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(
1
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BULLETIN GÉNÉRAL
DE
THERAPEUTIQUE
MÉDICALE ET CHIRURGICALE.
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Imprimerie de ■iranmA et G% me Lemereier, 34, BtUgnollei.
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BULLETIN GÉNÉRAL
DE
THÉRAPEUTIQUE
MÉDICALE ET CHIRURGICALE.
ttecueil ^pratique
Var !• Hootenr BBBOITT,
MiDlCm DIS DISPBNSAllU, ARCIIR IHTIUII DU ■OPITAUZ,
KRDACTIUS «Il CHIF.
TOME TRENTE-CINQUIÈME.
PARIS.
CHEZ LE RÉDACTEUR EN CHEF, ÉDITEUR,
RDE SAINTE-ANNE, N* 25.
1848
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BULLETIN GÉNÉfiAL
DE
THÉRAPEUTIQUE
MÉDICALE ET CHIRURGICALE.
TSÉRAPËCTIQIIB MEDICALE*
COUP d'oeil général sur L'HrfmOtOÉRAttE ; D^TERlIlWAttO^ ftïSt CAS
ACtQÛÉLS, D'aÏ^RÈS L'olftSERVATlON, ELtE EST CTILEMATT AftLtCAMLày
Et ÀPPRÉClÀTIOm DE SA VALEUR THÉRAPEUTIQUE.
Par H. Vallux, nédecia <to l'Hôèel-Dtett (Annen).
CTest assurément , aujourd'hui . nn des sujets de tlkérapeatique les
plus intéressants que l'hydrothérapie. Malheureusement , rieû h'êst
plus difficile que son étude dans l'état actuel des chos». Lés Éialades
ne sont, en effet, traités que dans des établissements partrctiliers, qui
ne peuvent pas être visités librement comme les hôpitsîtil, et qcfi,
d'ailleurs, sortt à des distances trop considérables pour étfc â îat por-
tée des observateurs. îl faut donc, de toute nécessité, que ndas ndùs
contentions des récits faits pr les médecins dh*ecteurs iéé étjfh&-
semente m par dés médecins visiteurs qui n*ont souvent fait que
passer auptès des malades. Ce n'est pas que je prétende qu'on Ae puisse
tirer de ces sources des documents importants ; on vcrfa, au côntrarife,
dans le cours de cet article, combien de renseignemefils pTécieux J^ai
trouvés dans quelques-uns des ouvragés qui otit été publié» €h France.
Mais on ne saurait douter que si nous avions, dans fous nos hâpitaux, les
moyens d'observer chaque jour les effets de l'hydrothérapie, et si nous
pouvions prendre les observations des différents cas tfaités pat Cd iùàjtn^
en aussi grand nombre, et aussi bien que nous pouvons le fai^ pour
d'autres maladies, beaucoup de questions qui Se rattachent à te point
intéressant de thérapéntique, et qui sont encore très-ôbsccTres^, ne fS^
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sent proiDptement élocidées. Malheureusement, dans nos hôpitaux, les
choses ne sont pas convenablement disposées pour qu'on puisse appliquer
le traitement d'une manière un peu concluante. L'hôpital Saint-Louis
est le plus propre à cette expérimentation ; aussi quelques essais connus
de nos lecteurs y ont-ib été faits, et nous sommes bien loin d'en dimi-
nuer l'importance ; mais ces essais n'ont pas été continués, et ils n'ont
guère porté que sur des affections spéciales.
Tels sont les obstacles qui s'opposent à une juste appréciation d'un
traitement dont nous ne pouvons néanmoins méconnaître l'énergie, et
dont chaque praticien aurait tant d'intérêt à connaître l'efficacité réelle.
Nous ne pouvons pas, cependant, nous contenter de déplorer cet état
de choses ; chaque jour nous pouvons être appelés à nous prononcer
sur l'opportunité du traitement hydrothérapique dans tel ou tel cas
donné ; nous devons, par conséquent, chercher à nous entourer de tou-
tes les lumières possibles ; c'est ce qui m'a fait penser qu'une apprécia-
tion générale de l'hydrothérapie, à l'aide des principaux éléments que
nous possédons, ne serait pas sans utilité.
Les divers procédés à l'aide desquels on administre l'eau froide à
l'intérieur et à l'extérieur ; la manière de produire la sudatùm , le
régime imposé aux malades qui suivent ce traitement, ont été exposés
dans ce journal ; ils sont bien connus de nos lecteurs, je ne dois donc
pas m'en occuper ici. Seulement , je ferai remarquer que s'il nous était
permis d'expérimenter ce traitement , nous chercherions à savoir quelle
est la part de chacun de ces éléments. Que peut d'abord le régime seul^?
Quelle influence faut-il attribuer à la sudation? Que doit-il revenir^à
Tadministrdtion des bains , des afiTusions, des douches , de l'ingestion
de l'eau froide? Telles sont les questions que , selon nous , devraient
d'abord se poser les observateurs. Et ce n'est pas tout : il faudrait en-
core essayer ces moyens deux à deux , sudation et régime, régime et
eau froide, sudation et eau froide, avant d'arriver à les employer tous
ensemble. N'est-il pas, en effet, permis de penser qu'en appliquant in-
distinctement tous ces moyens à tous les malades, comme on le fait dans
bon nombre d'établissements , on les entoure d'un luxe inutile , luxe
qui est toujours fort gênant quand il s'agit de médication? En veut-on
une preuve? Qu'on suppose que les malades traités, pour des fièvres
intermittentes rebelles, par M. Fleury, dont je citerai plus loin l'inté-
ressant travail, aient en la mauvaise chance d'aller à Graefenberg, dans
rétablissement de Priestnitz ; on n'aurait pas manqué de les soumet-
tre à la sudation, aux bains d'immersion, à l'enveloppement, à la dou-
che, au régime ; et cependant M. Fleury a obtenu une guérison aussi
complète que rapide par la douche seule ! Tout le reste était donc inu-
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tile. Mais comment le savoir si on ne diyise pas, dans TexpérimenUi-
tion f le traitement en ses divers éléments 7 Si donc, dans le cours de
cet examen, il ne m'est presque jamais possible de déterminer, d'une
manière bien précise, l'efficacité de telle ou telle partie du traitement
composé, ce n'est pas à moi qu'il faudra s^en prendre » mais bien aux
médecins qui ont eu les malades sous leur direction.
Je ne m'arrêterai pas davantage aux considérations physiologiques aux-
quelles peut donner lieu Thydrotbéi'apie et dont se sont beaucoup occupés
les auteurs qui ont écrit sur elle. Sans doute, les considérations de ce
genre ont un intérêt réel ; mais au point de vue où nous nous plaçons,
ce qui nous importe avant tout, c'est de voir dans quelles circonstances
l'hydrotbérapie a été utile ; c'est de déterminer les cas où son action a
été évidente , ceux où elle a été incertaine , ceux enfin où elle n'a eu
aucune utilité. La première chose à établir, c'est que le traitement a
réussi ; quant à l'action physiologique par ^laquelle il a réussi, c'est ce
qu'il sera toujours temps de rechercher après.
A en croire la plupart des médecins qui ont traité les malades par
l'hydrothérapie, tant de recherches seraient complètement inutiles.
Pour eux, un seul mot suffît : l'hydrothérapie guérit toutes les mala'-
dies ; il n'y a plus qu'à l'appliquer, et à en modifier l'application sui-
vant les cas. Reconnaissons que les médecins consciencieux et instruits,
et entre autres les médecins français, tels que MM. Scoutetten, Schedel,
Robert-Latour, sont loin d'être tombés dans cette exagération ndi*
cule. Ils ont reconnu que l'hydrothérapie pouvait être non-*seulement
inutile, mais encore nuisible, et chacun d'eux a cité de nombreuses ob-
servations, dans lesquelles les divers efiets de cette méthode de traite*
ment sont exposés toujours avec bonne foi.
Voyons d'abord ce que leurs recherches nous apprennent relative**
ment aux maladies aiguës. On sait que, dans le traitement des maladies
aiguës, Priestnitz se montre beaucoup plus hardi que Girrie, qui, parmi
nos devanciers, se distinguait par sa grande confiance dans l'admi**
nistiation de l'eau froide. A Graefenberg, toutes les maladies aiguës,
quelles qu'elles soient, sont traitées par l'enveloppement , les bUu"
sions, etc. Les succès sont-ils donc si brillants que cette méthode doive
être ainsi mise en usage sans exception ? Voyons les faits.
M. Scoutetten (Paris, 1843) a rassemblé quelques observations de
fièvre typhoïde ; M. Schedel en a rapporté quelques autres, et nous
trouvons que les malades dont ils parlent ont guéri. Gela suffit-il ?
Est-ce que la fièvre typhoïde, non soignée par l'hydrothérapie, est né*
cessairement mortelle? Le nombre des guérisons n'est-il pas, ta oon«
traire, toajoors supérieur à celui des morts? Gter, par conséquent,
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(8)
quelques cas de guérison, c'est comme si on ne citait rien. Il faudrait
qu'on nous donnât le résultat du traitement hydrothérapique sur un
grand nombre de malades pris sans choix. Et en veut-on une preuve?
Dans une communication faite à M. Scoutetten par M. Ghampouillon,
professeur à l'hôpital militaire de Strasbourg, nous voyons que, sur
38 malades traités hydrothérapiquement, 13 sont morts, ou un peu
plus d'un tiers. Est-ce là un beau résultat? Je sais bien que les auteurs
ont constaté rabaissement du pouls, un état de bien-être, le calme après
les applications froides, et que ces effets sont remarquables ; mais si le
résultat définitif est le même, ces applications ne peuvent être regar-
dées que comme des moyens d'une faible utilité, moyens qui, toutefois,
ne doivent pas être négUgés; car le soulagement des malades, ne
fût-il que passager, doit toujours préoccuper le médecin. Je n'ai em-
ployé les lotions froides qu'un très-petit nombre de fois dans la fièvre
typhoïde. J'ai vu, en effet, généralement les symptômes s'amender un
peu, immédiatement après les lotions ; mais je n'ai jamais vu que ce
moyen s'opposât aux progrès de la maladie. Qu'on parcoure d'ailleurs
les observations d'une certaine valeur, et surtout celles de MM. Scou-
tetten, Schedel et Lubanski, et l'on s'assurera qu'après les avoir lues,
il est absolument impossible d'affirmer que l'hydrothérapie ait eu une
action favorable sur Tissue de la maladie.
Que si maintenant nous jetons un coup d'œil sur l'action de ce traite-
ment dans les affections aiguës de la poitrine, nous voyons, outre le défaut
des preuves convaincantes que je viens de signaler, relativement àlafièvre
typhoïde, une assez grande dissidence dans les opinions, M. Schedel
nous apprend que, dans une réunion de médecins hydropathes, qui
eut lieu, en 1843, à Marienberg, il fut décidé que toutes les affections
aiguës de poitrine pouvaient être traitées par l'hydrothérapie, à l'ex-
clusion de toute autre méthode. Mais les uns voulaient qu'on e&t préa-
lablement et concurremment recours aux saignées, tandis que les autres
prétendaient que les émissions sanguines ne sont pas nécessaires. En
outre, tandis que les uns avançaient que les applications froides de-
vaient consister dans l'enveloppement, d'autres soutenaient qu'il fallait
opérer une dérivation par les bains de siège ; d'autres préféraient les
ablutions, etc., etc.
Mais, avant de rechercher quel est le meilleur mode de traitement,
il aurait fallu établir sur des bases bien solides cette opinion , que les
maladies aiguës de poitrine sont heureusemens traitées par Peau froide.
Or, que voyons-nous à ce sujet? M. Scoutetten ne cite qu'un cas de
pneumonie traité par Priestnitz, et, dans ce cas, le diagnostic est très-
douteux. M, Schedel en rapporte deux ; mais c'est pour fsdre voir com-
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(9 )
bien le diagnostic est peu solidement établi, et combien les obsenrations
sont incomplètes. Ce que nous voyons, d'ailleu*s, dans ces faits n'est
pas propre à nous faire regarder rbjdrothérapie comme ayant une
très-grande efficacité dans les maladies aiguës de poitrine ; car le trai-
tement a eu une assez grande durée, et les sjrmptomes n*ont cédé qu'a-
près une assez longue résistance. Quant à M. Lubanski, il ne cite pas un
seul cas d'ailection aiguë de poitrine. Que nous reste-t-il après cela ?
Des affirmations. Dans un grand nombre d'écrits, comme dans celui de
M. Engel, par exemple, on se contente d'annoncer c{ue l'hydrothérapie
est souveraine dans le traitement de ces maladies, et tout an plus se
croit-on obligé de donner quelques extraits d'observations écourtées,
qui ne peuvent être d'aucune utilité.
En résumé, je crois qu'après avoir parcouru ce qui a été écrit sm*
ce sujet, on peut affirmer que, dans l'état actuel delà science, l'hydro-
thérapie ne saurait, en aucune manière, êti'e conseillée dans les affec-
tions aiguës de poitrine. Ce que j'ai dit, en effet, delà pneumonie, s'ap-
plique également à la pleurésie et à la bronchite aiguë intense. Je crois
mémo que cette proposition de M. Schedel , que l'hydrothérapie trouve
son application au début de ces aflections, est très-contestable. Beau-
coup de praticiens craindraient sans doute d'exposer les malades à de
grands dangers pour obtenir une sédation passagère, et on ne peut pas
dire qu'ils auraient tort. Peut-être, de toutes les affections aiguës de
poitrine, la pleurésie est-elle celle qui oflnrait le plus de chances au
traitement hydrothérapique, à cause de la diaphorèse et de la diurèse si
énergiquement produites ; mais, tant que Tcxpénence ne se sera pas
mieux prononcée, ce ne seront là que des probabilités.
Les mêmes réûexions s'appliquent entièrement aux autres affections
aiguës, sauf le rhumatisme articulaire et les fièvres éruptives. Mais, re-
lativement à ces dernières maladies, l'étude de l'hydrothérapie nous
offre des considérations de la plus haute importance, et qui auront,
sans aucun doute, tout l'attrait de la nouveauté pour les médecins iui-
bas des anciennes doctrines.
L'emploi de l'eau froide à l'extérieur, dans les fièvres éniptivcs, et
notamment dans la scarlatine, n'est pas, comme chacun sait, nue in-
vention de l'hydrothérapie proprement dite, ou plutôt de l'hydrosu-
dopathic, telle que nous la connaissons depuis quelques années. On
connaît les faits cités par Curric, qui avait une très-grande confiance
dans les allusions froides, et on sait que rcxciiiple du médecin anglais
a été fréquemment suivi en Angleterre et eu Allemagne. Nous pouvons
donc avoir sur ce point des renseignements assez précis, car nous pou-
vons juger de l'action des applications d'eau froide, indépendamment
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(10)
de la sudation. J'ai, dans le Guide du médecin praticien (t. X), cher-
ché à apprécier ce traitement, et je ne saurais, par conséquent, mieux
faire que de répétei* ici ce que j'ai dit à ce sujet : « Si maintenant, ai-
je dit, nous voulons porter un jugement définitif sur la médication par
l'eau froide, nous nous trouvons embarrassés, comme dans presque toutes
les questions thérapeutiques, par le défaut de détails suffisants. Il faudrait,
en effet, une analyse très-rigoureuse d'un grand nombre de faits pour nous
faire connaître le degré d'efficacité réel de cette médication, et c'est ce que
nous n'avons pas, parce que la nécessité des recherches de cette nature n'est
pas encore parfaitement reconnue. Tout ce qu'il nous est permis de dire,
c'est que : 1° les afiusions, les lotions d'eau froide, n'ont pas le danger que
des idées théoriques leur avaient attribué ; 2^ que leur effet immédiat est
do calmer les malades, et de leur donner une sensation de fraîcheur
agréable; 3^ que, quant au résultat définitif, c'est-à-dire à l'issue et à
la durée de la maladie, il faut de nouvelles recherches, dans lesquelles
on tienne compte de la gravité des symptômes, de l'état de simplicité
ou de complication de la maladie, de l'âge des malades, de l'état spo^
radiqueou épidémique de rafï'ection, etc., etc. ; en un mot, une sta-
tistique bien complète pour fixer notre opinion sur ce point.
« Les partisans outrés de la médication par l'eau froide l'emploient
dans tous les cas de scarlatine : c'est un excès. Je pense qu'il convient
de réserver cette médication pour les cas où la chaleur est très-élevée, la
fièvre violente et l'agitation considérable. »
Ces faits ne sont pas encore suffisamment connus d'un bon nombre
de médecins français, et c'est ce qui m'a fait insister sur ce point. Dans
nombre de cas encore, ne s'obstine-l-on pas à employer les sudorifi-
ques énergiques, à accabler les malades de couvertures, à donner des
boissons brûlantes pour faire sortir une éruption qui, le plus souvent,
ne sort que trop bien? Le peu de succès d'une semblable méthode de-
vrait bien encourager à adopter la méthode contraire. Il ne faut pas
toutefois que les médecins se dissimulent les difficultés qu'ils auront à
surmonter. Nos devanciers avaient des croyances qui sont devenues des
préjugés dans le vulgaire. Aussi, tout en encourageant le praticien à
recourir, dans les cas graves, aux ablutions froides, devons-nous les
engager à s'entourer de toutes les précautions que pourra dicter la
prudence la plus grande.
On voit combien j'avais raison de dire en commençant que le trai-
tement hydrothérapique est complexe, et qu'il faut le décomposer dans
l'application, pour savoir quelle est sa partie efficace dans des cas
donnés. Il est évident, en effet, que dans ceux qui viennent d'être in-
diqués^ les affiisionSy les lotions fioides, ou, si Ton veut, les envefop-
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( 11 )
pements daus le drap mouillé sont suffisants. Et un bon nombre de
médecins hydropatbes l'ont bien senti, car on les yoit, pour la plu-
part, se borner à Tapplication extérieure de l'eau froide. Mais tous
n'agissent pas ainsi, et quelques-uns y joignent la sudation à l'aide
de divers procédés. ^'est évidemment là une superfétation qui pourrait
bien n'être pas sans danger, et dont s'abstiendra tout médecin prudent.
Ces remarques s'appliquent an traitement de la rougeole. Quant à
la variole, clic est également traitée par les applications froides dans
plusieurs établissements de l'Allemagne ; mais les médecins prudents,
qui nous ont appris ce qu'ils ont vu, n'approuvent pas ce moyen, qui
ne trouvera guère de partisans en France.
Quant an rhumatisme articulaire aigu, les faits cités par les auteni's
ne sont nullement de nature à inspirer une grande confiance dans l'em-
ploi de l'hydrothérapie. A voir l'empressement avec lequel les preneurs
des divers traitements mis en usage contre cette affection rapportent
les cas de guérison, il semble vraiment que le rhumatisme articulaire
aigu menace fréquemment l'existence, et qu'on est très-heureux quand
on a échappé sain et sauf à ses accidents. Comment peut-on oublier
que cette affection n'est, au contraire, presque jamais mortelle, et que
des guérisons, fussent-elles beaucoup plus nombreuses que celles que
citent les hydropatbes, ne peuvent absolument rien prouver? Quand on
veut juger quels sont les effets réels du traitement dans une maladie
de cette espèce, il faut nécessairement avoir égard à la durée des dou-
leurs, à l'intensité des phénomènes généraux, à la durée totale de la
maladie, car c'est là le seul moyen de savoir au juste à quoi s'en tenir.
Or, je le demande^ comment avoir, sous ce point de vue, la moindre
confiance dans quelques faits isolés ? Ne savons-nous pas que dans la
marche ordinaire du rhumatisme, il y a des variations souvent très-
grandes ; et comment, dès lors, pourrions-nous faire la part des coïn-
cidences, si l'analyse d'un grand nombre de faits ne vient pas nous
metti'e à l'abri de l'erreur ?
Je ne pousse pas plus loin cet examen de l'hydrothérapie, relative-
ment aux maladies aiguës. Il résulte de tout ce qui a été dit plus haut,
que rien n'est moins certain que Faction favorable de cette médication
dans la plupart de ces affections , et que les faits connus, et dans les-
quels on peut avoir confiance, sont de nature à nous faire pencher bien
plutôt pour sa proscription que pour son adoption dans tous les cas de
maladies aiguës, sauf les fièvres éruptives d'une grande gravité. Qu'on
produise des faits plus concluants que ceux qui ont été publiés, et nous
sommes tout prêts à modifier ces conclusions ; mais jusque-là nous de-
vons les maintenir.
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(12)
Daii$ un second ardcle, c^ui paraîtra dans k numéro prochain, je
chercherai à apprécier la valeur du traitement hydrothérapique ap-
pliqué aux maladies chroniques et aux fîèvres intermittentes rebelles,
6( je dois dire d'avance que nous arriverons à des conclusions beaucoup
plus favorables à cette méthode de traitement. Nous aurons, en effet,
à Stij^nâijer des cas où son e^ïicacité et sa puissance sont incontestables,
et ces ca^inéritent^ d'être bien connus des praticiens. Valleix.
OE LA FrrBUBiOinE BIL1CDSS ET DE SON TBAITEIWNT.
Par M. Martin-Solov, médecin de l'Hôtel-Dlea.
Il y a peu de maladies dont le traitement soit aussi bien tracé et
présente moins de discussion que celui de la pneumonie aiguë franche.
Mais aussi à combien de controverses se trouve encore soumise la mé-
dication que Ton doit employer contre la pneumonie bilieuse ! Les uns
ijient la forme mprbide, les autres lui contestent Futilité et surtout la
nécjessité d'un ti^aitement spécial. L'observation impartiale des faits
démontre cependant à ceux qui ^veulent bien voir, que la symptomato-
logie dilïere dans ces deux circonstances , et qu'il est tout aussi con-
traire à la raison et à la justice de rejeter Texistence des épidémies de
pneu/nonie ou de pleurésie bilieuses que nos devanciers ont décrites,
que de se refuser à reconnaître les cas sporadiques qui s'offrent de temps
en temps à notre observation. Ces pneumonies sont aussi remarquables
par leur symptomatologie que par les conséquences qui suivent l'appli-
cation de la médication évacuante. Admettez une disposition spéciale
de constitution médicale, et de sporadiques qu'ils sont, ces cas devien*
draient épidémiques.
L'une des circonstances qui ont le plus contribué à empêcher de re-
connaître les pleuropneumonies bilieuses, c'est la coexistence de pneu-
monies aiguës avec une phlegmasie du foie ou des canaux biliaires.
Dans ces cas, il y a bien quelques symptômes bilieux, jaunisse, urines bi-
lieuses , etc. ; mais ils dépendent du trouble fonctionnel produit par la
phlegmasie commune au foie et aux poumons ; ils cèdent et doivent
céder au traitement purement antiphlogistique. Que ce soit le lobe
inférieur du poumon droit et que par contiguïté le foie soit malade, ou
Lien que le poumon gauche étant affecté, l'influence qui l'a renda
malade ait fait en mêine temps développer une hépatite, dans tous ces
cas il s'agit d'une phlegmasie fjanche, reconnaissable à ses caractères,
et le trouble sécrétoire de la bile qui résulte de la modification morbide
plus ou hidins passagère des tissus ne saurait modifier ni le diagnostic,
ni le tiaitement. Ces exemples ne sont pas rares. Nous croyons inutile
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( 13)
d'«ii rapporter. Les symptômes d'upe pneumonie et d'une iiépatiie plus
oa «oins intense s'y troiiTcnt réunis ; le sérum du sanç, coagulé par
l'adde nitrique, se co!orc en Tcrt, Turîne prend quelquefois aussi csette
teinte par l'addition d'un excès d'acide nitrique ; mais la peau est bj ù«
lante , le pouls large et dur, la lao^gue plus ou moins j*au^, ûche «t
fendillée; les saignées abondantes et rapproelMes guérisasiU le malade.
La faculté qu'ayait le sérum de se colorer en vert par la réaction ni-
trique diminue a chaque émission san^ine, et cesse k la terminaison
des symptômes phlegmasiques.
n n'en ^t pas de même lorsqu'au Ueu d'^e ioflammatoÎM, l'aHief-
tion biliaire consiste dans une simple modification sécrétoire, dont Viu"
floence, sans changer la symptomatologie de la pneumonie, sons le
rapport de Tauscultation et de la percussion , donne à l'état général
et à la marche de la maladie thoracique un cachet particulier j alors
la pneumonie résiste aux anliphlogis^ques, et cède avec faciiicé muk
évacuants. En voici quelques excuses.
Obs. I. Un cocher âgé de quarante aos, Auvergnat, d^une très-forie con^^
stitution, éprouve du malaise le 31 mai ; la bouche devient amère et p^-
teuse, l'appétit se perd, el des vomissemeots bilieux, jaunâtres, abondants
surviennent. Le malade continue son travail, s^expose à la pluie et au froid
et contracte, le 17, une douleur du côté droit qui Toblige à prendre du
repos. Une saignée que Ton pratique ne le soulage pas, il entre à Thôpital
Beaiijou où nous étioos -eucore médecin; on le saigue une seconde lois
lorsqu'il a pris place dans la salle.
21 mai« huitième jour du malaise général, quatrième de la pleuropneu-
monie. Visage, conjonctives et surface cutanée d*une teinte jaune très-
proponoée ; langue sèche, boudie amère ; exf ecfti»paCion partie safranée,
partie rouillée ot brunâtre; à gauche souffle tubaire |»en marqué, cireoosorit
daus la fosse sons -épineuse et entouré de raie oré4>itanl; à droite^ soulOs
tubaire partout, excepté au-dessous de la clavicule, matité de la plus grande
partie de ce côté, surtout vers les fausses côtes, douleur vive dans cette
région pendant llnspiratîon et la pprcussion même médiate, bronchophonie ;
qutttre-vingL«^iiit pulsatloos, poalslar^ et naoyeanement dur; sang de la
saignée pratiquée la veilla ofrant un caillot couen^eus ^ uu tiers à peu
près de sérosité. Ce liquide est d'une couleur jaune peu foncée; il donne,
par Tacide nitrique, un coagulum vert pistache dans sa moitié supérieure,
et vert bleuâtre dans rinférieure; la première teinte formée par la biliver-
dine, et la seconde par cette matière colorante et la couleur jaune quo Taclde
nitrique commuuiqjue à ralbuninecorameii toute maAièreaniintle. L'exfieao
toraiiou n'éprouve point de modification notable par l'actiou de raciirie ui^o
trique, non pins que Turine qui est limpide.
Le malade n'ayant point éprouvé do soulagement par les deux saignées,
et les symptômes bilieux nous paraissant avoir une certaine prédominance,
nous nous contentons de presedre i'apiMicaiion àe ventouses nouelHiées
sur les points dovloiipeux du thorax, ut nous î^mii& preiMlfe aupafftraiii
i5 grammes d'huile de ricin dans l'intention de modifier l'état bilieux.
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( 14)
22 mai. Les garderobes bilieuses ont été abondaDtes; la teinte jaune de
la peau est diminuée, et le sérum provenant des 4 à 5 onces de sang
fourni par les ventouses appliquées plusieurs heures après Tefifet du pur-
gatif, donne par la réaction nitrique un coagulum moins coloré que la veille.
Toux moins fréquente et moins douloureuse, quelques bulles de râle cré-
pitant rédux à droite et à gauche , expectoration blanchâtre et safranée,
soixante-seize pulsations. Langue humide, abdomen indolent ; urine sans
réaction nitrique. 45 grammes d*huilede ricin; pect., julep, diète.
23 mai. Le purgatif a produit des garderobes bilieuses abondantes. Amé-
lioration dans la teinte jaune de la peau ; Tétat morbide des poumons s^amende
également. Un reste de douleur à droite du thorax détermine l'application
de cinq ventouses.
24 mai. Même état. Prescription de 45 grammes d'huile de ricin, puis de
Papplication de quelques ventouses.
25 mai. Des garderobes séreuses, jaunâtres, abondantes ont eu lieu ; le
sérum du sang des ventouses ne donne plus par Tacide nitrique qu'un
coagulum dont les couches inférieures se colorent en jaune et les supé-
rieures conservent la couleur blanche de l'albumine; la peau a recouvré sa
teinte normale ; le poumon gauche n'offlre que du râle crépitant rédux, et
le droit un mélange de souffle tubaire peu sonore et de r&le crépitant rédux ;
expectoration incolore ; soixante-seize pulsations.
L'amélioratiou augmente ensuite chaque jour. Arrivé à l'état de conva-
lescence, le 3 juin, le malade se couche par terre; une douleur se ré-
veille dans le côté droit ; on applique sur ce point un emplâtre stibié. Le
11 on constate un retour complet des poumons à l'état normal, et le lende-
main Beion sort de l'hôpital.
On a pu remarquer que des symptômes bilienx avaient précédé chez
ce malade le développement de la pleuropneumonie, et que celle-ci,
non améliorée après la seconde saignée , commença à prendre une
marche plus satisfaisante dès l'emploi du premier purgatif. On a pu
voir que le pouls fréquent, mais sans dureté, était devenu presque
normal sous la même influence ; et que la petite quantité de sérum ob-
tenue par les saignées locales avait permis de reconnaître que l'a-
mélioration de Pétat bilieux et de l'aflection pulmonaire augmentait à
mesure que l'on voyait la biliverdine diminuer dans le coagulum san-
guin. Apprécie-t-on mieux la marche de la pneumonie franchement
inflammatoire traitée exclusivement par la saignée? Non sans doute.
A mesure que la disposition couenneuse du iiang diminue, on voit le
souffle tubaire faire place au râle crépitant rédux, comme nous l'avons
vu dans le cas précédent disparaître en même temps que la matière
verte de la bile. Les saignées coup sur coup eussent-elles guéri le ma-
lade plus promptement? Nous ne croyons pas que cette méthode e&t
été appliquée avec ses avantages ordinaires à ce malade. Le peu de
mistance du pouls semblait la contre-indiquer. La guérison, aussi rapide
que possible, de cette double pneimonie, prouve en faveur du traite-
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(15)
ment employé. Enfin, k fadlité ayee laquelle le point plenrétique sur-
yena pendant la convalescence a disparu, démontre que la maladie
aiguë avait été sufBsamiuent enlevée pour qu'un état cWoniqae consé-
cutif ne put point se développer pai'la suite.
Dans certains cas rélément bilieux sature encore davantage réconomie
et se rencontre à la fois dans le sang, l'urine et l'expectoration. £n voici
un exemple.
Obf. II. Un homme de Irente-huit ans, d^in tempérament btlieni, d^one
assez forte constitution, atteint autrefois d'une fluxion de poitrine opiniâtre,
qui A^avait laissé après elle ni toux ni oppression, et lui arait permis de
reprendre une excellecle santé, reçoit dans le dos, au commencemenl de
janvier, un coup de pied de cheval. Il éprouve d'abord un peu de gêne dans
la respiration, ne crache point de sang, et ne ressent aucun dérangement
dans Tappareil digestif. Sa sauté avait repris son état satisfaisant antérieur,
lorsque le 14 mars, étant en snenr, il se met à nettoyer ses harnais. Saisi de
froid, il ressent un malaise général qui ne Tempèche pas d'abord de conti-
nuer son ouvrage ; mais le 16, le frisson, la gêne de la respiration et les vo-«
missements bilieux qui surviennent, l'obligent à se mettre au lit. Il boit du
vin chaud, éprouve beaucoup d'agitation pendant la nuit, et se rend le len-
demain à rhôpilal.
Le 17 mars, troisième jour de la maladie, conjonctives jaunes , visage
coloré par la même teinte, exprimant l'anxiété; pouls large, fréquent , sans
dureté, donnant cent vingt battements ; toux vive, accompagnée de douleur
au côté gauche, de malilé et de souffle tubairc vers l'angle inférieur de
l'omoplate, expansion normale du côté droit du thorax^ expectoration en
partie sanguinolente et en partie jaunfttre, verdissant un peu par l'acide
nitrique ; vomissement jaune verdàtre, urine prenant dans sa couche infé-
rieure une teinte verte prononcée par Taddition de l'acide nitrique. Pres-
cription : saignée de 500 grammes, à répéter le soir s'il y a indication ; ti-
sane pectorale, julep béchique. On ne réitère pas la saignée le soir.
Le lendemain même état, même prescription. Deux saignées sont prati-
tiquées dans la journée, l'une le matin, l'autre le soir. La première est
couenneuse comme la précédente, celle du soir ne l'est pas.
Le 19 mars, point d'amélioration ni dans la teinte jaunâtre de la peau et
des conjonctives, ni dans les symptômes thoraciques. Une quatrième saignée
de 500 grammes est faite le matin, et donne les caractères suivants : cail-
lot couenneux plastique, nageant dans un quart deson volume de sérosité, ce
que l'on apprécie facilement en le soulevant de la capsule graduée qui le
contient ; sérum coagulé par l'acide nitrique, offrant une teinte verte encore
plus foncée que les jours précédents.
Le 20 mars, teinte jaune du visage et des conjonctives plus prononcée;
amertume insupportable de la bouche, langue couverte d'un enduit peu
épais, mais jaunâtre; point de douleur dans la région hépatique ;. persistance
des symptômes thoraciques. On renonce aux émissions sanguines pour re-
courir aux évacuants, l'inspection du sang démontrant que le sérum se
charge de plus en plus de biliverdine. 45 grammes d'huile de ricin, pris
dans la journée, procurent des garderobes bilieuses abondantes.
Le lendemain, ai mars, la teinte jaune du visage est moins foncée, l'a-
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<16)
mertume de la bouche moindre, et le sonflBe tulttire diminué d*intensiié. La
respiration est cependant encore gênée. Application de ventouses mouche-
tées sur le cOté, saignée du bras d^une seule palette.
Le 29 mars, le sérum donné par la petite saignée faite la veille se prend
par la réaction nitrique en un coagulum à peine teint de vert. Disparition
presque complète des symptômes bilieux , développement du râle crépitant
rédux.
Les jours suivants, la résolution se prononce de plus en plus. Le 84 mars,
le désir de prendre des aliments se manifeste; il augmente assez pour que
Ton puisse accorder la demie dès le 1«' avrils et la sortie quelques jours
après.
Eh lisant attentivement cette observation, on voit que, développée
sous les influences ordinaires d'uà refroidissement, cette pleuropneumo-
nie du côté gauche et fort intense ne diminue pas, malgré la perte, en
quelques jours, de deux kilogrammes de sang. On voit la teinte du
sérum coagulé se verdir de plus en plus après chaque émission san
guine, et l'amélioration ne commencer, dans les symptômes bilieux et
thoraciques, que quand, à l'aide de l'huile de ricin, d'abondantes
évacuations bilieuses ont eu lieu. Dès ce moment, le malade ne
cesse d'aller de mieux en mieux, et le séram d'une petite saignée ex*
ploralrice plutôt que curatiye ne contient plus que des traces de bili-
verdiiie. Nous ne pensons pas que l'on puisse nier, dans ce cas, la cor-
rélation du traitement évacuant avec la marche favorable xle la maladie
que nous venons de décrire. A quoi attribuer l'élément bilieux qui en
a particularisé le cours? Il est difficile de le dire d'une manière satis-
faisante. La constitution bilieuse du malade, le coup de pied de cheval,
ou l'usage du vin chaud au début de la maladie, ont-ils contribué au
développement de cette disposition ? La dernière de ces circonstances
pourrait avoir quelque valeur. La cause importe peu si l'état morbide
spécial et Tindication du traitement employé sont suflisamment établis.
Nous ne croyons pas nécessaire de multiplier nos observations.
Dans d'autres circonstances, la constitution médicale seule donne à
la pleurésie ou à la plenropncumonie le cachet particulier qui les rend
si complètement dlffércutes de la pleuropneumonie aiguë franche, et
même de la plcuropneumonic avec état bilieux.
La forme de pncninonic plus particulièrement dite bilieuse, dont on
nie rcxistcnce si gcnéralcii-.ciil aujourd'hui, trouve de l'appui et des
moyens d'explication dans les observations que nous venons de rapporter.
Comment, en effet, récuser maintenant les descriptions qu'un
homme tel que Stoll donne au commencement de son Ratio medendi^
quelque extraordinaires qu'elles soient? Ce que nous venons de dire
doit plus facilement faire admettre l'existence de ces pleurésies
et de ces pneumonies qui se faisaient remarquer, dès l'invasion, par
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( 17 )
ramertame de la bouche, la perte de l'appétit, les rapports amers, les
selles bilieuses et . les yomissements bilieux qui aecompagnaient les
symptômes de la maladie thoracique. Ce qui prouve que Stoll n'était
point aveuglé par des idées préconçues, c'est que, dans le commence-
ment, il ne sut d'abord quelle conduite tenir, a A prindpio incertior
fuit curandi ratio. Multi unam duasve sanguinis missions insti-
tuerunt eo eventu, utpost momentaneumy brevique evanidum le^
vamenomnia symptomata exasperarentur.,, Ubi facto examine
constitit^ morbum nuUa vera inflammatione complicari, qualis
plerumque fuit, curam ab emetico incohavimus. x> Le succès qui
couronna la méthode évacuante la fit employer pendant tout le temps
que dura l'épidémie. Des faits pareils à ceux qui ont Servi à présenter
ce tableau devraient être d'autant plus facilement appréciés aujour-
d'hui, que nous avons un moyen de plus que Stoll pour reconnaître
l'état bilieux, la présence de la bile dans le sang constatée par la
réaction nitrique, et, lorsque la diffusion est très-considérable, la pré-
sence de cette bile dans l'urine et même dans l'expectoration.
Nous ne voulons pas dire par là que les crachats jaunâtres et même
verdâtres, par exemple, mériteraient une attention particulière et de-
vraient faire reconnaîurc la pneumonie bilieuse. Ce serait une erreur.
L'expérimentation nous a démontré que de nombreux mélanges, à doses
variées, de mucus bronchique incolore et de sang, donnent les diffé-
rentes teintes orangée, abricot et safranée de l'expectoration de la
pneumonie aiguë franche. La coloration verte, développée dans les
crachats par la inaction nitrique, pourrait seule &h*e reconnaître le
passage de la bile dans l'expectoration. La &cilité avec laquelle ce
fluide se répand dans le sang, Purine et tous les tissus de l'économie
devrait faire admettre la possibilité, de son passage dans l'expecto-
ration, lors même que nous n'en aurions pas la preuve expérimentale
dans le second fait que nous avons rapporté.
Cette facilité, à l'aide de laquelle on retrouve les matières colorantes
de la bile par la réaction nitrique, ne pourra que favoriser l'étude des
maladies bilieuses. Baglivi (Opéra omnia, pag. 438) avait déjà indi-
qué la couleur verte résultant du mélange des acides aVec la bile ; colo-
ration sur laquelle nous avons insisté. Berzélius est, parmi les chi-
mistes, celui qui s'est le plus occupé de cette réaction, si facile à opérer.
C'est aux médecins à en faire l'application. Rien de plus aisé pour le
sérum; il suffit de verser dans un verre conique, contenant deux ou
tnns cuillerées deoe liquide, dix on douze gouttes d'acide nitrique, pour
que l'albumine se coagule et que les matières colorantes se disposent, en
zones superposées les unes aux autres. On voit d'abord au fond du verre
TOUS XXXV, 1" LIV. 2
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( 18 )
la teinte janne que toute matière animale reçoit habitaellemeat de sa
combinaison ayec l'acide nitrique ; au-<lessQS cm remarque une zone rose
d'un millimètre de hauteur, tantôt plus, tantôt moins, au-dessus en-
core d'autres zones de diverses nuances de vert Ueuâtre ; puis, enfin,
des zones de Ycrt plus ou moins foncé. Nous aycms retrouvé dans l'u-
rine ces diverses zones ainsi disposées en arc-en-ciel. Mais, dans cette
dernière réaction, on n't^tient guère que la coloration verte, et, pour
l'avoir, il faut qudquef ois ajouter, en volume, un quart d'acide nitrique
à l'urine. QnautàrexpectoratÎQn, le mélange direct ne nous a jamais
donné que la teinte verte. On n'obtient jamais cette couleur avec
des crachats purulents sanglants.
Nous ne chercherons point à donner Téliologie de la pneumonie
biliaise. Li trouverait-on dans les rapports physiologiques que l'hé*
matologie a pu établir entre les fonctions du foie et celles du poumon ?
On ne saurait le dire. Mais tout le monde conviendra que la présence dès
matériaux biliaires dans le sang ne peut que rendre celui-ci irritant, le
disposer à produire des inflammations, ou à les entretenir lorsqu'elles
existent. Est-ce là tout? on ne peut l'admettre. L'examen des faits de StoU
prouve qu'il y a quelque chose de pailiculier dans cette variété de la
pneumonie ; qu'on ne peut la confondre avec la pneumonie franche-
ment inflammatoire^ mais qu'elle se rapproche des cas compliqués que
nous avons rapportés. Quant à ces derniers, nous pensons qu'ils sont
peut-être plus communs qu'on ne le croit ; mais l'usage si fréquent que
Ton fait du tartre stibié à haute dose empêche peut-être de les appré*
cier on de les reconnaître.
On sait, en effet, que, donnée à haute dose, cette préparation an-
timoniale est souvent tolérée, et agit seulement comme contre-stimu-
lant. Dans ces cas, les pneumonies sont véritablement inflammatoires.
D'autres fois, au contraire, le tartre stibié, donné à haute dose, agit
comme si on l'eût administré à dose réfractée; il produit des vomis-
sements et des évacnationa de nature . bilieuse. Ces cas comprennent,
sans doute, bon nombre de ceox que l'on pourrait ranger parmi les
pneumonies, ou bâtîeifêes, eu eonpliquées d'état bilieux. Us doivoit
leur terminaison favorablo aux garderobes abondantes, qui font cesser
la diffusion bilieuse et enlèivent au sang et au reste de l'écowimie nn
principe irritant qui ootarionnait ou entretenait l'inflammation.
Dans ces caa mixtes, une ou deux SMgnées, faites an début, loin de
produire des accidents, enlèvent l'élément inflammatoire qui peut eni»^
ter et favorisent peut-être remjploî dm évacuanta ; mais, noos moyoot,
Vavoir démontré, ot aont ces derniers qui amènent plus spécidanent ei
aveo plttft de pcon^itifeide la solution de la maladie.
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(19)
Nous reconnaissons, avec presque tous les praticiens, que la pneu-
monie est, dans la plupart des cas, de nature inflammatoire. Cette ma*
ladie est, pour les médecins, la phlegmasie par excellence, comme le
phlegmon pour les chirurgiens. Mais nous voudrions que l'on ne se re-
fusât pas à admettre les cas particuliers, spéciaux, distincts de tous les
autres , et qui, par cela seul, réclament une médication différente.
C'est le moyen d'augmenter le nombre des guérisons. Nous croyons,
d'après ce qui précède, que les pneumonies bilieuses ou compliquées
d'état bilieux ne doivent pas être rayées des cadres nosologiques.
Martin-Solon,
THÉRAPEUTIQUE CHIRURGICALE.
NOTE SX}R LES KYSTES MUQUEUX FOLLICULAIRES DES PAROIS DU VAGIN,
ET SUR LEUR TRAITEMENT.
Rien de mieux connu que cette fâcheuse tendance de certaines por-
tions de l'appareil génital de la femme à devenir le siège de collections
circonscrites que l'on désigne sous le nom de kystes. Ceux de l'ovaire
et des trompes constituent une afiTection très-commune sur laquelle la
science possède de nombreux travaux. Il n'en est pas de même des
kystes de l'utérus, auxquels M. Huguier a consacré , il y a quelques
mois, un travail intéressant. Nous avons nous-même publié récem-
ment une observation de ce genre, et nous nous proposons d'y revenir
plus en détail. Aujourd'hui nous voulons jeter un coup d'oeil rapide
sur une affection aussi peu connue que les kystes de la matrice, nous
voulons parler des kystes des parois du vagin. Quelques observations
en ont été publiées par Lis&anc, Sanson, A. Bérard, Vidal ; mais
M. Huguier en a, le premier, tracé l'histoire complète dans le beau
travail que la Société de chirurgie a inséré dans ses Mémoires.
Les kystes du vagin, dont il est question ici, ne sont pas ces kystes
séreux, sanguins ou purulents, qui prennent leur origine soit dans le
tissu cellulaire qui unit le conduit yulvo- utérin aux organes environ-
nants, soit dans ces organes eux-mêmes, et qui, après avoir acquis des
dimensions plus ou moins considérables, finissent par proéminer dans
la cavité vaginale, en soulevant et poussant devant eux les parois du
conduit, mais bien des kystes des parois du vagin proprement dits, c'est-à-
dire des kystes développés aux dépens des follicules muqueux qui entrent
dans la composition de ce conduit. Ces follicules sont de deux ordres : les
uns superficiels, pourvus d'un orifice ou d'un conduit excréteur ; les an-
tres profonds et dos, sans orifice ou conduit. De là deux ordres de kys-
tes, les kystes follicolaires superficiels, les kystes folUcidaires profonds.
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( 20)
Les kystes (bIlicQlaîres superfîcîds sont ordinairemeiit situés à Tori-
fice inférieur du vagin, ou à un demi-ponce au-dessus. Ils occupent
les parois antérieures et }atéra1es,'et plus particulièrement le pourtour
de l'urètre. Le plus souvent ils sont uniques. Leur volume varie de-
puis celui d'un gros giain de cliènevis jusqu'à celui d'une noisette.
Sessiles, de forme arrondie ou légèrement méplate, ils sont transparents
dès leur début, lors même qu'ils n'ont que le volume d'un pois. Aussi
leur couleur varie- 1" elle avec celle de la matière qu'ils renferment, ma-
tière qui offre elle-même un grand nombre de variétés, suivant la cause
qui a produit le kyste, suivant le degré d'inflammation ou d'excitation de
ses parois , ou de froissement qu'elles ont pu éprouver. Il en résulte
que les ubi» «ont incolores et tMnsparentB comme du cristal ; les autres
blanchâtres, d'un gris perlé, d'un brun jailnâtre ou d'un vert glauque.
Ces kysl9s sont polis, lisses dans toute l'étendue de leur surface. Ik
ne sont jamais aussi fermes et aussi élastiques que les kystes profonds.
Lorsqu'on les a ouverts^ la surface interne, luisante et polie permet le
plus ordinairement de distinguer le point où siégeait l'orifice du con-
duit excréteui'. Quelle que soit la couleur du liquide qui y est enfermé,
cç liquide est toujouis filant^ épais, visqueux, quelquefois même pultacé.
Les kystes ^uqueux folliculaires profonds s'observent lé plus géné-
ralement sur la moitié supérieure du vagin, non loin du col de l'utérus^
rarement à rprifioe inférieur du conduit^ ou immédiatement au--
dessus^ Ils 6ont presque toujours uniques. Ils occupent plus fréqu^m-
j lient la paroi antérieurR que la postérieure. Leur volume présente
de grandes variétés , depuis celui d'une noisette et au-dessous^ jus-
qu'il celui d'un œuf de poule. Sphériques et sessiles dès le principe,
ils Be tardent pas i devejiir ovalaires, piriformes et pédicules;
ils peuvent être allongés , cylindioïdes , remonter entre le vagia et
1(8 parties voisines, ne moiitrer dans la ca-Nilé vag'nale que leur
extrémité inférieure. Ils sont, en général, opaques dans touJc leur
étendue, si l'on en excepte quelquefois leur sommet. Tant qu'ils
n'ont p9^ acquis la dimension d'une noix, ils ont l'aspect, la
couleur, la sensibilité des parois vaginales; mais, au delà de ce volume,
et dès qu'ils se sont pédicules, ils deviennent lisses, polis , luisants, et
d'un blanc grisâtre ou légèrement rosé ; en un mot, leur couleur est
beaucoup plus pâle que celle des parois du conduit vulvo-utérin. Leurs
paiois^ en général épaisses, varient de 1 à 4 millimètres, suivant que
la tumeur est pédiculée ou sessile , suivant qu'on a étudié leur organi-
sation iu coté qui correspond au vagin ou de celui qui répond aux
paf ;if s voisine/». lU waiière qu'ik renlewwiU est toujours visqueuse et
fil^uue i h pbi$ «pj»i^fiiit etl^ ressetiUe m ipcidlage M $wmi^ Tiou-*
jbvGooQle
( 21 )
jours indolentes, S9uf le cas d'inflammation intercurrente, ces tumenr^
se montrent au toucher souples, molles, mais d'une mollesse uniforme
dans toute l'étendue dé la masse , fluctuantes , sans que la pression
exercée pour les reconnaître soit jamais dâulom^euse. Au toucber, si la
tumeur est sessile, elle forme un sim^ rdief s^éfiqae ; le doigt ^
la déprime sent Je liquide qui fuit dera^t lui ; il rencotOre opdisaîfv»-
ment une ouverture circulaire, formée aux dépees de la tonique fCD-
pre du vagin, ouverture que l'on pourrait prendre pour une lieniie,
si, en continuant la pression, on ne reneouârait bientôt la paroi op-
posée ou le fond du kyste, présentant une résistance élastique r^pulière
et une surface concave , sans rencontrer djAS ia cavité paroourifte aucun
corps résistant , ûxe ou mobile.
La piarche des kystes muqueux des parois du vagin est, en géaéral,
lente et chronique ; il leur faut plusieurs années pour acquérir im vo-
lume considérable. Ces kystes peuvent persister indéfiniment ou se
rompre spontanément ou sous l'influence de violences exiériei»«s. La
guérison peut être la suite de cette ruptu^ie. Mais cette guérison est
biejj plus commune par ce mécanisme pour les kystes folliculaires
superficiels que pour 1rs autres. Au reste, les kystes des panois du
vagin ne sont pas seulement des affections désagréables, en ce qu'ils
changent, allèrent les connexions, la configuration des organes
génitaux, en ce qu'ils gênent, par leur volume, la progression et les
rapports sexuels ; ce sont encore des lésions fâcheuses, en ce qu'ils
peuvent déterminer des flueurs blanches, des cuissons, un abaissement
de l'utérus, du vagin, du fond la vessie ou de la paroi antérieure du
rectum, lorsqu'ils sont volumineux ou pendants hors de là vulve. Ils
peuvent enfin, par leur présence, exposer à être blessées, pendant l*ac
conchement, des parties que la nature avait grand intérêt à ménager.
Ils peuvent enfin se rompre pendant la parturition, et devenir le point
de départ d'accidents graves, primitifs ou consécutifs.
Sur le dessin que nous avons publié dans notre livraison du 15 mars
dernier, nous avons^ pour ne pas trop multiplier les figures, fait des-
siner un des kystes observés par M. Huguier. La figure C (voir
lom. XXXÏII, pag. ^11) représente un kyste muqueux du cul-de-sac
vagino-utérin, du volume d'une noix, qui donnait lieu à un écoulement
vaginal. La malade ignorait la présence de cette tumeur, de sorte qu'on
ne put rien apprendre sur l'époque précise de son apparition. Du reste,
cette jeune femme venait de faire ses couches à la Maternité lorsqu'elle fut
transférée à l'hôpital de l'Ourcine pour y être traitée d'une syphilide.
