Elles n'y ont 
jamais été méconnues, à ce point que vos publications 
laissent à peine entrevoir la trace de ces erreurs. Je crois 
opportun de le constater. J'ai confiance d'être en cela le 
fidèle interprète de vos pensées. 

ff Analyser vos travaux serait trop long et superflu. Vos 
bulletins suffisent, depuis plusieurs années, & reproduire 
Tesprlt animé de vos séances, où les communications les 
plus courtes ne sont pas toijgours les moins intéressantes. 
En relisant nos procès-verhaax de l'année, j'ai été frappé de 
la variété et de l'originalité des sujets qui y ont été abordés 



— 44 — 

Ott traités à fond. Ce sentiment est sans doote celai de 
quiconque est admis, à tos séances. Il est bien plus vif pour 
qui en embrasse Tensemble d'un seul regard. 

c Nos correspondants ont grandement contribué, cette 
année, à répandre la vie dans nos réunions. Nous derons 
nous en féliciter. Dès qu^une découverte importante est 
faite en province, vous en êtes avertis. Votre approbation 
donne à des recherches commencées un puissant encoura- 
gement et en enfante de nouvelles. Notre confrère M. Fré- 
déric Moreau, aux applaudissements de la Société, poursuit 
ainsi, avec un admirable dévouement, Texploration des 
cimetières gaulois, romains et francs du département de 
PÂisne. Vous avez vu quel admirable album a été le fruit 
de ces constants efforts. M. Morel, de Chftlons-sur-Marne, 
M. de Baye, à Baye, explorent le département de la Marne 
dans le même but. Vous savez avec quel succès. A Saint- 
Nazaire, un autre de nos correspondants, M. René Kerviler, 
dont vous avez tenu Pattention en éveil sur les richesses 
archéologiques contenues dans les alluvions de la baie de 
Penhouêt, y a constaté la simultanéité de l'usage des armes 
de pierre et des armes de bronze sur les bords de Tocéan 
armoricain, à une date qui ne paraît pas dépasser le sixième 
siècle de notre ère. M. Mazard^ sur votre invitation, a 
réuni en un mémoire ^ tout ce que nous savons du char de 
guerre gaulois dont les cimetières de TAisne et de la Marne 
nous avaient livré de précieux débris. La découverte d'un 
vase étrusque dans un tumulus des bords du Rhin a fourni 
à l'un de nos associés étrangers, notre maître en ces ma- 
tières, M. le baron de Witte (je n'avais pas besoin de le 
nommer), Toccasion de mettre sous vos yeux un chapitre 
curieux des relations de la Gaule avec la Grèce et l'Italie 
trois ou quatre siècles avant la conquête romaine. Une 
autre terre cuite, trouvée à Orange et représentant les 
génies de la ville de Lyon, a été pour le même érudit le point 
de départ d'une savante dissertation sur les ateliers de 
céramique du midi au commencement de notre ère. 

1. Ce mémoire a été publié par la Bêtnu arehéoloQiqne, 



— 4J — 

€ M. Maxe Werly a payé sa bie&Yenue en noua moatrant, 
^rès MM. Castagne et Bulliot^ oe qu'était on eppiéum gaurt 
lois à répoque où César entrait en Gaule. L'étude des mu» 
de BovioUes a confirmé à nouveau l'exaetitude du grand 
capitaine dans sa description des murs d'ÀTaricum. Une 
inscription célèlnre, le marbre de TtuHi'igny, nous donnait 
d'intéressants détails sur le rôle joué dans l'assemblée des 
Gaules, à Lyon, au commencement du m* siècle, par un 
légat résidant chez les Vidueasses. M. fléron de Villefosse, 
à l'aide d'ingénieux rapprochements, nous a apporté de 
nouveaux renseignements sur Tiberius Claudius Paulinus et 
fixé des dates encore incertaines. 

c Notre confrère M. Edmond Le Blant, en étudiant, sur 
votre demande, la boucle mérovingienne en ivoire sculpté, 
commudîquée à la Société par M. Buhot de Kersers, nous a 
transporté un instant au milieu de la civilisation franque. 

« Ainsi sont recueillis peu à peu et classés sans précipi- 
tation les éléments d'une nouvelle histoire de la Gaule, 
reposant sur des faits certains, scientifiquement constatés, 
pour les temps sur lesquels les documents écrits se taisent 
presque complètement. 

« L'étude du moyen âge n'a pas été négligée. Vous vous 
rappelez tous Texamen fait par M. Riant d'une charte du 
xuv^ siècle provenant de la grande commanderie de l'Ordre 
teutonique, et la communication de M. Gustave Schlum- 
berger, relative aux tombes des grands maîtres de l'ordre 
de Malte, devenues aijyourd'hui la propriété de la France. 
Un autre jour, M. Guiffrey reconstituait pour nous une 
page de l'histoire de la tapisserie au xiv* siècle, et M. de 
Montaiglon nous donnait l'explication de divers anagrammes 
du zvr, tandis que M. Demay mettait sous vos yeux, en en 
complétant la lecture, des dessins de carreaux émaillês de 
la même époque. 

c M. Cour^jod, d'un autre côté, relevait plusieurs erreurs 
d'attribution tendant à se perpétuer au sujet de médaillons 
et de bustes de la Renaissance. Un important mémoire est 
issu de ces recherches. 



— 48 — 

c Vons avee donc largement Justifié TOtre titre de Société 
dêi ÂniiqiiairM de Fremct. 

c Ce n'est là, toutefois, qu'une faible (lartle du bagage 
seientlflqne légué par Tannée 1877 à nos suecesseurs. Vos 
regards curieux et inrestlgateurs se sont bien souvent 
dirigés aa-delà de nos frontières. Vons avez apporté votre 
eontlngent à Pœavre commune des archéologues de tons 
pays, la reconstitution du passé, par Tétude des monu* 
ments, sans distinction de nationalité. 

c Votre ancien Vlce^-Présldent, auquel je vais^ dans un 
instant, céder le fauteuil, vous a décrit l'enceinte romaine 
et byzantine de Damas, étudiée par lui durant sa laborieuse 
et féconde mission de Syrie. Âf. Albert Dumont vous a 
entretenus^ par lettres, des découvertes faites à Rhodes, à 
Mycènes et à Spata, près Athènes. M. Rayet vous a expliqué 
le sujet d'une plaque antique du cinquième siècle avant 
notre ère, sinon plus ancienne, représentant un convoi 
funèbre. Le vif intérêt de cette communication vous a en- 
gagés à réclamer de M. Rayet une [étude plus complète du 
sujet. Vous êtes assurés qu'il en sortira une série d'aperçus 
nouveaux. 

c Les vases grecs en forme de chaussure ont été l'objet 
d'une lecture de M. Heuzey , à la fols instructive et attrayante. 
Cette lecture figurera dans vos mémoires. Enfin, M. Sagllo 
a fait ressortir la non-authenticité d'une peinture sou- 
vent reproduite et figurant, d'après une fresque des 
thermes de Titus, croyait-on, la disposition des bains 
romains. Notre confrère a prouvé que l'œuvre n'était pas 
antique et n'avait d'autre valeur que celle d'une hypothèse 
conçue par un architecte moderne. 

c Je ne dois pas omettre que la Société a admis excep* 
tionnellement quelques savants étrangers ou regnlcoles ne 
lui appartenant pas encore, à lui faire part de découvertes 
propres à l'intéresser, lif. Rivett-Gamac, un Anglais, vous a 
entretenus d'une série de monuments analogues à nos 
monuments dits celtiques^ observés par lui dans l'Inde. 

c Notre compatriote M. Glermont-Ganneau a mis sous 
vos yeux une réduction des fjresques et des inscriptions de 



— 44 — 

la pierre de Bethphagé, œavre ourieiue des Groiaés, naïfs 
interprètes d'un récit de l'évangile de saint Matiiieu, déve- 
ioppé par une légende locale. 

€ La situation matérielle de la Société est toujours satis- 
faisante, Tétat de nos finances excellent. Votre trésorier 
vous le dira dans quelques semaines. Entre ses mains 
habiles et détouées nos affaires ne pouvaient que pros- 
pérer. 

c Votre Bibliothèque se classe et s'accrott. L'acquisition 
d'armoires nouvelles a été reconnue nécessaire et autorisée. 
L'impression du catalogue s'achève. Vos mémoires et vos 
bulletins paraissent avec régularité. 

« Vous direz donc avec moi, en rappelant vos souvenirs, 
et malgré l'insuffisance de cette rapide esquisse de notre 
vie intérieure : L'année a été fructueuse pour la science. 

« J'invite M. Guérin à venir me remplacer comme prési- 
dent* et M. Gourajod à s'asseoir au bureau comme secré- 
taire. » 



Ouvrages offerts : 

Annal report of the Board of régents of the Smithsonian tft5- 

titution. 1877, in-8\ 
Bulletin de V Académie impériale des sciences de Saint-PéterS" 

bourg, t. XXIV, fo» 22-28, in-fto. 
Journal des Savants, décembre 1877, in-A'. 
Mémoires de F Académie des sciences, belles-lettres et arts de 

Lyon, classe des lettres, t. XYII, in-8o. 
CoRBLET (l'abbé G.>. Etude philologique et liturgique sur les 

noms de baptême et les prénoms des Chrétiens, in-8<^. 
Enqel (Arthur). Étude sur les monnaies alsaciennes du Cabinet 

de France, in-8'. 
— Documents pour servir à la numismatique de V Alsace ; 

Musées de Stockholm et de Copenhague, in-8*'. 
Godard (Jules). Du bégaiement et de son traitement physiolo' 

gique, in-8% 
Marsy (comte de). Le testament de Gauthier VI fde Brienne, 

duc d^ Athènes, eni3h7, in-8<>. 



— 4^ — 

RuNT (le comte). Une 'charte provemnU des archwee de la 
grande cammanderie de VOrdre ^eutonigue, iQ-8<>. 

Roman (Joseph). La guerre des paysans en Daitphiné^ 1579- 
iôSO, iii-8o. 

— SionnaUs de Louis /•', daupAi», iii*8°. 

— La première guerre de téligxon à Gap, in-8% 
Thompson (S.)« CaUdogue of a séries of photographe front the 

collection of the British Muséum^ first séries^ iii-8*. 

Oortespondance. 

M. Maxime Gollisnon, professeur à la Faculté des lettres 
de Bordeaux, présenté par MM. Egger et Le Blaut, sollicite 
son admission au nombre des associés correspondants. Le 
Président désigne MM. Perrot, Heuzey et Rayet pour former 
la commission chargée de faire un rapport sur cette candi- 
dature. 

Travaux. 

Le Trésorier donne lecture de son rapport annuel sur 
rétat des finances de la Société ; les conclusions en sont 
approuvées et des remerciements sont votés à M. Edouard 
Aubert pour son excellente gestion. — Le Trésorier rappelle 
ensuite que, pour éviter aux associés correspondants les 
frais de recouvrement des mandats laissés à leur charge, il 
est de leur intérêt d^aoquitter leurs cotisations de 10 francs, 
avant le !«' juillet, par un bon sur la poste, un chèque sur 
Paris, ou en timbres-poste. 

Le Président rappelle qu^aux termes du règlement, une 
notice nécrologique doit être consacrée à chacun des 
membres résidants décédés. Il désigne M. Guiffrey pour 
rédiger la notice biographique de M. Edgar Boutaric, 
récemment décédé. 

Il est donné lecture d^un rapport de la Commission des 
impressions proposant d'insérer dans le volume des Mémoires 
de 1877 le travail de M. Heuzey intitulé : Une chaussure 



— 46 — 

•niiqut à imcr^ti&n grecqm, Od paase au semtin et rini- 
pression de ce mémoire est rotée. 

M. Héron de Villefosse dépose sur le bureau vm mi0Édage 
de Tanse d*amphore trouvée 4 NézoA, commune ée Saint- 
Gyr-sur-Dlve, et dont il a été question dans la aéanee du 
7 novembre 1877. Il fait à ce sujet la eommunicalion Mi* 
Tante : 

c La lecture de ce petit monument, donnée dans notre 
« dernier bulletin (1877, p. 179), n^est pas exacte ; on peut 
« en dire autant de celle qui a été publiée dans la Revue 
c archéologique (novembre 1877, p. 352). Lé moQlilge que 
« vous avea sou» le» yeux permet de lire, sans la moindre 
« héiritation : 

II IYN-MELIS8I 
ET MELISSE 

c et de transcrire : 

duorum Jun(iorum) Meiissi et Mélisse 
c (de la fabrique) des deux Junii Melissus et Melissa. 

c Cette façon de mettre au pluriel un gtntUiemm Sfe rap- 
« portant k deux ou plusieurs cognomiwn se remarque que!* 
c quefois dans les inscriptions latines. On en a de nombreux 
« exemples sur les briques quand la fabrique d'où elles 
« sortent appartient en commun à un frère et une soeur, 
« ccHume celle des deux Juaii^ ou à deux frères, comme on 
« le voit sur les estampilles bien connues de la gens Do- 
« mitia: 

DVORVM DOMITIORVM 
« ou GALLISTI DVORVM DOMITIOR 

c ou ce qui se rsq)proGbe encore plus de la marque imprir 
« mée sur notre anse d'amphore : 

FALERNI DVD 

DOMITIOR- 

LVGANETTVLLIS 

« [epffs} Falemi^ duo(nnii> Domtt!er(ufflf Leucanff) et TM, 
« 8(ervf). » 



— 47 — 

On peut lire au suget de ces briques Tintéressant mémoire 
de M. Descemet : JH alcune sigle su i mattoni antichi ^. 

M. Glermont-Ganneau lit en communication un travail 
sur une coupe phénicienne du trésor de Palestrina. 



Séance du 16 Janvier. 
Présidence de M. V. Guérin, président. 

Ouvrages offerts : 

Bulletin de la Société niçoise des sciences naturelles et histo- 
riques^ 1878, in-8». 

du Bouquiniste^ n» 481, in-8*. 

Engel (Arthur). Documents pour servir à la numismatique de 
VAlsace, 1877, in-8r 

Michel (Edmond). Monuments religieux^ civUs et militaires 
du Gâtinais^ 3« fascicule, ia-h^, 

MosSMÀNM (X.). Recherches sur la constitution de la commune 
de Colmar^ in-8<^. 

MowAT (Robert). Les noms familiers chez les Bx>7nains^ 1871, 
in-8o. 

— — Notice sur quelques inscriptions grecques observées dans 
diverses coUeclions, 1874, in-8^ 

Etude sur Vinscription itinéraire de Saint-^hristophe 



{Morbihan), 1873, in-8o. 

Travaux. 

M. Rayet présente une coupe grecque, à fond noir et décor 
rouge, qui fait partie de sa collection. Au centre de cette 
coupe, dans un encadrement circulaire, est un homme nu 
courant vers la droite : il a la tête couverte d^un casque 
levé de manière à laisser le visage à nu, et tient dans sa 
main droite une courte lance; à son bras gauche est passé 
un bouclier échancré du côté droit, de façon à laisser au 

1. BuUett. delV Inslit. di corrisp. areheol., 1876. 



— 48 — 

gaerrier plua de liberté dans le maniement de ses ames; 
ses jambes sont protégées par des cnémldes. Dans le champ 
est peinte en lettres rouges la signature de Tartiste : 
+A+PVL[l]ON EnÔlEZEN^ Hota qui, d'après la dis- 
position des lettres, devait se trouver sur le fond rouge du 
casque, ne se distingue point, mais la restitution en est 
certaine. 




La signature de Ghachrylion est connue depuis 
longtemps. M. de Witte, dans son mémoire lur le$ nomi dn 
fabricants tt deisinateurs de vases peints, et Brunn dans wom. 
Histoire des artistes grecs, la signalent sur sept conpea, dont 
sii à figures rouges et une seulement à figures noires. Sur 
Tune de ces coupes, passée de la collection de Ganino à la 
pinacothèque de Munich, elle est associée à celle du célèbre 



— 49 — 

Euphronios : +A+PVLION EROIEIEN : EV0PONIO2 
EfPAOZEN* BUe est toijgours écrite de la même manière: 
la lecture -j-A+PYLIOZ? donnée par Raoul Rochette dans 
sa lettre à M. Schom, p. 35, et celle KAf+PYLION, 
indiquée par Otfried MQUer dans sa Commentatio de origine 
pictorum vMorum, sont erronées. 

Aux sept coupes de Chachrylion énumérées par M. de 
Witte et par Brunn, il faut ajouter les fragments de deux 
autres conservés dans Fatelier du Louvre et où le nom de 
Tartiste, quoique incomplet, peut être reconnu sans aucune 
incertitude. Avec la coupe ici décrite, le nombre des œuvres 
connues de Chachrylion s*èlève donc augourd'hul à dix. 
Toutes ont le môme caractère artistique: le dessin y est d'une 
élégance un peu maigre, et, dans les figures, Tétroitesse des 
hanches, le développement de la musculature des bras et 
des cuisses rappellent les traditions archaïques, tandis que 
la liberté des poses et la souplesse des mouvements attestent 
à quel point Fart s'était déjà développé. 

La coupe de M. Rayet, quoiqu'elle ne compte point parmi 
les compositions importantes de Chachrylion, présente à 
deux points de vue un intérêt tout particulier. D'abord, 
tandis que les neuf autres proviennent des fouilles de Vulci, 
celle-ci vient de la Grèce même : elle a été trouvée en pleine 
Attique, à Yalanidéza, à peu de distance de l'endroit d'où 
provient la fameuse stèle connue sous le nom de guerrier de 
Marathon. Elle nous fournit donc une preuve de plus du 
grand commerce de vases qui se faisait entre la Grèce et 
l'Italie, et nous permet d'ajouter le nom de Chachrylion, après 
ceux de Teisias, de Proclès et de Mécaclès, au catalogue, 
dressé par M. Albert Dumont, des artistes dont on a retrouvé 
des œuvres dans la Grèce propre. 

De plus, la coupe de M. Rayet^ brisée en plusieurs mor- 
ceaux sur le bûcher même du mort, a été recollée sans que 
la peinture ait subi aucune de ces retouches dont les res- 
taurateurs italiens sont malheureusement si prodigues. 
Grâce à cette intégrité parfaite on peut y constater un 
détail presque toujours invisible sur les vases venus d'Italie : 
les traces de l'esquisse faite par Tartiste. Chachrylion a 

ANT. BULLETIN. 4 



~ 50 — 

cherché son personnage sur la coupe même, simpleaient 
dégourdie et encore un peu molle : le crayon dont il se ser- 
vait, en même temps quMl traçait des traits, écrasait légère- 
ment la terre à peine séchée, et la brunissait en quelque sorte 
sur son passage : de là des lignes brillantes que Ton distingue 
en éclairant la peinture à jour frisant et qu'on s^est efforcé de 
reproduire, tant bien que mal, sur le dessin joint à cette note. 
11 est donc évident que Ghachrylion ne copiait pas un modèle ; 
il improvisait, il inventait ses sijg'ets sur les vases mêmes qu*il 
avait à décorer ; il est de plus intéressant de noter que, dans 
les tâtonnements successifs de Tébauche, et plus tard dans 
le tracé définitif à la couleur noire, il a constamment engraissé 
les contours et assoupli les lignes; il y a 1& un curieux 
effort pour corriger un défaut naturel dont il se roulait, 
ce semble, parfaitement compte. 

M. Guillaume communique la photographie d*une mosaï- 
que romaine, noire et blanche, récemment trouvée à Pérouse^ 
dans des fouilles pratiquées à S. Elisahetta^ près de VArco 
di Augusto. Cette mosaïque représente Orphée jouant de la 
lyre et entouré de nombreux animaux pour la plupart fort 
bien dessinés. 

M. Glermont-Ganneau continue la lecture de son mémoire 
sur la coupe phénicienne du trésor de Palestrina. — 
MM. Nicard et Gaidoz font quelques observations au sujet 
de la présence d'un oiseau au-dessus du char du guerrier. 
M. Gaidoz rappelle que, dans Tancienne mythologie irlan- 
daise, et aussi dans la mythologie germanique, le génie et 
la fortune des héros sont représentés par des oiseaux volant 
au-dessus de leurs tôtes. 

Séance du S13 Janvier. 
Présidence de M. Hbuzby, !« vice-président. 

Travaux. 

M. Gourijod lit une notice sur deux sculptures du Musée 
du Louvre, considérées, à tort, comme provenant du tom*- 



— 54 — 

beau érigé & Gasimir, roi de Pologne, en réglise de Saint- 
Germain-deEhPrés. La Société décide qu'dle entendra une 
seconde lecture de ce travail. 

M. P. Nicard résume une note publiée par le P. Garucci, 
associé correspondant étranger à Rome, au si]jet de Tau- 
thenticité des balles de fronde en plomb, trouvées en grande 
quantité à Ascoli, et portant des inscriptions. Ces inscrip- 
tions donnent tantôt Tindication de la légion, tantôt celle 
d*un tribun militaire, du premier centurion ou du comman- 
dant en chef, imperator. — Les balles de plomb épigraphi- 
ques sont restées longtemps très-rares; le Musée de Naples 
n'en a eu d*abord que 75 dont 28 seulement étaient certai- 
nement antiques; plus tard, cinq balles provenant de la col- 
lection Santangelo ont porté ce chiffre à 33. — C'est à par- 
tir de Tannée 1859 que les balles, dont Tauthenticité est 
contestée, commencèrent à se répandre; elles provenaient 
d'Ascoli, et Ton montrait la fonderie où elles avaient été fabri- 
quées, près de la porte de cette ville. Plus tard le P. Garucci 
se rendit à Ascoli, et crut y avoir constaté une nouvelle émis- 
sion de balles fausses; celles de 1859 étaient fabriquées; celles 
qui parurent postérieurement étaient dues à un procédé par- 
ticulier. Voici comment s'y prenait le faussaire. Il copiait avec 
la plus scrupuleuse exactitude les inscriptions des balles 
authentiques publiées jusque-là, les gravait en creux sur un 
bois très-dur et imprimait ces empreintes, au moyen d'une, 
forte pression, sur des balles antiques anépigraphes; il de- 
venait dès lors impossib&e, ou du molas très-difficile, de 
reconnaître la fausseté des inscriptions, puisque les balles 
elles-mêmes étaient antiques et la patine Intacte, malgré la 
haute pression que le métal avait subie. Cette fabrication 
répandit un nombre considérable de balles épigraphiques : 
A50 à Florence; le Musée de Naples en eut une certaine 
quantité par suite d'un don ; le P. Garucci en vit à Rome une 
corbeille pleine. — MM. Perrot , Quicherat, de Witte, de 
Yillefosse et Rayet présentent des observations sur l'authen- 
tieité de ces monuments. On rappelle que dans les comptes- 
rendus de l'Académie de Berlin, un savant allemand a fait 



— 52 — 

remarquer qae les balles de fronde, supposées trouvées à 
Ascoli, donnent les noms de tous les hommes célèbres de la 
République, depuis Coriolan jusqu'à Marc-Ântoine : Camille, 
Manlius Torquatus, Lépide, Lentulus, etc. ; beaucoup por- 
tent des légendes qui semblent copiées sur les monnaies de 
la République ou inspirées par celles-ci ; on rencontre même 
des légendes qui font penser aux monnaies de Constantin : 
Gloria Romanorum^ Roma potens. Le Debellare superhos pa- 
raît indiquer que Ton a voulu mettre Virgile k contri- 
bution. 

La Société prie M. Nlcard de vouloir bien la tenir au cou- 
rant de cette discussion en se mettant en rapport avec le 
P. Garuccl. Ce problème archéologique l'intéresse d'autant 
plus que des balles de fronde, fausses ou au moins très-sus- 
pectes, ont été signalées en France; par exemple celle au 
nom de T. Labiénus, qui aurait été trouvée à Sens. 

M. Nicard continue ensuite la lecture de son mémoire sur 
le Musée des PeiitS'Augustins. 

M. de Villefosse communique la photographie d'un sarco- 
phage en marbre blanc, récemment découvert à Saîda (Si- 
don), par M. Pérétié, drogman du consulat de France à Bey- 
routh. Le sujet de la face principale représente un sacrifice 
bachique, dont il existe d'autres répétitions; on y trouve le 
type bien connu de la Hénade de Scopas. 

Séance du 6 Février. 

Présidence de M. Victor Guérin, président. 
Ouvrages offerts : 

'AOi^vaiov ovYYP^C-f''^ icepioSixàv xatà di(i.Y)v(av lx6i86|Aevov (jV|ticpdiU( 

iroU&v Xoy(«>>v. lËno^ A', t6|aoç l ; *Etoç B*, t6tioç 2. In-8% 
'ApxaioXoytXT) ifT](Aep\; 6xdi5o(Aêyy) uicb ttjç ev 'AOi^vaiç àp^a(oXoYixi}ç 

Haiptaç. In-4*. 
'EiciTpoir^ *OXu(i.T[C(t)v xa\ KXT}po6oTY)(jiàT<i)v. là xotià r^v xatàOeviv toO 

Oe|xeXiov X^Oov tou Zannefou ty^v 20 lavouapiou 1874 Iv 'AOiqvaic* 

In-8-. 



— 53 — 

Bàudry (rabbé Ferd.). Rapport iur le ^* pidtg funérùitê du 
Bernard (Vendée), ia*S«. 

Correspondance. 

* 

M. Alben DunnoDt propose d'échanger le Bulletin de cor- 
respondanoe hellénique publié par TÉcole française d'Athènes 
ikvec les Mémoires de la Stooiété. Cette proposition est 
agréée. 

M. A. de Barthélémy fait connaître quMl est changé par 
M. Mariette de solliciter de la Compagnie son admission au 
nombre des membres honoraires. Le président désigne 
MM. Heii^ey, de Saulcy et Robert pour former la commis- 
sion chargée de présenter des conclusions sur cette candi- 
dature. 

Travaux* 

M.G.Demay communique à la Société une empreinte pro- 
venant de la riche collection de matrices de sceaux, formée 
par M. Preux, procureur-général à Rlom. 

LMmagerie de ce signet consiste en un buste de femme 
coiffée d'un couvre-chef, encadré dans un quadrilobe. La 
légende, très-curieuse, se compose d'une devise galante. 
Elle est ainsi conçue lE 8VI D' FIN GEVR DAMORS. 

Ce qui distingue ces sceaux, c'est leur caractère essen- 
tiellement personnel et cette individualité ajoute beaucoup 
à leur intérêt. Mais ils représentent surtout la personne offi- 
cielle et laissent discrètement de côté les qualités de la vie 
privée. Us parlent fort peu d'amour; notre confrère n'a ren- 
contré que cinq à six exemples où figure ce mot, et encore 
on l'enchâsse le plus souvent dans une phrase dont le sens 
est généralisé. Ainsi Gilles de Berlaimont, en 1265, écrit au- 
tour de son contre-sceau Sigillum secreti et amoris ; Henri 
de Tydolnesid, un clerc anglais, dit en 1286, Amur me tint; 
Jean d'Ârsy, en 1290, je vi d'amours; Jeanne de Cambrai, en 
1302, Secretum amoris; Jean àe Journy, en 1305, Secretum 
veri amoris; «nfin un anonyme du xv« siècle, dame ou keje 
sois vostre sui. Tandis que dans ce nouveau type, la dame 



— 54 — 

aoufl révèle une manière d'être tout à fait intime : Je suis 
de fin cœur d'amour, c'est-à-dire mon cœur est capable de 
sentir toutes les délicatesses de la plus aimable des pas- 
sions. 

La Compagnie regrettera sans doute, comme notre con- 
frère le regrette lui-même, de ne pas connaître le nom d'une 
personne si bien douée. Elle devra se contenter pour cette 
fois de rintérét spécial que nous offire une légende excessi- 
vement rare. 

M. le baron de Witte, associé correspondant étranger, 
communique à la Société un petit vase d'argile, trouvé à 
Âmpelokipo^ à environ 2 kilomètres au nord-est d'Athènes, 
sur la route qui conduit au Pentélique et & Blarathon. Ce 
vase, formé d'une terre de couleur grisâtre, avec couverte 
noire, est une petite pyxis à deux anses et & couvercle, d'une 
fabrique très-ordinaire. Diamètre : 0,095 millimètres. Nous 
en donnons ici la forme, réduite de moitié : 




c Ce qu'offire de particulier ce petit vase d'argile, c'est 
l'inscription circulaire tracée sur le couvercle et gravée 
très-profondément à la pointe, avant la cuisson, et quand la 
terre était encore molle. En voici ]B/ac-simUe : 



— M — 









'*^VK^fi^ 



c Je lis: AuxCvoç àv£Oy)xev ttj 'AOiQvdia Tb icpûrov v)pY>^>'^o« Lyci" 
nos a consacré à Athéné le premier ouvrage qu'U ajait, 

a Ge petit vase faisait partie d^une collection d^antiquités 
recueillies en Grèce et vendue à Paris, au mois de mars 
1877 <. 

c II a été acheté par M. Constantin Garapanos, connu dans 
le monde savant par les fouilles qu*il a faites à Dodone. 
L'inscription a déjà été publiée dans la Gazette archéolo- 
gique de Berlin 3. Tavais eu, je Tavoue, quelques doutes sur 
l'authenticité de cette inscription^ mais un examen plus 
attentif et les observations qui m'ont été communiquées 
m'ont fait revenir sur cette première impression. Je suis 
convaincu aujourd'hui qu'aucun faussaire, quelque habile 
qu'on le suppose, ne saurait parvenir à graver sur la terre 
durcie au feu et couverte d'une couche de couleur noire et 
luisante une inscription quelconque sans produire des éclats 
et des déchirures dans la couverte; dans cette inscription, 
gravée très-profondément et par une main sûre et ferme, 

1. Collection Sabattini, n*49. 

2. Arch, Zeitung, 1873, p. 109. 



— 56 — 

on remarque sur les bords des lettres des aspérités, indi- 
quant que récriture a été tracée quand la terre était encore 
Âraiclie et molle. » 

M. Alexandre Bertrand présente une bouteroUe^ ou extré- 
mité de fourreau, en bronze, d^une forme particulière et 
très-originale, achetée par lui, tout récemment^ chez l'anti- 
quaire Lehman (rue dé Seine), qui n'en connaissait pas la 
provenance. Cette bouteroUe, remarquable par retendue des 
ailettes^ est d'une très-belle conservation. Deux petits trous 
indiquent qu'elle était fixée au fourreau de bois par des rivets, 
mais ces rivets n'avaient pas paru ottrir une garantie de 
solidité suffisante. Des fils de bronze, encore visibles, élé- 
gamment disposés, s'enroulaient autour de la bouterolle et 
du fourreau de manière à les relier intimement Tun à 
l'autre. Notre confrère a fait reproduire en fac-similé ce 
mode d'attache dont la figure ci-jointe donnera une juste 
idée, ce qui rend toute description inutile. 




Mais, dit M. Bertrand, ces particularités ne sont qu'un 
des motifs qui Tout déterminé à entretenir ses confrères de 
l'achat qu'il vient de faire pour le musée de Saint-Germain. 
Les bouterolles de ce genre présentent, selon lui, un intérêt 
historique de premier ordre. Non-seulement elles accompa- 
gnent, d'ordinaire, la plus ancienne épée gauloise, Tépée à 



— 57 — 

crans, d'abord en hronxe, puis plus tard enfer, décrite dans 
son mémoire sur les tumulus de la commune de Magny- 
Lambert, publié dans les mémoires de la Société, mais il 
est permis d'affirmer, aujourd'hui, que cette bouteroUe est 
d'origine assyrienne. Les bas-reliefs du palais de Nemroud, 
dont le Louvre possède des moulages, présentent toute une 
série de guerriers portant une épée à bouteroUe identique. 
Si Ton ajoute que ces mêmes guerriers portent un casque 
identique à celui de Berru^ bien connu des membres de la 
Société, tout doute relatif à l'origine de cet ornement dispa- 
raîtra. C'est un ornement asiatique venant des contrées où 
s'élevaient Babylone et Minive. Il y a là, on le voit, l'occasion 
de rapprochements très-instructifs et le sujet d'un véritable 
mémoire que M. Bertrand n'a pas le temps d'écrire, pour 
le moment, mais dont il indique la substance. 

22 bouterolles semblables existent dans divers musées tant 
de France que d'Allemagne et d'Irlande. 

Notre confrère communique la liste de ces bouterolles à 
ailettes, telle qu'il a pu la dresser d'après ses notes de 
voyage : 7 proviennent de France, 12 d'Allemagne, rive 
droite du Rhin, et particulièrement de la vallée du Danube, 
3 d'Irlande. 

Frange. 

1. Tumulus de Baresla (Jura), avec une épée de bronze. 
Coll. Le Mire. Moulage au Musée de Saint-Germain. 

2. Tumulus d'Albo (Gantai), dessin de M. £. Amé, au Musée 
de Saint-Germain, avec une épée de fer, 

3. Tumulus de Quémigny (Gôte-d'Or), avec une épée de 
fer^ au Musée de Saint-Germain. 

k> Sans provenance connue. Don de l'empereur Napo- 
léon III au Musée de Saint-Germain. 

5. Sans provenance connue. Coll. Febvre, à Mâcon. 
Aujourd'hui au Musée de Saint-Germain. 

6. Sans provenance connue. Achetée chez Lehman, rue de 
Seine. (Celle qui fait l'objet de la communication.) 

7. Tumulus de Mons près Saint-Flour (Cantal). Coll. Delort 
à Saint-Flour. Avec épée en fer. 



— 58 — 

Allkhaoiie. 

1. Tomoitts de la forêt de Brack (BaTiàre)) avee une épée 
de bronze. Coll. hlst. de Neuburg sur le Danube. (Moulage 
au Musée de Saint-Germain.) 

2. Tomulus d'Attenfeld (Bavière), avec une épée de bronze. 
Coll. de la Soc. hlst. de Neuburg. (Moulage à Saint-Germain.) 

3. Tumulus de la forôt de Francfort-sur-Mein. Coll. de la 
Société historique de Francfort. (Moulage & Saint-Germain«) 

4. Tumulus de la forêt de Francfort, près Niederrad. Avec 
une épée de bronze. Coll. Melani à Francfort. (Moulage à 
Saint-Germain.) 

5. Tumulus du cimetière de Hallstatt (Autriche). Musée 
impérial de Vienne. 

6. Hesse rhénane, localité non précisée, avec une épée de 
bronze. (Musée de Mayence.) Moulage au Musée de Saint- 
Germain. 

7. Environ d'Augsbourg. Musée de Mayence. (Moulage à 
Saint-Germain. 

8. Tumulus de Hundsrûck (Franconie). Musée de Wurs- 
burg. (Moulage au Musée de Saint-Germain.) 

9. Tumulus de Lengenfeld (Bavière). Coll. du chemin de 
fer de TEst à Munich. (Moulage à Saint^^iermain.) 

10. Lunebûrg, sans indication précise. Musée de Hanovre. 
(Moulage à Saint-Ciermain.) 

il. Bavière, sans indication précise. Musée de Munich. 
(Moulage h Saint-Germain.) 

12. Tumulus de Brazy (Bohême). Musée de Prague. 

Irlande. 

Plus 3 bouteroUes analogues, mais de style plus lourd, 
trouvées en Irlande et appartenant au Musée de Dublin. 
W. R. Wilde les a publiées dans son catalogue « A descrip- 
tive Catalogue of the antiquities in the Muséum of the royal 
Irish Academy », p. 461. N"^ 28â, 288. Fig. 836, 337 et 388. 

Résumé : France, 7. Allemagne, 12. Irlande, 3. » 22. 

La prépondérance de ces bouterolles en Allemagne et 
particulièrement en Bavière et dans la vallée du Danube 
est remarquable. Il est également remarquable qu*en France 
trois de ces bouterolles sur quatre, dont la provenance est 



— M — 

connae, se soient rencontrées avec des épées de fer, tandis 
qu'en Allemagne toutes les épées accompagnant les boute- 
roUes sont en bronze. Gela ferait penser que nos bouteroUes 
sont de dates plus récentes, et que les tribus qui avaient 
conservé, dans leur migration d'Asie en Occident, ce type 
particulier de fourreau, sont venues chez nous par la vallée 
du Danube, et ne s*y sont établies qu'un certain temps après 
leur établissement en Bavière et dans le Noricum, 

Il y aurait là le sujet d'un mémoire développé, que 
M. Bertrand ne désespère pas de faire quelque jour. Il 
invite ses confirères à compléter la liste qu*il vient de leur 
communiquer. 

M. Gustave Schlumberger présente une série de neuf 
lames de brom» de travail assyrien, portant des sujets très- 
finement exécutés au repoussé, et accompagnés d'inscrip- 
tions cunéiformes malheureusement incomplètes. 

Deux des fragments offrent une courbe assez prononcée 
et paraissent provenir du revêtement d*un corps cylindrique, 
tel qu'une colonne. On voit sur Tun d'eux un cavalier, sur 
l'autre un bige. SeptAragments, parmi lesquelson en remarque 
plusieurs qui se n^ustent, présentent des scènes apparte- 
nant à l'histoire de deux rois d'Assyrie, scènes qui devaient 
être réunies sur un môme objet, trône, coiAret, base d'une 
statue, obélisque? 

L'un de ces rois, si Ton compare les pletits bas-reliefs de 
bronze à ceux qui décorent l'obélisque trouvé àNémrôd 
(British Muséum), pourrait être assimilé & Saimanasar m 
qui, suivant les tablettes chronologiques du Musée britan- 
nique, a régné 32 ans (M. Oppert place ce règne de 857 & 
822 av. J.-G.). G'était un contemporain de Jéhu, et d'Azaël, 
roi de Damas. Dans sa chronique gravée sur l'obélisque, il 
parle souvent de ses traversées de TEuphrate. G'est l'une de 
ces expéditions que représente le bas-relief de bronze qui 
montre des barques chargées de marchandises précieuses; 
l'inscription tronquée qui surmonte la scène mentionne de 
Vor^ de Vargent^ des étoffes muliicolores. 

Sur un autre fragment on voit représenté un roi dont les 



— 60 — 

traits diffèrent de ceux du premier, et qui parait être le 
père de Salmanasar, Assour-Nasir-flabal, sculpté aussi sur 
Pobélisque de Némrôd. 

Une dixième lame de bronze porte une assez longue ins- 
cription en six lignes de caractères cunéiformes du système 
assyrien. Elle se ri^)porte sans doute aux faits historiques 
représentés dans les bas-reliefs. Mais dans Tétat d'altération 
où se trouvent bon nombre de caractères, il faudrait la 
science de M. Oppert pour en tenter la restitution et l'in- 
terprétation. — M. de Longpérier, qui a bien voulu étudier 
ces précieux fragments, est convaincu de leur parfaite au- 
thenticité. G*est à lui que M. Schlumberger est redevable 
des renseignements précédents. 

M. de Laurière, associé correspondant à Angoulême (Cha- 
rente)^ présente une épée en bronze trouvée sur le terri- 
toire de la commune de 8aint-PauM(isonne (Dordogne); sa 
longueur est de ^li centimètres, y compris la poignée qui en 
a 10. La lame est fixée à la soie par six rivets et ornée de 
rainures dans le sens de la longueur. Cette épée, au moment 
de la découverte qui en a été faite au milieu d'ossements 
de cheval, était enfermée dans un fourreau en bois qui est 
tombé en poussière; le poids est de 810 gr., la pesanteur 
spécifique de 10; elle appartient à M. du Bourguet, à Alle- 
mans (Dordogne). Une épée analogue, maïs un peu. moins 
longue, dont le moulage est au Musée de Saint-Germain, a 
été trouvée dans le département de TAude; Toriginal est au 
musée de Narbonne. C'est un type très*rare en France et qui 
se rencontre principalement en Irlande et en Danemark. 

M. Rayet présente un canthare noir provenant de Thes- 
pies et sur lequel est gravée à la pointe une inscription de 
Il lignes, en caractères très-archaïques et en dialecte béo- 
tien : 

Moyéa diôoxi t&i ^uvalxi 6Ôpov Eûx^pi TeO TpextçàvTo xôxvXov 6ç 
XaSàv TciY). 

« Mogéa donne en don à la femme Eucharis, fille de Tré- 
tiphantos, ce colyle afin qu'elle boive à longs traits. » 



— 64 — 

Outre les particularités ordinaires du dialecte béotien 
(xeo pour ToO, EOx^pt pour Eu^dlpei, ictYj sans iota adscrit, pour 
TKT)) cette Inscription renferme une forme remarquable 6i6oTt, 
et un mot nouveau, x^^Sav. Rruger et Ahrens signalent la 
d« personne du singulier en ti dans la conjugaison en (ii chez 
les Doriens; le dernier indique également la d« personne 
pluriel en vri et v6t chez les Éoliens; mais, malgré Texemple 
d^êfiTiTt dans Pindare, considéré par eux comme un dorisme, 
ni Tun ni Tautre n^ont admis pour les dialectes éoliques 
Fexistence d'une 3« personne singulier en ti. dfSori, ou, sui- 
vant Forthographe postérieure, BlBtaxi, est d'ailleurs une 
forme très-régulière et plus conforme que fiiSoMTi au type pri- 
mitif de la conjugaison arienne. Quant à x^fiàv, c'est l'équi- 
valent du mot de la langue commune x'^'*^^ ' x^^^a^ vient 
de la forme primitive x^^^ comme xoivfi6v vient de la forme 
dérivée xa^^**- 

Il est assez curieux de voir dans Tinscription de ce can* 
thare une confirmation du reproche d'ivrognerie souvent 
adressé aux Béotiens. Faut-il aller plus loin, et, dans ce ca- 
deau d'un vase à boire fait par une femme à une autre 
femme, dans cet emploi singulier du mot T^vaixi, soupçonner 
encore autre chose? il est plus prudent et plus charitable 

de s'en abstenir. 

« 

M. Glermont-Ganneau a la parole pour continuer la lecture 
de son mémoire sur la coupe phénicienne de Palestrina. 



Séance du 1 3 Février. • 

Présidence de M. Victor Guêrin, président. 

Ouvrages offerts : 
Acht en veertigste Verlag der Handelingen van der Friesch 

Genootachap van Geschied^ Oudeih en Tacdlhundet Leeu^ 

warden. In-8<>. 
Annales de la Société d^émulation des Vosges^ 1877. In-8*. 
Bulletin de la Société académique du Var, nouv. série. T. Vm, 

4877. In-8*. 



— 62 — 

— - de la Société archéologique de Bétiers^ 1877. In-8*. 

-" — de la Société archéologique de Bordeaux. T. III, 8* fasc. 

In-S*. 
— de la Société archéologique de Seus. T. XI. Iû-8*. 
—— de la Société des êcieuces historiques et naturdles de 8e^ 

mur, 1867*1876. In-8*. 
de la Société historique et archéologique de Laugres, i^ 

janvier 1878. In-8*. 
Journal des Savants, Janvier 1878. In-ù*. 
Mémoires de V Académie d'Arras, 2« série. T. 8 et 9. In-8<». 
•— — de la Société académique de Cherbourg, 1876. In-8°. 
Reifue africaine, 21« année, n' 125. In-8*. 
de VArt chrétien, 21« année, 2« série. T. VU, 2« llvr. 

In-8«. 
Barthélémy (A. nz). Vases sigillés et épigrcsphiques dejàbrique 

gallo-romaine, In-A"*- 
Gaix de Saint-Atmoub (Le yicomte de). Un million pour nos 

musées natiotusux, s^il vous plaît. In-8«. 
Demay (G.). Les sceaux du moy engage; le costume sacerdotal, 

In-8». 
De Yrue Pries. Mengelingen uitgegeven door het Friesch Genoot" 

schap van Geschied, Ondheid en Taaîhunde, dertiende Deel ■ 

derde Reeks, eersle Deel. Eerste Stuk. 
HÉRON DE Yillefosse (Aut.)* Inscriptions de Séiif, In-8*. 
MowAT (Robert). Du prétendu refus de reconnaissance âOthon 

par le Sénat. In-8*. 
Port (Gélestin). Questions angevines; Thomtuseau de Cursay. 

In-8*. 
Riant (le comte). Le changement de direction de la quatrième 

croisade, diaprés quelques travaux récents. In-8®. 
Notes sur les ouvres de Gui de Baitoches. In-8''. 

Correspondance. 

M. Jalien-Laferrière, aumônier du collège de Saintes, pré- 
sident de la Commission d^archéologie de cette ville, 
demande & être admis au nombre des associés correspon- 
dants nationaux; il est présenté par MM. Ed. Aubert et de 



— 63 — 

Villefosse. Le président désigne MM. de Barthélémy, Lon- 
gnon et 6ui£fi«y pour former la commission chargée de 
faire un rapport sur les titres du candidat. 

M. Alex, de Lubawsky, présenté par MM. Y. Guérin et 
Gourajod, sollicite de nouveau le titre d^associé correspon- 
dant étranger. Le président désigne MM. Nicard, Aubert et 
de Barthélémy pour former la commission chargée de pré- 
senter des conclusions sur cette demande. 

Traoaux. 

' Le président annonce la perte que la Société vient de faire 
dans la personne de M. Yinet, associé correspondant natio- 
nal à Sannois, décédé le 10 de ce mois. Il rappelle les 
titres que le laborieux bibliothécaire de rEcole des beaux- 
arts avait aux sympathies des érudits. 

M. Perrot lit, au nom de la commission chargée d'exami- 
ner les titres fournis à Tappui de la candidature de M. Gol- 
lignon, un rapport concluant à l'admission ; on passe au 
scrutin, et M. GoUignon ayant réuni le nombre des sufllrages 
exigé par le règlement, est proclamé associé correspondant 
national à Bordeaux. 

M. Demay, revenant sur le sceau dont il a communiqué 
une empreinte à la séance précédente, ajoute que, d'après 
Topinion de M. fiordier, la légende galante qu'il porte pour- 
rait le faire considérer comme le cachet d'une courtisane. 

M. Bertrand dépose sur le bureau une boucle en cristal 
de roche, d'un travail très-fin, avec ardillon en bronze. Get 
objet très-curieux, le premier que Ton ait encore signalé 
dans ce genre, a été récemment découvert dans les envi- 
rons de Ghâlons-sur-Mame et appartient à notre confrère, 
M. Morel. 

II. Mazard, associé correspondant à Neuilly, donne com- 
munication d'une correspondance du journal anglais le 
Tïmef , n* du 5 février, sur l'état actuel des fouilles de My- 
cènes. 



— 64 — 

M. Stamataki, conservateur des antiquités, poursuit au- 
jourd'hui, pour le compte du gouvernement grec, les explo- 
rations entreprises par le docteur Schliemann. Il vient de 
découvrir, à Textrémité ouest de Tenceinte dans laquelle 
ont été rencontrés les cinq trésors ou tombes précédem- 
ment ouvertes, une sixième sépulture qui, par sa position, 
semblerait avoir été construite la dernière. Cette sépulture 
renfermait deux squelettes : le crâne de Tun encore assez 
bien conservé, les os n'ayant été brûlés qu'à moitié, portait 
un masque en or. A côté des restes des squelettes, on a re- 
cueilli : une petite coupe en or à bords évasés, enrichie de 
feuillages et de cordons circulaires ; des ornements en or, 
dont deux trifurqués pour des jambières (7), d'autres qui 
devaient être suspendus à des pectoraux ; enfin un certain 
nombre d'épées et de vases en bronze. 

Dans une construction en pierres sèches, déjà reconnue 
par le docteur Schliemann, M. Stamataki a trouvé des or- 
nements en ivoire, des grains de collier, des morceaux de 
verre, d'ambre, de lapis-lazuli, en forme de spirales, des 
épingles et des peignes en os, des objets en bronze, etc., an- 
tiquités qui, par le caractère de Tornementation, rappellent 
les antiquités des tombes de Spata, près d'Athènes, parais- 
sent du même temps, et ont subi comme elles l'influence 
assyrienne. Ainsi, une pièce en or d'un travail délicat, qui a 
été retrouvée dans les déblais des fouilles du docteur Schlie- 
mann, représente deux lions affrontés de style assyrien y 
ayant beaucoup d'analogie avec ceux de la porte des Lions. 
Deux ivoires montrent gravés, sur l'un un lion et un cerf, 
sur Tautre deux cerfs face à face. 

D'après l'inspection des lieux et la nature des blocs em- 
ployés pour les murs et les constructions, le correspondant 
du Times pense que l'enceinte qui renferme les tombes n'est 
pas r Agora, mais un endroit consacré aux sépultures et aux 
rites funéraires. Il regarde les trésors comme étant d'une 
construction postérieure à celle des murs cyclopéens de 
l'Acropole, en dehors desquels M. Newton pense qu'ils étaient 
établis ; l'opinion que ces cinq sépultures sont celles assi- 



-. 65 — 

gnôes par Pausanias à Agamemnon et à ses compagnons, 
doit défiDitivement être abandonné^. 

M. Heuzey présente une fibule grecque, en cuivre, munie 
d^une boule, trouvée à Gorinthe.^ M.Bertrand observequMlen 
a vu d'analogues, quant à la forme, dans les collections 
dlnsprûck ; elles provenaient de fouilles faites dans la vallée 
du Brenner; M. Bertrand ajoute que ces objets, qui ne se 
trouvent pas en Gaule, lui paraissent antérieurs à la domi- 
nation romaine. 

H. Nicard fait hommage, au nom de M. Keller^ associé 
correspondant étranger à Zurich, d'une dissertation de 
M. Salomon VOgelin, professeur à l'université de cette ville, 
consacrée à la description de peintures murales conservées 
dans Tancien évéché de Coire. M. Vôgelin considère ces 
fresques formant 37 tableaux représentant la mort, comme 
Pœuvre d'Holbein, exécutée à son retour d'Italie en 1517 et 
1518. MM. Duplessis et de Montaiglon ne partagent pas cette 
opinion et croient que ces peintures ont été copiées d'après 
les gravures de la fameuse danse des morts d'Holbein. 

M. de Montaiglon lit la note suivante sur Tinterprétation 
du nom d'un personnage cité par Noël du Fail. 

« M. de La Borderie a donné sur Noël du Fail^ à la Biblio- 
thèque de VEcoîe des chartes, un travail non encore entière- 
ment publié, qui est une des études d'histoire littéraire les 
plus remarquables et les plus nouvelles qui aient paru depuis 
longtemps. Tous les admirateurs de ce charmant écrivain 
seront unanimes à reconnaître la sûreté de critique de 
M. de La Borderie, la patience de ses recherches, Tabon- 
dance et le bonheur de ses découvertes et de ses éclaircis- 
sements. Mais son excellent travail ne sera bien connu que 
lorsqu'il l'aura réimprimé en tète de l'édition qu'il nous doit 
et qui serait définitive de tous points. Personne ne peut 
avoir la prétention de lui rien signaler de local ou de bio- 
graphique^ ce serait apporter du bois à la forêt; mais on 
peut se permettre de lui proposer une correction qui me 
parait donner un sens à un passage sur lequel les deux der- 

ANT. BULLETIN. * 5 



— «6 — 

niers éditeurs do seigneut* de là HéHssàye û\>ût flen dit, et 
pour cause, car il est incompréhensible. Je n*ai pas sous la 
main les éditions anciennes, mais, comme les deux réim- 
pressions de M. Guichard, 1842, p. 268, et de M. Assézat, 
187/1, II, 136, ont le même texte, la faute doit leur être an- 
térieure. 

« 

« Voici le passage : t La courtisane Libia, ayant vendu par 
c quartiers les heures de jour et nuit à certains Pères de Rome, 
c s^adressa solidairement actione injactum contre les tous 
c pour la nourriture d'un enfant qu'elle avoit gaignè en 
€ ceste expédition, dont elle fut débouttée en Rotte, lans 
« recours sauf vers Marc Forir^ défenses à luy réservées, i 

« M. Assézat a naturellement rappelé que le tribunid de la 
Rota, composé de douze auditeurs, était partagé en trois 
bureaux, devant lesquels la même affaire passe successive- 
ment; mais quel est cet énigmatique Marc Forir? Il est, je 
crois, tout bonnement le produit d'une faute dlmpressioii, 
facile à corriger si Ton se souvient qu^on est en Italie et 
que Noël du Fail a été à Rome, où Eutrapel cite un livre 
quMl a vu dans la bibliothèque du Vatican (I, 288) « Alors 
Marc Forir est Marforio. 

c Ce serait vous faire injure de vous parler longuement de 
cette statue de TOcéan, retrouvée aux environs de la {irisôtt 
Mamertine et maintenant au Musée du Capitole, qui a été 
pendant des siècles le compère et Tinterlocuteur de Ménê- 
las portant le corps de Patrocle, affublé du nom de Pasquin. 
Par les placards qu'on y affichait^ Pasquin et Marforio ont 
été les satiristes bouffons et les amuseurs de Rome : tien 
alors de si naturel que de renvoyer à la justice plaisante de 
Marforio la requête de la pauvre Libia. Si même on admet- 
tait que la déformation peut être un fait intentionnel de 
Fauteur, ce qui n'est pas probable, puisque c'est Lupolde 
qui parle, encore faudrait-il toujours comprendre qu'il s'agit 
de Marforio. » 



— 67 — 

Séance du 20 Février. 
Présidence de M. Victor Guêrin, président. 

Ouvrages offerts : 
Aéli délia R, accademia dei LincH^ t. II, fasc. 1 et 2, 1877- 

1878, iQ-Zi». 
BuUetin de la Société archéologique ^Eure-et-Loir, n<^ 129, 

ln-8*. 

— Du Bouquiniste, n® /|84, in-S». 

L* Investigateur, sept, à déc. 1877, in-8*. 

Mémoires de la Société Eduenne, nouv. série, t. VI, in-8". 

Revue Savoisienne, xviii<> année, in-li^. 

Charmasse (Anatole de). Etat des possessions des Templiers 

et des Hospitaliers en Maçonnais, Charollais, Lponnais et 

Forez, in-8^ 
Glermont-Ganneau (Gh.) Le dieu Satrape et les Phéniciens dans 

le Péloponnèse, in-8*. 

— La pierre de Bethphagé, ln-8*. 

FoNTENAY (Harold de), De la date et eu lieu véritable de la mort 
du président Jeannin, in-8*. 

— La société d^Autun vers le milieu du xviii* siècle, éPaprès 
les mémoires de L. M. Crommelin de St-Quentin, ln-8*. 

'■ — Mandrin et les contrebandiers à Autun, in-8*. 

— Observations critiques sur le travail de M. Le Maistre, 
intitulé : St-Emilien et les Sarraxins en Bourgogne, in-8*. 

— Rapport sur l'exposition des tableaux et objets d'art ouverte 
à Autun le 29 a(yât 1876, in-8\ 

— Inscriptions céramiques gallo-romaines découvertes à Autun, 
ln-8'. 

Hardy (Michel). Note sur une station mandàlénienne décow- 
verte au lieu dit : Chez Pigeasson (Dordogne)^ in-8*. 

Merkltn (J.). Le nouvel orgue de tribune de la cathédrale 
éP Autun, ln-8*. 

Pêgoul (Âug.). La resena des movimento historial an Espana 
de M, Alf. Morel'Fatio, In-A'. 

— Jérôme Bignon, traité de Vélection du pape ; réimpression 
d'après Védition de 1655, in-8«. 



— 68 — 

— Noie êur leâ conciles et ttuembUeê eccléeiaitiquei tenus à 
Compiègne, in-8*. 

Correspondance, 

M. Auguste Pécoul, de Draveil (Seine-et-Oise), présenté 
par MM. Quicherat et Aubert, écrit pour solliciter le titre 
d^associé correspondant national. Le Président désigne 
MM. de Barthélémy, Riant et Longnon pour former la com- 
mission chargée de faire un rapport sur les titres fournis à 
Tappui de cette candidature. 

Travaux. 

M. Guillaume Rey lit la note suivante sur le fief de St- 
Georges de Labaène, en Syrie : 

« Pendant le zii* siècle la région qui s^étend au nord d'Acre, 
entre cette ville et le Ras Mefscherkeh, était divisée en plu- 
sieurs grands fiefs, au nombre desquels on comptait aJors 
celui de St-Georges de Labaène, souvent mentionné dans les 
chartes et les chroniques, et dont le site avait été vainement 
recherché jusqu'à ces derniers temps. 

c Je viens exposer ici, en quelques mots, le résultat des 
recherches auxquelles je me suis livré sur la topographie de 
ce fief, pour retrouver les casaux qui en dépendaient. 

< Saint Georges de Labaène étàiinne grosse bourgade située 
entre Acre et Saphet, donnant son nom au fief dit de Saint- 
Georges. 

« Tai retrouvé cette localité dans la bourgade moderne de 
El Baneh. Un oualy, qui s'élève sur une colline dominant le 
village, est aujourd'hui nommé Naby el Kouder, ou Saint- 
Georges. D'après une tradition locale, El Baneh serait le lieu 
de naissance du saint. 

« On y voyait au temps des Croisades une abbaye de moines 
noirs, dont le site est désigné aujourd'hui sous le nom de 
Deir el Assad, où M. Guérln a retrouvé les ruines d'une belle 
église du xiii* siècle. 

c Pendant la domination Aranque en Syrie, le fief de Saint- 



— 69 — 

Georges defvait dix eheraliers à la défense da royaume, et ses 
dépendances comprenaient les huit casaux de Ârket, Tanot, 
Cabra, Meblie, Saphet, Lemezera, Eemelie et Bokeel. A l'ex- 
ception de Saphet et de Lemezera, j'ai pu établir Tidentifl- 
cation de chacun de ces casaux avec des localités modernes. 

f Arket se retrouve dans Yerka; Yanot dans Yanoua, 
Mobile dans K*« Mebleh, Bokeel dans Bekea; Kemelie 
enfin me paraît devoir être recherché dans Djemelet el 
Baneh, son radical étant sans aucun doute possible le mot 
arabe <f;emal (chameau). 

