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Full text of "L'Art de vérifier les dates"

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L'ART 

DE  VÉRIFIER  LES  DATES 

DES  FAITS  HISTORIQUES^ 

DES  CHARTES,  DES  CHRONIQUES, 

ET  AUTRES  ANCIENS  MONUMENTS, 
DEPUIS  Ui  NAISSAItCE  DE  KOTRE-SEIGNEURi 


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L'ART 

DE  VÉRIFIER  LES  DATES 

DES  FAITS  HISTORIQUES. 

DES  CHARTES,  DES  CHRONIQUES* 

ET  AUTRES  ANCIENS  MONUMENTS, 
DEPUIS  lA  NAISSAJNCE  DE  NOTRErSEIGMEU&i 


^T-,    1 


Ctt  ancrage  se  troupe  aussi: 
Chei   ÂRTHUS-BERTRAMD ,  libraire,  rue    Hautefenille , 

à  Paris. 


K 


{ 


L'ART 

DE  VÉRIFIER  LES  DATES 

DES  FAITS  HISTORIQUES , 
DES  CHARTES,   DES   CHRONIQUES. 

ET  AUTRES  ANCIENS  MONUMENTS, 
DEPUIS  LA  NAISSANCE  DE  NOTRE-SEIGNEUR, 

'ar  le  moyen  d'une  Table  Chronologique ,  où  l'on  trouve  les 
Olympiadesj  les  Années  de  J.  C. ,  de  l'Ere  Julienne  ou  de  Jiiles 
César,  des  Eres  d'Alexandrie  et  de  Constanlinople,  de  l'Ere  des 
Sëleucides ,  de  l'Ère  Césaréenne  d'Antioche,  de  l'Ere  d'Espagne , 
deTÈre  des  Martyrs,  de  l'Hégire;  les  Indiclions,leCycle  Pascal, 
les  Cycles  Solaire  et  Lunaire  ,  le  Terme  Pascal ,  les  Pâques ,  les 
Epactes  ,  et  la  Chronologie  des  Éclipses; 

vec  cleux  Calendriers  Perpétuels,  le  Glossaire  des  Dates,  le  Catalogue  des 
Saint»  ;  le  Calendrier  des  Juifs  ;  la  Chronologie  hi&toriquc  du  Npuvt^au 
Teilamenl;  relie  des  Conciles ,  des  Papes,  des  quatre  Patriarches 
d'Orient,  des  Empereurs  Romains,  Grecs;  des  Rois  des  Huns,  de» 
Vandales,  des  Golhs,  dei  Lombards,  des  Bulgares,  de  Jérusalem,  de 
Chypre;  des  Princes  d'Antioche;  des  Comtes  de  Tripoli  ;  des  Rois  de» 
Farines,  des  Perses,  d'Arménie;  des  Califes,  des  Sull.ins  d'Ironium  , 
d'Alcp  ,  de  Damas;  des  Empereurs  Oltoinans  ;  des  Schahs  de  Porse  ; 
des  Grands-ÎVÎaîtres  de  Malte,  du  Temple  ;  de  tous  les  Soiivciains  de 
l'Europe;  dt>,^  ipereursdc  la  Chine;  des  grands Feudalaircs  de  France, 
d'Allemagne  ,  d'Italie  ;  des  Républiques  de  Venise  ,  de  Gêuos  ,  des 
Provinces-Unies,  etc.,  etc.,  etc. 

PAR  W  RELIGIEUX  DE  LA  congrégation  de  SAiyr-MAUR; 

élmpriméavcc  des  correclions  et  annolalions, et  continué  jusqu^i 
nos  jours , 

»r  M.  Bï  SAIST-ALt/its,    chevalier   de    plusieurs   Ordres,    auteur    de 
l'Histoire  généalogique  des  Maisons  Souveraisies  de  l'Euroue. 


r 


DE 


VERIFIER  LES  DATES. 


CHRONOLOGIE   HISTORIQUE 

DES 

LANDGRAVES  DE  HESSE. 


HENRI ,    DIT  L'ENTANT. 

■la^y-  Henbi,  que»  longue  minorité  fit  surnommer  l'Esfaut, 
fils  àe  Henri  II ,  duc  de  Hrabant ,  et  de  Sophie  de  Thurinee  , 
né  Tan  ia44  i  ^ut  recooiiu,  sans  contradiction,  pour  le  seul  et 
légitime  héritier  Je  la  Messe  et  des  biens  allodiaux ,  que  ses 
ancêtres  du  côté  maternel,  avaient  possédés  exi  Thuriiigc.  Sa 
mère  l'ayant  amené,  l'an  1349  ,  en  Hesse,  lui  fît  rendre  hom- 
mage par  ses  nouveaux  sujets.  Henri  l'illustre^  margrave  de 
Misiiie  et  le  plus  proche  héritier  de  ta  maison  de  ThurijDge  , 
«près  ce  jeune  prince ,  parut  d'abord  entrer  dans  ses  Intér^-ts  , 
coAtestf  en  apparence  du  landgravial  de  Thuringe  et  des  iiefs 

3ui  en  dépendaient.  Séduite  par  ses  protestations  de  zèle  et 
'attachement,  Sophie,  qui  était  veuve  pour  Jors  et  obligée 
de  retourner  en  Brahant  ,  lui  confla  la  inii'IU"  de  son  his , 
pendant  son  absence  ;  mai^  le  tuteur  ne  résista  pas  long-tciiis 
a  la  tentation  d'eavahir  les  biens  de  son  pupille.  Sophie  ,  de 
retour  en  Hesse,  l'an  1254,  lui  redemande  les  terres  allodiales 
ilelaThuriu^e.  Surdon  refus,  elle  implore  le  secours  d'Albert, 


I 


A  CnnOÎÏOLOOIE  HlSrOKtQUE 

âuc  de  Branswiçk ,  en  loi  promettant  Elisabeth  .  sa  fille,  en 
mariage.  Henri  l'Illustre.,  de  son  côté,  fait  alliance  avec  Tarche- 
vêque  Je  Mayence.  L'an  12SG,  Alîwri  porte  le  f<T  ei  le  feu  dans 
la  Thuringe  et  ensuite  dans  la  Misnir.  Pendant  son  absence 
l'archevêque  de  Mayence  (  Gérard  I  )  vient  faire  le  dégât  dans  l 
Brunswick  ;  mais  il  est  surpris  dans  une  renconlre  par  ua 
officier  du  duc,  qui  Tamène  prisonnier  à  Brunswick,  et  ne  le 
relâche  qu'au  bout  d'un  an ,  après  en  avoir  lire  une  rançon 
considérable.  La  guerre  continue  pendant  les  quatre  années 
suivantes,  à  l'avantage  du  duc  ;  mais  l'an  1 2G1 ,  Henri  i'///uf/re, 

Î|ui  avait  été  obligé  d'abandonner  ses  états,  y  rentre  avec  des 
brces  puissantes  quM  avait  obtenues  de  ses  voisins,  et  recouvre 
la  plupart  des  places  de  Thuringe.  Ces  succès  ne  furent  pas  do 
longue  durée,  \lbert  oblige  de  nouveau  son  ennemi  à  sortir  dii^ 
landgraviat.  Mais  la  dureté  avec  laquelle  il  traite  lot  Thurin-< 
giens,  les  soulève  contre  lui.  Un  gentilhomme  d'entre  eux  s'etani 
joint  au  corps,  commandé  par  un  des  6k  de  Henri  P Illustre^ 
met  en  déroute  le^  troupes  du  duc  de  Brunswick,  le  blesse  lui» 
même  et  le  fait  prisonnier  le  28  octobre  i263  .  entre  Hall&et 
Leipsick,  avec  les  princes  d'Anhalt,  de  Schvvcrin,  et  un  grand 
nombre  d'ofûciers  de  marque.  Henri  l'IUtulre,  à  cette  nouvelle, 
revient  de  Bohême,  oi»  il  était  retiré,  et  rentre  triomphant 
dans  ses  états.  La  duchesse  Sophie  et  te  landgrave  ,  son  fds^ 
tournèrent  alors  toutes  leurs  vues  du  cale  de  la  paix.  Des  amii 
communs  la  négocièrent,  et  les  conditions  en  furent  reglcM 
l'an  I264'  Llles  portaient,  1°.  que  le  duc  Albert  serait  rerab  en 
liberté  moyennant  la  cession  de  huit  châteaux  et  la  somme  de 
huit  mille  marcs  d'argent;  a**,  que  ta  Hessc  resterait  au  jeune 
landgrave,  et  nue  la  Thuringe,  à  l'exception  de  quelques  fiefs, 
cédés  par  l'archevêque  de  Mayence  à  Sophie ,  appartiendrait 
au  margrave  de  Misnic  et  à  sa  postérité.    Henri   de  Biabant 

f>ossesseur  tranquille  de  la  Hesse ,  y  rétablit  le  bon  ordre ,  cî 
'y  maintint  au  milieu  des  troubles  qui  agitèrent  rAltcmagnc, 
pendant  la  vacance  de  l'empire.  Il  bâtit  le  château  de  l  assel  , 
où  il  fit  sa  résidence,  et  celui  de  Ziérenberg.  L'au  1360  ,  il  ht 
un  pacte  de  confraternité  et  de  succession  réciproque  entre  lui 
et  les  margraves  de  Misnie.  C'est  le  premier  traité  de  cette, 
nature,  suivant  M.  PfelTel,  dont  il  soit  fait  mention  dans  le 
droit  public  d'Allemagne.  A  l'article  de  Werncr,  archevêque 
de  Mayence,  nous  avons  avancé ,  qu'en  \2j'6 ,  il  avait  eu  des 
démêlés  avec  Henri  de  Brabant,  landgrave  de  Hesse,  pour  des 
ravages  qu'il  faisait  sur  les  terres  de  son  église.  Mais  après  un 
(nouvel  examen ,  cette  assertion  ne  nous  a  point  paru  assez  bien 
fondée  ,  pour  mériter  notre  créance.  Nous  ajouterons  même  , 
qu'il  y  a  tout  lieu  de  croire  au  coolraire,  que  la  boane  lutelli-^ 


I 

I 


DES  CakbcrÀves  de  bbsse.  5 

gende  n'a  jamais  clé  interrompue  entre  ces  deux  personnages. 
L'an  fSQî,  le  landgrave  Henri  obtint  de  l'empereur  Adolphe  de 
Nassau  ,  le  rang  de  prince  et  le  droit  de  suffrage  à  la  diète, 
par  un  diplôme  daté  de  Francfort,  et  dont  l'original  se  conserve 
à  Ziègennayn.  Celle  faveur  fut  le  prix  de  la  cession  qu'il  avait 
faileà  Adolphe  et  à  la  couronne  miperiale,  de  sa  vdle  patri- 
moniale d'Esrhwège ,  dont  il  fut  ensuite  investi  comme  d'un 
fief  de  l'empire.  (Pfefîel.)  Quelque  teras  îprès,  il  voulut  par- 
tager, suivant  la  coutume  du  tcms,  ses  élals  entre  ses  enfants. 
I^e  prince  Henri,  son  fils  aîné,  mécontent  de  la  portion  qu'on 
lui  assignait ,  se  révolta  contre  son  père  ;  mais  l'empereur 
Adolphe  prévint  les  suites  de  celle  réuellion.  Le  jeune  Henri  , 
élaiil  mort  l'an  1296,  son  frère  Otton,  devenu  l'aîné,  jaloux 
du  prince  Jean,  son  frère  du  second  lit ,  c[u'on  avait,  à  son  gré, 
Irop  favorisé  dans  le  partage,  renouvela  les  troubles  à  ce  sujet. 
Les  démêlés  des  deux  frères  furent  poussés  au  point  qu'Otloii 
se  vit  contraint  d'aller  chercher  un  asile  à  Mayence.  Le  bruit 
s'élant  répandu,  vers  l'an  1297,  que  son  père  était  à  l'extrc- 
mité,  il  passa  dans  la  basse  Hesse,  où  il  se  fit  prêter  serment 
de  fidélité;  mais  la  convalescence  inopinée  du  landgrave,  fit 
bicntât  évanouir  ses  desseins.  Il  fui  obligé,  non-seulement ,  de 
restituer  ce  qu'il  avait  pris,  mais  encorq^  dit  M.  Mallet,  de 
l'engager  par  serment  à  rester,  durant  la  vie  de  son  père,  dans 
les  lieux  qui  lui  forent  assignés.  Le  landgrave  Henri  prolongea 
ta  carrière,  dont  la  durée  tut  de  soixante-quatre  ans,  jusqu  au 
aa  décembre  i3o8.  11  avait  épousé,  l'an  laGS,  Adélaïde, 
fille  d'Ollon  l'Enfant ,  duc  de  Brunswick  ;  2".  Mathilde  , 
fille  de  Thierri  VI,  comle  de  Clèves,  qui  lui  survécut,  suivant 
M.  Mallet.  Mais  Ritteshusius,  'i'olner,  Imhoff.  et  M.  Colini^ 
lui  donnent  une  troisième  femme,  Anne,  Glle  de  Louis  le  Sévère, 
duc  de  Bavière.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  eut  du  premier  lit,  Henri, 
mort,  comme  on  l'a  dit ,  en  1296,  et  Otton.  Du  second  lit, 
sortirent  Jean,  cl  Louis  1  qui  devint  cvêque  de  Munster.  Henri 
de  Brabant  eut  aussi  plusieurs  filles,  dont  les  principales  sont, 
Sophie ,  mariée  à  Otton  I ,  comte  de  Walderkj  Adélaïde ,  femme 
de  Berlbold,  comle  de  Henneberg;  Mat.hilde,  mariée  à  Godefroi, 
comte  de  Ziégenhayn  ;  et  deux  Elisabeth  ,  dont  l'une  épousa. 
Jean  ,  comte  de  Sayn ,  et  l'autre ,  un  seigneur  d'Ëpstein. 


It 


OTTON  ET  JEAN. 


i3o8.  Otton  et  Jean>  fils  de  Henri  de  Brabant ,  l'on  du 

Îremicr  lil ,  et  l'autre  du  second  ,    partagèrent   entre    eux    la 
liisse,  suivant   les  dispositions  que  leur  père  avait  faites  en 
mouraat.  Otton  eut  la  haute  liesse,  et  établit  sa  résidence  à 


L'ART 

DE  VÉÎVIFIER  LES  DATES 

DES  FAITS  HISTORIQUES  ^ 
DES  CHARTES.  DES  CHRONIQUES  « 

ET  AUTRES  ANCIENS  MONUMENTS, 
DEPUIS  JJi  NAISSAJNCE  DE  KOTRErSEIGNEURi 

fVr,  t\ 


8  CBSOT^OLOCIS  BISTOUeCX 

épousa  Jean  II ,  duc  de  clcves,  et  E;ii$al>f'ili ,  fesunc  de . 
conur  de  Nassau  -  Oilleobourg.   {Fajes  CiuisUipbei 
de  Bade.) 

GLII.LAITME  I,  WT  LE  VIEUX,  GUILLAUME  II,  w 
Lt  JhllNE,  LAKDGfl.KVts  A  Ca5^el.  ET  GUILLAUME  liJ 
MT  Lfc.  PLUS  JEUKE,  LASDGKATB  ▲  Mabicn;«&. 

i4H3.  Guillaume  Ili ,  dit  le  plus  Jec^e,  né  le  ; 
Irmlin*  1471,  succéda  à  Henri  111,  son  père,  dans  la 
Hmr ,  M>us  U  lulelle  de  sa  mère.  Guillaume  11  denuode 

Iiarlagrr  la  haute  iiesse  a>-ec  son  frère  Guillaume  I,  qui   reul 
r  r«duirc  à  un  apanage.  Maxiiuilien  ,  roi  des  Romains  ,  pnrn^ 
Iv  parti  de  Guillaume  U,  et  <iblige  son  frère  à  lui  acconkr 
lt  |Mrlaf><'  i^u'd  demande,  Lan  i49-t  Guillaume I  eatre|wead 
Je  )ièlt'nnaf;c  dr  U  Tcrre-Saiiile.  lien  rrrinl.  Tannée  sancamey 
«ver  IVcprit  tellement  affaibli ,  qu'on  robfigea  de  resàgner 
ëlau  1  ton  frice ,  et  de  se  ct>nienter  d'une  prask»  pour 
«oticlirn  et   celui    de  sa  famille.   S'elanI  retire,   Vam   (499^ 
dans  le  rliÂirau  de  Spaa^enben;,  il  v  naourut  le  18  femer  i3i; 
Si  r)uel<)iK-s-uus  ont  qualité  Je  Sâgt  le  père  de  ces  en^llU 
ce  ur  jHHt  ^Irr  q\ip  jv»r  lirnsion    C'est  ainsi  que  nous  ramot'j 
d^iiomiiir  nou>-nu'-ii><>s,   â  l'article  de  G<H:>rg<rs ,  doc  de 
mrren  ,  après  r;i\oir  drsi^ne  «lous  ie  surnom  de  Fiemx,  à  tat~ 
lîcle  dr  ("ictirpr»,  doc  «le  l>ruis-l'ont$  ;  ce  qui  doonmâl  làea 
d'en  (aiic ,  nial-é-praoas,  di^us  hommes  dâffiércnls,  et  de  con- 
fondre encore  ce  Guillaume  le  Vieux  avec  le  lafodgrare  Gnil- 
kam*  IV,  qui  viendra  ci-«près,  et  i  qui  k  snMn  de  Smge  iiit 
d<MMu>  •  ?»!ns  juAf  litre. 

K'  Hl  meurt .  le  17  lévrier  iSao,  d'nne  dmtCOT^ 
•>.  .  i^Mir  „  U  chaste  ,  aana  laissar  d'ea&nts  de  sa  friamr  £u> 
SAUTH ,  fille  de  Philippe ,  eleotcar  Bilatia,  qu'il  «rail  «poosée 
«a  i^aH  Elte  «e  nrnmntéeamtà  iWmmr  de  B>de, 
"    d.BarM<«aiiÏMp|i& 


GrCILLADME  11,  so.  i.fc!(D«uivx  ne  HsssK. 


4ela 

,dM:deUèMs,«t 

de  CiiillMit  m,lw 

«t  de  Dieu  ;  ce  an 

sept  Mkti.  L'«n  iSm, 

d'âlbctt.dacdeBmiie. 

qveGeovfis 

k  denier  de  b  kvKiK  ^ 


i 


E 


DS5   LANDORAVES    DE  HEfi«E.  f) 

J.anilsliut  ,  avait  fait  son  licrilier.  Il  s'i-mpara  Je  plii$inura 
laces  il<>n$  le*  Paluliiiat,  doiil  qurlques  unes  sont  re^li'Cii  à  I4 
1»-S5e.  l,e  11  juilk'l  ije  l'jii  ijuijfut  \f.  terme  de  ses  jours.  C^ 
pniicc  aima  les  scienct's,  cl  son  {•oui  fut  lourné  priiicipalomcn^ 
xers  rasIroïK'mie.  Il  employa  b  plui  grande  pariLe  ije  snn 
luisir  ii  la  cultiver ^  el  y  fil  d'assiv.  grands  progrès.  Il  avait 
épousé,  t".  Tan  lig'i.  Yolasde,  fille  de  ferri  II,  cotute  d« 
Vaudemonl ,  morte,  l'an  tSoo,  sans  laisser  d'enfants  ;  a",  l'ai» 
;5oo,  Anns  ,  fille  df  Magnus,  duc  de  .Vecklenliourg,  tjut  lut 
^l^^e  de  Philippe,  (]ui  suit  ;  d'i'.iisaliPili,  aiariée,  l'an  i5^« 
à  Jeaii-Gcorges  ,  duc  de  Sa»e  ;  cl  de  Madeleine,  morto  s^a^ 
alliance. 

PHILIPPE  LE  MAGN.VNliME. 

1509.  Philippe  le  Magnanime,  fils  de  Guillaume  II ,  n< 
le  i3  novembre  iSoJ,  succède  à  son  père  squs  la  tutelle  d'Anii9 
de  Mecklen bourg,  sa  mère,  k  cpii  le  testament  de  ce  princ^ 
avait  associé  dan.s  le  titre  de  curateurs,  Philippe,  comte  ds 
Waldeck,  Conrad  de  MansUich,  et  |\oJar>d  ,  docteur  en  droit» 
Anne  de  Brunswick,  feuiine  d£  Guillaume  I,  souffrait  impa-^ 
ticmraent  que  snn  é[io(Sx  fut  exclus  de  l'administration  de  la 
(i«ise.  L'ayant  liié  de  sa  retraite,  elle  le  fit  reparaître  sur  U 
scène.  Mais  une  armée  rpi'on  lui  opposa,  l'obligea,  au  seul 
bruit  de  sa  marche,  de  s'enfuir  h  Homberg  ,  el  d'aller,  de  là  , 
se  renfermer  au  Heu  d'où  il  était  parti.  Il  y  mourut ,  comme 
on  l'a  dit,  le  18  février  li»!."»,  laissant  de  son  épouse,  fille  de 
G4jillaume,  duc  de  Druns^vick-Wollenbutlcl ,  clrir|  GUes:  Elir 
sabelh  .  mariée,  i '.  le  1".  octobre  i.Sa5,à  Louis,  duc  de 
Deux  -Ponts,  2".  à  Oeorges,  duc  de  Simmcren  ;  Malbilde, 
femme  de  Conrad,  comte  de  1  eckleubourg  ;  Catherine  ,  mariée 
k  Adam,  comte  de  Heiklingen;  et  deux  mortes  sans  al|iaace. 
l>a  mère  de  ces  filles  survécut  à  son  époux. 

La  régente,  Anne  de  Meckiciiboui'g  ,  après  avoir  Irioioplié- 
de  ses  ennemis,  fnisjît  jouir  la  Hesse  d'un  calme  profond , 
depuis  six  ans,  lorsqu'en  i5i(i,  un  uouvel  ennemi  vint  le 
troubler.  François  de  >ïsickingcii ,  gentilhomme  tlu  palatinat 
du  Hhin,  dont  on  a  déjà  p.irlè  plusieurs  fois,  étant  entré  dans 
ce  pays  sous  prrtexte  de  venj^rr  «pielqu'injuslice  qu'on  avait 
faite  à  un  «le.  ses  parents,  pille  le  comté  de  Calzeiielleubogen, 
où  il  prend  lechâl;eau  de  Nasteden,  avec  quelques  autres  places^f 
cl  mel  le  sié^e  devant  Uarmstaill.  Philippe,  margrave  de  BaJe, 
négocie  un  traité  <le  paix  eulre  Sickingeu  et  la  régente..  Le« 
conditions  en  sont  dures  poux-  la  Hesse,  qui  e5l  obligée  de 
payer  à  Sickiitgen,  trenle-ci  f  mille  écus  pour  les  frais  de 
la  gucriv  .  »uli:$  ua  dédoiDioa^eiuuut  pour  les  biens  qu'il  re^; 
XVL  a 


10  iUBuiiiitijm  myonQOK 

vendiqoail  an  nom  à*Uio  parent.  Ce  farirax. 
faction  qu'il  avait  obtraoe,  ne  cessant  d'in^esler  la  I 
àe  la  Hiîsse,  \e  JMtm'  lan«i^rave  se  mil  à  U  téïe  Je: 
pour  le  rfpousjer ,  et  i'empA  fia  Je  reotrer  «ians  ce  pars. 

La  r  !  Anne  expira  Tan  i5i8.  L'mtparvr, 

ranl  a  mérite  ^tKCoce  de  Philippe  et  le 

la  Hesic  a^ail  d'un  chef  ipI  que  lui ,  hâia  repoqac  de  sa  i 
rilé,  et  lui   rewiil  le  gonvprrîTnenl  Je  srs  étala,  qnaiqa*il  n'ei) 
enr.ore  que  cpiatorze  ans.  ■". ,  écarte  Je  La  Bcaïf  ,  con^ 

tinuait  ses    ra>ages   en    il  .   parties  Je  PAlIrvaçne.  I 

lanJ^ve  Philippe,  apprenant,  l  an  i522,  qu'après  a^oir  JeJ 
vaste  la  ctmpa^ne  Ju  pays  Je  Trêves ,  il  assiégeait  la  capitale^ 
marche  au  secours  de  la  place ,  et  réussit  à  ta  drlivrer ,  as 
le  secours  Jn  comte  d  Isembourg  et  de  l'elecleiir  palatii 
Philippe  s^arme  Je  nouveau.  Tan  iS^S.  poar  repovsser  ■ 
CorpA  d'anabaptistes ,  composé,  en  partie,  de  ses  vassarrc ,  qti 
renooTebil  ,  en  liesse,  le»  fureurs  Je  Sickingen-  S'eiant  pré^ 
•enté  derant  FuIJe ,  où  les  ennemis  s'étaient  r?tranchej  ai^ 
nombre  de  six  mille,  il  les  oblige,  à  la  première  sommation f 
de  K  rendre  a  Jiscrction.  Peu  de  temps  après,  il  s'allie,  poi 
Czlenniner  cette  secte,  atrc  le  Juc  Je  Brunswick  et  les  élec^ 
tenn  de  Naypor e  ,  <le  Saie  et  de  Brandebourg.  Ces  princes, 
le  i4  non  de  la  même  année ,  livrent  Lotaille  3  Thomas  Muncer 
clwf  de  CCS  fanatiques,  prés  Je  t'ranckenhausen  ,  en  Saxe 
Mtmeer  r  défait,  ramené  ses  troupts  le  lenJt'main  au  combat 
Bailn  de  nouveau,  il  est  pris  et  conJuit  àMulhausen,  oé\ 
wur  la  Go  de  l'année  ,  il  eut  la  tcle  tranchée  ,  avec  PfeifFer ,  sol 
lienlMianl,  non  moins  scélérat  que  lui.  Philippe,  Tan  tSad^ 
à  la  persuasion  de  l'électeur  Je  Saxe,  embrasse  le  lulhéiani$m<^ 
maJl^rc  les  efforts  que  sa  mère  et  Georges,  Juc  de  Saxe  ,  firenl 

rr  Ten  dctotirner.  S'élant  rendu,  la  mèice  année  ,  à  la  Jiètfl 
Sfrire,  il  >e  joint  à  iVIecleur  Je  Saxe,  pi>ur  JernanJcr  h 
liLerlé  Je  religion.  La  dièlc  les  renvoie  à  révèquc  Ju  lieui 
qui  la  refuse.  1^  dépit  qu'en  eurent  les  Jeux  princes,  fut 
qti'ili  firent  faire  publiquement  le  prêche  à  la  luthérienne, 
nttn*  terir  f^il.-ti^.  L  ^rcliiJuc  l't-rJinanJ  ayant  ensuite  prupoM 
i  \t  i\,  ii-niUe  Jes  niesures  pour  s'opposer  aux  Turcs, 

fini  f.i'  •   U  Hongrie  ,  If  latijgrave,  à  la  tcte  Jes  princ« 

iiflli^iiPiiji ,  Jirlare,  que  le  <  liristiaiiisme  étant  une  reiigioi 
tiin  doit  Ifml  «otJfrir,  ce  serait  aller  contre  son  esprit  qtM 
•l'''«»ipb»>ff   U   (orre  pour  aiiiler  les  piogics  Jcs'luics;  Je 

f» '•"•  •  lrM|M«  I»'»  uiiiurs  r^ltioliqucs  01  ceux   qui  n'avaieni 

1,.  de    lrli((inii.    I.'an    i^a^^t,   il   tente,   inutilement, 

il^  ..iim.  l.tillirt  «'I  '/liiii^lf  sur  l'euchaiislie,  Jans  ui:e  conti^ 
rriUK  uii'd  (il  ("fin  à  MarUuug.   J.llc  dura  hs  tiois  premie 


nïKDGRAVES   DE   HESSE.  tt 

)ours  d*oclo1>re,  el  Ton  n'y  connnt  d'aucun  article  (Raynaldi.) 
Pliilippe  fut  un  des  princes  qui  signèrent,  l'an  iTiHo  ,  la  i:oii*à 
fession    de  foi    qui  fui   prés«'nlee  ,    le  a5  juin,  à   IVinpereiir  ^J 
dans  la  dièlc  d'Angsbour^ ,  el  à  laquelle  on  a  donné  le  nor 
de  celle  ville.  L'an  i53i,  le  aç^  mars  ,  il  signe  avec  les  autres! 
princes  protestants,  la  fameuse  ligue   de  Smalkade  ,  pour  1« 
défense  de  la  liberté  germanique.  Ses  ambassadeuis  à  la   diètej 
de  Nuremberg,  refusent,  l'an  i5.^2,  de  signer  l'accord  conclu^l 
le  22  août  de  celte  année,  entre  les  Calnolii|ues  et  les  Pro-J 
lestants.  L'an  i5,^^,  aprt^s  avoir  inntiU-incnl  sollicité  la  resti- 
tution du  ducbé  de  Wurtemberg,   doi'l   l'empereur  avoil  dé^l 
{touillé   le   duc   Ulric ,  pour  le  Junnei   au  roi  desRouiains,  laj{ 
andgrave  passa  secrèlcmL'nt  en  France,  et  obtint  du  roi  Fran* 
cois  1"'.  ,'  une  somme  de  cent  mille  écns  d'or,  avec  laquelle  il 
i«:va  des   troupes    à    son  rclour,   pour    la    dcfinse    du  pririco] 
dépouillé.  Le  lo  mai  de  la  un-mc  année,  il  fond  sur  rarraéï^l 
impériale,  campée  près  de  Lauffen  ,  dans  le  Wurtemberg,  eM 
la  xuet  en  déroute.  Cette  victoire  procura  le  rétablissement  du 
duc  de  Wurtemberg. 

Le  landgrave  ,  dégoûté  de  sa  femme,  pense,  du  vivant  de 
celle-ci,  à  en   épouser  une  autre,  et  propose  sérieusement  le 
cas  aux  lliéologiens  de  sa  communion.  Lvither,  Mélaoclhon, 
et  d'autres  disciples  les  plus  fameux  de  cet   hérésiarque,  s^e-»j 
tant  assemblés  au  nmis  de  décembre   iS^X},  rendent  une  déci»'! 
sion  conforme  au  désir  de  ce  prince.   Rien  n'est  plus  ridîrtila 
(jue  le  discours  (ju'adressèrenl  les  nouveaux  docteurs,  au  land- 
grave, en  celte  occasion.  Après  avoir  avoué  que  Jésus-Christ  j 
a  alioli  la  polygamie,  ils  disent   que  la  loi  (pii  permettait  aux] 
Juifs  la  pluralité  des  femmes,   à   cause   de   la  duieté  de  leur] 
iix-ur,  n'a    pas  été   expressément    révoquée.  Ils  se  croient  ervl 
conséquence  autorisés  à  usit  de  la  même  indulgence  envers  Isl 
landgrave,  «jui  avait  besoin  d'une  femme  de  moindre  qualité,! 
que  sa  première  épouse  ,  alin  de  la  pouvoir  raenei:  avec  lui  auxf 
liiètcsdc  l'empire  ,  où  la  bonne  chère  lui  rendait  la  continence] 
impossible.  D après  cette  étonnante  décision,  Philippe  donna 
5^  main,  le  i3  mars   i.^4<^i  à  Maiguerite  de  Saal ,   lille  d'un 
pauvre  gentilhomme,  qu'il  entretenait  depuis  long-tems  à 
lilre  de   concubine. 

L'an  i5.'j6,  Philippe  et  rélccteiir  de  Saxe  se  mettent  ao, 
campagne  pour  prévenir  la  résolulinn  que  l'empcn-ur  avait! 
prise  de  faire  la  guerre  aux  Prole&lanls.  Ils  emporicni  Dilliiigeal 
ci  lîonaweri.  L'empereur  les  met  l'un  el  l.iiitre  ,  par  décreti 
(hi  2n  juillet,  au  ban  de  l'empire.  L'année  suivante ,  après  lai 
Iialaille  de  Muhlberg,  gagnée  par  l'empereur,  le  24  avril ,J 
coulre  l'électeur  de  Saxe  ,  le  landgrave  se  soiunct  au  A'ainqucii^ 


fi  èirtôxAlotrt  lîisfoiliôp* 

ter  r€rilt*niis«  Ac  rélrclciir  ilc  Bramlfbtîurg  el  âr  Manrice, 
fluc  lie  Saxe,  son  genJre.  Il  fui  coovrnu  (fufr  le  lauJgravr^ 
prosterne-  devant  l'empereur,  demanderait,  à  genoux  ,  pardon 
Au  passP  ;  qu'il  paierait  cent  cinquarile  mille  florins  d'or;  qu'il 
lui  rcmelirail  toute  son  artillerie  avec  loiites  ses  munitions 
de  guerre;  qu'il  réformerait  ses  troupes,  el  ferait  raser  ses  for- 
teresses, à  rexceplion  d'une  seule,  k  son  choix.  A  ce  prix, 
Cliarlcs  lui  promit  de  ne  pas  le  retenir  en  aucune  prison.  IjC 
landgrave  accepta  toutes  ces  conditions,  et  satisfit  aux  engage- 
ments,  qui ,  par  leur  nature,  pouvaient  èire  remplis  dans  le 
moment.  Ce  fut  à  Halle  ,  dans  la  Saxe,  le  t6  juin,  qu'il  vint  se 

tréscnter  à  l'empereur,  qui  parut  satisfait  de  sa  soumission, 
îais  quand  il  voulut  s'en  retourner  dans  ses  étals,  le  duc 
d'Albe  et  Granvelle,  évêquc  d' .Arias,  l'ayant  invité  à  souper, 
l'ariéltrent  prisonnier  de  la  part  de  ce  prince.  Le  landgrave 
rn  appela  a  son  sauf-conduit;  mais  il  se  trouva  q»ie,  par  un 
changement  léger,  on  y  lisait  que  l'empereur  ne  le  retien- 
drait pas  dans  nue  prison  perpétuelle  (i).  Toute  b  ligue  de 
Smalkalde  fut  alors  dissipée ,  el  les'Proiestants  forent  chargés 
d'impôts  el  de  contrilintions.  (PfoOél.)  L'an  i35.a,  le  landgrave 
est  remis  en  liberté  dans  le  mois  d'août  ;  mais- il  est  arrêté  de 
nouveau  près  de  Maestricht ,  par  les  ordres  de  la  gouvernante 
des  Pays  Bas.  Cette  seconde  détention  fut  tr^s-coorto.  Le  4  sep- 
tembre suivant,  l'empereur  fit  élargir  le  landgrave,  qui  re- 
tourna dans  ses  états. 

Plùlijipe,  l'an  iSSy  ,  termine,  par  l'arbitrage  des  électeur* 
|)alatin  et  de  Saie,  la  confestatitm  qn'il  avait  avec  la  maison 
oe  Nassau,  louchant  les  comtés  de  Calzenellpiibogen  et  de  Oietz, 
Tacânts  depuis  quelques  années  par  iléfânt  de  ligne  directe.  ]jt 

{>remier  de  ces  deux  comtés,  dont  la  ville  de  Darmstadt  est 
a  capitale ,  doicnt  le  paitagc  <le  la  maison  de  Hesse ,  et  l'autre 
celui  de  la  maison  de  Nassau.  Les  Huguenots  de  France  trou- 
vèrent un  défenseur  zélé  dans  le  landgrave  Philippe  ,  auqu.^1 
ils  s'adressèrent  pour  en  obtenir  du  serours.  L'an  lôtia,  il 
met  le  maréchal  de  ses  troupes  à  la  tète  de  celles  que  ban- 
«lelot,  frère  de  l'amiral  de  Coligni ,  avait  rassemblées  en  Alie- 
maene,  pour  le  secours  du  priticc  île  Cundé.  Le  3i  mars  tSGj 
futle  terme  de  ses  jours.  Il  avait  épousé,  l'an  iSsS,  CuniSTiNE, 
fille  de  Georges  le  Barbu,  duc  de   Saxe,  morte  le   i5  avril 


(l)  Cet  acte  porlail  qu'il  n'éjirouvcrait  aucune  déleiitiun  ;  mais  au 
mol  encline  (tn  alIcnianJ  eiing^),  Grnnvtlte  avait  Mib^tiliiii  crigc 
{  prrpêlutf/c)  >  tjiic  le  landgrave  avait  signe,  par  inatlenliun  ,  tlans  le 
double  (jnl  lui  avait  Hi  rctui». 


iS4n,  après  lui  avoir  donné  Guillaume,  qui  suit;  î-ouis , 
landgrave  de  Marbour^;,  nioil  \e  cj  octobre  i6n4,  sans  lignée^ 
Philippe,  bncigcavc  <Jp  Hirniffls,  mort  le  20  imvptnl)re  ijM3, 
sans  posiérito  ;  Georqfs,  lige  lies  landgravi-s  «le  He«r-Darm<- 
tadt  :  Pliilinpc-I^uis,  mort  au  berci'aii  j  Agnès,  Ji'inme  de  1 
Matirîce,  élecleur  do  Saxe,  puis  de  Frédéric,  duc  de  Saxe; 
AiiTio  ,  mariée  à  Wolfjjaiig ,  comte  p;il,uin  de  Dciix-I'onts  ; 
Barbe,  femme  de  Gcorge.s,  prinre  de  Montliéliard  ;  Klis.ihelh, 
alitée  à  Louis  VI,  comte  pal.itin  du  Uhin  ;  ri  Christine, 
femme  d'Adolphe ,  duc  de  H'dstein  (imiorp.  .Marguerite  Saal, 
que  Philippe  avait  enousée ,  comme  on  l'a  dit  ,  du  viv.iut  de 
sa  première  femme,  le  fil  ppre  de  six  lits,  qui  moururent  sans 
alliance,  et  d'une  fdle ,  qui  fut  mariei'  deux  l'ois.  (Mallet.) 
Ce  prince  avait  l'espi'it  grand  et  elevc  ;  il  aimait  ICs  sciences,. 
et  fonda  l'université  de  Marbourg. 

LANDGRAVES  DE  HESSE-  CASSEL. 

GUILLAUME  IV. 

iS<i7.  Guillaume  IV,  dit  le  Sage,  fils  aîné  du  landgrave» 
Philippe  I ,  né  le  14  juin  i5o2,  eut  en  jtaitage  la  ba^sc  Hesse, 
dont  Cas.sel  était  la  ra[iil3le  ,  avec  le  coinio  île  Ziegenhavn  ,  ef 
une  partie  de  la  seigneurie  d'ilcr,  suivant  le  leslarneut  de  son^ 
père.  Peu  tie  tem.i  après  la  mort  de  rt  dernier,   Guillaume  et' 
»es  frères  envoyèrent,  en  noms  communs,  une  dépulation  à' 
l'empereur  Maximilien  ,  pour  recevoir  di>  lui  rinveslllure  siniu(-'i 
tanée  de  tous  les  (iefs  cpi'ils  tenaient  de  l'empire,  avec  la  con- 
firmation de  tons  leurs  droits  et  privilèges.  Cette  tn\eslitnre  futj 
suivie  du  nouveau  privilège  accordé  à  leurs  tribunaux  «  de  pro- 
».   noncer  sans  appel  dans   tous  les  procès  011  la  chose  contesléB< 
N   n'excéderait  pas  la  valeur  de  six  cents  florins  du  lUiin  ;  .somme 
j.  assez  considérable  alors  pour  ijuc  le  plus  grand  nombre  de»>| 
»•  causes  ptlt  Olre  termine  ilans  le  pays  même ,  sans  recourir  à  ' 
«  la  voie  des  appels  aux  tribunaux  de  l'empire,  voie  toiijonr»  | 
»  plus  ou  moins  pénible,  lon^tje  et  onéreuse  aux  parties  «. 
(Mallet.  )  (îuitlaume  se  fil  une  grande  réputation  par  .sa  pru- 
dence et  son  habilcU*  dans  les  affjires.  La  plupiirt  îles  princes 
de  rKuffJpe  priiviit   ses  avis,  et  se  trouvèrent  bien  de  les  avoir! 
suivis.  A  la  politique,  il  joignit  l'élmle  des  matlietnali<pies .  oui 
il  fit  de  gran<ls  progrès    Ses  états  jouirent  pendant  .îa  régence 
d'une  n.irfaile  traii(|uillilé.  Il  les  augmenta  de  plusieurs  duriiaitie« 
qui  lui  vinrent  par  succession.  Le  pape  Grégoire  Xill  ayantJ 
publié,  Tan  iSt(â  ,  5oii  nouveau  caliudiier,  avec  ordre  à  touS4 


i4  aAwwtoeyc  m^roci^vs 

tn  Gdèks  àe  l'^pio- ,  IVkdcar  d«  Stoe  écntk  as 
GotilaonKi  conuoe  a  aa  «les  plus  habâlei  iitinmin 
triDs,fK^ar  le   c^nsoIltT  sur  c«   sajd.   GirilUmpc 
dans  l'eximeu  de  ce  calcpdrirr,  fut  ti'at-îs  Je  ne  le  pocnt  i 
trr ,  2  cau»e  da  ton   impeneax  que  preuail  le  p^pc 
Il  I lie.  Cet  avis  (at  adopté  par  loas  les  princes  pràleslanu, 
la  dî^le  (]ui  le  linl  sur  la  liu  île  juin   de  la  m^me  année» 
AngdxKirg.   GuîlUume  mnurui  le   20  août    i^<€^ ,  à  \'3fie 
•oiuute  atu  ,  la'usaiii  de  Sabii«e,  fille  de  Chiisiophe,  duc 
VnriPiiiberg,  qu'il  avait  epou*ee  l'ao  i566  (iiH>rte  le  17 
iS-'^^)  :  .Mautîcc,  qui  suit  ;  ri  (rots  tilles,  savoir,  Anne-Manf 
ure  Tan  1S67  ,  mariée,  en  t5^;t,  à  Louis,  comte  de  2vaÂsai 
haarlirucL  :  Hedwige,  nce  en  1S69,  nuriee,  en   1S97  ,  à 
vnt  ,  comte  de  Scbaurttbourg ;  et  ChriMine,  née  en   1S7S] 
alliée ,  eo  i5«j>S ,  à  Jean-truest ,  duc  de  Saxe-Eiseaacb. 


MAURICE. 

iKtp.  MAt}niCE,  né  le  2$  nui  1S72,  succède  au  landgraiK 
Guillaume,  son  père,  à  ri»c  de  vingi  aii*.  Dès-lors,  il  él 
en  rlât  de  figurer  parmi  U-s  savants ,   ilans   lous   les  genres 

tiar  la  variété  de  s<'s  connaissances;  pncte,  helléniste,  béi 
>(aï.>anl,  géomètre,  astronome,  et  même  théologien,  tl 
•  iaus  la  secte  lutlierienne,  il  la  «juitla  pour  embrasser  le  cal 
viiiisme.  Ce  fut  la  source  de  lous  les  malheurs  qu'il  éprooi 
dans  la  suite.  En  it>o4,  il  entra  dans  la  ligue  furmce  par  II 
princes  protestants,  à  Heidelberg,  i>our  la  défense  de  leui 
droits,  qu'ils  prétendaient  violés  par  les  jugements  de  la  cban 
lire  impériale  et  du  conseil  aulique ,  trop  favorables  aux  Cathi 
liqurs.  I.a  mort  de  Louis,  son  oncle,  landgrave  de  Hcsst 
Slarbcorg,  décédé,  celte  mémo  année,  sans  laisser  de  postérili 
causa  dans  la  liesse  une  révolution ,  où  Maurice,  comme  ch< 
de  la  branche  aînée,  eut  la  plus  grande  part.  Louis,  prevoyai 
les  troubles  que  sa  succession  pourrait  occasioner  ,  atail  t^ch 
de  les  prévenir  par  son  lestamiMit  ,  en  instituant  pour  licrilie 
par  égales  portions ,  les  dt^ux  biauclies  de  Cissel  et  de  Darm) 
Isdt.  Mais  3  cet  acte,  il  a%ait  apposé  deux  clauses,  dont  il  fai 
sait  dépendie  sa  validité  ;  l'une  que  s»îs  successeurs  ne  feratet 
aucun  changement  a  la  n-ligion  établie  dans  ses  étals  ,  suivar 
la  confession  d'Aiif^sIniuig  ;  l'autre,  que  celui  où  ceux  de  s 
héritiers  i)ui  formeraienl  quelque  diiiiculte  ou  quelque  pppo 
sition,  contre  ce   ti-slauienl  ,  seraient  eiclus  du  bénéfice  qu' 

SHJurrairnl  en  espérer.   Maurice  représentait  seul  la  maison  1 
jaMcl,  cl   voulait    s'attribuer,   en    coiisecjiience ,  la  moitié  ( 
l'Iicritagc  de  son  oncle  ;  mais  celle  de  Darmstadl   avait  trd 


DES  r.Aïl!»«R\VBS  DE  Hf>SSE-CAS9et. 
prince»  ,  qui  prélcnilircnt  fjiifî  la  succession  devait  se  partager' 
par  It'les.  Après  d'assez  longues  ronlestatians,  on  convint  iJf^ 
s'en  rapporter  au  jugement  d'une  cour  ,  cVAuslregues  (  c'est 
ainsi  qu'on  nnmme  les  arbitres  en  Allemagne),  qui  partagea 
la  succession  liliaieuse  en  deux  portions  égales ,  conformément  ' 
aux  prétentions  de  Maurice,  et  nssign,i  à  chaque  partie  les  lirnx 
fes  plus  voisins  de  ses  étals.  Ainsi,  Marhnurg  el  son  universit*'", 
qui  étaient  un  objet  d'utie  gr.mde  importance,  échurent  à 
Maurice,  avec  la  partie  sep»enlrion;de  de.  la  principauté  du 
même  nom.  Ce  qui  est  an  nridi  fut  réuni  stix  états  de  Darms- 
tadl.  L'université  île  iMarboiir^  semblHit  devoir  prendre  un  nou- 
veau lustre,  sous  un  prince  ami  des  sciences,  comme  l'était 
Maurice  :  mais  s<»n  enli^temeiit  pour  le  calvinisme  ,  qu'il  voulut 
faire  prévaldir  d^ns  cette  acailemie  ,  attachée  à  la  lettre  de  la 
confession  d'Aiig<;!>ourg  ,  y  orca.sioua  lie  grands  troubles.  Mau-i 
rire  vint  à  bout  de  les  assoupir  par  des  actes  de  sévérité. 

Les  princes  de  la  branche  de  Darmstadi  ne  virent  pas  sans 
tlépil  le  calme  rétabli  dans  Maibnurg.  Le  jnge/nent  clcs  aus— 
Ircgues,  qui  avaient  adjugé  la  moitié  de  ce  landgravial  à  Mau- 
TÎrc ,  leur  tenait  loujours  au  cœur,  et  ils  ne  cliercliaienV  que 
l'occasion  de  s'en  relever.  Mais  l'crapercur  Rodolphe,  qu'ils 
teiilèrent  de  faire  entn;r  dans  letirs  vues  ,  était  trop  iiulolent 
pour  les  seconder  au  préjudice  de  son  repi><,.  Il  fallut  attendre, 

f>our  agir,  un  nouveau  règne;  et  Mathias,  frère  de,  Kodolphe, 
ui  ayant  succédé,  l'an  i6ia,dans  l'empire,  les  princes  de  la 
branche  de  Darmsladl  ,  après  l'avoir  gagné  par  des  marques 
^'attachement  ,  intentèrent,  devant  lui,  un  procès  en  règle  à 
Maurice,  pour  la  succession  de  .^larbourg.  L'ne  sentence  qu'ils 
obtinrent  au  cons<'il  aulique ,  en  ifîi-î,  enjoignit  à  Maurice, 
de  répondre  dans  l'espace  de  quatre  mois,  aux  plaintes  et  anic 
demande.s  île  sa  partie ,  faute  de  quoi  il  serait  censé  l'avoir  fait, 
et  l'on  devait  aller  en  avant.  Maurice  ,  dans  la  crainte  de  suc- 
comber ,  appelle  à  son  secours  les  princes  de  Saxe  et  dv  Br.in— 
dcbourg,  et  les  engage  à  renouveler  le  pacte  héréditaire  de.] 
confraternité  et  de  succession  réciproque  qui  uniss-iit  leurs  mai- 
sons à  la  sienne.  Mais,  dans  le  niéme  lems,  on  suscita  à 
Maurice  un  nouveau  procès,  où  il  ne  trouva  pas  des  juges  plus 
ûvorables  que  pour  le  premier.  Les  comtes  de  Waldeck ,  qui , 
jusqu'alors  s'étaient  reconnus  vassaux  de  la  maison  de  Hésse  , 
secouèrent  tout-a-coup  le  joug  de  cette  dépendance,  et  ob- 
tinrent un  décret  qui  les  déclarait ,  en  termes  équivalents,  feu-' 
dalaires  immédiats  ilc  l'empire. 

Le  procès  pour  la  succession  de  Marlionrg  ne  fui  pas  si 
promi'teinent  jugé.  Ce  ne  fut  qu'en  iGa3,  après  la  ini>rt  de 
Àlatliias ,  que   Maurice,   par   arrtit  du  i".  avril,   rendu  par 


CBRO140LOGIE   HISTORIQUE 

Fi  rilioand  II  ,  pcniit ,  nou-sculenieiU  les  ^taU  que  les  princes 
d<'  D.nrmiiladt  lui  conteslalent  ,  mais  fut  rondamiié  à  rr&tituor 
les  icvt'iius  qu'il  en  avall  n-tirfs  jusqu'alnrs.  l.e  foadcmcitl  le 
plus  pbutiible  à?  ce.  jugeoiuiil  ('lail: ,  i|iie  Maurice .  par  son 
changojneiil  de  religion,  sf  trouvait  d.ms  le  tas  CNprirné  dans 
la  pri'mièr^  claute  du  leslsnioiU  du  l.'iiidgrave  de  M^iLourg. 
Ce  fui  cnvain  tjue  Maurice  appela  du  irilmnal  qui  le  condam- 
nait, à  reiiiptrcur  mieux  infonnè,  et  de  l'empereur,  aux  elats 
de  IVinpire.  Tilli,  général  «It:  Ferdinand  ,  !,e  rendit,  à  la  tC'ie 
d'une  ainiëe  nondjieuse,  dans  la  liesse,  quM  liaiia  en  pays 
ennemi.  Le  malheureux  landgrave,  ne  pouvant  srtutenir  le 
sperl'acle  de  ses  elals  ravagés  ,  prit  le  parti,  l'an  i(>24,  de  s'en 
eioigner ,  et  d'aller  cherclier  dos  amis  en  dilferenles  cours 
d'Allemagn(;.  Son  absence  ,  pendant  laquelle  son  fds  (iuillaume 
Bclniinislra  la  Hesse,  ni  l'aclo  qu'il  donna  de  ?>a  soumission  aux 
;nT<*1s  qui  le  roridamnaienl  ,  ne,  renié Jif-ri'ut  point  aux  mal- 
lienrs  de  ses  sujets,  iinliii ,  perdant  l'Lspératice  de  rétablir  ses 
affaites,  il  abdiqua,  au  mois  de  nkara  iGx^y ,  en  faveur  de  ce 
même  fds,  et  il  la  passer  le  reste  de  ses  jours  en  divers  châ- 
teaux de  sa  dépendance.  Ce  fut  dans  celui  d'£sclivvège ,  sur  la 
Werra,  qu'il  termina  sa  vie,  à  Tiige  de  siîixanle  ans,  le 
^5  mars  i(>!J2.  Il  avait  épouse,  i°.  le  :>4  sepietnbrc  lUi^i, 
iG>ÈS  ,  iille  de  Jean  -  Georges ,  comte  de  .Suints-  LauLach 
(morte  le  23  septendire  iGoa;,  ikinl  it  eut  Oiton ,  mott,le 
7  août  itiiy,  des  suites  <l'une  blessure  qu'il  se  fil  lui-ioéme 
en  maniant  iniprndi'mmei.l  une  arme  à  feu,  et  Guillaume,  qui 
suit;  2.",  le  ^3  mai  i^o^j,  JiJi,iEN>E,  ûlle  Je  Jran,  comte  de 
ISassau-Dillenboure  (morte  le  i5  février  164.^),  qui  le  lit  père 
de  fliilippe,  tué  le  27  août  i6aG  ,  à  la  bataille  de  Luller; 
d'IIemun,  seigneur  de  lAodeiiberg,  au  comté  de  Schaucn- 
,l>ourg;  de  Blaurice ,  mort  le  iG  kvrier  iG.iii;  de  Frédcric , 
j)iiiice  d'EscliwJ'ge',  lue  lan  iti55,  en  Pologne,  où  il  arcora- 
t.'ignait  le  roi  de  Suède,  son  beau-frère;  d'I'.rnc&t,  lige  de  la 
Dranche  de  liesse  lihitifels  ;  de  Christian,  mort  le  14  décembre 
1641  ;  et  d'Agnès,  femme  de  Jean-CasJroir,  prince  d'Anhalt- 
Ues&au  ;  avec  deux  autres  fdlcs. 


GUILLAUME  V,  dit  LE  COÎ^STANT. 

if.27.  Glillaime  V,  dit  LE  ^.O^STAî;T,  né  le  i4  février 
iGoa,  succéda  au  landgrariat  de  liesse- Casscl ,  parla  cession 
que  Maurice,  son  père,  lui  en  avait  faite.  La  nécessité  le  con- 
traignit de  souscrire  au  jugement  impérial ,  qui  privait  sa 
branche  de  la  succcssioa  ue  Marbourg,  eu  attendant  des  coa- 


joncinres  plus  favorable  pour  s'en  relevei-.  Malgré  son  res- 
senliineiil  coiiire  la  branche  de  DarinsiaLlt ,  qui  le  privait  de 
Ci"  riche  domaine,  il  viril  A  boul  de  se  coticerter  avec  le  land- 
grave Georges  H,  pour  abolir  dans  leur  maison  le  partage  des 
biens  héréditaires  entre  frères,  el  y  établir  le  droit  de   pcimo— 

fénilure ,  ou  de  majorât  ;  ce  (pii  fut  conGrraé,  l'an  iG^S,  pac 
empereur.  (Mallel  ,  Hist.  Je  liesse^  X.  III  ,  p.   i^i.  )  Buscliiiig 
prétend  néanmoins  rjue  ce  droit  était  établi  dans  la  branche  de 
Darmstadt,  dès  l'an   iGo'i.  I.'cdit  rendu,  le  6  mars   it'23,  par 
l'empereur,   pour  obliger  les  Pi-otestanls  h   restituer  les  biens 
er.clesiasliqiies  qu'ils   avaient  usurpés  depuis   iS55,  excita    im 
soulèvement  auquel  Guillaume  prit  part  comme  tous  les  autres 
intéressés.  Il  entra  dans  la   roiileiléiation   de   Leîpslck  ,   fju'its 
formèrent  l'anDée  suivante  pour  leur  conimonc  deleiise.  Gus- 
tave-Adolphe, roi   de  Suéde,  étant  venu   à  leur  secours,  le 
landgrave    Guillaume  vint. le    Ironver,    l'an    iGiii,    dans   son 
camp  de  Wciben  ,  et  augmenta   le   nombre  de  ses  alliés,  par 
un  traite  de  ligue  offensive  et  dèfL'Oiive,  qu'il  cortclul  avec  lui. 
L'an   i{5j2,  apprenant  que  ce  monarque,  campé  sous  les  mur$ 
de  Nuremberg,  courait  risque  d'i^tre  affamé  par  Walslein  ,  gé- 
néral des  Impériaux,  il  se  met  en  marche  avec  ses  troupes  pour 
aller  le  dégager,  tandis  que  le  duc  de  Saxf-Weimar  et  Bannicr 
arrivent  de  ddférenls  quartiers  pour  le  môme  objet.  Il  eut  part, 
quelques  jours  après  leur  jonction,  à  la  bataille  terrible  qui  se 
donna  entre  les  Impériaux  et  les  Suédois,  sans  aucun  succès 
décisif.  La  perle  de  celle  de  Nordlingue,  ou  ces  derniers  furent 
défaits,  l'an    iC34,  ne   changea  poirit  ses  dispositions  à   leur 
égard,  bien  différent  de  plusieurs  autres  princes  que  ce  revers 
avait  détachés  de  leur  parti.  Tandis  qu'ils  reprenaient  le  dessus 
par  de  nouveaux  succès,  il  conlinua  de  faire  la  guerre  â  l'em- 
pereur, mais  avec  peu  d'avaril.ige  ;  el  sans  la  balaille  de  Wits- 
tock,  gagnée  par  les  Suédois,  le  i4  septembre  i636,  il  eiH  élé 
obligé  d'abandonner  toutes  les  conquêtes  qu'il  avait  faites  en 
Wesiphalie ,  du  .vivant  de  Gustave-Ailolplie.   Cet  événement 
ayant  rétabli  ses  affaires,  il  se  jeta  sur  le  comte  d'Oost-Frise, 
où  il  leva  de   fortes  contaibulions.  Il  comptait  poursuivre  ses 
avantages  ,  lorsque  la  mort  l'arriîta ,  le  21  septembre  iG3y.  On 
prétend  ,  mais  sans  fondement ,  qu'il  avait  élé  empoisonné  par 
son  général  Mélander,   qui,  l'an   1G40,  mécontent  de  la   ré- 
gente de  Hesse ,  passa  au   service    de   la  maison  d'Autriche, 
Guillaume  avait  épousé,  le  21  septeinbre  «(Jig,  AMÉtlE-ELl- 
âABEi'Il  DE  Ii\NAU,  doiil  il  laissa  Guillaume,  qui  suit  ;  Plu. 
lippe,  mort  en  i6.i8;  Charlotte,  née  l'an    1627,  mariée,  l'an 
itiao,   à   Cliailis-J^ouis ,    éb'cteirr  palaiiu  du  Rhin  j  et  deux 
autres  ûlles  mortes  dans  le  célibat. 

XVI.  à  • 


i8 


CHRONOLOGIE  HtSTORrQCÉ 


GUILLAUME  VL 

1637.  GuiLLAtnnE  \'I ,  né  le  2^  mai  1(129  >  surxéda  ai 
rave  GuiUaumt!  V,  son  père,  sous  la  lalelic  d'Amélie-Élita— .1 
elh,  sa  xnèrc.  Celle  princesse,  vraie  héroïne ,  cociiiriua  la  guerre 

Sue  son  cpoiix  arait  commencée  contre  IV-nipL'reur  cl  les  prince»'^ 
esonparli.  La  Jéfcction  de  son  général  Mélandern'abattit  point- 
son  courage.  Elle  ne  fut  pas  plus  ébranlée  par  les  mouvemenl» 
que  se  donna  Georges  11 ,  landgrave  de  Hesse-DarmstadL ,  pour' 
lui  enlever  la  régence  pendant  la  minorilé  de  son  fils.  En  vain" 
il  la  menaça  d'exééoter  lui-même  contre  elle  et  contre  son  fdsi 
Tarr^l  de  proscription  que  Ferdinand  11  avait  prononcé  contre 
le  feu  landgrave,  et  que  l'empereur  régnant  venail  de  confirmer, 
En  vain  rélectour  de  Saxe,  se  portant  pour  médiateur ,  voiilut-il^ 
profiler  de  la  conjoncture  pour  la  délacher  de  Talliance  de  1»' 
France  et  de  la  Suède.  La  princesse  amusa  IVIecleur  et  te  land- 
grave ,  par  une  feinte  négociation  ,  jusqu'à  l'arrivée  du  secours 
qu'elle  allcndail  de  ta  Suède;  alors  elle  rompil  les  conférences, 
et  renouvela  son  trailé  avec  les  deux  couronnes.  Ses  troupes  , 
réunies  depuis  à  celles  de  France ,  commandées  par  le  mart;clial 
de  Guélirtanl  ,  battirent,  en  1642  ,  le  général  Lamboi  prés  à&j 
Kerpen.  Après  d'autres  avantages  remportés  sur  les  Impériaux  ,  ' 
elle  reprit  le  château  de  Marbourg  et  le  comté  Je  Calxi-nelli-n- 
bogcn.  L'an  164H,  par  le  traité  de  Westphalie  ,  elle  obtint  pour 
le  landgrave  ,  son  fils  ,  et  ses  successeurs,  outre  une  somme  de 
six  cent  mille  écus  en  espèces,  !a  plus  grande  partie  du  comté daj 
Schauenbourg,  et  labbaye  de  Hirschfeld  déclarée  princijTaulJ 
séculière  avec  une  voix  à  la  diète,  et  le  droit  de  primogénilure 
dans  les  deux  branches  de  Hesse-Cassel  et  de  Hesse-Darmstadt. 
Ce  fut  l'une  dei  dernières  opérations  de  sa  régence.  L'an  iG5o, 
elle   remit  i   son   fds   l'adminislralion   de  son   état.    Elle  ne* 
survécut  guère  à  sa  démission  ,  étant  morte  à  (.  assel,  le  H  août' 
.j65i,  Guillaume,  son  fils,  tandis  qu'elle  exerçait  la  régeT>te  , 
avait  fait  ses  preuves  de  valeur  en  iIj44i  Jans  nn  combat  K\'ié 
contre  un  corps  de  lorrains ,  près  de  Nuys,  où  Kab*'nbaupt,  qui , 
commandait  pour  elle  dans  celle  place,  fut  fait  prisonnier,  Ce] 

{>rince  ,  après  la  mort  de  sa  mère  ,  donna  ses  soins  [lour  réparer 
es  maux  que  la  guerre  de  trente  ans  avait  faits-à  la  Hesse.  Il  y 
avait  lieu  d^'spérer  qu'il  la  remettrait  dans  un  état  florissant. 
Mais  une  apoplexie  remporta  lo  ati  juillet  r'î63,  à  Tâge  de 
34  ans.  Ce  prince  avait  épousé,  le  tj  juilUi  16413.  Hedwige- 
SopniE,  fdlede  Georgcs-Gaitlamnc,  électeur  de  litandebnurg, 
•  dont  il  laissa  Guillaume,  qui  suit;  (Charles,  qui  vient  après 7  1 
Philippe,  cpil  a  camm«*ncc  la  brancbe  rapportée  ci  après  de* 
Hesse-l-'hrlippslhal,  Geoiges,  mort  à  Genève  ,  le  4  juillet  1674; 


DES  LÀiniGKAVES  DB  HESSE-CASSlTi.'  1^ 

CharloUe-Amélie,  femme  de  Clirisiiern  V,  roi  de  Danemarck  ; 
(fl  £lisalielb-Heiiriettc  ,  mariée  à  Frédéric  III  ,  électeur  dp 
Brandebourg  ,  cl  premier  du  nom ,  roi  de  Prusse. 

GUILLAUME  VIL 

iG63.  Guillaume  "Vil ,  né  le  21  juin  i65i^  successeur  de 
, Guillaume  VI,  son  père,  sous  la  régence  d'HedwigeSopliie, 
53  mère,  mourut  à  Paris,  le  21  novembre  1670,  dans  sa  ving- 
lièmc  année,  sans  avoir  été  marié.  Son  corps,  transporte  à  Cas- 
SL'l,  y  fut  inhumé  l'année  suivante  avec  les  cérémonies  d'usage. 
Ce  prince  avait  relevé  l'université  de  Marbourg,  nui  avait  été 
presque  anéantie  pendant  la  guerre  de  trente  ans.  Il  y  barangua 
en  latin,  Fan  iGûS,  lorsquo  ,  par  un  usage  (jui  peut  paraître 
^ujourd'bul  singulier,  il  eu  fut  élu  recteur.  (Mallct. ) 


: 


CHARLES. 


1G70.  CuARLES  ,  second  fils  de  Guillaume  VI ,  né  le  3  aoAt 
554 1  succéda  au  landgravïai  de  Hesse-Cassel,  après  la  mort  de 
îuillaume  VII,  son  fr^rc  atiic.  Sans  aimer  la  guerre,  il  sut  se 
■faire  respecter  de  ses  voisins,  et  jouit  d'une  paix  constante  jus- 
qu'à sa  mort,  arrivée  le  aS  mars  lySo.  Il  avait  du  goût  pour  les 
arts  et  la  magnificence,  et  la  ville  de  Cassel  lui  est  redevable  de 
ses  embellissemeals.  Ce  prince  avait  épousé,  le  21  mai  1H7S, 
Marie-Amiîlie  ,  (ille  de  Jacques,  duc  de  Cui  lande  ,  morte  le 
i(i  juin  1711,  dont  il  laissa  Frédéric,  qui  suit  ;  Guillaume,  et 
deux  autres  fils,  avec  deux  filles,  qui  sont  Sophic-Charlojte , 
frmme  de  Frédéric-Guillaume,  duc  île  Mecklenbourg-Sch^ve- 
rin  ,  et  Marifi-Luuise,  alliée  à  Jean-Guillaume,  prince  de  Na&- 
sau-Dielz. 

FRÉDÉRIC  I. 

lySo.  Frédéric  I ,  né  le  a8  avril  1676  ,  était  déjà  célèbre 
Avant  de  succéder  au  landgrave  Charles,  son  père.  Il  s'était  si- 
gnalé, à  la  tèle  des  troupes  de  son  père  et  de  telles  des  cercles, 
a  la  bataille  de  Spire  ,  en  i  yoci ,  à  celle  d'ilochstct ,  en  1 704  .  au 
«iegc  deTracjbach,  la  même  année,  à  celui  de  Toulon,  en  1707. 
'  Ciiarles  XII ,  roi  de  Suède,  l'avait  nommé  généraliswime  de  ses 
armées  de  terre  et  de  mer,  et  lui  avait  coitfié  la  régence  de  ses 
états  pendant  son  absence.  Veuf,  en  i7o.'>,  de  LouiSE-Doao- 
TiiÉE-Soi'UiE,  fille  de  Frédéric  I,  roi  de  Prusse,  il  avait  épousé 
m  .secondes  noces,  le  4  -ivril  171 5,  Uj.bique-Ei.éonohe,  fille 
de  Charles  XI,  roi  de  Suède;  et  cette  princesse  étant  montée 
»ur  le  Irùie  de  Suède  en  17 19,  avait  engagé  les  étals  de  cette 


"alp  aiiiosoi.or.iE  nisToniçre 

couronne  à  élire  pour  leur  roi  FréJèiic,  son  époux.  Porpr 
landgrave  de  flesse-Casscl,  il  établit,  jKinr  gouverner  cet  «•int'j 
une  régence ,  a  la  tête  de  laquelle  il  mil  Giiillaume ,  son  frères 
Celui-ci  eut,  en  qualité  de  comte  de  Hanau,  queUjues  démê- 
lés i\ec  Tclerteur  uc  Mayencc  ,  qui  voulut  employer  la  violenc*! 
contre  lui.  Guillaume  s'adressa  au  roi  de  Prusse,  et  lui  demandi 
sa  prpleclion.  Le  aç)  juin  fj^o,  le  roi  écrivit  une  lettre  à  Telec- 
leur  pour  l'avertir  de  cesser  ses  hostilités,  et  lui  déclara  qui! 
était  prêt  à  secourir  Guillaume,  qui  était  attaché  à  sa  maison 
par  des  pactes  de  confraternité.  Celle  lettre  fit  effet;  Télecteur  dfl 
Wayence  prit  des  sentiments  plus  doux  et  plus  chrétiens,  d 
tout  s'anangea  à  Pamiabie.  (Fj«  ilt  Frédéric  II,  rai  de  Prusse^ 
tom.  I,  pag.  281,  note  21- )  Frédéric  mourut  le  .S  avril  lySi, 
sans  laisser  de  postérité.  (^  Fojr-  Frédéric  i ,  roi  de  Suède.  ] 

GUILLAUME  Vllï. 

1751.  GutiLAUME  VIII,  comlc  de  Hanau ,  succéda  au  roi 
Frédéric,  son  frère,  dans  le  laudgraviat  de  Hesse-Cassel.  H  était 
né  le  10  uurs  1682,  et  avait  épouse,  le  27  septembre  1717.  l)ORO- 
THÉE-GuiLLELXI^£DF.  SaxE-ZÉITZ  ,  dont  il  avait  eu  Frédéric, 
qui  suit,  et  Marie- Amélie.  Guillaume  mourut  au  chitteau  Je 
ïlinleln,  la  nuîi  du  2.6  au  29  janner  1760,  à  l'âge  de  soixante 
dis- huit  ans. 

FRÉDÉRIC  11. 


X 


1760.  FbÉPÉRIC    II,  né  le    1 4  août  1730,  fut  élevé  par   lé 
hilosonhe  de  Crouzas.  Ayatit  embrassé  la  religion  catholique,' 

fut  obligé,  en  1754,  d'émanciper  srs  trois  fils,  de  cédera' 
Guillaume,  l'aîné,  piovisionnellomcnf  le  comte  de  Hanau,  et 
de  le  laisser  élever  dans  la  religion  calviniste.  S'élant  déclaré 
pour  la  France ,  il  vit  le  prince  Ferdinand  de  Brunswick  entrer 
siibilemenl,  le  l'à  février  1761  ,  dans  la  liesse,  et  après  divei-s 
avant agei  remportés  sur  les  Français ,  mettre  le  siège  devant 
Cassel ,  dont  il  si*  rendit  maître.  Le  laiidgiave  Frédéric  uiouiut 
le^i  octobre  1785.  H  avait  épousé.  1».  !»•  17  mai  174**»  Marie, 
(ille  de  Georges  11,  roi  de  la  Grande-lWeiagne,  morte  le  16, 
janvier  1772;  2°.  le  10  janvier  «778,  Puilippink-Auouste- 
Amêubde  Brandebouhg-Schwedt,  née  le  10  octobre  17.^3. 
n  a  eu ,  du  preiQier  lit  ,  . 

4°.  Georges-Guillaume  ,  dont  l'arlicle  suit  ; 

2\  Charles,  landgrave,  né  le  19  décembre  1744,  ^'ce-roi| 
de  Nor^vège  en  1791;  feld-marcchal  danois,  gouverneur 
des  duchés  de  Slesu'ick  et  de  Holslcin.  Il  a  épousé 


iâl 


1 


DES   lAmjRTtAVTS  VT  TirSSÏ-'CASST.I,.  3t 

3o  aoilt  17(1(5,  Louise,  (illc  tic  tix-tléric  V,  roi  de  Datie- 
niarck ,  née  le  3o  janvier  ijSo.  De  et  ynari.ige  sont  issus: 

A.  Frédéric,  né  le  24  mai  1771,  général  au  service 
de  Dancniarck; 

B.  Chrcliin,  né  le  ifi  aoiU  177  l; 

C.  Marie-Sqphie-l'rédéritjuf,  néelc28  oclolire  1767, 
mariée,  le  01  juillcl  17^)0»  à  Frédéric  VI,  roi  de 
Danemarck  et  de  Nor\vège  ; 

D.  Julie-Louise-Amélip,  née  le  ic)  jnnvier  1773; 

E.  r.e>uise-Carûline,  née  le  ufi  scpicnibre  i79j|,  ma- 
riée ,  le  30  janvier  tbio,  à  Guillaume,  duc  de 
Snnderbourg-Beck  ; 

3**.  Frédéric,  landgrave,  né  le    11    srptrmbr«r   «747,    »] 
épousé,  le  2  décembre  1786,  Carolinc-Polixène,  fille] 
«le   Charles- GiiilLiitme,   prince    de   Nassau  -  llsingeii  , 
née  le  4  août  t'ji^z.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

j4.   Guillaume,  né  le  24  déccmijre  \f^-j,  marié,  le  y 
10  novoml)rc   ittio  à    Cliarlotl<',    fdie   du   princej 
Frédéric  de  Daiiemarcli ,  née  le  3o  oclubre   1783, •( 
Leurs  cnfaiils  sont  :  .  '      ( 

a.  Caroline-Frédéiiiqiie  ,  née  le  i5  août  181 1  ; 

b.  Marie-Loiiise-Cliarlollp,  née  le  9  niai  1H14  ; 

c.  Louise-Wilhelmine,  née  le  7  sepIrmLre  1817  ; 
J3,  Frédéric-Guillaume,  né  te  aS  avril  1 7110  ; 
C.   Gporges-Cliarles,  né  le  t4  janvier  lyyâj 
JJ.   l.ouise-Cari)linc-Frt'dérique  ,  née  le  (^  avril  173^; 
£.  M:irie-Willjcliniue-Fredéri(jue  ,  née  le  ai  janvier 

17^^(1,  mariée,  le  12  août  1817,3  (JPorges-Fiédéric, 
grand-duc  du  Mecklenltourg-Slrelilz  ; 
F.  AugusI^Wilhcîmine-Louisf,    née    le    2T)  juillet 
1797,  mariée,  le  (i  mai  ibii^,  a  Adol[die-Frédéric  , 
duc  de  Cambridge.  - 

GLIIJAUME    IX,   PREMIER   ÉLECTEUR. 

1785.  Guillaume  IX  (Georges-Guillaume) ,  ré  le  3  juin 
1743 ,  succéda,  le  3i  janvier  1760,  à  son  aïeul  Gi  illaume  VIII 
dans  le  comté  de  Hanau  ,  et  le  3i  oclubre  i7iS.'i ,  a  son  jière 
Frédéric  li,  dans  le  lamlgra»  iat  de  Hesse-Casse!  I.e  27  avril 
i'^o3 ,  il  prit  le  lilre  tl'éJer/rtir.  Ce  prime,  dcptuiillé  de 
ses  étals  en  iSofi  ,  y  est  renlré  en  i8i3.  lia  epousi' ,  le  pre- 
mier scplcm!)rei7(i4,Wit.Htl.MlNE-i  aroline  .'(ille  de  Fredé- 
TÎc  V,  roi  de  Danemarck.  De  ce  mariage  sont  issus  uu  prince  et 
Jeux  princesses  : 


aat  'CBKOKOLOGIE  BISTOBIQVX 

i".  Guillaume ,  prince  héréditaire,  né  lea8  juillet  1777,. 
fut  général* au  service  de  Prusse.  Il  a  épousé,  le  i^ 
février  1797,,  Frédérique-Auguste-Christine ,  fiUe  de 
Frédéric-Guillaume  II  ^  roi  de  Prusàe ,  dont  îl  a  : 

a.  Frédéric-Guillaume  ^  né  le  3o  août  tSox  ; 

i.  Caroline-Frédérique-'VVilheimine,  née  le  39  juil- 
let 1799;        ... 

c.  Marie-Frédériqne-Wilïielnaine-Cbiriatine,  née  le 
B  septembre  1804  ; 

a*.  Marie-Frédérique ,  née  le  14  septembre  r768,  mariée, 
le  £9  novembre  1794)  ^  Alexia-Frédéric-Cnristian  ,  duc 
d'Anhalt-Bernbourg  ; 

3».  Caroline-Amélie,  née  le  11  juillet  1771,  mariée,  le  34 
avril  iSoa,  i  Ëmile-Léopold-Auguste,  duc  de  Saxe- 
Gotha. 

Pour  là  suite  des  événements  de  ce  règtae ,  myez  1»  chrono- 
logie qui  se  trouve  à  la  fin  de  cet  Ouvrage. 

f 

LANDGRAVES  DE  HESSE-ÎPHILIPPSTHAL. 

PHILIPPE^ 

i663.  Philippe,  troisième  fils  de  Guillaume,  landgrave- de 
Hesse-Cassel ,  naquit  le-  14  décembre  i6S5.  U  eut  Creuzbergp 
en  apanage,  et  fit  bâtir  la  citadelle  de  Philippsthal.  IL  mourut 
d'apoplexie,  à  Aix-la-Chapelle,  le  18  juin  172»,  d'où auwprp» 
fut  porté  à  la  Haye  ,  où  il  avait  iàit  ériger  un  tombeau  pRnr'*» 
famille  dans  l'église  allemande.  Il  avait  épousé  f  en  iBdo ,  Ca— 
thikime-Ahéue  ,  fille  de  €harles-Ott|pn ,  comte  de  Solm»- 
'  I.ûobach,  morte  en  1736.  Il  «n  eut  i 

1°.  Charles ,  qui  continue  la  jîremière  branche  j 

30.  Philippe ,  né  le  3i  juillet  1686  ,  commandant  de 
Rhinféis,  mort  à  Mayence  au  mois  de  mai  1717.  Il  avait 
épousé,  le  iy  août  1714)  Marie,  fiUe  de  Georges- 
Albert,  comte  de  Styrum,  morte  eu  1754.  H  n'en  eut 
qu'une  fille  unique,  Amélie-Sophie,  née  le  8  ^in  1716^ 
morte  en  bas  âge  ; 

30.  Guillaume  ,  qui  fonda  la  branche  de  Hesse-Philipps- 
thal-Baixyeld ,  rapportée  ci-après  j 

4".  WiHielmine-Hedwige,  née  le  9  octobre  i68i ,  prin- 
cesse accomplie,  suorle  de  la  petite  vérole  au  mois 
d'août   1699  i 


BKS  T.ANDGR/l'VKS   BE   Hï$$Ë-VÉltlt>PSTHAl. 


aï 


5«.  Amana  ,  née  le  i3  mars  i(385  ,  morte  le  premier  avril 

6*.  Frédériquc-Hcnrielle  ,  nëele  i6  juillet  1688,  tuée  par 
l'explosion  d^un  magasin  à  poudre,   à   Maestrichl ,  en 

»77»i 
7".  Sophie- Auguste,  née  le  6  avril  1G35,  morte  en  1728, 

épouse  de  Pierre  de  Holstein>Sunderbnurg. 

CHARLES. 

1721.  Charles,  ne  le  a3  seplcmhre  i68a,  servit  d'abord 
en  Ûanemarck. ,  cl  passa  en^uiiu  au  service  de  France ,  où  il  fui 
créé  lieuleiianl-géiieral  des  armées  du  roi  le  i SI  mars  17^1.  Il 
succéda  au  landgra\'ial  de  Hcssc-Pliilippsttial  au  mois  de  ji)ia 
suivant.  Le  roi  Je  Uanemarck  le  créa  clievalier  de  l'Elépiiatit  le 
6  juin  1731.  Ce  prince  mourut  le  7  mai  1770.  Il  avait  épousé, 
le  i4  novembre  17»^,  Carot.ine-Chrisïine  ,  fille  de  Jean- 
Guillaume  ,  duc  de  Sase-Eisenadi,  morte  en  1743.  Il  en  eut  : 

i**.  Guillaume,  qui  suit; 

a*.  Charlolle-Amélie ,  née  le  10  «mit  17^0,  morte  en 
i8o3,  veuve  d'Antoine-Ulric,  duc  de  Saxe-Meinungen. 

GUILLAUME. 

Ï770.  Gdillaume,  né  le  ag  août  1726.  landgrave  de  Hcsse- 
Philippslhal  le  7  mai  '770,  lut  général  de  cavalerie  en  Hol- 
lande. Il  épousa,  le  sG  juin  1785,  Ulriqub-Eliïonobe  de 
Hesse-Phiuppsthal  ,  morte  le  premier  février  lygS.  Il  est 
Bort  le  8  août  ihlio  ,  ayant  eu  le.s  enianls  qui  suivent  : 

1'.  Charles,  prince  héréditaire  de  Hesse-Philipnsthal ,  né 
le  (i  novembre  lySy,  fut  tué  devant  Franctort ,  le  a 
janvier  i7i(3.  Il  avait  épousé,  le  24  juin  1791,  Virloire- 
Amélie-Ernestine,  Bile  du  prince  François-Adolphe- 
d'Anhall-Bernbourg-Schaumbnurg-Hoym.  Elle  s'est  re- 
mariée en  1797  à  Charles,  comte  de  Wimpfen.  Le 
prince  Charles  de  Hessc-Phiiippslhul  a  eu  de  ce  ma- 
riage une  princesse,  nomméf  Caroline-Wilhelmine- 
Ulrique-Eléonore ,  mariée  en  1812  à  son  oncle  Ernest- 
Conslantiti,  landgrave  de  Hesse-Philippslhal  ; 

a".  Frédéric,  né  le  4  septembre  1764  >  mort  sans  alliance 
en  1792; 

3".  louis  ,  dont  l'article  suit  ; 

4*.  Ernt'st— Constantin  ,  rapporte  après  son  aîné;  "^ 

Sf.  JulicHne-Wllliclminc  ,  née  le  b  juin  17111 ,  mariée  au 


éà^k 


CHRONOf.OGIE  HISTORIQUE 
cotnie  Ptiilipp'^-lirnesl  de  Scluuenljouig-Llppe,  mort  I| 
14  février  l'jHr- 

LOUIS. 

1810.  Louis,  né  le  8  octobre  17Ç0,  fut  capîlatnc-génë 

lies  troupes  île  Ferdinand, roi  de  NapIcs.Cefut  lui  ijui  di-fen 

la  forteresse  de  Gai'le  ,  en  180G  ,  lorsque  les  troupes  fratujaises 

sous  le  tonijnatidement  de  Joseph  Buoiiaparte,   voulant   ex- 

rlure  Ferdinand  de  ses  élals  ,  vinrent  metlre  le  siège  devant 

relte  place,  au  mois  de  février,  iji  défense  de  Gaële  fut  .id- 

inirée  de  toute  l'Europe.  Elle  ne  se  rendit  c|iie  ie  i  fS  juillet, 

[après  six'mois  et  tleoii  de  siège..  Huit  jours  avant,  le  piince 

"jOuis  avait  è.tr  blesse-  grièvement  à  la  t(}le  d'un  éclat  de  bombe  , 

rail  moment  oii ,  .sur  un  hasiion  ,  il  encourageait  ses  canonniers. 

[Ce  prince  devint  landgrave  de  Ilessc-Philippsllijl  à  la  mort  de 

[son  p'TC,  le  8  aoOt  1810.  Il  déccdâ  lui-même  le  li  féviier  iHiS. 

Ill    avait  épousé,   le  sa  janvier   1791,   Marie-Fhancisque, 

Lcomlesse  Uergh  de  Trips,  née  le  8  août  1771  ,  morle  en  1806. 

Jll  en  eut  pour  fille  unique  une  princesse  ,  nommée  Marie-Ca- 

fTollne ,  née  le  i3  janvier  i7<j3,  mariée,  le  ig  décembre  1810, , 

[dans  l'église  paroissiale  de  Cassel,  au  rnmie  Ferdinand  de  ' 

"\  ille-sur-Ulon,  colonel  au  service  de  France. 


ERN  EST-CONSTANTIN. 


iRtfi.  Ernest-Cosstatstin,  né  le  8  août  1771 ,  a  succédé  ai 
lniidgi"ave  Louis,  son  frère,  le  iS  février  i8i(>.  Il  a  épousé, 
1*".  le  10  avril  171)6,  Christiane-Louise  ,  fille  de  Frédéric- 
Charles,  prince  de  Sch\varzboiu-g-lludoLsladt,  née  le  a  no- 
vembre «773  ,  morte  le  aS  décembre  1808;  2".  le  17  février 
1812,  CAROLlNE-WlLHF.LMINF.-Ul,RiQtJE-ELEONORE,  fille  de 
son  frère  Charles,  prince  héréditaire  de  Hesse-Philippsttial. 
Les  enfants  du  landgrave  sont  : 

Du  premier  Ht  : 

1».  Ferdinand,  né  le  i5  octobre  1799; 

a".  Charles,  né  le  22  mai  i8o;i  ; 

3".  François-Auguste,  né  le  2G  janvier  i8o5  ; 

Du  second  lit  : 

4'.  Vicloire^Emilie-Alexandrine  ,  née  le  28  mars  (8 


BRANCHE   DE  IIESSE-PHILIPPSTHAL-BARCIIFELD. 
GUILLAUME.  • 

1J21.  Guillaume,  néle  u.  avril  16^2,  troisième  ù\s  deP 


1 


'des  LANDCnAVES  DE  HESSE-PHILIPPSTnAt-BARCHFELD.   a5 

lippe,  landgrave  de  Hesse-Phtlippsthal ,  fut  coIoiipI  de  cava- 
lerie au  service  des  états-généraux  de  HonanJe  ,  et  uiourul  ea 
1761.   Il  avait  épousé,    le  3i    octobre   1724.   WiLHELMIfE- ] 
Chabloite,  née  1^24  novembre    1704,  morte  en  i7btj,  filla , 
deLebrecht,  prince  d'Anhalt-Bei-nbourg-Scbaumbourg.   Il  e« 
eut|  entr'aulres  enfants  : 

1°.  Adolphe,  qui  suit; 

a.".  Calhertne,  morte  en   1798)  épouse  du  prince  d'Isen-^^ 

bourg; 
S"»  Anne-Frédérique,  morte  en  1785,  épouse  du  prince 

de  la  Lippe-Detmotd; 
4°.  Dorothée,   dccédée  en    1799,  femme  du  prince  de 

Lœwensteia-Werlheim. 

ADOLPHE. 

1761.  Adolphe,  landgrave  de  Hesse-Philippsthal-Barchfeld,' 
né  le  aS  juin  i74>^,  succéda  à  son  père  en  i7Gj  ,  et  mourut  la 
17  juillet  180.^.  11  avait  épousé  le  18  octobre  1781  ,  WiL- 
helhin-eLoucse  ,  née  duchesse  de  Saxe-Meinungen ,  dont 
il  eut  trois  princes  : 

i"^  Charles,  qui  suit; 

a".  Guillaume,  né  le  10  août    1786,  marié,  le  22  aoi3t 

1812,  à  Julienne,  hlle  de   Frédéric,  prince  de  Dame- 

marck  ,  ttée  le  i'6  février  1788  ; 
3°.  Ernest ,  oé  le  38  janvier  1789,  général  au  service  de 

Russie. 

CHARLES. 

180.3.  ChAAleS,  né  le  27  juin  1784»  général  au  servicfl 
de  l'empereur  de  Russie ,  succéda  à  son  père  le  17  juillet  i8o3. 
lia  épousé,  le  19  juillet  1816,  Augusta  ,  princesse  de  Ho- 
henlohe-Ingclfingen-ŒUingen  ,  née  le  16  novembre  1793. 

LANDGRAVES  DE  HESSE-DARMSTADT. 


GEORGES  V,  DIT  LE  PIEUX. 

1567.  Geokges  I,  dit  LE  Pieux,  dernier  des  fils  du  lanJ- 

'^ve  Philippe  I ,  né  le  10  septembre  iSi?!  <'ut»  pour  sa  pari, 

>in    quart   de  la  succession    de  son  père  ,  qui   comprenait  le 

district   de  Darmstadt,  et  mourut  le  7  février  i5cj.6.   Il  avait 

épousé,  i".  l'an  1572  Madeleine,  fille  de  Bernard,  comte 

XVI.  ik 


I 


a6  CBRONOLOGIE   HISTORIQUE 

ùn  Lippe,   morte   le  26  février   i58j  ;   a°.  le  s4  niai   iS8g,i 
LÉONORE  ,  fil!*".  Je  CiirîstopliL* ,  Juc  de  Wurtemlicrg,  et  veuve 
de  Joacliiiri-Ernest ,  prince  J'Anhalt,  morte  le  2  janvier  itlid.  1 
Du  premier  lit,  il  laissa  Louis,  qui  suit;  Philippe  de  Hesse-J 
Btisbac  ,  mort  sans  lignée  le  28  avril   i643  ;   Frédéric,  qui  a^j 
fait  la  branche  de  Hcsse-Hoinbaur" ;   Cbrisline,  mariée  Tan 
i5c)4,  à  Frédiric  Magniis,  comte  JErpach,  morte  le  aG  mars 
iSijti  ;    Elisabeth  ,  alliée  à  Jean-Casimir,  comte  de   Xassau- 
Saarbruck  ,  iriurte  cti  it>25- 

LOUIS  LE  FIDÈLE  ,  1".  landgrave  de  Hessb- 
Dahmsïadt. 

iBgG.  Louis,  fils  aîné  de  Georges  le  Pieux,  né  le  24  sep- 1 
tembre  1577,  fut  le  premier  qui  prit  le  litre  de  landgrave  def 
Hesse -Darmstadt.   Son   attachement  inviolable  à  la   maison 
d'Autriche  lui  mérita  le  surnom  de  Fidèle,   X-'an    1G22  ,    le 
marquis  de  Bade-Dourlach  el  le  comte  de  MansfelJ  ,  chef  du,, 
parti  qui  combattait  pour  Télecteur  palatin  fugitif  et  proscrit,, 
r'ayanl  pu  mettre  dans  ses  intérêts  le  landgrave  Louis,  fonÙ 
ime  irruption  subite  dans  ses  terres  qu'ils  ravagent,  et,  l'ayant"/] 
pris  dans  sa  fuite  avec  Jean,  son  fils ,  ils  les  livrent  au  palatin  , 
qui  les  traîne  prisonniers  à  sa  suite,  dans  l'espérance  qu'ils 
serviront  à  lui  faire  obtenir  des  conditions  de  paix  plus  favora- 
bles de  l'empereiir.  Mais  ce  prince  ayant  pris  le  parti,  la  même 
année,  de  mettre  bas  les  armes  et  de  s'abandonner  à  la  discré-l 
lion  de  l'empereur,  relàclia ,  en  conséquence,  le  landgrave  et 
son  fils.  Louis,  de  retour  en  ses  terres,  fut  bien  dédommagé 
par  l'empereur  de  .la  disgrâce  qu'il  avait  essuyée.  Depuis  1604^ 
il  était  en  querelle  .ivec  ftlaurice  ,  landgrave  de  Hesse-Cassel , 

Jour  la  succession  du  landgrave  de  SVJarboiJrg  ,  dont  il  deraan- 
ait  les  trois  quarts  pour  lui  et  ses  deux  frères.  L'em[>ercur^«l 
par  arrêt  du  i".  avril  ifiaS,  lui  adjugea  la  succession  entière 
avec  tous  les  revenus  perçus  jusf|u'à  ce  jour  par  sa  partie.  (  Voy- 
Maurice,  lun/igraee  de  Hesse-Cassel.)  Louis,  secondé  par  les 
troupes  de  Tilli ,  qui  occupaient  Marbourg,  prit  possession, 
le  iS  mars  i6:i4,  de  toute  la  principauté  qui  faisait,  depuis 
long-tems,  l'objet  de  ses  vœux  et  de  ses  regrets.  11  alla  Ini- 
ZDënie  à  Marbourg  recevoir  les  serments  de  la  régence  ,  de 
l'université  et  de  la  bourgeoisie  ,  et  il  y  signala  dès  le  commen- 
cement son  zèle  pour  la  religion  luthérienne,  à  laquelle  il 
devait  un  sî  grand  accroissement  de  puissance.  Il  relégua  ou 
destitua  les  professeurs  et  prédicateurs  réformés  que  Maurice 
y  avait  établis.  Ce  prince  termina  ses  jours  le  jiy  juillet  île  l'an 
"iissaul  Je  .M.\WiLEiME, 


«leBrandebourg,  qu'il  avait  cpoiis^^c,  l'an  iSyy  (moiic  le  34  niai 
i6i<J),Gc(jrges,c^ui.suit;  Jean,  landgrave  de  HesseBuzbac,  célèbre 
capitaine  de  son  lems,moitle  i".  avril  iG3i ,  sans  lignée;  Htnri, 
mort  â  Sienne,  le  11  octobre  1629;  t'réfJéric,  qui s'étarl  fait  calho- 
lique  ,  devint  chevalier  de  Malle,  grand-prieur  d'AlIemagae, 
évéque  de  lîreslaw  ,  l'an  1G70,  cl  mourut  Je  a5  février  ibSa; 
Anne-Eléonore ,  femme  de  Georges ,  duc  de  Brunswick-Lune- 
bourg  ;  et  trois  autres  filles. 

GEORGES  11. 

i6a6.  Georges  II,  né  le  17  mars  i6o5,  surxéda  au  land- 
grave  Louis,  son  père.  Après  la  mort  de  Guillaume  V  ,  land- 
grave de  Hessc-Cassel  ,  il  disputa  l'an  163-7 ,  ;'i  sa  veuve  la  régence 
pendant  la  miifbrilr  de  son  ids.  Mais  il  eul  affaire  à  une  lieroïne 
qui  se  joua  de  ses  menaces  et  rompit  toutes  ses  mesures.  Ce 
prince  passa  tranquillement  le  reste  de  ses  jours  sans  prendre 
part  aux  affaires  publiques,  et  mourut  le  11  juin  ilàGi.  Il  avait 
épousé,  le  1".  avril  lijz-j  ,  Sophie- tuco^ORE  ,  fille  de  Jean- 
Georges  1,  élccicur  de  Saxe,  morte  li;  a  juin  iti7i  ,  dont  il 
laissa  Louis ,  (|ui  suit;  Georges,  dit  de  J.auterbach,  mort  le 
m  juillt't  1676;  Sophie- IJéonore ,  femme  de  Guillatiove- 
Cliristophe ,  landgrave  de  Iles.se-JIombourg  ;  Amélie-Made- 
leine ,  femme  de  Philippe-Guillaume  de  Neubourg  ,  depuis 
électeur  palatin-,  et  quatre  autres  ftlles. 

LOUIS  II, 

iG6i.  Louis  II ,  fils  cl  SHCcessfur  de  Georges  II ,  né  le  i5  jaa« 
vier  i63o,  gouverna  paisiblement  son  étal  jusqu'à  sa  morh, 
arrivée  le  4  niai  1678.  L'hisloirc  fjit  l'éloge  de  sa  probité,  de 
sa  modération  et  de  son  équité.  Il  avait  épousé,  i**.  le  24  no- 
vembre i65o  Marie-Elisabeth,  fille  de  Frédéric,  duc  de 
Ifoktein-Gollorp  ,  morte  le  17  juin  ifiîJFl  ;  2°.  le  i5  décembre 
i(i66,  Elisabeth-Dorothée,  fdie  d'Ernesi  ,  duc  de  Sdxe- 
Golhâ  ,  morte  le  a4  août  170c}.  Du  premier  lit ,  il  laissa  Louis  , 
qiii  suit  ;  Madeleine-Sibylle  ,  femme  de  GiùlLiume-Louis  ,  duc 
de  Wurlemlierg-Slulgard  ;  el  deux  autres  filles.  Du  second  lit 
sortirent  sept  enfants,  qui  Ions  survécurent  h  leur  père.  Le» 
principaux  sorvt  Louis  ,  Ernest-Lonis,  qui  suit  ;  Georges, 
lieutenant-général  des  aimées  de  l'empereur  ,  grand-écuycr 
de  l'archiduc  Charles,  prétendu  roi  d'Espagne,  el  gouverneur 
établi  par  lui  en  Catalogne,  tué  le  14  septembre  lyoS,  à  la 
première  attaque  de  Moatjoui  de  Barcelone  ;  Philippe  ,  qui 
csminanda  dajis  Naples ,  en  1708 ,  les  troupes  d«  Tcmpereur ,  et 


é 


H 


aS  CHEONOIOCIE  HISTOniQUE 

fut  gouverneur  de  Mantoue  en  1714;  Léopold -Frédéric  ,  quî, 
ayant  embrassé  la  religion  catholique,  comme  Georges  Léopolj 
et  Frédéric,  ses  frères,  entra  dans  l'élat  ecc'iesiasiiqiie  ;  puis 
Tayant  quitté,  passa  au  service  du  czar  Pierre  le  Grand,  et 
mourut  le  i3  octobre  1708  ;  Sophie- Louise,  née  le  6  juillet 
1B70  ,  mai'iéc  ,  le  1 1  octobre  iGS8  ,  à  Albert-Erneat  II ,  prince 
d'Oëltingen  ;  et  Elisabelh-Dorolhée ,  née  le  24  avril  1676, 
mariée,  en  février  1700,  à  Frédéric  Jacques,  landgrave  de  Hesse- 
Uombourg. 

LOUIS  I II. 

iG-j6.  Louis  III,  Gis  aîné  de  Louis  II  et  de  Marie-Elisabeth 
de  Ilnlslcin,  né  le  sa  juin  i65S,  ne  survécut  que  quatre 
mois  à  son  père  ,  et  mourut  sans  enfants  le  3i  août  1678. 

LOUIS  IV,  ou  ERNEST-LOUIS. 

1678.  Louis  IV,  ou  Ehkest-I^vis  ,  fils  de  Louis  TI  et 
d'Elisabeth  Dorothée  de  Saxe,  né  le  i5  décembre  16^7,  suc- 
céda au  landgrave  Louis  lli,  son  frère  ,  sous  la  régence  de  sa 
mère ,  et  mourut  le  12  septembre  1739 ,  laissant  de  Dohothee-  ! 
Charloite  ,  fille  d'Albert ,  margrave  de  Brandtbourg-Anspach, 
qu'il  avait  épousée  le  10  décembre  i6t}7  (morte  le  i5  novem- 
bre 1705),  Louis,  qui  suit. 

LOUIS  V, 

1739.  Louis  V,  successeur  de  Louis  IV,  son  père,  né  le  5 
avril  l'agt,  avait  élé  déclaré,  au  mois  de  juin  1722,  lieulcnant- 
feld  maréchal  des  armées  de  l'empereur.  IL  mouiul  le  17  octobre 
1768,  laissant  de  Charlotte-Christink,  fille  unique  de  Jeaa< 
Rrinbard,  comte  de  Hanau  -  Lîchlonberg,  le  dernier  de  sa 
branche  ,  qu'il  avait  épousée  le  5  avril  1717  (morte  le  i".  juil- 
let 1726)  : 

1°.  Louis,  dont  rarliclesuit; 

2".  Georges-Guillaume,  prince  de  Hesse-Darmstadt,  né 
1 1  le  juillet  1"]^^,  mort  le  21  juin  178a.  Il  avait  épousé, 
le  i5  mars  1748)  Marie-Louise-All>erlinc,  comtesse  de 
Linange  -  Heideshtim,  morte  le  n  mars  1818.  11  ci^ 
tut  les  enfants  qui  suivent  : 

a.  Txiuis- Georges,  landgrave,  né  le  27  mars  1750; 
i.  Georges,  ne  le  i4j«'i'»  «754; 

f.  Frédérique-Caruline,  npe  le  20  aoât  1753,  mariée,"' 
le  lôxeptemWe  1768,.  iiClurles-Louis-FrédériciV, 


DES  LAITDCnWES  DE  HESSE-DABMSTADT. 

duc  de   Mecllenbourg-Strelitz,  morlc  le  aa 
1782  ; 

d.  Charlolte-Wilhelmine,  née  le  5  novembre  1785^ 
seconde  femme,  le  2.^  septembre  1784,  de  Charles 
Louis-Frédéric  IV,  duc  de  Mecklenbourg-Strelilz^ 
morte  le  la  décembre  lySS; 

e.  Louise-Henrielle ,  née  le  i5  février  1761,  mariée, 
en  1777  ,  à  Louis  VU,  grand-duc  de  Hesse-Darms- 
tadl,  son  oncle; 

3'.  Louise-Caroline,  née  le  11  juillet  rySz,  mariée,  les» 
janvier  1751,  à  Charles-Frédéric,  margrave  de  Bade> 
DourUch,  morle  le  8  avril  1773. 

LOUIS  VL 

17B8.  Louis  VI,  né  le  i5  décembre  1719,  succéda  au  land^ 

S  rave  Louis,  son  père.  Il  était  déjà  comte  de  Hanau-Licbien- 
erg  par  la  mort  de  Jean  Reinhard,  son  aïeul  maternel,  arrivée 
le  2.7  mars  173b,  sans  laisser  de  postérité  mâle.  Cette  succession 
lui  ayant  été  contestée  par  l'électeur  de  Mayence  et  l'électeur  de 
Saxe,  il  y  fut  maintenu  par  arrêt  du  conseil  souverain  d'Alsace, 
rendu  l'an  1750.  Il  mourut  le  6  avril  1790.  Il  avait  épousé,  le 
12  août  174»,  CHBJSTiNE-CAnoLi"SE ,  morte  le  3o  mars  1774» 
fille  de  Chrétien ,  duc  de  Deux  -  Ponts.  Oe  ce  mariage  sont 
isssus  : 

t*.  Louis  VU,  qui  suft; 

s.".  Frédéric  -  Louis ,   né  le  lo  juin   1759,   décédé  sans 

enfants  ; 
3°.  Christian-Louis,  né  le  aS  novembre  1763,  ancien feld- 

maréchal  d'empire; 
4°-  Caroline,  née  le  2  mars  1746 ,  mariée  ,  le  27  septembre 

1768 ,  à  Frédéric-Louis-Guillaume-Chrélien,  landgrave 

de  Hesse  Hombourg  ; 
5".  Frédérique-Louisc,  née  le  iG  octobre  ly^i,  mariée,  le 

14  juillet  i76(^,  il  Frédéric-Guillaume  1 ,  roi  de  Prusse; 
6».  Améne-Frédériquc,  née  le  ao  juin  1754.  mariée,  le  i5 

juillet  1774.  à  Charles-Louis,  prince  héréditaire  de  Bade, 

mort  le  1 5  décembre  i  So  1  ; 
7*.  Louise,  née  le  3o  janvier  1757,  mariée,  le  3  octobre 

1775,  à  Charles- Auguste,  grand-duc  de  Saxe-Weimar. 

LOUIS  VIT,   PREMIER  GHAND-DUC 

i7qo.  LODIS  VII,  né  le  i4  juin  1783,  grand-dgc  de  Hesse, 
[yerdit ,  par  la  révolution  française  ^  les  possessions  qu'il  avait 


•0  crno>îOT.of>rE  histûriqve 

en  France.  Par  le  rctès  de  i8o3  ,  il  céda  la  parité  allemande  <I 
la  seigneurie  de  Lichicnbcrg  au  margrave  de  Bade.  Mais  il  etii 
fut  amplement  indemnisé  j>ar  l'acquisition  de  plusieurs  bail— J 
liages  du  Palatinatel  de  Télectorat  de  Mayeiicé,  et-par  relie  du. 
<luc!)é  de  Weslphalic.  La  confédération  du  Rhin  ,  dans  laquelle 
il  (ni  compris,  concourut  de  nouveau  à  Pagrandissemmi  de  ses 
étais,  ainsi  que  les  traités  qu'il  lii  subséquemmentavec  la  France. 
11  prit  alors  (  lyo(J)  le  lilrc  de  grand-dui:.  Par  suite  des  arran- 
gements de  i8i5  et  i8i6,  il  perdit  le  duché  de  Weslphalie; 
mais  il  obtint  Mayence  cl  un  district  considérable,  entre  la 
Moselle  et  le  Rliin.  Ce  prince  a  épousé,  le  ig  février  1777, 
LoDiSE-CAROiJNE-llENiviErTE,  fille  de  Georges,  prince  ae 
Hesse-Darmstadt-  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1".   Louis,  grand-duc  héréditaire,  né  le  26  décembre  1777, 
marié,  le  iij  juin  ibo4i  ^vec  Wilhclminc-Louise,  fille 
de    Charles,  prince   héréditaire   de   Ladc,   dont   déuxi 
princes  : 

a,  Louis,  né  le  g  juin  180G; 

b,  rharles-Guillaume-Lonis ,  né  le  23  avril  1809; 
2°,  Louis-Georges-Charles-Frédéric-F-rnest ,  né  le  3i  aoâi(i 

X780,  a  contracté,  le  ay  janvier  1804,  un  mariage  mor— ' 
ganaliqne  avec  Caroliiu'  (Jllilic,   née  le  aS  avril   1786  ,'j 
comtesse  de  Nidda  ,  fille  d'André  Treroek  de  Szeuilrœ, 
gentilhomme  hongrois.  De  ce  mariage  Cit  née,  le    il 
novembre  1804  : 
Louisc-Charlotte-Georgetle-Vilhelmine,  comtesse  de 
Nidda; 

3".  Frédéric- Auguste- Charles- Antoine,  né  le  i4  mai 
1788; 

4".  Emile-Maximilien-Léopold-Auguste-Charles,  né  le  3 
septembre  1790^  lieutenant-général  hessois. 

Pour  les  événements  relatifs  à  ces  deux  derniers  règnes,  on 
ren%oie  à  la  chronologie  qui  se  trouve  à  la  (în  de  cet  ouvrà|;e, 

\r  LANDGRAVES  DE  HESSE-RHINFELS, 
ou  DE  ROTHENBOURG. 

ERNFST. 


1.632'.  EftNEST,  le  plus  jeune  des  enfant»  de  Maurice  ,  land- 
grave de  Hesse-Cassel  y  et  de  Julienne  de  Nassau  ,  né  le  8  dé- 
cembre 1633,  eut  pour  sa  part  daits  la  succession  de  son  père  ,, 


DES   lA^DGRAVES   DK   HESSE-RHINFELS.  3l 

«•.la  plua grande  parlietlu  bas  comté  Je Calzeiielenbogcn, comme 
Rhinlels,  Saint -Goar,  Xicwershausen  ;  2».  les  bailliages  de 
Keiclicnber  et  de  Flôrstalt  ;  3".  HntlienbfMira  ol  ses  dépendances 
dans  la  basse  liesse.  Ay:jnt  épousé,  le  1''.  judlet  1647  ,  MariE- 
ËlÉonore,  Tilie  de  Pbilippc-Reinliard ,  comte  de  Solms ,  il 

Eorta  les  armes  contre  l'empereur,  et  fut  fait  prisonnier  à  M^ 
ataille  de  Geisecke ,  par  le  général  Lamboi.  Ce  malheur  lui 
fut  salutaire,  Pendaut  sa  détention ,  il  prit  sur  la  religion  dea 
sentiments  différents  de  ceux  dans  lesquels  il  avait  été  élevé. 
Aemis  en  liberté  l'an  i652,  il  fit  profession  ouverte  de  la  foi 
catholique  avec  sa  femme,  qu'il  perdit  au  mois  d'aoïlt  1689.  il 
se  mésallia,  l'année  suivante,  en  épousanl  la  fille  d'un  petit 
officier  d'armée  ,   nommée  Ernesiine  ,   dont  il  n'eut  point 
d'enfants.  Son  attachement  pour  l'empereur  attira  chez  lui  lâlj 
armes  des  Français,  (jui  vinrent  assiéger  Rhinfels  sur  la  fin  del 
l'an  xfiga.  Mais  la  place  fut  si  bien  défendue  par  la  j^amisnn  que 
Charles,  landgrave  de  llesse-Cassel ,  y  avait  mise  à  la  prierai 
d'Ernest ,  que  le  siège  fut  levé  le  S  janvier  de  l'année  suivante. 
Ernest  mourut  à  Cologne  ,  le  12  mai  de  la  même  année ,  lais-J 
sant  de  son  premier  mariage  Guillaume,  qui  suit,  et  Charles,' 
auteur  de  la  branche  de  liesse -Wanfrieil  ,  qui  finit  en  la  per-J 
sonne  de  Christian-Auguste,  son  second  fils,  mort,  l'an  lySS^ 
sans  postérité. 

GUILLAUME. 

1693.  Guillaume,  fils  aîné  du  landgrave  Ernest,  eut,  en 

lui  succédant,  un  procès  avec  (Jiarl."; ,  landgrave  de  Hessf 
Cassel ,  au  sujet  de  la  ville  do  Rhinlcls  ,  dont  celui-ci  refusait] 
de  retirer  ses  troupes  ,  quoique  la  cause  qui  avait  engagé  Ernest  ' 
à  lui  remettre  cette  place  eût  cessé.  L'affaire  fut  portée  à  la  c'^ur 
impériale  ,  et  y  demeura- indécise  durant  plusieurs  années.  Pat 
le  traité  de  paix  conclu  l'an  «713,  à  Uircclvl ,  entre  le  roi  de) 
France  et  les  Provinces-Unies ,  le  monarque  consentait  que, 
dans  le  traité  à  faire  avec    l'empire  ,  la  forteresse  de  llhinfclâ| 
cl  la  ville  de  Sainl-Goar  demeurassent  avec  leurs  dépendanceil 
.au  landgrave  de  Hosse  -  Cissel ,  moyennant  un  équivalent  rai-*l 
sonnablc  au  prince  de  Hesse-Rhinfels  ,  et  i  condition  que  l&£ 
religion  calliollque  ,  de  la  manicrc  qu'elle  s'y  trouvait  établie,! 
serait  exercée  sans  aucune  altération.  Mais  IVmpercnr  refusa  de] 
se  conformer  à  celte  disposition  :  il  prétendit  que  Guillaume  fiit 
rétabli  dans  la  possession  de  Pihiufels,  et  que  Charles  rappelât  | 
les  troupes  qn'd  y  entretenait.   I..e  landgrave  de  Hesse-Cassel' 
rrfusant  d'obéira  l'empereur,  on  fut  contraint  d'en  venir  corilre 
lui  à  la  voie  de  l'exécution.  U  en  prévint  les  derniers  effets  par 


3a  cnnoNOLOciE  historique 

tin  accommodement.  Guillaump,  tiancjuille  possesseur  de  Khio* 
fels  f  professa  la  religion  catholique  jusi|u'à  sa  mort ,  arrivée  le 
20  novembre  1725.  De  son  mariage,  contracté, Tan  itiSy,  avec 
Marie-Anne,  Slle  Je  FercItnanJ-Chailes,  comte  de  Lçewens- 
tein-Werthi'im  (morte  le  16  octobre  1688)  ,  il  laissa  un  fib» 
qui  suit ,  et  deux  filles. 

ERNEST- LEOPOLD. 

1735.  Ernest-Leopold  ,  fils  du  landgrave  Guillaume ,  né 
)e  28  juin  1684  f  lui  succéda  l'an  1728,  et  mourut  le  25  sep- 
tembre 1731,  laissant  d'ËLÉûNOA£-MARlE-AIS:^»E ,  Glle  de 
Maximilten-CViarles,  prince  de  Lœwenstein-Werthcim,  qu'il 
avait  épousée  le  12  novembre  1704,  deux  (Ils  qui  lui  succé- 
dJ>renl  l'un  après  l'autre;  Pxjlymnie-Chrisline-Jeaune,  mariée 
â  Chartes- Emmanuel  ,  prince  de  Piémont,  puis  roi  de  Sar- 
daignc  ;  Eléonore -Philippine  ,  femme  de  Jean  -  Chrétien  , 
comte  palatin  du  Rhin,  prince  de  Sulzbach;  Charlotte;  ma- 
riée, le  aS  juin  172S,  à  Louis-Henri  de  Bourbon  ,  prince  de 
Condé ,  morte  le  i4  j«m  »74o;  Christine-Henriette,  née  le 
Il  novembre  r7i7  ,  mariée,  le  4  ™3i  1740,  à  Louis-Victor- 
Amédée- Joseph  de  Savoie,  prince  de  tlarignan. 


JOSEPH. 


J 


1731.  Josi!:PH,'né  le  22  septembre  1705,  successeur  du  land- 
grave Ernest-Léopold,  son  père, épousa,  le'io  décembre  1725, 
CHBlSTiSE-ANME-LouiSit ,  fille  de  Louis-Otl on,  prince  de 
Salm.  11  mourut  en  1700,  n'ayant  eu  qu'une  fille,  Anne  Alarie- 
Victoire-Chrisline,  née  le  26  février  1728,  mariée,  le  11  dé- 
cembre 174^1  ^  Charles  de  Rohan^  prince  de  Soubise,  mort 
le  4  juillet  1787.  • 

CONSTANTIN.  ^M 

•^1750,  Constantin,  fds  du  landgrave  Ernest-Léopold,  né       . 
Ie2imai  1716,  épousa,   le  26  août  1745,  Mahie-Evf.  de 
SjARnEMBERG,  morte  en  1773,  et  le  landgrave,  en  1778.  De 
ce  mariage  sont  issus  :  . 

1".  Charles-Emmanuel,   dont  l'article  suit;  I 

a".  Christian  ,  né  le  'io  novembre  17S0,  mort  en  1783  ; 
3".  Charles-Constantin,   né  le  10  janvier  i75a,  général 

français,  qui  a  figuré  dans  la  révolution  ;  • 

4°.  Ernest,  né  le  28  septembre  1758,   tué  en  »784}  i      • 

TefBs ,  en  combattant  contre  les  Perses  ; 


to£5  Lin»6SIR?^ù'rAli.^^.-ttiiMËotii&.  33 

5°.  CléinenrmP-Fr('Jorif|iie-Eriirstin<>,  née  leSjuin  ijiyi 

6°.  Marie-HcJvvige-Eléûnnre-Chrisline,  née  le  17  juin 
17^7,  mariée,  le  17  juillet  lyl'G,  à  Jacques-Léopold, 
princt*  héréditaire,  puis  duc  de  Houillon  ; 

7°.  Marie-Anloinelle-Krédi'rique-Josephe  ,  née  leSi  mars 
175s,   chatioinesse  de  Tliorn  : 

8".  Wilhelmine,  née  le  iG  février  1755. 

CHARLES-  F.MMANUi^. 

1778.  CHAnLES-KMM^NtJEL,  landgrave,  né  le  5  juin  1746» 
succéda  à  son  père,  le  3o  décembre  1778,  et  mourut  le  2'i  mars 
t8i2.  Il  avail  épousé,  le  premier  septembre  177 1,  f.ÉOPOLfUNE- 
Aldegoi^de,  fille  de  François  Joscpli,  prince  de  Lichtenslein| 
née  le  3o  janvier  1754.  L)e  ce  mariage  sont  issus: 
1°.   Viclor-Araédée,  dont  Tarliclc  suit  ; 
i°.  Léopoldine- Clotilde  ,   née   le    12  septembre    1787,* 
^^_  mariée,   le  7  septembre    1811,   à  Charles,  prince  de 

^^H         Hoheolohe-Waldenb'^urg-Bartenstein. 

I 


VICTOR -AMEDEE. 


1812.  Victot\-Amédée,  landgrave,  né  le 2  septembre  1779; 
succéda  à  son  père  le  a'^  mars  lîSia.  Il  3  épousé,  i".  le  to  août 
171)9,  LEOFOLDiîiE-i'HiuppiNE,  Gllc  de  Philippe -Joscph  ^j 
prince  de  Fursteriherg ,  née  le  lo  avril  1781  ,  morle  le  7  juiij 
ijtlo6  ;  u".  le  10  septembre  i.Sji,  Eusa3ETH  -  liLÉONORE- 
CnvRLOTTR,  fille  de  Charles- Louis,  prince  de  Hobenlohe^ 
Langenbourg  ,    née   le  21    novembre    J790. 

LANDGRAVES  DE  HESSE-HOMBOURG. 

FRÉDÉRIC  I. 

iSc^G.  FiiÉDÉttic  I ,  le  plus  jeune  des  fils  de  Georges  le  Pieu»,* 
landgrave  de  Hesse-Darmsiatll,  né  le  5  mari  i58o,  eut  pour] 
son  partage  la  ville  de  Hombotug,  à  trois  lieues  de  Franclort  ,  1 
avec  le  bailliage  dont  elle  élail  le  chet-lieu.  Il  mourut  le  cj  mai  1 
iG38,  laissant  de  Margueiiite-Kusabeth,  fille  de  Clirislophe, 
comte  de  Leinengen,  mi'il  avait  épousée  en  iBa2,  Louis-Plii-J 
lippe,  qui    suit;   (juillaumc  -  Cbrislopbe  ,  qui   vient    après';] 
Georges-Christophe,  niurt  sans   postérité,  le  11   août  itJ77ji 
Frédéric,    qui    a   conlinuè   la   bi'anrhe;el   Anne-Marguei-ile, 
mariée,  l'an  iGjg,  à  Philippe-Louis,  duc  de  Holslein-Wi 
tembourg. 

XVI.  5 


H 


CUOXOLOGIE  HI5TOBIÇVC 


LOUIS-PHILIPPE. 

i638.  Louis-PinuirE,  fib  aîoé  de  Tréâénc  I,  né  le  so  i 
1623,  succéda,  Tan  i633 ,  à  son  père  dans  le  laiidi;:r3Tiat  de 
UesM-Hombourg ,  et  mounil  saos  enfants  le  16  non  ib^. 

GUILLAUME-CHRISTOPHE. 

1643.  G£ILI.auA-Cabistofhe  ,  né  te  16  noranbre  163$, 
fut  le  «uccesseor  de  LouivPhilippe ,  son  frère ,  dans  le  laod' 

fravial  de  Hesse-Homboure ,  auquel  il  réunifia  seigoenrie  de 
iogenhcim,  dont  il  était  déjà  pouri-u.  Il  épousa,  1*.  le  ai  avril 
i65o,  Sopiu£-£lÉOKOR£  ,  ulle  de  Georges  11,  bndgrare  de 
Hessc-Darmstadl ,  morte  le  7  octobre  ibG.i;  a",  l'an  i665, 
Ak2<e-£usabETH,  Cite  d'Auguste,  duc  de  Saxe-Lan-eobourg^ 
avec  laquelle  il  eut  de  grandes  brouilleries  qui  aboutirent  à 
une  séparation.  Il  avait  eu  de  son  premier  nuri-jge,  plusieurs 
eafàols,  auxquels  il  survécut,  étant  mort  le  27  août  iGHi  ,  sept 
ans  avant  sa  seconde  épouse  ,  dont  il  n'eut  point  dVn&nls. 

FRÉDÉRIC  U. 

1G81.  Frédéric  11,  né  le  3o  mai  i6S3,  recaeillit  la  suc- 
cession du  landgrave  Chrisloplie,  son  Crère.  Les  inriinalions 
martiales  qu'il  avait  apportées  en  naissant,  ne  lui  avaient  point 
permis  de  rester  jusqu'alors  dans  roisiveté.  Il  s'était  d'abord 
attaché  au  service  de  la  Suède,  et  avait  eu,  l'an  ifîS»),  une 
jambe  emportée  d'un  coup  de  canon  au  siège  de  Copenhague, 
entrepris  par  le  roi  Charles-Gustave.  Frédéric-Guillaume,  élec- 
teur de  Brandebourg,  l'ayant  depuis  attiré  auprès  de  lui, 
le  fit  gouverneur  de  Poméranie.  L'an  1G75,  il  se  couvrit  de 
gloire  à  la  bataille  de  Fehrbellin  ,  où  les  Suédois  furent  b.iltus 
par  les  troupes  de  l'électeur.  Après  la  mort  de  Guillaume- 
Christophe,  son  frère,  la  douairière  de  Darmstadt  lui  contesta, 
au  nom  de  ses  enfants,  riiérédité  de  Bingenheim.  Mais  on 
accommoda  cette  querelle  au  moyen  d'une  somme  de  cent 
mille  écus,  que  donna  Frédéric  à  celle  princesse,  par  forme  de 
dédommagement  11  mourut  le  14  jativier  170^,  après  avoir  été 
marié  trois  fois:  1°.  le  i^  mai  itiGi  ,  avec  Marguerite  Brahè 
DB  WiUZENBURG ,  fille  d'Abraham  ,  comte  de  Winzcnburg  , 
chancelier  de  Suède,  et  veuve  de  Jean,  comte  d'Oxenslierti, 
grand-maréchal  de  Suède,  morte  sans  enfants  l'an  166g  ;  2".  l'an 
itJ7i  ,  avec  Louise-Elisabeth  ,  fille  de  Jacques,  duc  de  Cur- 
lande  ,  décédée  le  aH  décembre  iGcjo  ;3''.  le  17  avril  l'iga ,  avec 
SorutE-SiUYLLE  ,  comtesse  de  Leiuiagea-NYesterbuurg,  veuve 


fcE9  lANBCKATES  BB  HESSB-HOUBOUIIG; 

de  J^an  -  Louis  Je  Leinin^en-Heide^heim.  Vu  second  lit ,  il 
laissa  Frédéric-Jacques,  qui  suit;  Casimir- Guillaume ,  mort 
le  8  octobre  i^a'j.  Il  avait  épousé,  en  lyai  ,  f  hrislinc-Char- 
lolte,  fille  de  Guillaume-Maurice,  comte  de  Soiras-Brauurels, 
dont  il  eut  l.ouis-Guillauine ,  qui  viendra  plus  Las;  et  Ulrique- 
Eléoaore ,  née  le  ài  mai  1726.  Le  landgrave  Frédéric  11  eut 
encore  plusieurs  fils  mofts  sans  postérité  ^  et  plusieurs  filles. 

FRÉDÉRIC-JACQUES. 

»7o8.  Frédéric-Jacques,  né  le   19  mai  iCyS,  hérita  du 
lanjgraviat  de  Hesse-Hombourg    par  la  mort  de  Frédéric,  son 
père.  Les  Elals-Généraux  ,au  service  desquels  il  se  mit,  l'éle- 
vèrenl  au  grade  de  lieutenant-général  de  cavalerie,  dont  il  soi 
montra  digne  par  sa  valeur  et  son  habilelé.  Il  mourut  en  174^».  * 
ayant  survécu  aux  huit  enfants  qu^l  avait  luâ  ih:  ses  deux  fem-  | 
mes,  EnSABETH-DoHcrruÉE  ,  fille  de  Louis  H  ,  landgrave  d&j 
Uesse-Darmsladt ,  qu'il  avait  épousée  le  14  février  1700,  morle-1 
le  9  septembre  1721  ;  et  Lhixistine,   fille  de  Fiédéric  Louis,  ' 
comte  de  Nassaii-Otweiler,  à   laquelle  il  avait  donné  sa  mainl 
le  7  octobre  lyaS. 

LOUIS- GUILLA.UME. 

1746-  Locis-GoiLLAUM«,  né  le  1 5  avril  1724»  de  Casimir- 
Guillaume,  fds  du  landgrave  Frédéric  ll^  succéda  au  lanilgravd- 
Fiédéric-Jacqups,  son  oncle.  Il  mourut  en  1-5 1  ,  bissant  de 
son  épouse,  LOIJISE-L'LRIQITE  DE  SoLM^-SrAUNTELS,  lin  fiU). 
Frédéric-Louis-Guillaume-Cbrétien ,  qui  suit. 

FRÉDÉRIC-LOUIS. 

»75i.  FRÉDÉRfC-Louis ,   né   le  3b  janvier   1748.  succéda^, 
soas  la  tutelle  de  Louise-Ulrique ,  sa  mère,  au  landgrave  Fré— 
déric-Charles-Guillaurae ,  son  père.  Ce  prince  ,  par  la  confé— 
flération    rhénane  ,   perdit  sa  souverainelé.   Mais  au  mois  de- 
juin  i8i5  ,  il  y  fut  reintégré,  et  obtint,  en  outre  »  la  seigneurie- 1 
de  Meisscnheim,  sur  la  Lauter,  avec  un  territoire  de  dix  mille-; 
habitants.  Le  17  juillet  1817,    iJ   entra  dans  la  confédératioa 
germanique,  avec  une   voix  virile  dans  l'assemlilée  générale^ 
et  part  î  une  voix  curiale  à  la  diète.  Le  landgrave  Frédéric- 
I>ouis  a  épousé,  le  27  septembre   17G8,  Caroline,   fille   de- 
Louis  VI ,  landgrave  de  Ilesse-DarmstadL  De  ce  mariage  sont  ' 
iéaus  : 

h".  Frédéric- Louis,  grince  héréditaire,  né  le  3o  juillet 


36     CîinON.  BIST.  DES  LANUf.RAVrS  TE  HESSE-nOWBOCRC* 

lytîf),   général  au   service  de    remp<'rciir   «l'Aulricli*» 

marié,  le  7  avril  i8t8,  à  ElisnliPih,  fiUe  <le  Georges  ill, 

roi  de  la  Grartde-Brelagne  ,  née  le  as,  mai  1770  ; 
2".  1-ouis-Guillaume ,  né  le  39   août  1770,   lieutenant-- 

général  au  service  de   Prus&e,  marié  le  2  août  1804,  à 

Augnsle-Amclie,  fille  de  Frédéric  -  Auguste,  duc   de 

ISassau^Usingen  ,  née  le  3o  décembre  1778;  (séparés) 
2".    Philippe- Auguste-Frédéric,    né  le    ti  mars    1779» 

feld-maréchal-  licuteilaiil    au   service  d'Aulrichc.  Il  se 

distingua  dans  Irs  campagnes  de  iSi3,  1814  el  i8i5; 
4*.    Gustave-Adolpbe-Frédcric ,  né  le   17  février  17^1, 

général-major  autrichicrt  ;  , 

5°.  Ferdinand-Henri-Frcdéric,  né  le  i6  avril  lySS^gé», 

néral-raajor  autrichien  ;  * 

6».  liéopald  -  Victor  -  Frédéric ,  né  le  10  février    1787, 

décédé  ; 
7°.  Caroline  -  Louise  ,   née  le  28  août   1771  ,  mariée,  le  j 

21  juillet  i7i>i,   à    Louis,   prince   de    Schwarihourg-* 

Radolstadt,  mort  le  2H  avril  1807; 
8°.  Louise -Ulrique,  née  le  sG  octobre  1772,  mariée,   le 

19  juin  1793,   à   Charles  Gunllier  de  Schwarabourg-» 

Radulstadt  ; 
g».  Christine- Amélie,  née  le  ag  juin   17741   mariée,  le 

12  juin  1792,  à  Frédéric,  prince  héréditaire  d' Au halt- 

Dessau ,  mort  le  25  mai   i8i4; 
10°.  Auguste- Frédériquc,  née    le   28   novembre   i77*J, 

mariée,  le  3  mai    181H,  à  Frédéric-Louis,   grand-duc 

héréditaire  de  Meclclenbour»-Schwprin  *, 
II".  Amélie-Marie-Anne,  née  le  i4  octobre  lySS  ,  mariée^ 

le  12  janvier  i8o4 ,  au   priace  Guillaume  de  Prusse  i 

frère  du  roL 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES  COMTES, 


PUIS  PRINCES  DE  WALDEGK  (*). 


«MMvwvwwvtM/Mmmni 


Lit  fomté  fie  VValdccV  ,  situé  entre  l'év^ché  de  Paderliorn  ,• 
la  Hcssc,  l'artlievèché  de  MaYcnce  et  le  duché  de  Wfstplialie, 
s'élfiul  sur  .SIX  milles  df' longueur  et  ciiui  de  largeur,  et  non-j 
pas  sur  seize  lieues  en  loul  sens  ,  comme  le  marque  le  dit!  ion-  ' 
naire  géographique  portatif.   I,a  ville  qui  lui  donna  s«n  nona, 
et  dont  le   cliàleau  est   presque  enlièremenl   miné,   n'est  pas 
regardée  comme  sa  capitale,  mais  Coilmcli,  dont  l'élendue , 
la   populaliun   et    le  commerce   sont   pins    considérables,    La 
maison  de  W'aldeik  descend  des  comtes  de  Swalenherg ,   et 
»e  divisait  autrefois  en  deux  branches,  celle  de  Wililnngen  eti 
celle  d'Ei.";enbeig,  qui  fut  élevée,  en  it5fJ2  ,  au  rang  des  princes 
At  l'empire,  au  banc  desquels  elle  prit  séance  en  itîSb.  Mais 
cette    dignité  s'éteignit  dans  la  personne   même  de  Frédéric 
qui  en  avait  été  revêtu  et  qui  mourut  sans  posiérîlé  mâle  en 
itjc^2.  L'empereur  la  transmit  néanmoins  à  Frédéric  Antoine-» 
Ulrir  ,  de  la  ligne  de  W'ildungen,   qui  en  jouit  encore.,  quoi- 

3ue  les  collatéraux  soient  restée  au  rang  des  comtes.  Au  coinlé' 
c  ^Valdel•k  sont  anneiés  la  seigneurie  de  Ucdingliauson  et  le 
comté  de  Pyrmonl ,  à  la  réserve  de  la  petite  ville  de  Lugde , 
qui  appartient  à  Pévi^que  de  Paderborn. 

Sans   remonter  avec  M.  Faike   (tW.  tradit.  Cortteîensium  "^ 
au-drla  de  Cbartemagne,  pour  trouver  les  premiers  comtes  dq  I 


{•)  Article  dreisp  mir  les  mémoires  de  M.  Ernst,  chanoine  régulier 
ie  l'abbaye  de  Rolduc ,  au  d|iche  de  Limbuurg. 


38-  fKRosotociE  msTonrQct 

"VValdeck  ,    nous   n'en    prendrons  la   liste  qu^au  mîUea    (fia 
onzième  siècle ,  où  Voa  commence  à  la  vérLûer. 

HENRI  h 

Hekiii  ,  nmnna^  fils  d'Hériman  ,  élaît  encore  enfant,  putr^ 
en  1043.  Avec  Tâge,  il  accrut  sa  puissance  ;  et  on  le  voit  qualifié 
comte  et  a\oué  de  l'église  de  Padcrborn  en  iioa  et  no5» 
(FalLe  ,  Cad.  tradil.  Corbeiens.  p.  laS.) 

WIDEKIND  I. 

"WlDFKiTTD,  nororaé  CIs  de  Henri  dans  un  acte  de  Tan  iit 
et  comte  de  SwaJenLerg  daas  un  autre  <lc  l'an  1120,  fonda  ^ 
J'an  1128,  le  monasléri"  de  Marienmunster  avec  le  consente- 
ment de  lieroard  ,  évccjue  de  Paderbora  y  énonce  dans  la  charte 
de  ce  prélat  ,  donnée  à  ce  sujet  le  a5  août  de  la  même  ann 
Bernard  y  reconnaît  fnrmcllement  WiJekiiiJ  pour  son  proc 
parent  :  Vir  nol/ilis  ,  dit- il ,  et  calJioliciis  nobi-i  propÛK/uâ  consan- 
guinUate  coiy'uuctus.  De  sa  femme,  nommée  LuTBUUE  ,  Widc- 
kind  laissa  deux  tils  ,  Wolcwin  et  Widekind  ,  avec  une  fille» 
mariée,  i^.'à  Adalbert,  comte  d'Eversteia  ,  mort  avant  l'an 
»  i47  ;  a",  à  Louis  de  l-are.  (Schaten,  Annal.  Paderborn-  ad 
au.  1 128  ;  FalLe ,  Cad.  Trad.  Corbeiens  y  pag.  i25-ai6.) 

WOLCWIN. 

WoLCWrN ,  nommé  comte  de  Swalenberg  et  avoué  de  Pa- 
dcrborn en  divers  actes  des  années  1 1^7  ,  1 142  et  i  i5i  ,  mourut 
en  1 171H.  De  sa  femme  Lvjitgahde  ,  fille  de  Poffon  ,  comte  de 
Hichenbach,  il  laissa  Widekind,  qui  suit,,  Hermanel  Henri 
de  Waldeck.  (Faite,  p.  aai.  ) 

WIDEKIND  II. 

WlDÏKIND ,  Gis  de  Wotcwin,  et  son  successeur  au  comté 
de  Waldeck,  s'avisa,  l'an  iiSS,  avec  son  frère  Herman,  de 
porter  le  ravage  tlaiis  l'cvéché  de  Paderborn.  Mais  ils  furent  re- 
poussés et  défaits  par  les  soldais  de  l'évâque,  qui  s'emparèrent 
ensuite  du  cbâteau  de  Riobeck  ,  où  plusieurs  des  fuyards  s'é- 
laicnt  relirés.WidckinJ,  l'année  suivante,  étant  près  de  partir 

Iiour  la  Terre-Saiule,  voubil  réparer  les  torts  ciu'il  avait  faits  à 
'église  de  Padcrbnrn  ;  et  dans  ce  dessein,  il  bii  engagea  sqti 
avouerie  de  Padciborn  pour  la  somme  de  trois  cents  marcs.  Wi- 
dekind mourut,  dans  ce  vayage,  saus  laisser  de  posiéritc  mâle» 


rte,i 


COMTES  œ  WALfifeCft.  S9 

hermaK. 

Herman,  fièrrdcWiJekind  et  son  successeur,  sVtant  rcnda, 
l'an  1 193,  à  Francfort  avec  Bernard,  évoque  de  Paderbom,  y 
renonça  formellenieiit  à  toute  prptenlion  sur  l'avouerie  de  cette 
église  :  ce  mie  l'empireur  Henri  VI  confirma  par  un  dinlôme 
daté  du  ta  décembrL'  Je  la  morne  année.  (  Schatcn  j  Annal.  Vader~ 
èom ,  pag.  6:i8.  )  Peu  dt*  leins  apros ,  Herman  et  Henri ,  son 
frère,  reçurent  de  Gérard,  évéque  d'Osnabruck,  rinvestitur<; 
d'un  fief  de  sa  mouvanre,  par  urir?  charte  où  ils  sont  nommés 
FratiTS  H  et  //  de  U^aiderge.  (Jung,  Qtd.  di'plam.  monum.  pro 
ilîst.  lîeuMeniieitsi y  n".  lu,  pag.  27.)  Herman,  Tau  H98,  (at 
présent  au  couronnement  d'Olton  IV,  roi  des  Romains,  dont 
il  obtint  un  diplûmc,  où  il  porte  simplement  le  nom  d'Hermaii 
de  Walderk.  M.  t'.ilke  le  regarde  comme  la  souche  des  comtes 
de  Wahlcck  qui  vinrent  dans  la  suite.  M.  Hann  {Collcct,  mo- 
num. <>et. ,  pag.  rtir)  dit  au  contraire  que  c'est  Henri,  frère 
il'Herman;  mais  il  brouille  tellement  les  choses,  qu'il  n'y  a 
aucun  fond  à  faire  sur  son  récit.  M.  FalVe,  qui  parle  d'après  les 
chartes,  donne  à  llenoan  trois  lils^  Wolcwin,  tlonl  il  ne  pré- 
sente que  le  ntim;  Adolphe,  qui  suit ,  et  Henri,  prévùt  de  l'o- 
gli&e  de  Padcrlwrn,  vivant  encore  l'an  1275. 

ADOLPHE. 

Adolphe,  fils  d'Herman  ,  paraît  en  qualité  de  comte  de 
Waldeck  en  i23o,  iz^îy  et  1254.  (Faîke.  )  H  avait  sur  l'avoue- 
rie ditTuonasière  d'Ulegdorp  dos  prétentions  qui  lui  étaient  con« 
testées  par  Conrad  de  Hocnstadt,  archevêque  de  Cologne ,  et 
dont  il  fui  obligé  de  se  désister.  (  Ki-emer,  Acaà.  Rtitrtzge, 
lom.  H  ,  pag.  264-  )  Il  fi'  I3  guerre  ensuite  avec  Widekind  .  son 
fils,  évoque  d'Osnabruck,  à  Pabbayede  Cor>vei.  Mais  Engilbert, 
archevêque  de  Cologne ,  et  l'évoque  de  Paderborn  ,  s'etaiil  ren- 
dus médiateurs,  la  paix  se  fit  par  un  traité  conclu  le  31  juillet 
1367.  (  Schalen  ,  Annal.  Paderborn.  ad  hitw.  an.  )  Adolphe  ter- 
mina ses  jours  l'année  1^71  au  plus  tard.  Do  sa  femme  Héi.ènk, 
que  M.  Falke  dit  avoir  été  fille  du  cooil»^  d'Arnsberg,  il  laissa 
Adolphe,  évéque  de  Liège  en  iSoi  ;  Godefroi ,  évêque  de  Min- 
dcn  ;  Ollon,  qui  suit;  et  Widekind,  dont  on  vient  de  parler. 

OTTON  I. 

Ottow,  fds  d'Adolphe,  semble  lui  avoir  succédé  en  1 271.  Il 
cuira»  l'an  1277)  dans  la  conlcdération  de  plusieurs  princes 


'4n  CHRONOLOGIE   HISTORIQUE 

ccinlrc  Sifroid  de  Westcrbourg,  nrclievéqnc  de  Cologne.  (Kre- 
iTicr,  Arad.  Bdtr.,  tom.  llf,  pag.  loo.  )  Il  Icrmina  sa  carrii'^re 
l'an  iSo^.  (Wenck,  Hùt.  de  H  esse  ^  loin.  I,  pag.  >>8.5.  )  De  sa 
femme  Sophie,  iiile  de  Henri  i'Enfant,  lanilernve  de  Hesse, 
vivante  encore  le  10  juillet  iSoG,  il  laissa  Ileriri ,  qui  suit;  Go- 
df'froi ,  chanoine  de  Mayence  ;  Adélaïde,  mariée,  en  i3i4j  * 
Guillaume  l,  comte  de  Catzcnclenbogen ,  morte  en  »3^;),  et 
d'autres  enfants.  (Wenck,  Hist.  de  Hesse  ^  pag.  3^^5-4l3.  ) 

HENRI  II. 

ï3o5.  Henri,  successeur  d'Otton,  son  p^re,  au  comté  de 
WaUleck,  combattit,  Pan  i.^oiS,  avec  d  autres  princes  pour 
Conrad  de  Berg.  évêque  instrus  de  Munster,  ronlre  Louis,  év^ 
que  d  Osnnljriuk ,  qui  avait  pris  le  parti  d'OMon,  évoque  légi- 
time de  Munster,  supplanlé  par  Conrad.  La  bataille  qui  se  donna 
sur  Harifeld  ,  fut  avantageuse  k  la  boune  cause,  et  fit  repentir 
lienri  d'ai'oir  embrassé  la  mauvaise.  (  Erdman  ,  Lhroft.  Osna/rr, 
opud  Meiùom. ,  î.  Il ,  p.  22H.)  ÎSons  avons  dit  ci-dessus,  d'après 
M.  Mallel ,  que  le  comte  Henri  déclara  la  guerre  au  landgrave 
Ollon,  pour  le  ch3tcau  de  Brandebourg  qu'il  répétait.  (Mallel, 
Jiiet.  de  Hesse,  t.  I ,  p.  184.)  Mais  d'anciens  monuments  nous 
apprennent,  au  contraire,  que,  l'an  i3i2,  Henri  voyant  Otton  > 
son  oncle,  landgrave  de  Hesse,  armé  contre  Albert  II,  duc  de 
Brunswick  ,  sVugagfa  de  fournir  au  premier  des  troupes  ,  et  de 
faire  un  rhàleau  vis-à-vis  de  (Judenberg,  pclile  ville  de  la 
He.tse ,  apparlenantc  au  duc,  pour  rempêcijer  de  faire  de  là 
des  courses  en  ce  pay.s.  (  K.uchenbecker ,  Analect.  Hasuac. , 
pag.  333.  )  * 

L'an  1822,  une  guerre  qu'avait  le  comte  Henri  avec  Henri 
de  W"irnenLourg,  arclievêque  de  Cologne,  fut  terminée  par  la 
médiation  de  Ixiuis ,  évèqiie  de  Munster.  (SchaJen,  Annal. 
Paderborn,  pag.  17H.)  Le  comte  de  Walderk  reconnut  ce  ser- 
vice, l'an  i''»a4^  en  marchant  au  secours  du  prélat,  contre  le 
duc  de  Gueidrc.  Mais  les  soins  pacifiques  de  l'évoque  d'Ulrccht 
réconcilièi-ent  les  deux  partis  au  moment  où  ils  étaient  près 
d'en  venir  à  une  bataille.  (  I/ji'd.)  Henri  II  cessa  de  vivre  en 
i''534.  Il  avait  épouse,  suivant  M.  Falke  (pag.  ïs.'î),  AdIlLAÏoe, 
de  la  maison  de  Cléves  ,  dont  il  laissa  Otlon  ,  qui  suit  ;  Thierri , 
prévôt  de  l'église  de  Munster;  et  Henri,  prévôt  de  celle  de 
Minden.  ^ 

OTTON  U. 

i334.  Otton,  fds  aîné  de  Henri  U  ,  et  comte  de  Waldeck 
après  lui,  entreprit,  contre  l'abbé  de  Coi^vei,  uue  guerre  cjtM 


OES  COMTES  DE   WALT>ÈCK.  4* 

tfes  arbitres,  choisis  de  part  et  d'anJrc ,  terminèrent  au  moisi 
d^avril  i349,  par  un  jugement  qui  condamna  Otton  à  paver  à 
l'abbé,  trois  coiits  marcs  par  forme  de  dédommagemeni.  Oiton» 
s^élant  attaché  a  l'empereur  Charles  JV,  lui  rerfliil  des  senicea  ' 
importants  qui  ne  furent  pas  sans  rccomneusc.  Par  une  lettre 
datée  de  Cologne,  le  t'i  février  i349,  Charles  lui  assigna  uns 
sonune  de  seize  crnis  rharcs  d'argent ,  avec  promesse  de  le  pro- 
téger contre  ses  ennemis.  (Lunig,  ^/w'«7. ,  tom.  II,  pag.  j424'J 
On  n'aperçoit  plus  de  trace  de  son  existence  après  l'aa  1.^67.  Dtt 
Mathiloe  de  Brckswick,  sa  femme,  il  bissa  un  fils,  qui  suit^ 

HENRI  lir. 

1367  au  plutûl.  Henbi,  dit  de  Fer ^  à  cause  de  son  armure^ 
fils  d'Olton  II,  paraît  avoir  «lé  associé  au  gouvernement,  par 
son  père,  dès  Tan  i3Go.  Nous  le  voyons  en  effet,  cette  année, 
faire  le  siège  de  Corbach ,  aujourd'hui  la  capitale  du  comté  de 
Waldcck ,  et  la  contraindre  de  reconnaître  sa  juridiction. 
(Dclderbeck,  nag.  i-j.l^^,')  I/an  i374,  il  mena  ses  troupes,  ac- 
compagné de  rév^<]ue  de  Bamberg,  au  secours  d'Adolphe  de 
Nassau,  évt*que  de  Spire,  et  compélilcur  de  l'archevÉché  de 
Mayenre.  Mais  il  échoua  dans  cette  entreprise.  (  Hist.  Landgr. 
Thuring.  apud  Pislor. ,  tom-  I,  p.ig.  35a.)  M.  Falke  (  pag.  126) 
le  montre  encore  vivant  en  i'»93.  Il  avait  épousé,  suivant  Moréri, 
Tan  1370,  Elisabkth  de  Beiig,  dont  il  eut  Henri,  qui  suit; 
Adolphe,  tige  de  la  ligne  des  comtes  de  M'^aldeck- Landau, 
qui  (iuit  dans  son  petil-bis;  Otton,  mort  l'an  u^^S;  et  Gutte, 
mariée  en  i3g3,  à  Bernard,  comte  de  Lippe. 

HENRI    IV. 

Henri  IV,  successeur ,  après  l'an  i3q3,  du  comte  Henri  III, 
son  père,  forma  des  prétentions  sur  le  duché  de  Lunebourg, 
contre  Frédéric,  duc  de  Brunswick.  Le  voyant  déterminé  H  lui 
résister,  il  le  fit  arrêter,  le  S  juin  1400,  avpc  Hodolfe ,  duc  de 
5axe ,  et  d'autres  princes,  comme  ils  revenaient  de  la  dièle  de 
Francfort,  où  le  premier  avait  été  désigné  pour  remplacer  l'em- 
pereur Wencoslas,  qu'on  avait  résolu  de  déposer.  Dans  cette 
surpri.se ,  qui  eut  lieu  à  Fillzlar,  en  Hesse ,  Frédéric  fut  tué 
en  se  défendant,  et  le  duc  de  Saxe,  avec  d'autres,  fait  pri- 
sonnier. (Mcibom. ,  Dissert,  de  Fredcn'ro  duce  de  hrunsixlc.  et 
"Lunch,  hier  srript.  rer.  German.  ^  lom.  !1I,  pag.  422-)  Mais 
Henri  eut  la  prudence  de  rendre  la  liberté  à  ses  rajilifs,  et  de 
leur  restituer  ce  qui  leur  avait  elé  pris.  Il  se  réconcilia,  parce 
moyen  ,  avec  le  duc  de  Saxe  et  ks  princes  des  maisons  deThu- 

xvr.  <i 


finge  et  d'Anhalt.  Mais  il  ne  put  échapper  au  ressentiment  Je 
ceux  de  Brunswick,  qui,  pour  venger  la  mr>rt  de  leur  frère, 
lui  fucnl  la  guerre  ,  ainsi  qu'à  l'archevêque  de  Mayence  ,  Jeaq- 
de  Nassau  ,  son  protecteur,  qu'ils  soupçonnaient  de  complicil 
avec  lui.  Les  hostilités  finirent  sans  succès  de  part  et  d'autre^ 
lorsque  Robert,  roi  des  Romains,  eut  rendu,  le  samedi  apri( 
la  Puiifirnlion  i4o3,  son  arr^t  par  lequel  il  condamnait  à  1  exil 
les  chevaliers  Frédéric  d'Hertineshausen  et  Cunzman  de  Fal<< 
kenberg,  qui,  après  le  comte  de  Waldeck,  avaient  eu  le  plu 
de  part  à  la  mort  du  duc  de  Brunswick.  (  Meibom. ,  ibid. 

il.  424-  )  l'C  comte  Henri ,  l 'an  1420 ,  le  vendredi  aprrs  la  Sa/aù^ 
'}fiùs   (il  octobre),  fit  une  alliance  défensive  avec    Louis J 
landgrave    de   Hesse    (Lunig,  Spia'l.,    lom.  II,    pag.     14*7  )i 
et  pour  l'atlacher  plus  étroitement  à  ses  intérêts,  il  lui  eng;igei 
son  comté,  vers  le  carnaval  de  l'an  1426.  Sa  femme  et  son  liisf 
i  l'insu  desquels  celte  cimveniion  avait  été  faite,    en  fures 
très-raéconlenls ,    ainsi   que    l'archevc^que  de  Wayence  ,  ave 
lequel  Henri  était  en  traité  pour  If  même  objet.  Le  prélat ,  a^anil 
en  vain  offert  au  landgrave  le  remboursement  de  la  sommai 
qu'il   avait  di'livrét'  au  comte  ,    prit  les  armes  avec   le  tils 
celui-ci   et  l'arrhevêque  de  Cologne,   donl    les  forc^'s   reunii 
les  rendirent  maîtris  du  comté  de  Waldeclc.  De  là  ils  rnXyi 
renl,  vers  la  Saint  Michel  1426,  dans  la  Hesse,  où  ils  trou 
vèrent  plus  de  résistance.  Quelques  priocfs   lenlèrenl  ,  sat 
succès,  de  réconcilier  les  parties  belligérantes.  Mais  une  victoir 
remportée  sur  l'archevêque  de  Mayence ,  fit   ce  que  les  négo^ 
ciations  n'avaient  pu  opérer.  Le  conile  de  Waldeck  conseiilik* 
à  rendre  au  prélat  et  au  landgrave ,  l'argent  qu'il  avait  reçu 
d'eux  ;  après  quoi ,  il   demeura  maître  de  disposer  à  son  gré  de 
son  comté.  (■VVindeck,//«^  iligîsTnundi imper,  apud  Menken inter, 
script.  rer.Gcrm.^  lom.  1,  pp.  iic)o,  1200  et  120a.)  Le  land- 
grave, après  cela,  remit  ,  par  acte  du  27  janvier  1428,  aux  habi- 
lants  de  Waldeck  ,  l'hommage  qu'ils  lui  avaient  prêté  ,  comme 
à  leur  seigneur  engagisie.   (  Lunie. ,  ihid.  ^  pag.  142S.)  Mais, 
l'an  i43i  ,  le  besoin  d'argent  le  détermina,  du  consentement 
d'Otton,  son  neveu  ,  comte  de  Waldeck-Laiidau,  à  mettre  sa{ 
comté  dans  la  mouvance  du  landgrave  de  Hesse.  (  Imlvoft 
Lunig.)  Le  comte  Henri  n'existait  plus  au  mois  d'octobre  i4iit 
C'est   tout  ce  qu'on  jieul  dire  de  plus  précis  sur  le   tcms  de  s 
mon.  Il  avait  épouse,  l'an  iS.jy,  Maroleiiite,  fdie  de  Wj 
ïeran   (et  non  pas  de  Jean),  romlc  de  Ndssnu-Wlsbadcn, 
\ivanle  encore  Pan  142^,  dont  ileut  Yolrath,  qui  suii;  Henri, 
iâonl  le  fils,  nommé  comme  lui,  devint  le  mari  d'Anasiasie 
d'isembourg ,  ou  plulûl  de  AVicd  et  de  Runkel  (ainsi  Moréii 
le  truiv^e  CQ  la  disant  femme  de  Henri  IV.  )  MalUildn,  abbesse 


OT»  eowTES  M  yvxtvtcr.  45 

â'Hcrford ,   en    14^7»   éuit  aussi    fille   de   Henri  IV  et  de- 
Marguerite. 

VOLRATII    I. 


i4o9 


VoLnATH  ,  nommé  par  M.  Falle,  Walratb  ,  ncïc  8  mar» 
avait  succédé ,  Van  t438,  h  son  père  Henri  IV,  conunA- 
le  prouvent  des  actes  de  i444  *'  ^^  '47^-  I-***  villes  de  WaU 
deck  ayant ,  par  son  ordre  et  celui  de  son  frère,  prêté  hommage 
ia  landgrave  ,  il  leur  assura  sa  protection  et  la  conservation  d< 
leurs  privilèges.  (Rousset ,  Supplém.  au  corps  dip/om. ,  toni.  I, 
pari,  a,  pag.  385.)  Cette  inieodation  fut  par  la  suite  une- 
source  de  contestai  ions  entre  les  comtes  de  WalJeek  et  le» 
landgraves  de  Hesse,  qui ,  par  là  ,  se  prétendaient  fondés  à- 
regarder  ces  comtes  comme  dépendants  absolument  d^eux. 
Un  jugement  du  conseil  aulique ,  rendu  l'an  »54g ,  pour- 
assiirer  à  la  maison  de  Waldeck ,  les  privilvyes  des  comte» 
d'empire,  ne  mit  pas  fin  à  la  querelle.  Elle  continua  jusqu'au. 
3  avnl  1(147  1  qu'elle  fut  terniinée  par  une  transaction  projetée 
dès  le  2  avril  iG3S,  et  ratifiée  ensuite,  l'an  iC4^»  par  le  traité 
de  Westplialie.  L'état  des  comle-s  d'empire,  par  cet  arrord^. 
fut  assuré  aux  comtes  de  Waldeck,  dont  ta  sujétion  féodale 
envers  la  Hesse,  demeura  restreinte  à  quelques  terrains.  La 
mort  de  W^olrath  I  est  rapportée  à  l'an  i474-  '^^  Basbe,  soi» 
épouse,  comtesse  de  Wertheim,  il  laissa  Philippe  ,  qui  suit ^ 
et  Elisabeth,  femme  d'Albert  II,  duc  de  Brunswick-Gruben— 
tngen.  A  ces  enfants ,  Moréri  ajoute  Frédéric  ,  évéque  d* 
Munster,  qui   nous  paraît  un  ii-tre  chimérique. 

PHILIPPE   I. 

ï474-  Philippe  I ,  fils  aîné  du  comte  Volrafh  et  son  suc- 
cesseur, fut  attaché  à  l'archiduc  Maximilien ,  qu'il  servit  avec 
éMc  et  succès  dans  la  guerre  qu'il  eut  avec  le  duc  de  Clèves. 
Ce  prince,  pour  récompense  de  ses  services,,  lui  assigna ,  le 
it'<  octobre  i<+8.^,  une  rente  annuelle  de  cent  tlorins  du  Khin. 
(  Lunig ,  Spi'cil.  sac,  tom.  11,  pag.  '4^90  ^  reconnaissance 
•le  Maximilien  ne  se  borna  point  à  ce  don.  Parvenu  au  trône 
im|>érial,  il  acrf)rda  en  fief  à  Philippe  tontes  les  mines  et  salines 
<tu  comté  de  Waldeck.  (,Ibid.,  pag  1429.)  Philippe  mourut 
An  plus  tard  en  i5i4.  H  avait  époHsé  Catherine,  fille  de 
Cotirtii ,  comte  de  Solms-Laubach ,  dont  il  eut  Philippe,  qui 
suit;  François,  chanoine  de  Cologne,  puis  en  i.'»3o,  évoque  de 
Minden,  ensuite,  au  mois  de  juin,  évi'îque  de  Munster,  et  enfin 
évi'que  d'Osnabruck;  et  Geofges,  mort  à  Paris,  o«  ne  dit  pas 
ea  (Quelle  année. 


CHBONOLOGIE    HISTORIQUE 
PHILIPPE   If. 

Philippe  II,  né  l'an  i4''^7,  est   nommé  comme  nouveau 

comie  de  Waldeck  dans  le  Iraité  d'alliance  conclu  le  ^3  août 

i5t4i  entre  Richard,  archevêque  de  Tièvcs,   el  Ip  landgrave 

fie  Hesse.  Jl  y  est  dil  que  ,  dans  le  cas  où  il  s'élèverait  quelques 

difTicullés  entre  les  parties  conliaclantes  ,  il  serait  clioisi  pour 

[un  des  arbitres.  (De  Honlheim,  Uisl.  difthm.  Trevir. ,  lom.  Il, 

'  pa^-  5c)7.  )  Le  comte  Philippe  disparaît  en  i538. 11  avait  épousé, 

^'i».  Adélaïde,  fille  d'OUon,  comte  de  Hova,  et  non  de  Uoyen; 

12°.  Anne,  fille  de  Jean  III,  duc  de  Clèves.   Du  premitT  lit, 

[il  eut  Volralh,  OHon,  bailli  de  Slclnforl,  el  F.lisaheih,  mariée, 

iSaS,  à  Jean   de   Mciun,  vicomte  de  Gand.    Du  secemd, 

^sortirent  F*hiïippc,  chanoine  de  Mayence  ;  François,  mort  en 

i  j58o;  Jean,  surnommé  Pie,  dont  fa  postérité  unit  en  iSgj 

lCI  trois  iUles. 


\VOLRATH  II,    OTTON  ,    PHILIPPE    III,    FRANÇOIS 
ET   JEAN. 

Ces  cinq  frères ,  par  l'intervention  de  François,  leur  onclr, 

k'èque  de  Muiisler,  de  Minderi  et  d'Osnahruck,  elde  Philippe, 

andgrave  de  Hesse  ,  firent,  le  \<\  novembre  i.'j!i?i,  un  pacte  de 

[succesion  en  vertu  doquel  le  comié  de  VValdcct  tut  divisé  en 

^deux  portions  ,  dont  la  première  fut  le  partage  des  deux  aînés, 

AVolrath  et  Otion;  el  le  second  devint  le  loi  des  trois  autres, 

issus  du  second  lit,  auxquels  les  deux  premiers  furent  de  plus 

■  obligés  dfi  faire  un<^  pension  de  cinq  cents  florins,  à  raison  du 

[douaire  d'Anne,   leur  mère  ,    qui  leur  était  affeclé.  (Dumoni, 

iCorps  diplom.^   lom.  IV,  pnrl.  a  .   pag,   if:i3.  )   Voirath   fut  un 

'des  présidents  du  colloque  (el  non  de  la  diète  )  de  Halisbonne, 

'en    i5>G  et  non   154".    L'intérêt  du  Lutltéranisme  qu'il  avait 

^«mbrassé,  le  fit  entrer  dans  la  ligue  de  Smalkalde;  mais  bientôt 

iil  s'en  retira  ,   et ,   le  iB  juillet  1 54?  i   ''   *•'  sn  paix  avec  l'em- 

Ipereur,  auquel,  par  un  reversai  du  ai  juin  de  l'année  suivante, 

[il  promit  de  se  coniportei  en  tout  ,  dans  la  suite,  envers  lui , 

,  comme  le  doil  un  fjdèle  vassal.  (J^uni»,  Sfikil.  sacniL,  tum.  il, 

I  pag.  i43o.)  Les  comles  Philippe  111  et  Jean  ,  son  frère  eurent 

,  depuis  c|uerelle  ensemble ,  au  sujei  des  successions  paterne  Ile  et 

Ijmalcrnelle.   Le  landgrave  de   Messe  s'élant  rendu   modialeur 

•  entre  eux,  Philippe  renonça,  le  G  décembre  iSSy  ,  a  toutes  ses 

jrétentions ,    moyennant  une  somme  de    dou7.e  ntille  écus. 

Dumont  ,  Corpi  dipt. ,  fom.  V,  pari,  i ,  pag.  i66.  )  Le  roin( 

leaa  étant  mort  saus  enfants,  l'an  i5Gt> ,  rrançois .  son  fi 


1>ES  COMTES  DE   WAI.DECt.  45 

Sar  les  soins  du  landgrave  de  liesse ,   el  du  duc  de  Clèves ,  prit 
<"s  arrangements  ,  le  -mj  jtiin ,  avec  sa  veuve  ,  pour  mu-  somme 
id^argont  qu'il  répétait.  (Dumoiit,  idid.,  pag.  itjH.)  Les  états  de 
|*'(\^'aldcek  prêtèrent  serment ,  la  même  année ,  au  landgrave 
laurice,  comme  à  leur  suzerain.  (  Lunig  ,  part.  Sperial.  ton- 
linut. ,   tom.  111  ,  pag.  •■I76.  )  Le  comie  Voiralh  11  rooiirul  le 
iS  avril  iByS,  laissant  de  sa  femme  Anasta.sif,  fdie  de  Henri, 
comte  de  SthwarzcnLourg  ,    Josjaa,   qui  suit;    Voiratli  ,  né 
jl'an   i562,   mort  en   iSSy;  Calhcrine  ,   femme  de   Frédéric, 
smle  de  Iloya;  (iutle,  femme  de  Henri,  seigneur  de  Plauen  ; 
Anastasie-Catherine,  mariée,  en  i586.  à  Wolfgang,  comte 
Lœvvenslein-Weithelm,  morte  en  1620. 

JOSIAS. 

iBjS.  JostAS,  né  le  8  mars  i554.,  succéda  au  comte  Vol- 
ih  II,  son  père,  et  mourut  l'an  i588,  laissant  de  Mahif. , 
[^n  épouse,  fille  d'AllwrL,  comte  de  Barby  ,  Christian,  qui 
it,  et  Volrath,  tige  de  la  branche  de  Walderk-Wildungen, 
'qui  finit  le  9  novembre  ili^a,  dans  la  personne  de  son  (ils 
yiuiné,  Georges-Frédéric,  célèbre  par  ses  belles  actions,  qui 
li  mériti^rent,  en  ifiHa,  le  lilre  «le  prince  de  l'empire.  Les 
ials-générâux,  au  service  des<ntels  il  élail  entré  dès  l'an  iG65, 
l'avaient  nommé  lieutenant- général  de  leurs  armées,  et  lui 
avaient  donné  le  gouvernement  d'tJirecht.  Il  avait  ensuite 
commande  les  armées  de  l'empereur  Létipold  ,  qui ,  l'an  ibttti, 
le  créa  grand-maitrc  de  Toriirc  de  Saint-Jean  de  Jénisalem 
en  Poméranie. 

CHRISTIAN. 

i588.  Christian,  né  le  27  décembre  i585,  successeur  de 
Josias,  son  père,  au  comte  de  Waldeck,  mourut  en  i63>S, 
laissant  de  sa  femme  Elisabeth,  fille  de  Jean,  comte  de 
T^fassau  -  Dilleubourg  ,  Philippe,  qui  suit;  Jean,  mort  sans 
enfants,  l'an  iG(i8;  Sophie-Julienne,  .illiee,  en  i(jii4,  à  Her- 
man'i  landgrave  de  Liesse;  et  cinq  autres  ûltes. 

PHILIPPE  IV. 

iG38.  Philippe,  fds  du  comte  Christian,  et  son  successeur, 
i)é  l'an  iGi3  ,  fia  tue,  l'an  i64:J  1  au  combat  de  Tabori 
L'Anne-Catuerine  Dt  Saïn  ,  sa  femme,  il  laissa  Christian-" 
Louis,  qui  suit  ;  Jusia.s ,  qui,  après  plusieurs  belles  actions  , 
conduisit  Il's  troujies  auxiliaires  des  ducs  de  Bruns\vick-Lime- 
boui'g  en  Candie,  ou  il  mourut,  le  8  août  iGtig,  d'un»;  blessure 
qu'il  avait  reçue  le  l'j  juJUet  prccédenl  ;  el  d'autres  cafanls. 


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€lfR050T,(MÎTB  RTSTORTQrS 

CHRISTIAN  -  LOUIS. 


1(545. 


Ile  2c 


iGîS, 


1' 


I 


i^j.  CeniSTIAN-LouiS,  nelesgjuin  ibi^,  lermir 
ifi|7,  par  une  transaction  [»assëe  avec  le  landgrave  de  HessCj 
la  contestation  qui  régnait  depuis  tong-tems  entre  les   deiii 
maisons,  touchant  la  mouvance  de  Waldeck.  {frayez  ci  JessuA 
Tolralhl.)  L'année  suivante,  Cliristiati  Louis  réunit  à  son  coml« 
celui  de  Pyrmont ,  en  vertu  de  la   disposition    testamentaire 
de  Jean-Louis,  dernier  xomte  de  Gleichen,  faite  eu  faveur j 
de»   comtes   Christian    et  Voiralh  de  WaldecL    Ferdinand, 
évêqiie  de  Paderbom,  prébt  célèbre  par  sa  talents  et  ses  vertusj 
rcclania  celte  succession  comme  un  fief  ouvert  à  son  !église;] 
et ,  ayant  pris  les  armes,  il  se  remHt  maître  de  PyTmont  apr 
un  siège  vigoureusement  poussé.  Mais  les  Suédois  remirent  les 
comtes  de  Waldeck  en  jouissance  de  ce  comté,  qui  leur  fut 
assuré  par  la  paix  de  We^lphalie,    l^s  évêques  de  Padcrbori 
persistèrent  néanmoins   dans   leur  opposition,  qui   fut   enfit 
levée,  l'an  1668,  par  un   traité  qui   assurait  à  leur  église  leJ 
comté  litigieux  à  l'extinclioii  des  niâli's  de  Waldeck.  (  Imliaff^- 
afiiifue.)  Chrislian-I.ouis  introduisit  dans  sa  maison.  Pan  i6>jS, 
le  droit  de  piimogénilure;  ce  qui  fut  confirmé  par  un  décret 
impérial  du  aa  août  iSqy.   (Lunig,   SpktI.  sixcut. ,  tom.  Il, 
p.  iSq3.  )  Ses  talents  mditaires  lui  méritèrent  dans  les  armées 
de  l'empereur  le  grade  île  général-feld-maréchal.   Il  mourut  le 
ai  décembre  1706,  après  avoir  épousé,  i**.  \hne-Elisa££T!1,^^ 
SE  RjvppoLSTEitT,  morte  en  1^76;  %•*.  Jeanne  de  Nàss&.u-«^H 
Idstlin.    L'aîné  dos  enfants  sortis  de  ces  deux  mariagej^  aub^^ 
nombre  de  vingt-cinq,  fut  le  comte  qui  suit.  , 

FRÉDÈRIC-ANTOINE-ULBIC.  fl 

1706.  FaiDÉniC- Ahto»wr-Uliuc,  né  le  37  novembre 
1676,  fut  le  successeur  du  comte  Chrislian-I^uis.  son  père. 
âVlant  attaché  à  l'empereur  Charles  VI,  il  fut  élevé,  par  ui»< 
rescrit  de  ce  prince,  du  6  janvier  171a  ,  à  la  dignité  de  prince- 
de  IVmpire.  Mais  il  ne  publia  celte  promotion  qu^au  uiois  de 
«décembre  1717,  et  ce  ne  (ut  que  le  11^  septembie  17  i<.)  qu'il 
fut  introduit  dans  le  collège  dfs  princes  st'culiers  du  cercle  du 
haut  Rhin.  Nous  voyons  m<*me  qu'à  la  diète  de  l'empire  les- 


princes  de  Waldeck  ne  siégèrent  que  parmi  le-s  comtes.  Fré- 


iéric-Anloinc-Ulric  mourut  le  i".  janvier  172)1),  laiss.int  dtf' 
Louise,  son  épouse,  (itie  <le  Chrétien,  duc  de  Birkenfeld,  utv* 
grand  nombre  d'enfants,  dont  les  principaux  s<>pl  Chrétien-" 
Philippe  ei  Charles-Auguste,  qui  suivent,  et  Louise,  mariée' 
à  i'rcJccic-JîerirtrJ ,  coiule  de  Deux-PuiJls-Bitkeiifcld. 


I 


BE5  PBi:iCE3  SE  WALOSCX. 


CHRETIEN-PHILIPPE. 

fjs-K  Chrétien-Philippe,  né  le  i3  octobre  1701,  succ.é«la, 
dans  le  mois  de  janvier  lyaS,  k  Frëdéric-\nloine-Ulric ,  son 
prro ,  et  le  suivit  quatre  mois  après  au  lotnbeau ,  sans  laisser 
(le  poslérité. 

CHARLES-AUGUSTE-FRÉDÉRIC 

1728.  CHARi.FS-\ur.tiSTP.-FRÉDÉHir,  n^  le  24  sepiembra 
Ï704»  fut  le  succi'sseiir  tit;  (hrt'ûen-l'hilippe,  son  frère,  après 
avoir  été  capitaine  au  service  Ju  roi  de  Prusse.  Étant  passé 
depuis  à  celui  de  Tempcieur,  il  devint  feld-maréchal  oc  ses 
armées  et  propriétaire  <ruii  régiment  d'infanterie.  Eti  «747  ,  il 
commanda  aux  Pays-Ras  en  qualité  de  général  des  Hollandais. 
S'étant  relire  depuis  en  son  comté,  il  y  mourut  le  ag  anilt 
17G3.  CnHiSTiSE  ou  CHaETiFNNE,  fille  de  Chrétien  111,  duc 
de  Deux-Ponts,  qu'il  avait  épousée  l'an  1741 ,  le  fit  père  de: 

1".  Charles-Aiigtisle-Frédéric,  dont  l'article  suit  ; 

a».  Cil  ri  stian- Auguste,  né  le  6  décembre  1744»  décédé 
sans  enfants; 

3».   Gi'orges ,  cpii  succéda  à  Frédéric  ;  ^ 

4".  Louis,  né  le  ili  décembre  1732,  décédé; 

S".  Louisii,  née  le  29  janvier  1750,  mariée,  le  a3  avril 
1776,  à  Frédéric-Auguste,  duc  de  JNassaa-Usingen. 

FRÉDÉRIC, 


1763.  FRÉnÉRic,  né  le  aS  octobre  1743,  prit  les  rênes  du 

oiivernement  en  176(1.  Il   obtint,  en  i8o3,  une  voix  virile  à 

a  diète  et  entra,  le  18  avril   »8o7  ,  dans  la  confcdér.ilion  rlié- 

nanc.  Il  mourut  en  i8ia,  sans  avoir  été  marié.  Georges,  son 

frère,  lui  succéda. 

GEORGES. 


i8t2.  Georges,  prince  de  Waldeck,  né  le  G  mai  T747, 
mourut  le  9  septembre  iMj3.  Il  avait  épousé,  le  12  Siifjtembre 
1784,  Albhhtine- Caroline- Auguste,  fille  d  Auguste  , 
prince  de  Schwarzbourg-Sondershausen,  née  le  i  février  176Ô. 
De  ce  mariage  sont  issus  : 

1».  Georges-Frédéric- Henri,  fjui  suit; 

2".  Frédéric- I.ouis-Hubert,   ne  le  o  novembre  1790; 

3°.  Je;m-I.auis,  né  le  a4  septembre  I7'")4; 

4".  Wolrad-Georgea-Chailes,  ne  le  a3  avril  1798  ; 


4S  CHBON:  âlST.  des  PAIKCES  DB  WâtBECK. 

5^  Charles,  né  le  la  avril  i$o3;. 

6».  Hennann,  né  le  i6  septembre  1809; 

7».  Christine-^  Frédériq.ue- Auguste  ;  née  le  aS  mari  ijPj^ 

8".  Ida'- Caroline  -  Louise ,  née  le  26  septembre   179&  y 

'  mariée,  le  23  juin  1816,  à  Guillaume,  prince  de  Lippe- 

Schaumbourg  ; 
9".  Caroline-Françoise-Mathilde ,  née  le  10  avril  .i8ot| 

abbesse  de  Schaken. 

GEORaES-FRÉDÉRIC-HENRL 

iS  1 3.  GEORGBS-Faiioéaic-HENJEU,  né  le  20  septembre  1 789, 
succéda  à  son  père  le  g  septembre  i8i3.- 

Le  prince  de  Waldeck  est  aujourd'hui  meinbre  de  la  confé- 
dération germanique ,  et  occupe  à  la  diète  la  dernière  plac<| 
avant  les  villes,  en  participant  à  la  seizième  voix  çuriale.  Daiu 
l'assemblée  générale ,  il  précède  les  maisons  de  Reuss  et  de 
Lippe; 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES  COMTES, 


DUCS,  PUIS  ROIS  DE  WURTEMBERG. 


«Mi«v«ww«MivmMwvirvwM 


JjE  duché  Je  Wiirlemborg ,  compris  au  Juc}té  Je  Sualie ,  esÇ 
un  compost*  de  plusieurs  comtes  el  seignrurirs,  acquis  ,  04 
par  mariages  ou  nar  achat ,  ou  par  droit  ilc  coiii|ucle.  Si's  bornei 
sont ,  an  nord,  l'évi^clié  de  Spire,  le  palalinal  du  Kliin  ,  I9 
comté  de  Hohvtilohe,  les  terriloires  des  villes  impériales  df 
Halle  el  d*Heilbron  ,  rarclicv<''ché  de  Mayeuce  et  qutUjue^ 
domaines  du  lerriloire  de  l'ordre  Teutoiiique  ;  au  levant,  les 
Comtés  de  Limbourg  el  de  Iloheidohe,  les  territoires  des  villes 
impériales  de  Gemtirid  ,  Halle  et  Ulm  ,  les  seigneuries  d^ 
Iteclibcrg  et  Wiesensteig,  la  prévôté  d'Elwangen  et  le  comt4l 
d'Oeliog;  au  sud-est,  les  domaines  de  ta  maison  d'Autriche  j 
au  midi,  les  mêmes,  avec  les  terres  de  Furslenberg,  le  ZoU 
lern  el  le  Brisgaw;  au  couchant,  la  principauté  de  l''urslen'< 
berg,  celle  de  Strasbourg,  le  margraviat  de  Bade,  dont  il  est 
séparé  par  la  forêt  Noire.  I.a  rivière  la  plus  considérable  est 
le  Neckcr  (iV/«r,  AY/tuj),  qui  du  midi  an  seplrnlrion,  tra-« 
verse  presfpie  le  milieu  du  duché,  et  n;(,-oit  la  plus  grands 
partie  des  petites  rivières  du  pays,  dont  les  plus  remanjiiablc» 
todl  le  Rems,  l'Iins,  le  N.igold  et  le  Koclier.  Son  eJendue  , 
du  midi  au  nord,  el  de  l'orictil  an  couchant,  est  d'environ 
sei/.e  milles,  non  compris  les  parties  détachées  Je  sa  ptiinto 
méridionale,  ni  la  seif;n(nirie  de  lleintlenheim ,  qui  est  pareil- 
lement séparée  du  reste.  Le  duché  comprend  soixante  et  dix 
villes,  lanl  grandes  que  petites,  et  environ  douze  cents,  lant 
l>ourg.s  que  bourgides,  villages  et  hameaux.  C'est  s.»ns  conlicdit 
Tunedijs  plus  ierlilcs  et  des  plus  agréiibles  coutrées  de  rAile-< 
XVi.  7 


5o  CHUOWOLOGIE   HlSTOBTQt'E 

magne.  Il  abonde  en  blé,  vin,  fniils  ol  bestiaux,  et  enfin  lou? 
ce  cjui  est  indispensable  pour  les  [iremicrs  besoins,  ou  «jui  s«Tt 
aux  agrrmrnls  et  aux  romrnoiliU's  Je  la  vie.  Les  habilanls  s'at- 
tacJicnt  beaucoup  à  ragriculliire ,  et  l'iniliislrie ,  enrouragêe 
par  la  sagesse  des  souverains  ,  \a  chaque  année  en  au^rnenlant; 
et  de  là  vient  que  la  ropulalion  est  (rès-considéraLle,  à  nro- 
porûon  de  l'clendue  du  pays.  Réunie  à  celle  de  Montbéliard 
et  des  seigneuries  fjui  y  sont  attacliées,  elle  va  au-delà  de  six 
cent  mille  âtnes. 

Le  duc  de  "Vt'"urtemberg  exerce  la  justice  sans  appel  ,  en 
matière  criminelle  ;  et  pour  le  civil,  11  est  en  posscssifin  du  pri- 
vilège de  non  anpeUanào.  Son  duché  est  un  fief  masculin  de 
l'empire.  A  la  diète  de  Katisbuiine,  il  a  deuK  vntx  dans  le  col- 
lège des  princes,  Tune  comme  duc  de  Wurtemberg,  lautre 
en  qiialile  de  comle-princier  de  Montbéliard.  Dans  sa  qualilé 
de  duc  de  Wurtemberg ,  il  doit  Cire  compté  parmi  les  an- 
ciennes augustes  maisons,  dont  le  droit  d'alternajive  a  été 
fixé  par  des  Irailés  de  ili^o  et  de  f74o.  Dans  le  ccrrle  de  .Suabe 
il  exerce,  en  commun  avec  Tév^que  de  Constance,  le  droit  de 
convoquer  les  membres  du  cercle;  et  en  parliculier,  il  est 
revêlu  de  la  digutti'  de  ilirerteur  du  cercle,  flans  les  diètes 
duquel  il  a  deux  voix  ;  l'une  comme  duc  de  Wurtemberg  , 
l'autre  comme  seigneur  de  Fussiucue.  Sa  part  au  comlé  de 
Limbourg  ,  nouvellement  acquise,  lui  vaut  le  litre  de  membr  ~ 
du  cercle  de  Franco  nie. 

Son  aulorîlé  est  restreinte  par  celle  âés.  élats  du  pays,  sanj 
le  consenlement  desquels  il  ne  peut  f.iire  aucune  loi  lu  établie 
de  nouvelles  impositions.  Ces  étals,  depuis  la  séparation  ai 
la  noblesse,  cousislent  en  quatorze  prélats  ou  abbé;t,  et  e^ 
soixante  et  dix  villes  et  bailliages. 

Tous  les  ans,  un  nombre  fixe  des  députés  des  étals  du  pay 
s'assemble  deux  fois  ,  avec  le  rousenlement  du  duc ,  poui 
régler  les  affaires  ordiiiaires  et  les  tailles  du  pays.  Mais,  dans 
les  affaires  d'une  plus  grande  imporlance,  le  duc  convoque 
ÉxtraordinairemenI  une  assendilée  générnle  de  tous  b's  députés 
des  étals  du  pays,  et  ne  les  congédie  qu'après  avoir  tout  ar- 
rangé par  une  délibération  commune. 

La  religion  dominante  du  pays  est  celle  de  la  cr)nfession 
d'Augsbourg;  et  quoique  le  dur  Cbârles-Alexandre  ait  em- 
brassé la  religion  calhnlique,  il  a  garanti  aux  élats,  par  des 
déclarations  solennelles  nesannées  i"ac),  ly'iael  lyS-i,  qu'aucun 
changement  ne  serait  fait  dans  la  consliluliou  religieuse  de  tout 
le  ducbé  ;  que  ,  dans  loules  les  églises  el  écoles  de  sa  dépendance, 
on  n'ense'fgneiait  ijue  la  religion  lutlierienne ,  et  (|u'il  n'exer- 
cerait iii  ne  feiail  exercer  dans    tout  le  pays  aucun  acte  du 


DES   COMTES    DE, WURTEMBERG.  6ï 

•ulle  catholique,  excepté  dans  la  chapelle  <le  la  cour.  Le  duc 
Charles  renouvela  et  confirma  celle  Jcrlaralion  en  1744  et 
jySi^.  Pour  l'avancement  des  sciences,  il  y  a  Jeux  universités 
dans  le  duché,  l'une  à  TubingiJ,  fondée  en  i4775  ^t  l'an  lie  à 
StuUgard.  Celle-ci,  dans  ses  cumiuencements,  avait  la  forme 
d'un  iiistilut  d'éducation  militaire,  établi  en  1770  par  le 
duc  Charles.  Cinq  ans  après  ,  cet.  institut  fut  transféré 
(l'an  1775)  d'un  château  isolé,  solitude  où  il  avait  reçu  sa 
première  éducal  ion ,  à  Slutlgard,  et  y  acquit  par  degrés,  en 
peu  de  tems,  par  des  succiis  urillanis  et  la  culture  des  scie-nces 
et  des  arts  la  plus  étendue,  une  si  grande  réputalion  et  une 
telle  consistance  ,  que  l'empereur  Joseph  II ,  qui  Thonora  de  sa 
présence  ,  lui  accorda,  en  1781 ,  le  titre  et  tous  les  droits  d'une 
université  d'Allemaene.  Outre  cela,  il  y  a  un  grand  gymnase 
à  Slutlgard  ,  et  cinquante-deux  écoles  répandues  dans  les  difFé- 
renles  villes  du  pays,  où  l'on  enseigne  différenles  langues. 
Parmi  les  élahlissements  qui  ont  pour  objet  l'éducation  par- 
ticulière, on  doit  remarquer  les  quaire  monastères  protestants 
et  le  séminaire  théologique  attaché  à  runiversité  de  'l'ubinge. 
C'est  dans  cts  quatre  séminaires,  subordonnés  tous  à  celui  de 
ïubinge,  que  Von  forme  par  degrés,  depuis  1  âge  de  quinze 
ans,  jusau'à  l'âge  de  vingt-quatre,  les  jeunes  gens  destinés  à 
l'état  ecclésiastique.  Leur  nombre  monte  à  deux-cent  cir>quantc; 
c'est  aux  frais  du  pays  qu'ils  sont  élevés  ;  et  après  avoir  acquis 
les  qualités  relatives  à  leur  état,  ils  sont  appelés  successivement 
à  remplir  les  différentes  charges  ecclésiastiques.  (Breyer,  Jux 
pulilic.  iVirtemb.  ) 

J.c  duché  tire  son  nom  de  l'ancien  château  de  Wurtemberg, 
situé  en  Suabe,  dans  le  bailliage  de  Cansladt,  entre  les  villes 
de  Canstadt  et  d'Eslingen.  Ce  château  a  été  la  résidence  des 
comtes  de  Wurtemberg,  jusqu'en  i3ao,  que  le  comte  Eberhard 
l'établit  à  Slutlgard  ;  et  quoique  le  duc  Ëberhard-Louis  Tait 
transféré,  en  «727,  i  Luuisb-ourg,  son  successeur,.  Charles- 
Alexandre  ,  la  rétablit  de  nouveau,  l'an  1733  ,  à  StuUgard  qui  est 
aujourd'hui  l'une  des  plus  belles  villes  de  l'Allemagne,  par  son 
château  que  le  duc  Charles  a  commencé  l'an  174H,  et  par 
l<'s  embellissemenls  que  ce  prince  ajouta  chaque  année  à  la 
ville.  L'origine  des  comtes  de  Wurtemberg  se  perd  dans  l'obs- 
curité des  tems.  Quelques  modernes  prétendent  la  faire  des- 
cendre des  anciens  rois  de  France,  et  snuticnneal  que  le  roi 
Clovis,  époux  de  Clotilde,  conféra,  vers  l'ao  5oo  ,  h  uu  cer- 
tain Lmerich,  son  pareni,  à  titre  de  dynastie  ou  de  baronnie, 
les  châteaux  de  Wurtemberg  et  de  Beuletspach,  avec  les  terres 
voisines;  que  cet  Kmerich  eut  un  (ils,  nommé  comme  lui, 
ptj&tesseur  du  château  de  Wurtemberg,,  el  maifc  du  palais 


1 


6*  f1fllOnOt.Ofî|t  HTSTOmOtT* 

•ous  le  roi   Dagobert  ,  eic.  Ces  préipridiis  Emerirhs ,  ainsi  que 
la  nostrrilé  (ju'nn   Ifur  tloTine,  sont  aulant  d'êtres  fabuleux  J 

3UI  n'onl  (le  fondement  que  dans  rimaginatioa  cxiravdgantél 
e  qb(>l(|ues  chroniqueurs.  D'autres,  aussi  mal  fondés,  foiUj 
descendre  Jes  comtes  de  VVurtcmlierg  d  un  [>ré(endu  AllxTt  , I 
qui  vivait ,  disent-ils  ,  eu  -jSi  ,  et  avait  épousé  une  comtesse  del 
Ferrelle. 

l>épourvus  totalement  de  1  éra<^'rgnases  authentiques  de  This 
loire,  pour  éclaircir  la  naissanre  do  Ta  maison  de  Wurlem-»] 
b«Tg,  nous  sommes  oliligés  de  descendre  au   treizième  sièclaj 
pour  avoir  une  suite  Roa  interrompue  Je  ses  comtes,  et  dvj 
commencer  par  : 

ULRIC  I. 


Ulric  et  son  frère  liartman  étaient  ncvenx  ,  par  leur  mère^i 
du  comte  HaiLniaii  de  Grœningeti ,  qui,   Pan   1243  ,  venditîj 
l'emperi^ur  t'réderic  11  un  comté  dans  l'Albégau   pour   le  priit 
de  trois  tnille  deutc  cents  marcs  (Tareent  >  suus  la  condition  que^J 
ta  mort  arriv;ml  avant  l'échéance  du  paiement,  l'argent  seraîw 
Remisa  ses  neveux  .  les  comtes  de  Wurteml>erg.  Ceux-ci  Plaienij 
donc  les  héritiers  du  comte  Harlman  de  Grœningue,  qoi ,  pa 
coiné«piPi>t, n'avait  point  d'enfants,  llsdevinrenl  leschefsde  deujij 
fcranclies  différentes  de  la  maison  de  Wurtemberg;    et  dans  l« 
partage  qu'ils  firent  de  leurs  domaines,  fJlric  eut  le  château  del 
Wurtemberg  dont  il  se  disait  comte  dans  sa  signature  ,  cil 
Hartman  eut   le  château  de   Grœningen,   dont  il  se  qualiGai|] 
aussi  rnmte  en  signant ,  cornes  liartmimnus  senior  de  Groemngenm 
Peut-être    n'emploie  l-il  ici   le   terme    de  senior  que  pour 
«lislingtier  d'un  lils  de  m'^me  nom  que  lui.  Quui  qu'il  en  soit  ,1 
ît  conserva  les  armes  de  la  famille  tie  Wurtemberg  ,  qui  étuienl 
trois  bois  de  cerf.  Il  mourut  dans  la  prison  d'As|>erg  ,  où ,  vaincu 
dans  ini  combat ,  il   avait  été  renli'rmé.  Ses  descendants 
furent  guère  plus  tiue  lui  favorisés  du  sort.  Obligés  de  vendra'] 
leur  lerre'de  Grœningen,  ils  se  reLiièreiil  dans  la  haute  Suabe^ 
à   Landau    dont  ils  se  qualifièrent   roui  Us  ;  titre  que  l'exlrcmC 
pauvreté  où   ils  se  trouvérenl  réduits,    les  oblig<"a  ensuite  de 
quitter  pour  se  contenter  de  celui  An  seigneurs.  Celle  liran<:Ke| 
sans  asoir  pu  se  relever,  s'éteignit  au  dix  septième  siècle. 

Il  n  eu  fut  pas  de  même  de  celle  «rUlric.  Ce  fut  un  gran 
g  leirier  qui  eut  continuellement  les  armes  à  la  main  ',  ce  qui  lâj 
re.idil  formidable  no.,— i-eulrment  aux  ^  illes  et  aux  seigneurs  dcj" 
«on  voisiifafw,  m;iis  à  l'empire  même.  Sa  vie,  sehm  Trithêmcj^ 
fui  nn  eiirluînemetit  de  succès  et  de  triomphes.  Les  villes  et  le* 
Latliiages  de  Stullgard,  de  Coastadt ,  de  Vaiblingeaf  de  Lem- 


I»M  enWTM  nE  WtJWTRWllRRr.,  55 

berg,  une  partie  des  biilliages  de  Schnrntlorfpt  Goeppingen,. 
consliiuèrenl  le  gros  il c  son  rnrnté  Ici  qu^il  était  alors,  et  dont 
|p  châlciu  de  Wunemiierg  ,  où  il  résidait  et  qiiM  prit  soin 
d^agrandir,  formait  comme  le  centre.  Attaché  d'alïonl  à  l'em-» 
pp-rcur  Frédéric  II ,  il  prit  ensuite  le  p.irti  Je  Henri  liaspon  » 
qui  loi  promit  de  nouveanx  fii'fs,  Hicliard  de  Cornou.iilles  y, 
qui  prit  ensuite  le  titre  de  roi  des  Korruins,  travailla  de  mémo 
i  nie)  Ire  Ulric  dans  ses  intérêts,  et  lui  ronfirma,  l'an  latjo, 
la  possession  des  fiefs  que  les  rois  Guillaume  de  Holian<le  el 
Raspon  lui  avaient  accordés.  Ulric  avait  acquis,  en  la-Si  ,  da 
révé(|ue  de  Constance,  la  ville  de  Wiltlingen  pour  onze  ceni» 
marcs  d'argent,  il  ne  la  ganla  pas  long-teiTis  et  l'écli.ingi'a^ 
l'an  1355,  avec  Henri  de  Hurn  et  de  Fuislmberg ,  pour  la , 
moitié  du  comté  d'Urach.  Henri,  devenu,  l'an  li'io,  par 
la  mort  de  IJerlhoM ,  son  frère,  possesseur  de  l'aiilre  moilié, 
la  vendit,  en  i2(35.  pour  trois  mille  cent  marcs  d'argent  4 
Ulric  II  cl  à  Elierhard  ,  sou  frère. 

La  mort  d'Albert ,  comie  de  Dilllrigen  ,  ayant  fait  vaquer  !•] 
charge  de  grand  maré''lial  du  diirhé  de  Siiabe  ,  l'ailvocaiie  da 
la  ville  d'Llm  et  l'advo'îlie  de  Piirs,  Conradin  ,  fds  du  roi 
Conrad,  transporta  ses  titres,  l''an  la-^ii),  à  Ulric  1;  ce  qui 
n'empêcha  pas  celui  ci  de  reconnaître  pour  en>perenr  Kicharill 
de  Cornouailles  ,  qu'il  vint  saluer  h  Worms  an  mois  d'aoïtt 
la€o.  Non  content  de  lui  cotdirmer  les  liifs  de  l'empire  rpi'il 

ÏosséJait  ,  hicliard  lui  promit  une  somme  de  mille  marc»' 
'argent ,  pour  sûreté  de  laquelle  il  lui  engagea  la  ville  impé- 
riale d'Eslingen,  1^  .io  février  I2''5  fut  le  terme  de  .ses  jouis* 
Il  a\'ait  épousé  ,  i°.  Mvthjldk  D'Ot:HTKNSTEiN  ,  morte  en 
Couches  l'an  laSlî;  a".A(r«ES,  fillcde  litdrslas.dncde  1-ignilz, 
en  Silésie ,  décédée  le  i3  mars  i:t6S.  Ulric  fut  surnommé  au 
gros  pouce ,  parce  qu'il  avait  ce  doigt  de  la  main  plus  gios  qu'il 
n'est  d'ordinaire.  Il  fut  enletré,  ainsi  que  sa  seconde  femme ^ 
dans  l'église f'ollégiale  de  Stnitgard.  De  sa  première  femme,  il 
fut  Ulric  et  Eheiliard  ,  ipti  suivent.  Ij  seconde  le  (il  père  de 
l.uilgarde,  ienime  d'Albert  de  Luewenslen,  rappelée,  avec  !>on 
mari,  dans  des  actes  de  128*^  et  de  1H02;  ite  Malhilde,  alliée 
à  Frédéric  ,  catuie  de  Treshindingcn  ;  et  d'Agncji,  femme  de 
Louis,  comte  d'Oeliiigen. 

ULRIC  H  ET  EBERUARD  I. 

laGS.  Ulbic  II  et  EBCaii.viiD  1,  son  frère  ,  furent  le.ssur.cés- 
senrs  d'Ulrir,  leur  père,  au  ci>mlé  de  Wurlentlierg.  Le  pre- 
mier n'est  connu  que  par  f(UL'li|iies  chartes.  Il  isl  rappelé  avi'c 
lun  irci'e  daus  des  actes  de  i-^-o  et   1:^7^,  douués  par  Eglulf 


84  cnitOKOTOere  BrrroRiçrit 

de  Stenslingen  :  Ulrîcus  Eberhardus  jratrts  r.ùmîhs  de  Tf^urtem^ 
èerg.  Us  donnèrent  tnsenible,  en  rajS,  unecharlc  à  l'époque  de  , 
Conslancc  pour  ccrlalus  dioils  (|ii'il  répétai»  sur  pu».  (  ^Vn.7/Av 
del'évêcjié  de  Constance.  )  Depuis  ce  tems  ,  IJIric  disparaît  dans 
l'histoire.  Mais  les  actions  éclatantes  d'iiberhard  ,  dont  nou»^ 
allons  raconter  les  principales,  lui  valurent  le  surnom  d'/Z/uj/r^? 
ce  (|i)i ,  dans  le  style  du  tems ,  se  prenait  en  bonne  et  mauvaise 

{jart.  S'élanl  joint  aux  luarpavcs  de  Bade,  il  avait  profilé  do 
a  longue  vacance  de  Tempire  pour  envahir  ,  dans  la  Suabe , 
l'Aisare,  la  Franconie  et  le  palalinat  du  lUiin,  les  terres  im- 
périales, et  celles  dont  les  seigneurs  étaient  moris  sans  lais- 
ser d  héritiers  capables  de  déff  ndre  ce  quMs  leur  avaient  trans- 
mis. iMais  l'empereur  Hodolplie ,  se  voyant  anérnii  sur  le  trône, 
prit  les  armes,  en  i27(>,  [K>ur  les  conlraindie  de  rendre  cft^ 
tprils avaient  usurpé, tant  sur  l'empire  que  sur  les  princes^. leurs,  i 
voisins,  et  en  vint  à  bout,  avec  l'aide  du  comte  palatin,  son» 
gendre.  (  Siruv.  ,  Çorp.  Ilisl.  frerm.^  page'iio.)  linnemi  da 
repos,  il  s'engagea  dans  de  nouvelles  quer»'llps  avec  les  viUes< 
de  Suabe.  L'empereur,  .sur  les  plaintes  qu'elles  lui  portèrent^ 
déclara  la  guerre,  en  i-j.h^,  an  comte  de  Wurtemberg,  et  vint^ 
■vfc  une  puissante  armée  ,  ravager  son  pays.  Ëberhard  ,  n'osant 
se  mesurer  avec  hii  dans  une  bataille  rangée  ,  alla  se  renfermer 
dans  sa  ville,  de  Slutlt>ard  ,  oîi  Rodr>lphe  ne  larda  pas  à  venin- 
l'assiéger..  Craignant  d'èlre  forcé  dans  cette  place,  Eberhardi 
en  sortit  pour  venir  se  jeter  aux  pieds  de  l'empereur  ,  et  obtint' 
gràc<r  ,  en  se  remellanl  à  sa  discrétion.  Le  traité  par  lequel' 
ils  se  réconcilièccnl  fut  conclu  le  j«iur  de  saint  Martin  1286, 
e|  confirmé,  l'année  suivante,  par  un  auire  plus  détaillé.  Ce- 
fut  l'archevêque  de  M.iyence  qui  négocia  ta  paix  entre  eux  ; 
en  quoi  il  réussit  d'autant  plus  faciloment ,  que  Tempereup 
et  le  comte  élalenl  |yarei]ls,  comme  le  prouve  un  diplôme  diL 
premier,  daté  de  l'an  12.H4.,  où  le  second  est  appelé  noiih't 
Elteihardtis  cornes ,  Ok'unrulii.s  iwster  dileiUus.  La  'parenté  ,  ou. 
plultV  l'alfinité  de  Kodolphe  et  d'hberhard ,  consistait  en  cfr 
que  Cunégonde  de  Habsbourg,  sœur  de  Rodolphe,  avail  épousa 
Otiou  d'Ochslenstein .  furc  de  Malhilde,  m^re  d'Kbcrhard. 

Lberhard,  iJei  gnitià  rumes  dt  K^urtemherg ,  (ut  choisi  pour 
avqué,  l'an  iuf)i  ,  par  les  religieux  tle  l'abbaye  de  Melck,  et, 
la  m^me  atmee  ,  par  ceux  de  Madelberg.  Après  la  mort  de 
hodulphe,  il  su  déclara  pour  Albert ,  (ils  de  ce  prinre ,  qui- 
prétendait  lui  succédera  rempirc  ;  cl  lorsqu'Adolphe  de  Nas- 
sau, comjiétilpur  d'Albert  ,  vint,  l'an  i2y3,  à  Eslingen,  lous 
les  comtes  et  seigneilVs  de  Suabe,  à  rcxceplion  d'Eberhard  , 
se  présentèrent  pour  lui  n'nilie  hommage.  Maison  voit  que, 
peu  de  luus  après,  ce  comlc  l'econimt  Adolphe  ,  comiue  Ift 


DBS   COMTES  DK  WURTEMBERG.' 


5â 


prouvent ,  i*.  sa  signature  apposée  à  un  diplûme  de  ce  prince, 
uonnë  en  faveur  de  l'abbaye  d  Hirsauge ,  au  mois  de  mars  lagS 
(v.  st.);  a*,  l'honneur  que.  fit  l'épouse  d'Adolpbe  à  la  com- 
tesse Adélaïde  de  Weedenberg,  femme  d'Eberbard  ,  de 
tenir  un  de  ses  enfants  sur  les  fouis  de  baptf'nac. 

Kberhard  ,  devenu  veuf,  épousa  en  secondes  noces  EaMEW- 
GARDE  ,  Klle  de  RodolFe  I ,  marquis  de  Bade  ;  lémoin  un  actî 
de  l'an  1^97,  où  ils  passJri'tU  arcord  avec  les  hcrilicrs  d'Hcssocii 
marquis  de  liade,  louchanl  la  succession  et  la  dot  J'ErmeiH 
garde  :  Eberhanliis  cornes  de  Wirtemher^  et  Irmengardis  cjus  comiM 
fis  colleclan/'a  ffuonilam  illuUrh  tiudolfi  fiHa.  , 

La  soumission  d'l:.berhard  envers  l'empereur  Adolphe  n'élaîC 
pas  assez  sincère ,  pour  être  à  ré|ireuve  des  revers  que  ce  princ^ 
essuya.  L'an  lacjli,  il  l'abaiidunna  pour  se  tourner  ilu  cûtè 
d'Albert,  son  rival ,  aiir]iifl  il  vint  offrir  ses  services  à  Stras* 
bourg,  avec  les  comtes  de  Fribonrg  ,  de  Deux-Ponts  e(  d'Ho- 
henlohe,  et  les  seigneurs  de  Lirhlenberg  et  d'Ochstcnstein, 
Pour  récompense  de  son  zèle  ,  Albert,  après  qu'Adolphe  eut 
été  tué,  l'an  I2()8,  dans  une  bataille,  lui  céda,  par  son  di— 3 
plôme  du  ig  novembre  de  la  m^me  année ,  le  bourg  de  Ilernss; 
et  la  ville  de  Neu-Waiblingen,  qui ,  depuis  l'accommodement 
fait  avec  Rodolphe,  étaient  entre  les  raains  ilu  chef  de  leni- 

Îire  .  comme  des  gages  des  sentiments  pacifiques  du  comle,2 
•berhard ,  la  mairie  année  ,  ou  la  suivante  ,  fut  de  plus  gra-«3 
tifié  par  Albert  de  la  charge  de  landgvogi  ,  sur  urie  partie  coti— J 
aîdérable  des  villes  impériales  de  Suabe.  Il  ac<]uit,  l'an  i3o8pj 
ie  comté  d'Asperg  ,  d'Ulric,  qui  en  était  possesseur,  et  noaj 
<lcs  comtes  paladins  deTnbinge,  avec  la  moitié  de  Calw^j 
des  comtes  de  Schellilingen.  , 

L'empereur  Albert  étant  mort  l'an  i3(>8,  on  tit  quelque, 
mouvement  çà  et  là  pour  melire  Eberhard  au  rang  <le  ceux, 
qui  briguaient  la  couronne  impériale.  Mais  Ilenri  de  Luxem-v 
bourg  ayant  prévalu,  le  fit  citer  i\  la  dièie  lie  Spire,  poupj 
fépondre  au  plaintes  formées  contre  lui  par  les  villes  de  Suabe,^ 
JEberbard  ,  s  y  étant  rendu  bien  escorté ,  refuse  ^brement  de  , 
satisfaire  aux  griefs  allégués  contre  lui,  et  quitte  ensuite  l'as- | 
semblée,  se  moquant  des  prières  et  d-'s  menaces  de  Tempe-, 
reur.  Choqué  de  celte  bravade,  ainsi  que  toute  l'assetnblée  ,, 
Henri  prit  la  résolution  de  lui  faire  la  guerre,  et  mit  Conrad  j 
de  Weinsberg  à  la  tète  de  l'iuinée  impériale,  à  laquelle  se^ 
joignirent  les  villes  de  Suabe,  confédérées  contre  EberharJ. , 
Etant  enirée.  Tan  iti  i ,  dans  le  Wurtemberg,  cette  armée  y; 
met  tout  à  feu  et  à  sang.  Eberbard  ,  n'osant  commettre  sa  < 
fortune  au  risque  d'une  bataille,  fait  lortiiier  ses  place»,  dont, 
les  historiens  comptent  jusqu'à  quatre-vingts.  Elles  ne  mirent' 


v: 


56  ,fiHnoBOLOCiE  rasTCmiQus  • 

as  1«»  pays  à    Tabri  «Jfs   incursions  ennemies,   et  Conrad  (Je 
nsbt'rg ,   aidé  par  Ifs  liahilanls  (IKslingen,  eu  délmisil  la 

fil:ipar(.  i)c  ce  nombre  fut  le  châleau  de  VVurlemberg  ,  qui 
ut  pris  el  rasé.  On  brisa  aii?nte  et  un  dispersa  les  lomb<'aux 
ài'.s  anciens  comtes  de  Wuricmberg,  dans  la  collt-giale  de  Bcu- 
Iflspach.  Tout  le  pays  fut  bionlùl  au   pouvoir  de  l'ennemi,  â 

.    l'exception  des  villes  cl.  forte  penses  d'Urach  ,  de    Neiffra  ,   de 
Séebourg  cl  de  Willlingen  ,    cjui  se  défendirent.   Lberhard  se 
tenait  cependant   renfermé   dans   son  château  d'Asperg  ,    prè* 
du  ^ecre.  ou  Nerker  ,    que  sa  situation    rendail  presque  im- 
pienable:   mais  ne  s'y    trouvant   pas   en    sùrclc  ,   il   se  rcnditi 
auprès  de   sou  brau  frère,   le  marquis  de  Lade  ,    à  IWsiglieim  »| 
ou   l'on    dit   qu  il   lesla  c:itbè  dans   une  luur   jiisqvrau  2,î^  aoilCi 
i'^i3,   époque  de   la  mort  de  lerapiTcur  Henri  Vil.   Cet  €vé*>j 
nemfnl   rétiiblit  les   aiTaircs   du   comte  de  Wurtemberg.    he$\ 
places  qu'il  avait   perdues  revinrent  bient/il  a  son  ubei.ssancef  f 
lanl  par  In  Ibrce  de  ses  armes  que  par  l'alfectiort  de  ses  sujets, 
«pli ,  à  son  approche,  lui  ouvrirent,  pour  la  ptupail ,  les  porlefl 
de  leui-s  villes. 

Après  la  double  élection,   qui  suivit  la  mort  de  Henri  Vll,j 
Ebeinard   embrassn  le  parti  de  Frédéric  d'Aulritbe.  il  fit,  l'an 

(  liSiSfUne  perle  qui  lui  fut  ti  sensible  :  ce  fui  celle  du  princt 
I3lfic,  son  lils  ,  qui  ,  de  son  mariage  avec  limengarde,  com- 
tesse do  liohenberq ,  laissa  un  (ils  de  mcnie  nom  que  lui , 
a\i-cune  fdie  ,  Agnès,  née  en  i2;)4i  et  nidiiée,  en  premières 
nores  ,  vers  Pan  i3i8,  à  Ulric  ,  comlç  de  Helfenslt*in  ,  puis» 
fiant  deveiuje  veuve ,  remariée,  en  iSatS,  a  Conrad  <le  Scldus- 
selbrrg  .  après  la  mort  duquel  elle  se  relira  auprès  de  son  fils 
unique,  le  comte  de  Helfenstein  ,  nix  elle  mourut  dans  un 
3ge  très-avancé.  Elle  a  sa  sépulture  à  Blaubeuren.  lîlric,  frère 
d'Apnès  et  pelit-fds  d'I.berliard ,  ayant  embrassé  l'étal  ecclé-r^ 
siasiique,  devint  chanoine,  puis  prévcU  de  Samt-Gui  de  Spire  , 
de  Sindeifiugm  et  de  Halle.  Ce  fut  à  lui  que  Guillaume  et 
Jean  d'Asp<;rg  vendirent,  en  1^4"  t  ^*'U'"  ^dl*^  fl  château  de 
Jieibh'in.  Il  nionrut    le  z-i  aoAl    i34'^. 

I.e  comte  Kberhard  acquit,  l'an  1017,  de  Conrad  et  I.ouiSf 
ducs  de  Teck,  la  ville  de  lioseufeld  avec  les  cliàteaux  et  villages 
qui  en  dépendaient.  ].'an  i.'Sai  ,  du  conseniemenl  .du  pap« 
J«-an  XX II  ,  auprès  du(|iiel  il  se  rendit  à  Avignon  ,  et  de  Ro— 
dolfe  .  év/^cjue  de  Constance,  il  tiansfera  l'eglise  collégiale  d« 
r.euteisp.'icii  à  &tuligaid,  et  y  ajouta  six  chanoines  avec  aulaut 
de  \icaires. 

i/antieésar  Frédéiic  ayant  été  fait  prisonnier,  le  28  sep- 
tembre io:!2,à  la  bataille  de  Mulildurf,  le  comlC  Lberhard  , 
oui  jusqu'alors  avait  ele  du  nombie  de  ses  paili&anS)  l'aLan-; 


I 


I 


rtts  rxmrts  de  won-rejTBïRtî. 

«Intina  et  reconnut  son  anlagonisle,  Louis  de  Bavière.  Il  nV 
perdit  rien.  Louis  ,  par  reconnaissance,  confirma  tous  les  enga-' 
geraents  que  Krédëric  et  Léopotd  ,  son  frère  ,  avaient  pris  avec 
Je  comte  de  Wurtemberg  au  nom  de  l'empire.  D'anciennes 
querelles,  au  sujet  de  la  dot  qui  fut  assignée  à  sa  icmme,  sur  le 
cliâleau  de  Reichenberg  et  jamais  payée,  le  portèrent,  l'an 
l'iib  ,  à  faire  le  siège  de  celte  place,  qui  appartenait  au  mar- 
grave de  Bade.  Mais  ayant  échoué  dans  celle  entreprise,  lécha-* 
^in  qu'il  en  conçut  lui  causa  une  maladie  dont  il  mourut,  à4 
Stul^ard ,  le  .S  juin  de  la  môme  année. 

Les  filles  d'Jibciiiard  et  d'Ermengarde  sont  :  Agnès,  mariée ^ 
en  i3i7,  à  Henri ,  comte  de  Werdenberg  ;  Adélaïde,  dite  aussi] 
Malhilde,  alliée  à  Craffton,  comte  de  Hoheniolif-,  Irmengarde»' 
mariée  ,  en  i^ip  ,  à  Rodolfe,  comte  de  Uahenberg  ;  et  Mar*-^ 
^erite  ,  (cmme  d'Kitel-Frèdéric,  comlc  de  ZoUern.  (Sattlcr^  ' 
IJist.  des  comtes  de  Wurlemb. ,  tome  L  ) 

ULHIC  IIL 


iSaFi.  UL!\ir,  IH  ,  pelit-fils  d'Eberhard,  fut  son  successeui 
au  comté  de  Wurtemberg.  Il  avaitacquis,  l'an  i324,  des  deux 
frères  Walter  et  Burchard  de  llorbourg ,  la  terre  et  seigneuriél 
de  ce  nom,  avec  le  cli3leaH  de  Bilstein,  la  ville  de  Reichenwa»* 
ger,  les  château  et  ville  de  Zeilenbcrg ,  avec  leurs  appartenances 
en  Alsace,  pour  quatre  mille  quatre  cents  marcs  d'argent, 
l'usufruit  réservé  aux  vendeurs  pendant  leur  vie.  Ulric  ne  prit 
possession  de  cette  acquisition  nu'en  i3a8,  après  un  nouvel 
acte  de  vente  auquel  s'opp<->sa  l'évèque  de  Strasbourg ,  parce 
t[u'une  partie  de  la  seigneurie  relevait  de  son  église.  Un  accom- 
modement termina,  Tannée  suivante,  la  conlestalion. 

Ulric  fut  en  faveur  auprès  de  l'empereur  Louis  de  Bavière, 
qui  lui  confirma ,  l'an  i33o  ,  toutes  les  concessions  qu'il  avait 
faites  à  son  père,  et  le  nomma  en  même  tems  bndvogt  d'Al- 
sace. Mais,  l'année  suivante,  il  lui  relira  cette  advogtie  pour  la 
donner  à  Rodolfe,  comte  de  Hohenberg.  11  n'en  fut  pas  de  même 
de  l'advoglie  de  Suabe  ,  dont  on  voit  qu'Ulric  prenait  encore  le 
litre  en  i336.  Conrad  de  Schlusselbourg ,  époux  d'Agnès  de 
W^urlemberg,  se  voyant  sans  enfants,  vendit,  cette  même 
année ,  à  Ulric  la  ville  et  le  cli&teau  de  Grœningen  avec  leur» 
dépendances  ;  et  Tempereur,  en  confirmant  cette  vente,  décora 
Ulric  de  la  dignité  de  porte-étendard  ou  guidon  de  l'empire  , 
qu'il  avait  attachée  ,  l'an  iSaa  ,  à  la  seigneurie  de  Grœningen  , 
lorsqu'il  en  avait  investi  Conrad  de  Schlusselbourg. 

Louis  de  Bavière  s'étant  pourvu  par  un  décret  contre  l'inter- 
dit dont  le  pape  Jean  XXII  avait  frappé  ses  terres ,  Ulric  fil 
XVI.  8 


m  CHROSOLOGIE  II!STOfilQUB  * 

publier  ce  décret  à  RculUngen  et  dans  toutes  les  .lulres  vUI<!^  ' 
impériales  de  Suabc  ;  ce  qui  irrita  le  pontife  au  point  qu'il  fui* 
Uiina ,  l'an  1^41   (i)  Jes  censures  contre  Ijlrir.  Celui-ci  avait 
assisté  ,  l'an  i33<),  à  une  assemblée  t(iie  Ips  seigneui-s  «le  l.or-* 
raine  tinrent  à   Metz,   il  y  donna  dans  un    toiirnoi  plusieurs 
marques  tle  son  adressée!  (le  sa  valeur.  Mais,  en  s'en  retoornantf  j 
i\  fut  arrélt;  sur  la  roule  ,  près  de  Benfeld  ,  par  un  seigneur  de  . 
Vinstiii^n,  qui,  l'ayant  fait  prisonnier,  ne  le  relâcha,  dit-on^' 
qu'après  avoir  tiré  de  lui  une  rançon  de  cent  raille  marcs  d'ar— 
^'*nt.  Ulric  à  ses  domaines  ajouta,  l'an   1^42,  la    ville   et  I0  < 
château  de  Tnbinge,   que  les- comtes  de  Golzon  et  (tuillanme, 
qui  en  étaient   propiiriaircs,  lui  vendirent  avec  l'advo£;iie  diV 
jnonasli^rc  de    Ccbenli.iasen.   (  Senckcrb. ,   Selert.  ^    lotne   II, 
page  3i)5.  )  Il  act)uil ,  outre  cela,  l'advoglie  des  monastères  il« 
Ilerrenali)  et  de  Denk(mdorf  11  acheta  de  plus  les  comtés  d'Ai-' 
chciberg  et  de  Vaiiigrn  et   les  villes  de  Winnenden  ,  de  Gu- 
glinçen  et  de  Reilsteûi. 

IJlric  termina  ses  iours,  Je  it  juillet  i344i  d'ufe  tnanîèfêl 
funeste,  ayant  clé  tue  en  Alsace  par  un  gentilhomme  du  pays  , 
<ini  l'avuit  surpris  avec  ^a  femme.  De  SoPniE,  son  épouse, 
rorate.sse  de  Ffnlh  ,  il  laissa  rieuxfiis,  qui  suivent ,  et  une  fille  } 
Catherine,  qui  épousa  Ulric,  comte  de  Helfensicin.  (Satllir^" 
Hist.  des  comtes  de  IVitrletnb. ,  tome  I.  ) 

EBEI\HARl)  H  et  ULRIC  IV. 

'  tS44>  EffBRBAnD  et  Ulric,  son  frère,  attachés  h  Tusao^l 
anciende  leur  maison  ,  gouvernèrent  en  commun  le  comté  d^ 
■Wurtemberg  après  la  mort  d'Ulric  111 ,  leur  père.  Le  caractère! 
lies  dcu.t  frères  formait  un  paifait  contraste.  L'aîné,  ne  respi- 
rant que  la  guerre  ,  s'attira  le  sui^nora  de  Querelleur,  ou  de  Coti"  i 
tentietiv ,  par  les  combats  qu'il  livra  souvent  sans  cause  à  ses 
voisins.  Ulric,  ami  de  la  paix, évita  tout  ce  qui  pouvait  fa  (roui 
Lier,  et  a!)andonna  la  partie  principale  du  gouvernement  à  sou 
frère.  Mais  à  la  fin,  entraîné  par  les  conseils  de  sa  femme  Ca- 
therine J)E  UlîLFENBERG.,  il  demanda  le  partage  ilu  p.ijs  Ce- 
pendant Eberhai-d,  soutenu  par  l'empereur  Charles  IV,  l'obligea 
de  se  tlésisler  de  sa  demande.  L'empereur  Louis  de  Bavière  élanÇ 
mort  l'an  i347t  Charles  IV,  son  successeur,  confirma  les  deuK 


(i)  Tl  y  a  ici  erreur  (iant  la  date,  ou  dans  le  nnm  du  pape  qui  lulniioA^j 
les  censures.  Jean  XXII  mourut  \c  4  décembre  i334  :  si  la  date  de  iZ^ï. 
rsl  bonne  I  on  doit  rapporter  la  bulla  à  lieiioit  XJI,   succeueui'  de' 
iua. 


Dr»  COMTES   DE  ■WtJlITFîfrEBB»».  5() 

(t^rCji  Oans  les  (iefs  et  lUgnilés  dmil  ils  elaienl  rfvAlus,  et.  les 
§raùiu  Je  70,1100  tloi'ins,  pour  avoir  été  des  premiers  à  le  re- 
conuaitrc.  Ëbcrhard ,  à  la  laveur  du  son  titre  de  bndvogt,  se 
reganJantcoininosouvoraiu  de  laSitabe,  voulut  exiger  des  ville» 
inip<iii-iales  de  ce  duché  des  sommes  considéra Ues  ,  et,  sur  leur 
Bcfus,  il  prit  les  armes  pour  emporter  de  forc^  ce  qu'il  ne  pou- 
vait ol)lonlr  lie  gré.  S'élant  toutes  réuiilcs,  après  un  échec  que 
celle  d'Ulm  essuya,  elles  portèrent  leurs  plamies  de  celte  iy~ 
raniiic  à  Ciiarles  i  V,  et  ne  le  firent  pas  en  vain.  Ce  prinee ,  alurj 
affermi  sur  le  trône  impérial,  parla  en  maître,  et  somma  Ehe- 
rhard  de  se  démeitre  de  son  a<lvogtie,  qu'il  transféra  à  Boliert 
(et  non  Kobin),  comte  palatin  du  Rhin.  Le  comte  de  Wur- 
temberg, loin  d'obéir,  fit  un  traité  serrel  avec  la  maison  d'Au-  , 
triche  pour  se  maintenir.  Mais  après  diverses  hostilités  exercées 
entre  lui  et  les  villes  de  Snabe ,  il  fut  contraint  de  leur  accorder 
b  paix,  et  de  ae  réconcilier  avec  l'emnereur ,  en  renonçant  à 
l'advogtie,  et  en  cédant  à  l'empire  la  ville  d'Alen  ,  qui  loi  avait 
été  engagée  par  les  comtes  d'Ûëttingeo.  Ce  fut  en  iSboque  cette 
réconciliation  se  Bt.  Elle  fut  sincère  de  part  et  d'antre.  L'em-> 
pereur  rendit  au  comte  son  advogtie ,  et  le  soutint  de  toute  son 
autorité  dans  mic  querelle  qu'il  eut  avec  la  noblesse  du  pa><;, 
qui  voulait  se  soustraire  ii  sa  domination.  Ëberbard  obtint  de 
plus  deux  prérogatives  singulières  :  la  première  fut  que  ses 
causes,  celles  de  ses  olliclcrs  et  de  ses  sujets,  ne  pourraient 
être  évoquées  devant  des  juridictions  étrangères;  la  seconde, 
que  la  fille  uiiiqui;  d'Eberhard  serait  habile  à  succéder  dans  tous 
les  ficfsà  l'extinction  des  descendants  mâles.  En  échange,  Kbe- 
rhard  abandonna  à  l'empereor,  comme  roi  de  Boh<^mc,  tonte 
suzeraineté  sur  les  villes  et  bourgs  de  Neuwembourg  (et  non 
pas  Nuremberg  )  ,  de  Reilstcin  ,  de  Botwar  et  d'Eversber^;. 

L'empereur  ayant  mis  la  ville  d'Esllogen  au  Itan  de  l'empire , 
pour  quelque  sujet  de  méLonlenlement  qu'elle-  lui  avait  donné, 
chargea  le  lonite  de  Wurtemberg  de  l'exécution  de  cet  arrêt. 
Eberh.ird  assiégea  la  place  ,  dont  il  se  rendit  maître,  condamna 
les  habitant.^  a  une  forte  amende  envers  l'empereur,  et  tir.» 
d'eux  outre  cela  une  somme  considérable  pour  les  frais  de  son 
cxpedilion.  Ce  succès  l'enhardit  à  étendre  ses  contributions  sur 
d'auirejs  villes,  même  impériales,  du  cercle  de  Suabe ,  qu'il 
lit  plier  à  ses  volonté.î  soas  le  poids  de  ses  armes  victorieuses. 
L'empereur,  avec  lequel  il  [»artageait  le  produit  de  ces  exac- 
tions, l'appuyait  de  son  autorité.  Mais  ce  qui  mil  le  comble  i 
l'indignation  publique  ,  ce  fut  la  licence  que  prenait  le  chef  de 
l'empire  d'aliéner  à  prix  d'argunl  les  villes  qui  relevaient  immé- 
^iiatCment  de  sa  couronne.  Celles  de  Suabe,  indignées  de  voii* 
^nu'on  les  Vendait  comme  du   bétail  sans  leur  consent emcnl  p> 


©h  etîROîTOtOGIE   flfSTOflKJÎIlï 

formèrent  entre  elles,  Pan  1^76,  au  nombre  de  seîze  ,  nour  la 
défense  (Je  leur  liberté,  une  ligue  à  laquelle  accédèrent  oient^l 
quatorze  autres  villes.  (Craniz.  ,  Stivm.,  1.  10,  c  3  ;  Struv.  , 
Corp.   Ili'st,    German.  ,    p.   745.)    L'empereur  s'ëtant   mis  en- 
marche  pour  les  réduire,  ëclioua  devant  la  ville  d'Ulm  dont  il  ' 
entreprit  le  siéee.  (^Chron.  EUvang.  ad  an.  1.S76.  )  Les  armes  du 
comte  Eberhard  ,  c]ui  vint  le»  attaquer  après  la  retraite  de  l'em- 
pereur, n'eurent  pas  un  meilleur  succis.  Leur  ayant  livré  .ba- 
taille, le   14  mai   jSyy,  près  de  Reullingue,  il  fut  mis  en  dé- 
route avec  perte  de  plusieurs  seigneurs  de  .son  parti  :  et  sait  filé  ! 
Dlric,  qui  l'dccompapnait ,  ne  pol  éviter  le  mt'me  sort  que  pa^ 
la  fuite.  (  Chron.  EUvang.  ,  ibid.  )  Wenceslas  ayant  succédé  ,  l'ad  ' 
,1378,  à  Charles  IV,  son  père ,  dans  l'empire  ,  prit  le  parti  dei  ! 
villes  pour  avoir  leur  appui  contre  les  princes  qui  lui  rlaienl'j 
opposés.  Celles   qn'Eberhard   avait  opprimées  étaient  toujours* 
en  état  de  guerre  avec  lui ,  et  faisaient  de  tems  en  tems  des  ex-Jj 
cursions  dans  le  Wurtemberg.  Mais  Eberhard  s'en  vengea  para 
une  victoire  signalée  qu'il  remporta  sur  elles,  le  a3  août  t3tt8,'1 
près  de  Weil  ;  victoire,  néanmoins,  qui   lui  coûta  des  larmeJ^j 
par  la  perle  qu'il   fît  de  son  fils  IJl rie  dans  l'action.  C'était  1« 
«cul  enfant  mâle  qu'il  eut  de  sa  femme  ëusabuih  de  Hen'I«k-^i 
BERG.    Lilric  était  marié  avec.  Elisabeth  «  bile   de  l'empereufi 
]..ouis  de  Bavière,  dont  il  laissa  un  fils,  qui  viendra  ci-^près  ,sj 
et  une  fille  ,  Sophie  ,  sur  laquelle  Maiie  ,  duchcsse-douairièrtfJ 
de  Lorraine ,  jeta  les  yeux  pour  la  faire  épouser  au  duc  JeAu  I  ^ 
«on  fils.  (Le  mariage  fut  contracté  par  les  députés  de  Mai ie^" 
Tan  i3S3,  à  Bade  ;  mais  il  ne  s'accomplit  qu'en  i3(>i ,  altendwl 
le  bas  âge  du  duc.  )  I^  comte  Eberhard  termina  ses  jours  le 
16  mars  i^ga,  après  avoir  augmenté  les  domaines  de  sa  maison 
d'un  grand  uomore  de  terres,  dont  les  principales  sont  Gundel 
{ingue,  que  le  mariage  d^tltisabelh  de  Bavière  avait  apporté  4^ 
son  ills  IJlric;  Hohenstauffen ,  qu'il  racheta  des  seigneurs  d< 
Uiethein ,  à  qui  la  maison  d'\utrirhe  l'avait  engagé  ;  les  comte 
d'Achalm  el  de  PfuUin£;oH  :  les  villes  de  Roltringen  ,  de  SindeU 
fingen  et  la  forêt  dç  Scboenberg.  (Satller. ,  tome  L) 

EBEKHAKD  Ilf. 


iSga.  Eberhard  111 ,  petit-fils  d'Eberhard  II  par  Ulric  sor 

f»ère,  fut  surnommé  le  Pacifique  ou  le  Doux  (iM/z/s),  poui 
e  distinguer  de  son  aïeul,  cl  LE  Vieux,  pour  ne  pas  le  con« 
londre  avec  son  fils.  La  noblesse  de  Wurtemberg  prit  ponr  fai- 
blesse les  actes  de  désintéressement  et  d'équité  par  où  il  débuta»! 
Dans  ce  préjugé,  elle  renouvela  les  efforts  qu'elle  avait  faits* 
lOus  Eberhard  le  Queni/eur ,  pour  se  soustraire  à  la  dotninalioa 


r'^u  fomlp  ,  rt  sf  rpnt^re  immèfliaje  envers  i'pmpirp.  T.e  comte, 
itlignc  lie  ce  soulèvement ,  ne  tarda  pas  à  la  tlotromper  sur  le 
Bugemeiit  r]u'elle  parlait  de  lui.  iVyant  pris  les  armes  pour  se 
jire  obéir ,  il  marcha  vers  le  château  de  Heimsheim ,  où  les 
jrincipaux  des  rebelles  s'étaient  reiranclies,  emporta  la  place, 
'«t  fit  prisonniers  tous  ceuK  qui  la  défendaient.  Cet  acte  de  vi- 
gueur apprit  aux  mutins  à  le  respecter,  et  assura  la  tranquillité 
de  ses  elMt'pour  la  suite  de  son  règne.  Ebeihard  fut  un  des 
comtis  lcfy»lus  puissants  de  la  haute  Allemagne.  Sa  cour,  l'une 
Jcs  plnsltriUantes,  était  fréquentée  parles  évêquesde  Constance 
Bl  d'Augsbourg,  le  prévint  d'Elwniigen,  les  durs  de  ïeck  et 
''Urssiingen,  le  margrave  de  Hochber^,  huit  comtes,  cinq  ba- 
ins cl  près  de  soixante  et  dix  gentilshommes,  et  peuplée  d'un 
»ad  nombre  d'nfliciers  et  de  conseillers.  Après  la  déposition 
!e  Wenceslas,  roi  des  Romains,  il  fut  un  des  concurrents  pour 
!■  dignité  impériale  en  1400,  et  l'un  des  principaux  membres 
de  la  ligue  formée  contre  Robert ,  successeur  de  Wenceslas.  Il 
Ti^ssista  ,  l'an   i4i4i  ^^  concile  de  (Constance.  Mais,  dans  les 
>rincipes  d'économie,  il  s'éloigna  du  système  de  ses  prédéces- 
leurs.  11  fil  peu  d'acquisitions,  cl  lij^olhéqua  plusieurs  de  ses 
terres.  Ce  cotnte  mourni  le  16  mai  «417,  pleuré  de  ses  sujets, 
ju'il  gouvernait  en  père ,  el  ret;relté  de  ses  voisins ,  dont  il  était 
Wè  conciliateur  dans  les  diificuUes  qui  s'élevaient  entre  eux.   Il 
'•avait  épousé,  i".  l'an   iHKo,  ANTOintirE ,  fille  de  Bernalio 
^\i«conli ,  seigneur    de   Milan  ,  morte   en   i4o5  ;   a".   Elisa- 
fTtTM,  lille  de  Jean  11,  burgrave  de  Nuremberg,  dérëdée  en 
14S0.  I>u  premier  lit  sortit  lîbcrhard  ,  qui  suit ,  et  du  second 
►Irinl  F,lisal)el.h ,  alliée,  an  i4'0.  à  Jean,  comte  de  VVerdea»» 
l>Cf^,  puisa  Albert  ie  Pieux,  duc  de  Bavière.  ^Saltlcf)  t.  II.) 

EBF.hHARD  IV. 


i4i7-  EnLRnARD  IV,  dit  le  Jeitne,  né  le  23  aoât  i388, 
C  môme  jour  qu'Ulric  ,  soa  aïeul,  fut  tué  au  combat  de  yffcW 
Imhuff,   p.  i^^O,  succéda  au  comte   Eberhard,  son   père, 
ans  le  'S'V'urleûibt  rg.  Il  y  joignit  le  comté  de  Monlbéliard, 
[u'il  avait  dcjii  par  son  mariage  avec  HENniETTE,  petite-fille, 
_  ar    Henri  ,  son   père ,   d'Etienne  ,  comte  de  Montbéliard  et 
^«e  Moni  faucon.    (Voyez  les  comtes  de  Moniùêliard ,  tome  II, 
açc  553.)  De  cette  alliance  sortirent  deux  fils  ,  Louis  et  Ulric  , 
)ui  suivent  ,  avec  une  fille  ,  Anne  ,  mariée  ,  l'an  1420,  à  Phi- 
lippe de  Caizenellenbogen  ,  mortele  16  avril  147 1-  Eberhard  , 
Iièfe  de  ces  cofiiiits,  ne  rogna  que  deux  ans  ,  et  mourut  le  z  juiU 
cl  141JJ. 


LOUrS  1  r.ï  ULRIC  V. 


1419. 


Louis  I  et  Uibic  V,  fils  dTberharJ  IV,  lui  succé- 
«ièrent  en  bas  3ge  ,  sous  la  lutelli'  de  Henrielte ,  leur  mère ,  qui 
s'acquit  uik;   estime  universelle  par  la  prudence  et  la  sagçsséj 
qu'elle  fil  paraître  dans  l'exer«;ii'e  de  cet   emploi.    Parvenus  àl 
1  âge  de  majorité,  les  deux  frères,  pour  la  première  fois,  conlrfc 
Pusage  dominant  jusqu'alors  Jans  la  famille,   pariaMfevnl  eijlr<;  | 
eux,    le  a!}  janvier  i^s.,  les  états  de  leurs  p^re  ermcre.   Li 
portion   qui  échut!   à  J^oms  fui   la   pins  granJe  partie  du  haul^j 
Wurtemberg,   avec  le  comté  de  Montbéliard.  Louis,    né   l'attl 
i4og,   avait  hérité  du  caractère  pacifique  de  son  aïeul,  aveè 
un  grand  fonds  de  religioT».    Le  lieu  de  sa  résidence  fut  le  chi-'] 
teau  d'Auracli.    M  âugnienla  ses  domaines  par  l'acquisition  d<f 
la  ville  de  Rl.iubenrei^i ,  qui  lui  fut  vendue  par  Gonrad'de  flol^*^ 
fenstcin  ,   avec  les  châteaux  de  Gernbauscn  ,  Kuck  et  Blanens- 
teîn  ,  Tadvoglie  sur  le  monastère  dte  IJlaubeuren  ,  et  treize  vil- 
lages,   pour  la  somme  de  quarante  mille  florins.  Il  ne  prit  au- ■ 
cune  part  A  la   guerre  des  villes  impériales,   où  fut  cnvelonpéj 
son  frère.  La  cbartreuse  !fc  Guterstein  fut  son  ouvrage,  ainspr 
^ue  la  collégiale  de  Hcretnberg.  Sa  mort  arriva  le  26  sepicmbrèj 
14S0.  De  Mathilde,  fin»  de  Louis  fe  Barbu  ,  éltrteur  palatin  J^ 

Îu'il  avait  époosée  en  i434>  '1  laissa  deux  tils,   Louis  (11)  etH 
berK.ird  (V),  qui  snivenf  ;  avec  deux  filles,  Mathilde  ,  alliée  ij 
en  i45j  ,  à  Louis  11  ,  landgrave  de  Hesse,  et  Elisabeth, 
é|)otna,    i**.    l'an   i453,    Jean ,  comte  de   Nassau-Saarbrucl 
*'.  Riîtifî,   comte  de  Siolberg.  Les  fils  dii  comte  Louis,  étant 
enroi*  mineurs  à  la  mort  de   leur  père,  demeurèrent  sous  I4 
lulell«  de  leur  oncle  paternel ,  le  comte  IILRIC  V.  Mais,  cxcitci' 

Ear  leur  oncle  maternel  K/édéric  ,  électeur  palatin  ,  ils  eurent 
eaucoup  de  querelles  a\'ec  Ulrîc  ;  et  de  là  vint  que  ,  dans  une' 
diète  tenue  à  Lemberg  en  ^-î^j  ,  on  api>ela  pf)ur  la  première^ 
fois,  outre  les  prélats  et  la  noblesse,  les  députés  des  villes  et" 
de  l'otat  de  la  bourgeoisie,  pour  prendre  part  au  gouverne-' 
ment.  C'est  ainsi  qu'on  posa  les  fondements  des  nrér<«galives  daj 
rins-étal.  IX)UtS  11  mourut  sans  héritiers  en  i4'7i  d  s"n  fiére' 
Eljorbard  eut  dans  la  suite  le  boidieur,  comme  on  le  verra 
bientôt,  de  réunir  dans  sa  main  tout  lu  ^Vnrtemberg  el  "l'eri: 
devenir  le  prejnl^'r  duc.  (Sattler,  Ifl:/.  de  M^urtnnh. ,  t.  IL  ^ 
Mais  reprenons  d'abord  ce  qui  concerne  L^lric  V,  frère  de' 
Louis  L 

Umic  V,  né  Tan  i4io«  après  avoir  p.iriagé  \e  Wurtemberg^ 
avec  Louis,  son  frère,  choisit  le  château  de  Slutgard  pour  le  lieu 
de  sa  résidence.  Il  captiva  tellement  les  coeurs  de  ses  sujets ,  qu'ils 


I 


I 


ne*  côifTÈ'é  "»ê  winiWstfeRf.. 

le  surnommèrent  unanimement  Lfi  BiEîi- AlMt.  Voulant  aug- 
menter, d'après  l'exemple  de  son  ftèrc  cl  de  ses  anct^lres^  la  por- 
tion de  son  riérilage  par  des  acquisitions,  il  arhcta  la  seigneurie  de 
Heidcnheim  avec  d'anrres  [>ourgs  et  villages.  Mais  le  délaut  d'éco' 
nomic  et  les  dépenses  que  lui  occasiouèrenl  différentes  guerre» 
t|u'il  eut  à  soutenir,  robiieèrent  à  revendre  le  tout.  Il  n'avait  pas 
les  mi?mes  seulinicnts  pacifi(pies  que  son  frère  ;  car  il  se  laissa 
engager,  Tan  i44y»  p8r  son  ami  le  margrave,  Albert  de  Brande- 
bourg ,  dans  une  guerre  funeste -avec  les  villes  impériales.  Mai» 
ta  guerre  qui  lui  fit  le  plus  de  tort ,  lut  celle  qu'il  entreprit ,  de 
concert  avec  ce  margrave  et  d'autres  princes  ,  à  l'instigation 
de  l'empereur  Frédéric  III,  contre  les  ^princes  tiu'ii  avait  mis 
lu  ban  de  l'empire,  savoir,  Frédéric  A?  Victorieux ^  électeur 
pilatin ,  et  Louis ,  duc  de  Bavière  -  l^ndshul.  Dans  celle  -  ci  « 
l'an  i4<>:ï ,  il  fut  delait  et  pris  par  l'électeur  palatin  près  de  Sec- 
kenhciin  ,  avec  Charles  ,  marj^rave  de  Bade  ,  et  Georges  de 
Bade,  év<*quc  de  Metz.  Sa  prison  fut  d'une  année,  et  pour  en 
sortir,  il  fut  contr.iînl  de  payer  cent  mille  florins,  et  décéder 
ta  ville  de  Marbach  (et  non  de  Marboure) ,  à  l'élecleur  palatin , 
comme  à  son  nouveau  su/.erain  ,  sans  paner  d'autres  conceseions 
onérpuses.  Ce  fut  alors  qu'il  couiniença  à  tourner  ses  dispo- 
sitions vers  la  paix  et  à  suivre  de  nicillcurs  principes  d'économie. 
Mais,  la  prodigalité  de  ses  fils  répandit  ne  l'anierlunic  sur  les 
dernièfcs  années  de  sa  vie  qu'il  termina  l'an  ll^.H^.  11  avai^ 
épousé,  1°.  Tan  i44*>>  MAttoui^HiTE,  Glle  d'Adolfe  11,  duc  de 
Clèves  ,  et  veuve  de  Guillaume ,  dur  de  Bavière  ,  morte  en 
144^;  2".  l'an  144s  1  Elisabeth  ,  fille  de  Henri  te  Riche  ,  duc 
de  Baviwe-Landshut ,  décéjec  en  i^î>i  \  ■i".  Mahgueuite,  fille 
d'Amédée  Vlll,  duc  de  Savoie,  et  veuve  de  Louis  IV,  élec- 
teur palatin  ,  morte  en  14S0.  Outre  plusieurs  KIU^  qu'il  eut  de 
CCS  trois  mariages ,  le  second  lui  donna  deux  fils ,  Eberhard , 
qui  viendra  ci-après,  et  Henri ,  (pii ,  destiné  {»ar  ses  parents  à 
l'état  ecclésiastique,  pour  éviter  un  partage,  obtint  la  coadju— 
lorerie  de  l'arcbev«!cné  de  Mayence.  Mais  la  conduite  impru- 
dente qu'il  tint  dans  cette  pl^ce  l'en  ayant  fait  déchoir,  îl  quitta 
le  clergé  pour  rentrer  dans  l'état  politique,  et  deraianda  le  par- 
tage dans  les  domaines  de  sa  maison.  I£bcrh'2rd  le  Burlni  , 
son  cousin  ,  lui  remit  par  accommodement  fait  à  Uracb ,  l'an 
i47-^,  le  comté  de  Mon tbéliard  avec  les  seigneuries  do  Franche- 
Comté  et  d'Alsace.  Ses  domaines  étant  devenus  l'objet  do  U 
cupidité  de  Charles ,  duc  de  Bourgogne ,  ce  prince ,  après  l'avoiç 
fait  prisonnier  en  «475,  vint  se  présenter  devant  Montbéliard, 
dont  il  fit  le  siège.  La  résistance  qu'il  éprouva  dans  cette  expé- 
dition ,  le  détermina  à  faire  amener  Henri  sur  une  montagne 
iii-a-vis  du  châl'.-àu.  L'ayant  fait  coucher  sur  un  tapis  de  ve- 


6f  cunoNOLor.iE  nisTonigus 

leurs  noir,  il  annonçait  par  là  aux  suisiègciî  qu'il  allait  le  faû 
décapiter  s'ils  ne  se  rendaient.  Cet  appareil  ,  qui  fut  répète  < 

filusieurs  fois,  n'ébranla  point  la  fidélité  du  commandant  de 
a  place.  Le  duc,  voyant  que  ce  stratagème  ne  lui  réussissait  point, 
lève  le  siège.  Mais  la  posture  où  il  avait  rais  le  comte  Henri  fit 
une  telle  impression  sur  l'esprit  de  celui-ci,  quïl  en  eut  l'espri^ 
affaibli  le  reste  de  ses  jours.    Ayant  recouvre  sa  liberté,  il  céd^J 
la  souveraineté  de  Montbcllard  à  son  frère,  et  ne  se  réserva  qu%1 
les  seigneuries  d'Alsace  ,  avec  une  pension.  Mai.s  de  nouveau^] 
écarts  de  sa  raison  déterminèrent  Eoerhard  le  Barbu  à  le  ren-jJ 
fermer,  en  1490  ,  au  château  d'Urach ,  où  il  mourut  en  1^19^] 
Jleurcusemcnt  la  lige  de  ta  famille  de  WurlenJjerg  fut  cun^i 
servce  par  ses  fils  \  car  les  deux  tberhard  ,  dont  l'un  était  soi|1 
cousin,  l'autre   son  frère,  moururent,  comme  on  le  verra^ 
sans  liéritiers.  liLlSABETn,  sa  première  épouse,  fille  de  Simon 2^] 
comte  de  Bultel ,  lui  donna  IJliic,  qui  viendra  ci-après;  efi 
d'EvE,  fille  de  Jean,  comte  de  Salm,  sa  seconde  femme,  3J 
eut  Georges,  qui  fut  comte  de  Montbéliard,  avec  une  fille, 
Marie  ,  femme  ,  dit-on  ,  de  Henri  U  Jeune,  duc  de  BrunswicK- 
Luncbourg.  (Saltler,  Hîsluire  de  JVurtemb.  lom.  11  et  111.)     ,1 

LOUIS  II. 

i45o.  Loms  II,  né,  l'an  i43g,  de  Louis  I ,  el  de  Malhilde. 
succéda,  Pan  i.jSo  ,  dans  le  Wurtemberg  à  son  père,  et  mou<>1 
rut,  l'an  i4^7t  sans  avoir  été  marié. 


EBERHARD  V 


DIT   LE  BARBU  ,    f  AEHIEE  DUC   DE 
WCRTEMBERG. 


1457.  Eberhard  V,  second  fils  de  Ix»uis  I ,  né  le  2  décembre 
1445,  succéda  au  comte  Louis  II,  son  frère,  à  I  .Ige  de  la  ans, 
sous  la  tutelle  d'Ulric  le  Bien-Aimé, snn  oncle,  et  la  surveiUanCK 
de  Jean  Nauclerus,  sonpréccpteur,  l'un  des  plus  savants  hommes' 
de  la  Suabe.  Naisses  omciers  nobles  lui  ayant  corrompu  le  cœur, 
ît  secoua  par  force  le  joug  de  la  tutelle,  l'an   i4%i   sans  avoir 
fait  aucun  progrès  dans  les  lettres ,  et  passa  les  premières  années 
de  sa  jeunesse  dans  toutes  sortes  d'extravagances.  Des  reflexions 
néanmoins,  occasionées  par  les  infirmités  où  ses  excès  l'avaient 
jeté,  le  ramenèrent  de  bonne  heure  à  des  sentiments  plus  rai- 
sonnables. Il  entreprit.  Tan  1468,  un  pèlerinage  en  Palestine, 
et  fit  deux  voyages  en  Italie,  où  il  lia  connaissance  avec  les 
hommes  les  plus  estimes  de  ce  pays,  et  principalement  avec 
Laurent  de  Médicis.  Bahbe  ,  fille  cfe  Louis  de  Gonzague,  mar-, 
quis  de  Mantouc,  qu'il  épousa ^  fccoine  aussi  prudente  que  ver^ 


DÏS  l)WS  Vt  "W  V  RtEîtTitT{JG'.  65 

liiietise,  conlribna  beaucoup  à  la  rHorme  (le  sa  comlnile.  Elle'i 
le  rendit  le  protecteur  Hes  K'ttres,  iju'elle  cultivait  clle-ml^tne' ' 
aVec  un  grathl  succès,  el  rpncngca  A  prendre  sous  sa  sallvc-^.^^Je^j 
le  célèbre  Reurlilin  ,  pej-séctile  par  les  ihéologicns  de  Coloçne,'  j 
Ce  fut  par  les  avis  ile  celle  rcspecîalrle  épouse  qu'il  fonda  ,  Tari'] 
1477  (et  non    i4Hu),   l'université   de    Tubinge.   11   avait   pris*; 

3iielr|ues  années  auparavant ,  Je  concert  avec  elle,  les  inlcréu'l 
'Ulric  ,  son   oncle,  contre  les  prétentions  injustes  ilc  Henri  ^  . 
son  fils,  el  pr<*lé  les  mains,  en  147^,  à  la  convention  d'Urntli,'! 
en  verlu  de  laquelle  le  comté  tli-   Montl>éliard  ,  appartenant  à 
Eberhard,  fut  cédé  à  Henri.  Ap^^s  la  mort  d'Ulric,  liberliardi 
U  Jeune,  autre  cousin  de  notre  comte,   lui  abandonna  tout  cç  1 
tpii  lui  appartenait  dans  le  Wurtemberg,  par  le  Irail»*  d;'  Min-^ 
zingen ,  fait  en  i4''^2i  avec  le  consentement  de  l'empereur  et 
fies  états  du  pays.  C'est  dans  cet  acie  nue  l'indivisibilité  du  pays 
el  le  droit  de  prirnogétiiture  furent  éinblis  pour  la  première  fo's,*l 
xomrne  des  lois  fondamentales  de  la  famille  el  du  Wurtemberg,* 
I.a  prudence  du  comlc  Eberhard  ,  sa  puissance  et  sa  fidélité 
constante  à  ses  <'ngagcments,  lui  valurent  Vamiliè  des  cmpereursî 
Frédéric  III  et  Maximilien  I ,  aussi  bien  qne  l'estime  de  ses  co- 
ctals.  Il  fut  l'un  des  principaux  memlircs  de  la  ligue  de  Suabe,* 
formée  en  i4'*i'"^- ■!.>' empereur  Maximilicn  ,   tenant  sa  premièraj 
dièle,  en    i4t)5,  à   Worois ,  Trlcva ,   sans  qu'il  en  cùl  lait  Ij^ 
demande  ,  à  la  dignité  durale  ,  et  en  même    tems    confirma 
toutes  les  conventions  cl  prérogatives  de  sa  maison  ,  ajoutant 
neatimoins  qu'en  ra"!  d'extinction  de  la  postérilé  mâle  ,  h'  ducbt! 
serait  dévolu  à  l'empire.  Mais  Eberhard  ne  jouit  pas  loug-tcms. 
du  nouveau  litre  qu'il  avait  acquis  ,  éiant  mort  le  a5  février  dej 
l'année   suivante   i49*Ji  à  Tubififcp,    pleuré  de  ses   siijels  qui] 
raimaient   comme  leur  père  ,   et   regretté  de   l'empereur  lui- 
même,  les  deiw  enfants  qu'il  avait  eus  de  son  mari;ige  étant 
morts  au  berc.e.iu,  la  bra(>cbc  d'Urach  finît  en  lui.  ^  dattier  yl 
tom.  III  et  IV.) 

EBE1\II.\H.D  VI,  DIT  LE  JEUNE. 

1496.  KnEBiiAHD,  fdsaînédu  comte  Ulric  V,  ru-  l'an  i4f7» 
remplaça  le  comte  Lbirbard  h  liardu,  son  cousin,  d.^ns  le 
duché  do  Wurtemberg.  Ayaul  passé  sa  jeunesse  à  la  cour  magni- 
fique de  Philippe  le  liait  ,  duc  de  IJourgogne,  il  en  rapporta  un 
vil'  penrhaul  pour  la  prodigalité  ,  avec  un  grand  dégoiît  pour 
toutes  les  occupalions  sérieusi's;  ce  qui  em[>oisonna  ,  coitim-e 
ou  t'a  flit ,  les  def nières  anttées  de  son  père,  l.orstpj 'après  U 
inorl  de  ce  pn'ncc  il  lui  rut  succédé  dans  ses  domaines,  il  prit 
uu  ici  i'loi.>neiuenl  pour  les  altaiius  du  gousenicmeul ,  qu'ik 


66  CHROT«>T.OGlE   TrisTOHIQUI 

fît,  en  1482,  une  convention  à  Minzingcn,  par  Ijir|ue]Ie  il  fit 
cession  à  son  consin  Eberhard  le  Baihu,  Je  sa  [torlion  fnlière, 
en  se  contentant  d'une  pension  ,  et  se  réservant  le  droit  il'oblenir 
le  gouvernement  après  la  mort  de  ce  même  liberhani.  Les 
choses  restèrent  en  cet  état,  r|uclqucs  peines  qu'tberhard  le 
Jeune  se  fût  données,  pour  annuler  un  traite  dont- il  n'avait 
pas  tardé  à  se  repentir.  Les  traités  suivants  ,  conclus  à  Stultgard 
en  i4S5  ,  à  Francfort  en  i4'^9>  et  à  Eslingen  en  149a  ,  sans  lou- 
cher au  foitJ  essentiel  de  la  convention  de  Minxingen,  ne  fai- 
saient que  mo<li(ier  {certains  noinis  accessoires.  I.nfin  la  mort 
d'Ebtrh.ird  le  Barbu,  nui  ne  laissait  point  d'héritier,  le  fit  en- 
trer, comme  son  légilirac  successeur,  dans  la  pleine  jouissance 
du  duché  de  Wurtemberg.  Mais  l'impr\idcnce  de  son  gouver- 
nement contrariait  tellement  toutes  les  conventions,  la  consti- 
tution et  les  vrais  intérêts  du  pays,  que  ses  oflicierseux-mdmes, 
encouragés  par  tous  ses  antres  sujets,  hii  refusèrent,  en  i49''^t 
l'obéissance,  et  portèrent  leurs  griefs  à  l'empereur  Maximilien  1. 
Ce  prince,  les  Ironvanl  bien  londés,  obligea  le  duc,  par  le 
traité  de  Horb,  en  i49''^t  ^  se  démettre  du  gouvernement  et  à 
le  céder  à  son  neveu,  qui  suit,  quoiqu'encore  mineur.  Ebe- 
rhard voulut  ensuite  revenir  contre  ce  trailé,  mais  ce  Ail  en 
vain.  S'élant  retiré  cticz  Philippe,  électeur  palatin ,  il  mourut 
dans  le  mépris,  Tan  i5o4t  au  chùteau  de  Eindcnfels,  sans  lais- 
ser aucun  fruit  de  son  mariage  .ivec  Ei-iiABETU,  (ille  d'Albert» 
électeur  de  Brandebourg  ,  dont  il  vécut  presque  toujours 
éloigné, 

ULRIC  VI. 

i4c)8,  UtRir. ,  fils  aîné  du  comte  Henri,  que  son  imbécillité 
avait  fait  renfermer  à  Urach  ,"iwccéda  an  duc  Eberhard  le  Jeune 
après  sa  déposilion.  Mé  le  S  février  i4'^7  •,  il  n'avait  ([ne  douze 
ans  lorsqu'il  par\'inl  au  duché.  Pour  le  conduire  dans  son  ado- 
lescence, on  lui  forma  un  conseil  composé  de  douze  personnes 
tirées  des  trois  étals  du  pays,  dont  le  goux'erneur  était  k  leur 
t<*te.  A  peine  eut-i!  atteint  l'^ge  de  seize  ans,  cjne  l'empereur 
Maximilien  le  déclara  majeur ,  en  i5o3,  contre  l'usage  et  les 
conventions  ,  tjui  deinandaieni  un  â{;e  plus  avancé  pour  la  ma- 
jorité. Il  avait  tellement  captive  la  biinveillance  de  l'empereur 
[>3r  la  vivacité  de  son  es[uit  et  ses  anires  belles  qualités,  qu'il 
ui  fit  épouser  sa  nièce  Sabine,  fdle  d'Albert  le  Sage,  duc  ilc 
Bavii^re.  L'an  1S04,  il  se  vit  enveloppé  dans  la  guerre  que 
Maximilien  venait  de  déclarer  à  Pélecleur  palatin  et  à  son  fds 
Robert,  jiour  soutenir  les  droits  du  duc  Albert,  son  beau-père, 
sur  l'hérilaye  tie  la  ligne  bavaroise  de  Laudshut.  Lilrir.  remplit 
les  intentions  de  l'empereur  &i  parfaitciueut,  que,  dans  une  seul* 


SES  nvcs  Bt  TrtmTîT»B*B<î-  By 

1  «ampagne,  il  emporta  le  riche  couvent  de  Maulbronn,  les  villes 

pile  Neusladtsur  le  Kocher,  de  Weinsberg,  de  Gérolsheim  et 

\e  comté  de  Lœwenslein.    Ces  conquêtes  lui  restèrent  par  le 

traite  de  paix  conclu  l'année  suivante,  à  l'exception  du  comlé 

L  de  Loe^ve^stein  ,  qu'il  rendit  aux  comtes  de  ce  nom.    Outre 

licela,  il  déclara  la  petite  ville  de  MarWh  feudalaire  de  l'élecleur 

l*{>alalin  ;  et  son  beau  père ,  AWtert  Je  Sage ,   pour  le  dédomma^ 

l'Ëer  des  frais  de  la  guerre  ,  lui  donna  la  seigneurie  considérable 

i'àti  Heidenheim,  avec  l'advogtie  sur  les  trois  couvents  d'An- 

Uiausen,  de  Kœnigshronn  et  de  Herhrechtiiigen.  Mais  ce  bon- 

l'iieur  extraordinaire  gala  le  caractère  du  jeune  duc,  qui  n'était 

l^as  encore  formé  :  il  prit  du  fi;oût  pour  le  fasie  et  la  dépense  , 

ut  abusa,  pour  le  salisi'aire,  de  son  autorité.  Mais  il  ne  le  fit 

ipas  impunément  :  ses  sujets,  irrités  des  impAls  dont  il  les  sur- 

pjcliargeait ,  commencèrent  à  murmurer,  el  les  paysans,  qui  en 

Supportaient  le  plus  grand  poids,  excitèrent  une  révolte.  On 

tint  à  Tubinge  une  assemblée  des  états,  où  ,  le  8  juillet   i5i6, 

on  obligea  le  duc  de  souscrire  à  une  convention  dont  l'empereur 

L'iui-m^me  se  rendit  garant ,  et  en  vertu  de  laquelle  ses  sujets  se 

[-chargèrent  du   paiement  de  ses  dettes  en  écliange  des  privi— 

riége»  importants  qu'ils  obtinrent.  C'est  ce  traité  qui  a  été  pris 

I>our  base  de  toutes  les  conventions  suivantes  entre  les  ducs  et 
eurs  sujets,  Ulric  se  brouilla,  vers  lemômetems,  avec  son 
àépouse,  et  il  y  eut  du  tort,  à  ce  qu'on  prétend,  de  part  et 
L*]  aiilre.  La  duchesse,  s'étant  retirée  dans  sa  famille  en  Bavière, 
l'inspira  à  cette  maison  puissante  et  à  l'empereur  la  plus  grande 
faniraosilé  contre  son  époux.  Ulric  se  lit  une  autre  affaire  nui 
I  #11 1  de  fâcheuses  suites.  Ayant  soupçonné  d'un  commerce  itfé- 
r-citimu  avec  sa  femme  un  de  ses  courtisans,  nommé  Jean  de 
l^utten,  il  le  lu»  de  sa  propre  main.  Cette  violence  ne  manqua 
knas  d'exciter  contre  lui  le  ressentiment  de  toute  la  famille  de 
■nulten.  Elle  porta  son  accusation  devant  l'empereur,  qui  mit 
nie  la  partialité  dans  son  jugement.  L'interdit  qu'il  prononça 
Icontie  le  duc,  fut  diiféré  de  quelque  lems  par  l'entremise  du 
I  cardinal  de  Gurk  ,.  qui  ménagea ,  en  i5i6,  un  accommodement 
[4  lilaubeuren.  Mais  les  parties  n'en  ayant  point  rempli  le» 
[«onditions,  et  quelques  sujets  du  duc  agissant  eux-mêmes* 
Icontre  leur  souverain,  on  le  mena^'a  pendant  trois  ans  de  renou- 
Ijifeler  l'interdit,  de  le  déposséder  de  son  gou\'crnement  et  de 
Ij^'aiiaqucr  à  main  armée.  Ulric  voulut  se  mettre  en  état  de 
klffeiise  contre  ses  ennemis,  et  ne  lit  que  multiplier  ses  dettes 
Kt  les  griefs  de  ses  sujets.  C'est  dans  cette  situation  critique 
|'<|ii'il  (il ,  après  la  mort  de  Maximilien  ,  une  nouvelle  démarche 
imprudente  qui  acheva  d'irriter  contre  lui  lia  ligue  de  Souabe  , 
^u'il  ayait  déjà  indisposée  pour  s'être  séparé  d'elle.  Uo  de  soi 


CBaonoLOCiiE  bistohique 

ofticicrs  ay4nt  Pté  rais  à  mart   dan»  une  rixe ,  1m  auteurs  dit 
meurlrese  ivrigièicjil  a  lleullingue  ,  \A[i:  ifn()ériale  et  iiximbre 
de  la  lisiic.    (Jlric  denianile  aux  ni;mistrats  de  Aeutlingue   les 
.coupables  pour  les  punir.  On  lui  allègue,  pour  se  disperwer 
de  li's  livrer,  le  ilroit  d'asile  allaciié  à  |:à  ville.   Furieux  de  ce 
xffus  ,  il  va  faire  le  siège  de  iîf  iillingue  ,  el ,  après  s'être  rendti 
nuîlic  de  la  pUce^  il  l'icicorpore  À  ses  étals.  La  ligue  de  Suabe 
i  ce  coup  se  réveille.  Toutes  sps  forces,  soulenues  par  celles  d* 
GuilLauiDC  de  Bavière  el  de  \ù  famille  de  MuUeii ,  vont  (bndre 
sur  le  Wurlemberû,  cju'cll»  dévastent  d*uii  bout  5  l'aulre:. 
Ulric  ,  abandonné  Je  seize  mille  suisses  qui  fais^iient  le  gros  de 
son  armée,  perd  en  six  semaines  tous  ses  elats.  Mais  la  ligue 
victorieuse,  truuvaiil  celle  conquête  irop  dillicile  à  conserver, 
vniid  le  duclié  de  Wnrtembt;rg,    l'an  iSao,   à  jCharles  Quint  ^ 
nouvel  empereur,  pour  la  modique  somme  de  220  mille  ilorinSk' 
Ce  prince  le  céda.  Tan  i53oj  à  Ferdinand,  son  frère,  dans  le 
}>aitage  (^u'il  fil  avec,  lui  des  domaines  «le  leur  maison.  Le  due 
déposé  seniîL  vivement  sa  disgrâce.  Ainis  tous  les  efforts  quUl 
£1  pour  rentrer  dans  ses  étals,  soit  par  la  voie  des  armes,  soit 
par  celle  des   négociations,  éçhouérenl  pour  lors.    11  passa  le 
lems  de  sou  exil  lanldl  à  Iluhenlweil,  cju'il  venait  d'achclerf 
Uiilot  en  Suisse,  tantôt  à  Monlbeliard ,  et  cnliii ,  au  bout  de 
quelcpics  années,    il  se  retira  cho£  sort  (îdèle  ami   i:*bilippe^ 
)andgrjv£  de  Hc»e>  C'est  pendant  le  séjour  qu'il  fit  auprès  de 
lui ,  qu'à  sa  persuasion  il  embrassa  la  doctrine  de  Lulner.  Il 
attendait. cep»''ndanl  toujours  le  retour  de  la  bonne  fortune.  Soe 
espérance  ne  fut  poitil  trompée  ;  et,  après  quatorze  ans  d'hu*] 
linlialion,  i!  vil  les  tentatives  qu'il  ne  cessait  de  faire  pour  soi 
xélablissemenl,  couronnées  de  tout  le  succès  «pi'il  pouvait  dési^j 
xer,  La  ligue  de  Suibe  fui  rompue;  el  le  roi  de  France,  Fran-i 
Çois  l,  fournil  il  Ulric  dt  l'argenl  pour  lever  des  troupM,  à  l»^ 
tète  dej(|uclles  se  mil  le  landgrave,  son  ami  loyal.  Ulric,  après 
avoir  défait,  le  j.3  mai   i5i4.  l'armée  de  Ferdinand  près  de 
I^auffi'ii  sur  le  Necker,  eut   le   bonbeur   de  reconquérir    son 
duclié  plus  rapidement  qu'il  ne  l'avait   perdu,  cl  d'y  rentrer 
triumpliant  aux  acclamations  de  ses  sujeLs,  dégoûtés  d'une  de 
jninalion  qui  leur  était  devenue  odieuse.   La  situation  critiquel 
où  se  trouvait  alors  la  maison   d'Autriclie,  et   priucipalementJ 
Ferdinand,  qui    bien  qu'élu  roi   des  Uomains  dès  l'an   iS-Si 
n^etail  pas  encore  reconnu  dans  cettt'  qiolilé  par  les  Froleslaiitsf 
ami'iia  la  cniivenlioii  de  Cadan ,  qui  fut  signée,  le  iij  juin  t.'>34v 
par  la  médiation  de  l'électeur  de  Saxe.  C'esl  en  vertu  de  ce 
ii'aitc  que  Ferdinand   reconnut  IJlric  possesseur  légitime  de 
Wurtemberg  ,  mais  à  rette  condition  onéreuse  que  ce  duchi* , 
«ans  perdre  les  privilèges  attachés  à  ua  état  d'empire,  serait 


DBS  WCTS  "OU  yrvKmmKiui,  65 

considéré  comme  un  arrière-Befde  la  maison  d'Autriche,  pour 
lui  être  dévolu  à  1  extinction  (ti>.i  mâles  lé<;ilimes  de  la  malsoil 
de  Wurternber".  Ulric,  étant  eiilié  peu  de  tcms  après  dans  la 
ligue  do  Snialkaldc,  introduisit,  Tan  i535,  la  religion  de 
Luther  dans  ses  états,  sans  «éprouver  aucune  résistance  de  It 
part  des  habitants.  Ayant  fait  main-basse  sur  les  biens  des 
cotU^giales  et  dts  monastères,  il  les  employa  à  fonder  des  écolet 
et  à  payer  les  gn^es  des  ministres  de  son  église. 

Lorscjue  l'union  de  Smalkalde  eut  éclaté,  l'an  i54^,  par  une 
gueire  ouverte,  le  duc  de.  Wurtemberg  fut  un  des   plus   em-* 
pressés  a  renforcer,   pir  la  jonction  de  ses  troupes,  l'armée  de* 
confédérés  ;  mais,  après  avoir  serré  de  pi  es  celiu  de  reuipereur 
pendant  plusieurs  mois  sur  les  bords  du  Danube,  ils  se  sépa-» 
rérenl  par  la  mésintelligence  des  chefs.   La  victoire  remportée^ 
le  a4  avril  de  l'année  suivante  ,  à  Muhlberg,  par  le  duc  d'.\lbe, 
|;cucral   de   l'empereur  ,   ruina  entièicniPiil  les  affaires  de  Ift 
ligue.   Le  vainqueur  étant  entré  dans  le  Wurtemberg,  envahît 
la  plupart  des  places  de  eu  duché,    taudis  <pi'Ulric,  ayant  pris 
la  fuite  à  son  a[»proche,  .se  tenait  renfermé  dans   Huheniwiel, 
Il  se  crut  trop  heureux  de  trouver  dans  l'électeur   palaliii    un 
négociateur  habile  et  zélé,  q^ui  prévir»t  sa  ruine  entière   par  le. 
traité  d'Heili>roun  ,  conclu  le  8  janvier    iS^^î.  Jl  n'en  fui  pa$ 
fjuitte  à  bon  marché  :  outre  la  somme  de  i<>o  mille  florins  qu'il 
fut  obligé  de  payer,  il  souscrivit  à  plusieurs  coiidilions   humi- 
liantes, telles  C|ue  la  reddition  de  ses  ineilleures  forteresses,  la 
promesse  de  renoncer  à  l'union  de  Smalkalde,  cl  l'engagemerjt 
d'aller  se  présenter  en  personne  a  l'empereur,  dans  l'espace  de 
six  semaines  ,  pour  lui  f:iirc  des  excuses  à  genou^i  et  se  soumettre 
a  sa  décision  en  tout  ce  qui   concernait  la   religion  et  l'étal  de 
l'empire.  Ce  n'est  <]u'i  des  comiition.s  si  dures  tju^il  rentra  en 
|)0<scssion  de  son  duché.   Cependant,  il  ne  put  erapfcher  l'in- 
troduction de   Yiiiterim    dan.s  ses    états.  Mais  un   nouvel  orage 
s'éleva   presque  aussitôt  contre   le   duc.    Ferdinand  ,    roi   des 
Romains,  s'opposa  à  son    rétablissement,  prélendant    que  le 
duché  de  Wurlemberg  elail   un  fief  forfait  pour  rause  de  félu- 
iiie,  parce  que  les  lr(»upes  du  duc  avaient  fait  une  invasion  hos- 
tile  dans  les   pays   héréditaires  de    la  maison   d'Autriche.    On 
lu^inma  des  commisiaires  pour  juger  ce  procès.    Mais  la  mort 

prévint  la  sentence 


I 


d'IJl 


ne , 


arrivée  le  (j  novenibre  i5bu,  prévint  la  sentence  fu- 
neste (pli  allait  «}tpe  portée  contre  lui.  De  son  mariage ,  il  laissa 
un  fUs,  qui  suit,  et  une  fille  mort»  sans  alliance. 


CHRISTOPHK,  DIT  LE  PACIFIQUE. 
iSSo.  CuRtyroi'aïf ,  fds  uniriue  du  duc  Ulric,  né  le  12  mai 


DES  VrCCa  ht.  WPBTEMBEItC,  jr 

Ses  conseils  eurent  une  grande  influence  «Jans  la  convention  d* 
Passaw,  faite  la  même  année,  dans  la  paix  religieuse  arrêtée , 
l'an  i556,  à  Augsbourg,  dans  les  assemolées  des  princes  pro- 
testants, tenues  Tan  iSSy  ,  h  Francfort,  et,  l'an  i56i ,  à 
Naumbourg.  Les  cfloris  qu'il  Ht,  soit  par  argent,  soit  par  ses 
conseils-,  pour  étendre  sa  religion,  ne  se  bornf^rent  point  à 
l'AUemagne.  lisse  firent  sentir  en  France^  chez  les  Grisons  et 
jusqu'en  Pologne  :  heureux  s'il  eût  fait  pour  l'anaour  de  la  vérité 
ce  fju'un  zèle  aveugle  lui  fit  entre  prendre  pour  les  progrès  de 
l'erreur!  Son  économie  le  mil  en  état  de  faire  des  acquisitions 
et  irembellir  sou  pays  de  plusieurs  cli3teanx.  Bon  époux  ,  bon 
père,  bon  parenl,  il  fut  adoré  de  son  épouse,  chéri  île  ses 
enfants;  il  donna  île  son  propre  mouvement  le  coinlé  de  Mont- 
béliard,  av<i-c  les  seigneuries  dWlsare  et  de  Franche-Comté, 
au  comte  tjeorges,  son  oncle,  rprUiric  avait  réduit  à  se  con- 
tenter de  la  seigneurie  do  Uoicbenweilor.  Ce  fut  lui-m^rne  qui 
Tcxcila  à  se  marier  dans  un  agi-  nvancé  ;  et,  par  cet  acte  géné- 
reux ,  la  sitccessinn  mâle  de  Wurtemberg  s'est  conservée  , 
comme  on  le  verra,  jusqu'à  nos  jours. 