Le kyste fut enlevé immédiatement par M. Huguier, et le sixième jour
le fond était déjà confondu avec la muqueuse vaginale.
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( 22 )
Le cas suivant présente un plus grand intérêt. Le kyste était situé
dans l'épaisseur de la cloison vésico-vaginale, à droite du canal de
l'urètre. Au premier aspect, ainsi que le montre la gravure ci-jointe, on
pouvait croire à un cystocèle; c'est
même ce qui est arrivé. La ma-
lade, âgée de dix-sept ans, était
venue accoucher à la Maternité.
Pendant le travail, la tumeur^
poussée en bas et en avant, fut
prise par la sage-femme et l'in-
terne pour une hernie vésico-va-
ginale. La présence de cette tu-
meur n'eut aucune influence sur
la marche de l'accouchement, qui
f fut naturel. Après ses couches,
cette femme, qui était affectée de
végétations nombreuses que l'on
considérait de nature syphilitique,
fut dirigée sur l'hôpital de TOur-
^cine. M. Huguier ayant constaté
la nature de la tumeur, en fil prendre un dessin que nous repro-
duisons en y ajoutant une sonde de femme Safînde montrer la dévia-
tion de la vessie à gauche Y, et la direction du canal de l'urètre , qui est
accolé au fond du kyste K.
Après s'être bien assuré de l'isolement complet de cette tumeur avec
la vessie, M. Huguier fit à la pai'tie inférieure du kyste une petite inci-
sion, saisit avec des pinces à disséquer une des lèvres de la plaie, et en-
leva, à l'aide de fort ciseaux courbes, toute la portion de la poche qui
faisait saillie dans le vagin. Celte ouverture circulaire, qui avait l'éten-
due d'une pièce de vingt sous, permit de cautériser immédiatement
toute la surface interne avec un pinceau de charpie imbibé de nitrate
acide de mercure.. Bien que celte opération ait été peu douloureuse et
sans gravité, il nous eut paru préférable, dans un cas semblable, de
tenter la cure du kyste par l'injection iodée, qui, moins douloureuse
encore, eût laissé, si son emploi eût été suivi de succès , ainsi que
des faits nombreux nous permettent de le supposer, une plus grande
épaisseur à la cloison vésico-vaginale. Du reste, les suites de l'opération
de M. Huguier furent des plus simples : l'inHammatiou causée par la
cautérisation était calmée le quatrième jour, et la cavité et les parois
du ]£yste revinrent peu à peu sur elles-mêmes. (Ce kyste s'était déve-
loppé au début de la grossesse. Sa position à Tentrée de la vulve
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(23)
permit à la femme d'en suiyre le développement, qui ibt pea rapide.
Sa présence donnait lieu seulement à un peu de gène [pendant la mâc*
tion, sans déterminer de leucorrhée.)
A ces faits, nous en ajouterons un qui nous est personnel, et qm
est curieux en ce sens que c'est le premier cas dans lequel on ait observé
deux kystes folliculeux sur la même femme. Ainsi que le montre le desrin
ci-joint, Tun occupait la partie moyenne du vagin, tandis que Tantre
lit placé dans la cloison recto-vaginale
g. S). M"«H., comme la plupart des
ilades de M. Hnguier, avait eu des en-
its, et le développement des kystes
ez elle remontait à nne époque assez
)ignéc, puisqu'il y a sept années environ
n médecin l'envoya à la consultation
î l'hôpital de la Pitié pour avoir l'avis
; Lisfranc, qui conseilla de n'y point
ucher. Cet habile chinu-gieu n'avait
instatéque le kyste supérieur. £n 184Ô,
rsque M"*' H. fut admise pour la pre-
ière fois à noire dispensaii-e, elle était
iceinte, et voulait être débarrassée de
tumeur, dont la présence l'inqtiiétait.
ous ne cédâmes point à son désir, et
iccouchement se fil très-rapidement ,
ms même amener la rupture du kyste,
li était assez volumineux. Il n'en fot
us de même l'année dernière, lorsqu'elle
se présenta de nouveau. Outre la leucorrhée habituelle, M™« H. éprou-
vait des douleurs dans les reins et dans les aines, un sentiment de
pesanteur sur le siège, de la gastralgie ; le toucher permettait de con-
stater un état d'érosion du col ; nous crûmes alors qu'il était indispen-
sable d'enlever cette tumeur, qui, outre qu'elle rendait l'examen très-
difficile, devait par sa présence entretenir un état d'irritation préju-
diciable à la prompte guérison de l'affection du col. Nous priâmes
M. Huguier de venir voir ce cas qui l'intéressait, et les deux kystes
furent immédiatement excisés.
Nous avons ajouté à notre dessin la figure C, qui représente les dé-
bris d'un kyste folliculeux profond, dont la guérison fut spontanée. La
femme étant morte à l'hôpital del'Ourcine, M. Huguier, qui en avait
constaté l'existence au début de la grossesse, put ainsi suivre les résul-
tats éloignés de la rupture de la tumeur survenue pendant Vacconche-
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ment. Cette tamear C, da Yolnme d'one noisette, n'était autre que le kyste
revenu sur lui-même ; les parois formées en dehors par une couche de
tissu cellulo-fibreux, étaient reyêtues en dedans par une membrane
muqueuse qui se continuait avec la muqueuse vaginale, sans ligne de dé-
marcation autre qu'un léger éperon au niveau de l'ouverture du
kyste.
La fig. 3 représente le kyste B de la figure précédente, tel qu'on
le voyait lorsqu'il était soulevé et
tendu à l'aide d'une érigne. Aban-
donné il reprenait sa position, et
on ne voyait plus rien. Seule-
ment la muqueuse vaginale for-
mait en ayant des replis nom-
breux, et simulait un rectocèle
peu prononcé auquel on ne prê-
tait nulle attention. Aussi cette
tumeur avait-elle échappé à
l'examen de lisbranc, et c'est
seulement au moment de l'opé-
ration que le spéculum bivalve
nous permit d'en constater l'exi-
stence.
Le traitement de ces kystes ne présente aucune difficulté sérieuse,
au moins dans la grande majorité des cas. Aussi, à moins que le
kyste soit peu volumineux'et reste stationnaire, qu'il ne gêne pas la per-
sonne qui le porte, qu'il ne détetmine pas d'écoulement vaginal, et
qu'enfin la malade soit arrivée à cet âge où les organes sexuels
n'entrent plus ou que trcs-rarement en action, on ne doit pas aban-
donner ces kystes à eux-mêmes, et il faut pratiquer une opération
qui, nous devons le dire immédiatement, ne présente aucun danger,
et n'a jamais été suivie d'accidents ; nous voulons parler de l'excision du
kyste,
La gucrison spontanée par la rupture du kyste est une circon-
stance rare sur laquelle ou ne saurait compter. Celle rupture est plus
fréquente sous rinflucncc de violences extérieures, et, comme on
le comprend facilement, dans les cas oi'i les kystes sont superficiels;
car il ne faut pas seulement que la rupture ait lieu, il faut encore
que le froissement des parois ail été assez considérable pour que l'ad-
hésion des lèvres de la plaie ne puisse avoir lieu.
Quant à l'opération elle-même, rien de plus facile pour les kystes
superficiels : on saisit leur partie saillante avec des pinces à griffes ;
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on Tenlève à l'aide d'un on de deux coups de ciseaux courbes.
L'exdsiou des kystes profonds réclame plus de précaution et de
prudence, surtout lorsque , ainsi que nous l'avons vu plus haut,
ils ont leur siège au niveau de la ^vessie et de l'urètre ; une sonde
est portée dans ces organes, afin de les éloigner de l'action des in-
struments, de laisser écouler l'urine, et de s'assurer de nouveau que
la tumeur n'est pas formée par le liquide contenu dans une hernie
de la muqueuse vésicale. Si déjà on n'a pratiqué une ponction
exploratrice , on commence l'incision par une petite ponction pratiquée
avec un bistouii très-étroit ; le liquide reconnu pour celui d'un kyste,
la ponction est incontinent agrandie, et convertie en une incision dont
chaque lèvre est saisie avec des pinces, et excisée avec des ciseaux courbes.
Le fond du kyste doit être respecté^ dans la crainte des hémorrhagies.
La plaie circulaire avec perte de substance est cautérisée dans tonte son
étendue avec du nitrate d'argent. Si le kyste ne siège pas au niveau de
la vessie et du rectum, ou si une ponction exploratrice préalable a dé-
montré sa nature, on peut pratiquer l'opération d'une manière beau-
coup plus simple, en saisissant de suite avec une pincé de Museux la
partie saillante et vaginale de la tumeur, et on l'enlève avec de grands
et forts dseaux. Lorsque le kyste est pédicule^ si le pédicule esX long
et étroit, et, par conséquent, s'il est impossible d'admettre un prolon-
gement, dans son intérieur^ de la vessie ou du rectum, on saisit la tu-
meur, on la tire à soi, et le pédicule tendu est coupé d'un seul coup de
ciseaux plus on moins près de l'insertion vaginale. Si le pédicule est
large, s'il a de 10 à 12 lignes de diamètre, si l'on peut craindre que le
fond du kyste ait contracté des adhérences avec l'urètre, le fond de la
vessie, la paroi antérieure du rectum^ et entraîné dans sa tige une
partie de ces organes, il faut se garder de trancher d'un seul coup le
pédicule, et bien plutôt ponctionner le kyste, l'inciser et ébarber cha-
cune de ses lèvres ; ou bien encore, après avoir fait vers la base deux
incisions demi-circulaires, mettre le kyste à nu et l'arracher. Dans tous
lescas, la plaie qui succède à l'excision ne tarde pas à se cicatriser et à
présenter les mêmes caractères que la muqueuse vaginale.
L'excision constitue donc le traitement le plus général à diriger
contre ces espèces de tumeurs. Toutefois, lorsqu'elles sont très-voln-
mineuses on qu'elles existent dans l'épaisseur de l'une des cloisons
vaginales qui sont contignës au rectum et au vagin, la ponction des
kystes et leur injection avec la teinture d'iode pourraient peut-être
amener leur cure aussi facilement. Pour notre part, nous n'hésiterions
pas, nous le répétons, à les conseiller dans les cas où ces tumeurs
ont accolées à l'un de ces réservoirs importants. D.
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CHmiE ET PHAUMACIE.
tïN MOT SUR DEUX NOUVEAUX FÉBlUFUGES.
Les qninqainas, par suite de l'épuîsement des forêts qui les four-
nissent, deviennent de plus en plus rares et partant acquièrent , ainsi
que les sels quiniques, un prix de plus en plus élevé. Cette considé-
ration commence à diriger les esprits à la recherche d^autres fébri-
fuges. Déjà, sans parler de Tacide arsénieux dont les propriétés fé-
brifuges sont connues de longue date , à part aussi la salicinc , /a
phloridzine, dont la connaissance date de plusieurs années, déjà, di-
sons-nous, un grand nombre d'antipériodiques assez eilicâces ont été
signalés dans ces derniers temps, quoique cependant, faisons -le ob-
server, leur étude comparée n'ait pas été faite. Nous citerons le cy-
nisin, le tulipier, le bébéeru, la phyllyrée, enfin l'écorce de baobab
que vient de signaler à l'attention des médecins européens , par un
Mémoire adressé à l'Institut, un médecin français établi à la Guade-
loupe, le docteur Ducjjassaing. Nous allons dire un mot sur ces deux
dernières.
DE l'eCORCE du baobab OU APANSOmA DI6ITATA.
L'arbre qui produit cette écorce , en un mot le Baobab ou Adan*
Sonia digitata (Malvacées) est le végétal le plus gigantesque que Ton
connaisse. Il est aux végétaux ce que sont la baleine et TéléphâOt
parmi les animaux : sa patrie est le Sénégaf ; mais il s'acclimate faci-
lement dans les autres pays chauds , ce qui revient à dire que si ses
propriétés fébrifuges se confirmaient, on pourrait se procurer son écaroe
en abondance et à bon marché.
« L'écorce, dit M. Duchassaing, la partie la plus active du végétal, .
ofi&e les caractères suivants, quand elle est verte : sa surface est asseï
lisse, d'un gris noirâtre, parsemée d'une foule de plaques de lichen ;
sa face interne est d'un blanc pur , qui rougit en peu d'instants au
contact de l'air ; son odeur rappelle celle de l'écorce du tilleul; sa
saveur est presque nulle. Cette écorce est extrêmement mucilagineiue;
quand elle est sèche, elle a une odeur et une saveur peu appréciables.
« La décoction aqueuse de cette écorce est ronge clair, transparente ;
son odeur rappelle légèrement celle du quinquina. Sa saveur est peu
appréciable ; elle renferme nne grande quantité de mucilage, GeA
cette décoction qoe nous employons généralement ; noas la préparons
d« la manière suivante :
Eau 1,000 grammes.
Ecorce de baobab, ••• SOgrtmmes.
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« Faites bouillir jusqu'à rédaction d'un tiers. Cette décoction, refroidie
et sacrée, n'est nullement désagréable au goût.
« Ce mode de préparation of&e un inconvénient. Au bout de pende
temps, dix-huit à vingt-quatre heures, le liquide s'altère et contracte
une odeur et une saveur désagréables. Pour éviter cette altération , il
faut précipiter le mucilage par l'addition à la liqueur d'un peu d'acide
sulfurique ; le mélange d'un pea d'alcool peut aussi retarder la fermen-
tation. Nous devons remarquer que cette altération du liquide ne lui
ôte en rien ses propriétés antipériodiques. »
Le docteur Duchassaing a fait de nombreuses observations sur des
malades atteints de fièvre inteimittente paludéenne bien caractérisée.
Le baobab lui a toujours procuré la guérison, et là même oii le quin-
quina avait échoué. Des planteurs de la Guadeloupe traitent aujour-
d'hui leurs nègres avec cette écorce, et n'emploient plus le sulfate de
quinine que dans des cas exceptionnels.
A priori , beaucoup refuseront nettement à un végétal malvacé ,
éminemment mucilagineux, dépourvu d'amertume, et même de toute
antre saveur prononcée, une action dynamique puissante. Pour nous,
nous sommes plus circonspect : sans admettre comme démontrée la pro-
priété antifébrile manifeste du baobab avant de nouvelles expériences
faites par de nouveaux expérimentateurs, nous n'admettons pas cepen-
dant que cette propriété ne puisse appartenir qu'à des substances douées
d'une saveur amère, ainsi que le croient beaucoup de praticiens : l'acide
arsénieux est- il amer? £t ensuite, il n'est pas toujours nécessaire qu'un
médicament ait une saveur prononcée pour être doué de propriétés
actives : le citrate de magnésie n'est-il pas un purgatif énergique ?
Faisons remarquer, en terminant , que M. Duchassaing n'est pas
d'ailleurs le premier qui ait parlé des propriétés fébrifuges du baobab :
Golberry, Franck, avaient indiqué comme tel le fruit de cet arbre, et,
avant eux encore, Adanson, célèbre naturaliste, duquel lui vient son
nom botanique, avait indiqué les feuilles. Mais, ainsi qu'on le voit,
aucun de ces auteurs n'avait indiqué l'écorce comme la partie la plas
active.
DE LA PHTLLYBEE ET DU StJLFATE DE PHYLLYRINE.
Disons un mot maintenant de la phyllyrée, que M. le docteur Ja-
chelli a récemment ajoutée à la liste des fébrifuges.
La phyllyrée, phyllyrea latifolia L. (Jasminées), est un petit
arbrisseau toujours vert qui croît dans le midi de la France, en Espa-
gne, en Italie, etc.
Ayant la publication des expériences dn professeur de Ferrare, les
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feuilles de la phyllyrëe passaient seulement pour rafraîchissantes et
jWfvmgeBPtes. Aujoard'hui il faudrait les considérer en outre comme
un antipériodique elHcace. Ici, au moins , l'obseryateur a pu procéder
fAT analogie ; en effet, parmi les jasminées, le» écorces dn frêne et de
Foirfier sont depuis longtemps conmies comme fébrifuge.
Les eipériences entreprises par le docteur Jachelli l'ont été sur tme
Ipès-grande échelle. Les premières datent de 1825. Elles ont été faites
arvec quatre préparations :
1» Avec la pondre déjeunes feuilles et de jeunes rameaux, admi-
nistrée à la dose de 30 grammes, en quatre prises, et pendant Papj-
fc»e;
?• Atec le décocté simple, préparé arec 30 grammes de phyllyrëe
fMÎsée dans 1,500 granmiés d'eau de fontaine rédtiiie atr tiers par ¥é^
hnllifio», et donné à la dose de 1/2 k î kilogr., pendant Fintermiffence ;
3* Atec le décocté additionné de 30 gdiittcs d'acide stilfarfque i
4® Avec le sulfate de phyllyritre, k h dose de 73 centrgr. à t gr.,
ft^inisFtré dans l'apyreiie.
Voici k préparation de ce soîfote :
On? prend 6: kilogr. de phyDyrée incisée ; 50 kilogr. d'eaft de ftn-
takie et 550 granmïea d'acide snlforique concentré. O» mélange Ynàde
Avee l'eau , et on fait bouillir le tout dans un vase de enivre êîatnîé ,
jMVidaBt deux heure» ; on fthre le liquide chaudf ht travers nte toile.
On traite le résidu avec de l'ean? acidulée, et on le fait bouillir a trois
reprises pour l'épuiser. On mélange les décoctés. On laisse refroidir et
•n tj«itle da lait de cha«FX, jusqu'à ce que la liqueur ne roagisse plus
le tetirnesol. On jette le précipité sur un filtre, on le lave avec de l'eau
froide ; on le fait sécher à Fciuve chauffée de 45 à 50* R. ; on le pul-
vérise et on k Jàrit digérer dans une assez grande quantité d'aleool à
8||0. On le fait bovillir pendant une henre dans un alambic pour retirer
fakool en exeès. On [filtre ensuite à chaud ; on £stille de nouveau
pour enlever encore de l'akoel, et on ajoote enfin de Facide sulfnriqne
«tcnda de quatre parties d'eau pour saturer la phyllffrme. Quelques
jours après, on a des cristairx qoe l'on purifie par le charbon animal ;
ces cristaux se présentent alors sous forme de flocons semblables à l'a-
miante et d'une saveur légèrement amère et âpre.
Les expériences du professeur italien constatent : que le sulfate de
pkyllyrine jouit d'une activité proportionnelle bien supérieufe^ k celle
des autres préparations de phyliyrée. Ainsi 92 malades ont été tetàlés
{mr le sulfate, et 20 ont guéri ; 13 ont été traité» par la pondte , et 1 1
ont guéri; )9 parle décocté composé, et t4 ont guéri; 10 par le éé-
cocté simple, et 7 ont guéri. Dorvaclv.
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ICWIfli WA'fBmiUB nATfÉ CF ftAMGAlÉMOSlVP étnÉRf l'^AA LE CAlMflQCtt
Déjà, depuis lonfemps , les caustiques ayaient été un des sombrcax
moyens thérapeutiques proposés pour comhattiie tes tumeurs érecùles.
Toutefois ces agents, n^ayant pas répondu à ce que Ton en attendait,
avâienf été généralement et justement abandonnés pour faire place à
Pextirpation par l'instrument trancbant. Jusque dans ces derniers temps,
comme on le sait, cette opération était à peu près Tunique mode de
traitement opposé oniversellement aux affections dont il est ici ques-
tion. Des expériences ayant été tentées dans llntention d^épargner aux
malades une opération toujours douloureuse et non constamment
exempte de danger , soit avec des épingles, soit avec le yirus vaccin,
soit avec la pâte de Vienne , elles ont été couronnées de succès et se
sont multipliées depuis. Désireux d'apprécier par nous-méme Feitica-
cité de la poudre calcio-potas^ique , et encouragé par le Mémoire sur
Pemplôi âiérapeutique des caustiques de M. le docteur Payan , d'Aix ,
nous avons saisi avec empressement la première occasion qui s'est of-
ferte à nous.
Au mois d'avril 1847 , on jne présenta un enfant du sexe féminin,
Marie Alies, atteinte d'une tumeur érectile qui, au moment de la nais-
sance , n'était que linéaire. Mais quand on nous l'amena , les progrès
qu'elle avait faits, notamment dans les quinze jours qui avaient précédé
notre visite, étaient tels que ce naevus maternus avait déjà acquis les
dimensions d'une pièce de 1 franc, et tendait constamment et rapide*
ment à s'accroître. Cette tumeur sanguine artérielle étalf située à la par-
tie moyenne inférieure du front , près de la racine du nez et du grand
angle de Fceil du côté gaucKe, parties vers lesquelles elle cheminait ;
elle était de forme irrégulière arrondie, proéminente au-dessus du ni-
veau de la peau, d'un rouge intense, augmentant de volume et (te cou-
leur par les cris et les pleui*s« Nous fîmes sentir aul parents rùrgence
dWever, sans délai , cette tumeur , à cause de f extrême rapidité âe
sa marche.
Le lendemain donc , 9 avril , nous la cautérisâmes avec ta pâte de
Vienne. Voici comment noua y procédâmes, et les précautions que nous
primes afin de préserver les parties voisines. L^enfant couchée
dans son Lerceau , nous circonscrivîmes exactement la tumeur avec un
morceau d'emplâtre de diachylon gommé très-agglutinatif ; nous bou-
châmes les yeux avec de la diarpie appliquée sur les paupières; la tête
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tournée à drate, c'est-à-dire du côté opposé aa sîége de la tomear et
maintenue dans cette position par un aide , noas étendîmes sur toute la
partie affectée une couche de pâte caustique, que nous avions préalable-
ment faite avec de la poudre calcio-potassique , détrempée avec de l'ai-
ceci en consistance de plâtre un peu épais, et que nous recouvrîmes
ensuite de diachylon gommé. Le tout fut maintenu en place pendant
vingt minutes, durant lesquelles la petite malade pleura et cria modé-
rément, et pas plus qu'avant l'application du caustique. L'appareil
fut alors enlevé ; il s'écoula quelques gouttelettes de sang, et nous aper-
çûmes une escarre noire, très-dure, circonscrite, occupant toute
l'étendue de la tumeur , limitée par une ligne grisâtre , cendrée et
exactement de la grandeur et de la forme que nous avions données
à la couche caustique. L'enfant redevint immédiatement gaie , et
comme elle était en nourrice à la campagne , elle repartit le jour
même, sans témoigner la moindre douleur. Nous plaçâmes sur la partie
cautérisée un gâteau de charpie recouvert de cérat, qui fut supprimé les
jours suivants. Ainsi que nous Pavions frecommandé , on nous la ra-
mena le cinquième jour ; il ne restait aucun vestige du mal. Trois
semaines après, l'escarre était totalement tombée et laissait voir une cica-
trice mince , étroite et différant peu , pour la couleur , du reste des
téguments et qui, selon toutes les apparences, ne devait laisser que peu
de traces. Toutefois , nous devons le dire, quinze jours environ après
la chute de la partie mortifiée, il reparut au côté interne de la racine
du nez une petite tache rougeâtre , non proéminente , de la grosseur
d'une tête d'épingle; nous l'attaquâmes aussi par le caustique de Vienne.
Depuis lors, il s'est écoulé un an, sans que le mal ait le moins du monde
repullulé ; la guérison est donc complète et radicale. C'est la cautéri-
sation seule qui eu a fait tous les frais. Cette petite fille, qui était habi-
tuellement inquiète, pleurait sans cesse et paraissait malingre, est deve-
nue, après l'opération, gaie, robuste et profite à vue d'oeil. La cicatrice est
linéaire et à peine perceptible. Nous doutons que l'ablation par l'instni'-
ment tranchant en eût laissé [une aussi peu sensible. Cette expérience
personnelle et celle des autres chirurgiens nous démontrent clairement
tout le parti que l'on peut retirer de ce genre de traitement. La cauté-
risation par le caustique de Vienne qui nous a donné, dans le cas actuel,
un si beau résultat , nous paraît , sans contredit , diminuer singulière-
ment l'emploi de l'opération sanglante. Son action presque instantanée,
le peu de douleur qu'elle réveille, et surtout la faible cicatrice qu'elle
laisse sont des avantages précieux.
JAEGERSCHMrrS, D. M.
à Lecloure (Gers).
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(M)
Traitement de la lienterie citez tes (rèê-jeufies enfanté. — La
lienterie est une affection qn'on rencontre a»eE ooramnBémeiit dam la
première enfance. Grare lorsqu'elle se lie à une aMratîoti profimde dm
tobe digestif, comme un ramollissement de la membrane moqueuie, on
qu'elle se complique de qndque autre lésion organique ; elle oonHitiie,
au contraire, une maladie en général assez légère, si on lui oppose ra«
pidement une médication convenable.
Les moyens thérapeutiques aniquels on a eu recours sont bien fariési
et il est vrai de dire que chacun d'eux compte bien aussi qudqoes sue*
ces. M. le professeur Trousseau, dans son service d'enfants à la raa-<
melle k l'hôpital Necker, après en avoir étudié longuement et habile-
ment la valeur relative, semble s'être arrêté à la méthode qui suit.
Dès que la lienterie est bien constatée, et il est vrai de dire qu'en gé*
néral les signes qui l'indiquent sont assez faciles à reconnaître, on adfltt-
nistre k l'enfant :
Sel de seignette. . de 2 à 5 grammes,
suivant l'âge de l'enfant.
! n est d'observation clinique que l'administratioB du sel de seignette
provoque, dans certains cas, une diarrhée assez abondante, tandis que
d'autres fois elle supprime immédiatement la diarrhée, sans effet pur-
gatif préalable. Dans les deux cas, soit médiatement, toit inmédiata*
ment, la lienterie s'arrête. Le sel de seignette est d'aîlleiirs génér a le u iea t
pris sans difficulté*
Si la maladie persiste, on prescrit t
filagnésie calcinée. . • de 5 à 15[oeiitigrMHBes,
à prendre dans une cuillerée à'café de lait»
n en est de la magnésie comme du sel de seignette. Elle peut mettre
fm à la lienterie, avec ou sans eflBst purgatif préalable, et sans qn'Mi
puisse s'expliquer davantage cette singulière di£Efirenoe.
Lorsque la lienterie résiste à l'emploi de ces deux moyens, ott peot
recourir avec avantage à la prescription suivante :
Sous-nitrate de bismuth. . . de ô à 10 centigrammes.
L'action du bismuth est en général plus uniforme. Il est rare qoll
détermine un effet purgatif. Un des résultats presque eonstanfs de son
administration, c'est la coloration foncée des matières fécales, phém»-
mène d'ailleurs tout chimique sans doute.
En&iundemier remède auqudnoos avons vu M. Trousseau reooa
rir est le smvant :
Chlorure de sodium (sd de cmsine). . . fà4{
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(32)
Moyen dont Teffet physiologique est également inconstant, mais que
nous ayons vu amener d'excellents résultats dans des lienteries de lon-
gue durée et d'une grande ténacité.
Beaucoup d'autres remèdes peuvent sans doute être mis en usage ;
mais nous avons bien rarement vu la lienterie résister à ceux que nous
venons d'indiquer, à moins qu'elle ne s'accompagne de quelque compli-
cation grave ou qu'elle ne soit entretenue par un mauvais régime.
Abcès enkysté. — Injection de 150 grammes de teinture iodée
pure* -— Gtiérison. "^ Tout le monde sait le parti que les chirurgiens
modernes ont su tirer de la teinture iodée pour oblitérer cer-
taines cavités normales et anormales, dans l'intérieur desquelles il
s'amasse une certaine quantité de sérosité. L'action de ce médicament
précieux a été mise à profit dans ces derniers temps pour obtenir le re-
collement des parois de certains abcès enkystés. L'observation sui-
vante vient confirmer les heureux résultats que l'on peut attendre de
ce mode de traitement.
La nommée rfoël (Joséphine- Antoinette) , âgée de vingt-deux ans,
entra à l'hôpital Saint-Louis le 9 avril. Cette femme, d'une forte
constitution et qui a constamment joui d'une santé excellente , n^est
pas mariée et n'a jamais eu d'enfants.
Il y a environ six mois, elle reçut dans le sein droit un coup qui ne
détermina aucun accident soit primitif, soit consécutif. Un m(Às après,
elle reçut dans ce même sein un coup de coude, qui fut bientôt suivi
de douleurs passagères, s'exaspérant par la prfôsion. En même temips,
le sein devint plus gros que celui du côté opposé. Ce ne fut d'abord
qu'une petite tumeur dure, roulant sous les doigts ; mais son volume
augmenta peu à peu, et, lorsque la malade entra à l'hôpital Saint-Louis,
nous constatâmes l'état suivant : le sein droit est le siège d'une tumeur
large, aplatie, occupant à peu près le milieu de l'organe ; la palpation
ne détermine que des douleurs très-modérées et permet de constater
que, dans son intérieur, il existe un liquide. Elle est, d'ailleurs, sans chan-
gement de couleur à la peau ; à la surface de cette dernière, on aperçoit
quelques veines dilatées, surtout autour du mamelon, qui est légèrement
déprimé.
Le 8 avril, M. Jobert, dans le but de s'assurer de la nature de cette
tomeur, pratiqua une ponction exploratrice. Le liquide qui sortit par
la canule du trocart était du pus de bonne nature. Dès lors, il ne pou-
vait plus j avoir le moindre doute \ il existait là un abcès enkysté.
Le 11 avril, M. Jobert vida la poche à l'aide du trocart, et injecta
dans son intérieur 150 grammes de teinture iodée pure , qui fiirent
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(33)
l;iîssés pendant ({uelqnes instants. Au moment où le liquide irritant pé-
nétra dans le kyste , la malade éprouva une sensation de brûlure, qui
persista pendant plusieurs heures après l'opération. Dès le lendemain,
la poche est remplie d'un liquide qui se résorbe assez rapidement ; et,
le 13 mai, la malade sort de l'hôpital ne présentant plus, dans le sein
droit , qu'une petite tumeur indolente. Les douleurs lancinantes ont
complètement disparu.
Le 13 juin de la même année, elle rentre de nouveau à l'hôpital. La
tumeur du sein est revenue avec les mêmes caractères que la première
fois. Le 17 juin , M. Jobert pratique une nouvelle ponction qui donne
issue à un liquide qui , au premier abord, a l'apparence d'un sirop
l^èrement coloré, et qui se coagula par la chaleur. Immédiatement
après l'évacuation de ce liquide, ou injecte 150 grammes de teinture
iodée pure. L'injection fut renouvelée deux fois.
Dès le lendemain la tumeur a repris le volume qu'elle avait avant
l'opération. Les douleurs ont entièrement disparu , et la malade se
trouve parfaitement bien. Les jours suivants, la tumeur diminue peu
à peu de volume ; le liquide contenu dans son intérieur se résorbe.
Le 4 juillet, la malade sort de Thôpital parfaitement guérie. On sent
bien encore dans le sein une petite grosseur, mais évidemment elle est
le résultat de l'agglutination des deux parois épaissies du kyste.
Cette observation n'est pas la seule dont nous ayons été témoin.
M. Jobert a guéri par ce moyen un homme qui était alTecté d'un abcès
froid siégeant à la partie antérieure de la poitrine.
Pneumonie moràilleuse. Absence complète de phénomènes sté-
thoscopiques. — La pneumonie, chez les très-jeunes enfants, diffère
singulièrement de la pneumonie des adultes, et par les symptômes qui
la révèlent, et par les altérations anatomiques qui la constituent. On
sait, en effet, que tandis que la pneumonie des adultes est presque in-
variablement lobaire, celle des très-jeunes enfants est, au contraire, à
peu près toujours lobulaire, peut-être même constamment lobulaii-e à
son début. Il arrive aussi quelquefois que la pneumonie , dans la pre-
mière enlailce, ne se révèle que par des symptômes généraux, la fiè-
vre, l'oppression, l'agitation des ailes du nez, le sillon costo-abdomi-
nal péripneumonique, et que les phénomènes stéthoscopiques manquent
pour la plupart, ou même complètement. L'observation qui suit est un
exemple d'une anomalie de ce genre.
On amène à l'hôpital Necker un enfant de quatre mois, bien déve-
loppé , atteint , ainsi que sa mère, de rougeole assez confluente. Il
TOII£ XXXV. !'• LIV. 3
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(84)
avait, depuis quelque temps, des quintes de coqueluche peu fortes d'ail'
leurs et peu fréquentes. La rougeole marcha régulièrement sans s'ac-
compagner d'aucun phénomène insolite ; mais le huitième jour de la
maladie, et avant que l'éruption eiit complètement disparu, il survint
une fièvre Ircs-vive avec violente diarrhée. La respiration était fré-
quente et un peu difficile, le pouls vif, la peau chaude, la toux moin*
drc que les jours précédents. On crut d'abord à une pneumonie ; inais
l'auscultation n'ayant permis de constater aucun râle quel qu'il fut, ni
aucun autre phénomène insolite, et la diarrhée étant d'une grande
violence, on pensa que la fièvre était symptomatique d'une entérite.
Le lendemain, l'oppression était plus forte, l'agitation des ailes du
nez considérable, le sillon péripneumonique costo-abdominal très-
prononcé, la fièvre toujours très- vive et la diarrhée moindre. A ces
symptômes généraux, il était impossible de méconnaître une pneumo-
nie, et cependant les symptômes locaux manquaient encore complète-
ment. C'est à peine si de temps en temps on entendait quelques bulles
très-rares de râle sous-crépi tant, peu caractérisé d'ailleurs. Pas de souf-
fle, pas de matité à la percussion. Un peu de faiblesse du bruit respi-
ratoire.
Les jours suivants, malgi'é l'application de larges vésicatoires à la
partie postérieure de la poitrine, l'usage régulièrement continué de
l'antimoine, les accidents généraux firent de rapides progrès, sans que
les signes stélhoscopiques se prononçassent davantage. L'enfant succomba
le septième jour depuis le début des accidents. >
L'autopsie fut laite vingt- quatre heures après la mort. — On ne
constatait pas la moindre trace de tubercules. Engorgement inflam-
matoire des ganglions bronchiques, sans dégénérescence de leur tissu.
Dans les deux lobes supérieurs, quelques points atteints de pneumonie
an deuxième degré. Dans le lobe moyen, pneumonie marginale. Dans
les deux lobes inférieurs, pneumonie lobulaire généralisée et granu-
leuse, sans foyers purulents^ sans dilatation anormale des bronches. La
teinte des parties affectées de péripneumonie était, en général, à peine
foncée. Ces parties, d'ailleurs, précipitaient toutes au fond de l'eau ,
ce qui n'avait lieu pour aucune autre portion des poumons.
REPERTOIRE MEDICAL.
AMP0TATIO1VS ( D'un nouveau inamovible, pour le traitement des
mode de pansement dans les), L'ingé- fractures, a fait une heureuse ap|)li-
nieux auieur de la méttiode amovo" cation de ce système de déiigalion
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(âs)
an paosement des plaies résollant
des grandes amputations. Voici en
quels termes un chirurgien l)elge
décrit ce mode de pansement quMI a
appliqué dans un cas d'amputation
de la cuisse« d'après les conseils de
M. Seulin. Il s^agissait d^une ampu-
tation pratiquée à la partie inférieure
de la cuisse pour une inOammation
suppurative de Tarticuiation du ge-
nou, compliquéedetiisées purulentes
s'éiendant jusi|nedans les interstices
des muscles de la caisse. Malgré
rétat défavorable des tissus, malgré
retendue des clapiors qui eu va his-
sa lent la moitié de la cuisse, M. Seu-
tin, convaincu des dangers presque
toujours mortels des amputations
pratiquées à la partie supérieure du
membre, engagea fortement à faire
ropéralion le plus bas possible,
comptant beaucoup sur le mode de
pansement dont il s'agit, qui fut
pratiqué ainsi qu'il suit:
Un aide fut chargé de rapprocher
transversalement les lèvres de là
plaie et d'exercer une légère Iraciioa
d'arrière en avant, pendant que
M. Seutin faisait l'application d'une
bande roulée de haut en bas de la
cuisse, dans le but de paralyser l'ac-
tion musculaire, de rapprocher les
parois des clapiers, et de favoriser
ainsi l'expuisiun du pus. Deux ban-
delettes, légèrement amiLlonnées,
furent appliqu<'es en guise de ban-
delettes agglulinatives, pour réunir
les lèvres de la plaie; elles furent
fixées sur la première bande, de ma-
nière qu'on pûl les enlever sans dé-
ranger celle-ci. Une plaque de car-
ton, légèrement mouillée et amidon-
née^ garnie de taffetas ciré, et dou-
blée d'une pla(|ue mince de plomb
de même grandeur, fut placée à la
partie postérieure de la cuisse, puis
une attelle eu cariuji à la i^ariie an-
térieure, en laissant entre leurs bords
latéraux un intervalle d'un pouce,
pour permettre aux ciseaux dr pas-
ser, si plus tard on jugeait la section
du bandage nécessaire. Ces pièces,
convenablement garnies de linge,
furent Uxéesau moyeu débandes rou-
lées et amidonnées. Une troisième
attelle en carton , plus longue, et en
forme de gouttière, fut également ap-
pliquée à la partie postérieure; elle
s'étendait en liaut jusqu'au-dessous
de la fesse pour maintenir l'inimo-
biiité de Tariiculation co\o-femo-
rale; en bas, elle délassait d'un
pouce et demi le niveau de la plaie,
pour i;anntir celle-ci des chocs ex ->
térienrs; une fatnde roulée, tcrmiaée
par le spict de Taine, fixait cane
pièce de carton.
Cette partie du pansement est des-
tinée à rester en pennanence, i
moins qu'il ne survienne des acci^
dents, tels qu'abcès, fnsées, ele.
Dans œ cas, on ouvre le bandage de
chaque côté. Le reste du pansemenl
doit être renouvelé chaque jour ; il
ooosistc dans l'application, siur Vei^-f
trémiié du moignon . d'un linge
criblé et cératé qui le recouvre en
entier; d'un plumasseau de charpie,
d'éioupes. !*t d'une compresse lisée
par une bande.
Ce mode de pansement, par Tim-
mobilité qu'il procure au moignon,
paraît diminuer les douleurs qu'é*
prouvent ordinairement les amputés,
et qui ne sont dues qu'aux mouve-
ments que l'on Cait exécuter au mem-
bre. Il rend tes pansements plus £i-
ciles et plus courts pour le chimr*
gieo. en même temps que diciiQs<
( douloureux pour le blessé. En effet,
il suiBt d'enlever une seule liande
pour mettre la plaie à découvert.
Tous les soins qu'exige Téint éii
cette plaie peuvent lui être donnt>«
sans qu'il s'opère des mouvement^
dans le moignon. Il résulte égal€^«•
ment de celte facilité, que la plaie
reste bien moins longtemps exposé^î
au contact si pernicieux de l'air, 4
l'action duquel on s'oppose, en par4
lie, en enduisant d'une couche d'a-r
midon toute la surface de l'appareil
qui recouvre le moignon. Si Ton veut
examiner ce dernier en enlier, il sufr
lit d'inciser le bandage pour en oi^
vrir les valves l'une après Vâuire*
L'examen du moignon leiipriiné, quet^
ques tours de blindes amid<inn'é€K9
suffisent pour rendre à l'appwraMl
toute sa solidité. r
Ce mode de déligation agit effica-
cement pour combattre la tendance
à la conicité du moignon et k la nô*
crose de l'os, en ma in tenant les par-
ties exactement dans les rapports
qui leur oqt été donnés iors du- prt^
mier pansement. Enûn, un des avan-
tages les plus importants qui sont
attribués là' cette méthode, c'est de
pouvoir placer le membre dans M
position la plus favorable à l'écou-
lement du pus.
Chez le malade auquel a été ap-
pliqué ce mode de pansement, la
cicatrisation s'est faite avec un hotfl
heur inespéré, vu les conditions fâ-
cheuses dans lesquelles 11' ^e tron^
vaiit. {Àrokivêiée médecine miiitair^,)
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( 36)
ATROPINE (Emploi de V) dans les
affections douloureuses de la face. Une
dame éprouvait dans le côté droit
de la face et du front, et spéciale-
ment autour de Torhite, un froid
intense, accompagné d'une vive dou-
leur. La sensation de froid disparut,
mais ia douleur persista, malgré
Fusage de fomentations chaudes et
des remèdes les plus usités en pareil
cas. M. Brookes eut recours alors à
une pommade composée de : atro-
pine, 5 grains ; axonge, 3 gros ; es-
sence de roses, une goutie. On fit
trois onctions par jour avec gros
comme un pois de cette pommade.
Dès la seconde application, la dou-
leur diminua , mais elle revint la
nuit suivante avec plus de violence
qu'auparavant. La médication fut
continuée, et au bout de deux jours
la douleur avait entièrement dis-
paru. La giiérison datait de plusieurs
semaines quand le fait a été publié.
( The Lancety et Gaz . m^tc.,mai 1 848.)
BLÉ [Des axxidents toxiques qui
peuvent résulter du mélange de ta
nielle dans le). D'après un pharmacien
distingué, M. Malapert, il résulterait
que la présence de la nielle dans le
blé [)eut non-seulement nuire à la
santé des personnes qui mangent
du pain fait avec la farine de ces
deux graines, mais encore produire
des accidents mortels. Le principe
toxique de la nielle serait la sapo-
nine, principe immédiat, qui, sui-
vant M. Malapert, se rencontre dans
plusieurs espèces de fourrages et
peut gravement altérer la santé des
animaux. C'est une grave question
d'hygiène que soulève M. Malapert,
car dans plusieurs contrées de la
France la nielle se trouve fréouem-
ment mêlée avec le blé, soit rortui-
tement, soit par une coupable né-
gligence, sinon un calcul de la part
des agriculteurs ; aussi appelons-
nous les recherchas des loxicologis-
tes sur ce point intéressant. {Joum,
de chim. méd., juin 1848.)
lités adhésives, le morceau de coton
dans la cavité dentaire.
GBLOaOFOAUE. Son emploi con-
tre l'odontalgie. Ce nouveau remède
contre le mal de dents est tout sim-
plement une solution de résine-copal
dans du chloroforme. On imprèg^ne
un morceau de colon de celte solu-
tion, que l'on place dans la cavité de
la carie. Le chloroforme, absorbé
rapidement, calme la douleur, et la
résine-copal maintient, par ses qiia-
GORPS ÉTRAiroERS dans VarUcu-
lation du genou. Trituration sur place
à l'aide de la méthode sous-cutanée.
Un jeune homme de vingt-quatre
ans éprouva, vers le 15 décembre
dernier, une douleur vive dans le
genou droit, douleur qui s'exaspé-
rait dans la marche, mais qui ne dura
que quelques jours. Un mois après,
même douleur; le malade, en por-
tant la main sur son genou, y sent
une boule de la grosseur d'une pe-
tite noix environ. A dater de ce mo-
ment, la marche et la station verti-
cale deviennent insupportables; le
genou est considérablement gonflé,
rouge et chaud. Après quinze jours
consécutifs de repos au lit, et d'un
traitement topique sans résultat, le
malade entre à l'hôpital, où M. Vel-
peau constate une hydarthrose, avec
état inflammatoire bien caractérisé
de l'articulation, plus la présence
dans le sillon qui sépare la rotule du
condyle interne du fémur, un corps
étranger, mobile, ayant la forme et
le volume d'un marron.
Malgré l'extrême gravité qui ac-
compagne souvent l'extraction des
corps étrangers des articulations,
M. Velpeau crut devoir se détermi-
ner pour celte opération, la seule
capab.e de débarrasser ce malade des
douleurs auxquelles il était en proie;
mais une circonstance particulière,
qui ne pul être constatée que dans
le cours même de l'opération, lui
ayant démontré l'impossibilité d'ef-
fectuer l'extraction de ce corps étran-
ger, M. Velpeau a eu l'heureuse idée
d'en opérer la trituration sur place.
Celte opération, dont le succès a été
complet, est trop importante pour
que nous ne croyions pas devoir la
reproduire dans tous ses détails.
Le malade ayant été préalablement
placé dans les meilleures conditions
possibles, l'inflammation combattue
et les douleurs dissipées par un
traitement topique approprié, le pro-
fesseur fit une ponction à la peau, à
8 centimètres environ en dedans et
au-dessus de la rotule, avec nue
lance montée sur une tige longue et
étroite. La jambe était étendue sur
la cuisse. Le fer de lance arrivé jus-
qu à la capsule, celle-ci fut ouverte
dans une largeur suflisante pour le
passade du corps étranger. Puis un
aide hxant et comprimant le corps
étranger de manière à faire saillir
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( 37 )
son pédicnle , Popératenr s'efTorce,
toujours avec le Ter de lance, de
coufNîr ce pédicule, afin de pousser
ensuite au dehors lecorfis étranger.
Mais il fui impossible , même après
des cfTorls de section et d'expubiou
réitérés» de le faire sortir de la cap-
sule. Aprèsa voir vainement essayé de
nouveau de détacher le corps étran-
ger de son point d^insenion an
moyen d*uue érigne, M. Velpeau
Gnit par y renoncer, et se décida a lors
à broyer et a détruire ce corps sur
place. Pour cela, tandis que d'une
main il continuait de le tenir avec
Térigne, de l'autre main il se mit à
le labourer et à le déchirer en tous
sens avec le fer de la lance, ne s*ar-
rèiaul que quand il le crut à |hîu
près complètement trituré. Les deux
instruments furent alors retirés;
Terigne avait attiré hors de Parti-
culation la plus grande partie des
lambeaux du corps étranger, et les
avait laissés au milieu des tissus en-
vironnants. Le pédicnle était resté
dans la capsule, mais il avait été as-
sez morcelé pour qu'on fût en droit
d*es|jérer sa résorption complète,
aussi bien que celle des débris
du corps étranger qui pouvaient y
rester encore attachés. L'orifice de
la plaie fut exactement fermé avec
nn morceau de taffetas gommé; puis
on établit une compression entre la
capsule et le tissu cellulaire où se
trouvaient les fragments du corps
étranger. L.e but de Topéraieur était
d'isoler ainsi la capsule de ce qui
pouvait être un foyer d'infection. Le
genou fut ensuite recouvert de com-
presses et de tours de bande médio-
crement serrés, et le malade reporté
dans son lit, la jambe légèrement
fléchie sur la cuisse. Après un séjour
de trente-cinq jours à l'hôpital, le
malade sort dans l'étal suivant : le
genoD est parfaitement normal, tant
sous le rapport de son aspect physi-
que que sous le rapport de ses fonc-
tions |>hysiologiques ; la palpailon ne
laissait plus percevoir la moindre
trace de corps étranger. Ijsl résorp-
tion en avait fait disparallre jus-
qu'aux derniers vestiges.
C'est la une heureuse application
de la méthode sous-cutanée, qui a
déjà rendu plus d'un service de ce
genre; servt(x*s dont on appréciera
1 importance si Ton songe à l'extrême
gravité des opérations pratiquées
diaprés les anciennes méthodes ou à
ciel ouvert dans les grandes articu-
totions. {Union méd.^ juin 1848.)
EAU de la Mame {Compositkm
chimique de V). Une observation qui
ne manquerait pas d'importance sous
le rapport de l'hygiène publique, si
elle était confirmée |iar des expé-
riences multipliées, c'est que IVan
des fleuves et des rivières varie dans
sa composition à difléreiites époques.
Ainsi, dans une analyse faiie par
M. Lassaigne sur l'eau de la Marne
recueillie, en amont du pont de
Charenton, au mois de juillet 1831,
ce chimiste a trouvé gramme 140
de sels tixes par litre d'eau; tandis
que dans une analyse récente MM.
Henry etBoutron-Charlard ont irou vé
les mêmes sels dans la proportion
de gramme 511. Cette diflérence
est évidemment trop considérable
pour être attribuée à une erreur d'a-
nalyse; il faut donc admettre que la
composition n'était pas la même en
juillet 1831 qu'au commencement
de 1848.
Peut-être si des analyses rigou-
reuses étaient faites à différentes
époques et pendant plusieurs années,
à des hauteurs différentes du même
fleuve, serait-il possible de détermi-
ner les cau>es qui font ainsi varier
la composition de l'eau; l'on recher-
cherait en même temps l'influence
que ces variations exercent sur la
santé des habitants riverains. C'est
là, on le voit, un sujet digne des
études de tous les chimistes et des
médecins, et qui ne manquerait
pas de faire honneur à ceux qui
voudraient s'y con^iacrer. (Joum, de
CAtm. m^., juin 1848.)
ÉRTSIPELE des noiweau^nés.
Traitement par la beUadone. Tout le
monde sait, depuis surtout le remar-
quable travail dans lequel M. le pro-
fesseur Trousseau a de nouveau ap-
pelé l'attention des praticiens î>ur ce
sujet, combien est grave l'érysipèle
qui atteint les enfants dans les pre-
miers mois de leur existence. Ayant
affiaire à un cas de cette nature, M. le
docteur Yvaren, d'Avignon, crut de-
voir recourir, en déses|ioir de cause,
à un agent thérapeutique dunt l'em-
ploi était inusité jusqu'à présentdans
cette circonstance, n la belladone. Il
s'agissait d'une enfant de neuf jours,
atteinte d'un érysipèie t|ui, après
avoir débuté sur la partie posté-
rieure du tronc, avait successive-
ment envahi tonte la surface du
corps. La scène s'était ouverte par
deux accès de fièvre, se déclarant
tons les deux dansPaprës-midû Vé"
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( 38)
fy9tt)èle se msfnifesia le iroisième
jour; (les le Jébtit, l'étendue et Tin-
tensilé de rexantlième, le dévelop-
pement énorme cl rendurcissemeril
exU'ênie du tissu cellulaire sous-ja-
eent. la froideur des mains, la peti-
tesse et la rapidité du pouls, firent
craindre une issue promptement fu-
neste. L'état de ta petite malade fut
enco^ plus grave le lendemain, où
§e manifestèixint des vomissemenls,
f^iitis d'un refroidissement général,
avec sécheresse de la ))eau, pouls 11-
liformo, à 180, etc. Le surlendemain,
nouvelle exacerbation dans les symp-
tômes locaux de rérysipèle. avec de
bouveaux troubles dan- les fonctions
générales. Bref, rintensilé de Téry-
sipèle et les accidcnls quMl produi-
sit furent tels que, deux fois, Ton
èrut être â la veille de voir expirer
la |)etite malade. Voici quel est le
traitement que prescrivit M. Yva-
ren ;
Le premier jour de Tinvasion de
i'érysii>èle, larges onctions d'heure
^n bi'ûre, avec de la graisse blan-
che; le deuxième jour, solution
d^Une goutte de leinture alcoolique
ne belladone dans lOOgramm. d'eau
suci'ée , â prendre par cuillerée ,
d'heure en heure. Celle prescription,
tonlinuée les jours suivants , fui
fiortée le septième jour à la dose de
f gouttes. Après quarante - cinq
Jburs, dnrant lesquels rérysipèle se
^tomena sut* i ouïes les parties du
e^trps de Tenfant. la maladie se ter-
ftiiûû <rbne manière heureuse.