« A la fin du xii« siècle ce fief avait pour seigneur Henry 
de Milly, dit le Buffle; ce dernier ne laissa pour héritier que 
trois filles qu! se partagèrent ses fiefs. Ce fut le premier 
exemple que Ton vit, en Terre Sainte, dit P. de Navarre, de 
femmes partageant à parts égales le fief de leur père. 

« Voici ce que nous lisons à ce sujet dans le second volume 
des Assises de Jérusalem, p. Ubli : c Et après la mort de 
Henry le Buffle, ces filles partirent son fié par quenoille. 
L'ainznée qui estoit femme dou seigneur de Bessan, si eut 
St-Georges de Labaen et les casaux que Thibault tient orres. 
La dame de Gibelet ot Mergelcolon et Gedin et les autres 
casaux que Thomassin de Cesaire tient orres, car la dame de 
Gibelet les dona à sa fille Savie; et Tautre si ot Monfort et 
le Ghastiau du Roi et la terre que les Allemands tiennent et 
chasqu*une ot le tiers dou Bouquîau. > Dans ce dernier nom, 
nous trouvons une étymologie arabe, car il vient de Bouquaïah 
(petite vallée), et il devait désigner la grande plaine encais- 
sée, 8*étendant de Nahef à Kefer Aïran, dans la partie occi- 
dentale de laquelle prend naissance le Ouady el Khradjab. § 

M. Bertrand dépose sur le bureau trois anneaux en or, 
pesant environ 700 fr.^ trouvés récemment sous une grosse 
pierre à Kervasouen (Morbihan), et acquis par le Musée de 
St-Germain. Il pense que ces objets, improprement appelés 
bracelets, doivent être considérés comme des instruments 
du commerce de Tor, à une époque très-reculée. 

M. Roman, associé correspondant à Embrun (Hautes- 
Alpes), a la parole pour faire la communication suivante : 



— 7(0 — 

€ fai rhooneur de voub signaler use inscription qui a été 
trouvée; il y a déjà plusieurs années, ^ Lal>atie-Mûnt-$aléan, 
département 4^9 Hautes-Alpes ; elle est maintenant déposée 
df^us une sali? de la préfecture de Gap, où on organise un 
commencement de musée lapidaire. Je la crois inédite. La 
lecture ne présente ftucune difficulté : 

POMPEIA LVGILLA 
ALLOBROG 

V. 8. L. M. 

c Cette inscription est curieuse en ce qu'elle ne donne pas 
le nom de 1^ divinité à laquelle est faîte ToShinde. On m^a 
fait remarquer qu'il pouvait sç faire qu'il y eût une ligne 
supérieure détruite ; mais la forme de la pierre, terminée en 
fronton triangulaire, exclut cette hypothèse. 

f Ce monument nous fournit en outre un nom de peuple 
Gaulois, les AUobroges, et il est à remarquer que le sculp- 
teur^ au lieu de se servir de la forme ordinaire AXLOBROX, 
ALLOBROGES, s'est servi de la forme ALLOBROGVS, 
ALLOBROGA, au pluriel ALLOBROGI. 

« Le nom des AUobroges n'est pas du reste le seul nom de 

peuple que Ton ait trouvé dans les inscriptions eiUiumées à 

Labatie-Mont-Saléon ; on peut voir encastré dans le mur 

d'une maision le mot : 

EGTOSAG 

auquel il manque le commencement et la fin, mais qui, 
malgré cette mutilation, me paraît devoir être identifié avec 
celui de Tectosage. » 

M. Alex. Bertrand, au nom de la Commission des fonds^ 
lit un rapport proposant Tapprobation de la gestion du tré- 
sorier, poiju* rexércice de 1877. Les conclusions d^ ce rap- 
port sont mises aux voix et adoptées ; des remerciements 
sont votés à M. Ed. Aubert, pour les soins qu'il a apportés 
à administrer les finances de la Société. 

M. Clermont-Ganneau a la parole pour continuer la lec- 
ture de sa communication sur la coupe phénicienne du 
trésor de Palestrina. 



— 74 — 

Séance du 6 Mars, 

Présidence de M. Victor Guêbim, président. 

9 

Ouvrages offerts : 
Actes $t mémoires de la commission des arts et monuments his" 

toriques dq la Charenle^Inférieure^ t. H, n® 6, in-8*. 
Bulletin et mémoires de la Société archéologique d^IUe-et» 

VUaine, t. IX à XI, in-8^ 
Budetin de la Société des Antiquaires de POuest^ quatrième 

trimestre de 1877, in-8". 

— Delà Société des Antiquaires de Picardie^ n^ 3 et /i, in-8<*. 

— De la Société de statistique^ sciences^ lettres et arts des 
Deux-Sèvres, n» 1 à 7 de 1877, in-8o. 

Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles» 
lettres de Toulouse, t. VIII et IX, in-8^ 

— De la Société des Antiquaires de VOuest, 2« série, t. 1, in-8o. 
Engel (Arthur). Documents pour servir à la numismatique de 

V Alsace, in-8^ 
Michel (Edmond). Monuments religieux, civils et militaires du 

Gâtinais, 4® fasc, in-4®. 
Roman (J.). Cinq ans de t histoire d^Embrun^ibSO-ibSb, in-8". 
ScHLUMBSBQER (Gustavo). Bulles byzantines inédites, in-8**. 

Travaux. 

M. le Président annonce la mort de M. H. de La Saussaye, 
membre honoraire, et insiste sur la perte si regrettable que 
la Compagnie vient de faire en la personne du savant, ainsi 
que sur les principaux titres de notre éminent confrère à 
l'estime et à la reconnaissance des érudits. Il désigne 
M. A. de Barthélémy pour rédiger la notice nécrologique 
qui sera consacrée à M. de La Saussaye dans le Bulletin de 
la Société. 

M. Heuzey lit un rapport au nom de la commission 
chargée d^examiner les titres de M. Mariette à être admis 
au nombre des membres honoraires. On passe au vote, et 
M. Mariette, ayant réuni le nombre de suffrages exigé p^r 
le règlement, est, conformément au rapport de la com- 



— 7Ï — 
mission, proclimé membre honoraire. Le siège de membre 
titulaire précédemment occupé p&r M. Mariette est déclaré 
vacant. 

H. de Barthélémy Ut, an nom de la commission dé^gnée 
à cet effet, un rapport ftvorable sur la candidature de 
H. l'abbé julien -LaTerrière ; on passe au scrutin, et 
M. l'abbé Larerriëre ayant obtenu le nombre de suffrages 
exigé par le règlement, est proclamé associé correspondant 
national à Saintes {Charente-Inférieure). 

M. G. Schlumberger dépose sur le bureau une statuette 
en bronze, appartenant à M. H. Horln, représentant la 
Forlane puérile. 

Cette statuette a été trouvée auprès des ruines du ch&teau 



— ra- 
de Soyans, commune de Pdnt-de-Barret, canton de Dieulefit 

(Drôme). 

M. Riant communique la photographie d*un dessin du 
xiv« siècle, représentant une partie de la ville de Jérusalem ; 
ce dessin a été retrouvé dans la couverture d'un livre de la 
Bibliothèque de Bâle. 

M. Quicherat communique de la part de M. Tabbé Baudry, 
associé correspondant au Bernard (Vendée), la photographie 
d^une statuette en bronze, trouvée à Troussepoil ; elle repré- 
sente une femme ailée posée sur un globe, dans laquelle 
M. Baudry croit reconnaître la lune, à cause d'un objet en 
forme de croissant que cette figurine tient de la main gau- 
che. M. le baron de Witte, associé correspondant étranger* 
prenant en considération Tattitude et le costume de cette 
statuette, pense que c'est une victoire, et que Tobjet en 
forme de croissant est le reste d'une couronne brisée. 

M. Roman^ associé correspondant à Embrun (Hautes- 
Alpes), communique à la Compagnie une quittance 
de 1398, délivrée par un graveur de sceaux et un orfèvre 
qui avaient été chargés de faire trois sceaux et contre- 
sceaux en argent pour le bailliage de Senlis, la prévôté de 
Pontoise et la châtellenie de Pont-Sainte-Maxence. Cette 
quittance est intéressante en ce qu'elle nous donne le prix 
exact qui était payé à un graveur de sceaux pour son travail ; 
c'est ainsi que l'on y voit que Pierre Hure, graveur, recevait 
neuf livres tournois, c'est-àniire trois livres tournois par 
sceau, pour sa peine et salaire. Cette pièce fait partie des 
manuscrits de la Bibliothèque nationale, fonds français, 
vol. 26,030, n* 28/i6. 

Piere Blondel, orfèvre, et Piere Hure, graveur de seaux, confes- 
sent avoir eu et reçu de Jehan de Mante, receveur à Gisors des aides 
pour la guerre, la somme de trente trois livres treize solz tournois 
qui leur estoit deue ; c'est assavoir audit Piere Blondel zxiiii libres 
XXII solz tournois pour l'argent et façon de trois grans seaulx et 
contre seanlx, a toutes les cfaaynes d'argent, F un du bailliage de 
Senliz, l'autre de la prévosté de Pontoise et le tiers de la chastelle- 
nie de Pons Sainte Maixance ; c'est assavoir .pour l'argent des dis 



— 74 — 

seaux et chaynea pesans eaMmble n marSi tx once», six i)»WrtîQa 
d'argent au pris de six livres zui sols ix deniers tournois le marc, 
yallent yu livres xux ^ol& tournois, et pour la façon d'iceulx seaux 
et chaynea vi liyres tournois. Et audit PiereHure, neuf livres tour- 
nois pour sa peine et salaire d^avoir gravé lesdis seaulx par marché 
fait avec lui si comme il povoit apparoir par mandement de nos sei- 
gneurs les trésoriers du roy nostre sire, donné le xxini jour de ce 
présent mois de janyier, desquelles xxxin livres, xni sols tournois 
lesdiz Blondel et Hure se tiennent à bien paiez et en quittent ledit 
receveur et tous autres, etc. 

Fait Tan mil ggg mixx et dix huit le jeudi xxx* iour de janvier, 
Hure. 

M. Roman communique ensuite la pièce suivante, dont 11 
doit la connaissance à la bienveillance de M. 6u!fiï*ey ; c'est 
une ordonnance de Louis, duc d'Orléans, de 1395, enjoignant 
à son trésorier de payer à Hébert Bataille, orfèvre, 26 livres 
tournois, pour la confection d*un écrin en velours orné de 
bandes d'argent émaillées, destiné à contenir son grand 
sceau. Cet Hébert Bataille était probablement parent de 
Nicolas ou Colin Bataille, tapissier du roi à la même époque. 
Cette pièce fait partie des manuscrits français de la Biblio- 
thèque nationale, pièces originales du cabinet des titres, 
vol. 213, n* â. 

Loys, filz de Roy de France, duc d'Orliens, conte de Yaloiz et de 
Beaumont, à notre amé et féal trésorier Jehan Poulain, salut et 
dileccion. Nous voulons et vous mandons que la somme de vingt six 
livres tournois en quoy nous sommes tenuz à Hébert Bataille, orfè* 
vre, demourant à Paris, pour avoir garni, estoffé et livré un escrin 
de boys couvert de velours, pour mettre notre grant seel, c'est assa- 
voir pour xn onces deux [gros] et maille d'argent que poisent les 
bendes, fleurs de liz et lambeaux dont ledit escrin est ferré^ au feur 
de Ti fr. XII s. pour le marc valent x f. nu s. xi den. t.; pour le 
boys et ooUeure dud. escrin et une serreure de fer xxvii s. t.; pour un 
tissu de soye à ceindre led. escrin entour soy, pesant once et demie ; 
cuir de chamois vermeil pour faire un coisainet dessoubz et ruban 
d'or pour rubanner led. escrin tout entour xli s. viu d. t. et pour 
or à dorer, façon et esmauz xii 1. vi s. v d. t. Pour tout xxvi 1. 1. 
vous payez, baillez et délivrez tantcst et sanz dèlay audit Hébert oii 
à son certain mandement, ladicte somme de xxvi 1. 1, et par rappoiu 



— 75 — 

tant CM prÉMalM et «aictaiwa soufflMule nir ce U4. somme tera 
alloaée en toi coniples, labatue de voire racepte pu dm unei et 
féanlz gens de noi comptes »ans contredit aocun, non obstant quel- 
conques ordenancea, mandemens on défenses à ce contraires. Donna 
à Paris le ivi" jour de réirier, l'an de grâce mil ccc iiii« et quinze. 
Par monseigneur le duc i la rctatlon du Conseil ; G. Udinoant. 

H. Gourajod fait une seconde lecture de son mémoire sur 
Deux épaves de la ekapelU sépulcrale des Valois au JUusée dv 
Louvre. Ce travail est renvoya ï la CommlBslon des impres- 
sions. 

M. Sclilumberger donne les détails sulyants an atijçt d'nn 
pommeau d« dagne dn xiu* siècle, qni lui a été envoyé de 
Syrie et qui a été trouvé dans les sables, au bord de la mer, 
aux environs de Saîda, l'ancienne Sidon, la Sagète, Sayett« 
ou Sagette de l'époque des croisades. 



1 Le pommeau de cuivre, de forme ovale, présente une 
tranche ornée de profondes rainures transversales et deux 
faces planes avec Biyets gravés en creux, conservant encore 
de nombreuses traces d'émail. Sur one de ces faces, figure 
un animal ailé, à tête d'aigle, avec quatre pattes terminées 
par de longues griffes, un griffon vraiBomblablement ; des 
traces trës-apparentea d'émail bleu foncé, garnissant les 
creoz, montrent que le quadrupède fantastique devait se 



— 76 — 

détacher en bleu foncé sur le champ métallique. Un cercle 
linéaire avec traces d^émail bleu clair sépare ce champ de 
la circonférence, divisée en quatorze lobes correspondant 
aux intervalles des rainures de la tranche. Chaque lobe est 
orné de trois petits rayons qui se détachent du cercle 
linéaire précédemment décrit ; le rayon médian, de dimen- 
sions plus considérables, est émaillé en rouge; les deux 
rayons latéraux le sont en bleu. 

« Sur la face opposée figure un château à trois tours 
crénelées, dont une médiane plus élevée, percée de deux 
fenêtres et d'une grande porte. Les tours latérales sont per- 
cées chacune d'une fenêtre. Les fenêtres et la porte conser- 
vent des traces d'émail bleu clair ; les lignes rainurées indi- 
quant le joint des pierres de taille sont émaillées en rouge. 
Le champ môme est émaillé en bleu ; ici donc, c'est le fond 
même et non l'emblème gravé qui porte la couleur. Le cercle 
linéaire extérieur et les lobes radiés de la circonférence 
présentent les mêmes particularités que sur la face opposée. 

a On voit que Témail bleu dominait dans la décoration de 
ce pommeau, lequel appartenait certainement à une arme 
fort riche et devait être la propriété d'un personnage de 
marque. Sur la tranche on distingue les orifices d'inégale 
grandeur qui donnaient passage à la soie. Ce curieux petit 
monument se rapporte certainement au xiir siècle, à l'épo- 
que par conséquent où la plupart des villes de la côte de 
Syrie étaient encore aux mains de seigneurs francs, succes- 
seurs des premiers croisés. La dague dont nous possédons 
ici un fragment devait selon nous appartenir à un baron 
syrien plutôt qu^à un seigneur d'Occident de passage ; le type 
du château qui y figure rappelle, en effet, à s'y méprendre, 
celui qui se retrouve sur de nombreuses bulles et monnaies 
de l'Orient latin. Je citerai principalement les châteaux qui 
figurent au droit de certaines monnaies de Henri II de 
Chypre, de celles des comtes de Tripoli, des Ibelin, sires de 
Baruth, des Montfort, sires du Toron; puis sur certaines 
bulles royales de Chypre, des princes et des arche- 
vêques de Tyr, des comtes ou seigneurs d'Ârsur, de JaflTa, 
de Gesarée, etc., etc. qui sont gravées dans Paoli, etc., 



— 77 - 

etc. Il n'est pas d'embl6me qnl se retrouve plus fréquem- 
ment sur les sceaux de l'Orient latin. On pourrait pencher 
pour l'attribution de ce riche pommeau à la dague d'un 
vicomte, peut-être d'un vicomte de Sagète, le ch&teau 
représentant la ville, et le griffon l'emblème particulier du 
personnage. Sur le aceau de Renaud de Cbâtillon, comme 
sire de Montréal, gravé dans Paoll au n* 3S de la pi. IV, 
figure au droit un animal dont le graveur du siècle dernier 
a fait un oiseau, mais qui nous parait avoir de grands rap- 
porta avec le griffon de notre pommeau. 11 se pourrait fort 
bien que Paoti ait pris pour un aigle cet animal fantastique. 
Nous ne croyons pas qu'on ait jusqu'Ici retrouvé en Syrie 
aucun autre monument analogue remontant à la période de 
l'occupation franque en ces contrées. * 

Séance du 13 Mars'. 

Présidence de M. Victor Gdèben, président. 

Ouvrages offerts : 
The Caïuidian jounud, July 1877. In-8°. 
JovtTTMl des Savants, Février 1878. (n-A". 



ouTéA à Héma ai cimmiaùqaéf 



I. HiroD de VilJetoiM J'a interprélé de ]> màùiire aui' 
Duonm Jmifonaa) Mtliui et JfeZÛM. 
(Voir le prois«».itrbiJ de la eéuee du 8 Jtarie 



— 78 — 

Mémêfitd dé la Sotiété archéohgiqM et kiitorique deê Oôtn^ 

du-Notd, 2* lirr. 1876. In-8«. 
Barthélémy (A. db). Une monnaie inédiie êê Loàgtêe, la*%: 
MaAHY (le comte de). Le voyage de Jérascdem de Loye Bàlaur- 

det^ enté de Mareuil^ 1588. In-8*. 
— -^ Racine à Compiègne. In-8». 

Correspondance. 

M. Robert Mowat, présenté par MM. L. Renier et de Bar- 
thélémy, pose sa candidature à la place de membre résidant 
laissée vacante par Tadmission de M. Mariette à Thonorariat. 
Le président désigne MM. Héron de YlUefosse, E. Lo Blant 
et Bertrand pour former la commission chargée de faire un 
rapport sur les titres du candidat. 

M. ]*abbé Julien-Laferrière, élu dans la dernière séance, 
adresse à la Compagnie ses remerciements à Toccasion de 
son admission au nombre des associéâ correspondants 
nationaux. 

M. le comte de Bremond d^Ârs, au chftteau de la Porte- 
Neuve (Finistère), présenté par MM. Riant et Gourajod; 
M. Brocard, secrétaire de la Société archéologique de Lan- . 
grès (Haute-Marne), présenté par MM. Ghabouillet et Aubert, 
demandent à être admis au nombre des associés correspon- 
dants nationaux. Le président désigne MM. de Barthélémy, 
Saglio et Longnon, pour former la commission chargée de 
faire un rapport sur la première candidature; et pour la 
seconde, MM. de Barthélémy, Quicherat et Michelant. 

Traioaux. 

Il est donné lecture d'un rapport de la Gommlsaion dès 
impressions proposant de faire figurer dans le volume en 
cours de publication^ les mémoires de M. Gourajod sur 
Deux épaves de (a chapelle des Valois^ à Saint'^Denis^ déposées 
a» Louvre, et de M. P. Nicard, sur Dipoenta et Scyllis, sculp- 
teurs Cretois. On passe au vote et la Société approuve les 
conclusions du rapport. 



— T9 — 

M. Ifleard tsdntititte la lecture de son tratail sur Lènolr 
«t le Iiti«é6 deé lAonumeAts Arançaifl. 

M. Lôngnon lit la note BuiTaate sur remplacement du 
viens d^Arisitum^ siège épiscopal durant l^époque méroTitt* 
gienne t 

« J'ai récemment traité dans mon livre sur la Oéogtuphie 
4é la GomU cm y1« nkcU^ Tune des questions les plus incer- 
tafnes Jusqu*4cl de la topographie ecclésiastique de l^époque 
mérovingienne, en recherchant l'emplacement de l'évéobé 
d*Afxsitum que mentionnent cinq textes de Tépoque franqne. 

« Lé premier de ces textes, par ordre de dates, est VHU- 
tofia Francorum de Grégoire de Tours, écrite à la fin du 
VI* siècle. On y lit que, vers 570, le roi Sigebert établit Mon- 
deric, ancien archiprètre du Tonnerrois, en qualité d*évéque 
au vÛMs Arisitum dont le ressort comprenait une quinzaine 
de paroisses Jadis possédées par les Goths et revendiquées 
alors par Tévéque de Rodes, Dalmatius. 

« Le second texte est une généalogie de la maison carolin- 
gienne où la fondation du vicus Arisidum^ — c*est là une 
forme barbare du nom Arisitum^ analogue à celles d'Alnù 
êtim et de Bidolidtmi pour Alnetum et Betuktum^ — est attri- 
buée à Deuterius dont le généalogiste fait le grand-onôle 
de saint Amoul, le premier ancêtre authentique de Gharle- 
magne. Le ^)icus AHsidum aurait appartenu à Téglise de 
Mets en vertu d'une donation du roi Théodebert, confirmée 
au vii« siècle par plusieurs autres rois mérovingiens, et les 
prélats messins auraient successivement conféré Tépiscopat 
dans cette localité à Deuterius d'abord, le fondateur même 
du vicus, puis à Monderic, déjà connu grâce à VHistoria 
Francorum et qu'on présente ici comme le propre neveu de 
Deuterius. Selon le généalogiste des carolingiens, Arùidam 
était situé dans le voisinage d'Uzès. 

c Le troisième et le quatrième texte sont fournis par des 
manuscrits interpolés de la Notitia pravinciamm et ctvt- 
iatum GàUiae, appartenant à deux familles différentes repré- 

1. PàReê Stt-S4S- 



— 80 — 

sentées, Tune par un manuscrit de la bibliothèque d*Albi, du 
ix« siècle, où le castrum Arisideiuium est indiqué parmi .les 
sièges épiscopaux soumis à la métropole de Bourges, l'autre 
par quatre manuscrits appartenant au x«, xiv« et xv« siècle 
(Berne, Paris et Rome) où cette même localité occupe une 
place identique sous la désignation de municipio Arisido. 

c Le cinquième. 4exte est doané par VRistoria Remensis 
ecclesia, écrite au x« siècle par Flodoard^ archiviste de 
Téglise de Reims. On y trouve, dans la liste des prélats qui 
participèrent en 625 au concile de Reims, le nom d'^mmo, 
Aresetensis praesuL 

c II résulte des différents textes que nous venons de rap- 
procher Texisteoce à l'époque mérovingienne d'un diocèse 
à'Arisitum formé de paroisses conquises sur les Goths par 
les Francs, selon toute vraisemblance lors de l'expédition 
de Théodebert P"" en Gothie (532 environ); ce diocèse, 
démembré de la Septimanie ou Narbonnaise première, con- 
finant d'une part à Tévôché de Rodez, d'autre part à celui 
d'Uzès, aurait été joint par les rois francs à la province ecclé- 
siastique de Bourges et aurait été supprimé lors de Tunion 
de la Septimanie à Tempire franc (milieu du vni« siècle), 
pour être rattaché au diocèse dont il avait été distrait deux 
siècles auparavant. 

c C'est en combinant le fait de la contiguïté du diocèse 
de Rodez et de celui à!Arisitum avec les circonstances du 
voisinage d^AHsitum à Pégard d^Uzès que j*ai cru pouvoir 
reconnaître, après Mandajors,que l'évêché d^AriHtum s'éten- 
dait sur tout le diocèse d'Alais, qui, démembré en 1696 du 
diocèse de luîmes, formait une sorte de trait d'union entre 
le diocèse de Rodez et celui d'Uzès; c'est en combinant ces 
deux faits et en m'aidant des lois de la phonétique que j'ai 
proposé, contrairement à l'opinion de tous mes devanciers, 
l'identité d''Arisitum avec la ville actuelle d'Alals. A mon 
avis, le nom Arisitum^ accentué sur l'antépénultième, devait 
tout naturellement produire Arest, de même que le latin 
aquisitum et conquisiium a produit en français aquest et 
conquest; Arest serait ensuite devenu Alest par le change- 
ment en Z du r placé entre deux voyelles, changement dont 



— 84 — 

le fràuçais offre d^autres exemples dans' dts pfpVîifa'cf 4^1*1^11161^ 
ou forines vulgaires, telles que àlondre pour aronde (^irtin- 
dinem) , colidor pour corridor^ ou naênie dàiis les noms 'àfi 
lieu Angely^ en latin ^n^enocum, et Chcdeite (Âube)^ dont ïe 
nom latin Cataracia a dû d'abord donner Châraite*. Je cons- 
tatais, du reste; que Alest, par est^ était, au inojns jusqu'à 
la fin du moyen âge, la seule forme vulgaire dû nom d'Aîàiâr 
que Guillaume Guiart parait même désigner, au début du 
XIV» siècle, par le nom vulgaire de P^Arest^ ou Atèst^, ^ 

« Cette hypothèse que j'ai émise il y a deux mois à peine 
et qui a reçu depuis l'acquiescement verbal de deux maîtreiï 
parmi les romanistes français, MM. Gaston Paris et Paul 
Meyer, n'en est plus une aujourd'hui que le hasard m'a fait 
tt*ouver dans le registre des visites d'Eudes Rigaud, arche- 
vêque de Rouen, la mention d'Alais sous le nom latin 
Arestum. Au mois d'avril 1260, fligaud, venant de Rouen, 
passait par Clermont-Ferrand, Issoirè, Brioude, le Puy, Luc 
(Lozère), Genolhac (Gard), et apud Arestum, pour arriver 
finalement à Nîmes*. 11 esta peine besoin d'indiquer que la 



I. Cette forme du nom de Chalette flgnre déjà en 856 dans un diplôme de 
Charles le Chauve (Laloré, le Polyptyque de Vahb'aye de Moniiérender^ p. sS) et 
on le retrouye, à une époqne assez postérieure à notrer atis, dliris le Polyptyque 
de MoDt^ércndtf [Ibid-, p*. s3}« tandis qu'une pièce de um démo CattOaeUt 
(3outiot et Socard, DteHonnaire toftagraphi^^ du. départtmint de l'Av^ 
p. 3*}. , * ." " 

a, La forme l'Arest est analogue à l'appellation le Liège êmpioyée durant 
tout le moyen-â^ pour désigner la ville de Liège. 

a. Depuis qtUB ces lignes ont été écrites, mon ami M. AogliMoUoiér m% 
sigaaléune charte d'Alfonse, en date de is68, ou l'Ariègejest noifjnée Alegia 
au lieu de Aregia : c Apud Altam Rippam super fluvium Alegie (Archives 
nationales JJ. s4 c>j ^ i3i r«) ». C'est en quelque sorte une preuve nouvelle 
de l'identité des noms Alest et Arest, car la situation du 2 ■* r est exacte* 
mtot la même dans Arat et dans Alett: 

4. « X kalendaa maii [MCCLX]. Minuti fuimus apud Montem Ferrandi, et 
« pemoetavimus apud Clarimi Montem in manerio episcopi, cum expensis 
« nostris. — IX kl. mail. Ibidem. — VIII kl. maii. Ibidem. — Tll kl. màii. 
« Apud Yssiodorum. — YI k). maii. Apud Brivatam Sancti Juliani. -^ V kl. 
« maii. Apud Podiumr Béate Marie, et ibi deosculati fuimus reliqtiias*,-^ lIU kl. 
« maii. Apud Lucûm. >- III kl. maii. Apud Jenulac. — II kl. maii. Apud 
« Arestum. — Kl. maii. Apud Nimes. » (Begestrum vigilationum archUpiscopi 
Rothomagenns^ édition Bonnin, p. 366). 

ANT. BULLETIN. 6 



y, es|; donp.é lect^Q d^ 1^ pot(ç^ suivf^ntg, relative 9,}^ 
%rmoi)rlçs 4ps comtes 4e ÇJ?i.»mp^gpe, envoya pçq: if. fl'AfhpUi 
(^ JubalnvlUe, çjssoq}^ porrespQQjO^nt i^ T^^oye^ ; 

« M. L, CourajQd a pu.bljé (}ftP3 le tpp*^, JCXXÏV* (tes 
Mémoires de la Société ^e^ 4nli^uaireA de ^.rq^c^ v^ tFf^vaJl 
fort isayapt et tr^s-ij(is](r4ptif çur l^. armoiries des comtQ9 
de Chfi;inpagne au xjii« ^i^ple. Lqç ^udesj, fs^t^^ jWKlue ji^ 
sur te piéiï|.e ^ujet, ftv^iem; eiji pour foadement à peu pr^ 
exclusif les sceaux 4q pette ^yuas^ip |;),aroQale. Eu iQ^tant 
e)3 )umiërj^ d>utr(^ dQfii^^ants jusque Ik n^gllg^, M. Coi^- 
ï'^Qd ^ D¥ ^firir§ un méB^pirQ cpmpl^tem^t; npuf suf uuç 
BD^tlèrç ^ue qw^lquep vas aya-aie^t pu croire ôpu|?ée. Mw*- 
chaat sur ^es t^r^cçs je signalerai uï\ dopui^ef^t )iér^l4iq|ie 
quç iç croi^ iï^édjtç^qvjl se rattache, Je peusç, an^ ç(çri?jièrefi 
années de Thibaut V, comte de Champagne, mort en 1270. 

« Il s'agit d'armoiries peintes sur des vitraux de Tabside 
de J'église Saîfjt-Ûrl;)ain de TrPy®^.* Cette ^t)sîde, q^u} ya^ ^tre 
refiû«ustru|t6 .aur.l^ toH^ d^ mpoum^ts bistoriqnea, ast 
aetuellemeat «b grande partie dénoMe, et oe travail f^iépa* 
ratoire sera très-prochainement terminé ; mais avant de 
i'^lïTQprW^Te, Tarçhit^cte ô^\x çouvernen^enj, aucjvel cet 
édifice est confié, en a fait pr^drQ 4«^ «o^ilbr^tti;^ pbPtt^^ 
graphies. J'ai profilé do cette oiroonstanea pouv faire pbo- 
to^phier les armoiries dont il s*agit. Ces armoiries préaen- 
(ei^^ un çai^actère frappant d^ntiquité : 0^ n'y V9{t pas les 
p«ttao<M^ tpadition^aeUas, qui, suivant miài 4ftparfti^^i 
pour la première fois sur Técu de Champagne sous BdnoiHl 
d'Angleterre, 127d-f 28â, et qui, suivant notre savant con- 
frère, (Juteraient du règne de Thibaut V, 1253-1270. S} les 
vitraux de Téglise Saiat-Urbain iJq Trpyes ont été fajyts pour 
Fégllse à laquelle ils af^artiennent, ils datent des der- 
nières années de Thibaut Y. C*est le pape Urbain lY, 1260- 
126/li, qui a eu Tidée de fon^^jr l'église Saint-Urbain de 



Tpoyes. M i Troyca, Urbain IV svait dOMé sa mtàaoà 
pMenielIo à l'abbaye de NotPe-Bame-aax-NûBBatoi de oett* 
Tille; Le 20 mat 1262 il pria l'abbeBse et le eeimrit de 
vendre l'tenlpIaeemeHt de cette- mataon 4 déHX mntetalreg 
qu'il envoyait à Troyea ; Il comptait falfe Éongti'Htte sor «et 
emplacement une église dédiée à saint Urbain. Ce projet 
reçut dès le vivant d'Urbain IV un commencement d'eïé- 
csMen. Ob omtint» les tniva«x kub le pontfaaat.de Cjié- 
Bwnt IV, ncoesBoar d'Urbala IV, 126â-1268. 

• L'abside paraît avoir été terminée eu 1S67, jças, 1b 
20 octobre de cette année, le pape Ulément IV accorda 
une indoli^nee bdx personnes qui vlilteral^tt l'dgUae te 
jour de la fliture dédlcaoe du grand autel, ht qwymajii$ 
allare ipnus eccUtie dedictfhitur. 



— 84 — 

c Le vitrail auquel appartiennent les armoiries dont j'ai 
fait faire la photographie paraît donc avoir été exécuté 
entre 1262 ou 1267 ; il date des dernières années de Thi- 
bault V. Or il n'offre pas traces de potences, n ne me 
semble donc pas démontré que le vitrail d*Orbais, où mon 
savant confrère a trouvé les potences des armoiries classi- 
ques, ait été peint sous le môme règne, 1253-1270, et soit 
antérieur au règne d'Edmond d'Angleterre, 1275-128Â, 
auquel appartiennent les potences les plus anciennes qui 
aient été gravées sur les sceaux des comtes de Champagne i. 
La question tire son intérêt de ce qu'un certain nombre de 
monuments non datés sont ornés des armoiries de Cham- 
pagne avec ou sans les potences. Si Ton pouvait parvenir à 
déterminer rigoureusement la date de Tapparition de ces 
potences, on aurait entre les mains un élément chronolo- 
gique important qui nous fait défaut, si Ton n'admet pas 
avec moi le système qui résulte de l'étude des sceaux. » 

Séance du 20 Mars. 

Présidence de M. Victor Guérin, président. 

Ouvrages offerts : 
Le Musée archéologique^ t. I et 1'» livr. du t. II. In-ii». 
BiBSi<m D& •ViLi.BFOSSE (ÀNT.) Le tqrif de ZffM, fn-Ç^. . 
Rayst. [Noii^ sur une tête ^chdique en marbre, pxovewmi 

•d'j##W«i(W. In-4". 
VahRoi^MS,^ ^Qtes d'archéologUy d'histoire ei 4fi .numisma' 
■ tiqit^ a^«éHft, In-8*. 



Co rrespondance, . 



• I 



M. Eugène MQntz,'btblî6thécaire de i'écoie des Beaux>-Arts, 
annonce qu'il maintient sa candidature & laplaoeide membre 
résidant, vacante en ce moment. 

I . Mes rechereUeH à Tourv sur le wetu n* 566 dei Aichivei natioiialeB n*<mt 
IMS amené de sâsultat, et je ne crois jias qae l'authenticité de oe dominent 
soit démontrée ; voilà pourquoi je n'en ai rien dit jusqu'ici, cf. Mim, de la Sot, 
des Antiquaires de France, t. XXXIV, p. 388, note. 



— 85 = 

M. Demay Ht la dote suivante envoyée par M. Janvier, 
associé correspondant à Amiens (Somme), sar une cloche 
de réglise de Saint-Quentln-des-Prés. 

ff Au mois de septembre dernier, j^ai eu roccaslou' de 
voir chez un fondeur d'Amiens une cloche provenant de 
rêglise de Saint-Quentin-des'-Prés, canton de Songeons 
(Oise), qui, par suite de cassure, devait ôtre remplacée par 
une nouvelle cloche produit de sa refonte. Les moàetftes 
ressources de cette commune ne Ini ayant pas permis de 
faire reproduire les ornements de Tancienne cloche, j'ai 
cru devoir «n faire prendre les empreintes ci-Jointes, afin 
de conserver, au moins, le souvenir d'un objet intéressant 
au point de vue archéologique, puisqu'il est un des rares 
spécimens de cette espèce échappés à la dévastation, à la 
Révolution oii & la manie de refonte de l'époque actuelle. 

c Cette cloche pesait 1030 kiU, poids qui, à raison du prix 
élevé du métal, m'a malheureusement déterminé à n'en pas 
proposer l'acquisition pour le musée de Picardie. 

c Elle portait l'inscription suivante, curieuse par la forme 
particulière des D et des G, différant totalement du surplus 
des caractères romains employés pour les autres lettres, 
inscrite ainsi en six lignes sur le demi-cercle de la circon- 
férence. 

Anne de Rovssé chevalier S' de 8^ Cler Baron des Baronnies 

â^AUmhon et Hermelingen Connestàble heredital du comté 
de Gvingnes 8* de 8^ Quentin Baulevryer Esqvennes Marivaux 

Berthiencovrt et de Svlis et Hecovrt en partye 

Madame Anne de Calonne sa femme. Michel Estienne Nicolas 

Charles-Gabriel de Rousse escvyers levrs enfans. 

ff Sur l'autre demi-cercle cette inscription ainsi disposée 
sur deux lignes : 

f Jésus- Maria M. Robert d'Esgvennes pb"" cvré de 8^ Quentin 

Anne svis nommée f 1065 (ne, au lieu de 1605) 

et trois petites cloches. 

G M 



— 8« — 
Outre ces trois petites doehes, tue croix et on cordon de 
fmUUaes qui «Droulalent le baa ds )« cl,»cbe, «Ue forUt 
encor» le» orirameats BUiraqts : 

( Cinq cartouches reotangulalrw oâ, uiu une arciture 
Qglifil« décorée de crochets, étaient représentés le patron 
de l'âBUse, saint Quentin, l'q>fttre du Termtmdois, portant 
dans S8B mains m t4te mltrôe et bien recoanaisiable aux 
clous légendaires; la Vierge eouronnée tenant dans ses bras 
le divU) enfant i saint Jean portant l'agneau céleste; saint 
Pierre, la clef dans la main droite, une palme dans la gauche ; 
saint Paul appuyé sur une ^ôe ; la cloche portée par deux 
personnages; au-dessous d'elle les lettres? Q, saasdonte 
la marque du fondeur, mais dont malgré mes recherches je 
n'ai pu encore découvrir ni le nom, ni le domicile; enfin 
des anafifries dont je vida parier plus lohn. 



c C'est éridemment par une erreur due & rintenrerslon 
des eUtrt'es que le mlltéshne Indique 1465 au lieu de 1S05. 
En effets comme l'apprend le Nobiliaire de Picardie, Anne de 
RouSsë, écujer, seigneur de Satot-Glalr, épousa par contrat 
de mariage du 19 janvier 158t , ttevant Desmarets et Debtiltte, 



^ sf ^ 

notaires à B6tit6^é-ébi*-tifei-, deiàôtèléltè Anne dé Càlonné, 
iîiié de Jéàïi dè'Caîtfnîie, ôhéVall'é^ sèîgneuî' d^Aleitfbtiti, et 
dé datùe Csltllerïtfe LeMvf 6 dé Sâltit-Rem^, dernière déâcéd- 
dUnté de lèin de Sato-Rétlay, dit tôison-d'or, dôùt là ÉbcièiS 
dé l'hlstdti^ de I^l'àiibe édite ed 6ë mmtii \^ Mémôjft^d; 
etk était Véù^, eu (irèiifîiëreâ mté^, de Jean du' Pmàtë^, 
stagiïévtr ié Bfadhéi^-lés-t^éronne ; . de cettd secohdV union 
âaqùirént Michel, Ëtlehné, lïicolas, Éharles et Gabi^iël dé 
ROÙssé, qili Tivaîétif toué en 1605, coninSe i4ndiq|ue l^iùB- 

tf Des localité!^ Qu'elle signalé, Âlembôn et Henhelingliëti 
fàS^idût ^aftie du àofùié dé Guines daâé* lé Bdùtëiliiaié'; 
c^était Tune des douze pairies héréditaires dé c'ë' coiàtè', et 
^lèf fut \ë &éré)eau d'une anôienne familfé, dont le nôln se 
réti'dtiVef fréquéiîiment dans les annales de cëtt^ prdvilicé^ 
6t qui ë'^éieighit ëtt la personne'de Mahaut d'Aleiribon, dame 
d^Hei'nîélitigheh, mariée à Jean, sire de Goléttïberg. 

i Anne dé dolemberg, dame d'AIembon et d11et'mellnghe)[ï^ 
éi)oiiëa le seigneur de Ëoildecoustre et fût la mère de Lan- 
delot de fiôndecoustre, père lUt-Dàômé dé Jeà:àné dé' Hôùde- 
iïitmâti'ë, dïlilië d'AIetebon-Hefinelingheù^ coniiétabléssé' 
héréditaii^ dû' comté dé Guignes; celle-cf s'àllïa d*'abord i 
Jossé de Saint-Omer, puis à Jean de Galonné, seigneur de 
Coûrtebourne. 

« La baronnie resta dans la maison de Garonne jusqu'à la 
Aiort, sans enfants, de Jean de Galonné, qui périt à Tripoli 
je 10* août 1591. t^ést sa sœur, Anne de Claldnne, héritière 
de tous ses biens, qui épousa Anne de Rbussé, et, par cette 
union, celui-ci prit le titre de baron d'Alembon et d^Herme- 
l^fnghen et de connestahle Aérédital dix comté de Guignes. 

t Saint-Quentin, Baulevrier, Esquennes (mentionné 
eùcorë^ daùs Fannuaii^e de Graves, mais qui ne figure plus 
sur la carte de Tétat-major), Sully et Hécburt sont une agglo- 
mération de hameaux à Petttémité dil canton de Songeons 
(Oiêe). Hdri^àuX' eàt: ptB^ d'Héd^Ag^efi-Bray, U eàrte* de 
Guillaume Delisle marque non loin Saint-Glair en Normandie. 
Je nf'al pv tronfet TeihplaeenfeM!' de^ BsrtMéncetfrt. 

( Un dernier mot sur les armoiries dSë'tâ ôîôëhë dëSàUfit- 



— g& — 

Quentin-des-Pré». D'après le grand nobiliaire de Picardie, 
Rousse portait d'argent à cinq merlettes de sahle^ posées trois 
e^ deux <les vicomtes de Waben, puînés, y igoutaient une bor- 
dure de gueules et écartelaient d'Ailly, qui est de gueules ëchù 
quête d^ argent et d'azur de trois traictp) ; supports, deux tigres; 
cimier^ une licorne issante. L'écusson qui dans le cartouche 
rond, gravé à la suite de la première partie de rinscription, 
présente de notables différences,, a bien pour supports 
deux tigres, mais les. merlettes sont posées 2, 2 et 1, proba- 
blement pour la plus grande commodité du graveur, satisfait 
sans doute d'avoir reproduit le compte exact des oiseaux 
héraldiques; à Tentour se lit la légende : Anne de Rousse, 
S' dé S»» Cler. 

< Un autre écusson porte au premier un fretté coupé 
d'un oiseau qui serait Taigle éployée de sable, becquée et 
membrée de sable, de la famille de Galonné, parti des 
merlettes de Rousse. Les autres armoiries, entourées d'une 
guirjiande de feuillage, sont dans un état trop fk*uste pour 
peripettre de les déchiffrer; cependant elles représentent 
les merlettes de Rousse ; comme elles sont au nombre de 
cinq, je suppose qu'elles avaient été placées en nombre égal 
à celui des cinq héritiers dont il a été parlé plus haut. » 

M. Heuzey lit en communication un travail sur les objets 
en bronze découverts à Dodone*. Plusieurs spécimens remar- 
quables de ces bronzes sont présentés en môme temps à la 
séance, par M. Constantin Garapanos, l'heureux et habile 
explorateur des ruines de Dodone; c'est grftce à ses efforts 
que la position de Dramisious en Epire, longtemps considérée 
comme celle de Tancienne ville de Passaron^ est maintenant 
restituée par le témoignage irréfutable d'un grand nombre 
d'inscriptions, à l'antique oracle de Jupiter Naïosde Dodone 
et de sa compagne Diona, 

AIINAIÛIKAIAIÛNAI. 

M. Heuzey s'occupe particulièrement de la classe des 

I. Ce travail est destiné i être, publié 4 la rait^ de rouTragtt de M. Gara* 
panos, Dodone et ses ruines. 



— S9 — 

ustensiles de bronze, consacrés comme ex-voto, qui sont 
autant de types rares et curieux de l'ancienne industrie des 
Hellènes. A propos de la belle patine qui recouvre ces objets, 
il signale à Tattention des archéologues un passage de 
Plutarque où cette qualité des bronzes grecs est déjà 
admirée par les anciens, à propos de la couleur des statues 
élevées dans le sanctuaire de Delphes : 'E10a\J|ia(;e 6à xoo 

XaXxoO To àvOrjp^ &q ou ic^vco icpoereoixbc o06à l(j>, ^açi) Sk xvavoO 

<rrtX6ovto<^. La patine antique s'est donc formée longtemps 
avant Fépoque où le métal a été enfoui sous le sol, et Técri- 
vain grec est le premier à se demander si c'est un effet de Tin- 
fluence atmosphérique ou de quelque traitement particulier 
du métal employé par les anciens artistes; il rappelle à ce 
propos un autre secret de la métallurgie antique, celui 
de la trempe des épées de bronze, perdu aussi de son 

temps : 'Ap' o&v, ï^y xp&o\c tic t^v xa\ ç^pi&a^iç T&v icàXat tcxvitÛv 
icep\ t6v x^Xx^^^; âoiiep t) XeyotAévr) tûv Çiçûv ot6|ici>9k, y)c êxXe»co)5oT)c 

êxexetpfav 2<Txev l^pycav TcoXe(i.ixfi)v 6 x^^^^c'* Cîe passage méritait 
d'être cité textuellement pour ceux qui s'occupent des pro- 
cédés de l'âge du bronze. 

L'auteur fait remarquer surtout parmi les vases et les 
objets en bronze du sanctuaire de Dodone, l'existence d'un 
certain nombre de pièces dont les ornements, simplement 
gravés au trait, remontent à l'époque de la décoration 
géométrique, telle qu'on la retrouve sur toute une classe 
très-antique de poteries de l'Archipel et sur divers objets 
trouvés dans l'île de Chypre, à Mycènes, à Spata. Ce sont 
des rebords ornés de lignes, de chevrons, de points, de 
hachures ; ce sont aussi de longues bandes de métal, où des 
cercles concentriques, reliés entre eux par des lignes obli- 
ques, donnent le dessin élémentaire de l'enroulement appelé 
postes p2Lr les architectes. Cet ornement primitif se retrouve 
même sur un débris de bande de fer. On le voit encore 
associé, sur une plaque de bronze, & une figure de centaure 
à pieds antérieurs humains, dont le desshi, très-primitif. 



I. Plutarque, De Pyihiœ Oraadit, !d. 
a. Id. ibid. 



— *# — 

ttppe\l6 eïietêûi&ot lâs aolniftax aasoisl6M, Hir les taaeti d« 
la laèmé pSrtodd, sux combfdaisoits ^diadtrfi)Qe&. H. Ckti-' 
panm veut bien Dou3 Aatortser ft repradalre ici cplelques 
spécimens de tta ornâtuétitd, que nous mettons eo Kg&rd 
d'un fhagiûeilt de vaâe eti terra de StEatorla, dottUé au OMééë 
do LotiTte par MM. Fouqué et de Cessac. Ces fragments 
étabftsseat uu curieux synchronisme entre ratcIâtineOtfittU- 
hirgle et Ja céramiqoe p«ïnllive. 




H. Heuzer rétablit aussi, par l'étude de plusieurs anses 
en bronze d'un très-beau style archaTque, la forme d'un 
vase sacré & long bec étroit et relevé, qu'il croit étr» 
l'alpulëre ou npixom homérique, et dont il retrouve le type 
primitif dans les plus anciens vases dea tlea de l'Archipel. 

Parmi les pièces d'armure antique, on remarque surtout 
plusieurs joues mobiles de casques d'un très-beau travail, 
qui semblent modelées sur la face même du guerrier et qui 
en reproduisent les traits avec un relief étonnant. Deux 
épées sont encore signalées par l'auteur de la communica- 
tion comme des types qui n'ont pas été retrouvés ailleurs. 
L'une est une épée en bronse, à lame droite, s'amincissant 
régulièrement jusqu'& ia pointe, comme les épées égyp- 
tiennes; elle est munie d'une nervure médiane en forme 
de tige arrondie, très-forte et très-salUaote. La base aplatie 
est en partie brisée, mais on voit qu'elle s'engageait dans 



«» — 







toute la longueur de la poignée; 
elle est garnie de deux courtes 
branches latérales, rabattues 
vers la main et en avant des- 
quelles^ par une disposition 
très-particulière, se trouvaient 
les rivets antérieurs de la poi- 
gnée. L'autre est une épée en 
fer dont la poignée est aussi en 
partie brisée : la lame» très- 
mince à Torigine, ofiTré ce carac- 
tère que la partie la plus large 
en est reportée beaucoup plus 
vers la pointe que dans les armes 
antiques analogues. Jusqu'ici 
connues. 

M. Nicard fait connaître qu^il 
a reçu de M. Tabbé Garucci une 
lettre sur les balles de frondes 
récemment découvertes; il en 
donnera lecture à une prochaine 
séance. 



a .' 



EXTRAIT DES PROCÈ&-VERBAUX 

• • t 

DU 2» TRIMESTRE DE 1878. 



Séâneè 4u 3i Avril. 

Présidence dé M. Victor Guêrin, président- 
Ouvrages offerts : 
Bulletin d'archéologie chrétienne, 3^ série, 2« année, n^ 2. 

In-8o. 
' de la Société archéologique et historique de V Orléanais, 

T. YI, n* 94. In-8*. 
Publications de la section historique de VInstitut royal grand 

ducal de Luxembourg. T. XXXII. In-8". 
Revue de Vart chrétien. T. XXV, l'« livr. In-8*. 
GoLLiQNON (Max.) Qaid de collegii^ ephehorum apud Graecos, 

In-8'. 
Essai sur les monuments grecs et romains relatifs au 

mythe de Psyché, In-8*. 
GoLQNNA GBCGAtBi. Le wonument de, Sarha. In-8*. 
GouRBT (Alph.). Les comtes de Chumpc^ne aux croisades. .lur^. 
Port (Célbbtin). Statuts des quatre facultés de VJJnimraité 

d! Angers. In-8". 

Correspondance^ 

• 
. M. Gonstaptin.Car^anos, présenté par MM. Maory et 

Egger, sollicite le titre d^associé correspondant étranger. 

Le président désigne MM. Rayet, Perrot et Heuzey. pour 

former la commission chargée de faire an rapport sur les 

titres du candidat. 

Le Ministre de l'Instruction publique fait connaître qu'il 
a accordé à la Société un exemplaire du Bulletin de corres» 
ponddnce htUêntque, 



ti ' » 



À 



— 94 — 

M. Tabbé de Gagny, associé correspondant à Amiens 
(Somme), adreaao la trâosçrilMion de demi tnsoripttons qu'il 
a relevées sur deux bassins en cuivre^ l'un provenant d'une 
église du département du Var, l'autre des environs de Fois 
(Ariège). Ces inscriptions paraissent faites plutôt pour 
servir d'ornements que pour donner un sens. 

M. Van Robais, associé correspondant à Abbeville (Somme), 
fait remarquer qu'à la page U2 du Bmlkfin de 1877, ligne 
31, au lieu de Cast d^AhbevUle, il faut lire : à Romaine, 
hameau de V arrondissement (TAbbevUle. 

. Trc^vau9. 

Il Q$t <}onné lecture des rapports favorables rédigés au 
nom des commissions chargées de présenter deK^ concl^si^is 
sur les candidatures de MM. Brooard, de Bremont d'Ârs et 
Pécoul. On passe au scrutin, et ehacun des candidats ayant 
obtenu le nombre de suffrages exigé par le règlement, Is 
Président procls^me. M, U,. Brocard associé correspondant 
national à Langres (Haute-Marne) ; M. le comte Anatole de 
Bremopt d'Ars, à la Porte-Neuve (Finistère) ;.M. Aug- Pécoul, 
à Dràvéil (iSeine-et-Oise). 

M. Hucher, assodê cofirM|N>ndfti}t au Man» (Sarth^, 
adresse le» «^bservatioiM suivantes an sujet des'fnserip^âonci 
relevée» sur deux carreaux publiés dans lO' BMeHn de 
1877, p. 114 et 134 : 

« M. de Montaiglon a présenté dans les Bulletins de la 
Société des observations i^Iologiqnes qui sont, comme 
toi:^ours, pleines de tact et d'intérêt, mais dont je suis con- 
dnit, par l'évidettce, à contester les conclusion», en ce ^ui 
tou6h6 te cairreau émiatllé du commencement du xrv« âtMcf 
sur lequel iïalu : 

.... ." . . . GANT : "GONME i FAUÇ'ILLJS 

. : EST : TORTE : EST [ 

; . : : léavté i morte •: 

et celui non moins ancien qui offre, d'après le même savant : 



- w- 

...... .m SVIS • PQVJ^AJf» i ? COJ 

jaREGIEZ i lE NEN PEV 

, 8MES SE PQI RM, - , ■ . 

01 

c M. de Montaiglott Interpfte atndl ht premlèrd inscrip- 
tion : 

^ût qu'on me f^u^lle 

est torte ' 

est. ' . . 

léattièttovte. 

f Le mot « gaut » sergtit le^ restes 4'uu partjjçfpe pu d'|in 
iwjjfiçtif et }q vçtrbe « fauôlle » aurait (léjà eu, à cette éppqu^^ 
un régime actif. L'explication de la seconde iiufpirtptiQU s^ 
rapproQ)iera(|; plus 4q c^ qui fîst pour qquq la réalité* sans 
y atteindre toutefois. 

€ Ce qui ^ induit M- de Montaigjon eu çrrgur, c'est qi^'il 
a voulu voir, daps le? deux cas, un carreau Feprâf(9Uti»nt te 
^Ujirt sçiuloïueut rt'UftÇ légende çompi^tç. Je «j'^tonue qp,^ 
BfiJX ^prit ci clairvQjaut u'ait p^a essayé de restituer cb^r 
çuoft de cei5 légeudea avec lap çeuls caractères qu'çll^ pré- 
^Ute j il u'^urj^it ainsi éprouvé presqu'^uçuno difficulté i, 

rçcoustituer pes text^ç qui sont trés-comprébensii^les, 

c Voici, selon nous, ce que dit le premiler : 
V T^nt comme èv^ vive est torte » 
f çst lé^uté morte » 
Le? vers sont corrects en U^^t « ève vive » en un s^uJ,uiotA 
çowme il est éQrit du reste : ww^, uous y riçviendrQUSI» 
l^ secgp4 vers est j^uste éga}ewwt> si l'on se rappelle qu'W 
n^yen 4gQ \^ dîpixtbongue u*e^te pa^ et que I4fiuté a uéçea- 
si^rement quatre syllabes. On veut dire que la Ipy^uté sçra 
moi:te ici-bas, aussi longtemps que l'eau qui court 9er^ 
ainuei^e pu torte, c'est-à-dire toujours. Gtaque mot wt à 
sa place ^^ bien écrit. 

< Les T de TàNT ne sont p^s ^out^ux, ils se ress^mbilQnt 
tpus deux. 



— 96 — 

c Gomme, » écrit GONMB, est adses commun au zii^ siècle, 

je n'en yeux citer que ces trois exemples pris au hasard, 

dans le c Miracle de la marg^ise de la Gaudine (tome II des 

Miracles de N.-D,^ par MM. Gaston Paris et Ulysse Parent), 

. . Vers SI70. Coime celle qui est uCamie, 

Vers 667. i]onme je suis de ce meffait innocent 
Vers 753. Conme plusieurs qui le sont. 
Comment est aussi écrit conment ; c*est affaire de dialecte. 

< L^expression c Tant conme » n'est pas rare aux xiii« et 
xiv« siècles ; j'ouvre, en effet, le 2* volume du Saint Graal 
que nous avons fait paraître Tan dernier, et je lis,^ page 529 : 

• Li tiers. aaii3 sénéfie buene œvre que 11 hom fait ea 

c cest siècle terrien tant com il i demeure. » 

c Tant com » signifie, comme dans notre carreau, aussi 
longtems que » et le verbe est aussi au présent de Tindicatif 
et non au futur. 

a Le seul mot qui présente quelque difficulté et qu*en 
désespoir de cause M. de Montaiglon a traduit par le mot 

* fa'ufille > si étrange dans un texte du xiv* siècle, est le 
mot EAVEILVE. On voit que pour arriver à ce résultat, 
notre honorable confrère a dû supposer que les E sont des F 
mal faits, et que le dernier V est un L. Nous allons chercher 
à expliquer ce mot bizarre, il faut en convenir, sans chan- 
ger d'autre lettre que TL qui nous semble être un Y mal 
formé ; et encore, si Ton nous interdit cette légère trans- 
formation, nous passerons outre. 

c Nous trouvons d'abord en tête de ce mot les deux syl- 
labes EÂVE, nous disons deux syllabes, non trois, car c Eave» 
est un de ces mots qui, au moyen âge, s'allonge ou se con- 
tracte à volonté, comme par exemple c Eage. > Ge mot 
eave est bien connu, il signifie eau, dont nous n'avons fait 
qu'une syllabe. Eave est l'équivalent d^ève et est fort correct. 

c La fin du mot l'est un peu moins. Qu'y voyons-nous t 
Si nous empruntons les deux dernières lettres dé « eave » 
et que nous les ajoutions aux quatre qui suivent nous aurons 
VEILVE, ou mieux VEIVVE, si nous supposons que le car- 
reau porte un V en place de TL, ce qui n'est pas impossible. 
Le mot veiwe peut fort bien se traduire par vive si l'on se 



— 97 — 

rappelle qa*au xiii* siècle le « v » est ëouvent'âouble, eomàie 
dans les mots c ewe » pour « ève i» c evranglle» pour 
« évangile » c le roi Evralacli » poar « le roi Bvalach, » etc. 