Christophe  mourut  le  aS  décembre  i568,  laissant  de  son 
épouse,  morle  le  20  mars  ifiSg,  un  fils,  qui  suit  ;  H  six  filles, 
dont  les  principales  sont  Sabine,  fiimme  J«'  Guillaume  IV,  land- 

S rave  de  Hcsse-Ca^sel ,  et  Léonore,  alliée  à  Georges  1,  landgrave 
e  Hesse-Oarmstadt. 

LOUiS   HT. 

i568.  Louis,  successeur  de  Christophe,  son  père,  au  duché 
«le  Wni'temberg ,  à  l'âge  de  quinze  ans,  resta  jusqu'à  celui  de 
vingt  ans  sous  la  lui  elle  de  sa  mère,  des  trois  princes  d'empire, 
ses  voisins,  amis  intimes  de  sa  maison  ,  et  <les  principaux  con- 
seillers d'état.  Elevé  dans  la  religion  prnteslanie,  il  en  devint 
un  des  principaux  appuis.  Dans  l:i  vue  de  former  ime  union  de 
l'église  grecque  et  de  l'éghsc  luthérienne,  il  ménagea  une  cor- 
respondance rn  Ire  les  théologiens  de  T ubinge  el  Jéremie  11  , 
patriarche  de  Constanliuople.  Mais  elle  n'eut  pas  le  succès 
qu'il  s'en  était  promis.  (  Vovez  /es  pulriarches  de  Constan- 
linople.  )  Le  collège  fondé  par  lui  à  Tubinge,  pour  de 
jeunes  princes  et  geniilshomines,  et  «ne  maison  de  plai- 
sance bàlîe  à  Slultgard  ,  pcrpélucronl  la  mémoire  de  son 
nom.  Il  moarut ,  dans  sa  auarautiéme  année,  à  Sluttgard,  le  ii 
août  iSgS,  sans  avoir  eu  d'enfitnts  de  ses  deux  femmes,  Dotir- 
TnEr!:-ÛRSUi.E,  de  !a  maison  d«i  lia  Je,  et  UftSULE ,  fille  de 
Georges-Jean,  comte  palatin  de  Lulze^steio.  * 


CH«OT(OiÔGtÉ   HISTOKIQOI 


FREDERIC. 

ir>ij3.  FaÉDERic,   Tié ,  l'an    ii^7,c>c  Georges,   comJp  <1« 
Montbéliard ,  ei  de  Barbe,  fille   Je  Philinpo,  landgravp   de 
Hpsse ,  succéda,  en  t5S8,  à  son  pèvo  dans  lo  cnmié  de  IVlonl- 
béliard,  et  au  duc  Louis,  son  cousin,  dans  le  Wuilemberg, 
en  i5c)3,  après   avoir  élé  sous  la  Itilelle  de  cpliii-r.i  jusrruVn 
i58i  ,  t-poquc  où  il  prit  possession   tîii  romlê  de  MimlIx'liarJ. 
Sa  granue  passion  fut  d'agrandir  ses  olals,  lif  îes  ami'liorcr  et 
de  u's  embellir.  Il  ouvrit  solcmpllcmi-nt  à  Tnliingi^  le  rollrge 
fondé  par  le  duc  Louis  ,  €t  dota  celui  de  Monibfiiard.  11  relira 
des  mains  de  la  maison  de  Bade  les  terres  de  lîe-iighcim ,  de 
Mandelslicim,  d'AUensfeig,  de  Liebenzell.  Il  aci|uil  le  châlcau 
de  Falkeristein,  et  jouit  pendant  quelque  letns  du  durhé  d'Alen- 
çon,  qui  lui  fui  cédé  par  le  roi  Henri  IV  h  lilie  d'hypothèque, 
pour  les  sommes  que  Frédéric   et  ses  prédéresieiirs   avaient 
avancées  aux  Protestants  de  France    11  donna  un  nouvel  essof 
au  commerce,  en  rendant  navigable  le  INecker  ;  il  perfectionna 
les  raanufacltires  de  toile,  il  simplifia  les  opérations  des  forgej 
àe  fer  à  Krenigsbronn  et  dans  le  Val-Saitit-Clirislophe..  Miiis 
son  plus  grand  soin  fut  de  délivrer  son  duché  de  la  siijclioa 
féodale  à  laquelle  il  était  tenu  eu\ers  la  maison  d'Aitlricne,  par 
le  Irai  lé  de  Cadan.    Il  en  vint  à  boni  au  moyen  de  4^0  mille 
florins  qu'il  paya;    et  par  Iransarliori  fîiile  le  2^  janvier  ••'îijg^ 
l'empereur  Rodolplic  lî  reconnut  que  ie  dtirhé  de  jVitrlemlierf 
n'était  pas  un  arrière-Jief  île  i'yliitiwiie ,  itiuix  un  état  iiurnédiutf 
comme  il   l'avait  été  avant  le  traité  de  Cad^tn.    On   conseri'a 
néanmoins  à  la  maison  d'Autriche  ie  droit  de  dévolution  dan* 
le  cas  d'extinction  des  descendants  niSles  de  celle  de  Wurtem- 
berg. (  Pulfcndorf ,  ImboJV.  )   Frédéric  termina  ses  jours  le  20 
janvier  1608,  décoré  de»  ordres  de  Saint-Michel,  en  France,  et 
de  la  Jarretière,  en  Angleterre.  Il  avait  épouse,  le  2a  mai  iSîJr, 
Sibylle,   fdle  de  Joiichim-Emest ,    pritire   d'Anhalt  ,   morts 
en  ilii4-   Les  principaux  enfants  nés  de  ce  mariage,  sont  Jean- 
Frédéric ,  nui  suit;    Louis  -  Frédéric,  sonclie  de  la   ligne  de 
Montbeliard  :  Jules-Frédéric,  -tiee  de  la  ligne  de  VVelilincen: 


^ 


Frédéric- Achille  ,  mort  en  ili3t,  sans  lignée  ;   Magnus,  Iné 


,t; 


l'an  iij>2  2,  au  combat  de  Wimpfen  ;  SibjUe-hlisalielh,  femme 
de  Jean- Georges  I,  électeur  de  Saxe;  Kvc- Christine,  miriée 
i  Jean-'leorges  ,  marquis  de  îirarjdebonrg  -  Jagerndorf  ;  et 
Barbe  ,  alliée  à  Frédéric  I ,  marquis  de  liade-Dourlacb. 

JEAN-FRÉDÉRIC. 

t6û8.  j£AN-raÉDÉaic,  dii  le  Pacikiqle,  né  lc.5  mai  i58a, 


fES  VtJCS  VE  WTThTKMBEKG.  yS 

3^*301  succp<lé  au   duc  Prcilpiir,  son  père,  se  fit   un  devoir 
d'adhérrr  à   ruiiion   que   les   princes   protestants,   excités   par 
l'élecletir  palatin,  Frédéric  IV,  formèrent  pour  le  maintien  île 
leur  religion  et  des  droits  tp^ils  prélendaiciil   en  résulter.   l*ar 
une  suite  de  cet  engagement,  il  prit  part  aux  affaires  qui  s'agi- 
taient alors  sur  la  »u»:cession  de  Jnliers  e(  de  li^'rg ,  aux   difie— 
rents  des  chanoines  catholiques  et  protestants  de  Strasbourg, 
el  aux  efforts  que  firent  plusieurs  princes  a  l'iiisligalion  de  Fré- 
déric V,  nouvel  électeur  palatin  ,  pour  em[iê<  lier    Chiiippe  de 
Soetlcrii,  ëvt*que  de  Spire,  île  relever  les  fortilicatinus  de  soa 
château  dDdenlieim,  qu'liniicon ,  lun  de  ses  prédécesseurs, 
avait  acquis  en    i3it3.    Par  dei«Leraiion  prise  entre  eux,    lan 
1618,  à  Heilbronn  ,  les  confédérés  firent  marcher  vers  Uden— 
heim  ,  qu'on  nomma  depuis  Philipsbourg ,  un  corps  de  quatre 
mille  hommes,  qui,  arco!npagni>s  de  douze  cents  pionniers  et 
munis  d'une  bonne  artillerie,  s'emparèrent  de  la  place  le   18 
juin  de  la  même  année,  el  en  démolirent  tous  les  nouveaux 
ouvrages.   J,e  ban  prononcé,  l  an  iliai  ,  contre  l'électeur  pa- 
latin, fournil  à   l'evéque  de  Spire,    en  i6:i3,    la  facilité  du 
rétablir  ces  ouvrages  qui  furent  beaucoup  augmentes  par  la  suite 
et  ont  rendu  Philipsbourg  une  des  plus  fortes  places  de  l'Eu- 
rope    Spiiiola ,  gênerai  espagnol,  avant  dissipé  la  ligue  i\es 
partisans  de  l'électeur  Frédéric,  par  la  conquête  qu'il  lit  de  ses 
places,  le  duc  de  Wurtemberg  ne  travailla  plus  qu'à  maintenir 
ta  paix  dans  ses  étals,  ainsi  que  dans  le  cercle  de  Suabe  dont  il 
était  colonel.  Mais  sa  patience  fut  souvent  exercée  par  les  vio- 
lences des  généraux  de  l'empire  et  les  vues  despotiques  de  Fer- 
rdinaiid  II.   L'iriunourut  le  i8  juillet  l'iiiS,  laissant  de  Barre- 
|,fioPHtE,  son  épouse,  fille  de  Joachim- Frédéric,  électeur  de 
irandeboiirg,  qu'il  avait  épousée  l'an  1609  (morte  le  aj  fé- 
vrier ib.-iG  )  ,   Lbcrliard  ,  qui  suit  ;  et  Frédéric  ,  tifje  du  rameau 
[•de   Neusiadt  ,   qui  s'éteignit   dans  la   personne   de  Fréderic- 
kugusle,  son  fds,  mort  sans  liguée  en  i-iG, 
J^e  duc  Jeah-Friîderlc  avait  lait  avec  ses  frères  sur  la  surres- 
tsîon  ,  dans  les  états  de  leur  père,  une  convention  m''!riorablc  , 
I  par  laquelle  il  établissait  de  nouveaux  ptincipes  par  rapport  aux 
[  via  apanages. 

W  EBERHARD  III  ov  VII. 

1628,  EÉERHAiiD,  né  le  16  septembre  1614,  succéda  au  duc 
Jean-Frédéric,  son  père,  sous  les  tutelle  et  régence  de  Louis- 
Frédéric,  comte  de  Monlbeliard ,  second  fi's  ou  duc  Frédéric. 
Xes  conjonctures  critiques  ou  les  Protestants  se  liouvaient  alors 
en  Allemagne,  rendirent  fort  difficile,  au  régeul,  l'exercice  de 
XVI.  10 


74  CHEONOLOGIE  niSTOBIOCE 

son  emploi.  L'empereur  Ferdinand  II  ayant  publié,  le  6  mars 
1629,  son  fameux  édil  pour  la  restitution  des  biens  ecclësias— - 
tiques,  les  revenus  du  une  de  Wurtemberg  se  trouvaient  Jort 
diminués  par  celle  loi.  Le  régent  fit,  en  vain,  des  reprcsenla- 
tionsf  tendantes  à  prouver  que  l'édit  ne  pouvait  s'appliquer  aux 
couvents  cl  autres  biens  du  Wurtemberg  :  on  n'en  poursuivit 

foint  l'exéculion  avec  moins  de  rigueur  et  de  célérité.  Lonis- 
rédéric  élant  mort  dans  ces  entrefaites,  le  aS  juin  i')3i,  Jules- 
Frédéric,  son  frère,  qui  le  remplaça,  ne  vit  point  d'autre  parti 
i  prendre  pour  la  défense  du  jeune  duc,  que  d'entrer  dans  11 
confédération  qui  se  formait  alors  entre  les  princes  prolestants 
assemblés  à  Leipsick  :  mais  ce  parti  lui  réussit  mat.  Les  Impé- 
riaux, élant  entrés  dans  le  Wurtemberg,  se  rendirent  maîtres 
du  pays,  et  obligèrent  l'administrateur  et  son  pupille  de  renon- 
cer à  la  ligue  de  Leipsick ,  et  de  se  soumettre  aux  ordres  de 
l'empereur.  Mais  bientôt  après,  les  armes  de  Gustave-Adolplte, 
roi  de  Suède,  reprirent  le  dessus,  et  les  Impériaux  furent 
chassés  du  Wurtemberg.  Jules-Frédéric  s'ctant  démis  de  l'ad- 
ministration en.  1682,  Eberhard  s'en  chargea  lui-même,  et 
n'eut  rien  de  plus  à  cœur,  même  après  la  mort  de  Gustave- 
Adolphe,  arrivée  le  ifi  novembre  de  cette  année,  que  d'entre- 
tenir une  alliance  étroite  avec  la  Suède.  Il  n'en  tira  pas  cepen- 
dant l'avantage  quMl  espérait.  La  défaite  totale  que  les  Suédois 
essuyèrent,  en  »fc)34,  à  Nordlingue,  entrama  les  suites  les  plus 
funestes  pour  Eberhard.  Tout  son  duché  fut  inondé  des  troupes 
victorieuses  de  l'empereur,  et  le  duc  lui-même  se  vit  forcé  de 
s'exiler  avec  toute  sa  famille  à  Strasbourg.  Les  revenus  des  mo- 
nastères furent  de  nouveau  rendus  aux  moiqes;  mais  on  ea 
détacha  des  portions  considérables  pour  les  gémraux  et  les  cour- 
tisans de  l'empereur.  Quelques  vdles  du  Wurtemberg,  avec 
leurs  bailliages,  furent  aussi  adjugées  sous  le  titre  d'hypothèque 
à  la  maison  d'Autriche.  Après  des  tentatives  souvent  répétées, 
mais  toujours  sans  fruit,  soit  par  la  voie  des  armes,  soit  par 
l'intercession  de  ses  amis,  pour  se  faire  rétabljr  dans  son  duché, 
Eberhard  fut  obligé,  l'an  i638,  de  faire  à  Prague,  avec  l'em- 
pereur Ferdinand  III,  un  traité  de  paix,  dont  les  principales 
conditions  furent  qu'iV  se  conformerait  ii  l'èdit  de  restitution; 
çu  'il  laisserail  suiisisier  tes  aliénations  et  donations  faites  nar  la 
cour  impériale ,  de  plusieurs  terres  de  son  duché ,  et  tfu  'il  tnÊtdon- 
nerait  à  la  maison  d\4ut'iche  les  seigneuries  d'Ar.halm.  et  de 
HaheniMel.  C'est  accommodement,  en  remettant  Eberhard  en 
possession  d'une  partie  de  ses  états,  n'y  rétablit  point  la  iran- 

3uiUité.  Tant  que  la  guerre  dura  en  Allemagne,  c'est-à-dire 
ans  le  cours  des  dix  années  suivantes,  ils  demeurèrent  exposés 
aux  excursions  des  puissances  belligérantes,  Les  ravages  y  furent 


DTS  nvcs  DK  wcnxFTiTT.F.nr;,  ►s 

rsi  grands,  qu'à  la  lin  de  la  guerre,  il  s  y  trouva  un  vide  d*;  ciu- 
]uaiile  mille  familles,  La  p.iix  de  WcsJphalie  ayant  remis  Eber- 
rd  ,  Pan  iG4'5,  dans  la  pleine  jouissance  de  ses  états,  il  donna 
M  $oin$  pour  réparer  les  maux  dont  une  longue  guerre  avait 
ifQigc  ses  sujets.  On  vit  alors  se  repeupler  et  se  relever  de  leurs 
ruines  les  lieux  que  les  troubles  avaient  détruits  et  rendus  dé- 
cris. Le  Wurtemberg  reprit  une  nouvelle  face,  et  redevint  une 
5  plus  florissaiiles  iioriions  de  l'Allemagne.  En  faisant  le  bien 
«es  sujets,  Lbernard  n'oublia  pas  ses  intérêts  personnels. 
Lvantfait,   par  son  économie,  plusieurs  acquisitions  considé- 
raliles,  il  les  mil  sous  une  admiuisLrallon  particulière,  en  leur 
innant  le  nom  de  bien  domanial,  et  y  attacha  un  HJct  corn- 
us perpéluel.  Sa  mort  arriva  le  12  juillet  1G74,  ^  Slulgard.  Il 
kait  épousé,  1".  l'an  16^7,  A.NNE-DoaoTHEE,  fille  du  rhin- 
rave  Jean-Casimir,  morte  le  27  juillet  i655;  2«.  le  a6  juin 
iSG,  Marie^Dorothée- Sophie,  Hlle  de  Joachim-Erncst, 
comte  d'Oëiiingen,  décédée  le  29  juin  iCgS.  Les  enfants  du  pre- 
lier  lit  qui  lui  survécurent ,  sont  Guillaume-Louis,  qui  suit; 
edéi  ic-l^harles,  tige  d'un  rameau  particulier;  Charles-Max imi- 
4ieii  ;  el  Sophie-Louise,  femme  de  Christian  Ernest,  raargra\e 
de  Brandebourg-Iiareulh.   Du   second    lit   sortirent  Georges- 
•ï'rédëi-ic,  Louis  et  Jeau-tVédéric,  qui  se  distinguèrent  dans  le 
•ervicc,  et  moururent  sans  lignée;  Sopliie-Cbariotte ,  mariée, 
le  lio  septembre  itiâS ,  à  Jean-Georges,  duc  de  Saxe-£isenach  ; 
cl  d'autres  eufanls. 

GUILLAUME-LOUIS. 

1G74.  GoiLLAUME-Louis,  né  Ic  7  janvier  1647,  successeur 
3'liborhard,  son  père,  ne  jouit  du  Wurtemberg  que  l'espace 
l'environ  trois  ans,  étant  mort  le  ■j.'â  juin  1677.  De  Madeleine- 
Sibylle  ,  fille  de  Louis  H ,  langrave  do  Hesse-Darmstadt ,  qu'il 
avait  épousée  le  G  novembre  1B73  ,  il  laissa  un  fils,  qui  suit,  et 
trois  filles,  dont  la  dernière,  Madelcinc-AVillclmine,  fut  ma- 
riée à  Charles-Guillaume,  margrave  de  Bade-Dourlach, 


LOUIS,  ou  EBERHARD-LOUIS. 

1677.  EpEnHARD-LouiS,  né  le  18  septembre  1676,  succéda 
au  duc  Guillaume-Louis,  son  père,  l'an  i'j77,  sous  radminis» 
tration  de  Frédéric-Charles,  son  oncle,  qui  exerça  cet  empk)i 
jusqu'en  169^,  et  mourut  le  ao  novembre  1698,  Frédéric- 
Charles  avait  servi  avec  gloire  dans  la  guerre  de  1688,  et  en 
1697  dans  les  armées  de  l'empereur  Léopold,  qui  l'avait  nommé 
feld-maréchal  de  Tempire.  Le  duc  Eberliard  -  Louis ,  son  aeveu. 


»6 


cnroNOinciE 


aussi  sincprement  attache  que 


niSTOniQTTl! 
tii   aux  intérêts 


de  1' 


donna  d*'s  preuves  dfl  sou  zt^li'  par  d»'s  arles  de  valeur,  <|ui  lui  < 
méritèrcnl:  le  grade  do  It'ld  maréchal  de  l'empereur,  de  l'empire 
et  du  c**rcle  de  Su-be,  et  dans  les  années  17 ii  et  i;i  a,  le  com- 
mandeme  .t  de  I  armée  impériale.  Sous  sun  gouvernenienl  s'c- 
teigiiiitnt  les  ligiiOs  de  W^'iiliugen  fi  de  MonibeliarcI ,  celle-là 
en  1707,  et  celle-ci  en  1721.  thcrliard  Louis  prit  possession 
lies  terres  de  l'une  ei  de  l'autre,  et  s'arrangea  à  re  su|et  avec  la 
branche  d'Oels,,  en  Silt'sie,  de  la  ligne  de  W'eitlîngen.  Mais  il 
fut  enveloppé  dans  un  proci  s  très-facheux,  dont  il  ne  vit  p»oint 
la  fin  ,  et  qu'il  transmit  à  ses  successeurs.  Ses  p.irtics  étaient  les 
tlcsccndants  illégitimes  du  dernier  duc  de  Wurlemberg-Mont- 
béliard,  Léopold  Kherhard.  Le  rui  de  France,  en  qualité  de 
Sfïigncur  suzerain  de  qiii-l(|iies  leirt-s  de  cette  succession  ,  situées 
en  Franche- Comté,  prit  les  inlerels  des  demandeurs,  cjuoifiue 
le  conseil  auliqne  de  Vienne  eût  prononcé  en  faveur  du  uuc 
Eberhard  Louis  11  mil  en  séf|uestre  ces  seigneuries,  et  ne  les  ren- 
dit à  la  maison  de  Wurtemberg  {[u'en  174^)  en  verlii  d'un  traité, 
par  lequel  elle  reconnut  les  dioils  de  suzeraineté  du  roi  de 
î'rance  ,  diîpm'és  jusqu'alors  sur  les  seigneuries  de  BlamoTit ,  de 
<lermont,  il'Hêricourt  et  de  Clulelol.  1-e  duc  tberhard-Li'uis 
mourut  le  'Ai  octobre  i-jà'i^  après  avoir  perdu,  le  uS  novembre 
j^âi,  Frédéric- Louis,  son  fils  unique,  qu'il  avait  eu.  le  i4 
décembre  iCgft,  de  Jeanne-Elisabeth,  son  é()ouse,  (ille  de 
Frédéric  le  Grand,  margrave  de  Bade-Dourlach.  Frédéric- Louis 
ne  laissa  de  son  mariage,  contracté  le  S  décembre  171B,  avec 
Henriette- Marie,  iille  de  Philippe -Guillaume,  margrave  de 
I>randebourg-Sch>vedl ,  (ju'une  tdie,  l-ouise-Frédérique,  née 
le  3  feviier  1723,  mariée,  Tan  i74'ii  à  Frédéric,  duc  de  Mec- 
kleubourg-Scnwcrin  ,  et  veuve  en  1785. 


CHARLES-ALEXANDRE. 


1733.  Charles- Alex \NDnE,  fils  aîné  de  Frédéric-Charles, 
St'conil  fils  d'Ebetbard  l|l  ou  VU,  duc  de  Wurtemberg,  né  le 
24  janvier  1(18^,  devint  le  successeur  d'Lberliard-Louis  au  duché 
de  Wurtemberg.  S'étanI  dévoué  au  service  de  l'empiTCur,  il  eut 
jiart  aux  actions  les  pins  importantes  dans  la  guerre  de  la  suc- 
cession d'Espagne.  Il  se  signala  piincipalement  aux  b-itaillcs  de 
Cassaiio  en  170S,  et  de  Turin  eu  170^1,  il  défendit  avec  gloire, 
ctf  1713,  Landau,  contre  le  maréchal  de  Villars,  et  mit  le 
comble  à  sa  gloire  dans  la  guerre  contre  les  Turcs,  depuis  171G 
jusqu'en  171^.  Il  était  di's-lors  chevalier  de  la  Toison-d'Or, 
général-feld-marérhal  des  armées  de  l'empereur,  son  conseiller 
tulique  t  gouverneur  de  Belgrade ,  et  commaadaut-gcnéral  du 


I 


DIS  OtJCS  T>t   WTRTEMBEUG.  *jf 

royaume  de  Servie.  Il  mourut,  le  12  mars  iv'j?,  à  l'âge  de  cin- 
qiunte-trois  ans,  dans  le  sein  de  l'église  catholique,  où  Diea 
lui  avait  fait  la  grâce  d'entrer  dès  l'an  1712.  De  son  mariage, 
contracté  le  1".  mai  1727,  avec  MAftiE-AlfGUSTE,  fille  d'An- 
«elme-Krédéric,  prince  de  la  Tour  et  Taxis ,  morte  le  l*^  février 
1^56  ,  il  laissa  : 

i".  Charles-Eugène,  dont  l'article  suit; 
2".  Eugène-Louis- Adam- Jean- Mépomucène- Joseph- 
Raphaël ,  né  le  'il   août   172g,  mort  quelques  jours 
après  ; 
3°.  Louis-Eugène;      ")  qui  ont  successivement  gouverné, 
4.*-  Frédéric-Eugène,  3  el  dont  les  articles  suivent  ; 

5».  N oé  le  I".  aodt  t-j?i3; 

G".  Auguste  -  Elisabeth  -  Marie,  née  le  3o  octobre   17,34  î 
mariée,  le  3  septembre  1753,  avec  Charl es- Anselme,  1 
prince  de  la  Tour  et  Taxis,  morte  le  4  juin  17^7. 

CHARLES,  00  CHARLES-EUGÈNE. 

1737.  Charles,  ou  Charles-Eugène,  fils  aîné  de  Charles- 
Alexandre,  né  le  II  février  l'ati,  entra,  le  12  mars  1737,  en, 
possession  du  Wurtemberg,  n'élnnt  âgé  nue  de  neuf  ans.  Con- 
formément à  l'observance  légale  de  sa  maison,  il  demrura  souj  ■ 
»K"i  tutelle  de  sa  mère  ,  à  la([iieUe  fut  associé  Charlcs-Uodolphc,  < 
duc  de  Wurtcmberg-Neustadl,  le  plus  proche  agnat  de  sa  mai-  ( 
son.  Cet  adjoint,  à  raison  de  son  âge  avancé,  s'élant  déchargé» 
de  son  emploi ,  l'an  17^8 ,  fut  remplacé  par  Charles-Frédéric  ^  I 
dur  de  Wurtemberg-Oels-  Le  duc  mineur  ayant  été  conduit  à] 

»ia  cour  <le  Frédéric II,  roi  de  Prusse,  y  passa  deux  ans,  pendant^ 
lesquels  il  développa  des  talents  et  une  maluiité  de  jugement' 
qui  firent  abréger  la  durée  de  sa  minorité.  Il  n'avait  pas  encore  j 
a'Ieinl  sa  seizième  année  ,  lorsfpic  l'empereur  Charles  VU  Isj 
d 'clara  majeur  par  son  rescrit  du  7  janvior  1744-  Uepuis  cette] 
époque,  le  ^V■urtembe^g  ne  cesse  de  ressentir  les  heureuses  in^j 
fluences  du  gouvernement  de  son  chef.  L'agriculture  y  a  fait  de*] 

r progrès  considérables  p.ir  le  défrichement  des  terres  incultes  j' 
es  campagnes  y  ork  reçu  de  nouveaux  trésors  par  les  arbres 
étrangeis  qu'on  y  a  transplantés,  cl  la  botanique  s'y  est  perfec- 
tionnée par  les  plantes  qu'on  y  a  transportées  de  différentes 
contrées  de  l'ancien  et  du  nouveau  monde.  L'entretien  des  bes- 
tiaux ,  et  surtout  des  bêles  à  laine ,  y  a  porté  celle  branche  de 
l'économie  rurale  à  un  très-grand  degré  d'amélioration  et  de 
finesse.  L'achat  des  brebis  espagnoles  y  a  produit  les  toisons  les 

Îdus  estimées  de  l'Allemagne.  Les  haras  s'y  sont  muhipliés,  et 
ourQisseat  des  chevaux  eu  grand  nombre  et  de  très  bonne  es- 


I 


^8  CIinONOLOGIE  HISTORIQUE 

rèce.   Les  mériefrs  et  les  manufactures  de  draps  et  de  toHes 
damassées  se  soulieiincrit ,  encourages  par  ses  regards  bienfai- 
s.inls.  On  fabritjueà  Louisboutg,  de  la  porcelaini",  <|iii  acquiert 
de  jour  en  jour  de  la  L'élebrilé.  De.  nouveaux  chi*mins,  qui  croi- 
sent en  tous  sens  le  duché,  y  facilileiit  et  étendent  le  ctimmerce. 
Jamais  la  guerre  n'a  troublé    lu  repos  de  Wurtemberg  sous 
ce  gouvernement.  Dans   celle  qu'occasiona    la   succession    de 
Ja  maison  d'Autriche,  des  années  nombreuses  ,  en  traversant  ce 
Wurlemlwrg,  respectèrent  la  neutralité  nue  le  souverain  avart 
eiT.brassée.  Quoique,  dans  les  années  lySb  et  176.^,  le  duc  ait 
cru  devoir  se  déclarer  pour  le  maintien  de  la  constitution  de 
l'empire,  ses  frontières  ne.  furent  point  entamées  par  les  puis- 
sances belligérantes.  Il  entretint  cependant  un  corps  de  troupes 
qui  surpassait  les  forces  militaires  de  ses  ancêtres,  et  quclcscon-i 
jiaisscurs  admiraient  pour  la  justesse  et  la  promptitude  des  évo*| 
lulions,  Une  caisse  d'assurance  tranquillisa  les  citoyens  contre J 
les  désastres  que  les  incendies  pciiveni  occasioner.  l'ne  rompa-«J 
gnie,  chargée  du  soin  des  pauvres  veuves,  pourvut  à  leur  sou-»] 
l.'igement.  Des  maisons  établies  pour  l'entreiun  dus  orphelins  et-l 
d(;s  enfants  des  soldats,  ont  inertie  à  Charle^s  le  glorieux  nom  de] 
J^èie  du  jieuple. 

Il  a  suppléé  aux  lois  du  pays,  suivant  les  besoins  du  tems,-<l 
par  des  additions  ou  des  changements  ronvenables.  L'admi- 
liistralion  de  la  justice,  aussi  prompte  qu'impartiale,  fixe  prin- 
cipalenienl  son  attention.  Un  y.èle  éclairé  pour  le  progrès  des 
lettres,  lui  rendait  chers  les  intérêts  de  l'université  de  Tubingc  ' 
et  de  celle  de  Stutlgard,  appelée  de  son  nom,  comme  étant 
son  ouvrage,  la  Cat-oline.  Celle-ci,  embrassant  plus  de  branches 
des  sciences  qu'on  n'a  coutume  d'en  cultiver  dans  les  univer- 
sités, attira  un  nombre  considérable  de  jeunes  gens  des  pays 
les  plus  éloignés.  H  manquait  une  bibliothèque  publique  dans 
le  Wurtemberg  :  Charles  en  a  fondé  une  à  Stullgard  ,  déjà  très- 
considérable  par  le  nombre,  !e  pri.x,  la  variété  et  la  rareté  de»  J 
niuiitimeiits  d'érudition,  et  qu'il  ne  cessa  d'enrichir  par  de. 
nouvelles  acquisilious.  (  On  y  compte ,  nous  le  tenons  de  source, 
jusqu'à  huit  mille  éditions  de  la  I5ible,fn  différentes  langues.) 
A  I  université  de  Stutlgard,  ce  prince  a  joint  une  académie 
des  aris ,  qui  dispeii>:a  du  besoin  qu'un  avait  auparavant  d'ap- 
peler des  étrangers  p')ur  en  donner  des  leçons. 

les  états  de  Charles  ont  élc  agrandis  par  des  achats  nom- 
breux et  importants,  dont  nous  nous  contenterons  d'indi(|uep 
les  principaux,  savoir,  la  petite  ville  de  Boenigheim  ,  avec 
quelques  villages,  dont  l'électeur  de  Mayence  était  auparavant 

Sropriétaire,  la  scjgncuric  de  Juslingen  ,  et  une  partie  coa&i- 
ërable  du  duché  de  Limbourg. 


t 


»E»  ©UCS  DR  WCRTKMBERG.  79 

L'éclat  de  la  maison  Je  Wurlemljerg  sVst  répandu  sous   le 
gouvernement  de  Charles ,  par  le  mariage  de  ses  ôruK  nièces  ^^ 
ïllcs  de  Frédéric,  &on   frère,  dont    les    noms  ont  brillé  sur* 
les  deux  principaux   troncs  de  l'Europe,  celui  d'Autriche  efj 
celui  de  Russie.  Celle  illustration,  et  la  gloire  personnelle  qui' 
lai  revient  des  grandes  choses  qu'il  a  faites  en  tuut  genre  dans! 
ses  états,  n'ont  point  \jJrrompu  le  cœur  de  Charles,  nî  ne 
lui  ont  inspiré  cet  orgueu  qui  séduit  les  âmes  vulgaires,  aveci 
des  avantages  incomparablement  moins  éblouissants.  En  voici 
la  preuve.  «  En  177W,  ce  digne  prince,  dit  le  baron   de    Ris— 
»  bcck  C^oj.  d'Allem.,  t.  l,  pp.   tfi-17),  choisit  le   jour  da 
»  sa  naissance  pour  publier  un  manifeste  dont  voici  la  subs- 
»  tance:  Je  suis  homme,  et  par  conséquent  fort  éloigné  do 
«  la  perfection  :  je  n'espère  pas  même  l'acquérir;  la  fiiblcsse 
»  qui  accomp.ifjne  la  nature  humaitte  m'empêche  d'y  prétendrez 
M  Si  je  suis   parvenu  au  rang  où  vous  me  voyez, ,  c  est  moinf 
»  par  ma  capacité  que  par  un  effet  de  la  bonté  divine  ,  qui 
»  j-ègle  toutes  no»  destinées.  Je  fais  librement  cet  aven,  comme 
»  doit  le  faire  lotit  homme  qui  pense  bien;  et  celte  considé- 
»  ration  me  rappelle  mes  obligations  envers  tous  les  hommes, 
»  et  encore  davantage  mes  devoirs  envers  le  souverain  seigneur 
»  de  l'univers.  Je  considère  ce  jour,  qui  commence  ma  cin- 
»  quantième  année  ,  comme  le  commencemenl  de  la  seconde 
«  période   de  mon.  existence.  J'assure  mes  très-chers  sujets, 
>'  que   toutes   les  années  qu'il  plaira    à   la   divine   providenca 
"  de  m'accorder,  seront  consacrées  à  leur  boniicur. 

»  On  verra,  dans  la  suite,  que  la  prospérité  de  Wurlem- 
»  berg  sera  un  effet  de  l'amour  du  souverain  pour  son  peuple, 
"  et  de  la  confiance  du  peuple  envers  son  .souveram.  Un 
»  sujet  qui  a  de  bons  sentiments,  sait  qu'en  plusieurs  circons-  . 
"  tances,  le  bien  public  doit  être  préféré  A  l'avantage  parti- 
*j  culier ,  et  il  ne  murmure  point  si  tout  ne  réussit  pas  selon 
»•  ses  vues  et  sa  fantaisie.  Nous  espérons  que  chacun  de  nos 
»  sujets  vivra  désormais  dans  l'espoir  de  trouver  en  son  prince 
"  un  p^re  soigneux  et  tendre.  Plaise  h  Dieu  que  Ton  ne  $e 
*  dispute  plus  entre  nous  que  Thonneur  de  rendre  service  à 
"  son   pays  «  î 

I.e  duc  Charles  s'est  marié  deux  fois.  Sa  première  femme  a 
élè.  EuSABETH-FRÉDÉniyUE-SOPHIE,  fille  unique  de  Frédéric, 
margrave  de  lirande1>ourg-Eareilb.  Ce  mariage,  accompli  le 
26  septembre  1748»  fut  rompu  par  la  mort  de  la  duchesse, 
le  6  avril  178a.  Le  duc  s'est  remarié,  le  a  février  17^6,  à 
Fhançoise  ,  comtesse  de  lloheuheira.  Il  mourut  ,  sans  posté- 
tilé,  le  24  oclobfc  i-(}^^  ,  cmpoiUnt  dans  la  tombe  les  regrets 


99  CRROT^OLOOIE   HISTORIQUE 

et  les  bénédictions  Je  tous  ses  sujets ,  el  le  glorieux  sumonl 

de  Fère  du  Peuple.  Son  frère  ,  Louis-Ëugène ,  lui  succéda. 

LOUIS -2iUG£NE. 

1793.  Locis-EtJGÊNE,  ne  le  5  janvier  i73i  ,  prit  les  rênes 
du  gouvernement  le  24  octobre  i793|^e  prince  était  entré  au. 
service  en  France.  Il  avait  été  noininé  maréchal  de  camp  le 
25  aoùl  1749»  créé  chevalier  des  ordres  durci  en  1756,  et 
lienlenanl- général  de  ses  arnaées,  par  pouvoir  du  i"'.  janvier 
1757.  Il  s'élaiL  distingué  dans  le  corps  d'armée  que  Louis  XV 
fournit,  dans  la  guerre  de  sept  ans  ,  à  l'impératrice  reine  de 
Hongrie,  Marie-Thérèse.  Le  ducLouis-Eugène  entra  dans  la  coa- 
lition formée  contre  laFrance,  et  perdit,  eu  1794,1c  Monlbéliard, 
que  ses  successeurs  n'ont  point  recouvré.  Il  survécut  peu  à  cet 
événement,  étant  descendu  dans  la  tombe  le 20  mai  1795.  Les 
états  de  Wurtemberg  ont  à  regreiter  d'avoir  vu ,  sous  ce  règne, 
la  dissolution  de  la  célèbre  académie  de  Stullgard  ,  qui  était 
une  des  plus  estimées  de  l'Europe.  H  avait  épousé,  le  10  août 
2762,  SOPHIK- Albertine  ,  comtesse  de  Bricblingen,  née 
le  14  décembre  1728,06  ce  mariage,  il  n'a  laissé  que  deux 
princesses  : 

i"*.  Wilbelmine-Frédérique,née  le  3  juillet  1764,  mariée, 

le  20  octobre  i7f^9,  à  Lrafflon-Ernest,  prince  d'OËllin- 

gen-Wallerstein; 
2^.  Henrictte-(jharlolle-Frédérique,  née  le  1 1  mars  1767» 

mariée,  le  5  jaillel  179'i,   à  Charles-Joscph-Lrnest- 

Justin,  prince  de  Hoheulohe-Bartenstein  ,  et  morte  le 

23  mai  1817. 

FRÉDÉRIC-EUGÈNE, 

1795.  FRÉuÉBic-EucèNE ,  né  le  3i  janvier  1782,  succéda 
au  duc  I^uis-Eugène,  son  frère,  le  21  mai  1795.  Ce  prince, 
ayant  embrassé  de  bonne  heure  la  carrière  des  armes,  avait 
servi  en  qualité  de  lieutenant-général  dans  les  armei-s  prussien- 
nes. Ayant  quitté  le  service  de  Prusse  pour  rentrer  en  Alle- 
magne, il  fui  créé  génér.ilde  la  cavalerie  de  l'empire,  au  cercle 
de  Suabe.  Ce  prince  mourut  d'apoplexie  dans  la  nuit  du  22  au 
a3  décembre  1797.  H  avait  épouse,  le  ay  novembre  1763, 
tnÉDEniQUE-DoROTHËK-SoPHiE,  fillc  dc  Frédéric-Guillaume, 
margiavc  de  Brandebourg-Scbwedt.  Dtt  ce  mariage  sont  issus: 

1".  Frédéric,  premier  roi  de  Wurtemberg,  qui  suit; 

a*.  Frédéric-Louis- Alexandre,  <luc  de  Wurtemberg,  fcld- 


DES  BTTCS  DE  WCRTEMBCTo;  9î 

maréchal  au  service  de  Wurtemberg,  néleSo  août  «ySB, 
mort  le  ao  seplembre  1817.  U  avait  épousé,  1°.  le  ^7  oc- 
tobre 1784,  Marie- \niie,  fille  du  prince  Adam  Czar- 
toryski,  née  le  ifi  mars  17''»^;  2".  Henriette,  fillo  de 
Charles  ,  prince  de  Nassau-W'^ilbourg.  Les  enfants  du 
priace  Frédéric- Louis- Alejcaiulfe,  sont, 

Du  pnmier  lit  : 

a.  Adam-Charles  Guillaume  Stanislas-F.ugpne-Paul- 
Loois,  Tié  le  i(>  janvier  179».,  lieulenaul-général 
des  arméen  de  Wurtemberg  ; 

Du  second  lit  : 
h.  Alexandre  -  Paul  -  Louis -Constantin ,  né  le  g  sep«. 

tembre  1804,  ; 
c.  Mariiî- Dorothée -Louise-  Wilhelmine-Caroline, 
née  le  premier  novembre  1797  ,  abbesse  li'Obris- 
tcnfeld; 
à.  Louise- Amélie-Wilhelmine- Philippine,  née  le 
28  juin  1799.  mariée,  le  24  avril  i''^i7,  à  Joseph, 
prince  héréditaire  de  vSaxe-HiUlbi)urgh3usen  ;  ' 

e.   Pauline-Théré.sp-Louise,  née  le  1  i  scpii-mbre  i8oo; 
/,  Elisabeth- Alexanilrine-Cunstauce ,    née  le  37  fé- 
vrier 1802  ; 
Ç«.  Eugène-Frédéric -Henri ,   duc  de  Wurtemberg  ,  né  le 
2[    novembre   17S8  ,   lii»u(enant  -  général  au  secyice  dô- 
Prussrt .  m;irié  le  21   janvier   1787,   à    Louise,    Hlic  de 
Christian-Charles,    prince  de  Slolbcrg  (ifJera  .  née   le 
16  octobre    i7<i4i   veuve  d'Augusle-Frédéric ,   duc   de 
Saxe-iMcinung«n.  Le  du«;  «le  WurlemJjerg  en  a  eu  les 
enfants  qui  suivent  : 

a.  Frèdéric-Eugène-Paul-Cbailcs-Louis ,  né  le  8  jan- 
vier 1788,  lieutenant-génerid  nu  service  de  Russie; 

h.  Fredéric-Georges-Ferdinaiid  ,  né  le  i4  juin  1790, 
mort  jeune  ; 

c.  Charles- Frédéric-Henri,  né  le  1 3  décembre  1792,' 
mort   jeune  ; 

d.  Frédéric-Paul-Guillaume,  né  le  a5  juin  1797; 

e.  Frédérif]ue-So|»liie-' ouise ,  née  le  4  juin  1789," 
mariée  ,  le  -j.'^  septembre  181 1  ,  à  Auguste,  prince 
de  Hohenlohe-tJKInîngen  ; 

f.  N....  ,   ace  le  i5  Jëceiiibre  180a; 

4*.  Guillaume-Frédéric-Philippe ,    duc  de   Wurtemberg,' 
ué  le  27  décembre    1^1 ,   ancien   lieiitenaiii-général  aia 
service  de  Daneœarck ,  aujourd'hui  feîd-marfcîjiri  au 
XVL  II 


8i'  CffAOKOtOGIE   BISTORIQCB 

■€r\'ice  de  Wurtemberg.  Il  a  épousé,  le  28  août  i8oo," 
Frédérique-Françoise-Wilhelmiiie  ^  comlesse  KhoJis  de 
TundcifelJl.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

a.  Chrélien-Fré(lt:rtc-AIp.xandre,  comte  de  Wurtem- 
berg,  né  le  5  novembre   i8or  ; 

l.  Chrêlien-FrMéric-Auguste-Ferdiiiand  ,  comte  de 
Wurlemlierg  ,   né  le  21  mars  iH.iS  ,  tlécode; 

c.  Frédéric  -  Guillaume  -  Aleisatidre  -  Ferdinand  , 
comle  de  Wurtemberp; ,  né  le.  L>  juillet  iHio; 

d.  Frédéric-Alcxaridrc-Françuis-Conslaiilin,  comle 
de  W^urtemberg,   né  le  3o  novembre  i8ii; 

e.  Frédérique  •  Marie  -  Alexandrine-CharloUe  -  Cathe- 
rine, née  le  29  mai  i8i5  ; 

5°.  Frédéric-Augusle-Ferdiiiarnl,  né  le  22  octobre  lyfîS, 
duc  de  Wurtemberg,  feid-marècha!  ati  service  d'Aulriche, 
marié,  i".  le  18  mars  1795, avec  Albertiue-Wilbelmine, 
fille  de  Christian-Goralhicr,  prince  de  Schwarzbourg- 
Sondcrsbausen  ,  divorrée  ;  a  .  le  aS  février  1817,  à 
Marie-Cunégonde-Pauline  ,  née  le  29  rfovembre  1771 , 
fille  de  François-Georges-Charles,  prince  de  Mellernicb; 

€".  Cliarles-Frédéric-Henri ,  né  le  à  mai  1770,  duc  de 
W^urlemberg ,  fut  général-major  au  service  de  Russie; 

7*.  Alexandre  Frédéric-Charles,  duc  de  Wurtemberg,  néle 
a4  avril  [771 ,  général  de  cavalerie  au  service  deîttissie, 
marié,  le  17  novembre  1798,  avec  Anloinclle-Ernesline- 
Amélie,  née  le  28  août  1779,  liUe  de  François,  duc 
de  Saxe-Cobourg.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

a.  Ernest,  né  le  9  décembre  i8o4; 

b.  Frédéric-Guillaume,  né  le  ag  avril  1810; 

c.  Antoinette-Frédérique-Auguste-Marie-Anne,  net 
le  17  septembre  17119  ; 

8».  Charles-Frédéric-Henri,  né  le  3  juillet  1772,  lieu- 
lenant-général  au  service  de  Wurtemberg: 

9*.  Sophie-Dorothee-Augusle-Louise  ,  née  le  aS  octobre 
1759,  mariée,  le  17  octobre  177'à,  à  Paul  Pelrowiiz, 
grand-duc,  puis  empereur  de  Russie,  mort  le  34 
mars   iSoi  ; 

10».  Elisabeth-Wilhelmine-Louise,  née  le  17  juillet  1765, 
mariée,  le  B  janvier  1788,  à  François-Joseph-Charles, 
grand-duc  héréditaire  de  Toscane,  depuis  empereur 
d'Allemagne,  sous  le  nom  de  François  II, et  aujourd'hui 
empereur  d'Aulriche,  morte  le  ly  février  1790; 

11».  Frédérieiue-Elisabeth-Amélie  ,  née  le  21  avril  17G7  , 
mariée .  le  a6  iuiu  17^1 ,  à  Pierre-Frédéric-Louis  d« 


1IB9  1»0r$  !)B  WWBTEWBW». 


» 


Holsleln -Gollorp- Oldenbourg  ,  morte  le  i4  novem- 
bre 178S. 

FAEPJ^IRIC  I,  PBEm£a  fiei  de  TfaxEiHBEHG. 
1797.  Frédéric  I  (II),  né  le  6  novembre  1784 ,  succéda  4 


son 

le  tJtre 


père,  le  aS  décembre  1797.  Le  p 
ître  de  roi.  Il  moiuruà  le  00  octol 


remier  janvier  1806,  il  prit 
bre  i8iti.    Il   avait  épousé  ^ 
1*.    le  II   OCLohrC   1780,    AUGUSTlNE-CAROLlNE-FaEDÉHIQUE- 

liOUlSE  ,  née  le  3  décembre  1764,  morte  le  27  septembre  1788  , 
fille  de  Chailcs-Guillaurae  de  Jïrimswick-WolfenbuHei;  2".  le 
18  mai  1797,  Charlotte- A t'GUSTE-MATHiLUE,  princesse 
royale  d'Ariglclerre ,  née  le  29  seplembre  i7b6,  fille  de 
Georges  111,  roi  de  la  Grande-Bretagne,  Du  premier  lit  sont 
issus  : 

1°.  Frédéric  Guillauine-Charles,  qui  suit; 
•*.  Paul-Cliarles-Frédéric-Augusle,  né  le  ig  janvier  lySS, 
marié,  le  28  septend>re  i8o5,  ai'ec  Calherine-Cbarlotle- 
Georginc  ,  née  le  17  juin  1787  ,  fdie  de  Frédéric,  duc 
de  Saxe-Hitdbourgbauscn  ,  dont  deux  princes  et  deux 
princesses  : 

a.  Frédéric-Charles— Auguste ,  né  le  ai  février  1808; 
A  Frédéiic-Augustc-Eberhard ,  né  le  24  janvier  i8i3; 

c.  Frédérique-Charlolte-Maric,  née  le  9  janvier  11S07  ; 

d.  Pauline- Frédérique-Marie,  née  le  z5  février  i8io; 
".  Frédérlque-Cathcrine-Sophie-Dorothée,  née  le  ai  fé- 

^ier  i78':3,  mariée,  le  sa  août  1807,  à  Jérôme  ,  alors  roi 
de  Westphalie  ,  aujourd'liui  duc  de  Monlfort. 

GUILLAUME    L 

i8i6.  Guillaume  I  ( Frédéric- Guillaume-Charles ),  ré  le 
27  août  1781 ,  monta  sur  le  trône  le  3o  octobre  1816.  Ce  prince 
a  épousé,  i".  le  8  juin  180^,  Ciiablotte  ,  fille  de  Maximilien- 
Josepli ,  roi  de  Bavière ,  mariage  non  consommé  et  déclaré  nul 
en  juillet  i8i4;  z'^.  le  24  janvier  i8i6,  Catherine  Paui.ovfna, 
née  le  ai  mai  1788  ,  fille  de  Paul  I"^'. ,  empereur  de  i^ussie  , 
et  sueur  de  l'empereur  Alexandre ,  morte  le  7  janvier  i8jc^. 
Pe  ce  mariage  sgmiI  nées  deux  prtncc$ses  : 

i".  Maric-Frédérique-CbarloLte  ,  née  le  3o octobre  1816^ 
a".  Sophie-Frédérique-Malhildc,  née  le  17  juin  181^, 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUJ 


DES  DUCS, 


PUIS  ROIS  DE  BAVIERE. 


''Noia.  On  doit  peul-ilre  attribuer  à  ]a  confusion  et  à  l'obscuTÏ!^  qnî 
régnent  dans  la  chr.mologic  des  preinièrfs  dynastie»  des  ducs  de  Ba- 
vière, le  sil<?nrc  des  Bénédictins  à  cet  égard.  Comme  elles  sont  éleinlcs 
depuis  nombre  de  siècles,  ces  savants  n'ont  pas  juge  à  propos  de  les  rap- 
porter en  dolail  dans  le  troisième  (ome  in-folir»  de  \  Art  de  vérifier  les 
Dates.  Dans  la  nouvelle  ëdilion  qu'il  pnbtîe  de  cet  ouvrage  ,  M.  de 
Sain/-, 4 liais  a  cru  devoir  siipplerr,  autant  que  possible,  a  celte  omis- 
sion. I'  a  pensé  que  te  public  lui  saurait  quelque  gré  des  recherches 
qu'il  a  faites  pour  allelndre  ce  luit  ,  d'autant  que  la  connaissance  de  ce» 
dynas  ies,  dont  ont  isvues  p!usieuis  races  souveraines,  intéresse  A  la 
foi.-  IfS  nations  qu'elles  ont  réçics  .  la  l'itlêralure  et  ^hi^1oi^e  générale. 
Cette  addition  a  ncre.sjîté  quelques  chanpcinents  dans  l'historitpie  de 
l'ancienne  édition ,  dont  on  a  toutefois  conservé  la  substance.  On  indi- 
quera ta  fin  du  travail  de  M.  de  Saiut-Allais  et  le  coinmencement  du 
texte  des  Bénédictins. 


««MIVMMfMA<VM«VMWMWk 


XjK  BaviJîre  ,  en  latin  Bajarfa  ou  Bajauria^  en  allcTnand,  îîi>yer 
ou  Boyertand.,  aujourd'hui  Bnyrrn,  d'où  vint  ensuite  le  terme  cor- 
rompu de  Bavaria^  doit  sa  première  dénomination  aux  Boïens, 
ancien  peuple  de  la  Gaule  tÀ'ltique  ,  qui ,  Tan  58cj  avant  Jé.<s.js- 
Chrisl  ,  ayant  quille  leur  demeure  poiu'  passer  le  Hhin,  vinrent 
s'élaLilir  en  Dolit^me.  En  ayant  été  chassés  par  les  Maroomans  « 
sous  le  ri-gne  d'Auguste  ,  ils  se  rctirèrcnl  dans  le  ^ionque,  qui 
|)rit  alors  le  nom  de  pays  des  Boïens. 

A  la  chute  de  l'empire  romain  ,  les  Bavarois  ajoutèrent  au 
Norique  la  ronquète  du  pays  qui  forme  aujourd'hui  i'Aulriclie, 
le  Tyrol  et  une  partie  ae  la  Abêtie.   Ces  provinces  ^  sous  le 


cnnox  nrsT.  »E3  ducs  dé  Bavière.  85 

règne  d'Hononus ,  empereur  H'Occidpnt  ,  leur  furent  lone- 
tems  flispulfcs  pjr  \es  lluns  el  les  Al.iiiis,  qui  iiiomlalrnl  rA,l— 
Icmagne  Je  leurs  tionJcs  barbares,  el  porlaiciit  pailoiil  le  fer 
et  le  feu.  Affaiblis  par  des  guerres  sauj^lanles  et  miillipiiées , 
les  Bavarois  se  trouvtreni ,  dans  la  suite,  hurs  d  élal  de  résister 
à  des  ennemis  non  moins  puissants  ;  cVlaieiil  tes  Francs.  Celte 
nation,  en  débordant  le  Kliin  pour  se  jeicr  dans  la  (îanle , 
avait  triomphé  des  peuples  qui  s  étaient  réunis  pour  s'opposer 
à  ses  conquc^lcs.  Fiers  oe  lenrs  succès,  les  Francs  prélerïdaient 
asservir  toute  la  Germanie  méridionale;  mais  les  Baxarois, 
pour  ne  point  se  soumettre  à  leurs  loi»,  imploi-èrent ,  vers  la 
fin  du  cincjiiième  siècle,  les  seronis  el  la  proi{>ctlon  de  Tliéo- 
doric  ,  roi  des  Ostrogoth^,  qui  régnait  en  Italie.  Ce  priiice  les 
protégea  puissamment ,  et  nomma  pour  les  gouTorner  et  com- 
mander leurs  armées  .  un  duc  de  leur  natinn,  nommé  Tlieodon, 
issu  de  rillu.slre  famille  des  AgilolpMngiciis,  qui,  depuis  des 
siècles  avdit  dorme  des  rois  aux  Boïens.  C'est  par  ce  prince 
que  Ton  commencera  la  cUronolugîe  des  ducs  de  Bavière. 

THÉODON  I. 

5o8  environ.  Thfodon  I ,  issu  d'une  race  qui  fut  long-tcins 
chère  aux  anciens  l5o'i'ens,et  rpii  comptait  pour  chef  le  (;uneux 
Agilolfe  ou  Agilulphc  ,  dont  le  nom  et  les  faits,  ainsi  que  ceux 
de  plusieurs  de  ses  descenilanls .  étaient,  disent  d'atirieimcs 
clironioues,  célèbres  dan<<  le  monde,  avant  l'entrée  de  Phara- 
niood  dans  les  Gaul<"s,  fui  établi  duc  delîavière,  par  Théodoric, 
roi  des  Uslrogoths.  11  mourtjt  vers  l'an  5i  i.  Il  ctail  tils ,  selon 
plusieurs  II isloriens,  d'Adelger,  roi  de  Bavière  en  4^'^-  Des 
auteurs,  qui  disent  tout  au  nazard,  lui  doniient  pour  femme 
Regitsopir'IE,  sans  indiquer  de  quelle  famille  elle  est  issue. 
Il  laissa  pour  enfants  : 

1°.  Théodon  II,  dont  l'article  va  suivre  : 

3**.  Ulilon  ,  qui,  ayant  vaincu  le  roi  de  Danemnrck,  reçut 
en  récompense  le  marquisat  d'Anvers.  FUisicui.s  aiMours 
disent  que  son  fils^  Sigeberi  ou  Hugobert  ,  fut  la  souche 
de  la  deuxième  race  royale  de  France ,  c'est-à-dire  îles 
Curluwt'ngieiis  ;  d  autres  font  encore  sortir  de  ce  prince 
les  comtes  d'ilal/sùourg,  dont  viut  la  maison  iï/lutruUe- 
Awkune.  Il  mourut  vers  l'an  555. 

THEODON  II  ,  DIT  L'INTRÉPIDE. 

Vers  5ii.  TuÉodo5 II ,  fds de  Tliéodon  I,  succédas  son  père 
vers  l'an  du.  Il  se  rendit  cclèbte  dans  une  guerre  contre  les 
Komaios  qu'il  défit  vers  l'au  Sao.  11  mourut  en  SSy  ,  laissant  : 


86  CTIRpNO  LOCIH   niSTOKIÇTTlt 

1°.  Thcodobal»!  I,  dont  l'article  viendra  : 

2".  Oiion,  qui  fui  aussi  duc  de  la  haute  Bavière  et  (juî 
mourut  en  S+S  ; 

3".  Tliéodun  ,  qui  forme  b  première  branche  des  ducs 
de  la  basse  Bavière,  sourhi;  de  la  dynastie  bai'aroise  de* 
rois  des  Lombards,  en  Italie  ,  rapportée  ci-dessous. 

THEODOBALD  1. 

b3-j.  ThÉodobald  I ,  fils  de  Throdon  II ,  fut  fait  duc  de  I» 
haulo  Bavière  vers  5'ij.  Il  mourut  en  SGy  ,  laissant  ua  fiis^ 
Thassillon ,  qui  suit. 

THASSILLON  L 

5R7.  Tbassillon  T  siicccda  à  son  père,    en  SCy  ,  Jans  Ta 
duché  de  la  haute  Bavière,  Les  circonslances  le  favorisèrent 


sucs  DE  LA   LASSE  BAVl&RE. 

THËODON  L 


537.  ThÉodon  I ,  fds  de  Théodon ,  II'.  de  la  branche-mJrc  , 
portail  le  titre  de  duc  de  la  basse  Bavière  en  607.  Il  mourut  en 
565 ,  et  fol  père  «le  : 

TIIÈODEBERT  I. 

BGS.TitÉODEBERT  I ,  fils  du  précédent ,  se  n»il  en  possessîotl 
du  duché  de  la  basse  Bavii^rc  en  5C5.  Il  mourut  en  584}  laissant  : 

GÀIUBALU  L 

584.  GARtBAtD  1 ,  fils  de  Tlioodcbert  ï,  succéda  i  son  père. 
H  rechercha  ralliancedes  Lombards,  e(  maria  sa  fille  aînée 
à  Evin  ,  Tun  Je  kur/s  cliets,  qui  était  iluc  ite  Tieute.  Chlldc- 
berl ,  roi  d'Austiasie,  «|i)i  se  reg;ardail  comme  suzerain  de  la' 
Bavière,  prit  ombrage  de  rf5  liaisons,  cl  déclara  la  guerre  à 
Garibald.  Ce  prince,  pour  éviter  le  danger  qui  le  menaçait  ,. 
s'unit  plus  fortement  aux  Lombards,  en  niaiiaiit  Tbeodelinde^ 
sa  fille,  à  Autliaris,  leur  roi,  Alors  les  Aitslrasiens,  qtji,  de  leur 
cftié  avaient  fait  titie  alii.ince  intime,  avec  les  empereurs  grec& 
de  Conslanlinople,  inondèrent  l'Italie  de  leurs  troupes  et  for- 
cèrent Autharis  à  d''nrK">nder  la  p.iix.  Garibald  mourut  en  S()a, 
d«^ponill«  dt>  ses  états,  il  laissa  les  enfants  qni  suivent: 

1*.  Gontold  -  Gor.dbald  ou  Gonlebauld  ;  ce  prtace  y  en^ 


SES  DVCS  lit  BAVIÈRE.  tf 

singulièrement  pour  l'agrandissement  de  «es  étais;  car  Gari- 
bald  l  ,  duc  de  la  liasse  lîfivièi-e  ,  son  cousin,  ayant  voulu  se- 
couer le  jûug  de  Cliildebert,  roi  dWuslrnsif,  et  faire  alliance 
avec  les  Laml>ards,  pour  le  soutenir  dans  son  entreprise  , 
-fut  entièrement  chassé  de  l'Allemagne  par  Childeberl,  qui 
Jonna,  l'in  5ÎÎ8,  toutes  ses  terres  à  Tliassillon,  de  sorte  que 
ce  dernier  réunit  les  possessions  des  diverses  branches  de  la 
maison  de  Bavière,  et  les  gouverna  sous  la  suzeraineté  du  roi 
•d'Austrasie. 

Tliassillon  fit  une  autre  expédition,  en  5i)4  •  contre  les  Zechs 
qui  ravageaient  les  liords  du  Danube,  el  contre  les  Slaves  et  les 
peuples  de  la  Carinlhie  qui  les  soulenaient.  Il  défit  les  uns  et 


sacs  DE  LA   BASSE  BJflÈRe. 


veloppé  dans  1rs  disgr.lces  de  son  père ,  et  dépouille  par 
les  Austrasiens,  se  réfugia  en  Lombardie,  auprès  de 
Thcodelindc,  sa  sœur,  et  fut,  h  sa  sollicitation,  créé 
duc  d\isU.  Il  mourut  en  t)j5,  et  il  eut  pour  fils: 

Aribcrt ,  qui  fut  roi  des  I^ombaids^ 

2?.  N***,  mariée  à  Evln,  duc  de*  Trente,  ei  l'un  des  chef» 
des  Lombards  ; 

3".  'l'Iieodelinde  ,  mariée  à  Authans,  to\  des  LamiardSf 
mort  à  Pavie  e^i  Sgo,  Cette  princesse  joiiissait  de  l'estime 
€1  de  la  vénération  des  Lombards ,  qui  voulurent  s'en 
'rapporter  à  elle  poui'  le  choix  d'un  roi.  LUe  désigna 
AgiKilpbe,  qui  était  alors  duc  d'"  Turin,  et  l'épousa. 
Ce  prince,  à  la  sollicitation  de  son  épouse,  renonça  à 
l'Ananisme,  gouverna  avec  éclat  el  sagesse ,  et  mourut 
l'an  t)i5  (i).  Tbéodclindc  fst  la  fondatrice  de  la  célèbre 
église  de  Monta,  où  les  rois  d'Italie  se  fout  sacrer  avec 
la  couronne  de  fer.  Ce  fut  au  couronuemout  d'Agilulfe 
qu'on  se  servit,  -pour  la  .première  fois ,  de  celte  cou- 
ronne, qui  cependant  est  d'or,  mais  que  Tliéoilelinde 
avait  fait  renforcer  en  dedans  par  un  cercle  de  fer.  Ce 
dernier  nom  lui  est  toujours  resté. (^'oyci  pour  la  suite  Je 
cette  branche,  les  rois  des  Lombards^  en  Italie,  t.  IV, 


in-b".,  pag. 
lonne  1.  ; 


384,  et  tora.  I,  in-4".  ,   pag.   58i  ,  co- 


(i)  Qtieh^ues  auteurs  prétendent  qu'Agihilfe  avait  été  trahi  et  II vté 
par  Hoiiiilili:,  sa  setouJe  ft-uinu-  ,  au  prince  des  Abarcs,  qui  ['..vait  tait 
uwttrc  »  invil  (l«s  l'»B  6aù.  Mai»  aucune  preuve  uappuye  oe  d;rt;. 


B8  CHRONOLOGIE  HISTORI<ïtIE 

les  autres ,  el  rendit  ainsi  la  paix  à  son  pays.  Il  mourut  en  698  i 

laissant  un  (ils,  (^aiiU^ld  ,  ljuî  suit  : 

GARIBALD  I,  ou  GERBAUD. 

5o8.  Garirald  I ,  fils  du  précédent ,  succéda  au  duché  dût 
Bavière  en  5i,H.  Plusieurs  autfurs  le  confon-lenl ,  el  n'en  fonH 
qu'un  seul  personnage  avec  liât  ibald  I ,  duc  di'  la  basse  Ravière  éj 
soit  cousin  ,  ijui  élail  innit  dés  Tan  5^3  ,  tandis  que  celui  dont] 
il  psI  queslioei  ne  moiiriil  qu'en  tiia.  laissant  de  Gl^LA ,  soa| 
épouse,  (ille  du  duc  de  t'rioul ,  le  Bis  qui  suit  : 

THEODON  Iir. 

612.  Theodon  Ilî    succède  à  son  père,  Caribald  I,  dans 
tons   les  elals    île    lîavii'ri'  en  612.    Il    épousa  KrcîNUTiiUDE, 
princesse  du  sang  de   (rancc  et   fille   de  Théodebeit   11,   roi 
«J'Austrasie;  elle  le  couverlil  au  Christianisme  el  l'engagea  à. 
recevoir  le  L.ipli^me  des  mains  de  saint  KiipTl,  qui  devint  U 

Eremiera[)ôtre  des  Bavarois,  el  le  fandateur  de  l'église  de  Salz--' 
ourg.  TlieoJoii  111  ninurut  vers  l'an  63o,  laissant: 

1".  Tlicoilcberl  i  ,  dont  Tarlicle  va  suivre  ; 
3.°.  Tliaisillon ,  mort  vers  l'an  65o,  laissant  les  trois  fils 
qui  suiveni  ; 

a.  Théodon  IV,  donl  l'article  viendra  ci-après; 

h.   Tht'odebert; 

c.   Grimoali!  I,  dont  l'article  viendra  plusloin; 

3".  Rodoald  ,  qui  se  rendit  en  Lorraine  auprès  de  Dago- 
bert,  pour  se  justifier  de  s'tHre  révolté  contre  lui;  il 
fut  niiï  à  mort  par  ses  ennemis. 

THEODEBLRT  I. 

Vers  63o.  Theouebert  I ,  digne  héritier  de  la  piété  et  des 
vérins  de  Théodon  lli,  son  père,  ne  fit  que  paraître  un  instant 
sur  le  trône  ;  car  il  descendit  dans  la  lombe  la  même  année 
qu'il  succéda,  laissant  pour  Tils: 

nUGOBERT,  ou  HUGIBERT  I. 

Vers  63o.  Hucobebt  1.  Ce  prince,  qui  régnait  sous  l'auto- 
rité de  Dagohert  I ,  roi  de  France,  donna  avis  à  ce  monarque 
qu'une  horde  de  douze  mdlu  bulgares  venait  de  se  réfugier  sur 
les  tonlins  de  la  Bavière,  et  qu'elle  demandait  permission  de 
s'établir  dans  ces  contrées.  Le  roi  de  lïancc ,  à  4ui  de  pareils 


DES  DtJCS'BE   BAVIERE.  8g 

hôtes  donnaient  de  l'ombrage,  envoya,  l'an  63i ,  un  ordre 
stcret  à  tous  les  Bavarois  de  faire  main-basse  sur  les  Bulgares  , 
une  certaine  nuitqiril  déterminait,  et  de  les  égorger.  Le  secret 
fut  garde,  el  cet  ordre  barbare  si  bien  exécute,  qu'il  ne  s'en 
sauva  que  huit  ct-nts,  avec  un  de  leurs  capitaines,  nommé 
Alcior  ou  AUicëe ,  qui  les  conduisit  chez  les  Vénedes, 

Ce  fut  aussi  sous  le  règne  d'Hugobert  I  que  le  roi  Dagobert 
reforma  les  anciennes  lois  de  la  liavière  et  en  ajouta  de  nou- 
velles. Hugibert,  que  beaucoup  d'historiens  ont  oublié ,  mourut 
l'an  653,  laissant  une  seule  (ille  du  nom  de  Flectnidc. 

THÉODON   IV. 

653.  ThÉodon  IV,  fils  deThassillon,  et  petit-fils  de  Théo-^ 
don  IH,  succéda  à  Hugibert,  son  cousin,  vers  l'an  653.  La 
mollesse  des  rois  d'Auslrasie  facilitait  aux  ducs  de  Bavière  les 
moyens  de  se  soustraire  à  leur  domination  ;  et  Théodon  n'at- 
tendit point  l'agrément  de  Sigebt^rf  pour  se  mettre  en  posses- 
sion des  étals  de  ses  pères.  U  paraît  même  qu'il  les  gouverna 
en  souverain,  et  sans  aucune  marque  de  dépendance. 

Sous  son  règne  parurent ,  dans  la  Bavière  ,  saint  Vital,  saint 
Viterpe  el  saint  Emmeran.  Il  sera  question  de  ce  dernier  à  l'ar- 
ticle d'Ute.  La  date  de  la  raort  de  Théodon  IV  est  incertaine. 
II  laissa  les  enfants  qui  suivent  : 

1".  Théodeberl  II,  dont  l'article  suit; 

a".  Lambert,  qui ,  pour  venger  Tinsulte  prétendue  faite  à 
sa  SQMir  par  saint  Emmeran,  le  iit  martyriser  à  Helfen- 
dorf,  en  GSa  ; 

S".  Ute,  qui  fiil  séduite  par  Sigisbaud,  jeune  seigneur 
bavarois.  On  prétend  que  saint  Emmeran  ,  pour  les 
soustraire  l'un  et  l'autre  à  la  vengeance  du  ducTheodon, 
c'est-à-dire  à  une  raort  certaine,  autorisa  Lte  à  rejeter 
sur  lui  le  crime  de  Sljçisbaud.  Le  saint  personnage  fut 
victime  de  cette  complaisance,  puisque  Lambert,  frère 
d'Ute,  le  fit  mettre  à  mort  corome  il  est  dit  ci-dessus. 


THEODEBERT  IL 

Vers  66o.  ThÉODEBErt  II ,  fils  de  Théodon  IV,  loi  succéda 
au  duché  de  Bavière.  Ce  prince  ne  laissa  qu'une  fille ,  qui 
suit: 

Gontrade,  que  Liulprand,  roi  des  Lombards,  fils  d'Ans.- 
prand,  demanda  en   mariage,    en  reconnaissance  des 
secours  que  Théodeberl  avait  fournis  à  son  père, 
XVL  x-^ 


CRROnOLOCIZ  HISTORIQim 

GRIMOALD  I. 

Vers  670.  Grimoalo  I,  fils  de  Tliassillon  ,  mort  en  65o  ,  et 
peiil-fils  «Je  Thcodon  111^  succéda  au  duché  de  Bavière  à  la 
mort  de  Thcodcbert  11 ,  son  cousin  germain  ,  qui  ne  hissait 
iKiint  Je  po$(ërilé  mâle.  Grimoald  I  mourut  en  6g5,  laissant 
le  lils  qui  suit. 

THÉODON  V. 

695.  ThÉodon  V  succéda  au  trône  de  son  père  en  6g5.  Il 
gouverna  jusqu'à  l'année  de  sa  mort,  arrivée  en  708,  et  laissa 
les  enfants  qui  suivent  : 

I".  Théodon  VI ,  dont  l'article  va  suivre  ; 
a".  Grimoald  II ,  qui  succéda  à  son  frère  ; 
3".  Hugobert  H,  qui  succède  à  ses  deux  frères.' 

THEODON  VI. 

708.  ThÉodon  Vl  monta  sur  le  trône  de  Bavière  en  708. 
Ce  prince,  sollicité  par  Ansprand  de  lui  fournir  des  troupes 
pour  rétablir  Liulpert  I,  son  pupille,  sur  le  trône  des  Lom- 
bards, envoya,  l'an  712,  une  armée  assez  considérable  en 
Italie.  Avec  ce  secours,  Ansprand  détrôna  Aribertll,  fils  et 
successeur  de  Ragimbert ,  usurpateur  du  trône  de  Luitpert  I. 
Mais  ce  dernier  étant  mort  dans  ces  entrefaites,  Ansprand 
régna  lui-même  sur  les  Lombards.  Théodon  YI  fut  un  prince 
d'une  grande  piété.  U  entreprit  le  voyage  de  Rome  en  717, 
sous  le  ponlilicat  de  Grégoire  li.  Il  accueillit  favorablement 
saint  Corbinicn  et  le  pria  de  prêcher  l'évangile  dans  ses  états. 
Il  mourut  en  720,  sans  puslérité  de  sa  femme  PiuIRUDE , 
qui  se  remaria  à  Grimoald  II ,  qui  suit. 

GRIMOALD  il.  ^ 

730.  GniHOALD  H  succède  h  son  frère  en  720,  et  épouse 
PlLiTHUDE  ,  sa  belle-sœur.  Saint  Corbinien  fit  tous  ses  efforts 
pour  rompre  ce  mariage,  qu'il  considérait  comme  incestueux  ; 
mais  n'ayant  pu  y  réussir,  il  se  retira  de  Freiseng,  où  Gri- 
moald tenait  sa  cour. 

Dans  ce  m^mc  tems ,  Grimoald  ,  à  l'exemple  de  ses  pères , 
n'ayant  pas  voulu  reconnaître  l'autorité  des  maires  d'Austrasie» 
se  vil  nienaré  par  Charles-Marlel ,  lequel  fil  entrer  une  armée 
formidable  en  Bavière ,  et  déût  les  troupes  du  duc ,  qui  perdit 
lui-même  la  vie  dans  la  mêlée. 


DES  DUCS   DE   BAVlèRE. 


8« 


Le  vainqueur  dëpoirilla  tes  enfants  de  GrimoalJ  de  l'héritage 
de  leur  père,  et  Pilitrude,  sa  fiemme,  Irnit  melheureusement 
ses  jours  en  France  ;  d'aulres  disent  en  Italie.  Ces  enfants 
furent  ; 

i".  rirroin,  qui  chercha  à  soulever  les  Saxons  pour  l'ap- 
puyer dans  ses  prétentions  au  duché  de  Bavière.  Toutes 
ses  entreprises  tournèrent  contre  lui,  cl  il  mourut  telle- 
menl  oublié,  que  la  plupart  des  historiens  ne  l'ont  pas 
mentionné,  ou  l'ont  fait  fils  d'un  duc  temporaire  établi 
par  Charles-Martel,  en  Bavière; 

2".  Théobald  ,  dont  l'existence  est  avérée  ,  et  qui  fut 
emmené  prisonnier  en  France  par  Charles- Martel,  après 
la  dcfaile  de  son  pfire.  Mais  ayant  pris  part  à  une  révolte 
de  Sonichilde,  belle-mère  <le  Pépin  et  de  Carloman  , 
il  fut  condamné  it  mort  en  74»  ; 

3".  Sonichilde,  seconde  femme  de  Charles^Martel.  Elle 
fut  mère  de  Griffon,  dépouillé  par  Pépin,  son  frère, 
roi  de  France.  Tous  les  historiens  s'.ircordent  à  dire  que 
cette  princesse  était  ilu  sang  Agilolphingien,  mais  ils  ne 
désignent  pas  son  origine  d'une  manière  certaine,  h&& 
Annales  ecclésiasliques  du  père  Lecoiute  la  disent  fille 
d'un  frère  ou  d'une  sœur  du  duc  Odilon.  Mais  ce  princfr 
n'eut  ni  frère  ni  sœur;  cl  alors,  au  Ueu  d'être  sa  nièce, 
elle  ne  fut  que  sa  concubine. 

HUGOBERT  FI. 

-àS.  Hdgobert  II,  troisième  fils  de  Théodon  V,  et  frère  de 
Théodon  VI  et  de  Grîmoald  II ,  succéda  h  ce  dernier  en  72S. 
Divers  historiens  l'appellent  Ilugibcrt  et  Hugombert.  C'était 
un  homme  courageux,  entreprenant  et  d'nn  travail  infatigable. 
A  peine  eut-il  fait  son  traité  avec  Charles-Martel,  qui  avait 
vaincu  son  frère,  qu'il  chercha  à  le  rompre,  «t  à  prendre  parti 
dans  la  guerre  que  les  Saxons  faisaient  à  ce  prince.  Mais  cette 
expédition  ne  tut  pas  heureuse,  cl  Hugobert  fut  obligé  de  se 
soumeiue.  Il  mourut  en  739,  la'^aQt  le  fds  qui  suit. 

ODiœN  I,  DIT  AUSSI  UTILON. 

789.  Odilon  I  fui  préféré  par  Charles-Martel  pour  occuper 
le  trône  de  Bavière,  à  ses  cousins  germains,  Firmin  et  Théo- 
bald ,  fils  dépouillés  du  malheureux  GiimoalJ  II.  Il  succéda 
donc  à  son  père  Hugobert  II,  en  73g.  Mais,  comme  ce  jeune 
prince  aspirait  à  régner  avec  indépendance,  il  n'eut  pas  de 
peine  à  entrer  dans  le  parti  que  Sonichilde,  sa  cousine ,  secouxlii 


ga  cnaoTSOLOGiE  histohiqui; 

femme  de  Charles  Marlel,  fomenta  contre  Pépin  et  Carloman^ 
SCS  beaux-fils,  à  l'effet  de  procurer  un  établissement  plus  c.on- 
siilérable  à  Griffon,' son  propre  fils.  H  se  déclara  contre  ces 
princes,  nui,  bien  informés  de  ses  tlispositions  et  de  ses  liai- 
sons avec  les  ducs  d'Aquitaine,  de  Saxe  el  d^Atlemagnc,  leurs 
ennemis,  firent  marcher,  en  74^,  une  armée  considérable  en 
liavière.  Odilon  fut  mis  en  déroute  et  obligé  de  se  Soumettre. 

Il  ne  dut  la  conservation  de  sa  couronne  qu'aux  instances  et 
aux  sollicitations  de  IIilthude,  sa  femme,  sœur  de  Pépin  et 
fie  Carloman.  Mais  depuis  cet  événement ,  il  fut  allie  fidèle  et 
sincère  de  ses  beaux-frères,  et  gouverna  ses  états  avec  la  plus 
grande  sagesse,  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  754.  U  ne  laissa 
qu'un  eu,  dont  l'aj-ticle  suit  (t). 

THASSILON  II. 

754.  Thassillon  h  succède  k    Odilon   I".,  son  père.  Il 

accompagna  Pépin,  roi  de  France,  son  oncle,  dans  l'expcdi- 
lion  qu'il  fit  contre  les  lombards,  en  766 ,  el  donna  des  preuves 
du  plus  grand  courage,  quoique  dans  un  âge  tendre. 

L'année  suivante,  Tliassillon  se  rendit  à  Compiègne  pour  y 
prêter  foi  et  hommage  à  Pépin,  qui  y  avait  assemblé  les  états 
de  sort  royaume.  Celte  cérémonie  se  fil  en  présence  des  pria- 
lipaux  seigneurs  bavarois,  qui  prêtèrent ,  avec  leur  duc,  le  ser- 
Tnent  de  fidélité.  Ce  serment  fut  renouvelé,  après  l'assemblée, 
sur  les  corps  de  saint  Denis,  de  saint  Germain  cl  de  saint 
]VIarlin,  et  s'étendait,  non-seulement  à  Pépin,  mais  encore  à 
ses  deux  fils,  Charlimagne  et  Carloman  ,  comme  étant  ses  suc- 
cesseurs ,  et  ayant  déjà  reçu  l'nnction  de  la  main  du  pape. 

Oh  connaît,  par  ks  auciennes  lois  bavaroises,  en  quoi  con- 
sÎRtait  la  dépendance  de  ce  diché.   C'était  le  roi  d'Austrasie 


fi)  C'est  à  tort  que  plusieurs  écrivains  donnent  pour  ileuïièmc  fili 
à  Odilon  !"■,  sa/nf  Chrodeganii ,  chancelier  de  France  cl  minivlrc  d'état 
de  Cliarles-Marlcl.  Ce  prélat,  qui  fut  le  Irenlc-cirupiièmc  éïêque  de 
ftleli  et  fondnttur  de  l'auliaye  de  Gonc  ,  était  issu  de  la  fsmillt-  royale 
«l'Aiulrasie,  el  mourut  le  6  mars  766.  On  appuyé  cette  opinion  ,  j".  sur 
le  dire  de  pliisicur»  écrivains  accrédités,  ijui  le  mentionnent  conime 
issu  iiw  saag  d'éluslraiie  ;  V*.  parce  que  Hiitrude  ,  dans  iton  discours  à 
Carluman,  pour  obtenir  la  réiiitégralion  de  son  mari  dans  te  duché  da 
Bavière  ,  ne  parle  que  de  Thassilloo  seul ,  et  qu'elle  eùl  cité  ses  fits,  si 
elle  en  avait  eu  deux  ;  3°  que  saint  CKrodegand  ne  pouvait  éti'e  oublié 
dans  une  semblable  circonstance,  puisqu'il  aurait  été  d'âge  el  de  rapa- 
cité à  remplir  l'honorable  emploi  de  chancelier  et  de  roiuistre  d'état  d« 
Gb«rl«i->IâH«l,  vèi«  d  .hUtrud*. 


DES  DUCS  DE  BAVirnï. 
qui  aeréait  celui 


93- 


Créait  le  duc  ou  qui  agréait  celui  que  le  peuple  avait  choisi, 

Iiuurvu,  toutefois,  que  t]aiis  l'un  ou  Tautre  cas,  il  fut  pris  dans 
a  race  des  AgUolphiugieia.  Le  roi  d'Austrasie  avait  droit  de 
condamner  à  mort  les  sujcls  du  duc,  et  celui-ci  devait  soutenir 
ceux  qui  étaient  chargés  de  faire  d»  semblables  exécutions.  L& 
duc  devait,  sous  peine  de  déposition,  se  soumettre  à  certains 
édits  que  les  rois  d'Austrasie  jugeaient  à  propos  de  faire  pu- 
blier dans  la  Bavière.  Celte  dépendance  était  deveoue  d'autant 
plus  odieuse  aux  ducs  de  cette  province ,  qu'ils  n'obéissaient 
plus  aux  rois  d'Austrasie  ,  mais  bien  à  leurs  maires  du  palais, 
qui  avaient  usurpé  l'autorité  souveraine.  Ainsi,  Toa  ne  doit  pas 
i'élonner  si  les  princes  bavarois  cherchèrent  à  s'affranchir  d'une 
pareille  servitude;  mais  toujours  malheureux  dans  leurs  entre- 
prises, ils  furent  obligés  de  se  soumettre  chaque  fois  qu'ils  s'é- 
taient révoltés;  et  comme  Charles  -  Martel  et  Pépin,  roi  de 
France,  son  fils,  s'étaient  saisis  de  l'Austrasie,  ils  conservèrent 
la  suzeraineté  sur  le  duché  de  Bavière  ,  qui  en  dépendait.  Thas- 
sillon  II,  en  prêtant  un  serment  de  fidélité  aussi  solennel,  ne 
pensait  pas  qu'il  le  fausserait  un  jour,  et  qu'il  attirerait  sur  sa 
maison  une  ruine  totale.  Ce  jeune  prince,  doué  de  très-graodcs 
qualités  ,  avait  épousé  LuiTPunr.E  ,  l'une  des  filles  de  Didier  , 
roi  des  lombards;  Cliarleniagne,  son  cousin,  avec  lequel  il 
s'était  lié  d'amitié  pendant  la  guerre  d'Italie,  de  756,  avait 
aussi  épousé  une  autre  fille  de  Didier,  sœur  de  Luilnurge  : 
nviis  l'ayant  répudiée  au  bout  d'un  an ,  sous  prétexte  de  sté-> 
rililé,  cet  événement  occasiona  une  guerre  sanglante  entre 
Charlemagne  et  Didier^  dans  laquelle  ce  dernier  succomba, 
ainsi  que  toute  sa  lamille.  t.harlemagne  s'empara  de  tous  les 
éuits  de  Lombardie,  en  7741  et  les  annexa  à  son  vaste  empire. 

J.uitpurge,  femme  de  Thassilloti,  ne  vit  pas  indifféremment 
sa  maison  anéantie  par  les  Français;  elle  fit  usage  de  tout  l'as- 
cendant que  ses  charmes  lui  donnaient  sur  l'esprit  de  son  mari, 
fiour  le  porter  à  déclarer  !a  guerre  à  Charles,  contre  la  foi  qu'il 
ui  avait  jurée.  Thassillon  ,  malheureux  dans  son  entreprise,  fut 
reçu  en  jçrâce,  et  sincèrement  pardonné  par  Charlemagne;  mais 
loin  de  demeurer  fidèle,  et  de  profilerde  la  générosité  du  vain- 
queur, il  rompit,  toujours  à  la  sollicitation  de  sa  femme,  deux 
autres  fois  ses  traités,  reprit  les  armes,  et  appela  les  liuns, 
ennemis  naturels  des  Bavarois,  k  son  secours. 

I.e  monarque  français,  averti  secrètement  de  ces  menées  par 
des  seigneurs  bavarois ,  fut  indigné  d'un  parjure  aussi  souvent 
répété,  et  se  résolut  à  prendre  des  mesures  pour  le  punir.  Il 
convoqua  les  états  de  l'empire  à  Ingelheim,  en  786,  pour  y 
travailler  au  procès  de  Thassillon.  L'assemblée  était  composée 
des  seigneurs  da  Saxe,  d'Allemagne,  de  Bavière,  d'AusUasio- 


CBRO'MOI.OGIE  HISTORIQUE 

et  (le  Lombardie.  Charles  aimait  à  les  faire  trouver  ensemble^' 

Ïnur  les  accoutumer  pcu-à-peu  à  un  même  gouvernement^; 
hassillon,  invité  à  se  rendre  aux  états,  y  vint  sans  aucua 
défiance,  parce  qu'il  ne  croyait  pas  Charlemagne  .instruit  di 
ses  desseins;  mais  il  fut  bien  étonné,  lorsqu'il  vit  «es  propr 
sujets  l'accuser  en  pleine  diète,  et  fournir  des  preuves  irrévo 
cables  de  sa  félonie.  Alors,  pénétré  de  ses  fautes,  il  les  avoua* 
sans  détour,  et  donna  encore  des  éclaircissements  qui  ne  firent 

3ue  les  aggraver  :  c'étaient  ses  traités  secrets  avec  Aréeise,  dm 
e  Bénévent,  et  l'iropéralrice  Irène.  Les  seigneurs  le   décl 
rèrent  atteint  et  convaincu  de  trahison,  et  le  condamnère 
à  mort. 

Mais  Charlemagne,  ne  pouvant  se  résoudre  à  verser  le  sani 
de  son  parent,  (it  commuer  la  peine  en  une  détention  perpé' 
luclle  dans  un  cloître, 

Tbassillon  demanda  en  grâce  qu'on  attendit ,  pour  le  fài 
raser ,  qu'il  fut  hors  du  palais,  aun  de  lui  épargner  la  hon' 
de  paraître  sans  cheveux  devant  la  cour. 

Lhistoire  rend  justice  5  Charlemagne  sur  ses  intentions  gé- 
néreuses et  sa  clémence  envers Thassi lion  II.  Elle  n'attribue  toui 
les  malheurs  qui  accablèrent  ce  prince,  qu'à  ses  perfidies  et 
ses  parjures,  causés  à  la  vérité  par  l'extrême  amour  qu'il  pot' 
tait  à  Luitpurge,  sa  femme. 

Thassillon  II ,  issu  de  ta  plus  ancienne  dynastie  de  l'Europe, 
et  doué  de  toutes    les   vertus  nécessaires  pour   briller  sur  le 
trône,  se  vit  ainsi  traîner  dans  un  cloître,  comme  un  prinrj 
incapable  de  gouverner,  infidèle  à  ses  serments  et  traître  à  so 

f»ays,  sans  espoir  même  que  son  sceptre  puisse  passer  à  ses  en- 
imts.  Ce  prince  infortuné,  relégué  d  abord  à  l'abbaye  de  Saint- 
Goar,  fut  transféré  à  Laurcschcim,  puis  à  Metz,  et  enfin  4 
Jumièges,  où  l'on  croit  qu^il  lermin.i  ses  jours,  ûe  LuiTPiiRGE( 
ou  LiUTBERGE,  son  épousc,  qui  fut  aussi  cloîtrée  en  786,1! 
laissa  les  enfants  qui  suivent  : 

1  ".  Théodon ,  Qui ,  enveloppé  dans  la  disgrâce  de  son  pisre 
fut  enfermé  dans  l'abbaye  de  Saint-Maximin  de  Trêves; 


n 


DM  DUCS  BE  BAVIERE. 

DYNASTIE  FRANÇAISE  ; 

SITE  DES  CAELOVIKGIENS. 

CHARLES,  DIT  CHARLEMAGNE. 

786.  L'empereur  Charlehagne,  après  avoir  fait  déposer  le  ! 
duc  Tbassillon  II,  annexa,  en  786,  la  Bavière  à  son  vaste  em- 
pire; il  ne  voulut  plus  donner  à  relie  province  des  ducs  héré- 
dilaires,  dans  la  crainte  qu'à  l'instar  de  leurs  prérlécesseurs  ils 
ne  se  révoltassent  sans  cesse  contre  leur  suzerain.  H  nomma 
donc,  pour  a<!ministrer  et  pour  commander  les  Bavarois,  des 
comtes  particuliers,  Le  premier  d'entre  eux,  nommé  Géraid f 
était  frère  d'Hildegarde,  femme  de  Charlemagne,  Ce  nouveau 
gouverneur  êlair  un  homme  de  génie  et  d'une  valeur  extraor- 
dinaire; il  contribua  beaucoup,  àla  tête  de  ses  Bavarois,  au  gain 
de  la  bataille  perdue  par  les  !ïuns  en  Pannonie,  en  797.  Et 
dans  le  cours  du  règne,  de  Charlemagne ,  on  voit  partout  les 
troupes  de  Bavière  se  signaler  dans  les  armées,  et  souvent  déci- 
der de  la  victoire  par  leur  valeur  et  leur  bravoure.  Charlemagna 
fit ,  en  8o5,  un  partage  de  ses  états  entre  ses  (ils ,  dont  les  arti- 
cles suivent  : 

1*,  Charles  ,  roi  de  la  France  orientale; 
a**.  Pépin,  roi  d'Italie; 

3".  Louis,  dit  le  Débonnaire,  empereur  d'Occident,  dont 
il  sera  question  après  ses  deux  frères  aines. 

CHARLES  IL 

8o5.  Charles,  fils  aîné  de  Charlemagne,  obtint  toute  la 
France  en  deçà  de  la  Loire,  la  Touraine ,  une  partie  du  royaume 
de  Bourgogne  et  de  l'Allemagne  ;  nuis  la  Neustrie,  l'Austrasie, 
la  Thuringe,  la  liesse,  la  Frise,  la  Saxe,  et  la  partie  septen- 
trionale de  la  Bavière,  appelée  Nordgaw,  où  se  trouve  Ingols- 
tadt.  Mais  le  règne  de  ce  prince  fut  de  peu  de  durée,  élaut 
r  descendu  dans  la  tombe  en  81 1,  sans  laisser  de  postérité. 

PEPIN  I,  ROI  i>'Italie. 

,  8o5.  Pépin  T,  roi  d'Italie,  second  Hls  de  Charlemagne,  avait 
eu  toute  l'Italie,  le  Turgaw,  le  pays  de  Coire  ,  une  partie  de 
l'Allemagne,  et  la  plus  grande  portion  de  b  Bavière.  Ce  fut  ce 

Î rince  qui  commanda,  en  chef,  la  célèbre  bataille  livrée  aux 
luns,  au-delà  du  Danube,  en  797,  et  dans  laquelle  l&s  Bavarois, 


CH1101«0I.0GiR   HÏStÔRIQÎTÈ"' 

conduits  par  Gérald,  leur  comte,  Grenl  âes  prodiges  de  valenn 
Pépin  eut  pour  minisire  le  ceirbre  Adélard  ,  abbé  de  0>rbie ,  et 
cousin  germain  de  Charleraagtie.  Ce  sage  conseiller  avait  rendu 
le  règne  de  son  maître  glorieux  et  florissant  pour  les  peuples. 
Pépin  niourut  en  8io.  Le  nom  de  sa  femme  est  resté  inconnu. 
Plusieurs  historiens  prétendent  qu'il  n'eut  que  des  concubines, 
et  regardent  comme  bâtard  Bernard,  son  fils,  roi  d'Italie.  Ui 
auteur  estimé  (M.  de  Valois)  pense  le  contraire. 

BERNA.RD  I ,  ROI  d'Italie. 

Berkakd  I,  roî  d'Italie^  fut  confirmé  dans  toutes  les  pos-* 
sessions  de  Pépin,  son  père,  par  Charlemagne,  son  aïeul,  en 
8i  I.  On  lui  donna  pour  conseiller  Wala,  gouverneur  de  Saxe, 
frère  du  sage  Adélard.  JM 

Un  an  après  la  mort  de  Charlemagne,  arrivée  en  8i4,  Benj^^ 
nard  vint  trouver  l'empereur  Louis  le  Débonnaire,  son  oncle, 
à  Aix-la-Cliapelle ,  pour  lui  prêter  serment  de  fidélité.  Il  fui 
delà,  avec  ce  prince,  tenir  la  diète  de  Paderborn,  en  8i5,  et  en 
reçut  la  mission  d'aller  à  Borne,  pour  arranger  des  différentx^^ 
^ui  venaient  de  naître  entre  ce  monarque  et  le  pape  Léon  IlU-fll 
Dans  une  autre  diète  tenue  à  Aix-Ia-Chapellc,  en  S17,  Louif^^ 
le    Débonnaire   associe    à    l'empire  Lolhaire ,    son   Gis   aîné , 
donne  le  royaume  d'Aquitaine  à   Pépin ,  et  celui  de  Bavière  à 
Louis,  sur  ses  deux  autres  fils,  pour  les  consoler  de  l'élévation 
tic  leur  kère.  ,. 

Bernai  d,  mécontent  de  voir  qu'on  lui  enlève  la  Bavière  et 
(«juelqucs  autres  possessions  ,  trempe  dans  une  conspiration 
contre  l'empereur,  et  se  voit  déclaré  coupable  de  félonie,  et 
condamné  à  mort ,  malgré  qu'il  fut  venu  généreusement  se  con- 
fier à  la  clémence  de  Louis,  et  embrasser  ses  genoux.  La  peine 

e  mort  fut  commuée  en  celle  d'avoir  les  yeux  crevés;  cruelle 
et  barbare  opération  qui  ne  donna  que  trois  jours  de  plus 
(l'existence  pénible  et  affreuse  à  l'infortuné  Bernard  !....  11  mou- 

iit,  le  17  avril  818,  à  l'âge  de  dix-neuf  ans.  H  fut  enterré  da 

église  de  Saint-Ambroise  de  Milan,  laissanjf.  de  CUNÉGONDtj 
son  épouse  ,  un  Qls,  qui  suit  : 

Pépin,  à  q.ii  Louis  le  Débonnaire  donna  en  apanage 
les  seigneuries  de  Péronne  et  de  Saint-Quentin.  Il  est 
appelé,  dans  plusieurs  chartes,  fils  de  Bernard  ,  roi  des 
Lombards.  11  se  joignit,  en  ^34,  à  plusieurs  grands  du 
royaume ,  pour  secourir  l'empereur  Louis  le  Débon- 
naire,  contre  son  fils  Lothaire,  et  aida  à  le  tirer  de 
Saint-Denis,  où  il  était  relégué.  A  la  mort  de  ce  mo- 
narque, il  prit  le  parti  dç  ce  même  Lolhaire  conlrt 


Charles  le  Chauve,  roi  de  France;  mais  ayant  succombé, , 
il  fui  privé  de  ses  biens,  lui  el  son  fils  aîné  Bernard  ,  eM 
obligés,  l'un  et  l'aulrc,  de  se  réfugieir  en  Bavière,  où  ii*1 
eurent  pour  loul  apanage  le  comté  de  Lengenfetd.  Il^ 
laissa  les  enfants  qui  suivent  : 

À.  Bernard,  que  les  aut/eurs  allcmanils  font  chef  de*J 
comtes  de  Leugeufeld ,  lige  de  .'a  maison  royale  deJ 
Bacière  d'aujourd'hui ,  mais  que  d'autres  disent  élrftj 
mort  sans  postérité; 

jB.  Herbert,  souche  certaine  des  comtes  de  Verman^] 
dois ,  de  Troyes  et  de  Meaux  ;  puis  des  seigneuraJ 
de  Ham  et  de  Saint-Simon  ; 

C,   Pépin  ,  comte  de  Sentis  el  de  Yalois. 

Lorsque  Louis  le  Débonnaire  fil  le  partage  de  ses  états  entrt" 
%cs  trois  fds ,  il   ne  croyait   pas  qu'un  second  mariage  le  ren- 
drait pi're  d'un  qualriùrae  enfant  ,  auquel  il  faudrail  former  un 
royjume  ,  en  prenant  sur  la  portion  des  trois  aînés.  C'est  précl-'j 
scmeni  ce  qui  airiva;  et  de  là  des  dissensions  scaiulaleuses  dans' 
la  HtmiUe  royale,  et  des  guerres  parricides  entre  le  pore  et  les  fils,  j 
Ce  fut  à  la  suite  d'une  de  ces  guerres  avec  Louis  le  Germanique, 
qui  avait  été  défait  et  mis  en  fuite,  que  l'empereur  Louis  mou- 
rut ,  en  H4'>î  ^^  chagrin  d'avoir  toujours  à  lutt«r  contre  sef 
propres  enfants. 

LOUIS  II ,  DIT  LE  GERMANIQUE  ,  BOl  de  Batièrb. 

817.  Louis  II,  tro'isii^me  fds  de  l'empereur  Louis  le  Débon- 
naire, lui  déclaré  roi  de  Bavière  en  817,  à  la  diète  d'Aix-la- 
Chapelle.  On  peut  voir  les  démêlés  de  ce  prince  avec  son  pèrq.J 
et  ses  deux  frères,  à  l'article  de  louis  le  Débonnaire,  dans  la 
chronologie  des  rois  de  France,  et  à  celui  de  Louis  le  Germa- 
nique ,  aux  rois  Carlovingiens,  en  Italie.  Les  torts  de  Louis  H 
envers  son  père,  dont  il  prit  louiefois  la  défense  contre  Lo— 
ihaire  ,  n'ont  pas  entièrement  terni  l'érlat  do  ses  vertus,  et  les 
historiens  le  mettent  au  rang  des  plus  grands  princes  qui  aient 
régfié  en  Allemagne.  H  mourut  à  Francfort,  le  ^8  août  876,  el 
fut  enterré  dans  l'église  de  Saini-Nazaire  de  l'abliaye  de  Lau- 
resheim.  D'Lmme  ,  sa  femme  ,  morte  au  mois  de  mars  876  , 
il  laissa  : 

I".  Carloman  ,  roi  de  Bavière,  dont  l'article  va  suivre; 
2".  I.otiis  III ,  qui  succéda  au  précédent ,  el  dont  l'article 

vient  après  ; 
i".  Charles,  dit  le  Gros,  roi  de  France  et  empereur  d'Oc- 
cident ,  dont  Tarlicls  viendra  ; 
XVI.  i3 


gS  CITKOWdLOGTE  mSTORTÇtrE 

4".  HiKleganîe  ,  aLibcssc  de  Zurich  ,  morte  en  807  ; 
S*.  Rerthe  ,  aussi  abbesse  de  Zurich  ,  morte  en  877  ; 
6".  Erraeiigardcj  morte  en  8t)(i. 

CAhLOMAN  I. 

876,  Carloma'!»   I,  fils  aîné  du  roi  de  Tiavière,  Louis  Ici 
Germaiii(|ue ,  sucti^da  à  son  père,  en  876,  dans  la  portion  de! 
étals  qui  lui  avait  clé  assignée,  et  dans  laquelle  se  trouvait  \i 
Bavière,    te  prince,  déjà  celèhre  par  plusieurs  victoires  qu'ill 
avait  leniporices  sur  Roslic  ,  iluc  de  Moravie,  et  Gonducairefj 
comte  de  Carinthic,  est  cite  dans  lliistoire  comme  roi  d'lialic,| 
parce  qu'ayant  conduit  une  armée  formidable  dans  celte  con- 
trée, et  détrôné  lioson,  duc  de  Milan  ,  il  y  lit  des  actes  de  sou'*] 
verain,  et  y  conflrma  des  donations  laites  aux  églises  par  sci 
anc/?Ires,  Ciiarlemagne  et  Louis  le  Dt-bonnaire.  Quelques  auleurfl 
même  lui  donnent  le  titre  d'empereur.  Il  mourut  de  paralysie, 
le  3  avril  B80  ,  et  fut  enterré  dans  le  monastère  de  Saint-Maxi-^ 
mllien  ,  qu'il  avait  fondé  à  Muingen.  Il  ne  laissa  point  de  pos- 
térité d'HlLDtGAnUE,  sa  femme,  qu'on  dit  6tre  fdle  d'ArnoulJ 
parent  d'Ermcnirudc,  reine  de  France;  mais  il  avait  en   dftJ 
l.jlovinde,    noble  carinthicnne  ,  sa  concubine,  deux  enfant 
naturels  qui  Suivent  : 

i«.  Arnoul ,  élu  empereur  d'Occident  ; 
a».  Gizèle ,  mariée ,  en  ^90,  à  Zucnlibold,  duc  de  Mo- 
ravie, 

LOULS  III,  aoi  SE  Bavière  et  de  Saxe. 

880.  Louis  III,  fr««re  de  Carloman  ,  lui  succéda  au  rovaumi 
de  Bavière,  en  b^a.  Ce  nrinre  s'était  déjà  acquis  de  la  célébrité 
par  le  gain  qu'il  lit  de  la  baiailte  d'Andernach.  le  8  octobre  Kyëjl 
»ur  Charles  le  Chauve,  roi  de  France,  son  oijcie  ;  il  était  ,  en 
outre,  roi  de  Saxe  et  d'une  partie  considérable  de  l'Allemagneî 
il  joignit  encore  à  ses  vastes  états  une  grande  pôrtinn  de  la  l.oM 
raitr''.  il  fit,  en  8Hi  et  882,  la  guerre  aux  Normands  qui  de^J 
rastaiont  cette  dernière  province,  et  qui  menaçaient  d'envahîî 
la  SixC.  r.,a  perle  qu'il  lit  du  la  batail  c  iïEbersdQvf^  Un  rausi 
lîiiit  Jf  chagrin  ,  qu'il  mourut  à  Francfort  ,  le  lio  janvier  88a.4 
Il  tut  riklirré  à  l'abbaye  de  Laiiresheim.  il  avait  épousé  Llute 
GAROF. ,  tille  de  Ludolfc  ,  duc  de  Saxe  ,  de  laquelle  il  avait  eu  : 

1".  Louis,  tombé  par  une  fenêtre  à  Ralisboune,  et  mor 

de  cet  événement  en  880  ; 
2".  Hildegarde. 


T.ouis  II  avait  eu  un  (ils  nnlMiel  iioiiuué  IIUCUES  ,  qui  fui  tué 
dans  un  combat,  conlrc  les  Norman Js,  en  Sjy. 

CHARLES  LE  GROS,  noi  de  Bavière  et  de  Fkawce, 

ET   EMPEBEUa   D^VlLEMAONE. 

882,  Charles  le  Gros,  roi  de  France  ,  empereur  il' Alle- 
magne, et  frère  des  deux  rois  précédents,  leur  succéda  dans  le 
royaume  de  Bavière;  il  nomma  pour  y  comtiiaudcr,  pendant 
son  absence,  le  duc  Arnoul,  son  neveu ,  (ils  iLiliirel  de  Car- 
loman.  L'apathie  ijue  Charles  le  Gros  apporta  dans  If  gonvcr- 
nemenl  de  la  France,  et  la  làclieté  qu'il  nimitra  contre  les 
Normands  qui  dévastaient  ce  beau  pays,  le  firent  déposer  crj 
88y,  dans  l'assemblée  de  'l'ribnr.  Te  prince  mourut  le  12  jan- 
vier 888 ,  et  fut  enterré  dans  l'abbaye  de  Reichnaw.  Certains 
auteurs  prètendenl  qu'il  fut  étranj^le.  Il  avait  éi>oiisé  ,  i*.  N... , 
fille  du  comte  Erckanger  ;  2**.  flieUARUE  ,  princesse  d'tcossc , 
fondatrice  de  l'abbaye  d'AndIaw,  on  elle  mourut  le  19  août 
gii.  Il  n'avait  eu  qu'un  fils  du  premier  Ht,  qui  mourut  jeune, 
et  un  llls  naturel,  nommé  BernaHD,  qu'il  envoya  à  la  cour 
de  l'empereur  Arnoul ,  pour  y  ôtre  élevé. 

ARNOUL  1^  ROI  DE  Baa'ière  et  empereur. 

888.  Arnoui,  I,  fils  naturel  du  roi  Carloman  I,  avait  éié 
pourvu  ,  à  1,1  mort  ile  ce  dernier,  du  duché  de  Carintbie.  Il  fut 
déclaré  roi  de  Germanie  et  empereur  d'Allemagne  par  une 
élection  libre  des  états  de  l'empire,  réutvis  à  Tribur  en'  887  , 
après  la  déposition  de  Charles  le  Gros,  son  oncle. 

Il  battit  hes  Normands  sur  la  Dylé ,  près  de  Louvain  ,  en  8c)i  ; 
chassa  de  toute  la  Lombanlie,  en  894,  <'uy  de  Spolelte,  son 
concuirenl  à  l'empire ,  et  prit  d'assaut  Rome  en  8^6.  Il  s'y  fit 
couronner  empereur  par  Formose. 

Il  fit  déclarer,  en  8q5,  Zwenlibold,  son  fils  naturel,  roî  de 
Lorraine,  et  mourut  le  29  novembre  8ç)<).  Il  avait  épousé, 
1".  Agnès,  fille  de  l'empereur  d'Orient,  Léon  le  Philosophe  (1); 
2».  Ode,  fille  de  Théodon ,  comte  en  Bavière.  Cette  princesse 
fut  accusée  d'adultère  et  citée  à  la  diète  de  Ralisbonne,  en  juin 
838  ;  niais  elle  fut  déclarée  ini«oi:enle  par  soixante  et   douz.e 

(i)  Plusieurs  auteurs  n'ont  pas  mentionné  ce  rnariagc,  qui  se  trouve 
néaDnioilis  reconnu  par  <1cï  lilhloriciis  fiilflfs  et  du  premier  mérite.  On 
«ail  d'ailleurs  cjne  l'empereur  Aruoul  s'était  lie'  ctiditemeiit  arec  celui 
<}e  Constanlinople  ,  Léon  \^  Philosnplje  ,  et  que  celui-ci  lui  envoya  ,  à 
Ralisbonne,  une  aTnKa.u»<te  roniiiléiHkile  ,  à  la  tète  de  laipielle  se  tfxni» 
imit  l'cvê^ue  huivc,  c|tii  lui  reinil  de»  préjieiit«  maguiûi^eâ. 


t»o  cimoTTorooTE  msToniriTtï 

}u|es.  11  ne  vînt  aucun  enlaiil  du  premier  lit  ,  quoîqu'cn  disent] 
certains  auteurs,    entr autres   Trilhéme   et    liarrc ,     qui   en.\ 
nomment  deux,  Àrnoul  el  tVcn'nher.  Mais  ils  sont  dans  l'cr— ' 
rcur;    car  si   Arnoul  eût  été  fils  de  l'empereur  Arrioul ,  les 
Allemands,  qui  claicnt  alors  très-attaclies  au  sang  de  Cltarle- 
magne,  l'eussent  porté  sur  le  trAne  de  l'empire,  ol  comme  fds. 
du  défunt ,  et  comme  frère  aîné  nu  puîné  de  Louis  IV,  dont  il 
sera  question  tout  à  Iheure.  TrilhrimO  et  Barre  se  sont  lelle- 
mcnl  trompés  sur  cet  Arnoul ,   qu'ils  lui  font  épouser  Agnès, 
fdle  du  roi  de  Hongrie;  tarulis  c|ue  TArnoul  qui  épouse  celle 
princesse,  élait  Arnoul  le  Mauvais ,  fiis  de  Luitpuld ,  duc  de- 
Bavière  ,    dout   il    sera  question   plus  avant.    Uu  second  Ii.1 
.vinrent  : 

1°.  Louis  IV ,  qiil  succéda  à  son  père  ; 

a,'.  Heedwige,  que  queUjues-uns  appellent   Luilgarde^, 

mariée  à  Otlon  le  Grand ,  duc  de  Saxe  ;  elle  fut  mèrç- 

de  l'empereur  Henri  l'Oiseleur; 
3».  Berthe  ,  mariée  à  Luitard ,  conite  de  Clèves. 

Snfanis  naturels  de  l'empereur  Arnoul  et  d'Hélêrende  y  ^a, 
concubine. 

x",  Zwentibold,  ouZwendcbaud',  déclaré  roi  de  Lorrain»' 
ou  d'Ausirasie,  par  son  père,  à  la  diète  de  Worms,  en 
895.  Ce  prince,  méchant  et  cruel ,  fit  révolter  les  Lor- 
rains contre  lui,  et  fut  tue  dans  un  combat  près  de  la 
Meuse ,  le  l3  aoiit  900 ,  par  les  troupes  de  l'empereur 
Louis  IV,  son  frère,  à  qui  ses  peuples  s'étaient  donnes. 
D'autres  auteurs  prétendent  qu'il  fut  assassiné  par  set 
propres  sujets.  Il  avait  épousé,  en  Syy  ,  Ode,  qui  se 
remaria  à  un  com.te  nommé  Gérard. 

i".  RatL'bold  ,  ou  IValholil,  établi  par  l'empereur  Arnoul , 
son  père,  gouverneur  de  Milan  eu  tigS.  Plusieurs  auteurs 
le  fout  la  souche  des  anciens  comtes  d^Andechs,  de  Hohen- 
«art,  de  Wolfratshausen,,  et  des  ducs  de  Mémnîe.  Mai* 
cette  opinion  a  été  victorieusement  réfutée  par  des  liis 
loriens  célcbns et  dignes  de  foi ,  qui  ont  trouvé  l'origine 
des  comtes  d'Andechs,  ducs  de  Mérauie ,  dans  Arnoul 
de  &  fieyrcn,  descendant  du  duc  Arnoul  de  Bavière.  C'"/- 
è  la  table  le  mot  Ander/is.') 

Z",  N....,  enlevée  par  Engelsbalk;,  gouverneur  de  PAu- 
Iriche,  qui  se  réfugia  chez  Zwentibold  ,  roi  des  Moraves. 
Etant  tombé  ensuite  au  pouvoir  de  l'empereur,  il  eut 
les  yeux  crevés,  et  fut  relégué  dans  un  cloître,  pour 
puuition  de  ce  rapU    Zwentibold  ,   dont  les  ti.aupe« 


HES  DtJCS  SB  BAVIKne.  lOt- 

furent  défailes,  .se  ri'lira  au^si  dans  un  couvent,  où  il 
mourut  t|iicl<|ue  lems  après. 

lOUlS   IV,    ROI   DE  BAVltRE,    EMPEREUR  d'OcCIDENT. 

Sgg.  Ixt'is  IV,  fils  Je  l'empereur  Arnoul ,  fut  déclaré  son 
successeur  dans  la  diète  de  Forcluiim ,  en  900.  Comme  il 
n'était  alors  âgé  que  de  sept  ans,  les  étais  chargèrent  de  U 
régence  de  Pempire  ^  liai  Ion,  ^chev^que  de  Mayenre ,  et 
Ottnn,  duc  de  Saxe,  beau-frère  de  Louis.  Us  donnèrent  le 
coniraandemcnl  des  armées  à  LéopolJ  ,  duc  de  Bavière. 

Les  lluns  dévaslèreul  l'empire  par  leurs  fréquentes  et  bar- 
bares inciirsinns  .sous  ce  règne  \  ils  lurent  néanmoins  battus  à 
plusieurs  reprises;  mais  en  907  ,  ayant  pénétré  jnsques  dans  la 
Bavière,  ils  livrèrent,  près  d'Ansbcrg,  une  bataille  aux  .alle- 
mands, où  Léopold,  duc  de  Bavière,  laissa  la  vie.  Louis  IV 
perilit  aussi  contre  les  Huns  une  bataille  en  qio,  et  fut  fildigé 
de  leur  en  payer  un  tribut  annufl.  Ce  jeune  monarque  eut  tant 
de  chagrin  de  cet  événement,  qu'il  en  mourut  le  in  novembre 
912.  Il  fut  enterré  à  Kjlisbonne,  dans  régllsc  de  Saint -Lranie- 
»an.  Il  était  âgé  de  dix-btiit  ans,  et  n'avait  pas  cncnro  contracté 
d'alliance.  C'est  par  erreur  que  plusieurs  auteurs  lui  donnent 
femme  et  enfants. 

Ainsi  tinit  la  dynastie  françûse  des  Carlovingien&  dans  le 
royaume  de  Bavière. 

Je!  commence  Iç  tenfit  chfonologitfue  des  Bénédictins,       y^ 

LÉOPOLD. 

895.  LÉOPOLD,  OU  LjUTPOhD,  pèrC  du  duc  Arnoul,  ne  fut 
d'abord  qu'un  des  marquis  de  Bavière,  et  remplaça,  en  f^g-'i, 
le  comte  iingildéon,  qui  lui-même  avait  remplacé  Kngilséalquc 
en  Mi)3.  Engildéon  était  mari  d'iitLnËCA.HD£  ,  fille  de  Louis  III, 
roi  de  Saxe,  et  ensuite  de  la  France  orientale.  ï.éopold  dut  lui- 
même  être  le  gendre  ou  le  mari  d'une  antre  HiLBF.dAnnK,  fille 
de  lA)uis  11  ou  le  Gcrmaaique,  et  sreur  de  Berllie,  qu'on  pi^ut 
croire  avoir  élé  la  mèie  d'Erkanj^er  cl  de  lîerthold  ,  nonces  de  la 
chambre  en  Sualw,  d'où  vient  qu'Arnoul  fut  appelé  nefeii , 
c'est-à-dire  procbc  parent  d'Iirkanger  et  de  Berlhold.  l.ëonold 
est  lui-même  dit  neveu  de  l'empereur  Amoul;  mais  la  preuve 
que  ce  ne  lui  que  par  sa  femme  ,  et  non  par  sa  mère  ,  c'est  que 
ni  lui  ni  son  Irère  Aribon  ne  portèrent  îles  noms  carlovingiens, 
au  Heu  que  le  fds  de  Léopold  .se  nomma  Arnoul  ,  cl  qu'Arnoul 
eut  un  bis  de  même  nom  que  lui ,  avec  un  autre  qu'il  nomma 
Louis,  et  une  iille  qui  s'appela  Judilb.  Or  ,  l'on  .«ait  que  c'était 
par  les  qon^s  des  enfants  t^u'oii  per|iê tuait  le  souvenir  d'une 


I02  OtROWOtOCIE  BMTOniQHE 

alliance  illiislrc.  T,«*s  noms  de  Leo|>c»!«J  e[  J'Aribnn  n'intliquaionl 
{jii'itrif  origine  hosienni' ,  comme  l'aiilour  de  l'ouvrage  (|iii  a 
pour  litre  Origines  liukœ  (le  comle  du  (lualj  prélend  l'avoir 
do^oiHré.  Mais    il  a    reconnu  depuis  que  cetli»  origine   pou- 
vait ii'clro  relie  de  f-éopold  que  par  sa  mère,  fille  ou  sœur  Jui 
duc  Ualold  ^  père  d'Kngilberl ,  et  «jue  son  système  a  le  défaut 
de  ne  pas  expliciurr  comment  lo  duc  Arnoul  descendait  des  tin- 
■neus  rois  aussi  bien  que  tics  anciens  empei-eurs  ;  cl  s'il  a  prouvé 
que  1,1  irs:ti<ion  de  I-éopoKi  cl  d'Aruoul  tlut  être  la  mt?me  qoe 
celle  de  Henri  cl  d'Adaliji'rl ,  auleurs  de  la  maison  des  marquis 
seplenlrionaux ,  c'est  ,  selon  lui,  une  objection  de  plus  conirfc 
l'origine  hosieniie  masculine  de  Léopidd  et  d'Arnoul,  puisquç 
Henri ,  duc  de  France ,  et  le  ("ameux  Adalberl  de  Rjinborg  ,  m 
fds  ,  furent  cerlaliiL-rncnt   Francs  et  d'une  des  maisons  les  pli 
illustres  de  la  France  proprement  dile.  Tout  au  contraire  s  en 
plique  ,  dit-il ,  en  faisant  descendre  Là>|»old  des  yilbéna ,  Vtr 
desquels  fut  envoyé  dans  le  Frioid  cl  la  Marche  orientale  de  Ra 
vière  en  biy.  Ot  AIIktic  on  Albiger  ,  (jni  eut  une  <]es  Marche, 
de  Bavière,  élait   neveu  d'Unrocn  el  cousin  germain  d'AdeU 
hard  ,  fils  d'Unroch,  principal  ministre  de  Louis  le  Dcbutmai 
et  oncle  de  la  reine  Heimentrude  ,  femme  de  Charles  le  Chauve 
De  cette  même  maison  Jureiil  encore  Ërnuste  ,  duc  et  premie 
ministre  de  Louis  le  Germani(|ue ,  et  ses  neveux,  Ulon  ,  hc 
renger  et  Waldon,  ctiusiiis  île  Charles  le  Chauve.  Ue  la  mrmiî 
maison  étaient  cnrore  liiu'rhard  ,  <iuc  de  Frioiil  et  père  d'Uni-'j 
rocb  et  de  Bèrenger,  Ce  dernier  est  le  même  qui  fut  rival  d( 
Gui  et  devint  roi  <ritalie.  On  compte  entre  ses  alliés,  Germaind 
ou  Bavarois,  un  AiLèric  qui  dut  i?lrc  frère  de  Léopold  el  d'Ari-^ 
bon  ,  père  d'un  autre  Albcrie ,  cousin  germain  du  dur.  Àrnouict^ 
père  d'Hérult,  qui  lut  archevêque  de   Salzbourg,  luais  dèpof 
ensuite  pour  avoir  pris  pari  i\  la  révolte  des  fils  du  duc  Ariiou' 
Toute  celte  maison  descendait  d'Albéric,  fils  d'Adèle,  qui  elle- 
même  était ,  suivant  Henschenius ,  tiile  de  Djgoberl  II ,  el  foiidi 
le  monastère  de  Psal* ,  près  de  Trêves.  Le  comté  de  Trêves  resl. 
dans  la  maison  des  Adelhard  dont  était  la  cnèrc  rie  la  reine  Her 
menliude,  et  ce  fut  une  aulre  branche  de  la  même  maison  (juj 
produisit  Kcnri ,  duc  de  Thuringe  el  de  Saxe,  lue  l'an  8^)0, 

fiar  les  Norm.mds  sous  les  murs  de  Paris,  où  l'erajK'reur  Cliarl 
e  Gros  l'avait  envoyé  pour  défendre  celle  ville.  Ce  duc  Heuii^ 
laissa  de  RAKBfc:,  son  épouse,  fdlc  d'Olton  I,  duc  de  Sajte,  Iroif. 
lils,  savoir,  ADALBtRT,  à  qui  on  a  donné  pour  surnom  le  nom 
de  son  ch3leau  de  Bamberg  ,  .\l>llKLBARii  et  HENRI.  Ces  deuit 
tierniers  périrent  dans  la  guerre  (|u'iU  curent  avec  la  maisun  d< 
W'ornis  ;  Adalberl  ne  leur  survetul  ijue  pour  mourir  sur  u: 
échaûiud  eu  ^oIS  ou  plutôt  en  c^od  ,  suivant  Marunus  Scol 


!>ES  DUCS  DÉ   BAVltftE.  I©3 

(T'ej?.  ri-desnis  HuMon ,  orrfievéïfue  à;  Mayenrc.)  De  Bhun- 
Hil.OE,  son  épouse  ,  Adalbert  laissa  un  tils  âgé  tle  cinq  ans,  et 
nommé  comme  lui ,  qui  fui  père  de  Leopolu  ,  souche  des  mar- 
quis d'Aulriclie  ,  et  di-  BEHTHOLt) ,  marquis  de  la  France  orien- 
tale el  souclie  des  marquis  septcntjionaux  de  Bavière.  Il  paraît 
que  l^éopold  ,  neveu  de  l'empereur  Arnoul ,  s'éleva  au  -dessus 
<lii  rang  de  marquis  qu'avail  en  Engildéon.  l\egiiion  lui  donne 
le  litre  de  duc  lorsqu'd  parle  de  sa  mort  ,  el  dans  l'armée  qu'il 
f.ommandail  lorsqu'il  fii't  tué  par  les  Ilonsrois,  en  901 ,  le  b  ou 
le  lin  de  juin  ,  était  Dior.  ,  évoque  de  Frisinguc  ,  qui  fut  aussi 
<ti",  par  où  il  paraît  queLéopold  avait  le  cninraaiidemcnt  des 
armées  dans  louie  la  fiavièrc.  (Le  comte  iln  liiiat,  Oiigin.  Boicix.) 
t  Voyez  ci-après  les  murgraves  el  ducs  d'Autriche.  ) 

ARNOUL ,  DIT  LE  MAUVAIS. 

goy.  Arnoul,  fils  de  Léopold ,  lui  succt'-da,  du  consen- 
lemcnl  de  Louis  IV,  roi  de  Germanie,  au  il>iché  de  Bavière. 
Eu  91 S  ,  ayant  joint  ses  troupes  h  relies  d'Krkan^er  el  de  Bcr- 
thold  de  Suabe ,  ses  oncles  .  il  «lélil  entièrement  l'armée  com- 
binée des  Hongrois  cl  des  Botiémiens  au  passage  de  l'Inn.  Enflé 
de  ce  succès,  il  voulut  se  rendre  indépcndafit  el  prétendit  traiter 
d'égal  avec  le  roi  Conrad,  en  quoi  il  se  croyait  d'anlanl  mieux 
fondé  ,  qu'il  jouissait  de  plusieurs  droits  régaliens  qui  ne  lui 
étaient  communs  avec  aucun  autre  doc,  tels  que  celui  de  nom- 
mer aux  évt'ciies  de  sou  duclié,  qu'il  appelait  m<?me  son  royaume. 
Un  grand  nombre  de  seigneurs  fomeni  jienl  son  orgueil  par  leurs 
adulations,  ne  n'conuaissant  d'autre  clu-fque  lui  dans  1  era[>ire. 
Conrad,  irrité  de  plusieurs  bravades  d'Arnoul  et  Je  ses  parti- 
sans .  se  mit  en  inarcbe  pour  les  ré.toire.  Tous  se  soumirent ,  à 
l'exception  d'Arnoul  ,  d'Jukanger  et  de  Berlbold.  Cités  à  la 
dii'le  d'Altbeim  ,  l'an  ç)i(),  le  premier  y  fut  pioscrit,  cl  les 
deux  aulres  ,  quoique  Conrad  eik  épousé  leur  steur ,  furent; 
condamnés  à  perdre  la  télé  :  ce  <pii  lut  exécute.  Arnoid  ,  tOu-i 
jours  obstiné  dans  sa  révolte  ,  fut  vaincu  dans  une  bataille  et 
obligé  de  se  retirer  avec  sa  femme  el  ses  enfants  chez  les  Hon- 
grois. Dans  son  désespoir,  il  amena  ces  barbares  en  Allemagne  , 
et  livra,  l'an  qt^i  à  leur  léle  ,  une  bataille  .^  Conrad,  qui  mourut 
quelque  lems  après  d'une  blessuie  (ju'il  y  av.iil  reçue.  Arnoul  , 
aspiranl  a  la  coioonne  de  Germanie  ,  voulut  s'opposer  à  Henri 
de  Saxe,  élu  poui'  successeur  de  Conrad.  Henri,  étant  venu 
l'assiéj^er  daais  Ûalisbinme,  l'ong.igea  .S  se  sonmi'Ure  en  Lui  cnn- 
irmi.iol  le  duché  de  lîavière.  Le  traité  qu  iU  firent  ensenibla 
proovP  bien  que  Henri  sentait  la  difficulté  de  réduire  Araoul 
par  la  furie.  «  Non -seul  ment,  bii  dit-il  ,  dans  cet  acte,  j;^  vous 
h  laisse  en  possession  du  domaine  de  EaA  icrc  et  de  toal  le  î\ti- 


toi  CHROTtOLOGIE  HISTOBIQTTE 

j»  rique  ,  mais  je  consens  encore  que  les  évéqucs  ,  les  prêtre 
r»  lis  moines,  et  tous  les  ecclésiastiques  de  vos  élats,  voij 
soient  soumis,  que  vous  ayev.  sur  eux  une  enliète  juiiiJicliogi 
f»  el  que  vous  soyez  le  uiailre  de  conférer  les  biens  et  les  dign| 

lés  de  l'église  à  qui   bon  vous  semblera,    pourvu  que  vou" 
mî»  abdiquiez  le  vain  nom  de  roi,  modo  régis  iiumiite  inulili  aOdi- 
'.»>  cato.    Je  vous  abandonne  tout  le  reste.    Que  dumanderei  ~ 
I»  vous  davantage,   et  que  pouvez -vous  désirer  de  plus?, 

Aventin.)  Ariioul,  ronlent  de  ces  conditions,  mit  bas 
hrraes,ct  conlinua  de  gouverner  ses  élats  avec  une  autoril 
absolue,  plus  jaloux  d'une  puissance  effective  cjue  d'un  titi 
Riqui  n'eûl  rien  ajouté  à  son  pouvoir.  Appelé  en  Italie,  l'an  ç^ii 
contre  le  roi  Hugues,  il  fut  vaincu  près  de  Vérone ,  el  contrai 
de  retourner  en  l'iavière.  Il  y  mourut  le  ii  juillet  cj^j  ,  el  fà 
inlnimé  à  S.iint-Emmeran  de  Kalisbnnne.  De  CjE[\berge,  so 
épouse,  (illede  lUniolfe,  comte  d'Attor((i  ),  il  eul  trois  fils(a 
et  une  fille.  Les  lils  sont  l-berliard  ,  dnni  il  sera  parlé  dans 
suite  ;  Arnoul,  auteur  des  comtes  de  Scheyren  el  de  "VVitieUj 
Lacli  ,  dont  descendi;ni  les  ducs  de  Bavière  d'aujourd'hui  fo^f 
l.ûuïs,  mort  sans  lignée  ;  cl  Judith,  femme  de  Henri  de  Sax^ 
duc  de  B.ivière.  Nous  avons  suivi  la  foule  des  historiens 
flétrissant  Arnoui  du  surnom  de  iMaums:  mais  il  paraît  qu' 
doil  plutôt  s'eh  rapportera  Hépidan  qui  le  qualifie  de  très  ' 
duc  des  Bavarois  (ad  an.  y«3),  et  à  Dilliniar  qui  le  repr4 
sente  (I.  Ij  comme  un  prince  rerommandable  par  ses  qualité 
de  corps  et  J'esprll.  Le  seul  défaut  qu'on  ait  i  lui  reprocher 
c'est  Sun  ambition    qui   lui   fit  voir  d'un  wil  jaloux  Conrad^ 


(i)   D'autre»  lui  donnent  pour  fcmine  Agkès  ,  fille  de  Taxns.  roi  ( 
Hongrie  ,  cl  tante  de  saint  h,tienne.  On  ajoute  que  rctie  piiiiccsse  al 
jiini  le  paganùmc  et  reçut  le  La|>l^jne,  avant  son  niaria|>e  ,  au  châlca 
dcSrlicyvenj    en  Bavière  ,    conjointenicnl  avec  sa  5<rur  Bentrix  ,    qfl 
cpou>ait  eu  miïme  teins  UtrllmM  .  pfr«  d' Arnoui.  ^Nole  de  l'hiiiteurJ, 

(3)   Ce  qu'on  lit  ci-aprca,  article  d'£berhard  ,  exige  au  laoios     ' 
quatrième  fil»,  Henuau. 


(3)  coitrss  DF.  saiRmuN  et  ds  wittelsbach. 

(  Addition  de  l'Editeur.  ) 

ARNOUL  1. 

gSy.  ABHOct  I.  comte  de  Scheyren  ,  second  fil»  d' Arnoui  le  '. 
r»i>,  »e  ligua,  avec  son  frère  lieniiaii,  ruur  d>ii|iu)er  a  Ebcrhard ,  lr| 
aine,  la  surression  du  iluche  Je  '*aviere.  M»!s  l'erKptieiir  Ollon  ,  à  qu 
cei  troii  prioccs  ,  quoique  tlivise's  ,  relusiaifiDl  de  leudre  liommaga 


ItES  bVCS  DE  BAVlànE.  to5 

ffeân,  successivement  élevés  ,  par  préférence  jWt&i,  âu  trâne 
(le  Germanie. 

EBERHAKD. 

9S7.  Ebekhabd,  fils  aîné  d'Arnoul,  et  les  autres  fils  de 
celui-ci,  préiendirent  ^Ire  ducs  patrimoniaux  de  Bavière,  et 
refusèrent  d'aller  à  la  cour  d'Ollon,  pour  prendre  de  lui  leur 
duché.  Otton  entra  aussitôt  en  Bavière;  mais  celle  expédition 
ne  fut  pas  heureuse.  Eberhard  fui  reconnu  duc^ie  Ba%ière  par 
le  pape  Léou  Vil.  Otion  ne  larda  pas  cepptidant  de  renlrercn 
Bavière,  en  y3c).  Iibcrhard  ,  alors,  se  soumit  avec  ses  frères  ,  à 
l'exception  de  celui  d'entre  eux  qui  se  nommait  Arnoul.  Elier- 
bard  ,  réduit  à  la  condition  de  comte ,  mourut  en  966. 

BERTHOLD. 

989.  BERTHOtn  ,  devenu  seul  duc  de  Bavière,  en  9-^9,  eut 
un  règne  très-agité  par  les  m^mes  révoltes,  qui  iroublèrenl  aussi 
celui  d'Otton  t  ;  saus  doute  parce  que  ses  neveux  (  ou  du  moins 
Arnoul ,  l'un  d'entre  eux)  eurent  pour  alliés  GiselLert,  duc  Je 
Lorraine,  el  Eberhard  ou  iiberhald,  marquis  de  la  France  orien- 
tale, dont  le  nom  danué  au  fds  aîné  d'Arnoul ,  paraîl  indiquer 
que  ce  prince  s'était  marié  dans  la  maison  d'Ebcrhald.  Quoi 
qu'il  en  soil ,  la  qualité  de  gi'ndre  de  Gisclben,  par  W^TRUDE  , 
(a  femme,  n'engagea  poinl  Rtrlliold  à  suivre  son  beau -père 
dans  sa  révolte  el  celle  d'Eberhard  ,  contre  Ot ton  I,  roi  de 
Gennanie,  Ces  deux  rebelles  ,  poursuivis pai-  Ollon  ,  ayant  péri, 
le  second,  dans  un  combat  près  d'Andeniach  ,  le  premier,  en 
»c  noyant  dans  sa  fuite,  Bertnold  les  suivit  de  près  au  fomfepau, 
ou  peut  élre  les  v  devança  l-il,  étant  mort,  selon  Wilikind, 
Tan  y4a.  BerlUolJ  avait  épousé,  en  premières  noces,  BÉATRJX, 


COUTES  DE  SCHErnEti  ET  DE  fyiTTELSSACB. 

donna  l'învestituie  de  la  lucccssion  de  leur  pire  à  Bi  rlhald.  Araoul , 
t-ëdiiit  à  la  seigneurie  de  Scheyren,  et  inéconteiit  de  ce  partage,  »ç 
constitua  dan^  une  guerre  r(>ntitiuelle  coure  l'empereur  Ollon  I,  et 
fervit  avec  zèle  lea  iotérèU  de  I.udolphc  ,  (ÎU  de  ce  monariiiie^  qui 
«'était  révolté  contre  son  père,  l/an  g53  ,  '■!  lui  livra  la  ville  An  R^tis' 
bonne,  et  fit  sou'ever.  en  ta  faveur,  les  princ^pjhs  villes  de  îa  Bavière. 
Otton,  ohlijgé  de  marcher  en  personne  contre  ce  fils  rebelle  et  contre 
Amoul  de  Scheyren,  les  assiégea  dan^  Katisbonne  ,  nn  gSS.  La  valeur 
d'Arnoul  triompha  .  dans  plusieurs  sorties  heureuses  ,  des  troupes  im- 
pcriales  ;  maïs  enfia ,  à»ai  une  de  ce»  action»  où  la  victoire  semblait 
XVI.  vÉ^ 


lo6  CHR05tOLOGIE  BISYOKIQVE 

fille  de  Taxiis ,  roi  Je  Hongrie.  11  ne  laissa  point  d'enfaûts 
ses  dcox  mariages. 

HENRI  I,  DIT  LE  QUERELLEUR. 

gia.  Henbi  ,  second  fils  de  Henri  l'Oiseleur,   roi 

Germanie,  né  à  Nordhausen,  son  père  élanl  déjà  sur  le  trône, 
t'est-à-dire  l'an  91. S  ou  plutôt ,  merila  le  surnom  de  Queeei 
LELiK  par  Sun  cararlère  iti(|uiet  et  turbutent.  Après  la  mort  di 
l'auteur  de  ses  jours,  il  disputa  le  trône  de  Germanie  â  soi 
frère  Ûllon  qui  était  l'aîné,  et  eut  plusieurs  partisans^  qui  sf 
fondaienl ,  pour  I  appuyer,  sur  ce  qu'il  élait  venu  au  mond4 
pendant  la  royauté  Je  son  père,  et  par  conséquent  l'an  9 1:( 
au  ptutât.  Mais  le  parti  d'Otton  ayant  prévalu,  Henri  fuf 
contraint  de  se  soumettre  à  lui  comme  à  son  souverain.  Tanc- 
mar,  lils  naturel  d'Otlun  ,  s'étant  révolte  contre  lui,  pour  la 
seconde  fois ,  l'an  9^7 ,   avec  ELerhald  ou  Eberhard  ,  coml€ 

Sablia,    vint  assiéger  le  cli^leau  Je  BaJelick,    aujourd'hi^ 
ellick  ,  sur  le  liocr ,  dans  le  comié  de  la  Marck  ,    où  il  iîli 
prisonnier  Henri  ,    son    oncle,    qu'il   remit  entre   les  maini 
d'I'LberhalJ  ,  qui  l'emmena  prisonnier.  Mais  sur  la  nouvelle  ai 
la  mort  de  Tancmar,   massacré  peu  de  tems  après ,  Eberhal 
se  jetant  aux  pieds  de  son  captif,  fui  demanda  pardon,  et  obtini 
son  absolution ,  en  promettant  de  seconder  le  désir  que  Henr 
avait  toujours  de  régner.  La  promesse  d'Eberhald  n'était  pa 
sincère;  car  lui-même  et  Giselbert,  duc  de  Lorraine,  aspiré^ 
renl  à  la  royauté.  Henri,  l'an  gSg  ,  entraîné  par  ses  amis,  étant^ 
•venu  de  Saxe,  en  Lorraine,  s'unit  avec  Giselbert  pour  levée 
l'étendard  de  la  révolte.  Mais  Otlon,  étant  survenu  en  dili-«] 


COWTES  DE  SCaErXSN  ET  DE   fTITTElSBACff. 

pencher  pour  lui,  son  cheval  s'étant  abattu  ,  il  fut  percé  soudaineineitt'i 

de  plusieurs  traits.  Ce  prince  laissa  un  fils  ,  qui  suit. 

BERTEIOLD  L 

gSS.  Bekthold  I  succéda  à  son  père  dans  le  comté  de  Scheyren  ^ 
en  955,  mais  il  ne  lui  survécut  que  quelques  mois,    ayant  été  (ué,   la.l 
même  année  ,  dans  une  bataille  contre  les  Hongrois.  Cependant,  quel- 
<)ues  auteurs  prolongent  son  existence  jusqu'en  gSa,  Il  laissa  les  enfanta j 
qui  suive  ut  : 

I*.  \"N  emlier,  q«i  continue  la  lignée  ; 

a".  Henri,  duc  de  Cnrinthie.  d'Istrie  et  de  Frioul,  s'étsnt  révolté, j 
en  97G,  cûntre  l'empereur  Olton  M  ,  >on  bienfaiteur,  il  fut  dé- 
fait, dïDtuue  bataille  rangée,  en  979.  Ce  prince  mourut  eu  984 1^ 


SSS  btfcr  DE   BÀVIËR^T 


167 


I 


^née",  les  obligea  de  prendre  la  fuite  ap^^s  un  rude  comliac 

qu'il  leur  livra.  Henri,  l'année  suivante,  fut  récondlié  ,  parles 
soins  de  Malhiltle ,  sa  mère  ,  avec  Oiton,  qui  lui  donna,  en 
signe  de  retour  de  son  amitié,  le  duché  de  I^orrainc.  Otton  eut 
bienl(jl  lieu  de  se  repentir  de  ce  bienfait.  Henii  mécontenta  les 
Lorrains,  au  point  iju'ils  le  chassèrent  honteusement  l'année 
suivante.  Le  roi  de  Germanie  ,  ne  jugeant  pas  h  propos  de 
travailler  à  son  rétablissement,  lui  substitua  le  comte  Olton. 
Henri  ne  put  pardonner  au  roi,  son  frère,  de  Tavoir  abandonné 
dans  cette  occ.nsion  ,  et  chercha  celle  de  se  ven{»er.  Voyant  son 
armée  irritée  des  fréquences  expéditions  auxquelles  Olton  l'em- 
ployait il  conspira ,  avec  plusieurs  seigneurs  ,  pour  le  faire 
a$s»ssiner  à  t^uedlimbourg,  où  il  devait  célébrer,  l'an  Q^^»  les 
féJes  de  Pâques.  Mais  Olton  ayant  découvert  la  conjuration  peu 
de  tenis  avant  qu'elle  éclatât,  fil  arrêter  les  complices,  et  les 
condamna  ,  pour  la  plupart,  à  perdre  la  l(*lc  ;  ce  qui  fut  exé- 
cuté. Du  nombre  de  ceux  auxquels  il  fit  grâce,  fut  Ilpnri,  qu'il 
envoya  prisonnier  au  château  d'ingelheimi  Henri ,  la  même 
année  ,  s'élant  échappé  de  sa  prison  ,  vint  se  présenter  dans 
l'élnl  le  plus  luguBre,  au  roi,  son  fi ère >  dans  la  dicle  de  Franc- 
for».  Ce  fut  alors  qu'Ollon  ,  non  content  de  lui  pardonner ,  lui 
conlora  le  duché  de  Bavière  ,  vacant  parla  mort  de  Berlbold. 
Henri ,  depuis  ce  teras  ,  étant  demeure  fidèle  à  son  frère,  reçut 
de  lui ,  en  y'ia,  la  Marche  (le  Vérone  et  d'Aquilée.  Il  prouva 
depuis  la  sincérité  de  son  attachement  envers  Olton,  en  mar- 
chant contre  Ludolfe,  son  lils  rebelle,  qui  enleva  à  son  oncle, 


COMTES  DS  SCUEIREN  ET  DS  WITTElSBACtt. 

3».  Arnoul ,  qui  fnt  comte  de  Simdgaw.  11  mourut  ver»  l'an  lOiOi 
l>lis»ant  d'AHêlaïdc  ,  sa  femme  ,  trois  fils  : 

a.  Berthold  ,  comte  d'Anderhs  ; 

b,  Arnoul,   qui  succéda  à  Bertfaold  ,   et  devint  la  souche  des 
comtes  d'Anderhs  et  ducs  de  Meranie  ,  lîleinls  en  1348; 

e.  Fre'derJc  ,  dît  lîocke  ,  ou  le  Rude  ,    suriioni  qu'il  mérita  , 
pour  avoir  dépouillé  lo  monasivre  d'A(e) ,   que  ,ion  frère 
■    Arnoul  avait  fondé ,  et  maltraité  les  moiucs  ; 

4"-  BaboHi  que  des  auteurs  disent ,  sans  preuves  suflîsaDtes,   au- 
teur des  comtes  d'Abensl'erg. 

WERNHEU  I. 

«)55.  Wer^ibek  I,  (ils  aln^  de  Berthold  ,  lui  succéda  dans  le  comté 
de^  Scheyrea  ,  vers  l'an  g55.  On  ignore  l'époiiue  de  ta  mort  ;  mais  oa 
lui  cooodit  deux  liU  : 


îofi 


CmOnOLOGIE  mSTOKTQVE 


Bavière,  où  bientôL  après  il  fut  rétabli.  Mais  Henrî  ne  sur 
''vécut  pas  long-lcms  à  ce   rcroiivremenl ,   étant  mort  l'an  gSS. 

Il  avait  épouse  JunsTii ,  fille  Ju  Juc  Arnoul  le  Mauvais  (Oefel, 
'Script.  Bof'cij  tom.  1 ,  pas.  46^)*  dont  il  eut  un   (ils,  qui  suit, 

et  peut-être  d'autres  enfants.   (Struv.  ,  Corp.  Hist.  Germon.  ^ 

tona.  I,  pp.  375-377-280.) 

HENRI  II. 

g55.  Hen&i  II ,  dit  HEZILO^  et  LE  Jevne  ,  que  la  plupart  ( 

l^moJeines  c-nfortdent  avec  son  père,  devint  son  successeur  au 

^duché  de  Bavière.  On  ne  sait  presque  aucun  événement  de  sa 

régence,  qui  finit  avec  sa  vie,  en  ggS.  Ce  fut  lui  et  non  son 

Êère,  qui  épousa  GISÈLE ,  fille  de  Conrad /ePar^^HC,  roi  de 
ourgogne,  dont  il  eut  Henri  ^  qui  suit. 

[HENRI  m  ,  DIT  LE  BOITEUX  et  LE  SAINT. 

ggS.  Henki  ,  dit  le  Boiteux  et  le  Saist,  né.  l'an  971 

►près  avoir  succédé  au  duc  Henri  le  Jeune ,  son  père ,  au  duel 

]e  Bavière ,  mérita  ,  autant  par  ses  vertus ,  que  par  sa  naissant 

[«d'être  élevé  sur  le  trône  de  Germanie,  l'an  1002,  après  ta  moif 

fde  l'empereur  Otton  III.  Dithmar,  dans  le  prologue   de  son 

'  ciiiquièxQe  livre,  trace  ainsi  la  descendance  de  Henri  U  Boiteu 

Henrim»  scandit ,  poKl(|uam  puerilia  vicit , 
Ar<lu9  virlutum  ,    oatiis  de  sl«mni«(e   Regum. 
Hoir,    paier    Heiirirus   Dux  ,    el    geniiri»   eral   ejui 
Gisia,   suis  merilN  sequans  vestigia   Rp^s 
Couradi    patiU ,    Bui  gundia   régna    leucnlit. 

{,Voy.   Henri  II  parmi  tes  empereurs.") 


COitTSS  DK  SCHEYMJEU  BT  de  WJTTEIS^ACH. 

1".   Ollon    I,    qui  suit  ; 

a.*.  Saint  Golltard  ,  uLbt:  d'Allair.h  «l  de  HW.hrirlJ  .  puis  ^véque 
At  Hildeshcirn.  Il  fonda  ,  l'un  ioa3,  l'<!gl!se  collégiale  de  Sainte- 
Ci  ùix.  à  Hitdcsheini.puis  les  ahbayet  de  Saint-Maurice  et  d'AI- 
tbjiiien.  11  mourut  en  io38,  et  fut  canonise'  en  ii3i|  par  Inno* 
cent  II,  au  concile  de  Reims. 

OTTON  I, 

Ottom  I ,  comte  palatin  de  Schcyrea ,  mourut  vers  Tan  ie4o  1  lai 
tant  quatre  fili: 

1».  Oiton  II ,  qui  suit  ; 


BES  DUCS  nx  mAviiai^! 

HENRI  IV. 

io34.  HenkiIV,  Gis  4<^  Slgefroi ,  comte  de  Luxembourg; 
et  frère  de  Cunégonde  ,  femme  de  l'empereur  Henri  II ,  obtint 
le  Juché  de  Bavi<>re,  du  roi,  son  beaiwfrèrc,  l"aa  1004  Ce  don 
lui  fui  fait  dans  un  plaid  royal ,  tenu  à  Ratisbonne  ,  le  21  mars 
de  cette  année  ,  avec  le  consentement  de  tous  ceux  qui  étaient 
préseals,  et  le  symbole  de  ce  don  fut  une  lance  k  laquelle 
«tait  pendue  une  uannière.  Henri  IV  manqua  de  reconnaissance 
envers  son  bienfaiteur.  S'étant  révolté  contre  lui  ,  il  entraîna, 
dans  son  parti ,  les  Bavarois ,  après  avoir  tiré  d'eux  une  pro- 
messe de  ne  point  élire  ni  accepter ,  du  moins  avant  trois  ans , 
d'autre  duc  que  lui.  Mais  la  diligence  de  l'empereur  arrêta  se» 
desseins.  J/ayant  chassé  de  b  Bavière,  il  convoqua,  l'an  1009, 
une  diète  k  Ratisbonnc  ,  où  il  engagea  les  seigneurs  bavarois  , 
autant  par  menaces ,  que  par  caresses  ,  à  renOocer  ,  malgré  leur 
serment,  à  l'obéissance  de  leur  duc,  et  déclara  qu'il  retenait  la 
Bjvière  pour  tui-mûrae.  Henri  IV  cl  son  frère  Thicrri,  évêquè 
de  Melz,  ne  laissèrent  pas  de  donner  beaucoup  d'embarras  au 
loi,  qui  fut  obligé  de  faire  le  siège  de  Melz,  en  loia.  On  lit 
alors  une  espèce  d'accord  ;  mais  Henri  ne  fut  rétabli  qu'après 
a>'oir  été  privé  de  son  duch^  pendant  huit  ans  et  presque  autant 
de  mois,  et  ce  fut  limpérairice  ,  sa  sreur,  qui  l'intronisa  de 
nouveau  à  Ratisboone,   en  loiU.  Ce  prince  vécut  el  garda  son 


COJtTES  DE-  SC^Sl'RMS  ET  DB  WITTELSBACH. 

a».  Ecckan!  ; 

3°.    Conrad  ;  , 

4°.  Amoal ,  comte  de  Darha-w, 

OTTON  II. 

Vers  io4o.  Ottô!i  II,  succejsear d'Otton  I,  moamt  vers  l'ao  1078, 
lïiisaot  les  enfanU  cjui  suivent  : 

I".  Oltun  ni,  qui  continue  la  lignée; 
a».  Ecckard  ,  )    ,      .        -  1     j     ■•    • 

30.  Bernard  ,  }  ''°°'  "^  '«°°'*  ^  destmee. 

OTTON  ni. 

Vert.  1178.  OtTOS  III.   comte  palatin  de  Sdierren  et  de  WîlteU- 
luch  .  mourut  en  iioi  ,  laissant  de  Ri<iUi.B.DZ  ,  «a  femme  ; 

1°.  Oiion  IV,  qui  lai  succ<ida  ; 
a".  Udalricj 


ÏTè  CHBOWOIOGTE  HISTOBÏQtîE 

3uché   jusqu'au  premier  septembre  Je  l'an  102S.  (  Voy.    les 
«umtes  de  Luxemùourg.  ) 

HENRI  V. 

loaS.  Henri  V  ,  fils  de  Frédéric,  comte  de  Luxembourg  et 
neveu  du  duc  Henri  IV  ,  ayant  été  pourvu  de  la  Bavipre  par 
le  roi  de  Germanie  Henri  lU  ,  se  montra  reconnaissant  par 
une  fidélité  constante  envers  son  bienfaiteur,  qu'il  suivit  dans 
quelques- unes  de  ses  expéditions.  Mais  il  ne  parait  pas  qu  ilait 
été  de  celle  d'Ilalie  ,  entreprise  en  1046.  S'étant  transporlé, 
l'année  suivante,  dans  le  royaume  de  l-orraine  ,  il  mourut  ,  le 
i3  octobre,  à  Trêves,  sans  fignée,  et  fut  enterré  à  l'abbaye  de 
Saint-Maïimin. 

CONRAD  {. 

io47>  Conrad!  ,  fils  de  I.udolfe  et  petit-fils  d'Ezon  ,  comte 
palatin  de  la  France  orientale,  parvint  au  duché  de  Bavière  ca 
1047  :  mais  ,  ayant  excité  des  troubles  dans  l'empire ,  il  fut 
déposé,  l'an  iod3,  dans  la  diète  de  ÎMersebourg,  et  alb  mourir, 
Vannée  suivante  ,  en  Hongrie  ,  sans  laisser  de  postérité. 

HENRI  VI. 

loSjt.  Henri,  fils  aîné  de  l'empereur  Henri  111  et  d'Agnès 
d'Aquitaine,  né  le  11  novembre  io5o  ,  fut  nommé  duc  de 
Bavière,  l'an  loSs  ,  par  son  père,  qui  transporta  ce  titre, 
l'année  suivante  ,  à  son  autre  fils,  qui  suit. 


COMTES  DE  SCHETREN  ET  DE  ff'lTTELSBACn. 

3*.  Herraan  ,  qui  devint ,  par  sinionie  ,  e'vi-que  d'Augsbourg  ,   en 

logf).  Il  mourut  en  ii3i; 
4°.  Sophie,  Riarîcc*  à  Tbierri  VI,  comlc  de  nollandc,  morte  en 

iiSy.  D'aulrc.v  écrivains  prtleudenl  (ju'elle  était  ftHe  d'Olton  , 

cumle  de  Riueck. 

OTTON  IV. 

tioi.  Otton  IV  succéda  à  son  père  dans  les  comtés  de  Sclieyren  et 
de  WilleUbacb.  L'an  1119,  le  cliàterii  de  Schcyren  fut  converti  en 
iDonastère  de  l'ordr):  de  Saint-Benoit.  Tritlièmc  place,  mal  à  propos, 
cette  fondation  sous  l'an  ii3i  ;  un  bref  du  pape  Calixte  II,  de  l'an 
na4,  rectifie  retle  erreiir.  Otton  ÎV  fut ,  v.xi  1|33  ,  le  mcdialcur  de- 
là paix  entre  Henri  le  SupciLc  ,  duc  de  Bavière  ,  Otton  IV',  comte  de 
.\^  ofratihaïucn,  et  Ilcuri,  sou  frcrc,  e'vèque  deUati^boDoe.  Ce  priuc* 


DES  DTICS  DE  nATÎtHB. 


;ir 


CONRAD  ir. 

io54.  Cotsuad  IÎ,  fils  niûaé  Je  l'empereur  Ilcnii  III  et 

d'Agnès  d'Aquitaine,  né  1  an  loSa.tlevml  duc  de  Bavière, 
ea  io54,  après  l'espèce  de  démisbion  donnré  su  nom  de  soa 
frère  aioé  qui  n'avait  que  quatre  ans.  Conrad  mourut  en  io36. 

AGNES,  iMPÉnATHicB. 

io56.  L'empereur  Henri  III  étant  mort,  et  son  Gis  Henri  IV  ,■ 

3ui  était  en  bas  âge,  lui  ayant  succédé,  AcsÈS,  mcre  de  ce 
ernier ,  qui  était  alors  sa  tutrice  ,  se  fit  donner  le  duché  de 
Bavière  dans  une  assemblée  qui  fut  tenue  à  Ratisboiine  ,  en 
présence  du  pape  Viclor  H  ,  pendant  les  fStes  de  Noël  de  l'an 
io56.  Elle  le  garda  jusqu'en  loGy,  tems  auquel  elle  abdiqua 
volontairement  pour  se  retirer  à  Rome.  Nous  suivons  l'annaliste 
saxon.  D'autres  prétendent  qu'Agnès  se  démit  du  duché  en 
1061  f  et  que  ce  fut  alors  qu'il  fut  donnée  Otton,  qui  suit. 

OTTON  H. 

1061,  Otton  II  ,  fils  de  Slgefroi  ,  comte  de  Nordheim  ; 
fut  en  butte  à  la  jalousie  des  grands,  parce  qu'il  les  éclipsait 
par  son  mérite  et  son  crédit.  On  l'accusa  d'avoir  voulu  suborner 
Eginon  pour  tuer  l'empereur.  Ajourné,  pour  ce  sujet,  à  la 
diète  *le  Mayence  ,  tenue  tlaus  le  mois  d'août  1070,  il  demanda 
un  sauf-conduit  qui  lui  fut  refusé.  L'empereur  assembla  une 
nouvelle  diète  àGoslar,  dans  laquelle  (Jtlou  ,  absent,  fut  privé 
de  ses  honneurs  et  condamné  à  mort.  Otton  prit  les  armes  pour 


COMTKS  DE  SCHErRES  ET  DE  niTTELSBACH. 

mourut  vers  l'an  iiifi  ,  ouvert  iiSS  .  selon  d'autres ,  laissant  d'HcLiCA 
•C  Lemgbnfei.0  ,  sa  femme,  les  enfants  qui  suivent  : 

1».  Otton  IV  ,  qui  continue  la  lignée; 

a».  Frëdvric,  dit  le  Barbu ,  mort  en  1192.  II  fut  gouverneur  de 
la  Bavière  ,  sous  r^utorité  d'Otton  Je  Grand,  son  frire,  lors- 
qu'il en  devint  duc  ; 

3°.  Conrad  ,  archevêque  de  Mayence  en  1160  (administrateur  de 
l'archevêché  de  Salihourg  en  1177.  Le  pape  Alexandre  III  le 
créa  cardinal  prâtre-iSvêqiie  de  Sabine.  Il  mourut  vers  iao3; 

4'.  Otton  le  jeune  ,  comte  de  Willelsbach  .  i|ui  laissa  ,  de  Biiné- 
dii-le ,  sa  femme ,  uu  fils  ,  nommé  Otton  de  Witlelsbach. 
X.'empereur  Philippe  de  Suabe  ,  ayant  promis  une  de  ses  filles 
ea  mariage  it  ce  prince,  iosli'uît,  dao;  I»  suite,  de  sa  cooduite 


lis  CHROWOIOGTE  HISTORIOWE 

se  défendre  ;  mais  à  la  Cq,  il  fil  la  paix  avec  l'empereur,  astft 

Souvoir  néanmoins  recouvrer  son  duché,  dont  on  avait  déjà 
isptisé  en  faveur  d'un  autre  :  on  lui  rendit  seuleroeni  un  ~ 
partie  de  ses  autrrs  biens.  Oltor),  inécoiiient.  se  jeta  dans 
parti  de  Rodolphe  ,  puis  dans  celui  d^Hcrman  ,  tous  de( 
compétiteurs  de  Henri  IV,  Il  commanda  leurs  armées  jusqu'i 
IOÎ33,  époque  Je  sa  mort ,  laissant  une  grande  réputation  ( 
\aleur.  Il  avait  épousé  KicU£KS£  ,  veuve  d'Herman  de  Werle^ 
dont  il  eut  Henri  le  Gras,  comte  de  Nordheim,  décédé  l'an 
;ioi;  Sigefroi ,  comte  de  Bomenebourg;  Conrad  ou  Cunoiii 
comte  de  Bicklhing  uu  Billung;  et  Ëthelinde  ^  premièxe  (ctat 
(le  Welpbe,  qui  suit. 

WEI^HE,  ou  GUELFE  I. 

1071.  WEUnE  I    (IV*.  dans  ligne  d'Est)  ,    fils  d'Aï 

Azzon  II ,  marquis  d'Est ,  et  de  Lunégonde ,  soeur  de  Wt 

jlie  III,  duc  de  (.arinlhie  et  marquis  de  Vérone,  fut  nomi 

lue  de  Bavi^^e  ,  par  l'empereur  Hcfiri  IV,  après  la  déposilioj 

Ld'Otlon  de  Nordhcira,  son  beau-père,  dont  il  avait  d'abord 

.pris  la  défense  et  qu'il  abandonna  ensuite  pour  obtenir  sa  place. 

I  C'est  ii  lui  qu'on  rapporte,  conmie  à  sa  souche ,  la  brancne  de 

:1a  maison  cl'Est  ,  établie  en   Aliemapie.  H  était  dé«-lors  ei 

depuis  long-tems  très-puissant  en  Suabe  par  le  soin  qu'Ermeoi* 

Irudc,  sun  aïeule  maternelle,  avait  pris,  en  io55  ,  de  rappelw 

:  ^'Italie  pour  le  mettre  en  possession  de»  terres  de  ce  Juché^ 

que  Welpbe,  son  Bis,  par  son  testament,  qu'elle  fit  casserv 

'avait  léguées  à  l'abbaye  de  Weingarl.  Il  servit ,  avec  autant  àm 


COMTES  DE  SCHEÏ&EN  ET  DE  WITTELSBJCB. 

reprëhcnsible ,  éludait  l'exécution  de  cette  promesse;  Otton, 
pour  s'en  venger,  l'aMsauiiia  à  Bamberg,  le  X3  join  laoB.  Cfl 
crime  alroc«  ne  fui  pai  impuni.  Pour  le  «outtraire  au  yxtkk 
rhâliinenl  qu'il  mcrilail,  Ollon  de  Willelsbach  prit  la  fuite; 
niais  il  fui  dc'rouverl  et  atteint  l'année  »utTaiile,  prç»  de  Rati*- 
bonne ,  par  le  comte  de  Pappenheim  ,  grand-maréchal  de  l'em- 
pire ,  qui  le  tua; 
S*  N.... ,  Diatiée  à  Otton  III,  dernier  des  CQmtcs  de  ^''ofrati- 
lûUMn,  mort  en  1x36. 

OTTON  V. 

Ottok  V,  roaile  di*  Wittelsbacb  ,  devînt  duc  de  Bavière,  sous  II 
nora  d'Otion  1 ,  dit  le  Grand  ,  le  ai  juin  1  iSo.  \  Fiajrex  son  article  au 
^0es  Je  Ji0t/ère.) 


à 


de  zèle 


idant   pk 


)i3 


!iTM*p«  ff»fe  de  zèle  ,  pendant  plusieurs  annWiï  ,  l'empereur 
Hfiiri  IV.  Mais  curame  re  prince  ne  tenait  compte  des  sa^es 
conseils  mie  Welphe  lui  donnait ,  celui-ci  sî  déclara  contre 
lui  dans  (a  diète  de  Tribur,  tenue  i  la  mi-octobre  1076,  ci 
SCS  eimemis  ,  supérieurs  en  forces,  le  déposèrent ,  cl  élevèrent 
à  sa  place  Rodolphe  de  Siiabe.  ll'Miri ,  déterminé  à  se  venger 
de  Welphe  et  de  Berlliold  ,  duc  de  Carinlliie,  ses  deux  adver-» 
saires  les  plus  puissants  et  les  plus  animés,  enUa,  vers  la  Tous- 
saint 1078,  sur  leurs  terres  ,  où  il  fit  le  dég3l.«(  liertholdi 
(htistunt.  Chron.  )  L'anlicésar  Rodolphe  ayant  été  tué  l'an 
«obo  ,  VVelphe  fui  du  nombre  des  seigneurs  ,  qui,  l'année  sui- 
vante ,  lui  donnèrent  pour  successeur,  dans  une  diète  ,  Her- 
man  de  f.uxcmbourg.  11  accompagna  ce  nouveau  roi  de  Ger- 
manie, la  même  année,  dans  son  expédition  contre  l'armée  de 
Henri ,  fju'ils  défirent ,  au  mois  d'aoï^l ,  dans  la  jdaine  d'Hochs- 
»ef ,  après  quoi  ils  allèrent  faire  le  siège  d'Augsbourg,  qu'il» 
furent  conlrairits  deliVrr.  (Mural  ,  «^  «/i.  1081.)  Mais  Wel- 
phe ,  étant  revenu  devanlA«gsbf>urg,  l'an  1084,  vint  à  bout  de 
sVn  renilre  maître  ,  et  en  ch;issa  l'evêqne  Sigefroi ,  partisan  de 
Henri  IV.  Ce  triomphe  ,  néanmoins,  fut  de  courte  durée  ;  car 
Henri,  qui  était  alors  eu  Italie,  étant  repassé,  vers  le  com- 
Incnrement  d'aoïll,  en  Allemagm; ,  reprit  Aiigsbourg  avec  la 
même  facilité  que  celte  ville  s'était  rendue  à  ses  ennemis* 
(Mural.,  ad  an.  1084.)  Ce  coup  changea  les  dispositions  des 
Bavarois  envers  leur  duc,  contre  lequel  ris  se  déclarèrent  pour 
suivre  le  parti  de  l'empereur.  Mais  s'élanl  réconciliés  avec 
M'elplie  ,  à  Pâques  de  l'an  inW»,  ils  s'allièrent  aux  Saxons  et 
marcnèreiit  avec  eux  à  Wurlzbourg,  pour  en  faire  le  siège, 
l/empcreur  ,  étant  accouru  avec  une  armée  de  vingt  mille 
bommes  au  secours  de  la  place,  livra  aux  assiégeants,  le  n 
arult ,  une  bataille  où  il  fut  défait  avt^c  perle  de  quatre  mille 
hommes.  Les  vainqueurs,  après  cela  ,  étant  entrés  dans  Wurlz-^ 
bourg,  rélaUlirenl  ['év^fjiie  Albéron  que  l'empereur  avait  chassé. 
{Annal,  Saxo  et  alt'i.)  Maïs  ce  prince  étant  revenu,  peu  de 
tems  après,  avec  de  nouvelles  forces,  reprit  la  place  cl  yrap-> 
pela  l'ev^que  schismalique  que  les  confédé/és  en  avaient  fait 
sortir.  {Chron.  Vsuf.ri:;.) 

M'"elplic  a^ait  deux  frères  consanguins,  Hugues  et  Foulques,' 
nés  du  secoml  mariage  d'A/.y.on  II ,  avec  Gersende,  fdle  d'Her- 
bert E\'tiHe-Chien ,  comte  du  Mainfc.  On  a  parlé  ci-devant  des 
aventuies  d'Azzon  et  de  Hugues,  son  lits,  dans  le  Maine,  et 
des  efforts  que  fiteni  les  Manseaux  en  divers  lems  pour  mettre  | 
le  second  en  possession  de  ce  comté,  .Azzon  ,  l'an  ioc)7  ,  ar- 
rivé à  i'âge  de  plus  de  cent  ans,  partagea ,  aux  approdiei  de  la 
XVI.  i5 


,.4 


CHRONOLOGIE   HISTOHIQUE 


g 


mort,  ses  étals  critnlie,  qui  comprenaient  une  grande  paHÎ4  i 
de  la  Ligurie,  entre  Ultgups  et  fuulijutis,  sans  faire  mt^ntion 
de  Welphc,  qti'il  croyait  sufllsaromcnt  doté  par  le  iluché  de 
Bavit-re  ,  qu'il  lui  avait  procuré.  Wcl[>he,  irrité  de  celle  dis- 
position, ne  tarJa  pas,  après  la  mort  de  son  p&re ,  à  lenlec 
une  descente  en  Italie  ,  pour  revendiquer  la  portion  île  sei 
élais  qu'il  prétendait  devoir  lui  revenir.  Mais  il  trouva  le» 
avenues  de  la  Lombardie  fermées  par  ses  deux  frères;  ce  cpi 
montre,  dit  iMuraloii,  quelle  élail  leur  puissance  en  ce  pays-là. 
Loin  d'iilre  découragé  par  cet  obslacle ,  Welphe  ,  pnûr  Is 
francliir,  fait  allinnce  avec  Henri,  iluc  de  Carinihie,  et  vient  i 
à  bout,  avec  son  secours,  de  forcer  le  passage.  Le  succès  de 
ses  armes  fut  tel,  dit  Berlhold  de  Constance,  qu'il  recouvra 
une  grande  partie  de  riiéiitagc  paternel.  Mais,  aptes  son  dé- 
art  ,  le  marquis  Foulques,  son  frère  ,  à  qui  Hugues,  son  autre 
ii^re,  avait  vendu  sa  part,  se  remit  en  possession  de  ce  que 
Welphe  lui  avait  enlevé.  IL  faut  néanmoins,  dit  Muralori, 
qu'il  y  ait  en  depuis,  entre  les  enfanis  de  Welplie  IV  et 
Foulques,  quelque  convention  au  moyen  de  laquelle  ta  brandis 
d'Est,  éliiblic  en  Allemagne,  ait  obtenu  qneUpie  portion  de, 
ce  qu'elle  répétait  en  Ligurie;  car  nous  voyons  qu'elle  jouissait' | 
du  tiers  de  la  ville  de  liovigo ,  et  qu'elle  exer^^'ait  li  puissance 
seigneuriale  dans  relie  d'Hst.  (Annal    d'ilal,,  t.  VI,  p,  325.) 

i/an  I  nu  ,  Weljilie  alla  se  joindre,  vers  le  commencement 
d'avril,  avec  ses  troupes  ,  à  la  grande  armée  des  croises,  qui 
traversait  l'Allemagne  sous  la  conduite  de  Guillaume  le  Jeune, 
duc  d'Aquitaine,  pour  aller  à  la  conquête  de  la  Terre-Sainte. 
Il  eut  part  à  la  déroule  qu'essuya  cette  armée  en  traversant 
l'Asie,  et  par\'int,  non  sans  de  grandes  peines,  à  Jérusalem , 
d'mi,  après  avoir  salisfail  sa  dé^tion  ,  il  reprit  la  route  de 
l'Europe.  Mais  une  maladie  l'ayant  obligé  de  s'arrêter  en  C  hypre, 
il  y  mouni.l  celle  mi?me  année  iioi  ,  on  la  suivante  :  prince 
illustre,  dit  Muratori,  par.  ses  exploits  militaires  et  par  l'avan- 
tage qu'il  eut  d'avoir  établi  en  Germanie  une  branche  de  la 
maison  d'Est ,  d'où  sortent  celles  de  Brunswick ,  de  Wolfen— 
bullel  et  de  Lnnebourg.  Il  avait  épousé,  en  premières  noces, 
EïHELiNOE,  fdle  du  duc  Otton  H,  son  prédécesseur,  qu'il  ré- 

Î>udia  sans  en  avoir  eu  d'enfints.  De  Judith,  sa  seconde 
cnime,  veuve  deToston,  frère  d'ilaiald  II,  roi  d'Angleterre, 
et  fille  de  Baudouin  V,  comte  de  Flandre,  morte  en  1031  ,  il 
laissa  deux  (ils,  Welphe,  qui  suit;  et  Henri,  dit  le  5ioir  ; 
avec  une  Klle,  llta,  ou  Jndiin,  que  plusieurs  hisloriens  disent 
ûlle  de  l'empereur  Henri  Ili ,  mariée  à  J^éopold  le  Beau,  duc 
il'Âulricbe,  suivant  la  conjecture  de  dom  Jérôme  Pez. 


SES   DUCS  CE   BAVIJÎRK; 


»i5 


WELPIIE   II. 


_  »toi  ou  no2.  Welphe  m  (V«.  dans  la  liane  d'Est),  suc- 
cesseur du  Welphe  I,  son  père,  an  duclié  Jl'  Davièrf,  avaîl 
été  marié  par  ce  prince  et  par  son  aïeul,  le  irurcjuis  Albert- 
Azzon  II,  dès  l'an  ip<Sc),  à  la  célèbre  couilesse  Matiulde,  la 
plus  riche  licrilière  de  l'Europe,  et  veuve,  depuis  Tan  1076, 
de  Godefroi  le  Bossu,  duc  de  Lorraine.  Par  le  coniral  de  ma- 
riagi*,  il  était  dit  qu'après  la  mort  de  Malhilde",  tous  ses  états 
reviendraient  à  Wclpiie  ,  son  époux  ;  mais  c'était  un  jeu  de  la 
part  de  la  princesse  ;  car  dès  l'an  1077,  elle  avait  Jail,  sfcrc— 
♦«ment,  donation  de  tout  son  patrimoine  à  l'église  de  Komei 
La  dccouverle  <le  ce  mystère,  jointe  aux  dégoflls  que  Mathdde 
donnait  à  Welphe,  détermina  celui-ci  à  se  séparer  d'elle  ea 
109S,  et  à  retourner  en  Bavière.  (Muratori,  yinn.  d'Jlal.,  t.  VF, 

1>p.  396-317.)  Pour  se  venger  de  l'empereur  Henri  IV,  qui, 
'an  locji ,  lui  avait  enlevé  Mantoue  et  d'autres  places,  W*-'! plie, 
l'an  Mo5,  prit  le  parti  du  jeune  roi  Henri  V,  révolte  cjnlre 
ion  père.  Après,  la  mort  de  ce  dernier,  Henri  V  mil  le  duc- 
de  Bavière  à  la  lète  de  la  grande  ambassade  qa'il  envoya,  l'an 
1107,  au  pape  Pascal  II  ,  en  France,  pour  traiter  avec  lui  de 
rafiaije  des  investiture';.  C'était,  suivant  le  porirait  quVn  fait 
l'abbé  Suger  dans  la  vie  de  Louis  le  Gros,  un  homme  d'une 
corpulence  extraordinaire,  cl  d'une  voix  de  tonnerre,  qui  faisait 
portet  une  épée  nue  devant  lui  comme  pour  intimider  le  pape 
et  l'obliger,  de  force,  à  laisser  Henri  V  jouir  des  investitures 
de  mi^me  que  son  père  avait  £iit.  Mais  tout  se  passa  en  mc-^ 
naces,  et  rien  ne  fut  conclu. 

L'an  I III ,  Welphe  accopipagna  l'empereur  à  Rome  ,  où  il 
fut  témoin  delà  capture  du  pape  ,  sans  néanmoins  sans  rendro 
complice  ;  car  il  fil  dans  celte  occasion'la  fonction  de  médiateur, 
suivant  le  témoignage  de  l'historien  anonyme  des  Guelfes. 
L'année  suivante,  VVelpbe  servit  avanlageusemenL  l'empereur 
contre  les  Saxons,  qu'il  avait  irrités,  en  faisaiil  mettre  leuc 
duc,  Lotliairc,  au  ban  de  Tempire  ;  service  dont  ce  prince 
le  remercia,  par  une  lettre  où  Ion  voit  que  Henri,  irère  da 
Welphe,  avait  pris  le  parti  des  Saxons,  et  leur  avait  amené 
des  troupes,  {flrigin.  Guetf. ,  t.  H  ,  l.  VI,  p.  3 11.)  L'empereur, 
Cn  iijS,  joignit  Welphe  à  l'évèque  de  Wurt/.buurg,  pour, 
aller  traiter  de  la  pais  avec  les  Saxons,  {Aittiui  Sa.*wi.y 

Les  historiens  ne  sont  pas  d'accord  sur  l'année  de  la  mort  de 
Welphe  n,décédésanslais5er  de  posléritp.  Mais  M.  Schcid  prouve^ 
par  un  ancien  écrit,  qu'il  finilses  jours,  l'an  1 120,  i  Kauflingenj 
«ur  le  Lech  ,  d'où  il  fut  porlé  àl'abbaye  de  Wingart,,en  Suabe, 


ii8  r,l«noNOi.f»r.re  wsroRiQtrE 

pour  y  4lre  înimmc  auj)ir3  île  son  pcrc  ,  qu'on  y  avait  Iran»- 
poilé  (le  Cliyprc  ■  rt 

HENRI  VU,  i>iT  LE  NOIR. 


11 20.  Henrj  ,  dit  LE  Noir,  de  la  couleur  de  ses  cheveux, 
£it  le  successeur  de  We.lphe ,  son   Irèn",  au  iludie  île  Ravitre. 
Il   avail    épousé,   du  vivant    de   son   père,  Wl'Lfhilde,  lille 
aîuce  de  Maçnds,  duc  de  Saxe,  pi  avait  prcsquii  toujours  liabilé 
la   Lombardie,   tant  que    vécut  son    frère,   au    nom    duquel, 
comme  au  sien  ,  il  gouverna  les  domaiiies  qu'ils  |iosséJaient  en 
ce  pays.  Par  une  de  ses  chartes,   datée  de   Pindiction  vii ,  on 
voit  qu'il  possédait  le  château  d'Est-,  et  qu'il  suivait ,  quoique 
bavarois  de  naissance ,  la  loi  îles  LomLurds.  {Origin.  GucJ/.,  \.  Il, 
p.  3i5  el/ij6.)  Ce  prince  eut  (lari  aux  grands  événements  ar- 
rives de  son  lems,  et  fut  un   des  médiateurs  de  la  pacification 
faite,  en  j  122,  entre  le  pape  Cdixle  II ,  ci  l'empereur  Henri  V, 
par  rapport  aux  investitures.  Dans  la  diète  qui  se  tint ,  l'an  1 1 35  , 
Hptè.'i  la  mort  <]t!  ce  prince,  pour  lui  donner  uji  successeur ,  il 
porta  IVédoric  de   Hohensiauffen  ,  et  se  relira  de  l'assemMea 
en  voyant  la  pluralité  des  voiv  pour  Lolhaire  de  Siipplenhourg  ; 
mais  il  revint  ensuite,  sur  les  reintHiitances   de   révé(|ue  de 
BatisKonne,   à   l'avis  du  plus  grand    iiomhre ,    et  approuva   le 
choix  de  l.otliaire.  Sa  mort  arriva,  l'an  naG,  au   cliàteau   do 
Ravenspourg  (et  non  pas  à  l'abhaye  de  Wciufiarl ,  romme  l*j 
marque  M.  Mallet),  seize  jours  avant   celle  de  \\'i?lfuilbE('| 
M  femme,  décédée  au  chilcau  d'AltorK  {Origin.  Guelf.  ^  I.  VI^J 
p.   SaS.  )  Tous  deux  furent  inhumés  i  l'abbaye  de  VV'eing.irl  ,T 
<jue   le  premier  avait    rétablie,   aj^-ès  un   inccndu'   qui    l'availi 
cofisumée.  M.  Mallet  {Hhl.  de  la  muLoit  de  UruuM'i'k  ^  p.  .ji^jj 
«lit  (|iie  l'un  et  l'autre  prtreut   l'Iiabil   m(inasli(|ue  sur  la  fin  d»| 
leurs  joure.  Cela  n'est  certain  que  de  Henri ,  qui,  étant  h  l  ex-»J 
trémité,  se  lit  revêtir  de  cet  lialûl ,  el  devint,  par  là,  ce  qulj 
s  appelait    alors   Munaihiti.ad  surrurreiulum  ;  nu'x&on   ne  voit! 

I)as  (|ue  sa  femme  l'ait  imite  eu  ce  point.  De  leur  m-iriage,  ilsj 
ais,sèrent  trois  lils  et  quatre  Glles.  Les  fils  sont ,  G)nrad  ,  «pii  y. 
«'étant  fait  moine  à  Clairvaux  ,  mourut  à   Ibri ,  en  revenant  de 
la  Terre-Sainte;  Henri,  qui   suit;  el  Welplie,   qui  eul  pour 
sa  part   les   biens  paternels  situés  en    Italie.  {Origin.  Guc/f.  ^ 
I.  VI,  p.  3l>o.  )  Les  filles  sont ,  Judith,  mariée  à   l'réderic  laj 
Borgne,  «lue  de  Suabe  ;  Sophie,  femme,    1".  de  Uerthold  ni,J 
duc  de  Zerinqen  ;  2^   de   Luilpohl   ou    Léopold ,  maïquis  d&I 
Stirie;  Malhilde,  qui  eut  pour  premier  époux ,  l/opuld  ,  mar^i 
4uis  de  VuhoLruck,  et  pour  second  ^  ^(-'uharJ  de   Sukbâchij 


BE5   nrcs   DE   BAVIERE,  llf 

M'^uifliilJp ,   'a   riualrirnu"  (ille  de  Henri  le  Noir,  fut  mariée 
à  I\uJuirL-  (le   l'liullt;iula)'fr,  comte  Je  Hregenlz,  en  Suabe. 


HENRI  VllI  ,  DIT   LE  SUPERBE. 

112(1,  FIenri,  ilil  tE  SOPERBE  et  le  Magnathime,  en  suc 
céilanl  à  Hi'tiri  le  "Noir,  son  père,  au  duché  de  Baviôre( 
rer.iil  (ii^  l'empereur  Lolliaire,  un  précieux  gage  d'estime 
d'affi'clion  ,  par  le  don  qu'il  li)i  fit  »]e  h  main  je  Gertrude, 
sa  fille,  âgée  pour  lors  île  <[ouze  ans.  Les  noces  furent  lélebréej 
avec  «ne  magnificence  extraordinaire  ,  aux  fêtes  de  la  Pen- 
tecôte iiay,  dans  un  lieu  de  la  Bavière  nommé  Gun^.inlecli^ 
par  Olion  de  Sainl-Blaise.  Henri,  outre  ce  daclié-,  possédait^J 
(lu  chef  de  sa  mère,  les  biens  allodiaiix  de  la  maison  de  IJilliing, 
en  Saxe,  du  nombre  destpiels  était  la  ville  de  Liinrl)ojirg.  Sa 
femme,  déplus,  lui  apporta  eu  dot- Brunswick  ei  la  contrée 
du  Veser,  dont  Nordheim  était  le  chef-lieu.  «  Dès  que  son  père 
i»  eut  cessé  de  vivre,  dit  l'hislorien  anonyme  des  Guelfes ,  il 
a  convoqua  une  assemblée  générale  à  Ralisbonue,  où,  s'élant 
«  rendu  .ivec  un  coi'ps  de  Iroupes,  il  examina  juridiquement 
»  Ions  les  désordres  qu'il  apprit  s'élre  commis,  soii  dans  la 
»  ville,  soii  aii-dcbors ,  termina  les  guerres  que  les  (>ranils  dmj 
»  pays  se  faisaient  depuis  long-tems,  et,  leur  ayant  intimé  l«s 
j»  corulitions  d'une  paix  solide  qu'il  voulait  établir  ,  il  li:ur  lit 
■  promettre  de  s'y  conformer  avec  la  plus  grande  exactitude, 
*>  apr^5  quoi,  sVtant  fait  payer  le  tribut  que  les  bourgeois  lai 
»  devaient,  il  sortit  de  la  ville,  laissant  lous  les  esprits  ^aisis 
»  de  terreur,  et  alla  déiruire  les  forts  des  brigands  et  des  pro»—J 
»  crils   dans  toute  l'étendue  de  la  province,  u 

Henri,  la  même   annéet(C//ron.  Saxon.),,  alla  joindre  $0 
beau  père  devant  la  ville  de  Nuremberg,  qu'il  assiégeait,  etl 
que  Frédéric  de  Hohenslauffen  ,  avec   Conrad,  son  frère,  sou-'l 
tenait  dans  sa  révolte.  Cette  expédition   ne  réussit  point  d'a-*i 
bord  ;  mais  Lotbaire    étant  revenu  «levant    la  place   avec   sor 
gendre  ,  vînt  à  bout  de  la  réduire.  La  querelle  durait  loujoun 
entre  la  maison  d'ILst  et  le  saint  siège,  louchant  le  palrimoinej 
de  la  comtesse  Malhilde.   I.e  pape  Innoccnl  H,  vaincu   par  lesl 
instances  de  Lotbaire,  consentit  enbn,   par  sa  bulle  du  H  J!iiB{ 
de  l'an    1 133,  a  le  céder  au  duc  Henri  ,  pour  sa  vie  et  celle  de\ 
sa  femme ,  sons  la  condition  d'un  cens  annuel  de  cent  livres^ 
et  à  la  charge  d'en  faire  hommage  au    saint   siège,  (^  Baron  aa 
an.   ii.'iji,  n.  5.)  C'est  ainsi  que  la   Marche   de  Toscane   et   le 
duché  de  Spolètc,  avec   une  portion  de  ce  qui  conshiue  au— J 
jourd'hui  le  royaume  de  Naples  ,    revinrent  à  la  maison   d'Kst.! 
X«lhairc,  se  disposant,  Tau  ii3G,  à  faire   une  seconde  expé-«j 


^ 


CHROHOIOGIE   HISTORIQBE 

tlition  en  Italie,  se  démil  du   iluclié   de   Saxe 
Hr-nri ,  pour  l'('ng,Tg<T   à   h',  suivip,   (  fie/inoiJ-  , 

parlailcmeiit   It-s  amies  de  sou  beau -père  en  celle  coiil.rée;.^H 


et  Albert  Slad.  ad  liunc  an.)  lirnri,  par  ses  l'xploits  ,  Seconda. 

beau- père  en  celle  coiit 
mais  il  eul   le   malheur  de  le  perdre,  l'an   ii.'ÎH,   en  reioiir-. 


fiant  avec  lui  en  Allmnagne.  Cet  événcmftnenl  fut  le  leriiu?  de 
sa  prospérité.  Son   ambiiioa  l'avant  porté  à  bii^uiT   !<•  Iitlnei. 
vacanl  de  Germanie  ,  Il  fiit  supplante  par  Conrad  de  floh<'ns- 
tauftun.  Sur  le  refus  «pie    Jlenri  fil  de  lui  remrllre  les  orne— J 
ments  impériaux  tju'il  avait    emportés,    apr*-s  avoir    reçu    lea.^ 
dei-niers  soupirs  de   Lolhaire,  Conrad   travailla  à  le  dé(muillec'| 
avec  aulânl  d'ardeur  que  son  beau-père  en  a^ait  mis  à   l'en  •« 
ricliir.  I/ayant  fait   mettre  au  ban  de  l'empif,   dans   la  diète' 
tenue,    l'an    ii.^S,    à    Wurlzixutrc;,   il   doima,  dans  celle  dfl  ' 
Gosiar,   t]ul  suivit    de  prèsj  l.\  IJavitTC  k  Lcopuld,  nianpii»  i 
d'Autriche,  et  la  Saxe  à  Albirt,  dit  r(turs,  cornie  d'Vscame» 
oui  avait  des  préleni ions  sur  ce   duché,  du  chef  de  sa   uiere, 
fillû  de  Magnus,   duc.  de  Saxe.  Dès  lors,  Henri,   doul  le  cor- 
tège était  le  plus  nondireux  et  le  plus  btillanl,  se  trouva  plongé 
dans  une  extrême  solitude.  «    Chose  étonnante,  dil.Ollon  de 
it  Frisingue,  ce  prince,  dont  raulorilés'élcndait  des  Ironlières;' 
»  du  Dancinarck  jns(]u'a  celles  du  royaume  de  Sicile,  tomba' 
n  va  peu  de  jours  dans  un  si  grand  abyme  de  misère,  fiue' 
n  prcs<jue  tous  ses  vassau'^  el  ses  amis ,  l'ayant  abandonné ,  il  se  ' 
»  vit  réduit  à  retourner  d*Augsbourg  en  Saxe,  n'ayant  plus  que 
j»  quatre  personnes  pour  l'accompagner.  «  {C/iron.  1.  Vil ,  c.  26.) 
Mais  avec  les  secours  que  Timpératrice  hichense  lui.  iournit.^ 
il  se  soutint  dans  la  Saxe,  ayant  une  armée  supérieure  h  celle 
de  Tenipereur  el   d'Albert.    Késolu  de   leur  livrer  bataille,  il 
vint  les  attaquer  sur  les  confins  de  (la  Saxe  et  de  la  Marche  de  J 
Biandeijourg.  IJejà  les  années  étaient  en  présence  ,  Inriqu'.M- 
béroti ,  archevêque  de  Trêves,   qui   était  dans  l'armée  impé- 
riale,  fil  proposer  un  accornmodcmenl,  dont  les  condilions-i 
furent,  i"  que  Henri  demeurecail  possesseur  de  la  Saxe;  2".  que 
l'empereur  investirait  Albert  l'Uur.'î,  de  la  Marche  de  Brande-i^ 
Lourg  ;  o".  qu'où  ouliliiM  ail   les  dommages  soufferts  de  patl   et 
d'autre.  Queli|ue  déterminé  qu'on  fût  à  se  battre  du  ciUé  de  ' 
Henri,   l'animosilé    de    ses   troupes   ne    put    tenir  contre    les 
foudres  du  vin  de  la  Moselle,  que  le  prélat  médiateur  fit  offriq  ' 
à  leurs  chefs.  (  lirowcr,   Hist.   ï/w/r. ,  t.  11 ,  p.  Sj.)  Ja*  Iraitu 
conclu,  h's  deux  armées  se  st^parorent.  Henri,  regrettant  lou-»  ' 

i "ours  la  Bavière,  se  préparait   néanmoins  .i  y  rentrer ,    lorsque 
a  mort  l'enleva  dans   l'abbaye  de  Quedlimbourt;,  le    nj  sep^' 
tembre   it.'iq:/i    ['rince    nniommanilable  à    tous  ég.irds,    uit 
»  Ollou  de  l'iisiiij^ue^  el  aussi  distingué  par  U  uobles&u  dQ 


DES  nVCS  DE   BAVlènE.  119 

son  âme  que  par  celle  de  sa  naissance,  u  II  fut  inhumé  au 
lonasière  «Je  laulern,  «ii  K<iysei-sljiilern,  en  Suabe ,  auprès 
*ie  l.ûthair^^,  son  Leau  -  père.  Sa  mort  ne  passa  point  pour 
Tialuri'lle  ilans  l'esprit  de  pkisicurs,  et  fut  atliibuée  an  poison, 
Kuivant  Pannallstc  saxon  et  la  clironique  de  .Mont-Scrain.  De 
liE-arncDE,  sa  femme,  morte  en  ii43,il  laissa  un  (ils,  (]ui 
tiendra  ci-après. 

LEOPOLD  D'AUTRICOE. 


îi38.  LÉovoLD,  dit  LE    Libérai,,  fils  de  Li^opolJ  ,   dit 
ftnij; ,  marquis  J'Auliiclie  ,   et    d'Agnes  de  i<'ranco(iic  ,  fut 
ivcsti  de  la  Bavière,  dans  la  dlèle  de  Gosl.ir,  en  1  i-^6,  après 
le  ban  de  Henri  le  Snpeibe,   par  l'empereur  Conrad,  dont  il 
était  frère  utérin.  Welphe,  fr.Trc  de  Henri  le  Superbe,  lui 
niesta  ce  don ,  et  prit  les  armes  pîuir  remp^rlier  d'en  jouir. 
L'empereur  viiil.Yu  secours  de  Lcoftohl ,  el  poussa  si  vivement 
on  rival,  qu'il  rublif;ra  de  se  renfermée  dans  le  château  de 
Weinsberg,  eri  Suabe,  dont  il  fit  aussitàl  le  siège.  Les  habitants, 
ïfffclionnes  à  Welphe,  firent  une  vigoin~euie  résistance.  Dans 
«ne  sorlie  iju'il  voulut  faire  à  leur  Lêle,  ii  leur  doiniia  ,  dit-on  , 
|)<iur  mot  de  ralliement  Ueùvelf.  Frédéric  ,  duc  de  Suabe,  frère 
l'empereur^  qui  comman<lait  à  ce  siège,  ayani  découvert  ce 
lot ,  ajoule-t-on,  donna  aiiK  siens  celui  de    Wei/ieli'nc;en  ou 
ret'ùeliftgrn ,  du  nom  d'un  village  de  Suabe  où  il  .ivail  été  élevé. 
Ces  noms,  depuis,  ont  été  (ameux  en  Italie.  On  entendait  par 
Wells,    qu'on  appelait  Guelphes ,  les  anlagOnisies  Je  l'empe- 
)reur,  el  par  Giliciins  ses  partisans.  (Dodcclùti  et  Aadr.  Presbyt.") 
.soit ie  que  lit  Welphe   sur  ceux  qui  assiégeaient  le  château 
VVeinsbcrg,  ne  fut  pn^it  heureuse.  Il  lut   repoussé  avec 
rie.   La  place  étant  réduite  aux  abois,  les  habitants  furent 
Iraints   Je  se    rentlie   à  discrétion.    On    ne   permit  qu'aux 
mmes  de  sortir  librement  .ivec  ce  qu'elles  |)narraient  euipor- 
r  de  plus  précieux.   Satisfaites  de  celte  grâce,  (^lles  abandon- 
nent leurs  richesses,  chargent  Teurs   maris  sur  leurs  épaules, 
sortent  ainsi  «le  la  place.  L'empereur  fut  si  touché  de  cette 
"tion,  qu'il  pardonna  aux  habitants,  et   leur   permit  de  re- 
juMicr  chez  eu.x  en  libi'ité.  {^Cliioii .  S.  Puiitatcoii.  ^  ad  au.  ii4o.) 
V'Velphe,  deptn.s  la  sorlie  malheureuse  qu'il  lit  .sur  ceux  qui 
l'assiégeaient   dans  Weinsberg,    u'y   était  point  rentré.  Ainsi 
J  on  se  trompe  en  le  mettant  du  nombre  do  ceu\  que  leur» 
fejtioies  empûilèrent  en  sortant  de   la  [ilace.   Il  continua  la 
EUei're,  soutenu  par  lîoger  ,  roi  de  Sicile  ,  qui,  pour  se  main- 
'îenir  sur  son  Iriînc  ,  cherch.iit  à  occuper  l'empereur  en  Alle- 
uagne.   Léopold,  toujours  harcelé,  quoique  presiiue  toujours 


<ia6  cnnonoLOGiB  bistoriqve 

vaîiii|nrtir,  pur  son  rival,  ne  jouissait  pas  tranquillement  de  la 
lliivi^rc  I  dont  li's  peuples,  toujours  attachés  au  sang  de  leurs 
anciens  niaiiros ,  w  lui  rendaient  qu'une  obéissance  forcée.  Il 
priiia  ini^tni'  périr  dans  une  sédition  que  les  partisans  de  NYelphe 
rxcitiVeui  à  Haiislmnne.  l/ayaut  éloufiee ,  non  sans  peine,  il 
Cl)  punit  Icii  auteurs,  et  réduisit  la  ville  au  parti  de  la  soumis^ 
siou.  Vx  lut  l'un' de  ses  derniera  exploits.  Il  mourut  à  Altaich^ 
le  iSorlolur  1143,  sans  entants  de  Marie,  son  épouse,  fille 
de  Sidkienlas  I ,  duc  tle  itoliOntc.  (  Voya  Léopold  IV,  margrave 
tl'.lutiit'lif.) 

llKNlil  IX  IVAVTRICIIE,    dit  J0CHS.\MERG0TT. 

I U».  la  mort  de  lAVtpold  donna  de  nouvelles  espérances  1 
M'olplie  de  ncouvrer  Ij  Bavi«^re  pour  son  neveu  :  mais  l'em- 
|H*re»ir  Conrad ,  djns  une  di^te  de  Francfort ,  tenue  à  la  Pen* 
te\\^te  en  1  i^a .  Avlara  duc  de  Bavière  He:<ri.  Irère  de  l-éo- 

(vKI  :  et,  ]H«ir  le  mieux  atïermir  dans  celte  po.«sesîion  ,  il  lui 
îl  ojynîser  OliRrRVi>K.  veuvo  de  Henri  le  Suf^erh-.  Elle  per- 
sujkvla  Jk  sou  tîU  du  premier  lit ,  Henri  le  Lion .  de  renoncer  i 
M  p»ete»liv>n  sur  U  lUxière ,  par  Tesperance  qu'elle  lui  donna 
dVt«e  lMe\îtv^t  nu:tre  de  b  Sa\e  ;  ce  qaVlîe  til  effectÏTement. 
M,t:s  le  l'.:s. 'crvnaiil  axoîr  ej:,de;r.er.t  droit  à  r;:n  et  ranlre 
d.vVx'.  »\\Î.>;;:j»  dj»vs  b  s;-;te  irotîîrV'  c.te  cor* ivui.^n-  Weiphe, 
so;t  o's le  .  !\'pàt  K'<  anr.os  rw.r  *J  »"..:V:'.>j .  '.'12  1 1^:: .  au  re- 
l»-.;-  «•»•  b  lV!«\'>Cvjo'.t"." .  ov.  •.'.  A>.».r.  j.wrî^Â"^?  Ccrraj  .  e:  ca- 
\.«^oj  :.«  r«a»^*:o.  r.vi.s  Jt\j"î  ?:?  ".-.>:■..;.  îe  >  :.tr.rr  i:co.  par 
I?,;;.  î  ,r  \.;-  ,k''4'  <'.  ;v-  '.c  V  s  »:.*  '.  «rrrtvrf.:?.  :.  :\  t  :«•?•;:?  ê*  se 
XV  >•  ^  ^'jt:  :.•;•:•." .  >-*:-.".,»  t\..  .  1.T.V  -I  -r-.z'  '  H-:arî  le 
I  .  ■  :v»v  ■.'•<•-*  •-■-  .-v^'j  Hi-.»:ï.  "-■v-.r-erf.ir  K-fri-îrlcI, 
V  ...wv.     ,.;•  v",'  ■  .:.:  .  v.-  ::-'v.v.'r  .^>  .v   "..f  iv.r*.  ri;i  sa 

« s   •  ,-     N  j!.\  ,   ,-  ,-s    ■.  V»  . - .  :^».- .:' ;  J"  ..i  ^V.-.r:r»«.   H^cri 

,•   \.       .    ,      ",'».-     v    •     V  V -.:  .•.'.";•- ■>i~-  '    -iM '.:;  rr.-<-» 
i  .■-....,»."  ..X  .      .•■...-,    .    •.  ••  .•  •.  i  :-.i—     î  L  :r  "^  .: -cse 
,'.•  ■".  •■  ■.  •.•     •■•.•  .>       ;■•    ,•■,•  :>;  "j    :  -•«'>■>  ^  :.'!  •"•■_••:  w*  rlv-ftes 
.   ;    » .  ^  ■'.'■""  "i"-.'   :      \.;i   •;■-?■•*.  i'-^'.'î  iy7.j3 

,     .    .   v  ;-         :';    "'  \  .  V  >  —■'-'.'■  zt    u  Fj---*re 

,■  >.     :       •■     :     .  .•.■...".••■.      f       J    .?    SI    ir.:  S..IT  .  fil 

;  .-^  ■     >•  .  ■     '  ^    -.•-■>     r:      ^- ■ -. ■  -nirsre  a 

»  .    ^.    ^:»      <.  :        •       •  .     i,".'."  r-  .  "•.     -f  :  .■  je- 

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•  .      •  ^      '   ^  ■••-.■  :.>.  ".  "rcoiJ 


SES  nVCB  DE  SATieSKT 


lit 


HENRI  X ,  DIT  LE  LION ,  duc  de  BAviiaE. 

1 154.  Henri  X  ,  rlit  le  Lion  ,  fils  ile  Henri  le  Superbe  ,  ni 
l'an  1 139  ,  ayant  élé  rélabli  dans  le  duché  <ie  Bavière  par  l'em- 
pereur Frédéric  I,  suivit  ce  prince,  Fan  ii54.  dans  sa  pre- 
mière expédition  d'Italie.  Te  fui  alors  qu'il  lia  connaissance  avec 
ses  parents  de  la  branche  cadette,  composée  de  quatre  têtes, 
qu'on  nommait  les  marquis  d'Est ,  et  qui ,  éianl  toujours  restée 
en  Italie  .  avait  profité  de  l'éloignement  de  l'aînée  pour  s'agran- 
dir à  ses  dépens.  Henri  ,  trop  généreux  pour  employer  sa  puis-» 
sauce  à  dépouiller  ,  ménae  légitimement ,  des  princes  de  son 
sang  ,  leur  abandotma  ,  pour  la  somme  de  quatre  cents  marcs 
une  fois  payée,  toute  sa  portion  des  biens  de  la  famille  ,  ne  s'en 
réservant  que  la  mouvance.  L'acte  original  de  celle  cession  existe 
encore  aujourd'hui  dans  les  archives  de  Modèno.  (Muratori, 
Antirhila  esiensi ,  part.  I,  c.  34-  )  De  retour  en  Allemagne,  il  fit 
alliance  avec  Waldemar  I ,  roi  de  Danemarck ,  pour  dompter 
les  Slaves  ou  Vandales  occidentaux  qui  infestaient  les  côtes  du 
Uanemack  et  de  l'Allemagne.  Une  nouvelle  révolte  des  Lom- 
bards ayant  obligé  l'empereur,  en  ii58,  de  repasser  au-delà 
des  monts ,  Henri  fut  encore  de  la  partie  ,  et  ne  contribua  pas 
médiocrement  à  b  réduction  des  rebelles.  Itendu  à  ses  états, 
Henri  renoue  son  aUiancc  avec  le  roi  de  Danemarck.  Tandis 
que  celui-ci  fait  une  descente  dans  l'ilc  de  Rugcn  ,  il  porte  la 
guerre  chez  les  Obodrites,  peuple  vandale  qui  occupait  une 
parlie  du  Ilolslein  et  du  Mccklenbourg.  Niclnt,  leur  chef, 
périt,  dans  une  rencontre,  par  l'épée  des  Saxons;  et  ses  (ils, 
réduits  à  demander  la  paix,  ne  l'obtiennent  qu'à  des  conditions 
assez  dures,  Henri,  se  purt|int  dès  lors  pour  maître,  ou  du 
moins  pour  suzerain  de  ce  pays,  commence  à  y  haut  la  vitte  et 
le  château  de  Schwerin ,  et  à  y  fonder  les  évèchés  de  Ratzebourg 
et  de  Mccklenbourg,  qu'il  pourvoit  de  pasieurs  choisis  de  sa 
main.  L'an  iiLi3,  les  Vandales,  impatiens  du  joug  qu'on  leur 
avait  impose  ,  se  révoltent ,  ayant  à  leur  lète  Worlizlas,  l'aîné 
des  fds  de  N'iclol.  il  est  fait  prisonnier  par  les  Saxons  dans  un 
combat,  et  conduit  à  Brunswick,  oîi  ,  quelque  lems  après  ,  il  'J 
est  mis  à  mort  pour  avoir  excité  un  nouveau  soulèvement. 
Furieux  de  celte  exécution  ,  Prebislas,  fière  de  Worlizlas,  ne 
garde  plus  de  ménagement.  La  guerre  se  rallume  avec  une 
extrême  vivacité.  Tous  les  Vandales,  depuis  l'Eibe  jusqu'à  la 
Peine,  y  prirent  part.  JjC  roi  de  Danemack  et  le  duc  ayant  rc- 
nonvelé  leur  alliance  ,  y  firent  entrer  Albert  l't'ïurs,  margrave 
de  Brandebourg.  Henri  et  Albert  ayant  en  peu  Je  tems  pénétré 
dans  l'intérieur  du  pays  ennemi,  on  brûlèrenL  les  villes,  rasi- 

■\.'\!l  -C  ' 


XV  L 


1% 


ta»  CHJMTÏOLOGIE  mSTORTQVE 

rent  les  forts  et  ravagcretit  les  camna^^nes.  Waldemar,  de  sott 
côté,  arec  une  flotte  nombreuse,  désolait  les  côtes  d«5s  Van* 
dales  et  «Jclniisait  leurs  vaissuaux  ilans  l'embouchure  des  grandei 
rivières.  PréhisUs,  poussé  à  bout,  prit  le  parti  de  ia  soumission. 
l\  obtint  grâce,  en  promettant  de  se  faire  chi«lien  ,  et  de  se 
reroimaître  vassal  ilu  duc  de  Saxe.  C'est  de  lui  que  descendent, 
les  ducs  de  Mecklenbourg.  L'an  1169,  Welphe,  mécontent  de 
Henri ,  son  neveu  ,  le  prive  de  sa  succession  r^u'il  assure  à  l'em* 
pereur.  Dans  le  même  lems ,  Henri  le  Lion  se  voit  <léchu  d'une 
espérance  encore  plus  flaticnseque  Fempercur  lui  avait  donnëey 
c'clait  celle  de  lui  succéder  dans  l'cmpiro.  Mais  ce  prince  se 
^dit  y  en  faisant  élire  roi  des  Romains,  Henri,  son  (ils,-  par  la 
diète  de  Bacnberg,  tiMiue  au  commeurcment  de  juin  1 169, 
L'amitié  commença  dès-lors  à  se  refioiJir  entre  l'enapcreur  efe 
le  duc.  Celui-ci  ne  tarda  pas  à  donner  une  preuve  de  son  rcs-« 
sentiment  par  le  refus  (ju'il  fil  à  l'empereiir,  la  mi'rae  année^ 
de  marcher  en  Lombardie  puurcombitlre  les  rebelles.  {Origia* 
Guelfe  tome  III ,  prœf. ,  p.  2a.  ) 

'  L'an  1173,  vers  la  (.baiideleur,  suivant  la  rlironiqiie  dâ 
Weingart,  le  duc  Henri  part  avec  un  cortège  magnifique  pour 
lî  Terre-Sainte,  ot'i  il  ne  (il  rien  de  raémor.ible  que  des  présents 
au  saint  sépulcre  et  aux  deux  ordres  des  chevaliers  du  'J'emplo 
et  de  l'HApilal.  En  allant  et  en  revenant,  il  fut  reçu  avec  de 
grands  honneurs  à  Constanlinople  par  l'empereur  A'Iannel.  Oa 
ronseri'e  encore ,  dans  la  citadelle  de  Hanovre,  plusieurs  reliqne» 
qu'il  rapporta,  l'an  nyû,  de  son  voyage.  (^Origin.  Gutif.f 
tome  III  ,  pp    Ko-82.)  , 

L'an  1 1741  le  duc  Henri  accompagne  avec  ses  troupes  l'em- 

f>ereur  dans  son  cinquième  voyage  au-delà  des  monts.  Mais, 
'année  suivante,  après  la  levée  du  siège  d'Alexnndrie  de  la 
Paille,  voyanl  que  l'armée  impériale  s'affaiblissait  de  jour  en 
jour,  il  s'en  sépara ,  avec  ses  gens,  pour  retourner  tians  se» 
étals.  L'empereur,  informé  de  sa  retraite,  court  après  lui,  et, 
l'avant  joint  près  du  lac  de  Côme,  il  le  conjui-e  à  genoux  de 
revenir,  sans  pouvoir  rien  obtenir^  sur  quoi  limpéralrice ,  qui 
élîiil  présente,  dit  à  son  époux  que  Henri  ne  daignait  pas  mémo 
relever:  Let'es-i»o«j  ,  monseigneur;  souvrnet-i^ous  de  ceci,  et  ifiim 
DIeit  s'en  iotn'ienne  aussi.  Tel  est  le  récit  du  P.  Harre  ,  «l'après 
la  chronique  de  Scitaumbourg.  Mais  Otlon  de  Sainl-lllaise 
{^Chron. ,  c.  aS)  dit.  au  contraire,  qne  Henri,  invité  par  l'em- 
pereur, étant  en  Allemagne,  à  se  joindre  à  lui  pour  son  expé-* 
«lition  de  Lombard ie  ,  n'y  consentit  point,  sur  le  refus  que 
Frédéric  fit  de  lui  céder  la  ville  de  (îoslar  pour  les  frais  de  son 
voyage.  La  chronique  du  Mont-Scrain  {ad  an.  iiMo),  difTé— 
reale  de  ces  deux  récils,  porte  que  Henri,  ligué  sccrèlcuteut 


BIS  vrcs  Mt.  BATiinï.' 

avec  les  rebdies  de  Lombardie ,  refusa  de  prendre  part  à  cetUt 
expédition,  aUé^iiant  l'excoramuniralion  dont  elaii  frappé  Fora-. 
|>ereur  pour  son  ailachomeitt  k  l'anlipape  \  icior.  L'abbe  d'Us» 
|)err;,  avouant   le  voyage  d«'  Henri  au-di'là  (i«s  monts,  lui  fait 
abandonner  le  camp  de  l'empereur  pendant  le  sieye  d'Alexan- 
drie ,  et  prêle  à  Frédéric  les  niâmes  soumissions  pour  l'engager 
à  revenir.  Mais  ce  qui  est  certain,  c'est  que  dès-lors  ramllic  fut 
••nlièreinenl   rompue  entre  ces  deux  princes.    Les  voisins  de 
Henri,    jal«»ux  de  sa  puissance,   excites  par  Frédéric,  ne  se 
("lient  pas  prier  pour  se  jeter  sur  ceux  de  ses  domaines  qui 
claicnl   le   plus  h  leur  bienséance.  Henri ,  non  content  de  les 
repousser,  va  faire   le  dégât  sur  l«urs   terres.    Ccux-'ci,  hors 
d'état  de  lui  résister,  portent  leur  plaintes  à  l'empereur,  insis- 
tant  principalement  sur  les  ravages  qtie  les  troupes  saxonnes, 
ont  exercés  dans  les  lieux  consacrés    à    la  religion.   Frédéric^ 
ravi  de  trouver  l'occasion  de  dépouiller  Henri  ,   mais  voulant 
le  faire  en    règle,    le   fait  citer   i    trois  diél«5  consécutives^ 
011  il  refuse  de  comparaître.   On  en  lient  une  <|ii:iiriènie  ,    l'an 
1180,   à  Wurtïliourg,  où,  ayant  pareillemcut  fatl  dcfàut ,    il 
est    déclaré,    par  diliLéraiion  unanime  de  l'assemblée,  déchu 
de  tous  les  Gefs  qu'il  tenait  de  l'empire,  et  réduit  à  ses  bien» 
allodianx.  En  conséquence  de  ce  jugement ,  le  dncliédc  Bavière 
fut  donné  à  Utton ,  comie  palatin  de  Wittelsbacîi;  Bernard 
d'.\scauie,  lils  puîné  d'Albert  POurs,  obtint  le  duché  de  Saxe; 
l'arche\éque  di-  ("ologne  eut  le  duché  de  Wesipbalie  et  d".\n— 
ie  ;  ses  autres  vassaux  furent  déclarés  iinau'dials,  et  recouvré— 
ffnt  ainsi  leur  liberté.  C'est  de  celle  époque  que  l.»  plupart  des 
étais  dont   l'AllemagM   est  composée,  peuvent  dater,  ou   lea 
CommetKremenls,  00  les  grands  accroissements  de  leur  frutunCi. 
On  voit  alors  un  Ollocare,  marf|uis  de  Stirie,  quitter  son  an- 
cien litre  pour  prendre  celui  de  duc;  un  Berthobl,  comte  d'An- 
dechs  et   marquis  d'isirie,  qui  avait  tenu  jusqu'alors  le  comté 
de  Tyrnl  comme  va-ssak  de  la  Bavière ,  s'arroçer  le  titre  de  duo 
de  Méranie,  H  exercer  chez  lui  les  droites  de  la  souveraineté. 
Les  prélats  ne  s'oublif^renl  point  en  cette  occasion  :  Qti  vit   les 
«vèques   de    Salabourg,    de    Passaw,   d'Aiigsbourg,   de  ii>iiis-i 
lus  Teii 


rs  diocèses  ,  pour  le  temporel,  la  loi 
î  Je  ~ 


bonne ,  donner  da 

qu'ils  recevaient  auparavant  des  ducs  de  Bavière. 

Henri  le  Lion,  aban<lonné  de  tout  le  monde,  se  reliï.i  d'alwrd 
en  Angleterre  auprès  du  roi ,  son  beau-père.  Mais  ce  monarque,, 
obligé,  par  des  raisons  politiques,  de  vivre  en  paix  avec  l'em' 
pereur .  se  conliînla  de  nég<icier  en  faveur  de  son  gendre,  et , 
par  la  médiation  du  pape  Luce  111 ,  il  lui  obtint  la  permission 
de  retourner  dans  .sa  pairie,  c'est-à-dire  dans  ses  élals  d& 
SrunnvJcL  Ëq  1  iSti,  dil  M.  de  Saint-Maïc,  Frédciic,  voulaoL 


isi  rRitowoiontE  nrsToniQt'E 

passera  \a  Terre-Sainle,  tinl  à  Goslar  une  tïicle  à  laqiiptlc  il 
tnvila  le  fine  Henri ,  (jui ,  de  relour  clws  lui ,  n'avail  rico  ru  tlf 
plus  pressé  que  de  repreiiilre  los  armes  pour  reconquérir  la  Sax 
sur  le  duc  Bernard.  L'empereur^  craignant,  pour  celle  raison^ 
de  le  laisser  en  Ger/nanie  durant  son  absence,  lui  donna  ï'o\f 
tion  ou   de  se  conlenter  de  la  restitution  d'une  partie  de^  ëtali 

3u'il  avait  perdus,  en  renoHfj-aul  à  loule  autre  prétention,  CHi 
e  les  recouvrer  tous  à  condition  de  lie  suivre  en  Asie,  ou  enfij 
de  s'exiler  encore  de  Germanie  l'espace  de  trois  ans,  avec  Henrij 
son  fils  aîné.  Le  dur.  aima  mieux,  dit  Arnoul  tie  Lubeck  (/»A.  i^ 
c.  71S)  ,  sortir  du  pays ,  que  d^uUer  où  son  inclmutîon  ne  le  purtu 
j)as^  et  de  souffrir  aucune  diminution  dans  ses  anciens  huuheurt 
Li'enipprenr  s'etant  mis  en  roule  potir  la  Terre-Sainte  en  i  «rtij, 
Henri  ne  tarda  pas  plus  d'un  an  après  son  dépait  À  retournei 
en  Allemagne,  après  avoir  fait  prendre  ics  devants  à  son  fils  d^ 
même  nom  que  lui,  et  cela  sur  ce  qu'il  apprit  que  ses  ennemif 
profitaient  de  son  absence  pour  mettre  ses  terres  au  pillage.  1] 
sVmpara  potn-  larsde  Lubcck  et  de  quelques  autres  places  ;  ef 
il  eût  poussé  plu-s  loin  ses  conquêtes,  si  le  roi  Ilcnri,  (ils  J^ 
l'empereur,  ne  fdi  pas  venu  avec  uoe  bonne  armée  s'opposer  i 
ses  progrès.  Il  fallut  alors  accepter  la  paix  qui  lui  fut  off<-rle^ 
€l  il  le  lit  aux  conditions  les  moins  désavan laineuses  qu'il  lui  fii| 

Eossible.  f.e  prince  mourut  le  G  août  i  h>^  ,  et  fut  inliumé 
runs^vick.  Il  fui  su  nommé  le  Lion,  comme  on  l'a  dit  aillenr 
parce  qu'il  porlail  la  figure  de  r.el  animal  sur  son  bouclier.  Mai| 
%\  ne  méritait  pas  moins  ce  surnom  pour  sa  valeur  et  sa  géné-« 
rosité,  qu'il  fil  également  briller  dans  la  botnie  et  la  maiivai»^ 
fortune.  Entre  les  ouvrages  qui  rendirent  son  gouvernement 
mémorable  ,  on  remarque  la  ville  de  Munich  qu'il  fonda  en" 
I  iyS  ,  et  deux  punis  qu'il  fit  construire  sur  le  Danube,  l'un  \ 
Ralislionne,  l'autre  à  Lawembourg ,  ville  de  baâ.se  Saxe,  qu'i| 
avait  fondée  ,  ou  du  moins  amplifiée  en  1 1.^7.  il  avait  épouse  eq 

Sremières  noces,  l'an  ii47,  Clémence,  fille  Je  Conrad,  du< 
e  Zeringen,  dont  il  fut  séparé  sous  prétexte  de  parenté,  l'afl 
ii(S.i  (6'Àrort.  IVtingurI,),  après  en  avoir  eu  deux  filles,  N,*.,j 
morte  en  bas  âge,  et  Richense  (1),  mariée,  1°.  à  Frédéric, 
duc  de  Suabe  ;  2°.  à  Canut  VI  ,  roi  de  Daneraarck.  Heu 
donna  sa  main  ensuite  (l'an  11G8)  à  MAriiiLiiE,  fille  d 
Henri  II ,  roi  d'Angleterre  (morte  en  n8<.)) ,  qui  le  fit  p.re  Je 
Henri  le  Jeune,  qui  conserva  le  litre  de  duc  de  Saxe,  et  fut 
comte  palatin  du  Khin  ;  deLudère,  mort  en  1 190  à  Augslxnirgj 
d'Ottoii ,  qui  fut  empereur;  de  Guilbumc,  surnommé  le  Grus, 


BES  WCS  DE  BAVlÉaB.  ia5' 

2ui  ïcofllioué  la  maison;  de  Mdlliîlde,  femme,  1°.  de  Gode—* 
oi  111,  comlc  du  i'ertlM'  ;  a».  d'KnguerranJ  III ,  sire  tic  Coucî»  j 
SclK'id  {Origin.  Guelfe  1.  VII ,  p.  179.  )  ajoute,  à  ces  enfant» 
une  fdle  nalurrlle,  nommée  Mamilde,   que  Henri  euL  d'Idey 
fille  «If  Godelroi ,  comte  de  Caslrois,  de  Hombourg,  etc.,  la-' 
€]iiflle  i^jmlisa  Hurwin ,  prince  des  Obodriles  ,  ilool  elle  eut, 
eiiti 'autres  «.'nfanls,    Henri,  prince  de  Mectlfitliourg.    {Vuyet 
Henri    le    Lion,    due  de  Saxe,  et  le  même   Ucniif  duc  de 
Bntuuvitk.  ") 


OTTON  DE  WITTELSnACII,  DIT  LE  GRAND. 

ï  180.   OlTON^fils  d'OtloK,  coiTite  palatin  de  Wiitelsb.icli  / 
•et  d'Hélica,  comtesse  de  Len^entelJ,  lut  pourvu  du  durhé  île"' 
Bavière,  par  l'empereur  Frédéric  I,   après  la  destilulion  de 
Henri  le  Lion.  11  rentra  par-là  dans  un  ancien  domaine  de  sa^\ 
maison,   étant  issu  au  liuiiième   degré  irArnoul ,    comte  de^l 
Scheyren  ,  second  âls  d'Arnoul  le  Mauvais,   dttc  de  Cavière.,! 
Ollon  s'était  atlaclié  à  Frédéric,  dans  le  palais  duquel  il  avait' 
exercé  la  charge  de  fçrand-inaître.  Il  suivit  ce  prince  dans  ses 
expéditions  d'Italie,  forç^  le  passage  des  Alpes  avi^c  lui,  et  con-ij 
tribua  singulièrement  à  la  prise  de  Milan,  de  Ferrare  et  d'autre*'! 
villes.  Il  s'ac{|uilta  aussi,  avec  beaucoup  de  distinction,  de  plu— 1 
sieurs  ambassades  à  Rome  et  à  Loustantinopic.  L'empereur,  en 
recciimaissance  de  tant  de  services  ,  lui  conféra  le  duché  de  Ba« 
vicro  après  la  proscriplion  de    Henri   te  Lion.  Otlou  en   prit 

Ïossession  le  scj  juin  1 180,  et  remit  ce  ducfié  dans  sa  moisan, 
rédéiic  en  avait  démembré  l'Autriche;  il  en  détacha  encore 
le  'J'yrol ,  dtml  le  comte  prit  alors  le  litre  de  duc  de  Méranie;' 
les  comtés  de  Slirle  cl  de  Cariiilhle,  drtïit  les  margraves  s'éri— 

Sèrent  pareillement  en  ducs;  et  la  ville  de  Kalisboune  cpii  fut 
éciarëc  libre  et  impériale ,  .sans  parler  de  la  ville  d'Augsbourg,' 
de  rarchevêché  de  Salzbourg,  de.s  évèchés  de  Frisingiic  et  de' 
Passaw,  dont  les  possesseurs  prolitèrenl  de  la  ciiconslance  pour  1 
s  étendre  et  se  rendre  plus  indépenJauts.  Uttoii  fut  reçu  sana. 
contradiction  des  Bavarois  ,  (pii  retrouvaient   en  lui  le  .sang  def 
leurs  anciens  ducs.  Il  était  d'aUleurs  né  dans  leur  pays,  cl  il  y 
possédait  des  terres  et  des  «lignîlés.  Toutes  ces  considéralious 
attachèrent  si  élroitennnl  ces  peuples  à  leur  nouveau  duc,  cju'il 
eut  été  bien  difiicile  à  Henri,  même  dinis  des  conjonctures  plus  ] 
lavorables,  de  faire  revivre  ses  droits  sur  eux.  Il  ne  voulut  pas 
même  le  tenter,  et  la  postérité  «l'Oilon  a  joui  depuis  de  cette 
belle  partie,  de  ses  dépouilles  i.usf|u'à  nos  jours.  Ollon  mourut 
le  II  juillet  iiW,  et  fut  inhumé  dans  l'église  de  .Scheyren,  IL 
tvait  épousé  Agnès,  fille  de  îhleiri ,  comle  de  Wasserbourgwj 


125  CDRONOLOTilE   HISTORIQUE 

dont  il  eut  Louis,  son  successeur  au  duchti  ;  Siophic,  mariée  4l 
Herman   I,   landgrave  ô»  Thuringe  ;   et  Mathilde,   mariée 
Rupoton ,  seigneur  de  Ci  aibourg. 

LOUIS  l. 

tiS3.  LotJiS  I  sticcéila  en  bas  âge,  l'an   ii83,  à  Ollon  ]e- 
Grand ,  son  père ,  dans  le  duché  de  Bavière,  sous  la  lulelle  de- 
Conrad  de,  Wittclslwch  ,  arc!»evâqux>  de  M.iyencc,  son.  oncle. 
L'an   iiç)2,  il  apaisa  les  troubles  excilés  par  (juelqiies  seigneur». 
dans  la  basse  Bavière.  H  eut  guerre,  l'an  1203,  avec  l'ardie- 
véque  de  Salzbourg  el  l'évi^quo.  de  Kalishonno.  L'an  laio,  it 
fut    du  nombre   des  princes  <jui  se  décbuùrent  contre  l'empe- 
reur Otion  IV,  après  que  le  pape  liinorcut  111  Peut  excominu-» 
nié.  (Naugis.)  L'empereur  Frédéric  II  ayant  mis  au  ban  de 
l'erapir'e  Henri  de  Saxe,  ccwnle  palatin  du  Kbin,  en   i:ji4,'< 
donna  le  Palatinat  à   Louis,   duc  de  Bavière  ;  et, ^our-  niieur 
lui  on  assurer  la  po.ss<'ssinn ,  il  maria  la  fdle  arnee  du  comt&'J 
palatin,  à    Otton,   Bis  du   due    île  Bavière.  (  Voy.    Je,i  comt/;^-- 
patuliiis  du  li/u'n.)  En    1217,   Louis  partit  pour    la  croisade, 
avec  André,  roi    de  Hongrie,  Lêopuld,  duc  d'Autriche,  et 
d'autres  princes.  Ils  eurent  d'abonl  quelques  succès  en  Syrie- 
et  en  Kgypie;  mais  la  (in  de  celle  expediiinn  fut  malheureuse.  < 
Louis,  chargé,   l'an   iua5.  par  l'empereur,  delà  conduite   de 
ton    (ils    iienri  ,   roi  des   Itomains,  avec    défense  à    ce  jeuns 
prince  de  rien  faire  que  par  son  conseil,  s'acquitta  sagement 
de  celle  commission,  t'rederic  crut  néanmoins ,  dans  la  suite^ 
qu'il  avait  voulu  saulcver  ce  jeune  prince  contre  lui.  Le  i5  110-. 
verabre  1201 ,  Louis  1^1  assassiné  sur  le  pont  «h'  Kelheim,  par 
un  inconnu,  qui  lut  mis  en  pièces  par  les  officiers  <lu  prince. 
On  prétend  que  cet  hommi.'  clajt  un  assassin  d'Egypte,  envoy» 

Er  le  Vieux  de  la  Montagne ,  avec  qui  Frédéric  avait  fait  alliance, 
uis  avait  épouse,  en  1:^04,  LuooMiLLE,  veuve  d'Albert ^ 
comte  de  Bogen ,  cl  fille  de  Przcuiislas,  duc  de  Bohême,  don£ 
U  eut  Otioa  y  qui  succéda  an  duché. 

OTTON  U,  L'ILLUSTRE. 

laSi.  Otton  II,  surnommé  L'iLLUSXnE  ,.  palatin  du  Rhiny 
en  12^7  ,  parvint  au  duché  de  Bavière  ,  en  la^i ,  apiés  la  mort 
de  Louis  1  ,  son  père.  On  le  voit  qualifie  dujc  de  Bavière,  dèj 
l'an  1227  ,  dans  une  lettre  pleine  de  fiel,  que  l'empereur  Fré- 
déric U  lui  écrivit.,  et  dont,  à  rai;ian  de  sa  singularité  et  de 
sa  b(ip\eté,  nous  donnons  ici  la  Iradiittion.  ••  J'ai  .ippris,  dit 
»  Frédéric,  par  des  k-llres  d'Ubcrlurd,  .Mchcvique  de  Sjdaf 


DES  DUCS  D£   BAVIEBE. 


>»  bourg ,    et    de  Frédéric ,    duc  d'Aulriche ,  qu'un   pr^stolefc 
»  (^SMetdoltiium) ,  nommé    All»f  rt ,  aulorisé   par   Grt'goire, 
»  qu'on  nomme  pape  (c'est  Grégnire  IX),  ose  lancer   contre 
»   nous  des  propos  injurieux,  et  (jue  cet  liorome  réside  impu—  , 
»  ncment  dans  les  villes,  bourgs  et  châteaux  de  votre  déper;—J 
j'  dance.  Je  vous  laisse  à  juger  combien  est  impie  une  pareille] 

*  insolence.  Qu'on  punisse  de.  mort,  dit  l'Ecriture,  celui  qui 
M  maudira  son  priiire.  Aver.-vous  donc  oublié  cjue  mon  aïeul  e;t 
»  moi,  vous  avons  lirr,  vous  et  voire  grand-père  ,  de  la  pous-  ; 
»•  sière  ,  pour  vous  élever  au  faîte  de  la  grandctir  ?  Payer  d'in- 
»  gratitude  un  si  grand  service ,  c'est  se  rendre  coupable  dit' 
»>  crime  de  lèze-majesic.  Donné  au  camp  devant  Faenza  ,  le  4  des 

*  nones  d'octobre  «.  (Tolner,  Cod  dipi,  p,  (54.  )  On  voit  cJu'ut^  ' 
arc(^s  de  colère  avait  dirlé  celle  lettre,   et  que   Frédéric,  en 
IVcrivanI  ,  ne  se   ressouvenait    point  que  les  ancêtres  d'Ottoi» 
pnssédaienl  ,  en  All"niai^nf>.  tm  gianil  duché,   tandis  que  ceu« 
flr  Frédéric,  les  HoVienstauffen  ,    élmenl  réduits  à  ïe  contenter 
d'un   médiocipi  palrimitine.    Il    paraît,  art  reste ,  qu'Ollon  no 
larda  pas  à  faire  revenir  l'empereur  de  ses  préveniions,  et  qu'il 
continua    de    le   servir  avec   la   m^nie   fidélifé   qu'auparavant» 
Après  avoir  hérité  de  la  Bavière,  il  soutint  le   parti  de  Fré- 
déric, contre  son  fils  révolté.  Attaqué  par  ses  voisins,  il  se  dé- 
Tendit  avec  valeur.  Son  attacliemeiit  pour  Frédéric,  lui  mérita 
d't^re  enveloppé  dans  l'anathême  du  pape  Innocent  IV,  conti-e 
ce  prince  el  ses  partisans.   H   -»'en   demeura  pas  moins  dévoué 
aux  intérêts  de   Frédéric ,  ainsi  qu'à  ceux  de  Conrad  ,*  son  fîta 
et  son  successeur.  Il  défendit  vigoureusement  ce  dernier  en 
Allemagne,   contre  l'anlicésar  Guillaume,    taudis  que  Conrad 
ëlaif  occupé  à  repousser  les  troupes  papales  qui    étaient  en- 
trées dans  le  royaume  de  Naples.    Mais,  pour  le  malhuur   de 
celui  ci ,  Ollon  mourut  subitement,  le  a<)  novembre  laSS,  et 
fut  inhumé  au  monastère  de  Scheyren.  TriihSme  se  trompe  , 
en  rapportant  la  mort  de  ce  prince  à  l'an  124^'  H  avait  épousé^ 
verx  l'an  laaS,  AoÉ.s  ,  fdle  de  Henri  de  Saxe ,  comte  palatin 
du    Rhin,    dont  il   eut  Louis,  qui  suit;    Henri,   duc   de  la 
basse  Bavière,   qui  (it  une  branche,   éteinte  en  i34o;  Gébe- 
hard,  comte  de  Hirschbcrg;  et  Klisabelli ,  mariée,  1".  en  1246, 

1  Conrad  IV,   roi    des    Komains  ,  père  du  jeune  Conradin  ; 
1°.  en  laSg,  à  Mainard ,  comte  de  Tyrol. 


LOUIS  II ,  DIT  LE  SÉVKRE. 

120'^.  LociS    H,   STirnnmmé   LR    SÉvfcnï;  ,   el  Henri,   son 
frère,  gouvernèrent,  d'abord  un  commun,  les  états  de   leur 


jlaB  CHRONOLOGIE  histohiqce 

père  Otton  II.  Mais,  en  laSS,  ils  en  vinrent  à  un  partage» 
Louis  eut  le  palatinat  du  Rhin  ,  avec  la  haute  Bavière,  et 
Henri  la  basse,  avec  titre  de  duché.  Ce  dernier  reçut  du 
secours  de  son  aîné,  dans  la  guerre  qu'il  eut  contre  Otiocarc  II, 
roi  de  nolulme.  L'an  i^.56,  une  jalousie  ma!  fondée  le  porta  à 
faire  mourir,  le  i8  janvier,  Marie,  fille  de  Henri  11,  duc  de 
Brahant ,  sa  première  femme,  par  la  main  du  bourreau  (c'est 
ce  qui  lui  mérita  le  surnom,  trop  doux,  de  Sévf^re  ).  Pour 
"expier  ce  forfait ,  il  lit  bâtir,  par  le  conseil  du  pape,  l'an  1266, 
Taubaye  cistercienne  de  Furstenfeld,  sur  la  rivière  d'Aromer, 
en  Bavière,  On  voit  encore  sur  les  murs  du  cloître,  au  rap- 
port de  Bulliens,  le  distique  suivant ,  qui  atteste  sa  fondation. 


Cunjugïii  InnocuK  fus!  moDumenta  cruoris 
Pro  culpa  prclium  claustra  sacrata  vides. 


L'empire  ,  depuis  long-tems  privé  d'un  chef  légitime,  S\ 
frail  de  celle  anarchie  au  poini  de  se  voir  à  la  veille  de  sa  ruine 
entière.  Touchés  de  celte  situation  déplorable,  les  principaux 
-états  de  l'Allemagne  tinrent,  l'an  laj'i  ,  un  congrès  à  Francfort 

Sour  procéder  à  l'élection  d'un  empereur;  mais  il  y  eut  tant 
e  difliculiés  et  de  dissensions  parmi  ceux  qui  exerçaient  la 
voix  aclive,  qu'il  ne  fut  jamais  possible  de  convenir  d'un  chef 
agréable  à  la  pluralité.  l'our  melire  fin  à  ces  débats  funestes, 
on  eut  recours  à  un  expédient;  cc  fut  de  remettre  l'éleclion  à 
rarbiirage  du  duc  de  Bavière  ,  et  de  s'engager  à  reconnaître 
pour  empereur  celui  qu'il  nommerait.  Louis  ,  en  vertu  de  ce 
compromis,  dont  il  ne  s'était  chargé  qu'avec  répugnance, 
se  détermina  en  laveur  de  Rodolphe  de  Habsbourg,  auquel  il 
donna  la  préférence  sur  un  grand  nombre  d'autres  compé- 
titeurs. Kn  conséquence,  toute  l'assemblée,  à  l'exception  d'Ot- 
tocare,  roi  de  Bohême,  proclama  empereur  ou  roi  des  Ro- 
mains, le  29  septembre  lajH,  Rodolphe,  qui  fut  couronné 
le  24  octobre  suivant ,  à  Aix-la-Chapelle,  (  Adlzreilter ,  tom  I , 
p.  t>4f).)  (.'est  ainsi  que  la  maison  de  Havière  posa  les  premiers 
fondements  de  l'élévation  et  de  la  puissance  de  celle  de  Habs- 
bourg. Rodolphe  ne  se  montra  point  ingrat  envers  Louis. 
Celui-ci  vivait  mal  avec  Henri,  son  frère,  duc  de  U  bass€ 
Bavière,  qui,  par  une  guene  olwjinée,  dévastait  ses  états  pour 
avoir  une  plus  ample  pari  dans  l'héritage  paleruel.  Mous  avons 
deux  lettres  que  Rodolphe  lui  écrivit  pour  l'engagera  mettre 
fin  à  ses  hostilités.  Par  la  première  datée  de  l'an  lay.'î  ,  il  lui 
représente  combien  il  est  de  son  intérêt  de  se  réconcilier  avec 
«on  frère  ,  et  combien  est  vainc  l'espérance  dont  on  le  Qatte  de 


Vis  wcs  DE  »\n4itt.  i2^ 

Tappui  du  roi  de  Caslille  (Alphonse  ic  Sage')  ,  qui  déjà,   dît- 
il,  a  renoncé  simplement,  eatre  les  mains  du  souverain  pontife, 
à  tout  dfoit ,  aclion  et  demande  ,    par   rapport  à  la  dignité 
impériale  qu'il  s'attribuait  jusi^u'alors  injustement  :  Dictus  rex 
omni  j'uri  et  actioni  et  (fucesduni ,   quant  sibt  in  imperio   compta 
tare  ussereitttl  ^  in  manibus  summi  ponlificis  simpUcUer  renunciat-ii  ^ 
et  eji  iota  impeiiali  dîgm'tati^  quam  hue  ustjue  siii  illicite  ad— 
icribebat ,    nomine  uc  re  cesdt.    (  JLa  renonciation    d'Alphonss 
s'était  effeclivement  faite  sur  la  fin   de  l'an    1274,   dans  una 
entrevue  que  Grégoire  X  eut  avec  lui  au  retour  du  concilQ 
de  Lyon.)  Celle  ItUlre  ayant  fait   impression   sur  le  cœur  de  ' 
Henri,  le  roi  des  Komains  lui  en  écrivit,  l'an  1276,  une  se*  i 
conde  qui  acheva  de  le  désarmer  et  de  le  faire  consentir  à  uo 
traité  de  paix  dont  les  arbitres  furent  Léon,  évoque  de  Kati»^ 
bonne  ,   et   Frédéric  ,  burgrave  de  Nuremberg.   (  Hergott  ^ 
Qènèal.  Habihurg.  ,    tom.   III,   pag.  4^7-4^8.  )  l..ouis,  ré.cua-^ 
cilié  av£c  sa<i  frère,  joignit  ses  armes  à  celles  du  roi  des  Ro« 
mains  contre  Oltocare,  roi  de  Bohême,    qu'ils  poursuivirent] 
avec  la  plus  grande  vivacité.  Il  se  voyait  près  d'être  accablé  san« 
l'intervention  des  princes  de  l'empire,  qui.contraignireni    ho-*l 
dolphe  de  lui  accorder  une  suspension  d'armes  pour  travailler  à  | 
un  accommodemeiit.  Ce  fut  principalemrxtl  le  duc  Ix>uis  qui] 
négocia  la  paix  qu'Ouocare  obtint  en  renonçant  à  l'Autriche^] 
i  la  Stirie,  k  la  Carinthie ,  à  la  Carniole  et  â  la  Goritie  .  dont 
il  s'était  emparé.  (Leibuitz,  Cod.  Juris.  gent.^  part.  .2,  p.  100.  )l| 
Jjouis  ,  après  avoir  si  bien  servi  le  roi  de.s  Romains ,  attendaiCi 
pour  sa  récompense  l'Autriche,  avec  d'autant  plus  dt-  fonde—] 
ment,  qu'elle  avait  autrefois  appartenu  ,  du  moins  en  partie ^j 
à  la  Bavière.  Mais  Rodolphe  trompa  ses  espérances ,  en  donnantj 
ce  duché  à  son  propre  lits  Albert.  (  Voyez  les  ducs  d' Autriche. fi 
Louis  mourut  à  Lladelbing,le  i'^'.  janvier  1:294,  à  soixante-cinq 
ans.  Après  la  mort  de  Mabie  deBrabant,  sa  première  femme, 
il  avait  épousé  en  secondes  noces,  l'an  1260,  Anse,  fdie  de 
Conrad,  duc  de  Glogavv,  morte  le  27  avril  127.:^;  il  prît  une 
troisième  alliance  ,  la  même  année ,  avec  Mai'HILue  ,  fille  da 
l'empereur  Rodolphe,  morte  comme,  le  prouve  M.  Crollius,  le 
ig  juin  iio.'i.  Malhilde  fut  la  mère  de  toute  la  maison  palatine 
et  de  Bavière.  Elle  eut  deux  fils,   Rodutfe,  comte  nalattn  du 
ilhin  ,  et  Louis,  qui  suit;  avec  une  fille,  Anne,  suivant  Rit- 
tershusius,  Tolncr,  Imhoff,  et' M.  Colin i ,  femme  de  fienri , 
dit  VEnfanly  landgrave  de  Hesse.  De  son  second  mariage,  le  duc 
Itouis  avait  eu  un  fils,  nommé  comme  lui,  et  tué,  l'an  t3tic^,dan( 
un  tournoi  par  Craton ,  comte  de  Hobea^ohe^  (  Yoy.  les  torn^ 
aaUttin^  du  Rhia.)  4 

XYI.  «7  ' 


100 


cBROîcôKïGrE  msfdRiotfte 


LOUIS  III ,  DUC  DE  Bavière  ,  pois  bmpekeur. 

lag^'  Louis  III ,  second  fils  de  Louis  le  Sévère ,  et  son  socJ 
cesseur,  fut  d'aljord  eoiis  la  tutelle  de  sa  mère  Malhilde,  rréfantl 
âgé  que  de  huit  ans  à  la  mort  de  son  pore.  On  iil  un  partage 
pi'ûvisionnL4  entre  les  deiix  frères  ;  Rodolfe  eul  le  Palatinat  Ji#] 
Rhin  et  uni»  porlion  de  la  haute  Bavière  ;  le  reste  échut  à  Louis  >\ 
réltctorat  demeuia  en  commun  ,  et  l'empereur  Adolphe  3écidJ 
(comme  son  prédécesseur  avait  déjà  fait  en  1290,  pour  Louil 
le  Sévère  et  Henri  son  frère),  que  In  voix  des  deux  frères  n* 
serait  comptée  que  pour  une  dans  les  élections.'  Louis ,  dans  là] 
suite, s'étant  plaint  de  ce  partage,  il  y  eut,  en  i3i3,  une  transac-  1 
tion  étilre  les  deux  frères  :  KodoUé  devait  gouverner  en  nontl 
commun  le  Palatinat,  et  Louis  la  liaule Bavière:  flodolfe,  outrel 
cela,  devait  jouir  de  Fêlectorat  sa  vie  durant,  et  Louis  après  Imij 
ensuite  celle  dignité  devait  échoir  à  l'aîné  des  enfants  des  deu« 
'lignes.  Louis  ayant  été  élu  empereur  en  i5i4  ,  Rodolfe  se  dé-i] 
clara  contre  son  frère,  et  fut  dépouillé  de  ses  étals  :  on   nei 
rendit  aux  enfants  de  Kodolfe  ,  après  sa  mort ,  que  le  Palatinaï 
du  Rhin,  avec  le  haul  Palatinaï,  qui  servit  de  compensation 

f»our  la  basse  Bavière,  dont  Louis,  s'étant  rais  en  possession  à.\ 
'extinction  du  dernier  de  ses  princes ,  réunit  ainsi  dans  sa  maia 
toute  la  Bavière.  Louis  mit  aussi  dans  sa  maison  Télectorat  da' 
Brandebourg,  les  comlés  de  Hollande,  de  Zéelande  ,  du  Hai«  ' 
naut  et  deTyrol,  Ce  fut  en  i34o  que  s'éteignit  dans  la  personne 
de  Jean  ,  cousin  de  Louis  111 ,  la  race  des  ducs  de  la  basse  Bâ^ 
vière.  * 

L'an  i34i,  Louis  de  Bavière,  en  qualité  d'empereur,  ayant  < 
assemblé  une  diète  à  Francfort,  y  publia  un  code  de  lois  poûTi 
la  haute  Bavière.  Ce  code  fut  successivement  adopté  par  Ici 
états  de  la  basse  Bavière ,  et  devint  enfin  la  loi  universelle  da 
celte  province.  Louis  finit  ses  jours  le  21  octobre  1 347,  à  l'âi^S' 
de  soixante  et  un  ans.  {Voy.  Louis  V  aitx  empereurs.)  Il  épousa^ 
1".  BE\Tnix  ,  fille  de  Henri ,  dur  de  Glogaw ,  morte  en  i3a3{j 
a",  en  i324,  Marguerite,  fdle  de  Guillaume,  comte  d«' 
Hollande,  morte  en  i356.  Il  eut  du  premier  lit ,  Louis,  qni 
obtint  l'électoral  de  Brandebourg;  Etienne,  qui  a  continué  les 
ducs  de  Bavière  ;  Anne,  mariée  à  Mastin  de  PLscale,  seigneur 
de  Vérone;  Matbilde,  femme  de  Frédéric  le  Sévère,  landgrave 
de  Thuringe.  Du  second  lit  sortirent  Elisabeth ,  femme,  1».  dt 
Jean,  dernier  duc  de  la  basse  Bavière;  a».  d'Ulric  IV,  fila 
unique  d'Ebcrhard  11,  comte  de  Wiirlemberg  ;  Guillaume  ^ 
comte  de  Hollande  el  de  Zéelande ,  du  chef  de  sa  mère  ;  Louif 


I 


I 


le  Bomain  ,  électeur  de  BrandcLourp;  après  son  frère  aîné^l 
Alberl ,  comte  de  Hollande  et  de  Zéelande  après  Guillaume  jj  ] 
Agnès,  religieuse;  Anne,  femme  de  Gunlher,  comte  d^j 
Schwafzbûurg. 


ETIENNE.,  SURNOMMÉ  l'AGRAFFE. 


1347. 


Etienne,  duc  de  Bavière  en  1347,  après  la  mort 
Louis,  son  père,  eut,  en  i3t>2,  la  guerre  avec  les  états 
Tyrol  et  d'autres  princes,  puur  la  tulL'Ue  de  Mainard  ,   comlçj 
de  Tyrol ,  son  neveu.    Ce  jeune  prince*  fui  élevé  à  Munich;' 
mais  étant  retourné  en  Tyrol,  il  y  péril  de  poison  en  i.^63, 
l'âge  de  cjualor/.e  ans.  Sa  succession  fut  long-tcms  disputée  paal 
les  armes  entre  les  ducs  de  Bavière  et  les  ducs  d'Autriche  ;  mai 
Tempereur  Cliarles  IV,  par  un  traité  f;iit  en  i'iP9,  fit  céder  U 
Tyrol,  par  les  ducs  de  Bavière,  aux  ducs  d'Autriche,  moyen- 
nant une  somme   d'argent  et  la  réserve  de  trois  villes  (Te  cel 
comté.  Le  môme  empereur  ,  par  la  bulle  d'or,  avait  détruit  li~ 
convention  faite  eijlre  Kodolphe  et  Louis,  pour  exercer  con- 
jointement rélticlorat,  i|ui  fut  attribué  au  comte  palatin  scuLt] 
Etienne  mourut  le  lo  mai  iS^S  ,  suivant  Avenlin,  et,  suivanti 
Adlzreitter,  le  10  mai  1077.  Il  avait  épousé,   i".  Elisabeth, 
fille,  selon  Adlz,reiltcr,    de  Frédéric  II,  roi  de  Sicile;    2° 
Marouerite,  fiile  de  .iean,  biirgrave  de  Nuremberg ,  dont  ilJ 
n't'ut  point  d'enfanls.   11  laissa  du  premier  lit  Etienne,    duc  dei 
Bavière  »  Ingolsladl,  père  de  Louis  le  Barbu,  son  successeur,  ^ 
et  de  la  fameuse  Isabeau,  femme  de  Charles  VI,  roi  de  France 
(ce  Louis  le  Barbu  fut  l'aïcill  de  Louis  le  Bossu,  mort  le  7  avril 
»445,  sans  lignée)  ;   Frédéric,  duc  à  Landshut ,  dont  les  des-3 
çendants  n'ont  été  qu'à  la  troisième  génération  ;  Jean  ,  duc  à 
}tlunich  ,  qui  a  continué  la  maison  jusr]u'à  présent  ;   Elisabeth  ^a 
ptiariée  à  Otion  ,  ô\l  le  Joyeux  elle  iiardi,  duc  d'Autriche  ^t 
el  Agnès,  femme  de  Jacques  I,  roi  de  Chypre.  {^Vovez  R«i^i 
dolfc  U  et  Bobert  I ,  comtes  palalins  du  Rhin.  ) 

JEAN,  DIT  LE  PACIFIQUE. 

1375.  Les  trois  frères,  enfants  d'Etienne  l'Agraffé,  poss(&l 
dèrent  la  Bavière  en  commun  pendant  plusieurs  années;  WaS 
firent  ensuite  un  partage,  en  i^)ï,  mais  avec  un  pacte  d*j 
famille,  où  il  était  dit  qu'aucune  portion  du  duché  ne  pourraikJ 
être  portée,  par  les  lillcs  ,  dans  une  maison  étrangère  ,  et  quel 
la.  surcession  serait  toujours  recueillie  par  les  mdles  des  Hiiiict'j 
branches.  La  ville  de  Munich,  avec  une  grande,  pai- lie  de  la 


V93  CHMIIOt/OGIC  '  IflSTOBfQVB 

bdute  Bavière,  échut  h  Jean,  qui  moarut  le  8  «oât  1S97 ,  ci 
fut  inhumé  dans  It^  tombeau  de  son  père,  an  monastère  d'Ân-> 
dechs-  11  avait  épousé  Cathf.iii>E,  nlle  de  MainarJ,  comte  de 
Goritie  et  de  Tyrol ,  dont  il  eut  Krnest,  qui  suit;  Guillaume| 
t\ui  fut  le  protecteur  du  concile  de  Bàle  ;  cl  Sophie  ,  niariée  k  ■ 
l'empereur  Wencesias,  roi  de  Bohème. 

.    ERiNEST. 


1397.  ErtîEST,  duc  de  Bavière,  gouverna  soa  duché  par 
indivis  avec  GoiilAUME,  son  frère.  Louis  le  Barbu,  duc  d'In-» 

f;olstadt ,  fit  révolter  1rs  habitants  de  Munich  ,  qui  chassèrent 
es  deux  frères  de  leur  ville  ;  mais  les  rebelles  furent  «oumii 
en  i4o4'   Ernest,  avec  son  Gis,  remporta  une  victoire  com-4>  | 
plète  sur  le  même  duc  Louis,  en  1422.  Ernest  bâtit  plusieurè  i 
églises,  aima  les  gens  de  lettres,  et  mourut  le  premier  juillet  1 
i^iS.  Il  avait  épousé,  en  t'igS,  Eusabeth  ,  lille  de  Bernab* 
Visconti,  seigneur  de  Milan, morte  en  i4i^at-dont  il  eut  Albert^ 
qui  suit;  Béatrix,   mariée,    i".  k  Herman ,  comte  de  Cilley, 
a",  à  Jean  ,  comte  palatin  de  Meumarck ,   fils  de  l'empereur 
Koberl;  et  Elisabeth,  mariée,    i".  à  Adolphe,^  duc  de  Bergj 
u".  à  Hesson ,  comte  de  Linange. 

ALBERT  I ,  DIT  LE  PIEUX. 

i438.  AtBERT  I,  surnommé  LE  Pieux,  sans  qu'on  aperçoive 
le  fondement  de  ce  titre ,  duc  de  Bavière  et  comte  de  Voh- 
bourg,  avait  donné,  du  vivant  d'Ernest ,  son  père  ,  des  preuvei  j 
de  sa  valeur  en  divers  combats.  Elevé  en  Bohême,  près  du  roi 
"Wenceslas,  les  étals,  après  la  mort  de  l'empereur  Albert  lly 
iui  onVirent,  par  une  ambassade  solennelle  ,  en  i44o  -,  l^  tron*1 
de  Bohême ,  que  celui-ci   laissait  vacant ,   ainsi  que  l'empirew  1 
Mais  le  duc  de  Bavière,  apprenant  que  la  veuve  de  ce  pnoc 
venait  d'accoucher  d'un  fils   posthume  ,  refusa  généreusement  1 
l'offre ,  disant  qu'il  ne  lui  convenait  pas  d'accepter  un  diadème 
étranger  ,  au  détriment  du  véritable  héritier.  11  gûu\erna  ses 
étals  en  paix,  favorisa  les  lettres,  et  fut  l'amour  Je  ses  sujets, 
il  mourut    le  premier  mai-s  14^0 1  et  fut  inhumé  dans  l'églisA-j 
d'Afideclis.    f.e   prince    avait   épousé,    1°.    Elisabeth,    fillej 
tl'tlierliard  lll,   comte  de  Wurtemberg,  dont  il  n'eut  point 
d'enfants,  et  qui   le  méprisa  pour  ses  amours  illicites  ;  a*.  \éi 
«lue  son  père  étant   encore  vivant ,  Agnès  BnasAVVEniH,  (illél 
«l'un  baigneur  d'Augsbourg,  le  charma  tellement  par  son  csprHJ 
Cl  a  beauté,  que  pe  pouvant  l'avoir  pour  maîtresse,  ^  b  prit 


1 


f  E 


■m§  voês  Di  BÀViÈin;  ïtV 

iute.  Le  duc  Erneet ,  indigné  de  cette  mê$aUiaTice| 
donna  ordre  d'arrêter  Agnès,  et,  l'ayant  en  son  pouvoir,  la  fi|  \ 
jeter  dans  le  Danube,  prés  de  Straubiug,  le   la  octobre  i436^ 
pondant  l'absence  de  son  fils.  (Oefel ,,  Scn'pt.  Boki. ,  loni.  Ili 
pag.  5i3.  )  Albert,  à  son  retour,  se  voyant  privé  de  l'objet  qu'il 
chérissait  le  plus,  tomba  dans  uti  chagrin  inexprimabi»  Mais 
cédant  ensuite  à  la  raison  d'état ,  il  épou$a  ,  la  mêmot  année,  laJ 
princesse  Anne,  fille  d'Eric,  ducde  Brunswick'Grubenhagcn^l 
qui  lui  donna  cinq  fils  et  trois  filles.  Les  fils  sont  :  Jean,  Sigis-* 
niund  et  AllxTt,  qui  suivent  {Christophe,  né  Tan  i449)  célébrai 
>ar  sa   force   prodigieuse,  mort   tans   alliance,  en    i49'^t  Aj 
ithodes  ,  en  revenant  de  la  Palestine;    et  Wolfgang,  décédéj 
pareillement  sans  avoir  été  marié,  Tan  i5i4'  Les  tilles  d'Albertt 
/«  Pieux  sont:  Elisabeth,  femme  d'trncst,  électeur  de  Saxet 
Marguerite ,  alliée ,  en  i465,  à  );Védéric  de  Gonzague,  marquil 
de    Mantoue  ;   et  flarbe  ,  religiensc  à   Munich.  La  chronique 
liavaroise  dit  que  le  duc  Albert  était  d'une  taille  avantageuse  « 
d'un  caractère  enjoué,  et  qu'il  aimait'  fort  U  musicjue  et  la 
clia.s8e. 

JEAN  ET  SIGÏSMOND. 

1460.  Jean,  né  Tan  1437,  et  Sioismond,  son  frère,  né 
Tan  14^91  fils  d'Albert  le  Pieux  ^  administrèrent  en  commua 
Télectorat  de  Bavière  ,  après  sa  mort.  Mais  Jean  étant  décédé 
trois  ans  après,  sans  enfants,  Sigismond  remit  le  gouvernCT 
ment,  en  •4&^i  ^  ^on   frère  Albert,  et  se  retira. 

ALBERT  II. 

i465.  Albeet  h,  surnomme  i,e  Sage,  né  l'an  i447i  ^"^ 
le  duché  de  la  haute  et  basse  Bavière,  par  la  cession  de  Sigis^ 
mond  ,  son  frère,  en  i4B5.  Les  dissensions  des  habitants  de 
Bjtisbonue  lui  donnèrent  occasion,  en  i4^lî,  de  s'emparer  de 
cette  ville,  qui  avait  fait  autrefois  partie  de  la  l^vièrc  :  mais  il 
nn  la  garda  que  six  ans.  Albert  vit,  l'an  14^^?,  ^  Inspruck, 
CuNÉGQNDE  d'Autriche,  fille  de  l'empereur  Frédéric  ill ,  qui 
y  elail  élevée  sous  la  tutelle  de  Sigismond  ,  comte  de  Tyrol. 
Epris  des  grâces  de  cette  princesse,  il  l'épousa  sans  l'aveu  de 
l'empereur,  mais  du  consentement  de  Sigismond,  qui  lui 
assura  la  succession  du  Tyrol.  L'empereur,  irrité,  menaça  da 
porter  la  guerre  en  Bavière.  Albert,  renonça,  pour  l'apaiser, 
9  la  cession  du  Tyrol ,  rendit  Ratisbonne  à  l'empire ,  et  fut , 
|)4r  le ,  réeoQcilié  avec  son  beAU-|>èie.  Il  fit  |  vers  le  méma 


4 


1^1  '  CHRONOLOGIE  -  BISTOniQUI 

teins,  un  àccûrd  avec  Georges  de  Bavière,  dac  de Landshof  « 
pour  la  réunion  de  la  basse  Bavière  avec  la  haute  ^  en  cas  d( 
décès  de  Georges  ,   sans  hoirs  mûlcs  :  mais    ce  dernier  ayant 
marié  sa  fille  à  Philippe  ,  comte  palalin,  donna,  par  testamentij^ 
tous  SCS  étals   en  dot  à  sa  (illev  ce  qui  ayant  occasioné  une 
guerr^iolesline ,  Tempereur  les  adjugea  en  pleine  diète  au  di 
Albert.   I.e  comle  palalin  piit  les  armes  contre  l'exécution  del 
ce  iugement  ;  mais  ses  troupes  furent  défaites,  et  il  fallut  et 
venir  à  un  accommodement.  L'assemblée  des  princes  de   l'cm^'j 
pire,  tenue  en  i5o5,  accorda  la  basse  Bavière  au  duc  Albert «j 
le  haut  Palallnat,  aux  enfants  du  comle  palatin  et  à  Pempereurjfl 
pour  les  frais  de  la  guerre  ,  les  trois  villes  du  Tyrol  qui  avaient 
été  auparavant  réunies  à  la  Bavière.   Albert ,   considérant   que 
le  partage  des  biens  est  la  ruine  des  grandes  maisons,   intrc 
duisil,  avede  conspjitement  de  son  frère  et  des  états  du  pays/ 
le  droit  de  primogéniture  en  faveur  des  seuls  aînés  de  la  maison^ 
ne   laissant  aux  puînés   qu'un  apanage  convenable.  Ce  princ* 
mourut  le  lU  mars  i5o8.  Il  eut,  de  son  épouse,  Guillaume, 
qui  lui  succéda;  Louis,  mort  sans  alliance  ,  en  i545;  Ernest, 
évêque  de  Passau  ,  puis  archevèql^e  de  Salzbourg  :    Sybille, 
mariée  à  Louis,  électeur  palalin;  Sabine,  femme  d'Ulric  VI, 
duc  de  Wurtemberg;  et  Susanne  ,  alliée,  i°.  à  Casimir,  mar-ij 
quis  de  Brandebourg;  a»,   à  Otton-Henri ,   électeur  palalin , 
morte  le  12  avril  i54<^-  Ce  fut  l'électeur  Albert  qui  fonda  ,  en 
1472  i  l'université  d'ingolsladt. 

GUILLAUME  I,  dit  LE  CONSTANT. 

i5o8.  Guillaume  I,  Cls  aîné  d'Albert,  né  le  i3  novcmBre 
149^1  duc  de  la  haute  et  basse  Bavière ,  se  concilia,   pour  lel 
gouvernement ,  avec  Louis,  son  frère,  après  la  mort  duquel  1^ 
droit  de  primogéniture  resta  dans  toute  sa  vigueur.  Guillaume. 
l'an  iSig,  s'olantmis  à  la  lêtede  la  ligue  do  5u.-ibe  ,  fillacucr 
avec  succès  à  Ulric  VI,  duc  de  Wurtemberg.  Bon  catholique  il 
il  eut  préserver  la  Bavière  contre  les  nouveaux  réfoimateurs,- 
qui  ne  purent  jamais  y   pénclrei'.  L'an    iSstJ,  il  envoya   dfS 
troupes  au  secoms  de  Louis,   roi  de  Bnbême  et  de  Hongrie,,]! 
co^itro   les  Turcs.  Ce  prince  élanl  mort  l'an  iSsG,  les  états  dif 
Bohême  offrirent  leur  couronne  à  Guillanme;  m.nis  KerdtnancT 
d'Autriche  lui  fut  préféré,  comme  ayant  épouse  Anne,  sceufl 
et  unique  héritière  de  Louis.    Guillaume  entra   dans  la  ligué 
catholique,   faite  à  Nuremberg ,  en  i53S,  contré  la  ligue  dé] 
Smalkaide ,   formée   par   les  Proteslanis.  Il  mourut  le  K  m.ir 
lâ5o,  et  fut  iiihumé'dans  l'église  collégiale  de  Munich,  il  avait^ 


1»E$  DtTTS"  n^   BATtÉHB.  T.' 

épousé,  selon  Moréii,  en  1622,  MAHiK-JAcgDELiNF, ,  ftlle  <1( 
Pnilippe,  inarî|iiis  de  Bade,  mort  en  i5i3,  et  d'EliwlMTlb^ 
fille  de  Philippe,  électeur  palatin.  Elle  mourut  en  iSMo,  e| 
fît  son  époux  père  d'AHierl ,  son  successeur;  de  MalhiÛe, 
mariée  à  Philibert ,  marquis  de  Bade  ;  et  d'autres  eufanu. 

ALBERT  m,  DIT  LE  MAGNANIME. 

i55o.  Albert  III,  surnommé  LE  Magnanime,  né  le  i".m3r 
iS^y,  reçut  de  l'emperour,  eu  i55o,  3(irès  la  mort  «Je  Guil- 
Ijume  ,  son  père,  rinvcstilure  de  la  Baviè-re.  I^'irrnplion  <jul 
fit  dans  ses  eiats,    Maurice,   électeur   de  Saxe,   à  la   tête   de* 
l'armée  protestante  ,  en  i552 ,  causa  la  ruine  de  plusieurs  mo- 
nastères en  Franconie  et  en  Bavière,  L'empereur,  surpris»  fut 
obligé  de  faire  la  pacilicalion  de  Passaw.  Albert  présida,   l'aa 
l55b,  à  la  diète  de  Ralisbonne,  où  l'on  accorda  aux  Bavarois,^ 
pour  unr  Icms,  la  communion  sous  les  deux  espèces;  mais  cctti 
permission  fut  révoquée  aussitôt  rju'il  eut  appris  furdle  avai| 
été  refusée  par  le  concile  de  Trente.  Albert ,  apràs  s  être  acquis^ 
la  réputation  d'un  prince  magnanime  el  d'un  zélé  défenseur  de 
la  religion  catholique,  mourut    le  24' octobre    iS^c).    Il  avait 
épouse,  en  1646,  AwNE  u'AuTRJCHE,  bile  de  l'empereur  Fer- 
dinand 1 ,   dont   il  eut   Guillaume,    son  successeur;  Marie ^4 
femme   de  Charles,    archiduc   d'Autriche,   morte  en    tGoSj^ 
Ferdinand  ,  qui  ,  par  un  mariage  inégal,  a  fait  la  branche  de»j 
comtes  de   Wartenberg  ;    Ernest  ,   évéque    de    Frisingue  ,    de^ 
Liège,  archevêque  de  Cologne,  évoque  de  Munster  et  de  Hil- 
desheim,  mort  le  7  février  i6ia  ;  et  d'autres  enJanIs, 

GUILLAUME  H ,  dit  LE  RELIGIEUX. 

157g.- Guillaume  H,  surnommé  le  Religieux^  fils  et, 
successeur  d'Albert  le  Magnaniiue  ,  né  le  29  septembre  1648  ,1 
fut  un  prince  aussi  zélé  que  son  père  et  son  aïeui ,  pour  léJ 
maintiefk  de  la  religion  catholique  dans  ses  étals,  contre  letJ 
Luthériens.  Il  bâtit  et  dota  beaucoup  d'églises  ;  il  soutint ,  pari 
ses  armes,  Ernest,  son  frère,  dans  rarcnevèché  de  Cologne, 
auquel  il  avait  été.  nommé ,  Tan  i5S3,  au  lieu  de  Gebhar< 
•Truchsess ,  dernier  archevêque,  qui  avait  embrassé  le  Lulhé-^ 
xaoisme ,  et  s'était  marié.  En  iS^b,  Guillaume  remit  legou-^ 
vernement  de  ses  états  à  s<tn  fils  Maximilien,  pour  se  consacrer-4 
à  la  retraite,  où  il  passa  vingt-neuf  ans  dans  les  oeuvres  dej 
piété.  Il  mourut,  le  7  février  162G  ,  à  l'âge  de  soixante  et  dix— ^ 
fliuit  an^  y  et.fii^  inbumé  dans  l'égliss  des  Jésuites  de  Munich,  i 


qu'il  avait  fait  bâtir.  Guillaume  fut  un  prince  économe,  sans  être 
avare.  En  mourant ,  il  laissa  le  plus  riche  mobilier  qui  fut  tn 
Europe,  et  enlr'aulres  i-fféls,  un  service  en  or,  estime,  dil-on, 
plus  de  trente  miUions  :  ce  qui  est  difficile  à  croire.  Il  avait 
épousé,  le  22  février  i5t>8,  UeKée,  fille  de  François,  duc  de 
Lorraine  ,  et  de  Christine  de  Dancmarck,  dont  il  eut  Ma«imi- 
Iten  ,  qui  suit  ;  Philippe,  évéque  de  Kaiisbonne,  cardinal  en 
a5g6,  mort  le  21  tfial  i5y8;  Ferdinand,  archevêque  de  Cologne 
en  161  a,  évêque  de  Liège,  Munster  et  Padcrborn  ^  mort  en 
ï65o  ;  Albert,  qui  eut ,  par  la  mort  de  son  beau-fr^re,  le  laiid" 
graviat  de  Liuichtenberg  et  le  comté  de  Halle,  quM  échangea 
contré  d'autres  biens  ,  avec  la  maison  régnante  de  Bavière ,  et 
ne  laissa  que  deux  lils ,  Tun  électeur  de  Cologne,  et  Fautre 
cvéquc  de  Frisingue  et  de  Ralisbonne;  Marie-Anne,  mariée, 
eu  avril  1600,  à  Ferdinand,  archiduc  d'Autriche,  depuis empc^ 
tcur;  Madeleine,  alliée,  eu  i6i3,  à  "Wolfgang-Guillaume  , 
comte  palatin  de  Neubourg  :  les  autres  enfants  moururent 
jeunej. 

MAXIMILIEN,   PREMIEK  iLECTECR. 