L'idée de Recourir à l'emploi de
la belladone avait été ins])iree à Tau-
leur par la propriété dont jouit celle
^ibst^ancè de déterminer fréquem-
ment a la peau une rougeur vive,
sicartâtinifornie, érysipulaieuse, ce
qui l'avait conduit a penser qu'elle
pourrait agir à la manière des mé-
dications substitutives. Quoiqu'il en
soit de cette inlerprtUation hypothé-
tique du mode d'action de la bella-
done en pareil cas, qu'il nous suiBse
de dire que M. Yvaren avait cru re-
connaître déjà dans plusieurs cas
analogues, mais moins graves, que
la beitaiioue avait abrégé la durée
moyenne de l'érysipèle.
Jus(iu*à quel point faut-il attri-
buer la guérisoujdans ce cas, à l'em-
ploi de ce médicament? C'est ce que
nous ne saurions décider d'après ce
^ul fait; mais il nou^ parait néan-
moins digne de ûxer l'attention des
t>tatlcieus.
Nous rappelons à cette occasion
q .0, tout récemment, M. Dubois (de
Neufchâiel) a publié trois observa-
tions d'érysipèle gangreneux chez
des nouveau nés, dont l'un fut traité
avec succès, d'après l'indication d'un
médecin allemand, par les frictions
mercurielles secondées par l'adini-
nistralion à l'intérieur du calomel.
Bien que cette dernière méthode ait
pour elle la sanction de plusieurs
praticiens recommandables , nous
croyons que les mêmes reserves doi
vent être faites à son égard, jusqu''à
ce que des faits plus nombreux vien-
nent confirmer la réalité de ses bons
effets. ( Revue médico-chirurgicale^
mai 1848.)
FIEVRE intermittente pernicieuse
[De la) chez les enfants à la mamelle^
et de son traitement. Pratiquant la
médecine dans une contrée qui se
trouve placée sous l'influence d'une
constitution paludéenne, à Al^er,
M. le docteur Sémanas a eu de fré-
quentes occasions d'observer chez
les enfants à la mamelle une fièvre
intermitlenie pernicieuse, d'autant
plus insidieuse, qu'elle se cache, le
plus ordinairement, sous les traits
des affections les plus communes de
la première enfance, et qu'elle se
confond souvent avec les accidents
inhérents à la première dentiliort.
Rien de plus simple en apparence,
au premier abord, que le irailement
de celle affection, dès qu'on en a
reconnu la nature; mais rien déplus
difficile, on réalité, si l'on lient
compte des circonstances relatives
à l'âi^e, au\ condilions physiologi-
ques particulières de la première
enfance, aux fréquentes complica-
tions qui nioditient la marche et
Taspccl naturel de Taffeclion, el,
enlin, des nombreuses diffîcullês que
présente l'administration du sulfate
de ({uinine chez les enfanta à lu ma-
melle. Nous pensons donc que les
praticiens ne liront pas sans quel-
que iniérêl quelques-unes des pro-
posilions que M. le docteur Semanas
a formulées dans un excellent Mé-
moire qu'il vienl de publier sur ce
sujet, elqui résument ce qu'une ex-
périence, déjà longue et étendue,
lui a appris sur le meilleur mode de
traitenienl de cette affection.
Le traiiement des affections inter-
mittentes pernicieuses de la première
enfance repose sur deux graudes
sources d'indications, l'indication
spécilique procédant de Telément
paludéen, et les indications secon-
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(89)
daires qui sedédnisentde l'âge» de
toutes les ci reousta lices iadividiielies
et de la nature des complications,
et de la forme sous laquelle Taffec-
tion mtermiiteuie se maiiifesli).
Comme médication spéciliqut;, le
sulfate de quinine est constamment
mis en usage par M. Semanas: il
Tadminisireen lavement et en pom-
made, rarement en potion, encore
plus rarement en pilules. Hèi^le gé-
nérale, fauteur est dans Thabitude
de supprimer l'ar^ide que beaucoup
de pharmaciens ajoutent indistinc-
tement dans toutes les pré|)aralions
dont Ih sulfate de quinine forme la
partie active. Des observations com-
paratives l'ont convaincu que Tad-
dilion acide était inutile dans tous
les cas, et souvent nuisible. Il a fré-
quemment remarqué qu'une potion
ou un lavement acidulés, à Tocca-
sion desquels la tolérance s'étendait
à grand'peine de quelques secondes
à quelques minutes, devenait, au
contraire, tout à fait supportable si
Ton avait eu la précaution d'admi-
nistrer le sel à rélat de suspension
et non de dissolution. L'agent de
suspension qu'il emploie liabiliielle-
meni et avec succès est tout simple-
uieni la gomme arabi(|ue. Clies^ les
enfants en bas âge, l'addition acide
est encore plus inopportune que chez
les adultes.
Voici maintenant quels sont les
modes d'administration et de prépa-
ration adoptés et préconisés par M.
Sémanas.
Le lavement et la pommade au
sulfate de quinine constituent les
deux modes it'administ ration les plus
efficaces du sulfate de qumine chez
les enfants a la mamelle. Les lavt»-
ments, pour être elïicaces, flevant,
de toute nécessité, être tolérés pen-
dant au moins quinze ou vingt mi-
nutes, M. Sémanas a cherché quel
était le mélange le plus convenable,
c'est-à-dire le plus inoffensif pt)ur
la muqueuse rectale. La préparation
à laquelle il s'est arrête, comme celle
qui lui a paru avoir le plus de succès,
est la suivante:
Pr. Quinquina jaune royal. 18 gramm.
F.S. A. une décoction de. fiogiamm.
Ajoutez :
Siiiraie de quinine 5 décigr.
Foudre de gomme ara-
bique Q. S.
M.
Les lavements spécifiques doivent
être multipliés, suivant les cas, de
manière à s'assurer qu'ils sont tolé-
rés, et que l'absorption s'en est (aile
en temps opportun. En admettant
que chaque lavement suit conserve
Je temps voulu, c'est-à-dire dequinie
à vingt minutes au moins, la dis-
tance à observer d'une adminisira-
lion à l'autre, |>our les lièvres per-
nicieuses d'intensité moyenne, doit
être, suivant l'auleur, de cinq lieu-
res : soit quatre à cinq lavements
dans les premières viugt-quairt;
heures, et la dose de $ à 6 (H'cigrain.
pour chaque lavement. Dans les liè-
vres pernicieuses a \ancées, ou d'in-
lensilé excessive, l'intervalle entré
chaque lavement ne devra pas être
de plus de trois heures : Miit qtiairfe
lavements dans les premières dotiae
heures, et la dose portée de 6 a 8,
jusqu'à 10 décigr. pour chaque la-
vement. Dans l'un et l'autre cas, ces
deux termes de vingtK^uaire heures
et de douze heures écoulés, M. Sé-
manas maintient ou diminue la dis-
lance des lavements et leurs doses,
suivant la persistance ou la diminu-
tion des accidents.
La formule de la pommade au
sulfate de quinine, adoptée par II.
Sémanas, est de 10 décigrammes de
sulfate pour 10 grammes d'axonge.
Déposée, toutes les heures, par frac-
tionsduvolumed'une grosse noisette,
sous les aisselles et au |ili de l'aine,
elle suffit ordinairement pour en-
rayer, chez les enfants à la mamelle,
lesp:irox>smes fébrilessimples. Dans
les lièvres a>ec caractère pernicieux,
cette médication seule ne saurait suf-
fire-, mais elle devieul alors uu auxi-
liaire utile des la\ements quinines.
C'est assez dire que la pouimadc au
sulfate de quinine n'occupe que le
second rang, par ordre dMm(Mjrtance,
dans la médication spéc* tique.
Quant aux médications accessoires
ou complémentaires, telles que la
médicaiimi revtdsive, anltphlogis-
tique, évacuante, antispasmodique,
etc. , voici, en quelques mots, les
principes d'après lesquels M. Séma-
nas pense <)u'on doit se guider dans
leur emploi.
La médication révulsive, ou plu-
tôt irritante externe, est surtout utile
et d'une grande efficacité dans tous
les cas d'assoupissement prononcé,
qu'il y ail ou non congestion cépha-
lique. Dans les cas d'assoupissement,
avec congesti. n manifeste, il con-
vient de recourir aux applications
de sangsues.
La médication évacuante doit être
proscrite d'une manière absolue an
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( 40)
début et pendant la durée de VafYec-
tion dont il s'apt ; elle peui êlre
uUie, au contraire, dans la conva-
lescence, pour rétablir Télnt normal
des fonctions digestives. Toutefois,
cette médication prédisposant aux
rechutes, on ne doit en user qu'avec
une grande réserve.
La médication antispasmodique est
indiquée dans les fièvres pernicieu-
ses oii domine la forme perturbatrice
des fonctions nerveuses.
La médication tonique, enfin, est
éminemment indiquée, surtout chez
les sujets pâles, étiolés et d'une con-
stitution faible et languissante. {De
la fièvre 'pernicieuse chez les enfants
à la mamellej etc., in- 8, 1848.)
GRANULATIONS DU COL UTÉ-
RIN. — Nouveau procédé de cautéri-
sation. On connaît rheureuse et in-
génieuse application que M. le doc-
teur Filhos a faite du caustique de
Vienne solidifié, à la cautérisation du
col de l'utérus. Toutefois, bien que
les avantages de ce procédé aitMit été
généralement appréciés, et «tu'il ait
paru à la plupart des praticiens lais-
ser peu de chose à désirer, voici
venir un procédé nouveau imaginé
dans le même but par un médecin
belge, M. le docteur Thiry. Soit que
M. Tliiry n'ait point eu connaissance
du procédé de M. Fillios (ce qui pa-
raît rhypoilièse la pins probable,
puisqu'il n'en dit pas un mol), soit
que les précautions qu'exige le pro-
cédé de M. Filhos, pour préserver les
parties voisines de l'action du caus-
tique, aient été à ses yeux un incon-
vénient auquel il ait voulu obvier,
toujours est-il que le procédé du
médecin belcçe a spécialement pour
objet d'utiliser la propriété qu'a le
caustique de Vienne d'agir instanta-
némenl, et de limiter presque ma-
thématiquement son action, tout en
prévenant rinconvénieni qui résulte
de la facilité avec laquelle il fuse en
traînées escarroliques. Voici le mode
d'appîication qu'il a imaginé à cet
effet.
M. Thiry se sert d'un porte-caus-
tique, dont l'une des principales
propriétés est de limiter l'étendue ei
l'épaisseur de 1 escarre, et d'euipè-
cher toute fusée escarrotique sur
les parties saines, voisines du siège
du mal. Cet ins;rnment, qu'il nom-
me porte-caustique objectif du col
utérin, consiste en une tige de 8 à
10 pouces de longueur, surmontre
d'un plateau circulaire d'un pouce
de diamètre, quelquefois plus, quel-
quefois moins, suivant les dimen-
sions du col utérin. Ce plaleau cir-
culaire, qui coïncide exactement
avec Ton vertu re utérine du spécu-
lum, est entouré d'un rebord de 2
à 3 lignes de hauteur. Le tout est
en étain ou en acier. M. Thiry a déjà,
fait deux fois l'application de cet
instrument dans sa clinique. La pre-
mière fois, pour combattre un chan-
cre phagédénique rebelle, siégeant
au col utérin. La deuxième fois, pour
détruire des granulations chroniques
qui occupaient le même organe. Le
succès de cette opération a été com-
plet, et il a suffi, dit l'auteur, de
pansements très-simples pour ame-
ner une entière cicatrisation.
Voici comment il procède pour
cette application :
Le spéculum étant introduit de
manière à embrasser et à mettre à
découvert toute la partie malade ,
on le confie à un aide, qui a tou-
jours soin de le maintenir immobile-
contre le col utérin, au moyen d'un
l('g<'r mouvement de propulsion dans
le sens de la direction du col. Après
avoir neltoyé la partie malade, on
introduit dans le spéculum et on
applique sur le col utérin le porte-
caustique objectjf, qui en embrasse
toute l'étendue, et qui est chargé,
d'une couche de pâte caustique pro-
portionnée en largeur et en épais-
seur à l'effet qu'on veut obtenir. On
maintient de la sorte le porte-caus-
t ique, appliqué pendant tout le temps
nécessaire a la production de l'es-
carre. Dix à quinze minutes suflS-
sent ordinairement; après quoi, on
retire l'instrument, sans déranger,
toutefois, le spéculum. On l'ait en-
suite de nombreuses injections, pour
enlever jusqu'aux moindres' atomes
du causti(|ue; on interpose entin un
bourdonnet d'ouate ou de charpie,
et l'opération est terminée.
Parce procédé, il n'y a jamais
que le col utérin qui peut être at-
teint par l'action destructive du caus-
tique, action que l'on peut porter
aussi prolbnjlément, aussi sujwrfi-
cicllemenl que l'on vent. Si des dé-
bris de cau>ti(iue se détachaient pen-
dant l'opération , ils tomberaient for-
cément dans le spéculum, qui ga-
rantit les parties adjacentes. Il n'y a
point ù craindre que l'hémorrhagie
entrave l'action escarroti<iue de l'a-
gent médicamenteux ; car elle ne
peut se faire que par la circonfé-
rence du col; vu que son centre et
dbvGoOQle
(41 )
toute sa partie malade sont compri-
més par la pUque roélallique. Aussi
M. Thiry ne relire-l-il jamais l'in-
strument, lors même que, pendant
l'opération . il y aurait une légère
bémorrhagie.
Inutile d'ajouter qu'on peut, avec
ce procédé, revenir plusieurs fois à
la cautérisation du col utérin, si les
circonstances l'exigent. ( Progrès
médical lelge^jum 1848.)
GROSSESSE (Tronilnis de la vulve
compliquant Vétat de). Indications eu-
raUves. Les tumeurs sanguines des
parties génilales de la femme peu-
vent survenir au début de la gros-
sesse ou vers les derniers mois, ou
bien enfin être consécutives au tra-
vail de l'accouchement. La conduite
du chirurgien doit varier, on le com-
prend, dans ces circonstances ; s'il
peut temporiser lorsque la collec-
tion sanguine se produit dans les
premiers temps de la gestation , il
n'en est plus de môme l(>rsque la
femme se trouve à une époque rap-
prochée de l'accouchement. Dans ces
cas, toutes les fols que la tumeur est
assez volumineuse pour s'opposer à
l'ampliation de la vulve et gêner la
sortie de l'enfanl, ou pour laisser
des crainles de voir sa rupture ar-
river pendant le travail et donner
des embarras redoutables par l'hé-
morrhagie, qui souvent est consi-
dérable, il y a lieu de ne pas tempo-
riser et de recourir à l'incision de
la tumeur, que Ton comprime en-
suite.
Une femme de plus de trente
anS; enceinte de son sixième enfani,
!>résentait, en dehors de la grande
èvro droite, une tumeur sanji^uine
du volume du poing. Cette tumeur
gênait considérablement la marche;
comme cette femme était au neu-
vième mois de sa grossesse , M. Na-
vas; dans la crainte de voir se pro-
duire Tim des accidents que nous
avons signalés plus haut, lit sur le
point le plus saillant de la tumeur
une ponciion, qui donna lieu à une
hémorrhagie très-abondante. Lors-
que la tumeur fut réduite de moitié,
on appliqua sur l'ouverture des ron-
delles d'amadou soutenues par un
bandage compressif. L'épanchement
ne se reproduisit point, et Taccou-
chement se lit sans aucune difficulté,
bien que ta femme mtt au monde
ùvu\ jumeaux. {La Union^ i" tri-
mestre 18i8.)
HCBKIE OMBff.lCALE votUflM-
neuse, irréductUÀe depuis quarante
ans, opérée le sixième jour de Vétran-
glement. Guérison. Le fait suivant est
intéressant à plus d'un titre; il Test
surtout comme exemple rare de suo-
ces, à la suite d'une opération des
plus graves, faite dans les conditions
les plus défavorables. Une femme,
âgée de soixante-six ans, portait, de-
puis quarante ans, une hernie om-
bilicale, dont la réduction n'avait ja-
mais pu être opérée d'une manière
complète. Un jour, pendant un ef-
fort de toux, la hernie devient plus
volumineuse qu'à l'ordinaire, et la
malade y éprouve une vive douleur.
Aussitôt se manifestèrent les pre-
miers symptômes de l'étranglement :
vomissements de matières alimen-
taires, d'abord, puis de matières
muqueuses et bilieuses, et enfin de
matières fécales. Il y avait six jours
que la malade était dans cet état,
lorsque M. HervezdeChégoin la vit
pour la première fois. Elle était pâle,
sou pouls était petit, fréquent, la
peau humide et froide, le ventre était
ballonné. La hernie, dont le volume
alors dépassait la grosseur du poing,
était dure, arrondie, et très-saillante
à sa partie supérieure; la peau qui
la recouvrait était tendue, luisante,
mince, presque noire. La partie in-
férieure de la tumeur était aplatie,
diffuse; la peau plus épaisse et ro-
sée. On avait essayé le taxis, et Ton
s'était borné ensuite à l'application
de cataplasmes émollients. Malgré le
peu de chances de succès, M. Hervez
de Chégoin se décida à l'opération.
Après avoir disséqué, non sans
quelque peine, les (piatre lambeaux
d'une grande incision cruciale, il
trouva un sac herniaire bien distinct,
qu'il incisa dans toute son étendue,
avec les précautions accoutumées.
L'épi ploon se présenta le premi.er,
formant une masse considérable,
ecchymosée, noirâtre, qu'il fallut ex-
ciser par parties, en la développant
avec ^oin, pour arriver au siège de
l'étranglement. La quantité d'épi-
plooii excisée se trouva plus grande
qu'on ne l'aurait cru à l'aspect exté-
rieur de la tumeur, parce que la por-
tiou aplatie et diffuse, quoique tou-
jours renfermée dans son sac, était
beaucoup plus étendue qu'elle ne
paraissait. Cette masse épiploïque,
que n'auraient pu contenir les deux
mains réunies, n'exigea pas une
seule ligature. On put voir alors une
anse complète d'intestins d'un rouge
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(«)
btiifi; tfiaié .fermé, et qui ne présen-
tait adCûrié %)[>afetice éh j^angfène.
L'opôfaieur (débrida à ^Ucheei en
nauf, avec un bisionri (fui off^e, à
âùelques ligués de diamètre du son
éxtrédiité aplatie et môiisse. Une rai-
îiure de denx lignes (îe diamètre,
tirànchsiate dans soft fond, dans la-
duel le on engage le bord de Pan-
héàu; qui se trouve ainsi ïliviséi
sans la moindre crainte dé blesser
les Jï'artfes voisines. C'était par l'an-
heâu bmbilix^al que lé déplacement
avait lieo. et c'était le tôlon qui fai-
sait hernie. La Réduction fiil facile
âfprès le débridemfent; il resta en
dehdrs Imb portion d'épi ploon de
{tlUsietirs ponces d'épaissenr ; les
ambei^ux de rineisioù èruciaie fu-
rédt abaiss^i^ de manière à Uiisser li-
bre lé partie mëyenfte de la plaie,
Stir laquelle on étendit un linge fe-
fiêtré, recouvert de charpie. Les vo-
missements cessèreilt Immédiate-
meiit, et, delik heures après Totiéra-
tion, if survint des selles Jaunâtres,
âbondànieà, et qui se multiplièrent
tellement dans la soirée et le lende-
ifiàin, que rabaissement devint ex-
trême, et que la mort parut immi-
tiënte. Une potioit opiacée tempéra
les afccidenls; le pouls se releva, et
à' dater du troisièhîe jour, malgré
aii (leu de diarrhée et une bronchite
fatigante, là malade se rétablit par
flogrés. Elle était tout à fait conva-
lescente le quinzième jour, époaue à
laquelle se détacha la portion d épi-
bloon laissée dans la plaie.
Lé succès de eetle opération, pra-
trt^nëe aussi longtemps après Tétran-
ëlemetit, et malgré la gravité des
s;^mp(ômes, peut encourager à la
lonler encore dans les mêmes cir-
ni'n stances. {Gazette des hôpitaux,
juin iSiS.)
.HtrtLC Bfi rOIC DE MORUE.
Sèi hùns effets dans le traitement
^ maladies . scrofuleuses chroni-
ques de kl peau. Les heureux ré-
sultats obtenus dans le traitement
des maladies; scrofuleuses par la
blupàrt des auteurs qui ont étudié
les effets thérapeutiques de l'huile
de foie de morue, ont conduit le
(Joclewr Hughes Bennelt 1^ essayer ce
indien dans quelques affections chro-
i^fqucs de là peau qui paraissent
coïncider avec ce qu'on est convenu
fl'api^eter constitutions scrofuleuses.
L'eczeitia chroni(|ne et l'eczéma im-
|Çt*iginodés sont de ce nnmbre.
M. BeiiUètt dit livoir employé avec
succès, dans ce cas, Thulte de foie de
morue administrée à rintérieur. Il y
ajoute seulement des lotions alcali-
nés (8 grammes de sons -carbonate
de soude par pinte et demie d'eau).
Une condition essentielle de ce trai-
tement, ajoute M. Benoett, c'est de
maintenir constamment les surfaces
malades imprégnées de la solution
fficaiiriè, au moyen de linges trem-
pés dans cette sol otion.tJtrecon verts
{)ar de ta soie builée.Mais l'application
a plus cnriense qn'dit faite IM. Ben-
nett de l'huile de foie de morue au
traitement des maladies de la |ieau,
c'estcellequ'ilenataiteau trailemeni
du faims j affection associée si fré-
queïnmcnt à ta scroftile, et dévelop-
pée iious l'irltluence de conditions hy-
giéniques défavorables. M. Bennelt
prescrit dans ces cas le traitement
suivant : à l'intérieur, l'huile de foie
de morue aux doses ordinaires; à
l'exlérienr, d'abord des cataplasmes
{tendant plusieurs jours, atin de dé-
tacher les croates; ensuite, les croû-
tes détachées, des onctions matin et
soir sur tonte la tête avec un pinceau
inou imprégné de foie de morue; la
tête est enveloppée continuellement
dans un serre-tête huilé qui s'oppose
i révaporation et à l'accès de l'air.
Lorsque l'huile; en s'accumulant,
s'est épaissie, on nettoie avec soin
toutes les surfaces malades avec da
savon et une éponge douce. La dnrée
du traitement par l'huile de foie de
morue est environ de six semaines,
bien au-dessous par conséquent de la
durée du traitement des frères Ma h on
à l'hôpital Saint-Louis, f Bennett,
On col lAver oit. Edinburgh, 1848.)
LUXATION du poucey réduite à
l'aide d'une clef. Nous avons fait
connaître, dans un de nos précé-
dents numéros, l'instrument ingé-
nieux à l'aide duquel M. Blandin est
parvenu à réduire avec une grande
facilité une luxation de la première
phalange du ponce. Il ne sera pns
sans intérêt de rapprocher du fait
de M. Blandin le lait suivant, rap-
porté par M. le docteur Alaboissette,
dans lequel la réduction d'une luxa-
tion semblable aurait été obtenue à
l'aide d'un instrument l)eauc<)Up plus
simple, et que tout chirurgien peut
avoir instantanément sous la main,
une clef. Voici le fait de M. Aiabois-
sette.
Un ouvrier, âgé de vingt-huit ans,
d'une forte constitution, se présenta
à ce médecin avec une luxation du
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( 43 )
pouce en arrière, dans rar(ieuIa(ioi)
métâcarpo phalangienne. La défor-
iruiiioD était tellemeni considérable,
qtie le pouce éiait presque perpendi-
culairement planté sur le milieu db
la face dorsale du métacarpien. On
senlait très-facilement la surface ar-
ticulaire du métacarpien auHJevant
de réminenco Ihénar. M. Alabois-
seile essaya, pendant plus d'une
heure, tous tes moyens de traction
imaginables, soit avec le>; moins,
soit avec les lacs, sans obtenir le
moindre résultat. Oe fui alors que,
se rappelant un procédé iudi(iue
dans quelques Traites de chirurgie,
il prit une clef ayant un anneau as-
sez grand; il passa le pouce dans
Tanneau, la tige de la clef étant per-
pendiculaire à la fhce etterne du
pouce ; la partie supérieure de l'an-
neau portant sur rextrémilé supé-
rieure et dorsale de la phalange , la
•partie inférieure de Tanneau sur
l'exiréniilé inférieure et antérieure
de la phalange, il saisit la tige de ia
clef (re la main droiie, et, faisant
exécuter un mouvemeni de bascule
tendant, à exagérer le déplacement,
tout en produisant Texiension, il ra-
mena brusquement, au bout d'un
instant, Textrémité du pouce en
avant, dans le sens de la flexion, et
la rcduetien fut opérée. Huit jours
aprè.s, il ne restait plus qu'un peu
de gonflement de l'arliculaiion, et le
malade pouvait continuer son état
de tisserand. ( Union m^d., juin 1848.)
, QtllNOlDtiïE. $on emploi dans le
traitement des fièvres intermittentes.
Eiiel«|ues médecins alleniands cl hol-
ndais ont attribué à la quinoïdine,
sinoij uiié supériorité d'action, au
moins des effets aussi prompts et
aussi sûrs que ceux du sulfate de
quinine. Deux médecins l)elges ,
M W.Joseph O^sieuiet René Vanpye,
ont expérimenté à leur tour celte
substance, et >oici les résultats qu'ils
ont obtenus:
Dans quinze cas observés par
M. Ossieur, non- seulement la qui-
noïdine ne lui a pas fait défaut,
mais encore il n'a eu à constater au-
cune récidive iniputabie à ce médi-
cament. De plus, il ne lui est arrivé
que trois fois de n'avoir pas coupé
l'accès fébrile après l'administration
de la première dose de quinoïdine;
et encore dans un des cas où, à litre
d'essai, il suspendit l'emploi du mé-
dicament après avoir échoué à pré«
venir l'accès qui devait suivre sou
emplo}, Paccès sulfatit tie Reparut
pas, et la guerison se maintint. Au
nt>mbre ili:< observations rapportées
par, M. Ossieur. il en est deux qui
sont assez remarquables pour que
nous les rappelions sommairement.
Le sujet de la itremière observa-
tion esi un homme atteint depuis
quoique temps de lièvre quarte ,
qu'on était parvenu à couper, mais
qui ne larda pas à reparaître sous le
type quotidien, et qui redevint eîi-
suile quarte, type sous le(}uel elle
persi.^ta longtemps, s'accompagnant
d'œdèmeeto'engorgenientvisaraui.
C'est dans ces circonstances fàchen-
ses que la quinoïdine fut adminis-
trée ; elle coupa la fièvre saris retour,
et le malade, grâce à un régime con-
venable et à l'usage n'e quelques subs-
tances amères, recouvra enûn la
saute.
Dans la seconde observation, Il
s'agit d'une femme affectée de lièvre
larvée sous la forme d*uuepro^opal-
gie intermittente. Laquinoïiline^ ad-
ministrée à la dose de 16 crains dails
Tintervalle des accès, C(Uipa ceux-ci
après deux jours. Lamalade.se trou-
vant si bien qu'elle crut pouvoir ^e
disi)enser de continuer I usage du
médicament, eut une récidive ; ad-
ministrée de non vea u et sous la même
forme, la quinoïdine en lit prompte
et bonne justice.
Les effets observés par M. Vanoye
ne concordent pas entièrement avec
les résultats obtenus par M. Ossieur ;
mais bien que moins satisfaisants
sous certains rapports, ils le sont
encore assez cependant pour être
dignes de lixer l'atieniion des prati-
ciens. Dans l'espace d'une dizaine
de mois, M. Vanoye a employé la
quinoïdine chez 5:) malades. De ceux-
ci, 9 étaient affectes de lièvre quoti-
dienne, ;13 de lièvre tierce, 7 de liè-
vre quarte, 2 de double tierce, 1 do
céphalalgie et d'olalgie intermit-
tente. Parmi ces malades, plusieurs
avaient été traités antérieurement,
de façon que l'afl'ection intermittente
actuelle pouvait être considérée
comme ayant pris des racines |)ro-
fondes dans l'organisât on.
Dans les 9 cas de lièvres quotidien-
nes, deux fois seulement les accès ne
se sont plus montrés aprè.s le premier
jour de l'emploi du médicament;
quatre fois la lièvre a mis (rois jours
à disparaître; une fois çiuatre, une
fois huit, et une fois treize jours.
Des 35 tierces, 13 n'ont plus paru
après avoir commencé le traitement;
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(44)
dans 8 cas il y a eu encore un accès;
dans 5 deux, dans 5 trois, dans a
quatre, dans 1 six et dans 1 huit.
Des 7 quartes, aucune n*a été gué-
rie dès la première fois ; dans 3 cas
un accès a eu encore lieu , dans 2
trois , dans 1 cinq, ef dans 1 les ac-
cès ont persisté avec tant d'opiniâ-
iretc, que Fauteur a cru devoir rem-
placer le médicament par le sulfate
de quinine, qui cependant n'est par-
venu non plus à couper la fièvre
qu'après trois ou quatre accès.
Des diMix doubles lierces, uneseule
a pu être coupée par la quinoïdine;
I autre a persisté longtemps, et s'est
transformée en fièvre quarte, qui n'a
cédé qu'au quinquina en substance,
associé au sel ammoniac.
La céphalalgie iniermiltenle quo-
Udienne a été suspenclueaprèsâjours
de traitement pour trois fois vingt-
çiuatre heures. Revenue après plus
intense, on a eu recours au sel de
quinine, mais sans plus de succès;
elle n'a cédé qu'à la poudre de bel-
ladone.
L'otalgie intermittente n'a cédé ni
à la quinoïdine, ni au sulfate de qui-
nine.
En somme, dans ces 53 cas d'af-
fections intermittentes, il n'y a que
J cas qui se sont montrés rebelles
à 1 aciion de la quinoïdine. Mais si
les propriétés curatives de cette sub-
stance se sont montrées à l'observa-
tion de M. Vanoye aussi constantes
a peu près qu'elles avaient paru l'ê-
tre à M. Ossieur, il n'en est pas tout
à fait de même en ce qui concerne
la promptitude de son action. Par
le relevé des observations de M. Va-
poye, on voit que non-seulement
la qumoïdine est plus lente à agir
que le sulfate de quinine , inconvé-
nient qu'elle partage avec le quin-
quina même, mais encore que, dans
certains cas, ses effets se font évi-
demment trop attendre, pour qu^on
ne doive pas lui préférer le sel qui-
nique, lorsqu'il y a urgence à agir.
En résumé, des faits qu'il a eu à
observer M. Vanoye croit pouvoir
conclure que là où il faut une ac-
tion énergique et surtout prompte ,
H serait imprudent de délaisser le
sulfate de quinine pour se servir de
quelque autre subsUnce que ce fût.
Mais il n'hésite pas à affirmer avec
M. Ossieur, que les effets de la qui-
noïdine, une fois obtenus, sont aussi
sûrs (|iie ceux du sulfate de quinine,
et qu ils sont même supérieurs en
ce sens, qu'ils permettent moins à la
maladie de récidiver.
Quant au mode d'emploi , M. Va-
noye a trouvé que la quinoïdine agis-
sait moins efficacement sous forme
pilulaire (|ue sous forme de tein-
ture. La formule dont, après plu-
sieurs tâtonnements, il se sert aussi
volontiers, est la suivante :
Pu. Quinoïdin» . .
Acide sulfur. di-
lué
deaoàasgraina.
S. pour dis-
soudre.
Ajoutez :
Extrait «ommeux
d'opium. ... ly^ à 1 grain.
Vinaigre dô vin. . 51/2.
A prendre par gouttes d'heure en
heure, de manière à épuiser toute
la dose entre deux accès.
Les résultats obtenus par MM. Os-
sieur et Vanoye sont de nature à en-
courager de nouvelles tentatives.
(Ann. de la Société méd. d*émtU. de
la Flandre occidentale^ mai 1848.)
VARIÉTÉS.
ÉLOGE DBS MÊDEGIIfS PAR CHATBAUBKIAND.
Les lettres et la pairie viennent de faire une perte Irréparable. M. de
Chateaubriand n'est plus ! Cette noble vieillesse qu'entourèrent le respect et
l'admiration de tous, s'est éteinle le 5 de ce mois. Les quelques lignes qui
suivent, écrites en 1801, prouvent qu'il mérite nos regrets. Cet éloge,
hommage de sa reconnaissance envers tme science qui venait de lui sau-
ver la vie. est resté inédit jusqu'en ces derniers lemps; en le lisant nous
étions loin de penser que la mort de cet illustre écrivain viendrait si vite
lui donner un intérêt d'actualité.
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( 45 )
4x L*arl merveilleux qui vient au secours de la vfo remonte à l'origine des
sociétés. Il a même devance le labourage, puisque la femme a porté des
enfants avant qu'il y eût des moissons, et que le berceau de Tliomme est
chargé de douleurs. Le premier médecin qu'ait vu le monde a sans doute
été quelque mère qui cherchait k soulager son eurant. La pitié et le génie
étendirent ensuite la médecine à tous les hommes; Tune découvre le ma-
lade, Tautre trouve le remède.
« On peut dire aussi qu'elle est fille de l'amitié et des héros. Le sauvage
porte, dans les combats, le petit morceau de gomme qu'il doit appliquer
sur la blessure d'un compagnon d'armes. Une feuille de nénufar lui sert
de compresse; pour bandages, il a des écorces de bouleau; pour instru-
ment, ses dents et ses doigts. Celui-là est un médecin bien habile, qui tire
du fond de son àme tout son enseignement et toute son expérience. « Un
• ami est la médecine du cœur», a dit la Sagesse.
« Nous voyons le même usage établi chez les patriarches et dans les siè-
cles héroïques de la Grèce. Le nom même de médecin^ emprunté du nom
des MèdeSf rappelle cet antique Orient, si fameux par ses sages. Homère
reconnaît quatre ans principaux, entre lesquels il nomme celui du médecin.
Les fils des rois, les guerriers les plus renommés au siège de Troie, con-
naissaient les vertus des plantes. Patrocle, le plus doux des hommes, excel-
lait à panser les blessures, et Achille était célèbre dans la science de Chiron.
« Quelquefois de belles princesses malheureuses fermaient les plaies des
jeunes héros, dont elles étaient devenues les esclaves. On croyait que la
médecine était descendue du ciel, et l'on disait qu'Apollon l'avait inven-
tée lorsqu'il était pasteur chez Admète. Esculape est peut-être le seul dieu
de la fable dont la raison pardonne les autels. Far une suite de ces mêmes
idées qui attribuent quelque chose de divin à la médecine, les peuples
chrétiens la remirent d'abord entre les mains des solitaires.
« On supposa que ceux qui guérissaient les âmes pouvaient aussi guérir
les corps, et que l'ermite qui cueillait les baumes mystiques de la montagne
de Sion connaissait aussi le dictame qui apaise les douleurs des mortels.
Des vierges se consacrèrent à cet art qui donne une seconde fois la vie. On
eût dit que, pour payer ce tribut de douleurs maternelles auxquelles leur
virginité les avait dérobées, les femmes se vouaient à une autre sorte de
maternité bien plus longue et bien plus douloureuse.
«c Considérée sous tous les rapports, la classe des médecins ne saurait être
trop respectée. Cest chez elle qu'on rencontre le véritable savoir et la véri-
table philosophie. Dans quelque lieu que vous soyez jeté, vous n'êtes pas seul,
s'il s'y trouve un médecin. Les médecins ont fait des prodiges d'humanité.
Ce sont les seuls hommes, avec les prêtres, qui se soient jamais sacrifiés
dans les pestes publiques. Et quels philosophes ont plus honoré l'humanité
qu'Hippocrate et Galien ?
« Cessons de ravaler une science admirable qui tient aux sentiments les
plus nobles et les plus généreux ; chantée par Homère et Virgile, elle ré-
clame tout ce qu'il y a de beau en souvenirs. Les éludes auxquelles elle
oblige sont immenses; elle nous donne une merveilleuse idée de nous-
mêmes, puisque, pour connaître seulement notre édifice matériel, il faut
connaître toute la nature. Hippocrate, par une expression sublime, appelle
notre corps Vetfigieiïe l'homme : on pourrait aussi le comparer à un palais,
dont, après la fuite de i'àme, le médecin parcourt les galeries solitaires,
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(46).
comipe OD visiie les temples abandonnés qiie jadis une divinité remplissait
de sa présence?
« Toutefois je n'ignore pas qu'on a fait un reproche très-grave aux noéde-
cins : on les a accusés d'albéisiue ; mais ce reproche me semble démenti par
toute rhisloire. L'art qui demande le plus de raison et de sensibilité n'est
point tombé dans le plus absurde et le plus froid des systèmes. Si le spee-
tacle des douleurs humaines, trop souvent non méritées, a fait juger à la
plupart des hommes qu'il devait y avoir un monde meilleur après celui-ci,
les médecins n'ont-ils pas sans cesse sous les yeux cette grande preuve de
notre immortalité ?
(( Enûn, dans tous les temps et dans tous les pays, les médecins les plus
fameux ont été remarquables par leur piété. Hippocrate et Galien, dans les
siècles antiques, Nieiiwenlyt, Hervey, Boërhaave, Ualler, dans les siècles
modernes, en sont la preuve. On soutient que Tanatomie et l'habitude de ne
voir que les opérations de la matière jettent les médecins dans l'incnédlililé ;
mais il me parait que ce spectacle (Jevra||, plutôt produire l'elfet contrains*
On sait que la merveilleuse structure des parties du corps bufnaiu a tou»
jours été mise au nombre des causes finales les plus frappantes.
« Platon, Àristole, Cicéron, et une foule d'auteurs modernes ont écrit, ^
ce sujet, des choses admirables. S'il s'est donc trouvé un Lamétrie qui n'a
vu dans l'homme que la matière, il s'est aussi rencontré un Galien qui y a
découvert la Divinité.
« Gel excellent homme, saisi tout à coup d'admiration au milieu d'unç
analyse anatomique, laisse, pour ainsi dire, échapper le scalpel et, levant
les bras vers le ciel, s'écrie: « O toi qui nous as faits I en composam
un discours si saint, je crois chanter un véritable hymne à U gloire, ie
t'honore ^lus en découvrant la beauté de tes ouvrages, que si je le sacrifiais
des hécatombes entières de taureaux et que je fisse fumer tes temples de
l'encens des aromates les plus précieux. La véritable tûété consiste à me
connaître d'abord moi-même, ensuite à enseigner aux autres quelle est la
grandeur de ta bonté, de ton pouvoir et de ta sagesse; ta bonté se montre
dans l'égale distribution de tes présenis, ayant réparti à chaque homfne les
^rganes qui lui sont nécessaires; la sagesse se voit dans l'excellence de L^
dons, et ta puissance dans l'exccuiion de tes desseins. »
Une autre mort, épisode le plus pénible et le plus touchant à la fois des
tristes journées que nous venons de traverser, est celle de notre vénérable
archevêque, M. AlTre. Nous ne chercherons pas à apprécier l'acte sublime
de dévouement qui a terminé la vie de ce pieux prélai. Nos paroles seraient
au-dessous de ce que nous éprouvons. Jusqu'à ses derniers moments, il a
montré la même simplicité qui avait précédé et accompagné son sacrifice.
Que mon sang soit le dernier versé /tel a été son dernier vœu. Puisse-l-JA
être exaucé ! L'autopsie du saint martyr a été faite sous les yeux dé
MM. Cayol, Récamier et Amussat. La balle qui l'a tué avait pénétré dans Iç
côté droit; puis, déviée de sa direction par la rencontre d'une verl^fjpe |on>-
baire, elle est allée déchirer l'uretère et les vaisseaux du rein gauche. Lç
cas était, on le voit, au-dessus des ressources de l'art. Beaucoup de chirupr
giens, d'accord avec les gens du monde, demeurent convaincus qu'il faut se.
bâter d'extraire les balles, et se livrent à des recherches qui ne sont pas
sans dangers pour le blessé. Gomme une paraplégie s'était manifestée cbef
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( 47)
le prélat aossîltAt sa blessure, les p^r^nne^ qpi rentpffraieni ét^ept fort
inquiètes d« la présence d^ ia balle; on fit une incision ^r la plaie» on d^
liTfda, en arrivait jusqu^à la vertèbre, et il fut (discuté si Ton devait al|ef
plus loin. Presque tous )es chirurgiens furent d'avi;^ d'arrêter les reclier-
ches. L*autopsie a jusiiUé la décision; car jamais op n'auraijt §ongé à aile^
chercher la ballelà ou elle se tro^vait, et on se serait exposa à faire des
incisions profondes dans upe jrég^on dangereuse.
L^aspect des hôpitaux, à la suite de ces journées, cent fois plus sanglan-
tes que celles dé février dernier, et même que celles de juillet tMO, «offrait
un spectacle navrant. Les services de médecine avaient été évacués; d^
traces de sang guidaient le visileur vers les différentes salles dans lesquellefe
avaient été transportés des blessés. Les blessés de toutes \^ calégoHes
étaient placés pèle-mèle ; car, pour le médecin, it n*y a que des malades.
Cependant il était facile de les classer. Les soldats de la ligne et de la gai^
mobile, soutenus par la conscience du devoir bien rempli, espéraient XiAtA,
quelque grave que fût leur blessure; le visage des insurgés était morne, dt
beaucoup le cacbatenl. Nous avons vu quelques- i^ns de ces derniers dans UB
étal «rexaltalion furieuse telle, qu'on a été obligé de leur mettre la camisote
de force, et même d'employer la menace pour réprimer des tenue ves de
rébellion.
Une Commission de représentants est chargée de visiter les l^lessés dans
les liôpîlalix. Ce sont MM. Trousseau, Ménier, Ducovx, Gértiy, Lelm, Ha-
cinel, David (d'Angers), Lebreton, Astoiiin, J. Simon. Ces messieurs ont
parcouru tous les services. Nous avons aussi rencontré dans 'ies hèpitauk
hne autre Commission nommée par le ministre de la guerfe : eHe se com-
pose des inspecteurs généraux du service de santé de farmée, MM. Bégia,
Alquié et Pasquier. '
Les journaux de Boulogne-sur-Mer avaient annoncé, il y a quelques
jours, la mort d'une jeune fille, pendant qu*elle était sounlls^ aux vàpeitft
du chloroforme ; l'absence de détails précis devait nous imposer une grande
réserve, car jamais nous n'avons été témoin du mbindre accident, et' iÀ)us
avons assiste à plus de mille opérations depuis que Ton fait usage des Vir-
peurs d'éther et de chloroforme dans les hôpitaux de Paris. Cependant voici
doux cas nouveaux que nous ne saurions taire: Tun a eu lieu, pour ainsi
dire, sous nos yeux, dans le service de M. Robert; et le second est rap«-
porlé par le Médical Times (17 juin], c^est celui d'un riche propriétaire des
environs de Londres , qui était venu se faire extraire une dent par i'iiàbile
dentiste de Londres, M. Robinson, qui s'est beaucoup occupé de réthérrstf-
tion. La valeur de ces deux honorables praticiens nous sont une garantie
que toutes les précautions avaient été prises; il y a donc lieu à recherelMr
si ces cas sont seulement des colncideiices de morts subites pendant Tâ-
nesthésie, ou des morts par syncopes produites par l'inhalation des vapeurs
du chloroforme. La question est trop importante pour que nous n'y reve-
nions pas lors de la discussion qui va avoir lieu à l'Académie.
Un accident plus fâcheux encore, car il pouvait être prévenu, est arrivé
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(48 )
à rhôpiul des Enfants. Un petit garçon de deux ans est abandonné dans
son bain par l'infirmière, et confié à la surveillance d'autres petits malades.
La baignoire étant trop grande, Tenfant fut placé debout; le pied lui glisse,
et, lorsque l'infirmière arrive, aux cris de ses camarades, elle ne retire de
Teau qu'un cadavre. L'autopsie, à laquelle nous avons assisté, nous a révélé
une autre incurie : l'estomac de l'enfant était rempli d'aliments. Il avait
donc été mis au bain avant que sa digestion fût terminée.
Une enquête judiciaire a été ouverte immédiatement sur ce fait.
La distribution des prix aux élèves sages-femmes a eu lieu le S3 juin, au
début des événements qui sont venus ensanglanter la capitale. Retenu à
Tadministraiion centrale pour organiser les services dont la lutte qui ve-
nait de s'engager faisait prévoir la nécessité, le délégué du gouvernement
près des hôpitaux, n'ayant pu assister à cette solennité, a envoyé aux jour-
naux de médecine l'allocution qu'il devait prononcer en cette cii^constance.
Nous regrettons que l'espace nous manque pour publier ce discours très-
bien fait; cependant nous ne pouvons nous défendre d'une réflexion que sa
lecture nous a suggérée. Nous avons regretté que M. Thierry ait cru de-
voir suivre la ligne battue des allocutions académiques et n'ait point saisi
l'occasion de faire un peu de déontologie médicale, en traçant à ces jeunes
femmes, prèles à se répandre par toute la France, sans aucune expérience, les
devoirs que leur position leur impose, la part de responsabilité qu'elles doi-
vent assumer dans l'exercice de leur art, etc. Celte leçon pratique, que nul
mieux que notre habile confrère n'êlaitapte à tracer de main de maître, eût
certes mieux valu que l'éloge sans cesse répt^té des illustrations de l'école
d'accouchement de Paris, et même que le projet des améliorations que récla-
ment les hôpitaux, sous le rapport de l'obstétrique^ Il ne nous faut plus de
paroles, il nous faut des faits aujourd'hui, et M. Thierry nous a prouvé
déjà qu'il partageait notre opinion à cet égard. Les dispositions qu'il a
prises à l'Hôtei-Dieu annexe eu sonl la preuve. Le petit service d'accou-
chement dont nous avons annoncé la création, il y a à peine un mois, est
en pleine activité, et fonctionne avec un plein succès.
Une initiative honorable, et qui mérite d'être imitée, vient d'être prise
par deux de nos confrères, commissaires des départements de l'Aveyron et
du Bas-Rhin. MM. Eissen et Galtier-Baillière viennent de constituer ofiicicl-
iement, dans chaque chef-lieu, un Conseil médical, composé de tous les mé-
decins, pharmaciens et vétérinaires de l'arrondissement. Ce Conseil doit se
réunir au moins tous les trois mois, sous la présidence du commissaire, pour
s^occuper de toutes les questions qui concernent l'hygiène publique et la
police médicale. Nous ne saurions trop engager nos confrères à solliciter difs
autorités de leur déparlement la création de semblables Commissions dans
chaque arrondissement; c'est le moyen le plus prompt et le plus puissant
d'arriver à notre but, l'association générale des médecins de la France. —
« L'union fait la force. »
Plusieurs journaux annoncent que lo typhus se serait déclaré dans plu-
sieurs des prisons encombrées de détenus. Nous tenons de M. Thierry qu'au-
cun fait ne légitime ces craintes. .
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'( « )
THéRAPECTIQlIE MÉDICALE.
DE LA PABàLYSlB GÉICBRALE PROGRESSIVB (1).
Par M. Sammai, médeeln i l'hôpital BeaqjoB.
Cette maladie est en général considérée comme propre aux aliénés^
et particulièrement à Pespèce d'aliénés qui peuplent en qualité de
dieux, de rois, de maîtres de toute la terre, ou tout au moins de mil-
lionnaires, les maisons qui leur sont consacrées. Il est, en effet, Trai
qoe cette sorte de paralysie termine presque toutes les foUes amU-
tieuses; mais il ne serait pas juste d'en conclure qu'elle est ex*
dusivement réservée aux déments de cette espèce. Il n'y a pas
d'année où quelques paralysies générales progressives ne se fassent
Toir dans nos hôpitaux consacrés aux maladUes générales, et n'y pré-
sentent tous leurs symptômes incontestables, sans que l'aliénation men-
tale ambitieuse, ou autre, ait le moins du monde signalé le début de la
maladie. J'en ai rencontré plusieurs exemples en ville, et, au moment
où j'écris ces lignes, je compte parmi mes malades de l'hôpital Beau-
jon deux curieux exemples de l'altération des fonctions nerveuses sans
délire, à laquelle convient le nom que je propose de conserver à cette
mdadie. En somme, l'observation prouve qu'elle est très- commune
chez les aliénés ; assez rare dans les autres conditions ; mais dans tous
les cas fort intéressante et digne d'une étude spéciale.
La maladie peut commencer sous des formes assez diverses. Sans
parler du début le plus commun qu'elle présente, celui qui la fait
procéder de la manie ambitieuse, et qui sortirait de mon sujet, je
ferai remarquer que, même comme maladie nerveuse indépendante de
troubles primitifs de l'intelligence, elle peut se montrer dès le principe
avec des phénomènes très-différents de siège et d'apparence.
Le plus ordinairement elle débute pat un trouble marqué de la pa-
role. Les malades ont conscience de leurs idées comme à l'ordinaire ;
les mots ne leur manquent pas pour les exprimer ; mais ils éprouvent
.une difficulté à prononcer qui leur donne une expression de doute et
d'hésitation toute particulière ; leurs lèvres, leur bouche, leur mâchoire
inférieure, et en même temps leur langue, font effort pour se mettre
dans la disposition convenable à la prononciation. Il en résulte une
(1) Cet article est extrait cl*un traité complet sur les malsidîes nerveuses,
que cet auteur doit procbainement publier.
TOME XXXV. 2« LIV. 4
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(»)
sorte de bégaiement , de blésité singulière et fatigante, une lenteur
confuse dans le parler, qui laisse robeervatear em suspens sur la ques*
tion de savoir si c'est la mémoire, l'intelligence, le mot ou la pronon-
ciation qui font défaut. Ce vice de la parole va s'augmentant tous les
jours, et bientôt est accompagné d'autres désordres nerveux ; les mains
et les bras s'engourdissent, perdent la délicatesse de toucher qu'ils
avaient, la prestesse de mouvement qu! leur était naturelle ; les ma-
lades deviennent maladroits, tiennent mal les corps qu'ils prennent ;
le tact et la force leur manquent à la fois ; puis les extrémités infé>
rieures. s'affectent à leur tour ; L? sol est moins bien palpé ; les pieds
sont moins flexibles et se heurtent plus facilement contre les inégafltés.
dil terrain^ les orteils raides et un peu fléchis se redressent moins bien
et se remuent avec difficulté ; la pointe des pieds se tient abaissée vers
la plante ; les genoux sont presque à demi fléchis , et les membres in?-
fisrieuES affaiblis à la fois et conune eontracturés, se refusent à soute-
nir le corps.