« Il resterait à expliquer la contraction de la syllabe VB, 
servant à la fois au mot c eave » et au mot « veivve. » On 
en trouve uû exemple firéquent dans Fexpression sans cesse 
répétée de « sainte glyse » pour « sainte églyse, » dans les 
manuscrits du xni' siècle. L'e de c sainte » fait tomber, par 
contraction, Te de « église. » 

c Ici la contraction porte sur deux lettres ; mais elle n'est 
pas plus étrange, et d*ailleurs elle est évidemment le résul- 
tat d^un manque de place, bien que le redoublement du V 
semble prouver le contraire ; mais le graveur de la matrice 
du carreau pouvait bien trouver la place d'une lettre sans 
pour cela pouvoir en insérer deux. » 

« Remarquons que le deuxième V se produit sous une 
forme assez correcte, car cette lettre n'est qu'une légère 
altération du T qui existe dans les mots c suis » et c dou" 
lans » de l'autre inscription, ce qui prouve la oontempora^* 
néité de ces deux carreaux. Le reste n'offre aucune inoer* 
titttde. 

c La seconde inscription se lit aussi fort bien : . 

Je suis dolent et courroucé 
Je n'en puis mais^ se poi émoi' 

c M. de M ontaiglou a vu un I à la fin de la première ligne ; 
le graveur a laissé soupçonner un < u » oncial. Peu iinporte, 
il j aurait c courreciez » ou < coirreciez » moins correcte- 
ment. Le reste est très-lisible : PV..S est pour PVE8 plutôt 
que pour PVIS. MES est correct pour « mais. » SE est pour 
SI ou pour ET. 

« Je n*en puis mais et votre courroux me touche peu, » , 

c Ainsi la légende est un ft*agment de conversation ; l'un 
des interlocuteurs pourrait être Tristan de Léonois regret- 
tant Iseult ; l'autre, le méchant nain, le neveu (le nfés) du 
roi Marc. 

c Emoi » est correct, il sonne, du reste, « emai » et pro- 
duit assonnance avec c courrouciez. » Les vers ont un pied 

ANT. BULLETIN. 7 



— 98 — 

de pluB que ceux du premier camean, mate Ha 90iit Justes. 
' c lé'eiwmp^ offert par le can^enu : 

Téile a bÛNi tni (S^(2^«»(ies tre$H0..., ce dit U tUés 
pf ouye bien que ce geore de carreau offrait, pour chaque 
èlémept du carrelage, un sem complet : eti en effet, eea 
légendes fractionnées en quatre eussent été trop .longues 
po^r pouvoir être posées facilement à leur place, et que!-^ 
qu'halrileté qu^on suppose aux ouvriers du xin* siècle, il 
n'est pas douteux que ces carrelages n'eussent fourmillé 
d'erreurs. 

- <c Chaque carreau donnait un sens complet et quelquefois^ 
oomme nous venons de le voir, uo^ réplique, c'est-à-dire 
deux pensées ou opposées ou latérales, si je puis dire. L^idée 
du ruisseau éternellement sinueux et celle de la loyauté 
morte pour toujours, celle de la douleur et du regret et 
celle de l'indifférence et du dédain. Enûn je n'ai pas besoin 
de revenir au,r l'image grossière du nain *, si conforme au:i 
idées du moyen âge sur la laideur morale de la femme 
opposée aux charmes et aux séductions de sa l^eauté appa* 
rente. 

c Ajoutons que l'expression a je suis dolent et courroucé » 
revient à chaque instant chez les poètes et les prosateurs 
du temps : 

a Pensés d'amours, doïens et courouçies . 

. c m'estuet chanter 

(Jean de Brienne, ms. 7222, anc. Paulin Paris.) 

« Dans le 3* volume du Saint Graal, Pierre qui vient de 
blesser cruellement le roi Orcaàs, < si en devint si dolans 
« et si courrouciés, de çou que il 11 a fait tant d'anui. » 

«Nous pourrions citer vingt autres passages dû même 
roman, dans lesquels les mots « dolans et courrouclés i 

l.'Le ttftin Frocin, aaven du ttA féoé^ joue un ^and rôle dans le roAan de 
Tiittan ; il le yeoce da mille maBiàres ; d'-eilleun» tout le mobilier du moyes fi^ ept 
décoré d3 Mcèoee où il iaterrient arec .les Autre» personnag^ee de ce rranan célèbre. 
M. VioUet-le-Duc, M. Paulin I^aris et noùs-même avons rendu cette' yérité évidente. 
II ne faudrait donc pas s'étonner de voir se dérouler en pavage quelques épisodes 
de eé rdMaa ; eii'tutit q4t\n A'a que àêt feaffamU^ des ramani^ rimes dft Tristan ; 
tKUt-étm les paasi^b cit^s {ci sont-i)(» çw>iMria dans ceux perdu». , 



— w -= 

spot JaxtRpoeé9. On TOlt clairement que ce» deux mots 
devinent se suivre aussi dans notre earreau, tandis qu'on ne 
trouve Jamais < je suis dolant et coi » proposés par M. da 
Montaiglon. Ge qui confirme notre manière d'interpréter 
Individuellement chaque carreau, n 

Après avoir donné lecture de la lettre de M. Qucher, 
M. de Montaiglon ajoute qu'il conviendra facilement qu'on 
peut lire dans ce carreau gravé (page 1A6 du Bulletin de 1877) 
tant au lieu de gant ; la lettre est mal venue, comme!) arrive 
souvent sur les carreaux, mais elle se rapproche des autres i 
de rinscription. Quant aux autres points il lui est impossible, 
après un second examen, de se rendre aux interprétatlona 
de M. Hucher et de ne pas maintenir ses premières conclu- 
sions. 

L'assemblage d'^un cadran, composé de quatre carreaux» 
est la chose la plus courante et la plus commune. Ites livrea 
spéciaux de carreaux reproduits par M- £• Amé, par M. Ed. 
Fieury et par M. Henry Shaw, Londres iB5B, que M. Huoher 
connaît à merveille, en offrent de nombreux exemples» Les 
carreaux publiés par M. Deinay dans le même Bulletin 
de 1877, pages 81 et 83, en seraient un exemple suffisant, 
s'il en était besoin. L'un est le quart d'un cadran, l'autre 
est un cadran complet composé de quatre carreaax. Un 
quart de cercle non terminé n'est qu'une partie du dessin 
et non le dessin tout entier. 

La condition de cadran n'étant pas douteuse, c'est une 
erreur de torturer le texte pour trouver un sens unique et 
complet ; il faut se résigner à n'avoir affaire qu'à un débris. 
I^es deux carreaux h légendes circulaires viennent de petites 
pièces amoureuses comme les rondeaux ou les caroles^ très^ 
populaires parce que c'étaient des chansons à danser» dont 
on se servait quand on n'avait pas d'instruments. 
. Il est également impossible de faire venir les légendes 
de Tristan de Léonois. L'assemblage des mots iolat^t et 
e^Tfoucié est une des formules les . plus ordinaires de la 
poéiHe amoureuse ; ce lui est un lieu-*commun si habituel 
qu'il serait inutite d*en oheroher des exemples ; lisseraient 



trop nombreux et par là même ne permettent aucune attri- 
bution précise, et il n'y a aucune connexion entre les car- 
reaux à légendes circulaires et le méchant nain, neveu du 
roi Marc, qui n'a rien à voir ici. 

Quant au carreau à légendes carrées, il offre bien la 
seconde partie d'une strophe appartenant à une pièce ana- 
logue au débat de Salomon et de Manon. La mesure des 
vers avec le troisième plus court est exactement la même 
forme. Enfin niais a au xni* siècle le même sens qu'aujour- 
d'hui. Il suffit de se rappeler l'expression de faucon niais^ 
fakonem niducem^ le jeune faucon pris au nid^ ce qui est 
l'origine étymologique du mot, pour montrer Tancienneté 
du mot et du sens qui en dérive immédiatement. 

Après ces observations et leur approbation par la Gompi^ 
gnie, il est décidé, sur la demande de M. de Montaiglon, 
que la note de M. Hucher sera cependant reproduite inté- 
gralement dans le Bulletin pour permettre de juger de ses 
critiques ; une analyse, si exacte qu'elle fût^ pourrait sem- 
bler en modifier le car^ptère, ou tout au moins en affaiblir 
les conclusions. 

M. Prost a la parole pour lire la note suivante : 
c Les journaux ont annoncé succinctement, il y a quelques 
semaines, qu'il avait été trouvé à Merten, dans notre ancien 
département de la Moselle, des antiquités intéressantes. Il m'a 
été en\oyé de Metz sur cette découverte des renseignements 
qui donnent rid^ d'un monument important. On n'en aurait 
malheureusement que des fragments; mais ceux-ci suffi- 
sent pour indiquer la composition et les dimensions géné- 
rales de Tensemble. — Le monument, construit en grès rouge 
du pays, n'aurait pas eu moins de 12 à 15 mètres de haut. 
Il aurait consisté en une colonne supportant un groupe de 
personnages et reposant sur un soubassement composé de 
deux étages, le premier quadrangulaire, le second octogone. 
€ La partie quadrangulaire du soubassement, dont on n'a 
que des morceaux, aurait été sur chacune de ses faces 
décorée d'une niche contenant une statue de grandeur natu- 
relle à peu près (deux guerriers et deux femmes drapés). 



~ 404 — 

et de deox pilastres portant un entablement terminé par une 
corniche accompagnée de modillons. 

« La partie octogone du soubassement, s^éleyant au-dessus 
de la précédente, aurait été décorée également sur chacune 
de ses huit faces de niches contenant aussi des statues, de 
dimensions un peu moindres, et de pilastres occupant les 
angles et supportant un entablement régulier. 

c La colonne élevée sur ce soubassement est représentée 
aujourd'hui par des fragments dont le diamètre varie entre 
m. 60 et m. 66, d'où Ton peut conclure, en donnant à 
la colonne une hauteur régulière de 9 à 10 diamètres, que 
celle-ci avait 5 à 6 mètres d'élévation. On ne possède du 
chapiteau que sa partie inférieure, mais on peut au moins 
reconnaître que la corbeille devait être ornée de deux 
étages de feuilles recourbées et de quatre bustes en ronde 
bosse sur les quatre faces du chapiteau. 

fl Le groupe^ de grandeur naturelle à peu près, supporté 
par le chapiteau, est certainement la partie la plus intéres- 
sante du monument. On n'en a malheureusement que des 
fragments. Ils permettent de reconnaître que le groupe 
représentait un personnage foulé aux pieds par un cava- 
lier. On possède la tète et diverses parties du corps du 
personnage terrassé, les quatre pieds du cheval, ceux de 
derrière posant sur le sol, un de ceux du devant portant 
sur la tête du personnage couché à terre, l'autre pied de 
devant à Tétat libre. On a de plus la tête du cheval, sa 
croupe indiquant Tattitude d'un animal qui se cabre. Du 
cavalier on ne possède que le torse où les attaches des bras, 
aujourd'hui disparus, indiquent que le gauche était abaissé^ 
et le droit levé comme pour frappera 

c Les numismatistes connaissaient le groupe du vaincu foulé 
aux pieds par un cavalier. Il figure au revers de plusieurs 
médailles. En avait-on déjà trouvé des représentations exé- 
cutées en ronde bosse? -^ Les fragments du monument de 

1. Il résulte de reaseignements nouvellement transmis que le personnage terrassé 
se termine en forme de serpent. Cette particularité range le groupe de Merten 
dans une catégorie de monuments dont la région de Test a fourni un certain 
nombre de spéeimens qui ont été étudiés par les archéologues lorrains. 



— lot — 

Merteo ont été mtirés d^an espace asieB reMërréoùlls paraie- 
sent avoir été réunis et enfouis avec int^tlon. Les partied 
sculptées sont dans un état de conservation qui donne lieu 
de penser que le monument n'a pas dû subsister bien long- 
temps. On pourrait conclure de ces diverses particularités 
quUl était destiné à perpétuer le souvenir d*une victoire des 
Romains, et que dans un retour offensif des vaincus il aura 
été détruit assez peu de temps après son érection. Ces deux 
époques rapprochées pourraient appartenir au iv« siècle ou 
au commencement du v*. Il faudrait voir le style des sculp- 
tures pour être fixé sur leur date probable. 

c La localité où Ton a trouvé les fragments en question et où 
s'élevait sans doute le monument est un village où Ton n'a 
jamais signalé d'antiquités gallo-romaines. Ce village est 
situé dans Tancien arrondissement de Thionville, entre 
Boulay et Sarrelouls^ à 10 ou 12 kilomètres au sud de la Sarre 
qui se jette près de Trêves dans la Moselle. Resterait à 
chercher à quel fait historique peut se rapporter Térectidn 
dans ce lieu d'un semblable monument, avec les restes 
duquel on n'a trouvé jusqu'à présent aucune inscription. » 

M. Quicherat demande la parole au sujet de la commu- 
nication faite à ]a dernière séance par M. Longnon sur 

révéché ô!Arisitum : 

< rai à soumettre à la Société quelques observations au 
sujet de rassimilation entre les noms d'Arintum et d^Alaiêy 
que notre confrère, M. Longnon, a cherché à établir dans 
une note lue à la séance du 13 mars dernier. 

« Je reconnais volontiers que, philologiquement parlant, 
la filiation des deux noms peut se soutenir ; mais il y a un 
principe que j'ai déjà eu Toccasion de défendre ici même 
dans une question d'un ordre différent, et que la critique, 
à mon sens, ne saurait enfreindre sans un danger extrême : 
c'est que les arguments philologiques ne peuvent pas pré- 
valoir contre un fait établi par des textes. 

c Sufflt-il pour raisonner sur le terme Arisitum d^alléguer 
les témoignages d'où il résulte qu'un petit évêché ainsi 
appelé exista à l'époque mérovingienne entre les, diocèses de 



Rhoftaetde NtmesT Bvidemmefit non, si le terme 8*est 
perpétué pour désigner la même circonscriptioti maintenue 
par la suite avee un caractère différent. Or c^est ce qui est 
arrivé ici. Après la suppression de réyêché d*Arisitum, les 
quinze paroisses qui ravalent composé formèrent au spiri- 
tuel un archiprétré de régllsedeNtmes, et au temporel une 
atze ou viguerie. La vicaria ou agicU quae dicitur Anritum, 
ou Arisensis, OU Ari8sien$i9^ est nommée sept fois entre les 
années 889 et 1009 dans le cartulaire de la cathédrale de 
Nîmes, et tous les actes où se trouve mentionnée cette 
circonscription ont été intitulée de Arisdo par le rédacteur 
du eartulaire, qui vivait au xm« siècle. 

€ Arisdum est la forme latine d^un thème roman Arisde 
qui se présente dans un nom propre, Petrus de Arùde^ dès 
le commencement du xi* siècle. La dentale une fois changée 
ne varia plus. La viguerie carolingienne, devenue un fief, 
est appelée terra Atisdie dans une charte de 1268 rapportée 
par Menard (Histoire de Nîmes, 1. 1, pr. p. 75), terra ErisdU 
dans une autre charte de saint Louis, de Tannée 1254 (Dom 
Vaissète, t. III, pr. col. 506), en même temps qu*apparatt 
un archipresbyter Arisdensis, 

« Maintenant veut-on la preuve que la terra Arisdie ou 
ErisdU n'est pas la terre d*Alai8? A la suite de la charte de 
saint Louis dont il vient d'être parlée Dom Vaissète en a 
publié une autre du même roi et de la même année où la 
ville d'Alais est désignée par le seul nom qu^elle ait jamais 
porté dans les textes latins, et ce nom est Alestum. Aussi 
bien la teneur des deux actes royaux constate qu^alors la 
terra Erisdii était un fief de la maison d^Anduze, tandis que 
Alestum faisait partie du domaine royal. 

Les actes subséquents achèvent la démonstration. Au 
XIV* siècle la terra Ehisdii est devenue baronia Erisdii et en 
français la baronie dHYerle : nom qui existe encore comme 
déterminatif d'une paroisse de Tarrondissement du Yigan, 
appelée Saint-Brès ou 8aint-Bresson d'Hierle. 

« La plupart de ces exemples ont été recueillis avec l'in- 
dication exacte de leur date et de leur provenance dans le 

Dictionnaire topographique du département du Gard, par 



— 404 — 

M. Germer-Durand. Us nous donnât chronologiquement, 
historiquement la série des transformations qu^a subies le 
nom antique, ils s'opposent absolument à ce qu'on aille 
chercher à Alais le dérivé d^Arintum, puisque la succession 
non interrompue établie au moyen des textes aboutit à ua 
lieu qui n'est pas Alais^ et à un nom qui est Yerle. La déri- 
vation peut sembler étrange : elle Test, j'en conviens, si 
Ton se borne à mettre en présence ArisUum et Yerle; mais 
grftce à rintermédiaire Arisde du xi<» siècle, on y arrive par 
les flexions Erisde^ Eïrsde, Jersde qui sont toutes conformes 
à l'analogie. Et puis l'analogie ne fût-elle d'aucun secours» 
et la philologie avec toutes ses lois se trouv&t-elle en défaut, 
'il faudrait encore s'incliner devant le fait brutal. C'est à 
Yerle, orthographié depuis Hierle, que répond Arisittua. 

c La situation de Tévéché d'Arlsitum n'est pas un moindre 
obstacle à ce qu'on introduise Alais dans la question. La 
civiias Arisitensis était revendiquée au vi" siècle par l'évéque 
de Ahodez comme un démembrement de son diocèse. Gela 
veut dire assurément que cette circonscription était con- 
tiguô au diocèse de Rhodes. Est-ce le cas d' Alais? Alais ni 
son district ne sont contigus au Rouergue; Alais est dans 
un bassin qui n'a de dégagements naturels que sur le 
Gévaudan, c'est-à-dire sur le diocèse de Monde d'un côté, 
et sur la plaine de Nîmes de l'autre côté. Il est vrai que par 
la montagne, on peut sortir à l'ouest du bassin d'Alals; 
mais alors on tombe dans le bassin d'Anduze qui lui aussi 
n'a de débouchés que sur le Gévaudan et sur Nîmes, étant 
fermé du côté du Rouergue par le massif colossal de l'Es- 
peron. C'est un troisième bassin plus occidental que les 
deux précédents, celui de l'Arre, qui met en communica- 
tion directe le Rouergue et le Nîmois. Là est aujourd'hui et 
fut dans tous les temps la grande voie pour aller d'un pays 
dans l'autre, là fut nécessairement l'évêché d'Arisltum, car 
c'est le seul point où des terres ont pu être si]gettes à con- 
testation entr« Rhodez et Nîmes, et là enfin s'est conservé 
jusqu'aujourd'hui le nom d'Hierle. 

c Ces considérations m'amenèrent, dans mon livre sur la 
formation française des noms de lieux, à placer l'évôché 



« 



— 405 — 

d'Arlsitum dans la partie occidentale de rarrondiasement 
moderne du Vlgan. Depuis lors, M. Germer^Durand est 
arrivé au môme résultat avec toute Tabondance de preuves ^ 
que lui a fournie le dépouillement des archives du Gard. Il 
a surtout dégagé ce fait sans réplique que le ci-devant archi- 
prètré du Vigan, composé à peu de différences près du 
même nombre de paroisses que la cMiM dont parle Gré* 
goire de Tours, s^appelait encore au xiu« siècle arckiprep» 
hyteratus Ariidensi». 

c Quant à remplacement de la ville d^Arisitum^ j'avais pro- 
posé de le mettre; à Saint-Brès d'Yerle, me fondant sur ce 
que le nom de beaucoup d^anciennes localités n'existe plus 
que comme déterminatif , le nom du patron de la paroisse 
ayant pris le dessus : Saint-Jean de Losne, Saint-Jçan de 
Reome en sont des exemples. M. Germer-Durand est d^une 
opinion différente. Il pense que c^est le Vigan qui nous 
représente Arintum, 

f A cela j'objecte que le nom du Vigan nous est donné par 
une inscription antique sous la forme Avicantui^ et qu*il 
n'est pas admissible que ce nom, remplacé pendant un temps 
par celui d'Arisitum, ait reparu ensuite; mais je suis 
Arappé d'un rapprochement qui doit avoir pesé sur la déter- 
mination du savant nîmois. Le Vigan est situé sur la rive 
gauche de TÂrre ; or sur la rive droite^ en face du Vigan, 
est le confluent d'un petit cours d'eau appelé Ise, ancienne- 
ment Isa et /m. U me semble difficile de ne pas voir dans 
Afiriium la réunion des deux noms de l'Arre et de Flse. La 
conséquence serait qu'une ville s'était formée et développée 
pendant les siècles de paix au détriment d'Avicantus, 
Détruite probablement lors de l'invasion du midi par les 
Sarrasins, elle ne se releva pas de ses ruines, la population 
trouvant préférable la position d^Avicantus qui offrait plus 
de sécurité. La même chose est arrivée^ pour Darantasia 
remplacée par Moutiers, pour Lemincum remplacé par 
Ghambéry, pour CamUiacum remplacé comme chef-lieu de 
pagui par Beaumont-sur-Oise, etc., etc. • 

M. Quicherat rend compte, ensuite, d'une visite qu'il a faite, 



— 400 — 

en cûttipagkile de H. Léon Renier et de plusieurs autres 
membres du comité des traraux historiques, à des fouilles 
que M. LandaUy propriétaire, fait exéchter dans un terrain 
à lui, derrière le nouveau marché Nicole. 

Ce terrain fit partie d^un cimetière gallô-romain qui devait 
longer la grande voie de Paris à Orléans. Le sol est rempli 
de sépultures à la profondeur d*un mètre et plus. Les morts 
ont été inhumés dans des cercueils de bois dont il ne reste 
pas d'autre trace que les clous qui en assemblaient les 
pièces. Les squelettes^ réduits aux crftnes et aux' gros os 
des membres, se présentent dans toutes les orientations, 
avec accompagnement de poteries et de pièces de monnaie^ 
celles-ci appartenant aux règnes de Trtgan, d'Adrien et 
d'Antonin le Pieux. L^une des tètes de morts avait un grand 
bronze engagé dans le trou de chacun de ses yeux. 

La poterie, quoique commune, est d'un bon travail. D y 
a quelques vases en terre rouge lustrée, un plus grand 
nombre en terre grise, rose et noire. Une petite tasse de 
cette dernière espèce porte en blanc Tinscription AVE. On 
a recueilli aussi des fragments de bassins de bronze et plu- 
sieurs pièces de verre, entre autres une longue et mince 
baguette, tordue en hélice. 

Un sarcophage de pierre, le seul de son espèce qui ait 
été rencontré JusquMci, contenait le squelette d*un jeune 
enfant. Près de la tète reposait un joli biberon en verre. Le 
coiR^ de ce sarcophage a d'ouverture en longueur 76 cen- 
timètres. Il est taillé en quadrilatère régulier, et d'un tra- 
vail qui n'est pas allé plus loin que Tébauchage. Le cou- 
vercle était fortement scellé au mortier. 

Au-dessus des sépultures gisent de nombreux fragments 
de monuments funèbres enfouis après avoir été brisés. On 
remarque un cippe en forme de colonne qui a été scié en 
deux sur son axe^ des fragments d'entablement, un pom- 
tneau de pierre et des ornements en découpure qui ont 
servi de fàttage, deux frontons en pierre dure, dont l'un* 
encadré d'un bourrelet de ciment qui a conservé les .traces^ 
d'une belle peinture rouge. Dans le tympan de ce dernier^ 
on lit rinscrlpUon : 



— lOT — 

D M M 
AGGÂVIÂE MARTIOLA£ 

Une autre inscription, tracée en caractères rustiques 
sur une pierre informe^ a été lue par M. Renier : 

MONIMETO 
SANNITILLn 

Quelques fragments de sculpture décèlent la main d'un 
artiste habile. On remarque surtout le corps d^une figurine 
m ronde bosse, habillée à la mode gallo-romaine, qui déco- 
fait une stèle funéraire. 

M. le baron de Witte, associé correspondant étranger, a la 
parole pour lire la note suivante : 

f Dans sa précédente séance, la Société a entendu Tinté- 
ressante communication faite par notre savant oonflrère, 
M. Léon Heuzey, sur les fouilles faites à Dodone par 
M. Cîonstantin Garapanos, et ses observations sur des débris 
de vases, d'armes et d'ustensiles de toute sorte recueillis 
dans ces mêmes fouilles ^ Aijùourd'hui, M. Garapanos 
m'ayant permis d'apporter ici des spécimens d'une autre 
classe de monuments, j'ai l'honneur de mettre sous les 
yeux de la Société quelques statuettes et quelques plaques 
de bronse, venant de Dodone. 

c Chose digne de remarque, en considérant l'ensemble des 
objets trouvés dans les ruines du temple de Jupiter, on est 
surpris au premier abord d'y rencontrer un nombre consi- 
dérable de bronzes qui remontent k une très-haute antiquité, 
le sixième ou môme le septième siècle avant l'ère chrétienne, 
et par conséquent à l'art primitif des ilellènes. Mais cette 
surprise cesse quand on songe aux suites des guerres ter- 
ribles qui ont éclaté vers la fin du troisième siècle avant 
J.-G. entre la ligue des Ëtoliens et celle des Achéens. Ge fut 
en effet vers l'an 220 (Olympiade cil, 1) que Dorimachos, 
général des Ëtoliens, ravagea l'Ëpire et livra au pillage et 

1. Supra^ p. 88. 



— lOS — 

aux flammes le temple de Jupiter et les autres sanctuaires 
de Dodone ^. Plus tard, les Romains sous le commandement 
de Paul Emile, vers Tan 168 2, et les Thraces de Mithridate, 
vers Tan 88^, achevèrent la destruction des édifices sacrés. 
Les offrandes en métaux précieux disparurent; quelques 
bronzes qui avaient été cachés échappèrent seuls au pillage. 
On est autorisé à penseur que les bronzes enfouis dans la 
terre, avant Tarrivée de Dorimachos et des Étoliens, y res- 
tèrent pendant un grand nombre de siècles ; ceci explique 
la présence dans les fouilles faites à Dodone de statuettes 
et de bas-reliefs d'un art très-ancien. Dodone demeura en 
ruines pendant de longues années. Toutefois, Tôracle a dû 
se relever vers la fin de la République. Car Strabon^ et 
Pausanias* en parlent; le géographe dit qu*il a presque dis- 
paru avec les autres villes de l'Épire ; au contraire le Pértè- 
gète, qui écrivait vers la fin du second siècle de notre ère, 
assure qu'il mérite d'être visité. 

« 1. La première statuette que nous avons sous les yeux 
représente un Satyre ithyphallique et barbu, à pieds de 
cheval. Il danse, la main droite posée sur la hanche et le bras 
gauche levé. Par derrière, au bas des hanches, il y a un trou 
qui indique l'endroit où se rattachait la queue de cheval. 
Le nez aplati et écrasé et Texpression de bestialité dans les 
traits appartiennent en propre aux satyres, êtres moitié 
hommes, moitié animaux. On reconnaît dans ce bronze les 
caractères de Tart grec primitif du sixième et peut-être 
même du septième siècle avant J.-C. 

ff Hauteur 20 centimètres^. 

c 2. Une autre statuette représente une atif^^rêa jouant de 
la double-flûte. Ses longs cheveux bouclés sur le front et 
liés derrière la tête par une bandelette retombent en larges 



1. Polyb. IV, 67. 

2. Strab. VII, p. 322. 

3. Dion. Cas»., Fragm, GXVI, t. I, p. 106, éd. Stun. 

4. vu, p. 327. 

5. I, 17, 5. 

6. Voir Constantin Carapanos, Dodone et ses ruines, pi. IX. Paris, 1878. ^ Cf. 
Gazette archéologique, 1877, pi. 20 et p. 124. 



— 409 -- 

nattes sur ses épaules. Ou distingue parfaitement la bande de 
cuir (9op6eià), destinée à maintenir les joues et à adoucir le 
son, bande qui est retenue au sommet de la tète par une 
bandelette. Le sac {^"koLxoç) destiné à serrer les flûtes est sus- 
pendu au bras gauche. Le style de cette curieuse statuette 
indique un travail très-soigné du sixième siècle avant J.-G. 

c Hauteur 0,12 ^ 

i 3. La troisième statuette représente Atalante qui court* 
Ses longs cheveux tombent en tresses sur ses épaules. Elle 
relève de la main gauche sa tunique. On remarquera dans 
ce charmant bronze le modelé des chairs, les muscles très^ 
prononcés, les yeux grands et ouverts et une expression de 
force dans les traits. Ce bronze remonte au sixième siècle 
avant J.-G. Il est probable que cette statuette représentant 
Atalante avait un pendant, qui devait être le vainqueur de 
la lutte proposée par le père de la jeune fille; il se nommait 
Hippomène ou Mélanion, 

c Hauteur 0,12 3. 

« /i. La quatrième statuette* est une figure de divinité 
ayant des formes monstrueuses, moitié homme, moitié dra^ 
gon, les bras étendus avec des ailes aux hanches. La parUe 
Inférieure du corps est terminée par deux queues de reptile 
qui se croisent. Aux côtés s'élancent deux dragons, la gueule 
ouverte. 

« J'avais cru pouvoir désigner cette divinité monstrueuse 
sous le nom d^Ackéron ', fleuve qui coulait dans le voisinage 
de Dodone^ ; mais d'après une excellente observation de 
M. F. Lenormant, cette divinité doit représenter, plutôt 
Typhon^ l'adversaire acharné de Jupiter. 

f Cette curieuse représentation orne un fragment d'a- 
grafe. 

f Hauteur 0,04^. 

« 5. Le bronze solvant appartient à la meilleure époque 

1. Ouvrage citéf pi. X. 

2. Ouvrage citéy pi. XI. 

8. Dans Youvrage eité de M. Carapftnos, p. 183. 

4. Pausau. I, 17, 5. 

5. Ouvrage cité, pi. XIII, n«« 2 et 2 bis. 



— 440 — 

de Tait h^ént^ne, proi)ablement à répoque de Vnudtèiet 
c^est-à-dlpe aa quatrième siècle a?a!it J.*G. Cette atatnette 
représente une Ménade^ les regards dirigés vers la terre et 
le pied droit levé. L*attltude donnée à cette Ménade semble 
indiquer qn^elle était groupée arec un autre personnage, 
peut-être terrassé par elle et renversé h ses pieds. Les attri- 
buts qu'elle portait sont perdus ; mais on peut supposer 
qa^die tenait danii la main droite un thy rse et peut-être dans * 
la gauche un serpent. Les plis de sa double tunique sana 
manches sont indiqués avec gràoe et élégance. On y remar- 
que des incrustations d^argent. 

f Hauteur 0,i0*. 

t 6. La sixième statuette, d*après Tingénieuse idée de 
M. Garapanos', représente uo personnage mythologique 
très-peu connu, le berger Mandpka^ cité dans les traditions 
de Dodone',* où il est mis en rapport avec la colombe qui 
rendait les oracles. Il est représenté nu, avec unechlamyde, 
formée d*une peau d'animal Jetée sur Tépaule gauche. 
ti*attHbut qu'il tient dans la main droite est un bftten ou une 
espèce de massue. Il était sans doute coiffé d'un pétase dont 
il ne reste que le elou qui servait à le fixer sur le sommet 
de la tete. 

r Style du quatrième ou peut«étre du cinquième siècle 
avant J.-G. 

« Hauteur 0,11 *. 

< 7. La plaque avec figures en relief qae j'ai rhonneur de 
montrer à la Société, est un géniastère ou couvre-jouos de 
casque. On y volt un groupe de deux combattants nus. Le 
vainqueur a la tète couverte d'un casque de forme conique; 
une chlamyde Jetée sur^ses épaules vient s'enrouler autour 
de son bras gauche qui est armé d'un grand bouclier. Vu 
de face, il appuie le genou droit sur li^ poitrine de son 
àdrersaire renveorséî àises piedij. La ptâque ayant été brisée 

1. Ouvrage eité^ pi. XIV, n* I. 

2. Oworage cité, p. 165 et 166. 

3. Prozen. op. Schol. ad Homer. £%u« fi, 82T. ^ PhUosU^to (/oûrm, U, |3) 
lui donne le nom de ffellot. — Cf. Sohol. ad Homer. Hiad, IIi ^^« . 

4. Ouvrage cité, pi. XrV, n« 2. 



— 444 — 

daiH» (au9ieur9 ^ndr^ita, Qa ae peut pa» défiiOr 4<l 4^^ 
armes offenslYes étaient armés les deux advers^irw. (a 
vaiBOU tea^t probablement à la main une épée. 

c Sous le rapport de Tart» on ne saurait imaginer rien de 
plus beau, de plus pur que cette composition. On y trouve 
tout le talent de Técole de Lysippe ; c'est une œuvre da 
plastique de la fin du quatrième siècle avant notre ère. Ce 
groupe, 4^mm6 je Tai dit ailleurs \ est peut-être supérieur 
aux admirables bronzes de Siris, débris d'une armure, qut 
ont été illustrés par Brôndsted^ et sont conservés aujour* 
dliui au Musée Britannique. 

« On pourrait être tenté de chercher dans ce groupe de d^ux 
combattants une scène de riliade, mais il est plus probable 
que Tartiste a voulu représenter le combat de PoUux contre 
Lyncée^, Le casque que porte le vainqueur indique d'une 
. manière positive un des Dioscures, car sa forme conique fait 
allusion i l'œuf de Léda*. 

Le combat de Pollux et de Lyncée est représenté sur un 
bas-relief publié et expliqué par Winckelmann' et par 
Zoêga«. 

« Hauteur 0,177. 

« 8. Plaque représentant la tête d'OmpÀoZ^ vue de face 
et coiffée de la dépouille du lion. La pupille est indiquée 
dans les yeux. Mais ce qu'il faut surtout remarquer c'est la 
.bouche entr'ouverte qui montre une rangée de dents, chose 
rare dans les figures antiques. 

c Style du quatrième siècle ayant J.-G. 

« Hauteur 0,17?. 

i. Dfi|i8 Vomragi^ cité de M. Carapaxu>9| jk. IBS, [^ . . , ) 

2. Bronzes of Siris, Lond. 1836, in-folio. 

3. Apollod. III, il, 2. — Schol. ad Pindar. Nem. X, 114. -»- Tzetz. ad Lycophr. 
Cassandr, 511 et 556. — Oyid. Fast. V, 511. . . 

4. Lycophr. Ctusandr. 506. — Lncian. Dialog^ I^eqrwn^ ^Yl> i| fiHfl» Qfftei 
d'HemstérhuiB. 

5. Mon. ined. 62. 

6. Bassiril. 1. 1, pi. LI. 

7. Ouvrage eité^ pi. XV. — Cf. Monuments greesy publiés par l'Association 
pour l'encouragement des études grecques en France^ 1877, pl. 2 et p. et 10. 

8. Ouvrage cité, pl. XVII, n* 4. 



— 442 — 

f La pÉtine de cette plaqae est des plus fines et des pliter 
brillantes. 

c 9. Autre plaque représentant Scylla^ vue de face, la tête 
U^rement inclinée vers la gauche. La partie inférieure du 
corps se termine par deux grandes qiieues de poisson, à la 
partie antérieure s*élancent deux chiens qui aboient. La 
déesse lève la main droite et tient de la gauche un aviron. 
Au-dessous les flots de la mer et dans le fond, de chaque 
côté, de larges feuilles d*acanthe. 

c Travail du troisième siècle avant J.-G. 

c Hauteur 0,09, largeur 0,12 ^ 

f 10. Plaque représentant un iphinx mâle et barbu. 

ff Travail du sixième ou septième siècle avant J.-G. 

f Cette représentation est extrêmement rare. Sur tous les 
monuments grecs, et en particulier sur ceux où Ton voit le 
sphinx qui propose des énigmes & Œdipe, cet animal est^ 
toujours femelle, comme Tindique d'ailleurs son nom en 
grec, < ^Vt Je ne connais d'autre monument qu'un petit 
aryhdllos de style corinthien, sur lequel on voit le sphinx 
mftle et barbu. Cet aryballos fait partie de la collection de 
M. Olivier Rayet. 

« Hauteur 0,06 s. 

c N'ayant pu montrer à la Société que ces dix objets, 
choisis dans la collection des bronzes trouvés à Dodone, j'ai 
apporté ici quelques planches de l'ouvrage que vient de pu- 
blier M. Garapanos, sous le titre de Dodone et ses ruines, 
Paris, chez Hachette, 1878. On y trouve une foule d'objets 
curieux et intéressants qui peuvent donner une idée des 
offrandes de toute espèce que les indigènes et les étrangers 
consacraient à Zeus Maïos et à sa compagne, la déesse Dioné. 



1. Ouvrage eité^ pi. XVIII, n* 1. 
S. Oworage cité, pi. XX, n« 1* 



Séance du 40 Avril. 

Présidence de M. Victor Guêrin, président. 

Ouvrages offerts : 
Atti deîla R, accademia dei Lincei, février 1878, in-&*. 
AuoiAT (Louis). Un fils d^Estienne Pasquier. Nicolas Pasquier^ 

lieutenant général et maître des requêtes^ in-8<*. 
Yan Hende (Edouard). Supplément à la numismatique lilloise^ 

IV« partie, 2« fasc, in-8o. 

Correspondance, 

M. Corroyer écrit quMl maintient sa candidature à la place 
de membre résidant, vacante en ce moment. 

M. A. Pécoul adresse ses remerciements à Toccasion de 
son admission au nombre des associés correspondants natio- 
naux. 

Traioava, 

M. Rayet lit un rapport favorable au nom de la commis* 
sien chargée de présenter des conclusions sur la candida- 
ture de M. G. Garapanos. On passe au scrutin et le nombre 
de suffrages exigé par le règlement ayant été obtenu,' le 
président proclame M. Garapanos associé correspondant 
étranger à Gonstantinople. 

M. Mazard, associé correspondant, soumet à la Société 
des tessons de poteries recueillis par lui dans l'enclos de la 
rue Nicole, près de l'Observatoire de Paris, sur l'emplace- 
ment d'un cimetière gallo-romain^ dans lequel lo proprié- 
taire fait faire des fouilles visitées par de nombreux archéo- 
logues. 

« Ges tessons, dit-il, n'ont d'autre intérêt que de confirmer, 
à son avis, les détails que Grivaud de la Yincelle et Gaylus ont 
donnés au sujet de l'existence d'une fabrication céramique 
Importante sur la montagne Sainte-Geneviève, mons Locoti-' 
ciusj en activité dès le premier siècle de notre ère, et dont 

ANT. BULLETIN. 8 



les produits étaient fort variés. Si Ton s'en tient aux indi- 
cations fournies pàr^tej^.moinilê^ Irouféei) rue Nicole, dont 
la plus récente jusqu'ici est à Teffigle de Neryc^, l^s sépul- 
tures seraient contemporaines de l'industrie exploitée sur 
la montagne Sainte-Geneviève.. Il est donc très-présumable 
que c'est elle qui a fourni aux besoins funéraires du<;ime- 
tiëre voisin. En effet, les tessons appartiennent à des sortes 
dé poteries de fabrication diverse* 

c Poteries fines sigillées, dites samiennes, quelques-unes 
à décor en relief ou portant des estampilles. Le ton rouge de 
la glaçure a plus ou moins dMntènsité et indique une pro- 
portion différente dans, rintroductionde la substance colo- 
rante. Ëcuelles, bols, soucoupes et plats. 

« Poteries en p&te assez fine, poreuse, légère. Rose à Tin- 
térieur, Targile a cuit blanc à Textérieur au contact plus 
immédiat du feu. Cette coloration blanchârtre n'est pas due 
& l'application d'un engobe. . 

c Lagènes. 

a Poteries, cruchons ou bidons en terre ros&tre moins 
fine, enduit blanchâtre mat à l'intérieur et à l'extérieur. 
Fabrication d'usage courant. 

f Tessons en pâte foliacée» ros&tre, mate, sans enduit^ 
parois minces. 

€ Partie supérieure d'une grande oUa, de 0™70 de circon- 
férence à l'ouverture ^ rebords plats, pâte grossière, grise, 
enduit noir mat à l'intérieur et à l'extérieur. 

€ Tesson en p&te grise, a reçu à l'extérieur un polissage. 
C'est le reste d'une petite urnule, forme pot à beurre. 

€ Enfin divers autres fragments rouges et noirs qui per- 
mettent de constater une variété de dix sortes au moins de 
terres cuites: » 

Les vases entiers, intacts, que M. Mazard a vu extraire 
des tombes ne lui ont révélé aucun spécimen qui ne soit très- 
connu dans la céramique gallo-romaine, ni aucune pièce 
d'une valeur tant soit peu exceptionnelle comme forme oa 
décor, ce qui ne nuit en rien à l'intérêt (^ue présentent ces 
fouilles qui ont fourni des antiquités d'autre nature. 

La variété de cette fabrication céramique confirme une 



fois de ptios eettft différence dû travail à&tiqtte ftveô riildttÉ^ 
trie moderne Où le fabrtcaat se JOùtûb en général à une senle 

nature de produits. • 

• • 

. M. lïlcardi termine la lecture de s<on mémoire sur le Musée 
des Petits-Âugustins qui est renvoyé à la Commission des 
impressions. — A la suite de la lecture de M. Nicard, M. de 
Montaiglon fait remarquer que Téglise Saint- JuIien-le-Pauvre, 
â'ayant plus d'emploi depuis la reconstruction de TUÔtel- 
bieu, court risque d'être négligée et démolie ; elle offrirait 
facilement un asile à un grand nombre de monuments pari- 
siens que le Louvre et Gluny sont trop étroits pour recevoir. 

M. Longnon, en réponse aux observations présentées par 
M. Quicherat au si]jet de Tévôché d'Arisitum, s^exprimeen 
ces termes : . 

t En suite de la lecture que M. Quicherat vous a faite 
mercredi dernier au stget d^mt^wn, j*ai répondu à mon 
honorable confrère que J'avais toujours reconnu Tiden* 
tité de la tevre Arùdii ou Erisdu avec la baronnie d-Hierle% 
aux environs du Yigan, mais que je persistais à voir deux 
noms absolument distincts dans AriHtum, Arindum ou Aris^ 
dum^ chef-lien de Tévêché mérovingien, d^une part, et^m'> 
dium ou Arisdia^ nom latin de la baronnie d'Hierle/ d'autre 
part. Je viens aujourd'hui préciser ma pensée après une 
nouvelle étude des textes invoqués par M. Quicherat. 

ft La distinction entre Atisdum et Arisdium (ou peut-être 
plus exactement Arisdia, comme on lit dans une charte 
de 1243), résulte du fait que le second de ces noms désigne 
toujours dans les documents connus une circonscription 
territoriale, tandis qn^Arisdum est le nom d'une ville, meus, 
municipium ou castrum, Philologiquement aussi, les deux 
noms sont distincts, tout aussi distincts que les nomina latins: 
Flavius, MuciuSy Octavius, Quintius, Titius, le sont des prs* 
nomîna on des cognomina: Flavus, Marcus, Octavus, Quintusf, 
Titus, dont ils dérivent ici, Arisdum est le primitif, Aris-^ 
dium ou Arisdia le dérivé, et ce dérivé a été formé — par 

1. Géographie de la Gaule au ti* iiéde, p. 541. * 



— m — 

un procédé employé dans la formatioa de biat d*autres 
noms de régions ^ pour désigner le pays dépendant de 
l'ancienne ville épiscopaled^^nn^m^ 

c M. Quicherat m'objecte que la baronnle d'Hierle n'aancan 
lien avec Alais. Je ne le méconnais pas, mais nos confrères 
savent tous que fréquemment des noms de circonscriptions 
territoriales ont été restreints à certaines parties de ces 
circonscriptions qui, à ne considérer que Tétymologie, n*y 
avaient aucun droit. Pour n'en citer que quelques exemples, 
Je rappellerai que le nom du Ternois (pagus Teruanensis)^ 
dont la ville épiscopale de Thérouenne était le chef-lieu, ne 
désignait plus dès le xii« siècle que le comté de Saint-Pol, 
c*est-à-dire la partie méridionale du pagus Teruanensis 
auquel Thérouenne était devenu complètement étranger^; 
je citerai un des pagi du diocèse de Reims, le Dormois, 
pagus DuleomsnsiSy ainsi nommé de Doulcon, son chef-lieu, 
et dont le vocable ne s^appllquait plus déjà au zi* siècle 
qu'à la partie sud-ouest du pagus primitif, c'est-à-dire pré- 
cisément à la partie du Dormois la plus éloignée de Doul- 
con 3. N'avons-nous pas vu récemment, en 1860, le gouver- 
nement impérial priver le département du Var de la vallée 
qui avait fait donner, à cette circonscription d'origine révo* 



1. Les textes latins qui parlent du pays d*Hierle donnent toujours le t quand Us 
emploient la forme substantive (voyes surtout chez Ménard, Histoire de Nisme», 
t. I", preuves, p. 71 et 76 : les chartes de 1227 et de 1243 mentionnent la terra 
Aritdii et la terra Arisdia), Mais si le i n'est jamais oublié dans la forme subs- 
tantive où il est Indispensable pour établir la distinction entre Tanden viens et la 
circonscription territoriale, on Tomet quelquefois dans la forme adjective, celle-ci 
pouvant être tirée à volonté du primitif ou du dérivé ; ainsi on trouve dans la 
charte de 1127, à côté des mots « proceres Arisdienses^ arg-entarius ArisdiensiSt » 
les expressions « terra Arisdensit et argentaria Arisdensis. » — Les noms de pays 
terminés en latin par le suffixe ta sont trop communs pour que nous ayons à en 
rappeler quelques-uns ici ; quant au suffixe ium, il est d'un emploi plus rare, et lea 
dénominations du Belçium^ dérivée du nom des Belges {Belg»)^ de Castrieium, 
employée plusieurs fois par les écrivains du ix* siècle au lieu de pagus Castneenr 
sis^ sont, parmi celles qui se présentent en ce moment à notre mémoire, les seules 
où ce suffixe soit ajouté à un nom de lieu ou à un nom de peuple pour former un 
nom de région. 

2. Longnon, Eludes sur les pays de la Gaule, i" partie, p. 52. 

3. Ibid., 2* partie, p. 57. 



— U7 — 

lutionnaire, le nom qu'elle n'a pas néanmoins cessé de porter 
^^ après cette mutilation ? 

^' it Quant au motif de la restriction du nom Arisdium à la 

partie occidentale du pays que J'attribue au diocèse é'Aru 
"^ éitum, II m'échappe aussi bien que les raisons qui ont fait 

-* restreindre la circonscription du Temols et celle du Dor- 

'P mois ; mais un précieux texte du zili« siècle nous fait assis- 

^^ ter à une restriction nouvelle de la terra Arisdii, En 1243, 

îs<^ le roi saint Louis, après avoir confisqué pour crime de 

iji rébellion les seigneuries d'Âlais, d'Anduze, de Sommlères 

* et d'Hierle appartenant à Pierre Bernard d*Anduze, accorde 

lii à ce baron 600 livres de revenu annuel, assises sur la terra 

à Jrisdie, réservant toutefois à la couronne le casttum Mat" 

m rocii *, ou la ville de Meyruels, que TAssemblée constituante 

ef< a rattaché en 1790 aux pays dépendant jadis du Gévaudan. 

à « La pièce à laquelle nous faisons allusion est un des meil-* 

leurs témoignages qu'on puisse opposer à ce fait que M. Qui- 
cherat considère comme acquis : Fidentité de l'ancien dio- 
cèse ^Arisitum avec rarchlprôtré du Vigan, au diocèse de 
Nfmes^ lequel avait été désigné au moyen âge sous le nom 
^archvpresbyteratus Arisdensis^ et qui, ce sont les expres- 
sions mômes de notre savant confrère, se composait « à peu 
de différence près, du même nombre de paroisses que le 
civitas dont parle Grégoire de Tours. » En effet, Meyruels 
était aussi bien que le Vigan le chef-lieu d'un archlprétré 
du diocèse de Nîmes, puis de celui d'Alais, et le château de 
Roquedur, dont le ressort forme la partie de la terre d*Hlerle 
laissée à la famille d'Anduze en 1243, ne faisait pas non 
plus partie de Tarchiprôtré du Vigan : Roquedur apparte- 
nait à rarchlprôtré de Sumène ^ qui, par ses paroisses les 
plus orientales, Cezas et Cambo, atteignait la partie supé- 
rieure de la vallée du Vidourle et communiquait ainsi avec 
ces régions que M. Qulcherat déclare sans lien topogra* 



1. Ménard, Hittùire de Nitmes, t. !«', preuves, p. 76. 

2. Cette indication, ainsi que les antres renseignements analogues qni snirent, est 
empruntée an Dictionnaire topographique du département du Crord, de M. Ger- 
mer-Durand. 



phique a^ec le diocèse d*Arisitum, tel qu'il le conçoit. Ajeu-* 
tons qu'un hameau nommé aujourd'hui la Hierle, le mansm. 
dé Arùdio^vulgariier vQcatur Yrîe, d'un aete de 1371, hameau 
que M. Germer-Durand considère comme le moMus caput 
de la baronnie d'Hierle^ faisait partie d'un quatrième archi^ 
prôtré, celui de la Salle qui, lui, appartient au bassin d'AlaLi 
et non à celui du Yigan. 

c A l'argument topographique que M, Quicherat prétend 
tirer de la difficulté des communications entre Alais et le 
Rouergue, difficulté qui n'existe pasj dit-il, entre le Rouergue 
et le bassin du Yigan, je me contenterai de répondre par ce. 
iîait incontesté que, du tui* au 3ux" siècle, le Yigan et Alais 
ont constamment suivi les mômes destinées : d'abord du 
vui» siècle à 1692, époque pendant laquelle ils dépendaient 
du diocèse de Nîmes ; ensuite, de 1692 à 1790, qu'ils compo- 
i^rent le diocèse d'Alais, enfin depuis 1790, date de leur 
entrée dans le département du Gard. 

c Un autre argument incidemment invoqué par M. Qui- 
cherat et que j'ai déjà quelque peu infirmé en démontrant 
que l'archiprêtré du Yigan ne représente pas à lui seul 
l'ancien diocèse d'ArisUum, cet autre argument, dis-je, est 
en réalité des plus défavorables à la cause de mon savant 
confrère. Il faut se garder d'assimiler les circonscriptions^ 
paroissiales du vi« siècle, et'même celles, plus nombreuses 
déjà, de l'époque carolingienne, avec les circonscriptions 
paroissiales des sept derniers siècles. Yers le xii« sièclCi. 
dans la France du nord, le nombre des paroisses s'est quin*^ 
tuplé ; c'est du moins, autant que je m'en souviens, la pro- 
portion que des études locales sur les pays arrosés par lai 
Marne et ses affluents m'ont jadis permis d'établir; M. Aug. 
Molinier, qui dirige en ce' moment la nouvelle édition de 
VMistoire du Languedoc^ de dom YaissetOf m'assure être 
arrivé à la même conclusion pour des contrées languedo*. 
ciennes qu'il a plus particulièrement étudiées, le pays de 
Lezat, par exemple. J'appuierai cette opinion, qui n'a encore 
reçu aucune publicité, par un rapprochement que les ouvrages 

1. Dictionnaire tcpograpMgue du département du Gard^ p. 104. 



— f4« — 

de Grégoire de Tours m>utoriseiit àfalre, : U résulte^ <^ vç^ 
semble» des curieux renseignemeats que Grégoire a réuuis 
sur les évéqves do Tours, ses prédécesseurs, que, lors de sou 
avènement à Fépiscopat (573), la Touraine compreuait, ^ 
dehors du cfaeMieu de la cité, environ trente-trois paroisses 
rurales qui, au xyui<» siècle, sont représentées par 284. cirr 
conscriptions paroissiales, ce qui donne 1 à 8 1/S.pour l^ 
rapport du chiffre des paroisses du vi* siècle avec celui des 
paroisses modernes. Il est donc matériellement impossible^ 
en face du' nombre de 15 paroisses plus minus qui compen- 
saient le diocèse d'Arisitum en 570, de lui assigner un.terri*- 
toire inférieur en étendue, à celui que lui donne ma carte 
de la Gaule en 587 ; je suis évidemment resté dans des 
limites raisonnables en assimilant d'une façon générale ^ef 
15 paroisses du diocèse d'^Arisitum avec la circonscription 
diocésaine d'Alais qui se composait de SU paroisses, puis- 
quMci nous n'arrivons même pas à la proportion de 1 à 6 ^. 

ff M. Quicherat dit à la fin de sa note qu'il y a grande 
apparence que le nom latin d'Alais, Alestum^ nous est par*^ 
venu dans toute sa pureté, sans qu'on ait à soupçonner. un 
changement dans sa liquide, et il cite à ce propos un peiv 
sonnage qui, portant le nom d'Alaix, hameau voisin de 
Charlieu (Loire), est désigné en 1332 dans un registre du 
jparlement aoua le nom de €ruillelmu$ deAleato. M. Quicherat 
paraît avoir oublié ici un principe qu'il connait. mieux 
que personne; c'est qu'une pièce du xiv« siècle ne peut rien 
prouver dans un cas semblable et, très-probablement, la 
notoriété de la forme latine alors employée pour désigner 
la ville d'Alais n'a pas été étrangère à la traduction latine 
4u nom de Guillaume d'Alais par G, de Mesto, 

( Je terminerai en protestant contre l'étymologio que 
M. Germer-Durand donne du nom d^Arisitum, étymologie 
que M. Quicherat rappelle : Arisiium. tirerait son nom de 
deuj( cours d'eau l'Arre.et Hse qui joignent leurs eaux près 



1. Je me réserre d'écrire nn mémoire sur la question de Tétendae des andeimes 
ùrcooscriptions paroissiales et faeeepterai avec reco&oaissasce totta les renseigne^ 
menta ^'on voudra bien'm'adreaoer à ce sujet. (Ni>te de M, A. Jjw^non^ 



— 420 — 

da y\f^. Outre que l^accoupiement de ces deux vocaMes 
ne rendrait pas compte de la finale du nonr Arisitum^ je 
rémarque que le nom de FArre semble avoir toujours pris 
deux r et que jamais, cependant, Ton n'a écrit ArrisUum. 
te ne puis admettre non plus Forigine que M. Germer* 
Durand assigne au nom du Yigan : le Yîgan est un nom 
essentiellement différent de celui d^Avicantus, qne fournit 
nne inscription ntmolse. La seule forme latine que les docu- 
ments du moyen âge fournissent pour le Yigan est Vicanum, 
nom formé d'un mot roman, comme le prouve la présence 
de Tarticle dans le nom de la ville du Gard, aussi bien que 
dans le nom des communes du Yigan et du Yigean que ren- 
ferment les départements du Lot, de la Haute- Ylenne et da 
Cantal. » 

M. Prost signale, dans les Mémoires de la Société d'archéo- 
logie lorraine, un article de M. Bretagne où il. est question 
de groupes sculptés qui offrent de Tanalogie avec le groupe 
trouvé à Merten. 

M. de Montaiglon entretient la Société du Fraru: Archer 
de Cherté^ monologue dramatique du xvi<» siècle, non signalé 
JûsquMci et dont la réimpression doit figurer dans le trei* 
zième volume du Recueil d'Anciennes poésies des xy« et 
XVI* siècles qu'il publie avec M. James de Rothschild dans 
la collection de la Bibliothèque elzévirienne. 

a On ne connaissait jusqu^à présent son existence que par 
la mention du manuscrit d'un angevin, Brùneau de Tartî- 
fume. Imprimé par M. Le Roux de Lincy {proverbes fran" 
çaU, 2« édition, 1859, II, 606) et par M. Gélestin Port (I>tc- 
iionnaire de Maine-et-Loire^ 1, 686) : f Le bourg de Gherré 
est renommé & cause de son Franc Archer^ dont les rodo- 
montades sont imprimées, comme celles du Pionnier de 
ScBurdre. » Ni les unes ni les autres ne sont indiquées dans 
aucune bibliographie, mais le Franc Archer s*est retrouvé 
dans la Bibliothèque Méjanne, à Aix. L*édition est de Tours, 
chez Jean Rousset, demeurant rue de la Scellerie, devant les 
Gordellers. Elle porte la date de lôM, mais il doit y en avoir 
eu d*antérieures^ car la composition de la pièce peut être 



— 42^ — 

Ib reportée probablement au camaTal de iS^A. Bn effet, il y 

ji est question de la bataille de Montreull-^ffellay, qui eut lieu 

î en juillet, et de l'émeute provoquée par Jean d'Âlanci à 

Angers, qui est d'avril 1528; en même temps le Franc 
Archer de Gherré, aussi vantard «t aussi peureux que son 
digne ancêtre le Franc Archer de Bàgnolet, parle du capi- 
taine Bayard, qui a peur de hif, comme encore vivant, et 
Bayard est mort le 30 avril 152/ii. La pièce est donc forcé- 
ment entre ces deux dates extrêmes. 

f La pièce, en vers de huit pieds à rimes plates, a 552 
vers. A un moment il énumère ses frères d'armes : 

Gentilzhoms d'entre Sarlhe et Maine, 

et non pas Chartre, comme le porte le texte gothique par 
erreur d'impression ; et, dans cette énumération toute locale. 
Il parlé de celui de Seurdre, auquel il fait encore allusion 
dans le vers 52, où il est parlé du « pyonnler de la Loire. » 
Le thème est pris au Franc Aroher de Bàgnolet, mais la 
broderie est nouvelle et agréablement spirituelle. Le plus 
Joli passage est celui où il raconte une conversation du roi 
qui le complimente sur sa bravoure et le prend par-dessous 
le bras. Gela est déjà bien, mais il est encore plus amusant 
de l'entendre se plaindre que dans son propre pays on 
oublie l'honneur qu'il a reçu : 

Quelque touace (rustre) de viUaige, 

Dis-je, yillain de père et mère, 

Me disoit : c Dieu te gard, eompère, » 

On c Toisin, i corome à ung nacquet ; 

L'autre m'appeleroit Jacquet 

Sans faire autre conte de moy ; 

Ils n'ont ne honte, ne effroy 

De marcher o moy pas à pas 

Et me prendre par soubz le bras, . 