1596.  Maximiliën,  né  le  17  avril  iSyS,  devenu  électeur 
de  Bavière,  en  iSuti,  par  l'abdication  de  son  père,  a  été  l'un 
des  plus  grands  princes  qui  aient  gouverné  la  Bavière.  Il  cop- 
6erv.T  la  paix  et  l'al>ondance  dans  ses  étais  pendant  les  dix  pre- 
mières années  <le  sa  régence.  Les  Uuu blés  arrivés,  en  1607,  4 
•  Donawert,  ville  alors  impériale,  la  firent  mettre  au  ban  de 
l'empire  :  le  duc  de  Bavière,  chargé  de  l'exécution  de  cet  arrêt, 
prit  la  ville,  qui  lui  resta  pour  les  frais  de  la  guerre.  Mais  trois 
ans  après  ,  cUe  fui  réiablic  dans  son  ancienne  liberté.  Ces  trou- 
Lies,  dans  la  suite,  occasionèrent  la  guerre  de  trente  ans, 
qui  désola  l'Allemagne.  I^es  Proteslanls  ayant  élu  ,  l'an  1609, 
pour  chef  de  l'union  qu'ils  appelaient  évangéiigue ,  Frédéric  IV, 
électeur  palatin  ,  les  Catholiques,  de  leur  côté,  mirent  it  la  «êie 
de  leur  ligne  le  duc  Maximilien.  Ce  prince,  l'an  i6io,  obtini. 
de  la  chancellerie  impériale  la  titre  de  sérènissime ,  qui  appar*- 
tenait  alors  aux  seuls  électeurs,  il  a  depuis  été  vendu,  sous 
l'empereur  Léopold,  par  la  chancellerie,  à  tous  les  princes  qui 
ont  bien  voulu  le  payer.  En  t6ig  ,  les  étals  de  Bohême,  ne 
voulant  plus  reconnaître  pour  leur  roi  l'archiduc  Ferdinand  , 
offrirent  la  couronne  à- l'électeur  palatin,  Frédéric  V.  Maximi*- 
iieii  marcha  ,  avec  son  armée,  au  secours  de  Ferdinand  ;  ayant 
d'atiord  soumis  les  révoltés  de  la  haute  Autriche,  il  marcha  en^ 
#jite  en  Bohême,  où  il  remporta,  le  6  novembre  ji6ao,  uafe 


Ttcloire  compicle  sur  Tannée  du  Fréileric,  sous  \es  Kiurs  tla 
PiagUL%  s'empara  rie  la  ville,  et  léduisil  eu  peo  ùc  jours  la  Bo-» 
llèiiic  sous  l'obéissance  dn  l'cmperetir.  Frédéric,  mis  au  Itaii  da 
Tenipirc,  se  vil  enlever  sesélat.i,  le  haut  l'alalinil  par  Maxiriii- 
lien  ,  et  le  ba'i  l'alatinat  par  les  Ksnagnois.  Tilti ,  g<^néral  des 
liavarois ,  ballit  le  marquis  de  BaJe-Dourlach,  le  comte  du 
]ilaii»felcl  cl  le  «lue  de  Brunswick  ,  en  diftérenis  <:om!)3ls.  Le  aS 
k'vner  iGa.^,  l'emnercur  curifiMa,  liuns  l.i  diète  de  Ratisbuntl(^, 
lii  dignité  éleclorjie  à  Maximilieu,  qui  fut  reçu  le  7  iitars ,  et 
obtint  le  haut  Palatinal  en  dedoiniuageinenl  de  la  haute  Aulri-< 
cl>e  ,  que  l'empereur  lut  avait  engagée.  Tilli  vainquit,  en  iGa'»^ 
le  toi  de  Daneinarck,  et  le  coDlraigiill ,  en  itiïi),  de  faiie  1^' 
paix.  Celle  eonlinuité  de  pi'ospérilé  fut  interrompue  par  la  fur- 
tune  de  Gustave-Adolphe,  roi  de  Suède,  appelé  au  secours  des 
Protestants  d'Allemagne  en  iti3n.  Vaint|ueur  à  Leipsick,  au 
passage  du  Lech ,  où  Tdli  fui  blessé  à  rnort ,  Gustave  pénétra 
dans  la  lîavière,  prit  .Municli  et  d'autres  >ille5  ;  tn^is  il  fut  oblicë 
de  lever  le  siège  d'ingolstcidt.  Ayant  été  tué  à  L\)tzen,  dans  les 
bras  de  la  victoire,  en  1602,  ses  armées  conservèrent  la  supé- 
riorité sur  les  (Catholiques  jusqu'à  la  bataille  de  Nonllingue,  ei^ 
lti34f  où  les  Sueilois  surrnmjièrenl.  Ils  se  relevèrent  de  ce  re- 
vers par  Talliance  q,ue  Christine,  leur  reine,  fit  ,  en  |I335,  avec, 
la  France.  Les  succès  de  reltc  {guerre  varièrent  néanrnoins  beau- 
coup dans  la  suite.  Les  troupes  de  Maximllien  se  trouvèrent  ^ 
toutes  les  actions  et  à  tous  les  sièges.  Son  général  Mefci ,  heu- 
feux  i  Dutlingue  ou  Tutcliiigen  ,  le  ^4  novembre  iG4-^,  Cl  k 
M.iriendal.  leSniai  itii^S,  fut  ballu,  le  i  août  de  cette  dcrnii'r<j 
année,  à  Nordlingue ,  par  les  Fraoçnis.  Maximilicn,  forcé  dç 
faire  une  trêve  à  Ulm ,  en  mars  1G47,  ^^^^  ^^^  Suédois,  reprit, 

f>cu  de  teins  après,  l'alliance  <!os  catholiques.  Les  Suédois  et 
es  Français  s'élanl   répandus  dans  la   lîavière,   ce  prince   fut 
obligé  de  .se  retirer,  avec  toute  sa  maison,  ù  Salzbourg.  Enfui  la 
paix,  conclue  à  Munster,  le  24  octobre  il>48.  après  trente  année^ 
îi'hostiliiés  ,   remit   la   tranijuillité    dans  l'empire.   L'élec'toraC 
lesla    à   Maximilien  avec  le  haut   l'alaiiuat  ,  nommé  depuis  le'' 
tVal.ttinal  de   Bavière;  le    bas  Halali:ial    fut   rendu  à    Charles- 
l.ouis  ,  comte  palatin,  et  un  huilième  éleclorat  créé  en  sa  fa- 
veur. Sla.ximilicn  a\ail  réuni  à  sesélats  le  bndgravial  de  Leuch— ' 
tcnlKTj^ ,  le  comté  de  Clunib  et  la  seif;upurie  de  Mindelheim  : 
il  bàlil   un   magnifique    p.^lais  à   Munich,   forlilia   ses   places, 
construisit  plusieurs  égliACs,  (it  beaucoup  de  bien  aux  maisons 
jeligieuses,  et  nièrfta  les  noms  de  Giand  et  de  .''alomon  d'Al- 
lem.^gue ,  <]u'on  lui  donna.   Il  mourut  à  Ingolstadl,  le  nj  sep>^ 
Ipuibie  lU'Ji ,  âgé  de  soixante  dix-huit  ans ,  après  avoir  gnuvernii 
{ués  de  cinquante-six  ans;  «l  fut  inhumé  dans  l'église  de  Saint-,] 
XVI.  1» 


1.ÎO  c^^.o^'^l^.o^,IE  iti.sTORiQi'E 

froupr^t  djûi  ctbotriLuèrent  bi'aucAup  au  gain  ilc  la  iii^lailto  d* 
Belgrade,  iloiiiiée  le  i6  août  1717.  ^c  prince,  grand  danx  l'ail- 
versilé  connue  dans  la  bonne  fortune,  mourut  le  26  fi'vripr 
ly'ili,  âgé  Je  soixante-quatre  ans  (1).  Maxiinilirn-Eiiiinanucl 
avait  épouse,  i».  le  i5  juilltt  «GHg,  MARJt-AN'ixuMJiTP.  d'Au- 
Tnif.Hfc,  (ille  de  l'empt-rcLir  l.nnpolil  t-l  de  jMarguerile-Thrit'se 
irEsnagnc ,  morte  le  24  dccembn?  iti^i,  dont  il  eut  Joseph-^ 
FerJinand-Léopold  ,  ne  le  37  ocJobre  it)i)a,  destin*^  à  la  cou- 
ronne d'fclspagne,  mort  à  Bruxelles,  le  6  février  ilï;)'")  (c  fui 
une  des  victimes  de  la  médecine  :  attaqué  d'une  imlispasiiioit 
légère,  on  lui  iit  faire  une  diète  outrée,  qui  le  fit  mourir d'ifii- 
nilion  au  sein  de  l'abondance);  a",  le  2  janvier  lii^S  ,  Thé- 
rèse-Cukéconue-Sobikska  ,  morte  le  11  mars  1 7.50,  (  lili* 
^tait  (ille  de  Jean  .Solnrski ,  roi  de  l-'ologne ,  el  de  Maric- 
Casimire- Louise  de  la  Grange  d'A(]nien.).  Vh  ijicidenl  pensi 
rompre  celle  allianr.c.  L'envoyé  de  l'électeur  e^igeai^  eu  dot  une 
somme  de  Soo,oo(>  livres  impériales.  Un  financier  les  aurait 
comptées  snr-le-champ  ;  un  roi  de  l'ologne  ne  [ml  le  laire.  I,â 
reine,   à  son  insu  ,  s'engagea  de  payer  une  ])arlie  de  cette  dot  : 

Î^ourcela,  eile  fil  charger  dix  vaisseaux  suédois  de  bled  Je  l'o-^ 
ngne  ,  pour  la  Franco,  on  la  famine  faisait  des  ravages ,   el  J ' 
par  un  commerce  lucratif ,  elle  trouva  le  moyen  d'act|uît(cr  s* 
parole.  Maximilien-Kinmanivel   eut,    de  ce  secon<l  niaiiage  ^ J 
Cliarles-Albcrt ,  son  successeur,    puis   em[iereur  ;    ClémeiilJ 
Auguste  ,  né  le  iG  aoill  i7oi>,  évèquc  de  Munster,  dp  l'adcr-1 
bo rn  ,  d'Hiblesluim  et  d'Osnahrnck,  arrhevi^iine  et  élerlenr  dd 
Cologne,  mort  le  (i  février  ijGi",  Jean-'I'héoaore,  m?  le  ^  sep-i 


(1)  Ici,  on  a  supprimé  un  fait  impute  mal  à  profioA  à  Maxîniilîen»] 
Kmuianncl,  et  l'on  ^e  croit  il'autaut  plus  fondé  à  relev<>r  r«|4e  virrur] 
Asttii  rcl  endroit  même,  qu'elle  oaruclcri  c  de  traits  odieux  un  prince] 
isdinirti  pnr  d«;  granJi.'s  qualitc^s.  \  oicî  k*  Icxt.-  He  la  supprewiou.   «  (J«i  ( 
■»  lui  rcproclic  un  tr.iit  de  n-uaiitd  ,  qui  fut  l'eirel,   dit  on.  de  la  ioil 
»  de  l'or  dont  il  clait  altdrc.    l'n  goKlilliinnnU  vi-nilicn  ,  nommé 
»   /ot'nc  BrafarJin,  étant  à  Munich,  fui  arcusi'  de  fnKX'dci'  li»  secret  1 
»  faire  de  l'or.  Parle  refuj  <|u'il  fil  de  le  f ominiiuiijutr  ati  dur  ,  il  fiilj 
>  arrêté  comme    magicien,   et  (•nile  ^   l'nu   1691,  avi;c  dcuii  iliicnt  ,J 
M   qu'on  disait  ies  démons  famiUrr!!.  (Gai.  l-hilos.)  m  Cette  aaseitiOM 
est  erronée  sous  loa>les  r»pp(ir(:>.  Léveurment  qu'un  pUre  iii  »ni  it>9l| 
est  de  l'jnnc'fi    \l>(y>\   il  est  rapporté  dans  l'Iiuîniro  de  Buviere,  |>ai 
m.  Blanc  .  édition  de  1680  :  Mure  RragnJin,  efl^Bt  Antoine  Grngardilt, 
tut  l-t  tcle  Iranc/iée  à  lilunJch  .  peine  iTu'riléc  par  Ses  nombreuses  foiir-J 
Xyfùn.  C'est  dotlr  sous  le  re;;ne  de  Guillaume  le  Riiligicmc  qn'on  doîlj 
placer   le  supplice  de  cet  impnslenr,  qui  avilît  déjà  trompe  fdutîc 
viUc»  d' Italie.  (  Sole  de  ['Editeur.  ) 


DES  tZTCTmnS  DE  BAVIÊHt,.  t^t 

temhrc  lyoS,  évAque  de  Ratislionne,  de  Frisingneel  <le  Liège, 
cardiual ,  morl  le  ■j.-j  janvier  1760  ;  et  d'autru>  cnùints. 

CHARLES-ALBERT,  électeuh  ,  vvis  EMPEaEOR. 

1726.  Cuarles-Albeiit  ,  né  le  fi  août  1697,  siicmia  ,  lé 
aG  février  17^(1,  dans  l'elecloral  de  Bavière,  à  Maxirnilien- 
KmraaniioL,  son  père.  Il  avail  fait,  en  1717  «  la  campagne  en 
llotigrie  contre  les  Turcs.  En  lyrîi  ,  il  protesta,  averVélec- 
leur  de  Sixe  ,  contre  la  garantie  proposée  de  b  progmatifiua 
sanrtion  ,  établie  par  l'empereur  Charles  VI,  pour  la  succcssiort 
de  la  maison  d'Antrichc,  quoique,  par  son  contrat  de  mariage 
avec  Marie-Amélie,  seconde  fille  de  l'empereur  Joseph  ,  on  l'cûl 
fait  consentir  à  toutes  les  renonciations  demandées.  L'an  iji'Ja^ 
il  fit  alliance,  le  4  juiHt^t,  avec  l'éiecteur  de  Saxe,  pour  le 
maintien  de  leursdroils.  Après  la  monde l'empereurCharles  VI , 
arrivée  le  30  octobre  174'^»  l'électeur  de  Bavière  fut  un  des 
prétendants  .i  la  succession  aulridiicnne ,  se  fondant  sur  le  tes- 
tament de  Ferdinand  1 ,  fait  en  iS^'A.  (  Voy,  les  tois  de  Boliéme.) 
Soutenu  par  les  armées  françaises,  il  s'empare,  l'an  1741  ,  de 
la  haute  Autriche,  et  détache  des  pari is  pour  aller  jusqu'aux 
portes  de  Vienne.  Celait  là  qu'il  devait  marcher  lui-même 
avec  toutes  SCS  forces,  pour  contraindre  Marie-Thérèse  ,  [)ar  ta 
prise  de  sa  capitale,  à  Subir  la  loi  qu'il  voulait  lui  impiwer, 
Alais,  ini[»alieiit  de  se  faire  cnuioniier  roi  de  Bohème,  iltournft 
vers  Prague,  fpj'il  prend,  par  escalade,  le  26  novembre.  Les 
ëlats  du  pays  le  reconnaissent  ponr  roi  le  i(|  du  mois  suivant. 
Le  maréchal  comte  de  Saxe  lui  ayant  fait  compliment,  sur  sa 
royauté,  "  Oui,  ilit-il ,  je  suis- roi  de  IWhême  comme  vous 
*  êtes  duc  de  Cnrlande  »j  :  et  l'événement  a  prouvé  qu'il  disait 
vrai.  Terring  ,  son  maréchal  ,  étant  retourné  en  Bavière  ,  jwiur 
défendre  ce  pav.s  contre  les  Autrichiens,  est  battu  ,  le  17  jan- 
vier J741,  «levant  Scharding,  par  le  général  Bercnklau  ,  <jiii 
•'en  était  emparé.  Cet  échec  fut  la  source  de  tous  les  malhcui-Si 
«le  la  Bavière.  Charlcs-Allicrt  l'apiMend  à  Manhfim  ,  pMsque 
en  niL'uie  teins  que  son  éiccliou  à  l'empire,  faile  te  24  j.nnvier, 
H  reçoit  la  couronne  impériale  à  Francfort,  le  12  février  sui- 
vant ;  mais  le  retour  en  Bavière  lui  est  fermé  pnr  t'invasion  dc<ï 
Aulricliicns.  Ayant  recouvré,  l'an  I74'^i  "'i'"  pailie  de  son 
électoral ,  par  ta  valeur  du  comte  de  Seckendorf ,  il  rentre  datisj 
Munich  le  iq  avril.  Il  n'y  resta  que  deux  mois.  Le  iH  juin  , 
voyant  la  Davière  Jnr  le  point  d'être  envahie  paur  la  troisième 
fois,  il  se  relire  à  Augsbourg,  et  de  là  se  rend,  le  :ib,  à  Franc- 
fort, Le  roi  di!  Prusse  ,  après  une  nouvelle  rupture  avec  la  reint 
de  ilongr^^  étant  entré,  l'an  17441  '^^"^  '^  Bohôme,  l'empe* 


K 


l4a  CiniOTtOT.OCIE   IU.STORIQCrE 

reur  proSte  de  celle  diversion  pour  retourner  à  Mumch.  Arrîré 
le  2:1  novembre,  il  y  mcurl  le  uo  janvier  i~45,  consuma  par 
le  chagrin  ft  les  maladies.  Ce  prince  avait  épousé,  le  5  oclobre 
17^2,  Mahie-Amelie  D'At'TniaiE  ,  seconde  fille  de  LVtnpc- 
reur  Joseph  1,  raorlc  le  1 1  décembre  17.it),  dont  il  eut  Maxi- 
milien-Josi'ph  ,  <]iii  suit;  Marie- Antoinette,  née  le  18  juillet 
17^4»  mariée,  le  i!'^  juin  1747  ?  à  Frcdcric-rliristian-Létipold, 
rince  tkcioral,  puis  électeur  de  Saxe;  Joséphine-Anne,  née 
e  7  août  i7.>4t  mariée,  le  10  juillet  17^5,  à  Louis-Gcnrges ^ 
margrave  de  Bade;  Juséphine-Marie-Antoinetle.  née  le  3omars 
i7-i<j,  mariée, le  z:>  janvier  i7<35  ,h  Josepli  II ,  i-oi  des  Romains, 
puis  empereur,  dont  elle  était  Iî  seconde  femme.  (  Voye^ 
Cliarles  Vil  ,  empereur,  Loub  XV,  roi  de  Fraïu.e .,  et  Marie- 
1  heièse ,  reine  Je  Luhème.  ) 

MAXIMILIEN-JOSEPH. 

174-''.  Maxim IuenJosepu,  né  le  28  mars  1727,  succéda  « 
le  20  janvier  i7-tT,  dans  l'éleciorJl  de  Bavière,  à  Cliarle^-Albert, 
son  père;  mais  il  n'en  di'vmt  paisible  possesseur  que  par  le 
traité  de  Kuessen  ,  signé  le  l'S  avril  de  la  même  année,  pai 
lequel  il  renunçaà  ses  prétentions  sur  la  succession  aalricliienne. 
Depuis  ce  lems,  il  ne  s'occupa  qu'à  répaier  les  malheurs  que 
la  funeste  cleci ton  de  sua  père  avait  attirés  sur  la  Bavière.  IL 
vil  .  sans  y  prendre  pari  ,  les  quetclics  qui  agitèrent  l'Alle- 
magne de  ton  tems.  Tandis  que  le  feu  de  la  guerre  dévorait  les 
états  de  stjs  voisms,  il  ûl  régner  la  paix  dans  les  siens,  avec 
tous  les  avantages  qui  en  sont  la  suite.  Ce  prince  mourut,  sans 
lignée,  de  la  petite  vérole,  à  Munich,  le  00  décembre  1777, 
univcrselioment  regrette  de  ses  sujets.  Aprî-s  sa  mort ,  le  con- 
seil de  conférence  s'etanl  asseral)le,  fit  lecture  d'un  acte  en 
vertu  duquel  la  coposscssion  de  tous  les  états  dont  jouissait  le 
feu  électeur,  avait  elé,  par  lui ,  cédée  à  son  plus  proche  agnat, 
Charles-Théodore,  électeur  palatin.  Maximilien-Joseph  avall 
épousé,  le  8  juillet  1747,  Maiiie-Ans£  Dii  Saxe,  née  l« 
2C)  août  1728,  (tlle  lie  Frédéric- Auguste ,  roi  de  Pologne,  élec- 
teur de  Saxe,  et  de  Marie.  Juscphe  il'Aulriehe.  Par  sa  mi>rt, 
rélecloral  de  Bavière  fut  éteint ,  conformémcnl  à  unie  de*. 
clauses  du  traité  de  la  paix  de  Weslphalic. 

CHARLES-THÉO  DÔR£ 

177^.  CHARLKS-TaÉooolvE,  électeur  palatin,  n'avait  pas, 
pour  traiter  avec  l'Auiriche,  attendu  la  mort  de  Maximihen-' 
Joseph,  électeur  de  Bavière  ;  loaiâ  les  négocialioiUjiie  poreat 


j 


BES  BOTS  DE   BAVIERE.     .  t^ 

Pire  assez  secrètes.  I.e  bruit  courut  que  la  Bavière  serait 
«cliangée  contre  les  Pays-Bas,  qui  seraient  érigés  en  royaume 
<lc  Rourgogne.  Frédéric  11 ,  roi  Je  Frusse  ,  ne  put  voir  tran- 
(|uillernent  un  tel  échange,  qui  centralisait  les  forces  de  la 
maison  d'Autriche;  ainsi  moins  par  intérêt  pour  les  princes 
bavarois  de  la  ligne  des  Deux-Pools,  que  mû  par  ceux  de  la 
Prusse ,  il  se  décida  à  s'opposer  à  Tarrangcrnent  projeté.  Il  en- 
voya secrètement  à  Charles  H,  duc  de  Deux-Ponts,  et  lui 
tîffrit  son  appui.  Ce  prince  ne  balança  pas  à  accepter  les  offres 
qui  lui  furent  faites;  il  prolesla  contre  tous  les  traités  faits 
Cl  h  faire  ,  invoqua  sa  majesté  prussienne  ,  qui  alors  parut  armée 

fiour  le  soutien  du  faillie.  La  France  approuvait  secr^teraent 
es  cfTorts  de  la  Prusse;  mais  liée  par  le  traité  de  l'jSGavec 
l'Autriche  ,  elle  élail  hors  de  mesure  d  appuyer  les  droits  du  duc 
de  Deux-Ponts.  Flic  oFlrîl  cependant  sa  médiation,  et  parvint 
i  empêcher  iVlTusion  du  sang.  Le  i  orijjjrès,  et  ensuite  le  traité 
de  Teschen,  du  i3  mai  1779,  concilia  les  différentes  préten- 
tions. L'intégrité  de  la  Bavière  fui  garanlie,  et  l' .Autriche  dut 
se  contentei  du  petit  dislrict  (cercle  de  Tlnn)  situé  entre  le 
Danube,  l'inn  et  la  Salia  :  tout  le  reste  demeura  à  la  Bavière  , 
comme  prérédcraminm.  Charles-Théodore  avait  institué,  l'an 
lyt^iS ,  l'ordre  du  ï^ion.  11  mourut,  le  iB  février  17(^9,  sans 
ijiosiérilé,  i''.  de  M  ahie-Eusabe ru-Aur.osTE  ,  sa  cousine  ger- 
maine ,  qu'il  aviit  épousée  le  17  janvier  I74-'-'  •  Gl'^  de  Joseph- 
Charles,  comie  pal.ilin  de  Sidzb.ith  :  elle  avait  fondé,  en  176G, 
l'ordre  de  S.iiiile  Flisabeth;  a'',  de  M  A  Ri  R-LÉOPOLDINE  ,  ar- 
chiduchesse d'Autriche,  qu'il  avait  épousée  le  i5  février  I7g5. 

MAXLMILIEN-JOSEPII,  roi  de  BAVièaE. 

17(^9.  Maximixien-Jo.sfph,  né  le  27  mai  17.SG,  chef  de 
la  branche  de  Bischweiler-l>eux-Ponts-15irckenfe(d,  succéda, 
le  t".  février  •7y>,  à  -ioti  frère  Charles  M,  drins  le  duché  de. 
Denx-Ponls,  alors  fxcupe  par  les  Frauçiis,  et  le  16  février 
1791),  à  Charles  -  Théodore ,  elecleur  palatin  et  de  Bavière. 
Le  -^6  décembre  iHtu ,  il  prit  le  litre  de  rut.  11  a  épousé  ,  i".  le 
3o  septembre  i7'<o,  iVlAHiE-VViLriEi.MiNE-.^UGU5TE  ,  fdle  de 
Georges    prince  de  Hesse-I  iarmstadt  ,  morte  le  60  mars  1796  ; 

a",  le   9    mars    1797,     FHEUIiRKJUl.-WlI^KELMINE-CAROLtSE  , 

née  le  i'.i  juillet  177'',  lille  de  Cliarlfs-Louis,  prince  hércdij 
taire  de  Bade.  Les  etilaiils  de  Alaximilien-Joseph  sont  : 

Du  premier  Ht  : 

i".  Louis-Charles- A ugijste ,  prince  roy.il ,  né  le  25  août 
ijdG,  marie,  le  12.  octobre  idiO)  avec  Thérèse-Char- 


l44  CHEON.  niST.   DES  ROIS  DE  BAVIERE. 

loi le-Louise-Frcdénqiie- Amélie  ,  née  le  8  juillet  1793^1 
fille  de  Frédéric  4  duc  de  Saxe-Hildbourghauscn  ,  uont] 
deux  princes  et  une  princesse: 

a.  Mnximilien-Joscph  ,    né  le  28  noverrtlire  1811  ; 

b.  OUon-l.ouis  ,  ne  le  1".  juin  iHi5; 
r.  Miiiliilde-Caroline-Frédértque  -WiJhelraine-Char- 

lolte  ,   née  le  .Ho  aoûl   i8i3j 

a*.  Charles-Théodore-Maximilien-Auguste,  né  le  7  juillet 

1795  ; 

3°,   Auguste  -  Amélie,  née  le  21  juin  ly-SS,  mariée, 
1 3  janvier  1806,  à  Eugène  Ac  Beaidi.irnais ,  alors  vice»" 
roi    d^ltalie,    aujourd'hui   prince  d'EicViUdl  ,   duc 
Leuclitenberg  ; 

4*.  Charlol le  -  Auguste,  née  le  8  février  "792,  mariée, 
i".  le  8  juin  1808,  à  Guilbume-Frédénc,  prince  rova" 
de  Wurlemberf; ,  mariage  non  consommé  et  déclara 
nul  en  juillet  i8i4!  ^"-  le  'o  novembre  1816,  à  Frai 
çois  I ,  empereur  d'Aulriclie  ; 

Du  second  lit  : 

'1. 

6".  Amélie  -  Auguste  ,  J 

y°.  Frédérique-Sophie-Dorolhée-Wilhelmine,  1  nées  le 
S".  Marie-Anne-Léopoldine  ,  (janv.  180S 

g*.  I.ouise-Wilhelmiiie,  née  le  3o  août  1808: 
10°.  Maximilienne- Joséphine -Caroline -Elisabeth,  né 
le  21    juillet  1810; 

Pourles  événCmenls  de  ce  dernier  règac,  voyais  chrono- 
logie qui  se  trouve  à  la  fin  de  cet  ouvrage. 


5».  F.lisal>elh  -  Louise ,  l     .     1  1         o 

'  >nees  le  12  novembre  looi 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DKS  DUCS, 


PUIS  ROIS  DE  SAXE. 


»Mniuihi¥mnnivniV¥wvmMm 


Ïjk  Swe  comprenait  autrefoîi  presque  toul€  la  partie  $epten« 
Irionale  de  rAllumagnc ,  eiilre  l'Utler,  la  Sala,  Tlsscl  et  la  mer 
GprnnarrK]UP.  Les  Saxons,  sortis  du  Holsteiri  et  du  Jutland^ 
occupèrent  ce  pays  :  ceux  qui  passèrent  le  Wescr,  vers  le  cou- 
chant, fiireni  apju'lès  Wes'pha'L's;  ceux  d'entre  l'KIbe  et  l'Oder 
furent  nommi's  Ostphalcs,  Les  bas  Saxons  habitèrent ,  entre  le 
Weser  ft  ri'-lbe  ,  jusqu'à  la  forél  de  Harlz  ou  Harz;  les  hauts 
Saxons  étaient  jilacès  entre  cette  forêt  et  celle  de  Bohême.  Ces 
peuples  eurent  anciennement  leurs  chefs,  qui  portaient  le  tilre 
de  rois,  puis  de  ducs.  Jaloux  de  leur  liberté,  ils  la  défendirent 
long-iems  contre  les  rois  de  France  de  la  première  race,  contre 
Charles-Martel,  Pépin  et  Charlemagne.  Ce  dernier  fut  trente 
ans  à  Içs  subjuguer,  et  il  y  réussit,  après  avoir  vaincu  Wiiikind, 
le  plus  fameux  de  leufs  chefs,  à  qui  il  bissa  le  duché  d'Angrie. 
La  Saxe  resta  soumise  aux  descendanis  de  Charlemagne,  qui  y 
envoyèrent  des  ducs  pour  le  gouverner, 

Ludolphe,  un  des  descendants  de  Witikind  ,  fut  comte  en 
Saxe ,  puis  duc,  H  mourut  le  ti  septembre  8(J4,  laissant  J'Hat- 
WiGE,  son  épouse  ,  lille  d'tbprhard  ,  duc  de  Frioul,  deux  (ils, 
Brunon  o<  Otion.  Brunon  fut  tué,  le  2  février  aSo,  dans  une 
bataille  contre  les  Normands.  Il  eut  pour  successeur  son  frère, 
Ollon ,  qui  «uit. 

OTTON  I. 

8H0.  Ottoît,  fils  puîné  de  Lndolphe,  fut  le  premier  qui  poïJ 
féda  le  duché  de  âaïc  héiédilairemenl.  Il  rendit  de  grands  scr- 
XVI.  jg 


i46  CHUoTroroGrE  msTOBrjyiTB 

vices  à  rompercur  Arnoul ,  dans  les  guerres  d'Italie,  et  fui 
tuteur  du  jeunp  roi  Louis  IV,  son  beau-frère.  Après  la  mort  de 
ce  prince  ,  on  lui  offiit  la  couronne  :  mais  il  In  nfusa  pour  rai' 
son  de  son  grand  âge  ,  et  proposa  Conrad  ,  conile  de  Franconic^ 
qui  fui  reconnu  de  tous  les  pc^uples.  Ollon  mourut  le  i.'i  no— 1 
vciubre  gia.  Il  avait  épousé  HebwIGE,  sortie  du  second  tnariagi; 
de  l'empereur  Arnoul,  dont  il  eut  Henri,  qui  suit;  A<ielaïdcj1 
abbesse  de  Quedliinbourg;  et  Barbe,  femiiie  du  comte  Henri) 
lige  des  anciens  margraves  d'Autriche. 

HENRI  I. 

gtî.  Henri,  surnommé  l'Ojseleuh,  né  l'an  87G  ,  succéda 
à  son  père  Ollon  dans  ses  biens  héréditaires,  qui  consislaienki 
principalement  dans  les  terres  de  Brunswick  et  de  Zell.    Mais] 
Conrad,  roi  de  Germanie,  craigtianl  qu'en  lui  confiinl  tous  lesJ 
fiefs  d'Otton ,  il  ne  le  rendit  Irup  puissant ,  se  couloula  de  l'in- 
vestir du  duché  de  Saxe,  et  donna  celui  de  Thuringe  à  un  sei— ] 
gneur  nommé  Burkard.  Henri,   excilé   par  les  états  de   Saxa^l 
prend  les  armes  pour  venger  celle  injure;  et  étant  entré  dans  la 
n^uringe,  il  en  chasse  le  nouveau  iluc.  Conr.'id  envoie  contre 
Henri,  son  frère,  Lberhard,  cjui ,  lui  ayant  livré  bataille  piés, 
d'Eresliourg,  y  reçut  l'un  des  plus  terribles  échecs.  Le  cariingfl 
■y  fut  si  grand  ,  que  les  Saxons  mirent  en  quesliou  p.3r  r."liller^c^ 
si  l'enfer  élail  assez  grand  pour  conieuir  celle  inuliilude  pres- 
que infinie  qu'ils  y  avaient  envoyée  en  un  jour.  Coni.'id  voidnH 
prendre  sa  revanche  en  personne,  et  n'y  réussit  pas.  La  Saxe  fui 
non -seulemiMit  victorieuse  sous   le  gouvernement   de  Henri  ,1 
mais  elle  devint  florissante  par  le  soin  4ju'il  prit  de  la  policcr  ell 
de  IVuihellir.  Avant  lui,  elle  n'avait  point  de  villes;   il  en  fit 
LSiir  plusieurs,  dont  Goslar,  dans  la  basse  Saxe,  esl  la  princi- 
pale, avec  des  fort  ilical  ions  pour  \es  nicilrc  en  silreté  ;  il  lirai 
des  campagnes  la  neuvii'me  parlic  des  habitants  libres,  et  les  1 
transjiorta  dans  res  villes  pour  li's  civiliser  et   les  exercer  danS'l 
les  arts.   EnGn  ,  il  changea  presque  entièrement  la  face  et  les j 
nnenrs  de  ce  duché.  Conrad  elanl  mori  l'an  ljiJ),  Henri  fut  élu^ 
pour  lui  succéder.  {^Vuyez  Henri  l'Oiseleur,  roi  de  Germanie.) 

OTTON  H,  DUC  DE  Saxe,  prcmibb  empbiieur. 

q36.  Otton.  dit  LE  Grand,  fils  de  Henri  I ,  cl  de  Mathilde, , 
sa  seconde  femme  ,  fut  duc  de  Saxe  el  r(ji  de  Germaiiie  en  tj.'ib'. 

Suis  empereur.  Ollon,  a  son  piemuT  voyage  d'Italie  en  t.j5i  ,; 
onna  legonverneinenl  de  |j  Saxe  seplenlrioiiale,  smrl'Liljc  ,  ij 
Ueriaan ,  lils  de  Uillling,  comte  de  Slubcusiurn  ;  el ,  en  i^Go  ou  1 


BE9  DUCS   DE   SAXE.  i^l 

S^^ilvant  M.  T.orenz,  il  le  fit  Hue  ht'réJitaire  <]n  même  paysj 

rt-servaiit  sonlemiMit  A  s.i  maison  les  domaines  (|irelle  avait  po*--*l 

sedés  à  titre  J'Iu-redllé.  (^f^'oyn  0\Ujn  i ,  purmiies  empereitr.i.Y\ 

HERMAN  BILLING,  ou  BILLUNG.  *• 

960  ou  c)Rr.  Hermak,  fils  de  BiUling  ,  seigneur  de  Stubens— j 
korn  ,  stT\il  le  roi  Ollon  ,  dans  toules  ses  guerres,  avec  zèle  et 
(listinrlinn  ;  il  él.iit  déjà  gouverneur  ou  duc  inititaiie  de  la- Saxe, 
lorsfju'Ollon  fil  le  siège  de  Mayencc  en  ^S.^  :  fuiclrjues  années'''] 
après,  il  obtint  eir  nropri-êlé  ce  ducbé,  pour  lui  et  ses  hoirs* 
nj3les.  Herman  bâtit  la  ville  de  Luneliourg,  et  défendit  ses  fron-H 
tières  contre  les  courses  drs  Danois  et  des   Sr.laves.    En  9^5  ,'f 
après  la  mort  de  Gérun ,  il  fut  fait  burgravc  de  Magdebourg. 
Hermatv  ("mil  ses  jours  à  Quedlimbourg  ,   le    l«^  avril  ^tS.  Il^ 
avait  épousé  Hildecarue  de  Westerbourg,  dont  il  eut  Ben— ' 
non,  4]ui  suit  ;  Luidger;  iVlalhiltle,  mariée,  1".  à  Baudouin  111, 
eoralc  de  Flandre;  2°.  ^  Godefroi  /e  Vieuv,  romie  de  Verdunt 
(la   g(''uéalogie  de  saint   Arnoul  Ciit.  ceiue    Malhilde   fille   de 
Conrad ,   roi  de    Bourgogne,  mais   d'autres  écrivains   La   don- 
nent an  duc  Herman);  Suanechilde,  femme  de  Thetmar,  frèr»' 
de  Géron  ,  arehevêr[ue  de  Cologne ,  puis  d'EcJcarl ,  marquis  de! 
Misnie. 

BENNON,  ou  BEtiNARD  L 

978.  BENNOJf  succéda^  Tan  97-3,  à  son  père  Herman  ,  dans, 
le  duché  de  Saxe.  Il  se  distingua  par  sa  valeur  eL  par  son  zclc-- 
pour  la  défense  des  églises.  Bennon  contint  les  Sclaves;  mais  il, 
chargea  ses  peuples  d'impôts.  De  son  lems,  les  Saxons  furent^ 
v;iincus,  <lans  une  bataille,  par  les  Danois,  près  de  Stade.  Ben- 
non mourut  le  9  février  1010.  Il  avait  épousé  Geyla  ,  fille- 
tl'un  prince  de  Poméranie,  dont  il  cul  Bernard,  qui  suit,  eL 
DieLxuar. 

BERNARD  M. 


1010.  BiîRîiAitD  H  9Hccé«k),  l'arv  loio,  à  Bennon,  son  père^ 
dans  la  Saxe.  Son  gouverciemcnl  fut  rempli  de  troubles;  il  se 
souleva  contre  Veinpereur  Henri  11,  el  entraîna  dans  sa  révolte- 
prcsque  toute  la  Saxe.  Il  maUraila  les  églises  de  Bri^tne  et  de 
Hambourg,  et  opprîm.»  Les  Sclaves,  Il  assista,  l'an  ioa4,  à  l'c- 
kction  de  l'empereur  Conrad  H.  L'empereur  Henri  111  lira  de- 
gj-ands  secours  de  lui  dans  la  gijerre  qu'il  eut  contre  lesliohé— 
miens,  en  ioJi(^  et  1041-  Bernard  mourut  en  1062.  Il  avait- 
tçousc ,  1".  L£fiTB.ADU  ,  lilLe  de  Harald  V.l  y.  loi  de  Norwègc  ;.. 


i4S 


CHRONÔLbOlE   HlÊtOAlQUt 


3^.  £lLlEC,  fille  de  Henri,  mirqiiis  «le  Schweirtfurt ,  doal  it 
eut  Ordul|>iie,  qui  suit;  Hcrinaii,  i]iii  eut  pour  part^igo  la  pro- 
viace  de  Nordalbing,  aujourd'hui  le  Holslein  ;  el  Ide  on  l\ac~ 
linde  ,  femme ,  i*.  de  Frédéric  »  duc  de  Lolhier  ;  a".  d'Albert , 
comle  de  ^iamur. 


ORDULPHE ,  ou  OTTON. 

loGa.  ORDITL7IIE,  fiU  de  Bernard  H,  lut  succéda  au  duché 
de  Saxe  en  loGa.  Les  Sclaves  se  révoltèrent  contre  lai,  et  re- 
tournèrent au  Paganisme.  Ordulplie  leur  fit ,  pendant  plusieurs 
années,  une  guerre,  dans  laquelle  il  fui  toujours  mallxeureuiCi 
Ce  duc  rhourut  en  1073.  Il  avait  éf>ousé,  i^.  GtsÈj.E  ,  fille  d'O- 
laijs,  roi  deNorvvège;  3°.  GbKTBUiiE,  fille  de  Conrad,  seconii 
fibde  Bernard  11 ,  margrave  de  Brandebourg.  Ucut  du  premier 
lit  Maguus,  qui  lui  succéda. 

MAGNUS. 

107.^.  Magncs.  fds  d'Ordulphe,  fut  à  peine  investi  du  Ju- 
ché Je  Saxe  apri^s  la  mort  de  son  père  ,  qu'il  se  mit  à  la  tôle  de» 
seigneurs  saxons  avec  Ollon  de  5axe,  duc  de  Bavière,  contre 
l'empereur  Henri  iV,  Les  Saxons,  l'an  107.S,  ayant  été  obliges 
de  se  soumettre  à  l'empereur,  ce  prince  s'assura  du  Magnus  el 
des  autres  chefs,  qu'il  envoya  en  différentes  villes  de  l'empire 
pour  y  être  gnrdes  à  vue,  he  duc  de  Saxe  .  remis  en  liberté  i  an- 
née suivante,  soutint  toujours  les  droits  des  Saxons.  I/an  loij.l» 
il  subjugua  les  Sclaves  rebelles,  après  leur  avoir  pris  quatuiite 
villes.  Il  mourut  en  1106.  Magnus  a^ait  épousé,  en  1070,  Sophie, 
fille  de  Bêla  1,  roi  de  Hongrie,  qui  lui  donna  deux  Llles,  Wulf- 
hilde,  mariée  à  Henri  le  Noir,  duc  île  Bavière,  à  qui  elle 
apporta  en  dot  les  biens  allodtaux  de  sa  mnison,  dont  faisait 
partie  la  principauté  de  Lunebourg;  el  Eilike,  laquelle,  ay.'xit 
eu  pour  sa  part  les  margraviats  de  Saltwedcl  ci  de  Brandebourg, 
qui  dcpcndaienl  alors  de  la  Saxe,  épousa  Oltun  de  Ballenstedl , 
souche  de  la  maison  d'Ascanie  ou  d'Anhall,  qu'elle  fit  père 
d'Albert  l'Uuis  (morte en  ii4o);  hicbarde,  troisième  fille  de 
Magnus,  épooiia  iickarl,  comte  de  Scliej'reti.  {^Oriif.  Uuica-^ 
Magnus  fut  le  dernier  duc  de  Saxu  de  la  maison  de  B.Uiind. 

LOTIIAIRE  DK  SUPPLENBOURG,  depuïs  empereur. 

1106.  LoTiiAiap.  DE  ScppLENBOviiG ,  fils  de  GcbeliaiHl, 
comte  de  Querbirt  et  deSunpleubuurg,  avait  donne  dans  s;i  jru- 
iics$£  des  ;uar()ucs  de  sst  valeur  en  diflérrnti^  guerres,  i^'entpc- 


I  DBS  nvci  sr  SAXc.  t49 

reur  Hiinri  V,  ^  la  mort  du  duc  Magniis,  dëcëtlé  sans  enfants 
mâles,  lui  donna  !(■  iluclié  de  Saxe  en  1106.  Il  gouverna  les 
Saxons  cl  les  Scliui's  avec  beaucoup  de  prudence.  Cependant , 
quelques  sujels  de  méconlenlcmcnt  qu'il  rut  de  l'empereur  en 
iii3,  le  détachèrent  de  son  service,  et  le  portèrent  même  k 
former  contre  lui  une  ligue,  dans  laquelle  entra  Sigefroi,  rornle 
palatin  «lu  Kliiti,  Henri  proscrivit  les  rebelles  dans  une  di^le^ 
tenue  pour  cet  effet  à  Lrfort.  Lolhaire,  poursuivi  par  Hojijier, 
comte  de  MaiisfeJd,  lieulenant-gencral  de  rempereur,  se  trouva 
réduit  au  point  dV'tre  obligé  de  venir,  nu-pieus  et  en  cliemise  , 
demander  paidon  k  ce  monarque,  le  jour  de  ces  noces,  ceJé-» 
brées  le  7  janvier  iii4i  tla^s  la  diète  de  Mayenf.e.  (Albcric.) 
Mais  à  peine  eùl-il  été-absous,  qu'il  trama,  dans  la  diète  même, 
une  nouvelle  conspiration,  avec  plusieurs  des  princes  et  des  sei- 
gneurs qui  s'y  trouvaient.  Celle-ci  fut  plus  dangereuse.  Il  est  vrai 
que  le  comte  de  Mansfeld  ravagea  la  Saxe  et  la  Westphalie; 
mais  il  fut  battu  par  les  rebelles  près  de  la  forêt  de  Welfens- 
helts  ,  dans  son  propre  comté.  Cet  échec  des  troupes  iro|>éri.ile» 
fut  suivi  d'une  défection  presque  générale.  L'an  1 1  if) ,  les  prin- 
ces, assemblés  à  Frilzlar,  somment  l'empereur  de  leur  ren<lre 
fustice  sur  leurs  griefs,  et  menacent,  s'il  balance  à  les  .salis-« 
faire,  de  le  déposer.  Henri,  pour  les  apaiser,  lient  à  Tiihur 
une  diète,  oij  ij  publie  une  [>aix  générale,  et  restitue  aux  mé— . 
contents  les  fiefs  et  les  terres  qu  il  avait  appropriés  au  domaine 
Je  l'empire,  sans  égard  nourleurnncicnnc  posses.sion.  Les  prince* 
àe  Saxe  alors  se  réconcilient  avec  hii.  L'an  1  iï.S,  Lothaire  fui  élu 
empereur  après  la  mort  de  Henri  V.  (V.  /es empereurs.)  Hâtait 
épousé,  en  iii3,  Rjr.UENSE,  fille  cl  héritière  de  Henri  te  Gras, 
duc  de  Saxe  sur  le  Weser,  dont  le  père,  Otton  de  Nordheim, 
duc  de  Bavière  et  de  Saxe ,  sur  le  Weser,  descendait  de  Henri 
de  Saxe,  frère  cadet  de  l'einpereur  Otion  le  Grand  :  elle  réu- 
nissait dans  sa  main  les  l)iens  allodiaux  de  cette  partie  de  la  Sa&e 
el  de  Brunswick.  Gerirude,  sa  fille  unique,  fiorla  relie  riclia 
succession  à  Henri  le  Superbe ,  duc  de  B.ivièrc ,  (jui  fut  investi  ^ 
eu  II  36,  par  l'empereur  Lolltaire ,  sou  beau  père,  du  comté 
de  Nordheim  ,  sur  le  Wcs«^r ,  et  de  la  seigneurie  do  Bruns^vick. 
Lolhaire,  à  ces  honneurs,  ajouta,  la  méoie  année,  le  duché  de 
Saxe. 


HENRI  LE  SUPERBE  ,  duc  de  Bavièbe  et  db  Saxe. 

11.^6.  HEUni  LE  StiPERHEt  fils  de  Henri  le  Noir,  duc  de  Ba- 
vière, el  de  WuHliilde  de  Saxe,  ayant  été  pourvu  du  duché 
de  Saxe,  par  Tempcreur  Lothaire,  son  beau-père  ,  s'aiiira  l'iu» 
dignalion  Je  Conrad  ,  roi  des  Uomaius ,  successeur  Je  Loiliaiie  ^ 


» 


i55  CHR<TW3i.norB  msTour 

en  refusant  de  le  reconn.iftre.  Conrad  Pavairt  mis,  l'an  tifîl?^ 
au  l),in  lie  rerapiifi,  domiâ  laSn.xtà  AlUeri  lOurs,  mafi;r.ivp  il» 
£ran()(>l>i>iirg.  Los  étals  Je.  S.ixiî,  «pi  av.'Hk'nt  [laru  (l'abi)r(J  ap-* 
prouver  la  [»roscripiion  de  llL'nri ,  rovionnoiil  de  ii'iir  f>rcmit'rff 
rraprossion ,  et  se  joignent  à  Il«!iTri  pour'  diassiT  son  ciwniM- 
tilcur,  dfj.i  inaitre  en  partie  de  ce  iluclié.  Henri,  vaint|ui'ui» j 
d\^lliprt ,  conclnt  ,  en  riiiij,  mie  trêve  d'un  an  avec  le  roi  deJ 
Romains,  et  mourut  le  ic)  septenvbre  de  la  m<*nie  armée  ,  lais- 
sant un  fils  it  pejtii'  âgé  de  dix  ans,  qu'il  recommmda  en  mou- 
rant à  rarct»evé<pie  de  Magdebourg  et  aux  autres  princes  saxons» 
(  Voy.  Us  ducs  de  Buifirtre.  ) 

HENRU  DIT  LE  LION. 

iiSg.  Hesri,  dit  Lii  Lion,  né  Tan  i  rat) ,  élevé  sous  la  tutell* 
de  \^'^elphe,  son  oncle,  depuis  mwtpjis  de  Toscane ,  prétendît 
au  »luclie  de  Saxe  ,  par  l'orgniic  de  son  tuteur ,  anssilôt  3\n->-s  \w 
mort  de  Henri  le  Siif}fr//e,  son  |i  Te.  Mais  il  ne-  fut  conlirnié 
qu'eu  1 142,  i  la  difîle  de  Kraniiort.  (>ii  vil  df-s-lors  bcilltr  enî 
lui  d'éminente.s  «jnililes  avec  une  grande  ardeur  pour  reeoiivret*  1 
l'héritage  enficr  de  ses  anciMres,  Lan  i  «47»  accompagné  de  çotf 
lutem-,  il  porta  la  guerr<'  dans  le  pays  des  Dlthmarses ,  qw»  (ait 
aujouril'hiii  partie  du  Holsiein,  sous  prétexte  île  venger  la  inorB 
de  Kodolfe,  ronile  de  Stade,  qu'ils  avaient  lue  cinq  ans  aupara- 
vant,et  don!  le  romié  lui  était  ilevoiufauledeiKislérilé.  Il  dompt* 
la  férocité  de  ce  p<>iii>le  barbare  et  le  contraignit  d^  subir  le  joug" 
de  sa  domination.  Il  lui  restait  à  recouvrer  la  Bavière,  usurpe» 
sur  sa  itiaison  par  celle  d'Autiiche.  Mais  il  ne  put  y  réussir  lanlr 
que  l'empereur  Cor»rad  vécut,  malgré  les  grands  mouvement» 
qu'il  se  dunna  pour  cela ,  de  concert  avec  son  oncle.  C'était  » 
Frédéric  1,  successeur  Je  Conrad  ,  et  cousin  de  Henri  le  Lio» 
par  sa  m^re,  qu'était  réservé  le  mérite  de  son  ret  ab  lisse  me  nr 
dans  ce  ducbé.  l'rédérir  «l'obligea  pas  un  ingrat.  Henri  signal» 
sa  reconnaissance  envers  lui  ilan»  plusieurs  occasions  impor-J 
tantes.  Mais  des  intérêts  opposes  les  ayant  brouillés  dans  la  suite  ;! 
les  choses  en  vinrent  an  point  que  Henri  se  vit  dépouillé,  l>ai>ni  ,• 
proscrit  ,  et  obligé  de  mener  une  vie  errante  pendant  plu- 
sieurs années.  Les  ennemis  qiw  l'empereur  lui  avait  suscités , 
partagèrent  entre  eux  les  états  qu'il  tenait  de  reinpiio.  On  » 
parlé  ci-devant,  à  l'ailide  des  ducs  île  Bavière  ,  de  la  désertion 
que  Henri  éprouva  «.Uns  sa  disgrâce  en  ce  <luclié.  Il  subit  le 
même  sort  en  Saxe,  où  les  comtes  de  Srliauenbourg  (anjonr- 
d'inii  de  Holslein),  de  Uaizeliouig ,  d  lildenliourg,  deSth%\e- 
rin  ,  de  Luchow,  de  Diépiioll/. ,  de  Hoya,  et  «l'autres  grands 
vassaux  de  la  Sane,  secouèrent  le  joug  de  Henri  et  s'érigérenl 
dans  k'urs  t«rres  en  souverains  indépendants.  l.csevOque:»  lelc-^ 


SES   BVCS  DE  SAXE. 

vani  de  la  Saxe  ne  furent  pas  les  moins  empressés  à  profiter 
du  malheur  lir  Henri  povir  se  reiiier  iJe  sa  mouvance  et  se  mettre 
en  pleine  tiljerle.  l*n  vil  aloi-s  les  Archevêques  de  Brème  ou  tl<4 
liambnurt;  it  ceux  de  Magdelionrg^  les  évoques  d'Osnabriick, 
de  Paderborn  ,  de  Verden,  de  Munster,  d'HalbcrsIadt,  usurpée 
Ic!.  drriits  régaliens,  cl  réunir  en  leurs  personnes  l'autorilc  lem-i 
jiorelle.  a  la  puissance  spirituelle  sur  leurs  dioccsaini.  Le  duché 
de  Saxe,  ainsi  dégrade,  (ul  adjuge  par  Tempcrcur,  l'an  iiiiOi 
au  prince  qui  suit,  (  Voy.  Us  ducs  de  Bavièn.  ) 

I5ERN.VRD  m  D  ASCANIE. 

it8o.  BEnNARD  m  d'Ascanie,  fds  d'Albert  l'Ours,  comtQ 
d'Anhalt  ou  d'Ascanic  el  de  JicUeiisledl ,  margrave  de  Drande-" 
bourg,  et  pelil-lils  d'Oiion  d'Ascanie,  et  dEilikc  de  Saxe, 
fille  du  duc  Maginis ,  hil  investi,  en  iiMn,  par  Temperenr 
Frédéric  I ,  du  <lnché  de  la  Saxe  orientale  et  du  cercle  de  Wit- 
temberg  ,  où  il  lit  sa  demeure.  Ix'  ducbé  d'Atigiieel  de  VVcsts- 
nlialie  échut  k  l'arrlievfque  de  Cologne.  Henri  le  Lion  ne  laissa 
pas  ceux  qui  l'avaient  deiiouillé  tran>|uille.s  possesseurs  de  leur 
proie.  I.ps  plus  fidèles  de  ses  vassaux,  Bernard  de  VVelpe^ 
Adolphe,  comte  de  liolstein  ,  Bernard  ,  comte  de  Ratzebourg, 
cl  Giinzelin  ,  comte  de  Sclnverii) ,  ayant  réuni  les  forces  qu« 
Henri  leur  avait  confiées  à  celles  qu'ils  ai'aicnt  rassemblées  par 
ses  ordies,  allaquèreut  ses  ennemis  près  d'Osnnliruck,  el  rem- 
portèrent sur  eux  une  victoire  complète.  Leur  principal  chef, 
Siiiton ,  comte  de  Teckleuboni-g ,  vassal  de  la  Saxe,  ayant  été 
fait  prisonnier,  fut  tond'.iil,  chargé  de  fers,  au  duc  ,  et  n'obtint 
sa  liberté  qu'en  faisant  un  nouvruij  serment  do  fidélité,  qu'il 
ne  viola  plus  depuis.  Mais  ce  succès  fut  bien  contre-balancé  par 
une  division  fatale  ipji  en  fut  la  suite.  J^e  duc  de  Hulstein ,  s"at- 
trlbuant  tout  l'Iuunieur  de  cette  journé;* ,  prétendait  que  les 
prisonniers  devaient  lui  appartenir.  Henri  les  lui  disputa,  et» 
|wr  cette  contestation  déplacée,  occasiona  la  désertion  de  ce 
puissant  allié.  (.e]>pntlant,  ayant  marché  quelque  tems  après  avec 
un  corps  d'aimee  en  Tliuringe,  il  en  défit  le  landgrave  avec 
Sun  frère,  le  comte  palatin  de  Saxe,  et  plus  de  quatre  cents 
gentilshommes.  Le  nouveau  tluc  de  Saxe,  Bernard  ,  n'échappa 
que  par  la  fuite,  et  les  deitns  de  son  armée  furent  disperses  et 
poursuivis  jusqu'à  Mulliausen.  L'empereur,  informé  par  celui- 
ci  «le  son  désastre,  vole  en  Saxe,  ou  la  terreur  f|u'inspira  sa 
présence  ,  detacba  des  intérêts  de  Henri  presque  tous  ses 
ofhciers  et  ses  vassaux.  L'an  1182..  tandis  que  1  archev('<|ue  de 
Cologne  fait  lesiej^e  de  Brunsv\-ick,  L'empereur,  acconipRgué  d<; 
VAscjqie,  eaticfrcud  celui  de  Lunebouj 


deux  villes  font  une  égale  résistance  qui  oblige  k  converlir  l'aa 
M  l'autre  siijce  en  blocus.  Mais  la  ville  de  Ralzebourg,  tjuoiquC 
située  an  milieu  J'un  lac,  ouvre  volontairement  ses  portes  à 
Frédéric.  Henri,  retiré  à  Slaile,  se  voit,  en  peu  di*  lern*,  aban- 
donné de  la  plupnrl  tfe  ses  troupes^  que  l'empereur,  par  ses 
émissaires,  av.iit  trouvé  moyen  de  d<bniiclier.  Keduit  alort  à| 
prendre  le  parti  Je  la  soumission  ,  il  cotisent  que  la  diete  d'I^r^j 
fort  ik'cidc  de  son  sort.    L'arrêt  que  rendit  celte   .nssenabléé ,  M 
condamna,   l'an    iiSG,   à  trois  ans  d'exil,  en  lui  conscrtati* 
néanmoins  ses  biens  patrimoniaux  ,  en  quelque  endroit  qu'il 
fussent  si tui!S.  Henri  partit  pour  l'vVnglcterre  ,  où  il  fut  honora- 
blement accueilli  parle  roi  Henri  11  ,  son  beaii-p^re.  Bernard 
d'Astanie  demeura,  par  sa  retraite,  en  paisible  jouissance  du] 
duché  de  Saxe  jusqu'à   la  mort  de  l'empereur  Fiédéric.  Maisi 
après  cet  événement,  Henri  le  F^ion  ét.uit  revenu,  l'an   ti<|t 
fn  AUemaene ,  reprit  ,  en   peu  de  lems,  la  Saxe  sur  le  di* 
Bernard.  Letle  hardiesse  heureuse  réveille  l'animosilé  ries  étal 
de  l'empire  contre  le  duc  Henii.  Ils  le  déclarent  ennemi  ]>ublié 
dans  les  diètes  de  Mersbourg  et  de  Goslar ,  et  le  roi  des  Romains»J 
Henri  VI ,  se  dispose  à  le  dépouiller  de  ses  terres  alloJtali's  déj 
Brunsnick  et  de  l,unebour§  ,  qui  seules  avaient    échappé  ait 
nauiraoe  de  son  ancienne  puissance.  Henri  le   Lion  prévint 
coup  funeste  par  une  pronaplc  soumission  ,   appuyi-e  de 
médiation  du  comte  palatin  nu  Rhin  ,  oncle  du  roi  des   Ko-' 
mains.  I.a  Saxe  par  là  fut  rendue  à  Bernard ,  qui  vécut  dans  U 
suite  en  paix  avec  Henri  le  Lion.  Cejui-ci  toutefois  ne  rcnonrà 
pas  absi>lumcnt  à  ses  tlrolls  sur  ce  duché.  Quelque  redevable 
que  fiii  Bernard  à  Henri  VI,  sa  reconnaissance  néanmoins  ni 
Je  rendit  pas  aveuglément   dévoué  à  toutes  ses  volontés.   C 
prince  ayant  formé  le  dessein   de  rendre  l'empire  héréditair 
iiaiis  sâ  niaison  ,  le  duc  de  SaiCe  fui  des  premiers  a  s'y  opposerJ 
Leslime  que  Bernard  s'attira  par  celle  conduite  généi^euse, 
er^g.igca  les  arclit'v/^qiics  de  Trêves  Cl  de  Cologne  ,  et  plusieur 
autres  membres  de  la  diète  d'Andernach  ,  assemblée  Tan  i  igS, 
lui  offrir  l'empire  vacant  par  la  mort   de  Henri '\'l.    Bernar 
eut  la  modération  feinte  ou  réelle  de  refaser.  .\rnold  de  Lu-*! 
l>e«.k  fait    un  portrait  assez  désavantageux  «Ju  duc   Bernard  ti 
X   Ce   n(^n^e^u  duc  île  Saxe ,  dit-il,   que  l'empereur   Frédériêr| 
»  avait  substitué  à  Henri   le    Lion  ,  et  qui  devait  tenir  serrée 
»  les  rt'tit'S  du   gouvernement  ,    u'agissail   qu'avec   lenteur  « 
>•  nonchalance.  Ce  n'était  plus  alors  ce   ni"me   Bernard  qu 
ji  s'était  montre  si  vaillant  pendant  qu'il  n'était  que  comte! 
»  dès  qu'il  fut  duc ,   il  parut  au-dessons  de  sa  dignjlé ,  et  n| 
»  montra  plus  qu'un  homme  timide  ,  incertain  ,   négligent  ' 
»  loin  de  soutenir  son  nom  de  princ<! ,  il  uc  put  ui  se  faii 


DHS  00 es  RE  SA«.'  tlsV 

w  liôtineur  dans  Tcmpire  comme  son  prédécesseur  ,  ni  s'allirer' 
»  le  respect  des  autres  princes,  ou  in^mc  Je  sj  simple  iio— • 
"■  blesse.  »  Bernard  termina  ses  jours  en  1213.  Il  avrjii  épousé, 
i*.  JVTTE  ,  princesse  danoise,  à  ce  qu'où  prétend,  morte  en 
iicfi  ;  a**.  Sophie,  fille  de  Louis,  dit  de  Fer  y  landgrave  Je 
Thuringe.  Du  premier  lit  vinrent  Albert ,  qui  suit  ;  Hertri ,  dit 
fe  Gras  el  ie  Vieux,  fait  prince  d' \nhall  par  l'empereur  Fré- 
(Jéric  11  en  luiii.  (C'est  de  lui  que  descend  loule  la  maison 
(TAnhali  d'aujourd'hui.  )  Du  seconu  lit  sortit  Henri  le  Jeune, 
comte  d'Ascanie  ,  mort  en  l2!^'i. 

ALBERT  L 

1^12.  Albert  I  succéda,  Tàn  tats  ,  au  duc  Bernard,  son 
père,  dans  le  Judié  de  Saxe.  L'an  1227,  il  joignit  ses  troupes 
aux   confédérés  contre  WalJemar  11   ,   roi    de   DaiiemarcK  |^ 
s'empar.!  de  plusieurs  villes,  et  remporta  une  grande  victoire ,.j 
le  33  juillet,   à  Bornliavet.    (Mallet.)  II  accompagnai,    l'an,: 
laaS,  l'empereur  Frédtilc  II  en  Orient,  et  combattit  vaillara-, 
ment  contre  les  Sarrasins  en  Egvple.  Albert  mourut  en  1260»^ 
Il  avait  épousé  Hélène,  fille  J'Oltori,  surnommé.  CEnfant  ^A 
duc  de  Brunswick,  et  Je  Mathilde  de  Drandcbourg,  dont  il  eut.J 
^  Albert  II ,  qui  suit;  Jean  ,  qui  eut  en  partage  une  partie  de  laj] 
'  b'asse  Saxe,  et  fut  la  lige  des  ducs  de  Saxe-Lawenbourg,  élelntiJ 
en  itiSif  et  mentionnés  plus  loin;  Rodolfe,  marié  à  Anne,  fille) 
de  l/ouis,  comte  palatin  du  Rhin  ;  Frédéric,  évoque  de  Mers- 
biurg ;  Judith,  femme  d'Iiric  IV",  roi  de   Danemsrck  ,  puis 
4^un  burgra'vc  de  liothenbourg  ;   Malhildc  ,    mariée  à  Jean  ,,, 
comte  de  llolsteiu-VVagrie  ;  Agnès,  femme  de  Henri  III,  duc^ 
de  Breslaw;   Marie,  femme  de  Baruime,  duc  de  Poméranie  ;i 
Elisabeth,  alliée  à  Conrad  ,  comte  de  Rréne,  et  Sophie,  qu'or 
fait  mal  a  propos,  suivant  M.  Pauli,  femme  de  Jean  I,  mar^ 
grave  de  Brandebourg.  Mathieu  Paris  rapporte  que  le  duc  Albert 
dlait  d'une  slaUne  si   démesurée,    quV'lanl   venu  à  l^ndres. 
en  13^0 ,  chacun  accourait  pour  le  voir  et  l'aJmirer. 

ALBIRT  II. 

13R0.  Albert  II,  fils  et  successeur  d'Albert  I,  eut,  dantf.] 
son  partage,  la  haute  Saxe,  et  fit  sa  résiilence  à  Wilteraberg, 
L'an  luSâ  ,  après  la  mort  de  Henri  l'Illustre,  marquis  daj 
Miinîc  ,  il  obtint  l'investiture  du  Palalinat  de  Saxe,  avec  le  i 
vicariat  de  Pcmpirc.  Albert  assista  à  trois  élections  d'empereurs^, 
«elle  de  Rodolphe  1 ,  celle  d'Adolphe  et  celle  d'Albert  1  ,  d'oîj 
ses  successeurs  prétendirent  ^tre  seuls  de  leur  maison  en  pos- 
session du  droit  d'élire  les  empereurs.  L'an  ta8(S,  après  la  moctl 
XVJ.  -is* 


t54  CBROWOtOCIK  mSTOlWQTn! 

de  Henri  i' Illustre,  Il  fut  investi  par  l'empereur  Rodolphe^ 
son  beau-père ,  du  Palaiinal  de  Saxe  ,  qui  est  resté  dans  si 
maison.  (Struvius,  Corp.  Hist.  Germ,  p.  b:jo.)  Albert  mounit, 
suivant  plusieurs  hisioriens,  le  a5  août  «298,  à  Aix-la-Clia- 
pelle  ,  élouflé  par  la  foule  au  couronnement  de  iVrapereur 
Albert  I ,  son  beau-frère;  d'aulres  meltent  sa  mort  en  liioa  et 
i.3û8.  11  avait  épousé  ,  l'an  12^3  ,  Agnes  ,  fille  de  l'empereur 
Rodolpbc  I  (morte  en  iSza)  ,  dont  il  eut  RoHoife  1 ,  qui  suit; 
Albert ,  évoque  de  Passaw  ,  mort  en  i342;  Wenceslas  ,  mor^ 
en  iSay  ;  et  Oiton,  mort  en  i34g.  (.for,  Henri  Tllluslrei 
landgrace  de  Thuringe.  ) 

RODOLFE  I. 

RoDOLFE  1  succéda,  Pan  1298  ou  i3o8,  à  son  père  dans  I« 
duché  de  Saxe  :  il  obtint  ensuite  le  burgrnvial  de  Magdebourg 
Mais  ,  dès  Tan  1290,  l'empereur  Rodolplic  I  l'avait  investi 
cbmlé  de  Bren   et  de  Wetlin ,  vacant  par  la  mort  du  comt4 
Otion  III,  son   proche  parent,  décédé  sans  enfanis.  (SiruvJ 
Cùrp.  Hist.  Gerrrian. ,  p.  bao  )  11  assista  ,  l'an  i3o8,  5  l'élccliod 
de  l'empereur  Henri  Vil.  L'an  i3i4.r  étant  à  la  diète  d'ck-clioiil 
à  Francfort,  il  se  Jét^bra  pour  FréJéric  d'Aulrirlie  ,  cl  s'aliira* 
l'inimitié  de  Louis  de  Bavière,  qui  resta  empereur.  L'an  iS^z, 
il  fit  une  irruption  dans  le  Brandebourg,  et   assiégea  inutile- 
ment Francfort-sur-l'OJer.  Il  donna  sa  voix  ,  l'an    i.74t>,  jinur 
réiection   de  Charles  IV,  roi  des  Romains.  Ce  prince  le  uvo 
i*isa  contre   la  prélenlion  des   ducs  de  Saxc-L.iwenbourg,  qu^ 
voulaient  jouir  du  droit  d'élire  l'empereur,  conjoinlemcnl  ave(^ 
les  ducs  de  la  haute  Saxe.  RoJolfc  mourut  fort  âge  ,  l'an  1356^ 
Il  avait  épousé,  i".  Jddith  DE  BnANDEBOUHG,  fille  du  ui.ir-»" 
grave  Otlon  le  Long,  morte  en  j.32b;  3".  Ccnégonde,  prin4 
cesse  de  Pologne ,  morte  en   i333  ;  3".  Agnès  ,  comtesse  de 
Lindau,  décédéo  en  i343.  Il  eut  du  premier  lit,  RodoUe  il 
qui  suit,  et  Otton  ;  du  .second  lit  :  Wenceslas,  électeur  apréi^ 
»on  frère  ;  Béatrix,  femme  d'Albert  le  Jeune  ,  prince  d'AnhaU-| 
Dessau  ;  Elisabeth  ,  femme  de  AYoldemar  J ,  [u  ince  d'Anhalt- 
Scssau  ;  et  Agnès,   mariée  à  Bernard  111,  prince  d'Anhall- 
l^ernbourg. 

RODOLFE  IL 

i35G.  RoDOLFE  U  succéda,  l'an  i36G,  à  Rotlolfe  I,  soicl 
père.  Eric,  duc  de  Saxe-Lawenbourg ,  renouvela  le  procèétl 
pour  le  droil  d'élection,  qui  leur  fut  accordée  l'alternalive^ 
par  provision  seulement;  mais  l'enipereur  Charlis  IV  lerminil 
dcfiuiii>emnl  la  querelle,  par  une  bulle  datée  de  Francfort, 


©ES  rtVCS  tJH  SKXtl  l55 

»u  mois  de  juin  1376,  en  faveur  de  Wenceslas  ,  frire  et  suc- 
cesseur de  Rodolfe.  Après  la  mort  de  Guillaume  ,  duc  de  Lu^ 
nebourg,  Rndolfe  (ÎL  la  guerre,  pour  revendiquer  ce  duché,  s 
son  neveu,  Albert  de  Saxe,  (ils  d'Agnès  de  Lunebourg.  Kodolfe^ 
iDouruI  le  G  décembre  1^70.  11  avait  épousé  LLitiABEiH,  com*- 
tcssc  de  Ruppin  et  de  Lindau  ,  morte  en  iSjS ,  sans  enfants. 

WENCESLAS. 

1870.  Wenceslas,  frère  de  Rodolfo  11,  lui  succéda  préféij 
Tableruent  à  Albert,  fds  d'Olton  ,  qui  était  faîne  de  Wenceslasl 
Une  bulle  de  l'empereur  Charles  IV,  datée  de  Metz,  lui  ac— 
corda  cette  préférence.  W^enceslas  entra  dans  la  guerre  entre 
Albert,  s«n  neveu  et  les  ducs  de  Brunswick;  rtiais,  ayant  assiégé' 
la  ville  de  Zelle,  il  y  fut  tué  en  i388.  Il  avait  épousé  CeaLÎ 
DE  Carrara,  fille  de  François,  seigneur  de  Padoue,  morte 
en  1429,  après  lui  avoir  donné  RodoUe  IIF,  qui  suit;  Alberi  Mt^ 
duc  après  son  frère;  Wenceslas,  désigne  archevêque  di:  Mng^j 
dcbourc,  mort  en  1402;  Marguerite,  mariée,  en  i386,  à  Ber-î^ 
nard,  duc  de  Bruns^vi^k-Lunel)Ourg;  Anne,  mnriée  à  Fréd'TiC' 
de  Brunswick,  bcre  du  précédent,  puis  h  Balthasar,  landgiard-^ 
de  Thurioge. 

RODQLFË  III. 

i38ft.  BoDOLFElIl   succëdia,   l'an   1 38^  ,  à  Wencclas ,  soor  : 
père,  dans  l'électorat  de  Saxe.  Celait  un   prince  sage  et  ma- 
gnanime :  mais  il  fut  malheureux   dans  la   guerre  qu'il   Gt  ^  < 
rélecteur   de  Mayence,  en    iSgS.    L'an    1400,  il  accompagru^,! 
Frédéric,  duc  de  Brunswick,  qu'on  venait  d'élire  empereur  att 
lieu  de  Wenceslas.  Frédéric,  le  2  août,  fut  attaqué  et  tué  enf 
chemin,  et  Rodolfe  blessé.  L'empereur  Sigismond  l'envoya  ezi< 
Bohême  pour  traiter  avec  les  Hussiles;  mais  il  y  péril  par  le- 
poison  ,  en  i4i8.  Rodolfe  avait  épousé,  1".  Anne  ,  nlle  de  Bal- i 
1+iasar  ,  marquis   de   Misuic,  morte  en    iS^S,  dont  il  eut  déujf  ( 
fils,  W'-'nceslas  et  Sigismond,  qui  furent  écrasés,  l'an  i4o6," 
à  Wittemi>erg ,  avec  d'autres  personnes,  par  la  chute  d'u^e^] 
tour  ;  a",  le  6  mars  i  ^96,  Ba.rbe  ,  fdle  de  llupert ,  duc  de  Li-^j 
gnils,  morte  en  i435,  H  ne  laissa  qu'une  fille,  nommée  Barbe/] 
mariée  ,  en  tifis^  à  Jestn,  margrave  de  Brandebourg. 

ALBERT  IlL 

i4i8.  Albert  III  succéda,  l'an  i4<8,  dans  l'élertorat ,  ftf< 
Rodolfe,  son  frère,  cl  y  fut  confirme,  l'an  1422,  par  Tempe-" 
leur  Sigismond,  à  Brcsla>y.  U  mourut,  la  même  année,  de  l^' 


A  l(«  le  Rentier  4iec 
OMS.  Ef«ciT,< 


<r<« 


«»  b»- 


irçs 


9.11 


d  ae 


àt  Té 


InBoM 
tai   Sammt  t'ua   rt   ImUt,  cS  battit 

['deOMat  ,  k  f»  ina  «ie  I  aa  t*»»,  \ 

Ltic .  «kat  BOM  ftatlaw,  Lbm,  riMtf  |dUliii  4m 
#1  f  fcderîr     deOcaf  <k  loB^tiMBrg  -  ex  dmâcr,  s'e- 

j  Stfnfal ,  oouc  cn>c  anllc  Sara»  imt  9^*3  paya  caafK; 

à  tjtf^mmmà.  U  Ifiarf  f^aecUnl  4r  Satf  â  aa  rtmat. 

^BÎ  k  pnaiMwt  eacccc  af^parfbai  (tTAS).  ii 

FIlÉOtftfC  1  DE  MISNIE,  mt  LE  BELUQUEUX. 

jri(>3>  Ftà»itBit  %s.  BEiiiçctrx,  <]c«xicflK  Gk  de  Fç^ 
i'\r,  te  VaUiaal-,  Uoi^nvr  de  Thonop  cl  narquis  Ur  Munie, 
laMl  ot>i<ntu  de  l'rfRprrwr  IVle^ioral  ik  &!tc.   1«  ioar  ^ 
.    '  t  rior«stiiwre  en   i**^  »  à  B*iJ*,r« 

•In  «kctears  L'an  1436,  il  oufriic 
'  rînilr^urs^  r:  T"  '  tr, 
.     j]ciaoe  ^u  \l  Cl  .i(  , 

il«r»  (iti  lie  M) ML  l'rtA.ope  le  Rite  vole.  ;iu  ««roars 
r.  A  Kia  airitcc  ,  oac  lerreor  paoiipe  s'catp^re  Je 
D«r  Mxonur;  flt'>  K  (is-bjsnJtf,  el  Procope  fjîi  im 
fijgr  d«'  la  peinière  coli-nne.  le  i5  iuillei  Le«  «ie m 
ilm  rolduii^  ii'allriijimnt  pa»  «ju'il  vînl  à  elUspour  prroUte 
ft^il**,  \Ai  Huwilr^  pt-nclrerenl  ensuite  dans  la  Muote  el 
la  l^iMrr ,  qu'iU  ra^ac^renL  FnMirric  pe  survecul  ^uéri^  â  c« 
ll/(a«lf«>,  éUill  mort  le  4  j^nviur  142H.  Cr  priuce  avait  épouté 
f^AT'lKlinK,  lilli*  (le  Henri  I,  doc  de  Jirunswirk ,  morte 
\r  its  (liTfiiiljrc  I  (3'i  .  d'iot  il  eut  Frcdervc  II,  qui  suit;  Si§iv 
I  tnoriil ,  r!>vAqiip  de  Wurtr.bourg  ,  en  i44(>i  Guillaume,  dont 
'.'\  .'     ri  apr<  I  ;   Anne,  roaiit-e  i   Louis,  laudgrave  lic 

'    en    14^^:  *^  Callii'ririi? ,  mariée ,  ea  444*1^ 
lùtijeac  U  ,  clecleur  du  Urandciuiurg. 


SES  DCCS  DE  SKXi: 
FIVEDKUlC  II. 


§57 


t42^.  Frédéric  II,  dit  le  Ron  ,  né  le  =4  ^oûl  i4«  '  »  ë1«- 
tenr  ilc  S.ixe  après  la  mort  de  son  père,  en  r42'^,  souffrit 
beaucoup  (les  ravages  ties  Hussites,  coiih*  lesquels  il  ne  put 
avoir  aucun  succt'S.  FréJéric  le  Pacifique ,  lanlIgr.•^^■e  de  TIiUt 
ringc,  élartt  mort,  l'an  i4^9»  sans  pnsiérilê,  IVIecteur  de 
Saxe  se  mît  en  possessi.in  de  re  pays ,  comme  plus  prnrlie. 
héiilier.  Mais  Guillaume,  son  frère,  préleiiJit  avoir  sa  part 
de  cette  succession  ;  ce  qui' occasions  une  guerre  lotigue  etsanr 
glanic  entre  les  deux  partis.  Elle  fut  enfin  lerminée,  l'an  i4^'t 
par  un  accommodement  qui  assura  la  Tliuringe  à  Guillnttme^ 
au  moyen  Je  b  cession  qu^il  fil  de  la  Misnie  i  l'elecleur» 
Celui-ci  mourut  le  -j  février  i4''4-  l'  ^vail  épouse,  le  a'i  juia 
l4-^a,  M\nGCE!ilTE  d'Aotricue,  GIIc  d'Ernesl  ,  duc  (k  Ca-: 
rînihie,  morte  le  la  février  i4':><3,  dont  il  eut  Ernest,  qui 
suit;  \lbeit .  dil  le  Courageux,  chef  de  la  branche  albtrtine  (i)  , 
Amélie,  (emme  de  Louis  le  Riche,  duc  de  Bavière;   Anne^ 


(i)  Cet  ALBliiT,né  le  27  juillet  i443,et  morl  le  t3  septembre  i5oo, 
laissa  de  sa  femme  Sidonie  ou  Zedene,   fille  Ae  Georges  t'ûdi?br;)d  ,' 
trois  fils  et  une  fille.  Lei  fils  sont  Georges  ,  qui  suit  ;  Huiu-i,  ()iii  visnl  , 
ensuite;  FréJeric,  chevalier  Icutouique  ;  la  fille,   Calhcrinc  .  femme  ^ 
1°.  de  âigisniond  ,  landgrave  d'Alsace;  a".  d'Eric  ,  duc  du  Brunswick. 

GEûnGEs,  snmommé  /e  fli'cie  tt  h-  Jiariu,  ne'  le  ay  août  i47'  i  moU-'j 
rut  cathn)ii|ur  le  ty  avril  l53q  ,  après  avoir  ifii  de  Barbe,  son  rpnusi^, 
fille  (ie  f'.iisiinir  IV,  roi  de  Pologne,  Jean  ,  morl,  l'an  iS^iy  ,  sans  en—  ' 
fant:,  d'Eii^a^l■th  ,  son  épouse,  fille  de  Guillaume  H,  landgravi;  de 
HcaSk  ;  Fréclf'nc  ,  aussi  mort ,  l'an  iS3g,  sans  laisser  de  poste' ri  té  d'Ell- 
sabt:lh  .  fille  d'Empst  ,  comte  de  Mansfeld  ;  Cliri>tinc  ,  mariëe^  Phi- 
lippe ,  landgrave  de  Hesse  ;  et  Madeleine,  femme  de  Joachim  11, 
nectcur  de  Urandebourg. 

Hekki,  à\\  U  Pieux  ,  second  fils  d'Albert /;  £'0ar/7^<?nf  ,  introduisit 
le  I.utht'ranisnie  eu  sou  pays,  au  retour  d'un  voyage  qu'il  avait  fait  ik, 
Saint  Jacques  de  Compoalclle  et  à  laTcrrc-Saiiite.  Il  était  né  le  j6  inar< 
r473i  et  moui'ut  le  19  août  1S41  .  laissant  de  CatR£R1>'e  ,  fille  de 
Magnus,  dur  de  Mecklenhuurg .  Maurice,  qui  suit;  .-Nuguste  ,  qui 
devint  électeur  après  son  frère  ;  Sidonie,  premicTC  femme  d'Eric  /*' 
Jtane ,  duc  de  Briuis'wick-Goltiiigen:  Emilie,  mariée  à  Georges,  mar- 
quis de  Brandel>i>ui'gi  et  Sibylle  ,  alliée  à  François  1  ,  duc  de  Saxe-, 
l^wenhoui'g. 

Madkice,  successeur  de  Henri  le  Pieur,  son  père,  obtint,  l'an  i547» 
de  l'empereur  Charlfs-Quinl,  l'électoral  de  Saxe,  après  que  Jean-» 
Frédéric  en  eut  été  dépouillé.  (  Voy,  Maurice  ,  dans  la  suiie  des  itec-~ 
Iturs.  } 


iS8  emOKOLOGIE  HISTonÎQUE 

ffimme  d'Albert,  surnommé  rAcliille,  électeur  dé  Brandebourg? 
Hedwjge,  abbesse  de  Qiiedlimbourg;  et  Marguerite,  abbcssedc 
âeuzeliiz. 

ERNEST.  : 

1464.  Ernest,  soucbe  de  la  brancTiè  ernesline,  l'aînée  de 
toutes  celles  de  la  maison  de  Saxe,  né  le  aS  mars  i44»>i  élec- 
teur de  Saxe  en  i464j  fut  médiateur,  en   i474?  ^^^^  différents 
entre  les  rois  MatKias ,  db  Hongrie;  Casimir,  de  Pologne;  et 
llbdislas,  de  Bohème,  L'an  >47*^,  'l  réduisit  la  ville  de  Qued- 
lifibourg,  révoltée  contre  l'aLbcsse.  Il  obligea.  Tan  1478»  la, 
ville  de  Halle  à  se  soumettre  à  rarchcvêc|ue  de  Magdebourg.  Cç' 
iprinre  fil  plusieurs  lois  sur  lesmonuaies  et  la  police,  l/an  «4^2^. 
il  défendit  à  sa  noblesse  d'exercer  le  commerce.  Cotte  même 
année,  Guillaume,  landgrave  de  Thuringe ,  el  freie  de  Tclec- 
teur  Frédéric  II,  mourut  le  ay  septembre,  ne  laissant  de  sa^\ 
femme,  Anne  d'Autriche,  fdle  de  l'cuipereur  Albert  II,  que.  ' 
deux  filles.  Ernest  el  Albert,  ses   neveux,  lui  succédèrent  ea.. 
Tcrlu  de  son  testament  dans   lia  Thuringe,  qu'ils  partagèrent 
entre  enx ,  mais  de  manière   que  la  meilleure  j>arlie  échut  à-i 
l'aîné.  Le  2G    aortt  14S6   fut  te  terme  de  ses  jours.  H  avait 
épousé,  en  i4t>2,   Elisabeth,  fille  d'Albert  IJl,  duc  de  lia-; 
vière,  morte  le  ao  février  i4^4?  dont  il  eut  Frédéric  lU,  quii 
suit;  Albert,  archevêque  et  électeur  de  Mayenre,  en  14^2;' 
lîrnest,  archevêque  de  Magdebourg,  en  147e;  Jean,  électeur, 
après  .son  frère  ;  Cbrisiine,  mariée  à  Jean,  depuis  roi  de  Da-  . 
iiemarck.;  el  Marguerite,  femme  de  Henri;,  duc  de  Brun«viclfcn - 
ZeUe. 

FRÉDÉRIC  m,  Bit  LE  SAGE. 

i486.  FÉDÉRic  m,  surnommé  i<jî  Sage,,  né  le  17  ianviec|i 
14^33,  électeur  après  la  mort  d'Ernest,  son  père,  en  i4Hb,  cheftj 
du  conseil  et  gouverneur-général  de  l'empire  ,  sous  l'empereur  i 
îfasimilien  I ,  fonda  l'université  de  W'itlemberg,  en  tSoa.  Du.j 
nombre  des  nrofesseurs  qu'il  y  étaUil,  fut  Martin  Lulhcr,  reli- 
gieux angijstm,  né  d'un  père  forgeron,  laa  14^^,  i  IsUbe^i 
dans  le  comté  de  Mansfild.  Luther  donna  successivcmeiu  danSi] 
cette  académie  des  leçon.s  de  philosophie  et  de  théologie,  avec*] 
beaucoup  de  succès.  On  rem.irqua  seulement  en  lui  un  grand»] 
penchaiU  pour  les  nouveautés  La  kclure  des- ou^■rag<*s  de  Jeaa'i 
Hus  lui  avait  inspiré  une  haine  violente  contre  les  pratiques  de"  ( 
l'église  ,  et  surtout  contre  les.  tliéulugiens  scliolostiques.  Il  con- 
fondit les  abus,  qui  n'étaient  que  trop  fréquents  alors,  avec  le&- 
rcgtes  et  les  opiuions  de  l'ccole,  av^c  les.  dogmes  consacres  par-il 
lesdécisiouâ  de  l'église  universelle,  attai^ua  les  uns  ut  les  autres^ 


•DÎ3  VTfCS  "DE  SATE.  iSg 

et  voulut  toifl  réduire  à  l'anlorité  de  récriture  interprétée  à 
"ia  manière,  inJùpcmlamment  Je  la  tradition.  C'est  ce  qu'on 
-aperçut  sensiiilomenl  darisles  thèses  qu^ilpubliaen  i^iG.  L'année 
suiv^ititc,  il  s'ptVva,  en  chaire,  contre  !«  iraGc  honteux  que  fai- 
saient des  indulgences,  ceux  que  le  pape  Léon  X  avait  chargés 
de  les  publier,  et  Lienlôl  après  il  attaqua  les  indulgences  mêmes 
et  le  pouvoir  de  celui  qui  tes  accordait.  De  là  il  passa  à  d'autres 
matières  de  doctrine,  sur  lesquelles  il  débita  des  nouveautés- 
scandaleuses.  (V  oy.  le  pape  LéonX.)  Poursuivi  par  ses  adversaires 
et  menace  par  le  saint  siège,  il  trouva  un  asile  <lans  la  protec- 
tion de  Pélecleur,  son  souverain.  Ce  n'élait  pas,  de  Taveu  de 
M.  Roberlson ,  pour  des  considérations  ihéologiques,  que  Fré- 
<<léric  soutenait  J^uther.  «  il  paraît,  dit  ce.t  hi&lorieu ,  que  ce 
»  prince  fut  toujours  étranger  h  ces  sortes  de  disputes,  et  qu'il 
»  y  prenait  très-peu  d^iiitcrét.  Mais  il  avait  fait  de  grandes 
»  dépenses  pour  la  fonJaliou  de  sa  nouvelle  université,  et  il 
»  pressentit  que  l'cloignemeni  Je  I.ulher,  qu'on  demandait  k 
1  nome  pour  le  juger,  poplcrail  un  coup  tuiiesle  à  cel  éta— 
n  Llissenienl  ».  Voilà  ce  qui  détermina  Frédéric  If  Sagr  à  pro- 
téger conlarnracnt  cet  liérésiarque,  (jui ,  fier  d'un  tel  appui, 
ne  garda  plus  aucune  moiléralîatt  ,  ni  dans  sa  doctrine,  ni  dans 
sa  conduite,  ni  dans  ses  discours.  Frédéric  refusa,  en  iThl), 
la  couronne  impériale,  et  donna  sa  voix  à  Varthiduc  Charles, 
gui  fui  empereur.  Ce  prince  mourut  le  5  mai  iSsiJ ,  sans  avoir 
pris  d^allianoc. 

JEAN  BIT  LE  CONSTANT. 

•.  iSaS.  Jean,  dit  le  Constant,  né  le  'io  juia  14167,  succéda^ 
lan  i.^aS,  à  Frédéric,  son  frère,  dans  l'elettorat.  S'étaiU  rendu, 
l'an  i53o,  à  la  diète  d'Augsbnurg ,  il  y  présenta,  tant  en  .son 
Nom,  qu'en  ceux  de  plusieurs  priHces  de  l'empire,  à  Charles- 
Quint,  fa  confession  lie  fui,  qu'ils  nommaient  evaneéliquc,  et 
qui  fut  depuis  appelle  la  coh/cssiûh  tl'Augsùourg-  Il  mourut  le 
16  aoât  iSia,  après  avoir  épouse,  1".  eni49y,  Sopiiiii,  tille 
de  Magnus,  duc  de  Meckltnbourg,  morte  le  12  juillet  iSo'6; 
a».,  en  i5i3  ,  Marcueiiiie  ,  fille  de  Woldéraar,  princô 
d'Anhalt-Coethen,  morte  le  13  octobre  i5ui.  Il  eut  du  premier 
lit,  JeaB-Fréilé.ric  ,  qui  suit;  et  du  second  ,  Ji'an-Ernest,  duû 
de  Cobourg,  et  Marie,  femme,  en  i5oG,  de  Philippe,  duc  d« 
Pomcrauie. 

JEAN-FRÉDÉRIC,  dit  LE  MAGANIME. 

j!i^2.  JEAN-FnÉtJÉRlc.  dit  LE  Magnammr,  fils  de  Jean  k 
Constant ,  né  le  3o  juui  iao3,  électeur  en  i53a,  lenlït  dans  sa 


f&  CHROTVOLOCIE 

maison  le  burgravîal  de  Magdebourg,  clibssa  de  la  Saxe  Henri  III, 
duc  de  Brunswiclw,  et  s'empara  de  Wolfeiiliutlel,  en  iS4a. 
Efant  à  la  dii'ie  Je  Spire,  en  i544)  •'  y  obtint  l'expectative  du 
duché  de  Julicrs.  Mais  bicnlôt  après,  ayant  été  dicl.iré  chef  de 
b  ligue  de  Smalkalde,  formée  par  les  Protestants,  il  fut  mis  au 
bail  Je  Vempire.  Nullement  éoranlé  par  crtie  sentence,  il  Gt 
la  euerre  avec  le  landgrave  de  Hcsse  ,  à  l'cnipcreur  Charlcsr 
Quint ,  perdit  contre  Fui  la  bataille  de  Muhlberg,  le  34  avril 
i547,  et  y  demeura  prisonnier.  Sa  captivilé  fut  de  cinq  ans. 
Pour  en  sortir, il  fut  obligi-,  l'an  i55n,  Je  renoncer  à  iVlecloral 
et  à  lous  ses  étals,  sans  exreplion.  Tout  ce  que  l'empereur 
daigna  lui  laisser  et  à  ses  enfants,  se  rediàsil  à  cinquante 
mille  Itui'ins,  pour  lesquels  on  lui  céda  des  domaines  jusqu'à  là 
concurrctue  de  celle  somme.  L'électeur  iMaurire  ,  son  suc- 
cesseur, étant  mort,  comme  on  le  verra  ci-anr<'S,  le  1 1  juilkt 
t553,  il  ne  négligea  rien  pour  se  faire  rendre  ce  nu'il  avait 
^erdu  ;  mais  ce  fui  en  vain.  Tout  ce  que  les  nceocialions  du 
roi  de  iJanemarck  et  d'autres  princes  purent  oLtenir  en  sa' 
faveur,  fut  qu'en  lui  lai'isânt,  pour  sa  vie,  U-  liire  délectcui; 
«1(*,  Auguste,  successeur  de  Maurice,  son  tièrc,  lui  abandon- 
nerait les  comtés  d'Alleiibourg ,  de  Sachsenbourg  ,  J'Isen- 
herg ,  elc, ,  et  <|ue  la  ligne  d'Auguste  venant  «I  manquer,  tout 
ce  qui  avait  appartenu  à  .tean—l'rederic  ,  lui  reviendrait.  Cette 
tt°ans.icti()n  fut  signée  par  Jean-Frédéric ,  quelques  heures  avant 
sa  mort  ,  arrivée  le  3  mars  i554,  au  château  de  ^'^'cimar,  et 
par  ses  fiis,  qui,  l'année  suivante,  ratifièrent  le  tout  dans  une 
assemblée  tenue  à  NaunnLourg.  le  fut  là  aussi  (ju'on  renouvela, 
dans  le  nn^me  lems,  l'ancien  pacte  de  cnnlValeniilé  héréditaire 
de  succession  et  Je  défense  réciproque  ,  souvent  violé  jus- 
qu'alors par  le  malheur  des  conjonclures  ,  enlre  les  maisons  île 
Saxe,  Je  FiraiiJeliourg  et  de  liesse.  (Imhofi. )  M  de  Thou  fait 
Je  l'électeur  Jean-Frédéric  l'éloge  suivant  :  «  (."était,  dit-il, 
»  un  grand  homme,  et  qui,  de  l'aveu  m^me  de  ses  ennemis, 
»  égalait  par  la  douceur  de  son  caractère,  par  sa  prudence,  par 
»  sa  grandeur  d'ûine  ,  les  plus  excellents  princes  ;  supérieur 
«  même  à  plusieurs  d'entre  eux  par  la  constance  avec  laquelle 
•►  il  triompha  de  la  mauvaise  fortune  «.  Il  avait  épousé,  l'an 
iSay  ,  SlBYiLE,  fille  Je  Jean  le  Paiifique ,  Juc  Je  Clèves,  Je 
BiTg  et  de  Juliers,  Jont  il  laissa  tiois  fils  : 

i'^.  Jean-FréJéric  11 ,  duc.  Je  Saxe-Golha,  né  le  8  janvici' 
i5ag.  Il  se  rendit  encore  plus  uJitux  que  son  p^re  à 
l'empereur,  {lour  avoir  Jminc  retraite  à  Guillaume  Je 
Grumbat 


i 


DES  DCr.S  DE  SAXE.  }6\ 

rulion  Je  ce  décret  fut  confire  à  l'élccleur  Auguste» 
oui,  Payant  assiégé  danï  Ip  châk-au  Je  Grimmonslein, 
l'obligea,  par  famine,  de  se  rendre,  le  t3  avril  15(17. 
Cofi'Juil  alors  (>rJsonaier  à  Vienne,  et  de  là  à  Neustadt» 
en  Aiiliiche,  il  y  mourut  après  viiigl-linit  ans  de  capti- 
vité, le  9  mai  i5()5,  Kn  verin  do  son  ban,  ses  biens 
avaient  été  confisqués,  et  adjugés,  dans  la  diète  pro- 
vinciale de  Saalfeld  ,  lonue  le  (S  janvier  iF'By,  à  Jean- 
Guillaume,  son  frtie,  que  l'empereur  avait  chargé  d'exé- 
cuter re  jugement.  Mais,  à  la  r>n('!re  des  clcclcurs  nalalin- 
et  de  Saxe,  ils  furent  rendus  dans  la  diète  de  Spire,  Van 
1670,  à  ses  enfanl*  ,  f|ui  firent  ensuite  (  le  6  novembrs 
1572)  avec  leur  oncle,  un  nouveau  partage,  on  vertu 
duquel  ils  recouvrèreul  les  principautés  d'i'^isenach  ei  de 
Cobourg,  avec  les  préfet luies  de  Golha ,  de  Teniieberg 
el  de  Volkenrode.  Jean-Frédéric  avait  épousé,  t°.,  la 
26  mai  iSSS,  Agnès,  fille  de  Philippe  I,  landgrave  da 
Hesse,  morle  le  24  novembre  suivant  ;  2". ,  le  la  juim 
i5r)8,  Elisabelli ,  Glle  de  Frédéric  II,  électeur  paiaiin» 
morle  le  8  février  iijy4"  '^  *^'i  '^"'^  '"^s  enfants  qui  suivcqt^ 
outre  deux  princes,  moils  jeunes: 

a,  Jean-Casimir,  duc  de  Saxc-Cobourg,  né  le  12  juin 
i564  ,  mort  le  iti  juillet  i633.  Il  avait  épousé,; 
1°.  Tan  iSiSti,  Anne  ,  sa  cousine  ,  fille  d'AugusIe, 
électeur  de  Saxe ,  morle  sans  enfants ,  le  7  aoiH 
iKiil;  a".  MarguPiiie,  (ille  de  Guillaume,  due  do 
BrunswicV-Lunebourg  ,  morle  aussi  sans  postérité  ; 

b.  Jean-Ernesl,  duc  de  Saxe-Eisenach,  né  le  9  juillet 
ifi66,  mort  le  i^  ortobre  i638,  sans  enfants, 
1°.  d'Elisabeth  ,  fille  de  Jean  ,  comte  de  Mansfeld  , 
morle  le  12  avril  ^.'^ç)G  ;  2".  de  Christine,  fille  de 
Guillaume  IV,  landgrave  de  Hesse,  morte  le  icjiaoïlt 
jG58.  La  succession,  dont  faisait  partie  celle  de 
Jean-Casimir,  cjuil  avait  recueillie,  revint  à  ses 
deux  cousins,  fils  de  Jean-Guillaume,  qui  suit; 

a".  Jean-Guillaume,  duc  de   Saxe-Weimar,  qui  a  con-'' 
tinué  la  branche  aînée  de  la  maison  de  Saxe,  rapportée 
il  la  suite  de   la   branrhr  rf-j^nante  ; 

3°.  Jean-Frédéric  III,  mort  sans  alliance,   le  3i   octo- 
bre j5GS, 


XVI. 


9t 


l62  CnRONOtOGÏB  mSTOMOtïB 

BRANCHE  CADETrE  ÉLECTORALE , 

PUIS  ROYALE  DE  SAXE  ,  dite  ALBEUTINE. 

MAURICE. 

i54B-  MAUniCE ,  né  le  21  mars  iSsi,  de  Henri,  duc  d 
Saxe  ,  dit  le  Pieux ,  et  de  Catht'ririe  ,  (ille  de  Magiius  ,  duo  de 
Mccklcnbourg,  pelil-fils,  par  son  père,  «l'AlLerl  ,  dit  le  Cou- 
rageux-, fils  puîné  'Je  l'élcrteur  Frédéric  II,  se  dislingiia  danj 
sa  jeunesse  en  dllférunles  qiienes.  Il  servit  l'empcieur  Charlcs- 
(^iiint,  en  i544-  contre  la  France,  et,  en  i54<3,  contre  la 
ligne  de  Smalkalde ,  à  laijuclle  ,  quoique  prnlcstarit,  il  ne 
voulut  jamais  s'unir.  L'an  i.i4'!Î ,  le  24  février,  l'emnerenr  l'in- 
vistit,  à  la  dièie  de  llalisbonne  ,  de  rèlerlorat  de  Saxe,  au  ^^ 
lieu  de  son  cousin  ,  Jean- Frédéric,  mis  au  ban  de  l'empire,  et  ^^| 
dépouillé  de  ses  états.  Cliarles  ne  trouva  pas  néanmoins  dans  ^* 
le  nouvel  électeur,  un  partisan  aussi  dévoué  qu'il  l'espérait  k 
ses  volontés.  Irrité  du  refus  que  faisait  l'empereur  de  rendre  la 
liberté  au  landgrave  de  Hesse  ,  Maurice,  gendre  du  prisonnier, 
trame  sourdemi-nl ,  !'an  i55o  ,  une  ligue  avec  le  roi  de  Franc©. 
ei  plusieurs  princes  d'Allemagne  ,  et,  pour  mieux  la  couvrir,  il 
consent  de  faire  le.  siège  de  la  ville  de  Magilcbourg ,  que  IVm-p 
perenr  avait  mise  au  ban  de  l'emniie.  Mais  il  lait  vidonlaire- 
mont  traîner  ce  siège,  afin  d'avoir  le  litiis  de  rassembler  plus  de 
forces,  et  de  s'assurer  un  plus  grand  nombre  d  alliés.  FnGn, 
après  avoir  pris  la  place  au  bout  de  treize  mois,  il  ic\e  la 
masque,  et  la  ligue  érlale.  L'électeur  de  Saxe  marche  avec' 
une  forte  armée  à  Inspruck  ,  dans  le  dessein  d'y  surprendr*,| 
l'empereur;  mais  ce  prince  lui  échappe  ,  et  se  sauve  tle  nuit,, 
malade,  ayant  la  goulie,  et  par  un  lems  alfrcux  ,  avec  M»\ 
officiers  et  les  troupes  de  sa  maison.  Il  se  relire  à  Wilach^,! 
pl^ace  forte  de  Quinlliie.  Les  conlédéiés  reprorhércnt  très-* 
viveuïont  à  Maurice  d'avoir  favorisé  l'évasion  de  l'empereur,  H 
se  contenta  de  répoudre,  qu'il  n'avait  pas  de  rage  pour  un  W' 
hcl  oiseau.  En  sortant  d'Lispruck ,  l'empereiu-  avait  rendu  la 
liberté  au  ci-devant  électeur  Jean-Frédéric.  Celui  ci,  malgré  let 
mauvais  trailements  qu'il  avait  rei^'us  de  ce  prince,  aima  mieux 
l'arcompagner  dans  sa  fuite  ,  que  de  .suivre  .Maurice  irioro» 
phani  el  maître  de  son  duclié.  Ferdinand  ,  roi  des  lVom.iins.^J 
imini  des  pli'iris  pouvoirs  de  l'empereur  ,  traite  avec  les  chefs 
delà  ligue,  cl  les  erif^ai^e  à  signer,  le  2  août  ii)J2,  la  p.%r.i— 
fication  de  Pa.ssa\v.  Albert,  margrave  de  Hraudebourg-Bareilli, 
e«i  le  seul  qui  refuse  d'y  souscriri:.  L'empereur  6e  sert  de  lui 


su  sucs  DE  SAXE.  t69' 

pour  se  venger  Je  Maurice.  Albert,  avec  ses  troupes,  ravage' 
impitoyablement  les  provinces  de  la  haute  Allemagne.  La  cliara- 
Lre  impériale  le  met  au  ban  de  Tompire  ,  et  conjmel  l'électeur 
de  Saxe  pour  exécuter  cette  senleHcc.  L'an  iSà.'i,  l'électeur 
eagne  contre  le  niargiave,  le  g  juillet  ,  la  bataille  de  Sivers- 
husen  ,  près  de  Peine  ;  mais  il  y  reçoit  des  blessures,  dont  il 
meurt  deux  jours  après.  ,11  avait  épousé,  le  i)  janvier  i54i  f 
Agnès,  ûlle  Je  Philippe,  landgrave  de  Hesse ,  dont  il  eut 
Aiute  „  deuxième  femme  de  Guillaume,  prince  d'Orange. 

»  AUGUSTE  DIT  LE  PIEUX.  i 

i553.  Auguste,  surnommé  le  Pieux,  né  le  3 1  juillet  i5a6, 
deuxième  fils  de  Henri  /e  Pieux,  duc  de  Saxe,  et  de  Catherin» 
de  Mecklenbourg ,  fui  administrateur  de  l'évoché  de  Mershourg,^ 
en  »544»  soccéila ,  en  i.'i53,  à  son  frère  Maurice  dans  l'élec— 
torat  de  Saxe  ;  fit,  en  i554 ,  la  convention  de  Naumbourg  avec 
l'ancien  électeur  Jean-I'rédéric  et  ses  enfants;  renouvela,  ea 
i555  ,  le  pacte  de  confraternité  avec  les  maisons  de  Firanje-. 
bourg  el  de  Hesse  ;  sécularisa,  l'an  iS6i  ,  tous  les  évéchés  de 
sa  dépendance,  et  reçut,  en  i566,  de  l'empereur Maximilien  11^ 
l'iiivesliluie  de  ses  états  avec  dix  cLeadards  :  solennité  qui  fut 
la  dernière  de  cette  espèce  en  Allemagne,  les  investitures  d  ap- 
parat ayant  été  depuis  abolies  par  désuétude. 

Jean-Frédéric,  duc  de  Saxe,  (lis  de  l'électeur  déposé,  sentait 
vivement  la  perte  c]ue  son  père  et  lui  avaient  faite ,  et  désiraitT 
ardemment  Je  recouvrer  l'héritage  dont  il  était  privé.  Un  gentil- 
homme de  Saxe,  nommé  Groumbacli,  s'offrit  de  satisfaire  ce 
désir.  Chassé  deson  pays  pour  crimes  ,  en  i5fi3  ,  il  s'était  retiré 
avec  ses  complices  à  Gollia  ,  résolu  de  se  venger  de  l'électeur 
Auguste,  que  l'empereur  Ferdinand  avait  chargé  de  faire  exé- 
cuter l'arrêt  de  sa  proscription,  H  trame  d'abord  conlre  lui  un' 
assassinat.  Le  complot  ayanl  été  découvert,  l'élerteur  Auguste,' 
munî  d'une  commissiorumpériale,  marche  à  Gotha,  ou  Groum- 
bach,  soutenu  par  le  duc,  s'était  renfermé  avec  une  troupe  de 
soldats  attachés  à  sa  fortune.  La  place,  aprè^  une  vigoureuse 
résistance  ,  est  obligée  de  se  rendre.  Le  duc  Jean-Frédéric  ,• 
aussi  malheureu-x  cfHfe  son  père,  est  arrêté  pt  conduite  Vienna 
dans  une  charrette  avec  un  boimet  de  paille  sur  la  tête  ,  et  se» 
états  sont  donnés  à  Guillaume  ,  son  frère.  Groumbach  et  ses 
complices  expièrent  leurs  crimes  dans  les  supjdices  en  i^Aî-j, 

Les  réformés  ayant  voulu  s'introduire  dans  les  états  d'Au- 
guste ,  ce  prince  les  en  écarta  ,  et  fit  dresser  le  fameux  corps  de 
doctrine,  connu  sous  le  nom  de  Formule  de  Concorde,  pour- 
(éuoir  ks  JLulbériens  c^ul  coauneoçaicnt.  à  se  diviser.  Auguslfe.^ 


1^4  CHRÔWÔLOCIE  HISTORIQUE 

céda,  l'an  iSyg,  à  Joachim  II,  électeur  de  Brandeboiirg,  lé 
burgraviat  de  Magdebourg ,  en  se  réservant  le  titre  avec  quelques 
bailliages,  et  obtint,  en  i583,  une  partie  du  comté  vacant  de 
Henneberg  pour  les  frais  de  la  guerre  de  Gotha.  Il  s'opposa , 
Tan  i562,  dans  la  diète  d'Augsbourg,  h  la  réception  du  calen- 
drier grégorien  ,  parla  long-tetnS  pour  montrer  qu'on  ne  pou- 
vait l'adtnettre  sans  dontiâi'  atteinte  à  la  liberté  germanique,-, 
attendu  le  ton  impérieux  que  le  pape  y  prenait  pour  le  faire 
adopter;  et  son  avis  fut  sttivi  par  tout  le  parti  prolestant.  Aa<- 
euste  mourut  le  it  février  i586,  laissant  ses  finances  en  très- 
bon  ordre.  Il  avait  étjonsé^  i».  le  7  octobre  1 548 ,  Anne  ,  fille 
de  Christiern  HI ,  roi  de  Danemarck ,  morte  le  i  •'.  octobre  1 585 , 
dont  il  eut  Christian,  qui  suit  ;  Elisabeth,  mariée,  en  i568, 
à  Jean-Césimi^,  comte  palalin  (puîné)  du  IVhiti  ;  Dorothée ;! 
alliée,  en  i585  ,  à  Henri -Jules,  duc  de  Brunswick  ;  Anne,' , 
liiariée,  en  r58b,  à  Jean-Casimir,  duc  dé  Saxe-Cobonrg;  et  treize 
autres  enfants,  rtiotti  en  bas  âge.  Un  second  mariage  qu'il  fit, 
le  3  janvier  i586,  avec  Agnes-Hedwige  ,  fille  de  Joachim-' 
Ernest,  prince  d'Anhalt ,  ne  lui  donna  point  d'enfants  :  sa  vcavé 
se  remaria  à  Jean ,  duc  de  Holstein.  Auguste  embellit  la  Sate 
de  plusieurs  édifices  publics ,  et  dépensa  des  sommes  considé- 
rables à  faire  bâtir  le  château  d'Angiistebourg;  ce  qui  n'cm- 
Sécha  pas  qu'après  sa  mort  on  ne  trouvât  dix-sept  millions  d'écu* 
ans  son  trésor,  (  De  Grâce ,  Hist.  de  l'unhers ,  tom.  V ,  part,  2  i 
pag-  49-) 

CHRISTIAN  I. 

i5.86.  CHBlSTtAN  I ,  fils  d'Auguste  et  son  successeur ,  né  le 
sg  octobre  t56o,  quitta  la  religion,  luthérienue  pour  embrasser. 
la  réformée.  Il  envoya ,  l'an  iSgt  ,  du  secours  à  Henri  IV,  roi 
de  France ,  contre  la  ligue.  Sa  mort  arriva  le  2S  septembre  de. 
cle  la  même  année.  Ce  prince  avait  épousé ,  .l'an  i582 ,  Sophie  , 
:Ëlle  de  Jean -Georges,  électeur  de  Brandebourg,  morte  le 
.7  décembre  iSaa,  dont  il  eut  Christian  II,  qui  suit;  Jean- 
Georges  ,  électeur  après  son  frère  ;  Auguste  ,  administrateur 
de  l'évéché  de  JSaumbourg ;  Sophie,  maiiëe,  en  1610,  à  Fran-> 
cois,  duc  de  Poméranie-,  et  Dorothée,  abbesse  do  Qucdliu- 
bourg. 

CHRISTIAN  II. 

iBgi.  Christian  II ,  fils  de  Christian  I ,  né  le  28  septembre 
i583  ,  succéda  ,  l'an  1591 ,  à  son  père,  sous  la  tutelle  de  Fré- 
déric-Guillaume ,  duc  de  Saxe-Allenbourg ,  qui  lui  fit  iv'prendre 
I9  religion  luthérienne  au  lieu  du  Calvinisme  introduit  :par  sou 


p^'re.  L'an  1610,  il  oljtint  île  IViripereur  HoJolpIie  II,  le  27 
juin,  rinvrstiluiP  Jes  Plaîs  vacants  de  Jiilicrs;  mais  plie  n'eut»! 
point  ilV-flL't.  Il  môurul  J'iine  allaquc  ti'apnplexic ,  le  2.i  jitia^J 
161  I  ,  sans  enfants.  Ce  prince  avait  épouse  ,  dans  le;  innis  de»' 
•ppiembre  1O02,  Hedwice,  fille  de  Frédéric  11,  roi  de  Oane-] 
marck. 

JEAN-GEORGES  I. 

iGï  I.  JEAS-flnoRGEs  I ,  ne  le  5  mars  iS85,  adminisiratouf 
de  l'évc^clté  de  Mei-shourg  en  i6o3,  électeur,  après  Chrisli.m  II) 
son  frère,  en  ifii  1  ,  prit  le  parti  de  l'empereur  contre  les  Rol»é-«  1 
miens,  et  s'empara,  l'an  iCao,  de  Baulzen  en  Lusace,   L'édipI 
de  Ferdinand  11 ,  de  i6i>c)i ,  pour  la  rcslitulion  des  l»iens  eoclévl 
siaslir|ues  ,  le  lit  entrer  dans  l'alliance  de  la  Siiîrd?.  Ses  troupes/ j 
jointes  à  celles  de  celte  couronne  ,  contriliiiëreni  h  la  virloirtf  j 
qu'elles  rcniporlèrent  à  Leipsick  le  7  septembre  iGHj.  I.e  iH  ^\\^ 
même  mois,  il  reprit  J.eijisick,  cl  rccniiquit  ensuite  toute  I» 
Misriie  que  les  lnit)criaux  hit  avaient  enlevée,  !)e  là  étant  enli-^l 
dans  la  Holiéme  ,  il  se  saisit  de  Leutmérils  le  28  oclubre,  con-^ 
duisit  ensuite  son  armée  devant  Prague  qui  lui  o\ivrit  ses  portez- 
le  1 1  novembre,  et  se  logea  dans  le  palais  dn  (général  île  ÀValsJ 
teln,  qui  en  était  sorti  (pelques  joijrs  auparavant.  Toirt  le  resttf  j 
de  la  Bolii'me  suivît  l'enemple  de  la  c.ipitnle  ,  excepté  l'ilson^^ 
Budweis  elTahnr.  Les  ban  pis  de  Holiéme  revinrent  alors  pren-»] 
dre  possession  de  leurs  biens  ;les  paysans  soulevés  pdlèient  rens 
des  ecclrsiasiit|ues  ijiii  s'étaient  alisenlrs,  et  assomnièrcni  les  sol- 
dats de  l'empeieiir.  Mais  Prague  fui  leprise ,  le  1 5  mai  iGîa ,  pr.c 
Walstein,  qui  acheva,  dans  le  cours  du  mêrnc  mois,  la  cotrqnéie 
de  ce  royaume.  L'électeur  Je;.n-Genrges  continua  oéanmoinJ 
la  guerre  dans  les  trois  années  suivantes,  sans  se  laisset-ebranlef»  ^ 
ni  par  les  revers,  ni  par  les  sollicitations  qu'on  lui  <il  pour  li 
détacher  du  parti  de  la  Suède.  Mais,  l'an  ilî.'ii),  irrité  de  voirl«<^ 
général  Oxensliern  déclaré  à  Hedhroun  ,  clief  delà  li^ueprotes-» 
tanle  ,  il  fait  sa  paix ,  le  10  mai ,  ilans  Prague  avec  l'empereup 
à  des  con<litions  Irés-avantagrnses ,  dont  les  principales  furent  J 
que  l'exercice  de  ^  religion  protestante  serait  libre  dans  l'em— j 
pire,  è  l'exception  des  pays  héréditaires  de  la  maison  d'Autri-*J 
che  ;  que  rélcclcur  de  Saxe  jouirait  pendant  cinquante  ans  de» 
revenus  ecclésiasiiipjes;  (pi'il  disposerait  de  trois  plac<'s  dan«^ 
l'archevêché  de  Ma^debonrg ,  et  (|ue  son  iils  en  serait  adminis- 
trateur. Plusieurs  princes  et  villes  impériales  accédèrent  à  CB' 
traité.  Jean -Georges  obtint  de  plus  pctur  les  frais  df  la  guerre 
la  haute  cl  la  basse  Lusace.  Cet  occommo(frment  ne  loi  [)rocur^i 
pas  toutefois  la  tranquillité  qui  en  était  l'ol>jel,  tl  fut  obligé,  j 
pour  dcfendre  ses  états ,  de  prendre  lea  armes  coatre  les  Suédois/ 


l6G  CHROTieLOeiE  bistorique 

^ui  le  baltirenf ,  le  aS  oclolire  de  b  m^me  année,  à  Dommîiz^ 
et,  If  4  nctobrc  i6S6 ,  à  \Vilstrtrk.  H  fut  plus  licureiix  le  24 
septembre  164'î,  nu  combat  de  iJulliiigue,  où  ilai<la  b;s  Impf» 
riaux  à  baltre  les  Français.  H  fll  ensuite  avec  les  Suédois  une 
trêve  qui  dura  jus(^u'au  trail,é  Je  Westphalie.  Ce  prlnte  mourut 
le  8  oclobre  iB56.  <•  Jean-Georges  dit  un  habile  homme,  joi- 
j»  gnail  à  peu  de  talents  «ne  âme  mercenaire.  L'intérêt  niomen- 
»  tané  qui  le  réglait,  le  rendait  incertain  dans  ses  démarches; 
u  il  en  faisait  trop  ou  pas  assez.  Moins  fait  pour  furtifîcr  le  parti., 
>  qu'il  embrassait  (]ue  fjour  alfaiblir  le  parti  contraire  ,  il  nVtai|^ 
»  propre  qu'à  (aire  durer  les  lroub]e.s.  »  (Condiltac.)  Il  avail^ 
épousé,  1°.  le  16  septembre  ifJo4,  Sibvile-Elisabe'IU,  filU 
de  IVédnric  ,  duc  de  Wurtemberg  ,  morte  ,  le  20  janvier  iCoG^ 
sans  enfants  ;  2".  le  iç)  jtiiilet  itjoy  ,  MADCLElciE-SiBVLLE,  ù\[§ 
d'AlbcrL-Frédéric  de  Brandebourg,  duc  <le  Prusse,  morte 
12  février  »65f) ,  dont  il  eut  Jean-Georges,  [|ui  suit;  Augusie.j 
auteur  de  la  branche  de  W  eissenfels  ;  Quislian  ,  tige  de 
branche  de  Mersbourg;  Maurice,  auleat  di-  la  branche  d 
Zeitz  (ces  trois  branches  sont  à  présent  éteintes);  Soj>hic- 
Eléonore,  mariée,  en  rliay  ,  à  Georges  II ,  landgrave  de  Hesse 
Darmstadt  ;  Marie-Elisabeth,  mariée,  eu  lUoo,  à  Frédéric j 
duc  de  Holstcin-Gotlorp;  Madeleine-Sibylle,  alliée,  i".  en 
1634,  à  Christ iern,  prince  royal  de  Danemarrk;  s.",  en  i(i5a 
à  Frédéric-Guillaume  II,  duc  de  Saxe-Alleiibourg. 

JEA^S-GEORGES  II. 

i636.  Jean-Georces  n  ,  né  le  3i  mai    i6i3,  électeur 
i6bfi  ,  exerça  le  vicariat  de  Tempire  en  1667  el  iGSM.  11  assista { 
cette  dernière  année,  à  l'éleclickn  de  l'empereur  Léonold.  En' 
s(il)4,  il  contribua,  dans  la  diète  de  Ratisbonne  ,  à  la  décta-- 
raiion  de  guerre  contre  les  Turcs.  En  1672,  il  (il  alliance  avec, 
l'clecleur  de  Brandebourg.  Il  envoya,  l'an  1674,  du  secours  à. 
l'emiiereur,    dans   la  guerre  sur  le  Rhin.   Sa  mort  arriva  le 
22  août  i68o.  Ce  prince  avait  épousé ,  le  1 1  novembre  «(.î.^W^ 
W\DFLEiN£-SiBYi.LE,  iillc  de  CVirislian  ^  margrave  de  Brandc-< 
bôurg-Bareilh  ,  morte  le  20  mars  1(387  ,  après  lui  avoir  donn^ 
Jean-Georges,  qui  suit;  et  Erdmuih-Sophie,  mariée,  en  iCba^ 
à  Chrisliaa-Eruest ,  margrave  di;  Brandcbourg-Bareilh. 

JEAN-GEORGES  111. 


1K80.  Jean- Georges   III,    fds   et   successeur  de   Jean- 
Georges  11 ,   né  le  20  juin   i'347  »  commanda,  en   1673,    le 
truupe&  de  soa  père  ^&ur  le  Rbin ,  cl  dcviiil  électeur  eo  tOSo. 


J 


DFS   DTJrS   DE   SAXE. 

îl  contribua,  l'an  168.H  ,  à  la  Invtie  ilu  siège  de  Vienne,  forrnA 
par  les  Turcs.  Il  entra,  l'an  id^'^G,  Oans  Pallianco  conclue  i 
Augsbnurg,  pnire 'l'umpcrcur ,  l'Espagne,  la  Suéde,  et  autre» 

Ï rinces,  Tit  Ips  «mpagnos  suivantes,  et  assista  au  siège  (le 
Iaypr)fe  en  tG8i).  11  commanda  Tarmùc  de  l'empire,  sur  le 
l'ttiin,  en  i6i)i.  Ce  prince  mourut  le  22  septemljre  Je  la  môme 
année  ,  ii  Tubinge ,  ijgé  de  <|uarante-qn.ilre  ans.  Il  avait  épousé, 
le  g  octobre  i6lilj,  Anni.-SuI"IIIK  ,  fille  de  Frédéric  III  ,  roi 
de  Dauemnrck,  morte  le  premier  juillet  1717  ,  après  lui  avoir 
donné  Jean-Georges,  qui  suit,  et  Frédéric-Auguste,  électeur 
après  son  frère. 

JEAN-GI'ORGES  IV. 

iRc)i.  Jeatj-Georcf..s  iV,  né,  le  18  octobre  1668,  de  Jean-.J 
Georges  111  et  d'Anne-Sopbie,  électeur  en  i(5gi  ,  mourut,  Is 
37  avril  •fx)4i  sans  etifanls.   Il  avail  épousé,  le  17  avril  itiga^'J 
ELÉONonE-EuDMinn-LooiSE  oii  Saxe-Eisenach,   et  veuve 
de  Jean  Frédéric,  margrave  Je  Brandcbourg-Anspacb  ,  morte» 
le  g  septembre  i6t)b. 

* 
FRÉDÉRIC-AUGUSTE    I. 

1694-  FnÉDÉHic-AuGUSTE  I,  né  le  la  mai  1G70  ,  succéda^ 
l'an   i<J94i  ^  son  frtre ,  Jean  Georges  IV,  dans  rélcclorat.  Ce 
piitice  fit ,  en  iliijS  ,  une  campagne  en  Hongrie  contre  les  Turcs, 
avec  huit  mille  hommes  de  ses  troupes,  i'avi^a  le  sultan  Je  se 
retirer  de  i-ippa,  le  17  août  ibçj(>,  et  livra,  près  de  Pesth,  âne- 
sanglante  bataille  aux  'l'urcs,  dont  le  succès,  t]uoir]iic  non  dé* 
cisit ,  conserva  néanmoins   la  Transylvanie.   Le  2.7   juin    '637^ 
FnHléric-AngusIc  fut  eln  roi   de  Pologne  par  une  partie  de  la*] 
nation,  et  se  maintint  contre  le   prince  de  Coritî,  élu  parunai- 
aiilie  partie  des  Potofiais.  Il  fut  couronné  le  1 5  Sf;,iteml)re  sui- 
vant. {\o)cz/ts  rois  (le  Po/og>te.)   Sa  mort  arriva   le   1    février 
J7.5.5.   Il  avait  épousé,  le    10   janvier    itJL(3,  Christime-KbE— 
nUABDiNE ,  fdje  Je  Chrislian-Ernest ,  margrave  <le  Brande- 
bourg-Bareith,  dont  il  eut  Frédéric-Auguste,  <^uisulL. 


FREDERIC-AUGUSTE  II. 

)bre  169G,  dei 

par. 


1733.  FBÉDÉRlc-AuotJSTt  II,  né  le  7  octobre  169G,  devin 
électeur  de  Saxe  le  i  février  I7'"Î3,  fut  étn  roi  de  Pologne,  pa_ 
une  partie  fies  Polonais,  le  5  orlobr<"  suivant,  et  couronne  l« 
17  janvier  i7-'54.  i^oy.  /es  rois  (Je  Fologitc.  ;  L'an  1740  ,  aprèj 
la  mort  de  l'empereur  Charles  VI  ,  il  se  reunit  aux  prelpndanlsi,, 
à  la  succession  de  la  maison  d'Anlriche,  comme  ay.int  eponsti 
li  fdle  «imée  de  l'empereur  Joseph  ;  mais  il  renonça  dans  la. 


«€19  CHROKOLOGIB   HISTOHIiQCE 

luUe  à  ses  prétentions ,  par  les  traités  faits  a\-ec  la  reine  de 
Hongrie  les  30  décembre  174^  et  6  janvier  174^-  Piqué  de  ce* 
traités,  le  roi  de  Prusse  déclare  la  guerre  à  rélecteur  de  Saxe 
dqns  le  mois  d'août  174^-  *  Tous  ceux  qui  se  liguent,  dit-ii, 
»  avec  les  puissances  que  je  combats,  sont  mes  ennemis.  Le  roi 
»  de  Pologne,  électeur  de  Saxe,  a  conclu  un  traite  Jéfensif 
»  avec  Marie -Thérèse,  il  est  taon  ennemi ,  et  je  lui  déclare  que 
>•  je  marche  contre  lui.  »  Telle  est  la  substance  du  mémoire 
que  le  roi  de  Prusse  publia  avant  d'entrer  en  Saxe.  I^  même 
année  >745,  le  prince  d'Anhalt  ayant  baitu,  le  i5  déceu^bref, 
à  la  vue  de  Dresde,  l'armée  de  1  électeur,  commandée  par  ie^ 

fénéral  Renard,  s'empare  de  Leipsick,  dont  il  lire  une  contri- 
ulion  de  deux  millions  d'écus.  A  cette  nouvelle ,  le  rqi  de 
Prusse  accourt  avec  toute  son  armée ,  fait  investir  Dresde  ,  d'où 
l'électeur  s'était  sauvé,  entre  dans  la  ville,  désarme  deux  ré^ 

Î;iments  de  milice  qui  en  faisaient  la  garnison ,  se  rend  au  pa« 
ais,  traite  les  deux  princes  et  les  trois  princesses  de  Saxe  avec 

tous  les  honneurs  dus  à  leur  rang ,  et  donne  des  f^tes  brillantes. 

Le  aS  décembre  suivant,  traités  conclus  à  Dresde-,  l'un  entre  Iq 
roi  de  Piusse  et  l'électeur  de  Saxe,  l'autre  entre  le  roi  de  Prusse 

et  la  reine  de  Hongrie.  Par  le  premier,  l'électeur  de  Saxe  cède 
an  .roi  de  Prusse  ce  qui  est  en  contestation  entr'eux,  et  s'oblige 
à  lui  payer,  à  la  foire  dé  Leipsick  prochaine  ,  un  million  d'écus 
d'Allemagne.  L'an  fjS6,  1  Europe  étonnée  fut  témoin  d'un 
acte  d'hostilité  dont  elle  n'avait  point  vu  d'exemple  depuis 
long-tcms.  Sans  déclaration  de  guerre,  et  au  milieu  d'une  nro- 
fi)nde  paix  entre  la  Saxe  el  la  Prusse  ,  le  prince  Ferdinand-  de 
Brunswick  entre  en  Saxe,  le  29  août,  à  la  tête  de  soixante 
mille  prussiens ,  et  s'empare  de  Leipsick.  .Cette  invasion  est 
accompagnée  d'un  manifeste  où  le  roi  de  Prusse  déclare  qu'il 
est  forcé  à  cette  entreprise  par  les  projets  hostiles  de  la  reine  de 
Hongrie,  que  sa  prudence  t'oblige  à  prévenir,  en  attaquant 
celle  princesse  dans  ses  étals  de  Bohême.  L'électeur  essaie  en 
vain  de  délourner  l'orage  qui  le  menace,  en  faisant  faire  au  roi 
de  Prusse  des  propositions  de  neutralité  Pour  réponse,  il  ne  re- 
çoit que  ces  mots  accablants  :  Tout  ce  que  eous  me  proposez  ne 
me  cuin'icnt  pas  ;  je  n'ai  point  dé  propasilion  à  faire-  Celui  qui 
parlait  ainsi  entrait  en  même  tcms  à  la  tête  d'une  armée  en 
Saxe.  L'électeur  sort  de  Dresde ,  le  10  septembre,  el  se  rend 
au  camp  de  Pirna,  où  dix-sept  mille  saxons  étaient  campés. 
J.e  m^me  jour  le  roi  de  Prusse  arrive  à  Dresde,  entre  dans 
le  palais  où  la  reineéleclrice  était  restée,  et  exige  d'elle  la  clef 
des  archives.  Sur  son  refus,  on  enfonce  1rs  portes  ;  et  le  roi  de 
Prusse,  après  avoir  examiné  tous  les  papiers  ,  est  surpris  de  n'y 
prouver  aucune  trace  de  l'allianee  offensive   qu'il   supposait 


conclue  entre  la  Saxe,  la  Russie  et  l'Autriche,  contre  lui.  (1| 
fnit  investir  le  camp  des  Saxons  à  Firna,  et  de  celui  qu'il  oc* 
rupe  à  ZcJiitz,  il  commande  dans  la  Saxe  en  coni|iu'rant.  Ba^i 
taille  de  Welniitia  ,    ou  de  Lowositz ,  sur  le»  frontières  d»( 
Boliéme ,   le  i   octobre,  entre  le  roi  de  Prusse  et  le  comte  de< 
IJrown ,  général  des  Autrichiens  ,  envoyés  pour  dégager  le  camp  i 
lie  l*irna.  Elle  ne  fut  jioinl  décisive  ;  mais  l'armée  saxonne  lut 
obligée,  le  i5  du  même  mois,  de  se  rendre  par  capitulation.  Le< 
même  jour  ,  l'électeur  île  Snxc  se  retire  au  château  de  Kœnîgs->< 
tein,  et  de  là ,  doxizv  jours  après  ,  à  Varsovie.  La  Saxe  reste  ài 
la  discrétion  du  roi  de  Frussn  jusqu'à  la  paix  conclue  à  Uuberts-  ( 
boorg ,  en  Saxe,  le   i5  février  ly'JS.   Durant  tout  cet  inter- 
valle ,   il  y  exerça  le  droit  de  conquête  avec   la  plus  grande 
rigueur.  Dès  qu'il  se  vit  maître  de  Leipsick  et  de  Dresde  ,   il  i 
établit  un  bureau  mililaire  à 'l'orgaw,  pour  la  perception  des. 
revenus   de  l'éleclorat,   lit  ouvrir  les  arsenaux,  s'empara  des 
armes   et    des   munitions,    vida     les    caisses    du     souverain  , 
établit  les  plus  fortes  contritiulious  qu'il  renouvela   selon  ses 
besoins,  et  enrôla  les  Saxons  par  force  pour  recruter  se»  troupes. 
Si  les   lois  de  la  gurrre  peuvi.'nt  autoriser  cette  conduite,  il  en 
faut  d'autres  pour  justitier  les  e.xcès  auxquels  les  officiers  de  ce 
monarque  se   portèrent  contre  des    particuliers  attachés  à   la 
cour  de  Saxe,  et  surtout  contre  le  comte  de  Brulil,  ministre 
de  .s<in  altesse  électorale.  Non   contents  de  piller  la  s»p<;rbe 
maison  de  campagne  de  ce  n\inistre  ,  les   Prussiens  brillèrent 
les  magnifiques  tableaux  qu'il  y  avait  rassemblés,  cl  coupèrent 
à  (rois  pieds  de  terre  tous  les  arbres  du  parc.  Il  serait  à  souhai- 
ter, pour  la  gloiiP  du  roi   de  Prusse,  qu'il  eût  désavoué  pu- 
bliquement des  procédés  si  peu  conformes  à  la  dignité  de  son 
caractère,  à   l'élévation  de  .son  âme,  et  à  la  générosité  do  son 
cœur.  Frédéric-Auguste  rapporta  dans  son  électorat  de»  infir- 
mités qui  le  conduisirent  au  tombi>au ,  le   5  octobre  lybS.  Ce 
prince  av;iil  épousé,  le  io  aoilt  >7t(),  M  vRiE-JosEPHK  d'Au- 
micHE,  fille  aînée  de  l'empereur  Joseph  I,  morte  à  Dresde,  où 
elle  était  restée  apr<»  la  retraite  de  son  époux,  le  ly  novembre 
17S7.  Elle   lui   donna  l'rédéric-Christian  ,  qui  suit;  l""rançois- 
Xavicr-Au£;uste  ,  né  le  aS  août  17^0,  qui  fut  administrateur  de 
l'éleclonl  pendant  la  minorité  deson  neveu;  Charles-Christian, 
né  le   l'.i  juillet  fj'-^-i,  nommé  duc  de  Curlande  ;  Alberl-Ca- 
sioijr,  duc  de  Teschcn  ,    né  le   n  juillet    lySB,   lieulenant- 
gouveriicur-généra!  du  royaurne  de  Hongrie,  marié,  le  ^  avril 
176(1,  a   Marie-*  hri.stine,  aircliiJuclKS-se  d'Autriche,  fille  de 
l'empereur  François  et  do  .Marie-Thérèse,  impératrice-reine , 
morte  le  24  j*^''"  '79'^;  Clenienl-Wenci-slas,  né  le  atf. septembre 
1704,   évê(|ue  de  Frisingue  et    de    Katisbonne ,   électeur    de 
XVI.  aa 


170 


CRHONO LOGIS  HISTOHIQUE 


Trêves ,  évêque  J'Augsbourg  ;  Marie-Amélie ,  mariée,  le  9  mai 

ly/'-ti,  à  d<m  Carlos,  roi  Je  Naplej,  aujourd'hui  (1787)  roi 
d'Espagne  ;  Mai ie-Annc,  alliée  ,  le  i.H  juin  1747»  «î  Maximilien- 
Joseph  ,  éieclKnr  Je  IJjvièic  ;  Marie  Jost'phe  ,  mariée  ,  le  9  fé- 
vrier 17471  3  Louis,  Jaupliin  de  France;  M.irie-Elisaljelh,  née  le 
g  février  i7i6;  Marie- C'.lirisli  ne;  et  Marie  Cunégonde,  née  le 
10  novembre  1740»  pritice&se-abbesse  d'iisscn  el  Thorn  depuis 
le  iG  juillet  1774»  (Voyez  les  rois  de  PoJogne.)  Frcdérir-Au- 
gusie ,  rn  monlanl  sur  le  trône  de  Pologne,  avait  embrassé, 
comme  «on  père  ,  la  religion  catholique  ,  dans  laiiuetle  ses  des- 
cendants ont  persévéré,  ^luoique  la  confession  d'AugsLourg  soit 
la  seule  règle  ûu  cuUe  public  en  Saxe. 

FR  H  D  É  R 1 C-CH  RI  ST  J  AN. 

17G3.  FRÉDÉRic-CHnisTiAN-I-ÉOPOLD,  né  le  5  septemt 
172a,  devint  électeur  de  Saxe  après  Frédéric- Auguste  II,  so 
père,  le  5  octobre  1763.  11  mourut  le  17  décembie  suivant.  Il 
avait  épousé,  le  i3  juin  1747,  MARtE-A^TOlNtrrE  de  Bavlèhe, 
tille  de  l'empereur  Charles  Ml,  dont  il  eut  : 
I*.   Frédéric- A ugust ù  ,  dont  rarlicle  suit  ; 
a*.  Anloine-(  lément ,  né  le  27  décembre  17S2,  mari^ 
l".  le  24  octobre  1781 ,  à  Mane-Charlolte,  fdle  de  Vîe-P 
tor-Amédée   III,  roi  de  Sardaigne,  morte  le  i8  dé- 
cembre 178a;  a",  le  i8  octobre  1787.  avec  Marie-Thé- 
rèse-Josrnhe-Charlolte  Jeanne,    archidiiclicsse    d'Au- 
triche, Glle  de  l'empereur  Léopold  II  ; 
3".   Maxiraillen-Marie ,  né  le  i.^  avril  «75g,    marié,  le  g 
mai  1792  ,  avec  Caroline-Marie-ThéW'se ,  fille  de  Ferdi- 
nand ,  duc  de  Parme,  morte  le  premier  mars  i8o4-  De 
ce  mariage  sont  issus  ; 

a.  Frédéric-Augusle-Albert-Marie ,    né   le    18   août 

«797  '•  . 

è.  Clémcnt-Marie-Joseph  ,  né  le  premier  mai  i7ç>R; 

c.  Jean-Népomucène-Marie  ,  néle  i-j  décembre  itioi  ; 

d.  Marie-Amélie-Frédérique  ,  née  le  10  août  «794! 

e.  Marie-Ferdinande-Améllc-Xavière,  née  le  a7  avril 

/.  Marie- Anne-Caroline,  née  le  i5  novembre  1799, 
mariée,  le  28  octobre  1817,  à  Léopold-Jean-Jo- 
seph  François- Ferdinand-Charles,  prince  hérédi- 
taire de  Toscane  ; 

g,  Marle-Josephe ,  née  le  (i  décembre  i8o3  ; 

J^',  Marie- Amélie-Anne- Josephe,   née  le   36  septembre 


DES  DlJCS   nf.  SAXl-WEnUA'R.  171 

jySj  ,  mariée,  le  12  février  1774»  à  Charles  II ,  duc  de 
Deux  Ponls,  doni  elle  est  veirve  depuis  le  premier  avril 
171)5; 
5".  Marie-Anne-Thérèse-Josephe,  née  le  il-j  février  1761. 

FRÉDÉRIC-AUGUSTE  Hl  ,  BOi  de  Saxe. 

1763.  FRÉDÉRic-ArcuSTE  III,  né  le  ag  décembre  JjSo, 
élecleur  de  Saxe,  le  1-?  décembre  176^,  gouverna  sous  la 
n'gfnce  du  prince   Xavier,  son  oncle  ,  jusqu'en    1768,   qu'il 

{•arvint  à  la  majprité.  Les  premiers  soins  de  ce  prince  furent 
e  rétablissement  du  commerce  et  de  l'industrie,  et  le  per— 
fectioimemcnt  de  la  légisialion.  La  torture  fut  abolie  du  code 
saxon  en  1770.  L'électeur  de  Bavière,  Maximilien- Joseph  » 
dernier  rejeton  mâle  de  sa  branche  ,  étant  mort  le  3o  décembre- 
1777,  Frédéric-Auguste,  pour  soutenir  les  droits  dé  sa  mère  à 
sa  succession,  s'allia  contre  l'Autriche  avec  Frédéric  11 ,  roi  de- 
Prusse,  Mais  cette  guerre  fut  aussitôt  assoupie,  et  par  le  traité- 
de  ïeschen  ,  du  10  mai  1779,  l'Autriche  renonça  à  ses  droits 
sur  la  Bavière.  L'électeur  de  Saxe ,  aux  droits  dé  sa  mère,  re- 
cueillit une  somme  de  six  millions  de  (lorins-,  et  il  fili  recon- 
naître tous  les  droits  (]ue  la  couronne  de  Bohême  avait  sur  les 
seigneuries  de  Glauclia,  de  Walsenbourj;  et  de  Lichterislein-^ 
Frédéric-Auguste  a  pris  le  litre  de  roi  le  ao  décembre  1H07. 
Il  a  épousé,  le  29  janvier  1769 ,  Marie-Amélie-Auguste,  née 
le  1 1  mai  175a  ,  fille  de  Frédéric,  prince  de  Dcux-l'onts,  sœur 
du  roi  de  Bavière.  De  ce  mariage  est  issue  : 

Marie-Auguste- Antoinette  ,  princesse  royale  de  Saxe,  née 
le  2t  juin  i-jHu. 

Pour  les  événements  de  ce  r^gne,  on  peut  consulter  la  chro- 
nologie qui  se  trouve  à  la  fin  de  cet  ouvrage. 

BRANCHE  AÎNÉE. 
DUCS  DE  SAXE-WEIMAR. 


tes  possessions  de  cette  branche,  aujourd'hui  grand-duraie  ,.  I 
sont  les  principautés -de  Weimar  et  d'ELsenacn ,   une  partie 
du  duché  d'Allenbourg  et  du  comté  de  fletineberg  ,  auxquelles 
il  faut  joindre  les  acquisitions  qu'elle  a  faites  par  suite  du  congrus 
de  Vienne.  Ces  états  ont  une  surface  de  cent  quatre-vingt-trois - 
lieues  carrées  ,  et  une  population  de  cent  quatre-vingt-treizft 


lya  CnnONOLORJE   HISTOniQVE 

mille  âmes.  Le  chef  Je  la  brandie  a  une  voix  à  I^a&scmblêe 

générale.  Il  fait  partie  de  la  conféralion  germanique. 

JEAN-GUILLAUME. 


1 


. 


i554.  Je\n-Guii.laumf»  duc  de  Saxe-^Vci0^ar,  né  le  ^  mars 
i53o,  GlsdeJean  FtéJéric,  premiL-r  du  nom,  éleclfor  de  Saxe, 
servit  en  France «ous  le  roi  Henri  II,  el  mounil  le  2  mars  iSjS. 
Il  avaif  épousé,  le  i5  janvier  i5Go,  DOROTHÉE  SrsiVNNE,  fille, 
de  Frédéric  111,  étccleur  palatin,  morte  le  29  mars  i5c)2.  Il  en 
eut  :  1°.  Frédéric-Guillaume  I  ,  auteur  de  la  brandie  des  ducs, 
de  Saxe-Allenbourg,  laquelle  n'a  formé  que  trois  degrés,  et  s'est 
éteinte  en  1672,  par  la  mort,  sans  postérité  ,  deFréiléric-GuiU 
laume  111;  2".  Jean,  dont  l'article  suit  ;  H".  Sybille-Mnrie^  née 
en  i563,  morte  le  20  février  iSC-ij;  4°-  Marie,  née  le  2  mai 
1S71,  abbcsso  de  Qucdlimbourg. 

JEAN. 

iSyS.  Jean,  duc  de  Saxe-Weimar,  né  le  a2  mai  tSyOy  mort' 
le  3i  oclobrc  i6o5,  avait  épousé,  le  3  janvier  iSq3,  DoRomÉF- 
Marie,  Hlle  de  Joadiira-F.rnest,  prince  <VAnhalt",  morte  le  18 
juillet  1617.  Il  en  cul  :  1°.  Jean-tniest ,  dont  l'arlicie  suit; 
a*.  Frédéric,  né  en  iSi'jfi  ,  tue  au  comlial  <le  Fleurus,  le  19  août 
iBaa  ,  servant  sous  le  commandement  du  comte  de  ÎSIansfdd  ; 
3".  Jean  ,  né  en  i%7,  mort  le  6  octobre  iG(i4  ;  4"'  Guillaume, 
qui  continue  la  lignée  ;  5".  Albert,  né  en  i5<)f) .  mort,  le  20  dc 
cembrc  1644?  sans  enfants  de  Dorotliéc,  fdle  de  Frédéric-Guil- 
laume, duc  de  Saxc-Allenbonrg,  qu'il  avait  épousée  le  f4  juin 
i63o,  morte  le  lo  avril  1675;  ti".  Jcan-Fredéric,  né  en  1020, 
mort  le  17  octobre  iGa8;  7".  Ernest,  tige  de  la  branche  des  ducs 
de  Saxc-Golha,  rapportée  ci-après;  8".  Frédéric-Guillaume,^^ 
né  en  1602,  mort  en  iBig;  9".  nernard,  né  le  G  aofll  1604,  ^^ 
mort  le  8  juillet  i63g,  l'un  des  plus  grands  liorames  de  guerre  ^^ 
de  son  teras. 

JEAN-ERNEST  I. 

iGoS.  Jeaw-Erniîst  I ,  né  en  iSr)4«  succéda  à  son  p^^e,  \e 
3i  octobre  i6o5.  Ce  prince,  ayant  pris  du  servie»-  en  Autriche, 
mourut  en  Hongrie,  le  4  décembre  1626  ,  sans  postérité. 

GUILLAUME. 

1G2G.  Gv)ii.T,AiJME,  noie  ii  avril  iScjR,  succéda  à  Jeaf>- 
Eraest ,  son  fierc  ,  l'an  1641.  U  partagea  Ic^  bleus  de  sa  nuisua 


I 


DES   DUCS  DE    SAXE-WEIMAR.  lySkj 

avec  Ernesl,  duc  de  Sax«-tiolha ,  son  autre  frère.  II  eut  pour 
lui  le  duché  de  Wcimar,  qu'il  transmit  à  ses  descendants.   U| 
mniirul  le  17  mal   i6(ia,  laissant  d'H^LÉONOHE  -  DonoTHÉE  , 

I  fille  de  Jeati-Georges,  prince  d''\nhalt ,  qu'il  avait  éjioiis(*e  le 
a5  mai  iGaS,  morte  le  2G  décembre  iG64i  i".  Jean-Ernest  II, 
qui  suit;  2".  Je^n-Guillaitme ,  né  en  iB3o,  mort  en  1639; 
o;  Adolphe-G-uillaume,  né  en  i632,  qui  servit  long-tems  cher 
les  Suédois.  De  Marie-Elisabellt ,  fille  d'Aucusle,  duc  de  Druns* 
wick  ,  qu'il  avait  épousde  en  i6H3,  il  eut  cinq  fils,  dont  quatre 
moiiriircnl  avant  lui ,  et  le  dernier  né  posthume  ,  le  3o  novembre 
iCGS,  mourut  le  26  février  1671;  4°-  Jean-Georges,  qui  a  fondé 
la  branche  des  tlucs  de  Saxe-Eisenach  ,  éteinte  en  174^;  ^"-  'Ber- 
nard ,  doc  lie  Saxe-Jéna ,  né  en  i638 ,  mort  le  3  mai  iGjS.  |[ 
avait  épousé,  le  18  juillet  i6<>a,  Marie  de  la  'rn-moiile, 
morte  le  24  août  1(382,  fille  ilc  Henri,  duc  de  Thoiinr?.  Il  en 
eut  plusieurs  enfants,  entr'aulrcs  :  a.  Jean-Guillaume,  duc  de 
Jéna ,  né  en  iGyS ,  mort  de  la  petite  vérole,  le  4  novembre  1(190  ^ 
b.   Charlotte-Marie,  née  le  30   décembre  1-669,  mnriee  ,   l?- i 

(novembre  rfiSS,  à  Guillaume-Ernest,  duc  de  ^iaxe-Weimar  , 
avec  lequel  elle  divorça  en  1690;  6°.  Frédéric,  né  le  iSmars 
1640,  mort  en  i65S;  7».  Dorothée-Marie,  née  le  14  avril  1G4' 
mariée ,  le  3  juillet  tti56  ,  à  Maurice  ,  duc  de  Saxe.  Elle  mouru 
le  II  juillet  1G75. 

I  JEAN-tttNEST  U. 

\6C2.  JEiVN-Ernest  II,  né  le  II  septembre   x(>27,  hérita] 
d'une  partie  des  biens  de  la  branche  d'Allenbourg.  Il  mourut 
le  aS  mai  iGK3.  Il  avail  épousé,  le  i/j,  juin  i65(i,  Cuiustine-J 
Elisabeth,  [ille  de  Jean-Christian  ,  duc  de  Uolslein-Sieswicm 
Sonderbonrg,  morte  le  7  juin  1679.  Il  en  eut  : 

i".  Guillaume-Ernest,  qui  suit;  il 

a".  Jean- Ernest,  né  le  22  juin  1G64,  duc  de  Jullers,  Att\ 
l.lévcs,  de  ."Vlons,  d'Angrle  et  de  Wostplialie,  landgrave 
de  Thuringe ,  marquis  de  Misnie  ,  priuce-cnmJc  de 
Henneberg,  comte  de  la  Marck  et  de  Kaven.sberg,  et 
seigneur  de  Kavenstein.  Il  mourut  le  10  juin  1707.  U 
avail  épousé,  1".  le  11  octobre  1G84,  Sophie-Auguslc, 
(îlle  de  Jean  ,  prince  d'Anhalt-Zerbst,  morte  le  14  sip- 
tembre  i("'C(4i  ^"^  '^  4  novembre  suivant,  Cliarlotlr- 
Dorolhée-Sophie,  fdle  de  Fri'déric,  lan^rave  de  Hesse- 
Hombourg.  Les  enfants  du  iluc  Jean-Ernest  sont. 

Du  premier  iîl  : 

a.  Ernest -Auguste,  dont  l'article  viendra; 

b.  Jeanne -CharlcLlej  ncc  le  aS  novembre  i6ç)-3; 


jyi  CBHONOLOGIE    HISTORIQUE 

Dii  second  lit  : 

e.   Cliarlcs- Frédéric,  né  le  3o  octobre  iPc^S,  mort 
3o  mars  i  Bcjîî  ; 

d.  Jean-Kmcsl^  né  le  26   Jécembre   iGyG,  mort  le 
i*"".  août  1715  ; 

e.  Marie-Louise,  née  le  18  décembre  1697  ^ morte  le 
29  décembre  i7"4  î 

S**.  Annc-Dorolhée  ,  née  en  iGSy,  morte  le  a3  juin  vjolf^ 

abbfss(*  (\i'  Qiiedlimhrnirg  ; 
4".  WiHii-lniine-^hristiiip,  née  le  a6  novembre   if»58  ^ 
'  mariée;)  Christian-Guillaume,  comte  de  Schwarrbourg, 

roorle  le  ;^o  juin  «712; 
5°.   l'.iéonore-Sopliie ,  née  Te  22  mars   1860,  mariée,  le 

3  jiiillel    i(\6^  ,  à  Hiiilippe  ,  duc  de  Sa.'ic-M.crsbourg^ 

morte  le  4  février  1B87. 

GUILI.AUME-ERNEST.  ~^ 

i683.  Guillai'me-Er>£st,  né  le  19  octobre  166a,  épousa^ 
le  '6  novembre  iG8ii,  sa  cousine  CiiARLOTTE-MAaiE,  lille  de 
Bernard,  dur:  de  Sajto-Jéna  ;  ils  divorcèrent  en  1G90.  Elle  moi>- 
Tul ,  san&  lui  avoir  donne  d'enfants,  le  b  janvier  1703,  et  lui  le 
IQ  août  i7aâ. 

ERNEST-AUGUSTE. 

1728.  Eriïest- Auguste,  né  le  ig  avril  1G88,  sncccda  à  son 
oncle  le  19  août  1728.  Il  épousa,  1".  le  24  janvier  «716,  Eléo- 
WOftE-WiLHELMlNE,  fille  d'Emmanuel,  prince  d'Anhalt- 
Coëihrn  ,  morte  le  3o  août  1726;  a**,  le  7  avril  17^4,  SoiuilE- 
CliARLOiTE- Albertine  ,  née  le  27  juillet  171.H,  fille  de 
Georges- Frédéric- Charles,  marprave  de  (  ulndiach.  Il  mourut 
tn  174^1  laissant  les  enfants  <]ui  suivent:  du  premier  Ht  ; 
1".  Guillaume-Ernest,  2  .  WiUielmine-Augusle,  nés  le  4  juil- 
let 1717;  3  .  Jean-GnillanniP,  né  en  «7>9,  mort  à  Dresde  en 
1733;  du  second  Ut  :  4"-  Krriest-Augusle-i  onstanlin,  qui  suit  ; 
5".  Erneslinp-Auguilc- Sophie ,  née  le  5  fanxier  1740,  mariée 
â  Ernesl-Frédéric-Charles  ,  duc  de  .Saxe-Hildbourgnausen- 

ERNEST-AUGUSTE-CONSTANTIN. 

1748.  ERNEST-AiîousTi.-CoNiiTANTiN ,  né  le  a  juin  1737^ 
épousa  An>e-Amélif,,  née  le  34  octobre  17^^,  (ille  de  Charles, 
duc  de  lîi  utisu-ick-Wolfenbiillel.  Il  mourut  le  28  mai  17S8» 
ayant  eu  doux  fils:  1".  Charles-Auguste,  (jui  suit;  a",  l-'iéderic- 
r'ejtiinand-ConstaïUin,  ne  le  ii  septembie  1758. 


DES  DUCS   TE  SAIUI-GOTHÀ.  l^p«l 

CHARTES-AUGUSTE,  premier  cb\nd-dcc. 

lySft.  CHABLES-AuGUiTE,  né  le  3  seplembre   1757,  suo  I 
céda,  le  28  mai  1758,  sous  radministratioti  de  sa  inérc ,  futi 
dérlaré  majeur  et  prit  les  rênes  du  gouvernement  le  3  sep- 
tembre  1775.  Ce  prince  fut  eéiiéral  de  cavalerie  au  service  de 
la    Prusse,  et  n'entra  dans  la  confédéralion  rhénane  qu'apràs , 
les  événements  mallieureux  de  la  campagne  de  i8o(J.  Il  a  pris,  ' 
le  9  juin  *(ii5,  le  litre  de  grand-duc.  Comme  doyen  iIl'  la  ligne] 
rruestine  de  Saxe ,  il  est  en  posst.'ssion  du  seniorat  d'Oldislebun 
Il  a  épousé,  le  3  octobre  177^»,    Louise,  fille  de  Louis  VI, 
landgrave  de  liesse- Dannslacll ,  aée  le  le  3o  janvier  1757. 
ce  mariage  sont  issus  : 

!•-  Charles-Frédéric ,  grand-duc  héréditaire,  né  le  2  fé- 
vrier  r'ySi  ,  lîculenanl-getiéral  au  service  de  Russie 


V 

^L^^  au  service  du  rui  des  Pays-Bas  ,  marié  ,  le  3o  mai  iSiG  . 

^^^*  à  Ida,  fdlc  de  Georges,  duc  de  Saxe-Meinungen  ,  née 

^^^F  le  2S  juin  1734-   ^'*  ^^   mariage   est  née,  le  Ji   mars 

V  1S171  Louise- Wilhelmitie-Adêlaïde  ; 

^^^  3».  Caroline-Louise,  née  le  ly  juillet  1786,  décédée  san» 


marié,  le 3  aaiU  1804,  à  Marie  Paulowna, fille  de  Paul  1, 
empereur  <le  Russie,  née  le  16  février  1786,  dont  un 
prince  et  deux  princesses  : 

<2.  Charles- Alexandre-Auguste,  né  le  4  juin  1818; 

b.  Marie  Louise-Alexandriiie-Caiherine-Anne-Elisa- 
belh-Caroline,  née  le  3  février  iJ^oS; 

c.  Marie-Louise-Augusle-Catherine,  née  le  3o  sep- 
tembre 181 1  ; 

Chailes-Bernard,  né  le  3o  mai    179a,  général-major 


DUCS  DE  SAXE-GOTHA. 


Les  possessions  de  cette  branche  sont:  la  principauLé  de  Gi>tlia, 
la  seicneurie  supérieure  de  Kranchlcld,  te  comté  supénem-  de 
GleicTien,  la  majeure  partie  de  la  prinriniuié  J'Altenbourg.et  un 
district  du  comté  de  Henneberg,  ce  «pii  for;ne  en  tout  une  surface 
de  cenlcmquanle-deux  lieues  carrées, et  une  population  de  cent 
quatre-vingt-dix  mille  âmes.  Le  duc  de  Saxe-Gotha  est  mi-mbi  e 
de  la  confédération  germanique  et  a  une  voix  à  l'assemblée  gé- 
nérale. 

ERNEST  1,  DIT  LE  PIEUX 

iGo5.  ËaNEST"! ,  ne  le  ^S  décembre  iBoi  ,  septième  fils  de 


17^  mnoNotOGiE  msrrORiQtîE 

Jean  ,  duc  de  Weiiuar,  fui  un  prince  d'une  grande  piété  :  sage 
économe,  politique,  profond  ,  il  rccucillil,  par  son  giaii<l  âgL',,1 
prék-raLIenitiii  à  ses  nevfu»;  til  pelils-nevcux ,  le  riclic  liciiog^j 
îl'.Mlcnbourg,    en    Misnie,  et  de  Cubourg,  en  Irauconie ,  ti>j 
verlii  Ju  droit   de  proximité  de  degré  (|ui  a  lieu  tu  Allein.i(»nèr 
lorscpi'il  ne  s'agit  point  des  électorals  et  des  plus  grands  ùeis^j 
11  céda  néanmoins,  pour  le  Lien  de  la  paix,  qu'il  voulut  liiujuur$ 
conserver,  le  quart  de  ses  héritages  à  ses  neveux  des  Lranche» 
Je  Weioiar  et  d'Lisenach,  aînées  de  la  sienne.   H  mourut  !•' 
ilj  mars  lOyS.  Il  avait  épousé  ,  le  2^  ocloi)rc  lOSC,  J'-Lisabeth^ 
SoPiili  ,   lille  unique  de  Jejn-Pliilippe  ,   duc  de  Saxe-Altcn- 
bourg  ,  morte  le  aS  décembre  i(i/^o.  Il  en  eut  dix-huit  enfants, 
cnlr'iiulrcs:  i*-.  Frédéric,  dont  l'arlicle  suit;  s.".   Albert,  né 
le  24  mars  i<34ri,  duc  de  Saxe-Cobourg ,  général  des  armées 
de  l'empereur.  Il  mourut  au  mois  d'août  l'J'j'j,  ayant  épousé, 
i»,  le   18  juillet  itijG  ,  Maric-tlisabeih,  fille  d'Augtisîe,  duc 
de  B^un^wicJc,  morte  le  i5  février  it'S^,  n'ayant  eu  qu'uo  Gis, 
Eriiest-Aueusle  ,  né  le  i".  septembre  1^77  1  mort  le  iM  août 
ibyt»;  2".  le  24  ™3'   1G88,  busanne-Llisabeth ,  coiutesse  de 
Kempenski,  en  Bohème  ,  dont  il  n'eu»  poiut  d'enfants  ;  6".  Ber- 
nard ,  duc  de  Saxc-Mcinungen ,  auteur  de  la   branche  de  ce 
nom,  ra|iportée  ci-après,  4"»  Henri,  duc  de  Rombild,  ne  le 
it)  novembre  itiSo,  généial  des  ingénieurs  des  aimées  impé- 
riales, rnort  le  i3  mai  1710.  Ilavail  épousé,  le  i"^'.  mars  1(376, 
Marie-Llisabetit ,  Glle  de  Louis,  landgrave  de  Ilesse-Darinstadt, 
morte  sans  enfantb  le  'j.6  aoCt  I7i5;    5".  Christian,  duc  de 
Saxc-Eiseabcrg ,  né  le  6  janvier  iGSii,  mort  le  a^i  août    1707. 
Il  a^ail   épousé,    i".   le   lô   février   1(177,  Clirisiine,  lill«  de 
Clijistian,  duc  de  Saxe-MersLourg,  morte  le  li  mars  «G7y, 
dont  il  eut  une  fille  unique,  Christine,  née  le  4  mars  iG7y, 
mariti',  le  i5  février  1699,  à  Philippe-Ernisl,  duc  de  Hoislein- 
Cbiksbourg;  2".  le  8  février    itiSi,   Sopliie-.Marie  ,   lille  de 
Louis  ,   landgrave  de  Hessc-Darinsradl  ,  morte  sans  enfants 
le  :ia  aoill  17  i:^;   ii"-  Ernest,  souche  des  durs  de  Saxe-Hild— 
LonrL'bauscn ;  7*.  Jean-Emesl ,  auleur  de  la  branche  des  dues 
Je  CÔbourg-Saalfeld;  8".   Elisabelli-Dorolhée,  née  le  3  jan- 
vier iti4o  ,  mariée,  le  i5  décembre  ibMJ,  à  Louis,  landgrave 
de  Ilesse-Darmsladt  ;  y".  L)orol bée-Marie,  née  le  n  février 
1654,  morte,  sans  avoir  été  mariée,  le  17  juin  168a. 

FRÉDÉRIC  h 

lU-^S.  FrÉdéBIC  I,  né  le  i5  juillet  1646,  eut  l'administra- 
tion des  étais  qu'a\ail  possédés  son  père.  Ce  dernier  a\ait  établi 
le  st'niorat  dans  sa  /amille,  c'est-à-dire  que  l'aîne  des  (ières 
devait  toujours  avoir  le  gouvernement  de  tous  les  domaines  de 
la  maison ,  et  les   puînés  chacun  une  pension  de  huit  mille 


bîS  DttS  tofe  SAXE-eOTHA;  \>jif 

Aorins;  mais  Frédéric,  voyant  que  cette  disposilion  tlu  testament 

I'iatcrncl  mécontentait  tousses  frères,  fit  une  convention  avec 
es  quatre  derniers  pour  leur  céder  à  chacun  ,  en  terres ,  au 
moins  dix- huit  mille  florins  de  rente,  se  réservant,  pour  lui  et 
pour  sa  postérité,  le  droit  de  supériorilé.  Mais  Albert  et  Ber- 
nard ,  ses  deux  autres  frères  ,  voulurent  des  conditions  plug 
avantageuses.  Enfin  ,  après  de  nouvelles  contestations ,  la  prin- 
cipauté de  Gotha  demeura  à  Frédéric,  avec  d'autres  domaines. 
Il  ordonna  nue  désormais  son  état  ne  serait  plus  divisé.  Il  ins- 
titua un  ordre  de  chevalerie ,  ayant  pour  symbole  une  foi  ou 
deux  mains  jointes  Tune  à  l'autre  avec  celte  devise  :  Fidèlement 
gt  constamment.  Il  mourui  d'apoplexie  le  12  août  ibqi.  Il  avait 
«pousé  ,  i''.  le  i4  novembre  i6fig  ,  Madeleine-Sïbjlle  « 
fille  d'Auguste,  duc  de  Saxe-Hall,  administrateur  de  Magde- 
bourg ,  morte  le  7  janvier  i68i  ;  2".  le  14  août  de  la  même 
année,  Christine,  (ille  de  Frédéric,  marquis  de  Bade  ,  veuve 
d'Albert,  marquis  de  Brandebourg- Anspach,  raorlesans  enfants 
leai  décembre  1705.  Du  premier  lit  sont  issus  :  1".  Frédéric  11, 
oui  suit  ;  a°.  Jean-Guillaume  ,  major-général  au  service  de 
1  empereur,  né  le  4  octobre  1677,  tué  au  siécc  de  Toulon  le 
i5  août  1707;  3".  Anne-Sophie,  née  le  22  décembre  1670, 
mariée,  le  i5  octobre  ifigi  ,  à  Louis-Frédéric,  comte  de 
Schwarzbourg-hudolstadt,  morte  le  24  j^i"  17 '8;  4».  Dorothée- 
Marie  ,  née  le  22  janvier  1674,  première  femme  d'Ernest- 
Louis,  duc  de  Saxe-Meinungcn  ;  o".  Frédérique,  née  le  24 
mars  iPtS  ,  mariée,  le  20  mai  170a,  à  Jean-Auguste,  prince 
d'AnhaU-Zerbst  ;  tj».  Jeanne  ,  née  le  1".  octobre  1680,  mariée, 
le  20  juin  1702  ,  à  Frédéric,  duc  de  Mecklenbourg-Strélilx. 


FREDERIC  IL 

1691- Frédéric  II,  né  le  zi  juillet  167G,  fut  fait  cTicvalier  de 
Tordre  de  l'Eléphant  en  1694,  et  mourut  le  23  mars  1732. 
Il  avait  épousé,  ie  7  juin  i6gti,  Madeleine -AuGUSTÈ ,  fdie 
de  Lharlcs-Guillaume,  prince  d'Anbait-Zerbst,  morte  le  1 1  oc- 
tobre 174"-  Il  en  a  eu  :  t".  Frédéric  ,  dont  l'arlicle  suit  ; 
2".  Guillaume,  né  le  12  mars  1701  ;  3».  Charles-Frédéric,  né 
le  20  septembre  1702 ,  mort  en  lyoS;  4*'-  Jean-Augusle,  né 
le  17  février  1704,  père  d'Auguste-Louise-Frédérique,  née  le 
3o  novembre  1752,  mariée,  en  1780,  à  Frédéric-Charles, 
prince  héréditaire  de  Schwarzbourg-Rudolsladt;  et  de  I^iuise, 
née  le  g  m^rs  »756,  mariée,  en  1775,  à  Frédéric  — François 
de  Mecl^lenbourg-Schwerin  ;  5**.  Christian- Guillaume,  né  !« 
;i8  mai  1706;  6".  Louis-Ernest,  né  le  29  décembre  1707; 
5".  Emmanuel,  né  le  5  avril  1709,  morl  le   10  avril  1710; 


XVL 


22 


i8a 


CHRONOLOGIE   HISTORIQUE 

CHARLES  -  FRÉDÉRIC. 


1729.  Charles -Frédéric,  né  le  18  juillet  171a,  duc  ie 
Saxe-Meinungen  ,  le  24  février  17^91  mourul  aussi  sans  pos- 
térité le  lô  avril  i74<^> 

ANTOINE-ULEIC. 

1743.  Antoine-Ulric  ,  né  le  02  octobre  1687  ,  Gis  aîn^ 
second  Ht  de  Bernard,  succéda  à  Charles-Frédéric,  son  neveu,' 
le  18  avril  174^1  c'  mourut  le  27  janvier  1763.  Il  avait  épousé, 
le  26  septembre  1760,  Ch a BLOTTii- Amélie,  fille  de  Charles, 
landgrave  de  Hesse-Philippstal,  morte  en  1803.  De  ce  mariagaJ 
sont  issus  :  1°.  Auguste-Frédéric,  nuisuit;  a». Georges Fréilericjf 
mentionné  ci-après;  3".  Marie-Cliarlotte-Amélic-Ernestine,] 
née  le  ti  septembre  1751,  mariée,  le  ai  mars  1769,  à  liouis-ii 
iErncst,  duc  de   Saxe-Gotha;  4"- Wilhelmine- Louise,  née  le 
6  août  1782  ;   5*.  Amélie-Auguste,  née  le  4  mars  176a. 

AUGUSTE-FRÉDÉRiC. 

1763.  Auguste-Frédéric,  né  le  17  novembre  1754,  sue-J 
céda  à  son  père  le  27  janvier  J763,   et  mourut  le  ^12  juin  J782, 
sans  postérité  de    Louise,   princesse  de   Stoiberg-Gedernr 
qu'il  avait  épousée  le  5  juin  1780, 

GEORGES -FRÉDÉRIC. 

1783.  Georges-Frédéric,  né  le  4  février  1761  ,  succëda  k 
son  fr^'-rc ,  en  1782,  au  duché  de  Saxe-Meînungen.  Il  mourut 
Je  24 décembre  i8o3.  Il  avait  épousé,   le  37  novembre  1782, 
Louise-ElÉonohe  ,  fille  de  Chnstian-Albert-Louis ,  prince  de'J 
Holieulohe-Langenbourg,   née  le    11   août   1763.  De  ce  ma-" 
riage  sont  issus:  i".   Bernard,   qui  suit;   a*.    Adélaïde,   néaj 
le    i3  aoM    1792,    mariée,  le    11  juin   1818  ,   h  Guillaume- 
Henri  ,  duc  de  Clarencc  ,  fils  de  Georges  111,  roi  du  royaume-«| 
uni  de  la  Grande-Bretagne  et  d'Irlande;   3°.    Ida,   née  le 
a5  juin  17941  variée,  le  3i  mai  1816,  à  Charles-Alexandre- 
Auguste  ,  duc  de  Saxe-Weimar. 

BERNARD. 

i8o3.  liEIiNARD-ERic-FREUD,  né  le  17  décembre  1800,  a 
succédé,  le  24 décembre  ido3,  à  son  père  Georges-Frédéric | 
aous  U  tutelle  d«  a»  mère. 


DBS  DtJCS  DE  SAXe-nitOBOCBCHADSElt.  15»  1^ 

DUCS  DE  SAXE-IIILDBOURGHAUSEN. 

>lle  branche  possède  la  moitié  de  la  principauté  deCobourg 
la  principauté  de  tlitdboiirghausen  ,  avec  une  très  petite 
partie  du  comté  de  Henneberg ,  ce  qui  forme  en  tout  une 
surface  de  trente -six  lieues  carrées,  et  une  population  de 
trente-trois  mille  âmes.  Le  chef  de  cette  branche  est  membre 
de  la  confédération  germanique ,  el  a  une  voix  à  l'assemblée 
générale. 

ERNEST. 

ibyS.  Ernest,  né  le  12  juin  t655,  duc  de  Saxe-HilJ-; 
bourghausen  ,  sixième  fils  d'Ernest  le  Pieux ,  duc  de  Saxe- 
Gotha  ,  se  signala  à  la  bataille  de  Fleurus,  en  1690,  et  au 
combat  de  Leuze ,  en  «Ggi  ,  à  la  tête  d'un  régiment  de  cava- 
lerie, pour  le  service  des  Etats-Généraux.  H  mourui  le  17  oc- 
tobre i-jiS,  U  avait  épousé,  le  10  février  1680,  Sophie-He!<- 
jiiETTE,  fille  de  Georges-Frédéric,  prince  de  Waldeck.  Il  en 
eut  ;  i',  Ernest-Frédéric,  qui  suit;  a*.  Charles-Guillaume, 
né  en  i686,  mort  en  1687  ;  3°.  Josepli-Marie-Frédéric-Guil- 
laume-HoUandin ,  né  le  5  octobre  1702,  11  servit  dans  les 
troupes  impériales,  où  il  fut  général  (i'arlilleric,  et  abjura  la 
religion  protestante  à  Naplcji,  au  mois  J'octobre  1727,  U 
épousa,  le  18 avril  17.^4?  l'O'J'se-Vîcloire,  princesse  de Snissons, 
morleen  1763, fille  d'Eugène- Jean-François,  prince  de  Solssons. 
11  mourut  en  1787:  ^'*.  Sophie-Charlotte,  née  en  1682,  morte 
en  1684  ;  5*.  autre  Sophie-CharlotLe ,  née  en  i68.5  ,  morte 
en  1710. 

ERNEST-FRÉDÉRIC  I". 

1715,  Erkest-Fhédéric  I ,  né  le  21  août  iG8j  ,  brigadier 
de  cavalerie  au  service  de  Hollande ,  puis  major-général  d« 
armées  de  l'empereur,  mourut  le  g  mars  i7a4>  H  avait  épousé, 
le  4  février  1704,  Sophie-Albektine,  fille  de  Georges- Louis, 
comte  d'Erpach,  morte  le  u2  novembre  1727-  De  ce  mariage- 
«ont  issus;  1".  Ernest-Louis  HoUandin,  né  le  a3  no\cmbre 
1704,  mort  le  26  du  même  mois  ;  2».  Ernest-Louis-Albert, 
ne  le  6  février  1707,  mort  le  17  avril  suivant;  3**.  Ernest-Fré- 
déric, qui  suit;  4"*.  Frédéric- Auguste ,  né  en  1709,  mort 
en  1710;  5°.  Louis-Frédéric,  né  le  1 1  septembre  1710,  général 
d'arliUerie  de  l'électeur  de  Bavière,  en  1742;  6^.  EmmanueU 
Frédéric,  né  en  1715;  7".  Sophie-Elisaoeth ,  née  en  1705, 
morte  en  1708;  8".  Albertine-Elisabeth,  née  le  i  août  1718  , 
mariée,  le  5  février  1735 ,  à  Charles-Lûuis-Frédéric ,  prince 
4e  Mecklenbour|-SlrélilJ:. 


i&s 


CnCONOLOGIE  RISTORJQUE 

ERNEST- FRÉDÉRIC  IL 


1734.  Ernest-Fiiédèric  II,  né  le  17  décembre  1707,  «uc- 
crda  â  Sun  père  lu  9  mai-s  ir:>4,  et  gouverna  par  lui-mëmef 
le  iti  «lécembre  1728,  élanl  pai-vcnu  à  l'âge  de  majorité.  U 
mourut  en  ij^S.  11  avtil  épousé,  le  ig  juin  1726,  Caroline, 
fille  <le  l'hilippe-Cbarlcs,  comte  d'Erpach,  née  le  aq  sep- 
tembre 1700.  De  ce  mariage  sont  issus:  i",  Ernest-Fredéric- 
Charles ,  qui  suit  ;  2".  Frédéric- Auguste- Albert ,  né  le  8  août 
1728;  3*.  Frédëric-Guillautuc-Eugène,  né  le  S  octobre  1730, 
marié,  le  ii$  mars  1778  ■.  avec  CTiretieiine-Sophie-Caroline, 
sâ  nièce;  4"- Sopliie-Amélic-CaroUnc,  née  le  21  juillet  1732, 
mariée,  le  28  janvier  1749»  ^  Louis-Frédéric-Charles ,  prince 
(}e  Hohenlobe-CEringcu. 


ERNEST-FRÉDERIC-CHARLES. 


I 


1745.  Ernest  -  Frédéric -Ch  A  RLis,  né  le  10  juin  17* 
"^morl  au  mois  de  septembre  1780,  avait  épousé,  1**.  le  i" 
tobre  1749,  Louise,  fdlc  de  Cbrislian  VI,  roi  de  Danemarc 
morte  en  1756;  2".  le  ao  janvier  1757,  Christine-Sophie- 
TE  Brandebourg-Bareuth,  morte  la  même  année;  3".  Er- 
HESTiNE-ArcusTE-SoPHiE,  liHe  d'Krnesl  -  Auguste  ,  duc  de 
Saxe-Weimar.  De  ce  dernier  mariage  sont  issus  :  1°.  Frédéric, 
qui  suit;  2°.  Clircliennp  Sophie-Caroline  ,  née  le  4  décembre 
rjGi,  mariée  à  son  oncle,  Frédéric-Guillaumc-Eugèue, 


FRÉDÉRIC. 


1 


1780.  Frédéric,  né  le  29  avril  17G3  ,  duc  régnant  de  Saxe- 
Iltldbourghausen ,  succéda  à  son  père  le  aS  septembre  1760  gH 
sous  la  tutelle  de  Joseph-Marie-Frédérîc-Guillaume-HollandînJH 
son  grand-oncle  ,  auquel,  h  sa  majorité  ,  il  abandonna  le  gou- 
vernement jusqu'à  la  mort  de  ce  prince,  arrivée  le  4  janvier 
1784.  Il  a  épousé,  le  3  septembre  1785,  CharLOTTE-Geor- 
6iNE-Jx)UlSE-FnEDÉniQt;E,  morte  le  i4  mai  1818,  fdle  de 
(Miarles-Louis-Frédéric,  grand-duc  de  Mecklenbourg-Strélitz. 
Les  enfants  du  duc  Frédéric  sont  : 

i".  Joseph-Georgcs-Frédéric-Ernest-Charles,  prince  hé- 
rédilaire,  né  le  27  août  1789,  matié,  le  24  avril  1817, 
avec  Louise-Amelie-Wilbcliuine-Philippine,  fille  d© 
Louis,  duc  de  Wurtemberg  ;  jA 

2^.  Georges-Charles- Frédéric,  né  le  24  juillet  17196;      S 
3".  Frédéric-GuilUume-Charlss-Loui&Georges,  né  te  4  0^ 


iobre  1801 


DES  000*  1>B  SASe-fiOBOCftO-SAAlT'Ein/       "il 

4*.  Edouard-Charles-Guillaume-Chrélien ,  né  le  3  juillet 
i8o4; 

5".  Catherine  -  Charlotte  -  Georgine-Frédërique  -  Louise  - 
Sophie-Thérèse,  née  le  17  juin  1787  ,  mariée,  le  a8  sep- 
tembre i8o5,  h  Paul-Charies-Frcdéric-Auguste,  frère 
du  roi  de   Wurtemberg  ; 

€*.  Thérèse-Charlotte-Louise-Frédérique-Amëlie  ,  née  le 
8  juillet  179a,  mariée,  le  12  octobre  iSio,  à  Louis->. 
Charles-Auguste,  prince  royal  de  Bavière; 

7*.  Charlotte  -Louise-  Frédérique-Amélie-Alexandrine, 
née  le  28  janvier  1794,  mariée,  le  a4  ju'"  i8i3,  à 
Georgeâ-Guillaume-Augustc  ,  duc  de  Nassau  ; 

DUCS  DE  SAXE-COBOURG-SAALFELD. 

Cette  branche  possède  la  principauté  de  Saalfcld,  qui  fait 
partie  de  celle  d'Alienbourg,  celle  de  Cobourg,  une  partie  du 
comté  de  llenncberg ,  et,  depuis  ifliU,  la  seigneurie  de 
Baumholder,  sur  la  rive  gauche  du  Rhin.  Toutes  ces  posses- 
sions ont  une  surface  de  soixante-douze  lieues  carrées  ,  et  une 
population  de  soixanle-dix-neuf  mille  habitants.  Le  duc  de 
Saxe-Cobourg-Saalfeid  fait  partie  de  la  confédération  germa- 
nique ,  et  il  a  une  voix  a  l'assemblée  générale. 

JEAN-ERNEST. 

1G75.  JE\N-EftNFST  ,  duc  de  Saxe-Saalfeld  ,  né  le  22  aoûc 
i658  ,  septième  fds  d'Ernest,  duc  de  Saxe-Golha,  mourut  le 
17  décembre  172g.  Il  avait  épousé,  1".  le  18  février  1680, 
Sophie-Hedwige,  fille  de  Christian,  duc  de  Saje-Mersbourg  , 
morte  le  i".  août  itSti;  2".  le  i".  décembre  i6t)o,  Char- 
lotte J  eanne  ,  fdie  de  Josias  ,  prince  de  Waldeck  ,  morte  le. 
l*^  février  169c), Ses  enfants  furent ,  du  premier /il:  1".  Chris- 
tian-Ernest, qui  suit;  2".  Chriîtine-Sophie  ,  née  en  i68r  , 
morte  en  1697;  '''"'  CharlottP-Wilhelmine,  née  le  4  juin  iG85, 
mariée,  le  28  décembre  ,  1705,  à  Rcinhart,  comte  de  Hanau  ; 
du  second lU  :  i^^ .  Guillaume-Frédéric,  né  le  16  aoât  1691  ; 
5».  Charles-Ernest,  né  le  iai»eptembre  16^2;  (»".  François-' 
Joiias,  qui  3  continué  la  lignée-,  y»,  Sophie- Wilhelmine, 
née  le  9  août  1693,  mariée,  le  8  février  1720,  à  Frédéric-An-' 
toine ,  prince  de  Schwarzbourg ,  morte  le  4  décembre  1737  ; 
8».  Henrielle-Albertine,  née  le  8  juillet  1694,  morte  le  i".  avril 
i6g5  ;  9°.  Louise-Amélie,  née  le  24  90Ût  iGgS,  morte  le 
12  août  17x3)  10°.  Cbarlulte,  née  le  3o  octobre  i6g6,  morte 


»84  CHRONOLOGIE  BISTOHtQtJt 

le  2  novemhre  suivant  ;  1 1".  Henrieite-Albertine,  née  le  ao  no^ 
vembre  it3g8. 

CHRlSTlAN-ERNEST. 

1729.  Christian -EiiNEST,  né  Je  18  août  iG83,  succéda 
au  duché  de  Saxe-Saalfeld,  le  i7  décembre  î^ag,  el  mourut 
le  i5  mai  174^-  H  avait  épousé,  le  \ii  août  1734  «  CURISTINB^ 
FaÉDÉniQUE  DE  Loss,  dont  il  n^eut  point  d  enfants. 

FRANÇOIS-JOSIAS. 

1745.  FkaNÇOIS-JoSias,  né  le  aS  septembre  1697,  ^''*  puîné 
de  Jean-Ernest,  succéda  à   son  frère  consanguin,  Christian- 
Ernest,  le  16  mai  1745.  H  mourut  le   16  septembre    1764.  Il 
avait  épousé,  le  2.  janvier  1723,  Anne-Sophie,  fille  de  Louis- 
Frédéric,    prince  de   Schwarzbourg  -  Rudolstadt.  Il  en  eut  j 
1".    Ernest-Frédéric,  qui  suit  ;  2".  Chrétien-François,  né 
a5  janvier  i73o;  3*.  Frédéric -Josias ,  né  le  26  décembre  1737J1 
feld-marécbal  au  service  d'Aulriche  ;  4"*'   Charlotte-Sophie 
née  le  24  septembre  1731 ,  mariée  à  Louis,  prince  de  Mecklen^ 
fcourg-Schwerin,  5".  Frédcrique-Caroline  ,  née  le  24  juin  173S 
inariee,  le  22  novembre   1754»  à  Chrétîen-Frédéric-Charlcs 
AU'xandrp,  margrave  de  Brandebourg-Anspach. 

ERNEST-FRÉDÉRIC. 

I7G4-  EbN^st- Frédéric,  né  le  iS  mars  1734,  épousa, 
le  a3  avril  1749,  Sophie-  Antoineitg,  fille  de  Ferdinand 
Lebrech  ,  duc  de  llruns\vick-"VVolfenbullel.  Il  mourut  le  8  sep-> 
tcml)re  1800,  ayant  eu  les  enfants  qui  suivent  :  t".  François- 
Frédéric-Anloinc,  qui  lui  surcéda  ;  2".  Louis  Charles-Frédéric , 
né  le  2  janvier  17S5,  féld-niarcchal  lieutenant  au  service  de 
lpmi>ereur  ;  3".  Caroline-Ulriquc- Amélie,  née  le  ig  octobre 
fjSof  religieuse. 

FRÉDÉRIC-FRANÇOIS-ANTOINE. 

1800.  FRÉDÉRtc-FRANÇois- Antoine,  né  le  i5  juillet  1750, 
mort  le  g  décembre  1806,  avait  épousé,  le  i3  juin  1777, 
Auguste-Caroline,  fille  de  Henn  XXIV,  prince  Reuss  d'Eoers- 
dorf,  née  le  iç)  janvier  i7-^7.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i".  Erncst-Antoine-Charles-Ix)ui3  ,  qui  suit  : 
a'.  Ferdinand  -  Georges- Auguste,  né  le  a8  mars  1785, 
géneral-major  au  service  de  l'Autriche,  marié,  te  2  jan- 
vier i8t6,  avec  Marie-AntoinelterGabrielle ,  princesse 


«le  Kohary,  née  le  a  juillet  1797.  Ce  prince  ayant 
obtenu  l'expcclalive  des  biens  du  prince  de  Kohary^ 
fil  Hongrie,  prend  le  lilre  de  titu:  de  Saxe-Caùour^-» 
Saalfeld-Kuhmy.  Il  a  eu  tin  prince  de  son  mariage  , 
nommé  Ferdinand,  ité  le  ac)  octobre  »8i6: 

3".  Lcopold  -  Georges-  Chrétien  -  Frédéric,  né  le  i6  dé- 
cembre lygy,  reld-maréclial  au  service  de  la  Grande- 
Bretagne,  marii',  le  a  mai  iSitî,  &  Caroline-Charlotte- 
Augustc.  fille  de  tn'or^^es-t'rcdérir-Aiigusle  .  prince  de' 
Galles,  régent  de  la  Grande-Bretagne,  morte  le  G  no- 
vembre 1817  : 

4"-  Sophie-Frédérique- Caroline- Louise  ,  née  le  iS  aoât 
1778,  mariée,  le  ^3  février  i8o4i  à  Emmanuel,  comte 
de  Mcnsdort  de  Pouilly; 

5°.   Anloinelle-Ernesline-I^mélie,  née  le  a8  août  1779, 
mariée,   le    17    novembre   179'^,   avec   Alexandre-Fré- 1 
déric-Cbarles  ,  duc   de  ^^"urtembe^g  ; 

6".  Julienne-HenrieUc-Ulriquc,  née  le  2^^»  septembre  17S1, 
nommée  Anna  FœdoioivDa  ,  depuis  son  mariage  ,  con- 
tracté le  26  février  179*^-.  avec  Constanlin  Paulowiich,, 
grand  «lue  de  Riiwie  ,  frère  de  l'empereur; 

7**.  Marie-Louise-Victoire,  née  le  17  août  178G,  mariée, ^ 
le  :>i  décembre  i6o5,  au  prince  Emich  -  Cbarles  dej 
Linange. 

ERNEST-ANTOINE-CHAULES-LOUIS. 

iSoG.  Ersest-Antoiî^e-Charles-Loujs,  duc  régnant  dej 
Saxc-Cobourg-Saalfeld  ,  né  le  2  janvier   1784.  général  de  ca- 
valerie au  service  d'Autriche,  a  é[njusé,  \e.'ài  juillet  1817  ,  Do- 
HOTIIF.E-I.OUISE-PACI-IïiE-CtlABL<>TlE-FnÉDÉHIQUE-AUGU5TB,| 
fille    d'JLmile-Léopold-Auguste,    duc  de  Saxe-Gotha,  née  le^ 
21  décembre  1800.   De  ce  mariage  est  issu  : 

Anguste-Ernest-Charles,  prince  héréditaire,  né  le  at  fuiaj 
1818. 


DUCS  DE  SAX^-LAWENBOURG. 


Le(^uchédeSaxe-La^venbourg,  ou  delaLas«e  Saxe,  est  situé sar 
lesdeiixbords  delà  rivière  de  l'IilLe ,   depuis  Domitz,  dans  le] 
Jlecklenboutg  ,  jnfi(|u'à  trois  lieues  près  de  Hambourg.  Les  ducs] 
ont  pris  leur  titre  de  la  rille  de  Lavvenbourg  ,.  qui  forme  avec 

XYl.  i4 


i86  cKiiomoi.o6rB  wstohtçot 

ses  Jeux  châteaux  ,  sur  les  Jeux  bords  de  la  rivière,  un  passage 
de  granflp  importance  sur  l'Elbe. 

Albert  l'Ours,  fils  d'Onon  ,  conite  d'Asranie  ,  obtint  de 
l'empereur  Conrad  III,  l'an  1 142  ,  la  Marche  et  l'électoral  de 
Brandebourg,  tju'il  iransmit  à  Oiton  ,  son  Gis  aîné.  Bernard, 
son  second  lîls,  obtint,  l'an  1180,  de  l'empeieur  Frédéric  I, 
le  duché  de  Saxe  ,  avec  une  grande  partie  de  la  dépouille  du 
duc  Henri  le  Lion,  il  laissa  deux  Gis,  Albert  I  ,  électeur  de 
Saxe  ;  et  Henri  ,  estimé  la  tige  de  la  maison  d'Anhalt.  Albert  I 
fut  père  d'Albert  II  ,  et  de  Jean  ,  qui  a  fait  la  branche  de  Saxe- 
Lawenbourg.  Les  descendants  d'Albert  11  se  trouvent  parmi  les 
ducs  et  électeurs  de  Saxe. 


JEAN    1. 

• 

1260.  Jean  I ,  second  fils  d'Albert  I ,  eut  en  partage  la  basse ^ 

Saxe,  et  lit  sa  résidence  à  Laueiibourg.  La  haute  Saxe  échut  â' 
son  frère  aîné  Albert.  L'an  latji  ,  Jean  fil  donation  du  pays  de 
Triebs  à  rév«?ché  de  Schwcrin.  Il  concourut,  l'an  127-^,  à  1  élec- 
tion de  l'empereur  Rodolphe  I ,  et  mourut  le  20  juillet  de  l'an 
ia85.  IL  avait  épousé,  suivant  les  uns,  iNGELBcncE  ,  iille 
d'Eric,  roi  de  Suède,  ou,  snlori  d'autres,  Héi.ène  ,  fiile  de 
Herraan,  duc  de  Sleswick ,  dont  il  lai.ssa  Jean  ,  irui  suit  ;  Al- 
bert ;  Eric,  qui  viendra  ci-après  ;  et  Hélène  ,  mariée,  le  i4  fé- 
vrier 1297,  à  Adolfe,  comte  de  Schaumbourg,  morte  en  i3t5. 
Albert ,  second  fils  de  Jean  I ,  mourut  en  i3i4,  ayant  eu  pour 
épouse  Marguerite,  doijt  on  ignore  l'origine,  qui  lui  Juniia 
Albert,  mort ,  en  t344  1  sans  eiifauts  de  Sophie,  comtesse  de 
Ziegenhayn ,  et  Eric,  qui  s'empara  p.ir  surprise  des  villes  de 
Bcrgedorff  et  de  Mnllen  ,  que  les  habitants  Je  Lubeck  recou- 
vrèrent ensuite  a^'cc  le  secours  de  ceux  de  HamL>ourg.  Il  mourut 
uns  posténlé. 

JEAN  IL 

1285.  Jean  U  ,  successeur  de  son  père  Jeati  I  ,  concourut, 
l'.in  i3u8,  à  l'élection  de  l'empereur  Henri  VII ,  et  ,  l'an  i  I14, 
à  celle  J«  Louii  de  Bavière.  Uj^t  des  prolcsiations  contre  la 
branche  alherline  ,  qui  s'attribusrU  tous  les  droits  de  l'électoral 
de  Saxe:  mais  il  s'acconia  avrc  elle  ,  l'an  i3d8,  à  condition  que 
ces  dignités  et  droits  reviendraient  à  la  partie  qui  survivrait  à 
l'autre.  Il  mourut ,  l'an  t3i5  ,  sans  hoirs.  On  lui  donne  pour 
épouse  Elisabeth,  dont  on  ne  connaît  ^>as  l'origine. 


BÊS  Bt;C»  m  SAXB>Z.AWEKBOITHG. 


ERIC     I. 

»3i5.  EHfc  1  ,  siicresjpur  de  Jean  H,  snn  frère,  soutînt  ^^ 
l'an  i'^4^,  le  parti  ih  Guiither  de  Srhwarzbourg,  élu  empe- 
reur contre  Charles  IV;  mais,  l'an  i35o  ,  il  s'acrorda  enfin 
avec  ce  dernier,  à  condition  qu'on  ne  lui  ferait  point  préjudice 
dans  son  droit  prétendu  à  l'électorat.  Il  ntourut  l'an  l'.W.o  ^ 
laissant  d'EnSABETtl ,  lille  de  Bogistas  III,  duc  de  Poméranie  j 
Erir ,  qui  suit,  et  Judith,  mariée  à  Magnus  ^  dcu.Nvémo  fil% 
(TAlberl  I ,  duc  de  Mecklcnbourg. 

ERIC  II. 

i36o.  Enic  II  ,a|>r^s  avoir  remplacé  son  p^re  Eric  I,  eut  dé 
nouvelles  contestations  pour  le  droit  à  l'électorat  avec  l\o-^ 
dolfe  II  ,  élccleur  de  Saxe,  mais  sans  aucune  réussite.  Ayant;! 
pris  sous  sa  protection  les  brigands  de  son  pays,  il  se  compromit  i 
par-là  avec  les  villes  de  l,uljeck ,  de  Hambourg  et  de  Luneboure^ 
et  le  duc  Albert  III ,  son  cousin ,  qui  lui  firent  la  guerre  et  \tf 
réduisirent,  il  monrut,  l'an  i3^6,  laissant  d'AoT^Ès, son  épouse^ 
iilie  de  Henri  I  ,  comte  de  Holstein  ,  un  fils ,  qui  suit. 


ERIC  III. 


iSyG.  Eric  III  ,  successeur  d'Eric  II ,  son  prr 

et  Hddolfe  III  ,  ducs 


renoHvel»-  j 
pour  lui  cl  ses  hoirs  avec  Wencesl.is  et  Hddoffe  III ,  ducs  île 
Saxe  ,  le  pacte  de  succession  éveulueUe  ,  fait  l'an  1.H08  ,  de  lous-j 
lieurs  étals,  dignités  et  droits,  et  en  obtint  la  conllrnialion  i]ç 
l'empereur  Charles  IV.  H  mourut  l'an  i4ii  ,  laissant  de  Sophie, 
sa  femme  ,  fille  de  MagnusTorquatus ,  duc  de  Brunswick,  Kric^  ' 

3ui  suit  ;  Jean,  tué  à  Ralz«bourg  en  i4'4?  M.ignus,  évêquo-l 
e  Comin  et  de  Uildesheim,  mort  l'an  i^^z  ;  Albert,  chanoinO^^ 
de  La  cathédrale  d'Hildeshelni ,  mort  l'an  1422  ;  Bernard  ,  qui  ' 
succéda  à  son  frère  Eric  IV;  Catherine,  mariée  à  Jean  Ul ,  duc 
de  Mecklenbourg;  Scholastique  ,  f^mme  de  Jean,  duc  deSagan^i 
jnorle  l'an  146^;  Marguerite,  épouse  de  Wolrad  rAticien,! 
comte  de  Mansfeh]  ;  cl  Agnès,  femme  de  VralislasVIl,  duel 
de  Poméranie ,  morte  l'an  l4^^- 

ERLC  lY. 

I 

fc4i!.  Eric  IV,  fils  aîné  d'Eric  III,  auquel  il  succéda  ,  fui 
■n  prince  turbulenL  II  surprit  lia  ville  de  Mollcn ,  qui  &vaiL  et' 


i88  énnosotocrE  bistôrtoi'I 

donni'e  en  nantissement  aux  liabilaiils  de  lubeck,  cl  y  mit  le 
feu.  Aprrs  la  ruorl  du  dernier  électeur  de  Saxe  de  la  inaiiosi 
d'Ascanie,  il  demanda  sa  succession  en  vertu  du  pacte  de  fa- 
mille, rorame  en  étant  le  plus  proche  a^nat  ;  mais  l'empereuf. 
SigismonJ  donna  cet  électoral ,  l'an  142J,  a  Frédéric  /e  /'«:- 
lorieux ,  marquis  de  Misnie.  ICric,  pour  conserver  son  droit, 
avait  pris  de  l'évoque  de  Bamberg  l'invesiiture  Je  la  charEje  de 
grand-maréchal  de  l'empire.  L'an  i4'^3,  il  porta  ses  contesta- 
tions au  concile  de  Làle  ,  mais  inutilement.  Il  mourut,  l'ar» 
ï435  ,  sans  laisser  d'onfanls  d'ELis.vBiîTil,  son  épouse  ,  fille  Je 
Courad  ,  comte  de  Wcinsberg. 

BERNARD. 

i4^-^-  BiïRNAnD  fut  le  successeur  de  son  frère  Eric  IV  dan% 
le  di.c'ié  de  Saxe-I^wenhoure;.  Il  élail  dcjà  entié  en  guerre  avec, 
Frédi  rii  i ,  électeur  de  Bi'andehourg ,  et  avait  fiit  une  irruption 
dans  le  pays  de  Prignilz  ;  mais  il  en  fut  chassé  par  rélecleur 
l'an  14^3.  Pepuis,  il  vil  son  propre  pays  ravagé  par  les  troupe» 
de  Brandebourg,  et  sa  forteresse  d'Kitenbourg  rasée  l'an  i+'^i". 
Bernard  mourut  de  la  peste  l'an  14GH  II  avait  épousé  Adel.\ÏOE, 
fille  de  Vr^tislas  IX,  duc  de  Poméraiiie,  dniil  il  eut  Jean,  <|ui 
suit,  et  Sophie,  mariée  à  Gérard  Vil,  duc  de  Juliers,  morte 
«n  1473- 

JEAN  III. 

I 

i4G3.  Jean  III,  fils  du  duc  Bernard,  après  lui  avoir  succédé, 

{•retendit  au  litre  d'électeur  ,  et  refusa  d'accepter  de  l'erapcrcur 
'investiture  de  son  duché  says  cette  qualilé.  Il  s'altribua  de 
plus ,  en  xli^S  ,  les  lilres  de  grand  marécfial  Je  l'empîre  et  de 
nalnlin  de  Saxe.  Celle  conduite  lui  ;illira  une  défense  absolue 
de  la  part  de  l'empereur  Frédéiie  111  d'usurper  ces  honneurs.! 
La  mfme  année,  il  entra  en  querelle  avec  les  habitants  île  Lu-  I 
beck ,  au  sujet  ile  la  ville  de  Mollen  ,  mais  sans  .lucun  succès.' 
11  mourut  le  iSmarsiSoy,  I;iiss.int  de  DuRuVHÉIî,  son  épouse , 
fille  de  Frédéric  11,  électeur  de  lirandeiiourg,  Krir ,  chanoirii! 
de  Coldgne ,   élu,  l'an   i5o3,   évèque  de  llild(^slu■i^l  ;  èvéché 


qu'il  résigna  ,  l'an  i5o4,  à  Jean /son  frère.  Fric,  devenu,  l'an 
iSiifi,  év<*que  de  Munster,  fil  de  belles  ordonn.inces  et  remlit 
la  sllreté  aux  grands  chemins.  Ce  prélat  mour.Jl  en  i523.  Les 
«ulies  enfants  de  Jean  111  sont  Mngnns ,  qui  suit;  Bernaid, 
chanoine  et  grand  préviM  du  chapiire  de  (-oloeiie,  mi)rl  r.ii» 
i5a4  i  Jean ,  a  qui  Eric ,  sotj  frère  aîné ,  résigna Vcvêclie  d'UU- 


DES   mes  DE   SAXE-tAWEWBOtfRG. 

desheim.  Ce  pnMat  relira  ,  l'an  i5i8,  de  Burcliarcî  de  Salrlern,' 
le  châleaii'ct  le  doinaijie  de  La^venslcin ,  qui  avait  été  engage'] 
par  ses  préJécesseurs;  mais  voulant  s'emparer  ensuite  des  l)ieni*  i 
propres  de  Saldern  ,  qui  s'était  réfugié  près  tt'Ëric  ,  duc  de 
Brunswick,  la  guerre  Commença, l'an  «Sig,  entre  ces  deux  prin- 
ces. L'évèque  remporta  la' victoire  à  Soltan  sur  le  duc  ,  el  le  fit 
prisonnier  avec  son  frère  François ,  évéque  de  Minden,  et  s'em- 
para non-seulcmeiil  de  celte  ville ,  mais  de  tout  l'évêche.  S'étanr 
opposé,  Tan  loaa,  à  la  décision  de  l'empereur  sur  leur  différent, 
il  fut  mis  au  ban  de  l'empire  ,  el  la  maison  Brunsvyrick  le  rédui^t 
dans  l'espace  de  deux  ans,  au  m(>me  état  où  il  avail  rt'diiit  l'évê-'j 
que  de  Minden.  L'an  i5a.^,  il  lut  réconcilié  avec  l'empereur,* 
et  il  obtint  la  pain,  à  Leudiinbourg ,  moyennant  la  cession  d'une' 
grande  partie  de  son  domaine.  Il  résigna  son  évêché,  l'an  iSay, 
et  mourut  à  Rafzebourg ,  Van  1547. 

I.e  dur  Jean  111 ,  outre  les  quatre  fils  dont  nous  venons  de 
parler,  bissa  quatre  (illes  ;  Anne,  mariée,  1°.  Pan  i4qo.  à  Jean, 
•  comte  de  Huppin  et  de  Lindau  ;  a",  à  Frédéric,  comte  de  Spie- 
geUwrg;  Sophie,  femme  d'.\ntoine  ,  comte  de  Schacimbourg; 
Hélène,  mariée  à  ÎS'. ,  aussi  comte  de  Schaumbourg;  el  d'autres 
enfants  ,  morts  en  Las  3ge,  ou  religieuses. 

MAGNUS. 

1.S07.  Magsus,  second  fils  cl  successeur  de  Jean  ill  ,  fnt 
un  prince  magn.inime  el  d'une  grande  pénétration.  Il  fut  le 
premier  de  su  maison  qui  s'abstint  des  qualités  et  armes  électo- 
rales ,  el  reçut  de  nouvelles  lettres  d'investiture,  dans  les- 
quelles on  (il  la  réserve  qu'elles  ne  pourraient  nuire  à  l'avenir 
ni  à  lui  ni  aux  droits  de  ses  héritiers  ;  cette  clause  a  été  répétée 
dans  les  investitures  suivantes.  Magniis  reprit,  l'an  iSiy,  H.i- 
delen  et  le  pays  de  Wursten  sur  l'archevêque  de  Bn*me.  Il  eut 
avec  Henri,  evèque  de  Katzebotn-g,  de  grands  différents,  <|u» 
porlérenl  préjudice  à  cet  évéche.  Ayant  encouru,  pour  ce 
sujet,  l'cxcomninnication  du  pape,  •celle  punition  narréia  pas 
ses  ravages.  11  répara,  dans  la  .■»ulle,  les  <lommages  t^i'il  avait 
causés,  et  l'excommuuicalion  fui  levée  par  la  médiation  de 
Jean  ,  cvêque  de  Lubcck.  Magnus  mourut  Tan  1.S43,  laissant 
de  Catherine,  que  Morérî  dit  fdle  de  Henri  l'Ancien,  duc 
de  Brunswick-I.unebourg  (  ce  {]ue  nous  ne  garantissons  pas  )  , 
morte  le  2(>  juin  i563;  Dorothée  ,  mariée,  l'an  iSSa  ,  à  Chris- 
lian  lIl,  roi  de  Danemarck ,  morte  le  7  octobre  1571  ;  Ca- 
therine ,  mariée  à  Gustave  I  ,  roi  de  Suède  ,  morte  en  i535; 
rran<^ois,  qui  suit;  Sophie,  épouse  d'Antoine  ,  comte  d'Ol- 


19(0  CQJIONOLOCIK  niSTORlQCK 

«lei^aoïirg,  morta  le  i".  juin  iSji;  et  Ursule»  qui  épousa.» 
l'an  L^Si  ,  Henri  VI  ,  duc  de  MeckLcaboaig ,  morte  Taa 
1,554. 

FRANÇOIS    I. 

lo+S.  Frarçois  I  succéJa  au  duc  Magmis,  son  père.  Il  s'é-i 

lail  opnosé  ,  l'an  ibà-j  ,  avec  beaucoup  dii^  zèle,  aux  Anabap- 
tisles  (le  Miinsier.  11  renouvela  ses  prélenrions  au  sujet  du 
l'éleclorat,  cl  ubiiiit  de  l'empereur  Maximilion  II,  des  com- 
missaires pour  les  examiner.  Il  les  rffnogiv^'la  encore  sous  l'en»- 
pcreuF  Rodolphe  U,  Tao  1877,  mais  inulilement.  En&u,  il 
s'accorda  avec  Auguste ,  éVcteuf  dte  Sa»c,  à  ccsuift,  i>l  re- 
nonça a  porter  les  arme?  électorale.^.  Son  grand  â^e  l'engagea» 

I  an  i58i  ,  à  se  démeitrc  du  ^ouvepnernoni ,  01  3  le  cédtfr  à  son, 
fds  aîué;  ce  qui  cau.sa  un  si  grand  mécotiteiikem^nt  parn»  les 
autres  fils,  qu'ils  lermèrcnl  les  porics  de  la  ville  de  La>veribourg 
à  leur  père  ,  qui  en  fut  afEji^é  au  point  cjli'iilGn  laourut  dans  uoi. 
village,  le  jg  mars  de  la  nv'tne  année ,  à  l'âge  de  quatre  viiigt- 
Irpis  ai\s.  Ce  prince  av.iil  épousé  ,  l'an.  1(54",  SlBïLliE  ,  fille  Je 
Henri  /e  Pieux. ,  duc  dç  Saxe  1  dont  il  eut  cinq  fils  et  trois  lillïs. 
li'.amé  des  fds  (  Magnus  ),  fut  un  prince  ennemi  du  repos  et 
déréglé  dans  ses  mœurs.  Il  demeiura  long-lcms  en  SukJe ,  où  il 
épousa,  l'an  i56K,  Sophie  ,  tille  de  Gustave  I ,  roi  de  Suède. 
Jean  ,  successeur  deGusiaye  I,  et  beau-frère  de  Magnus,  w- 
dlgné  de  sa  conduite  scandaleu.se,  l'obligea  de  quitter  la  Suèdfk, 

II  y  laissa  sa  femme,  et  emuiena  sa  concubine  en  .iHemagnq  , 
où  il  fut  mal  reçu  par  ses  frères.  Magijus,,  ayant  pris  les  arnwîft 
en  1574  }  s'empara  de  Rnlzcbour^,  pilla  la  viltie  ,  et  traitât 
cruellement  les  ecclésiastiques  ainsi  que  les  laïques.  Le  pane: 
l'excommunia  ,  et  les  princes  d«  la  ba.sse  Saxe  ,  ayant  asscmbl» 
une  puissante  armée  contre  lui,  le  contraignirent,  de  retourner 
c:n  Suède,  d'où  il  revint  troubler  de  nouveau  ses  frères;  mai* 
le  duc  Fr.inçois  U  .se  .saisit  <Jp  sa  personne ,  par  .idres.se,  Taj* 
\b^\i  ,  et  le  tiai  enfermé  dans  le  cliâteau  de  Ratzcbourg  ,  ju&- 
cpi'à  sa  mort  ,  arrivée  l'an  160'^.  Sophie,  sa. fem,m(7,  mourut coi  ^| 
Suéde,  l'an  iSc^t.  Ce  prince  laissa  un  fils ,  Gusliive,  né  l'an  ^H 
iS74,  qui  lut  élevé  on  Suède,  où  il  mourut  le  11  noverabrs 
i5y2  ,  après  s'ctce  inutil«:!racnt  eiîorcé  de  fajre  valoir  .ses  droiJs, 
sur  le  duché  de  Lawcnbourg.  Les  aiitrp.s  fils  de  François,!:  sont. 
François,  qui  suit.;  Henri,  né  l'an  i55o,  qui  ,  ayant  eiabra&sé 
U  religion  luthérienne  ,  fut  archevêque  de  Bncrae,  l'an  iStiy  » 
cv(Vpic  d'Osnabnick ,  l'an  1574.  adminisi râleur  de  Padoç- 
boro^eil  1577,  donna  dusL'cour^,  Tan  i,583  ^oiai^ sans  succès^ 


a 


I 


i  i[}iâ>l^àlrd  TrwAsess  ,Nél<srteM*-  de  Cologne ,  AéptiW  poui-  canb 
d'hérésife,  et  mourut  te  b5  àwili585;  Maurice,  <i«i  servit  ^ 
Vnù.  %  579 ,  àUni  rarmée  xles  Pmvitices-Uttîes  •contre  les  Ëspa'^- 
;grto)s,  et  tnoHinit  l'an  »6iÇ;  Frédéric,  ûé  feo  i554,  évêqufe 
èuflragant  de  Cologne  ,  prévôt  du  chapitre  de  Brème  ,  et  cna- 
noine  de  Strasbourg ,  lequel  signala  son  zèle  pour  tes  Catho- 
IfquM  contre  les  Protestants,  et  mourut  le  8  décembre  i586.  Le 
•àtic  Frantjois  I ,  eut  aussi  trois  filles  :  Dorothée ,  mariéle ,  te  16 
<iécenibre  1870 ,  à  Wolfgâng^  duc  de  fironswick-Grnbenhageh, 
lAorte  l'an  t586;  Ursule,  mariée,  Tan  1369 ,  i  Henri ,  duc  die 
Bhinswick;  et  Sidonie-Catherine ,  tttarié«,  i».  l'an  1667,  & 
Wenceislas-Adâm,  duc  deTeschen;  a»,  le  x6  février  i586  ,  à 
£lEberic  Foi^atz ,  curate  de  Trentschin ,  morte  au  mois  jde  juiti 
et  l'an.  iâg4. 

•FRANÇOIS  II. 

i58i.  FnATiçois  II,  né  Tan  i547i  second  fils  du  duc  François  I, 
liii  succéda  au  duché  de  Saxe-Lawenbourg.  Il  servit  d'abord  dans 
les  troupes  de  Philippe  II,  roi  d'Espagne,  sous  le  commandement 
d'Alexandre,  prince  de  Parme.  Ayant  pris  le  gouvernement  de 
kes  états,  il  fit  publier,  l'an  i585,  une  ordonnance  concernant 
la  religion  luthérienne.  L'an  i588 ,  il  fit  enfermer  son  frère 
aîné ,  Magnus ,  qui  excitait  de  nouveaux  troubles  dans  la  Lasse 
Saxe.  François  II  mourut  l'an  161 9.  Il  avait  épousé,  i'.  l'an 
l'S'j^,  Marguerixb,  fille  de  Philippe,  duc  de  Poméranie , 
morte  le  8  septembre  i58i  ;  a°.  l'an  i582,  Mabie»  fille  de 
Jules,  duc  de  Brunswick  -  Wolfcnbuttel ,  morte  le  l'ô  août 
1626.  De  ces  deux  mariages  sortirent  dix-neuf  enfants,  dont 
les  priilcipaux  sont  Auguste ,  qui  suit;  Jules-Henri,  qui  viendra 
ensuite;  François-Charles,  qui,  s'étant  mis  au  service  delà 
Suède,  fut  fait  prisonnier,  l'an  i63o,  par  le  comte  de  Pappen- 
heim  ;  après  quoi ,  s'étant  fait  catholique ,  il  voyagea  plusieurs 
fois  en  Italie ,  et  mourut  sans  enfants  le  2  mai  1669;  Rodolphe- 
Maximilien ,  qui ,  ayant  embrassé  la  religion  catholique  en 
Italie ,  servit  ensuite  l'empereur  contre  les  Suédois ,  commanda 
en  qualité  de  général  d'artillerie ,  l'an  1 63 1 ,  à  la  bataille  de 
Leipsick,  et  sauva  le  général  Tilli  des  mains  des  ennemis  qui 
l'emmenaient  prisonnier  (il  mourut  le  i".  octobre  1647);  et 
François-Henri ,  colonel  dans  l'armée  suédoise ,  qui  eut  en 
partage  Franzhagen  au  pays  de  Lawenbourg,  mort  .le.  26  no- 
Venibre  iG58. 

AUGUSTE. 

1619,  AOGUSTS ,  né  le  17  février  1^576,  après  avoir  succédé 


2()A  CHR0!^OLOGiE  HISTORIQIIS 

au  duc  François  II ,  son  pèrc^  se  conduisit  si  sagement  dans  let 

5 lierres  qui  désolaient  l'Allemagne,  (pi'il  empêcha  les  irniptions 
es  ennemis  dans  son  duché,  el  secourut  de  ses  propres  biens, 
comme  un  bon  père,  ses  sujets  qui  étaient  dans  la  nécessité. 
II  innurui  le  i8  janvier  iG5(> ,  âgé  de  quatre-vingts  aits.  Il  avnit 
épouse,  i".  l'an  1621  ,  Elisabetb-Sophie,  ûllr  de  Jean- 
Adolphe,  duc  de  Sleswîck  ,  morte  l'an  162- ;  a^.  Tan  lio.i , 
Cathihinjî,  fdic  d«  Jean  XVI,  comte  dOUcnbouri;,  morte 
le  30  février  il'>44-  D^  premier  lit,  il  laissa  Anne- Llisabeth, , 
née  le  a'i  août  if324,  mariée,  l'an  i6t)5,  à  Guillaurae-Chrisq 
tophc  ,  landgrave  de  liesse -ilomUourg ,  qui  s'en  fit  separe| 
a[>rés  avoir  dépensé  sa  dot,  dccéiléc  l'an  i('8<S  :  et  Sibylle-Hed^ 
wigc,  née  le  ^o  juillet  iBaS,  mariée,  l'an  iG54,  à  son  cousî| 
François- Erdman,  duc  de  ^)aJ(e-L3\venbourg,  morte  le  prciuii 
aotll  ijo3. 

JUI.ES-HENRI. 

iCSr..  Jdles-Henhi  se  mil  en  possession  du  duclic  de  Si 
Lavt'enbourg  après  la  mort  d'Auguste,  son  frère.    Ayant  en 
brassé   la   religion  catholique ,  il  servit  l'empereur,  en  i6i8! 
(ontrc  les  Bohémiens.    Il  assista.   Tan   iGôâ,  au  nom  de 
maison ,  à  la  diéie  de  Ratisbonne.  Ce  prince  mourut  le  20  n< 
%imhre  iC65.  H  avait  épousé,  en  premières  noces,  Anse,  Gl( 

jB'li^lzar  II ,  comte  d'Ostfrise,  et  veuve,   i".  de  Frédéric  IVj 

^électeur  palatin;  2°.   d'Ernest -Frédéric,  margrave  de  BadeJ 
morte  sans  enfants  l'an  162.1.    Il  contraria,  le  i^  février  iG^Sjj 
un  second  mariage  avec   ELlSABtTH-SorniE,   Glle  de  Jcarv 
Georges,  électeur  de  Brandebourg,  et  veuve  de  Janus  ,  princ 
de  Ra<lzi\vil,  morte  le  24  décembre   ttjaq.    Il   contracta  une" 
troisième  alliance  avec  Aisne-Madeleine  Popppl  de  Lohico- 

J^ITZ,  veuve  de  Zbinkn,  comte  de  Colovir.it,  qui  lui  apporta 
plusieurs  tern'S  en  lîohéme  ,  morte  le  7  scplembre  iGbO.  Du 
IPCond  lit  est  venu  Fr3iiçois-Erdman,qui  suit:  et  du  troisièati 
"Vîarie-Denii^ne-Kmnçoise ,  née  le  itj  juillet  ifj^S,  mariée,  l'aj 

JiGSi,  à  Octave  Ficolomini,  ducd'.\malfi,  morte  en  tG^o; 

Ijules-François,  qui  viendra  après  son  frère. 


FRANCO  I.S-ERDM  AN. 

i6G5.  Fraîsçois-Erdman,  né  le  25  février  iCif),  avait  $er 
l'an  iCiSG,  dans  l'armée  îles  Su*'dois,  du  vivant  de  Jules-IlenrîJ 
«on  père,  auquel  il  succéda.  Sa  régence  ne  fut  que  d'environ 
ntiut  mois.  11  mourut,  le  ài  juillet  1666,  sans  enfants  d«_Sjt— 


toÊS' Dtf(:S  DÉ  sVSS-tAWEÏÎBODRG. 


tgS 


BYLtK-HEDWiGE,  fille  d'Augusle ,  duc  de  SaKé-Lawcnhoiiig, 
qu'il  avait  épousée  Tan  i654- 

JLLES- FRANÇOIS; 

1666.  Jules-François  ,  né  à  Prague,  le  16  septembre  t^^i, 
successeur  du  duc  François-Erdman ,  son  frère ,  servit  Tempe- 
reur  en  qualité  de  feld-maréclial.  L'an  1670,  il  chercha  à  con- 
cilier ses  prétentions  à  l'électoral  avec  Jean-Georges  II,  électeur 
de  Saxe,  et  l'on  projeta  là  -  dessus  un  pacte  de  famille  et  de 
succession  mutuelle ,  qui  n'eut  point  d'exécutîun>  Il  ubtiut 
seulement,  en  1G71,  de  l'électeur  de  Saxe^  Je  pouvoir  porter 
dans  ses  armes  les  épées  de  grand-marécnal  de  l'empire ,  leà 
pointes  renversées.  Il  dégagea,  l'an  i683,  la  ville  de  Mollen  et  j 
ses  dépendances,  que  tenaient  le&  habitants  de  Lubeck,  et  s'ea] 
remit  en  possession.  H  mourut  le  dernier  mille  de  sa  maison  l«  ' 
39  septembre  1689.  Il  avait  épousé,  le  9  avril  16G8,  Hedwige- 
AuGUSTE,  lille  du  comte  palatin  Chrétien-Auguste  de  Sulzbach, 
morte  le  29  octobre  i68t.  Il  eut  de  ce  mariage,  Anne-Marie- 
Françoise,  née  le  i3  janvier  1672,  mariée,  1°.  le  ao  octobre 
1690,  à  Philippe-tjmllaume,  comte  palatin  du  Rhin  de  Neu- 
bourg,  dont  elle  eut  une  fille,  m.ariée  à  Ferdinand,  duc  de 
Bavière;  2'.  le  2  juillet  1697,4  Jean-Gaston,  grand-duc  ds 
Toscane  ,  morte  le  i5  octobre  1741  ;  et  Françoise-Sibylle- 
Augusle  ,  née  le  ai  janvier  1675,  mariée,  le  28 mars  i6yo,  i 
Louis- Gui tlaume ,  margrave  de  Bade-Baden,  décédée  le  11 
juillet  1733. 

La  succession  de  Saxe-Lawenbourg  a  été  beaucoup  contes- 
tée,  1°.  par  l'électeur  de  Saxe,  t^ui  se  fondait  sur  le  traité  de 
confraternité  du  mois  de  septennbre  167001  de  167 1,  et  sur 
l'expectative  accordée  à  la  maison  électorale  de  Saxe,  en  i5o7, 
par  l'empereur  Maximilien  1 ,  confirmée  depuis  par  l'empereur  | 
Charles  V  k  l'électeur  Maurice  de  Saxe.  Ce  droit  fut  confirmé 
de  nouveau  h  la  branche  électorale   de  Saxe  par   l'empereur 
Léopold,  en  1660  et  en  1687;  mais,  en  1697,  l'électeur  de  • 
Saxe  vendit  ses  droits  à  l'électeur  de  Brunswick-Luoebourg,  à 
condition  qu'il  en  prendrait  également  l'investiture,    et  quej 
l'électeur  de  Saxe  succéderait  dans  le  duché  de  Lunebourg  aai 
défaut  des  électeurs  de  Brunswick-Lunebourg  ;  2°.  les  ducs  de] 
Saxe  de  la  branche  ernestine  s'opposèrent  à  la  transaction  de 
1697,  fondés  sur  l'expectative  de  1807  ,  accordée  à  la  branchai 
ernestiue,  comme  l'aînée  de  sa  maison  ;  3°.  les  princes  d'An-j 
hait  fondaient  leur  opposition  sur  les  droits  du  sang,  étant  des- 
cendus, comme  les  derniers  ducs,  de  Bernard,  comte  d'Ascanie,à| 
nui  le  pays  de  LaweDbourg  fut  donné;  4"  les  ducs  de  Mecklenbours  I 


194  CHRON.  HLST.  DES  DUCS  DE  SAXE-L/kWEN£OCRG. 
alléguaient  des  traites  de  successions  mutuelles  faits,  en  14^1  et 
i538,  entre  les  ducs  de  Mecklenbourg  et  de  Saxe-Lawen bourgs 
5°-  les  ducs  de  Holstein-Gottorp  réclamaient  des  dépendances 
du  bailliage  de  nheinbeck,  doni  le  duc  François  s'était  empre 
dans  le  siècle  précédent  ;  6°.  la  couronne  de  Suède  formait  dej 
prétentions  sur  le  pays  de  Hadeln,  comme  dépendant  du  duché 
de  Bremen ,  dont  elle  était  en  possession  ;  y",  les  deux  filles  du 
duc  Jules  -  François  prétendaient  à  des  terres  dont  les  tilles 
pouvaient  hériter;  mais  elles  furent  déboulées  de  leurs  de- 
mandes, et  n'ont  eu  de  la  succession  que  les  terres  situées  en 
Bohême  ;  8°.  les  ducs  de  Brunswick- Lunebourg  s'appuyaient 
sur  ce  que  les  états  de  Lawenbourg  avaient  appartenu  autrefois 
à  Henn  le  Superbe  et  à  Henri  le  Lion  ,  leurs  ancêtres,  et  qu'i 
Textinction  de  cette  maison  de  Saxe,  ils  devaient  être  réunis  à 
la  maison  dont  ils  avaient  été  distraits.  La  maison  de  Brunswick- 
Lunebourg  est  restée  jusqu'à  présent  en  possession  du  tout  par 
foriae  de  séquestre ,  et  le  suffrage  à  la  diète  a  été  suspendu. 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES 


MARGRAVES  DE  MISNIE. 


ijA  Mîsnie,  érigée  en  margraviat  au  dixième  siMe,  ainsi  que 
la  l.usacc  ,  pour  arrêter  les  courses  des  Normands  et  des  Sclavej, 
n'a  pas  toujours  eu  la  même  étendue.  Bornée  aujourd'hui  par 
le  ûuL-hé  de  Saxe  ,  la  principauté  d'Anhalt ,  la  Lusace  ,  la  Bo-* 
h^me  ,  b  Thurlnge  et  la  Franconîc,  elle  forme  à-peu-prè» 
un  carré  de  quarante  lieues  de  longueur  sur  autant  de  lar- 
geur. Son  nom  lui  vient  de  sa  capitale,  nommée  en  allemand 
Meissen  ,  dont  originairement  elle  n'excédait  guère  le  terri- 
toire. 

Nul  érrivain  n'a  traité  des  pretpiers  margraves  de  Misnie ," 
avec  plus  d'exactitude  que  le  célèbre  Georges  Eccard  >  dans  ses 
Origines  saxones.  L'est  le  guide  que  nous  suivrons,  aussi  loin 
qu'il  pourra  nous  conduire  ,  dans  la  chronologie  historique 
que  nous  allons  tracer  de  ces  princes. 

GONTHIER  ET  RICDAG. 

GoNTHlER  ,  fils  d'Eckard  ou  d'Eegihard,  issu  d'une  ancienne 
et  noble  famille  de  Thuringe  ,  mais  non  p,is  du  fameux  Wiii- 
kind,  duc  de  Saxe,  comme  plusieurs  modernes  le  supposent, 
jouissait  du  margraviat  de  Misnie  ,  sous  l'empereur  ou  roi  de 
Germanie,  Otton  I.  Etant  entré,  l'an  963,  dans  la  conspira- 
tion de  Ludolphe,  fils  de  ce  prince,  contre  son  père,  il  fut 
condamné  avec  lui  et  privé  de  son  honneur ,  dit  l'historien 
Wilikind ,  c'est-à-dire  de  son  margraviat,  qui  fut  donné  à 
R1CDA.G  ou  Rir.D\w,  premier  comte  de  Mansfeld ,  dont  il 
avait  épousé  la  sœur.  Gonthier  rentra  néanmoins  en  grâce  au- 
près d'Otton,  qui  ,  l'an  f)68  ,  l'envoya  devant  lui  en  CalabieYj 


iq6  chronologie  BISTOniQr£ 

avpc  Sigcfroi ,  pour  venger  la  perfidie  que  le*  Grec»  lui  avaient 
faite  lorsnu''ils  Uiî  amenèrent   Théopliatiie   pour  épouser   son 
fils.  Gonlnier,  après  la  mort  d'Olton  1  ,   coiuinua  de  servLr*J 
l'état  sous  Otlon  II  ,  qu'il  paraît  avoir  suivi  dans  toutes  ses  ex-; 
péditions.  H  péril  à  la  dernière,  où  ce  monarque  ,  surpris  dans  i 
une  embuscaJc  par  les  Grecs ,  le  i3  juillet  982 ,  \ii  toute  son 
armée  taillée  en  pièces ,  et  n'échappa  lui-m^me  que  par  la  fuite. 
Gonlhler  laissa  de  son  mariage,  Eckard,  Gunzelin  et  Brunon. 
Sa  veuve  ,  dont  on  ignore  le  nom  et  la  naissance  ,  épousa  ,  en 
secondes  noces,  Micislas  I ,  duc  de  Pologne.  Ricdag   survécut 
à  Gonlhier,  et  contiuua  de  gouverner  la  Misnie  ,  dont  les  li- 
mites étaient  déjà  fort  reculées.  Mais,  l'an  984,   Boleslas  11,1 
duc  de  Bohême,  lui  enleva ,  par  surprise ,  la  ville  de  Mershourg^ j 
avec  la  meilleure  partie    du   margraviat.   Ricdag  étant  morr.l 
l'année  suivante,  la- Misnie  ,  qu'il  n'avait  pas  su  défendre,  fut 
refusée  à   Charles  ,  son  fils,   qui  ,  par  là  ,  se  vil  réduit  à  sonjj 
comié  de  Mansfeld  et  aux  biens  allodiaux  de  sa  maison.  Ger-1 
burge ,  sœur  de  Charles  ,  se  fit  religieuse  à  Quediimbourg,  oiil 
elle  mourut  en  1022;  et  N.,  son  autre  sœur,  épousa  Bolesla 
Chrobri ,  duc  de  Pologne.  Ricdag  avait  fondé  lui-même  l'ab-rd 
baye  de  Gerbstadt,  dont  £1svit ,  sa  sœur,  fut  abbesse.  (Ëccard  1 1 
fiist.  gcneal.  princip.  saxon,  pag.  iSS-iGy.  ) 


ECKARD  I. 

g85.  Eckard,  fils  de  Gonthicr,  fut  pour\'u  par  l'eranc-»* 
rpgr  Olton  III  du  margraviat  de  Misnie  après  la  mort  de  Ricaag4 
Il  attaqua  aussitôt  le  duc  de  Rchéme.  pour  le  contraindre  à  rendrai 
les  cooquf'tes  qu'il  avait  faites  dans  ce  pays  ,  et  il  y  réussit.  IlJ 
se  fit  même,  dans  la  suite,  un  ami  Je  ce  prince  et  un  allié.'j 
EctarJ  accompagna  l'empereur  Ollon  III  dans.sa  première  expé-;] 
million  d'Italie,  et  le  reçut  ensuite  dans  sa  capitale,  lorsqu'il  « 
disposait  à  porter  la  guerre  en  Pologne.  L'an  loo:^  ,  après 
mort  de  ce  prince,  il  prétendit  lui  succéder,  et  prit  mén 
d'avance  les  ornements  impériaux.  Mais  il  échoua  dans  cell< 
entreprise  ,  ayant  été  tué  en  trahison  ,  le  3o  avril  de  la  mèm^ 
année  ,  par  les  enfants  du  comte  Sigefroi.  Sv\.\7<eciiild£  ,  sofl 
épouse,  fille  J'Hi^rmanBilliing,  duc  de  Saxe,  el  veuve  de  Ditmarj 
marquis  de  Lusace  ,  le  fit  enterrer  à  léna  ,  d'où  il  fut  ensuite 
transtéré  à  Naumbourg  ,  dont  il  avait  fondé  l'évérhé.  il  laissi 
de  son  mariage ,  quatre  fils  el  trois  filles.  Les  fils  sont  Herman, 
Eckard,  Gonthier  et  Godelscalc,  mari  de  Gerlrude  ,  fille  du 
comte  Ecbert  lil ,  de  laquelle  il  se  sépara,  Tan  1018,  suivant  . 
les  annales  d'HilJosheira.  Leutgarde,  l'aînée  des  filles  du  mar- 
grave Eckard,  fut  l'olevéc  du  monastère  de  Quediimbourg, 


DES  AURCRAVES  DE  MI^NIE.  igf 

"ÇQ  elle  était  élevée,  par  Werinhaire,  ou  W'^emer,  fils  de  Lo- 
ihaire,  margiave  de  Brandebourg,  qui  l'epuiisa,  l'an  C)jb  ; 
Malliilde  ,  la  seconde  ,  fut  mariée  à  Dideric  ou  Thierri ,  comte 
de  '^^ettin ,  de  qui  descend  la  branche  électorale  de  Saxe  ; 
Odda  ,  la  troisième  ,  devint  la  fcrame  de  BolesUs  Chrobri , 
duc  de  Pologne.  (Voy.  les  ducs  de  Pologne.) 

GUNZELm. 

I002.  GuNZELiN  ,  apr^s  la  mort  d'Eckard,  son  frère  ,  se 
porta  pour  margrave  de  Misnie,  au  préjudice  de  ses  neveux. 
Pour  réussir  dans  son  dessein,  il  mit  d<ins  ses  intérêts  Boleslas 
Chrobri ,  duc  de  Pologne  ,  qui  lui  amena  des  troupes  avec  les- 
quelles il  fît  des  conquêtes ,  mais  non  ])as  aussi  rapidement 
qu'il  s'en  était  llailé.  llerman  ,  fils  aînc  cl'Ecliard  ,  lut  opposa 
une  vigoureuse  défense.  Gunzelin  ,  ayant  inutilement  assiégé  la 
ville  de  Strelen  sur  l'Elbe,  se  vengea  sur  celle  de  Rochlîts  sur 
la  Mulde  ,  qu'il  prit  et  livra  aux  flammes.  llerman  et  son  frère 
£ckard  se  dédommagèrent  de  celle  peite  par  la  prise  d'un  châ- 
teau sur  la  Saala  que  Gunzelin  avait  fait  furtiucr  avec  soin,* 
et  où  il  avait  déposé  ses  trésors.  T.Vmperour  Henri  11  ne  vit 
pas  d'un  œil  indifférent  ces  hostilités.  Mais  ,  tk-lourné  par 
d'autres  occupations ,  il  laissa  plusieurs  années  s'écouler  avant 
de  les  faire  cCssiir.  Enfin  ,  l'an  loi  i  ,  s'él.iiit  rendu  en  Misnie^ 
avec  un  nombreux corlége  de  seigneurs,  il  examina  la  cause  des 
contendanis,  et  condamna  Guni^clin  à  céder  le  margiavist  4 
Herman,  son  neveu  ;  ce  qui  fut  exécute. 

HERMAN. 

101 1.  IIehman  ,  fils  aîné  du  margrave   Eckard,  ayant  ét^ 
mis  en  possession   de  la  IMisnie  par  l'empereur ,    eut  presqtie(J 
aussitôt  un  nouveau  concurrent  dans  la  personne  d'Ëckard,  sori] 
frère.  Celui-ci  ayant  été  trou>er  Boleslas,  duc  de  Pologne,  soa  j 
beau-frère ,  concerta  avec  lui  le-s  moyens  de  supplanter  ilermang 
L'empereur,  informé  de  cette  intrigue  ,  fait  citer  Eckard,  et, 
sur  son  refus  de  comparailie  ,  saisit  tous  si'3  domaines.   Eckard 
prit  enfin  le  parti  de  la  soumission.   Mais  le  duc  de  Pologne 
s*étant  ouvertement   révolté,    Henri  fit  marcher  contre  lui  le 
marquis  Geron  ,   qui  périt  dans  un  combat  qu'ils  se  livrèrcnt*|{ 
Herman  vivait  alors  en  bonne  intelligence  avec  Eckard  ,  puis**) 
qu'ils  assistèrent  l'un  et  l'antre  aux  funérailles  de  Geron  ,    qui^ 
se  firent  au  monastère  de  Neubourg ,  entre  la  Bodc  et  la  Saala 
tes  deux  frères  prouvèrent  encore  mieux  leur  union  ,  en  con- 
côorant ,   Tâii  iu^9>  à  la  Iraa&Ulion  de  révéché  de  ZctU  4 


igS  r.HRONOLOGlE   blSTOnlQUE"* 

Nanmbourg,  et  à  la  construction  de  la  nouvelle  caihéJrale,  ce 
qui  leur  mérita  à  chacun  une  statue  dans  ce  temple,  où  elles 
subsistent  encore  de  nos  jours  («ySy)-  M.  Georges  Eccard  met  la 
mort  d'Hermari  en  io'^a,el  lui  donne  pour  femme  Re(ichin  DE, 
dont  il  ne  laissa  point  d'enfants  mâles;  mais  elle  ne  fut  pas  la 
seule,  suivant  M.  Pauli,qui  lui  fait  épouser,  en  looi  ,  GODILE, 
veuve  de  Loihaire  ,  margrave  de  Brandebourg. 

ECKARD  11. 

loSa.  EcKARD  II  fut  le  successeur  d'Hcrman ,  son  frère.  Il 
se  rendit  agréable  ,  par  son  attachement  et  ses  services,  à  l'em- 
pereur Henri  III  ,  qtii  le  qualifie,  dans  un  de  ses  diplômes,  de 
très-fidèle  vassal  ^ /(dethsimus Jidelis.  Les  historiens,  Hciman  le 
Contract  et  F.ambcrl  d'Ascliaffenbourg ,  placent  sa  mort,  qu'ils 
disent  avoir  été  subite,  en  1046.  Ëckara  n'ayant  laissé  d'OxE, 
S3  femme  ,  qu'une  fdic ,  nommée  Lutgarde ,  mariée  à  Werner, 
margrave  de  Brandebourg,  la  Misnie  rentra  ,  par  le  droit  féo- 
dal ,  dans  la  main  de  l'empereur. 

GUILLAUME  DE  WEIMAH. 

io46.  GciLLAUME,  comte  d'Orlamunde,  enThuringe,  fui 
pourvu  du  margraviat  de  Misnie,  par  l'empereur  Henri  111  , 
après  la  mort  d'Éckard  11,  Son  nom  était  celui  de  son  père, 
mort  en  ioo3,  et  de  son  aïeul ,  décédé  l'an  963.  Ce  dernier 
était  petit  fils  ,  par  Poppon  y  son  père  ,  dont  on  place  la  mort 
en  945,  d'un  autre  Poppon ,  duc  de  Thuringe  et  marquis  de 
la  frontière  des  Sorabes,  qui  fut  déposé,  par  l'empereur  Arnoul , 
en  892.  Le  margrave  Guillaume  avait  deux  frères ,  Ollon  et 
Poppon,  suivant  l'annaliste  saxon.  L'an  joGi  ,  IVmpercur  ou  roi 
de^  Romains,  Henri  IV,  le  mit ,  avec  le  duc  de  Bohême  et 
l'évoque  de  Naumbourg  ,  è  la  t^te  d'une  armée  bavaroise  qu'il 
envoyait  au  secours  d'André  I  ,  roi  de  Hongrie  ,  contre  Bêla  t 
son  frère,  qui  lui  disputait  sa  couronne.  Bêla  fut  victorieux  dans 
une  bataille  où  il  ht  prisonnier  son  frère  et  le  margrave  de 
Misnie.  Mais  Joas  ,  quatrième  fils  de  Bcla,  dit  Lambert  d'As- 
chaiïenbourg,  fut  si  charmé  du  mérite  de  Guillaume,  qu'il 
engagea  son  père  non-seulement  à  lui  rendre  la  liberté  ,  mais 
encore  à  lui  donner  SoPiiiE  ,  sa  fdle  ,  en  mariage.  L'an  1062  , 
dit  l'annaliste  saxon  ,  Guillaume,  étant  parti  pour  aller  revoir 
son  beau-père  et  sa  femme  ,  qui  était  restée  chez  lui ,  fut  arrêté 
à  la  seconde  journée  par  une  maladie  qui  l'emporta.  Udalric  , 
marquis  (mais  non  duc)  de  Carinthie,  ajoute-t-il ,  devint 
le  second  époux  de  sa  veuve,  dont  il  n'avait  point  laissé  da 
lignée  ;  et  Magnus,  duc  de  Saxe ,  fui  le  troisième. 


SES   UÂaGBA.V£S  DE  mCsNIE. 

OTTON ,  DIT  LE  VIEUX  ou  D'ORLAMUNDE. 

toGa.  Otton  fut  le  successeur  de  Guillaume ,  son  frère,  au 
tnargraviat  (le  Misnie,  ainsi  qu'au  comlcd'Orlamunile.  H  obtint, 
de  plus ,  de  l'archevêque  de  Mayence  ,  divers  fiefs  en  Thu— 
ringe  ,    à  condition  qu  il  en  paierait  la  dîtne  ,  et  engagerait , 

Iiar  son  exemple  ,  les  Thuringiens  à  subir  la  même  loi ,  contre 
aquetle  ils  s'étaient  jusqu'alors  soulevés.  Cet  engagement,  au 
rapport  de  Lambert  d'Ascliailenboure,  le  rendit  fort  odieux 
aux  peuples.  Il  mourut  l'an  1067,  laissant  d'AuÉLAÏDE,  son 
épouse  ,  Elle  de  Lambert  11  ,  comte  de  Louvain  ,  trois  filles. 
Ode,  Cunégonde  et  Adèle.  Ecbert  II,  comte  dt  Brunswick, 

3ui  viendra  ci-après ,  épousa  la  première  ,  dont  il  n'eut  point 
'enfants.  Cunégonde  fut  mariée  à  un  prince  de  Russie,  qu'elle 
fit  père  d'une  iille,  qui  épousa,  i*'.  Gonlhier,  seigneur  en 
Thuringe,  dont  elle  eut  un  fils  ,  nommé  Sizon  ;  a*.  Conon* 
comte  de  Billiing,  fils  d'Otlon  ,  duc  de  Nordheim,  à  qui  elle 
donna  quatre  filles.  Adèle,  troisième  fille  d'Otlon  et  d'Adélaïde, 
fut  alliée  avec  Adaibert,  comte  de  BaUensiadi ,  oui  fiii  tué  par 
Eginon  le  Jeune  de  Conradesbourg,  laissant  d'elle  Otton  ,  dit 
le  Riche,  qui  fut  père  d'Albert  l'Ours,  marquis  de  Brandebourg, 
et  Sigefroi ,  comte  palatin  du  Rhin.  {^Annalista  Saxo  ^  apud 
Eccard. ,  Corp.  fu'st.  med.  «w,  tome  I ,  page  492.  )  Adélaïde  , 
aïeule  de  ces  enfants ,  après  la  mort  d'Otton  ,  son  mari ,  épousa 
ca  secondes  noces ,  Dedon  III ,  marquis  de  Lusace  ,  suivant 
Lambert  d'Aschaffenbourg.  {  Ad  an.  lo-jo,  ) 

ECBERT  I. 

1067.  EcBERT  I,   fils  de   Ludolphe,  comte  de  Brunswick^ 
et  de  Gertrude,  fille  d'Arnoul  de  Gand,  comte  de  Frise,  après; 
avoir  succédé,  l'an  1057,  à  Brunon,  son  frère,  dans  le  comté' 
de  Brunswick,  fut  substitué,  Tan  1067,  par  le  roi  Henri  IV,  au 
margrave  Otlon,  dans   la  Misnie.   Il  avait  épousé,  ii  Tribur, 
Hehmewgarde,  veuve  d'Otton,  duc  de  Schweinfurt,  dont  il 
voulut  ensuite  se  séparer,  après  avoir  eu  d'elle  un  fils,  qui  suit, 
elGertrmle,  femme  de  Henri  le  Gras,  qui  viendra  ci-après. 
Mais  la  mort ,  dit  Lambert  d'Aschaffenbourg ,  le  surprit ,  l'an 
1068 ,  avant  qu'il  pût  exécuter  ce  dessein.  l«i  femme  qu'il  vou—  ' 
lait  substituer  à  Hermengarde  était  Adélaïde,  fille  de   Lam- 
bert II,  cçmle  de  Louvain,  et  veuve  d'Otton,  son  prédéces:! 
seun  (  Eccard ,  Hîst.  généal.  Marchion.  Misruns. ,  page  284.  ) 

ECBERT  II. 

1068.  EcBEBT  II  fut  le  successeur  d'Ecberl  I,  ton  père,  sm' 


200  CHRONOLOGIC   niSTORtQÙK 

margraviat  Je  M isnie  comme  au  comléile  Uruos'wîrk.  IlfuLtuCi 
l'an  ioi:)o,  en  faisant  la  guerre  à  rtmpt'reiir  Henri  IV,  sans 
LiisscT  (]p  postèriU' cI'Odb,  sa  femme,  hlle  d'Ollon  le  Vieux, 
son  prédécusseur  en  Miiiie.  (  Voyez  les  comtes  el  ducs  de  Brun 
tvick.  ) 

GERTRUDE,  HENRI  LE  GRAS,  et  HENRI  LE  VIEUX" 

1090.  Gertr DDE,  sœur  d'Ëcb<>rt  H,  à  qui  elle  succéda  au 
marquisat  (le  Misnie  et  an  conilé  de  Brunswick,  eut  consécuti- 
vement trois  maris,  TUIERAI  DE  CATLFTJBOCnr, ,  HemBI  LE 
GaAS ,  comte  de  Nordhf  im ,  qu'elle  fil  nère  de  RicheSnse , 
femme  de  Lolhaire  de  Supplenbourg  ,  cjuv  devint  empereur,  et 
de  Gcrlnide  ,  mariée  à  Sigefroi,  comte  palatin  du  Rhin;  et 
Henhi  le  Vieux,  marquis  d'illcbourg,  qu^  l'annaliste  saxon 
donne  pour  un  des  plus  puissants  seicrieurs  de  Saxe,  Ce  fut 
aussi  l'un  des  plus  grands  adversaires  de  l'empereur  Henri  IV. 
ayant  été  pris  dans  une  bataille  contre  ce  prince,  il  fut  mis  dans 
«ne  {>rison,  d'où  il  eut  le  bonheur  de  s'tichapner.  Il  mourut, 
suivant  le  même  auteur,  en  iio'i,  laissant  sa  femme  enceinte. 

HENRI  LE  JEtJNE, 

iao3.  Aprè^^la  mort  de  Henri  le  Vieux,  Gerfrude,  sa  veuve^ 
^ant  déclare  cpi'clle  était  enceinte,  ceux  qui  avaient  intérêt  de 
l'en  rien  croire  ,  prétendirent  qu'elle  ne  l  était  pas  réellement, 
et  qu'elle  employait  l'art ifice  pour  le  paraître.  Gertrude  ayant 
fourni  des  preuves  iniiubiîables  de  sa  grossesse,  et  étant  effec- 
tivement accouchée  quelque  tems  après ,  ils  changèrent  de  bat- 
teries, et  répandirent  le  bruit,  qu'à  une  fille  qu'elle  avait  mise 
au  monde,  elle  avait  substitué  le  fds  d'une  cuisinière,  qui  était 
né  dans  le  mPme  lems.  C'était  Conrad,  comte  de  Wellin, 
_iieveu  Je  Henri  le  Vieux,  qui  était  le  plus  ardent  à  faire  passer 
'fc  fils  Je  Gertrude  pour  supposé,  dans  la  vue  de  se  faire  adjuger 
Ta  Misnie.  Il  fallait»  par  conséquent,  que  le  ficf  de  Misnie  eût 
changé  de  nature  depuis  dix  ans ,  et  que  de  féminio  il  eût  été 
déclaré  masculin,  puisque  le  sexe  de  Gertrude  ne  l'avait  pas 

Sôchée  de  succéder  à  son  frère.  Quoi  qu'il  en  soit ,  Gcr- 
e  triompha  de  ces  discours ,  el  continua  de  gouverner  le 
piargraviat,  comme  tutrice  de  son  fils,  jusqu'à  sa  majoritw. 
Henri  lis  Jeune,  c'est  ainsi  qu'on  le  nomma,  n'oublia  pas, 
lorsqu'il  fut  en  état  de  porter  les  armes  ,  l'injure  que  Conrad  et 
ces  gens  lui  avaient  faite  eu  calomniant- sa  naissance.  Il  pria  ses 
vassaux  de  l'aider  à  se  venger,  et  il  fut  servi  comme  il  le  sou- 
haitait. HeMolfe ,  officiet'  de  Conf ad ,  qui  avait  le  plus  appuy» 


DBS  îtABGnAVtS  DE  ttlSmK.' 

les  (lisconrs  de  son  maître,  éiant  tombé  entre  letirs  mains,  iJS'J 
kji  coupèrent  le  nez  et  la  langue,  après  lui  avoir  arraché  lef  ■{ 

Ïeux.  Conrad  eut  ensuite  son  tour.  Le  jeune  Henri  lui  ayant 
éclaré  la  guerre,  le  fit  prisonnier»  et  l'enferma,  dit  la  cnro- 
niqueduMonlsereinoudePétersberg  ,  dans un/it(app3iTcmnxent* 
une  cage  )  de  fer,  où  il  le  reliai  e/  l'accabla  de  maux-.  La  même 
chronique  ajoute  que  le  margrave  Henri  le  jeune  finit  ses  jours 
en  tX2.-j.  Mais  clic  se  trompe  sur  ce  point ,  et  confond  Henri  de 
Misnie  avec  Henri  de  Stade ,  dont  Tannaliste  saxon  met ,  ea^ 
effet,  la  mort  en  1 137.  Mais  pour  l'autre  ,  il  atteste  qu'il  mourut 
de  poison  en  naS.  Il  avait  épousé,  suivant  Albert  de  Stade  < 
la  611c  d'Udon  l\  ,  marquis  de  Slade  ,  dont  il  ne  laissa  point 
d'enfants. 

CONRAD  LE    PIEUX. 

1123.  CoîSRAD,  comte  de  Wettin  ,  étant  sorti  de  prisoit' 
après  la  mort  de  Henri  le  Jeune,  réclama  le  margraviat  de 
Misnie  comme  petit-fils  de  Malhilde  ,  fille  du  margrave  Eccard» 
Telle  était ,  en  effet ,  sa  descendance  :  fils  de  Thiémon  et  d'ide^' 
fille  d'Olton  ,  comte  de  Nordheim,  il  avait  pour  aïeul  paternel 
Thicrri,  mari  de  Mathiide,  fille  d'Eckard  l.  Uais  l'empereur 
Henri  V  avait  disposé  de  la  Misnie,  comme  d'un  fief  vacant , 
en  faveur  de  Wîbert  le  Riche  et  d'Herman  de  W'ncebourg. 
Lothaire,  duc  de  Saxe,  e1  le  comte  Albert  se  déclarèrent  pour 
Conrad,  qu'ils  aidi^rcnt  à  chasser  ses  deux  compétiteurs.  Conrad 
avait  un  irèrc  nommé  Uedon,  qui  fonda  ,  l'an  1 124*  près  de 
Halle,  l'abbaye  de  Mont^erein  et  de  Pélersbetg,  et  partit ,  avant 
de  l'avoir  achevé,  pour  la  croisade,  laissant  à  Conrad  le  soin 
d'y  mettre  la  dernière  main.  Lt:  duc  Lothaire,  parvenu,  l'an 
iia5,à  l'empire,  continua  sa  protection  à  Conrad.  Le  marqui-; 
sat  de  Lusace  étant  venu  à  vaquer,  Tan  ii3f>,  par  la  mort  du 
margrave  Henri ,  décédé  sans  lignée ,  ce  prince  l'en  gratifia 
préférablement  à  d'autres  compétiteurs.  L'empereur  Conrad  le 
Salique,  successeur  de  Lothaire,  ajouta  à  ce  bienfait  le  comté 
de  hocblits,  qui  prend  son  nom  du  chef- lieu  situé  sur  la 
Muldct  à  sept  lieues  de  Leipsick.  {Chron.  Montis ,  Sereni.)  Le 
margrave  Conrad  accompagna- ce  monarque ,  l'an  1147,  dans 
son  expédition  de  la  croisade,  il  fil,  l'an  ii56,  à  la  Terre- 
Sainte  un  second  Voyage,  au  retour  duquel  il  se  retira,  le  29 
novembre,  au  monastère  de  Pétersberg.  où  il  mourut  lu  5  fé: 
VriCf    iiSy  (i),    Wichmao,    archevêque    de    Magdebourg,^ 

(1)  Le  P.  Barre  rapporte  de  Cocu-ad  un  Irait  qui  manque  ici  pour 
caractéri:>er  ce  prince.  Suénon  ,  roi  de  Danemarck,  son  gendre,  vou-' 
laut  se  de'fairc  secrètepcut  an  ^Yaldemar,  prince  dont  t'influcuctt  et 


Et  U  cérémonie  de  ses  funérailles  avec  Bocon,  évoque  d'Havet-*, 
berg,  eti  présence  de  ses  enfants  et  Je  ses  officiers .  llavail 
épousé  LuccABOB  ou  LuiTGAHBE,  quo  les  uns  font  ^ur  dfl 
l'eiopereur  Conrad,  d'autres  fille  d  Albert  ,  comte  en  Suabe, 
«tquiparaîtàM.Ëccardplurôt  fille  d'Albert  li,  comte  de  f labs' 
bourg.  Elle  était  morte  le  i^  juin  1 14^,  et  fat  inhuinée auprès 
de  son  époux,  qu'elle  fil  père  de  Henri,  mort  dans  l'enfance  ; 
d'Otton  ,  qui  suit  ;  de  Thierri,  marquis  de  Lusace;  de  Uedoo, 
comte  de  Rochlits;  de  Henri,  comte  de  Wettin;  de  Frédéric  « 
comte  de  Brène  ;  et  de  six  fdies ,  dont  trois  se  firent  religieuses  au 
monastère  de  Gerbcrsladt  ;  Ode  ;  Bcrlbe,  qui  en  devint  aLbesse; 
et  Agnès,  qui  fut  abbcs&e  de  Quedlimbou^.  Gerirode,  la  qua- 
trième fille  de  Conrad ,  épousa  Herman  ITl ,  comte  palatin  du' 
llhin,  et  fonda,  étant  veuve,  le  monastère  de  Saint-Théodore 
de  Baraberg,  où  elle  mourut;  Adèle  ou  Adélaïde,  la  cinquième, 
«poOsa ,  t".  Sue  non  111,  roi  de  Danemarck,  2**.  un  comte 
Albert ,  fils  d'un  marquis  de  même  nom  ;  Sophie ,  la  dernière  , 
fpt  mariée  à  Gebbcbard,fiU  d'une  sœur  de  l'empereur  Lothnre  , 
^t  oomte  de  Bavière. 

PTTON  LE  RICHE. 

^iiSy.  Ottoh,  fils  de  Conrad,  lui  succéda  an  margraviat  Se 
Misnie.  Le  profil  considérable  qu'il  lira  des  mines  d'argent  de 
Freyberg,  dont  il  avait  fait  la  découverte,  lui  fit  donner  le 
surnom  de  RicHE.  Son  opulence  lui  enfla  le  cœur  et  étendit 
son  ambition.  Se  trouvant  trop  resserré  dans  la  Misnie,  il 
voulut  envahir  la  Thuringe.  Ce  fut  dans  ce  dessein  qu'il  y  ac- 
quit plusieurs  domaines  dans  lesquels  il  fil  bâtir  des  forteresses. 


l'ajobiticm  lui  portaient  ombrage,  chercha  h  l'attirer  sur  les  léirfs  de 
(Conrad.  Lûrsqu'ili  furent  h  Staden  .  dans  le  diiclié  de  Brème,  Sucoori 
dépêcha  quelques  personne?  de  confiance  au  margrave  de  iVlUnie  , 
pour  lui  donner  avis  de  son  an-ivée ,  et  le  prier,  en  métnc  tein.<i,  de  se 
saisir  de  VX'aldemar,  Mais  Conrad  ,  indigné  de  cette  perfidie  ,  lui  fit 
répondre  que  Waldemar  ayant  accompagné  Suénon  &iir  sa  parole,  il 
aiœo'ail  micuji  voir  son  gendre ,  sa  fille  et  son  petit-fils  rlia«sét  de 
leur*  états,  que  d'user  de  la  inoindre  TioJenre  à  son  rgard ,  et  de 
déshonorer,  par  une  action  infâoie ,  le  reste  d'une  vie  qu'il  avait  (ou- 
iours  travaillé  à  rendre  exempte  de  reproches;  qu'au  resie  ,  il  lui  pro- 
mettait toute  sorte  d'assistance  en  ce  .qui  ne  blesserait  pas  son  devvir, 
rt  qu'à  l'âge  où  il  était,  il  lui  ofYiait  de  prendre  lui-même  le»  armes  ,, 
s'il  te  sounailaît.  pour  lui  aider  h  repousser  ses  ennemis.  Suénnn,  se 
«AjuUtt  ainù  iiora  d'état  ^e  réussir  daoc  son  projet ,  n'aUa  pas  p4«s  imttf' 
el  s'en  retourna  dans  sfis  éjiat».  (Hist.  ,Gén<r.  d'ÂllciD.,  l0Hie  V,  p.  Ao-} 


DBS  MAnèRAVES  BB  MSIIM; 

d'oh  il  faisait  des  excursions  dans  tout  le  pays.  Lonis  III,  land< 
grave  de  Thuririge,  ne  vil  pas  ces  entreprises  d'un  œil  indifïé- 
rent,  Après  avoir  sommé  v.iinemenl  Otton  Je  mettre  (In  à  sesi 
M'igaiidages,  il  envoya  ,  pour  user  de  représailles,  un  corps  dmA 
troupes  en  Misnie ,   où  elles  firent  le  dégât.   Otion  étant  a.c.-i 
couru  pour  les  repousser ,  fut  pris  dans  un  comiyat ,  et  amend 
au  château  de  Wartberg ,   près  d^Eisenacli  ,  où  il  resta  prison- 
nier. L'abandon  des  forteresses  qu'il  avait  élevées ,  fut  le  prij 
de  sa  liberté,  qu'il   recouvra,  l'an  ii83,  par  la  médiation  d4 
l'empereur  Frédéric  1.  (  Chrislop.Cillar.  âeorig.  iomit.  Wetlin. , 
paragraphe  i6.  )  Ce  ne  fut  pas  la  seule  disgrâc*^  qu'éprouva  11 
margrave  Otton.   11  avait  épousé,  l'an  ii47»  Hedwioe  ,   fill4 
d'Albert  l'Oors  ,  margrave  de  Brandebourg  ,  dont  il  eut  àtai 
fils  ,  Albert  et   Thierri,  avec  deux  filles,  Adèle  ou  Adélaïde ,rJ 
femme  d'Ottorare  I ,   roi  de  Iîoh<^me ,  et   Sopliie ,  mariée  41 
Ulric,  de  la  race  aussi  des  ducs  de  Bohème.  Ayant  fait  un  tes-- 
l&mrnt  par  lequel  il  donnait  la  Misnie  à  son  Bis  atnê  ,  et  unS^ 
certaine  quantité  de  Gefs  à  son  cadet ,  avec  le  titre  de  comlè 
de  Weissenfcls ,  il  changea  ensuite  ces  dispositions,  à  lasolliii 
citation  de  sa  femme ,  et  mit  le  cadet  A  la  place  de  l'afné.  Celui- 
ci,  informé   du  passe-droit  qu'on  lui  faisait,  se  souleva  par  le 
conseil ,  dit  on,  de  Bernard  ,  duc  de  Saxe  ,  son  parent;  et  sV- 
tant  rendu  maître  de  la  personne  de  son  père,  il  l'enferma  dans 
tin  château  sous  bonne  garde,  exigeant  de  lui ,  pour  sa  déli-?. 
vrance,  la  confirmation  du  premier  testament.  L'empereur  Fré 
déric  fut  très-irrité    de    cet  attentat,  qu'il  aurait  vengé  lui—! 
même  ,  d'une  manière  exemplaire ,  sans  la  nécessité  où 
trouvait  de  partir  pour  la  croisade. Mais  ^  son  départ,  îl chargeai 
son  fds  Henri  de  suppléer  pour  lui  à  cet  égard.  Albert, sur  lest 
ttienacesdecc  jeune  prince  ,  consentit  à  relâcherson  père.aprè 
avoir   fait  un  accommodement  avec  lui.   Mais  à  son  retour ,  s 
trouvant  trop  gêné  par  les  condltîuns  de  son  élargissement 
Otton  déclara  la  guerre  à  son  fîls.  Elle  se  fit  de  part  et  d'autr 
avec  acharnement.  Mais  le  roi  Henri  ayant  fait  venir  le  père  et 
le  fils  à  Wurtzbourg,  réussit  aies  réconcilier.  Otton  mourut^l 
an  retour  de  cette  assemblée,  le  i^   février  1189,  suivant  1«* 
clirortiqiie  de  Pétersberg,  et  fut  inhumé  dans  l'église  cister- 
cienne de  Celle  ,  qu'il  avait  fondée ,  et  où  l'on  voit  encore  au- 
jour<VIiui  son  tombeau  ainsi  que  celui  de  sa  femme, 

N.  B.  A  l'article  de  Louis  III  ,  landgrave  de  Thuringe,  oïl 
n'a  point  parlé  de  ses  démêlés  avec  Otton  le  Riche,  parcfl 
qu'on  s'en  était  tenu  au  récit  de  l'anonyme  d'£rfortf  qui  n'en 
iait  point  mention.  C'est  Christophe  Cellarius,  de  Orig.  Co- 
pùtum  IVettin. ,  qui  nous  aipprend  ce  que  nous  rapportons  ici 
de  ces  demies. 


* 


L 


aoi.  ■  OHRONOLÛCIE  HiSTOKIQtTK 

ALBERT,  DIT  LE  SUPERBE. 

.  1189.  Albebt  ,  fils  aîné  dation  ,  se  mit  en  possession  de 
la  Misnie ,  aussitôt  aprps  la  mort  Je  son  p&re.  11  ne  paraît  pas 
<|u'il  ait  assisté  à  ses  funérailles.  Mais  ayant  appris  qu'il  avail 
laissé  en  dépôt  3oo  mille  marcs  d^argent  à  l'àbba}  o  de  Celle, 
îl  s'y  rendit  en  diligence ,  et  se  Gt  remettre  ce  trésor ,  dont  il  se 
servit  ensuite  pour  faire  la  guerre  jiThierri  ,  son  frère,  dans  la 
vue  de  lui  enlever  son  héritage.  Thierri  ayant  imploré  le  se- 
cours du  landgrave  de  Thuringe ,  ne  put  I  dbtenir  qu'à  condi-' 
tiou  d'épouser  sa  fille.  Mais  Albert,  malgré  cette  assistance, 
le  poussa  si  vivement ,  que  se  trouvant  hors  de  mesures,  il  prit 
le  parti  d'abandonner  le  pays  et  de  passer  en  Palestine,  d'où  il 
ne  revint  qu'après  la  mort  de  son  itère.  Elle  ne  se  fit  pas  long-* 
tems  attendre.  Albert  finit  ses  jours  le  24  juin  de  l'an  ngS, 
empoisonné  ,  dit-on,  par  un  de  tes  officiers  nommé  Hugold, 
ainsi  que  Sophie,  son  épouse,  fille  de  Frédéric,  duc  de  Bo- 
4iéme  ,  dont  il  ne  laissa  point  d'enfants.  L'un  et  l'autre  furent 
inhumés  dans  l'église  de  Celle ,  où  l'on  voit  encore  de  nos  jour< 
leur  tombeau. 

THIERRI  ,  DIT  L'EXILÉ. 

'  J195.  Thierri  ,  ou  Dietricht,  comte  de  Wcissenfels,  fiU 

Xuîné  d'Olton  le  Riche  ,  ayant  appris  en  Palestine  la  mort 
'Albert,  son  fi-ère,  prit  aussitôt  le  titre  de  marquis  de  Misnie, 
et  fit  ses  dispositions  pour  retourner  en  Allemagne.  Mais  l'em- 
pereur Henri  VI ,  qui  voulait  envahir  cette  succession ,  avait 
envoyé  des  ordres  pour  l'arrâtcr.  Thierri ,  pour  se  dérober  i 
ceux  qui  en  étaient  chargés  ,  fut  obligé  de  se  faire  porter  dans 
vue  malle  au  vaisseau  où  il  devait  s'embarquer.  Mais  à  son  ar- 
rivée ,  il  trouva  que  la  Misnie  était  sous  la  main  de  l'eropereur. 
qui  la  garda  jusqu'à  sa  mort ,  c'est-à-dire  jusqu'au  38  septembre 
111^7.  Alors,  Thierri  se  mit  en  possession  de  ce  margraviat , 
safiscnniraJiclion.  L'an  1210,  il  y  ajouta  celui  de  Lusace,  qu'il 
prétendait  lui  appartenir  par  la  mort  de  Conrad,  sou  cousin  , 
«lécédé  sans  lignée  masculine.  Mais  il  eut  pour  concurrent  Al- 
bert,  margrave  de  Brandebourg  ,  qui  avait  épousé  la  fille  de 
Conrad.  Aprî's  bien  des  contestations  ,  la  Lusace  inférieure  lui 
fut  adjugée  ;  mais  pour  cela  ,  il  fallut  qu'il  promît  à  l'empereur 
Oiton  IV  ,  quatre  mille  marcs  d'argent,  dont  ce  prince  lui 
remît  ensuite  le  tiers.  Une  chose  remarquable,  c'est  qu'il  pre- 
nait le  titre  de  marquis  de  Lusace,  dès  l'an  isoo,  comme  le 
fHouve  M.  Eccard  par  des  chartes  émanées  de  lui.  L'an  lata, 
4  1'  inÉ'nic  empereur  Ouon ,  pour  fortifier  SOD  parti  contre  le 


SES  3tA8r.BAV)a  M  M)SIf|E.  9«$ 

Mpe  Innoccnl  111,  devenu  son  ennemi,  fit  avec  Tbierri  un« 
ronvention ,  dont  l'original  existe  encore  dans  les  archives  de 
Lunaison  de  Brunswick.  Thierri  était  entreprenant,  et  vou- 
lait étendre  ses  droit  au-delà  de  leurs  bornes.  La  noblesse  de 
Misnie  ne  souffrit  pas  quMi  donnât  impunément  atteinte  à  ses 
privilèges.  S'étant  armée  pour  les  défendre,  elle  s'assura  de  1* 
ville  de  Leipsick.  Thierri ,  peu  de  tems  après  ,  la  reprit  ,  et  y 
exerça  cruellement  sa  Vengeance.  Les  nobles  ne  pouvant  résister 
à  ses  armes  ,  eurent  recours  à  son  médecin  ,  qui,  s'élant  laissé 
corrompre ,  l'empoisonna ,  suivant  l'ancienne  chronique  da 
Misnie,  ll'mourut  le  17  février  j^ao,  laissant  de  sa  femmO 
JuTT£  ou  Judith,  Glle  d'Herman  I,  landgrave  de  Thuringe  ^ 
un  fils,  qui  suit.  Jutte  survécut  h  son  époux,  et  s'étant  re- 
mariée, l'an  1223,  à  Poppon,  comte  de  Hennebcrg,  elle  finit  ses 
jours  en  i235. 

HENRI  L'ILLUSTRE ,  ou  LE  CLÉMENT. 

i:i2o.  Hemri,  surnommé  l'Illusthb  et  LE   Ci.émeî«t,  fil» 
de  Thierri ,  né  l'an  1218,  lui  succéda  aux  margraviats  de  Misnie  1 
et  de  Lusace.  Néavec l'âme  guerrière,  il  n'eut  pas,  néanmoins*  ' 
la  férocité  des  militaires  de  son  tems.  La  douceur  de  ses  raœurk  I 
et  son  humanité,  lui  firent  autant  de  réputation  que  sa  valeur^ 
L'an  laBy  ,  il  combattit ,  au  nom  de  l'empire ,  contre  les  Prus— j 
siens  ^ncore  idoUlrcs,  el    remporta  sur  eux   de  grands  avan^l 
tages.  Les  étals  d'Autriche,  après  la  mort  de  leur  duc,  Frédéric] 
Je    Belliqueux,    arrivée   le   i5   juin  124(5,    l'appelèrent    pour) 
prendre  possession  de  ce  duché.   Mais  les  Bohémiens  rendirent 
inutile  ce  choix  par  leur  opposition.  Il  eut  guerre,  l'année  sui- 
vante, avec  les  margraves  de  Brandebourg ,  Otton  III  et  Jean  I. 
(  Voy.  l'article  de  ceux-ci  ).  L'an  134?»  Henri-Haspon  ,   land- 
grave de  Thuringe   et    palatin  de   Saxe ,  son  oncle  maternel  , 
étant  décédé  sans  laisser  de  postérité,   l'empereur  Frédéric   11 
lui  conféra  ces  deux  principautés  comme  fiefs  vacants  qui  étaient 
rentrés  dans  sa  main.  (  Pour  la  suite-,  voyez  la  Thuringe  ). 