Dans d'autres cas, le progrès de la maladie ne suit pas le même or-
dre. J'en ai vu qui commençaient par les extrémités inférieures^ d^au-
très par les bras ou plutôt les mains ^ puis, la progression de la mala-
die rétendait successivement aux autres extrémités ou à la parole, et^
au bout d'un temps plus ou moins long„ en marchant de la périphérie
vers le centre, la maladie finissait toujours par envahir progressive-
ment tous les organes dont j'ai parlé plus hauU
Arrivée à cet état de généralisation, la paralysie progressive se res-
semble à peu près chez tous les malades. La parole est très-embarras-
sée,, très-lente et très-pénible. Les mains ont perdu beaucoup de leur
force, de leur adresse et de la délicatesse des perceptions tactiles ;, les
jambes ont la plus grande peine à supporter le corps ; les pieds sentent
à peine le sol, les articulations fléchissent sans conscience ; les orteils
ont perdu presque tout mouvement, et particulièrement ceux qui fes
redressent, comme le pied a fini par se refuser à se relever vers la
jambe. Puis, les urines cessent d'être retenues dans la vessie ; les ma-
tières fécales,, au contraire, sont gardées indéfiniment ; les malades se
plaignent de sentir un certain trouble, un embarras marqué dans leurs
idées ; la mémoire leur manque, et particulièrement celle des choses qui
viennent récemment de se passer sous leurs yeux. Au milieu de tous ees
désordres, les fonctions digestives se conservent très-bien, quelqueiois
même se développent avec une énergie inaccoutumée ; le sommeil reste
bon; il est rare que des douleurs se fassent sentir, même dans les par-
ties» attentes^ par rengourdissement paral^iitiquc»
A un degré un peu plus avancé, l'iaoontiMnced'Qri]» est oonifièle^
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(51)
les matières iec^les, jusque-là retenues presque inyinciblemcnt, sont, au
«ontraire, rendues sans que la Tolonté du malade y ait contribué. L[|
.paralysie des membres et la difficulté de prononcer deviennent pins
^ndes ; il se joint aux phénomènes précédents un degré plus ou moins
flHrqué de contracture. Ce dernier symptôme se montre plus tôt on pins
tard ; il se présente en certains cas rares, pour ainsi dire, au début de la
maladie; quelquefois seulement il ne se rencontre qu'à la fin; il est
constant ou bien il alterne plus ou moins souvent et .pour un tempa
plus ou moins long avec les autres ou .avec une apparence de santé.
L'intdligence se trouble davantage, la mémoire se perd pres^ie com»
^élément ; le soiuneil prend la forme d'une torpeur presque cootinne,
^ au contraire, se jrefuse presque absolument aux malades ; puis les
îfinctîons digestives s'altèrent ; le goût se perd. L'ouïe et la vue secon-
aerrent quelquefois jusque dans les derniers temps, mais en prenant
qudque chose d'automatique, qui laisse deviner dans la sensation le dé-
tint d'intelligence. J'^ai rencontré seulement un cas dans lequel une
sorte d'amaurose avait existé presque en même temps que l'engourdisic-
nent des jambes, des pieds et des mains.
Enfin, tous les désordres continuent à s'aggraver, la sensibilité tactile
s'cteint, le raoavement devient impossible, la parole inintelligible, ks
idées nulles,'et le malade fkiit par s'éteindre, avec ou sans désordres
locanx capables de prodoii^e <A d'expliquer la mort.
£n outre des malades chez qui l'ensemble des symptômes de la pa-
«aljsie générale est complet, en rcncontie assez souvent des faits dans
desquels la maladie semble se borner à certains organes. J'ai obsci*vé des
paralysies tout à fait comparables à celles que je viens de décrire, avec
43elle différence seulement qu'elles se limitaient dans les extrémités sh-
pcriemes on inférieures, ou bien dans les organes de la poponciatios ;
je les anraÎB même, à casse de la prédominance de paralysie d'un coté,
anrvent classées parmi les paralysies partielles dont je parlerai plni>
tard, si je n'avais pas en même temps constaté des désordres généraux
«ifiaiment légers, mais non douteux, qui. établissaient la liaison de fa-
anille avec la paralysie générale. Les sujets gravement empoisonnés par
Je plond) flottent à chaque instant entre ces deux classes.
ï^uandia paralysie progressive s'arrête dans son cours^ et prend une
marche hem^euse vers la guérison, les fonctions subissent progressive-
OKnt une amélioration inverse des phénomènes d'aggravation que je
mns de décrire, et retournent lentement vers la santé. Je n'ai jamais t»
«eCte maladie se transformer brusquement ^^n une santé satisfaisante ;
la convalescence, quand il y en a eu, a toujours été an moins aussi
i f}ne l'avait été la marche ascensionnelle des symptômes.
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( 52 )
Je ne sache pas que l'anatomie pathologique ait donné le dernier mof
de cette maladie chez les gens à intelligence saine, pas plus que chez les
aliénés. On sait pour ces derniers, en qui la paralysie générale est si com-
mune, combien les aliénistes sont loin de s'accorder ; les uns veulent qae
des désordres variables du cerveau et de ses enveloppes rendent compte
de la maladie ; les autres arguent de cette variabilité, quelquefois même
de la nullité des lésions, et de l'identité constante de la maladie, pour
soutenir que leurs adversaires se font illusion sur la puissance révéla-
trice de leur scalpel. A plus forte raison aurons^nous de la difficulté à
rapprocher dans un seul faisceau les opinions des autres médecins qui
ont observé et suivi des paralysies progressives sans aliénation. Les
faits authentiques peu nombreux qui existent n'ont pu décider la ques-
tion. J'ajouterai même que, dans mon opinion, ib ne la décideront
jamais plus qu'elle ne l'est pour l'épilepsie, l'hystérie, l'hypocondrie et
une foule d'autres désordres bien caractérisés des fonctions nerveuses.
Les mêmes incertitudes, les mêmes raisons de croire ou de s'abstenir,
existent et existeront longtemps pour les uns et pour les autres.
Le pronostic de cette maladie est toujours fort grave ; le plus grand
nombre des malades succombe après un temps plus ou moins long. Je
n'ai jamais observé de cas dans lequel l'affection ait pris une marche
aiguë et rapidement mortelle ou heureuse. J'ai plusieurs fois vu les ma-
lades mourir au bout de quelques mois ; j'ai aussi rencontré de ces ma>
lades dont raffection montait avec une lenteur extrême pendant plu-
sieurs années. Quelques-uns m'ont donné, au bout de plusieurs mob de
traitement, la satisfaction de voir s'établir lentement, mais régulière-
ment, une véritable convalescence. Le retour vers le mieux a toujours
été excessivement lent^ et jamais je n'ai vu les malades reprendre com-
plètement leur agilité, leur délicatesse de sens, leur adresse des mains,
leur force pour la marche, comme avant la maladie. Ce qui avait été di-
minué pour la mémoire et pour l'intelligence pendant le cours du mal,
m'a semblé se remettre un peu mieux que les autres fonctions dépen*
dantes du système nerveux. Je n'ai pas vu guéiir, ni même s'améliorer
de malades parvenus à la période de paralysie du sphincter ; j'ai obtenu
des guérisons satisfaisantes chez des malades qui avaient présenté tous
les symptômes que j'ai décrits jusqu'à cette période. H en fautcondore
que le pronostic est d'autant plus grave, que la maladie a marché pen-
dant plus longtemps et que le médecin est consulté plus tard. Il n'est
pas raisonnable d'espérer que l'on guérisse ces maladies toutes les fi>is
qu'on sera appelé dès le début ; mais il est encore possiUe, même dans
cette paralysie bien déclarée, de prétendre à une bonne fin. C'est one
des grandes différences qui distinguent cette paralysie sans aliénation
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{ 53 )
mentale, de celle des aliénés, qui est toujours infàilliblefiient mor-^
tcUe.
On est en général assez peu renseigné, jusqu'à présent, sur les causes
de la paralysie générale progressive. Je l'ai vue chez les honuDues et
chez les femmes ; je l'ai rencontrée sur des sujets de Tingt-dnq à trente
ans, sur des adultes plus avancés en âge, et aussi sur des vieillards. Les
enfants et les jeunes pubères ne m'en ont point fourni d'exemple. De
ces faits, je ne puis encore tirer aucune induction positive relative an
sexe et aux âges. A ma connaissance, elle est plus commune après
cinquante ans qu'avant; voilà tout ce qui me semble démontré.
Une cause sur laquelle je me a'ois mieux renseigné, c'est l'abus de
certains aliments, et particulièrement des boissons alcooliques. J'ai
donné des soins à une dame de qualité, qui était affectée de paralysie
de cette nature à la suite de l'abus qu'elle avait fidt de vins et de li-
queurs très-alcoolisés. Elle avait pris l'habitude , d'après les conseils
d'un médecin anglais, de consommer chaque pur au moins une bon»
teille de vin de Madère, plusieurs grands verres d'eaa-de-vie de Co-
gnac, sans compter les vins plus doux et les liqueurs éduloorées dmit
elle faisait incessamment usage. Un pareil régime, avec une constitution
naturellement fort délicate et un tempérament nerveux, avait fini par
amener une paralysie générale bien dessinée , avec rétraction et con*
tracture des jambes et des mains, douleurs et crampes vives dans les
muscles de ces parties, difficulté extrême de la prononciation. Les £i-
cultes intellectuelles avaient été conservées , mais la digestion s'était peu
à peu réduite presque exclusivement aux bmssons dimt je viens de rap^
pder le menu.
Cette paralysie se montre manifestement encore sons l'influence de
l'action longtemps supportée de l'humidité froide. J'ai dans ce mo-
ment, dans mon service à l'hôpital Beaujon, un malade chez qui cette
affection s'est montrée à la suite d'un long séjour qu'il a £iit comme
palefrenier dans des écuries froides et humides, et particnlièrement d'un
coucher habituel ccmtre un mur humide et salpêtre. Chez ce malade ,
qui offre un type parfait de l'affection que \e décris, la paralysie des
jambes, des bras et de la parole, s'est successivement développée, en
procédant avec une régularité progressive admirable. J'ai renoMitré
d'antres exemples de cette maladie dans des ouvriers qui avaient passé
de nombreuses années au fond de puits qu'ils creusaient, on dans dtt
canaux humides dont ils remuaient la vase pour en régulariser oa en
nettoyer le fond. J'en ai vn sur des sujets qui avaient longtemps se»
jonmé dans des pays froids et excessivemmit humides. J'ai donné des
soins à une dame chez qui la maladie s'était dévelqipée très-knle»
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(64)
nent, depuis un séjour de plusieurs années qu'elle avait lait à Cayi
Dans certaines épidémies, la paralysie générale, ou du moins nnc
r d'engonrdisBeniemt des membres c|itt lui resseniiie singulièrement,
les périodes extrêmes -de VM^tima remania. Cest^ par eves^
fkt^ àt «etie manière quesacbombeiit ipveaipe iras les pellagreux. Dans
i'êçiàimîéé^ êsêÔQ^ a laquelle -on a «kmné le nom d'acrodynie, les
Mgels les pks TèneoÊctà êraaj^s «nt puéseuté, s«us une iorme «g«ë ,
•ks^nméipaiiK jp^énamàftes de la pwaH^ générale.
fiius l'ânflsienorid'uiie kmgue ii)io>xi£fttion saturnine ^ on rencoiiftre
souvent d» paral^flies partielles d'a^pparence paraplégique ; àam ua.
degné pl»6 'é&evé eBeww, la pacalysie pi^end une grande asalogie arvec
laeQe «pie mus wenoas dk décrire ; ^iionpté l'embarras de la pasole^ qui
-ai ûemiplaoé far «d afiaibUifieuieiit cxtiieme de la voix, tous les suatses
-camstèires «'y «roaivent* Jt n'^vlUicrai gainais uD.madltcoreux qui, apccs
a wt ir pkifflGyn focs subi^ dans une iabè^ique de blanc de pJomb, les
«Éteintes dei'emfioîsQiinemeal par c^ sel^ iiait par tombei* d^s une
fàfaiÊfsit gélwniky iCMaaiie je a!^m ai ^jamais vu d^aolre exemple. Tiqik
ifatf mii'whrr't avaient fkcrdii la pvopriclé ide se mouvoir sous riafltieiwBe
«deibi-twlasté:; ks arûci^alion& .avaieat pcis une soite de rigidité, 4e
omlractftfeL : les «irteils enispés et inclinés vers la plante des pieds, l&s
nnina à êàm Aidves'aur ks aiKant-4ii;.^&, et les aiticulatious des pba^
âiin^los «iies«iir Jes antrtfi, TimpûasâMlité de mouvement qui obU^
I^BaJil lot eakmoMiK ies âliaaents comme on aurait fait dains une caiûté
maatoyîKi fai/mnÊHM tàbUau4e paralysie générale des plusdéplorabl^.
Im wmnM9»9eafis>Ajt Uroac étaient deveiws impossibles, ainsi que eeus
de la tcle sur le tronc ; la voix était alTaiblie^ au point qu'il fallait pla-
mr iJoMlte lDHt^ës4e la "beiidie Aà iualaâc pour renteudre. La %n-
•ilélilé ékât partout en^uldiiey mène pour les excitants les plus foctSi,
<tt«i iwilsifid'detMit cela, l'appétit et les ^conséquences nalurelks dâla
éisBrtâon ^'étaient seuls «Gonseivrés avec les facuhés intellectueUes. Ce
awhdf &Mt fBg guéiâg comptétement, après on traitement de plus d'juie
airfp II wait^ auimude ae temps, .siiûen repris ses lorces, qu!iléuit
thrawi fiemirier da^s TBotel-Dieu amene^ où je lui avais fait subie ce
èm% émikmfUÊL, Latente tcaoe qui lut cessée de sa maladie, c'était Aue
ilBfteiàefaJUesse<d!tiiitell%eiieedABtil a«aU conscience^ une susoeptir-
IflUfté «iriirfx^^érée, «^ u^e^ o ^^ ami amaiA délice des ivrognes fiour 4a
mùimètt quantité de vin pur qslil.avak occasiofi de boire.
. Bafia^ ^itelfues cas OLcepûonnek die paralysie générale progressive
se^onitiBOiitaésiÀ tnoB observation^ .sanft ^'il m'ail été possible d'en
bîon pwsiser ^les. o i rtiWi ni ;pKédiiynfiantes.iii occasionueUes.. Mais ces cas
mLéÊéy ^osfh'à fÉKSWt, 4e, beaiBoiip les moins nombreux. — - Presse
jbvGoOQle
(S6)
tHJoia» ks malades aecasaient des troubles movaux, des cbagnna^des
excitations nerveuses d'une grande intensité ; , mais il m'était impossible
de juger la question de savoir si le commencement de la maladie était
cause que les malades reçussent plus vivement les impressioas moraiei^
pénâ>les, ou si ces impressions étaient au contraire Içs véritables origiMS
de la laaladie.
La thérapeutique de la paralysie progressive est en général S&A
dilficiie à gouverner. Cette réflexion ne s.'appltque pas à cette maladie
cbeE les aliénés ; c'est une espèce jusqu'à présent ineurs^e el que
nous avons dès lé commencement mise de côté comme ne se rappor*-
tant pas directement à notre sujet ; mais je l'étends sans restriction à
toutes les antres pralysies progressives, générales ou locaks, dexaase
connue ou inconnue, dont j'ai rappelé l'existence.
Pour celles qui sent partielles, on même pour celles à tendance' gé-
nérale qui sont encose limitées, je crois que le traitement doit ton-
jours être double : le traitement approprié à la cause, et le traitement
approprié aux parties afTectées. Pour celles qui ont déjà pu se généca-
liser, Ja double indication est encore pnssente; mais celle qui dépend
de la nature, de la cause intime, vient prendre la pins haute' ii^oa»-
tance. Ce principe général une fois entendu , et on comprcad biffli
fpifavec cette prépondérance métbodique les deux ordres d'indicatkms
exigent néanmoins toujours saûsiaction , je vafis exposer les bases du
traitement tel que je le conçois et tel qu'il m'a plusieurs fois réussi. Je
suivrai l'ordre des causes exposées plus haut.
Au point de vue des âges , les indications tbéirapeutiques sont rela*
lif\sc8 seulement à la réserve qu'il y a quelquefois lieu de mettre dans
l'emploi des agents utiles, à la réûstance que le sujet peut présenter
pour l'administration efEcace des remèdes, aux résultats douteux qa'ttRe
tbérapentique plus ou moins active peut avoir, en raison de la puissance
de vie et de réaction dont le sujet se troope doué.
Pour les sexes, je poserai la même réserve.
Mais pour ce qui regarde les abus^ j'invoquerai vivement fme b^
giène mieux entendue. Ici la réforme est urgente ;- mais le médedn qui
sait mieux que personne l'influence que des habitudes brusqaement
interrompues, ou contrariées, peuvent avoir sur Fexercice i*égnlierdes
fÎMictions, devra s'attacher à bien reconnaitre, dès le oomiaenoement,
s'il vaut mieux pour le malade brusquer un changement complet ou
l'introduire avec réserve dans le r^ime. Une ^is un plan arrêté , et
il devra l'être après quelques épreuves de' tâtonnement^ on s'y aetsi*
diera avec sévérité; on s'assurera, par tous les moyens possible»,
^'en définitive l'abus ait complètement cessé dans un tenps m<»a]
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(56)
«affisant pour que la constitution ait accepté sans trop de secousses
le changement nécessaire.
Les effets de certains climats devront être ou détruits par an chan-
|[ement édairé de localité, ou anéantis par une hygiène qui en détruise
les mauvais effets. Par exemple, les longs et désastreux elfets du
firoid humide seront contrebalancés par des bains de vapeur aussi ré-
pétés que possible, par des bains de sable diaud , par des bains alca-
lins, sulfureux ou savonneux, par des frictions s^es ou aromatiques,
par l'usage intérieur de boissons habituelles chaudes et très-légèrement
excitantes.
Dans les paralysies générales épidémiques, on aura dû combattre par
tous les moyens connus Finfluence de la constitution épidémique ou de
l'endémie.
Dans l'empoisonnement saturnin, il aura fallu s'attacher à détruire,
pendant un temps suffisant, le poison qui existe dans les organes, en
le rendant, comme nous le dirons ailleurs, insoluble dans le corps , et
en le poussant au dehors, le plus tôt possible, sous cette nouvelle forme.
Enfin, dans tous les cas où quelque inconnu vient s'ajouter dans les
éléments du problème que le médecin est appelé à résoudre, il faudra
s'attacher à saisir, dans toutes les circonstances accessoires, autour du
malade, quelque indication principale et la combattre avec activité. Ici
ce sera un état pléthorique sanguin habituel ; là une habitude de
fluxion ou de maladie vers un point, un organe , un système d'or-
ganes ; ailleurs, une cause morale, une passion, un chagrin , ou bien
un état nerveux^ comme ceux dont nous avons exposé plus haut le ta-
bleau. A toutes ces circonstances, quand elles se montreront dominantes,
il faudra opposer les meilleurs remèdes qu'inspireront à la fois la con-
naissance de la médecine et celle de la philosophie.
Dans tous les cas, on aura beaucoup fait pour la guérison, quand on
aura pu dégager ainsi quelque indication dérivant de la cause, de la na-
ture, de l'essence de la maladie. Les autres indications, résultant de l'état
•local, remplissent alors bien mieux les conditions complémentaires d'un
traitement logique et efficace.
Ces indications , locales pour ainsi dire, sont de différentes s rtes ,
suivant les symptômes qui dominent.
Si le malade est surtout tourmenté par des vertiges, des troubles de
la tête, des perceptions de l'intelligence, s'il a des hallucinations, ii
importe de savoir à quelle, cause principale attribuer ces phénomènes.
Est-ce de la pléthore sanguine ? Des saignées générales on locales y
. remédieront. Les saignées générales se font au bras ou aux jambes ;
les saignées locales, suivant les cas^ auront lieu par des sangsues aux
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(67)
oreilles on à l'anas; par des ventoiises à la nuque. Est-ce un désordre
nerveux? On calmera ce système par les agents dits antispasmodiques,
par des doses minimes d'opium, de belladone, d'aconit, par un pen
d'eau distillée de laurier-cerise, ou par des proportions, je dirais pres-
que infinitésimales de cyanure. Le vertige tient-il à une sorte de chlo*
rose ? Un régime aussi &rtifiant que possible, l'application locale du
iroid, l'usage bien combiné des proto-sels de fer y porteront remède.
Â*t-on affaire à des sujets lymphatiques ou peu sensibles, en qui des
habitudes de congestions se montrent vers la tête? Des yésicatoires, de$
cantères, ou un séton à la nuque sont indiqués, et quelquefois amènent
le soulagement dont on ayait besoin.
Dans les douleurs vers le système nerveux central, c'est-à-dire ve»
l'encéphale on là moelle épinière, des moyens pareils seront convenables
en les proportionnant à la nature des symptômes. Quand ces doulenrs
se feront sentir au contraire dans les extrémités , des applications
ésiollientes et au besoin narcotiques sur ces parties, des firictions, des
embrocations diversement sédatives, des bains généraux émollients au
son, à la gélatine, aux espèces émoUientes, et mém^ un peu calmantes^
se montreront éminemment utiles. On les multipliera autant que l'état
général permettra de le faire, et on les prolongera même, s'il est pos»
sible, pendant plusieurs heures, en ayant soin de conserver autour du
malade une température tiède, sans plus.
Les contractures seront combattues par les mêmes bains et les mêmes
applications locales, et particulièrement par une diversion sur les cen-r
très nerveux, établie d'après les mêmes bases que nous avons posées
pour les vertiges et les douleurs centrales.
L'engourdissement avec sensation de iroid sera combattu par des
applications chaudes, des frictions sur les extrémités, soit sèches, soit
avec des liquides chauds, alcalins, stimulants et même un peu excitants.
En même temps,, on y conservera la chaleur par des applications de
corps chauds, de bouteilles pleines d'eau à une haute température,
d'enveloppes bien isolantes, de fers chauds maintenus en place on
promenés avec intelligence sur les points où le malade ressent du froid.
L'engourdissement pour le mouvoir et le sentir provoquera l'usage
habituel de la strychnine de diverses manières. S'il n'y a pas de con-
gestion trop active sur les centres nerveux, on la prescrira à l'intérieor
à la dose de 0,0Ù5, pour commencer, et on en augmentera lentement
les quantités. Si on craint les congestions dont je viens de supposer l'ab-
sence, on usera de ce moyen à l'extérieur seulement. Quelquefois on
établira sur les points plus paralysés des vésicatoires volants, et on
en pansera les surfaces dénudées avec une pcMumade, dans laqudle on
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éevra faire incorporer pour chaque ionr 0,05 de strydimae. Le ph»
aon^eirt en se contentera de faire faire sar la peau du membre pan*
lysé des frictions rériérées avec nne pommade simple, dans laipieHe
la stiydmine entrera poor un trentième et même nn cinquantième. -On
anra smn, en même temps, de layer souvent les surfaces ainsi utilisée»
Cfec nne solution dcaline, et dans des bains alcalins on savonneiK.
Dans beaucoup d'occasions, ces moyens employés arec la persévérance
oenyenable conduiront à de bons résultats. Pour mon compte, c'est avec
eat qae j'ai obtenu les succès dont j'ai parlé. Quand ils ne m'ont pas
aeffi, j*ai eu recours à i'électncitc avec des résultats qui m'engageai à
recommander aussi ce moyen. Je me sers d'une pile à ange ordinaire,
et surtout deTappareil électro-médical de Breton, parée que cet s^pa-
reil me semble encore le plus commode de tons et le plus facile à cotre-
tenir. PempKne, pour condBR>e le courant dans les parties, des aà^
gnîfles de platine, comme pour facnpnnctnre ; c'est rélectro-aciipwne-
tnr^ on des éponges momllées tenues au bout des conducteurs. Les jbs*
fades sont plus on moins sensibles à cet agent; il oonvient d'<en «er
«▼ee précaution dans les pnemièpes expériences.
A mesure que la gaérison vient, les contractions musculaines et la
aensibifité du malade aE^menteot dans l'opération, et on a ainsi m
procédé commode pour mesmwr les progrès qu'on a faits. PreMpie
tous les malades soumis à ce traitement ont conscience, après «me
séance électrique, d'une pins grande force dans les mouvements, d'une
sensibilité plus marquée, d'une sorte de travail dans les muscles qui {M.
été mis enjeu.
Pour donner à ce moyen toute sa valeur, je l'emploie à jours inter-
mittents ; je place les aiguilles de manière à renverser souvent les pô-
les ; je les promène dans toutes les parties que je veux activer ; je les
enftmoe, suivant la position des muscles que je veux atteindre, à nne
plus ou moins grande profondeur. L'opération ne deyient jamais don-
loorense que quand la sensibilité et la contractiitté se sont notablement
rétablies, alors, la conscience de l'amélioration dans laquelle le malade
Et trouve fencourage iRictlemeivt « endurer la douleur très-légère «t
nomentanée que cause la piqûre, et même la sensation cbaude que
produit ensuite le dégagement 4e l'électricité. Avec les éponges, la di-
rection des courants éleolriqaes est encore plus &ciie et moins doulon-
-reuse.
Je n'ai pas remarqué qn'fl ^. nécessaire de tenter d'étaUir le cont-
rant Tff»média!tcnient snr 4cs nerfi ; il passe en droiture . au travers de
tous les Itssus, et, ainsi diiige, il m'a toujours paru rco^lir sofiî-
samment l'm^cation.
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(»)
Kb somme, l'électncitë m'a sov^entpan «lile pon* aîéer FtoliDB ies
aotNs remèdes, et compléter la goérisoïk. & Smimua.
BONS EFFETS DE l'eMPLOI DU SOUS -CARBONATE D^AMMONIAQUE DANS
I-E TRAITEMENT DES AFFECTIONS SQOAMMEOSES CHRONIQUES DE LA PEAU.
Nioas anroofi appelé TaUcatiim^ il y a i^fielques «ok» smr ks kcnHHB
xémitaÈs obtenus par M. Baaikloecyifr de yempJtti <i» MNi»-€Ml»»iaêe
d'amasmaqae dans les fonoes grave» «k iia seat'laiiae* Non* ammm »
signaler aujourd'hui une appiicatio» iioa^k de ce sel ati tKattameat
des afifectioos chroniques de la peau. Se lappelanC ia ¥0£^ daiit Avait
joui autrefois le sirop de PeyriiW (qui, en réalité, doi4 aoii anUèêm ac»
tîve att sous -carbonate d'ammoniaGpie)., ârap|>c d'aiiiLiuu*» de «c qufon
pourrait attendre d'une substance qui exieree «ne actie» êvideale sur la
pmni, et qui, par conséquent^ pouvait étne «»liUâ«e c(NaiMestii&i)taAt <k
kfe TÎtalité de cette partie, M. CaseniMre^ mcdeei» 4k l'hôpital Saint-
htiBBj a eu recours au 8oa»-«aiiUMiaÉe d'aaMBOBia(|He, daas (|ucLpie&-
«KS de ces afTeetions de fa peay qui résistent ay^ pUtf' grand nemfase
des traitements. C'est surtanl. duis les a£feeUoAs sqjiamiaeuses (psêrm*^
Mv Ufrcc vulgaris), que ce médeoitii a eu à s'eii ktiev. Le soush:»^
ioDiÉé d'ammoniaque a été admiaifitsc d'ii«e niamcM caHiimic^ et umt
fomeée sirop, à une dose peu ékvéc , de ^û- €fiiti(;iami«es par joiu*,
d'abord, et au maximum de 1 graoune M centi^amuie»^ à 2 grammes»
Ce sirop (qui se l'approche de cek» de Pej^ilhe^ mai» qui ae cenAent
pM^ camme celui-ci, une infusiiM d» tellieyico de mm) est préparé de
kl mmâëue suivante :
Pr. Sous-earbonale damgwniaqnr. . . 10 gammes ;
Sirop sudorifique 250 grammes,
B'nne à quatre aiilkrées par iowr.
Faites dissoudre le sous-carbonate d'ainmoniat|tte d«w» gnaatiic siif—
fiamc d'eau, et ajoutez la solutioa a« skop-
Qudqae modénSe qu'ait été cette dese, ii est des mahide&^i ft'^ttt
pumi supporter longtemps l'nsage; et ks phénomènes qu'ik ont pré-
sentés ont oifert cette circonstance remar«piabk, qiie l'oi^iisme tcwt
enëer pacaissait affecté, plutôt qu'une seuk AmetioB. en parlisiilkr.
Ainsi^ÏLn'y avait ni nausées ni yomisstmentB; le veHUre était soopk;
«q^niant ks malades aosusaknt de la deolenr de ee oâté, et de temps
àantoe avaient de k dkrrbée; l'anareue étaiteoraplèle, k f^vkfé^
Isifc. et pen dévdeppé, la face pak^ les fontes pwsqne anéantis^, et
f amaiyisse ment rapide. Quelqnes i)»urs 4e m^os auffiaokii ondînaiK»-
■MBt pwr iàire cesser les aooideBtSv
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(60)
Le service de M, Cazenaye renferme en ce moment quatre malades,
chez lesquds cette médication paraît surtout avoir été favorable. L^an
d'eux, couché an n* 29 de la salle Napdéon, maçon, âgé de vingt-
deux ans, était affecté d'un psoriasis très-étendu, couvrant presque entiè-
rement la partie inférieure du corps, à partir de la base de la poitrine, les
membres supérieurs et la tête. Sans autre traitement que le sous-carbo-
nate d'ammoniaque, et les bains de vapeur tous les deux jours, peu k
peu les plaques de psoriasis ont rougi, les croûtes se sont détachées,
et, après deux mois de ce traitement, il n'est plus resté que quelques pla-
ques disséminées et discrètes sur quelques points du coi*ps. Les points
anciennement occupés par le psoriasis se reconnaissent encore aisément
à la couleur un peu plus foncée et comme zébrée des téguments.
Un autre malade, couché au n** 33 de la même salle, ferblantier,
âgé de vingt-deux ans, chez lequel le psoriasis datait de huit ans, a
éprouvé également une amélioration inespérée, après un mois et demi
de traitement. Le psoriasis occupait tout le corps, excepté les mains et
la face. Aujourd'hui, après un mois et demi de traitement, les croûtes
spnt tombées à peu près partout ; il reste seulement sur quelques points
da corps des rougeurs disséminées, qui indiquent les points occupés
parles squammes, et quelques petites croûtes très-minces et très -dis-
crètes sur les avant-bras. Giez ce malade, comme chez le précédent, il
a fallu suspendre le traitement, à cause de l'espèce de cachexie pro*
duite par l'emploi du sons-carbonate d'ammoniaque.
Un troisième malade, couché au n® 52 de la même salle, atteint
d'un psoriasis général depuis quatre ans, avait été traité sans succès,
pendant six mois, d'abord par le goudron, puis par la liqueur arseni-
cale. L'amélioration que produisait d'abord chacun de ces moyens avait
été de courte durée ; et, aussitôt le traitement interrompu, l'alfection
s'était reproduite. Sous l'influence du sous-carbonate d'ammoniaque,
il y a eu une modification très-heureuse, en ce sens qu'il reste seule-
ment quelques squammes au pourtour des articulations du coude et du
genou. Partout ailleurs elles sont tombées. Ce malade, comme le pré-
cédent, a dû interrompre l'usage du sous-carbonate d^ammpniaque, à
cause des phénomènes de cachexie.
Enfin, le quatrième malade, couché au n® 55 ter^ horloger, âgé de
vingt-sept ans, affecté d'un psoriasis qui date de sept ans, traité sans
succès par la solution de Pearson, a obtenu également une grande
amélioration ; et il a présenté cette circonstance particulière, qu'il a pu
prendre sans interruption le sous-carbonate d'ammoniaque pendant
trois mois, et jusqu'à la dose de 1 gramme 60 centigrammes par jour.
Nous ajouterons, pour compléter ce qui précède, que tons les mak*
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(61 )
des qui ont pris le soas-carbonate d'ammoniaque <mt fait usage en
même temps, ou bien de bains de vapeur, tous les deux jours» ou bien
de fiictions avec diverses pommades au calomel, au proto-nitrate de
mercure, etc. Mais ce sont là des moyens auxquels on ne saurait rap*
porter l'amélioration évidente éprouvée par les malades, puisque l'ex-
périence a montré à M. Cazenave combien est faible leur influence sur
la résolution de ces ajETections chroniques de la peau.
En résumé, les expériences que nous venons de &ire connaître ne
sont pas encore assez nombreuses et ne datent pas d'assez loin pour
qu'on puisse les considérer comme concluantes ; mais, telles qu'elles
sont, elles suffisent pour fixer l'attention des praticiens sur un agent
thérapeutique peut-être un peu trop oublié aujourd'hui^ et dont l'acti-
vité ne saurait être mise en doute.
THERAPEUTIQUE CHIRURGICALE.
APPLICATION DE LA BfETHODE SOUS-CUTANEE AU THAFTEMENT DU LIPOME ,
Par H. le professeur Bobket, de Lyoo.
La méthode sous-cutanée est, sans contredit, une des plus belles dé-
couvertes qui fassent honneur à ^a chirurgie moderne. En effet, depuis
que M. Jules Guérin l'a pour ainsi dire vulgarisée, en posant en prin-
cipe que toutes les plaies pratiquées sous la peau, quels que soient leur
siège et la nature des parties divisées , participent à la propriété des
plaies sous-cqtanées des tendons, c'est-à-dire qu'elles ne s'enflamment
ni ne suppurent jamais, et s'organisent immédiatement, que de pro-
blèmes, résolus, que de lésions dont la thérapeutique, jadis impuissante,
ou bien suivie de graves accidents, ont été, à sa faveur, avantageuse-
ment traitées tout en présentant une simplicité vraiment remarquable ! !
Presque chaque jour on en fait de nouvelles applications, et si dans
Ions les cas on n'a pu atteindre le but que l'on se proposait, on
a du moins reconnu que les opérations sous-cutanées, exécutées selon
les règles de l'art, étaient exemptes de dangers, et qu'à leur suite la
suppuration était infiniment rare. Aussi les chirurgiens qui se sont le
plus occupés de cette méthode ont-ils toujours fait leurs efforts pour en
étendre la sphère d'application. Naguère on proposait les incisions
sous-cutanées pour le traitement curatif de certains kystes ; aujourd'hui
M, Bonnet, se fondant sur des observations tirées de sa pratique, son*
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tient ifiie ces mimes incisions petr? ent lire appliquées avec a^âDCa|;e aa
traitemeni des tumeurs graissenses.
Qo^if me soit permis, arant de décrire' le procède qve ee diinirgiett
mtt alors en osage, de présenter quelques considérations sur FanatonMe
]patliologtqnc ùt ce geni^ de tamenr ; twit en faisant comprendre par ce
nojeft ce qu'il y a de rationnel dan» rappltcalion de la mMiode
sous-cutanée au traitement d^ Kpôme, je ferai connaître comment
M. Bonnet y a été conduit, et le» résultats que Ton peut espérer d» ce
aonureait mode^ de traitement.
lie lipome n'est point composé d^nne masse de graisse renfermée
^b«i8 un kyste, e^est une agglomération db cellules graisseuses juxt» pe-
sées les unes au« antres, et dont rensembhp i*st entouré d^unc membrane
fibren&e qui les isole des tissus environnants.
Tant que cette enveloppe générale est conservée intacte , tant que
la graisse se trouve renfermée dans chacune des petites cellules qui la
sécrèlcia «t rgwyusonueat, son. absorptiûa e&ti^ossible, ou du moins
offie de grandes drflîcurtés : c'est pour ce motfrquc Ton a maintenant
abandonné d'une manière complète ces divers emplâtres qui , appli-
qués sur la tumeur, devaient en amener la resolution. Que l'on fasse
usage des emplâtres faits avec des résolutifs alcalins qui ont la pro-
priété de dissoudre la graisse^ tels qiM le cacbonotc de potasse , de
soude, ou bien de ceux de ciguë, on n'en peut obtenir aucun bon ré*
suhat. Mais que l'on divise en un grand nombre de fragments cette sorte
d'épongé, dont chaque cellule contient de la graisse, ceHie-ci pourra
<^e exprimée des petites loges qu'elle occupe, rejetée dans le tissa cef^
Ivoire ambiant, et livrée à une absorption sapicle»
Cest sur ces prindpes qu'est fondée l'application de la mct&ode sons-
cotanée que M. Bonnet a fait an traitement des tumeurs graisseuses^
c'est Tapplication à une agglomération de petits kystes gvaiissenx, de
la méthode mise en pratique pour les kystes sérenoc èa poîgnef , da
dbs du pied, et pour Thydrocelie.
Jdsqu^ quel point l'expérience a^t-eile démontré que ces Tues ébient
fondéies? I^es observations survantes permettront d'apprécier ce point
de pratique ; mais avant de les citer, disons quelques mots sur les pré-
cautions a prendre pour tirer tout le parti possible de la méthode sous-
cutanée dans le traitement du lipome.
La piqUre fbite à la peau avec un ténotome pointa dbît être pnati-
quée à [a base d^m pli, et à une tclfb distance, que lorsque celur-crsera
revenu sur lui-même, elfe soit éloignée dlp 2 à 3 centimètres de la Base
A la tumenr : h ténotome mousse doit é^tre en rondache i soii ex-
ttémité, de manière à être coupant sans pouvoir cependant piquer la
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(S3)
^an. Sa lon^ur doit être ^ak an plus grand diamèlre de la l»-
ntear. Âpres avoir piqaé la peau à la distante indiquée, on -rafbntse le
ténotome mousse entre le lipônie et les parties sur lesquelles 9 repose, en
ie ipouasant à travers le plus grand diamètre de la base de la tumeur.
(Le trandunt de TiiiBlrafflent, dirigé ensuiAe oontreles tégooieate, iMt
«Aviser le lipome ^ans toute son épaisseur en deux parties égales, ^«e
l'on presse Tune contre l'autre, tandis que le ténotome les incise en tons
sem, à droite et à gauche, de manière à en former des fragments ajaat
4BI fias i'épaisâeur d'im ceatimèlre. A mesure que Ton £onpe., on
prouve la sensation de la mpture snccessive des-celinlefi dans kâqncHes
la graisse est renfermée. Il est bon de prolenger les incisions de 1 a
^ centimètres en dehors de la tumeur, afin de décoller la peau des par-
ties sous-jacentes^ et d'augmenter la surface au milieu de laquelle la
igctàsat doit plas tand êtoc absorbée.
Quand finstrument est retiré, on presse avec force la tameor «Élve
les doigts, de manière à rompre par la pression les ceTltAefe qui tnft
«ehafy)é à Inaction de J'instrumcnt tranchant.
L'iexpérience a ]m)uvé que cette opération doit éti^e répétée, ilansies
iipdraes «vokiraineux, qvelquefbis deux ou trots fois, et à qaii»e Jmhb
on trois semaines d'intcrvaBc, pour compléter la nipturc ées «t^Mes
et activer Tabsorption.
Les observations que je vais maintenant faire connaître sont tî-
mstde la prastoque de M. le professeur Bonnei, qui ^s'est iait uo véâ-
tàÀe plaisir de me coaimonk[tier fous les matériaux qui serattacbenCà
cet important sujet. J'aurai soin , après les avoir mises sous les jeas.
desiecleurs, de les interpréter, et d'apprécier, en me fondant sur les
coekats ^'elles ont donnés jusqu'à ce joui^ k valeur de la méthode
59ns-catanée appliquée an traitement des tomenrs •graissea8e&.
Obs. I. Lipome âumoignxmdeVépcMle; traitemmA pardesinûiskmss mu et O m-
nées ;résolntion fresque wmp^te. HerretteGondamin, ftgée de vingt^devi ims,
^ présenta chez H. le professoin* Som>et, le^ ^dêcembpe iSfii, • Powée
^mie con^tntion vigonrense, e6tle jeune fiile pornriià la partie sopériinve
iSn Inras gaadie, sur la fsce externe du muselé delioide, ^nne 'Iwmmt
moite, flasrpie, indolente; la peairqiri larecouvrait, toutàfaitiiitaoie,«iait
conservé sa coloration normale. Sa naissance remontait à cinq annéoi,
époque où elle ^têi apparu sans cause appréciable ; 'prenant cbgi(|ne janrwi
tiouvel accroissement, pleuvait fmi par atteindre levdlnine do poiaff.li. Son-
net résolut d^Htaquercenetumetir'grMsseuse par des inqfeions«sous-ciitaniih.
Le même Jour, fl picfna avec «i teneteme ai^ 4a peau située «n m^
Tièredeh tamenr, àta bDse<d*wn filli «fiii, revenu sor Inl^nénie, vendait
cette piqùredifllairte dn lipome de trois cemimèupe^^ environ. Pois o^ifum
d'un ténotome mousse en rondadhe, il t^vntradoisit t^orr trttr ouiultL
vers la 'base de la fumeur ^n*\\ traversa ilans le sens de-aan plm-çraad «dia-
mètre. Faisant alors agir cet inslruanM tlesfMttesfiroiëHfec nm» lesté^
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(64)
guments, il divisa le lipome en deux portions égales* Ce premier temps de
ropération accompli, il eut soin de saisir entre les doigts de sa main gauche
les deux moitiés de la tumeur et de les presser Tune contre Tautre, tandis
que le ténotome, dirigé en tous sens, les incisait de manière à en former des
firagments ayant au plus Tépaisseur d'un cenUmètre, afin d'ouvrir par ee
moyen les kystes graisseux. La peau fut même décollée tout autour de la
tumeur, et, par des pressions successives dès que le ténotome fut retiré,
M. Bonnet déjeta les débris du lipome dans le tissu cellulaire ambiant.
Application d'un morceau de diacbylum sur Touverture pratiquée à la peau.
Cette jeune malade, qui n'avait presque pas souffert durant Topération,
assura, lorsqu'elle vint, trois jours après, revoir M. Bonnet, qu'elle n'avait
été nullement incommodée des suites de oette première tentative. La Uw
meur, aussi volumineuse que précédemment, était toutefois beaucoup plus
molle.
Le 31, l'opération fut renouvelée, et il s'écoula un peu de sang à travers
l'ouverture pratiquée à la peau.
Le 10 janvier, le lipome avait sensiblement diminué de volume. M. Bon-
net sentit; en le malaxant pendant quelques minutes, les flocons graisseux
qui s'échappaient de leurs iystes pour se répandre dans le tissu cellulaire
ambiant.
Une troisième et dernière incision sous-cutanée fut pratiquée le !•' fé-
vrier. Comme lés précédentes, elle ne fut suivie du moindre accident. De-
puis lors la tumeur, comprimée et broyée dans tous les sens, diminua gra-
duellement de volume. Sa résolution fut longue, mais enfin trois mois après
la première opération, c'est-à-dire le 25 mars, la graisse avait totalement
disparu ; car il ne restait plus qu'un noyau fibreux , à peine perceptible.
Obs. II. lApôme déveioppé dans la région de Vomopîate; traitement par dès
incisions sous-cutanées; absorption complète du tiseu grcdsseux. La nommée
Ducbamp, nativede Lyon, âgée de quatorze ans, vintconsulter M. le professeur
Bonnet, le 7 avril 1847 ; elle portait sur l'épaule gauche une tumeur grais-
seuse, de forme ovalaire et du volume d'un gros œuf. Située dans la fosse
sous- épineuse, elle avait débuté trois années auparavant, et son apparition
ne pouvait se rattacher à aucune cause appréciable. Après avoir examiné
avec soin cette tumeur, M. Bonnet l'attaqua immédiatement par des incl*
sions sous-cutanées. Une piqûre ayant été faite à la peau à trois centimètres
environ au-dessous du lip6me, il introduisit par cette ouverture un téno-
tome en rondacbe, qui lui servit à diviser, de bas en haut et des parties
profondes vers les superficielles, la tumeur en deux moitiés égales. Se con-
duisant alors comme dans la précédente observation, il incisa le lipome
dans tous les sens, le malaxa fortement, et en déjeta les débris dans le
tissu cellulaire ambiant. Rien de fâcheux ne vint compliquer cette opé-
ration, qui avait provoqué une douleur vive, mais cependant tolérable.
Le H avril, la tumeur, devenue molle et disséminée sur une plus grande
snrllBice, fut opérée de nouveau d'une manière tout à fait semblable. Le 8^
du même mois elle avait sensiblement diminué. Depuis celte époque la ma^
iade revint tous les quatre ou cinq jours revoir M* Bonnet, qui profilait de
cette drconstanoe pour malaxer la tumeur afin de vider les kystes et de fa-
ciliter par ce moyen l'absorption de la graisse.
Le 11 mai, le lipome, déjà réduit au tiers de son volume, liit de nouveat»
incisé d'après la méthode sous-cutanée.
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(65)
L.e 16, malaiation de la tumeur.
Le 4 Juin, une dernière opération difisa, d*ane naoière eonpièle»
In portion restante du lip6nie, qui disparut en grande partie, car yen le
milieu du mois de juillet, il ne restait plus qu'une petite induration fibreuse
que la malade se décida à garder» tu qu'elle ne la gênait en aucune
manière.
OtM. m. lÀpâme de to région dorsalB, fmtfgmsnt par d» inicMtmê J0ti»- c»
ianées, résultat trêê-wUsfakant, louis Perrin, ftgé de dooae ans, natif du dé-
partement do ahône, entra à THétel-Dieu de Lyon le 15 décembre 1847»
et Tint se coucher dans la salle Saint-Philippe, service de M. Bonnet, H
présentait, sur le milieu de la région dorsale droite, une tumeur graisseuse,
qui datait d'nu bon nombre d'années, et qui s*était développée sans cause
connue. Prenant chaque jour un accroissement graduel, eHe avait fini par
atteindre, il y a environ cinq ans, un volume un peu inférieur è celai dn
poing, et, depuis lors, elle était restée à peu près stationnaire.
Le 3 janvier 1848, M. Boonet la divisa en tous les sens par des incisions
sous-cutanées, et en déjeu les débris dans le tissu cellulaire ambiant ; la
douleur produite par cette opération fut nulle, le malade ayant été a»
préalable chloroformisé.
LMnnoculté de la méthode fut complète ; il ne survint rien de ficbenx.
Tous les jours, la tumeur fut malaxée pendant cinq ou six minutes. Elle
diminua progressivement!! et le 9 février on put constater Tamélioration sni-
-vante. Au lieud*une tumeur molle et flasque, et du volume que j*al indi-
qué plus haut, il n'existait plus qu*un noyau d'induration que la palpation
seule permettait de constater.
L'expérience prouve donc que les tumeurs lipâmateuses peuvent être
avantageusement traitées par des incisions sous-cutanées ; mais il ne ûmt
pas conclure, en se fondant sur les observations précédentes, qne tontes
les tumeurs graisseuses attaquées de cette manière soient susceptibles
d'éprouver une pareille amélioration. La théorie s'unit à la pratique
pour démontrer que le volume considérable de la tumeur, et l'âge avancé
de celui qui la porte, constituent deux contre-indications aux indsions
sous-cutanées.
M. Bonnet eut l'occasion, dans le courant do mois d'avril 1845; de
faire usage de cette méthode sur une dame âgée de soixante-deux ans,
qui portait sur le coté gauche de la nuque une tumeur graisseuse dont
la base égalait la surface de la paume de la main. Des incisions sons»
cutanées furent réitérées cinq fois et à quinze jours d'intervalle;
malgré cela , la diminution de la tumeur ne put iamais dépasser la
moitié de son volume primitif, et les donleurs qu'elle y ressentait ne
purent disparaître.
Ces faits démontrent donc, ainsi que la théorie le faisait présuner^
que par l'application de la méthode sous-cutanée on ne peut obtenir la
résolution complète des tumeurs graisseuses. Les cellules dans lesquelles
Is graisse est renfermée ne peuvent disparaître comme le fait la graisse
TOMB XXXV# 2* LIV. 5
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(«6)
€Ue-même. Elles domnt former et fotmeia en effet un myanShmix
glm éae et meiM vnkonmenE ye iaituBeor ^piîmitaic.
9a lésie, Tinnectiité de la médiode ettoomplète. Saos amm cas
on n'a vu ni siipparation ni inflammation dooloorense.
Ce noaveau procédé doît-il remplacer ceux qui sont mis habitucfUe-
4BeBt icn ^pratique, et en particolier rexCii;palion par i'instrmmnt Iran-
<Énal,i|«i est géDérakanent onlée? M. ie fnSaaaut fiotmet ne ygp
p?s qne la préférence dmve loi être accordée lorsque les tmneurs soft
yolumineuses et qo^elles existent chez des personnes ^gées ; mais chez
ies enfants, et pour les lipomes qui ne dépassent pas le volume du
fMti^^ la mélhode soiis-cotaaée doit étr« pvéliBiée, car elle n'eUige
fos 4e malade à garder le lit pendant plusieurs semaines v «die <pMt
^tre mise en pratique sans qne oelni>â interrompe ses occapations , et
jamais on n'est exposé, après son emploi, à ces érysipèles et  ces
iphkgmons qui rendent souvent très-|;rave T^xtiipation des Ijpnmfy»
4ie la partie postérieure du tronc.
IDE cBKisàiiws mMBUBft SANouBffis AT A m» moxomuA
Par H. PBTRBQnui, chirurgien ea chef de 1 ilôtel-Dieii de L|oa.
Sons Ja •dënomMatioB générique de [tumeurs sangoiBes ks antsnis
t wa «ertain mon^we de tumems de nature» d'efigwe eC'de
re ^li^eraes, ^oi dont pour seul caractère commm de c«Mteiiîr Jk
> iLes unes (longnB'liœmatodes, tumeurs érectilei^ nsvi) eonMi-
«Mtft du sang aitériel ou vtûncux, ou artériel et veineux, renleraiéidaas
«es vabseoiK propres, soumis «videmment aux kis de la dsoubitiiMi gé-
nérale et conservant, dans toute leur intégrité, ses propriétés phyfiqnw,
idiimiqiies «et vkales ; les autres ^bosses sanguines, hémataoele, qpan-
«obsments «angni» dans les bourses muqueuses, dans Jes gaines tendi-
«MMses) «OBlienneiitsoos différentes formes, à. des degrés divers d'allé-
t«tieii, sais à peu près toujours reoontlaissable, du sang amassé en
iÊfvc et jeté, suivant toute apparence, en dehors de la oicoulatiui de-
giuis tplasou laokis de temps. Les tiimeui*s sanguines, teUes qu'an ies
«nlead aif)ourd^hoi, |)enw»it donc se paitager en deia classes patlaile-
ment distinctes : les premières , essentiellement vivanlesk, ne mai^ k
iptopnanent parler^ qu'un tissn MMivieMi très-vasoulaiise jpoovaiâ s'<éten-
4re èndéfiiiimeiA et compromeltie plus «a anoins rapideiaent la m;
«éHes de la seoonde «catégoiâe, ipii seules, ànotreseas, mériteraient île
ii4e toneoes nifjrinr'!, .aont ocnstiluées .par da sang xfameiiiqfisr
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(t7)
tba» de» Kiges, avec on s»» paras propres. El- parmi ees demièMsîl
convient de^tingner celfes qui sont récentes, qui coinpliquen* imm»-
tfotoBKntJa contnsÎQfB (bosses sangmiies) et dont le trailenent se «on->
^mhI aveeeélai de cette- aflfe«fion, de celles déjà ancieniies dont f origine
ne peut pas toujours é(re constatée, ce que l'on rencontre li«d)itael!e»
ment dans les bourses nuiqueiises, dans les gaines des tendons on dan»
le tisra «ellbiaire. C'est ih celles-là, seulement, que nous avoivs- à mmà
ocenpeiv.