Propre là où le Boy me pjnnL 

Aussi rosse-t-il d'importance ceux qui se permettent avec 
lui ces familiarités incongrues. 

ff La fin est aussi très-gale. Après avoir raconté ses exploits 
imaginaires contre Gros-Doux, c'est-à-dire Gros-Dos, et 



— 428 r- 

Qontre TrédouiUea, 11 a peur qa'on ne le croie pas et II i^out^ 
çn s'ftdressant aux spectateurs : 

J'en ay enoores le ponrpoînt 
' Gfawsses, corset et leâ despodlles 

De fea Groa-Donx et de TrédoniHês. 

Qu'est-ce qui dlet que se les i^ p9s ? 

Si ay, par bien. £Ues sont là-bas ; 
. Gela est aussi Tray que Hystoire. 

Quoy, vous ne m'en Youléz pas crpir^ ! 

Et, par bleu, je les voys quérir 

Bien tost. Je ne fais que courir. 

Attendez- moi ; homme ne bouge. 

c Ici il manque un vers, à moins, ce qui est possible, parce 
que cela se faisait quelquefois, que ce ne soit une rime 
d'attejpte,. reprise dans les premiers yers de la moralité qut 
devait suivre le monologue. Dans tous les cas, c'est une 
jolie fin et une bien adroite sortie ; avec un t)on acteur la 
chose devait être tout à fait aqausante, et les mopologues 
étaient toujours confia au; meilleur acteur* » 



Séance du 17 Avril, 

Présidence de M. Yiétor Guêbin, président. 

Ouvrages ofTerts : 
Anniiaire-Btdletin de la Société de VMùtoire de T!rance^ 1875 

et 1876, in-8%. 
Proceedings of the Society of Antiquaries of l/m^on^ mui à 

nov. 1877, in-8". 
Ghâkterag (le marquis pu). Le marécM de Banompierre ; 

journal de ma vie, t. III et IV, in-S!*. 
Ghables (rabbé Robert). Un atelier de pein$re$ verriers à 

Montoire au xvi* sikcU^ ln-8». 
— Le théâtre antique d'Aubignà et la vUla des Roches^ à 

Sceaux, in- 8". 
Gharicasse (Anatole de). "Etot de V instruction primaire dan^ 

l'ancien diocèse d'Autun pendant le zvii» et le xvni« siièçle^ 

2« édition ^n*8*. 



« 

DOUST-d'Abcq. Nouveau rec^ml M comptes de Pargenterie de^ 

' rois de France^ iB'8\ 

(s0Paiu>-*FauIiTRI£R. Inscription chrétienne antérieure au vm^ «., 

/i7i»LiOT (G/), Quelques inscriptions romaines des Musées de. Sens 

et de Lyony iB-8^ 
LuGB (Siméon). Chroniques de J. Froissartyt, VetYl> ia-8<>, 
Morand (F.). Jean Lefevre^ seigneur de Saint-Remy^ 1. 1, iQ-$^, 
BOQHAMBfiAU (lo marq^ls de). Lettres d^ Antoine de ffourhon et 

de Jeheame c^Alhret^ ia-8o. 
RtjBLB (A. DE^. Mémoires inédits de Michel de la Muyuerie^ 

1. 1, in-8<». 
Wailly (Natalls de). Béeitê d^un ménestrel de Reûns d^ 

xiu* sièele^ ln-8». 

Correspondance, 

M. Tabbé Charles, vice-pré&îdent de ]a Société historique 
et archéologique du Maine, présenté par MM. de Barthélémy^ 
et Aubert, pose sa candidature au titre d^associé corres- 
pondant. Le Président désigne MM. Rey, de Montaiglon et 
Bertrand pour former la commission chargée de faire un 
rapport sur les titres présentés par M. Charles. 

Travaux. 

M. Al. Bertrand dépose sur le bureau une photographié 
reproduisant un certain nombre de sculptures conservées 
dans le musée de M. Engel et trouvées à Brumath (Alsace): 

M. Rey lit la note suivante sfur la principauté d'AntiocliQ 
au XII* siècle : 

c Les auteurs qui jusqu'à ce jour ont écrit sur les origines 
de la domination latine en Syrie n'ont point fait k la prin-f 
cipauté d'Antioche une assez large part dans le récit des 
événements historiques qui remplissent en Orient les pre-> 
mières années du xin« siècle. 

« Toijgours préoccupés de Jérusalem, ils ont laissé Antioche 
dans Pombre, et cependant cette principauté atteignity en 



— 4 24 — 

bien peu d^Années, son maximum de déyeloppfèment, alors 
que le domaine royal ne se constituait que peu à peu autour 
de Jérusalem. Dès l-'année 1106^ tancrède était maître d^Apa- 
mée, d'Ël Bara, du Sermin, de Kafartab, d'Atareb, etc. 

c Profitant des luttes constantes des émirs turcomans et 
des Atabeks, ainsi que de l'anarchie qui régnait à Âlep, 
Bohémond et Tancrèdé n'avaient cessé de reculer les limites 
de la principauté. 

€ En 1117, ITarouktasch, Tùn des anciens serviteurs de 
Radouan, s'étant rendu maître d'Alep, conclut * une alliance 
avec le prince Roger d'Antioche et lui accorda le droit de 
conduire les caravanes allant d'Alep à La Mecque ainsi que 
celui de lever une taxe sur les pèlerins. 

c A partir de 1119, toute la partie occidentale et septen- 
trionale du territoire d'Alep, notamment les districts d'El 
Aouaeem, de Leïloun^ du Djebel Halaka, du Djebel Ahass et 
d'une partie du Djebel es Soummak, ainsi que ceux d'ElNou- 
kra et de Ouady Boutnaa, vers l'Euphrâte, étaient au pouvoir 
des Francs, qui, maîtres des tours de El Hader et de Kefer 
Haleb, tenaient la cité étroitement bloquée, obligeant ses 
habitanta à. partager avec eux les produits des jardins de la 
ville et de leur payer un tribut annuel de 1000 dinars. 
Aboulféda nous apprend que cet état de choses durait 
encore en 1130. 

a A cette époque, cette principauté avait acquis un déve- 
loppement considérable : au N.-O. elle comprenait une par- 
tie de la Gilicie jusqu'à la rivière Djihoun^ mais depuis la 
constitution définitive du royaume d'Arménie ^ frontière 
N.-O. de la principauté d'Antioche fut à la Dortelle. Au N.-E. 
elle était limitée par la flrontière de la principauté d'Edesse, 
qui passait au sud de Gorice, entre Hazart et Turbessel. 
Vers le désert, elle comprenait au-delà de l'Oronte les ter- 
ritoires des villes d'El Bara, de Fémie ou Apamée^ de 
Gapharda et de Marra nommée alors la Marre ; de ce côté 
les villes fortes d'Artesie, d'Atareb, de Sardonie, du Sermin 
et enfin la Marre formaient la ligne des places frontières. 

1. Kemal-ed-dlh, Hittoire étAlqt, apud Hofaricht, p. 251. 



— <a5 — 

JBU0 était bornée à ro. par la mer, au S. par le raiflaeau et 
la crête des montagnes formant la frontière du comté de 
Tripoli. Au S.-E. enfin, par les cantons montagpneux de 
KobeTs et de Massiad, possédés par les Bathéniens. Mais 
la chute de la principauté d'Edesse, survenue en 1145, 
modifia profondément cet état de choses dès la seconde 
moitié du xii« siècle. 

c Elle comptait alors un grand nombre de fiefs, dont les 
principaux étaient ceux du Gerep , de Harrenc, de Soudin, 
de Saône, de Hazart, du Sarmit^ de Zerdana, de Berzieh, du 
Sermin, de Gapharda, de la Marre, de Gassembelle, etc. 

« Margat, Trapessac, Gursat, la Roche de Russol, Nepa» 
Jezraîn, Belatnous, Laycas (Âleika), Gadmous et Lacoba en 
étalent les principales forteresses. Elle comptait deux villes 
archiépiscopales du rite latin, Albara et Femie, ainsi que 
les évèchés d'Artesie, la Liche, Zibel et Valenie. 

c Les abbayes principales étaient celles de Saint-Paul 
d*Ântioche, de Saint-Georges, aux Bénédictins, dans la mon- 
tagne Noire; de Jubino, aux Gisterciens; du Mont Parlier, 
de Sainte-Marie, de Rochefort, de la Granacherie, de Saint- 
Siméon (moines grecs et géorgiens). 

c Antioche possédait un siège archiépiscopal du rite 
arménien ; Femie et Laodlcée étaient la résidence de deux 
évéques du même rite. 

c Le patriarche syrien, jacoblte, résidait hâbitaellèment 
au couvent de Mar Barsauma, dans la principauté d*£desse. 
Mais un prélat de ce rite demeurait en permanence à 
Antioche. Dans la Montagne Noire, nommée alors par les 
historiens orientaux la Montagne Sainte ou la Montagne 
Admirable, se trouvaient encore plusieurs monastères de 
religieux arméniens, grecs et syriens, ainsi que de nom- 
breux anachorètes. Ge fut là, dans des cellules taillées dans 
le roc, non loin du couvent de Saint-Georges, que s'éta- 
blirent, en 1219, les premiers disciples de saint François, 
venus en Terre Sainte; pendant plusieurs années^ Ils y 
menèrent la vie érémltlque avant d'être réunis en commu- 
nauté. » 



H. QQlcherat dépoM «ir le bnreatl la photographie d^à 
Caaqoe 6d broDie dont la ville de Grenoble i fïtit l'ucqBial- 
tton en 1872, et qui est conserré dans sa blbllotbèqiie. 



f Cette pièce, nniqae en son genre, ressemble pir ga 
rorme à un heaume chevaleresque du zi" siècle, sauf qu'elle 
a des jugulaires et qu'au Heu de nasal elle présente sur le 
devant une petite pointe qnt ne descendait pas plus bas, sur 
le front, que la rencontre des sourclla. Elle est en bronze, 
peu épaisse, renforcée sur son bord Inférieur par un cercle 
ciselé, et dans sa montée, par ait bandes clouées de même 
métal, qui s'assemblent au sommet de la colBb sous une 
rondelle également clouée. Le bord sous le cercle, et les 
jugnlalres sur tout leur pourtour, sont percés de trous qui 
ont servi à coudre une doublure d'étoffe. 

■ Retiré d'un terrain bourbeux au lieu dit les Ripes à» 
Plllardln, près de Vézeronce (Isère), ce casque a été comI- 



déré par les e^yants du Danphinâ comme une épave dé la 
bataille célèbre où les Bourguignons furent battus par les 
Francs de Glodomir en 52/ii. Le style d'une légère ornemen-^ 
tation, qui décore le cercle de la coiffe, ne contredit pas 
cette hypothèse. Le dessin est celui d'une tige ondée, char- 
gée de raisins auxquels s'attaquent des oiseaux ; dans les 
sinuositéi$ supérieures, des croisette? à branches égales 
alternent avec les oiseaux. Ge sont là des motifs bien connus 
de rimagerié chrétienne des temps mérovingiens. » 

M. L. Maxe Werly, associé correspondant à Bar-le-Duc 
(Meuse), termine la seconde lecture de sa notice sur les 
fouilles opérées au CMtel de Boviolles. Ge mémoire est ren- 
voyé à la Commission des impressions. 



Séance du 8 Mai. 
Présidence de M. Victor Giïérin, président. 

Ouvrages offerts : 
Anmairt-BoLUivi^ de la Société de VhUtwre de France^ i87A. 

In-8^ 
Gbablbs (l'abbé Robert). Histoire de la Ferté-Bemard. In-8<>. 
-« L'CESuvre de Sainetot Chemin^ sculpteur /ertois. In-8*. 

— Notice sur Vinvasion allemande à la Ferté^Bernard^ en 

1870-1871. In-8«. 

— Etude historique et archéologique sur l'église de Soungné" 
sur-Même. In-8*. 

— Notice archéologique sur les monuments de Château-Gontier. 
In-8-. 

Ghâzaud. La chronique du bon duc Loys de Bourbon. In-/ii<». 
Desghâmps de Pas (L.). Les monnaies de Flandre pendant la 

période des troubles des Pat/s-Bas, 1577-158A. In-8*. 
Duplès-Aqier (H.). Chroniques de Saint-Martial de Limoges. 

In-8\ 



Lalanne (Ludovic), Œuvres complètes de Pierre de Bourdeille^ 
seigneur de Brantôme. T. VII à IX. in-8^. 



Meyeh (Paul). La Chanson de la croisade contre les JUn*- 

geois^ t. !•'. In-S». 
PiGBOTTE (Léon). Le grand clocher de la cathédrale de Troyes, 

In-8». 

Correspondance, 

MM. G. Çarapanos et le comte de Bremond d^Ars adres- 
sent leurs remerciements à Toccaslon de leur admission au 
nombre des associés correspondants nationaux. 

Travaux: 

Le Président annonce à la Compagnie la mort de M. le 
baron de Gullhermy, membre résidant, et énumère les tra- 
vaux de cet érudit éminent dans la personne duquel la 
Société fait une perte sensible; le vide produit dans les 
rangs de la Compagnie est de ceux qu'on ne comble pas faci- 
lement. . 

L'ordre du jour appelle Télection d'un membre résidant 
en remplacement de M. Mariette, admis au nombre des 
membres honoraires. Après avoir entendu les rapports des 
commissions chargées de présenter des conclusions sur les 
titres présentés par MM. Corroyer, Mowat et Muntz, on 
passe au scrutin. M. Eug. Mûntz, ayant réuni le nombre de 
suffrages exigé par le règlement, est proclamé membre 
résidant. 

M. Mazard, associé correspondant à Neuilly (Seine), pré- 
sente à la Société divers échantillons de poteries vernissées 
gallo-romaines, trouvés dans le département de rAlIier, 
et communiqués par M. Bertrand, membre de la Commis- 
sion du Musée de Moulins. 

a Ces poteries, simples fragments, sont intéressantes en ce 
qu'elles sont revêtues d'un enduit plombifère de couleur 
variée. Non-seulement elles offrent de nouveaux exemples 
de Tapplication par les anciens des vernis à base de plomb 
sur les terres cuites, mais elles laissent supposer que ce 
genre de fabrication céramique avait été au moins essayé 



— <29 — 

par les potiers de PÂllier. Ils n^aralent que médiocrement 
réassl; si quelques enduits jaune, jaune verdâtre, ont con- 
servé leur ton et même un certain éclat, d^autres, sans 
doute brun, n'ont laissé dé traces que dans les creux des 
décors en relief des vases. M. Mazard n'attribue pas seule- 
ment au feu des bûchers funéraires la destruction des cou- 
vertes, mais plutôt à la nature des vernis. 
^ f Les fragments qu'a reçus M. Mazard sont des échan- 
tillons suffisants pour apprécier la technlqTie de cette 
fabrication; M. Bertrand possède dans sa collection des 
vases entiers ou en partie reconstitués, lampes, flacons en 
forme d animaux, divers vases à verser; tasses, petites 
urnes, etc. Le Musée de Moulins contient également une 
douzaine de pièces curieuses ainsi qu'une autre collection 
privée, sur laquelle M. Mazard n'a pas encore obtenu de 
renseignements. » ' " . ' 

M. Port, associé correspondant à Angers (Maine-et-Loire)^ 
envole le dessin d'un vase en cuivre qu'il attribue au xv« 
siècle* Plusieurs membres présents lui trouvant un^. cer- 
taine analogie avec un vase semblable, exposé, duas. les 
galeries du Trocadéro et qui paraît antique. . , ^ 

M. Héueey lit en commuttfieation un mémoire sur la VbOte 
appelée éàiiiéra par les autéun( classiques. 



>'\ 



Séance du 15 Màd. 

Présidence de M. Victor Guêrin, président. 

Ouvrages offerts t ^^ ~ 

Annales de la Société d'agriculture, industrie^ science^, arts 
et belles-lettres du département de la Loire. T. XXL In-8®. 
Âtti ddla R.Academia' dei lincei, 8« série, t. II, ri* /i. ïn-/i«. 
Bulletin de correspondante helUnicfae^ A.^ année. In-8<». 
-^dela Société archéologique d Eure-et-Loir ^ n** 131. tIn-8<». 
-^ delà Société archéologique de Touraine, t. IX. In-B®. 
^ delà Société archéologique du Limousin, t. XXY. In<'8*. 

ANT. BULLETIN. 9 



— 430 — 

^ ((« b S0oiété he^fortain^ ^énmUuiony 9« woée. In-S^ 
«— de îfi. Société historique et arché9Îo(jiique de LofigreB^ avril 
. 1878. lQ-8o, 
Chronique des Sociétés savantes de France, pubUcatloa de 

rin^titut des provinces, 1878, In-8\ 
Journal des Savants^ avril 1878* lA-/ii^. 
Mémoires de la Société ^ agriculture^ sciences et arts du dépar* 

ternit de la Marne^ animée 1876-1877, Iq-8<>. 
-^dela Société des Antiquaires du Centre ^ t. VI. 10*8", 
Société pour la conservation des monuments historigiu^ ^AU 
. «ace,.;i&78, a* 1. In-8\ . 
BATÀII4LAED (Gb.)-. McButs judiciaires de la Francis du, j,\\* av 

xfx« sùcU, lo-à». 
Qay« (baron Joseph j>b). Quel^u^ traces de Vâge de (rome en 

Champagne, In-8». 
Brogaro (Henri). Origines de la Société historiqjUe $t archéo» 

logique de Langres, 
Gastan (Auq.). Vesontio^ colonie romaine. In-^*. 
Grabbrt (F.-M.). Dictionhaire topographique ^ historique et 
' étymologique des rues^ places, ponts et quaitde la vUle de 

ilfefc. In-»*. 
>— Le temple des Messins^ de D. Bernardin Pierron^ repro* 

A^çt^pQ de la ^ad«ictloâ(i française de oe poèm. Ia<-8*. 
JoussET (le docteur). La • ré>olptipn au Per<J^l w partie^ 

Saint-Martin du Vieux-Bellesme. In-8*. 
Thuot (J.-B.). La forteresse vitrifiée d» Puy^de-Cfaïudy et la 

ville de Guéret, In-iSk •• 

Correspondance, 

M. Noél Lèmire' annonce la mort de son père^ M. Jules- 
Noôl Lemire, associé correspondant mUonal à';Pont-de- 
Poltta (Jura). . > - . . 

Mp Storelli. conservateor du Mosée de la ville de 91oIs, 
adresse en. communication deui albums contenant (les dd9- 
sins de cJbiA^eattx des bords de la Loire. 

Travaux, 

M. 149 ^\fif^X dép<w èm ie bureau rositampaes d'ua bas- 



relief trè&>gPO08i^^ repréflentant cinq ouvriers mineurs 
vêtqs de tuniques retroussées avec une ceinture, et mar- 
chant vers la droite. L*un de ces hommes porte une pioche 
sur l'épaule droite. Le bas-relief dont il s*agit a été trouvé 
en Espagne, dans les mines d'argent de Linarès, près de 
Jaen ; il a été transmis & M. Derenbourg à qui on en doit 
la communication. Des antiquités romaines existent à 
Linarès où l'on voit encore, dit-on, les restes d'un aquedUQ* 

M. Héron de Villefosse communique une inscription 
d'Afrique, sur laquelle il a retrouvé un nouvel exemple de 
la formule Deo laudes dont il a d^4 entretenu la Société ^ 
Ce texte a été publié en 1867 par le capitaine 0ewulf, sans 
aucune explication ^. H a été découvert à THenchir Sefet 
ÎDellaâ, au-dessous de la magnifique source nommée Ras- 
Dellaâ, c'est-à-dire au sud d'Àîn-Beida, entre Khenchela et 
Tébessa. On Ta ainsi transcrit : 

DEOLAV 
LF8AG 

MV8 
T 

, Notre conCrère pense que cette copie est inexacte et qu^il 

faut lire : 

DEOLAV 

DE8AG 

MVS. 



Les deux premiers mots, Deo lauêUy lui paraissent eer« 
tains. Quant au troisième, il croit qull fout le lire : ag(ay 
mus ou agimusf ; dans ce dernier cas, TI aurait été rejeté à 
la fin par suite de la négligence du graveur. On a des 
exemples de ces déplacements de lettres ou de mots ' dans 



i. BuXkHn dé la Sbc, dès Àntiq,, id7é,p. S8; fVH, p. 29f et tnSt. 
9. Afin, de la Soe. areh, de Constantinet 1667, p. 218, n* 19. 
8. Voir les exemples cités par H. B. Le Blant, Mamel ^^»iffngtMe e^trê' 
tienne^ p, 74. 



— 432 — 

les inscriptions chrétiennes et notamment sur le linteau de 
Bir-Seied, publié dans le Bulletin de Tannée dernière ^ 

Ainsi, laissant de côté le monogramme de raenchir m*ta 
Steha dont Texplication est discutable, on a jusqu'ici ren- 
contré en Numidie quatre mentions certaines du cri de 
guerre des Girconceliions. 

i« Au sud de Djebel Ghettaîa, à 6 kilomètres sud d*Aîn- 
Tazougar. 

20 Â rHenchir-Sefet-0ellaâ. 

8* A rHenchir-Goussa. 

U"" A Bir-Seied. 

Ces quatre points sont situés entre Khenchela et Tebessa 
ou au sud de ces deux villes, n est naturel d*en conclure 
que cette contrée a été le théâtre des exploits des Glrcon- 
cellions, auxquels la proximité du désert offrait un refuge 
en cas de défaite. 

M. Benjamin FiUon, associé correspondant à Saint-Gyr- 
en-Talmondais (Vendée), présente une statuette en bronze 
trouvée aux environs de Blois, en Sologne, avec d'autres 
objets datant du v^ au vi« siècle. Il pense que cette figurine 
est byzaâtlne, mais, ne fixant aucune époque à son exécu- 
tion, il demande Tavis de la Société. M. Heuzey croit que 
cet objet se rattache aux œuvres des temps barbares dans 
lesquelles se continue la tradition antique sans qu'on puisse 
lui trouver nécessairement un caractère byzantin. 

M. Aug. Prost demande à i^outer quelques renseigne- 
ments à ceux qu'il a donnés dans la séance du 3 avril der- 
nier sur la découverte de Merten (ancien département de la 
Moselle). Gette découverte consiste, on se le rappelle, en 
fragments ayant appartenu à un monument qui comprenait 
une colonne d'environ 6 mètres de hauteur, élevée sur un 



1. Bulletin de la Soe. des Antiq,, 1877, p. 204, A. n est bon de oomptrer les 
deux inBcriptions de Bir-Seied et d'Henchir-^efetrDellaft : sar toutes deux nous 
rencontrons, après le Deo Laudei^ un troisiôme mot qui sur la première semble 
être dicamuti «t sur la seconde aganuu. 



— 433 — 

double soubassement dont Tétage inférieur était quadran- 
gulaire et l'étage supérieur octogone, et surmontée d'un 
groupe composé d'un personnage étendu à tetre et foulé 
aux pieds par un cavalier. Les caractères particuliers de ce 
groupe n'étaient pas donnés dans les premières indications, 
d'après lesquelles avait été faite la communication du 3 avril, 
n y avait lieu de se demander si par hasard ce groupe ne 
rentrerait pas dans la catégorie de ceux assez souvent ren- 
contrés dans la province, où le personnage étendu par terre 
est un être dont le corps se termine en forme de serpent. 
M. Benoit a publié un travail d'ensemble sur ces monu- 
ments dans les Mémoires de la Société cParchéologie lorraine 
(tome XVm, 1868, p. 37A). 

De nouveaux renseignements demandés à Metz par M. Aug. 
Prost justifient cette supposition. Le groupe de Merten 
représente en effet un cavalier foulant aux pieds un per- 
sonnage terminé en forme de serpent. Il est, dit-on, de 
dimension un peu moindre que de grandeur naturelle ; le 
personnage à cheval, plus petit encore, n'est que de demi- 
grandeur. 

Les informations complémentaires envoyées avec celles-là 
confirment aussi les inductions tirées des premières indica- 
tions, touchant les dimensions totales du monument. Il 
devait avoir, dit-on, environ 12 mètres de haut. On confirme 
également ce qui avait été dit d'abord de l'excellent style 
des quatre tètes qui décorent le chapiteau de la colonne, et 
des quatre statues de grandeur naturelle placées dans les 
niches de l'étage inférieur du soubassement. Quant aux huit 
statues qui décoraient l'étage supérieur, elles étaient, dit-on, 
de plus petite dimension, autant qu'on peut en juger par 
leurs pieds, qui seraient à peu près tout ce qui reste. On 
ajoute que, contrairement aux premières indications, il aurait 
été trouvé à diverses reprises dans ces derniers temps des 
murs de construction antique à Merten. 

M. P. Nicard a la parole pour faire la communication sui- 
vante : 
c On lit, page 97 de la Notice des objets de br^nxe^ cuivre^ 



— 4»4 — 

^fotii, /er, «fc, par M. Glément de Ris, n» 270 : Horloge de 
table> deux Inscriptions ainsi transcrites : 

Wens ubel geth hab Ich gedvlt 
Werzagt Ich nlt es brlgt mir Hyldt 

Ich heisz mit name die Klughelt 
Wels aller sache recht bescheidt. 

Ans ad vd gvstisch Kels verscho 
Was rechitst soll ses Sorgaghad. 

« Ces deux inscriptions ont été traduites de la manière 
suivante, par Tauteur du catalogue en question : 

Dans l'adversité, Je prends patience. 
Si je ne me décourage pas, tant mieux pour mol. 
rai nom Prudence, Je sais tout bien expliquer. 
Par soins et par adresse Je passe sur tout et ne laisse 
que ce qui est bien et juste. 

c Le texte de cette inscription doit être rétabli ainsi qu^il 
suit : 

WEN'S VBEL GEHT, HAB' ICH GEDVLDT, 
VEEIZAGT IGH NIT. BRIGT ES MIR HVLDT. 

ICH HEISZ MIT NAMÊ DIE KLVGHEIT. 
WEIS ALLER SACHE RECHT BESCHEIDT. 



AVS GAB VD G VST ICH KEIS VERSCHO 

WAS RECHT IST SOLL SEI FOR(T) GAG HA 

et traduit de la manière suivante : 

Quand les choses vont mal je prends patience. 

En ne désespérant pas, cela me porte bonheur. 

Je m'appelle de mon nom la prudence 

Et je sais aviser & tout. 

Mi les dons ni les faveurs ne me font épargner qui que ce soit. 

Ce qui est Juste ne doit être arrêté par rien. 



— iâ5 — 

^ c Getti» tradaetk)n, bû dô i^pproohàtit ^n iêxtë &llétti«ttâ^ 
se montre beaucoup plus fidèle. ,» . . 

M. Nicard communique ensuite la photographie de deux 
inscriptions antiques, gravées sur bronze et conservées au 
Musée d'Amiens, qui lui ont été envoyées par M. Janvier, 
associé correspondant dans cette villCi Elles ont été décou- 
vertes en 1800, dans la rivière des Tanneurs. 

Il est donBé lecture d*an mémoire sur VEuchariitU et m» 
emblèmes^ de M. F. de Lasteyrie, membre honoraire. La 
Société dédde qu^elle &a étendra une seconde lecture. 

La Compagnie entend ensuite là lecture d'une note de 
M. Beauvois, associé correspondant à Ciorberon (Gôte-d*Or), 
sur le camp retranché de Corberon, Cette enceinte, ayant la 
forme d'un quadrilatère entouré de fossés, mesure un peu 
plus de deux hectares dé superficie ; elle est située iiur un 
promontoire qui s'avance au sud-ouest de la forêt de Cham- 
jarley, dans l'étang de ce nom, à 200 mètres de la voie 
de Chalon-sur-Saône à Langres. M. Beauvois a profité de 
rexploitation de cette partie de la forêt, en 1876, pour 
relever le plan de cette enceinte qui n'avait pas encore été 
signalée. Il est à souhaiter que des fouilles permettent de 
déterminer Tépoque à laquelle elle peut être attribuée. 



Séance du SS Mai. 
Présidence de M. Victor Gujèbin, président. 

Ouvrages offerts : 
Catalogue des objets d^antiquité et de curiosité exposé dans le 

musée de la Société des Antiquaires de Picardie, in-8^. 
La Haute'Mame^ revue champenoise. Exemplaire offert par 

M. H. Bordier, iûr4fi. 
Mémoires de la Société (^émulation de CmbrcÂ, t. XXXIY, 

lû-g*. 
Re&ue affUmne^ H* 127, in-S». 



— 486 — 

Bàbeau (Albert). Diminigue Florentin^ iculj^teur dm xvt* siède^ 

in-S». 
— - Le recrutement territorial sou9 V ancien régime^ in-8*. 

— La construction de ^Hôtel-Dieu de Troyes, in-8*. 

— Les portraits de deux députés de Troyes au xv* et cm 
XVI* siècle, m-8<*. 

— Vassemblée Sélection de Bar-sur-Aube^ iQ-8*. 

— Le château de la Chapelle'^odefroy^ in-8<^. 

— L'assemblée d^élection et le bureau intermédiaire de Troyes^ 
1I1-8*. 

— • Comptes-^endus des travaux de la Société académigée de 
VAule, en 1860 et iWll, in-8*. 

— Le Parlement de Paris à Troyes^ en 1787, in-S®. 

— Le château de Brienne, in-8**. 

— La population de Troyes au xvni* siècle^ iû-8'. 

— L'exhumation de Voltaire ^ în-8'. 

— VHôtel'Dieu de Troyes au xvi* siècle^ in-8". 

— Notes sur Dominique et Gentil^ in-8*. 

Janvier (A.)* Esquisse biographique sur Jacques Sellier^ in-8^ 
Le Grand (le docteur). La nouvelle société indo-chinoise^ Jon- 
dée par M. le marquis de Croixier^ in-8°. 

Correspondance. 

MM. Albert Babeau, de Troyes, et André Storelli, de Blois, 
présentés, le premier par MM. de Barthélémy et Gourajod ; 
le second, par MM. Aubert et Goarajod, posent leur candi- 
dature au titre d^associé correspondant national. Le Prési- 
dent désigne MM. Longnon, de Villefosse et Saglio pour 
foirer la commission chargée de faire un rapport sur les 
titres de M. Babeau ; et pour M. Storelli, MM. de Barthé- 
lémy, Micard et Quicherat. 

Trttoaux, 

M. Henri Bordier rappelle la communication qa*il a pré- 
cédemment faite à la Société {Bulletin^ fév. 1876, p. 7/i) de 
dessins originaux exécutés en 1772 d'après les objets d'anti- 
quité que Ton venait alors de découvrir par suite de fouilles 



— f37 — 

exécutées méthodiquement sur la montagne du Gh&telet, 
près Saint-Dizier (Hante- Marne), Il rappelle en môme temps : 
10 la note dans laquelle notre confrère, M. Héron de Yille- 
fosse (Ibidem^ p. 160), a déterminé ce qu'étaient devenus, 
après la mort de rinventeur, une partie de ces objets et en 
a signalé plusieurs comme consenrés au Musée du Louvre ; 
2* une lettre de M. l'abbé Geslin, curé de Fontaines-sur- 
Mame, le village le plus proche du Gh&telet, qui espérait 
que de nouvelles fouilles pratiquées sur le terrain des 
anciennes découvertes produiraient encore d'utiles résultats* 
M. Bordier rend compte à la Société des relations qu'il a 
entretenues sur ce dernier sujet avec M. l'abbé Geslin qui 
lui envoya, au' mois d'octobre 1876, un mémoire sur les 
résultats obtenus, mais de la lecture duquel il avait dû con- 
clure que les fouilles nouvelles avaient été à peu près vaines. 
Le zèle de M. l'abbé Geslin avait été jusqu'à le décider à 
acquérir, avec ses propres ressources, une portion de ter- 
rain, celle qu'il jugeait la plus favorable, afin d'y chercher 
en toute liberté ; il n'avait été récompensé que par la mise 
à découvert de trois massifs de maçonnerie alignés symé- 
triquement à 7 mètres l'un de l'autre et qu'on peut, qu'on 
doit même regarder comme les fondations de trois piles d'un 
aqueduc détruit, qui, d'après les calculs d'un ingénieur, 
mesurait au moins 47 mètres d'élévation, et qui conduisait 
jadis l'eau des hauteurs voisines, sur un parcours de 
1600 mètres, à la population gallo-romaine du Gh&telet. 
L'auteur du Mémoire priait les lecteurs de suspendre leur 
jugement jusqu'à ce qu'il eût pu compléter ses recherches 
en fouillant encore pendant la belle saison de l'année sui- 
vante. M. l'abbé Geslin s'est acquitté de sa promisse et vient 
de publier, dans le Bulletin de la Société historique et archéo^ 
logique de la viUe de Langres (1^' oct. 1877 et l«'janv. 1878), 
un récit contenant le résumé de ses eiforts. Malheureuse- 
ment le bilan des découvertes n'en est nullement augmenté. 
La mise à nu des fondations de plusieurs piles d'un aqueduc 
antique y est confirmée ; mais pas un objet d'art, pas une 
hascription, pas une pièce de monnaie^ pas un ossement n'a 
.été amené à la lumière par l'honorable investigateur. 



— 488 ^ 

M. Henri BonUer oroft donc pouvoir déelftl^ tfa^ la 
réponse à la question qu^il avait désiré soulever est absolu-* 
ment négative et que : les tréiors de la montagne duChâteUî 
$onî tnttèrênunt épuisés. D termine sa communication en 
offhint pour la bibliothèque de la Société un exemplaire de 
la Rewtê de la Haute-Marne^ par M. Gamandet, volume fort 
rare (cette Revue ne se tirait qu*à cent exemplaires) et qui 
contient une précieuse série d'articles rédigés par M. Pothier, 
juge de paix (20 articles en 93 colonnes), concernant le 
Ghâtelet. 

Sur une question faite à ce st^et par M. Quicherat» 
notre confrère qjoute que les fouilles primitives sont décrites 
dans les deux brochures publiées^ en 1772, par Grignon; 
les découvertes de la première partie de notre siècle dans 
celle de Tabbé Phulpin (18i^0), et les dernières dans le tra-» 
vail de M. Pothier. Avec ces trois travaux et la présente 
conclusion, Phistoire deâ antiquités du Ghâtelet est complète. 

M, Alex. Pinchart, associé correspondant étranger, ft 
Bruxelles, communique une ancienne gravure qui lui appar- 
tient et qui a fait récemment en Bdgique l'objet d^une polé« 
mique assez vive entre feu M. Charles de Brou, conserva- 
teur des collections artistiques de la maison d'Aremberg, à 
Bruxelles, et M. Alvin, conservateur en chef de la Biblio^ 
thèque royale. Ce dernier établissement possède une épreuve 
d*une planche découverte en 1868 et représentant, comme 
celle de M. Pinchart, les grandes armoiries de Bourgogne. 
Toutes deux sont des épreuves uniques jusquMci ; elles ont 
certainement été exécutées dans les Pays-Bas entre les 
années 1A67 et W3. L'une est-elle la copie de Tautre, ou 
sont-elles toutes deux originales f Tels sont les points sur 
lesquels M. Pinchart appelle Pattention des membres qui 
assistent à la séance. 

M. Read annonce que, grâce au concours de MM. Bischof-* 
sheim et Bamberger> banquiers, on a pu acquérir le terrain, 
situé rue Monge, dans lequel est enfouie une partie des 
anciennes arènes de Paris découvertes en 1870. 



— «8« — 

M. P. NiCftrd fut ooBDAttrd qa*fl a reçu une lettre du 
P. Oarucci, aasodé correqK>ndaat étranger, dans laquelle 
eet archéologue lui signale les nouvelles observations faites 
par lui sur les balles de frondes recueillies en grand 
nombre dans plusieurs localités dltalie et qui, à son avis^ 
•ont pour la plupart les produits de Tindustrie de faussaires 
plus ou moins habiles. 

Le P. Garucci a constaté plusieurs sortes de ces balles 
éplgraphiques falsifiées. Les unes ont été coulées de deux 
manières différentes ; on en trouve qui sont composées de 
deux parties,coulées séparément et soudées ensuite ensemble. 
Notre confrère en a vu plusieurs, provenant de Milan, avec 
la légende ROMA sur chaque face, L-MVTIL., et FERl 
RYLL VM^ ce dernier mot emprunté à un denier de P. Ser- 
vilius Rulltts. 

D^autres faussaires ont fondu les balles en une seule pièce ; 
le P. Garucci en possède un certain nombre, provenant 
d^Ascoli, avec les légendes : PRIMI, L.YIIL — Mais le plus 
grand nombre des balles dont l'authenticité est contestée 
sont celles dont les inscriptions ont été obtenues par la 
compression du métal ; il y en a deux variétés : les unes ont 
deux légendes, les autres n^en portent qu'une et ce sont les 
plus rares; leur forme est globuleuse et les indices de 
rimpression par compression sont faciles à constater pour 
toute personne qui les étudiera avec soin. 

Les inscriptions de ces balles ont été empruntées aux 
^exemplaires véritablement antiques, et surtout à Touvrage 
de Minicis, seulement le faussaire ne s'est pas contenté de 
copier, il a cru devoir multiplier les variétés des légendes 
déjà publiées. Ainsi Tinscription antique et bien connue 
FERI. POMP., a donné nUssance aux variétés : FRI. TOMP, 
FERI CA8TVM, FERI MIL, : BRI CORN PEL, FERI 
FONT, FER 8IL, FERI 0PPRÏ8, FERI PIV, FERI ATTI- 
LTVM. ^ Les balles fausses portent seules FER pour FERI. 

Le P. Garucci signale encore d'autres imitations plus ou 
mohis adroites faites par les faussaires. Ainsi, sur des balles 
antiques, on a pu déchifltrer : PET. GVLYN OGTAY ; le 
faussaire a créé la variante PET GVLVM 8BMPR0 ; la 



\ 



— 440 — 

légende PET. ÂSGYLANOS lui a inspiré PET. ASC. Les 
balles antiques donnent les noms géographiques : ROMA> 
ITAL, HAT, BIR, ASGLARONON, GAL ; le faussaire a 
créé les légendes : PIC, N VMAN AT, PISAV, MAR, KPOT 
(en lettres grecques), KYPRA, YITELIA ; dans ce dernier 
mot TL est retourné pour lui donner une apparence 
archaïque. 

Minicis décrit une balle portant TREPI, abréviation de 
trepidate, le faussaire a gravé TREPIDAT; quelques exem- 
plaires antiques laissent lire : OPERGI et OPERGIA (pour 
OPERGIV) ; le faussaire a inventé GAMYH OPERGIA, en 
deux lignes, remplaçant toujours par un G le G qui semble 
nianquer à son alphabet. Une mauvaise lecture de Borghesi, 
qui avait cru pouvoir déchiflfrer P. RVFV8 IMP, a fourni 
P. RYFV.. IMP au faussaire qui, ne comprenant pas Tins- 
cription G. GAIISARVS VIGTORIA LANTONI GALVI(I) 
PERISTI, a écrit ILAVSKARVS VIGTORIA GAATONIA 
PERISTI, et RV8RIA VIGTORIA LAATONI PERISTI. 

Notre correspondant, qui a étudié plus de 300 balles de 
plomb fabriquées à Ascoli et ailleurs, aurait pu relever des 
fraudes analogues sur 2000 monuments de ce genre. 



Séance du 5 Juin. 
Présidence de M. Victor Guérin, président. 

Ouvrage offerts : 
Atti délia R. Academia dei Lincei^ 3» série, t. ^11, 5« fasc. 

in-ûo. 
BuUeiin de la Société archéologique et historique de la Char 

rente, t. XI, in-8". 

— de la Société archéologique du Vendâmois^ t. XYI, in-S^. 

— delà Société des sciences historiques et naturdles de l'Yonney 
32« volume, in-S». 

Commission royale pour la publication des anciennes lois et 

ordonnances de la Belgique^ t. VI, 6* cah. in-8*. 
Vlnvestigateur^ janvier et février 1878, in-8*. 



— 4Ai — 

Mémaira de la Société de etatistique det Deux-Sècres^ 2* série, 

t. XV, ln-8*. 

— de la Société des sciences et lettres de IMr-et'Cher^ t. R, 

2« partie, in-8*. 
MittheUungen des historischen und antiquarischen GeséUschaft 

xu Basel^ iB78, In-A*. 
Revue belge de numismatique, t. XXXTV, 2* livraison, in-8«. 
^ savoisienne, XIX* année, janvier à avril 1878, ln-&^ 
Société de la conservation des monuments historiques â! Alsace^ 

1878, no» 3 et 4, ln-8*. 
Â7FRY DE LA MoNNOYE (A. D*). Lcs jctons de Véchemnoge pari- 

sien, ln-&*. 
Allmer (A.). Revue épigraphique du midi de la France, n* 1, 

Janvier à mars 1878, in-8*. 
Babeau (Albert). Histoire de Troyes pendant la Révolution, 

1787-1792, ln-8*. 
Bron (Gh. de). Les grandes armoiries du duc Charles de Bour^ 

gogne, ln-8". 
GàUDRON (Julien). Notice sur les cordes industrielles et de luxe 

de toiles espèces exposées à VExposition universelle de 1878, 

In-8«. 
Gazalis de FoNDOtJGE (P.). £*es temps préhistoriques dans le 

sud^est de la France ; Vhomme dans la vaUée inférieure du 

Gardon, ln-8*. 

— Les temps préhistoriques dans le sud-est de la France ; 
allées couvertes de la Provence, 2 méniolres, in-/ii*. 

•— Derniers temps de Vâge de la pierre polie dans TAveyron, 
In-A«. 

— Notes sur quelques bornes mUHaires de la portion de la 
voie Domiiienne dans le département de ÏWLérault, iVk'h** 

Ghallb (A.). Histoire de VAuxerrois, in-8*. 

Gaghard. ReeueU des ordonnances des Pays-Bas autrichiens, 

3« série, t. IV, 1700-179/i, in-f-. 
LuçAT (le comte de). Les assemblées provindcdes sous Louis XVI 

et les divisions administratives de i789, in-8*. 
"^.Angy en BeawvoisiSf ia-S^. 

— Le comté de CUrmont en Beanvoésis, in-8*. 



— Itt — 



RuKT Oe oomteK Exypù» ûmrm €iQnM(MimfpoKt0^m^ Iu0. 1 

et 2, In-8*. 
R9VAK (J.). Le^ifuikr^ irk^\ 

Correspondance. 

M. le comte de Luçay, présenté par MM. Quleherat et 
Deliflle, et M. Gasalls de Foadoaoe^ {N^ésenté par lui. de 
Saulcy. et de Barthélémy, éorivept poar poser leur» caadU 
datures au titre d^assoclé correspondant national. Le Prôr 
aident désigne MM. de Barthélémy, Michelant et LoQgnon 
pour former la commission chargée de présenter des con- 
clusions sur les titres scientifiques de M. de Lugay- Pour 
M. Gazalis de Fondouce, la commission est composée da 
MM. Bordier, Quicherat et Le Blant. 

Trmvam. 

La Compagnie décide qtue le scrutin qui sera ouvert pour 
élire le successeur de M. le baron de Guilhermy aura lieu 
le premier mercredi de novembre. 

M. Héron de Yillefosse présente un ^ulletia â(& la So- 
ciété niçoise qui contient plusieurs travaux intéressants : 
un travail de M. de Ghambnin de Rosemont, rels^if 9m 
études préhistoriques ; un mémoire de MM. René de Lespi- 
nasse et de Flamare sur les églises romanes dçs environs de 
Nice, et un rapport sur la récente découverte d'un tfiéfttre 
romain h. Vintlmille. 

M. Matbon, associé isorrespondant à Bea^v^ls, déposer sur 
le bureau une série de poteries formant Thistoire des pro- 
duits céramiques fabriqués à Savlgnies (CHse). Il rappeHe 
que les grès de Savlgnies ont été signalés par Rabelais et 
Bernard Palissy. En»i520, une délibération du chapitre dd 
Beauvais dit que l'on fera présent an roi d'un buffet à^f^Sk^i^ 
gaies, — M. Mathon communique ensuite une plaque émail- 
lée» du xni* siècle, représentant rAnnonciation et ayatit 
servi d^agrafe d'habillement sacerdotal | enJBn quelques 
tablettes de cire, du xiv« siècle, trouvées dans ib flémolltion 
d'une ancienne, églisa voisine de la cathédrale de Beauvaiar. 



— us — 

H; io Qmàxrm da noeemont, a«wcié eomsiiAiuUDt & 
NIee (AJpei-MArttlHMti), donne violquee espUoktliHis sut Is 
déconvATte r6oeBtQ d'un théUre romain à Tlntimille. Il 
ImiBte flor la dtaatlon géologique (Uns laquelle se trouvent 
068 mines. Sltné au pied d'une falaise dont la date géolo- 
gtqne est connue et se rapporte à la période diluvienne, 
i» tbâ&tra eai établi sur une plage do formation réeente 
dont l'avancement peut être mesuré ; de plus 11 est recoa- 
Tcrt par une dune dont la date est postérieure au tii* altole. 
Le groupemmt de ces divers âléments constitue un eiUâmblà 
géologlco-archéologlque où les ruines, se mAlant & dea 
phdoomimeH naturels, donnent des âolalrcissements chto- 
Dologlques sur des taiin et des aoeldents moJiu anaieOB 
qu'on ne se. plaît jt le dire- 

H. Héron de TUlefosse a la parole pour la communication 
suivante : 

t M. l'a'bbé Grnssenmeyer, curé de Mustapha Supérieur, 
près d'Alger, m'a adressé les copies de quatre inscriptions 
récemment découvertes dans la province d'Oran, Les pierres 
ont été transportées au grand séminaire d'Oran. 

■ L'nne d'elles, indubitablement chrétienne, alnd que le 
prouvent la formule initiale et le monogramme du Christ, 
a été trouvée aux uivirons d'Arzew, au village ieSamt-Lev 
(Bettlouta). 



Memoria Paull innoceaUa. 



— 444 — 

a Ce mot inMcens^ qui se rencontre dans plusieurs autres 
textes chrétiens à Guelma, Bétif et Orléansrille S paraît 
avoir servi à désigner surtout les Jeunes enfants. Ainsi dans 
rinscrlption de Guelma conservée au Musée chrétien du 
Louvre^ Matrona,qui est qualifiée tunoceiu, avait vécu 18 mois. 

c Quant à la formule Memoria ou Memoriae, au début de 
rinscrlption, en Afrique, elle était en usage à Sétif ^ et dans 
plusieurs localités de la Maurétanle césarienne : OrléansvUle^, 
"Haret^, Hadjar-Roum », ArbaH, Saint-Denis-du-Sig^ (près 
d^Arsew), Chercheur, Bou^IsmaTl* (près d* Alger) et Rusgu- 
nia *^ (cap Matifou). 

Ge texte, qui provient également de la Maurétanle césa- 
rienne, est gravé sur un grès jaunfttre qui mesure en lon- 
gueur 0,23, en largeur 0,21. Les lettres ont 0,0A. 

" U. 

a La plus importante eet également chrétienne^ Elle est 
gravée sur une dalle en grès jaunâtre qui mesure 6,39 de 
hauteur et 0,56 de largeur ; çlle est brisée à droite. Trouvée 
au village de Lamoricière (Hadjar-er-Boum) ^* : 

^]emoria. Julius Germanepa, 

ex]milite, cui fille et nepotes fece- 

rtt]nt domum eternale(m). Vixlt 

anjnis pl(us) m(inu)s septuaginta; disc(essit} in p(a)c(e) 

(2t]e quintâ K(a)l(endas) décembres, anno pro(vin)c(iflB) ^^ 

(2x]Lnn 

1. Renier, n** 2837, 3436, 3705. 

2. Renier, n«« 3436, 8441, 3442, 3446, 3447, 8448. 

3. Renier, n" 3705, 3706. 

4. Renier, n« 3715, 3717 à 3710. 

5. Renier, n* 3745. 

6. Renier, n* 3795. 

7. Renier, nH 3840, 8841. 

8. Renier, n« 4026 {in memoria), n» 4028, 4029. 
0. Renier, n* 4050. 

10. Renier, n« 4066. 

11. M. L. Renier (I. A., n« 3737 à 3747) ft déjà fkit connaître plusieurs inscriptions 
provenant de ce point. 

12. On pro(TinciB) c(BBarienfii). 



— 145 — 



%' 



y 




E MORi A tvuv^ qÇRM/l NÎPA' 

ihICvipPtTKEPoTESFECE 
IktooM^'M ETE RNALE Vint 

£VKI/D£CEM6R£SA^W^PRC' 
iitt) 



i%y 



« La restltatlon de la date est certaine. L'an Ibh de la 
proYiQce de Maurétanie césarienne correspond à Tannée 58& 
de notre ère ^ 

« On remarquera le singulier cognojnen G^ermoiMpa q^ 
pourrait se traduire race de scorpiony comme nous disons : 
^ace de vipàre, 11 rentre dans la catégorie de ces noms 
bizarres adoptés par les premiers chrétiens, termes de mépris 
que leur Jetaient leurs ennemis et dont ils se paraient avec 
ilerté^. N^^ était un mot afHeain signifiant scorpion; ce 
détail nous est transmis par Festus '. Apulée, qui était né 
en Numidie, à Madaure, met en scène dans ses métamor- 
phoses* un certain Barbarus que le peuple appelait le Scot" 



1. Le &• 3771 da recueil de Renier, trouTé à Tleiaoeii (Pomaria) et daté de Tau 
035 de notre ère, contient antsi des S inclinées, to. 

%, Voir à ce sujet ; E. Le Blant, BeehereAe9 fwr guelquê$ nom» bixarrea ad^Us 
par les premiers chrétiens. 

3. Sezti Pompei Festi, de verbortan siffmfieationet }!▼• SU. « Nepa Attçmm 
lingna sidas, qnod dicitur nostris cancer, tbI, ut ^dam volunt, scorpiot. « 

4. L. IX. « Nosti qnemdam Barbamm, nostro eiTijtatlB deeorio&eD» qoem Seor- 
inoiMnt, pra momm acritndine, vulgua appellat. 

AJNT. BULUnUf. 10 



— ^46 — 

pion^ & cause de son hmnear aigre et piquante. LMdée de 
surnommer ainsi un perspnnage de son roman lui était venue 
peut-être en entendant «nployer le même sobriquet en 
Afrique où cette bête malfaisante était alors, comme aujour- 
d'hui, fort redoutée ^ 

^ La formule ctU fiîie et nepotes fecerunt domum etemoLem 
est très-fréquente à Pomaria (Tlemcen), c^est-à-Kiire dans une 
localité tout à fait voisine d*Hadjar-Roum. Mais les pierres de 
Tlemœn qui portent cette formule ne présentent aucun carac- 
tère évident de christianisme ; elleâ appartiennent cependant 
toutea au vi* siècle ou à la première moitié du vn« siède^. 
On trouve aussi la forme domus aterna^ sur plusieurs autres 
Inscriptions funéraires païennes d'Afrique ' ; on là rencontre 
également sur des inscriptions païennes 4ans les Gaules * et 
en Istrie * et sur des marbres chrétiens, notamment à Rome*. 
M. L. Renier lui crolit une origine sémitique et il appuie son 
opinion sur le texte même d'une inscription phénicienne 
trouvée à Malte et publiée par Gesenius ^, dont la formule 
Initiale se traduit ainsi : Conclave domus atema^ chambre 
(servant) de demeure éternelle. L'auteur des Psaumes dit 
aussi en parlant des impies : Et sepulcra eorum^ domus illo^ 
rum in atemum (XLVIII, 12). Le savant professeur^ cite à ce 
propos un passage du Commentaire de saint Augtutin sur le 
psaume 48, où il est dit que les riches païens laissent leurs 
tentes seules à leurs héritiers. Il y avait donc un grand 

1.- Voit «• q«0 dit Allias sur U ocainUi qoe e«t aaimal iofpinit aux haUtents de 
rAfiriqœ» de naturd tmùnalium, VI, 23. 

2. De Tannée 523 à Tannée 652. Cf. Renier, I. A., n<» 3760 à 3785. 
' 3. Notamment dans le Belezma (Renier, I. A., 1766; 4090); à Lambèse on tronve 
une formule analogue : aeejes utemm (Renier, I. A., n* 376). 

4. A Lyon (Spon, Recherche des antiquités de Lyon, édit. de L. Renier, p. 110) ; 
e( à Saint-Gilles (Gard), où Tinscription sert de linteau à une des petites portes de 
réglise (Germer-DuraBd, Découvertes (trchéoloffiques faites dans le Gard en 1869, 
p. 71). M. L. Renier, dans les notes de sa nouTelle édition de Spon, p. 111, indique 
cette denddre inseription comme étant dé Veace, d'apréa Gniter : e*eit une erreur 
oommifle par Gruter d'après une fausse indication de Scalig^er. 

5. A Pola, en Istrie (C I. L^, V, n* 123). 

6. De Rosw, Inser. ehrigf», I, n** 159- et 354. 

7. Seriptmrm Unguttque PkcmieiéB monmiêntû, p. 105. 

8. L. Renier, à son cours du 21 mai 1877. 



nombre de nomiules &i Afrique da t^mp? é» salAt . AMgQuitiQ 
et 00 comprend qu'ils aient considéré un tom^yean depierre 
comme une domu$ atema. Voici du reste ce curieux pas8ag^ 
qui nous ofilre la meilleure explication de cette formule : 
. c Jam quia ista structa sunt sepulcra, domus sunt sepul- 
« cra. Nam plerumquè audis.dîvîtem dîçentem^ habeo mar- 
te moratam domum quam relicturus sum, et non cogito 
a mîhi aeternam domum, ubt semper ero. Quandô cogitât 
c sibi Memoriam marmoratam aut exsculptam facere quasi 
« de dbiho setérna cogitât : quasi ibi nkitiebàt'llle dîves. Si 
ô Ibi manéret non arderetàpùdftiferos. tîbimaneatspiritus 
« malè agentis, non ubi ponatur icorpus mortaîe, cogltan- 
c dum est : sed domus eorum s^pulcra eorum in sternum, 
a Tabemacula eorur^ in generçttione $t -fftn^rationem, Taber^ 
c nacula in quibus temporaliter man^runt : domus in qui- 
c bus quasi in œterqum manebufit, Id e^t çepulcra. Taber- 
« nacula ergo suis dimittunt, ubi manebant cùm viverent, 
« transeunt quasi ad- (jLomos a^terpas ad sépulcral » 

. III: . 

Longueur, 0,33 ; — largeur, 0,25. Trouvée ^ Hadjar-er- 
Roum. . . . , 



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1. Sancti Aurelii Augustini op., edit Benedict., IV, p. 434. 



I ,vi 'ri » 



Menorla. AareH«0 Sàmmae. Tlx(it) aii(fi)is qQinqaagliitB 
quînqoe. Dlfl(ce8)dt secundà die no(na8) Mal(a8). Adtrstedue^T 
fecit, «n(n)d (provlncl«) trecentesimo vlgedmo seemido» 

c Cette Inscription^ datée de Tannée 322 de Père de la 
province de Maurétanie césarienne, appartient par consé- 
quent à Tannée 362 de notre ère. 

'< . ■. » 

IV. 

c Palle en grès jaune. Largeur, 0,24 ; longueur, 0,33 ; 
cassures, à la première i9t À la dernière ligne à droite. 
Trouvée à Ha4iar-er-Aoum* 

DM8 

' ATI LIAI N CE//// 
" ' ' ■ NAVIXITANN 

0SLXDISVIDV8 
N0VEMBRES8T. 
ACGIV-VICTORMA 
RITAI-POStANPGG//// 

Dans vtxii n est pluâ petit ^ue les autres lettres. A la 
dernière ligne les lettres A et N sont liées. 

D(iis) M(aAibusf s(acrum)« Atilia lageMna. Tlxit annos 
sexaginta. Dis(cessit) quintâ die idus Novembres. Stacciu(s)? 
Yictor marital (nç) pes(ui1$, ]^i(n,o) p(f0vinciie) 

* 

c M. Gherbonneau, correspondant de TInstitat, a récem- 
ment publié'^ une inscription d*Ha4jar*Roum qui permet 
d'identifiei* cette localité avec led Castra Seoerianaj siège 
d*un évécké , à Tépoqu^.' d^Hunéric '. Le même savant a 
donné, daos le ÈuUetin de rJcadémie d'Hipptme*^ une notice 
sur un aut^l trouvé dansles.m^mes ruines d'Hadjar-Roum, 
portant la dédicace : Disciplina militari. La rareté de ce 
genre d^in&criptions m'engage à signaler ici un monument 



1. Cf. le non) ASTRE inscrtt snrraatel de Minenra (Le Blant, ./nser. éhréHamtt 
de la Gaule^ It, p. 445) et le nom phénicien ÂBtarte. 