(Quoique  Dresde  soit  renfermée  dans  la  Misnie,  c'est  propre- 
ment la  ville  de  Meissen  qui 'doit  en  être  regardée  comme  la 
capitale,  parce  que  l'autre  l'est  de  toute  la  Saxe  électorale. 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE; 


DES  COMTES, 


PUIS  DUCS  DE  BRUNSWICK. 


nnHMwmvwmvwvtHMVM^n 


iiEfi  duchés  de  Bronswick,  de  Woirenbuttei  ,  dcLnnfbourç, 
ei  d*Hanovre  ,  font  partie  de  la  basse  Saxe ,  entre  l'Elbe  et  l4 
Weser.  Ce  pays  ,  soumis  par  Charlemagne  ,  eut  ensuite  de* 
ducs  particuliers  ,  descendants  de  Witikind.  Henri  l'Oiseleur  , 
roi  de  Germanie,  posséda  toute  la  Saxe  de  m^me  qn'Ollon  lé 
Grand,  son  fils.  Ce  prince,  à  ion  voyage  dMtalie  ,  donna  la 
Saxe  à  gouverner  à  Herman  Billîing,  qui  bâtit  la  ville  de  Lune- 


cendants  de  Rilliing  y  ont  été  Irs  maîtres  pendant  cent  cinquante 
ans,  comme  il  est,  rapporté  h  railicle  de  l'dectorat  de  Saxe.  Il 


jin-nri  uc  oaie  ,  irere  puinc  ae  i  empereur  »-»uon  ic  orana  « 
«jui  lui  conféra  le  ducné  de  Bavière.  Henri  laissa  deux  Gb  ^ 
}lenri-Hézelon  ,  duc  de  Bavière,  et  Brunon  ,  qui  suit. 

BRUNON  I. 

g55.  Brukon  I,  fils  puîné  de  Henri  de  Saxe,  duc  Je  Bavière^ 
et  petit-fils  de  Henri  1 ,  roi  de  Germanie ,  fut  margrave  en 
Saxe  l'an  g55.  Il  mourut  en  973  ,  laissant  d'HiLUESwinDB  «ïc 
Croatie  ,  sa  femme,  un  fils,  qui  suit. 

' BRUNON  n. 

572.  BniTMort  II ,  margrave  en  S«ue  »t  seigneur  de  Bruns- 


rick  (ea  Ulm  Bruaanis  Vkus  ),  sur  l'Orkcr,  en  basse  Saxe, 
fils  <1e  Rrunon  I  ,  devint  si  [luissant ,  qu'il  ambitionna  la  cou- 
ronuc  impériale;  m^is  il  o'cul  p»s  assez  de  crédit  pour  y  par-' 
venir,  il  oiQurut  en  luojE).  Sa  femme ,  Gisèle,  ullc  d'ner- 
man  II ,  duc  Je  Suabe ,  If  fit  père  de  Ludolphe  ,  qui  suiL  Elle 
épousa  en  sccnniles  noces  (  et  non  en  premières  )  Ernest  I  , 
duc  de  Suabe,  et  en  troisièmes,  l'ap  1016  ,  Conrad,  dit  le 
Salique^  qui  devint  empereur ,  11°.  du  nom. 

LUDOLPHE. 

loof).  LfjDOLPHE  devint  margravç  en  Saxe  et  seigneur  Je 
Brun5\vick  après  la  mort  de  Bruaon ,  son  père.  11  augmenta  la 
ville  de  Bruris^vick,  et  l'orna  de  plusieuis  églises,  Sa  ruort  arriva- 
le  23  avril  io38.  Il  avait  épousé ( suivant  l'annaliste  saxon,  pas. 
461^)  la  comtesse  Obut^uds,  iille  d' Araoul  de  Gand  ,  comte  àb 
Frise  ,  dont  il  eut  Brunon  UI ,  qui  suit ,  cl  Ecbert ,  qui  vient 
après  son  frère.  LuJulphe  est  le  premier  qui  se  soit  qualifié 
comte  de  Brunswick.  C'est  ainsi  qu'il  joujcrivit,  l'ap  loaS ,  un 
diplôme  de  l'empereur  Conrad  11,  en  faveur  de  l'abbaye  d* 
Corwei  :  Liudulfus  cornes  et  privignus  imperatoiis. 


BRUNON   III. 

'|038.  BrVNON  UI ,  margrave  en  Saxe  ,  succéda  ,  l'an  io38,' 
à  LuJulphe,  son  père,  dans  le  comté  deBruiis^vick.  L'an  1067, 
Brunop  alUnt  avec  son  frère  Ecbert  à  la  cour  de  l'empereur,  ^ 
Afersboufg  ,  où  tous  les  princes  saxons  étaient  raanués,  ren^ 
coulra  4  ^iendorf,  près  de  la  Saaie  ,  Otton  ,  margrave  ea 
Thuringe.  Hrunon  et  Otton  étaient  depuis  long-tems  ennemis  : 
nuls  ce  qui  achevait  d'irriter  le  premier  contre  le  second,  c'était 
1«  d|écquve-rte  qu'on  venait  de  faire  d'une  conspiration  tramée  par 
celui'ci  contre  les  jours  du  jeune  roi  Henri  IV  ,  dont  Brunon 
était  cousin  germain.  Hks  qu'ils  s'aperçurent ,  ils  coururent  l'un 
sur  l'autre,  se  percèrent  de  leurs  armes  ,  et  tombèrent  morts  de 
leurs  chevauK.  Ecbert  ,  quoique  blessé ,  mit  ses  ennemis  en 
fi|itC>  (  Lambtrt.  Schu/mb.  ad  «n.  loSy.  ) 

ECBERT  L 

loS/-  EcçE^x  I  f|jt  le  successeur  de  Brunon ,  ion  Inire». 
Otton  ,  marquis  Je  Mi&nie,  étapt  décédé  l'an  10(17,  l'empereur 
Henri  IV  conféra  ret  état  à  Ecbert ,  son  cousin.  Cetui-ci  bâtit 
le  ch^te^  de  WplfeobMl|e),  et  qiourut  après  les  £Étes  de  Ndël 
tp^âf  en  reyçno^  .de  ÇojJiir^  oà  .U  avait  c^iébré  c«(te  k>1«o^ 


aoS  CHROWOlOCtt  HlSTOlCKjtTÈ 

nité  avec  l'empereur.  (  Lamlert  Schafn.  )  Ecbert  avait  éj 
HEAMENGAnDE,  veuve  d'Oltori ,  duc    de    Schwinfurt,   dWé 
de  Maginfroi,  comte  de  Sure,  et  de  Berthe,  fille  d'Ardonîn/ 
roi  d'Italie,  dont  il   eut   Ecbert  11  ,  qui  suit,  et    Gertrude,' 
mariée  à  Henri  le  Gras,  duc  ds  Saxe,  sur  la  Werra.  (Voy.  ter\ 
tnarquis  de  MUnie.  ) 

ECBERT  IL 

ioG8.  Ecbert  II,  margrave  en  Saxe  et  en  Thuringe,  eut 
la  seigneurie  de  Brunswick  avec   le  margraviat  de  Misnie ,  en 
lo6y,  après  la  mort  d'Ecbert  1 ,  son  père.  L'empereur  Henri  IV 
chercha,  Tan    107S,  à  le  dépouiller  de  ses  états.  Ecbert  fut ^i 
depuis,  un  des  plus  grands  adversaires  de  ce  prince,  dont  il*^ 
délit  l'armée,  en  1089,  devant  le  château  de  Gleichen,  qu'il|i 
assiégeait ,  et  que  sa  victoire  délivra  ;  mais,  l'année  suivante ,  ~ 
'1090,  Ecbert  fut  surpris  dans  un  moulin  près  de  Brunswick, 
par  des  soldais  de  l'empereur ,  qui  le  tuèrent.  11  laissa  sa  suc— 1 
cession  à  Gerlrude,  sa  sœur,  n'ayant  point  eu  d'enfants  d'OOE^i 
son  épouse,  HUe  d'Otton  le  Vieux,  marquis  de  Misnie.  (  ^<^<J 
Ecbert  11 ,  marquis  de  Misiàe.  ) 

GERTRUDE  et  HENRI  LE  GRAS. 

toqo,  Gertrude,  fille  d'Ecbert  I,  succéda,  l'an    logo,  4] 
Ecbert  II,  son  frère  dans   le  comté  de  Brunswick  et  le  mar-",! 

Îuisat  de  Misnie.  Elle  était  veuve,  pour  lors,  de  Thicrri  dc 
allcnbourg,  et  remariée  à  Henri  le  Ghas,  fils  et  successeur" 
d'Olton  11,  duc  de  Saxe  sur  la  Werra,  et  comte  de  Nordheiirî 
Henri  obtint  ensuit»  de  l'empereur  Henri  IV,  la  Frise;  mais 
comme  il  voulut,  en  \  101 ,  prendre  possession  des  comtés  qui 
en  dépendaient,  l'évêque  d'Utrecht  et  les  Frisons  lui  tendirent 
une  embuscade  dans  laquelle  il  perdit  la  vie,  le  10  avril.  Henri 
fut  enterré  à  l'abbaye  de  Bursfeld,  qu'il  avait  fondée.  De  son 
mariage ,  il  laissa  deux  filles ,  Richense ,  qui  suit  :  et  Gertrude^' 
femme,  1°.  de  Sigefroi,  comte  palatin  du  Rhin  ;  2».  d'Otton  J, 
comte  de  Rineck.  La  veuve  de  Henri  le  Gras  épousa,  en  troi- 
sièmes noces,  Henri  le  Vieux,  marquis  d'iUbourg,  qu'elle' 
perdit  en  iioc5,  étant  enceinte  de  lui,  et  auquel  elle  survécut 
jusqu'en  i  1 17.  (  Voy.  les  marquis  de  Misnie,  ) 

ftlCHENSE  ET  LOTHAIRE,  comte  de  Siippuenboubg  , 

DEPUIS   EMPEREtJil. 

Iii3.  RiCHEN5£,  fille  aînée  de  Henri  le  Gras  et  de    Ger- 
ivdtf  fut  ntariée,  l'aa  iii3,  à  Lolbaire  ,  comte  de-  Stippkih:' 


DES  COMTBS  DE  BHCNSWICK,  îog 

îurg  ou  Supplingbourg.  Elle  porta  en  dot  à  son  ^ponx ,  la 
Saxe  sur  la  \Verra ,  et  le  Brunswick.  Lolhairc  était  déjà  cri 
[josscssion  liu  duché  de  Sate,  dont  l'empereur  Henri  V  l'avait 
pourvu,  l'an  1106,  après  la  mort  de  Magnus ,  dernier  delà 
maison  de  Cilliiiig.  I.an  iii?i,  Lotliaire  fut  élu  roi  de  Cer- 
ntanie.  Deux  ans  après  (Van  1127)  ,  il  maria  Gerlrude,  sa  fille 
unique,  qu'il  avait  eue  de  Richense,  à  Henri  /«r  Superbe,  duc 
de  Bavière.  Lothaire  mourut,  Fan  ii.S),  et  Richcnse,  l'au  ii4i* 
^f^oy.  Lothaire,  dur  de  Sax4,  et  Lotliaire,  empereur.") 

HENRI  LE  SUPERBE,  duc  de  Bavière  et  de  Saxe, 

TI.3G.  HEsnt ,  dit  L"E  Superbe,  duc  de  Bavière,  était  fils 
de  Henri  le  Noir,  et  pelil-fils  de  Wclphe,  duc  de  Bavière, 
dont  Se  père,  Alberl-'Azzon  H  d'Est,  avait  épousé  Canizc  ou 
Cunégoiide  ,  héritière  de  l'ancienne  maison  des  Welplirs  , 
comle.s  d'Altorff,  en  Suabe.  Henri  fut  investi,  en  ii36  (sui- 
vant Albert  de  Staile),  par  l'empereur  l^othaire  11,  dont  il 
devint  le  gendre,  des  duchés  de  Saxe,  sur  l'ILlbe  et  sur  la 
Werra  ,  et  dus  comtés  de  fsordheim  ,  ou  Northeim  ,  et  de 
Brunswick.  (Voy.  les  ducs  de  Bavière.')  IL  eut  pour  fils ,  Henri, 
qui  suit. 

HENRI  LE  LION. 

nSg.  Henbi  i£  Lion,  duc  de  Saxe  et  de  Bavière,  succéda, 
l'an  ii3c),  à  son  père.  Réduit  par  le  jugement  de  la  diète  de 
W^urtibourg,  rcnuu  l'an  1 180,  à  ses  biens  allodiaux  ,  il  se  can- 
-tonna  dans  l'Osiphalle,  ou  la  partie  du  duché  de  Saxe  qui 
s'étendait  du  Wuser  à  l'illhe,  et  s'y  maintint  de  manière  que 
l'empereur  ne  put  la  lui  ôier ,  ni  par  ses  arr(*ts  ni  par  ses 
armes.  Presaue  toute  celle  vasie  étendue  de  terrain  était  le 
patrimoine  du  duc;  il  la  tenait  de  ses  ancêtres  à  ce  litre,  et 
non  de  rrmpire  ,  qnl  ne  pouvait  lui  ôter  que  les  fiefs  qu'il 
lui  avait  donne.s.  On  l'atlaqua  bien,  à  la  vérité,  dans  ses  pro- 
vinces comme  ailleurs,  mais  c'était  moins  pour  les  lui  enlever 
que  pour  l'y  vaincre.  Obligé  de  s'expalner,  l'an  ii83,  par 
jugement  de  la  dièle  d'Erfoit ,  son  éloigncmenl  donna  lieu  à 
de  grnjiils  désordres.  «  Pendant  l'absence  du  duc  ,  dit  Arnoul 
«  de  Ltiberk,  11  n'y  avait  point  de  roi  en  Israël.  Chacun  faisait 
i>  dans  nos  provinces  ce  que  bon  lui  semblait.  On  avait  réussi 
•  à  exiler  le  senl  prince  qui  ertt  pu  exercer  quelque  empire 
»  sur  le  pays;  c.ir  Henri  y  avait  élabli  le  bon  ordre  et  la  plus 
»  parf.iite  tranquillité.  Non-seulement  il  avait  soumis  ses  pro- 
n  près  étals,  mais  il  avait  .su  mettre  un  frein  aux  peuples 
»  «tiangers  et  barbares,  en  sorte  que  chacun  vivant  eu  paix  et 


3TÔ  CHROWOLOCre   HKTOaiÇtH 

»  en  silrclé ,   tout  le  pays  avait  prospéré  el  s'était  enrichi  <k 
»  toute  sorte  de  biens.  Mais  depuis  qu'on  reùt   exilé,  chaque 
u  seigneur,  devenu  le  tyran  de  son  canton,  exerçait  cl  souf- 
«  frail  tour-à-lour  raille   violences  ».    De  retour   l'an   ii85, 
Henri  s'établit  à  Brunswick,   dont  il  fit  la  capitale  des  élata 
qui  lui  étalent  rctés.  Sa  présence  fit  respirer  sr-s  peuples,  calma 
les  dissensions,  et  réprima  la  tyrannie  des  nobles.  L^s  efforts, 
néanmoins,    qu'il  fit  pour  recouvrer  ses  aulrci;    fiefs,    furent 
inutiles.  L^an  ii88,  l'empereur  se  disposant  à  partir  pour  Ihj 
croisade  ,  et   ne   pouvant  le  déterminer   à    le  suivre,  1  obligeai 
de  retourner  en  Angleterre,  lieu  de  son  premier  exil,  de  peur] 
tjuil  ne  se  prévalût  de  son  absence  pour  rentrer  dans  les  do— i 
ihaines  dont  on  l'avait  dépouillé.  IJenri,  apprenant  de  là  quai 
ses  voisins,  profilant  eux-mêmes  de   son  eloignemenl ,  coja-»j 
mençaient  à  entamer  son  patrimoine,  revint  l'année  suivante |J 
jet  prit  aussitôt   les  armes  pour  recouvrer  ce  qu'on  lui  avait] 
«■n'.evé.    Après  d'heureu.\  succès,  il  eut  quelques  revers,  qiiil 
l'engagèceot  à  demander  la  paix  au   roi  des   Romains,  Henri ,' 
depuis  empereur,  au(|uel  il  donna  ses  deux  fils  en  otage.  Ce' 
prmce  bai  promit  souvent  de  le  rétablir  dans  ses  honneurs,  et 
celui  tint  jamais  parole.  Affaibli  par  l'i^e ,   le  duc  Heurt   ne 
s'occupa    plus   qu'à    policer  les  états  qu'on  lui  avait   laisst^s.  U 
mourut  le  6  août  119'i,  apr^s  avoir  fait  le  partage  de  ses  biens 
entre  ses  trois  fils.  Henri,  le  premier,  eut  liiuns^vick;  Otion, 
Ies<?cond,  cul  Halderschen;  Guillaume,  le  iroisicaie,  eut  Lu- 
nebuurg.  (  V'oy.  les  ducs  de  Bavière.  ) 


HENRI,    COMTE    PALATIN    ET 
DCC    DE    SaXIÎ  ,    5UR?)OMMÉ 

LE  LOiNG  ET  LE  BEAU. 

1  igS.  Henri  ,  l'aîné  des  fils 
de  Henri  le  Lion  ,  prit  le  titre 
de  duc  de  Saxe  el  de  comte  de 
Bruiiswicit ,  après  la  morl  de 
son  père.  Pour  gagner  la  fivenr 
du  roi  des  Uoinains ,  qui  fut 
depuis  l'empereur  Henri  VI,  et 
obtenir  le  rétablissement  de  son 
pèie,  il  l'avait  suivi,  l'an  1 190, 

Jusqu'au  fond  de  l' Italie  ,  et 
orsqu'ou  y  eut  appris  la  morl 
"de  l'empereur  t'rederic,  il  avail 
employé  son  crédit  auprès  du 
papi:  Lc-lc&tiu  111,  aoa  parcat , 


GUILLAUME 
DE  LUNEBOUIIG. 

uq5.  GuuxAUME ,  fils  de 
Henr^i  le  Lion  et  de  Matbilde 
d'Anglelerrc  ,  sa  seconde  fem- 
me ,  né  l'an  1 1^4  1  gouverna  le 
duché  de  Bruns>vick,  conjoint- 
temenl  avec  ses  fn-res ,  Henri  et 
Ollon,  jusqu'en  i£o3.  Alors  il 
se  fit  entre  eux  un  partage,  dans 
lequel  entra  le  pays  donl  Lunc- 
bourg  est  le  chef-lieu,  pays  qui, 
s'étrndant  au  nonl  de  l'Elbe 
jusqu'à  la  mer  baltique  el  aux 
frontières  desSclaves,  devint  le 
lot  de  Guillaume.  Attaché  à 
l'empereur  Oitou  IV,  son  £rèrÇ| 


DM  COMTES  TfK   VWTHSVnCK. 


»Tt 


pour  faire  avamrcr  le  couron- 
nrmenl  impérial  du  roi  des  ro- 
mains. Mais,  voyant  rjiio  sps 
servicos  élair'iit  inëGoiitius  do 
ce  dernier,  il  s'élait  évadé  de 
son  armée,  et  ,  par  sa  fuite, 
Tavail  rais  dans  la  nécessité  de 
faire  une  retraite  honteuse.  Ce 
ne  fut ,  suivant  Albert  de  Stade , 
qu'à  travers  mille  dangers , 
qu'avait  fait  semer  sur  sa  route 
la  vengeance  de  rcmpercur , 
que  le  prince  saxon  ,  par  de 
longs  circuits  et  à  la  faveur  d'tin 
déguisement,  revint  dans  les 
étals  de  son  père.  Le  ressenti- 
ment de  l'empereur  s'accrut  en- 
core, depuis,  par  le  mariage 
Que  le  jeune  Henri  contracta  , 
lan  H94-  avec  Agnès,  filleule 
Conrad  de  Suabe  ,  comte  pala- 
tin du  Hhin  ,  et  cousine  ger- 
maine du  premier.  Mais  (  oti- 
rad  ,  après  avoir  proleslé  que 
cette  alliance  s'était  faite  contre 
son  gré,  réussit  à  réconcilier 
son  gendre  avec  l'empereur  , 
qui  voulut  bien  que  celui-ci 
l'accompagnât  encore  dans  sa 
nouvelle  expédition  d'Italie  (r). 
Conrad  étant  mort  l'an  1196, 
l'empereur  ne  fil  nulle  diffi- 
culté d'investir  Henri  de  Saxe 
du  palalinat  qu'il  laissait  va- 
cant. Ce  dernier  assista  ,  l'an 
I  iij8  ,  au  couronnement  d'Ot- 
to n  ,  son  frère  ,  élu  ,  par  une 
faction  ,  roi  de  Germanie. 
Henri  lui  demanda,  en  ia.00  , 
yinvestiture     du     comté     de 


il  contint,  parles  armes,  les 
seigneurs  saxons  dans  le  parti 
(le  ce  prince.  Guillaume  mou- 
rut jeune  en  i2i3.  il  avait 
épousé  ,^  en  taoa,  Héi.Èmf.  , 
fdle  de  Waldemar  ! ,  roi  de 
Danemarck,  dont  il  eut  Oiton, 
surnommé  l'Enfant ,  qui  suit. 

OTTON  I,  DIT  L'ENFANT, 

DUC    DE    t3EUS4WtCK   ET    DS 
LUNEBOURG. 

t2i3.  Ottos  1,  né  l'an  iao4, 
et  dit  l'Enfant i  à  cause  de  s» 
longue  minorité ,  recueillit,  en- 
tsi^'i,  la  succession  de  Guil-* 
taume  ,  son  père ,  et ,  dans  la 
suite ,  celle  de  ses  oncles.  L'an 
laay,  l'erapcrenr  Frédéric  II , 
après  la  mort  de  Henri,  onci» 
d'Otton ,  acheta  de  ses  den» 
filles  leurs  prétentions  sur  lel 
biens  allodiaux  de  Brunsivick  » 
et  s'empara  de  cette  ville,  Mais 
Oiton  ,  juepanl  indigne  de  sot» 
sang  et  de  lul-m^mc  de  souffrir 
qu'un  héritage  <pii  lui  était  dé- 
volu de  plein  droit ,  tombât  en 
des  mains  étrangères,  rassem- 
bla sourdetTient  ,  de  concert  et 
avec  l'aide  de  ses  parents  ,  un 
corps  de  troupes  ,  qu'il  amena, 
pendant  la  nuit ,  au  pied  de» 
murs  de  Brunswicic.  Les  ayant 
escaladés,  tandis  que  les  habi- 
tants, d'intelligence  avec  lui, 
demeuraient  en  repos,  il  égorge 
une  partie  de  la  garnison  impé- 
riale ,  met  l'autre  en  fuite  ,  et 


(i)  M.  Mallet  (U/si.  de  Bruntfi'eJi ,  tome  II,  page  6)  suppose 
▼ers  ce  tems  un  voyage  de  Henri  de  Saxe,  en  Orient,  et  cit«  e» 
(l'cuve  Axaokl  de  Lubeck  ,  <]|ii  n'en  parle  aulienienl. 


ara  chrottologti 

Brunswick  ;  mais  Ouon  rojet» 
cette  dc'nianJ<%  préleiidant  pos- 
ScJer  ce  rluche  par  indivis  avec 
son  frèi-e.  L'an  laoii,  les  trois 
frères  ,  Henri ,  Otton  et  Guil- 
laume, firent  entre  eux  le  par- 
tage âi'S  biens  patrimoniaux. 
Hanovre  fut  le  chef-lieu  de  la 
portion  de  Henri  ,  Brunswick 
de  celle  d*Ollon ,  et  Ltinebourg 
de  celle  de  Guillaume.  Mais 
Henri,  s'ëtant  brouillé,  pt-u 
de  tems  après,  avec  Ollon  , 
paisa  dans  le  parti  do  Phîlippf 
de  Suabc ,  qui  lui  disputait  le 
trône.  Ces  deux  frères ,  après  la 
mort  de  Philippe  ,  se  réconci- 
lièrent. Frédéric  II ,  nouveau 
concurrent  d'Olton  ,     n'a>ant 

Eu  ^'atlar.her  Henri ,  le  mil  au 
an  de  l'empire,  en  1214,  et 
donna  le  palatinat  du  Rhin  à 
Louis  ,  duc  de  Bavièi^e.  Mais 
les  fiançailles  du  fils  de  Louis 
avec  une  fdle  de  Henri  ,  con- 
clues peu  de  tems  après,  fiienl 
lever  la  proscription  et  réta- 
blir Henri  dans  le  paljtiuat. 
Henri  se  brouilla  de  nouveau  , 
l'an  laiiS,  avec  F'rédéric,  en  re- 
tenant les  ornements  impériaux 
qu'Ouon  ,  son  frère  ^  lui  avait 
conrié.s  en  mourant ,  pour  les 
remettre  à  l'emnereurqui  serait 
légitimement  élu.  Il  fallut  que 
l'autorité  du  pape  intervint , 
pour  obliger  Henri  ,  dans  la 
diète  de  Goslar  ,  à  se  dessaisir 
de  ce  dépôt  entre  les  mains  de 
Frédéric.  Henri  avait,  dans  son 
lot  de  la  succession  de  son  père, 
le  comté  de  Stade  a>ec  l'avoue- 
ric  de  l'église  de  Brème.  S'étant 
Wissé  gagpé  par  l'arche vcique 
Gérard ,    il  eu  fu  don^lion , 


HtSTOBIOtTE 

soumet  la  place ,  avec  le  châ- 
teau de  Tanquarderode  et  lout 
son  territoire,  à  sa  domination. 
Cet  événement ,  qui  est  de  la  | 
m<*me  année  1327,  valut  à  laj 
ville    de    Brunswick    pUisifui'Si 
beaux  privilèges  ,  dont  Otloal 
la  gratifia.   On  ne  doit  point,  [ 
néanmoins,  y  comprendre  l'af-j 
franchissertient  qu'elle  n^olitint^  1 
comme  on  le  verra  ci-après  ^1 
que  l'an  iJi4.  {Meiùom.  Apof,' 
pro  Olloiie  ly,  Rei;  Gemutn.  A 
tome  lii ,  page  i54.  ) 'Hi'nri  ,J 
Ois  fie  l'empereur  Fiedéric  etl 
roi  des  Romains,   ne  laissa  pnsj 
Otton  en  paisible  jouissance  diai 
domaine  qu'il  avjil  si  heureu-»! 
sèment  recouvré.  Ollon  ,   qui! 
l'avait  prévu  ,   tlt  alliance  avr» 
Waldemar   II ,  roi  de  Daue 
marclc  ,     qui    lui     amena    ur 
prompt  secours.  .Mais  les  deu«l 
princes, attaqués,  pivs  de  Boriv>| 
howède,  par  l'armée  impéiiale^l 
perdirent  la  bataille,  cl  Ollon  J 
(ail  prisonnier  par  Henri,  comlf 
de   Sehwcrin ,    ne   se    rachetai 
qu'en  cédant  au  duc  de  SaNe  ,1 
1  MU  des  généraux  ennemis,  \t\ 
ville  d'Ilidsackar  jKiur  sa  ran«| 
çon.  (Mallet.  )  Pendant  .s.i  c-*p-« 
tivilé,  plusieurs  de  ses  \'assauv,| 
excités  par  Ici  évcques  de  Mogt 
dcbonrg  et  d'Hatbersladt  ,  fn-»| 
uepriieiit  de  se  rendre  mailrei 
de  Brunswick.   Mais  les  mai-- 
graves  de  BranJrhcurg,  beaiiic*] 
fièies  d  Otton  ,  elanl  accuiirul 
à  la  défense  de  la  place ,  rcuili^J 
renl  inutiles  les  eflorls  des  re- 
belles. 

Ollon,  depuis  qu'ilcut  reçoit* 
vré  Brunswick,  avait  pris  1c  lih'i 
de  seigneuf  de  ceit«  ville  au  Uci| 


©ES  rrcs  UB 
l'an  I2a3,  à  celte  églisi',  ne 
s'en  résfrvant  que  l'usiifiiiit 
pour  sa  vie.  Ce  prince  mourut 
en  1327  ,  ne  laissant  que  deux 
filles,  Agnès,  mariéeàOtlon  II, 
fils  «le  Louis  II,  duc  de  Bavière, 
et  Gerirude  ,  mariée  à  Her- 
man  V ,  margrave  de  Bade, 
{Tuy-ei  Henri  de  Saxe,  comte 
palarin  du  Hliin.)  Quelques-uns 
ont  donné,  l'on  ne  sait  pou r- 

Ïtioi,  le  surnom  d'Impie  à  cet 
lenri. 


BR11SSWICK.  ai< 

lie  celui  de  seigneur  de  Lune— 
hourg  qu'il  portail  auparavant. 
C'était  un  nouveau  gricF  de 
l'empereur 


nouveau 
pereur  contre  lui.  Mais 
Otton  le  désarma  dan.<:  la  suite 
par  les  soumissions  qu'il  lui  fit, 
et  les  services  imjiortants  qu'il 
lui  rendit.  Le  panr  Grégoire  IX 
était  alors  brouillé  avec  l'em- 
pereur au  point  de  vouloir  le 
déposer,  après  l'avoir  excom- 
munié et  fait  metlre  à  sa  place 
lleuri ,  son  fils ,  déjà   roi    des 


Romain.  Oiton,  sollicité  par 
ce  dernier  d'enlrer  dans  son  parti,  lui  résista  génércuscmenr. 
Cette  marque  de  fidélité  envers  son  lé{;itime  souverain  coni- 
mcnça  à  ra|>procher  Ouon  de  Frédéric,  Ce  prince,  s'élant  laissé 
fléchir  par  les  amis  d'Otlon  ,  lui  permit,  l'an  la^S  (et  non  pas 
1239,  comme  le  marque  Imhoff  ),  de  se  rendre  à  ses  pieds 
dans  la  diète  de  Mayence.  LA,  prosterné  devant  lui ,  et  témoi- 
gnant un  giand  regret  d'avoir  encouru  son  indignation  ,  il  lui 
remit,  comme  au  chef  de  l'empire,  tous  ses  domaines  ,  ne  dc- 
maniljiril  qu'à  rentrer  dans  ses  bonnes  grâces.  Frédéric  l'ayant 
relevé,  non-seulement  lui  rendit  à  titre  de  lief  tout  ce  qu'il 
avait  résigné  entre  ses  mains,  mais  l'érigea  en  duché,  et  fit  as- 
seoir Otlon  sur  le  Lanc  des  princes,  après  avoir  reçu  son  ser- 
ment de  fidélité  envers  sa  personne  et  envers  l'empire  :  en  foi 
de  quoi  il  lui  fit  expédier  des  lettres  féodales  ,  rapportées  par 
MeiLomius,  d'où  nous  avons  tiré  tout  ce  qui  vient  d'ctre  dit. 
(  MeJiiorn.  Uist.  Ere/:/.  Ducal.  Brunsw. ,  page  5o8.  )  «  Ce  di- 
M  plôme,  dil  M.  Mallct ,  dont  le  récit  diffère  en  quelques  points 
u  du  nôtre,  passé  au  grand  sceau,  nommé  ùuJfe  d'or,  esl  encore 
j»  subsislanl ,  et  il  est  produit  à  la  cour  impériale  toutes  les  fois 
»  que  les  princes  de  la  maison  de  Biunsvvick  re«j:oiveut  l'inves-» 
»  liture  de  leurs  états,  •■  Frédéric  acquit ,  par  ses  faveurs,  un 
ami  sincère  et  constant  dans  la  personne  d  Otton  ,  el  termina 
les  querelles  qui  subsistaient  depuis  plus  d'un  siècle  entre  les 
maisons  de  Wilblingen  el  des  Welphes.  Les  partis  qui  en  por- 
lèrenl  les  noms  s'éteignirent  partout  en  Allemagne.  JMais  les 
noms  trop  fameux  de  Gibelins  et  de  Guelfes  demeurèreul  en 
Italie  aux  impérialistes  et  aux  anti-impérialistes,  et  ils  y  acqui- 
rent ,  sous  ce  règne,  une  nouvelle  et  funeste  célébrité. 

De  retour  chez  lui,  Otton  réclama  contre  la  donation  quel 
son  oncle  Henri  avait  faite  du  comté  de  Stade  à  l'église  del 
ftvfcwe.  Voyant  ses  raisous  nieprisées,  U  vint  avec  une  acméoi 


rf^  CHRO'WOLnGIE   niSTORIQUE 

présenter  (levant   Brème,  doul  il  entri-prrt  Je  sî<*^.  On  6t 

faillis  un  Irailé  au  moyen  durjucl  raithev-t'ijuc   <îi>iarJ   II  ,   eo 

lO'Janl  quclfjucs  Fiefs  au  duc,  conserva  le  cmnlé  liligici].\  à  son 

Melisp.  (  ImliolF.)  Olloii   Gnil  ses  jours  li?  C)  juin   de  l'an  laS-*. 

[Ilavait  épousé  Mathilde  oi>  Marie,  fille  d'Albort ,  margrave 

Brandebourg  ,  dont  il  eut  Allierl,  qui  suit  ;  Jejn,  t|ui  fil  la 

^iremifre  branche  de  Lunebourg,  laquelle  sVlcignil  dans  les 

petits-fils   de   Jean,  nommés   Oflon   et   Guillaume,    dont   le 

•micr  mourut  en    «354  et  le    second   en    t'iM   ou    i3<)C)  ; 

lonrad ,   évêque  de  Verden  ;    Oiton  ,  év^nue  «l'Hildeslifita  ; 

latliildp,  alliée  à  Henri  le  Gras,  ctKnle  tl'Anhalt  ;  Hélène, 

Hèmme ,  i".  d'Hermati  II,  duc  de  Tliuringe  ,  2".   d'Albert  I, 

Muc  de  Saxe;  Adélaïde  ,  mariée,  en  i2<i5,  à  Henri  1,  landgrave" 

lie  liesse  ;  Klisabelh,  alliée,  en  i:i5i  ,  à  Guillaume  il ,  comte 

[de  Hollande,  depuis  roi  des  Romains.  I^a  m<Te  de  ces  enfjnis, 

irès   la    iJiort  de  son   époux  ,    fixa  son  séjour  dans  la  ville 

le  Lunebourg  ,  qui   paraît    lui    avoir   été   assignée   pour  soa- 

louairc. 

ALBERT  I,  SOBNOMMÉ  LE  GRAND  et  DE  SALTZA- 

laSa.   AtSEfi^r  I  ,  dit  LE  GaAND,  posséda,  en  commun  avec 
Ifs  W-res,  la  surcession  d'Otlon,  leur  pfere.  Mais  les  deux  der- 
<iers  ayant  embrassé  l'état  ecclésiaslique,  Albert  et  Jean  p.1r- 
llagcrenl  entre  eux  cet  lu-nfage  de  manière  que  les  pay  voisins 
3e  Brunswick,  de  Wolfcnbiitlel ,  de  Calenberg,  de  Gotlingen^' 
Ivec  une  partie  des  villes  et  chSteaux  de  même  nom,  échurent 
raîné ,  et  que  les  provinces  de  Lunebourg  et  de  ZeW  furent" 
|è  parlage  du  second  ,  oulte  ta  jouissance  par  indivis  avec  Albi'rf. 
I^c  la  ville  de  Brunswick  et  de  quelques  autres  dislrirls.  Albert 
Irit  le  nom  de  duc  de  Brunswick,  et  Jean  celui  de  duc  de 
Lunebourg,   dénominations  qui   furent  dès-lors  affectées  aux 
Jeux  branches  dont  ils  sont  les  auteurs  ;  car  ces  provinces,  ainsi 
jnrlagées,  sont  restées  lellcsjusqn'à  nos  jours  ,  quoi<iu'll  y  ail  eu 
ilusieurs   variations  dans  leurs   limites  et  leurs   dépi'ndance.T 
fspectives.  Albert  s'était  déjà  signalé  par  sa  valeur  du  vivant 
«le  son  p^re.  En  laSa,  il  avait  mené  du  swouts  à  Olfocare,  roi 
3e  Bohême,  contre  Bêla  IV,  roi  de  Hongrie,  qu'il  fit  prison-, 
lier.  A  la  valeur,  Albert  joignait  un  grand  fonds  île  douceur, 
itetic  dernière  qualité  le  i-endit  méprisable  aux  yeux  île  certains- 
ie  ses  minislériaux  qui  liraient  leur  nom  du  château   d'Asse- 
>urg.  Ils  lui  firent  diverses  insultes,  dont  la  plus  sanglante  fut 
la  suivante.  Les  ducs  de  lîrmis^vick  portaient  dans  leurs  armoi- 
ries deux  lions  (  passants)  depuis  le  duc  Henri  le  I/iori  qui  les 
tenait  des  rois  d  Angleterre,  se<  ancêtres.  Ces  miiiistériaux  ^ 


DES  DCCS  I)S   DRUP^WICÇ.  2l5 

^»OUr  insulter  le  duc  Albert .  minni  sur  leurs  bouclifrs  un  loup 
achjrn<^  sur  le  dos  d'un  lion.  «  Comme  cet  cnibh'nie  ii'ouit 
•■  nuli«'mf'iil  équivoque ,  dit  Alht^rl  Kranlz,  que  nous  copions, 
n  il  emut  la  bile  du  franquille  duc,  qui  ne  put  souffrir  qu'au 
«  mi'pris  de  sa  personne  on  aioulàl  l'outrage.  Le  lion  lire  par 
«  li's  oreilles  s'éveille;  il  prend  les  armes  contre  ces  insolents, 
«  et,  après  les  avoir  tenus  long-tems  assiégés  dans  le  cliâtCiu 
»  d'Asselx)urg,  il  le.s  y  force  ,  '.-t ,  les  ayant  chassés  de  la  place 
n  impiloyiiblemciil  ,  il  se  l'approprie  cl  y  établit  sa  demeure, 
j»  Tout  ce  que  les  bannis  purent  obtenir  par  le  moyen  de  leurs 
M  amis,  i  force  de  prières,  ce  fui  de  pouvoir  se  retirer  au- 
»  cliâteau  de  Brakel.  Mais  tandis  que  le  duc  était  occupé  à  ce 
»  siège,  il  arriva  que  Frédéric  (i'ïM  Conrad  )  ,  comte  d'Ebers-., 
»  Jcio  ,  s'étant  ligué  avec  rarcbevéjjue  de  Mayence  (  Gérard  I)t  j 
••  fit  une  invasion  dans  la  terre  de  Goltingen  sans  aucune  dé— 
"  claralion  préalable  de  guerre  ,  coimue  les  lois  militaires 
»  rcxigent.  Le  duc  avait  laissé  à  GoUirigen  un  commandant 
M  avec  un  corps  de  troupes  suffisant  pour  défendre  le  pays,. 
»•  trop  faible  néanmoins  pour  combattre  de  front  une  armée 
»  si  puissante.  Mais  ayant  rassemblé  à  la  bâte,  comme  le  tem» 
»>  le  lut  permit,  un  certain  nombre  de  chevaux  et  une  assez 
»  grande  multitude  de  paysans  ,  cet  officier  se  mit  à  suivre 
»»  rcnnemi  à  nelit  bruit,  pour  observer  où  il  asseierait  son 
>»  camp.  Or,  if  arriva  qu'un  soir  l'archcvt'ijue  et  le  comte  étant 
»  tombés  a  la  ferme  d'un  monastère  ,  firent  camper  leurs  troupes 
»  à  i'entour,  cl  y  entrèrent  eux-mêmes  pour  y  prendre  du 
»•  repos.  Le  commandant  du  duc  ,  après  avoir  tout  observé  , 
•■  voyant  que  le  silence  et  la  sécurité  régnaient  par-tout ,  fait 
f>  subitement  irruption  ,  au  milieu  de  la  nuit ,  dans  la  métairie  , 
»  où  il  saisit  le  fnélat  et  !c  c*jrale  qu'il  emmène  au  camp 
»  du  duc ,  après  avoir  repoussé  ceux  qui  étaient  accourus  à 
»  leurs  secours  L'archevêque  est  envoyé  prisonnier  à  Unmswick 
>i  où  il  resta  l'espace  d'un  an.  A  I  égard  du  comte,  pour  le 
.»  punir  de  sa  félonie  ,  le  duc  le  fil  pendre  par  les  pieds  à  une 
H  potence  ,  où  il  termina  sa  vie.  »  La  chronique  d'£ifoit 
£  p.  atitj  )  raconte  ceci  un  peu  différemment.  (  Krantzius  , 
Saxoniœ  ,  liv.  Vlll  ,  capp.  21-22.) 

L'an  taScj,  Albert  secouiut  la  ville  de  Lubeck  contre  Jean," 
comte  de  llolstcin  ,  prit  sous  sa  protection  la  ville  de  Hamelen, 
cl  lui  confirma  ses  privilèges  en  latii.  Dans  la  guerre  qu'Albert 
put  avec  Henri  l'Illustre  ^  landgrave  de  Tbiitinge,  pour  la  dé- 
fense de  Weuùl'EnJaiit,  après  avoir  remporté  divers  avantages, 
il  fut  blessé  cl  pris  dans  un  condwl  donne,  le  -j.^  <iC\o\»a  1  ïIjJ  , 
entre  Halle  et  Leipsick.  pour  se  racheter,  l'année  suiv.mie,  il 
lui  en  coula  huit  aiille  tuarcs  d'argent  el  la  cession  de  qucîi^ucs 


3lG  CHROMOLOCIE   HISTOMOnE 

villes  et  cliâleaux.  iVoy.  Henri  l'Enfant,  lanâgraoe  de  HfSM.) 
Durant  le  cours  Je  celle  guorre  ,  f|ui  put  (l(»s  interruptions, 
Albert  fut  apjieli»  en  Danemarck  pour  délivrer  la  reitie- 
douairiôre  et  son  (ils,  le  jeune  roi  Kric,  de  la  cnjitivilc  où  il» 
étaient  retenus  dans  le  Holslein.  Il  réussit  très- bien  daus  celte 
entreprise  glorieuse,  et  il  en  fut  récompensé  par  la  dignité  de 
gouverneur  ou  de  vice-roi  Je  Danemarck  que  la  reine  lui  fit 
donner,  et  par  le  choix  qu'elle  se  proposait  de  faire  de  lui  pour 
son  épouK.  Mais  les  Danois  ne  purent  s'accommodera  son  joug, 
ni  supporter  les  réformes  qu'il  voulut  faire  dans  l'élal.  S'élant 
soulevés  ,  ils  l'obligèrent  d'abnnJonner  le  pa>s  avec  les  établis- 
sements qu'il  y  avait  faits,  et  les  grandes  espérances  donl  il  s'y 
était  flatté.  Albert  eut  avec  les  évdquesde  Minden  et  de  Hildcs- 
Dcim  de  petites  guerres  qui  ne  produisirent  aucun  événeraenl 
mémorable.  Ce  prince  mourut  le  i5  aotU  i2jH.  Il  avait  épousé, 
i».  Elisabeth,  fdie  de  Henri,  duc  de  Brabant ,  morte  sans 
enfants,  a°.  (suivant  Melbom,  Imhoffet  Pfeflinger)  AdÉlVioe, 
fille  de  Boniface  le  GranJ  ,  marquis  de  Monif<Trat  ,  dont  il  eut 
Henri,  dit  le  Merveilleux  y  qui  eut  en  partage  Crrubenhagen  ,  et 
dont  les  descendants  ont  fini  en  i5gG;  Albert  le  Gras,  quisuii; 
Guillaume,  qui  eut  Wulfenbuttel  en  partage,  et  mourut  sans 
lignée  en  129a;  Ludère  et  Conrad,  chevaliers  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem  :  Oltoii,  chevalier  du  Temple;  el  Malbilde,  ma- 
riée à  Henri  III,  duc  de  Gloga^r.  j 

ALBERT  II ,  DLT  LE  GRA.S  et  LE  JEUNE. 

1278,  Albert  II ,  dit  lf  Gras  et  tE  Jeune,  second  Gis 
d'Albert  le  Grand ,  eut  dans  le  partage  fait  avec  ses  frères,  de  ta 
succession  paternelle,  la  ville  de  Gollingen,  avec  les  pays  situés 
ilans  le  voisinage  du  "SVerderen  et  de  la  Leine,  TOber-Wald, 
le  pays  de  Calenberg ,  Nordheim  et  Hanovre  ;  à  quoi  il  ajouta, 
après  la  mort  de  Guillaume  ,  son  frère  ,  Brunswick  et  les  terres 
qui  en  dépendaient.  Sa  régence  fut  sage  et  douce.  Il  veilla  sur 
tout  ce  qui  pouvait  contribuer  à  la  prospérité  de  ses  états.  Il 
accorda  divers  privilèges  aux  villes  de  Brmisvvick  et  de  Golrin- 
gen;  et  ceux  que  la  première  obtint  de  lui  furent  si  étendus,  que 
la  souveraineté  de  ses  successeurs,  sur  cette  ville,  fut  extrême- 
ment restreinte  et  incertaine  dès  ce  lenis-là.  Il  mourut,  l'an 
j3irt,  après  avoir  eu  de  sa  femme  RicnsA  ,  princesse  de  Mec- 
kVnbourg,  un  grand  nombre  d'enfants,  dont  les  principaux  sonl 
âJtton  ,  Magnus  et  Krnesl ,  qui  lui  succédi-rent  ;  Ludère  ou 
I.olhairc,  grand  maître  de  Tordre  Teutonique  ;  Albert,  éxéque 
d'ilalberstadt  ;  et  Henri ,  évoque  d'Hildesheim. 


J 


Bfcft  DOdS  ht  SRtJItSWrCK. 


OTTON,  MiVGNUS  I,  et  ERNEST. 


ïiy 


Ottom,  dit  le  J.ihéral.,  Macnïis  ,  «lit  le  Débonnaire,  rt 
Ehnest,  tous  Irois  fils  d'Allit'rl  le  Gras,  lui  siitct'diireni  dans 
sçs  àlats,  qu'ils  posscilèri'nt  par  iiulivis,  mais  de  manière  qii'Ot» 
Ion  y  eut  la  principale  autorité.  C"e  mcme  tJlii.ni  aya^t  éfiousc 
Agsès,  veuve  de  \V<)Mi'in.5r,  margrave  de  CiajiJebourg,  joait 
pendant  queltpio  icms  de  (elle  Maivlic,  et  fui  contraint  en.siiilc 
(le  la  n^der  au  (ils  de  l'empiTCur  Louis  do  Ba\i^rc.  t-e  duc  étant 
mort  l'an  iS!î4,  se.s  (Vi*res,  Mnemiii  et  Krncst,  partagèrent  leurs 
J'talR.  F.e  premier  eut  lîrunswick,  dont  sa  postérité  prit  le  noiUi 
Pllt? second  (iotlenjjen,  Mngnus  I,  Pan  i3.ïi),  fil  alliance  avec 
les  prince.i  ses  vimsuls  ^  et  Ka  villes  Je  Hambourg  et  de  Luberk^ 
pour  le  maintien  de  la  paix  publique.  Il  mfuniil  en  i.^(iH,  lais- 
V>nl  de  JJnpuiE,  fdie  de  Conrad,  margrave  de  Brandebcnirg , 
Magnus  Tor*]uatus,  qui  suit  ;  Albert,  arcUevPquf  de  lJri*ine  j 
mort  en  I-HuTî;  el  d'autjes  enfâijls.  (^'t>y.  les  dtu:s  de  Bruiuwkkr 
GoUingcn.) 

MAGNUS  11,  TORQUATUS, 

iSTiPi.   Magnits  n  .  surnommé  ToHQVATUS  à  cause  du  collier 
d'argent  qu'il  portait ,  .surréda  à  Magnus  I,  son  père,  en  1.HG8. 
Il  avait  «'u  avec  la  maison  «le  Saxe,  pour  le  duclié  de  I-unebourg,  ' 
de  grandes  conleslalions,  qui  furent  terminées  par  les  mari.iges 
des   (il.s  de  àla^nus  avec   le-î  (iiles  de  Wencrslas,  électeur  dft 
Saxe.  Magnus,  fait  prisonnier  du  vivant  de  .son  père  ,  dans  une] 
guerre   avec  l'é^èque  de   HiKIesheini ,  qu'il  avait  ininsiement 
provoqué,  s'était  racheté,  en  lo'j-,  par  la  cession  des  deux  sei-*.j 
eneuries  île  Sangerhauscn  et  de  Land.<)l>erg  :  re'qui  avait  tellc*«j 
ment  allecté  le  père,  alors  malade  ,  qu'il  en  était  mort  de  cha*^] 
grln.    (Kiant?. ,    Suson.  \\\,  i),    c.    ao. )   Magnus,  oubliant  lel 
revers  que  sa  témérité  lui  avait  attiré,  s'ent;agea  dans  une  non*>| 
ve'le  guerre  a\!"c  Albert,   duc  de  Saxe-I.awenljourg,  qui,   daj 
clief  d'I'-lis.ibelli ,  sa  mère,  (ille  de  (îuillaume  de  Lunebourg,] 
se  portait  pour  héritier  de  ee  prince,  el  avait  été  investi  île  <>$\ 
succession  par  rempcreur  Lliarle.s  IV.  M.ignus  avait  encore  les] 
armes  à  la  main  tcnitrc  Albert ,  lorsqu'il  fut  tué  ,  l'an  l^".!,  paf  J 
Oiton,  comte  de  Schauenhourg ,  dans  un  combat  particulietVl 
De  sa  femme,  que  Moréri  nomme  Catherine,  et  fait  sans  foii» 
dctnenl  fille  de  Woldemar,  élicleiir  de  Ilrandcbuurg,  il  eiil 
Treilerîc,  Jnc  à  hinbcck,  titi  empereur  en  i/^oo,  après  la  dépc 
sitioii  de  M'enrcslas  à  Francfort,  et  assassiné  près  de  Fril/larl 
le  b  juin  de  la  même  année  ;  Jjcrnard,  (|ui  Kuil  :    ilrmi,    duc 
de  lîiuiiswick,  «uorl  on  i4'*'7  lecjucl  épousa  Sophie  de  l'onui- 
XVI.  a!i 


*t8  CHllONOLO&IE  ftlStORî^ir 

ranie,  dont  le  fils,  Guillaume,  a  continué  l'ancienne  ligne  àe 
BruosNwick,  éteinte  en  i634  clans  Fréderic-UIric ,  é>-^que  de 
Wfrden,  et  Oiton,  évPi)iie  de  Werden  et  archevêque  de  Brème; 
Hélène,  mariée  à  AH>e»l  de  Mecklenbpurg,  roi  de  Suède; 
Agnès,  alliée  à  Bo&islas  VI,  duc  de  Pomeranie;  et  Sophie^ 
femme  d'Eric  III,  duc  de  Sâxe-Lawenbnurg.  Les  trois  fils  laï- 
ques de  Magnus  soutinrent  vaillamment  la  guerre  nu'il  leur 
avait  laissée  à  soutenir  contre  les  ducs  de  Saxe.  Enfin,  1  an  i.HflS, 
ils  remportèrent  sur  eux,  à  Winsen  ,  une  victoire  complète, 
qui  termina  ce  long  et  sanglant  démêlé,  eu  faisant  retourner  le 

Îavs  de  Lunebourgsous  la  domination  de  ses  maîtres  légitimes. 
,es  trois  frères  alors  firent  entre  eux  un  pacte  solennel ,  par 
lequel  ils  établissaient  le  drcAt  de  primogéniture. 

FRÉDÉRIC.  , 

i388.  Frédéric,  l'aîné  des  fils  de  Torqualus,  réunît  toute 
!a  succession  paternelle  dans  sa  main.  (Imrioff.)  La  réputalioa 
de  valeur  et  de  sagesse  qu'il  se  fit,  engagea  les  électeurs  &  |eter 
les  yeux  sur  lui,  le  26  mai  de  Tan  i/f<io,  dans  la  dièle  de  hen- 
sée,  pour  le  substituer  à  l'empereur  Wenceslas ,  qu'ils  avaient 
déposé.  Frédéric,  ayant  prorais  d'accepter  la  couronne  impé- 
riale lorsqu'elle  lui  serait  dérernée,  se  hâta  d'aller  dans  se» 
états  rassembler  des  forces  pour  subjngner  ceux  qui  refuseraient 
d'adhérer  à  son  élection.  Mais  snr  la  route  ,  le  fiitur  empereur 
fui  arrêté,  le  5  juin  i4"".  près  de  Fritzlar,  dans  la  Hesse,  par 
Henri  IV,  comte  de  Waldeck  ,  qui,  ne  voulant  que  l'arrêter, 
le  tua  dans  la  chaleur  d'un  combat  qu'il  eut  h  essuyer  pour  vaînrné 
sa  résistance.  De  sa  femme  Aîhke,  fille  de  V^^enceslas,  électeur 
de  Saxe,  il  ne  laissa  que  deux  filles,  dont  l'aînée,  Catherine, 
devint  femme  de  Henri,  comte  de  Schwarzen bourg,  et  Anne, 
la  seconde,  épousa  Frédéric,  archiduc  d'Autriche.  Apr&s  la 
mort  de  Frédéric,  ses  deux  frères,  Bernard  et  Henri,  convin- 
rent d'abolir  le  droit  de  primogéniture  qu'ils  avaient  établi,  et 
partagèrent  entre  eux,  l'an  14091  ^s  états  de  manière  que  le 
premier  eut ,  pour  son  lot ,  le  duché  de  Bruns^rick,  et  le  second 
celui  de  Lunebourg,  avec  le  pays  voisin  de  Calenberg  (  Irahoff), 
à  condition,  néanmoins  ,  que  les  deux  villes  de  ce  nom  reste- 
raient en  communauté.  (Mallet.) 

DUCS  DE  BRUNS>VICK-WOLFENBUTTEL. 

HENRI  1. 
i4o().  H£2^Bi  I ,  qtie  les  uns  disent  fils  atné,  lei  autres  second' 


DES  DDCS  DE  BnPîtSWICK-TVOI,rEI»BTrTTEL; 


»i9 


Eh  de  Magnus  Torqiialus,  gouverna  le  duché  de  Brunswick  eii 
prince  sage  et  zélé  ,  ^K>ur  le  oiaHiliendâ  la  justice  et  de  la  Iran- 

^uilltté  piililiqiie,  alors  sans  cesse  troublée  par  l'espril  turbulent 
e  la  noblesse  et  di's  grands.  (Malict.  )  Il  inoHruf,  l'an  i4j6'» 
après  avoir  épousé,  i".  !'an  i386,  Sophie  ,  fille  de  Wratislas^ 
duc  de  Pomcranie  ;  2*".  MahgueRJTE,  fille  d'Hennan,  land-^ 
grave  de  Hesse.  Du  premier  lit,  il  laissa  Guillaume,  qui  suit, 
avec  une  fdle ,  Catherine,  mariée  à  Frédéric  I,  électeur  de  Saxe; 
et  du  second ,  Henri ,  qui  viendra  ci-après. 

GUILLAUME  1  et  HEiNRl  IL 

l'Jt'j.  GriLLA.UME,  fils  aîné  de  Henri  I,  s'unit  avec  Henri  If» 
son  frère,  contre  leur  oncle  Bernard,  duc  de  I^unebourg,  allé- 
guant que  leur  père  avait  été  lèse  dans  te  partage  fait  en  i4o<). 
Après  douze  ans  de  contestations ,  on  fît  un  acconrjmod^'ntent  ^ 
qui  ajouta  le  pays  de  Calenberg  aux  états  des  deux  ducs  de  Bruns^ 
wick.  Ceux-ci  se  brouillèrent  à  leur  tour  ou  sujet  du  pnilagc  de 
leurs  domaines,  qu'ils  paraissent  avoir  possédés  d'aburd  en 
comnuin.  Louis  de  Hrsse  fut  encore  te  raédiateur  dans  celte 
querelle,  comme  il  l'avait  été  dans  la  précédente,  et  la  termina 
en  adjugeant  à  Guillaume  le  pays  de  Calenberg,  et  à  Henri 
celui  de  Wolf<^nbuttcl.  Ces  dei-mers  partages ,  dit  M.  Mallet,  ont: 
donné  lieu  aux  distinctions  constamment  usitées,  dès-lors,  <le» 

Srovinces  connues  sous  le    nom  de  Zell ,  de  Wolfenbuttel  et 
e  Calenberg.  Ainsi  séparées,  elles  ont  Ou  chacune  leur  régcnc»- . 
et  leur  forme  propre  d^aduiiaistration.  Depuis  ce  partage,  Gui- 
bume  eut  encore  d'autres  différents  avec  Henri',  son  frère,  et 
les  ducs  de  Lunebourg,  ses  cousins.  Les. ayant  accommodés  après 

Quelques  hostilités,  il  lonrna  ses  a rnacs  contre  les  étrangers,  et 
l  la  guerre  avec  tant  de  succès  aux  Danois  et  à  la  plupart  d© 
ses  voisins  ,  qu'il  en  mérita  les  surnoms  de  Beilïtfueui}  et  de  Vie— 
iorieux.  Ollon  le  Borgne ,  duc  de  Gotlingen  ,  cousin  des  duc» 
Guillaume  et  Henri,  étant  mort,  l'an  il^^i,  sans  postérité^  sa 
succession  leur  revint;  mais  on  ignore  de  que4le  manière  ils  la 

Îarlagèrent.  Après  la  mort  de  Henri,  décédé  pareillement  san» 
gnée  le  G  décembre  i47>^i   Guillaume,  son  frère,  ne  trouva 
5 oint  d'opposition  pour  réunir  à  son  duché  de  Calenberg  ceus 
e  Wolfenbtilli*!  et  de  Golfingen  ,  dont  il  jouit  jusqu'à  sa  mort^ 
arrivée  le  aS  juillet  il^^-j..  Il  avait  épousé,  i".  l'an  i^a,à,  Cécile^  , 
iillc  de   Frédéric  I,   (kcieur  de  Brandebourg;  a",   l'an    14-^19 »»| 
Matuilde,  fille  d'OlLon,  comte  de  Holstein-Schauenhourg>, 
dont  i!  laissa,  suivant  Imhort,  trois  fds,  Frédéric,  (iuillaum» 
et  Ollon.  M.  Malkl  n'admet  que  les  deux  premiers.  Quoi  qu'il  1 
eu  soit,  1«  Iroiiièine,  s'il  exisUj  ne  Uùsa. peint  dç  postérité., Cft^ 


^2»  fnnoNOLOGiK  msronuji'E 

{ut  i  celui-ci  ,  suivant  ci-us  qui  .srjiiiic(iiii,-iit  son  exislPtic* ,  <|u\v 
cliDl  en  pjilaijt;  la  sucttisioii  d'Otloii  le  Burguc,  iluc   lie  Gol- 

Jingeu. 

FRÉDÉRIC  ET  GUILLAUME  II. 

i4''2.  FRÈDi^.rtic ,  flil  rini[w'ci ,  cl  Guillaume  II  ,  dii  k 
Jeune  ,  succéii^renl  ;"i  Guillaume  I ,  leur  père  ,  cl  vt'curt'iil  Jms 
tinr  mcsiilUfllig/îricc  pi'es(|iu'.  cotiliiiufllt!.   l'ri^Jéric ,  <|ui   ne  se 


Ï)laisjit  (juf  dans  k's  (jultoIUs  l't  les  romlials  ,  poila  les  armes 
loi's  du  pays  et  il.ms  le  pays  juïiiju'à  ce  (jiie  ,  fai'.  prisonnier  par 
son  frère  ,  il  perJit  pour  luajonrsla  libtulê  dont  il  fais.iit  un  si 
mauvais  usage.  H  mourut  Tan  i-fy4i  sans  laisser  de  poslécilé 
d'ANNE,  son  épouse,  fille  tri'lric,  duc  de  Grubenlian<'i).  Guil- 
laume, son  f'r^re  ,  reiuicillil  sa  succession,  cl  le  suint  au  tom- 
beau l'an  i4|;lS  ,  la!s.s3nl  de  sa  femme  En^AOtm,  lille  d'Dlloii, 
comte  de  Slùibpr;^ ,  morte  en  «4;(9»  deux  fils,  <|ni  suivent  , 
Avec  une  fille  ,  Anue ,  mariée  à  Guillaume  1 ,  landgrave  d» 
liesse. 

HENRI  lli  ET  ElUC  1. 


i4f)5.  Henri   III,  dit  par  <piil(jnc.s-nns /'.■//(/vV/i .   et   pafj 
craulres  le  Mauvais  ,  et    hnic  ,  ilil   le   Vient,  snccédèrenl  à' 
Guillaume  l ,  leur  père,  dont  ils  pos.séilèrrnl  pendant  ijuflouei 
années  les  étals  en  commun  ,  apparemm<Mit  parce  «]i)"ils  étaient 
alors  mineurs.  Le   parlngc  ei»  ayant  été  fait  eu  i4i)*^  •>  selon 
M.   liusetiing ,  ou  l'an  j.So3,   suivant  M.   Malle! .   les  pays  dtî  ' 
IJrunswict  et  de  VViilferiliultel  échurent  à  Henri,  et   ceiiit  dul 
Gotlingen  ,  d'Hanovre  et  de  Calenlinrg  ,  à  Eric.  Le   uremic^^ 
étant  allé  au  secours  du  comte  d"'01clomboMr£;  (pil  voulait   r<?*j 
duiee  sous  ses  lois  un  canton  de  l'Osl  frise  ,  voisin  de  ses  elalii 
Alt  tué,  le  a'i  juin  i5i4,  en  donnant   l'assaut  au  château  àt 
Léer-Urt,  laissant  de  CATHErtiNE  tiK  l'OMt:nANiE,  sa  femme^l 
vn  fils,  Henri  IV',  dit  le  Jeune,  ((ui   lui  sitcrcida ,  et  <ptalr&| 
autrfs  <]ni ,  avant  embrassé  l'état  ecclésiastique  ,  obtinreiil  M 
évèchés  de  Rréiiie  ,  de  Werden  ,  de  Minden  ,  etc. 

Eric  survécut  un  {;ranil  nombi«  d'années  au  duc  Henri  ,  so^ 
frère ,  n'étant  mort  «m'en  it>4'^-  'J'*  son  tems,  Jean,  évt*qud 
d'Uildeslieim,  fnVe  «lu  duc  de  Saxe-I.awenbouri^ ,  prélat  écu- 
tionie  ,  ayant  entrepris  tie  retirer  îles  terres  de  son  eglis»' ,  cyni 
SCS  prédécesseurs  avaient  eng.igées  à  divers  seigneurs,  eeux-ri^ 
tésolus  de  se  défendre,  vitirent  trouver,  l'an  i5i(i,  le  diiil 
Eric  et  le  i\»c.  Henri  le  Jfuite ,  son  ne\cn  ,  avec  lcs{]ue?s  Jii 
firenl  une  cimiederation  dans  laf|ueMe  rniférent  un  graud  no; 
bie  (le  seigncuj's  U'Htlde^ctin.  Ii'évéT|u«  ,  àfi  Mil  cité , 


DES  ores  OE   BRtrTiSWICK-WOLVENmJTTELr  Sif 

alVunce  avec  les  princes  Je  Liinebuurg.  On  en  vint  h  uhc  ba- 
taille sanglante  el  ilecisivo  dans  la  l>ruycre  de  Sollau  ,  pr^s  de 
^erJen  ,  uù  If  [nelal  et  le  duc  de  J.unebourg  rempoifèrent 
une  virtoifc  romplèle  ,  le  28  juin  i5i9  ,  qui  était  le  jour  même 
de  l'i'leclion  lîc  l'empereur  Charles-Quint.  I.e  duc  Eric  y  ayant 
été  fait  prisonnier  avec  un  grand  nombre  d'ofiiciers  et  de  sol- 
dats ,  se  raclicl.-i  par  une  convention  particulière.  A  peiite  eut-il 
été  remis  en  libellé,  que,  s'clanl  rendu  auprès  du  nouvel  em- 
pereur, il  réussit  à  lui  persuader  que  l'évèquc  d'Hildesheim 
était  l'auteur  dus  (roubles  et  le  premier  agressem*.  Avant  de 
juger  le  fond  de  l'affaire,  Cliarles-Quinl  ordonna  préalablement 
que  toutes  lus  hostilités  cessaiisent ,  que  les  conquêtes  laites  du' 
part  et  d'autre  fussent  mises  en  séquestre  entre  ses  mains,  cl 
que  les  prisonniers  fussent  mis  en  liberté.  L'évé(jue  et  te  duc, 
son  allié  ,  n'ayant  tenu  compte  de  ce  «léeret,  l'cmporeur  pro- 
Qunça  contre  eux,  l'an  iSai ,  l'arri*!  du  ban  el  »le  l'arriére-ban 
dont  il  les  avait  menacés,  et  cti  commit  l'exécution  au  duc 
Henri  de  lîrunsvvick-Wolfcnbut tel ,  qui ,  avec  l'aide  du  ihic 
Eric,  son  oncle,  se  mit  en  possession  de  toutes  les  places  dn 
l'évtlché  d'Hildesheim  ,  à  la  réserve  de  la  capitale  et  de  troirf 
autres  places.  Ij'évèque  ayant  fait  de  vains  efforts  pour  recou- 
vrer ce  qu'on  lui  avait  pris,  on  fjt,  fan  i5:;o,  par  la  médi.i- 
tîou  des  électeurs  de  Mayeuce  ,  de  Saxe  et  de  lirandeboiirj» , 
une  convention  portant  que  les  ducs  de  Bruns\vick  parder.iii'nt 
leurs  conijiiéies,  consistant  en  .sept  villes,  seize  chSie.iux,  dix- 
neuf  bailli.i^es  ,  etc.  :  et  que  les  [)risonniers  seraient  délivres  sans 
rançon,  l.'év^tjue  d'Hildesheim  se  voyant  exclus  de  ce  traité  , 
et  n'osant  mOme  rentrer  dans  son  évèché ,  le  résigna  l'an  ^T^3y  f 
et  se  retira  cliez  le  duc  de  Saxe-Lawcnbourg,  son  frère,  auprès 
duquel  jl  mourut  l'an  «547. 

1.C  duc  i>ic  1  étant  mort,  comme  on  l'a  dit,  en  i54o  , 
laissa  de  sa  femme  Cathehinè,  fille  d'Albert  le  Coura^eu.v, 
duc  de  Saxe,  et  veuve  de  Sigismond,  l.mtlgrave  dWlsace  ,  urt 
fils  de  m(''nie  nom  <|ue  lui,  et  dont  le  partage  fui  lu  princi- 
pauté de  Caleidierg,  avec  celle  de  Gottingen.  (Voy.  ieiduci\ 
de  ïirunsmrk-OuUiugen.') 


HENRI  iV,  DIT  LE  JEUNK. 

i5i4-  IllNKi  IV,  né  le  in  novembre  i4'^f)»  remplar.i  le  ducj 
Henri  II ,  son  père  ,  dans  ses  états  de  iJrnnsvvick-Woll'iiibiJllef.  | 
Ce  fut  un  piiiice  fougueux,  ennemi  de  son  repos  et  de  celui  dol 
l'Alleinaj^ne  ,  qu'il  liésola  ]>lus  d'une  lois  par  le  fer  e(  le  feu; 
Après  avoir  fait  ses  premières  armes  <lans  les  troupes  de  Saxe  ^  ' 
en  Crancc,  il  alla  &crvur  l'empereur  Cliaites-Quint  eu  iulic.  \3À 


I 


aaa  CHRONOtOGÎE  histoSiçtte 

là  étant  revenn  avec  peu  de  gloire  en  Allemagne ,  iî  »e  foiçait 
à  Georges,  duc  de  Saxe^  et  à  Philippe,  landgrave  de  Hcsse^ 
coulrc  les  paysans  révoltés  qu'ils  défirent.  L'éleclenr  de  Saxe^ 
Jean-Frédéilc  »  ci  k  landgrave  de  Hcsse  ayant  pris  les  armes 
contre  lui,  le  dépouillèrent  de  ses  étals  en  r542-  Ayant  Icnlt 
d'y  rentrer,  il  fut  pris  dans  un  combat  et  enfermé  à  Ziégcnhayn» 
d'où  il  sortit  après  la  vic«oirc  remportée  sur  les  confédérés  par 
l'empereur,  le  24  avril  154?  ,  à  Mull>berg,  Attaqué  ensuite  par 
Albert,  margrave  de  Brandebourg,  il  fui  vainqueur,  avec  le 
5e<^:ours  du  Maurice  de  Saxe ,  le  9  juillet  iSSS,  à  Sivershuse ,^ 
dans  un  condiat  où  il  perdit  deux  de  ses  fils  du  premier  lit , 
Charles- Victor  et  Phillppe-Magnus,  avec  son  cousin  Frédéric 
de  Lunebourg.  Son  inconstance  ou  quelque  secret  motif  d'in- 
térêt lui  lit  ensuite  abandon nci- la  foi  de  se^  pères,  pour  em* 
brasser  le  Lulhéranisme ,  dont  il  avait  été  Vcnnemi  le  pluï 
déclaré,  11  mourut  dans  celte  secte,  le  12  juin  1S68,  à  l'àee* 
de  soixante  et  dix-neuf  ans.  De  Marie,  filifr  de  Henri ,  duc  de 
Wurlemberg,  qu'il  avait  épousée  en  iSiS,  moiie  en  tS^2^ 
il  ne  laissa  point  d'enlanis.  Sophie  ,  fille  de  Sigismond  ,  roi  de- 
Pologne ,  sa  seconde  épouse  ,  dont  il  avait  obtenu  la  main  eti 
i55C  ,  mourut  le  ati  mai  i5yS.  Parmi  les  nombreux  fruits  dt 
ce  mariage,  les  principaux  sont;  Jules,  qui  suit;  et  Claire,, 
mariée  à  Philippe  II  ,  duc  de  Brunswick-Grubenliagcn. 

JULES. 

i5G8.  Jules  ,  fils  et  successeur  de  Henri  IV,  né  le  10  juitl?f,] 
i558,  abandonna  la  religion  catholique  dans  le  tems  que  son" 

Ïrre  la  professait  encore,  et  s'attira  par  là  son  indignation,  j 
arvenu  à  la  régence,  il  dressa  un  corps  de  doctrin»,  qu'il*' 
voidut  être  observé  dans  ses  états.  La  ville  de  Brunswick  se. 
maintenait  depuis  long- tems  dans  une  sorte  d'indépendance 
t'nvcrs  ses  ducs  ,  auxquels  elle  ne  rendait  qu'un  hommage  très-  1 
limité.  Jules,  pour  couper  la  racine  des  fréquentes  querellessj 
qu'ils  avaient  eues  jusqu'alors  avec  elle,  la  fit  consentira  «r 
acrord  qui,   bien   qu'avantageux  pour  elle,    n'opéra   polnl  »1 
comme  c»n  va  le  voir,  une  pAx  durable  et  s  ilide.  Jules  nérila,' 
l'an  t384,  du  duché  de  Gotiingcn  par  la  mort  du  duc  Rric. 
son    cousin.  Il   termina  lui  mi'me  ses  jours   le  3  mai    lôStj, 
aynni  eu  d'Hi'DVVir.E ,  litle  de  Joachini  11 ,  électeur  df  Bran-J 
di'bourg  ,   qu'il   axait   épou.sée   le    :i.S    février    i.^Go   (morte  lï 
aa  rtclcihie    itioa),  s^pt  filles   tl  quatre  lils,  dont  l'aîné  e^tZ 
Henn-Julis  ,  qui  suit.  Le  ilur  Jules  est  le  fondateur  de  l'uni-«l 
vrrsilé  d'Ilelmsladt,  qui  fut  inaugurée ,  dit  BuscUinjj,  le    tf 
octobre  i5-G. 


SIE5   9VC9  J>8  BllCBSWrCK-WOLFEïtBVTTF.1^ 


aa» 


HENRI -JULES. 

iSSg.  HsTïHi-JuLES,  né  le  i5  octobre  i564,  ayant  succédé 
■n  dac  Jules,  son  père  ,  débuta  par  demander  l'hommjge  à  la 
ville  de  Brunswick.  Mais  elle  ne  voulut  le  rendre  qu'aver  un* 
clause  qui  en  énervait  le  sens  et  la  réduisait  presque  à  rien. 
Vainement  il  la  fil  mettre  au  ban  de  l'empire,  pour  l'obteiiif 
tel  qu'il  le  désirait;  vainement,  assisté  du  roi  deDaneinarck,  son 
beau-frère  et  de  quelques  autres  princes,  l  assiégea- t-il  à  plusieurs 
reprises:  cette  ville,  secourue  par  la  ligue  anséatique  dont  ell« 
faisait  partie,  se  défendit  toujours  avec  succès,  et  obligea  le 
duc,  enfin,  à  la  laisser  jouir  <le  ses  francbises,  qui  approchaient 
de  l'indépendance.  L'acquisition  qu'il  fit,  en  1596,  du  duché 
de  Grnbenhagen,  par  la  mort  du  duc  Philippe  li  ,  époux  de 
Claire,  sa  tante,  décédésans  postérité,  le  ron<iola  des  pertes  et 
des  humiliations  que  les  Brunswickois  lui  avaient  fait  essuyer. 
11  est  vrai  que  celle  succession,  à  ne  consulter  que  le  degré  de 
parente,  devait  plulôt  revenir  à  la  branche  de  Lunebourgî 
mais  la  diligence  de  Henri-Jules  prévalut  sur  le  bon  droit  ciet 
légitimes  héritiers.  Henri-Jules  mourut  le  20  juillet  iGi3, 
après  avoir  épousé,  i".  le  a6  septembre  iS^iS,  Uohothée  , 
fille  d'Auguste  ,  électeur  de  Saxe  ,  morte  le  1 1^  février  1  SSy , 
dont  il  n'eut  qu'une  tille,  Dorothée- Hcdwigc,  femme  de 
Rodolfe  ,  prince  d'Anhall-Zerbst  ;  2".  le  19  avril  i5<)o,  Eu^ 
SABETH  ,  fille  de  Frédéric  II  ,  roi  de  Danemarck  ,  décédée 
le  19  juillet  iSati.  Des  six  fils  quil  eut  de  ce  second  mariage, 
les  deux  plus  célèbres  ,  sont  ;  l'rédéric-Ulric ,  qui  suit,  et 
Christian,  évoque  protestant  dHilbersladt.  Après  deux  de  se» 
frères,  morts  en  bas  âge,  avec  le  m^rae  litre,  ce  Christian, 
cousin  germain  ,  suivant  le  P.  Barre  ,  d'Elisabeth  ,  femme  de 
Frédéric  V,  électeur  palatin  du  Rhin,  prit  les  armes  pour  la 
défense  de  ce  prince,  élu  roi  de  Bohême.  Dans  la  guerre  où  ce 

{)arti  l'engagea  ,  il  assouvit ,  par  toutes  sorte»  de  barbaries, 
a  haine  qu'il  portait  aux  Catholiques,  et  surtout  aux  prêtres. 
Sa  mort ,  arrivée  le  6  juin  1626,  devant  Goslar  qu'il  assiégeait, 
i  l'âge  de  vingt-sept  ans,  les  délivra  d'un  ennemi  si  cruel, 
qu'ils  doutèrent  s'il  n'était  pas  l'aniechrist. 

Les  filles  que  Henri-Jult'î  eut  de  son  second  mariage,  sont 
Sophle-Hedwige  ,  mariée  à  Ernest-Casimir,  comte  de  Nassau— . 
Dillembourg;  Elisabeth,  femme.  1°.  d'Auguste,  duc  de  Saxe; 
a»,  de  Jean- Philippe,  duc  de  Saxe- Allenbourg  ;  Hedwige, 
alliée,  en  1619,  à  Uhic,  duc  de  Poméranie,  Dorothée,  qui 
épousa  Christian- Guillaume,  administrateur  de  l'archevêché 
de  Magdcbourg;  et  Anne-Auguste,  femme  de  Georges-Louis, 
totale  de  Mas5ai]uDillei)Jjourg. 


$^i 


CnnOKOLOGIB   HIST0R1QU8 

FRÉDÉRIC -ULRIC. 


i6iS.  FjiKDÉnic-Ui,Hic,  n<^  le  5  avril  i5ç)r,  songM,  dki 
qu'il  eut  succédé  au  «Juc  Henri  Jules,   son  non",  à  Ivrujîncr, 
d'une  manière  glorieuse,  les  longs  flémi'lt's  île  s.t  mjisuti  avec 
la  viJlc  dt>  Brunswick.  ]j  ayant  investie  av<'c  fnulos  ses  lroupe% 
il  en  pressa  si  vivement  et  si  consl.immetit  le  siège,  qu'ajirèj 
une  longue  el  vigoureuse  résistance  ,  les  habitants  se  souiuircat| 
l'an  itiiy,  aux  conditions  que  ce  prince  leur  imputa.  Klli's  ne 
furent  point  dures;  en  recevant  leur  foi  ellioinmage,  Fréiléricr 
Ulric  leur  assura ,  coaime  il   avait  été  stipulé,  la  conservation 
do  leurs  anciens  privilèges.  Durant  le  cours  de  celle   guêtre, 
Fréiiéric-lilric  soutenait    un  procès  à    la  clianihre  im|jèriale , 
contre  les  ducs  de  I.unebourg,  qui  lui  rederuaudaicnl  le  duché 
de  (irubenhagen  ,  dont  Henii-Jules  s'élail  emparé.  Condamné 
à  le  restituer,  il'  se  soumit  sans  peine  à  re  jnaemeiit ,  dqnl  il 
sentait  hii-m/me  l'équité.  Siui  carartèrc  parilirjue  ne  put  cepen- 
dant  garantir  ses  étals    des  fureurs  de  la  fameuse  gnerre   d^, 
trente  ans.  Il  fut  contraint,  l'an  iti^S,  d'aller  se  joindre  à  Chrlsfl 
tiern  IV,  roi  de  Danem.trck ,  Son  oucte  ,  élu  par  les  états  de  l»^ 
basse  Saxe,  pour  chef  <le  leurs  troupes  contre  les  Impériaux. 
Wais  Wjlstéin ,  général   de   rcmpereur,   ctiiiil  enlrê   dans  Iftjj 
duché  de  Rruns^^'ick  ,  leva  partout   d'imrnen<;es  contributions«| 
et  «taldil  ses  tjuarliers  dans  les  deux  évt?clié.s  de  Goltingen    et 
d'Einhi'ck.  Touché  de  la  désolation  de  son  pays,  Frédéric  tut 
le  premier  à    rerwncfi-  à   1»  ligue  protestante,  et  à  demandci 
gr.^ce  à  rcmpereur.  Mais  l'édil  rendu  par  te  prince,  lan  ibsQ 
pour  la  restitution  des  biens  ecrlésiasticpjes  usurpes  par  les  Pra 
teslaiils ,  lit  iTutrer  Frédéric   dans  le  parti  de  la  ligue.   Aprè|| 
avoir  vu  ses  états  javages  par  Walslrin  ri  Papenheim,  géné- 
raux de   IVmpereur,   il  recouvra   Hildcsbeim,  avec  l'aiofc  dfJ 
Georges,  duc  de  i.unebourg  ,  et   commen<;^il  à   faire  le  sièg^l 
de  Wolfeubullel,  lorsqu'eiant  tombé  de  cheval,  il  se  cassa  II 
cuisse.  Il  mourut  de  cet  accident  ,  le  1 1  .^oût    ii '^4  i  sans  avo'u 
eu  d'enfants,  d'ANNE-SoPiiiE  ,  fiile  de  Jean-Sigismond,  élcc3 
leur  de  Rrandebuurg.  Kii  lui   finit    la  branche  de  Brunswickj»! 
Wolfenbutlel,  dont  les  étala  lombèrcnt  dans  celle  de  Lunej 
bourg, 

IK  BRANCHE  DE  WOLFENBUTTEL. 

AVG  LISTE. 

1634.  AdgCSTE  ,  (Ils  de  Henri,  duc  de  Lunebourg ,  n,é 
10  avril  1^79,  forma  la  branche  de  Danncbccg,  et  lit  sa  tcsU 


OTncè^  d'abord  à  Hitger.  Ce  fut  à  lui  au'échut,  l'an  i634 ,  la 
succession  de  Fredéric-Ulric.  Malgré  la  valeur  et  les  offorii 
du  prince  Georges  ,  son  parent ,  il  ne  put  réussir  à  reprendre 
"Wolfénbullel.  L'MLiB4a  s  dans  une  conh-rencc  tenue  à  Goslar, 
il  fit  sa  pais  ave^p*enipereur ,  et  consentit  que  Hildesheim 
serait  tetbis  k  rélectéur  dé  Cologne,  comme  à  «on  légitime 
maître.  L'empereur,  de  soti  côté,  lui  remit  Wolfenbuttel, 
£inbeck,  et  les  autres  places  fortes  que  acs  troupes  occupaient 
tlans  l«  Bruils^ick.  Mai»  les  Suédois ,  qu'Auguste  avait  aban- 
donnés ^  refusèrent  d'évacuer  celles  qu'ils  occupaient  dans  seà 
état».  Ce  ne  fut  qu'à  la  paix  de  VYestphalie,  en  iti4^,  qu'ilà 
consentirent  k  se  retirer.  Auguste  mourut  le  27  septembre 
)666,  avec  là  réputation  d'un  prince  des  plus  savants  et  de& 
plus  sages  de  l'Furope.  Il  avait  épousé,  i*.  l'an  1607,  Claire- 
Mahie,  fille  de  Bogislas  XIII,  duc  de  Poméranie,  décédée  ed, 
i623;  a.",  la  même  année,  Dorothée ,  fille  de  Rodolfe  d'Anhalt- 
Zerbst ,  qu'il  perdit  en  i634;  3".  l'année  suivante,  Sophie- 
Klisabbtu,  bile  de  Jean-Albert,  duc  de  Mecklenbourg ,  morte 
en  1676.  Du  second  lit,  il  eut,  cntr'autres  entants ,  Uodolfe-r 


BkMCHS  DS  B&VlfStrlCX-iSrSRK. 

FERDINAND-ALBERT  L 

1666.  FERDliSAND-AtBEftT  I ,  fils  d'Auguste,  duc  de  Bruns- 
wick-Wolfénbullel,  et  d'Elisabeth,  fille  de  Jean-Alberl ,  duc 
de  Mecklenbourg,  né  le  22  mai  iC36,  fut  admis,  dès  son  enfance,; 
parmi  les  chanoines  proleslanls  de  Strasbourg.  Ses  éludes  ache-*, 
vées,  il  fil  divers  voyages  dont  il  donna  la  relation  au  public.  Il 
composa  d'autres  ouvrages  dans  le  cours  desquels  ayant  perdi| 
%OQ  père  ,  il  eut  dans  la  succession  que  celle  mort  lui  ouvrait  ^ 
les  bailliages  de  Bevern  ,  dont  le  chef-lieu  est  situé  près  d'Holz> 
munden  sur  le  Weser.  11  mourut  le  aS  avril  1687  ,  laissant  de 
Christine,  ûlle  de  Frédéric  ,  landgrave  de  Hesse-Escwegen  , 
qu'il  avait  épousée  le  iS  novembre  16B7  ,  Auguste-Ferdinand  « 
tué,  le  2  iuillet  1704;  au  combat  de  Schellenberg  ;  Ferdinand- 
Albert,  qui  suit;  Ferdinand-Christian,  chanoine  à  Brunswick^ 
mort  en  1706  ;  Ernest-Ferdinand  ,  fr&re  jumeau,  qui  viendra 
ci-*prè»  ;  iïeori-Ferdinadd  ,  mort  au  siège  de  Turin  en  tyoG  ; 
et  Sophie-Ëléonofc,  abbesse  de  Gundersbeim ,  morte  en  1710. 

F£RDINAKD-ÂLBËKT  II. 

1687.  FERDiHABD-AuiEnT  II ,  deu^ièm*  fiU  de  Ferdiniad.-. 
■  XVI.  a^ 


_«ap  cnAONOLôGiE  mrroBiQui 

Augusle*  et  Antoine-Uli  jc  ,  qui  viendrorit  ci-après;  et  du  Irot 
sième  lit ,  Ferdinaad-Albert ,  auteur  de  la  branche  de  Beverik^ 

l.  RODOLFE-AUGUSm 

,.    (666.  KoDOtFE-AuGUSTE ,  né  le  i6  mai  1627,  et  successeur 
u^Auguste,  son  père,  se  rendit   maître,  le  ao  juin  1670,  de] 
Li  ville  de  Brunswick  à  la  faveur  de  la  discorde  qui  régnait, 
entre  les  bourgeois  et  le^  magistrats.  Il  prit,  en  iG-^,  le  parti] 
de  la  Hollande ,  avec  le  duc   de  LuneLourg ,  dans  la  guerf 
tju^elle  soutenait  contre  la  France.  Ce  prince  mourut,  le  26  jar 
vîer  1704,  sans  laisser  de  postérité  mâle  de  ses  deux  femmes, 
Christine  -  Elisabeth  ce   Mulingen,  qu'il  avait  épouséfj 
en  j65o,  morte  en  i68i  ,  et  de  Rosink-Elisabetr  ,  décédél 
en  1701. 

ANTOINE-ULRÎC. 

1704.  Antoine-Ulric  ,  né  le  4  octobre  i633,  fut  l'hériti* 
de   fiodolfe-Auguste,  son   frère,   après  avoir    été    long -te 
comme  son   collègue.   Passionné   comme   son    père  pour  le 
ijplles-lettres ,  il  leur  consacra  tout  le  tems  qu'd  pouvait  dé-1 
robcr  aux  affaires.  Ce  prince  embrassa,  l'an  17 10,  la  religion 


BBANCirS,  t>E  BRVNSWICK-SEFSRS. 

Albert  I,  né  le  iq  mai  iBSo,  lui  succéda,  l'an  1687, au  dncl 
de  Bcvern  ,  et,  l'an  1/35,  à  Louis- Rodolfe,  son  beau-pèrej 
au  duché  de  Brunswick-Wolfenbultel,  11  mourut  le  3  septembo 
de  cette  dernière  année ,  laissant  trois  fils  tt  une  fille  (  VoV.  lA 
iiucs  de  Brtuisivick-I'f^oifenbuttet. } 

ERNEST-FERDINAND. 

1735.  ERNEST-FERDmAJTD  ,  né  le  4  mars  1682  ,  successeun 
de  Ferdinand- Albert ,  son  frère,  au  duché  de  Bevern ,  étaif 
chanoine  luthérien  à  Brunswick  depuis  1706,  époque  de 
mort  de  Ferdinand  -  Christian  ,  son  frère  jumeau.  11  avait  d4 
jpliis  succédé,  en  1727,  dans  la  charge  de  grand-maître  de  l'ar* 
lilleric  de  l'empereur,  au  margrave  de  Braiidebourg-Bareîtb> 
il  mourut  le  14  avril  i74tJ.  Il  avait  épousé,  le  Saoût  1714,  Eléc 
NOJiE-CilARi.OTTE ,  fille  de  Frédéric-Casimir  ,  duc  de  Curlande, 
anoite  le  28  juillet  1748,  qui  lui  donna  onze  enfants,  dont  le 
principaux  sont;  1°.  August«-Gruillauxae ,  qui  «uit;^  a".  Fr 


DI5  DUCS  DR  BÏCWSmCK-WOtraWBOTTEL;  aa^r 

catholique,  et  mourut  le  27  mars  fji^.  De  Julienne,  fille, 
suivant  Moréri ,  <]ue  nous  ne  garantissons  pas,  de  Frédéric,' 
duc  de  Holstein-Norbourg ,  qu'il  avait  épousée  l'an  1 656,  il' 
eut ,  outre  plusieurs  filles,  trois  fils,  Auguste-Frédéric,  prince 
de  grande  espérance  ,  mort  it  l'âge  de  dix-neuf  ans ,  des  bles-^' 
sures  qu'il  avait  reçues,  le  ig  août  1676,  au  siège  de  Philips-* 
bourg;  Auguste-Guillaume,  qui 'suit  ;  et  Louis-Rodolfe ,  qui 
vienara  ci-après. 

AUGUSTE-GUILLAUME. 

1714.  AuctJSTE-GuiLiACME,  sccond  fils  d'Antoine-Ulric /, 
et  son  successeur,   né  le  8  mars   1662,   fut  adopté  parle  duc 
Rodolfe- Auguste,  son  oncle,   qui  lui  donna  en  mariage,  l'an. 
i68i  ,  sa  seconde  fille  ,  Christine-Sopuie  ,  morte  le5  février 
i(it)5.  Il  épousa  en  secondes  noces,  la  m»?me  année  ,  Sophie-, 
Amélie  ,  fille  de  Chrislian-Albert  ,  duc  de  Hobtein-Gottorp, 
décédée  le  27  février  171a  ,    el,  le.  12  septembre  suivant,  il, 
donna  sa  main  à  Eli5ABETU-S0PHIE  ,  veuve  d'Adolfe-Augustc, 
de  Holstein-PIoën.  Ce  prince  mourut,  sans  laisser  de  poslerilé, 
\e  23  mars  1731. 

LOUIS-RODOLFE. 

« 

173».  LOUIS-RoBOLFE  ,  dit  DE  BLANKEÎ5BEHG ,  troisième 
fils  du  duc  Antoine-Ulric,  né  le  22  juillet  1671  ,  devint  l'hé- 
ritier d'Augusle-Guillaume  ,  son  frère.  Il  épousa  ,  le  13  avril 


BRJNCllE  DS  BRV^SWlCK-BSrEBN, 
1 
déric-Charles ,  qui  lui  succéda;  3*.  Christine-Sophie,  née  la 
1 1  janvier  1717,  mariéeà  Frédéric-Ernest,  prince  de  Calmbach- 
Bareuth. 

AUGUSTE-GUILLAUME. 

1746.  Auguste  -  Guillaume  ,  né  Te  10  octobre  17  «5,  duc 
4e  Bcvem  en  1746,  mourut  sam  avoir  été  marié  le  ^août  1781, 

FRÉDÉRIC-CHARLES ,  dernier  duc  de  Bevern. 

1784.  Frédéhic-Chables  ,  né  le  5  avril  1729,  succéda  le  2 
août  1781,  à  son  frère  le  duc  Auguste-Guillaume,  et  mourut  au 
mois  d'avril  1801),  sans  postérité  d'AciNE-CAROLlNE,  sa  veuve, 
fille  de  Guillaume-Henri ,  prince  de  Nassau  -  Saarbruck ,  née 
le-3  décembre  ij5i.  Elle  avait  été  marié*  le  27  octobre  178A4  ' 


^a&  ■       cunoiSiOLocxf.  aisTOBiQi;! 

i6.f)o,    CpîHSTiNE  -  Louise  ,    Cil ç  d'AH»erl- Ernest ,  pri 
ù^Ôëilingen  doiil  il  eut  blisautilli-Christine,  murice,  en  i7û8â1 
i  Charles   V| ,  empereur;   Antoinette  -  Amélie,    femme    d%\ 
Ferdinand-Albert,  qui  suit;  et  Charlotte- Lo^ite,  alliée  ai^ 
prince  Alc'^vSi  ^U  du  c^^r  Pierre  le  Qraa(l<  tuuis  -  RodoUÎ^  j 
mourut  à  Eirua»>vic{c,  le  \".  mafs  i"]^., 

I 
FERDINAND-AXBERT.  , 

1735.  Febdikawd-Albeht ,  né,  le  19  roaî  1680,    de  Fer- 
dinand-Albert I ,  duc  de  Brunswick- Bevcrn  ,  et  de  Christine, 
fille  de  Frédéric  de  Hesse,  prince  d'Eschwege,   fils  puîné  ào\ 
Maurice,  landgrave  de  Hesse-Cassel ,  hérita  des  états  ce  Brans/l 
'vtrick-Wolfenbuttel ,  après  la  mort  de  Louis'Kodolfe  ,  soa 
beau-père  ;   mais  il  n^en  jouit  que  snc  mois ,  étant  mort  le  à 
septembre  lySS-  Il  avait  servi  avec  gloire  dans  les  armées  dé! 
l'empereur  nui  l'avait  nommé  major-général ,  et  l'avait  pourvu  , 
en    1715,  du   çouvernement   de  Comorre.    D'Auto IWETTE-' 
Amélie  ^  Elle  de  Louis-Rodolfe  ,  qu'il  avait  épousée  le  5  oc- 
tobre i7<s,  il  laissa  Charles  ,   qui  suit;  Anioine-Ulric ,   mort< 
en    1775,   père  d'Ivan  ,  proclamé   empereur  de  Aussie,  l'ait 
1740  ,  à  l'âge  de  deux   mois  (Voyez  les  empereurs  de  Russie); 
Fenlinand  ,  né  le  1 1  janvier  1721 ,  célèbre  cajiitaine  au  service  | 
de  Frédéric  II,  son  beau-frère,   mort  en  17117;    Albert,  %*é 
à  l'âge  de  vingt  ans  ,  à  la  bataille  de  Praumiiz  ,  gagnée  sur  le*^ 
Autrichiens,  le  20  septembre  174S,  par  les  Prustiens:   Eli-^j 
s^bçth-Çhristine  ,  mariée,    l'an   17  Ha,  à  Charles  -  Frédéric  » 

Îirince  électoral  de  Brandebourg ,  depuis  roi  de  Prusse ,  sous 
e  nom  de  Frédéric  11. 

CHARLES. 

17.35.  Charles,  né  le  i".  août  1713,  marié,  le  a  juillet 
178^,  avec  Philippime-Chaklotte,  sœur  de  Frédéric  II,  roi 
de  Prusse  ,  succéda  au  duc  Ferdinand-Albert  ,  son  père ,  le  a 
septembre   17^3.  Le  duc  Charles  mqurut  le  ^K  (nars  1780, 
laissant  de   son  mariage  :    i".   Charles-Guillaume,    qui  suit^i 
a",  Frédéric-Augusie  ,    né  le  29  octobre  1740,  mort  en  iKoS,! 
sans  postéritç  de  FréJérique-Sophie-Cbarlolle  de  Wurtemberg^ 
d'Ocls  ,  morte  le  4  novembre   1789;    i".  Maximilien-Jules-n 
I.éopold  ,  ne  le  10  octobre  17S:: ,  qui  périt  dans  l'Uder  ,  pr^ 
(le  Francfort ,  le  27  avril  178S ,  en  voulant  secourir  lut-meai%( 
plusieurs  peisoaues  que  le  débordement  de  ce  Hcuvc  avait  miM(|<j 
«itns  te  plus  grand  danger  ;  4".  Sophie-Caroline,  née  le  8  oo<< 
IqW^  17^71  nuriée  4  l'récÛcic ,  margravu  de  Ëianddbourg-fia-i 


DES  SOCS  DB  BAUHSWICK-WOLVBîtltnrTZt.  asj 

rettt^),  BQprt  le  i6  février  1763  ;  5".  Anne-Amélie  ,  née  U  a( 
octobre  ly^g,  mariée  avec Ernrst- Auguste  Constantin  ,  duc  da 
Saxe -Weimar  ,  mort  en  lySS;  6".  Elisabeth-Christine- UU 
FJque,  née  le  8  novembre  1746,  mariée,  le  14  juillet  1766, 
Frédéric-Guillaume  U  ,  roi  de  Prusse ,  dont  elle  fut  sf-parée  ei 
1769;  7".  Aucusle-Dorothée ,  née  le  2  août  1749»  élue  prin^ 
cesse  abbcsse  de  Gandcrsheim,  le  3  août  ijj$- 

CHARLES-GUI  LLAUME. 

1780.  Chaules  -  Gcii^laune  ^  né  le  9  octobre  1735 ,  tuc« 
céda  au  duc  Charles ,  son  père  ,  le  a6  mars  17^0  ,  fut  feld-mai 
rfichal  au  service  de  Prusse,  et  mourut  en  1806.  Il  avait  épous 
AuGUStiME  ,  sœur  du  roi  d'Angleterre ,  née  le  11  août  1737» 
mariée  le  ï(j  janvier  1764,  morte  au  mois  de  mars  i8t3.  De 
ce  mariage  sont  issus  : 

I».  Charles-Georges-Auguste,  prince  héréditaire,  né  le  8  fé- 
vrier 177^1  marié,  le  14  octobre  1790,  avec Frédérique- 
^^  Louise  -  Wilhelmine ,    fille  de  Guillaume   V  ,    prince' 

^^H  d'Orange.  Il  mourut  sans  postérité,  le  20  septembre'! 

^^  t8o6-, 

m  *».  Georges-Guillaume-Chrétien  ,    né  le  ay  Juin  1769, 

I  décédé  ; 

I  3°.  Auguste,   né  le  1 8  août  1770,    major  au  service  d«t^ 

^v  Hanovre.  Il  a,   pour  raison  de  santé,  renoncé   h  s<)i|  l 

^^m  droit  de  primogéniture,  le  27  octobre  1806,  en  faveu^j 

f^  de  son  frëre  Frédéric-Guillaume  ; 

i  4"*  Frédéric-Guillaume,    qui  suit;  .. 

I  3°.  Caroline  -  Amélie-Elisabeth  ,   née    le    17  mai   1768^ 

^  mariée ,  le  8  avril  1795  ,  à  Georges-Fré»léric-Augusle  ^j 

^^K  prince  de  Galles,  régent  de  la  Grande-Bretagne. 

i 


FRÉDÉRIC-GUILLAUME. 


tdo6.  FR£DJÉRIC-Guu.LAUniE ,  duc  de  Brunswick  et  d'Oëli, 
connu  sous  le  nom  de  prince  de  Brunswick,  né  le  9  octobrtf 
1771,  général  au  serv  ice  de  Prusse.  La  maison  de  Brunswick- 
Wolfenbutlel  fut  dépouillée  de  tous  ses  étals,    par  suite  de  la 

f;ueire  de  1JJ07  ,   qui  amena  le  traité  de  Tilsitt;  ils  firent  dès- 
ors  partie  intégrante   du   royaume  de  Westphabe ,  et  ce  nOj 
Ë qu'après  la  bataille  de  Lcipsick ,  en  i8i3  ,  que  le  duc  Fré- 
ic-Guillaume  put  en  reprendre  possession  ;  mais  il  fut  tué  à  (%l 
aille  de  Quatrè-Bras,  ou  de  Ligny-soos-Fleurus ,  le  16  juir| 
tSiS,  U  avait  épousé  ,  le  1''.  novembre  1802,  >UHic-ELl#A^i 


43o  •  OfROIfOLOCrE  HrSTOHIQDS 

BETH-WiLHEtMiNE ,    fille  de  Charles-Louis  ,  prince  hérétK-? 
taire  de  Bade.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

1».   Charles-Frédéric- Auguste-Guillaume  ,   qui  suit  ; 
a".  Charles  -  Maximilien  -  Frédéric  -  Guillaume ,  né  le  aS 
avril  1806. 

CHARLES-FRÉDÉRIC. 

181 5.    CHABXES-FRÉDimC-Aur.USTE-GoiLLAnME,    duc  dol 
Brunswick  et  d'OcIs  ,  né  le  3  octobre  i8o4,  a  succédé  à  son 

rère,  sous  la  tutelle  du  prince-régent  de  la  Grande-Bretagne, 
■e  ducdeBrutiswir.kfait  partie  delà  confédération  germanique;  1 
dans  l'assemblée  générale,  il  est  le  douzième  état  et  jouît  de  deutf 
suffrages. 

DUCS  DE  BRUNS WICK-LUNEBOURG.     ', 

BERNARD    I. 

1409.  Bernahd  î,  deuxième  fils  de  Magnus  Torquatiis,  e^t^ 
en  partage  le  duché  de  Lunebourg^  qu'il  transmit  à  ses  descen- 
dants. La  même  année  ,  il  réunit  à  sa  maison  le  comté  de  Hom- 
bourg.  L'an  i4i6, après  la  mort  de  Henri,  son  frère,  les  deux 
fils  de  ce  prince,  Guillaume  et  Henri ,  s'unirent  contre  Bernard, 
leur  oncle,  alléguant  que  leur  père  avait  élé  lésé  dans  le  par- 
tage qu'il  avait  fait  avec  lui.  Ce  dcmclc  fmit ,  Tan  1428,  par 
un  accommodement  dans  lec^uel  Louis,  landgrave  de  Hessc  , 
fit  les  fonctions  de  médiateur.  On  y  convint  principalement 
()'uQ  nouveau  partage ,  par  lequel  Zell  et  ses  dépendances 
furent  annexées  à  la  portion  de  Bernard,  et  le  pays  de  Calen- 
berg  à  celle  de  ses  neveux.  Bernard,  depuis  ce  lems,  vécut  en 
paix  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  l'an  i4>i4.  Il  avait  épousé  ,  ea 
i4Ht>,  Marguerite,  fille  de  Wenceslas  ,  cïecleur  de  Saxe, 
dont  il  eut  Ouon  et  Frédéric,  qui  suivent,  et  Catherine, 
{ctaxne  de  Casimir  VI ,  dur  de  Poméranîe.  Le  duc  Bernard  est 
le  fondateur  de  la  seconde  maison  de  Lunebourg. 

OTTON  11 ,  DIT  LE  BOITEUX  , 
ET  FRÉDÉHIC  1 ,  DIT  LE  DÉBONNAIRE. 

1434.  Otton  et  FRÉDÉnir  succédèrent  i  Bernard,  leur  përe^ 
dans  le  diiché  de  Lunebourg ,  qu'ils  gouvernèrent  en  commun. 
Olton  y  ajouta  le  comté  d'hberslein  par  son  mariage  avec  Eli-' 
SAVETB ,   fille  du  comte  Hermaa.  Ce  prince ,  secondé  par  soi» 


BES  DDCS  DE  nRUNSWICK-LCIŒBOUBa.  a3|î 

ft4rè',  eut  soin  d'assurer  le  cours  de  la  juslice  et  de  maintenir 
la  tranquillité  dans  ses  états,  Il  mourut, l'an  i44^t  sans  laisser 
de  postérité. 

Frédéric,  étant  resté  seul  duc  de  Liinebourg  à  la  mort  d'Qllon, 
continua  de  marcher  sur  ses  traces.  Son  amour  pour  la  paix 
enchaîna  sa  valeur,  maïs  i!  ne  l'éteignit  pas.  Appelé  par  l'é- 
véque  de  Munsler  qui  était  eo  guerre  avec  l'archevêque  de  Co- 
logne, il  vint  à  son  secours  Pan  i4H,  et  fut  pris  dans  un 
combat  qu'il  livra  aux  Colonîens.  De  retour  à  Lunebourg,  après 
»'êlre  ractieté ,  il  trouva  celte  ville  agitée  par  des  troubles ,  qu'il 
tâcha  en  vain  de  terminer.  Il  conçut  de  là  un  tel  dégoût  pour  I9 
inonde,  qu'il  le  quitta  pour  aller  s'enfermer  dans  un  cloître  de 
Franciscains  ,  qu  il  avait  fait  bâtir  à  ZcU  ,  laissant  la  régence  à 
ses  deux  fils  ,  Otton  et  Bernard.  Mais  il  fut  bientôt  obligé  delà 
reprendre  après  la  mort  de  ses  enfauls,'  dont  l'aîné  ,  dit  le  Fic- 
torieux, ii  cause  d'une  victoire  qu'il  avait  remportée  sur  les  re- 
belles de  ses  états,  ne  laissait  qu'un  fils  en  bas  âge,  le  second 
étant  mort  sans  lignée.  «  Frédéric ,  dit  M.  Mallct ,  régna  en- 
»  core  sept  ans;  et  lorsque  la  mort  vint  lui  assurer  (en  1478  )t 
w  ce  repos  qu'il  avait  tant  désiré,  ce  petit-filsn'avait  pas  encore 
»  atteint  l'âge  de  majorité  ».  Frédéric  avait  épousé,  l'an  14^0 , 
Madeleine  ,  fille  de  Frédéric  I ,  électeur  de  Brandebourg , 
toorte  en  1480. 

HENRI    I. 

1478.  IIemui,  né,  l'an  1468,  d^Onon  le  Victorieux ,  suc- 
céda ,  l'an  i^jS,  à  Frédéric,  son  aïeul ,  dans  le  duché  de  Lune- 
bourg.  Comme  il  était  mineur  ,  il  resta  sous  la  tutelle  des  con- 
seillers de  régence  et  des  magistrats  de  Lunebourg,  iusqu'i 
l'âge  de  dix-huit  ans,  ainsi  que  l'avait  réglé  son  aïeul.  L'an 
i5i4,  il  secourut  Henri ,  duc  de  Wolfcnbuttel,  dans  la  guerre 

âu'il  eut  avec  les  Frisons,  Mais  quelques  années  après,  il  prit  là 
éfense  de  Jean,  évéque  d'Hildesheim,  attaqué  par  ce  même 
Henri ,  ligué  avec  Eric  son  oncle ,  duc  de  Calenberg  ,  et 
François,  son  frère,  évêque  de  Minden.  Après  des  ravages  et  des 
cruautés  réciproques,  on  en  vint,  l'an  iSig,  à  une  bataille 
décisive  dans  la  bruyère  de  Sol  tau  ,  près  de  Werden,  où  l'é- 
vêquc  d'Hildesheim  remporta  une  victoire  complète.  Du 
nombre  des  prisonniers,  fut  le  duc  Eric  avec  un  de  ses  neveux,' 
Guillaume  ae  \Volfenbuttel.  On  remarque  comme  une  chose 
singulière,  que  cette  bataille  se  donna  le  jour  même  de  l'élec- 
tion de  l'erppereur  Charles-Quint  (28  juin),  et  ceux  qui  ai- 
maient à  foi-mer  des  présages ,  en  conclurent  que  le  règne  de 
ce  prince  serait  accompagné  de  troubles  et  de  guerres.  L'ari 
'  jiSai ,  Charles  tint  une  diète  à  Wornis  ^  où  le  duc  Eric  et  i'é-> 


^3a  tBftOtîOtOClE  llTSTOt»f(ïtfc 

véque  d'flildesheliti  corTipanirent  sur  la  citation  quî  ïrtlt  loi 
faite.  Mais  le  prélat  nlayanl  poirll  voulu  souscrire  au  jugement 
de  rassemblée .  qui  lui  claïl  contraire,  fut  mis  au  ban  dé 
l'empire  avec  le  «lue  de  Lunetiourg.  Celui-ci,  pour  se  mettre  ï 
Tabri  des  effeti  de  la  proscriptiott ,  résigne  aéi  états  i  séS  fila  ,  et 
passe  en  France,  où  il  resta  jusqu'en  1527 ,  ëpo<}uè  de  là  révo- 
cation de  l'arrêt  prononcé  contre  lui.  Et&nt  fevetiu  aldfs  dans 
son  pays,  il  y  mourut  i'ân  iSîa.  Il  avait  épousé,  lé  S7  fé- 
vrier t4«7,  MABGUEhliÈ,  fille  d'Ernest,  élecieuf  dé  Saxe, 
tnorte  en  iSan,  dont  il  eut  Elisabeth,  itiàrîée,  ëil  i3i8,  i 
Charles,  duc  aé  Gueldre,  morte  en  iSya;  Otton  de  Hdrbourg. 
qui  a  fait  une  branche,  finie  en  1642  ;  Ernest  de  2ell  ,  qui 
tnh,  auteur  de  toutes  les  branches  qui  subsistent  aujourd'hui  ; 
Isabelle,  ferame  de  Charles  d'Egitiohd,  duc  de  Gueldre;  et 
d'autres  enfants.  Henri  épousa,  dit-on,  en  secondes  nocest, 
Marie  ,  fille  de  Henri ,  deuxième  fils  d'Ulrlc  V,  duc  de  Wur- 
temberg. 

ERNEST  1. 

iE32.  ËRT«EST  I ,  né  le  26  juin  1497  ,  second  fils  de  Henri  , 
Administra,  depuis  la  retraite  de  son  père,  le  duché  de  Lunebourg 
Avec  Otton,  son  frère,  et  eut  dans  la  suite  ,  par  lé  partage  fait 
avec  ce  dernier ,  le  duché  de  Zell.  U  avait  fait  ses  études  dans 
l'université  de  Witlemberg,  en  Saxe,  et  les  finissait  lorsque 
Luther  commença  à  débiter  ses  erreurs  dans  cette  école.  Ernest 
fut  un  de  ses  premiers  et  de  ses  plus  ardents  prosélytes.  De  retour 
en  son  pays,il  communiqua  la  nouvelle  doclnne  h  son  frère.  Bien- 
tôt,  à  l'aide  des  docteurs  luthériens  qu'il  lit  venir,  il  vintà  bout 
d'abolir  l'exercice  de  la  religion  catholique  à  Zell  et  à  Lune- 
bourg  ,  malgré  la  réclamation  du  clergé.  Mais ,  pour  assurer  U 
durée  de  cet  ouvrage,  il  s'était  auparavant  allié  avec  l'électeur 
de  Saxe ,  le  landgrave  de  Hesse ,  les  princes  d'Anhalt  et  de 
Mansfeld.  Henri ,  son  père,  tente  vainenlent,  4  son  retour,  de 
reprendre  l'administration  de  ses  états  et  d'y  détruire  le  nou- 
veau culte.  Ernest  et  son  frère,  s'opposant  à  son  rétablissement , 
ainsi  qu'à  celui  de  l'ancien  culte ,  ouligèrent  ce  prince  à  mener 
tino  vie  privée  le  reste  de  ses  jours.  Lan  18^9 ,  les  deux  frères 
signèrent  avec  l'électeur  de  Saxe  ,  le  landgrave  de  Hesse,  et 
quelques  autres  états,  cette  fameuse  protestation  contre  le  dé- 
cret de  la  diète  de  Spire,  qui  leur  fit  donner  le  nom  de  Pro~ 
testants ,  qui  esl  toujours  demeuré  à  leur  parti.  A  la  diètt 
d'Augsbourg ,  qui  se  tint  l'année  suivante  ,  Ernest  fut  aussi  de 
ceux  qui  présentèrent  k  l'empereur  ce  symbole  de  la  nouvelle 
communion ,  si  connu  sous  le  nom  de  confession  d'Augsbourg  ^ 
«t,  l'année  suivante,  il  entra  dans  la  ligue  de  Stoalkalde.  Uaa 


DES  Dl/CS  DE  DftOïSWICK-LtJMBBOURO.  i35 

>S35  ,  il  coBtribiia  h  dompter  les  Anabaptistes  en  West plialie. 
11  marcha,  l'an  i54t  i  avec  l'électeur  de  Saxe  et  le  InndgravC  * 
tie  liesjc  ,  contre  Henri  Ml ,  ducde  liruriswick-Wolfenlinltel, 
at'lé  calliolicjtie^  rjui  f;iisail  la  guerre  alors  aux  villes  de  Bruns- 
wick cl  de  Goslir.  lin  peu  de  tcms ,  tout  le  duché  de  Henri* 
fiit  soumis ,  et  ia  forteresse  m^me  de  Wolfenhutiei  ,  sur  la- 
quelle il  avait  le  plus  compté ,  se  rendit  comme  ses  autres  pla- 
ces. Tandis  qu'il  errait  en  Bavière  cl  en  France,  Ernest,  ëlablis- 
^it  le  Luthéranisme  dans  le  duché  conquis.  L'an  i545,  le  dud 
de  Wolfenliultel  étant  rentré  diris  son  pays  avec  des  troupeJ 
que  la  France  lui  avait  fournies,  y  recouvre  quelques  jplaces.' 
Mais  bientôt ,  accablé  par  la  ligue  ennemie,  il  se  trouve  réduit 
i  *c  remettre,  lai  et  Cnarles-Victor,  son  (ils,  entre  les  ma'ini 
du  landgrave  de  Hesse  ,  qui  lés  envoya  prisonniers  dans  si 
forlercîsse  de  Ziégenhayn.  1^  bataille  de  Mulhberg  ,  où  le  land- 
grave fui  fait  prisonnier  le  24  îtvril  1.S47  »  procura  la  délivrance 
du  duc  «'1  do  son  fils,  qu'il  fut  obligé  d'amener  à  Pempereu^ 
dans  la  ville  de  Halle,  pour  être  témoins  de  son  humiliation. 
Le  duc  El  ncst  ne  vivait  plus  alors,  étant  décédé  le  11  janviet' 
iS+'i.  Il  avait  éponsé,  l'an  i5:i6  ,  SoPUiE,  fille  de  Henri ,  dud 
MeckleoboiJig  ,  qu'il  perdit,  en  iS4'  ,  après  en  avoir  eu  quatrâ 
fils  ,  Françots-Utlon  ,  décédé  sans  enfants  l'an  iSSg;  Frédéric  » 
hinrl  de  même  sans  postérité,  le  9  juillet  i553  ,  des  blrssurci 
qu'il  avait  rei^iies  an  combat  de  Siverhuse  ,  ou  Sir;  Henri  ^ 
tige  de  la  branche  de  Danneberg  ,  maintenant  VVolfenbullel  i 
et  liiiillaume  ,  lige  de  la  branche  de  Zell ,  depuis  de  Lune-* 
bourg.  '1  rois  filles  sortirent  aussi  du  rnariage  d'Ernest. 

HENRI  ET  GUILLAUME. 

"  1546.  Henri,  fils  aîné  du  duc  Ernest  ,  lui  succéda  avec 
OoLLAL'MË,  Son  frère  puîné,  3gé  seulement  de  onze  ans  à  la 
niort  de  son  père  ,  étant  né  le  4  juillet  i535.  Après  qu'ils 
eurent  gouverné  le  (.unebonrg  en  commun  l'espace  de  dix  ans 
(  Imholf  ) ,  Henri  céda  la  régence  à  son  frire,  en  se  réservant 
le  comte  de  Daunelicrg  avec  qnehjues  autres  terres  et  ses  droits 
iiérédilaircs.  (  SSIallel.  )  H  était  alors  décidé  à  vivre  dans  le 
célibat;  mais  ayant  changé  depuis  de  résolution,  il  épousa  UhsOLÉ 
DE  Saxe-L\wi  ■•NBoUHCx ,  dont  il  eut  Julrs-Ernest ,  mort  sani 
posiérilé  mSie  l'an  il)i6  ;  François  ,  noyé  près  de  Straslwurg, 
en  itJi>t  ,  à  l  âge  de  vingt-neuf  ans  ;  Auguste,  qui  continua  la 
branciie  de  Wolfenhutiei  après  la  morl  du  duc  Frédéric- 
Llrir;  Sibylle-Elisabeth,  mariée  3  Antoine,  comte  de  Del- 
menliorsl  ;  el  Sidonie  ,  morte  fille  le  4  -septembre  iG+S.  Lft- 
duc  Henri  mourut  le  17  janvier  iSi^S  ,   âgé  de  soixante-cii 


ans. 


XVI. 


ao 


^34  CHRONOLOGrE  HISTORtQDB 

Guillaume  fut  un  prince  trcs-zélé  pour  ie  Protestantisme. 
L'an  1576,  suivant  M.  Mallel  ,  il  (it  publier  un  corps  de  lois 
et  tl'ordonnances  sur  loul  ce  (j*ii  est  rclalif  à  celte  secte,  sous 
îe  titre  de  corpus  doctilnœ  IVilhelmlntim.  Le  romié  de  ijoya , 
<l3ns  la  Westplialie  ,  étant  venu  à  vaquer.  Tan  iSSa  ,  par  la 
inoi(  d'Olton  ,  decedcsans  enfants,  Guillaume  le  partagea  avec 
les  ducs  Eric  de  Calcnbcre  et  Jules  de  VVolfenLutleJ.  Trois  ans 
après,  ie  comté  de  Diepholz,  situé  pareillement  en  Wcst- 
pljalie,  lui  échut  aussi  en  vvsixx  d'une  expeclalive  qui  a\ait  élé 
accordée  à  son  a'ieul  par  l'empereur  Maximilien  1.  Guillaume, 
outre  ces  domaines,  jouissait  Jij  duché  de  Zell  ,  qui  servit 
dans  la  suite  à  distitiguer  sa  branche.  Ce  prince  ,  après  une 
régence  Irantjuille,  finit  ses  jours  le  ao  août  iSqa  ,  ayant  eu  de 
DoHOTULË,  fille  (le  Cliiisliern  III,  roi  de  Danemarck,  mariée 
en  i5Gi ,  docédécle  6  janvier  1B17  ,  Ernest,  qui  suit;  Cliristian, 

Ïui  vient  ensuite;  Auguste,  successeur  de  celui  c;  ;  Kréderic- 
flric,  duc  (le  Calenberg,  nrbrt ,  en  it»34  ,  sans  postérité  légi- 
time; Frédéric,  cjui  remplaça  son  frère  Auguste;  (^icorges, 
qui,  sans  avoir  surr.édé  à  Frédçric  ,  ne  joua  pas  un  rôle  inoin* 
brillant  que  ses  frères;  et  Jean,  chanoine  Je  Mpuden.  Guil- 
laume eut  aussi  Imil  filles  ,  dont  l'une,  nommée  Margiierile, 
épousa  Jean-Casimir,  duc  de  Saxe-Cobourg.  Par  iiu  pacte  que 
fnt'nt  ensemble  les  lits  de  Guillaume  ,  il  fui  convenu  que  l'aine 
de  ces  princes  exercerait  seul  la  régence ,  et  qu'après  lui  ce  se- 
rait celui  qui  le  suivrait  dans  l'ordre  de  la  naissance.  La  liberté 
de  se  marier  était  réservée  à  un  seul  d'entre  euu ,  qui  serait 
nommé  par  le  sort ,  et  ce  fui  Georges  sur  qui  le  sort  tomba, 
(  Mallet.  ) 

ERNEST  IL 


I 


iSqa.  Ernf.st  h,  né  le  3i  décembre  i564,  succéda  îmm(?- 
dîatemcnl  à  Guillaume,  son  père.  Ce  fut  un  prince  versé  danj 
l'histoire  et  la  jurisprudence.  Il  fil  alliance,  en  iLioG,  avec  la 
lig(ie  anséatiquo ,  et  lui  fournit  des  secours  rnntre  son  parent, 
le  duc  Henri  de  Brunswick-Wolfenbutlel ,  tiui  voulait  assujetir 
la  \ille  de  Brunswick  à  son  joug,  quelle  avait  presque  entière- 
ment secoué.  Ernest  mourut  sans  alliance  le  s.  mars  161 1. 

CHRISTIAN. 


iGii.  Christian,  né  le  19  novembre  i566,  administrateur 

de  Vév<''clié  de  Minden ,  succéda  à  son  frère  Ernest  dans  le  duché 

de  Brunswick  Zell  en  iGi  i,   U  obtint  la  succession  de  Gruben- 

hagen  ,  en  vertu  d'un  décret  inqjèrial  on   1617.  S'élanl  bnjuillé 

*<le£>ui«  avec  l'empereur,  il  prit  le  parti  de  Frédéric  V,  électeur  pa- 


I 


BEs  Drcs  WE  BncwswrcK-tuwîBoriiB.' 

lalia,  ravagea  la  Westphalic  avec  une  petite  armée,  accabla  le.  | 
peuple  de  contributions.  Les  gens  tic  la  campagne  ayant  ose  muf- 
Hiurer,  il  lesnvenaça  île  leiir  couper  une  main  et  un  pied,  disant 
«u\in  seul  de  chacun  de  ces  membres,  suffisait  pour  des  liommes 
de  leur  coadition.  CVsl  ce  duc  qui,  s'étant  cnritlii  des  dépouillcj 
des  églises,  fil  battre  une  monnaie  représenlant  d'un  crtlé  une 
main  armée  d'une  épée ,  et  sur  l'exftrgue  ces  paroles  :  Ami  de' 
Dieu  ,  ennemi  des  prêtres.  Il  aurait  pu  ajouter,  et  le  fléau  di»\ 
peuples.  Ses  efforts  néanmoins  devinrent  inutiles  à  celui  qu'il 
prcleiidil  venger,  il  mourut  sans  alliance  le  17  novembre  ibikJ.^ 

AUGUSTE. 

i(î3î.  Auguste,  né  le   19  novembre  i5G8,  adïninistrateu* 
de  l'év^ché  de  Ralzebourg  ,  succéda  à  son  frère  Christian  en  i 
»63.^.  Il  hérita  de  la  principauté  de  Calenberg  après  la  mort  de-l 
Frédéric- Ul rie  ,  son  frère  ,  en  i654t  et  mourut,, le  10  ocU>bra>^ 
i636 ,  sans  alliance. 

FRÉDP^RIC  II. 

i63G.  Frédéric  H,  né  te  24  aotU  1574»  succéda,  en  i636^ 
à  son  frère  Auguste  dans  le  duché  de  Zell.  11  recueillit,  eit^ 
1.64a,  la  succession  de  la  branche  de  Haibourg  et  Mosbourgj,  | 
«l  mourut,  le  10  décembre  1G48,  sans  alliance.. 

GEORGES. 

Georges  ,  frère  de  Frédéric  II ,  mais  décédé  avant  lui ,  & 
continué  la  ligne  de  Lunebourg  dans  la  personne  de  son  fils^ 
qui  viendra  ci-après,  il  était  né  le  27  février  i5iSi.  Se*  talents 
militaires  se  perfeclionnèreni  dans  plusieurs  services.  Après 
avoir  £iit  ses  premières  armes  sons  le  célèbre  Maurice  ,  de 
Nassau ,  il  fut  appelé  par  Christicrn  IV  ,  roi  de  iJ.iticmarck,  e^; 
se  distingua  surtout ,  Van  iliii,  au  .siège  de  Calmar,  qui  fut, 
pris  d'assaut.  Cbristiern  ayant  pris  la  défense  de  Frédéric  ,. 
électeur  palatin,  contre  I  empereur  Ferdinand  II,  qui  lavai  B- 
proscrit,  le  piince  de  Harbourg  (c'est  ainsi  que  Ciorges  se 
qualifiait  alors)  servit  encore  quelque  tems  sous  ses  drapeaux. 
Mais,  voyant  que  I2  soil  des  armes  lui  était  contraire,  ilr 
l'abanilonna  pour  aller  se  jeter  «îans  rarm.ce  impériale  ,  où  le- 
général  Tilli  lui  donna  un  commandement.  Il  se  distingua- 
princip.'demcnt  à  la  bataille  de  Lutter,  gagnée  par  les  Impé^ 
naux,  le  27  août  iGaG  ,  sur  le  roi  de  Danemarclt.  Ce  fut  lui- 
qui,  avec  un  corps  de  r.avalevic ,  rompit  Vinfatileric  danoise,. 
<^ui ,  depuis  plusieurs,  heures  de  combat  ,  soutenait  ,  sans., 
s^^raoicr ,  tout  le  choc  de  celle  de  Tilli.  Mais,  l'éilit  (jue  doon*.-' 


)>fM*s  worpcs  ytt  HS  I^tflrsu«!ti,  fit 
Geurrfs  At  parti  L*îaicrfl  ^  a 

■«■■  ^  reaiMrcar«  il  alU  ic  oi^fr  ans  le» 
Gwita»e-AJglf bc ,  loâ  ^  S«èi)e,  ^fae  la 
dTAMiniHpr  anioa  afpck  à  Inv 
4e  lr««ip<s  5pe  œ  fnoce  kti  cooia,  ^•tWatt 
«roMt,  n  u  brwmgrt ,  guidée  par  uam  lirfAlc.  Iw  «iia<  4c» 
facc««  uèt-ccbuAiiL  11  iann»  letâê^  4eCalcaib«^e.  potfcJc 
fa  pin»  graf'df  tsBportaacr  ,  et  k  Uocms  èc  Wslfrabaltrl ,  q«e 
le  4ac  f  rrderk-L'Inc,  son  fmc  iftsèmûx  6e  reamuti  sm» 
ft'npoirr  aa  péril  iTiui  itAse  ra  fiofne.  Mais  sis  emicprûs 
il'rareet  polal  crtic  fois  ik  «octis.  P»pe«ib«3ZD  snroorut  ces 
dem  pkccf  ^  rt  rruwii  i  t»  metirc  en  txjo  rtat  4r  délrnap. 
la  mon  <lr  Gu«t**e ,  quï  périt  datu  ces  cîrrocistKtca  i 
lobûBe  <le  f,utzen  ,  6l  perdre  nu  FrolKlaDts.  tooi  le  ~  ~ 
InrteSaïUetàei  ndcvtrsdect  grand  prince.  Maisletj^ 
qa*}I  Irâta  rt  Irs  rrgrnl»  qai  fomi  doimà  àbSaMr  pmdaBt 
ninonté  de  sa  fille  ,  rèi^Urent  bientôt  les  «(buts  Ja  par:L 
Le  prince  Gttirfgts  agtsjnt  louioors  de  concert  arec  mx,  mn- 

C,tt»  «le  fT3tui»  a«antaçrs  «>f  l^  Impèrianv.  £a  if^33, 
fin ,  à  OleifJnrfT.  à  SHodên ,  et  lenr  enleva  llj 
•ili.  .■  1^    ^Im,  aolt  rtmit  i  ton  parent ,  le  Joe  de  Wi 
liulteL  Mali  la  wioire  remportée,  l'année  saÎTanie,  pnr  U 
Irapertaui ,  à  Nordlingue ,  le  rapprocha  d'eux ,  ei  lui  fil  pr 
l'ofeille  aua  protncsMi  de  la  coor  de  Vienne  U  p^rul  i 
^  qaiuer  le  aenrioe  des  Soédoi».  £tenl4t  aprrs,  nramnoina,  il 
trprit  «e»  premiers  senliq>enls  ,  Toyant  qu'on  eiigcail  «le  sk< 
uy-  '-  n  Je  IVvfchéd'Ililile^beiak.  UUoqututUtiiUeda, 

^^  comptai!  s'en  rendre  ntaîlre,  lorsque  b 

\<  <-al  le  II  »n\  it>4i-  Datait,  conMoe 

di  d«ec  se*  frères ,  I(i{ue4  d'pQtre  eux  se 

les  auires  devant  rester  dânc  le  cclibal,  rt  le  sort  lut  élMt' 
tombr,  tn  consé(|uence.  il  épousa,  le  1 4  sepleinbre dt- l'an  tGi7 
Aime-ELr4}5{>BE,  Clle  de  IxHjis  I,  Uni%ra%e  de  Hesse-Uans»» 
ta4lt  ,  morte  en  i(<49*  >iont  il  eut  Chrislun-I  niits  «  qui  suit; 
Georoo-Guiliatmie.  duc  après  son  Crvie;  Jean- Fredei ic ,  duej 
de  Câlcnlierç ,  ne  le  25  avril  iGû,  kquci  si-  t  '  -  *'  ).>;ue 
en  l'iSt,  et  ntbunit  en  drcemttre  i&j-t)  (Jran-l'i  lusa 

Itéiiéilîr(iue'li("iiri«-lte,   ûUc  d'Ldouard,  comte  pai^U'i  ,  \io»\ 
il  «-fit  Jeui  GUes,  rainée,  mariée  au  duc  de  MLodene  ^  cl' 
teconiie  ,  à  IVitip^reor  Joseph  ;  Sophie-Amélie ,  nuri 
i64-^ ,   â  Fredt-ric  lii ,   roi  de  ûanenurck  ;   l£roe«l-.\ 
qui  viendra  après  ses  frères). 


I 


BES  DDCS  njL  BRUNJWICK-LUSEBOURG.  à^J 

DUCS  DE  BRUNSWICK -LUNEBOURG, 

ÉLECTEURS  D'HAKOVRE. 


CHRISTIAN-LOUIS. 

in48.  Christian- Louis,  fils  aîné  du  duc  Georgps ,  né  le 
aB  février  i(>22  ,  succéda  ,  en  ifi4^j  ^  son  oncle,  Frt'dénc  II  , 
dans  les  principatilés  de  Lnncbunrg  el  de  Griilionhaf^eii  ,  ainsV 
que  dans  les  coiulés  de  Hoya  el  de  Diephollz ,  laissant  à  Georges- 
Guillaume,  son  frère,  par  le  partage  fait  entre  eux,  la  princi- 
panlé  de  Goltingue.  Les  deux  autres  fils  de  Georges  ,  en  verlu 
d'une  convention  faite  avec  leurs  aînés ,  n'euret;!  aucune  part 
dans  les  étals  de  Lunebourg.  Christian-  Louis  termina  ses  jours 
le  i5  mars  i6G5  ,  sans  laisser  de  pnîlérjté.  Il  avait  épousé  ,  le  a 
octobre  ii>5.'J  ,  Doi\ûthÉE,  fille  de  Pliilippp  ,  duc  de  Ilolstein- 
"uckshoure  ,  remariée  à  Frédéric- Guillaume 


ipp 
Gluckshourg  ^  remariée  à  Frédéric- Guillaume  ,   élicl'eur  de 
Brandebouig. 


GEORGES  GUILLAUME. 

i6G5.  Geobges-Gvillwmk  ,  ne  !e  i6  jan\-ier  iGa^»  re- 
cueillit, en  i66F> ,  la  succession  de  Cltrislian-Lt^uis,  son  fr^rc. 
En  «l><iS  ,  il  ere*oya  du  secours  aux  Vénitiens^  en  Candie  ,  sous 
Tes  ordres  de  Jnsias  ,  comte  ile  Valdeck.  il  se  trouva  à  la  lia- 
taille  iflinslicim ,  le  4  otloKre  it>74»  assiegr.i  Tiè^■es ,  gagna  la 
baiaille  de  Consarbruck,  sur  le  maréchal  de  Oéqui ,  le  i''.  août 
1675,  et  prit  h"  maréchal  après  s'être  rendu  maître  de  Trêves, 
où  il  s'était  enfermé.  11  rommaiula  ensuite  l'armée  contre  les 
Suédois  dans  le  duché  de  lîrt^me  ,  et  prit  Slaile  en  l'iy^i;  il 
çnvoya  des  troupes  aux  sièges  de  Mayencc  et  de  Bonn  en  i(irt(); 
el  consentit,  en  1692,  que  le  neuvième  électoral  ,  créé  par 
l'empereur  en  faveur  de  sa  maison ,  fût  conféré  à  l.rnesl  Au- 
guste, son  frère  puîné.  Il  mourut  le  avS  aoiU  170S,  l.iifsant 
d'ELÉOiSORE  DE.SMiEa,  fille  d'Alexandre  Desmier ,  seigneur 
d'Olbreuse ,  en  Poilnu  ,  Sophie-Dorolhee,  mariée,  en  ib?^2, 
i  Georges-Louis  ,  j>rince  liéréditairc  d'Hanovre,  depuis  roi 
a  Angleterre. 

ERIS  EST-AUGUSTE.      . 

Ernest-Auguste,  dernier  fiU  du  due  Gcorgp»,  né  le  as- 
novembre  i(:;i9,  éveque  d'Osiiabiuck  eu  ifitia,  s'était  accordé, 
l'an  iti6:i,  .uec  ses  hères,  pour  la  succession  de  leur  père  ,  et 
fit  la  braucbe  d'Hanovre  ({ui  suhsblc  encore,  il  envoya,  avec 


aSii  cnno^otoGfE  nisroniQUE 

son  frère  Georges-Guillaume,  des  troupes  au  secours  de»  Té— 
niliens,  en  Candie,  l'an  i6<J8;  corviiibua  beaufnup  au  gain  de- 
la  balaille  de  <  onsaibruck  en  itiyS  ;  liL  prisonnier  ensuite,  dans. 
Trêves,  le  maréchal  «le  Creijui  ;  prit  possession  ,  en  i68a,  de 
la  principauté  de  Caîenberg ,  apr^s  la  morl  de  Jcaii-Frcdcrir , 
son  frère;  envoya  des  troupes  sur  le  Rhin  en  iG^ij,  en  Brabant 
en  1^)90;  et  obtint  de  Tenipereur ,.  le  ig  décembre  1692,  l'in— 
vestilure  de  la  dignité  élecjorale.  Le  collège  des  élerieurs  et 
plusieurs  autres  princes  de  l'empire  protestèrent  contre  cclle- 
innovalion  ,    et  firent  une  ligue  appelée  celle  des  «/wites  corres- 
ponâanls  ,  contre  rétablis^euienl  d'un  neuvième  éicctorat.  l^^an.  ' 
1G93  ,  l'empereur  prévint  l'orage  qui  se  foi-tnait  à  cette  occasion^, 
en  suspendant  les  effets  de  l'invesliturc  qu'il  avait  donnée   an 
duc  d'Hanovre,  jusqu'à  ce  qu'elle  fût  approuvée  du  collège  deî. 
princes. 

Ernest- Auguste  mourut  le  28  janvier  i6t)8.  11  avait  épousé, 
le    17  octobre    ifiS^J,    SopuiE,    fille   de    Fi-édéric    V,  éliclcur- 
palatin,  déclnrée  la  première  dans  la  succession  à  la  couronne 
d'Angleterre  aj)rès  la  mort  du  roi  Guillaume  lll,  de  la  reine-, 
Anne  et  de  leuis  descendants,  le  v.6  mars  1701  ,  dans  la  pre-. 
mièrc  séance  du  pariement  (morte  le  8  juin  1714  ).  De  cette.' 
princesse  ,  Ernest- Auguste  eut  Georges- Louis,  qui  suit.;  Kré— ■ 
déric-Aiigusle ,  né  le  .j  octobre  iG(di  ,  général  de  l'empereur,, 
tué  en  Transylvanie  en  1(390;  Maximilien-Guillaiime  ,   né  le 
i4  décembre   iGGfi  ,  général  des  Vénitiens  contre  les  Turcs^ 
puis  général  de   rempereur,  mort,  le  27   juillet   lyziG,  sans, 
alliance;   Charles  Philippe,   mort    prisonnier  chez  les  Turcs, 
le  i*'.  janvier  l'Jtjo ,  des  blesures  reçues  dans  une  rcnconlre- 
avec  les  Tarlares  ;  Cbri--lian,  qui  se  noya,  le  3i  juillet  170H,, 
après  la  défaite  des  Impériaux,  par  les  irançais,  à  Munderkin- 
gen  ;   Ernest,  élu  évéque  d'Osnabruck  le  a  mars  1716  ;  et  So- 
pbie-Charlolte,  moiicc,  en  ibSi^ ,  à  Frédéric  111,  électeur  de-^ 
ISrandeLûurg. 

GEORGES-LOUIS. 

iCgS.  Georges- Lo  fis ,  (ils  d'Ernest-Auguste,  né  le  aft'i 
mai  ibGo,  servit  avec  gloiic,  en  1G75,  à  Trêves;  en  1(184,  ea.j 
Hongrie  cniilre  les  Turcs  ;  et ,  en  itî8i),  sur  le  Hliin.  Il  suc- 
céda ,  l'an  rbrjH  ,  à  son  père  dans  l'électoral,  dont  il  fut  investi' 
par  iVinpercur  U  y  janvier  iGiiy.  Il  hérita  ,.ran  lynS  ,  iln  duché 
c!e  Zell  ,  par  la  morl  de  (îeorgcs-Guillaume ,  duc  de  Zell  ,. 
son  beau-pore.  L'an  170?*,  il  est  admis  daos  le  collège  électoral 
par  décret  ûcs  états  de  l'empire,  donné,  le  3o  juin  ,  à  la  dièl* 
do  Hatisbonne.  Son  ambassadeur  ,  en  ccniséquencc,  [irit  séance* 
dans  l'asscinblcc,  le  la  septembre  suivant  y  au  rang  des  électeurs^ 


BES   DUCS   DE    BRUNSWICr-GRUBENUAr.Ey.  a3g 

alla  join<Ii-c,  en  1709,  l'archiduc  Charles  en  Espagne,  et 
it  part  aux  vicloiros  que  les  gsiiiTSiix  de  ce  prirvce  remportèrent, 
innée  suivante,  à  Almanza  et  à  Saragocc.  iMais  la  bataille  de 
iliaviciosa,  gagnée  la  même  année  par  le  duc  de  Vendôme  , 
les  succès  consécutifs  de  ce  général  depuis  celle  époque  , 
ent  dire  à  Télecleur  que  «  l'union  des  Espagnols  avec  la 
France  était  un  nœud  gordien  qui  serait  indissoluble,  j» 
Georges- Louis,  appelé  à  la  couronne  d'Angleterre  du  chef 
son  aïeule,  succéda  à  la  reine  Anne  le  12  août  17 14'  l^'an 
'«5,  il  acquiert ,  pour  la  somme  de  six  cent  mille  dalers,  les 
jchés  de  Hrâme  e.l  de  Ferden ,  que  les  Danois  avaient  enlevés , 
in  17 1 3,  a\jx  Suédois. 

Il  régnait  de  tems  immémorial  dans  le  daché  d'Hanovre  une 
julumc  aussi  barbare  que  singulière.  Lorsqu  on  était  menacé 
,'un  orage,  le  peuple  s'assemblait  danS  les  églises  pour  deroan- 
ÎT  à  Dieu  que  les  vaisseaux  qui  devaient  faire  naufrage  dans 
'Océan  gerraariique,  vinssent  se  briser  vers  les  côtes  du  pays, 
Tn  que  les  habitants  pussent  en  recueillir  les  effets,  sur  Ics- 
jels  ils  prétendirent,  comme  bien  d'autres  peuples  ,  avoir  un 
Iroit  légitime.  L'électeur  d'Hanovre,  l'an  1724»  rendit  une 
ordonnance  par  laquelle  il  défendit,  sous  les  plus  rigoureuses 
ines  ,  de  t;nntinuer  ces  prières,  et  prononça  la  peine  île  moit 
)ntre-ceux  qui  oseraient  se  saisir  des  effets  que  le  malheur  des 
luGragcs  jeltfi  ait  sur  1rs  côtes  de  son  électorat.  Ce  prince  mou- 
lt le  aa  juin  172J.  (  Voy.  les  roù  d'Angleterrt.  ) 

DUCS  DE  BRUNSWICK-GRUBENHAGEN. 

HENRL 

1278.  He'SRI,  surnommé  le  Merveim.eox,  fils  aîné  d'Al- 

Ert  le    Grand,    eut,    dans  le  partage  que  son  père  fil  de  sa 

jccession  entre  ses  enfants  ,  quelque  tems  avant  sa  mort,  Gni— 

lenhagen  ,  avec  ses  dépendances  ,  c|ui  compreoaienl  F.inbeck  , 

illerbej-g,  et  d'antres  lieux  situés  dans  la  Hartz,  ou  l'ancienne 

irét  Hercynie.  Nullement  satisfait  des  limites  étroites  de  ses 

lats,  il  voidut  les  éLenJre  aux  dépens  de  ses  voisins.  Le  châ— 

sau  d'Herlinsberg  se  trouvant  à  sa  bienséance,  il  s'en  rendit 

laître,  et  de  là  it  fil  des  excursions  fréquentes  dans  les  environs. 

l'évoque  d'Hildesheim  ,  ^  qui  la  place  appartenait ,  forma  un« 

ligue  avec  plusieurs  seigneurs,    pour  la  reprf;idrp.  On  en  vint , 

l'an  1284,  à  une  bataille,  oi'l  le  duc  Henri  fut  vainqueur.  Ci'l 

Bvédfvnent  fut  célébré  par  un  poète  du  tems,  dont  l'ouvrag.^  a 

mis  au  jour  par  Henri  jMciLomius,  arec  un  ample  commcu- 


I 
I 


laire.  (jR^r.  Germ.^  loin.  I,  nag.  784.)  La  paix  se  fît  alors,  etJ 
dura  qiielt|ups  années;  mais  les  bostilités  rpcommoiicèieiil  VitA 
tai^i.  UriP  nouvelle  bataille  reiiflil  le  prélat  victorieux  h  $ou  tour^i 
et  lia  place  ,  qui  faisait  le  sujet  de  la  guerre ,  fut  rasée  par  se»! 
ordres,  (iiiiljnume  ,  duc  de  Wfilfenbultel ,  étant  utort  sans  posA 
♦érilé  Pan  1292,  le  duc  Henri,  son  frère,  prit  allssil(^(  bs  ar-J 
mes  ,  et  commença  par  se  rendre  itiaître  de  îirunsuick.  Mais  il] 
en  fut  chassé  par  Albert,  son  frère.  (Jmhoff.  )  Nous  ignorons] 
les  autres  exploits  (le  Henri ,  dont  la  mort  appartient  à  radl 
t^l^a.  De  sa  femme  Agnès,  fille  d'Albeit  le  ùènutuié,  land-J 
grave  de  Tluiringe,  il  laissa  trois  fils,  Henri,  dit  U  Jeimt  et  dt\ 
iiièr.e ,  à  «atise  de  ses  frequcuts  voyages  en  Orient ,  dont  le  fitsj 
Otloii.  (juatrième  époux  île  Jeanne  T*.  ,  reine  de  Saples,  niou-*! 
lut  sans  postérité  Tan  i5^)i<  (  voyez  Us  rois  de  A'«///(?.î)  ;  trn«'slJ| 
gui  suit  ;  et  Jean,  évoque  d'Kinncct  :  avec  trois  filles;  Alsiney 
femme  de  Frédéric,  comte  de  Reicblingen  :  Irène,  qui  époosai 
J'êmpereur  Andronici  et  Agnès,  femme  de  Henri,  duc  del 
Carinthio. 

ERîiEST. 

i332.  Erî^ESÏ,  fil*  de  Henri  le  Merveilleux,  et  son  succès-; 
jeur  dans  une  partie  de  ses  étals,  les  réunit  ensuite  tout  entier 
tUns  sa  main,  Tan  t3Gi  ,  suivant  M.  Mallet,  après  rexllnclioiî' 
dé  la  braticbe  <le  Henri  de  Grèce.  Mais  s'il  est  x  rai ,  comme  le 
]n.-)ri|uent  les  Tables  généalogiques,  1*.  qu'Ernest  termina  sa 
vie  l'an  i344;  ^''-  «pi'Ollou.  fils  de  Henri  de  Grèce,  prolongea 
la  sienne  JuTiqu'oci  i3«j.H,  c'est  h  la  régence  du  successeur  d'£r- 
nest  qu'appartient  celle  réunion,  il  avait  épousé  ,  suivant 
M.  ISIallet ,  Jii.lSABETii ,  fille  dti  Henri  de  Fer,  landgrave  de 
'iburinge,  et,  selon  d'auljes,  AcNÈs,  fille  de  Henri,  comte 
dLbtisltin  ;  de  l'un  ou  de  l'aulrc  de  ces  deuik  mariages,  eu  les 
^ppposaut  également  réels,  il  laissa  trois  cufauls,  dont  l'aîné  ; 

ALBERT  IL 

Albert  U  ajouta,  à  la  succession  de  son  p^re,  la  forteresse 
de  Salz,  qu'd  at<|uil  près  d'Einbeck.  Sa  vie,  qu'il  passa  dans  l'é- 
tiule  cohlinuelle  de  l'bisloiie,  ne  fol  ni  heureuse,  ni  utile  à  s» 
maison.  Il  mourut  l'an  1^97,  laissant  de  SuPlliE,  son  épouse, 
lille  d'Albert,  duc  de  Saxu-Lawenbourg,  un  lits,  qui  suit. 

ERIC. 

Enic,  successeur  d'Albert  H  .  mourut  Tan  i^sQ.  ap^'-si 
eu  de  sd  témme  EusaXETU  ,  fille   d'Ollon  le  Mumais^ 


DES  DUCS  DE  BAUMSWICK-GRUBENHAGEIT.  %lê  I 

Tuîvant  Moréri ,  de  Brunswick-Lunebourg  (  il  fallait  dire  de 
Bruruwick-Gottin^n  )  ,  ua  grand  nombre  d'enfants ,  dont  les 
principaux  sont  Albert,  qui  suit,  et  Anne,  femme  d'Albert 
le  Pieux,  duc  de  Bavière  ,  puis  (19  Frédéric  ,  duc  d'Hanovre  ,' 
mort ,  en  1494  >  ^"^  enfants. 

ALBERT    m. 

Albert  III  eut  de  sa  femme  Eusabeth,  fille  de  Volrath/ 
comte  de  Waldeck,  qu''il  avait  épousée  en  147 1 ,  trois  fils  avea 
«ne  fille ,  et  mourut  en  1 490. 

PHILIPPE    I. 

1,,  PwWPPE  [  )  Paîoé  des  enfants  d'Albert  III ,  fut  |c  seul  qu| 
continua  sa  lignée.  Ayant  époUsé  CATBEHir<£ ,  fiUç  d'Ernest  « 
comte  de  Mansfeld  ,  il  eut  de  cette  alliance  les  trois  fils  sui- 
vants, et  mourut  le  4  septembre  iS5i ,  à  Tàge  de  soixante-;, 
six  ans. 

ERNEST     II. 

Ernest  II ,  fils  aîné  du  duc  Pliilippe  I ,  et  son  successeur  j 
hé  te  a  avril  i5t8  ,  mourut  le  jour  anniversaire  de  sa  naissance  ' 
de  l'an  iSfiy,  ne  laissant  de   Marguerite  de  Poméranie  ,  s*. 
femme,  qu'une  fille  nommée  Elisabeth  ,  mariée, ^n  iStiti,  i 
Jean  le  Jeune  ^  duc  de  Holstein-Sunderbourg. 

I 

WOLFGANG. 

1 1567.  "WoLFCANC,  second  fili  de  Philippe,  duc  de  Bruns« 
fick-Gruhenhaeen  ,  et  successeur  d'Ernest ,  son  frère,  épousa* 
Dorothée,  fille  de  François,  duc  de  Saxe-Lavvenl>ourg  ^ 
qu'il  perdit ,  en  i5ô6  ,  sans  en  avoir  eu  de  postérité.  Lui-* 
tnénic  finit  ses  jours  le  14  mars  iSgS  ,  i  l'âge  de  soixante* 
'quatre  ans. 

PHILIPPE     IL 


Philippe  II ,  troisième  fils  du  duc  Philippe  I ,  ne  survécut  j 
qu'un  peu  plus  d'un  an  k  Kt^oirganfi,  son  fiirc,  qu'il  avait  rcm-^ 
placé,  étant  mort    le   4  avril  i5ç)6,  à  l'âge  de  soixanle-troÏA 
ans,   sans  enfants  de  Claire,   fille  de   Henri    III  ,   duc  dé; 
Brunswick- Wolfenbuttei.  Ses  états  ,  après  sa  mort,  furent  en- 
vahis par  Henri-Jules,  duc  de  Brunswick- Wolfenbuttel,  nevei<] 
de  sa  femme  ,  quoique  la  maison  de  Lnnebourg  y  eut  plus  dtf  j 
droit. 

XVI.  3i 


ciinonoLOGn  ristorioo» 


DUCS  DE  BRUNS WICK-GOTTESGEN. 


ERNEST. 

1334.  Dans  le  partage  que  Magnos  et  Ernest  ,  fils  d'Albert 
te  Gros,  firent  de  la  succession  paternelle,  en  i334,  après  ta 
mort  d'Ollon  ,  leur  frère  aîné ,  le  dernier  eut  Gottingen  ,  et 
continua  la  ligne  de  ce  nom.  Celui-ci,  s'étant  avisé,  l'an  liyj, 
de  faire  une  irruption  sur  les  terres  de  Téglise  de  Magdebourg^ 
fut  battu  et  fait  prisonnier  par  Bussonduss,  chef  de  la  milice 
archiépiscopale,  avec  soixante  chevaliers  et  un  grand  nombre 
de  GoUingois.  Mais  il  ne  paraît  pas  que  leur  captivité  ait  été 
de  longue  durée.  (Pauli,  Hist.  de  Brandeb.  ,  t.  V.)  Ernest 
mourut  l'an  iSyg,  laissant  de  sa  femme  £lisab£XH,  fille  de 
Henri  II,  landgrave  de  Uesse,  un  ûb  ,  qui  suit.  ' 

OTTON  I. 

1379.  Otton  I ,  fils  ,  collègue,  pois  successeur  d'Ernest ,  fiit 
surnommé  par  les  uns  le  Mauvais,  et  par  les  autres  le  Guerrier^ 
«  tant  ces  deux  qualités ,  dit  M.  Mallet ,  se  rapprochent  aux 
V  yeux  des  peuples,  qui  ont  souvent  autant  à  souITrir  de  l'une 
i>  aue  de  l'autre,  la  Uesse  eut  en  effet  un  dangereux  voisra 
*>  aans  ce  prince  belliqueux.    » 

Henri  II,  dit  de  Fer  ^  landgrave  de  Hesse,  n'ayant  point 
d'enfants  mâles,  Otton,  son  petil-fils,  par  sa  mère  ,  prétendit 
^Ire  son  héritier,  et  dans  cette  vue,  déclara  la  guerre,  du  vivant 
de  son  père,  à  Herman,  que  Henri  s'était  associé,  pour  lui 
assurer  sa  succession.  Ligué  avec  plusieurs  seigneurs  voisins , 
et  même  des  vassaux  de  la  Hcsse,  il  porta  ses  armes  jusques 
dans  le  cœur  de  ce  pays  el  de  la  Thuringe  ,  et  y  fit  de  longs  et 
cruels  ravages,  qui  n'aboutirent  cependant  à  aucun  avantage 
considérable.  «  Le  landgrave  conclut,  pour  sa  défense  ,  ce  pacte 
M  de  confraternité  héréditaire  avec  les  prince»  de  Misnie  et  de 
a  Thuringe,  qui  subsiste  encore  aujourd'hui;  et,  puissamment 
M  secondé  par  eux,  il  obligea  le  duc  de  Brunswick-Goltingcn 
a  à  se  désister  de  ses  prétentions  ,  et  à  laisser  à  la  Hesse  la  paix 
«  et  son  légitime  souverain  ».  (Foy.  Herman  le  Savant,  land^ 
graoe  de  Hesse.  )  Otton  eut  ensuite  avec  la  ville  de  Goltingeit 
des  démêlés  dont  l'issue  lui  fut  si  désavantageuse  ,  que  par  un 
traité  de  paix  fait  avec  tes  bourgeois  de  cette  ville  ,  quui- 
qu'alors  peu  considérable,  il  fui  contraint  de  s'engagera  n'y 
plus  faire  sa  résidence,  cl  n'avoir  point  de  château  ni  dans 
$es  murs  ni  aux  environs.  Otton  le  Mam'ais  termînii  ses  jour» 


I 


DES  DrcS  Db  BUCNSWICK-OOTTINGËN. 

Tan  i3g4,  laissant  un  (lis,  qui  suit ,  et  Elisabeth ,  icmiae  d'Eric^ 
duc  de  Brunsn'jck-Grubenliagen. 

OTTON. 

i3g4.  Ottou,  dit  LE  BoHGNE,  fils  d'Otlon  le  Mauvais  et 
son  successeur,  fut  d'un  caractère  doux  et  pacifique,  qui  lui 
concilia  les  cœurs  de  ses  sujets,  que  la  conduite  de  son  père 
avait  aliénés.  Sa  régence  fut  sans  éclat  et  n'en  fut  pas  moins 
louable  par  le  soin  qu'il  prit  d'acquitter  les  dettes  considérables 
dont  il  trouva  son  état  chargé ,  et  par  son  attention  à  ne  jamais 
s'écarter  des  lois  de  ta  justice  et  de  la  modération.  Malgré  la 
faiblesse  de  son  tempérament ,  il  prolongea  ses  jours  jusqu'en 
i463,  et  les  termina  sans  laisser  de  postérité  d'AoNÈs,  son 
épouse,  fdle  d'Herman  ie  Suçant,  landgrave  de  Hesse.  En  lui 
finit  la  premirre  branche  de  Brunswick-Gottingen.  Le  duché 
de  Gotlingen  passa  ensuite  à  la  branche  de  Wolienbultel,  dont 
il  fut  détaché  en  quelnue  sorte,  au  bout  de  soixante-dix-sept 
ans,  puur  faire  le  lot  u'un  cadet,  qui  suit. 

ÉRIC ,  DIT  LE  JEUNE. 

1.140.  Eric  ,  dit  le  Jecne  ,  fils  d'Eric  I ,  duc  de  Bronswick- 
"Wolfenbullel ,  fut  le  successeur  de  son  père  dans  les  principautés 
de  Gottingen  <*t  de  Calenberg.  Elevé  dans  la  religion  luthé- 
rienne par  Elisabelh  ,  sa  mère  ,  fille  de  Joachim  1 ,  électeur  de 
Brandebourg,  il  embrassa  depuis  la  religion  catholique.  Son 
inquiétude  naturelle  lui  fit  prendre  différents  partis  où  il  ne 
ftit  pas  heureux.  Après  la  mort  de  Charles-Quint ,  auquel  il 
i'élatt  attaché,  il  passa  au  service  de  l'Espagne  et  combattit  à  la 
bataille  de  Saint-Quentin.  Il  fut  ensuite  employé  dans  les  Pays- 
Bas,  puis  en  Portugal  ;  et  do  là ,  étant  passé  en  Italie,  il  mourut 
4  Pavie  ,  Tan  i584,  sans  enfants  de  DobothÉe  de  Lorraine, 
sa  seconde  femme.  Il  avait  épousé  en  premières  noces  SiDONiE, 
fille  de  Henri  le  Pieux,  duc  de  Saxe  de  la  branche  albertine: 
mariage  également  stérile.  Ses  états, après  sa  mort ,  passèrent  i 
Jules,  son  cousin  ,  duc  de  Brunswic-Wolfenbullel. 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES 


COMTES  ET  PRINCES  D'ANHALT. 


tMltlM««WMMIMwMAMWMI 


IjE  comté  d'AnhaU,  érigé  depuis  en  principauté,  traversé  par 
l'Elbe  ,  et  situé  dans  la  nautc  Saxe,  entre  le  duché  de  Saxe, 
la  Marche  de  Brandebourg  ,  le  duché  de  Brunswick  et  le  comté 
de  IVlanafeld  ,  conlient  environ  ,  dans  l'état  on  il  est  réduit 
présentement,  dix-huit  lieues  de  lougueur  6iir  quatre  à  cin^ 
île  largeur.  «  Une  chose  reniât  qualtlc,  dit  M.  Kuscliing,  I.  X, 
•>  p»g.  i54i  est  que,  dans  le  canton  nuiumé  Haderbolz,  prèa 
m  de  Heidelberg  ,  à  peu  de  dislance  de  Gunslerberg,  le  pays  de 
«JSrunswick,  celui  d'Anhall  et  c«liii  de  Slolberg,  s'y  ler- 
)*  minent  feUemcnl  en  pointe  l'un  vers  l'autre,  que  chacun 
»  des  seigneurs  souverains,  peut  être  assis  ^  la  mêntc  table  ,  et 
»»  néanmoins  se  trouver  sur  son  territoire  u.  Ce  pay»,  qui  com- 
prend vin^;!  villes  et  deux  bourgs  ,  »ans  les  villages ,  fut  ancien- 
peinent  possédé  par  la  maison  d'Ascanie,  nui  jouissait  outre 
cela  du  comté  de  Ballcnstedt  et  du  margraviat  de  Sallzwedeli 
DU  de  SoliRwedel.  Olton /<r  ii/r/»^,  Gis  d'Ésicon  V,  coraled'As* 
came  ,  mort  en  ua3  ,  laissa  d'Elika  ,  fdie  de  Magous  ,  dernier 
duc  de  S^ic  de  la  maison  de  Billiing ,  Alberg ,  surnommé 
l'Ours,  qui  devînt  marquis  de  Brandebourg  en  1 142  ,  et  mourut 
en  I  i6g.  Itr.HNARD,  fds  puîné  de  ce  dernier  ,  eut  dans  spn  par- 
tage le  comté  d'Anhalt,  aoqurl  il  joignit,  l'an  iiMo,  par  U 
nomination  de  l'empereur  Frédéric  I ,  le  duché  de  Saxe,  après 
la  proscription  de  Henri  le  Lion.  Ltantmort  l'an  laia,  il  laissa 
de  son  premier  mariage  deux  fds  ,  Albert ,  son  successeur  en 
Saxe  ,  el  Henri ,  qui  suit, 
lanaison  d'AabaU  jouissait,  ii  U  dicte  de  l'einpire,  d'une 


CHRÔîf.  HISTV  tt»î  COMTE»  ET  >RîW2«^5*ANHAtT.  '  «41 

4eii]6>Torx,  que  porLalt  le  doyen  des  princes  régnants  de  la  fa- 
mille; elle  esl  entrée,  en  1M07,  dans  confédération  rtiénanc} 
à    la    diète  de  la  confédération    germanique,   elle    participe 
av<>c  Holslein,  Oldenbourg  et  Scbwarzbourg ,  à  la  <|iiinzièm%| 
voix;  dans  l'assemblée  générale,  elle  a  trois  voix  particulières  ^  i' 
les   vingt-deuxième,   vingt-troisième  et  vingl-quatricme.   L» 
maison  d'Anhalt  n'a  jamais  renoncé  h  ses  prétentions  h  Tèlec- 
torat  de  Saxe  ;  et  au  duché  de  Lawenbourg,  curame  issue  des^ 
Bernard ,  premier  acquéreur  ;  et  toutefois  rélectoral ,  autant 
qu'elle  peut  y  avoir  droit,  se  borne  au  cercle  et  à  la  ville  d^ 
Wiltemoerg,  qui  appartiennent  aujourd'hui  à  la  Prusse.  * 

HENRI,  DIT  LE  VIEUX  et  LE  GRAS. 

Henki  ,  dit  LE  Vieux  et  le  Gbas,  second  fds  de  Bernard  | 
et  de  Jutte  de  Danemarck ,  fut  déclaré  ,  vers  Pan  1211^  ,  princQ-j 
^'Anhalt  et  comte  d'Ascanlc  par  l'empereur  PVédéric  II,  dont  f 
il  avait  embrassé  le  parti  apri-s  avoir  quille  relui  d'Oltou  IV^* 
son  compétiteur  ,  qu'il  avait  d'abord  suivi.   «Jusqu'alors,  dit) 
*».M.  Heffel,  il  n'y  avait  point  eu  d'exemple  qtie  le  litre  de 
»  prince  eût  servi  à   désigner  une   dignité  particulière,  dis-yi 
j>  tincte   et  personui'lle   ».   L'an  12.S8,  11  prit  la    défcuso  df\ 
Ludolfe,  évÊque  d'HalbersIadt,  contre  les  margraves  de  Urande-- 
boarg ,  Jean  et  Ollon  ,  auxquels  il  enleva  la  ville  d'HamcrsIe4«j 
Ijen.  L'histoire  ne  nous  a  point  conservé  d'autre  trait  mémo*.  | 
rable  de  sa  régence,  qui  finit  par  sa  mort,  arrivée,  suivant 
IxnhoCf,  l'an  iiSa.  Kn  mourant,  il  laissa  cinq  lils  ,  Henri,  Si-^. 
geiiiH,  Bernard,  Ilerman  et  Magnus  ,  dont  les  deux  derniers, 
ayant  embrassé  l'état  ecclcsiasliquc,  devinrent  prévôts,  celui« 
là  d'Halberstadl ,  celui-ci  de  Lebus.  Les  trois  autres  parta- 1 
gèrent  entre  eux  la  principauté  d'Anhalt  et  ses  dépendances  , 
tle  manière  que  l'aîné  eut  le  comié  d'Ascaoie  ,  ta  ville  d'As- 
chersleben  et  le  Vogici ,  avec  tous  les  châteaux  nobles  de  39 
maison  ;  le  second  ,  la  principauté  de  Bernbourg  avec  le  comté 
de    Ballenstadl;  le  troisième,  les  principaultis  de  Uessau  ,  de  ' 
Zorl«l  et  de  Coê^ihen.  Dans  ce  partage  ,  il  fut  convenu  que  non* 
seulement  les  litres  et  marques  d'honneur  ,  mais  le  droit  d'in-*  1 
veslitnre  simultanée,  demeureraient  communs  entre  les  troiy  | 
)}ranclies. 

HENRI,  DIT  LE  JEUNE, 

laSa.  Herbi,  dit  le  Jeune,   fils  aîné  de  Henri   ie  Vieuafi] 
^uverna  paisiblement,  à  ce  qu'il  paraît,  les  domaines  qui  lut 
étaient  échus,  jusqu'à  sa  mort ,  arrivée  Tan  12.S7.  De  MATHitiDB), 
•en   épouse ,  fille  d'Otton  l'Enfant ,  duc   de  Brunswick ,  U 


â46  CftllOKOlOfilE  ni»T0RtQV8 

laissa  àenx  fils,  Henri  el  Ouon  ,  dont  lo  premier,  étant  onlrà 
dans  le  clergé,  devint  archevH'que  dcMagdcbourg,  et  le  second 
recueillit   loule  l'hérédité   paternelle;    mais  il  ne  la  transmit 
pointa  ses  desct'ndants.  Il  n'avait  qu'un  fils,  nommé  comma 
lui,  que  la  mort  l'nleva  l'an  i3oS.  Etant  décédé  lai-m^rae  ct^ 
i3i5,  il  eut  pour  héritier  Albert  1,  dii  l'Ancien  ,  son  cousin^ 
fils  de  Sigefroi ,  lequel  ayant  peu  sun'écu  à  son  père  sans  laisser  ' 
•d'autre  enfant  qu'un  filsen  bas  âge,  toute  la  succession  d'Oltorï.J 
fut  dévolue  à  lîernard  11  ,  lils  de  Bernard  I,  comme  à  radmi-»[ 
nistratetir  naturel  <les  iicfs  communs  à  loulc  sa  maison  en  qua-«'| 
.lilé  de  plus  proche  aenat.  Bernard,  en  vertu  de  ce  droit,  se 
mil  en    possession  de   la    vlUc   d'Aschersleben   et  île  toute  la 
principautéd'Anhall ,  dont  il  obtint  l'investiture  de  l'empereuri 
Louis  de    Uavivre    pour  lui-même  et  pour  son  pupille.   Maii.^^ 
Otlon  ayant  donné  le  château  d'AscluTsklien  avec  les  autre»j 
domaines  de  l'Ascanie  à  sa  femme  Elisabeth ,  pour  lui  tcniM 
lieu  de  douaire  ,  Bernard  lui  permit  de  jouir  de  ses  droits.  Al—] 
liert  ,  frère  de  ce  dernier,  élevé,  l'an   i3o4,  à  l'évêché  d'Hal-«| 
Lcrsiadt,  nimila  point  cette  géncrosilé:  il  prétendit  avoir  droit 
au   comté  d'Ascauie  ,  et  en   vint  au  point  d'obliger  la  veuve 
d'Otlon  à  concourir  avec  lui  pour  faire  réunir  son  douaire  h 
l'église  d'ilalbursladt.  Mais  ce  projet  ayant  échoué  par  l'oppo» 
silion  de  Bernard  il  prit  les  armci  pour   le   faire  réussir  dç^ 
force.  Bernard  se  mit  en  clat  de  défense ,  et ,  après  des  hosti- 
lités réciproques,  on  tint  a  (^uedlimbourg,  l'an  i3i6,  des  con-,j 
férences,   où   l'évéque  d'HallKisladt  offrit  de  rendre   ce  quT 
avait  usurpé,  à  condition  que  Bernard  reconnaîtrait  le  tenir  eti 
mouvance  de  son  église.  Mais  celui-ci  protestant  qu'il  ne  ferait^ 
j.imais  rien  qui  fiU  contraire  aux  droits  de  l'empire,  dont  l'As 
canie  était  un  fief  de  bannipre ,  ou  préjudiciable  aux  intérêts  de 
ses  pupilles  (  son  propre  fds  et  celui  d'Albert  l'Ancien  }  ,  on  si 
sépara  sans  rien  conclure.  Bernard  ,  ayant  par-là  gagné  l'estime 
de  l'empereur,  reçut  de  sa  main  ,  l'an    f3i8,  l'investiture  dc 
l'Ascanie.    Mais   la  mort    l'emporta  la  même  année.  Son  fils  «I 
IlEnNAIiD  III ,  héritier  de  ses  dispositions,  ne  tarda  guère  à  soj 
brouiller  avec  l'évêque  Albert,  son  oncle.  La  guerre  se  renouvelai 
pour  la  succession  litigieuse  :  et  ce  fut  la  veuve  d'Olton  ,  re- 
xnarice  à  Frédéric ,  comte  d'Orlamunde ,  qni   en    ralluma    lej 
flambeau  par  la  nouvelle  cession    qu'elle  fit,  en  i323,  de  soii< 
douaire  à  Vévéque  et  au  chapitre  d'ilalbcrstadt.  Bernard  ,  ayani 
assigné  l'évêque  en  cxpolialion  d'hoirie  au  tribunal  de  l'erape* 
ceur,  se  fit  investir,  l'an  i323,  à  Nuremberg,   des  domaines 
qu'il  revendiquait,  et  de  tout  le  comté  d'Ascanie.  Il  obtint  ,  d«l 
plus,  un  édit  impérial,  par  lequel  il  était  enjoint  à  tous   les 
VMsaux  du  comté  d'Anhalt  de  sViresser  au  seul  Bernard,  pour 


DES  COMTES  ET  PRINCES  d'ASHALT.  i^f' 

9voir  Tinvestiturc  de  leurs  Gefj,  avec  défense  de  la  recevoir  do 
revenue  ou  de  son  chapitre.  Les  choses  restèrent  en  cet  état 
jusqii  à  la  mort  de  l'évcSque  Albert ,  arrivée  l'an  iSati.  Le  cha- 
pitre alors,  faisant  reviviescs  prétentions,  se  remit  en  possession 
de  ce  qu'il  avait  été  contraint  de  restituer,  et,  pour  avoir  uii 
évêque  vigoureux  et  capable,  passes  alliances,  de  maintenir 
ce  qui  venait  d'être  fait ,  il  fixa  son  choix  sur  Albert ,  fds  d'Al- 
bert le  Jeune,  (auteur  de  la  bratiche  de  Brunswlck-Gollinge™ 
et  non  de  Brunswick-Lunebourg  ).  Le  nouveau  prélat  remplit 
I  les  vues  de  ceux  qui  l'avaient  élu.  Fier  de  sa  naissance  et  «le 
I  l'appui  de  sa  maison ,  il  compta  pour  rien  les  décrets  inhiii- 
W  ioires ,  réi'ocaioires  et  resiilutoires ,  que  Bernard  111  obtint 
contre  lui  au  conseil  aulique,  et  refusa  de  rendre  les  domaines 
dont  son  chapitre  l'avait  rendu  maître.  Mais  enGn  ,  au  bout  dc^ 
quelques  années,  soit  craintes,  soit  remords  de  conscience,  il 

»      consentit  à  mettre  l'affaire  en  compromis,  et,   du  consente^ 
ment  des   parties,    Olton  ,   archevêque   de   Magdebourg,  fuC 
choisi  pour  arbitre.   Celui  ci ,  par  son  laud  ou  jugement  ,  dé» 
clara  injuste  l'usurpation  de  l'évêque  et  du  chapitre  d'Ualbers* 
tadt ,  et  décida,  en  conséquence,  que  Bernard  serait  rétabli  dan» 
I        le  comté  d'Ascanie;  ce  qui  fut  ralilié,   l'an  i.^4ô,  par  l'emne-S 
■     reur  Louis  de  Bavière,  qui  nomma  ,  pour  exécuteur  de  ce  ju-» 
V     gement ,  Lllric  de  Branurboure.   Mais  l'évêque  d  Halberstadt  f 
qui  s'attendait  h  une  décision  plus  favorable,  loin  de  se  rendre  «' 
prit  les  armes  poor  empêcher  ÏJlric  d'exécuter  sa  commission  ,' 
et  y  réussit.  Ce  fut  en  vain  que  Bernard  III  obtint  de  nouvelles 
lettres  impériales  qui  l'envoyaient  en  possession  du  comté  qu'il 
réclamait;  ci  depuis  ce  tems,  le  surnom  de  De/)«ttt/W  lui  demeura". 
(  Sagitlarius,  hist.  AnhaU,  } 

I^  maison  d'Anhah  {it ,  dans  la  suite  ,  de  fréquents  )  mais  im- 

Euissanls  efforts ,  pour  rentrer  dans  le  comté  qu  elle  avait  perdu<: 
'évêché  d'IIalberstadt ,  au  siècle  dernier,  ayant  été  sécularisa 
t>ar  la  paix  Je  Westphalie  ,  et  réuni  à  réUctorat  de  Brande- 
lourg,  les  princes  d'Anhalt,  dans  les  conférences  qui  suivirent 
cette  paix,  renouvcliircnt ,  par  différents  nidmoires  ,  leur  de- 
mande pour  la  restitution  de  l'Ascanie,  ou  du  moins  pour  une 
compensation  équivalente.  Tout  ce  que  leur  accordèrent ,  a^ 
bout  de  trente-cinq  ans  de  procédures,  les  commissaires  nom- 
més h  cet  effet  par  jugement  du  24  mai  i683  ,  que  l'empereur 
approuva  ,  ce  fut  une  investiture  simultanée  de  l'Ascanie  avec 
la  maison  de  Brandebourg  ,  et  l'exemption  de  toute  charge  es\- 
vers  l'empire,  pour  tous  leurs  domaines,  pendant  l'espace dét*] 
vingt-quatre  ans.  Imhoff,  liv.  IV  ,  c.  10  ,  pag.  SBg-Syi.  )  '  • 
Âpres  avoir  exposé  les  prétentions  de  b  maison  d  ^nbalt  su'r^ 


à4i  CBHONOLOGIR  HISTORIQUB 

l*Ascanie,  et  IVtat  prësenl  de  ce  comte,  il  est  (ems  de  revenîlf 

au  point  d'où  nous  sommes  partis. 

Nous  avons  assez  parlé  de  la  descendance  àc  Henri  le  Jettneiï 
Ses  deux  frères ,  Bernard  et  Sigefroi ,  fondèrent  deux  brâncheij 
que  nous  allorfs  parcourir  f  celle  de  Bernbourg  et  celle  dij 
Zerbst-Dessau. 

BRANCHE  DE  ZERBST-DESSAU. 

SIGEFROI. 

*  isSa.  StGETROi ,  second  (ils  de  Henri /«  FiVtix,  eut,  d«iis| 
•Ml  partage  de  la  succession  paternelle,  Zerijst,  Dessauet  Coëthem  1 
6'ëtant  mal  trouvé,  dit-on,  de  différentes  guerres  qu'il  eut] 
avec  ses  voisins,  il  se  retira,  l'an  iSoç),  dans  un  monastère  o4| 
il  mourut  l'année  suivante.  Les  enfants  qu'il  «ut  de  CatrkrimF|  ] 
comtesse  de  Gleichein,  sa  feaime,  suivant  Rittershusius  ftj 
6pener,  sont  Albert,  qui  suit;  Henri,  prévôt  de  Teglised'HaU 


PàEUliàS   BRANCHE  DE  BERNBOUHÇ. 
BERNARD  I. 

laSa.  BEBJtAED  I  eut,  dans  la  sucrestion  d«  Henri  le  f'iétu,  «on 
|>ère,  les  domaines  et  ^kcigDcuries  de  Bernbourg,  et  de  BaiieOiiedl.  5e» 
exploits  nous  «ont  inconnus,  et  l'année  de  sa  mort  est  incertain*.  Il 
avait  êpouic'  N... ,  fille  d'Abcl ,  roi  de  Daiicnjarclc  ,  dont  il  «ut 
Bernard,  (|ui  suit;  Jean,  mort  sans  alliance  l'an  1292;  Albert.  évèquA. 
d'Kaiberstadt;  Hodelfe,  AicéAé  sans  lignée  en  i336;  et  Sophie^  1 
«narîét  &  Tbeodore,  comte  de  Honttrin. 

BERNARD  il. 

Bes^ABD  II,  fils  aine  de  Bernard  I,  et  son  surceueur,  rerut,  ra 
i3i4>  <^c  l'abbes^e  de  Qucdlimbourg,  l'investiliire  de  plusieurs  tieft  sur 
l'Elbe.  Se  voyant  à  la  tète  de  la  succession  d'Ollon ,  son  coutin  ,  il  ie 
ilt  un  devoir  de  ne  pas  $uu(Trir  «{u'on  l'cntain^t  impunément.  Mais  U 
surcës.  ainsi  qn'on  l'a  d^jà  vu,  ne  couronna  pas  cette  ré^olulion. 
£li>abeth,  veuva  d'Olton  ,  r«clama  le  comté  d'Acconie,  dont  ion 
époui  l'avait  gratifiée  par  forme  de  do«taire.  Bernard,  par  enprit 
d  équité,  lui  en  ayant  occordé  I*  jouitspnre,  «Ile  eut  la  taibJeite  de  J« 
trauiporter,  après  la  mort  de  soofils,  à  l'église  d'HatbersIadt.  Ce  fut  la 
matière  d'an  grand  et  long  procès  entre  cette  église  cl  la  maison 
d'Anhalt,  procès  qui  ,  Lien  que  souvent  jugé  à  t'avantage  de  celle-ci, 
ne  la  fit  jamais  rentrer  en  possession  de  oe  qd'rlte  avait  perdu,  comme 
jt«us  l'avons  expliqué  ci-dctsus.  Bernard  U  termina  tes  jour*  ver»  U 


gieuses 


ALBLRÏ  I,   DIT  L'ANCIEN 


i3o9.  ÂLSEUT  I  ,  Ult  l'Ancien,  (ils  aîné <]e  Sigefroî,  sV-lalt 
distingué  par  sa  valeur  lorig-teins  avaiiL  Je  lui  surccder.  En 
i^i-'iS,  s'étaitl  mis  à  la  U-lc  de  plusieurs  prirtces ,  il  donna  la 
chasse  aux  brigands  qui  iufeslaient  b  Saxe,  et  en  purga  le  pays. 
Il  engagea  son  père,  l'an  i2i)a,à  défendre,  dans  les  tribuiiamt 
de  justice,  l'usage  de  la  langue  vandale,  qui  était  un  dialecte 
de  resclavorie  ,  el  à  n'y  permet  Ire  que  celui  de  la  langue  alle- 
mande. Après  la  retraite  de  son  père,  étant  déjàveul,  il  re- 
clierclia  une  princesse  de  la  maison  de  Misnie  ,  qui  lui  fut  re- 
fusée; ce  qui  occasiona  ,  dil-on  ,  une  guerre  doiil  il  se  trouva 
mal.  Sigiitanus  {hist.  princip.  Ânhalt.  ,  paj».  77),  place  en 
i3itj  la  mort  d'Albert  l'Amien  ,  el  sa  sépulture  a  Coswick  ; 
mais  il  se  trompe  sihement ,  en  lui  donnant  pour  lémnie  Eli- 
&ABETU  ,rillede  Conrad,  miiigrave  deliranilebourg.  I.,eg  enfants 
qu'Albert  eul  d'elle,  suivant  le  même  auteur,  sont  Albert,  qui 
suit,    Woldemar,   Sigeiroi,  ei;    Henri,  dont  les  deux  dernier» 


PREMIÈRE  SSA\C7{JÎ   DE   BERN BOURG. 

fin  de  r.-in  i3i8.  I;iissant  de  sa  femme  H£Lxa£,  fiUe  de  Bogislas  IV, 
Juc  du  Wulgasl ,  un  lils,   qui  suit. 

BEUNABD  m., 

i3i8.  BEHSAnD  III,  riln  «]c  Bernard  II,  et  son  successeur,  étant 
parvenu  a  I  âge  de  majoiilc,  fît  des  tentatives  au^si  Tnipuissarites  que 
celles  de  son  père,  pour  recouvrer  le  coniitt  d'Asranie.  Il  fil  encorç 
une  autre  perle.  Pressé  par  le  hesoin  d'argent,  il  tn^iagea  la  ville 
d'Acken  à  l'arclievêciuc  de  ÎMagdcbourg,  C|ui  en  rcsla  mnitfc  faute  de 
rerxibour.'ienieut.  Les  pertes  que  BernHrd  avait  faites  lui  valurent  le 
surnom  de  Dépouillé.  Sa  mort  arriva  l'an  i348.  It  avait  c'pousc  , 
l'j.  l'nn  illaS.  AGhis  .  fille  de  Roilolfe  I,  électeur  de  Saïi-;  2°.  N.... , 
fitle  de  Jean,  roi  de  Bohême;  3".  Mathiiue,  fdie  de  Magnui ,  duc 
de  Itrunswick.  De  ces  trois  mariar^es  sortirent  Bernard,  qui  suit; 
lieiiri,  ({ul  vient  ensuite;  et  Olton,  <^ui  mourut  en  i4oo,  laissant 
d'Itélenc,  !•»  feinine,  deux  (ils.  Bernard,  qui  rcptraitm  ci-après,  et 
Olton,  mort,  en  \!\\^s  sans  lignée. 

BERNARD  IV. 

i348.  Bersabd  lY,  fils  aine  Je  Bernard  111,  el  son  .inrres<iear, 
reçut  1  iuvesiilurc,  en  lO^li,  de  l'emjieteuj-.  Sa  régi'uce  lu'  p>ii»ible  et 

XYl.  3a 


aSo  CHROTÏOIOCIB  mSTORTQtJE 

embrassèrent  Yélai  ecclësiaslique.  Dans  le  partage  que  iîrcnt 
entre  eux  de  la  succession  paternelle  les  deux  autres ,  Albert 
eut  Zerbsl ,  comme  la  ville  la  plus  considérable,  et  Dessau 
échut  à  Woldemar. 

*  ALBERT  II,  DIT  LE  JEUNE,  et  WOLDEMAR  1. 

i3j 6.  Albert  II,  dit  le  Jeune,  et  Woldemar  I,  fils  cl 
auccesseurs  d'Albert  I,  vécurent  dans  une  telle  concorde,  qu'on 
ne  s'aperçut  presque  pas  que  leurs  portions  fussent  divisées. 
Nous  voyons,  en  effet ,  qu'ils  concoururent  ensemble,  l'an  j^ao, 
pour  obtenir  de  TemperLiir,  Louis  de  Bavière,  revpeclalive  de 
quelques  terres  dépendantes  du  Falalinal  de  Saxe  et  de  la  Marche 
de  Landsberg  ;  que  l'an  ici'lS,  ils  se  joignirent  à  Bernard  fe 
Dépouillé,  prince  d'Anliall-Bernbourç,  pour  demander  an  raPme 
empereur  rinvesliture  du  comté  d'Ascanie ,  que  l'église  d'Hal- 
beistadt  avait  usurpé  sur  leur  maison  ;  et  qu'en  i34t  ,  ils  con- 
tribuèrent,  à  frais  communs ,  pour  la  construction  de  la  citadelle 
de  Dessau  ,  qui  était  dans  le  lot  de  Woldemar.  {Sagiltar.  )  Al- 
bert,  l'an  j35a,  eut  avec  l'évéque  de  Brandebourg  une  guerre 
qui  fut  assoupie  par  l'arcbevt'ciue  de  Magdebourg.  L'an  i357  , 
les  deux  frires  Albert  et  V^''o[dpmar,  acquirent  d'Albert  et  de 
(jonthier,  comtes  de  Lindau  ,  le  château  de  Boslau.  Le  prince 


PREMIERS  RRASCBE  DE  SERHBOVRG. 

n'en  fut  pciit-éirc  que  plus  sage  pour  n'avoir  fourni  aucun  dvéncment 
mémorable.  Il  mourut,  ca  t354<  san»  laisser  d'LMilanFs  de  sa  t'cmnie  , 
que  Spcner  uomme  Elisabeth  ,  et  dit  fille  de  Frédéric  le  Serieëi, 
margrave  lie  Misnie  et  landgrave  de  Thurînge.  Si  cela  est,  elle  eui 
deux  maris:  car  Fréde'ric,  burgrave  de  Nuremberg,  l'eut  aussi  pour 
^pouie. 

HENRI  IlL 

i354.  Heshi  m  ,  successeur  de  Bcrnanl,  son  frère,  selon  Sagilta- 1 
rius,  lit  ba  ré^idcoce  lanl6t  à  Bernbourg,  tantôt  à  Cuclhen.  Il  inoiirul,  J 
suivant    Uiltorsbusiuï   et   Spener ,   l'au    i374-    laissant   de   sa   feiuiua 
SuPUlI,  (|ue  les  uns  disent  fille  du  comte  ue  Gificlieu,  les  autres  ftUa 
du   Henri  ,   comte  de  StolLerg,  deux  fils,  Bodolle,  i|ui  devint  évéi|iic' 
d'ilalbersladl,  et  Bcruard  ,  qui  suit  ;  avec  une  fille,  Adélaïde,  abbe 
de  Gcrnrod. 

BERNARD  V. 

t374-  B£&t<Anu  V,  second  fils  de  Henri  IH,  lui  «Mccvda.  Elan! 
entré  en  guerre ,  on  ne  sait  eu  quelle  ;innée  ,  avec  Gunllicr  ii< 
^chwarxboury ,  il  le  défit  daus  une  bataille  cl  le  fil  pii»onaier.  Mail 


I 


DES  COMTES  ET  TR1NCE9  D*AT?HALT.  xSl 

Albert  U  mounil  Tan  i^Oa  ,  et  fut  ii>hiimé  au  monastère  de 
Ckiswick.  Il  avait  épousé,  i*'.  Agnès,  (illc  rie  Wratislas,  duc 
de  WulgasI  ;  :i''.  Béathix  ,  fille  de  Kodolfe  I ,  duc  de  S;ixe.  bu- 
premier  kit,  il  eut  un  (ils,  qua  sait;  et  du  secoad,  Kodolfe, 
evêque  de  Schwerin  ,  avec  une  fJle  qui  eut  pour  époux  Albe^^ 
conilfr  de  Barby. 

Wûlderaar  survécut  à  son  frère  Albert.  I/an  i363,  selon 
Sagittarius,  ou  plutôt  i^Uy  ,  suivant  M.  Pauli ,  étant  allé  au 
sctours  de  Ma^nus  Torqualiis ,  duc  de  Brunswick  ,  contre  Gé- 
rard ,  ovêque  dllildcstieiiu  ,  il  fui  écrasé  sous  les  chevaux  «ians 
un  combat  livré  ,  le  3  septembre  ,  à  ce  prélat.  11  avait  épousé  , 
II,  l'an  li^i ,  Matrix  d'Kst,  Glb'  d'Obizzon,  prince  de  Fer- 
rare  ;  2°.  l'an  i345  ,  Elisabeth, fille  de  Rodolfe  1,  électeur  de 
Saxe ,  duttt  il  eut  un  (ils  de  même  nom  que  lui  ,  lApr.t  sans  cn- 
iànts  l'an  1379. 

JEAN, 

1.362.  Jean  ,  fils  d'Albert  If  Jeune  et  son  successeur,  acfeela. 
Tan  1369  ,  le  cbâteau  d'Albrechlshcin  des  landgraves  de  Tliu— 
viiige.  (^Sagitiar.  Hist.  Anhalt. ,  pag.  go.)  L^an  iS^S,  il  eut  guerre 


PREXlEllE  BRANCHE  DE  BERHBOORG. 

l'3rchevé(|ue  de  Magdebonrg,  fils  de  Guniher,  et  nomme  comnx;  lui, 
Ycogea  son  pÈre  danj  [a  iuite  arec  le  «lecours  du  comte  de  Mansfeld  ,  ' 
qui  lit  prUonnicr  à  ^on  tour  Beruard  et  l'qurerraa  dans  goa  diàle;iu,. 
où  il  mourut,  l'an  i4i<  >  après  un  an  de  raptivile' ,  sans  laisser 
d'enfants  d'El.lSAB£Tt(  ,  sa  femme,  qui  vivait  encore  l'an  i^'^^» 
{  Sagitt ,  pp.  63-64.) 

BERNARD  VI. 

i4«  I-  Bernard  VJ  ,  pelit-fiUi  de  Bernard  III  par  Oiton ,  son  père  ^ 
mort  en  t4oo,  rerucillil,  en  i4"  »  'g  succ4;esion  de  Bernard  V. 
J/opinion  qu'on  avait  de  sa  prudence  et  de  ioii  équité,  le  fil  rlioisir 
jpour  arbitre  d«s  différents  rjui  êlaienl  entre  Gujilher  II,  archevêque 
de  Magdebouig,  et  la  ville  de  Halle.  Celle  affaire  lui  causa  bien  des 
peines,  et  il  ne  vint  à  bout  d'arcorJer  les  parties  qu'en  i435.  (Sagil— 
tarius,  page  65.  )  Ce  ne  fui  qu'i-n  14^4  qu'il  reçu!  de  l'empereur  F>r- 
diTtr  III  l'invc^iture  de  jes  fieCi.  ^lùid.)  V^ers  le  même  teius,  il  fit 
consiruirfc  un  pont  sur  la  Wipper,  à  Curnilu  ,  prés  de  Beruboiirg. 
L'histoire  se  tail  sur  les  autres  Irails  de  sa  vie,  dont  le  terme  arriva 
l'an  1468.  Il  fut  U  dernier  de  sa  branche  ,  n'ayant  laissé  de  sa  femme 
IIeuwxce,  fille  de  Henri  VIll ,  dit  le  Passereau,  duc  de  Sagan,  en 
Silésic  (morte  en  149^),  fju'iiiie  fille,  iiommdc  Malliilde,  qui  fut 
inaridc  à  Sigismond  ,  qualrième  fils  de  Sif^ismond,  prince  d'Anball- 
Zeib..t  Par  sou  testament^  il  insliluA  k  prluc^  Gcorgei  d'Aulialt^ 


.Tvec  Wralisbs,  duc  de  Poméraiiic,  (fu'il  ^ainquit  dans  nn» 
bataille  où  il  (ï\  plnsifurs  prisonniers  dfi  marque,  donl  ii  fira 
de  fortes  rançons.  (  If}îiL  pag.  92.  )  il  finit  ses  jours,  en  liHi^ 
à  Coswick ,  petite  ville  sur  l'tibe.  Sa  femrae  Eusabetb,  que 
sof\  père  Tarait  contraint  d'épouser,  cinit  fiiie  de  Jean,  comte 
de  Henneberg.  Ne  pouvant  vivre  avec  elle,  il  la  quitta  pour 
■voyager  ,  et  ne  ^c^■int  au  pays  que  lors  que  la  mort  de  son  père 
l'y  eul  rappelé  pour  en  prenait»  le  gouvernement.  Il  laissa  de  son 
mariage  trois  (ils  ,  savoir,  Albert,  Sigismond  et  Woldemar. 
Ce  dernier  mourut  sans  lignée,_ 


ANHALT-COETHEN. 

ALBERT,  »IT  LE  BOITEUX. 

i38a.  Ai.BF.RT,  dit  le  Boi- 
teux ,  fils  aîné  de  Jean  ,  eut 
Loëtheu  dans  le  partage  de  la 
succession  de  son  père.  Sigis- 
mond ,  frère  d'Albert ,  ayant 
enlevé  ,  dans  une  course  ,  aux 
Magdebourgcois,  une  grande 
quantité  de  bétail,  Gunther, 
leur  archevêque ,  prit  leur  dé- 
fense ,  et  déclara  la  guerre  aux 
deux  frères ,  pour  les  contrain- 
dre à  restituer  ce  qu'ils  avaient 


AN  H  ALT- ZERBST-DESS  AIT 
SWISMOND. 


i38a.  StGiSHOND  ,  secon 
fils  de  Jean  ,  eut  Zerbst  et  ses 
dépendances  en  partage.  L'i*n 
K'<92,  il  concilia  les  différents 
qui  étaient  entre  sa  maison  et 
celle  de  Misnic'.  11  fil  alliance, 
en  i3c)4,  a^ec  Albert ,  arclir— 
vèque  de'  Magdebourg  ,  et  . 
en  i3qr),  avec  Jean  et  Ulric 
ducs  de  Mecklenbonrg. 

L'an  j/foo  ,  attache  à  Fr<*d 
rie  de  Bruns>vick  ,  élu  nouvel- 


I 


PAEMIERE  BRAS'CUB  DE  XERKDOURC. 

Zerbst,   qui  suit,  ponr  son  héritier,  après  avoir  mis  sa  priocipau 
ftous  la  suieraineté  ae  l'cglise  de  Magdebourg. 

GEORGE5. 


l4f'8.  Geouges,  fils  de  Georges  I,  prince  cl'Aiilialt-Zrt{Ml-I>e«i3it, 
(ucrdtia  ,  dans  la  )Jrincipautc  d'Auh.ilt— Bernbniirg,  ;'i  Bernard  V|  , 
en  vertu  de  son  tcstiimcnt.  Quoique  né  jumcnii,  celait  un  niide  PnK- 
dam.-is  pour  la  force.  Mlle  tl.iit.si  grande,  qu'avec  in  mains  il  rcdiiiïait 
et  enlevait  un  ours,  re  f|ue  huit  personnes  ensftnfcle  nr  poiivnient 
faire.  En  14^0,  il  fut  nommé  par  Jo.icliim  T,  e'ieclcnr  de  Brandebourg, 
goiivcmcur  Je  llrossen  et  romniandanl  dt-.s  rliâteant  de  Solbonrfrv 
de  Lciti.  Il  mourut  le  ao  avril  ifioq.  .sans laisser  d'enfants  de  sa  fcaimi 
Aexfes ,  iillc  de  Bamiiuc  ,  duc  de  Pomérauie. 


1 


BFS  COMTES  ET  PIUTTCliS  B'AKHALT. 


pris.  Lcshoslililés  réciproques, 
ajirès  avoir  duré  l'espatic  de 
trois  ans,  fiireni  lermiiiées  ,  le 
jour  de  la  l'été  de  Dieu  1407, 
par  un  irailé  conclu  k  Callie, 
doDl  le  duc  de  Brunswick  fui 
\e  médiateur.  (  Sagiltarius , 
pag.  9^-9+-  )  L'an  14 '3,  Al- 
bert reçu!  ,  par  engagement  de 
Kobert  de  Schîcrsledt ,  le  châ- 
teau de  Dorncbourg,  sur  la 
Saale ,  près  de  Zerbsl.  Celui  de 
Boslau  ,  sur  l'Um  ,  relevait  de 
lui  ,   comme  suxerain  ,  et  était 

riossëdé  par  l'abbesse  de  Qued- 
imbourg  ,  qui  lui  en  rendit 
hommage  en  i4i^.  Albert  et 
Sigismojd  ,  .son  Trère  ,  avaient 
des  préliMjlions  sur  l'électorat 
de  Brandebourg.  Us  y  renon- 
cèrent,  l'an  i4'7»  moyennant 
une  somme  de  soixatire  milic. 
florins  que  leur  donno  le  nou- 
vel électeur,  Frédéric,  burgrave 
de  NurriTibp.rg.  Albert  finit  ses 
jours  lai I  1424.- Il  avait  épousé, 
1».  Elisabeth,  fdle  de  Giui- 
iher  II ,  comte  de  Mansfeld  ; 
a".  Elisabeth  ,  comtesse  de 
Hohrnstein ,  veuve  de  Brunon , 
seigneur  de  Querfurt.  Du  pre- 
mier lit ,  il  laissa  Adolpbo ,  qui 
suit  ;  W'oldemar,  mort  en  1 40G  ; 
J.uitgarde,  (cmme  de  Jean  III, 
duc  lie  Mcckienbourg-Slarg.ird  ; 
rt  trois  autres  (illes  Du  second 
lit  vint  Albert,  mort  en  14*^7  , 
laissant  une  nombreuse  pusle- 
rité. 

ADOLPHE. 

i424'  Adolphe,  succe-ssciir 
d'Albert  fe  Buileux ,  son  père  , 
conclut ,  en  14  I2  ,  une  alliance 
avec    la  ville  de  Magdebourg, 


iS5 

lement  empereur  ,  il  fit  ses  ef- 
forts pour  lui  sauver  la  vie , 
lorsque  des  assassins  tombèrent 
snr  lui  près  du  village  de  Klein- 
Lnglis,  et  courut  risque  lui- 
même  de  périr  en  ledefendantj 
Il  mourut  en  i4o5,  lai.^sant  dd 
JuTTE,  son  épouse  ,  fille  de 
Gebhart,  seigneur  de  (^hierfurtj 
Georges  ,  qui  suit  ;  .Sigismond, 
époux  deMathilde,  (ille  de  Ber- 
nard VI ,  dernier  prince  d'An— 
lialt-Bernbourg  ,  moi  t  sans  en- 
Cinls  ;  Albert  VI ,  décéile.  son» 
lignée,  en  i4<>9  ;  I-lisabelh, 
feiume  d'Allierl  ,  comte  de 
Mansfeld;  et  d'autres  iilles. 


GEORGES  L 

i4o5.  Georges  I ,  fils  do 
Sigisrnond  I  et  son  successeur,' 
obtint,  en  j449  1  ''<''«P<'tMalive 
de  la  successiiiu  «le  \^  eiicesl;e!, 
seigneur  de  lîiberslcin.  EiV 
14^7,  la  \'\\\o  et  le  rliâlraii  de' 
L*os.çju  furent  coii.sumeai  par  uo- 
incendieoù  il  perdit  une  grande 
[varlie  de  ses  arcbivos.  Il  répara,* 
autant  qu'il  lui  fut  possible,  ce< 
désastre  par  son  économie,' 
sans  en  prendre  occasion  de 
grever  ses  vassaux.  <ieorgr< 
mourut,  plus  que  centenaire. 
Ou  1474.  Il  avait  éjîousé,  i",- 
ÎMATttiLDt;.  dont  nous  ne  con- 
naissons point  la  maison  ;  2". 
l'an  f44'i  Offeg*  ,  fille  de 
Conrad  H  ,  duc  de  Silésie— "ï] 
Oéis,  el  veuve  d'Albert  III, 
électeur  de  Saxe  ;  .i".  SuPlUE  , 
mie  de  Sigisrnond,  comte  île 
Hobenslcin  i  n**.  AîiNE,  IlUe 
d'Albert,  comte  de  l\uppin.^ 
Du  liûisièinelit,  il  Lis^a  Wol— 


eHROWOLOBTE  lirSTOmçVB 


contre  les seigneursdeVeUWim, 
tie  Scliulenbourg  el  tl'Avitrsle- 
bcn.  L'an  t^Sj,  ilobLiut,  île 
l'empereur  Fréiléric  III,  Vnt- 
veslilure  du  conilé  d'Ascauie, 
saits  pouvoir,  néanmoins,  s'en 
mcilre  en  possession.  Il  mounii 
en  1473.  Anne,  fille  d<!  iiru- 
non  ,  seigneur  de  Qucrfurt ,  sa 
première  femme,  ne  lui  donna 
point  dVnfanls.  iJe  Cohdula.  , 
îille  d'Albert ,  comte  de  Kup- 
pin  ,  sa  seconde  femme,  il  enl, 
eatr'aulre^  enfants,  Guillaume, 
qui  se  lit  rordelier  ;  Magnus, 
nommé,  l'an  149^^»  grand-juge 
de  la  chambre  impériale ,  dé- 
puté, Tan  «S  12,  par  l'arche- 
vé(|ue  de  Magdcboucg ,  à  la 
diète  de  Cologne  ,  élu  grand- 
pré\  dt  de  Magdebourg  en  1 5  iG , 
el  inorl  en  1S24  «  el  Adolphe  , 
prév(H  de  Magdebourg  avant 
son  frère,  puis  élu  »  en  i5i4  1 
évéïjiie  de  Mershourg ,  d'où  il 
chassa  les  Juifs.  Ce  prelal,  après- 
avoir  fait  brdier  ,  en  iSiq,  les 
livres  de  Luther  ,  embrassa  , 
dans  la  suite,  sa  religion,  el 
mourut  le  24  mars  iSati.  1\  fnt 
le  dernier  de  la  première  bran- 
che d'Aidiall-Coëlhen.  La  suc- 
cession de  ce  prince  Adolphe 
Eassa  à  Georges  1 ,  prince  d'An- 
al l-Zcrbsl-Ucssau. 

II'.  BRANCHE 

DES  PBiNCES  d'anhalt-coethek 

WOLDEMAR. 

i474>  WOLUEMAR eut, pour 
sa  pari ,   dans  la  succession  de 


demar,  qui  fil  la  sf'conde  bran 
che  d'Anhalt-Coëihen,  et  do 
(|ualrièini:,  Ernest,  qui  viendra 
ci-après  ;  Georges  ,  qui  succé»^^ 
da  à  Bernard  VJ  dans  la  prioci'*.] 
pauté     d'Anhall  -  bernbour^i 
Sigismond ,   irère   jumeau   de 
Georges,  lequel,   après  s'êlr 
signale  par  divers  exploits  mili- 
taires, iil  le  voyage  de  la  Terre 
Sainte  avec    Alberl  .    duc    de 
Saxe,  et  mourut  sur  la  route  en 
1  eveuant  ;  el  Kodolfe  ,  l'un  de 
plus  grauds  guerriers   de  son 
tems,  Irés-attaché  k  Maximi- 
lien  i,  roi  des  Komains,  pour  le 
quel  il  se  mil  en  otage  entre  |p| 
thains  dt^s    Brugcois  rc\'oltés 
C  l/empcreur  Frédéric  III  re- 
connut celte  générosité  par  1] 
charge  de  grand-écuycv  qu' 
lui  confia.  )  £n  iSoy,  KodoH 
fut    nommé    général    dans    II 
guerre  de  Gueldre  contre  Char 
les,  comte  d  Lgraond,  et,  l'an-i 
née  suivante,   il  servit  l'empe- 
reur dans  la  guerre  contre  les 
Vénitiens,   ou    il   défit   quatre 
mille  paysans  sur  la  iîrente.  Il 
prit  la  ville  de  Vicence;  mais 
lis  liaLitants  la  livrèrent  aui  er 
nerais  en  loio.  Il  défendit  Vé- 
rone ,  attaquée   par  les  Véni- 
tiens ,  et  battit  leur  armée ,  en 
i5i3,sur  la  rivière  de  Barhi— 
lion.  Mais,  la  même  année, 
fut  empoisonné ,  le  7  seplem 
bre ,  par  les  Véronais.  (  L'em 
pereur   Maximilicn   pleura    sai 
perle.  )  Georges  eul  aussi   de 
ses  alliances  Anne  ,  mariée  ,  eu 
i-+^}<^ ,  à  Jean  ,  Comte  d'Alten- 
bourg ,  morte  en  i.S.'i  ;  Anne 
uu    Agnès  1   femme   d«  Jean  » 


DES   COMTES  ET  PWUCES   D'AT^HALT.  =55 

comte  de  Huhenstein ,  el  troi» 
religieuses. 

PRINCES 


Georges  I,  son  père,  les  bail- 
)iaf>es  de  Coëlhcn  et  de  Ballens- 
<adl.  L'empereur  Frédéric  III 
ou  IV,  t'iairt  en  guerre  avec 
Charles,  duc  «le  Bourgogne,  il 
lui  lui^na  cinq  cenls  chevaux  en 
•147  t,  H  rendit  aussi  des  services 
iinporlanlsà  Maximiiien,  fdsde 
Frédéric,  qui  ne  les  oublia  pas 
lorsqu'il  fut  parvenu  à  lY-inpire. 
Il  avait  triujours  à  cfeirr  le  re- 
couvrement du  comté  d'Asca- 
nie,  enlevé  à  sa  maison  par  l'é- 
vècjue  d'HalbersIadl.  Frédéric 
lui  en  accurdn  l'iiiveslilure,  par 
un  diplùme  im|M'i'ial  di;  ii^<çjà. 
Mais  il  ne  put  venir  à  bout  de 
«'en  raellre  en  possession  ,  par 
la  résistance  que  l'église  d'Hal- 
bersIadl lui  opposa.  Ce  prince 
termina  sa  vie  en  t  hoS.  De  M  ab- 
CUEmxE,  fdLe  de  Gunlher , 
comte  de.  Scliwarzbourg,  qu'il 
avait  épousée  en  1491  (morte 
en  i53cj),  il  eut  WoÙgatid  , 
qui  suit  ;  Uarbc  ,  femme  de 
l^enri  fteuss,  coiHtc  de  Plauen, 
morle  en  1572  ;  et  Margue- 
rite, mariée,  en  iSi.H,  à  Jean  , 
clccleur  de  Saxe,  morte  le  ^  oc- 
tobre iSsi. 

WOLFGAND. 

i5o8.  WoLFGAND,  né  l'an 
1492,  de  Woldemar,  lui  suc- 
céda dans  la  principauté  d'An- 
iiall-Cuëlhen.  Il  embrassa  le 
Luthéranisme,  et  signa  la  con- 
fession d'Augsbûurg  en  iS3o. 
S'elant  allié  ,  l'an  lôiia,  à  l'é- 
lecteur de  Saxe,  11  eut  part  à 
ses  disgrâces,  el  (ut  privé,  tom- 
me lui,  de  sa  principauté,  dans 


Li^urllu  il  reiUra  neaumoms,  1  des  troubles  qui  agitaient  l'A.!- 


d'aNHALT  -  ZEKBST  -  DESSAV. 

ERNEST. 

i474'  Ehmbst,  prince  d'An- 
halt  -  Zerbst ,   par    le    partage 
qu'il  fil,  avec  Woldemar,  son 
irèrc  ,    de    la    succession    de 
Georges  I ,   leur  père ,    ne  sa 
distingua  par  aucun  trait  dont 
Iti  souvenir  ait  passe  à  la  posté— 
riié.  11  mourut  le  i5  juin  i5i6, 
Margueiute,  fille  de  Henri  , 
duc  de  ftlunsterberg,    petite—* 
fille    de    Georges   Podii'brnd , 
qu'il  avait  épousée  le  21  janvier 
i4')4  (niorle  le  2>^  juin  i53o), 
le  (il  père  de  trois  lils,  savoir  : 
Jean  ,  qui  suit  ;  Georges  ,  né  le 
iS  août    iSuy,    lequel,    aynnt 
embrassé    la    religion    luthé- 
rienne, contribua  beaucoup  à 
l'étendre    dans    la   principauté' 
d'Aiihall  (savant  dans  les  lan— ' 
gués  orientales  et  la  conirover- 
se,  il  composa  plusieurs  ouvra-  ; 
ges  dogmatiques;  il  fut  coad— 
juleur   de    1  evéclié  de   M  erse- ' 
boui'g,  et  muurut  le  17  octobre* 
i  S53  )  ;  Joachim ,  né  le  ij  août 
iSog,  luliicricn  comme  Geor- 
ges ,  son  irère ,  mort  sans  air  j 
liancele  16  décembre  iStii. 

JEAN. 

i5i6.  Jean,  fils  aîné  d'Er- 
nest, né  le  5  septembre  1004  r 
vécut    paisihlenu'nl   au    miljrit' 


aSG  cnRONoioGiE  historique 


l'an  il>53,  par  le  Iraité  de  Pas- 
saw.  Il  mourut ,  sans  alllaacc  , 
le  a3  mars  i56ti. 


leraagne  (Je  son  tems.  Il 
brassa  Dcaiimolns  ]a  religiu^ 
luthérienne,  et  conirjbua  m^mj 
à  l'elendre  -,  mais  il  s'abstint  < 
prendre  part  aux  guerres  qu\I  e  occasioua.  L'a»  i:)4i  ,  il 
cliargea  «le  ladcputalion  que  la  diète  de  lialisbonne  lit  à  Lulbef 
Ce  prince  niourul  le  4  feviier  iS5j.  De  MAaGL'EHiTE,  fille  Jl 
Joacbim  1 ,  clecleuf  de  RranJeboorg,  et  veuve  de  Georges,  dul 
de.  Poméranie  ,  iju'il  avait  épuuscc  l'an  lô/ja  (  morte  en  to4i  )1 
il  laissa  trois  fils,  Charles  ,  qui  suit:  Joachim-iirnest ,  qui  vie 
«Ira  ensuite  ;  Bernard  ,  né  l'an  i54o  ,  murt  en  iSyu  ;  avec  deui 
liUes  ,  Marie  ,  née  le  i  décembre  i?)38,  mariée  avec  Al bcfl , 
cumJe  de  Barby,  et  moi  le  le  aS  avril  i5fi3  ;  et  lLlisabt:ih  ,  aL 
besse  de  GernroJ ,  puis  mariée  à  Wolfgang ,  comte  de  Barby,^ 
(  Saifittar.  ) 

CHARf.ES. 

i55i.  CaAHL£$,fiIs  aine  de  Jean,  et  son  siicressrur,  né  U 
31)  novembre  i534  (mardi  après  la  Sainle-Calberine  ) ,  fui 
enlevé,  le  4  mars  i56i,  sans  laisser  d'enfants  d'AN^R,  lille  d4 
Barnime,ducde  Poméranie,  sa  femme,  laquelle  sVlant  re- 
mariée, l'an  l'iljy,  avec  Hei>ri ,  comie  de  Plaueu  ,  puis  ave 
Josse^  ctirate  de   Barby,  finit  ses  jours  en  i5ga. 

JOACHIM-EhNEST. 

iSfii.  JoAchim-Eknest,  né  le  20  octobre  i5:i6,  surcéda  ^ 
ran|56i,à    Charles,   son  frt'-re ,  c» ,  l'an  i5Gt),  à   Wolfgang^j 
■nn  cousin,  mort  sans  poslerilc.   Maître,  par-là,  de  toute  11 
principauté  d'Anhall,  il  pictendit  encore  rentrer  dans  le  comt^ 
d'Ascaiiie  ,  et  protesta  contre  ta  loi  cl  hoaiinage  que  Si{>i&iuond^ 
«v^que  d'Halberstadl ,  s'était  fait  rendre  par  les  ri.ibilants  de  ce 
pays;  mais  il  parait  qu'il  en  demeura  là.  lin  lôîii,  il  fonda  '' 
collège  de  Zcrbsl.  J/annee  suivame,  ilKt  construire  un  pont< 
pierre  sur  la  Mulde  ,  qui  passe  à  Dcssau,  et  ra  près  de  là  se  jel« 
dans  l'P^lbe.  il  mourut  le  b  décembre   i58fi  Agnès,  fille  C 
Wollgarig,    comte  de  liarby  ,  qu'il   avait    épousée  l'an    i5É 
(morte  le  17  novembre   iîIh)),  le  fit  pi're  de  Ji an-Georges  1 
qui  suit  ;  de  Cbrisliau,  qui  a  lait  la  nouvelle  branche  de  Beru] 
lioiirg;  d'Anne-Marie,   née  le  10  juin  ijIji,  mariée,  \c  iiym^ 
i577,  à  Joachim-Fredcric ,  dur  de  Lignitz,  morte  le  i.*  iio- 
veinbrc  it>o5;  de  Nibvllc,  nec  le  aS  septembre  »5G4t  mariée j 
le  sa   mai  i5Hi  ,   à    h'rédério,   duc  de  VVurlemberg,  morte  II 
if>  novembre   jGi4-  Leunuke,    fille    de  Lhristo|>lie,  duc 
Wurlcoberg,  à  laquelle  Joacbiju-Iiiucst  se  remaria,  l'art  ii»^  l 


DES  COMTES  ET  PlWrl'.S  tt'iîmALT.  "î^ 

lui  donna  seize  enfants,  dont  1rs  principâtix  s<int  Bernard,  ne 
\e  28  soptcmlire  1S72  ,  et  mort,  Vnn  i5ç)t> .  au  s«Tvici«  dp  IVm- 
poreur,  à  Tirrtau  ,  dans  la  Hongrie,  où  il  Commandait  mille 
chnxaiix  pour  le  cercle  de  Saxe  (le  zèle  de  la  religion  prôic^- 
lanle  l'avait  amené,  Tau  1S9'»»  <*n  France,  où  il  servit  le  roi 
Henri  IV)  ;  Auguste,  (|iii  viendifl  ci-après,  et  fit  là  branche 
de  Mcpl7.k:ju,  pins  de  (loëlhrn;  RodhHe,  qili  fil  relie  de  ZerUst; 
Jean-Ernest,  né  le  1".  mai  iS^f*,  employé  ilabord  ou  service 
des  Prrtvinres-Unies  rnntre  ri'lspagiie,  puis  en  Ilongrie ,  oà 
il  se  distingua  beancfnip  à  U  iPlt  d'un  régimeht  d'infanterie 
sasone,  à  la  prise  d'Albe  royale ,  en  1601 ,  mort  le  12  décembre 
de  l'année  suivante,  en  retournant  à  Vienne;  Louis,  né  le 
i'-  jnin  iSy^,  prince  d'Atdv.ill-Coî'lhen ,  établi  gouverneur  des 
pays  de  Magdebntirg  et  d"l1allicrsl;»dt.  en  ifi.^i ,  par  le  grand 
liusiave,  mort  le  7  jan\ier  iiiSo,  laissant  de  Sophie,  fille  de 
Simon,  romie  de  la  Li|ipe  ,  i^n'il  avait  épousée  en  seco'ideâ 
noces,  le  12  septembre  iH^ti,  Guillaiime-Loiiis,  décédé  sanâ 
lignée,  le  i.-l  avril  iGl>5,  à  l'.lge  de  vingt-sept  ans,  et  Anne- 
Snpbie,  mariée  à  Gnnther,  comte  de  Scb<varr.boijrg.  Agnés- 
Hcdnngf,  l'aînée  des  filles  de  .Inarliim-Krnesl ,  née  le  12  mar* 
1675,  fut  mariée,  1".  le  ri  janvier  i586,  à  Auguste,  électeur 
de  Saxe;  a°.  le  i{  février  iri^iH,  à  Jean,  duc  de  Holstein  Sun- 
derbourf»,  morte  le  .H  novembre  ifiifi;  Dorolhée-Marie,  née 
le  a  juillet  i574i  mariée,  en  i5g.^,  i  Jean,  duc  de  Sate- 
Weiraar,  morte  le  iS  juillet  ifity.  Léonore ,  m6te  de  ces  en- 
fants ,  se  remaria  ,  Tan  i58g,  à  Georges,  landgrave  de  Hesie— 
Darmsladt. 

JEAN-GEORGES. 

i58G,  JeajS-Gforges.  né  le  g  mai  1567,  suîratit  Trahoff, 
gouverna  seul,  comme  fil^  aîné  de  Joachim-Frnest ,  tous  les 
domaines  de  sa  maison  ,  après  la  mort  de  son  père ,  durant 
l'espace  de  vingt  ans.  Non  cntilent  de  les  bonifier,  il  voulut  le» 
augmenter  par  le  recouvrement  du  comté  d'Ascanie,  pour 
lerpiel  il  obtint,  en  1S89,  une  commission  impériale;  mais 
cette  entreprise,  déjà  tentée  sans  succès  par  son  père  et  par 
Woldemar,  prince  d'Anhalt  -  Coeihen  ,  n'eut  point  encore 
cette  fois  de  réussite.  Il  eut  aussi,  avec  Christian  II,  élec- 
teur de  Saxe,  nue  grande  discussion  ,  donl  voici  le  sujet.  On 
arrosait  â  Dresde  le  chancelier  d'Anhalt ,  nommé  Blédermanny 
d'avoir  tramé  une  ctmspiratinn  contre  la  vie  de  l'électeur,  et 
Ton  y  soutenait  que  le  préiendu  coupable,  emprisonné  sur 
celle  accusation,  par  son  maître,  devait  ^tre  remis,  comme 
coupable  de  ièze -ma/esté  élfrinrate,  entre  les  mains  de  ce  prince, 
vu  livre  au  pouvoir  d«  l'emptireur,  pour  être  procédé  contre 
XVI.  a 


i7,âOaM.ilij 


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i^* 


■€a6 

•MrM  «NM  jM<«k«  «■  w    Bifii   D  iiaiHii  , 

'«'Owaiir,  comte   i^^nu  .  fik  4e  Fciconr  Fté- 
é'il  *»«rt  *poa»èe  em  tS^S  (aMMie  le  tJi 

fU»Miwr,  gai  Êmàidrinmi  Atikût 
lémKià^^^mà  le  3  pHa  i6a6, 
/ittaal  d'EUtabetbf  ion  épomr 
k  ,  marécKal  de  La  roor  d", 
iiHt  Min  alluMZ,  le  i4  jaitirt   i6 
■  ,  prft   de  robienlz:  Aunt-tr 
fi.  '  a  Guiltaume-iienn  , 

||.  irior«-l>oroihee,  née  |p 

ti  <*,)'n  ilyaà,40uillaumi?,duc(Je  Sase-Weiaurf 

fiK.i.'  ■• 4  ijibrc  i(i^/4f  Siijjlle-Climiine,  née  le  io  jan» 

virr  i4iir),  inArit^r,  i*.  r-n  1627,  à  l'hilippe-Maunc«.  cotnle 
il»'  llitoaii  MiJimtfflx^rj;;  a",  k  irf^Jéric  -  Caiimir,  cornle  â» 
||all«(l-l.i^lll<'rllH'(^,  morte  le  1 1  février  iG^sG;  Cunégonde- 
Jllli^nl»<',  ••"<•  l'an  iRnH,  niarit'C,  m  1642,3  Hirinan,  priitcs 
«lu  IU*»ti-i.aMci,  moi  le  en  iG6(j  ;  Su«ann«-Margu(;rUc ,  uec  ea 


I 


SES  COMTES  ET  PRINCES  l)'ANHALT-DE5SADi'  âSg" 

en  i(ijo,  femme  de  Jean-Philippe,  comle  de  Ilaaau-l>ichten- 

LéTg,  en   iliG3;  Jeaune-Dornilico  ,  nt'e  en    i G 12,  mariée,  ea 
i6clS,  il  Maurice,  romlc  «le  Bentheim-Tecklenbourg,  morle- 1 
le  16  avril  i6c^5  ;  eL  d'autres  enfaats. 


JEAN- CASIMIR. 

1618.  Jean-Casimih,  né  le  7  décembre  1^96,  fui  le  suc- 
cesseur de  son  père  dans  la  régence  de  Dessan.  I.a  crainte  dfr 
Yoir  ses  domaines  envahis  par  Jes  Suédois ,  le  porta ,  l'an  »fi3i  , 
à  se  mettre  sous  leur  protertion.  11  mourut  le  i5  décembre 
1G60,  laissant  d'AcNÈs,  sa  première  femme,  fille  de  Maurice , 
landgrave  de  Hesse  -  Cassel ,  qu'il  avait  épousée  le  26  février- 
i6a3,  morte  le  28  mai  i65o ,  un  fils,  qui  stiil,  et  Louise,  née 
ie  3  lévrier  i63i  ,  mariée,  le  4  novembre  164^,  à  Clirisiian , 
duc  Lignitz,  morte  le  aS  avril  1680.  SortiiE-MAiiGiJERiTE  , 
fille  de  Christian  ,  prince  d'Anhalt- Bernhourg  ,  sa  seconde' 
femme,  qu'il  avait  épousée  le  28  mai  i65i  ,^OTLe  le  a8  dé- 
cembre 1673,  ne  lui  donna  point  d'enfants. 

JEAN- GEORGES  II. 

1660.  Jean-Geo^CiES  II,  né  le  6  novembre  16^7,  successeur 
de  Jean-Casimir,  sou  père,  s'étant  attaché  h  l'électeur  de  Bran- 
debourg ,  fut  nommé,  par  ce  prince,  général  feld-maréchal  de 
ses  troupes,  et  en  i^îSg,  gouverneur  de  la  ville  et  de  la  Marche- 
de  T'erlin.  Il  mourut  le  17  août  l'Jg^,  el  fui  inhumé  à  Dessau. 
Ht-SBIETTE-CATIIEHIKE  DE  Nassau,  fille  de  Monri,  prince' 
d'Orange,  qu'il  avait  épousée  en  iCSS  ,  morte  le  3  novembre 
J708,  le  fil  père  de  dix  enfants  ,  dont  les  principaux  sont  Léo- 
pold  ,  qui  suit;  Elisabeth-Alberline,  née  le  i  mai  iG65  ,  abbesse 
protestante  de  Hervordcn  ,  puis  mariée ,  le  3o  mars  1686,  h. 
Henri,  due  de  Saxe,  morte  le  5  octobre  170G  ;  Henriette- 
Amélie,  née  le  ib  août  i6(i6  ,  mariée  ,  le  afi  novcnibre  1G84,  à- 
Henri-Casimir, prince  de ISassau-Uietz,  morte  le  i8avril  lyaG; 
Marie-Eléonore,  née  le  i4  mars  1671,  et  mariée,  le  3  sep- 
tembre 1C87,  à  Georges  Kailziwil,  duc  d'Olika,  morte  le  i3- 
mai  175G;  Éléonore- Dorothée,  femme  de  Guillaume,  duc  de 
Saxe-Weimar  ;  el  Jeanne-Charlotte  ,  née  le  G  avril  iG8a,  ma-, 
lùée,  le  i5  janvier  iGgg,  à  Philippe -Guillaume,  margrave  de 
Brandebourg  en  171 1 ,  morte  le  01  mars  tjSo. 

LÉOPOLD: 

t£a3.  LÉOCQU)  f.  né  le.  3i  juillet  1676  ,,.  succéda.^  Taa  .iB^^ 

_        ^^ , : ^ 


3ti  princftJean-Georges,  sor»  père.  Ce  fui  un  Jcs  plus  iMbilfs  cj- 
pilaiiiPS  d(^  son  loins.  Le  roi  Je  Prusse  »uipipl  il  s'aliacha,  le 
Dt  géiie.ral-inajor  an  moii  de  mars  l'i'jg,  clievalier  d*"  l'Aigle 
noir  le  19  pnvier  170  >,  général  Tel d  -  maréchal  en  17  la,  et 
quelque  tems  après ,  gouverneur  de  Mngdelxinrq.  Au  mois  de 
novi'mbre  1727,  il  introduisit  le  droit  de  primo|;rnilure  dans 
sa  maison.  Il  ciait  le  plus  ancien  général  feld-marcchal  de  l'em- 
piriî  et  de  la  l'russ**,  lorsque  la  raorc  l'enlova  le  9  avril  1747-  H 
avail  épousé ,  en  septembre  1%^  ,  Anne- Louise  Foessen, 
fille  d'un  bourgeois  de  Dcssau,  à  laquelle  rein^iereur,  par  un 
diplôme  du  y  décembre  1701  ,  donna  la  qualité  de  princesse 
avec  celle  de  prince  pour  les  enfants  nés  ou  à  naiire  de  sju 
mariage.  Elle  mourut  le  5  février  174S,  après  avoir  donné  i 
son  eponx,  Guillanme-Guslave ,  né  le  ao  juin  i%3,  lieule- 
nanl-général  des  troupes  de  Prusse,  mort  le  iG  décemL>re  i7-^»7, 
laissant  six  fils  (1)  ;  qui  embj-assèreal  tous  le  parti  des  arnif» 
(l'aîné,  Gitlllaume ,  né  le  i5  mars  1737,  fut  lue,  le  ii  no- 
vembre 1760,  au  service  de  la  Prusse  ,  à  la  bataille  de  Torgau  ; 
Léopold-Louis  ,  le  second  ^  né  le  a8  février  172c),  employé  au 
service  de  la  m^me  puissance,  épousa,  le  i"'.  novembre  i7<i'>, 
Charlotte-Anloinelle  (le  Prinzcn  ;  le  Iroisù^me,  Gustave,  né 
le  jG  mai  17.^0  ,  fut  Uié,  le  aa  novembre  i7-'^7,  à  la  bal.iille  de 
Kreslaw;  le  qmlrièmc,  Frédéric,  né  le  31  mai  17'!^,  lut  co- 
lonel d'un  régiment  de  Prusse  ;  le  cinquième  ,  Albert ,  né  le  24 
iuin  1735,  épousa  ,  le  24.  juin  17G4.,  Sophie-liOuisc  de  Wedel,- 
e  sixième,  Henri ,  né  le  4  septembre  17  >*>,  mourut  à  Drfsdtr 
le  14  septembre  lySîS).  I^éopold  Maxlmilien  ,  qui  suit,  fut  le 
second  His  de  Léxjpold;  le  troisième,  Thierii,  né  le  u.  aokU 
1702,  chevalier  île  l'Aigle  noir  et  générai  fcld-marechal  du  roi 
de  Prusse,  quitta  le  service  en  1751  ,  et  mournl  le  0  docembro 
1761).  Le  quatrième,  Eugène-Frédcric-Henri ,  imî  le  27  dé- 
cembre 170S  ,  général-major  du  roi  de  Prusse ,  se  retira  ensuite  du 
service  de  ce  prince  en  1 7^13,  pour  («asseràcebii  de  la  maison  d'Au- 
triche ,  et  (il  la  campagne  remarquable  du  prince  Charles  de  Lor- 
raine. Il  entra  ensuite  au  service  de  l'électeur  de  Saxe,  (lui  le  tit 
génér.il  de  sa  cavaleritj ,  gouverneur  tk*  Willemberg  et  chevalier 
3e  l'Aigle  bl.inc.  Le  cinquième,  Maurice,  né  le  Ai  octobre  1713, 
gi'néral  fold  -  maréchal  des  troupes  do  Prusse,  nuiurut  le  12 
avril  1760,  après  avoir  servi,  avec  gloire,  dans  les  troupes  de 


(i)  D'un  Ttiariagc  morganalic)U£  qu'il  avait  conlrart*',  en  1726,  av^< 
Jeaniie-Sopliie  Kern,  fillt  il'iin  ncgocinnt ,  inniteun  1795  Ces  cti- 
tAnta  Turent  ëlevéà;,  en  1749  >  ^'J  rang  de  romtcs  et  de  couilesse  d'Au- 
kalt.  il  ea  exittc  encore  ^ueli^uc»  dvsceuJanjs. 


BTS   COMTES   ÏT  CTtTÏCIS   B^AUnAlT-DESSATT.  aSi 

Silésjp,  Louise,  Tune  Jes  filles  de  Léopoltl,  née  le  21  août 
tiot},  épousa,  le  i5  novejiihre  1734  ,  Victor-Frédéric,  prince 
il  Anhall-Lernboiirg,  et  mourut  le  ac)  juillet  1732  ;  Léo[)oldine- 
IMarguerile,  sœur  tie  Louise,  née  le  6  décembre  i7i':>,  fut 
mariée,  le  l'^i  février  17^9,  à  Henri -Frédéric ,  prince  de 
Prusse  ,  margrave  de  Braridebourg-Schwedl.  Elle  était  pri- 
sonnière pour  affaires  d'étal,  depuis  quatorze  an.s ,  à  (^nlberg, 
lorsq^iie  les  X'tusses  prirent  celte  ville  le  u-j  décembre  1761. 

LÉOPOLD-MAXIMILIEN. 

1747.  Lfgpold-Maximilien  ,  second  fds  de  Léopold  ei  son 
successeur  dans  la  principauté  d'Anhall-Dessan  ,  né  le  ufi  st-p- 
temhre  i/C.n,  fut  présent  aux  derniers  exploits  du  prince  Jiugeiie 
de  Savoit -sur  le  Rtiln-  il  se  fil  un  nom  aans  li's  ileux  premières 
guerres  de  Silésie,  surtout  aux  batailles  de  Molvits  ,  (Iz,aslau  , 
Hohcn-Friedberg  et  Soer.  En  iy4i  »  '1  s'empara  habilement 
de  ia  forteresse  de   Glogaw  à-pea-près  de  la  même  manière 

aue  f.audobn  s'empara  de  Scluveidnitx.    Au  milieu  d-,i  lumulie 
e   ta   b.iiaillc  de  Ciwslau .    le   roi  de  Prusse  le  nomma  feid- 

maréchal  de  ses  armées.  Ce  prince  mourut  le 1751.    il 

avait  épousé  ,  le  aS  mai  1707.  Gisèle-Agnès,  fdle  unique 
de  f-éopnld ,  prince  d'Auhalt-Coclhen  ,  dont  il  laissa  Léo- 
pold-Frt'déric-François ,   qui  suit  ;    Jean- Georges,    né  le   itS 

t'ànvier  i?^^),  général  d'infanlerie  au  service  de  Prusse;  \\- 
)erl-Fredérir  ,  né  le  32  aoiU  17S0,  marié  avqc  Heurielte- 
Carolinc-Louise,  comtesse  de  la  Lippe-Weisscnfeld;  et  llen- 
rietl<^-^.allle^ine-Agnès  ,  clianoinesse  de  Hervorden  ,  née  en 
ij44i  niariée,  en  1779,  à  Jean-Henri,   baroa  de  Locd. 

LÉOPOLD-FRÉDÉRIC-^FRANÇOIS. 

1751.  Ltioi'OLB-FBÉDîRlc-FRANÇOis  ,  né  le  «o  août  1740, 
succéda  à  son  père  en  1751,  Ce  prince  accéda  à  la  confédé- 
ration du  Rhin,  et  prit  le  litre  de  dur,  le  iH  avril  i8«)7.  Il 
mourut  le  y  août  ifii7.  Il  avait  épousé,  le  25  juillel  1767^ 
LooiSE-IlESKiETTii-WiMiEi.MiiîE,  fille  de  Henri ,  margrave 
de  Braudebourg-Schwedl ,   doiil  il  eut  ; 

Frédéric,  né  le  ay  tiécembre  i-jGçi,  prince  hércJilaire ^ 
marie,  le  12  juin  17;^,  à  Christine-Amélie  ,  veuve  de 
lui,  le  aS  mai  1814,  fille  de  Kréderic-Louis ,  land- 
grave de  Hcsse-Hombourg.  I)e  ce  mariage  sont  issus: 

a.  Léopold-Frédéric,  qui  suit  ; 

4^  Gçorgcs-Bernaid  ,  ne  le  21  février  j 736  ;, 


i6a  cnnoKoi.ooiE  nisTQBiQce 

<r.  Frédéric-Auguslc  ,  né  le  ioseplemhre  lyr^çj-j 

d.  Guillaurne-\Voldeinaf,  «le  le  ^9  mai  1807", 

e,  Ainclie-Au^usle  ,  \we:  le  itt  août  179^,  mariée, 
le  i5  avril  ibi6,  i  Goothicr,  prince  ue  Schwarz- 
Lourg-RuJolsIailt  ; 

f.  Louise-Fréilëriijue,  née  le  i".  mars  i7yS,  GancéeÀ 
Gustave  ,  prince  de  Hesse-Hombourg. 

LÊOPOLD-FRÉDÉRIC. 

1817.  LÉopold-FréoÉric ,  né  le  i".  octobre  1794  j  suc— 
céda  au  duclié  d'Anhalt-Dessau,  à  son  aïeul  Léopuld -Frédéric* 
François  ,  le  9  août  iliy.  Jl  a  épousé  ,  le  i8  avril  i8i8  ,  FaB- 
DÈniguii-WimELMLNE-J.oulSE-AMÉLiE  ,  fille  de  Frédéiic- 
Louis-Charles ,  frère  du  rut  de  Prusse. 

BRANCHE  D'ANHALT-BERNBOUaG. 


k 


CIIKISTIAN  I ,  ou  CIIRISTIERN. 

iGo6.Cbristia.1s  1,  ou  Cuhistlern,  frère  de  Jean-Georges^ 
né  le  9  mai  i56d,  eut  pour  son  lot ,  d.ins  le  partage  des  biens 
patrimoniaux,  les  seigneuries  de  Bernbourg  et  les  bailliages  de 
Ballcnsladt  el  d'HarIzgerod  ,  avec  Tabbaye  sécularisée  de  Gern- 
rod.  11  passa  une  grande  partie  de  sa  vie  à  voyager  et  à  faire 
la  guerre,  el  fut  employé  dans  [>lu6ieurs  négociations.  En  iStji,' 
il  mena  en  France  une  armée  considi^rablo,  formée  par  (.Chris- 
tian Vy  électeur  de  Saxe,  el  d'autres  princes  allemands  ,  au  se- 
cours de  flenri  iV,  contre,  les  Espagnols,  joints  aux  ligueurs. 
ISlais,  arrivé  dans  ce  royaume,  il  céda  le  commandemcut  de 
ces  troupes  au  vicomte  de  Turentie  ;  et,  s'étant  mis  à  la  léte 
de  celles  de  Slraslwurg,  il  marcha  contre  les  Lorrains,  sur 
lesquels  il  remporta  deux  avantages,  le  &  septemlire  cl  le  1  ".  no- 
vembre t5iji.  Les  vil  If  •»  confédérées  d'Allemagne  le  députèrent 
vers  l'empereur  RodnUe  II,  eu  i(iv>9,  pour  lui  cxpo-ser  leurs 
cHefs.  En  itjig,  il  aida  le  prince  >Liurice  d'Orange  a  s'emparer 
de  Ju tiers.  L'électeur  palatin,  i'rédéric  V,  élu  roi  de  Doh^me, 
l'ayant  fait  Sfin  général ,  il  l»attit ,  celte  même  ajinèe,  les  comtes, 
«le  Dampierre  et  de  Ducouui.  L'année  suivante  (t<iao),H  fut 
à  sou  tour  délai;  à  la  bataille  de  Prague,  donnée  le  8  novendire. 
L'an  1621  ,  il  fut  mis  au  b.in  de  l'y^njiire  par  Te/upereur  Fcrdi-' 
narid  W ,  avec  leijuel  il  ne  farda  pas  à  se  réconcilier.  1-e  lermfr 
de  ses  iours  arriva  le  20  avril  ib'îo,  dans  la  .suixatitc-lroisiième 
année  ue  son  âge.  D'A^NE,  soti  épou»e,  fille  d'Arnoul,  coinl& 


I 


»K8  COMITES  ET  PBIKCES  Ij'ANHArT-BERNBOTJIlG.       zGS 

tïe  'Benlheim  ol  de  Tecklptihoiirç;  (morte  le  p  décembre  1624), 
il  laissa  (.hrislian,  qui  suit;  Eioisl ,  né  le  19  mai  tGoS,  mort 
à  Naumbotirg,  le  3  décembre  iti.ia  ,  des  blessures  qu'il  avait 
reçues  à  la  baJallle  de  Lnf/en  ;  Frédéric,  né  le  16  novembre 
ifii3,  seigneur  do  Harlzgerod  et  de  Gernrod,  colonel  d'un 
régiment  de  Hesse,  et  grand  chimiste,  mort  le  3o  juin  1670. 
(<  e  prince  avait  épgusé,  1*.  I  an  16421  Jeanne-F.iisabclh.  fille 
de  Jean-Ixjuis,  comte  de  Nassau,  morte  le  a  mars  1647; 
i».  l'an  1657,  Anne-Catherine,  lîlle  de  Simon,  comte  de  la 
Lippe,  morle  en  iG5r^j  s.iiis  enfants.  Mais  il  eut  du  premier 
lit,  Guillaume,  né  le  iH  août  i643,  ef  mort  saus  lignée  le. 
ï5  décembre  1709;  avec  deux  filles.  Lesauti«s  enfants  que  laissa 
Chrislian  I,  sont  Eléonorc-Marie,  femme  d'Albert ,  duc  de 
Wccklenbourg-Guslrow  ;  et  Sophie  .- Marguerite ,  femme  de 
Jean-Casimir,  prince  de  Oessau. 

CHRISTIAN  H. 

t63o.  Chhistixn  II  ,  dit  le  Jeune ,  né  le  9  août  1599 1  ^^  ^\ 

Iircmières  campagnes  sous  Charles- Emmanuel  de  Savoie,  contre 
es  Espagnols.  Etant  passé  ensuite  au  service  de  réiecleur  pa- 
latin ,  Frédéric,  élu  roi  de  Bohème,  il  combattit  vaillamment 
pouf  lui.  en  iGao,  à  la  bataille  de  Prague,  où  il  fut  fait  pri- 
sonnier.   L'empereur   Ferdinand,   au    pouvoir  duquel    il  étaîtj 
1.oinbé,  le  Iriita  avec  dislinclioii,  et  lui  rendit,  peu  de  temif 
après,  la  liberté.  Il  surcéda,  l'an  i63o,  ^u  prince  Christian  1, 
son  père.  Il  voyageait  alors  en  divers  pays.   Elatit  revenu  pour 
prendre  possession  de  cet  hérilaee,  il   recommença  de  iiou-, 
veaux   voyages,    au   bout    desquels   il   vint    mourir   chez  lui,' 
le  2î  septembre  i(35G.  Il  avait    épo'isé,  le   27    février   tGaS,. 
ElÉONORK  Sophie,   fille   de  .Jean,  duc  de  Holslein-Sundcr-j 
bourg,  morle  le  5  janvier  ibyS,  qui  lui  donna  dix-sept  enfants 
dont   les  principaux  sont  Victor- Amedée,   qui   suit;  Annei. 
Sophie, née  le  i3seplembre  i64o,  uiariép,en  ib(54,.i  Georgesfi 
Frédéric,  comte  de  Solms,  morte  veuve  le  25  avril  1704;  eU 
Anne-Elisabeth,  née  le  ig  mars  1647,  mariée,  le  3  septembre  ' 
1672,  à  Christian-Ulric,  duc  de  Wurlembcrg-Brcntz,  mojtç 
le  3  septembre  1U80. 

VICTOR-AMÉDÉB. 

i656.  Vktor-AmÉdke,  né  le  6  octobre  i634,  successeut 
de  Christian  M,  son  père,  quitta  la  religion  iulliérienne,  pout 
embrasser  celh;  de  Calvin.  Il  îalrotluisit  dans  sa  «naiso;i  le 
di'pil  de  priioogéuilure,  et  le  fit  coulirmcr  par  l'ampercur, 


I 


'a64  CHBONOLOGIE   HISTORIQUE 

en  1678.  La  ville  de  Bernbonre  lui  a  l'obligation  d'iin  pont, 
pros<]ue  enli<'r  do  pierre,  qu'il  fit  conslriiire  en  1706,  surf 
S.iale  ,  pour  joindre  la  \ille  «au  faubourg.  La  même  année, 
fonda  une  m.iison  pour  douze  orphelins;  Il  mouriit  le  doven] 
par  Tàge,  de  lutis  les  princes  de  l'empire,  le  12  février  J7it 
P'Klisabetu,  fille  de  Krèdéiic,  comie  palatin  de  Deii»-Pon[ 
quM  avait  épousée  le  ifi  octobre  iGljy  (morte,  le  17  avril  iHj-j] 
il  laissa  Lbarles- Frédéric,  qui  suit;  el  Lebrechi,  qiii  3  fait  la 
bratn.be  d'Hoym- Schaumbourg,  onde  Bernbourg-Schaum- 
bourg,  qu'on  verra  ci-après. 

CHARLES -FRÉDÉLIIC. 

1718.  Chaulks-Fhédéiiic,  né  le  i3  juillet  1668,  hériti^ 
de  (luillaume,  seigneur  de   llarizgerod  et  de  Gerurod ,   m«J( 
i.ins  lignée  le  i5  décembre  1701),  surcéda ,  l'an  iji^^,  A  VicK  _ 
Amédée,  son  pore.  11  mourut ,  le  21  avril  1721  ,  au  château  de 
Ballensla<ll  ,    dans  la   cinquante-troisième  année  de  son   âge, 
après  avoir  été  marié  deux    fois,  1".  le  aj  juillet  l'iga,  k  So- 
PUJE  -  Aldertine  ,   fille   de   Georges- Kréiléric  ,   comte   de 
Solms-Sonneveld,  mone  le  12  juin  1708  ;  2°.  le  1  mars  ija 
à   WiLLELMiNE  -  CHARLOT'iE  ,  fille    de   Godefroi  -  Chfiïlij 
Nusier,  conseiller  en  cliancellrrie,   élevée,    le   ii^  decembi 
1719,  par  l'empereur,  à  la  dignité  de  comtesse  de  Ballenstad| 
et  morle  le  io  mai    «740.    Bu  premier  lit  ,  il   lii.ssa  Vicie 
Frédéric  ,  qui  suit;  Eli.sabeth  .\lberline,  née  le  61  mars  iHfj.1 
mariée,  le  a  octobre   1710,   àGunllier,  prince  de  Schwarl 
bourg  -  Sondershausen  :    Cliarlolle  -  Sophie  ,   née    le    2J    roj 
l'ijG,  mariée  à  Auguste,  prince  de  Sclnvarzhourg- Sonder 
liausen  ,  morte  au  mois  d'août  1762  ;  et  Henrietle-l'i-édériqui 
liée    le   34  janvirr    1703,    mariée,    le   lo   décembre   1731, 
l.éopold  ,  prince  d'Anhall-Pluetïkau  ,  morle  le  4  avril   1723 
Du   second  lit,  il  eut  Frédéric,  né  le  i4  mars  171S,  mort  e| 
1759,  el  Charles  Leopold ,   né  le   i    juillet  1717  ,  chevalier  > 
l'ordre   de    Saint  litdxn't  ,   lieutenanl-gétiérat    de.s   troupe.) 
Hesie,  créé,  l'an  ijaJ  ,  avec  son  frère,  par  l'empereur,  comte 
de   Bachfeld,  sans   pou\uir  succéder  aux  biens  de  la  maisc 
d'Anhall. 

VICTOR-FRÉDÉRIC 


1721.   Victok-FrÉdério  ,    fds  aîné  de  Charles -Frédéric] 
et  son  successeur,   ne  le  20  septembre  1700  ,  épousa  ,   1". 
i5  novembre  1724,   Lolise  ,  lille  de  Léopold  ,    prince  d'Ai 
hatt-De»sau  ,   morle  le  ag  juillet  17^2;    u"'.   le  2.i  mai   17.^$ 
SOPHiK-FBEUÉaiQUE- AlUERTI^E,   fille  dAlbcrl-Fréderie 


DE5  COMTÉS  BT  PMKCES  D'AïmfttT'ÏEŒTZKAU, 

margrave  de  Brandebourg,  morte  le  7  septembre  1760.   Il  finit 
ses  joufs  !e  18  mai  1765,  Uis.->aiil  de  son  premier  mariage  ,  So- 
phie-I.ouisc,  née  le  ay  juillet  lyii,  mariée,  le  20  mai  lySS,'^ 
àFréderic-Ootlieb-lieuri ,  comle  de  Solms-Bareulh  ;  et  du  se- 
cond lit,  Frédéric-Albert ,  qui  suit  ;  Frédérique-Auguste,  née  le  «I 
28  avril  i744i   mariée,  le  27  mai  1764,  à  Frédéric-Auguste  , f^ 

{•rince  d'Anhalt-Zcrbst  ;  et  Christine-Elisabeth-Albertine,  né« 
e  14  novembre  174^,  mari**,  le 6  juin  1762  ,  à  Auguste,  prince 
de  Schwarzbourg-Sondcrshausen. 

FRÉDÉRIC-ALBERT. 

1765.  Fréoéhic-Albert  ,  né  le  i5  août  1785,  succéda.' 
l'an  1765,  à.  Victor- Frédéric  ,  son  père,  et  mourut  le  9  avril^ 
1796.  Il  avait  épouse,  le  4  juin  1763,  I^OinSE-ALBEnTlNE,' 
Clle  de  Frédéric-Charles,  duc  de  Holslcin-Ploen  ,  morte  le  gj 
avril  17(39,  laissant  Alexis- Frédéric- Chrétien,  qui  suit,  et] 
Pauline-Clirisline-Wilhelmtrie  ,  née  le  23  février  176g,  raariée,Tf 
le  3  janvier  1796,  à  Léopold,  prince  de  Lippe-Detmoldy' 
mort  en  1602. 

ALEXIS-FRÉDÉRIC-CHRÉTIEN. 

1796.  Alexis-FrédÉbiç-CurÉtibn,  né  le  la  juin   1767  j] 
succéda  5  son  père,  le  g  avril  179G,  fut  élevé  à  la  dignité  de] 
duc  par  l'empereur  d'Autriche,    au  mois  de  mars   iBoG  ,   etr 
accéda  à  la  confédération  du  Rhin  ,  le  18  avril  1807.  Ce  prince 
fait  partie  de  la  confédération  germanique.  Il  a  épousé ,  le  29  no- 
vembre 17945  Makie-Fhédérique,  née  le  14  septembre  1768, 
fille  de  Guillaume,  électeur  de  Hesse.  De  ce  mariage  sont  issus: 
i".  Alexandre-Charles,   prince  héréditaire  ,  ne  le  3  mar 
j8o5  ; 
.    '  a*.  Wilhelmine-Louise,  née  le  3o  octobre  1799,  manée| 

^^H  le  21  novembre  itii7,   à  Frédéric-Guillaume-Louis  d< 

^^K  Prusse. 


BRANCHE  DANHALT-PLOETZKAU; 

AUJOURD'HUI  COETHEN. 
AUGUSTE. 


k 


iGoG.  Auguste,  né  le  i5  juillet  i575,  eut,  parle  partage 
fait  avec  ses  frères,  Plœlzkau ,  sur  la  Saale.  Ce  lut  un  prince 
pacifique,  qui  fut  témoin  des  agitations  de  l'Europe,  sans  y 
prendre  part.  La  chimie  fut  son  principal  amusement.  L'em- 
pereur, en  16S1,  le  pomma  arbitre  des  différents  qui  restaient 

XVI.  34 


I 


I 


a66  cHRonoioGiE  sistoriqve 

à  terminer  entre  l'élcctenr  de  Brandebourg  et  l'clecfear  pa^ 
latin,  touchant  la  siiccpâsion  de  Juliers.  Le  22  août  i653  futi 
le  terme  de  ses  jours.  Sibylle  ,  fille  de  Jean-Georges,  comLej 
de  Solms,  qu'il  avait  épousée  le  26  janvier  tGiU,  hjï  donnai 
sept  enfants,  dont  les  principaux  sont  Lebrecht,  qui  soit,  et^ 
ilmiiianuel ,  qui  viendra  ensuite. 

LEBRECHT, 

i653.  Lebrecht,  né  le  5  avril  iGaa,  fils  aîné  d^Auguste, 
joignit,  en  1 665 ,  à  la  succession    paternelle,   celle   de   Guil- 
la^jçne-Louis  ,  ppinre  d'Anhalt-CoJilhen,  pelit-fils  de  Joachim- 
li^ne^t,   par   I-ouis,  son  père,   lac)uelle  vint  à  vaquer,  celle* 
aiji^ée;,  par  faute  de  lignée.  Lehrecht  fut  le  conlrasie  de  sool 

r^re.  Autant  passionné  pour  le  tumulle  des  armes  qu^ Auguste! 
était  pour  la  yie  paisible,  il  se  mit  successivement  an  scrviceit 
dçs  Suédois  et  des  "Véniliens,  Son  inclination  prouve  sa.va-< 
Icujr  ;  mais  l'histoire  u'a  point  ditaillé  ses  exploits  militaires. 
Il  mourut  le  7  novembre  i6Gg,  sans  laisser  d'enfants  J*>i 
SoPHlE-EiÉONORE,  fille  de  Henri  Volrath,  comte  de  Slnlbcrg^ 
«ju'il  avait  épousée  en  i655,  morte  le  i3  septembre  1675. 

EMMANUEL. 

1669. Emmakuel,  né  le  16  octobre  i63i ,  servît,  en  iGBS, 
dans  l'armée  de  Suède  contre  le  Danemarck.  Etant  passé  en- 
suite au  service  des  Vénitiens,  il  alla  combattre  pour  eux   en  •] 
Tile  de  Candie,  l'an    1663,  contre  les  Turcs.   H  succéda,   laî' 
ii>émc  année,  à  Lebrecht,  son  frère,  et  mourut  le  8  novembre 
de  l'année  suivante,  laissant  un  fils,  qui  suit,  d'AsNE-ELÉO- 
"NORE  ,  son  épouse,  fille  de  Henri,  comte  de  Slolberg,  iqprl»  -J 
le  2-j  janvier  1690. 

EMMANUEL-LEBRECHT. 

iGji.EnMADCEL-LEBaECIiT,  né  posthume,  le  :.nmai  1671, 
prit  la  régence  en  main  le  22  mai  1692.  Il  bâtit  à  Coëtheitt 
en  1694,  une  église  pour  les  Luthériens,  et  mourut  le  3li  mai 
1704,  laissant  de  Gisèle-Agnès,  son  épouse,  fille  de  Ballha- 
sar-Guillaume  de  Rathen,  un  iîls,  qui  suit  ;  Auguste-Loaii, 
qui  viendra  ensuite;  et  Eléonore-Wilhclmine ,  mariée,  i».  le 
5  mars  1714,  à  Frédéric -Erdman,  duc  de  Saxe-Mersbourg  ; 
a",  le  24  janvier  1716,  à  Ernest-Auguste,  prince  hcréjitaiie  > 
de  Sa«e-Weiiaar,  morte  le  3o  août  1726. 


b 


SES  COMTES  ET  t>BIN«ES   C^ANHALT-PLŒTZKAV.       967; 

LÉOPOLD. 

1704-  LÊopoto  ,  né  le  ao  novembre  1694,  successeur  d*Eni~ 
tnanuel-Lebrecht,  son  père,  fui  député,  Pan  17x1,  par  liés 
princes  lie  sa  maison,  pour  complimenter  Charles  VI  sur  son 
avènement  à  la  couronne  impénale.  Il  s'acquitta  de  la  m^nie 
fonction,  en  1714,  auprès  de  Georges  1,  nouvellement  élevé  sur 
le  trône  de  la  Granae-Bretagne.  Le  ig  novemLre  1728  fui  te 
terme  de  ses  jours,  il  avait  épousé,  i»,  le  10  décembre  1721, 
Henrieite -FrédÉhique,  fille  de  Charles  -  Frédéric  ,  prince 
d'AnbaU-Bernbourg,  morte  le  4  avril  1723;  2*>.  le  21  juillet 
1728,  CHAnLOTTE-FaÉDÈRiQUE  -  AmÉlie,  fille  de  Frcdcric- 
Guillaume-Adolplic  ,  prince  de  Nassau- S  légen,  remariée,  le 
8  mai  1780,  avec  Albert- Wolfgang,  comte  de  la  Lippe  ■Schaura-' 
boare-Buckbourg,  morte  le  a4  septembre  1748-  -Ùu  premier 
lil ,  Léopofd  laissa  Gis&lc-Agoès  ,  née  le  ai  septembre  1722, 
mari»'e,  le  aS  mai  17^7  •  à  Léopold-Matimilien  ,  prince  d  An-, 
ball-Dessau,  moi'te  le  ao  avril  1751. 

AUGUSTE-LOUIS. 

1728,  AuGusTE-Loms,  né  le  g  juin  ifigy,  sacci^da,   l'an 
1728.  à  Léopold,  son  frère.  Le  roi  Je  Prusse  lui  ayant  donné 
de  IVmploi  dans  ses  troupes,  il  mérita,  par  sa  valeut ,  d'être 
élevé  au  grade  de  lieutenant -général.  Il  mourut  le  6  août  1755, 
Guii.tELMiNE-AGTJÈs,  fille  de  Louis-Christian  de  Weslhenau, 
sa  première  femme,  qu'il  avait  épousée  le   ai  janvier  1722, ^ 
créée  comtesse  de  l'empire  la  même  année,  morte  le  i5  jan-t! 
vier  172$,  ne  lui  donna  que  deux  filles,  décédées  avant  liii«^ 
S'élant  remarié,  le  14  janvier  172G,  à  Ciini.STiKE-JBANNE'-j 
EmÉue,  fille  d'Erdmann,  comte  de  Promnitz,  il  lais.sa  d'elle^ 
Charles-Georges-Lebrecht,  qui  suit  ;  Frédéric- Erdmann  (*) ,  eC 


(*)  PRISCSS  D'AltHÀLT-PLESS. 
FRÉDÉBIC-ERDMANN. 


173,^.  FBÉDÉRtc-ERDMASK.né  le  a6 oclobre  1731,  épousa,  le  iSjuraj 
.1766,  Louisi-FtaDiNANDE,  née  le  3e  septembre  «744 •  *•"«  de  Henri- 
Ernest,   comte  de  Stolhcrg-Wernigerode.   Il  mourut  le  laddcembn 
J797,  ayint  eu  de  ce  mariage:  > 

1».  Emiïianucl-Ernest-Erdraann  ,  né  le  g  janvier  1768    Aicéàit 
a'.  Ffédcrîc-Ferdinand  ,  dont  l'article  suit^ 
3".   Henri,  né  le  3o  juillet  iyy8  ; 

C4trf6e»-Fredéric ,  nd  le  ï5  ootembi'e  li^ài 


Î8 TîntOTTOtOCTE  ■wsTomotii"" 

Jeannp  -  Guillelmiiie,  née  le  4  "overabre  1738,  mariée,' 
17  décembre  17491  à  Frédérîc-Jean-Charles ,  prince  de  Schc 
peich-Carslalh.  Devenu  veuf  une  seconde  fois ,  le  20  fevriei 
1732,  Auguste  -  Louis  contracta  une  troisième  alliance  av« 
Anne  -  FaËDÉniQUE  de  Promnitz,  sœur  de  sa  précédente 
femme,  morte  le  ài  mars  1750,  Joui  il  laissa  Chai  lotte -sSophie-J 
Oisèle-Frédérique ,  née  le  aS  août  1733,  et  Marie-Madeleine-J 
Bénédicte,  née  le  ai  mars  ijSg,  clianoinesse  de  GandersheLii] 

CHARLES-GEORGES-LEBRECHT. 

1733.  CBABLES-GEOHGES-LEBHKaiT,  fils  aîné  d'AugUSlC- 
Louis ,  et  son  successeur,  naquit  le  i5  aotit  1730,  fut  colonel 
au  service  de  Prusse ,  et  mourut  le  17  octobre  1789.  Il  avait 
épousé,  le  26  juilleL  1705,  l.oinsE-CtiARiOTTE-FRÉDiaiQUEj 
fille  de  Frédéric,  dnc  de  IIolsieiu-GlCicksbourg.  De  ce  mariagfl 
sont  issus  : 

1**.  Auguste-ChrJstion-Frédéric,  qui  suit; 
2".  Charles-Guillaume,  né  le  5  janvier  1771  ,  décédé: 
3".  Louis,  né  le  aS  septembre  1778,  marié  avec  Louise , 
fille  de  Louis,  grand-duc  de  Hesse-Darmsladt  ,  veuvt 
de  lui,  le  iG  septembre  1M02.  Le  ao  dn  même  mois, 
celle  princesse  accoutlia  d'un  fds,  qui  succéda  à  Auguste- 
Christian-Frédéric ,  son  oncle. 

AUGUSTE-CHRISTIAN-FREDÉRIC. 

1789.  AuGUSTE-CnaisTi an-Frédéric,  né  le  18  novcmbt 
Fylîg,  épousa,  le  g  février  1792,  Caroline  -  Frédérique  ,1 


PAJNCES  D  AKHALT-PIESS. 

5».  Louis,  ne  le  ta  août  1783*, 

6".  Anne- Emilie  ,   née  le  ao  mai  1770,   mariée  ,  le  ao  mai  lygi , 
à  Jean-Heiiri  VI,  couile  d'Hochbcrg-FursIenstcin  ,  en  Silcsic 

FRÉDÉRIC-FERDINAND. 

1747.  FAiibKaic-FEaDiKANS,  Dé  le  aS  juin  1769.  princcrùgnsntd'Ai 
liaW-Pieii,  succéda  à  son  père  le  ta  dtkembre  1797.  Il  lut  géncral-maid 
:iH  iervice  île  Pruue.  Il  a  épousé  ,  i".  MAHIE-UÔROTHÉE-tlENKlKTTi 
Louise,  Aile  de  Frédéric-Charles,  duc  de  IIoUteîn-BLck  ,  morif 
le  24  novembre  i8o3  ;  a°.  le  ao  u>ai  1S16,  Julie,  née  le  4-ia'<vic 
1793,  lîllc  de  Frédérîc-Guîllaume  II,  roi  de  PrussK  ,  cl  de  Julie, 
(«mlcMC  de  D«j)libl.  Le  priacc  d'Adhalt-Plesa  u'a  point  d'cnfaati. 


DES   COMTES  ÏT  PRINCES  D'AKHAtT-ZERBST.  a6t| 

.  Bcc  le  3  août   1777,  fille  de  Fréiléric  -  Auguste ,  prince  de- 
Nassau-Usingen.  Il  accéda  à  la  conlëdéralion  du  Rhin,  et  prit 
le  litre  de  duc  en  1807.  Il  mourut  sans  poslérilc,  le  5 mat  iStsj 

LOUIS. 

1812.  Louis,   né  posthume  le  20  septembre  1802,  succéda/ 
le  5  mai  itfia  ,  à  sonuncle,Ie  duc  Augubtc-Ciiristian-Fré- 
déric,  sous  la  tutelle  du  duc  d'Anhalt-Dessau,  et  fut  déclaré 
piajeur,  le  9  août  1617.  U  fait  partie  de  la  coufedcration  ger- 
manique. 

BRANCHE  D'ANHALT-ZERBST. 


RODOLFE. 

1606.  RoDOLFE ,  né  le  18  octobre  iSyG,  eut  le  pays  de 
Ze.rbst  avec  les  bailliages  de  Litidau,  de  Cns^virk  et  deRoszIau, 
dans  le  partage  de  la  succession  de  Joachim-I'jntest ,  son  père. 
L'instoire  ne  dit  point  à  quels  exercices  11  s'adonna  :  elle  se 
contente  de  marquer  sa  mort  au  ao  août  itiau.  Il  avait  épousé,! 
1".  Dorothée  -  Hedwirr  ,  fille  de  Henri -Jule^,  duc  de 
Brunswick,  morte  en  t6o8;  a",  en  iGia»  Madelein-e,  fille 
de  Jean,  comte  d'Oldenbourg,  décédée  en  1G57.  Du  premier 
lit  ,  il  laissa  Dorothée,  mariée,  le  2G  octobre  1633,  à  Auguste, 
duc  de  Brunswick,  morte  le  26  septembre  r(j34,  et  Eléonore, 
laquelle  épo\isa,  le  5  février  i6ia,,  Frédéric,  duc  de  liols^ 
tein-Norbourg ,  morte  le  a  novembre  1681  ;  du  second  lit, 
Jean,  qui  suit ,  et  Elisabeth,  morte  en  1639,  sans  alliance. 

JEAN. 

ifîaa.  Jean,  né,  le  24  mars  1621,  de  Rodolfe  et  de  Madc-* 
leine ,  succéda ,  l'année  suivante  ,  à  son  père ,  sous  la  lulelle  de 
Gimtlier,son  oncle,  zélé  luthérien,  qui  IVIeva  dans  sa  re- 
ligion ,  et  lui  laissa,  par  son  testament,  la  ville  de  Jever  avec 
ses  dépendances  en  Wt-slphalie,  Cette  seigneurie,  nommée 
le  Jfverland,  a  huit  lieufs  de  longueur  sur  quatre  environ  de 
largeur.  Jean  termina  ses  jours  sans  avoir  rien  fait  de  mémo- 
rable, le  14  juillet  1667.  H  avait  épousé,  le  irj  septembre  1649, 
SopniE-AuGUSTE,  fille  de  Fi-édénc,  duc  de  Holstein-Gollorp 
(morte  le  12  janvier  1G81  ),  qui  le  fit  père  de  quatorze  enfatits, 
dont  les  principaux  sont:  Oliarles-Guillanme ,  qui  suit;  An- 
toine-Gunlher,  né  le  11  novembre  i653,  qui  fit  sa  demeure 
9  Aluhlingen,  et  se  mit  au  jeivicc  Je  la  Prusse,  où  il  obtint 


a^o  cunaNOLOGiB  hisioriqdk 

le  grade  de  major-général  (sYtant  marié»  le  i*'.  janvier  i7*5, 
avec  Augusle-Antoinelte,  lille  de  Georges-Job  de  Marcnalf 
Biberstein ,  il  n'en  laissa  qu'une  fiUc,  nommée  Antoineiie, 
mourut  le  lo  octobre   i7i4)  deux  mois  précisément  avant  i 
femme  )  ;  Jean-Louis  ,  né  le  4  niai   1 656 ,  seigneur  de  Dor 
bourg,  près  de  Zerbst,  mort  le  i''.  novembre,  après  avoir  i 
de  Christinc-Eléonore  de  ZeiiscK,  sept  en&nis,  dont  l'aîné 
Jean-Louis,  mourut  le  5  novembre  174^.  à  l'âge  de  cinquante 
six  ans;  le  second,  nommé  Jean-Auguste,  né  le  3i  dccembf 
iG8y,  colonel   dans  les  troupes  de  Saxe  -Gotha,  mourut 
22  août  1709,  à  Exiles  en  Daupliiné;  le  troisième,  Christtaa^i 
Auguste,  viendra  ci-après;  cl  le  septième,  Jean-Frédéric,  né 
le  i4  juillet  169S,  général-major   des  troupes  de  l'eniperearj 
en  1753^  mourut  le  ii  mal  ij^^. 

CHARLES-GUILLAUME. 

1667.  Cdarles-Guillaoke,  né  le  a.6  octobre  i£52,succé<] 
Tan  1667,  au  prince  Jean,  son  père.  L'empereur  Josculi.j 
dont  il  avait  mériic  Vestime  ,  lui  accorda  ,  Van  1708,  le  titf^ 
de  sérènissime  ^  qu'il  élait  d'usage  de  ne  donner  qu'au  sénieq 
Je  la  maisou.  Il  mourut  le  i3  novembre  171?^,  laissant 
Sophie,  fille  d'Augustii,  duc  de  Saxe-Halle,  qu'il  avait  épousée 
le  38  juin  1676,  moile  le  3i  mars  1724,  un  iils,  qui  suit;  et 
Madeleine- Augusie,  née  le  ta  octobre  1679  ,  mariée,  le  7  juin 
1696,  à  Frédéric,  duc  de  Saxe-Gotha,  morte  le  11  octobi 
1740. 


JEAN -AUGUSTE. 

1718.  Jean-Auguste,  né  le  29  juillet  1677,  succéda,  l'an 
1718,  à  Charles-Guillaume,  son  père.  Il  mourut  le  7  novembre 
174a,  et  fut  le  dernier  de  sa  branche,  n'ayant  point  en  d'ei> 
fanls  des  deux  femmes  qu'il  avait  épousées.  FftÉDfiRK^ne ,  ûlli 
de  Frédéric ,  duc  de  Saxe-Goiha  ,  morte  le  28  mai   1709, 
l'âge  de  vingt  -  quatre  ans  ,  fut  la   première  ,  et  Hekriett 
FaÉDÉRiqce,  fille  de  Frédéric-Ferdinand,  duc  de  Wiytem 
berg-Weiltingcn ,  morte  le  14  août  1703,  la  seconde. 

CHRISTIAN -AUGUSTE. 


J 

)re 

i 

n- 


174a.  CHB.lSTlAN-Aur.CSTB,  né  Ic  39  novembre  1690,  1r 
«icme  fils   de  Jean-Louis  d'AnhaU-Bernbourg,  succéda,  l'an 
1742 1  à  Jean-Auguste,  son  cousin  germain,  il  avait  été  g^'^H 
néral-major  des  troupes  de  Prusse,  et  était  décoré  du  cnllii^^| 
de  l'Aigle  noir.  i>e  8  novembre  1727 ,  il  avait  épousé  JEAMte» 


DES  PROCES  Ut  BEItîifEOtRC-SCnAtrMBOURé.  a?^] 

EtiTSABETTH,  fille  d'Aiiguste,  duc  de  Sleswick  -  Holstein,  et' 
évéque  de  Lubeck,  nommée  dame  de  l'ardre  de.  Sainte-Ca- 
therine en  Russie,  l'an  i744i  (]"'*^  laissa  veuve,  par  sa  mort , 
arrivée  le  16  mars  1747-  Elle  passa  depuis  en  France  ,  oà  elle 
fixa  son  séjour,  et  mourut  à  Paris ,  le  3o  mai  i7(îo,  à  l'âge 
de  quarante-huit  ans.  Christian-Auguste  laissa  d'elle  un  fils, 
qui  suil,  et  Sophie-Augtjste-Frcdérique ,  née  le  2  mai  1729, 
laquelle  ayant  embrassé  la  religion  grecque,  le  9  juillet  1744, 
et  pris  le  nom  de  Callierine-Alexievvna,  fut  mariée,  le  i",  sep- 

»lembre  1745,  à  Pierre-Fœdérowtï ,  grand-duc  de  Russie,' 
nommé  auparavant  Charles  -  Pierre-Ulric,  duc  de  Ilolstein- 
Gottorp.  Ce  prince  monta  ,  le  5  janvier  1760,  sur  le  trône  de 
Kussie,  avec  sa  femme,  qui  l'en  6t  descendre  le  g  juillet  176a, 
et  fut  déclarée  le  même  jour ,  impératrice  de  Kussie,  Son  époux 
mourut  le  17  du  même  mois. 