Ces distinctions préliminaires établies, nous ponvons mamtenant ifl*-
ter un coup d'oeil rapide sur la nature et Tétiologie de ces af&ctionsv
et svrles mo3'ensmis en usage jusqu'à ce jour pour les eomëattreet h»
guérir ; nous- poovTons plus facilement ensuite feire ressortir les-afTa»-
tages dé 1» nouvelle méflHkk que nous voulons fetre connaître. Onafl-
tribue générateinenC à la contusion, à uue pression longtemps eontineéev
h des clracs petits et souvent reneuvelûs, mais toujours à une viohmee
eiCcrne la présence du sang dans les bourses^ muqueuse» et dlsne Iflk^
gaines des tendoi». Une&is réani ei% ibjer et abandonné à- lui-niêmr,
ce sang^ ne> se compoirte pas- tMijouis de la uiéme façon' : tanfiât i4 est
repris en totalité par Tafasorprion, et la tumeur disparait après pla» on
mems de* tempe; tantôt ii n^est réiorbé qu'en partie, 1» fibrine reste,
s'organise en grumeaux bordéilôrmes, et la tumeur de sanguine qa*eUe
était devient une hydropisie compliquée par l» présence de ces petits
corps étrangers si commwis et si parfaitement coonns; tantôt enfin il
conserve son aspect normal, 1» tumeur gardant le- même volinne ony ec-
qm est plus commun, s'accroissant lentement; c'est alors la vraie Itt^
meup sanguine.
Dans y état actuel de k sdence, il est assez difficile de se rendre
compte d'une manière bien satisfeiisanie de cette différence que nta ne
smnbie moliver; on ne eomprend pas pourquoi, dans un cas, le sang se
pésosbe en< partie ou en totalilé, eCpom^noi, dans Tautre, il reste arvtc
ses qualités et augmente ckins la tumenr* Quand il persiste sans se dé-
naturer', conservent «-ildooearveeeelut qiti drcale des oomiesioBsqui lui
permettcat de se ret i^ifiep à son contact et de se renenvelar lesteneiit
parriBtenmdiaira des captllaincs? fin an moty pavticipe^tHi enoœ, à'
me degré ({oelconqur,. à ki circuladen. générale? niysiologiqQemen*v il
ifly a «peot utoyêUf df expliquer le {^émmiène. Cotte mamère de' voir, à
h ipi cU g;manqBe:nMihea«mBeawnt la sanction de fcèscwatiew diat e fc ,
aaqniutoepandaBiuneoefflMne valeur quand en* oonsidèye que k»tiH
«■Di^saigaiMi, produite» par un épanehemeat sonduin, sont ceMks
d'est le sauf disparaît le plus sewtent et le plus âKiknenC ; que pats-
qpt'tnajoan^ au toati-aÎK, ««.iwicaitfFe du-^ang^à. peu pm par et par-
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(M)
fSûleBient liquide dans c^Ies qui résultent de pressions on de petits diocs
souvent renouvelés, dans celles qui se sont produites lentement et qui
croissent toujours. Si le sang se résorbe dans le premier cas, c'est que
l'épanchement se fait par une plaie interne, qui, en se cicatrisant, laisse
le sang extravasé complètement isolé, réduit à l'état de corps étranger,
et comme tel soumis aux lois de l'absorption ; s'il persiste intégrale-
ment dans le second cas, c'est que les conditions de l'épanchement sont
changée^ ; ici, il n'y a plus de déchirure, et on ne peut s'expliqaer la
présence du sang dans cette cavité close, à la suite de violences modé-
rées, que par une modification accomplie dans les capillaires, modifica-
tion qui, une fois produite, doit nécessairement persister, et qui place
k sang épanché dans des conditions bien différentes, puisqu'elle lui per-
met de conserver sa qualité de liquide circulant et vivant. Sous l'in-
fluence de pressions ou de chocs continus, la membrane séreuse, par
suite de changements intimes et inconnus qui s'exécutent dans son pa-
renchyme, sécrète du sang au lien de synovie, comme sous l'influence
d'une inflammation de cause quelconque, elle sécréterait du pus ou même
du sang. Ainsi comprises, toutes ces tumeurs sanguines, qu'elles siègent
dans une bourse muqueuse, ou dans une bourse synoviale d'un tendon,
ne seraient que de vrais sintis des vaisseaux capillaires, sinus où le
sang circulerait lentement et incomplètement il est vrai, mais assez
cependant pour conserver sa vitalité.
Cette distinction, que nous venons d'établir entre des tumeurs d'ori-
gine si rapprochée et ayant une marche si différente, n'a encore été
&ite nettement par personne que nous sachions, et cependant elle im-
porte à un haut degré, comme nous verrons plus tard. Les épanche-
ments sanguins récents, suite de contusions violentes (bosses sanguines),
ou déjà modifiés par l'absorption (hydropisie avec grumeaux hordéi-
formes), ont surtout jusqu'ici fixé Tattention des auteurs ; c'est à peine
si on a signalé l'affection sur laquelle nous appelons aujourd'hui l'at-
tention, et dont nous avons cherché à éclairer Pétiologie.
Il est une autre espèce de tumeur sanguine, souvent confondue à tort
avec les tumeurs érectiles, avec lesquelles, cependant, elle n'a que des
rapports très-éloignés. Elle naît et se développe dan$ le tissu cellulaire
sous-cutané et non dans la peau. Elle est constituée par une cavité sim-
ple ou cloisonnée, creusée dans l'épaisseur des tissus, et, suivant toute
apparence, dépourvue d'une membrane propre, ce qui, faute d'autres
caractères, suffirait à la distinguer des kystes. Elle contient du sang
liquide, de coaleur et d'apparence veineuse, qui se trouve immédiate-
ment en contact avec la face profonde de la peau qu'il soulève. Celle-
(û, à part de la rougeur qu'elle doit autant au sang qu'elle recouvre
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(69)
qu'à sa yascnlarîsation capillaire, conserve habituellement son aspect
et sa texture; quelquefois cependant la rougeur devient très-foncée»
et le derme lui-même distendu, étalé, aminci à nn degré extrême,
a«sez profondément modifié, perd entièrement son aspect normal et
tranche vivement par sa nouvelle apparence sur les parties voisines
avec lesquelles il se continue. Dans quelques cas il semble que la tumeur
tout entière rougit et se gpnfle comme une tumeur érectile quand on
provoque l'afflux ou la stase sanguine dans les parties. Toujours
molles et franchement fluctuantes, ces tumeurs croissent lentement et
M reconnaissent avec assez de facilité ; dans le doute, une ponction
avec le trocart explorateur fixerait sûrement le diagnostic. Elles peu-
Tent siéger partout, mais il paraît qu'on les trouve de préférence sur
le firont. Ce siège de prédilection dans une partie découverte, exp<^
â des coups, à des froissements fréquents, dans une région où la peau
n'est séparée d'un plan osseux solide que par une mince couche de
tissu cellulaire, porterait à croire que la contusion n'est peut^tre pas
étrangère à leur production. Touteibis, nous devons avouer qu'il ne
nous a jamais été possible de découvrir la moindre coïncidence qiû
pût nous mettre sur la voie de leur étiologie.
Pour établir la thérapeutique de ces tumeurs, on a pris en considé-
ration, jusqu'à ce jour, plutôt leur siège et leurs apparences extérieures
que leur vraie nature; et on a conseillé pour elles la plupart des
moyens que d'habitude on emploie contre les hydropisies simples
ou compliquées des bourses muqueuses, ou des gsdnes des tendons, ou
contre les tumeurs érectiles. Nous passerons sous silence les topiques
de toute espèce qu'on a préconisés ; leur action est toujours parfaitement
Buile, et personne n'y pense plus aujourd'hui. La ponction, l'incision
sous-cutanée suivie de la compression, sont également sans aucune effî«
cacité, et ne méritent pas qu'on s'y arrête. Les vrais moyens curatiÊ
sont ceux qui ont pour but de provoquer l'inflammation des parois de
la poche, et, par suite, son oblitération ; ou bien ceux par lesquels on
se propose de détruire la tumeur par le bistouri ou les caustiques , c'est*
à*dire les injections irritantes, le séton, les épingles, l'incision, l'exci'*
aîon, ou l'ablation et la cautérisation. On ne saurait nier que ces moyens
ne soient, en général, très-efficaces ; mais ce qui est encore plus cer-
tain que leur efficacité, c'est le danger qui accompagne toujours leur
«mploi, danger qui n'est, dans aucun cas, en rapport avec la gravité du
mal qu'on veut guérir.
La cautérisation laisse toujours des cicatrices difformes, ne peut pas
iMJonrs être mdtrisée dans son action et dépasse quelquefois le but
qn'on s'est proposé. L'ablation, impossible pour les gaines tendineu-
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(99}
SCS, diffîctile et dangerettsc pocn* les boufses mwjiiMses <jaf a'voÎ!
les articulations, est tonjtmrs remarqQabîemenC grarre par détendue et
la tiature des tissas mis à un. Les injections irritatites:, te séton, les ë|PnK
gles, Kindsion, Texeision ont songent donné Heu à des inAammatMv
vrâlentes, suivies de fusées et de résorptioD purnlentes fatale», q«i «Ht
fait regretter aax chirurgiens Teniplot de ces nieyens énergîq^ue» et
dangereux, pour des affections sans^ graYiAé parelles»niéme»ct eonstr»
tnant pour les malades une gêne ou une dilTormité très^nippovtaMe.
Ces dangers et ces inconTément^sonf si isagranfe qv'tls ont so tt»c t
fait recaler les chirargiens, Bièjoie tes plus hardis, et que beanccmp dr
ces tuineim ont été abandonnées à elles-aiémes faute as mcjcns cxarsKtàh
efficaces et surtout sans danger pour la TÎe des nadadits. G'étBtl fii «ne
regrettable lacune dans la thérapeuiicpie chiravgicale, <|iii àéamnmBàs
n'existeia plus; M. Pétrequia vient' de dbnncr à cette qucstHMi ane
solution inattendue, des plus simples et àss phis hcmcuses» Pimétrécle
cette vérité que Icâ inAamniaftîons artificieileDient pr«Toq«ses èans wm
but de guérison ne sont dangereuses dans toutes les roétliodes joaap^iô
employées que parée qu'elles dcpasfient le plu» sottv«nt its tiontas qa^oi
voudrait leur imposer, ou qu'elles revétient de» caractàics; aulvc»' que
cenx qu^on prétendait lewr donner, cet haiiile «htrnrgieni ckrehait un
moyen de la maîtriser et die (a diriger, lovsqtt.'il lui vint à Vtàh de. âne
sertir le sang contenu' dans lia twiwur, m la solisdotB de ee ptohlèar
délical. Cette considération., que tonjoors et pavtnut le sang ae eoagole
quand les parois qm le contimnciit, -«aisKaa on tumeur, vienncst »
s'enfljlammer, lui fit penser que Tinveiitt pourrait bien «tre vrac; à 9a»>
vdr, que le sang se eeagakml dans une mmtè, les-parais devaient s^ei»-
flamioer. S'il en était ainsi, cette' infb w a Kilww tout» phyanfagiqne d»-
vair, seloft toute prd»abilûé, rester dans des limites eonvenablttSy far»
mer les vaisseaux qui versaient du sang dans la tumeur et fooroirlcs
éléments d'une réunion des^ parois àe la podir eotire elles, «a année la
eatllol de sang organisé k leur inAmeuir. On asbstitQait ainsi à i
jectiou' irritante cbnC on ne peii€ pas ealcoler fclfet, à m»
tio» dont on ne peut pas à» Tavanœ dcteL-nner la portiée et la nalve,^
un acte essentielkîntcBt naturel et physiolDgiqae, etpaatankaans atiCM»
danger pour )e$> parties et pour la view
Restait à trouver nir nwyim àt cnagukr le sasg. €eil» pmiîr cm»-
tîellè et délicate du" prriklènMr pnoestaii dmcKOkallcs sans nombis': e»
effet, pour qu'on pût espérer le succès et tenter raifoniiaUemeal Jbi»
venture, il failaic trouver un agent liquide^ d^uu'petir volunK*, ipû «sa-
gnlâtle sang sans Ifatlim;, sao» le carboaîser, urlnéduirrà FétBllib
cerps étanger ; un ageat qur ne podiûA, sur fes.p«m»deb p«b^
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(71)
<|tt^aiie «leteatioa modérée ; un a^t enfin qn pte élre fh&Aé taam
Ranger pour l'économie.
Os indications bien établies, M. Pétreqnin avait à choisir «nCre «
«ertaki nombre d'acides. Tout d'abord il dut écarter les acides miné-
raux : trop concentrés, ces acides devaient carboniser le sang et mor^
tiÊ^* les parties ; et si on les étendait d'eau distâlée, outre qu^il de-
-^renaît extrêmement difficile de rencontrer le point précis oàils seraient
$ufii&ammeDt atténues pour coaguler le sang sans le carboniser, on
tambîUt dans l'inconvénient d'avoir un liquide abondant, dont l'injeo*
tàmk dafAS la tumeur ne pouvait plus se faire sans la soustraction prêt*
laMé d*une notable quantité de sang. Indépendamment de cela, les
acides, même considérablement affaiblis^ produisent sur les tissus une
excitation assez énergique, qui se traduit le plus souvent par une in«-
fiamnution snpipiirative, acddent grave qu'il lallait, dans le cas, évttor
à fout prix. Les acides sulfurique, nitrique, hydrocblorique , etc.,
étant condamnés à l'avance^ on eut à voir si on ne trouverait pas
parmi les addes végétante un agent qui remplit les indications que
«OMS avons énumérées plus haut. Parmi ceux de ces dernieis qui peu-
'Tent ooagukr le sang, les acides acétique et citrique se présentaient en
première ligne ; leur action sur le sang, leur peu d'énergie, les doses
qu*'en peut supporter sans inconvénient l'économie, la facilité de se
ies procurer, les recommandaient avant tous les autres. Tous les deux
fiowraient être ii^edés à un haut degré de concentration qui en dinû-
'asaitle volume; à cet état tous les deux devaient coaguler le sang
sans le carboniser ; tous les deux enfin pouvaient être résorbés sans
danger, et ne devaient produire qu^uue irritition médiocre sur les pa-
«oqs de la poche. Ils paraissaient, en un mot, répondre parfaitement
•aux indications posées. Aussi M* Pétrequin pensa-t-il d'abord qu'âl
pourrait les employer indifféremment l'un ou l'autre. G^pendant^
comme Tacide acétique ne coagule que la fibrine du sang et non l'ai-
immine, théoriquement on pouvait présumer que l'acide citrique, qai
•oaagule à ia fois la .fibrine et l'albumine, réussirait mieux ; du reste^
c'était à l'expérience à piger en dernier ressort et à dire lequel on 'de-
vait préférer. A cette heure cette question est résolue pour M. Pétre-
quin^ et il a complètement abandonné facide acétique pour t'acide ci-
liiqae -, seulement il iant qu^on sache bien que ce dernier doit être
«o^oyé parfiiitement fur, et que celai du commence est soovent sophii-
liqtié avec facide tartaiîqne.
La théorie et le raisonnement présageaient un plein succès à la non-
velie méthode ; restait à savoir si la pratique sanctionnerait ces prévi*
sioDS brillantes. Les résultats, nous pouvons le dire, ont dépassé tante»
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(7«)
les espérances ; aa surplus, on en pourra juger par la lectnre des ob*-
seryations suivantes. Nous en aurions pu citer un plus grand nondwe ;
mais comme elles se ressemblent toutes, nous avons mieux aimé choisir
tes deux plus probantes par Tétendueet l'ancienneté du mal, par les
difficultés et les complications qu'elles présentaient.
Obs. L Louise Berlioz» âgée de vingt-deux ans, repasseuse, non mariée,
née à Grenay (Isère), entre à i*H6lei-Dieu de Lyon, salle Sainte-Harthe ,
nO 13 (service de M. Pétrequin], le 4 mars 1846. Cette jeune fille, grande,
forte, bien réglée, d'un tempérament sanguin, d*une santé parfaite, porte snr
la partie antérieure et un peu latérale gauche (fu front, une tumeur asses
régulièrement circulaire à sa base, médiocrement saillante, au total, à pea
près du volume d'un gros œuf de poule. Cette tumeur date de vingt et un ans;
elle est survenue, au dire de la malade, à la suite d'une chute qu'elle fil en
bas âge et s'est développée assez rapidement : depuis, son volume n*a pas
sensiblement augmenté : elle est indolente, sans chaleur, immobile, trè»->
molle, fluctuante, irréductible; le doigt, enfoncé perpendiculairement sur
elle, déprime facilement le tégument et le liquide; arrive sur un plan infé-
rieur à celui des parties voisines du front, et sent distinctement une surface
dure et rugueuse, celle idu frontal mis à nu : la tumeur repose directement,
selon toute apparence, sur le diploé. La peau qui la recouvre est violacée,
médiocrement tendue, luisante, amincie; si elle était d'un noir plus foncé
die rappellerait presque le cuir verni ; on la dirait profondément altérée;
aux limites de la tumeur elle reprend son aspect normal. Tous les médecins
que cette malade a consultés pour cette dififormité d'un aspect très-désagréa-
ble, l'ont renvoyée sans rieu tenter, lui disant, les uns, qu'elle ne g|iériraît
jamais, les autres, qu'il était prudent pour elle d'éviter toute opération; on
seul, M. Montain, a essayé très-inutilement des pommades fondantes. De
fait il était difficile, avec ce que la science possède de moyens, de rien lear
ter qui offrit quelques chances de succès.
M. Pétrequin pensa qu'il avait là une tumeur sanguine développée primi-
tivement à la face interne du péricrâne, probablement à une bosse sanguine
modifiée par le long temps qui s'était écoulé depuis son apparition. Une
ponction exploratrice, pratiquée avec un très*petit trocart, donna issue à dn
«^ng noir, liquide, pailleté et offrant la plus grande analogie avec le sang
des règles qui a séjourné dans le vagin et l'utérus par suite de l'imperfora-
tion de l'hymen.
Le 7 mars, on essaya de coaguler le sang de la tumeur au moyen de la
galvano-puncture. L'appareil marche mal et cette tentative reste complète-
ment infructueuse. On laisse les épingles en place , soit pour irriter la tu-
meur, soit pour revenir à la charge s'il y a lieu.
15 mars. La tumeur n'a pas changé. Craignant que ce sang ne fdt im-
propre à se coaguler sous l'inQnence électrique, M. Pétrequlu renoncé
définitivement à la galvano-puncture, retire les épingles et pratique dans la
tumeur, après en avoir retiré un peu de sang, une injection d'acide acéti-
que concentré. Le trocart enlevé, on couvre avec soin l'ouverture qui lui a
livré passage avec un morceau de diachylum. Sans qu'on eût injecté plus
de liquide qu'on n'avait retiré de sang, la tumeur parut immédiatement
plus dure et plus tendue. L'opération cause de vives douleurs, beaucoup plus
vives même qu'on ne s'y attendait.
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( 73)
16 mars. La malade a beaucoup souffert depuis hier et ii*a pu dormir; la
tumeur est chaude et tendue; les parties voisines sont œdématiées, la pau-
pière supérieure gauche surtout.
Compresses d'eau blanche sur la tumeur, potion calmante pour ie soir.
18 mars. La turgescence inflammatoire a diminué , la céphalalgie et les
douleurs locales ont disparu. La tumeur conserve toujours sa dureté.
10 mars. Même état. On donne quelques aliments k la malade.
93 mars. L*œdème des parties voisines se dissipe. La tumeur entière pa-*
latt diminuée de volume; à gauche elle est affaissée, dure; la guérison pa*
rail s*être accomplie dans ce point; à droite et dans la plus grande partie de
son étendue elle reprend de la souplesse.
96 mars. Insomnie, céphalalgie. La guérison se maintient à gauche; à
droite, au contraire, ta tumeur est revenue à son état primitif; la peau, dans
ee point, rougit et parait vouloir s*enflammer.
Tartre stibié, 0,10.
SO mars. Plus de douleurs. Disparition complète de Toedème.
5 avril. La portion gauche de la tumeur, dans une petite étendue seule-
ment, est complètement affaissée et oblitérée. A droite, la peau, toujours
rouge, fait craindre qu'il n'y ait au-dessous une inflammation suppurative.
Applications continues de glace pilée sur la tumeur.
11 avril. La portion droite de la tumeur est toujours rouge et un peu
chaude; la peau devient plus luisame et plus mince dans un point qui s'a-
cumine.
13 avril. Même état local. La malade aujourd'hui se plaint de céphalalgie
et d'insomnie. On supprime les réfrigérants. ^
ao avril. Douleurs à la tempe et au-dessus de l'orbite. Sinapismes aux
membres inférieurs.
96 avril. Les menaces de suppuration ayant disparu, et la tumeur ayant
à peu près repris son aspect primitif, moins sa portion gauche qui a dispa-
ru dans une petite étendue, on ponctionne de nouveau avec un trocart à
robinet, et on retire une certaine quantité de sang. Il est, cette fois, plus
noir, moins fluide, mêlé de petits caillots, et on injecte, jusqu'à distension
de la tumeur, une solution concentrée d'acide acétique. La malade, cette f(^s,
n'accusa aucune douleur.
Potion calmante pour le soir. Pour régime, ie bouillon.
Cette seconde opération ne fut suivie d'aucun des accidents, d'aucune des
menaces qui avaient accompagné la première. La tumeur devint immédiate-
ment dure, s'affaissa assez rapidement; la peau devint adhérente aux pai^
ties sous-jacentes. et le i*' mai , on pouvait considérer la guérison comme
définitive, La saillie formée autrefois par la tumeur avait à peu près dispa-
ru, la poche était complètement oblitérée, et si ce n'eût été la couleur du
tégument et la trace encore visible des diverses ouvertures pratiquées à dif-
férentes reprises, la malade eût été déjà méconnaissable.
Le 3 mai, la guérison éuit complète, et la malade sortait le 17 mai 1846
dans le plus parfait contentement.
Nous eûmes soin de prier Louise Berlioz de revenir plus tard, afin qu'on
pût s'assurer que la guérison se maintenait. Elle revint après quinze jours ,
puis après trois mois; rien n'avait changé, sinon que le tégument reprenait
sa teinte normale. Moi-môme je l'ai revue encore plus tard, sans autre trace
de l'horrible difformité qui faisait son désespoir, et que j'avais pu apprécier
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( T4)
à soi^ eninéc et dvrani $ùn séjoar à rMôtel-Ilieu, que les cieatrice» lésnltent
des pondions el des épingles.
Celait la première fois que M. Pétrequin appliquait sa nonT^le mé-
thode, et la fatalité avait voulu que pour son premier essai, il rencon-
trât précisément un des cas les plus défavorables, sous tous les rapports,
qui se pût imaginer. Ea effet, la dénudation du irontal^ l'amiiuâsae-
aent extrême de la peau constitoaient des oondiëoBa ftiiki ■■ .
On avait à redouter, d'une part, que la peau ne pêt s'enflamiBer
suffisamment, ou que s'enflammant elle ne vînt à se ramolKr et h se
perforer, ce qui eût tout compromis; d'autre part on pouvait craindre
avec raison que rinflamoiatioii de Tos, dépassant les limites qn'oa ^v«ar
lait lui imposer, n'amenât son exfolîation, et plus tard ne mit à na dan»
une grande étendue le diploé du front. Les tissus qui formaient Ibs di-
verses parois de cette poclie étaient de nature différente, et leur peu de
vitalité ou acquise au naturelle pouvait avec raison faire penser que la
simple coagulation physiologique du ^ang ne sui&ail pis à détermHKr
une phlegmasie adhésive suffisante pour oblitérer la tumeur. B*s*enr est
fallu de bien peu que tous ces accidents prévus et redoutés se réalisas-
sent : ce n'est qu'à grand*peine qu'on a pu empêcher l'ouverture spoo-
tanée de la peau, et il a fallu revenir à deux fois à l'injection acétique
pour déterminer l'adhésion du derme aminci et décolM. En revanciiev
le succès obtenu malgré ces mauvaises conditions n'en était que plus dé-
cisif et plus éclatant, et désormais l'excellence de la méthode et la jus-
tesse des déductions physiologiques qui avaient guidé M. Pétrequin se
trouvaient péremptoiremeut démonirées.
Obs. II. Claudine Renard, &gée de vingt *tmiB ans^ «on mariée, née-tt 4tt-
meurant à Briguais (Rhône), entre à l'Hôtel-Dieu, salle Sainie-Mârtlie,ii«S,
(service de M. Pélraqnin), le 16 février iM7.
Cette jeune fille, de taille moyenne, forte et bien constituée, d'au teiapé
rament sanguin, ayant toujours vécn à la campagne, porte à la paume de la
main gauche une tumeur volumineuse qui a complètement défiguré le mem-
bre, et qui le menace aujourd'hui d'impotence par ses progrès incuwalii.
Celle tumeur date de la première enfance. D*abord imperceptible, dH» a
grossi lentement, insensiblement, sans sovflfraiices, sans jamais s'arrêter et
sans autres incouvénients que de borner de plus en plus les usages
de la main et des doigts. La malade, dont les occupations sont celles de I»
eampagne , ne sait à quelle cause attribuer Torigine et les progrès de mmi
mal.
iiujottrd'hui, te creux de la main est complètement effacé et se trouve
remplacé par une saillie globuleuse^ uniformément arrondie, dont le sm»-
net, situé au milieu de la paume, est plus élevé que les émioences thènar et
bypothénar, et dont la surface vient en s'abaissant mourir à la naissanee des
doigta, au poignet et sur les deux côtés de la main. La surface patiMme
ressemble exactement, en un mot, à ce* quelle serait si on eût placé pM-
londément sous la peau et soue les aponévroses une petite masse- aivondlr^
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(76)
comme serait une pomme ou un peloton de fil. Sut le dos de la main, il
existe, depuis quelques années seulement, deux tumeurs longitudinales, sé>
parées par Textcnseur du médius et correspondant aux intenralles qui sépa-
rent le second et le tioisièmej le troisième et le quittrième métacarpien.
Xaulesces tiumeurssont indolentes, sans changement de couleur à la peau;
4BBédJ0Ccemeiit ienducs» flucuiaaies, icréduclibles; seulement la presàonà
Ja £ace aoliècieure fait saillir celles de la face postérieure et réciproque-
vient; prou.ve que ces tumeurs sont formées par un liquide et qn*eUes oooi-
.mmiimaeBt JaQ{eaient ensemble. La main gauche paraît jilus laq^ que la
droite; le médius, quand les doigts sont étendus naturellement, reste un
peu isolé, et en refoulant vers la paume de la main le liquide de la face dor-
sale, on fieut, en enfonçant ha doigts coiffes de la |ieau, apprécier un élar-
gissement sensible des deux espaces interosseux auxquels coirespondent ces
tumeurs. JLes efforts de la flexiou, les doigts étant retenus, font gonOer et
iendre les tuneuis dorsales et déterminent sur la tumeur de la face pal-
maire des dépressions correspondant aux tendons flôdiisseurs. Abandon-
nés il eux-mêmes, les doigts, surtout Tindex, le mcilius et Pannulaire res-
lent un peuHécbis; si la malade cherche à les êiendre, ils s'allongent un
peii, mais Incon^pléiemenl : le pouce et Vauriculaire se redressent comme à
Tantre main. On peut cependant les étendre toi^s sans la moindre résistance,
mais non pas sans que la malade t(*mo1gne un peu de douleur. Ils ont con-
servé tous leurs mouvements de flexion, d*exten$ion et d*opposî(lon, mais
iLon leurs forces ni leur agilité. La préhension est notablement gênée par
la présence deJa tumeur palmaire, qui, par son volume, borne les mouve-
foaents de Hexion et occupe la place où pourraient se loger les objets saisis.
X'exercice des doigts amène rapidement de la gènt*. et de la douleur dans
la Xumeur« et, en définitive, ce membre est en quelque sorte, depuis long-
tenips» condamné à un repos obligé, par défaut de force, d'adresse, et par la
douleur qu'entraîne son exercice.
Tcè&iévidemmettt cette tumeur, située profondément au-dessous des apo-
névroses palmaires, reposant directement sur la voûte métacarpienne, avadt
.son sié^e dans la gaine 4:ommune aux trois tendons du fléchisseur profond
ile rindex, du médius et de Tannulaire; bridée en avant par la résistance
des tissus fibreux qui abondent à la main , elle avait surmonté toute ré-
sistance en arrière et était venue s'épanouir sur la face dorsale en éraiïlaat
les muscles interosseux et les tissus aponévrotiques qui les renforcent et en
diiyoûsDeni les tètes dès métacarpiens. Une ponction exploratrice pratiquée
avec un très-petit irocart, donna issue à du sang, ni rouge ni noir, mais
isxactementsemblalxle à celui contenu dans les capillaires. Par son étendue,
par soD ancienneté^ par les désordres qu'elle avait déterminés, cette affec-
Uon constituait un cas des plus graves et des plus embarrassants. tJi malade,
désolée de son impotence, demandait instamment à être débarrassée d'une
infirmiié qu'elle prévoyait devoir augmenter encore ; d*un autre côté, une
vûdente inflammation venant à se développer dans cette région, on ne pou-
saûl se dissimuler qu'on aurait à lutter contre des accidents formidables,
pouvant compromettre la vie ou exiger le sacrifice du membre. Plusieuis
chirurgiens et médecins, consultés par la malade avant son entrée à rH6-
^l-J)iau, paraissaient en avoir ji^é ainsi ; car tous avaient renvoyé Clan-
dine Biuiard sans lui rien conseiller que de garder sa main comme elle était;
4eux seulement loi avaient vaguement proposé une opération qu'ils ne toi
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( 76)
eipliquèrent pas. Encouragé par des saccès et sûr au moins de rinnocuité
de sa méthode, M. Pétrequîn se décida, après mûre réflexion, k pratiquer
dans cette tumeur une injection diacide citrique concentré.
Le 17 a?ril 1847, on plonge un trocart de petit diamètre dans la tumear k
sa face dorsale, on retire environ le tiers du sang contenu, et on le rem-
place par une solution concentrée d*acide citrique. Le lendemain la tumeur
était dure, tendue, sensible à la pression; les doigts étaient complètement
rétractés, et le moindre effort pour les redresser causait des souffrances !»•
tolérables; la peau avait un peu rougi. La malade est tenue au lit, la main
dans le repos le plus complet.
Dans les dix Jours qui suivirent, on dut administrer un purgatif et ap-
pliquer par deux fols 15 sangsues au poignet pour modérer les accidents in-
flammatoires, qui menaçaient de prendre un trop grand développement.
Le 30 avril, toute trace d'inflammation avait disparu. La tumeur, toujours
dure, ne donnant plus aucun signe de fluctuation, avait déjà notablement
diminué s les doigts commençaient à s^étendre et arrivaient, naturellement
alors, à la demi-flexion; mais quand on tentait de les étendre au delà, on
causait toujours de vives douleurs. Dans Tidée de hftter la résolution de la
tumeur et pour aider à Textension des doigts, M. Pétrequin, sans crainte
désormais du côté de Tinflammation, qui avait donné tout ce qu*on pouvait
lui demander, eut recours à la compression, qu*il pratiqua de la manière
suivante : un tampon de charpie placé dans la paume de la main, on ap-
plique par-dessus une attelle solide, s^étendant de la partie supérieure de
Tavant-bras jusqu*au delà des doigts qu*elle dépasse, et le membre tenu
dans la pronalion, on fixe le tout par des tours de bande dont Taction tend
à écraser la tumeur et à redresser les doigts, qui sont forcés de s^allongiar
sur Tattelle solide. Les bandes furent d^abord médiocrement serrées , afin
de ne pas trop brusquer rallongement des doigts, et d*aider seulement, en
quelque sorte, à leur redressement naturel, à mesure de la résorption de la
tumeur. Grâce aux précautions prises, la malade supporta parfaitement cet
appareil.
Le 10 mal, on Tenlève et on constate une amélioration très^ensible, soit
pour le redressement des doigts, soit pour la diminution de la tumeur. On
le remet en place en le serrant un peu plus et en augmentant le volume de
la pelote de charpie.
Le SO mai, les doigts sont presque complètement redressés, et la tumeur
est réduite à un très-petit volume; on serre encore un peu plus Tappareil.
Le 30 mai, le redressement des doigts est complet, la tumeur a entière-
ment disparu : il ne reste plus qu*un peu d*empàiement dans le creux de la
main, qui est parfaitement reproduit, et beaucoup de raideur dans les mou-
vements des doigts, qui ne peuvent plus se fléchir ; mais les parties ont re-
pris leur aspect normal. On supprime Tappareil, et on engage la malade à
exercer doucement sa main et ses doigts, en s^aidant du membre sain.
Les mouvements revinrent rapidement, et, le 8 Juin, la malade quitta
raôtel-Dieu, ne conservant plus qu*un peu de raideur et de Cdblesse dans
les doigts, mais pouvant les fléchir et les étendre sans le secours de Tauire
main.
Désireux d'assister Jusqu'au bout à cette brillante cure, nous priâmes la
malade de revenir plus tard montrer sa main. Bile revint effectivement le
17 juin; la guérison était complète et définitive; le membre avait repris ses
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(7^)
fonciions, et il ne restait plos 11 moindre tmce d*one affeetion qne betneonp
avaient crue incurable.
On congédia définitivement Claudine Renard, a?ec recommandation ei«
presse de revenir, sMl survenait quelque chose de nouveau à la main. De-
puis, nous ne l^avons plus revue.
Apris des observations si complètes et si conduantes, il serait so*
perflu de chercher à faire ressortir les avantages de la nouvelle né*
tbode imaginée par M. Pétrequin ; ils sont flagrants, et à moins d'nn
insigne aveuglement il est impossible de les méconnaître. Des tomeors
que lemr siège, sinon leur nature rendait éminemment incommodes,
dangereuses et rebelles à tout traitement, qu^on abandonnait le pins
souvent à elles-mêmes, qu'un chirurgien pfudent n'attaquait qu'avec
une réserve excessive, qu'on ne pouvait guérir qu'au prix de périls énor-
mes ou de mutilations pires que le mal, en s'estimantbien heureux quand
les malades ne payaient pas de leur vie des tentatives justifiées oepen»
dant par la nécessité, seront Tangées maintenant parmi les affections
les plus simples. On évitera désormais les mutilations, les fusées puru-
lentes, les résorptions, et tous les accidents qui accompagnaient si sou-
vent les méthodes employées jusqu'à ce jour. Si on se rappelle les deux
observations que j'ai citées, personne^ je pense, ne songera à m'accu*>
ser d'exagération dans ce pronostic ; certes, il était difficile de renoon»
trer deux cas plus compliqués, plus chargés d'épreuves, plus dange-
reux, et dont la guérison flkt plus probante pour la nouvelle méthode
que ce Mémoire a pour but de faire connaître. Qui peut plus peut
qioins ; si les injections acétique et citrique ont réussi dans ces deux
cas, à fortiori elles réussiront dans d'autres plus simples.
Si les iatrodiimistes modernes trouvent un encouragement dans le
succès de M« Pétrequin, ils y trouveront aussi cet utile enseignement,
que les applications de la chimie ou de la physique à la thérapeutique
chirurgicale ont besoin, pour réussir, d'être étayées d'inductions phy-
siologiques sévères, et avant tout, de ne pomt braver les lois de la i
lière vivante. M. Rambaiid.
camnE bt fhabmacib.
DU FETrr-LAIT, DE SES CAJUkCT^RES PHYSIQUES BT GHOIIQITSS,
. DE SA FALSIFICATION.
n n'est qu'un nombre excessivement minime de cas on l'on puisse
procéder par synthèse dans la préparation des médicamenu. n est re-
connu que les élémenu constiintifi d'une substance, particulièrement
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(78 )
^parmi ks sufastanceB organiques , une fois désanis, ne peuvent plas^
par leur réunion , former de nouveau le même corps , jomssant des
mêmes propriétés physiques et cliimiqucs.
C'est là le secret de la nature, secret à la poursuite duquel les al-
•cliiaii&tes ont dépensé tant de travaux et de méditations , et qai , ^'ils
ruassent trouvé, leur aurait donné une poissance presque égale à celle
4u Créateur. Ainsi nous ne .pouvons refaire de toutes pièces du "^,
«ks irnits, de la £àcine, des sucs végétaux^ du lait, au joains dans toutes
les conditions essentielles de ces substanoes, car on parvient, jusqu'à un
certain point, it^oduire des composés qui en simulent plus ou moins
adroitement Tapparence et la saveur, mais qui sont loin d'avoir ies
inéni^ vertus by^éniques. Ces composés anormaux, comme nous l'a-
<v«ns déjà noté, «ont assez communs dans le ^Mumnerce pour que uens
liootinuions^à appeler sui* eux llatteution des médecins, ^ui^ plus que
i»uB aiiti^s, sont à même d'en faire réprimer les ahns«
Nous sommes beurenx de le reconnaître, c'est que la plupart des
médicaments qu'on nous a confiés pour en jreconnaitre la .pureté sont
raisement sortis de l'officine d'un pharmacien.
Le petit lait étant souvent falsifié, nous mettons sous les yeux des
joédecins les caractères auxquels on ceconnaît la fraude exercée sui*
cette substance.
Le ,petit4ait, ou séium du lait, préparé sdon le Codex, ou d'après la
£mmiaU «de M. Gay, est une boisson tiès<souvent presaite «n méde-
cine poiu- ses propriétés .çafralciussaatcs et laxatives^ sa couleur est lé-
gèrement arabroe, sa saveur est butyreuse, son odeur est fade9.«a flui-
4itéest moindre que «celle de l'eau, sa densité varier au lactomètre, elle
est 4e zéro; au .pèsè-SH:o|), «lie est .de 5 degrés; si on l'agite daus un
&ikCoiL, il âe perle en se chargeant de beaucoup d'air atnios^hén(|ne,
et a-esle mousseux pendant longtemps; abandonné à iui-même, il
«'aigrit, se trouble «t conti'acte une odeur de fromage ; évaporé au
bain-marJe, il laisse un résidu jaune glutineux, soluble dans l'eau ; ce
résidu, comme Ta constaté M. Chevalier, est effervescent au contact
des acides; mis sur des charbons enflammés, il brûle et répand d'a-
bondantes vapeurs Migîncnses ipn vnX un -pca l'tjdcur du lait briilé.
Le petit-lait clarifié, mis en contact avec les acides acétique, sulfu-
rique, muriatique, n'éprouve aucun changement physique; l'eau de
chaux, la potasse caustique, l'ammoniaque, le nitrate d'argent, lui don-
nent un aspect laiteux. Le nitrate acide de mercure y forme à l'instant
tm n^ondan! précipité ; la feintore de noix de GraMe, conme Ta noté
M. DorvButt dans 'son Officine, lelrooble d'idiord «t le prédpîle.
•fiC petit-laii laclic», ti^eA^nAife le p«tit4ait («briqué av«c ôm sels
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(79)
dissous dans de Peau ordinaire édulcorée et acidaléc d'acide acétique,
et par conséquent ne contenant pas de substance animale, est un liquide
d'on jaune yerdâtre , d'une limpidité parfaite , d'une fluidité égale à
celle de l'eau ; au pèse-sirop, il marque deux degrés ; si on fagite dans
un flacon, il ne formé pas de mousse, comme le petit-lait véritable ;
abandonné a lui-même, il reste clair, limpide, conserve son odeur acé-
tique et sa saveur sucrée ; évaporé au bai'n-marie, il abandonne un
résidu brun; ce résidu' brute en répandant une odeur de caramel; les
réactifs ci-dessus dénommés ne lui font éprouver aucun cbangement^
dans son aspect physique, et n'y forment aucun précipité.
Stanislas Martin, pharmacien.
NOTE SUR LES MOYENS BE RECONNAITRE LA PURETE DU CHLOROFORME
ET DE LE RECTIFIER.
l\f n'est pas d'agent chimique dont la pureté importe auvan/t àmm
thârapeutisteS' que celle du cblovolbnme. Il est, ei» efifet, d'observationy
que des altérations, en appar»iGe peu- importantes^ SDntrsnscepiiUes d'e»
modifier notableiaent les effets, et d'occasionner des accidentsi, qui. peu-
ment n'être pas sans gravité. Divers mojpens ont été proposé» pou*
constater la pureté du chloroforme ; l'un, bien eonau, de M- Miatits
(tDmeXXXfli, etc.)> qui consiste à verser une goutte* de chleroiaraia
dao»imtube pltûn d*eau, et à' covsloter s'il* devient, on non, opahn;
l'autre, d^un chimisie anglais, qui consiste à placer un cristal d'aeidb
cbrsmiqne sur un peu de chloroforme, et à examiner les changement. dc-
couleur €fni peuvent se produire. Ces deux procédés ont évideaBOHiit
po«r bot de reconnaître l''une dies &lsifications les plus firéqaentes du
cUovoforme, c^est'à<-dk«' son* mélange avec l'alcool. Cette fahifisalioft
n'est pas la seule qn^il importe de distinguer. Aussi les pharmaoîens
doLyent-iis atlBeher beaucoup d'impwtance à deuv autres oaradèie» :
le pcyîâs spécifique, et Podmir particnhèFe.
Dans une note publiée sur ce sujet, dans le dernier numéro du Mon>-
tUy Jbumal of medieine, le docteur G. Wilson^ professeur de dûamr
à Edimbourg, fait remarquer que, si l'on consulte la plupart dbs om^
viages de chimie, on y voit que le poids spécifique du chloroforme est
de 1,4809 et cependant les recherches qu'il a entreprises Font aonduif
à constater que ce poids spécifique est beaucoup plu» élevé, meme'lorfr»
que le liquide n'a paa été rectifié et rendh anhydre. V^oici,. en efifet, le
poids spécifique que' loi ont donné neuf échantillons* de chloro£)nmr, de
divers Êibrioants (à lô^ centigrades, avec une balança qui BKsanûrà
UB millième de gni»).
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(80)
V Echantillon commeraal 1,4636.
2* Echantillon commercial 1,4851 •
3* Ghloro&rme layé et rectifié. • . . 1,4929.
A^ Antre échantillon lavé, rectifié . . 1,4937.
5* Echantillon commercial • • . • • 1,4939.
6* Echantillon layé, rectifié .... 1,4966.
70 Echantillon layé 1,4968.
8* Echantillon commercial . • • • . 1,4974.
9» Echantillon lavé, rectifié 1,4980.
On voit que, à l'exception du premier échantillon, qui probablement
n'était pas pur^ tous les autres ont donné une pesanteur spécifique bien
an delà de celle généralement admise par les chimistes. La moyenne
de ces échantillons est de 1 ,4909. Elle s'élève à 1 ,4956, si on ne tient
compte que des sept derniers échantillons. Enfin, les échantillons n<» 8
et n<* 9 sont ceux sur la moyenne desquels on peut le plus compter,
puisque Févaporation et la distillation en ont prouvé toute la pureté ;
d'où suit que le chloroforme pur, au lieu d'avoir une densité de 1,480,
doit toujours avoir au moins une densité de 1,495.
n ne suffit pas que le chloroforme ait une pesanteur spécifique élevée ;
il £iut encore qu'il ne contienne aucune espèce d'impureté. Le meillear
moyen d'en reconnaître la bonne composition, dit M. Wilson, c'est
d'en examiner avec soin l'odeur. Le chloroforme doit avoir une odeur
particulière, fragrante^ éthérée, rappelant celle de la pomme reinette.
Tous les édiantillons qui ne possèdent pas l'odeur firagrante, et qui ont
seulement l'odeur de pomme reinette, sont mal préparés, et contiennent
probablement quelque acide ou quelque composé volatil irritant.
Il est un procédé bien simple pour rendre au chloroforme sa pureté ;
oe procédé consiste à agiter le chloroforme avec une certaine quantité
d'eau. En effet, le chloroforme est à peu près insoluble dans ce liquide,
puisqu'il faut 2,000 parties d'eau pour dissoudre une partie de chloro-
forme. Une fois le lavage opéré, on retire, avec une pipette, le liquide
qui surnage. Le chloroforme demeure au fond, parfaitement pur, tel-
lement pur qu'il a encore après le lavage une densité de 1,496. Si l'on
voulait obtenir une plus grande pureté et rendre le chloroforme an-
hydre ou presque anhydre, il suffirait de placer, sous une cloche, une
certaine quantité de chloroforme, à côté d'une capsule renfènnant du
chlorure de calcium.
Nous ajouterons, au sujet de cette communication, et surtout relati-^
vement au peu de solubilité et au poids spécifique du chloroforme, que
ce sont là les obstacles principaux à l'emploi du chloroforme à l'inté-
rieur. Le chloroforme se précipite très-rapidement, et les premières doses
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Supplément. ( 81 )
de la potion ne renferment que des quantités à peine q>précîables du
médicament, tandis que les dernières doses en sont littéralement surdiar-
gées. Mélangé à d'autres liquides, ces obstacles ne sont pas au reste in-
surmontables, et du moment où nous avons administre le chloroforme
dans du sirop, nous n'avons plus rencontré les difficultés que nous
avions d'abord éprouvées, surtout en ayant la précaution d'agiter tris «
fortement la liqueur avant son emploi.
GORREBPONDAHCB MÉDICALE.
LES CALCULS SALIVAIBES QtlE L ON RBNGONTBE DANS LA RÉGION 8I7»-L1ff—
GUALE n'ont pour NOYAU AUCUN CORPS ÉTRANGER AUTRE QUE LES
SELS CALCAIRES DONT ILS SONT FORMÉS.
Il existe dans la science bon nombre d'observations où Von a
trouvé, au voiànage des glandes sous-maxillaires et sublinguales, des
corps de dureté calcaire. Ces corps ont été considérés par tous les au-
teurs comme des calculs salivaires. Un jeune médecin est venu élever
des doutes sur ce point, et a prétendu que ce qu'on avait pris pour des
concrétions calcaires pourrait bien n'être assez souvent que des dents
plus ou moins corrodées, plus ou moins développées, dont la surface,
plus ou moins encroûtée de tartre, aurait, en rendant ces ostéides mé-
connaissables, donné lieu à cette erreur. Cet autem*, apportant un fait
à l'appui de cette étiologie,'qui rapporte à une dentition supplémen-
taire la production de ces corps étrangers, devait exiger la production
de nouvelles observations plus complètes, bien que des considérations
nombreuses s'élevassent contre cette étrange hypothèse. Aujourd'hui
le doute n'est plus permis, d'après le résumé analytique d'un travail de
M. le professeur Forget, inséré à la page 158 du XXXm* volume du
Bulktin, et il reste bien démontré que les calculs salivaires n'ont pour
noyau aucun corps étranger.
Aux trente-neuf cas recueillis par le savant professeur de Strasbourg,
ou pourrait en ajouter bien d'autres, contradictoirement à l'opinion
soutenue dans le Mémoire de M. Stanski ; nouvelle preuve de la néces-
sité d'avoir bien vu et beaucoup vu avant d'écrire ; car tel théoriseur
qui prétend inscrire les principes de la science ou en tracer les lois,
marche plus d'une fois à côté du vrai. Cette réflexion s'applique à bon
nombre de nos jeunes littérateurs, dont les livres même sur la méde-
cine pratique ressemblent par trop à des romans.
Voici l'exposé succinct de deux cas de calculs salivaires dont la con-
naissance pourra intéresser le physiologiste autant que le praticien.
TOMB XXXV. 2« LIV. 6
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( M)
C.««9 chapelier decetie vilU, âgé de treats-deut ans et dslié d'une
•«erilwte «oiutitution^ te trouvait pris ^ depuis pltttitak*s jooiSy d'un
mulde gorge «ssex intense, lonqu'il nous fit appeler, ie 14 ivril 184S.
Gtigorgeitient des glandes sousHDaxillaires, avee taméfaetion d«t |»artiei
VfÂsinei) surtOQt au-dessous de la portion libre de la langne. Imposa
sibilité de prendre des aliments solides et diificnlté plia gtandk quê
jamais dans rarticulation des mot» et dads les SMNiyemeftie de la
langue. (Application de sangsues; pédiluves, gargarismes émoil...)
Dès le lendemain, on aperçoit un point blanc à coté de l'orifice droit
du conduit de Waflon^ àVéê léffère fleetuatiofi. Un coup de lancette
donne issue à une assez grande quantité de pus, et laisse entrcToir à
Teadroit de la piqûre un oorps dur el blancbâtre que nous relirons à
l'aide d'une petite pinooi et qui n'est autre chose qu'un calcul oblong
et de forme ovoïde, ofirant 2 oentimètres de long sur 5 uiilUmètires de
large dans son plus grand diamètre^ et pesant 95 centigrammes. Ce
calcul que nous conservons, formé de couches concentriques plus denses
vers la périphérie et plus friables à l'intérieur, ne présente pour noyau
aucun corps étranger.
Mais, et voici le coté intéressant de ce fait, deux jours s'étaient
à peine écoulés, et C*** n'était pas seulement guéri de son mal à la
gprge, mais encore parlait-il aussi librement qu'autrefois. Nous avons
déjà mentionné une difficulté plus grande dans le parler. Oi*, faut-il
bien savoir que depuis près de sept ans, C*** était devenu de plus en
plus bègue, et cela d'une manière si frappante que, durant sa tournée
d'ouvrier, il avait dû réclamer les soins et les avis de plusieurs méde-
cins de Marseille et de Lyon, lesquels avaient tous pris cette infirmité
pour un symptôme de lésion ou d'affection cérébrale.
La guérison subite de cette infirmité qui avait causé tant d'alarmes
à C*** et à sa famille, ne s'est pas démentie depuis.
Le 28 octobre 1843, M"" G***, âgée de vingt-quatre £^ns et habi-
tant une campagne dans le département du Tarn, se présente chez
nous avec un engorgement considérable de la glande sous-maxiliairc
du côté droit : depuis près de deux ans on n'avait point cessé de faire
sur la partie malade des applications et des frictions de toute espèce,
les traitements internes n'avaient point été oubliés. Mais^ comme le mal
allait en augmentant, et que des douleurs lancinantes se faisaient sen-
tir plus souvent et se propageaient de la glande indurée jusqu'à la lan-
gue et dans tout le coté correspondant de la tête, on avait fini par
supposer qu'il ne s'agissait de rien moins que d'une dégénérescence
cancéreuse^ lésion qu'il n'était désormais possible de détruire qu'au
moyen d'une opération.
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(M)
Bé|« k noral de Mie pen^Diie éuit Titemettt âfJfetK, m vojranl
d^aotré terme à sou mal qu^tmc mort inivitaUe.