2. Compte* rendu» de^ fÂe^ éet-Ineer»^ 1878t p. M* 
a. Moreelli, Afriea ehristiam, I, 130. 

4. N* 19, p. 64. 



^ 14» ^ 

analogue, tronyé également en AfMque et dont la copie m'a 
été donnée, en 187A, par le capitaine Gedin de Bourgogne. 



DISCIPLINA 
MIIJTARIS 



LMnscription est gravée sur un dé d'autel entouré d*une 
moulure ; elle a été relevée par cet officier dans les ruines 
de Bir-Chm-Ali, au sud du cercle de Tébessa* » 

M. Masqueles, associé correspondant à Sain^Cyr (Seine- 
et-Oise), adresse la note suivante relative ft l'ancien vUlage 
de Gholfly-aux-Bœufs : 

« Les travaux exécutés en ce moment pour rétablissement 
du chemin de fer de grande ceinture ont fait retrouver les 
restes de constructions importantes, couvrant une étendue 
asses considérable et prouvant qu'il a existé, entre Técole 
de Saint-Gyr et Tallée de Ghoisy, un centre notable de popu- 
lation. 

c n m'a paru intéressant, au point de vue de Thistoire 
locale, de faire des recherches à ce sij^et et, naturellement, 
après avoir relevé exactement la position de remplacement 
observé, j'ai consulté les cartes : celle de rétat-msg'or ne 
fournit aucun renseignement ; celle de Gassint ne donne 
aucun nom, mais on y voit que le terrain qui m'occupe était 
traversé par une route royale. Enfin, j'ai été assez heureux 
pour trouver, sur une carte de llsle de France, publiée par 
Tassin en 1684, le nom de Ghoisy au point correspondant 
sur le terrain. 

c rai alors consulté l'ouvrage de Dulaure iHùtcire des 
envirùm de Paris) ^ qui contient les indications suivantes : 

« Une route coupait le village de Ghoisy-aux-Bœufisi et se 
c prolongeait vers les pâturages de la Normandie : c'était, 
« depuis un temps immémorial, le chemin qu'on faisait 
c suivre aux bestiaux destinés à l'approvisionnement de 
c Paris. 

< La plus grande partie des terres qui avaient appar- 

« tenu au parc jusque-là fUrent attribuées aux nouveaux jar- 



— 45« — 

■ dtns*; et les Unattes de eeux-ol ayant été portées plos loin, 
• miles da parc dorent nécessairement aussi être reculées. 
« One nouvelle enceinte comprit donc les vlllsges de Trla- 
< non et de Cholsf-aui-Bceufîi, qui furent alors détmita. 

■ Les terres des deux rlUages furent départies aux trois 
R fermes de Satory, de Galle et de la Ménagerie. » 

( En 1878, l'emplacement dont Je m'occupe tait encore 
partie des terres de la ferme de la Ménagerie. Ajoutons 
qn'nne allée da parc de VersalIleB, commençant à l'Ëtolle 
de Chol^, près du bassin de Chois; et longeant l'emplace- 
ment dont II est question, porte le nom d'allée de Gholsy. 

I De l'ensemble des renseipieineots que je Tiens d'Indi- 
quer, je me crois autorisé à conclare que les ruines trouTées 
sont celles de Chois; -auz-Bœnfs. 

f Ces mines, dont nous ne connaissons encore qn'nne 
trës-fUble partie, puisque les fonllles sont encore & leur 
début, semblent annoncer des oonslmctions aases Impor- 






tantes et dénotent une certaine aisance chez les habitants : 
on a trouvé des murs en beaux moellons piquiés, un escalier 
de cave en colimaçon et fort bien construit, un pavage en 
carreaux de terre cuite de forme hexagonale, des moulures 
en plâtre, etc. 

c Si l'on découvre d'autres débris intéressants, je m'em- 
presserai d'en faire part à la Société. » 



^ Séance du 12 Juin. 

Présidence de M. V. Guérin, président. 

Travaux. 

' M. Ed. Âubert présente, de la part de M. Ed. Miehel, la 
cinquième livraison de son ouvrage intitulé : Jlfonatmento 
TtLlgUux^ cwih et milita/ires du GâHnais, - 

M. Bordier lit un rapport au nom de la commission nom- 
mée pour présenter des conclusions sur la candidature de 
M. Cazalis de Fondouce. On passe au scrutin et le candidat, 
ayant réuni le nombre de suffrages exigé par le règlement, 
est, conformément à Tavis de la commission, proclamé 
associé correspondant national à Montpellier. 

M. A. de Barthélémy demande la parole pour faire la 
communication suivante : 

c Le i'' août 1877, notre confrère M. Fréd. Moreau, en 
fouillant le cimetière d'Arcy-Sainte-Restitue (Aisne), a décou- 
vert une sépulture dont le mobilier mérite d'être signalé & 
votre attention. 

« Cette sépulture, en pleine terre, avait été recouverte à 
une époque postérieure par une tombe en pierre; elle con- 
tenait un squelette près de la tète duquel avait été déposé 
un flacon en verre; deux riches fibules en bronze doré 
marquaient la place des épaules ; sur la poitrine reposaient 
deux sortes de pendeloques, l'une en or, terminée par un 
croissant, Pautre en forme de bulla. Autour du cou, et des- 
cendant fort bas/ un très-long collier composé de 220 perles. 



— ni — 

ambre et Tsm, auquel éMent suspendues, au moyen d'an- 
neaux, puséea dans de groselères béllères, 30 monnaies en 
argent sur lesquelles Je reviendrai dans un Instant Aux 
pieds du squelette, & gaucbe, étalent deux rases en terre 
offrant oe détail curieux qu'ils étalent percés de cinq trotu 
formés chacun par une lentille en verre mastiquée dans la 
terre; enfin, t droite, on a trouvé on Instrument ea bronie 
dont l'usa^ n'a pas encore été défini; cet objet n'est pas 
sans analogie avec des Instruments en fer découverts 
par H. de Baye dans le cimetière tnaa d'Oyee, et par 
M. H. Baudot dans le cimetière de Chamay. Cet olitlet, 
en forme de r&dolr ou de hachette & la main, était pourra 
d'un manche court terminé soit par un anneMi, soit par un 
petit pommeau. 

* Les monnaies portaient les noms d'empereurs romaloa; 
en voici i'énumération : 

I. Anto»i». Denier d'argmt trto-usé, au ^rpe du bûcher 
avec la légende CONSECRÂTIO. 1 <z. 

n. Honorw. D. N. H0N0RIV8. P. F. AVG. Tête dla- 
démée Adroite. — R/. Croix à branches égales, ancrée, can- 
tonnée de quatre points. 2 ex. variés. 




— Ki — 

m. ThMoMt II. D. N. THE0D08IV8 P. P. AVG. Tète 
dl&démie i droite. — R/. VIRTVB ROMANORVH: L'em- 
pereur debout, temtnt de la main droite le labamm, de la 
main gauche une oroli. Cette monnaie, repi^éeentés par dU 
exemplaires an moins, oin^t quelques variétés ; la légende 
est quelquefois VRTVB ROUANORYM; sur deux exem- 
plaires de petit module, la tête de l'empereur est surmontée 
d\ine dextre bénissante. 



IV. ValMtùiie» m. D. N. VALENTINIANV8 P. F. 
AVG. Tfite dladémée à droite. — R/. VRTV8 ROMANORVM. 
L*empereur debout, & droite, tenant le labarum et une croix 
obrlsmée. Sur l'un des huit exemplaires de ce type, la tête 
Impériale est surmontée de la dextre bénissante. 




— Même téta et légende. — It/. VRTVSROHANOHVM, 
faune aaslie à gauche tenant une Victoire. A ex. 



— 154 — 

V. Incertame. D. N. AOA.-GVS. Tète diidèmèe à droite. 
— R/. Légende en déoordre dans une cooronne Ibraiée per 
un nœud; c*est une copie barbare des deoiem portant ia 
mention de vœux. 

YI. Id. Légende en désordre dans laquelle on poonraiià 
la rigaenr tronfer des traces dn nom de Justin on de Josti- 
nien. Q/. Femme assise & gauche, devant nne étoile. Il est 
utile de noter ici que la plupart de ces pièces portent Pin- 
dication de Tatelier monétaire de Trêves. 

c Ce qui donne à cette découverte un intérêt particulier, 
c*est que la plupart des types que je viens de décrire étaient 
restés inédits jusqu'à ce jour ; M. Gohen, que j'ai dû néces- 
sairement consulter, ne les avait pas encore vus. L'examen 
de ces types donne lieu à plusieurs observations. 

c Le revers du denier d'flonorius, sans légende, parfaite- 
ment insolite, n'est pas sans analogie avec certidns saïgas 
mérovingiens ; on ne peut douter que cette pièce n'ait été 
frappée longtemps après le temps où régnait l'empereur 
dont elle porte le nom. Le denier que j'attribueàThéodose H, 
à cause de la forme incorrecte donnée au mot VRTVS et 
aussi à cause de la deztre bénissante qui ne paraît qu'au 
V* siècle sur la monnaie impériale, porte un type nouveau. 
Ordinairement l'empereur tient de la main droite une Vic- 
toire, et jamais une croix. Même observation au sujet des 
deniers de Yalentinien ni ; des pièces d'or avec des légendes 
VOT.X MVLT.XX et VOT.XXX. MVLT.XXXX repré- 
sentent Tempereur ou Rome tenant une croix, mais elle 
n'est pas chrismée ; jusqu'ici on ne connaissait la légende 
VIRTVS ROMANORVM qu'avec l'empereur tenant une 
Victoire, jamais avec Rome assise. 

c Nous sommes donc ici en présence de monnaies en 
argent qui ne semblent pas avoir été frappées par les agents 
officiels de l'administration de l'Empire ; ce qui les carac- 
térise est la présence de symboles chrétiens. 

a Ici deux hypothèses se présentent ; ou ce sont des imi- 
tations de la monnaie impériale faites par un des peuples 
qui envahirent la Gaule et destinées à avoir courâ; ou ce 
sont des pièces fabriquées pour servir d'ornements, peut- 



— 4λ — 

être de talismans. M. Fr. Lenormant, dans son beau tniTail 
sur la Monnaie dans VantiquUé^ a consacré un chapitrie aux 
monnaies destinées à s^vir de bijoux ; il établit que c'étaient 
alors des pièces de fantaisie, ou des copies d*espèces reti- 
rées de la circulation, afin de ne pas être confondues atec 
le numéraire courant. 

c Des pièces d'argent analogues à celles dont nous nous 
occupons, mais beaucoup plus barbares, ont été trouvées à 
Blangy (Seine-Inférieure), par M. de Morgan, à Villedo- 
mange (Marne), dans une sépulture franque, dans le cime- 
tière franc d'Enyermeux, par Tabbé Cochet, et dans celui 
de Ghelles (Oise), par M. de Houcy ; ces monnaies sont peu 
communes et jusqu'à ce jour c'est à Arcy-Sainte-Restltue 
que Ton en a recueilli le plus grand nombre. 

a Celles-ci ont été évidemment fabriquées en Gaufe, puis- 
qu'elles portent la marque de Tatelier de Trêves ; cepen- 
dant, comme je crois qu'elles sont bien postérieures à 
l'époque où les Francs Ripuaires dévastèrent cette ville à 
laquelle on substitua Arles, vers /(13, je suis porté à penser 
que la marque d'atelier n'est ici que pour compléter l'aspect 
monétiforme de ces objets destinés à l'ornement. 

« Il a déjà été question de la découverte d'Arcy-Sainte- 
Restitue dans les Matériaux pour Vkistoire primitive de 
Vhomme (t. VIII, p. 531] ; mais on y arrive à une conclusion 
bien différente de celle que j'ai à proposer ; on y affirme 
que la tombe dont nous nous occupons était celle d'un 
prêtre pay en.; j'avoue qu'il ne m'est pas possible de deviner 
sur quoi s'appuie cette attribution si précise ; une lame de 
silex et l'objet indéterminé en forme de hachette ne suffisent 
pas pour indiquer la tombe d'un prêtre payen ; les lames de 
sUex se trouvent un peu partout, surtout dans la région que 
M. Fr. Moreau exploite ; la hachette, en fer, s'est rencon- 
trée avec des armes dans des sépultures de guerriers. Je 
note, il est vrai, un détail curieux, c'est que dans la tombe 
d'Arcy-Sainte-Restitue il n'y a pas trace d'armes, bien que 
le mobilier funéraire soit assez riche. 

c Cette absence d'armes me fait penser que la sépulture 
en question a dû contenir la dépouille d'une femme, proba- 



•-> 456 «- 

blement la femme oa la fille de qoelqu^on de ces chefs firancs 
qui s'étalent établis dans la seconde Belgique depuis la 
défaite de Syagrius, en hW ; on pourrait même croire que 
la défunte était chrétienne« h TOir l'empressement avec 
lequel elle arait réuni de nombreuses monnaies, f^ppées 
avec une idée chrétienne manifeste, dans le but de servir à 
rornementation, au milieu du v* siècle. La hachette en 
bronze, je le répète, n'a jusqu'ici aucun caractère religieux ; 
quant à la lame en silex, espèce d*amulette, elle n'a pas 
plus de valeur ici que la pierre polie conservée encore 
aujourd'hui par plus d'un paysan très bon chrétien, comme 
préservatif de la foudre. » 

M. Quicherat présente à la Société Tempreinte en cire du 
chaton d*une bague trouvée à Marcenay (Gôte-d'Or) ,'sur lequel 
on voit un monogramme composé des lettres F G 1 L. 
M. Quicherat expose ensuite que dans un mémoire sur Tan- 

^ cienne configuration du littoral bas-poitevin, composé au 
milieu du siècle dernier par Charles-Louis Joussemet, alors 
curé de File-Dieu, pour servir à l'histoire de La Rochelle 
du P. Arcèze, mémoire que notre correspondant, li^ Ben- 
jamin Fillon, a récemment publié (Niort, 1876), on rencontre 
rindication de plusieurs pièces dWtiquités qui se trouvaient 
alors en la possession des collectionneurs du pays. Dans le 
nombre est mentionnée une passoire d'argent, découverte 
près d'Arthon, sur le manche de laquelle étaient gravés au 
pointillé les sigles et le nom L.GERYIGATys.L.D. (Test une 
inscription votive à lyouter & celles du môme genre qui ont 

" été déjà recueillies dans les diverses régions de la Gaule. 

M. Micard rappelle à la Société les démarches qu'elle a 
déjà faites au sujet des monuments contenus dans les maga- 
sins de Saint-Denis. H pense qu'une nouvelle lettre pourrait 
être adressée utilement au Ministre de l'instruction publique. 
La Société décide que le Président écrira au ministre com- 
pétent pour appeler de nouveau son attention sur l'état des 
objets renfermés dans les magasins de Saint-Denis. 

M. Aéron de Yillefosse présente le dessin d'une porte 



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porte: D'UN TOMBEAU CHRETIEN 



antique^ en pierre^ dMdn exécuté à 4/iO de roriginal. Cette 
porte, dont Tornementatlon présente une certaine parenté 
avec celle de nos monuments mérovingiens de France, 
appartient, suivant notre confrère, à la fin du v^ siècle de 
notre ère^ Elle a été relevée par lui eh Algérie, à VBencMr^ 
Zaui^ entre Khenchela et Tebessa (province de Gonstantine). 
Elle est décorée d^un monogramme du Christ gravé en creux 
qui permet de lui attribuer avec certitude une origine 
chrétienne. C'était une porte en fausse architecture, comme 
celles qu^cm voit encore au Tombeau de la Chrétienne et au 
Medracen ; elle jouait un rôle purement décoratif; elle a 
appartenu à un tombeau plutôt qu^ une basilique. M. le 
comte de YogGé a signalé en Syrie plusieurs portes de tom- 
beaux décorées également du monogramme du Christ, à 
Hass, à Deir-Sanbil, à Kherbet-Hass {Syrie centrale^ ArcM' 
tecture civile et rdigieuse^ pL 71, 81 et 88). L*Henchir-Zoui 
était dans Tantiquité un des points desservis par la voie 
romaine de Theveste à Mascu)a {Itinerar, Anionini^ 38) ; 
M. Masqueray y a découvert plusieurs inscriptions qui 
prouvent que c'était une station militaire ippportante. On y 
retrouve des fragments d'architecture de Tépoque byzantine 
qui ont dû appartenir à une basiUque chrétienne. Ces ruines 
sont situées dans- le çaîdat des Ouled^Rechech, cercle de 
Khenchela. 

M. Prost commence la lecture d*un mémoire sur le sceau 
d'une lettre de commune paix de Tannée 1848, relative au 
pays de Metz et à la Lorraine. 

M. Nicard pffire de la part de la Société des Antiquaires 
de Zurich une tUâsertation de M. d Dœndliçher sur la jeu- 
nesse et la vie privée du bourgmestre Qans Waldmann, 
qui, après avoir combattu glorieusement à Morat et à Nancy, 
périt sur Téchafaud le 6 avriI.iÂ89, à la suite d'une insur- 
rection dans laquelle ses partisans eurent le dessous. On 
chercherait vaineimént le nom dé cette victime des discordes 
politiques de son pays dans les diverses biographies publiées 
en France, quoique Jean Wàldnianti ait été pensionné du 
roi. 



Le mémoire. de M. jDflBQdlieher est irte-intéresaant à lire, 
parce qu'il jette de noavelles et vives lumières sur la vie 
privée des hommes de la Suisse au iv« siècle ; "Waldoiaim 
avait eu une Jeunesse très-agitée ; mais à sa mort il crut 
pouvoir racheter les fautes de sa vie passée en. consacrant 
dans une église un très-beau vitrail représentant la descente 
de croix. A la fin de Tannée 18A5 on a retrouvé, dans la 
cathédrale de Zurich, le munster où se voit le vitrail en 
question, la pierre funéraire placée sans doute i^ rendroit 
où reposait le corps de Waldmann avec rinscription laco- 
nique suivante : Dssden 6 Tag Aprellen 11^9 Ist gerich Haos 
Waldmann. (Le sinème jour d^ Avril 1489 a été- exécuté Jem 
WaUdmtmn,) 



Séance du 19 Juin. 

Présidence de M. Victor Guérin, président. 

Ouvrages offerts : 

Causeries bretonnes ou Remarques sur la formation de la 
langue celto-hretonne^ in-8*. 

Bulletin de la Société des Antiquaires de la Màrinie^ Janvier- 
mars 1878, in-8«. 

— de la Société niçoise des sciences naturelles et historifues, 
1878, in-8«. 

Mémoires de la Commission des antiquités du dépttrtemei^ de 
la Cdte-d'Or, t. IX, in-A'. 

Revue de VArt chrétien, t. Yin, 2« série, 2« lîvr., in-8*. 

LEèifERtiQ (M. N. J.). Coutumes des pays, duché de Luxembourg 
et comté de Chiny, suppl. in-iï®. 

Travaux. 

M* Guillaume dépose sur le bureau diverse^ sitatnattes de 
bronze antiques trouvées^ avec quelques monnaies, k Beims 
(Marne), à la fin de mai 1878, par les ouvriers de MM. de 
Tassigny, en creusant les fondations d*une maison au fau- 



bourg Saint-Hiomas. Les objets déoooTerts étalent enfouis 
à une profondeur d*eaTiron quatre mètres dans un trou 
pratiqué dans la craie. Ce sont : 

!• Due VénuM recevant la pomme^ les yeux en argent. 

2* Un petit génie ou un Gupidon. 

3' Jupiter (?), le pied droit manque. 

4* Une figurine de femme à cheval, drapée, coiffée d'un 
diadème, portant dans la main droite une grappe de raisin 
et dans la main gauche un serpent. Piédestal rectangulaire. 

5* Un priape vêtu d'une tunique. 

6« Deux piédestaux qui devaient appartenir à la Vénus et 
«u Jupiter. 

7* Un seeptre qui ne parait s ajuster à aucune des figures 
ci-dessus. 

8* Quatre pièces de monnaie en argent. 

Dix*8ept hectares de terrain, voisins du lieu de la trou<- 
vaiUe, ont été vendus par BfM. de Tassigny au génie mili- 
taire* M. Guillaume pense que la Société pourrait faire uti- 
lement une démarche auprès du Ministre de la guerre pour 
que les fouilles des constructions à élever sur un terrain 
aussi fécond soient surveillées avec soin. La Société décide 
que la communication de M. Guillaume fera Tobjet d*un 
mémoire auquel seront jointes des planches reproduisant 
les statuettes. 

M. Héron de Villefosse dépose sur le bureau deux frag- 
ments de poterie qui ont été découverts en Algérie par le 
lieutenant Dufour, adjoint au bureau arabe de Gonstantine. 
Us proviennent des ruines de Djimila (l'antique Cuiadum)^ 
entre Gonstantine et Sétif. 

Le premier est un morceau de vase à couverte rouge qui 
porte en relief une scène de la légende d'Hercule, scène 
qu'on rencontre assez rarement, mais qui est cependant bien 
connue par les peintures de Pompéi et la mosidque de la 
villa Albani ; c'est la délivrance d^Hénone. La fille de Lao- 
médon est représentée entièrement nue ; de longs cheveux 
couvrent ses épaules ; déjà sa main droite abaissée est libre 
tandis que son bras gauche levé est retenu encore au rocher 



— 460 — 

par la cbatne qui entcmre son poignet A fle0 pieds le mooBtie 
enyoyé par Neptune toome la tète Ten Hercule. Le héros 
est également nu ; une barbe épause couyre son Tisige. 
Ifalheureusement les deux bras d'Hercule sont brisés ; mais, 
diaprés le mouvement du corps, il est à croire qu'il bran- 
dissait sa massue de la main droite. Cette petite scène est 
entourée d*un grénetis formant un médaillon d*environ 0,030 
de diamètre. 

Le second fragment porte un sqjet unique ; notre confrère 
n^en connaît pas diantre exemple. CTest un débris de lampe 
représentant Saiume «um tur «» Uon. Le dieu est reoon- 
nalssable à son buste barbu et voilé. Déjà plusieurs bas- 
reliefs de DJimila, de Mons et de Sétif nous l'ont mcmtré 
accompagné d*une tète de lion, mais c^est la preiaière fois 
qu^on le rencontre assis sur cet animal, absolument comme 
la Virgo cœUtHsy la déesse céleste de Gartbage ; il n*est 
pas étonnant que les Africains lui aient donné le même 
symbole qu'à leur grande déesse, puisque sur un grand 
nombre de stèles votives on retrouve associés les ncmis de 
la grande dame Tanit et du seigneur Baal-Hammon. 

M. Prost termine la lecture de son mémoire sur U «omu 
dlnne Uttre de commune paix de Tannée 13^8, relative au 
pays de Metz et à la Lorraine. La Société décide qu^elle en 
entendra une seconde lecture. 



EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX 



DU a» TRIMBSTRB DB 1878. 



Séance du 3 Juillet. 
Présidence de M. V. GuéiuN, président 

Ouvrages offerts : 
Bulletin de la Société archéologique du midi de la France., 

19 juin 1877 au 19 mars 1878, in-4-. 
Mémoires de VAcadémie des Inscriptions et Belles^Letlres^ 

t. XXII, XXV, 1" partie; XXVII à XXK, l'« partie, in-40. 
Mémoires présentés par dwers savants à VAcadémie des Ins- 
criptions et BelleS'Lettres, t. Vlï-Vni, in-/i'. 
Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale 

et autres bibliothèques^ t. XV, ' tMes ; XXII, XXm, XXIV, 

seconde partie ; XXV et XXVI, 2* partie, 
AuDiAT (Louis). Epigraphie santone et aunisienne^ in-8*. 
CoRBLET (l^abbé). Des lieux consacrés à Vadmiinistration du 

baptême^ ln-8®. 
Lagurib (l'abbé). StaHstique monumentale de V arrondissement 

de Saintes^ in-8'. 
— Notice sur le pays des Santones à l'époque de la domination 

romaine, in-8'*. 
Maxe-Werly (L.). Monnaies gauloises inédites^ in-8*. 

Travaux, 

Le Président annonce la mort de deux associés corres- 
pondants de la Société : M. Martin Daussigny, conservateur 
des Musées de Lyon, et M. Filioux, conservateur du Musée 
de Guéret. 

MM. de Barthélémy, Longnon et de Montaiglon lisent 
des rapports au nom des commissions désignées pour pré- 

ANT. BULLE'nN. 11 



— tei — 

sBDterdaB eottelndoiu sur les caadid&tnres de MH. Storelli, 
de Lnçay, ^aljeïa et l'abbé Robert Oq passe w acnitla, 
et chacun de ces candidats ayant obtenu le nombre de 
suffrages exigé par le règlement, te prëaident proclame 
associés corresponduta natioaMix i i Uok, H. André Sto- 
relli ; & S&int-Agnan (Oise), H. le comte de Luçay; à Troyes, 
H. Alb. Babefto; i. La Ferté-Bemard, M. l'abbé Robert 
Charles. 

H. GnUlanme fait ctoutvlljra qa'eo examinant les statuettes 
trouTées à Reims, dont li a parlé duis la séance précédente, 
il est arrivé à reconaaltre que les trois figures de Venus, 
d'Eres et de Prlape se trouTaient fixées sur le même piédes- 
tal. U- Be4zey cite des exemples tirés de peintures de 
Pompéi qui confirment l'hypothèse de SI. Guillaume et pré- 
sente des photograpUes représentant Prlape à cUé de 
V^nus. 

N- Bérqnde Yillefpsse, an non d« U. l'abbé Bamard, 
présent à la séance, 4^0Be sur 1& bureau la copie d'une 
tiVKxlpiiioa Itttina qiM ileat d'étn d^urerte par cet eoclfr- 
B^q^uft Wr Iq 4EfrU«lrt même 4e la 9VQUm qv'il ^igD, 
& Hermès (Oise). 



— Jf8 — 

L» pierre vqni p6W)k eé texte a été lafllée et éfidée à 
répoque mérovingienne, puis utilisée pour fèfBwv reitré>» 
mhô d'an ^âârcot)hage. il manque Id çommeaonMnt et la 
fin dés lignes pour leBqEnels notre eo^rère propose lea 
sopfiltoeata siiimts : 

înAoaDOMDÏ ÔM-Ef 

. '/ À€r*aXETYICiU.TVM<ï^- 

\: . tempZttMSEXFABIYS-AScZft 

/ iiadeS-MEDIGDS/PFr 

Cette* restttution pont se transcrire ainsi : 
' [In km(orem)] dom(us) d(ivinae). J(ovi) O(pt!mo]f M(aactmo)f 
élt\ Éeficuli) Sax[ano)] et vic(anî8f RB,twaa[ag(ens{buS^) tem~ 
phi]tû:{fj Sex(tus) Fabius As[chpiade]s medic(us) d(e) s{\iS[f 
p(ecuniâ) f(aciendum) [c(«rart/)] ^ 
' f eut-êtré après le dernier mot n*y avaii-il qu'une fbullle 
de lîterre allongée? 

Tout rintérèt du texte se trouve dans la mention desr 
vicani Ratûmagênges. On sait, en eflbt) par Ptolémée (II, $» 
11), qu'il existait sur le territoire des Silvanectes tme ville 
du nom de Ratomagus. Dans le chapitre consacré à la des- 
cription de la Gaule Belgique^ après aroir cité les NervU. 
et leur* Ville Biyaxov (Bavai), lé géographe grec lyoute : 

i. 3t lidtrt & jiMtiftbr mes supplénidntik Lapremiiâre ligne ne donne ISbv à snenne* 
(fiSenlté» L*B qti la termine peut être W cammeneemeaC ée la taùiaatiSbn'ét'qaS 
apfieUe néeeeaaÎTemenJt un autre nom de Avinit^ asepeié k otitoi de Jupiter. Uv éni^ 
que ce nom soit terminé par X. L'abféviation EUSR'SiJC* qu'on trouve dans plu- 
sieurs inscriptions du Rhin (Brambach, C. I, JR., n«* 651 et 662) me paraît 
i«mplir exactement la lacune d'autant plus qu'Hercule Saitun est sonvônt associé il 
Jupiter (Btwnbach, C. /. i?., n<» 651, 6SB, 6S?>, 660^603, 661?) et jasMde à ùà 
autre dien* On objectera peuti-étve qme les Snseriptiotts en Tbonneui; d^HereiU* 
Saxan sont spéciales aux bords du Rhin : on en a cependant trouvé trois à Norroj^- 
souS'Prégpoy (Bvaulieu, ArehéoU lorraine^ I, 125) et une autre à TiToli (Orelli, 
n« ^006). J'ajouterai que les pierres de l'Oise sont célèbres et qu'il existe près de 
Hennniv & Angy^ Bury, Tbury, HeUo, SainVVast, des earridres cooMArablet de 
pi^rrw da t9â)A exploUées depuia un temps iounémorial ; à la cime môm» dn SMafi 
de Hentes ii y a de grandes carrières souterzaines dont on retira encore 4a gXQtk 
moellons, ta redoublement de ET est justifié par plusieurs exemples. A la trofsièma 
ligiie, an liétL de iBMplwn, on peut supposer tout aussfbienporrfciim ou aedarn» 
[A. H» de V.] . .i . . . ^ 



— 161 — 

mrvfftoOy PiOECopuxYOC* 

c Et Boos oeox-ci, les SuboMêcii, dont la TiUe, Bitaée à 
rorient du fiente Sequana^ est Baùmagus. 

D^Anville (Notice de la Gaule, y. Augnstomaf^, né pon- 
?ant tronter remplacement de cette Tille, suppose, ^pour 
tourner la difficulté, que le texte de Ptolémée a été altéré 
et que Ratomagus a été écrit par les copistes à la place 
d*Augustomagus. Cette solution a paru commode à d^antres 
géographes qui font également adoptée. Dans un ouvrage 
récent M. Ernest Des|{anUDa (Géogrc^kU de la . Ctaule ro^ 
matM, t. n, p. 452) a protesté avec raison contre c^te 
opinion et a soutenu l'existence du chef-lieu des Sllva- 
pectes, d*après Ptolémée. La découverte de cette Inscrip- 
tion lui donne tout à fait ^n de cause. 

Si la position de Hermès ne s*acconie pas complètement 
avec la situation du Ratomagus de Ptoléméei Tinscription 
prouve au moins que cette dernière ville a existé et elle 
nous fournit la forme véritable de son nom qui doit être 
Raiumagus, 

M. Héron de Villefosse fait ensuite circuler un album sur 
lequel M. Tabbé Hamard a desdné un grand nombre 
d^objets trouvés par lui dans les fouilles du cimetière 
mérovingien de Hwmes. On y remarque une coupe en 
verre, des vases en terre noire et grise> de nombreuses 
boucles, les unes en bronze, décorées de gravures au trait, 
les autres en métal blanc ou en fer, damasquinées d'argent, 
des plaques et contre-plaqués en fer avec clous en bronze, 
une bague en bronze sur laquelle on distingue les trois 
lettres NIE, plusieurs fragments de sculpture antique, 
etc. 

M. Nicard fait une seconde lecture du mémoire de M. de 
ijatejpid intitulé : Notice sur quelques représentations aUé" 
goriques de FEucharistie au sujet de deux vitraux de Saint^ 
Gervais de Paris et de la cathédrale de Berne. Le mémoire 
est renvoyé à la Commission des impressions. 



M. Glermont-^aniieau, iirésent à la séance, annoûce que 
Ton vient de découvrir, à Jérusalem," une mosaïque accom* 
pagnée d'une inscription tracée en cubes bleus sur deux 
lignes circulaires. Cette inscripticHi a été copiée, un peu i 
la hâte, par le frère Liévin pendant le court espace de temps 
que la mosidque est restée découverte. 

M. GlerâQont-Ganneau propose ensuite Tinterprétation 
d'une inscription sémitique, jusqu'ici inexpliquée, qui se 
trouve sur une table à libations, trouvée par M. Mariette au 
Sérapéum et conservée au Musée du Louvre. 



Séance du 10 Juillet. 

Présidence de M. Victor Guérin, président. 

Ouvrages offerts : 
Atti deUa R, Academia dei LincH, 3* série, t. Il, fasc. 2, 

in-A*. 
BuUetin de la Société des AnHqwdreede FOuest^ l*' trimestre 

de 1878, in-8*. 
^^ de Ut Société pour la conaervaHon des mwMments hisUh- 

riques d'Alsace^ t. X, !'• liv., in-8«. 
Journal des S€a)ants^ juin 1878. 
Mémoires de la Société académique de VOise^ t. X9 l*" partie, 

in-8-. 
Mûietz (Eug.). La renaissance à la cour des papes ; III, La 

sculpture pendant le règne de Pie 11^ in»8'. 

TrcBoaux, 

M. Glermont-Ganneau a la parole pour faire la communi- 
cation suivante : 

a A la dernière séance de la Société nationale des Anti- 
quaires de France, séance à laquelle j'avais Thonneur d^as- 
dster. Il a été donné communication d'une inscription 
latine découverte récemment à Hermès et présentant un 
vif intérêt pour la géographie de la Gaule. 



f Le nom da mmt» Butumagnê nentioimé dan» oette ins- 
cri^ion m'aYftit rappelé aussitôt une épitaplie grecqae de 
SjHe, où figure ce môme nom topique. Le rapprochement 
Impromptu que je m'étaki permis de faire souleTa quelques 
objections, et je ne erus pas devoir insister, n'étant pas 
assez sûr pour cela de inexactitude de mes sottrenirs. De*> 
puis j'ai vérifié le texte auquel je faisais allusion et j'ai 
constaté que ce document, perdu au fond de la Syrie, était 
en parfait accord, non seulement avec Pinscription de 
Hermès, mais aussi avec le passage de Ptolémée auquel elle 
sert de commentaire authentique. 

« L'inscription en question se trouve encastrée au-dessus 
de la porte de la mosquée du village arabe de Imtân, l'antique 
Mothana^ ville appartenant à l'ancien royaume nabatéen, à la 
première province romaine d'Arabie. 

« Elle a été relevée pour la première fois par M. Wetztein \ 
puis, d'une façon beaucoup plus correcte, par M. Wad- 
dington K 

« La voici telle que la transcrit M. Waddington : 

Mov&v [à]7c'êY)c xa\ xh (i.VY)(jLa toOO', coç épqic> èx Oe(tsXC«v \UxpK O«|/ouc 
<H^. re4v(x«c «f^ ic(o)t' i^ iS£wv ê^eTiXe9[«v] kwik&vaç di|vàpia 
(&\5(pia) TCsvraxioxCXta ev ïx(t)i ak^. 

c L'interprétation de cette inscription n'est pas exempte de 
difficultés. Une chose hors de doute c'est que nous avons 
affaire à l'épitaphe d'une Gauloise, portant le nom singulier 
de 6tercork et originaire de Ratomagos. 

« Ce Ratomagos doit-il être considéré comme le même que 
Rotomagus et faut-il admettre, avec M. Waddington, que la 
défunte était une RouennaiseV 

« Il est permis aujourd'hui d'en douter sérieusement. 

a L'identité orthographique entre *Pat6tiaYoc etRatum[agus] 
est trop complète pour qu'on n'en tienne pas compte, il est 



1. Ausgewahlte griechiicHe tmd lateinische Jnschnftent o9 63 (Mémoires de 
rAcadémie de Berlin, 1863). 

i. TnscriptioM grecques et latines de la Sffrie (soite du voyage atchéologiqae 
de Ph. Le Bas), n* 2036. 



tixAmm ûé ro\f, d^Siatf^ pai4;, qtte là Aatottia^S ded ^ha- 
Mcti b\x Sllvanecte^, mentiotinèô par Ptolèmèé ^ï t[tit ëdt 
incontestablement la Ratumagud de Pinscriptlon de tiermed, 
est qualifiée de ic6Xic par le géographe greô, e^tàtttement 
tomme dans l^pltaphe de Imtân : 

*l(Stb 3à toutt>uc, (les Nerviens) SbvÀfvextoi, &v ir&Xtç Âiib Wr«s- 
X&v ToO Sexodlvoc TcorocpioO *PaT6(juzyoc Xë L'tr. 

ff L'inscription dlmtàn est d'autant plul^ Intéressante 
qu'elle contient une date certaine, Tan 2a9 de l^ère dô 
Bostra, correspondant à Tannée 842 de notre ère. » 

U. Longnon s'exprime dans les termes Suivants au sujet 
ûe l^mplacement de Ratumagns : 

« M. Robert Mowat, qui, depuis la dertiière sé^nCè ite 
la Société, a communiqué à TAcadémie des tûscrîpt)t)ttli 
le monument trouvé par M. Tabbé Hamard, pense que 
le BatomagoÈ de Ptolémée Occupait remplacement où §è 
trouve aujourd'hui le village d'Hermès. Cette opinion, ^ui 
repose surtout principalement sur la croyance erronée que 
les mcant n'élevaient jamais de monumetits hors de leur 
vicuê 1, ne me parait point acceptable, car Ht^rmes i6f^ 
tiitué qu'à quatre lieues au sud- est de Beau vais, ce qui reir- 
treindrait considérablement le territoire des BH/ot^od, Tune 
des plus puissantes peuplades de la Belgique, et qui, au dire 
des Rémois, pouvsdent mettre sur pied une armée de 
100,000 hommes 3. Supposera^t^on que les Silvàûectes, dont 
César ne parle aucunement, se sont étendus jusqu'au delà 
de Hermès, dans la direction de Beauvais? Ce n'est guère 
possible, car la géographie physique permet aveO unequ«s^ 
certitude de considérer là etwios SiîvanectenHum comme ttu 
démembrement de la cité des Suessiones^ contemporaine de 
la conquête romaine, et la nouvelle civitias n'a jamais dû. 
s'étendre sur la rive droite de l'Oise que n'œcttpafent pas 

1. On 4 cependant tronyé des monuments portant le nom des meani Solima- 
fiàeenses à Sonlosse (Vosges) dont le vocable gallo-romain, fourni par une ins- 
cription du m* siècle, était vicus Soliciae (voir mon article intitulé : Solimariaca 
n'est pas Sotdosse^ publié dans la Hevue archéologique^ année 187*^, t. U). 

S. César, De beUo galUeo^ 1. Il, c. iv. 



— HH — 

les Suessioneê. Il y a donc lieu, ce me semble, d'examiner 
attentivement les noms des localités de Fancien diocèse de 
Senlis pour essayer d'y rencontrer quelque vestige du nom 
de Ratomagtu. 

f Le nom de Ratomagus n'a pas dû être traité autrement 
quô les autres noms de lieux gaulois se terminant par le 
même suffixe et qui étaient accentués sur rantépénultième. 
De même qu'Ârgenton, Mouzon, lioyon, Riom, Rouen, déri- 
vés d^Argentomagus^ Mosomagus^ Noviomagus^ Ricom<igu$^ 
Rotomagusj la forme française du nom de Ratomagus devait 
se terminer par une nasale ; de plus, la chute de la dentale 
placée entre deux voyelles aurait produit le rapprochement, 
puis la fusion du a et du o de Ratomagus. En un mot, RcUo- 
magus devait finalement produire quelque chose tel que 
Ram ou Ron, 

« Il n'existe pas de lieu du nom de Ram dans Tancien dio- 
cèse de Senlis ni sur ses confins, mais on trouve à Textré- 
mité nord-est de cette circonscription ecclésiastique le 
chef-lieu d'une ancienne paroisse, englobée aujourd'hui 
dans la commune de Fresnoy-la-Rivière,dontle nom ortho- 
graphié officiellement PoTidron^ serait mieux écrit Pont^de^ 
Ao», si Ton s'en rapporte aux titres du xii* siècle qui le 
présentent comme une localité d'une importance presque 
égale alors à celle de Grépy^, le chef-lieu du comté de 

1. Un diplôme da roi Louis VlI, en date de 1133« confirme on aocord eonda entre 
le comte de Vermandois et le prieur de Crépy au sujet des marchés de Grépy et 
de POndroD, — « de mercato Grispiaci et de mercato » Pontis de Rount (J. Tardif, 
•MûHuments historiqueê^ cartons des Rois, p. 226 a). En 1466, Philippe d* Alsace, 
oomte de Flandre et de Vennandois^ et Isabeau, sa femme, confirmèrent le don fait 
par leur prédécesseur à l'église de SaintrAmould de Crépy, du tonlieu de Crépy et 
de Pondron, — « totum teloneum castri Crespeii et Pontis de Bount. » (/6ûf., 
p. 302 a.) En 1219, on retrouve encore en latin la forme Pong de Roont (Carlier, 
HUtoire du VoJoû, t. III> pièces just., p. xxzn). La rariante Pom Rotondus 
que foumiasent ensuite les documenta des dernières années du règne de Philippe- 
Auguste et ceux du temps de saint Louis (Recueil des historiens de France, 
t. XXm, p. 649, 655 et 678 ; Carlier, Histoire du YaloU, t. III, pièces, p. zui), 
ne peut être coDsidérée que comme un vulgaire jeu de mots qui ne rend pas 
compte de la consonne d de Pondron. — Le rapprochement que je fais entre le 
nom gallo-romain de Ratomagus et celui de Pont-de-jRoont ou Pont-de-i{ount 
80u£nre un peu, je Tavoue, de la présence du t final, mais il ne faut peut^tre pas 



— H9 — 

Valois ; on a trouvé à Pondron des sépultures de Tépoque 
mérovingienne ^ Le nom de ce village, dû à l'un des ponts 
sur lesquels on traversait l'Automne, affluent de TOlse, ne 
fait pas connaître sans doute remplacement précis de Raith 
.magus ou Hon, mais, dans mon hypothèse, 11 Indiquerait la 
direction dans laquelle on doit chercher rancienne ville 
des Silvanectes soit au nord, soit au sud de TAutomne, sur 
un vieux chemin dont l'appellation de Pondron révèle Texis- 
tence et qui, venant de Grépy, devait rejoindre à Saint- 
Ëtienne-lès-Pierrepont la grande voie romaine de Senlis & 
Soissons qu'indique lltlnéraire d'Antonln. 

c Si l'on admet la corrélation complète de la cwitas SUva- 
i^cienswm avec Tancien diocèse de Senlis, Ratomagus ne 
pourrait être cherché, en poursuivant ma conjecture, qu'au 
sud de TAutomne, car Pondron est précisément situé aux 
confins des deux diocèses de Senlis et de Soissons. Or, de 
ce côté, aucun point ne semble de nature à être proposé 
pour l'emplacement de Ratomagus^ et Ton se trouve dans la 
ïiécessité de rechercher si le territoire de la civitaa SUvor 
nectensium a subi quelque diminution dans les premiers 
siècles du moyen ftge. 

< Le diocèse de Senlis qui, au siècle dernier, ne comptait 
guère plus de 70 paroisses, est incomparablement le plus 
exigu des anciens diocèses de la Gaule, abstraction faite de 
la province romaine où les dviiates, multipliées outre me- 
sure, n'avalent parfois qu'un très petit territoire. L'exis- 
tence de la civitas SUvaT^ectensium à l'époque romaine, dans 
les mêmes conditions territoriales que l'ancien diocèse de 
Senlis, serait une véritable anomalie pour la Gaule septen- 
trionale. 

i Au cours de Tépoque carolingienne, le diocèse de Senlis 
était partagé entre deux pays ou comtés {pagi^ comitatus)^ 
le Senlisien et le Valois, — ayant celui-ci Vez, cçlui-là Sen- 

atUcher nna réelle importance à cette eonBonne qai, dans des textes français da 
XII* siècle, dépare fort souyent la forme rég^ime du mot danSj écrite alors dant an 
lien de dan^ qui représente le latin dominus (voir, entre antres textes, les poèmes 
de Garin le Loherain et diAntioche). 
1. E. Woilles, Répertoire archéologique du dépeart, de VOise, col. 176. 



— ♦w — 

lis pour ehef-Iiea. Le Yalcrfto eottpvebalt Ift pirtié ùrtMltite 
da diocèse de Seiilis, nuds il 8*étMididt fcittsf tnr les dt<K 
oèses de Heaai et de Soissons, bien qu^ Forigtoe il itt dft 
dépendre d^im seol diocèse et >^ si Ton àdsiet cette pié^ 
misse — dn diocèse de Senlis, esr cetni-cit, rMoit senle» 
ment an Senlisien, perdrait le ikfB de son terHIoire déjà sf 
restreint. 

« On ne pourra peut-être jamais déterminer lescttues dn 
démembrement de la cMiat 8Uo4meetentimm Alt prefit des 
cités de Soiflsons et de Meaui. Si la pensée ec reporte au 
partage du royaume de Charibert en S67, partage datui 
lequel un tiers du territoire de Senlis ftit attribué au it>i de 
Soissons, Ghilperic, un second tiers ftSigebert auquel f^iéi»^ 
sait Meaux, et le dernier tiers à Contran, on est bientCt 
forcé de constater que ce partage n'eut pas d*6flët durable 
quant au Senlisien ^ Qu(rf qu'il en soit, Textension du Ta-^ 
loiQ sur les diocèses de Soissons et de Meaux, la situation 
de son primitif chef-lieu, Vez {Vadvm)^ dans la première dé 
ces circonscriptions, autorisent, semble-t-il, Fattributimi à 
la civitiu SUvanectensiuM de quelques portions des anciens 
diocèses de Soissons et de Meaux. 

c La partie valésienne du diocèse de Meaux est ftèile à 
déterminer : (m eonnatt, en effet, a?ec la plus grande ctf^ 
titude la limite commune du pagtu Vademk et du jpa^ut 
âtdciannâ, dont plusieurs localités dites tiù VoMb ou en 
Mnlcien gardent d'ailleurs le souvenir. Au diocèse de his- 
sons, on peut également indiquer d'une manière rigoureuse 
la limite du Valois et de rOrxois, çays qui, formé d'une 
partie de la ehitas Snestiomm^ tirait son nom de la rivière 
d'Ourcq et fut uni au comté de Meaux dès la fin dn x« siècle; 
mais il est moins aisé de tracer la limite primitive du Va- 
lois vers le Solssonnais et de savoir à quel pagtu apparte«- 
nait la contrée renfermée entre l'Aisne, TOise et la limite 
septentrionale du diocèse de Senlis, c'est-à-dire l'ancienne 
forêt de Guise (Cotia sUva) ou mieux encore les chfttellenles 
de Gompiègne, de Yerberie, de Béthisy et de Pierrefonds 

i. Géographie de la Gaule au ti* sièôle, p. 418. 



— ITI — 

qtti, détae&éos da comté de Valois ou de oelQi de Solssons, 
faisaient partie du domaine des premlera rois capétiens ^ 

< Bn écrivant la GÀogrdphie de kt OomU cm vi« siècle^ je n*ai 
pas cru pouTOir enlever cette cofttrée à la cMtas /Saeitte- 
atoM ; cependifit je citai deux docoments dont le texte a pu 
être altéré en quelques endroits, mais quUl serait peut-é4« 
excessif de taxer de faux > ; ces deux documents, dis-je, en 
indiquant Gompiègne comme Tune des résidences du roi de 
Paris Ghildebert, semblent le mettre en dehors du terri- 
toire de Soissons, alors le siège royal de Glotaire I*; je 
suis plus disposé aujourd'hui, Je Tavoue, & accorder quelque 
créance à ces deux témoignages qui permettraient d'attri- 
buer le pays entre TAlsne, roise et le diocèse de Senlis & 
la dmioâ SUvaiMctensium et, par conséquent, d'y cbercber 
remplacement de JEUUcmagn», 

< Ia vieux chemin dont je parlais plus haut et qui, partant 
de Orépy, traversait TAutonuie à Pondron, se dirigeait en- 
suite vers la forêt de Gompiègne en passant au hameau de 
Brassoire, puis en longeant le finage de Pierrefonds à Test ; 
il Joignait ainsi à Saint^Etienne^lès-Pierrafonds, à une dis- 
tance de trois lieues au nord4M>rd-ouest de Pondron, la 
voie romaine de Senlis à Soissons. C'est à peu près au point 
de jonctioQ de ces deux voles que se trouvent les impor- 
tantes ruines d'une localité antique, dont la superficie est 
évaluée à plus de quatre hectares et qui, au dire des archéo- 
logues locaux, aurait été entourée de murailles et de tou->- 
relles^; cette localité est indifféremment connue aujour- 
d'hui sous le nom de VUI/b des Gauies^ on sous celui de 

i . Une efaarte d« 886 (MdiiUeii, ÀMMiM ordinis taneti BenêdieH, t. UI, p. 687) 
constate que les rillages de Moatigny-rEngrain (Montiniacus)^ de Say (Sanoeut), 
commune de Croutoy et de flautefontaine (Alta Fontana), situés tous trois à 
rorient et à peu de distance de la forêt de Gompiègne, dépendaient du pagus 
Sueêtionensii. 

2. Le premier de ces doeuments est un dipldme accordé à Danmer, abbé d*An!Ue 
im4» S«iiiM}a]«ls>, par Chiktoberi !•'; il est daté de GDmpièg:ne et de la douzième 
année du régne de ce prince. Le second est la Vie de saint Marcoul qui auiait 
▼iaité le mtee Cbildebert à Gompiègne. (Voy., p. 401-402 de ma Géographie de la 
GmUe au n* Biéele, ce que j*ai dit de ces témoignages.) . 

3. E. Woilles, Répertoire evrehMVfique du départ, de VOite, eoU. 117-118. 



— n2 — 

Ville de Rome < dont on doit rapprocher le vocable de CAe- 
min de Romej attribué, parait-ii, à la partie de la vole ro- 
maine qui traverse la forêt entre Saint^Etienne et Béthisya. 
Rome seraitoil ici une altération de Aom, forme vulgaire 
que devait revêtir Fancien nom Ratamagus^ ou bien n*est-il 
qu*un nom forgé par les archéologues locaux parallèlement 
au nom de VUle des Gaules T Cette dernière hypothèse 
parait plus sensée, mais elle ne contredit pas néimmoins 
ridentité possible de Ratomagus et de la ViUe des Gaules. 

c Les conjectures que nous venons de développer au sujet 
de Textension probable des Silvanectes jusqu'& l'Aisne, per- 
mettent également aux archéologues de porter leur atten- 
tion sur d'autres ruines fort importantes aussi, également 
situées dans la forêt de Gompiègne, du côté de Ghamplieu, 
à trois lieues sud-ouest de la Ville des Gaules, et aux envi- 
rons de la voie romaine ; c'est là, du reste, que M. Desjar- 
dins propose de retrouver Ratomagus ^, Mais en aucun cas, 
le Ratomagus des Silvanectes ne saurait être cherché à 
Hermès, et si le nom du vicus Raiumagus^ mentionné dans 
rinscription découverte par M. Tabbé Hamard, devait for- 
cément s'appliquer à Hermès, il faudrait distinguer ce JRa- 
iumagus du Ratomagos que Ptolémée désigne comme la ville 
des Silvanectes. » 

M. Gaidos fait passer sous les yeux de la compagnie des 
gravures représentant dés inscriptions latines de Plrlande 
et il accompagne cette communication de quelques, détails. 
M. Hûbner n'a pas jugé à propos de faire entrer ces inscrip- 
tions dans son recueil des inscriptions chrétiennes de la 
Grande-Bretagne, parce que l'Irlande n'a pas fait partie de 
l'empire romain. 

Deux de ces inscriptions sont en caractères épigraphiques 
et portent, l'une IVVENE DRVVIDES, l'autre FEGIT 

i. Grayes, PrécU historique des coMtons du départ de tOisét canton d*Ât- 
tichy. 

2. Noos devons ce renseignement à Tobligeance de notre confrère M. le vicomte 
de Gaix de Saint-Aymour. 

3. GéoffrapMe de la (roule romaine, t. U, p. 482. 



— ns — 

crVNYRI;* elles sont aeccA&pagaéeif dH&eeriptioos en eavao* 
tèreB oi^amiques doût.la lecture est douteuse. 

Les autres sont. en caractères enrsifs et sont des inscrip- 
tions.: fimérairses, à l'exception d'ane qoi se compose dei 
Pâlphabet latin, gravé sans doute sur la pierre par un des 
première missionnaires chrétiens pour Tinstruction de ses 
néophytes; :: 

La eommunioatton de M. Gaidoz est le résumé d'une notice 
destinée au tome XXXY de la Bibliothèque de TEcole des 
hautes études : (fohime de Mélanges). 

M. de Barthélémy signale à la Société des rapports faits 
ea 1833 et 1884, par feu M. Denis, au styet de fouilles exé- 
cutées à iVcmwn (Meuse) ; on y trouve la description de trois 
mosialques, aujourd'hui perdues, qui offiralent un certain 
ifltt^ét. La Société espère que ces documents pourront lui 
être communiqués de muiière à ce qu^un résumé en soit 
publié dans le Bulletin. 

M. Héron de Villefosse dépose wr le bureau ti*ois photo- 
graphies, représentant, sous différents aspects, une belle 
statue de femme qui vient d'être découverte en Algérie. 
Elle provient d»8 ruines de Bjimila, rancienne respublica 
Qtdculitunorum. Dans; une précédente séance, notre confrère 
a entretenu la compagnie des fouilles faites à Cuiculum, 
entre Gonstanthie et Sétif, par M. le lieutenant Dufour, et a 
présenté plusieurs objets antiques recueillis dans cette loca- 
lité.. .G*est encore à cet officier distingué qu'on doit la décou- 
verte de cette remarquable statue. Elle est en marbre blano> 
haute de deux mètres, et parfaitement intacte depuis la base 
du piédestal qui la supporte jusqu'au sommet delà tête. Elle 
présente une particularité qui fait supposer, qu'elle aurait 
subi une petite restauration dai» Tantiquité : au moment 
de la découverte, il manquait sur la tête une partie du dia- 
dème et des bandeaux ; Tespace où devaient être placés ces 
deux morceaux avait été uni et percé de petits trous pour 
obtenir l'adhérence du ciment sur le marbre. Les deux mor- 
ceaux ont été retrouvés intacts à deux mètres de la statue 



— 4Y4 — 

et wplaeéA naa dinmltè« DMerife dtaa vue comlraotfèD 
située au S. 0. de rare de trtomphe, à que ly p e g H^tret ds 
la rivière qui traverse les mines, elle fût û^Bhfâfd traMpetiêe 
au bor^j de Fedj-Msala par les soins 4^ son lienroos Invim** 
teur ; elle a été placée depuis à Goaskantine aa palate de la 
division. Ceat une oeuvre d'un bon s^ei, laissant loin dev^ 
rière elle tout ce qu'on trouve ordinairement dans cette 
pttlia dei la Nomidie^ De toutes les ruines qui couvrant- le 
9oL de nos possessions françaises en AMque, eelleadaOlaiS 
chell avaient seules fourni jusqu^ci desi scidptvre» dHna 
mérite réel. La statue de Djimiia peut soutenir la comparai- 
son avec les m^Ueures figures sortiea du mA de Tantique 
Casarea. EUe est d*irae époque meins anoiqniie queleamar» 
bres de Gberebell. La coiffure de cette statu» permet de la 
ftiire remonter au temps de Mare-Anrèle;' efest la oçiltara 
que porte Faustine mère sur f^usieiirs grands bronzea à> la 
légende DIV AË F AVSTINAË : bandeaux de chev«ox endu* 
lés, surmontés d'un petit diadème de deux itattes posées en 
rond sur le sommet de la tête. La figure, qui est certaine- 
mmit un portrait, nous etfte les traits d- ane fesama dfim 
âge déjà mûr ; il est impossible de p^ser à Vaastfna ttMiiC» 
à 86 ans. Mais c'est certainement nnede ses eontemporalne9. 
Sous Mare-Aurèle et Lucius Vérus, Gnieulmn était en plelnei 
prospérité, à en juger pbr les inseriptioas de ees dear 
princes qu'on retrouve encore au nilié« des ruines. La 
tète de «ette statue est voilée; Sa pose, son a|ustèiaeiiit 
et son attitude autorisent à penser qu'elle représente «ner 
feaime divinisée, appartenant, à coup sér, à aae granieto- 
fjEunille romaine. 



M. Glermont-Ganneau présente tnoe inscription provèna»! 
de la nécropole de Jaffa, et, à cette oocsâl^n, donne de» 
détails sur d'autres inscriptions de la mèaie plt>f^aaee. 



— 175 ^ 



Séance du 47 Juillet. 
Présidence de M. IFictor Odébik, prMdent 

Ouvrage» offerts : 
Bulletin de la Société tn^^ériak ftrcÂéohgigne de 

t. Vm, in-4*. 
Der Ge$chict8fretmê âet historischen Vereins der funf Orte 

Lucern^ Uri, Schwyx, Vnterwàtden^ XXXIQ» vol. In-8*. 
— TàbU des volwnee XXI bis à XXX^ par Bramdstettbr 

(J. L.). In-ft*. 
L'Iwoestigateur, Ad* année. In-8«^. 

Mémoires de la Société académique de VAube, t. XLI. ln-8*. 
Ferk (Franz). Uéber Druidismus «i Noricum, In-8*. 

Corresfondcmce. 

MM., le comtjd de Luçay et Alb.Babeau remercient la Com- 
pagnie ik Toccaslon de leur admiâ^ion »u nombre àm ftsso- 
ciéa cQn:e9pQndants nationaux.. 