FRÉDÉRIC- AUGUSTE. 

1747.  FfliDihiQUE-AuGUSTE,  fil»  de  Christian -Auguste, 
né  le  o  août  1734,  nommé  chevalier  des  ordres  russes  de  Sainte-  ' 
Anne,  en  1743,  et  de  Saint-André,  en   i744t  obtint,  au  miois ' 
de  juillet  1751  ,  une  dispense  d'3ge,  pour  prendre  en  main  la^' 
régence  de  son  état.  Dès  qu'il  fut  capable  de  porter  les  armes,  '^ 
il  se  dévoua  au  service  de  l'empereur,  qui  le  fit  général  de  sa* 
cavalerie.  11  a  épousé,  i".  le  17  novembre  1750,  Charlott£- 
"WHiHELMrNE- Sophie,  de  la  maison  de  Hesse-Cassel  (Ga- 
iel/e  de  France),  qu'il  perdit  le   2'i  mai   ijSy;  a",    le  27  mai 
1764,  FBÉLÉRiQUE-AuGUSTE-SoPtfiE,  fille  de  Victor-Frédéric, 
prince  d'Anhalt-Bernbourg,  nommée  dame  de  l'ordre  russe  de 
Sainte  -  Catherine.  Ce  prince   est   mort    sans    postérité  ,   le 
3  mars  1793. 

BRANCHE  DE  BERNBOURG-SCHAUMBOURG. 

LEBRECHT. 

1718.  Lebrecht,  deuxième  fils  de  Victor- Amédée,  prince 
â'Anhah-Bernbourg,  né  le  id  juillet  itiGc^,  colonel  d'an  régi- 
ment de  Hcssc-Cassel ,  fît  sa  résidence  à  Hoym  ,  dans  le  payj 
d'Anhalt ,  depuis  17  [8  jusqu'à  sa  mort ,  arrivée  le  17  mai  1727. 
Il  avait  épousé,  t".  le  12  avril  1692,  Chariotte,  fille  aA- 
dolfe,  prince  de  Nassau-Schaumbourg,  morte  le  3i  janvier  1700  ; 

2*.   le  27  juin   1702,  EBEHHARDINE-i-JACOBmE-'WrtlELMlNE, 

£iie  de  J«in-<^eorge9,  baron  de  Wirdeof,  gcnéral-major  des 


Iroupes  hollandaises,  élevée  au  rang  Je  princesie,  le  i"  aoât 
1700,  par  l'empereur,  morte  le  i3  février  1724;  3"'  l^  ï4  9*L 
tembre  172^,  SoPitiE  ,  lille  de  Jusle-Adam  d'ingprsleb^n 
morte  le  3i  mars  1 726.  Du  premier  lit ,  il  laissa  Victor- Amcdée 
Adolphe,  (]ui  suit;  et  une  iille  ,  decéJee  sans  aliiaaqc-  Du 
deuxièmc'lit,  Willelmine-Charlollo,  née  le  24  novembre.  »7o4t 
mariée,  le  3i  octobre  1724,  à  Guillaume,  bndgravc  de  HessC' 
Pliilippsthal  ;  Sophie-Christine-Aiitoiiielte ,  née  le  6  lévri 
J710,  mariée,  le  10  novembre  1718,  à  Christian,  prince  d< 
Sch  warzbou  rg  -  So  ndersha  usen . 

TICTOR-AMÉDÉE-ADOLPHE. 

1737.  Victoh-Amédée-Adolphe ,  né  le  7  septembre  i6q3, 
eut,  en  J707,   du  chef  de  son  aïeule,    le  comté  «le  Uol7,aprelf^ 
avec  le  seigneuries  de  Schaumbfiurg  et  de  Lawenbourg,    dont 
il  prit  la  régence  en  1714-    L'an  17^7  <  après  la  mort  «kt  Le- 
Iirecht ,  son  père,  il  quitta  Schaumbourg  ,  où  il  résidnt ,   et 
fi^a  son  séjour  à  Hoym.  Il  épousa,  i".  le  22.  novembre  lyi^i 
CHARLcnE-LouiSE,  fille  de  Guillaume-Maurice,  comte  d"l- 
aenbourg  Birsteia,  morte  le  2  janvier  1739;  2".    lé  14  févrie 
11740,  H  EDWIGE- Sophie  ,  fille  de  VVenceslas- Louis ,    comt 
de  Renkel-Oderberg.  Les  enfants  du  prince  Victor- Amédée 
Adolphe ,  mort  en  1772  ,  sont  : 

Du  premier  Ul  : 

1°.  Charles  Louis,    nui  suit; 

f**.  François-  Adolphe,  né  le   7   juillet  1*341    général-?! 
major  au  service  de  Prusse,  marié,  le  itj  octobre  17(12,1 
avec  Maric-Josephe ,    comtesse  d''Haslingen  et  du  saint 
empire.    11  mourut  le  22  avril  1784,  laissant: 

a.  Frédéric- François-Joseph,  né  le  1".  mars  1769 


té 

ie-^H 


décédé  ; 
b.  Victoire-Amélie-Emesline,  née  le  1 1  février  1772, 
mariée,  1".  le  24  juin  1791  ,  à  Charles,  prince  de 
Hesse-Pbilippsthal,  mort  en  1793;  a"*,  en  1797,  à 
Charles,  comte  de  "Wimpfen,  major  aulricnien  ; 
■)   .c.  Marie-Henriette,  née  le  10  février  1779,  décédée; 

3».  Yictoire-Charlotte,  née  le  25  septembre  1715,  mariée. 
Je  a6  avril  1732,  à  F'rédéric- Christian  ,  margrave  di 
Brandebourg-Bareuth  ,  séparés  en  1739; 

Du   second  Ut  : 

4"*  Frédéric-Louis -Adolphe,  né  le  29  novembre  1741  r 
fcld-maréchal-lieulcnant  au  service  die  l'Autriche  ; 


1 


.   D»  MINCES  DS  l(SftNfit>CR&-«Cïn;mfS&&Se.'    '    »^^ 

s».  Victor-Amédée,  né  le  ai  mai  1744»  marié,  le  22  avril 
1778,  avec  Madeleine-Sophie ,  fille  de  Frédéric-Guil"» 
iaume ,  prince  de  Solms  -  Braunfeb.   Il  mourut  ,^  sangiiS 
^ostéf»te ,' le  i  inaîjJ79(»|  Û     -•       ::  '-[^        il'' 

6".  Géôrges-Augusie- Louis ,'  né~le  B  novêmbreT^Bi, 
mort  le  a^  octobre  1754. 

CHARLÏS-J.OUIS. 

1772.  Charles-Louis,  né  le  16  mai  1723,  prince  d'An- 
haU-Bernhoiirg-Schaumbourg-Hoym  ,  en  177a,  mort  le  20 
août  1806  f  avait  éptousé^  le  v&  tléf:£JQbre  1.76^^  ^Amélie- 
EléonoTC  ,  fille  de  tYédérîc- G tfilfauihe^,  "grincé'' a*- Solms- 
Braunfels.  Il  en  eut  un  prince ,  qui  suit. 

VICTOR-CHARLES-FREDERIC. 

i0lb.  ViGTon-GaARLES-FaEDÉaic,  né  le  a  novembre  1767, 
succéda  à  son  père  le  ao  août  i8»6,  et  mourut  le  aa  avril 
^8ia.  11  avait  épousé  «  le  29  qçto})rQ  *7d^)  Charlotte^Lquise* 
Wilheimine- Amélie  ,  qéè  le  6  adût  1776,  fille 'aèfCriiirre?i 
Christian  a  prince  de  Nassau- Wëilbour^..  U  b'a  eb  c[ué  qiràtfe 
princesses:  =    .-.'  ^<  ...,,■.  ^, 

I".  Herxnine,  née  le  2  déçenil|re  1797^  décédéi»,;     ...;  .  .'"l 
a".  Adélaïde,  née  le  a.'î  février  i.8po,. mariée*  le. ^.iuiUçt, 
18 1 7,  à  Patil,  prince  héréditaire  <]«  Holstei'n-'pU/eDmturgt, 
S".  Emma,   née  le  20  mai  .i8ùa  ;  .'        '    "    ...   .j 

4°>  Ida,  née  le  10  mars  i8o4*.      *  •;. 


XVI.  3& 


JjE  Holslein  (en  )a^n  jfolsalia  )  ^  anciennement  appplé 
Chersonese  ciïnjjijijue ,  parce  qu'il  çlail  la  pairie  Jcs  Cimlirps 
depuis  nonamés  NorJatbingiens  ,  à   cause  de  la   position  d 
llolstein  ail  nord  de  IKlbr  ,  comprend,  dans  sa  plus  grand 
étendue,  du  levant  au  couchant  ,  dix-sept  à  dix  neuf  mille* 
géôgrapTiiques ,  et,  du  nord  au  midi,  douze  à  treize  milles, 
(  Buscning.  )  Ce  pays  est  aujourd'hui  divisé  en  quatre  cantons, 
qui  sont  le  Holslein  propre  au  nord  ,  le  Dithmarse  à  l'occidenl, 
la  Slorinarie  au  sud  ,  et  la  Wagrie  à  l'orient.  Ses  limites  sorn' 
à  l'orient ,  la  mer  Kallicjiie  ;  à  l  occident ,  la  mer  du  Nord 
Sieswick  au  nord,  le  Lawenhourg ,  le  Mcctlenhourg  cl  PEU»* 
au  midi.  Cliarlcmagne  ayant  subjugué  les  Nurdalbingiens ,  en 
liausnorta  plus  de  dix  mille  familles  en -deçà  du  Hliin  ,  en 
Flandre  ,  en  Brabant  et  en  Hollande.   Dans   le  traité   de   pai 
qu'il  fit  enSii  avec  le  roi  de  Danemarck  ,  il  fut  «onvenu  qu 
la  rivièie  d'Eydcr  ferait  la  séparation  entre  ce  royaume  et  l'em 

Sire.  Depuis  cette  époque  ,  la  contrée  qui  borde  celle  rivièn 
u  côlé  lie  l'AllemagiU"  est  appelée  la  Marche,  et  fut  gouverne 
par  un  margrave  chargé  d'eu  défendre  ks  limites.  Les  ducs  di 
baxe  de  la  maison  de  Billingen  ,  ou  de  Billiing,  possédèrcti 
ce  pays  aux  dix  et  onzième  siècles,  et,  à  rextincliou  de  cetti 
maison,  les  enipcreuis  le  conférèreni ,  par  inféodation,  à  divei 
seigneurs.  Adolphe  de  Saiingsleben,  premier  comte  de  Schauen' 
bourg,  en  fut  investi,  Pan  io3a,  par  l'empereur  Conrad  I 
Etant  murl  en  loii ,  il  le  laissa  à  son  fds  de  mémii  nom  qi 
lui ,  el  de  celuî-ci  il  passa  k  son  ûls,  qui  suit. 


'm 


CEAON.  HIST.  DES  CCOITIS  BE  BOLSTEIW.  'Xji 

ADOLPHE    I. 

Adolphe  d£  Salingsieben,  romie  de  ScliaucnLoufg ,  ei 
Westpli.ilie  ,  sur  les  bords  du  Weser,  oblinl, ,  l'an  1106,  ou, 
selon  ,  d'aulres ,  l'an  iito,  de  Lotliaire,  comte  de  Supplen- 
feouig  et  duc  de  Saxe ,  le  Holsteia,  qui  dépendait  alors  de  ce 
duché.  Il  fut  aussi  pourvu  de  la  Slormane  ,  vacante  par  la 
mort  du  comte  Godefroi;  et  le  tout  fut  érigé  en  comté.  Adolphe, 
pour  repeupler  le  Holstein  ,  y  appela  des^  Flamands  ,  des  Fri- 
sons,  des  WeslphaUciis ,  des  Vcnèdes,  tous  peuples  Irès-labo- 
fieux ,  tjiii  mirent  en  valeur  ce  pays  naturellement  fertile. 
Adolphe  mourut  eu  ti3ii,.laissaal  de  N..,  son  épouse  ,  un  fils, 
qui  suit. 

ADOLPHE  IL 

I  ii"î3.  AuoLPBE  U  ,  successeur  d'Adolphe  I ,  son  père  ,  dans 
ks  entoilés  de  Holstein  et  de  ScbauenLourg,  fui  chassé  du  pre- 
mier de  ces  deux  héritages,  Tan  ii39,  par  Albert  l'Oui-s  , 
margrave  di;  Brandeboui-g  ;  mais  il  fut  presque  aussilAl  rétaiili 
par  Henri  /e  Stiperhe ,  duc  de  Saxe.  Il  obtint  ensuite  la  "Wagrie, 
cju'il  réunit  au  Holstein-  L'an  i  j4o,  ou  ii44i  suivant  M-  Hus— 
ching,  il  bâtit  l.i  ville  de  I,ubeck  dans  la  Wagrie,  sur  les  ruine» 
de  celle  de  Bucn  ,.  piès  du  confluent  de  la  Trave  ,  de  la  Wàc- 
kcnitzei  delà  Steckenilz  ,  dans  te  voisinage  de  la  mer  Baltique. 
Celle  ville  devint  florissante.  Les  inarchands  de  Bardewick, 
attirés  par  Adolphe,  s'empressèrenl  de  venir  la  peupler.  Mais 
sa  prospérité  excita  la  jalousie  du  suzerain  Henri  /«  Llou  ,  duc 
de  Saxe,  au  point  tju'il  défendit  d'y  vendre  autre  chose  que 
des  comestibles.  {  flâlmold.  Chr.  Slaw ,  c.  7^.)  Un  incendie 
ayant  consumé  Lubeck  en  1 156,  le  duc  profila  de  cet  événe- 
ment,  l'an  ii58,  pour  engager  Adolphe  àlui  en  faire  cessina 
sou.s  la  promesse,  de  la  rebâtir.  Henri  tint  parole  ;  et  ayant  fai^  ' 
de  Lubeck  une  nouvelle  ville  ,  il  y  appela  des  peuplesdu  ISord, 
en  leur  promettant  toute  liberté  de  commerce.  (  Helmold.,  e.  86.)-. 
Cc  fut  alors  qu'il  y  établit  ces  fameux,  statuts  i)ut  eurent  pour 
base  ceux  de  la  ville  de  Soest  en  Wesiphalle;  statuts  qui,  con«-' 
firmes  par  les  empereurs  Frédéric  1,  Frédéric  11,  et  leurs  suc- 
cesseurs ,  furent  adoptés,  avec  leur  permission,  par  uo  grandj 
nombre  des  villes  voisines  de  la  mer  Baltique. 

Les  Sclaves,  ou  Vandales,  ayant  secoué  le  joug  que  Henri 
ie  Liuii  leur  avait  imposé,  Adolphe  joignit  ses  armes  I  au  1 163, 
à    celles    de    ce    prince   pour  les    <;iire  rentrer   dans  le  devoir. 
Cette   expédition    lui  devint  funeste.  L'an    11G4,  il   fut   tué,.' 
près  de  itemmin ,  ea  Poméranie,  dans  un  combat  contre  \a^i 


376  .-V         C«IU>^OU)Cra   HtSTORIQVK 

Sclaves.  (  Jlfliuold.    Chr.  SJat/.  ,  liv.   2  ,   c.  40  "  !"■■"'   pponw 
JIatiulde,  Cl imt esse  «U»  Qun flirt  ,    dont   il  bissa  un   fils    dt 
mc'me  nom  f)uc  lui,  en  bas  âge.    MailiilJe  s'elanl  remariai  à{ 
Henri  ,   tomie  d'Orlamuncli'  ,    ils  gouvernèrpnl   cusemble  it\ 
Hols(ein  à  tilre  Je  tuteurs  du  jeune  Adolphe. 

ADOLPHE  111. 

! 

ii64-  Adolphe  III  ,  fils  d'A«lolpHe  II ,  lui  sucrfda  en  Lâij 
i^e  dans  les  comJcs  <lc  Holsicin  cl  de  Schauenbourg  sous  Iftl 
tuiellc   de  MalhilJe ,   sa  mère,   et   ào   Henri  ,  son  beau-père»! 
£tanl  devenu  majeur,  il  prit  le  parti  de  Tcmp-rpur  Frédéric  f] 
contre  Henri  /i*  JAon ,  duc  de  Saxe ,  et  contribua  h  chasser  cfrj 
dernier  de  ses  élals.  L'empereur, en  reconnaissance,  déclara  lief 
im^médial  de  Tempirc  le  HoUtein ,  qui  jusr|\i'alois  avait  relevé] 
du  duché   de  Saxe.  Adolphe,   Tau  H92,  s'elant  d<'flaré  poufl 
Walilemar ,  cvêque  de  Slcswirk  ,  révolté  contre  Canut  V'I  ^  roif 
Dancmarck  ,  lui  mena  des  secours  que  la  prudence  du  Ofeuai»-! 
que  rendit  inutiles.  Canul  étant  revenu   Tannée  suivante  daHBJ 
Je    HoUtein  avec  des  lorccs  considérables  ,  obligea   le  c^micj 
d'acheter  la  paix  aux  conditions  qu'il  voulut  y  mettre  ,  c'esl-i 
à-dire  par  une  grande  somme  d'argent.  Uésolo  de  se  venger  dit 
roi  de  Danemarck ,  Adolphe,  l'an  iii|S  ,  se   ligue  runlre  luil 
avec  Ûtton ,  margrave  de   Brandebourg  ,    et   l'archevJkjue 
Brème.  Caiml  envoie  une  ilolte  commandée  par  Pierre  ,  évéqi 
de  Ko$child,el  Thorbern.,  son  frère,  pour  faire  \fie  aux  con- 
fédérés. Bataille  entre  les  deux  armées.  Thorbern  est  tué  dans] 
l'action  et  l'évcque   fait   prisonnier.   Mais  celui-ci  trompe  II 
vigilance  de  ses  gardes  ,   el  sVchappe.  Canut ,  dans  les  année 
snivanles  ,  s'élanl  mis  à  la  tt^ie  de  ses  troupes,  remporta  de! 
grands  avantages  sur  les  confédérés,  q^i'Adolphe,   al>anJonn4 
du  margrave,  fut  obligé  de  rechercher  une  seconde  (ois  la  paitj 
"il  l'oblint,  l'an  1200,  en  cédant  le  llilbniarse  i-t  l'imporl.inlél 
place  de  Rcndsbourg  ,   sur  les  confins  du  Slesvvirk.  Adolphe , 
s'élanl  brouillé  ,  la  même  année  ,  avec   liemard,  duc  de  Saxe  , 
vient  mettre   le  siégn  devant   LnwenlK>urg  ,   appartenant  à  et 
dernier.  I*es  assiégés  implorent  le  secours  du  roi  de  Daneinnrrk 
en  lui  promettant    dt;  se   donner  à  lui.   Canut  .se  pr^te  it  Iciu 
demande  ;  mais  avant  que  le  secours  arrive ,  la  place  esl  réduite. 
Cette  conquête  fui  le  signal  d'une  nouvelle  rupture  entre  Catiul 
cl   Adolphe     l^es  ducs  de  Mecklenbourg,  Uurwin   el  Nifh'l  , 
entrèrent,  l'an  1201,  dans  le  Holsicin,  et  y  couimirent  d'af- 
freux ravages.    Mais  Adolphe,  étant  tomlké  sur  eux,  leur  livra 
un  combat  dans  lequel  Wiclot  péril.  Celte  perle  no  servll  ijuA 
iriiter  le&  Vandales.  Le  princ«  Waldctuar ,  frùre  de  Ciuiul  » 


itanl  survenu  à  la  (('te  des  Iroupfs  «lanoises,  défit  Ip  comte  à 
Slilnow,  l'oUli^ea  J'allfr  chercher  une  retraite  à  H.imbourg,. 
•l  lui  enleva  ensuite  ses  plus  furies  places,  dont  la  principale' 
étail  Lubeck.  De  Hambourg  Adolphe  s'était  sauvé  à  Stade.  Dbi 

3 ne  les  Danois  eurent  repasse  la  mer,  il  rcviiTl  à  Hambourg, 
'où  il  cbeiclia  de  tous  côtés  à  soulever  ses  sujets  contre  leur 
nouveau  maître.  Ces  mouvements  rappellt^ol  Waliiemar  dans  le 
Holslein  ,  où  il  arrive  si  précipil.niimi-iil  ,  tiu'Athdphe  le 
croyail  encore  en  Danemarr.k  ,  liMsipril  parjil  aux  portes  de 
Hambourg.  Ne  pouvant  lui  résister  iti  s'ctbapper,  Adolphe 
fui  contraint  de  se  rentire  à  lui.  I-e  prince  l'avant  fait  garrotter, 
l'envoya  prisonnier  en  Danemarcic.  Ia"  roi  \V;dJeinar  11  ,  suc- 
cesseur de  (^anul ,  rerail,  l'an  i2oH  ,  Adolphe  en  liberté',  après 
Tavoir  (ail.  renoncer  à  ses  prélenliuns  sur  le  llolsli'in  et  avoir 
reçu  lieux  de  ses  neveux  en  otage.  Adolphe  s'éianl  retire  dari$ 
son  comté  de  Schauenbourg,  y  unit  ses  jours,  Pan  12.I2,  san<r 
avoir  pu  rien  faire  pour  sa  vengeance  el  son  rétablissement,  il 
avait*pousé  ,  par  U's  soins  de  Philippe  ,  arf:he\éque  de  Cologne, 
N.,  fille  d'Oilon,  comte  de  Dassel ,  dont  il  laissa  un  fils,  qui; 
suit.  {^AraulJ.  Luiiec.  Citron.  Slav.  ,  c,  i.) 

ADOLPHE  IV. 

L'an  1324,  Adolphe  IV,  lils  d'Adolphe  Hl  ,  profila  de  la 
prison  de  Waldemar  H  ,  roi  de   Danemarck  ,    Jelenu  par  le 
comte  de  Schwerin  ,  pour  rentrer  dans  le  Holstein.  Rendu  k 
ses  élats,  Waldemar,  Tan  laab,  prend  sur  Adolphe  ,  la  ville 
de   Rendsbuurs;.  Adolphe,   l'année   suivante,    fut  du  nomhio 
des  prim  es  confédérés  qui  ^agncrcnl ,  le  2.-i  juillel  ,  la  l>a1;4illé 
de  Buruheovède,  ou  Rornhovel ,  contre  le  moaar(|ue  danois, 
après  quoi  il  se  remit  en  possession  des  pays  donL  son  père  avait 
été  dépouille.  1/aii  \2-m\  ,  Waldemar  el  Adolphe  font ,  à  Hipen, 
un  Irailé  portant  que  le  comie  gardera  les  étals  que  son  père  »J 
possédés  au   nord   de  TLlbe,  et  qu'il  a  reconquis,  savoir,   la  j 
Holslein  ,  la  Slormarie  el  la  Wagrie.  La  ville  de  Lubeck  ,  qu'il 
avait  aider  a  secouer  le  joug  du  Danemarck,  reiusant   de  lui' 
ayer  un  tribut  annuel  qu'il  exige  ,  il  s'unit  ,  l'an    li^^  ,  poii^j 
a  réduire,  à  ce  même  Waldemar  contre  lequel  il   l'avait  sou-*l 
levée.    Mais  les  etïorts    des  deux    princes   lurent    impuissantail 
malgré   les  armements  considérables  qu'ils  avaient    fail,s ,   l'uaf 
par  mer ,  l'autre  par  terre.  Adolphe,  tranquille  possesseur  da  ' 
ses  élats,  les  abandonna,  l'an  la+u,  pour  se  taire  cordt-lior.  IL 
inourul    l'an    12,^0,  laissant  dlltLWlUE  ,  sou  épouse,  fdle  d»! 
Hermaii,  comte  de  la  Lippe  ,  et  sœur  de  Gerhard  ,  archevé-jf 
que  de  Jirême,  deux  Qls,  Jean  el  Gerhard,  avec  uae  âlle,J 


r. 


Z-jS  €BBONOLOGI£  BUTOKIQOB 

Mathilde  ,  femme,  i*.  d'Abel,  duc  deSieswick,  puis-roi  Je 
I):inetnair.k  ;  :>".  d'Eric,  roi  de  Suéde.  Les  deux  (rên-s  a^aat 
partagé  la  .succe.sjioii  palenu-Ue ,  Jean  eut  la  Wagrit-,  lit  sa 
résidence  à  Kicl,  et  fut  chef  de  la  bianche  de  Holsiein-Wagrîc. 
Il  xuourul  en  ia66  ,  laissant  un  (ils,  Jeaa  H  ,  i|ui  fiuit  ses  |uurs> 
en  129t.  AJolpIie  V  ,  successeur  de  Jean  11,  son  \»-re,  fut  lue 
l'an  liiT) ,  et  remplace  par  Jean  lil ,  son  frère,  mort  en  liSo.' 
Adolphe  VI  ,  fils  et  successeur  de  ce  dernier,  mourut,  san» 
postérité,  Pan  i3yo,  cl  sa  branche  s'cteifjnil  avec  lui.  (  Leib— 
nitz,  Script.  Brunsm'ck.f  lom.  111 ,  pag,  3bo-36i.) 


GERHARD  L 

1240.  GERHAni»,  second  fils  d'Adolphe  IV,  lui  snccéJa  m»  i 
bas  âge  dans  le  Holsicin  propreraent  dit  ,  la  .Slormarie  cl  le  1 
comté  de  Schauenbourg ,  sous  la  lulelle  d'Abel,  son  l»«»a»i- 
frère  ,  duc  de  Sleywick,  qui  le  fit  élever  avec  J^an  ,  son  ficrc,  , 
à  Rerulsbourg.  Eric  IV,  roi  de  Dnncmarclc ,  voulant  r^cnn-^ 
quérir  le  llolslein,  Aliel  prit  la  défense  de  Sfs  pnpilks,  et  fit 
alliance  avec  l'archevêque  de  Brème  ,  oncle  raalerncl  îles  Ae»% 

i'eunes  comtes ,  et  avec  la  ville  de  Lubeck  ,  alors  eutièremi*nl , 
ibre  ,  pour  s'opposer  au  dessein  du  ror ,  son  frère.  Mais  sur  le 
point  d  en  venir  à  une  bataille  avec  lui ,  il  se  laissa  persuader  ^ 
par  des  amis  communs  ,  de  renoncera  la  régence  et  de  la  c<fdep 
à  i'archevèque  de  Brème.  I>e  comte  Gerhard  et  son  frère,  de- 
venus majeurs,  embrassèrent,  lan    iz/t.6  ,  le  parti  d'Abel , 
qui  avait  renouvelé  la  guerre  contre  Ei  io,  au  sujet  de  l'homm.ige 
que   ce   monarque   exigeaH   de  lui.  Gunzelin,  allié  (hi  roi  de' 
Ùanemarck  ,  entra,   l'an   1247,  dans  le  llolstein  ,  prit  la  ville  ' 
d'Oldeslo,  et  battit  les  troupes  du  comte  Jean.   L'an  1249,  ] 
les  deux  comtes  furent  compris  dans  le  Irailé  de  paix  qulAuel 
avait  lait  avec  le  roi  ;  mais ,  bientôt  après ,  la  guerre  se  renou- 
vela :  elle  subsistait  lorsqu'Eric  fut   mis  à  raorl  ,    par  ordre 
d'Abel,  au  mois  d'août  iï5o.  I>e  parricide  étant  monté  sur  le 
trône,  se  hâta  de  transigi'r  avec  les  deux  comtes,  ses  beaux- 
frères,  atilaiit  par  crainte  que  par  affection  pour  eux.   La  ville 
de  Reridsbourg,  que  ceux-ci  i'éi>élèrenl  (elle  leur  avait   été 
enlevée  par  les  troupes  danoises  Jans  le  tems  qu'Eric  fut  mis  i 
mort),  taisait  le  prmcipal  sujet  de  li  querelle.  En  attendant 
qu'elle  fiit  décidée  a  l'amiable  ,  A!«-'l  leur  céda  l'ile  de  Eeme- 
ren.  Les  arbitres  furent  nommés  de  part  et  d'autre  pour  décider  J 
à  qui  Rendsbourg  devait  appartenir.  Leur  jugement  fut  fnvo-ij 
inlilc  aux  comtes  de   llolslein;  mais  la  mort  d'Abel,  arrivée 
peu  de  tems  après,  en  suspendit  rexéciilion. 
Vin  i,tS6  .  les  comtes  de  llolslein  prennent  le  parti  de^ 


A 


^nîa 


I/ES  COMTES   DE  HOLSTEIN. 


fanls  d'Abel  contre  Christophe,  son  frère  et  son  anccesseur.' 
ILtnnt  entrés  <lans  le  duché  de  Sleswick,  ils  y  font  des  con- 
fjuPtos  qu'ils  rendirent  à  la  paix  qui  se  fit  Tannée  suivante.  Le 
comte  Jean  sVtant  ijrouiUé  ,  l'an  laSt),  avec  I4  ville  do  Lubeck, 
fait  une  tentative  pour  s'en  rendre  inaiire.  Mais  ayant  été  se- 
courue à  propos  par  Albert  le  (irand  ,  duc  de  Brunswick,  elle 
robllgca  de  se  retirer.  Gerhard  et  son  frère,  Tan  1261  ,  s'al- 
lient avec  trie,  duc  de  Sleswick,  contre  la  reine  Malhilde  , 
régonlc  de  Dânemarck  ,  et  font  nri.soniiic!re  celte  princesse 
dans  une  bataille  donnée  le  a8  juillet  de  celte  année.  Mais  le 
duc  de  Bruns>vick  s'étant  déclaré  pour  MalhilJe,  le»  oblige  à 
la  remellre  en  liberté.  <:/erhard  étant  allé  voir,  l'an  «279,  sa 
fille,  reine  de  .Suède,  fut  arrêté  par  les  Folkungers  révolté* 
contre  le  roi  ,  et  jeté  dans  la  prison  du  château  de  Jernsbourg. 
Le  roi ,  (pielque  tems  après,  le  fit  remettre  en  liberté. 

L'an  laft]  ,  le  comte  Gerhard  meurt ,  laissant  d'ADÉLAÏnJi, 
son  épouse ,  fille  de  .lean  ,  prince  de  Mecklenbourg,  deux  fils  ^• 
Gerhard  et  Henri,  avec  une  fille,  Hedwige,  femme  dcMagnus, 
roi  de  Suéde.  Le  premier  des  deux  fils  eut  ,  dans  le  partage- 
u'il  fit  avec  son  fiére  ,  le  comté  de  Schauenbourg  et  la  ville 
e  Pinneberg  dans  la  Storraarie.  il  continua  la  branche  de 
Schauenbourg,  qui  s'éteignit  par  la  mort  du  comte  Otton 
en  1640. 

HENRI  L 


l 


1281.  Henri  I,  fils  puîné  cle  Gf^rhard  I,  lui  succéda  daru- 
l'ancien  Holsiein  et  la  Mormarie.  Il  engagea,  l'an  ia85,  le  roi' 
de  Dânemarck,  Eric  V,  à  relâcher  Wahlemar,  duc  de  Sles^vick, 
qu'il  avait  fait  prisonnier.  Henri  eut  contre  les  Uithmarses  wne 
longue  guerre  ,  dont  les  événements  tournèrer>t  à  son  avantage. 
11  mourut  l'an  iHio,  laissant  de  N.... ,  son  épouse,  iille  de  Flo- 
rent, comte  de  Broncborst,  un  fils,  qui  suit,  et  une  fille, 
Agnès ,  mariée  k  Eric  ii ,  duc  de  Saxe-Lawcnbourg. 

GERHARD  11,  dit  LE  GRAND. 

i3io,  GEnriABn,  fils  de  Henri  et  son  successeur  au  comté  de 
Holstein,  a\ail  été  desliué  à  l'élal  ecclésiastique  du  vivant  d'un 
frère  aîné  qu'il  avait,  dans  l'esnéraiice  iju'il  succéderait  à  Gisel- 
bert ,  son  oncle,  archevêque  Je  Bn^nie.  Mais  à  l'âge  de  vingt- 
quatre  ans,  se  trouvant  le  seul  liérilier  de  sa  maison,  il  avait 
pris  le  parti  des  armes  et  le  titre  de  comte  de  Kendsbourg, 
qu'il  potia  jusqu'à  la  mort  de  son  père.  Eric  VI,  dit  Mcwed ■, 
roi  de  Dânemarck,  qu'd  défendit  contre  le  margrave  de  Bran- 
debourg, lui  donna,  puur  sa  récompense,  la  jouissance  de  la 


jfto  CMRO'îfOtOGIE  inSTOHIÇTTE- 

Fionie  pcnilaTit  trois  ans.  11  conquit  Segeberg  pn  \Va(g;ri<î,  el 
ajoula  une  bonne  paille  de  la  Wsgiie  à  son  Joniainn.  L'an  i3a5f^ 
i\  disputa  la  lutclle  du  jeune  Waldemar,  son  neveu,  fils  (rEric.J 
duc  de  Sieswick,  â  Cliiistopiie  ,  roi  de  Daneinarck,  cl  PoUinl 
concurremmenl  avec  lui.  Les  deux  princes,  vonlani   é£;3lemcnlrj 
dépouiller  leur  pupille,  ne  tardèrent  pas  a  se  brouiller.  Gerhard''! 
ballil  Chrislophe,  qui  assiégeait  Gotlorp,  cl  l'oliligea  de  lever 
le  siège.  I.e  fruit  de  celle  victoire  fui  la  confjurle  d'une  grandd] 
partit:  du  Sleswiek.  I.'ou  i3:itj,  Gerhard  piend  la  défense  deM 
bancis  révoltes  conire  ce  mi'me  roi.  Chrisiophe  ,  (ju'ils  avaienM 
déposé,  l'assiège  dans  Wnrdinbourg,  et  l'oblige,  par  composi- 
lion  ,  à  se  retirer  dans  le  Mecklenbourg.  F^es  Danois,  par  reron>' 
naissance,  déclarent  Gerhard  gouverneur  ilu  royaume,  npiuhiril 
la  minorité  qui  durait  encore  de  Waldcmar,  dur  de  Sleswiek  »«] 
qu'ils  avaieni  élu  roi  à  la  place  de  Chrisiophe.  Ce  dernier  ayar 
fait,  peu  de  tems  après,  une  descente  dans  l'île  de  Falsier»' 
Gerhard  le  force  encore  d'en  sortir.  Tandis  que  Gerhard  el 
"Waldemar  font  le  siège  de  Gotlorp,  Chrisiophe ,  l'an  iSïg/J 
rentre    dans  le  ûanemarck  ,  et  vient  les  allaquer  avec  une  ar 
mée  que  ses  partisans  lui  avaient  fournie.  Il   perd  la  bataille n 
mais  ce  revers  n'emp/^che  jias  que  la  Scanie  et  d'autres  provincei 
ne  reviennent  à  son  obéissance.  Gerhard,  voyani  son  parti  s'aN 
faiblir  de  jour  en  jour,  s'abouche  à  Ripen,  le  zS  février  i.^io, 
avec  Christophe  et  le  duc  de  SIeswnrk.  L.i,  ils  font  un  traité,] 
donl  les  principaux  articles  sont  que  Waldemar  quilleiale  tilrei 
de  rôi,(iu'il  se  retirera  dans  son  Juché  de  Sleswiek, dont  la  suc-J 
cession,  au  cas  qu  il  meure  sans  enfants  mâles  et  lecjiliiries,  sem 
dévolue  ^  Gerhard  tt  à  ses  héritiers ,  et  que  jus(|u'à  l'echéanc 
de  ce  cas,G«rhaid  jouira  de  la  tionie,  à  b  charge  derhomina 
envers  le  roi. 

J/an  i33i ,  nouvelle  rupture  cuire  le  roi  el  le  comte  Gerhard^ 
el  nouvelle  victoire  remportée  par  celui-ci  sur  Christophe,  le 
3it  novembre,  dans  la  plaine  de  Lohoeile.^  non  loin  de  SIeswict 
L'iniorlunc  monarque,  se  voyant  alors  sans  ressources,  prend] 
le  parti  de  se  mettre  à  la  discrélioii  de  soa  rival.  Gerlwtd  hûl 
rend  la  paix,  et  reçoit  «le  lui  l'invrstilure  de   la   Scanie,  ditl 
Juihland  et  d'autres  portions  du  Danemnrck,  pour  les  tenir,' 
par  forme  d'engagement,  juscju'au  remboursement  de  la  sorai 
de  quarante  mille  marcs  d  argent ,  à  laquelle  étaient  évalues  !« 
frais  de  b  gucrr»".  Mais*"^  l'aonre  suivante,  les  Scaniens,  oppri- 
mes par   les   Holstenais  ,  secouent    le   joug,  el  .se  donnent  i 
Magnus,  roi  de  .Su^«le.  Gerhard  fit  do  vains  elforls  pour  reecu-^j 
vrer  celle  province;  elle  fui  perdue  |K>ur  lui  sans  retour.  Le  ruM 
Chrisiophe  étant  mort  le  id  juillet  i.)^,  Gerhard  iail  seselfuris 
pour  etopécher  que  l'uu  de  ses  detu  iils,  Otton  et  Waldemar  , 


DES  COMTES  OC  HOL&TEIH.  a8t 

^«lût  succfeJ?.  Ouon ,  secondé  par  le  margrave  Je  Brandebourg , 
son  bcau-frére. ,  lève  Jes  troupes,  va  chercher  ce  rival  en  Julh- 
land,  et  lui  livre  bataille  près  de  Wihourg.  Il  est  battu,  fait 
prisonnier  ,  et  transféré  au  château  d*  Seueberg,  d'où  il  nesor* 
lit  que  long-lenis  après.  (  Mallet  ,  Hul-  de  Danemark ,  liv,  IV, 
pag.  tga.  )  Waldemar ,  duc  de  Sleswick,  entreprend  alors  de 
faire  revivre  son  titre  de  roi.  Gerhard  lui  cède  le  Julhland  pour 
une  partie  du  Sleswick.  Mais  les  Julhlandais  ,  indigoés  (le  ce 
trafic ,  prennent  les  armes  pour  se  remettre  en  liberté.  Tandis 
<]ue  le  comte  est  occupé  à  les  réduire,  il  se  forme  un  parti 
puissant  en  Danemarck,  pour  rappeler  le  prince  Waldemar, 
second  fils  du  roi  Christophe,  et  le  placer  sur  le  trône.  Enfin, 
l'an  i34o,  une  mort  tragique  cl  imprévue  met  un  ferme  aux 
succès  de  Gerhard  et  aux  calamités  du  Danemarck.  il  est  poi- 

f;nardé,  la  nuit  du  l«^  avril,  dans  son  lit,  avec  son  chamuel- 
an  et  son  aumônier,  par  un   gentilhomme  juthlaudais,   qui 
joignait ,    au  désir  de  venger  sa  patrie ,  un  mécoii lentement 

Îiersonnel  contre  Gerhafd.  |Ce  prince  avait  épousé  HÉleke  , 
«lie  de  Jean  III,  duc  de  Saxe-Lawenbourg,  dont  il  laissa  trois 
fils,  Henri,  Nicolas  et  Adolphe;  avec  une  fdle,  Llisabeth, 
dont  il  sera  parlé  ci-après,  (f  oy.  Christophe  et  Waldemar  111, 
rots  de  Danemarck.  ) 


HENRI  II,  DIT  DE  FER. 

i34o.  Henri  II ,  dit  os  Fsn,  à  cause  de  sa  fermeté  dans  les 
combats,  successeur  de  Gerhard,  son  père,  prit,  l'an  t'65z,  le 
parti  de  la  noblesse  de  Julhlatid,  qui  s'était  jetée  entre  ses  braâ 
pour  se  mettre  à  l'abri  de  la  sévérité  de  Waldemar  III,  roi  de 
Danemarck.  t.etle  protection  balaïKj'a  l'autorité  du  monarque 
dans  le  Jutliland,  Oti  tint,  l'an  i35(i,  à  Lubeck,  une  confé- 
rence, où  se  trouvèrent  le  roi  Waldemar,  le  comte  de  Hols- 
lein  et  plusieurs  autres  princes,  pour  accorder  leurs  différents. 
Mais  les  hostilités  ne  lardèrent  pas  à  recommencer  entre  le 
Danemarck  et  le  Holstein.  Tous  les  princes  de  Holstein  s'étant 
réunis  à  la  noblesse  de  Julhland,  baliirent,  Pan  i<^!>7,  à  Ran- 
ders,  le  roi  Waldemar,  et  le  poursuivirent  jusqu'en  Fionie  ,  oii 
il  fut  vainqueur  à  son  tour,  Le  dernier  combat  fut  fatal  au  prince 
Adolphe  de  Holstein,  qui  resta  sur  la  place,  et  valut  au  roi  la 
Fionie.  Tandis  que  Waldemar  est  occupé  à  la  conquête  de  la 
Scanie,  les  princes  de  Holstein  ayant  renoué  leur  ligue  avec  les 
Juthlandais  el  le  duc  de  Sleswick,  font  irruption  en  Danemarck. 
Mais  le  prompt  retour  de  Waldemar  les  délerruiue  à  faire,  Tan 
i35q,  un  traité  de  paix  avec  ce  prince,  par  U  médiation  de 
XVI.  36 


Ëaruime,  duc  de  Poméranie.  (Mallet,  Hist.  de  Dananarc}k% 
liv.  IV,  pag.  a^i4.  )  l-â  paix  est  presque  aussilôt  rompue  que  ju- 
rée. Le  (lue  Henri  et  ses  frères,  aidés  par  les  durs  de  Mecklea» 
iiourg  et  de  Sieswick,  et  secondés  par  la  noblesse  de  Julbiand, 

f radient  de  l'absence  de  Waldemar  pour  reprendre  l'ile  de 
emeren  qu'ils  lui  avaient  cédée.  II  fallut  néanmoins,  après  di- 
verses boslilités  qui  ne  décidèrent  rien,  renouveler,  l'an  i3fio, 
dans  une  diète  tenue  à  Callundbourg,  le  traité  qu'on  venait  de 
\ioler.  (Wallet,  ilid.') 

I/an  i.HGa,  à  la  demande  des  états  de  Suède,  Henri  envoi» 
Elisabeth  ,  sa  sœur,  pour  épouser  Haquin  ,  roi  de  Norvvège  ,  fils 
de  leur  roi  Magnus,  et  déjà  couronné  roi  de  Norwège.  La  prin- 
cesse ayant  éle  jetée,  par  la  tempête,  sur  les  côtes  de  Dane- 
marck,  est  aiTêtée  et  conduite  au  roi  Waldemar,  qui  la 
retint  dans  son  palais  avec  les  honneurs  dus  à  sa  naissance.  Le 
mariage  est  manqué  par  là,  et  Waldemar  fait  épouser.  Tannée 
suivante,  Marguerite,  sa  fille,  au  roi  de  Norwege.  Elisabeth, 
renvoyée  â  son  père,  va  se  conOner  dans  un  cloître  pour  y  unir 
ses  jours.  L'enlèvement  d'Elisabeth  avait  été  précédé  d'une  nou- 
velle rupture  entre  le  Danemarck  et  le  Holstein.  Le  comte 
Henri,  ligué  avec  la  Suède  et  les  villes  anséatiques  contre  le 
Danemarck,  s'était  mis  à  la  tête  de  leurs  escadres,  avec  les^ 
quelles  il  s'était  rendu  maître  de  Copenhague ,  que  la  Suède 
conserva  l'espace  d'un  siècle.  Les  Suédois,  ayant  dépostr,  l'an 
i363 ,  leur  roi  Magnus  ,  offrent  à  Henri  la  couronne  de  Suède. 
Il  la  refuse,  alléguant  son  âge  et  ses  iuljrmilés.  Il  n'uvait  cepen- 
dant encore  que  cinquante  ans,  et  depuis  il  eut  plusieurs  cn-^ 
fanls.  Henri  consedie  aux  Suédois  de  prendre  leur  souverain 
parmi  les  eiifanls  d'Albert,  duc  de  Mecklenbourg,  et  ce  con- 
seil est  suivi.  Henri  n'en  est  p.is  moins  disposé  à  soutenir  la 
ligue  des  Suédois  et  dus  villes  anséatiques  contre  le  roi  de  Dancr 
marck.  L'an  1Û75,  aussitôt  après  la  mort  de  VVald<-uiar  III  « 
roi  de  Danemarck,  il  se  met  en  possession  du  Sieswick,  vacatil 
par  la  mort  du  duc  Henri,  mort  sans  enfanis  peu  de  temt 
avant  le  roi.  Marguerite,  régentL-  du  Danemarck,  craignant  de 
compromettre  le  salut  de  l'état  en  contestant  cette  possession 
par  la  voie  des  armes,  n'y  forme  aucune  opposition.  Henri 
meurt,  l'an  i:i8i,  ayant  eu  d'AfiNE,  son  épouse,  fdle  de  Henri 
U  Lion,  duc  de  Mecklenbourg  ,  Corliard,  qui  suit  ;  .Albert,  tué 
en  ino'i;  Henri,  évéque  d'Osnabruck;  et  Hedxvige,  mariée, 
1°.  à  Balihasar,  de  la  maison  île  Mecklenbourg;  a',  à  Thierri, 
comte  d'Ohlenbourg,  dont  le  fds,  Christiern,  monta  sur  le  trône 
de  Danemarck,  et  fonda  l'auguste  famille,  aujourd'hui  ré- 
gnante. ] 


BXS  COMTES  DE  UOLSTEIIC<  a83' 

GERHARD  III  ou  VI. 

'  i38i.  Gerhard,  successeur  Je  Henri ,  son  père,  aux  comté» 
de  riolslcin  et  de  Slormarie,  recul  d'Olaiis,  roi  du  Danemarck, 
rlnveslituic  du  duché  de  Sleswick  dans  Tassembliie  des  étais  , 
tëuue  à  Njliourg  l*aii  icï86.  Mais  quand  il  fallut  rédiger  les  let- 
tres d'inréodaliun,  Gerliard  prétendit,  à  rcxcmplc  de  Gerhard 
le  GiauJ,  l'un  de  ses  aïeux,  que  celle  investiture  ne  l'obligeait, 
ni  lui ,  ni  ses  descendants  ,  à  aucun  service.  Sur  le  refus  que  (ît 
1»  régente  Marguerite  de  souscrire  à  celte  clause,  les  lettres 
furent  remises  à  un  antre  tems,  et  ce  tcms  ne  vlnl  point,  parce 

tquc  raHairc  parut  toujours  de  plus  en  plus  épineuse.  Gerhard 
hérita,  l'an  i3go,  de  la  Wa-^rie  ,  de  Pile  de  FcraerCn  et  de  la 
ville  de  Kiel,  par  la  mort  d'Adolphi',  dernier  mile  de  b  bran- 

»chc  d'Holslein-Ploën.  La  même  année,  traité  ou  pacte  de  fa- 
mille entre  les  comtes  de  Holstein  et  ceux  de  Sliauenbourg, 
en  vertu  duquel  ces  deux  maisons  doivent  hériter  l'une  de  l'autre 
ea  cas  d'exlinclion  de  l'une  des  deux.  Par  un  nouveau  traité 
cpnclu ,  Tan  iHçjs,  avec  la  reine  Mareueriic,  Gerhard  se  fait 
céiltT  la  ville  de  Wordinbourg,  sous  la  promesse  de  ne  point 
entrer  dans  ses  démêlés  avec  le  roi  de  SuèiFe.  Peu  de  tems  après, 
Eric  ,  roi  de  Danemarck  ,  l'ayant  fait  citer  à  Alsen  ,  en  Fionie, 
pour  recevoir  l'investiture  du  duché  de  Sleswick,  il  s'y  pré- 
sente; mais  il  refuse  de  prûter  un  nouvel  hommage,  et  de  se 
reconnaître  tenu  à  aucun  service  pour  ce  duché,  I^a  reine  Mar- 
guerite conseille  à  son  pelit-noveu  (,]<'  m*  pas  insister  sur  ce  point. 
Gerhard  et  Albert,  son  frère,  enlrenrennenl ,  Tan  i4o.3,  de 
subjuguer  les  Dilhmarscs  qui  \ivaienl  dans  une  sorte  d'indépen- 
dance; ces  peuples,  jaloux  de  leur  liberté,  la  défendent  avec 
valeur.  Albert  est  tué  dans  un  combat  qu'il  leur  livre.  Gerhard 
aie  même  sort,  l'année  suivante,  dans  une  autre  balaillc  contre 
CCS  mêmes  peuples.  Avec  lui,   douze  chevaliers,   trois  cents 

Senliishommes  et  ses  meilleures  troupes,  restent  sur  la  place. 
!  avait  épousé  Catherine,  que  l'on  fait  maUà-pronos  fille  de 
Mjgnus  'Torquatus ,  duc  de  Brunswick  ,  de  laquelle  il  laissa 
Henri,  qui  suji  ;  Adolphe,  qui  viendra  ensuite;  Gerhard  ,  marié, 
tft  i+iW,  avec  Anne,  fille  de  Bernard,  margrave  de  Bade; 
Hedwige;  et  N....,  religieuse  au  célèbre  monastère  de  Vadstena, 
en  Sucde. 

HENRI  m  ou  VI. 

i4o4-  Henri,  fils  aîné  de  Gerhard ,  lui  succède,  en  I>as  âge, 
sous  la  tutelle  de  sa  mère  et  de  trois  gentilshommes  désignés 
par  le  icstaincot  de  soa  père.  H^nri ,  soa  oncle,,  évêfjuc  dOs-r 


aU4  mno^oioGiE  ntsrontQtTB 

nal)riic!k ,  quille  son  évêché  pour  venir  disputer  celte  tutelle  4 
sa  belle-sueur.  Il  olitienten  peu  de  iems  ce  qu'il  dt'sire;  mais  la 
comtesse  s'élant  adressée  à  la  reine  Marguerite  t'i  au  roi  Eric, 
les  prie  de  prendre ,  comme  suzerains,  ses  enfants  sous  leur  pro- 
tection. Marguerite  fournit  à  la  comtesse,  de  tt-ms  en  tems, 
des  sommes  d'argent,  pour  subsister  et  se  maintenir;  mais, 
n'oubliant  pas  ses  propres  intérêts,  elle  se  fait  donner,  Pune 
après  l'autre,  pour  sûreté  de  ses  avances,  les  meilleures  places 
du  SIeswick ,  par  forme  d'engagement.  £lle  assure ,  en  mémo 
tems,  la  tutelle  à  la  comtesse  et  aux  trois  gentilshommes  nom- 
més par  feu  comte  Gerhard.  Cependant ,  pour  donner  quelque 
falisfaction  à  l'évéque  Henri ,  elle  consent  qu'il  prenne  la  qua- 
lité de  cotuleur  de  ses  neveux  ,  sans  lui  attribuer ,  dans  le  fond , 
aucune  autorité  réelle,  il  ne  manquait  plus  à  Marguerite,  pour 
avoir  tout  le  SIeswick,  que  la  capitale  de  ce  duché  et  Gottorp. 
Déjà  elle  était  en  marché  pour  cos  deux  objets,  lorsqu'elle  et  la 
(omlesse  en  vinrent  à  une  rupture  éclatante,  s'accusant  récipro- 
c;a?roent  de  trahison.  La  comtesse,  soutenue  d'Adolphe,  comte 
l'e  Schauenbourg,  reprit,  Pan  i4o9»  Flensbourg,  dont  elle 
<  bligea  le  magistrat  et  les  chefs  de  la  bourgeoisie  à  lui  prêter 
serment.  Le  roi  Eric,  l'année  suivante ,  pour  venger  cette  in- 
jure ,  fait  une  descente  dans  l'île  d'Alsen ,  dont  il  s'empare. 
Mais  un  gros  détachement  de  ses  troupes,  qu'il  avait  envoyé 
dans  le  Tonderen ,  est  surpris  à  Soldorp ,  et  mis  en  déroute 
par  le  comte  de  Schauenbourg,  qui  fait  prisonnier  le  général 
avec  gran<l  nombre  d'ofïitiers,  dont  il  tire  d'exorbitantes  ran-  I 
çons.  Le  fruit  de  cette  victoire  fut  le  recouvrement  d'une  par- 
lie  des  places  aliénées  dj  SIeswick.  Eric,  l'an  i4<'i  PO"'' . j 
reparer  cft  échec,  va  faire  le  siège  de  Flensbourg,  dont  il  se  I 
rend  maître  à  peu  de  frais.  Maïs  il  ternit  la  gloire  de  ce  succès 
on  faisant  exécuter  le  magistrat  d(^  la  ville  et  les  principaux 
bourgeois,  pour  avoir  préie  serment  à  la  comtesse.  Trêve  de 
cinq  ans  conclue  entn;  Eric  et  les  princes  de  Holstein,  U  était 
convenu  que  le  sujet  de  la  querelle  serait  remis  à  l'arbitrage  da 
duc  de  Brunswick.  Mais  Eric,  après  la  mort  de  Margueiile, 
rejetant  ctlte  voie,  veut  faire  juger  l'affaire  par  le  sénat  de  Ua- 
«lemarck.  Les  princes  cités  à  ce  tribunal  ayant  refusé  de  com- 
paraître, y  sont  déclarés  déchus  de  tout  droit  au  duché  de 
SIeswick.  Eric,  l'an  i4i5,  fait  confirmer  ce  jugement  par  l'em- 
pereur Sij^ismond ,  son  parent.  Mais  les  princes  de  Holstein  ea 
appellent  à  leurs  épées,  et  la  guerre  recommence.  L'an  »4'*it 
Eric  échoue  devant  Gottorp  qu'il  assiégeait  ;  mais  il  se  dédom- 
mage de  cet  échec  par  la  sm  prise  de  SIeswick.  J^  romie  Heiiri 
ne  vit  pas  la  fin  de  cette  guerre,  où  ses  armes  eurent  presque 
toujovtrs  l'avantage.  U  mourut  au  commencemeut  du  Carémft 


BES  DUCS  DE   HOtSTElV.  aSS 

â^  Via  i4att  suivant  Hennan  Corner,  sans  laisser  de  postérité. 
(  Voyet  Eric,  roi  de  Danemarck,  de  Suède  et  de  Norwège.  ) 


ADOLPHE  VII. 


^^  liîïi-  Adolphe,  frère  et  successeur  de  Henri,  conlinnn  la 
guerre  pour  la  défense  du  duché  de  Sleswick.  Il  la  fa  heureu- 
sement avec  le  secours  des  villes  anst'aliqucs  de  Vandalie  ,  et  à 
la  faveur  des  troubles  f]ui  s'étaient  élevés  en  Danemarck.  Le 
roi  Eric,  las  des  pertes  qu'AdoIplie  lui  faisait  essuyer,  et  occupé 
d'ailleurs  à  réduire  ses  sujets  révoltés,  conclut,  en  i435,  un 
traité  de  paix  avec  le  premier,  à  Wordlnbourg,  traité  par 
lequel  il  fut  convenu  que  le  duché  de  Sleswick,  avec  l'île  de 
Femeren,  demeurerait  provisinnnellemfnt  au  comte  Adolphe, 
et  passerait  ensuite  à  ses  héritiers  pour  en  jouir  les  deux  pre- 
mières années  qui  suivraient  sa  mctrl;  après  quoi  le  roi  de  Dane- 
marck  et  les  comtes  de  Holstein  discuteraient  de  nouveau  leurs 
droits  et  prétentions  à  ce  sujet.  L'an  i44'  ,  Christophe  Hl, 
récemment  élevé  sur  le  trône  de  Dinemarck ,  craignant  d'avoir 
Adolphe  pour  ennemi,  se  montre  plus  facile  encore  h  son  égard. 
Non-seulement  il  confirme  le  traité  de  Wordinbourg  ,  mais  il 
accorde  au  comte  l'investiture  du  Sleswick ,  pour  lui  et  ses  des-* 
cendants ,  à  perpétuité.  (Mallet.)  Les  étals  de  Danemarck 
ayant  élu,  l'an  •44'*  ?  Adolphe  pour  succéder  à  ce  mèn»e  toi 
Christophe,  il  refusa  cet  honneur  pour  le  procurer  à  Chris- 
tiern  ,  son  neveu,  comte  d'Oldenbourg.  {^Voy,  Christiern  I, 
ivi  de  Danemarrk.  )  Adolphe  termina  ses  jours,  le  4  décembre 
1459,  sans  laisser  d'cnfatiis  de  Dorothée  de  Mansfeld,  (^u'il 
avait  épousée  l'an  i  4^5»  morte  en  1496- 

DUCS  DE  HOLSTEIN. 

CHRISTIERN   I. 

\l^'i<}.  Christiehn  ,  ou  Chrétien,  né  Tan  142R,  de  Thierri, 
romtc  d'Uldenbourg,  et  d'Hcd^vige,  sœur  d'Adolphe  ,  élu  roi 
dt!  Danemarrk  l'an  i44'*»  roi  de  Nor^vé'ge  en  144°»  '"'*'  ^^ 
Suède  en  i45H,  succéda,  l'an  i4S'9i  à  son  oncle  Adolphe , 
«lans  le  comté  de  Holstein  et  le  duché  de  .Sleswick.  Otlon  , 
comte  de  Schaueubourg,  descendant,  par  les  mâles,  des  pre- 
miers comtes  de  Holstein  ,  avait  disputé  ,  d'abord  après  la  mort 
d'Adolphe  ,  ce  comté  à  Christ  iern  ,  sur  ce  qu'étant  un  fief  mas- 
culin ,  il  y  avait  plus  de  droit  que  ce  monarque  ,  qui  n'appar- 
tenait <l  la  maison  de  Holstcia  que  par  une  femme.  Il  alléguait , 


S8G  CHHONOIOCTE  HlSTOniQUK 

de  plus,  le  pacte  de  lamiUc  conclu,  l'an  i3go,  enlre  les  d(!ni< 
maisons  de  ilnbleiii   et  de  Schaueitbourg , 'en  vorla  duquel 
l'une  des  deux  vi-nant  à  s'éteindre,  l'autre  devait  lui  succéder. 
Mais  les  étals  de  Slcswick  et  de  Holsirin  s'élant  réunis,  don- 
rcronl   la  prcférrnce  à  thrisliorn,    moins  par    conviction  de 
la  justice  de  sa  prétenlion  ,   (]ue  par  la  crainte  de  ses  armes. 
Cependant  Christ icrn,   sentant  bien  cju'on  ne  saurait  jouir  avec-,  i 
une  juste  tranquiHilé,  que  de  ce  qu'on  possède  légitimement  ^1 
crut  devoir  accorder  un  dédommagement  au  comte  de  Schauen- 
Lonrg.  On  tint,  pour  cet  cfftt,  une  confiirencc  à  Udeslo  ,  daiuJ 
la  W.igrie.  Les  ministres  du  roi  y  convinrent,  avec  ceuï  du,J 
comte,  f|ue  ce  dernier  Ferait  à  Chrisliein  une  cession  gëncrale»! 
et    irrévocable   de    tous    les  droits  qu'il   pouvait   avoir   sur  lef| 
Uol&tein ,   en  reconnaissance    de  nuul ,  le  roi  lui  promettait 
une  somme   de  (luarunlc-trois  mille  florins,  et  lui  assurait  Isf 
possession  tianquilte  de  trois  bailliages  du  Hulstein  ;  c'etaientil 
ceux   qui    composent   le    comté   de   Pinneberg   d'aujourd'hui  |  *| 
comté  qui,  bien  qu'enclavé  dans  le  Hulstein,  en  est  une  partie^ 
dislinr.le.Cliristieni  voulant  aussi  satisfaire  Gerhard  et  Maurice,, 
ses  frères  ,   qui  revendiquoieni   leur  part  dans  le  llolstein  et  le^ 
Sleswick  ,  leur  céda  le  tiers  qui   lui  appartenait  dans  le  comtéi 
d'Oldenbourg.  Cela  fait  ,  il  reçut  l'investiture  ilu  lioUlein  ,  des] 
mains  de  l'évéque  de  Lubeik  ,  à  qui  l'empereur  avait  accordé^ 
le  privilège  de  la  conférer  eu  son  nom.  <,bristiern,  ayant  remplif 
de  la  sorte  ce  qu'il  devait  à  ses  concurreuls  et  à  son  suzerain. 
se  rendit  à  Hambourg  ,  pour  y  recevoir  h  son  tour  l'Iiommage, 
de  cette  ville  ,  comme  d  un  tief  mouvant  du  Uolstein  ;  ce  quiJ 
ne  souffrit  point  de  difllculté. 

L'an   1+74.   Christ  ieru,    dans  une  entrevue  qu'il  eut  avecj 
l'empereur  Frédéric  III ,  en  allant  à  Rome,  obtint  de  lui ,  par< 
lettres  du  14  lévrier,  Téreclion  ihi  llolstein  en  duché,  avec  lesl 
honneurs  et  les  droits  atlaihés  a  la  qualité  de  duc  ou  de  princcj 
de  l'empire.  Dans  ce  duché  ,  l'empereur  comprenait  le  pays  dcsj 
Dithmarses,  qui  jusqu'alors  avaient  vécu  dans  l'indépendance., I 
et  dont  il  laissait,  la  ron<|ueleà  faire  au  nouveau  duc.  Chrisliern 
n'osa  la  tenter,  parce  que  l'accès  de  cepavsctait  difficile,  et  que] 
d'autres  soins  le  détournaient  de  cette  entreprise.  Il  se  contenta 
de  sommer,  mais  en  pure  perte  ,  les  Dithmarses  de  lui  rendrc'i 
hommage.  Christicrn  mourut  le  3.2  mai  i4tit.  (  Voy«  Us  rolsde 
Paiumarck.) 

JEAN  ET  FllÉDElUC   I. 

14B1.  \près  la  mort  de  Cliristiern  I ,  ses  deux  Gis,  Jean^ 
roi  de  Danemarck. ,  et   FeédÉric,  prétendirent,  à  l'envi  l'un.^ 
4e  l'autre  ,  lui  succéder  aux  duchés  de  âles^vick  et  de  Haisleir 


DES  DUCS  HE   HOLSTEIK; 


"lïù  états  tlu 


pays 


Frédc 


1  d'ailleurs 


i^f.'. 


laieni  pour  rreJcric  ,  appuyé  a  ailleurs  pars 
la  reine  ,  sa  mère.  On  linl  [ilusiours  di^les  sur  ce  sujet ,  saii* 
pouvoir  rien  conclure.  Eiiûu  ,  l  an  14^4»  J^an  ,  possesseur  dest 
trois  couronnes  ilu  Nord  ,  étant  etJtré  à  main  armée  dans  le* 
Slesvvick ,  on  convint,  sur  la  fin  dii  Tannée,  dans  l'assembléa 
dé  Leveusa^v,  que  les  deux  frères  jouiraient  ensemble  de  l'un. 
et  l'autre  duché  Mais  il  ne  s'en  fit  alors  aucun  partage.  L'ait 
i4^i|,  ils  reçurent  l'hommage  des  llam1)ourgeois  sur  le  mi?ma 
pieii  qu'il  av<)il  été  prêté  à  leur  père.  S'élant  assemblés,  l'an 
149P,  à  Gottorp  ,  avec  la  reine  leur  mère  et  leurs  principaux 
conseillers,  ils  partagèrent  entre  eux  ,  le  10  août,  le  Holstein-*' 
Sloswick,  mais  de  manière  que  les  possessions  des  deux  princes 
restèrent  fort  entremêlées  les  unes  avec  les  autres,  que  le*' 

Itréiats  et  U  noblesse  furent  exceptés  du  partage  ,  et  qu'enfiifc' 
es  deux  frères  conservèrent  encore  en  commun  leurs  préten-". 
lions  sur  la  JDilhmarsieel  leurs  droits  sur  Hambourg.  L'an  i4<)9»' 
se  trouvant  en  forces  à-peu-près  égales,  Jean  et  l'rodéricse  con— ' 
certenl  pour  faire  la  conquête  de  la  Ditlimarsie.  Ce  paj's ,  d* 
vingt  milles  d- Allemagne  au  plus  en  surfjce  ,  situe  entre  l'I'>lbe^ 
et  l'Eyder,  excitait  la  cupidité  de  ces  princes  par  son  extn^mo 
fertilité.  Mais,  environné  de  digues  et  entrecoupé  de  canauç  ' 
pour  le  défendre  des  inondations,  il  était  presque  impraticable 
pour  la  fravalerie,  et  m^iïie  dilûcile  à  tenir  pour  l'infanlerieÉ 
étrangère.  Malgré  ces  obstacles,  les  deux  princes  entrèrent  avec 
une  Sonne  armée,  vers  la  mi-février  de  l'aa   i5oo,  dans  la' 
Dithmarsic.   Meldorp,    la  seule  ville   qu'il  y  eût   dans  cette 
Contrée  ,  céda  en  peu  de  jours  aux  aitaqups  qu'ils  lui  livrèrent/ ^ 
Mais,  ayant  voulu  ensuite  avancer  dans  le  pays,  ils  se  trouvèrent  ' 
tout'à~coun  investis  par  les  eaux,  dont  les  Uichmarses  avaitwiC 
inondé  la  plaine,  en  Uclianl  leurs  écluses.  Alors  ces  peuples  y 
tombant  sur  eux,  leur  livrèreut  un  combat  si  funeste,  que  plus 
<]e  dix  mille  danois  et  holstciiois  (urenl  taillés  en  pièces  ou  se 
noyèrent.  Le  roi  et  son  frère  échappèrent  avec  peine  ,  et  repri- 
reiit  en  diligence  la   roule  du    Hotstein  ,  avec   les   débris  d« 
leur  armée.  Ils  ne  laissèrent  piis  néanmoins  ,  après  une  retraite 
si  honteuse,  de  menacer  d'une  nouvelle  expédition  leurs  vain-;  ' 
queyrs.  Mais  les  villes  anséatiques  s'étant  rendues  médialrired, 
on  fit  à  Hambourg  une  convention  par  laquelle  les  princes  con-i1 
servaient   leurs  prétentions  et  les    Dilhmarses  leur  indépen- 
dance ,  les  uns  et  les  autres  d'ailleurs  se  promettant  de  vivra 
en  paix. 

Le  roi  Jean  étant  mort  le  21  février  i5i3,  Chrîsliern  II,' 
son  iïls  et  son  successeur,  se  rend  ,  la  même  année  ,  à  Flens- 
bourg,  après  y  avoir  convoqué  les  états  de  SIeswick  et  de 
Holsleini  pour  prendre  possussiQ»  de  Li  partie  de  ces  duché^ 


i88  CHBONOLOGIE  HISTOHIQUE 

qui  lui  était  échue.  «  Les  grandes  sommes  avancées  aa  mt  * 
M  funt,  par  le  duc  Frédéric  ,  oncle  du  nouveau  roi,  et  le  droiâj 
»  de  libre  élection,  que  s'attribuèrent  les  états  des  duchés^ 
n  donnèrent  d'abord  lieu  à  quelques  contestations,  qui  n'eurent 
»  cependant  aucune  suite.  Chrisliern  sentait  la  nécessité  ai 
»  plier  sa  hauLeur  naturelle  à  ce  que  demandaient  les  conjonc-' 
M  tures  toujours  critiques  d'un  commencement  de  régne:  il  sul 
»  payer  le  duc  Frédéric ,  son  oncle,  de  belles  paroles,  et  ni 
j>  s'olistina  point  à  contester  un  droit  d'élection  qu'on  n'exepçaiî 
»  point  au  tond  ,  quoiqu'on  ne  cessât  de  le  réclamer  <•.  (Mdllel, 
Lapaix,  depuis  ce  tems,  régna  plusieurs  années  entre  Christier 
et  fç  duc  son  oncle.  Mais  le  premier  ne  perdait  point  de  vue  U 
projet  de  s'assujélir  le  second.  Dans  un  voyage  qu'il  fil ,  en  iSa  J , 
à  \i  cour  de  l'empereur  «.harles- Quint,  s<jn  beau-frère, 
Flandre,  ayant  obtenu  de  ce  prince  le  droit  d'investir  les  ducs  d( 
Holstein,  il  voulut  en  faire  usage  à  son  retour.  Frédéric  par  lui 
sommé,  l'an  iSaa,  de  venir  lui  rendre  hommage,  éprouva  un 
refus.  Christiern  use  Je  dissimulation,  et  ayant  attiré  son  oncl^ 
à  Colding,  dans  le  JulhlanJ  ,  il  veut  emporter  de  force ,  cf 
qu'il  ne  peut  obtenir  de  gré.  Frédéric,  toujours  ferme  dans  se 
refus  ,  tait  de  son  côté  diverses  demandes  à  son  neveu.  L 
choses  en  demeurèrent  là  pour  lors.  Mais  l'occasion  se  pré<îpnl| 
bientôt  à  Frédéric,  de  faire  oublier  à  Christiern  ses  prétentions^ 
L'an  iSaiJ ,  la  couronne  de  Danemarck  lui  est  déférée  par  le 
^lats  de  Juthland  ,  et  ensuite  par  toutes  les  provinces  de  c 
royaume,  où  la  tyrannie  de  Christiern  avait  excité  un  souli 
vement  universel.  Frédéric  accepte  l'offre,  et,  par  sa  valruri 
dcjneure  possesseur  du  Danemarck  jusqu'à  sa  mort  ,  arrivée  11 
3  avril  i533.  Il  continua  cependant  de  faire  sa  demeure 
Gotlorp  ,  capitale  de  son  duché,  où  il  établit  le  Protestan* 
fisme.  D'Aîii5£  de  Bhandeboubg  ,  sa  première  femme,  (| 
laissa  un  fils ,  qui  suit  ,  avec  une  fille.  SoPitiE  DE  PuMERANIB) 
sn  seconde  femme,  lui  donna  trois  fils,  Jean,  né  en  iSai^ 
mort  sans  alliance,  le  2  octobre  i5So;  Adolphe,  tige  de 
branche  de  Holslein-Cîoltorp,  qui  \iendra  ci-aprèsj  et  FrédéricJ 
lié  en  iSag,  évêque  d'Hildesncim  et  de  Sleswîck ,  mort 
27  octobre  i556  ;  avec  deux  filles.  (  Vojr.  Frédéric,  rw  de  Dan 
iiiarrk.  ) 

CHRISTIERN   II, 

i533.  Chuistiekn,  né  le  i 3  août  t5o3,  succède  à  Frédéric, 
son  père,  dans  les  duchés  de  Holstein  et  de  Slesnick,  soit 
comme  héritier,  soit  comme  tuteur  de  ses  frères  qui  étaient 
en  l)as  âge.  On  jeta  les  yeux  sur  lui ,  dès  lors  ,  pour  le  placetJ 
£ur  le  Irdne  de  Danemarck.  Mais  la  mésiale;lligence  tks  éleclee 


DES  ©ces  I>E  HOtSTEIT.  28ç> 

orcasiona  un  inlerrciçne  «le  près  Je  fjninze  mois.  Christ iorn, 
pcn<liwit  cft  iiiUTvallf.,  fait  un  traité  (l';tlli3nce  (.iu  mois  d'oc- 
lolire  iS.^.'i  )  avec,  le  Daneinarck.  Les  Lubrckois,  irouvaul  Toc- 
oisi.jn  favorable  pour  so  rendre  maflres  du  commerce  de  la  mer 
Kalli<)iie,  declnrcnt  en  même  lems  la  guerre  au  Daiicmarck  et 
au  liolsteiit,  sous  prétexte  de  vouloir  rL'Iatjlir  le  roi  Chrislierii, 
iléposé  l'an  i5:i.o.  CiiristO|)lie  dOldiniliourg,  leur  général,  entre 
rapidement  dans  le  HoUtein,  el ,  ne  renr.onlrant  d'abord  aucune 
opposition,  il  s'empare  sans  peine  d'Kntein  ,  de  Trittow  et  de 
Pioën.  De  là  ,  se  n--panilant  aux  environs,  il  ravage  la  campagne 
et  jeie  la  terreur  dans  toute  la  province.  Pendant  que  le  siège 
de  Scgeberl  l'arrête,  le  duc  Cjirisiiern,  surpris  d'abord  par  une 
si  prompte  invasion,  assemble  à  la  hàle  ce  qui  pi'ul  se  trouvée, 
do  troupes  dans  le  pays,  et  solllclle  les  secours  du  Uanemarck, 
stipules  par  un  traité  d'union,  ciu'il  av^^it  conclu  nouvellement 
aveclesènal  île  ce  royaume,  assemblé  à  Kendsbourg.  Ayant  obtenu 
les  troupes  qu  il  ilem.indait,  il  détache  Jean  Ranlzo^v,  Tun  <lc 
acs  généraux,  à  la  pouriuilc  de  Christophe,  qui,  content  de  son 
expédilion  ,  s'en  relournail  à  Lubixk,  chargé  tie  butin.  Eutin, 
riotin  ,  Trillow  et  Segebi-rl ,  .se  lenJcntà  Rantzow.  Le  duc, 
l'ayant  joint  ensuite,  va  se  poster  à  rembniichure  Je  la  Trave, 
où  est  le  port  de  l.nbeck  et  s'empare  de  Travemunde  ,  située 
pris  de  ce  porl.  Dcveim  mnîlre,  par  là,  de  la  navigation  de 
l.ubeck,  il  n'y  laisse  entrer  nucuii  vaisseau.  Il  s'avance  et  va 
mettre  le  .sié^o  devant  celle  ville.  Elu  roi  Je  Danemarck,  le 
4  juilU't  i5j4  ,  il  se  vit  obligé  do  conquérir  la  plus  grande 
p.u'tie  dn  royaume  qui  lui  elall  déf/ré  ,  et  n'en  conlinua  pas 
a\'cc  moins  d'ardeur  son  eitlreprîse  sur  Lubeck.  Mais  Henri , 
duc  du  Meckleiibourg ,  Piiilippe,  landgrave  deHeiîse,  cJ  les 
députés  lie  Hambourg  et  de  Lunebourg,  s'»*lant  rendus  média- 
leurs,  engagèrent  Cbrisliern  à  lever  le  siège,  sous  la  promesse 
O'.ie  la  régence  de  Lubeck  (It  de  g.irder  la  neutralité  à  l'égard 
(l<i  Dolslein.  Ce  Iriilé  esl  ibi  i8  novembre  i5")4.  I-'an  i-'>44  » 
'Chrisliern  ,  qui  avait  gouverné  jusqu'alors  les  duchés  Je  Sles- 
Avick  et  de  Uolsleiu,  en  commun  avec  ses  frères,  (it  avec  eux 
un  p.»rlage ,  dans  lequel  il  eut  ,  pour  son  loi,  FIcnsbourg, 
Suiiderbourg,  vlson,  Airoé,  Sumîerwjjh,  Segeberg  ,  Oldeslo, 
Ploën  et  il'aulrcs  lieux  ;  Jean  <'ul  HaUersl('!)Cii ,  Kendsbourg, 
Kleiii-Tuiitleni  .   etc.:  et  AdnljJie  eut  Gotlorp  ,  la  maison  et 

clc 


le  bailliage  de  Hullen  ,  iinsimi,  AppeniaJe,  clc  ,  Frédéric, 
le  lyualrieme  frère,  ne  fut  point  compris  dans  ce  partage, 
|iarri?  qu'il  se  trouvait  pourvu  îles  évr;niés  de  Sles>vick  el  de 
Hibli'slieini.  [nuscbing.  )  Les  elals  de  Danemarck  prolestèrent 
contre  ce  partage,  comnie  coniraire  à  l'acte  que  le  roi  ViedéricI 
avait  signe  à  son  avéucincnt  au  trône,  et  comme  préjudiciable 
XVI.  ^7 


sgo  CHROTroiOGrE  hÎstobiqui! 

aux  intérêts  du  royaume.   Le  roi  crul  obvier  à  tous  les  inron- 
voiiienls  qnc  sa   générosité  pouvait  or.casioner,  en   soutenant 

3uM  y  aurait   une  union  perpélucllc  dc5  durhés  de  Slesxvick  i!t 
i;  iluUteiri  avec  le  Daneniarck,  ol  que  le  premier  de  ces  duchés] 
demeurerait  en  fief  à  la  couronne.  Cnrisliern  mourut  à  Coldingf  il 
le  premier  janvier  iSSg,   laissant  de  DûaoïUEE,  son  t-pouse»! 
fille  de  Ma«;uus,  duc  de  Saxc-Lawenbourg,  Magnus,  évérpifl 
de  Derpl ,  en    Livonie  ,    gouverneur  d'Otisel ,  nomnié   roi  d«I 
l.ivonie,  en  i57o,    par  le  C7,ar  Ivan  IV   liasilovitch,   et  inoij 
en  i5.So;  Anne,  première  femme  d'Auguste,  (-Icclenr  de  Saxej 
et  Dorothée,  femme  de  Guillaume,  duc  de  Brunswick  cl   ' 
Lunebourg.  (f'^oy.  Clirisliern  111  ,  rot  de  Daaeinurck.') 

ADOLPHE  IX. 

i544-  Adolphe,  né,  le  s5  janvier  iSaS  ,  de  Frédéric  I  et 
Sophie  de  l'oméranie,  se  rendit,  Pan  •54'^,  à  Bruxelles,  auprè 
de  l'empereur  Charles-Quint,  avec  ses  frères,  pour  recevoi^ 
i'iovesliture  de  leurs  poilïons  des  duchés  de  Slesuick  el    dj 
Holstetn.  11  acompagna,  l'an  i55i  ,  ce  pr-inco  au  siège  de  Mcl^ 
Frédéric,  son  fri're,  élanl  mort,  comme  on  l'a  dit ,  le  a^  oo 
tnbre  i55t3,  il  l'ji   succéda    dans  rév^ché  de  Slcswick  ,   qn'î 
laissait  vacant.  L'an  iSSg,  il  aida  le  roi  de  Daneinarck,  \'\  ' 
déric  !J ,  son  neveu  ,  h  soumettre  les  Dilhmarses,  el  fut  Idess 
â  la  balaille  de  Ileide,  où  ce  peuple  lut  rnticiemrnt  subjugué 
L'an  iSlk>,  il  fit  un  \oy3ge  en  Angleterre,  pour  voir  la  rein 
îilisahelh  ,  dont  il  reçut  une  pension  ,  avec  l'ordre  de  la  J.irrC 
ti^re.  Il  obliril ,   Tan   irijc  ,   de  l'empereur  Maximilieii  11,  j 
4   novembre,   à  la   diùle   de  Spire,   l'expectative  des   rorotil 
iJ'Olilenbourg  el  de  Delmcrihorst.  L'année  suivante ,  il  d(mii 
les  secotirsà  Philippe  11,  roi  d'Lspagnc,  contre  les  HoMandjî 
LU  1479 1  S'""  quelques  démêlés  qu'il  avait  avec  le  roi  de  Uani 
Darck,  il  se  rendit  à  Odensée ,  en  Tionie,  et  fit  un  accord  av< 
ce  monarque  ,  après  quoi  il  lui  rendit  liomm.'ijje.  Le  dur  Jci 
j'son  Irére,  étant  nuirl,  l'an  iSiSo, comme  on  l'a  dit ,  sans  alliati 
ni  disputa  la  succession  de  ce  prince  à  Frédéric  ,   roi  de  Uanf 
^narck,  son  neveu.  L'affaire  se  trouvant  embrouillée,  ou  si 
remit  à  l'arbitrage  de  l'électeur  de  Saxe,  du  duc  de  iVk-ckU 
|i)ourg  et  du  landgi-ave  de  Hessc.    Leur  dcrisinn    rendue   l'a 
lôWi  ,  fut  que  le  duc  Adolphe  aurait  seul  lesiùens  meubles 
'son  in're  ,  et  que  les  immeubles  el  les  fiefs  seraient  partagés 
«t'gales  portions,  entre  le  roi  el  le  duc.  Ce  dernier  terminât 
carrière  le  premier  ocloLic   if<^i(i.   il  avait  épousé,    le  \-: 
cembrc   x5G.j  ,  Ciirimine,   fille  de    Philippe,    landgrave  A 
HiSse  (morte  eu  iCu4)i   ^(^'^l  ''  laissa   l'icdcrîc,  qui  iuil 


DES   DUCS   DE  IIOISTEIN-GOTTORP.  agi 

Philippe,  qi>i  virnt  après  lui;  Jean-A«lolphe,  successeur  de 
«e  dernii'r;  Jean- Frédéric,  apchev6(]iie  <le  liipmc  el  évoque  de 
Lubeck.  (Ct-liii-ci  eul  Ueaiicoiip  .'«  soiifJvir  dans  la  guerre  d« 
rcmpcreiir  el  du  roi  de  Uanemarck,  au  sujot  du  rélablissement 
do  r<'i«'cleur  paljlin  ,  cl  mourut  le  3  septembre  i6^4-)  Le» 
iilks  du  duc  Adolphe  ,  qui  lui  survécurent  ,  sont  ;  Sophie  , 
femme  de  Jean  V,  duc  de  Mecklenboorg  ;  Chrisiine,  mariée 
à  Charles  IX.,  roi  de  Suède;  Anne,  femnic  d'ËDnon  lij ,  comlt 
d'Oosl-Frise;  et  deus  autres  fiiles. 

FRÉDÉHIC, 

i58S.  FniéDÉRTC,  né  le  21  août  i5G8,  évêque  de  Sleswiclcç 
succéda  au  duc  Adolphe,  son  père,  au  mois  d'octobre  i536, 
dans  te  duché  de  Gullorp.  Mats  II  n'oii  jouit  que  iris-peu  dl^  \ 
tenu,  étant  mort  le  i5  juin  1687  ,  sans  lignée. 

PHILIPPE. 

1587.  Philippe,  né  le  10  août  iSyo,  succéda  à  Frédéric  »- 
son  frère ,  dans  l'évéché  de  Sleswick  et  le  duché  de  Gottorp.  là 
mourut  sans  alliance  le  iS  oclol^re  iBip. 

JEAN- ADOLPHE. 

1390.  Jf.AW-A'i>OL1»HE  ,  né  le  it8  février  ïSyS,  archevi^quri- 
de  Brème  en  1 583 ,  et  évéque  de  Lubeck  en  1S86,  bénéfices  qu'ît*' 
céda,  depuis,  ù  Jean-Frédéric,  son  frJire  ,  succéda,  l'aiiiSçjo^ 
au  duc  Philippe,  son  autre  frère,  dans  le  duché  de  Gottorp.  Le- 
3o  octobre  «bai  ,  il  reçut ,  comme  duc  de  Holsiein  ,  avec  te  rot 
Christiern  IV,  la  loi  et  l'hommage  de  la  ville  de  Hambourg. 
Il  fonda,  l'an  i(5o6,  une  bibliothèque  considérable  à  Gottorp. 
En  ibof),  il  obtint  du  roi  Christiern  ,  comme  seigneur  direct , 
pour  soi  et  sa  postérité  ducale  ,  le  droit  de  primogéniture.  Sa»! 
mort  airiva  le  3i  mars  1616,  il  avait  épousé,  le  3o  août  1696 , 
Auguste,  fille  de  Frédéric  11,  roi  de  Dancmarck,  morte  le? 
S  février  1 C3--) ,  dont  il  lalsa  rréjéric  ,  i|ui  suit  ;  Adolphe ,  mort-  J 
le  9  septembre  iH.'ii ,  des  blessures  qu'il  avait  reçues,  deux  jour* 
auparavant  ,  à  la  balaillc  de  Leipsick;  Jean,  qui  av^it  f^iit  lai.  | 
première  branche  de  Holstein  -  Eutin,  éteinte  en  In  personne 
de  Jean-Auguste ,  son  (ils,  décédé  le  ay  janvier  iGSti  ;  Hedwige  ^  J 
femme  d'Auguste  ,  comte  palatin  du  Hhin  à  Sullzbach;  et  Do-*-j 
xothée ,  mariée  à  Joachim-Ernest ,  duc  de  Ilolestein-Ploën. 

FUÉDÉRIC. 
1.&1.6.  FnÉniaic,  né  le  33  docembre  iS^j  ^succéda,  l'àita^ 


rrîROî^oT.or.iE  nrsTomçtrE 

G,  an  <^urlii'"  ifc  Gollorp.  Il  .iccnrillii,  en  1621,  Ips  Rcmon- 
ranls  «le  DoILukIc  ,  [)0^ll^ilIi^is  |)ar  les  Gomarislfs,  leur  arrorda 
de  grands  privilèges,  el  fil  t>;liir  pour  eux  la  ville  Je  tVeilcric^ 
sladl.  Ce  prince  envoya,  Tan  ilJ3S  ,  une  ambassade  vvrs  le  roi  1 
Perse,  pour  lui  faire  des  propositions  de  coinmerre  fjui  fnn-i 
très-bien  reçues.  Il  fil  aussi  offrir  au  souverain  de  Busste  deti 
lonriesdor  (deux  ceni  quarante  mille  livres,  monnaie  de  Tour 
par  an  pour  la  liberlê  du  passage  dans  ses  étais ,  el  (jualre  tomif 
d'or  au»  Suédois ,  ]i3rce  <]ue  ,  pourarriv<T  à  la  mer  Haltii^ucl 
il  fallait  traverser  la  Livnnic.  Mais  les  choses  en  demnirèreni  \&i 
et  de  nouvelles  conjoiicUires  obligèrent  le  duc  d'abandonner  son 
projet  de  coinmerce.  Frédéric,  après  la  mort  d'Ollon,  dernier 
comte  de  Schauenbourg,  nbllnl,  l'an  i<i4o  ,  une  grande  parrit 
de  la  seigneurie  de  Pinnelierg  ,  dans  la   Stormarie.  Obligé 
recevoir  les  troupes  de  l'empereur  et  de  l'électeur  de  Brande 
bourg  dans  la  guerre  do  Suède,  il  abandonne  sà  résidence 
Gollorp,  sous  la  condition  d'une  exacte  neutralité.  Le  roi 
5uède  ,  par  le  traité  qu'il  conclut  ,  Tan  i658  ,  à  Uosrhild ,  av< 
le  roi  de  Danemarrk,  obligea  ce  dernier  à  céder  au  duc  de  Go< 
lorn .  son  beau-:  père,  les  droits  de  suzeraineté  qu'il  avait  su 
le  (luché  de  Sles\virk  :  cession  qui  fut  confirmée,  l'an  itjfifl 
par  le  traité  de  Copenliague,  On  y  confirma  de  plus  la  comoiil 
naulé  de  gouvernement  ,  qui  donne  aux  deux  contractants  U^ 
égal  pouvoir  sur  le  duché  de  llolslein  ,  l'im  et  l'autre  recevatil 
également  Tiiommage  ei   le  serment  de  fidélité  des  sujets, 
ceuï-ci  ne  devant  obéir  qu'aux  ordres  émanés  de  ta  réf;("Mce  coitl 
mune  des  rleux  souverains,  w  On  ne  peut  ^uàrv.  imaginer,   dfi 
j»   M.  de  Mably ,   un  souvernemenl  plus  vicieux;  et   il  semW 
M  qu'on  aurait  où  établir  un  partage  dans  le  domaine,  ma 
»  non  pas  dans  l'autorité  ,  si  l'on  eîll  voulu  que  Ta  paix  subsistj 
»  entre  les  rois  de  Danemarck  el  les  ducs  de  HolsUin.   *    " 
10  août  itJîij  fut  le  terme  des  jours  du  duc  Frédéric.  <  e  fbl 
prince,  el  non  pas  son  nèrc  ,  ipii  introduisit  te  droit  d'aînesd 
ou  de  m.ijciral  dans  sa  maison.  H  a\ail  tpousé,  le  21  février  i63o'| 
MAKlii-ÊLtSMÏETlt ,  fille  de  Jean-Oeorges ,  cbcleur  de  Saxfi 
morte  le  24  février  16^4  '  dont  il  laissa  (. hrisliern-Albert  ,  qm 
suit;  Auguste -Frédéric,  cvécjue  île  Lubeck  en  i(»(;î6  ,  mort, 
3  octobre  i7or>,  sans  liguée;  Sopliie-.\iic'iste,  feniri>e  de  .Icm 

f  rince  d'Anhall  Zerbsl  ;   Marle-F.îizalielb  ,  m:iiiée  à  Louis  11 
indgravc  de  Ilesse-Darnistadt  ;  HeJMijje-Eleonoi-e  ,  femme  dj 
Chailcs-tjusl.ive,  roi  de  Suède;  et  Augiisle-lMarie,  femme 
Ficderic  le  Maguc ,  margra\e  de  Bade-Bourlach. 


iGSg 


CHRISTIERN-ALBKKT 
GaaiSTiERN- 


EftT,  né  le  3  féTrier  i64'  *  ^v^quc 


DÎS  IDVCS  DE  nOLSTEIÎT-r.OTTORP.  aglP 

Lnbcck  ilcpiiis  iG'î.'i,  succéila,  Tan  1659,  an  duc  FrcJoric,  son 
père.  J^'aii  ifilii,  il  faii  alliance  avec  le  roi  de  SiièJc ,  et  veut 
le  reniire  mailre  ,  pnr  une  trahison  insigne  ,  de  KenJsliourg  et  de 
Sli'swiik  ;  mais  ses  «IHciers  ne  trouvèinit  pas  dans  les  gouver- 
neurs de  ces  pbri's  les  fnrililés  nu'ils  s'etaleul  promises. 

J^  sutression  d'Oidenbiiiirg  devint,  l'an  ifcy,  un  .sujet  de 
querelle  enlre  Chrisliern  V,  nouveau  roi  de  Danemarrk  ,  le  duc 
de  IIolsieiii-GnlLorp  et  le  dur  de  Holslein-Ploëii.  J.e  second, 
fier,  de  .son  alliance  avec  la  Suède  ,  ne  veut  entendre  h  aucun 
accom.nodemeut  ;  le  roi  de  Daneuuirck  se  déclare  alors  pour  le- 
duc  de  Hr!U'stcin-Ploën,   Cluistiern-AUjert  sV'Iaiil    fait  com- 

f>rendrc  d.ins  le  traité  fait,  l'année  suivante,  enlre  la  France  , 
a  Suède  et  l'Angleterre  ,  le  roi  de  Danemarck  en  prend  de  l'om- 
brage, saiij  cependant  rompre  avec  lui.  Mais,  l'an  iH7.'i,  voyant 
Chrisliern- Albert  prêt  à  joindre  ses  armes  avec  celles  des  {sué- 
dois, il  l'invite  à  lenir  le  trouver  à  Rcndshtviirg  pour  terminer 
leurs  difïerents  à  l'amialile.  Le  duc  s'v  étant  rendu  le  uS  juin , 
et  le  lendemain  la  nouvelle  étant  venue  de  la  défaite  des  Suédois, 
par  l'électeur  de  ïîrandel)ourfi,  le  roi  profita  de  roccasioii  pour 
obliger  lo  duc,  qu'il  retenait  comme  prisonnier,  h  cutiseulir 
qu'il  mil  garnison  dans  ses  places.  Tonningen,en  consefjuence, 
est  livré  aux  troupes  danoises.  Le  10  juillet,  traité  .signé  entre 
le  roi  et  le  duc,  par  lequel  <e  dernier  renonce  h  la  souve- 
raineté et  à  l'indépendance  qui  lui  était  accordée  par  \t'.  traité 
de  Rosrliild.  Le  roi,  l'année  sui\antc,  fait  démolir  li-s  frirlifi- 
calionsdeTonningen,  quoiqu'il  u'eilt  cette  plsci-iju'i-n  ser|iir,,ire, 
Quelqiu'  tems après,  il  fait  arrêter  le  liarou  tic  kieluiju,  premier 
ministre  ilu  duc,  avec  ses  trois  llls.  Clirisliern-Albert ,  à  cette 
oouvollc ,  se  sauve  à  Hambourg,  la  France  le  preiul  sous  sa  pro- 
tection. L'an  1679,  par  le  traité  conclu  le  3  septembre,  .'1  Saint- 
Germain-en-Laye  ,  le  roi  de  Danemarck  s'engage  à  restituer  au 
duc  la  possession  de  ses  terres  ,  provinces  et  villes,  aussi  bien 
que  la  souveraineté  qui  lui  a  été  accordée  [lar  les  traités  de  l\os- 
cliild  et  de  (Inpeuhague.  11  s'eléve  une  ncuivelie  rupture-,  l'an 
i(i'<4  »  entre  le  liolslein  et  le  Uauemarck.  Cliristicru-.MIjert  ten- 
dait â  rompre  l'ancieniie  union  desa  maison  avec  celle  de  Dane- 
marck, pour  se  rendre  etUltrement  iudépeiulaut.  Le  roi  s'en 
étant  3|)er«fu  ,  s'empare  de  ses  idace.";  et  les  met  en  séi|uestre. 
Mais  elles  lui  fureol  rendues  ,  et  |,i  querelle  Tut  terminée  le  2(i 

IHiii  iti'i^j,  à  Alteua,  par  la  médiatiuji  et  sous  la  girautie  de 
'empereur  et  des  élecleur.s  de  .Saxe  et  de  lirandebonrg.  Depuis 
ce  terni,  le  tiuc  Christiern-Alberl  vécut  en  paix  jusqu'à  sa  mon, 
arrivée  à  Kiel  le  27  décembre  1694,  ou  le  6  janvier  i()<)5  (n.  st.} 
11  avait  épouso  ,  le  i4  octobre  iMj ,  Fredérk^CE-Améi.ie, 
fille  de  Fi'cdéric  III ,  roi  de  Danemarck.  A  se^nuces,  on  (il  uo 


404-  «BBOSOLOefE  BfSTOBIQOE 

wirtschaf ,  espace  d«  mascara<te  t)ui  se  iait  en  Alltfmagnc  et'Mfc 
Danemarck.  hlle  consiste  à  tirer  au  sort  autant  de  noms  de.mé-r 
tiers  qu'il  y  a  de  convives,  et  à  s'habiller  chacun  selon  le  métier 
qui  lui  est  échu.  Le  sort  des  biUels  ehaiigea  le  roi  de  Daat-, 
marck  en  seigneur  polonais  ,  la  reine  en  coupeuse  de  bourses^ 
k  prince  de  Danemarek  en  garçon  barbier,  le  duc  de  lielsieia 
en  tnarchand  de  toile  ;  et  ainsi  des  autre».  Oeson  épouse ,  mert* 
le  So  mars  1704,  Chi-isliero- Albert  laissa  Frédéric  ,  ^ui  suit» 
Chi-istiern- Auguste,  chef  de  la  seconde  braache  de  ilolsteio-i 
£utin;  Sophie-Amélie,  femoie,  i^.  d'Adolphe^ Auguste,  duc: 
de  Holstein-PlocB  ;  a**.  d'Augusfe-Guilbume ,  duc  de  BruoS'n 
wick-Wolfenbultel  ;  et  Marie-Élisabetb,  abbesse  de  Quedlim-i 
bourg.  La  ville  de  Kiel  est  redevable  à  Christiero- Albert  die  aoai 
université ,  qu'il  haài  en  i£6i. 

FRÉDÉRIC  !▼. 

1695.  FBÉDÉRrc,  né  le  18  octobre  167 ^»  succéda,,  l'ai» 
1695  ,  au  duc  Christiem-Albert .  son  père,  dans  les  duchés  de 
Goltorp  et  de  Sleswick.  Dès  au'il  fut  en  possession  ,  il  cor»» 
mença  à  donmer  de  l'inquiétude  au  roi  de  DancaBarclc  par  di^ 
verses  entreprises  tendantes  à  lui  assurer  une  entière  indépea~» 
dance.  On  était  près  d'en  venir  à  une  rupture  ouverte;  mais 
elle  fut  prévenue  par  rintcrposition  des  puissances  garantes  du 
traité  d'Altcna.  Ou  élahlil,  l'an  i^^yjy  des  conférences  à  Pinne- 
berg  pour  examiner  les  prétentions  resprclives  d«s  deux  mai-^ 
sons  rivales.  Le  duc,  ccpeiitiani,  travaillait  à  de  nouvelles  for- 
tifications, et  recevait  des  troupes  étrangères  dans  ses  états.  Le- 
roi ,  comprenant  par-là  qu'il  était  éloigne  de  traiter  à  l'amiable  y 
entre  avec  une  armée  dans  le  Holstein,  et  fait  raser  deux  des 
forts  que  le  duc  avait  élevés.  Frédéric  aWs  resserre  les  nœud» 
de  son  union  avec  la  couronne  de  Suède,  en  épousant  la  prio-t 
cesse ,  fille  du  roi  Charles- Xi.  Fier  de  cette  ^liance  et  du  titre 
qu'il  avait  obtenu  de  géiréralissime  des  troupes  suédoises  en 
Allemagne,  il  rejeta  hautement  les  pH-opositions  qui  lui  étaient 
£iiles  par  le  roi  de  Danemarek.  L'an  1699,  Frédéric  IV,  nou-> 
veau  roi  de  Danemarek ,  déclare  la  guerre  au  duc  de  Holslein-' 
Gotiorp,  et  met  le  duc  de  Wurtemberg  à  la  tête  de  ses  troupes.- 
Le  duc  de  Holstein  ne  put  faire  qu'une  faible  résistance  contre 
les  forces  danoises.  La  plupart  de  ses  places  tonJjent  rapide- 
ment au  pouvoir  de  l'ennemi.  Le  roi  de  Suède,  Charles  Xli  ^ 
son  beau-frère,  lui  envoie  huit  mille  hommes,  et  fait  en  même- 
tenis  une  descente  eu  Danemai-ck.  Mais,  au  m:ilieu  de  ces  feux 
de  la  guerre,  le  comte  de  Chaniilli,.  ministre  de  France  en 
Danemaixk,  rétablit  la  paix  entre  -ces  princes  par  le  traité. 


«ES  BOeS  m  B0LSTGlt<-&OlT0BP.  »Q% 

«igaé  ,  je  i6'«oât  de  la  même  annér,  k  TrawenJhal,  dans  la 
frincipauté  de  Pioëa.  Oa  y  renouvela  (es  anciennes  unîont 
«Rire  (es  maisons  de  Danemarcfc  et  de  H«ls(ein ,  et  la  souvc- 
Taineté  de  Sleswick  jv  fut  conservée  au  duc ,  suivant  les  traités 
•àe  Koschild  et  de  Copenhague,  avec  assurance  de  deux  cent 
««ixante  raille  rkdales,  pourTindenaniser  des  frais  de  la  guerr& 
ïtC  duc  Frédéric  ne  survécut  pas  lone-tems  à  cette  pacification. 
li'an  1702,  étant  allé  joindre  en  Pologne  le  roi  de  Suède,  il 
reçut,  è  la  bataille  de CUssnv,  le  19  juillet,  nu  coupde  boulet, 
dont  lil  menrut  deux  heures  après ,  laissant  un  6ls ,  nui  suit  « 
4'UBDWiCE-SePHiE  ,  fille  «le  Charles  XI,  roi  de  Suède,  qu'il 
«vait  épousée  le  fa  juin  iHgb  ,  morte  le  2  décembre  1708. 

CHAflLES-FREDERIC 

1702.  Charles -Faéuéhic,   né  à  Stockholm,  le  19  avril 
.1700^  succéda  au  duc  Frédéric  IV,  son  père,   sous  ladminis- 
ïration  de  Christiern-Auguste  ,  son  oacle  ,  duc  de  Holstein- 
.Eutin.  Les  Danois,  s'éianl  emparés,  Tan  1715,  de  la  forteresse 
lie  Toonirtgue,  la  ruinèrent  de  fond  en  comble.   Le  dessein  du 
joi  de  D^nemarck  était  de  s^approprier  les  états  du  duc  de 
Jiolstéin-Gsttorp  et  de  lui  donner  en  échange  les  comtés  d'Ol- 
<lcnlx>urg  et  de  Delmenhorst.  L'an  1718,  après  la  mort  dç 
Charles  Xll ,  le  duc  Charles-Frédéric  fut  déclaré  prince  héré- 
ilitaire  de  Suède.  L'an  1720,  et  non  1721 ,  par  le  traité  de  paix 
conclu,  le  i4   juin,  à  Stockholm,  entre  la  Suède,  le  Dane- 
inarck  et  la  Kussie ,  le  roi  de  France ,  comme  médiateur , 
abandonne  à  la  seconde  de  ces  trois  puissances  la  propriété  du 
duché  de  SleswjcL ,  que  le  roi  d'Angleterre  lui  avait  déjà  ga- 
rantie par  un  traité  particulier.  Charles-Frédéric  souffrit  im- 
patiemment qu^on  sacrifiât  ainsi  les  intérêts  de  sa  maison.  Le 
.czar  Pierre  le  Grand  ,   qui  lui  dc&linait  sa  fille  aînée,    ne  cessa 
point  d'appuyer  lus  plaintes,  les  demandes  et  les  remontrances 
île  ce  prince.    Piiyrre,  le  22  février  1734  ,  conclut  avec  le  roi 
de  Suède  uu  traité  ,  dont  le  second  article  portait  qu'ils  cm" 
.pluicraienl  leurs  bons  offices  pour  faire  restituer  le  Sleswir.k 
au  di^c  de  Holslein.    Le  premier  étant  mort  le  28  janvier  de 
l'année  suiyaoic,  l'impératrice  Catherine  ,  sa  veuve,   qui  lut 
succéda ,   prit  encore  avec  plus  de  chaleur  les  intérêts  du  duc 
d<*  Holstein,  à  qui  elle  fit  épouser,   le  i*'.  juin  lyaS,    Amne, 
sa  fille  aînée,  S'clant  alliée,  par  Irailé  du  6  août  1726,  avec 
l'eiiipcreur  Charles  VI ,  comme  garant  du  traité  deTrawendhal, 
,^.î  quatre  jour:»  après,   avec  le  roi  de  Prusse,  elle  se  disposait  4 
lairi;  valoir,  par  la  voie  dos  armes,  la  réclamation  du  duc,  son 
.jgciidrc.  Mais  les  choses  cbaogcreat  de  face  à  la  cour  de  Pétçr$- 


onuHBOiiOCK  nsnnuQos 

j-par  la  mott  de Cattjcrioe,  arrivée  te  17  mn  1737. 
priacesic  avaol  eu  povr  sscceMifor  un  «^jifant  ilans  La  p<crsaiiM 
«k  l'iene  11 ,  à  «pi  «l'ailieurs  !  s  Je  la  maisiia  àv  HoI-1 

•lein  «Hairni  e»  m  ni  ers  ,  |i=->  {•  «.aiinTine  pu  faveur  iIuI 

ducC.i'  alûuÀiuaeî    1  :  ,   par  Jl 

Iraîté  -,  .  ,  conclu,  le  a'  -t  a  ^o* 

|)ciihaaue ,  eiilic  les  tbîiiiïU'es  de  rimpcnttnce  Aiiric  bva'^ 
nora,  qui  rrnip!ȍ3  Pierre  II  pn  1730.,  el  ceux  Je  rempcreiif 
et  Ju  lianeniarck  ,  il  lui  :  5a  luajrslf  ibnoise  p.itciait 

la  soiume  d'un  inilliou  tic-  du  Juc  île  HoUtcin,  tièsque 

Crliii-ci  lui  aurait  Jelirré  une  renonciatioti  à  toute:i  &e$prc!cn>j 
tinns  sur  le  Juche  Je  SIeswick.    La  maison  Je  iiolsleiii  rrjrt^J 
les  oflri-s  Ju  Daiicmarrl. ;    •   persaHlêe  avec  raison,  Jit  M.  Jm 
w  iM-iL>i},  iju'ua  navait  pu  la  Jè|iouiUcr  sausson  const'iiU'rueittfT 
k  elle  ne  voulut  poiul  t^tre  nii  irafic  HH^rceiKiiit;  Je  ses  ilmitSi 
-  IiHlmiîe  parles  caprices  J'uiie  Jortune  qui  avait  linjr  ù  louf 
»•  favnrijé  et  détruit  ses  Csp^-ratices ,  elle  se  Huila  qae  Jcs  court 
»  qui  avalent  si  souvent  cliange  J'inlérèls .  Je  vut*s  et  JVnga^ 
"  gemenls,  en  changeraient  encore;  et  elle  prit  le  parti  J'at^ 
»  lenJre  Je  nouvelles  coti)oncturcs  pour  deinan<ler  la  reslilU'i 
i«  lion  Ju  SIesmck    ».   Cbarles  -  FreJéric   mourut    «la'is  cell^ 
attente,  le  iJi  juin  i-'if).  D*.\>HH  PÉTKOvvNA  ,  sa  femme,  dé 
reJcc  le  iS  mai  1728,  il  Ijîssa  uuOls  ,   qui  5uit. 

CHARLES  PIERRE-ULRIC. 

1739.  Chxrles-PiebhE'Ulric  ,  né  le  21  février  172R,  suc- 
céJa ,  l'an  i7"ir|,  au  Juc  Cliarlts-VréJéric ,   son  père,   sous  la 
régence    d'AJolpiic- FiéJéric,    roi  Je  SucJe.    La  Suèje  lui] 
Jck'ra ,  Tan  1741,   le  lilrc  d'altesse  royale.    Etant  passe,   l'a 
1742,    en  Russie,    riropéralrice    Elisabeth,   sa   taule,   sœt 
radellc  «rAntie  Félrowna,   sa  mère  ,  le   décora  tlu  collier  del 
l'oiJre  Je  Saint-.Xndré.    Le  5  novemlire  Je  la  mcoj'?  année, f 
i!  fut  nomiûe  5urce.ss<ïur  au  royaume  Je  SuèJ?,  et  treize  jou 
npns,  il  fut  Jcclart**,  par  sa  tnule,  granJ-Juc  Je  hussie  et  hé- 
nlier  [irésoniplïl  Je  tel  empire  ,  sous  le  nom  Je  Pierre  tcedé-*! 
Towiu,  apréi  avoir  en Jjtasso  publiquempul  la  n-li';ii>u  grecque.! 
Il  «liliiit,  l'an  1745,  d'.ViigusIe,  roi  Je  l'olugne  ,  électeur  J«fl 
S.ive  ,    et  vicaire  Je  Templre ,  des  lettres  Je   majorât  pour  1b* 
lluUleii».  En  1703,  la  Jicle  Je  SlucMioLn  arrc-la,  le  4  juini 
que  si  la  Lranclu-  a7ni'e  Je  Holstcin  venait  Â  s'éieiniiro,   un 
irrail  avec  le  HaripruarcV  un  ccliange  <le  ce  Juche  conln*  le 
conilr»  d'OlJeiduiiiri;  el  de  DelmcnliorsI.    Enfin  l'impéralrict^ 
E-lisaLclh  étant  niorle  le  5  j.nivier  ly'ia,  il  fut  protlauieaussitû| 
empereur  Je  Kussii;,   sou»  le  uom  de  L  icrre  111.  Elevé  au  (ail 


ftlJ"  TSCCS  TO  HOtSTEIW-EtJTIW;  Sg^ 

iie  la  grancleor,  sa  mauvaise  conduite  Ven  fît  descrnJre  presque  , 
aussilAt  par  la  plus  étonnante  rë\'olution.  Il  mourut,  ie  17  juilleC 
«le  la  ni<*me  année  1763,  dans  le  château  de  Czarko-Zélo,   odlj 
l'iinpératiice,  sa  femine,  l'avait  fait  renfermer.  Il  avait  épousé^ 
le  I*'.  septembre  174^,   cette  princesse,  dont  il   a    laissé  am 
bis,  <}ui  suit.  {Vayni  Pierre  111 ,  empereur  de  Kusiie.) 

PAUL-PETfiOWlTZ. 

f 

'   Ï762.  PAtJl-PETROwiTi: ,  né  à  Petersbourg ,  le  i»'.  ortobral 
1754,  a  été  reconnu  duc  de  Holstein-Gottorp  après  la  mortj 
de  Charles- Pierre-Ulric  ,  son  père  ,  sous  la  n'gence  de  l'irapé-i  j 
ratrice  Catherine,  sa  mère.  Il  fut  en  même  tems  déclaré  dua 
de  Russie  et  héritier  présomptif  Je  cette  couronne.  Sa  mère  jJ 
après  la  mort  de  son  époux,  rappela  les  troupes  qui  se  prépa-^J 
raient  à  porter  la  guerre    dans  le  Holstein ,    mais  sans   rieiti 
rëgler  au  sujet  des  uroits  de  son  fils  sur  le  duché  de  Sleswick^ 
L'an  1761) ,  il  y  eut  un  traité  conclu  par  les  soins  du  comte  dé 
Bernslorlî,    ministre  de  Danemarck ,    entre  cette  couronne  eti 
celle  de  Anssie,  relativement  au  Holstetu  ducal.  Par  cette  con-*] 
venlion,   le  grand-duc  doit  renoncer  ,   pour  lui  et  ses  succès-» 
seurs,  à  la  portion  <}u  duché  de  Sleswiclc  qui  appnrienait  à  s* 
branche  avant  le  traité  de  1720,  et  consentir  à  rechange  de  sa 
portion  du  duché  de  Holstein  contre  les  comtés  d'Oldenbour|f  1 
et  de  Oelmenhorst.   Pour  obtenir  l'accession  du  prinre  évéqu%v 
de  Lubeck  et  de  sa  branche,  il  fut  slipulé  que  le  Danentarck  lui^ 
céderait  iehailij<ige  de  Rlieinfels  et  «le  Khetwicic,  et  consenliratcl 
à  un  nouv-el  arrangement  relatif  à  l'évcché  de  Lubeck.  Mais  ces 
convenlions   n'ont  eu    leur  efftM  que   le   i(i  novembre   lyyS  , 
ëppquc  de  la  remise  solennelle  du  duché  de  Qoistein  au  graad^J 
duc  de  Russie. 


I 


DUCS  DE  HOLSTEIN-EUTIN. 
CHRISTJERN-AUGUSTE- 


ri6g5»  Christiebn- A dguste (ou  CaitisnAN),  né,  Te  11  jan^l 
vîer  lëfi,  de  Chrisiiem-Albert ,  duc  de  Holslelo-Gottorp  ,  j 
ç4l  eo  partage,  dans  la  succession  de  son  père  ,  ia  portion  daf 
Holstein  dont  la  belle  ville  d'Kutin  est  le  chef  lieu  il  avait 
d^abord  été  chanoine  de  Lubeck.  Ayant  ensuite  embrassé  laj 
parti  des  armes  ,  il  obtint  de  Charles  X.1I,  roi  de  Suède,  un* 
régiment  de  cavalerie.  L'an  170a  ,  Il  £iit  chargé  de  l^adminis-«{ 
Iratioa   des  état»  de  Charles- Frédéric  ,  son  neveu,  duc  d#| 

xvi.  sa 


agê  CHROKOLOCÏB  niSTOftlQrB    - 

itollorp.  L'an  lyoS  ,  l'évèchë  de  Lubeck  étant  venà  ft  vac 
il  disputa  ce  bénéfice  contre  le  prince  Charles  de  Uanemarck^ 
qui  cil  avait  déjà  la  coadjutorerie.  Christiern- Auguste  se  fond.«f 
siir  un  accord  passé,   l'an  1(367,  à  Gluckstadt,  entre  le  roi  d4 
Dancnaarck  et  le  duc  de  Holstfia-Gûltorp  ,  par  lequel  la  maison 
de  Danemarck  renonçait  au  droit  qu'elle  prétendait  avoir  <k 
posséder  alternativement  l'évêché  de  LubecK  avec  la  maison  de 
Holstein.  Malgré  cela  ,  le  roi  de  Danemarck,  délerininé  à  sou- 
tenir la  prétention    de  son  frère,   s'empara,   l'an   «706,   du 
château   u  Eulin.    Mais  le  roi   de  Su^de  s'étant  déclaré  pouCj 
Chrisliern-Angusle  ,   les  troupes  danoises  se  retirèrent  du  châi 
teau  d'Eulin  ,  cl  le  confièrent  aux  résidents  d'Angleterre  et  di 
Hollande  ,   pour  le  tenir  en  séquestre.  Cependant  ceux-ci  re 
mirent  le  duc  en  possession  de  la  place,  sans  préjudice  toute 
lois  des  droits  du  prince  Charles.   L'an  I7i3,  le  roi  de  Dane- 
uiarck  laisse  à  Christ  iern-Augusle  les  dépendances  de  l'évéch^ 
de   Lubeck.    Mais,   l'année  suivante,    il  fait  occuper  par  sei 
troupes  la  principauté  d'Eutin  ,  parce  que  Chrisliern-Augost^ 
avait  fourni  des  secours  au  roi  de  Suède ,    ennemi  du  Danc-i 
marck.  Elle  ne  lui  fut  rendue  qu'à  la  paix  de  1720.  Christierit^ 
Auguste  finit  SCS  jours  le  aS  avril  1726.    11  avait  épousé,   1^ 
3.  septembre   1704,  ALBEaTiNE-FflÉDÉiuQUE  ,   fille  de  Fré- 
dérique-Magnus ,  margrave  de  Badc-Dourlacb,  morte  le  22  dé- 
«enabre  1755  ,  dont  il  laissa  : 

1*.  Charles- Auguste,  cvéque  de  Lubeck  aprî^s  la  mort  d« 
son  père,  mort,  le  l«^  juin  1727,   à  Péleisbourg  ,  oi 
-,  il  devait  épouser  Elisabeth ,  seconde  Elle  du  czar,  uepuii 

t  impératrice  ; 

^v  -  a".  Adolphe  Frédéric  ,   (\u\  suit  ; 
-I .:  .3*,  Frédéric-Auguste  ,  tige  des  ducs  d'Oldenbourg  (*)  ; 


(♦)  GBÀlfDS-DUCS^  DS  JIOiSrSIK-OlDENBOUaC, 

FRÉDÉRIC-AUGUSTE. 

1726.  Fninimc-ApopsTE,  ne  le  ao  septembre  lyii,  lieutenant- 
général  (Ici  troupes  (le  Hollande  en  174^^  cvèque  an  Luberk  le  tî 
aécembre  i75ti,  devint  duc  d'Oldenbouig  en  1774  •  *'  rtiounit  le 
juillet  17SS.  Il  avpit  ^pouxé  ,  le  21  novembn:  1732,  ULnic-F|iDiiti>4 
<^l;E-^VII.H£LMI^x ,  &lle  de  Maximilien ,  priuce  de  He«se-Cauel] 
4ont  ileut  : 

1°.  Pierre-Frédéric-GiiillaiiTne,  qtii  suit  ; 

a". ,Hcd>'Hgc-£lis8beth-Çharlotte,  néa  le  aa  mars  1759»  mari^* 

le  7  juillet  1774»  ^  Charles,  duc  «le  Sudertnanie,  pui*  roi 

i^uede. 


DES  BtJC»  DB  HOISTEIN-IUTIN.  4{ 

».  Georg«-I.ouis  ,  major-général  au  servire  de  Prusse  , 
général  au  service  de  Kussie;  nommé,  Tan  1763,  ad- 
ministrateur du  duché  de   Holstein-Gotlorp  ,  pendant 
la  minorité  du  grand-duc  de  Russie,  mort  le  7  sep-'l 
tcmbre  1763.  Il  avait  épousé  Sophie-Charlolle  ,  lille  de 
rrédéric-Guillautne  ,  duc  de  Holstein-Beck.   H  a  eu  de 
ce  mariage,  Pierre-Frédéric-Louis,    duc  de  Holstein-» 
Oldenbourg,  prince  de  Lubeckv,  administrateur  (1819)  l 
du  grand-duché  d'Oldenbourg  et  de  la  principauté  d».l 
Bifkenfeld,  ne  le  17  janvier  1755.  Il  a  succédé,  comme 
prince  de  Lubeck,   à  son   oncle  Frédéric- Auguste,  le 
b  juillet  1785.  Il  a  épousé,  le  26  juin  1781,  Frédérique- 
Elisabeth-Araélic ,  morte  le  24  novembre  1785,  fille 
de  Frédéric,  <lur  de  Wurtemberg.  Il  en  a  eu  : 

yi-  Paul-Frédéric-Augusle  ,    né  le  i3  juillet   1783, 
prince  héréditaire  ,    lieutenant-général  au  service, 
de  Russie,  et  gouverneur-général  d'Esthonie.  Il  ag 
épousé,  le  22.  juillet  1817,  Adélaïde  ,  fille  de  Vie— ; 
tor-Charles'Frédéric ,  prince  d'Anhall-Bernbourg- 
Schaumboure— lloym  ; 

B.  Pierre -Frédéric  -  Georges,  né  le  9  mai  1784, 
marié,  le  3o avril  1809,  avec  Catherine-Paulowna, 
grande-duchesse  de  Russie  (depuis  reine  de  Wur- 
temberg); née  le  21  mai  1788,  morte  le  7  janvier 


GIUNDS-nOCS  DE  UQLSTEIN-OLDENBOVnC. 
PIERRE-FRÉDÉRIC-GUILLAUME. 

1785.  PiEnnE-FaÉi>Éiiic-Gcii.tACME.  né  le  3  janvier  1754,  grand-* 
âut  de  Holstpin-Oldeabourg,  a  succède  à  son  père  le  6  juillet  lySS, 
L'état  de  la  santcdc  ce  prince  ne  lui  permettant  pas  de  régner,  J'admi- 
nittralion  de  son  grand-duclié  a  ('té  coniiée  à  son  cousin  gertnaia  , 
P'ierre-Frédéric-Louïs,  duc  Hol^tein-OIdenbourg,  prince  de  Luheck. 
Ce  prince  a  été  le  dernier  de  l'Allemagne  qui  ail  accédé  à  la  ronfédc- 
ralion  du  Rhin,  son  ■trcc^isiiin  n'nyant  eu  lien  que  le  i4  octobre  1808. 
Il  fui  dépouillé  de  son  duché  .  en  1810,  par  Uiionaparfe,  et  y  rentra  en 
l8i3.  Il  obtint  dans  les  arnées  suivantes  une  augmentation  de  territoire  : 
^empereur  de  Russie  lui  céda  la  scigueurie  de  Jever,  et  l'acte  du 
oongrès  de  Vienne  lui  assura  un  disliirt  de  cinq  mille  âmes  h  prendra 
sur  les  étals  du  roi  de  Hanovre,  et  un  de  vingt  mille  sur  la  rive  gaucha 
du  Khin.  Ce  dernier  consiste  dans  la  principauté  de  Bickenfeld,  H 

Le  grand-duc.  d'Oldenbourg  esl  meinlire  de  la  confédération  ger- 
manique,  et  il  participe  à  la  quinzième  voix  curiale.  Dans  l'assembléa 
générale,  il  occupe  la  vingt  et  unième  place  et  jouit  d^une  voix  vicilt 


8o#  ■  CUnONOLOO  II  HISTDIIIÇPB" 

i8iq,   iilie  tle   l'einprreur  Paul  l",  11  mourut  Id 
27  décpmbre  181 3«  laissant: 

a    Ale«andre  +  n^  le  3o  aoflt  1810  ; 
b.  l'ifrre,  né  le  36  août  1812; 

S*.  Anne ,  femme  Je  Guillaume  ,  prince  de  Saxe-Golha  , 

morte  le  2  février  t^SS  ; 
6^.  Hedwige-Sophie,  abb£sse  d'Herfort,   au  comté  de 

Raveosberg. 

I  ADOLPHE-FRÉDÉRIC. 

1726.  âdolphe-FhËdÉbig  ,  né  le  i4  mai  1710,  successeur 
3e  Chrisliern-AugusiP,  son  père,  en  la  principauté  d'Eutin, 
devient  évoque  de  l.ubeck,  à  la  place  de  son  frère,  le  16  sep-, 
teiubre  1727»  administrateur  de  Gottorp  en  lyS^  ,  et  fut 
déclaré  prince  héréditaire  de  Suède  le  ad  juin  (  et  non  pas 
le  5  joillet  )  1743.  il  céda,  Tan  1750,  révéclié  de  Lubeck  k 
Frédéric-Auguste  ,  son  frère,  et  succéda,  le  6  avril  de  Tannée 
suivante ,  à  la  couronne  de  Suède  ,  après  la  mort  du  roi 
Frédéric.    Il  mourut  le  12  février  1771. 

GUSTAVE. 

1771.  Gûst^tB",  fils  aîné  d'Adolphe-Frédéric,  né  le  a4  jan- 
vier 1746  ,  prince  royal  de  Suède,  grand-roahrc  de  l'ordre  des^ 
Séraphins,  succéda,  l'an  1771  ,  à  son  père,  dans  le  royaume 
de  Suède  et  la  principauté  d'Eutiu.  Ce  prince  lut  assassiné  en 
I7g2.  (Voyez  Gustave  III ,  roi  de  Suède.) 

GUSTAVE- ADOLPHE. 

1792.  Gustave- Adolphe  ,  né  le  i"*.  novembre  177S, 
succède  à  Gustave  III,  son  père,  le  39  mars  '792,  sous  U 
régence  du  duc  de  Sudermanie  ,  son  oncle.  II  prit  les  rênes  du 
gouvcrnein«*nt  le  t",  novembre  171)6  ,  fui  détrôné  le  i3  mars 
1809,  renonça  à  la  couronne,  pour  sa  personne,  le  aq  du  même 
mois,  et  en  fut  déclaré  déchu,  pour  lui  ci  ses  descendants,  le 
i-i  mai  de  la  même  année.  Cet  infortuné  prince  s'est  retiré  ea 
Allemagne,  puis  en  Suisse ,  où  il  vit  en  particulier.  Il  a  un  iïU 
Sgé  de  vingt  ans  et  trois  filles.  (Voyez  Gustm'e- Adolphe ,  n>i  d^\ 
Suède ,  oà  il  faut  ajouter  au  nombre  de  ses  cnfaats ,  Cécile ,  oéq 
le  23  juiq  t8o7') 


i564.  Jeak,  dit  LE  Jeune,  troisième  {ils  de  Christïern  Iff, 
roi  de  Oanemarck ,  et  deuxième  du  nom ,  duc  de  Holstein  , 
néàColding,  le  2S  mars  1S4S,  obtint  de  Frédéric  H,  son 
frère,  roi  de  Danemarck,  par  Le  traité  de  Flensboiirg,  fait 
ea  i5B4,  les  îles  d'Alsen  et  a^Arroé ,  le  bailliage  de  Ploë'n  avec 
Bhinfels  et  Arensbourg,  dans  le  Holstt^in,  et,  après  la  mort 
de  Jean,  l'ataé ,  son  oncle,  Rucheloster,  et  la  moilié  de  l'île 
de  Sunderwilh ,  où  il  ût  bâtir  le  château  de  Gluksbourg  en 
i582.  11  y  mourut  le  g  octobre  itiaa.  Mais  la  résidence  qu'il 
faisait,  avant,  de  l'avoir  bâti ,  à  iSotiderbourg,  dans  l'île  d'Âlsen^ 
donna  le  nom  de  celte  ville  à  sa  branche.  Il  avait  énousc  y 
K°.  le  19  aoilt  i568,  Elisabeth,  ûlle  d'Ërne^t  11,  duc  de 
Brunswick-Grubcnhagen  ,  morte  le  12  février  (v.  st.  )  i586  ; 
a»,  le  14  février  (▼.  «t.  )  i58a,  AgnÈs-Hedwige,  veuve  d'Au- 

S liste  ,  électeur  de  Saxe,  et  fille  de  Joachim-Einest,  prince 
'Anhalt,  morlele  3  novembre  1616.  Du  premier  lit,  il  laissa 
Alexandre,  qui  suit;  Jean- Adolphe,  mort  sans  alliance,  le 
21  février  1624;  Frédéric,  qui  ûl  la  branche  de  Nordbourg, 
laquelle  s'éteignit  le  7  août  1727,  dans  la  personne  d^lirnest- 
I^éopold,  petil-fils  de  Frédéric;  Philippe  auteur  de  la  branche 
de  GlucksDourg;  Elisabeth,  femme  de  Bogislas  XIV,  duc  de 
Poraéranie  ;  Dorothée,  seconde  femme  de  Frédéric  IV,  duc  de 
Lignitz;  et  une  autre  fille.  Du  second  lit,  il  laissa  Joachim-Er- 
oest ,  qui  a  fait  la  branche  de  Uolslein-Ploën  ;  Anne-Sabine, 
mariée  à  Jules- Frédéric,  duc  de  Wurtemberg  ;  et  Eléonore  , 
femme  de  Chrlstiera  il ,  prince  d'Anbalt. 

ALEXANDRE. 

iSaa,  Alexandbe  ,  né,  le  ao  janvier  iSyS,  de  Jean  le 
Jeune  et  d'Elisabeth  de  Brons^vick,  succéda,  Tan  1622,  à  son 
père  dans  le  duché  de  Sondcrbourg,  et  mourut  le  iH  mars 
de  Tan  1627.  De  sa  femme  Dorothée  de  SciiWAazBouaG, 
u'il  avait  épousée  le  26  novembre  itio4  1  m'X'lc  1^  ^  ju>n  i^^r 
laissa  Jean'- Chrisliern,  qui  suit  ;  Alexandre  -  Henri ,  qui, 
s'étant  fait  catholique ,  mourut  en  Silésie  l'an  11)67;  Ernest- 
Gunlher ,  qui  a  fait  la  branche  d'Augustenbourg;  Georges- 
Frédéric  ,  mort  sans  alliance  le  3,'S  août  1676  ;  Augosle-PluUppef 


3 


eimowotBGtt  HreroHTQtJE" 

qui  a  fait  la  branche  de  Beck  ;  Phiiippc-Louis,  auteur  de  la 
branche  de  Wiesenbourg,  éteinte  le  4  mars  iB44i  par  la  mort 
*lii  duc  Léopold ,  son  petit-fils  ;  et  Sophie-Catherine,  femme 
«l'Antoine -Gunlher,  comte  d'Oldenbourg. 

JEAN-CHRISTIERN. 

16:17.  Jean-Christiern  ,  né  le  26  avril  1607,  successeur* 
d'Alexandre,  son  père,  au  duché  de  Sonderbourg,  monrutleSc 
juin  i653.  11  avait  épousé,  le  4  novembre  i634,  Anne,  Eillell 
d'Antoine  II,  comte  d'Oldenbourg,  morte  le  12  décembre»! 
j6S8,  dont  il  laissa  Chrisliern- Adolphe ,  qui  suit;  Dorothée-»! 
Auguste,  mariée  à  Georges,  landgrave  de  Hesse-Laulerbach  j»! 
et  Christine- Elisabeth,  femme  de  Jean-£rnesl ,  duc  de  Saxe-* 
IWeimar. 

CHRISTIERN  -  ADOLPHE. 

iG53.  Chistiern-Adoiphe  ,  né  le  3  juin  iG4i ,  snccesseur 
de  Jcan-Chiisliem,son  père  ,  fui  obligé  de  céder  Sonderbourg 
âu  roi  de  Daneraarck.  Ayant  acquis  ensuite  Franzhagen ,  dans 
le  duché  de  Saïe-L3^ve^bourg,  il  y  établit  sa  demeure,  et  en 
porta  le  nom  ,  qu'il  transmit  à  ses  descendants.  Ce  prince  finit 
ses  joursic  2  janvier  1702-  Il  avait  épousé,  le  i  novembre  i6;6, 
Élèosobe-Charlotte,  fiUede  François-Henri,  duc  de  Sane- 
Lawenbourg,  morte  le  a5  janvier  «70g,  dont  il  laissa  Léopoldr 
Christiern,  qui  suit;  et  Louis-Charles,  duc  après  son  firèrc. 

LEOPOLD  -  CHRISTIER]^. 

170a.  Léopoub-Christietin  ,  né  le  aS  août  1678,  duc  de 
Holsloin-Franzhagen,  après  la  mort  de  Christicrn-Adolphe,  son 
pèri! ,  servit  dans  les  troupes  du  roi  de  Danemarck,  qui  le  fit 
(.oloncl  d'un  régiment  de  cavalerie.  Il  mourut  de  la  petite  vé- 
role, le  t'a  juillet  1707,  sans  avoir  été  marié,  laissant  d'une 
maîtresse  trois  fils  qui  n'ont  point  été  reconnus. 

LOUIS -CHARLES. 

1707.  Loois-Chahles,  né  le  4  juin  i684,  succéda,  l*an 
Ï707,  à  Lëopold-Christiern  ,  son  frère.  Il  mourut  le  1 1  octobre 
de  l'année  suivante,  laissant  d'ANNE-DoROTHÉE  de  Westeii- 
FELU,  qu'il  avait  épousée  le  3o  décembre  1703,  Chhistibrk- 
Adolphe,  né  le  .16  septembre,  mort  le  a  avril  1708,  le 
dernier  de  sa  branche. 


DES  DVC5  BB^QOLSTEIN-AUGUSTENBOrBG. 


toUCS  DE  HOLSTEIN-AUGUSTENBOURG.î 


ERNEST-GUNTHER.  '* 

1 

1627.  EmîEST-GimTHER ,  né  le  i4  octobre  iGog,  d'Alexan- 
dre, duc  de  Sonderbourg  ,  Mtit  le  château  d'Augustenbourgyj 
dans  l'île  J'Alsen ,  qui  lui  échut  en  partage  dans  la  succeision 
de  son  p^re.  Cette  place  a  donné  le  nom  à  sa  ligne.  11  mourut 
le  18  janvier  «689.  Il  avait  épousé,  le  i5  juin  itJSi ,  Auguste, 
fille  de  Philippe  ,  duc  de  Sonderbourg-Wlesenbourg ,  morte 
le  26  mai  1701  ,   dont  il  laissa  Frédéric,  qui  suit;    Ernest- 
Auguste,  qui  vient  après;  Frédéric-Guillaume,  prévôt  du  cha- 
pitre de  Hambourg  ,  mort  le  5  juin  1714  (père  de  Christian-^ 
Auguste  ,  qui  va  suivre ,  et  de  Marie-Charlotte,   née  en  1697  J^l 
piariée ,  le  17  octobre  1726,  à  Philippe-Ernest,  duc  de  Hols-«l 
tein-Glucksbourg  ;  e«  Louise-Charlotte,  femme  de  Frédéri»»J 
Louis ,  duc  de  Ilolstein-Beck. 

FREDERIC.  y 

1689.  Frédéric  ,  né  le  27  décembre  i632 ,  fut  tué  le  3  août 
1692  ,  dans  un  combat  contre  les  Français  ,  près  d'Ënghiin  |^, 
«n  Flandre,  sans  avoir,  pris  d'alliance. 

ERNEST -AUGUSTE. 

1692.  Ernest  -  Auguste  ,  né  le  3o  octobre  1660,  hérita^l 
par  la  mort  de  Frédéric,  son  frère,  du  duché  d'Auguslenbourg,! 
Il  avait  été  chanoine  de  Strasbourg,  s'était  fait  catholique,] 
puis  était  retourné  au  Luthéranisme.  Il  mourut,  le  12  mars'l 
i7''ix,  sans  laisser  d'enfants  de  Marie -TuÉBÈSE ,  sa  femme-T 
barouue  de  Weilbourg,  qu'il  avait  épousée  en  x,6cjS. 

CHRISTIAN-AUGUSTE. 

1731.  Christian-Aurcste,  né  le  4  août  i6gG,  fils  de  Frédéric- 
Guillaume  ,  prév<k  du  chapitre  de  Hambourg  ,  succéda  ,  l'an^, 
1731  ,  au  dur  Ernesl-Augusie ,  son  oncle.  Ayant  été  fait  che- 1 
ralier  de  l'ordre  de  l'Eléphant  ,    en   1721,    il  devint  ensuite' 
gouverneur  de  l'île  tl'Alsen ,    général   d'infanterie  et  colonefcj 
des  gardes  du  roi  de  Danemarck.  Il  mourut  le  20  janvier  i754«^ 
De  Fhëderique-Louise,  fille  de  Christian  ,   comte  de  Dane-^ 
Schiold,  en  ^anemarck,  morle  le  a  décembre  1744»  il  laissa; 
i*.  Fré^éric^^- Christian;  q^uisuit;  a».  Emile -Auguste,  né  le 


-.^--^  ^  '"^ .      

3  août  1722,  lieutenant- général  au  service  de  Danemarcf:] 
S**.  Sophie-Charloite,  ué  le  âi  mai  17^5,  norte  le  7  octobraJ 
1762;  4**-  Chrisùne-Ulritjue,  née  le  i5  mars  1727;  5".  Sophie*] 
Madeleine-Marie,  née  le  a.i  mai  i-jZi  ;  (i".  Charlotte-Amélie  g 
née  le  a4  janvier  1736. 

FRÉDÉRIC-CHRISTIAN   I. 

1754.  FnÉDÉBic-CRRiSTlANi,  né  le  6  avril  172»,  saccesjeat 
de  Christian-Auguste,  son  père,  et  lieutenant-général  au  ser-» 
ricc  de  Daaemarck  ,  épousa  ,  le  96  mai  1762  ,  CraalottB'^ 
AmÉUE-WiLHELMrwE,  fille  de  Frédéric-Charles,  duc  de  Hols- 
tein-Ploën,  morte  le  la  octobre  1770.  Le  duc  Frédéric-Clirii- 
tian  mourut  en  1795  ,  laissant: 

1°.  Frédéric-Christian  II,   qui  suit; 

a".  Frédéric-Charles-Emile,  né  le  8  mars  17G7,  général 
au  service  de  Dancmarck,  marié, le 29 septembre  t8oi|i 
avec  Sophie  -  Eléonore  -  l'Védérique ,    fille  du  minislrQi| 
d'état  baron  Scheel,  née  le  a6  décembre  1778,  dont  il 
a  eu: 

a.  Frëdéric-Auguste-Emile,  né  le  J  février  i8oa; 
h.  Geoxges-Eric ,  né  le  14  mars  i8o5;  ' 

e.  Henri-Charles- Woldcmar ,  né  le  i3  octobre  iSiof  j 
d.  Charlotte-Louise-Dorothée-jQséphinc  ,  née  le  24] 

janvier  i8o3; 
.    e.  Pauline- Vicloire-Anne-Vilhelmine,  née  le  g  fé-,.j 
vrîér  i8o4  ; 
f,  Amélie-Eléonore-Sophîe-Caroline ,  née  le  9  )an4 
vier  i8i3  ; 

f.  Sophie-Berthe-Clémentine  Au^sle,  née  le  3o  jan^ 
vier  i8i5  ; 

3".  Christian-Auguste,  né  le  g  juillet  1768,  décidé  géné»< 

ral-major  au  service  de  Danemarck  ; 
4*.  Louise-Chârlotle-Caroliue,  née  le  17  février  1764* 

FRÉDÉRIC -CHRISTIAN  II. 

1795.  FKèBéRic-CHRiSTiMr  11 ,  né  le  18  leptembrc  176S/I 
mort  le  14  juillet  i8i4i  avait  épousé,  le  27  mai  178B,  Louts&ij 
AuGOSTB,  fille  de  Christian  VII ,  roi  de  DaMinarck.  De  o^\ 
mariage  sont  issu*  : 

i».  Christian-Charles-Frédéric-Auguste,  qui  suit; 
a*,  Frédéric-Emile-Auguste,  aé  ie  aS  août  1600; 


DES  nues  DE  HOtSTEIN-BEÇK.  3dÎ 

3".  Caroline-Amélie,  née  le  28  juin  179(5,  mariée,  le  22  ma^ 
iSiS,  à  Cliristian-t rédéric ,  prïjice  de  Uaueinarck. 

CHRISTIAN-CHARLRS-FREDERIC-AUGUSTE. 

1814.  Chuistian-Charles-Fréd^hic- Auguste,  dac  ré^] 
gnanl  de  Holstein-Sonderbourg-Auguslenbourg,  né  le  iq  juillet 
lyyS,  a  succédé  à  son  père  l'Yédéric-Christian,  le  i4  juio  i8i4. 


DUCS  DE  HOLSTEIN-BECK. 

AUGUSTE-PHILIPPE. 

■1627.  Auguste -< Philippe  ,  né  le  11  novembre  i6ia  ,' 
d'Alexandre,  duc  de  Sonderbourg ,  eut  en  partage,  ou,  selorf 
d'autres,  achel*  la  terre  de  Beck ,  située  dans  la  W<>slph3lie  , 
06  il  mourut  en  «675.  Il  avait  épousé,  i».  le  i5  janvier  1645  » 
Claire,  fille  d'Antoine,  romte  d'Oldenbourg-Delnwnliorsl , 
morte  le  i(>  janvier  1G47;  2»,  en  jidin  iU4g,  SIdomE  ,  sasué 
de  sa  pr(»mière  femme,  morte  en  couches,  l'an  i65o;  '6".  cnf 
i65o,  Marie  Si  BILLE,  fdle  de  liuillanme-Louis,  comte  dé 
Nassao-Saarbruck ,  mort  en  1R75.  Du  second  lit,  il  laiss» 
Sophie-Louise,  femme  de  Frédéric,  comte  de  la  Lippe-Bracfce  ,  ' 
et  du  troisième  lit,  Aggusle ,  qui  suit;  Frédéric-Louis ,  qui 
vient  après  :  Dofothée-Amélie  ,  femme  de  Philippe- Ernest , 
comte  de  la  Li(»pe-Alverdissen  ;  Maximilien- Guillaume,  mort 
en  i%3  ;  Antoinc-Gunther  ,  général  des  troupes  hollandaises  f 
gouverneur  de  Lille,  puis  d'Ipres,  mort  le  premier  septembre 
1744  i  Ernest -Casimir,  mort  en  mars  i6ij5  ;  et  Sophie';- Eléo-^ 
pore,   morte  en    1734* 

AUGUSTE. 

1^7?».  AuGCSTE,   m-,  en  iGSa,  du  duc  Auguste-Philippe  et ■ 
de  Marie-Sibylle,  succéda,  l'an  1675,  à  son  pète.  Il  fut  geriéral- 
major  des  troupes  de  Brandebourg,  et  fui  tué,  le  a6  seplembrs 
i^jfîq,  au  siège  de  Bonn,  laissant  un  fils,  qui  suit,  de  Philippe-  ; 
Louise,  fdle  de  l>hilippe,  comte  de  la  Lippc-Buckbourg,  qu'il 
avait  épousée  en  1^7(1,  morte  en  17^$». 

FREDERIC-GUILLAUME. 

iGSt).  Frédéric-Guillaume  ,  |né,  le  a  mai  i68a,  d'Au« 

gustc ,  auquel  il   succéda,    se  Ctl  catholique,    et  fut  major-f 

général  des  armées  de  l'empei-eur.  il  mourut,  le  a6  juin  171g,, 

en  Sicile,  des  blessures  c^u'il  avait  remues.  De  MA(tif-AKTOi«J 

XVL  ikj 


3d6  CîIBONOtOOIE  niSTOBlOOB 

KETTE ,  fille  d'Anloine-Emmanuel ,  comle  de  SaDfré ,  qu'il 
avait  épousée  le  6  ociobrc  1708,  morte  le  18  février  17^32,  il 
ne  laissa  que  doux  filles  :  1".  Marie-Aune- Léopoldine ,  née  en 
I7't7 ,  mariée,  en  «ySS,  à  Emmanuel,  comle  de  Tarrouc; 
a?,  Jeana&-Amélie ,  née  en  i7ig> 

FRÉDÉRIC  -  LOUIS. 

1719.  FaÉpéRlC-Louis ,  né  le6  avril  »6S3,  du  duc  Auguste- 
Philippe  ,  chevalier  de  l'Aigle  noir  et  de  l'Jilëphant ,  leld- 
maréchal  des  troupes  du  roi  de  Prusse,  succéda,  l'an  i7ic>,  à 
son  neveu,  dans  le -duchô  de  Beck.  Il  mourut  le  7  mars  >728. 
11  avait  é[)Ousé,  le  10  janvier  itàftb ,  LouiSE-CiiARLO'tTE ,  fille 
tl'£rne»t-Guntlier,  ducd'Augustcnliourg,  morte  lea  mai  17401 
dont  il  eut  huit  enfants.  Ceux  qui  lui  survécurent  sont  :  i".  Fré- 
déric-Guillaume, qui  suit;  2".  Charles- Louis,  mentionné  plus 
loin;  3°.  Philippe-Guillaume,  major-général  des  troupes  de 
Prusse;  4''-^'^*'*"*^'-'^"gus'^>  rapporté  plus  bas;  5°.  Louise-Alber- 
line,  née  en  i6q4ï  mariée  ,  le  b  mai  «737  ,  à  Albert-Frédéric, 
comte  de  ijlanislawsky  et  du  saintcmpire;  ti".  Sophie- Hcnricllc, 
née  en  1G96,  mariée,  le  11  avril  1736,  à  Charles,  comle  de 
Dohna-Warlenbergi  7*.  Charlolle,  née  en  1701,  mariée,  en 
1787,  à  Louis-Frédéric,  comle  de  Dohna-Reccherlzuald. 

FRÉDÉRIC-GUILLAUME. 

17^8.  Frédéric-Guillaume,  né  le  i8  juin  1(187,  fcld. 
maréchal  des  troupes  de  Prusse,  gouverneur  de  Berlin,  et  si»c- 
cesseur  de  Frédéric-Louis ,  son  père,  mourut  le  11  novembre, 
1749.  11  avait  épousé,  i".  Eleonohe  ,  iillc  d'Uladislasdc  Loi, 
palatin  de  Marienbourg,  et  veuve  du  prince  de  CEarlorysli; 
■J*,  le  5  novembre  1721 ,  Ursule-Anne,  fille  de  Christophe, 
burgrave  de  Dohna  ,  morte  le  17  mars  1761.  Du  second  lit ,  il 
laissa  Frédéric  -  Guillaume  ,  qui  suit,  cl  Sophie -Charlolle, 
femme,  1".  d'Alexandre- Emile,  burgrave  de  Dohna- Warten-r 
bcrg;  2".  de  Georges-Louis,  prince  de  Holstein-Gollorp. 

FREDERIC -GUILLAUME  IH. 

1749.  FaÉDÉRlf.-CuiLLAUME  III ,  né  Ic  4  novembre  173^,  , 
colonel  au  service  du  roi  de  Prusse, 'et  successeur  de  Frédéric- 
Guillaume  II,  son  père,  fut  tué  devant  Prague,  le  G  mai  >7i>7ij 
sans  avoir  pris  d'alliance. 

aiARLES-LOUIS. 
1^57.  Charles-Louis,  né  le  iS  septembre  iGgo,  succéda ^ 


DES  DUCS  DE  HOLSTEW-B'EnC.  3c 

l'an  lySy  ,  à  son  nevru  ,  dans  le  cludié  de  Bcck.  Il  avait  cm-» 
Iirassè  la  religion  calholique  en  lyaS.  Lt-  roi  de  Pologne  le  fit ] 
Iteiiicnanl-gciK'ral  de  ses  troupes  e.l  chpvatier  de  ses  ordres.  Il 
mourut  en    1774 1  ayant  épousé,  le   10  aoùi  17X0,  Anne— | 
Gharlotte  d'Orlelska  ,  (ille  naturelle  de  ce  princç,  dont  i|j 
se  sépara  en  1733  (morte  à  Avignon,  le  0^7  septembre  1760 ),i 
après  en  avoir  eu  Charles  -  Frédéric ,  né   le  5  janvier  1731^ 
colonel  d'un  régiment  en  France,  et  maréchal    de  camp  cxki 
i-^n  ,  mort  en  17G4;  et  Auenste ,  qui  fut  employé  dans  Iftj 
commandement  des  armées  de  Russie. 

PIERRE- AU  GUSTEi 


1774.  Pierre-Auguste, né,le 7  décembre  i6g5,  ducdêHoIs» 
tein-Beck,  en  «774»  P^r  la  mort  du  dnc  Charles-Louis,  son  frcrCj. 
fut  lieutenant-général  en  Russie ,  et  gouverneur  de  Revel.  lt' 
mourut  au  mois  de  mars  1775.  Il  avait  épousé,  i".  en  17^3, 
SopjtiE  ,  fille  de  Philippe,  landgrave  de  Hesse-Philippslhal , 
morte  le  8  mai  1728;  2".  Natalie,  fdie  de  Nicolas,  comte  de 
Gullo>vin,  néeie4  septembre  1724.  Les  en(ànts  du  duc  Pierre-f 
Auguste ,  sont  : 

Du  premier  Ut  : 

1*.  Charles-Anloine-Augusle,  né  le  lo  août  1727  ,  mârii 

avec  Frédériqiie  — Charlotte- Anloinclte -Amélie,    fille. 

Id'Albert-Cliri.slian  ,  comte  de  Dohna-l.eislenau,  veuv 
le  12  septembre  1759.  Elle  eut  pour  fils: 
Frédéric-Charles- Louis  ,  dont  Parlicle  va  suivre  ; 
Du  second  Ut  : 


*.  Catherine,  née  le  a3  février  1750,  mariée,  le  8  janvier 
17G7  ,  à  Iwan,  prince  de  Boratinsky ,  lieutenant -général 
au  service  de  Russie  ,  séparés. 


FREDERIC-CIIARLES-LOUIS. 


1775.  FREDÉRir-CHARLES-Loujs,  né  le  3o  août  1757,  suc 
céda  au  duc  Pierre-Auguste,  son  aïeul,  au  mois  de  mars  i775( 
et  mourut  le  aS  mars  1816.  Il  avait  épousé,  le  9  mars  17W0,: 
FrédÉric-Améme  ,  née  le  28  février  i7-'i7  ,  fille  de  LéopoId,i 
comte  de  Schlieben.  De  ce  mariage  sont  issus  : 
1°.  Gulllaume-Paul-Léopolrl  ,  qui  suit; 
2".  Elisabeth-Frcdéririue-SophiL'-Amélie-Charlolle ,  néi 
le  i3  décembre  J700,  maiiée^  le  aS  février  1800,  aUr 
harua  de  Riclilrofca,  mort  le  ^5  février  1808. 


SôS  (ÎHHOîIOtOfclï:  tflSl-ÔltfQtTÉ 

GUILLAUME-  PATTL-  LÉOPOI.D. 

t8i6.  GriLLAUME-PAUL-LÉOPOLD ,  dnc  régnant  dp  Hot»>| 
tt;in-Beck,  ne  le  4  jt""  «7^5  ,  a  épousé,  le  aij  janvifr  iSio,' 
XouiSK  CarOUN'E,  tille  Je  Charles,  Undgravo  de  Hfisse-Cassel ,  , 
pée  le  28  septembre  17H9.  De  ce  nuriige  sont  issus  : 

1".  Charles,  prince  héréditaire,  né  le  3o  septembrÉ  tSia^, 

a».  Fj^ilérit ,  né  le  23 octobre  iiSi4  ; 

3°.  Guillaume,  né  le  19  avril  i8-iG; 

4".  Louise-Marie-FréJérique,  née  le  20 octobre  1810; 

50.  FrédéiicjuerCaraline-Julie^  née  le  g  octobre  1811. 

DUCS  DE  HOLSTEIN-PLOEN. 

JOACHIM-EKNEST. 

1622.  Joachim-Ehnest ,  né,  le  :;g  aotlt  ifîçjS,  du  duc  Jêari 
le  Jeune  et  d'Agnès-Edwige  d'Anhalt,  a  fait  la  branche  d'yVrns- 
bergon  de  Ploen.   ApW's  l'extinction  de  celle  d'Oldonbourg,  il 
prétcodit  à  sa  succession  conamc  plus  proche  héritier.  Mais  U 
roi  Je  Danemarck  et  le  duc  dcGotlorp  le  prévinrent.  Il  y  eut 
ce  sujet  un  procès  (jui  ne  fut  termine  cjuaprès   la  raoft  dl 
Joachim  -  Ernest ,  arrivée  le  5  octobre  itîyi.  Il  avait  épouse 
le  la  mai   i633,  Ik^KOTHÉE,   Glie  de  Jean-Ailolpiie,  dur  de 
Holsiein- Gotlorp,  morte  le  3i   mars    i6Wi,    doirt  il    laissl 
Jean  -  Adolphe ,  qui  suit;  Auguste,  t^ui  ht  la  brancbe  encorel 
subsistante  de  Nordbourg  ,   et  fui  père  de  Joachim  Frcih-ric  ,1 
qui   viendra   ci  -  après  ;   Joactiiiïi- Irnest ,  lequel,  ayant   em- 
brasse   la   religion  catln>li(]fue  en    it>74»   *p  w\^t  fn  service  de] 
l'JLspagne,   et  mourut  à   Madrid  <e  4  jwillet   ^700;  Bernard,] 
mort  le  o  janvier  16-R  ;  Agnès  HnKvige,  femme  de  tbrislieru, 
cluc  de  Ilolsteia-Glucksbourg  ;  et  deux  autres  Qlles. 

JEAN -ADOLPHE. 

1671.  JeaIî -Adolphe,  né  le  8  avril  iP>î4»  f'îs  aîné  ât 
Joachim-Ernest ,  lui  succéda  au  ducl>é  de  l'ioëii.  Ce  i<>riiicc  eu! 
des  talents  militaires  qu'il  n'cn&evrlil  point  dans  luisiv«l«i 
Il  fut  major-gcnéral  de  la  cavalerie  im^n-riale,  eu  i<3li4»  c«iUr<^ 
les  Turcs.  T.n  i*J74  ^^  ''^7-^>  •'  ctinimanJa  U's-  Ironjwsdc  liruns- 
r^ck-Luncbourg  en  Alsace,  et  contribua  beaucoup  au  gain  de 
la  bataille  de  Consarbriick  ccMitre  le  maréchal  de  Créqui  ,  ainsi 

r''à- la  prise  de  Trêves  ,  qui  suivit  celle  victoire.   L'an   1(170, 
emporta,  contre  le  duc  de  Gotiorj»  au  conseil  aulîi^uc  Jfl 


DES  DUCS  DB   HOLSTEIN-rLOEN.  3og 

empereur  ,  la  succession  J'OliKinbourjT^  cVsL-à-dire  les  com- 
tes cl  OKltribour»  el  Di'lnteiiliorsL,  <|u'il  ctiJa  etisuile  au  roi  de 
Daiiemarck  en  echaiigL*  tle  St-gfbcrg ,  de  Nordliourg,  ei  d'au- 
tres lifux.  Ce  monarque  le  nomma,  quelque  tems  après,  fi^ld- 
maréchal  de  ses  troupes.  Il  passa  ensuite  au  service  des 
ctals-généraiix ,  qui  le  nonimèreiiL  gouverneur  de  Maeslricht, 
puis,  en  iB^H  ,  maréchal-gencral  de  leurs  armées.  Le  prince 
mourut.  Ic,3  juillet  1704.  Il  avait  épousé,  le  -2  avril  (et  nuu  pas 
août)  167  î  ,  Dorothée-Sophie  ,  fille  de  Rodolphe-Auguste  » 
duc  de  Jirunswict-Wolfpubultel  ,  morte  le  21  mars  172a, 
dont  il  laissa  Léopold-Auguste ,  qui  suit;  Cliristiern-Clurles, 
mort,  à  qiiaiDrze  ans,  le  a8  octobre  1704;  Dorothée  ,  fcinme 
d'Adolplie- l'iédéric,  duc  de  Mecklenbourg-Strelili. 

LÉOPOLD-AUGUSTE. 

1704.  LÉopoLD-ArocSTE ,  petit-fils  de  Jean-Adolphe ,  par 
Adolphe- A uguste  ,  son  père,  mort  le  2C)  juin  1704,  succéda 
»Pn  bas  ûge  à  son  aïeul ,  dans  le  duché  de  Ploën  ,  et  mourut  le 
4  novembre  1706. 

JOACHIM-FREOERIC 

1706.  Joachim-FrÉdébic  ,  né  ,  le  y  mai  16G6,  d'Auguste, 
Êls  Ja  duc  Joachini-Erncst ,  prit  p»>ssfSsion  de  HolsUnii-l'loen, 
comme  plus  proche  ngnal  du  jeuhe  dur  Léopolil- Auguste  , 
maigre  roppnsllion  de  Jean-Eruesl-Ferdinaiid ,  duc  i!e  Khei- 
\vicK,son  cousin.  Il  servait  pour  lors  en  qualité  de  brigadier  dans 
les  Iroupes  hollamlaises.  L'an  1710,  iv  obtint  de  l'empereur 
l'invesliiurc  de  son  duché.  Il  mourui  le  25  janvier  1712.  Ce 

Î rince  avait  épousé  ,  i".  le  3G  novembre  1704,  Mabeleim- 
LUFNNii,  fille  de  Jean-Cbailes,  comte  palâtrn  de  Bircken- 
feld-ticlnausen ,  moric  le  5  novembre  1730;  a",  le  17  février 
1721  ,  JuuiiNSE-LoDiSE,  <ille  de  Christiern-Eberhard,  prince 
d'Oosl-Frise  ,  morte  le  6  février  i74>ï-  Du  pivtnier  lit,  il 
lais.sa  trois  (illcs,  dont  la  dernitre  ,  Christine- Louise,  épousa^ 
i».  le  i«  août  17.J5,  AlbiTt-I>OHis-t>edéiic  ,  comte  Je  Ho- 
Jienlohe-Weirked  ;  li".  le  4  ma»  •749»  Loais-Frédéric ,  prince  I 
de  Saxe-llildbuurgliausen.  \ 

JliAN-ADOLPHE. 

172a.  JEAS-ADOLPHE-ERîlEST-FEftDnstAND,    né  le  4  dé-i] 
cerabre  i<iy4»   ^^  Juarhim-Ernest  de  Holstein  ,   duc  de  Hhet- 
•wirk ,  s'empara  du  duclic  de  Ploëit ,  après  la  mort  de  Joacbim- 
Fredéric  ,  cuinme  .sou  plus  proche  parent.  L'euipereur  le  main- 
tiiil  dans  celle  pussesïiua  ^ur  un  utaiidement  du  t5  juin  ij^ci.; 


3lO  CHROMOtOGIE  HISTORIQUB 

Il  mourut  ^  le  21  maî  1723»  sans  laisser  dVnfanIs  tie  MarIE- 
CÉLESTiNK,  son  épouse,  fiUcde  Claude-François  de  Mérode» 
marquis  de  Trolong. 

FREDERIC-CHARLES. 

172g.  FrédÉbic-Charlcs,  ne  posthume,  le  4  août  170&, 
de  Chrislicrn-Cliarles ,  fils  d'Auguste ,  et  petit-fils,  par  soo 
père,  du  duc  Joachim-Lrnesl ,  autciir  de  sa  branche,  et 
«'abord  nommé  sieur  de  Cat'lesteiu  ,  oUlinl  Nordbourg,  en 
1732,  après  la  mort  de  Joachim-Frédéric,  et  parvint  au  duché 
de  Ploën ,  le  21  mai  1729 ,  avec  l'appui  du  roi  de  Danemarck, 
auquel  il  céda  Norilbourg.  Il  fut  le  dernier  de  sa  branche ,  étant 
mort,  le  10  octobre  1761  ,  sans  laisser  d'hoirs  mâles  de  sa 
femme  CnRiSTi:sE-lRMiîNGAauE,  fille  de  Christian  Délier, 
comte  de  Revenllau,  qu'il  avait  épousée  le  iS  juillet  ly^o.  Les 
filles  qu'il  laissa,  sont  ;  Frédéri([ue-Sophle-Cliarloltr ,  femme 
de  Georges  -  Louis ,  comte  d'Erbach-SchonlM'rg  ,  morte  le 
4  janvier  176;^;  Charlotte-Amélie-Wilhelmiue,  mariée,  en 
février  1762,  à  Frédéric -(.  Virisliern  ,  duc  de  Holslein— Au- 
gustenbourg;  et  Loulse-Alberline ,  alliée,  le  4  ju»n  '7^^^,  à 
Frédéric  -  Albert ,  prince  d'An  hall- Berubourg,  morte  le  ^ 
mars  176g. 

DUCS  DE  HOLSTEIN-GLUCKSBOURG. 

PHILIPPE. 

i6i2.  Philippe,  né,  le  i5  mars  i584,  de  Jean  le  Jeune, 
duc  de  Holslein-Sonderbourg  et  d'Elisabeth  de  Rrunswick, 
eut,  dans  le  partage  de  la  succession  de  son  père,  le  château  et 
le  baillage  de  Glucksbourg ,  au  duché  de  Sleswick ,  à  trois 
lieues  de  Flensbourg,  avec  une  grande  partie  du  Sandewilh  el 
quelques  seigneuries.  Il  mourut  le  27  septembre  i6Gi.  De 
SopuIE-Hedwige,  filic  Je  François  II ,  duc  de  Saxc-Lavven- 
Lourg  ,  qu'il  avait  épousée  le  a3 -mai  1634  (morte  en  février 
i(i<Do),  il  laissa  Christiern,  qui  suit;  Marie-Elisabeth,  femme 
de  Georges  -  Albert ,  margrave  de  Brandebourg  ;  Auguste  , 
femme  d'Ernest- Gunther  ,  duc  de  Holslein  -  Sonderbourg  ; 
Christine,  mariée  à  Christian  I,  duc  de  Saxe-Mersbourg^ 
Dorothée,  femme,  i».  de  Chrislian-Louis  ,  de  Bruns\vck-Lu- 
nebourg;  2°.  de  Frédéric-Guillaume,  électeur  de  Rrandcboui;gi 
et  une  autre  fille. 

CHRISÏIERN. 

iC63.  Christiern,  ne  le  19  juin  1627,  successeur  de  Pbi- 


DSS   DUCS  Bï   IIOLSTEIN-r.LUCKSBOUBG.  3ll 

îîppe ,  son  père,  mourut,  le  i-j  novembre  i6y8,  après  avoir 
épousé,  i*.  le  i3  scplemUre  iDW,  Sibïlle-îJhsdle  ,  fille 
d'\iiguEte,  duc  de  Brunswick,  morte  le  la  décembre  1671; 
2°.  le  10  mai  1672,  Ar.sÈs-JtDWiCE,  fille  de  Joachim-Er- 
nest,  duc  Je  Eiolsleln-Ploën  ,  morlcle  20  novembre  1698.  Da 
second  lit,  il  laissa  Philippe  Ernest  ,  qui  suit  ;  Chrislian-Au— 
^usle  ,  colonel  au  service  de  Danemarck  ;  et  Sophie-Auguste, 
morte  le  10  juin  171a. 

PHILIPPE-ERNEST, 

1698.  Philippe -Ernest  ,  né  le  S  mai  1673,  successeur  du  * 
duc  Cbrisliern,  son  père,  en  iGtjS,  mourut  le  12  novembre 
i']3().  Il  avait  époust"' ,  1°.  le  iS  février  1699,  Ciikistise,  lille 
de  Christian,  doc  de  Saxf-Eisenberg,  morte  le  24  mai  1722; 
a",  le  2  septembre  I7:i2,  CATHEnii«E-CuRiSTiN£,  comtesse 
d'Alfeid  ,  morte  le  8  mai  1726;  3".  le  ir  octobre  172(5, 
CHARLOTrE  -  Makie  ,  fille  de  Frodéric-Guillaume  ,  duc  de 
Holslein-Augustenbourg,  raorta  le  3o  avril  1760.  Du  premier  lit 
iil  laissa  Frédéric,  qui  ïuil;  ChaïU'ii-Ernest ,  général  major  au 
service  de  Danernartk,  mort  en  «761  ,  sans  enfants  de  Ciiar- 
lotte-Clémeiiline ,  lille  de  Simon-Henri-Adolphe  ,  comte  Je  • 
la  Lippe'Dctraold  ;  et  dcuic  filles. 

fREDERlC, 

1729.  Frédéric,  né  le  1*'.  avril  1701 ,  lieutenant-général 
•u  service  du  Danemarck,  succéda,  l'an  1729,  au  duc  Phi- 
lippe-Ernest, son  père,  et  mourut  le  i8îiiovembre  1766.  Il 
avait  épousé,  le  19  juin  17431  HtNmEiTE-AtJGUSTE  ,  fille  de 
Simon- Adolphe,  comte  de  la  Li[jpe-Uclmold,  dont  il  laissa  an 
fils,  qni  suit,  et  trois  filles,  i",  Supliie-Madeleine,  née  le  aa 
mars  174^  î  :i".  Louise- Charlotte-frédérinnc,  née  le  5  mars 
1749,  mariée,  le  tt>  juillet  i/tJa,  à  <_harlfs-Lieorges-Lebrecht , 
prince  d'Anhalt-t.oëlhen  ;  3*.  Jnlieiine-Wilhelmme,  née  le  3i> 
avril  1764  ï  mariée,  le  17  juillet  1776,  à  Louis,  prince  de ^ 
Bentheim-Sleinfurt ,  mort  le  ao  aoilt  i8iy. 

FREDERIC-HENRI. 

17G6.  Frédéric-Henri,   né  le  iSmars  17471  successeur  de  ' 
Frédéric  ,  son  père  ,  en  17615 ,  a  épousé,  le  9  août  1769  ,  Anne-"' 
Caroline,  fdle  de  Guillaume-Henri,  prince  de  Nassau-Saar- 
bruck.  il  mourut,   sans  postérité,    le  1 3  mars  1779.  ^^    veuve 
se  remaria ,  le  26  octobre  17S2  ,  à  Frédéric-Charles  Ferdiitand , 
duc  de  Bruus^Yick-Ucvem. 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES 


DUCS  DE  MECKLENBOURG  (*). 


»VtA«M/VUA%/U«VMA«M(««M» 


4E  Jucliv  de  MeckleiiLourg,   ou  M'.'cliolhouig ,  silué  cntr*" 
mer  l'olluiuf,    la  l'oinéranic^   la  Marclitî  de  llrandeboiiig,  l|| 
pays  de  Saxe-ljwenboiirg  t*l  le  HoIsU-in,   lire  son  noiiv  de 
aïK  ieiinp  (•3|jilal(^  nom  met;  en  laln  Msfialopolis,  la(juellc%  ay9q 
Plé  dcliiiile  au  douzième  siècle  ,    n'est  plus  aujiaiid  bui  àu'ui 
villsge  à  deux  lieues  de  \Ytsojai'.  Ce  Juche,  suivant  Ruchliolz^ 
dans  io  desciipiian  qu'il  en  a  publiée,  en  i75i  ,  à  Roslock^ 
a  tie  longueur  Irenle  milles   d  Alleinagne  sur  environ  vin^ 
milles  de  largeur.  Il  se  divise  on  sent  provinces.  On  le  nommai 
anciennemeiii  Vandalie ,  parce  cpi'd  tiil  la  patrie  des  VandaL 
ou   Sclaves  orientaux ,    ces    lanieux    pirates  i]iii  dèsolèreal 
long- teins  les  côtes  de  la  mer  du  Nord.   Le  souverain  qui  le 
rommanilail   ne  portait    point    le  titre    de   roi  ,  quoiqu'il 
fût  l'autorité;  mais  se  nommait  Kisal  ^  ou  Korol^  c"est-à-dii 
sci'gNeur,    on   kriéfi  itW/'/tJ,   grand  prince.    Henri  le  Lion,  dç 
de  Saxe  ,  voulartt   réprimer  les  excursions  qu'ils  faisaient  H 
«es  terres  ,  livra  bataille,  vers  l'an  116(7,  à  Niclot ,   leur  chei 
qui  péril  dans  l'action.    I.e  nona  de  ce  barbare,  le  m(}.me  qs 
celui  de  Nicolas ,    donne  lieu   de  penser  qu'il  était  chréliej 
Mais  il  laissait  un   (ils  ,    nommé   Pribisla*  ,   qui   persista  dafi 
le  Paganisme.   Oblige  de  prendre  la  luile  apr^s  Ip  mort  de  sa 
père,  il  laissa  le  champ  libre  h  son  vainqueur,  pour  s'empan 
de  rbéritagc  qui  devait  lui  revenir.  11  altenUuil  depuis  quati 


(*)  Article  rêva  et  amplement  corrigé  par  M.  Enut. 


caaoN.  nf^.  tuss  fitics  w  hicklenboobg. 

ans  foccasioii  «l'y  rentrer ,  lorst]tie  l'éloignement  6n  à 
8axt'  vint  la  lui  rtiTrir.  C*  prince  ayant  accomjiagnf',  Pan  1164» 
l'empereur  Frédéric  l,  dans  son  oxpéJilior»  d'Italie,  Pribisla^ 
profila  cleson  abscnrc  pour  faire  irruption  dany  le  Meckenhourg', 
et  réussit  à  s'y  établir.  Maïs  Henri ,  de  retour,  ne  larda  pas  4 
le  chawer  après  l'avoir  mis  en  déroute  dans  une  bataille  donnée 
pȏs  de  l>emmin ,  l'an  1164,  suivant  l'opinion  commune; 
mais  plu?  vraisemblablement,  selon  M.  Buchliolz,  l'an  1167. 
Ce  revers  lui  fut  salutaire  en  lui  inspirant  la  pensée  d'embrasser 
\£  Chrisiianisme.  InMruit  de  $es  dispositions,  l^e  Une  Henri  lui 
rendit  ses  états,  après  «ju'il  eut  reçu  le  1/apléiut;  desn)ainsd9 
Benbold,  abbé  de  Saint -Miçhcl-sur-le-Moal  ,  près  de  l.une-r 
bonri^.  La  générosité  ,  toutefpis,  paraît  «voir  eq  moips  de  par( 
a  ce  bienfait  que  la  Cfainle  ,  menacé,   cumpoe  Henfi  se  voyait  y 

Sar  plusieurs  prirtcfîs  voisina  quis'éiaieg^  cpnféilérés  pour  mettnf 
es  liornes  à  sa  piùjis^ace.  Quoi  cpj'il  tn  spjt ,  llenr)  excepta  di) 
don  qu'il  0«isait  4  Pribislas,  Schwerin  et  Halzebourgi  qui  fut 
rçnt  uoqucs  à  de£  comtes  particuliers ,  Stnrgdrd  ,  q^i  fu*  remi| 
au  margrave  de  £rjipdt^l^*>urg ,  et  Ijt  Wagrle,  quj  (pt  réunie  ai^ 
Ilolstein. 

Pribislas  ,  ^prè^  S9  conversion,  poçr  Ai}  prouver  la  fkif)cérité| 
fit  construire  l'abbaye  cislerciennf»  de  DobW^o', .  L^a  >^7' » 
époque  attestée  par  ces  dçuy  vpjs  leoqins  :  ' 

Annus  mîUenus  renteniis  septuagenus 
Et  primuscolitur,  cuit)  Dobbraa  strtiitur. 

(Beehr,  Rer.  MechUni..  pag.  i58,) 

On  lui  fait  honneur  aussi  de  la  fondation  de  la  ville  de  Ros-t 
tock,  sur  la  rivière  de  Varna  ,  à  une  lieue  de  la  mer  Baltique. 
Mais  il  ne  fit ,  selon  M.  Burcbolz ,  qu'agrandir  cet  ouvrage , 
commencé  par  Gudescaic  ,  l'un  de  ses  prédécesseurs,  qui  fuï 
tué  l'an  tob6.  Le  duc  Henri ,  sou  suzerain,  ayant  entrepris, 
l'an  117a,  le  voyage  de  la  Terre-Sainte ,  illaceompagua  dan» 
cette  expédition.  Il  mourut  l'an  1178,  suivant  les  généalo- 
gistes. Ce  prince  fut  marié  trois  fois  :  i».  avec  Péchonille,  (illa 
de  Knut,  due  de  SIcswick,  dont  il  avait  eu,  selon  M.  Buch-^ 
faolz,  un  fils  nommé  aussi  Knut,  mort,  l'an  1 14-^,  sans  lignée; 
a",  avec  Prisl.vve  ,  princesse  de  Norwège  ,  m^'re  de  Henri 
Burwin,  qui  suit;  ^^o.  avec  M^THILDE  ,  fille  de  Boleslas  IV,, 
«lit  le  Frisé,   duc  de  Pologne,   dont  il  n'eut  point  d'enfants. 

La  mai-son  de  Mecklenbourg  s'est  perpétuée  eo  deux  lignes,,! 
savoir  :  les  ducs  de  Mecklenlkourg-Sctiwcrin  et  les  ducs  de  Mec- 
klenbourg-Strélitz.    Ces  ducs  avaient  cinq  \o\\.  au  Collège  des 

E rinces  à  la  diète.  Ils  furent,  après  le  duc  de  Holsteio-Oldcn-«1 
aurg ,   les  derniers  princes  «t'ÀU^magnc  qui  entrèrent  dans  là  j 
XVL  4a 


8l4  CBBONOLOGIE  HISTOMOim 

ConfédécatioD  rhénane  :  leur  accession  est  du  iS  fiivrîer  l8i 
Ils  furent  aussi  les  premiers  à  s'en  détacher.  En  i8i5  ,  les  duc 
de  Mecklenbourg  prireuL  le  titre  de  grands -ducs.  Ils  soii|1 
membres  de  la  confédération  germanique,  et  onl  à  la  diète  ual 
sidfrage  curJal  et  la  quatorzième  place  :  à  Tasseniblce  générale^ 
le  duc  de  Schwerin  occupe  la  dix-neuvième  place  ,  avec  deuM 
voix,  et  le  duc  de  Strélitz,  la  vingtième,  avec  une  seule  voix^j 

HENKi-BURWIN  I ,  dit  L'ANCIEN  ,  et  NICLOT. 

■    1 178.  HETnH'BiJRwm ,  fils  de  Pribislas ,  et  NiCLOT ,   son 
cousin,   fils  de  Wartislas ,    frère  de  Pribislas,   se  disputèrentj 
Jes  armes  à  la  main,   le  Mecklenbourg,   aprts  la  mort  de  eej 
3ernier.  Dans  le  feu  de  leurs  dissensions,  tous  deux  furent  fait** 

Î)risonniers ,   l'an  ii8a,  le  premier  par  le  prince  de  liugcn 
e  second  par  le  duc  de  JPomcranie.  Remis  en  liberté  l'an  1  iSSll 
ils  s'en  rapportèrent,  pour  leur  partage,  au  roi  de  Dancrnarcl:* 
Canut  VI,  qui  les  avait  délivra,  en  exigeant  d'eux  qu'ib  se-21 
couassent  la  mouvance  de  la  Saxe  pour  se  mettre  dans  la  siennPi 
et  donnassent  les  otages  qu'il  leur  avait  demandés.  Ce  prince, 
après  cela,   fit,   de  l'héritage  contesté,    deux  lots   qui  furent 
tirés  au  sort,  llow  avec  Mecklenbourg  échut  k  Henri-Burwin  , 
et  Roslock  à  Niclot ,  qui  en  avait  déjà  joui   du  irms  de  Pri- 
bislas,  suivant  M,  Buchholz,  mais  à  titre  d'usufruitier.    L'ac 
1201 ,  les  deux  cousins  ,  s'étant  ligués  avec  le  roi  de  DanemarcWl 
contre    Adolphe  111  ,  comte  de  Holstein ,    entrèrent  à  main 
armée  dans  son  pays  ,    où  ils  répandirent   la  désolation.   Maisl 
Adolphe  ,  étant  tombé  sur  eux,   leur  livra   une  bataille   dansj 
laquelle   périt  Niclot ,   sans   laisser  de    postérité  de  sa  femmel 
A^ïTE  ,  fille  d'Albert  l'Ours  ,   margrave  de  Brandebourg.  Bor-r*] 
win,  ayant  recueilli  sa  surcession  ,  fil  la  paix  et  donna  ses  soins 
pour  rétablir  ses  états  délabrés  ,   les  policcr  et  en  extirper  lej 
restes  du  Paganisme.    Il   fonda  l'abbaye  de  Sonnencamp  et  la 
transporta  ensuite  dans  le  lieu  nommé  depuis  Nieucloster.    Ce 

Jirince  mourut  ,  suivant  Ludovig ,    l'an  1228,   laissant,    selon"! 
iuchholz  ,  de  Mathilde  ,  fille  de  Henri  de  Saxe  ,  sa  première*] 
femme  ,  deux  fils ,  qui  suivent ,  avec  une  fille  nommée  Cathe-J 
rine.   Adélaïde  ,  fille  de  Lesko  le  Blanc ,   roi  de  Pologne  ,  sa 
seconde  femme,    ne  lui  donna  point  d'enfants.   Il  avait  fondé/ 
l'an  1220,  la  ville  de  Gustrow  ,    sur  la  rivière  de  Nebel ,   et,* 

tl'an  1226,   il  avait   posé  la  première  pierre  de  la  cathédrale.' 
(Bcchr.  Rer.  Ma;klrnl>.j  pag.  ySg.) 


HENRl-BURWIN  II,  DIT  LE  JEUNE. 

3228.  I^^ai'BuawiK  II ,  et  Niclot,  son  frère,  assooiéspâ 


DES   nues  DK  MSCIU.ENBOCatl.  SlS 

Henri  ,  leur  pître ,    au  gouvernement  du  Mecklcnbourg ,  de» 
l'^n  13x9^    au  plus  tard,    comme  il   paraît  par  une  de  Icurs^ 
chartes  ,    partagèrent  ses  états  après  sa  mort,   de  manière  que' 
laine  eut  hostock ,  et  l'autre  MecklenLoiirg.  Mais  celui  ci  avant 
été  tué,    la  même  année ,   à  Gadebusch  ,   par  la  chute  d  une 
maison  ,   Henri-Burwin  recueillit  toute  la  succession.  (Bcehr.)  ' 
M.  Buchholz  met  en  i236  la  mort  de  ce  dernier  ,  dont  la  pos-' 
térité  fut  nombreuse  et  florissante.  Des  quatre  ûls  que  lui  donna 
sa  femme  Sophie,   fille  de  Charles  VU  ,  roi  de  Suède  (morte 
enuSa),    l'ainé  ,  qui  suit,  fut  son  successeur  ;  Niclot  ,  lèse-' 
cond ,  tut  le  chef  de  la  ligne  de  Werle ,  «ui  s'éteignit  en  i^iH. 
(Celui-ci  fui  un  prince  zélé  pour  la  religion  dont  il  remplit, 
exactement  les  devoirs,  et  favorisa  les  ministres  par  ses  libé- 
ralités.  Il  eut ,  avec  le  margrave  de  Brandebourg ,  un«  guen  e 
dont  il  sortit  avec  avantage,  et  mourut,  lan  1277,  après  avoir/ 
gouverné  quarante- neuf  ans  la  portion  de  rbéritage  paternel 
qui  lui  était  échue.)   Henri-Burwin ,    troisième  fils  de  Henri-. 
Burwin  II,  donna  naissance  à  la  ligne  de  Hostock  dont  il  était 
seigneur.  (Il  fonda  ^   l'an  1:^44 1   la  ville  de  Calau  ,  cl  rétablit  ,' 
en  laSi,  celle  de  Rostock,  que  le  feu  avait  réduite  en  cendres.  • 
On  prétend  qu'il  fut  aveuglé,  l'an  12G6  ,   par  deux  de  ses  tils. 
Il  mourut  l'an  1277,  et  sa  branche  finit  en  i3i4.)   Pribislas,' 
le  quatrième  fds  de  llenri-Burtvin  II  ,  obtint,  par  un  premier' 
partage  qu'il  fil  avec  Jean,  son  frère,  le  territoire  de  Mccklan- 
bourg,  qu'il  échangea  ensuite  contre  le  panlon  deRicllienberg. 
Il  mourut  en  12G2,   laissant  une  lignée  qui  cessa  d'exister  eiv  • 
i3i5.  Sophie,  l'aînée  des  trois  filles  du  duc  Henri-Burwin  Jl, 
épousa ,  suivant  Ludewig,  Hugues  de  Lusignan  I ,  roi  de  Chypre  ;  ^ 
ce  nui  est  fau.v  (voyez  les  rots  Je  Chypre)  ;  Madeleine,  la  seconde, 
s'allia,  dit  le  même  auteur  avec  aussi  peu  de  fondement,  à  im 
prince  de  Marseille;  et  Marguerite,  la  troisième^  fut  mariée  à  , 
GuQzeliu  ,  comte  de  Schwerin. 

JEAN ,  DIT  LE  THÉOLOGIEN. 

ia3G.  Jean  ,  fils  aîné  de  Henrl-Burvin  II ,  et  son  succès-  • 
seur  au  duché  de  Meckenbourg,  avait  étudié  dix  (et  non  vingt) 
ans  dans  Tunivcrsité  de  Paris  y  d'où  il  revint ,  après  la  mort  de 
son  père ,  avec  le  bonnet  de  docteur  ;  ce  qui  lui  attira  les 
raiUeries  de  ses  frères,  qui  l'appelèrent,  par  dérision,  le  Théo- 
lugien.  Pour  ^tre  habile  dans  les  lettres  ,  il  n'en  fut  pas  moins  . 
pfopre  au  métier  des  armes.  Au  commencement  de  sa  régence» 
il  partit  avec  la  duchesse  Lui'lCAHDE,  dlle  de  Poppon  ,  comte 
de  ilenneberg,  son  épouse,  pour  un  tournui  indiqué  à  Wurt/- 
b«urg.  De  là  il  alla  trouver»,  à  Hagueaau^  reçopeccurJTcédéric  \^»( 


3l8  •CHWÔfîÔLÔGt*  HîSTÔIlt<jirS'^     ^ 

spn  tour.  Ayant  épousé,  l'an  laga,  BiîATRtx,  qu'on  dit  filfff 
d'Albert  de  Brandebourg  ,  il  eut ,  par  ce  mariage,  laseigneu" 
rie  de  Slargard  ,  qu'elle  lui  apporta  en  dot.  Mais,  l'an  tSnS* 
le  margrave  "Wolilemar  lui  disputa  ce  domaine.  Henri  prit  le 
armes  pour  sa  défense ,  et  força  Wolderaar  à  se  désister  de  se 
prélenlions.  Il  eut  une  autre  guerre ,  dont  nous  ignorons  léj 
siijet ,  avec  l'empereur  Albert  d'Autriche,  dans  laquelle  il  fit^ 
dil-on,  des  prodiges  de  valeur,  jusques-là  que,  dans  une  ba-s 
taille  donnée  en  fiubâme  ,  se  voyant  abandonné  des  siens  ,  ib 
soutint  lui  seul  ,  dans  un  bois,  tous  les  efforts  de  l'armée  en'J 
nemie.  Il  acquit  à  perpétuité  ,  l'an  idzô,  de  Christophe  II ,  roi 
de  Danemarck,  la  ville  de  Rostock,  qu'Eric,  prédécesseur  âé 
Christophe  ,  après  s'en  èlre  emparé,  lui  avait  engagée  pour  sii 
ans.  Les  habitants  de  celle  ville  s'étant  révoltés  peu  de  terni 
après  ,  il  les  soumit  et  les  punit  par  une  ibrie  amende.  L'aq 
i326,  il  donna  Rostock  pour  asile  à  ce  même  Christophe  dé'^ 
posé  par  ses  sujets.  Il  fit  plus ,  il  entreprit  de  rétablir  ce  prince, 
et  fit  avec  lui  une  descente  en  Danemarck.  Mais  enfermés  Tan 
et  l'autre  par  Gerhard  11  ,  comte  de  Holstein  ,  ils  furent  Qbli-< 
gés  de  composer  avec  lui  et  de  s'en  retourner.  Christophe,  peii 
de  tems  après,  accorda  ,  comme  suzerain  ,  au  duc  Henri,  l'in-^ 
vestiture  de  la  principauté  de  Rugen,  vacant*  parla  mort  d« 
Witislas,  décédé  sans  enfants  roâles,  quoiqu'il  eût  Éaîl  le 
laéme  don  à  Wratislas,  duc  de  Wolgast.  Ce  dernier  étant 
mort  la  même  année ,  Henri  voulut  se  mettre  en  possession  dfl 
l'île  de  Rugen  ,  et  m?me  de  la  Poméranie-Wolgast  y  mais  il  en 
fut  empêché  pjr  Barnime  III ,  duc  de  Stetlin  et  tuteur  des  en- 
fants de  Wratislas.  Les  Puméraniens  ,  fidèles  à  leurs  princes 
légitimes  ,  connaissant  la  valeur  de  Henri ,  députèrent  à  Wal— 1 
demar,  qui  se  donnait  alors  pour  roi  de  Danemarck,  pour 
implorer  son  secours,  ^^^aldemar  chargea  Gerhard  111 ,  comlj 
à/e  Holstein  ,  de  les  secourir.  Henri  faisait  alors  le  siège  ditl 
château  de  Loitz.  Gerhard  l'ayant  obligé  de  le  lever ,  ht  une 
trêve  d'un  an  avec  lui,  après  quoi  il  retourna  en  Danemarck; 
Mais  la  garnison  de  h  place  ,  loin  d'observer  la  trêve  ,  ne.ces-« 
sait  de  faire  des  courses  dans  le  ftreckienbourg.  Henri  se  venge] 
ppr  un  slralag^inc  qui  le  rendit  maître  du  château.  Les  Pomé-' 
raniens  ,  n'espérant  plus  dcscrours  du  Danemarck  ni  des  autr 

E rinces  voisins,  mirent  à  leur  tète  un  brave  rhcvalier,  nommé^ 
[enri  de  Mollzahn  ,  qui  les  condui.sit  à  la  place  qu'ils  venaient 
de  perdre.  Les  Mecklenbourgeois  refusant  de  les  recevoir,  ilfl 
leur  livrèrent  un  grand  combat,  dont  l'issue  fut  le  recouvre- 
ment de  la  ville  de  Loitz,  mais  non  pas  du  château.  Tout  c« 
3ue  put  faire  Henri  de  Mollzahn,  fut  d'cmnécher  les  sortir 
e  la  garui&on.  Le  duc  Henri  fil  ensuite,  mais  sans  succ^j, 


CES  DUCS  DE  H&CJaEMBOiniC.'  Sl^ 

siège  de  Demihin  ,  avec  le  secours  des  pripces  Herulcs ,  ses  pa- 
rente. Mais  il  fit  de  là  des  excursions  jusqu'à  Gripstvald ,  se-* 
niant  la  désoblion  dans  le  pays  qu'il  parcourait.  Les  Poméra— 
niens,  cependant ,  étant  venus  à  bout  de  lui  débaucher  Jean  , 
comte  de  Gnlzkow,  l'un  de  ses  partisans  les  plus  redou tables ^ 
l'obligèrent  par-là  d'entendre  à  une  nouvelle  trêve  qui  lui  fut 

J>roposëe.  Elle  n'était  pas  encore  expirée,  lorsqu'une  fièvTe  quarte 
e  conduisit  au  tombeau  le  ai  janvier  1329.  Il  eut  sa  sépulture 
au  monastère  deDobbran.  Après  le  décès  de  sa  première  femme^ 
arrivé  l'an  i3io,  selon  M.  Buchholz.,  il  épousa,  l'an  i^ij 4 
Amnede  Saxe,  morte  l'an  i3:t5  au  plus  tard;  car,  cette  mi^me 
année,  il  était  remarié  avec  Agnès,  comtesse  de  Lindau  et  d^ 
fiuppin  ,  veuve  de  Witislas,  dernier  prince  de  Rugen.  On 
voiteneffct  dans  leDlplômalaire  delà  vieille  Marche  de  M.  Ger-^ 
]cca  ,  tom.  1,  pag.  602  ,  une  convention  entre  Louis,  margrave 
de  Brandebourg,  et  Henri,  prince  de  Mecklcnbourg,  de  Star** 
gard  et  de  Rostock,  datée  du  vendredi  avant  le  Pentecôte  i3a5f 
dans  laquelle  il  nomme  Giiniher  aussi  comte  de  Lindau,  sou 
Lcaa-frère.  Du  premier  lit,  Henri  laissa  Mathilde ,  qu'on  dit 
avoir  «té  mariée  dans  la  maison  de  Brunswick.  Du  second- 
vinrent  Albert ,  qui  suit  ;  Jean ,  duc  de  kStargard  ;  Béatrix,  ab-« 
liesse  de  Ribnitz  ;  et  d'autres  enfants  morts  en  bas  âge.  Le  troH 
sième  lit  fut  stérile. 

ALBERT  I  ET  JEAN  H. 

1339.  AlBEBTet  Jean,  son  frère,  succédèrent  en  bas  âge  au 
duc  Henri,  leur  père,  sous  la  tutelle  de  deux  chevaliers  qu'il  avait 
désignés  avec  les  magistrats  de  Wismar  et  de  Roslock.  Jean  Je 
Vieux  ,  prince  de  Werle ,  jaloux  de  n'être  pas  du  nombre  d« 
ces  tuteurs,  leur  suscita  une  querelle  qui  finit  bientôt,  l'aînâ 
des  deux  princes  étant  parvenu  à  i'âge  de  majarité.  Albert  el 
Jean  possédèrent  en  commun  l'béritage  qui  leur  était  échu  , 
l'espace  d'environ  vingt-cinq  ans.  Pendant  la  minorité  de  Jean; 
qui  fut  longue  ,  Albert  exerça  toute  l'autorité  dans  le  duché. 
Son  principal  soin  fut  de  purger  le  pays  de  brigands,  et  il  y 
réussit.  Ayant  été  député,  l'an  i34i  ,  par  Magnus ,  roi  de 
■  Suède,  à  l  empereur  Louis  de  Bavière,  pmir  conclure  avec  lui 
f  un  traite  d'alliance ,  il  fut  arrêté  sur  la  route  avec  toute  sa  suite 
par  Gonthier,  comte  de  Schauenbourg ,  son  ennemi,  qui  la 
Bail  en  prison  ;  mais  bientôt  après  ,  il  fut  délivré  sur  les  me~ 
naces  que  fit  l'empereur  de  venger  cet  outrage  fait  à  sa  di- 
gnité. (  Beehr ,  pag.  :a59.  )  L'an  i347,  les  deux  frères,  Albert 
et  Jean  ,  dont  le  second  était  nouvellement  revenu  de  France  , 
où  il  avait  combattu  l'année  précédente  à  la  bataille  de  Créci , 
reconnurent  âoieneUeoaeut  la  meuvaace  Je  leiur  duché   d«t 


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^XS  CHBOnOLOGIE  BtSTOBIQUB  ^ 

Stargard  eoven  l'empire.  L«s  margraves  de  Crandebourg,  Loui^ 
«l  Otton ,  se  formalisèrent  de  cette  invesliture,  comme  donnant 
atteinte  au  droit  de  suzeraineté  qu'ils  prétendaient  avoir  sur 
^targard.  Waldemar  111 ,  roi  de  Danemarck  ,  parent  des  mar- 
graves ,  se  disposait  à  soutenir  leur  prétention  les  armes  k  U 
main.  Mais  le  mariage  convenu  d'inseburge  ,  fille  du  moDarque 
danois ,  avei-  Henri ,  &ls  du  duc  Aluert ,  termina  la  contesta'» 
tion.  Ce  ne  fut  qu'en  tSSa  qu'/Vlbert  et  Jean,  son  ^^ret  par- 
^gèrent  entre  eux  leurs  états.  Le  premier  eut ,  pour  son  lot ,  le 
duché  de  Mecklenbourg,  et  le  second,  celui  deSlArgard.  Mais 
cet  arrangement  ue  fut  consommé  qu'en  1 355.  (Bucliholx, 
pag.  3ii.) 

:  Le  duc  Albert,  s'étant  brouillé,  l'an  i35o,  avec  Otton,  comfe 
de  Schwerin  ,  Tavait  fait  prisonnier ,  Tannée  suivante ,  dans  un 
combat.  Puur  sortir  de  captivité,  il  fallut  qu'Otlon  dormit 
Aicharde,  sa  fille  et  son  unique  héritière ,  au  jeune  Albert,  KIs 
^né  de  son  vainqueur;  ce  qui  était  tout  ce  que  celui-ci  ambi- 
tionnait dans  la  guerre  qu'il  lui  fit.  Mais,  Tan  liSj  ,  seloq 
Bechr,  Qu  i3€o,  suivant  Busching,  Olton  étant  raort ,  AH>rr 
ion  gendre ,  se  mit  en  possession  du  comté  de  Schvverin  ,  sai] 
«prouver  de  contradiction,  et,  depuis  ce  içms,  les  duc» 
MecLlenbqurg  ont  ajouté  à  leurs  titres  celui  de  ce  comté. 

Nous    n'entrerons    point    dans   un    plus    grand    détxil 
actions  d'Albert  I  et  dp  J£an  ,  son  frère.  Celui-ci,  que  nou 
nommons  le  prenater  de  son  nom  comme  duc  de  StargarJ^ 

Îirécéda  l'autre  au  tombeau.  On  n'est  pas  cenendanl  assuré 
'aunée  précise  de  sa  mort.  Buchholz  prétend  qu'il  vivait  er 
core  en  1877  ,  et  apporte  en  preuve  Tacle  par  fe(]uel  i'empc 
T^ur  Charles  IV  contirma  l'érectioq  du  Mecklenbourg  eu  duch^ 
de  l'empire  ;  acte  où  le  duc  Jean  est  nommé  comme  vivant ,  < 
que  cet  historien  date  de  l'an  1377.  >|ai»  Ger<les  prétend  qo*i 
^st  de  iS^S.  Jean  1  fut  marié  deux  fois.  On  ignore  le  nom  ai 
»a  première  femme  ,  dont  il  laissa  Anue ,  femme  de  WartisU9( 
duc  de  Poméranie.  Acii£S,  fille  du  comte  de  Ruppin  ,  sa  fil 
fioade  fiemme  ,  lui  donna  Jean  et  Ulric  ,  qui  suivent;  Hc 
dolle,  éyCque  de  Scbwerin  ,  mort  en  i4i5  ;  Albert,  n'éque< 
Bcrpt  :  et  trois  filles  ;  Constance,  abbessc  de  Ribnitz  ;  Aenè 
femme  d'Otion  ,  duc  de  Poméranie  ;  et  Ëuphémie  ,  alliée 
Jean  ,  prince  de  Wolz-Wredenhagen. 

La  mort  du  duc  Albert  n'a  pas  une  époque  plus  certain 
quf  celle  de  Jean ,  son  frère  ,  auquel  il  survécut ,  de  l'aveu  ié 
Beehr  et  de  Buchholz.  Ce  dernier  montre,  par  un  dipldmd 
de  1879 ,  qu'il  n'existait  plus  cette  année.  Il  avait  épousé  ,  l'an 
)336  ,  £iiFHÉiiiB ,  soeur  de  Magnus,  roi  de  Suède  ,  et  fille  4a 
doc  Éric  y  -dont  iii  laissa  Albert,  ^i  suit  :  Magnus ^  pire  ^^ 


viendra  ct-a(in'S  ;  Henri ,  f  poux ,  comi 
d'IngelMir^»*  d»*  Daiictn.irok,  qui  !«•  (il  pJre  J'AlUert  III  ,  que 
i4oiJS  verrons  aussi  <!uc  de  Merkl'-nljoiirg;  Hcidwige ,  fc'mins 
d^Ollon  m,  duc  de  Poinéranie-Steltin  ;  cl  Anoe. 

ALIiERT     II. 

1^79.  Albeiit  II ,  Vainc  des  enfants  d'AHu'it  I  ,  ^lait  nii 
lie  Suède  de|juis  i3G3,  onorjue  do  son  couroiin<'ment ,  suivant 
Biirliholx  (1),  n  nnn  aopiiis  i365,  comme  on  l'a  dit  ci- 
dfvatit  à  sort  artîclt",  commença,  l'an  lîiyg  au  plus  lanV, 
à  goHveriiiT  t«  MecKleribuurg  par  iixlivis  avec  ses  frèri's", 
Henri  el  M.isnus.  Pendant  son  ahsence,  ce  fut  principalement 
sur  Henri  que  repns.1  le  gouverncriienl.  1^  sévérité  de  ce  ré- 
gent le  fil  rjti.iiilier /?  Peridettr  {  Su.y^ensor)  ,  parce  qu'il  fai- 
sait nciidie  sans  quartier,  les  brigands  qu'il  pouvait  saisir. 
Par-tà,  it  vint  à  boni  de  réi:il)!ir  la  iranquîlliié  et  la  sûreié 
dans  le  IMecfcleidiourg.  M;ils  la  raorl  ravit  au  duché  ce  7.é\é 
festanniteur  du  bon  onlrc  ,  en  iSM'l  11  s'en  fallait  bien  qu'Al- 
bert,  son  fri'rc ,  poui%'iU  avec  le  m^mesoin  au  repos  de  jla 
*^   'de.   Les  tnccoulc-ulcuiecils  qu'il  occabioua   par  son  incoo— 


I     berl 


DVCS  DE  STARGARG. 

JEAN  II  ET  ULRIC. 

1379.  Jea!4  II  et  Ulkic,  son  frère,  U\i  Je  Jean  I.  lui  succédèrent 
Uans  le  iluclié  duStargard,  qu'ils  gouvcrncrrut  par  iuJivia.  (Buckholr, 
page  273.)  AtlacLi-  à  son  cou-itii  Albert,  roi  de  Suéde,  !e  duc  Jean 
vola  à  son  secours  Iorsr|u'iI  vil  ses  siijet:^  rtvollds  contre  lui  se  donner  à 
Marguerite,  reine  de  Danenaairk.  Il  comballif  avec  lui,  en  i388,  à  la 
fameuse  journée  de  Falkoj>iug,  d'où  il  s'échappa  après  qu'Albert  y  eut 
<*te  rdt  prisonnier.  Etant  allé  de  là  se  renfermer  dans  Stockholm  ,  il 
Hêfendit,  pendant  six  ans,  cette  ville  avec  quelques  autres  places  que 
Marguerite  attaqua  sans  succès.  L'an  1394»  il  conclut,  avec  celte  piin- 
ces^e,  une  trcve  de  trois  ans.  Mais  voyant,  l'année  suivante  ,  Albert 
dispose' à  céder  le  trône  à  sa  rivale  ,  il  cessa  de  prendre  ses  inlërèls  et 
relouroa  dans  son  duché  II  eut  cpsyiite  «veciosse,  margrave  de  Bran— 
/debourg  1  une  conrte  guerre  qui  iinit ,  I  au  i^o-f,  par  un  traite  de  paix. 
Ayant  après  cela  voulu  se  rendre  à  Berlin  pour  s'aboucher  avec  I9 
maçgrave  ,  il  fut  enlevé  sur  la  route  par  Jean  et  Thicrri,  son  frère,  sei- 
gneurs de  Guttkovr,  et  condinit  au  château  de  Plaùcn ,  sur  la  Havei, 
dans  la  ntoyeane  Marche  de  Brandebourg.  Sa  captivité  fut  de  deux  ans, 

*■    (1)  Cetantenr,  page  îai,  met  l'élection  d'Albert,  dans  sa  qualiti 
'  '3e  roî  de  Snède  ,  en  i36u ,  et  suo  couiMnneineat  en  i363. 


1 


XVL 


4> 


Saa  ciinoNOLOGiE  histobique 

ti\ule  ,  aboutirent  à  Jesâoul-'vemenis  ,  rJoiil  Marguerite  ^  reine 
(le  Daneniarck,  sut  se  prc\aloir  pour  lui  ravir  la  couronne. 
Battu  et  tait  prisonnier  par  Tarmee  de  ceito  princesse,  ilans  la 
plaine  deFalkoping,  Ip.  21  seplembre  i3Krt(el  non  le  a4  fé- 
vrier i-^Hy  ),  il  fui  enferme  avec  son  fils  dans  la  ciladelle  de 
Lindholn,  d'où  ils  ne  sortirent  que  le  «7  juin  i3<)S.  Leur  rançon 
fut  taxée  à  soixante,  raille  marcs  d'argent  ,  laute  du  paiement  de 
laquelle  ,  Albert  devait  retourner  en  prison.  L'épuisement  de» 
finances  d'Albert  ne  lui  permettant  pas  île  rassembler  cette 
somme,  les  dames  du  Mccklmbourg  vendirent,  dit-on  ,  leur» 
pierreries  pour  contribuer  à  Taïquitter  envers  Marguerite.  En 
reconnaissance  de  ce  bienfait,  Albert,  ajoule-t-on,  leur  ac- 
corda le  droit  de  retenir  ,  leur  vie  durant ,  les  fiefs  ouverts  par 
rextinclion  des  mâles,  avant  de  passer  aux  .mâles  rollatcraux  ; 
c'est  ce  qu^on  nomme  en  allemand  au  Mecklenbourg,  l'Erh- 
jungfernrecht,  J/opinloo  commune  est  rju'Alberl  ,  par  une  dei 
conditions  de  son  élargrssemcnt ,  avait  abdiqué  la  couronne, 
liuchliolz,  néanmoins  (  pag.  ài^ô  ),  prétend  montrer,  par  un 
privilège  rju'il  accorda ,  Tan  i3c>iS ,  à  la  ville  de  Gréosmuchen  , 
qu'en  renonçant  aux  royaumes  de   Suède  et  de  Golbie  ,  il  en 


DVCS  DE   STAJIG4RD. 

cl  finU ,  r^iii  1409,  par  un  tfr.hange  de  sa  personne  contre  Jean  de 
Gulzico'w'  ,  que  le  duc  Ulric,  frère  de  Jean  II  ,  avait  fait  prisonnier. 
M.  Ruchholz  (  page  275  1  met  la  murt  de  Ji-aii  II  en  i4'8,  et  la  fait 
prccéder.  ainsi  que  liechr,  d'un  an  tnul  au  plus  parcelle  d'UIric.  I.e 
inAine  érrivain  donne  pour  femme,  a  Jean  II ,  VEGiTi'LA  ,  qu'il  fait 
princesse  de  Pomcranie  ,  arerli.'.sant  que  d'autres  la  nomment  Gct— ' 
UEID£,  et  la  disent  sœur  Je  Jagellon,  sur  (|uoi  il  ne  veut  rien  proaon-' 
Cer.  Il  laissa  ,  de  son  mariage  ,  un  fils  ,  qui  suit,  et  une  fille  ,  nommée 
Hedwige,  abbesse  de  Riknitt.  A  l'égard  d'Uiric,  il  eut,  suivant  1» 
même  auteur,  de  MAUGi'EltlTC,  fille  de  Suanlibor,  duc  de  l'oniéra- 
nic  ,  Jean,  qui  suit;  Anne,  abliesse  de  Wanltke  ;  et  Henri,  mort  en 
1466,  laissant  un  fils,  Uliic,  qui  viendra  ci-après. 

JEAN  m  ET  HENRI. 

1417.  JEAS.fih  de  Jean  II,  et  Hbnri  ,  ion  cousin,  fils  d'Utric,^ 

«''assort  ércDl  pour  gouverner  le  duché  de  Stargard.  Jean  parait  avoir' 
clë,  du  vivant  de  son  père,  gouverneur  de  la  IVI.-irrlie  de  Brandebourg. 
Mais  ce  point,  ronnne  un  voit  par  ce  qu'en  rapporte  M.  Buchlialx , 
est  si  embrouille,  qu'on  ne  saurait  prendre  Lî-dessus  un  sentiment  fito. 
Ce  qu'il  y  a  de  cciiain,   c'est  qu'en  i4>8i  ou  l4<()>  Jean  III  fut  (aît  ' 
prisonnier  par  le  comte  de  Ruppin  ,  qui ,  d'ar.4:ord  avec  Frédéric  1 . 
jélerCcur  de  Brandebourg  ,  le  retint  en  captivi!  à  Tangermundc  l'espace  i 
At  dit  ans,  (  Buclibolz ,  page  aSa.  )  Mais  ,  l'an  1437»  il  obtint  son  clai- 


OlSS  nues   I)F.   MECKLENBOUnG. 


3:il1 


conserva  noanmoins   le  lilre  qu'il    prend   clans  cet  acte.  Mais  * 
|>ourquoi  ,  malgré  le    parli    qu'il    ,nail   pris  de   descendre  du 
trc'^tie  ,    paya-t-il  encore  une  rançon  à  Marguerite?  c'est  ce  que  < 
M.  Duchliolz  ne  comprend  pas.  M.  Bcelir  {  pag.  •iu.i  )  soutient  i 
même,  d'après  Frédéric  Cluimnitz,  que  ce  ne  fut  qu'en  i4o4.  ' 
par  acte  passé  à  Flensbourg,  le  jour   de  sainte  Catherine  ,  aS  i 
novembre,  qu'Albert  Gt  sa  renonciation  authentique  à  tous  loi 
droits  qu'il  pouvait  avoir  aux  royaumes  de  Suède  ,  de  Nonvège 
et  de  Oanemarck,  L'année  de  sa  mort  est  encore  un  point  sur 
lequel  on   ne  s'accorde  pas.  Pontanus  ,  par  une  faute  visible 
d'impression,    la   rapporte   à  l'an   i3g4-    Herman  Korner  et  I 
Krantzius  la  placent  en  1407.  MaisChemnitz  et  Frédéric  Tho- 
mas ,  tous  deu.x  mccklenbourgcois  ,  l'assignent  à  l'an  i4«4'  'Ij 
nous   paraît,  toutefois,  qu'on  doit  l'avancer  au  moins  d'un  anl'î 
De  Richarde  ,  fdle  d'Otlon  ,  dernier  comte  de  Schwerin  ,  sa  ' 
première  femme ,  morte  à  Stockholm  ,  l'an  i33o,    Albert  eut^ 
un  fils  ,  Eric,  mort  avant  lui,  et  une  fille,  Richarde,  mariée^ 
à  Jean ,  marquis  de  Moravie  ,    fils    de   l'cmporeur  Charles  IV. 
AG^Ès  ,  sa  seconde  épouse,  de  la  maison,  à  ccrî qu'on  prétend,' 
de  Brunswick,  le  dt  père  d'Albert ,  qui  suit,  (^t  oy.  Aloerl ,  ro»  1 
de  Suéde ,  et  corn'gcz  cet  article  sur  celui-ci,  ainsi  (jue  l 'article  de 
Marguerite,   reine  de  Dancmack.  ) 


DUCS  DE  STARGARD. 

gissetnent  au  moyen  d'une  forte  rançon.  (  Idem ,  page  346.  )  Nous  n« 
trouvons  jtoini  de  trace  de  son  existence  après  l'an  i43iî.  Sa  femme  , 
Ll'ITGABDE,  fille  d'Albert ,  piincc  d'Anlialt-Coëthen,  lui  avait  donna 
un  fils,  nommé  Jean,  mort  avant  lui  en  t435 

Henri  gouverna  seul,  après  la  mort  de  Jvan,  son  cousin  >  le  duclié 
de  Slargard.  Ce  fut  un  prince  querelleur  et  guerrier,  qui  eu^  presque 
toujours  les  armes  à  la  main  ,  soit  contre  les  ducs  de  Pomc'ranie.  soit 
contre  les  margraves  de  Brandebourg,  soit  contre  les  princes  de  sa 
maison.  Il  mourut  en  i466,  après  avoir  été'  marié  deuï  fois  :  1°.  .ivcc 
I^GEBUBGE,  princesse  de  Pomcranic  ;  2".  ave-  MAncoEBiTE,  fille, 
dit-on,  de  Frédéric,  duc.  de  Brunsvvirk-Lunebourg.  De  l'une  de  ces 
deux  femmes,  il  eut  un  fils,  qui  suit,  et  deux  filles;  Madeleine,  marie'e 
à  Wartislas,  duc  de  Poméranie  ,  puis  à  Bernard,  comte  de  Barby  ;  et 
Marguerite,  fiancde  à  Eric,  duc  de  Poiiiéranie,  mais  morte,  suivant' 
Beehr,  avant  d'avoir  éf^  mariée.  Albert  Krnntzius  (  Waniial ,  I.  xil  , 
page  ayg  )  fait  un  grand  éloge  de  la  valeur  de  ce  prince  et  de  son  ha— ,1 
bilf  té  dans  l'astronomie  ;  ce  qui  est  confirmé  par  l'éloge  versifié  qui 
lui  consacra  Jean  Bocer. 

ULRIC  II, 

Uiatg  iticcéd»  au  duc  HeTn-î . 


CHROyOLOCtR   HISTOnifJt'R 

ALBEf.T  ni  ET  JEAN  III. 

i4i3au  plus  larJ.  Alueht,  fils  J'Alhcrt  II,  lui  siirccJa 
lias  âge^  sous  la  lui  plie  iK^  Jean,  son  cuusin  ,  né  tle.  JVIagriUf( 
troisième  fils  d'Alberl  I  ,  qui  .ivail  <lijà  été  quelque    Icitis  cfl 
régent-  Ces  doux  princi-î,  après  avoir  gouverné  conjoinlt'menl 
firent  un  partage  dont  on  excepta  Wismar  et  Ro!>tock.,   ijo'ii 
rrjntinuèrent  dt:   posséder  par  iiulivis.   L'an  i4'4i  ils  se  rer 
•dirent  an  concile   de  Constance  ,  d'où  il  furent  rappeh's ,  l'a 
i4i'>»  par  une  irrnptinn  que  Haliliasar  et  ('hristojilic ,    princi 
de  VVerie,  au  cenrie  des  Venèdes ,  alUi-san  margrave  de  Bia» 
•  leLourg ,  (ircnl  «lans  leur  pays.    Albert  ei  Jean,  aides  par  f 
duc    de   Slargaid,  leur  parent,  vinrent  à  bout  de  donner 
rhasse  aux  troupes  des  deux  princes  aprm  avoir  fait  prisi^nnier 
*^hrislophe.   La  ville  de  Wistnar  était,  depuis    huit  ans,  sou- 
levée contre  ses  magistrats ,    qu'elle  avait  chassés  à  IVxcmpS" 
«!e   Lubcck  qui  avait    fait    pareil   traitement  aux  siens,    M.^f 
«elie-ci  les  ayant  rappelés,  les  habitants  de  W'ismar  prirent 
parti  de  s'accommoder  avec  les  ducs  de  Mecklcnbourg,  pr^'lsl 
marcher  contre  eux  avec  des  forces  considérables  pour  les  rét 
«luire.  Etant  N'enus  leur  demander  pardon  à  genoux,  ils  Toblit 
renl  en  leur  offrant  dix  mille  maics  d'argent  au  poids  de  LuhecI 
i^  ville  de  Roslock  avait  égalwncnt  chassé  ses  magistrats,  cts'etaî 


I>UCS  DE  STAECAnO. 

ïL's  guerres  contre  difi'erenls  princes  voisins.  1!  ddclara  la   guerre  1ai| 
iiiénie,  en  14^7  (on  ne  dit  point  pour  quel  ^ujct))  ou  duc  de  Met 
Ideubourg,  Henri  le  Gras,  et  à  l'ëvàque  de  Schweriu,  ri)v;igea  leu 
terres  et  iil  un  gnind  nombre  de  prisonniers  qu'il  emmena  il  i>l^irgai'^ 
!Mais  craignant  que  ses  ennemis  n'usassent  de  rcpr^iaillvs,  il  fil  la  f-nil 
:>vec  eux,  cl  leur  readil  les  prisonni>.>rs  qu'il  avait  fiiiU  S'clunt  allié, 
l'aniice  suivante,    iivcc    Frédéric,    électeur  de    Brandebourg,   il   lui 
jHurnit   du  secours   rontre  Eric    et  Wartislas,  duc  de  Poméranie. 
8'étant  conccrtti  avec  Miignus,   depuis  duc  de  Merkleabourg,    il  fit 
avec  lui,   en   \^^o,   le  voyage  de  la  Terre-Sainte,  d'où  il  revint  ea 
bonne  sanle   l'aiiuée  suivante.  iV1ai.<i  une  mort  prématurée  l'atteudaï 
chez  lui.  Aynnt  iiuprudcmnienl  bu  d'un  poison  qu'il  avait  pre'p.irr  pou 
un  de  iCi  gens  dont  il  voulait  se  déraire,  il  en  mourut  vers  la  S.iiuli 
Martin  i47»-  De  Catheri^ie,  fille  de  GuilUmnc,  deniicr  prince  At 
A'enède»,  ou  Me'rules,  il  laissa  deux  fille:}  :  Ingeburgc,  femme  d'Eber 
-win,    comte  de  Benihcirn  ;    Elisnbeth,  reli<>icuse  ;    et,   suivant  Jra 
Minkcniui .  une  troisième  lillc  ,  nommée  M;ideleinc,  femme  de  ^Vnr 
tislas,  duc  de  Pomcranie.  Les  états  d'Ulric  II  passèrent,  après  sa  moi  H 
à  Henri  le  Gras,  duc  de  Mecklenbourg, 


VTS  WWrS  BE  KtCKLTînilOtînC. 
i  ni  à  ne  iai 


3^5 


Itl 


I« 


rappe 


même  engngep  parscrmtnl  a  ne  jamais  consRn 
Il  fallut,  pour  r^imener  à  résiplscciici*,  que  les  villi-s  ansCÂliuur» 
joi^uissciit  leurs  remoiilraiices  aux  menaces  des  ducs  Albert 
t'I  Jean,  l'oslork  enfin  reprit  ses  magistrats.  (Beelir,  p.  332.  ) 
I4CS  ducs  de  liolslein  étaient  alors  en  guerre  avec  Eric ,  roi  de 
Daiiemarck  et  de  Suède  Albert,  apjielé  à  ïcur  secours  par 
Catherine,  leur  mère  et  leur  iuirice(car  ils  étaient  encore  ea 
Las  âge),  se  rendit  d'autant  plus  volontiers  à  cette  invitation, 
quelle  lui  fournissait.  Tuccnsion  de  venger  Alberl  I,  son  aïeul , 
à  qui  le  même  liric  avait  enlevé  la  couronne  de  Suède.  Ëtaut 
entré  dans  le  Sles^vick,  où  était  le  théâtre  de  la  guerre,  avea 
deux  cenlî  chevaux,  il  prit  hardiment  le  titre  de  roi  de  Suède  j 
\  comme  si ,  avec  une  si  faihle  cohorte  il  ei^t  été  assuré,  de  vainrru 
Kri(- ,  qui  venait  assiéger  avec  une  armée  innombrable  la  capi- 
tale de  ce  pays.  Mais  bientât ,  se  voyant  près  d'être  enveloppa 
par  l'ennemi  ,  il  se  trouva  trop  heureux  d  obtenir  la  permissioa 
de  se  retirer,  en  promettant ,  par  im  acte  aulhenlitjue,  de  ne 
plus  revenir,  et  d'enlreienir  une  sincère  amitié  avec  le  roi  de 
i>ancmarck  et  de  Suéde.  Ceci  fut  arrêté  l'an  1417,  le  i5  juillet, 
jour  de  la  D'niiian  des  Apôliesi  dit:  Beehr,  pp.  332-333. 

l-'an  1431  ,  Albert  et  Jean,  son  cousin,  voyant  les  prince» 
des  Hcrulcs ,  ou  des  Vencdes,  lialthasar ,  Guiflaume  et  (hris- 
loplie,  leurs  agnals,  sans  héritiers  mâles,  firent  avec  eux  ,  le  iq 
firvrier,  un  liailc  pour  leur  succéder.  Jvc  duc  Alborl  partit, 
l'année  suivante ,  pour  aller  épouser,  à  Tangermunde,  Maa- 
GVEKITE,  fille  de  Frédéric,  électeur  de  Brandebourg.  Mais  à 
peine  les  noces  furont-cllos  célébrées ,  que  la  mort  le  ravit  à 
son  épouse.  \a  dur  Je.in  ,  son  i-ousin  ,  l'avait  précédé  la  même 
année  au  tnmueau.  Celui-ci  avait  épousé,  i".  l'an  «3f)8, 
JuTTE  ,  ou  Judith  ,  fille  d'Oiion  ,  comte  de  Hoya,  décédée  eu 
141b;  a".,  l'an    i4'7i   CaIiierine  ,   (ille  d'Eric  HI ,  duc  di^ 


Saxe-f^woiiboure,  el  veuve  de  Jean,  comte  de  Werle  ;  ma- 

)ur  lequel,  à  raison  de  1 

du  napc  Martin  V,  qui  1 
donna  au  ouc  Jean  deux   fils,   Henri  et  Jean,  qui  suivent  , 


nage  pour  lequel ,  à  raison  de  narenlé,  il  fut  excommunie  par 
le  U'gat  du  napc  Martin  V,  qui  le  réliabilila  ensuite.  Catherin*^ 


outre  un  troisième,  mort  en  bas  «ge.  Ce.  fui  le  duc  Jean  qui 
foixla ,  l'an  i4i5,  au  nom  d'Albert  son  pupille  et  au  sien, 
l'université  de  Kosloclc  ,  oi'i  il  plaça  ^  l'an  j4'9»  desprofesseur^ 
tirés  de  celle  d'Erforl. 

HENRI  V,  DIT  LEGRAS,  et  JEAN  IV. 

i4s3.  IlEiiRi,  né  l'an  i4i^f  <^>^  Jean,  fils  du  duc  Jean  III  v 

succédèrent  au  duc  Albert,  leur  cousin  ,  el  à  leur  père,  sous  la 
tulelle  de  Caîberine  ,  leur  racrc  ,  d'oiy  ils  ne  sor:lrcnl  que  vers, 


I 


3a6  CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 

l'an  i4^^)'  I^a  rêgenle  eut ,  en  1426 ,  avec  Frédéric  I ,  ëlecUur 
de  Brandebourg,  une  guerre  qui  finit,  l'année  suivante  ,  par 
un  traité  tic  paix  et  d'alliance  pour  dix  ans.  (  Ruchholz ,  p.  349.  ) 
L'an  i4^7  ,  nouveau  soulèvement  des  bourgeois  de  SVisniai 
contre  leurs  magisliats,  La  ville  fut  mise  au  ban  de  l'empire, 
et  rexécutioti  de  ce  ban  fut  commise  aux  ducs  de  Mecklenbourg 
el  à  la  ville  de  Lubenk.  Mais  ces  commissaires  ménagèrent,  eu 
i43o,  un  accommodement.  H  y  eut  à  Rostock ,  vers  le  mdme 
teras  ,  une  semblable  sédition  ,  qui  dura  plus  long-tems.  L'eiD- 

Îereur  frappa  du  ban  la  ville,  et  le  concile  de  Bâlc  y  ajouta 
'excommunication.  L'une  et  l'autre  sentence  ne  furent  levéei 
qu'en  14 fO,  et  l'académie  ne  reprit  ses  fondions  qu'en  j443- 
(Tdem,  pp.  .S53-355.) 

Li  duchesse  Catherine,  mère  de  Henri  et  de  Jean,  se  démit» 
en  1 436 ,  de  leur  tutelle  ;  et  le  duc  Jean ,  dans  la  même  annifc , 
donna  sa  main  à  la  princesse  Anne  ,  fille  de  Casimir,  duc  de 
Poméranie.  Ces  événements  concoururent,  avec  la  mort  de  Guil- 
laume ,  dernier  prince  des  Héniles.ou  des  Venêdcs ,  à  Gus- 
trow,  qui  ne  laissait  qu'une  fille,  Catherine,  femme  d'Ulric  II, 
duc  de  Stargard.  Les  ducs  de  Mecklenbourg  et  de  Stargard 
Convinrent  alors,  par  un  traité  signé  le  jour  de  sainte  Cécile 
(22  novembre),  de  posséder  par  indivis  b  province  qui  leur 
était  dévolue.  Mais  Frédéric  I,  électeur  de  Brandebourg,  qui 
avait  des  prétentions  sur  celte  succession,  se  pourvut  devant 
l'empereur  Sigismond  pour  se  la  faire  adjuger.  Le  procès  de- 
meura suspendu  par  la  mort  de  Sigismond,  arrivée  le  9  décembre 
143-.  Il  resta  dans  le  même  état  sons  le  règne  d'Albert  II, 
successeur  de  Sigismond.  Chacune  des  parties  voulut  cependant 
soutenir,  par  la  force  des  armes ,  le  «Iroit  qu'elle  s'attribuait» 
JCnfin,  Tan  1442  ,  s'étant  assemblées  à  VVistock,  elles  y  con- 
clurt'iii ,  le  jeudi  après  (^>uasimodo  ,  (12  avril) ,  un  traité  portant 
<]u»  la  principauté  des  Venèdes  rcsIeiMit  aux  ducs  de  Mecklen- 
bourg et  de  Stargard.  pour  retourner,  au  défaut  d'héritier* 
mâles ,  à  la  maison  de  Ôrandcbourg.  (  Beehr  ,  pp.  3Go  -  3tia.) 
Leduc  Jean  mourut  la  mi'mc  année ,  ne  laissaut  d'ArsNE  db 
PosjÉRiVME  ,  sa  femme,  qu'une  fille,  de  même  nom  «juc  sa 
mère. 

Le  duc  Henri  cul  avec  les  princes  de  Poméranie  différente» 
guerres  dont  il  sortit  avec,  avantage.  Mais  il  eut  soin  de  main- 
tenir la  tranquillité  dans  ses  étals,  en  donnant  la  chasse  aux 
pirates  et  aux  autres  brigands  qui  venaient  les  infester-  L'an 
1471 1  la  mort  d'Ulric,  dernier  duc  de  Stargard,  réunit,  dans 
la  main  de  Henri,  tous  l««  domaines  de  sa  maison.  H  termina 
iuî-méme  ses  jours  le  ig  mars  «477»  •'*  f"l  inhum^à  Dobbrau: 
prince  rccommandable  pâ  de  gramlcs  qualités  de  cœur  «t 


DES   DDCS  UE   MECKr.ENBOCRr,.  32/1 

d'esprit,  mais  dont  l'éclat  fut  terni  par  une  passion  excessive J 
pour  les  tournois,  les  plaisirs  de  la  laLle,  et  d'autres  arausc- , 
inents  ruineux  qui  le  jelèrent  dans  des  dt'penscs  cxliaordinaire» 
auxquelles  il  ne  put  suflire  qu'en  aliénant  plusieurs  de  ses 
domaines,  et  cela  au  grand  rfgreL  de  srs  enfants,  qui  prirent 
JilTérentes  mesures  pour  raellre  ol>staclc  à  sa  prodigalité. 
(Beelir,  pag.  384-)  Il  avait  épousé  ,  l'an  14^6,  IJofioraÉE, 
dont  il  eut  quatre  fils  et  trois  filles:  Albert,  qui  suit  5  Jean  , 
mort  avant  son  père  après  avoir  été  marié  avec  Sophie  ,  rema- 
riée ensuite  à  Magnus,  qui  suit;  lîalthasar,  né  l'an  144^» 
èvcqiic  de  Sch^vcrin  tu   i-i"i,  puis,  après  avoir  abdiqué   l'é- 

fîiscopat  en  1479)  eprcgent  de  ses  frères.  Aucune  des  trois 
illes  de  Henri  ne  fu'v  mariée;  Elisabeth,  la  dernière,  mourut 
abbcsse  de  Ribnitz  en  149*3. 

ALBERT  IV,   MAGNUS  et  BALTHASAR. 

1477-  Albert,  Magnus  etB\LTUASAn ,  fils  du  duc  Henri  V, 
convinrent,  après  la   mort  de  leur   père,    de  gouverner  en  i 
commun,  l'espace  de  deux  ans,  les  étais  qu'il  le.ir  avait  trans- 
mis. Mais  le  plus  capable  cl  le  plus  expérimeulé  des  trois  élaiCi 
Mac;nus.    Divers  voyages  qu'il  avait  faits  pour  s'instruire,  lui 
avaient  acquis  une  grande  connaissance  des  affaires  politiques; 
et,  à  son  retour  d'un  pèlerinage  fait  à  la  Terre-Sainte,  il  enchanta 
le  pape  Sixte  IV  et  le  sacré-collège,  en  passant  à  Rome,  par  le 
compte  qu'il  leur  rendit  dcrélat  des  lieux  qu'il  a^ait  parcourus. 
Ses  frères  lui   décernèrent  le  gouvernement  avec  pouvoir  de 
l'exercer  en  leur  nom.  (Beehr,    tiv.  5,   pag.    671.)  Le  duc 
Albert,   leur  aîné,  mourut,   l'an  i483,à  l'âge  de  quarante-, 
cinq  ans,  sans  laisser  d'enfants  de  sa  femme  Catherine,  fille] 
de  Wirhman,  dernier  comlcde  Ruppin  et  de  Lindau.  (Beehr, 
pag.  682.)  Busching  fait  mourir  ce  VVichraan  en  i524,  et  ne 
reconnaît  point  sa  lille  pour  femme  d'AlberL  Ses  deux  frères  , 
après  sa  mort,   réunirent  ià  succession   à  leurs    états.   Mais- 
î5aUhasar  laissa  le  soin  des  affaires  à  son  frère  ,  pour  se  livrer 
enlièreinenl  à  l'exercice  de  la  chasse.   Du  vivant  du  duc  Al- 
bert IV,  il  s'était  élevé  une  querelle  entre  lui  et  ses  frères,  d'un*! 
pari,  et  les  habitants  de  Bo.stock,  de  l'autre,  à  l'occasion  d'une 
église  de  celle  ville,  que  le  duc  Magnus  voulait  ériger  en  collé- 
giale pour  en  conférer  les  prébendes  aux  professeurs  de  l'uni- 
versité, et  par  là  suppléer  à  la  modicité  de  leurs  appointements. 
les  habitants  s'opposèrent  à  cette  entreprise  dans  la  cralnle  que 
les  ducs,  un  jour,  ne  changeassent  la  collégiale  en  tbrteresi«| 

f>our  les  tenir  en  respect.  L'évéque  de  Schwerin  ,  approuvant 
e  dassein  de  Magiius,  frappa  d'excompunicalion  la  ville,  après 


l^iS^ 


M^>is 


Uwageut  VIII ,  uu.r  bulle  If 
iîtt  commiiïe  zu  ptéiar. 
soo  rpp,>siiiori  ,    chasM 
•*»"^*«*  fcaeartt après  pour  en  ft.rnKT  le  si^ 
1«  iMhrm  fia  y"  ^  ,  Tj»    i^qi  ,  par  b   mëJiaiion  du 
^Diwi^iko  AtrArtn»  Je  ■faaiilfboBrg.  On  (ît  à  VVisr 
ttoe  traosadUa  ea  «crta  Je  lai|adHe   b  roUegidte  Jer^iir   54 
sbter,  rt  U  i^fc  «  tiuaiittaîl  i  (uy«r  on«-  aineniiL>  «le  vingt  et  1 
ttiillc  lignas,  et  i  ci^f<leT  lès  roosels  et   <  oitsriUeis 
â%mt  dusses  pcMir  a»«Mr  <<e  dios  In  intm^is  des  t]acs. 
Jac  îdagaos  s'écaot  voafai  rtmJre  ensuit.  •  k,  pour  ina 

éer  a««cle  oagisixsl  Ws  points  <]«i  rcst'  -ler.enlrou 

fes  portes  iicnnm.  irrite  Je  cet  oalra«c.   il  voulut  en  recod 
meocrr  le  ârgc  l*s  Uachesses,  ta  femme  et  sa  belle-sœu^ 
calmêmil  son  rcssentioeat-  Oa  &,  apr>^s  bien  drs  pourparlci 
ra  1498,  an  Boarel  accaauwMleaieat  qui  procura  l'calirre  r« 
ronatiatioa  Je  la  ville  avrc  ses  nuîlres.  (Buchholz  ,  pag  M 
cl  suiv.)   Le  «lue  Ma^ns  finit  ses  jours  It  aa  nove^iubre   lâi 
et  fut  inbuzaé  à  tfoUino.  Il  arait  épousé  ,  l'an  1 476 ,  Supuii 
sa  bene-4<eur  .  fille  d'Eric  11^  «i«tc  Je  Poméranie ,    el   veuve 
Jean,  ftère  Je  Magoits,  apn-sU  mort  duquel  elle  avait  failvc 
Je  De  point  se  renuner.  A>~aot  \-iole  cel  engagcmenl ,  plie  R 
conJamaee,  par  le  pape ,  à  vêtir  tous  les  an»  trois  pauvres  ptît 
expictsaf    "      "  '       -   !?ceHep:i  iiorlecntSoS 

trois  Ois,  1  t  ;  avec  L-s:  Dorotlidc 

abbesse  de  KibmU  ;  Liihenue  ,  f<:iDrae  ue  llei;ri  le  Pieux  ,  ilu 
de  Saxe,  de  la  branche  albertine,  ei  mère  Jes  ëlccte«jrs  M»» 
rice  et  Auguste;  Sophie,  marin-  i  Jcaa  le  OmiUuû^  élccleu 
de  Saxe;  el  Anne,  épouse  de  Guillaume,  landgrave  de  Hesse.J 

HExNRl  VI,   DIT  LE  PACIFIQUE,  ERIC,  et  ALBERT! 
DIT  LE  BEL. 

iSo3.  Henri  YI,  Eric,  et  Albert,  tous  trois  fils  de  Maa 
nos,  possédèrent  en  commun  le  Mecklenbourg  avec  Bahlusat 
leur  oncle,  mais  de  manière  (|ue  Henri  fui  chargé,  seul  .tv^ 
Rallha^ar,  du  soin  des  affaires.  Ce  dernier  ct.int  mort,  l'a 
»5o7,  sans  enfants,  et  Eric  Payant  suivi  au  tombeau  l'an  iSoJ 
sans  avoir  élc  marié,  les  deux  frères,  Henri  «l  \lbDrt,  dcmot) 
rèreni  smds  souverains  dti  Mecklenbourg.  (Iluchliulz,  p.  583^ 

Henri,  l'an  i5i3,  fit,  av«'c  Albert,  son  frère,  une  conveï 
lion ,   par  lacjuelie    il   fut   dit  qu'après  avoir  déterminé  Ici 
revenus  respectifs,  Henri  continuerait,  pendant  cinq  ans, 
Bouvcrucr  le  pay»  au  Ront  commun  de  l'un  et  de  l'autre. 


ttS  tmCS  DE   MEC1CI.EI7B0UR0. 


3â. 


Serine  expiré ,  Henri  voulut  garder  le  gouvernement  par  indi- 
vis, tandis  qu'Albert  demamlait  à  la  partager  Rogislas,  ^uc  df 
Pomeraiiie ,  s'étanl  rendu  Parbitre  de  ce  aitfétcal,  fit  convenir 
les  deux  frères,  l'an  iSjso,  de  diviser  le  pays  en  deux  portions, 
kju'ils  gouverneraient  alternalivcmiui  de  deux  ans  en  Jeux  ans, 
c'cst-i-dire  que  chacune  de  ces  provinces  changerait  de  maître 
tous  les  deux  ans,  à  l'exception  de  la  noblesse  et  des  seize  plu^ 

Îirandes  villes  qui  resteraient  sous  la  régence  commune  des  Jeux 
rércs.  Mais  Albert,  voulant  revenir  contre  col  arrangement, 
obtint,  l'an  iSaS,  de  l'empereur  Charlcs-(^uinl ,  un  décret,  qui 
ordonnait  le  partage  entier,  pcrpéluel  ei  sans  réserve,  du  Mecr 
klenbourg.  Ce  décret,  expédié  à  Madrid,  n'était  pas  encore 
arrivé,  que  les  villes  du  Mecklenbourg,  à  l'instigation  de  lienril 

Îui  en  était  prévenu,  s'unirent  pour  en  empêcher  l'exéculion. 
>eurs  remontrances  l'arrêtèrent  en  effe|.  Albert  poursuivit  sa 
iiemande  au  conseil  iinpérîal.  Le  procès  tràinanj.  en  longueur- 
lés  deux  princes  firent ,  par  intérim,  à  Wisniar,  l'an  i5.:>4,  uH 
accor<i  pour  maintetiir,  pendant  viiigt  ans,  le  gouvernement 
indivis  sur  le  pied  du  traité  de  iSau.  Mais  les  revenus  furenl 

Sarlagés.  Albert  devait  avoir  ceux  de  Venden  et  des  seicneurief 
e  Uoslock  el  de  Siargard,  Henri  conserva  le  surplus,  Il  établie 
sa  residettce  à  Scliwerin,  et  Albert,  la  sienne,  â  Gnstroiv^ 
(  Bur  hhulz,  pag.  3^1^.  )  Nous  donnerons  séparé^jenl  la  suite  (1$ 
la  régence  des  deux  frères. 

DUCSDESCHWERIN  DUCS  DE  GUSTROW. 

Albert,  dit  le  Bel,  second 
Ql$  du  duc  Magnus ,  né  l'ta 
i4^ti,  ne  vil  point  ],i  fin  du 
procès  qu'il  avait  intenté  à 
Henri ,  son  fi  ère ,  pour  le  par- 
tage de  leurs  étals.  Le  désir  de 
plaire  à  l'empereur  Charles- 
Quiul,  auquel  il  resta  cooilara- 
nieiii  al  tache,  fut  un  îles  motifs 
qui  le  tixèrent  dans  la  religion 
catholique.  L'an  i5'')5,  il  en- 
treprit di-  rétablir  syr  le  Irâne 
de  Dancmarcjc  le  roi  Chris- 
ticrn  II ,  chassé  par  ses  sujets^ 
et  passa  dans  l'île  de  Zr'clande 
avec  ime  aimée ,  pour  se  joindre 
au  comte  d'OliIeubourg,  qui 
travaillait  dans  les  mêmes  vu«s 
4a 


îj;  duc  Henri,  fils  aîné  du 
duc  Magots,  né  l'an  i479» 
ébranlé  par  les  prédications  des 
<iisciples  de  Luther,  commença, 
Vers  l'an  i53o,  à  former  des 
doutes  s^r  l'ancienne  religion 

au'ils  attaquaient.  Cependant , 
c  l'aveu  de  M.  Bucnholz,  il 
ne  souscrivit  point  la  conles- 
«ion  d'Augsbourg,  el  rn-  fit  pas 
cause  c«rnmune  avec  les  conles- 
sionistes.  Magnus  ,  son  fils , 
^vêque  de  Sch*verin  depuis 
iSiti,    l'avait    accompagné    à 

I  l'assemblée  où  cette  confession 
fut  rédigée.  On  rapporte  que 
tt  prélat ,  avant  la  lecture  ues 
I  articles  qu'elle  contenait,  &'é- 
^w  XYl, 


33o 


CHHOTiOLOGIE  BISTOaiQVK 


tant  jeté  à  genoux  devant  l'cm- 

f>ereur,  harangua  looe-tcms  en 
alin  et  en  aUemand  sur  ces 
artieles.  Il  fut  le  premier  é\è- 
i^ue  qui  se  maria  ;  el  sa  femme 
Ellsaoelh ,  fille  de  Frédéric  I , 
xoî  deDanemarck,  qu'il  épousa 
Tan  i543,  étant  devenue  veuve 
3e  lui  en  ï55o  ,  épousa  ,  en 
secondes  noces,  le  duc  Ulric, 
et  mourut  le  5  octobre  i58fi. 
(Ludemg.)  Le  duc  Henri,  ptre 
d«r  Magnûs ,  qtioioué  luthérien 
décidé  au  retour  d'Augsboure, 
ne  voulut  point  entrer  dansla 
ligue  de  Smalkalde.  Il  refusa 
aussi ,  l'an  i549,  de  même  que 
la  plupart  des  ProleslaïUs ,  de 
souscrire  le  fameux  intérim. 
L'an  i55i ,  il  termina ,  par  son 
arbitrage,  les  contestations  qui 
régnaient  entre  le  ma!»islrat  et 
l'université  de  Rostock.  Cette 
école  dépérissait  par  une  ma- 
ladie épidémique  qui  en  obli- 
gea la  plupart  des  élèves  à  se 
transporter  ailleurs.  Henri  Icr- 
inina  sa  carrière  à  Schwerin , 
le  6  février  iSSa.  Il  avait  épou- 
Ȑ,  1*.  l'an  i5o6,  Uhsule  , 
fille  de  Jean  le  Cicéron  ,  élec- 
teur de  Brandebourg,  morte 
en  i5i  t  ;  u'.  l'an  i5i3,  HÉ- 
rèNE,  fille  de  Philippe,  élec- 
ieur palatin,  décédée  en  i5ai  ; 
S»,  l'an  i55o  au  plutôt  (Buch- 
bolz),  Ursule,  fille  de  Mag- 
nus,  duc  de  Saxe-Lawenbonrg, 
morte  sans  enfants  l'an  iSGg, 
suivant  Ludewig.  Du  premier 
lit  ,  il  eut  Magnus  ,  dont  il  a 
été  parlé;  Sophie,  mariée,  en 
l5a8  ,  à  Ernest ,  duc  de  Bruns- 
wck-Lunebourg  ;  et  Ursule , 
abbesstt  de  Ribnilz,  Du  second 


à  la  tête  dos  troupes  fournie^ 
par  la  république  de  Lubech 
Le  comte  prit  ombrage  de  l'aij 
rivée  du  duc,  et  leur  mêsinteC 
ligence    nuisit    beaucoup   à 
cause  qu'ils  s'étaient  propose! 
l'un  et  l'autre ,   de  défendre] 
Des  amis  communs  vinrent 
bout  de  les  réconcilier  ;   mai 
les  deux  princes  n'en  furent  pa 
moins  obligés  d'abandonner  * 
partie,  l'année  suivante,  ave 
une  sorte  d'ignominie.  Le  di 
Albert  fit,  dans  la  suite,  à  Ij 
sollîcilation  de  l'empereur, 
nouvelles  tentatives  en  faveud 
de  ce  mi^me  Christ  iern,    qui 
n'eurent  pas  un  meilleur  suC'^ 
ces.    Accablé  de    dettes    qu'il 
avait  contractées  pour  ces  iaa[-\ 
heureuses    entreprises  ,    il   en 
mourut  de  chagrin,  le  lo  jan- 
vier 154.7,  à  Gustrow.  Il  avalî 
épousé,  le   17   janvier    i524' 
Anne  ,  fille  de  Joachim  I,  élec-^ 
leur  de  Brandebourg  (morte  II 
19  juin  «567),  dont   il   laiss 
Jean-Albert,  qui  suit  ;  Ulric  ^ 
évêque  de  Schwerin  après  avoil 
été  marié  deux  fois  ;   Georges, 
tué  au  siège  de  Francfort  sut 
le  Mein,  le   t3  juillet   «S5a  ; 
Christophe,  évoque  de  Ratze- 
bourg  en   i554,  par  achat  de 
Christophe  de  Scnulenbourg  J 
qui  lui  vendit  cet  év^ché,  où 
il  introduisit  le  Lulhéranism« 
(il  devint  ensuite,  l'an  iSSa^ 
archevêque  de  Riga  ;  maïs  Go-^i 
•hard  Kettler,  duc  de  Curlande^l 
l'ayant  arrêté,  l'année  suivante,! 
par  ordre  du  roi  de  Pologne ,  il 
fut  enfermé  dans   une  prison] 
d'où  il  ne  sortit  qu'en   1569  ,J 
pour  retourner  à  son  ivèciié  d«1 


SES  DVCS  SE  MECKLENBOVIG, 
lit  sortirent  Philippe,  qui  suit; 
Mar^erite,  femme  de  Henri  « 
duc  (le  Munsterbergen  Silésie, 
çt  Catherine,  femme  de  Fré~ 
déric,  duc  de  Lignitz  en  Silésie. 

.PHIUPPE. 

i55a.  Phiupfe  ,  né  le  12 
septembre  i5i4i  fut  le  succes- 
seur du  duc  Henri  1  son  père , 
et  établit,  comme  lui,  sa  rési- 
dence à  Schvf  erin.  Mais  comme 
il  était  faible  J'espril,  son  cou- 
sin ,  Jean- Albert ,  se  chargea 
du  gouvernement,  qu'il  exerça 
en  son  nom.  Il  mourut  sans 
alliance  en  iSSy.  (Hubner.) 


Batzçbourg,  où  il  mourut  V»%\ 
i.S^s ,  après  avoir   été   marif 
deux  fois  )  ;   Charles ,  succès-»] 
seur  de  Christophe,  son  frèrej 
dans  l'évêchc  de  Schwerin  ei 
i5g2,  puis  é\-êque  de  Ratze^ 
bourg,  le  même  que  nous  ver-tl 
rons  ci-après  duc  de  Mecklen-' 
bourg  à  Guslrow;   et  Anne^ 
mariée  à  Goihard  Ketilcr,  duc 
de  Curlande,  dont  on  >dent 
parler.  Leduc  Albert  réuaiss»i( 
a  beaucoup  de  valeur  une  tailU 
presque  gigaotesque ,  une  force 
d'atlilète,  et  une  beauté  ravis- 
sante qui  lui  mérita  le  surnon%' 
de  Bel.  (Becbr,  p.  745.) 


JEAN-ALBEf\Tj6T  ULRIC. 

t547.  Jean-Albert  et  TJlric,  les  deux  seuls  fils  majeurs  dnj 
duc  Albert  ie  Bel,  lui  succédèrent  à  sa  mort,  el  abandoiinèrentj 
en  même  lems  la  principale  aiJminisIralion  de  leurs  étal* au  ducJ 
Henri,  leur  oncle.  Ce  prince  ménagea  une  convention  entre  les^'J 
deujt  frères,  par  laquelle  il  fut  dit  que  Jean- Albert  gouverne-  I 
Tait,Ie  lot  de  son  père,,  pendant  six  ans,  au  nom  de  tous  ses  J 
frères. .Ulric  étant  devenu.  Tan  i55o,  évêque  de  Schwerin  ,J 
consei}tit,  par  un  nouvel  accord,  que  Jean- Albert  continuât ~] 
^e  flouvtrnçr  encore  l'espace  de  dix  ans.  Mais  le  duc  Henri,  leurji 
oncle,  étant  mort  l'an  i55a  ,  Jean- Albert  se  Cl  rcconnaîlrej 
curateur  de  sa  succession,  à  raison  de  rimbécillité  de  Philippe,*] 
son  fils  :  ce  qui  déplut  à  Ulric  Par  un  accommodement  fait  î*f 
"VVi&mar,  l'an  i555,  ils  partagircnl  les  étals  qu'ils  tenaient  de, 
leur  père,  en  deux  régences,  dont  l'une  fut  à  Schwerin  et  l'autre 
à  Gustraw,  Tordre  équestre,  et  les  villes  de  Roslock  et  da,' 
Wlsmar  exceptés  pour  être  régis  en  commun.  Il  eut  dans  la.  \ 
suite  de  nouvelles  uifËcuUés  eutre  eux  ,  qui  fureqt  termiaées  en,'  ! 
»564  '^ 

DUCS  BE  SCHWERIN.  DUCS  DE  GUSTEOWl^l 


Jean-Albert,  né  le  as  dé- 
cembre iSaS  ,  fut  surnommé 
par  les   «ieus  U   Salfimoa  du 


Ulric,  frère  de  Jean- Albert»; 
s'élant  établi  à  Guslrow,  s'oc- 
QUp%  du  bonheur,  «l&sct  suj[elf  ' 


vil    «!   ia#ri    le 
«r  St.  ftfrx.  ^  ao. 

JWflrt»  i»  M^ 

•^  .  iti  fatuL  TSitu.  SHinï  ur 
^sqfnittfiflfi .  ï  vuncjcs.  lam— 
"Unie  îi»  «nr  ikrafi>w£x^ncs  T*r 
m»»  ttrt-  «tTif>^i:A  l'r-r  jfc  -hr^- 
jHiiiiut  ut  «Bii^  ^ntotgr'iK.  'fias 
'■l'juri» .  ""r^Çift  Tsr  srtii  Î---Î. 
1:  »nu-»r  «s  ir'Mxirs..  .'•a 
!  'xr.    tskr.'.  »  •  ili»  ùwr  L  *r.- 

*'.Ytf'.  '.r^  \,fai  i«T  5r!r*î 
Vz/fi  *.**.'.r  sr.arr«  >t  anm  à» 
!<  I  ':*,  »-,  *iJtrt*t  -.rJt  '."-viÀx 
y,-.T  f.-'  •  trt  hrAf:  'vi  hfns- 
'•f'.x  f  !'.'*«  £4.':  vr  saft '!»»«?- 
»4jr*  ^'.  .'  ?«n  tf.-i '/-.•» vir  «î*  073- 
/«■«  /  O'.  i  .X  fAt'.ï^K,  pn-j!  !•". 
'■l'.iwt ,  'J"  rornffrt'.r  ai  b  'î^- 

«/|/>ilt.'<'.    /J  I  //-/rt.      t*4tl-.\\'tf^Tl 

in'ttunt  u  S'iiv/mii,  le  12  f»:- 
rM«'»  i>y<>,  7/k  prritMiant,  il 
«•/■lit  Imt  if«i{/rMn<rr,  »■«  i>>7, 
|?fiiH  f»  hnUf  ntff  e.(in%t'nnUfiti 
0n\^%tMlmuf^  Arf.H^r  par  Phi- 
('.jifiM  MfIvrKthftn  ;  nt ,  vers  l« 


■ 

juT-tsu  ai  rurae  ê  lâriacv, 
tsumc™  art  iÛ!Ci»ë3ns  *»- 


Mes  r 


v.  su  3ma  aacx 


I  lirsâg-,  C:aris  s'arist  psiot 
;  ft*  na.-ie.  I!  socirraa  ea  qoa» 


—  __  _  . .  joci^iraa  fa  l**" 
I  Llî-t  Je  tBtfsr .  Trec  bf  enop 
-r«q3Îte  et  dlubiliftê,  ks  pm 
«t  In  étafs  de  «es  prtits-ormii:, 
\t\  Jph*  -  FreJ«îTic  et  Joa- 
AlLert,  et  leur  remit  le  nu- 
▼emement  en  1608.  Mais  il 
cinir.rTi»  entre  eux  une  convea- 
tion  psr  bauelle ,  u  rie  datant, 
le  duc  Adolphe-Frédérie  devait 
gouverner  sedl   le  daché  d« 


DES  DUCS   DE  MECKltNBOURG. 


33a 


temst  il  avait  supprimé 
les  monastères  de  Dobbran  ,  de 
Mariensée  et  de  Sonoencamp , 
réunir  les  revenus  à 


Mecklenbourg  -  Schwcrin  , 
Jean-Albfirl  celui  de  Gustave^ 
Charles  finit  ses  jours  en  iCi< 


f)our  en  reunir  les  revenus  à  J 

'université  de  Roslock.  On  a  vu  cnmment  les  habitants  de  cette 


ville  reconnurent  ce  bienfait.  Jcan-AlLert  avait  épousé,  l'aa 
|555,  Anne-Sophie,  fille  d'Albert,  duc  de  Prusse  (morte  l« 
Ç  février  i5()i  ),  dont  il  laissa  Jean .  qui  suit ,  et  Sigismond  » 
mort  sans  hoirs  en  1 6(93.  (Beehr,  liv.  V,  cap.  4  S  Buchholz, 
pag.  423-4-8- 43t»-) 


JEAl^i  V. 


1576.  JSAM,  né  le  7  mars  i558,  succéda  au  duc  JeanJ 
Albert,  son  père,  sous  la  tutelle  d'Ulric,  son  oncle,  auquel 
furent  adjoints  les  électeurs  de  Saxe  et  de  Brandebofurg.  L'école 
de  LpîosicV  fut  celte  où  il  fut  envoyé  pour  y  faire  le  cours  de 
SOS  études.  Elles  ne  furent  point  brillantes.  Son  esprit ,  naturel- 
lement faible  parle  vice  des  organes,  dégénéra  par  degrés  en 
imbécillité.  Il  mourut  à  StargarJ,  le  22  mars  i5>)2^  laissant  dé 
Sophie,  fille  d'Adolphe  IX,  duc  de  Holstcin  ,  rju'il  avait  épou- 
sée le  i.T  mai  i5H5  {nmrte  en  i634)»  deux  fils,  qui  suivent, 
ël  une  fille,  Anne  Sophie ,  abbesse  de  Rhunncn,  morte  le  2a 
février  1648. 
• 

DUCS  DE  SCHWERIN  DUCS  DE  GUSTROW, 


ADOLPHE-FREDERIC. 

iSga.  Adolphe-Frédéric  , 

né  le  i5  décembre  i5tt8,  suc- 
céda au  duc  Jean,  son  père, 
dans  le  duché  de  Schwerin  , 
sous  la  tutelle  d'Ulric,  son 
grand-oncle,  et  de  Sigismond- 
Augusie,  son  oncle,  après  la 
mort  desquels  il  passa  sous  celle 
de  Charles,  son  grand-oncle, 
évêqne  luthérien  de  Hatzebourg. 
(Bucitholz,  pp.  44"^^-446-)  ^^ 
dernier  étant  mort  l'an  1610, 
Adolphe-Frédéric  et  Jean- Al- 
bert ,  son  frère ,  recueillirent 
sa  succession.  Après  avoir  gou- 
verné quelque  lems  le  pajs  en 


JEAN-ALBERT. 

iSga.  Jean- Albeht,  second 
fils  du  duc  Jean ,  né  le  6  mai 
ificjo ,  fut  élevé  sous  les  mêmes 
titleurs  qu'Adolphe-Frcdéric  , 
son  frère.  Il  fit ,  avec  lui ,  ses 
premières  études  à  Leipsick  ,  et 
alla  les  achever  à  Strasbourg  , 
taudis  que  l'autre  se  rendait  ^ 
pour  le  m^me  objet ,  à  Paris. 
Dans  le  partage  qu'ils  firent  en- 
semble du  Mecklenbourg,  ea 
iGii,  il  eut ,  pour  sa  part,  je 
pays  dont  Gustrow  est  le  chef- 
fieu.  Les  deux  frères  ayant  été 
proscrits  par  jugement  impé- 
rial ,  pour  avoir  pris  la  défense 


k 


I 


3^4  cnnovoz€HivÈ 

commun  ,  ils  firent ,  l'an  i6i  i , 
à  Fahrenolz ,  un  partage  pro- 
visionnel ,  qui  produisit  un 
double  gouvernement.  Pour  sa 
part ,  Adolphe-Frédéric  eut  le 
duché  de  Meclenbourg  avec  la 
plus  grande  partie  du  comlê 
de  Schwerin ,  et  environ  la 
moitié  de  la  principauté  de 
"VVenden  ou  de  Vandalie.  Mais 
l'ordre  équestre  ,  la  ville  el 
l'université  de  Roslock,  !a  ville 
de  "Wismar ,  les  diètes  et  la 
caisse  prcn-inciale ,  le  consis- 
1«ire  et  le  (ril>uaal  provincial 
et  aulique  de  justice,  avec  quel- 
ques autres  objets,  restèrent 
soumis  à  l'autorité  commune 
des  deux  frères. 

Adolphe-Frédéric  fut  un  des 
princes  qui  s'intéressèrent  le 
plus  vivement  au  rétablissement 
de  Frédéric  V,  électeur  palatin, 
dépouillé  par  l'empereur  Fer- 
dinand II,  de  son  électoral. 
S'élant  ligués,  lui  et  Jean-Al- 
!ierl ,  son  frère ,  l'an  ifiaS,  avec 
Christiern  IV,  roi  de  Dane- 
marck,  pour  la  même  cause, 
ils  entamèrent,  l'an  1625,  une 
guerre  qui  fut  poussée  avec  la 

f)lus grande  vigueur  ,  mais  dont 
'issue  fut  très  -  malheureuse 
pour  eux.  L'empereur,  pour  se 
venger  des  deux  frères  ,  les  mil 
au  ban  de  l'empire,  le  4  mars 
xBaH,  et  donna  leurs  étals  au 
général  Walsiein,  leur  vain- 
queur ,  qui  ne  tarda  pas  d'en 
prendre  possession.  Obligé  de 
fuir,  Adolphe-Frédéric  se  re- 
tira en  Saxe,  et  de  -  là  vint, 
l'année  suivante  ,  à  Lubeck  , 
d'où  s'élant  rendu  secrètement 
i  Scbwerin ,  il  y  eut  une^atre- 


niSTOMÇTTB 

de  Frédéric  V,  électeur  palatin 
furent  rétablis  ,  par  les  SuéJoisl 
victorieux,    au  mois  de   juin' 
i63i.  Jean-Albert  fonda,  l'aa 
i633,  une  école  à  Gustrow» 
pour  instruire  la  jeunesse  dans' 
la  religion  réformée ,  qu'il  avait 
embrassée  en  1617.  Le  traité  de 
Prague  le  réoDncilia,  en  i635,' 
ainsi  que  son  frère ,  avec  l'em- 
pereur. Mais  ayant  voulu  ob- 
server, comme  Ils  l'avaient  pro» 
mis,  la  neutralité  dans  la  guerm 
des  Suédois  contre  l'empereu^j 
el  l'électeur  de  Saxe,  leurs  éla 
souffrirent  beaucoup  de  la  pa 
des  deux  parties  belligérantes 
Jean-Alberl  se  donna  beaucou 
de  raouvemenls  ,  mais  en  puraj 

fierté  ,  pour  raccommoder  l'é 
L'clfurdc  Saxe  avec  les  Suédois, 
(ButWiolz  ,  pag.  5ot<.  )  Jean-^ 
Albert  termina  sa  carrière,  la 
2^  avril  i63ti ,  à  l'âge  de  qua-^i 
ranic-six  ans ,  et  fut  inhumé  ' 
Gustrow;  prince,  dit  Beehr,'' 
d'un  caractère  doux  el  bienfait 
sant ,  qui,  dans  des  tems  motnâ 
orageux  que  ceux  où  il  vécut,, 
aurait  fait  le  bonheur  de  se» 
sujets.  En  voyant  les  fréquente»; 
irruptions  des  ennemis  dans  lo 
Mccklenbourg ,  il  disait  à  snit' 
prétlicaleur  :  «  Ce  n'est  point 
»  pour  moi  ni  pour  mes  pro- 
»  ehes  <jue  j'appréhende  le* 
»  suites  de  ceci.  Je  sais  fort 
M  bien  que  nous  ne  manque 
w  rons  pas  des  aliments  et  d 
>i  vêlements  nécessaires  :  ma 
>i  que  deviendront  mes  pauvres 
»  sujets  ?  je  les  vois  périr  de 
»  misère  sans  que  je  sois  en 
»  état  de  subvenir  à  leurs  be- 
»  toin^  «  Cependant  il  ne  cet- 


es 
irt^H 

m 


I>CS  DCCS  »E  MECltLEÎTBOtmG. 


335 


vue  avec  le  roi  de  Suède  ,  qui 
l'assura  de  sa  protection.  Ce 
prince,  en  effet,  rétablit  les 
deux  frères  dans  leurs  duchés, 
en  i63i;  mais  ils  n'y  furent 
tranquilles  qu'en  i635,  par  le 
traité  de  Prague,  qui  les  récon- 
cilia avec  l'empereur.  Adolplie- 
Frédéric,  l'année  précédente, 
avait  obtenu  du  chancelier 
Oxensltern  ,  agissant  au  nom 
de  la  reine  de  Suède,  révêché 
de  Schwerin.  Alors  il  rendit  au 
chapitre  ses  biens,  et  celle  com- 
pagnie s'obligea,  par  reconnais- 
sance, à  postuler  désormais  pour 
administrateur  le  duc  régnant 
de  Mecklenbourg  -  Schwerin  , 
et,  apr^s  l'extlnclton  de  cette 
ligne ,  le  duc  de  Gustrow. 
(Buchholz,  p.  49^0  I-^  P^'''  '^^ 
Westphalie  lui  confirma,  l'an 
164^  ,  la  possession  de  cet 
év2ché  et  de  celui  de  Ratze- 
bôurg,  pour  en  jouir  comme 
de  principautés  héréditaires  et 
séculières,  avec  le  droit  de  suf- 
fragL-  à  la  diète  de  l'empire.  Par 
le  même  trailé  de  paix,  il  fui 
autorisé  à  réunir  à  ses  do- 
maines, les  prébendes  des  cha- 
noines après  leur  mort.  On  Lui 
aibandonna,  de  plus,  les  com- 
manderies  de  Mirow  et  de  Né- 
merow,  de  l'ordre  de  Malte. 
Son  neveu,  Gustave-Adolphe, 
çut  ensuite  la  dernière  avec  une 
prébende ,  dans  chacune  des 
cathédrales  de  MagJebourg  , 
d'Halberstadt  et  de  Strasbourg, 
fK)ur  avoir  cédé  à  son  oncle 
i'évéché  de  Ratzebourg.  Wis- 
mar  resta  au  pouvoir  des  Sué- 
dois avec  le  fjrt  de  Walfisch , 


sait  point  de  ré{>andre  des  au- 
mânes  sur  les  indigents  (Beehr^ 
p.    i333).   Il  avait  été   marié 
trois  fois,   1®.  l'an  i6oë,  avec 
M  ARGUE  rite-Elisabeth, 
fdle  de  Chrisiophe  de  Mecklen- 
bourg ,  évêque  de  Ratzel)ourg , 
morte  le   16  décembre  ij6i6; 
a",  le  aS  mars  1618,  avecEu^ 
SABETH ,  lille  de  Maurice,  land» 
grave  de  Hesse-Cassel ,  morte 
sans  enfants,  le    16  décembre 
162S  ;    3".    l'an    1G36  ,    avec 
Eléûrore  -  Marib  ,   fille   de 
Christian  I ,  prince  d'Anhalt-' 
Bernbourg,  décédée  à  Strelitz,'j 
l'an    ifcSy.   Du  premier  lit ,  il  < 
laissa  Sophie-Elisabeth ,  femmes 
d'Auguste  de  Brunsvvick-Woi-  • 
fenbultel,  et  Christine  -  Mar-< 
guérite  ,  mariée  à  François- Al- 
bert ,  duc  de  Saxe-Lawenbourgi  j 
puis  à  Christiern- Louis  ,  duc  j 
de  Mecklenbourg  -  Schwerin* 
Du  troisième  lit  sortirent  Gus- 
tave-Adolphe,  qui  suit;  eti 
trois  filles. 

GUSTAV  E  -  ADOLPHK 

i636.  Gustave -Adolphe, 

né  le  a6  février  i653,  et  suc—' 
cesseur  du  duc  Jean-Albert , 
son  père,  fut  en  même  tem» 
élu  administrateur  de  l'évêché 
de  Ratzebourg.  Il  eut  pour  tu- 
teur malgré  sa  mère  qui  pré- 
tendait à  cette  fonction,  Adol- 
phe-Frédéric, son  oncle,  duc 
de  Mecklenbourg  -  Schwerin  , 
qui,  Payant  emmené  à  Schwe^^ 
rln,  l'y  fit  élever  dans  le  Lu- 
théranisme. Ayant  obtenu  çe~ 
ni'am    aiatisy  il  fut  inauguré. 


Ift  bailliage  de  JSiencloster^  la  Via  iCS4^  il  Gustrow.  S'a  mort 


336 


^«SïioSÔÏÔëÏBBÏSTOIIÎQOl 


péninsule  de  Pnel,  cl  le  port 
de  Warnemunde.  (BuclihoU, 
pp.  519-534.)  Le  duc  Adolphe- 
Frédéric  finit  ses  jours  le  24  fé- 
vrier i658 ,  après  avoir  épousé, 
1*.  Pan  i6aa,  Anne-Marje, 
fille  d'Ennon ,  comte  d'Oost- 
J'rise,  morte  le  5  septembre 
1634  ;  20.  le  i5  février  i635 , 
Marie- Catherine,  fille  de 
Jules-Ernesl,  duc  de  Bruns- 
wick -  Danneberg  ,  morte  le 
1*'.  juillet  i665.  Du  premier 
lit,  il  laissa  Christicrn,  qui  suit  ; 
Charles,  qui  fut  colonel  au  ser- 


arriva  le  26  octobre  1696.  De 
Madeleine -Sibylle,  Bile  de 
Frédéric,  duc  de  Holstein-Got- 
torp  ,  qu'il  avait  épousée  en 
1654  (morte  le  20  septembre 
1719),  il  ne  laissa  que  desGlles, 
dont  les  principales  sont  :  So- 
phie, femme  de  Chrélien-Ulric, 
duc  de  Wurtemberg  ;  Marie- 
Emilie,  mariée  à  Frédcric- 
Guillaumc,  électeur  de  Bran- 
debourg; Louise,  femme  Je 
Frédéric  IV,  roi  de  Danemarck; 
et  Marie  ,  femme  dMdolphe- 
Frédéric,  duc  de  Strelilz. 


vice  des  Suisses  ,  mort  sans  al- 
liance le  19  août  1670;  Jean-Georges,  décédé  le  9  juillet  1675, 
après  avoir  épousé,  le  2  février  précédent,  Elisabeth ,  fille 
d'Antoine-Ulric,  duc  de  Brupsmck;  Gustave-Adolphe t  cha- 
noine de  Strasbourg,  mort  le  i4  mai  1670;  et  deux  filles, 
dont  l'une,  Anne-Marie,  épousa,  l'an  1647,  Auguste,  admi- 
nistrateur de  l'archevêché  de  Magdcbourg.  Du  second  lit , 
Adolphe-Frédéric  laissa  deux  fils,  dont  l'aîné,  Frédéric,  duc 
de  Grabow,  eutde  Wilhelmine,  sonépouiC,  fille  de  Guillaumc< 
Christophe ,  landgrave  de  Hessc-Hombourg,  trois  fils  ,  Fré- 
déric-^Guillaume ,  Charles-Léopold  ,  et  Chrétien- Louis,  avec 
une  fille,  Sophie- Louise,  troisième  femme  de  Frédéric  1,  roi 
de  Prusse,  Adolphe-Frédéric,  le  deuxième  fils  du  second  lit  du 
duc  Adolphe-Frédéric,  vint  au  monde  après  la  mort  de  son 
père  ,  et  fit  la  branche  de  Mecklenbourg-Strelitz  (*]. 


(*)  OUCS  OS  ST^SJLIXZ. 

ADOLPHE-FRÉDÉRIC  L 

i658.  ADOLPHK-FftÉDÉRlc,  né  posUlume  d'AdoIphe-Fr^deric,  dnc 
àe  Schvcnu  ,  et  de  Mnrie-Catherioe  àe  Brunsvrick-Dannebcrg ,  le 
19  octobre  i^SS,  ^ut  pour  sa  part,  de  l'héritage  paternel ,  Strelilx 
avec  ies  Aépeadaacts.  Le  duc  Chrisli.em-Louis,  snb frère,  ne  lui  avait 
d'abord  assigné  qu'un  modique  apanage  pu  pension  viagère.  Ce  f|it  le 
duc  ôuitave- Adolphe  de  Gustrpw  qui  lui  doQna  Feldiibourg  etStrcliU 
a\  te  sa  fille.  (  Burnhoir. ,  p.  535.  )  Adolphe-Frédéric  tpourut  le  13  mai 
1706.  Il  avait  épousé,  1".  le  34  septembre  1684,  Maa'B  ,  dlle  de  Gus> 
^ve-Adolphe,  dnc  de  Mecklenboure-Gustrow  (morte  le  i4  janvier 
1701  ) ,  doot  il  lÛHa  Adalphc-Frédénc,  qiii  «uil  j  Ou$ta>c-Carolmc  , 


i 


m 


CHRISTIERN-LOUIS  I. 

'  k658.  Çhristiêhn-Louis  ,  fils  aîné  du  Juc  Adolphe-Frédé- 
l^ic,  s^empara  de  loaic  $3  succession  des  qu'il  cul  ferme  le« 
yeux,  saos  égard  pour  son  teslaoïent  fait  en  iB54:)  l>ar  lequel  il' 
donnait  à  Cnarles ,  son  second  fils ,  la  principauté  de  Ratze- 
bourg,  et  i  Jean-Georges,  le  troisième,  celle  de  Scliwerin; 
£.es  deux  princes  lésés  lui  intentèrent,  à  ce  sujet,  au  conseil 
aulique ,  un  procès ,  dont  ils  ne  virent  pas  la  fux.  Mais  après 
Ibur  mort,  Cnristiem- Louis  fut  obligé,  Taa  iQSiy  de  s'accom- 
inoder  avec  ses  autres  frères. 