L'examen attentif du point malade , joint atix cotnmémoratifiii et
surtout il la sensation que nous avions éprosTéc en piiiam le doi^
sur la partie correspondante au conduit de Warton^ presque au ni<^
iFcau du point d'anastomose do ganglion nertenx ttus-matillaire etee
le nerf lingual, nous fit supposer, un instant, qu'il poorrah bien n'être
question que de la ptésenoe d'un ealcul engagé dâlis ee cMnuL
L'introduction^ d'un tres*petil stylet confirma Jnsdo h nu eertain
poiïït notre diagnostic, doti-seulettient k cause de Pobstade qtie ren-
contrait Fidstroment, mai^ sartoni à censé de la dtiret^ de cet Obsteèlè.
Le lendemain, nous introduisons de tionveau le siylet, et, sur le
point soulevé par l'extrémité de celui-ci, nous pratiqttotfis une ilicisioù
qui nous permet de retirer un petit calcnl très^ur^ de ferme obWfegne
et pesant 0,45 cehtîgfaidmes. Ce calcnl, que la famille de M^ &^
voulut se réserver 5 était plus l)UnC et plus dur que celui de CT**; mais
le partageâmes en trois petits morceaux, et nous ne trouvâmes ni noyau
étranger j m aspect de couches concentiiqiiet.
Tingt-quatre heures après l'opération, U}^^ G^** pouvait prendre
des aliments solides, et^ au bout d'un tfftois, lloll'seolèttieftf Umît dodéttf
avait disparu, mais encore ne restait-il pa« la plus légère treee de
l'engorgement glatkdulaire.
Nous avons eu occasion de revoir en novembre dernier W^ ià^'f
qui jouit d'une très-bonne santé.
L. PitVAt^ D. M.
é Bédarieat (HéraoKt
RÉPfiRTOlIlE MÉDICAL.
niACTVBS du 60^ ëe rktm&un, des vetaes eofDUfttttem tfùe tatapti-
anêe dééhitvtë êe M ijeinè axHlaifê, dîhn fUmytni atf^ (hnf^dtëù^
Résêetion du fràgifOni ^férieur, H'* Mr^te la tefne itiiètétÈén est k
gâiurê êé la veine, GuéHson. Parmi vaisst ati teftieot prin^p9i\ tfu flif^fn-
Ui% accidents )es p^Ios redootables Ine. Les ^faies de la vefne féthùtii^
rfes fracteres, se placent au premier «oftt considérées cornfihfe t^UeitiatÛ
rang les lésions des gros vafsseanx dangereuses, qt^è les cbfmrffierfîloiii
artériels on veineux des membres. Si stotivent préféré i^atrqifèr ratfiptf fil-
les déchirures des arléres ont une tîon du Membre, k etpoïter ië msl-
très-grande rmporiaiiee, en ce senâ lade, per une ligatere,àtcors les ac-
^if elles ocr^ionnent un abendanl eklents de l'àrrél dtt Mng ve)neti)(.
épanchement de safrg au nff veatf de sans être atrsst graves qne les plalçf;
la fracture et dans utfe grande par- de hi veine fémorale, les ^fetîes de
lie du membre qui en est le sWge, W vefrte a«i»aire présenjeni au cbî-
at eu^elles rêfelaaient des MiéraCionil r«pgien bea«eoup de difficùKé fefa-
ftie assez laole gfa\lié, fcs (^laiesi ttmnent à la eoeeidte ^*il âoit iè-
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(84)
Dir, et au danger que peut entraî-
ner la suspension même momenta-
née de^ la circulation veineuse. On
verra, par le fait suivant, que dans
le cas de fracture avec déchirure de
la veine aiillaire, la ligature de la
veine a pu être pratiquée avec le
plus grand avantage. Un enfant de
treize ans tomba du haut d'un
échafaudage; il rencontra, dans sa
chute, rextrémité sunérieure d*un
pieu, qui lui fit, au fond de Tais-
selle du côté gauche, une plaie con-
tttse, et fractura la tête de Thumé-
rus près du col anatomique. Le
fragment inférieur faisait saillie en-
tre les lèvres delà plaie, et son ex-
trémité, serrée par les téguments,
présentait les rugosités, indices de
rinsertion des muscles de Tépaule.
Dans la crainte d*être forcé, pour
réduire, de pratiquer un débride -
ment trop étendu, le docteur Wil-
liam Fraser se décida à réséquer un
pouce environ de la portion saillante
de Tos. Après cette résection, il fal-
lut encore, pour faire rentrer le
fragment, pratiquer de bas en haut
une incision d'un pouce et demi de
long. La réduction opérée, on allait
placer le membre dans un appareil
convenable , lorsqu'on s'aperçut
que l'hémorrhagie, qui avait lieu
à partir de l'accident, continuait
8 lus intense que jamais. Force fut
'aller chercher au fond de la plaie
la source de cette hémorrbagie. En
écartant les lèvres de la plaie, on
aperçut le plexus axillaire qui était
à nu, et une grosse veine, placée à
côté de ce plexus, fournissait du
sang en abondance. Quelles que
fussent les craintes de l'auteur de
déterminer une phlébite, il passa
outre, de peur de voir le malade pé-
rir d'hémorrhagie. Deux ligatures
furent appliquées, l'une au-dessus,
l'autre au-dessous de la plaie de la
veine. Celte partie de l'opération ne
présenta aucune difficulté, parce
Sue le vaisseau avait été en partie
écollé de la gaine celluleuse ; l'hé-
morrhagie arrêtée, les bords de la
plaie furent réunis par quelques
points de suture, le membre fut placé
dans un appareil. Il ne survint d'au-
tre accident qu'un gonflement con-
sidérable de l'épaule et du membre
vers le cinquième jour; les ligatures
tombèrent le septième Jour, sans hé-
morrbagie. Un mois après, la conso-
lidation était opérée, et les mouve-
ments du membre, sans être aussi
étendus que du côté opposé, per*
metuient cependant au malade de
porter la main à la tête. {The LxMncet.
juillet 1848.)
«ANOUONS LTMPBATIQIJfiS
EirCM>a«É8 \{Procédé nouveau pour
VexUrpation aes). Un des points les
plus embarrassants de la pratique des
affections vénériennes est Je iraîte-
ment des engorgements ganglion-
naires rebelles. Lorsque malgré Tem-
λloi méthodique et tenace des réso-
ut! fs locaux et généraux, la suppu-
ration vient frapper le tissu cellulaire
qui entoure le ganglion inguinal,
le pus finit par se faire jour au de-
hors, et la glande, sous forme d^une
masse globuleuse, reste au fond de
la plaie et entretient une sécrétion
persistante que son extirpation peut
seule tarir. Trois procédés existent
pour détruire le noyau ganglion-
naire : la cautérisation, la ligature et
l'excision ; aucun des trois nx>nt paru
à M. Diday exempts de graves in-
convénients : outre qu'elle est très-
douloureuse, la cautérisation ne con-
stitue pas un moyen certain d'enlever
toujours la totalité des tissus ma-
lades sans courir le risque de dépas-
ser inutilement et parfois dangereu-
sement leur limite : la ligature est
possible seulement dans les cas rares
où la glande, déjà isolée par la sup-
puration, ne tient plus, en quelque
sorte, aux parties voisines que par
un pédicule. Quant à l'excision avec
le bistouri ou les ciseaux courbes .
quoi qu'on en ait écrit dans les livres,
elle est impossible; la laxité des cod^
nexions et la mollesse de la texture
de la glande engorgée n'ont jamais
permis à M. Diday d'achever rexlir-
palion du champignon ganglionnaire,
il fuit au-devant du tranchant aussi-
tôt que celui-ci l'a en partie isolé.
Pour arriver à une énucléatioo com-
Slète du tissu glandulaire si friable.
I. Diday a imaginé une petite cuil-
ler en acier, représentant un frag-
ment d*ellipsoide, à bords tranchants,
terminée par une pointe assez aiguë:
sa longueur est de 2 centimètres 1/S,
et 1 centim. 1/2 dans sa plus grande
largeur.
La manœuvre de cet instrument
est facile à concevoir; elle est en tout
semblable à celle qu'on emploierait
pour détacher et enlever, à l'aide
d'une cuiller de table, une partie
quelconque en forme de champi-
gnon, et qui serait placée dans une
cavité. Une recommandation que
fait M. Diday est de s'assurer tout
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(8S)
d*abord des limites d« la tumeur à
extirper. Cette eiploration se fait en
imprimant avec le bout du doigt
quelques mouvements de latéralité
à la ponion du ganglion qui paraît
à rextérieur ; la direction et la pro-
fondeur où rébranlement se propage
indiquent le point sur lequel il faut
porter l'instrument pour cm»nscrire
en entier la tumeur. Le chirurgien
introduit alors la petite cuiller à
travers la solution de continuité qui
existe à la peau jusqu'à la base du
ganglion; la nature du tissu glandu-
laire est tellement cassante et séca-
blc, que jamais M. Diday n'a eu be-
soin de faire avancer rinstrument
par un mouvement de scie; la simple
pression lui a toujours suffi pour sé-
parer la base de la tumeur et la ra-
mener au dehors dans la cavité de
rinslrumeùt.
En agissant par la pression, il se
peut qvroQ termine moins vile, mais
on ne risque point de léser les vais-
seaux cruraux sous-jacents, bien que
le bord de rinstrument soit trop peu
tranchant pour arriver, sous 1 in-
fluence d'une simple pression, à divi-
ser Taponévrose sous laquelle passe
le cordon vasculaire. Cette disposi-
tion des parties montre au moins
qu'il fiiut se garder de faire cheminer
l'instrument, la pointe dirigée vers
les parties profondes. Quand une
première tentative n'a curé qu'une
partie du foyer ganglionnaire, on
achève de le débarrasser de la même
manière, soit immédiatement, soit
dans une autre séance. Lorsque la
masse apparente de la glande a été
extirpée, si on en voit surgir au
bout de quelques jours une nouvelle
portion,.il faut de nouveau l'extraire.
Une fois la plaie délivrée de cette
sorte de pois à cautère organique ,
elle marcne sans entrave vers une
prompte cicatrisation. Les phéno-
mènes inflammatoires consécutifs
sont nuls quant à la réaction géné-
rale, extrêmement modérés sur place.
Bref, tout se passe comme si l'on avait
enlevé un corps étranger, bien plus
que comme après l'ablation d^une
partie vivante.
M. Diday a mis ce procédé en pra-
tique sur six malades afflectés de bu-
bons suppures, où la présence d'une
masse engorgée rendait la cure in-
terminable; et chez tous, le résultat
instantanément obtenu lui a prouvé
l'incontestable supériorité de Vénw
dation sur l'excision et la cautéri-
■ sation. Seulement, à la suite de la
première opération, il se manifesta
une hémorrhagie en nappe fort abon-
dante. Lors(|ue la glande a été enle-
vée en partie, la persistance de l'é-
coulemeni du sang tient à ce que ,
traversant un tissu dur, firiable, sans
flexibilité, les vaisseaux ne sont pas
liés, maintenus rigides, et ne peu-
vent, quand ils ont été divisés, ni se
rétracter selon leur longueur, ni se
contracter suivant leur largeur. Lors-
qu'on a taillé en pleine masse mor-
bide, pour ne pas avoir à lutter contre
ce symptôme, il faut fermer les on-
fices béants des vaisseaux , à l'aide
d'un corps directement appliqué sur
leur lumière béante. Aussitôt ()ue ce
chirurgien a extrait le ganslion , il
introduit au fond du foyer même une
première boulette de charpie bien
compacte et serrée ; une ou plusieurs
autres sont alors superposées et main-
tenues un peu fortement avec deux
doigts par le malade. Grâce à ce tam-
ponnement, que le chirurgien devrait
maintenir lui-même, pour peu qu'il
se défiât de l'inlelllgence de son
client, au bout d'une demi-heure
tout danger d'hémorrhagie est con-
juré , et du moins M. Diday n'eu a
pas observé la plus légère apparence
depuis qu'il use de cette simple pré-
caution.
Tel est le procédé que propose,
pour l'extirpation des ganglions sup-
pures, le chirurgien en chef de l'An-
tiquaille; son exécution est facile,
et les résultats, bien que sanctionnés
par un petit nombre de faits, le re-
commandent à l'attention des prati-
ciens. (/. de wédMLyon, mai 1848.)
eoVDROlf , ses Jxms effets^ admi-
nistré à {'mf^rteur, dans certaines
formes de maladies cutanéss. Tout
le monde connaît les bons effets de
la pommade de goudron, dans le
traitement de plusieurs affections de
la peau, et en particulier des affec-
tions squammeuses {lepra, psoria-
sis.,.). Mais ce qu'on connaît moins,
c'est le bon effet de cet agent thé-
rapeutique administré à l'intérieur,
dans le traitement de ces mêmes af-
fections. Il parait que c'est le doc-
teur Sutro, médecin d'un hôpital
d'Allemagne, qui, le premier, a eu
l'idée deîadmmistrer à l'intérieur ;
et pour en rendre l'administration
facile, il a fait préparer des capsules
Sélatineuses , renfermant chacune
ix gouttes de goudron pur de Stoc-
kholm.Le docteur J.Wetberfleld en a
reconnu également les bons effets.
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(«•)
éMi il a Bdroiiriêlfé le «ôudro»
4«ill dffox oas rebiUM é'mmié^ qui
4«t8it depuis plusteart années. Lt
fice, le cou, lus épaules élaient cri-
blés, e( en quelque sorte défigurés
rir celte érupUon, qui avait ràsisté
toute espèise de traitement. Le ma-
lade prit trois capsules par jour, et
eominua œ traitemeat pendant trots
mois. A cette époque* la maladie
vivait entièrement disparu; de sorte
que rauteup n'est pas éloigné de
eoasidérer le goudron comme une
espèce de spécifique contre Tacué.
V$e»éma w^t^ginodes et Vecxéma
en ttêir ohêiêiu lui ont paru céder
également au même traitement,
ijnsi, dans deux cas d'eczéma im-
péUginodés, dont Tun datait de liuit
«iSt Tautre d'un an seulement, il a
employé à la fois les capsules à Tin-
térieur et la pommade de goudron à
TeKlérieur. En deui ou trois mois le
succès a été complet. Or, Tun de ces
cas était remarquable par retendue
de la maladie, qui occupait à la fois
ies estrémités supérieure et infé-
rieure et une grande partie du tronc,
et par sa résistance a un très-grand
nombre de traitements, y compris
Tarsenlo. Plusieurs cas d*ecséma du
cuir cbeyelu ont été traités de même
avec grand succès. Dans un de ces
cas, l^uteur a remplacé la pommade
de goudron par un bain de goudron.
Un malade affecté de J«pr« wOttaris
a été soumis, pendant un mois, à
radministration du goudron à Tin*
téfieur. L'amélioration était éfi^
dente, lorsque le malade se reftisa à
centipuer le traitement. La transpi*
ration de ce malade exhalait une
Odeur de goudron caractéristique.
9ana le traitement du psorittsk pai-
mmtis et noi^, Tauteur a ajouté, à
ruaa^ interne des oapsules, pour le
premier des maniluves d'eau de gou-
dron pendant un quart d'heure , et
Immédiatement après, de Jaupbu-
dter les surfaces malades avec de la
poudre d'amidon; pour le second
une pommade de goudron, que l'on
étend le soir en se couchant, et
^uo Ton enlève le lendemain matin
avee de l'eau froide. Deux cas de
frwrigo senOtt, des plus rebelles,
ebee des siqets de quatre-vingt-cinq
et dé quatre-*vingt-dix ans, furent
traités par rapplicaiion de la pom-
made de goudron sur les surAces
malades. Les fambes, siégé de cette
éroptien, étalent et» outre entourées
pet iintendagereu)é;tenslesdenH eu
treis jenn,ott déteeNH te seôdroe.
en plongeant lei membres d«as mi
bain de son. Les démangeaison» ont
été considérablement soulagées; et
bien que les malades n'aient pes guéri
radicalement, c'est le seul traltemem
qui ait pu leur donner du calme
pendant quelques mois. Enfin l*aa-
leur a traité par l'usage interne des
capsules de goudron un cas de «y-
ooiif mênU, oui avait résisté à une
feule de remèdes (carbonate de fer à
baute dose, salsepareille, eau de
chaux, arsenic, mercure , etc.);
une capsule donnée matin et soir a
fait disparaître non^seulement les
croûtes, mais aussi les pustules, qui
étaient une cause de douleur pour
ie malade, toutes les fois qu'il toq-
lait se raser. En résumé, ajoute
M. Wetherfieid, le goudron admi-
nistré à rinlérieur agit comme diu-
rétique et comme diapborétique, il
augmente la quantité des urines,
dans lesquelles sa présence est facile
à reconnaître à l'odeur qu'il leur
communique; il augmente également
la transpiration^ et donne à celle-ci et
au linge qui s'en imprègne une
odeur de goudron prononcée. Ces
propriétés jointes à cette circonstance
que, donné à petite dose, il active
les fonctions digestives au lieu de
les troubler, rend le goudron pré-
cieux dans le traitement des affec-
tions chroniques et rebelles de la
peau, que l'administration de l'arse-
nic n'a pas guéries ou que l'idiosyn*
orasiedu malade empoche de traiter
par des préparations arsenicales,
(londofi Médical GaMi, juin 1848.)
LVBTTE (Sffmptômês graves êii$
mu Mknple prolapsus dé la). Des ftiits
nombreux prouvent à l'envi de quels
«ymptémes variés cette lésion, $i sim-
ple en apparence, devient parfois la
cause; mais il est bien rare de lui
voir simuler d'aussi graves altéra*
lions que dans le fait suivant, com-
muniqué par le docteur Cabaret à la
Société de médecine pratique de
Ifontpellier.
M"« D.«., âgée de cinquante ans,
née de parents robustes, ayant Joui
jusque-là d'une santé excellente,
éprouva, en mai 1845, une bronchite
qui, après une amélioration momen-
tanée, s'exaspéra de nouveau vers
les derniers jours du mois de sep-
tembre. On la combattit alors par
âuatre saignées et deux applieations
e sangsues dans l'espace de cinq
jours. Malgré un Mitemeat aulsi
actif, la toua persista pendant tout
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(W)
tomdisd'octotee, aeelNnpigBéed*oM
topecioration de cnehais •bondmiB
ecjaunâires; !• respiration éuitpé^
nibie ; la douleur aous-sierliale sap*
portable. La région du tliorai, qu*elie
ocoupait,donnait un ion mat dans nn
grand eapaoe. La fièvre était ineea*'
lanteet s^accompagnait^ chaque jour,
deparoïysmes qui se terminaient par
des sueurs nocturnes. La malgretir
était eiiréme. f^s eaai de Châties,
(a décoction de lichen « Thuile de foie
de morue, le sirop d*iodure de fiir
furent administrés sana succès.
Après avoir consulté plusieurs mé-
decins, qui tous porièrent un pro*«
nostic faul* M. Cabaret fut appelé
le 10 décembre. La p&leur du visegd
de la malade, son eioessive émacia-
tiott, son abattement physique et
moral paraissaient traduire la désor*
ganisaiion d'un tiseère essentiel i
b vie; néanmoins la poitrine, ei«^
plorée soigneusement, rendait un
son clair dans toute son éienduei
excepté à son sommet où elle of*
frait une matité évidente. Noire eon«
frère constata, en outre» que la lueUe
mollasse, allongée et flottante sur la
partie postérieure de ia langée*
était le siège d'un gonflement œdé-
mateux. Il pensa que là était la caose
de tous les accidents, et propoaa, en
conséquence, de pratiquer pour tout
traitement rescision de la luette, qui
est immédiatement pratiquée. Le tb
décembre, diminution de la fréquen-
ce de la toux, respiration plus faoile,
expectoration moins abondante ,
sueurs nocturnes peu marquées 4
paroxysmes fébriles mQin3 violente,
disparition complète de la douleur
du larynx; Tappétit augmente» Le
d6, toux de plus en plus rare» quel*
(|ues crachats muqueux ; la pereiis*
àioD de la poitrine donne partout un
son clair; la chaleur de la peau est
normale, le pouls moins fréquent,
plus de paroxysmes fébriles, plus de
sueurs. L'emboropoint s'établit et
fait des progrès. Le 15 janvier, oeiie
dame cessa tout résime. La toux
avait entièremeut cédé« et toutes les
surfaces de la cavité thoracique per*
culées avec soin résonnaient comme
dans rélat physiologique. L'embon^
point était plus considérable qu'a*"
Tant la maladie. Depuis celte épo«-
2ue, elle n'a pas cessé de jouir d'une
onne santé.
Ut poHf r0nfam, Fanni les cas d'Oi-
|iéniionseéSiri«m««iMl sébt pHHà-
âdées après la mort 4ê W temmè et
ans le but de sauver la fie de vm^
fsnt,en il est on iMs-fietIt nm»M
àtau lesquels on iitpe elMenir ceHk
seitat st dè8li«4 Le plus sohvent II
srriveque renmni est retiré des e««
irallles de la mère dans un état ûVà*
sphyxie complet, on à trop tardé è
opérer. La erainiede voir se rendu-
veier la méprise de Fen, qui praiW
qua une opération oésaiPiettne cbei
une femme seulement en sfheope«
arrête toujours la main de vèooov^
ehenr, et dans ees eireoesianoes,
quelques minutes d*bésiiitiMi êM^
sent pour amener un ittStiecès.
Lorsqu'on se ironve près d*nM
femme expirante pendant le travail
derenfliniement, aprèsavoir prèparô
le bistourit seul instrument néces-
saire en cette circonstance^ leehirur*
gien doit se bâtarde plaoer l*orellle
sur la région préeordlale delà mère,
et dès qu'il celse de percevoir les
battements du cœur, il ne doit avoir
aucune inceriltude sur le féillM de
la mort et sd bâter d'epérer. Gellê
donnée imponante, qui découle des
recherches récentes de M. BeecImAi
est appelée à rendre un iromenee
service à l'homme de Tari en lui Ira*
Qantnet tenent sa ligne de eoMuilé.
Yoiei maintensn t te fait du doelevr
Gelestino de Pelaye t
Une femmd de trente ani| taehl»
tiquof portant deux gibiiosiiéa bien
prononcées, avant habliiielleiMni ii
respiration difficile, d'une sanié Irèè*
déUcatOf était parvenve au terme de
sa première grossesse. Les deoleurs
marchaient, asliex irrégutièremeiit
lorsque Tau leur fut appelé. Le poehe
des eaux achevait de se resDpre et
l'otifice ttlérin, a moitié dilèté, p&t^
mettait de sentir le vertes do fastes
en position directe. Im hassiot l»i6fl
que peu ample, ne paraissait pas ce-
pendant mettre ofaaiaele è la sortie
de renfant. Les doulenra eootifluè**
rent, l'orifice uiérin se dilstiit en^
tièrement»et la tèie dn fœms s'était
engagéedansTexcavatiosi pelviende,
lorsque tout à coup la malade s'é-»
crie qu'elle éloafi(e« qu'elle va asen*
rir. Bile est prise de éeBvulsi0ns.té^
taniques et sttcodmhe imiiédiate»
ineni. Après quelqvei ieiiiative& iiMh-
tiles pour ranioier oetie femme*
M* Peleyo se décide à ptetHiuer,
sans aueoiie temporiseiHmi rdpéni^
tiDn emp»M%e, par le méUmde de
Menrieeeii* flans asire. aide qe^uae
lémme ^ui soetèiaii les pereii ««
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( 88)
venue, il onvrit npidenent rotérus
et en retira une petite fille robuste,
mais asphyxiée. Il pratiqua immédia-
tement des insofflatioDsdans la bou-
che de Tenfont et des frictions sèches
sur la r^on précordiale et le long
du rachis. Après quelques instants
Tenfont exécuta quelques inspira-
tions et revint enuèrement à la vie.
L*auteur ijoute que dans vingt-
lept ans de nratique il a eu Foocaslon
de foire six rois ropéraiion césarienne
apiès la mort de la femme, et c'est
la première fois qu'il ait réussi à ex-
traire un fœtus vivant, cette triste
réflexion montre toute Timportance
de TausculUtion dans ces cas, puis-
qu'elle indique d*une façon certaine
que le moment est venu d*exiraire
renCant vivant du sein de la mère
dont la mort est consommée. Nous
publions aux variétés un extrait du
beau rapport de M. Rayer, sur le
travail de M. Bouchut. {El Telegrapho
maààoo, 9* trimestre 1848.)
OBCHITBAIftVÊ (£'mpIoi du tott-
danum contre tes vives douleurs de V).
On n*est pas assez fortement con-
vaincu de la nécessité de combattre
avec éneime les premiers phéno-
mènes infiammaioires de Torchite.
Une saignée, et souvent même une
seule application de sangsues à la
partie supérieure du scrotum, au
niveau de la racine de la verge, con-
stituent, en général, la dose des
émissions sanguines que Ton em-
ploie au début de cette affection;
outre les engorgements testiculaires
que ce traitement insuffisant laisse
souvent après lui , il arrive encore
quelquefois que la congestion san-
guine continue à marcher, et que des
phénomènes d'étranglement se ma-
nifestent dans la glande séminale.
L'on sait combien les douleurs qui
se manifestent alors sont intenses, et
rinntilité des saignées à cette pério-
de. Pour parera ces inconvénients, M.
Vidal lève cet étranglementen prati-
quant une ponction de la membrane
albuginéedu testicule, à l'aide d'une
lancette. Tout innocente quesoitcet-
te petite opération, ainsi que le j^rou-
vêla pratique journalière du chirur-
gien de l'hôpital des Vénériens, beau-
coup de praticiens hésitent à la pra-
tiquer, qudque intenses que soient
les douleurs du malade. Nous avons
vu M. Voillemier prescrire, dans
ces circonstances , remi>lor d'un
moyen tout à fait inoffensif et sous
liniluence duquel les douleurs tes-
ticulaires les plus vives se dissiptMit
quelquefois assez promptement ; il
consiste dans l'application, sur I*or-
Sne malade, d'une compresse îmbî-
e de laudanum pur, que Ton re-
couvre d'un morceau de taffetas
gommé. Au bout de quelques heu-
res les douleurs cessent, et il ii*est
pas rare de voir le travail inflamma-
toire céder lui-même à l'action stu-
péfiante du narcotique. Nous nous
sommes quelquefois bien trouvé,
dans les mêmes circonstances, de
l'emploi d'un mélange à partie égale
d'onguent napolitain et d'extrait de
belladone, que nous faisions étendre
sur un morceau d'ouate, avant de
l'appliquer sur le testicule.
PEBSBSQUimTBATE DE FEE,
ses bons effets doM le traUemefU de
qu^ques formes de diarrhée. Il est
quelques formes de la diarrhée
dans lesquelles il existe des évacua-
tions séreuses multipliées, occasion-
nant unaffaiblissementconsidérable,
et cela sans qu'il y ait de douleurs de
ventre, ou bien des douleurs extrê-
mement légères. Ces formes de diar-
rhée, que Ton observe surtout chex
des femmes faibles et délicates et
sujettes à des accidents nerveux,
tels que des palpitations, des maux
de tête, des insomnies..., etc., sepro-
louf^ent pendant des semaines et des
mois, sans que les moyens lé plus
généralement mis en usage parvien-
nent à pouvoir en triompher ou seu-
lement pendant quelques jours. Les
astringents ordinaires, le ratanhia,
le cachou, la gomme kino restent
ordinairement sans effet. I/opium
lui-même échoue généralement, ou
bien n'apporte qirun soulagement
momentané, accompagné de malaise,
de débilité, d'agitation..., etc. Dans
ces formes de oiarrhée, qui ne sont
jamais accompagnées d'ulcérations
intestinales, mais qui paraissent tenir
à un état de relâchement de la mem-
branemuqueuse, le profeœeur Graves
et le docteur W.Kerr ont eu recours,
avec le pi us ^nd succès, soit en An-
gleterre, soit dans l'Inde, au perses-
auinitrate de fer. Des diarrhées qui
ataient de sept mois à deux ans
ont parfaitement guéri sous Tin-
fluence du persesquinitratc de fer
liquide donné d'abord à la dose de
7 ou 8 gouttes par jour, puisa celle
de ta à 15 comme maximum. LV
mélioration qui suit remploi de ce
sel de fer se montre eu quelques
jours; la diarrhée diminue d'abord
Digitized
bvGooQle
(«9)
et se suspend entièrement de deux
à trois semaines après Padministra-
tion du médicament, sans aucun
trouble dans la santé générale, sans
gonflement de restomac, sans tym-
panite, sans colique, sans agitation
ni dérangement nerveux. Dans les
cas graves, il convient quelquefois
de commencer par une bien petite
dose, 5 gouttes données dans un
véhicule approprié, en S ou 3 fois
par jour, et graduellement en por-
ter la dose à 15, SO ou 30 gouttes.
Le persesquinitrate de fer peut être
donné par la bouche ou en lave-
ment. — Voici maintenant la for-
mule de la préparation du perses-
auinitrate de fer, telle qu'elle est
donnée par le docteur Kerr.
Pr. Fil d'arcba! du no 1 7. . 30 grammes.
Acide nitrique 90 grammes.
Eau 1710 grammes.
Acide hydrocbloriqae . 4 grammes.
Mêlez Vacide nitrique avec 450 gi*.
d*eau (par un temps cbaud, la quan-
tité d*eau peut être un peu plus consi-
dérable, un peu moindre au contraire
par un temps froid), dans un vase de
terre capable de contenir trois ou
quatre fois cette quantité de liquide;
jetez dans cet acide, étendu d^eau,
le fil d'arcbal coupé en petits mor-
ceaux; couvrez légèrement, laissez
reposer ; huit à douze heures après,
ropération est terminée. On décante
la solution, et on y ajoute le reste
de Teau avec l'acide hydrochlorique,
de manière à avoir, en tout, 1,800 gr.
de liquide. Dans ce procédé, il doit
▼ avoir toujours un léger excès de
fer (environ 1 gramme et demi) pour
assurer la combinaison de la totalité
de Tacide. S'il y avait un ^rand excès
de fer, et si on le laissait séjourner
longtemps dans la solution, on con-
vertirait le persesquinitrate en pro-
tonitrate. Lorsqu'elle est bien prépa-
rée, la solution du persesquinitrate
de fer est d'une cou^ur rouge foncé
qui rappelle celle du vieux cognac,
et d'un goût très-astringent. Le car-
bonate de soude y produit un préci-
pité rouge, sans aucun mélange de
teinte verte. La grande quantité
d'eau et l'acide hydrochlorique sont
ajoutés dans le but de rendre la so^
lution transparente. Par un temps
froid, on peut la conserver pendant
deux ou trois mois, sans qu'elle se
trouble ou laisse déposer. {MontfUy
JauTîMl, mai 1848.)
PBSSAIBES médicamerUeux ( Un
mot swr Us) dans les affecUons du va-
sfmetducolde Vutérus: Skuns ces ma-
ladies, on emploiediverses substances
médicamenteuses en applications lo-
cales et sous diverses formes, prin-
cipalement sous forme solide (le ni-
trate d'argent, la potasse, par exem-
ple), ou sous forme liquide (les in-
jections médicamenteuses en Géné-
ral). Ainsi qu'on le comprend, ces
applications locales ne sauraient être
que temporaires ou durer quelques
minutes au plus. Il est cependant
quelques formes de maladies dans
lesquelles il n'est pas sans impor-
tance de maintenir eontinuellement
les applications thérapeutiques. Les
pessaires médicamenteux, que M.
Simpson a introduits dans la prati-
que il y a quelques années, rem-
plissent parfaitement cette indica-
tion. Avec eux, dans le cas où le
col de Tulérus est ulcéré ou induré,
on maintient cette portion de Tor-
gane au milieu d'un bain de pom-
made roercuriel le ou iodée, et cela
avec un très-heureux résultat. Ces
pessaires remplissent encore une au-
tre indication, dans les cas d'irrita-
tion ou d'inflammation de ta mem-
brane muqueuse du col de l'utérus
ou du vagin. Ils maintiennent sépa-
rées les surfaces malades, et l'on sait
combien cette circonstance est im-
portante dans la pathologie des sur-
faces muqueuses et cutanées. M.
Simpson emploie diverses substan-
ces dans la composition de ces pes-
saires médicamenteux : le zinc et le
plomb comme émoUients ; le mer-
cure, l'iode, l'iodure de plomb com-
me résolutifs; le tannin, l'alun et le
cachou comme astringents ; l'opium
et la belladone comme calmants. Ces
pessaires ont le volume d'une noix.
Les malades les introduisent elles-
mêmes, un ou deux dans les vingt-
quatre heures. Ils sont composés du
médicament qui en fait la base, com-
biné avec l'axonge, de manière à en
faire une pommade, et amenés au
degré de consistance convenable
par le mélange de 4 à 8 grammes
de cire jaune par 30 grammes de
pommade. Pour leur donner une
consistance qui permette de les ma-
nier, on les plonge, une fois termi-
nés, dans un mélange formé de cire
et de résine, rendu liquide par la
chaleur. Voici les formules qui lui
ont paru le plus convenables :
Pessaires à f oxyde de zinc,
Pr. oxyde de zinc 4 grammei .
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4grtiiiiii«t.
ASMig* 14 gnmfliei.
MèlM et dlvlMt en]4 pessalres.
PuÈatrei à Vacitate de plomb,
P%» Ac4Ule 4e plomb. . . 2 grammèi.
Cire blanche 6 gramreei .
AtODge 24 grammes.
Mêlez et divisez pour i pessaires.
Pusa%r$i merctirtWs.
pR. Oogoent mtreurlei
double..» s grammta.
Cire blanche , 8 grammea.
Axonge 16 gramme!.
Mêlez et divisez pour 4 pessaires.
Pessaifêi à Viodur$ de plùmb.
P%. lodure de plomb. . . l .3o grammp.
Cire Jaune à ....... . s grammes.
AxoDge 24 grammes.
Mêlez et divisez pour 4 passa ires.
Pessaires au tannin,
PU. Tannin 2.40 grammes.
Cire Jaune 6 grammes.
Axongè li grammes.
Mêlez et divisez pour 4 pessaires.
Pessaires astringents.
Pk. Sulfate d'alumine. 4 grammes.
Poudre de cachou. 4 grammes.
Cire jaune 4 grammes.
Axonge..... 22 grammes.
Mêlez et divisez pour 4 pessaires.
Pessaires anodins,
r%. EziMit dé bella^
done s. 40 grammes.
Çiro jaune • grammes.
Axonge 24 grammes .
Mêlez et divisez pour 4 pessaires.
(ikfonfMy/otirn.Juin 1848.)
KUFTUEE SPONTAHÉB du ten^
don du fMUciê droit antérieur de la
cuisse gttuehêi guérie par la seule ex-
lÊMion du membre. De nombreux
appareils ont été proposés dans ces
derniers temps contre cette rupture.
L'observation suivante, rapportée
Sar le docteur P. Manuel Guesta^
ans nn journal espagnol, La Union^
proava qae le repos et Tex tension
permanente du membre suffisent
quelquefois au besoin de la cicatri-
sation.
Un jardinier sexagénaire se pro-
menait devant sa porte^ lorsque tout
d'un coup 11 sentit qu*il allait tom-
ber; et, en voulant se retenir, il
contracta énergiquement le membre
inférieur gauche. Malgré cela il
tomba. Lonqull voulut se relever,
il ne put plus se soutenir sans ap-
pui. Lorsqu'on le cqndoisit chez
lui, il ne pouvait mettre le membre
îBfériMr gauche dan» Tenteasion.
0)
Ce membre était fléehi; et si ofi ré>
tendait (ce qui ne présentait aticime
difficulté], il ne tardait pas A «e flé-
chir de nouveau, dès qbil était aban-
donné à lui-même. Le tendon du
droit antérieur de la cuisse gâuche
présemait, au-dessus dé lu fotule,
une solution de continuité, d*où ré-
sultait un écartement. dans lequel
on eût pu loger deut doigts. Le ma-
lade était fort indocile, et Ton né
pouvait guère songer & le soumet-
tre h remploi de bandages destinés
à rapprocher les extrémités divisées.
L'auteur s*en tint à un bandage rou-
lé, rendu immobile par la présence
d'une attelle. Pendant (Quarante
Jours le malade conserva l'appareil ;
Fécartement des deux bouts du ten-
don diminua dé Jour en tour ; i Té*
poque où Ton enlera rappareil, il
restait au niveau de la solution de
continuité une tumeur dure du vo-
lume d'une petite noix, qui disparot
peu à peu. Les mouvements , d'a-
bord assez difficiles^ ont repris gra-
duellement toute tctir étendue.
A celte occasion, TUnlon tnédi-
cale rappelle que M. Ségalas, dans
un cas do rupture du tendon d'A-
chille, obtint également une guéri-
son complète, au bout de quatre se-
tnaines, par le repos seul.
TUMEUAS BIT SfilN {MauifSiê ef-
fets des cataplasmes dans les)* On a
beaucoup abusé de l'emploi des ci-*
taplasmes, dont oh a fait une sorti
de médication banale, sans doute^
d'après celte idée, très^-fausse an
fond, que s'ils M faisaient point û
bien, ils ne feraient du moins polnê éè
mal Rien de plus faux, et nous cita-
rons pour preuve les deux faits sui«*
vants, rapportés par M. Tancbon :
Une demoiselle de di5e-sept ans,
affectée d'Une glande dans le seift,
du volume d'urte ttoi«, très-mobile,
ne la faisant souffrir que lorsqu'on j
touchait, s'étant aperçue que cette
tumeur faisait des progrés, y appli-
qua un cataplasme de farine de lin.
La nuit qui suivit cette applioatloo
fut inquiète; la malade éprouva des
élancements. Le soir du lendemain,
nouveau cataplasme, suivi d'insom-
nie et des mèmei douleur». Le Jour
suivant, la même appllelHon étant
continuée, la peau devient rouge« le
sein est gonflé, sensible a» tdntber ;
la malade y éprouve des doolsuhi
lancinantes très^vives, et il se ma-
nifesté m p^H ffiduveméfli dé 6è-
tre. On sufyprtfl»* ^^ «nafrtèsmêi^ m,
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(*1 )
«'aiialsent, la tum^faclioB diminue.
mais la glande reste plus volumi-
neuse qu'elle n'était auparavant, et
elle est, de iemp6 en temps, le siège
d'élancements très-vifs. Après quel-
que temps d'usage d'un traitement
topique, consistant principalement
on préparations d'iodo et de cblort,
les douleurs s'apaisèrent, la glande
diminua et resta réduite au volume
d'une petite noisette, indolente et
roulant sous le doigt.
ta seconda observation, rapportée
par M. Tancbon, a trait a une fem-
me de cioquante-sii ans, nortant une
tumeur dans le sein gaucne de 7 à 8
centimètres de diamètre, peu élevée,
mais s'étendant par une base dure
sur les cartilages des côtes, où elle
paraissait adhérer, pour se porter de
là Jusnue dans le sein, où elle allait
se perdre. Celte tumeur était rouge
et sensible au toucher. Sous Tin-
fluence d'une saignée, de purgatifs
répétés et de réfrigérants, la malade
allait mieux, lorsque, de son propre
chef, elle s'appliqua des cataplasmes
de saindoux, de farine de lin et d'oi-
S non de lis. Depuis lors, elle souffrit
avantage et la tumeur augmenta
de volume. Le retour à un autre or-
dre de moyens fit diminuer le vo-
lume dj la tumeur et cesser la dou-
leur, sàna toutefois qu'on dût en
concevoir l'espoir d'une guérison ra-
dicale
Ces exemples, auxquels il serait
iiaé é*éA joindre d'autres, {NMYeot
manifêstemenc qoê let eateplatMa
ne sauraient convenir également
dans tous les cas de tumeurs et d'en*
gorgements douloureux des seins.
D'après l'observation et Tétude toute
spéciale que M. Tancbon a faite de
ces sortes de tumeurs. Il a été con-
duit à oonsidérer let cataplaimes
émollients comme fonnelleroent oon-
ire-indiqués dans toutes les tumonrs
du sein qui ne proviennent pas de
coups, de chutes, et qui ne sont pae
franchement inflammatoires ; ils lui
paraissent môme, dans certains cas,
pouvoir servir de pierre de touché
toutes les fois qu'on a quelque rai-
son de soupçonner une dégénéres-
cence cancéreuse ou qu'on Croira
avoir affaire à une tumeur de mau-
vaise nature. Mors ils calment d'a-
bord les douleurs, les malades s'en
montrent satisfaits ; mais bientôt
ils déterminent un engorgement
presque passif, la partie malade de-
vient marbrée et parfois livide) des
douleurs d'une nature nouvelle et
jusque-là inconnue se font sentir,
s'étendent vers l'épaule et dans le
bras; enfin, les malades, d'elles-mè*
mes, par une sorte d'instinct, s'eut-
Ê ressent de les supprimer ; ou bien
i tumeur s'abcède, s'ulcère; les
bords de la plaie se décollent, et
l'on ne urde pas à apercevoir an
fond l'aspect blafard particulier auk
chairs cancéreuses. {Rêimê médieé-
cMru§,, juin ft848.)
VAHIËTÉfl.
Sur le concours relatif à la question des morts apparentes et aux mùyéhi
de prévenir les enterrements prématurés*
fl est peu de sujets; plus dignes d'intérêt que celui des morts appa-
rentes. Les erreurs déplorables commises de loin en loin par dea mesures
prématurées d'inhumation , plus encore que lés incertitude de la science
sor les signes de la mort, tenaient toujours Topinion publique en
suspens, lorsqu'il y a environ une douzaine d'années, la fondation, dant»
plusieurs villes d'Allemagne, de maisons martuairee destinées à recevoir
les corps des personnes dont l'Inhumation ne devait avoir Heu qu'après un
commencement de putréfaction, vint de nouveau réveiller les alarmes du
public. Pendant que le gouvernement envoyait des médecins visiter ces établis-
sements de nouvelle création, l'Académie des sciences acceptait de M. Matml,
professeur d'byglène à l'Université de Rome, le fonds d'oii prit spécial de
1,500 francs, destiné au meilleur Mémoire sur cM imporleqt sujet. Trois
fois l'Académie dut remettre le ooneoufi, car, oiimi qu'allé deiMtdiit MX
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(94)
concorjranu ua exposé complet des connaissances aclaelles, ce qn^elle dé-
sirait surtout, c*était de nouvelles observations propres à rendre plus prompt
et plus sûr, le diagnostic du petit nombre des cas qui peuvent laisser de
IMncertitude dans Tesprit du médecin sur Tétat de vie ou de mort ainsi que
M. Bouchut vient de le faire.
c Quels sont les caractères des morts apparentes?
a Les observations et les expériences de M. Bouchut Font conduit à ce résultat,
savoir : que toutes les morts apparentes et, en particulier, celles qui sont dues à
l'asphyxie et à la syncope, présentent, quelle que soit la diversité de leurs symp-
tômes, un caractère commun, la persistance des battements du cceur, caractère
qui les distingue de la mort réelle.
« Ce fait, capital dans l'histoire des morts apparentes, a fixé d'une manière
toute particulière l'attention de vos commissaires. Non-seulement ils ont répété
les observations de M. Bouchut sur la persistance des battements du cœur dans
les cas de mort apparente, mais encore ils ont fait de nouvelles expériences pour
mettre dans tout son jour la valeur de ce caractère.
« Depuis Frédéric Hoffman, on avait généralement attribué la syncope à la
suspension complète des fonctions du cœur. Bichat et ses élèves avaient professé
en France cette opinion, qui a été reproduite par les auteurs les plus récents
de médecine légale. Or, M. Bouchut a constaté que dans la syncope la plus com-
plète, avec perle de sentiment et de mouvement, et avec refroidissement du
corps, il n'y avait pas réellement suspension complète des contractions du cœur,
mais bien seulement diminution de la fréquence et de la force de ces contractions.
« Une remarque montrera toute l'importance de l'auscultation de la région
précordiale. On a souvent cité l'observation suivante : une femme enceinte
était regardée comme morte depuis deux heures ; Rigaudeaux l'examine ,
et ne peut parvenir à sentir les pulsations du cœur ni celles des artères.
La bouche est écumeuse, le ventre très-enflé, l'orifice de l'utérus très-
dilaté, la poche des eaux formée. Rigaudeaux se décide à retourner l'enfant et
l'amène par les pieds. On le croit mort ; des soins attentifs le raniment au bout
de trois heures. Examinée une seconde fois par Rigaudeaux, sept heures après
le moment où on l'avait crue morte, la mère ne donne aucun signe de vie ; mais
comme les membres ne présentent point de raideur, il défend de l'ensevelir, et
deux heures et demie après, on vient lui apprendre que cette femme est rappe-
lée à la vie. Aujourd'hui, en un cas semblable, le médecin et les assistants ne
seraient pas aussi longtemps dans une douloureuse angoisse ; il suffirait d'aus-
culter attentivement le cœur de l'enfant et le cœur de la mère pour acquérir la
preuve de la persistance de la vie. Et lorsqu'un chirurgien sera appelé dans un
cas plus grave encore que le précédent, c'est-à-dire auprès d'une femme en-
ceinte, expirante, ce sera encore l'auscultation du cœur qui permettra de con-
stater la persistance ou la cessation de ses battements, et qui dira si le moment
est venu de se hâter d'extraire l'enfant vivant du sein de la mère, dont la mort
est consommée.
« On sait que des enfants, après leur expulsion du sein de la mère, sont restés
quelquefois sans mouvement, sans voix, sans respiration, sans rien témoigner
qui indiquât extérieurement la persistance de la vie. Or, dans cet état de mort
apparente, connue sous le nom d'asphyxie des nouveavr-néSy c'est encore dans
l'exploration du cœur par l'auscultation que le médecin trouvera le signe qui
distingue cet état de la mort réelle, la persistance des battements du cœur.
< On a cité anciennement, comme des exemples de mort apparente, un certain
nombre d'affections cérébrales, avec perte du sentiment et du mouvement. M. Bou-
chut a fait ressortir les caractères qui distinguent ces états morbides de la mort
réelle. Dans tous ces cas, comme dans l'état soporeux produit par les poisons
narcotiques, comme dans la sidération déterminée par l'acide prussique, comme
dans l'insensibilité produite par l'éther ou le chloroforme, on reconnaît la vie
à la persistance des battements du cœur perçus par l'auscultation.
« En
ments ,
chloroft ,, .... - . . - .
sous toutes leurs formes et à tous leurs degrés, toutes les maladies enfin qui ont
été citées comme exemples de morts apparentes, peuvent être distinguées de la
mort réelle par la persistance des battements du cœur.
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(«3)
« Telle est la réponse fiiite par l'auteur à la premiëre question posée par Vàca-
demie, et eUe nous a para décisWe.
Quels sont les moyens de prévenir les enterrements prématurés?
« La législation actuelle, à Fégard des décès, est iusnlfisante.
c( En ordonnant à l'officier de l'état civil d'aller constater la mort, en exigeant
qu'on laisse un intervalle de vingt-quatre heures s'écouler entre l'instant de U
constatation de la mort et le moment de l'inhumation, l'autorité avait pensé
qu'eue avait pris toutes les mesures nécessaires pour prévenir les enterrements
prématurés ; mais on n'a pas tardé à reconnaître que la seule déclaration de l'of-
bcier de l'état civil ne pouvait offrir toutes les garanties désirables.
« Des ordonnances municipales ont chargé les médecins de constater les décès
dans les grandes villes.
c Cette sage précaution devra, désormais, être générale et inscrite dans le texte
de la loi.
a L'auteur du Mémoire pense, avec raison, qu'il est urgent qne cette mesure
reçoive son application dans toute la France, dans les petites comme dans les
grandes villes, dans nos campagnes comme dans nos grandes cités les plus po-
puleuses. En vain objecterait-on que les grandes viUes peuvent seules subvenir
aux dépenses qu'entraîne la vérification des décès parles médecins; qu'un grand
nombre de communes ne pourront supporter cette nouvelle charge : la mesure
est du nombre de celles qui ne peuvent être ajournées.
« C'est à la science des signes de la mort qu'il faut demander une garantie cer-
taine contre le danger d'être enterré vivant.
« Suivant M. Bouchut, les signes certains de la mort sont immédiats on éloi-
gnés. Les signes immédiats et certains de la mort, chez l'homme, sont :
<t 1° L'absence prolongée des battements du cœur, à l'auscultation ;
a 2<* Le relâchement simultané de tous les sphincters, dû à la paralysie de ces
muscles ;
a 3° Enfin l'affaissement du globe de l'œil et la perte de la transparence de la
cornée.
« Dans l'opinion de vos commissaires, chacnn de ces signes n'a pas une égale
valeur, une égale certitude; quelques remarques, à cet égard, sont nécessaires.
a Depuis l'admirable découverte de Laënnec, on chercherait vainement, dans
la science, un seul fait positif, une seule expérience rigoureuse, propre à établir
la persistance de la vie, chez l'homme, après la cessation, longtemps prolongée,
des battements du cœur constatée à l'ausculation ; mais on comprend qu'il est in-
dispensable de fixer la limite dans laquelle l'absence des battements du cœur ne
constitue plus seulement un ralentissement, une suspension plus ou moins pro-
longée de ces battements, mais bien leur cessation définitive.
« L'expression d'absence prolongée^ employée par l'auteur du Mémoire, pour
indiquer la cessation définitive des battements du cœur, n'a pas paru à vos com-
missaires assez précise, assez pratique. Ils ont pensé qu'il était nécessaire de fixer
une limite qui ne laissât aucun doute sur la réalité de la cessation définitive des
fonctions de cet organe.