TfXfoausii^ 

H. de Barthélémy lit un rapport au nom de la commission 
chargée de présenter des conclusions sur la candidature de 
M. de La Boullaye. On passe au scrutin et le candidat ayant 
réuni le nombre de suffrages exigé par le règlement, le pré- 
sident proclame M. de La Boullaye associé correspondant 
national à Langres (Haute-Marne); 

M. Gh. Robert a la parole pour faire la communication 
suivante : 

« M. de Ghevarrier, vice-consul à.Gabès,rancienneTacape, 
m^a envoyé il y a quelque temps le résultat d'une de ses 
courageuses excursions archéologiques dans Tancien Byza- 
olum. Ce soQA àmk iw^^tifvnê UmKfftftOteH ^ Cin4 frag- 



— ne — 

ments de moindre valeur dont il m*a chargé de vous oilHr 
les copies. Je ne vous parlerai que des deux inscriptions. 

« La première était déjà connue, mais M. de Ghevarrier a 
pu aller en prendre un estampage, qui m*a permis d'en con- 
)trôler sûrement la lecture. La voici : 

IMPGAESAVGVS 
TIF-AVaVSTVSTRI 
P0T[ESTATE]XV1 
ASPRENAS GOS PR 
G08 VIIVIR EPVLO 
NVM VIAM EXGAST 
HIBERNIS TAGAPE8 
MYNIENDAM GVRAVIT 
LEG- m- AVG- 
G 

c M. Ernest Desjardins en a récemment communiqué une 
copie à FÂcadémie des inscriptions et belles -lettres et Ta 
commentée au nom de M. Tissot, qui poursuit ses remar- 
quables études sur la topographie de TAfrique romaine et 
qui sait tirer des monuments le meilleur parti. La copie 
ci-dessus, prise sur Testampage, donne des coupures plus 
exactes. 

« Ce texte, le plus ancien peut-être de l'Afrique après 
rinscription de César publiée par M.Victor Guérln^ est fort 
intéressant. Les deux premières lignes offrent, en effet, un 
cursus tout à fait insolite, dans lequel le prince n'est pas 
désigné par son prénom TI[berivs] et où Auguste n'est pas 
qualifié de divin. L'absence de ces mots avait môme fait sus- 
pecter l'exactitude de la lecture, mais l'estampage ne laisse 
aucun doute à ce sujet. Il semble donc qu'à l'époque où ce 
texte a été gravé, la désignation officielle du nouvel empe- 
reur n'était pas encore connue dans les provinces. 

c La seconde inscription n'a pas moins de vlngt-neuf 
lignes; fort peu sont complètes, mais elles sont pour la plu- 
part d'une restitution facile : 

t. Voy. «rehtol. dans la rég«nee de ToniB, H» p. 242 (n* 4S2). 



— nr — 

IMP GAES e. luUûs 

VBRV8 maximin 

V8 PIV8 felix aug. 

GERMAnictts m 
5 AXIMVS SArmaf 

IGV8 MAXImti* 

DAGICV8 Maxim 

VS PONTIFéx max 

IMV8 TRIBVNITIA 
iO FOTEBtate iii im 

PERATOR ff co$. p. p, 

ET G IVLIV8 VERVS 

MAXIMtt^ nobili 

S8IMttS Caesar PR 
15 INCEP8 IVVENht^M 

GERMANIGV8 ma 

XIMV8 SA^matic 

VS MAXIMV8 DAGI 

GV8 MAXtmw* po 
20 NTE8 VETV8TATe cO 

LAP808 ET long 

A INGVRIA P 

TVM RE(itituerunt?) 

ET PR08 

26 GABILI8 

lA PERVrVM comME 

ANTIBVS REDDBRYNT (tic) 
A TAGAPA 

xxxvn 

c La restaoration de routes et de ponts mentionnée dans 
ce texte fait partie d^un ensemble de travaux du même ordre 
et exécutés en Afrique sous Maximin ; trois inscriptions rele- 
vées par M. Victor Guérin mentionnent en effet la réfection 
sous ce prince de la grande route intérieure qui reliait Car- 
thage au département des armées, c*est-à-dlre à la Numidie; 
or ces inscriptions mentionnent la troisième puissance tri- 
bunitienne de Maximin et son cinquième imperium, ce. qui 

ANT. BULLETIN. 12 



— 178 — 

correspond à Tannée 937 de notre ère^ Ce doit être vers la 
même époque que furent exécutés les travaux de route men- 
tionnés dans le texte retrouvé par M. de Ghevarrier. C'est 
pourquoi j'ai rétabli, aux lignes 10 et 11, la troisième puis- 
sance tribunitienne et le cinquième imperium qui lui cor- 
respond. » 

M. Mazard, associé correspondant à Neuilly, donne com- 
munication d'une série de signes que M. J. Parles Harrison, 
sous-secrétaire de Tlnstitut anthropologique de Londres, a 
relevés dans les fouilles du camp de Gisbury (Sussex). 

M. Mazard expose d'abord quelques faits généraux sur ces 
fouilles. 

« L'éminent archéologue, le cokmel, aujourd'hui général, 
A. Lane Fox, a fait un premier rapport en 1875 sur Tancien 
camp de Gisbury qu'il considère comme pré -romain. Le 
camp est établi sur rensplacement d'une exploitation pré- 
historique de silex, où se fabriquaient également les instru- 
ments en pierre, à en juger par les spécimens à l'état d'é- 
bauche qui se rencontrent en grand nombre à la surface 
du sol. 

« Depuis, les explorations du Gisbury ont été continuées 
par les soins de Tlnstitut anthropologique; elles ont donné 
lieu à divers rapporta, dont le dernier, celui de M. J. Parks 
Harrison, qui a suivi lui-même les travaux, est sous les yeux 
de M. Mazard. Ces explorations ont fait reconnaître une véri- 
table exploitation minière, au moyen de puits plus ou moins 
profonds creusés dans la formation crayeuse de la contrée 
et donnant accès à un ^chevêtrement de galeries basses, 
formant un véritable labyrinthe. 

€ Des rognons de silex d'un aspect différent de ceux du 
niveau supérieur étaient détachés et disposés le long des 
parois des galeries ou avaient été transportés au fond des 
puits, comblés par des éboulements successifs. 11 ne pouvait 



1. VIAM A KARTHAG | VSQVE AD FINES NVMI | DIAE PROVINC. LONG A 
I INCVRIA CORRVPTAM | ATQUE DILAPSAM RESTI | TVERVNT (Voyage 
«r«h. dftnttii jréfforaé d* Tonte, i.h 1>. 27 ; t. Il, p. 107 «t 149). 



- 479 -r 

y avoir de doute : de même qu'à Brandon dans le Norfolk^ 
à Spiennes en Belgique, ces puits et ces galeries d*extractioki 
de silex avaient pour but de fournir la matière première à 
un important atelier de fabrication d^armes et d^outils en 
pierre. On n'en a cependant recueilli que fort peu et très 
grossiers à Tintérieur, ils étaient accompagnés d'instruments 
en cornes de cerf qui servaient aux mineurs pour creuser 
la craie. On a trouvé également des os de divers animaux, 
des fragments de poteries, une sorte de petit crochetjen fer. 
Un squelette bumain a été rencontré en avril 1878 dans i|n 
dernier puits^ à près de cinq mètres de profondeur. 

c L'excavation de ces galeries paraît devoir être reportée 
à rage de la pierre polie et leur exploitation semble s'être 
prolongée beaucoup plus tard. Elles ont dû servir aussi de. 
cachettes ou de refuges; on ne saurait expliquer autrement 
ce fait, qu'aboutissant parfois à des chambres plus spa- 
cieuses, l'une de ces caves mesure treize .pieds anglais sur 
dix, ces passages soient en général fermés par des murs 
formés de blocs de craie entassés les uns sur les autres et 
souvent cimentés par la stalagmite. On remarque en outre 
des sortes de fenêtres établissant des communications et 
ménageant une retraite en cas de poursuite. 

c Dans Texploration de ces travaux de mines, M. J. Parks 
Harrison a fait une découverte à laquelle il attache une im- 
portance particulière : celle de signes disposés verticale- 
ment, gravés, pense-t-il, avec un outil en silex sur les jam- 
bages d^eotrée djB différenibes galeries. Les partiels de crajç 
sur leaqueilieAU les a remarqnés^ oirt'été enlevées at^eo soin 
et ensuite {ihotûgraphiées; il en a^soumis les reprQdaotibns 
à des paléographes distingués de PABglfttèiTe qui ^tirècoimu 
queoes sigqes avaient toute l'ap^^arenee-de caraètètès gra- 
phiques.. ,./.... 

c D'après l'autenr de la découverte, ils auraient beaucoup 
d'analogie: aireci certains runes, mais surtout avec des lettres 
phéniciennes inscrites sur de. nombreuses monnaies d'or 
trouvées dans le voisinage immédiat. de Cisbury, sur la côte 
du âusaex;.€B6 monnaiesY importées d^Espagne, né remonte^ 
raient ^aa à plus de 250 avant Tère chrétienne, et il paratt 



— A80 — 



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m- 



probable à M. J. Parks Harrison que les signes ont été gra- 
vés sud sla eraie, dans uir-bat qu^il ignore, peut^rétre, comme 
talisman^ à rimitation des caraetères des nnmimies. 
* c Celte appréciatkm.' ressort des termes d^une' lettire adres- 
sée àM.*Blazard avec le ^^ssin, fait avec la plus grande 
exactitude, des principaux signes constatés à Gisbury et des 
caractères phénicieik&.simiiaires en regardU 

c. âl l'examen : de cette reproduction confirmait l'opinion 
du savant, anglais, on pourrait en induire ce fait intéressant 
au point de. yne des tempiS; dits préhistoriques t que l'usage 
des instruments en pierre était encore en vigueur deux 
siècles et demi avant notre: ère dans la Grande-Bretagne. » 



— <84 — 

M. G. Schlumberger présente à la Société un denier 
d'argent anonyme et une bulle de plomb provenant de Syrie. 
Ces deux monuments^ entièrement inédits, présentent, le 
denier surtout, un intérêt capital au point de vue de This- 
toire de l'Orient latin. Sur le denier figure identiquement le 
môme édifice d'aspect si particulier qu'on retrouve sur les 
pièces fort communes du roi Amaury l^ de Jérusalem et 
sur les monnaies infiniment plus rares du roi Jean de Brienne^ 
édifice que M. le comte de Yogûê a le premier identifié avec 
la rotonde du Saint-Sépulcre. Seulement, jusqu'ici on en 
était réduit à ce si\jet à de simples présomptions, tandis que 
cette fois il n'y a plus de doute possible, car, sur le denier 
de M. Schlumberger, le monument en question est entouré 
de la légende en gros caractères f SEPYLGHRI : DOMINI 
pour (Moneta) Sepulchri Domini, Mais ce denier n'est pas 
remarquable à ce point de vue seulement; au revers, qui porte 
une croix comme tous les deniers syriens contemporains, 
figure la curieuse légende f DRAGMA AGGONEN. pour 
Dragma Acconensis, drcKhme d!Acre. C'est la première fois, 
croit M. Schlumberger, qu'on retrouve sur une monnaie 
médiévale cette désignation monétaire de Dragma^ drachme. 
Rappelons qu'on connaissait déjà une monnaie frappée au 
môme atelier de Saint-Jean-d*Acre sous le comte Henri de 
Champagne, roi titulaire de Jérusalem, avec la légende 
PVGES D'ACGON, paugeoise d'Acre. C'était jusqu'ici, avec 
le denier de Jaffa publié par M. de Vogué, la seule monnaie con- 
nue frappée par les Francs de Syrie, portant une désignation 
monétaire. On peut reporter à peu près à la même époque 
que la pougeoise d'Henri de Champagne le denier anonyme 
présenté par M. Schlumberger. 

La bulle de plomb est du xiii* siècle ; elle porte les légendes 
suivantes : au droit : S' lOHANNIS : ABBATIS, Sigillum 
Ahhatù Johannis, et au revers : SEPVLGRVM BEATE MA- 
RIE, Sepulchrum Beata Maria. Il s'agit ici d'un abbé encore 
inconnu du monastère de la Vallée-de-Josaphat qui était 
joint à l'église célèbre connue sous le nom de Tombeau-de- 
la-Sainte-Yierge ou de Notre-Dame-de-Josaphat. Aucun abbé 
de ce monastère du nom de Jean n'est désigné dans l'édition 



— I8Ï — 

des FantiUa ^Outrewier de Du Cauge, publiée par M. G. Bey. 
Mais ce qui fait le principal intérêt de cette bnlle, c'est le 
petit édifice du revers, si clairement désigné par la légende 
citée plna haut. Cet édifice circulaire, flanqué de deux 
toureltea terminées par deux petites coupoles presque spbé- 
rlques, surmonté lui-même d'une grande coupole en dOme, 
à YOdte dlrlsée en renflements séparés par des arStes courbes 
idlant du sommet & 1& circonférence, cet édifice, dlsons- 
nons, peut être congldéré comme l'unlqne représentation 
contemporaine, connue, de Tégllse du Sépulcre de la Vierge, 
reconstruite Ters 1160 par les orolséi et encore debout au- 
jourd'hui, bien que modifiée par des restaurations sncces- 
siyes. 

M. Schlumberger présente encore à la Société un grand 
sceau ou cachet circulaire de 85 millim. de (Uamètre, en 
bronze, de l'époque byzantine, récemment acquis par lui. 
L'aitlste a donné à la poignée de ce sceau la forme d'un 
petit chien, fixé au dessin circulaire, à la fols par ta queue. 



— 488 — 

le muse&n et les quatre pattes. La partie essentielle dn 
Gceau, c'est-à-dire celle destinée à âtre empreinte d<^ une 
matière encore molle, présente une légende circulaire et un 
grand monogramme central. Les caractères sont prorondé- 
ment creusés dans le métal. La légende circulaire, précédée 
d'nne croix Initiale, nous donne le nom du propriétaire : 
OïP*IAA, évidemment pour OïA*lAA, Ulfila, Ulfilai, nom 
goth. Le monogramme central, désistant tràB-vraisembla- 
blement la profession, n'a pas ^core été déchiffré. 



M. Quicberat, au Dom de M. "HioUn, associé correspon- 
dant & Agen, oSn à la Compagnie un portrait de Scallger, 



— 484 — 

reproduit à Talde de la photochromie par M. Ducos, photo* 
graphe. 

M. Le Blant communique un dé antique découvert en 
1877 à Âutun et portant des lettres au lieu de points; il rap- 
pelle qu^un dé analogue a été trouvé précédemment dans 
cette ville. 

M. Al. Bertrand annonce que les ingénieurs du chemin de 
fer de TEst ont découvert à Beaulieu, près de Nog^t-sur- 
Seine, des tombes et des poteries romaines. 

M. Garapanos, associé correspondant étranger, commu- 
nique des objets antiques découverts par lui à Dodone, et 
signale particulièrement une plaque en bronze portant une 
inscription faisant mention d'une offrande de Pyrrhus. 

M. Gaidoz dépose sur le bureau un trépied en terre em- 
ployé encore dans quelques localités du département de la 
Loire-Inférieure. Cet objet, connu sous le nom de platelle^ 
sert & repasser le linge. 



Séance du 4 Septembre. 

Présidence de M. V. Guérin, président. 

Ouvrages offerts : 
Anntiaire de la Société philotechnique ^ t. XXXVIII, in-8'. 
Archiv fur Oesterreichische Geschichte^ t. LIV, 2" partie; LV 

et LVI, 1^ partie, in-8'. 
Archives cPYpres. Documents du XVI* siècle, 1877, in-8'. 
Atti délia R, Accademia dei Linceiy 3^ série, t. II, in-^". 
Beitrœge xur Kunde Steiermarkischer GeschichtsqueUen^ XV** 

année, ln-8*. 
Bulletin d'archéologie chrétienne^ 3^ série, 2* année, n^* 3 et 

à, in-8v 
— de Fécale française d'Athènes, 2« année, in-8*. 
-^ de la Société académique de Brest^ 3" série, t. IV, in-8*. 



— 485 — 

-^dela Société archéologique de VOrléanoM^ t. YII, n- 96, 

in-8'. 

— delà Société archéologique du Limousin^ t. lY ; XI, 2« liyr.; 
XIV, 2« livr., in-S\ 

— delà Société de statistique des Deux-Sèvres^ 1878, nM à 3, 

ln-8'. 

— delà Société des antiquaires de la Morinie, n' 106, ïn-^^» 

— du Bouquiniste^ n<» /|93 à 496, 10-8». 

Compte-rendu de la Commission impériale d'archéologie de 

Saint-Pétersbourg pour 1875, in-ili*' et atlas in-f . 
Fontes rerum austriacarum, . t. XXXIX, 2« partie ; XL, 

2* partie, in-8-. 
Journal des Savants^ juillet 1878, in-Z^o. 
L'Investigateur^ mai-juin 1878, in-8o. 
Mémoires de Vacadémie d Amiens^ 3<> série, t. IV, in-8o. 

— de Vacadémie du Gard^ année 1876, in-8*. 
-^ de Vacadémie de Caen^ 1878, in-8*. 

— de la Société d'émulation du Doubs, b*^ série, t. Il, in-8o. 

— de la Société des sciences ruiturelles et historiques de 
Cannes, U VI, in-8*. 

— de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire , 
t. I et II, in-Zi». 

Mittheiîungen des historischen Vereins fur Steiermark, 26« 

livr., in-8'. 
Proceedings of the american phUosophical society^ t. XVII, 

n» 100, in-8\ 

— of the Society of antiquaries of London, nov. 1877 à «^ 
févr. 1878, in-8*. 

Report presented to the Cambridge antiquarian Society at iis 

thirty annual gênerai meeting^ mai 1873, in-8'^. 
Revue africaine^ n* 129, in-8<>. 
Revue historique de Vancienne langue française et des patois 

de la France, 1877-1878, in-8-. 
Sitxungsberichte der Kaiserlichen Ahademie des Wissenschaf- 

ten, philosophisch historische classe, t. LXII à LXVII, in-8*. 
Abnauld (Ch.). Monuments religieux^ mUitaires et civils des 

Deux-Sèvres ; 2« édition, in-8*. 



— 486 — 

Blancârd (L.)- Iconographie des icetmx et bulleê deê Archivée 
du département des Bouches-du- Rhône, in-A*. 

«-- Essai sur les monnaies de Charles /•', comte de Provence, 
In-8-. 

*^ Le MUlarès, In-8». 

— Sur la date et le lieu ^origine du Consulat de la mer^ in-S». 
•>— Note sur la lettre de change à Marseille au xiii* siède^ 

in-8». 

— Le testament de Vuadalde^ évêque de Marseille^ ln*8^. 

— Les chartes de SaintMermainrlks^Fos, in-8*. 

— Rapport sur une notice de M, F, Hucher concemoMt le tré- 
sor de Vallon, ln-8'. 

Brandt (J.-F.)- Versuch einer monographie det Tichorhinen 

Nashœmer^ ÎD-A". 
GiENKOWSKi (L.). Zur morphologie der Bactérie»^ iQ-4<'. 
DiRKS (J.). Negen-en^-veertigste verslag der handlingen v&nhet 

friesch Genootschap over Geschied, Oudheid en Tatdkunde, te 

Leuwarden^ ln-8<*. 
DoGiBL (J.). Anatomie und physiologie des herxens der larve 

von Coreltira plumicomis^ in-4"- 
DouET d^Argq (L.). Choix de pièces inédites relatives ttu règne 

de Charles VI, 2 vol. in-8». 
EsTAiNTOT (Le vicomte d^. La tombe de Jehan de BaUleul, 

in-8'. 

— L'égalité de Vimpôt et les cahiers de la noblesse normande 
en 1789, in-8'. 

Fargy (de). Le coffret dHvoire du trésor de la cathédrale de 

Bayeux, ln-8<^. 
Favbe (L.). Glossaire du Poitou^ de la Saintonge et de VAunis^ 

in-8'. 

— Histoire politique de Vannée 1877 en deux parties^ in-8*. 

— La génie poitevin'rie oucque le precez de Jorget et de son 
vesin et chonsons jeouses, in-12. 

— Géographie communale du département des Deus>-8èvres^ 
in-18. 

FiRDOusi Abou'l Kasim. Le livre des rois^ traduit et commenté 
par J. MoHL, in-f*. 



— 187 — 

GiRAimOT (le baron db). Atdkr de silex taiiUés irauvét à Gixoles 

(Loiret), in-8», 
GOHL (G.)* J^ Rothlange (Floridea) des finniscken meerbu- 

sens, in-/i<>. 
Gruber (D' Wenqel). Monographie ueher das xweigetheilte erste 

KeUbein der Fussvmrxel os cunéiforme, bipartitum tarsi 

beim Menscken, In-^*. 
tilOKSCHAROw (N. von) . Ueber das krystallystem und die win^ 

keî des glimmers, m-4®. 

— Uèber das russische Rothbleierx (plomb rouge), in-4*. 

— Ueber Waluewii, In-/i*. 

La Curme de Sainte-Palaye. Dictionnaire historique de Van" 

den langage français, publié par L. Favre, 4 vol. in-4*. 
Mary-Lafon. Discours prononcé au banquet de V alliance latine, 

1878, in-8*. 
Michel (Albin). Les roys du Fapegay à Nîmes, en l'an 1300, 

ln-8\ 
Michel (Bom.). Monuments du Gâtinais, 6* livraison, 15 pi., 

ln-/i». 
MuNTZ (EuG.). Inventaire des bronzes antiques de la collection 

du pape Paul //, 1A57-1Û71, in-8*. 

— Notes sur les mosaïques chrétiennes de Vltalie, in-8®. 
Pahle^ (A. VON der). Monographie der bcdtisch-sUurischen 

arten der Brachiopoden gattung orthisina, in*/||*. 
Quichbrat(J.). La bcMique de Fanum, construite par Vitruve, 

ln-8». 
Salmon (Philippe). Dictioniiaire archéologique du département 

de r Yonne ; époque celtique, in-8*. 
Schibfner (A.). Ueber plurcUbezeichnuTigen im Tibetischen, 

in-li". 
ScHMiDT (Garl) et DOHRANDT (F.).Wassermenge und suspensions 

schlamni des Amu^Darja in seinem unterhaufe, in-A^. 

Correspondance. 

Le président de TAcadémie des sciences, lettres et arts de 
Modène propose l'échange des publications de cette Compa- 
gnie avec cdles de la Société des Antiquaires. 




— 488 — 

M. de La BouUaye adresse ses remerciements à roccasion 
de son admission au nombre des associés correspondants. 

M. Blancard, archiviste des Bouches-du-Rhône, présenté 
par MM. Quicherat et Robert, et M. Favre, directeur de la 
Revue de l'Ouest, à Niort, présenté par MM. de Barthélémy 
et Âubert, posent leurs candidatures au titre d^associé cor- 
respondant national. Le Président désigne MM. de Yillefosse, 
Demay et Schlumberger pour former la commission chargée 
de présenter des conclusions sur la demande de M. Blan- 
card; et, pour M. Favre, MM. de Montaiglon, Saglio et 
Muntz. 

Travcaix. 

M. Héron de Yillefosse dépose sur le bureau plusieurs 
ouvrages offerts à la Société : 

i» Au nom de M. Louis Blancard, archiviste du départe- 
ment des Bouches-du-Rhône. Au milieu de différentes bro- 
chures relatives à la numismatique ou à,rhistoire de Pro- 
vence, on remarque une récente étude sur le polpptique de 
Vuadalde^ précieux document du ix« siècle; un grand ouvrage, 
V Iconographie des sceaux et balles conservés aux Archives 
départementales des Bouches-du-Rhône, consciencieux 
volume, accompagné de 72 planches où sont reproduits avec 
une minutieuse exactitude les monuments sigillographiques 
les plus variés ; Tintérèt que présentent ces sceaux et bulles 
est encore augmenté par de savants commentaires ; enfin un 
Essai sur les monnaies deCharles /«', comte de Provence, travail 
dans lequel M. Blancard est arrivé à résoudre, pour la Pro- 
vence, le problème si compliqué de la relation de la valeur 
de la monnaie au xiii« siècle et de nos jours. 

20 Au nom du Révérend Samuel Savage Lewis, bibliothé- 
caire du Corpus Ghristi Collège, à Cambridge, associé cor- 
respondant étranger de la Société : Report presented to the 
Cambridge Antiquarian Society (mai 19, 1873). Ce volume 
contient un intéressant travail de notre confrère sur les 
représentations du Jupiter Martialis, M. Héron de Yillefosse 
indique à ce propos deux monuments inédits du midi de la 



— 489 — 

France qui appartiennent à la même série. Le premier fait 
partie de la belle collection d^antiquités réunie à Gigondas, 
par M. £. Raspail. C'est un autel, trouvé à Vaison, sur la 
face antérieure duquel est sculpté un groupe de deux divi- 
nités : Junon^ tenant la patère et accompagnée du paon^ 
son oiseau ordinaire ; Jupiter casqué et cuirassé, les Jambes 
et les pieds nus ; il tient la foudre de la main droite et une 
roue de la main gauche ; un aigle est, à ses pieds, tourné 
vers lui. Le second monument a été découvert à Séguret 
(Vaucluse), où il se trouvait, en 1876, chez un paysan. C'est 
une statue dont la tête manque malheureusement, mais 
Vaigle placé aux pieds permet d*y reconnaître un Jupiter, 
Le dieu est cuirassé et porte une grosse armille au bras 
gauche ; une chlamyde rejetée en arrière couvre les épaules 
et revient sur la main gauche en passant derrière le coude ; 
les pieds sont nus. La poitrine est belle et d'une bonne fac- 
ture ; les jambes malheureusement sont rongées et mécon- 
naissables. 

M. Héron de Villefosse ajoute qu'il croit devoir signaler 
à notre confrère de Cambridge une inscription récemment 
découverte à Lambèse, au nord du prétorium. Sur un petit 
autel en pierre on lit ces mots : 

DIIS CAM 
I 
Diis Cami 

Est-il permis d*y voir une invocation aux dieux du fleuve 
Camus, qui a donné son nom à Cambridge^ et de supposer 
que ce petit monument a été élevé aux divinités de son 
pays par un Breton incorporé dans Tarmée d'Afrique ? 

M. Héron de Villefosse fait ensuite les communications 
suivantes sur diverses inscriptions antiques : 

1" c J'ai reçu de M. Auguste Le Blanc-Bellevaux un estam- 
page de rinscription de Monceau-le-Comte publiée dans le 
BuUetin de 1877, p. 199, d'après une copie transmise par 
M. Bulliot. Ce texte est aujourd'hui conservé au musée de 



Nevers. D'après Tempreinte qui vient de m'étre odreasée il 
faut lire ainsi les trois dernières lignes : 

8VBCVRAEIVSPV 
ERVNTERGAIBSo* 
henè mER'Posuerunt 

A ravant-dernière li|fne deux lettres sont enlevées par une 
cassure. A la dernière on ne reconnattque le haut des lettres 

• • • • J-iJL\ X^ • • • • 

a 29 On vient de découvrir à Moind, près Montbrison 
(Loire), un fragment d'inscription gravé sur une dalle de 
marbre bianc. Il a été envoyé à notre confrère M. Anatole 
de Barthélémy, par M. Jeannez^ de Roanne : 

yLPRISGO 

MINI • AVG 

S SEGVSI 

Il faut probablement suppléer : 
à la !'• ligne : ... J]ul(io) Prisco 
à la 2« — ... /la] mini Aug(usti) 
à la 3^ — ... civit]BS Seg\xsi\avorum] 

On sait qu'il existe à Moind des ruines importantes ^ et 
qu'on y a découvert^ il y a une vingtaine d'années, une 
colonne milliaire élevée en l'année 237, par les empereurs 
Maximin et Maxime, et portant l'indication : L'YUII^. Elle 
est conservée aujourd'hui au musée de Montbrison. 

« 3" M. le comte de Gosnac m'a communiqué plusieurs 
objets recueillis à Mérouville' (Eure-et-Loir). L'un d'eux, 
en marbre noir à veines vertus, ayant la forme des poids 
byzantins ronds, aplati au sommet et à la base, porte sur le 
côté l'Inscription suivante gravée au pointillé : 

ANTISGEMELLVS 

Antis(tius) Gemellus. 



1. Cf. Aug. Bernard, Description du pays des Ségtuiaves, p. 83 et saiv. 

2. Aug. Bernard, Lettre à Ht. Guillien (du 22 décembre 1858), p. 7. 

3. Sur les objets qui oot été reoaeillU dans cette loealité TOir : CompteS'TeHdus 
de la So^. de Nwnitm,, i, IV (1873), p. 3. 



— 4W — 

c 4* D'après un renseignement que je dois à M. le docteur 
Reboud, rinscription de Virius (ou Vibius) Martialis publiée 
dans le BtiUetin de 1876, p. 87, comme trouvée à Bl-Milia \ 
a été en réalité découverte à Andeht^ tribu des Beni-Tlilen, 
entre El-Ma-el-Abiod et El-Milia. 

M. Guillaume entretient la Société de la mosaïque trouvée 
à Reims près de la gare du chemin de fer, qui a été publiée 
par M. Loriquet. Cette mosaïque avait été de nouveau exhu- 
mée pour être exposée aux regards du public le !•' mai 
dernier. 



EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX 

DU l^ TfàUSSmE DE 1878. 



Séance du Si Octobre. 
Présidence de M. Aubert, 2<> vice-président* 

Ouvrages offerts : 
Anntuxire des Côtes-du-Nord pour 1878, in«d2. 
BtUletin du Bouquiniste^ n^ li97 et /i98, in-8*. 
Dêr Geschichts freund mitiheUungen des historischen Vereins 

der funf orte Luxem^ Uri^ Schioyx^ Unierwalden und Zug, 

XXXm. vol. in-8*. 
Journal des Savants^ août i878, ia-lf. 
Mélanges historiques^ t. II (coll. des documents inédits publiés 

par le ministère de Finstruction publique), In-W* 
Revue de Fart chrétien, juillet-septembre 1878, in-8% 



1. Cette même proTenaiioe a été donnée dans V Annuaire de la Soc. archéùl. de 
CmuianHn$, 187|^ p. 375. 



— 492 — 

Société archéologique de Bordeaux^ t. IV, 2* fasc, in-8^. 
Ghàuyet et Lièvre. Les tumulus de la Boixe^ in-S^. 
Le Blant (Edm.). Etudes sur les sarcophages chrétiens antiques 
de la ville d^ Arles ^ in-f». 

Correspondance. 

La Société de TEtat de Kansas (Etats-Uniis) propose d^échan- 
ger ses publicatlODs contre celles de la Compagnie. 

Travaux. 

M. Alex. Bertrand présente le dessin d*une épée et d*an 
angon trouvés dans le cimetière mérovingien d'Arcis-Sainte- 
Restitue (Aisne) par M. Moreau, associé correspondant à la 
Fère-en-Tardenois. La lame de Tépée est longue et la poi- 
gnée, comme celle de Fépée de Pouan, est décorée de ver- 
roteries serties dans des feuilles de métal. L'angon, très 
bien conservé, a sa pointe et sa douille. 

M. l'abbé Baudry, associé correspondant au Bernard 
(Vendée), ayant envoyé la statuette dont la photographie 
seule avait été communiquée à la Compagnie (voy. BulL de 
1878, p. 73), un nouvel examen est fait de ce monument 
dans lequel on s'accorde à voir une victoire tenant une 
couronne, aujourd'hui brisée. 

Il est donné lecture d'une note de M. d'Arbois de Jubain- 
ville, associé correspondant à Troyes, sur une question de 
chronologie de Thistoire antique de l'Irlande. La Société 
décide qu'elle en entendra une seconde lecture. 



Séance du 9 Octobre. 

Présidence de M. Victor Guêbin, président. 

Ouvrages offerts : 
Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie^ 1878, n* 2, 

in-8". 
— de la Société archéologique d* Eure-et-Loir, n^ 133, in-^<>. 



-*- de la Société hUtorique^ et- ttfchéoiè^gique de LaHgres^ 
1*' jaîllell878, ln-8». 

Mémoires de V Académie de Stawiàlas^ W itôrlè, t. X, În-^S^». 

— de la Société d'agriculture^ sciences et arts de Dôuay^ 
2» série, t. xm, in-8». 

Revue belge de numismatique^ XXXIV* vol., 4® livr., in-8<». 

— épigraphique du Midi^ n' 3, in-8'. 
Délayant (L.). Du présidial de La RochelUy in-8*.^ 
Palustre (L.). Le triomphe d'Anne de Montmorency^, mif^iature 

du XVI® siècle, in-8*. 

— Discours prononcé le 29 ;tttn 1876 en Vhonneitr lig.Çassendi, 
In.8o. - 

Travam* 

U. Rayet présente une plaqi^ estiampée et fléeoiip^e, en 
terre culte, qui provient (jl'Oppfl^ en.LoQrbie., ^^ est.jde la 
même époque que les auti^plAimosanalogaes^çoAmie^ JM^- 
qu'à ce jottr^ c'es^à-dire du pre^Her quart du v« si^ole avapt 
Jésus-Christ. Elle représente. w t^hf^r traîné par: dei^x grifr 
fons, et sur lequel se tiennent, en avant, un jeune homme 
nu et ailé qui ne peut être qu'^ros; derrière lui, une déesse 
entièrement vêtue et dans laquelle on reconnaît avec certi- 
tude Aphrodite. Le seul détail nouveau à noter, au point dé 
vue mythologique, dans cette représentation, est la présence 
de griffons, animaux consacrés particulièrement à Apollon, 
dans une scène du mythe d'Aphrodite. 

M. Bertrand dépose sur le bureau divers bijoux mérovin- 
giens trouvés à Jouy-le-Gomte (Seine-et-Oise) ; ce sont : une 
bague en or, décorée de grappes de raisin et d'étoiles ; deux 
fibules avec verroteries serties dans des ^lamelles d'or et 
décorées de filigranes de même métal, portant la représen- 
tation d'un poisson, dessiné également en verroteries ; une 
épingle en or dont la tête rappelle le plus beau travail 
antique. 

M. Mazard, associé correspondant, rappelle que dans la 

ANT. BULLETIN. 13 



-— 1« — 

eoUecUan Af' H-.Euulot, & D^Jon, os volt une boucle en 
rerre, provenant du cimetière de Cluurauij, *i»togu& & la 
boucle eu cristal de roche slgnaléa par H- Bârtmad dans la 
séance 4n 13 février dernier. 

H. dehnont-Ganneau prëâente un second exemplaire d'an 
des deux plomt]s ^tlrlques, jusqu'Ici uniques, publiés par 
br. Sdilnmberger dans l(l f^etme archéologique (mal 1878, 
p. 311). Cette médaille appartlétit &u second type ^aré dans 
l'article de M.' Scblumberger, et est d'une conservation 
Bupërléurei' Elle a été recueillie, en i97li, à N^louse même, 
par M. Glermont-Ganneau. La pièce est confiée & M. Schium- 
berger pour quil puisse la comparer arec la sienne. 

M. (]lermont.6anneau présente ensuite uu pommeau de 
dague médiévale, égalemeot reoBellU par lui à Napiouse. Ce 
pommeau oITre les plus grandes analogies avec celui qu'a 
fFnblIé M: Sohlombergw dans te BtUUti» (1878, p. 78). il 
estencalT!^ énatlIéeteonAhtsen ua disque épais, découpé 
sur la'tranete «n dents amadfea. Le nombre des dents est 
de a (émx de iudHih que ofilitl de M. SeiitumberKer). Os 
aperçait hin d«s trous dlnëèvtlon de la soie. 



D'un cûté se volt un châtel d'émail bien ou d'azur, don- 
Jonné, avec pont-4eTls, dans une bordure de crolsettes et de 
fleurons alternés. De l'autre, un écu triangulaire cotlcé d'un 
émail indéterminé et d'uur, dans une bordure semjtilable. 



Les bordures sûnt jrénKUl wutfii c'^estHànéttre, pour parler 
ta iMgae en blason, ée ffUeékê. Lé eMfttè) sst fflaçonné de 
gueules. H. Qerniott^Crikfifieatt insiste iftar le ct^actite ût la 
signification héraldiques de ces figures et de ces émaux <w 
couleurs. Il suppose que le champ où apparaît aujourd'hui 
le cttirre déûtrdé devait être primitivement d'oro» d'argent, 
mais plus probablement d*or. D rapproche' ce mOMment, 
comme disposition, d'un sceau de Girard, vicomte de TMpoli, 
dessiné dans Pa^ {Codice diplomatique I, pi. lY, It&f eîoû 
Ton voit, d'un côté, un écir triangulaire chargé de fâsces 
entouré de la légende SGIRA (sic) DI YIGECOMITIS f, et 
de rautrc, uttclrâ^ doajbriné aveê' la légende GÏVITAS 
TRIPOLIS t, c*ést-â-dfihe remblèttte indivîdtid et remblôtné 
attributif du personnage, son iùfom et ^ qualité, ou plutôt 
sa condition, exprimés symboliquement ; en un met ses 
armes accompagnées de Pfmàgé dé la eité dont il était 
vicomte. , - . . 

Il est difficile, en l'ySrsenc^ de Fiddlcatidn du champ 
héraldique, dé lire avec précisloti l'écu représenté sur ce 
pommeau de dague, qui à probàblemebt appartétfti & quelque 
seigneur franc, mort en Palestine. Gà pourrait ét^é tenté 
de songer aux armes dés Grillon ^Balbfi^r-Be^tdtt)' qui portent 
coticé Sot et d'azur. M. Glermont-Ganiieatt a;eu recours, pour 
cette question^ aux lumières de H. U. Robert, de la BibRd^ 
thèque nationale, qui ne cfoit paè l'fdeilti^èâtion'fittpossiblle. 
La famille des Balbis-Bérton, originaire de- Qniers,' en Italie, 
a eu plusieurs membres qui prirent part aux croisades, 
notamment : Humbcrt 1*^ Balbïs^Bérton, tué à la prtse 
d'Antioche, ld9d; GeôfiVoy-Nicôlas' Balbft-Berton, porte- 
étendard d'Aîné ÏIÏ, comte dé Savoie, à la deuxième croi- 
sade ; Humbert II, quî accompagna Louis-le-Jeune, roi de 

France, en 1148, etc. 

. ï ..... •• 

M. Glermont-Ganneau signale la présence à Paris 'd^un 
troisième monument dû même genre qui se trouve actuel- 
lement dans la collection de M. Gay, et qui, d'après ses 
informatioDA personartles,. ptraviendiait noteiieHient d'Ha- 
lep. — M. Maxe-Werly fait remarquer que la coilectien de 



~ 496 — 

V 

M. Guy renferme plusieurs objets iqul se rapprochent, 
pour la forme ou pour rornementation, des deux poouaeaux 
de dagues appartenant à MM. Schlumberger et Clermont- 
Ganneau. 

M. de Marsy, associé correspondant à Gompiègne, demande 
la parole pour faire la communication suivante : 

< Depuis quelques années, MM. le marquis de Vogâé, 
Schlumberger et le ç(^ te Riant se sont attachés à recher- 
cher les monuments sigillographiques relatifs à la Terre 
Sainte à Tépoque des croisades *. 

€ 11 m'est permis d'apporter aiyourd'hui. mon faible con- 
tingent à cette collection, ea plaçant sous les yeux des 
membres de la Société une bulle en plomb de Guillaume I^, 
patriarche de Jérusalem de 1130 à 1145. Gette bulle n'est 
pas entièrement inédite, car Paoli en a donné un croquis 
dans les planches de son Codice diplomatico del Sacro Mili- 
tare Ordine di Malta (pi. Il, n<> 13) ; mais il est difficile de 
se faire une idée de lafiiies^e d'exécution de ce petit monu- 
ment, d'après le dessip. grossier, je dirais presque la cari- 
cature, qui le représente. 

« Du Gange consacre quelques lignes à ce personnage 
dans ses Lignages. d'Outremer., c U étpit, dit-il, flamen de 
c nation et natif de la vill&de.Mécine ou Meschines. » Il y 
a là, croyons-nous, une erreur de lecture de la part de 
l'éditeur ; c'est Malines (Mechlinia) qu'il faut lire. 

. c Le cartulaire du Saint-Sépulcre, publié par M. deRozière, 
referme seize chartes éinanées de Guillaume. 

« Ce prélat mourut le 27 septembre 1185. Il fit usage dQ 
deux sceaux : le premier est celui que nous possédons et 
que Paoli figure, d'après un acte de Foulques II, de 1136 
(t. II, p. 18); le second, qui lui est postérieur, est figuré 
sous le n* l/i, pi. 11, du même ouvrage, d'après un acte de 
1143 (t. n, p. 23), 

c C'est à l'obligeance de mon ami, le chevalier Hooft de 



1. Une commomcation faîte demièrement par M. Geôifirôy, à Tlnstitat, annonçait 
la déeouYerte en Sicile, piur M. F< Delaborde, de 80 sceaux des crwsés. 



~ tyt — 

Iddlktnge, qae Je dois de poavolr donner ft U Société des 
Antiquaires la primeur de ce monument, qui est appelé & 
fi^re prochainement partie de la collection numismatique 
de Ia Haye. 



Le sceau porte au droit, dans un gpenetis, l'effigie du 
prélat, assis, mftré, bénissant de la main droite et tenant de 
ta gauche une double croix, ou une crosse en forme de T 
(les boursouflures de métal ne permettant pas d'affirmer). 
Dans le champ, h droite et h gauche, dens roses, et à droite, 
au-dessous, un cercle : 

Lég. : t SIGILLVMWILLELMI PATRIARCEtE- 

Au rêvera, le sépulcre, en forme de tombeau antique, 
décoré de trois médaillons circulaires. Un ange, vêtu et 
nimbé, répond aus trois saintes femmes, qui portent des 
parfums, en leur montrant le sépulcre vide*. 

Lég. ; f 8EPVLCRVM DOMINI N08TRI mv XRI. 

Séance du 16 Octobre. 
Présidence de H. Victor GtttuM, président. 

Ouvrages ofTerts : 
Journal des SavatUt, septembre 1878, in-â'. 
Gmdoz (H.). Notice >ur les insçriptiom latinet de l'Irlamle, 
in-8-. 



^ 4W -<- 

M. de Farcy, associé correspondant h Bayeux (Calvados), 
dépose sur le bureau plusieurs objets de sa collection, 
savoir : une coupe en bronze, de travail romain, avec son 
opercule ; un petit génie ailé, en bronze ; un cachet d'ocu- 
liste'romain, trouvé en 1801 dans les ruines du château de 
Bayeux ; un torques gaulois, provenant du département de 
la Seine-Inférieure ; un autre torques, en or, trouvé avec 
cinq autres au Manoir, près de Bayeux ; des agrafes, boucles 
et fibules recueillies dans le cimetière frank de Saint^Vigor, 
près de Bayeux ; une ûbule en argent et deux plaques de 
ceinturon, d^un travail très fin, en cuivre ciselé et incrusté 
d'argent ; une chaîne en bronze de deux mètres de longueur, 
terminée, à Tune de ses extrémités, par un crochet, et à 
Tautre, par un trousseau de trois clefs, provenant de Saint- 
Vigor. 

M. de Farcy fait passer ensuite de nombreux dessins de 
carreaux émaillés et de débris de tombes en terre culte, 
provenant de Tabbaye de Longues ; U adressera k la Société 
un travail sur ces objets. 

M. de Marsy, associé correspondant à (jompiègne, signale 
la découverte faite récemment à Thourotte, près Gompiègne, 
de carreaux émaillés, portant des lettres et des fragments 
de figures, et dont la réunion forme des pieires tumulaires. 
Ces monuments datent du xvi« siècle ou des premières 
années du xvii'. 

M. Tallentin, associé correspondant à Montélimart, dépose 
sur le bureau des petits marteaux en plomb trouvés à Tain 
(Drôme), ainsi qu'uae petite figurine en bronze représentant 
un animal. 

M. l'abbé Balestra, directeur de Tlnstitut des sourds-muets 
à Gôme (Italie), et membre de la commission pour la con- 
servation des monuments de la province, soumet à la Société, 
en ces termes, une inscription antique récemment décou- 
verte : 

c Dans un angle du petit jardin de l-hospice de Saint- 



Pantidéoli, près de la gare (Bt stir le bord du torreat Oona^ 
a été trouvée une base en marbre blase^ du M^mo (paye 
sar le lac de €6me), qui appartoialt à un tombeau fàacé 
peatr^tre «ur la route qui, de Gdme, conduisait à Milan pas* 
saut par Camerlata, où Ton a trouvé beaucoup de tombeaux, 
surtout depuis deux ans, quand on a construit le nouvean 
chemin de fer. La base a les dimenslOBS suivantes : largeur, 
e"A8, longueur, C^dO, hauteur totale, 0^23. 

c On remarque à la base inférieure 2 petits trous ronds» 
à la partie supérieure à trous reetangulairas. placée deux à 
deux, à i/3 de distance des faces latérales, et conservant 
encore aujourd'hui une partie du plomb qui entourait les 
6 pemes destinés à réunir une statue ou plutôt un buste 
placé au-dessus de la base. La foce supérieure a un enfon*- 
cernent dans lequel entrait la partie supérieure du buste ou 
peut-être d*un cyput. Il est probable que cette base était 
placée au-dessous d'une petite caisse en marbre. ^ La ville 
de dôme en possède plusieurs, et presque toutes maintenant 
n^ont plus leurs oonvercles, dispersés qu'ils ont été à une 
époque où Ton avait peu de respect pour ces restes de nos 
ancêtres. 

c Sur la petite urne il y aura eu le nom de la personne à 
laquelle est dédié le t<Hnbeau et de la personne qui l'avait 
fait faire. U peut se faire que des études eu des décou** 
vertes ultérieures nous fassent découvrir les autres parties 
de ce tombeau qui, par son originalité, je crois, est d'ime 
grande importance. — En effet, sur les faces de la base qui 
nous reste ont été sculptés 27 distiques, plus un hexamètre 
qui finit la poésie ; en tout : 55 vers, le ne connais pas 
d'inscription d'une longueur semblable, du moins dans 
aucun auteur d'épigraphie latine. — - Malheureusement notre 
inscription n'est pas complète ; l'absence de la petite caisse 
qui contenait les os, les cendres, les vases en poterie et en 
verre avec les monnaies, chose très commune dans les 
tombeaux retrouvés surtout dernièrement^ dont le Musée 
de Côme est enrichi, nous laisse ignorer l'époque et la 
personne à laquelle fait allusion la longue poésie ainsi que 
celui qui a placé le tombeau et Tinscription. 



— »0 — 

ff Dana toute iûsoriptlon, il est bien facile de satoir de 
quel côté il faut commencer; mais celle dont j'ai Thonneur 
de vous entretenir m'a laissé très longtemps dans un état 
d'incertitude pénible, ne sachant par où commencer ni par 
où finir. Je pense qu'auparavant on avait Fintention d'écrire 
sur le DAT de la base l'inscription divisée en 6 colonnes : 
2 colonnes pour chacune des faces les plus larges du paral- 
lélipipède, ce qui fait U ; 2 colonnes pour les faces plus 
petites, ce qui fait 6. Sur la dernière colonne, il aurait fallu 
placer 10 vers. En effet, au fond de la première colonne, il 
y a encore une patite ligne sculptée destinée à tracer la 
ligne où le lapicide aurait dû écrire un vers ; mais, vu le 
petit espace qui restait, il a eu l'idée de ne pas séparer le 
distique. -^ Pour une raison quelconque que je n'ai pas su 
deviner, il a eu recours à un expédient irraisonnable qui a 
fini par rendre plus difficile la lecture et l'explication de 
cette inscription. 

« A la partie supérieure, il y avait dans le premier projet 
une corniche qui faisait le tour des à faces. Il a coupé la 
partie de corniche qui faisait le tour des U faces, il en a 
gardé le bâton et sur ce plan incliné il a inscrit 6 vers plus 
i hexamètre qui finit l'inscription ; et, quoiqu'il n'y eût pas 
de raison parce que l'espace était assez grand, les lettres de 
ces 7 vers sont d'une grandeur presque double des autres 
qui ont un peu plus de 1 centimètre. Sur le bâton on a 
voulu écrire le dernier vers, il n'en reste que quelques 
lettres certaines, mais dont il n'est pas possible de donner 
une lecture exacte. En tout cas, il reste hors de doute qu'il 
faut placer à la fin les 7 vers qui sont sur la face inclinée, 
car ils sont la conclusion de cette composition. — En les 
plaçant au commencement, nous retrouverons après 3 dis- 
tiques 1 hexamètre seul ; et au contraire, si on place ces 
vers-là à la fin, tout est dans l'ordre, car nous avons d'autres 
exemples d'inscriptions en vers qui finissent par un hexa- 
mètre. 

c Une autre difficulté qui a rendu cette lecture pénible, 
douteuse en qudques points et incomplète, c'est qu'une 
partie a été cassée, détachée du marbre lorsque l'on a enlevé 



— 204 — 

les statues qui étaient au-dessous. On avait fait postérieu- 
rement un large canal pour couper la base en deux. Le 
marbre, étant resté toujours exposé pendant des siècles à 
toutes les injures du temps et des hommes, a fin! par être 
bien consumé dans certaines parties. Les lettres étant très 
petites et peu profondes ont, en quelques endroits, disparu; 
sont illisibles surtout les quatre vers n<» lo, il, 12, 13 qui, je 
crois, devaient contenir la partie la plus essentielle de cette 
inscription. Une grande difficulté encore, c'est que le com- 
mencement est la partie qui fait le plus défaut, parce que 
ce qui a été cassé et perdu du marbre correspond précisé- 
ment au commencement de Tinscription. Ajoutons encore, 
pour compléter la description de ce reste de tombeau, que 
le peu d'espace a obligé le lapicide à faire les lettres très 
petites. Il lui a fallu avoir recours à des nexes, à des trans- 
positions sur quelque finale d'un vers à la ligne inférieure. 
Le lapicide quelquefois s'est trompé, et, après avoir écrit 
des mots, il les a effacés et en a écrit dans le même espace 
d'autres, ce qui augmente ainsi la difficulté de la lecture. 
Quelquefois, quoiqu'il se soit trompé, il a laissé l'erreur, 
comme dans le mot dirireres au lieu de diriperes. 

a Dans quelques vers enfin bien clairement sculptés, les 
règles de la prosodie ne sont pas gardées ; ainsi le vers 17, 
qui est un hexamètre, finit par notavi sepulchri ; et le vers 
3^, qui est un pentamètre, finit par le mot voluisti tegi. 

« Enfin^ je ne suis pas trop sûr dans d'autres endroits, 
comme par exemple dans les vers : 

Gircuxnita adversi lapides notavi sepulchri. 

Quam lana ut surrepta unquam, intercepta lateret. , 

« Maintenant, il me serait difficile, Messieurs, de pouvoir 
vous exposer une opinion de quelque vraisemblance sur le 
sujet de cette inscription. — Je commencerai avant tout par 
vous demander s'il ne faut pas appeler satire, plutôt qu'élé- 
gie, une composition dans laquelle on attribue à une femme 
les épithètes les plus injurieuses, les plus diffamantes. Je 
serais tenté d'appeler cette pierre : la base infâme. Il suffit 
de jeter un coup d'oeil sur les débris qui restent de cette 



— 102 — 

iD8erlf>ti(m poar vous en eo&Tainere. La pervomie qui ici 
est Infamée, est appelée : lâehe, malheufeuse, barbare, 
trompeuse, sans fbi ni loi^ hypocrite, parjure, infidèle, 
voleuse, impie, capable d^assasslner, sacrilège, pirate, per* 
fide, audacieuse. 

<c Le but pour lequel a été mise eette inscription, à une 
personne réelle, du moment quMl y a ce veni : 

Hic ciais exiguus ossaque parva manent, 

le but, dis-Je, est celtti*ci : pour la déclarer une barbare. 

ut dignam scythieo sidère fama Tooet 
Ut te sacrilegam sciret et imperinm. 

« Dans la satire de Juvénal, qui a pour titre : le dépôts il 
y a des idées, des pensées, même des phrases assez vraisem- 
blables à celles que nous voyons ici. » 

1 ORONB LAESERIS V 

2 o)MNlA-LAETA'TIBI 

3 MISERA SPE STIMVLATA 

4 ARTBS //////// EGET 

5 o)BSE0RO I II VI I I i VERSV 

6 a<to)ERSI-SIDERIS / / lU / NET 

7 RE* SACRAMISERELOG VRA 

8 cn«)DELIS*RVMPER£T£XITn 

9 ETSICINSONS FECITMEN 

10 ARCEAD AVXILIO SPES FVIT IPSA SIBI 

11 ET FESSI FERRO TVNC /////// TVMVLTVS 

12 LVE ////////////////// / INVIDIAE 

13 n)VNC / / / / FRVCTVS EDIS QVEM ////// 

14 NECFRVCTVS CAPIES NEC MANET VLLA QVIE(s 
f5 i)GNAVA INFEUX lAMQ OBLIVISOERE NOST(ît 

16 HIO'CINIS EXIGES OSSAQ PARVA MAN(«n( 

17 c)IRCVMITVADVBRSrLAPIDE8N0TAVISBPVLCRI 

18 VTDIGNAMSCYTHICOSIDEREFAMAVOCET 

19 QVMNOS-DECEPTOS AD IVRAFORVMQ.VOCABAS 

20 DVM VIS NECLEGEMNECMEMINISSEFIDEM 

21 QVAMTVNC-FINGEBASDIVOSHOMINESQVOOANDO 

22 CVMTIBI- NOCTIS-OPEM-LENTAFEREBAT'ANVS 

23 ^)AEGOMISSA-TIB!*NISI*NOBIS'SALVAMANBRENT 

24 «)BD TVNICAMBSSETYAH-GVM MOREWEBBE VEUS 



— 203 — 

25 QVAM lANA ut turrêpta unquam-VHTmClSPTk Uaieret 

26 HEV-NE-FRAGMENTOME-VOLVISTI-TEGI 

27 AD-6RÀSSAT0RES SOLA EST QVIB ORBITA NVfil 

28 VOLNERAQVAE-INTVTER LINQVERETECTA- VOLENT 

29 DEFVNCTA ET'VITAIAM-DEPLORATASVPREMA 

30 VELANTyRPALU'OORPORA-FVNSMA 

31 ADMIHIVrVENTITVASICMISERATIO VENIT 

32 VT CA8SVS'NOSTRl-SORS.TIBIPRAEDA'FO(re< 

33 ijLLl A QYO HERYI RES AYRI DE NOMIN(e 

34 IGNEDBVMEFFIGIESIMPIVPOLLVERIS 

35 VT'MfSAGYNTADABES'IN YADVM FORTE CREM 

36 PRAEGIPITIQFYGAGETERA'DIRIRERES (ARES 

37 HOSTILES AYDAX TEMPTARESDEINDE RAPINAS 

38 VT TE SACRILEGAM-SGIRET ETIMPERIVM 

39 SED TVTAM INLEGEBRIS SI NVLLI NOTA U{aneret 

40 0PTAMVSCRBDASAMBnT0S6A-TVI 
41 

42 SERVA 

43 ADTEPBRFICiiam 

44 PIRATAM'ET-M 
46 PERFIDATVM.ME 

46 MESVPER-AVDAGISED 

47 / EMNONVESTRA 

48 F // ITATEM 

49 rCVNGT //// TIO IWTT ADEBiPTIS 

50 / M-ET TANT ///// ESSE TVLIT 

51 / MISERO //////// RESSE INIMIOA LOQVARIS 

52 GVI NVL(totn /// HE RELIQID OPEM 

53 P£RDU)(ir //////// PIACVLA FATI 

54 // AS/VM //////// PLACVERE TIBI 

55 // I mil III II III ON IICIBSM I I 

Au vers 22, dans le mot LENTA, les lettres N et T sdnt 
liées. Au vers 26 il en est de même dans FRAGMENTO^ et 
au vers 28 dans INTVTER et VOLENT ; au vers 31 les 
lettres I et T sont liées dans YENIT. Au vers 35 la fin du 
mot GREM[ARES] est écrit à la suite du vers 36. Au vers 
A9, dans ADEMPTIS, les lettres TI sont liées. 

M. Gb* Read présente une matrice de sceau en bronze, 
trouvée à la commanderle de Chambeugle, près de Gharny 



_ 204 — 

(Yonne). — M. de Farcy propose de lire ainsi la légende : 
S. lEAN LE FAVGONNIER. 



Séance du 6 Novembre. 

Présidence de M. Victor Guêrin, président. 

Ouvrages offerts : 
Bulletin d'archéologie chrétienne^ édition française, in« série, 
2« année, n* 1-2, in-S». 

— de la Société des Antiquaires de ÏOuest^ 2« semestre de 
1878, ln-8o. 

— de la Société archéologique du midi de la France^ 26 mars 
au 6 août 1878, in-/i\ 

— de correspondaiice hellénique, juillet 1878, ln-8*. 
Institut des provinces ; chronique des sociétés savantes^ IV^ Série, 

i*^ année, n» du 15 octobre, in-8®. 
Les aïeux de Molière (extr. du Journal de VOise, sept. 1878), 

ln-8'. 
Musée archéologique [Le), t. II, Ix^ livr., in-/ii®. 
Puhlicaiions de la Société archéologique de Montpellier^ 

nw 35-37, in-tC' 
Bremond d^Ars (à. de). Notice sur quelques antiquités celtiques 

et romaines de la commune de Riec (Finistère), ln-8®. 
GORBLET (Pabbé J.). Une verrière de MM. Baxin au palais du 

Trocadéro, ln-8o. 
Rivett-Garnac. Figure of Buddha recently found at Samath, 

in-8*. 