Christiern  avait  épousé,  l'an  iGIio,  Marguerite,  fille  de 
Jean-Albert,  duc  de  Guslrow ,  dont  il  se  fit  séparer,  l'an  i663, 
par  sentence  d'une  commission  qu^il  avait  élatlie,  pour  s'être 
clandeslinemenl  retirée  chez  sa  sœur  Sophîe-Iilisabeth  ,  femme 
d'Auguste,  duc  de  Brunswiclc-Wolfenbullel.  S'étanl  rendu,  la 
même  année,  à  Paris,  il  y  embrassa  la  religion  catholique.  A.  la 
confirmation  où  il  eut  pour  parrain  Louis  XIV,  il  prit  le  non» 


. ffVCS  DR  STAEhlTti     - 

femme  ie  dirîitîexn-Louîs,  duc  de  Mccklertbourg-Schwerin  ;  a"  le 
.20  juin  1702,  JeaoKE,  fille  de  Frcdéiic  I,  dur  de  Saxc-Gotha  , 
morte,  le  29  juillel  «704,  satlj  cnfantj  ;  3°.  CATrtEBi.sE-EiiiiLiE- An- 
toinette ,  fille  de  Chrétieu-Guillairtne ,  prince  de  Sr hw.-krtbourg- 
4Bondeisbau4en  ,  morte  le  i  novembre  I75i,  dont  il  eut  Chjrleï-Loui5~ 
Frédéric,  qui  viendra  ci-après. 

ADOLPHE-FRÉDÉRIC  U. 

1738.  AootPiii-FniDBiiic  II,  né  le  j-  juin  1666,  succt-da  an  duc 
Adulplie-Frédéiic  1 ,  son  père,  sous  la  tutelle  de  Charles  XII,  roi  dfe 
Suéde,  cl  de  Georges-Louis,  électeur  d'Hanovre,  depuis  roi  d'Aiiglc' 
lerre.  U  mourut  en  1749-  DoaoTHEE-SoPHiE  de  Holstein,  qu'il 
avait  épousée  le  11  avril  170^,  le  fit  père  de  Marie-Sophie,  morte,  à 
l'âge  de  dix-huit  ans,  eu  172b,  el  d'une  autre  iillc  morte  en  bas  âge. 

CHARLES-LOUIS-FRÉDÉDIC  I.  ! 

1749'  C«AJii.BS-LoDis-FaàDiRic  I,   né  le  fl3  fdvrier  1708,  juc- 
"ccueur  d'Adolphe-Frédéric,  son  frère,  mourut  le  m  décembre  I75a. 
L  avait  épousé,  le  5  février  1735,  Elis abeth-Albertine  .  fille  d  Er- 
lest-Fiédcric  ,   landgrave    de  Saxe-'ilildbourghaujien  .    dont    il   eut  , 
.\dolphe-Frederic  ,  qui  suit-,  a°.  Chiirles-Louis-Fredéric  II,   qui 
lui    succéda;    3°.    Ernest  -  Goltlob  -  Albert ,    né   le '37    août    '7  .a; 
'4°.  Oedl'ges- Auguste,  né  le  16  août  174^^  ^°'  Un'étiénDe-Sopbii.Q 


XYI. 


43 


^ 


33S  trfMTsôtôort  ftisfontQtÉ 

de  ce  monarque.  Son  mariage  ayant  ensuite  élë  déclaré  nul  po 
cause  de  parenté,  il  en  conlracla  un  second  en  iG65 ,  avec  ls\- 
ESLI.E-A»GÉUQUE  DE  MONTMORENCI-BOUtEVILLE ,  seeiir  Jb 
maréchal  de  Luxembourg.  Après  avoir  fait  un  frailé   d'alliancfc^ 

1)erpéluelle  avec  ta  France ,  il  conduisit  son  épouse  dans  le  Mec»  ' 
:lenbourg.  Mais  ne  pouvant  se  plaire  en  ce  pays,  elle  l'obligea ^j 
Tan  1671,  de  la  ramener  en  France,  où  il  passa  la  plus  grande 
|)aitie  du  reste  de  ses  jours,  après  avoir  établi  des  gouverneurs 
dans  ses  étals.  ^ 

Chtislicrn-Louis  était  si  dévoué  h  la  France,  qu'en  x665  cl;l 
iG6(i  il  élait  résolu  d'échanger  le  Mecklenbourg ,  avec  l'électeur 
de  Brandebourg,  pour  le  ducbé  de  Clèves.  Mais  l'électeur,  quoi- 
que sollicilé  par  Louis  XIV,  ne  voulut  point  entendre  à  la  pro»  1 
position  qui  fui  en  fut  faite,  Chrisliern-Louis  se  brouilla  depuis 
avec  le  monarque  français,  qui  le  fit  enfermer,  Tan  1684.,  at^ 
ch&teau  de  Vincennes.  Le  vrai  motif  de  cet  emprisonnement  «  j 
qu'on  eut  soin  de  déguiser,  était  le  refus  obstiné  que  le  duc  £ai-«.j 
sait  au  roi ,  de  se  réconcilier  avec  sa  femme. 

Christicrn-Louis  eul ,  ainsi  que  son  cousin  Gustave- Adolphe,^ 
duc  «le  Gustrow,  des  difficultés  avec  les  états,  pour  des  impo-» 


DUCS  DE  STRELITZ. 

Albertine,  née  le  6  décembre  173S,  cfaanoinesse  de  Her^ordeni 
6°.  Sophie-Cbarlatte ,  née  le  19  mai  t744>  mariée ,  le  8  septembre 
1761,  à  Georges  III ,  rui  de  la  Grande-Bretagne,  morte  le  17  no-t 
vembre   1818. 

ADOLPITE-FRÉDÉRIC  IH. 

lySa.  ADOLPHE-FnÉDèRic  III,  né  l«  5  mai  1788,  succéda  le  (i 
décembre  lySa  à  son  père,  le  duc  C  ha  ri  es-Lo  vis-Frédéric  11  est  Btort| 
laas  postérité  le  a  juio  I7g4- 

CHARLES-LOUIS-FRÉDÉRIC  II ,  oïahd-doc. 

t7g4-  CBAaLES-Loi'is-FnÉDiBic  II,  né  le  10  octobre  'i'J^i  ,  iuc«| 
réda  à  &on  fiére  le  a  juin  1794*  <!'  pi'''  le  titre  ùe  gratiJ-àye  en  i8i3i  ' 
Il  mourut  le  G  novembre  lUiG,  ayant  épouse,  i».  le  18  septembre 
1768,  Frédéri que-Caroline,  fille  de  Georgvs-Guillaunie,  prince  de 
Iie5se-Uarmsladt ,  morte  le  aa  mai  178a;  a*,  le  a4  septembre  17841., 
Gbarlotte-V^'ilhcImiDc,  sœur  de  la  précédente,  morte  le  la  déc«mbrsJ 
1 783.  Ses  enfants  furent ,  ' 

Du  premier  lit  : 

1».  Gcorges-Frédéric-Charles- Joseph,  qoî  suit; 

a".  (Îluirlotte-Georgine-Loùise-Frédérique,  née.  le  i7noyembra 
1760,  mariée,  le  3  septembre  178S,  à  Frédéric,  duc  de  Sas»* 
IlilJbourghauiea  ,  morla  le  i4  0iaii8i9;  '  ' 


titê  nVCS  DK  HECKLETCBOUnC.  f3(^ 

aitions  qu'il  prétendait  établir  sans  leur  conseiftement.  L'enw 

Eereur  interposa  vainement  son  autorité  pour  les  faire  ces:>pr. 
>e  préjudice  que  causait  au  Mecklenbourg  la  longue  absemu 
de  Cbnsliern-Louis,  ne  disposait  nullement  les  étals  à  sccondcir 
ses  vues.  î/an  1689,  à  l'occasion  de  la  guerre  qui  s'elcva  entre 
la  France  et  l'empire,  il  quitta  Paris  pour  se.  retirer  à  la  Haic^ 
où  il  mourut,  sans  hoirs,  le  sli  juin  i(>92.  Sa  femme  le  suivit 
au  tombeau  Tan  iGgS. 

FRÉDÉRIC-GUILLAUME. 

1692.  Fbêdéric- GciLLAUME  ,  né,  le  28  mars  1675,  de 
Frédéric,  duc  de  Grabow,  et  de  Wilhelmine  de  Hesso,  s'élnnt 
mis  en  posse^inn  des  états  Je  Cliristiern  Louis,  son  oncle,  eut 

Kur  compétiteur  Adolphe-Frcderic ,  frère  de  celui-ci,  avec 
juel  il  s'accommoda  l'an  i^ç)ï^.  lUais  les  contestations  s'élant 
renouvelées,  l'année  suivante,  après  la  mort  de  Gustave- Adol- 
>he ,  duc  de  Gustrow,  ils  tirent  cns<'rable,  par  la  médiation 
es  commissaires  impériaux,  le  8  mars  1701 ,  une  convention 


S, 


SVCS  DB  STRELITZ. 

3°.  Thérc^e-MalhifcJr-Arrielie,  née  1«  5  avril  1773,  mariëe  ,  le  a-'i 
mai  iySg,  avec  Charles-Alexandre,  prince  tie  la  Tour  et 
Taxis  ; 

4°.  Loulse-.\ugustc-Wilhelniine- .Amélie,  n^c  le  10  mars  «776» 
mariée  .  le  34  Hécembrc  I7g3,  à  Freddric-Guillaurae  111  ,  ryi 
de  Pnisse ,  morte  le  19  juillet  1810', 

5".  Frédcrique-Caroline-Sophi;  ,  nde  le  a  mars  1778,  maricV, 
1°.  le  26  décembre  lygi  .  à  Louis,  prinre  Àe  Pnis.se  ,  frère  du 
roi,  mort  le  a8  décembre  1796:  a",  le  10  dcVenibre  1798,  à 
Frédéric-Guillaume,  ptinre  de  SoIras-Uraunt'eU,  mort  le  li 
avril  181 4;  3°.  le  ag  mui  181  S,  à  Ernest-Auguste,  duc  de 
Cumberland ,  iib  de  Georges  lU  ,  roi  de  la  Grande-Bretagne; 

Du  second  lit  I 

6*,  Charles-Fréd(?nc-AugiJsl(*>  né  le  3o  novembre  i7fS,  lienle- 
nant-général  au  service  de  Prusse. 

GEORGES-FRÉDÉRIC-CHARLES-JOSEPH. 

i8i6  GEonoES-FnÉDiR»c-CH.A.BLE3-JosEPH ,  grand-duc  re'gnant 
de  Merldenbourg-Streliti,  né  le  13  aot^t  i77q.  a  épouse,  le  ta 
août  1817,  Marie-VViihelmine ,  fille  de  Frédéric,  landgrave  de 
He^se-Cassel,  née  le  ai  janvier  179&  De  ce  mariage  est  oée  uce 
princesse,  le  3i   mai  181  S. 


-?^o  "  "OWflfNOLOGIE   HlSTOnrQÔÎ"' 

■qui  rendit  Adolphe- Frédéric  possesseur  de  la  principauté  Je 
Ralzebourg,  «11-  b  seigneurie  de  Stârgard,  et  des  commandericS 
de  Mirow  et  de  Némerow,  avec  nne  pension  annuelle  de  ncnf 
mille  écus  à  (tercevoir  sur  les  péages  de  lloitzenbourg.  Le  droit 
de  prinaogéniture  fut  alors  élalm  de  nouveau  pour  lc5  deux 
lignes ,  avec  le  droit  de  succession  réciproque  à  rexlinction  de 
l'une  des  deux.  Frédéric-Guillaume  mourut,  le  3  juillet  lyi^» 
gins  laisser  dVnfanU  de  Sophie-Cuahlotïe  ,  fille  de  Charles, 
landgrave  de  Hessc  Ca&sel,  qu'il  avait  épousée  le  a  juÎQ  1704* 
morte  le  60  mars  1749' 

CHARLES- LEOPOLD. 

1710.  Ch ARLES- LÉOPOLb,  né  le  26  novembre  1679,  ayant 
succédé  au  duc  Frédéric- Guillaume ,  son  frère,  eut,  avec 
les  étals  du  pays,  des  querelles  qui  durèrent  pendant  la  plus 
grande  partie  de  sa  régence ,  par  rapport  aux  impositions.  Un 
subcide  de  cent  vingt  mille  florins,  qu'il  voulail  faire  sup- 
porter également  aux  nobles  et  aux  roturiers  ,  fut  la  principale 
cause  de  la  discorde.  Les  premiers,  s'ctant  pourvus  au  conseil 
aulique  contre  celle  exaction,  obtinreiil  un  rescrit  de  Teni- 
pcreur,  dont  le  duc  ne  tint  compte,  11  se  tenait  fort  alors 
de  l'appui  du  czar  Pierre  le  Grand,  qui  lui  fournit  deux  régi- 
ments pour  contraindre  lesVebelles.  L'empereur,  de  son  côté, 
nomma  une  commission  militaire,  composée  d'hanovriens  et 
de  hrunswickois,  pour  faire  exécuter  son  rescrit.  Ces  troupes, 
étant  entrées  au  nombre  de  treize  mille  dans  le  Mecklenbour^, 
forcèrent  à  la  retraite  le  général  Schwerin  ,  qui  s'était  mis 
en  devoir  de  leur  résister;  après  quoi,  elles  s'emparèrent  de 
presque  toutes  les  pinces  du  p^ys.  Le  duc ,  pour  se  ménager 
une  réconciliation  avec  l'empereur,  licencia  une  partie  des 
troupes  qui  étaient  à  sa  solde.  Celles  qui  restaient  faisaient 
la  garnison  de  Sch^verin  et  de  Duémitz.  Ce  fut  dans  cette 
dernière  place  qu'il  transporta  sa  résidence.  En  1720,  il  fit 
un  voyage  à  Vienne ,  où  il  obtint  l'évacuation  de  la  ville  de 
Sch^verin,  la  diminution  des  troupes  d'exécution,  et  un  dé- 
lai du  paioment  des  frais  de  la  commission  établie  contre  lui.  A 
son  retour,  ayant  découvert,  en  1722,  une  conspiration  for- 
mée pour  le  faire  périr  avec  sa  famille,  il  se  retira  à  Danizick, 
avec  sa  femme  et  sa  fille ,  qui  de  là  se  rendirent  à  Pélersbowg, 
pour  ne  plus  le  revoir.  Le  décès  de  sa  mère,  arrivé  en  1722, 
lit  renaître  des  contestations  entre  lui  et  Christicrn- Louis, 
son  frère,  qui  fut  soutenu  par  la  cour  impériale.  La  cour 
de  Russie  continua  sa  protection  à  Charlcs-Léopold,   mfim« 


vns  bÎJCS  Ttï  MECKLEKBO0ftG.*  3^10 

•épr^s  la  mort  de  Pierre  le  Grand.  L'an  1728,  le  conseil  auli-'- 
que,  par  décret  du  11  mai,  dénoailla  Charles- Léopold  di 
ses  élats ,  dont  il  donna  l'adrainislralion  à  Christiern-Louis, 
aon  frère.  Les  minisires  de  Franice,  de  Suède  et  de  Danemarck^ 
à  la  cour  de  Vienne,  firent  leurs  représentations  à  cette  mâmè  ' 
cour,  contre  cet  acte  d'autorité;  mais  elle  ne  changea  riea  1 
à  ses  dispositions.  Le  décret  du  conseil  aulique  fut  confirmé! 
le  ^5  mars  lySS,  et  le  mandat  de  l'empereur  fut  afficlié  dan»  1 
le  MecklenbtJurg.  Le  duc  Christiern-Louis  ayant  pris  les  rêne»i 
du  gouvernement,  Charles  -  Léopold  publia  contre  lui,  le  5* 
■août,  un  édit  avec  ordre  à  tous  les  paysans  de  la  Vandalie  , 
de  s'armer  pour  sa  défense.  11  fut  obéi.  Les  paysans,  au  nom- 
bre de  dix-huit  mille  hommes,  causèrent  un  tel  désordre  dana 
le  paj's,  (]ue  Christiern  -  I^uis  fut  obligé  d'en  sortir.  Mais 
ayant  succombé  dans  quelques  escarmouches  avec  les  troupes 
aexécution  du  cercle,  ils  se  dispersèrent,  Schwerin  et  Doémitz 
tenaient  toujours  pour'  Charles  ~  Léopold.  Des  troupes  de 
Schwarzbourg  et  de  Holsleiii ,  étant  entrées  dans  le  Mec- 
klenbourg,  viennent  se  présenter,  le  a  février  fj'6S ,  devant 
la  premièie  de  ces  deux  villes,  qu'elles  emportèrent,  ainsi 
que  le  château,  te  q  du  même  mois.  ICtant allées  ensuite  som- 
mer le  commandant  de  Docmitz  d'ouvrir  ses  portes  à  l'adminls- 
ttaleur,  elles  essuient  un  refus  et  une  résistance  qui  conservèrent 
à  Charles- Léopold  cette  place  importante.  Il  était  retiré  alors 
à  VVismar ,  qu  il  quitta,  l'an  1741 ,  pour  se  rendre  à  Doéraitz, 
dans  l'espérance  que  la  mort  de  l'empereur  Charles  VI ,  arrivée- 
le  20  octobre  1740,  lui  rouvrirait  l'entrée  de  ses  étais,  ea 
faisant  cesser  le  conseil  aulique.  Mais,  à  la  demande  de  la 
noblesse  mecklenbourgenise,  le  conseil-vicaire,  établi  a  Dresde,' 
confirma  la  commission  et  radminisLratron  données  ci  devant 
à  Christ iern-Louis.  L'espoir  que  Charles-Léopold  fondait  sur 
,les  secours  d'Anne,  sa  fille ,  élevée  à  la  dignité  de  régente  d« 
Russie,  fut  encore  frustré  celte  année  par  la  révolution  arrivée 
dans  ce  empire.  Enfin,  las  d'être  le  jouet  de  la  fortune,  il  alla 
passer  le  reste  de  ses  jours  "a  Doémitz ,  oîi  il  mourut  le  28 
novembre  1747.  1'  a^'^it  épousé,  1".  le  aj  mai  1708,80— 
PiiiEHEpvvtc.E ,  fille  de  Henri -Casimir,  prince  de  Nassau- 
THctz,  dont  il  se  fil  séparer  le  2.  juin  1710,  morte  le  1  mars 
•1734;  2°.  le  19  avril  i7i<i,  CATHtLUiNE-IvANOWNA,  fdle  do 
'J'eaii-\lexiowitch  ,  c7Jr  de  Russie,  morte  h  Pélersbourg  le 
•^5  juin  1703.  Du  second  lit,  il  eut  Elisabeth  -  Catherine  — 
Christine,  née  le  f8  décembre  1718,  élevée  en  Russie,  où. 
la  czarine  Anne  lui  fit  prendre  son  nom  l'an  17. Ha,  mariée, 
Je  14  juillet  1735,  avec  Anioine-Ulric,  prince  de  Brmis>vick-- 


■ 


34^  CHROHOLOGIE  HISTORIQUE 

Bevern,  nommée  rrgente  après  la  mort  de  la  czarine  Ai 
déposée  la  même  année,  et  transférée  avec  sna  époux, 
bord  à  Riga,  ensuite  dix-  huit  mois,  ou  plutôt  deux 
et  demi  après,  à    Kolmogori  ,   où  elle  mourut  le    t8 
*746.  (Voyez  la  Russie), 

CHRISTIERN-LOUIS. 

1747.  Christiern  -  Louis,  duc  de  Gustrow,  né  le  i5 
mars  16S8 ,  nommé  administrateur  du  duché  de  Mecklen- 
bourg  -  Schwerin ,  par  décret  du  conseil  aulique ,  en  lyaS. 
n^exerça  paisiblement  cet  emploi  que  depuis  1741-  ^1  succéda^ 
Tan  1747  T  dans  le  duché  à  Charles-Léopolu,  son  frère, 
mourut  le  3o  mars  1756.  Il  avait  épousé,  le  i3  novembi 
1714,  Gustave-Caroline,  fille  d'Adolphe-Frédëric  I ,  di 
de  Mccklenbourg  -  Slrclilz  ,  morte  le  i.>  avril  1748,  don^ 
il  laissa  Frédéric,  qui  suit;  Louis,  chevalier  de  TAiglc  Lbnç  ' 
né  le  6  août  i7a5,  mort  le  li  septembre  1778,  qui  épous 
Charlotte  -  Sopnie  de  Saxe  — Cobaurg,  née  le  a4  septembre 
1781  ;  et  deux  filles. 

FRÉDÉRIC. 

1^56.  Fréoéric,  né  le  19  novembre  1717,  successeur 
Christiern-Louis,  son   père,  dans  les  duchés  de  Schwerin 
de  Gustrow ,  épousa ,  le  a  mars   1 746 ,   Louise  -  Fhédiîri^I 
QUE,  fille  de  Frédéric-Louis,  prince  de  Wurlcmbcrg-SlutlgarJ 
Il  mourut  le  24  avril  178S. 

FREDERIC-FRANÇOIS,  grand-duc. 

1785.  Frédéric-François,  né,  le  lodécembre  175G, 
Louis,  frère  puîné  du  duc  Frédéric,  et  de  Charlotle-Sophr 
de  Saxc-Cobouré ,  succéda  à  son  oncle  le  24  avril   1785. 
9  pris  le  titre   de   grand-duc  en.i8i5.   Il  a  épousé,  le  i  juit 
1775,  Louise  de  Saxe-Gotha,  née  le  9  mars  1756,  morte 
le  i".  janvier   1808.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

i».  Frédéric-Louis,  grand  duc  héréditaire,  né  le  iSjoin', 
1778,  marié,  1".  le  a3  octobre  «7^9,  avec  Hélène- 
Pauiowna ,  grande-duchesse  de  Russie,  fille  de  Paul  1, 
morte  le  a4  septembre  v8o3;  2".  le  »•'.  juillet  j8to, 
avec  Caroline- Louise,  fille  de  Charles-Auguste,  grand- 
duc  de  Saxc-Wcimar ,  morte  le  ao  janvier  1S16;  .^". 
le  3  nui  1818  ,  avec  Auguste- Frédcrique ,  née  te  a8  n<^ 


vembre  1776,  fille  de  Frédéric  Louis ,  landgrave  de 
Hesse-Hombourg.  Les  en&nts  da  grand-duc  héréditaire 
.font; 
■  '  .  .  .  ■■  Du  prmieriiit 

a.  Paul-Frédéric,  né  le  i5  septembre  1800; 

b.  Marie-Louise-Frédérique-Alexandrine-Elisabelh*; 
Charlotte-Catherine,,  .née  le  3i  mars  i8o3: 

Da  second  Ut  : 

c.  Albert,  né  le  11  février  i8ia; 

d.  Hélène,  qé(i  .ie.  ^4  janvlçr  1.81^; 

a*.  GustaVéi-Gruillauïâe,  fté''lé  3i  janvier  1781  ; 
3*.  Charles-Auguste-Chrétien,  né  le  a  juillet  178a; 
4**'  Adolphe-Frédéric,  né  le  18  décembre  I785; 
S^.  Charlotte  -  Frédérique ,  .  née  le  4  décembre  1784/ 

mariée,  le  11  fuiii  1006,  ï  Ctmsti«n>FrédériC|  prince 

cfe  Banemarck  (séparée). 


T 
i. 


I 


Bl-kii.^.JiJ  .1>«L-. 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES 


PÙCS  DE  POMÉRANLE. 


IMIMIMnAWkIliMMfVMWMAfM 


XiA  Pomëranie,  dont  le  ndm  vient  du  sclavon  Po-mor, 
mare^  sVtend,   dans  le   sens   le   plus   général,  le  long  de 
tner  Baltique,   depuis  le  Mecklenbourg ,  jusqu'à  la  Yistulci 
qui  la  sépare  de   la  Prusse ,  et  était  autrefois  bornée   par  U 
marche  de  Brandebourg  et  de  Pologne.  Lorsque  les   Goths^ 
les  Vandales,  les  Francs,  les  Angles, les  Longobards,  ou  Loin-' 
bards,  et  tant  d^autres  nations  germaniques  qui  ont  détruikj 
l'empire  romain  et  fondé  presque   toutes  les  monarchies  del 
r£urope,  eurent  quitté  les  bords  de  la  mer  Baltique,  de  la 
Vistule,  de  l'Oder  et  de  l'Ëlbe,  leur  ancienne  patrie,  la  na- 
tion sarmatique   des  Sclaves,  ou  Venèdes,  occupa  ces  régions 
abandonnées,  et  établiF^nlre  l'EIhe  et  la  Vistule  un  puissant 
empire  divisé  en  plusieurs  états,  dont  le  principal  fut   celui 
qui  depuis  a  été  nommé  Foméranie,  J^es  noms  Je  Slaves ,  ou 
Sclaves,  et  de  Venèdes,  sont   synonynies  ;  car  les  souverains 
de  Poméranic,  qui  prennent  dans  leurs  chartes  latines  le  titre 
de  Ducts  Slaoorum,  ou  Slai'iix,  y  substituent  toujours  celui  de 
ducs  des  Venèdes  dans  leurs  chartes  allemandes ,  Henuge  con 
Wendcn.  Dans  le  partage  que  Mistivoi,  roi  des  Sclaves^  ou 
Venèdes,    fit  de   ses  états,  il  laissa   ta  partie  occidentale  i 
Udon,  son  fils  aîné,  et  la  Poméranie  à  ses  deux  autres  (ils^ 
Ralibor  et  Bogislas.   Ralibor   eut  plusieurs  enfants  qui  mou- 
rurent avant  lui  sans    postérité.  Bogislas  eut  un  fils   nommé 
Suantibor ,  qui  soutint  une  longue  guerre  contre  le  Danemarck 
et  la  Pologne;  c'est  à  ces  derniers  que  remonte  la  généalogie 
tvrtaine  et  ooa  interrompue  d«s  ducs  de  Slavic  et  de  Pomé; 


CHRON.    HtSt.   DES  DUCS  DE  ÏOMêRANIE. 


3|$ 


ranîc.  Suanlibor,  qui  mourut  en  1 107  ,  laissa  quatre  fils,  War- 
tislns,  llatibtir ,  Ilugislas  et  Suantopulk.  lÀ's  princes,  ou  Ju 
moins  les  deux  aîni's ,  cmbrassèrenl  le  Cbrisli.inisiiie.  Au  par- 
tage que  Suanlibor  lit  de  ses>  étals,  les  deux  aînés  eurent  pour 
leur  pari  le  pays  qui  s'élend  depuis  le  Mecklenboure  jusqu'à 
la  pfliLc  rivière  de  Grabd,  qui  cùide  près  de  la  ville  de  Slave, 
dans  la  région  appelée  alors  la  Slavie  et  la  Cassubie  ;  c'est  ce 
qu'on  peut  appeler  la  Poméranie  cilérieurc,  qui  appartient  â 
la  branche  aînée,-  et  toute  la  partie,  depuis  la  rivière  de  Grabo 
jusqu'à  la  Yislule,  (pii  est  la  Poméranie  proprement  dite, 
érbut  en  parlaee  aux  deux  puînés  ,  Ijogisbis  et  Suaiilopeik  , 
qui  forment  la  branche  de  la  Poméranie  de  Danizick.  (\ojez 
r.tlle-ci  plus  bas.  )  Kes  princes  de  la  branche  aînée  ,  des<en- 
danis  de  Wratislas,  furent  établis,  lanlôl  à  .Sietiin  ,  lanlrU  k 
Wolgast,  à  Demmin  et  auire  part.  Vers  la  (in  du  douzième 
siècle  et  au  commencement  du  treizième,  ces  princes  portaient 
dans  leurs  chartes,  lanl(it  le  titre  de  duis  de  Slavie,  lanlùl 
celui  de  ducs  de  Poméranie  ;  et  quelquefois  ils  réunissaient 
tous  les  deux  (j).  Après  le  milieu  du  treiiiéme  siècle,  Jusqu'à 
la  (in,  ils  prenaient  rarement  le  litre  de  ducs  de  Poméranie, 
et  se  nommaient  orJinaiiemenl  ducs  de  Slavie  et  de  Poméranie, 
à  «|uoi  ils  ajnulaieiU  souvent  le  non»  de  l'endroit  où  ils  faisaient 
leur  résidence,  comme  ducs  de  Slellin  et  ducs  de  Dcmmin* 
mais  rarement  celui  de  Wolgasl.  Quelque  tctns  après  l'extinc- 
tion de  la  branche  de  Danizick,  qui  portail  unicpiemenl  le  litre 
de  duc  de  Ponnéranie,  les  princes  de  la  branche  aînée  l'ajou- 
tèrent constamment  à  ceux  de  Sbvie  et  de  t'assubje  ,  de  sorte 
qu'il  est  devenu  dans   la  suite  lu    litre   principal  et   celui   de 


(i)  BogUlas  I  prend,  dans  un  di;rlAine  de  l'an  1186  ou  environ,  le 
litre  de  Leutilie  Dut.  I.' «éditeur  de  ci't  acte,  M.  dt  Dregcr,  remarque, 
page  'i-j  du  Code  diplomatique  de  PomJranie,  (|iic  re  litre  ne  s'offre 
point  dans  les  rharlrs  des  iiuU-t'i  ducs  de  Purnrranie,  ni  danx  d'autres 
de  Bogislas  nièiiie  ;  rn^xi  il  se  trompe,  car  M.  (jeikeii  a  publie ,  au 
code  dipluuirill(iuc  Je  UrundeLourg,  lome  III,  p3geS7  et  suiviinles, 
un  diplàinc  de  Cisiniir,  dalt*  de  l'an  1170,  et  muni  du  sceau  de  Bo- 
f;islas  I ,  dont  l'iiisrripllon  porle  :  Boguslitus  Dci gratià  Princfpi  L/u/i~ 
ciorum.  Suivant  une  note  de  l'cdilcur,  page  y?,  c'était  le  litre  géne'ral 
que  les  anciens  Saxons  Juiin;iicnl  auK  diltereiVles  peuplades  de  Slaves 
qui  liabitaient  CCS  conltées.  Il  romprend  les /Mi-i/ff/y',  \es  Ifevtf//i ,  le» 
JBfizani ,  les  Slorlerani,  les  Cirn'ptirli ,  etc.  Par  la  suite.  It  nom  de 
Ziufîci  a  élé  donne  laiitiit  à  ua  peuple  à  pari,  laiitôl  à  lou*  les 
liabitutits  de  ces  contrées  ,  comme  ou  le  voit  dans  Lambert  d'A»- 
chalfenbour^  sur  l'ao  loyS.  Heluiold  ne  l'eiuploie  au  contraire  qiid 
Dour  designer  les  Vcuèdes  de  Pcniéranie. 

XVL  44 


54^  ^fïRAtïÔtbétE  HfStbBTlJfrË 

toul  le  duché.  11  faut  encore  oiwener  que  les  durs  <îc  Slâvi 
s'étant  mis  en  possession  ,  qnelr]ue  lems  après  l'exlinclion  df 
la  brandie  de  Dantzick  ,  qui  finit  vers  l'an  i2<iS,  tle  la  parli 
de  ses  domaines  qui  est  entre  le  Grabo  et  la  Leba ,  doni  Slolpi, 
est  la  principale  ville,  ces  princes  se  trouvent  plusieurs  fui 
qualifiés  ducs  de  Stolpc,  tant  dans  ks  chartes  que  dans  l'hi' 
toire. 

WRATISLAS,  OD  WITZLAS,  Et  RATIBOR. 

1107.  Wratislas  et  Ratibor,  fils  de  Suantibor,  et  se 
successeurs  dans  la  Poméranie  citérieure,  reçurent  le  hapt(?ni( 
CD  iia4-  Ratibor,  après  avoir  partagé  riiériiage  palcrnel  avé 
son  frère ,  passa  en  Pologne ,  où  il  épousa  la  fille  du  duc  Ik)-^ 
li'slas  IM.  Wratislas  funila  rév6ehc  de  JuHn ,  iransferc  depui 
à  Camin  ,  et  lui  donna  pour  évoque  Adeibert ,  luissionnairl 
du  pays.  Celle  ville,  bâtie  dans  une  île  formée  par  les  ri 
vières  de  Snine  et  de  Diewenow,  était  dès-lors  considérable^ 
et,  à  la  faveur  de  son  commerce,  elle  s'accrut  telleinenl,  qu'ai 
rapport  d'Adam  de  Bnhne ,  elle  devint  la  plus  grande   cl  I 

1>lus  opulente  de  l'Europe.  Wratislas  étendit  son  domaine  pa 
a  force  de  ses  armes.  U  se  rendit  maître  de  la  nouvelle  Marché 
de  Brandehourg,  côn(|uit  une  partie  de  l'LJckermaick  ,  et  fii 
lue  dans  son  lit,  à  Stolpe,  par  on  scélérat ,  l'an  ji3G.  Ayar 
épousé  Jeanne,  ou  Ide  ,  fille  de  Canut  IV,  roi  de  Danemarck 
morte  en  ti36,  il  eut  d'elle  Bo^islas  et  Casiofiir  ,  qu 
«uivent. 

BOGISLAS  I  ET  CASIMIR. 

n36.  BoGi$L.\s  et  Casimir  succédèrent  en  bas  âge  au  .„, 
Wratislas,  leur  père,  sous  la  tutelle  de  Ratibor,  leur  oncle^ 
qui ,  à  la  nouvelle  de  l'assassinat  de  son  frère,  revint  en  Pomè-1 
ranio ,  de  Pologne  où  il  résidait  depuis  son  mariage ,  poaél 
venger  sémorl  et  prendre  soin  de  ses  neveux.  L'une  de  ses  pre9 
mièrcs  opérations  fut  la  fonJalioii  d'un  év^ché  à  Julin;  ce  c|iM 
fut  confirmé,  l'an  ii4",  par  le  pane  Innocent  I!,  coratne  u J 
le  voit  par  sa  lettre  à  l'evèque  AJi'lbert,  publiée  par  DregerJ 
(Cud,  Difjlum.  Pomeian.  ,  lom.  I,  pag.  1.)  C'est  l.i  qu'on  .ipcr»j 
çoil  mieux  qu'ailleurs  ce  (jui  laisail  alors  partie  de  la  Poméranie, 
savoir  Wollin  ,  Demmin  ,  Tribsées  ,  Gulzknw,  VVolgast  ^ 
■Usetlom  ,  Grosvvin  ,  l'yrilz  ,  Stargard  ,  Sleltin  ,  Camin  ,  Cot-J 
îierg,  Zielbifi,  et  le  district  de  Ifurs  territoires  jusqu'à  la  riJ 
vièrede  Leba.  Ratibor  fît  la  guerre  aux  Luliciens  dunl  on  a  parlél 
ci-dessus,  peuple  idolâtre  cl  ennemi  jure  dn  nom  chn'tieii  :  i( 
kfs  battit  en  dilféienlcs  occasions  ;  et  s'il  ne  les  terrassa  pas  eiM 


*- 1-  ^  ^ 
BES  TJtfCS  DE  POWBnft^SIE."  3^7 

librement,  il  les  mil  du  moins  hors  d'état  de  nuire  aux  progrès 
de  la  vraie  religion.    C'élail,  di».  Valent  in  d'Aichstct ,  proles- 
lanf ,  un  priiict- d'une  [nélé  sincère.  Ayant  appris,  ajotitp-t-ili 
fjue  les  nioincA  «le  Citcaujt  travaillaient  avec  l'év^-que  Adelbert 
à  la  propagation  de  la  foi ,  il  leur  fil  bâlir  à  grands  frais  un  mo- 
nastère à  Stolpe,  et,   de  peur  que  l'indigence  ne  les  détournât 
de  leurs  travaux  anosloli<)ues,  il  les  dota  richement,  l'an  i  i5o. 
11  fonda  encore,  la   même   année,    suivant   cet   historien  ,   le-* 
Hionast^e  de  Grobe  dan.s  un   faubourg   d'Usislom,  et  y  fut. 
inhumé   l'année  suivante,    époque  de  sa  mort.   Il   laissa  deux 
fils,  Wralislas  et  Suanlopelk:  celui  ci  mourut  sans  jiostéritc. 
Wratislas ,  décédé  Tan  i  i8li ,  laissa  un  fils  nommé  Bartlcélemî, 
mort  après  le  i*^'.  août  ia54  ,  laissant  deux  fd.s  ,  WarJislas  efel 
Suaiitibor,   nommes  dans  une  charte  sans  date,   mais  donné 
aprè.s  la  mort  de  leur  père. 

Henri  le  Lion  ,  duc  de  Saxe,  retenait  prisonnier,  vers  l'aiif] 
iiGo  ,  i  Brunswick  ,  Wirtzlas,  prince  des  Obodrites.  Pnbislas^ 
frère  du  captif,  ne  pouvant  obtenir,  par  prières,  sa  délivrance, 
rassembla  des  forces  de  toutes  parts,  et  vint  fondre  dans  le  paya 
des  Obotirilcs  ,  qui  obéissait  alors  au  duc  Henri.  S'éiaril  rendu-1 
maître  de  Mecklenbourg ,  il  en  fit  massacrer  tous  Us  habitants, 
et  prit  ensuite  ,  par  composition,   Maklow  et  Cnsiriti.  Henri^, 
pour  arrêter  ses  progrès  ,  se  fortifia  de  l'alliance  du  roi  de  Da-* 
nemarck  ,  Waldemar  le  Grand  ,  et  «le  celle  d'Albert ,  raarquistJ 
de  Bi-andebourg  ,   rassembla   tous  ses  vassaux  ,  et  ayant   amené- 
son  armée  à  JMakIow,  qui  lui  ouvrit  ses  portes  sans  résistance , 
il  y  fit  pendre  en  public  \Virlzlas  ;    après  quoi  il  amena,    l'ar»,] 
ii€4i    les  comtes  de  Holstein,   de  Dillimarsie  ,  d'Oldenbourj. 
i»t  de  Schwcrin ,   ses  vassaux  ,  avec  un  corps  de   troupes  pour 
faire  le  siégç  de  Oemmin  ,  où  les  ducs  de  Poméraiiie  ,   Bogislas. 
et  Casimir,  avaient  ouvert  un  asile  à  Pribislas.    Les  Poméra- 
nicns,  pour  connaître  les  forces  de  l'ennemi,   envoyèrent  au--' 
devant  de  lui  des  ambassadeurs  qui  offrirent  trois  mille  marc*.. 
pouravoif  la  paix.  Cette  amba.ssade  ayant  été  mal  accueillie,  ils 
en  envoyèrent  une  s<^conde  qui  n'en  offrit  que  deu.x  mille.  LrsJ 
Saxons-,   se  voyant  joués  par-ià,   commencèrent  le  siège.  Mais 
li's  Pomérauiens,  étant  tombés   la   nuit  sur  les  quartier»  drt. 
ilolstcnois  et  des  Uil lima rses,  les  taillèrent  en  pièces  sans  qu'il- 
em  restât  un  seul.  Henri  marcha  en  diligence  pour  venger  cet 
âlfront  ;  mais  ,  à  son  arrivée  ,  les  l'oméraniens  mirent  le  feu,  j 
à  la  place,  et  se  sauvèrent  du  coté  dtSlnlpe  où  il  les  poursuivit. 
Il  nVtail  pas  loin  de  les  atteindre,  lorstju'il  sévit  obligé  de  rc-^ 
tourner  à  Brunsivick  ,  où  il  était  attendu  par  les  ambassadeurs 
de  l'empereur  d'Orient.  In  partant ,  d  laissa  le  soin  à  ses  con-, 
&^(krés  de  traiter  avec  les  l'oméraniens  ;  et  la  paix  a'étanl  faite- 


t 


348  CHROPOLOOIK   HISTOItigrE 

k  des  ronjjt ;<)»'!  (oléral'lcs  ,  Icy  princw  Bogislas  ^-l  rnîmifj 
accor<lèrcnl  la  ville  de  Uemmin  pour  sa  demeure  a  Pribiilas^l 
exclus  par  le  traité  de  la  succession  de  son  frère.  J^s  Pom«^ra-J 
niens,  au  préjudice  de  celte  paix,  ne  laissèrent  pas  dVxiTter] 
leurs  pirateries  sur  les  côtes  du  Daiicmarck  :  à  rpioi  ils  furent 
excités  par  les  Rugicns  |  qui  ne  conniiissaienl  guère  d'autre 
métier  ni  d'autre  moyeu  de  subsister.  Ceux-ci  m<»n>e  lossiiv- 
passèrcnt  dans  ce  genre  de  brigandage.  Waldemar  le  Grand, 
roi  de  Danemarck,  ne  pouvant  attaquera  la  fois  ces  deux  sortpj 
d'ennemis,  prit  le  parti  de  s'accommoder  avec  le  duc  de  Fo- 
tnéranie,  el  les  engagea  même  à  s'allier  avec  lui  pour  fiire  la 
conquilte  de  l'île  de  liugen  ,  sous  la  promesse  de  la  leur  cé«ler 
à  lilre  de  fief  <lc  son  royaume.  L'expédition  réussit  au  gré  de  s<'» 
désir.%.  Mais  au  lieu  de  remettre  Tile  aux  deux  princes,  il  la 
donna  à  Jaromnr,  son  parent,  en  lui  imposant  un  tribut  elles 
devoirs  de  vassal  envers  lui.  Ce  manque  de  parole  fut  l'occasion 
d'une  guerre  que  Bogislas  et  Casimir  iléclan-reut  à  W.ildemar, 
La  mer  fiallique  fut  aussitôt  couverte  de  vaisseaux  pon»érauiens, 
qui  allèrent  infester  les  côtes  du  Danemarck.  Waideni.ir,  de  son 
côté,  fit  une  descente  en  Fomcranie,  où  il  comutit  de  grand» 
ravages.  Henri  le  Lion  étant  venu  à  son  secours,  ils  assiégèrent 
ensemble  la  ville  de  Julin  ,  la  prirent,  en  brillèrent  une  partie 
et  delrui.tirenl  ses  murs.  Depuis  celte  cataslropbe,  elle  n'a  plus 
clé  nommée  que  VVollin  ,  ville  pauvre  et  obscure  qui  n'occupej 
plus(i-85)  qu'une  partie  de  l'ancienne  Julin,  Les  deux  princi'l 
alliés  tentèrent  ensuite  le  siège  de  W'olcast.  M.iis  la  place  li>ii< 
opposa  une  si  vigoureuse  rcsi.stance,  qu'ils  furent  contraints  de 
se  retirer.  Jus(|u'alors  la  Poméraiiie  n'avait  relevé  d'aucun! 
autre  puissance.  Mais,  l'an  1181  ,  au  camp  devant  Lubeck,  U 
ducs  s'ctant  laissé  gagner  par  les  caresses  et  les  promessrs  d< 
l'empereur  Frédéric  I ,  eurent  la  faiblesse  de  consentir  a  se  rc 
connaître  vassaux  de  l'empire  ,  dont  ils  furent  déclarés  princ' 
Casimir  finit  .ses  jours ^  l'année  suivante,  sons  laisser  de  pos- 
térité. L'an  iifi4'i  Hogisl.is ,  excité  par  l'empi-reur  el  par  $011 
propre  ressentiment,  équipe  une  llolle  pour  eu»aliir  l'ilf  d< 
Kugen.  A.salon,  archev<?que de  Limden  el  ministre  du  royaume 
de  Danemarck,  instruit  de  son  d<'sseiu ,  prévitiil  la  descenlrJ 
et,  ayant  rasscrnblé  toute  la  marine  dafinise,  vole  aii-devAi>| 
de  la  flotte  ennemie ,  lui  livre  le  combat  ,  cl  la  défait  totale' 
ment.  Encouragé  par  ce  premier  succès,  il  lait  un  nouvel 
armement  avec  lequel  il  va  descendre  eu  Foméianie,  iav.i£^é 
les  environ^  de  Wolgast,  et  assiège,  mais  iiuitilement  ,  Wot 
gast ,  tandis  «ju'Ksbern  ,  son  frère,  s'empare  de  deux  cliAirau^ 
qui  dclendcnli  Tendioucbure.  de  Swine.  Itogi^las ,  .si  l'on  en 
croit  les  historiens  danois,  poussé  à  bout ,  passe  en  Daiicmarcli 


_*■_ 


Î>ES  BOCS  T)E  POMtnATrre.  349 

pour  implorer  la  clémence  du  roi  Canut  Vl ,  son  I■^pau-fr^re  , 
el  n'nhiii'iit  prâce  »hi\mi  soumettant,  sn  principaolé  à  la  couronne 
de  Dancinnn'k.  Si  cola  esl ,  il  faut  donc,  rcgardi'r  romme  siip— 
posi"  l'hommage  qu  li  rendit.^  IVinpiTPur,  suivaiil  1<"S  liislori«ns 
de  Poméranic.  Qnni  cju'il  rn  soit ,  la  p^ixsfdf,  l'an  1187,  aprc» 
trois  ans  (riiosliliiés.  La  nit'iup  aniUM».  IJot^isbs  pritra  dans  le 
Mecklt'nlioiirg  avec  ses  troupes  potii'  favoriser  Piiivasion  que 
Canul  voulait  faire  dans  ce  pays.  I!  nioiinit ,  a»  plus  tard,  en 
1  iHy.  et  fui  inlnime  dans  le  monastère  d'Udesom.  Ce  prince 
avait  épouse,  i".  Wai.bI'RGE,  fille  de  VValdemar  le  Grand, 
roi  de  DaiKTiiarck  ;  a^.  MiftO.iL.WA,  fille  de  MesUvin  ,  duc 
de  la  Pomcriinie  de  Danlzick  ,  duril  il  eut  trois  fils,  Barnime  , 
Bogislas  et  Wrajislas,  a\rc  une  (jl!e.  Le  second  el  le  lroisi«''me 
des  lils  disparaissent  dans  l'hisloire  ,  après  la  mort  de  leur 
père.  On  va  faire  connaître  le  premier. 
» 

BARNIME ,  DIT  LE  BON. 

1 186.  BahisisiE  snccé<la  en  hasâge  k  Rngislas ,  son  père,  souf 
la  tutelle  Je  sa  mère,  qui  s'était  assorie  des  parents  <le  son 
époux  dans  cet  emploi.  Parvenu  à  Tiïge  de  majorité,  Barnime 
fie  tarda  point  à  faire  éclater  son  ambition.  Se  trouvant  trop 
resserré  dans  les  domaines  fjiie  son  père  lui  avait  laissés  el  (jii'il 
aurait  dii  partager  avec  ses  frèns,  s'ils  eussent  vécu  ,  il  porta  ses 
armes  linus  la  F<imérai»ie  olléricurc  ,  qu'il  envahit  sur  ses  cou- 
sins, à  l'fxceplion  de  la  ville  de  Slolpe.  (Bti<.ching  )  Ce  prince, 
au  reste  ,  gouverna  ses  étals  avec  une  prudence  et  une  cloiiccur 
qui  lui  méritèrent  le  surnom  de  Bon.  Son  économie  et  les  ri- 
chesses qu'il  auira  dans  son  pays  par  le  soin  qu'il  eut  d'y  faire 
fleurir  le  commerce  et  l'agriculture  ,  le  mirent  en  état  de  fonder 

Elusieurs  villes,  flont  la  pi'irrripnli>est  Prenlïlnw,  d.iusla  Marche 
kraine.  L'an  122IÎ,  W;ddnnar  II,  roi  de  Danematck, 
ayant  été  fait  prisomiier  par  le  comte  de  Schwerin  ,  les  ducs 
de  Poméranie  prolil*''renl  de  la  coujonrlure  pour  secouer  en- 
tièrement le  joug  des  Danois,  dit  M.  l'auli  (lom.  Vl ,  p.  :'.oo) , 
et,  depuis  ce  lenis ,  ils  paraissent  ,  ajoute-i-il,  avoir  icmnnu 
la  soiiv('r;iinelé  des  margraves  de  lirandebourg.  L'enqiereur 
Frédéric  11  donna,  entr'aulres  faveurs,  aux  mari^raves  .lean  et 
Olt'in  ,  riu\eslilare  du  duché  de  Poméranie  de  la  même  ma- 
nière qu'Albert .  leur  frère  el  leurs  prédécesseurs  l'axaient  eue. 
Cûiifirmiintrs  cisdrm  diwatiis  Ponieranttr-  prout  pririlirtux  Allierlus 
Woiidain  et /ircndcressuirs eiiruni  uosrunlur a noslris prtrderfssorif/us 
teniiissr..  {CuJ.  Dîptom.  Puinrian.,  lom.  1  ,  p.  i5o  .  el  iMdeivig. 
Heliej.  n/a/iuscript.  ,  Inm.  XII  ,  ])ai3;.  (J28.)  M.  Pauii ,  pag.  ao2, 
venge  te  diplôme  des  aHaijiies  qu'on  a  livrées  à  son  .lulhenti— 


35u  tumamnjOdK  ■msmKtÇRn 

cilé,  rt  fàif  voir  qu'il  nt-  ildil  pas  sVtiîpnilrc  «]«.  Ta  srâte  Porn*- 
rélic,  mi  Pomëranii-  ili'  iXinixik,  maii  ili-  l.i  l^o(ii<>rniie  rntifr 
G  est-à-(lire  cilli'rieun?  et  rilcripiirc.  \  Ta^tpui  liiî  ceci  vitinl  » 
charte  »le  l'an  12S0,  (lonrw'e  par  Bamirm-,  où  il  r«cûnnatl  () 
le  pays  de  Wolgasl  est  Jpvolu  hi'ifdit.nircrnenl  aux  enfants  1; 
Ji'an  ,  margrave  do  Bran^le^nurg,  ila  rhcf  de  Irur  mi-i'c ,  Sophil 
tic  Danemarck,  décédee  le  i  iiovemlire  124'^,  à  la(|uelle  s 
père,  WaldRmar  11  ,  au  pouvoir  duqui-l  il  était  ,  l'avait  iioaiil 
en  dot;  ce  qui  repemlaiil  n'est  pa&  prouvé.  Barnime  ajou 
que,  s^ciant  rendu  auprès  d'eux  avec  ses  vassaux,  lum fidetihut, 
il  était  conrenu  avec,  eux  de  leur  céder  par  échange  pour  la  1er 
de  Wolgast  ,  qu'il  garderait,  celle  d'Lcker,  ou  la  Mardi 
Ukraine  ,  reconiiflissaiit  de  plus  qu'il  tenait  tous  ses  bilans  c 
fiel  des  rnargrM-es  de  Iirandci)ourg  :  jVo.«  aulem  rci'<ii;iuifi'i^Mtt 
nos  oTiinia  iwHra  Loiut  a  liirUs  iMarrhionHms  {e.aâaliler  lenet 
r.uslriim  et  terram  IVolgosi  ^  cl  insuper  umni'a  /mitii  nuslra  int 
cum  consmiguiueo  noitiro  ]Furslao  (Wratislas,  IJls  de  Casimii^ 
manu  rnnjiinrtà  recepimus  ab  ei.uiem.  Celte  cession  est  attesté 
par  un  diplôme  de  Jean,  margrave,  de  Bratldobourg,  06 
app'lle  baniime  son  vassal.  {Ihtii.  ,    pag.   '6'iÈ,) 

linrnline  céda,  l'an  12.^0^  à  Cunra-I,  Pvf'ifuc  de  Camii*,  le  p* 
de  Slargard  ,  pruir  la  somme  de  iMuii  maris,  avec  le  consent 
meut  de  "Wraiisia*,  son  pirent.  {Cod.  Diftl  Pomer. ,  p.  200.) 
sur  quoi  l'éditeur  oli.serve  (|iie  les  princes  de  detix  branch 
n'avaient  pas  encore  partage  leurs  étals,  ou  que  chacune  di 
branches  avait  sa  part  ilnus  chaque  canton  nu  district,  fiar 
nime ,  en  1271  ,  remit  aux  margrave.*  de  BrandeUmrg  1 
chileau  de  Doiitzick.  Mais,  l'année  suivante  ,  il  leiir  déclara  \. 
guerre  pour  le  retirer  de  leurs  mains;  appuyé  des  Iroupft  d< 
Mesl>viii  et  de  celles  de  l'ologiie,  il  entra  dans  la  nouvel" 
Marche,  et  s'empara,  l'an  lay.^^  ^^^  châteaux  de  Sirhele 
ainsi  que  la  ville  de  Urieseii ,  et  dévasta  loule  cette  provinci 
Pour  affermir  celle  alliance  avec  la  Pologne,  il  maria,  da 
Sieilin,  Lucarlis,  fdle  de  llcuri,  prince  des  Olwdrites ,  avfi 
Przëmislas.  V\a  is.-]^^  les  lirauiti"bourg('oîs  firent  une  excur 
sien  jusqu'à  Garni n ,  qui  ne  ré'issit  pas.  tl  y  eut  ensuite  un 
trêve,  pendant  laquelle  Uarnime  mourut  à  Demniin,  l'an  12 
(Pauli,  §206,  pag.  2C)4- )  Il  avait  épous'^ ,  1".  M.\bie,  liit 
d'Albert ,  électeur  de  Saxe;  a**.  M  »Hr,UEi\irE  t)E  BnuNSWicJC 
déjà  morte  le  19  mars  latj.i,  comme  le  prouve  uive  charte  d 
Barnime.  {(^d.  Difilom.  Pumtnvk  ,  tom.  l,  p.  4^'i  )i  ^''-  ^l* 
TIItLDE,  bile  d'iUtini  111  ,  margrave  de  Biaudebourg,  décédet 
le  20  décembre  i3i<>,  suivant  son  épitaplie.  Du  premier  lit,  iti 
eut  Bogisiâs ,  doc  de  Wolgast  ;  HeJwigc  ,  seconde  lemme  d4 
Jein  1 ,   margnn-e  de  Brandebourg  -,   ei  Ariaslasic,   ieimuc 


l»i»  titre»  DE  vrobGAST.  35  E| 

Henri  k  J^rosofymî/uin ,  piince  lio  Mecklenbourg.  Dn  second] 
}il ,  il  fut  Klit»lu-lK,  mariée,  ilii-oTi ,  à  Jean ,  Juc  de  Saxc-ti 
>J\venb«iiig.  Ihi  troisièmv  vinreiil  Olloii  1  ;  tiarninie  II  ;  HiU] 
^fgarrfe,  Icmnii;  d'Ollon  d'Anlnll ,  suivant  M.  Paiili,  inconnual 
aux  histoiiens  dV\fihall;  et  Nirosb\a  ,  mariée  à  Jean ,  princ^j 
de  \>^ei  le. 

BOGISLAS  iV,  BARNIME  11  et  OTTON  I. 

1278.  BOGISLAS,  Barmwe  et  Ottcn  ,  toas  trois  fils  dô 
BarniiDe  I  ,  gonvornérerit  d'ahord  pr  indivis  les  étals  qu'il 
ttur  laissa.  Mais  Bogislas  éfant  seul  en  âge  de  majorilé ,  toute 
l'autorité  se  trouva  concentrée  en  lui.  Dclinert  ,  cité  par 
M.  Paiili ,  a  mis  au  jour,  dans  sa  liii'Uolhè<fue  de  Poméranie , 
un  acte  du  mois  de  déoetnbte  la-b  ,  p;ir  lequel  Rogislas  ,  pour 
lui  et  pùur  ses  fi-^res,  confirme  les  privilèges  des  villes  de  Po- 
méranie.  te  fut ,  suivant  M.  Pauli ,  l'an  lat)!^ ,  que  les  trois 
frères  ^)arl3gèrenl  eutr'eux  la  sucrtssion  paternelle.  Le  comlç 
Jalzko  de  Gutzkow  fut  l'arbitre  qu'ils  clioisirenl  pour  relia 
utieralioii.  Il  adjugea  le  district  de  Wolgast  a  Bogislas  ,  et  I4 
Utslricl  de   i>tetliu  aux  deux  autres. 


DUCS  DE  WOLGAST. 
BOGISI^VS  II  ou  IV. 


'  -  '1295.  BuGiSLAS  ,  fils  aîné  de  Barnime  I  ,  après  le  partage  fait 
■vec  ses  frères,  établit  sa  résidence  à  Wolgast ,  d'oii  il  étendit 
sa  domiiration  sur  le  pays  situé  entre  celui  de  Bugen  et  la 
Péene,  sur  les  îles  de  WoUin  ,  ainsi  que  sur  le  pays  de  Slar- 
gard,  jusqu'au  Galleuberg.  (  Pauli ,  l.    VI,  p.  i5i3.)  La  mérne 


mes  DB   STETTfN. 

BARNIME  II  ET  OTTON  L 


lagS.  BAItKlMK  H  et  Otton  I,  son  frère,  après  le  partage  fait  ave« 
Bugi.'.las,  leur  ainê  .  alleii-ul  s'ctjLlir  ii  Sti:lt.n  ,  la  principale  et  la  plut 
anncnne  ville  tic  I.t  Ponieraiiie,  silut'e  sur  un  l'-olcUii  près  Je  TOiIlt. 
Lt-s  écrivains  puiriéinaiciis  oui  (-.aluiiiiiié  Barniiue  11,  ou  du  moin* 
soQl  tombi's  Jao*  une  gram'e  erruiu'  de  ilule  .  «n  di»anl  <{u'il  fui  ajwi'.* 
siiié ,  l'an  i2c)j  ,  fur  un  geulilh^^iiiine  dont  il  avait  Jt^^liotiori'  la 
fccuiaC.  M.  Dciiucrt ,  dixtu  Jtd,  £iùltothc<]ue  Ue  i'omcranie ,  pioduil  liict 


cnRo^oi.r>r.ic  historique 

Mtinéc,  après  la  mort  Je  Meslwin   il,  son   parent,  duc  «Je  la 
ffoinéiaiiie  ullérieiire,  décodé  .sans  eiifanis,  il  vnitlul  se  infllri- 
ren  possession   de  ses  élats-   Mais  les  Polonais  et  le  niargr^ive  de 
lBrandt'i)oiirg    s'opposèrent  .à   celle   entreprise.  On    rn   vint  à 
tune  guerre  tjui  fut  lon{!!ue  et  sans  succès  pour  lioyislas.   Il  fût 
hieut-i'tre  conserve  la  ville  de  Dantzick,  dont   il   sVtait  rendu 
Ifnaflre ,  sans   Us  chevaliers  Teuloniques  ,   qui    l'obligèrent  de 
li'abanilonner.  Boçislas  mourut ,  le  34  février  i^iog,  avec  la  ré- 
putation de  n\ivoir  jamais  dit  ni  fait  aucune  chose  inconsidérée. 
11  tut  enterre  à  Caniin.  (,>uel<|Ufs-uns  mettent    tu  mort  d&  ce 
prince  en  1^19.  Mais  les  vers  suivants,  rapportes  par  Valenlio 
l'Aichslet ,  attestent  Tepoque  que  nous  douiionsà  cet  eveue- 
;nt, 

Anno   millcno  triTBnteno<|ue  noreno , 
Sacia   fcsta  die  poptilu   r«?|cl>ranle   IVIotliiic 
Siavoruin  Slavuï   obiil    Vvx   KuoistAVt^s. 

|r  Ce  prince  tenait  sa  cour  h  Anclam  ,  dont  il  donna  la  grande 
église  aux  ermites  de  Saint-Augustin.  Il  Ei-rma  de  murailles  le 
bourg  de  Stargard ,  en  ia>io.  Il  av.iil  épousé,  1".  MATJiii.Dr  , 
fille  de  Jean  1.  margrave  de  Brandebourg;  2°.  MABGUtRI'rc, 
fille  de  Wiizlaff  H,  prince  de  Rugen,  decedéc  en  1318,  dont 


unes    DE   STETTIS. 

chartes  «|«i  montrent  Bamime  vivant  depuis  iSig  jusqu'en  i33a.  Aprf» 
la  mort  «le  AVoUemar,  margrave  Je  Hrandc-bjurj; ,  arrivée  vnrs  la  fm 
l'août  i3iq,  les  trois  princes  ilc  Poméraiiii;  ciirnit  part  à  la  tulcHi"  «lu 
jeuue  Henii ,  <>od  iilii  ,  innrt  raiiiice  suivante.  Tournant  alorj  leurs 
lies  sur  la  Marrhc  Ukraine,  ils  empêchèrent  Henri,  duc  de  ÎVIec- 
Icli-nbourg  ,  de  s'emparer  de  rc  pays,  rubligerent  d'en  sortir,  et  >e 
cndtreiit  mattres  de  Prenlz-low  et  de  Paisi-w-ilk.  { l'aiili,  %.  3og.}  Après 
l'extitutton  de  la  maison  de  Brandelioujg ,  les  piinrcs  de  Pomcranie 
clit-rchcrcnl  à  se  soustraire  h  la  mouvanre  dti  Brundebourg.  à  laciut-lle 
ils  e'taieat  sujets.  S' Étant  pi'titcntes  ,  l'an  i'i:À'ù  ,  à  l'eiupei'i:ur  Louis  daï 
B.ivière,  pour  lui  rendre  hommage,  ce  piince  les  renvoya  i  Louis /e 
Vieux f  son  fils,  qu'il  avait  établi  margrave.  Le  refus  qu'ils  firent  de 
(c  conformer  à  cet  ordre,  occasiona  une  guerre  entre  eux  et  le  nouveau 
largrave.  Celui-ci  ayant  fait  alli.nnct  avec  les  ducs  de  iMei'klenbourg 
tl  les  princos  de  Werle,  enlr,!  ,  l'an  t32i).  en  Poméranie  ,  tandis  ijue 
(es  ronlùJ^rës  y  laisaienl  irruption  d'un  antre  rdlé.  Mais  le  m.-<rgriive 
fut  battu  par  Ba:iiime  ,  prés  de  l'renltlow,  et  se»  alliés  le  lurent  par 
une  antre  arniee  comnianJrc  par  Jean  ,  comte  de  GutILo^r,  Chris- 
tophe II  ,  roi  de  Datiemarf  k  ,  lie.-iu-pere  du  niari;i"avf  ,  ayant  triom- 
phé, l'an  l33o,  de  Waldeniar,  dur  de  Sleswirk,  ^AP  lival,  imposa 
par  là  aux  ducs  de  Pomcranie.  V  oyanl  alor^  le  monarque  virtu4irux 
prit  a  prendre  la  dcfepse  de  soo  gcuclrc,  ils  pcwèrcalà  a'^ccoiamoder 


DES  BUC9  SE  WÔl^ASTi 

fl  ftul  un  fiîs ,  qtl'i  su!l  ;  et  tleux  fiMcs  ;  Marguerite  ,    femme  d«^ 
iSicolas,  seigneur  de  Kostockj  et  Hélcnc,  mariée  à  Bernard  11^ 
prince  d'Anhalt. 

WRA.riSLAS  II ,  ou  IV. 

iSog.   Wratislas,   fils  et  successeur  de  Bogislas  IV  au 
duché  de  Wolgast,  fut  élu  ,   l'an    1^25,  par  les  états  de  l'îU 
de  Kugen  ,  pour  remplacer  Witzlaff,  leur  priijce ,  son  beau—.] 
frère,  mort  sans  laisser  de  posleiité  mille.  Comme  cette   iiftj 
l'elevait  du  Dancmartk ,    il    en  demanda  ririvestllure  au  roi] 
Christophe,  retiré  pour  lors  i  Bardl ,  après  avoir  été  déposé  efcl 
chasse  par  ses  sujets.  Chrislophe  la  lui  accorda,  l'an  i^ab,  dan^J 
l'espérance  d'obtenir  de  lui  des  secours  pour  se  rétablir.  MaisJ 
■VV^ralislas  mourut  le   i".  août  de  i»  mén'ie  année,  et  fut  én-1 
terré  à  Camin  ,  laissant  d'ELiSABETii,  son  épouse,  lille  d  Henri,  ' 
duc  de  lircslaw  selon  les    uns,  ou  de   la    maison  des  ducs  de 
Lïgnilz  selon  d'autres,  Bfvgislas  et   Barninie  ,   rpii  viendront 
ci-après;  Wralislas,    né  posthume,   et  d'à  le  Moine  y  à  cause 
des  grandes    libéralités  qu'il   fil  aux  monastères  (celui-ci    se 
voyant  sans  enfants,  céda  son  patrimoine  à  ses  frères  pour  une 

Sension  viagère,  et  mourut  en  i3tiç));  et  Klisabeth  ,  femme 
'Eric,  duc  de  la  basse  Saxe.  ]x  duc  Wralislas,  outre  l'île  de 
Bugen,  avait  réuni  à  son  domaine,  le  district  qui  s'e tend  depuis 
Gallcuberg  jusqu'à  Stolpe.  (Pauli.) 

BOGISLAS  IV  oo  V,  F.T  BARNIME  III. 

t3flG.  Bogislas  succéda  en  bas  âge,  avec  BAn^•lME,  son 
Êrère  putné,  au  duc  VV'ratislas,  son  père,  sous  la  tutelle  de 


DUCS  DE  STETTIN. 

avec  ce  dernier.  Mais  les  ncgocîalioas  entamées  à  ce  sujet  ayant  dl<?  sans 
sucrés,  les  ducs  mirent  leurs  cl:its<laiii  U  tinjuvaurcdu  pnpn  Ji:an  XXII, 
cnncnli  dérlaré  de  la  insisson  de  Bavière.  Le  poutife  uu  nianqu.i  p^s 
d'csliorler  Uamime  el  Otton  à  ronlinueiTa  guerre.  Mais  la  crainlc  du 
roi  Chrisloplie  les  leliiit  daus  l'inai  tiuu,  tant  que  «■«  prince  vécut, 
Cliristophe  élaiit  mort  l'an  i334,  Baniiinc  porta  la  guerre  dans  le 
Brandebourg,  ou  il  g.igita  la  bataille  de  Kremmcr-Daïuni  sur  le  mar- 
grave. L'évêque  de  Cainin  ï  c tant  riisuile  rendu  aupnis  du  margrave  à 
Templin .  lui  persuada  tnCiii  de  se  désister  de  la  suzeraineté  siu* 
la  P»n)érauie  ,  en  retour  de  quoi  les  durs  lui  rendirent  l'assewalk  avec 
l'Ukraine,  et  lui  assurèrent  la  surcession  éventuelle  de  leurs  «italj. 
Ces  conventions  furent  Confîi  niées,  l'an  l338 ,  à  la  diète  de  Fiancibit. 
M  Vniià  ce  <iue  rapportent  M.   Paiili,  d'après  la  Bi6lio//sei/ue  de  Pomé— 

I         réunie  ^t  M.  Delmect,  et  Sommersbcrg,'  dans  son  Rfcueil  des  ècrieains 

I  XVI.  45 


354  CHRONOLOGIE   HISTORIQUE 

Barnime  le  Grand,  depuis  Juc  de  Stellin.  Henri,  duc  J^ 
MfcklcnLourg ,  voulut  profiler  de  sa  niinorilé  j>our  lui  enlever 
Tîle  de  Ilugen,  doul  il  se  fil  donner  l'investiture  par  le  in<*me 
roi  Christophe,  de  qui  le  père  de  Bogislas  l'avait  reçue.  Mais 
Barniine  défendit  les  inlérâts  de  ses  pupilles  les  armes  à  la 
main,  et  obligea  le  duc  de  Mecklenbourg  de  renoncer  à  ses 
prétentions.  L'an  i348,  il  obtint  de  l'empereur  Charles  IV, 
î'invcslilure  de  la  charge  de  grand-veneur  de  l'empire,  attachée 
au  lilre  de  prince  de  Kugen.  l-'an  i363.  Chartes  lui  fit  l'Iion- 
neur  d'épouser  Elisabeth,  sa  fille.  Tiois  ans  après,  Bogislos  fit, 
avec  les  enfants  de  son  frère,  le  partage  de  ses  étals,  et  con- 
serva la  Poméranie,  depuis  Slolpc  jusqu'à  WoUin.  Ce  prince 
mourut  à  Bolbuck  en  i374,  laissant  d'f.uSABETH  ,  sa   pre- 


feOGISLAS  V,  ou  VI. 

i36G.  BoGisiAS ,  fils  aîné 
de  Barnime  III,  mort  en  i365, 
fit,  l'année  suivante  ,  le  par- 
tage du  duché  de  Wolgast  et  de 
ses  dépendances  avec  Bogis- 
las  V,  son  oncle.  La  sévérité 
de  son    gouvernement    excita 


mière  épouse ,  fille  de  Casi- 
mir m ,  roi  de  Pologne,  morte 
en  i3a6,  et  enterrée  à  Ma- 
rlenthron  ,  Casimir,  qui  suit; 
Elisabeth ,  dont  on  vient  de 
parler  ;  Marguerite  ,  femme 
d'Ernest  le  Ferré ,  duc  d'Au- 
triche ;  et  Bogislas,  qui  vien- 
dra ci-ajprJs.  Adélaïde,  sa  se- 
conde iemme,  fille  de  Henri 


ODCS  DE  STETTIN. 

àeSilésif,  lotne  II,  page  77.  Mais  GerVen  {Coii.  nipfam.  BranJei., 
tome  1  ,  page  166  )  remanjue  beaucoup  d'inreiiitude  <lan$  ces  (laies 
de»  bataille:!  tlont  011  vient  de  parler.  Il  produit  aussi,  t.  lli,  p  lo^, 
une  rliarle,  où  l'on  voit  un  fait  imporlant ,  dont  aucun  hisiorien  n'a 
parle.  C'uït  «pie  Barninle  avait  fait  prisonnier  Waldemar,  dcpui»  roî 
Je  Daneinarrk.  troisieiite  du  tiu-in,  et  tic  l'avait  relâche  4]ue  ic  i4  août 
|338.  Le  duc  Ollon  ruiit  iti  jours  le  17  janvier  l34^i  >='  ^"1  inliumé 
iu  monastère  de  Colbalz ,  nù  l'on  prétend,  s.ins  preuve,   qu'il  s'ëlatt 

[Tetirtf  long-teint  auparavant.  Eu  mourant,    il  laissa  un  fils,  ipii  suil  ; 

[et  une  ûile,  aoriimée  Mathilde  ,  femme  de  Jeau  ,  seigneur  de  Werle. 

BARNIME  IV,  DIT  LE  GRAND. 

1345.  Baiinime  IV  ayant  succ<?dé  au  duc  Otton,  son  père  ,  dans  l« 
'  duché  de  Stellin  ,  se  joignit,  l'an  i348,  aux  ducs  de  ^Volgalt,  Bogit- 

Iss  ,  Bamime  et  Wratislas,  dit  le  Moine  ,  pour  aller  trouver  à  Znaïcn 
[  J'cmpereiir  Cliaric»  IV,  qui  leur  accorda  l'investiture  de  leurs  durhëi. 
'  L'an  i357,  Barninie  prit  possession  du  contlé  de  Gutikov^-,  vacant  par 
^la  inort  du  comte  Jean  ,  décédé  sans  enfants.  Il  fonda  .  l'an  i36o,  près 

de  Stcttin,  uàe  chartreuse  appelée  aujourd'hui  le  cliàtcau  «f  Odu-- 


DES  DUCS   DE  VPOLGAST. 


«ne  séJilioii ,  dont  il  punit  di? 
mort  les  auteurs.  Il  (tonna  la 
chasse  aux  hrigantls  qui  infes- 
taient son  pays  ,  rasa  les  châ- 
teaux qui  leur  servaient  d<?  re- 
traite ,  et  rétablit  la  sûrclé  des 
grands  chemins.  Ce  prince  mou- 
rut, en  iScj'i,  sans  laisser  d'hé- 
ritier de  ses  deux  femmes,  Ju- 
dith, fille  d'Eric,  duc  de  la 
basse  Saxe,  et  AGNÈS,  de  la 
maison ,  à  ce  qu'on  préfend , 
de  Magnus  Torquatus,  duc  de 
Brunswick. 

"WRATISLAS  m,  ou  V. 

i.^f)3.  Wratislas,  second 
fils  d«"  Barnime  III  ,  avait  eu 
dans  le  partage  fait ,  en  liiGfi, 
avec  Bogislas,  son  oncle,  l'île 


de  Krunswick -  Grubenhagen, ^ 
!e  fil  père  de  Barnime  V,  inort^ 
sans  enfants,  l'an   i4'^i)  ^^  àfi 
Wratislas  VI,  mort ,  l'an  tScja^J 
à  Zendrc^v,  dans  la  Servie,  en] 
allant  à  la  Terre-Sainte.  Celui- 
ci  ayant  épousé  Marie  ,  fille  de  j 
Henri,  duc  de  MecklenhourgJ  l 
fut  pèie  d'Eric,  qui,  du  cheri 
de    son    aïeule   maternelle,   et» 
par  les  soins  de  la  célèbre  Mar- i 
guérite,  sa  grand'tantc,  réunit 
sur  sa  tète,  en   i3y6,  les  troi» 
couronnes  du  Nord.  (Voy.  /g^ 
mis  Je  Dancmarck.  )   Sophie   et  \ 
Agnès  furent  aussi  deux  fdlr» 
de  ce  même  VVralislas.  La  pre-  ' 
raiereayantépouséJean,  comiél 
palatin,  fol  mère  deChristophe^ . 
roi  de  Danemarck,  et  mourut 
en  142^-  La  seconde  e-ut  pouf 


M'CS  BS  STBtTJUr. 

Isourg.  L'an  i36i,  Louis /<f  ^oOTff/»,  électeur  de  Brnmdebourf; ,  ayant 
voulu  revenir  contre  le  tr.iilc  île  i338,  fait  enire  sa  maison  et  celle  de 
Barnime  ,  ce  dernier  l'obligea  do  reuourcr  à  ce  dessein.  Barniina  ' 
mourut  .i  Slettin,  le  a4  août  i365,  laiss.iut  d'AoÈS  ,  son  épnu.-ie  , 
fille  d'OHon  le  Libéral ,  duc  de  Bruiiswick,  mor^  l'n  i3yi  ,  Casimir, 
Bogislas  et  Siiantibor,  qui  suivent. 

CASIMIR  V,  BOGISLAS  VH  et  SUANTIBOR. 

«368.  Casimir  fnl  le  sorces^eur  de  Barnime,  son  père,  arec  Bo— 
eiSLAS  et  SpASTIBOB,  ses  frères,  par  indivi.s.  11  déliera  la  guerre,   en. 
1370,  à  Olton,  niarj^ravR  de  Rraiideboiirg,  ri  fil  pri.«nnnier,  dans  nue 
bataille  ,  Gunlher,  comte  de  Lindow  et  de  Ruppin  ,  .son  vassal  el  soif 
^ailîe" ,  avec  lequel   il  était  en  RiH-rre.  Il  fut  tué  ,  en  iSyS,  d'an  coup  de 
ftéchc  au  sicgc  de  Kœnigsherfj,  dnns  ta  nnuvcHc  ÎSIarrhe,  sans  laiute^  ' 
d'enfants  mâles  de  sa  (einnie  ,  dont  on  ignore  le  nom.  Bogislas,  son 
frère  ,   mourut    de   mi^me ,   en    l4>'4  ■    san.s   lignée    masculine    de   sa 
femme  Elisautth,    fille  d'Eric,  duc  de  Bruuswjtk-Griihcnhagen, 
Suantibor,  qui    leur   surve'cut ,    ay.int   épousé  Anke  ,    fille  d'Albert, 
hurgrave  de  Nuremberg,  .suivant  M.  Paul!  ,  laissa  d'elle  en  mourant.  | 
raai4i3,  Casimir,  qui  luit ,  el  Olton,  qui ,  ayant  élevait  coadjutcu?! 
^e  rarche*ôque   de   Rigl,    quilta  l-'babit  eccle^ipfliq^ue  pour  jAendrt'^ 


35C  ciiBONOf.or.i 

«je  Rugea  et  cellfi  d'Usedom. 
AllxTl,  duc  de  Meckleiibourg, 
hii  ay.inl  drclaré  la  guerre,  le 
fil  prisonnier,  en  r^ifjg,  à  la 
Ljtjille  de  Damgarliii ,  et  exi- 
gea do  lui  une  foi'te  rauçun. 
li'an  1.378,  il  eut  guerre  avec 
Jean,  prince  d'Anhalt-Zerbst , 
qu'il  défît ,  la  même  année  , 
dans  liiie  bataille.  L'an  i3c)H, 
il  obtint  la  plus  grande  partie 
de  la  succession  de  Bogislas  VI^ 
son  frorc.  Il  n'en  jouit  pas  lone- 
teras,  cianl  luoit  l'année  sui- 
vante. D'Anne,  son  épouse, 
fille  de  Jean  ,  duc  de  IMecklen- 
bourg,  il  laissa  Jjjriiiaie  ,  qui 
suit;  Sopliie,  femme  de  Hem  i  1, 
duc  de  Druns>vick  ;  elWratis- 
las,  lequel,  après  avoir  passé 
la  plus  grande  ]>.irtie  de  ses 
jours  il  la  Terre-Sainte,  mou- 
rut à  Wolgast,  le 2!^ août  i4i5i 
laissant  d'Agnès  de  Saicc  ,  son 
épouse,  morte  en  i^j^,  deux 


E  historiqi;e 

époux  ,  Otton  y  prince  d'Anv 
liait. 

CASIMIR  IV. 

i374.  CAS19I1R  ,  fils  aîné  d<r 
Bogislas  V  et  son  successeur* 
avait  été  élevé  à  la  cour  du  roi 
de  Pologne,  Casimir,  &un  ai'eul 
maternel ,  qui  lui  avail  douuè 
plusieurs  provinces,  ducaius, 
dans  ce  royaume.  L'an  1^70, 
étanl  au  siège  du  château  de 
Sclotlère,  il  y  fut  blessé  d'un 
coup  de  pierre,  dont  il  mourut 
vers  le  3  janvier  1377,  sari» 
laisser  de  postérité  de  ses  deux 
iémines,  dont  la  première  était 
lllle  de  Keislus ,  duc  de  Li- 
thuanJe,  et  la  seconde,  fille  de 
Sernovit,  duc  de  Mazovie. 

BOGISLAS  VII,  ou  VIII. 

1.377.  BociSLAS  succéda  aa 
duc  Casimir,  son  frère.  Il  fut 


eues  DS  STETTIN. 

le  parti  dts  armes,  épousa  Hedwige  dr.  Mecklenbourg  ,  et  mourut  It 
â&  iiiarj  1427.  Marguerite,  Icmme  d'Ulric,  duc  de  Mcrklcnbourg- 
Slargnrii  ,  fut  aussi  là  fille  de  Siianlibnr.  (  Pauii.  ) 

Nouï  leniarquerons  ici  qur  les  troubles  qui  agitèrent  le  Brandebourg 
sur  li)  fio  Ju  qiiaturiieiiic  Mccle,  fuuruireiit  aux  prinres  de  Poméranie 
l'occasiuu,  dont  ils  proiiierent ,  de  faire  de  frL'qiienles  et  funestes  in- 
runions  dans  re  pays.  En  i4o^>  s'élaat  allle's  avec  les  conitci 
Gunthcr  et  Uhic  de  Lindaw ,  etThierri,  seigneur  de  Quiliow,  il* 
Vavaiiccrent  jusqu'aux  porteji  de  Berlin.  ÎVlais,  l'an  i4o4i  li'urï 
allies  s'dtaDt  lecunciliés  avec  le  margrave  .  iU  tournèrent  leurs  ;iruie$ 
contre  ces  princes,  auxijuels  Thierri  de  Quiltow  enleva  U  ville  d«' 
Sirauïbcrg   (fauli.  ^ 

CASlMlft  VI  ET  OTTON  II. 

i4i3.  Casimih  fut  le  incceiseur  de  Suantibor.  «on  pèiw  ,  3«f« 
Ottoh  II,  son  frci'e.  FréJtric ,  Burgi-ave  de  Nureinitrrg,  3v;><it 
^vt^uit^raii  i4'^i  l^cbtorat  de  Brau4ebour|i»  1«  dur»  de  Poiuénui* 


DES  DVeS  T>B  WOLGAST. 


fUiV  dont  Tatoé,  Suanlibor, 
priacc  «le  Rugen  ,  mourut. ,  en 
j  44^1  sans  avoir  pris  d'alliance  ; 
BarniiQC ,  \n  second,  fut  sei- 
gneur de  liai/Jt,  «-'t  mourut  de 
la  peste,  au  retour  d'un  voyage 
de  Roipe  ,  en  14^1  ,  et  fut  en- 
terré à  Camp  ,  sans  laisser 
d'enfants  de  son  mariage  avec 
AjiqC|  comicssa  de  Winsdorf. 

BARNIME  VI. 

1394.  Barnime  VI ,  fils  aîné 
de  Wraliilas  V,  eut  Je  grandes 
guerres  avec  la  ville  de  J^^ubeck, 
(|ui  le  battit  en  diverses  ncca- 
fiions.  Il  mourut  de  la  peste  en 
»4o5,  laissant  de  Veponique, 
son  épouse,  fdle  de  tiédéric, 
Lurgrave  de  Nuremberg,  Wra- 
tislas ,  ijui  suit  ;  Barnimc  VU , 


chargé.   Tan   1389  au  plutôt ^ 
de  l'adminlstraliou  de  l'évéchéi 
de  Camin,  dont  il  se  démit,' 
en    !  Sga  ,   pour  se   renfermer  ' 
dans  la  régence  de  son   duché,' 
Nicolas  de  Buck,  l'nn  de  ses^ 
successeurs   dans  cet  ëvéché  ^ 
lui  suscita  un  procès  dans  les 
règles,   parce  «ju'il  prétendait' 
s'approprier  les    biens  aliénée 
de  son  cgUse  qu'il  avait  rachetéi 
de  ses  deniers.  Bogislas  se  ven- 
gea  par   des  actes  d'hostilité'. 
(..e  prélat  lui  répartit  par  une 
excommunication;   maij  crai-«' 
gnant  ensuite  que  Bogislas  n'en 
vînt  à  son  égard  aux  dernière» 
extrémités,  il  se  démit  de  son 
évèciié  et  alla  finir  ses  jours  en 
Prusse.  (Pauli.)  Mais    Magnus  ' 
de   Saxe-La»venbourg,  succes- 
seur de  Nicolas,  renouvela  les 


DUCS  DE  STETTIN. 

ne  virent  pas  de  bon  œil  celle  acquisition.  Pour  Iriverser  le  nouvirl 
électeur,  il»  prirent  ir>\ii  leur  protection  le  (urbult'iit  Thierri ,  icigncur 
de  Quilzow  ;  ce  qui  Iti  fit  mettre  au  b»n  de  l'empire  par  l'empereur, 
avec  Jes  villes  Je  Stetlin  et  de  Gcrïcn  cl  tnus  leur»  liabilanis  mâles  au—' 
dessus  de  quatorze  ans.  NuIlcmEnl  effrayes  de  ce  fûiidre  impérial,  ils 
^'allièrent  auï  ducs  de  Mecklenboiir^  et  à  ceux  de  Sane-La-wcnbourg; , 
avec  leai(|uels  ils  entrèrent,  l'an  i4'Si  à;ini  le  Brandebourg,  où  il« 
assiégèrent,  niai)^  sans  surrèi,  la  ville  de  Slrausbcig ,  après  ovoir  fait 
beaucoup  de  déjjàt  dans  le  pays.  Fcederir ,  de  son  càté,  fit  ullianra 
avec  les  villrs  de  Ilntiilioitrg  el  de  Lubeck,  l'élerteur  de  Saxe  et  les 
inanjuis  de  Misnie.  Alors  il  redemunda  la  îMarclu;  Ukraine,  romptaut- 
aussi  pour  celte  eoriCjiiètc  sur  la  parole  de  l'empereur.  Ayanl  dirige  sa 
marche  vers  An^crmunde,  ii  s'en  reudil  maître,  tandis  <]ue  Casimir 
dTccourait  pour  la  secourir.  Celui-ci ,  ayant  trouvé  moyen  d'y  pénétrer 
par  une  porte  qui  e'tait  restée  au  pouvoir  des  Poméraniens ,  attaque 
tar  le  marcIié  les  Brandebourgeois  qui  le  mirent  en  fuite.  I..a  suite  de 
cette  victoire  fut  la  prise  de  plusieurs  autres  places  que  Frédéric  ré- 
dui^it  sous  ses  lois.  (  Fauli  ,  tome  VI,  page  3û6.  )  Le  duc  de  Bruns-r 
ivick-Lunebourg  s'entremit  eu^uite  pour  amener  les  parties  hellifé-r 
ranles  à  un  trjilé  de  paix.  II  y  eut  un  compromis  fait  ealre  ses  mains, 
^ui  »«|sp(.nixl,  pour  i^ucl(|ue  leuis,  le»  hustilités.  Mail  elles  recouii 


35S 

mort  en  i449î   ^^   Elisabeth, 
abbesse  de  Grimmen. 


WRATISLAS  VII. 

i4o5.  Wratislas  ,  fils  aîné 
et  successeur  de  Barnime  VI  , 
fut  un  prince  doué  de  couraee 
et  de  vertii._ll  hcrila,  aprèsia 
mort  de  ses  cousins,  du  reste 
du  |jays  de  Wolgasl,  de  l'île  de 
Rugen,  et,  en  145 1  ,  de  toute 
la  Poméranie.  Il  fonda,  en  14^6, 
l'université  de  Gripsvvald,  et 
mourut  à  Walhost ,  en  1457. 
Ce  prince  avait  épousé  ,  en 
144^1  SopuiE  DE  Saxe  (morte 
en  i4ti2)i  dont  il  laissa -AVra- 
tislas  el  £ric  ,  (jui  suivent  ; 
Agnès,  fonime  de  Frédéric  le 
Gros  ,  margrave  de  Brande- 
bourg, puis  de  Georges,  prince 
d'Anhalt;  el  Adélaïde  ,  tcmrae 


cnnoNOLOCiE  msToncQCE 

mêmes  poursuites.  Bogislafj 
en  ayant  appelé  au  concile 
de    Constance  ,     en      1417  , 


mourut  ,  la  même  année  , 
avant  la  décision  du  procès,  et 
fut  enterré  à  Camin.  Il  avait 
épousé  Sophie,  fille  de  Procopfc 
margrave  de  Moravie,  dont  il 
laissa  un  fds,  qui  suit  ;  et  dev 
fdles,  Adélaïde  ,  mariée  à  Ber- 
nard ,  duc  de  basse  Saxe  ; 
Ingelbiirge,  femme  de  Henr 
de  Mecklenbourg. 

BOGISLAS  VIII  ou  IX. 

i4i7' BuGiSLAS,  continuai 
de  retenir  les  biens  de  l'éclis 
de  Camin,  fut  condamné,  1', 
1417,  par  le  concile  de  Cons 
tance  ,  et  ensuite  mis  au  ban  iJ^ 
l'empire  par  l'empereur  Sigis 
inond.   Celte  contestation   ni 


DVCS  DB  ST£TTm. 

menctrenl  en  i4a5.  Les  ducs  alors  s'emparèrent  de  Prenlïlow  ,  qu'i] 
furent  bientôt  nprès  forcé»  d'abandonner.  L'an  1427»  Irailé  ronriu 
Tempiin,  le  luiicii  nprès  la  Trinile  ,  qui  (ut  une  espèce  (le  parifirnlioii 
Vers  ce  tem^-ci,  dit  M.  Pauli  ,  mourut  le  duc  Otton  IL  Casimir,  »ui 
frère,  renonçant  à  ses  prétentions  sur  l'Ukraine .  tourna  sei  arme 
contre  les  Hussiles  ,  et  fournit  de  granlls  M-.rours  à  l'empereur  Sigis 
mond  dan»  la  guerre  qu'il  avait  avec  enx,  Mais  ceux-ci  .  par  rcpré 
Milles,  lîreut  une  irruption  dans  la  Pomi^ranie ,  où  ils  ransèrcnt  di 
grands  dommages.  Casimir  finit  ses  jours  en  i4^4>  l-'>ii>^3nl  de  sa  femr 
CaTHEKINE  ,  fille  de  Bernard,  duc  de  tinins-vrlck  ,  morte  en  t43J| 
un  GU,  qui  suit,  et  Anne,  femme  de  Jean  ,  duc  de  Mecklenbourg. 

JOACHIM. 

i4M'  JoAcniM,   fils  de  Cnsimir  VI  cl  son  siirccsseor,  passa  les  si 

Premières  années  de  sa  ri'gcnre  dans  une  pariaite  tranquillité.  M»îl 
an  i44'*  '  l*'  lundi  après  le  dimanche  Misentor^ia  Domini  (  1 1  avril  ] 
s'étant  alli^  avec  Frédéric  II,  électeur  de  lirandebourg.  il  entra 
guerre  avec  Henri  V,  duc  de  Mecklenbourg,  auquel  il  enleva  qii 
•jues  places.  Mail  la  pais  »e  fit  en  i44^-  (Pauli,  page  3io.)  Jotchiia 


BES  DDCS  nz  WOT.GAST.'  35g  ' 

de  Bernard,   duc  de  Saxe-La-  ^ful    anaisëe   qu'en    i43(î,  par 
Wcnbouig.  la  medialloii  du  roi  de  Daiic— 

maixk, a  Colbïrg.  Bogisla!»  mou- 
rut K'\i  i-i^'*^  ,  et  non  i44o  » 
comme  le  marque  un  moderne, 
sanshoirs  mâles,  et  fut  cntenré 
dans  la  chartreuse  de  Uugen- 
wald.  Ce  prince  avait  épousé, 
1°.  Marie,  fille  de  Conrad, 
duc  de  iMazovie;  a".  Agnès,' 
filIc  de 'Jean  I  ,  margrave  de 
Branddionrg,  dont  il  eut  So- 
phie, mariéeà  Eric  II,  qui  suif.' 
KIcmptzen  dil  que  Sophie  était 
née  du  premier  lit,  cl  qu'elle 
mourut,  en  1497 «  ^  Stolpc. 

ERIC  IL 

1448-  Kric  II ,  second  fils 
de  VVratislas  Vil,  s'empara^. 
Pan  t44^f  de  la  succession  de 
Bogislas  IX,  son  beau- père, 
au  préjudice  des  autres  ducs, 
de  Poméranie.  En  1429,  après  . 


WRATISLAS  VllI. 

i457.'Wr».tislAS  VIII,  fils 
aîné  de  Wratislas  VU  ,  eut 
Bugen  et  Barth ,  pour  sapait 
dans  la  succession  de  son  père. 
L'an  1459,  il  partagea,  avec 
Eric,  sou  frère,  la  succession 
d'Eric ,  roi  de  Danemarck  , 
pour  ce  qu'il  possédait  en  Po- 
méranie. L'an  1464,  il  résista 
vigoureusement  au  margrave 
de  Brandebourg ,  qui  formait 
des  prétentions  sur  le  pays  de 
Stettin.  Il  mourut  àBardt,  le 
24  décembre  1478,  et  fut  in- 
humé à  Camp.  Barbe,  fdle  de 
Jean ,  margrave  de  Brande- 
bourg, sa  première  femme,  ne 
lui  donna  point  d'enfanls.  De 
Madeleine,  fdle  d'Ulric,  duc 
de  Mecklenbourg ,  la  seconde , 


DUCS  DE  STETTIN, 

termina  sa  carrière  en  j4^i  ,  laissant  <1'Elisabetb,  son  épouse,  fiU^j 
de  Jeam  l'AlcItimisIc  ,  électeur  de  Brandebourg ,  ua  (ils,  qui  iuit.  | 

OTTON  m. 

i45i.  Otton,  (ils  de  Joacliim,  lui  succéda  en  bas  âge  sous  la  tutelle' ' 
de  Frédéric  II ,  électenr  de  Brandebourg,  à  la  courdnquel  il  fut  élevé.'' 
L'an  i4(>i  ,  Il  prit  en  main  la  régence  de  son  duché,  où  it  ne  fil  riea  I 
de  mémorable.  Il  mourut  à  l'âge  de  vingl-deux  ans  sans  alltaace,  l'an 
i4B4i  de  la  peste  qui  désolait  la  Poniérauie.  Après  sa  mort,  l'électeur. 
Frédéric  II  préteudil  à  sa  succession  en  vertu  de  la  convention  faile  , 
en  i338,  entre  te  margrave  Louis  I  et  le  duc  Barnimi:  IlL  Mais  le  duc 
de   ^Voleasl   s'y  opposa  avec  lorce.  Enfin,  les  duc»  de  Mecklenbourg  i 
les  accordèrent  en  1476-  Il  fut  arrêté  et  convenu  que  Stettin  ,  avec  se» 
dépendances,  resterait  auic  ducs  de  VVolgast  ;   mais  que  les  électeurs 
de  Brandebourg  pourraient  dès-lors  porter  le  titre  de  ducs  de  Pomé- 
ranie avec  l'assurance  de  la  succession  éventuelle  de  toute  cette  pro^  * 
TÎace  à  l'exticstion  de  la  maison  de  \Yolga>t.  ' 


CMftO^OT.Of.IE  «tîStOTirçtJB 


it  doirx  fils ,    Erchnian  o\ 
Suantiijur,  morts  jpiines  avant 
Itj!.  Le  cJnc  W'ratislas  clail  un 
■prince  fort  zélé  pour  la  joslicp. 
îl  [lurgea  son  pays  (les  brigands 
t\ui  l'infeslaîpiit ,  et  y  rétablit 
•l'ordre  et  l.i  tranquillité.  Il  di- 
'  ^it  à  ses  paysans  :  Mes  enfants, 
*  garâtt  ods  aùt.hes  du  futrp  ;  j'au- 
'rui  soin  dt  les  garder  des  vo- 
leurs. Un  capilaiiic  de  vaisseau, 
nommé  Eyscborn  ,  ajant  en- 
•kvé  beaucoup  de  bétai!  et  de 
viande    fumée    à    des   paysans 
pour  ravitailler   son  vaisseau, 
lui  reucontrc,  an  bout  de  Sfpt 
.nns,  parWratislas,  qui  était  à 
'  ]a  citasse,  et  qui  lui  dit  :  Pour- 
l  ^uûï  dans  un  tel  lems ,   et  dans 
]ttn  tel  endroit  y    as-tu    enleoé  a 
\rnrs  paysans  leurs  caches  et  leur 
lard  ?   Le   capitaine   eut  beau 
ifeire  des  représeniaticns ,  Wra- 
llislas  fct  inflexible  ;  el ,  sur  ce 
u'Eyiirboni  lui  dit  que,  si  on 
lui  faisait  quelque  violence,  il 
avait  assez  d'amis  pour  venger 
'sa  mort,  le  duc,  tirant  de  sa 
^j^oche  une  corde  dont  il  se  ser 
Jvjit  potir  arrêter  ses  chiens,  lui 
J  répondit    :    l^oilà    une    cravate 
\pvur  toi  ;  je  m 'ar.comoderai  avec 
\trs  omis  r.ovime  je  pourrai.    A 


Ja  mort  d'Eric,  roi  de  Suide f 
de  Daneraarck  et  de  Nor^vè'ge, 
il  prétendit,  au  nom  de  Sophie, 
sa  fcmrné,  recaeillir  seul  la 
succession  de  ce  prince,  en  ce 
qrri  runcernait  sort  moLîlî<fr , 
qui  était  d'un  prix  immense, 
et  ses  biens  héréditaire!,  qui 
étaient  en  partie  situés  dans  U 
Poméranie  ultérieure.  Wra- 
rislas,  son  frère  ,  et  Ottorr  III, 
duc  de  Stettin ,  voufant  avoir 
leur  part  dans  cel  héritac?,  une 
guerre  cirile  allait  s'allumer 
entre  eux,  sans  l'intcnentioa 
de  l'électeur  de  Brandebourg 
et  du  duc  de  Mcckicnbourg, 
qui,  l'an  i4(>o,  tnénagvTcnt  ua 
accommodement ,  en  vertu  du- 
quel Olton  m  devait  avoir  le 
pays  situé  entre  Colberg  et  la 
•Swinc  ;  Itric  el  Wralisbs  le 
reste  de  la  Poméranie  ulté- 
rieure ;  et  la  femme  d'Eric  II, 
les  biens  allodlaux  situés  dan* 
cette  province,  lin  1 464,  trie  il 
voulut  encore  se  mettre  en  pos- 
âeision  du  duché  de  Slctlin , 
après  la  mon  du  duc  Olton  III. 
Mais  il  eut  pour  adversaire , 
Frédéric,  èlccicur  de  Bran- 
debourg, avec  lequel  il  eut  une 
longue  guerre  à  soutenir.  Elle 


cesinolS,il  ordonna  qu'on  roi"!    eût  été  plus  avanlHgeuse  pour 


ri*  corde  au  cou  du  criminel , 

[le  fit  attacher  à  un  arbre,    el 

fouetta  lui-m^me  le  cheval  sur 

Ieq\icl   EySéborn  était  monté. 

nOGlSLA.S  IX,  ou  X, 
'SUBKOHMK  LE  GRAXD. 

ï474- RoGiSLftS,  né  à  Stolpe, 
m  PiifutTanie,  le  ag  mai  i454j 
d'Eric  11  vl  Je  Sophie-,  fui  le 


ui  sans  l'avarice  de  sa  femme, 
qni  refusa  opiniâtrement  de 
lui  faire  part  des  trésors  du  roi 
Eric,  pour  subvenir  aux  frai* 
de  ses  expéditions.  On  remar- 
que qu'en  i4t>'i,  l'électeur  s'é— 
tant  approché  de  la  ville  dfl 
Siettin  ,  la  duchesse  ,  qui  craw 
gnail  |)nur  sa  nersof)ne ,  pour 
sa  famille,  et  plus  encore  pouf 
SCS  richesses ,  demînch  ïa  per- 


DES  OOCS  DE  WOLCAST 

5iicrosseiirdc  son  père  ,  dans  la 

partie   du    duchi*   tle  Wul^asl 

qui    lui    appai'ieiiail.    Wrnlis- 

l;is  Vtll  ,   dite  de  Taulre  partie 

de  Wolyast ,  elaiil  moi  I  ,  l'an 

147^,    sans   cnliinls,    Kogislas 

devint  son  héritier,  cl ,  par  ce 

moyen  ,     toute  la  PorruTanif 

cilérieuie  fut    réunie  dans    la 

main  de  Bogislas. 

Paisible  possesseur  d^in  état 

considérable  ,    Bo{>«slas    donna 

tous  SCS  soins   pour  y  rétablir 

le  bon  ordie,  affermir  son  au- 
torité, augaienipr  ses  finances , 

et  prncurt'r  b  sûreté  et  l'aisance 

de  ses  sujets.  Il  abolit,  sur  le^ 

côtes  de  ioij  ductie,  le  droit  de 

varcrli  ,  et    oidnnna   que   tous 

les  eflels  naufrages  fussent  ren 

dusanx  propriétaires,  en  payant 
..néaiimoinsunc  retrib'itioo  pour 

le  repècliemenl  des  marrlian- 

dises.   Bogislas  fut  le  fléau  des 

brigands  ,    cpTil    vint    à   bout 

d'e.xlcnuiuer    un   les    poursui- 

\aiU  à  nnlraiice  et  les   punis- 
sant avec  sévérité.  L'an  14^)8, 

il    secoutiil  Magnus  ,    diu-  île 

Metklejibourg,  son  beau-fcère, 

contre  la  ville  de  Rostock.  L'ao 

i4m*^  f  •'  partit  à  la  têle  de  i^ua- 

raule-un  gentilshommes  et  de 

lt(>iii    cents    cavaliers    pour   la 

.Tçrrc  -  Sainte.  Etant  arrivé  à 
,  Insprur.tc,  il  y  salua  Tempereur 
.  Maxiniilicu  ,    et  ,    ayant   pris 

conyé  de  liù  au  bout  de  huit 

jours  ,  ii  lenvoya  ses  escadrons, 

prit   l'habit   de  pèlerin    et    le 

bourdon,  ainsi  que  sa  suite,  se 

rendit,,  le  a4  mai,  à  Venise, 

et  s'y  cmbarfjua  pour  continuer 

aon  voyage.   Dans    la   course , 

U'  vaisseau  sur  le^jucl   il  clait 
XVI. 


mission  de  se  retirer  dans  Tin- 
lérieur  du  i>a)s.   Elle  l'obtint] 
.lisément  de  son  époux  ,    <jui 
avait  pris  pour  elle  l'éloigtje-i 
menl    qu'inspire    une    fcniman 
avareet  impérieuse.  Rugenwald, 
sur  la  rivière  de  \Viper,à  trois  j 
lieues  de  la  mer,  fut  la  retraite 
ou  elle  se  transporta  avec  ses 
enfaiils,  a  l'exception  de  l'aîné  I 
que  le  ptre  reliut  aupièsde  lui. 
i\prè.s  des    négociations   enla- 
rnées  à  Soldin  ,  en   «4^7»  et  à< 
iioslock.  en    i47ti  pour  ter- 
miner  l'affaire    du    duché    dej 
Stellin,  la  paix  fui  enfin  cm-! 
due  le  dimanche  après  I,i  Kêle- 
Uien   1472,    par  la  médiiiinn 
de   Jlenri ,  duc    de   Mecklen-'l 
bourg,  choisi  pour  arbifie.  Cel 
|triii''e,  dans  le  traité  sigtié  le^ 
dimanche  après  la  Fète-Dît-u, 
et  confirmé,  l'année  .suivante, 
par  l'empereur   Frédéric    111 , 
dit  (jue  le  margrave  .\lbert  re-  I 
tiendra  «c  qu'il  poss'de  en  Po- 
méranie ,  qu'il  portera  (e  lilrèJ 
de  duc  de  celte  province,  et] 
qu'il  en  aura  la  succession  en, 
cas   d'e.xtinction  de   la   famille 
régnante.  ((>erken,  Cad.  Difil.  \ 
Uruudeh.,  t.  VIII,  pp.  4qâ-5oo.)l 
Le  duc  Eric  mourut  à   Wol-  ' 
L;asl ,  le  6  juillet  i474i   et  fut! 
enterré  h  Jildenaw.  lie  son  ma»' 
nage,  il  laissa  trois  fils:  Wra-^< 
lislasou  Wartislas,  qui  ne  lut] 
survécut  que  de  quelques  jours  Jl 
Casimir,  mort  subitement  ver»! 
le    niième  tcras   (on  prétendit] 
qu'ils  avaient  été  empoisonnés] 
rail  et  l'autre  par  leur  raèie)^ 
r*of;islas,quisuili  et  quatre  fdles,! 
Sophie,  mariée  à  Magnus^  duc 
de  Mtcklcubourg;  Marguerite^ 
4*> 


CffftOîTOtOCIi;  ITTSTORrQrE 


femme  de  lîallhasar,  aiitre^ 
'le  Mecklen bourg;  tallnTineJ 
mariée  à    Henri    III  ,   «lue 
Brunswick- \Voirenl>un<^l  ; 
Alarie,  abbesse  de  Wollio. 


monté,  ayant  ëté  attaqué  par 
des  corsaires  turcs,  il  se  défen- 
dit  contre  eux  avec  avantage  ^ 
quoiqu'il  fiil  presque  sans  ar- 
mes,  ainsi  que  tout  sou  équi- 
page. Ayant  débarqué  à  Jaffa, 
il  se  rendit  de  là  ,  an  bout  de  (juinzc  jours,  à  Jérusalem  ,  o& 
il  satisfit  sa  dévotion.   De  retour  à  Venise  ,   il  y  apprit  la  tnor 
de  la  duchesse,  sa  mère,  à  laquelle  il  lit  faire  de  magnifiqui' 
obsèques  dans  cette  vVlle.   Il  alla  de  là  à  Uome  ,  où  il  arriva  l« 
14  décembre  i4<)7-  H  y  '"t  traité  splendidement  par  In  par 
Alexandre  VI  ;  et  ,  ayant  pris  con^é  d?  lui  le  ly  janvier  14^8,! 
il  reprit  la  roule  de  Steltiii,  dojtl  le  peuple  le  reçut  awc  ai-cla-»] 
mation  le  jour  du  jeudi-saint.   Etant  avancé  en  âge,  »l  se  livra] 
à  la  débauche  de  la  table,   et  négligea  l'exercice  de  la  justice 
dans  ses  élats.  Dogislas  fut  témoin  des  (roubles  qnc  ta  iiaisfancfi 
du  Luthéranisme   occasiona  dans  l'Allemagne.   Il   fut  curieun 
devoir  l'auteur  de  celle  hérésie  ;   et,   Tetanl  venu  trouver  au] 
retour  de  la  diète  de  Nuremberg  ,  Mon  réi'ércnd  Pire ,   lui  di:— I 
il ,  je  voudrais  Lien  me  confesser.   —   Vous  en  ave:  grand  fxsor'n  A 
lui  répondit   Lui  lier,  car  \'uus  éles  un  grand  prince  et  par  ton— \ 
séqucnt  un  grand  pctiieur.    Leduc,  en  juraiiJ  ,  suivant  sa  cou- 
tume ,  l'assura   qu'il  avait  dit  vrai.  C'est  à  quoi  se  réduisit  sa 
confession.  Il  ne  p.iraîl  pis  que  Lullier  l'ait  fail  rlianger  de  re- 
ligion. On  sait  même  qu'il  trouva  fort  mauvais  qu'on  eût  abattu 
les  images  dans  les  églises  de  Pomi  1  .une".    Il  mourut  le  .^o  sep- 
tembre iBaîà  Siellin,  et  y  fut  inhumé  dans  l'église  de  .Saint- 
Ollon.  Klemptzen  place  sa  mort  au  mardi  après  la  SaiiH-Denis 
de  cette  même  année,  (^e  prince  a\ail  épousé,  i".  l'an  t^-li, 
MauguERITE,   lille  de  Frédéric  II ,  électeur  de  Bandebourg , 
morte  en  14%   et  enterrée  à  Wolgast  ;  a*,  en  1490,   Annit, 
fille  de  Casimir  IV,  roi  de  Pologne  ,   née  le   la  mars  147G  ,  cl 
morte  le  23  août  i5o3,   iufumiee  à  Etdeiiaw.   Du  second  lil, 
il  laissa  Georges  et  liarnime,  qui  suivetil-,  Anne,  mariée,  tn 
février  iSi5  ,    à  Georges  1,  duc  deBrieg,  veuve  en-  iSai  ,    ci 
recherchée  ensuite  par  Gustave,  roi  de  Suède,  dont  elle  refusa 
la  main ,  el  morte  le  10  mai  iSiîo  ;  et  Sophie ,  mariée,  en  i5tb, 
à  Frédéric  I,  roi  de  Daneniarck.' 


DUCS  DE  WOLGAST. 

GEORGES  I. 

iSaS.  Georges,  né  le  n 
avril^  149^  y  eut  en  partage  le 


DUCS  DE  STETTIN. 

BARNIME  IX. 

i523.  BarinimbIX,  second 
iils  de  Bogislas  X  ,  ne  te  2  Je- 


DBS  DUCS  DE  WOLGAST. 


d^.iclié  deWolgastâvec  la  Pomé- 
ra^iif  supérieure.  Il  inonlrail'a- 
boril.  ilU-nn,  ua.graiiJ  eloiciic- 
okmU  pour  l'iieièsm  dii  Luther, 
mais  dans  lasuile  il  l'embrassa  et 
devint  un  de  ses  plus  zélés  dé- 
tojiseurs.  A^rès  avoir  trailéinu- 
lileincntavecl't'Iccleurde  Rran- 
(U'bqurg  à  lilterbock^  à  Ratis- 
boime  et  à  Prague,  il  couviiiL 
cafin  ,  l'an  iSaS,  à  Grimm, 
f|ue  la  Poméranie  iii*  serait 
plus ,  comme  elle  l'était  de- 
puis le  Jrailé  de  i33tJ,  un  fief 
mouvant  diL Brandebourg,  mais 
Uiie  principauté  immédiate  de 
l'empire  ;  et  ijuà  chaque  inves- 
titure donnée  par  l'empereur, 
ia  maison  {!(;  Ilrandt-Ijolirg,  pour 
la  conscrvallutî  de  son  droil 
évcoluel,  nkctltait  la  main  à 
l'eteiulard  avec  celle  de  Pomé- 
rpiiio,  et  [inurrait  en  ptirler  le 
titre.  Ce  prince  apaisa,  par  sa 
prudence  et  par  son  autorité , 
des  IriHibles  rpii  s'étaient  élevés 
à  Daiilzick.  Umourul  àSlellin, 
au  mois  de  mars  Je  l'an  i53i  , 
après  avoir  été  marié  deux  fois, 
i",  ran.i5i3,  à  Emiue  ,  fdie 
de  Philippe,  électeur  palatin  , 
morte  à  Stettin,.  le  fi  janvier 
i5a5;  2,°.  en  i53o,  à  Margue- 
niTE,  rdie  de  Juachiin  1 ,  élec 


cembre  i5oi,  eut,  dans  le  par- 
lage  de  la  succession  de  son. 
pure ,  lall  en  i53a  avec  Phi- 
lippe, son  neveu,  le  pays  de 
Steilin  avec  la  Poméranic  ul- 
tépîeurc.  Philippe  eut  pour  la 
sienne  W'olgast ,  avec  l'île  de- 
Rugen.  (Dehnert,  Uihlluth.  Po- 
méi'un,,  lom.  IH  ,  pag.  i43-) 
Ce  fut  un  prince  réglé  dans  sa 
conduite  el  adonne  aux  lettres. 
L'an  !  5'^4 1  3U  moLs  de  décem- 
bre, il  introduisit  dans  ses  étals 
la  confession  d'Augsbourg.  L'an 
i54'i  'l  fonda  un  collège  à  Stet- 
tin ,  et  fit  dresser  un  corps  de 
doclrioe  pour  les  églises  de- 
son  paj/-s. 

L'aiv  i56g ,  après  avoir  gou- 
verné ses  étals  pendant  près  de 
cinquante  ans,  il  les  céda  à ^es. 
pefits-neveujc,  fils  de  Philippe, 
duc  de  Wnlgast.  Il  vécut  en- 
core quatre  ans  depuis  cette 
abdication,  el  mourut  au  châ- 
teau d'Odernbourg ,  près  de 
Stetlin  ,  le  li  novembre  iSyS. 
Il  avait  épousé,  l'an  tEa.3  ^ 
Anne  ,  fille  de  Henri ,  duc  de 
Brunswick,  morte  en  i56p,- 
dont  il  laissa  Marie,  femme 
d'Olton  ,  duc  de  Holslcin  ; 
Sophie,  mariée  à  Frédéric  I, 
roi  de  Dancmarck;  et  deux  au- 
tres filles.. 


leur  de  Brandebourg,  remariée 
a  Jean  ,  prince   d'Aiihall.    Du 

Î>rcmier  lit,  il  laissa  un  ^Is,  qui  suit;  et  du  second,,  deux 
illcs,  RLirf^'ierile  ,  mariée,  en  i54f;i,  à  ErnesL  île  Brunswick» 
duc  de  ZcII  ,  murte  en  i^Gi),  el  Georgclte  ,  femnjie  de  Sta- 
nislas, palatin  de  Lubeschdz,   en  Pologne. 

PHILIPPE  L 


i5^r.  Philippe  ,  né  à  Stettin  Tan  i5i5,  la  veille  de  la  dhi- 
diV/td«vi'£ùV/ïi  (14  juillcO  ,  succéda,  l'au  i5iii ,  au  duc  Georges^ 


3G|"  ^mWÔlOOIR   HfSTORKJTtP 

son  p^rp ,  rjtii  r.Tvait  fiit  c'icver  avec  soin.  Philippe,  de  conePrt 
avec  lîaniime  ,  sou  onck',  elnblit  clans  ses  élats ,  en  i-tH^,  la 
confession  (]'Au§sl>f>urg.  L'an  iSSy  ,  ils  entrèrent  dans  la  ligtip 
de  Stnalkalde  ;  mais  ils  s'en  retirèrent  en  154^»  voyant  que  les 
coiiféJpics  allaient  trop  loin,  ils  n'en  ilcmeiirèrent  cepenJanl 
pas  moins  altacliés,  l'un  et  l'antre  ,  à  la  religion  protestante. 
L'an  i54^i,  ils  envoyèrent  des  ambassadeurs  à  la  diète  d'Aiigs- 
bourg,  pour  se  purger  sur  plusieurs  chefs  d'acrusations  allègues 
contre  eux  par  l'empereur  Charles-Quiiit.  Mais  les  condiliun» 
t]u'on  leur  imposa,  pour  leur  réconciliation  avec  ce  prince,  leur 
ayant  paru  trop  durci ,  ils  refusèrent  d'y  souscrire  ,  et  les  choses 
en  rcslèrent-là.  Le  duc  Philippe  était  fort  adonné  an  virv.  Son 
ivrognerie  lui  causa  une  maladie  de  langueur,  dont  il  mourut 
le  14  février  t56o.  H  .'ivait  épousé,  le  27  février  iS>6,  Marie, 
fille  ds  Jean,  électeur  de  Saxe,  née  le  (3  décembre  i5i5,  et 
morte  le  y  janvier  1  5iH3  ,  dont  il  laissa  Jean-Frederic ,  surnomme 
le  l'orl,  duc  de  Slettin  et  évêi)ue  luthérien  de  flamin,  mort 
sans  enfants  le  9  féviier  (v.  si.)  de  l'an  1600;  Bogislas,  ijui 
suit;  Eriiesl-I.ouis ,  dit  /^  ^eau  ,*duc  de  Wolgast ,  morl  le  17 
juin  l^<^ï^  et  père  de  Philippe-Jules,  décédé  le  G  février  «(îaS, 
sans  enfants  Je  sn  femme  Anne-Mario,  fille  de  Jean- Georges , 
électeur  de  Br.indeboLHg  ;  fasimir,  dit  VÂffable  ,  successeur  de 
Jean  -  Frédéric  A  l'évâchf  de  Camin  ,  mort  sans  alliance  le  10 
mars  (  v.  st.)  i6o5;  Anne,  femme  d'Ulric ,  duc  de  Mcckleo- 
Lourg  ;  cl  dciu  autres  iille;. 


BOGISLAS  XI,  DIT  LE  BON. 


'  1S60.  Bof.iSLA.S ,  second  fils  de  Philippe  1  ,  né  le  rj.  août  i554  t 
livjc  de  Bardt  du  vmnl  de  son  père,  lui  succéda  Tan  i56o.  Son 
tëquité,  sa  douceur,  son  amour  tendre  et  compatissant  pour  ses 
fjxijris  ,  lui  méritèrent  le  surnom  île  Unn.  8'élaiit  rendu  média- 
ffeiir  entre  les  ducs  de  Mecklenbourg,  il  vint  à  bout  d'accom- 
moder leurs  différents.  Après  un  règne  paisible  de  quaranJe-six 
ans,  il  mourut  le  7  mai  1606,  âo  gr.ind  regret  de  son  peuple, 
qui  versa  des  larmes  sur  son  tombeau.  Ce  prince  avait  épouse, 
i".  l'an  1672,  Claire,  fille  de  FraïK^idi;,  duc  de  f  unrhuurg, 
|Xnortc  eo  lôgSjao.cn  i5oi,  Anue,  fille  de  Jean  feJmnn,  duc 
Je  Ilolstein-Sonderbourg,  morte,  en  iGiG,  sans  enfants.  Ih» 
[premier  lit,  il  laissa  Philippe,  qui  suit;  François,    qui  vient 
(après  son  frère;  Bogislas  ,  successeur  de  ce  dernier;  (icorge»  , 
ïort  sans  alliance  le  27  mars   1^17;  IJIric,  évoque  de  Camiii 
\tn    i6iH,    mort  sans  hoirs  le  3i    décembre   1622;  et  .\nnc^ 
âariée  à  Eruesl ,  duc  de  Croï  et  d'AFscKot  ^  -mcM-te  ca  i&tjo. 


VtS  BCC8  DE  WOtOASt. 


365 


PhliLlPPlL  II. 

iGoG.  Philippe  ,  né  le  28  juillet  i5y3  ,  et  successnir  ilo.  Bo-^ 

Î;is!as,    son  pcTe,  aima  les  sciences  cl  culliva  surtout  la  thm- 
ogie.  La  pniiiinue  entra  aussi  dans  le  plan  de  ses  olitdes.  S<'s] 
lumières  ei  sa  droiluie  lut  acquirt'ul  une  grande  considéralion, 
auprès  do  IVmpereurcl  de  plusieurs  rois.  Dès  iGoS,  il  gouver- 
nait le  duc  [n-  lie  Ste  11  in  avec  son  père.  En  i6i^,  il  pulilia  unel 
ordonnance  pour  !e  rt-glpinent  de  s:i  cour.  En  itity  ,  il  fil  célé- 
brer, en  grande  solennité,   l'anuee  centenaire  de  la  prétendue 
réformation.  Ce  prince  mourut  le  i  février  (  v.  st.  )  de  t  an  iHiJ^ , 
sans  poslérilé.  il  avait  épousé  ,  l'an  il3o7  ,  SoVHtE  ,  fille  de  .leaa' 
le  Jeune  y  duc  de  Holsteia-SondeiUourg ,  raurle  le  8  mars  iGi!^.' 

FRANÇOIS. 

l6»8.  FftANÇOis  ,  duc  de  Stetlin  ,  né  le  s4  mars  1577, 
évfque  de  Camia  ,  succéda  au  duc  Philippe  II,  son  frère,  etj 
céda  en  nii^mc  lems  son  cvéché  au  duc  Ulric .  .son  plus  jeuneT 
frère.  Il  mourut  le  17  novembre  iGao,  sans  laisser  d'i'iifanHJ 
de,  sa  femme  SopriiE,  ûlle  de  Clirisiiaii  1  ,  électeur  de  SaxCi^j 
qu'il  avait  épousée  en  iGic),  morte  en  i035. 

BOGISLAS  XII  ,  ou  XIV. 

1B30.  RoGistAS,  né  le  3i  mars   i58o,  successeur  de  Fran- 
çois, son  frère,  réunit  sous  ses  lois  la  Poméranic  entière.  I.esi 
rfuartiers  d'hiver   que  les  Impériaux  prirent   dans  son  duché  |,| 
Tan   1627,  lui  furent  Irès-onéreux,  et  les  domm.iges  <|ii'ilsyj 
causèrent  jusqu'en  ib3o,  furi:iit  évalués  à  nlu.s  de  six  millions.^ 
Kn  vain  il  demanda,  par  ses  envoyés  ,  l'.in  ibi8  ,  «pielque  soula.^] 
gement.    Le  refus   qu'on   lui"  en   fil   l'obligea,    en    i(i3o,  à  se 
mettre,  avec  ses  étais,  sous  la  pvnteclioii  <le  Gustave,  roi  dej 
Suède,  par  nn  Irailé  coticlu  ,  le  21  juillet  ,  à  Steitin.  Giisiavc^j 
en  conséquence,  mil  c.irnisou  dans  otelltn,  .Stargnrd  ci  \Vol-*| 
g.ist.  Bo^i.slas  mourut  ic   10  mars  il>.i7,  et  fut  le  dernier  m3lii^ 
*Je  sa  nj.dson  ,  n'ayant  point  fa  d'enfants  d'EusABtTH,  fille I 
de  Jean  Je  Jniiie ,   duc  de   liolstrin-Sonderboiirg ,  qu'il  avaivj 
épousée  le    i()  février   (v.  st.)  ilii.'i,  morte   le  21    decembr»] 
iti53.  Sa  surcession  appartenait  de  droit  à  l'élecleur  de  Kran- 
delioorf»  en  vertu  des  anciens  pactes  de  famille  et  des  investi-] 
lures  imj»ériale.«  :  mais  le.s  Suédois,  qui  s'étaient  élalilis  dans  la 
Poméraiiie ,  en  con^enèrenl   la  possession  en  vertu  du  traité I 
de  Steitin  ;  ce  qui  fui  confirme,  l'an   1648,  par  la  paix,  d#j 


3f.S  CHRONOtOGJE    niSTOHtQUR 

i\l''«lpVtalic,  dont  la  iiailé,  en  ce  qui  le  concerne,  sembla 
Iwèiue  alltr  au-delà  de  lenrs  prelurilions;  «  car  noii-sculeincrit 
^  >)  la  Poméranic  aniérieure  et  la  principauté  de  Uugon  ,.iTi.iij 
I  w  aussi  les  villes  de  Sieiliii  ,  de  Garz  ,  Je  Dainm  ^  de  GoJtiae, 
Îj.  dcpeiidanles  de  là  Pomcranie  ulltrieure,  cl  lïle  de  Wolliti , 
I»  furent  cédées  à  la  couronne  de  Suède,  ainsi  que  TOiJcr  ei  le 

*  lac  nommé  FrLche-ha/favec  M's  trois  embouchures.  J/élec- 
|j»  teur  de  Brandebourg,  parla,  fut  obligé  de  se  contenter  du 
I»  surplus  de  la  Pnmcraiiie  tillérieure  ,  à  laquelle  on  ajouta 
1»  l'évdché  de  Camin  ,  que  l'on  convertit  en  principauté  sécu- 
,  jj  lière.  I.e  traité  de  paix  conclu  à  Siochholm  à  la  suite  de  U 
^si  guerre  du  Mord  ,  enleva  depuis  ,  à  la  couronne  de  Suède,  la 
1»»  plus  grande   partie  de  la   Poméranie  antérieure;  elle  s'ert 

»'  démit  en  faveur  de  Frédéric-Guillaume,  roi  de  Piiisse  ,  de- 
'»  sa  maison  et  de  ses  dcscendanls.  Klle  se  dt-mil  aussi,  à  son 
I»  ptofil,  de  la  ville  de  SJ*llin.el  de  i^oule  celle  contrée  siluve 
[»  entre  l'Oder  et  la  Peennc ,  de  J'île  de  VVoUin  et  de  celle 
»  d'Usedom,  tles  ernboncliurcs  de  la  Swineet  de  Diveno ,  du 
m  lac  appelé  Frisrhe-lmjf,  et  de  l'Oder  jusqu'à  l'endroit  où  û 
■,»  se  jeite  dans  la  Péenne....  Ce  qui  est  encore  digne  de  remar- 

*  que  ,  est  que  la  couronne  de  Sunie  n'a  pu  parvenir  qu'en 
»  1754  à  obtenir  l'inveslilure  impériale  pour  raison  de  la  Po- 
»  mcranie.  »  (Buscbîng.) 

PRINCES  DE  RUGEN-. 

Rur.F.w,  i{u^;a  ,  nommée  anciennement  Royen  ,  Hoya  ,  est 
une  île  de  la  mer  Baltique  dans  la  l'oraPranie  suédoise,  vis-à- 
vis  de  Stralsund.  Klb.'  a  ensiron  srpt  milles  de  longueur  sur 
autant  de  largeur.  L'art  et  la  nature  l'ont  rendue  très-forte.  La 
mer  y  pénètre  de  côié  et  d'autre ,  et  en  fait  des  fies  et  des  pres- 
qu'îles. 

CRITON. 

Cbiton,  prince  de  Rugcn,  épousa  Slavine,  fille  de  Siian- 
I  tibor  I,  auteur  de  tous  les  princes  de  Poméranie.  11  mourut  l'an 
'1107.  Criton  avait  commencé  à  bûtir  la  ville  et  le  ch;'>leau  de 
[J.ubeck;  mais  Henri,  prince  des  Vandales  et  de  Mccilcnbourg^ 

s  empara  de  tous  les  pays  que  (Jriiun  possédait,  et  de  SUvitiu, 

sa  veuve,  après  avoir  battu  leur  armée. 

KATZE. 

ii')7.  Ratze,  cousin  de  Criton,  lui  ayant  succédé,  vengva 
délai  le  par  uuc  victoire  (j^u'il  reuajiorla  sur  le  Hls  du  priticc 


Henri,  fjtii  fui  lue  dansT-irlion.  Henri  appela  A  son  secours  le  roi 
diî  Dani'marck ,  les  Saxons .  les  Slaves  ci  les  Foinéraniens.  Ratze  { 
promit  uiu'  grosse  somme  d'argcnl  pour  faire  relircr  de  si  ffrarj'— 
»1ds  forces.  Comme  il  ne  lint  point  parole,  ses  ennemis  l  alta- 
quèreiil  Je  nouveau  peiulanl  rliivcr;  mais  les  glaces  élant  venues  ' 
à  fondre.,  toute  leur  armée  pensa  pcrir,  et  iiit  obligée  de  se  reti- 
rer avec  perle.  L'an  1  laG  .  Ilaize  attaqua  de  nouveau  Lubi-ck  , 
sur  la  Schvvàrtati ,  détruisit  la  ville  et  le  château,  et  en  lîl  bâtir < 
un  avec  le  nom  Je  Uatzeiibour»,  qu'il  espérait  garder  avec  tout 
le  pays  voisin;  mais  il  en  fut  cliassé  pjir  CaniU,  roi  des'ALo- 
drites. 

Vers  l'an  ii4o,  Ratze  attarjua,  pour  la  troisième  foisrj 
Lubeck ,  qu'on  avait  rehûli ,  el  ruina  L'iitièrement  le  cltàseau. 
Alors  les  hnbitanls  de  l^ulicck  LUir'uil  leur  ville  au  rontluent 
^le  laWalkenitz  el  de  laTrave.  Haize ,  après  plusipurs  guerres, 
mourut  vers  Tan  1141.  H  laissa  trois  (ils:  Tel/.!afTf,  qui  suit; 
Jaromar,  qui  viendra  après  son  frère;  et  âtuislaff,  mort  eri , 
1207,  auteur  de  la  maison  de  Pulbus. 


TETZLAFF. 

iî4t.  Tetzl\ff,  fils  aîné  Je  Ratze,  fut  élu  ,  après  la  mort 
<]e  son  père,  par  les  Kugiens,  pour  leur  roi ,  ou  prince.  Cumme 
il  était  l'iicorc  fort  jeune,  de  mt'me  que  ses  frères,  Jaromar  et 
Sloisl.iff,  ils  ne  purent  empêclier  les  Rugiens  de  faire  de  fré- 
quenlps  irruptions  en  Danemarck;  mais  le  roi  Eric,  les  ayant 
repoussés,  s'empara  de  leur  ville,  dite  Arcoiia,  et  obligea  les 
Rugiens  de  lui  paver  tribut,  ci  d'embrasser  le  Cliristiauisme. 
f^uelqufi  teras  après,  ayant  refusé  le  tribut,  ils  entrèrent  avec 
de  grandes  forces  en  Danemnrck,  el  assiégèrent  le  roi  Suénon 
dans  Rothschild  ;  mais  celui-ci  ayant  demaiulc  du  secours  à 
Henri  le  Lion,  dur  de  Saxe,  les  Rugiens  se  jetèrent  dans  la 
Fionie,  et  la  dévastèrent.  Vers  l'an  iiiitS,  les  flugiens  se  sou- 
mirent au  roi  Waldemar  ;  mais  s'éfani  soulevés  de  nouveau, 
WalJemar,  soutenu  par  les  princes  de  Pométauie,  attaqua  les 
Rugiens ,^  et  força  TcLzIaff  et  son  frère  dans  Arcona.  Telzlaff 
fut  déposé.  Ce  prince  eut  des  guerres  continuelles  avec  les  Da- 
nois, et  mourut ,  L'an  1210,  sans  alliance. 

JAROMAR  L 


1210  au  pins  tard.  JA.nOMAR  I  fui  substitué  à  Telzlaff  par 
"Waldemar,  dans  la  principauté  de  Riigen,  Absalon ,  évoque  de 
Rothschild,  envoya,  vers  ce  tèms,  piécher,  chez  les  Rumens, 
la  reiigioa  chrétienne.  Casimir  l  et  bogislas,  piinces  Jç  Pomé-; 


58  CBBOTîOI.O/'.lE   MISfOltIQDË 

rranlc  ,  piqués  contre  le  roi  Je  Dancmarck  d'avoir  ^lé  frusiws 

fdii  liiilin,  en  Taidanl  à  soumelire  les  Rugiens ,   lui  dfclarérctit 

rla  guerre,  «>l  sVmparcn'nt  J'Arrona  et  de  Gariz.  Ils  assiégèrent 

irnsuile  Jaromar  flans  Pmgen  ,  el  l'obligèrent  de  leur  demander 

la  paix,  tiu   une  suspension  d'armes  pour  un  rerlain  tenu    La 

trêve  étant  finie,  il  s'empara  du  pays  de  liardl  jtjsnn'à   l.oilJt. 

"Depuis  ce   lems  ,  les  rois  de  Danemarck  atlaf]uèrenl  les  princes 

le  Poméranie,  rpii  furent  obligés  de  céder  à    la  supeiiorile  d< 

leurs  ennemis.  Jaroniar  fnl  aussi  compris  dans  leur  accomiTio- 

)<lcment.  Jaromar  fonda.  Tau  i  icjii,  un  conveni ,  pour  des  reli- 

'Çieuses,  à  Bergen,  dans  l'île  de  Kugeii.  L"an  «uji-),  i|  l,â(it  |a 

fvillc  <ri:.lden3  ,  avec  le  consentement  des  ducs  de  Poméiaiiie.  H 

bâîil  aussi  ,  l'an  i:!09.  la  ville  de  Siraisund,  avec  le  scc<->iirs  de 

fscn  Leau-frère  Waldemar,  roi  de  Danemarck  ,  et  la  peupla  de 

tSaxons.   H  ninumi  l'an   i^ja.  !l  avait  épousé  HiLi>i  r.AttUE  l>E 

lAMiMARCK,  fille  du  roi  Cinut ,   dont  il   eut   Wiizlaff,  qui 

Psuit  :  Iriningarde,  femme  de  Casimir  11,  duc  de  Poméionie; 

Bemule,  mort  en  1241  ,  laissant  de  Dubsiavia  de  Gulzkow  trois 

fils,  emportés  par  la  peste,  et  Suantipolk,  mort  en  1217. 

WITZLAFF  I. 

1212.  WnZLAVF  I  prit  en  inaîn  le  gouvernement  sunanl 
, î'ortlonnance  de  Jaromar,  son  père,  I/an  121^,  il  joigriil  ses 
rtroupcs  h  l'armée  de  Waldemar,  roi  de  Danemarck,  pour 
fallaquer  la  l.ivonic  cl  l'Esthonic  ;  ils  s'emparèrent  de  la  forte- 
'ressp  de  riridanbenis,  qui  fut  entièrement  détruite.  I.0  roi , 
fs'étani  depuis  laissé  surprendre  par  les  Esllioiiiens  el  les  Ha- 
frions,  fut  mis  en  fuite  :  mais  Wilzîaff,  avec  onze  cents  hommes 
Ide  ses  propres  troupes  ,  tomba  sur  les  ennemis,  dégagea  le  roi 
[«I  les  Danois ,  et  tua  jilus  de  mille  cslboniens.  Le  roi,  étant 
fieioume  en  Danemarck,  laissa  le  commandement  de  ses  troupes 

à  Wilzlafl,  qui  dcfil  plusieurs  fuis  les  hsllioniens,  et  les  obligea 
i  d'emljrjisser  le  Lbrisiiatiisme.  I/an  laSi  ,  il  hàtil  le  couvent  de 
lîieucampe,  avec  Kcrnute,  son  frère.  Il  mourut  l'an  1241,  et 
Jfut  inhumé  à  Camp.  Sa  première  femme,  Saiomé  de  Pomï- 
'hame  ,  mourut  Pan  1211).  Sa  seconde  femme  fui  M  a  bci.il  RITE 
'l)E  Bhi'KSWKK;  elle  se  remaria  à  Barnime  I  ,    duc  dv  Sieltin. 

Les  enfants  qu'il  bissa  sont  Jaromar,  qui  suit  ;  Jarslaff,  morl 

en   1247;  Borislaft',  mort  en  isSo;  elWiizlafl,  décédé  Vut 

1 280. 

JAROMAU  H. 

i24i>  Jaromar  II  ,  Gis  aîné  de  WilzlafF,  luî  succéda.  Vàn 
iiSa  ,  il  bâtit  le  château  et  bourg  «le  Damgard  pour  défoulre 


t» fdntiércs  du  cMé  de  Mt'tkleitbourg,    tl  refusa,    l'an  'aSpd 
de  prêter  l'hommage  et  l'obéissance  à  Christophe  ;    l'oi  de  Hat 
neroarck.  Lhristophe  fil  une  descente  dans  l'rte  de  Kugen,  eM 
y  causa  Leaucouji  de  dommages  :  mais  .larftmnr  se  mit  en  dt— 1 
lense,  aKanua  i'iMe  de  (Sélande,  y  iit  un  grand  butin;  et  aprj 
avoir  baiiu  les  Danois  devant  Nesiwéde ,  il  en  égorgea  la  garJ 
nison;   ee  qui  le  rendit  redoutable  et  odieux  aux  D^nûis.  Il 
mourut  l'an  1:282.  Il  avait  éjiousé,    i*.    SZDHtSLAVA  ,   fille  dft 
Conrad,  duc  de  Mazavie  ;   z"*.  EilSAtEtn  ,  fille  de  Suanto- 
j)elk  ,    duc  de  la  Pomeranic    ultérieure  ;    5*.   Eoteif.MIE  de 
MecVlenbourg ,  morte  en  ii6i.  Il  laissa  deux  fils ,  "Witzlaff, 
iqui  suit,  ctJaroraar,  coadioteur  de  l'évêchfé  de  Citmin',  mort 
en  lagg.  ..      ■ .' 

WITZLAFF  II. 

laSa.  WiTZLAFFil,  ayant  sacccdé  i  son  père  J^aromar  Ilj! 
sépara  ses  intérêts  de  ceux  du  Danemarck,  se  mit  sous  la  pro- 
tection et  l'obéissance  de  l'empire  ,  et  reçut  l'invcstilure  de 
l'empereur  RodolpKc  à  Lubcck.  il  mena  mille  hommes  en  Li— 
vonie ,  au  secours  des  chevaliers  occupés  à  faire  la  guerre  aux 
Païens  qui  avaient  causé  beaucoup  de  dommage  h  l'ordre.  L'an 
1292  ou  environ  ,  il  ibndj,  avec  labbé  de  Camp  ,  le  couvent  de 
Hiddensée,  à  llugcn.  Il  fil  beaucoup  d'alliances  en  mariant  ses 
cinq  filles.  H  mourut  en  Norwèf^e,  le  jour  de  saint  Thomas 
^21  décembre)  i3o3,  chezHacquin,  son  gendre,  et  fut  en- 
terré à  Acslo.  11  avait  épousé  Agnès  ,  (ille  de  Wichman  ,  comte 
<le  Ruppin  ,  dont  il  eul  Witzlaff,  qui  suit;  Sambor,  marié  à 
Sophie,  morte,  en  i3o5  ,  sans  enfants  ;  fllarguerile,  femme 
de  Bogislas  U  ou  IV,  duc  de  Poméranle;  Lupliémie,  mariée 
à  llacquin,  roi  de  Norwège;  Hélène,  épouse  de  Jean  ,  duc  de 
Mccli;leobourg  ;  et  Sophie,  femme  de  Hacquin,  duc  de  Laa- 
geland  en  Norwège. 

WITZLAFF  III. 

i3o3.  WiTZLAFF  III,  fîls  aîné  et  successeur  de  Wilzlaff  II," 
«on  père,  se  brouilla  avec  ses  sujets  de  Slralsund,  à  ciuse  des 
grands  privilèges  qu'il  avait  clé  forcé  de  leur  accoi  Jer.  I,es 
habitants  de  âlralsund  se  mirent  sous  la  prolection  du  duc 
Wratislas  IV  de  Poméranle  et  du  margrave  Woldemar  ;  ce  qui 
obligea  WitzUff  de  se  prêter  à  un  accommodement  qui  ne 
dura  que  deux  ans.  La  guerre  commença  l'an  lilib.  La  ville 
fut  protégée  par  plusieurs  princes  et  villes.  Witzlaff  fui  se- 
couru par  les  rois  de  Banemarck  et  de  Suède,  et  plusieurs 
princes  d'Allemagae,  quii  se  laissèrent  surpre^idre  dans  leur 
XYI.  47 


I 

I 


CHttOTT.   HIST.  DES  nUITCES  DR  HVÇEtTi 

camp  par  les  y^abitants.  Eric  ,  duc  de  basse  Saxe ,  fut  bit 
^risunnier,  elles  autresmis  en  fuite.  Les  vainqueurs  se  jetèrent 
sur  Rugen  ctJBardt,  et  en  ruinèrent  les  fortifications.  Le  prince 
"Witzlaff  fit  un  traité  avecWratislas  IV,  duc  de  Puméranie  et  de 
[Wolgast ,  par  lequel  ils  convinrent  de  ne  point  prendre  la  dé- 
fense ou  protection  de  leurs  sujets  de  part  et  d'autre ,  et  f|ue 
si  l'un  des  deux  princes  venait  à  mourir  sans  enfants^  le  survivant 
liériterail  des  états  du  défunt.  Witzlaff  mourut,  le  8  novembre 
.i325,  sans  héritiers  mâles;  et  en  lui  s'éteignit  la  maison  de^ 
princes  de  Rugen ,  venant  de  Ratze. 

WratislaslV,  duc  de  Poméranie  et  de  Wolgast,  lui  succéda, 
tant  en  verlu  dudit  traité  que  comme  neveu  de  Witziafif,  étant 
iils  de  Marguerite,  sa  sœur.  Witzlaff  111  avait  épousé  Mar- 
CIJERITE,  ijUcdu  duc  de  la  Poméranie  ultérieure,  dont  il  eut 
Jaromar,  mcrt  avant  son  père.  Depuis  ce  tems,  la  principauté 
de  Rugen  est  restée  réunie  à  la  Poméranie. 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES 


DUCS  DE  LA  POMÉRANIE  ULTÉRIEURE 


OU  DE  LA  rOMÉRÉLIE  (« 


duANTiBOB  ,  fils  de  Bogislas  et  pelit-fils  de  Mistiroî ,  roi  des 
Sclaves  ,  ou  Venèdes,  ayant  eu  quatre  fils ,  avait  laisse,  comme 
on  Pa  dit  ci-devant ,  la  partie  occidentale  de  ses  étals ,  qiti 
s'étendait  dnpuSs  le  Mecklenbourg  jusqu'à  la  petite  rivière  d« 
Grabo  ,  à  'Wratislas  et  Rattbor  ,  ses  deux  aînés;  la  partie 
orientale,  comprise  entre  le  Grabo  et  la  Vistule,  aux  deux 
cadets  r  Bogislas  et  SuanlonelL  La  part  de  ces  derniers  était  la 
Poméranie  proprement  dite ,  n'éianl  jamais  désignée  par  un 
autre  nom  aans  les  chartes  ni  dans  l'histoire.  Ce  n'est  qu'au 
seizième  siècle  qu'on  a  commencé  à  donner  communément  le 
nom  de  Pomérélie  ,  ou  de  petite  Poméranie  ,  à  la  partie  de  cet 
état  qui  est  le  long  de  la  Vistule.  Il  paraît  nue  Bogislas  et 
!  Suantopelk  vécurent  toujours  en  bonne  intelligence.  Le  der- 
I      nier  laissa  un  fîls  dont  le  sort  est  ignoré.  Voici  la  suite  de  la 

I'      dcsceadance  de  l'autre. 
BOGISLAS. 
1107.  Bogislas  fonda  une  petite  ville  sur  la  côte  occiden-^ 
taie  du  Golfe  de  Dantzick  ,  qu'un  nomma  en  latin  Bugustia  , 
[      du  nom  du  fondateur,  et  en  langage  du  pays,  Putzig,  ensuite 
Baulzig.  Mais  Bolesbs  III ,  duc  de  Pologne,  remporta  plusieurs 


(*)  Extraite  de  l'Histoire  de  l'Ordre  Teulonique  de  M.  ie  baroy  it< 
yVal ,  depuis  lu  page  3S7  du  tome  H  ,  ju«t|u'ài  la  ùa. 


k 


avantages  sur  lui  en  ici;  cl  1119.  Bugisias  manrut  en  ii5o, 
suivant  Schnlz  1  secréraire  de  U  ville  de  Dantzîck  au  seizième 
sii'clc,  (Jajia  «nrt,  histoire  Je  Prusce  ,  et  bissa  un  fib  t  rjui 
luiu 

SllBiSIAS  I  ,  DIT  L'Aî^ClEN. 

I  lîio.  Sdbislas  ,  successeur  Je  Bogislas ,  son  p^re ,  aa  dijché 
lie  Pomcranie  ,  soutint  une  guerre  malheureuse ^  en  ii65, 
contre  Walilemar  I  ,  roi  de  Danemarck ,  qui  ravagea  son  pays. 
i\nr^s  U  retraite  des  Danois,  Subi&Us,  pour  noeitre  ses  sujets  à 
l'aori  de  pareilles  incursions,  nucmcnta  et  fortifia  le  bourg  de 
l'anlziik  on  Dantzig,  près  du  golfe  J'Anpil ,  sur  la  mer  Èal- 
ti«^ue,  qui  est  devenu  l'une  des  villes  le»  plus  considérables  de 
VKurope.  A  un  mille  au-deU  ,  il  fonda,  l'an  1170,  l'abbaye 
«rOliva,  où  il  fut  inhumé  l'an  1 178  ,  et  qui  devint  la  sépulture 
,de  ses  successeurs.  En  mourant,  il  laissa  deux  (ils,  Sambor,  qui 
[suit  ,  et  McsUvin  ,  qui  viendra  ci-après. 

SAMBOn. 

1178.  Samboh,  fils  aîné  de  Subislas  et  son  successeur,  fil  à 

l'abbaye  d'Oli va  de  grandes  libéralilés.  C'est   tout  ce  que  l'on 

sait  de  sa  régence  ,  dunl  les  uns  étendent  la  durée  k  vingt  iM  « 

tti  que  d'aiiires  Iturueiit  à  un  espace  beaucoup  plus  court.  En 

'mourant,  il  laissa  un  fds,  qui  suit. 

SUBISLAS  II. 

SrBiSLAS,  fils  de  Sambor  et  son  successeur,  n'est  connu 
qiift  p.'tr  bs  (Ions  qu'il  fit  à  l'abbaye  d'Oli^a.  On  ue  peut  iita 
ta  quelle  année  il  mourut ,  ni  s'il  laissa  de  la  postérité. 

MESTWIN  I. 

MëStwin,  second  fils  de  Subislas  I,  succéda,  l'an  laoç)  au 
plus  tard,  à  son  neveu  Subislas  H-  Cette  année  esl  la  date  d'une 
«liinalioii  qu'il  fit  aux  religieuses  de  Suckotv.  Dans  la  charte 
duiin)'e  à  i^e  sujet ,  il  prend  le  litre  de  prince  de  <^tdansk  ;  c'est 
li.uil £'(;■.  l.<ni  1310,  il  fut  attaqué  par  Waldemar  II  ,  roi  de 
Daneuuirck,  qui  vint  ravager  la  Fomeianie  et  le  (oi\a  de  lui 
prOler  s^-ruuiit  d«  fidélité.  Mais  lorsque  ic  vainqu<:uv  se  fut 
.jeliré,  bs  l'oméranieiis si-  hilléreiil  d':  serouer  ce  jnug  étranger. 
Mrstwin  termin.i  se»  jotirs  avant  l'an  jaifi.  Il  avait  épousé  îi.» 
£llc  de  Miciilas  111 ,  duc  du  î'ologno,  duut  tl^ut  ipiatra  Rh  ri 
ùcm   filles.   l.e«  eu  sopt  Suanlopclk.,  qui  suit  ^  NVarlisUn» 


DES  nVCS  BB  LA   P0MÉ8ANIE  rLTÉniEUHE.  37S 

rhevalier  de  l'ordre  Tcutoniqiie  ;  Ratibor,  duc  de  Bclgard  ; 
puis  engagé  dans  la  même  milice  ;  el  Sambor.  Miroslava ,  l'aînée 
des  filles,  épousa  Bogislas  I ,  duc  de  la  Poméranie  c'ttërieure. 
L'autre,  nommée  Hélinga,  ou  Hélène,  donna  sa  main  k  Ula- 
dislas  ,    surnommé  /«  Cracheur  ,    duc  de  Posnanie.   Cromef 

Srélend  c|ue  Hélinga  était  fille  de  Suantonelk ,  et  non  de 
leslwin.  Samhor  ,  quatrième  fils  de  Meslvria,  prenait,  dans 
ses  chartes ,  le  titre  de  duc  de  Poméranie.  Ce  prince  était  marié, 
et  fut  selon  toute  apparence,  le  père  de  Vesimir,  dont  nous' 
parlerons  plus  basi 

SUANTOPELK ,  otJ  SUANTOPULK. 

.   SuAîSTOPELK ,  fils  aîné  de  Mestwin  et  son  successeur,  prît 
les  armes  plusieurs  fois  contre  les  Polonais,  et  tua  ,  l'an  1237  , 
leur  dur  l.esco  le  Blanc  dans  un  combat,  ou  le  fil  périr  parassas^ 
sinat ,  si  l'on  s'en  rapporte  aux  écrivains  polonais.  Les  ducs  de 
Maiovie,  de  la  grande  Pologne  et  de  Silésie,  s'étant  joints  à 
Suantopolk  pour  seconder  les  chevaliers  teuloniques  dans  la 
conquête  qu'ils  avaient  entreprise  de  la  Prusse,  eurent  part  à 
la  célèbre  victoire  que  ceux-ci  remportèrent  en  iaS3,  et  dont 
I9  gloire  rejaillit  principalement  sur  le  duc  de  Poméranie,  k 
qui  l'on   avait  déféré   le   commandement.  Mais,   l'an    1242, 
Su.'inlopplk,  jaloux  des  progrès  des  chevaliers,  se  ligua  contra 
eux  avec  les  Prussiens  et  exerça  de  grandes  cruautés  sur  le* 
sujets  de  l'ordre.  Les  chevaliers,  courant  aux  armes,  surprirent 
la  forteresse  de  Sarlowitz,  et  battirent  le  duc  devant  la  mémo  1 
place  qu'il  voulait  reprendre.  Ayant  pris  ensuite  la  forteressa 
de  Nakel  avec  le  secours  de  leurs  alliés  ,  ils  désolèrent  la  Pomé- 
ranie, au  point  que  Suantopclk  fut  réduit  à  leur  demander  11  | 
pais  et  à  donner  son  fils   Mestwin  en  otage.  Malgré  ce  gage  , 
il  reprit  les  armes  presque  aussitôt,   et  défit  les  chev.Miers  au  | 
combat  de  Rensen.  Ils  eurent  bientôt  leur  revanche ,  et  forcé— 
rcrrt  le  duc  à  renouveler  b  paix.  Ce  fut  encore  pour  la  rompra j 
peu  de  tems  après.  Deux  victoires  remportées  sur  lui  amenè- 
rent ,  l'an  124*3,  une  troisième  paix  ménagée  par  le  duc  d'Au- 
triche. Toujours  infidèle  à  sa  parole ,  le  duc  Suantopeik  fait, 
avec    les   Prussiens,    une   nouvelle  ligue   dont   les  chevalier*] 
triomphèrent  dans  des  combats  où  ils  ballirent  séparément  le»] 
alliés.  .Jacques  Pantaléon,  légat  du  saint  siège,  s'étant  entremit] 
pour  la  paix,  elle  «e  fil  au  mois  de  novembre  124H,  Tant  d« 
coups  redoublés  nepurentnéanmoinscontenir  l'humeur  inquiet 
de  Suaotopelk.  On  le  vit ,  quatre  ans  après,  rentrer  en  cam-»^ 
pagne:    mais  ce  fut  pour  éprouver  de  nouveaux  revers.   Les. 
chevaliers,  dans  une  bal  ai  Ile  fju'ilr  lui  livrèrent  Le  25  jauvicv 


874""^  rmwTçoioetEmsTonïçuE 

1252,  firent  une  grande  boucherie  des  Potnéranîcn» ,  et  pous- 
sèrent leurs  ravages  jusqu'aux  perles  de  Dantzick.  Ce  fut  encore 
à  Suanioprlk  une  nécessité  de  redemander  la  paix.  Il  l'obtint, 
le  3o  juillet  laSiS,  mais  à  des  condilionsbien  humiliantes  pour 
lui;  car,  oulre  la  somme  de  deux  mille  marcs  d'argent  qu'on 
exigea  de  Uii  pour  chaque  contravention,  il  fut  stipulé  dans  le 
traité  que  la  ville  de  Dantzick,  avec  son  lerritoire ,  serait 
dévolue  à  l'ordre  dès  le  premier  acte  d'hostilité  qu'il  commet- 
trait. Abattu  par  une  guerre  de  onze  ans  ,  presque  toujours 
malheureuse,  il  se  montra  fidèle  en6n  à  ses  serments.  Après 
avoir  comblé  de  biens  l'abbaye  d'Oliva  ,  et  d'autres  monastères, 
il  mourut  ]e  11  janvier  1266,  laissant  d'£HME>'GAKDB  ,  sa 
femme,  deux  fils,  qui  suivent,  et  deux  filles,  Salomë,  mariée 
à  Zemomyls,  duc  de  Vladislaw,  frère  de  Vladislas  I^ketek, 
roi  de  Pologne ,  et  Elisabeth ,  femme  de  Jaromar  II ,  prince  de 
liugen. 

MESTWIN  II ,  WRATISLAS  et  VESIMIR. 

1266.  Mestwxn  et  WnATiSLAS  ,  fils  de  Suantopelk,  firent 
m  partage  de  sa  surcession  dont  l'aîné  recueillit  la  plus  grande 
part  ;  mais  le  cadet  eut  dans  son  lot  la  ville  de  Dantzick. 
Mestwin ,  l'an  1268 ,  voyant  les  chevaliers  aux  prises  avec  Ira 
Prussiens  ,  s'unit  à  ceux-ci ,  et  fit  avec  eux  le  ravage  dans  les 
domaines  de  l'ordre;  mais  on  ne  tarda  pas  à  lui  rendre  la  pa- 
reille. Le  maître  provincial  dos  chevaliers  de  Prusse ,  ayant 
passé  la  Vistule,  ut  un  tel  dé^t  dans  la  Poméranic  ,  que  le 
duc  ,  effrayé,  fui  contraint  de  faire  la  paix. 

f.a  jalousie  et  l'envie  de  dominer  ayant  brouillé  Mestwin  et 
Wralislas.  Icnr  querelle  éclata  vers  l'an  1270.  Le  premier 
s'étant  emparé  de  iJant2.ick ,  le  second  trouv.1  moyen  de  sur- 
prendre et  d'arr<?ter  son  frère.  Pour  recouvrer  sa  liberté,  Mest- 
win fut  obligé  de  rendre  UaAlzick.  I-cs  hostilités  continuèrent 
néanmoins  entre  les  deux  frères.  Wratislas,  pour  se  mettre  en 

fiossession  de  la  régf  nce ,  eut  recours  au  margrave  de  Brande- 
lourg,  son  beau-père  .  et  lui  hypothéqua  la  ville  et  le  chile.iu 
de  Danizick  pour  les  frais  de  la  guerre  qu'il  entreprendrait  ponp 
son  service.  Mestwin,  de  son  côté,  appela  Boleslas,  duc  de 
Posnanie,  à  son  secours.  Les  Brandel>ourgeois ,  alarmés,  pres- 
sèrent Wratislas  de  fournir  l'argent  qu'il  avait  promis.  Se  trou- 
vant hors  d'état  de  les  satisfaire,  et  les  voyant  déterminés  au 
pillage  de  Dantzick,  pour  leur  tenir  lieu  Je  solde  ,  il  se  sauva 
en  Prusse  dans  la  vue  d'obtenir  le  secours  des  chevaliers  dont 
il  avait  embrassé  la  règle,  suivant  quelques  écrivains.  Mais  ^ 
«lors  occupés  à  pacifier  les  troubles  de  la  Prusse,  ils  refosèrcnv 


-  SES  DVCS  DB  Lk  POMEHAKIB  VLTÉRIBURE.  %1 

4'enlref  dans  les  Jémêlcs  des  doux  frères.  L'opinion  commun^  ' 
est  qup  Wratislas  mourut  à  Elbing  vers  Tan  ia-5.  . 

Après  la  retraite  de  Wratislas ,  Mestwin  ,  avec  le  secours  daj 
duc  de  Posnanie ,  chassa  les  Brandebuurgeois  de  Dantzick  r| 
jnais  il  ne  garda  pas  cette  ville,  qui  passa  entre  les  mains  d©  i 
\esiniir.  Ce  prince  est  connu  par  une  charte  de  Przcniislas  ^{ 
duc  de  la  grande  Pologne,  de  l'an  lagS,  datée  de  Dantzick^j 
Quoiqu'on  n'ait  pas  de  preuve  littérale  de  son  origine,  il  y  4<t 
des  faits  dont  le  rapprochement  semble  attester  qu'il  était  fil»] 
de   Sambor,  frère  de  Suantopelk ,  et  par  conséquent  cousiii-J 

fermain  de  Mestwin  et  de  Wraiislas.  Sambor  s'étant  retiré  kA 
ilbing  sous  la  prolectian  des  chevaliers  tculoniqucs,  et  Wra-«( 
tisla^  ayant  ensuite  choisi  la  même  retraite,  il  est  vraisemblable*] 

Îjuecelui-ci,  voulant  priver  de  sa  :succe$sion  Mestwin  ,  sonri 
irère  ,  légua  sa  ville  de  Dantzick  et  ses  autres  possessions  ^J 
Yesimir ,  son  cousin  ,  puisque  celui-ct  trouva  moyen  de  sou 
^ettre  en  possession  de  DaiUïick  sans  que  Mestwin  se  soit  mis:i 
en  devoir  de  l'en  chasser,  Vesimir  termina  ses  jours,  on  ne 
peut  dire  en  quelle  année  ,  sans  laisser  de  postérité  mâle. 

La  faiblesse  de  Mestwin  fut  une  source  de  malheurs  pour 
lui  durant  tout  le  cours  de  sa  vie.  Après  avoir  été  brjiuillé  avec^ 
les  chevaliers  teutonîques,  il  s'était   réconcilié   avec    eux  etl 
leur  avait  donné  de  grandes  terres  en  Poméranie.  Mais  il  scj 
repentit  ensuite  de  ces  libéralités,   et  voulut ,  non  seulement 
reprendre  ce  qu'il  avait  donné  aux  chevaliers,  mais  encore  lent 
enlever  les  terres  qu'ils  avaient  reçues  de  Warlislas  et  <Ie  Ua— < 
tibor,  ses  oncles.  Nouveaux  débats  que  le  pape  termina,  l'anj 
1282,  en  adjugeant,  par  sa  décision,  la  terre  de   Mèwe,  quW 
faisait   partie  de   la  uonUlion ,  aux  chevaliers  ,   et  laissant  à  ( 
Mestwin  ses  autres  domaines,  La  dernière  charte  que  l'on  con-4 
naît  de  ce  prince,  est  du  18  janvier  i2c)4-  H  mourut  quelque, 
temps  après,  sans  laisser  de  postérité  légitime,  et  peut-être 
même  sans  avoir  été  marié.  JL  Pauli  préleud  que,  d'une  reli- 
gieuse de  Stolpe,  dont  il  avait  fait  sa  concubine,  après  l'avoir 
enlevée,  il  eut  trois  filles,  dont  l'aînée,  nommée  Fulcka ,  fut 
mariée  à  Pribislas ,  seigneur  de  Belgard  ;  la  seconde,  appelée 
Anne,  devint  femme  d'un  comte  de  Holstein,  et  la  troisième, 
Marguerite,  épousa  Wilzlaff  III,  prince  de  Rugen. 

La  branche  des  ducs  de  la  Poméranie  orientale,  étant  iînie^ 
par  la  mort  de  Mestwin  et  de  Vesimir,  plusieurs  prétendant^l 
se  présentèrent  pour  recueillir  leur  succession.  Mais  les  seulsJ 
dont  les  droits  paraissaient  incontestablement  fondés,  étaient 
les  margraves  de  Brandebourg.  Etablis  depuis  long  -  tems  suze- 
rains de  la  Poméranie  par  les  empereurs,  ils  revendiquèrent 
ce  duc^é  comme  un  fief  qui  kur  était  dévolu.  Mais,  sans  égard 


ïjB  CUKOS.  mST^  DES  DUCS  DE  lA  TOMéRANn:  ULTÉBlEblLZ, 
pour  la  justice  de  leur  cause,  les  Polonais  s'emparèrent,  tous 
différents  prétextes,  de  la  Poméranie.  Le  margrave  Woldemar, 
se  trouvant  hors  d'état  de  leur  faire  face ,  prit  le  parti  de 
vendre  à  l'ordre  Teutonique,  la  partie  dos  élats  de  Mestwin  et 
de  Vesimir,  qui  touche  à  la  Vistule  (c'est  la  Pomérélie  d'au- 
purd'hui).  Le  traité  se  fit  en  i3io;  mais  il  ne  fut  consommé 
que  Tannée  suivante,  après  que  Temp^eur  eut  consenti  k 
'l'aliénation  de  ce  fief  de  l'empire.  Les  Polonais  n'ayant  pai 
voulu  se  dessaisir  de  cette  partie  de  la  succession  des  ducs  de 
Poméranie,  les  chevaliers  firent,  la  même  année,  le  siéfe  de 
Dantzick  et  des  autres  forteresses  de  la  Poméraiiic.  Bientôt  i\$ 
earent  achevé  la  conquête  du  pays  qu'ils  venaient  d'acheter. 
D'un  autre  côté,  Wratislas,  duc  de  Siavie,  conquit  ou  acquit» 
vers  les  années  i3iS  et  liiy,  le  pays  de  Stolpe  ,  qui  avait 
appartenu  à  Mestwin  et  à  ses  ancêtres ,  d'où  il  arriva  que  les 
margraves  de  Brandebourg  ne  conservèrent  rien  de  !a  succes- 
sion des  ducs  de  Foméranie.  (  Voj,  Bogislas ,  4uc  df  iVolgost  ) 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES 


BURGRAV^S  DE  NUREMBERG  (*). 


JuE  Lurgravlat  de  Nuremberg,  en  Franronie ,  lire  son  nom  del 
sa  capilale  ,  appt'lce  origiiiaireinenl  Coi/n*m  norkum,  aujour— J 
d^hui  lune  des  plus  belles  villes  de  l'Allemagne,  sur  la  Pcguilz,! 
qui  la  divise  en  deux  parties,  dont  la  jonelion  se    fait  par  uraj 

Eonl  magnifique.    Il  est  camposè  de  la  principauté  d«  Culra- 
ach    et  Je  Éareulli ,  qui  foruie   le    haut   burgraviat,  et  da| 
marquisat  d'Ùnolzhach ,  on  d'Anspach,  qui  constitue  le  bas 
burgraviat ,  ou  le  burgravial   de  deçà  les  Monts.  Plusieurs  sci-jj 

Î;neHrs  de  illffércntes  maisons  ,  et  eiilr'autres  les  comtes  do  IIo<'i 
lenaoHern  ^  furent  pourvus,  au  douzième  siècle,  par  les  era-j 
pereurs,du  gouvernement  de  Nuremberg  ,  qui  devint  hërédt< 
taire  enire  leurs  mains  au  siècle  suivant. 

CONRAD  I. 

CoHUAD,  fils  de  Rudolphe  ,  comte  de  Hobenzollern ,  se] 
monlre  en  (|ualitè  de  burgrave  de  Nuremberg  ,  dans  uni 
charte  d'Eberlurd  ,  èvêque  de  Bamberg,  de  l'an  1 164.  {MamintA 
Boii;.  ,  t.  V,  pag.  iGo.  )  Ce  fut  à  litre  de  fief  masculin  héré- 
ditaire, qu'il  reçut  ce  gouvernement.  Mais  on  voit  que,  dè*^ 
l'an  1373,  la  succession  en  fut  éventuellement  accordée  au«J 
Elles  de  Conrad.  On  prétend  que,  dans  les  dissensions  des  mai-*] 
sons  de  Gnelfe  et  de  Holienslauffen  ,  qui  agitèrent  presqusT 
toiite  rAHcmagnc,  il  se  déclara  hautement  pour  la  dernière» 


(*)  DreWe  avec  le  secours  de  M.  Eriut. 
XVI. 


48 


876     CnRON.  HIST.  SES  DUCS  DE  L\  FOMÉRXNrE  TTLTÉlItEUaC; 

Soor  la  justice  de  leur  cause,  les  Polonais  s'emparèrent,  sou4 
iffcrents  prétextes,  de  la  Poméranie,  Le  margrave  Woldemar^  I 
$e  trouvant  hors   d'état  de  leur   faire  face,   prit  le  parti    d^ 
vendre  à  l'ordre  Teulonique,  la  partie  des  états  de  Mest^vin  et 
de  Vesimir ,  qui  touche  à  la  Vistule  (c'est  la  Pomérétie  d'au-* 
iourd'hui).  Le  traité  se  fit  en  i3io;  mais  il  no  fut  «onsommé 
que   Tannée  suivante,   apr^s  que  l'empereur  eut   consenti  â] 
l'aliénation  de  ce  fief  de  l'empire.  Les  Polonais  n'ayant  pail 
voulu  se   dessaisir  de  cette  partie  de  la  succession  des  ducs  d* 
Poméranie,  les  chevaliers  firent ,  la  môme  année,  le  siège  d* 
Bantzick  et  des  autres  forteresses  de  la  Poméraiiii*.  Bienl<)t  îlf  | 
eurent  achevé  la  conquête  du  pays  qu'ils  venaient  d'acheter."-] 
D'un  autre  cdté,  Wratislas,  duc  de  Siavie,  conquit  ou  acquit  «'] 
vers  les  années  i'6i6  et   l'ii'j ,  le  pays  de  Stolpe ,  qui    avaîH 
appartenu  à  Mestwin  et  à  ses  ancêtres,  d'où  il  arriva  que  le^j 
margraves  de  Brandebourg  ne  conservèrent  rien  dp  la  succès-  ' 
sion  des  ducs  de  Poméranie.  (  Voy.  Bogislas  ^  duc  dt  IVolgait, }  | 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES 


BURGRAV^ES  DE  ISUREMBERG  (*). 


JLe  Lurgraviat  Je  Nuremberg,  en  Franronie  ,  lire  son  nom  cldj 
sa  capitnlc  ,  appilce  originairement  Cfljiîrum  noricum  ,  aujour— j 
d'hui  l'uiiR  tk's  plus  Ijelles  villes  de  rAliemagne,  sur  ta  Pegnilza 
qui  la  divise  eu  deuxparlics,  dont  la  jonction  se  fait  par  ual 

Eonl  niflgnlti<iiip.  It  est  composé  de  la  princîpaulé  de  Culm-j 
ach  et  de  Éareuth ,  cjui  furuie  le  liaut  burgraviat ,  et  Aai 
marqui&aL  d"Oriol7.bach,  ou  d'AnspacIi,  qui  constitue  le  ba»< 
burgraviat,  oti  le  burgravial  de  deçà  les  Monts.  PUisieurs  sei-«^ 
gneurâ  de  différentes  maisons ,  et  enrr'autres  les  comtes  de  Ho-'l 
henKollern  ,  furent  pourvus,  au  douzième  siècle^  par  les  era-J 
pereurs,du  gouvernement  de  Nuremberg ,  qui  devmt  héiédi^f 
taire  entre  leurs  mains  au  siècle  suivant. 

CONRAD  I. 

Conrad  1  fils  de  RuJolphe,  comte  de  Hohcnzollern ,  se| 
montre  en    qualité    de    burgiave    de    Nuremberg  ,    dans    imHi 
charte  d'Eberhard  ,  évfique  de  Bamberg,  de  l'an  1164.  {Monum* 
how.  ,1.  V',  pag.  iGo.  )  Ce  fut  à    titre  de  iief  masculin  héré-l 
dilaire,  qu'il  reçut  ce  gouvernement.  Mais  on  voit  tjue ,   dè*l 
l'an   lay-i,  la  succession   en  fut  cventuettement  accordée  au* 
filles  de  Conrad.  On  prétend  que,  dans  les  dissensions  des  mai- 
sons du  Ij-uelfe   et  de    Hohenslauffen  ,    qui   agitèrent    presque! 
toùle  rAlleraagtte ,  il  se  déclara  hautemepl  pour  la  dernlèrCé] 


^^8  <:HB050L0G!E  mSTOHIQUE 

l\  vivail  encore  en  l'an  lioo,  s'il  est  le  même  tlont  la  cbfo* 
niquf  des  évf'qurs  de  Spire,  écrite  au  seizième  si^clL• ,  dil  î 
^imo  1 200  Conrudus  cornes  de  Zolre  et  Bur^aifius  m  Nureinbfrg 
cunsillud  in  pnzsentia  Otlonis  IV  Imperatoris  Homanonm  cas~ 
tnim  Ri'et/jurg ,  quod  ab  ecdcsia  Spireasi  in  feudum  ieiiuit .  in 
manu  Conradî  episcopi  Uierè  resignaml,  et  illiid  erriesiie  Spirend 
in  pnrpetuum  dimisit  absolutum.  (Eccard  ,  Corp.  Hislor..,  l.  Il  , 
p.  2267).  Ceci  semble  d'abord  faire  deux  personnages  de  Conrad 
el  du  burgrave.  Mais  Jean  de  Miiiterslalt ,  dans  son  CImmirun 
Spircnse^  publie  par  Senekenberg  (^SeJecla  Juris  et  Hisf. ,  t.  VI, 
p.  180  ),  répétant  la  même  chose  et  prcscfuc  dans  les  incmes 
termes  ,  ne  fait  qu'un  même  personnage  de  Conrad  ,  comte  de 
Zolre  ,  et  du  burgrave.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  certain  que 
Coniad  I  était  remplacé  dans  le  bureraviat,  soit  par  mort ,  soit 
par  résignation ,  en  113».  On  lui  donrrc  pour  femme  Mar- 
Gi;EniTE  DE  VoHBOUHG,  sœur  de  rimpéralrice  Adélaïde;  c'est 
la  raison  pour  laquelle,  selon  M.  Oelter,  l'empereur  Frëtléric 
avait  donné  le  burgraviat  en  fiel  héréditaire ,  à  Conrad  soa 
beau-frère, 

FRÉDÉRIC  h 

1191.  FnÉDÉRlc  se  trouve  qualifié  burgrave  de  Nuremberg 
<lans  un  acte  de  l'an  1191  ,  donné  à  la  diète  de  Saaifeld. 
(Oelter,  t.  I,  p.  270,)  On  dispule  s'il  tut  le  frère  ou  le  fils 
tin  précédent  ;  on  se  partage  également  sur  la  maison  ilont  il 
tlait  issu.  M.  Octter,  dans  son  E.ixai  de  rhl^tuire  des  Aur- 
grai'es  de  Nuremberg  {p.  26a)  ,  cite  un  diplôme  de  l'empereur 
Henri  IV  (VI)  de  l'an  nf)3,  et  un  antre  de  l'an  «lî^fl,  Ja»'» 
lesquels  Frédéric  est  expressément  Tiominé  comie  de  Zullern. 
On  le  rencontre  aux  diètes  de  l'empire ,  tenues  en  1*08  et 
12j4-  Il  mourut ,  suivant  les  archives  de  Pablj<iye  d'Heilbionn, 
l'an  laiH.  De  sa  femme,  nommée  Sophie,  veuve  d'un  prince 
de  Bohème,  nommé  Udalric,  il  laissa  Conrad  et  Frédéric,  qui 
«uivciit ,  et  d'autres  enfants. 


CONRAD  II  ET  FREDERIC  II. 

1218.  CoNBAD  II  et  Frédéric  II  gouvernèrent  en  com- 
mun les  étals  de  Frédéric  I  ,  leur  pore.  Dans  l'inscription  du 
sceau  atlaclié  à  la  charte  de  quelques  privilèges  qu'ils  accor- 
(lètenl  ,  l'an  124b,  à  l'abbaye  d'Meilbronn  ,  ils  sont  qualifiés 
fctirgraves.  Mais,  oiftre  cela,  Conrad  y  est  nommé  comIe  Je 
■ZAillurn ,  et  Frédéric  y  poile  le  litre  de  cuiute  d'Abenberg. 
L'an  ia5g,  Conrad  II,  avec  un  autre  Conrail,  dit  /<•  Jeunes 
^ui  sans  doute  liait  son  fils,  acheta  d'Albert  et  Louis  d'Uf- 


DES   BUBCRATES   DE   KURÊMBEIIG-. 

fciilicim  la  part  qu'ils  avaient  au  cliàloan  Je  Viernsberg,  Jon( 
la  si'igneurle  avait  été  nc(|uise  par  Conrad,  l'an   a 235,  de  Gq->^ 
(icfroi,  i;ûrale  du  Hohculnhe.  C.'esl  pour  b  detniére  fois  qu'oa-1 
rencontre  djns  les  chartes  le  burgrave  l'rédéric.  Conrad,  snaj 
frère,   fut   le  coiiaeiller  de   Temncreur  Frédéric   H,    qui  Iml 
confia  l'éducation   de  ses  deux  fils,  Henri  et   Conrad,  et  lu^l 
îlouna  ensuite  le  çouvernemenl  de  l'Autriche,  après  avoir  pri^l 
possession  de  ce  dmbé.  Ce  seigneur  se  produit  pour  la  derninrç| 
t<Qts,  l'<in  i^Gq,  d^ns   une  cliarle ,  où  ^   du   canscntement   dM 
Conrad  ,  son  fils,  il  fait  quelques  donations  à  rabl»aye  d'IIuil-f 
bronu.  U  doit  être  mort  peu  de  icms  après.  Sa  femme,  liLiSAj 
SETii,  sœur  de  l'empereur  hQd<)lphe  de  Habsbourfç,  lui  doun^ 
Conrad,  mort  sans   postérité;  Frédéric,  qui   suit;   Adélaïde 
piariée  à  hapolon  ,  comte  palatin  de  Bavière  ,  de  la   iiiaisoiq 
d'Ôrtcnborg  ;  et  une  aulre  hlle  ,  alliée  à  un  seigneur  de  Hei- 
dcck,  à  moins,  dit  M.  Octler  (  pag.  3i3),  que  ce  ne  soi 
U  même  Adélaïde  ,  remariée  à  ce  seigneur. 

EREDERIC  111. 

FflÉDÉnic  ,  flls  de  Conrad  11  ,  suivant  l'opinion  la  plus-- 
commune,  ou,  selon  M,  Oellcr,  de  Frédéric  I  (ce  qui  ne 
parait  pas  le  plus  vraisemblable),  devint  burgrave  de  Nurem^ 
tkerg,  Tân  1261  au  plus  lard.  Il  souscrivit  uu  diplôme  e 
celte  qualité,  le  i5  décembre  i2.Kj.  {Oeffelii  San'pi,  Rer.  hoi'eJ 
1.  1,  p.  7 '.'6.)  Il  était  alors  marié  depuis  long-tenis  ,  et  avaij 
épousé,  l'an  134^1,  Ei.iSABiETH,  fille  d'Olton  le  Grand,  duc 
Je  Mcraiiie,  sœur  du  dernier  duc  de  celle  maison,  vcuve^ 
selon  les  uns,  de  Hcrdge  de  Grundlacli,  elj  selon  les  autres^ 
d'un  conitc  de  Truhendmgen.  Après  le  meurtre  d'Oiton ,  soi- 
beau-frère,  dernier  duc  de  M(5ranie,  il  eut  pour  sa  succession 
des  démêlés  avec  lévêque  de  Bambcrg,  frère  du  défunt,  et  Je 
part  et  d'autre  on  se  tint  prât  à  vider  la  querelle  par  la  vt 
des  armes.  L'évéque  de  Wurlzbourg  s'entremit  pour  acroi 
jTindei-  les  parties;  mais  on  ignore  quelle  fut  précisément  l'issue-' 
de  sa  tiégociation.  (Jn  voit  néanmoins  que  Frédéric  recueillit 
l'hérilage  litigieux  des  seigneuries  de  Bareulb,  de  Cadolzbnurjç 
et  de  J..inge»ueiin ,  oulro  quelques  biens  situés  au  comté  de 
ISourgogne,  qu'il  vendit,  eu  1 25(i ,  à  Hugues,  qui  possédait  ce 
comté,  ne  se  réservant  (jue  l'avouerie  de  Besançon. 

Frédéric  ,  autant  par  ses  (|ualités  personnelles  que.  par  se 
opulence,  devint  un  personnage  important  dans  l'empire/ 
Conrad  de  Hcibenslauflcn  cl  Guillaume  de  Hollande,  qui  se 
disputaient  le  trône  impérial,  recherchèrent,  avec  un  égal 
«impresscment ,  sou  ainUié,  Après  la  mort  du  premier,, il  de-;^ 


38o  «îlRONOLOCtE   HISTOniQCE 

vint  le  conseiller  tle  ConraJin  ,  son  fils ,  dont  il  reçut  une  vis 
en  1267. 

Dans  la  rlicte  qui  se  tint,  en  12^3,  pour  l'élection  d'un  nou- 
■veau  roi  des  Romains ,  FiéJéric  fut  un  des  premiers  fjui  se 
déclarèrcnl  pour  Rodol[>he,  comte  de  Habsbourg.  Député  par 
cette  assemblée  pour  lui  porter  la  nouvelle  de  son  élection  ^ 
il  assista  ensuite  à  son  couronnement,  et  reçut  de  lui,  ea 
^ette  occasion,  rinvcstiturc  du  burgraviat  de  Nuremberg, 
cûmidtim  hurgrasue  in  Nuremberg  ;  ce  qui ,  selon  M.  Pauli ,  prouvd 
la  possession  du  territoire.  Mais  urraulrc  savant  d'Allemagne, 
M.  Drenker,  dans  une  dissertation  latine,  publiée,  l'an  i;84i 
à  Erlang,  en  Franconie,  prétend  que  la  dignité  de  prince  et 
la  souveraineté  territoriale ,  ont  appartenu,  bmg-tems  avant 
celte  investiture,  aux  biirgraves  de  Nuremberg.  Frédéric,  k 
l'époqne  dont  nous  parlons,  n'avait  que  des  filles ,  dont  l'aînée, 
Marie  ^  avait  le  comté  d'Oëtlingen.  Il  obtint,  non-seulement 
]iour  lui-même,  mais  encore  pour  cette  Jillc,  et  les  enfants 
des  deux  sexes  qui  naîlraietit  d'elle  ,  et  ,  à  leur  défaut,  pour  sei 
autres  filles,  le  droit  de  succéder  à  tous  ses  (ie(s;  ce  qui  lui 
fut  accordé  ex  libcralilate  et  graiîa  speciali,  et  fut  confirroé  , 
l'an  1281,  par  un  autre  dipl<^me  de  Rodolphe,  où  Frédéric 
est  qualifié  son  parent  («wsun^(/t/ifH4  ). 

Frédéric  avait  clé  choisi  par  Rodolphe,  en  1274.  pouf 
porter  au  pape,  présent  au  concile  de  J.yon ,  la  nouvelle  de 
son  cicciion,  qu'il  défendit  maigre  l'op|iosi)ion  d'Alfonse, 
roi  de  Casiille,  Il  accompagna  Rodolphe,  l'an  1376  et  l'an  127'*, 
dans  ses  expéditions  contre  Ottocarc,  roi  de  BoMme  ,  qui  re- 
fusait de  le  reconnaître.  Il  augmenta  ses  étals,  l'an  1277,  de 
rlusieurs  fiefs  qu'il  reçut  de  l'évêque  de  Frisingne.  Dans  la  su4le, 
il  y  en  ajouta  d'autres,  qui  lui  furent  conférés  par  l'évêque  ' 
de  lîaraberg. 

Après  la  mort  de  Rodolphe,  Frédéric  retrouva  dans  Adolphe,  1 
son  successeur  à  l'empire,  la   même  faveur  dont  il   avait  joui 
$ous  le  règne  précédent.  Aussi ,  lorsqu'Alberl  d'Autriche  com- 
mença, I  an  i2r)7,  h  s'élever  contre  Adolphe,    pour  lui  ravir  i 
la  couroime  impériale,   Frédéric  donna-t-d  à  ce  dernier  de»  | 
preuves  éclatantes  de  sa  fidélité.  Mais  la  mort  l'fcnleva ,   cette  | 
niémc  anni^,  daris  les  premiers  mouvements  de  son  zcic.   ll'i 
fut  inhume  au  monastère  d'Iieilbronn.   Cesl  de  lui  que  des 
rend    la  maison  royale  et  princiéi-c  de  Brandebourg,  anjuiir- 1 
d'hui  subsistante.  De  sa  première  femme,  nommée  ci-dessus^ 
et  morte  en  1272,   il  eut ,   i".  deux  fils,  Jean   et  Sigismoml  , 
tui's  par  les  maréchaux  <le  Nuremberg,  le  t".  septembre  i2<>i, 
parce  qu'étant  à  la 'basse,  leurs  chiens,  lâchés  p.ir  l'inatlen- . 
iiou  de  leurs  valuls  ^  avaicut  mi»  en  [>iècn  renfant  de  Vutkl 


DES  BVRGR&VES  BE  NUAEHBERg;  381 

iercs  maréchauï  ;  i".  Marie,  épouse  de  Inouïs,  coinipd'Or(lini*J 
gcn  ;  3".    AdL'laiile,  mariée  avec    Henri,    comte  du  Châiel 
4".   Elisabelh  ,   femme  de    Godefroi ,  comte  de  Halienlolie 
5».  Anne ,  abLiisse  de  Schlusselau.  Sa  seconde  femme  ,  I1élë>e^, 
qu'il  prit  en  lajS,  était  de  la  maison  de  Saxe.  Ce  fut  aveej 
elle  qu'il  fonda  le  couvent  de  Birkcnleld ,  près  de  Ncust.idl  sui,j 
l'Aich-  iJenis  enfants  furent  Jean  et  Frédéric,  qui  .suiveiifM 
Anne ,  mariée  à  Emicon  ,  comte  de  Nassau  ,  avant  121)7  ;  IIiv 
Itne ,  femme  de  Gérard  ,  comte   d'Hirschbcrg ,  et  fondatrice 
du  couvent  de  Kebdorf ,  proche  AichslcdL 

JEAN  I  ET  FRÉDÉRIC  IV. 

1297,  Jean  et  Frédéric,  fiis  de  Frédéric  III ,  couvernèrenjï 
en  commun  k\s  étais  de  leur  père  après  sa  mort.  INIais  Jean  lel 
suivit  de  prs-s  au  tombeau,  si  Ton  s'en  rapporte  à  l'épilaphc 
gravée  sur  sa  lombc  sépulcrale  à  Heilbrnnn.  Cette  inscription 
porte  :  Anito  Domini  ia<j8  Gai.  Sept,  oùut  Dotn.  Johunnrs  JHius 
senior  Frideiici  HurgiaoU  de  Nwentôerg.  (  Meiiken  ,  Serifti.  Rer. 
Gerni. ,  tom.  II! ,  pag.  Gtio.  )  La  chronique  de  Hoff.  ,  qui  l'a 
transcrite,  nornme  ,  sur  l'an  iHoy  ,  pag.  663,  Frédéric  et 
Conrad,  son  frère,  burgraves  de  Nuremberg ,  comme  ayant 
acquis  plusieurs  fonds  du  comle  d'Orlamunde  ;  ce  qui  porle  à 
croire  que  ces  deux  Iréres  étaient  fds  et  successeurs  liu  burgravc 
Jean  I.  A  l'éçarJ  Je  Frédéric,  fn-re  de  ce  dernier,  après  la 
mort  d'Adoiplie  dtr  Nassau,  il  reconnut  pour  roi  des  Romains 
Albert  d  Autriche,  dont  il  reçut  l'invcslituie  en  i3oo.  Henri 
de  Luxembourg,  étant  parvenu,  en  i3ob,  au  Ir^ne  impérial  , 
eut  un  zélé  partisan  dans  le  burgrave  Frédéric  ,  qui  aida,  l'an 
i3oc)  ,  Jean  ,  fils  de  ce  prince  ,  à  se  mettre  en  possession 
du  royaume  de  Bohême.  Fréiléric ,  Tannée  suivante  ,  ac- 
compagna le  même  empereur  dans  son  expédition  d'iialte.  La 
morl  de  Henri  ayant  encore  fait  vaquer  l'empire  en  li'îi.^,  mit 
aux  prises  ticuv  rnncurrenls  pour  le  remplir,  Louis  tle  liaviére* 
et  Frédéric  d'Anlrlclie.  Le  burgrave  Fiéderic  se  déclara  pour  le 
premier,  dont  il  (it  prisonnier  le  rival,  en  i3:t2,  à  ta  bataille 
de  Muldorf.  L'usage  était  alors  établi  dans  l'em])ire  que  lors- 
qu'une tête  couronnée  était  prise  à  la  guerre  ,  elle  fut  remise 
entre  les  mains  de  l'empereur  ,  ou  de  celui  qui  en  exerçait  le»!] 
droits.  En  conséquenre,  le  burgrave  fil  combiire  le  due  d'Au- 
triche à  Louis  de  Bavière.  Celui-ci  ,  par  reconnaissance,  lui 
abandonna  tous  les  prisonniers  faits  sur  1rs  Autrichiens.  ]^Liis, 
par  une  générosité  pou  commune  ,  le  burgrave  les  mil  tous 
en  liberté  sans  exiger  de  rançon  ,  à  condition  néanmoins  qu'ils 
luctlralenL  tous  leurs  biens  uubles  dans  sa  mouvauce.  Ti;lle  est , 


3Sâ  CUAO}<l»LUUl£   HiStOniQOB 

suivant  M.  Paul» ,  l'origine  Je  la  cour  féodale  Jf>s  biirgraw» 
Nuremberg,  en  Autriche,   Jont  relèvent  jusqu'à  trentc-ileu*.! 
tant  comtés  que  simples  àeigneiiries  et  autres  biens  considéra- 
bles. La  possession  de  ce  droit  ayant  été  troublée  par  les  lm-< 
periaux ,  les  burgraves  en   firent  leurs  plaintes  en  dilTiirenle». 
occasions,  et  surtout  au  congrès  tenu,  i'an  1648,  pour  U  paix.] 
de  Westphalic.  Ënfm  ,  le  droit  qu'ils  réclamaient  leur  fut  as- 
suré,  l'an  ifiS4,  par  le  traité  de  Nuremberg,  fait  en  consé— 
qoence  de  la  ('.'tix  dont   on  vient  de  parler. 

Le  burgrave  Frédéric  suivit ,  l'an  l'S^-j  ,  le  roi  des  Romaini 
en  Italie,  et  continua  de  le  servir  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le- 
20  mai  i332.   L'église  d'Ucilbronn  fut  le  lieu  de  sa  sépulture- 
comme  elle  l'était  de  ses  anci^lres.   De  Maroiehite  ,    son, 
épouse,  qui  lui  survécut  iong-tcras,  il  doit  avoir  laissé  les  en- 
fanis  qui  suivent,  savoir  :  Jean  ei  Albert,  dont  il  sera  parlé  fi» 
après  ;  Conrad  ,  mort  sans  lignée  en  i334  ,  ou  le  i^  avril  iS^S  ^^ 
suivant  ta  chronique  de  Kegniizhof;  Frédéric,  chanoine  d'Ai— 
ctistt^t ,   puis  évoque   de  Italisbonne,  mais  dépouille  de  C'ell6<; 
«lignite,  en   i34i,  par  son  chapitie,  pour  avoir  vendu  à  son» 
insu  Donnusauf  à   Charles  iV  ,   roi  des  Romains  ;  Beribold  , 
chevalier  teutonique  ,  commandeur  de  l'ordre  à  Vurnsborg,. 

fmis  chancelier  de  l'empereur  Louis  de  ^a^ière,  nommé  par 
e  p.ipp  ,  en  i35i  ,  à  l'évèché  d'Aichstet ,  dont  il  ne  prit  pos- 
session qu'en  i355;  Catherine,  femnic  d'Eberhard  ,  comte  de-] 
Weriheim  ;  Agnès  ,  femme  de  Herlhold,  comte  de  Grcisbach  ;.| 
Marguerite  ,   épouse  d'Adolphe  ,   comte   de    Nassau  ;  Anne  ,, 
mariée  ,  dit-on  ,  à  un  landgrave  de  Hcsse,  dont  on  ne  marque- 
point  le  nom;  cl  Béalrix,  mariée,  en  i^f^^  ^  Albert  111  ,  ai-- 
chiduc  d'Autriche,  morte  en  1404. 

JEAN  II  ET  ALBERT. 

i332.  Jfan  et  Albert,  son  fr^re,  surnommé  le BiîA^t,  suc-- 
cédèrenlà  Frédéric,  sous  la  tutelle  de  Marguerite,  leurmère;  et, 
dev(|nus  majeurs,  ils  convinrent  de  gouverner  ensemble  le  bur- 
gravial  pendant  six  ans.  L'iiai munie  qui  régna  entre  eux  ,  fut  »i  ' 
grande,  qu'elle  fil  prolonger  ensuile  ce  gouvernement  indivi»: 
jusqu'à  la  mort  de  Jean.  Celui-ci ,  l'an    i3o8,  lit  im  pacte  de 
succession  éventuelle  avec  Olton  ,   comte  d'Orlamunde,   pour- 
la  >il!e  de  Lulmbach  et  d'autres  places  appartenantes  à  ce  der- 
nier. (Dumont,  Corpus  Dlplovi.^  tom,  1 ,  (ip.  1  i-i(i(j  ;  Roussi  ,. , 
Svpplém.  ,  tom.  I,  pp.    ti-ioG. )  L'empereur  Loiii-i  de  Ilavièie.j 
n'eut  point  de  partisans  plus  zélés  que  Jean  II  et  All)ert,son 
frère.  I  e  fut  en  vain  que  le  parte  Jean  XXII,  ennemi  capital  de 
ce  prince ,  s'cffur(,'a  de  les  soulever  contre  lui.  Lorsque  la  courj 


DES  BtfRGBXVES  VZ  T«CHEM1IERG.  3S5 

de   Ronn?   eut  donné  à   [.ouis  un  rival  dans  la  personne  ils 
Charles  IV,  en  i34G,  ife  promirent,  au  premier  de  le  servir  avec  ' 
Ae\t%  ccnis  liommes  arm<'.s.    Louis,  en    roiour,   nomma    Jeai^ 
gouverneur  delà  Marche  de  Branilebourg,  «l  rendit  aux  deusj 
frères  de  fréqnenles  visites.  Après  sa  mort ,  arrivée  l'an  i-^ij* 
le  burgrave  Jean  donne  ses  soins   pour  accorder  les  fils  de  cft] 
prince  sur  le  partage  de  ta  surcession  paternelle.  On  \oit  par  i 
vn  acte  daté  du  jour  de  s«int  Ivrasme  (.3  j'jin)  Je  Tan  i^.ïi, 
qu'il  y  avail  réussi ,  el  qu'il  s'était  engagé  à  maintenir  l'arran- 
gement auquel  il  les  avail  amenés.    Les  burgraves,  cependant , 
•voyant  la  ville  de  Nuremberg  menacée  par  le  nouvel  empereur,,] 
prirent  le  parti  de  céder  à  la  force  et   <le  lui  faire  leurs  sou- 
missions. L'électeur  de  Br.indebourg.  fils  de  f.,onis  de  Bavière, 
les  avait  prévenus,  et  avail  su  mettre  Charles   IV  dans  ses  in— 
'téréls  par  une  alliance  faite  avec  lui  dès  l'an  i35o.  Charles  dé- 
sirait   de  joindre   à   ses  domaines   Les    châteaux  de  Ftozz  et  de 
Parchsteiti.  Les  burgravep.  pour  rimenler  la  paix  avec  lui,  se 
tléterminf"renl  à  les  lui  vendre;  ce  qui  fui  suivi  d'une  alliance 
tjffensive  et  défensive  conclue  avec  ce  prince  le  i5  juillet  i35.ï.. 
X.C  burjçrave  Jean  terminales  jours  le  ■;  oclobre  de  l'an   iSSy, 
ou  i358 ,  et  bit  inhumé  dans  le  caveau  de  ses  anc«*lrcs  à  lleil— 
lironn.   D'Klusabeïh,  son  épouse  ,  fille  de  Berthold  ,  premier 

S  rince  de  Henneberg,  il  eut  cinq  cnlants  :  Frédéric,  qui  suit; 
larguerile  ,  femme  d'Klienne  ,  duc  de  Bavière;  Elisabeth  ^^ 
mariée,  i°.  à  Ulric,  r<jmte  de  Scliauenbourg ,  2.".  à  Albert,, 
landgrave  de  Leuchtenberg  ;  /Vnne,  abbessc  de  Birkenfeld  ;  et. 
Adélaïde,  abbesse  de  Birkenfeld  après  sa  sœur,  traasférée  ,  en 
i3jo,  à  l'abbaye  de  Himelskron. 

ALBEKT  ET  FREDERIC  V. 


i357  nu  1^58.  .Albert  conlimia  de  gouverner  le  burgraviat 
avec  FnÉnKRlC,  son  neveu,  fds  de  Jean  II.  L'un  et  l'autre  ven- 
dirent, l'an  i.^tio  ,  à  l'empereur  Charles  IV,  la  forteresse  de 
Botenberg,  ou  pbili\t  le  droit  de  relief  sur  cette  place  ,  par  acte 
du  dimanche  avant  la  conversion  de  saint  Paul  (  ig  janvier); 
maïs  ils  acquirent,  en  rompensalion  ,  plusieurs  terres  consiJé-» 
râbles  (Liiriig,  C»el.  diplom.  Germ. ,  lom.  I ,  pag.  lai"!.)  Albert 
mourut  le  5  avril  1.H61 ,  suivant  son  épitaphe.(.VIenken,  tom.  XI, 
pae.  677.)  Sa  femme ,  SoHHii;  ,  lille  de  Henri  ,  comte  de  Hen- 
neberg,  ne  lui  donna  point  d'enfants  mâles.  Leurs  filles  ,  Mar- 
guerite et  Anne,  é|>nusèrent ,  la  première  ,  qu*on  adile  ci-doiant 
fille  du  burgrave  Jean  H,  B.-illhasir,  bîulgrave  de  Thuringe  ; 
la  seconde,   Suanlibor  ,   duc  de  Pomerauie. 


m 


rnnonoioGiE  msToniQUS 


FftLDÉRIC  V,  SEUL. 


i36i.  FrédÉhic,  après  la  mort  d'Alberl ,  son  oncle  ,  se  tronvi 
charge  seul  du  burgravlat  Je  Nuremlx'rg.  I  tu  vivant  do.  son  père,  . 
il  avail  élé  gratifié  de  plusieurs  ûrfs  iiii[)orljnts  par  l'empereur" 
Charles  IV  ,  dont  il  avait  acquis  la  faveur.  Ce  prince  ajouta ,  l'an 
i36a ,  à  CCS  dnns ,  une  imnosilioTi  à  percevoir  sur  les  monaslères 
des  évêchés  de  Bainberg,  Je  Wurtzbourg  el  d'Aichslct.  Frédéric 
n'était  pas  un  favori  sans  inériCe.  Charles,  connoissanl  sa  valeur 
et  son  expérience,  le  déclara  général  des  troupes  impériales  en 
Bohi'mc  pendant  son  absence.  Quelques  écrivains  ont  avancé 
fjue  Charles  IV  fut  le  premier  qui  décora  ^In  litre  <le  prince  lea 
uwrgravcs  de  Nuremberg.  C'est  une  erreur  que  Charles  réfute 
lui-même  dans  un  diplùme  dn*jné  l'an  i362  ,  avec  l'interven—  1 
tion  desék'cleiirs ,  el  rapport*'  par  M.  Fauli  (tora.  VI ,  pp.  4C-4'i).  j 
On  y  voit  que  cette  qualité  compélart  anciennement,  «/<  uniiifuo 
lenipore ,  aux  burgraves ,  mais  que  plusieurs  des  prédécesseur* 
de  Frédéric  l'avaient  négligée  à  cerlaiiis  égards.  C'est  pourquoi 
Charles  reh;ibilile  Frédéric  dans  celle  dignité,  en  vertti  de  Ja- 
quelle  il  souscrivit ,  l'an  li^/tj,  un  diplôme  impérial  immédia- 
tement après  les  ducs  et  avant  les  comtes.  (Oeffel,  Script.  Rèr. 
bote,  tom.  1,  p.  717.)  Cette  mt*me  année,  les  habitiinis  de  Nu- 
remberg, pendant  l'absence  de  Frédéric,  portèrent  l'audace 
jusqu'à  élever  un  mur  autour  de  son  chûlcan  pour  le  séparer 
entièrement  de  la  ville.  Le  burgrave  voulut  se  venger  do  cet 
outrage  par  la  voie  des  armes.  Mais  compl.tnL  sur  la  proicclinn 
de  l'empereur  et  l'équité  des  princes,  il  aima  mieux  eu  porter 
ses  plaintes  à  la  première  dièti-  prochaine.  Le  procès  ne  fut  néan- 
moins terminé  que  dans  une  seconde,  où  l'empereur  condamna 
la  ville  de  Nuremberg  à  payer  une  somme  de  cin(|  mille  florins 
à  Fre<léric  ,  avec  défense  d'élever  la  muraille  p  ns  haut  qu'elle  ' 
n'était,  et  ordre  de  lai.sser  toujours  une  porle  ouverte  tant  que 
la  ville  ne  serait  pas  en  guerre  avec  le  burgrave.  L'ancienne", 
chronique  de  Nuremberg,  publiée  par  Oeilél  {^Script.  Rèr.  boic. 
tom.  1 ,  pag.  025  )  ,  place  ceci  en  067  ,  par  une  faute  visible^ 

Après  la  mort  de  Cliarles  IV,  la  guerre  se  ralluma  entre  le 
burgrave  et  la  ville  de  Nurcn>berg.  Dans  la  guerre  qu'elle  oc— 
castona  l'an  i3H6  ,  Frédéric  eut  pour  allies  deux  comtes  de 
Schuarzbourg ,  le  corale  de  IUmmcck,  le  prince  de  Henneberg, 
et  d'autres  puissants  seigneurs.  Les  Norirabergeois ,  de  leur  côté  , 
s'élaj'èrenl  de  l'alliance  rie  plusieurs  villes.  Mftis  l'empereur 
Wencesl.i5,  qui  s'était  d'abord  déclaré  puur  la  ville  de  Nurem- 
berg, arn?la  toutes  les  hostilités  par  son  édit  de  pacilication  '1 
générale,  publié  le  5  mai  lodcj.  Frédéric  abdiqua  sur  la  tin  de  '] 


bES  BtBGRAVËS   ttS.  tfUREMBËRG.  38$ 

jours  ,  ne  se  réservant  que  la  forteresse  de  Plessenbourg  ,  oà. 
il  termina  ses  jours  au  mois  Je  janvier  1397.  De  sa  femme  Eli-* 
SABKTii ,  de  la  maison  de  Misnic  ,  morte  le  20  aoûl  lijo  ,  il 
laissa  deux  fils  ,  qui  suivent  ;  et  neuf  (illos  ,  qui  sont,  Ëlisa— 1 
beth  ,  mariée  à  Rupert,  comtd  palatin  ,  puis  roi  des  Romains  | 
Béalrix ,  femme  d'Albert,  duc  d  Autriche  ;  Marguerite  ,  épouse 
d^Herman ,  landgrave  de  H  esse  ;  Catherine,  fiancée  à  Sigis- 
mond,  prince  royal  de  Bohème,  puis  empereur,  qui  lui  pré-'J 
fera  ,  par  intérêt ,  Marie,  princesse  royale  de  Hongrie  (Cathe- 
rine ,  après  cet  affront ,  se  fit  religieuse ,  et  dcvini  aLbesse  de 
Kegnitzhof,  où  elle  mourut  Tan  i^oiy)  ;  Véronique  ,  femme 
de  Barnime  Vi ,  duc  de  Wolgast;  et  quatre  autres,  religieuses. 

JEAN  111  ET  FRÉDÉRIC  VI. 

iSgy.  En  quittant  le  gouvernement  de  ses  étals ,  le  burgrave 
Frédéric  V  les  partagea  entre  ses  deux  fils,  Jean  1(1  et  FnÉ» 
DÉRIC  VI.  Le  premier  eut  les  terres  qui  forment  le  haut  bur—  ! 
craviat ,  et  le  second  reçut  pour  son  lot  le  bas  burgraviat.  Jeaa 
Dxasa  résidence  à  PlessenboOrg.  Dans  les  dissensions  qui  tr<>u—  ' 
bl-renl  la  maison  de  Luxembourg,  il  prit  la  défense  tle  Sigis- 
mond,  roi  de  Hongrie,  contre  les  rebelles  de  ses  états,  ainsi 

Îiue  contre  les  Turcs>  Ce  fut  lui  qui  lui  sauva  la  vie  dans  la' 
ameuse  bataille  donnée  contre  ues  derniers  ,  Tan  i3;^(i,  à  ^i-»] 
copoli.  L'ayant  soustrait  aux  poursuites  des  ennemis  ,  il  l'em«i^ 
mène  sur  un  bateau,  par  le  Danube,  jusqu'à  Constantinopie. De' 
retour  en  ses  états  ,  l'an  140^  ,  il  y  mainliiit  la  paix  et  y  rendit  ' 
le  commerce  ûorissanl.  Etant  parti ,  l'an  i4»5,  pour  le  concile  , 
de  Constance  avec  une  suite  de  cent  vingt  chevaux,  il  eut  la 
satisfaction  d'y  voir  investir  son  frère  de  l'électoral  de  Brande- 
bourg. Il  mourut  le  II  juin  1420  ,  sans  avoir  eu  d'cnfanls  mâles 
àe  sa  femme,  Marguerite,  fille  Je  l'empereur  Charles  IV, 
morte  en    (410,  après  lui  avoir  donné   Elisabeth,  mariée  ea 
1406  â  Eberhard  le  Doux  ^  comte  de  Wurtemberg.  Après  la 
mort  de  Jean  IH,  tout  le  burgraviat  fut  réuni  dans  la  main  de 
l'électeur  Frédéric ,  son  frère. 


XVI. 


49 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES  MARGRAVES  DE  BRANDEBOURG, 


PUIS  ROIS  DE  PRUSSE  (♦). 


«MMIVV»WI/*VVV»WV*VI(W«» 


J_iA  Marche  de  Brandebourg  faisait  partie  d«  l'ancienne  Saxe? 
elle  est  située  entre  lu  basse  Saxe  et  les  frontières  de  Pologne  ,  ' 
ayant  au  nord  le  Mecklenbourg  et  la  Poraéranie  ,  au  midi ,    le  ' 
duché  de  Saxe ,  la  Lnsace  et  la  Sitésie.  On  la  divise  en  vieille  ' 
Marche  ,  moyenne  Marche  et  nouvelle  Marche,  dite  aussi  l'Uc-'| 
kermark.  Henri  1 ,  roi  de   Germanie,  après  avoir  vaincu  ,  en' 
926  ,  les  Henètes ,  les  Vandales ,  et  les  autres  Sclaves  du  Nord , 
nomma  des  gouverneurs  pour  défendre  ses  frontières  contre  le»  | 
incursions  des  barbares.  Ils  furent  d'abord  amovibles,  puis  hé- 
réditaires sous  le  titre  de  margraves.  Les  auteurs  varient  sur  l«  < 
suite  chronologique  de  ces  premiers  margraves.  On  suit  ici  l'an-  1 
naliste  saxon ,  IMiistorieri  contemporain  le  plus  exact  et  le  plus  ; 
instruit  pour  la  Saxe. 

SIGEFROI. 

SiGËFROi  ,  fils  de  Thierri  ,  comte  de  Ringelherm  et  frère  d«^ 
Mathilde  ,  seconde  femme  de  Henri  1 ,  roi  de  Germanie,  dont 
il  devint  gendre  en  épousant  sa  filLe   du  premier  lit ,  obtint  t 
dil-un  ,  de  ce  prince ,  le  gouvernement  oc  la  vieille  Marche  ; 


(*)   Article  dressa!  tur  les  Mémoires  de  M.  Emst ,   tiréi,  en  grands] 
partie,   de   l'Histoire  générale,   civile  et  pulili(|ue  de  U  Prusie  et  de*  1 
uay*  <]ui  en  dépendent ,  etc. ,  par  M.  Cliarlei-Frédcric  Pauli .   profe»—  f 
aeur  de  droit  public  et  d'Imloire  ,  membre  de  l'acadénic  rovMc  atlc 
iiiaade  de  K«tn>gsberg ,  lotne  I ,  à  Halle  ^  fj^. 


CHROTY.  HIST-  VZi  UAftCBAVÉS   DE  BUANnEBOmC    9ltf 

\ts  autres  Marches  n'y  furent  jointes  que  successivement,  par 
conqu^'tes  sur  les  Sclaves  ,  ou  jiar  acquisitions,  ^ieefiroi  av»it 
sous  ses  ordres  Bernard ,  gouverneur  particulier  des  IVKéta-' 
riens  y  qui  déOt  les  barbares  en  93o.  Sigefroi  mourut ,  ta  63^, 
sans  laisser  d'enfants  desafemiae ,  dont  on  ignore  le  nom.  Voilà 
ce  que  nous  apprend  la  foule  des  modernes  louchant  Sigefroi. 
Mais,  en  lui  donnant  le  tilre  de  marquis  de  brandebourg,  iU 
sont  contredits  par  Wittekinde,  lequel  assure  formellement 
qufl  Henri  I ,  roi  de  Germanie ,  après  avoir  vaincu  les  Hé- 
veldcs  ,  laissa  à  ces  peuples  leur  roi  Tumimir ,  qui  l!elait  par 
4roit  héréditaire.  FuU  tfuîJam  S/avus ,  Jit-îl ,  à  rege  Henrico 
relictus  ,  ijui  jure  genlis  paternâ  successione  Dominus  esset  forum 
tjui  dicuntur  Hweldi ,  dictas  Tugumir, 

GÉRON,  COMTE  DE  Stade. 

337.  GÉnow ,  fils  de  Géron  ,  comte  de  Stade  et  de  Hartz- 
,  créé  margrave  de  Lusace  par  le  roi  Henri  i ,  le  fut  aussi  ^ 
suivant  Topinion  commune ,  de  la  Marche  de  Brandebourg  , 
par  le  roi  Olton  en  gSy.  Cependant,  M.  Pauli  (  §.  i4-^, 
pag.  i38)  ,  conteste  à  Géron  le  titre  de  marquis  Je  Brandev- 
Oi)urg,  avouant^  néanmoins,  qu'il  avait  reçu  en  fief  d'Ot^on  le 
Grand,  le  royaume  brandebourgeois  des  Hevelins,  qui  lui  fui 
conféré  à  titre  de  duc  ou  de  gouverneur  impérial  des  pays  si- 
tués au-deli  de  TElbe.  Quoi  qu'il  en  soit,  Géron  se  conduisit 
partout  avec  prudence  et  valeur;  il  évita  les  embûches  des  bar- 
bares, qui  voulaient  le  faire  périr;  et  trente  de  leurs  principaux 
chefs,  dans  uri  assaut  qu'ils  lui  livrèrent,  furent  massacrés.  H 
vainquit,  en  964,  Ips  Sclavcs  Vehres  ,  et  rapporta,  de  celte 
expédition,  un  butin  considérable.  En  955,  il  contribua  plus 
que  tout  antre,  par  une  habile  manœuvre  de  guerre,  à  taire 
remporter  à  Otlon  I ,  roi  de  Germanie ,  une  victoire  complète 
«ur  les  barbares  ,  dans  une  bataille  oi  leur  roi  fut  tué.  Géron 
r^onda,  l'an  gdi  ,  l'abbaye  de  Gernrode.  Il  réduisit,  en  363, 
.le  duc  MisecoD  et  ses  sujets  sous  l'obéissance  de  l'empire.  Ce 
prince  mourut  fort  âgé,  le  ao  mai  q65,  après  avoir  donné  des 
-preuves  de  sa  grande  expérience  clans  les  guerres  contre  les 
Vandales,  le^  Lorrains,  tes  Danois  et  les  Sclaves ,  et  en  Italie 
où  il  suivit  trois  fois  l'empereur  Olton.  11  avait  épousé  Made- 
XEINE,  de  la  maison,  à  ce  qu'on  prétend  ,  d'Anlnalt ,  dont  il 
eut  deux  fils ,  Géron  ,  mort  enfant ,  et  Sigefroi  ,  tué  à  l'âge  de 
'vingt  ans,  en  989  ,  dans  une  bataille  contre  les  Sclaves. 

THÉODORIC  ,  ou  THIERRl. 
965.  TtfÉopoBtc,  ûls  du.comteBennpo,  gUiat  la  March* 


588  r.oRONotociE  bistorique 

de  Brandebourg  en  968,  après  la  mort  de  Géron.  Il  était  dëjài 
recommanda ble  par  plusieurs  belles  actions.  Les  Sclaves,  de» 
venus  chrétiens  et  tributaires  des  empereurs ,  se  voyant  traités 
avec  beaucoup  de  hauteur  et  de  dureté  par  Théodoric,  prirent 
tous  les  armes  sous  les  ordres  de  Mislivoi,  leur  prince,  s'empa- 
rèrent de  Hambourg  ,  de  Havelbcrg  et  de  Brandebourg  ,  dont 
ils  brûlèrent  les  églises  ,  et  retournèrent  au  Paganisme.  L'em-* 

Îereur  Otton    II  gagna  sur   eux  une   grande   l>ataiUe  ;     mois 
'héodorir,  cpii  devait  mieux  défendre  la  province,  fut  destitué 
en  aS'6.  U  mourut,  en  gftS  ,  à  Magdebourg,   où  il  avait   un* - 
prébende,  laissant   un   fils,   nommé  Bernard,  qui,  dans  la  | 
suite,  fut  pourvu  du  margraviat  „  et  quatre  Gîtes,  savoir:  Oda^ 
d'abord  religieuse,  ensuite  mariée  à  Mîcislas,  duc  de  Pologne;. 
Teutbcrge,  femme  de  Dedon,  seigneur  en  Misnie  ;  Mathilde, 
tirée   de  l'état  religieux   pour  épouser   Prébislas ,   prince  des 
ScUvcs;  Otenhulde,  morte  religieuse  à  Quedlimbourg. 

LOTHAIRR ,  COMTE  de  Walbeck. 

9S3.  LoTHAiRE,  comte  de  Walbeck,  obtint,  de  l'empereur] 
OHon  II,  la  March<;  i  la  place  de  Théodoric  en  98.3,  Il  com-J 
battit,  en  992,  sons  l'empereur  Otton  WI  ,  contre  les  Luti-*J 
tiens.  L'an  998,  un  incendie  qui  consuma  la  ville  de  Brande'^ 
bourg  ,  obligea  Lotbaire  de  l'abandonner  aux  Sclaves.  Après  la 
voit  d'OtloM   111,  il  contribua,   l'an    loos,  à  l'élection   dft 
Henri  II.  I.othaire  mourut  à  Cologne,  le  aS  janvier  ioq3.  II 
avait  épousé,  vers  l'an  979,  Godile,  dont  il  cul  Werner, 

3 ni  suit.  Sa  veuve  se  remaria,  l'an  looj  ^  -à  Herman,  marquis^ 
e  Misnie. 

WERNER. 

ioo3.  Webnek  ,  (Ils  du  margrave  Lotbaire  ,  lui  succéda 
l'an  ioo3.  Accusé  par  le  comte  Uedon,  auprès  de  l'empereur 
Henri  U,  de  mauvaise  administration  dans  son  gouverninncnt, 
Werner ,  pour  s'en  venger ,  attaqua,  les  armes  a  la  main  ,  son 
.iccusateur ,  qui  fut  tué  dans  le  combat.  Werner  fut  déposé, 
l'an  1009  ,  pour  cette  action.  11  voulait  causer  de  nouveaux 
troubles  tn  ioi3:  Henri  lui  pardonna.  Mais,  l'année  suivante, 
au  mois  de  novembre ,  Werner  mourut  à  Ellerslat  d'une  bles- 
sure qu'il  reçut  en  voulant  enlever  lieinilde,  dame  de  Bichline. 
11  avait  épousé,  l'an  999,  après  l'avoir  tirée  du  couvent  de  Qued- 
limbourg, LtiTGAnoE,  fille  d'iickart,  margrave  de  Misnie, 
et  de  Sunébilde,  ou  de  Swançhilde,  fille  d'Horman  Billiing , 
duc  de  Saxe,  morte,  d'une  manière  fort  édifiante,  à  Wol- 
■mcr&ladt  io  id  uavembre  101::,  et  ealerréeà  Walbecki 


»ES  MABCBAVES  DE   BRASDEBOURO. 

BERNARD  I. 


38g 


loto.  Bebnam)  I,  6ls  de  Théodoric,  duc  et  marquis  ,  4ont 
il  est  parlé  ci-des8U5  ,  obtint  la  Marche  de  l'empereur  en  loio  , 
apri-^  la  déposition  de  Werner.  Il  fit  la  guerre  à  Géron  ,  arche- 
vêque de  Magdebourg  ,  et  ravagea  ses  terres.  L'empereur 
Henri  II  les  réconcilia,  en  ioi8  ,  à  Wanzleben  ,  et  condamna 
Bernard  à  payer  une  somme  d'argent,  pour  le  dédommagement 
«le  l'archevêque.  Bernard  mourut  peu  après^  laissant  un  Gis, 
de  même  nom,  qui  suit,  et  Thutburge ,  morte  religieuse  à 
Quedlimbourg  en  1018. 

BERNARD  II. 

1018.  Bernard  II,  hls  du  précédent  (suivant  la  chronique 
de  Lunebourg)  ,  lui  succéda.  On  met  sa  mort  apr6s  io44*  ^^ 
laissa  ,  d'un  premier  lit,  Guillaume  ,  qui  suit  ;  Conrad  ,  mort 
avant  io56;  et  une  fille,  nommée  0«la.  Un  troisième  fils  de 
Bernard,  nommé  Otton  ,  lui  fut  donné  par  une  femme  russe. 

GUILLAUME, 

1046  ou  environ.  Gt)iLLAi}HE,ijts  de  Bernard  IT,  est  le  premier 
seigneur  de  Brandebourg  que  les  anciens  écrivains  aient  qualifié 
marquis  septentrional.'^.  Pauti  est  d'opinion  que  ceUe  qualifi- 
cation vient  de  ce  qu'après  la  cession  du  marquisat  de  Sleswick, 
faite  aux  Danois,  en  io36,  par  l'empereur  Conrad  ,  le  Brande- 
bourg commença  d't'tre  proprement  le  marquisat  septentrional 
du  duché  de  Saxe.  Guillaume  périt  dans  une   irruption   des  | 
Luticiens,  près  du  château  de  Frentzlow  sur  l'Ëlbe,  en  io56. 
Après  sa  mort ,  Otion  ,  son  frère  consanguin,  voulut  se  mettre  I 
en   possession   du   margraviat  de   Brandebourg,   et  mit   danti 
'    ses   interdis   la   plupart   des   seigneurs  saxons  ;    mais  la  cour'j 
impériale  ne  voulut  pas  le  reconnaître.  Il  fut  tué  ,  l'an  loSy  ^ 
par  Brunon,   jeune  comte  de  Brunswiclt ,    qui  tomba  mortj 
en  même  tems  d'un  coup  de  lance  dont  Otton  le  perça. 

UDON  I ,  COMTE  DE  Stade. 

io57.  Udon  I,  fils  de  Ludger-Udon,  comte  de  Stade,  et 
d'Adélaïde  de  Suabe,  obtint  la  Marche  en  loSB,  après  la  mort 
de  Guillanmo  ,  ou  plutôt  après  celle  de  son  père ,  que  retnpe- 
reur,  dont  il  clail  parent,  avait  nommé  ii  celte  principauté, 
mais  qui  mourut,  en  loSy,  avant  que  d'en  avoir  pris  posscs- 
eion*  Udon,  Tan  io58,  fut  mis  à  la  tête  de  la  ligue,  que  Guil- 


^Q»  CanONOLORIR   HISTORIQrE 

lauine,   évéque  d'Utrecht ,  forma  contre  Florent,  comte  di 

I  iollande.  Il  remporta  peu  de  gloire  de  celte  expédition.  (  V.  Fh 
rent  I ,  comte  de  Hollande.  )  En  loyS ,  k  la  Lalaille  gagnée  le 
juin,  près  de  la  rivière  d'Unstruln ,    par  Henri  IV,   sur  l 
Saxons,  Udon,   combattant  avec   ceux-ci,  Uessa  grièvement 
Aodolfe,  duc  de  Suahe,  son  cousin  germain,  qui  était  alors 
dans  l'armée  de  l'empereur.  Udon  se  réconcilia  depuis  avec        '. 
Tempereur,  et  lui  donna  son  fils  pour  otage.  Ce  prince  lui  ac-        ; 
lorda  son  agrément  pour  l'échange  qu'il   (it ,  avec  le  comte 
Wipert ,  du  comté  de  Groisch ,  contre  le  pays  des  Balsaroiens  i 
qu'il  réunit  à  son  margraviat.  Udon  mourut  le  4  mai   1082/  U 
avait  épousé  Oda  ,  fille  d'Herman,  comte  de  Werle,  et  de 
Richense ,  morte  en  1 1 1  o.  Il  en  eut  quatre  fils  :  Henri ,  qui  suit  ; 
L'don,  qui  vient  après  son  frère  ;  Sigefroi ,  chanoine  de  la  grande 
église  de  M^gdebpurg;  Kodolfe,  qui  fut  le  successeur  de  ses 
deux  frères  ;  et  trois  filles  :  Gertrude ,  femme  du  palatin  de  Hcï-^k 
iieck  ;  Adélaïde ,  mariée  à  Frédéric ,  comte  palatin  de  Puthe^w^ 
lenthorp;  ctN....,  abbesse  d'Asleben. 

HENRI  I ,  DIT  LE  LONG. 

108a.  Henri  succéda,  en   1082,  à  Udon  I,  son  père, 
nmurut,  en  1087,  sans  enfants.  Il  suivit  tantôt  le  parti  de  l'ei 
pereur   Henri  IV,   tantôt   celui  de  l'anticésar  Herman.  Mals^ 
l'an  1087,  il  lit  la  paix  avec  Henri,  et  mourut  la  même  année! 

II  avait  épousé ËUPHAXIA,  ou  PnAXF.DE,  dite  aussi  Adéla'ïoe' 
fille    de  Vsévolo»! ,    prince  de  Préislavle   en    Russie  ,  qui 
remaria,  l'an  108g,  à  l'empereur  Henri  lY. 

UDON  II  ,   COMTE  DE   StADÏ.  , 

1087.  Udon  II  devînt,  en  «087,  le  successeur  de  son  frère 
Henri,  et  donna  son  comté  de  Stade  à  Frédéric^  son  fidèle  serf. 
Mais  celui-ci  s'émancipa  et  s'appropria  ce  comté  qu'il  n'avait 
qu'à  titre  précaire.  Celle  usurpation  fut  appuyée  par  l'empe-^^^ 
reur,  qu'il  avait  su  gagner  à  l'appât  de  quarante  marcs  d'argeo^j^^^ 
L'an  iioo,  il  convertit  en  abbaye  la  prcvôlé  de  Kersevefl.  I-a 
même  année,  il  attaqua  les  Luliciens,  et  leur  prit  la  ville  de 
Brandebourg,  après  un  siège  de  c|ualre  mois,  en  1 101  ;  mais  il 
^'abandonna  peu  de  tems  appris,  soit  de  gré,  soit  de  force.  Soa 
attachement  pour  l'empereur  lui  mit  à  dos  les  Saxons.  L'an  i  jo3, 
ils  se  liguèrent  contre  Udon,  et  assiégèrent  Acherslebeu  :  le 

f>ays  fut  ravagé  par  les  deux  armées.  Udon  mourut  à  Roscnfel  * 
e  2  juin  1 106 ,  et  fui  inhumé  à  l'abbaye  d'HirsebfelJ ,  dans  I 
jiays  de  Bremcu.  Il  avait  épousé  lajiENGABPE,  fiUe  de  TLc 


le 

^ 


^^^  DES  StARGRXVM  DE  finANDEBOURG.  .^gt 

forié.  Comte  de  Prosecke,  et  de  MathiUle  (morte  en  ii54)it 
dont  il  eut  un  fds,  Henri;  et  deux  filles  :  TH.... ,  femme  de  Henri 
ieJeUmf,  margrave  de  Mfsnîe,  et  Hennengarde,  mariée  à  Pop- 
pon  ,  comte  de  HenneLerg,  morte  en  1178. 

RODOLFE  I. 

1  loS.  BoDOLFS,  frère  des  àeax  margraves  prçcédents,  reçuC 
de  l'empereur  Henri  V  Tadministration  de  la  Marche,  pour 
huit  ans  seulement,  à  condition  d'élever  et  entretenir  son  neveu 
Henri.  £n  1112,  l'empereur,  fâché  contre  Lothaire,  duc  de 
Saxe,  et  contre  le  margrave  Rodolfe,  de  oe  qu'ils  retenaient 
dans  les  chaînes  Frédéric,  comte  de  Stade,  les  déposa  à  la  diète 
de  Go«lar.  Otton,  comte  de  Balleastadt,  fut  pourvu  du  duché, 
et  Helperic  ,  comte  de  Prosecke,  eut  le  margraviat.  Mais  la 
réconciliation  s'étant  faite  peu  après,  leurs  états  leur  furent 
rendus.  Aodolfe  remit,  en  iiiS,  le  margraviat  à  Henri,  fils 
d^Udon ,  son  frère,  et  mourut  en  i  ia4>  Il  avait  épousé  Ri- 
charde, fille  d'Herman,  burgrave  de  Magdebourg  (morte  ea 
1  iSa  ,  suivant  l'annaliste  saxon  ) ,  dont  il  eut  Udon ,  qui  vien- 
dra ci-après;  Rodolfe  ,  comte  de  Dithmarsen  ,  de  Franckleben 
et  de  Stade,  après  la  mort  du  comte  Frédéric  (  nous  en  parle- 
rons encore  plus  bas)  ;  Harlwick,  archevêque  de  Brème,  depuis 
j  t4<i  jusqu'au  6  octobre  1 168 ,  qui ,  n'étant  que  prévôt  de  cette 
église,  lui  donna  le  comté  de  Stade,  que  lïenri  le  Lion^  duc 
de  Saxe,  reprit  ensuite;  Luitgardc,  femme,  1".  de  Frédéric, 
comte  palatm  de  Saxe;  2*.  d'Eric  HI,  roi  de  Danemarck;' 
3".  d'Herman,  comte  de  Winzenbourg,  avec  lequel  elle  fut 
assassinée,  dans  sa  maison,  par  ses  propres  sujets,  le  29  janvier 

II 52. 

HENRI  n, 

1 1 15.  HtEWRi  II ,  fils  d'UJon  H ,  fui  investi  du  margraviat,  en 
vertu  de  la  démission  que  Rodolfe,  son  oncle,  en  avait  faite.  Le 
détail  de  ses  actions  n  est  pas  venu  jusqu'à  nous.  Nous  savons 
seulement  qu'en  iia3,  il  marcha  contre  le  duc  de  Saxe,  mais 
que  la  paix  se  fit  avant  qu'on  en  vînt  aux  mains.  II  mourut  en 
1 128  ,  sans  (laisser  d'enfants.  Il  avait  épousé  ADÉLAÏDE  ,  soeur 
d'Albert  l'Ours ,  comte  d'Ascanie.  Elle  lui  survécut,  et  épousa, 
en  secondes  noces,  Werner  de  Weltheim,  comte  d'Oster- 
l>ourg. 

UDON  in. 

it28.  Udon  III ,  comte  de  Franckleben ,  fiU  de  Rodolfe  I , 
fiit  mis  en  possession  de  la  Marche  ea  liaS.  Ayant  pris  part 


CttllOITOtÔGtE  BUTOBIQtt 

aux  querdlfs  du  comte  de  Winzenbourg  avec  l'empereur,  1^ 
fut  tué,  le  iJi  mars  ii3o  ,  près  d'Acherslebcn ,  par  les  gei  ' 
d'Albert  l'Ours,  alors  marquis  de  Lusace,  sans  Laisser  d'ei 
fants. 

CONRAD  DE  PROSECKE. 

ii3o.  ConRAD,  fils  d'Hflpéric  ,  comte  de  Prosecke ,  succéda 
immédiatement  (  suivant  l'annaliste  saxon  )  ,  à  Henri  ,  Gis 
d'Udon  11 ,  en  i  i3o.  Conrad  accompagna  l'empereur  Loihaire, 
l'an  ii33,  en  Lombardie.  Il  fut  tué  d'un  coup  Je  flèche  auprès 
de  Monza ,  dans  le  tems  qu^il  devait  épouser  la  fille  du  duc  de 
Pologne,  à  laquelle  il  était  fiancé.  La  bonne  conduite  qu'il  avait 
tenue  dès  sa  jeunesse  ,  le  fit  appeler  la  Fleur  de  la  Saxe.  Après 
sa  mort  ,  l'empereur  Loihaire  II  conféra  la  Marche,  en  ii34, 
à  Albert,  comte  d'Ascanie,  pour  les  fidèles  services  qu'il  en 
avait  reçus  dans  l'expédition  de  Rome.  Quelques  liisloriens 
mettent,  à  l'année  ii4o,  Rodolfe  II,  fils  de  Bodoife  I  ,  en 
possession  du  margraviat  jusqu'en  1 143  ,  qu'Albert  fut  rétabli. 
Kodolfe  fut  tué  dans  un  combat  par  les  Dithmarses,  le  ià 
mars  iil^S, 

ALBERT  I,  L'OURS. 

ii34-ii43-  Albert  I,  surnommé  L'OuHS  et  le  Bel,  fils 
TOlton  le  Riche,  comte  de  Ballensladt ,  mort  en  i  ni  ,  et  d'E- 
like ,  ou  Elisabuth,  fille  de  MagHus,  duc  de  Saxe,  decédée  en 
1 142 ,  était  marquis  de  Lusace  dès  l'an  1 121 ,  comme  le  prouve 
un  diplôme  de  cette  date ,  où  il  est  ainsi  qualifié.  Dans  la  guerre 
que  l'empereur  Loihaire  eut ,  en  iia6,  avec  les  Bohémiens, 
il  servit  ce  prince  avec  valeur.  Mais  cinq  ans  après  ,  Lothaire  , 
pour  quelque  méconlenlemenl ,  lui  retira  la  Lusace.  Ayant  re- 
couvré depuis  ses  bonnes  grâces ,  il  reçut  de  lui,  en  ii34,  le 
margraviat  de  Brandebourg.  Les  V^nèdes  étaient  pour  Albert 
des  voisins  incommodes  qui  l'inquiétaient  par  leurs  courses.  Il 
entra  dans  leur  pays  à  main  armée,  Tan  ii3ti,  et  leur  causa 
de  grands  dommages.  Une  seconde  irruption  qu'il  y  fit  l'année 
suivante,  les  obligea  de  rester  en  repos.  L'empereur  Conrad 
lui  ayant  conféré,  l'an  11 38,  le  duché  de  Saxe,  après  en  avoir 
d(^pouillé  Henri  le  Superbe,  il  Latlit  les  coniédérés  de  ce 
dernier  ,  près  de  Mimirberg,  et  lui  enleva  plusieurs  places.  Mais 
Henri ,  avec  le  secours  de  Rodolte  II ,  comte  de  Stade ,  le* 
reprit,  le  chassa  m^me  de  ses  propres  possessions,  et  s'empara 
du  margraviat  de  Brandebourg.  Un  armistice  ménagé,  peu  de 
Irms  après,  par  des  ecclésiastiques,  fit  rentrer  Albert  daos  son 
patrimoine.  Henri  étant  mort  le  19  octobre  itSg,  Albert  reprit 


DES  MARGRAVES  hz  BRANOÈBOUKG.  ïgî 

'tifre  ôè  duc  de  Saxe.  Il  îrriln  par  là  de  nuuveau  ses  ennemis  , 
à  la  lêle  desquels  étaient   l'impératrice  douairière,  Richilde  de 
Saxe,   veuve   de  l'empereur  Lothaire ,   et   les  archevêques    de 
Mayence  et  de  Magdefiourg.  I^  guerre  qu'ils  lui  firenl,  inalgré 
la  protection  dunl  l'empereur  Conrad  l'Iionorait  ,    le  réduisit 
bientôt  à  l'extrémité.  Heureusement  pour  lui ,  la  mort  le  déli- 
vra des  Irois  têtes  qu'on  vient  de  nommer;  ce  qui  contribua 
beaucoup  à  lui  procurer  une  paix  avantageuse,  qui  fut  conclue 
aux   fêtes  de  la  Pentecôte  de  l'an  1 142 ,  à   Francfort.  Le   mar— 
(^ravial  de  Brandebourg  lut  alors  érigé  en  principauté  mouvante 
immédiatement  de   l'empire  ,  et  rendu  ùl  Albert  avec  ses  biens 
patrimoniaux;  mais  Henri  fe  Lion  resta  maître  de  la  Saxe.  Ce 
qui  servit  le  plus  a  lui  prucurer  cet  avantage  ,  fut  la  succession 
du  pays  situé  entre  l'KIbe  et  l'Oder,  que  Przibislas ,  roi  des 
Sclavcs  et  des  Vandales,  nommé  Henri  depuis  son  baptême, 
lui  transmit  par  son  testament  ,  suivi  de  sa  mort ,  arrivée  dans 
ces  conjonctures.  Albert ,  pour  laire  échouer  les  prétentions  que 
Kenvie  pourrait  former  sur  celle  succession  ,   put  le  parti  de  la 
soumettre  à  l'empire,  afin  d'en  être,  en  cas  de  besoin,  promp- 
tement  secouru.  Jusqu'alors  il  avait  fait  sa  résidence  à  Salswe- 
del.  Il  la  transporta  depuis  à  Brandebourg.  M.  Pauli  cruit  que 
l'empereur  lui  donna  ,   vers  le  même  tems,   Toffice  d'archica- 
mérier.  L'an  1 14'' ,  de  concert  avec  (.onrad  ,  marquis  de  Misnie, 
il  réussit  à  faire  la  paii  Cuire  Boleslas  IV,  roi  de  Pologne  ,  et 
l'empereur  qui  avait  fait  marcher  des  troupes  pour  rétablir  Ula- 
dislas  sur  le  troue  de   Pologne.    Il   conduisit,  l'an  114^1   une 
armée  dans  la  Pomcianie  ultérieure  ,  sous  prétexte  d'une  croî- 
sa<le,  mais  dans  la  vue  de  faire  valoir  ses  prétentions  sur  les 
districts  de  ce  pays  ,  qui  avaient  appartenu  à  l'état  des  Vcnèdes 
et  des  Abodrites.  Il  mil  le  siège  devant  Deramin ,  et  fut  obligé 
de  le  lever  par  la  désunion  de  ses  alliés,  qui  cherchaient  chacun 
leur  avantage  particulier.    L'année  suivante,  le  duc  de  Pomé- 
ranie  ,  craignant  une  nouvelle  visite  d'Albert  ,  s'engagea  h  Cv)n- 
server  le  Christianisme  dans  ses  étals.  La  propriété  des  comtés 
de  Prosecke  et  de  Winzenbourg  occasîuna ,  l'an  iiSa,  entre 
Albert  cl  Henri  leLion,  un  dilférciitquc  l'empereur  Frédéric  1 
termina  en  adjugeant  le  premier  de  ces  domaines  à  Albert, 
elle  second  à  Henri.  Albert,  brave  comme  il  était,  ne  pouvait 
manquer  d'aller  signaler  sa  valeur  à  la  Terre-Sainte,  il  partit 
eo  effet ,   au  mois  de  février  1 158  ,  pour  cette  expédition,  d'oii 
il   revint  l'année  suivante.   Le  duc  Henri  le  Lion  ayant  déclaré 
la  guerre  ,  en  1 164  ,  aux  Poméraniens  ,  Albert  lui  prêta  main- 
forte.  Mais  bientôt  la  jalousie  les  divisa.  Us  tounièrcnL  leurs 
armes  l'un  contre  l'autre,    et  ne  les  mirent  bas  qu'en  iibtt, 
sque  l'empereur  lut  de  i-etour  de  sou  expédiliou  d'ilalie.  Ce 
XVI.  Su 


3ç^  CDHOT^OLOCIB  BISTOmQVK 

{>nnce,les  ayant  fait  venir  à  ia  diète  de  BAmberg,  mit  fii^  4] 
eur  querelle  par  une  décision  qui  fut  à  l'avantage  Ju  duc.  L'ai 
iifiq,  ou  environ  ,  Albert  remit  le  gouvernement  de  ses  éiats  j 
son  (ils  ajaé.  Ce   prince  finit  ses  jours  le  iti   novembre  d«  l'ai 
1170,  suivant  les  chroniques  de  Leutersberg  et  de  Lunebourg^l 
et  fut  inhumé  ,  suivant  M.  Pauli,  appuyé  de  quelques  aiiciensij 
dans  l'église  de  Saint  l'ancrace  à  Ëiilliensladt.  D'autres  mettent  sju 
sépulture  à  la  cathédrale  de  Brandebourg.  Les  Sclaves,  lorsqu'il] 
fut  devenu  maître  de  celle  ville,   s'étaient  retires,   en  graadflj 

{lartie ,  du  pays.  Albert  le  repeupla  d'habitants  tirés  du  llol^ 
andc  et  de  Zéelandc  ;  c'étaient  les  plus  habiles  cultivateurs  qu'il 
y  eût  alors  en  Europe.  Albert  établit  aussi  dans  ses  états  de  nou 
velles  églises  ,  des  écules  et  des  |uridiclions.  Le  margraviat ,  en 
un  mot,  Lui  doit  son  premier  lustre.  Il  avait   épousé  SoPUiEt] 
fille  d'Otton,  comte  ue  Reineck,  suivant  Tupininn  commune 
mais  plutôt ,  selon  la  conjecture  de  M.  Croll ,  Glle  de  Frédérif 
de    Hohenstaaften,    el   par  conséquent    sœur    de   rempereuH 
Conrad  Ifl  (  morte  en  juillet  i  iCio  ).  H  eut  de  ce  mariage  si(1 
Cls  et  trois  QUes.  Les  fds  sont  Olton,  qui  suit  ;  Sigelroi ,  qu' 
devint  évêque  de  Brandebourg  en  i  «73,  archevêque  de  Brèmt] 
en  1180,  et    mourut  en    ii^4i    Henri,  chanoine   de    Saint^i^ll 
Maurice  de  Brandebourg  ;  Hc.-man  ,  comte  d'Orlamunde  ,  qu'il 
transmit  à  sa  postérité;  Albert ,  comte  de  Ballenstadt  ;  Tliierri|.l 
comte  ou  marquis  de  Werben ,    Bernard ,  duc  de  Saxe  ,  troi^ 
sième  du  nom.  Les  fdlcs  sont:  N. ,  femme  de  Thibaut,  princf 
de  Bohême  :  Iledwige  ,  mariée ,  en  i  1 4?»  »vcc  Otlon  le  lilctie  { 
marquis  de  Misaie;et  Anne,  femme  Je  Niclot ,  duc  de  Mcckles 
bourg. 

OTTGN     \. 

1170.  Otton,  fils  aîné  d'Albert  l'Ours  el  son  successeur  sa" 
margraviat  de  Brandebourg,  mena,    l'an  1  ly^  ,  des  troupes 4 
rcmpereur  Frédéric  I ,  occupé  à  réduire  les  villes  soulevées  de 
Lonibardie.  De  retour  en  ses  étals  ,  l'an  1 177  ,  il  se  joignit  au 
duc  Henri  le  Lion,  pour  aller  faire  la  guerre  aux  Fomcraniens, 
qui   les  avaient  provoqués  par  des    excursions  faites  sur  Iruc 
terres.  Ils  assiégèrent  Denimui  ;  mais  le  duc  n'ayant  point  vouU 
consentir  à  l'incendie  de  la  place  lorsqu'elle  était  sur  le  poial 
d'être  forcée,  le  siège  fut  levé  sous  la  promesse  que  Bronl  les  ennc 
rois  de  respecter,  dans  la  suite,  les  terres  de  leurs  voisins.  Eniiyï 
Otton ,  brouille  avec  le  duc  Henri,  prit  parti  contre  lui,  dan 
la  guerre  qu'il  eut  avec  Ulric,  evéque  d'Halbersladt.  Bernard^j 
son  frère,  ayant  elé  pour^'u  ,  l'an  i  iHo  ,  à  ia  dièle  de  Gelnbaui 
son,  du  duché  de  Saxe,  dont  Henri  te  Liait  venait  d'^irc  de 
fouille,  OltQU  Paida  de  toutes  ses  forces,  pour  le  meliire 


CES  MiiéltAvlîS  ôfe  feflANlié^URe; 

ftossïsslon  de  celle  principauté.  Il    fonda  ,  ta  mSme  année  ,  le 
nionaslère  «le  Lchmiii ,   et  non  Lérain  ,  ordre  de  Cîlcaiw.  L''aa 
irtfi  ,  il   porta  (a  gnfrre  en  Poméranie  ,  et  gagna  unebalaille 
sur  le  duc  Bogisbi  I.  Il  se  joignit,  l'an  i383  ,  à  Bernard,  son 
frère,  pour  dt'fendre  Niclol,   duc  de  Mecklen bourg,   allaqué 
par  Burwin  ,  soa  f.ousio.  On  n'est   point  sûr  de  l'année  de  sa 
mort.  M.  PauH  adopte  !'ann«^e  iiH4  »  niar(|uée,  pour  l'époqua 
de  cet  événement,   dans  l'ancien  nécrologe  de  l'écUse  d'Ha^* 
Telsberg.   Mais  il  est  certain  rju'il   fut  inhumé   à  rabbaye  do 
l-ehmtn.  Il  avait  épousé,  i*.  1  an  ii49i  ^  C^os^vick ,  Judith^ 
fille  d'un  prince  polonais,  vivante  encore  l'an  1170  ,  et  quali-: 
iiée /(2  Perle  de  la  Pologne ^  dans  son  épilaphc  qu'on  voit  à  la 
cathédrale  de  Brandebourg  ;  2"".   AoélaïO£  ,  dont  on  ignore  la 
naissance.  Du  premier  lit,   il  laissa  Otton ,  qui  suit  ;  Henri  ^ 
con"ite|de  Gardersleben ,  dont  il  n'est  plus  fait  mention  denui^J 
Tan  I  r96  ;  et  Albert ,   qui  viendra  après  son  frère.  M.  Pauli  n^  I 
connaît  point  d'autres  enfants  d'Otton  I. 

ÔTTON     Ik 

1184.  OtTOl*  II  succétia  ,  l'an  1184»  à  Otton  I  ,  son  père». 
"Van   ij88,  il  fit  à  l'église;  de  Stcndal  une  donation,   et  sé\ 
nomme,  dans  la  charte  qui  la  renferme,  Otton  second;  c^j 
qui  déroule  ceux  qui  meltenl.  en    1 198  la  mort  d'Otton  I.  Il 
joignit  ses  armes,  l'an  1190,  à   celles  de  Henri  ,  roi  des  Ro-%[ 
mains,  et  de  Bernard,  son  oncle,  pour  arrêter  les  efforts  quM 
Henri  /e  Lion  faisait  pour  recouvrer  la  Saxe.  L'an  i  «92,  OtloiW 
associa  ses  armes  à  celles  d'A.dolphe    111,  comte  de  Holstein^l 
pour  la  défense  de  \Valdemar ,  év^ique  de  Sleswick,   ce  (ilÀj 
naturel  de  Canut  V,  roi  de  Uancmarck,  qui  disputait  ce  IrdnOrJ 
à  Canut  yi.  La  pnidence  et  la  valeur  du  monarque  qu'ils  vou-<îj 
laicnt  déposséder  ,  rendit  leurs  efforts  impuissants.  (  Voy.  /« 
r»!s  (le  Uangmarck,  )  Otton  prit  la  croix,  on  iigS  ,  pour  li" 
Terre-Sainte  ;   mais  les  affaires  du  margraviat  ne  lui  permet- 
tant pi'S  une  longue  absence,  il  se  fit  dispenser  de  son  vœu  par 
le  pape.  Après  la  mort  de  l'empereur   Henri  VI ,  ani\ée  1  aa 
1198,11  garda  la  foi  qu'il  avait  donnée  au  jeune  roi  Frédéricy. 
«l  consentit  que  Philippe,  duc  d^  Suabe ,  eût  ta  lu  telle  de  cfr 
prince  jusqu'à  sa  majorité.   Mais  la  g\ierre  qu'il  eut ,  la  mt'me 
année  ,  Jvec  le  Danemarck  ,  l'empéclia  de  rien  faire  de  plus  en 
sa  favcor.  Il  la  fil  avec  succès,  et  défit  les  Danois,  en  balailla 
rangée  ,  l'hiver  suivant.  Ayant  fail  ensuite  irruption  dans  une 

ftartie  duMecklenbou^t^t  dans  la  Poméranie  antérieure  ,  il  mit 
e  pays  du  prince  Jâromar  à  conlrihuiion.  Otton  mourut  U  S 
^iltct  laoG,  sAhs avoir,  à  ce  qu'il  paraît,  été  marié. 


.«BSOTTOrOGIE  HTSTOMQtTB 

ALBERT  II. 

1206.  Albert  II  succëJa,  l'an  1206,  à  son  frère  Odon  II.l 
Ils  avaient  ca  ,  si  l'on  en  croit  Blotuse,  de  grands  démêles  eor  ' 
semble  pour  la  succession  paternelle.  Mais  lés  anciens  ganleiil  I 
là-dessus  lin  silence  profond.  Albert  Cul  ait.iclié  au  parti  Aei 
Pliiiippe  de  Snabe  tant  qu'il  vécut..  Mais,  après  la  mort  dej 
ce  prince,  il  concourulà  l'élection  d'Olton  IV  pour  le  royavime  ! 
de  Germanie,  et  fit  la  paix  avec  la  maison  des  Guelfes.  L'ait J 
1209  .  il  aida  le  marquis  île  I.usace,  Conrad  ,  son  beau-père,  è 
faire  le  siège  de  I-cbus ,  dont  la  carnison  avait  souvent  fait  dea  j 
courses  sur  ses  terres,  liladislas  ,  duc  de  Pologoe ,  étant  venu  an  1 
secours  do  la  place,  en  précipita  la  rcddillon  par  sa  dctaite. 
Conrad  étant  mort  ,  Tan  laio,  sans  enfant  mûIe ,  Albert,  du< 
chef  de  sa  femme,  forma  des  préleulioiis  sur  tout  le  inarquisat'j 
de  Lusace.  Mais  1  hierri ,  marquis  de  Misoic,  obtint  ,  à  force  i 
d'argent,  la  Lusace  inférieure,  et  ne  laissa  que  la  supérieure , 
aux  enfants  d'Albert.  Ce  fut  l'empereur  Otton  IV  qui  régla  cej 
partage.  Loin  de  lui  en  savoir  mauvais  gré,  le  margrave  .\lberl 
n'en  parut  que  plus  attaché  à  ses  intérêts.  Le  pape  Innocent  III' 
ayant  excommunié,  l'année  suivante  ,  Otlon  et  ses  parlisans^i 
Albert  encoura£;ea  ce  prince  à  braver  les  foudres  de  llome  ,  et] 
fit  une  ligue  offensive  et  défensive,  avec  lui,  con\re  tousses, 
ennemis.  Le  plus  animé,  d'entre  eux,  était  l'arclievèque  de  I 
Magdebourg.  Albert  lui  fit  la  guerre  durant  plusiejirs  aanccs*] 
cl  dévasta  ses  terres  à  diverses  reprises.  Albert,  cependant,  en  ( 
défendant  les  intérêts   d'autrui ,   ne   négligeait  pas    les   sieinl 

Ijropres.   Vers  le  même  tems  ,    il  acquit  de  Bofoslas  ,  duc  dêl 
a  basse  Silésie   et  neveu  de  Boleslas  le  Grand,  duc  do  Bres-/ 
law ,  la  ville  de  Lébus  avec   une  partie  du  pays  qui  coinposCJ 
ce  qu'on  nomme  aujourd'hui  la  nouvelle  Marctic  ;   mais  cette 
acquisition  ne  fut   point   solide.  Il   entama  ,  l'an    t2(4«    un< 

fnerre  qui  dura  trois  ans  avec  le  Danemark  et  les  princes  à% 
omérauie.  L'an  iii5,  Tempercur  n'étant   plus  en  élal  de  se 
relever,  Albert  se  tourna  da  côté  de  Frédéric  II  ,  rt  fit  sa  paixj 
avec  lui.  Ce  prince  lui  confirma  ses  droits  .<;nr  la  Poméranie* 
Albert   mourut   le  2'i   février  de  l'.Tn    1231,  cl   fut  intiiiniej 
l'abbaye   de   Lehmin.    De  ISlATHir.nE  ,  son  épouse,    (ilie   dl 
Conrad  111,  marquis  de  Lusace  (morte  l'an   ia5a  ou   i^^S.')^^ 
il  eut  Jean  et  Otlon,  qui  suivent;  MdiliilJe,  femme  d'Oltû< 
t 'Enfant ,   duc  de  Bruns^vick  ;  Anne,  mariccà  Miclot,  6U  ib 
Henri-Burwin  ,  duc  de  Mecklcnbourg. 

JEAN  I  ET  OTTON  111,  dVcKZ  PIEUX. 

lA^i.  J£AN  et  Ono5)  son  frère,  succédèrent  en  bis  £gc . 


i 


DES  MARGRAVES  DE   BTlANDBBOURO.  3^^ 

jnargrave  Albert,  leur  père ,  sous  la  tulelle  el  la  régence  de" 
leur  mère,  <\\]'\  s'âcr|itilia  eie  cet  emploi  sagement,  de  concert 
avec  Henri  ,  prince  d'Anliall ,  qu'on  lui  avail  donné  pour  ad- 
joint. L'un  de scspremiers soins  fut  deracheter^  de  l'archevôque 
de  Magdebourg  ,  l'advccalie  que  l'empereur  lui  avait  con- 
férée des  fiels  de  celte  succession ,  mouvants  immédiatement 
de  l'empire  ;  ce  qu'elle  ne  put  r)l)lenir  qu'en  payant  dix-neuf 
cents  marcs  au  prélat.  L'an  1226,  les  deux  jeunes  princes, 
après  avoir  reçu  de  IVmpcrenr  lïnvestiturc  de  leurs  états  , 
commencèrent  à  les  gouverner  en  commun  et  sans  partage.  Ils 
eurent ,  l'an  1^38  ,  une  gtierre  ,  dont  on  n'explique  pas  le  sujet , 
avec  Henri  ,  marquis  de  Misnie,  el  l'évèque  d'Halberstadt.  Ce 
dernier  fit  le  margrave  Oiton  prisonnier,  el  ne  le  relâcha  ,  au 
bout  de  six  mois,  qu'après  avoir  tiré  de  lui  une  forte  rançon. 
Les  hostilités  conlinoèrent  l'année  suivante  ,  et  devinreni  plus 
animées  par  la  jonction  de  l'archevêque  de  MagJcliourg  aux 
ennemis  des  margraves.  Ce  qui  avait  iait  entrer  le  prélat  dans 
cette  confédération  ,  c'était  le  refus  que  faisaient  les  deux 
princes^  de  raliller  les  donations  faites  à  son  église  par  Oiton  II, 
ieur  prédécesseur.  On  en  vint,  l'an  ia4o,  à  une  nouvelle  ba- 
taille, où  l'archevêque  fui  blessé  et  l'évèque  d'HalbersIadt  fait 
Frisonnicr  avec  soixante  chevaliers.  Pour  recouvrer  sa  lilierlé, 
évèque,  après  un  an  de  captivité  ,  fut  obligé  de  rendre  la 
rançon  qu'il  avait  exigée  d'Ollon  m  12.5^,  et  de  restituer  à  la 
maison  de  lïmndebourg  tout  ce  qu'il  lui  avail  enlevé.  L'arche- 
vêque lut  encore  battu  l'an  ia43,  cl  n'oluinlla  paix  qu'en  i344- 
Ce  lurent  les  margraves  qui  en  diclèrent  les  conditions  ,  dont 
la  prinripalf  fut  que  la  vieille  Marche  serait  entièrement  af- 
franchie de  la  mouvance  de  l'église  de  Magdebourg.  Ilans  le 
même  tems  que  les  margraves  faisaient  t^te  à  cette  ligue,  ils 
avaient  à  repousser  les  ducs  de  Poméranie,  qui  voidaient  pro- 
fiter des  conjonctures  pour  s'agrandir  à  h'urs  dépens-  I>a  p.iix 
ne  se  fil  avec  ceux-ci  qu'en  12S0.  Ce  fut  Barnime ,  tige  des 
dncs  suivants  de  Poméranic,  qui  la  traita  ,  en  cédant  aux  mar- 
graves l'Uckermarck  (sauf  les  droite  que  l'évèque  de  Camin  y 
avait  )  en  échange  des  cliâieaux  cl  pays  de  Wolgast  qu'il  avait 
ejivahis  sur  eux,  et  qu'il  mil  sous  leur  mouvance  ainsi  que  tout 
le  reste  de  ses  états.  C'est  ce  que  l'on  voit  par  l'acte  du  traité 
publié  par  M.  Dreger  dans  son  Code  Diplomatique  de  Pomé- 
r;anie.  Ij'an  124^1  l's  margraves  cimenlèreiit  l'acquisitionqu'Al-  > 

berl ,  leur  père,  avait  faite  de  la  ville  de  Lèbus  par  la  nouvelle 
s'enle   que  leur  en  fit    Boleslas   /e   Chiiufe ,    duc  de    Lignilz.  1 

Guillaume,  roi  de  Germanie,  auquel  ils  s'étaient  attachés  de—  || 

puis   la  mort  de  Frédéiic  JI,  leur  accorda,  l'an  i2.'>2,  l'expec— 
Iglivc  sur  le  duché  de  Saxe.  Ils  obtinrent  encore  de  lui ,  Tamiée 


1 


fflHWÇOWKJTIÎ  !ll5'lURÎÇt)B 

•wivante ,  le  psiys  de  Zerbit  en  firf.  Le  comlf  de  Ho?*lem  élainf 
«n  guerre  avi'c  Christophe,  rot  Je  Danemark ,  le*  dnnx  frère» 
se  joignirer»!  au  premier,  qi>i  batlit  I*»  monarque ,  l'an  ia54, 
avec  leur  secours ,  et  leur  engagea  ,  pour  les  (lèt!ofrvmae;er  de» 
frais  (le  la  guerre,  la  ville  de  RendsDourg.  L'année,  suivante , 
Oiton  se  mit  à  la  tête  des  troupes  qu'Otlocare,  roi  de  Bohême, 
envoya  dans  la  Prusse,  où  il  a'\"ait  déjà  fait  une  e^cpédition,  en 
la-'^i  ,  avec  les  chevaliers Teu toniques.  Après  la  mort  du  roï 
Guillaume,  arrivée  au  mois  de  janvier  iî56,  plusieurs  princes 
jelèrenl  les  yeu»  sur  Ollon  ,  pour  le  remplacer.  Mais  les  trésor» 
de  Richard  de  Cornouailles  le»  éblouirent.  Otton,  de  son  côté, 
donua  son  suffra(>e  an  roi  de  Castille,  qu'il  abandonna  dans  la 
fuile,  pour  se  donné'r  à  Hichard. 

L'an  1262,  les  deux  margraves  ménagèrent  «n  accord  entre 
Eric  V,  roi  de  Danemarck,  et  Kric ,  duc  de  Jutland.  I.e  pre- 
mier de  ceux-ci  ayant  été  fait  prisonnier  par  le  second  ,  fol 
livré  au  marjçrave  Jean,  qui  rendit  au  romle  de  Hohtein  , 
allié  du  duc  ,  la  ville  de  hendsbourg  ,  se  réserv.tnt  d'exiger  dit 
roi  la  somme  d*  *'*  mille  marcs ,  pour  laquelle  cette  place 
avait  é»é  engagée.  Jean  rail  le  roi.  Tan  12G4,  en  lib^^rté,  sou^ 
la  condition  qu'il  époiiserait  une  princesse  de  Brandebourg, 
s-jir  la  tïot  de  lamiellc  .*er.iit  déduite  la  .somme  dont  on  vient  de- 

Carier.  Vers  la  Im  de  leur  rie,  les  deux  margraves  partagèrent 
'ufs  étals  entre  eux;  roai.s  on  ne  sait  ni  l'époque  ni  les  con- 
ditions de  ce  partage.  Le  margrave  Jean  mourut  le  4  avril  ia66, 
et  fut  inhumé  à  labliaye  de  (Miorin  qu'il  avait  fondée.  Il  a^-aît 
épousé  Sophie  ,  fille  de  AValdemai'  11,  roi  de  l>anemarct, 
morte  en  couches  à  Flen^bourg  le  3  novembre  i*4'^»  dans  UQ 
■voyage  qu'elle  avait  entrepris  en  Danemarck,  pour  réconcilier 
ses  frères.  M.  Pauli  rej«'tle  les  ^lenx  autres  lermnes  que  !e» 
modtrnes  donnent  à  ce  margrave  ,  savoir  :  Sophie,  fille  d'Al- 
bert 1  ,  duc  de  Saxe  ,  et  Ileilwige ,  fille  do  Barnime  If ,  duc 
de  l'oméranie.  Quoi  qu'il  en  soit ,  il  eut  pour  enfants  légitimes 
Jean  ,  qui  suit  ;  Otton  .  dit  à  la  Flèche,  qui  viendra  ci- 
après;  Conrad  ,  dont  il  sera  également  parlé;  Eric,  qui  entra 
dans  le  clci^é;  Hcrman  ,  évéqne  de  Havelberg.  ;  Jean  ,  siK.r.es- 
seur  de  ce  dernier;  Henri  ,  dit  Sana-Terre  ,  parce  qts'il  n'eut 
point  de  part,  avec  se.»  frères,  à  la  corégence  d'à  Brande- 
i)ourg;  Hélène,  femme  deThierri  de  Misnie-  Eupticmic,  prise 
pour  une  autre  Euphémie,  mariée  à  Christophe  H,  roi  de 
Danemarck;  Malhilde ,  femme  de  Bugislâs  II ,  duc  de  Pumé- 
ranie;  et  Agnfis.  femme  d'Kric  V,  roi  de  Itanemarck. 

ï^  margrave  Otton  ne  survécut  k  son  frère  que  jiisqa*au 
«)  oe.tobre  1267,  et  fut  enterré  dans  le  couvent  des  l'rancisrains , 
qu  il  avait  fondé  ,  «n  1374*   à  btrosbourg,  dsrts  la  Marche 


DES    SAnORAVXS   DE   BRAirDEBOUKG.  3g§ 

Ukraine.  Ce  JH-ince  se  Jislingua  ani jnt  pat  les  austérilès  qu'il  j>ra- 
tiquait .  que  par  sa  lirJVuure  cfu'il  ]>oi  tait  qucIi]uefois  jusqu  à  If 
(éméiilc.  Il  avait  épouse  Dkatrix,  fille  lie  l'rPiuislas  11,  rni  il| 
Poliéme,  <l<int  il  eut  Jean  Hi  et  Otlon;  Albert,  prince  vaillant, 
marie ,  en  i-^-ju  ,  à  Mathilile ,  fille  de  (.tirislophe  1  ,  roi  de  Ua4 
oemarrk,  dont  il  eut,  cntr'autrcs  cnfanLs,  Marguerite,  ferain^ 
«}e  iVcémiâlas ,  roi  de  Pologne  ;  Oiton,  (|iie  M.  Pauli  donne 
pour  époux  à  Edwige,  fille  de  l'empereur  lludolplie  (ce  qui 
p'esl  pas  siîr);  Ciinégonde  ,  mariée  à  Bêla,  prince  de  Hongrie; 
t^l  Maiiiildc ,  femme  do  fiogislas,  duc  de  Poméranie. 

Après  la  mort  de  ces  deux  frères,    l'histoire  de  Brandebourg 
"Revient  fort  difficile  à  écl.itrclr,  pan;e  qu'on  ne  sait  point  qutil 

Îut  le  partage  de  chaque  ligne:  l'aùiée  descendait  de  Jean, 
a  cadette  était  issue  d'Otlun.  M.  Pauli  a  pris  le  parti  de  coniJ 
fondre  ces  deux  branches,  ou  lignes  .  suivant  l'ordre  chrono-« 
loeique.  Nous  avons  cru    plus  à  propos  de  les  placer  sur  doux 
<oloniies  parallèles  ,   en  évitant ,  toulefoi»  ,   de  répéter   dans 
i'une  ce  qui  aura  été  dit  daus  l'autre. 

BRANCHE  OC  LIGNE  AÎNÉE.         SaAMCUE  OU  lilGMb  CADETTI 


JJ&AN  11,  OTTON  IV 
ET  CONUAD  II. 

iar>6.  Jeaw  II,  Otto»  IV 

«t  CotiBAO ,  tous  trois  fils  du 
ipargrave  Jean  1 ,  lui  succédè- 
rent et  partagèrent  entre  eux 
les  étals.  Leurs  posses.ûons 
s'accrurent  peu  de  teios  après 
'par  le  Itansport  que  le  roi  de 
Bohême  leur  fît  de  (juelques 
territoires  de  la  Lusace  qu'il 
avait  retirés  à  l'évêque  de  Àlis- 
aie,  son  vassal,  pour  le  punir 
de  lui  avoir  refusé  son  secours 
<]ans  la  guerre  qu'il  avait  avec 
U  roi  de  Hongrie,  ba  paix  s'é- 
t«int  faite  entre  les  deux  mo- 
narques, le  prélat -redemanda 
aux  margraves  ce  qu'ils  rete- 
Qaient  de  ses  domaines.  Un  ar- 
bitrage, dont  les  parties  cuu- 
vinrenl ,  salislil  Tevéque,  l'an 
iit^u ,  e{i  liti  adjugtiaai  eu  qu'il 


JEAN  III,  OIT  DE  PBAGUI 

ii66.  Jean  III,  surnommé 
DE  Pkague  ,    pour    avoir  été 
élevé  ddus  cette  ville,   (ils   du 
margrave  Oiton    111,  fut    una, 
des  victimes  de  la  passion  dta 
tournois  ,  aussi  justement  coii.*^^ 
damnée  par  la  religion  que  par 
la  raison.  Ayant  été  grièvement- 
blessé,  le   ic)  avril   1266,  dansi 
u  n  de  ces  jeux  miUtaircs  à  Mers-^ 
bourg,  il  mourut  de  cet  acti- 
denl  la  nuit  suivante.    De  son 
mariage ,  il  laissa  trois  fiU  :  Ut— • 
Ion,  dit  ie  Long;   Albert  ;  et 
Oltûn,  dil  U  Petit. 

OTTON  V,  DIT  LE  LOXG^ 

ia68.  Ottoh,  que  sa  taille 

lit  siirnoramer  LS  LuNC,  l'aîné, 
(le    plusieurs    années  ,   de    se»,  - 
Irércs,  gouverna  seul  les  étai4. 


ioà  cnnoT^OLOGiE 

réclamait.  Wratislaset  Mestwin, 
son  frère,  duc  de  la  Poméraiiie 
orientale  ,  étaient  alors  en 
guerre  pour  la  ville  de  Dant- 
zick,  (|ije  Le  second  dispiilail 
au  premier.  Celui  -  ci ,  pour 
mettre  les  margraves  dans  ses 
intérêts,  leur  engagea  Uant- 
zick  jus(|u'aii  remboursement 
dos  frais  qu'ils  auraient  faits 
pour  sa  défense.  Wratislas  étant 
mort ,  l'an  1:^745  Mestwin  som- 
ma les  margraves  de  lui  rendre 
la  ville  de  Oantzick  ,  et,  sur 
leur  ri'fus,  il  la  reprit  de  force 
avec  le  secours  des  Polonais, 
(Pauli,  t.  V,  p.  a6i.) 

L'an   1277  »  le  pape  écrivit 
au  margrave  Jean   11,  pour  le 

Î)rier  de  ratifier  les  promesses 
aites  au  saint  siège  par  Tempe- 
reur  Kodolpho;  ce  qui  prouve 
que  le  caractère  de  mjrgrave  de 
Brandebourg  n'appartenait  pro- 

f>rement  qu'à  Jean.  Celui-ci , 
a  même  année  ,  eut  la  guerre 
avec  Gunther  de  Schwaleiibcrg, 
élu  archevêque  de  Magdebourg , 
après  qu'Eric  de  Brandebourg 
et  lîusson  de  Querfurt ,  tous 
deux  aspirant  à  ce  siège,  y  eu- 
rent renoncé.  Oiton  ,  frère  de 
Jean  II,  l'ayant  accompagné, 
lut  pris,  le  10  janvier  1:^79,  dans 
une  bataille  ,  et  ne  recouvra  sa 
liberté  qu'au  moyen  d'une  raci- 
çoD  de  quatre  mille  marcs.  (/£. 
p.  aGa.  ^ 

Gunllier  de  Scbwalenberg 
s'étant  démis  de  l'archevê  — 
elle ,  les  princes  de  Brande- 
bourg, soutenus  par  Albert ,  duc 
de  Brunswick,  et  Tbierri  de 
-Jklisnie  ,  briguèrent  de  nouveau 
câ  siège  pour  Eric  ,  leur  frère. 


niSTOHlQTJE 

de  sa  branche  pendant  leur  mi- 
uoritè.  Pour  mettre  à  couvert 
ses  frontières,  il  fit  bâtir  Ic- 
châleau  de  Oilenzick.  Boleslas, 
duc  de  Pologne,  lui  en  op- 
posa un  autre,  nommé  Mese- 
ricz,  et  de-là  une  guerre  avec 
la  Pologne,  qui  dura  quelques 
années.  L'an  1273,  il  bl  ,  avec 
ses  frères,  Albert  et  Ollon  /e 
Petit  f  le  partage  de  la  succes- 
sion palorufille.  Choisi  ,  l'an* 
1270,  avec  d'autres  seigneurs, 
pour  arbitre  de  la  querelle  qui 
s'était  élevée  entre  l'empereur 
Rodolphe  et  Otlocare,  roi  de 
Bohême  ,  il  vint  à  bout  de  les 
accomtnoder.  Mais  ,  l'an  1278, 
Ottocarc  ,  se  reniintant  du 
traité  qu'il  avait  fait  avec  l'em- 

f»ereur,  reprit  les  armes.  Ce  fut 
a  cause  de  sa  perte.  Il  fut  tué, 
la  même  année,  dans  une  ba- 
taille. Mais  Bodalphc  ayant 
voulu  se  rendre  maître  ue  U 
Bùh<;me,  Otton  s'y  opposa,  eC 
prit  la  tutelle  des  enfants  du 
[eu  roi.  La  reine,  sa  veuve,  fit 
de  vains  elforts  pour  l'en  em- 
pêcher. Rodolphe,  lui-même, 
prit  sa  défense,  et  le  maintint 
dans  un  emploi  dont  il  ne  s'ë- 
t.ilt  chargé,  à  ce  qu'il  paraît  , 
que  par  des  motifs  de  généro- 
sité. Les  historiens  bohémiens 
Taccusenl ,  il  est  vrai ,  de  iv- 
rannie  et  d'avarice  ;  mais  les 
Allemands  rejettent  sur  la  reine 
et  ses  partisans,  tous  les  troubles 
excités  pendant  sa  régence. 
M.  Pauli  rapporte  onze  griefs 
à  sa  charge ,  et  cherche  à  le 
.justifier ,  avouant ,  toutefois  , 
qu'il  peut  avoir  passé  les  bornes 
de  la  moUcraiign.  U  mourut  a 


1 


BKS  ttAllGB«,Vï:£  nt  BRA-UPEPOtnc, 


4^1 


Mais  U  pluralité  clics  voix  «yanl 
élé  pour  BeriiarJ  Je  Wuelpke , 
ils  voulurent  emporter,  par  b 
tnrc£ ,  ce  outils  n'avaient  pu 
obtenir  pa/  leurs  recommaoJa- 
lions.  On  eri  vini  aux^r/oes, 
el  les  pj) lisons  d'Eric  «■iiJre- 
prireol  Le  $i»^ge  de  SlasfurX ,  oit 
Oiton  IV  Jul  Uessé  d'u;ie  Hè- 
che  à  la  li^te,  d'où  la  dénomi- 
u^lion  d'CJlloti  à  la  f/èrhe  lui 
resu.  M^is  la  place  ne  fui  pas 
emportée.  Ce,ue  guerre  durait 
eiirore  en  laSi  ,  et  teUe  ea  iul 
l'issue,  que  ni  Eric  n>  JierflSrd 
p'eiirenl  I  arclie.vêcbé.  Jean  Jl 
piourui  l'ai)  liiiî,  oon  dan$  le 
iDois  de  septembre  ,  corame 
quelqii(;$-ijijg  If  disent ,  ixiais 
plusieurs  mois  auparavsnl.  Il 
avait  épousé,  i".  Hl  DWjGE, Clie 
de  Niclot  de  MecklenLumfg , 
Itnorie  le  ^  septembre  1 377  ;  a". 
JiiELENE,  lilie  de  Thierri  de 
|Ai$nie.  Il  ne  paraît  pas  que  les 
enfants  qu'il  eut  de  ces  deux 
jiiariages  lui  aient  survécu. 