« L'étude des battements du cœur, dans un assez grand nombre de cas d'ago-
nie, devait fournir d'utiles données pour cette détermination. Il est vrai que, pen-
dant l'agonie, lea bruits du cœur sont souvent masqués par un râle bruyant qui
s'oppose à leur perception; mais, dans l'intervalle qui sépare les dernières
inspirations, et toujours au moment suprême oii le râle vient à cesser, les der-
niers battements du cœur peuvent être entendus, en appliquant l'oreille sur la
région précordiale. Dans ce silence, si voisin de la mort, ils sont très-distincts,
alors que depuis assez longtemps déjà la main appliquée sur la poitrine ne pou-
vait plus les sentir, et que les pulsations artérielles, au cou et aux membres,
n'étaient plus perceptibles. Or, dans cet état, et spécialement dans le silence qui
suit la dernière expiration, le maximum d'intervalle entre les battements du
cœur a para à M. Bouchut être, pour l'homme adulte et le vieillard, d'environ
six secondes. L'observation de plusieurs agonies jusqu'à la mort a donné à l'un
de vos commissaires (M. Rayer] à peu près le même résultat, c'est-à-dire environ
sept secondes pour maximum d'intervalle entre les deraiers battements du cœur.
c D'après ces observations cliniques, votre Commission pense que l'absence
des battements du cœur, constatée à l'auscultation, sur tous les points oh ils peu-
vent être naturellement ou accidentellement entendus, et sur chacun, pendant
VmiervaJOe de cinq minutes, c'est-à-dire pendant un espace de temps cinquante
fois plus considérable que celui qui a été fourni par l'observation des braits du
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(»4)
çfIBr» dm ^l eu d'MoniftittMiQ'à l« «ttrt« ne »«iii lilflMr mua é»ult Mr b
céâsationaéâmUve des mouvemeuts du cœur el «ur te rètlHé •• te iMrL
« D'ailleurs la «MMiion définitWe dss battements du Miur est tonj^iira ae-
compagnée de deux phénomëues trb-irappants et faciles à constater, ^ savoir,
la cessation des moiitenientâ respiratoires et la perte du sentiment et du mov-
ffement. De sorte qtt'eb somtae, ta mort est certaine lorsqu'on a constaté^ chm
fhomfM, ta têssatlon définitive des battements du cœur y taqueUe est immédiate'
inmt suivie, lorsqu*etle n'en a pas été précédée, de la cessation de la respiratîM
et de tell» m fonctions du sentiment et du fnouvement.
c 11. Bouchui a rappelé les obsenrations qui démontreat la taleur du pbéas-
«èae de te putréfaction ou de te décomposition cadavérique, considérée comoe
signe certeln de la mort. Toutefois la mort peut être constetée longterapa atail
te développement de te putrétection. Les déteils dans leaquete M. Boaciiut ist
eiitré à cet égard nous ont paru justifiés par les efforts que l'on a faits dams tm
derniers temps, en France, poi^r engager l'autorité à créer des msôaona mor-
tuaires où seraient déposés les corps jusqu'au moment de te potréfaetion.
<L On sait qu'au commencement de ce siècle, Uufetend et plusieurs aatrcs nè-
decSns ayant soutenu que tous tes signes de te mort éteient ineerteias^ sauloetai
|ê la putréfaction, des maisons mortuaires ont été établies dans plosieiin villa
I j&Uemagne : à Francfort^sur-le-Mein, où existe te plus remarquable, à Ham-
Dôurg, à \Visbaden, à \Veimar, etc. Mais bien quête plupart de ces établisse^
ments existent encore, l'utilité en est devenue très-contestable. La plupart soat
mal entretenus et leur organisation intérieure laisse beaucoup à désirer. EbAb.
depuis cinquante ans que ces maisons sont établies, on n'a vu aucun des corps
fratiàpôrtés dans ces asiles, après te déclaration autbentiqiie de te mort par m
médecin, revenir à la vie.
« Créer aujourd'hui, en France, des maisons mortuaires pour y teiaser aè^ur-
net les corps jusqu'à la putréfaction, ce serait non-seulement s'engager ûam
une dépense inutite, et qu'un grand nombre de villes et de communes ne pour-
rsiiedt supporter ; mais ce serait ne tenir aucun compte des autres signes cer-
tains de la mort.
« Toutefois ces observattens critiques ne s'appliquent pas à te oréatton déa-
i^hié de locaux destinés à recevoir, peu de temps après te mort, les cadavres des
f anvrés, dont te famille n'a souvent qu'une cbambre étroite ponr habitatien.
€ En résumé, des trois signes immédiate de la mort, admis par M. Boadivi
H n'en est qu'un, te cessation définitive des battemente du cœur et de te cira-
tetion, dont la certitude est admise par votre Commission. En signatent nn si-
^e aussi positif et généralement aussi tecile à consteter à l'attention des mè-
aecins chargés de la vérification des décès, M. Bouchut a rempli une teosst
importente, laissée par les auteurs de médecine légale dans rexposé des signes
immédiats de te mort.
« Quant aux sianes éloignés etcerteins de te mort, M. Bonchut en admet tasii,
savoir : la rigidité cadavérique, l'absence de contraotililè musculaire stmarte-
tiîence de stimulants galvaniques, et la putréfaction. La certitndede ces signn
est admise par teus les médecins légistes, et ne peut être contestee, tent sent po-
sitives les observations et les expértences sur lesquelles elle repose. Dans cette
partie de son travail, Tauteur a exposé avec sois l'étet de te science, et a réfsié
quelques ot)jecfions qui avaient été produites, dans ces derniers temps, par ks
partisans des maisons mortuaires. Il y a tengtemps, déjà, que te rignitè cada-
vérique a été regardée comme un signe de te mort ; mais la démonstralioB de
f importance et de te certitude de ce signe est due à deux médecins firançais,
à Louis et à Nysten. Après la mort, la flexibilité des articulations disparaît; le
tissu musculaire s'endurcit, les membres deviennent immobiles et raidcs. Mal
état convulsif ou tétenique ne jteut offrir cette succession de phénomènes, el
tromper un médecin. Dans la rigidité cadavérique, lorsqu'on chercke à étendn
OU à fléchir avec force une ou plusteurs parties des membres, ces parties obéis-
sent comme un corps inanimé. Dans les matedies convolsives, la cîrtotetisn
persiste ; dans la rigidité cadavérique, les battements du cœur, te re^ratios
et les fonctions du système nerveux ont cessé complètement
d Pour résumer cette seconde partie du travail de M. Boucbut et tes teiliqiii s >
rattachent, votre Commission reconnaît :
« l"* Que la cessation définitive des battemente du cœur, iadiqvés par te ess-
sation des bruits cardiaoues, est un signe immédtetet eertaîB ds te mott;
«^ 2* Que te rigidUé cadavérique S8l %altnsnt M sigM QWttiit 4s te mut;
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(«)
« 9> <Kie le début a« contndiliU mufculaire, MO* riafbwiM 4t VfiiMMIlé
ôti dû MYanisme, est un trobleme eigne certain de le mort ;
« 4*l}ue la putréfaction générale du corps, n'arrivant ordinaireaient aue
longtemps apr^ U manifeatalion des siones précédents, il n'est pas nécessaire
(l'attendre le développement de la putréfaction pour déclarer le decës et pntok*-
der à F embaumement ou à l'inhumation ;
<K 5f> Que la cessation des battements du cœur et de la circqlatton, le dévelt p-
peinent de la rigidité cadavéri({ue et Tabolition de la contractilite mnscnlaire, at
pouvant être reconnus et appréciés <^ue par des médecins, la constatation des dé*
ces doit leur être exclusivement confiée, dans les villes et les campagnes ;
« 6° Que la possibilité de constater la mort, d'une manière certaine, avant le
déTeloppement de la putré&ction, rend inutile rétablissement de maisons mor*
tuaires, semblables à celles qui ont été instituées dans plusieurs villes d'AUMU-
Sue ; mais qu'il serait à désirer que les cadavres des pauvres pussent être reçis
ans des asiles convenables, jusqu'au moment de la sépulture.
« L'importance des qaestions posées par l'Académie, la manière dMl M. teu-
chut les a étudiées et souvent râolues par de nouvelles obeervati4kBS , les mm*'
breuses expériences auxquelles votre Commission s'est livrée, jusUfierMit, nens
en avons l espérance, l'étendue de ce rapport.
« Le travail de M. Bouchut, k part quelques imperfections, dont lecpliugra->
ves ont été signalées par vos commissaires, leur a paru remarquable par la net-
teté de l'exposition, par la précision des détails, par la manière jadicicose dMt
les fiaita relatifs aux morts apparentes ont été appréciés, par une discussion ip«>
Srofondie des observations qui avaient été faites relativement à la rigidité en*
avérique et à l'abolition de la contractilite musculaire, considéréM comme
signes certains de la mort, et surtout par le soin que l'auteur a mis k démontrer
que la persistance des battemenU du cœur était le caractère distînctif des morte
apparentes, et que la cessation définitive des baiUments de cet organe, consta*
tée à l'ausculfation, constituait un signe Immédiat et certain de la mort ; iail
Capital par Ie(juel l'auteur a répondu au vœu de l'Académie, qui avait spécin-
iement demandé aux concurrents de faire tous leurs efforts pour rendre le
diagnostic de la mort réelle et de la mort apparente plus promj|»t et plus sûr.
« D'après ces considérations, votre Commission a décerne, à f unanimité, le
prix Manni à M. le docteur Bouchut, comme auteur du meilleur Mémoire qui lui
ait été adressé depuis dix ans, c'est-à«dire depuis 4837, époque à laqueUe le
concours pour ce prix a été ouvert. »
Le dernier déponillement des registres des Facallés et des Bcolee de mé-
éecine de Franoe porte le nombre des élèves de ces Faeifités ei leoles
à un, ainsi répartis : Faculté de Paris, 800 ; Facalté de Monipellfer, 175;
Faculté de Strasbourg, 71 ; Eeole d'Amiens, éê ; Ecole d^Angers, 97; Beole
d'Ama, ta; Eeole de Besançon, S9; Bcole de Bordenux, il ; Beole do GiieB,
fS; Soole de Clermont. 28; Bcole de Dijon, 30; Ecolo do Grenoble. SI;
École de Limoges, 3i ; Ecole de Ljon, 78; Ecole de Marseille, Si* Beolode
Nancy, 32 ; Ecole de Rennes, 70 ; Ecole de Rouen, 42; Ecole de Toolouee,
72; Ecole de Tours, 4t.
le Espagne, le oombre en est bien autrement grand ; ainsi, i Madrid, on
compte 1,100 élèves, et les Ecoles de Barcelone, Yalenee, Qidix, Santiago,
donuent le chiffre de 400 élèves, qui en porte le nombre è 2,000, oo à peu
près trois fois autant qu'en France. Si Ton réfléchit que la population de
l'Espagne est au plus le tiers de celle de la France, on comprendra combien
doit être déplorable la position du corps médical de Tautre côté des Py-
rénées.
Les direetetirs du legs de feu J. Monnikhoff, d^Amsterdam, ont remis au
concours les questioni$ suivantes : !• On demande des recbercbes anatomi-
qnes, physiologiques, et pathologiques sur Torigine, la nature et les carac-
tères dtsiinetifs des tumeurs bénignes et malignes, arec indication des ré-
soltais qui pourront être déduits pour l'avancement de leur thérapie chirur-
gicale el médicale. On désire quo cette question soll approfondie par des
recherches et des observations des auteurs mêmes. 2« On demande un traité
analomiaue, physiologique el pathologique sur les déviations de la colonne
Yeriébrafe, avec indication d*un mode de traitement basé sur ces données, et
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^nctionné ptr reipérience. — Le prix est une médaille d*or de la valeur de
trois cents florins. Les Mémoires, en réponse à ces questions, écrits en fran-
çais, hollandais, latin ou allemand, devront être adressés, . dans les for-
mes voulues, avant le 31 décembre 1840, au professeur G. Yrolik» à Ams-
terdam.
La Société médico-pratique de Paris propose pour sujet de prix à décer-
ner, en 1850, la question suivante : De Tintumescence de la rate dans les
lièvres intermittentes; déterminer par des faits la valeur de ce phénomène
comme lésion, comme signe, comme cause, effet ou complication, etsurtoot
comme indication thérapeutique. Le prix consistera en une médaille d*or
de la valeur de 300 francs. Les Mémoires devront être remis, avant le 31 dé-
cembre 1849, à M. le docteur Vinchon, secrétaire général, 12, rue de Joaj.
à Paris.
Si le choléra a diminué dMntensité à Constantinople, il n*en a pas été de
même en Russie. D*après une lettre du 1*' juillet, on comptait dans le court
espace de cinq jours, plus de 1,700 cas, et environ 1,000 décès. Beaucoup
sont morts en moins de quatre heures et même en deux heures. Dans la seule
journée du 30 juin, 595 personnes avaient été atteintes, et 356 avaient suc-
combé. A la date du 10 juillet, le nombre de cholériques en traitement à
Saint-Pétersbourg était de 3,930. Le même jour il y a eu 693 nouveaux cas,
470 décès et 209 guérisons. Ces chiffres présentent une légère diminution
sur ceux des jours précédents. On a établi six grands hôpitaux destinés aox
cholériqees.
L'épidémie n'a pas fait de moins grands progrès à Moscou ; à la fin do
mois dernier, il y avait 1,724 nouveaux cas et 728 décès. Les dernières noo-
velles montrent que les chiffres ont un peu baissé, puisqu'elles signalent
seulement 180 cas nouveaux, 23 décès et 128 guérisons. Le choléra vient de
se déclarer dans d'autres provinces ; ainsi 16 provinces sont en proie à l'é-
pidémie, les mêmes qui, en ]831, avaient été visitées les premières par le
terrible fléau. Bien qu'on doive espérer que cette épidémie s'éteindra avan
d'arriver à nos frontières, il est bon de se tenir sur ses gardes.
On sait combien les pays protestants ont poursuivi de leurs railleries
l'institution si charitable des religieuses gardes-malades. Les voilà qui adop-
tent une institution qu'ils ont si fort critiquée. En Angleterre et en Alle-
magne, on crée des maisons, placées sous la direction du clergé, et daos
lesquelles on recevra de jeunes femmes'qui voudront se consacrer à soigner
les malades. Les novices auront dix-huit ans au moins; elles passeront
deux années dans l'établissement , et à l'expiration de ce délai, par con-
séquent après avoir reçu une éducation convenable, elles seront placées,
<ioit dans les hôpitaux, soit dans les maisons de charité. Pour être sœur, il
faudra être âgée d'au moins vingt-cinq ans et avoir fait preuve de piété, de
zèle et d'intelligence.
La Commission administrative des hospices de Gand vient de nommer
M. le docteur Tierlinck, chirurgien adjoint de l'hôpital civil de cette ville.
C'est un choix auquel nous ne pouvons qu'applaudir.
L'administration des hospices de Paris, dans l'impossibilité où elle se
trouvait de pouvoir adresser ses remerciements à chacune des personnes
qui lui venait en aide pour les blessés de juin, avait emprunté la voie de
la presse pour leur faire parvenir l'expression de sa vive et profonde re-
connaissance. Les populations de toute la France ont répondu par de nou-
veaux envois. Ces témoignages spontanés et réitérés de sympathie et de dé-
vouement pour les défenseurs de l'ordre, des lois et de la République, sont
bien précieux pour nos glorieux blessés, et elle vient une seconde fois
prier les donateurs de recevoir ses remerciements bien sincères et d'être as-
surés que tous ses efforts tendront à égaler leurs généreuses intentions, en
consacrant lous ses moments aux blessés confiés à ses soins.
Le secrétuire général, Dvbost.
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(97)
THÉRAPEUTIQUE BléDlCALB»
COUP D^OBIL oéNéRAL SUR l'htDBOTHÉRAPIE ; SiTBBMIirATieiV VÊ$ CAM '
AUXQUELS, D^APUÈS L'OBSERVATIOIf , ELLE EST tmLEHERT APPLICASLS,
ET APPRECIATIOIf DE SA VALEUE TlUftAAPBUTIQUS.
Par M. YALLin; médecin do fBôtd-Mii (Annexe)*
(Deuxième artiele(i).)
Ainsi qae je Val annoncé dans le précédent article , nous allons
maintenant trouver des faits dans lesquels l'action énergique et heureuse
de l'hydrothérapie ne pourra être méconnue. Or, ces faits, on uè sau-
rait leur donner trop de publicité ; car il n'est pas douteux que beau-
coup d'individus qui, après s'être soumis à des médications très-rn-
riées et très-nombreuses, ont fini par se résigner à leur sort et ne plus
rien faire, trouveraient dans cette médication si simple une précieuse
ressource, si les cas dans lesquels elle agit réellement étaient mieux dé-
terminés et mieux connus.
Parmi les cas les plus remarquables de guérison des maladies chro-
niques par l'hydrothérapie, il n'en est pas qu'on puisse comparer à
certains engorgements chroniques des viscères. M. Scoutetten en a
rapporté deux exemples, qui prouvent tout le parti qu'on peut tirer
de ce traitement, et qui le prouvent d'autant plus que, depuis longues
années, un des malades avait été soumis à une longue série des moyens
regardés comme les plus énergiques. Dans les cas de ce genre, on ne
peut pas se tromper. Une tumeur considérable existe ; on peut la pal-
per, la mesurer, en déterminer exactement les limites ^ la santé est
profondément détériorée ; le malade ne peut plus marcher ; malgré
l'usage d'un grand nombre de médicaments, des eaux thermales , en
un mot, des traitements les plus variés , l'état de santé devient déplus
en plus grave ; cet état dure cinq , dix, quinze , vingt ans et plus.
C'est alors que l'hydrothérapie est mise en usage, et en quelques mois
une tumeur énorme de l'abdomen se dissout ; la santé générale se ré-
tablit, c'est presque une résurrection. Il ne faut pas deux cas semblables
pour prouver l'action puissante de l'hydrothérapie.
Or, ce que je viens de dire est le résumé de ce qui s'est passé dans une
observation rapportée par M. Scoutetten, observation qui a été reproduite
par M. Schedel et par plusieurs autres auteurs. La tumeur, dans ce cas,
(i) Voir la livraison du 15 juillet, page 5.
TOME XXXV. 3« uv. 7
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(«8)
s'était produite depuis Conçues années , plus de trente ^ns peut-être ; elle
occupait k £aie, 0tse ÊôiaSt sentie d|^Bs la plfes grand» partie de l'éten-
due de l'abdomen. M. 5coutetten s'est assuré que, sous l'influence de
l'hydrothérapie , cette tumeur avait disparu. On peut donc ranger
l^r^e^ l'çmplo^ de Teaii iroi4e ajvep la, s^ii^fMf( et le régime,
tMBK i(^ »¥«ÎHw.^f^. iWa^Ufe qu^. ufm WWra^s«p«^ Mai^ U^\ porte
à croire que, pour qu|ei ]^ Ujffij^i^yv épcpU^veoA <^^^ acûoa bienfaisante
de l'hydrothérapie, il faut que les organes qui en sont le siège ne
présentent pa» des ahératibns notables de structure ; qu'en d'auti*es
termes, il n'y ait pas un^ hdtéKQgfioéiti «arquée. Quelles sont, en ef-
fet, les tumeurs sur lesquelles nous voyons cette médication avojr de
sahitaires influences ? Ce sont les engorgements chroniques du foie et
de la rate. Les auteurs qui ont écrit sur l'hydrothérapie citent, en
efifet, des cas où Tengorgement spténique, suite d'une fîevre intermit-
tente rebelle, a cédé k Fhydrothérapie , et nous verrons plus loin que
Bf. Fteury a conOrmé ces résultats par des faits bien observés.
M^is le cancer peut il être modifié par le traitement dont nous
parlons? Rien ne le prouve ; et tout porte à croire même que les hy^
d^opathes ne se soucient guère de traiter cette maladie^ car on ne la
voit pas mentionnée parmi les faits recueillis par la plupart des au-
teurs.
Il n'en est pas de même des scrofules, sî l'on s'en rapporte au petit
nombre d'observations bien faites qu'il nous est permis de consulter,
et dont les principales ont été recueillies par MM. Schedel et Lubanski.
Dans tous ces cas j en effet, les ganglions engorgés ont disparu , les
nlbères se sont taris et cicatrisés, et l'état général n'a pas tardé à de-
venir des plus satisfaisants. Il serait bien à désirer qu'à l^ôpital des
Enfants, où se trouvent réunis tant de scrofuleux qui encombrent les
salles, on essayât sur une grande échelle ce mode de traitement. Nous
atorions, enpea de temps, des résultats concluants, et qui fixeraient dé-
finitivement la science sur ce point si important de pathologie. Nous
verrions alors si, avec quelques praticiens , il faut admettre que la
toofule ne se guérit jamais complètement, ou si l'on peut espérer une
guérisoft radicale, air moins chez un nombre donné de sujets.
Relativement à la cure des tumeurs blanches par l'hydrothérapie,
tious n'avons que des renseignements fort incertains, et encore peu
nombreux. Quelques £ûts seulement sont de nature à faille penser que
ee traitement pourrait être applicable aux tumeurs dont il s'agit ; mais
e'est là tout ce qu'i^ est permis de dire.
Ceci me oonduit à parler des malladies chroniques des articulations,
et, en particulier, de la goutte* Si l'on en croit les hydronathes, Içur
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(99)
méthode de traitement est sonveraine dans ces affections, et tons âteat
des £iits à i'appni de cette assertion. Nos lecteurs n'ont pas onUié,
sans doute, les articles pratiques de M. Bonnet insérés dans ce journal,
et dans lesquels ce chirurgien rapporte les bons effets qu'il a obtenus
des applications d'eau froide dans des cas d'engorgement chronique
des articulations, et même dans des cas où il y avait des concrétions to-
phacées. Je pourrais emprunter à MM. Schedel et Lubanski des cas
semblables. Ce sont là des preuves dont on ne peut méconnaître l'im-
portance, et, par conséquent, il faut reconnaître que, dans les affec-
tions qui laissent après elles l'engorgement des articulations, l'hydro-
thérapie est utile, et n'est peut-être pas assez employée par les chirur-
giens; ce qui le prouve encore davantage, c'est que M. Scoutetten a va
des engorgements articulaires résultant de blessures, avec lésions des os,
et rebelles à beaucoup de moyens, céder à Vusage de Thydrothéi^apie.
Voilà donc un fait acquis. Mais encore ici s'élèvent quelques ques-
tions que les auteurs n'ont, malheureusement, pas jugé à propos de
chercher à résoudre. Et d'abord, l'hydrothérapie est-elle plus efBcace,
dans ces cas, que d'autres moyens mis auparavant en «usage : par exem-
ple, les eaux de [Vichy contre la goutte ? Pour savoir à quoi s'en
tenir à ce sujet, il faudrait rechercher combien de temps doit durer le
traitement de part et d'autre ; quel est le nombre des récidives, etc. , etc.
En second lieu, est-il nécessaire de faire subir la sudation et de pres-
crire le régime rigoureux recommandé par Priestnitz, ou bien les ap-
plications d'eau froide sufBsent-elles? Cette question n'est pas plus oi-
seuse dans les cas dont il s'agit que dans les précédents ; car, parmi les
auteurs qui ont cité des cas de guérison, il en est qui n'ont mis en usage
que les lotions et les aiTusions froides, et M. Bonnet, en particulier, est
de ce nombre.
Les maladies cutanées sont assez fréquemment traitées dans les éta-
blissements hydrothérapiques, et l'on sait que c'est principalement sur
des affections de ce genre que les premiers essais hydrothérapiques ont
été faits dans les hôpitaux de Paris. Cependant il reste encore beau-
coup d'incertitude sur l'utilité réelle de ce traitement dans les affections
de ce genre. D'abord, on peut dire qu'il en est un certain nombre qui
sont très-rebelles à l'hydrothérapie, comme à tous les autres traite-
ments. C'est ce qu'on peut inférer du peu d'empressement de Priest-
nitz à recevoir dans son établissement les malades qui en sont atteints,
n a dit à plusieurs reprises à M. Schedel qu'il n'aimait pas à se charger
du traitement des maladies chroniques de la peau. C'était, en d'autres
termes, dire qu'il n'espérait guère les guérir. D'un autre côté, M. Lu-
banski avoue que généralement l'hydrothérapie ne snfBt pas pour la
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( W)
ffé^i^R fl^ Ç« ffial^^ï et q«'»i fe^t 'l»i associer d'aqtr«^ mQJ^
Ça«PW- Tp»t ce quç nQp$ poqTons 4ire, par copséquept, c'est que, dar
l«i WftMdjes 4ç h pea»^ proprement dite^i il a'ep est qup qqelcmp^-uoes
t^ll^ que r^j^éma fit Tec^ma iiqpeûginodes, qui éprouvent u|ie actioj
f#T^F9l)lpd^l'by<^<)M^é>^^pi^ ; et encore n'e»t-i| pas perfpi|d'aQirf?ier que
il^S m l^flW PPffi^ft 4e Wt il ft'y^tf Pft* d# tf.#itemeat supérieur i
rfry4W^irf»pif^f 4 prmh eep?i|fiapt, on ^^r^^it pu croire que les af-
ftetiçn? Plltefl^» devpien^, pli^s q^f tQ^fe;» les auprès, çlonner prise ai
tTfiit^inçnt p^r la sndaition, l'eitu frojde ef le Régime; mais on »
tfpp^erait biep souTept sj, pp médecine pratique, p|i admettait comine
Yf ai ce qui p'est ^ppMjé que «mç une sayante tl^éorie, et ce qui n'a pa>
lucqre ^tédéfpon^ré par l'pi^périence. Au reste, M* Schedel, à qujpo
peut s'en rappqrter sqr pe point, n'a pas ét^ pjps édifié p^r ce qu'il a
vu d^qs \p$ ^^blissemen^ hydfqtbér^piqqps, que ppu^ pe l'a^ops étf
par ]a lectnrp ^es pbseryatjpns, {
]( n'est aucune ai fpptiop qqi se présent plq^ f|:éqaemmep( a|i traiu-
iqept hydrothérapiqpe que les s^fiectiqps pervepses. ^n Ailemape,
presque tou^ les sujets qqi ont qne (ésipn de h psotiUté ou de 1^ sepsi-
t^ilifé, quelle qu'^soit la cau^e, put recpurs à çp tr^tpmept ^n yogae.
U n'e^t pafi Floqteux que bp^pcpup de ces malades ne guérissent pb
ou mojps cqmplétemept, «près U çudatioq, des ppplica|ioQs variées
d'e^q froi^P pt le régime ; n^^is pu a p^blip que c'e^t précisément quand
il «'agil 4^9 n|S(ladip§ nerveuses qu'il f;^ut nn grand nombre d'observa-
tions, et qq'qp ne doit j^piais faire un pas sans comparer les effets è
triiitempn^ qu'on étudie avec ceu^ des traitements déJ4 connus. Bod
pombre 4p npyralgiques, par pxemplp, vont k Graefenberg pq à Marien-
berg, pt s'en retoprpent gqéris ; fp^is qu4 P^ Çe}qi de pp^ hopitauï
où, par des moyens différents, on n'obtient pas tous les 4ns un ausii
grupfi nombre de guérispns sem^^lables ? ppurquqi dope pl|oisinoos-
nopsplptot l'bydrotbérapje qup d'aptres inodps de fraitpmepf ponnos?
encore un cppp, JH fapt que vqus prppvie^, non que vous guérisso
be^uppup ifi m^iladesi car tou^ le mondf ep gpprit beaucoup, mais que
TOUS les guérisfpsi ep pb^s grand pombre, plus fapidemept et plasradi-
paiement*
Qu'on ne proie p^s néanmoins que je yeui||e dire que f bydrQtl(érapie
n'a point d'utjlité 4^ns le traitement dps ^flectioqs nerveuses en gêné-
rrif Pt dp^ névralgies en particulier : telle n'est p^s m P^s^e. Je
prpî^, s^n contraire, qu'il pst des cas daqs lesqqeU e|le pept rendre de
grands services. Mais je yopdrjiis ppqvoir formuler ayec précisiop b
Yfileur de ce tr^iitement, comme on pept, par exemplci fprmqler le
traJtmeM p9f If* ?Nw^t^ vplpttts et 1§ e^atj^t^n tFfflW»ïÇD»
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im )
i^m Vf^ Q^9l9^ m (âjiMt If trailMMil par VfUMioe àà tè rftw
^j()ie ^4iis 1« néyralgie ^«atiqnftf (« traitent m pas les pilules èe Mé*
g\\n ^aps la névralgie trifad^e) etQ. ; et les âocnineBis que qoQS pas-
^édpn^ ne mdtepermptteitt pas* BoruQus-uims donoàdive in'Aii e
^pljq\iQ }'hjdrot^ér^i« a^x diyeries paralysies, aux çoBvulsiona^ an
^étapoç, fiH cjçlifiuffi trwflf ns, i^ la cbarée, et qu'qn a cite quelques eas
4^guçri^99 cm 4V)n^lior9ti<m«n n'jr e assnréoi^l là mu qui eofafe
^eav)CQ\^B k Xf^^9^^\ï è m traiteweut eus^ péuil^le.
^^k il e$t un é|j|t qfii, siam pauyuir ître eonsidipé oefume un éiai
rç^l d^ pala4if, n'e^t cependant pas la santé \ jeveui parler de efi
é\^t 4^^ pe^anne#p«f!YeM$es9 quiunt tpujours quelque souffrance dans
i^n point ou dans T^iiutre ; qui sont aflai^li^» qu^uue simple p«0enade
{atign^ î dont 1^ digestiqn^ sont difficiles et l'intestin paresseni. fl
n'est assurcinent aucun wédecin qui n'ait rencontré naipte et naîpte
fuis 4e$ «iujeU ^^n^ Cf^ i%%\-, et surtout des femmes. Les naïades de ce
gçnrç a^ipnâ^nt dapi les ét^bliss^ents hydrothérapiques, et ce sont
gf ui^ p))fi^ l^qufti^ en obtient l(is plus nomlu'éux succès. Ces personnesi
en ç/Tef, qui PAt I« plus sauvent contracté cet état maladif dans des ba-
jljtud^s de mpU^sa et d'jnactiun, se Irouvent bien de la vie aeiive at da
vigmfi qpi leur suni prescrits, et aussi des applications liroides qn)
rçn4f^t I^ur peau mdm sensible à faction de l'^tmospbère. Il est aun
jourd'W ))e2|ucnup de médecins qui, en pareil cas, sans pvesenrt Yhy^
drg^éf 4pia flans iQUte ^ rigueur, conseillent les lotions frakhes, %m$
lfi§ matins i^u matin cf soir, sur tout le eprps ; moi* même j'ai fréquenn
incnt recqur» à ce moyen, et je dois dir^ que je m^an suis tonjenil
h^ep UPi^Y^i Seulement, il i^rrive fréquemment que si Tes vynt tout 1
coup en^plnyef les lution^ tput à fait ik oides, non^sculement on déter-
Sfljpc ^^fi gffind^ répulsion pour elles de la part des malades, mais en-
çpre op produit nn^ excitation nerveuse, parfois difficile à calmer. H
fl^ut filof^, PPIPPia le conseille M. Scoutetten, avec loos Ifs médMisy
gfudçntS] cnipmenc^v par dea lotions à %%t ttO, 18 degrés, pois ab»iiief
progressivement la température.
Je $uis nat^re)le(pent conduit i parlée de Pbjjidfeîbéeapie dans Itf
f^umatf^mf musculaire* Lee (aits rapportés par les anteors sont de nà^
^^re ^ fajfç cpn^idérer ce traitement comme tres^ntile en pareil e^;
\d enc9re, les lotipns fruides, pratiquées rapidement, une ou dpox IMe
BftF iWi P^H^fPt suffire i et nous connfiissons plusieurs peitsopnei
9A\ fç sont df b^rra^é^^ ^in^i de douleurs rhumatismales datant d#
longtemps, et qui sont parvenues k sortir sans inconvénient, an &vt de
l'I^jyçf , a^^ ii^ vétf mepts légers, tandis qu'aupafavant elles étaient
^blîgéef ^ ^ PPnvrir (brtem^t, même dana rutérieue è^ lenr app^^
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tement Lès doalears ninsoulaires étant très-communes, il est assuré-
ment un bon nombre de nos lecteurs qui pourront faire une expérience
très-simple. Si ces douleurs musculaires ne sont pas très-fortes, on re-
marque qu'immédiatement après une simple lotion, elles ont complète-
ment disparu ; mais il est ordinaire de les voir reparaître dans un mo-
ment de la journée plus ou moins éloigné de celui ou la lotion a été
faite. Cette disposition, ou du moins ce soulagement extrême de la dou-
leur, immédiatement après l'application deTeau firoide, ne prouvent-ils
pas l'action puissante de ce moyen, et ne doiyent-ils pas faire espérer
qu'en persévérant dans son emploi on viendra à bout de la maladie?
Aussi est-ce là, je le répète, ce qui arrive fréquemment ; mais -il est des
cas rebelles où, malgré l'usage persévérant des lotions froides, la dou-
leur revient toujours. En pareil cas, il faut nécessairement recourir à
l'hydrothérapie complète, c'est-à-dire à Thydrosudopathie.
Arrivons maintenant aux applications fix>ides dirigées contre les
fièvres intermittoites. 11 y a déjà longtemps qu'on a eu l'idée de traiter
ainsi ces affections ; mais M. Fleury, qui nous a donné dernièrement
( Archives gén. de méd., mars 1848) un très-bon Mémoire sur ce point,
n'a pas eu de peine à démontrer que Ton ne pouvait rien conclure de
précis des observations assez peu nombreuses qui nous ont été fourmes
par les auteurs , et que tout ce qui ressort un peu clairement de ces
faits, c'est que, dans les cas où, l'eau frt>ide ayant été mise en usage
sous forme d'affusion ou d'immersion, la fièvre a cessé, presque tou-
jours on avait eu recours au quinquina, tandis que ceux où ce médi-
cament n'était pas employé, se montraient , en général, très-rdbelles.
M. Fleury est arrivé à ces conclusions après avoir consulté Gurrie,
Giannini et MM. Schedel, Sooutetten, Engel, Lubanski, Baldoa.
M. Fleury traite uniquement ses malades par la douche froide, ad-
ministrée une ou deux heures avant le retour présumé de l'accès , et
quelquefois pendant les jours d'apyrexie. L'eau est à 12 ou 14 degrés
centigrades. Les malades reçoivent simultanément , pendant cinq ou
dix minutes, une douche en pluie générale, et une forte douche locale
de trois centimètres de diamètre sur la région splénique. Parmi les
observations, au nombre de onze, que présente M. Fleury, il en est
sept qui ont rapport à des fièvres intermittentes récentes ou n'ayant
encore qu'une dizaine d'accès , et qui nous offrent des cas de guérison
complète et sans récidive après la première, la seconde ou la troisième
doudie. La rate développée ne Urdait pas à revenir à son volume
normal sous l'influence de ce traitement.
Ces faits ont un grand intérêt sans doute,, car le sulfate de quinine
n'est pas toujours à la disposition de tout le monde en abondance suf-
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(IM )
fitadte^ tt c-at un mé^icaitioiit ifà Pflftie fi^rt diev. Mais ki M 911 M
maladie était d'ancienne date, où la constitution était détériorée^ OÙ U
rat« était ehroniquement tuméfiée^ sont bien plus intéresiaiit9 «pcAre.
Bu» ces cas, en effet, qui tiennent les naïades sous riqiiiiiiica«0 df
si grands dangers , les traitements le^ plus ymi^ ont été ajifli^isti^i
et en première ligne, }e snifaté de quinine. QT) dans tous ^ e|iS| il f
sniH de deux à quatre douches pour pr^doire «ne tr^-gr^ndf: a|néli%-
ration^ et bientôt après, une gnérison complète el ^ns l^éeidive e él^
obtenue. La rate Tolumineuse, le foie luméfié m^ fepri< ieMr v<^we
pormala En un mot, lestnalades pot éi^bsppé bomplfteraenf è i^\H
oachexie paludéenne qu'il est si diffieile de faire disparattr0 que94 ^1'^
est invétérée.
Les faits que je viens d'indiqner me pgraiss^nl suf{4sa|||ts pom? îf^pît
rer la plus grande confiance daiis Vetnploi Aes ^onphes 4>9)) In|i4#>
administrées suÎTaot le procédé 4e M^ F^ury^ e| i^ prquvei^^ anfsi que
la sudation, toujours si pénible, et le régioie particulier ouqHel pn sounft
les malades duos les établisi^euts bjrdrotbéi'4piques np ^t nu)lef|i§f^t
nécessaires. Il est k désirer qqe Tiippljpa^iop de ce moyei) fi eimp|ç se
iasie sur une grande échelle dens les pays pè la fièvre est ^pd^iSiSF^f
et que les médecins, bien placés poiu* cela, nous tiennent a^ ponfenf 4f
leurs eipérimeotatjons. Le sujet est trop important pquf ^{re^néglig^.
Groirait-on qu'on a soumis j|u tiait^went by^Ptbérapiqne de^ pbtbi»r
siqneS) et despbthisjqqesp^urenusà tinP période souyei»|tfès-aTanfl|ée?
Il est vrai que ce n'est gpère qu'à Qr^eQsnb^rg, ^ l'établjsspment ^
Priestniu^ qu'on a commis cette énqripité. H ta «ans 4n^§ ^ap Ip p^
temen^ n'e eu aucun soeeès. H^s bipn dps n^pdeeins pei)serQnt tq^t
d'abord qu'il e^ est résulté des iiicQiivénients ifnme^sq^ i|s floreient
tort. U y a quelques tnpis, txjfk fnal^dp, ^yf^nt des cavrrne^ bif n car^pr
lériséft fk^ somniel ^ detix poninons, pst venii cQpsu|t|r 4 Paris f^p
de nos bpnoiables cpnfrères» auqqel i| 9^ dit q^'il venait de na^spr degt
mois entiers a Qiaefciibeiç, qu'on l'avait sqpffïis ^uz principales pr^
tiques de l'étabbwinent» Pt qpp pendant çei dei»¥ pojs il « »v^t py
pu parrenil^ à sp réchauffer un seul in^fan^t £b l^iap ! i} pst rçsplip de
rpn^igneinpats précis, qqe le mj^lade, qnj préseptp ^^^ p^t]^jsief i^-
pbe chrpniqqe, pst sorti de Qrapfenberg à très-pep près d^ffs Ip {9|é{De
put on ilyétaitenUé, et qu'il p'avait éproqvé pupun accident nptpblç-
C'est, sans doi)te, cettp innocuité ini^ttcndue qq^ eohprdjt ^r^çiit^it^ ,
pt qui lui fait appliquer son bydrosudppatbie à tnn^ le^ c^ ^an; 4tf~
tinction. Mais qn ne saurait trop s'élever cqqtre cette pratique bUT^^^f»
quand on voit, aq rapport des inédecins bi^ti inforpi^, d^ i'^44Ti4v^
d«ns][le marasipe, ayant à peinp \^ sonIBe de vie, spHmis ^ ^Ht pp gi^e
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( 104)
rhydrothérapie a de plus pénible, lorsqo'ii n'y a évidemment qa'à les
laisser mburii* en paix.
Je pourrais maintenant mentionner une foule d'affections dans le
traitement desquelles on a vanté l'hydrothérapie, et cela est tout sim-
ple, puis(]ue dans plusieurs établissements on traite indifféremment
presque toutes les maladies qui se présentent; mais n'oublions pas
que nous ne voulons nous occuper que des sujets dans lesqueb nous
pouvons espérer d'arriver à une solution vraiment utile. -A quoi nous
servirait-il de savoir qu'on a vu guéiir, après un traitement hydrothé*
rapique, le coryza, la grippe, la gastrite, la dyssenterie , le choléra,
rhépatite, la leucorrhée, et qu'on a employé cette méthode de traite-
ment dans la coqueluche, l'épilepsie, le scorbut , la chlorose et même
le diabète et la syphilis ? Ce qu'il nous faudrait savoir , c'est quelle a
été l'influence réelle de l'hydrothérapie dans ces divers cas, et tout ce
que nous pouvons tirer des documents qui nous sont fournis par les
auteurs, c'est qu'il est ridicule d'avoir recours à cette médication dans
quelques-unes de ces maladies et dans la syphilis en particulier.
n faudrait, peut-être, faire une exception relativement à quelques
maladies chirurgicales, et notamment aux divers trajets fistuleux dont
la guérison est parfois si longue et si difficile. Mais il faut reconnaître
aussi que, bien qu'il y ait un certain intérêt dans les faits rapportés à
ce sujet, des recherches plus exactes et plus étendues sont nécessaires.
Je ne pousserai pas plus loin cet examen. On ne peut douter^
d'après ce qui précède, que l'hydrothérapie ne soit un moyen thérapeu-
tique des plus puissants. On doit reconnaître aussi qu'il est peu de mé-
dications applicables à nn plus grand nombre de cas divers ; mais,
malheureusement, il n'est pas moins évident que nous n'avons encore
rien de positif sur un très-grand nombre de points relatifs à* l'applica-
tion et aux effets de ce traitement. On ne saurait donc s'empêcher de
faire un appel à tous les médecins qui peuvent en peu de temps nous
fournir un très-grand nombre de faitSy et qui peuvent ainsi conduire
rapidement à la solution d'une question aussi importante.
n y a quelques années, j'avais émis l'idée d'envoyer, dans les piin-
dpaux établissements, des médecins chargés de suivre l'emploi de l'hy-
drothérapie et d'en observer les effets ; mais les bonnes idées ont
généralement peu de succès, et je ne crois pas que ceux qui seraient en
position de faire prendre une semblable mesure se préoccupent beau-
coup de son importance. Nous ne devons donc guère compter que sur
les observations officieuses des médecins isolés, et sur les comptes-
rendus qui nous seront donnés par des médecins voyageurs et par les
cheÊ d'établissements. Je ne crois pas inutile, par conséquent, dé dire
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(106)
ce qae je ferais, si j'étais à la tête d'on de ces teblissements , ou s*il
m'était donné d'y observer pendant on temps suffisamment long.
Je prendrais note de tons les malades qoi entreraient , sans ancnne
exception ; \e prendrais leors observations complètes; je mentionnerais
aussi exactement qu'il me serait possible l'état de tons leurs organes
et de toutes leurs fonctions ; puis, lorsque j'aurais ainsi rassemblé, sans
ancun choix, un nombre considérable d'observations, je rechercherais
combien^ dans telle maladie, ont guéri, combien n'ont éprouvé qu'une
certaine amélioration, combien n'ont rien éprouvé, combien ont eu des
accidents, combien n'ont pu supporter le traitement. Ensuite, je compare-
rais les cas de guérison avec ceux qu'on obtient par d'antres traite-
ments, et ainsi je parviendrais, au bout d'un certain temps, à établir
d'une manière solide la valeur de l'hydrothérapie, non dans toutes les
maladies, mais dans un certain nombre qui m'auraient fourni une assez
grande quantité de faits concluants. Est-ce que cela ne vaudrait pas
mieux que d'affirmer que l'hydrothérapie guérit les maladies dans les*
quelles la circulation est lente et faible, parce que les applications d'eau
sont toniques, ou toute autre explication de ce genre? Je laisse aux pra-
ticiens qui savent tous les embarras dans lesquels les laissent ces eiplf-
cations, lorsque l'expérience n'est pas venue ctayer la théorie, le soin
de répondre à cette question. Val^uz.
DE l'emploi de l'extrait AQUEUX DE SEIGLE EBGOTÉ
DANS LES CAS d'hÉMOBAHAGIES.
Par le docteur AmiiAi..
L'action favorable de l'ergot en poudre, dans les cas de métrorrha-
gie, est si authentique, si généralement admise^ qu'il serait presque
oiseux d'en fournir de nouvelles preuves ; mais il est loin d'en être de
même pour les autres hémorrhagies. La raison de cette différence doit
sans doute être rapportée à l'action du seigle ergoté qui, paraissant in-
fluencer spécialement l'utérus, a fait penser aux praticiens que c'était
exclusivement à cette action élective qu'il fallait attribuer les bons
oifiœs qu'on retire de cette substance, dans les cas d'hémorrhagie uté-
rine : cependant, quelques auteurs sont allés plus loin; ils ont pensé
avec raison qu'il y avait, dans l'action du seigle ergoté, un fait plus
général, et ils ont appliqué cette substance à d'autres hémorrhagies :
ajoutons que la plupart n'ont en qu'à se louer de cette extension ; de ce
nombre, nous citerons Spajrani, les docteurs Elliot, Schœffer et Huss.
Toutefois, personne jusqu'ici n'avait essayé d'une manière générale ,
et dans les mêmes cas, l'extrait aqueux de seigle ergoté.
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(106)
gorgemeat obroniqulS de l'utérusi noua &m^ &appé, à plusieurs ro-
irâwi dt l'action toute particulière qu'elle exerçait sur le s^uig et sur
rofgftne fimtral de U ci|H»ilatioii } et» dès ee momept , nous ne do»-
témef plus du Iwm p«rti qd'op pourrait eu retirer dfiDs tous les cas
d'tiémilrrbagies autres que celles d^ l'utérus^ et dèi ce moweut pou»
fkfimm Tepgageipeiit de nous livrer à uue série de recherches à oet
égerd. {fous evous tenu p^irole; nous avons employé celte sul^U(nf«
•outre toutes les bémorrbagies que nous eyous eu k soigner dqnùs pelio
époquOf el nous piHiyons dire ici^ par apf icipation, que le résultat a «lé
tell qu'i mW ay)« la soie(ice ne possède pas d'hémostatique interne
Nos eis«|is uni été f^Mts spr trente malades affectés d'ii^rrhagies
imnmi l^l de l^ nombre, il n'en est pas un qui n'ait été gnéri promp-
tenienif m dont la situation n'^it été notablement améliorée. Les bf-
wrrbagies de l'estomee et de l'intestiu sottt celles qui ont été le plqs
luipidemeni influencées, puis celles de la yessie^ puis enfin celles des br^n-
ék^, pest sous forme de potion que nous ayons admiiiistré l'e^ttrai^,
^ W plus ordinairement de U manière suiv^inte :
fti, JSan de laitue^ ou julep gommeux 120 grammes,
Sir«p diacode , . . 36 —
Extrait aqueux de seigle ergoté 1 —
A prendre par cuillerée, d'abord toutes, les heures ^ puis toutes les
deux heures.
Cependant, il faut l'avouer, cette substance n^agit pas avec la même
efficacité sur toutes les héniof'i^hagies autres que celles de l'utérus : il
en liéeesAaire de faire iet une distinetion* lior^que ces bémotrbagies 9>nt
«ls^ves^ idicqfMthiques.^ il eftt rare qu'elles Pe cèdent pas en vingt-quatre,
9^ istUt eu moins en quaronto-buit heures ; mais quand elles sont pa^
riiws d'«m)ll6t <>ii devetmei telles par une perte de sang trop prolongée,
c'm outre eho&e : kt, en çi&t/ non-wilemept Tergolini^ n'agit pas
Husli favorablement» mi^is die pourrait cpopre aggraver la situation des
mriidei? surtout si» ep présence d'un premier insuccès, on était asse^
n^l kt^ité ponr s'obstiner k courir ap^ès un résultat qui iuit toiyonss,
mit en ^gmenl^mt rapidement les doses^ soit en (es [prolongeâ^nt omr^
«esure,
L'extrait orgoté est ^sdement moins efficace d^ins les cas d'hémar-
rhagies qui se monlrenl sur les personnes primitivement faibles^ ou qui
çint été épMÎSée^ par d^ longues maladies^ Ôans le scorbut, p^ exemple,
l»en 9^ qHelques. praticiens «ieni r^t^orlé des résultats is^yor^^es^
nous n'en prosçrivngs |^ vmi^ àê b WAWffi k pJSw fe«[«W*le l'çm-
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(107)
ploi de ce moyen. Il est constant, en effet, qu'il ralentit la ârculation ;
ce serait donc évidemment agir en sens inyerse du but qu'on doit se
proposer dans le cas dont il s'agit.
Il y a plus, c'est que plusieurs malades, d'une bonne constitution
d'ailleurs, et chez lesquels nous avions employé l'extrait ergoté à hautes
doses et pendant un laps de temps considérable, ont fini par avoir un
engorgement aux gencives, avec grande disposition au saignement.
Ces phénomènes ont persisté jusqu'à ce que cette sorte de satura-
tion ergotée se soit éteinte, et que le cœur ait repris sa vigueur nor-
male. Une fois même nous avons trouvé, sur les jambes d'un malade,
des taches de purpura hemorrhagica^ qui ne pouvaient pas être rap-
portées à une autre cause qu'à l'ergot. Toutefois [ces taches, ces sufTu-
sions sanguines s'observent moins souvent à la peau qu'à la surface
libre des membranes muqueuses, et spécialement de celles de l'intestin
et des fosses nasales. Nous devons dire cependant ici que ce symptôme,
assez commun à la suite de l'intoxication par l'ergot en nature, est très-
peu prononcé, même à la suite de l'usage abusif de l'extrait de cette
substance.
Il y a plus, c'est que si l'on considère que, dans l'intoxication lente
par le seigle ergoté, il y a, comme dans le scorbut, un ralentissement
considérable de la circulation, un affaissement progressif, une grande
paresse musculaire, bref, une atonie radicale des capillaires sanguins,
on sera bien forcé de reconnaître qu'il y a beaucoup de points de con-
tact entre l'une et l'autre de ces affections.
Gela posé et la ressemblance une fois admise, si nous n'étions retenu
par la crainte de paraître forcer nos rapprochements, nous pourrions
nous élever à quelques considérations générales sur l'étiologie du scor-
but : nous nous demanderions si, dans les vaisseaux destinés aux voya-
ges au long cours, et où l'on observe plus particulièrement cette
affection, le biscuit, en contact avec une humidité continuelle, ne finit
pas par subir une altération notable; bref, un degré de moisissure
avancée qui le rapproche, jusqu'à un certain point, de la dégénéres-
cence du grain de seigle dans sa transformation en ergot, et si ce n'est
pas, en grande partie, à cette altération qu'on doit le développement
du scorbut. Ces rapprochements ont fait surgir, dans notre esprit, une
foule de considéi*ations qui militent fortement en faveur de cette manière
de voir; mais nous devons nous en tenir aujourd'hui à ces simples
indications, car de plus longs développements nous éloigneraient trop
du but pratique que nous nous sommes proposé dans cet article. Nous
comptons bien traiter plus tard cette nouvelle et importante question
avec toute l'étendue qu'elle méritç.