« 

Correspo'ndance. 

M. Corroyer écrit pour maintenir sa candidature à la 
place de membre résidant vacante en ce moment. 

Travaux, 

L*ordre du jour appelle Télection pour le remplacement 
de M. Gullhermy, membre résidant décédé. MM. de Montai- 



— 205 — 

glon et de Villefosse Usent chacon un rapport au nom des 
commissions désignées pour présenter des conclusions sur 
les titres .^scientifiques fournis à Tappui des candidatures de 
MM. Corroyer et Mowat. On passe au scrutin et, M; Mowat 
ayant réuni le nombre de suffrages exigé par le règlement, 
le Président le proclame membre résidant de la Société des 
Antiquaires de France., 

M. Héron dé Yillefosse lit ensuite un rapport au nom de 
la commission chargée de présenter des conclusions sur les 
titres présentés par M. Blancard ; on passe au scrutin et, le 
candidat ayant réuni le nombre de suffrages exigé par le 
règlement, le Président, conformément à l'avis de la Com- 
mission, proclame associé correspondant national M. Blan* 
card, archiviste du département des Bouches-du-Rhône. 

M. G. Schlumberger présente un gobelet d'argent doré 
extérieurement, exposé au Troeadéro par son propriétaire 
actuel, M. Ch. Stein. Ce gobelet présente à sa partie supé-> 
rieure la très intéressante inscription circulaire suivante, 
écrite en vieil allemand, gravée avec soin, disposée sur trois 
lignes : 

VS GER0LDV8 VON SEGKEN TH0LGHENI8T DIESER 
BECHER GMAGHT SO'IPRANGZ VON LIGRIGZ ERO- 
RERT AN DER SGHL AGHT BI MONGONTOVR GEMELT 
GEROI^T EIN QBRISTER GVOTVBER EIN REGIMENT 
LANGZKNEGHT WOLGEMVOT • AM • 3 OGTOBRIS • 
SAG ICH FffiWAR • IM • 1-5-6-9- lAR 

Littéralement : Ihi de GerM de Secken poignard est ce 
gobelet fait que moi Francx de JAgricz (ai) conquis dans la 
bataille ,près . Moncontour. Me dit Gerold {était) un colonel 
brave d'un régiment de lan^jqnenets gais {pleins éP entrain).. Au 
3 Octobre^ dis-je pour véridi^e {je ceHifie) de'^an 1569. 

Cette iûserjption historique fait le principal intérêt de ce 
gobelet, dont rexécuAion n'est cependant pas d^ourvue 
d'un certain mérite .artistique. La panse est reoouverte 
d'arabesitdes délicatement gravées; une main indicatrice 
placée au commencement de la légende et trois petites têtes 



âispoBôeB âii milieu ded andtosffte» sont (fane gi^turè nidins 
soignée et paraissent avoir été ajoutées après coup. Sar la 
base du pied figure une seène mytlielôglqve ass^ finement 
elaelée ; des tritons et difers monâtres marins S*jr livrent 
un combat anmiiiéii des flots de la mer ; oft y aperçoil^ga- 
lement Burope sur le taureau. Gomme Indications pouvant 
présenter de l'intérêt au point de vue des origines, il fiant 
noter sur ce même pied un poinçon d'orfèvre formé des 
deux lettres S P, et sous le pied deux autres marques gni.* 
vées, paraissant être des marques de propriétaires ; Tune 
consiste en un écusson renfermant une sorte de poisson ou 
d'anguille, ou plutôt de squelette de poisson aux nombreuses 
arêtes et surmonté des trois lettres AV-P* ; Ja seconde, 
d'un travail plus grossier et qui semble plus récente», est 
composée des trois lettres FD'G^ ceâ deux dernières unies 
en forme de monogramme. 

Il est très probaUe que, ta pCfgnée de Farme de Gérold de 
Beeken étant en argent, œ métal a servi à faire^ le gobelet 
en tout ou en partie. 

M. Quicherat, qui est allé récemment à Alaise (OouIhi^, a 
constaté que, pendant la guerre de 1870, les P<rassiens 
avaient établi des tranchées et une batterie sur ce point, Il 
communique ensuite à là Société, de la part de M. Borrel, 
architecte à Moutiers en Tarentaise (Savoie), l'estampage 
d'une agrafe de bronze trouvée dans une sépulture barbare 
qui avait été enfouie à peu de profondeur, le long de la 
voie romaine qui conduisait au Petit-Saint-bernard. 

d La fosse, garnie de dalles bnttes,-éta{t orientée â)9r snid au 
nord. Il restait dn sqmlette presque towlesgtoâ éléments 
et de petits fragment» du crâne. Les seuls obje^ ace^pa*^ 
gnant lecorpséEtaientragn^setunelame de eontean longue 
de 17 centimètres, la soie comprise. 

c L'agn^ a deloogueuf totale 1^ ceattoiètreà: Bllà se eem- 
pose d'qtte plaque gravée, d^ne boucle gravée aussi e^d^un 
ardilkMK ciselé* BUe appartint .à H olasse> ià nonibrense<'dé» 
bijoux élis infro^ement ttéiiof ingleiM. La rdg4(^ c4ie 
a été trouvée permet peut-être de la eontidérer comnve un 



mnmge tMmrgsignoa. Blie as dliUagm ds bm caagéaèna 
par A dëcontlOD. Lb notif prineipsl est bd peraoniuigfl 
M>Dat, les bru lavés, dans l'Utltsde du ciirMlen prlntttf 



— 208 — 

en prière. Cette figure s'est déjà rencontrée sur d'autres 
boucles et aussi grossièrement exécutée qu'elle Test ici, 
mais toujours arec raceompagnement de deux lions qui 
font du personnage le prophète Daniel. L'ordinaire est aussi 
que la figure soit posée dans le sens de la largeur de la 
plaque, et ici elle Test dans le sens de la longueur. Gomme 
elle est nimbée, Tidée du graveur doit avoir été de repré- 
senter un saint. M. Borrel a cru reconnaître des caractères 
d'écriture dans les traits qui couvrent la traverse et les 
montants de la boucle. S'il en était ainsi, on pourrait lire 
les sigles S P deux fois répétés, et en attribuant cette ins- 
cription à la plaque, voir dans la figure une représentation 
de saint Pierre. Mais des semblants de caractères ont servi 
assez souvent à la décoration mérovingienne pour autoriser 
à croire que l'on a ici un exemple en plus de cet emploi. > 

M. Delisle signale Texistence, dans la Bibliothèque de 
Lyon, d'un manuscrit décrit inexactement par le catalogue, 
sous le n* 5ù, comme étant du ix« siècle et écrit en carac- 
tères de l'époque carolingienne. M. Delisle a constaté que 
ce manuscrit est du vi<^ siècle et écrit en lettres onciales. Il 
contient la plus grande partie d'une version latine de la 
Genèse, de l^xode et du Deutéronome, antérieure à la tra- 
duction de saint Jérôme, connue sous le nom de Vulgate. 
M. Delisle s'est assuré que la principale lacune du manus- 
crit de Lyon, portant sur le texte du L.évitlque et des Nom- 
bres, se trouve comblée par un manuscrit aujourd'hui pos- 
sédé par lord Ashburnham et acquis par lui à la vente 
du fonds Libri. La photographie d'une page de ce manuscrit, 
communiquée par M. Delisle, sera gravée dans la BibUo- 
tkèqtie de l'Ecole des chartes, 

M. Gourajod présente à la Société le moulage d'un buste 
d'homme, de la fin du xv* siècle ou du commencement du 
xvi«, qui se trouve dans la deuxième cour .de TËcole des 
Beaux- Arts. La Société prie M. Gourajod de loi fournir 
un dessin qui, accompagné d'une note, sera publié dans le 
Bulletin. 



— 209 — 



Séance du 1 3 Noveittbre. 

Présidence de M. yictoi: Guérin, président. 

Ouvrages offerts : 
Aarhoger for nordisk Oldkyndighed og historié udgioneafdet 

kongelige nordiske Oldshrift selskàb. 1877, livr. 1 kà ; 1878, 

livr. i. ln-8o. 
Bulletin du Bouquiniste^ n<** 500 et 501. In-8«. 
Journal des Savants, oct. 1878. ln-Zi°. 
Mémoires de la Société des Antiquaires du Nordj nouv. série, 

1877. In-8'. 

TUlaeg til Aarhoger for nordisk Oldkyndighed og historié, 

1878. In-8V 

AuBERTiN (Gh.). Note sur les sépultures de Véglise de Soiaher^ 

non, Jji-8'. 
Grouchy (vicomte de) et Travers (Ëm.). Etude sur Nicolas de 

Grouchy et son fils Timothée de Grouchy, sieur de la iit- 

vière, In-8<>. 

A 

HÉRON DE ViLLEFOSSE (Ânt.). Inscriptùms de Thaîa et de Hai' 

drah (Tunisie). In «8*. 
MowAT (Rob.). Discours prononcé le 5 janvier 1878 à la So* 

ciéié de linguistique. In-8^. 

Correspotidance, 

M. Robert Mowat écrit pour remercier la Gompa^ie à 
l'occasion de son admission au nombre des membres titu- 
laires. 

Travaux. 

M. Alex. Bertrand présente une boucle, de l^poque 
méroyingienne, décorée de verroteries cloisonnées, et pense 
qu'il faut y reconnaître un mode d'ornementation particu- 
lier à la Septimanie. — M. Ricard, associé correspondant à 
Montpellier, rappelle qu'il existe des agrafes méroyin- 

ANT. BULLETIN. 14 



— 240 — 

giennes, trouvées près de Montpellier, qui ont de Tanalogie 
avec l*objet communiqué par M. Bertrand. 

M. Gh. Robert préseoto deux fibules d» la même époque; 
elles sont circulaires, avec cloisons d*or, garnies alternative- 
ment de verre ronge et d*une pftte brune qui avait été pro- 
bablement enduite d'une couleur faisant contraste avec le 
rouge. Des petites croix, de quelques millimètres, en feuilles 
d'or Arappées, ont été rencontrées en môme temps ; elles 
servaient peut-être à décorer une étoffe. — M. Robert com- 
munique ensuite un peigne en os, des fragments d'une 
boite également en os et Tardillon d'une fibule en bronze. 
Tous ces objets ont été trouvés à Luthemay, commune de 
Bouvancourt (Blarne) dans une sablière d'alluvion appar- 
tenant à M. Edm. Arnould. Des tombes, orientées de Test 
à l\)uest, en pierre venant d'assez loin, ont été ouvertes 
dans le voisinage ; elles ne renfermaient rien. 

M. Gh. Read appelle l'attention de la Société sur Pinter- 
prétation donnée récemment par M. P. LeBlant d'une inscrip- 
tion gravée sur un chapiteau de l'élise Saint-Julien de 
Brioude ; quelques archéologues ont cru y trouver le nom 
de Parchttecte de Saint^Julien ou du sculpteur des cin- 
quante remarquables chapiteaux qui décorent cette collé- 
giale.^ t Peut-être, dit M. P. Le Blant, cette inscription ren- 
ferme-t-elle une allusion à quelque légende populaire du 
moyen ftge. Ge chapiteau ne serait-il pas, par exemple, la 
traduction en pierre d*un trait de la légende de saint Mar- 
tial, l'évéque de Limoges, découverte dans un vieux manus- 
crit de l'église de Saint-Martial de Paris, par Thomas 
Beaulxamis, et publiée par ce religieux carme, à la suite 
des Histoires apostoliques d'Abdias? 

c L'auteur de cette vie apocryphe, — édit. 1571, in-8, 
f» 166, — raconte que saint Martial ayant obligé, par la puis- 
sanee et ses exorcismes, une banda de démons à sortir d'un 
govfflre qui leur servait de retfaite, il somma l'un d'eux de 
lut dire son no», lé m'appelle MUIe ArUfax. *^ Et pourquoi 
t'appeUasHu ainsi- f eostiùma U saint. -^ Parce que j'em- 
ploie mille vttSBS, mille artês^ pour tromper les hommeft, 



— M4 — 

réfdlqva 1« démon. Et UartiBl, aftat imrAoàé h un ftutre 
démon comment 11 s'appelait, en reçut pour téftonae qu'il 
B'^tpalatt Neptuma, paroe qu'il avait préoiplti dans le 
gouffre de l'Enfer un grand nombre d'kommes. Ce dernier 
démon ayant été amené enanits k parler de aon chef, esiat 
Martial eut la curiosité d'en demander le Bom : U s'appclk 
ilûoaUiu, répondit le manvala eaprlt. — Bl pourquoi 
porte-t-fl ce nom ? demanda enoore le aaint. Parc» quil 
n'aime rlui tant que les rixes et les dlfloonlea, riposta Hep- 
tuQua. 

■ L'm ne peut s'onpéelwr d'être frappé de l'analogl» ain^ 
gulière qui existe entre les trois personBages du «bapitewi 
de SainWuUen et les démons MUU Anifex, Ntptunuê et 
Sixoaldtu. Mais, pour se prononcBr et décider eatte ces 
deux interprétations, il serait cTabord nécessaire de dé^f- 
tnr la seconde ligne de eette Insctlptloa, et nous srouons 
bumblemeat n'avoir pu en Tenir à bout. * 

U. Héron de Tlllefosse communique le texte d'une ina* 
criptloD Tenant de Soulosse : 



« L^autel sttr lequel elle est grugée vient d'être donné au 
musée d'Bpinal par M. le«oomte de Melfort. Ce monument 
avait été transporté, par les soins de M. de Gherri^, ancien 
sous-préfet de Neufchâteau, dans le parc du château de 
Bazoilles où on le' conservait depuis plusieurs années. C'est 
là que Je Tai copié. 

c Cette inscription a été déjà publiée par L. Beaulieu 
{Archéologie lorraine, t. 1, pi. IV, n^ 3 et U, p. 203), mais 
d'une façon fort inexacte. Le dessin et la transcription 
donnés par ce savant sont aussi insuffisants Tun que 
l'autre. Beaulieu n'avait pas remarqué que la plate-bande 
même qui sert de base au couronnement de l'autel avait 
porté primitivement une ligne inscrite, aujourd'hui marte- 
lée. Cependant, en regardant la pierre avec soin, on dis- 
tingue encore les lettres AYG à l'extrémité de cette ligne. 
Le nom qui apparaît à la ligne suivante est celui d'une 
Impératrice appelée Julia, qualifiée de mater AugusH. Il est 
donc évident que la première ligne devait contenir le nom 
de son fils. Or la restitution de ce nom devient très facile 
par suite d'une date Inscrite sur les flancs de l'autel. On lit 
du côté droit (par rapport au spectateur), sur la plate-bande 
en retour, c'est-à-dire à la hauteur de la ligne martelée : 

DD-IIIIKAL-IVL- 

et du côté gauche : 

LVPOETMAXIMOGOS- 

« Le consulat de Lupus et de Maximus étant de l'année 232, 
il est évident que le nom impérial martelé à la première 
ligne est celui d^ Alexandre Sévère^ et que l'impératrice nom- 
mée à la seconde ligne est sa mère Julia Mammaea. 

€ Il faut transcrire : 

« lZmp(eratori) Cae8{ari) 31{arco) Aur(elio) Severo Alexandro\ 
Aug(usto) et Jul(iae) Aug(ustae) matri Aug(usti) n(ostri) et 
castr(orum). 

f Genio pagi. Derv(us) * ? et Peregri(nus) qui posuer(uDt) 
vico Soliciae. 

1. Cf. DERVA (C. I. L. t. III, n" 3405, 5419). — On peut proposer pour la 



« D(e)d(icatiim) quarto kai(enda8) lQl(iâ8).Liipo et Maximo 
co(n)8(ulibu8). 

< (28 jain 232). 

« Solicia est ranclen nom de Soulosse. €e fait a été mis 
en lumière par M. Aug. Longnou dans un travail récent ^ 

c JoUoiSfdans son Mémoire sur les antiquités des Vosges^ cite 
cette inscription d^une manière très incomplète (p. 64) ; il 
n'en reproduit que la face latérale i;auche (pi. XIX, fig. 8). 
Une note au crayon de la main de Jollois, écrite sur la 
marge du manuscrit de son ouvrage, conservé aujourd'hui 
dans la bibliothèque de notre Compagnie, prouve que r«u^ 
teur savait dessiné le monument en entier, mais que ses 
dessins ont été égarés. 

f La dédicace Genio pagi se lit sur une awtre inscription 
trouvée également à Soulosse et publiée par Beaulieu 
(I, pi. IV, n^ 9) et par Jollois (p. 6à ; pi. XIX, fig. il). D'après 
le dessin de ce dernier, il semble qu'on pourrait proposer 
pour ce texte la restitution suivante : 

MER[cjV[no et] 
GENIOPAGI 

f Le culte de Mercure était fort en honneur à Soulosse, où 
on a découvert de célèbres pierres sur lesquelles le nom 
de ce dieu est associé à celui de Rosmerta ; ces textes sont 
au musée d'Epinal (Laurent, Catalogue du Musée ^Bpinal, 
nw 70, 72, 73). » 



troisième ligne une autre lecture qui, si elle étùt ^optée, donnerût une double 
importance à rinscription. Je la donne, sons toutes réserves : 

Genio pagi Der(f>ei{»i8yî ^e<(tfff«|() j)«fff^ri(«orum)?.. etc. 
L* dernière lettre du mot peregri arrive au bord de la pierre ; l'espace blanc laissé 
par le graveur entre ce mot et Tangle de Tautel n'existe pas en réalité. — Sur les. 
confins des départements de la Marne et de la Haute-Marne existe encore un débris 
de la forêt du Der, ialtus J>erven8i»y au milieu de laquelle fut fondée la célèbre 
abbaye de Monstier-«n-Der, qu'on écrit aujourd'hui Montierender dans l'orthographe 
adoûniatrative, monaateriitm Derveme, momuterium >iH f^ervo (Hadr« ! Valesii 
Notitia Gulliarwn^ v<> Dervensis ; cf. Jolibois, La Hn^Ue-Mame, v« Montie- 
render). Il ne serait pas impossible de retrouver le même nom géographique dans 
une contrée peu éloignée de la forêt du Der. 
1. Solvmariûeaii^Mt pat Squlo^ie (extr. 4tf |a 'lisifûe archéologique). 



— 214 — 

IL Béron de. ViU«ft>fBe, rappelant ensotte le sarco- 
phage trouvé à Saïda, dont 11 a déjà parlé à la séance du 
23 janvier dernier (Btill p. 52), complète ainsi «a première 
eommttnication i 

c La scène principale ^ulpCée sur là face antérlenre se 
Gompese de six persoanages. An eentre, nn autel carré 
ofadi^ d'oflhindes; à iAnoitede l'autel, une Ménade en 
extase, leaelnetlea bras: dus, les cheveux cachés sous un 
véxmq^ brandit nn couteau de la main droite et dans la 
main-gauche abaissée tieirtr un jeune chevreau {7) ; derrière 
elle un vieux Satyre barbu jéiae delà double flûte; à gauche, 
un jevoe Faune nu tient le thjrse et une guirlande ; 11 est 
suivi d*une Ménade à moitié nue jouant des crotales. A cha- 
eiuie des extrémités* deux jeunes Faunes nus se font pen- 
dant, une main ramenée «ur la tète et tenant de l'autre, le 
preader une pyxls; le second un canthare. Suf la face laté- 
rale gauche .on voit une Ménade jouant du tambourin, 
groupée avec un Faune ^ une panthère est couchée à leurs 
pieds. La face latérale droite est occupée par un sphinx 
d'un beau style. Le couvercle eu bâtî^re porte une décora- 
tion simulant des écailles. La scène principale se retrouve 
avec quelques modificatleny 9ur ptaoieura moauments 

( Ce sarcophage porto i^ne ipi^jptioQ «recdue négligem*- 
men% grayée au-4wsu« d^Ji'^tel ci^rré qvJi occupe le centre 
de la composition, à peu près à la hauteur du YiçsgQ de la 
Ménade. Cette inscription est ainsi conçue : 

fHPOCTRATe 
TYMflACIAPXC 

XAIPe 

< 

«• Elle parait avoir été ajoutée après coup sur le monu- 
ment. Elle est conçue dans le style ordinaire des inscrip- 
tioQs grecques funéraires de la côte de Syrie. La forme 
lunaire des £ ne déaote pas. une époque apeienne. • 



— 2<a — 

M. Héron ûJb VniefosiEto làlt' eaaolte Ib. «oiiaiuliioatkm 

t M. £llgel"Dolfal^ associé coirrespoiidaat de in Société, 
m*a remid copie de deux insoiiptio&t protenibit de rjtoHo 
méridionale. La première a été dé[)i. publiée dans jes'/iu^ 
criptionés regni Néapàliicm iaduM aous le n* 1/^'; etteppô*- 
vient de Gerace (Locri). Par suite d'une erreur typogra- 
pliique, corrigée du reste par M. MouDMen dans la table 
des noms, à la 3« ligne on avait imprimé PHILEMATIGYM 
au lieu de PHILEMATIVM comme le porte la pierre et 
comme M. Engel Ta copié. — La seconde Inscription est, je 
pense, inédite . elle est conservée à Lacco (îiedïschia) cliez 
M. Ambrogio Piro et ne figure pas parmi les inscriptions 
dMschia publiées dans le môme recueil sous les n»> 3513 à 
3527. Elle est gravée sur un dé d'autel. 

D- M 

ALBIAEIRENÀT 

GOMINn 
GLYPTV8 M ET 
MARGELLINA 

MATRI 
P T I MAE 

c D(iis) M(anibus). Albiae Iretiat(î) [ou lreiiae]>. Cdtùlnli, 
Glyptus m(iles) et Marcelllna, matrl optimae. 

f Les deux Gomlnius, Glyptus et Marcelllna, ont élevé le 
monument à leur mère. Glyptus était probablement un sol- 
dat de marine. » , ' 

M. QakberAI; prééèiite à là Société, de la port de M. Tho- 
Un, associé eorrespondaat à Ageo, le monkige dfua broose 
trouvé sur la oonlmiule de'Peiime<Lot*eVGraroniie).dans un 
champ dit VAheîUe^ près dn tanouliili ûtEnamte, Un laboureur 
Ta soulevé avec sa charrue dans un sillon où apparurent .en 
même temps des cendres et des ossements. 

Ge bronze représente une panthère de 1& centimètres de 
long qui a sa patte gauche de devant appliquée sur une 
hure de sanglier. La bote esl posée sur un socle en partie 



— a*A — 

fnotoré qui sratt, lonqu'll étilt entier, la forme d'âne 
amftnde. Ce socle est creux et percé de trous, indice qu'il 
■'emboîtait dans un support et y étdt mafiit«nu par des 
cnmpoDB. On s'acoorde généralement à foir dans cette 
pièce lue enseigne, militaire ou religieuse. Elle est aïOour- 
d'iiul: la propriété de. U. Lavergoe, & Vllleneuve-d'Agen. 



U. Qalcberat fait passer ensuite une attache de vêtement 
en étaln qui lui a été envoyée de Lyon par H. GuJgue, archi- 
viste en chef du département du rtliOne. Cette pièce pro- 
vient d'un dragage exécuté récemment dans la Saâne, bous 
le vieux pont de Lyon. Elle consiste en une laine terminée 
à ses deux bouts par des mordants, comme une ancre de 
navire. Aux extrémités et au milieu sont des œillets, dont 
deux seulement sont percâs, le troisième a'exUtant qu'en 
représentation pour la symétrie. Au atven des œillets per- 
oés, l'objet était oousn sur un bord du v4tement et s'enga- 
geaitpar son bout resté libre dans «ne boatonnlëre. 

M. Quicherat doute que cet objet soit rom^n. Le style 
de la dêcoratlao qui couvre la surface entière du bijou an- 
noncerait plutôt, selon lui, le im" siècle. 

M.' MsEard, associé correqpoBdsDt i Neullly (Seine), met 



— 2n — 

80U8 les yeux de la Société les desslDS de deux vases gau- 
lois et d'un bracelet eu bronxe que lui a adressés M. Four- 
drigniery de Suippes (Marne). 

Les deux poteries, beaux spécimens de la céramique gau- 
loise, ont (y°^àO de haut ; elles ont été recueillies par 
M. Fourdrignier dans deux sépultures anciennement fouillées 
à Sommepy et à Dampierre*au-Temple (Marne); cette dernière 
contenait en outre une partie d'une jante en iër, reste d'un 
char. 

L'un de ces ya?es, de forme turbinée, surmonté d'un col, 
est orné de bandeaux et de raies circulaires enserrant des 
dessins en losanges et ressortant en un relief très léger sur 
lequel a été appliquée une couleur rouge. 

L'autre, qui reproduit le type le plus caractéristique des 
poteries de la Marne, est également décoré de raies circu- 
laires, mais enserrant des chevrons ressortant en rouge et 
circonscrits par des stries en creux. 

Ces deux procédés pour accentuer le décor sont à remar- 
quer. 

Dans une fosse & côté, le fouilléur a trouvé les débris de 
diverses poteries rouges à dessin en noir, une épée (lon- 
gueur 0»70), un couteau, une pointe de lance, un rasoir 
et une force, le tout en fer. 

Lé bracelet sort d'une sépulture à Saint-fiilalre; elle ren- 
fermait d'autres bronzes, ainsi qu'un vase rouge à enroule- 
mentsr nOirs: 

M. Héron de Vill^osse rappelle que M. Léopold Delisle a 
présenté à la Compagnie les photographies d'un buste en 
bronze conservé au Musée de Goutances, buste qui a été 
l'objet d'une longue discussion au Congrès des Sociétés 
iBavantes en 1877, et daiis lequel plusieurs personnes ont 
cru voir Timage de l'empereur Hadrien. Notre confrère a 
combattu cette identification qui lui parait ai:gourdîhui plus 
insoutenable que jamais. Le monument en question a été 
exposé pendant six mois au Trocadéro, et tous ceux qui 
Tout examiné avec attention ont pu se convaincre que dans 
ses parties essentielles il a été entièrement modifié par une 



— 248 — 

réparation moderne. lY>at le haut de kt tète, les oreillefl et 
le cou sont modernes. Reste le masque sur lequri on peut 
facilement suivre les traces des r^rations. Les parties 
antiques se réduisent à une portion du front,' les yeux, le nez 
à peu près en entier, presque toute la Joue droite avec la 
barbe adhérente, la lèvre inférieure et les quelques poils 
qui en dépendent. Tout le reste est moderne ou retooehé. 
G*est probablement au xvn* alèele que ce masque a subi 
une pareille transformation. 

M. âenrl Bordier rappelle la coupe d'argent présentée à 
la dernière séance et fondue, suivant rinscription qu'elle 
porte, avec le manche d'un poignard conquis, à la bataille 
de Moncontour, par Gérold de Secken sur François Ligriez. 
L'inscription ne dit pas de quel parti était le vainqueur, 
mais la sobriété de romementation, consistant en de simples 
arabesques gravées sur le bord de la coupe et un fleuve 
avec des tritons ciselés autour du pied, donne à penser 
qu'il était huguenot ; un trophée catholique eût été proba- 
blement orné de croix, d'emblèmes, de saintes images. Sans 
avoir eu le temps encore de relire les récits qu'on a de la 
bataille, M. Bordier signale dans un travail spécial dont elle 
a été l'objet (au t. X des mémoires de la Société des Anti- 
quaires de l'Ouest) le nom d'un des chefis de Tarniée pro- 
testante qui commandait un corps de 2,000 rettres et qui se 
trouve appelé Geroldseck, On ne peut guère douter qu'il ne 
s'agisse là de Gérold de Seclcen. Avec un peu de temps, il 
sera facile de mettre le doigt sur les Indications prises à la 
source qui confirmeront sans doute ce premier renseigne* 
ment. 

M. G. Oemay lit, en communication, un mémoire sur 
riconograi^hie des trois personnes divines et des anges, 
d'après les sceaux. 



— «9 — 

Séance du ^0 Novembre. 

Présidence de M. V. Guérui, président. 

Ouvrages offerts : 
Annales de la Société d'émulation du département des Vosges, 

1578. In-8\ 
Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de 

Semur, xir» année, ln-8*. 

Bertolotti (A,). Artisti subaljpini in JRowia, nei secoli xv, xvi 

e XVII, In-A*. 
Van Hende (Ed.)- Notice sur Guillaume Le Blant, s' de Hou- 

thim, In«^\ 

Correspondance, 

M. h* 91anoard, associé correspondant à Marseille, adresse 
9e3 . romerolemeota à la Compagnie à Toccaslon de son 
iidinies^n. 

M. P. Nicard signale quelques découvertes faites récem- 
ment en Suisse. A Soleure, les débris d*un pont romain en 
bois, sur TAar. — A Oensingen (canton de Soleure), dans le 
voisinage d^une voie antique et du cimetière, un tombeau 
de répoque franco-burgonde renfermant avec un squelette 
une épée à double tranchant, un poignard d'une longueur 
peu commune, une agrafe de ceinture, en fer, avec orne- 
ments en argent. — A Schv^arzenbacb (canton de Lucerne), 
une urne contenant des cendres et une statuette de Mer- 
cure, des ft'agments de vases très élégants. — Dans le can- 
ton de Scibaffouse, non loin de la phute du Hbio, une 
ewrecoe dan» laquelle on a trouvé un grand nombre de silex 
travafilléSv des fragments de vases celtiques fabriqués au 
tour et de. poteries romaines. ^ M. Nicard signale aussi les 
peintures du xvi« siècle découvertes à BlUe et à. Berne;. il 
émet le vœu que quelque archéologue s'impose la t&ehe de 
faire l'histoire des peintures antérieures au xvi« siècle qui 
existent en France, en Suisse et dans TBurope septentrio- 
nale. 



— 2M — 

Traoatu. 

M. Aubert, BU nom de H. de Girardot, associé correspon- 
dant, signale ane balle de Tronde en fer trouvée dans les 
ruines romalnee de Trlguëres (Loiret), et conservée an thir 
tean de ce nom. Cette balle pèse li7 grammes, elle a m. 07 
de circonférence, et porte en creux, d'un cOté la marque 
Aini, de l'autre M ; ce projectile n'est pas régulièrement 
sphërique. — H. de Glrardot adresse aussi le dessin d'une 
boucle ou affique, du un* siècle, es cuivre jaune fonda, 
portant la légende ESSE ■ GAPVT SANTE lOHANl. 
H. Qulcherat, se fondant sur l'Ignorance de l'artisan qui la 
grava, pense que l'on doit lire : Ecce capat Satteti JoAannia. 

H. AuberC présente ensnite, au nom de H. l'abbé Sauvage, 
associé correspondant à Ectot-l'Auber (Selne-Inférleure), le 
dessin, exécuté par H. Lorrain, architecte, d'un sceau du 
xiir siècle, tiré des archives de l'église Notre-Dame de 
Gaudebec, et appendu à une charte de 12S5 par laquelle 
Jean Le Plâtrier, clerc, donne une rente à Roliert Honssel. 



H. Qulcherat annonce que la Victoire en brome commiï- 
nlquéfl précédemment à ta Société, dans la séaaoe du 16 mal 
dernier, par M, Benjamin Flllon, a été donnée par celui-ci 
an Gabinet des antiques de la Bibliothèque nattosale comme 
spécimen du travail de* derniers temps de la décadence 
romane. — H. Qulohwat présente ensuite, au nom du 
même correspondant, une hache celtique, de grande dimen- 
sion, pesant 2 kilogrammes, récemment acquise par lui de 
la collection de M. l'abbé Bourgeois. 



— 221 — 

M. Haurd fait la communication 
Buivante : 

■ Je regrette de n'avoir pu signaler 
plus Ut à la Société une panoplie d'ar- 
mea antiques, envoyée & l'exposition des 
Bdences antbropologlquefl parle Musée 
archéologique de Madrid; mais je ne 
l'ai remarquée que le jour de la 
fermeture. 

« Tai BU depuis que cette panoplie 
avait vivement attiré l'aUenUon de 
ploBlenrB archéologues , notamment 
de U. A. W. Franks, conservateur tu 
BrltlBh Muséum, dont il sendt Intéres- 
sant de connaître l'opinion à ce sujet. 
Le Huaée britannique posséderait deux 
spécimens semblables, sauf la garni tare 
qui manque à la représentation que je 
soumetsàla Société, Le Musée d'artil- 
lerie de Paris renfermerait aussi une 
pièce analogue. 

f La panoplie se compose des armes 
suivantes, qui ont été trouvées dans 
une rivière près de Tolède : 

« Six épées en fer, forme de yatagan ; 
une seule a conservé la garniture en 
bronze doré (7} qui' ornait la poignée. 

a Divers fera de lances & douille, du 
type dit feuille de saule, mais Infini- 
ment plus longs et plus étroits que 
les spécimens habltuelB. Une de ces 
longues pointes paraît quadrangulaire. 

■ Des poignards en fer, lame et man- 
che. L'un, très large, afTecte la forme 
d'un triangle presque équliatêral. 

■ Des pièces en fer, avec anneau de 
suspension, qui ont dû garnir les 
fourreaux dea épées. 



— 222 — 

t Enfla un ceit en broue, & Ailerons, et monl tfe deux 
anneaux. 

* Cette dernière pièce militerait en faveur de ta bnite 
antiquité des armes auxquelles elle était associée si la trou- 
vaille n'avait pas été faite dans une rivière. 

<> Les épées sont particulièrement curlensea par leur 
forme insolite ; une seule a conservé les appliques qui déco- 
raient la poignée, laquelle devait être garnie, ainsi que 
l'indiquent deux rebords très proooncëa, de bols, d'os ou de 
corne. Ces appliques consistent pour le pommeau en un 
dragwi en bronse qui, à la simple vue, semble artlstement 
fouillé ; te moUf de l'applique au-deseoiw est moins précis. 
U est i noter que la garde ne se prononce en avant que du 
côté interne de la lame ; elle est en fer et fait corps avec 
l'arme. Peut-on assimiler ce genre d'épée Ji la ■Êtoeharât 11 
y a certainement sujet fc analogie. 

• Eb tout cas, une arme à peu près de cette forme se 
retrouve snr des vases peints, notamment sur l'amphore 
bien connue de Nocera du musée de Naples. 



a Cioihme oomparaison, et sans Yoaloir en tirer d'autre 
«onséqoenee, j'ai placée à côté de Tépée du Musée archéo- 
logique de Madrid^ le calque du personnage armé d'une 
épée semblable. L'analogie est encore plus frappante sur 
les pièces qui n'ont pas de garniture, le pommeau étant rond 
comme sur la ^gure peinte. » 

M. Prost termine la seconde lecture de son mémoire sur 
un sceau de Landfriede du xiv« siècle. — La Société décide 
le renvoi de ce travail à la Commission des impressions. 



Séance du 4 Décembre. 

Présidence de M. Victor Guêrin, président. 

Ouvrages offerts : 
Btdîetin de la Société archéologique du midi de la France^ du 

26 mars au 6 août 1878. In-/i\ 
Mémoires de la Société archéologique du midi de la France^ 

t. XI, 5» et 6« livr. In-Zi«. 
Charles (Fabbé Rob.). Essai archéologique et historique sur 

Saint'GeorgeS'de^Racojié et sur Saint-Fraimbault de Gabron 

(Sarthe). In-8". 
CoRBLBT (l'abbé J.) . Une verrière de Mâf. Bazin au palais du 

Trocadéro. In-8*. 
VouLOT (Félix). Sur un vcdlum funéraire du Mont Vaudois et 

sur une caverne sépulcrale à dolmens de Cravanche, In-S**. 

Correspondance. 

M. Ed. Aubert, au nom de M. St.-Jos. Siennicki, associé 
correspondant étranger à Varsovie, fait hommage à la 
Société d'un volume ayant pour titre : Recueil des éditions 
des imprimeurs célèbres de Vltaliey de la France et de la Bel- 
gique, conservées dans la bibliothèque de V Université impériale 
de Varsovie. In-8°. M. Aubert appelle l'attention de ses con- 
frères sur cet ouvrage intéressant qui contient des maté- 
riaux précieux pour ceux qui sloccupent de la bibliographie 



— 221 — 

et de Thlstûire de rimprimerie aux xyi» et zvn* rtècles dans 
l'Europe occidentale. A l'inventaire des éditions des impri- 
meurs célèbres qui font partie des 300,000 volumes de 
runiverslté de Varsovie, M. Siennicki a ajouté des fac* 
similés, parfaitement exécutés, des marques d'imprimeurs, 
des armoiries et des Ex-Ubris les plus remarquables^ ainsi 
que des notes manuscrites que portent ces volumes. 

M. F. Youlot, conservateur du musée départemental des 
Vosges, à Epinal, présenté par MM. de Barthélémy et Lon- 
gndn, écrit pour poser sa candidature au titre d^associé 
correspondant national. Le président désigne MM. de Ville- 
fosse, Bertrand et Aubert pour former la commission char- 
gée de rédiger un rapport sur les titres scientifiques du 
candidat. 

Elections, 

La Société procède au renouvellement de son bureau et 
de ses commissions pour Tannée 1879 ; ont été élus : 

Président : M. L. Heuzey. 

lu' Vice-Président : M. Ed. Aubert. 

2« Vice-Président : M. Aug. PbosT. 

Secrétaire : M. J. Guiffrey. 

Secrétaire-adjoint : M. Ëdm. Saglio. 

Trésorier : M. Aug. Lononon* 

Bibliothécaire-archiviste : M. Pol Nigard. 

MM. Victor Guérin et Wescher sont élus membres de la 
Commission des fonds; MM. A. de Barthélémy et Héron 
de Villefosse, membres de la Commission des impressions. 

Travaux. 

M. de Barthélémy, au nom de la Commission des impres- 
sions, lit un rapport concluant à la publication, dans les 
mémoires de la Compagnie, d*un travail de M. Aug. Prost 
sur le sceau d^une Landfriede au xiv* siècle; on passe au 
scrutin et les propositions de la Commission sont adoptées. 



— 225 — 



Séance du 11 Décembre. 

Préaideiice de M. V. Gwfaaiif, président. 

Ouvrages offerts : , 
AnnaUt de la Société des lettres^ sciences et arts des Alpes- 

Maritimes^ 1878. Ia-8'. 
-BuUetw de la Société phUomatique vosçienne^ B^ «DnÔ6.In*8*. 

— des Commissions royales d^art et d'archéologie (Bdgique)^ 
xvii« année, n«« 1 à 6. In*8*. 

— de la Société des Antiquaires de la MoriiUe, 107* llvr. ln-8*. 
Journal des Savants^ novembre 1878, In*/i*. 

V Investigateur, M« année, juillet-août 1878. In-/i'. 
Mémoires de la Société académique de Saint-Quentin, U^ série, 

t. I. In-8'. 
-^ de la Société des Antiquaires de Picardie, 8« série, t. IV. 

In-8». 
Report presented to thé Cambridge antiquarian Sociely, at its 

thirty se:venth annucd gênerai meeting, may 28, 1878. Id-8*. 
Babeau (Albert). Le guet et la milice bourgeoise à Troyes. 

In-8<». 
Bertolotti (A.j. Conventioni e statûti pelV estirpamenio dei 

Berrovicri e de* Ladri dàl Monferrdto Canavese,Vercellese e 

PavesÈ net sebôli Xïfi e xiv. In-S». 
— =- Statuti minérali délia voile di Bra^so del secolo Xv. In-8*. 

— Bartolomeo Baronino da Casai Monferrato, archiietio in 
• Roma nel secoio' xvi. In-8''. 

Bifii (le chev. Quirino). De gli atraxiem e ricamatori, In->8*. 
MOntz (Eug.). Inventaire des camées antiques de la collection 

du pape Jules II. ln^S\ 
VouLOT (Félix). Découverte d'un vicus gaulois de l'époque 

romaine, In*8». 
«^ NoU géologique eUanthropologique ilir le Mont Vaudois 

et la caverne de Cravanche. In-W* 

— Nouvelles découvertes archéologiques dams les Vosges. In*8^ 

ANT. BULLETIN. 15 



Correspondance. 

M. Bertolotti, archiviste des archifes d'État, à Rome, pré- 
senté par MM. Delisle et Renan, soUieite le titre d^associé 
correspondant, étrange. M. leprésidoiitdéâl^eMM. Mûntz, 
de Montaiglon et Gourajod pour former la commission char- 
gée de faire un rapportwir les titres du candidat 

Travaux, 

M« de Earthélemjy au nom de la Commission des impres- 
sions, lit un rapport concluant à l*lmiertio& dans les mé- 
ntoires de k Société du travail de M. de Lasteyrie sur qu^- 
ques irepréiseiitationë symboliques des deux espèces de 
Teucharistie ; on passe au scrutin^ et les coàolosions du 
rapport sotftadû^Ââes. 

M. Alex. Bertrand^ au nom de M. ThoHn, associé corres- 
pondant à Agen, présente un casque trouvé, avec d'autreu 
objets antiques, dans un puits. 

M. Bertrand, rai)pelant ensuite la panthère en bronze 
trouvée à Agen, dont un moulage a été récemment commu- 
niqué à la Compagnie, annonce qu'il a retrouvé dans un 
ouvrage de M. Poggi le dessin d'un petit monument ana- 
logue, découvert iwrès de Saveme; M. Poggi établit que 
l'on élevait des panthères à Home ; on rencontre dans le 
Digeste des textes législatifs, contemporains de Justinien, 
qui prohibent ce genre d'animaux. La panthère de Saverne, 
retirée des ruines d'un temple, pourrait avoir servi d'en- 
seigne ^daps une cérémonie se rapportant au culte de 
Bacchiîs. ! 

M. Saglio présente à la Société la UthogFi^hie coloriée 
d'un léopard en bro&^e, en le rapprochant de celui domt 
M. Quicherat a moatré un moulage, libéralement offert par 
lui au Musée de Saint-Germain. Ce léopard a été trouvé, en 
i^&6) À WAstenrod, dans la Prusse rhénane, et a Mt l'objet, 
peu de temps après sa découverte, d'une dissertât!^ spé- 
ciale ,d'uA âavant antiquaire.de Bonn, M. Julius Bràani. 

* 



— 227 — 

Gomme oelui qui a déjà passé sous les yeux âe la Société, 
-celuiKsi parait être l'emblème qui siimoDtait une enseigne 
Tomalne. L'animal areo sa base a, d'après les indications 
fournies par M. Braun^ h poucès 3 lignes de long et 3 pouces 
de haut. Le poids est de 15 onces. La tète et le devant du 
corps sont pleins, toute la pavtie postérieure est creuse ; 
au centre on voit encore le fer au moyen duquel la figure 
de bronze était adaptée à la hampe.. On pent supposer qu'elle 
était posée sur la surface unie d'une de ces bases en forme 
-de coin ou de billot renversé. qui terminent quelques en* 
seigoes dans les bas-reliefs de la oolonne Trajane et dans 
d'autres monuments ^ où les emblèmes sont précisément4es 
animaux, aigle, loup, bélier, etc^ 

Le cabinet des antiques de la Bibliothèque nationale pos- 
sède des léc^Mfds ou panthères qui ont été pul^iés au i^ècle 
-dernier par le comte de Gaylus dans son Recueil d'antiqui- 
tés (t. ni, pi. LXJV). Bien qu'ils effarent quelque analogie 
avec les léopards dont il vient d^étre parlé et que les savants 
contemporains de Gaylus, tels que l'abbé Barthélémy, 
Lebeau, Paciaudi, s'accordassent à y voir des ei^seignes 
romaines, nçtre confrère, M. Gbabouillet, dans son cata^ 
logue du cabinet des antiques,, n'a pas cru devoir, et sans 
doute avec raison^ leur laisser cette attribution. 

M. Prost entretient de nouveau la Société du monument 
de Merten ; après une discussion à laquelle prennent part 
MM. Bordîer, Quicherat et Robert, la Compagnie décide 
qu'un résumé de cette communication et des observations 
qui l'ont accompagnée sera Imprimé dans le Bulletin. 

M. Mttntz communique à la Société quelques documents 
sur un médailleur italien du xv« siècle, Gristoforo Greremia 
de Mantoue. Cet artiste n'était jusqu'ici xsonnu que par la 
médaille d'Alphonse y d'Aragon (t.iA58) gravée 4lans le 
Trésor de numiematifué et de gîypiique. Un des cootempo*- 
rains de l'artiste, Raphaël Maffei de Volterra, stait bien 



1 . Des loups ou louves sont ainsi placés sur des enseignes (pn font partie de 
trephéM Midptto, «u musée de Berlin. Arehwohgisehe Zeitung^ 1899/pKaxxvin. 



— 228 — 

affinné.qae Cristoforo était Tauteur de la médaille ou des 
médailles représentant le. pape Panl U, mais son témoi- 
gnage semble avoir éch^>pé aux savants qai se sont occn- 
pés de Thistoire des médailles italiennes. Il importe de 
remettre en lumière sa notice qui parut pour la première 
fois en 1506 dans les Commentarn urham^ et qui est ainsi 
conçue : 

« Andréas Gremonen(ais) Pium II iconicnm numismate 
expresslt in quem est Gampani epigramma. Ghristoforus 
autem Mantuanus Paulum II. Lysippus veroejus nepos ado- 
lescens Xistum im. Mirumq. in ea domo velfeminas nulle 
pnoceptore picturas omnes ab ipsa natura deliniareedoctas 
cera etiam fingere solitas fuisse. » 

Deux documents découverts par M. Mûntz, et dont Tun a 
paru il y a deux ans dans la Retme archéologique, viennent 
donner beaucoup de poids à l'assertion de Raphaël de Vol- 
terra. Us nous montrent que Cristoforo était attaché à la 
cour pontificale pendant le règne de Paul II et qu'il portait 
le titre de c famUiaris papas ». L'un de ces documents nous 
révèle en outre un fait fort important : Cristoforo était lui- 
même sculpteur et ce fut en cette qualité qu'il restaura, 
en 1A68, la statue équestre de Marc-Aurèle, aujourd'hui 
placée au Gapitole. La somme qu'il reçut pour ce travail 
était assez considérable pour l'époque : elle s'élevait à 
300 florins d'or. 

Les personnes s'occupant spécialement de l'étude des mé- 
dailles de la renaissance décideront la question de savoir 
s'il faut attribuer à Cristoforo toutes les médailles repré- 
sentant Paul II, ou seulement quelques-unes d'entre elles. 
Bn attendant, il ne sera pas sans intérêt de reproduire ici 
le texte des deux documents tirés des archives romaines. 

c l/i68, 25 juin. Honorabill viro Gristofero de Gierèmiis 
de Mantua s^ d. n. pape familiari flor. auri de caméra 
trecentos pro parte solutlonis eius labûrerii et aliarum ex- 
peusarum pro restauratione equl erei sitl in platea sancti 
Johannis Lateranensis oportunarum. Date Rome, apud sanc- 
tum Marcum — die xxv junii m gggg lxyiii. i 

€ 25 décembre. Adi xxv di décembre a maesti*o Hiero- 



— 229 — 

nimo da Padoa et maeatro Ghrlstoftino de^Mantoa famegli di 
N. S. fiori quatordici, bol. un per tant! spesl in reparattone 
de una caméra per loro oso In palaso de Santo Pietro, 
apare per mandato de di xv de novembre. Flor. znn, 
bol. im. » 

Il est donné lecture d'une note de M. Moisy, associé 
correspondant à Lisieux, sur le dicton : Li doneot de Lisiex: 

c M. Grapelet a le premier, pensons-nous, cherché à dé* 
terminer le sens de ce dicton, que Ton rencontre dans un 
recueil d^adages du xiii* siècle, connu sous le nom de Dit 
de rApostoUe. Dans son livre intitulé Proverbes et Dictons 
populaires^ publié en 1831, il dit, p. 49 : 

( Il a été fait de vaines recherches dans le pays pour 
retrouver quelques traces de Forigine et de Texistence ac- 
tuelle de ce dicton. Quant au mot doneor^ il avait une signi- 
fication autre que celle de donneur et qui est très authen- 
tique, c'est celle de notaire, secrétaire*. La ville de Lisieux 
avait-elle été remarquée au moyen ftge par les notaires ou 
les scribes qu^elle fournissait? i 

c M. Le Roux de Lincy {Lio, des Prov. fr,^ I, 358. Paris, 
Delahaye, 1859) s'est borné, après avoir cité notre dicton^ 
qu'il traduit par les Donneurs de lAsieuxy à reproduire ia 
note de M. Grapelet, sans y i^outer aucun éclaircissement. 

« Enfin l'auteur de Tune des dernières publications con- 
cernant Tancien évéché de Lisieux, abordant à son tour la 
question, dit que H doneor de Lisiex signifie les scribes ou 



1. Ce point ne paraît pas parfaitement établi. Il est vrai que Dneange, auquel 
M. Grapelet a dfl emprunter l'interprétation en question, asrigne au mot donaire^ 
dans son Gloss. fr», le sens de notaire, secrétaire ; mais (ibnarttu, dans le texte 
cité par lui en son Glois, lat, a-tr-il bien cette signification? Nous avons lu atten- 
tivement ce texte, et nous croyons pouvoir dire qu'il est permis d'en douter. 

Quant à l'autre sens, celui de donneur, libéral, généreux, il ne saurait être mis en 
doute ; les deux citations suivantes l'établissent : 

Li fol large doneor. 

Mom. de la Rose^ v. 7654. 
De terre fu bons maintenere. 
Bons chevalier, large donere. 

Rom, de Brut^ v. ZèlH. 



notidres de Lisleux, lesquels, selon lui, aandent été tirés 
renommés au xui* siècle. 

<c Or, il nous a paru utile de ne pas laisser s^créditer 
plus longtemps une opinion que nous croyons complètement 
erronée. Le dicton en question subsiste dans le Lieuvin et 
dans toute la région environnante. Si le sens quUl convient 
de lui donner ne se dégage pas suffisamment de la formule 
tronquée reproduite dans le Dit de rApostoUe, on le 
retrouve clair et précis dans le complément de cette for- 
mule, conservée par la tradition locale, et que les habitants 
de nos campagnes restituent ainsi : 

c Ck'est un danmeux d*Lisieux ; d^euMe maiu i hailîe un sou 
et d'Vaute U en prend deux. » 

«Ma fin de janvier ia04t, Philippe-Auguste vint mettre 
le siège devant Lisieux. La ville, comme le reste de la Nor* 
mandie, était alors sous Tantorité du souverain anglais, non 
par droit de conquête, mais par droit d^annexion. Bien quMl 
tînt sa situation du roi d'An^eterre, son souverain légitime, 
révéque de Lisieux, Jourdain du Hommet, s*empressa de 
livrer la place au roi de France, comptant bien obtenir de 
lui plus tard, pour prix de sa soumission, certains droits 
régaliens dont les monarques anglais avaient toijjours con- 
testé Texercice aux évéques-comtes de Lisieux. 

« Ce qu'il avait espéré se réalisa, du moins sembla-t-il le 
croire. Philippe-Auguste, afin de reconnaître les bons offices 
de Jourdain du Hommet, lui accorda des Lettres de sc/uf- 
france\ pour la franchise de la ville et de sa banlieue. 
Mais le prélat, ayant presque immédiatement donné aux 
concessions qui venaient de lui être faites une extension 
beaucoup plus grande que ne Tavait voulue le roi, celui-ci 
dut lui faire reconnaître, dans un acte daté du mois d'oc- 
tobre 120iï, que les lettres accordées par lui ne pourraient 
le préjudicier en la teneure de la ville et de la banlieue de 
Lisieux. 

a C'est à ce fait historique, sommes-nous persuadé, qu'il 
convient de faire remonter Torigine de notre dicton. » 

i. L'original <ie nés Lettres existe aux Archives nationales. 



— 2SI — 

M. Héron de YUlefoese présente 4e la put du Rév. Samuel 
Sayage Lewte, asaooié correepondant étranger à Cambridge, 
un nouveau fascicule des publications de la Société des 
Antiquaires de Cambridge; ce fascicule contient un mé- 
moire fort intéressant sur un ancien calendrier runique, et 
un travail du Rév. C. W. King sur une statuette antique 
représentant Spea Vêtus. 

M. Tabbé Paul de Cagny, associé correspondant à Amiens, 
propose une nouvelle opinion sur remplacement du Vlcus 
Helena où, dans le milieu du v« siècle, les Francs, sous la 
conduite de Clodion, furent défaits par Majorien, lieutenant 
d^Aétius. M. de Cagny rappelle que les auteurs qui 'ont déjà 
traité cette question ont proposé Lens, le Vieii-Hesdin et 
Moncheaux ; avec M. Vincent, il préfère Allaines, à trois 
kilomètres de Péronne ; le nom môme de cette localité, la 
découverte de nombreux ossements dans la vallée d*AllaInes, 
de flèches en silex, d*armes et de vases gallo-romains ; enfin 
rétudé des lieux paraissent à notre confrère concorder avec 
le texte assez laconique de Sidoine Apollinaire. LMmpor- 
tance de Tantique Allaines aurait peu à peu disparu par 
suite de Taccroissement de Péronne. 

M. Tabbé Balestra fait une communication sur les anti- 
quités des environs de la ville de Côme. Après avoir décrit 
le ch&teau et la tour de Yaradello ainsi que Téglise de San- 
Campoforo, dont la nef remonte au viu* siècle, il signale 
plusieurs inscriptions conservées dans cette égUse : l'une 
grecque, de Tannée i^oi, est la plus ancienne inscription 
chrétienne du diocèse de Côme ; il Ta retrouvée, il y a 
12 ans, dans un arc de la grande nef transversale ; l'autre 
est de à^U* A peu de distance de ce point on a retrouvé, 
en faisant les travaux du chemin de fer, une grande quantité 
de tombeaux de Tépoque romaine. 

Ces petits tombeaux sont formés pour la plupart de cail- 
loux ou de grandes briques placées verticsdement et cou- 
vertes d'une pierre. Un grand tombeau, qui avait la forme 
de ceux que Ton voit encore dans la rue des Tombes à Pom- 
péi, a été découvert en présence d*un de nos confrères, 



— 232 — 

M. Jules de Laurière, lequel assistait anx fouilles. Il conte- 
nait une jolie caisse en pierre aulaire fermée par quatre 
crampons de fer sûrement fixés avec du plomb. Dans cette 
caisse étaient placés des patères, des vases onguentifères en 
verre et beaucoup d'autres de diiTéfentes formes travaillés 
d^une manière exquise. A côté des urnes cinéraires on 
remarquait deux grands compartiments pour des corps 
humains. On y a recueilli des fragments d'os de la tête 
montrant clairement qu'ils n'avaient pas été brûlés. La 
quantité de vases trouvés dans ce tombeau était énorme ; 
beaucoup étaient brûlés; d'autres au contraire étaient colo- 
rés en bleu et jaune ; plusieurs malheureusement étaient 
cassés. 

A côté des vases il y avait une grande quantité de clous 
aussi brillants que s'ils avaient été faits le jour même. Près 
du grand tombeau on a déterré une demi-douzaine d'urnes 
cinéraires en granit de la vallée de Saint-Jacques près de 
Chiavel. Une seule urne portait une inscription rappelant 
une augustale. 

Dans le voisinage du chemin de fer, avant d'arriver au 
pont jeté sur le torrent, se trouve la vieille église de Saint- 
Pantaléon et l'hospice dans le jardin duquel M. l'abbé Ba- 
lestra a trouvé la belle inscription latine qu'il a communi- 
quée à une des précédentes séances. 

M. Tabbé Balestra fait ensuite remarquer que les historiens 
deCAme, Tatti, Rovelli, Monti, Gantù, se sont tous trompés en 
lisant rinscription qui se trouve dans l'église de Saint-Jean. 
Us ont placé en l'année 1169 la destruction de l'ile Goma- 
cina, tandis que c'est en raonée 1160, comme il faut le lire 
dans rinscription. Il a eu la fortune de rectifier le premier 
cette erreur historique et d'en donner connaissance au mi- 
nistre de rinstruction publique et à l'historien Gantù, qui 
regrettait de n'avoir pas eu plus tôt connaissance de ce 
fait qu'il aurait voulu insérer dans son petit volume sur le 
lac de Gôme. 

La basilique du village de Lenno est bâtie sur un monu- 
ment romain, peut^tre des thermes, comme peut amener à 



— 233 — 

le supposer la présence des tuyaux conducteurs de la cha* 
leur qu'on y a rencontrés. 

En remontant le lac de Gôme on aperçoit un baptistère 
Intitulé Santa Maria del Tigli, monument du xii* siècle dont 
la tour a été modifiée à Tépoque où l'on a voulu placer les 
grosses cloches. La tour, auparavant, était plus belle qu'au- 
jourd'hui, parce, qu'elle présentait vingt-quatre petites co- 
lonnes à chaque étage. Le plan était celui de la vraie croix ; 
en murant les angles rentrants, on a formé au contraire 
un octogone. 



Séance du 18 Décembre. 
Présidence de M. V. Guérin, président. 

Ouvrages oiTerts : 
AtH ddla R. Academia dei Lincei, anno CCLXfV^ 3^ série, 

t. II, in-û*. 
Bulletin du bouquiniste^ n* 50^, in-8*. 
Mémoires de la Société des sciences^ agriculture et des arts de 

Laie, Ix* série, t. V, in-8-. 
MiCHELANT (H.). Discours prononcé à rassemblée générale de 

la Société des anciens textes français, le 29 mai 1878, iu-8\ 

Correspondance . 