OTTON  IV. 

1283.  Otton  IV,  dit  A  lA 
VlÈcue,  frère  de  Jean  11 ,  lui 
puccéda  dans  le  margraviat  élec 
iural  de  sa  maison.  Ce  prince 
SI  iLonrad  ,  son  ft'cre  ,  conclu- 
fent,  le  aS  mai  1:1(^2,  un  traité 
fort  important  avec  la  ville  de 
^lendal.  (l'anli ,  iùid.  pag.  al34.) 
ic,  étant  devenu  enfin  ar- 
^cbeyêque  de  MagdeLgurg  ,  se 
{oignit  ,  Fan  lu^t  ,  à  ses  ne- 
ireux  ,  Olton  cl  Albert ,  pour 
iire  le  siège  du  château  d'IIer- 
liugsberg,  dont  la  garnison  .irait 
til  des  excursions  &ur  Icurjï  ter- 
XVI. 


Béerwald,  le  24  juillet  1298, 
et  fut  enterfé.  à  l'abbaye  de 
Lehmin.  On  lu»  donne  deux 
femmes:  i».  Cathejuqïk,  liile, 
non  de  Przëmislas  1 ,  duc  de 
Caliscb,  en  l'ulogne,  mai»  de 
WencesJas  Jli,  roi  de  Boliènic; 
2".  JuDITn,  fille  d'Heniian  11, 
comte  d'Henneberg  ,  el  de 
ijarguerilc  <lc  ILullande,  ma- 
riée en  taCS,  morte  v«ts  iSiy  . 
Les  enfants  d'Odon  sont,  t". 
ùîatbildc ,  femme  de  Henri  IV, 
Jgc  de  BresJa^v,  devenue  veuve 
en  1290  (d'autres  la  noramexit 
Agnès);  »".  JudJli  ,  mariée, 
eu  iio8,  à  liodolie,  duc  de 
Saxe,  inhumée  ,  suivajit  v)n 
épjiaphe  ,  dans  l'église  dei 
Franciscains  de  VVitlenibi'rg , 
en  1.^:18;  'i'^.  Conégonde,  reli- 
gieuse; 4*-  liéalrix  ,  femme  d9 
lioleslas  ,  duc  de  Schweidnitz. 
On  donne  aussi  au  margrave 
Olton  V,  Quatre  fVls;inais  il 
n'y  en  a  de  cerlaio  qu'Her- 
Eoan ,  qui  suit. 

HERMAN,  DJi  LE  LONG. 

1298.  lÏERMAN,  que  la  gran- 
deur de  sa  taille  fil  surnommer 
LE  Long,  successeur  d'Otton  V, 
son  père,  commença  son  gou- 
vernement par  un  acte  de  jus- 
tice el  de  valeur.  Un  cheva- 
lier, nomme  flermau  Itiln'n , 
ayant  rassemblé  des  brigands 
dans  son  château  de  Glassin  , 
au  Mecklenbourg,  faisait  de  I» 
des  courses  funestes  sur  le» 
lieux  circonvoisins-  Le  mar- 
grave Heruian,  s'élant  allié  arec 
ses  pnrnils  el  llenii  de  Mec- 
rg  ,  viut  attaquer  ce 
5i 


^■na  CHRONOtOCÎE 

res.  Celte  place  appartenait  au 
duc  tle  Brunswick ,  Henri  le 
]\Ieiveilleux,  qui  pourvut  si  bien 
à  sa  défense  ,  tju'il  rendit  inu- 
tiles les  efforts  des  assiégeants, 
et  fit  prisonnier  l'archevêque 
Eric.  (/A/rf.  pag.  263.)  hernis 
en  liberté,  le  prélat  entreprit, 
avec  aussi  peu  «e  succès,  le  siège 
du  château  de  Ncugaterslebeii 
(pag.  289).  Dans  la  suite,  on 
voit  la  miiison  <le  Brandebourg 
maîtresse  de  plusieurs  lieux  eu 
Saxe,  dont  le  principal  était 
Landsberg,  ancienne  résidence 
des  marquis  de  Misnie  ,  qui  en 
portèrent  souvent  le  nom.  Les 
princes  de  Braudelwure  cédè- 
rent ces  terres  à  Henri  Sans- 
Terre,  leur  frère,  pour  le  dé- 
bouler de  ses  prétentions  sur  la 
régence  des  étals  de  son  père,' 
qu'il  sontciiait  devoir  Un  ^Ire 
commune  avec  eux.  Mais  ils  ré- 
senèrenl  à  toute  leur  maison 
le  retour  de  ces  cantons  ,.et  en 
retinrent  ,  sans  Joule  par  celle 
raison,  le  titre,  se  qualifiant 
souvent  marquis  de  Brande- 
bourg et  de  Landsberg.  (  Il/id. 
pag.  26c).  ) 

L'an  1 29a  ,  h  la  dif-te  de 
Francfort^  le  margrave  Ot- 
lon  IV  fut  traversé  par  son  cou- 
sin Oltoil  /e  Long,  qui  lui  con- 
'  lesta  le  droit  de  donner  le  suf- 
frage de  la  maison  de  Brande- 
bourg dans  l'élection  du  roi 
des  Komains;  ce  qui  fit  qu'à 
l'insu  l'un  «le  l'autre  ils  remi- 
rent ce  droit  .\  l'archevêque  de 
INJayence.  {Ib'id.  n'.ay  1.)  Adol- 
phe de  Nassau  ,  que  celle  élec 
tion  plaça  sur  le  trône,  ami 
d'Utlun  IV,  lui  céda,  Tan  isij.^, 


HISTOP.ÎQtJ* 

repaire,  qu'il  prit  cl  délniîsîf* 
11  se  qualifia  comte  d'Henné— 
berg,  parce  que  sa  m^re  avait 
eu  pour  sa  dot  une  partie  de 
ce  comté.  (Pauli,  ibid.  p.  ^74-) 
Sur  la  fin  de  l'a»  iHo.''.,  il  ajoutai 
k  ses  étals  la  basse  Luskce,  que 
le  marquis  Tieman  lui  vendit. 
{Ibid.  \>.  277.)  l)n  des  prin- 
ciiiaux  soins  d'Herman  (ut  de 
faire  fleurir  le  commerce  dans 
ses  états.  Ami  de  la  concorde,  il 
Iravailla,  de  concert  avec  Ol- 
lon  IV,  son  cousin,  à  la  récon- 
ciliation d'Eric,  roi  de  Darie- 
marck  ,  avec  Christiern  ,  son 
ficre  ;  et  les  deux  médiateurs 
se  rendirent  garants  de  leurs 
conventions.  Ce  m?me  Ottou 
ayant  pris  les  armes,  en  i.Sit8, 
contre  la  maison  de  Mecklen- 
boure ,  Herman  crut  devoir 
marcher  à  son  secours.  Mais  il 
mourut  le  24.  octobre  de  la 
même  année ,  et  fut  f  nierré  à 
Talttiayo  de  Lehmin.  D'Anne, 
son  épouse,  tille  de  l'empereur 
Albert  I,  remariée  en  i."5i8^ 
avec  Henri  VI ,  duc  de  Breslaw, 
Herman  eut  Jean,  qui  suit; 
Judith,  m.iriéc,  vn  i3i8,  â 
Henri  XI!,  comte  de  Henne- 
berg  ;  Mathilde,  femme,  si-lon 
les  historiens  de  Silésie  ,  de 
Henri  IV,  duc  de  Sagan;  Agnèi» 
mariée  à  Woldemar,  électeur 
de  Brandebourg,  puis  k  Oltoa  ■ 
de  Brunswick,  {llid.  p.  28a.) 

JEAN  L'ILLUSTKE. 

1.308.    J  E  A  N  ^   surnommé 
t'Il-î.LSTBF, ,  lils   d'Herraun  le 
I  oug  et  son  successeur,  ne  l'ari  J 
1003,  demeura,    jusqu'à   Vm 


DES   MARCRATES  DE  ïRASDEBOTrnG. 


■403 

u'm4i  sous  1.1  tutelle  du  mar- 
grave WohIciTiar,  qui  le  déclara 
majeur  à  l'àf;e  de  douze  ans.  (^ 


jeune  piiiirc  <?lat»l  mort  ,  au 
mois  (Je  novcmlire  i3iy,sans 
avoir  été  marié,  toute  sa  suc- 
cession revint  à  WolJemar. 


Ions  les  droits  qu'il  avait .  com- 
me clu'f  de  l'tmpire,  sur  la  ville 
de  l.ubeck.  (i//<V/.) 

Meslwin  ,  duc  la  Poméranie 
orieulale,  étant  mort  sans  en- 
fants le  aS  décerahrc  larjS  , 
Przémilas,  roi  de  Pologne,  qu'il 
avait  institué  son  li('i'iljL'r  ,  se 
mil  en  possession  de  ce  duché.  Mais  il  eut  pour  adversaires  le» 
princes  de  riraiulf*hi>urg  ,  qui  prirent  les  armes  pour  faire  valoir 
les  prétentions  qu'ils  avaiciil  sur  celle  succession.  Ollon  tran- 
cha la  qncrfltc  par  un  assassinai ,  en  faisant  poignarder  Przé- 
mislas,  à  KoKogno,  le  jour  des  Cendres,  8  février  1:496, 
à  table,  comme  on  l'a  dit  plus  haut.  Ollon  ,  après  ce  coup  , 
se  rendit  maître  ,  selon  Garzéus ,  de  tous  les  lieux  con- 
tcnlieux., 

L'an  fa<)8,  Otion  et  ses  frères,  oubliant  ce  «ju'ils  devaient 
à  l'empereur  Adolphe  ,  consemirent  à  sa  déposilion  et  au  choix 
que  l'on  (il  d'Albert  d'Aulriche  pour  le  remplacer.  Ottoii,  l'an 
i3oo,  eut  la  guerre  avecîSitlot,  iluc  de  Hoslotk  et  Je  \V"erle  , 
clans  le  Meckienbourg ,  pour  avoir  refusé,  contre  sa  parole, 
d'épouser  ■Marguerite,. fdle  du  margrave  Albert ,  sa  parente.  Les 
fmis  qu'occasiona  celle  affaire  ayant  obligé  Ouoii  et  ses  frères 
de  mettre  une  imposilion  sur  le  clergé  ,  ce  corps,  alors  si  re- 
doutable ,  les  frappa.  Tan  i3o:i ,  d'excommunication  et  mit 
leurs  terres  en  interdit.  Les  margraves  ^  de  leur  cflté,  sévirent, 
contre  les  ecclésiastiques  pour  les  contraindre  à  faire  leurs  fonc- 
tions. Le  pape  Ronilare  VllI,  instruit  de  ce  démêlé,  envoya 
sur  1rs  lieux  ua  légat  qui,  excommunia  de  nouveau  les  mar- 
graves ;  ce  qui  fut  confirmé  par  le  pontife.  Raynaldi  ne  dit 
point  quelle  fut  l'issue  de  cette  qucrelk.  Olton  et  son  cousin 
Hermati  aidèrent,  l'an  i.SoS,  le  roi  de  BoVième  dans  la  guerre 
qu'il  avait  avec  Tcmpercur  Albert.  La  paix  s'étant  faite  l'année 
soixante  ,  les  margraves  y  furent  compris. 

Les  limites  du  lirandebnurg  et  du  Meckienbourg  furent ,  l'an 
i3o8,  le  sujet  d'une  conicsiaiion  entre  les  jirojwiélaires  de  ces 
deux  élals.  Les  margraves  prélendanl  que  le  cbdteau  d'Uden— 
tourg  sur  l'Elbe  ,  jiosst'dé  par  le  duc  de  Meckienbourg  ,  devait 
leur  revenir,  Olton  et  son  cousin;  Herman  se  jollent,  à  la  léte 
de  ipjalre  mille  r«ivaliers  et  d'un  plus  grand  nombre  de  fantas- 
sins, dans  le  Meckienbourg,  où  ils  iont  le  dégdt.  La  mort  de 
l'empereur  Albert ,  arrivée  le  i.".  mai  de  celte  année,  &t  cesser 
les  hostilités.  A  la  dièle  qui  se  tint  pour  donner  un  nouveau 
chef  à  l'empire,  tous  les  princes  regnanls  de  Unindebourg, 
âuul  c^ue  ceux  de  Saxe ,  cxercèrvut  eu   commua  le  droit  J<i 


1 


suffrage  (Pjfirli ,  ^i.  aHS).  Otton  vivait  encore  le  27  t>nvffml>ri 
i3o8,  jour  de  l  eicclion  <le  l'empereur  Henri  ,  quùicju'il  n'y  fut 
pas  présent  ;  mais  il  mourut  peu  de  tems  après.  Ce  fut  un  des 
princes  les  plus  renommés  de  sa  maison.  Il  était  savant  (lour 
le  tems.  M.  Panli  rapporte  une  chanson  de  sa  composition. 
Hedwige,  fille  de  Henri  V,  duc  de  Lignilz,  fut  s.i  femme, 
dont  ont  ne  toit  pas  qn'il  at  laissé  de  postérité.  (/A/lrf.) 

WOLDEMAR. 

i.^og.  "V^'^otDEMAR  ,  ouWaldemah,  fils  Jc  Conrad  ,  fr^re 
d'Olton  IV,  fut  le  successeur  de  son  oncle,  et  eut  en  même 
lems  la  iDleUe  de  Jean  l'Illustre,  son  cousin.  Dans  une  lettre 
d'inveslituie  qu'il  drrnna  le  à  mai  iSoij,  il  se  qualifie  mar- 
grave de  BratidcLourg,  de  I^ndsbtrg  et  de  l^utace  ;  ce  qiri 
prouve  qu'il  avait  dès-!ors  succédé  à  Ollon  IV.  M.  Pauli  s'est 
donc  mépris  en  metl-int  la  mort  de  celui-ci  au  to  septembre 
i.Hot).  W'oldomar,  le  ài  mai  j.^io  ,  ven«lit  à  l'ordre  Teulonique 
les  villes  Cl  châteaux  de  Danlzick  ,  de  Dirschan  ,  et  plusieurs 
cantons  de  la  Poméranie  orientale  qui  lui  appartenaient ,  pour 
la  somme  de  dix  mille  marcs  d'argent ,  avec  promesse  de  faire 
raliGer  celle  vente  par  un  diplôme  impérial.  Piqué  de  quelqufr 
manquement  de  la  ville  do.  Kostnck,  à  son  égard,  le  margrave, 
pour  se  venger,  l'an  laia,  vint  l'assiiger,  accompagné  de  ses 
alliés  ,  cl  ne  consentit  à  se  retirer  qu'au  moyen  de  quatorze 
mille  marcs  d'argent ,  payables,  partie  en  monnaie  ,  partie  en 
niarcliandises.  (Pauli ,  tom.  V,  pag.  aBâ.)  De  retour  chez,  lui  , 
il  cba&sa  de  ses  étals  Frédéric  le  Mordu ,  landgrave  de  Thu-^ 
ringe  ,   et  marquis  de  Misnie,   qui  avait  profité  de  son  absence 

Îour  y  faire  irruption  dans  le  dessein  de  recouvrer  la  basse 
.US3CC,  que  Tieman  ,  son  frère,  avait  cédé,  comme  on  l'a  dit , 
au  maierave.  Woldemar  le  poursuivit  jusqu'cfi  Nfisnie  ,  où 
l'ayanl  fait  prisonnier  dans  un  comli.1l,  il  l'obligea  de  renonccJ- 
à  la  l.usacc  ,  et  de  lui  abandonner  même  quelques  unes  de  sei 
places.  Mais  Frédéric  ne  rempltssaul  point  lt;s  clauses  de  son 
traité,  les  hostilités  recommencèrent  sous  la  conduite  de  Jean 
l'Illustre,  be.iu-frèrc  de  Woldemar,  )eijne  prince,  ne  l'an  1H02, 
mais  dont  la  valeur  ^  suivant  M.  Pauli,  devançait  les  années. 
I-a  paix  se  fil  enfin  l'an  liij.  Mais  lamlis  nue  Woldemar  était 
aux  prises  avec  le  landgrave  de  Thuringc,  il  avait  &il  alliance, 
ilès  l'an  i3i4,  avec  Wraiislas  ,  duc  de  Poméranie,  pour  dé- 
fendre la  ville  de  Slralsund  ,  contre  Witslas,  ou  Witilaff, 
prince  de  Rugen  .  qui  avait  entrepris  de  la  subjuguer.  Presque 
tous  les  princes  du  Nord  prirent  couleur  dans  cette  aff.iire,  ti 
plupart  »n  favetir  deWit:>las,  lelsqu'lincVI,  roi  de  Dan«ouR.ki 


DES   jr*RC«*Ttâ  ftB   ÊttAîéDfcBbTTKn. 

Henri,  duc  de  Merkicnbourg;  les  rois  de  Nonvège,  lie  SuèJe|,^ 
de  Pologne  et  de  Iloiigric,  et  le  duc  de  Russie  ;   Kric,  duc  dei 
Saxe-Lawenbourg  ;   Gérard  et  Jean  ,  comte  de  Holsleiii  ;   Ni- 
colas et  Henri,  comtes  de  Schwerin.  Woldemar  eut  pour  allicsi 
oijlre  le  duc  de  Poméranie,  Niclot  et  \^''erner  de  MecKleidiour^J 
et  la  ville  de  (jiips^vald.   Une  bataille  qu'il  perdit ,   laii  i3i6„J 
près  de  Granïow,  ne  le  déconcerla  point.   Jl  profila  tte  b  iné— .'] 
sintelligence  qui  régnait  entre  Eric  VI ,   roi  Je  Daiiemarck  ,  et T 
Clirislophe  ,   son  frèire ,   pour  attirer  celui-ci  dans  son  parli, 
Cbrislophe  ayant  pratique  des  inlelligcnces  avec  une  pari  if  dei 
la  flotle  qui  ci.iit  devant  StralsunJ  ,  va  faire  une  descenle  <lausj 
l'île  de  l'uhncn.  Celte  diversion,  joinle  à  la  brave  dcf^nse  qii^, 
Slralsuud  faisait,  et  la  diversité  des  inléiêls  des  couréiliTL-s,  leij 
lit  pensera  lever  le  siège  et  à  (aire. la  paix,  qui  fui  coricluen 
après  bien  des  difficultés,  le  li  décembre  i'6ij,  à  Wordin-*! 
kourg.  Elle  fui  honorable  à  Wuldetnar.  Amisdt's-lors;  Witslaci 
et  lui ,   ils  (ireiil  alliance  ensemble  pour  b  srtrelé  de  1»  urs  élalé-l 
respcclifs  el  le  maintien  de  la  ville  Je  Siralsurul  dans  ses  pri— ! 
viléges.   Christophe   ne  voulut    point  élre  compris  dans  ccfle 
paix,  et  le  margrave  donna  sa  parole  de  garder  enlie  ce  priiicû 
et  le  roi,    son  frère,    une  exacte  neutralité.    La  principauté 
d'Anhall  était  réversible  à  Woldemar,   au  dtTaul  de  b  lic;ii*'| 
direcle.    L'expectative  lui    en   fui  atrordéc,    l'an   liiiH,   p.tf' 
lettres   de  l'empereur  Louis  de  lîavière.   M'oblituar  lermina 
sa  tanière,  l'année  suivante,   à  lîeeiwalJ,   dans   la   nouvelle  { 
Marche,  entre  le    19  juin  et  le   niois  de  si-plembre  ,  et  fut) 
Snhuraé  .1  l'abbaye  de  Chorin.   M.  Paiili   réfute  .-*mpl»'mi'nt  U 
fable  qui  le  fait  partir  secrètement  pour  la  Terre-Saiule  ,  aprèij 
avoir  fait  répandre  le  bruil  Je  sa  mort ,  suivi  «le  son  rciouf 
«upposé  qui  dissipa  ce  bruil.  (llii'i}. ,  p.  iJog  et  seif.)  Il  ne  laissa,  J 
suivant  Albert  de  Strasbourg  el  le  continuateur  d'Albi'il  dé] 
Bladi',  aucun  enfant  d'AcNÈS,  son  épouse ,    fille  du  margravo 
Herman  /e  Long,  à  laquelle  il  s'était  allié  vers  l'an  1^10.   Lllèj 
Sè  remaria,  l'an  «^19,  avec  Otton  (e  LiLêrai ,  duc  de  liruns— j 
wick ,   el  mourut  le  27  novembre  l'H^ 

BENIU  LE  JEUNE. 

i^iç).  Heni\i  ,  fils  de  Henri ,  marquis  de  l^uihUer^,  dît] 
Sans-Terre,  oiort  vers  l'an  i-ii7,  el  petit -fiU  du  niaigrava] 
Jean  I,  succéda  en  bas  âge  6  Woldemar,  sui^anl  le  tonti-*1 
iiuaieur  d'Albert  de  Stade  et  quel<|uei  charlet.    On  a  déjà  ditJ 

glus  haut  que  Henri  Sam-Terre  fut  exclus  de  la  co- régence  dilj 
ranik'bourg  par  ses  frères  ,    sans  que  l'on  *;iche   pouupioi 
Biais  ce  (|ui  tai  c&rUia  ^  c'est  <]u'a  furce  de  claïucuft ,  Hcnr 


* 


4o6  CHRONOLOGIE   HISTORIQUE 

olilinl  le  droit  de  surcession  pour  s.i  postérilé  ,  aux  défauts 
d'hi'riliprs  liirccls  de  ses  frères.  L'enijiereur  Louis  dr-  Civière, 
onrle  inateriiel  du  jeune  Henri ,  duiinn  ses  soins  pour  le  incUre 
en  possession  du  iiiargravial.  Mais  rnnijue  il  ««tail  en  Las  iîge, 
les  ducs  de  PoiTjéranie  lui  furent  donnés  pour  tuteurs  avec  sa 
mère.  11  uc  narsît  pas  néanmoins  cjue  Henri  ail  élé  it-conno 
pour  héril  ier  légilime  dans  loul  le  margraviat.  Rodolfe ,  duc  de 
Saxe,  prit  d'aLord  ,  au  mois  d'octobre  i3iq  ,  la  qualité  de 
tuteur  de  la  douairière  deWoldemar;  on  revoit  ensuite  se- 
nualifier /)U/j/?/oroffi  Marchitmum  liitorrm  ,  et  plusieurs  villes  lui 
déférèrent  ce  litre.  M.  Pauli ,  persuada  que  Rodolfe  ne  pré- 
tendait pas  être  le  tuleur  du  jenne  Henri  ,  tant  à  raison  »ie  sa 
liai  ne  coiilre  la  maison  de.  Bavière ,  dont  était  la  mère  de  rc 
prince,  que  parce  que  Henri  Sans-Terre  n'eut  que  ce  fils, 
pense  que  Rodolfe  entendait  être  le  Inleur  d'A^lberl  et  de 
\\'oldfinar,  jeunes  comtes  d'Anhalt-Coëtlien ,  fils  d'une  sœur 
du  k'u  margrave  Wolderaar.  Mais  il  csl  JifGcile  de  combiner 
celte  assertion  avec  ce  que  dit  plus  haiil  le  lui^me  historien  , 
savoir,  que  celte  dame  était  déjà  veuve  en  12()0,  (luol  (ju'il  en 
soit,  l'emptreur  Louis,  jiour  maintenir  son  neveu,  le  déclara 
majeur  avant  qu'il  eiil  atteint  l'ûgf  de  douze  ans.  {ihid.  p.  3i  i-) 
Mais  les  vues  de  l'empereur  furent  anéanties  par  la  mort  du 
jeune  prince,  arrivée  au  mois  de  septembre  i3ao.  Il  n'est  donc 
pas  surprenant  que  plusieurs  monunnents  donnent  Woldcmar 
pour  le  dernier  de  sa  maison. 

Henri  le  Jeune  eut  une  sœur,  nommée  Sophie,,  mariée  à 
Magnus  le  Pieux ,  duc  de  lirunswick  ,  auquel  l'empereur 
donna,  l'an  i'i'^'6  ,  l'investiture  de,  Landsberg  et  de  ses  dépen- 
dances ,  qui  avaient  été  assignées  en  douaire  à  la  femme  de 
Jlenri  Sans-Terre.  Après  la  mort  de  Henri  le  Jeune  ^  ou  pUilàt 
après  celle  de  Woldcmar,  plusieurs  princes  voisins  tâchèrent 
de  mettre  à  profit  la  conjoncture  pour  recouvrer  on  ravir  dilTé- 
renies  places  ou  portions  de  terre  sur  lesquelles  ils  avaient  dcs 
prétentions.  Mais  les  descendanU  d'Albert  t'Oui-s^  margrave 
de  Brandebourg,  tels  que  ceux  de  Saxe  -  Wiitembcrg  et 
tl'Anhalt ,  se  portèrenl  pour  seuls  héritiers  de  cette  succession^ 
On  ne  vit  pas  néanmoitis  les  princes  de  Saxe-Lawcnbourg  se 
mellre  au  rang  des  prelendants  ,  qnoiqu'également  issus  du 
même  Albert,  sans  doute  paire  que  IVrnard,  son  serorul  fils, 
dont  ils  descendaient ,  a^ant  renoncé  pour  lui  et  sa  postérité 
au  m^irgraviat ,  ils  jugèrent  sensément  n'y  avoir  au<un  droit» 
Aussi  l'empereur,  déclarant  le  Ihandebourg  et  les  fiefs  qui  eiv 
dépendaient  ,  ouverts  par  la  mort  des  margraves ,  le  Cûnféra 
de  plein  droit  à  sou  lils  aîné ,  qui  suit. 


4 


I 


DES   MARGRAVES  DE   BRA^nEBOURC.  4^7 

LOUIS  I  DE  BAVIÈRE  ,  dit  LE  VIEUX. 

^an  iHaS,  I.ouis  ,  fils  aîné  de  l'empereur  Louis  de  Ba- 
Vl^^e ,  fut  pourvu  de  margraviat  de  iîrnndebourg ,  par  soa 
pore  ,  à  l'âge  Jç  douze  ans ,  dans  la  diète  de  Nuremberg  , 
tenue  au  priulems.  Pendant  son  adolescence  ,  l'empereur  su 
déclara  son  tiileur,  et,  eii  celte  (juatilt' ,  se  fil  investir  par 
I'évê(jue  d'Hatbcrlcidt  de  lnus  les  fiefs  de  la  Marche,  mouvants 
de  cette  église  :  le  pf^'re,  de  son  ctU<5 ,  dans  la  diète  de  Nurenv- 
berg,  donna,  le  24  juin  1024,  à  sort  fils,  l'investiture  du  mar- 
graviat avec  Vexpectativc  du  duché  d'Anhalt;  ce  qu'il  renou- 
vela depuis  à  Home,  l'un  iSab,  après  avoir  reçu  la  couronne 
impcriulc.  (Pauli,  i/uri. ,  pa;^.  3tc).) 

Le  pipe  Jean  XXII  était  broolllé,  di'>s  l'an  i3a3,  avec 
Louis  de  15avi^re  ,  le  père  ,  rpril  refusait  de  rero» naître  pour 
empereur.  Leur  querelle  «''envenimant  de  plus  en  plus  ,  le 
pontife,  Tan  iSalj  ,  devint  Tinslig-tteur  d'une  irruption  subits 
que  fit  dans  la  nouvelle  Marche  une  année  nombreuse  ,  com- 
posée de  russes,  de  lithuaniens ,  de  vaiaques  et  de  polonais, 
sous  la  cotidoite  de  Uladislas  Loketck.  Encouragée  par  le» 
ilorreurs  qu'elle  avait  commises  impunément  dans  ce  pays , 
elle  y  rcvmt  l'annPe  snirantc.  Mais  Jean  ,  roi  de  Bohême , 
étant  venu  au  secours  de  l'empereur,  elle  fut  repoussée  avec 
perte.  {Ihid. ,  pag.  Ssû-.'JaS. )  Rodolfe  ^  duc  de  Saxe,  n'était 
pas  da  nombre  dts  partisans  de  l'empereur.  Celui-ci,  n'ayant 
pu  le  mcfrre  dans  ses  intérêts,  donna,  l'an  iSaçj,  pour  se 
Tcnger  ,  au  margrave  Louis  ,  son  Gis,  l'expectative  de  Liinds- 
berg  et  de  Sangershausen  ,  dont  le  duc  prétendait  devoir  hé- 
riter, quoiqu'ils  relevassent  du  margraviat.  L'empereur  s'eiant 
allié,  la  m<*me  année ,  avec  les  ducs  de  Mecklenbourg  et  de 
Werlc ,  ils  entrèrent  ,  de  concert,  par  deux  endroits,  dans  là 
Poinéranii"  ,  pour  contraindre  le  duc  Barnime  à  se  reconiiaîlre 
vassal  du  Braudybourg.  Celle  expédition  leur  réussit  mal.    La 

fuerre,   cependant,  continua  parles  intrigues  du  pape.   Une 
ataille  gagnée,  l'an  i33i  ,   par  Barnime  et  ses  neveux,  sur 
Louis,  le  détermina  enfin  à  iàire  une  paix  désavantageuse,  ea 

ucs  lui  devaient.  {Ilùd.,  [).  3a5.) 


renonçant  au  vjsselage  que  ces 

On  murmura  de  cette  pais  d.ms  l'empire,    dont  e 

les  droits:    aussi  ne   lut-elie  point,   durable.    11 


le  diminuait 
s'en  fit  une 
où  les  ducs  de 
oméranie  se  reconnurent  vas.saux  de  l'empire,  et  conseulirenl 
h  la  succession  éventuelle  de  leurs  étals ,  en  laveur  de  l'élec- 
teur de  Braudu bourg.   (////</  ,    n.ig.  ^i.'VS.) 

Le  Braudebouig,  l'an  1048,  fut  troublé  par  uq  faux  M^olde- 


plus  solide,  l'an  ï':438  ,  à  la  diète  de  Francfort, 
P 


CBRONOtOOtE  HISTORIQnB 

mar  II,  quî,  avec  Tappui  et  le  secours  de  l'«?mpereuT  CliarlM  IV 
et  d'aulres  princes  ,  s'empara  de  plusieurs  villes.  Celait  un 
meunier,  nommé  Jacques  llebork.  11  avait  élo  quelque  tems 
attaché  au  service  du  prince  pour  lequil  il  se  duim»it ,  et  lui 
ressemblait  parfaitement.  l'our  soutenir  son  imposture,  il  disait 
que  le  nape  lui  ayant  impose  une  piiniicnce  pour  avoir  épousé 
sa  proctie  paren'e,  il  s'était  retiré  dans  une  solitude  ,  et  avait 
fait  cnteniT  un  cadavre  étranger  sous  son  nom  ,  afin  de  se 
dérober  à  toutes  les  rccberches^  ra.iis,  qu'ay-knt  accompli  sa 
pénitence,  il  devait  rentrer  dans  ses  droits.  M.  Pauli  traite  furt 
au  long  de  cet  imposteur  ,  et  prétend  montrer  que  ce  furiyit 
liodolfe ,  duc  de  Saxe,  les  princes  d'Auliall  et  l'arclievfque  de 
Magdebourg ,  qui  lui  firent  jouer  ce  rôle  poui- leurs  propre* 
intérêts  {^lO'id.  i>p.  3.^c)-34''J).  (^uoi  qu'il  en  soit,  le  margrave 
Louis  se  dcfcndit  avec  valeur,  malgré  quelques  échecs  qu'il 
jT'Çut ,  COI) Ire  le  prétendu "Wçldemar  et  ses  parlisaus.  L'an  i.^Si, 
le  2+  décembre,  il  cède  à  ses  frères,  Louis  el  Dlton ,  pour  eux 
et  pour  leurs  enfants,  à  perpéluiié,  le  margraviat  de  Brande- 
bourg, ne  se  réservant  que  le  droit  de  suffrage  appartenant  au 
Brandebourg,  dans  l'élection  du  roi  des  Romains,  après  quoi  il 
parlil  du  lîraiidf  bourg ,  au  commencement  de  l'an  i.iSa,  pour 
aller  gouverner  son  duché  de  la  haute  Bavière  et  le  comté  de 
Tynil,  Il  mourut,  au  mois  d'octobre  i3bi  ,  à  Munich  ,  où  ses 
cendres  reposent  encore.  Il  avait  épousé,  en  i^>2a,  i".  Mar- 
GUEiiiTE,  fille  de  Christophe  11,  roi  de  Danemarck,  morte 
sans  enfants,  Tan  i^^w,  2".  Marguerite,  surnommée  Mauls- 
tasi/i,  en  allemaiiJ,  à  cause  de  la  difformité  de  sa  bouche,  fille 
et  héritière  de  Henri,  duc  de  Carinlhie  el  comte  de  Tyrol , 
dont  il  eut,  en  i344»  un  fils,  nonmié  Mainard  ,  marié  avec 
une  princesse  d'Autriche  et  mort  sans  enfants,  en  i.3G.^,  ce 
qui  fil  que  sa  mère  céda.  Tannée  suivante,  le  Tyrol  à  lamaisoa 
d'Autiiche.  (Pauli,  il/ùl.  ^  pag.  à(JQ.) 

LOUIS  II,  WT  LE  ROMAIN. 

i35a.  Loris,  dit  le  Romaiw,  h  c^use  de  sa  naissance  qu'il 
avait  prise,  le  17  janvier  13^8,  à  Home,  reçut  le  2  janvier  loSa, 
riiommage  de  ses  sujets,  pour  lui,  son  frère  Utiuii,  el ,  leur 
lignée  cessant,  les  descendants  de  Louis  /c  ^ieux.  La  ch.irtc  où 
ceci  est  énoncé,  fut  expédiée  à  Saitzewedel.  Ç^Ilu'd.,  p.ig.  ■iJ5ç(.) 
Louis,  dans  une  grande  ])artie  «le  la  même  année,  eut  les  armes 
à  la  main  contre  les  partisans  du  faux  Woldemar,  dont  l'ar- 
chevôque  de  Magdebourg  était  le  plus  obstiné.  L'empereur 
Charles  IV,  auquel,  à  1  exception  du  pielat,  tous  les  autres 
étaient  convenus  de  s'en  rapporter ,  défendit ,  par  uu  cdil  date 


DES   MAItGftAVF5  *>E   fihAîfDSBdURC;  ^og 

du  mardi  après  la  nativité  Je  la  Vierge ,  aux  Srandebourgeois  / 
de  reconnaître  d'autres   margraves     que  lui  et    son  frère.  Jl*' 
travailla   même,  pour  assurer  IV-ffet  de  son  édit ,  h  leur  ré-»  J 
conciliation  avec   le  saint  siège   sous  l'anal  home  duquel  était 
la  maison   de  Bavière,    depuis    la  déposition    de   l'empereut'' 
Louis  V.  Pour  la  procurer,   le  margrave  Louis  fit  publier,  en'j 
i353  ,  un  pardon  général  pour  tous  ceux  qui  auraient  suivi  la. 
faux  WolJemar.  Il  fit  plus,  le  pape  refusant  de  lever  Texcom- i 
ttiunication  et  l'interdit  dont  la  Marche  était  frappée,  à  raoinw 
<ju'on  ne  fit  satisfaction  à  Pévéqne  de  Lébus  ,    il   conclut  uni 
traité  de  paix  avec  ce  prélat.  Enfin  les  troubles  dont  le  Bran- 
debourg avait  été  si  long-tcms  agile,  cessèrent  entièrement  ,j 
l'an  loiiS,  par  la  paix  que  ménaçea  l'empereur  entre  Irs  mar- 
graves et  les  maisons  d'Aiihalt  et  de  Saxc-Wittenibeig,  tommrfi 
aussi  l'archevêque  de  Magdebourg ,  et  par  la  retraite  du  fauj^l 
Woldemar.  Ce  dernier ,   pour  sauver  l'honneur  de  ceux  qui'  l 
l'avaient  employé,  renonça  pleinement  à  ses  prétentions  sur  !«(  i 
Brandebourg  et  délia  les  Brandebourgeois  de  l'hommage  qu'ils'-^ 
lui   avaient    fait.    L'acte  de  cette    renonciation    fut   expédié, 
l'an  i355,  à  Dessau  ,  dans  la  principauté  d'Anhalt,   où  vrai- 
semblablement ce  fourbe  mourut   1  année  suivante.,  (  lùld.  , 
pag.  :i6j.)  ^  • 

Louis  concourut,  l'an  i356,  à  la  rédaction  de  la  fameuso 
bulle  d'or,  par  laquelle  fut  introduit  le  droit  de  primogéniturffi 
dans  les  états  électoraux,  avec  le -suffrage  atlaciié  aux  posses— 'J 
senrs  du  Brandebourg.  I.a  huitième  voix  y  fut  accordée  à  Louise 
(ii/J. ,  pag.  365.)  Il  fil  encore,  l'année  suivante,  avec  les  duc*  , 
de  Mccklenboiirg  et  ceux  de  l'oméranie,   une  convention  à 
laquelle  plusieurs  princes  accédèrent.  L'an  i36o,  Ollon,  dont* 
le  margrave   Louis  avait  été  jusqu'alors  je  tuteur ,   devint  son 
corceent.  Libre,  par-là,  de  s'éloigner  de  ses  états,  Louis  alla  s^'j 
joindre  aux  chevaliers  ïeutoniques ,  pour  faire  la  guene  auici 
Lithuaniens,  dont  ils  firent  le  duc  prisonuier. 

Le  margrave  Louis  le  Romain  termina  ses  jours,  l'an  i365. 
sans  laisser  d'enfanis  de  ses  deux  lemraes,  dont  la  première, 
nommée,  à  ce  qu'il  paraît ,  CUNÉGONDE  ,  était  Glle  Je  Casimir-] 
le  Grand,  roi  de  Pologne;  la  seconde,  dite  Isgeburge,  de  Is^  ( 
maison  de  Mecktenbourg ,  était  déjà  mariée  en  j35x  . 

OTTON  V,  DIT  LE  FAINÉANT.  ' 

1.365.   OtTOS  ,  après  la  mort  de  I.ouîs  le  Romain  ,  non  frère, 

■ouverna  seul  le  margraviat  de  Brantlebourg.  Les  deux  frères^ 

'an   i364  ,   avaient  donné   leur  coesenlement   au   tnile  que  1 

'emnerenr  fil  avec  le  marquis  de  Misiiie  ,  pour  retirer  Je  sej*l 

XVI.  ■  ba 


^la'  CRBONOLOCIE  HUTOBIQUK 

ina'ins  la  Lusacc,  inuycnnant  une  somme  d'argent  détcrminéet 
dont  mille  marcs  furent  d'abord  comptés  à  Louis.  Ils  avaient,  de 
l'ius ,  consenti  que  la  Lusace  fût  donnée  à  tilre  de  fic^f  mouvant 
de  la  Bohême,  par  l'empereur  à  Boleslas,  duc  de  Sdnveiduiu 
et  de  Jauer  ,  se  réservant  le  droit  d'y  rentrer  aprà*  la  raort  de 
celui-ci,  en  remboursant  la  même  somme.  Otlon  ne  se  trouvant 

Iioint  en  état  de  faire  ce  retrait,  donna.  Tan  i36tf ,  au  roi  de 
Sohéme,  un  reversai  par  lequel  il  déclarait  avoir,  il  perpétuité, 
vendu  h  lui  et  a  ses  héritiers  la  basse  Lusace,  et  promt-itail  de 
lui  livrer  tous  les  litres  concernant  celle  province  ;  après  quoi, 
rempercur  permit  au  roi  Wenceslas  d'en  prendre  possession. 

L'an   1^70,  les  ducs  de  fomcranic  ,  voulant   profiter  de  la 
faiblesse  du  gouvernement  d'Olton  ,  enlrèrefil  à  main  armée 


dans  ses  états.  La  guerre  qu'ils  lui  firent  dura  deux  ans ,  et  fut 

l'an  i37r> ,  pari 
de  Frédéric,  duc  uc  Bavière-Landshul.  Otton,  piqué  de  n'avoir 


terminée  ,  l'an  i37r> ,  par  la  raédialion  du  roi  de  Danvmarck  et 


point  été  secouru  par  l'empereur ,  pensait  à  rompre  le  pacte  de 
confraternité  fait  entre  sa  maison  et  celle  de  Luxembourg,  et  à 
transmettre  ses  étals  à  son  neveu  Frédéric,  duc  de  Bavière. 
L'empereur,  instruit  de  ce  dessein  ,  fondit  tdut-à-coup,  l'an 
1873,  avec  une  armée,  dans  la  nouvelle  Marche.  Otton,  sans 
défense,  accepta  sans  hésiter,  une  conférence  qui  lui  fut  pro—  | 
posée,  et  dans  laquelle  il  fut  convenu  qu'on  lui  laisserait,  pour  . 
sa  vie,  quelques  places,  avec  le  titre  d'archicamérier  et  cent; 
mille  florins  une  fois  payés.  En  conséquence  de  cet  arrange- 
ment, Otton,  le  23  août  1373,  donna  sa  démission  du  mjr— 1 
graviat  en  faveur  de  Wenceslas ,  fils  ,  encore  en  bas  âge ,  des^ 
fempereur.  Otlon  alla  ensuite  s'établir  à  Wolfstein  ,  sur  ri»er,r 
près  de  Landshut ,   et  passa,  dans  I9  di-bauche  ,  le  reste  de  sraJ 
]ours  ,  qu'il  Cnit,  l'an  137(1,  à  Secleulhal,  sans  laisser  de  p<>Sn.] 
lérité  légitime.  Il' avait  épousé,  l'au  i364,  Anks,  dite  au^^tvl 
Elisabeth  ,  fille  de  l'empereur  Giarles  IV. 

"WENCESLAS  DE  LUXEMBOURG. 

1373.  Wenceslas,  fils  de  l'empereur  Charles  de  Luxem- 
bourg, né  le  26  février  i36i ,  succéda ,  l'an  iSyS,  au  margraftt 
Otlon  V,  sous  la  régence  de  sou  père.  Charles,  après  avoir  re«ju 
l'hommage  des  Brandebourgeois,  projeta  d'unir  ,  i  perpétuité, 
le  margraviat  au  royaume  de  Bohême  ,  ce  qui  fut  agréé  dans 
une  dièle  tenue,  le  jour  de  la  Trinité  1374.  à  Graben.  (/A/J, , 
pag.  374.  )  lîn  conséquence,  Charles  ordonna  de  dresser  un 
cadastre  du  Brandebourg;  et  cet  ouvrage ,  quoique  fait  à  la 
hâte^  le  mit  en  élai  de  se  procurer  des  sommes  considcrabli-s 
pour  l'exécution  de  ses  projeu.  Wencedas  éUnt  devenu ,  l'aa 


DES  MABCKAYfS  t>l!   BRANDEBOURG.  ifrSI 

ïSyS,  roi  des  Romains,  son  pfcre  continua  de  gouTcmer  l» 
Brandebourg,  non  plus  comme  auparavant  ,  au  nom  de  sot% 
fils,  mais  en  son  propre  nom.  Senlant  approcher  le  terme  de 
$9  carrière,  il  fit  le  partage  de  ses  états  entre  «es  enfants,  lais- 
sant à  Wcnceslas,  tjui  était  l'aîné,  la  Bohême,  dont  il  avait 
déjà  le  titre;  au  second ,  nommé  Sigismond  ,  le  Brandebourgî 
el  à  Jean,  le  troisième,  la  basse  Lusace ,  qu'il  avait  détachée' 
do  royaume  de  Bohême,  avec  la  Marche  au-delà  de  FOder  j 
c'est  la  nouvelle  Marche  d^aujourd^hui  (foy.  "Wenceslas,  rot\ 
de  Bohême.) 

SIGISMOND  DE   LUXEMBOURG. 

1378.  SiGiSMOKD  obtint  le  margraviat  de  Brandebourg  dé\ 
vivant  de  l'empereur  (]h.irlcs  IV,  son  père,   par  la  démission 
qu'en  fit ,  en  sa  faveur,  Wenceslas,  son  frère  ,  par  acte  donné  j 
à  Prague,  le  vendredi  après  la  Pentecôte  (1 1  juin  1878)  ,  réser»  1 
vant  néanmoins  le  retour  de  cette  principauté  à  lui  et  ses  héri- 
tiers ,  rois  de  Bohême  ,  au  défaut  d'hoirs  mâles  de  Jean ,  due . 
de  Gorlilz,   son  autre  frère.  SigismDnd  employa  le  reste  de*] 
celte  année  el  les  trois  suivantes  à  parcourir  ses  nouveaux  états^ 
pour  recevoir  les  hommages  des  villes  et  de  la  noblesse.  Le 
Brandebourg ,   sous  le  gouvernement  de  Sigismond ,  souffrit 
beaucoup  des  irruptions  qu'y  firent  les  Polonais  et  les  Pomè— " 
raniens,  ainsi  que  les  ducs  Je  Mecklenbourg  qui  s'emparèrent 
de  quelques  villes  dans  la  Frignitz ,  sur  lesquelles  ils  formaient' 
des  prétentions.  I^  Hongrie,  dont  la  reine  Marie  avait  donn^* 
sa  main  ,  l'an  i3{i6  ,  à  Sigismond  ,  était ,  dans  le  même  tems^i 
a^tée  par  des  troubles  encore  plus  grands.  Sigismond  ,   tout- 
occu])é  à  s'y  maintenir,  donna,  par  engagement,  le  margraviaM 
de  Biarwiebourg,  l'an  1.^88  ,  à  ses  deux  neveux  ,  JossE  et  Prc- 
COPK  ,   fils  de  Jean  de  Gorlitz,  avec  le  consentement  de  leur 
père  el  du  roi  Wenceslas,  comme  ayant  le  droit  de  succession 
éventuelle.  Mais  M.   Pauli   prouve  que  ce  fut  proprement  h 
Josse  (|ue  fut  engagé  le  margraviat ,  et  qu'on  ne  tu  hommage  à  l 
Procope  qu'éveatueliemcnl  et  pour  le  cas  où  Josse  viendrait  ^1 
décéder  sans  héritiers. 


JOSSE,  BIT  LE  BARBU,  pah  et«cagement. 

(i388.  Josse  ,  fils  aîné  de  Jean  de  Gorlitz,  dixième  margrave' 
i  Brandebourg,  se  fil  une  occupation  sérieuse  de  recouvrer  le»< 
province-s  de  celte  principauté,  qu'on  lui  avait  arrachées.  Il  e»l 
attaqua ,  l'an  lii^q ,  les  détenteurs  ,  aidé  par  Bernard  el  Henri  ^  1 
iils  de  Magnus  Tor<|uatus  ^  duc  de  Brunswick  ,  et  Icurenlera' 


4ia  ClIBOl^OLOGIE   HISTORIQUE  •     - 

<]uelqiips  châteaux.  Mais  le  peu  de  succès  Je  ses  armés  ralentit 
»oo  ardeur.  Ayant  établi,  l'an  iSgi,  gouverneurs  de  la  Marche 
de  Bf-andubourg ,    Léopold  de  Brcdow  et  Huiricr  de  Konigs- 
macck ,  il  s'en  absenta  et  n'y  revint  que  rarement  pour  lever 
les  sommes  qui  lui  étaient  dues.  Son  éloignemenl  enhardit  \a 
noblesse  à  faire  te  qu'elle  jugeait  à  propos  ,   et  l'archevêque  de 
M.igdebourg  en  profila  pour  déclarer  la  guerre  au  Brandebourg. 
Josse ,  l'an  i394i   ^^  une  alliance  défensive  avec   la   noblesse 
"et.  la  ville  de  l.unebourg.  Mais  elle  ue  le  préserva  pas  de  la 
prison  où  il  fut  mis  par  l'empereur  Wenceslas.  Délivré   l'an.! 
1^95  ,  le  besoin  d'argent  lui  fit  prendre  le  parti  d'engager  le  " 
margraviat  à  Ouillaunie,  mirquis  de  la  haute  Misnie,  son  beau- 
frère,  pour  une  somme  de  quarante  mille  schork  de  deniers  de , 
Pologne.  Guillaume  rétablit  le  repos  dans  le  pays  en  réduisant, 
à  l'aido  de  quelques  seigneurs  voisins  ,  les  repaires  îles  brigands  > 
qui   l'infe.ilaient.   M.  Pauli  croit  que  ^igismond  ayant   hérité, 
]>ar  la  mort  de  son  frère,  Jean  de  Goililz,  arrivée  en  rig'"}, 
«le  Li  Marche  située  au-delà  de   l'Oder  ^  avait  alors  vendu  à 
Josse  le  margranat ,  en  se  réservant  le  pouvoir  de  le  racheter, 
€t   nue  Josse  le  céda,  par  engagement,  à   Guillaume.   Quoi 
<)u'il  en  .soit  ,  Josse  reprit  le  gouvernement  du  Ur.indcbnurg  ^ 
l'an   i3f)8 ,  entre  les  mois  de  juillet  et  d'ociobrc.  Mais  sa  pré- 
sence n'y   fut  guère  moins  rare  qu'auparavant.    Les  villes  de 
Brandebourg,  se  voyant  comme  abandonnées,  parce  que  leori 
gouverneurs  n'ét.iient  pas^en  étal  de  les  défendre,  firent  entré  I 
elles,  le  9  juin  1399,  une  confédération  pour  leur  srtreié  corn* 
laune  ;   moyen   insuHîsant  contre  les  perturbateurs  du   ref 
public  ,    comme   le   prouvent  1rs    horreurs  qu'ils  commirenli 
dans  le  margraviat  ,  et  dont  M.  Pauli  fait  le  détail  afdigeaâti 
{^Ibid. ,  pag.  417.)  Josse,  élu  roi  des  Koniains,  le  t".  octobre 
j4io,  mourut  à  Briinn,  le  8  janvier  suivant,  à  Tige  d'environ 
si>ixante-un  ans,  laissant  le  Brandebourg  dans  le  plus  dcplo-' 
rable  état.  On  ignore  le  nom  de  sa  femme.  Mais  il  est  hors  d^j 
doute  qu'il  ne  laissa  point  de  postérité. 

SlGiSMOND,   D£  NOUVEAU. 

i4i  !•  StctsiaoïHO,  devenu  roi  des  Romains,  se  remit  en  pos 
cession  du  Brandebourg  après  la  mort  de  Josse,  à  l'exception 
de  la  partie  située  au-delà  de  l'OJer,  qu'il  avaii  \euilue,  l'aaj 
j4<>a,  à  l'urdre  Teulonique,  en  réservant  pour  lui-même  et  le 
liériliers  de  Josse,  la  faculté  du  rachat.  S  étant  rendu  sur  kn 
lieux,  il  y  publia  une  paix  publique,  et  Jinmioa  gouviitiieuri 
jbVédéric,  I"               '     '  .Uçrg.  C'était  un  de 

^ui  Ui«vJ..     ..cj  (ji?ii^;t^caUu>,  ^    .^.  .,    ...   ,ej 


DES  THAUGRAVES  DE  BU ATCDC BOmO.  4>3 

desquellea  ce  gouvernement  dcvai»  lui  rester  jusau'au  r«*inboijr- 
«ecoeût.  Celait  donc  luie  espècu  d^allénalion  ,  rlont  Sigismond 
n'excepta  cjue  la  d'ignilé  électorale  et  ses  fonrtions.  Frédéric , 
étant  all<;  prendre  possession  du  margraviat  en  i4>37  éprouva 
lies  oppositions  de  U  part  de  plnsivnrs  nobles,  qui,  ayant  pat 
engagement  ou  par  iisiiriialion  des  fonds  ou  droits  appartenants 
aii  fisc,  crflignaieiil  qu'il  ne  les  retirât  ou  ne  les  rachetât,  S'é— 
tant  alliéji  avec  les  durs  de  Steilin  ,  ils  gagnèrent  sur  lui  une 
bainille,  le  24  octobre.  Mais  Frédéric  parvint ,  Tan  i4'4t  ^  ^^* 
faire  rentrer  dans  le  devoir.  L'année  suivante  ,  Sigismond  lui 
vendit  le  margraviat  pour  la  somme  de  quatre  cent  mille  dueats  « 
dont  il  avait  déjà  reçu  ,  long-tems  auparavant,  une  grande  par- 
lie  5  mais  Sigismond  se  réserva  la  faculté  du  retrait,  à  perpé- 
tuité, pour  ses  hoirs  mâles  ei  ceux  de  Wcnceslas,  roi  de  Bohême^ 
ion  frère*  (  Foy.  Sigismondi^  empereur.  ) 

FRÉDÉHIC  I. 

i4i5.  Frédéric  I,  lige  de  la  maison  régnante  de  Brande- 
bourg, lils  de  Frédéric,  burgrave  de  Nuremberg ,  et  d'Rlisabeth 
de  Misnie,  descendant  de  Conrad  I,  burgrave  de  Nuremberg^ 
vivant  environ  Tan  laoo,  fils  puîné  de  Rodolfe ,  comte  de 
Hohcnrollern ,  obtint,  par  la  vente  que  lui  en  fil  Sigismond, 
le  margraviat  de  Jîrandebourg,  dont  ce  prince  lui  donna  l'in- 
%"esliture  an  concile  de  Constance,  le  i«S  avril  •4'7i  du  consen- 
tement des  électeurs  et  des  princes  de  Tempice,  qui  assistèrent 
pn  grand  nombre  à  celte  cérémonie.  ÎjCS  princes  do  la  maison 
d'Anhall  avaient  des  prétentions  sur  le  Brandebourg.  Frédéric  , 
}Tour  les  engager  à  s'en  désister,  leur  donna  une  somme  d'ar- 
gent, dont  ils  se  conlenlèrent.  Los  ducs  de  Mecklenbourg,  qui 
«?  prétendaient  indépendants  du  margraviat  ,  ne  furent  pas 
d'aussi  bonne  composition.  Frédéric  se  vit  obligé,  Tannée  i4«>î 
et  la  suivante,  de  marcher  contre  eux  n  la  tête  de  son  armée. 
Dans  la  première  <le  ces  deux  campagnes,  l'empereur  Sigismond, 
appelé  en  Hongrie  par  les  troubles  qui  continuaient  d'y  régner, 
nomma  Frédéric  vicaire  de  l'empire,  titre  dont  il  remplit  glo- 
rieusement les  fonctions  par  le  soin  qu'il  eut  d'affermir,  en  Aile- 
tnagne,  la  paix  jusqu'alors  mal  observée.  Le  duc  de  Pomcranie 
s'étant  emparé  de  l'Uckermarck ,  ou  de  la  Marche  Ukraine, 
Frédéric,  l'an  142c,  porta  la  guerre  dans  ce  pays,  qu'il  vint  à 
boni  de  faire  rentrer  sous  ses  lois  par  traité  conclu  ,  la  même 
année,  à  Perleberg.  Frédéric,  après  celte  expédition  ,  marche  ^^ 

au  secours  de  l'empereur  contre  les  rebelles  de  Bohème,  rom-  VH 

mandes  par  Jean  Ziska.  Le  peu  de  succès  qu'il  eut  en  re  pays,  ^' 

reHuidii  6igismoa(i  à  soo  égardr  Cependant,  la  haute  idée  t^uâ 


I 

i 

4 


'4l4  CHRONOLOGIE  HISTORIOUE 

ce  prince  avait  toujours  Je  sj  valeur,  le  porta,  l'an  14^2,  à  le 
mettre  à  la  tt*te  de  1  armée,  que  l'empire  envoya  dans  h  Bohême. 
La  même  année,  après  la  mort  d'Albert  III,  duc  de  Saxe,  le 
dernier  de  la  maison  d'Ascanie,  Télecteur  Frédéric  se  mit  sur 
les  rangs  pour  lui  succéder,  et  fit  des  conquêtes  en  ce  pays.  Mais 
l'empereur  ayant  conféré  la  Saxe,  l'année  suivante,  à  Frédéric 
de  Misnie,  rdecleur  de  Brandebourg  fut  obligé  de  la  céder  à  ce 
rival,  moyennant  une  somme  d'argent  qu'il  en  recul.  Ayant 
recommencé  la  guerre,  en  t4a5,  contre  la  Poméranie  et  le 
Mecklenbourg,  il  la  termina,  la  même  année,  par  la  captivité 
de  Jean  111,  duc  de  Mecklenbourg-Stargard.  Ce  prisonnier  ne 
recouvra  sa  liberté  qu'en  1427,  après  avoir  reconnu  sa  mou- 
vance féodale  envers  le  Brandebourg,  qu'il  avait  contestée  jus- 
qu'alors. Pressé  pour  le  remboursement  complet  de  l'acquisition 
qu'il  avait  faite  de  son  électoral,  Frédéric  vendit,  ett  «4^7,  son 
burgraviat  à  la  ville  de  Nuremberg,  avec  le  château  impérial 
dont  il  était  gouverneur  perpétuel,  cl  tous  les  droits  qui  lui 
appartenaient  dans  rinlénour  de  ses  murs,  quelques-uns  aussi 
hors  de  la  ville.  «Celte  clause,  dit  M.  Pfeffel,  énoncée  en 
M  termes  trop  vagues,  a  causé  des  procès  et  des  discussions  in- 
»  nombrables  entre  la  ville  de  Nuremberg  et  les  margraves  de 
»  Brandebourg,  des  r.imeaux  d'Anspach  et  de  Bareith,  qui 
H  possèdent  les  terres  burgraviales  ». 

L'électeur  Je  Brandebourg,  reconcilié  avec  l'empereur,  re- 
tourna, l'an  i4>o,  en  Bohême,  où  il  commanda  de  nouveau, 
mais  sans  succès,  l'armée  de  l'empire.  11  se  vit  attaqué,  l'an 
]4'^2,  par  les  Buliémieris,  dans  ses  propres  états,  où  ils  firent 
JifTérentus  excursions.  11  eut  à  se  défendre,  en  i434f  contre 
Bernard,  duc  de  Saxe-I^wcnbourg ,  rpii  s'était  jeté  subitement 
sur  ses  terres  sans  qu'on  nous  apprenne  le  motif  de  celte  irrup- 
tion. L'empereur  interposa  son  autorité  pour  arri^tcr  ces  hosti- 
lités, qui  se  terminèrent,  l'année  suivante,  par  un  traité  de 
paix.  Pour  mettre  en  silrelé  les  domaines  qu'il  avait  en  Franco- 
nie,  il  lit  alliance  avec  l'archevôque  de  Mayence ,  l'évêque  de 
Wurtzbourg  et  quelques  autres  seigneurs  voisins,  il  envoya ,  l'an 
1438,  en  Bohême,  sou  lils  Albert,  au  secours  de  l'crapeteur 
Albert  II ,  qui  lui  dotma  le  commandement  de  son  armée.  Fré- 
déric mourut  à  l'âge  de  soixanlt— huit  ans,  en  i44o»  ^^  ^^  ""  ^^ 
ai  septembre.  Il  avait  épousé,  l'an  1400,  Flisabeth,  fille  de 
Frédéric,  duc  de  Bavière-l.,anJshut ,  morte  le  i3  novembre 
i44'^>  ^^  enfants  qu'il  laissa  de  ce  mariage  sont  Jean,  sur- 
nommé r Akhymiste y  lequel,  par  déférence  pour  son  père, 
ayant  cédé  son  droit  d'aînesse  à  son  frère  puîné ,  passa  Iranquil-  I 

lement  ses  jours,  occupé  de  l'alchymic,  à  Plassembourg ,  dans  ' 

le  Voilglaud.,  où  il  mourut  le  i*'.  décembre  (cl  non  le  16  oo^ 


I 


I 


I 


DES  WAneHAVES  »E  BUANOEBOcnC.        4iJî'' 

bembre)  1464  ;  Fréiléric,  ffui  suît;  Albert,  ëloctcur  après  son 
frère;  un  autre  Fréilcric,  «ht  /e  Gros,  qui  eut  en  parlage  Tan— 
gcrmunile  ilans  la  vieille  Marche;  Elisabeth,  mariée,  en  «4tS, 
a  Louis  tl ,  duc  de  Lignila ,  mort  le  3i)  avril  i436 ,  puis  rema— 
riéeà  Wenceslas ,  duc  de  Tescheri ,  décédée  le  3i  octobre  1449; 
Cécile,  alliei>,  le  3o  mai  1^26 ,  à  Guillaume /e  Belliqueux^  duc 
de  Brunswick  ,  qui  la  chassa,  l'an  i4'^',  avec  ses  enfants;  Mar- 
etierite,  qui  épousa  i«».  fan  i423,  Albert  V,  duc  de  Mecklen-^ 
Lourg  .  mort  avant  la  consommation  du  mariage  ;  2°.  Tan  i4-'ii,'^ 
Louis ,  mort  en  i44^;  ^*-  Martin  de  Waldenfels,  grand- 
maître  de  sa  cour  (elle  fniil  ses  jours  à  Landsbut ,  le  20  juillet^ 
i4(J3);  Dorothée,  morte  le  ir^inars  1477;  Madeleine,  mariée,' 
en  i43o,  à  Frédéric,  dit  le  Débonnaire,  duc  de  Lunebourgj 
Bai'be,  nommée  par  d'autres  Catherine. 

FRÉDÉRIC  II ,  DIT  DENT  DE  FER. 

i44o'  Frédéric  II,  que  sa  force  extraordinaire  fit  nomme^l 
Dent  de  Fer,  second  fils  de  l'électeur  Frédéric  I,  né  le  ig  no-' 
vembre  141-^  1  obtint  Télectoral  par  la  disposition  de  son  père,' 
et  la  cession  de  son  frère  aîné,  Jean  l'Alchymiste.  Il  avait  été' 
fiancé,  l'an  1421 ,  avec  Hedwige ,  fille  de  Jagcllon  ,  roi  de  Polo-j 
gne,  née  Tan  i4o8.  Mais  cette  princesse  mourut  avant  l'accom-l 
plissement  de  son  mariage,  empoisonnée,  sui^-alit  le  bruit j 
commun,  par  la  reine  Sophie,  sa  belle-mère.  Les  dissensions 
de  Sigismond  de  Saxe,  évêque  de  Wurtzbourg,  avec  son  cha-fj 

Silre,  l'ayant  fait  déposer,  Frédéric  prit  sa  défense  contre  lél 
uc  de  Saxe,  frère  du  prélat,  qui  appuyait  sa  destitution,  et  ."j 
apfès  quelques  hostilités  réciproques,  il  tit  la  paix  entre  eux  ^ 
l'an  i44',  f"  épousant  Catherine,  leur  sceur.  Le-  caractère  dé* 
Frédéric  ,  loin  de  le  porter  a  la  guerre  ,  lui  faisait  recherchej 
au  contraire ,  tous  les  moyens  de  l'éviter.  Ce  fut  dans  cet  esprit 

au'il  s'accommoda,  pour  la  succession  des  ducs  de  Werden  etl 
c  Wcrie,  avec  ceux  de  Merklenbourg ,  qui  accordèrent  à  Uj 
maison  de  BrandelMjurg  le  droit  de  leur  succéder  éventuelle-fl 
ment  dans  leurs  états  ;  ce  qui  fut  confirmé  par  l'empereur,  le 
lundi  avant  la  fête  de  sainte  Marguerite  (  16  juillet  1442),  et 
muni  ensuite  du  consentement  qu'y  donnèrent  les  électeurs  l'ua 
après  l'autre. 

Frédéric  fit  preuve  de  désintéressement,  l'an  144^)  en  refu- 
sant, pour  la  seconde  fois,  la  couronne  de  Holngne,  qui  lui  était 
offerte  après  le  refus  de  Casimir,  duc  de  Lithuanie.  Il  est  vrai 
que ,  connaissant  le  caractère  de  Casimir,  il  craignit  de  se  com- 
promettre avec  lui ,  «u  acceptant  une  couronne  que  ce  prince 
■'aurait  pas  soufferte  sur  b  tOte  d'unétranger.  Casimir,  eu  effet. 


ilB  CHRONOLOGIE   IIISTOHIQUE 

par  celle  considéralion ,  revint  sur  ses  pas,  et  accepta  enfin  \i 
couronne.  1^111  lui  avail  été  déférée.  Le  margrave  le  fit  compli-<  ; 
menter  à  re  sujet,  et  dès-lors  il  s'élablit  entre  eux  une  élroita  1 
amitié.  Frédéric  fit  un  autre  acte  de  générosité,  le  i".  novem' 
bre  i447<  ^"^  partageant  le  margraviat  avec  Albert,  son  frèra  j 
putné.  Plusieurs  seigneurs,  et  places  de  la  basse  Lusace,  frap-*  < 

fiés  de  la  sagesse  du  gouvernement  de  Frédéric,  se  rangèrent^  1 
'an  i44^>  suus  ses  lois,  et  le  reconnurent  pour  leur  souverain, 
après  la  promesse  qu'il  leur  fit  de  confirmer  leurs  privilèges,  il , 
employa  les  années  suivantes  à  \isiler  ses  nouveaux  sujets,  dont! 
sa   présence  augmenta  le  nombre.   Albert,  son   frère,  s'elanti 
brouillé  avec  la  ville  de  Nuremberg,  il  entra,  Tan  i449t  dans! 
la  confcdcralion  que  firent,  en  faveur  de  celui-ci,  quinze  évè-»f 
ques,  seize  princes  séculiers,  et  un  plus  grand  norabed'autreti 
seigneurs.  La  guerre  qu'eiifania  cette  formidable  alliance,  finit, 
l'année  suivante,  par  un  traité.  Frédéric,  dans  le  m'orne  tems, 
fournit  du  secours  à  Guillaume,  duc  de  Saxe,  contre  IVIecteur] 
de  Saxe,  son  frère,  qui  d'ailleurs  rcptlait  la  portion  de  la  Lusace  I 
qui  s'était  donnée    an  margrave^  Toutes    ces  querelles  furent] 
pacifiées  en  i4-^o,  et  la  derrière  par  Teutremise  de  l'arcbevêqucl 
île  Magdebourg.  A 

La  nouvelle  Marche  s'étant  mise.  Tan  i4^4«  sons  la  prolec4| 
tion  de  l'électeur  de  Brandebourg,  il  Tacheta  des  chevalier^l 
Tcutoniques ,  l'année  suivante ,  pour  la  socnme  de  cent  mill^l 
florins,  par  acte  du  vendredi  avant  la  saint  iMalhieu  ,  el  concluM 
en  même  tems  une  alliance  défensive  avec  eux.  Albert,  son! 
frère,  et  l^uis  le  Riche,  duc  de  Bavière,  se  portaient  une  hain^J 
réciproque  qui  alluma,  l'an  «463,  une  guerre  nres(|ue  général»! 
en  Allemagne.  L'électeur  de  Brandebourg  prit  le  parti  du  pre« 
ni>er,qui  eiait  celui  de  l'empereur.  Mais  Georges  PodiébradyJ 
roi  de  Bohême,  s'allia  au  second  par  ressentiment  contre  rél<>c-«] 
teur  p  qui  ,  l'année  précédente ,  lui  avail  refuse  son  suffrai 
pour  le  trône  impérial,  dont  on  voulait  faire  descendre  Fré-'i^ 
déric  lil.   Georges,  pour  se  venger,  donna  des  troupes  au  sci* 

§neur  de  Sternberg,  qui  formait   des  prétentions  surColbus^J 
ans  la  basse  Lusai;e.  Les  Buliémiens  se  disposaient  aussi  à  fairfl 
irruption  dans  la  nouvelle  Marche.  L'électeur,  ne  se  trouvar 
point  en  force  pour  réprimer  ces  hostilités,  prit  It!   parti  dt 
«'accommoder  avec  le  roi  de  Bohême  ,  en  cédant,  par  traité  dii 
sanx'di  avant  la  Pentecôte  i46^«  la  b>'tsse  Lusace,  à  rexceptionJ 
du  cercle  de  Cotbus. 

Otton  ill ,  dernier  duc  de  Stettin  ,  étant  venu  à  mourir  sar 
enfants,  l'an  1464  >  l'électeur  de  Brandebourg  voulut  se  metirl 
tn  possession  de  ce  duché,  fondé  sur  un  traité  fait,  eu  i3.iHf' 
par  Louis  d(  Bavière  ,  l'un  (1«  ses  prédécesseurs,  avec  les  ducs 


«îv.  Poméranie,  qui  portail  que,  leur  ligi;c  venant  à  manquer, ■• 
la  Pi'méra-nic  scrail  réunie  à  l'éleclorat  de  Brandebourg.  iVInis 
les  ducs  de  Wolgast  s'opjiosôrent  à  celle  réunion.  Api  es  de 
longues  conUcsiatioiis,  il  fui  enfin  convenu  à  Soldin,  le  ûS  jan- 
vier i4G(i ,  que  le  duché  de  Siettin  demeurerait  au  pouvoir  des 
ducs  de  W'olg.^st ,  mais  a  condition  que  ceux-ci  dcmcuieraient 
feudataires  de  l'électeur  de  Ijrandcboiug  pour  toute  la  Pomé- 
ranie et  l'île  de  Rugen.  Mais  les  coiidilions  de  ce  Iraiié  étant 
mal  olisenées  par  li's  ducs,  l'électeur  prit  les  armes,  l'année 
stiivante,  pour  les  contraindre  à  les  remplir,  l^e  roi  de  Pologne, 
s'élant  rendu  niédialcur  dans  celte  guerre,  l'an  1469,  obtint 
un  3nnisli<,e  sous  la  clause  que  celle  des  parties  belligéranlej  , 
qui  vondi.iit  iccomnieiicer  les  hostilités,  en  préviendrait  uei 
mois  auparavant  son  ennemi.  Frédéric  II  ,  vers  le  môme  lems , 
réunit ,  comuje  vacant ,  le  comté  de  Wernigerode  à  la  Marche. 
Le  même  esprit  de  désintéressement  qui  avait  engage  te 
prince  à  refuser  deux  couronnes,,  lui  Gl  abdiquer,  l'an  i^-o 
(  et  non  j4'J9  )  t  l'électoral  en  laveur  d'Albert ,  son  frère,  après 
quoi  il  alla  s'établir  à  Plnssembourg  ,  en  Franconie  ,  où  il 
mourut  le  10  février  i^y  1.  Il  avait  épousé,  en  i44«  »  <.atueiiink, 
lille  <lc  Frédi'ric  ie  Bgifùfueux- ,  électeur  de  Saxe,  dont  il  eut 
deuï  (ds,  Jean  et  Erasme,  morts  avant  lui  :  et  deux  lilles,  Mar- 
guerite, mariée,  selon  les  historiens  de  Brandebourg,  à  Bo- 
gislas ,  duc  de  Poméranie  ,  morte  en  14^9,  el  Dorothée,  alliée 
à  Jean  III  ,  duc  de  Saxe-Lawenbourg. 

ALBERT  111. 


1470.  Albert,  surnommé  l'Aciiii-le  et  l'Ulysse,  à  cause 

}e  sa  valeur  et  Je  sa  prudence  ,  né  le  a4  novembre  i4t4  >  suc- 

jda  ,  l'an  1470»  Aans  rélectorat,  à  Freiléric  ,  son   frère.    Il 

ïit  auparavant  burgrave  de  Nuremberg  et  margrave  deBareilh, 

pt  dès-lors  il  était  ct-lèbre  par  ses  exploits.  Il  avait  fait  la  guerre, 

Cnniinc  général  iJe  la  ville  de  Bi-eslaw  ,  contre  les  Polonais  ;  il 

ivait  gagné  huit  batailles  contre  les  liabitanls  de  Nuremberg  , 

jui  lui  contestaient  les  droits  nue  son  pt'.re  s'était  réservés  en 

rendant  le  burgraviat  à  la  ville;  il  avait  fait  prisonnier,  en 

r444i  suivant  les  méjnoires  pour  l'iiistoire  de  Brandebourg  , 

Louis  le  Barbu  ,  duc  de  Bavière  ,  à  Ingolsladt  ;  ëvénemenL  «iout 

[ne  parle  point  M.  Pauli.  Mais  dans  une  neuvième  bataille  , 

idonnée  contre  les  Nurembergcois,  il  avait  été  fait  prisonnier, 

iprès  s'èlrc  défendu  comme  un  lion  ;  il  avait  enfin  remporté 

c  prix  en  di.\-sept  tournois.  Il  continua  la  guerre  au  sujet  du 

luché  de  Poméranic-.Stcltin  jusqu'en  1476,  que  la  paix  se  fit 

conditions  du  traité  de  tit^-].  (  f^oy,  Bogislas  X. ,   duc  de 

xvr.  hi 


4»8  CBnoSOLOGlK  HISTOBIQUB 

Pvntêraide.  )  Après  l'abdication  de  Frëdéiic ,  son  frère ,  il  ns 
s'eniprpssa  pas  ue  prendre  les  rênes  du  gouvernemenl  de  l'élec- 
toral ;  mais  il  les  confia  à  Jean  ,  son  fds  ,  et  n'arriva  t|ue  l'an 
147» ,  vers  la  Sainl-Michel,  dans  le  Brandebourg  ,  ayant  re^u 
rhommage  de  ses  sujets  avant  de  s'y  rendre,  l/an  i47'  »  il 
commanda  ,  suivant  les  mémoires  pour  Thisloire  de  Brande- 
bourg, les  armées  de  l'empereur,  dont  il  eut  toute  la  confiance, 
contre  le  duc  de  Civière  et  contre  le  duc  de  Bijurgogne.  Aussi 
habile  négociateur  que  grand  capitaine,  il  disposa  ce  dernier 
à  la  paix,  et  ce  fut  le  succès  de  cette  tentative  qui  lui  mérita- 
le  surnom  d't //aa^.  Il  ne  réussit  pas  aussi  facilement  à  terminer 
les  contestations  qu'il  avait  avec  les  ducs  de  Poraérauic  pour  la 
succession  du  dernier  iluc  de  Stetlin.  Les'  conférences  que» 
l'empereur,  à  leur  demande  ,  avait  fait  tenir,  en  147 1  •,  sur  cc 
sujet ,  ay^^"^  échoué  ,  Albert  prit  les  armes  ei  s'empara  do 
plusieurs  places  de  l'hénlage  contesté.  Elles  lui  furent  laissées 
ilans  le  traité  de  paix  ,  conclu  ,  le  3  juin  de  l'année  suivante  , 
ô  Prenlzlow.  Il  fit,  l'an  1473,  un  pacte  de  confraternité  avec  le» 
maisons  de  Saxe  et  de  Hesse  pour  la  succession  réciproque ,  k 
l'extinction  d'une  de  leurs  lignes.  La  raème  année  ,  il  partagea 
ses  états  entre  ses  fils ,  laissant  à  l'aîné  le  margraviat ,  au  second 
Anspach  en  Franconie,  et  au  troisième  Bareilli.  EuCu  ,  las  du 
gouvernement,  il  le  remit,  le  a5  juin  147^  t  à  son  fils  aînc  ,  se 
réservant  la  dignité  électorale.  Albert  mourut,  le  11  mars 
i486,  à  Francfort  sur  le  Mein  ,  pendant  l'élection  de  Maximi— 
lien  I,  roi  des  Romains.  Il  avait  épousé ,  i".  l'an  i445  «  Mar- 
OUEiviTE,  fille  de  Jacques  de  Bade,  morte  en  14^7  ;  a»,  en 
14S8,  Anne,  Elle  de  Frédéric  11,  électeur  de  Saxe  ,  morte  en 
i5i2.  Du  -premier  lit  sortirent,  entr'autres  enfants,  Jean, 
électeur;  Ursule,  mariée,  en  1467  ,  à  Henri,  duc  de  Muu»- 
terberg  ;  et  Elisabeth,  femme  d'Eberliard,duc  de  Wurtemberg, 
Du  second  lit ,  Albert  eut  Frédéric,  mort  en  i536  ,  tige  de» 
anciens  margraves  de  Brandebourg  ,  en  Franconie  ,  et  des  duc* 
de  Prusse;  Emilie,  femme  de  Gaspar,  duc  de  Deux-Ponts; 
Barbe,  qui ,  ayant  épousé,  l'an  i47->  Henri  XI ,  duc  de  Glo- 
ga^vet  de  Crosse n ,  fit  passer  et  revenir  ce  duché  à  la  maison 
de  Brandebourg  ;  Sigismond  ,  qui  eut  pour  partage  Bareith 
avec  le  Voitgland  ;  et  cinq  autres  enfants. 

JEAN ,  STJBNOMMâ  CICERON. 


1476.  Jean,  à  qui  son  éloquence  naturelle  acquit  le  surnom 
de  ClcERON ,  né  le  a  août  i455 ,  fut  le  successeur  d'Albert,  sou 
père,  dans  l'éleclorat,  qu'il  administrait  avec  lui  depuis  plu- 
sieurs aniices.  I^uus  voyons  en  elfel  qu'eu  1474  >1  s^unit  avec 


DES   aiA.IlGBAVÉS   DE    BRÂVDKBOCRG.  4l9 

-Errvfsl  ,  «'IcclPiir  de  S.ixc ,  pour  concilier  Ifs  rois  Casimir  de 
Pologne  ,  Wladislas  de  lioliéme  ,  tt  Madiias  de  ilongric  , 
sur  leurs  difForf  nts  pour  la  Silésie.  Jean  /e  Cirérnn  i'\  l'électeur 
dt?  Saxe  enlrèrenl  en  Silésie  à  la  l^te  de  six  mille  clicvaux  ,  et 
se  dcciarèrciil  ennemis  de  celui  des  rois  qui  re/userait  de  prêter 
l'oreille  aux  paroles  de  paix  f|u'ils  leur  portaient.  Son  éloquence, 
à  ce  que  disent  les  annales,  procura  l'accord  de  ces  princes  ,  et 
les  Cl  consentira  partager  la  Silésie  cl  la  Lusace  entre  la  Hon- 
grie et  la  Bohême.  «  Je  voudiais,  dit  leplus  illustre  de  ses  succes- 
«  seurs  ,  que  l'on  cdi  rappoi  lé  d'autres  exemptes  de  l'éloquence 
•I»  de  ce  prince;  car,  dans  celui-ci,  les  six  milles  chevaux  parais- 
»  sent  le  plus  fort  argument.  Un  prince,  ajoule-t-il ,  qui  peut 
*  décider  les  querelle.s  par  la  force  des  armes,  est  toujours  un 
,»  grand  dialecticien.  C  est  un  Hercule  qui  persuade  à  coups  de 
»•  massue.  »  I.e  margrave  Jean  fit  la  guerre  ,  pendant  six  ans  , 
à  Je.in  II ,  duc  de  Sag.m  ,  pour  conserver  à  Harbe ,  sa  sœur  ,  la 
duclic  de  (Lrossen  ,  qui  lui  revint  après  la  mort  de  cette  prin- 
cesse. Kn  1484,  il  prit  la  ville  de  Lunebourgsous  sa  protection, 
et  lui  procura  la  paix  avec  le  duc  de  Brunswick.  Les  secours  que 
l'électeur  Jean  fournit  â  l'empereur  contre  le  roi  de  Hongrie  , 
lui  attirèrent  les  effels  de  la  vengeance  de  ce  dernier,  dont  les 
Imssanls,  envoyés,  l'an  l4^^»  dans  ses  états,  ainsi  que  dans 
ceux  de  l'électeur  de  Saxe,  les  ravag<'^rent  l'espace  d'environ 
trois  mois.  Les  deux  princes  attaques  s'clant  mis  en  devoir  de 
cha«er  ces  troupes,  turent  prévenus  par  leur  retraite  qui  fut 
suivie  d'un  accommodement,  Jean  le  Ciréron  ne  cultiva  pas 
seulement  les  lettres,  il  les  protégea;  il  travaillait  à  ériger  ime 
université  à  Fraticfurt  sur  l'Oder,  lorsque  la  mort  le  surprit  à 
Arnebaurg  le  c>  janvier  i4<^9'  H  avait  épousé,- le  24  avril  1+7^1 
à  iScrlin,  M MirajEHiTE,  lille  de  Guillaume  III,  duc  de  Saxe, 
inorle  en  i5i  i  ,  dont  il  eut,  outre  deux  enlhnls  mraris  en  bas 
3ge,  Joacliim,  qui  suit;  Albert,  archevêque  de  Magdebourg 
et  évoque  d'HalbersIadl  en  i5i3,  électeur  de  Maycnce  en  i5i4, 
cardinal  en  i5irt,  mort  le  24  septembre  iS45;  Anne,  mariée 
à  Frédéric  I,  duc  de  Holslein,  puis  roi  de  Danemarck  ;  et 
l^rsule  ,  femme  de  Henri  VI  ,  duc  de  Mecklcnboarg.  Jean  fe 
Cicéron  fui  extrêmement  replet ,  malgré  les  remèdes  qu'il  em- 
ployait pour  diminuer  son  embonpoint. 

JOACHIM  I. 


»499.  JoAcniM  I,  surnommé  Nestor,  )  cause,  dit  M.  Pauli, 
de  ses  bons  conseils  ^  né  le  21  février  i4^4>  succéda  ,  l'an  i44;)  » 
à  Jean  ,  son  père.  L'an  iSoa,  il  confirma  le  pacte  de  succes- 
sion é>ealue!le  de  b  Popiér."irMe.  Il  fournil  des  troupes,  ei» 


4io  CURO:<OLOGIE   HlSTOr.fQtlE 

i5o4,  à  l'empereur  Maxirai lien  toiilre  TélcclPur  palalin.  L'u- 
niversité de  i'rancforl  sur  TOtlcr  lui  doit  son  elablisscnient , 
«!onl  l'époque  précise  esl  mar(]uée  au  i".  mai  i5oH,  l^es  Juifs  , 
par  se&  ordres,  furent  cliassés  de  son  éieclorat ,  l'an  iSio,  sur 
l'aveu  que  plusieurs  d'entre  eux  firent  qu'en  un  certain  pays 
ils  achetaient  des  enfants  chrétiens  pour  les  égorger.  11  termina, 
l'an  i5ii  ,  par  une  paix  solide,  la  guerre  qui  durait  depuis 
trois  ans  entre  le  roi  de  Dancmarck  et  la  ville  de  Luberk.  Etant 
à  Halle,  en  i5i4 ,  il  pensa  y  périr,  avec  l'archevêque  de  Magfle- 
bourg,  son  frère  ,  par  les  intrigiu-s  des  Juifs,  qui,  pour  se  ven- 
ger de  leur  expulsion  du  Brandebourg,  avaient  apnsté  quoiqu'un 
pour  les  empoisonner-  Il  oblint  de  l'empereur,  en  i5i7  ,  i'ex— 
pectalive  sur  le  duché  «le  Jlolstein.  Ce  fut  auprès  de  lui  que 
Cliristiern  II ,  roi  de  Uanemarck  et  de  Suède  ,  son  beau-frère  » 
trouva,  l'an  iSaiJ,  un  asile  ,  après  avoir  été  chassé  par  ses 
.sujets.  L'.in  ij24i  'l  réunit  à  ses  étals  le  comté  de  Kuppin  par 
vacance  de  iicf.  lls'accommotia  enfin,  lei4aoùt  i52g,avec  le  duc 
«le  Poméranie  sur  les  différents  qu'ils  avaient  ensemble.  Depuis 
le  traité  qu'ils  firent  alors,  les  droits  de  la  maison  de  Brande- 
l>ourg sur  toute  la  Poméranie  ne  souffrirent  plus  de  contradiction, 
Joachim  1  termina  ses  jours  à  Stcndal  le  1 1  juillet  i53S  ,  et  nna 
iï}'6z,  comme  portent  les  mémoires  pour  Thisloire  de  Brande 
l)Ourg,apri^s  avoir  exhorté  ses  fils  à  demeurer  fermement  attachés 
à. la  foi  catholique,  qu'il  avait  constamment  défendue  ,  jusqu'à 
protester,  en  x5o2,  dans  la  diéle  de  Halisboiine,  «jn  il  aimait 
mieux  perdre  ses  étals,  et  même  la  vie,  que  de  consentira 
aucttu  accommodement  avec  les  Protestants  en  matière  de  icU- 
gion.  Ce  prince  était  savant  et  excellait  surtout  dans  la  cou'' 
naissance  des  langues,  des  mathématiques  ^  de  Taslrmiomie  et 
de  l'hisloirc.  Il  avait  épousé,  l'an  i5o3,  EtlSABK'llI,  Ullc  do 
Jean,  roi  de  Daneraarck  et  de  Suède.  Cette  princesse,  .-ijaril 
embrassé  le  luthéranisme,  irrita  par-là  tellement  son  époux, 
que  ,  ne  se  croyant  p.is  en  sûreté  à  sa  cour,  elle  prit  la  finie  en 
1S28,  et  se  retira  en  Saxe  ,  où  l'électeur  lui  aligna  ,  pour  sa 
demeure,  le  château  de  Lichtenbert;.  Elle  ^  appchi  souventi 
I-nlher,  qui  la  confirma  dans  ses  erreurs,  où  elle  persévéra 
]usqu'à  sa  mort, arrivée  Ici)  juin  i.i55.  De  son  mariage,  elle  eut' 
Joachim,  qui  suit;  Anne,  mariée,  en  if>a4  1  a^ec  Albert  ,■ 
duc  de  Mecklenbourg ,  morte  en  1S67  ;  Elis.dn'lh  ,  alliée, ^ 
I".  l'an  1537,  à  Eric,  duc  de  Brunsuick,  .->".  l'an  iii4'>»  ^ 
Poppon  ,  comte  de  llenneherf;,  morte  en  iSiH;  Marguerite, 
alitée,  1".  en  l'j'io ,  à  Georges,  dur  fie  Poraéranie,  2°.  ei». 
i532  ,  à  Jean,  prince  d'Anhalt ,  morte  en  i5<|i;  et  Jean ,  diti 
U  Prudent ,  duc  de.  Crossen  et  margrave  de  la  nouvelle  Marche, 
f  elui-ci,  connu  suus  le  nom  de  maïqrave  lic  Custriri,  lieu  de  &a.j 


DVS   MABOHAVES    J)E    BBANnKBOL'RO.  4^  ' 

rt'siilince,  njoiiiiit  U;  l'i  janvier  iSyi  ,  ne  bissiinl  que  <leuv 
filUis  ,  (Joui  l'aînée,  C.illiciiiie  ,  pjiousa  Jonchiin-tn'ili'ric, 
élecleur  de  braridcboui.;;  ,  l'autre  ,  nommée  Llisabelli  ,  (ut 
in.iriée  «  Geoipics-liédiTic  ,  margrave  de  lîranJiLoufg  ,  0(i 
Kianconre.  Jonciiini  I  laissa  encore  un  (ils  ii;iliir(jl  ,  nomme 
Achalius  de  braiulebûiirg ,  né  eu  i5i6,  érolALre  de  la  ('(>lle- 
gi.ilc  de  Sainl-Viclor  de  Mayence  jusqu'co  iSt'io,  puis  liithii- 
rien,  vivant  cucori'.  en  iSyç). 

JOACUlM  11. 

i535.  J0A.CHIH  II ,  successeur  de  Joachira  I ,  son  pJsre  ,  ne 
le  9  janvier  i5o5,  fit,  avant  d\*lre  électeur,  une  caHi[Kigne  en 
Hongrie  contre  les  Turcs,  qu'il  battit  à  LéopuldsJorff  en  i5oa. 
Parvenu  à  l'éleclorat,  il  procura  la  paix  en  »5S6,  entre  Albert, 
duc  de  Mecklenbourg,  son  beau  -  IJrtNi  c ,  et  le  roi  de  Su^dc. 
L'année  suivante,  il  renouvela  le  pacte  de  succession  mutuelle 
avec  les  maisons  de  Saxe  et  de  Hesse ,  et  fit  une  parodie  con- 
vention avec  Fréiléric  U,  duc  de  Lignilz.  Il  introduisit  dans 
ses  états,  l'an  iS.^g  ,  la  religion  luthérienne,  que  son  [>he  en 
avait  écartée  par  des  édils  sévères,  et  par  ce  moyen,  il  acquit 
Jcs  évCchés  de  Brandebourg,  de  liavemerg  et  de  Lebus ,  qu'il 
incorporai  la  nouvelle  Marche;  ce  qui  ne  lut  néanmoins  cou 
somme  que  suus  le  gouvernement  de  son  fils.  Cependant  il 
n'entra  point  dans  ligue  de  SmalkaUle  ,  et  demeura  attaché 
au  parti  de  l'empereur  pendant  la  gufirrc  de  ir.4(j.  I/évéchc 
d'Havelbcrg  étant  venu  à  vaquer  en  i55S,  il  en  donna  l'admi- 
nistration à  Georges  de  Klanrkenbcrg,  l'un  de  sps  oflGciers , 
pour  récompense  de  ses  services.  L'an  i5Bi  ,  à  l'exemple  de 
l'électeur  de  Saxe  ,  et  de  concert  avec  lui ,  il  sécuUnisa  tous  les 
antres  évècliés  de  ses  étals.  En  lôtiq,  il  obtint  de  son  beau- 
frère  ,  Sigismond-Auguste  ,  roi  de  Pologne  ,  le  ilroit  de  soccédiT 
h  Albert- Frédéric,  dans  le  dnchédc  l'russe  ,  au  cas  qu'il  motiriit 
sans  enfants.  Joachim  termina  ses  jours  le  cî  janvier  iSyi,  U 
avait  épousé,  i".  le  7  novembre  iSatj ,  Ma.di;lcine,  fille  de 
Georges,  duc  de  Saxe,  morte  le  at)  décembre  i5S4;  3".  le 
1".  septembre  liBS,  IIedwige  ,  filie  de  Sigisniond  ,  rni  de 
Pologne,  morte  le  7  lévrier  i.'J7r>.  Il  eut  du  premier  lit,  Jean- 
Georges,  qui  suit;  Frédéric  (IV) ,  arcliev<V|ue  de  Magdebourg  , 
mort  le  .^  octobre  iSSa  ;  Barbe,  mariée  t545,  à  Georges  II  , 
duc  de  Brieg  en  Silésie,  morte  le  2  janvier  iSgS  ;  et  d'autres 
enfants,  morts  en  bas  âge.  Du  second  lit,  il  eut  Sigismond,  arche- 
vi'que  lie  Magdebourg ,  mort  le  i4  septembre  i.SG'i ,  avec  trois 
fdlcs  ;  Kli;vibith- Aladeleinc  ,  alliée,  dans  le  carnaval  i55<)  ,  à 
François  Otion,  dur  de  IJrunswick-Luni'bourg,  qu'elle  perdit  le 
ay  avril  su^vaut  ;  morlc  le  22  am\l  iSga  ;  lledwtge,  maiic<?,  le 


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i'J.i  CHROWOI-Or.IR  HISToniQUE 

25  fé\Ticr  i56o,  à  Jules,d(icfte  lji-uns\vick-\VolffnbuUel,mc 
le  21  oclobre  iGna  ;  et  Sophie  ,  qui ,  ayant  épouse  ,  le  24  il<'-H 
ccmbrp  suivaul ,  Guillaume  ,  baron  Je  Koscmuerg  ,  mourut  t'i 
i56i,  Joacbim  II  êlaif  éloquent,  amateur  des  lettres,  et  fort 
versé  dans  les  affaires  politiques  de  l'Allemagne.  Il  cultiva  nus 
1.1  peinture,  et  Ton  conserve  des  tableaux  de  sa  main.  PaciBcjuC 
par  caractère,  il  fut  bon  voisin  et  détestait  la  persécution  cf 
matière  de  religion.  Il  fut  rigide  observateur  de  la  justice ,  ûC 
des  lois  sompluaires  et  agrandit  le  commerce.'  Le  crédit  qu'il 
avait  f;n  Europe  lui  procura  le  surnom  A^ Hector  allemand.  Dans 
ses  dernières  années,  il  devint  l'esrlave  de  ses  favoris,  et  sur- 
tout de  !>a  maîtresse  Anne  Sidow.  11  mourut  fort  endetté  pai 
les  libéralités  qu'ils  lui  arrachrrent  et  les  dépenses  que  lui  occa 
^iona  son  goût  pour  tes  bâtiments. 

JEAN-GEOHGES. 

iSyi.  Je.\n-Georges ,  né  le  11  septembre  i525,  de  Joa 
chim  II j  et  son  successeur,  réunit  à  l'éltctorat,  en  iSyi  , 
nouvelle  Marche  ,  par  la  mort  de  Jean  le  Prudent ,  son  onclei 
décédé  sans  hoirs  mâles.  Son  gouvernement  fut  tranquille.  L'ai 
1677  ,  de  concert  avec  l'électeur  de  Saxe,  il  pacifia  les  trouble 
qui  s'étaient  élevés  entre  Etienne  Battori ,  roi  de  Pologne ,  e 
la  ville  de  Oantzick.  L'an  iSSj  ,  il  renouvela  les  traités  de  suc«j 
cession  avec  les  maisons  de  Saxe  et  de  Hcsse.  Ami  de  notre  ra 
Henri  IV  ,  il  lui  envoya  ,  l'an  1.591  ,  du  secoui-s  contre  la  ligue 
Il  en  fournit ,  trois  ans  après,  à  l'empereur  contre  les  Turcs.  C 
prince  mourut  le  8  janvier  iSgH.  Il  avait  épousé  ,  i*.  Tan  i545, 
Sophie,  fille  de  Frédéric  II ,  duc  de  Lignitz,  morte  le  aS  jaai 
vier  1S46  ;  a",  en  i548,  Sabiîie,  fiile  de  Georges,  margrave  dfl 
Brandebourg ,  morte  le  2  novembre  iSyS  ;  3».  l'an  1877  ,  El^is.v^ 
BETHjlillede  Joachim-Ernest  ^  prince  d'Anhalt ,  morte  en  lëoM 
Il  eut,  du  premier  lit,  Joachiin-l'rédéric,  qui  suif,  du  second^ 
onze  enfants,  dont  huit  morts  en  bas  âge.  Parmi  les  trois  autreSpJ 
on  compte  Sophie,  qui  épousa,  le  20  avril  de  l'an  i582,  Chri»-j 
tiaii  I,  depuis  électeur  de  S^'ie,  morte  le  7  décembre  163a.  f 
Nous  n'avons  point  de  lumières  sur  le  sort  des  deux  autres.  Daj 
troisième  lit  sortirent  dix-huit  enfants,  dont  sept  morts  en  ba 
9ge.  Du  nombre  des  antres  sont  Christian,  auteur  de  la  noi 
velle  tige  des  margraves  de  Bareuth  ,  éteints  en  1769;  Joachir 
Ernest ,  auteur  du  rameau  des  margraves  d'Anspach  ,  éteints  ei 
i8ofi;  Frédéric  ,  mort  le  19  mai  i6ii  ;  et  Georges-Albert, raorjfl 
le  ignovembre  1616.  L'électeur  Jean-Georges  fut  un  piincearnil 
ft  prolccleur  des  sciences.  Pour  les  encourager,  il  se  déclara  lui^l 
mérac  recteur  de  L'université  de  Francfort  sur  l'Oder.  Il  hai.ssail 


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DES   MAUGRAVESDE  BRANDEBOTIRG.  4^3 

le  luxe,  cl  bannit  rivrognerie  de  sa  cour.  Quoique  pacifique  par 
inclination,  il  eul  toujours  une  armée  prélc  à  faire  face  aux 
évcoements. 

JOACHIM-FRÉDÉRIC. 

iBgS.  JoACHiM-FftKDiRic,  né  le  ay  janvier  i546,  fut  pourvu, 
du  vivant  de  l'électeur  Jean-Georges,  son  père,  en  i55.i,  de 
Tévêché  de  Havelbcrg,  el,  en  i5t)6  ,  de  i'arcnevflché  de  Magde— 
bourg.   En  parvenant  à  l'électoral ,  il  se  démit  de  ce  dernier 
bénéfice  en  faveur  d'un  de  ses  fils.  L'an  ibo'di  ,   Georges-Fré- 
déric ,  margrave  de  Bareilli  et  d'Anspach  ,  élaiil  mort  sans  en- 
fants ,  Joacnim  partagea  sa  successession ,  garda  le  duché  dé 
Jagcrndurff  en  Silésic,  et  donna  Bareith  et  Anspach  à  ses  deux 
frères  cadets.  En  i6o5  ,  il  administra  la  Prusse  pendant  la  dé-^ 
mence  du  duc  Albert-Frédéric,  et  recul  le  serment  de  fidélité  de« 
babilanls.  Ce  prince  mourut  d^apoplexie,  le  i8  juillet  1608.  Il 
avait  ftpousé,  1^,  le  8  janvier  iSyo,  Catherine,  fille  de  Jean, 
margrave  de  Brandebnurg-Custrin,  morle  le  Ao  septembre  1(102; 
a°.  le  aS octobre  ifJo3,  ElÉonore,  fille  d' Albert-Frédéric,  duc  ' 
de  Prusse,  décédéc  le  3i  mars  1G07.  Il  eut  du  premier  lit,  Jean-> 
Sîgismond,  qui  suit  ;  Jean-Georges,  élu  évoque  de  Strasbourg  , 
en  concurrence  avec  le  cardinalde  Lorraine  (Jean-Georges  donn*  i 
sa  démission  en  1604  ,  et  reçut  de  son  père  le  ducbé  de  Jae-  J 
cerndorff ,  dont  il  fut  ensuite  dépouillé  pour  avoir  suivi  le  parti 
ae  l'étecteur  palatin);  Christian -Guillaume,  archevêque  de; 
Magdebourg;  Barbe-Sophie,  mariée  à  Jean-Frédéric  ,  duc  d« 
Wurtemberg  ;  et  Anne  -  Catherine  ,  femme  de  Christiern  IV  i^ 
roi  de  Danemarck.  Du  second  lit,  Juachim  n'eut  qu'une  fille,  , 
Marie  -  Eléonore ,  mariée,  en  i63o,  à  Louis-Philippe,  duc  df^ 
Simmeren.  L'électeur  Joachim-Frédéric  fut  le  premier  princs  ; 
qui  établit  un  conseil  d'étal.  Il  fonda  le  collège  de  Joachimsthal , 
où  cent  vingt  personnes   sont  gratuitement  élevée  ,  nourriwJ 
el  instruites  dans  les  belles-lettres. 


JEAN-SIGISMOND. 

1G08.  Jean-Sigishond  ,  né  le  8  septembre  iSya  ,  succéda^ 
Tan  1608,  à  Joachim-Frédéric,  son  père.  L'an  1609,  après  ià^ 
mort  de  Jean -Guillaume,  dernier  duc  de  JuVktjs  etdeClèves,  il 
fit  valoir  ses  droits  à  celte  succession  du  cliefde  sa  femme,  petite- 
iîllc  du  duc,  contre  Wolfaang  Guillaume,  comte  palatin  ,  qui 
clait  fils  (et  non  époux)  (rAiine  ,  sœur  cadette  du  duc  de  Ju- 
liers.  Les  dpux  prétendants  firent  ensnilc  une  convention  pro- 
Tisionnelle  au  sujet  de  ci;s  duchés.  Elle  ne  fut  pas  de  longue 


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J^■^!^.         .  CIIRONOLOGIK  HlSTORIQliE 

Hurée.  Dans  une  entrevue  qu'eurent  rdlectrur  et    le  lïTS^^ 
(xenitcrt  ilans  l.i  chaleur  Je  la  JisiiuLe,  Juima  un  soufilet  àl 
l'autre;  ce  qui  les  brouilla  sans  retour,  et  alluma  la  guerrsl 
entre  eux.  L'iinpereur,  profilant  de  celte  division,  voulut  s'cm-i 
parer  de^  duchés  contentieux ,  sous  prétexte  de  les  mellre  eï 
sé()ueslre  ;  mais  les  princes  protestants  s'y  opposèrent,  et  for—l 
mcrenl  celte  celt'Lre  alliance,  qu'on  nomma  VUnion  (1)1  et 
dans  laquelle  Sigismond  cnira  des  premiers.  L'an  1614  •  il  fr 
brassa  la  religion  jHOlestanfe  ,  pour  complaire,  dit  un  de  se$ 
descendants,  aux  peuples  Je  Clèves,  qui  devaient  devenir  sW 
sujets.  L'an  1618  ,  aprts  la  mort  d'Albert-F'rédéric ,  son  beau' 
père  ,  il  se  mil  en  possession  du  duché  di*  Prusse  ,  dont  il  avail 
obtenu  ,  dès  161 1 ,  l'investiture  du  roi  de  l'ologne.  Jean-Sigis-i 
mond  linil  ses  jours  le  2->  décembre  i*ii9.  11  avait  épousé,  le  3ol 
octobre  iJjij4  AwNE,  fille  d'Alhert-l'rédéric,  duc  de  Prusse, 
et  de  Marie-Eléonore,  princesse  de  Juliers  et  de  Clèves,  dor 
il  eut  Georges  -  Guillaume  ,  qui  suit  ;  Joacliim  -  Sigismomi , 
grand-maître  de  l'ordre  de  Sainl-Jean  ;  Anne-Sophie,  mariée 
i  Frédéric-lMric  de  Brunswick;  Marie-Elconore,  femme  de  Gus^ 
lave-Adf'lpIie  ,  roi  de  Suède;  et  Catherine,  mariée,  i".  à  TW- 
ihlcm-Gabor,  prince  de  Transylvanie  :  a"  à  François-Charles^ 
iils  Je  François  II,  duc  de  Saxe-Lawenbourg. 

GEORGES-GUILLAUME. 
I 

'•   i6ig.    GKonGES-GuiLLAUME  ,   fils  et  successeur  de  Jear 

SigismonJ,  né  le  3   novembre    iSgS,    se   trouva  impliquél 

malgré  lui ,  dans  la  guerre  de  trente  ans,  commencée,  cni(ii8^|i 

à  l'occasion  de  la  révolte  des  Bohémiens.  Il  ne  fit  aucune  alliance 

solide,  parca  que  sa  faiblesse  l'obligea  toujours  de  subir  la  loi 

du  plus  fort.  Il  ne  fut  favorisé  d'auiun  parti ,  et  \  il  ses  étals  , 

pendant  tout  le  cours   de  sa  régence ,  dévastés  par  les  troupes 

amiP5  et  ennemies.  L'an  itiai  ,  il  reçut  du  roi  de  Pologne  Tm*^ 

vcsiiture  de  la  Prusse.  L'an  1628,  il  fit,  à   Dusseldorp  ,    ur 

nouvelle  convention  provisionnelle  avec  le  duc  de  Neubourg-5 

elle  fui  renouvelée  en  itîSo,  et  rélccteur  eut  le  duché  de  Clèvc 

avec  le  comté  de  la  Marck.  L'an  16,^1  ,  Papenheim  et  Tilli  ,  gé 

néraux  impériaux,  emportent,  après  quatre  assauts,  le  21  nnîg 

la  ville  de  Magdcbourg.  Le  roi  de  Suède  s'en   prend  aux  éleci 


(i)  L'allianre  des  prinres  prolestants,  dite  X Union,  se  forina  le  i 
fijvrier  1610,  e|  le  soufflet  ne  fut  doinii-  ()u'en  lGi4.  On  ne  peut  iloA 
pa>  rapportera  cet  événement  l'origiue  île  cette  ligue.  (  Voj.  PfsfTelj 
page  47^-  )  (  ^"^*  •'«'  l'Edihmr.  ) 


DES  MAftBi^AVES  ÔÉ  1ftftA^»*60rnG. 
teurs  de  Sane  el  de  Brandebourg,  (]p.  la  perte  de  relie  place. 
Georges-Guillaume  se  rend  au  rymndc  Gusiavv,  et  lui  accordé^ 
tiMit  ce  qu'il  veut  lui  demander.  Il  s  excuse  à  son  rciour,  ouprù»! 
de  l'empereur,  sur  la  nécessité  des  conjonctures.  L'an  iGiS  , 
traité  de  paix  conclu  ,  le  3o  m.ii ,  et  non  le  21  mars,  à  Prague  1 
entre  l'empereur  ,  relertenr  de  Saxe  H  celui  de  Brandebourg;  j 
La  condition  de  ce  dernier  n'en  devint  pas  meilleure  :  ses  ëlatsj 
continuèrent  d'être  foulés  tour- à-tour  par  les  Impériaux  el  len] 
Suédois.  Bogislas,  dernier  duc  de  Poméranie  ,  étant  mort,  Tafti 
16^7,  sans  enfants  ,  sa  succession  fut  réclamée  par  lélecleur  <le  ] 
Branilcbourg.  Mais  les  Suédois  l'eutipêcliprenl  de  faire  valoir  ses  j 
droits  sur  ce  duché,  dont  ils  étaient  maîtres  en  partie,  ettju'il» 

»  voulaient  reienir  pour  eux.  L'an  iH4o,  Georges-Guillaume 
mourut  à  Kœnigsberg,  le  1  et  non  le  3 décembre,  laissant  les  af- 
faires de  son  électoral  dans  la  plus  grande  confusion.  Il  a*ait 
épousé,  le  14  janvier  itiiO,  Kli.sabeïh-Chabt.oti  i'. ,  fille  de, 
Frédéric  W,  électeur  pabliii ,  morte  le  16  avril  1660,  dont  H.( 
«ut  Frédéric-Guillaume,  qui  suit;  Louise-Charlolte,  mariée 
à  Jacques  .  duc  de  Cnriande  ;  et  Hedwige- Sophie,  femme  dft 
Guillaume  ,  landgrave  de  Hesse. 

FRÉDÉRIC-GUILLAUME  l ,  dit  LE  GRAND, 

ELECTEUR. 

1640.  Frédértc-Guilladme,  surnommé  le  Granb,  ni 
le  6  février  1620  ,  succéda,  l'an  i(î4"?  A  son  père,  Georges- 
Guillaume  ,  dans  ses  éiats  délabrés  par  une  longue  guerre.  L'nn  , 
liù^i  ,  il  l'eçul  du  roi  de  Pologne,  le  17  octobre,  l'invesliturft  I 
.de  la  Prusse,  .sous  une  redevance  annuelle,  l/.in  iH4.H,  il  retira, 
par  une  trêve  de  vin^l  ans,  conclue  avec  le.<  Suédoi.s  ,  la  plus 
grande  partie  de  ses  états  qu'ils  occupaient.  Il  céda  ,  l'an  it^'i  1 
par  le  traité  de  Westnhalie,  à  la  Suède,  la  Poméranie  cilé- 
rieure  ,  avec  Sleltin  et  l'île  de  Rugcn  ;  ce  ne  fui  qu'un  échange; 
on  lui  donna  pour  écjuivalcnt  les  évêchés  de  Halbeistadt ,  de 
Minilen  et  de  C^amin ,  qui  lurent  sécularisés  avec  Texpeclative 
sur  rarclii'vf'clié  de  Magdcbourg,  J/an  itlSG,  FVédéric-Guillaume 
fil,  le  21  janvier,  un  traité  avec  Charles-Gustave  ,  roi  de  Suède, 
contre  la  Pologne  ,  el  contribua  beaucoup  au  gain  des  trois  com- 
bats de  Warsovie,  donnés  les  2^  ,  23  et  .''n  jiiillet.  Il  conclut, 
l'année  suivante,  à  Vehlaii,  le  iç)  .septembre,  un  autre  traité 
nvec  le  roi  de   Pologne  ,   qui  recouTiut  la  souveraineté  de  la 

»•    Pnisse  ,  et  la  succession  à  ce    duché  fui  étendue  aux  margraves 
de  la  Frimconie.  Ain.si  la  Prusse  ducale  ces.sa  dés  lors  «l'i'^ire  un 
fief  mouvant  de  la  Pologne.  Par  le  même  traité, laville  d'Klbing 
fut    cédée    à    l'électeur   justju'au    paiement   d'une  souimc   de' 
XVL  54 


r  ^_-^.    K.iJ»^' 


4a6  CHnOTÎOtOGIE  HISTORIQUE 

quatre  cent  mille  écus.  Peu  de  tcins  après ,  il  fît  alliance  avec  i 
le  Daiieinarck  ,  qu'il  secourut  contre  la  Suède.  Cette  guerre  ruM 
teruiiuee  par  le  traité  d'Oliva,  signé  le  aS  mai  t66o.  Fréiléric-J 
Guillaume  ayant  assemblé ,  l'an  i6G3,  les  états  à  Kceni^sberg^i 
s'y  fit  solennellement  reconnaître  souverain  de  la  Prusse.  J^f 
succession  de  Juliers  était  toujours  en  souffrance  entre  lui  et\ 
le  duc  de  Neubourg.  Ce  ne  fut  qu'en  iGBB  ,  qu'elle  l'ut  euliè— 1 
rement  décidée  par  un  accommodement  irrévocable.  Le  duchéJ 
de  Clèves ,  avec  les  comtés  de  la  Marck  et  de  IVaveusbi'rg  A 
devint  la  part  de  l'éleclcur;  le  duc  eut  pour  la  sienne  Jiilieraj 
el  Berg.  Frédéric-Guillaume  entra,  l'an  1672,  dans  r^illiancel 
«le  l'empereur  avec  la  Hollande,  contre  la  France;  mais  lesl 
Fran<jais  ayant  fait  une  irruplioii  dans  ses  états  de  West— J 
phalie,  il  fut  obligé  d'embrasser  la  neutralité.  Etant  rentré] 
ensuite  dans  la  même  alliance,  il  reçut  plusieurs  échecs  en  Al-1 
sace  par  la  faute  des  généraux  de  l'empire,  et  n'eut  pas  le  tenis 
de  les  réparer.  Une  diversion  que  ii's  Suédois  firent  dons  le 
Brandebourg  ,  le  rappela  des  bords  du  Rhin.  Sa  marche  fut  si, 
précipitée  et  si  secrète,  qu'il  surprit  les  Suédoise  liathenaii  ,,[ 
tandis  qu'ils  le  croyaient  encore  en  Alsace.  Il  fit  prisonnier! 
tous  ceux  «ui  se  trouvèrent  dans  la  place  ;  puis  ,  s'élanl  mis  à  Ul 
poursuite  des  autres  corps  suédois  répandus  dans  ses  états  ,  il  les] 
attaqua,  le  18  juin,  à  Ferhbellin,  les  délit  entièrement ,  et  les] 
chassa  ensuite  de  la  Prusse ,  après  leur  avoir  enlevé  plusieur»! 
vHles  de  Poméranie.  Les  Français  tirent ,  pour  le  roi  de  SùèdeJ 
la  même  diversion  qu'il  avait  faite  en  leur  faveur.  Ils  enlrèrenll 
en  forces  dans  le  pays  de  Clèves.  Aloi-s  Frédéric-Guillaume 
vit  contraint  d'accéder  au  traité  de  Niiuègue  de  iCy8,  el  de<] 
rendre  aux  Suédois  toutes  les  villes  de  Poméranie ,  dont  ilj 
s'était  emparé.  Mais  ,  l'an  ibbo  ,  il  fut  indemnisé  de  cette  perte] 
par  l'archevêché  sécularisé  de  MagJ^bourg  ,  dont  il  fut  mis  eaJ 
possession  pour  êtreà  jamais  incorporé  à  son  électorat.  FrédérioiJ 
Guillaume  ouvrit  ,  Tan  itiBS  ,  un  asile  aux  ProtesUnls  dai 
France  ,  que  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes  avait  enfj.iijcs  è| 
sortir  du  royaume.  Vingt  mille  français  vinrent  s'établir" dans! 
ses  états,  cl  leur  nombre  repara  en  partie  le  dépeuplemeni 
causé  par  la  guerre  de  trente  ans.  L'an  iGSG  ,  il  envoya  du  se 
cours  en  Hongrie  contre  les  Turcs,  il  fit,  la  même  année,  un 
convention  avec  l'empereur,  au  sujet  du  duché  de  Jaegerii.^ 
dorff,  et  obtint,  en  dédommagement,  le  cercle  de  Srhwibua») 
Ce  prince  mourut  d'hydropisie ,  le  29  avril  16^8,  à  Tdge  da 
soixante-huit  ans.  «  Frédéric-Guillaume,  dit  l'illustre  auleoiï 
«  des  mémoires  de  Brandebourg,  avait  toutes  les  qualités  qt 
ji  font  les  grands  hommes;  magnanime,  débonnaire,  gen^ 
»  reux  ,  humain il  devint  le  restaurateur  et  le  déféuïsur 


DES  ROIS  DE   PBtTSST?,  425 

»  la  patrie,  le  fondateur  Je  la  pulssanre  de  Brandebonrg,  l'ar» 

«  l)ilrede  ses  égaux Avec  pou  de  moyens,  il  lit  de  grandes. 

»  choses,  se  tint,  lui  seul  lieu  de  ministre  e.l  de  général,  et 
»  rendit  florissant  un  état  qu'il  avait  trouvé  enseveli  sous  sei 
»  ruines  ».  Il  avait  épousé,  i".  le  7  décembre  164G  ,  F^ouiSE— 
HENnJETTE,  fille  de  Frédéric- Henri ,  prince  d'Orange  ,  morte 
le  6  juin  1(167  ;  2".  le  i3  juin  1668  ,  Dorothée,  fille  de  Phi- 
lippe ,  duc  de  HoIstein-GlulsUourg  ,  morte  le  G  août  1^89.  Il 
laissa  du  premier  lit ,  Frédéiic,  tjui  suit,  et  Hedwige-Sophie, 
mariée  à  Guillaume  VI ,  landgrave  de  Hcsse-Cassel  ;  et  du  se- 
cond .  cinq  fds  et  deux  filles.  Philippe-Guillaume  ,  Tun  de* 
cinq  fils,  fut  railleur  des  margraves  tie  Brandebourg-Schewedt 
qui  se  sont  éleints  à  la  fin  du  dix-huititrae  siècle.  Ce  fut  vers, 
la  fin  du  régne  de  ce  prince  que  les  postes  furent  élablies  dans- 
le  Brandebourg. 


FRÉDÉRIC  m,   ÉiECTEun,  premier  aoi  de  Prusse. 

ië88.  FhiïdÉbic  III,  no  à  Kœnigsberg  le  i  ,  et  non  le  2a 
juillet  iGSy  ,  succéda,  l'an  iliSti  ,  à  rélcrloral  de  Brandebourg, 
que  Frédéric-GuiUaume,  son  père,  lui  laissa  ilans  l'état  le  plus 
florissant.  lîtanl  entré,  l'an  itJtlg,  dans  Falliance  formée  contre 
la  France,  il  s'empara  de  Bonn,  le  13  octobre  ,  malgré  la  brave 
résistance  du  baron  d'Asfeld,  qui  en  était  gouverneur.  Rimbcrgue 
et  Kaisersvverlh  s'étaient  déjà  rendus  aux  troupes  braiidebour- 
gcoises.  Frédéric  envoya,  l'an  i6<)i  ,  du  secours  à  l'empereur 
contre  les  Turcs,  qui  furent  battus  a  Salenkcmcn.  11  continua  , 
les  années  suivantes,  a  fournir  des  troupes  aux  alliés,  en  Flandre 
sur  le  Kliin  et  en  Hongrie.  Zélé  pour  les  progrès  des  lettres 
dans  ses  étals ,  il  érigea  ,  Tan  i6q3  ,  l'université  de  Halle. 

Les  principautés  de  Lignitz,  de  Brieg  et  de  Woblau  étant 
dcvcQues  vacantes  ,  l'an  itiyS^par  la  mort  de  Georges-Guillaume 
de  Ligiiilz  ,  dernier  mâle  de  sa  maison,  l'empereur  Léopold 
se  crul  en  droit  de  les  réunir  à  son  domaine.  Mais  le  grand 
électeur  prétendit  qu'elles  dev.iienl  lui  revenir  en  vertu  d'un 
«nucicn  pncte  de  conîVaternilé  fait  entre  sa  mnison  et  celle  de 
Lignitz.  La  contestation  fui  terminée  à  l'amiable  ,  l'an  t686, 
par  la  cession  que  le  premier  lit  au  second  du  cercle  de 
Schvvibus,  en  échange  des  principautés  qu'il  réclamait.  I.e  grand 
électeur  étant  mort  Jeux  ans  après  ,  l'empereur  voulut  rc'venir^ 
rentre  le  traité  qu'il  avait  fait  avec  lui,  sur  ce  que  le  nouvel 
^lecteur  Frédéric  III,  n'étant  encore  que  prince  électoral  ert 
i6Sti ,  s'était  engagé  par  un  reversai  à  lui  restituer  le  cercle  dont 
il  s'éiail  dessaisi.  Ou  disputa  de  nouveau  là-dessus  l'espace  d'en- 


438  CltRONOLOAlK  niSTORi9tJ£ 

Yiron  sept  ans.  EnGii  IV-lecieur  avant  brs.oiii  Je  l'emppr*ar/il 
peur  un  lIi'Sscm)  (|iie  son  ainbitiuit  lui  :i\dit  hunr^err  ,  trniit  i 
ce  prince  le  cerclr  contesté  ,  moyennaiil  une  somtue  de  (Jeui 
cent  cintjuuiilt;  mille  ilurins,  à  quoi  i.éopoUl  ajouta  ri'xpccliitive 
âurli'Cfunii^  Je  Lltnliûurg,  en  Pranconic,  et  sur  la  principauté 
d'Uost-Frlse. 

LVnvic  (le  captiver  Ips  bonnes  grâces  de  l'empcrenr,  ful^ausni 
It!  principal  motif  qui  détcrniina  Frédéric  111  à  se  déclarer  pouf 
lui  dans  la  guerre  qui  s'éleva,  Tan  1700,  entre  la  maison  d  Au- 
triche et  celle  de  Bourbon,  après  la  mort  de  Cbarles  II,  roiJ 
d'Espagne.  Ce  fut  alors  qncsenaanifesta  le  désir  que  Frédéric  llM 
avait  depuis  long-tems  d'ublenir  le  titre  de  roi.  Ses  vœux  furcnCij 
enfin  accom|ilis.  Par  le  Iniité  de  Vienne,  au  moyen  d'un  secoumJ 
de  dix  mille  hommes  qu'il  promit  de  Fournir  aux-  alliés  ,  l'em- 
pereur consentit  à  reconnaître,  pour  royaume,  la  Prusse  ,  qu'il 
avait  ri'fusé  cinq  ans  auparavant  de  reconnaître  pour  duché  sé- 
culier. Le  prince  Eugène,  apprenant  cette  nouvelle,    dit  tout 
haut:  "  Il  Faudrait  pendre  les  ministres  qui  ont  donné  à  l'em-j 
1'  péreur  un  conseil  aussi  perfide  ».  Le  18  janvier  1701,  Frédérici 
fut  proclamé  roi  à   Kœnigsbcrg ,  et  se  mit  lui-rat'me  la  cou-«j 
ronne  sui  la  tête.  L'clectrice  sa  femme  ,  princesse  de  beaucoup] 
d'esprit ,  fut  couronnée  en  m(>me  Icms  que  lui.  En  parlant  pour] 
celte  cérémonie  ,  il  lui  échappa  de  dire  à  (juelqucs-unes  de  seiJ 
femmes  :  «  Je  suis  au  désespoir  d'aller  jouer  en  Prusse  la  reine'' 
de  théâtre  auprès  de  mon  Ksope  n.  (  Frédéric  était  contrefait.)! 
fe  prince  établit  ,  pour  consacrer  les  prémices  de  sa  royauté  ,  ^ 
l'ordre  de   l'Aigle  noir,  et  fonda  une  académie  des  sciences  ÎH 
Derlin  ,  dont  le  célèbre  Leibnitz  fut  nommé  dirccleur.  «  On  lui, 
n  lui  a\ait  persuadé  ,  dit  un  de  ses  descendants,  qu'il  convenait! 
«  à  la  royauté  d'avoir  une  académie  ,  comme  on  fait  accroire  4j 
«  ua'^nouvcau  noble  qu'il  est  séant  d'cntrctenirune meule  «  (i).f 


(l)  n  Ce  nouveau  roi  ,  sans  génie,  sans  piiitiaiirc,  l'I  |^iri>!>quc  s;iii»^J 
»  revenu,  s'ctait  mis  dans  la  làte  qu'on  ne  pouvait  porter  tligncrneitl  1 
»  une  couronne  san^  être  environné  de  tout  l'appareil  «iii  luttr  et  de  laj] 
»  magnirirencc  ;  et  il  prit  pour  modèle  la  rour  de  Louis  XIV,  qulj 
»  ^tall  alors  la  plus  lirilLinte  île  l'Europe.  Il  Touiiit  ëtiu  >a(  ré  par  tut] 
»  évéqiic,  et  il  donna  rc  titre  à  un  de  ses  chapelains.  H  fit  faire  Ufi«4 
»  ampoule  sur  le  modèle  de  celle  de  Fianrr,  ut  alla  »e  faite  oindrr  à'<] 
»  Ko-ni)ifcberg,  en  Prus>e  ,  parre  que  Us  ruij  de  Fraurc  vont  tn  t«ir* 
»  sacrer  à  Heinis.  Il  porta  les  ;;raniies  perruques  espagnoles,  et  doiiii«_ 
»  (les  filai.  Il  avait  un  premier  ministre,  un  grand-maitic  des  r<<ic— J 
»  monics,  rinquanic  cuiiiaiers  et  uoe  acadcmîe  dcsïiîciicc».  •'  ',  fit  Wr 
IPridéric  II ,  pp-  3-^0 


MS   ROM  DB  FUrSSI.  ^35 

Guillatime,  roi  J'Ai^lpterre  ,  étant,  décédé  l'an  170a,  Frédéric 
préii'ndil ,  ilu  chef  d«:  sa  mère,  à  la  succr.ssion  delà  ranison 
d'Otaiige  :  niais  il  ne  put  «11  avoir  qu'une  partie.  L'an  1707  , 
exi*  rpialilé  d'iitiriiii^r  tie  relie  maison,  il  acrjuit  le  comié  de 
Terkieubouig,  et  obtint  la  principauté  de  Neuchâtel ,  après  la 
mort  delà  durhcsse  de  Nemours.  Frédéric  mourut  à  Berlin, 
le  ao  février  171H,  k  l  âge  de  cinquante-six  ans.  Ce  prince  ruina 
SCS  peuples  tu  vonlafit  étaler  un  fasie  et  une  magnilirencc  qui 
étaient  3u-<lessiis  de  ses  fnrces.  il  niéronnut  la  vcrilalde  gran- 
deur des  souverains,  nui  consiste  à  faire  le  bonheur  de  leurs 
sujets,  et  a  proportionner  le  luxe  de  leur  cour  aux  facultés  de 
l'état.  11  avait  épousé,  i'^.  le  2.'i  atiill  itiji),  ELlSABtTH- 
HcNRiETTE  ,  lille  de  Guillaume  VI ,  landgrave  de  Hesse-t  a«el, 
morte  le  27  juin  iiiHi;  2".  le  aS  septembre  i(JH|,  Sophie- 
Chablo'ite  ,  fille  d'Ernesl-Aucuste  ,  duc  «le  Hanovre  ,  décédée 
le  t  février  1705  ,  a  Hanovre ,  dans  le  sein  de  sa  famille(  comme 
elle  approcliait  du  dernier  moment ,  on  voulut  introduire  au 
chevet  de  son  lit,  un  mîrfistrc  réformé,  «  laissez -moi  mourir, 
«lui  dit-elle,  sans  disputer  »;  '6".  le  ic)  novembre  1708, 
Sophie -I.oiJiSE,  fille  de  Frédéric,  duc  île  Mecklenbour» , 
morte  le  ^)  juillet  1735  ,  après  avoir  été  répudiée.  11  eut.  du 
premier  lit  ,  Louise-Dorothee,  première  femme  de  Frédéric  , 
prince  liérédilaire  de  Hessel-Oussel ,  depuis  roi  de  Suùde  , 
morte  le  ai  décembre  i7u5  ;  du  second  lit ,  Fré3éric-Auguste, 
mort  en  bas  à^e  ;  et  Frédéric-Guillaume ,  qui  suit. 

FRÉDÉRIC- GUILLAUME  H,  roi  de  Prdsse. 

1713.  Fhédétiic- Gdiixadme  11,  né ,  le  i5  août  1688, 
à  Berhn  ,  (ils  île  Frédéric,  premier  roi  de  Prusse,  parvint  au 
tri^ne  sous  les  lieureu.x  auspices  de  la  paix.  Il  obtint,  parle' 
Iraité  d'Ulrechl,  le  pays  <le  GueUlre,  avec  la  confirmation  de 
la  principauté  de  >ieuch4lel  et  de  sa  cjualite  de  roi ,  qui  fut 
reconnue  par  toutes  les  puissances.  La  guene  rontinua  dans  le 
Nord,  entre  (<liarles  XII ,  roi  de  Suéde  ,  et  ses  ennemis.  Ceux-ci 
ayant  assiégé  Stetlin,  capitale  de  la  Poméranie,  la  ville  fut  re- 
mise en  séquestre  entre  les  mains  du  roi  de  Prusse,  qui  gardait 
alors  la  neutralité.  Sur  la  réclamation  de  Charles  XII ,  contre 
en  séquestre,  Frédéric-Guillaume  joignit  ses  tr<»upes,  en  J714, 
à  celles  des  Russes  ,  des  Danois  et  des  Saxons.  Ses  armes,  cpi'il 
avait  prises ,  malgré  lui ,  contre  un  héros  qu'il  estimait,  eurent 
un  lieureux  succcs.  Il  chassa  1<!S  Suédois  de  Stralsund  ,en  1713, 
et  retourna  vainqueur  à  lierliii.  L'an  1720,  la  paix  se  fit  à 
Stockholm,  et,  par  ce  traite  ,  le  roi  de  Prusse  fut  maintenu 
dans  la  portion  de  la  Poméranie  j   comprise  entre  l'Oder  el  U' 


43o  CBROKOLOGIE  RISTORIQVE 

Péone,  qui.  faisait  narûp  des  conqiiéltîs  di*s  allies.  Etinomi  à\x 
droil  féodal ,  il  rauolil ,  en  1717,  Ji»ns  ses  éuts ,  el  couverlit 
tous  1rs  (icfs  en  biens  allodiaiik. 

L'an  1724  1  i^  fonda  Je  nutivoau  l'ancienne  ville  de  Polsdatn  ^ 
dans  une  île  de  quatre  milles  de  tour,  formée  par  la  Havcl ,  y 
fixa  sa  rt'siclrnre  et  y  (it  des  élaljlissemenls  avant.igeux  ,  tels  que 
deux  giands  hiqùlaux,  Tun  pour  les  enfants  uiûles  des  soldats, 
l'autre  pour  les  idlos,  une  (nânufaclurc  pour  les  velours,  etc. 
En  lyaS  ,  il  accéda  au  traite  d'Hanovre  eonlre  l'empereur  et  le 
roi  d'Espagne  ;  m.iis,  deux  ans  apr^s,  il  fit  à  Wuslerhausen  uii 
nouveau  iraile  d'alliance  avec  l'empereur.  L'an  tySo,  le  roi  de 
Prusse,  instruit  que  le  prince  hérèdilaire  ,  Cliarles-Frédéric  , 
son  (iU  aîné,  las  Je  la  sévérité  de  ses  traitements,  avait  con- 
certé, avec  ses  confulents  ,  de  se  dérober  de  la  rour  et  de  passer 
en  pays  étranger  ,  le  fait  arrêter,  sur  la  fin  d'août,  avec  son 
complice,  le  lieutenant  Kat ,  jrisne  homme  de  vingt-deux  ans  , 
et  l'envoie  prisannierau  cliîlcau  de  Custriti  sur  l'Oder.  Ou  ins- 
truisit le  procès  du  prince,  on  consulta  les  universités  elles 
juges  de  Berlin,  que  le  roi  savait  punir  en  leur  dislri!>nant  des 
coups  de  ranue,  dopuis  le  président  jus(|u'anx  secrétaires  ,  quand 
ils  ne  jugeaieul  pas  à  sa  fantaisie.  C'en  élait  fait  du  prince  royal 
sans  1  empereur  Cliailes  VI,  qui  ,  parle  moyen  duromlede 
Setkendorf,  obtintà  grand'peinetiuon  ne  le  ferait  poiol  périr. 
Le  roi  dit  apr^s  avoir  accorde,  la  f;r3ce:  L'Aulrirhe  term  un  jour 
quel  serpent  elle  réchauffe  dans  son  sein,  ftlais  il  fut  inexorable 
envers  le  jeune  Kal.  Jin  vain  la  reine,  les  princes,  el  les  parent3 
de  l'infortuné  ,  se  jetèrent  à  ses  pieds  pour  faire  révoquer 
l'arrêt  de  mort  qu'il  avait  lui  même  prononcé  le  a  novembre 
173©:  Kal  fut  exécuté  ,  le  7  du  même  mois,  à  Custrin  ,  dans  la 
cour  du  gouvernement ,  en  présence  du  roi ,  et  sous  les  yeux  du 
prince  royal ,  h  qui  quatre  grenadiers  tenaient  la  tète  pour  l'em- 
pêcher de  détourner  la  vue  de  cet  affreux  spectacle.  Charles- 
Frédéric,  reconduit  en  sa  prison  ,  adoucit  son  infortune  par 
l'étude  qui  lui  étail  défendue  ,  mais  à  laquelle  il  trouvait  moyen 
de  se  livrer  en  trompant  ses  surveillants  ou  en  les  gagnant.  Ln- 
lin  ,  après  une  absence  de  la  cour  d'environ  quinze  mois,  il  y 
parui  pour  la  première  fois ,  le  22  novembre  17.^1  ,  pendant  les 
noces  de  la  princesse  de  Uareith  sa  sœur,  oij  il  n'était  point  at- 
tendu ,  le  roi  son  père  l'ayant  fait  venir  de  Custrin  sans  en  rien 
communiquera  personiu^ 

La  même  année  ,  le  roi  Frédéric-Guillaume  termin»  le  grand 
proci's  qui  durait  depuis  trente  ans  sur  la  succession  de  la 
maison  d  (Jrange  el  du  roi  (iuillaume  III:  comme  héritier  des 
droils  de  son  aïeule,  I..ouise -Henriette  »  et  fondé  sur  le  lesla- 
ment  de  son  bisaïeul  licnri-Fréderic  ,  il  obtint  la  principauté 


. 


DES   «OfS   DE   PRrsSB. 

■de  Mfoi'S,  le  comté  Jt*  Liiig«!ii ,  les  suigneurios  de  Tourneheut 
et  d  Herislal ,  et  loiiles  l«s  autres  terres  situées  dans  le  Brabant 
'flulrtcli'ieu.  Le  prince  de  iNassau-Ûielx-Orange,  fondé  sur  le  les- 
tameril  du  roi  (iuillaunie  III ,  et  sur  It^s  preieutiuiis  de  sa  bis- 
aïeule, Albertîne-Agiiès  ,  (ille  cadette  du  prince  Henri -Frédé- 
ric, reçut  le  marquisat  de  Ulissingea  et  de  Vèert ,  la  baronnie 
de  Bréda  ,  et  les  terres  situées  dans  la  souveraineté  de  Hollande* 
(  Pfenel.  ) 

Peu  de  teins  après  le  retour  du  prince  royal  à  la  cour,  le 
roi  son  j)ère  avait  pensé  a  lui  donner  une  épuuse,  et  avait  jeté 
les  yeux  sur  lilisabelh-Lbrisliiâe  ,  fille  de  Ferdinand-Albert  II , 
duc  de  Brunswick- Wolfenbutlel ,  iu:e  le  8  novembre  17  iS, 
et  nièce  de  l'impératrice  régnante.  Tcedéric  témoignant  de  ta 
répugnance  pour  ce  parti ,  le  roi  ,  toujours  absolu  dans  ses  vo- 
lontés, obtint  son  coiiscnlemenl  à  coups  de  canne  et  de  pied  au 
<lerrière,  et  le  mai iai^o s'accomplit,  le  1  2  |uin  17^12  ,  au  château 
<1q  Salidelilen.  I^a  princesse  était  cerlaineatent  digne  de  la  main 
<îe  Vrédéric  ,  par  ses  tpialités  de  corps  et  d'esprit:  mais  des 
raisons  polit i(|ues  el  physirriies  éloignaient  le  prince  de  cette 
alliance.  Pour  récompense  de  son  oboissance  .forcée ,  le  roi  lui 
ayant  donne  le  comté  de  Kuppin  ,  Frédéric  alla  s'établir  à 
Bbeinsbet;; ,  maison  de  plaisance  de  ce  comté  ,  fort  délabrée 
alors,  et  à  laquelle  il  donna  une  nouvelle  lace.  iJe  l.i  ,  son  père 
l'emmena  ,  l'année  suivante,  sur  le  haut  Rhin  ,avec  n;i  corps 
de  dix  mille  hommes,  pour  secourir  l'enippreur  dans  la  guerre 
<pi'il  avait  avec  La  France,  pour  la  succession  au  trûne  de  Po- 
logne. Les  opérations  du  prince  Eugène,  général  de  l'armée 
-autrichienne  ,  dont  il  fut  témoin  f^e  remplirent  pas  l'i<lée 
•qu'il  s'était  faite  de  ce  héros  :  il  avoua  depuis  ,  qu'il  n'avait 
vu  que  l'ombre  du  grand  L'iugène.  .\nssi  ,  la  campagne  finie  , 
ramcna-t-il  son  armée  en  Prws»e  ,  où  son  père,  contraint  par 
le  dérangement  «lésa  santé,  l'avait  précédé. 

Frédéiic-Guilbume  mourut  d'hydropisie  ,  la  3i  mai  lyi^o, 
laissant  dans  un  état  llorissant  ses  provinces  ,  ses  finances  et  sej 
troupes.  «  11  avait  dépensé  près  de  vingt-cinq  millions  de  nuire 
»  monnaie  à  faire  dclricher  des  terres,  à  bitir  des  villes  et  À 
»>  les  peupler.  Il  y  attira  plus  de  seize  mille  hommes  de  S.tlz- 
.»  bourg,  leur  lournissant  à  tous  de  quoi  s'établir  et  de  quoi 
■  travadler.  lin  se  formant  ainsi  un  nouvel  état ,  il  créait ,  par 
><  une  économie  siiiguli«M\-;  ,  une  puiss.ince  d'une  autre  espèce. 
«  Il  mettait  tous  les  mois  ,  environ,  soixante  raille  ecus  d'Alle- 
»  magne,  en  réserve,  ce  qui  lui  composa  une  trésor  immense 
»  en  vingt-huit  ans  de  rJïgne.  Ce  qu'il  ne  nietiaii  pas  dans  ses 
■■coffres,  il  l'employa  à  former  une  armée  de  quatre -vin;;t 
«  lo'dle  liojxuuiis  cnoisb,  qu'il  disciplina  lui-même  d  une  loa-^ 


4 


ûm 


«  ni^re  nouvelle ,  sans  iiôidnininsen  faire  usage  ».  (^Varah.  Fr.\ 
Ce  prince  ,  austère  dans  ses  mœurs ,  exigeail  ilnns  ses  sujets  " 
mémo   ré^'ilarllé  dt'  rondiiilt*  tlonl  il  leur  offr.iil  le  moiJèle. 
ne  pouvnil  voir  les  i'cclcsi.isiif|ties  dans  les  par.iJes  ,  *l  les  roriJ 
voyait  étudier  chez  eux  la  Uible:  les  (emnies  ,  lr>rs<{ii'il  iriarchait 
dans  le*  rues,  s'enfuyaiciil  pour  nVire  pas  nposinipliees  Je  pai 
rôles  dures,  et    de  coups   de  canne,  comme  si  elles  KxiMt 
man<|iic' ;i  leur  devoir  étant    hors  de  lenr  ménage.  Les  solda 
élaient  cotnmandés  pour  aller  au  sermon  r|  pour  communier^ 
et  on  meltail  des  seiUinelles  à  la  porte  de  IVglise  pour  arrt^i( 
ceux  (|iii  auraient  élr  letilés  de  sortir,  l-réderic-tiuillautnc  oh 
serva  scrupuleusemcnl  li'S  lois  de  la   ftdelilc  cotijuqale.  Il  ava 
épousé,  le  28   novembre  ijot»,  SopiiiE-DoitoruriB,   (ille  Jl 
Georges-Louis,  électeur  d'Hanovre,  et  roi  d'Angleterre  ,  inort«3 
le  2«  juin  1757.  Il  eut  de  ce  mariage  onze  <>niants,  dont   les 
principaux  sont  Frédéric ,  qui  suit  :  .\nguste-Giiillaum''    ---■"'•e 
de  "Prusse,  mort  le  14  juin  17S8;  Frédwic-HeiK'i-Li- 
gosle-Ferdinand  ,  grand  maître  de  l'ordre  de  Saini-n-in  , 
Sonnenbourg  ;   Louise- Ulriq ue  ,  femme   J'Adolphe-Frédéric* 
roi  de  Suède. 

FRÉDÉRIC  II ,  ROI  DE  Prussk. 

1740.  CHMll-ES-FRÉnÉRlc  II  ,  né  24  janvier  1712,  snccéda^ 
\z'At  mai  174"  ♦  ^u  roi  Frédéric-Guillaume,  son  père.  L'édu* 
cation  qu'd  avait  reçue  était  plus  propre  à  former  on  grandit 
capitaine  qu'un  grand  roi;  mais  le  génie,  dit  nn  homme^ 
d'esprit ,  force  tous  les  obstacles  qui  s'opposent  à  son  déve- 
loppement- Le  jeune  Frédéric ,  condamne  par  son  nf^c  à  w 
savoir  que  l'art  militaire  et  son  cathédilsme,  cultiva  lui-m^r 
son  esprit  par  la  lecture  et  la  réUexion.  Il  s'appliqua  sur- 
tout à  la  politique  et  à  la  poésie;  deux  genres  d'études  qui 
vont  rarement  ensemble.  La  campagne  do  Rhin  de  1784  fut 
un  des  premiers  objets  qui  excitèrent  sa  verve  :  il  la  célébra 
par  des  vers  français  qui  ont  depuis  va  le  jour  dans  le  re- 
cueil de  ses  poésies.  Lie  de  la  plus  étroite  amitié  avec  le  fameux 
Jordan  ,  il  se  l'associa  pour  la  composition  de  son  Autima— 
cbiavel,  qu'il  publia  dis  qu'il  fut  monté  sur  le  Irone.  Dan» 
le  niPme  tems,  il  reprit  son  ancien  projet  de  voyager  dans 
les  principales  contrées  de  l'Europe.  Mais,  étant  arrivé  à  Stras- 
bourg, el  y  ayant  été  reconnu  par  on  soldat  qui  en  donnj| 
avis  au  maréchal  du  Bourg,  il  vil  qu'il  lui  serait  impossible 
de  garder  Vincogniio.  Ce  conlre-lems,  qoi  devait  le  priver 
fruit  qu'il  espérait  tirer  de  ses  voyages,  lui  fil  leprendrc  bru*^ 
qucment  la  roule  de  Berlin.  Il  y  avait  à  peine  un  muis  «ju'il 


I 


I 


DFS  ROTS  DE  PBtTSSB.  J5 

fctail  Je  retour)  lorsque  U  mort  Je  l'empereur  Charles  VI, 
arrivée  le  20  octobre   1740»  lui  donna  lieu  de  faire  raloir  ses 
prétentions  sur  la  Silésie.   Le  secret   de   cette  entreprise   fut 
tel,  iti(*me  à  la  cour  de  Berlin,  que  le  marquis  de   Reauvau, 
envoyé  par  le   roi   Louis   XV  pour  complimenter  ce  princft^ 
sur  son  avènement  au  trône,  voyant  les  troupes  rrussienilei 
se  rendre  de  tous  côtés  aux  environs  de  la  capilale  ,   ne  putj 
deviner  oi  elles  devaient  se  porter.  Il  ne  le  sut  <^u'au  départ  ( 
de  Tarmée ,  lorsque  le  roi  lui  dit  :  Je  •'««,  je  crois,  jouer  \ 
votre  jeu;  si  les  as  me  viennent,  nous  partagerons.  {Annales  de\ 
Marie-Thérèse.)  Ce  prince,  interpellé  sur  le  motif  de  son  in-j 
vasion  ,  Je  i>iens  reprendre  par  la  Mie   des  armes.,   rdpondit-ili  j 
ce  çue  la  force  m'a  enleoé.  La  Silésie  pliait  sous  lui,  tandis] 
que  l'héritière  de  Charles  \ï  se  trouvait  dans  le  plus  grand! 
embarras  pour  défendre  la  succession  autrichienne  contre  les] 
différentes  puissances  qui  la  revendiquaient.  L'an  1741,  après] 
avoir  gagné,  le  4  avril,  sur  les  troupes  de  cette  princesse,! 
la  bataille  de  MoKvitz,   Frédéric  entra,  le  i5  ma»  suivant';] 
dans  le  traité  d'alliance  fait  avec  ces  mêmes  puissances.  L'an] 
«74- i  i^  s'empara  du   comté  de   Giatz    au  mois    de  janvier;! 
Vainqueur  à  Czaslau ,   le   17  mai   de  la  même  année,  il  (it^l 
avec  la  reine  de  llungrie,  ^le  28  juillet  suivant,  un  traité  dôj 
paix  qui  lui  assura  presque  toute  la  Silésie  avec  le  comté  del 
Glatz.  L';m  i744i  ayant  accédé  k  un  nouveau  Irailc  d'union  jj 
conclu,  le  aa  mat,  à  Francfort,  entre  les  allié.s ,  il  fait  irrup— J 
tion  dans  la  Bohême,  s'empare  de  Prague,  le  ifi  septembre,] 
et  soumet  plusieurs  autres  villes.  Cette  diversion  rappeTa  de  l'Al- 
sace le  prince  Charles  de  Lorraine.  A  soft  approche,  les  Prussiens 
évacuent  la  Bohême.   La  guerre  fut  portée  en  Silésie  ;  Fré- 
déric y  gagna,  le  4  juin   1745,  la   Ijataille  de  Striegau,   ou 
de  Friedbcrg,  contre  les  Autrichiens  et  les  Saxons,  ^n  aide- 
major  ,   député  du  roi  de   France  pour  annoncer  au   roi  de 
Prusse  le  succès  de  la  liataille  de  Fonlenoi  ,  fut  témoin  de 
l'aclirtn.  ^0115  direi  à  \fotre  maître,  lui  dit  le  vainqueur,  que 
j'ai  acquitté  a  Friedtierg  la  lettre  de  change  qu'il  a  tirée  sur  rnùi 
à  Fontenoi.  Le  fruit  de  cette  victoire,  et  de  trois  autres  qui 
la  suivirent  de  près  ,  fut  la  conquête  de  la  Saxe.  L'année  pré- 
cédente (1744)1  1^  prince  d'Oost-Frise  étant  mort  sans  enfants, 
Frédéric  s'était  mis  en  possession  de  ses  états  en  vertu  de  l'ex- 
pectative accordée  à  sa  maison  en  iGgS.  L'an  1745,  pendant 
qu'on  fait  à  Francfort  les  préparatifs  pour  le  couronnement  dé 
1  empereur  François,  il  gagne  une  bataille,  le  20  septembre, 
sur  les  Autrichiens,  aux  environs  de  Prausnitz,  ville  de  Bo- 
hême sur  les  conlios  de  la  Silésie.  Le  aS  décembre  de  la  même 
année,   traité  de  Dresde,  par  lequel  Marie-Thérèse  cède  de 
XVI.  55 


4^4  canoNOLOGiE  histouqus 

nonveao  ia  Silêsie  et  le  comté  de  Glatz  au  roi  de  Prusse, 
Itti  garantit  réciproquement  ses  étals  d'Allemagne^  et  rec 
naii  pour  empereur  sun  époux. 

Lan    175b,  à  rnccasion  de  la  guerre  quî    s'était  allur 
enire  la  France  et  l'Angleterre,  Frédéric  signe  ,  le    16  janvifl 
un  traité  d'alliance  offensive  avec  le  roi  d'Angleterre.  Il  eiili 
en  Saxe  au  mois  de  septembre  suivant  ,  e\  s'en  empare 
déclaration  de  guerre.  De  là  ,  il  appreud  djns  ses  manifeste 
l'Europe   élonnee  ,   qu'il    commence  les   hostilités  sans   eu 
agresseur ,  et  <)uc  son  invasion  dans  les  étais  de  l'un  des  pri 
cipaux  membres  de  l'empire  n'a  pour  but  que  la  conservaiirtn 
des  libertés  du  corps  germanique.  I-e  6  mai  1757  ,    bataille  il« 
Prague  entre  les  Prussiens  et  les  Autrichiens.  G'ux-ci,   bat 
après  avoir  été  victorieux  ,   se  retirent,  au   nombre  de  tren 
cinq  mille  hommes,   dans  la  ville,  dont  les  premiers  fnrmei 
aussitôt  le  siège.  Le  général  autrichien  Brown  ,  que  son  mérite 
avait  élevé  du  rang  de  simple  soldat  à  la  dignité  de  feld-mare- 
chal  ,   y  meurt  de  ses  blessures  quelques  jours  après  la  bataille. 
La  moil  de  ce  grand  homme  compensa  la  perte  que  les  Prus- 
siens avaient  faite,   dans  l'action,  du  général  Schuerin  ,   l'un 
des  créateurs  de  leur  discipline  militaire,  et  le  premier  guide 
de  Frédéric  dans  la  carrière  des  armes.    L^  comte  de   Daui 
autre  général  des  Autrichiens,  marche  au  secours  de  Pragu 
détail ,  le  18  juin,   les  Prussiens  à  Chotzémitz;,  les  oblige 
lever  le  siège  et  les  chasse  entièrement  de  la  Doli^nic.  Au  m 
de  novcinbre,  bataille  de  hosbach,  sur  la  Saaie ,  prés  de  Me 
Lourg,  gagnée  par  le  roi  de  Prusse  sur  les  armées  imperi;»! 
et  française  ,    commandées  ,    l'une   par    le   prince   de    Saxi 
Ifildhriurghausen  ,  l'autre  par  le  prince  de  Soubise.  Elle  fi 
engagée  contre  l'avis  du  général  français  ,  qui,  n'étant  qu'aux! 
liaire,   ne   pouvait  que  proposer.  J.e  4   décembre  ,    nouvell 
victoire  du  roi  de  Prusse  sur  le  prince  Charles  près  de  Liss 
L'an  17S1S,  se  voyant  pressé  par  les  Russes  en  Pomeranieei  p. 
les  Autrichiens  du  côté  de  la  Bohômc,  menacé  d'ailleurs  d'u 
troisième  ennemi  prêt  à  fondre  sur  lui,   Frédéric  engage  L 
Anglais  à  rompre  le  traité  honteux  de  Closte »-Seven ,  aitn   *. 
former  une  barrière  entre  l'armée  de  France  et  la  sienne.  Déli 
vré  par  la  de  sa  plus  grande  inquiétude  ,  il  va  faire  le  siège  A 
Schueidnilz  ,  la  seule  place  de  Silésie  qui  fût  restée  aux  A  ut  ' 
chiens,  dont  il  se  rend  maître  le  iG  mars-  De  là  il  arrive  , 
des  marches  et  des  contre-marches,  devant  Olmutz,  capit'a 
de  la  Moravie.  Tandis  qu'il  est  occupé  au  siège  de  cotte  place^ 
Laudon,  commandant  des  troupes  légères  autrichiennes ,    lui 
enlève,  vers  la  nii-juin  ,  un  convoi  très-considerable ,  escorl 
par  quatorze  mille  hommes.  Celte  perle  l'oblige 


put 

'ilp        I 


DO  ROJS  DE  PnCSSE,  4'^3 

siège  ;  mais  îl  fait  sa  relraitc  avec  tant  Je  précaulion  ,  qu'il  met 
Icmaféclial  Daim,  qui  l'observait,  dans  l'impuissance  <\e  l'in- 
quiéter. Le  II  octobre^  bataille  d'Holkirken  ,  en  Lusace  , 
gagnt're  par  les  Aulrir.hiens,  aux  ordres  du  m^me  général ,  sur 
le  roi  de  Prusse ,  donl  le  camp  fut  forcé  après  un  combat  de 
cjuelqui^s  Heiirps.  Dix  mille  hommes  étendus  sur  le  champ  de 
Lalaille  ,  du  nombre  descpuels  furent  le  maréclHl  Keilh  ,  le 
prince  François  dr.  Brunsivick  et  le  général  Kleist,  cent  cjualorzo 
canons  enlevés,  aVec  vingl-neiif  drapaux  ou  clendards,  toutes 
les  tentes  et  les  bagages;  telle  fut  la  perle  fjue  ce  monarrjuo  fit 
dans  cette  journée.  Ce  désastre ,  le  plus  grand  (pie  te  roi  de 
Prusse  eût  essuyé  jusqu'alors,  servit  à  faire  connaître  les  res- 
sources de  son  génie.  H  perdit  si  peu  de  terrain,  eju*il  alla 
firendre  tranquillement  un  autre  camp  à  une  demi-lieue  de 
'armée  vicLoneuse.  .\u  commencement  du  mois  de  novembre. 
Daim  étant  arrivé  devant  Dresde  pour  délivrer  celte  ville  , 
Frédéric  fait  marcher  ses  troupes,  sous  la  conduite  des  généraux 
Dhona  et  Wedel,  au  secours  de  la  place.  Daun,  obligé  de 
lever  le  siège,  se  retire,  le  16  du  même  mois,  en  Bohême. 

L'ail  •7.>9  ,  nouveau  revers  pour  Frédéric  -,  Wcdol ,  général 
prussien,  est  battu,  le  aS  juillet,  à  Crossen,  par  les  Kusses  ; 
et  te  roi  de  Prusse,  les  ay.Tnt  attaqués  lui-même,  h  Francfort 
Sur  l'Oder,  le  12  aotll  suivant,  essuie  une  nouvelle  riélaite  , 
après  éinî  revenu  sept  fuis  à  la  charge.  Le  S  septembre,  le 
comte  de  Schmctlau  rend  la  ville  de  Dresde  au  prince  de  Deux- 
Ponts  ,  et  obtient  les  honneurs  de  la  guerre  ,  avec  la  permis- 
sion do  se  retirer  à  Mag<]ebourg  Le  ao  novembre,  le  général 
Fink  ,  envoyé  par  le  roi  de  Prusse ,  avec  dix-buit  mille  hommes, 

[)our  couper  la  communication  des  Autrichiens  avec  la  Bo— 
lème,  est  forcé,  par  le  maréchal  Daun,  dans  le  village  de 
Maxcn  ,  près  du  fameux  camp  de  Pyrna,  où  il  s'était  retranché. 
Il  gagne  une  hauteur  où  il  recommence  le  combat  ,  et  où  il 
est  encore  vaincu.  Le  lendemain  ,  sommé  de  se  rendre,  i  peine 
d'être  culbuté  dans  lElbe  ^vant  la  Cin  du  jour,  il  se  rend  pri- 
sonnier avec  quatorze  mille  hommes  qui  lui  restaient  ,  livre 
soixante-six  pièces  de  canons  ,  tous  les  drapaux  ,  les  timl>ales, 
les  trompettes ,  les  chevaux  ,  les  chariots  et  tout  le  bogage.  Celle 
journée,  si  glorieuse  pour  les  Autrichiens,  nelcurcotîla  [»as  deux 
mille  hommes  ;  mais  elle  n'eut  aucune  suite  décisive. 

L'an  1760,  le  général  Lauilon  ,  s'étant  mis  en  marche  pour 
faire  le  siège  de  GlalK ,  est  arrêlé  par  le  général  Fouqnel,  qui 
s'était  posté  sur  les  montagnes  de  Biichbcrg  et  de  Doctorsberg. 
11  afiarjue  les  Prussiens,  le  2.?i  mai ,  dans  leurs  relranchemi-nls  , 
et,  après  un  combat  de  quatre  heures,  il  fait  prisonnier  li> 
jéncral  prussien  avec  neuf  mille  liommcs,  continue  sa  route  ce 


436  ClIBONOtOGIE   HJSTOBIQUE 

se  rend  maître  de  Glalz.  Le  2  novembre,  bataille  de Torgaa, ] 
(.■iilre  le  roi  de  Prusse  et  le  maréchal  Daun  ;  ce  dernier  eot^ 
dans  l'action,  qui  fut  très-vive  ei  très-meurtrière,  la  cuisse 
kacassée  d'un  coup  de  feu.  Odonelb  ,  qui  prit  la  place  du  niaré-< 
chai  en  son  absence ,  remporta  une  victoire  qui  lui  mérita  les 
plus  grands  élogos.  L'an  1761  ,  l'armée  des  Russes  et  celle  de» 
Autrichiens  s'étant  réunies  dans  la   Silési« ,  Frédéric  caropct  1 
près  de  Schweidnilz  pour  se  mcllre  a  l'abri  de  toute  insulte* 
Yoyant ,  quelque  tems  après  ,  que  la  disette  des  fourrages  les  ai| 
séparés  ,   il  sort  de  Sun  camp  pour  se  rapprocher  de  Neiss. 
Laudon ,  qui  l'obserAe,  saisit  ce  moment ,  et  se  présente  devant  1 
Schweidnilz.  L'ai  laque  est  si  brusque,  qu'il  se  trouve  au  mi- ! 
lieu  de  la  place  sans  donner  au  rommand.mt  le  tems  de  proposée  I 
wne  capitulation.  L'an   1762,   le  g  octobre  ,  Frédéric ,  malgrén 
l)aun  ,  qui  tftche  en  vain  de  le  forcer  dans  son  camp  ,  travaille' 
è  prendri!  Schweidnilz,  et  triomphe  de  la  belle  résistance  da 
comte  de  Ouasco,  commandant  de  la  place,   que  l'incendie 
d'un  magasin  de  poudre  oblige  à. se  rendre  prisonnier  de  guerre 
avec  tout*'  la  garnison  ,  après  une  défense  de  deux  mois  et  demi. 
Ijorsque  le  comte  ,  avec  ses  officiers ,  alla  saluer  le  roi ,  messieurs, 
leur  dit  Frédéric  ,  t'ous  Oi'et,  Jaune  un  liel  nxnip/r  à  imiter  à  cruv 
tfui  auront  à  défendre  des  places  ;  %'olre  défense  me  raiîte  plus  de 
huit  mille  hommes.  Celte  gueire  ,  plus  dcstrtictivc  dans  l'espace 
de  sept  ans  que  ne  l'avait  été  celle  qui  avait  désolé  l'Allemagne 
pendant  trente  ans  dans  le  siècle  précétiont  ,  fut  terminée  par 
le  iraiié  d'Ilubertsbourg ,  près  de  Dresde,  signé  le   i5  février 
1760.  La  Silesie  ,  à  quelques  réscwes  prés  ,  y  fui  abandonnée 
pour  la  troisième  fois  au  roi  de  Prusse.  Une  chose  bien  remar- 
quable ,  c'est  que,  pendant  toute  cette  f;ucrre ,   il  n'avait  rais 
aucun  nouvel  impôt ,  n'avait  exigé  aucune  avance  de  ses  sujets  , 
fait  aucun  emprunt  chez  l'étranger,  tl  jamais  le  paiement  do 
son  armée    n'avait   été  différé  d'un  moment.  «   Cependant  , 
>•  aussitôt  après  U  paix,  il  remit  à  la  Silésie  un  impi3t  de  six 
»)  mois,  dislribua  dans  les  campagnes  dix-sept  mille  chev.nux 
M  pour  l'agriculture,  et  ouvrit  ses  magasins  et  ceux  des  Russes, 

V  en  Pologne,  qu'd  avait  achetés  pour  fournir  à  l'agriculteur 
t>  du  pain  et  de  la  scraenre.  Kn  mfme  tems,, il  fit  travailler 
»  au  projet  de  rebâtir  les  villes  et  les  villages,  et  songea  aui 
>>  moyens  d'augmenter  b  population  et  l'industrie.  La  guerre 
)•  avait  diminué  de  plus  de  cent  cinquante  mille  âmes  la  popu- 
>•  lalion  de  la  Silésie.  En   1776,  elle  était  de  soixante-îlouee 

V  raille  sept  cent  trente-quatre  mille  ilmcs  de  plus  qu'avant  la 
u  guerre.  •  (  lie  de  l' lédéric  II,  tom.  111,  pag.  2:-3.  ) 

•  I. 'administration  de  la  justice  avait  grand  besoin  de  réforme 
en  Prusse  ;  et  Frédoric ,  en  étant  convaincu ,  fit  travailler,  l'aa 


DES  ROIS  DE  PRUSSE.  4^7 

1^461  ^  ""  code  nouveau,  qui,  en  relr.indiant  un  grand 
«lombre  de  formalités,  simplifiait  leUcmtînl  la  jurisprudcncp  , 
ijuc  tout    proci>s  devait  être  lerminé  dans  l't'sp.ice  d^ia   an: 

'••si  ce  qu'on  appelie  le.  Code  Fréléric  ;  ouvrage  qui  mérila  , 
rii  174^,  une  mf d.iille  au  chancelier  <.occci  ,  qui  en  é.lait  l'au- 
teur. Mais  l'expoiicnce  ne  larda  pas  d';ipnrendre  à  Frédéric, 
que  son  code  ,  malgré  les  élngrs  qu'on  lui  donnait  ,élail  encore 
loin  du  but  qu'il  s'élail  projjosé.  Un  secoud  code  ,  qu'il  fit 
composer,  en  17^0,  ne  rem|>lil  pas  mieux  ses  vues;  et  Ton 
peut  dire,  avec  un  de  ses  biographes  ,  que,  malgré  rhabilité  du 
nouveau  rédacteur,  ia  confusion  la  plus  grande  règne  toujours  danx 
les  tribunaux  prussiens. 

L'ambition  de  Frédéric ,  après  ia  guerre  de  sept  ans  ,  parut 
satisfaite,  et  comme  rassasiée  de  ses  conquêtes;  mais,  l'an  1772, 
les  troubles  qui  s'élevèrent  en  Pologne,  réveillèrent  en  lui  celte 
passion  ,  par  la  facilité  qu'ils  lui  présentèrent  d'agrandir  con- 
sidérablement ses  étais  sans  verser  de  sang.  Par  un  traité  secret 
que  le  prince  fit  avec  la  reine  de  Hongrie  et  rimpératricc  de 
Bussie,  ct:s  trnis  puissances  convinrent  d'envahir  et  de  partager 
çntrc  elles  les  porlions  de  cette  république  divisée,  qui  se 
trouvaient  à  leur  bienséance.  «  La  Russie  prit  pour  séparation 
«  de  ses  limites  ,  la  rivière  de  WfHa  ,  depuis  sa  source  jusqu'à 
1)  l'endroit  où  elle  se  décharge  dans  le  Niémen,  et  depqis  la 
»  source  du  (leuvc  Tîéri"sina  jusqu'à  Rzcczyca,  où  il  tombe  dans 
»  le  Dnieper.  La  Prusse  s'appropria  la  Prusse  polonaise,  et 
j»  celle  partie  de  la  gr.inde  Pologne,  qui  est  située  au-delà  de 
»  la  Netze.  La  maison  <rAutrich''  se  mit  en  possession  de  toute 
»  la  rive  gauche  de  la  Vjslule  ,  depuis  les  salines  jusqu'à  Ven~ 
»  droit  où  le  Wiroz  se  jelle  dans  celte  rivière,  de  même  que 
»  lie  tout  le  pahitinat  de  Delz,  Je  la  Russie  rouge  et  de  la  plus 
«  grande  partie  de  la  Witlhinie  ».  (  Vit  de  Frédéric.  )  Que  ce 
partage  ait  été  légilim*;  cm  non  ,  c'est  ce  qu'il  ne  nous  appar- 
tient pas  de  décider.  La  Pologne  fit  de  xains  efforts  pour  s'y 
ppposer.  ILnfin ,  l'an  J774»  il  prévalut  par  V'arquiescemeol: 
forcé  de  la  république,  et  les  trois  puissances  alliées  reslèrepl 
paisibles  maîtresses  des  possessions  qu'elles  s'étaient  appro- 
priées. 

Fréileric  vil  »\ec  joie,  l'an  «778,  sa  protection  recherchée 
par  le  duc  de  Deux-Ponts,  l'clerleur  de  Saxe ,  et  le  duc  de 
Mectlenbourg  ,  qui  dispuLiieut  à  ta  maison  d'Autriche  une 
partie  de  la  succès -ion  du  dernier  duc  de  Bavière ,  décédé  sans 
enfauL»  le  3o  décaaibrc  17 77.  11  prit  hautement  les  intérêts  de 
pes    trois    princes,    et    mit    sur  pied   une  armée   formidable 

pour  lés  faire  valoir-  LVmpereur  lui  opposa  des  forces  égales. 
La  Silcsic  et  la  Bohême  fuient  les  principaux  théâtres  de  cetto 


438  cnaoNOLOoiE  historique 

guerre,  où  le  prince  Henri,  frère  du  roi,  et  LauJon,  général 
de  l'empereur,  déployprenl  toutes  les  ressources  de  l'art  mili- 
taire sans  en  venir  à  une  ar.tion  décisive.  Enfin  ,  !es  cours  de 
France  et  de  hussie  ayant  élé  choisies  pour  médialrices ,  la 
paix  fut  signée  à  Tesclien  ,10  iS  mai  1779-  Le  principal  article 
porte  que  la  maison  d'Autrirhc  aura  un  morceau  de  la  Bavière, 
savoir,  la  partie  située  enire  le  Danube  ,  l'inn  et  la  Sallz.  Tout 
le  reste  demeure  à  la  Bavière  comme  auparavant. 

Concentré  désormais  dans  le  gouvernement  de  ses  étals  , 
Frédéric  leur  consacra  Ions  ses  soins,  et  aucune  de  leurs  parties 
n'échappa  à  ses  regards  bienfaisants.  Telle  est  la  description 
c]ue  faisait  un  de  ses  ministres  de  la  situation  florissante  où  ils 
étaient  en  1785  ;  «  En  peu  d'années,  dil-il,  Frédéric  a  fait: 
•»  bûtir  ,  en  plusieurs  endroits  de  sa  dominalion,  cinq  cent 
M  trente-neuf  villages  ,  <[ii'il  a  neuplJs  de  quarante-deux  mille 
»  six  cent  neuf  familles,  la  ]nupart  attirées  de  la  Pologne  et 
»  d'autres  pays.  Les  bords  de  la  Netze  et  de  la  Warla  étaient 
»  incultes  et  noyés  ;  il  a  rendu  à  la  fertilité  cent  vingt  mille 
»»  acres  de  terres  ,  dont  le  dessèchement  est  dû  aux  travaux 
M  qu'il  a  fait  iaire  pour  contenir  les  eaux  de  ces  rivières  dans 
»  leurs  lits....  Frédéric  a  formé  ,  dans  ses  propres  domaines  , 
»  près  de  trois  cents  fermes,  données  en  naux  héréditaires  à 
»  des  cultivateurs.  Ce  prince  a  consacré,  l'année  dernière,  h 
»  favoriser  la  population  ,  toutes  sortes  de  cultures  et  les 
»  manufactures,  deux  millions  deux  cent  trente  six  écus.  A 
y  son  avènement  au  trône,  en  1740,  la  population  était  de 
»  deux  millions  deux  cent  tien  le  six  mille  àmcs  ;  elle  est 
»  augmentée  aujourd'hui  d'un  million  sept  cent  soixante-dix 
»  mille  ;  et,  si  1  on  ajoute  à  ce  calcul  les  nouvelles  acquisitions 
j»  en  Pologne,  en  Silésie  ,  etc.,  on  ne  portera  pas  Irop  haut 
»  l'évaluation  du  nombre  des  sujets  de  sa  majesté  prussienne  à 
»  six  millions  dûmes.  »  (Le  baron  de  Herbcrg,  Dissert,  sur  la 
popul.  du  royaume  de.  Prusse.  )  Il  s'en  fallait  bien  que  les  affaires 
de  l'état  absorbassent  entièrement  raltcnlion  de  ce  monarque. 
Aux  fonctions  de  la  rnyaulé  ,  il  s.ivait  allier  la  culture  des 
lettres,  dont  aucune  pailie  ne  lui  était  étrangère.  11  excellait 
surtout  dans  la  poésie  française  ;  et  son  poème  de  l'ylrt  de  ta 
guerre,  quand  il  sérail  le  seul  fruil  de  sa  verve,  suffirait  pour 
'l'égaler  à  nos  plus  grands  poêles.  Sa  prose  ne  le  cédait  guère  â 
ses  vers;  son  Anlimachiucel ,  par  où  il  débuta  dans  la  carrière 
des  lettres,  et  ses  mémoires  historlijues  du  Brondchourg ,  on  sont 
[•e  termina  ses  jours  par  une  hydro- 


'la  preuve.  Ce  grand  prince 
pisie  qui  l'enleva,    le   17 


août  i7'*^'>,  h  Potsdam  ,  dans  la 
soixante-qualoi-zième  année  de  son  3ge  ,  et  la  quarante-sixième 
«le  son  règne,  il  avait  épousé,  le  12  juin   17'^^,   FtlSABBia* 


DES   KOlS  DE   FRl'SSE.  4^d 

L Christine  ,  ûlle  Je  Ferdinand- Albert  II  ,  duc  de  Brunswlck- 
[Wolfenbuttel ,  donl  il  n'eut  [loinl  J'cnfatils. 

FRÉDÉRIC-GUILLAUME  II, 


1786.  Frédéric-Guillaume  II,  né ,  le  26  septembre  1^44» 
l'Augusle-Guillautne^  prince  de  Prussse ,  et  de  Louise-Amélie 
[de  Brunswîck-Wolfenbuttcl  ^  succéda  au  roi  Frédéric,  son 
'bncle,  le  17  août  1786.  il  mourut  le  16  novembre  1797.  11 
a\ait  épousé,  1°.  le  14  juillet  tyôS ,  ELlSABETn-ClIRlSTITTE- 
Ulrique,  fille  de  Charles ,  duc  de  Brunswirk-Wolfenbuttel 
(  séparée  en  1769  );  2".  le  i5  juillol  17*39,  Frédérique- 
LouiSE  ,  née  le  i(j  octobre  i75t  ,  fille  Je  Louis,  landgrave  de 
Hesse-Darmstadt.  Sea  enfants  furent  ; 

Du  premier  lit  : 

i**.  Frédérique-Charlotte-Ulrique-Catherine,  née  le  7  mai 
1767  ,  mariée,  le  29  septembre  1791 ,  i  Frédéric,  prince 

d'Angleterre  ^  duc  d'Yorck  ; 

Du  second  lit  : 

2".  Frédéric-Guillaume  ,  qui  suit  ; 

3».  Fréiléric-Louis-Charics,  né  le  5  novembre  1773,  marié, 
le  2<3  décembre  i  ycjS,  avec  Frédérique-Caroline-Sophie, 
fille  de  Charles-Louis-Frédéric  ,  duc  de  Mecklenbourg- 
Strelitz.  Il  mourut  le  a8  décembre  179G,  ayant  eu  de 
ce  mariage  : 

a.  Frédérïc-Guillaumc-Louis,  né  le  3o  octobre  1794Î 
marié,  le  2t  novembre  1817,  à  Louise,  princesse 
d'AnbaU-Bernbourg  ; 

b.  Frédérique-Wilhelmine-Louisc-Amélie,  née  leSo 
septembre  '73^7  mariée,  le  18  avril  1818,  à  Léo- 
pold-Frédénc  ,  duc  d'Anhall-Dessau  ; 

4".  Frédéric-Uenri-Charles,  né  le  3n  décembre  i78i,grand- 
maîlrc  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de  Prusse; 

5".  Frédéric-Guillaume -Charles  ,  né  le  3  juillet  1783, 
marié  ,  le  12  janvier  i8o4,  à  Marie-Anne  ,  fille  de  Fré- 
déric-Louis-Guillaume,  landgrave  de  Uesse-ilombourg, 
née  le  i3  octobre  1785.  De  ce  mariage  sont  issus  : 

a.  Adalbert,  né  le  29  octobre  18  n  ; 
é.  Woldemar,  né  le  2  août  1817; 

c.  Elisabeth-Victoire,  née  le  18  juin  i8i5; 

G".  Frédérique-Louise-Wilhelmine,  née  le  18  novembre 
1774 1  niariée,  le  i<^.  octobre  1^31,3  Guillaume  de 


44°  CBRON.   filST.   DES   AOlS   J)£  ^HtlâSt. 

de  Nassau,  prince  d'Orange,  roi  des  Pays-Bas  depuis 
i8i5  ; 
7°.  Frédérique-Christine-Auguste ,  née  le  i".  mai  1780, 
mariée,  le  i.^  février  1797,  à  Guillaume,  prince-elec. 
toral  de  Hesse-CasjcL 


FREDERIC-GUILLAUME  III. 

1797.  FuÉDÉRic-GuiLLACME  111,  né  Ic  3  août  1770,  suc- 
céda ,  le  16  novembre  1797  ,  à  son  pure  Frédéric-Guillaume  II. 
H  épousa,  le  24  décembre  179^,  Luuise-Acguste-Wilhei- 
MiNU -Amélie,  morle  le  19  juillt't  1810,  fille  de  Charles- 
Louis- Frédéric,  duc  de  Mccklenbourg-Strelitz.  De  ce  mariage 
sont  issus  : 

1".  Frédéric-Guillaume,  prince  royal,  né  le  1 5  octobre 

2°.  Frédéric-Guillaume-Louis,  né  le  22  mars  1797; 

3*.  Frédérlc-Charles-Alexandre .  ne  le  aq  juin  loot  ; 

4°.  Frédénc-Henri-AlbLTl ,  né  le  4  uf^toryre  ifiog  ; 

5".  Frédéritjue- I-ouisc- Charlotle-"\Vilht!lmine,  née  le 
i3  julllel  i7çjS,  mariée  (suus  le  nom  d'Alexandra  Feodo- 
rowna),  le  i3  juillet  1817,  à  Nicolas  Paulowitch,  grand- 
duc  de  Russie  ,  frère  de  l'empt^reur  -, 

6®.  Frédérique-Wilbelmine-Alexandrine-Marie-Hélène , 
née  le  a.'6  février  iSo'6; 

7».  Louise-Auguste-Wilhelminc- Amélie,  née  le  premier 
février  1808. 

Pour  les  événements  pnliliques  et  militaires  de  ces  deux 
derniers  règnes ,  coyw  la  lable  chronologique  qui  se  trouve  à  la 
fin  de  cet  ou^Tagc. 


«A«MI«VMIVVkVVMWV»WVMI 


V4ETTE  contrée,  qui  comprcnj  le  duché,  auparavant  archevê- 
ché, Je  Magdeboufg,  anciennement  habitée  par  les  Lombards,' 
fil  partie  ensuite  du  royaume  de  Thiiringe,  après  la  destruction 
tlu«|iiel,  opéréf"  par  les  Francs  et  les  Saxons,  elle  devint  le  par- 
tage de  ces  derniers,  ei  fut  une  portion  de  l'tJstphalie.  Sous  le 
règne  de  Charlcmage,  tjui  fil  la  coïKjudtc  de  celte  province,  on 
y  voit  une  vUle ,  nommée  Magadoliourq ^  i|ui  resta  au-ilessous 
ae  la  médiocrité  justjii'au  règne  d'Ollon  I ,  roi  de  Germanie  ; 
Jidilhe,  première  femme  de  ce  prince,  Tayaut  obtenue  pour 
son  douaire,  s'occupn  de  son  agranHissemeni ,  et  la  fil  entourer 
<le  murailles.  A  sa  di-mande.  Otton  accorda  le  droit  d'elape  à 
celte  ville,  et  y  bàiit,  en  9S7,  un  monastère,  qu'il  transléra 
ilepuis  hors  des  murs,  et  dont  une  partie  des  revenus  fut  em- 
ployée, l'an  9(38,  3  Térection  d'un  siège  archiépiscnpal  après  la 
niort  de  Bernard  ,  évéque  d'Halberstadt ,  qui  s'y  élait  constam- 
ment opposé.  Hid-ward  ,  successeur  de  ce  prélat ,  s'ctant  mon- 
tre plus  accommodant^  consentit,  dans  un  concile  tenu  à 
Ravenne,  à  céder  une  partie  de  son  diocèse  pour  former  celui 
de  Magdebourg,  auquel  on  assigna,  pour  suffragants  ,  les  évé— 

Sues  de  Posrn,  de  Brandebourg  ,  d'Havelherg,  de  Mersbonrg, 
e  Zeitz  et  de  Misnie.  Le  pape  Jean  XllI  coniiriua  cet  élablisse- 


(*)  Drcvir'e  ,  en  grande  partie  ,  à  l'aide  des  Mémoires  de  ÎVl  ErnsC  f 
etlrails  du  cinquième  vouuue  de  l'iliftoire  <lc  Brandebourg,  do 
M.  P4uli. 

XVI.  56 


'^4»  cbhonologie  histobique 

menl ,  et  accorda  aux  archevêques  de  MagdcLourg  de  gri 

Frïviléges,  dont  le  plus  remarquable  est  la  primalie  dan»  loule 
'Allemagne,  proprement  dite.  Les  successeurs  d'Ollon  com.^ 
blirent  c«  nouveau  siège  de  tant  de  bienfaits,  qu'il  devint  l'un 
des  plus  importants  de  la  chrétienté.  Aussi ,  ceux  qui  roccupè- 
renl  eurent-ils  toujours  une  grande  inUuence  daus  les  affaires 
de  rempirc.  (  Pauli ,  pag.  aaS.  ) 

ALBERT  1. 

Albert  I,  moine  de  Corbie,  puis  de  Saint  -  Maxîmin  de 
Trêves,  envoyé,  Tan  961,  par  Pempereur  Orion  1,  pour  prê- 
cher révangiic  aux  Russes,  fut  abbé  de  Weisenboure  en  966 i 
nommé,  deux  ans  après,  par  ce  prince  archevêque  de  Magde- 
bourg,  et  sacré,  le  I«^  octobre  968,  par  le  pane  Jean  XIII,  à 
Kome.  Arrivé,  le  21  déceicbre  suivant ,  à  IVlagdeLourg,  il  y  sacra 
les  évêques  de  Mcrsbourg,  de  Zeilz  el  de  Misnie.  La  réception 
trop  pompeuse  qu'il  fit ,  l'an  972  ,  à  Herman ,  comte  de  Billiing, 
gouverneur,  ou  burerave  de  Magdcbourg,  déplut  à  l'erapcreur, 
qui  le  condamna  à  donner  au  (jsc  autant  de  chevaux  qu'il  avait 
fait  sonner  de  cloches  et  allumer  de  cierges  à  l'arrivée  de  cô 
comte.  Il  sut  mieux  se  maintenir  it  la  cour  d'Otloti  II ,  qui ,  l'an 
97S,  lui  accorda  la  juridiction  royale  sur  tous  les  habitants  de 
la  ville,  avec  le  droit  d'en  nommer  le  burerave.  Il  fil  plus  ;  il 
céda,  l'année  suivante,  aux  chanoines  le  droil  d'élire  leur  ;»r- 
chevéque.  Albert  mérita  la  considération  dont  il  jouissait  par 
son  exactitude  à  remplir  ses  devoirs,  S'étanl  mii  en  ruule,  l'ai; 
9181 ,   pour  aller  visiter  le  diocèse  de  Mersbourg  pendant  l'ai 
sence  de  l'évêque,  il  tomba  de  cheval  en  pleine  campagne, 
mourut  de  cet  accident  le  20  juin  de  la  m?me  année.  Son  cornj 
fut  transporte  à  Magdebourg  ,  et  fut  inhumé  dans  la  calhéjralc? 
(Pauli,  pag.  -jjij.) 

GISËLER. 

gSi.  Gi,SELER,évî?que  de  Mcrsbourg,  el  chapelain  de  la  cour 
impériale,  parvint  au  siège  de  iMagdebourg  par  la  pluf  noire 
ingratitude,  et  la  fourberie  la  plus  insigne.  Celait  sur  Ollhric, 
écolâuc  de  celte  église,  qu'était  lomuée  l'éleclioa  de»  cha- 
noines. Pour  en  obtenir  la  confirmation  de  l'empereur,  alors 
occupé  On  Italie,  Ollhric  s'adressa  à  Ciseler,  qui  avait  été  son 
disciple.  Mais  celui  ci,  par  ses  intrigues,  réussit  k  le  supplanter 
et  à  se  faire  nommjer  à  sa  place.  Ce  fut  un  coup  fatal  pour 
Olthric,  qui,  ne  pouvant  y  survivre,  laissa,  par  sa  (non,  le 
champ  libre  à  son  indigne  rival.  Mais  si  l'ambition  de  Gise lep 
tilt  satisfaite,  son  avarice  ne  le  fut  pas  encore.  La  uoalaat  sur 


DES  AnCTtEVÈQnrS  de  TBAGDEBOCRG.  Ï^9} 

le  sîége  (le  Magdebourg,  il  voulut  retenir  celui  de  Mcrsbourg  , 
et  il  y  réussit  en  faisant  sup[irim<*r  cet  évêché,  et  convertir  s» 
cathcJrale  en  abbaye.  C'est  ce  qu'il  obtint  du  pape  Benoît  VII, 
à  force  de  présents- 

Tes  Veiièdes ,  peuple  idolâtre  du  Mecklenbourg ,  dc^solaient 
alors,  par  leurs  courses,  les  pays  qui  les  avoisinaient.  Giseter, 
s'étanl  joint  k  divers  seigneurs  et  prélats  également  intéressés  k 
les  réprimer,  leur  livra  ,  l'an  982,  une  bataille,  dont  le  succès 
répondit  à  ses  vues!  Etant  allé  en  Italie  rervdre  compte  de  cetlft. 
expédition  à  l'empereur Otton  11,  il  reçut  de  lui ,  pour  sa  récom- 
pense ,  la  ville  <le  Coren.  I!  sut  également  plaire  à  l'empereur! 
Otton  III,   Mais,  ayant  laissé  prendre  la  ville  de  Brandebourgs 
en  ggS  ,  ce  revers  diminua  beaucoup  de  son  crédit  à  la  cour  deJ 
ce  prince.  Alors,  ceux  qu'il  avait  raecontenlés  commencèrent  & 
porter,  contre  lui,  des  plain|f!s  au  pape  Grégoire  V.  Somitié' 
par  ce  pontife  de  venir  lui  rendre  compte  des  moyens  qu'il  avait 
employés  pour  parvenir  à  son  siège  et  faire  supprimer  celui  dfr 
Mersbourg,    il  éloda  la  citation.  Il  sut  également  se  tirer  d'in-^l 
trigue  an  concile  que  l'empereur  fit  tenir,  Tan  moo  ,  h  Magde-» 
Lourg,  sur  le  même  sujet.  Mais  l'empereur  Henri  II ,  de  concert* 
avec  le  pape  Jean  XVII ,  ayant  renouvelé  celte  affaire,  on  vonlulj 
le  cnntramdre  à  retourner  à  sou  premier  siège,  en  abdiquant i 
l'ûrchevêchc  de  MagdeVjourg.  On  attendait  là-dessns  sa  dernièrfcJ 
déclaration,  lorsqu'en  100-4  o"  ap[)rii  qu'il  était  mort  d'apo-^j 
plcxîe,  à  la  campagne,  le  24  février  de  cette  année.  Tel  est  lai 
récit  de  Dilhntar,  un  peu  différent  de  celui  d'AJelbold  dans  \t)} 
vie  de  saint  Henri-  Le  corps  de  Giseler  fut  transporté  dans  s&J 
catliédrale.  ] 

TAGANUS ,  ou  DAGANUS. 

1004.  Taganbs  ,  ou  D.vGAmrs,  dit  aussi  Dedoit,  bavarois 
de  naissance  et  cbapelain  de  la  cour,  ftrt  mis  à  la  place  de  Ci- 
seler, par  ordre  de  l'empereur,  crnitre  le  vœu  du  cbapitre  di 
Magdeuourg  ,  qui  avait  élu  pour  archevêque  sou  prévôt  WaL- 
thard.  Cet  acte  d'autorité  dans  un  prince  aussi  religieux  que 
Henri  II,  n'était  point  inspiré  par  des  motifs  humains.  Celait 
saint  Wnlfgand,  évèque  de  Ratisbonne,  <iui  lui  avait  recom- 
mandé Taganus  comme  nn  homme  doué  de  toutes  les  qualîlé* 
convenables  à  l'épiscopat.  Henri  le  combla  do  ses  faveurs.  £n 
lOoS,  il  lui  lit  donation  de  îa  ville  d'Arnebourg.  En  1012,  k 
ta  demande ,  il  confirma  toutes  les  chartes  et  tous  les  privilèges 
accordés  à  l'église  de  Magdebourg  ,  et  à  nette  grâce ,  il  ajouta 
le  don  de   la  ville  de  Frose  et  de  ses  dépendances.   Mais  Ta- 

Êinns  mourut  le  g  juin  de  la  mâme  année  à  Rolhenbonrg  sut* 
I  Sdâle  )  d'eà  soa  corps  fut  rapporté  dans  sa  cathédrak. 


anUKVOLOGIE   RISTOBIQCS 

W.\LTilARD. 

1013.  %VALTaAKD,  mie  les  dunoiiKs  a^icnl  voulu  subs- 
lilan"  i  Ciseler,  fut  élu  de  Douveau ,  le  iS  juin  1012,  pour  soc- 
cétkr  à  Ta^nos.  Sa  jouUsaoce  fut  tranquille,  inai^  trè»<ourle; 
car  s^irtant  readu  à  la  diète  de  Tribur,  tenne  le  34  juillet  sai- 
,  yant ,  il  J  li>inba  malade  et  alla  moarir  ,  le  la  ou  le  19  amlt 
de  la  même  année ,  i  GieLicbenstein. 


G£RON. 

lois.  GÉno^i ,   chapelain  de  la  cour  impériale,  et  fils  de 
Dedon  ,   seigneur  de  Woodes^*'ège  ,  fut  préféré  pour  le  siège 
de  Magik-bourg  ,    par  l'empereur,    à  Tbi«"rri ,   comte   «l'Are, 
que  le  cbapiire  avait  élu  le  1 1  novembre.    Mais  celui-ci  fut  en- 
suite dédommage  par  l'évéché  île  Munster,  que  Henri  il  lui 
procura,   Géron  accompagna ,    l'an  ioi5  ,   ce  prince  dans  son 
expédition  contre  Bulesias,  duc  lie  Pologne.  Alais  avant  donné 
.fians  une  embuscade,  il  y  perdit  plusieurs  milliers  des  soldats 
I /qu'il  avait  à  sa  suite,  et  eut  peine  lui-même  à  se  sauver  après 
avoir  été  blessé.  Ce  revers  ne  IVmpécha  pas  de  marcher  de 
I nouveau,  l'année  suivante,  avec  Peropereur  contre  les  Polo- 
|[nais;    mai»  la  valeur  avec  laquelle  ils  se  défendirent,    obligea 
|lleori  de  leur  faire  des  propositions  de  paix  ,  dont  le  prélat  fut 
.chargé.  Il  ne  put  cependant  les  faire  accepter  que  Tannée  sui- 
L;vanlc.    Géron  tenait  alors  dans  les  liens  df  l'exconimunicalion 
[Bernard,  comte  de  Ballenstadt,  pour  «Io,s  torts  considérables 
r^u'il  avait  faits  à  son  église.  Pour  le  délier,  il  l'obligea  de  ré- 
rj)arcr  le  mal  qu'il  avait  cause.   La  ville  de  Magdebourg  n'était 
[.pas  encore  entièrement  fermée  de  murs  ;     Gerou  acheva  cet 
tuMvrage  l'an  1022.  Il  mourut,  Tannée  suixante,  le  26  octobre, 
à  Faderotle,  avec  la  réputation  d'un  prélat  vertueux  et  éclairé. 
Sun  corps  fut  rapporté  dans  son  église. 

HUMFRIDE. 

1023.   llt;MTRlDE,  d'abord  moine,  ensuite  prévôt  de  Téglise 
de  Wurtzbourg,  et  chapelain  de  la  cour  impériale  ,   fut  choisi 

Ear  Tempireur  Henri  U  pour  remplir  le  siège  vacant  de  Magde> 
ourg.  Son  prédécesseur  avait  eu  des  démêlés  qui  n'étaient  pas 
encore    tPirainés   avec   Tévêque    d'Haï ber.sladt  ,    louchant    les 
'limites  de  leurs  diocèses.  Ce  ne  fut  qu'après  l'an  io38,  <ju'Uum- 
1  fride  s'accommoda  avec  Tevéque  d'HamersIadl ,    en  lui  cédant 
vingt-deux  paroisses  avec  leurs  dîmes,   U  mourut  en   loSi  | 


DES   AllCHEVÉQUES  λE   MAGDEBOtIRG,  44^ 

après  avoir  fait  confirmer  l<'s  privilèges  de  son  église  par  les 
empereurs  Conrad  II  et  Henri  111. 

ENGELHARD. 

io5i.  Engelhard,  tiré  d'un  monastère  de  Wurtzbourg ,' 
pour  être  fait  prévôt  de  Goslar,  cliapclain  ensuite  de  l'empe- 
reur, fut  substitué,  l'an  io5i  ,  à  rarclievéquc  Huinfride  ,  avec 
l'agrément  du  pape  Léon  IX ,  dont  il  reçut  la  même  année  le 
pallïiim.  M.  Pauli  le  fait  encore  assister  celte  année  au  concile 
de  Mayence  ,  eu  le  mariage  di's  prâtres,  dil-il  ,  lut  condamne. 
Mais  il  n'y  eut  point  de  concile  à  Mayence  en  io5i  ,  et  c'est 
apparemment  de  celui  qui  s'y  tint  en  loig  (jue  M.  Pauli  veut] 
parler ,  et  al«rs  Engelhard  n'y  put  assister  qu'en  qualité  daj 
prcUre,  Ce  prélat  mourut  le  3i  août  iob3. 

WERNER,  ou  WEZELIN. 

io63.  Werneh,   ouWezelin,    chapelain   de  l'empereiiM 
Henri  IV,  fut  placé  sur  le  siège  de  Magdebourg  après  la  morlj 
d'tngelharJ ,  par   une  élection  forcée  des  chanoines.    L'était 
Frédéric  de  Landsberg,  qu'ils  avaient  d'abord  élu.  Mais  Annon^ 
archevêque    de  Cologne  ,    rpii   avait  alors   tout  pouvoir  daiii 
l'i-mpire ,   les  obligea  de  revenir  sur  leurs  pas,  et  de  donnei^i 
leurs  voix  à  Werner  ,  qui  était  son  frère.    L'empereur  n'acquitj 
pas   un   partisan   fidèle    et   conslant    dans  ce  nouveau    choix<i 
Werner  enira,   l'an  loyS,  dans  la  conlédéralion  des  prince^l 
saxons  contre  Henri ,  qui  le  fit  prisonnier  en  loyâ  ,  et  le  reniiM 
presque  aussitôt  en   liberté.  Cette  grSce  ne  le  rendit  pas  plul 
soumis.    Vzn  1077,  i!  concourut  au  couronnement  de  l'anli- 
césar  Rodolfe.  L'année  suivante,  à  la  balaille  livrée,  le  7  août, 
aux  Saxons  par  l'empereur,    il  fut  des  premiers  à  fuir;   mais 
ayant  été  pris  dans  une  ftnèt  par  des  soldais  impériaux,  il  fut 
massacré  ou  peut-èlrc  perdu. 

HARD'VVIG. 

1078.  HAftDwiG  ,  prévôt  des  églises  de  Mayence  et  de" 
Goslar ,  fut  pbcé  par  le  mèroc  Undolfe  ,  l'an  toyS,  sur  le 
siège  vacant  de  Magilebourg,  dont  il  ne  prit  néanmoins  posses- 
sion qu'au  mois  d'août  de  l'année  suivante.  Attaché  par  re- 
connaissance à  son  promoteur,  il  adhéra  parcilK-mcnt  à  l'anti- 
césar  Hcrman  qui  lui  succéda-    Le  parti   de   Henri    IV  ayant) 

Prévalu  ,  Sîgewin  ,  arclicv»îquc  de  Cologne  ,  déposa,  l'an  io8S^ 
archevêque  de  Magdcbourg  comme  un  intrus,  et  l'empcreuc^ 


'ii(^  OIBOwntOCïl».  HtSTOSTQtJB 

lui  substitua  Hanl^vig ,  a1>L>é  d'IIiiscliftlil.  Le  premier  Hardwig^ 
ir.Hïraint ,  l'armée  suivante  ,  après  la  bataille  de  Wurlzbourg, 
où  il  se  trouva,  de  firendre  la  fuite,  se  relira  en  Daiiemarck. 
Mais  las  do  crt  exil,  il  vint  s'humilier  devant  l'empereur,  qui 
le  rétablit  dans  sa  dignité,  l'an  io8g  ,  sous  la  promesse  qu'il 
lit  de  travailler  avpr.  z.èleà  ramener  les  rebelles  à  son  obéissance. 
J/empereur,  pour  l'allaclîtr  encorde  plus  étroitement  à  ses  in- 
térêts, voulut  qu'il  lit  à  Cologne  la  cérémonie  da  couroimc- 
nienl  do  l'impératrice  ,  son  épouse.  Mais  ces  faveurs  tic  purent 
triompiiei  do  l'aversion  spcrèle  que  le  prélat  avait  pour  sa  per- 
sonne, H  V  persista  jusqu'à^  sa  mort,  arrivée  subitement  k 
Kadderode,  le  17  juin  de  l'an  i  loa.  On  le  dépeint  comme  un 
homme  peu  éclaire,  qui,  par  son  inquiétude  fanatique,  causa 
de  grands  dommages  à  son  église.  (Pauli ,  p.  2,65,') 

HENRI. 

1102.  Henri,  comte  d'Aslau  et  non  de  Dassel  ,  issu 
tomtes  de  Winzenbourg,  chanoine  dHildesheim  et  de  Parler»- 
horn,  nomnjé,  l'an  1084,  évéquo  de  cette  dernière  église  par 
l'anlicésar  Hcrmaa,  et  chassé,   peu  de  teins  après,  par  l'em— 

1»ereur  Henri  IV,  fut  ék've.snr  le  sii^ge  de  MagJebourq,  après 
a  mort  d'Hardwig,  auprès  duquel  il  s'était  réfugie.  L'empe- 
reur n'ayant  point  voulu  \i-  c'ionnaîlré,  il  resta  dans  un  état 
incertain  jusqu'à  la  déiiosilioii  de  ce  prince,  après  laquelle 
Henri  V,  son  (ils,  se  déclaia  pour  ce  prélat  ,  et  le  Gt  vicrer 
|>ar  Kuthard  ,  archcv^(|ue  de  Nlayeiicc.  Envoyé  de  la  diète  , 
tenue,  l'an  1  lofî,  en  celle  ville,  au  pape  Pascal,  il  fui  arrêté 
sur  la  route  par  un  offirier  de  Henri  IV.  Sa  mort,  arrivée  le 
i5  avril  1 107,  suivit  d'assez,  pK's  son  élargissement.  C'est  tout 
ce  que  nous  apprennent  de  lui  les  anciens  monuments. 

ADELGOTE. 

T107.  Adelgote  ,  fils  de  Werncr,  comte  de  Vellheim  , 
prévôt  d'Iialberstadt  ,  dfvinl  le  successeur  de  l'archevêque 
Henri  par  l'élerlion  du  rb.ipitre  ,  (|ue  Tempereur  ralitia.  Les 
Venédes  ayant  f.iit  irruption,  l'an  iiio.  dans  la  haute  Saxe, 
Adelgote  se  joignit  aux  éierpies,  ses  voisins  ,  pour  repousser 
ses  ennemis.  Mais  ces  prélats,  en  lui  arrordant  leur  secours, 
l'obligèrent  dans  la  coidcJération  foraiée  p;ir  les  Saxons  contre 
l'empereur.  Ce  prince,  pour  se  venger  d'Adelgotc,  prononça 
contre  lui  une  sentence  de  déposition,  qui  n'eut  point  d'efTel. 
J-e  prélat ,  par  représailles,  excommunia,  l'an  11 15,  l'em- 
pereur à  cause  de   ses  démêlés  avec    le  pape.    Quelques -una 


vis   ARCHBVÉQCtS   DE  WAGDEBOURn;  447 

placent  la  mort  J'Aili'lgute  au  i8  janvier  1 1 18.   Mais  piiisf|tri(, 
assista,    l'an  ickj,   au  concile  dn  (ologne ,    cVst  une  cunsù-^] 
qutiiice  tjii'il  dut  vivre  jusqu'en  1120.  Il  avait  fondé,  l'an  m  16, 
l'abbaye  des  ciianoincs  réguliers,  près  de  Jlalle,  où  son  corps 
fut  inhumé.   On  loue ,  dit  M.  Pauti ,  sa  piété  ,  sa  cliarité  el  sa 
libéralité  envers  les  égliacs. 

ROTGER. 

H20.  RoTCER  ,  chanoine  de  Magdibonrs; ,  fils  d'un  père 
de  même  nom  ,  comte  de  Veltheim,  fut  élu  par  son  chapitri! 
pour  succéder  à  l'arclicvêque  Adelgole  ,  dont  il  était  parent. 
Il  encourut  la  disgrâce  de  l'empereur,  pour  avoir  promis  au 
pape,  avec  serment  ,   Je  u*adher*r  ni  à  ce  prince,   ni  à  l'anli- 

Fape  Rourdin.  Mais  l'an  1122»  il  trouva  sa  paix  dios  celle  <'|uq 
empereur  fit  avec  le  pontife  romain.  Une  fièvre  lente  le  fit 
descendre  au  tombeau  vers  la  fin  de  l'an  i  laS. 

NORBERT. 

iia6.  NoRBEBT,  né  à  Xanten  ,  au  pays  de  Clèves ,  fonda—' 
leur,  en  1120,  de  l'ordre  des  Chanoines  réguliers  de  Pré- 
montré, fut  nommé,  l'an  iiaS,  par  l'empereur  l.olhaire,  i 
l'archevêché  du  Magdebourg.  Celle  nomination  avait  été  pré- 
cédée de  (rois  élections  irréguliéres ,  dans  Tune  dcsquellr» 
Arnold,  l'un  des  élus,  devint  l'objet  d'une  sédilion  011  il 
péril.  Nnrtbert  a-riva  nu-pieds  à  Magdebourg  ,  et  fut  sacré 
par  UJon  ,  évètjue  de  Zeilz.  Le  clerfjjé,  tju'il  entreprit  de 
réformer ,  souleva  le  peuple  contre  ce  prélat ,  qui  ,  pour  se 
soustraire  à  la  mort,  fut  obligé  de  se  sauver  dans  la  lour  de 
son  église.  Les  embûches  que  l'on  cnnlinujit  de  lui  tendre, 
le  déterminèrent  à  se  relirpr  à  Halle.  Mais  son  élnignement 
causa  bientrîl  des  regrets  à  ses  diocésains.  Sollicité,  pressé  par 
eux,  de  revenir,  il  rentra  dans  Magdebourg.  aux  acclamations 
du  peuple.  L'an  1121J,  il  cliangea  la  collégiale  de  Notre-Dame 
à  MagJrbonrg  en  abbaye  de  Prémontrés.  LVraperenr  Lothairc, 
en  iiis,  voulut  que  Norlbert  l'accompagnât  dans  l'expédilioii 
'ju'll  fit  en  Ifalie  pour  mettre  le  pape  Innocent  11,  chassé  p.ir 
1  antipape  Pierre  de  Léon  ,  en  posses.sion  de  l'église  de  La- 
train.  Au  relour  de  celle  entreprise  ,  qui  fui  heureus*',  Norbeit 
tomba  dans  ime  maladie  de  langueur  qu*  l'enleva,  après  quatre 
mois  de  souffrances,  le  G  juin  1 134.  Ses  vertus  éminentes  lui 
ont  mérité  une  place  dans  le  calendrier  des  saints. 

CONRAD. 

it34.  Co»&AD,  fils  de  Geblurd,  comte  de  Querfurt,  cha- 


44^        .  CBROKOLOGIE  HISTORIQUE  

noine  de  MagJcbourg  el  Je  Goslar  fut  donné ,  par  une  ëléctîoT 
«nanime,  pour  successeur  à  saint  Norbert,  dans  le  siège  d< 
Magdebourg.  L'empereur,  auquel  il  se  rendit  agr^'able,  Tétant 
venu  voir  en  iiSG,  l'exempta  du  dioil  de  douane  par  nn  pri- 
vilège qui  devint  commun  aux  arclievêuncs  de  Magdebourg 
qui  suivirent.  Henri,  burgrave  de  Magdebourg,  étant  n>ort 
vers  ce  lenis,  Conrad  donna  cet  oflice,  en  titre  de  bef,  à  Bur- 
chard ,  son  frère,  dont  les  descendants  l'ont  tenu  long-lcnis. 
Ce  prélat  accompagna,  l'an  ii3y,  l'empereur  Lothaire  dans  sa 
seconde  expédition  d'Italie.  Après  la  mori  de  ce  prince,  il  se 
déclara  pour  la  maison  des  Welphes,  ou  Guelfes,  contre  celle 
de  Hobenstauflcii,  et  rendit  à  la  première  de  grands  services.  Sa 
mort  arriva  le  la  mai  de  l'an  1142,  pendant  que  les  démêlés 
de  ces  deux  maisons  duraient  ejjcore.  {l'oyez  Aiberl  l'Ours, 
margrave  de  Brandebourg.') 

FKÉDERIC. 

1142.  FnÉDÉnic,  fils,  à  ce  que  prétendent  plusieurs,  sans  le 
prouver ,  de  Thierri ,  comte  de  Wetlin  ,  fut  éJu  pour  succéder 
à  rarchevêque  Conrad.  La  paix  s'étaol  faite  quelque  tems  après 
entre  les  maisons  des  Guelfes  et  de  Hohenslauffen,  l'empereur 
Conrad  ratifia  Tlileclion  de  r'réderic,  et  le  pape  lui  envoya  le 
jiaiUum.  Frédéric  ,  l'an  n^?  »  fil  alliance  avec  les  Polonais,  et 
marclia  en  personne  avec  les  croisés  contre  les  Venèdes  situés 
au-delà  de  TLlbe.  Ce  prélat  termina  ses  jours  au  commen- 
cement de  l'an   i  rSa. 

^Y1CHMAN. 


iiSa.  WicïlMAN,  évêque  de  Zeîlz  depuis  1 148,  fut  nommé, 
l'an  ii52,  à  rarcliev<?flié  vacant  de  Magdebourg,  par  l'empe- 
reur Frédéric  I,  pour  terminer  la  discorde  qui  .sVtail  élevée 
entre  les  capitulants  ,  dont  les  uns  portaient  le  prévôt  Gérard  , 
les  autres,  le  doyen  Hazzon.  Mais  le  pape  Eugène  111 ,  regar- 
dant ,  comme  une  entreprise  faite  sur  ses  droits,  le  procédé  de 
l'empereur,  soutint  l'élection  de  Gérard,  et  prétendit,  mais 
en  vain  ,  qu'elle  prévalût.  De  là  le  refus  qu'il  fit  du  pallium  â 
"VVichraan ,  qui  ne  le  reçut  que  de  son  successeur.  Ce  prélat  , 
qu'on  accuse  d'avoir  acquis  sa  place  à  prix  d'argent  ,  était  ori- 
ginaire de  -""cebourg  ,  au  comté  de  Mansfcld ,  fils  dc  Gcron» 
comte  en  Bavière,  et  de  Malhilde,  lille  d'Oiton  ,  comte  dc 
Nordhcim.  Après  avoir  suivi  la  profession  des  armes  dans  S3 
jeunesse,  il  était  entré  dans  le  clergé,  sans  se  dépouiller  en- 
li^rcmcnt  de  ses  inclinations  martiales.  Il  les  mit  en  action, 
l'au  1157,  par  la  prise  dc  Brandebourg,   qu'il  culeva  aux 


DES   ARCHEVÎQIÎES   DE   MACDEBOURG.  443 

"VcnèJes.  Allaché  constamment  à  l'empereur  Frédéric ,  ii  eut 
part,  en  jiGo,  à  iV'leclion  de  l'anlipape  Victor,  et  aJlnTa 
ilepuisà  Paschal  III,  qui  lui  fut  subslltué  l'an  1164.  Etant  parti, 
cette  même  année,  pour  la  Palfstine,  il  tomba  entre  hs  mains 
des  Sarrasins.  De  retour  à  ]Magdc'l>oi)rg,  après  sa  fleliwranc*' ,  il 
s^allia  aux  enncnîis  de  Henri  le  Lian^  duc  de  Bavière  et  de  Saxe, 
avec  lequel  il  fut  en  étal  de  guerre  justpiVn  11C8,  époque  du 
retour  de  Frédéric  d'Ilalie  en  Allemagne.  Leur  réconciliation, 
qui  se  fit  alors,  fut  telle,  ipje  Henri ,  partant  pour  la  Tcrre- 
Saînle  ,  en  1171  ,  commit  à  Wicbmaii  la  garde  de  ses  états. 
Ce  prélat  accom[)afçna  l'empereur  au-del^  des  Jiionts  et  fut  un 
des  médiateurs  de  sa  paix  avec  le  saint  siège  ,  après  s'être  fait 
lui-même  absoudre  par  le  pape,  pour  avoir  suivi  le  parti  de 
ce  prince.  La  race  des  comtes  de  Sommcischcnbourg  s'étant 
éteinte  en  1 17g,  Wichman  acheta  ce  comté  d'Adi'laule  ,  abbessc 
de  Quedlimbonrg,  sœur  du  dernier  comte.  Le  fut  l'ociavlon 
d'une  nouvelle  rupture  entre  lui  et  le  duc  Henri.  Le  prélat 
étant  entré  dans  la  grande  confédération  formée  contre  ce 
prince,  s'empara  sur  lui,  en  1181,  du  château  de  Ilaldens- 
leben  ,  qn'il  til  raser  et  dont  il  réunit  le  territoire  à  son  église. 
Il  mourut,  Tan  nç^2  ,  dans  son  châtean  de  Couze  ,  près  de 
Chnren  ,  avec  la  réputation  d'un  prélat  lialide  dans  les  affaires 
politiques,  ferme  dans  ses  projels  et  magnifique  dans  sa  dé- 
pense. Son  gf»u\'ern.'mei!t  .ijuuta  un  degré  considérable  de 
riuissancc  au  siège  de  Mngdebourg.  L'année  qui  .suivit  sa  mort , 
'empereur,  en  mémoire  <les  services  qu'il  avait  reçus  de  lui, 
enrichit  son  église  de  plusieurs  territoires  dont  il  avait  dé- 
pouillé le  duc  ilenri  ic  Lion.   (  Pauli  ;  pag.  2^1.  ) 

LUDOI.PHE. 

iigi.  LuDOLPiiE,  ne  d'un  paysan  de  KroppensleJ,  dans 
révt^hé  d'Hrdbcrstadt ,  élevé  dans  l'école  de  Paris,  où  il  fut 
reçu  docteur,  !>oramé  à  son  retour  en  Allemagne,  par  r.irche- 
véque  Wiclunan  ,  écoliitre,  puis  do)iTn  de  l'église  de  Magde- 
bourg  ,  devint  enfin  le  successeur  de  ce  prélat,  à  l'exemple 
duquel  il  procura  Je  grands  avantages  à  son  église.  Les  mar- 
graves de  Brandebourg,  auxquels,  il  se  rendit  agréable,  lui 
donnèrent,  en  nç)6,  une  grantle  partie  de  la  viedle  Marche, 
pour  la  tenir  d'eux  en  fief.  Après  la  mort  de  l'empereur 
Henri  VI ,  il  prit  le  parti  le  Philippe  de  Suabe  contre  (Jllon,' 
son  compétiteur  à  l'empire  ;  et,  ayant  joint  ses  troupes  à  celles 
ju  premier,  il  Gt  le  dég3t  sur  les  terres  du  second,  qui, 
bientôt  api  es,  lui  rendit  ia  pareille.  J,e  pape  Innocem  lli 
alors  déclaré  pour  Ûltonj  sut  mauvais  gré  â  Ludolphe  d^ 
XVI.  57 


4 
4 


45o  cnnOKOLOGIK  rilSTORIQUÉ 

n'êlre  pas  entré  dans  ses  vues.  Mais  le  prélat  fil  la  paix  avec  le 
pontife  avant  sa  mort ,  arrivée  le  i6  avril  i:io5.  Il  êiail  si  replet, 
fjue  sa  grtisseuv  Toblii^ea  traller  toujours  en  voilure  coiilrc 
1  usage  <Ju  tems.  (Pauli,  pag.  2^2.) 

ALBERT  II 

l3o5.  Albert  II,  comte  de  Hallermonde ,  entre  Hanovre 
et  HamPlen  ,  prévôt  du  chapitre  de  Ma}><l<l)ourg ,  en  Cul  élu 
pour  arclicvL»que  par  l'évêque  d'IIal[)ersladl ,  et  trois  autres 
cooipromissaires ,  nommés  pour  déparlagei-  entre  un  grjuj 
nombre  de  prétendants  qui  avaient  chacun  des  voix.  Ce  ne  lut 
qu'au  bout  d'un  an,  qu'étant  allé  à  Rome,  il  fut  corifirmé  par 
le  pape ,  qui  le  sacra  et  l'éleVa  au  cardinalaf.  Enga{»é  dans  le 
parti  du  roi ,  Philippe  de  Sualje,  il  réconcilia  ce  prince  avec 
Innocent  111,  el  Fliilippe  étant  mort  en  i2'p8,  il  fil  sa  paix 
avec  Ollon  IV,  tjuil  accompagna,  l'an  i20f)  ,  à  Rome,  du  il 
fiil  couronné.  Mais  la  bonne  intelligence  ne  régna  pas  long— 
tems  entre  eux.  Dès  l'année  suivante  ,  en  qualité  de  Icg.ii  du 
saint  siège,  en  Allemagne  ,  Albert  promidgiia  la  sentence  de 
déposition,  prononcée  pari.-'  pape  ciuilre  Oiton,  i-i  l'an  laia, 
à  la  di6le  de  Mayence,  il  concourut  à  l'élection  de  Frédéric  11. 
Ces  démarches  ait ir^rpirt  les  armis  d'Olton  dans  le  diocèse  de 
Magdebnurg  ,  où  11  fil  le  dégfll  dans  les  années  1212  et  131.5. 

Deux  fois  le  nréljt  fut  fait  prisonnier  dans  le  cours  de  rej 
hostilités  ,  el  deux  fois  proinptemenl  délivré  par  la  valeur  de 
ses  troupes  qui  forcèrent  les  places  où  11  était  renfermé,  l/au 
121(3,  il  soumit  à  sa  juridiction  iiièlropuliiaiiic  Tevèclie  de 
Camin.     L'archevêque     .\lbert    n'eut    proprement    de     repos 

3u'après  la  mort  d'Utlon  ,  arrivée  l'an  laiH.  L'empereur  Fré-l 
éric  ,  parlant ,  en  1223  ,  pour  l'Italie,    le  nomma  son  vicaire 
en  Saxe,el  Tannée  suivante,  il  voulut  l'avoir  en  sa  compagnie 

ftour  répéter  rc  vovnge.  Il  assista  ,  l'an  122.S,  à  la  dièlo  ii'Aix.«J 
a-  Chapelle  ,    où    1  on  résolut   une   nouvelle   croisade  pour  la| 
Terre-Salnle;   mais  il  eut  la  prudence  de  ne  pas  s'enirtier  dnni 
cette  expédition.    L'an    tsaj,   il  s'éleva  une   guerre  entre   Irf 
prélat  et  les  margraves  de  Orandebourg,    Ollon  et  Jean,  au 
sujet  du  cViâteau  de  Walheck ,   qui»  ceux-ci  avaient  fait  cot(S-< 
Iruiro.  Mais  rengagement  qu'ils  prirent  de  le  faire  ra^er ,  intl^ 
fin  ik  la  querelle.  L'aimée  de  la  mort  d'Albert  u'r&t  point  cer. 
raine.    Quelques  écrivains   placent  en    la'i^  cet    évctiemcnt  ; 
d'antlros  le  reculent  en  laSa  ,  après  quoi  Ton  aperçoit  plus  do 
traces  de  son  cxisletice.  Quoi  qu'd  en  soit,  ce  prélat  emporta  » 
dans  le  lomljeau  ,   la  réputation   de  l'un  des  plus  imporl^ntl 
[>Lisunnagcs  de  sou  icuis.  Il  avait  coiuaiencé^  Fau  i2uj,  siii\uil 


DÏS  IBCIIEviQurj  DE  MAGDEEOUBG.  45» 

M.  P.inîi,  ou  1211,  selon  M.  Giiscliirtg,  à  reconstruire  son  église 
falhôJrale  ,  ')ii'«in  inrrjidie  avait  consumée.  C'est  la  nWïuie 
qu'on  voit  aujourd'hui  ,  el  tlonl  le  ()atroii  ust  sé'iat  Maurice. 

BURCrLVPiD  (1.) 

RunciiATiD  (I),  clianoine  de  MagdoLiourg  et  prévôt  J*Hil- 
jRshcijii ,  fui  lilii  pour  successeur  <le  rarchevî'.qiie  Alberl^  dont 
il  était  parent.  Son  eplscopnL  fut  court  ;  s'élaul  mis  etj  routç 
pour  .lérusalein ,  il  mourut  à  Constanl:inonle ,  au  mois  cravril 
1235.  . 

WiLLEBRAND. 

I23G.  WiLLEBTiAND  ,  frère  d'Albert  II ,  et  prévol  Je  la  col- 
légi;ile  de  S.iini-Nifolas ,  se  rencontre,  au  mois  de  mars  laSG, 
avec,  le  titre  d'élu  de  MagJcbourg.  L'an  laSg,  s'étani  joint  aux 
margraves  de  Urandcbourg,  il  lit  avec  eux  la  concjuêle  de  Lébus 
sur  l'Oder.  Mais  bienlôl  après  ,  il  eut  avec  eux  une  guerre ,  qui 
ne  finit  qu'en  i244'  tle  preial  f}nitses  jours  en  12S2. 

RODOLPHE  DE  DINGELSTADT. 

laSa.  RuDOLriiE  DE  D1N6ELSTADT,  succM&eur  de  Wille- 
^rand ,  paraît  avoir  reçu  du  pspc  ,  .'i  Aome,  l'archevt'ché 
de  Magdebourg.  Les  margraves  ilc  lirandebourg  ayant  acr}nis, 
'  l'an  1254,  de  f.ndolphc  11,  évoque  d'Haiberstadt ,  la  villç 
d'AscliersIeiien  sur  l'Line ,  avec  la  censé  de  5éelcben,  le 
chapitre  d'ilalberstadl ,  contre  le  gré  duijyel  celle  acciuisiiinn 
s'était  faite,  vendit,  en  »a57  ,  les  mêmes  objets  à  l'arcnevêque 
de  Magdebonrg:  ce  qui  ayant  été  ratifié  par  le  pape,  les  mar- 
gra^es  luieul  obligés  d'entrer  en  accommodement  avec  l'arehe- 
réque.  Ce  prélat  mourut  subitement  à  lablc^  le  ay  avril  12G0. 

RUPERT. 

i.".Gn.  RupERT,  fds  de  Burcbard  H,  ou  d'IIerman  I,  comte 
de  Mansfeld  et  seigneur  de  Qucrfurt ,.  doyen  de  Magdebourg^ 
élu  arclievrquc  de  la  mt'me  église  en  i:iGo  ,  se  rendit  ,  l'anfiée 
suivante,  à  Home,  pour  y  faire  sacrer  et  recevoir  \c  pailiuin.  A 
son  retour,  il  pilla  les  Juifs  de  son  diocèse,  et  les  taxa  à  cent 
Hiilie  marcs  d'argent  pour  le  remboursemt'nl  des  frais  de  son 
voyage.  Le  magistrat  de  Halle  ayant  pris  la  déiense  de  ces  mal- 
heureux, le  [uelal  virit  assiéger  la  ville;  et  rayanl  prise,  il  la 
punit  par  nne  (orte  amende.  Il  eut  ensuite  d  autres  rnniesta- 
tious  Âvec  elle  pour  ks  saliacs  el  les  fbrtiUcaltuus  du  cbàteau^iie 


%r<2.  r.?inoNor.OGiE  historiqcr 

Giebichenstcln-  Par  l'accommodemprit  qui  fui  fjil  en  i263,  il 
fut  convenu  qu'il  ii'élevcrail  point  de  lorlercsse  à  un  mille  anx^ 
environs  de  Halle.  Il  lint  à  Magdebourg,  en  1266,  un  synode, 
dont  Lunig  a  publié  les  actes,  cl  mourut  à  la  fin  de  la  m<lme 
année. 

CONRAD. 

1366.  Conrad,  baron  de  Sternberg  en  Westplialie,  cha- 
noine et  chancelier  de  MngJebourg,  succéda,  le  i6  décembre 
ia66,  à  Hupert.  Le  burgraviat  de  MjgJcbourg,  possédé  par  la 
maison  de  Saxe,  lui  parut  une  usurpation  qu'il  entreprit  de  ré- 
primer. Par  coiivcnlion  faite,  le  i5  septembre  l2t>9,  avec  Jeaa 
et  Albert ,  dvics,  le  premier  de  la  basse  ,  le  second  de  la  haute 
Saxe ,  il  les  obligea  dacheler  de  lui  celle  dignité,  et  d'en  rece- 
voir de  ses  mains  Tinvesliture,  comme  d'un  fief  de  son  église» 
Il  régla,  l'an  «276,  avec  les  margraves  de  Brandebourg,  le 
limites  de  sa  dépendance  du  côté  de  la  Havel.  Sa  mort  arriva] 
Tan  1278. 

GUiNTIlER  (I.) 

1278.  Gunter  (I),  comte  de  Schwalenberg ,  fut  élevé  sur 
le  siège  île  Magdebourg  par  une  éleciion  canonique,  après  qu'à 
force  d'argent  on  eut  obtenu  le  désistement  de  deux  conlen- 
dants,  le  prévôt  Eric  de  Brandebourg,  et  Bnsson  tic  <^uorfiirt, 
entre  lesquels  le  chaptlre  avait  partagé  ses  voix.  Mais  Im  frères 
d'Eric  étant  revenus  contre  la  ccssinn  qu'il  avait  faite,  s'alliè- 
rent, aux  ducs  Albert  de  Saxe,  et  Albert  <]e  Bruns%vick,  ainsi 
3u'à  plusieurs  comtes,  avec  lesquels  il  s'empara  du  château 
'Ackcn.  Gunther,  secouru  parOtton,  comte  d'Anhalt,  recou- 
vra la  place  le  i5  janvier  127g,  et  fit  même  prisonnier  Ot— 
ton  IV,  margrave  de  Brandebourg,  nue  sa  (emme  racheta  ensuite 
pour  quatre  mille  marcs  d'argent.  Cependant  Guother ,  malgic 
cet  avantage,  prit  le  parti  d'abdiquer  ,  et  de  retourner  dans  sou 
comté  de  Schwalenberg. 


4 


BERNARD. 


layp.  Bernard,  doyen  de  Magdebourg,  et  comte  de^Voclplle, 
fut  donné  pour  successeur  à  l'archevêque  Gunther,  par  le  plus 
grand  nombre  dos  capitulants.  Mais  Eric  de  Brandebourg  avait 
toujours  pour  lui  un  parli ,  que  ses  frères  animaient  et  travail- 
laient i  renforcer-  Bernard  eut  pouf  lui  l'archevêque  de  Brème  , 
l'évCque  d'Hildrslieim,  Albert  de  Brandebourg  de  la  ligne  ca- 
dette, cl  Ollon  ,  comte  d'Anhalt.  On  en  vint  aux  armes,  el  U 
guerre  se  fit  avec  un  succès  prcsi^ue  égal.  L'évûcj^ue 


A 


DES  ARCHEViQCES  DE  MAGDEBOVnG. 

Lourget  le  «omle  de  Qiierfurt  s'àtant  rendus  médiateurs,  on  fit 
un  traité  de.  paix,  après  quoi  Bernard  ^lisparait  dans,  l'histoire, 
soit  qiit;  sa  nirtrl  ait  suivi  de  près  ce  Iraiié,  soit  qu'il  ail  jug»*  à 
propos  de  rrnoncer  à  son  élection  que  le  pape  n'avail  pas  voulu 
confirmer.  Quoi  qu'il  en  soil ,  l'arcbevéché  resta  vacant  jusqu'eii 


1^66. 


i  qu  ; 

ERIC  DE  BRANDEBOURG. 


ia83,  Eaïc  de  Bn\NDEBOunG,  s'élatit  nais  pour  la  troisième 
fois  sur  les  rangs  pour  rarchevpché  de  Magduboitrg,  oixini  pour 
lors  la  pluralité  des  voix  parmi  lescapitulanis;  mais  il  n'i.'ut  pas 
celle  des  sulfrages  du  peuple,  qui  ne  pouvait  oublier  les  dégâts 
que  sa  iriaisoii  lui  avait  fait  essuyer.  EfTcayé  des  murmures  qui 
relenlisSp'iie.iil  à  ses  oreilles,  i!  alla  consuiler  le  margrave  Ot- 
ton  IV,  dont  l'avis  fui  qu'il  fallair  gaguer  les  esprits  par  la  dou- 
ceur. Ce  parti  réussit;  et  les  esprits  sélaut  calmés,  Eric  prit 
successivetucnl  possession  des  terres  de  l'archevêché.  11  eut  ce- 
pendant querelle ,  en  laM.j,  avec  quelques-uns  de  ses  vassaux, 
surtout  avec  i:eux  tle  Roeder.  Ayant  entrepris  alors,  sans  succès, 
le  siéga  de  ISeugalterslcben  ,  il  demeura  quelque  leins  en  repos, 
el  tint,  l'année  suivante ,  à  Magdebourg  un  synode,  dont  ses 
sudragantâ  ptorairent  d'observer  les  statuts. L'an  laijo,  après  la 
mort  d'Otton  de  Bren,  il  se  mit  en  possession  de  la  ville  de 
Waltin,  dont  re  comte  avait  fait  donation,  l'an  iï.<S8,  à  son 
église.  Ay.mt  été  fal»  prisonnier,  en  1291,  au  siège  d'Herlins- 
.berg ,  011  il  avait  accompagné  ses  [larents,  sa  rançon  ,  au  refus  du 
rhapilri'  ci  des  états  du  pays,  tut  payée  par  les  bourgeois  de 
Magdebourg.  Ce  fut  avec  le  secours  de  ces  mêmes  bourgeois 
qu'il  acheta  d'Albert  de  Saxe,  en  12941  le  burgravHat  et  la  pre- 
ture  de  Jlagdebourg,  mais  sous  la  coudilion  qu'ils  seraient  exer- 
cés par  ceux  que  la  ville  nommerait  indépendamment  du  prélat. 
La  mon  d'Jiric  suivit  de  près  celle  acquisition.  Une  maladie 
l'empoi  la  i'an  layS. 

BURCHARD  (IL) 

isq5.  BuncHAnn  (li),  fds  puîné  de  Sigefroi ,  comte  de  Blan- 
kenbourg,  chanoine  de  Magdebourg  et  d'Halbeistadl,  devint  le 
successeur  de  l'arclievèque  Er'ic  par  ur>e  élection  une  le  pape 
Boniface  Ylll  confirma.  Ce  pontife,  l'an  «ag'i,  à  la  demande 
de  IJiuchard,  chargea  l'évi^que  de  î<aumbourg  de  travailler  avec 
lui  à  fiiire  rentrer  a  la  mense  archiépiscopale  les  biens  qui  en 
avaient  été  aliénés.  Ce  nt  fut  pas  le  seul  Lieu  temporel  que  Bur- 
chard  fit  à  son  église.  Il  engagea,  l'an  isy^i,  Burchard ,  comte 
du  .Maasl'eld ,  à  lui  céder,  à  titre  de  ûcf ,  ses  terres  de  VValde- 


■': 


CHRONOLOGIE   HISTORIQUE 

rodp.  En  i3oi,  il  acheta,  du  margrnxe  Tliîewî  hJeiinr^  pour 
six  iTiille  marcs  d'argent,  la  féo']j|ité  de  lu  Lusa(e,  P;tr  une 
confédéral  ion  faite,  l*.in  i3(i.S,  avec  les  collégiales  et  les  monas- 
tères de  son  diocèse,  il  prif  Ji-s  mesures  pour  empO-clicr  si-'s  suc- 
cesseurs d'aliéner,  en  aucune  manière,  les  terres  ou  les  <lro«u 
de  son  église.  Il  ne  veilla  pjs  scnlomeotà  ses  intérêts  tcraporeU; 
il  l'édiiia  const animent  p.ir  sa  piété,  qu'il  (il  églaler  principale- 
menl  par  su  charité  envers  les  pauvres.  Son  grand  soiu  fui  d'en- 
Iretenir  rhnrin<""iie  parmi  les  bourgeois.  Il  eut  parmi  ses  vassaux 
des  ennemis ,  (|iii ,  l'avaiil  ;)lla/|ru' de  nuit  dans  l'c^^ise,  Tau- 
f^ienl  tide  és.ins  le  prompt  si'oours  nue  ses  lidèles  ouailles  lui 
:  de  ses  jours  arriva  Tân  iJo5. 


apportèrent.  Le  Icrinc 


HENRI. 


i/îo5.  IIenhi,  fds  puîné  de  Henri  11,  romie  d'Aidialt-,\s- 
cliersiuLen ,  après  avoir  gouverné  en  coininmi ,  avec  son  fr^re 
Olton  ,  5es  étals  héréditaires,  enlr.i  4lnns  le  clet^é  ,  devint  cha- 
nciine  de  l'église  de  j^Iaj^debourg .  et  fut  ensuite  élu  pour  succé- 
der à  Tarrhcvèque  Buiclurd.  Jùarit  allé  prendre  le  pullium  À 
Home,  on  Ty  retint  pendant  environ  ilenx  ans,  pour  lui  fairfi 
apprendre  le  latin  rpi'i!  ne  savait  pa.s,  et  il  oliiint  enlin  ce  qu'il 
était  venu  chercher,  au  moyen  de  mille  marcs  d'argent.  K  son 
retour,  il  s'empara,  par  ruse,  le  ti  aoiU  i-'ioy,  de  la  ville  de 
Schoenebeclc  dans  la  haute  Saxe,  et  de  l.i,  étant  revenu  à  Mag- 
(Ichourg ,  il  voulut,  par  un  ■i u Ire  stratagème ,  se  rendre  maître 
de  l'une  des  portes,  dont  li  bourgeoisie  s'était  approprie  1$ 
garde  ;  mais  il  excita  par  là  une  révolte  ,  dont  il  (aillit  être  la 
victime.  Il  mourut  le  tu  uoveaibre  de  la  m^o^e  année. 


BUPiCHARD  m. 


iSoy.  BURcnvHl>  m,  filsde  BnrchardlX.seigneuf  deSchra- 
plau,  fut  élu,  le  a5  novembre  iMoy,  prnir  succéder  à  l'arche- 
vêque Henri.  Il  assista,  l'an  i.m  i  ,  au  concile  général  de  Vicntie, 


ri  consentit  d'y  recevoir,  *le  la  main  du  p.qu',  un  vicaire,  att 
rand  di'plaisir  de  son  nliapilre.  Il  en  revnit  chez  lui 
réjugés  aiTreux  contre  l'ordre  des  Templiers,  dont  il 


grand  di'plaisir  de  son  nliapilre.  Il  en  revnit  chez  lui  plein  de 
préjugés  aiTreux  contre  l'ordre  des  Templiers,  dont  il  ut  briller 
les  membres  nui  étaient  d:ins  les  qnalre  cours  ou  maisons  de  sri 


états,  après  s'être  saisi  de  leurs  biens.  O  prélat  s'attira  «le.s  que- 
relles continuelles  avec  les  villes  de  Magdehonrg  et  de  Halle, 
par  les  nouveaux  imprtts  donl  il  les  rliargea,  cl  par  les  forts 
qu'il  lit  élever  dans  leur  voisinage.  Après  avoir  secoué ,  par  une 
renonciation  formelle,  le  ;)  lévrier  iHaa.  le  joug  de  son  obéis-, 
MDCC,  elles  lui  dcclarcrenl  la  guerre.  Des  arbitres,  convcntts 


DES   ARCHSVÏQI'KS   I»E  WAnOEBOTinfï.  4^5 

de  T[>arT  vl  iraiiti-e  ,  fiicnl  ri'sstT,  h'  i5  nctobro  suivant ,  les  lios- 
tililcs  par  leur  iiie<'rîH'ii1  an»r.]i'l  les  n.irties  si"  soumiroitt.  Il 
potTait  vn  .■.iilislî)in;e  »|iie-  rnrchtvfqDe  ne  lèvprail  pliistrimposi- 
lions  sans  U^  cons<'nlcmcril  des  it»Icrcssés.  Mais  le  prélal  viola 
bicntfll  sps  eiig.igemcnls.  Son  chapilro,  inJigné  tle  sa  mauvaise 
foi,  donna,  !c  at>  juillei  1-^25,  aux  villes  (]iii  sVlaien»  joinl<)s 
aux  flfuv  qu'on  vient  Je  nommer,  un  reversai,  par  lequel  \\ 
pronuiHail  de  ne  fournir  aucun  secours  à  l'archevêque  contre 
elles.  Le  21)  août  suivant ,  liiirrliard  ,  arrêté  dans  snn  propre 
pahiis,  fut  jelc  dans  une  prison ,  où  i.i  ni<?me  nuit  on  lui  ùla 
st'Cièlenient  la  vie.  Son  carps,  a\ant  élc  enfin  découvert,  (ut 
inhumé,  le  li^  uwemhvK  i3;i(>,  d.ins  la  cliapclle  de  Sainl-Gcn- 
guul.  ])  porta  l'éroniirair  jusqu'à,  ne  poini  quil  IcrseshaLiils  qu'ils 
ne  fussenl  enlièremcul  usés,  ce  qui  le  fît  appeler /'iiivyf/e  lir— 
guenUlé.  Quelques  écrivains  lui  aliiibuenl  de  grandes  vertus,  et 
excusent  ses  défauts  le  raiemt  rpi'ils  peuvent.  Deux  de  ses  succes- 
seurs, Otton  el  ïhicrri,  ont  même  sollicité,  mais  sans  succès, 
sa  canonisation. 

HEIDEKE  DE  ERFA. 

i32G.  Heidfîce  i»f.  Erfa  ,  doyen  de  Magdebotirg,  fui  donné 
pour  successeur  à  rarchevéque  liurrhaid.  S'élanl  aussi  ache- 
miné pour  alliT  recevoir  des  m:dns  du  pape  \e  palllum  ^  il  tut 
arrêté  sur  la  rmiLe  p.ir  Wciiceslas  de  Buclienau,  <jui  le  retint 
en  prison,  l'espace  d'un  an,  à  Brandenfels.  Mais  à  peine  hil-il 
élargi,  qu'il  nxourul  à  Eiseaach,  où  il  fui  inhumé  dans  l'eglisL' 
<ies  Franciscains. 

OTTON. 


iSzy.  Otton  ,  fds  puîné  d'OHon  I ,  landgrave  tle  Hcsse .  fut 
nomme  à  l'archexcrhé  de  Magdehnurg  par  le  pape  Jean  XXSI , 
à  la  place  du  prévôt  Henri,  conile  de  Stolherg,  que  le  chapitra 
avait  élu  poiir.succéder  5  l'arclie\(-qup  lleiciekc  deErfa.  Suiipre- 
mlersoiii  fui  de  travaillera  rétahlir  la  paix  dans  le  pays.  Dès  le 
I•^  seplenihre  \':'>2.-]  ,  il  dérliargea,  p.Ti'  »(n  acte  public,  leshour- 
geois  de  Halle  de  Tact  iiiii  lion  du  nieurlr*  "le  son  prédécesseur, 
(]u'un  leur  inipulail  ,  et  cuidirina  leur^  privilèges.  Il  usa  de  la 
mèmemndetationàree^ard  de  avilie  de  (Vlagdebourg ,  el  Ht  lever 
riiitcnlit  tli)nt  le  pape  .le.in  XXIl  l'avuil  frappée  à  ce  sujet ,  ainsi 

3UP  celle  de  Halli'.  Ce  prélat  liiiil  ses  jnurs  l'an  iri'ii  ,  à  la  suite 
'une  longue  maladie,  et  fui  inhumé  ilaus  sa  cathédrale.  Otton 
CJl  le  premier  archevé(pie  de  Macjdehouig  qui  se  soil  dil  é\'êijue 
par  la  grâce  du  saint  sié§e  dans  ses  actes  publics. 


I 


456 


rHBowoT.oGnt  msTomQVs 
THIERRI. 


i36i.  Thiet\RI  ,  évoque  de  iMinden  .  fut  nommé,  le  ao  juii 
iStJi  ,  par  le  pape  Innocent  VI ,  pniir  remplir  le  sit-ge  vauinl 
«le  Mamlebourg ,  el  renJil  par  là  nulle  IVIorlion  que  li'  ch.ipitrfi 
avait  faite  de  I.ouis ,  évoque  (t'HallKTStailt.  Tliii-rri  élaif  le  favor 
de  rempereur  Charles  IV  ,  el  c'étail  à  la  rérnninwntlntion  de 
prince  que  le  pape  l'avait  choisi.  Son  p^^e  était  un  march.iitd'l 
drapier  de  StendaU  dans  la  Marche  de  Brandebourg,  nommé 
Kogelwit.  S'étant  fait  moine  cistercien  à  Lehmin,  il  avait  été 
envoyé  à  lioijie  par  l'évéquc  de  Brandcltourg.   1>p  retour  en  sa 
patrie,  il  se  milnuservice  de  Temnereur  Charles  IV,  qui,  trou- 
vant en  lui  des  talents  distingués,  le  lit  gouverneur  do  Boliêrae,^ 
et,  Tan  io'i3,  lui  procura  l'cvéché  de  Mindon,  où  il  fit  p<'u  de 
résidence  ,   parce  que  Ijientilt  après  il   fut   nonimi^   vicaire  lU 
l'empereur  en  Allemagne.  Kniiii,  rarchevèché  de  IMngdfhourg^ 
auquel  il  fut  élevé,  ouvrit  une  nouvelle  carrière  à  ses  talents.^ 
Il  paya  de  ses  propres  épargnes  les  frais   du  pailium  ,    et  ra— ^ 
chela  plusieurs  terres  de  sun  église  ,  engagées  par  ses  prédéces-î 
senrs.  Ayant  assemblé  ,  l'an  i363  ,  son  chapitre,  les  états  et  les 
v'dlej de  ses  domaines,  il  prit  des  mesures  avec  eux  pour  éta- 
blir une  paix  solide,  cl  paya  de  fermele  pour  ta  maiulenir.  La 
pesie  s'étant  fall  sentir  dans  son  diocèse  vers  la  fin  de  la  même 
année,  donna  de  l'exei'cice  à  sa  charité. 

L'an  \'M)-  ,  il  se  trouva  engagé  dans  une  guerre  contre  Gé- 
rard ,  év/^que  d'ilildcsheim  ,   dans  Incpiclle  il  eut   pour  alliéil 
MagnusTorqualus  ,  évèquc  d  Halhersladl,  depuisducde  Brons- 
wick  ,  Woldemar  ,  ptince  d' Anhall  ,  el  plusieurs  autres  comtes 
et  seigneurs  ,  à  l'aide  desquels  il  engagea,  le  S  septembre,  une 
bataille  dans  laquelle  périt  le  prince  d'Anhalt ,  écrasé  sous  le»'' 
ieds  des  chevaux ,  outre  tpiinze  cents  h(»mmi's  qui  restèrent  sur) 
a  place,  el  l'évoque  d'Halberstadl  fut  fait,  prisonnier  avec  leducf 
de  lîrunsn'ick  et  plusieurs  autres ,  dont  l'éxèque  dHildesheîni'' 
tira  treize  mille  marcs  pour  leur  rançon.  Du  nombre  de  ceux 
qui  perdirent  la  vie  à  cette  journée,  fut  encore   le  seigneiii 
d'HamsIcben  ,  feudataire  de  l'église  de  Magdebourg,  dont  lèl 
fief,  par  défaut  d'héritiers  midcs,  fut  dévolu  à  rarrhevéque»! 
A  peine  eut  -  il  recueilli  cette  surcession  .  que  ta  mort  l'enlevât* 
le  21  décembre  de  la  mf'me  année.  Son  gouvernement  fut  utile 
à  son  église,  qui  lui  fut  redevable  de  plusieurs  avantages  con- 
sidérables.   La  communauté  de.>»  (hapicrs  de  Slcndal  conserva 
encore  son  aulcl  et  son  armure  militaire. 

ALBERT  lU. 

i368.ALBEin:  III  de  Stebnbebg,  i-véque  de  Lcutniéritz, 


l 


DES  ARCHEVÊQUES  PE  HAGDEBOUaG.  467 

fut  nommé ,  par  le  pape  Urbain  Y ,  archevêque  de  Magdeboorg , 
à  la  demande  de  l'empereur  Charles  IV ,  dont  il  était  alors 
chancelier  pat  préférence  à  Frédéric  d^  Hoym  ,  évéque  de 
llllersbourg ,  que  le  chapitre  avait  élu.  Albert,  après  son  ins- 
tallatiofi ,  con6rma  les  privilèges  des  états  et  des  villes  de  son.' 
archevêché.  Ce  prélat  fut  un  très-mauvais  économe.  Il  aliéna; 
plusieurs  villes  et  villages  dépendants  de  son  église ,  et  se  laissa, 
engager  par  Fëmperenr  Charles  IV  à  lui  céder  la  basse  Lusace  ,. 
que  fiurchard  III,  son  prédécesseur,  avait  acquise  du  (îernier, 
landgrave  Tiesceman.  S'étant  attire  par  là  le  mépris  et  l'aver- 
sion de  ses  sujets,  il  prit  son  trésor  avec  plusieurs  choses  pré- 
cieuses et  des  reliques  des  saints,  et  s'en  alla  en  Bohême,  .où  il 
permuta,  l'an  i3^i ,  son  archevêché  contre  son  ancien  évêché. 
de  Leutméritz ,  possédé  alors  par  Pierre  de  Bruma. 

PIERRE  DE  BRUMA,  oo  DE  BRUNN. 

1371.  PiERKE  DE  Bruma  ,  ou  de  Brunn  ,  devenu ,  l'an  1371, 
archevêque  de  Slagdebourg,  ne  reçut  que  l'année  suivante 
l'hommage  des  habitants  de  la  capitale  et  de  ceux  de  Halle.  Les 
receveurs  des  dîmes  papales'  exerçaient  alors  leurs  fonctions 
avec  une  violence  qui  révoltait  les  peuples.  Pierre  assembla  , 
l'an  1373,  un  syndcle,  où  l'on  prit  des  mesures  pour  contenir 
ces  exacteurs  dans  de  justes  bornes.  Les  Brunswickois  ayant  fait 
irruption,  la  même  année,  dans  l'archevêché,  Bussonduss, 
chef  delà  milice  archiépiscopale,  leur  rendit  la  pareille  en  fai- 
sant le  dégât  dans  leur  pays,  où  il  fit  prisonnier,  dans  une 
butaille ,  Ernest ,  duc  de  Gottingen ,  avec  soixante  chevaliers  et . 
un  grand  nombre  de  leurs  soldats.  Pierre  6t  alliance,  en  1374  , 
avec  ta  maison  de  Luxembourg ,  alors  régnante  dans  le  Brande- 
bourg ,  pour  le  maintien  de  repos  des  deux  états,  qui  ne  laissa 
pas  néanmoins  d'être  troublé  quelquefois  par  les  pillages  de 
certains  nobles  de  Magdebourg.  Le  prélat  eut  aussi  des  querelles 
avec  la  ville  de  Halle  pour  des  intérêts  temporels  ,  qui  ne  furent 
assoupies  qu'en  i38o.  Celles  ^u'il  eut  dans  le  même  tems  avec 
son  chapitie  et  d'autres  ecclésiastiques  mécontents  aboutirent  i 
lui  faire  abandonner  son  siège  pour  se  retirer  secrètement  avec 
un  riche  trésor  en  Bohême  ,  d'où  il  envoya,  l'an  i38i ,  sa  dé-! 
mission.  Il  mourut  à  Olmutz,  eu  1387. 

^  LOUIS. 

i38i.  Louis,  fils  de  Frédéric  leSérieucr^  marquis  de  Mîsnie 
et  de  Thuringe  ,  né  l'ah  1.340  ,  évêque.d^Halberstadten  i357, 
de  Bamburg  en  i366,  archevêque  de  Mayence  en  1374,  fut 
XYI.  58 


458  CRROWOlOCtE  niSTORIOTE 

transféré,  Tan  t38i  ,  sur  le  siège  de  MagJcbourg ,  par  le  pape 
Uibain  VI,  après  la  démission  de  Pierre  de  Brurtia.  !-a  rapi" 
talo  de  celle  église  fut  la  dernière  à  le  recor»naître.  l-'ayanL 
e  ifiii  gagnée  en  confirmant  ses  privilèges  ,  le  i5  mars  i38i  ,  il 
y  fit  son  entrée  à  la  lëtc  de  mille  clievaux.  De  là  il  alla  dèlruire 
des  repaires  de  brigands  qui  désolaien!  le  pays.  L'antiée  sui- 
vante (  i382  ),  il  donna  une  grande  fêle  à  CaISje,  dans  les  jours 
de  carnaval  ,  où  il  dansa  au  bal  dans  l'Iit^ilel-de-ville.  Mais  le 
feu  ayant  pris  dans  la  maison  conliguë  ,  chacun  cbercba  à  ga- 
gner fa  porte.  L'escalier,  surchargé,  se  rompit ,  et  plus  de  cent 
persoùeies  birent  blessées.  Louis  seul  fui  écrasé.  On  l'enlerra 
sjns  soleniiile.  Il  u'avail  pris  que  le  titre  d'administrateur  de 
l'église  de  Magdebourg  ,  parce  qu'il  avait  déjà  un  évfiché. 

FRÉDÉRIC  II  DE  HOYM. 

i382.  Frédéric  II  dkHoïih,  évéciue  de   Mersbourg  depuis 
i356,    élu,  dès  l'an   i36y,  par  le  cnapitre  de  Magdebourg 
pour  remplir  ce  siège,  mais  exclus  alors  par  le  pape  Crbain  V  ,J 
comme  on  l'a  dit  ci  devant  ,  pour  favoriser  Albert   de  Slern- 
berg,  porté  par  l'empereur  Charles  IV,   fui  enfin  donné  sans 
Opposition,  l'an  i38:i,   pour  successeur  de   la  même  église  4rd 
farchevéque    l>oiiis.  Son  gouvernemeni  ne  fui  que  d'environ 
neuf  mois  ,  pendant  lesquels  il  ne  cessa  de  faire  dvi  bien  à  son 
église.    Si  lête  n'était  pas   néanmoins  des  plus  solides  ,  s'il  est 
vrai,   comme  on    l'assure,   qu'ayant  voulu   chanter   à    Mers- 
bourg    une   messe   de  con^è{  que  veut  dire  ce   mot?),  *t  ne, 
fiouvant   la  trouver  dans  le  Missel,  il  en  conçut    un  effroi  quij 
Lii  causa  la  mori  le  g  novembre  i  j>88.  On  voit  encore  son  loin-« 
beau  dans  la  cathédrale  de  Mersbourg. 

ALBERT  IV. 

iSSa.  Albert  IV,  Cls  aîné  de  Gebbehart  XVIlf ,  seignet 
de  Querfurl,  chanoine  de  Mersbourg  et  <le  Magdebourg,   éXt 
à  Rome  p<air  solliciter  le  siège   de  la  première  de  ces  Ueui 
é^lists,  vacant  par  la  translation  tie  l'Vedéric ,  lorsqu'il  appri 
la  mort  de  ce  prélat,  et  le  choix  libre  e1  unanime  que  le  cha 
pitre  de  Magdebourg  avait  fait   de  sa  personne  pour  le  rem- 
placer. On  le  représente  comme  un  prélat  avare,    inquiet 
impudique.  L'an  1^9",  il  prâta  du  secours  au  duc  de  liruns— 
wick,  contre  les  BrandcLourgeois  ;  et,  l'an   i3c)4i  ayanl  eu 

fuerrc  avec  ces  derniers ,  il  surprit  pj>r  trahison ,  le  4  déceia» 
re  ,   à   l'aide  du  ptincc  d'Anhalt  et  du  seigneur  de  Qiicrfurtâ 
h.  Ville  de  hatlicuow,  que  ses  troupes  pillèrent  inbumaii 


uns  ÂRCHEVfQUBS   DB   ITAGDXBOTTRG, 

niPnt  ;  après  quoi  s'élant  jetées  sur  le  Haveland,  elles  y  mirent 
tout  à  feu  et  à  sang.  Ceux  Je  BianileLfOurg  ne  lardèrent  guère 
à  se  venger  de  ces  cruaulcs.  1^  ville  de  Uathenow  fut  rendue 
par  le  [irt'lat,  en  i3l,G,  aux  kirandebourgenis.  Mais  la  noblesse 
de  Mugdtbourg  en  vint  aux  mains  plusieurs  fois  avec  eux, 
dans  les  années  suivantes,  et  reçut  divers  échecs,  qu'elle  n^ 
trouva  pas  moyen  de  réparer.  J-'altéralion  des  monnaies  comT. 
promit,  l'an  1401  ,  l'archevêque  et  son  chapitre  avec  la  vilm 
capitale,  qu'ils  prélendireot ,  mais  vainement,  réduire  par  I4 
voie  de  l'inlerdit.  La  menace  que  le  prélat  fit  aux  bourgeoi» 
de  les  citer  devant  le  redoutable  tribunal  de  Westphalie,  fut" 
plus  efficace.  On  fil,  le  26  février  i4o3  ,  un  accord  au  moyen 
duquel  tout  rentra  dans  l'onire.  L'archevêque,  peu  de  icmi 
après,  étant  tombé  malade,  choisit  pour  son  coadjuteur,  d^n* 
la  vue  d'assiu'pr  le  repos  du  pays,  Gunther,  fils  puîné  du 
comte  de  Schwarzbourg.  Ce  fui  un  des  derniers  actes  d'Albert. 
Il  mourut  de  la  goutte  à  Giebichenstcin,  le  11  juin  i4o3,  et 
fut  inhumé  dans  sa  caLhédrale. 

GUNTHER  (11)   DE  SCHWARZBOURG. 

i4o3.  Gunther  (II)  de  Schwarzboi;rg  devint  le  suc- 
tcsseur  de  rarchcvéquc  Albert  peu  de  Icms  après  avoir  c.[é 
noniuié  son  coadjuteur.  l!  était  savant  et  versé  dans  les  affaires^ 
mais  d'un  c:aractt're  pnimpt  et  fàcde  à  irriter;  ce  qui  l'engagea 
dans  plusieurs  guerres.  Ce  fut  contre  Albert  le  Boiteux,  princa 
d'Anhall-roi^thcn, qu'il  entreprit  la  première,  qui  dura  l'cspacfl 
de  trois  ans,  au  grand  détriment  des  deux  parties,  el  fut  ter- 
minée, l'an  1407,  par  la  médiation  de  Bernard,  dur,  de  Bruns- 
wick. L'archevt'que ,  en  i4iOt  déclara  la  guerre  à  Bernard  V, 
rince  d'Anhall-Bernbourg,  pour  venger  la  captivité  qu'il  avait 
ail  subir  à  son  père  ;  et ,  l'ayanl  fait  prisonnier  avec  le  secours 
du  comte  de  Mansfeld  ,  il  l'enferma  dans  un  château  où  il 
mourut  l'an  141 1<    ^Sagillarius ,  hist.  AnhaU. ,  pp.  63-640 

Lis  murmures  que  l'altéralion  îles  monnaies  avait  excités  sous 
le  gouvernement  d'Albert  IV  ,  se  renouvelèrent  sous  celui  de 
Ountlier.  Les  liourgeois  de  Halle  ne  pouvant  obtenir  justice 
de  lui  ,  se  la  firent  eux-mêmes,  en  brûlant  l'offirier  préposé  à 
la  fabrique  de  ces  espèces.  Gunther,  jugeant  l'accusation  fausse, 
défera.  Tan  i4i'^,  la  ville  de  Halle  à  l'empereur,  qu'il  engagea 
0  la  mettre  au  ban  de  l'empire,  il  obtint  du  pape,  dans  le  mc'me 
tems,  une  sentence  d'excommunication  et  d'interdit  rorHre^ 
elle.  L'archuvfque,  assi>^té  du  gouverneur  de  Biandcbuurg  «1 
de  l'électeur  de  Saxe,  ses  allies,  marcha  ensuite  contre  cetr< 
ville,  dont  il  fit  le  siège,  ian   i4'4r   peiidaQl  la  moiuoc 


l 


'4^o  oinoNotor.iE  histobiquf. 

Elle  HP  fut  point  prise  à  la  vérité,  mais  les  perles  qu'elle  eeiv 
furent  estimées  à  plus  de  trente  mille  llorins,  outre  treize  mille 
qu'elle  fut  obligée  de  payer,  pour  rentrer  en  grâce  avec  son  < 
souverain.  ' 

Les  IIu!>siles  faisaient  alors  en  AUemagne  tous  les  ravages  que 
le  fanatisme  le  plus  outré  peut  inspirer.  £taiit  entrés,  l'an 
j4a8,  dans  rarcnevéché,  ils  y  signalèrent,  celte  année  et  la 
suivante,  leur  fureur.  Les  bourgeois  de  Magdebourg ,  dans  la 
crainte  d'une  surprise,  firent  alors  bâtir  une  tour  sur  le  fonds 
de  l'exemption  du  chapitre  ,  pour  garantir  la  ville  ,  <^ui,  de  ce 
côté-là ,  manquait  de  fortifications.  L'archevêque  et  les  cha- 
noines s'opposèrent  à  celte  entreprise  ;  et ,  soutenus  par  la 
noblesse,  les  villes  de  Calbe  et  de  Saize ,  et  les  margraves  de 
Brandebourg,  ils  firent  mettre  la  ville  de  Magdebourg  an  ban 
de  l'empire.  Mais  les  villes  de  Halle  et  de  Brunswick  se  décla- 
rèrent nautemenl  pour  elle;  et,  ayant  pris  les  armes  pour  sa 
défense,  elles  s'emparèrent,  en  i^'6'6  ,  de  plusieurs  places  de 
l'archevêque.  J.e  concile  de  Bâle  se  tenait  alors.  Le  prélat ,  .s'y 
étant  transporté,  lit  donner  par  l'assemblée  un  ordre  aux  Mag— 
debonrgeois  ,  sous  peine  d'excommunication ,  de  démolir  leur» 
fortifications,  de  réparer  tous  les  dommages  qu'ils  avaient 
causés,  et  de  rendre  à  l'archevêque  l'obéissance  que  des  ouailles] 
et  des  sujets  doivent  h  leur  pasteur  et  à  leur  souverain.  CotaJ^ 
mandement  inclficace.  Les  deux  villes  soulevées  continuent  de 
faire  des  conqul?tes  sur  l'archevcque.  L'électeur  de  Saxe,  son 
partisan  ,  vient  assiéger  Halle,  et,  n'ayant  pu  s'en  rendre  maître, 
il  met  3  Geln  une  garnison  qui  incommode  beauroiip  TIallc  etJ 
Magdebourg.  Knfin,  l'an  i43S,  l'évâque  de  Mersbourg  et 
Bernard  VI  ,  prince  d'Anhall-Bernbourg ,  s'élant  rendus  mc-i 
dialcurs ,  vinrent  à  bout ,  non  sans  de  grantles  peines,  de  conci- 
lier les  parties  par  un  traité  conclu,  le  4  mai,  au  monastère  de 
Ncuvarc,  près  de  Halle,  et  confirmé  par  l'empereur,  leaçj  juin 
suivant.  L'archevêque  ,  après  avoir  absout  ,  au  nom  du  concile 
de  Bâie  ,  la  ville  de  Magdebourg  ,  dts  censures  qu'elle  avait 
encourues,  y  fit  une  entrée  triomphante.  Il  eut ,  en  i4^7i  uni 
guerre  qu'il  fit  avec  succès  contre  le  s(;igncur  de  Steinfurt.  Sa 
mort  arriva,  le  ^3  mars  i445,  à  Oiebirhenstcin,  d'où  il  fut 
Transporté  dans  sa  cathédrale,  le  lundi  de  Fâqucs,  pour  y  élie 
inhumé. 

F.RÉDÉRIC  (111). 

i445-  FniÉDÊnic  ^HI)  ,  comte  de  Beichlingcn ,  conseille! 
et  grand-maréchal  de  la  cour  impériale  ,  fut  élu  pour  succed* 
à  l'archevêque  Guntber,  qui  l'avait  recommande  à  l'article  d 
la  morti  H  était  encore  jcuue  alors,  purement  laïque  cl 


DES  ARCHEVEQUES  DE  WAnDEBOCRG.  %t 

sans  lettres  :  mais  il  avait  des  mœurs  purrs  et  menait  une  vîel 
morlifiée,  dont  il  ik;  se  tleparlil  pas  iJans  l'épiscopat.  I>f  cardinalJ 
Cusa  lui  rendu,  en  i,j5i  ,  le  lûninigiiag<::,  au  retour  (l<i  l'Alle-f 
magne,  qu'il  olail  le  seul  rerilable  évi-que  qu'il  y  eùL  rencontré.  J 
Peu  de   tems  après  son  élection  ,   l'elecleur   de  Saxe  i'ayanl] 
menacé  de  la  guerre,  il  ne  s'en  mil  pas  en  peine,  disant  quel 
Dieu   l'ayant  appelé  aux   fonctions  paisibles  de  l'êpiscopat,  ilj 
saurait  bien  Ic.Icfendre ,  sans  qu'il  prît  les  armes  lui-même  ponp'l 
sa  défense.  l-Vlecleur,  surpris  de  celle  réponse,  termina  lêl 
différent  à  l'amiable.  Il  employa  m('me,  en  i44f'7  son  pouvoir, 
avec  l'évoque  de  Mersbourg  ,  pour  obliger  la  ville  de  Halle  à 
prêter  à  l'archcv^qne  l'hommage  qu'elle  lui  refusait,    Efinemî 
de  la  superstition,   il  mit  en  interdit,   Tan    14^2,  la  ville  de 
Wilsaac ,  pour  le  culte  qu'elle  s'obslltiait  de  rendre  à  certaines 
hosties  prétendues  miraculeuses,  conire  la  défense  du  cardinal 
Cusa.  L'évi'qae  d'IIavelberg,   à  qui  ce  culte  produisait  un  re- 
venu, s'ofTcusa  de  linierdit,  et  mil  dans  ses  intérêts  le  prévôt 
de    la    calliédrale  de   Brandebourg,    conservateur  apostolique 
des  droits  de  son  église.  On  se  lança,  de  part  el  d'autre,  des 
excommunications,   et  on  en  vint  même  aux  armes.  Le  pape 
Nicolas  V,   instruit  de  ce  scandale,  y  mit  fin  en  contraignant 
révéqiie  d'Havelbcrg,  par  le  ministère  de  ceux  de  Mersbourg 
et  de  Misnie,  ses  commissaires,  de  faire  satisfaction  à  l'arche- 
vêque.  Frédéric  mourut  à  Gieblchenstein ,  d'une  fièvre  ma- 
ligne,  le   10  novembre  i4''4-  C'est  le  premier  archevêque  de 
Magdcbourg  qui,  dans  ses  lettres,  ail,  pris  le  titre  de  primat 
d'.\llemagii<*,  quoique  ses  prédécesseurs  en  eussent  joui  long^ 
tems  auparavant. 

JEAN. 

i4G5.  Jean  ,  cinquième  fils  d'Etienne,  troisième  fils  de 
l'électeur  palatin  Robert  lll  ,  ftit  transféré  de  l'évêchc  de 
Munster  sur  le  siège  de  Magilebourg  par  une  élection  libre, 
où  sa  naissance  avait  moins  influé  que  son  mérite  personnel. 
C'était  un  seigneur  vertueux,  savant  cl  pacifitpte.  Il  avait  pris 
le  degré  de  r:-.:ence  en  droit  dans  runlversité  de  Bologne,  et 
depuis  ce  tems ,  il  avait  mené  une  vie  retirée  jusqu'en  145^, 
époque  de  son  épisropat  de  Munster.  Ce  fut  l'an  i4'î5  qu'il  fit 
son  entrée  à  Magdenourg  h  la  tôle  de  deux  mille  rlievanx. 
L'année  siiiviinie,  P-^rfiard  VI,  dernier  prince  de  la  branche 
afnée  d'Auhalt-Bernbourg,  soumit  ses  étals  à  l'église  de  Mag- 
deliourg  pour  les  reprendre  d'elle  ru  lief  ;  ce  qiiiînt  confirme  , 
le  6  janvier  147O1  par  l'empereur  cl  par  le  pane  Sixte  IV,  en 
1475.  L'archevêque  Jean  mourut  le  i3  décembre  de  la  même 
année. 


1476.  Erkest,  troisième  fifs  Je  l'élrcieur  de  Sane  'de  mime 
nom  ,  fut  préseiiré  par  son  père  à  l'âge  lie  onze  ans,  et  recom- 
iTiandé  par  le  landgrave  de.  Thuiinge,  son  parent,  pour  occuper 


]c  siège  de  Magdobourfç,  élu  parle  chapitre  le  13  janvier  147^» 
■>r(">3  [lien  ( 
It,  oui 
ril.é  d'Krriest ,  règljse  de  Maodebours.  Plusieurs  des  lubilanl» 


Pi  confirme  par  le  papeapn-s  liien  des  Jifticu liés.  Le  fut  Adolfe, 
fils  d' Adolfe,  prince  d'Aidialt,  oui  gouverna,  pendant  la  mino- 


de  Hall  refusant  robélssauce  au  jeune  prélat,  Adolfe  vint  sur 
les  lieuj  en  i479»  ^t  soumit  les  rebelles.  Ceyx  d'Ualbersladt , 
jnêcontents  de  Geiibhard  de  lloyin  ,  leur  èvéïjue,  l'ayant  obligé 
d'abdiquer,  clioisirent ,  l'an  14S0,  Adolfe  pour  administra- 
teur. Il  vécut  assez  bien  avec  eux  pendant  quelques  anncej. 
Mais  ayanlensuile  usurpé,  sur  le  chapilred'Halberstadi,  les  bien» 
d'Alsleben  ,  ils  s'allirèrenl  l'animadversion  d  ;\dolfe  ,  qui  , 
Tan  Hj86  ,  vint  assiéger  leur  ville  devant  laquelle  il  resta  IVspace 
de  cinq  semaines;  apièstjuoi,  1  on  fit  une  composilion  aiuiable. 
Ernest,  agissant  par  lu  i- même  ,  entra  en  contestation,  l'an 
1488  ,avec  la  ville  de  Magdebourg  ,  qui  vint  à  bout  de  le  rnalmer 
au  moyen  d'une  certaine  quantité  de  florins  qu'elle  lui  paya. 
Il  reçut  Va  consécration  épiscopate  ,  raiiaée  suivante,  desmaiu» 
de  I  evi'ijne  de  Mersbourg,  et,  l'an  i4go,  il  consacra  réglise 
ealhédiaîe  d'Halbcrstadl  ,  bâtie  depuis  deux  siècles,  et  y  célé- 
Lra  la  grand'messe,  ce  qu'aueun  é>êque  n'avait  fait  depuis  cenl 
ans.  l. a  seigneurie  de  (juerfurt  étant  ilevenue,  l'an  i49'^«  i"* 
fief  ouvert  à  l'église  de  Magdebourg,  dont  elle  relevait,  par 
la  mort  de  Brunon  ,  dernier  inàle  de  cette  maison  ,  rarclievêque 
Ernest  s'en  mit  en  possession  en  donnant  aux  filles  de  Brunon 
ime  somme  de  quarante  mille  florins  niTelles  agréèrent.  Le 
prévtU  Adolfe  ni  pour  lui,  en  i5y5,  (a  visite  du  diocèse  du 
M.Tgdebourg,  dans  la  vue  de  procurer  la  réformalion  des  moeurs 
dont  le  clfrgc  de  celte  t  glise  avait  grand  besoin.  Ernest ,  l'an 
îSog,  et  non  i4!j3,  se  fit  dunner  pour  coadjoteur  Frédéric  de 
Saxe,  son  cousin,  gratid  nisiirc  de  l'oidre  Tculoniquc,  CI4 
d'Albert  le  Courageux  ,  que  la  mort  enleva  le  i4déc«*mbre  i5io. 
Lui-mèine  cessa  de  vivre  le  6  août  iSiji,  suivant  son  épitaphe 
gravée  sur  une  tombe  d'airain,  soui  laquelle  il  fut  iiiliiuné 
dans  sa  cathédrale. 

ALBKlVr  (V). 

« 
iiii3.  Albert  (  V)  ,  né  de  lean  ,  électeur  de  Tirandebourg , 
le  28  juin  1490,  chanoine  de  Magdcbr.urg,  de  M..yenre  ei  de 
Trêves,  devint  archevéi^ue  de  la  piemicre  de  ces  trois  egUsc» 


le  i3  août   i5i3,  par  une  élection  libre  Ju  chapitre,  et,  peu 
de  tcms  après,  cflui  i]'llall>c*rstï<li  le  clioisil  pour  adminislra— ] 
teur  de  celle  église  ;  Jouble  eleciion  qui  fut  cfinfirméc  par  1© 
pape  Léon  X  le  -  dëcemLire  suivant.  L'archevêché  de  Mayence_ 
élartt  venu  à  vaquer  dans  le  mois  de  février  i5i4,   £rricsl  fnt_ 
encore  postulé,  le  g  mars  suivant ,  pour  remplir  ce  siège  ,  qu'iL 
accepta  sans  (jiiitler  les  deux  dont  il  était  déjà  pDurvu.  Il  en  prit 
possession  par  dispense  du  pape  Léon   X  ,  qui  taxa  les  frais  dit  I 
pallium  à  trente  mille  ducats,  sonrime  exorbitante  alors.  Mais,  1 
pour  soidagiT  le  prelal  ,  il  lui  permit  d'en  prendre  la  moitié 
Sur   le  produit    <!i's  inrlidgcnccs  qu'il    faisait  publier  alors   en^ 
Allemagne.  Allierl  ,  fail   cardinal  en  i5i8,   fil  tomber  la  cou-1 
ronne  impériale  ,  l'amiee  suivante,  sur  Charles,  roi  d'Kspagne,' 
qu'il   couronna,    le   23  nclohre    inao,  à    Aix-la-Chapelle.   Ce' 
fut  lui  qui  contribua  principalement  à  (aire  rnetlre,  le  8  maî 
iSai  ,  ('ans  la  diète  de  Worm.":,  l'hércsiarquo  Luther  au  Laa 
de   Tempire.    il  ne  put    cependant   empêcher  ses  crreui-s  de 

Îénélrer    dans  les  diocèses  de   Magdebourg  et.  d'HalbersIadt. 
.es  affaires  de  l'empire  ne  lui  permettant  pas  d'être  préiOiit 
dans  ces  églises",  il  crut  devoir  suppléer  à  son  absence  en  sel 
donnant  ,  l'an  iSii-i,  pour  coadjuleur  Jean-Albert,  son  cousin  ^a 
de  la  ligne  de  Brandebourg,   en   Tranconie.   Cette  précautionij 
n'arrêta  pas  les  progrès  du  Luthéranisme  ;  et,  si  nous  en  croyon*^ 
M.  Pauli,  lp  f-ardinal  AHicrt  chancela  lui-m(?me,  lorsqu'il  vit,' 
ùi\  i5'j5,    Albert,  grand-maîlre  de  l'ordre  Teulonique,  era—  . 
hrasscr  cette  secte.  Nous  le  voyons  cependant,  laraôme  année, 
faire  alliance  avec  rélecleur  de  Brandebourg  et  les  ducs    de 
'  JBruns\viclc ,    Eric  et    Henri  ,   pour  s'opposer  aux  progrès  dél 
l'hérésie.  Il  fil  éclater  son  th.igrin,  l'aHuée  suivante,  en  appre-l 
nant  que  la  ville  de  Magdebourg  s'était  alliée  aux  protecteurs] 
de  Luther,  l'électeur  de  Sa'xe,  le  landgravt^  de  H  esse ,  les  duel 
de  Luneboitrg,  de    Mecklenbourg ,   le   prince  d'Aiihall,  cl  1^ 
comte  (le  M.uisfeld. 

La  ligne  formée  par  les  Protestants,  à  Smalkalde,  menaçartl 
les  églises  catholiques,  le  cardinal  .ilbert ,  après  diverses  con- 
férences avec  leurs  chefs,  conclut  A\ec  eux  à  Nuremberg,  en 
i5-32,  nn  traité,  qui  fut  ia  premiine  paix  Je  religion.  Ce  prélat, 
à  mesure  qu'il  avançait  en  âge,  manifestait  son  aversion  pour 
les  Luthériens.  L'an  i5-)4i  »l  ''"  fi'  chasser  de  Halle  un  grand 
nombre,  mi'iuedu  corps  des  magistrats,  avec  femmes  et  enlaiils. 
Le  duc  de  Saxe,  en  qualité  de  biirgrave  de  celte  ville,  voulut 
Intervenir  en  leur  faveue,  et  ne  fut  point  écoulé;  ce  qui  occasion,! 
une  querelle  qui  dura  quelques  années,  sans  qu'on  en  vînt  néan- 
moins aux  armes.  Luther,  cependant,  déclamait  publiquement 
âdiu  set  écrits  et  ses  iermpns  contre  le  ciirdinal,  qu'il  rcpréseii- 


4(î4  ~CH1l(MOLOCIE~  HÎSTOtllQUE 

tait  comme  le  plus  graml  persocutcm  Je  Tévangile,  exhortant^ 
$es  auditeurs  à  demander  à  Dieu  sa  morl.  Albert  accéria  ,   Tan.  | 
i538,  il  la  ligue  formée  par  les   Catliolicjues  à   Nuremberg;. 
Mais,  l'année  suivante,  loule  la  Marche  de  Brandebourg  ayant 
embra«éle  Luthéranisme  ,  il  fut  obligé  d'accorder  aux  villea  Jm 
Wagdeboarg  et  d'Halbersladt  IVxercice  de  celte  religion,  avec] 
la  clause  néanmoins  que  les  églises  et  les  monastères  resteraient^ 
dans  îe  même  éiat.  La  ville  de  flalle  ,  en  l'absence  du  cardinal^  ' 
exlort|ua  du  coadjuleur  la  mi?rac  indulgence  en  t54i.  Albert 
termina  ses  jours,  le  24  septembre  i545.  dans  uii  château  d'A*- 
chafTetibourg.  (^  Voyez  /es  an/iecèt/ues  fJe  Mureiue)  Il  fut  le  pro- 
tecteur des  savants,  dont  plusieurs  fréijuentaienl  sa  cour.  l'irasme 
et  LUric  Huiten  ont  fait  son  éloge,  et  Pont  vengé  par-là  des 
déclamalions  de  Lullier,  que  M.  Fauli  juge  lui-même  exces- 
sives. 

JEAN- ALBERT. 


1545.  JeaS-AlbERT,  né  le  a o  septembre  i499t  coadjuteur 
d'Albert  V'dans  rarchevPché  de  Magdebourg  et  l'évéché  d'Hal- 
Lerstadt,  fut  son  successeur  dans  ces  églises.  Les  villes  de  Mag— J 
(Jebourget  d'Halber«tadl  hésitèrent  (fuel(|ue  lems à  le  reconnaître^ 
et  la  seconde  ne  consentit  à  lui  rendre  itommagc  ^u'apr^s  s'étreJ 
accommodf'e  pour  son  burgraviat  avec  lui ,  par  l  entremise  Jei 
l'elcrteur  de  Saxe.  Mais  l'archevêque,  pour  se  débarrasser  desi 
entraves  que  l'clecleur  lui   ayait  données,  engagea  Maurice,' 
duc  de  Saxe,  parent,  mais  ennemi ,  de  l'électeur,  à  prendre 
SCS  deux  évrchcs  sous  sa  protection  ;  après  quoi ,  Maurice  vint 
surprendre  la  ville  de  Halle,  où  il  donna  la  loi.  L'électeur,  ins- 
truit de  ce  qui  venait  de  se  passej ,  déclara  la  guerre  à  l'arche— J 
véque  ;  et  ta  ville  de  Halle  lui  ayant  ouvert  ses  portes,  il  forçjd 
Jean-Albert ,  le  i".  janvier  i547,  de  renoncer  à  ses  évéchés  eiM 
sa  faveur,  et  de  s'éloigner  de  Halle.  Mais  l'empereur  ayant  battu 
les  troupes  de  l'électeur  le  24  avril  suivant ,  et  fait  prisonnier  ce 
prince    lui-même  à  Mulilberg,    til  l'rejidre   possession    da™ 
Halle  en  son  nom,  et  s'y  rendit  en  personne  le  10  juin ,  aprèf" 
avoir  rendu  la  veille,  au  piélat,  ses  rvi*chés.   Cependant,  la 
ville  de  .Magdebourg,  engagée  dans  la  ligue  de  Suialkalde ,  re- 
fusa obslinérn<nit  Tobéissance  à  ce  dernier.  Les  chanoines  de  la 
raêttopolc  prirent  alors  le  parti  de  la  retraite  ,  emportant  avec 
eux  le  trésor  de  leur  église. 

La  ville  ,  Il  iompliant  de  leur  départ,  s'empara  de  leurs  biens, 
et  secoua  leur  jundirtion  ,  k  quoi  elle  ajouta  une  déclaration  de 
guerre  par  une  lettre  qu'elle  leur  écrivit.  Elle  voulut  en  nn!rae 
tems  établir,  de  iorce,  le  culte  lulhérieu  daiis  la  r.?vtbcdrale. 


L'einpereot,  informé  de  ces  violences,  mit  la  ville  au  ban  dâ 
remnire.  Le  chapitre  essaya  vainement  de  la  ramener  à  soû 
devoir,  en  nommant,  pour  coadjulenr  de  l'archevétjue  ,  Fré- 
déric, prince  de  Brandebourg.  Cliarles-Qiiinl,  devenu  supérieur 
À  son  ennemi,  rétablil  ,  l'an  iB+y,  l'arclievflque  dans  ses  évê-»  i 
ches.  par  un  diplôme  donné,  le  la  juillet,  à  la  dièie  d'AugsJ 
bourg.  1-e  prélat,  sViant  rendu  on  conséquence  dans  la  ville  de  ™ 
Halle,  éoblitsa  résidence  ati  fort  de  Saint-Manrice  Les  états 
de  sa  dépendance  vinrent  alors  lui  renouveler  Ifur  serment  de 
fidélité,  mais  il  leur  déclara  tjue  IVinpfrfur  Tavail:  chargé  de 
leur  faire  accepter  l'jn/e;/»n,  sur  qnoi  ils  demaiidôrenl  du  lems 
pour  en  ilidibérer.  L'arcbevéque .  leur  ayant  accordé  six  semai- 
nes ,  remit  cependant  les  RecnUets  en  possession  de  leur  crai- 
vent,  dViu  ils  avaient  été  chassés  ;  et  s'étant  fait  remettre  la  clé 
de  l'une  des  portes  de  Halle,  nommée  h  porte  (Jin't: ,  obligea 
les  habitants  d'admettre  deux  sénateurs  fort  catbolitpK-; ,  i  lioisia 
de  sa  main.  Ce  fut  une  de  ses  dernières  opéraliuns.  Il  mourut  de 
paralysie  au  châli'aude  Sainl-AJauiicede  Halle,  le  t^  mai  iSôo, 
et  fui  enlerié  dans  la  chapelle  de  sa  conr.  Le  zèle  de  ce  prélat, 

fiour  le  maintien  de  la  religion  catholique,  éclata  dans  l«nJle3 
es  occasions.  Il  n'omit  rien  pour  en  réiablir  IVxercice  dans  la 
ville  de  tialle;  mais  ce  fuJ  sans  succès.  Il  a;ail  nne  telle  a^e^— 
sien  pour  le  Lulberauisme,  qu'élacit  perclus  ,  il  se  faisait  porter, 
les  dimanches ,  dans  un  Tauleuil  à  la  (lurte  du  cb3teau  .  tinur 
observer  ceux  qui  revenaient  des  lemphs  luthériens,  ei  il  ac- 
cueillait ceux  qu'd  rencontrait  île  reproches  et  de  coups  de 
bâtun.  La  ville  de  Wagdebourg  persévérail  toujours  dans  sa  ré- 
volie.  Maurice,  devenn  électeur  de  Saxe,  chargé  par  l'empereur 
d'exécuter  le  ban  prouoiici-  contre  elle,  vint,  te  4  nclobre  i5jo, 
pour  en  commencer  le  siège,  qui  dura  jusqu'au  mois  de  no- 
vembre de  l'année  suivante,  et  linit  par  une  capilulation. 

FRÉDÉRIC  (IV). 

,i55i.  FnÉOÉRlc  {  IV) ,  fdsdeJoachim  H,  électeur  de Kran- 
debourg  ,  et  de  Madeleine  de  S.imc  ,  ne  le  12.  décembre  tfi.^o, 
élu  évêqne  de  Nanmbourtj  en  iS^S,  évêqne  d'Haveilierc;  après 
avoir  été,  l'année  précédente,  nonurié  coailjnteiu-  de  Parohe— 
véqiie  de  MagJebnurg  ,  en  obtint  le  siège  .  par  élection  capitu- 
laire  ,  après  la  mori  de  Jean-Albert  ;  mais  le  pape  .Jtdes  III  lui 
refusa  ses  lettres  de  coiifirmslinn  ,   parce  qi'M  était  fils  d'un 

S  rince  qui  avait  introduit  le  Luthéranisme  «latis  ses  étals.  Fré- 
éric  cul  recours  au  ronciledc  Trente,  pour  vaincre,  par  son 
moyen  ,  l'opposition  d«i  pape.  Fa  cniifivmalion  fut  enfin  accor- 
dée l'an  iS^M  ;  et  l'an  iSiia  ,  l;'rédevic  devint  encore  évêqu» 
XVI.  Slj 


466  CBB01!iOLOGIE  HISTORIQUE 

J'Halber&Odt.  Mais  la  mort  le  ravil  à  ses  évcchés  le  3  oclobv^j 
(le  celle  dernière  aancc. 

SIGISMOND. 

i55a.  SlGisuo»!) ,  fils  de  rélccteur  Joacliim  II  et  d'Hewige, 

sa  seconde  femme,  fui  élu  ,  àràgedeqiialoraeans,  parli-chaptlrc 
deMagdt'Lioijrg,  poursuccédcrà  Fiédcric,  son  frère.  L'électeur, 
à  raison  de  la  jeunesse  de  sou  fils  ,  engagea  le  chapitre  à  nom- 
jncr  gouverneur  des  él.ils  de  raixlievéche,  Georges,  romle  de 
Mansleld.  La  lonlirmatiun  du  pape  étant  arrivée,  il  lit  son  ea- 
trée  ,  le  ai  janvier  1.S54  ,  dans  la  ville  de  Halle,  dont  il  reçut , 
deux  jours  après  ,  le  serment  di*  fidélilé.  L'année  suivante  ,  on 
fit  un  régk'raent  en  son  nom  sur  la  procédure  ;  et,  par  la  médi»' 
tion  dePelccteur,  son  père,  i  ronclut,  avec  la  ville  de  MagJe- 
tourg,  uti  accord  en  vertu  duquel  le  chapitre  fut  remis  en  nosses- 
jion  de  tousses  droits.  Ce  fui  aussi  par  les  soins  du  m^me  électeur 
que  Sigismond  entra,  l'an  iSSy,  en  paisible  jouissance  de  l'évéché 
d'Halberstadl ,  qui  lui  était  conteste  par  un  rival  puissant.  Il 
ménagea,  l'année  suivante,  avec  la  ville  de  Maguebourg,  le 
traité  de  Wolmirsledt ,  qui  remit  le  chapitre  dans  l'état  où  il 
était  avant  1547.  Cependant  le  culte  catolique  ne  fi''.  point  ré- 
tabli publiquement  à  Magdebourg.  Le  magistrat  demeurait  tou- 
jours attache  au  Luthéranisme,  et  son  exemple  (àisait  des  prn- 
f;rès  journaliers  et  rapides.  Les  états  du  pays  s'étant  assemblés 
e  dimanche yuJ<V:a  (^zty  mars)  i547,  la  noblesse  et  les  villes  re- 
1>résenlèrent  à  l'archevêque  que  le  chapitre  voulant  faire  revjvi'e 
'exercice  public  de  la  religion  catholique  dans  son  diocèse  ,  ils 
ne  pourraient  se  joindre  à  lui  paur  surmonter  les  difficultés  qui 
s'opposeraient  à  rexéculion  de  ce  dusseiu.  Le  prélat  et  le  cha- 
ilre  entrèrent  enfin  dans  leurs  vues,  et ,  le  fj  décembre  i5t>i 
e  service  luthérien  commença  h  se  faire  dans  l'église  métropo 
litalne ,  où  depuis  vingt  ans  tout  culte  public  avait  cessé.  On 
fit  ensuite  la  visite  rlu  diocèse  pour  y  abultr  tous  les  restes  de 
la  catholicité.  Ordotinance  île  Sigismond ,  donnée,  l'an  i.W^, 
pour  enjoindre  à  tous  les  hommes  ,  excepté  les  ecclésiastiques, 
de  se  faire  couper  la  barbe,  dont  on  ne  leur  permet  de  conserver 
qu'une  moustache,  L'archevêque  Sigismond  termina  ses  jours  , 
à  la  ilcur  de  son  âge  ,  le  14  septembre  i56G,  apr^s  une  maladie 
de  di)i-neuf  semaines.  Il  bissa  d'une  concubine  deux  enfant». 

JOACHIM-FRÉDÉRIC 

i5G6.  JoACiiiM -Frédéric  ,  fils  de  Jean  -  Georges  ,  prince 
«lectofalt  yuU  életleur  de  brandebourg,  né  \ea,j  janvier  i5^t>. 


l 


BES  ARCHE^I^tS  DE  MAGIïr.BOURC.  467 

fait  évêque  d'ïlavclborg  ,  l'an  i5S3  ,  k  là^e  «Je  sept  ans  ,  et  Jà 
Lébus,  en  i5S5,  succéda  ,  l'an  i5blj,  par  éLectiou  capilulaîre, 
à  Sigismojicl  dans  rarchevêclié  de  Magdebourg.  La  ville  Je  Halle  « 
à  son  entrée,  qu'il  y  fil  16^5  janvier  tb^i-j  ,  l'obligea  de  promettre,* 
avant  de  lui  faire  liommage  ,  qu'il  renoncerai»  à  l'archev6chéj 
dans  le  cas  où  il  parviendrait  à  l'éleclorat.  Les  états  s'étanl  asscm»! 
blés  le  2(3  juin  1S70,  il  y  fui  résolu,  de  concert  avec  l'aJminis 
trateur  (  c ïst  ainsi  que  M.   fanli  nomme  toujours  lui-niêniê' 
Joachim-Frédéric) ,  qu'on  achèverait  d'effacer  loulcs  les  traces 
de  catholicisme   dans  l'archcvéclié.   Joacliltït  -  Frédéric   fil  la 
même  année  ce  que  nul  des  prélats  immédiats  n'avait  encore 
osé  faire  :  il  épousa  publiquement  Ca  rUEHir«K  ,  fille  du  mar- 
grave Jean  Je  Cuslrïn  ,  issu  des  margraves  de  Brandebourg.  Le 
fape  Pie  V  tonna  contre  cell«  nouvauté  scandaleuse  ,  cl  pressa 
empereur  Maximilien  11  de  se  joindre  à  lui  pour  déposer  Joa- 
chim-Frédéric.  Mais  les  délais  dont  usa  ce  piince  limide ,  ren- 
dirent inutiles  les  efforis  du  pontife.  1-es  prélats  ne  voulurenl 
point  cependant  l'admettere  parmi  eux  dans  les  diètes  de  l'em-^ 
pire. 

Ij'éleclion  d'un  éviîque  de  Strasbourg  ayant  occasioné ,  l'an 
1593,  une  scission  parmi  tes  chanoities  ,  dont  une  partie  était 
catholitjue  et  l'autre  luthérienne,  Joachim-FréJéric  se  déclara 
pour  les  derniers,  el  voulut  faire  valoir  par  les  armes  le  choix 
qu'ils  avaient  fait  de  Jean-Georges ,  son  fds.  Les  Catholiques, 
de  leur  côté,  portant  le  cardinal  Charles  de  Lorraine,  l'empe^- 
reur  Rodolphe  II  ordonna  aux  deux  partis  de  cesser  les  hosti- 
lités en  allendant  son  jugement,  qui  ne  vint  point.  Mais  chaque 
parti  occupa,  l'année  suivante,  une  portion  île  la  ville. 

Joachim- Frédéric  était  lié  d'inclination  avec  le  roi  de  Na^^ 
varre  ,  depuis  noire  roi  Henri  IV,  et  lui  avait  fourni ,  dès  l'ai! 
iSSy  ,  des  troupe»  qu'il  avait  obtenues  dea  princes  prolestants' 
assemblés  à  Ltincbourg.  Il  le  servi!  plus  enicacenienl,en  i5c)i,  en 
lui  faisant  passer  de» sommes  considérables  d'argent  avec  ses  pro- 
pres troupes.  11  cherchait  avec  d'autant  plus  d'ardeur  l'amilié 
de  ce  monarque  ,  qu'elle  pouvait  lui  être  utile  pour  assurer  à  S9 
maison  la  succession  de  celle  de  Juliers ,  prflte  à  s'éteindre  dans 
l«  duc  régnant.  L'art  i5q8,  la  mrtrt  de  son  père,  arrivée  le  8  jan- 
vier ,  lui  ouvrit  le  trfne  électoral  de  BranJei>ourg. 

CHïVISTI  AN-GUILLAUME. 

iSgB.  CHHiSTlAN-GciLtAUraE,  fllsde  Joachim-Frédérir, 
né  le  aS  août  iSSy,  fui  élevé,  par  élection  du  chapitre,  sur  le 
siège  de  Mai:;debourg  ,  après  que  son  père  lut  parvenu  à  l'clec- 
torat  de  Brandebourg,  et  cela  conformément  i  deux  capitula^ 


J{fi8  CHROÎïOLOntE  HIStOHUjrK 

lions  failes  avec  ce  dernier  :  la  prcuiière,  que  rarchpvêclié serai! 
censr  vacant  Jès  qu'il  scrail  ilfvciiu  t'ieiteur;  h  soconde,  quel 
la  compagnie  clioîsirail  parmi  ses  fils  celui  qu'elle  jugerait  àl 
propos  pour  lui  succéder,  se  réservant  toutefois,  s'il  fiait  ini-« 
neur,  l'adioiaislration,  jusqu'à  ce  qu'il  eût  arit  inl  Tâgc  de  ^i^gt 
et  un  ans,  fixe  pour  la  majorité.  L'empereur  ayam  .ipprnuve  ce 
choix  ,  le  cliapilre  commença  l'exercice  de  sa  réoence  eu  coiivo-  | 
quant ,  pour  le  mois  de  mais  i.'^9[) ,  une  asseiiiLI<;e  des  plaLs  i  , 
Halle.  Ce  fut  là  que  l'élu  fut  proclamé  solennellemeni  arche- 
vêque. On  y  convint  aussi  de  lever  et  de  soudoyer  des  iroupes< 
pour  chasser  les  Espagnols  de  Wi^slphalie.  Christian-<>uillaume 
tlanl  devenu  raajfur  en  iHotJ ,  le  chapilie  lui  remit  le  gouver- ; 
nement.  11  se  maria,  l'an   1614 >  à  la  fille  de  Henri-Jules,  duc 
de  Rrunsvvick,  et  renonça  en  même  lems  à  l'archevêché,  dont* 
Je  chapitre  se  remit  en  possession  le  2'S  novemhre,  et  publia  uo 
interrègne.  Mais  Christ ian-Guillaume  ayant  fait  une  nouvelle 
capitulation  avec  cette  compagnie,  le  14  «lécembre  suivant,  elle 
]e  postula  de   nouveau   pour  administrateur  de  l'arcliev^ché, 
dont  les  vassaux  lui  renouvelèrent  l'hommage.  L'an  1617,  il  fit' 
céh-brer,  le  i^i  octobre  cl  les  deux  jours  suivants,  Tannée  cen-»  I 
tcnaire,  nu  ley«^«Vedii  Luthéranisme.  11  entra,  l'an  i6a5,  mal- 
gré le  chapitre  et  les  états,  d>uis  la  ligue  des  princes  de  la  basse 
Saxe  contre  l'empereur.  Ce  parti  ayant  attiré,  sur  l'archevêché, 
toutes  les  forces  de  l'empereur,  le  chapitre,  après  avoir  sou f^ 
fcrl  les  ravages  qu'elles  commirent  pendant  trois  ans,  s'etant 
assemblé  à  Lgein,  déclara  Christian-Guilbnme  déchu  de  son 
adiuitiislraliitn ,  <H  postula,  le  a5  janvier  iGa8,  pour  le  rem- 
placer, Auguste,  hls  de  Jean  -  Georges  I,  électeur  de  Saie, 
i.'e»npereur,  dont  l'intention  était  de  procurer  ce  siège  à  Léo- 

!)ûld-G;iillaume,  son  fils  cadet,  qu'il  y  avait  fait  nommer  par 
e  pape,  lémoigna,  par  un  rescril  au  ciiapitrc,  son  raéronlcn-^ 
tenieni  de  cette  élection.  S'étant  transporté,  l'an  iB^io,  à  HallSf^ 
il  y  déposa,  le  7  avril,  les  chanoines  luthériens  de  Magdehourg.l 
en  mit  d'autres  en  leur  place,  et  y  fil  prêter  serment  de  fidéllie 
à   son  fits,   comme  archev<*<]ue  de  Mngdebourg.   (^.ependant , 
r.hristian-Guillauroe  n'avait  pas  abandonné  la  partie.   Assuré 
du  secours  de  Gustave,  roi  Je  Suède,   il  entra,  le  t".  août,,^ 
dans  M£tgde[)ourg,  où  il  reprit  le  titre  d'administrateur.  Il  y  fui 
assi<"gé,  le  •'•Il  mars  i6ji,  par  les  Impériaux,  qui,  s'élant  rendui 
inaiirts  de  U  place  le  10  mai  suivant,  le  firent  prisonnier.  l>e 
roi  de  Suède,  nu  mois  de  juin  de  la  même  année,  étant  arrivé 
dans  l'archevêché  ,  s'empara  de  Halle,  et  fit  bloquer,  l'an  i632, 
Magdebouig,  que  les  Impériaux  abandonnèrent 


Le  '60  mai  ibo.S  .  traité 


riaux 
conclu  entre  I  em 


pcreu 


r  et  l'éleclei 


4c  Saxe,  f^r  lecjuel  il  fut  cuqveau  qu'Augiuie  re&lc(ail  eu 


t 


DES   ARCHEVÊQUES  BE  MACWEBOtlRG.  4fig 

session  de  l'archevdclic ,  à  la  réserve  de  (|uatre  bailliages  qui 
seraient  adjugés  à  Christian-Guillaume,  3\ec  une  pension  de 
douze  mille  ecus.  Ce  dernier  alla  depuis  s'établir  à  Quinna ,  où 
il  mourut  le  i^'.  janvier  i^G5.  Il  avait,  embrassé,  le  ao  mars 
i632,  la  religion  catholique  à  Neusiadt ,  en  Autriche,  et  il  y 

ftersévéra  jusqu'à  la  raorl.  On  voulut  ilans  sa  dernière  maladie, 
ûrsqu'il  avait  déjà  perdu  la  parole ,  l'engager  à  retourner  au 
Luthératiisme  ,  mais  il  ne  répondit  que  par  des  signes  de  croix, 
h  chaque  semonce  qu'on  lui  faisait.  Il  av  il  épousé,  i".  l'an 
i6iS,  Dorothée,  fille  de  Henri  Jules ,  duc  de  Brunswick, 
morte  en  1649  '  ^"-  liAHBE-ELi.SABETH  ,  comtesse  de  Wurben, 
décédée  en  i65G;  3".  Ma.xim(1.iane  ,  comtesse  de  Waldstein. 
Du  premier  mariage  ,  il  eut  Sophie-Elisabeth  ,  mariée,  en  i638, 
à  Frédéric-Guillaume  ,  duc  de  Saxe-Alteubourg. 

AUGUSTE. 

i638.  Auguste,  second  fils  de  .Tejn-Georges  I ,  électenr  de 
Saxe,  élu  coadjutcur  de  Christian-Guillaume  en  1627,  et  re- 
connu. Tan  1635,  par  le  traité  de  Prague,  comme  on  l'a  dit, 
pour  archevêque  de  MagJebourg,  fit  son  entrée  dans  celte  ville 
après  la  retraite  des  Suédois,  le  18  ocloljro  i638,  et  y  reçut  le 
serment  de  fidélité.  Ses  troupes,  le  sy  du  ni^me  mois,  le  ren- 
dirent maîlre  de  Halle,  en  chassant  du  forl  Sairit-Mautice  les 
Suédois;  mais  ceux-ci  élant  bientôt  après  rentrés  dans  Halle, 
Auguste  quitta  cette  ville  ,  le  c)  février  ifiSg  ,  pour  retourner  à 
Dresde  Les  Impériaux  ayant  perdrj ,  l'an  1(542»  'a  bataille  de 
Leipsick  contre  les  Suédois,  Auguste  fit  ,  avec  ces  derniers,  un 
trailé  par  lequel  il  .s'obligea  de  garder  la  neutralité  pour  l'ar- 
chevt'ché  de  Magdebourg  ,  après  quoi  il  revint,  te  3i  décembre, 
à  Halle.  L'an  1647,  tiant  sur  le  point  de  se  marier  avec  Anne— 
MABte  ,  fille  d'Adolfe  -  Frédéric  ,  duc  tie  Mecklcnbourg- 
Scliwerin  ,  il  donna  sa  renonciation  à  l'archevêché  :  mais  tout 
de  suite  il  fut  élu  de  nou\'eau  par  le  chapitre. 

L'an  1648,  par  la  paix  de  Wesiphalie,  Tarrhev/'clié  de  Mag- 
debourg fut  laissé,  par  forme  d'indemnité ,  à  ta  maison  éteclo- 
rale  de  Brandebourg,  pour  en  jouir  à  prrpétuilé  après  la  mort 
d'Auguste,  ou  après  qu'il  Taurait  volontairi'raent  quille.  Le 
chapitre  avait  cherché  vainement  à  prévenir  ce  coup,  en  nom- 
mant nn  coadjnleur  à  Auguste,  dans  la  personne  d'Ernest- 
Auguste,  pririce  deBiunswiclt.  L'an  itJbo,  fes  élats  magdebour- 
Scois  firent  hommage  à  Gro^ensallza,  le  4  atril ,  à  l  électeur 
e  Brandebourg,  et  le  chapitre  le  pr^ta  le  jour  suivant. 
I>'admij]islralrur  Auguste  s'appliqua  ,  depuis  la  paix  de  Wcst- 
plialic,  à  faire  oubliera  ses  sujets,  autant  qu'il  était  [lossible, 


M 


470  CHROTÎ.  HIST.  DES  ARCHEVÉQuÈs  DE  MAGDtBOrRGJ 
les  maux  passés.  Sa  mort  arriva ,  le  4  juin  1680,  djiis  son  châ- 
teau de  Halle,  d'où  son  corps  fui  transféré,  le  22  juillet  suivant^ 
au  château  de  Weissenfels,  dans  les  caveaux  qu'il  y  avait  lait 
faire  dans  la  chapelle  castrale.  Sa  première  femme  étant  morte 
le  II  décembre  i66g,  il  se  remaria,  le  29  janvier  1672,  à 
Jeanne- Walpl'rgk  ,  fille  de  Georges-Guillaume ,  comte  de 
Linange-Westerbourg  ,  décédée  le  4  novembre  1687.  Du  pre- 
mier lit ,  il  eut  Jcan-Adolfe,  mort,  le  24  mai  1R97,  dans  ses 
J)ays  héréditaires  de  Weissenfels  et  de  Querfurt;  et  d'autres 
enfants.  Du  second  lit,  vinrent  deux  fils.  Après  la  mort  d'Au- 
guste, l'électeur  de  Brandebourg  se  hâta  de  prendre  possession 
de  l'archevêché  de  Magdebourg  à  litre  de  duché  séculier.  S'é- 
tant  transporté,  la  même  année,  à  la  diète  de  Rattsbonne,  il  y 
prit  place,  et  y  vota  parmi  les  princes  à  la  suite  de  ceux  de 
Bavière. 

La  cathédrale  de  Magdebourg,  dédiée  à  Saint- Maurice,  l'une 
des  plus  vastes  et  des  plus  belles  d'Allemagne ,  est  la  m^me  qui 
fut  construite  sous  le  régne  de  l'empereur  Otton  IV;  et  son  haut 
chapitre,  composé  de  seize  chanoines  avec  un  prévôt,  subsiste 
encore  de  nos  jours.  Le  roi  de  Prusse,  Frédéric  11 ,  le  décora, 
en  1763,  d'une  croix  d'or  émaillée  de  blanc,  dont  le  milieu 
représente  ,  d'un  côté,  l'aigle  noir  de  Prusse,  couronné,  et  de 
Vautre,  l'effigie  de  Saini-Maurice.  Cet  ornement  se  porte  atta- 
ché à  un  ruban  onde ,  couleur  d'orange ,  et  noué  à  une  bouloa- 
Dière. 


CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 


DES 


GRANDS-MAITRES  DE  L'ORDRE  TEUTOiMQUE  (*). 


/oADRE   des   chevaliers  Tcutoniques   doit  son  origine  aux 

croisa  Jps  ,  de  m^me  t)ue  ceux  des  }iospilaliers  de  Saint  Jean  et 
des  Templiers.  Vers  Pan  1 128  ,  un  rtcne  particulier  allemand  , 
qui  avait  fixé  sa  demeure  à  Jérusalem,  commença  à  retirer  dans 
sa  maison  les  pauvres  pèlerins  de  sa  nation.  (  Jacob  de  Vi- 
triaco  ,  hisL  Ifierasol.  op.  ^  Bongars ,  pag.  loB^  et  se^.  Sanut , 
sécréta  Jidelîum.  y  liv.  111,  pari.  7  ,  cap.  3.  )  Ipérius,  dans  la 
chronique  de  Saint-Berlin  ,  ajoute  de  plus,  que  la  femme  de  ce 
charitable  allemand,  dont  on  n'a  pas  conservé  le  nom,  établit 
un  second  hôpital  à  côté  du  premier,  pour  y  recevoir  les 
pauvres  femmes  de  sa  nation.  Des  bornes  si  étroites  ne  pouvant 
suffire  h  sou  zèle  ,  il  (il  construire  un  hupilal  à  ses  irais ,  et 
obtint  du  patriarche  la  permission  d*y  joindre  une  chapelle  , 
qui  fut  dédiée  à  ta  sainte  vierge.  Plusieurs  gentilshommes 
allemands  H  beaucoupdeparticutiers  de  la  même  nation  ,  s'em- 
pressèrent d'augmenter  celte  fondation,  cl  se  vouèrent  au  ser- 
vice des  pauvres  et  des  malades.  Comme  l'objet  de  leur  pèle- 
rinage était  de  combattre  les  Infidèles,  ils  s'y  obligèrent  par  uci 
second  vœu  ,  en  prenant  pour  modèle  la  règle  des  Templiers. 
L^hâpilal  altematid  de  Jérusalem  ne  fut  paà  délrnit  non  plus 
que  celui  de  Sainl-Jean  ,  lorstpje  SalaJin  prit  cette  vi^e  après 
la  bataille  de  Tibériade  ;  mais  le  vainqueur  n'y  souffrit  que  le 
nombre  de  personnes  absuluinent  nécessaires  pour  les  desservir. 


(*)  Extraite  de  l'Hist^ 
de  Wal,  l'ua  de  sci> 


:1e  cet  Orilre,   roiriposée  par  M.  le  baroo 


^72  tHftOMOLOGlE   HISTORIQUE 

Cet  t'tablissement  peut  tHre  r^gariié  comme  la  source  éloignée 
de  l'ordcç  Teulonique.   Les  Chrétiens  ayant  enlrepiis   le  siège 
de  Ptolémaïs  ,  ou  iiaint-Jean-d'Acre,  en  ii8g,  on  vit  bientôt 
se  renouveler  le  même  acte  de  charité  dans  leur  camp.  Quelque* 
citoyens  des  villes  de  Urcme  ci  de  Lubeck  ,  touchés  de  com- 
passion pour  le  grand  nombre  des  malades  et  blessés  allemands 
t]ui  se  trouvaient  dans  l'armée  >\cs  croisés,  firent  une  tente  avec 
les  voiles  d'un   de  ces  vaisseaux  de  transport,  qu'on  nommait 
coquets  ,  et  en  latin  cugo  ou  coca,  (  Ducange ,  G/oss'),   et  re- 
çurent dans  rct  hôpital  tous  les  infirmes  et  les  blessés  de  leur 
nation ,  qu'ils  traitèrent  avec  le  soin  qu'inspire  la  plus  tendre 
charité.  On  conjecture,  avec  beaucoup  de  vraisemblance  ,  que 
les  frères  de  l'hôpital  allemand   de  Jéni5alem  ,  qui  avaient  pu 
éviter  les  fers  de   Saladin,  partagèrent  celle  bonne  œuvre.  Les 
choses  étaient  dans  cfel  élat,  lorsque  Frédéric,  duc  de  Suabe, 
arriva  ,  au  commencempnt  Je  l'automne  de  l'an  1 190,  avec  le» 
débris  de  l'armec  de  Tempereur  Frédéric  Btirôerousse ,  son  père, 
qui  venait  de   mourir  en   Cilicie.  Le  duc  de  Suabe.  jugeant  , 
par  les  services  que  ces  hospitaliers  rendaient  à  l'armée,   com- 
Licn  cet  établissement  serait  utile  si  on  lui  donnait  une  forme 
stable  ,  imagina  d'en  faire  un  ordre  de  chevalerie,  à  l'imitation 
de  ceux  de  Saint-Jean  et  des  Templiers.  Le  patriarche  et  tous  le» 
chefs  de  l'armée  applaudissant  à  ce  projet ,   les  évèques  furent 
chargés  de   rédiger  une  règle ,    tirée  de  celle  des  hosniialiers, 
pour  ce  qui  regardait  le  soin  des  mabdes,  et  de  celle  des  'l'em-, 
pliers  ,  pour  ce  qui  avait  rapport  à  la  milice  et  à  la  discipline 
particulière.  Après  quoi,    le  duc  de  Suabe  érigea  solennelle- 
ment k*  noux'el  ordrej  à  qui  on  donna  ,  pour  titre  de  fondation , 
1  hôpital  allemand  ,  01  teutoniqiic  ,  de  la  Sainte-Vierge  de  Jé- 
rusalem. Le  duc  de  Suabe,    voulant  donner  toute  la  consis- 
Lince  possible  à  cet  établissement ,  envoya  des  ambassadeurs  à 
Henri  VI,  son  frère,  a  lors  roi  des  Komaitis,  pour  lui  demander 
la  conlirmation  du  nouvel  ordre  ,  et  l'engager  a  joindre  ses  sol- 
licitations aux  sicimes  ,  pour  obtenir  également  celle  de  Clé- 
ment m,  qui  occupait  alors  la  chaire  de   saint    Pierre.  Mai» 
Clément  mourut  ,  au  prinlems  de  l'an  1 191  ,  avant  d'avoir  pu 
satisfaire  leurs  désirs  ;  de  sorte  que  l'ordre  Teutonique  fut  con- 
firmé par  Cétestin  III ,  qui  le  mit  sous  la  règle  de  saint  Augus- 
tin, et  lui  dfinna  les  ratâmes  privilèges  que  l'église  avait  accordes 
aux  hospitaliers   de  Saint-Jean  et  aux  Templiers.    L'habit  des 
chevaliers  Teutoniqucs  est  le  manteau  blanc  avec  la  croix  noire^ 
liserce  d'argent.  Cet  ordre  ,  composé  de  trais  classes  ,   fut  ren- 
fermé uniquement  dans  la  nation  germanique.  Les  seuls  genlils- 
liommes  pouvaient  étr^e  admis  dans  la  classe  des  chevaliers:  les 
prêtres  ne  lurent  jamais  aslreintâ  à  aucune  preuve  f  cl  les  frère» 


servants  furent  composés  de  gens  de  tout  état ,  et  si  nombreux  , 
dans  les  leras  de  la  grande  splendeur  Je  l'ordlre,  qu'on  eti  comp- 
tait plus  de  six  mille  dans  la  Prusse  seule.  Celte  dernière  classai 
fest  abolie  depuis  long-tems. 

I.  HENRI  t)E  WALPOT. 

iiqo,  Henri  de  Walpot,  d^une  maison  illustre  du  Rh'in, 
iful  élu  premier  inatlre  de  l'ordre  Teutonique  lors  de  son  ins- 
titution au  camp  d'ACre.  Les  Chrétiens  avant  pris  celle  ville  au^ 
tnois  de  juillet  de  l'année  suivante  ,  Walpot  y  bâtit  un  htïpital' 
avec  une  Ofilise,  où  Frédéric,  duc  de  Suaije .  eut  sa  sépuhure.i 
Henri  comoatlit,  avec  ses  clievaliers,  contre  les  Sarrasins ,  quîj 
ravageaient  la  Syrie,  jusqu'à  sa  niort ,  arrivée  le  24  oclubrc  dt] 
l'an  i;ioo. 


IL  OTTON  DE  KERPEN. 

1200.  Otton  de  Kerpen,  gentilhomme,  nalif  de  Brême^'j 
étant  âgé  de  nuaire-vingis  ans,  succéda  k  Walpot.  il  sc*dis-« 
lingua  particulièrement  par  sa  charité,  et  gouverna  l'ordre  avec 
sagesse  pendant  six  ans,  étant  mon  le  ^  juin  de  Fan  1206. 

m.  HERMAN  DE  BAHDT. 

1206.  H  E  KM  AN  DE  BAKDTfut  élu  maîtrede  Tordre  après  la  laor 
d'Olton  de  Kerpen.  Il  finit  ses  jours  à  Acre,  le  20  mars  laioj 
et  fui  inhumé  dans  l'église  de  la  maison  tfhef  d'ordre,  auprès 
de  ses  prédécesseurs.  Selon  toute  apparence ,  Bardt  mourut  des 
blessures  qu'il  avait  re^fiies  en  combattant  avec  Livon,  roi 
d'Arménie,  et  les  hospitaliers  de  Saint^Jean,  contre  le  sultan 
de  Cogni. 

IV.    HERMAN  DE  SALZA. 

12 10.  Herman  de  Salza,  successeur  de  Bardt,  trouva  l'ordre 
Tort  affaibli  par  les  pertes  qu'il  venait  d'essuyer;  mais  il  prit  en 
"peu  de  tems  un  accroissement  si  prodigieux  sous  son  magistère, 
el  reçut  tant  de  privilèges  etde  bienfaits  des  papes,  des  empereurs 
et  de  différents  princes,  qu'il  se  vit  bientôt  en  état  de  faire  les 
plus  grandes  entreprises.  L'an  121^  ,  Salza  combattit  les  Infi- 
dèles en  différentes  occasions  avec  les  rois  de  Hongrie  et  <le 
Jérusalem;  il  se  signala  surtout,  l'an  1219,  au  siège  de  Da- 
iniette,  où  les  chevaliers  Teutoniques  et  les  Templiers  eurent 
la  gloire  de  sauver  l'armée  chréliennc  par  leur  courage.  Jea 
lie  fihenm;,  roi  de  Jérusalem ,  témoin  dus  grandes  actioûs  dt 


^74  cnnoNotocTE  tustobkjuk 

Teutonlgues  ,  les  récompensa  en  permet  tant  à  leur  chef»rajouter 
la  croix  (l'or  Jn  royaume  de  Jérusalem,  à  la  croix  noire  Je  l'or  Jrc. 
Celle  distinction,  réservée  au  grand-maître  ,  est  encore  usitée 
aujourd'hui  (  17M7).  Après  la  fin  inaliioiirense  de  l'expodilioa 
des  croisés  en  Egypte,  Saiza  passa  en  Italie  et  g>igna  la  cnti- 
I  fiance  et  les  bonnes  grâces  de  l'empereur  Frédéric  II  ,  qu'il 
détermina  à  épouser  Yolande  de  Brienne,  héritière  du  royaunis 
de  Jérusalem ,  dans  la  vue  d'engager  ce  monarniie  à  secourir 

S  lus  efficacement  la  Terre -Sain  le.  Frédéric  employa  le  raahre 
esTeulonirjues  dans  toutes  les  négociations  les  plus  épineuses, 
et  particurièrcmcnl  dans  ses  démêlés  avec  le  pape  Honorius  III, 
qui  conscnlit  de  prendre  Salza  pour  arbitre  de  ses  différents 
avec  Tempcrekir.  Le  maître  des  Tcutoniques  montra  tant  de 
droiture  et  de  dextérité  dans  cette  circonstance  délicate  ,  qu'ils 
le  comblèrent  i'un  et  l'autre  de  bienfaits.  Le  pape  lui  donna 
une  bague    de  »rand  prix^  qu'il  transmit   à  ses   successeurs, 

Jiour  conserver  le  souvenir  de  cet  événement  ;  et  Frédéric 
'éleva  au  rang  des  princes  de  l'empire,  de  même  que  les  grands- 
jnailres  qui  lui  succéderaient,  avec  permission  de.  joindre  l'aigle 
impérial  à  leurs  croix,  comme  ils  le  pratiquent  encore  au- 

{'ourd'hui  (  17^7  ).  Salza  fut  encore  un  de  ceux  qui  corilri- 
)uèrent  le  plus  à  réconcilier  l'empereur  avec  le  pape  Gré- 
goire IX. 

Le  maître  desTeuloniqucs  fut  sollicité  par  le  duc  de  Masovie, 
de  venir,  avec  ses  chevaliers,  au  secours  Je  la  Politgnc,  que  les 
Prussiens,  peuple  barbare  et  iiloUtre,  mettaient  à  fou  et  à  sang; 
inais  il  ne  se  détermina  ipi'après  avoir  consulté  le  pape  cl  l'eni- 
pereur,  qui  l'encouragèrent  à  tenter  l'cni reprise,  en  lui  pro- 
jnellant  de  grands  secours.  Le  duc  de  Masovie  fil  donation 
à  l'ordre  de  la  province  de  Cuira,  envahie  par  les  Prussiens; 

|.«l  lui  donna  surabondamment  loul  ce  que  les  chevaliers  pour- 
raient conquérir  de  la  Prusse,  qui  ne  lui  appartenait  nullement. 
L'empereur  donna  en  toute  souveraineté  à  l'ordre,  non-seule- 
ment ce  qu'il  tieodrait  du  duc  de  Masovie ,  mais  encore  la 
Prusse  entière,  s'il  pouvait  la  conquérir  sur  les  Païens.  Pour 

[seconder  les  chevaliers,  le  pape  Grégoire  IX  confirma  le* 
donations  du  duc,  et  fil  prêcher  la  croisade  contre  les  Prus- 
'siens.  Salza,  voyant  son  ordre  assez  nombreux  pour  attaquer  la 

I  Prusse,  sans  abandonner  la  «léfense  de  la  Terre-SaitUe ,  nomma 

]  frère  Herman  deBalck,  chef  de  l'cnlrcprisf ,  avec  le  litre  de 

[^proviseur  y  ou  précepteur  de  Prusse. 

Baick,  ayant  assemblé  une  petite  armée,  passa  laVistule , 

,J'an  la-^t,  et  campa  sur  la  rive  opposée.  Après  avoir  remporle 
plusieurs  avantages  sur  les  Prussiens  ,  il  fit  agrandir  et  fortifier 
ton  camp,  4u'il  conviertit.  eu  ville,  sous  lu  nom  de  TtlUfi^. 


DES   r.RASDS-MAJ^KÏS   DÉt'onDiSl'ï  TÊCTOKlQrf. 

Ayant  eu,  peiiclant  les  Jeux  années  suivantes,  de  nouveaux  succ^s,  ' 
il  fon Ja  les  lillcs  de  Ciilm  el  de  Marien>^'erder.  I/an  I2d3  ,  le 
graiid-maître  vint  rcconuaîlre  l'état  de  la  Prusse,  à  qui,  le 
s8  déccmLre  ,  il  donna  ses  premières  lois.  Il  ordonna  aussi 
d'y  frapper  les  picrniéres  monnaies.  Ues  chevaliers,  secourus 
par  Henri,  martjuis  de  Misnie,  conquirent  la  province  de 
Pomësanie ,  el,  l'an  la.^j,  le  maître  provincial  fit  jeter  les 
premiers  fondements  de  la  ville  d'Elbing.  Les  ïeutoniqiies  sou- 
rneitent  ensuilc  les  provinces  de  Pogësanie ,  de  Warmie ,  de 
Nattangie  et  de  Barlhonie,  avec  les  secours  d'Otlon  I ,  duc  de 
Brunswick,  de  sorte  que,  dans  un  espace  d'environ  neuf  ans, 
près  de  la  moitié  de  la  Prusse  fut  éclairée  des  lumières  de  la 
foi,  et  reconnut  la  souveraineté  de  Tordre  Tcutonique.  L'ordre 
de  Christ,  ou  des  chevaliers  Porte-Glaives  de  Livonie,  fondé 
l'an  I20I  ,  avait  acqfuis  dévastes  domaines  par  ses  conquêtes; 
mais  comme  il  s'atfaiblissail  presque  autant  par  ses  victoires, 
que  par  les  revers,  les  chevaliers  de  Livonie  demandèrent  il'être 
incorporés  dans  l'ordre  Teutonique  ,  ce  que  le  pape  et  le  grand- 
maîire  leur  accordèrent  en  laSy.  Salta  nomma  le  même  Balck  , 
qui  avait  commencé  la  conquête  de  la  Prusse,  pour  gouverner 
la  Livonie  en  qualité  de  précepteur,  ou  proviseur.  Lan  la^SJ 
Balck,  fil  un  traité  d'alliance  avec  Waldemai*  II,  roi  de  Dane^ 
marck  ,  auquel  il  rendit  la  ville  de  Revel ,  ainsi  qu'une  partie 
del'LsIonie,  ijuo  les  chevaliers  Porte-Glaives  avaient  conquise 
sur  les  Danois.  C'est  vers  celte  époque  que  le  chef  de  l'ordre 
fut  nommé  grand-maître,  on  maître  général ,  pour  marquer  sâ 
supériorilé  sur  les  précepteurs  de  Prusse,  de  J^ivonie  et  d'Alle- 
magne ,  ([ui  commencèrent  à  prendre  le  litre  de  maître,  en 
ajoutant  le  nom  de  la  prw'ince  commise  à  leurs  soins.  Herman 
de  Salza  ,  qui  fut  un,  dos  plus  grands  hommes  de  son  siècle  , 
mourut,  le  24  juillet  de  l'an  izSç),  à  la  commanderie  di 
Barlette ,  dans  la  Fouille ,  où  il  fut  inhumé. 

V.    CONRAD  DE  THURLNGE. 

tzSg.  CoKRAD,  (ils  d'Herman  I,  landgrave  de  Thuringe  fut 
nommé  grand-maître  a[irès  la  mort  de  Salza.  Avant  (|iie  d'entrer 
dans  l'ordre,  il  av.iit  épousé  AGNÈS,  fille  dl'  l'empereur  Fré- 
déric II,  dont  il  devint  veuf  en  1218,  suivant  Falden.  {Trad. 
Corùeien.  )  Vers  h-  lems  de  son  élection  ,  Suantopelck,  duc  de 
la  Poméranie  de  Uanlzick,  que  l'on  nomme  aujourd'hui  (17S7) 
Pomérélie,  jaloux  des  progrès  des  chevaliers 'lentoniques  ,  fait 
50ulever  les  néophytes  de  la  Pogcsanic ,  de  la  Warmie ,  de  la 
^'allangie,  el  de  la  Barlhonie.  Ces  Prussiens,  abjurant  le  même 
jeur  la  religioa  du  vrai  Dieu ,  se  jcltent ,  conduits  par  le  duc ,  sur. 


CHRJWOLOGIE  HiyrOWQtrE 

la  parlie basse  de  la  l'russe ,  ft  de  là  sur  la  Pomi'-sanïe  et  le  pay»  «1« 
Ctilm,  massarranl  tous  lesChféûrns  qu'ils  rPiiconlrcnt.n  rasant 
plusieur»  châteaux.  Les  seules  forleresses  tl'Elbing ,  «le  Balga  ,  de 
l\cden,clcCulmet  deTliorn,  résistonlà  ces  furieux.  Lemarérhal 
de  l'ordre,  voulant  avoir  sa  revanche,  siirpreiul  Sartowitz, 
châleau  du  duc,  sur  U  rive  gauche  de  la  Vlslule.  Suantopelck, 
outré  de  cette  perle ,  assemble  une  armée  nombreuse  pour  ta  ré- 
parer ;  et  comme  il  avait  plus  de  monde  qu'il  ne  fallait  pour  rc- 
1>ou.s-ser  les  travaux  dn  siège ,  il  p.tsse  la  \"  istule ,  sur  la  glace .  avec 
a  plus  grande  parlie  de  ses  troupes ,  pour  ravager  de  nouveau  le 
pays  de  Culm.  Le  maréchal  attaque  les  Poméraniens  ,  qu'il  met 
*n  fuite,  après  leur  avoir  tué  neuf  cents  hommes,  cl,  passant 
lui-même  la  Vistule ,  il  oblige  le  duc  de  lever  le  siège.  Le» 
chevaliers  Tculoniques,  alliés  au  duc  de  Cujavie ,  de  Kali.sch 
et  de  la  grande  Pologne,  prennent  l'importante  place  de  Nackel, 
et  ravagent  la  Pomeranie.  Le  duc  ,  inquiet  pour  Danlzick,  sa 
capitale ,  demande  la  paix  en  124^1  et  l'obtient  ;  mais  il  est 
obligé  de  laisser  le  prince  Mest»vin  ,  son  iils  aîné,  en  otage 
entre  les  mains  des  Teutons,  pour  répondre  de  IVxécution  oc 
ses  promesses.  Quoique  la  plus  grande  parlie  di-  la  Prusse  fût 
encore  plongée  dans  les  ténèbres  de  l'idolâtrie,  le  pape  ordonne, 
en  12^3,  de  la  partager  en  quatre  diocèses ,  qui  sont  ceux  <)e 
Culm  ,  de  Poroésanie,  de  Warmie  et  de  Samuic,  et  veut  que 
les  terres  conquises  ,  ou  à  conquérir  ,  soient  divisées  en  trois 
parts ,  deux  pour  les  Tculoniques  ei  la  troisième  pour  Its  évtVjuM 
et  leurs  chapitres.  La  même  année.  Innocent  IV  prend  la  Prusse 
aux  droit  et  propriété  de  saint  Pierre  ,  et  la  donne  aux  che- 
valiers pour  la  posséder  librement.  Il  .^e  sert  de  cette  formule 
pour  en  investir  le  grand -maître  :  ylnnuh  nostro  inifj)timns. 
Conrad  mourut  le  2^  juillet  1244  >  el  fut  inhumé  dans  l'église 
(le  rhôpital  tculoniquc,  à  Marbourg. 

VI.  HENRI  DE  eOHENLOHE. 


1244*  r.e  grand  chapitre,  assemblé  à  Venise,  ne  put  Vaccor- 
cler  sur  le  choix  d'un  grand-maître  ,  Je  sorte  que  les  suffrages 
furent  partagés  entre  Henri  de  Hujiem.ohf.  rt  Louis  ds 
Queue.  Ce  dernier  étant  mort  quelques  mois  après,  les  che- 
valiers de  la  basse  Allemagne  doimorent  un  autre  conipélileur 
h  Hohenlohe ,  dans  la  personne  de  (luillaurae  d'IIncnbach. 
Mais  cet  aniigrand-maître,  à  peine  connu  de  nom^  n'rmpérha 
pas  Hohenlohe  d'être  reconnu  en  Prusse,  en  Livonie,  en  Alle- 
magoe ,  enfin  par   l'ordre  entier,  et  même  par  l'empereur, 

four  seul  rt  légitime  grand-maître.  Les  anciens  ëcrivaips  tir 
ordre,  voulaut  dcrober  le  «ouvenir  de  ce  schisme  à  la  po»- 


IDS-MAÎtBES  DE  l'ordre  TECTONIQUE.        4?*^ 

tffitfi,   n'oril  pas  fait  mention  de  Ho^cnlohe ,  ce  qui  a  jeté 
une  confusion  élnnnanle  ilans  Thistoire.   Hartknoch  ,  qui  T* 
plaré  mal  à  propos  PiMre  Salza  et  Conrad,  est  le  premier  qui 
l^it  reconnu   son  exisK^nce  avec  quelque  certitude  j  mais  ellel 
ç<»t  démontrée   aujourd'hui  par  tant  de  monuments  autheri— 
tiques,  que  cet  auteur  ne  connaissait  pas,  qu'elle  ne  sOuffra'l 
plus  trolijcrtion  ,   non  plus  que  le  rang  que  ce  granJ-maîtret] 
cloil  occuper  dans  riiîstoire.   Le  duc  de  Poraéranie,  qui  n'avait» 
juré  la  paix  que  pour  avoir  le  lems  de  se  préparer  à  la  romprùJ 
avec  Truil ,  fait  soulever  de  nnuveaii  les  apostats  de  la  Prusse  ,■ 
et  taille  en   pièces  un  détachement  de  quatre  cents  chevau»! 
t^cs  Teu Ioniques  ,  p^^s  du   lac  JRensen.  I-es  chevaliers  ,  réduil.Vi 
aux  plus  grandes  extrémités  dans  la  ville  de  Culm,  en  sorlentT 
avec  une  poignée  de  monde  ,   pour  attaquer  l'armée  du  duc  , 
tuent  ipinze  cents  poméraniens ,  cl  poursuivent  les  vaincus  si 
rhaudcincnl ,  que  la  plupart  se  noient  en  voulant  passer  U  i 
Vistule  à  la  nage.  Cette  perte  oblige  Suantopelck  de  renouf  1 
veler  la  dernière  paix  ;  mais  ce  fut  pour  la  rompre  une  secondé T 
fois.   Le  légat  du  saint  siège  fait  pr(*clicr  la  croisade  contre  le^j 
duc   de  Poméranie  cl  les  Prussiens;  les  Teuloniques  battent 
Suantopelck  sous  les  murs  de  Srhwedlj  et  une  autre  fois  enj 
rase  campagne.  Ces  deux  victoires  coûtent,  trois  mille  hommes 
aux  ennemis.  Nouvelles  paix  en    1246,   par  l'enlreniise  du  duc 
d'Autriche.  Les  Teuloniques   bâtissent  la  forteresse  de  Christ- 
bourg.  Le  duc  de  Poméranie,  rompant  encore  tq  paix,  se  ligue 
avec  les  Prussiens  pour  en  faire  le  siège.  Les  chevaliers  battent 
l'avanl-garde  des  Prussiens,  dont  l'armée  se  disperse,  et  mettent 
en  déroule  celle  de  Poméranie.  Le  duc,  qui  avait  failli  d'être 
pris,  demande  encore  la  paix,  qui  fut  faiteau  mois  de  novembre 
de  l'an  124*^,  par  la  médiation  de  Jacques  Pantaléon  ,  légat  du 
saint  siège.  Le  7  de  février  de  l'année  suivante  ,  le  légat  ménage 
un  accord  entre  les  chevaliers  et  les  Prussiens ,  que  ces  derniers 
rompent    aussitôt.    Les  Teutoniques  ,    secourus  par  plusieurs 
princes  de  l'empire,  les  forcent  À  la  fin  à  rentrer  dans  robéis— 
.sance  ;  et   Suantopelck,  qui  avait  encore  essuyé  une  sanglante 
défaite,   fut  nbligé  de  renouveler  la  paix,  en   laSS.   avec  des 
conditions  IrJ's- humiliantes  pour  lui;  celait  la  première  fois 

3u'il  l'a  signait  aiicc  inlenlion  de  la  garder;  elle  fut  le  terme 
'une  guerre  cruelle,  qui  durait  «lepuis  treize  ans.  Les  armes 
des  clievaliers  'IVuloniques  de  Livonie  avaient  encore  des  succé$ 
plus  brillants.  Le  maître  provincial ,  André  de  Stuckland  , 
olilige ,  par  ses  virloires,  Mendug,  grand-duc  de  Lilhuanie,  à 
demaniler  la  paix,  et  lui  persuade  *reml)rasser  le  Christianisme, 

Îtromeliant  de  lui  faire  accorder  le  litre  de  roi  par  le  pape, 
nuocent  IV,  déférant  aux  instances  du  maître  provincial  et  de 


A 


478  CHBOHOtÔGIE  HISTORIQUE 

Mendog ,  prend  la  Lilhuanic  aux  Jioit   et  propriété  de  saint 
Pierre,  l'érigé  en  royaume,  et  ordonne  aux  évC(|ue3  Je  Prusse'] 
et  de  Livooie ,  de  sacrer  Mendog ,  qui   jut  ronronné  avec  s»  J 
feitime  ,  l'an    laSi.  En  Palestine,  les  chevaliers  Teutoniques 
combattirent  vaillatnracnt  sous  les  yeux  de  saint  Louis,  [>eiidaut' 
la  malheureuse  expédition  qu'il  (il  eu  l\gy|)tc.  Ce  grand  prince,  'l 
les  honorant  d'une  afffciion    parlicMlière ,   leur  fit    plusieurs'] 
dons,  et  ajouta  quatre  ili'uis  de  lis  à  la  croix  du  grand' niailre,'[^ 
comme  une  marque  pcrpéluelle  de  ses  bonlés.  Celte  concession  I 
est  du  20  août  de  l'an  i  aou.  U  n'y  a  rien  de  certain  sur  répociue  T 
de  la  mort  du  graad-maîlre  llohenlohe ,  qui,  selon   Pauli,'] 
arriva  en  12S-!.  Ce  prince  Tut  inhumé  dans  1  église  du  chSleatt'J 
de  Mergentheim ,  qu'il  avait  donné  à  l'ordre. 

VII.   POPON  D'OSTEHNA. 

1253.  PoPON  d'Osterna  fut  choisi  pour  ^Ire  le  successeur^ 
de  llohenlohe.  L'an  i254i  Oltocare,  roi  de  Bohême,  vint  en.] 
Prusse,  à  la  tâle  île  quarante  mille  hommes,   et   battit  Ir 
Sambiens,  qu'il  obligea  de  se  soumettre  à  l'ordre.  L'année  sui-«J 
vante,  les  Teutons  bâiircnl  Koaigsberg,  pour  tenir  les  Sambieai 
dans  la  sujétion.  Les  chevaliers  de  Prusse  et  de  Livonie,  s'clant^l 
réunis  en  izSc},  furent  battus  à  Durben  par  les  Lithuaniens, ,1 
révoltés  conire  leur  souverain.  Cet  événement  fit  naître  l'idée, 
aux  Prussiens  de  secouer  le  joug,  .Mendog,  que  les  Teutouiqucj 
avaient  converti  au  CVirislianisme,  et  cju'ils  avaient  fait  recoa-J 
naître  pour  roi  de  l.ilhuattie  par  le  pape,  pensait,  de  son  câté,^ 
à  reprendre  le  culte  des  idoles,  et  fuinenlail  sous  main  la  révolte  J 
des  Prussiens,  qui  éclata  l'année  suivante.  Les  Prussiens,  sou- 
tenus par  Mendog,  qui  était  à  la  tête  de  trente  mille  hommes» 
levèrent   l'étendard  de  la  révolte ,   et  massacrèrent    tous   les 
Chrétiens  qu'ils  renconlrèreut  ;   il  n'y  eut  que  les  provinces  de 
Culm  et  de  Poraésanie   qui   restèrent  fidèles.  L'an   1261,  le» 
Teutoniques  furent  battus  à   Pokarwis.  Les  comtes  de  Juliersii 
et  de  la  JVlarck  étant  venus  à  leur  secours  l'année  suivante,    ils^j 
prirent  leur  revanche  contre  les  Sambiens,  auxquels  ils  tuèrent^ 
trois  mille  hommes.  Pendant  le  siège  de  Konigsberg ,  qui  dura 
très-long-teras,   les  Teutoniques  tirent  des  actions  de  valeurJ 
h  jamais  mémorables.  Le  graud-maitre  ne  \lt  pas  la  fin  de  tant 
de  maux,  ayant  abdique  en    iaG:i,   à  cause  de  son  grand  ;*ige^ 
qui  ne  lui  permettait  plus  de  porter  le  poids  d'un  gouverue* 
ment  ii  difficile. 

VllL  ANNON  DE  SAN'GEftSHAlJSEN. 
1262.  AîtSOS  DE  SANGEIlSUAUSEr^   fut  élu  pOUf  succédtT  à 


DES  GRASDS-MAÎrnES  DE  l'oBDUE  TECTOMQCE.  47^1 
Osierna.  Les  clievaliers  île  Konigsbcrg  défirenl  trois  iois  le»i 
Sambicns,  qu'ils  forc^^enl  de  rrntrcr  sous  le  ^oug.  Il  n'en  futj 
pas  (le  mi'me  «lu  reste  de  la  Prusse.  L'an  i2B3,  les  Tcutoiiiques] 
furent  battus  à  Lobau ,  et  obligés  d'abandonn<y  plusieurs  for?' 
teressps  qu'ils  défendaient,  depuis  trois  ans.  De  nombreuse 
armées  de  lithuaniens  et  de  samogites  se  joignirent  aux  rebcUt 
pour  ravager  la  Prusse  ;  ce  qui  rendit  ce  malheureux  pays^ 
pendant  long-tems,  le  théâtre  do  l'horreur  et  du  carnage.  Le»l 
chevaliers,  tan(<U  vainq:>pnrs  et  tantôt  vaincus  ,  mootrèrer: 
toujours  la  m^me  ioirépidilé,  et  finirent  par  remporter  troi»! 
victoires  si  sanglantes  sur  les  Prussiens,  qu  ils  furent  obligés  j] 
l'an  layii,  de  rentrer  dans  l'oboissance.  Annon  de  Sangers^ 
hausen,  prince  d'un  grand  mérite,  mourut  le  H  juillet  de  l'a 
1274  ,  et  fut  inhumé  a  Marbourg. 

IX.  HARTMAN  DE  HELDRUNGEN. 

1374.  IIautm^tï  DEHELDRUNGENful  le  successeur  d'^oDon; 
Au  commencement  de  son  magistère,  il  restait  encore  trois 
provinci's  de  l.i  Prusse  dans  lesquelles  les  chevaliers  n'avaient  pas 
encore  porté  leurs  armes.  La  Scalovie  et  la  Nadruvie  furent  sou- 
mises en, moins  de  trois  ans  ,  et  ,  l'an  1278 ,  les  chevaliers  atta- 
quèrent la  SuJavie;  c'était  la  province  la  plus  peuplée  et  la 
plus  puissante  de  la  Prusse.  Cette  guerre  fut  poussée  avec  beau- 
coup d'aclivité:  mais  le  grand-maure  n'en  vil  pas  la  fin,  étant 
mort  le  ic)  aoih  de  l'an  i283.  11  fut  inhumé  dans  l'église  de 
l'ordre  h  Mergenlhcim.  Ileidruneen  avait  fait  commencer,  en 
1280  ,  la  célèbre  forteresse  de  Marienbourg. 

X.  BURCHARD  DE  SCUWENDEN. 


I^F  t283.  BuHCHAHn  DE  ScHWENDEN  sHccéda  à  HeUlfun^en. 
F  Peu  de  tems  après  son  élection,  les  chevaliers  achevèrent  la 
I  conquête  de  la  Pruise,  en  soumettant  la  Sudavie  ;  ainsi  ce  ne 
[  fut  qu'après  cuiquanle-deux  ans  de  travaux  et  de  combats  que 
I  la  Pi-usse,  écbiirée  dfs  lumières  de  la  foi,  fut  entièrement  sou- 
mise il  la  souveraineté  de  l'ordre  Teutoniqne.  La  même  année, 
les  Teuloniques  tournèrent  leurs  armes  contre  les  Lithuaniens, 
qui  n'avaient  cessé  de  secourir  les  apostats  de  la  Prusse,  et 
faisaient  depuis  long-tems  une  guerre  cruelle  à  l'ordre.  Celle 
guerre  contre  la  Ijithuanie  dura  plus  d'un  siècle  sans  interrup- 
tion ,  et  recommença  ensuite  à  <liverses  reprises.  L'an  12H1), 
nouvelle  ronspiralioii  des  Prussiens,  qui  fui  étouffée  au  berceau, 
Le  grand-maître,  l'an  lay,  fut  au  secours  de' la  ville  d'Acre, 
menacée  d'un  siège  par  les  Sarrasins  ;  il  fui  baiiu  par  les  Infi- 
(ièles ,  et  mourut  de  ses  blessures  dan»  l'ile  de  Rhudes. 


4^0  CBRONOLOGIE  niSTOBlQUS  ' 

XI.  COÎiRAD  DE  FEUCHTWANGEN. 

1390.  C(Ks'RA.D  DE  FëvchtWAMGEK  fut  le  successeur  Jh] 
Burchàril  de  Schwenden.  Il  joua  un  rôle  liès-disiingtié  avec] 
ses  chcvaliei-s  au  dernie.r  siège  d'Acre;  et  lorsque  cetie  place' 
fui  prise ,  l'an  i:iqi ,  il  élablit  le  siège  de  l'ordre  dans  la  rom*- 1 
manderie  de  Venise ,  pour  élre  à  portée  de  prendre  pari  aux 
nouvelles  entreprises  qu'on  pourrait  faire  pour  recouvrer  lAJ 
Terre-Sainte.  Lan  «agS,  nouvelle  conspiration  des  Prussiens, 
qui  fut  étouffée  par  la  punition  des  chefs.  Ce  furent  les  derniert  1 
efforts  de  ce  peuple  pour  retourner  à  l'idolàLrie.  l-c  Krand*] 
maître,  qui  s'était  rendu  en  Prusse,  partit  pour  la  Boiiêine-,  ' 
Cl  mourut  à  Prague,  l'an  layj  ;  il  fui  Inluimé  dans  l't'glise  dll  1 
château  de  Uraguwilz. 

XII.  GODEFROI  DE  HOHENLOIIE. 

izgy.  GoDUFROi,  petit  -  neveu  de  l'ancien  grand- maître ^1 
Henri  de  Hohcnlohe,  fui  élu  pour  successeur  de  Conrad  de] 
Feulchlwangen  par  le  chapitre  assemblé  à  Venise,  le  i4sepy| 
terabre.  La  guerre  civile  entre  les  chevaliers  de  Lîvonic  ekl 
l'archçvèque  de  Riga ,  éclata  pour  lors  avec  une  fureur  sanf  J 
exemple;  car  on  se  battit  neuf  fois  en  dix-huit  mois.  Cette] 
junesle  querelle  dura  loug-tems,  et  eut  les  suites  les  plus  fâ^j 
cheuses.  L'an  i3o3,  il  y  eut  un  schisme  dans  l'ordre;  mais  î|j 
lui  promplemcnt  éteint  par  la  sagesse  du  compétiteur,  qu'une 
partie  des  chevaliers  avait  donnée  Hohenlobe,  dont  la  ntort 
arriva  l'an  i.^^>  et  dont  l'inhumation  se  (it  à  Marbourg. 

XIIL   SIGEFllOI  DE  FEUCHTWANGEN. 

i??o9.  SiGEFHoi  t)E  Feucbtwanges,  élu  du  vivant  de  Hc 
henlolie  par  une  partie  des  chevaliers,  avait  regardé  cette  ëlec*» 
tion  comme  nulle ,  et  ne  prit  les  rênes  du  gouvernement  qu'aprè' 
avoir  été  élu  de  nouveau  à  l'unanimité,    il  abolit  la  ruaîtris^] 
proviiiciale  de  Prusse  ,  et  transféra  le  siège  de  l'ordre  et  sa  rési— 4 
dence  de  Venise  à  Marienbourg ,   qui  devint  la  capitale  de  It 
Prusse,  Meslwin,  dernier  duc  de  la  Poméranic  de  Dantztck^j 
étant  mort  sans  laisser  d'enfants  légitimes  ,    les  Polonais  s'era»! 

Sarèivnt  de  sa  succession  sous  divers  prétextés.  Les  margrave 
e  Brandebourg,  établis  depuis  long-tcms  par  les  empereurs  1 
pour  seigneurs  suzerains  des  ducs  de  Poméranie ,  revendiquèrer 
celte  succession  comme  un  fief  dévolu,  et  vendirent  une  grande 
{laitie  de  la  Fomcraaie  à  l'ordre  Teutourque ,  avec  ragn^meol 


de  l'empereur  Henri  VII.  I.ps  vous  de  conciliation  aysnt  ét4 
inutiles,  les  Tciiloiiiques  prirent  les  armes  et  firent  la  conquête 
de  ta  Homéranie  cja'ils  vetiaieni  «l'acheter»  (cl  événement  fut  la 
source  des  longues  guerres  qu'il  y  eut  entre  l'ordre  et  la  Po- 
logne. A^>rés  avoir  l'ait  bSlir  ut»e  ville  neuve  à  Danlzick ,  le 
gfand- maître  tnnurut  dans  sa  résidence  de  Mariwibourg,  \t 
5  mars  de  l'an  i3[2,  et  fut  inhumé  à  Culmsce  ,  dans  L'églis* 
calbédiâle  de  révéché  de  Culm. 


I» 


XIV.  CHARLES  UE  BEFFART. 


t3t;i.  Charles  DE  Beffabt,  natif  de  Trêves,  fut  élu  pour 
succéder  à  Feuchiwagen,  et  poussa  \ivement  la  guerre  contre 
La  Liihuanic.  Uladislas  Lokelek ,  roi  de  Pologne,  intenta  ua 
procès  à  Tordre,  au  sujet  de  la  Foméranie.  Le  pape,  i  qui  il 
s'était  adressé,  nomnia  trois  polonais,  dont  deux  formaient  de« 
prétentions  contre  les  chevaliers,  pour  |ugo»  de  cette  querelle. 
Les  protestations  des  Tentoniques  n'empêchèrent  pas  que  les 
uoiices  ne  portassent  une  sentence,  en  i^ai,  par  laquelle  iU 
condamnaient  l'ordre  à  rendre  la  Foméranio  au  roi,  avec  les 
dommages  et  intérêts.  Si  celle  sentence  ne  fut  pas  cassée  ea 
forme  ,  ce  qu'on  ignore,  elle  fut  au  moins  regardée  comme 
nulle  et  resta  sans  effet.  Le  grand-mjîlre ,  s'ctant  rendu  à 
Aviynon  ,  y  gagna  pïusicHrs  procès  importants;  mais  il  y  con- 
trarta  une  maladie  qui  alléta  fort  sa  santé,  ce  qui  le  détermina 
à  se  rendre  à  Trêves,  où  il  mourut  au  sein  de  sa  femille,  l'ar^ 
1.^24.  Il  est  probable  qu'il  fut  inhumé  dans  la  grande  comman- 
derie  que  l'ordre  a  dans  celte  ville. 


H 


XV.  WERISER  D'ORSELEN. 


ï3a4-  Wehweb  u'Orselkn  fut  nnmmé ,  le  €  de  juillet^ 
ur  succéder  à  Bcffart.  Le  roi  de  Pologne  ayant  attaqué  Tordra 
Xeulonique  ,  les  hostilités  furent  suspendues  par  une  trêve  qui 
devail  durer  jusqu'à  }iv'é[  de  l'an  iSaG.  Ijî  roi  profita  de  cet 
inli'rvallc  pour  alfatbtir  les  alliés  de  l'ordre  ,  el  fit ,  en  joaB  , 
un  horrible  ravage  dans  le  Brandebourg.  L'année  suivante,  lea 
chevaliers  prirent  plusieurs  places  de  Pologne,  et ,  Tan  1028, 
le  roi  se  j-'ta  sur  la  Prusse  avec  une  puiswnie  armée;  mais  il  s'en 
retourna  sans  succès.  Le  roi  Je  llohéme  étant  venu  au  secours 
de  Tordre,  on  (lit  une  guerre  sanglante,  qui  fut  suspendue.  Tan 
1.^.^1»,  par  une  trêve,  pendant  lanuellc  on  devait  remettre  à 
l'arbitrage  des  rois  de  Hongrie  _et  de  Rohême,  la  décision  d« 
tous  les  difiérents  qui  existaient  entre  Tordre  et  la  Pologne.  La 
Ukivae  jinnée,  le  granU-maitre  fut  assassiné  à  Maricnbourg,  I4 
XVL  Oi 


4^a  CHR0>*0L0GIE  niSTOHIQtE 

i8  de  novembre  ,  et  fui  inhumé  à  Marienwerdcr ,  dans  Téglii^J 

cathédrale  de  l'éïêché  de  Pomésanic. 

I 

*  XVI.  LUTHER  DE  BRUNSWICK. 

i33i.  LuTHF.R  ,  ou  LuDÈBE,  fils  d'Albert  le  Gras,  duc  d< 
Brunswick,  fut  élu  grand-maître  le  1 1  de  février.   L'arbitrage 
n'ayant  pas  eu  lieu,  et  la  trêve  étant  expirée,  on  se  prépara  »lo 
uouveâiià  la  guerre.  La  inêniL-  année,  une  armée  formid.ible  de 
teutoniques  ht  le  ravage  dans  la  Pologne.  Bataille  de  Plowcze, 
remarf|uable  en  ce  qu'on  combattit  deux  fois  le  mârae  jour  ;  le» 
Teutoniques  furent  défaits  ,   la  première  fois ,    par  la  trahison 
du  palatin  de  Posnatiie ,  qui  était  dans  leur  armée  ;   mais  à  irfj 
seconde,    ils  battirent  si  complètement  l'armée  royale,  (ju'il/j 
firent  la  conquête  d'une  parlie  de  la  grande  Pologne,  sans  que  le  i 
roi  fût  en  état  de  secourir  aucune  des  places  qu'on  lui  enjcvaîfrj 
successivement.   L'an  iSSa,  le  roi,  ayant  reçu  un  puissant  se-»  i 
cours  de  Hongrois,  voulut  rendre  la  pareille  aux  Teutons,    et] 
marcha  vers  la  Prusse  ,  sans  entreprendre  de  recouvrer  ce  qu'oril 
lui  avait  enlevé.   Le  grand-raaîlre  fut  au-devant  de  lui  surlï.j 
frontière;  et  les  deux  armées  étant  déjà  en  présence ,  on  convhitl 
d'une  trêve  jusqu'à   la  Sainte -Trinité    de  l'année  suivante* 
Brunswick ,   après  avoir  fait  jeter  les  fondements  d'une  nou-*"j 
velle  église  cathédrale  à  Konigsberg  ,    en  recoonaissance  dnl 
succès  que  le  ciel  avait  accordé  à  ses  armes ,  mourut  dans  ccrtif^ 
ville ,  vers  la  (in  de  l'an  lii'i. 

XVIL  THÉODORIC  D'ALTENBOURG. 

i334*  THÉODoaiC  ,  burgrave  d'AUenbourg  ,  âgé  de  prè» 
de  quatre-vingts  ans,  fut  élu,  au  commcncenicnt  de  l'armée,! 
pour  être  le  soccessc.ur  de  Luther  de  Brimswick.  Les  rois  d<  ' 
Hongrie  cl  de  Bohême,  qui  avaient  été  prisde  rechef  pouf] 
arbitres,  prononcèrent,  en  i335  ,  une  sentence  par  laquelle] 
ils  adjugeaient  la  Poméranie  aux  Teutons  ;  mais  elle  était  J 
conçue  de  manière  que  le  roi  de  Pologne  devait  donner  iinel 
renonciation  en  forme  sur  ce  duché.  Le  roi  Casimir ,  nel 
voidant  pas  remplir  cette  condition,  recommença  les  liostï-*] 
lilés  pendant  que  le  grand-maitre  faisait  une  expédition  en\ 
Lithiianie;  mais  les  rois  de  Hongrie  et  de  Bohême,  en  leur] 
qualité  d'arbitres,  ordonnèrent  une  nouvelle  trêve  jusqu'il 
]a  Saint  -  Jean  de  l'an  i^Sy.  L'année  suivante,  le  ^rand^^l 
maître,  roaleré  son  grand  âge,  se  mit  à  la  tOte  de  l'armée 
leutonique ,  uattit  les  Lithuaniens,  et  les  obligea  de  lever  l«| 
néjje  de  Bayera.  Cc^te  victoire  fut  suivie  d'une  seconde  rem*! 


©ES  GRAWDS-MATO^S  DB  l^OROHE  TETJTÔWKjnE.  4^5 
portée  par  le  maréclial  de  Tordre.  Le  roi  Casimir ,  ne  vou- 
lant pas  se  soumettre  à  la  sentence  des  arbitres  ,'  s'adressa 
au  pape  ,  qui  délégua  des  nonces  pour  juger  de  celle  que- 
relle. Les  Teutons  j  ayant  cause  gagnée,  refusèrent  de  courir 
le  risque  d'une  nouvelle  sentence  ,  protestèrent  et  appelèrent 
au  papem^me;  cela  n'empêcha  pas  les  nonces  d'excommunier 
l'ordre,    en    le  condamnant  à    rendre    la  Poméranie  ,    avec 

Quelques  autres  provinces  sur  iesquelles  la  Pologne  avait  formé 
es  prélejilions  :  mais  le  pape,  ayant  fait  examiner  la  sen- 
tence par  les  cardinaux ,  déclara  qu'elle  était  injuste,  et  con- 
seilla au  roi  de  s'accommoder.  Les  rois  de  Hongrie  et  de  Bo- 
ht'me ,  après  avoir  été  juges,  Gient  les  fonctions  de  média- 
teurs; et  l'on  était  au  moment  de  commencer  les  conférences,, 
lorsque  le  grand-maître  mourut  à  Marienbourg  ^  le  i4  juin 
de  l'an  i34i.  Ce  prince  fut  inhume  dans  l'église  souterraine 
de  cette  ville,  qu'il  avait  fait  construire  pour  la  sépulture 
des  grands-maîtres. 

XVin.  LUDOLPH  KONIG  DE  WEITZAU. 
•  i 

^  1343.  LoDOLPH  KoN'iG  fut  élu  grand-maître  de  Tordra  f 
après  un  interrègne  de  plus  de  six  mois.  L'an  i'6^^  ,  pai» 
entre  l'ordre  et  la  Pologne.  Les  Tcutoniques  rendirent  lea 
conquêtes  qu'ils  avjient  faites  dans  la  grande  Pologne  pcU'V 
dant  le  magistère  de  Brunswick  ,  et  le  roi  Casimir  renoue 
solennellement  à  toutes  prétentions  sur  les  possessions  t, 
l'ordre,  et  particnllcrement  sur  le  duché  de  Poméranie^ 
dont  il  s'obligea  du  faire  effacer  le  titre,  gravé  sur  le  gran(t 
sceau  de  la  Pologne,  s'engageant  pour  lui  et  ses  successeur*. 
de  ne  jamais  reprendre  ce  titre,  ni  dans  leurs  actes,  ni  dan»| 
leurs  sceaux.  Ce  traité,  conclu  à  Kalisch,  le  8  de  juillet,  fut 
ratifié  à  Jungenlcslau,  par  la  dièlc  du  royaume,  le  2.3  du  m^me 
mois.  Le  grand-maître  méditant  une  expédition  contre  la  Lif 
thuanié  ,  les  rois  de  Hongrie  et  de  Bohême,  le  marquis  dç 
Moravie,  le  comte  de  Hollande  et  d'autres  princes,  vinren||; 
en  Prusst;  pour  y  prendre  part  ;  mais  l'hiver  de  i344  à  i345>., 
fut  si  doux ,  que  les  glaces  ne  portèrent  pas ,  et  qu'il  fut  im4 
possible  de  traverser  les  rivières  ni  les  marais,  de  sorte  quej 
ces  princes  en  furent  pour  les  peines  de  leur  voyage,  et  que 
l'ordre  ne  tira  aucun  fruit  d'un  si  grand  armement.  Le  grand-% 
maître  cul  une  lièvre  violente  qui  ne  fui  pas  sans  quelques 
mélanges  de  frénésie  :  il  se  rétablit  et  continua  de  gouverner 
l'ordre;  mais  sa  santé  se  trouvant  fort  affaiblie,  il  abdiqua  e 
1.345,  et  mourut  trois  aas  après.  Il  fut  inhumé  à  Alarieibw 
werder. 


%^i  CHROSOLOr.IE   IKSTOniQOE 

XIX.  IIRNRI  DUSEVF.P,  D'ARFBERG. 

iâ45.  Henri  Dus fKF.n ,  élu  le  i3  th-cembre  ,  signala  son 
tnagistère  par  deux  vicloircs  mémorables  qu'il  remporta  sur 
les  Lilhuatiifiis.  L'an  i  i47i  le  graml -luaîlre  acheta  le  <liiché 
d'Estonie,  de  Waldenwr  lli  ,  roi  de  Uaoeniarck  ,  pour  U 
somni*^  de  dix -neuf  mille  marcs  d'argciil ,  cl  abdiqua  Taq 
looi.  L'opinion  commune  est  qu'il  mourut. la  même  aoncc* 
Jl  fut  iiibumë  à  Marienwerder. 


XX.  WINRICH  Wî  KNIPIVODE. 

i35i.  WiWRlCH  DE  KmPRODE  fut  donné  pour  successeu/^ 
à  Duscncr.  L'an  i3â6,  Casimir,  roi  de  Pologne,  oubliant 
lestertneiits  qu'il  avait  faits  à  Kalisch,  reprit  le  titre  de  sei- 
gneur et  d'héritier  de  la  Poraéranie ,  dans  un  traité  qu'il  (k 
avec  l'empereur  Charles  IV,  coiitie  l'ordre  Teulonique  et  U 
maison  de  Bavière,  dont  l'iibjet  Détendait  à  rien  moins  qu'à 
leur  ruine  ;  mais  celle  li<;ue  claiil  restée  sans  eflet ,  ror«.lre 
«demeura  en  paix  avec  la  Pologne.  Le  grand-maître  ne  cessa  de 
faire  une  guerre  terrible  aux  Lilliuaniens  ,  dont  les  principaux 
évënemenis  furent  le  siège  et  la  prise  de  Kowno  ,  en  liiGa, 
et  la  bataille  de  Rudau ,  en  1^70.  Dans  celte  bataille,  le 
grand-maître  défit,  avec  quarante  mille  hommes,  soiiante- 
dix  mille  lithuaniens,  russes  cl  tarlares,  qui  laissèrent  onze 
mille  des  leurs  sur  le  carreau ,  et  perdirent  encore  plus  de 
Ihonde  dans  la  fuile.  Ce  prince,  l'un  des  plus  grands  homœe$ 
qui  aient  gouverné  l'ordre  Teulonique,  mourut  le  34  juin 
l'an  l'iiio. ,  et  fut  inhumé  à  Marieiibourg. 

XXL  CONRAD  ZOLNER  DE  ROTENSTEIN. 

i38a.  CosnAD  Zolner  de  Botemstei»  fut  élevé  i 
«rande -maîtrise ,  le  2  ou  le  S  d'ocicbre.  Jagcllon,  grand-dt 
de  Liihuanie ,  ayant  enibraisé  le  l^hristianisme  poui  tpous 
Hed%vige,  reine  de  Pologne,  Us  Polonais  firent  juier  à 
prince,  avant  de  le  reconnaître  pour  roi,  qu'il  ferail  la  cor 
quête  de  la  Poméranie  el  de  la  Prusse  entière.  Commu  la 
Lilhuanie  fut  unie  à  la  Pologne  par  ce  m;iri«ge,  h^s  Tculo- 
niques  se  trouvèrent  dans  une  situation  singulière;  car  il* 
évitèrent  de  rompre  avec  les  Polonais  ,  maigre  riniuiticc  de« 
serments  qu'ils  avaient  exigés  du  nouveau  roi.  Ainsi,  ils  vécurent 
daas  UII6  sorte  de  paix  avi^c  Jagellon  ,  comme  roi  de  Pologne , 
Undis  qu'ils  conÛQuèreal  à  lui  (aire  une  sanglante  guerre  «a 


DIS  GHANIW^'XfctTRtS  DB  l'ORtmï  TEUTOOTQTTE.        $65 

Uthnanie.  Guillanme,  duc  de  Giieldre,  se  mit  en  route  ,  sur 
la  fin  de  Tan  i388  ,  pour  venir  à  leur  secours.  Mais  en  pas- 
sant par  li's  états  dePomcranie,  il  fut  arrêté,  par  ordre  du 
duc  Wratislas  ,  sous  nrétexie  qu'il  n'avait  pas  de  sauf-conduit, 
et  ne  recouvra  sa  lilierip  qu'en  promellanl  de  np  jamais  porter 
les  armes  contre  la  Pologne  pl  b  Poraéranie.  {Ponfan.  HtsL 
Ceir.  I.  8,  p.  3.-Î1.)  Le  grand-nnaître  fonda,  vers  le  mèmelems, 
àCulm,  une  université,  que  les  troubles,  survenus  depuis, 
n'ont  jamais  permis  de  perfectionner.  Conrad  Zolner  mourut 
i  Christbourg ,  le  20  août  de  Fan  1.390,  dans  la  neuvième 
•nnée  de  son  magistère,  et  fui  inhumé  à  Marienbourg. 

XXII.  CONRAD  DE  WALLENROD. 

1391.  CoKHAD  DE  Wallkwrod  fut  étu,  le  12  mars,  pour 
succédera  Zolner,  et  continua  la  guerre  contre  la  Lithuaniei. 
L'an  i3g3,  il  assembla  une  armée  formidable,  dans  larjuellé 
il  comptait  jusqu'il  quar-inle  mille  homines  de  troupes  auxiliaires, 
et  termina  la  campagne  sans  succès  maïqne  et  sans  avoir  essuyé 
dV«'ht'c  considér.nolf.  Un  certain  Léandre,  qui  avait  d'aborj 
iuivi  la  secte  des  Albigeois,  et  qui  avait  adopté  ensuite  les 
fri'eurs  de  Wiclef,  fit  des  prosélytes  en  Prusse,  par  la  conni- 
vence du  grand-maître.  Cet  hérétique  périt  misérableraonl  ;  et 
la  fin  de  W'allenroJ  ne  fut  eucre  plus  heureuse  ;  car  il  mourut 
dans  un  accès  de  frénésie ,  le  ^4  juillet  de  l'an  i3i)4- 

XXIII.  CONRAD  DE  JUNGINGEN. 

1394.  C0TÏR4D  DE  JPNGINGEN  ,  élu  grand-maître  le  '^o  no- 
vembre ,  refusa  de  se  charger  de  ce  fardeau  jusqu'à  l'année 
suivante,  qu'il  prit  les  r«^nes  du  gouvernement,  l/an  i3()6,  il 
actpiit  la  province  de  Dobrzin  du  duc  d'Opelen ,  ce  qui  dë-^ 
plut  beaucoup  aux  Polonais  Les  pirates  Vitaliens,  qui  s'étaient 
emparés  de  l'île  de  Gothland,  faisant  un  grand  tort  au  com- 
tneire  «le  la  Prusse,  le  grand-maître  fit  armer  une  flotte,  «l 
en  chassa  les  pirates.  La  reine  Marguerite  ,  maîtresse  des  trois 
royaumes  du  Nord,  envoya  une  (lotte  pour  réunir  Gothland  à 
la  Suède.  Les  Teutoniques  soutinrent  un  siège  dans  Wisby,  et 
firent  lâcher  prise  aux  Suédois  et  aux  Danois.  L'empereur 
Wenceslns  offrit  sa  mé<liation ,  et  l'on  assembla  un  congre» 
à  HelsiiiLourg,  en  t3g8,  où  on  régla  que  les  Teutons  ren- 
draient Gcfthland  A  la  Suède,  et  que  la  reine  paierait  let  frais 
de  la  guerre.  Les  ambassadeurs  du  grand-maître  se  rendirent 
de  Helsinbourg  à  Copenhague;  où  l'on  conclut  un  traité 
entre  \ti  troi$  couronnes  du  Nord  et  Tordre  Tt'uto- 


i 


î 


■       ae    nei! 
I      ^'union 


484 


fHBOSOt.OCIt  ntSTORIÇCE 


XIX.  HENRI  PUSEMÎR  D'ARFIÎF.RG. 

i345  Henri  Dusiner,  élu  1«  i3  di'cembre ,  signala  so«1 
tnagisièKe  par  deux  vicinires  mémorables  qu'il  rempoila  sue  | 
les  Lilhuanirds.  L'an  i'J47i  'p  grand  -  niaîlrc  arhela  le  diich^; 
d'Eslonie,  de  Waldemar  Wi  ,  roi  de  Uanemarrk  ,  pour  I4 
somme  de  dix-neuf  mille  marcs  d'argent,  cl  abdiqua  l'an* 
i^j.  L'opinion  commune  est  qu'il  mourut  la  même  aaiiefif  I 
Il  fut  inhumé  à  Maricaweidtir.  A 

♦1 
XX.  WINRrCH  DR  KNIPRODE. 

i35i.  'V^iNRICU  D£  Knifrode  fut  donné  pour  successcu^'j 
à  Duscaer.  L'an  i3S6,  Casimir,  roi  de  Pologne,  oablian(i 
lestcrmeuts  qu'il  avait  faits  à  Kaliscb,  reprit  le  litre  de  scx^i 
gneur  el  d'héritier  de  la  Poméranie,  dans  un  traité  qu'il  fifel 
avec  l'empereur  Charles  IV,  rouLn:  Tordre  Teulonique  el  IftJ 
jnaison  de  Bavière  ,  dont  l'objet  »ie  tendait  à  rien  moins  qu*^ 
leur  ruine  ;  mais  celle  ligue  étant  restée  sans  effet,  l'ordrQ^ 
^emcura  en  paix  avecla  Pologne.  Le  grand-maftre  ne  cessa  J^ 
faire  une  guerre  terrible  aux  Lithuaniens  ,  dont  les  principal 
événements  furent  le  siège  cl  la  prise  de  Kowno  ,  en  litis 
et  la   bataille  de  lludau ,    en   1370.   Dans  celle   bataille,    là] 

Ïrand-maîlre  délit,   avec  quarante  mille  hommes,  soixantef^l 
ix  miUe  lithuntiiens,    russes  et  larlares,    qui   laissèrent  on/.»! 
mille  des  leurs  sur  le  carreau ,   et  perdirent  encore  plus   dé 
monde  dans  la  fuite.  Ce  prince,  l'un  des  plus  grands  hommes 
qui  aient  gouverné  l'ordre  'l'eutonique,   mourut  le  34  juin  *ï%g 
l'an  ii^2  ,  et  fut  inhumé  à  Marienbourg. 

XXL  CONRAD  ZOLNER  DE  UOÏENSTEIN. 

j.36a.  Conrad  ZûL^ER  t>E  hoTENST&tK  fut  élevé  k  U 
^ande-maitrise  ,  le  2  ou  le  6  d'oct«brc.  Jagellon,  grand-dt 
de  Liihuanie,  ayant  entbrassé  le  "(christianisme  pour  cpouse 
Hedwige,  reine  de  Pologne,  \is  Polonais  firenl  juier  à 
prince,  avant  de  le  reconnaître  pour  roi,  qu'il  ferait  la  con« 
auèle  de  la  Poméranie  et  de  la  Prusse  entière.  Comme  la 
Lithuanie  fut  unie  à  la  Pologne  par  ce.  mariage,  1rs  Tcuto- 
piques  se  trouvèrent  dans  une  situation  singulière  ;  car  ils 
é^-ilèrent  de  rompre  avec  lea  Polonais,  malgré  l'injustice  ii< 
serments  qu'ils  avaient  exigés  du  nouveau  roi.  Ainsi,  ils  vécuren 
daas  \xat  sorte  de  paix  avec  Jagellon ,  comme  roi  de  Pologne  |1 
Undis  qu'ils  conlinuèreul  ji  lui  f^ire  une  sanglante  guerre  %^ 


k 


DES   GBAλT)»^'WKtTRW  DK  t'oRCKB  TEUTOKlQCE.        46S 

Lithnanie.  Guillanme,  duc  de  Giicldrc,  se  mit  en  route  ,  sur 
la  fin  de  l'an  i388  ,  pour  venir  à  leur  secours.  Mais  en  pas- 
sant par  les  états  de  Pomcranie,  il  fut  amMé ,  par  ordre  du 
duc  \Vratislas  ,  sons  prélexle  qu'il  n'avait  pas  de  sauf-conduit, 
et  ne  recouvra  sa  liberté  qu'en  promeltanl  de  nj'  jsniais  porter 
h's  armes  contre  la  Pologne  el  la  Poniéranie.  {Po/tlan.  HisU 
Gelt.  I.  8,  p.  3  •>!.■)  Le  grand-maître  fonda,  vers  le  mème'^ems, 
ACulm,  une  universilé,  que  ie.s  troulilfs,  sunenus  depuis, 
«'0111  jamais  permis  de  perfectionner.  Conrad  Zolnpr  mourut 
k  Chiistbourg,  le  20  août  de  l'an  iSgo,  dans  la  neuvième 
année  de  son  magistère,  et  fiil  inhumé  à  Marienbnurg. 


XXII.  CONRAD  DE  WALLENROD. 


iSjji.  CoKRAD  DE  Wallenrod  fut  élu,  !e  12  mars,  pour 
lurcéderà  Zolner,  el  continua  la  guerre  contre  la  Lilhuanie. 
l/an  t3c)3,  il  assembla  une  armée  formidable,  dans  laquelle 
il  comptait  jusqu'à  quarante  mille  hommes  de  troupes  auxiliaires, 
et  termina  la  campagne  sans  succès  marqué  et  sans  avoir  essuyé 
d'échec  considérable.  Un  certain  I.éandre,  qui  avait  d'abord 
Suivi  la  secte  des  Albigeois,  et  qui  avait  adopté  ensuite  les 
erreurs  de  Wiclef,  fit  des  prosélytes  en  Prusse,  par  la  conni- 
vence du  grand-maître.  Cet  hérétique  périt  misérablement  ;  et 
la  fin  de  Wallcnrod  ne  fut  guère  plus  heureuse  ;  car  il  mourut 
dans  un  accès  de  frénésie ,  le  a4  juillet  de  l'an  i3c)4- 

XXin.  CONRAD  DE  JUNGINGEN. 

1394.  COWRAD  DE  JcwGiNGEN,  élu  grand-maître  le  ;îo  no** 
fmbre ,  refusa  de  se  charger  de  ce  fardeau  jusqu'à  l'année 
suivante,  qu'il  prit  les  rênes  du  gouvorncmenl.  L'an  i3c)6,  il 
acquit  la  province  de  Dobrzin  du  duc  d'Opelen,  ce  qui  dé- 
plut beaucoup  aux  Polonais.  Les  pirates  Yitaliens,  qui  s'étaient 
emparés  de  1  île  de  Gothiand ,  faisant  un  grand  tort  au  com- 
merce de  la  Prusse,  le  grand~maître  fit  anner  une  flotte,  <t 
f n  thas-îa  les  pirates.  La  reine  Marguerite  ,  maîtresse  des  trois 
rr^aumes  du  ISord,  envoya  une  flotte  pour  réunir  Gothiand  à 
la  .Suède.  Les  Teutoniqucs  soutinrent  un  siège  dans  Wisby,  et 
firent  lâcher  prise  aux  Suédois  et  aux  Danois.  L'empereur 
Wenceslas  oOrit  sa  médiation  ,  et  l'on  a.ssembla  un  congrès 
ft  llelsinbourg,  en  i3g8,  où  on  r^gla  que  les  Teutons  ren- 
draient Gethiand  à  la  Suède,  el  que  la  reine  paierait  les  fratB 
de  la  guerre.  Les  ambassadeurs  du  grand-maître  se  rendirent 
de  Helsinbourg  ù  Copenhague,  où  l'on  conclut  un  traité 
«l'union  entre  les  trois  couronnes  du  Nprd  et  l'ordre  Teuto- 


(86  CBROKOLOfilE    HISTORIQUE 

')ii(]uc.  L'an  i4o2,  le  grand-maîlrc  acheta  la  nouvelle  Marché 
de  BrandphcMirg  ,  de  Sigismond  ,  margrave  de  Brandebourg  et 
•  roi  de  H<^igrie.  Celte  acquisitioti  lui  assurait  une  communica- 
tion aver  l'A  llcmagop,  indépendamnienl  de  la  Pologne.  L'an 
■i4o4i  congrès   de   Hacziansz ,    où  le  roi  de  Pologne  céda  le 
.  <lurhé  de  Samogilic  à   Tordre,  tjni  lui    rcnilit  en  échange   la 
■province  de  Novogrodeck,   qu'il  avait  conquise.  Par  un  second 
>acie  fait  dans  le  nM?me   n?ins ,  l'ordre  consentit  au  retrait  de 
iJolrztn,    qui  ne  devait  s'effectuer  que  l'année  suivante;   et 
iIag<'llon,  par  un  troigièmf  acte ,   renouvela  nuemcnt  et  sim- 
|>k'menl  la  paix    faiie  en   i34.'i,   entre  le  roi  Casimir,  et  le 
I  |[raiid-mailrc  Ludolpii  Konig.  i^'année suivante,  le  grand-maître 
-reçut  le  roi  dans  sa  ville  de  Thorn ,  où  l'on  termina  l'afïaire 
de   Dobrzin,  ei,  peu  de  tems  après,  iHul  mis  en  possession 
|de  la  Samogilie.  \u  moyen  de  cette  acquisition  et  de  celle  de 
']a  nouvelle  Marche  ,  la  souveraineté  de  l'ordre  s'étendit  depuis 
I  i'OJer   jusqu'au  golfe  de  Finlande.  Jungingen    eut  quelques 
•démêlés  avec  TAugleterre  au  sujet  du  commerce  de  ses  états, 

3ui  était  si  florissant,  que  plusieurs  villes  de  la  Prusse  allaient 
e  pair  avec  les  principales  villes  commerçantes  des  côtes  de 
[la  Baltique.  Ce  sage  grand -maîtro,  qui  avait  élevé  l'ordre  à  son 
fplus  haut  degré  de  puissance  el'de  grandeur,  décéda  pieuse- 
[  tuent  le  3(>  niar.s  1407,  cl  fnl  inhumé  à  Marienbuurg. 

XXIV.  ULRIC  DE  JUNGINGEN. 

1407.  Ulhic  de  Jungingen,  frère  du  précédent,  fut  ëla 
^le  :ib  de  juin.  Il  s'éleva  une  diflicullé  av*c  les  Polonais,  au 
l^ujet  de  Sjniock  et  de  Driesen ,  viHes  de  la  nouvelle  Marche. 
[Xe  roi  se   fondait  principalement  sur  un  hommage   extorqué 

A  un  mineur,  à  l'msu  de  sa  famille,  mais  qui  fut  désavoué , 
l-jieu  de  tems  après  ,  de  la  manière  la  plus  solennelle  ;  les  Teu— 
^ioniques  s'appuyaient  sur  les  chartes  qui  prouvaient  la  longue 
.possession  des  margraves  de  Brandebourg,  qu'ils  reprcsenlaient. 
jiVitnlde,  à  qui  Jagellon  avait  donné  en  fief  le  grand  duché  de 
^Xiithuanie  ,  enleva  la  Saraogitie,  aux  Teutons ,  d  accord  avec  le 

roi  ,  et  ce  dernier  reprit  le  titre  de  seigneur  de  la  Poméranie, 
Idansun  manifeste.  Les  démarches  pour  obtenir  justice  ayant 
l'été  inutiles,  le  grand-maître  entra  en  Pologne  à  main  armée, 
•et  pilt  quelques  places.  Le  roi  de  Cohémc  ayant  offert  sa  mé- 
■diation,  on  le  prit  pour  arbitre,  cl  il  prononça  sur  Ions  les 
[.points  en  faveur  des  Teutons.  Le  roi  de  Pologne  refusa  de  se 
IROumetire  à  l'arbitrage,  quoiqu'il  s'y  fut  obligé  par  le  com- 
jpromisle  plus  solennel,  et  dédaigna  de  se  prêter  ans  démar- 
f-thiis  ultérieures  du  roi  de  Bohême  et  du  grantl-maître.  Jagolloo» 


BE5  GRAWM-MA,tTHES   OV   L'ORDUE  TEPTOMlQrs. 

qui  n'aviait  accepté  cet  arLiliagc  <|iic  pour  avoir  Je  tems  «le  se 
préparer,  enlrn  en  Prusse  à  la  t^''le  d^une  armée  foi-ini Jahle , 
eoraposée  de  polonais,  de  lilhuaniens,  île  samogites,  de  russes 
et  de  lartares.  I.e  grand-inaîlre ,  trahi  par  les  ambassadeurs  du 
roi  de  Hongrie,  avec  lequel  il  avait  fait  un  traité,  fui.  au- 
devant  de  Jagellon  avec  quatre-vingt-trois  mille  hommes,  et 
le  rencontra  dans  les  plaines  de  Tannenljcrg,  le  li»  juillet  de 
Tan  i4io.  Après  avoir  taillé  en  pièces  la  droite  dc^  ennemis  . 
le  grand-maître  fut  au  moment  de  saisir  la  victoire;  mais  il 
la  perdit  avec  la  vie,  en  faisant  un  dernier  elfort  pour  la  fixer. 
Cette  chute  fut  le  signal  de  la  déroule  des  Teutoniques,  qui 
fut  complète  :  mais  ils  ne  succombèrent  pas  sans  gloire  ;  car 
l'opinion  commune  fait  monter  la  perte  de  celle  journée  à 
cent  mille  hommes,  entre  lesquels  on  compla  soixante  mille 
polonais,  ou  alliés  de  celle  couronne.  Plusieurs  places  de  la 
Prusse  ouvrirent  leurs  portes  aux  vainqueurs,  et  le  roi  entreprit 
le  siège  de  Marieidiourg ,  qu'il  fui  obiij^é  de  lever  au  bout  de 
cinquante-sept  jours,  pour  retoitrner  en  Polo};ne,  où  il  fut 
à  peine  arrivé,  quMl  se  vit  sans  armée. 

XXV.  HENRI  DE  PLAUEN- 

rf  i4io.  Henri,  comte  de  Placen  ,  qui  avait  défendu  si  cou- 
rageusement Marienbourg,  fut  élu  grand-mailre  dans  le  cou- 
rant de  novembre.  Les  Tculoniques  avaient  déjà  repris,  h  peu 
près  tout  ce  qu'ils  avaient  perdu,  h^rsqu'on  fil  la  paix  à  Thoroj^ 
le  premier  février  de  l'an  i4i  «.  Par  ce  traité,  le  roi  de  Pologne^ 
renonçait  encore  à  la  Poméranie  ,  en  reconnaissant  qu'elle  de,-| 
vait  continuer  d'appartenir  à  Tordre,  de  même  que  les  autre| 
provinces  qui  avaient  été  conlesloes  autrefois ,  et  s'obligeait 
outre  cela,  de  relâcher  les  prisonniers  sans  rançon  :  par  là. 
tout  fut  remis  sur  le  même  pied  où  il  était  avant  la  cucrrei 
à  l'exception  delà  Samogilie,  dont  le  roi  et  Vitolde  devaienj 
)ouir  leur  vie  durant ,  en  donnant  un  acte  de  retour  aux  Teua 
toniques,  après  cette  époque.  Le  roi  eut  à  peine  conclu  cfl 
traité,  qu'il  refusa  d'en  accomplir  les  principales  conditions j 
et  le  rompit  même  quelques  mois  après,  tant  en  rcprenanl 
le  titre  de  seigneur  ae  la  Poméranie,  qu'en  travaillant  à  uut 
ligue  avec  l'empereur  Sigisruond  pour  la  deslruclion  de  l'ordre. 
Celui-ci  ayant  changé  «l'avis,  on  le  prit  pour  arbitre,  Cf 
prince  ordonna,  par  différentes  sentences,  que  Jagellon  rel3« 
cherait  les  prisonniers  ,  qu'il  délivrerait  un  acte  de  retour  d< 
la  Samogilie  aux  Teutons,  ainsi  qu'il  avait  été  stipulé  à  Thoro. 
et  renoncerait  à  la  Poméranie;  mais  Jagellon  employa  des 
subterfuges  pour  éluder   le   retour  dit  la  âaœogitiu  après 


ta^ 


488  cîinoNotor.iK  histohiqUè 

mort ,  et  ni^  rarJa  pas  (l'aHicher  de  nouveau  ses  prélenllon* 
]ia  Foméranie.  Jj'évëfjue  de 'WliiJJ&lavv  ayant  èlé  compris  dans  l«f' 
Iraité  de  "1  horn  ,  l'ordre  fut  aussi  condamné  à  lui  rendre  cer- 
taines dîmes  (jui  appartenaient  à  son  église.  Le  grand-maître  ^ 
qui  avait  si  bien  rnerilé  de  l'ordre,  lanl  par  la  belle  défense 
qu'il  avait  faite  à  Marienbourg ,  que  par  la  manière  dont  il 
avait  terminé  cette  guerre  ,  se  rendit  odieux  par  sa  mauvaise 
conduite*  et  plus  encore  en  favorisant  l'hérésie  de  Wiclef , 
dont  il  ne  fui  pas  lui-même  exempt.  Le  mécontentement  alla 
si  loin ,  qu'il  fut  déposé  dans  un  grand  chapitre,  tenu  le  1 1  oc-« 
tobrc  de  l'an  t4>3. 


XXVL  MICHEL  KUCHMEISTER  DE  STERNBERG. 

i4>4'  Michel  KucHMEiSTER  fut  élu  le  9  janvier  pour  suc-. , 
céder  à  Plaucn-  Uans  le  courant  de  mai  de  fa  même  année  ^ 
l'archevêque  de  Strigonie,  commissaire  de  l'empereur,  pro-»^ 
nonça  ,  à  Hude  ,  une  nouvelle  sentence  arbitrale  en  faveur  de* 
chevaliers.  Les  Polonais,  répétant  toujours  la  Foméranie,  1* 
pays  de  Culm  et  Michalou,  malgré  le  nombre  de  traités  et 
de  sentences  qui  les  avaleut  adjugés  h  l'ordre,  coururent  aux 
armes.  Le  roi ,  à  la  télé  de  l'armée  la  plus  formidable  que  la 
Pologne  eût  encore  mise  sur  pied ,  dévasta  le  pays  de  Culm  et 
les  provinces  1rs  plus  voisines  ;  mais  bientAt  le  grand-mailre  y  1 
qui  se  tenait  sur  la  défensive,  eut  l'adresse,  à  l'aide  d'un  stix 
tagéme,  d'attirer  toutes  les  forces  des  ennemis  devant  la  for-» 
tcressc  de  Strasbourg,  ou  Brodnitz.  Pendant  que  le  roi  faisait 
tous  ses  efforts  pour  se  rendu;  maître  de  cette  place  importa nte^ 
Kuchmeisicr  ne  cessait  de  harceler  les  ennemis,  et  s'attacha 
avec  tant  de  succi!?s  à  leur  couper  les  vivres,  que  cette  armcir^ 
si  florissante  fut  au  moment  d'être  détruite  par  la  famine  et 
la  dysenterie.  L'cvéque  de  Lausanne, légal  du  |»ape  Jean  XXII 1, 
étant  arrivé  sur  ces  entrefaites,  n'eut  pas  de  peine  A  engager  1« 
toi  et  le  grand -maître  à  faire  une  trêve  de  deux  ans,  et  à 
remettre  la  dérision  de  leurs  difficultés  au  concile  de  Constance» 
Le  roi  leva  le  siège  de  Strasbourg,  le  6  octobre,  pour  retourne* 
«0  Pologne,  et  le  grand-maître  eut  la  gloire  (l'avoir  ruiné, 
sans  coup  férir,  la  plus  puissante  armée  que  les  ennemis  eussent 
jamais  employée  contre  l'ordre.  Les  Polonais  attaquèrent  vive-«1 
ment  les  Teutuniqucs  devant  le  concile  de  Constance  ;  mais 
toutes  les  procédures  cejsèr<nt  quand  les  chevaliers ,  las  <le  so 
disputer,  eurent  entrepris  de  faire  lire  leurs  titres  en  pleio* 
session.  Les  intrigues  des  Polonais  empêchèrent  les  TeuloniqMAJ 
d'achever  celte  lecture  :  ainsi ,  le  concile  ne  décida  rien.  L'ai* 
^4>9i  le  p3p6  Martin  Y  délégua  des  noaces  pour  tàcbor    U4 


bts  ghands-maiThes  &b  l  oud&é  teittonique.  489 
'Irmirifir  les  différenls  de  l'ordre  avec  la  Pologne.  On  s'assem- 
a  inulilcmeul  à  Giiiewkow  ,  parce  que  les  Polonais  ne  voû- 
renl  se  jirèl^fr  à  aucune  proposition.  Les  noiire\ ayant  vu.  les 
itres  des  chevaliers  ,  ne  purent  leur  refuser  une  attestation  qui 
^mettait  la  justice  de  leur  cause  en  évidence;  mais  le  pape, 
Ilicilc  vivement  par  le  roi  de  Pologne,  déclara  que  cet  acte 
:  pourrait  lui  pré;udicier,  parce  que  ces  nonces  n'avaient 
pas  vu  les  titres  sur  lesquels  il  fondait  ses  prétentions.  L'en*» 
pereur  Sigisraond  ,  choisi  pour  aiLitre  par  les  diiix  parties  , 
donna  complètement  gain  de  cause  aux  Teutoniques,  par  une 
aenlcnce  du  mois  de  janvier  1420-  Le  roi  df  Pologne,  qui 
sVlail  soumis  à  cet  arbitrage  par  le  compromis  le  plus  solennel,- 
tàciia  d'éluder  r<'lf('t  de  cette  sentence ,  en  recourant  de  nou- 
veau au  pape;  m;iis  les  chevaliers ,  ne  voulani  pas  éire  traînés 
de  tribunal  en  tribunal,  au  gré  de  leurs  adversaires,  protes- 
tèrent, avec  d'autant  plus  de  raison,  que  Tcmpereur  jvait  or- 
donné, du  consentement  des  parties,  ([u'elUs  paieraient  une 
amende  de  dix  mille  marcs  d'argent  pour  chaque  contravention 
à  la  paix  ,  ainsi  que  pour  chaque  démarche  qu'elles  pourraient 
faire  pour  obtenir  quelque  modification  de  sa  semence.  Des 
ennemis,  plus  redoutables  encore  que  les  Polonais,  menaçaient 
l'ordre  de  nouveaux  m.illiours  ;  c'»'laient  la  diviition  qui  s'était 
mise  parmi  les  chevaliers  ,  et  l'esprit  dimJeprndance  qu'on 
peut  regarder  comme  le  germe  de  la  revolie  qui  commençait 
î  faire  des  progrès  dans  la  Prusse.  Le  graud-maître  en  eut  tant 
de  chagrin  ,  qu'il  abdiqua  pendant  le  Cart'me  de  l'an  i4a2. 

XXVIl.  PAUL  BELLISER  DE  RUSDORF.' 

1422.  Padl  Belliser  de  RuâooHF  fut  élu,  le  10  de  mari^' 

Îiour  remplacer  Kuchmeister,  La  mfme  année,  le  roi  de  Po— 
L>f;ne  assembla  une  armt^e  de  cent  mille  hommes,  et,  sans 
autre  motif  que  celui  d'accomplir  le  projet  qu'il  avait  formé, 
depuis  long-tems ,  d'exterminer  l'ordre,  il  se  jeta,  vers  la  fin 
8e  juillet,  sur  la  Prusse,  où  il  fit  un  r.iva£;e  effroyable ,  sans 
qu'il  y  ait  eu  d'autre  événement  que  quelques  sièges  ,  des  mas- 
sacres et  des  incendies.  Comme  les  Prussiens  supportaient  im- 
patiemment ces  maux,  qui  se  renouvelaient  si  sq^vent,  le 
grand  -maître  fut  obligé  de  conclure  un  traité,  le  iysrpti-mbre, 
par  lequel  il  renonçait  au  duché  de  Samog;itie  et  au  Suderland, 
et  aliandonnaït  h  1.1  Pologne  la  forteresse  de  Nessaw .  avec 
toutes  les  autres  terres  situées  dans  la  Cujavie  ,  que  les  ducs  de 
Masovie  avaient  données  anciennement  aux  chevaliers  ;  en  re- 
vanche ,  la  Pologne  assurait  encore  à  l'ordre  le  duché  de  Pomé  • 
raaiei  aiusi  que  les  pays  de  Culm  et  de  Michalou ,  auxqueU 
XVL  6a 


4 


I 


4^0  CRBAKOLOGIE  flISTOBIQDB 

elle  n'avait  cessé  de  renoncer  et  de  prétendre  aUemativcmeDt»' 
C'est  la  première  paix  où  l'ordre  fut  obligé  d'abandonner  quel- 
<jae  partie  de  ses  domaines.  L'armée  polonaise  avait  commis 
tant  d'excès  pendant  cette  expédition  ,  que  ie  roi ,  (|ui  les  avait 

f)robablemcut  ordonnés,  fut  contraint  de  demander  au  pape 
'absolution  de  Texcommunicalion  que  ses  soldats  avaient  en- 
courue par  leurs  sacrilèges  et  leurs  autres  forfaits.  La  guerre  ayant 
reconamencé  en  i43i  ,  les  chevaliers  firent  une  incursion  dan» 
le  royaume;  vingt-quatre  villes  furent  contraintes  d'ouvrir  leurs 
portes  ,  et  ils  se  vengèrent  sur  le  plat  pays  d'une  partie  de» 
maux  que  les  Polonais  avaient  fait  souffrir  à  la  Prusse.  Le  roi 
ayant  appelé  les  Uussites  à  son  secours,  ils  dévastèrent  misé- 
rablement la  nouvelle  marche  de  Brandebourg  et  la  Poméranie; 
ces  hostilités  furent  terminées  par  une  trêve  de  douze  ans, 
faite  au  mois  de  décembre  de  la  même  année;  elle  fut  convertie 
en  une  paix  pernétuplle  ,  conclue  à  Brzesc ,  le  'ii  décembre  de 
l'an  1436.  La  division  croissant  en  Prusse  ,  et  les  désordres 
avec  elle  ,  le  grand-maîlre  établit  un  nouveau  conseil  provin-r 
cial  auquel  il  donna  beaucoup  d'autorité  ;  mais  cette  condes- 
cendance ne  ramena  pas  la  tranquillité.  La  noblesse  et  quelques 
villes  ayant  fait  une  confédération  pour  le  maintien  de  leurs 
privilèges,  le  sage  grand-maître  trouva  qu'une  partie  de  leurs 
plaintes  était  fondée,  et  voulait  y  remédier  :  mais  une  fac- 
tion puissante  s'éleva  contre  lui  ;  ce  qui  lui  donna  tant  de 
chagnn ,  qu'il  prit  le  parti  d'abdiquer  le  6  décembre  de  l'an 
1440.  Rusdorf  mourut  à  Elbing,  le  29  du  même  mois,  étant 
en  chemin  pour  se  rendre  à  Konigsberg.  11  fut  inhumé  à 
Marieu  bourg. 

XXVll!.  CONRAD  D'ERLICHSHAUSEN. 

i44i.  CoTSR.^D  d'Ehlichshausen  fut  élu  le  19  avril.  Cétait 

un  homme  sage  et  prudent ,  qui  maintint  la  paix  avec  ses  voi- 
■ins,  mais  qui  ne  put  la  rétablir  dans  la  Prusse  ni' dans  l'ordre 
même.  Il  paraît  que  le  chagrin  contribua  beaucoup  à  accourcic 
sa  carrière  ,  qu'il  termina  le  6  novembre  de  l'an  1449.  Il  fut  U 
dernier  grand-maître  inhumé  à  Marienbourg. 

'XXÎX.  LOUIS  D'ERLICHSHAUSEN. 

i45o.  Louis  d'EklTcoshausen  remplaça  son  oncle  dans  les 

Ïremiers  mois  de  celte  année.  Les  Prussiens,  après  s't'Ire  assurés 
es  secours  de  la  Pologne,  se  révoltèrent  eu   1404;    et  le  roi  il 
Casimir  qui  avait  renouvelé  plusieurs  fois  le  serment  de  main- 
aie  U  dernière  paix  avec  l'ordre  ,  reçut  L'hommage  dçs  rc-; 


»ES  GIlAî»T)8-lI*ÏTRtS  Ï>B  L'OHDttE  TEOTOIïIQUK,  49' 
belles ,  qu'il  soutint  avec  toutes  les  forces  du  royaume.  Le» 
Teutoniques,  à  au>  il  ne  restait  que  quelques  places  après  la  ré- 
volution, ne  se  découragèrent  pas,  et  remportèrent,  la  même 
année,  une  victoire  signalée  k  Comitz,  où  Casimir  faillit  de 
perdre  la  vie  ou  la  liberté.  Pendant  une  longue  suite  d'années, 
ce  fut  un  mélange  de  revers  et  de  succès  de  part  et  d'autre. 
Celte  guerre  coûta  la  vie  à  trois  cent  mille  hommes,  et  l'on 
compta  près  de  dtit-huil  mille  villages  qui  furent  la  proie  des 
flammes.  Pour  comble  de  maux,  la  peste  joignit  ses  ravaeesi 
auxfureurs  de  la  guerre.  Malgré  cela,  le  grand-maître  se  soutint 
douze  ans  contre  toutes  les  forces  de  la  Pologne  et  de^  Prus— 
aietis  révoltés:  mais,  à  la  tin,  il  fallut  céder  et  conclure  un  trjKié 
ruineux  en  146G.  La  Prusse  fut  alors  divisée  en  deux  parties  : 
l'occidentale,  qui  comprenait  la  Poméranie  nommée  aujour— 

.  d'hui  Pnmérélie ,  passa  sous  la  domination  du  roi ,  et  l'orientale 
demeura  au  grand-maître  avec  l'obligation  d'en  faire  hommage 
à  la  couronne  de  Pologne.  Comme  Marienbourg  tombait  dans 

kle   lot  des  Polonais  ,  le  grand  -  maître  transfera  le  siège  de 

irordre  à  Konigsberg  ,  où  il  mourut  le  4  avril  1467.  H  fut  in- 

Mhumé  dans  l'église  cathédrale  de  cette  ville. 

XXX.  HENRI  REUSS  DE  PL  AUNE. 

1469.  Henhi  ,  comte  DE  ReussPlauen,  nommé  vice-granc 
'  naître  à  la  mort  d'Erlichshausen  ,  gouverna  l'ordre  en  cette 

lualilé  jusqu'au  20  octobre  de  l'an  '4^9  1  qu'il  fut  élevé  à  la 
rande-maîlrise.  Il  ne  jouit  pas  long-lems  de  celte  dignité  ;  car. 
In  revenant  de  rendre  hommage  au  roi  de  Pologne  ,  il  fut 
firappé  d'apoplexie  à  Thorn  ,  et  mourut,  le  2  janvier  1470  j  ^ 
Morungen,  où.  on  l'avait  transporté.  11  fut  inhumé  à  Konigs- 
berg. 

XXXI.  HENRI  REFFLE  DE  RICHTENRERG. 

1470.  Henri  de  Richtenberg  fut  élu  pour  être  le  succès- 
rfcnr  de  Plauen  dans  le  courant  de  l'année,  et  mourut  en  i477> 
lll  se  conduisit  avec  beaucoup  de  prudence.  Mais  on  l'accuse 

d'avoir  poussé  la  sévérité  trop  loia  à  l'égard  de  l'évéque  de 
Sambie  ,  qui  mourut  en  prison. 
* 

XXXII.  MARTIN  TRUCHSÈSS  DE  WETZHAUSEN. 

1477-  Mabtin  TnucHSÈss ,  élu  le  4  août,  chercha  À  secouer 

i)e  joug  de  la  Pologne.  Il  fît  une  alliance  avec  le  roi  de  Honerie^ 

et  prit  parti  contre  les  Polonais  en  faveur  de  Nicolas  de  Tun- 

^en ,  ^ui  préleodait  à  l'évécUé  de  Warmie  j  mais  le  roi  d*^ 


4<)2  nmoNOi.or.iE  historique 

Hongrie  n'ayant  pas  envoyé  les  secours  qu'il  avait  promis,  le 
graiid-maîlre  fui  obligé,  en  14^0,  «Je  renouveler  la  p.iix  avec  la 
Pologne ,  et  de  rendre  hommage  au  roi  pour  la  Prusse.  Do 
'Wpizhausen  mourut  \f  5  jinvier  14*^9,  cl  fut  inhumé  à 
Konigslierg  comme  son  prédécesseur. 

XXXUI.  JEAN  DE  TIEFEN. 

1489.  Jean  de  Tiéfkn  gouverna  Tordre  avec  beaucoup  Je 
sagesse  et  de  modération.  Ce  prince  aj^aul  voulu  mener  lui- 
même  du  secours  au  roi  de  l^ologue,  qui  voulait  faire  une 
fix^dilioa  contre  le  hospodar  de  Valacliie  ,  mourut  de  la 
dysenterie  à  l-emberg,  l'an  i407-  Son  corps  fui  transporté  à 
Konigsbcrg,  et  inhume  dans  la  r.alliédrale.  De  son  lems,  l'ordre 

Jierdil  le  bailliage  de  Sicile,  malgré  tous  les  soins  qu'il  prit  pouf 
e  conserver. 

XXXIV.  FRÉDÉRIC  DE  SAXE. 

t'  1498.  FRÉDÉnic,  duc  de  Saxe,  ayant  été  postulé  pour^rand- 
^naître,  vint  prendre  possession  de  sa  dignité  le  23  de  sep- 
tembre. Ce  prince  refusa  coiislammcnt  de  rendre^hommage  à  la 
Pologne  ,  et  ne  néglinea  rien  pour  s'assurer  des  secours  de 
IVrnpjre,  si  on  voulait  I  y  contraindre.  Fré  Jéric  mourut  à  Roch- 
Jitz,  le  14  décembre  de  l'an  j5io,  et  fui  inliumé  à  Meissen  , 
dans  le  tombeau  de  sa  maison.  Du  toms  de  ce  grand-maître, 
Ivan  III,  grand  duc  de  Russie,  voulut  envahir  la  Tivonie; 
priais  Walter  de  l'iellcrdierg,  maître  provincial  des  chevaliers 
Teutoniques .  après  avoir. défait  deux  fois  les  Russes  ,  remporta, 
l'an  I  fioi  ,  une  troisième  victoire  si  complèle,  près  de  Preskow, 
que  le  grand-duc  jugea  à  propos  de  faire  une  trêve  de  cin- 
ijuante  ans. 

E'  XXXV.  ALBERT  DE  BRANDEDOURG. 

iD  1 1 .  A1.BEIST,  margrave  de  Brandebourg,  ayant  été  postule, 
fit  ses  vœux  à  Mergeniheim  ,  où  on  lui  remit  l'acte  de  sa  nomi- 
nation ,  et  il  fit  son  entrée  à  Koniesbere  le  22  novembre  de  l'an 
i5ia.  Albert  ayant  refusé  de  rcrnlre  nommage  à  la  Pologne, 
le  roi  Sigisinond  lui  déclara  la  guerre  le  38  décembre  «le  l'an 
viSkj.    Elle  dura  jusqu'en   iSat ,  que  rcniperour  et  le  rai  de 
^Hongrie ,  s'étant    portés  pour    médiateurs ,    les  engagèienl  à 
Kf.irc  une  Iri-ve   de  quatre  ans.  Albert,  qui  avait  reçu  diverses 
■sommes  de  WaltVier  da   Pleltcnberg ,  maître  provincial    de« 
■  îrhevaliers  Teutoniques  en  Livonie  ,  lui  accorda  l'indépendance, 
Va(i  iis-\  )  c'e«uji-dire  le  droit  d'exercer  la  souveraiqctc  ea  lou 


F 


DES  GllA^DS-MAÎtHF.S  DE  l'oRDRE  TEUTONIQCE.       49^ 

ropre  nom.  Albert,  l'an  i5a4.  prêta  senncnl  de  fidélité  à 
empirp  dans  la  dièle  de  Nuremberg  ,  et  prit  séance  au  banc 
dei  princes  ecclésiasiiques  après  les  archevêques  el  avant  ton* 
les  princes  évéques  de  l'empire.  L'an  iSaS,  la  Irève  avec  la 
Pologne  étant  au  moment  d'eicpirer,  on  voulut  entamer  des 
coijférenfes  à  Presbourg,  mais  elles  furent  inutiles.  Le  grand- 
maîlre,  déjà  prévenu  de  la  doctrine  de  Luther,  envoya  négo- 
cier à  Cr.icovic,  où  il  se  rendit  ensuite,  et  conclut,  le  9  avril, 
avec  le  roi,  son  oncle,  un  traité  par  lequel  il  fut  reconnu  duc 
héréditaire  de  lout  ce  que  l'oidre  possédait  en  Prusse,  tant 
pour  lui  que  pour  ses  frères  et  leurs  successeurs  ,  à  condition 
d'en  recevoir  l'investiture  du  roi  ;  ce  qui  fut  exécuté  immé- 
diatement après.  Albert ,  fortifié  par  un  grand  nombre  de  po- 
lonais, prit  possession  du  duchéf  quitta  riiabil  de  l'ordre,  cj 
chassa  les  Catholiques.  Ainsi  l'ordre  perdit  entièrement  la 
Prusse  par  l'apostasie  de  son  grand-maîlre.  Albert  épousa,  le 
a4  juin  Je  Tan  iSaB,  Anne-UorOTHÉE  ,  fille  de  Frédéric  I  , 
roi  de  Daneraarck,el,  en  secondes  noces,  Anne,  fdle  d'Eric  I, 
ou  le  Vieux  f  duc  de  Bruns^vick-Lunebourg.  Il  eut  des  enfants 
de  toutes  les  deux.  Albert-Frédéric,  qui  lui  succéda  au  duché 
de  Prusse,  était  né  de  la  seconde  de  ses  femmes. 


XXXVL  WALTHER  DE  CRONBERG. 


iBaG.  WaltheR  de  Crobbehg  ne  fut  élu  grand-maître 

3ue  vers  la  fin  d'août  jSaG.  Mais,  après  la  défection  d'Albert 
e  Brandebourg,  les  chevaliers  qui  se  trouvaient  en  Alle- 
magne, songèrent  à  se  donner  un  chef.  Thicrri  de  Cléen , 
maître  des  chevaliers  Teutoniqucs  en  Allemagne  et  en  Italie, 
M,  en  cette  qualité,  prince  de  l'empire ,  vit  bien  qu'on  ne 
pourrait  faire  un  sort  convenable  an  nouveau  grand-maître 
sans  joindre  à  celte  dignité  celle  dont  il  jouissait,  et,  se  sen- 
t.int  trop  3gé  pour  se  charger  d'un  pareil  fardeau,  il  se  démit 
de  la  maîlrise  d'Allctnagne  et  d'Italie  ,  qui  fui  réunie  à  la 
grande-maîlrise*  en  conséquence,  Walthcr  de  Cronberg,  qui 
remplaça  AH>ert  de  Brandebourg ,  prit  le  titre  d'administrateur 
di'  la  graride-m;ûlrise  de  Prusse,  el  de  maître  de  l'ordre  Tculo- 
iiique  en  Alltmagne  et  en  Italie. 

L'empereur  Charles-Quint  confirma  Cronberg  dans  sa  di- 

f;nilé  ,  et  lui  donna  l'inveslilure  solennelle  dans  ta  diète  d'Augs- 
>(3urg,  l'an  jSoo.  Deux  ans  après,  Albeit  de  Krandeboiirg  fut 
{•roscrit  par  la  chambre  impériale,  établie  à  Spire  ,  comme 
njuste  détenteur  de  la  Prusse  ;  mais  les  troubles  de  l'empire 
ne  permirent  pas  de  mettre  celte  sentence  à  exécution.  Cron- 
berg ,  après  s'être  donné  des  mouvements  incroyables 


jerg,   apr 


pour 


ÎJ84  fHROSÔLOCrE  ZIISTOIIIQOK  ^ 

»  XIX.  IIKNRI  PUSEM'IR  D'ARFBRRG. 

f  i345.  Henhi  DuâfNEA  ,  clu  le  i3  drcembre  ,  signala  son 
Xnagistène  par  deux  vicloircs  mémorables  qu'il  remporta  Mir 
Jes  Lithuaniens.  L'an  i  J47»  'e  grand -maître  arheta  le  iIihIiû 
d'Esionie,  de  Waldemar  lli  ,  roi  de  Daneniarck ,  pour  la 
tomme  de  dix -neuf  mille  marcs  d'argent,  el  abdiqua  l'an 
io5i.  I.'npinion  commune  est  qu'il  mourut  la  même  aaiieu. 
Jl  fut  inhumé  à  Marienwerdcr. 


XX.  WINRICH  DE  KNIPRODE. 

i.SSi.  WiNaiCB  DE  Kmprode  fut  donne  pour  successeur 
i  Duscner.  L'an  i3S6,  Casimir,  roi  Je  Pologne,  cubliank 
Ics-termenls  qu'il  avait  faits  à  Kaliscb,  reprit  le  litre  de  sei- 
gneur et  d'héritier  de  la  Poméraiiie ,  dans  un  traité  qu'il  fu 
avec  l'empereur  Charles  IV,  contre  l'ordre  Teulonique  cl  la 
maison  de  Bavière ,  dont  Fubjei  ne  tendait  à  rien  moins  qu'à 
^cur  ruine  ;  m.'iis  celte  liijne  clanl  résilie  sans  effet ,  l'ordre 
demeura  en  paix  avec  la  Pologne,  Le  grand-mailrc  ne  cessa  Je 
faire  une  guerre  terrible  nux  Lithuaniens  ,  dont  les  principaux 
événemenis  furent  le  siège  et  la  prise  de  Kowno  ,  en  litiai 
et  lu  bataille  do  Rudau  ,  en  1370.  Dans  celle  bataille,  la 
craiid-maître  défit,  avec  quarante  mille  hommes,  soixante- 
dix  mille  lithuaniens,  russes  et  tarl.ires,  qui  laissèrent  onze 
mille  des  leurs  sur  le  carreau  ,  cl  perdirent  encore  plus  de 
monde  dans  la  fuite.  Ce  prince,  l'un  des  plus  grands  bommes 
<|ui  aieat  gouverné  Tordre  Teutonique,  mourut  le  34  juin  da 
Van  liitSs,  et  fut  inhume  à  Marienbourg. 

XXI,  CONRAD  ZOLNER  DE  ROTENSTEIN. 

j3Ba.     CONHAD     ZOLNEP.    DE    ROTEnSTElM    fut   élevé    k    la 

Jrande-maiirise,  le  2  ou  le  S  d'oclobie.  Jagellon,  grand-duo 
e  Liihuanie,  ayant  embrassé  le  Christianisme  pour  tpouser 
Hedu'ige,  reine  de  Pologne,  Us  Polonais  firent  jurer  à  ca 
prince,  avant  de  le  reconnaître  pour  roi,  qu'il  ferait  la  con-* 

Îuéle  de  la  Poméranie  et  de  la  Prusse  entière.  Comme  la 
ithaanie  fut  unie  à  la  Pologne  par  ce.  mariage,  les  'J'euto- 
oiques  se  trouvèrent  dans  une  situation  singulière  ;  car  ili 
évitèrent  de  rompre  avec  les  Polonais ,  maigre  l'injustice  des 
serments  qu'ils  avaient  exigés  du  nouveau  roi.  Ainsi,  ils  vécurent 
dâxis  une  sorte  de  paix  avec  Jagellon ,  comme  roi  de  Pologne  ^ 
Ltoadis  qu'iU  coulinuèi-ent  à  lui  (aire  ime  sanglante  guerre  «a 


Lithnanie.  GulUanme,  duc  de  Gueldre,  se  mil  en  route  ,  sur 
la  fin  de  Tan  t388,  pour  venir  à  leur  secours.  Mais  en  pas- 
sant par  les  étals  de  Poméranie,  il  fut  arrêté,  par  onire  du 
duc  Wratislas  ,  sons  prélexlr  qu'il  n'avait  pas  de  sauf-conduit, 
el  ne  recouvra  sa  libprtp  qu'en  promeUanI  de  ne  jamais  porter 
les  armes  ron(re  la  Pologne  (4  la  Poniéranie.  {^l'onian.  HisL 
Ceir.  1.6,  p.  3^1.')  I^  grand-maître  fonda,  vers  le  mènielems^ 
à  Culm,  une  universilé,  que  les  troubles,  survenus  depuis  ^ 
n'ont  jamais  permis  de  perfectionner.  Conr.id  Zolner  mourut 
à  Christbourg ,  le  2.0  août  de  Tan  i3()o,  dans  la  neuvième 
■nnée  de  son  magistère ,  et  fut  inhumé  à  Marienbourg. 


I 


XXII.  CONRAD  DE  WALLENROD. 

^391.  COKBAD  DE  WallENROD  fut  élu,  le  12  mars,  pour 
Srccderà  Zolner,  et  continua  la  guerre  contre  I.1  Liihuanie!. 
L'an  i3q3,  il  assembla  une  armée  formidable,  dans  laquelle 
il  comptait  jusqu'à  quarante  mille  hommes  de  troupes  auxiliaires^ 
et  termina  la  campagne  sans  succiVs  marqué  et  sans  avoir  essuyé 
d'r<h("C  considérable.  Un  certain  Léaniire,  qui  avait  d'aburJ 
Suivi  la  secte  des  Albigeois ,  et  qui  avait  adopté  ensuite  'es 
trceurs  de  Wiclef ,  fit  des  prou'lytcs  en  Prusse,  par  la  conni- 
veuce  du  grarnl-maître.  Cet  hérétinue  périt  misérablement  ;  el 
la  fit)  de  \ValIenrod  ne  fut  guère  plus  heureuse  ;  car  il  mourut 
dans  un  accès  de  frénésie,  le  24  juillet  de  l'an  i3^4- 

XXIII.  CONRAD  DE  JUNGINGEN. 

1394.  Conrad  de  Junôingen,  élu  grand-maître  le  3o  no* 
vembre ,  refusa  de  se  charger  de  ce  fardeau  jusqu'à  l'année 
suivante,  qu'il  prit  les  rPnes  du  gouvernement.  L'an  i3c)6,  il 
acquit  la  province  de  Dobrzin  du  duc  d'Opelen ,  ce  qui  dé- 
plut beaucoup  aux  Polonais-  Les  pirates  Yitaliens,  qui  s'étaient 
emparés  de  l'île  de  Gothland ,  faisant  un  grand  tort  au  com- 
Inerce  de  la  Prusse,  le  grande-maître  fil  armer  une  flotte,  «t 
en  chassa  les  pirates.  La  reine  Marsçucrite  ,  maîtresse  des  trois 
royaumes  du  Nord,  envoya  une  flotte  pour  réunir  Gothland  à 
la  Suéde.  Les  Teutoniqucs  soutinrent  «n  siège  dans  Wisby,  et 
firent  lâcher  prise  aux  Suédois  et  aux  Danois.  L'empereur 
Wenceslns  offrit  sa  médiation  ,  cl  l'on  assembla  un  congrès 
à  Helsinboure,  en  iSgSjOÙ  on  régla  que  les  Tentons  ren- 
draient Cctthland  à  la  Suède,  et  que  la  reine  paierait  les  frais 
de  la  guerre.  Les  ambassadeurs  du  jE;rand-maître  se  rendirent 
de  Helsinboure  à  Copenhague ,'  où  l'on  conclut  un  traité 
d'union  entre  les  trois  couronnes  du  Nord  et  l'ordre  Teuto» 


^9^  CdRONOLOCIE   RlStOÊIQÛE 

en  son  norâ,  le  royaume  de  Porlugal,  ce  prince  serenJil  à  Ma* 
drid.  Il  y  mourut  assez  subicemeot  le  28  décembre  1G24 ,  et  fut 
inhumé  it  l'Ëscurial. 


XLII.  JEAN-EUSTACHE  DE  WESTERNACH. 

îBsS.  Jean-Eustache  de  Westehnach,  grand-comman- 

3eur  du  bailliage  de  Franconie ,  fut  élu  grand-maître  le  19  inar$> 

Ce  prince,  qui  avait  été  employé  toute  sa  vie  au  service  delà 

[tnaison  d'Autriche,  tant  à  b  guerre  que  dans  les  négociations  les 

Îlus  épineuses,  s'était  acquis  une  grande  considération.  Il  mourut 
l'âge  de  qualre-vin^t-deux  ans  ,  le  28  octobre  1627  ,  empor- 
tant les  regrets  de  l'empereur  et  de  son  ordre.  Il  est  inhumé  à 
I  Alergeucheim. 

XLIII.  JEAN-GASPARD  DE  STADION. 

1627.  Jean-Gaspahd  DE  Stadion,  grand-commandeur  du 

bailliage  d'Alsace  ,  ressemblait  assez  i  son  prédécesseur  par  ses 

Nertus  et  ses  talents.  L'an  1629  ,  le  grand-maître  et  le  chapitre 

lliommèrent  l'archidac  Léopold-Guillaume  coadjuteur.    Lem- 

f-pereur,  ayant  mis  ce  jeune  prince  à  la  tête  d'une  armée  contre 

TJes  Suédois,  le  fil  accompagner  par  Stadion  ,  dont  les  talents 

militaires  étaient  connus  ;  mais  le  grand-maître  mourut  d'un 

coup  d'apoplexie,  dans  le  village  d'Ammeren,  situé  entre  Uruns- 

Avick  et  Erfort ,  le  21  novembre  iG4i-   Le  corps  de  ce  prince 

fut  traïuporlé  à  Mcrgentheim  pour  être  inhumé  dans  1  église 

«lu  couvent  des  Capucins,  qu'il  avait  fait  bitir. 

XLIV.  LEOPOLD-GUILLAUME  D'AUTRICHE. 

1641.  LÉOPOLD  -  Guillaume  ,  fils  de  l'empereur  Ferdi- 
nand II,  ayant  quitté  le  parti  des  armes,  réunit,  avec  la  grande- 
maîtrise,  les  évêchés  de  Passaw,  de  Slrasliourg,  d'HalbersIadl^ 
jd'Olmutz  et  de  Breslaw  ,  et  gouverna  les  Pays-Bas  depuis  1647 
jusqu'en  i656.  Le  erand-maître  tint  un  chapitre,  le  17  avril 
1GG2,  dans  lequel  1  archiduc  Charles-Joseph,  spn  neveu,  fut 
nommé  son  coadjuteur.  11  mourut  à  Vienne  le  20  novembre 
suivant. 

XLV.  CHARLES-JOSEPH  D'AUTRICHE. 

1662.  Charles-Joseph,  fils  de  l'empereur  Ferdinand  lïl, 
se  trouva  encore  mineur  à  la  mort  de  son  oncle  ;  ce  qui  engagea 
l'ordre  à  noBuner   Jean-Gaspard  d'Ampringen  adminislraleur 


DES  CRANSS-1IA.ÎTIIES  DE  l'o&DBX  T£UT0K[QU£.  '4S 
de  là  graoïle  maîtrise  jusqu'à  sa  in9)oril«.  Il  fallait  cgalein<>[i!t| 
|)ourvoii-  à  l'adminislralion  de  Pévt^clié  de  Pafi.saw,  aui|uel  i^J 
avait  été  élu.  Mais  ce  prince  n<s  parvint  pas  à  l'âge  de  pouvuic] 

f[Oiiverncr  loi-raémc ,  élaiil  mort  à  Vienne  le  ay  janvier  tktJ 
'ao  1664. 

XJ.VI.  JÇAN-GASPARD  D'AMPRINGEN. 

1G64.  Jean-Gaspard  d'Ampkinoem  ,  grand-commandeur 
dn  bailliage  d'AutricliP  et  adrainislrateur  de  la  grande-maîtrise 
fJu  vivaiil  de  rarcliidur  Charles,  lut  élevé,  le  io  inars  de  la 
m^me  année,  à  la  dignité  de  grand  mailrc-  Ce  prince  envoya 
d«i  secours  aux  Vénitif'iis  ,  assiégé*  depuis  long-l(;ms  par  les 
Turcs  dans  la  ville  de  Candie.  Ampringen  fut  fail  vice-roi  de 
Hongrie  en  iBjS,  et  ensuite  gouverneur  de  la  Silésie."  L'an 
167^,  il  nomma  roadjuleur,  Louis-Antoine ,  comlc  palatin  ,  et 
mourut  à  Breslaw  le  «i  <.i>pli.'nibre  1684.  H  fui  inhumé  dans 
l'église  de  la  maison  de  Tordre  à  FrenJcnthal,  en  Silésie. 

XiyU.  LOUIS-ANTOINE  ,  comte  PALATiis. 

1684.  Louis-Antoiise  ,  fils  de  Philippe-Gullkume,  duc  de 
Neubourg  ,  étant  coadiuleur  d'Ampriiigen  ,  s'était  dt-stingué 

Iilusii'urs  fois  à  la  tèle  des  clw-'valiers  Teutoniques,  et  principa- 
emrnl  an  siège  de  Vienne,  que  les  Turcs  furent  cinlrairUs  de 
lever  le  la  septembre  de  Van  168  i.  Ce  prince,  ayant  embrassé 
Véiai  ecclésiastique  ,  fut  abbé  coiumandatatre  de  Fécainp  ,  on 
Normandie,  chanoine  de  (.ologne,  de  Liège,  de  Munster, 
prévfit  d'Elvvangen  ,  évéque  de  Worms  en  i6gi  ,  coadjulcur 
iliî  reb'cteurde  Mayence  au  commencement  de  l'année  1694- 
Il  eut  aussi  quelques  voix  pour  l'évi'ché  de  Liège  ;  mais  il  mourut 
peu  de  jours  après  ,  le  4  iQ^i  de  celte  même  anuéc  16^4  >  ^^  fut 
inhumé  à  Dusseldorf 


XLVIII.  FRANÇOIS-LOUIS  ,  comte  palatim. 

i6g4-  FnANÇOis-LoiJls ,  frJ^re  du  précédent  grand-maître , 
^lait  déjà  évéque  de  Breslaw  tfuand  il  fui  élu  grand-miitre  le 
1.1  de  juillet;  il  remplaça  de  même  son  Irère  dans  le  siège  de 
Worm."!  el  dans  la  prtvôté  d'Ehvangcn.  Frédéric  III,  élccleur 
de  Brandebourg,  ayant  été  proclamé  roi  de  Prusse  à  Konigs- 
beig,  le  18  janvitr  de  l'an  1701  ,  le  grand-maître  prolesta 
contre  celle  proclamation  ,  et  réclama  les  droit.<î  de  son  ordre 
sur  cet  état.  Il  fut  secondé  par  le  pape  Clément  XI ,  qui  écrivit 
aux  principales  puissances  de  la  çlircticnlc,  pour  les  engager  i> 
XVI.  65 


498  CHHOKOLGGTE  inSTORTQtTE 

refuser  le  litre  de  roi  à  Fréjéric  Mais  ses  sollirilations  furent 
aussi  inutiles  que  celles  du  grand-maître.  F"ratiç(>js  Louis  fut 
iait  coadjuteur  de  Mayence  le  5  novenil)rp  1710-  Il  deviHi  rlcc- 
teur  de  Trêves  le  20  février  1716  ,  et  se  démit  alttrs  île  la 
charge  de  gouverneur  de  la  Silésie  ,  cju'il  avait  exercée  depuis 
la  mort  du  grand-maîlre  Ampringen.  Enfin  ,  le  29  janvier  17^;^, 
il  fui  élu  archevêque  de  Mayence  ,  et  mourut  à  Breslaw  au  mois 
de  loars  ou  d'avril  de  l'an  ijZz. 

XLIX.  CLÉMENT-AUGUSTE  DE  BAVIÈRE. 

1732.  Clément -Auguste  de  Bavièbe  fut  élu  grand-' 
maître  le  12  juillet.  Ce  prince  était  en  même  lems  électeur  (" 
Cologne,  évêfjue  deMurister,  de  Paderborn ,  do  Hildcshcjm 
d'Osnabruck.  Ce  grand-maître  réclama  les  droits  de  Tordre  su 
la  Curlande  à  la  mort  de  Ferdinand  ,  dernier  descenJ.int 
Gothard  Kelller,  et  lorsque  Charles  Christ  iern  ,  duc  df  Saxe  , 
fut  investi  de  ce  juché.  Il  mourut,  le  4  février  de  l'an  1761 ,  as 
château  d'Ehrenbrcilstein ,  résidence  de  IVlfclcur  de  Trêves 
11  est  inhumé  dans  réglise  métropolitaine  de  Cologne. 

L.    CHARLES-ALEXANDRE  DE  LORRAINE. 

176t.   CnAHLE.S-AtEXANDRE  DE  LoRRAiwir.    frère  de  l'iTH^ 
percur  François  l*^'. ,  feld-maréchal  des  armées  de  iVtn'pprom 
et  de  l'empire,  et  gouverneur-général  des  Pays  Bas  aulrirlilcns 
fait  chevalier  de  l'ordre  Teiitonique ,  le  .3  mai  17111  ,  3  Mer 
gentheÎTO,  fui  élu  grand-maître  de  l'ordre  le  lendemain.  Sot 
altesse  royale  ayant  assemblé  un  grand  chapitre  de  l'ordre  41 
Bruxelles,  on  élut  unanimement,  le  i  oclobre  171^9,  Parchi- 
dur  Maximilien,son  neveu  ,  pour  roadjuleur.  Le  17  avril  1774  , 
accord  entre  le  roi  de  France  et  le  grand-maîlre ,  par  lequel 
sa  majesté  très-cHrétienne  abolissait  en  France,  el  h-  i^r.inil- 
maîlre  dans  les  étais  de  l'ordre  relevant  immédiaictnent  de 
l'empire  ,  le  dtoit  d'aubaitie  en  faveur  dos  sujets  respectifs.  Ce 
traité  fut  ratifié  ^1  Bruxelles,  par  son  altesse  rovale  ,  le  nS  du 
même  mois.  Ce  prince  mourut  au  château  de  Terwureri,  la| 
4  juillet  1780  ,  et  fut  inhumé  dans  l'église  de  Sainle-Gudule  à 
Bruxelles. 

LE     MAXIMILIEN-FRANÇOIS  D'AUTRICHE. 

1780.  Maximilien-Frasçuis  d'Aotriciie  ,    né  à  Vienn* 
le  8  décembre  17.%,  frère  de  l'empereur  Joseph  IJ,  prit  pos-- 
sc&sion,  le  25  octobre  1780,  de  la  grandu-nioîtrisc  de  l'ordiol 


DES  GRÀNDS-MAÎTÎVBS  DE   l'ÔAtiHH  TÉDTONÎQBËr      Î99 

Teutoniqiie  à  Mercentheîm.  Le  ac)  décembre  de  l'année  sui- 
vante, le  comle  de  Kaunilz  IVitlberg,  chevalier  de  l'ordre 
et   ministre   plénipolenliaire    de  son   allesse  royale  ,   comme 

f;rand-maître,  reçut  en  son  nom,  de  sa  majesté  impériale, 
'investiture  des  liefs  qui  relèvent  immédiatement  de  Tempire. 
INIaximiLien,  ayant  été  élu  coadjuteur  de  l'électeur  de  Colog^ne 
cl  dt  l'évêque  de  Munster  au  mois  d^août  1780,  prit  posses- 
sion de  ces  deux  dignités  le  i5  avril  1784. 


[ÉTAT  PRÉSENT   (1784)   DE  L'ORDRE  TEUTONIQUE. 

L'ordre  Teutonique  est  divisé  en  onze  bailliages,  qui  sont, 
Ij".  le  bailliage  d'Alsace  et  de  Bourgogne,  2".  le  bailliage  d'Au- 
jtriche,  3".  le  bailliage  de  Cobleniz,  4''«  le  bailliage  d'Ktsch  ou 
iJeTyrol,  5".  le   bailliage  de  Franconie  ,  0".   le  bailliage  de 
Hessc,  7*.  le  bailliage  des  Pays-Bas,  nommé  communément 
du  vieua- Jonc ,  8".  le  bailliage  de  Westphalie  ,  9".  le  baillage  de 
Thuringe,  lo*.  le  bailliage  de   Lorraine,  u*.  le  bailliage  de 
Saxe.  Il  y  a  lonc-tems  <jue  le  bailliage  d'Utrecht  est  entière- 
ment séparé  de  l'ordre,  quoiqu'il  en  ait  retenu  jusqu'aujour- 
d'hui te  nom  et  la  forme.  Les  Protestants  sont  admis  dans  les 
bailliages  de  Hesse,de  Thuringe  et  de  Saxe;  dans  tous  les  autres^ 
il  faut  faire  profession  de  la  religioa  catholique. 


Ti.-.v».,  ■    -7^ — ir  '. 'i.     ( 


[CHRONOLOGIE  HISTORIQUE 

DES  MAITRES  DE  L'ORDRE  DE  CHRIST, 


ET  ENSUITE 


Di;,S  MAITRES  DES  CHEVALIERS  TEUTONIQUES, 
ËTs'  LIVONIE  C*). 


'oDsnB  dcs' chevatiefs  de  Christ,   fondé  vel-s  la  fin  de  Tan 

fciîîoi  ,  ôM  au  commencement  dé  raoa,  par  Albert  ,  iroisiètnc 
Eëv^']fue  de  LivAnie ,  fut  confirmé ,  l^a»  1 20S ,  par  \e  pape 
llnnocont  111,  i]ui  4onna  aux  nouveaux  chevaliers  la  règle  ik» 
iTemplicrs ,  et  leur  ordonna  de  porter  une  croix  rouge  avec 
[•Bne  époe  de  mfmc  couleur  sur  un  manteau  blaor.  C'est  de  là 

Î n'est  venue   la  dénomination  de  chevaliers  porle-plaives   «le 
■ivonic  ,  f|ue  beaucoup  d'écrivains  ont  donnée,  mal  a  propos  , 
aux  chevaliers  Teuloniques  qui  leur  ont  succédé.  Cet  ordre, 
iqui  n'a  eu  que  deux  mallrps,  n'a  existé  qu'environ  trente-six 
[BnSf  les  chevaliers  de  Christ  aj[ant  été  incorporés,  l'an  laSy  , 
îans  l'ordre  Teutonique ,   narHe  pape  Grégoire  IX.  A  cette 
[époque,   le  grand-maître  de  l'ordre  rcutoni<iue  envoya   de* 
proviseurs,  ou  précepteurs ,  pour  commander  les  rhcvaliers  cl 

Î'    onverner  les   nouveaux  états  que  l'ordre  venait   d'arrpiérir  en 
jvonic.  Lfs  précepteurs,  nommés  par  le  grand-maître  et  sor» 
chapilre,élaîenl  amovibles  ;  mais  ensuite  ils  furent  ehis  par  le  cha- 
'pilre  de  Livonie,ci  coufirmés  par  le  grand-maître  ;  et  enfin  1rs 
Lmaflresde  Livoiiie  finirent  paracquerirl'indépendanredu  grand- 
maître  quant  à  l'exercice  de  la  souveraineté.  Ils  lurent  alors 
I  élevés  à  la  dignité  de  prince  ,  et  eurent  séance  a  la  diète  avec 


\*)  Eiitrailc   de  l'IIiitoirC  de  l'Ordre  Teutonique  de  M.  le  b»roa 
de  Wal. 


CHRON.  niST.  OIS  MAtTBES  DE  t'onDBE  DE  CHRIST.      5ot 

[les  princes  ctclésiaslioues  de  l'empire.  Comme  les  proviseurs, 

[iou  prcccpleiirs ,  de  Livonie ,  sont  conimunémcnt  qualifiés  de 

reaiircs  pro\incia»i»  ,  dûs  l'orit;!!»*',  par  les  historiens,  et  r[u'ils 

{inir<'iit  par  prendre  le  titre  de  maître  dans  leurs  chartes ,  nous 

ne  U'ur  don  fierons  pas  d'autre  nom  pour  éviter  loule  c6nfusion. 

Quand  les  chevaliers  Teuloniques  eurent  acquis  le  duché  d'K&-' 

,  tojùe  du  roi  de  Danemarck ,  la  l.ivonie  se  trouva  partagée  enire 

[eux,   l'arclievêijue  de   l^iga.,  et  les  évt'ques  de  Derpl  ,   d'Oésel 

ret  de  Curlanilc.  Tous  ces  prélats  eiironl  aussi  séance  à  la  diète 

[de  l'empire ,  de  mdmc  que  révi*que  de  Uevel.  Iles  différents 

I  domaines  éiaienl  pays  d'état,  et  la  réunion  de   tous  les  chefs 

formait  les  élnts-gènéraux  ,  qui  s'assemblaient  quelquefois  avec 

1rs  députes  des  grandes  villes  pour  délibérer  sur  les  objets  im«-'» 

portants  t|ui  regardaient  la  Livonie  en  généial.  Outre  que  l«-* 

chevaliers  l'eutoninues  devinrent  bientôt  les  plus  puissants  par 

leurs  conquêtes,  ils  avaient  encore  l'avaotagp  que  les  vaSsaui 

de  rarctiev«*(]ue  de  Uiga  ,  et  les  évê(]ues  de  Derpt ,  d'Oesïl  et  de 

Curlandc  étaient  obligés  de  marcher  à  la  guerre  sous  les  ordres 

des  iriaîires  piovinciaux:  ainsi  ils  disposaient,  en  quelque  sorte, 

de  toutes  les  forces  de  In  Livonie.  On  ne  sait  pas  la  date  de  cet 

ancien  privilège  ,   qui   fui  confirnié   ou   renouvelé   en   t>%7  ; 

mais  il  est  vraisemblable  qu'il  rut  lieu  dès  le  tems  des  rhrva- 

iiers  de  Christ,  ou  tout  au  moins  lorsque  les  chevaliers  .fiulo- 

niques  leursHccéd^rent.  1.,'aulorilé  dos  maître* 'rei!lnnii|iir»  de 

Livonie  était  si  grande,  dès  le  commencement  ,  qu'ils  laisnient 

rja  guerre  et  ta  p;tix,  des  t4"ailés  il'al  liante -avec  les  souverains, 

ukuii  aient  des  privilèges  et  faisaient  des  lois  sans  l'intervention 

fdes  grands-maîtres  ;  ce  qui  nous  a  engagés  à  leur  donner  place 

Edam  cet  ouvrage. 

L     VINNON. 

I20I  OU  laoa.VîwWOîf,  que  quelques  uns  nortlment  ViNNOîf 
JE  HonnBACH  ,  fut  le  premier  maître  des  chevaliers  de  Christ. 

Il  obtint  ,  en  iao6,  de  l'évêquc  Albert  ,  le  tiers  des  terres  qu  on 
Lpouvdit  conquérir  sur  les  idolSlres;  te  qui  fut  coiilirtné  nnr  le 
liouvLT.iin  pontife.  Vinnon  ,  homme  trés^pieux  ,  et  qui  comlut- 
Clail  eu  toute  occasion  a\ec  beaucoup  de  courage,  fut  assassiné, 
'r.m  120'S,  par  un  <le  »ps  chevaliers.  On  lui  attribue  la  fonda- 

liorï  des  ailles  tic  Windau  et  de  Wenden,  Celle  dernière  a  éle  la 

résidence  la  plus  ordinaire  des  maîtres  des  chevaliers  Teulo- 

niques ,  successeurs  des  [«orle-glaivcs. 

IL     VOLQCI.N. 
»âo8.  VoLQUiN,  nommé  par  quelques  écrivains  Scuenck  nE 


5d4  cnnoTToicMiiE  historique 

entre  l'ordre  Tcutoiiiqur  el  les  3rchi'vâqii<»s  Je  Riçn.  <\pr?^  cêl 
«•véaeuieiil,  Gruningen  baltit  les  Cutlaiiiiais,  el  les  nbllgca  tlttae 
soiinieUro  à  paver  un  tribut.  Pour  les  tenir  en  briil<> ,  le  iiuirirft 
provincial  fil  L^lir  b-s  <  biloaux  de  Cureu  ,  d'Ambnt^  fl  de  tiol- 
ilingen,  où  il  mit  de  biniiies  garnisons.  \.ei  Curbrirlais,  imjia- 
tieni  du  juiig,  proposèrent  a  Mendog,  grami  dut  J**  Lituanie, 
de  le  ii'coii naître  pour  njailre ,  s'il  voulait  les  délivrer  de  la 
dorainaliou  des  Teutons.  I.'an  1347,  Meiulo*  vint  avec  Ironie 
mille  hommes  mettre  le  slt^^e  devant  -le  château  d'Ambote, 
Gruniugen,  qui  s'était  approché  à  la  faveur  des-bois,  le  surprit 

f^endnnt  qu^il  livrait  un  assaut  à  la  place,  le  mil  eu  fuite  après 
ui  a\ûir  tué  seize  renis  hommes,  et  fit  un  graïul  nombre  de 
prisonniers.  Apr^s  cet  exploit.;  il  augmenta  les  lortiUcations  desl 
trois  nouvelles  forteresses,  cl  fil  ensuile  une  couise  eu  Lilhua-| 
nie,  où  il  mil  tout  à  feu  et  h  sang  pour  se  vtnger  ilu  çrandfJ 
dur.  Théodoric  de  Gruningen  fut  rapppelé  par  le  giand  inaili' 
en  laSo  ,  el  renvoyé  auprès  du  pape  qui  était  alors  i  Lyon. 

IV.     ANDRÉ  DE  STUCKLAND. 

12.^0.  Apeine  Stucklatui  avait  pris  possession  de  sa  dtgoitdVf 
qu'une  année  composée  de  lithuaniens  ,  de  samogiles  el  dfl 
scmigaUiens ,  vint  fondre  siir  la  Livonic.  I,e  maître  provincial 
I.)  delil  coraplèlemeni,  et  suivit  les  Samogiles  dans  leur  pays,  oà 
rien  ne  put  lui  résister.  L)e  là,  il  revint  dans  la  Semigalle,  qu'il 
assujciit  à  payer  un  tribut ,  et  fondit  ensuile  sur  la  Liihuanie  , 
où  il  tcrra.ssa  tout  ce  ijui  osa  se  prcscnler  devant  lui.  Le  grand- 
duc  Meudog,  craignant  de  se  voir  dépouille  de  ses  états,  de- 
manda une  entrevue  au  maître  provincial ,  et  fil  de-s  propositions 
de  paix.  Sluckland  lui  répondit  qu'il  no  pouvait  traiter  avec  ua 
prince  idolâtre;  mais  que  s'il  voulait  cndirasser  le  Clirisliantsme, 
j|  ferait  volontiers  la  paix;  et,  pour  leulerson  ambition,  il  pro- 
mit f|ue ,  s'il  se  ron\erlissaii ,  il  ferait  ériger  la  Lithuauie  en 
royaume  par  te  pape.  .Meudog,  ayant  accepté  la  proposition, 
fut  instruit  par  un  prêtre  de  l'tirdre  Teuliuiique,  cl  ensuite  b3[i- 
lise  avec  toute  sa  famille.  Les  succès  de  Sluckland  avaient  ctc 
bien  rapiiles;  car  on  voit  une  bulle  d  lunotcut  lY,  du  16  juillet 
i35t,  par  laquelle  il  prenait  la  1  illiuauie  aun  droit  cl  nropriele 
de  saint  Pierre,  et  reconnaissait  Meiulog  pour  roi  de  Lilhuaiiie. 
Ile  prln<  e  fui  sacré  peu  de  lems  après  par  l'evêque  de  Cidni ,  en 
vertu  du  pouvoir  que  le  pape  lui  avait  donne  par  une  autre 
bulle  de  la  même  date,  L'an  i:iS^,  Sluckland  bjlit  le  cliùleau 
de  Memcl  aux  confins  de  la  Prusse,  après  quoi  il  força  les  liaLi- 
tanls  de  l'île  d'Oésel  de  renoncera  la  pluralité  des  feniines  ,  et 
renonça  lui-ui«hiie  i  sa  dignilc  pour  se  retirer  eu  Allemagne,    j. 


L 


V.     EBERHART  DE  SEYNE. 

EBfcnu/^RD  ,  comte  Je  Seyne  ,  qui  avait  cttttimaTidé  les  che- 
valiers TeuloniqiiPs  penJnnt  la  malheureuse  euppjitiori  dé 
saint  Louis  m  Egypte ,  combatiit  avec  avantage  les  Samogile» 
et  les  Idolâtres  de  la  Curianile.  On  ne  sait  pas  précisément  les 
ëpoijues  (le son  magistère,  qui  fût  fort  court.  11  sç  relira  en  Al- 
lemagne i  cause  Je  son  grand  âge.     '' 

■VI.     ANNON  DE  SANGERSHAUSEN. 

Les  épocjues  du  magistère  d'AKNON  de  Sangersiiaus 
ne  sont  pas  mieux  coniuics  que  celles  de  son  préJéttsseur.  Oa 
&ail  qu'il  combattit  avec  sucras  les  .S:(mogiles,  les  Curlandais  et 
les  l.ithuniiieiis ,  et  qu'il  défit  deux  fuisles  .Semi^aHicns  ;  maia 
4  lafin,  il  fiitbatto  par  les  Faï'ns  ,  et  laissa  beaucoup  le  monde 
sur  le  champ  de  bataille.  }>angershauscn  bâtit  la  forteresse 
d'Annct>ourg  en  Sémigalle ,  pendant  qu'il  commandait  en 
Livonie,  et  parvint,  en  luGa,  à  la  grande-maîtrise  de  l'ordre 
Teulonique. 

VII.    BtIRCHARD  DE  HORNHAUSEN. 

BuRCBARD  DE  HoftNBA.USEl«  paraît  déjà  dans  une  charte  du 
i4  mai  I2i>7  ,  avec  la  qualité  de  maître  provincial  de  Livonie. 
Pendant  tjuM  eiaît  aux  prises  avec  les  Russes  et  lesLiihuaniienj 
révoltés  contre  leur  roi  ,  les  Samogiles  se  jetèrent  sur  la  Lur- 
lande,  ot  batlircul  le  commandeur  de  Goldingen  ,  qui  laissa 
trente-trois  chevaliers  de  l'ordre  sur  le  chnmp  de  bataille,  avec 
un  grand  nombre  de  Soldais.  Le  maîln'  provincial  revint  i 
celte  nouvelle;  et,  comme  les  Sampgiies  étaient  retirés,  il 
emporta  d'emblée  une  farleresse  des  Sémigalliens,  et  bâiit  le 
châleju  de  Doblen.  Hornhausen  s'élant  joint  avecses  IJvoniens 
aux  chevaliers  de  Prusse ,  ils  furent  battus  à  Durben  par  les 
Païens  de  la  Lilhuanie,  au  mois  de  juillet  lafig.  Les  Teuto— 
niques  perdirent  beaticoup  de  monde  dans  celte  affaire  ,  entre 
•ulres  le  maître  de  Livonie,  le  maréchal  de  Prusse  ^t  oent 
cinquante  chevaliers  de  l'ordre. 

Vin.     ANDRÉ. 

^NDué,  dont  on  ignore  le  nom  de  famille,  n'est  connu  que 

par  une  charte  de  Mendog,  du  mois  de  juin  de  l'an  taSo,  par 

(tquelle  il  donnait  le  royaume  de  Lithuanie  aux  chevaliers  Teu- 

XVI.  64 


«WlONOIiOClî^^KlÔt?! 

toniques,  s'il  venait  à  mourir  sans  enfants.  Cette  donation  n'é* 
tait  qu'une  feinte  pour  fermer  les  yeux  aux  chevaliers  sur  ses 
liaisons  avec  les  Prussiens.  Trois  mois  après  ,  Mendog  abjura  le 
Cbrisljanisme ,  en  abanJonnant  le  titre  de  rgi ,  qu'il  tenait  du 
pape  ,  pour  reprendre  celui  de  grand-duc,  et  engagea  ,  par-Ià^f 
tous  ses  sujets  révoltés  à  se  ranger  sous  ses  étendards  ;  après  quc 
il  fit  un  horrible  massacre  des  Chrétiens,  tant  de  Pologne  que 
de  la  Prusse,  et  ût  périr  dans  les  supplices  les  chevaliers  de 
liivonie  qui  se  trouvaient  à  sa  cour  et  (|u'il  avait  mis  en  posses—  , 
sion  éventuelle  de  ses  élats.  Il  est  assez  vraisemblable  qu  Âadrà  ' 
fut  du  noudjre  de  ces  malheureux. 


IX.     GEORGES  D'EICHSTET. 

Georges  d'Eichstet  fut  battu  parles  Lithuaniens  et  les  Sa- 
mogitesjoui  consentirent  néanmoins  à  faire  une  trêve.  Les 
habitants  Je  l'île  d'Oésel  ayant  pris  les  armes,  Eichstet  les  défit 
près  de  Karmel,  et  rétablit  dans  l'île  le  culte  de  la  religion 
çhrétienDC  qu'ils  avaient  abandonnée. 

X.    WERNER  DE  BREITHAUSEN. 

Mendog  s'était  ligué  avec  les  Russes  et  son  neveu  Stroynatf 
duc  de  Samogitie,  pour  exterminer  les  chevaliers  de  Livonie. 
Les  Russes  n'étant  pas  arrivés  à  tems,  le  grand-duc,  qui  s'était 
avancé  jusqu'à  Wenden  ,  fut  obligé  de  se  retirer.  Les  Russes, 
voyant  le  coup  manqué  par  leur  faute,  voulurent  se  de<li>m-< 
mager  par  la  prise  de  Derpt ,  qu'ils  brûlèrent ,  et  dont  ils  em^ 
menèrent  les  dépouilles  ;  mais  le  maître  provincial  les  pour— 
snivit  si  chaudement,  qu'il  leur  reprit  le  butin ,  et  fit  un  grand 
ravage  en  Russie.  Les  Samogites,  profitant  de  son  absence  , 
pénélrèreiil  fort  avant  eu  Livonie  ;  le  maître  provincial  envoya 
ordre  aux  chevaliers ,  restés  à  la  garde  de  la  Livonie,  d'assem- 
bler ce  qu'ils  pourraient  de  moudc  pour  leurcouper  la  retraite: 
ce  qu'ils  firent  avec  succès;  car  avaq.!  attaqué  l'armée  samogiia 
auprès  de  Dunamunde ,  ils  en  firent  un  grand  carnage.  Cette 
bataille  meurtrière  se  donna  au  clair  de  la  Tune.  Le  maître  pro^ 
vincial,  étant  tombé  malade,  fut  obligé  d'abandonner  les  Russes, 
pour  revenir  en  Livonie.  Lorsqu'il  fut  rétabli ,  il  prit  trois  for- 
teresses aux  Païens  de  la  CurlaoJe  ,  et  les  rasa  de  fond  en 
comble.  Plusieurs  princes  russes  s'étant  réunis ,  fondirent  sur 
l'Estonie,  et  livrèrent  une  sanglante  bataille  ,1e  i8  février  1268, 
aux  Teutoniques ,  qui  s'étaient  vraisemblablement  joints  aux 
Danois.  Les  chevaliers  furent  vaincus  ;  et,  pour  prendre  Jeuc 
fcrançhe  |  iU  furent ,  au  priateau  ,  dévaster  les  .  environs  d^  ^ 


DES  Sftih'RES'ï»ROvWryÀU5'DB  l'OWDRB   TEUTON.      SojT 

Plcskow  ,  dont  ils  brûlèrent  les  fauiïourgs.  Comme  ils  faisaient 
tinine  d'allaquer  celtp place,  le  prince  Georges  Andrëwilch  ar- 
I  riva  au  secours ,  avec  une  armée  de  Nnvogorodicris.  Les  Teiilo- 
I  niques  se  retirèrent  sans  être  inquiétés  ,  et  cette  guerre  (ut  ter- 
minée par  un  traite.  Il  y  a  tant  d'incertituilcs  dans  les  dates  des 
événements  de  ce  lems  là  ,  qu'on  ne  sait  a  quel  magistère  on  doit 
I  attribuer  celui-ci. 


XI.  OTTON  jytL  IjrrTERBERG. 

Deux  chartes  de  l'an  1268  (  Coà.  dîpl.  Polon. ,  tom-  V,  pag. 
ai  )  ,  l'une  sans  date  de  mois ,  ri  la  s<!conde  daice  du  mois  de 
décembre,  nous  apprennent  qu'OrroN  de  Lutterberg  était 
alors  maître  provincial  de  l.ivonie.  Ce  sont  deux  accords,,  l'un 
avec  le  prévôt  et  chapitre  cathédral  de  Kiga ,  et  l'autre  avec 
l'archevêque  el  le  même  chapitre.  Lutierbfirg  a  oté  inconnu  à 
tous  les  anciens  écrivains,  el  l'on  ne  sait  si  on  doit  le  placer 
avant  ou  après  Conrad  de  Mandera  ;  car  Gadebusch  (  Annal. 
I->imn. ,  pag.  281  )  fait  mention  d'un  priviléc;e  que  ce  dernier 
doit  avoir  donné  à  la  ville  de  Pcrnau ,  en  laGS  ,  quoiqu'il  mar- 
que seulement  le  commencement  de  son  magistère  en  ia6j. 

XII.  CONRAD  DE  niANDERN. 

Mandera  perdit  une  bataille  contre  Içs  Russes  de  Novo- 
gorod  ,  les  Lithuaniens  el  les  Samogites  (c'est  peut -dire  celle 
de  i3lS8donton  a  parlé  plus  haut).  Dans  un  second  combat,  il 
courut  le  plus  grand  danger;  cependant  il  parvint  à  arrêter  les 
cçurses  que  les  Sémigalliens  faisaient  au-delà  de  la  Dwine  ,  en 
fortifiant  les  frontières.  Ce  maître  provincial ,  à  qui  la  ville  de 
Milla\v,  résidence  actuelle  du  duc  de  Cui  lande  ,  et  la  forteresse 
de  Wittenslein  doivent  leur  origine  ,  demanda  son  rappel  à 
cause  de  son  grand  âge  et  de  ses  infirmités. 

XIII.  OTTON  DE  RODENSTEIN. 

1272.  La  même  année  qne  Rodenstein  fut  envoyé  en  LJ.* 
vonie  par  le  grand-maître  ,  il  battit  les  Russes  de  Pleskow  , 
perdit  i35o  hommes  dans  le  combat ,  et  en  tua  cinq  mille  aux 
ennemis.  L'année  suivante,  le  maître  provincial  prit  Isebourt;, 
ef  fut,  avec  dix-huit  mille  hommes,  mettre  le  siège  devant 
Pleskow,  où  il  fut  joint  par  neuf  mille  hommes  qu'il  avait  fait 
embarquer  sur  le  lac  Peipus.  Pendant  qu'on  poussait  les  tra- 
vaux du  siège ,  Wassilli ,  grand  duc  de  Vladimir  et  prince  de 
Novogorod,  se  porta  pour  médiateur  et  parvint  à  mén^er  un 


k 


^3'  CHaOKOU>GIB  BUTOaiQUE 

acf.ommoiJenjçnt.  Les  l/ithuaniens  et  les  SamogUcs,  après  avôî 
fait  nue  entreprise  sur  Tîle  d'Oc&el,  ravaffeaienl  le  centre  tic  la 
Livonie.  Les  évêqucs  de  Derpt  et  d'Oésel ,  et  le  comuiamiatit 
des  Danois  à  Aevtl ,  s'ctant  joints  au  oiaîlre  provincial ,  C)'luj-ci 
aUaqiia  U-s  ennemis  eu  1*74-  On  coinliatlJt  sur  la  glace  d'uo 
lac  près  de  Karkus ,  et  les  Chrétiens  curent  le  des&ous.  Kodent- 
tein  ,  et  dui»ze  ,  ou,  selon  d'autres,  cinquante-dcuk  chevaliers 
de  l'ordre  restèrent  sur  la  place  ,  avec  six  cents  allemands , 
sans  compter  les  Livonicns,  et  Herrnan,  évéque  d'Oësel ,  qui 
fut  Liesse  grièvement.  C'est  à  cv  maître  provincial  que  la  forte- 
resse d'Oberpalen  doit  sa  conslrucliou. 

XIV.  ANDWÉ  DE  WESTPHALEN. 

1274.  Comme  les  ennemis  continuaient  leurs  ravages,  Us 
chevaliers  de  Livonie  ,  sans  attendre  les  ordres  dti  grano-mailre, 
reconnurent  pour  matire  provincial  André  de  Westphalen, 
qui  avait  inërité  leur  contiance  par  la  manière  distinguée  avec 
laquelle  il  avait  rempli  la  charge  de  maréchal  de  Prusse.  "Wcsl- 
phalen  assembla  une  nouvelle  armée  et  attaqua  les  Lithuaniens; 
mais  il  pci  dit  la  victoire  avec  la  vie ,  et  laissa  U  Livonie  dans 
l'état  le  plus  déplorable. 

XV.  WALTHER  DE  NORDECK. 

layS.  Walther  de  Nordeck  ,  envoyé  par  le  grand-maître 
Hartman  de  Heldrungen  ,  rétablit  Ic^  affaires  de  la  province  par 
ses  talents  et  son  bonheur.  Il  battit  plusieurs  fois  les  Samogiics 
elles  SémigalLiens ,  détruisit  les  forteresses  de  Tai"weyle  et  de 
Mésollieti,  (jui  appai tenaient  a  ers  derniers,  cl  teda  une  partie 
des  conquêtes  qu  il  av^^it  fruU's  dans  L  Scj-nigalle  à  l'église  de 
Rica.  Les  succ^s  de  Noidecl^  Turent  si  multipliés  et  si  complets, 
quMs  lui  méritèrent  le  surnom  de  Virtorieux-.  Ce  maître  pro- 
vincial environna  de  mui^  de  pierres  plusieurs  forteresses  qui 
n'étaient  foitifiies  auparavant  qu'en  Lcri:e  et  en  bois,  et  jeia  , 
en  1277,  les  f^indeinents  âcs  châteaux  de  Neuhausen  en  Cur- 
l.inde  ,  cl  de  ^it^u  en  Livonie  ;,  après  quoi  il  se  vêtira  en 
FrusiC. 

XVL  ERNRST  DE  RASBOURG. 

IZ78.  £B^E£T  DE  RASTiOtRO,  avanl  entrepris  de  bâtir  la 
forteresse  de  Dunabouig  sur  la  rive  uroiip  de  la  Dwine,  apprit 
que  les  LilhuaauMis  et  les  ^:)mogites  faisaient  «m  grjnd  artoe- 
n»cnt  pour  interrompre  l'ouvrage.   Il  résolut  de  1  oif 

*ti#).^i'ift-*'/MPÛo,o,e«  l«Hh«AlÙe. ^vec  le  plus  t;; 


"dis  maîtres  MOViWCÏÀDX  ÔE'L^RbîÈ  TEUTOH,      sS^^ 

Les  ennemis  ne  lardèrent  pas  de  venir  en  Livonie  pour  prendre 

^kur  revanche.  On  se  battit  près  d'Ascherade,  le  g  mars  1379  , 

ivec  beaucoup  d'acharnement.    Long-tems  la    fortune    parut 

égale;  mais  le  grand  étendard  de  la  Lîvonie  étant  tombé  au 

Jiivoir  des  Lilnuaniens,  les  soldats  commencèrent   à   Ucher 

champ  de  bataille  avec  soixante-onze  chevaliers  de  l'ordre  et 

m  nombre  de  soldais  proportionné.   Le  gouverneur  de  l'Es- 

>nie  ,  qui  était  venu  au  secours  des  Teulonxqoes  ,  fut  couvert 

I4e  blessures  ,  et  eut  peine  â  se  sauver  avec  le  reste  de  ses 

l'Danois- 

XVII.  CONRAD  DE  FEUCHTWANGEN. 

ijty^.  Conrad  de  Feucutwangen  ,  nommé  en  m^me  tems 

aître  provincial  de  Prusse  et  de  Livonie ,  trouva  celle  der- 

]ii>rc  province  dans  la  consternation.  Les  Lithuaniens,  occupé» 

le  brouilleries  intestines  ,  ne  cherchèrent  pas  à  profiter  de  leur 

victoire  :  mais  les  Sémigalliens  se  soulevèrent    et   détruisirent 

le  fond  en  comble  le  château  de  Festen,  dont,  ils  p&ssèrent  la 

jl^rnison  au  fil  de  l'épée  ,  avec  quinze  chevaliers  qui  s'y  trou- 

valent.  L'archevêque  de  Riga  et  le  maître  provincial^  qui  étaient 

lement  intéressés  à  étoulFer  la  révolte,  se  réunirent ,  et  par- 

1  tinrent  à  faire  rentrer  les  Sémigalliens  sous  l'obéissance.  Feu- 

rchiwangen  eut  une  maUJie  qui  T'obligea  de  demander  son  rap- 

juel.  Il  devint  grand'inailre  de  l'ordre  en  la^o  ,  et  se  distingua 

|.Cieaucoup  au  ueroier  siège  d'Acre. 

XVIIL  MAN60LD  DE  STERNBERG. 

Une  charte  du  i8  mai  de  l'an  128a  (^Acla  Borussir.a  ,  t.  III , 
[pag.  274  )  nous  apprend  que  Sternberg  était  en  m^me   tems 
"   aîtrc  provincial  de  Prusse  et  de  Livonie.  On  ignore  ce  qui 
passa  dans  celte  dernière  province  pendant  son  magistère  , 
^j|ui  dut  être  fort  court. 

XIX.     GUILLAUME  DE  SCHURBOURG. 

Guillaume  de  SciiURBounr. ,  commandeur  de  Fellin,  fi 
>él^vé  à  la  dignité  de  maître  provincial  par  les  chevaliers  de 
1  Livonie ,  sans  que  les  historiens  nous  apprennent  si  le  choix  fut 
[approuvé  pjr  h?  granrl  maître.  Schurbourg,  tranquille  du  côté 
Jdés  Lithuaniens,  n'oublia  rien  pour  réparer  les  maux  que  la 
bl.ivonii'  avaient  suuFferts  par  leurs  dernières  incursions,  et  pour 
lia  mettre  en  claL  de  résister  aux  nouvelles  entreprises  tju'ils 
pouvaient  tenter.  A  cet  effet ,  il  fil  bStlr  les  châteaux  de  Wol- 
iqar,  de  BurUieclc,.  de  Frikalen  et  de  Rositten,  Le  maître  pro- 


I 


I 


5i6  r.nnONoioGiE  historiooe 

vincial  fui  oblige  de  prendre  souvent  les  armes  contre  les  habi-* 
lants  de  la  Livonie,  doiil  la  pluparl  n'olaient  chréliens  que  de 
nom.  I/an  1287,  les  SémigalUens  se  révoltèrenl  el  reçurent 
un  puissant  secours  dos  Lithucniens.  Schurbour;;  assembla  son 
armée  et  combattit  avec  tant  de  malheur,  qu'il  resta  sur  le 
champ  Je  bataille,  avec  trente-trois  chevaliers  de  l'ordre  et 
un  grand  nombre  de  soldats.  Seize  chevaliers ,  pris  par  les' 
ennemis ,  furent  encore  plus  malheoreux  ;  car  les  uns  furent 
assommés  à  coups  de  bâton  ,  et  les  autres  rôtis  vivants  sur  des 
grib  de  bois. 

XX.     CONRAD  DE  HERZOGENSTEIN. 

1^87.  La  même  année  que  IlEnzoGENSTEitt  fut  nommé  par 
le  grand-maftre  à  la  maîtrise  de  Livonie  ,  Witzias  111 ,  prince*  1 
de  Kugen  ,  vint  au   secours  de  l'ordre  avec   mille  chevaux, 
lierzogenslein  battit  el  soumit  entièrement  les  Sémigalliens, 
prit  la  forleressc  de  Doblen  ,  el  dt-iruisil  les  cliâleaux  de  Ratten 
el  deiiydroben  ,  qui  avaient  été  bâtis  par  les  rebelles.  Cemaiire' 
provincial  mourut  la  seconde  année  de  son  magistère  ,  au  grand' 
regret  des  J>ivoniens. 

XXI.    BODO  DE  HOHENBACH  , 
nommé  pur  d'autres  OTTON. 

laSf).  Pendant  le  magistère  dcBoDO,   que  d'autres  noni->i1 
ment  Otton  ,  la  Livonie  ne  fut  pas  inquiétée  par  les  ennemis 
du  dehors.  Mais  il  paraît  que  c'est  Ao  son  tems  que  la  division 
entre  l'ordre  et  les  évoques  commença  à  se  manifester    On  ne 
peut  pas  dire  au  jusle  queile  fut  la  cause  de  ces  querelles  funestes,! 
à  la  Livonie;  mais  on  peut  assurer  que  l'envie  de  dominer  les 
uns  sur  les  autres  en  fut  le  vrai  motif.  Le  défaut  de  titres  rcad^ 
cette  partie  de  l'histoire  de  Livonie  fort  obscure. 

XXH.    BALTHASAR. 

Une  charte  du  5  mars  1292  (^Cod.  Dîpl.  Pohn. ,  t,  V,  p.  ai)  , 
nous  (ait  connaître  Balthasar  maître  de  Livonie,  qui  Ht  ua 
accord  avec  Jean,  archevêque  de  Riga.  Arndl  fait  mention, 
dans  la  seconde  partie  de  .sa  chronique  de  Livonie,  d'un  maître  ,  1 
provincial  nommé  Galt.  qui  paraît  (Hre  le  nom  de  Balthasar. 
en  abrégé  ;  ta  premiî-re  lettre  de  ce  dernier  nom  ayant  pu  étrfr. 
changée  en  G  par  la  faute  de  quelque  copiste. 

XXIII.     HENRI  DE  DUMPESHAGEN. 
Hes  tu  DE  DUMPESHA.GEN ,  qui  était  maître  de  U  Lirctnti 


I 


ORCKE  TEDTOÎI 

fn  I2g4»  fil  on  Irailé  avec  Bernard  ,  évê^jne  dé  Derpt.  Comme 
l^rclievêque  Jean  11  s'elait  persuadé  i]u'il  voulait  par  là  lui 
ùler  l'appui  de^  évêques,  il  obligea  Bernard  à  le  rompre.  Dum^ 
peshagen  vpulut  se  mêler  de  l'éleclion  d'un  nouvel  archevtîque 
apr^s  la  morl  dt^  Jean  II  ,  et  ne  fit  qu'augmealer  la  division 
qui  se  manifestait  déjà  hautement  entre  l'ordre  et  le  dergéj 
Ce  maître  de  la  Ltvonie  mourut  en  1295. 

« 
XXIV.  BRUNO.  c 

f 

1296.  La  même  année  que  Bruno,  dont  aucun  écrivain  ne 
nous  a  transmis  le  nom  de  famille,  fut  élevé  à  la  dignité  de 
maître  provincial ,  le  grand-duc  de  Lithuanie  voulut  faire  une 
entreprise  sur  les  terres  de  l'ordre  :  mais  les  Livoniens  étaient 
juf  leurs  gardes ,  et  la  renommée  grossit  tellement  leirrs  forces  , 
que  les  Lithuaniens,  effrayés,  prirent  le  parti  de  la  retraite 
sans  coup  férir.  L'an  12.97  <  '••  division  entre  l'ordre  et  l'arche-* 
v^que  éclata  d'une  manière  terrible  :  le  prélat ,  serondé  de  son 
chapitre  et  des  habitants  de  Riga  ,  fit  un  Iraité  contre  l'ordre 
avec  le  grand-duc  de  Lithuanie  ,  ou  plutôt  renouvela  celui  que 
son  prédécesseur  avait  fait.  L'animosité  fut  telle  ,  qu'on  se 
LaLtil  neuf  fois  en  dix-huit  mois.  Les  chevaliers  Teutoniqucs 
furent  victorieux  :  mais  les  grands  coups  ne  se  frappèrent  que 
l'année  suivante  avec  des  succès  différents.  L'an  1298,  Wi- 
thenès  ,  grand-duc  de  Lithuanie,  qui  était  resté  jusques-là 
spectateur  tranquille  ,  malgré  le  traité  qu'il  avait  fait  avec  l'ar- 
cnevéque,  vint  k  son  secours  avec  une  armée  de  Lithuaniens, 
et  pénétra  fort  avant  dans  la  Livonie.  Le  premier  juin ,  on 
combattit  près  de  Freyden  ,  où  le  maître  provincial  perdit  la 
victoire  avec  la  vie  ;  vingt-trois  chevaliers  de  l'ordre  et  quinze 

^ cents  hommes  restèrent  sur  le  champ  de  bataille  du  côté  des 
Teu  toniques.  ' 

àe 
HO 
K, 
tri 


XXV.    GODEFROI  DE  ROGGE. 


1298.  En  nommant  Godefroi  de  Rogce  maître  provincial 
e  Livonie,  le  grand-maître  y  envoya  des  secours  de  la  Presse, 
nous  les  ordres  de  Berthold  de  Bruhane  ,  cominandeur  de 
Konigsbcrg.  Bruhane  fit  une  si  grande  déligcnce  ,  qu'il  se 
trouva  à  portée  de  venger  la  mort  de  Bruno  quatre  semaines 
après  l'événement.  Comme  ceux  de  Riga  et  les  Lihuanicns 
étaient  occupés  à  faire  le  siège  de  Neumuhl,  le  commandeur  , 

t'oint  aux  Livoniens,  les  attaqua  le  ^9  juin,  les  contraignit  de 
ever  le  siège  ,  et  leur  tua  plus  de  quatre  mille  hommes.  Après 
ce  succès ,  les  chevaliers  fireat  un  grand  ravage  en  Lithuanie. 


Sis  ctaommaere  msniMoii 

L'an  «309 1  le  mlln  prorinciil  donna  de  g 
la  «ilW  or  Laberk  pow  bvoriau  ton  coauBcrce  ca'LmMje  tft 
ea  RuMK.  L'an  i3o2,  le  grand'^Daîbre  de  TardR  Teai 
vint  eo  Livociie  ponr  ficher  d'j  riirnrr  b  p«n  ,  ami»  î 
BiCM.  li  y  iaàa ,  en  panaot ,  an  renfert  de  ciiir|aiiilr  cWn^ 
lîen.  Le  cUtesa  de  Saint -Geor^gcs  ,  ntoë  dMs  b  vfltte  de 
Jliga,  et  (]ui  ferrait  d'babiution  «q  auTire  de  LÂnaie,  lyini 
été  détniit  par  le*  habitants,  ce»  deraien  s'acceannodérent 
a\ec  l'oriire  en  i3o6,  et  eonplmoi  une  somme  de  hait  cents 
nuro  par  forme  de  dédontmaçonent.  On  ignore  si  Godefroà 
■mural  en  Livonie  «  oa  s'il  fut  rappelé  par  le  grand-mailre. 

XXTl.     GERARD  D£  JOCKE. 

l3o7.  GÉKASD  ,  nommé  Giorad  par  quelques  écrivains* 
reçut  du  secours  de  b  Pruue  l'année  même  de  sa  nomination  , 
et  en  profita  pour  prendre  la  ville  de  Pleskow ,  dont  il  ramena 
un  grand  bulin.  Cet  événement  obligea  les  Russes  à  faire  la  paii , 
(tu  plutôt  une  trêve.  Le  défunt  archevêque  Jean  de  Scbweria  , 
la  ville  de  Rig4  et  l'évêque  d^Oésel,  avaient  adressé  au  pape 
one  longue  liste  de  leurs  griefs  contre  les  chevaliers  Teuioai— 

Îues ,  peu  de  tenu  après  que  la  guerre  civile  était  commencée. 
<ntrc  plufieui^  plaintes  très-fondées,  il  y  avait  beaucoup  d« 
calomnies  absurdes.  On  ne  voit  pas  que  ce  mémoire  ait  riea 
produit  jusqu'en  i3o8,  que  l'archevêque  Frédéric  ,  qui  s« 
tenait  i  Avignon  ,  renouvela  les  mêmes  plaintes,  auxquelles  il 
en  ajouta  de  nouvelles.  C'était  dans  la  chaleur  du  grand  procès 
des  TempUers,  et  il  espérait  apparemment  de  faire  envelopper 
les  chevaliers  Teutoniques  dans  la  même  proscription.  Malgré 
toutes  ses  sollicitations,  il  ne  put  obtenir  qu'une  bulle  de  Clé- 
ment V,  donnée  à  Avignon  le  19  juin  1^09,  pour  ordonner 
d'informer)  ce  qui  ne  produisit  aucun  effet.  Le  i5  juin  i3i^  ,  . 
accord  entre  le  roi  de  Danemarck,  comme  dur  d'Estonie,  et 
le  maître  nrovîncial  au  sujet  des  limites.  Le  a.H  avril  i3i6,  le 
chapitre  de  Riga  et  les  vassaux  de  celte  église  firent  un  accord 
avec  le  maître  provincial,  dont  l'objet  principal  était  de  s'unir 

fiour  résister  aux  Russes   et  aux  Lithuaniens  ;   mais  le  pape 
'annulla ,   avec    clause   d'excommunication,  le  21   décembre 
do  l'année  suivante. 

L'an  i3ao,  les  querelles  commencèrent  avec  les  évéques. 
Les  Lithuaniens  firent  de  grands  ravages  en  Livonie  en  i3as 
et  t3a3.  Les  Livoniens,  partisans  de  l'archevêque,  ayant  per-* 
suadé  ka  pape  que  les  chevaliers  Teutoniques  étaient  les  seuU 
qui  empêchaient  Gcdimin  ,  grand-duc  de  Lithuanie  ,  d'em* 
brasser  le  Christianisme ,  Je&n  2X11  envoyai  eo  i3a4»  de' 


\« 


DES  MAtTHES  PaOVINCIAUX  DÉ  l'oRDRE  TEUTOTT,      5l3 

nonces  à  Rica  pour  s'en  éclaircir.  Le  grand-duc  non-seulement 
justifia  l'orJrc  par  un  désaveu  formel  des  lettres  qu'on  avait 
supposées ,  mais  il  donna  encore  tles  manjues  terribles  Je  son 
aversion  pour  le  Christianisme,  en  faisant  ravager cruellemertl 
les  frontières  de  la  Livonie  et  de  la  Pologne.  Gérard  mourut 
«n  i22j. 

XXVII.    EBERIIARD  DE  MONHEIM. 

iSaj.  Ebehuakd  de  MoNHr.iM,  commamlcur  Je  GolJingen, 
fut  nommé  à  la  maîtrise  de  Livonie  par  le  granJ-matlre  Werner 
d'Orsclen.  Les  habitants  de  Higa  ayant  attaqué  Ounamnnde  ^ 
forteresse  de  l'ordre  ,  et  s'e  tan  il  ignés  avec  le  grand -duc  de  Lv- 
thnanie,  pour  exterminer  les  chevaliers,  Monlicim.  bloqua  la 
ville  de  Kiga,  et  obligea  les  habitants,  abandonnés  par  le  cha- 
pitre, de  se  rendre  à  discrélion  le  jy  mars  i33o.  Alors  il  exigea 
qu'ils  lui  rapportassent  tous  leurs  privilèges,  et  leur  en  donna 
un  nouveau  ,  le  i(i  août  suivant.  La  même  année,  les  Lithua- 
niens ravagèrent  la  Curlande.  Pendant  la  suivante,  le  maître  de 
Livonie  fit  construire  un  château  en  forme  de  citadelle  pour 
contenir  la  ville  de  Riga  sous  son  obéissance.  L'an  i334,  Moa- 
:hejm  fait  la  euerre  aux  Russes  avec  succès,  et  prend  encore 
['  une  fois  la  vnne  Je  Pleskuw.  Le  comte  irArensbourg  l'ayant 
sccoiiJé  dans  cette  expédition ,  il  donna  le  nom  et  les  armes  de 
ce  seigneur  allemand  à  un  château  de  l'île  d'Oésel,  en  recon- 
naissance des  services  iju'il  lui  avait  rendtis.  Pendant  que  le 
maître  provincial  se  signalait  contre  les  Russes,  l'archevâque 
Frédéric  l'attaquait  vivement  à  la  cour  du  pape,  à  cause  de  b 
prise  de  Riga  et  des  autres  Liens  de  l'archevêché  ;  mais  celte 
atTaire  était  de  nature  à  ne  pas  ^Ire  terminée  pendant  le  magîï-. 
tère  de  Monhclm,  qui  renonça  à  sa  dignité  en  i34oà  cause  de 
son  grand  âge.  11  cul  la  grande  commandcrie  de  Cologne  pour 
»a  retraite. 

XXVIIL    BURCHARD  DE  DREYLEWEN. 

i34i.  Les  Russes  étant  venus  pour  interrompre  les  trâvatiic 
que  DREYr.EWETC  faisait  faire  à  Marienbourg ,  il  les  défit;  et. 
Tes  ayant  poursuivis  jusqu'en  Russie ,  il  les  força  de  demander 
la  paix.  Lan  i-^4"^>  ^^^  paysans  de  l'Kslonie,  s'étant  révoltés, 
firent  un  liorrible  massacre  de  la  noblesse  ;  exemple  qui  fut 
suivi  par  les  habitants  de  l'île  d'Oésel.  Les  Danois  qui  se  trou- 
vaient en  Estonie,  étant  réduits  aux  plus  fâcheuses  extrémités, 
appelèrent  Dreylewen  à  leur  secours ,  et  firent  un  accord  avec 
lui,  par  lequel  ils  le  chargeaient  de  la  défense  et  de  la  conser- 
yatioD  des  villes  de  Revel  et  de  Weseuberg.  Le  mattre  proria^ 
XVI.  b:» 


5l4  CHKDJÎOI.OCIE   niSTORlQCB 

clal  vola  au  secours  des  Banois,  tua   Jîx  mille   hommes  àiîj 
rebillcs  dans  une  bataille,  et  fil  nictlre  les  armes  bas  aux   Es— J 
toniens.  De  là,  il  se  rendit  dans  l'île  d'Oiiscl ,  où  il  tua  neal 
mille  de  ces  insulaires  qui  avaient  commis   les  plus  grande^] 
"Cruautés  contre  les  chevaliers  de  Tordre,  et  obligea  les  autres 
de  travailler  à  la  construction  delà  forteresse  de  Sonncnbcrurg*, 

3u'il  fil  hàlîr  pour  les   tenir  en  bride.  Les   Estoniens  et  ccuxj 
e  l'évèché  de  Derpt  ayant  appelé  les  Russes  à  leur  secours,  il 
fallut  encore  une  victoire  pour  apaiser  celte  terrible  révolte. 
Pendant  que   Dreylewen   ëlait  occupé  à  celte  guerre,  les  Li- 
thuaniens profilèrent  de  l'occasion  pour  ravager  la  partie  méri-» 
dionale  de  la  Livonie.  L'an  i346,  le  grand-maîlre,  Henri  Du - 
sener,  ayant  rassemblé  toutes  ses  forces  pour  combal Ire    les 
Lithuaniens  et  leurs  alliés,  le  maître  provincial  le  joignil  avec 
les  troiipes  de  la  Livonie.  On  se  baltit  dans  la  plaine  d'Oukaym 
le  jour  de  la  Purification ,  et  la  victoire  des  clievaliers  fut  des 
plus  complètes;  car,  selon  l'opinion  la  plus  générale,  les  en- 
nemis perdirent  dix-huil  ou  vingt  mille  hommes,  el  même  le 
double,  suivant  les  annales  des  Russes.  Burcbard  de  Dreylewen 
mourut  en  i34tt,   ou   1^47,   après  avoir  bâii    le  rhitcau    de 
Trauenbourg ,   construit,  ou  achevé  celui  de  Marienbourg  ,  «t 
fortifié  plusieurs  autres  places. 

XXIX.     GOSWIN  D'ERECK,  ou  DE  HERIKE. 

1347.  Le  grand-maître  de  l'ordre  Teuloniquc  ayant  acheté 
Je  duché   d^Eslonîe   de  "NValderaar   111,    roi  de   Danemarck  , 
l'année  môme  de   la  nominatio|^de   GoswiN ,  il  réunit  cette 
'.Ibdie  province  avec  les  étais  que  l'ordre  possédait  déjà  en  Li- 
vonie ;  mais  il  chargea  les  chevaliers  d'une  redevance  annufifa 
au  trésor  général  de  l'ordre.  Le  pape   ayant  ûrdi>nné  à  l'ordre 
de  rendre  la  ville  de  Riga  à  l'archevêque,  Goswin  ne  jugea  pas 
à  propos  d'obéir,  parce  que  les  habitants  de  Riga  avaient  com- 
mencé la  guerre  en  faisant  de  grands  ravages  sur  les  terres  de 
•l'ordre  ,  él  qu'il  prétchdait  pouvoir  la  retenir  à  titre  de  con- 
.q«<^ie.  L'an  i354  ,  Tévéque  de  Wesleras ,  commissaire  du  pape, 
déclara  le  maître  ,  le  maréchal  et  les  commaudeurs  de  la  Livo- 
.nie,  excommuniés.  En  i.'iGo,   nouvelle  sentenct;  qui  ordonne 
-idc  rendre  Ri^a   à  l'archevêque.  Ce  maître  provincial  mourut , 
-t)u  fut  rappelé  par  le  grand-raaîlre ,  en  i3bx ,  après  avoir  (ait 
.environner  Karkus  d'un  mur  de  pierres. 

XXX.    ARNOLD  DE  VIETINGHOF. 

i36i.  Aussitôt  que  YtETiHCBOF,  ej-dévant  conupan Jcur  As 


DES  MAÎTRES  tROVINCUXTX  DE   I,*OEDRE  TEUTON.      5l5'' 

Marienboiirg,  Fut  noinraé  à  larnaîlrise  de  Livonie,  il  commença 
à  faire  bâlir  la  forteresse  de  Kawelcclit.  L'an  i363,  accord  fait 
à  Dantzick  ,  en  verlu  duquel  on  devait  rendre  la  ville  de  Riga  à 
l'archevêque  qui  affranchissait  lesmaîrresdc  Livonie  du  serment 
qu'ils  devaient  lui  prêter  à  leur  avènement.  Vielinghof  assista 
puissamment  le  grand-raaîlre  Winrich  de  Kniprode  dans  la 
gnerre  qu'il  fit  aux  Lithuaniens-  H  fit  prisonnier,  dans  une  ba- 
taille ,  Kcjstut,  duc  de  Samogilie  ,  et  assista  à  la  prise  de  Kowno^ 
que  quelques  écrivains  lui  attribuent  mal  à  propos.  On  dit  que 
Vielinghof  fut  tue  ,  en  106.?,  dans  un  comuat  contre  les  Li- 
iViuantens,  tandis  qu'Arndt  préfend  avoir  vu  une  charte  de  ce 
maître  provincial,  du  s3  a\ril  i3l>5,  Comme  il  y  a  beaucoup 
d'incerliliule  sur  les  époques  du  magisLcre  de  Vietinghof,  ainsi- 
que  sur  celles  de  ses  deux  successeurs,  nous  les  marquerons  selon 
ce  qui  paraît  le  plus;  probable,  sans  prétendre  les  garantir.. 

XXXI.     GUILLAUME  DE  FREYMERSEN. 

i365.  GiriLLAUME ,  qui  ne  paraît  normné  Ernnersheim 
tlnns  une  charte  que  par  une  faute  de  copiste  ou  d'imprimerie 
(€od.  Poliùon  1  lom.  V,  pag.  78),  fui  le  successeur  da  Victinghof. 
En  i366,  accord  avec  rôrchevêque  de  JViga,  par  lequel  oa 
acheva  ce  qui  n'avait  été  qu'ébauché  en  i3(>3.  Le  maître  de 
Livonie  abandonna  la  juridiclion  de  Higa ,  en  se  réservant  la 
commandement  des  armées  ,  etl'arclicvSque  renon(jaau  serment 
qu'il  prétendait  lui  être,  dil  par  le.s  maîtres  de  Livonie  ;  malheu- 
reusement cet  accord  fut  mal  observé.  L'an  t'i6-j  ^  Freymersen 
commença  à  faire  bûtir  la  forteresse  de  Smitten,  qui  ne  fut; 
aclievée  que  trois  ansaprès.  La  même  année,  il  fil  iinlrailë  avec 
OigcrJe ,  grand-iluc  de  Lillmanie  ,  et  son  frère  Keistut.  Cet 
acte  sineutier,  intitulé  Paz  Latrunculorum ,  était  une  trêve  qui 
n'avait  lieu  que  pour  Ic^  partisans,  ou  troupes  légères,  des 
deux  calés ,  qui  ne  devaient  exercer  aucune  nostilité  sur  les, 
frontières  désignées;  mais  il  était  stipulé  que  les  parties  cnn— ■ 
traclanles  auraient  la  liberté  de  traverser,  quand  elles  voudraient, 
ces  méraPiS  pays  avec  de»  Iroupfs  réglées,  pour  ronliiiuer  la 

iijuerre  qui  Jurait  depuis  lori";-tc'ir\j  entre  les  Lithuaniens  et 
a  Livonie.  L'an  liji  ,  nouvelle  querelle  avec  l'archevêque  de 
Riga,  parce  que  le  maître  provincial  prétendait  que  le  clergé 
<\e.  la  Livonie  devait  porter  l'habit  de  l'ordre  rrotoni(|ue. 
Llle  fut  poussée  si  loin,  que  Freymersen  s'empara  d'une 
partie  des  biens  de  l'archevêché.  On  croit  que  ce  maître 
provincial  mourut  en  1^74  t  après  avoir  été  continuellement 
aux  prises  avec  Les  Lithuauiens  ,  d(x  munu  que  son  prédti- 
«esscuv. 


I 


5i6 


XX  XII.    UOIIKN  D'ELTZEN. 


i374-  Robin  d'Eltzen  (  nommé  Job  d'Ulsen  par  Schurtz- 
fleiscn  )  ,  succéda  à  Freymerseu.  Pendant  le  Can^me  de  l'an 
i3Mo,  il  lit  une  trêve  jusqu'à  la  Pentecôte  avec  JagcUon,  erand- 
duc  de  Lilhuanie  ,  dont  il  exclut  positivcmenl:  le  duc  Keistut 
et  les  Samûgites.  L'année  suivante ,  il  attaqua  la  Samogilie, 
tua  beaucoup  de  monde,  et  ramena  sept  cents  prisonniers  et 
quatorze  cents  cheveaux  de  lu  cavalerie  des  ennemis.  Les  cha- 
noines de  Derpt  ayant  élu,  en  l'i-jS  ,  Jean  Damorow  pour  leur 
évêque,  le  maître  provincial  protégea  Jean  Hebet ,  son  com- 
péliteur  ,  et  l'inslalla  de  force  en  i3tt2 ,  en  réduisant  Damero>v 
à  la  qualité  de  simple  chanoine.  Les  accords  faits  précédera- 
ment  avec  l'archevi-que  n'ayant  pas  eu  d'effet,  le  cardinal  Bar- 
thelemi ,  juge  délégué  du  pape,  renouvela,  en  i^go,  Vex~ 
conimunicaliiin  qui  avait  élc  pninoncée  contre  les  maîtres  de 
Livonie,  pour  n'avoir  pas  renuu  la  ville  de  Riga.  On  ne  sait 
rien  de  certain  sur  la  lin  de  ce  maître  piovinci;4,  qui  ne  cessa 
de  secourir  le  grand-maitrc  dans  ses  expéditions  en  Liihuanie  , 
et  à  qui  on  peut  reprocher  trop  U'animosilé  contre  les 
évoques.  Il  parait  que  ce  fut  de  son  lems  que  le  pape  Bo- 
niface  IX  soumit  l'église  de  Riga  à  la  règle  de  l'ordre  Tcuto— 
nique. 

XXXIIL     WENNEMAR  DE  BRUGGENEY. 

1893.  Wentîemak,  nommé  par  d'autres  Waldemar  de  Brug-» 
gency,  regardant  le  siège  de  Rica  comme  vacant,  parla  fuite 
de  Jean  de  Sinten,  avait  pris  l'administration  des  biens  et  for- 
teresses de  Parchevêthé.  Le  10  mars  et  le  24  "^^  septembre, 
ie  pape  Bouiface  approuva  non-seulement  que  le  maître  eût 
prb  sous  sa  sauve-garde  les  biens  de  l'archevêché ,  pour  les  met- 
tre à  l'abii  des  entreprises  des  Russes  et  des  autres  eimemis  du 
voisinage,  mais  il  fit  plus,  car  il  le  releva  de  l'excommimiralion 
qui  avait  clé  fulminée  précédemment  contre  le  maître  et  les 
commandeurs  de  ta  Livonie.  L'an  iSgG  ,  le  maître  provincial 
demanda  aux  évêques  de  Livonie  un  cens  annuel,  apparemment 
pour  contribuer  h  la  défense  du  pays.  Diétrich ,  ou  Théndo- 
ric  II ,  évéque  de  Dernt ,  s'y  opposa,  et  appela  en  I<ivonrc  les 
Russes  de  l'iesiow ,  les  Lithuaniens  et  les  Samogites.  On  en 
vint  à  une  bataille,  où  le  maître  provincial  rempoila  la  victoire; 
mais  elle  roula  si  cher,  qu'elle  lui  fit  désirer  de  voir  bientôt  la 
fin  de  cette  g\iprrc.  L'an  i^^j,  Bniggeney  fit  reconnaître  Jean 
de  Waliciirod  pour  archevêque  de  Riga  ,  en  obligeant  les  rli.i- 
«oinos  d'jtbandonricr  k  parti  d'Otton ,  qu'ils  lui  avaient  tlooatï 


DKS  MAÎTRES  MO-^tîïr.fAtTt  UE  t'ORORl'fÊTrrOW. 

pour  cotupétllPur.  T,a  même  armée,  on  arcommoda,  à  Dant- 
zirk,  l'nftairp  du  maîlin*  de  Livociic  avec  Tévéque  de  Derj)!  et 
les  autres  évoques.  Dans  ccl  acte  du  i5  juillet,  on  mainlini , 
d.ins  (o.ilp.  sa  force,  l'ancien  accord  qoi  obligeait  les  vassaux  de 
l'église  de  Miga ,  d'Oései ,  de  Derpl  et  de  Curbnde ,  de  mar- 
cher à  la  guerre  sous  les  ordres  des  maîtres  provinciaux  de  Tordre 
»Teuloniquc  -,  ce  qui  les  rendait  maîircs  de  toutes  les  forces  de  la 
Livonie.  Suivant  quelques  écrivains,  liruggeney  altanua  les 
Samogiîes  avec  quinze  mille  hommes,  l'an  i^ijç),  tandis  que 
les  chevaliers  de  Pnjsse  en  faisaient  autant  de  leur  côté  ;  cm 
tua  quatre  mille  hommes  aux  ennemis,  et  on  leur  t-nleva  grand 
nombre  de  prisoniuers.  Ce  fut  la  dernière  expédition  du  maître 
provincial ,  qui  mourut  cette  môme  année, 

XXXIV.     CONRAD  DE  VIETINGHOF. 

i4oo.  Après  que  Vir.TiNGHOF,  auparavant  commandeur  de 
Fellin  ,  eut  fait  diverses  expéditions,  en  I.ithuanic  ,  avec  les 
chevaliers  de  Prusse,  il  se  brouilla  avec  les  Russes  de  Ples- 
ioïw  ,  qu'il  ilétit  complètement  près  de  la  rivière  de  Miiddaw  , 
en  lifo'S.  Celte  journée  fut  très-fatale  aux  ennemis,  quî  lais- 
sèrent sept  mille  hommes  sur  le  champ  de  bataille  ,  et  dont 
un  grand  nombre  se  noya  en  voulant  passer  la  riviÎTe.  I^rs 
chevaliers  de  Prusse  ayant  été  battus  à 'l'an.ienberg  .  le  1 5  juil- 
let i4ïo,  par  l'armée  de  Pologne  et  de  Litbuanie,  Vielitig- 
hof  vola  au  s?cours  de  iMaricnlm'ug ,  assiégée  par  Jagellon  , 
et  eut  l'adresse  Je  <létarher  VitolJe  .  grand-duc  de  Lithui- 
nie,  du  parti  du  roi.  Après  la  levée  du  siège  de  Marienbourg , 
Vielinghof  re\int  en  Prusse  avec  une  armée  plus  considérable 
que  la  première,,  ei  fïjt  compris  dans  le  traité  de  paix  que  le 
grand-maître,  Henri  dcPhucn,fit  àThnrn,  le  i".  février  i4n» 
avec  le  roi  de  Pologne.  Ce  maître  provincial  mourut  en  i4i3. 


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XXXV.    TflEODORIC  TORCK. 


_/i4i3.  ToHCK,  né  Tan  i.H44t  était  entré  dans  l'ordre  en  i!?R3, 
ainsi  il  avait  soixante-neuf  ans  lorsqu'il  fut  élevé  à  la  dignité  de 
maître  de  J-ivonic.  Celt(!  province  fut  assez  tranquille  pendant 
son  magisti're,  par  l'altculinn  qu'il  eut  de  se  tenir  toujours  en 
situation,  de  se  faire  respecter  de  ses  voisins.  On  ne  sait  si  Torck. 
mourut  eu  1413  ou  en  1416^ 

XXXVI.     SIGEFROI  lANDKRN  DE  SPANHEIM. 
L^an  i4l6,  Sigxfuoi  de  SPAimEiM  assembla  les  vassaux  de 


U»-  CBKONOtPGIE  mSTOMQTB 

'réglise  de  Riga  au  chîlteau  de  Konncbuurg,  nni  appsrtenail  à^ 
irari'bevè(|uc;  ci,  dans  un  acte  qu'il  y  fil,  if  pril  le  litre  Je 
I  vicaire  du  chapiire  de  Kig^,  cl  le,  scella  du  sceau  île  sou  vicariat. 
Comme  il  y 'avail  douze  ans  que  les  maîtres  de  Livonie  étaient 
r\icaiies  de  l'archevêque,  Spauheim  se  Gt  donner  une  quittance, 
'  en  1417-  I>'ann(!e  suivante,  ce  maître  provinrial  fit  un  trailè  de 
>  limites  et  de  commerce  avec  le  grand  prince  Vassili  et  les  Russes 
|de  Novogorcid.  I.'dft  i4-4?  rfmpercjir  Sigismond  aocortla  ur», 
!  privilège  à  l'urdre,  par  lequel  il  déclarnll  que  ses  sujets  ne  ppu- 
^ valent  éire  cités  devant. les  Iriliunaux  de  l'empire.  Celle  année- 
Wiui  aussi  l'éppqi^a  dt;  lamurl  de  Spanbeixu. 


XXXVll.     CYSSE  DE  RUTIL>RERG. 

i424-  Cy&se  de  llm:ENB£ac   remplaça   Spaolicini  dans  1» 
^maîtrise  de  Livonie.  L'an  i4-^'i  «1  donna  un  privilège  à  la  ville 
[de  Narva^  avec  dei  armoiries  et  un  sceau.  IIt;nning  de  Schai;- 
fenberg,   s'étanl  Lrouillji  avec  les   clu'valicrs,  parce  qu'il  n&. 
voulait  plus  porter  Diabit  de  Tordre,  quoiqu'il  en  fiU  meaibr& 
^ avant  son  élevationà  rarchevêché  de  Riga,  tint  uu  concile  pro- 
vincial en  i4-(J,  ou,  selon  d'autres,  en  14^'^)   et  envoya  de» 
'  députés  pour  faire  des  plaintes  au  pape,  Goswin  d'Aschenbcrg, 
commandeur  de  Gruliin,  arrêta  les  uépfjlés  sur  la  frontière,  et 
les  Cl  jeter  dans  un  lac.  Ce  forcené  ,  loin  de  cacher  son  crime  , 
écrivit  aux  ëvèqu^s,  que,  sans  avoir. reçu  Tordre  de  personne, 
il  avait  puni  leurs  députes  comme  des  Iraùrcs  k  la  patrie,  cl  se 
'  sauva.  Le  pape  Martin  V  avant  ordonné  provisionpellenwnl  que 
jtous    les  ecclésiastiques   Je   la  Livonie  poilerâient    Thabit  de 
*  l'ordre,  on  tonvinl,  le  t5  août  i42Îi,  ([ue  Tarclievéque  <leaian- 
[derait  pardon  au.  maître  provincial  pour  avoir  changé  de  vj^ie- 
'ment;  qu'en  rép.iralion  des  désordres  que  cela  avail  xjccasiojiés,.. 
\ié  chapitre  de  Riga  célébrerait  annuellement  un  anniversaire 
►  pour  les  maîtres  et  clievaliers  de  Livonie  :  on  ajouta  que  le 
I  grand-ni.TÎlre,  ni  celui  de  Livonie,  ne  pourraient  être  rcchor- 
1  elles  à  cause  de  la  niovl  des  députés  du  concile,  parce  qu'ils 
'avaient  prouvé  qu'ils  n'y  avaient  aucune  part;  mais  que  si' on 
I pouvait  .se  saisir  du  coupable,  on  le  punirait  con>me  il  le  mérî- 
jtaii;   et  Ton  finit  par  convenir  qu'on  continuerait   le   procc» 
[commencé  au  sujet  de  riiabillement  du  clergé,  et  que  de  part 
et  d'autre  on  pourrait  iàirc  valoir  les  bulles  qu'on  avail  obtctiues 
l<le  Rome,  dans  la  poursuite  de  celte  affaire.  J-e  grand-duc  Sui- 
[tfigelon  ayant  é\<i  ch.issé  de  la  l^ithuaciie  par  son  cousin  Sigîs— 
[lunnd^  nue  le  roi  de  Pologne  prulégeait ,   quoique  Suitrigolon 
fiil  son  Irère,  ce  dernier  essaya  Je  retai)lir  sa  fortune,  el   Je- 
xuanda  du  secours  au&  chevaliers  Je  Livouie,  qui  parlagorcul:  ix 


PES  MAtTB!ES"fttofmCTAtfX 

'Y>crte  que  ce  prince  fil  ?»  la  balaille  d'Osmiani,  le  8  iléceralire 
i4.^2  '  Les  vaincus  laissèrent  dix  mille  hommes  sur  le  champ  de 
bataille,  el  1rs  Lithuaniens,  aidés  des  Polonais,  firent  quatre 
tmille  prisonniers.  Les  écrivains  livoniens  ne  font  pas  mention 
'*de  cet  événement,  rapporté  par  les  Polonais  cl  les  Lilhonniens, 
non  plus  f]uf  de  diverses  entreprises  que  les  chevaliers  doivent 
avoir  faites,  Tan  i434»  ^n  faveur  de  Suilrigelon.  Pendant  qu"  le 
maître  provincial  ravageait  la  Lilhuanie,  il  fut  allaqué  de  la 
dysenterie  qui  s'était  mise  dans  son  armée,  et  en  mourut  h 
son  retour.  Plusieurs  écrivains  prolongent  de  beaucoup  son  ma- 
gistère; mais  il  parait  que  c'est  mal  it  propos. 

XXXVÎH.  FRANK  DE  KERSDORF, 

i434-  Frank  de  Kersuouf  fat  nommé  à   la  hiaîtrîse  de 
Lîvonie  par  le  grand  -  maître   Paul  de  Uusdorf,  son  parent. 
■'Comme  les  difficidlés  avec  Parchcvi^que  de'Wga  ,   subsistaient 
'■'toujours,    le   maître  de   l,ivonie  fut   cité  par 'le  concile   de 
■^Bâlc  à  comparaître  en  quatre-vingt-dix  jours  après  Tinsinua- 
^tion.  On  ignore  l'effet  qu'eut  celle  citalion.    Le  duc  Suitri- 
'gelon,  ayant  assemblé  une  armée  nombreuse,  erttrepril  le  siège 
de  "SVilkomiers ,    et    fut  entièrement  défait  devant  cette  place 
par  l'armée  de  Lilhuanie.  Les  chevaliers  de  Livonic  partagèrent 
cette  perle.  L'opinion  commune  est  que  Kersdorf  y  fut  tue  : 
mais  elle  est  fausse,  si  les  écrivains  polonais  ne  se  sont   pas 
trompés  en  marquant  la  bataille  de  WilkomiCrs  au    i'"''.  sep- 
tembre de   l'an   i435  ,   puisqu'on  connaît  des  accords  qu'ila 
'fàils  poslérieurement.    Le  plus  mémorable  est  celui  qu'il  fit  à 
Walk,   le  4  décembre  de  la  même  année,  par  lequel  il  ren- 
dait à  l'archevêque  de  Riga  les    biens  que  ses  prédécesseurs 
avaient  arrêtes  ;   et  l'archevéfjue  ,  en  revanche  ,   lui  céda  un 
certain  terrain  au-delà  de  la  Divine,  pour  la  somme  de  vingt 
mille  marcs,  monnaie  de  Riga.   Il  paraît  que  Kcrsdûrf  mourut 
peu  de  lems  après. 

XXXIX.  HENRI  DE  BUCKEîqvOR,DE, 
DIT  SCllUNGEL. 

Les  chevaliers  de  Lîvonie  choisirent  pour  leur  maître  provin- 
cial He:<R1  DE  BocKKisvoRDE,  dit  ScuuïJCEL  (nommé  par  d'au- 
tres SchungeS  de  BuckcnvorJe).  Cela  d<''pl»t  au  grand-maîlrc, 
'qui  avait  le  droit  de  nommer  les  maîtres  de  Livonic  avec   le 
concours  de  son  chapitre;  mais  on  y  avait  déjà  dérogé  autrefois, 
'et  les  chevaliers  firent  des  représentations  si  pressantes  pour 
•prouver  que  Buckenvorde  était  l'homme  le  ph.is  propre  à  ré"- 


1 


520  €BR0>;0LOGI£  HISTORIQUE 

parer  les  malheurs  que  b  Livonie  venait  d'essuyer ,  que  le 
grand-maîlre  confirma  le  choix  qu'ils  avaient  fait.  Comme  oit 
n'a  rien  de  certain  sur  la  mort  de  Kcrsdorf ,  on  ne  peut  riert 
assurer  sur  l'epoqne  de  TèkTliou  de  Bnckenvorde  ;  mais  il  y 
a  diî  rapparencc  qu'elle  eul  lieu  en  iJ^iH  ,  et  qu'il  mourul  en 
1437,  ou  i4^S. 

XL.  HENRI  VINKE  D'OBERBERGEN. 

i438.  I,cs  chevaliers  de  Livonie,  profitant  des  troubles  de 
la  Prusse,  élurent  pour  leur  chef  Hexbi  Vinke  (nommé 
par  quelques  écrivains  Finck.  d'Auerberg  )  ,  et  lui  promirent 
lidélilé  sans  altendic  la  confirmalion  du  grand-maître.  L'an 
1444  1  Ips  Kuues  de  Novogorod  vinrent,  pendant  l'hiver,  ra- 
vager les  environs  de  Narva,  jusqu'au  lac  Peipus.  L'année  sui- 
vante ,  pendant  l'été,  le  maître  provincial  prit  sa  revanche, 
et  fit,  en  i447»  une  ligue  pour  deux  ans,  contre  les  Russes 
de  Novogorod ,  avec  Christophe  ,  roi  de  Danemarck  et  de 
Suède.  Le  maître  provincial  fil  «ne  irruption  en  Russie,  i 
la  Saint -Jean;  mais  il  ne  paraît  pas  qu'il  fut  secondé  par 
Chiistoplie ,  comme  ils  en  étaient  convenus;  ainsi  cette  en- 
treprise se  rétiuisit  à  des  ravages,  parce  que  les  ennemis  eiaieol 
sur  leurs  g.irdes.  L'an  r449  ,  Silveslre  Slobuasser,  tiouvcllc- 
mcnt  élu  archevêque  de  Riga,  s'engagea  à  porter  et  à  faire 
porter,  par  son  clergé,  Thabit  de  l  ordre  Teutonique ,  (et 
promit  «1  t'Ire  fidèle  au  grand-maître  ,  à  celui  de  Livonie  et  à 
tout  lordre.  On  ne  sait  pas  précisément  l'épomic  de  la  mort 
de  r.e  maître  provincial ,  à  qui  la  forteresse  d*^  Bauskc  ,  eo 
Sémigalle,  dut  sa  fondation. 

XLl.  JEAN  DE  MENGDEN,  dix  OSTHOF. 

ïJ^7ti.  L'année  de  la  nomination  de  ce  maître  provincial , 
nommé  Mknooen,  dit  Osthof.  dans  une  charte  {Ct/d.  Palom.y 
t.  V,  p.  i36),  l'ordre  fit  un  accord  à  Wolmar,  le  H  juillet, 
avec  l'archevêque  et  le  clergé  de  Livonie,  qui  s'obligèrent, 
çntr'aulres  points  ,  à  porter  l'habit  et  à  suivre  la  règle  de 
l'ordre  Teutonique  ;  >lii3ls  bs  chevaliers  renoncèrent  au  droit 
de  visiter  les  églises.  Le  '60  novembre  i452,  trailé  de  Kirch- 
Lolm,  entre  le  maître  de  Livonie  et  l'archevêque,  par  lequel 
ils  convinrent ,  qu'ayant  un  ilroit  égal  sur  la  ville  de  Riga,  ils 
la  posséderaient  et  gouvernai  aient  en  c<>n»mun.  Le  pape  Ni- 
colas V  confirma  cet  accord ,  en  ordonnant  aux  évèques  de 
Pomé&anie  ,  de  t.urlande  et  de  S'imbie  ,  de  veiller  a  son  c»<^ 
^uioire,   et  d  erupluyer  les  censures  ecclésiastiques  coutre  ta 


DES  MAÎTBES  PaoVIWGIAtX  DE  l'ORDRE  TEUTON,      62I 
partie  qui  voudrait  y  contrevenir.  Les  Prussiens  s'étant  révoltés, 
en  i4^4i  rontre  le  gran J-mailre ,  l'archevOque  voulut  profiter 
de  IVmbarias  où  Toi-Jre  se  trouvait  pour  annuler  letrailé  de 
Kirchliolm.    l^  maîlre  de   Livonie  proposa  une  assemblée  des 
clals  à  Walck,  où  rarclievéque  promit  de  se  rendre  ;   mais  au 
liinj  de  rela,  il  fut  à  main  année  h  Higa,   et  voulut  engager  les 
liabitants  à  chasser  les  clicvaliers  cl  à  détruire  leur  château. 
Pendant  ce  te ms ,   Tarcliev^ijue  avait  négocié  avec  la  Suède, 
à  qui  il  promettait  d'abandonner  une  partie  de  la  Livonie  ,    et 
en  obtint  un  secours  de  r|ualre  mille   liorumes.     t^unique  ta 
maître  de  Livonie  fût  en  étal  de  punir  la  perfidie  de  l'arche- 
vêque malgré  ce  secours,  il  préféra  un  accommodement  qui 
eut  lieu,  le  2H  septembre,    dansWolraar,  où    l'on    renou- 
vela le  traité   de   Kirchholin,    et    où   l'on    transigea,    de    part 
et  d'autre,  sur  toutes  les  difficultés.    Le  12  février  i4'''7i   touâ 
les  états  de  la    Livonie  s'unirent  pour  dix  ans  contre  les  en—  ' 
nerais  ilu  dehors.   Le  i3  décembre  suivant,  le  maîlre  de  Li- 
vonie  fit  un  traité  avec  Christ iern  ,  roi  de  Danemarck  ,  pour 
quinze   ans,  p.ir  lequel  il  s'obligeait  de  payer  annuellement, 
mille  florins  d'or  du   Khin,  pour  avoir  un  secours  de  quatre 
à  cinq  cents  hommes.  Le  grand-maître  céda  la  souveraineté  de 
l'tstonie  à  celui  de  Livonie,  par  un  acte  du  24  avril  i45q,- 
à  cause  des  secours  d'hommes  et  d'argent  qu'il  lui  avait  donnés.' 
L'an  t^iViy  une  escadre  iivonienne,  qu'il  envoyait  au  secours 
du  grand-maître,  fut  battue  par  les  rebelles  de  la  Prusse.  L'an 
x4bG,  une  autre  liolle  de  quarante  navires  chargés  de  soldats, 
de  vivres  et  de  munitions,    fut  battue  par  la  lempPte  et  périt 

firesque  entiérenient  dans  les  écueils  ;  et  sept  cents  chevaliers 
ivoniens,  qui  avaient  pris  la  route  de  terie,  furent  totalement 
détruits  par  les  Samngites.  La  m(?me  année  ,  le  grand-maître/ 
fut  conliaint  de  faire  une  paix  ruineuse  avec  la  Pologne.  LeJ 
maître  provincial  mourut  en  i4'J!(-  'l  avait  donné  un  villase] 
cl  deux  mille  marcs  pour  avoir  sa  sépulture  dans  le  cœur  de\ 
la  cathédrale  de  Kiga  ;  raicluvèque  SU  vestre  s'y  opposa  inu— i 
tilement ,  et  se  vengea  en  défendant  de  lui  dresser  une  épi—i 
taphe. 

XLII.  JEAN  WOLTHUSEN,  dit  FERSEN. 


1470.  Jean  WoltHijsen  fut  élevé  à  la  maîtrise  de  Livoni«J 
dans  le  courant  de  janvier.   Pendant  le  Carême  de  147»  »  c»l 
maîlre  provincial    fut  déposé,  arrêté  à  Heimet,    et  enfert 
dans  une  tour  à  Wenden ,    où  il  finit  ses  jours.  Quelque*  uns 
prétendent  qu  il  avait  mérité  ce  traitement  par  quelque  inlclli- 
ocnce  secrète  avec  les  Uusses  ;  et  d'autres,  qui  le  croient  îaac- 
XVI.  (JG 


>a>  CRROKOtOetB  HTSTOIÏlQtTE 

cent,  veulent  que  ce  soit  l'effel  d'une  faction  puissante  qqi 
s'était  élevée  contre  lui. 


XLIII.  BERNARD  DE  BORCH. 

t47i<  Bernard  de  BoncH  fut  élevé  à  la  maîtrise  de  Li- 
vonie  pendant  le  Carême  de  celte  année.   L'an  147'^  «  acconl 
de   Berkenbomen  entre  l'archev<?que  Silvt-slre ,    qui   insistait 
toujours  pour  rompre  le  Irailé  de  Kircltholrn  ,  et  le  maître  de 
Livonie  ,  par  tftjuel  ils  s'engagèrent   respect ivemeni   à  rester 
tranquilles  pendant  soixante  ans.  Silvestre  ne  l'eut  pas  plutôt 
signé  ,  que  le  maître  de  Livonie  apprit  qu'il  venait  de  faire  un 
traité  cniilre  Tordre  avec  l'évêtiue  de  Derpt ,  et  qu'il  n'oubliait 
rien  pour  lui  susciter  des  ennemis  en  DanemarcV,  en  Pologne, 
en  Lilhuanic,  en  Suède,    à  Lulieck  et  dans  les  antres  villes 
anséaliques  ;   malgré  cela  ,  il  patienta  dans  l'espérance  de  ra- 
incner  l'archevêque  à   des   sentiments  plus   é(|uitables.    L'aa 
i^jS,  les  villes  hanséatiques  s'entremettent  pouf  pacilier  le» 
troubles  de  la  Livonic.  Les  étals  assemblés  l'an  i477t  ^  Wolmar, 
ayant  vu  Ifs  traités  sur  lesquels  le  maître  Je  Livonic  fondait  ses 
droits,  envoie  députalioii  sur  députation  à  l'arcbevéque ,  qui 
s'obslina  à  ne  vouloir  tenir  aucun  accord.  Peu  de  tenis  après, 
ïe  maître  dç  Livonie   intercepta  des  lettres  des  députes  que 
l'archevêque   avait    envoyés   en   Danemarck  ,    en  Suèdo  ,    en 
Pologne  et  en  Lithuanie,  pour  engager  les  souverains  de  ce* 
états  à  venir  fondre  sur  la  Livonie.   Apr^s  avoir  fait  de  nou- 
veaux efforts  pour  animer  les  Suédois,  les  Danois  et  les  Li-^ 
ihuaniens,  contre  les  chevaliers  Teuloniques,  l'archevêque  (il, 
en  1479 1   ""  traité  contre  l'ordre,  avec  l'administi-aieur  de 
Suède  el  quelques  archevêques  du  royaume.    Borcli ,   qui  avait 
|iaticnlé  jusques-là,    s'abandonna  à  une  colère  d'autant  plus 
terrible  qu'elle  avait  été  plus  long  tems  retenue.   Il  s'empara 
des  forteresses  de  l'archevêché ,    prit  el   brûla  le  ch3leau  de 
Kokenhanseu ,  où  Silvestre  s'était  enfermé,  le   mil  dans  une 
étroite  prison  ,  el  donna  l'administration  des  biens  de  Taiche-» 
vêthé  à  Simon  de  Borch,  son  frère,  évéque  de  Revel.  I..e  patws 
donna  une  bulle  fulminante  contre  le  maître  de  Livonie,    le 
it)  août  de  la  même  année;  il  l'excommuniait ,  el  Lui  ordonnait 
de  relâcher  l'archev/^q^ue  et  de  le  remetlrc  en   possession  des 
biens  ibe  son  église,   ignorant  que  Silvestre  était  mort  le  la 
iiiu  o\t>is  précédent.  Le  pape  ayant  nommé  £iienne,  ci-devant 
[«vocal  du  déf^unt  archevêque,   pour  le  remplacer,  ne  choix  no 
>^L  que  perpétuer  les  difficuUés.  L'empereur  Frédéric  III ,  qui 
iiioulenait  le  maître  de  Livonie  contre  le  pape,  écrivit  ,  Vnn 
Ia4!^i ,  en  sa-f>cur,  aux  rois  de  Pologne  ci  de  Daueuur(.k. 


MS  MAÎTB.ES  PBOVr??CI\UX   DE   l'oRDRE   TEUTOÎT.       5a3 

fct  ordonna  aux  princes  de  l'empire  de  le  maimenir  fîans  la 
possession  des  biens  de  Tarchcvéché,  prétendant  qu'élanl  un 
nef  de  rempipe ,  c'était  à  lui  à  y  remeure  l'nrdre  iroiiblé  par 
les  archevêques.  Le  22  avril  ,  Frédéric  donna  l'inveslilure  des 
tiens  de  rarchevtîché  au  maître  de  Livonie  ,  ordonnant  à  la 
ville  de  Riga  de  lui  obéir;  ce  qui  ne  Jul  publié  que  le  i3  no- 
vembre suivant.  La  m^^mc  année  ,  les  Russes  altaquent  la  Li- 
vonie el  la  Liihuanie.  L'an  i48i,  Bordi  fait  une  Irève  pour 
deux  ans  avec  la  ville  de  Riga,  à  commencer  à  la  Sainl-Jean , 
et  l'on  con\'int  que  dans  cel  intervalle  il  pourrait  rebâtir  son 
château,  el  la  ville  garder  les  troupes  étrangères.  L'an  1484» 
les  habitants  de  Riga  démolireni  le  'notivtau  château  des 
Teuloniques,  et  prirent  Dunamunde  qu'ils  rasèienl  ;  ces  excès 
furent  suivis  d'un  accord.  L'année  suivante  ^  la  guerre  rccom- 
men^"a  avec  les  sujets  de  l'archevêché,  el  les  Suédois  envoyè- 
rent du  secours  à  ta  vnie.  de  Riga;  ce  qui  donna  occasion  aux 
Kusses  de  ravager  la  Finlande  el  la  Livonie.  L'an  14^(6,  les 
villes  anséaliques  de  la  Vandalie  se  liguètent  avec  les  Suédois 
contre  les  chevaliers  de  Livonie.  La  même  annéft,  les  cheva- 
liers, dégoûtés  de  leur  maître,  le  déposi^rent,  et  lui  accor- 
dèrent la  forteresse  de  Maricnbourg  pour  sa  retraite.  U'aulres 
disent  qu'il  fut  dépose  naice  qu'il  était  excommunié, 

XLIV.  JEAN  FREYTAG  DE  LORINGHOF. 

i4>*5C'.  FrïEYTAG  prend  possession  de  la  maîtrisa  de  Livonie 
le  jour  de  la  déposition  de  son  devancier.  Un  accommodement 
projeté  manque,  parce  que  la  ville  île  Riga  s'obstine  à  ne  pas 
ren\oyer  les  troupes  suédoises.  L*an  14S71  ceux  île  Riga  batti- 
rent le  maître  de  Livonie  àTreyden;  ce  qui  n'empî'cha  pas 
l'archevêque  el  la  noblesse  d'abandonner  leur  parti.    Freytag 

Îrit  sa  revanche  la  même  année  ,  el  les  baUlt  à  Neumulh. 
/année  suivante  ,  le  maître  de  Livonie  s'accommoda  avec 
Stcin-Sture,  administrateur  de  Suède,  avec  lequel  il  fit  une 
alliance  contre  les  Russes.  L'an  1491  ,  accommodement  du 
maître  de  Livonie  avec  la  ville  de  Riga,  Jean  Freytag  mourut 
le  3  juin  i49^> 

XLV.  WALTHER  DE  PLETTENBERG. 

1493.  Quoiqu'on  ne  sache  pas  l'époque  précise  de  l'éléva- 
tion de  l'LïïTiENUEtïr, ,  il  n'est  pas  douteux  qu'elle  eut  lieu 
peu  de  tcms  après  la  mort  de  son  prédcresscur.  L'année  sui- 
vante,  il  termina  les  difficultés  avec  la  ville  de  Riga,  rebâtit 
Dunamunde  et  fortifia  Wend^o.  Le  ai  juin  i5oi ,  Plettcnbetg 


À 


5a4  CHBONOLOn-XE  HISTORIQUE  " — -»^ 

iil  un  traité  avec  A.lcxan»lre,  grami-Juc  Je  I.ithuanic,  contra 
l\an  m,  granJ-cIiic  de  Mnskow  ;  niais  il  fut  iuulile  ,  carie 
grand-tluc  ne  donna  aucun  secours  aux  Livoniens.  1-es  Russe» 
étant  venus  ,  la  mciiic  année  ,   ravager  la  l^ivonie  avec  4">""o 
hommes,  Plcllenberg  les  défit  complètement,  le  7  de  sep- 
tembre ,  près  de  Malielm.  J-e.  1 3  septembre  i5o2,  l^ataille  de 
Pleskow ,   où   Plelirnlu'rg   défit   l'armée    ranscovite ,   forte  de 
quatre-vingt-dix  raille  russes  el  tie  trente  mille  tartares.  Il  tua 
quarante  mille  hommes  aux  ennemis,  selon  les  cairuls  les  plus 
modelés.  Au  mois  de  septembre  iSo3,  traité  de  Pleskow,  où 
l'on  fit  une  trêve  de  cinquante  ans  entre  la  Ru&sie  el  la  Li- 
vonie.   l/an  iSao   ou  iSai,  car  on   ignore  Tépoque  précise, 
mais  celles-ci  sont  les  plus  probables,   Pleltenberg  el  ses  suc- 
cesseurs furent  affranciiis  de  la   ilependancc  Ju  grand-maître 
pour  l'exercice  de  la  souvoraiuelé  sur  les  domaines  de  Tordri'  er» 
Livonie.  Pour  obtenir  celte  indépendante  et  la  liberté  d'élec- 
tion, l'ieltcnberg  compta  une  grosse  somme  d'argent  au  grand- 
maitre,  Albert  de  Ilrandcboiirg.    Pleltenberg  lit,  l'an  iSaa, 
un  arrangement  avec  le  grand-dnc  de  Russie;  dans  ce  traite,  il 
est  qualihé  prince  de  Livonic.  L'an  1^25,  la  m^me  année  que 
l'ordre  Teuloniquc  perdit  la  Prusse  par  l'apostasie  du  grand- 
maîUe,   Albert  de  Bran Jcijourg ,   Pleltenbeig  et  ses  succes- 
seurs furent  élevés  à  la  dignité  de  [irinces  de  l'empire.  On  voit 
{>ar  un  recès  de  la  diète  tenue  à  Spire  ,  par  Ferdinand  ,  roi  des 
lomains,  en  i5iq  (^-rip-  Goldast,  Ctnut.  Imper. ^  t.  II!  ,  p.  494 
et  setj.)  ,   que  le  député  du  maître  de  Livonie  suivait  immédia- 
tement ceux  des  archevêques  de  Jiremen ,   de  Besançon  et  de 
Riga,  et  qu'il  précé<lail  ceux  des  quatre  évêqties  de  la  Livonie^ 
de  mâme  que  ceux  de  l'ëvi^que  d'Aichstet ,  et  d'autres  princes- 
évêques  de   l'empire.   Ainsi  il  est  probable  que  le  maître  de 
Livonie  avait  la  séance  immédiate  après  le  grand-maître   de 
l'ordre  Tciilouique,   qui  suivait  les  archevêques  et  nui  précé- 
dait  tous  les  rvéque.-.  princes  de  l'empire.   Ferdinand,   roi  des 
Romains,  condrma,  le  8  juillet  i53.5,  au  nom  de  l'enipcrcur 
absent,    llerman  de  Bruggeney,   comme  coadjuleur  du  maître 
de  Livonie.   PlrlU'nbere  l'avait  demandé  avec  le  consentement 
du  grand-maflre  Walther  de  Cronbcrg.  Ainsi,   quoiqu'iudé-' 
pendant  ,    quant  à  la  souveraineté  et  à  la  liberté  de  relection  , 
il  regardait  toujours  le  grand-maître  de  l'ordre  comme  son  su- 
périeur cii  sa  qualité  de  religieux.   Le  maître  de  Livonie  étant 
il  l'église,    le  aS  février  iJHS,  y  mourut  assis  devant  l'autel, 
sans  maladie,   mais  uniquement  de  vieillesse.    Il  fut  inhumé 
dans  l'église  de  Sainl-Jean,  à  Wenilen  ,  sa  résidence,  où  U 
était  mort-  Pleltenberg  fut  un  des  plus  grands  hommes  de  soa 
uièçlç  i  iq^is  on  pçul  lt)i  reprocher  d'avoir  fatvowé  U  Luthè~ 


DES  MAÎTRES  PHOVIÎir.îAtlX   DE   l/OHDnE  TErTO-»:.       Ss^ 

Mnisme.  Il  parait,  à  la  vérité,  que  ce  fui  par  politique  et 
pour  étendre  son  autorité  on  I^ivonie  ;  mais  cela  ne  l'excuse 
pas.  CcfieniJant  on  ne  voit  pas  qu'il  ait  embrassé  ouvertement 
cette  hérésie  ;  et,  à  la  manière  tlonl  Venator  parle  de  sa  mort 
(pag.  208.),  il  pjraît  qu'il  mourut  fidèle  à  la  religion  calho-» 
liqiie. 

XLVI.  HERMAN  DE  BRUGGENEY,  dit  HASENKAMP. 

i5o5.  BnuGGENEY,  ci-devant  maréchal  de  Livonie  et  coad- 
juteur,  prit  possession  de  la  maîlrise  aussitôt  après  la  mort  de 
Piotletibere;.  L'an  iSi-;,  accord  fait  à  Wolmar  avec  l'arche- 
vêque et  les  autres  prélats  de  ta  Livonie,  où  l'on  confirma  le 
11. lit c  de  Kirchholni  de  i45i  ,  an  sujet  de  la  ville  de  Riga  ,  et 
où  le  clergé  s'engagea  à  suivre  la  bulle  qui  le  soumettait  à  la 
régie,  et  à  porter  I  habit  de  l'ordre.  Charles-Quint  permit,  le  ii 
février  i5i'i8,  aux  maîtres  de  Livonie  de  ne  recevoir  l'investiture 
de  leur  principauté  que  quatre  ans  après  avoir  pris  possession  de 
leur  dignité.  L'an  i545  ,  Jean  de  Rccke  fut  fait  roa^uleur  du 
in.iître  de  Livonie.  Bruggeney  iit>mma  ,  la  même  année,  des 
riiinniissaiies  pour  jurer  et  conlinner  b  paix  perpétuelle  avec 
la  Pologne ,  et  pour  terminir  quehjues  diflicullés  de  limites  ; 
mais  on  ne  finit  rien  sur  ce  dernier  article.  J<e  aS  juillet  1S46  , 
le  maître  de  Livonie,  l'archevêque  et  les  évèques  s'engagent  de 
ne  prendre  aucun  élrangir  pour  coadjuteur,  et  surtout  parmi 
des  princes  ou  personnes  d'un  grand  ëlal.  Au  mois  de  février 
i547,  le  maître  de  Livonie,  sou  coadjuleur ,  et  l'archevêque 
fuent  ensemble  leur  entrée  solennelle  à  Riga,  avec  une  suite 
inagniftquc  do  deux  mille  deux  cents  chevaux.  <!nmme  la  ville 
avait  déjà  fait  hommage  au  maître  de  Livonie,  elle  le  rendit, 
dans  cette  occasion  ,  au  coadjuleur  et  à  l'archevfque,  en  consé- 
quence du  traité  de  Kirrhholra  ,  où  l'on  avait  réglé  qu'elle 
app.'irtiendrait  en  commun  au  prélat  et  à  l'ordre.  Avant  cette 
cérémonie,  le  coadjuleur  et  l'archevêque  avaient  promis  de 
maintenir  les  habitants  de  Rig.i  dausl'e.xerciccdu  Luthéranisme. 
Le  czar  Ivan  IV  ay.Hit  demandé  ,  rclte  même  année  ,  à  l'empe- 
reur, de  laisser  passer  en  Russie  des  ingénieurs  et  des  ouvriers 
allemands  de  toute  espèce,  au  nombre  de  trois  cents,  Bruggeney, 
qui  jugeait  bien  que  celle  émlgialion  ne  pouvait  qu'être  funeste 
if  la  Livonie,  fit  si  bien  qu'il  l'empêcha  :  refus  dont  le  czar  fut 
fori  piqué.  Une  peste  horrible  ,  qui  faisait  de  grands  ravages  en 
Livonie  ot  en  Russie,  emporta  Herman  de  Bruggeney  le  4 
février  i549. 

XLVIL  JEAN  DE  RECKE. 

lâ4â-  Le  i3  août  de  celte  année»  la  dicle  de  Ralisbona» 


SâG  Cn!10>îOLOGlE  HISTOniQUI? 

ê!tcmp)a  le  maître  de  Livonie  rlu  paifmrnl  ordinaire  des  laxe« 
<]c  l'empire,  à  la  résene  de  cinquanlP  florins  pour  l'enlrelien 
de  la  chambre  de  justice  ,  et  cela  à  cause  du  danger  doni  il 
^lail.  menacé  par  les  Hiisses.  Jean  de  Recke  mourut  à  Fellin 
'ans  le  courant  de  raanée  i55i. 


XLVm.  HENRI  DE  GALEN. 

i552.  L'empereur  donna,   le  22  janvier  iSSa,  l'investiture 

:  La  Livonie,  de  l'Estonie   et  de  la  Curlande  au  député  de 

iatçn.  L'an    i554 ,   le    czar  exige  un   tribut  de   l'évêché  de 

)crpt  ;  cjuoiquc  celle  demande  Jill  aussi  injuste  que  nouvelle, 

tn  promit  de  le   payer,   et  les  députés  de  tous  les  états  delà 

livonie  fireril  une  Irève  de  quinze  aus  avec  les  Russes.  L'an 

i55l),  Galen  et  les  évéques, mécontents  Je  ce  cjue  l'archevêque 

ivait  choisi  Christophe,  duc  de  Merklenhourg,  pour  coadjuT 

|eur,  saiw  égard  pour  l'accord  qu'il  avait  signé  lui-même  en  i546t 

ft  iiégli^rent  rien  pour  empêcher  l'effcl  de  cette  nomitialion. 

.'archevêque,  ayant  demandé  des  troupes  à  son  frè/e  Albert  , 

Juc  de  Prusse,  fut  déclaré  ennemi  de  la  patrie  par  les  étais. 

"lalen ,   déjà  fort  âgé,  voyant  que  cette  querelle  l'entraînerait 

ans  une  guerre  ,  nurama  son  coadjuteur  ,  avec  le  concours  de 

uon  chapitre,  Guillaume  de  l'ursteubei'g,  gouverneur  de  ¥pW 

liu.    Les    troupes    de    Tordie  prirent   plusieurs    lorleresscs    de 

l'archevêché,   ei  Fijrslenherg ,    ayant    assiégé   l'archevêque  et 

le  coadjuleur  dans  Koki'nh.iusrn  ,  les  obligea  de  se  rendre  pri- 

Duniers  le  3o  juin  laiiG.  Le  roi  tlo  Pologne  voulut  faire  rendre 

j  litierté aux  princes,  dont  le  premier  était  son  cousin  germain. 

Ferdinand,  roi  des  Romains,  la  diète  de  l'empire,  le  roi  de 

îancmarck  ,  le  duc  de  Pomeranie,   et  d'autres,  s'entremirent 

pour  accommoder  celle  affaire,  mais  inutilement.  Henri    de 

raleii,  homme  naturellement  assez  doux,  mais  qui  avait  laissé 

Jj>rendre  trop  d'autorité  à  son   coadjuleur,   beaucoup  plus  vif 

[.que  lui,  ne   vit  pas  la  fin  de  ces  diliicultés,  étant  morl  le  i 

[Saai  1557. 

XLIX.  GUILLAUME  DE  FURSTENBEIIG. 

iSSy.  Le  roi  de  Pologne,  qui  avait  pris  le  parti  de  l'arclie- 

Îèqye  et  du  aiadjiUenr,  vint  camper  avec  cent  mille  hommoft 
Poswal,  près  des  fronlii'res  de  la  Livonie.  Furstcnberg ,  canipi! 
\  Bauske ,  à  sepL  milltsdc  là  ,  avec  des  forces  bien  iolérieurcs, 
fut  obligé  de  faire  un  traité  de   paix  daté  de   Poswal  le  5  sep- 
tembre ,  par  lequel  on  remettait  Guillaume  de  Furstenberg  en 
Vossessnm.  de  1  archevêché  ,  et  l'on  reconnaissait  te  duc    dé 


DES  MAlTHES  PROVINCIAUX   DE   l'oRDRE  TEfTO^T.       SaJ 

Meclclenbourg  pour  son  coadjutcur.  Le  i4  du  même  mois, 
Furstcnberg  et  les  étais  de  la  Liv-onie  firent  à  FosAval  un  traité 
U^alliance  contre  le  czar  avec  le  roi  de  Pologne.  Au  mois  da 
novembre  de  la  même  année  ,  le  czar  Ivan  IV  déclare  la  guerre 
à  la  Livunle.  Le  aS  janvier  i558,  quarante  mille  russes  entrent 
en  Livonie,  et  font  un  ravage  horrible  dans  l'évtlché  de  Derpt, 
ainsi  (jue  dans  laWirifetlest'nvironsde]Narvat|uiapparlenaicnt 
à  l'ordre  ;  après  quoi  ils  se  retirent.  Les  ennemis  ,  étant  revenus 
en  plus  grand  nombre,  prirent  Narva  aux  Teutoniques ,  et 
viment  de  U  mtltre  le  siège  devant  Neuhausen  ,  place  de 
l'évêché  de  Derpt.  "Furstenberg  ,  étant  campé  à  Walk  ,  tint  un 
chapitre  ,  le  g  juillet  iS^iS,  djus  lequel  il  fit  reconnaître  Go- 
tbard  Kettlcr  ,  commandeur  de  Fellin  ,  pour  son  coadjuteur. 
Les  Teutoniques  abandonnent  alors  les  forteresses  de  Wesen- 
perg,  Je  Neulschcls  et  de  Tolsbourg.  Ci^nt  mille  russes  entre- 
prirent le  siège  de  Derpt,  qui  se  rendit  à  cojnposition  le  i8 
IujUet.  Celte  perte  fut  suivie  de  celle  de  plusieurs  places  que 
es  Teutoniques  abandonnèrent.  Bn  aNtomiie,  le  coadjuleur  re- 
prend Uingen  et  bat  un  corps  de  russes  à  Terrater ,  à  trois 
uiilles  de  Derpt.  Le  i",  février  i55f^ ,  cent  trente  mille  russes 
passèrent  près  de  Riga  pour  .iller  ravager  la  Curlande.  Chris-» 
topbe  de  Meclclenbourg  étant  dans  cette  province  avec  un  petit 
corps  d'allemands ,  tjue  la  renommée  faisait  passer  pour  une 
armée  ronsidérable,  les  ennemis  prirent  le  parti  de  se  retirer. 
Dans  Iks  premiers  mois  de  l'année  iSSg,  Guillniime  de  Furs- 
tenberg se  démit  entièrement  de  sa  dignité  en  faveur  de  son 
coadjuteur,  et  choiLsit  ponr  sa  retraite  la  forteresse  de  Fellin^ 
qu'on  devait  regarder  comme  inexpugnable. 


(Il 


L.  GOTHARn  KETTLER. 

iSSg.  Le  3i  août,  traité  de  Wilna  aVec  le  roi  de  Pologne  J 
ar  lequel  Keti'LER  se  mit  sons  sa  protection,  sauf  les  droits 
(le  l'empire,  et  lui  engagea  un  district  considérable  avec  plu-» 
sieurs  places  pour  répondre  des  frais  de  la  guerre.  Le  roi 
s'obligea  de  le  défendre  contre  les  Kusses  ,  et  Je  partager  les 
conquêtes  qu'on  pourrait  faiie  sur  les  ennemis  ;  mais  ce  prince, 
«pii  ne  songeait  qu'à  piofiter  des  malheurs  de  b  Livonie,  ire 
lui  donna  aucun  secours.  I^e  ii  novembre,  le  maître  de  Li- 
vonie attaqua  les  Russes  dans  leur  camp,  près  de  Derpt,  et  rem- 
porta un  avantage  considérable;  mais  il  fut  obligé  de  renoncer 
à  ses  projets  sur  celte  place,  dans  la  crainte  d'être  enveloppé. 
Après  cela,  Kettler  fit  une  entreprise  inutile  sur  Lays,  dont 
les  Russes  s'étaient  emparés.  Au  mois  de  janvier  i56o,  les 
Russes  prennent  Marienbourg  par  capitulation.  Le  5  avril. 


1 


3 


528       CiraOÎ*.   HIST.  DES  M\îtRES  PROVINCIAUX  ,   été'. 

Kettier ,  qui  voulait  s'emparer  d'une  partie  des  dépouilles  dé 
son  ordre,  fit  un  pacte  avec  quelques-uns  des  principaux 
commandeurs,  par  lequel  il  s'obligeait  d'employer  tous  ses 
efforts  en  faveur  de  l'ordre  et  du  pays  ;  et  si  on  ne  réussiîsaic 
pas,  il  devait  lui  êlre  libre  de  se  marier  et  de  se  former  une 
principauté  héréditaire.  Le  2  août,  bataille  d'Ermès,  où  les 
chevaliers  furent  entièrement  défails.  L'ordre  y  perdit  la  (leur 
de  ses  chevaliers, et  ceux  qui  tombèrent  vivants  enlre  lesmiins 
des  ennemis,  furent  conduits  à  Moskow,  où  on  les  fil  périr 
dans  les  supplices  les  plus  cruels.  Les  vainqueurs  marchèrent 
de  là  sur  t'cllin  ,  où  s'étail  retranché  l'ancien  maître  de  Livoiiie; 
ils  prirent  celte  place  inexpugnable  par  trahison,  et  enfer-'- 
mèrent  Furslenberg  à  Lubin,  après  l'avoir  failservir  de  spectacle 
h  la  populace  de  Moskow.  Kelller  ayant  envoyé  des  députes  à 
Gustave,  roi  de  Suède,  qui  avait  donné  quelques  espérances  de 
secours,  ils  le  trouvèrent  au  lii  de  la  mort,  et  son  successeur 
avec  une  fai^on  de  penser  toute  différente.  Le  grand-maître  Je 
l'ordre  Tçulonique,  qui  se  donnai  t  tous  les  mouvements  passibles 
pour  engagerles  princes  de  l'empire  à  secourir  la  Livonie,  n'avait 
pas  plus  de  succès  en  Allemagne.  Au  commencement  de  juin 
i56i,  la  ville  de  Kevel  el  la  noblesse  do  duché  d'Estonie  renoncè- 
rent formellement  à  l'obéissance  qu'elles  avaient  jurée  au  maître 
de  Livonie,  et  se  donnèrent  à  la  Suède.  Le  jour  de  la  Saint-Jean, 
le  commandeur  de  la  ciiadelle  de  Revel  fut  obligé  de  la  rendre 
aux  Suédois,  après  l'avoir  vaillamment  défendue.  Ketller,  dé- 
sespérant de  sauver  la  Livonie ,  ne  perdit  pas  de  vue  ses  intérêts  ; 
il  embrassa  ouvertement  le  Luthéranisme  ,  et  ,  le  2.S  novembre 
i56«  ,  il  abandonna  à  la  Pologne  toutes  les  possessions  de 
l'ordre,  à  la  réserve  de  la  Curlande  et  de  la  Sémigalle,  dont  il 
fît  hommage  au  roi  Sigismun d'Auguste ,  qui  les  érigea  en  sa 
faveur  en  Juchés  héréditaires.  Ainsi  l'ordre  Teutoni<jue  perdit 
ce  qui  lui  restait  en  Livonie  ,  comme  il  avait  perdu  la  Prusse, 
c'est-à-dire  par  l'apostasie  et  la  défection  de  Golbard  Kettier^ 
dernier  maître  de  Livonie,  et  premier  duc  de  Curlaadc. 


TUX  DU  TOME   SEIZIÈME;. 


TABLE  DES  MATIERES 


CONTENUES 


DANS  CE  VQLUME. 


JjAndqraves.  de  Hçsse  .               r 

Landgffives,  puis  Electeurs  de  Hesse-CasseL     .     .     .  .  i3 

Landgraves  de  Ilesse-PMlippstbal 22: 

Landgraves  de  Ilesse-Phlli()sllial-Barchfeld  ....  24 

Landgraves,  puis  Grands-Ducs  de  Hcsse-Darmstadt.  .  25 

Landgraves  de  Ilessc-Rhiafels-Rothenbourg.     ...  3o 

Landgraves  de  Ilesse-Hombourg  . 33- 

Comtes,  puis  Princes  de  Waldeck Sj- 

Comtesj  Diics,  puis  Rois  de  Wurtemberg     ....  4^ 

Ducs,  pais  Rois  de  Bavière.      .     . 8^ 

Ducs  de  la  Basse-Bavière. 86 

Comtes  de  Scheyren  et  de  Wiltelsbach 104 

Ducs,  Electeurs,  puis  Rois  de  Saxe     .     .     ...  i^5 

Ducs ,  puis  Grands-Ducs  de  Saxe-Weimar  .     .     ,     .  171 

Ducs  de  Saxe-Golba 1  yS 

Ducs  de  Saxe-Mejnungen 178 

Ducs  de  Saxe-Hildbourghausen 101 

Ducs  de  Saxc-Cobourg-Saalfeld    ..,,...  i83 

Ducs  de  Saxe-Lawenbourg 1 85 

Margraves  de  Misnie igS 

Ducs  de  Brunswick 206 

IDucs  de  Brunsvrick-Wolfenbullel 218-224 

Ducs  de  Brunsveick-Bevern 2  25- 

Ducs  de  Brunswick-Lunebourg 23o  -  2ij 

Electeurs  d'Hanovre '-^37 

Ducs  de  Bninsvt^ick-Grubenhagen aSg^ 
I               XVL                                                       Ct 


i 


>!► 


53o  .TABLE   DES  MATIÈA^I. 

Ducs  de  Bruns'wick-GoUîngen . 
Comtçs  et  Princes,  puis  Ducs-d'Anh-' 
Princes  d'Anlmlt-Bernbourg     ,     . 
l'rinces  d'AnhaU-Zerbst-Dessau.  , 
Princes  d'Aiihalt-Coëlhcn    ... 
Princes  ,d"An|)aU-Ploet2kau.     . 
Princes  .d'AiihaU-PIcss  .     .     .  ,  .     .     . 
Princes  d^.'Vnhall-Zerbst.     .     .'  .     .     . 
Princes  J^'tnJialt-Bernbouri^-^cIiaumboaig 
•Comtes  et  Dues  de  Ilolsteiu-GoUorp  .     . 

Ducs  de  Holstein-Futiii.-'- 

Grands-Ducs  de  HoUtein^CIdenbourg     . 
Ducs  de  Holstein-Sonderbourg. 


2I8- 


Ducs  de  Holstein-Auguslenboarg 


Holstein-Olucksbourg. 


Ducs  de  HciUtcin-Beck 
Ducs  de  Ht)lsleiti-Ploen 
Ducs  de 
Ducs  de  Mecklenbourg 

Ducs  de  Slargard 

Ducs  de  Schwcriu 5-^9-33i 

Ducs  de  Gustrow. Bzg-SSi 

Ducs,  puis  Grands-Ducs  de  Mecklenbourg-ScWerîo  . 
Ducs,  puis  Grands-Ducs  de  Mccklenbourg-Strclilz.    . 

Ducs  de  Poracranie ... 

Ducs  de  Wolgast 35i  - 

Ducs  de  Stetlîh 35 1 - 

Princes  de  Rugen 

Ducs  de  la  Pcmiéranie  ultérieure ,  ou  de  la  Pom^rélie . 

Burgraves  de  Nuremberg 

J^Iargraves  de  Brandebourg,  puis  Rois  de  Pçusse. 

Ardi£véquc  de  Magdebourg #.     . 

GmTids-Maîtres  de  l'Ordre  Teulonique 

îlllaïtres  de  lOrdre  de  Christ 

J^ailres  pre>inciaux  de  TOrdie  Teutonique,  en  Livoai< 


îbi 

25î 

i6i| 

-7' 

29: 


h, 

-333 


33S| 

m 


362 
36i 

3€6 

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fiy   DE   LA  TABLE  DES  MATIÈRU. 


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