M. Tabbé Duchesne, ancien membre de TEcole française 
de Rome, présenté par MM. Egger et Perrot, annonce qu'il 
pose sa candidature à la place de membre résidant devenue 
vacante par la mort de M. Kœnlgswarter. Le président 
désigne MM. Mûntz, Héron de Villefosse et Gourajod pour 
former la commission chargée de faire un rapport sur les 
titres scientifiques du candidat. 

Travaux, 

M. de Montaiglon lit un rapport au nom de la commission 
chargée de présenter des conclosions sur la candidature de 



— 294 — 

M. Faure ; on passe au scruUD, et M. Faure ayant obtenu le 
nombre de suffrages exigé par le règlement, le Président^ 
conformément à Tavls de la commission, le proclame associé 
correspondant national à Niort (Deux-Sèvres). 

M. Waldemar Schmidt, associé correspondant étranger à 
Copenhague, demande la parole et s'exprime en ces termes : 

a On n*a jamais trouvé en Danemark, dans les nombreux 
tombeaux remontant à Tftge de la pierre, aucun objet tirant 
son origine des pays classiques. Mais les tombeaux et les 
autres gisements de la période suivante, qui est caractérisée 
par remploi du bronze pour des armes et outils tranchants 
\Vâge du bronze), a fourni bon nombre d^objets d^orlgine 
classique. La patrie spéciale, le lien de fabrication de ces 
objets est inconnu, mais ils présentent des analogies avec 
les objets â*antiquité découverts en Etrurie. Aucun objet 
d'origine romaine n'a été trouvé dans les gisements de Vâge 
du bronze. 

c La période suivante, qui caractérise par la connaissance 
du fer remploi de ce métal pour armes et outils tranchants, 
a fourni en revanche des centaines d'objets de provenance 
romaine, c^est-à-dire fabriqués probablement dans les 
diverses provinces de Tèmpire romain. Beaucoup de ces 
objets sont très rares partout, même dans les États appar- 
tenant autrefois à l'empire romain ; il y a même plusieurs 
objets uniques. Il faut citer spécialement au nombre des 
objets découverts en Danemark divers vases et autres objets 
en verre, les vases en bronze sont aussi très intéressants. 
Les savants, en France, en Angleterre et autre part, qui 
se sont occupés des études sur Thistoire du verre ou des 
études sur les bronzes antiques, ont jusqu'ici, presque tous, 
négligé les objets trouvés en Danemark, et leurs ouvrages 
présentent par conséquent souvent des lacunes notables. 

« La dernière période préhistorique en Danemark, qui 
correspond à la période mérovingienne et en partie à la 
période carlovin^enne , a aussi fourni quelques objets 
importés évidemment du midi. » 

M. Lefort, associé correspondant à Nofaan (Cher); fait la 



— 285 — 

oommuDicatioa suivante au srqet du railliaire d*Allichamps : 
€ Messieurs, permettez-moi d^appeier votre attention sur 
un monument gallo-romain dont la découverte remonte à 
1757 et dont la description et le dessin ont été donnés pour 
la première fois par le comte de Gaylus au tome III de son 
Recueil d'antiquités^ p. 371 et pi. CIL Je veux parler du mil- 
iiaîre d'Allichamps. Gaylus le tient pour un antique avéré; 
mais il ne paraît pas l'avoir vu lui-môme ; car, malgré le 
brevet d'exactitude qu'il décerne aux renseignements et 
croquis mis à sa disposition par M. Perler, ingénieur des 
ponts et chaussées du Berry, ni sa description ni son dessin 
ne sont rigoureusement fidèles. Je vais rétablir avec préci- 
sion les mesures^ Tétat présent et rinscription du monument ; 
j'oserai vous soumettre ensuite divers motifs qui me rendent 
suspecte son authenticité. 

c Le milliaire est un monolithe haut de l^'OO, savoir : 
O'^SS de culasse quadrangulaire et l^^SS de fût arrondi. 
Chaque côté de la culasse avait une largeur de 0™60 égale 
au diamètre du fût ; mais la borne a été tranchée verticale- 
ment dans sa partie postérieure (face sud actuelle), de telle 
sorte que, du nord au sud, le diamètre du fût et, sur les 
côtés est et ouest^ la largeur de la culasse sont ramenés à 
0°>38. La surface plane obtenue par la section a été creusée 
en laissant une marge de 0'°10 sur la culasse et de O^'OS sur 
le fût, d'où résulte une ouverture de 1»75 en hauteur et de 
0™A0 en largeur ; encore à 0"08 de profondeur distîngue- 
t-on de chaque côté une seconde marge de 0°^05 qui réduit 
la corde de Tévidement à 0"30 ; quant à la flèche de la 
cavité, il est impossible de la déterminer, attendu que l'inté- 
rieur a été comblé jusqu'à l'affleurement de la marge en 
retraite par un blocage de pierres et de mortier. On ne sait 
à quelle époque et à quelle fin ce remplissage parasite a été 
effectué ; ceci importe peu d'ailleurs. Seulement les cotes 
de dimension qui précèdent sont à noter en ce qu'infirmant 
le préjugé vulgaire dont Gaylus s'est fait l'écho, elles excluent 
ridée que la borne ait jamais été transformée en tombeau. 
Dans un cercueil large de O'"30, on n'aurait pu loger que le 
cadavre d'un enfant pour lequel on n'aurait pas pris la peine 



— 236 — 

d'entailler la pierre à la longueur de i^lb. Testime qa'au 
lieu d'être adaptée à usage de sépulture, la borne avait reçu 
une destination beaucoup plus prosaïque, celle d'auge ou 
de mangeoire à bestiaux comme on en voit dans quelques 
vieilles auberges et dans les anciennes exploitations rurales. 
€ La borne est en calcaire du pays, qui se désagrège avec 
le temps et se perfore d'innombrables cellules. Aussi les 
lettres de Tinscription gravée au sommet et tracée sur trois 
lignes ont-elles souffert ; leurs arêtes originairement très 
nettes sont devenues tantôt irrégulières et rugueuses^ tantôt 
émoussées. Néanmoins Tinscription se lit sans difficulté : 

FELICIAVGTRIB P COS IH 
P P PR0C08AVARLX im 
MEDL'X II • NER- LXX V 

c Telle est au surplus, sauf absence de points, le texte 
récemment édité par M. Cartier de Saint-René dans le tome VI 
des Mémoires de la Sodélé des Antiquaires du Centre^ années 
1875-1876. 

« L*abbé Pajonnet, prieur d'AUichamps, qui a exhumé le 
milliaire enseveli au milieu de tombes gallo-romaines, a lu 
d'abord, comme il convient, à la fin de la première ligne, 
le chifft'e III ; plus tard, sur les observations de Dom Pré- 
cieux, il a cru reconnaître que le nombre des consulats 
indiqué était de quatre *. Mais il s'est trompé en consentant 
cette rectification ; du moins je ne crois pas possible de 
distinguer trace d'une quatrième unité à la suite des trois 
qui sont parfaitement apparentes. 

« Dans le texte imprimé par le comte de Gaylus, les points 
ont été omis partout où ils se rencontrent, et les deux L de 
la troisième ligne, visibles à Tceil, sensibles au toucher et 
remarquables en ce que leur base, comme celle de la même 
lettre à la seconde ligne, se soude au pied gauche de TX 
placé à la suite, ont été travestis en deux I. Mais ces incor- 

1. Correspondance de M. Pajonnet, priear d'Allichamps, avec dirers savants 
(xviii" siècle), publiée par M. le baron de Girardot, dans le tome VI des Mémoires 
de la Société des Antiquaires du Centre, 1875-1876. 



\ 



— 237 — 

rections ne changent rien au sens de Tinscription qui marque 
les distances entre la borne et les trois villes de Bourges, 
de Ghàteau-Meiliant et de Néris. Ces distances sont respec- 
tivement justes ; seulement pour les exprimer par les chif- 
Ijres Xlin, Xn et XY, il faudrait que la leuga gallo-romaine 
eût été de 2 k. 500 m., car Alllchamps est à 35 k. environ 
de Bourges, à 31 k. environ de Ghâteau-Meillant et à 63 k. 
environ de Néris. Or, et Gaylus le rappelle lui-môme, la 
leuga gallo-romaine était de 1140 toises environ, soit 
2 k. 222 m. LUnscription semble donc trahir un rédacteur 
mieux initié à la topographie des localités qu'aux mesures 
itinéraires des anciens. N'est-ce pas un premier indice que 
le milliaire pourrait ôtre apocryphe ? 

c Toutefois, si les juges compétents en cette matière le 
souffrent, supposons à la kuga gallo-romaine une élasticité 
analogue à celle de la lieue deFrance qui allait de 2,000 toises, 
soit 3 k. 898 m. (lieue de poste), à 2,280 toises, soit lik.tM m. 
^ieue commune), sans parler des lieues de pays, différentes 
selon les provinces. Admettons que suivant les temps et les 
régions, la leuga gallo-romaine ait varié de 2 k. 222 m. à 
2 k. 500 m., rinscription qui confère seule au milliaire son 
caractère n'en soulève pas moinâ une grave difficulté. Pour 
la croire, antique, on est obligé de présumer qu'elle a été 
tronquée. Il faut en effet qu'elle ait perdu une ligne supé- 
rieure, au moins, contenant le nom de Tempereur dont les 
titres sont énoncés sur la première et la deuxième ligne du 
libellé que nous possédons. Or les trois lignes de ce libellé 
sont séparées les unes des autres par un espace maximum 
de O^'Oé ; entre le haut des lettres de la première ligne et 
le sommet actuel de la colonne, il reste au contraire un 
espace de 0°'05 ; il aurait donc existé entre la ligne initiale 
et les lignes subséquentes un écartement à peu près double 
de celui qui règne entre ces dernières lignes, c'est-à-dire, 
dans l'ensemble de l'inscription, une disparate typographique 
d'autant plus sensible que Thomogénéité de la portion infé- 
rieure est plus grande. La nécessité de cette conjecture 6te 
peut-être quelque vraisemblance à la mutilation prétendue 
de l'inscription. 



— M8 — 

c En outre, cette mutilation ImpHque que la colonne ait 
été décapitée. Cependant, il n'y a nul signe matériel d'une 
telle amputation. « Pour en faire un tombeau, dit GayluB, 
« il a fallu couper une des extrémités de la colonne. Le 
« malheur est tombé sur la partie supérieure. » C'est là 
suppléer aux preuves intrinsèques qu'il serait nécessaire 
d'administrer par une assertion purement gratuite. Que le 
fait ne soit pas impossible, Je n'en disconviens point, mais 
je Testime improbable. 11 est Improbable parce que la bome 
n'a pas été transformée en cercueil et qu'on n'A eu aucun 
besoin de la couper pour la convertir en mangeoire ; il est 
improbable parce que dans le cas même où le monolithe 
eût été- trop long pour sa nouvelle allbctation, quelle qu'elle 
fût, on aurait évidemment préféré en rogner la partie la 
plus lourde et la plus embarrassante ; on aurait pratiqué le 
retranchement non sur la colonne, mais sur la culasse. 

€ Vous le voyez^ Messieurs, l'authenticité du mlBiaire 
d'Allichamps repose tout entière sur une aecumulatloa 
d'hypothèses qui sont chacune fort contestables. Ton con- 
clus que, Jusqu'à démonstration plus topique, cette authen- 
ticité doit inspirer un doute sérieux. 

c Un problème surgit, à la vérité : si l'inscription est 
fausse, à quel mystificateur en attribuer l'exécution ? Serait-ce 
à l'abbé Pajonnet ? Bien que souvent arrêté dans ses fouilles 
p&r la modicité de ses ressources, le prieur d'ÂUichamps 
refusait d'accepter les secours pécuniaires que lui offraient 
plusieurs particuliers et notammmit le comte de Gayius. 
f Je les ai toujours regardés^ écrivait-il le 7 juin 177^ au 
a duc de Gharost, comme aussi opposés à mon état qu'à 
« mes désirs *. » Une délicatesse si chatouilleuse est excès* 
sive et inexplicable, alors qu'il s'agissait, pour l'honorable 
ecclésiastique, de recevoir non pas une rémunération à son 
proiit personnel, mais un subside destiné à l'Mcélération de 
recherches dans l'intérêt de l'archéologie. On est tenté de 
penser que Tabbé Pajonnet craignait, s'il eût accq[ité un 



1. M. Pajonnet et le duc de Charost, par M. Cartier de Saint-Hené, Mémoires 
de la Société des Antiquaires du Centre, tome YI, 1875-1976. 



concoars financier, d^ouvrir éventuellement à ceux qui le 
lui auraient fourni un droit de contrôle sur ses opérations, 
et quMl tenait à cacher quelque secret. Néanmoins Je me 
ferais scrupule d'exagérer la valeur de ces soupçons. Il est 
indubitable, au surplus, que, longtemps ayant les explorations 
de Tabbé Pigonnet, les épaves laissées par l'antiquité sur le 
territoire d'Alliohamps avaient été pillées. L'état du cime- 
tière gallo-romain, où les tombes, veuves de leur couvercle, 
ont fréquemment perdu les ossements qu'elles ronfermaient, 
la rareté et la minime importance des objets rencontrés par 
hasard avec les cercueils, attestent la rapacité des anciens 
déprédateurs. Peut-être, après le vandalisme des générations 
barbares, la curiosité d'érudits au xyi« ou au xvii» siècle 
n*a-t-ell6 pas été étrangère aux spoliations. En ce cas, il ne 
serait pas inadmissible que le plaisir de contrefaire un mil- 
liaire eût alors séduit au fond du Berry quelqu'émule inconnu 
de Pirro Ligorio. » 

M. de Barthélémy fait observer que depuis quelque temps 
la Commission de la topogn^hie des Gaules étudie ce monu- 
ment, doBt l'authenticité lui semble suspecte. Bile attend, 
pour prendre une décision, le moulage que fem prochaine- 
ment faire M« le conservateur du Musée de Saint-Germain. 
MM. Pérrot, Quicherat, Héron de Yillefosse et Heuzey pré- 
sentent des observations à l'appui des c<m<du8ions de 
M. Lefort. 

M. Héron de Yillefosse dépose sur le bureau le dessin 
d'une petite plaque de bronze portant une inscription gra* 
vée au pointillé. Ce dessin lui a été communiqué par notre 
confrère, M. Anat. de Barthélémy, qui le tient lui-même, de 
M. Henry Brocard, de Langres. Ce monument se compose 
d'un petit cartel à queues d'aronde muni de deux anneaux 
et d'une chaînette à suspension. On y lit ces mots : 

GVR80R 
RBT 
Gursor r«t(iarfiM). 



— aw — 




C'est le nom d'un gladiateur, Cursor^ avec l'indication de 
la classe à laquelle il appartenait. II n'est pas possible de 
considérer ce petit objet comme un ex-voto, à cause de 
Tabsence d'un nom de divinité, d'une formule votive. Peut- 
être était-ce un souvenir, rapporté par un spectateuTi d'une 
représentation dans laquelle ce rétiaire avait figuré, de 
môme qu'aujourd'hui aux courses ou au théâtre les enthou- 
siastes de tel cheval ou de tel acteur en renom achètent à 
l'entrée la photographie de leur préféré. 

Ge petit monument a été découvert à Langres dans les 
fouilles faites de iS£i2 à 1S55 pour les travaux de la citadelle. 
11 fait partie de la collection formée par M. Henri Defay. 

• 

M. Gélestin Port, associé correspondant à Angers, com- 
munique, au nom de M. Demoget, architecte, le dessin d'une 
mosaïque découverte récemment à Angers,.âur la place du 
Ralliement. 



M. Mowût signale trois inscriptions romaines découvertes 
à Paris et déposées depuis longtemps au Musée de Gluny. 
Elles paraissent avoir échappé à l'attention des épigraphistes 
et sont très probablement inédites ; il y a donc utilité à les 
mettre en lumière : 

c La première est gravée aur un bloc provenant des tra- 
vaux exécutés à Notre-Dame et brisé par le milieu ; Ion- 



— 24^ — 

gueur i'^lO, largeur et épaisseur 0»85. On lit en beaux 
caractères du premier siècle de notre ère la ligne 

//////NARIS-FRATER-VrVOS-P////// 

Ce qui peut se restituer ainsi : 

Apollilnaris Jrater vivos f[ecit\. 

Cette ligne est précédée d'une autre très endommagée. 
Sur le bord supérieur de la pierre, on n'aperçoit plus que 
le pied de quelques lettres avec des lacunes qui rendent la 
restitution fort difficile. Tout ce qu'on peut en dire, c*est 
qu'il s'agit d'un monument funéraire élevé par un person- 
nage, nommé ApoUinaris, pour lui-même et pour son frère 
ou pour sa sœur. Vivosy forme archaïque pour vivua ; on 
sait que le nominatif masculin singulier en os s'est conservé 
Jusqu'au milieu du premier siècle de notre ère dans un 
grand nombre de mots dont la désinence est précédée de la 
lettre v. Ainsi, pour citer quelques exemples, ce môme mot 
vivos se lit sur une inscription d'Orléans savamment resti- 
tuée par M. Léon Renier (Rev. arch, t. XI, 1865, p. 408), 
sur six inscriptions de Vienne (AUmer, tome II, p. 158, 172, 
/i97, 53A, et tome m, p. 264, 376), sur une de Bavai (Des- 
jardins, Monum, épigr. de Bavai, p. 23). Comparez encore 
les surnoms Ncboos pour Navus (û2. i5i(2., p. 16), Lasdvos 
pour Lascivusy sur une inscription de Bordeaux (Muratori, 
p. 103, n" 10), et les légendes monétaires DIVOS IVLIOS, 
DrVOS IVLIVS, DIVOS AVGVSTVS, DIYOS GLAVD. 
La même notation a été employée pour le premier mot de 
l'inscription de Paris TARVOS TRIGARANVg, et, comme 
elle n'a pas été employée pour le deuxième mot, bien qu'il 
soit tout aussi gaulois que le précédent, on doit en conclure 
que le graveur de ce texte s'est en réalité conformé à l'ortho- 
graphe romaine. Nous savons en effet par Quintilien que 
l^'usage antique de changer en o le v voyelle précédé d'un v 
consonne était encore parfois observé de son temps ^ » 

La deuxième inscription du Musée de Gluny signalée par 
M. Mowat consiste en un fragment de tablette rectangulaire 

1. Initit. ùrat.i lib. I, cap. 7. 

ANT. BULLETIN, 16 



en pieri» culcidre, ftvec encadrement à moulures. Il ne reste 
que le coin supérieur de droite, sur lequel on lit le com- 
mencement de deux lignes mutilées : 

NV////// 
DEO lllllll 

Le Jambage qui suit le mot DEO est sur la cassure de la 
pierre ; il appartient évidemment à rinitiale d'un nom de 
divinité masculine, Mars, Neptune, ou plus vraisemblable- 
ment Mercure. On pourrait donc se contenter de la lecture 

Nu[minihus Augustis], Deo Mlercurio?] 

La troisième inscription consiste en une tablette de 
terre cuite, cassée, de couleur rouge brique, pouvant avoir 
servi d'antéfixe. A Tintérieur d'un encadrement surmonté 
de deux volutes opposées on lit une fin de ligne ainsi conçue : 

//////L'S-ER 

M. Mowat lit ensuite la note suivante au sijjet d^une 
plaque mince, en bronze patiné, communiquée dans la 
séance du à décembre dernier et découverte près de Join- 
ville (Haute-Marne), par M. Jeofllrin, qui a gracieusement 
consenti à cette communication : 

c La plaque mise sous les yeux de mes confirères a la 
fbrme d'un cartel accosté de deux queues d'aronde; elle est, 
en son état actuel, privée de Tun de ces appendices latéraux, 
celui de gauche; on remarque des trous de suspension ou 
d'attache percés, l'un dans la partie supérieure du cartel, 
l'autre dans Taileron de droite. Largeur totale de la plaque 
(aileron compris), 186 millim.; hauteur, 103 millim. 

« L'une des faces porte une inscription parfaitement 
lisible^ en caractères estampés au poinçon : 

I O M 

PRO SALVTEDOM 
I NORYMBTLI 
BEROAYM SVORVM 
FAMIIM VINDO 
INISSAB • V • S- 
•L-M- 



— 8483- 

( I{ov%j 0{piimo) Ji{aximo), fro êoluie dandnorum et Hbêro- 
rum suorum, famUia VindoiHi$$ae v{otum) s(okni) l{ibem9) 
m(eriio). 




M 











— 244 — 

c On voitquUl 8*agitd*an yœa accompli collectivement par 
la domesticité, famUia^ d'un personnage nommé Vindoi- 
nissa, pour la santé des maîtres de la maison et celle de 
leurs enfants. 

( La forme des lettres appartient au m* siècle de notre 
ère ; à la fin de la quatrième ligne, on remarque une liga- 
ture entre les lettres V et M, dont une partie a été empor- 
tée par la cassure. 

« L'emploi de suorum pour eorum constitue une faute de 
grammaire dont on a d'autres exemples en épigraphie^ et 
qui annonce que le latin populaire de cette époque confon- 
dait quelquefois entre eux le pronom et l'adjectif possessif 
de la d« personne du pluriel, à peu près comme le français 
traite le mot leur. 

« On rencontre dans quelques inscriptions le mot /amt/ta, 
tantôt seul 3, comme dans Tex-yoto dont {1 s'agit, tantôt 
suivi d'un déterminatif, itr&ana ^ ou rustka*^ suivant qu'il 
est question de la domesticité affectée au service de la mai- 
son de, ville, ou bien des esclaves attachés aux domaines 
ruraux; on n'a pas à s'occuper ici des/amUiapublica^famù 
lia gladiatoriay familia monetaîù, famUia rationis ctutrensis, 

« Le nom de personne Vindoinissa est à rapprocher d'un 
nom de lieu mentionné par Tacite, Vindonùsa^ dont l'ortho- 
graphe est confirmée par un texte épigraphique où on lit 
Vindonùsenses vicani^. M. Quicherat<^ a établi que Vin^ 
donissa est l'antique dénomination non seulement de Win- 
disch (Suisse), mais aussi celle de différentes localités en 
France, Vendenesse (Saône-et-Loire), Vandenesse (Nièvre), 
Vendresse (Ardennes), et Saint-Dizier de Formans (Ain) ; il 
y faut ajouter sans doute Vandenesse (Gôte-d'Or), et Ven- 
dresse-et-Troyon (Aisne). Mais le rapprochement précité 
n'implique pas une assimilation entre les formes Vindonùsa 

1. Grater, p. 557, n* 6. 

2. Grater, p. 638, n* 4. 

3. Orelli-Henzen, n« 2862 et 6283. 

4. Orelli-Henzen, n* 627«. 

5. Orelli-Henzen, n» 437 s 5026. 

6. Formation françaite des anciens namt de lieUf p. 16, 74 et 130. 



— 245 — 

et Vindoinissa^ car il faut tenir compte cTune différence 
essentielle marquée par le i qui vient après le o dans Vin- 
daimssa. On doit donc considérer ce nom comme nouveau 
dans la nomenclature gauloise ; nonobstant la désinence ae, 
il est du genre masculin ; ainsi le veut le sens du texte. 

ff On counatt du reste un grand nombre de noms gaulois 
masculins terminés par un a, et parmi eux, quelques-uns 
en usa; tel est Magissa^ dont le genre masculin est pleine^ 
ment attesté par le texte épigraphique pairibus Magùia 
fiUnu /{aciendum) c(uram()^. Tels sont encore Tnducissa^ 
Mogetissa^ Eluissa et AwHssa; et probablement aussi 6^- 
manissa^ Tocissa et Troucissa^ quoique les textes qui donnent 
ces trois derniers n'indiquent pas expressément leur genre. 

• Toutes ces formes sont remarquables à cause du double 
s qui se retrouve dans Semùsos^ Aprissus^ Capriisus^ CorUiS' 
sus, VecHssus^ Boduisso^ Eluisso^ loincissiuSy Toutissia^ 
Muntissfus^ Segessa^ Kaneionnessis^ Gintussa^ Medussa^ ledus- 
sius, CariassiSf Esdragassis^ Vesgassis, Vescasso^ Stacassis. 
Ce double s paraît constituer un suffixe gaulois jusqu'à pré- 
sent non étudié. Or si Ton observe que les noms Vdiocasses^ 
Melissus, Mêlissa, Tessius^ Messilits^ Messitta, Carassounus, 
Carassounius , correspondent certainement aux formes 

VELIOCAeia, MELIPDVS, TDLDDI, MEeeiAAOS, MBDDILLYS, 

GARADDOVNA, dans lesquelles le s redoublé est remplacé 
par un double d barré, ou par une espèce de ikêta, on en 
conclura que ce caractère spécial doit être affecté en propre 
au suffixe en question, dont le double s n'est destiné qu'à 
représenter approximativement une dentale gauloise, à la 
fois sifflante et aspirée ; la transcription de cette dentale, 
inconnue à Palphabet romain, s'est effectuée le plus souvent 
au moyen d'un ss; mais d'autres fois on a eu recours aux 
groupes M, ds, sd^ dd ; c'est ce que prouve la confrontation 
des formes bvddarvs, byddvih, cad2>arbns«s, dirona, 

MEDDILLVS, PRVDCVS, TE00ILLA, TKDDIATIVS, avec Bus- 



1. Brambaeh, Corp. ifucr. Bhen.y n<> 1780. 

2. Ici et dans les lignes suivantes , les représentent des barrés, et les /> 
des D barrés. 



— 246 — 

sugnaia^ BuimUa^ Cadda, Caddus, Casdianus^ CàsH^netu»^ 
Cûêsicuiuiy Caratk^ounus]^ Sinna^ Medsûu»^ MetsUia^ Pfict- 
ota, RedscUnê^ Redsomams^ ReuatMi, Restmarus^ Tesn^us^ 
Uradsarnts et Uraatia. Le D barré ou thêta gaulois n'est 
pas localisé dans le nord^est de la Gaule, comme on l'avait 
supposé d*abord, car les exemples rassemblés ici sont tirés 
d^lnscriptions qui appartiennent au centre et même au midf, 
Bourges, Périgueux, Vienne. On trouve aussi ce camotère 
dans des légendes monétaires, AeHDUOI, KARIdA^ VEUO- 
CAei, ANTSe, Aj)2)ED0]aR0S, AeeilDO. Une mauvaise 
lecture de cette dernière légende a donné naissance à une 
prétendue forme A60RI, qui avait été mise en circulation 
par Lelewel (p. A03, pi. VIII, n« Ad), et quMl faut rayer de 
la nomenclature gauloise, ainsi que Ta fait observer Evans ^. 
< La plaque votive qui a fourni le si:^t de ces diverses 
observations a été trouvée en 1875 sur le territoire de Join* 
vUle (Haute-Marne), au lieu-dit aux Rougêout^ dans une 
pnH>riété ayant appartenu & M. Laritière. » 

M. Mowat termine sa communication en présentant des 
observations sur un autre nom gaulois nouveau quMl croit 
retrouver dans rinscripUon du Veyer (Hautes-Alpes), précé- 
demment communiquée à la Société des Antiquaires >. 

T VEJraONIVS 8M 
////RTVLLIFILQVIRI 

/////////////GIVITATEM 

Bn suppléant au commencement de la deuxième ligne 
une seule lettre^ Ë, emportée par la eassure du bord de la 
pierre, il obtient pour lecture T(itns) Vennonius Sm[e]r- 
tuUi ftl(ius), civitatem 

Le nom SmertuHnsy ainsi restitué, viendrait s^ajouter à la 
liste des noms de même famlUé déjà connus, Smertm^ 8mer- 

1 . BritUh CoinSj p. 372 : it is needless to remark upon the errors thai htTe 
resulted from reading the le^nd AZ>Z>EDOM of their coins as A^ORI, as that 
reading is now oniTersally abandonned (see, for instance, Shalcspere*« Pnck, by W. 
Bail, v«h i, p. 14»>. 

2. Bull, de la Soc, des Ant. de Fr, 1877, p. 141. 



— 2« — 

tuHtamu, Ate-smeriHê, Ro^smêrta^ S(ié(}t«c, TUpjiçxé^i^y lifu^ro^ 
(Aapa. Il est impossible de restituer le reste du texte; tout 
ce que Ton peut dire, c'est que le mot civUatem, venant 
après renonciation des noms et de la filiation du titulaire, 
occupe la place habituellement réservée à Tindication de sa 
nationalité ou de son lieu d^origine. Le fragment absent nous 
aurait sans doute fait connaître un nom géographique 
ancien. 

M. Héron de Villefosse fait la communication suivante : 
« J^ai reçu de notre confrère M. Josq)h Roman la copie 
de deux inscriptions relevées par lui dans un hameau du 
Queyras, nommé les Escoyères, Ce hameau fait partie de la 
commune d'Arvieux, canton d'Aiguilles, arrondissement de 
Briançon. Les inscriptions éppiées par notre confrère for- 
ment les linteaux des deux portes de la chapelle de la 
Madeleine. Voici celle qu'on lit au-dessus de la porte méri- 
dionale : 




— 248 — 
La seeonde est placée au-dessus de la porte occideutale : 



^AVINCAt 

iCIANIORVM 

BVSSVILIF'FRATRI 

lAE'BVSSVLUFS'OROk 



La 





( Le hameau des Escoyères est situé à 165a mètres au- 
dessus du niveau de la mer ; il est donc très probable, 
comme me le fait remarquer M. Roman, que la chapelle a 
été construite avec des matériaux trouvés sur place. On ne 
peut, en elfet, y amener un objet un peu lourd qu'à dos de 
mulet, les chemins étant trop raldes pour permettre aux 
véhicules d'y arriver. Une bête de somme, quelle que soit 
sa vigueur, ne pourrait pas, y transporter à dos une grosse 
pierre de taille : il s'en suit que les inscriptions ont dû être 
découvertes dans un rayon peu étendu. Elles ne pouvaient 
guère descendre des hauteurs voisines où on ne trouve que 
des rochers inhabités et inaccessibles. Au reste, les blocs 
sur lesquels elles sont gravées appartiennent à une pierre 
bleuâtre qui se rencontre près de là. 



— 249 — 

« Ges Inscriptions ne sont pas inédites. Elles ont été déjà 
publiées en i8A8 par M. de Ladoucette * qui en a donné 
une mauvaise interprétation. Il a cru avoir sous les yeux 
des pierres votives ; dans Tune il a vu le nom de Naebus, 
dans l'autre celui de Banobus ; cependant il avait reconnu 
les noms de trois peuples des Alpes. De précieux rensei- 
gnements accompagnent sa publication : 

ff Suivant la tradition, elles ont été amenées d'un rocher 
c voisin qui était couronné par un fort, et Taspect des 
« lieux confirme cette croyance : les pierres de taille 
< avaient près de 1 mètre carré de surface sur UO centi- 
« mètres d'épaisseur ; qtuitre autres semblables sont au bas 
c du portail^ et si elles ont des inscriptions^ celles-ci font face 
c dans Vintérieur du mur, » 

« Deux fac-similés de ces pierres ont été donnés récem- 
ment dans la Revue archéologique ^ par M. Robert Long. 
Les dessins de ce savant rendent bien Taspect des monu- 
ments, mais, au point de vue de la correction des textes, 
ils sont certainement moins exacts que les copies de 
M. Roman. 

c Tous deux, ces précédents éditeurs ont inséré en pre- 
mière ligne rinscription qui surmonte la porte principale 
de la chapelle. J'ai suivi Tordre inverse parce que je crois 
que nos deux pierres sont les fragments d'une même inscrip- 
tion et que le linteau de la petite porte appartient à la pre- 
mière partie du texte. Remarquons en effet le surnom 
Bussullus qui se retrouve sur les deux pierres, et les lignes 
qui, dans chaque fragment, contiennent des noms de 
peuples. Ges deux lignes demandent un rapprochement qui 
me paraît devoir être fait de la fs^çon suivante : 



1. HiiUnrç, topographie, euUiquités, usages^ dialecteB det ffautet^Alpes, 
3' édition, 1848, p. 188 et 189. — Il y a eu trois ét^itions de cet ourrage : ea 1820, 
1834 et 1848 ; la dernière seulement contient les inscriptions des Escoyères. 

2. Juillet 1878. Lettre à M. Jules Quieherat sur le sens du mot BRIC dans le 
patois des Alpes. — Depuis que cette communication a été faite à la Société des 
Antiquaires, les inscriptions des Escoyères ont éiié également publiées par M. Allmer : 
Bev. épigraph. du Midi de la France, 1878, p. 50, n« 70; et p. 80. 



— 250 — 

i Q V A R I 

2 hu89YLLl'¥il' stbiet. . 

3 fiVSSVHo 

li /» L P A T R t 

5 h u s sulli AE' Ly T a ti a e 

6 MATRI 

7 ALBANO-BVSSttm-/tLFRATRI 

8 PRAEF-GAPILLArfawaffttMSAVINGATI 

9 um , . , . QVARIATtttm-c^BRIGIANIORVM 

10 0^ 0BV8SVLLIFFRATRI 

11 \ . . . NIAEBVS8VLLIF-S0R0RI 

c A la septième ligne, dans le mot FRATRI, il faut penser 
que le T lié avec R ou A a été enlevé par lé maçon qui a 
taillé la pierre. 

« Ce rapprochement, tout en laissant encore bien des 
suppléments à chercher^ prouve que ces pierres ont appar- 
tenu à un seul monument funéraire. Gomme rinscription 
de Briançon élevée par T, Parridius Gratus à lui-même et 
à tous les siens ^ celle des Escoyères avait été érigée par 
un personnage, afin de conserver sa propre mémoire et 
celle de sa famine composée de son père et de sa mère, de 
deux frères et d'une sœur. Son nom devait être à la pre- 
mière ligne où les lettres sont plus grosses. 

c( L'intérêt du texte est tout entier dans les lignes 8 et 9, 
qui contiennent au moins trois noms de peuples. Le com- 
mencement de la 8<» ligne ne peut se restituer avec certi- 
tude ; cependant il est probable que cet Albanus ^ avait été 
tribun légionnaire ou préfet d'une aile de cavalerie avant 
de devenir praefectus CapiUatorum, car le grade de préfet 
de district était un des échelons de la carrière équestre. 
Dans ce cas il faut supposer qu'un de ces deux titres rem- 
plissait le vide du commencement de la 8« ligne, suivi de 
rindication du corps où avait servi le personnage. 



1. Robert Long, Lettre eitégy p. 10. 

2. On a titniTé à Snse une faneiiption rotive élerée ptr nn M. LneUins Alhmius 
(C. /. £., t. V, n» 7212). 



— 2ïM — 

c Après ralnréviation OAPILL* M. Roman Indique un 
point qui n*a pas été signalé par M. Long, puis le commen- 
cement d^un A. Si le point était douteux, on pourrait 
penser que cet À appartient au mot GAPILLA[eorvm] ; 
notre conMre m*affirme quMl est certain. Il faut donc y 
voir le commencement d*un autre mot, et je ne puis mieux 
faire que de songer au nom de peuple ^(2ana^«s qui précède 
précisément celui des Savmcates dans rinscription de Tare 
de Suse. Ces deux peuples se trouvent ici placés dans le 
même ordre, le M qui précède SAVINGATIfum] formant 
la fin du mot Aldanatiu^M.. 

c Les CapUlati sont cités trois fois par Pline : Alpes^ 
populique Inaipini multia nbmtm&ttô, êed maxime CapŒaii*, 
— CapUlatorum^e piura gênera ad conftnium lAgustici 
maris *. — CapiUatis, Alpium incolis ^ GalHae comatae *. 

f Les AdancUes, les Savincates et les Quariates sont ins* 
crits sur Tare de Suse au nombre des peuples du royaume 
de Cottius *. Les premiers sont évidemment les mêmes que 
les Edenates du trophée des Alpes '. Les seconds n*étaient 
encore connus que par rinscription de Suse, et rorthographe 
de leur nom, restée incertaine à cause du déptoinble état 
de cette célèbre inscription, est désormais fixée par notre 
texte. H en est de même des troisièmes, les Quariates : c^est 
ici la vraie forme de leur nom confirmée au reste par le 
texte de Pline ®. Cependant dans les différentes leçons qui 
ont été données de ce nom, diaprés Hnscription de Suse, 
on retrouve toujours un D; aussi les auteurs du Corpus 
(S, 723i) ont-ils adopté la forme QVADIATIVM. On verra, 
en examinant la photographie que je mets sous les yeux de 
la Compagnie et qui appartient à notre confrère M. J. de 
Laurière, combien cette inscription de l'arc de Suse est 



1. ff, M, 1. m, c. 7. 
î. ff. JV., 1. m, c. u. 

3. ff. iV., L XI, c. 47. 

4. C.I.L^U V,n*7281. 

5. ff. N., 1. III, c. 24. 

6. Regio Oxubiornm Ligaxmoramqnc : super quog Snetri, O^^riates, Adunic«tes 
{ff. iV., 1. !!!, c. 5). 



— 258 — 

dégradée : on a pu en établir le texte, mais seulemoit en 
examinant les traces laissées sur le marbre par des lettres 
de bronze qui y étaient encastrées et que des mains bar- 
bares ont arrachées depuis longtemps. Les dégftts faits dans 
le marbre môme, pour arriver à desceller les crampons de 
métal qui retenaient ces lettres, sont tels quMl n^aurait pas 
été possible de relever Tinscription si par un heureux 
hasard elle n*avait été répétée sur les deux faces de Tarc- 
de-triomphe, de sorte qu'on peut suppléer ce qui manque 
d'un côté avec ce qui est resté intact de Tautre. Qu'on 
ajoute à cela la difficulté de vérifier le texte à cause de sa 
situation, et on comprendra que plusieurs mots ont pu 
rester incertains malgré les efforts des épigraphistes les 
plus convaincus, réduits à se servir, pour leur examen, 
d'un télescope ou d'un échafaudage. Ce dernier moyen, qui 
n'est pas à la portée de toutes les bourses, fut employé au 
commencement du siècle par le comte Napione di Gocco- 
nato, à qui on doit la meilleure copie. Or, d'après le fac- 
similé qu'il a publiés il n'a pu reconnaîtra sur la face 
septentrionale que les lettres QYA//////TIVM ; sur la face 
méridionale il a lu QYADIATIYM^ mais cependant une 
lettre est resiée douteuse et inachevée dans son dessin^ et c'est 
précisément le D. Aussi je crois qu'il n'y a pas lieu d'adop- 
ter la forme Quadiates sans une vérification nouvelle et 
convaincante. 

fl I^es Bricianu correspondent évidemment aux Brigiani 
du trophée des Alpes ^. 

« Il y .avait k la 9* ligne, avant le mot QVARIAT[fim], 
un autre nom de peuple qu'il est Impossible de suppléer. 

c On savait déjà par rinscription de l'arc de Suse que les 
différentes civitates* composant le royaume de Gottius 



1. Memorie délia Beale Accademia délie scienze di Torino, XXX (1825), classe 
di scienze monili... etc., p. 155. Délia UcrizUme e dei bcusi rilievi deW arco 
di Susa, tay. II. 

2. H. N., 1. III, c. 24. — Cf. C. /. X., t. V, n« 7817, 29, et Deajardins, Géo- 
graphie de la Gauley t. II, p. 252. 

3. Ce sont les territoires de «es petits peuplés alpins qn^il faut entendre par le 
mot civitates. Dans les Alpes chaque yallée formait une communauté distincte. 



— 253 — 

avaient à leur tête un praefectus. Sous Auguste, c*était le 
sourerain lui-même de ce petit pays, devenu Tallié et le 
Tassai de Rome. A sa mort, arrivée sous Néron, le regnum 
Cottn devint une province impériale administrée par un 
procurateur^, mais il est probable que le nouvel état de 
choses ne fut pas immédiatement établi et quMl y eut une 
époque de transition pendant laquelle ce pays fut traité 
plutôt comme un royaume annexé que comme une province 
réduite, et des représentants spéciaux de Tempereur, appar- 
tenant à Tordre des chevaliers, exercèrent, sous le nom de 
prcufecti^ la puissance royale et les droits princiers dont 
l'empereur était le continuateur 3. On doit croire que ces 
nouveaux praefecti n'avaient pas tout le pouvoir de Gottius, 
car Tadministration des peuples de son royaume avait été 
partagée après lui entre plusieurs fonctionnaires, ainsi que 
le prouve le texte des Escoyères dans lequel le praefectus 
n'a sous ses ordres que quatre ou cinq vallées. De plus, 
Tintroduction des Bricianii fait croire à un remaniement 
territorial. 

f Des praejecti qui paraissent avoir exercé des fonctions 
analogues se retrouvent dans les Alpes maritimes : PRAEF* 
CIYITAT IN ALPIB.MARITVMIS 3. Je crois qu'il faut 
aussi ranger dans la même catégorie les praefecti qu'on 
rencontre dans les cités des Voconces limitrophes des Alpes 
Cottiennes^. Peut-être faut-il lire : praefectus Aqu[en(«tum)] 
sur une pierre du musée de Mayence'? Il faut signaler 
également le prae(fectus) civitatium Moesiae et TrebcUliae ^ 
et le prae{fectu8) Roetis Vindolicia vallis Poeninae''. 

« Ces praefecti étaient, à mon sens, des administrateurs 



1. Marquardt, Kœmisehe StaattvenoaUungy t. I, p. 127; Desjardins, Géogra- 
phie de la Gaule, t. I, p. 79. 

2. Cf. Mommsen, Rœmischea StaatsrecM, 2« édit., t. II, p. 236. 

3. C. I. £., t. V, no 1838. 

4. A Luo-en-Diois (Drdme) .... praef(ectas) Voco[n<tortfm] (Henog, n* 474); -^ 
à Vaison .... praefec(ta8) Juliensium (Ibid., n* 433). 

5. Brambaeh, n* 1320. 

6. C. I. X., t. V, n« 1838. 

7. Mommsen, /. B. iV., n* 5330. 



_ 254 — 

plutôt militaires que eiyilsu offirant une certaine ressem- 
blance avec nos officiers de bureaux arabes en Algérie. On 
les rencontre, au premier siècle de Tempire, dans les pays 
de montagnes, où la population est plus rude, moins civiU- 
séC; et où les rigueurs du climat forcent les habitants à 
émigrer avec leurs troupeaux pendant la mauyaise saison ^ 
On trouYC des praefecti chargés également de commander 
les populations nomades de l'Afrique, yolsines du désert. 
Une inscription de Kalama ^ mentionne un proeftctus gentis 
Musulamiorum 3, et une autre, que J'ai rapportée de Thys- 
drus et qui fait aujourd'hui partie des collections du 
Louvre, fait connaître un pra^ectus gentis Cinithûmm K » 



1. Cette éndgratioD périodique a lien encore dus les Alpes. 

2. Renier, 2715. 

3. Sur les Mosultmii, tov Wilmanns, JBphem, qaigr.^ t. II, p. 271 et snir. 

4. Sur les Cinithii, voir Tacite, Annales^ 1. II, c. 52, 



TABLE DES MATIÈRES 



CONTENUES 



DANS LE BULLETIN DE UANNÉE 1878. 



Pages 

Bureau de la Société pour 1878 5 

Liste des membries honoraires au i^" ayril 1878. . 6 
Liste des membres résidants au i«' avril 1878. . • 7 
Liste des associés correspondants nationaux et 

étrangers au 1«' avril 187 &. 12 

Liste des Sociétés savantes en correspondance avec 

la Société des Antiquaires de France 31 

Discours de M. Alex. Bertrand, président sortant . 36 
Inscription sur une anse d'amphore trouvée à Né- 
zon (com. de S.-Just-sur-Dive, Maine-et-Loire), com- 
munication de M. de Yillefosse, membre résidant. . /|6, 77 

Ghachrylion, dessinateur de vases grecs peints; 
communication de M. Bayet, membre résidant. . . /|7 

Observations du P. Garucci, associé correspondant 
étranger» sur Tauthenticité des balles de fronde trou- 
vées à Ascoli. 51, 139 

Sarcophage découvert à Saïda ; communication de 

M. de Yillefosse, membre résidant 5^ 2U 

Sceau à légende galante ; communication de M. De- 
may, membre résidant 53, 63 



— 256 — 

Pyxis à inscription, trouvée à Ampelokipo ; com- 
munication de M. le baron de Witte, associé corres- 
pondant étranger ^u 

BouteroUes d'épées; communication de M. Alex. 
Bertrand, membre résidant 56 

Plaques assyriennes en bronze, avec dessins au re- 
poussé et inscriptions cunéiformes, du vui* siècle 
avant Tère chrétienne; communication de M. Schlum- 
berger, membre résidant 59 

Épée en bronze trouvée à Saint-Paul-Nisonne (Dor- 
dogne) ; communication de M. de Laurière, associé 
correspondant 60 

Ganthare béotien, avec inscription, trouvé à Thes- 
pies; communication de M. Hayet, membre résidant. $0 

Boucle en cristal de roche trouvée dans la Marne ; 
notes de MM. Alex. Bertrand, membre résidant, et 
Mazard, associé correspondant 63, 193 

Note sur les fouilles de Mycènes, par M. Mazard, 
associé correspondant 63 

Note de M. de Montaiglon, membre résidant, sur le 
nom d*un personnage cité par Noël du Faih ... 65 

Le fief de Saint-Georges deLabaène, en Syrie, par 
M. G. Rey, membre résidant. . 68 

Anneaux en or trouvés à Kervasouen (Morbihan) ; 
communication de M. Alexandre Bertrand, membre 
résidant 69 

Inscriptions antiques de Labatie-Mont-Saléon (Hau- 
tes-Âlpes) ; communication de M. J. Roman, associé 
correspondant 70 

Statuette de la Fortune puérile^ communiquée par 
M. G. Schlumberger, membre résidant 72 

Statuette de la Victoire, trouvée à Troussepoil 
(Vendée), communiquée par M. Tabbé Baudri, associé 
correspondant. .,,.... 73 

Quittances d*orfèvres, de 1398, pour gravure de 
sceaux ; communication de M. J. Roman, associé cor- 
respondant 73 

Pommeaux de dagues du xin* siècle ; communica- 



— 257 -- 

tion de MM. Schlnmberger, membre résidant, et 
Glermont-Ganneau. . 75, idû 

Note de M. Longncm, mi^nbre -résidant, sur l*em- - 
placement du siège éplscopal d'Arisùum ; obsenra- 
tioas de M. J. Quicherat, réplique de M. Longnon. 79^ 102, 115 

Note sur un vitrail de Saint^Urbain de Trorfes re- 
présentant les armoiries de Champagne ;'Communica«* 
tion de M. d'Ârbois de Jubainville, associé corres- 
pondant ..... 82 

Note sur une cloche de Téglise de Saint-Quentln*- 
des-Prés (Oise), par M. Janvier, ^soclé correspond 
dant 85 

Note sur les objets en bronze découverts à Dodone, 
par MM. Heuzey, membre résidant, et le baron de ' 
Witte, associé correspondant étranger. . . 88, 107, 184 

Observations sur la lecture des inscriptions tracées 
sur des carreaux provenant de Chantemerle (Marne) 
et du château de Beauté, par M. Hucher, associé 
correspondant ; réplique de M. de Montaiglon. . . 94 

Débris de sculptures découverts à Merlen (Alsace- 
Lorraine) ; communication de M; A. Prost, membre 
résidant. ......... . . 100, 120, Ifô, 227 

Fouilles faites derrière le marché Nicole à Paris ; 
communications de MM. Quicherat, membre résidant, 
et Mazard, associé correspondant. . . . . . 106, 113 

Note de M. de Montaiglon, membre résidant, sur 
une édition du Franc^Arcker de Cherré 120 

La principauté d'Ântioche au xn* siècle; communi- 
cation de M. G. Rey^ membre résidant 128 

Casque trouvé près de Yézeronce (Isère) ; commu- 
nication de M. Quicherat, membre résidant. ... 126 

Note de M. Mazard, associé correspondant, sur des 
poteries vernissées gallo-romaines trouvées dans le 
département de TAliier. 128 

Inscriptions d^ Afrique portant la Ibrmule Deo Laiu^ 
des^ communication de M. de Villéfosse, membre ré- 
sidant ; 181 

Statuette de la Victoire, de Tépoque byzantine; 

ANT. BULLETIN. 17 



dam. . 132,220 

Obsttrf»tioiis de AL.JSicm^, .ittsmlNre réaic[a]U,>8ur 
des îDsoriptioiis ea allûmaiid d'aneborloge du Musée 
dtt Louvre 133 

Le canp netrauebé de Gorb^ron (Gôte->d*Ûr), oo»i- 
mttnicatkniiteM.SpaavoiB,a680Glé correspondant. . 135 

Note de M. Bordtor, membre résidani, sur les fouil- 
lée du Gbtolet (Haute-Marne). 136 

Les poteries de Savigiiieft<Oise) ; communication de 
M. Matbon» aaaodô eorrespondaut. 1^2 

Inscriptions découvertes dans la province d*Oran ; 
commuiiieatiou de M. de VlUefosse, membre résidant. Iii3 

L'ancien village de. Gholsy-aux*Bœufs (Selne-et- 
Oise) ; eomsnunlcatlon de M. Masquelez, associé cor- 
respondant. « 149 

Monmdeeavec béllères du v« siècle» trouvées dans 
une sépulture & Arcj-Sainte-Restltue ; communica- 
tion de M, A. de Bu*thélemy, membre résidant . . 151 

Bague^ avec monogramme, trouvée à Marcenay 
(Gôte-d'Or); communication de M. Qulcherat, membre 
résldawt. . 156 

Porte antique à l'JHencblr-ïoul, province de Gons- 
tantlne ; oommunioatlon de M. de ViUefosse, membre 
résidait. 156 

Note de M, Guillaume, membre résidant, sur des 
stntuettes romaines décootvertes à Reims en 1878. 158, 162 

Fragmenta de poteries romaines, avee suieta^ trou- 
vés à Djlmllai en Algérie; communication de M. de 
ViUefosse» membre résidant 159 

Inscription antique découverte à Hermès (Oise), men- 
tlonnaiit les vicani Ratumti^enseê^ communication du 
même; observations de MM. Glermont-Ganneau et 
à4[«ignon 162, 165, 167 

Statue imUqne d^ femme, en marbre, découverte à 
Djlmlla, en Algérie ; communication de M. de Yille- 
fosse, membre résidant 173 

Inscriptions antiques provenant de Tancien Byza- 



— «» — 

ciam, expliquée par M. Gfa'. Robevts «leiDbrdréBidiiit. 175 

Caractères gravé&dané lès mines antiques <le Gis^ 
bury (Angleterre), et relevés par M. l. Parka Barri- i"' ♦ • 
son ; cemmuBieatiou de II. MaztirâvS^^'cié oorres- ' 
pondant. ;.:...• iM 

Note de M. 6. Schlbmberger, membre résidi&t, sur ' * > • • 
un denier d*Aere, une bulle du nxènastère 4e la Vat<- ' 
lée-de-JosàJpHat et un sceiitt byxanttn. . / . tôl 

Note de M. Héron de ^illefosse, membre résidant,*^ 
sur des inscriptions de Lambèse, de Moneea»-ie-* < 
Comte; de Moingt ttA>ire) «« de'Mérouvllle (Ëure*eib- < 
Loir). . /. . . .'...' t . ..... i8« 

Note de M. Rayet, membre résidant, «ur une plaque' 
estampée, en terré ûuite, pfoviBiiant d'Oponté en Lo- 
cride. . ; .' . # .- *. -. *> . 198 

Bijoux mérovingiens trouvés à Jouy-le-Qomte (Seine- 
et-Oise) et eommûniqués* par M. Alexandre Berti*aâd, > 
membre résidant, b . ': . .- i . . . . . » i98 

Bulle de Guillaume 1«, patriarehè de Jérusalem ; 
communication de M. dé Marsy, afisooié oorrespon- ^ 
dant. . . '. . . . . . : ' . ... . . 196 

Objets antiques et* duHioyeû-fige présentés par.» 
M.deFarcy, associé correspondant. . . 199 

Marteaux en pTemb découvert à TMn (DîQme) et' ' 
présentés par M. Yallontin, aâd<»€«ér'OôTrespo«idaDt. . 198 

Note dé M; Tabbé Balesti^surdesmottnments et ' 
une inscription de la province dwGdine <ItaHe). . id6i 281 

Insci^îption enr aDeMaMid, sur uii gobelet en' érgeât, 
rappelant la bataille de Moncontotir; cienAttuiiioatfoa • 
de M. Schlmnberger, membre résIMMnt r'obBerVatiolàs -' 
de M. H. Bordier. . . . v i;' V . .-208, 218 

Agrafe- en bronze de Tépoque^atique, déoouverfe^' 
en- Tarentaise ; communication de M. ' Ociîcherat, ' 
membre rôÉMaiït. ..'.'•.-". . ^^ • . . ' 206 

Note de^M. Delisle, membre résidant, sur un ma- 
nuscrit du VI' siècle de la Bibliothèque de Lyon. . . ' 208 

Objets de Pépoquefranque^ présentés par MM. Ber^* 
trand et tlobert, membres résidants. . 209 



Inscription d*itn chapiteau de • SBlnt - Julien de 
Brioude; communioatioa de M. Gh.Read, membre 
résidant. ........ 210 

Note de M*, de YillefoBae, membre résldant^^tur une 
inscription provenant de Soulosse et conservée au 
musée d^Ëpioàl. . • . ^ 211 

Inscriptions antiques provenant de ritalie méridio- 
niie; communication .<te:J|. Engel, aasocié corres- 
pondant. 215 

Statuette de pantbèroj) en.bronae, découverte à 
Penne {Lot«et«Garottne> ; communio^ttoP de M. Tho- 
Un, associé correspondant ; observations de MM, Qui- 
cherat, Bertrand et SagUo. . . . > 215, 226 

Note^de M. Mazard, associé correspondant, sur des 
vases gaulois découverts .dans le d^pf^rt^ment de la 
Marne. . • . . >, - ^ w i . .'•>.". • . , • 216 

Note de M. de Viilstfosse, membre résidant, sur un 
btBte antique du Musée de Goutances. ..... 217 

Note de. M. P. Nicard, membre- résidant, sur des 
découvertes faites récemment en Suisse. .... . 219 

Bulle en plomb et affique, avec inscription, com« 
muniquées par M: le baron deGirardot, associé cor- 
respondant. . 220 

Sceau du :(ur siède,. communiqué par M., l'abbé 
Sauvage, aasoQié correspoindant. .../.... 2i0 

Note de M. Biaaard, asseoie correspondant, sur une 
paaopUe du Musée de Madrid; . . ^ . . . 221 

Gristpforo Geremia^ médatikiitr iu^yie^ito ^* 9iécle ; . 
communication de» M. MOnts, membre r^idwt. .; . .1)27 

Note da M. Mol^j, «Mpoijé 4H>rrespQ9teiitjiSur 1q / 
àMxmciLidoMQr de Lisiez. . ...... ). • 229 

Noteiie JU. Tabbé. de. ^iSs^y^assoxsié correspondant, 

sur le Fiqni' J5fe(^a,' . ,,•,..,. „ . . 231 

:;Iiotede.M. de/W^ldems^r Schmidjt, associé oorres- . . , 
pondant, étranger j sur la nature des objets découverts 
en 'Danemark. .. . . ........*. 23A 

Le miUiaire d'Alliohamps (Gber), par M. Lefqrt, as- 
socié correspondant. . -. 23à 



— 264 — 

Plaque en bronze, avec inscription; communication 
de M. de Villefosse, membre résidant 239 

Note de M. Mowat, membre résidant, sur quelques 
fragments d'inscriptions antiques, conservés au Mu- 
sée de Giuny, et sur une plaque votive en bronze 
découverte près de Joinville (Haute*Marne). ... 2/iO 

Note de M. Héron de Villefosse, membre résidant, 
sur deux inscriptions antiques trouvées aux Escoyères, 
commune d'Arvieux (Hautes-Alpes) 2/i7 



y 



à 



ERRATUM. 



M. Héron de Yillefosse nous prie dMnsérer la rectification 
suivante : 

a Un estampage exécuté par M. F. Voulot, conservateur 
du Musée d^Épinal, et qui m^a été récemment communiqué, 
me permet de rectifier la lecture de Tinscription de Sou- 
losse que j*ai donnée dans le présent BuUetin^ p. 211. A la 
seconde ligne, au lieu de MATRI comme j^avais cru le lire 
sur la pierre, il y a certainement MATRE, les lettres TRE 
formant un monogramme : le T dépasse les autres lettres, 
R et E sont enchevêtrées et placées du même côté du T, de 
sorte qu'elles se confondent facilement, rajouterai, pour 
m'excuser, que le jour où j^ai vu ce texte, j'étais pressé par 
le temps, m^étant arrêté à Neufchftteau entre deux trains 
pour aller à Bazoille. La pluie tombait avec violence; il 
m^avait été impossible de faire un estampage et je me trou- 
vais dans des conditions peu favorables pour examiner Tins- 
cription. Il résulte de cette rectification que les noms de 
l'empereur et de sa mère sont à l'ablatif et qu'il faut lire : 

Imp{eratore) Caes(are) M(arco) Aur(elio) Scvero Alexandro 

Aug(usto) 
et Jul(iâ) Aug{ustâ) matre Aug[u$tî) n{o8tri) et ca8tr[orum), » 



Imprimerie Gouverneur, G. Daupeley à Nogent-le-Rotrou. 



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