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(lôê)
tkiA lèsctt Jl*fil$)i)oMiàgië $jnii{^toniatiqtiii fl'fatie 16ioh orgaiii^bé^
VHtttal âqttëok de M^è é^oiî H'â qù'otie fefficadtë ireUUvfe ; k fitré
d'hémostatiqiie général, il aiTête bien TScboltaieiit (la ^g, ibatl;
ttàftëtilrèiÉèemettt^ ttë ^uyàt^t riëh ^Ut là cahsë, Q est impuis^atit à
pf éféUt* te rëtbnr de r^cddëht: Cbst ce c|île hoos àytikis boh^totl
ffildiitèl foil âàikii lëè caâ d'bëhioptysife dë^tebdâtit de tdbei-blilës crhà btt
êft tëfe de raittolli&éittfeiit. Itbtts âevbh& dil-b tepfendâht tjiiê, ih^î
dlMl'^ptee, TèitrAit brgoté A uhé utilité réëllb, nHh-^ettïeihebt ^a}rÛ
xfBLm modk« du suspend lé moAnum h^ntori^agmiiû -, biàië ëbédré
^M <tu'il altébae rioflftniittiitibh âbtuëUenieht ëiistàBié dâbs là portidfi
du ^ottHibil ^ «lltbuHs le tnbëhciilë: Qkië](|iië)bbàbWiliiBib ({Q'bb 'ffkHii
lifti ttitiS lu psiHié pi'âtiqUè dé faotN tt-Av&il ne lài^sërbiit, ttods Të^^S-
fOnk du ttdiill, âttGun dodtej^b^^ible ft bèt égsli'd (1).
ffOttis ajAitërblls ftbcéi>ë qUe mûi èbaimëâ^ ddiis le caâ dbbt il s'agit,
etté^ 4ttie fi»ttl lai aVbbS Vu firbdhb'ë déè «efFêtI» ^liift ti-abcbé^ ënbbfê
dltll IteiAflâblttiàtiéhs frabbbtts d« Torgàhe dé Pbéttiàtosé: Aib^i; dàbi
les broDcbites aiguës, et surtout dans les broncbites catarrbâlës; bdqS
eft âVidR» à p«U piris l3bb^tâttitheUt bbtébu de trèâ-boil^ résUltàt^. tiâns
ks ptttedMOlîiês kllei-ttiêmbs; noUs Pâtbhs yb &uspebârle t-àpidebiétat \%
è^ftebëknHll de sahg bt modéréi*^ bh Ittênié tiebipà, te ibbiitdbiëbt in^
flaiHiflÂtbirë, Si bltott qu'à l'âtëbir, Ibk^qUe la léàibn sërâ^eU ëtëbdaè|
lorsque qd«l(|Ué tirtottmiK^k {lÊtrticbbèrë nôUS ifalpbsërà uttë cèHàibë
discrétion touchant les évacuatiblift sattgUihës, ttoU^i n'hé^itek^bns ^às t
anaquëir UCëlûSivettiëiit rinflabtniattoto pat* la pbtibii ëbgbtée. AUisi bien,
nftti bsirait ttibrioiitter nbtrerésblutioti? Ëst-cë liju'uiie iubâtabcë qiii i
i'knurttÀBe prbpriélé de ti\mnt lâeirculabbn n'est pas un abtiptildgt^-
dqufe par etoelletàcé? Ë8t-«se que la laighée est tbujbbls pbS^iblé d'alM
Mnl Bans t»i di?ei«es UrcoHStadees ^ l^eittait ergbté agit dbnc à
PtAttar dëk aiitipblo|[ittiquei géttéraui; Nous ajobterb^s qu'il à %\ït
éUt(4»t panibblitratilënt sur M éyai^uatious âattgubës^ TàVàntagë de
né pm ap^ailVriir réobUbmlHi
l^âtëjbi^*, (|ttb si; par tuégàhle^ bu à diusé de M persistance dëS
^iliptèmëA^ bn avait pdttssé trop Ibtu i'uàage kle cet ëxttait, et que iâ
dreulâticui tardât trop k s^ relever^ il ne faudrait pas ttbp s'en effrâyek^;
bar laiabitfifti qbbi qu'oâ tn ait dit, ne sont jamais fUcbeùsês. Dabs tbu^
(t) Noué atOQB publié^ vol. &Xl[Ii^ p. iOS, nn feU^ui diet en relief d*aaa
l^çoa incoDlesU|>le \% propriété héniostai tique de l>xtrait apcux do seigle
enzQlé^ et ço ce moment nous aVons une jeune malade clu dispensa ire, at-
teinte dé pbtlîlsie pUimônairé, cbez laquelle ûné hismoptysie infense a été
arrêtée en deux Jours à Taide de celte sHlfelïbcê; [f^otè iltt f^Ûki^bi^.)
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(10#)
lëà èàs Qjè éë Retiré, éik effet, les fohïes iMMiipriitM^ Mit irèprb âsiël
▼ité leur ptemiête éUfergie, ^dit pà» It fait Bedl de là cèâSAtioa dd ihédi^
<*flniehi, soit |)ar l^alitiieiitâtioti tjue pèhtlct dforâ là ebiiràlescënte ^ \é
hbisibni TÎiiéil^eâ bt le$ ftrrégitieaic t-etidrëient le rétotir I Tétàt htf^
mal pids )-àjpidé encore et pldft àsàûté:
M. Bonjèàil^ de Ghaihbék^, »e fbttdatit dar (}ttëlqbeii éi((4riêhc^ éé
WrigHt sât- le» àhimaux, pëUi* démOtlthit* là pritisabbë ll«ttiâfttMth]ttë Wi
seigle létgôtë en ttUtbre, dâhs M liétalôtriia^iM MttmâKqtieft, k toUM
sbUttietti-e l^ts&trâit atit ttiéniês épreuve», et il est arrité itbt khêniës totï'i
séquehtéft. Il pëhse, eii èfftt^ que cet eitrait détenhine piroittpteWëril
la formation d'un caillot obturateur et qu'il est rare qtie^ Sbufl Mh ih«
fl^ëHëë^ récôiilèmèttt du saiig neèë Mftpettde pà^ Mpldeiiietit. A HxAre
âVis; se» ëxpértëncëè, pa« plu9 que telles de Wri^it; M'otlt été hi as^
hbttiblrëU&eS j hi assét iraHées pbur permettre d'avoir k De sujet txtk^ opi^
liiôh bien arrêtée ; elléé n'ont pas été faites, tioA plu), ittr AfA Tàil
sekùt assee volumlhebt. Que ebhdure, nous le detnUttibtié, ite ce filil
qU^Uh tampon dé tbârpite imbibé d'une solution cOneèhIrêlft d'êl-gétinê
et baititeiiU par des bandelettes aggttatinativèS HUf des taisSèadx ott^
vertà d'une poule où d'Uh lapin^ soit parvenU à sUSpëttdH» PébdttlëlUehi
du àanj;? Mais qui i&e Sait qu'Uhe artèt^ë tttédië vt)itatniH«Usé, iMs^u'èllë
e§t coupée transvëHalemeiit dan» toute l'épaissedr de son câlibH^, ilé
dohne soUvétit que peu od point desatig pat suite dtt t^tl^ait dé Heiûeûi
extrémités? Qui hë «ait énbore qùé chëfcle moUtdh (et b'ë&t prÀriêéfflëAI
l'AHiiilal sut lequel M. Bonjeâki a fait là plupart de m t6«përiélifcé»), Iff
sâUg esttrës-plastiqùe et qUë pairlbis sôb ^lëttleUt flë»»e pë)- le ftil
sëUl du ëoiitact de Tàir âVëc ou safels Taidë d'uti bandage éOm^hJsftif?
Mt)Us ëussi nétts aVbà6 fôit, i\it de» pôulës et dë« l&pihft^ del e)tpé^'
riëheës semblables à ëellcs de M. Bob]eâh ; et, biëil f^e rkëttIdrHiagfè
sësdit génét-alèâlbUi «USpëUdUë, Hëb» il'USërîëUA pëS cdHbltttiè côMMë
lui, parce que deux fois sur cinq, Itit- iëK Allbàatax dbËI il A-aglt; TiEiè^
vèlrture de l'ài^tèi-e'bàrétidë ^'à paè été Mivië 4ë tmn^ ntâëe k m tSm^lt
taiupoh dé charpie trëbipéââùk de t'ëâU fi-bi4ëët théàldo^ëiliëtit Sëlté.
Gepëhdaiit> llbUi dëVbtiè FéVtlbér; la 8èlbtit)A t^bcëiltirë» d*l»^tiiié êM^
plus effibabë quë ce detuiër liquide, luais elle le doii «iioitis à s& puNsànoê
cbdgiilaiitè, qui mm parait ptbs que dohteuse, qu'à sa tgtkwAe vmoAiA
qui lui permet d'udhérër aux p^niH sur lesquell» on l'Applique;
Nous né Sommes pas davantage de l'âVts de M. MiaU|e, qui pense épe
retirait ét^oté a pour action principale de roildehser^ de enaguier
ralbdiiiine^ et qUe c'est ed raisoii de cette propriété t)u'ii arrêté les hé^
morrhagies. Selon lui donc, absorbée et portée dans le torrent de la
circulation, cette substajM aniv^'iiil ant càpflkûi^y qui «ont aetlfeU^-
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(110)
ment le siège de réooulement, et transformerait ralbiunine en' petits
boiiehons propres à intercepter ultérieurement tout passage au sang.
Mais, à notre avis, rien ne prouve clairement que ^l'ergotine soit ab-
sorbée et transportée de toute pièce dans le torrent circulatoire ; il est
même plus que probable qu'il n'en est rien, attendu que le travail mo-
léculaire de la digestion et de l'bématose modifie d'ordinaire et trans-
forme complètement les substances analogues. Toutefois, il est bien
certain que cette substance a une action sur le sang ; mais en quoi
consiste cette action, ou plutôt quelle est la nature des combinaisons
chimiques qui la constituent? G^est un secret que la science n'a pu en-
core nous révéler.
Ce n'est pas cependant sur de simples suppositions que M. Mialbe
a étayé sa manière de voir. Il a cru remarquer, en effet, que si on
&it dissoudre de l'albumine dans de l'eau , et qu'on mêle ensuite à
ce liquide filtré une certaine quantité de soluté d'extrait ergoté, tout
aussitôt l'albumine se condense, s'organise , potir ainsi dire, en fîla>
ments tenaces, et, ajoute M. Mialbe, cela n'a lieu qu'avec les sub-
stances qui, en thérapeutique, passent généralement pour être les
meilleurs hémostatiques. Nous répondrons à ce fait, qu'ayant voulu
répéter nous-même ces expériences, il nous a été impossible d'obtenir
les mêmes résultats. Nous n'avons jamais pu constatei* la condensation
de l'albumine en filaments par l'extrait ergoté, que lorsque l'eau albu-
mineuse était mal filtrée ; et , dans ce cas , l'eau ordinaire produisait
autant de filaments. Pour être plus certain encore du fait, nous avons
mis, à plusieurs reprises, de la sérosité du sang filtrée et non filtrée
en contact avec de Pergotine ; mais, dans les deux cas, le mélange
n'a àubi aucune modification appréciable. Nous ne pensons donc pas,
tout en rendaiit hommage à l'habileté de notre savant confrère , qu'on
puisse admettre son explication relativement aux bons effets de cette
substance dans les cas d'hémorrhagie.
Les résultats heureux que nous avons obtenus de l'extrait aqueux
de seigle ergoté (1 ), dans quelques cas d'affections chroniques de l'utérus,
ont été diversement appréciés et interprétés par des praticiens. Les uns,
et c'est le plus grand nombre , les ont confirmés de leur propre ex-
périence ; les autres les ont jugés moins favorablement et ont fait des
objections auxquelles nous croyons devoir répondre quelques mots.
Ainsi, parce que certains malades ont éprouvé, pendant l'emploi
de ce moyen, des douleurs lombaires, des coliques utérines, etc., quel-
ques médecins se sont effirayés et n'ont pas donné suite à la médica-
(1) Voir ces travaux» t. XXV, et t. XXIX, p. 247.
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(Ml)
tion. Ponr nous, au contraire, ces prétendus accidents constHnentpliitAt
une oonditi^À faroi^Ue, car 'Aê p^ouvenl qiie l'ergot UAntnéé t'aè'gane
malade. Aussi, en pareille occurrence, loin de suspendre, nous conti-
nuons d'augmenter progressivement les doses de Teitrait; seulement
nous lui adjoignons liilé jietitc quantîtë 3c ciguë, de jtrsqnîatmé bu de
camphre. Il est rare alors que les syniptôihies dobt fl vient d'être ques-
tion ne cessent pas en peu dm tcttipa.
D'autres médedns, au contraire, reprochent à ^extrait er(oté d'é|re
inerte, et de n'avoir que peu ou point d'influence sur l'utérus. Ainai^
d'un coté iiction trop énergique; d'un autre coté impuissance ooia**
plite ; c'est vraiiuent à n'y rien comprendre,
A ceux qui niait toute action, nous répondrons qu'ils ont peut-être
employé un extrait mal préparé ou provenant d'un seigle altéré* Peut-
être aussi se sont^ls trop bâtés de conclure. Plusieurs fois nous avoo»
nous^méme rencontré des engorgements utérins qui sont restés loog<«
temps stationnaires ; mais, soutenu par la confiance que nous avions
en l'extrait ergoté, nous avons persisté, et à la fin il a triomplié dft
lésions que d'autres avaient jugées à peu près incurables.
Au surplus^ il est important de faire une distinction entre les divcn
engorgements qui peuvent atteindre l'utérus; car, dans l'espèce, leur
nature influe beaucoup sur le résultat du traitement. 1^ est bien cer«
tain que ceux qui sont durs, blancbâtres ou grisâtres, bref» ceux qui
touchent, pour ainsi dire, aux premières Umites de U dégénérescence
squirrheuse , résistent longtemps au seigle ergoté ; mais ne résistent-»
ib pas aussi aux autres agents que la thérapeutique met à notre diir
position?
Au reste, nous l'avons déjà dit, nous n'avons jamaie eu la pré^-
tion de proposer une panacée avec laquelle on serait certain de faire
disparaître, en quelques jours, toutes les affeaions utérines, ^elle
qu'en iùt la nature et à quelque degré de désorganisatioa qu'elles
fussent parvenues : non, iqille fois, car ce serait une exagératioi^ ridi*-
cule qui mentirait à la fois à l'observation et au bon sens ; mais nons
maintenons plus que jamais qu^'on peut tirer un très-bon parti de l'ex-*
trait ergoté dans plusieurs variétés de ces affections, et, qu'entre nos
mains, il a souvent réussi là où tous les autres moyens avaient échoué.
Dans un prochain article nous rapporterons les expériences que nous
avons faites sur nous-même, ainsi que quelques faits qui ne permettent
pas le doute sur l'action spécifique de l'extrait aqueux de seigle ergoté*
AaNA^^)•M.P.
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( 11» )
THÉRAPEUTIQUE CHIRURGICALE.
PJBB PBCfCIPBS RATIONlfELS ET DES UMITE8 DE I.A CDRABILrrÉ
DES CATABACtES SAIfS OPÉRATION.
Par le docteur Sichu.
L'idée de gncrirla cataracte sans opération est presque aussi an-
âenne qae la médediie. Les ouvrages des Grecs et des Romains, de-
pois Gelse, et les volumineuses productions du moyen âge, fouimillefit
de formules médicales contre la cataracte, dont le nombre même, ainsi
que 1 -oubli dans lequel elles sont toutes tombées, attestent l'impuis-
sance. De nos jours, les métbodes opératoires de la cataracte sont de—
venues plus sûres et les succès de l'opération plus nombreux. Il en a
dû nécessairement résulter que les moyens pbarmaceutiques, si vantés
pour la goérison, ont peu à peu été discrédités et dépossédés de leurs
vertus préconisées depuis tant de siècles. Aujourd'hui tous les médecins
expérimentés et de bonne foi sont d'accord pour regarder comme un
fait exceptionnel la guérison sans opération de la véritable cataracte
lenticulaire, c'est-à-dire de l'espèce de cataracte qui forme la grande
majorité des cas de cette maladie, et pour abandonner les tentatives
de traitement non chirurgical au charlatanisme, qui l'exploite large-
ment, sans y rien apporter de nouveau. Les germes de toutes les .mé-
thodes on procédés de traitement Ae la cataracte sans opération se
trouvent, soit dans les ouvrages des anciens, soit dans les traités moder-
nes d'ophthalmologie. L'ustion sincipitale^ tant prônée et employée si
exclusivement et si témérairement par l'empirisme, n'a-t-elle pas été
appliquée aux maladies oculaires par Hippocrate, et. employée, d'a-
près des règles minutieuses, par les Arabes? Il en est de même des au-
tres moyens recommandés, dont aucun n'a rien de neuf, ni rien qui ré-
siste à un eïamen impartial et ajpprofondi. De temps à autre, quelques
faits isolés, presque toujours incomplètement rapportés et mal inter-
prétés, sont mis en avant par des hommes d'ailleurs irréprochables,
mais évidemment incompétents, et peuvent servir à égarer l'opinion
publique. C'est ce qui rend nécessaire de revenir, à de certaines époques,
sur ce point de thérapeutique. Nous essayerons aujourd'hui d'exposer
en peu de mots l'état actuel de cette question importante. Nous nous
appuierons non-seulement sur des milliers de cataractes, que nous avons
observées, sur des essais rationnels et empiriques &its par nous-méme
avec les moyens les plus accrédités, mais encore sur l'opinion et l'ex-
périence des ophthalmologistes les plus célèbres de notre siècle.
bvGooQle
(113)
Unedroonstance surtoot £icilite i'abas scandaleux 'qa*on diailata-
nisme éhonté tait journeUement de la crédulité des malades : c'est la
grande ladtode qu^on a assignée an mot de cataracte, et le diagnostic
pea précis de l'espèce particulière de cette maladie dans chaqne cas que
Ton rapporte comme guéri sans opération. Gela tient notamment à ce
que les guérisseurs de cataractes de profession sont généralement des
ophlbalmologistes peu instruits, yisant uniquement à leurs avantages
particuliers, et tenant secrets les moyens spéciaux qu'ils prétendent enhi
ployer; de cette manière ils échappent à toute yérification de leurs as-
sertions. Si ces gens-là se yantent de tant de succès, et en comptent en
apparence un certain nombre, cela s'eiplique d'une manière très-natu-
relle. D^abord ils emploient des moyens palliatifs capables d'amender
passagèrement la yision, teb que la belladone, la jusquiame et les au*
très narcotiques qui dilatent la pupille. Gela seul donne des succès en
nombre notable, mais fort transitoires ; j'ai souvent pu me convaincre
de ce fait dans de prétendues améliorations de la faculté visuelle sur
des cataractes. Ensuite, l'artifice principal des guérisseurs consiste à pro-
clamer cataractes des affections curables qui y ressemblent de près on
de loin, mais qui ne sont pas en réalité des opacités cristailiniennes , puis
de les attaquer par les moyens usueb connus de tout le monde. En élargis*
sant ainsi indéfiniment le cadre de la maladie qu'ib assurent guérir, ils
ont beau jeu vis-à-vis de ceux qui, par manque de connaissances oph-
tfaalmologiques solides, par inattention ou par l'absence d'un intérêt
scientifique, ne contrôlent point les assertions et les prétentions de cette
classe de dangereux charlatans. Les principales maladies que la mauvaise
foi, l'ignorance, ou seulement un diagnostic inexact, peuvent faire con-
fondre avec des cataractes, sont les suivantes : des opacités superfi-
cielles, inflammatoire», ou chroniques et déjà organisées, de la cotnée;
des inflammations de la capsule antérieure (cristallwdites); des amblyo-
pies simples ou compliquées du reflet du noyau cristallinien jaunâtre
promené. sar le fond de l'œil; d'autres amblyopies commençantes, ac-
compagnées d^on peu de trouble dans la profondeur du globe, dû à la
turgescence vasculaire des membranes internes.
Une foule d'autres maladies encore, fort curables de l'avis de tous
les médecins, sont proclamées des cataractes par ceux dont la réputa-
tion, ainsi que la fortune, est attachée à cette branche particulière de
l'industrialisme médical. Les ophthalinologistes instruits et probes ont
souvent même à se défendre contre l'erreur de ceux qui, donnant le
nom de cataracte à des affections qui ne le méritent aucunement, sont
disposés à leur £ûre une réputation de guérisseurs de cataractes sans
opération. G'est ainsi que personnellement j'ai eu fort à faire dans
TOME XXXV. 3« uv. 8
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( 114)
I àè caoL pOQf iéAmer l'iioniieiur de ia gnérison de c»tt» aifflc-
tion^ IcMTsque^ en efïei, je h'arais dissipé que des kératites, des iaies de
h eorn^, des cristalkndites, etc. Il importe donc ayant tout dé {trée^
ser les espèces de cette maladie (pii penvebt râtionneUemént et èfïecti*
Tement guérir sans opération. Ces espèces sont les suivantes s
1* Les cristalloîdites actuelles^ aiguës et sabaigbës^ qui fbrmeiit la
l^wide majorité dans les cas de goérison réeUe obtenue par le charla*
tanisme. Elles ne deyraient pas^ en réalité, figurer parmi les cataractes.
Toutefois, à cause de leur fréquence, et puisque^ k la rigueur^ on peut
les regarder comme des cataractes capsulaires inflâtsmatoires^ (>artieHes
ou complètes^ il est permis, dans certaines limites, de les maintenir m*
On distingue, en général, asseï facilement là cristalloîdite de la da-
taracte Imtieulaire, aut symptômes suivants, qui sont les principaux.
Au début, la papille se trouble et se remplit d'une espèce de fumée k
laquelle succède peu à peu uiie opacité d'une teinte gris blanchâtre^
mêlée souvent d'un peu de bleu et quelquefois d'un peu de jaune. L'opa-
cité est d'ordinaire inégalement distribuée, formée de stries, de bandes^
de plaques ou de points. Elle estplusrapprodiéedu plan de l'iris que dans
les C£(taractes lenticulaires ; elle commence fréquemment auprès dii
bord pupillaire sous fcMrme de bandelettes semi-lunaires ou linéaires.
L'exsudation de fibro-albumine à la surface antérieure de la membrane
séreuse donne bientôt lieu à des adhérences entre elle et la face pos*
târieure de l'iris, par suite desquelles la pupille, lorsqu'on la dilate
par l'action d'une solution narcotique, prend une forme irrégulière et
sinueuse.
Quant dus autres caractères, au diagnostic, au traitement de la cristal-
loîdite, nous renvoyons à notre Traité de l'Ophthalmie, etc., p. Qô
et suivantes, ou nous avons exposé tous les symptômes capables de faire
distinguer cette maladie de la cataracte lenticulaire, et même de la ca-
taracte capsulaûre pure et simple, c'est-à-dire non inflammatoire. En sa
qualité de phlegmasie exsudatiye, la cristalloîdite est éminemment ac-
cessible à l'action de l'appareil antiphlogistique et antiplastique, et il
est rare de la voir résister , dans la première période de son eàr
stence , à l'emploi des moyens pharmaceutiques bien choisis et di-
rigés avec intelligence et persévérance. Le nombre des cristalloîdites
guéries par nous qu p^^^r d'autres praticiens rationnels est immense ^
mais pour peu qu'on soit probe, logique et vraiment versé dans l'étude
des maladies oculaires, on ne saurait les inscrira sans restriction, comme
)e font les empiriques, parmi les guérisons sans opération de cataractes
véritables.
t* Ia ca|anK$^ lenticulaire^ facile à distinguer 4^ la^isrisi|aU9ï4it€
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( ii5 )
par la teinte mate, Fiinifonnité de l'opadté, son pins grand él<M(;Be-
ment de la pupille, l'absence des symptômes inflammatoires, etc., ne
peat figurer ici qu^ exceptionnellement. Elle survient après l'âge de qua-
rante ans, sans cause connue, et ne cède à aucun traitement pharmaceu-
tique. Dans un certain nombre de cas, elle s'arrête spontanément pen-
dant un temps plus ou moins long; plus rarement encore elle rétrograde.
L'une et l'autre terminaison a lieu plus souvent sans l'emploi d'aucnn
médicament qu'après un traitement. Par conséquent, cette même termi-
naison, après l'usage d'une méthode thérapeutique quelconque , doit
être attribuée à la marche naturelle de la maladie et aux seuls efforts
de la nature, et non pas aux substances médicamenteuses employées.
Une seule exception a lieu : c'est lorsque la cataracte, encore incom-
plète, est compliquée d'un travail spécial pathologique, tel que la
syphilis, la goutte, le rhumatisme, une afTecdon impétigineuse. Dans
ce cas, des moyens appropriés, opposés à la maladie spéciale, peuvent
quelquefois arrêter ou faire rétrograder l'opacité cristallinienne ; néan-
moins, je dois dire que ce fait, signalé par les auteurs comme fréquent
et relatif même aux cataractes lenticulaires complètes, d'après mon ex-
périence, est excessivement rare , sinon problématique. Je soupçonne
fortement que, dans la majorité des cas, il y a eu confusion, soit avec
des cnstalloïdites, soit avec des cataractes capsulaires encore accom-
pagnées de phlegmasie chronique de la cristallmde.
3* Cette dernière catégorie, à savoir, la cataracte capsolaire commen-
çante, ayant encore dans son cortège un certain degré d'inflanunatioii
de la capsule du cristallin, maladie qu'on peut aussi définir comme la
transition entre la cristalloidite et la cataracte capsolaire, constitue un
des cas les plus fréquents. Ici, le traitement antiphlogistique dérivatif
et l'emploi externe et interne des mercuriaux et des antimoniaux à
doses altérantes, des^ préparations iodurées, etc., peuvent produire des
guérisons et des améliorations nombreuses.
\^ La cataracte traumatiqne , lorsque l'inflammation de la capsule
cristallinienne n'a produit ni son opaciflcation complète, ni la coales-
cence des lèvres de la plaie , peut se dissiper en entier, soit par la
résorption , soit par l'abaissement partiel ou total du cristallin et par
la rétraction de sa capsule derrière la marge pupillaire de l'iris. Le
traitement antiphlogistique, en empêchant le développement de la
phlegmasie, l'exsudation de fibro-albumine, la^perte de la transparence
de la membrane séreuse et la soudure de ses lambeaux, peut, dans la
plupart des cas, assurer la terminaison favorable.
Ô® Enfin , im certain nombre de cataractes lenticulaires peuvent
goérir par leur abaissement spontané et non traumatique, terminaison
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cm)
dMI yû hài li MJttdTtm Uêamre spécial et détàfflé. ( Joariiil Aé itil-
dèbne de Hâtuboorg^ Mtôbtv et tioyettibre 1846.) Qaand de parèib
cal teinbeikt dans le domaine des ëhariatanâ, ik les etptoiteiit habile-
mtAt) cdiithie dea ^étûotu obteâues pa^ letir mëditatidtii
EndehdndeieatégCHieaqtifc nous tendnad'étttUir, il n'etiaté rieii Aê
positif, riëii de trai: Dès qu'oii etamiiie de ptl» et qii'ôn atial^ aé*
Tliretiietet les rééaltats ptététtdas ittiractdfKiit rapportés par les empi-
riques» le prestige disparaît; Nodâ atons sniiri atteiitiveméiit pendant
des anttéas la pratique de ces hommes; nons leur avons adressé des
maladtsj en tenant note etaete de l'état antérieur et postériébr ail
traitement. Pour tout résolut^ nous atons vu de rares améliorations dé
l'eut de la vue, tenant à la disparition de complications inflamiba-
toires^ coogestives, ànlblyopiqnes, par l'emplài de moyens que totii
pratidien connaît ; d'autres !bis des amendements de la vision cdidd-
dant avec la dilatation de la pupille par un narcotique mydriatiqae^
sans diminution réelle de Topabité; le pUis ordinairement, des cata^-^
ràetes jillis avancées ou cotnplètes, et exigeant l'opération, desyeoft
fatigués^ injectés, enflammés par l'uage de topiques irrationnels^ deë
congestions et des phlegmasies cérébro-oculaires, souvent dangereuses^
développées ou augmentées par la Vésication ou l'ustion sindpitalës \
des discussions devant les tribunaux j pour payement d'honoraireA
convenus d'avance et refusés par les malades, k cause du résultat, selon
eut, absolument négadf et constaté tel, plus d'une fois^ par mod éta-
men. Pour d'autres résultats positiA^ jfe n'en ai janlais pu constater au*-
cun. C'est ainsi que (eu Sansou ouvrit sies salles k i'Hôtel^Dieu à un dé
ces empiriques, pour y soumettre à dés etpériences sa prétendue mé*
thode dé la guérison des caurâctel sans bpération. Il nous invita*,
M. CarrOti dll Viiiards et moi, à assister à ces essais et à les contro^
1er avec lui. L'itiditidu en quiestioh, qui a largement usé et abusé dé
la publicité pour préconiser sa prditique dans les cataractes lendeu--
lâires et autras, commençantes et avancées, avait même rapporté des
exemple de guérison de cataractes complètes et de glaucomes. Or^
tOlitëS les fois que cet homme offrait d^ guérir telle et telle affection
obUlaire, déclarée cataracte par lui, nous trouvâmes soit une cris-
taltoidite, soit une congestion oculaire interne, soit un reflet parti*
cUlier du cristallin trnhsparent^ soit une amblyopie simple ou compli»-
qttée de ce reflet, et lious refusâmes tout naturellement l'esSai proposé,
comme ne pouvant être concluant. Toutes les feis^ au contrait^, qu'une
cataracte lenticulaire réelle^ même à peine cohimenfante^ mais d'ud
diagnostic posidf , fut désignée par bous comme devant servir i nhe
eipértenee) Thonime aui miracles la trouvait trop avahcéit U fipit piur
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èe rèdfèr éÀtiëi^tnënt^ ftàhs avoir iëmê àdcnll esâài. Ah unb îttce
D'aprèâ ce qui jprécèdë, \è maintiens iont ce qnë J*ai iiïj il y a onze
ans, siir là guéHsoii de là l^taracte tohs bpéi-àtion, datis mon 1*raité dé
rophtHalmie^ p. Si4 à ôi6; Mon HpéirieHM pehëhiiëlK àt^ onze
dernières années vt les ]x)ns ouvrages pobliés dam le ibêliie laps de
temps ne m'ont rien appris, ni rien ùài diangef datis met 6|)inions ;
comme en 1837^ je répète : ^ Après des rectierdies conkèietacieuses,
nous sommes en droit d'accuser de mensonge ceut «fui plrétendent
guérir les cataraetes séniles par des remèdes phaimaeeutiqnes» » Aussi
ne saorai-je mieux terminer cet article qi|'en reproduisant teiWelle-
ment ce qui a été dit sur ce sujet par M. Fumari (Traité des maladies
dçç yeux, p. 247) en 1841, et en transcrivant son énergique protes-
tation contre le mensonge et le charlatanisme, protestation qui n'a
rien perdu aujourd'hui de sa vérité et de sa valeur.
« jusqu'à ce jour, tout moyen médical a échoué contre la cata-
« racte complète ; k peine a-t-on pu , p^ des traitements violents et
« souvent douloureux, retarder la marche de la maladie ; qui le eroi-
« rait cependant? il est des boqmies qui féculent encore sur Id Hfé-
« dnlité publique pour annoncer qu'ils giiérissêut la cataracte san$
« epératiQHf quoique f'expéiience journalière et le témoignage dés
« bons chirorgiens s'inscrivent constamment en faux contre une M
tf honteuse mptification. La cause en est que le mot opération efi&âye
« toujoprS| lors même qu'il s'agit des moins douloureuses ; on n'y re-
« court que lorsque l'on a «Spuisé tputes (es promesses des charlatans.
« Ceux-ci, pour la plupart, se bornent à instiller dans l'oetl cataracte
« quelques gQuttes d'extrait de belladone) à l'aide de ce moyen, le
« champ de la pupille dieyenabt plps ample, le malade y voit un péit
«r lAievtJiy sa joie est extrérue^ et il s'empresse alors de célébrer les
« louange^ de cette méthode ^ mais, hélas! dès l'instant que l'an eesse
« l'usage du flhide dilaUteur, la pupille revient sur dle^-méme) et le
« malade s'aperçoit, mais trop tard, qu'il a été la victime du diarla-
« tanisme et au mensonge. » Sicpei., D. M.
<a<IMIi: ET Pff^HMâCIBp
FOBMULES ABltCÉES PAU l'sCOLE DE PHABMACift OBpJjUII.
On se rappelle que Pbrdonilsàbbfe d'6ctidt)re 184B Helàtive à la vente
des poisons portait i\tk TEcole àé phahnâcie Defalt chargée d'établir
des formules de préjlÂlratioBs anenicales peur la ^é^brtibtiàn des ani-
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maux nuisibles, l'arsenic et ses composés ne pouvant plus, d'après cette
ordonnance, être vendus pour d^autres usages que la médecine, qoe
combinés avec d'autres substances. Par un arrêté récent, le ministre
du commerce a approuvé et fait publier ces formules. Les voici :
Pâte arsenieak pour la destruction des animaux nuisibles.
Suif fondu 1,000 gramm.
Farine de froment 1,000
Acide arsénieux en poudre très-fine. 100
Noir de fumée 10
Essence d'anis 1
« Faites fondre le suif dans une terrine à feu doux, ajoutez-y les au-
tres substances, et mélangez exactement.
« Cette préparation peut être employée pour la destruction des ani-
maux nuisibles, soit seule, soit mélangée avec partie égale de pain
émietté ou de toute autre substance recbercbée par les animaux qu'on
veut détruire. »
Cette pâte est surtout applicable à la destruction des rats, souris,
mulots.
Mais il est une préparation importée de Prusse il y a quelques an-
nées, et qui réussit, selon nous, beaucoup mieux que la pâte arsenicale :
c'est la pâte phospborée, dont nous extrayons la formule de Y Of-
ficine:
On met dans un pot de terre neuf 300,0 de farine de froment ; on
verse dessus 1000,0 d'eau bouillante, en agitant à l'aide d'une spa-
tule de bois : d'autre part, on met 6,0 de pbospbore à fondre dans
quantité suffisante d'eau cbaude ; on décante de manière à ne laisser
qu'une très-petite quantité de celle-ci, quand celui-là sera fondu; on
fait alors un trou dans la pâte ci -dessus encore chaude, on y verse peu
à peu le phosphore fondu, en agitant d'abord doucement, puis vive-
ment, de manière à avoir une pâte dans laquelle le phosphore soit
exactement divisé.
On étend cette pâte avec une baguette de bois sur des tranches min-
ces de pain, que l'on place à l'endroit oii les rats se présentent.
Savon arsenical pour la conservation des dépouilles d! animaux.
Acide arsénieux pulvérisé. . • . 320 granun.
Carbonate de potasse desséchée. ] 20
Eau distillée 320
Savon marbré de Marseille. . 320
Chaux vive en poudre fine. • . 40
Camphre. . • 10
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(11»)
• M«tttt 4aM Wêà capéak cle pmelame^ d'une fiii»acité liiptei
V'tAUy l'acide AtUnltai et le €aiix)nate de potasse } faites chauHer en
agitant souvetit pour faciliter le dégagement de l'acide carbonique.
Continuel de chauffer, et faites bonillir légèrement jusqu'à dissolution
eèmplète de Pacide arsénieux ; ajouta alon le savon tria-divi&éy et re*
lireÈ du feu.
K Lorsque la dissolution du savon est opérée^ ajoutei h ehaux pul-r
ytriéée et le camphre réduit en poudre au mojren de Taleool. Achetea(
sa préparation en broyant le mélange sur un porpfajrre i renfermez-lft
dans un pot fermé. »
C'est il formule ihodifiée du Sktvon de Béeteur^ it^l les iia$ur^li&te«
se serrent pour Rempaillage deà animaux (1).
OB LA FUESCRIPTION PES MÉQICAMSIfrS A HAUTE DOSE.
Nous avons annoncé, il y a quelques mois, que, sur la proposition^
du medicintii CoHegiumj le gouvernement prussien ^yait prjs une
mesure ayant pour objet de prévenir les fâebeux eilèts des errevirs qui
pourraient se glisser dans les prescriptions faites par l6s médecins df
tous les médicaments ou ingrédients de médicaments qui, pris en trop
£irte dose, poturraîent devenir nuisibles aut malades. Le Conseil sa-
nitaire a fixé le maximum de chacun des médicam^R^ àcmt il ;s'agit,
que les pharmaciens pourront vendre et livrer sur une simple ordon-
nance de médecin ; et il a prescrit que si un médecin juge à prqpos dç
donnes à t^n malade une dose de ices médioaments plus forte quç le
maiimum, ce médecin doit faire, dans son ordoonance« une mention
expresse de ce qu'il a jugé nécessaire d'agir ainsi , sans quoi il est in-
terdit an pharmacien de livrer la dose excédant le maximum, e^ cela
sous peine d'qné amende de 80 à 200 ir.
L'Union médicale nous apprend qu?, dans k PKaruiacopee prus-
sienne qui vient de paraître^ le signe ad<q[ité par lequel le médecin
f«it oonn^tre au pharmacien son intention formelle d« prescrire nu
médicament actif à haute dose, est le point exdamatif (!).
La mesure pise par le gauTefnemeilt pjussien est fort sage, et,
pour notre fiart, nous exhortons de toutes nos forces les praticiens
français à adopter volontairement oette précaution ou quelque autre
analogue.
On ne sfpfait pas idée dans quel embarr^, ddos qi^dle perplexité le
pharmacien se trouve jeté par suite de la prescription faite par un mé-
decin d'un médicament acùf à b^u^ do»6^ 6it vue de satisfaire à une in-
(i) toir les quantités dé bârb. de potâàsë et de camphre ifidlqaê^ tome
XXXII, page 339.
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(IM)
dicatîon oo à un système médical parûcolier. Lorsque le pluffmacien
reçoit une prescription dans laquelle un médicament dangereux est
prescrit à haute dose, Yoici ce qui arrive : ou bien il a des notions sur
la posologie du signataire de la prescription od sur la [nature du mal
que le médicament est destiné à combattre ; dans ce cas, il exécute la
prescription sans hésiter ; ou bien il craint une erreur, et alors il se
trouve jeté dans un doute embarrassant. Aller trouver le médecin qui
a fait la prescription, et s'informer auprès de lui est son devoir. Mais,
s'il ne peut rencontrer ce médecin à temps, et, ce qui est plus embar-
rassant encore, s'il n'a pu, ce qui arrive souvent, en lire la signature;
si ce médecin n'est pas de la localité ; comment faire ? Devra-t-il de
son chef modifier la prescription? lldais, s'il la modifie à tort, il s'ex-
pose à fieiire manquer la cure d'une maladie ou à égarer le médecin sur
les elfets thérapeutiques des remèdes. D'un autre côté, s'il ne le fait
pas, il s'expose, dans l'indécision où il est de l'intention du prescrip-
teur, à occasionner un accident funeste, et, par suite, à perdre sa mai-
son ; car, il faut bien le dire, c'est toujours sur le pharmacien que le pu-
blic fait retomber la faute de cette sorte d'erreur. C'était à lui, dit-on,
à voir qu'il y avait erreur !
La mesure adoptée en Prusse est très-propre à sortir le pharmacien
de cette hésitation pénible dans laquelle il est presque journellement
jeté, depuis que les médecins prescrivent de plus en |plus les médica-
ments actifs à haute dose. En l'adoptant volontairement et d'une ma-
nière générale, ces derniers serviraient, en outre, leurs propres intérêts
et ceux de leurs malades, car il arrive assez souvent que, malgré le
soin que prend le phai'macien de dissimuler son embarras, le malade,
ou son envoyé, s'en aperçoit. On en comprend le mauvais e£fet.
Nous savons bien que des praticiens, tandis qu'ils prescrivent les
doses de substances inertes ou peu actives simplement en chiffres, écri-
vent en toutes lettres celles des substances dangereuses ; mais cela ne
suffit pas, à notre avis ; il faut quelque chose qui précise davantage
l'intention de l'auteur de la prescription. On peat se tromper de dose
quoique l'écrivant en toutes lettres , tandis qu'il serait inouï qu'on se
trompât en certifiant cette dose, soit par un signe, soit même, et mieux
encore, par une véritable certification. Pourquoi, en effet, après avoir
écrit une dose élevée d'un agent énergique, ne ferait-on pas un renypi
avec ces mots ije dis teUe dose ? Indiquons ce que nous eMendons par
un exemple.
Pilules tétaniques.
Strychnine 0,50 ou cinquante centigrammes (1).
Poudre de valériane* . 1,00 ou un gramme.
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(IM)
Conserve de roses rouges, q. s.
F. S. A. vingt pSules.
{\)Jê dis cinquante centigrammes.
Quand même la dose de l'agent énergicpe prescrit sortirait beau-
coup moins de la posologie ordinaire que celle que nous indiquons
dans la formule ci-dessus, et que nous avons exagérée avec intention,
nous recommandons encore la certification. En fait de prescriptions
de ce genre, on ne saurait trop prendre de précautions.
Nous appelons fortement l'attention de] tous les praticiens sur ce
pointde l'art de formuler. D.
GORREgPONDANCE MÉDICALE.
HOnVEAU TRArrEMENT DE CERTAINES ESPÈCES DE OAlfGaklfBS,
NOTABiMENT DES GANGBENES SÉNILES.
Il y a quelques années à peine que les prétentions de l'anatomie
médicale avaient voulu limiter les causes productrices de la gangrené
sénile à l'ossification des artères. Depuis, les progrès de cette même
branche de la scirace ayant mieux avisé les patbologistes, il est resté
évident que non-seulement on ne pouvait guère s'expliquer les gan-
grènes dont il s'agit par cette Cause unique, mais encore que l'ossifi-
cation des artères elle-même n'entraînait pas nécessairement la mort
des tissus qui en dépendent. Toutefois , dans celte situation de la
science, la pratique n'en est pas moins restée flottante entre les idées
si hasardées des anciens sur l'asthénie des tissus et celles trop exclu-
sives du| broussaisme sur l'effet contraire, la sthénie de ces mêmes
tissus.
Cependant, la pratique qui chaque jour tend à se lier plus étroite-
ment avec la théorie, puisque chacune ne peut arriver à une cer-
taine conséquence qu'en s'appuyant sur des points de départ qui
présentent une certaine solidité, la pratique, dis-je, lassée des décep-
tions du passé, a d^ appeler à son aide la réflexion, et comprendre
que c'était dans les sources qui pouvaient- fournir quelques indications
rationnelles qu'il fallait chercher les causes réelles de la production
de la gangrène. Or, de celte alliance de données, et en suivant les
anneaux de la chaîne des fails cliniques et physiologiques, il est
résulté cette conséquence pathologique, que les gangrènes, de quelque
espèce qu'elles soient, ne pouvaient se rattacher qu'à deux grandes caté-
gories étiologiquees : celles qui dépendent d'un état particulier de nos
flnides^ ou d'une modification ou altération spéciale de nos solides.
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(Itt)
PHsede oepoint de vue, la question «Tait fail vm fran^ppf pwi^ as-
surer la pratique, parce qu'on pouvait aller dutrdieir les indkatipns
thérapeutiques dans Tun ou l'antre ordrç d« eei phénomènes.
En effet, partenu à ce degré de lumière, il était facile de préyoir
et de comprendre que Tétat des fluides pouyant modifier les solides
par les dépôts qu'ils y laissaient, et par suite par la diificulté de^ m^-r
vements 'circulatoires qui en résultait^ il devait s'enwiyr^ que,
quelle que fût eelle de cet cauaes qui ei^t agi U première, la copsé-
quenoc qui devait en ré^MÎter pouvait constituer Ptl t^WB ^tre la se*
conde ; ié manière qu'alors elles concouraient toutts dei|i^ att:^ jj^fQr
grès de la maladie.
C'est ainsi pareillement que l'opinion de MM. Delpech et Dubreuil,
qui pensaient qUë là gangrène sënile est constamment une inflamma-
tion artérielle produisant de fausses membranes qui rendaient imper-
méables les taisseani eapillaires, et de prêche en proche les branches,
ce qui s'accorde aussi bien avec les laits cliniqnes observés qu'avec les
^ILpér^e^oes physiologiques de MM. Cn^v^ilhier et Magendie, rentre
parfaitement dans Texpré^sion dernière de la sciei^çe; tandis c|ue les
conséquences pratiques que je vais r^ipporter semblent achever la
démonstration en términa^it le cercle q^e 4pivent parcourir les phé-
npmènes. C'est jpourqupi je i^'ai pas cru devoir retarder plus longtemps
la publication a un Sai\ qui, e|i complétant les idées sur ectte nouvelle
théorie, pouvait ouvrir un nouveau cl^amp à la thérapeutique d'une
inaladie qui a toujours (ait le désespoif des praticiens.
liC père Offan, de la commune de Pierrevert (Basses- Alpes), âgé de
quatre-vingt-deux ^ns^ mais encore assez fort et ingambe pour faire
sa journée de cultivateur, estpris^ dans le courant de septembre 1847,
de douleurs dans les orteils avec changement de couleur à la peau.
Appelé quelques jours après, je trouve, en efièt, les dpigts du pied
d'une couleur ardoisée, noirâtre, mais saiis tuméfaction appréciable.
Sur çertajns points^ cette teinte s'arrêtait assez brusquement sur le tégu-
ment saii^; sur d'autres, notamment vers le gros orteil j une teinte
violacée donnant sur le rouge^ servait d'intermédiaire. Le mala^
souffrait beaucoup, et le plus léger attouchement éuit intolérable, no-
tamment à l'extrémité des orteils.
A ces symptâmes, je ne pus méconnaître une ga^grèiie sénile, et les
phlyclènes, puis des portions de tégument cjuise spkacélèrent plus tard!,
conârmèrent mieut encore mon diagnostic. Mais la difficulté n'était
pas là ; il fallait parer au niai, en arrêter tes nrogrès, et en évoquant
mes souvenirs pratiqués ou scientifiques , je n'arrivai au'à l'indécision
et «u^ découragement. J^avais vu des maîtres à Paris, des confrèrei ^
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( 123)
proyinoe, moi^iiiéiiie, dans d'autres droonstances, j'avais prodigué si
inatilemeot tant de topiques émollients ou toniques, que je n'osais me
confier de nouveau à de pareils moyens. Cependant, me disais- je, ces
moyens ont peutrétre échoué parce qu'ils n'ont pas été appliqués an
début de la maladie ? Ici les circonstances sont différentes : essayons!
D'autre part^ comme les douleurs étaient très-yives, sans avoir grande
confiance à l'opium dont je ne pouvais comprendre le mode ou le
genre d'action, je crus ici trouver Tindication spéciale du moyen pré-
conisé par Pott, et j'ordonnai d'abord deux, ensuite quatre pilules
par jour, de Ô centigrammes chaque^ d'extrait gommeux thébaîqoe,
des fomentations aromatiques, et des cataplasmes émollients arrosés
d'eau-de^vie camphrée. Mais les douleurs, loin de diminuer, augmen-
tèrent; le mal, au lieu de s'arrêter, s'agrandit, car, à ma seconde vi-
site, huit jours après, une partie de la plante du pied, et notamment
son bord interne étaient envahis, avec des phlyctènes renfermant une
sérosité noirâtre.
Je me souvins alors de l'opinion de MM. Delpech et Dubreuil , que
je rapprochai tout de suite de ces faits où Dupuytren avait conseillé
avec avantage la saignée. Mais Dupuytren avait eu affaire à des su-
jets pléthoriques, dont la face était rouge et animée ; tandis que mon
malade était pâle et très-avancé en âge. Cependant, quoique sans
fièvre, son pouls était plein et dur, et cette dernière circonstance,
jointe aux raisons précédentes, me détermina enfin à abandonner la
première voie pour en suivre une nouvelle.
D'ailleurs, par des évacuations sanguines, me disais-je, on doit arri-
ver à Tune des causes productrices du mal, car de deux choses l'une,
00 il est produit par une modification organique résidant dans les so-
lides, qui gène ou arrête la circulation capillaire, ou les dépots d'albu-
mine et de fibrine provenant du sang empêchent cette même circu-
lation.
Dès cet instant, mon plan thérapeutique fut arrêté : il fallait fluidifier
le saug. Je saignai donc mon malade, et je lui retirai environ 300 gram-
mes de sang riche et légèrement couenneux. Mais, comme je ne pouvais,
à son âge, répéter trop souvent des évacuations sanguines, je voulus en
même temps le soumettre à une médication qui pût atténuer lentement
et insensiblement les matériaux du sang, pour obtenir d'ailleurs uu
effet plus permanent, ce qui, tout en permettant de ne pas recourir
aussi souvent à la saignée, devait favoriser d'une manière plus sou-
tenue, plus régulière, et partant plus certaine, les mouvements orga-
niques à leur retour physiologique. Je prescrivis donc au malade de
boire dans les vingt-quatre heures une pinte d'eau fraîche dans laquelle
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jfQ\\T ^9mritiire, de$ vég§t^fiY l^^rNp^i ^t i^ Uit, «iuftft 4m« le hit
qui l'ijv^jl f^if pr«$pfire k F^brif» de BiWen «t à Morcagni,
^al^menf 4dn$ celui de sçcpuder n^% ip^icatioii en 4oaii«|it i
in^]94e qne nourritqr^ ^qsfii légère que possible, tendrai paçcâUement à
piodiger la pl^f^^cité 4q »fipg.
fia i^reflc^ère iq^if^tion était 4o{u: pcffée et reipplif) i nn^i^ nfi Mabani
p9s iv\^x\'k qp^lpQJnt )a p|§|tiGitédM sang à$w\ Mrf pri«f «Q ccip^i-
dér^iipn d^ns le3 premicfs ef fe^ puttpgéniq»^ de imn ni»la4e , w
pouvai^t égalen^f r^^ sayqir 4^ juste jusqu'à que| flegré Ja QuidiGcatjfiD
du sang qbtei^ije poiifr^jt fî|YPi'is?F la réçorptipa dans ]fi^ Pf|xlie9 déjà
affectées, je n^e 4eipai^4^is encore ^i Toi) i^^ popqrait pas agir topi-
quement^ de in^ni^rç à pfo4uire e^ pieii^e tenip^, si|r |^s CJipilUira
engorgé^ et 4isten4us, i|ne actiop directe, capable, soit de «fiçondff
les effets de la piédic^fipp génér^le^ ^it de prépare elle-m^if)^ l'iu-
tiative sur l'impulsion à donner à Fabsorption qu'il ét^it »\ fiéc^^s^
de soUjciter, pour détprîpîner ja rf^qlHfiQft dp l'bjpçréuii^ â§n§ !«
parties, q^ii n'étaje^ p^§ f nppre panrenuçg à \)ft^ 4#9r«^Wf(ÂPIl» »«#
qui s'y acbeipipaieQt.
Je ne vis rien de pf^jçpx qqe Ip frpi4 : je fis do^^p çnetjfe )f pi^ d»
malade dans de Te^q frpi4e Irojs fqjs pftf jpur pfindflint ^ne beoi^P» PBJJ
recouvrir la partie 4e iipgp§ spuvc}flf renguyplés pt V^eviXfétk ^W^ If
même liquide.
A quel moyen plus simple et pjqs eflicaçp auf ^w-jp pu SpQgPF? k ^9^
nombreux, mais inceft(|if|s ^^npgppts, ^ |a gj^p^? }^ f^'eft ^j^ pas
sous )a main. D'ajlleiiirsj son option, cpijtjflqpp ^¥pp un« çcftfine per-
sistance, n'aqrait-elle p^s été tirqg byBflStbéflj^utp ? 4PpUqM«e ^9
frictions, comme |e fonf Ips liusse^ lorsqu'ils s'appfçojfpqt qu'une ex-
trémité va être frappée de înpft? ^^\s fj'agitrjl d'ftpp g^flgr^ ^f
même nature? N'est-ce pas ici, plutôt, une asphyxie locale à laq||pU$
viennent obyier toqf ^ pppp des fripfiqq^ momentfiqée^ de gUçc,
en rendafj^ aux ijssus le||r fppicitp pf piftjèrç ? Panç }e qis §n quefliçn,
il y avait évidemment ufl trayaJl pblogjs^iqi^e qu'il ^^llait çp?ub?ttrp
avec une certaine contini|ité| p^fce qi^ç Ic^ pbéqqmpnes quj s'y iflpp-
traient avaient exigé certain^ î^ppfêff de déyelpppçjflfpflt, ppi^f cpmplp-
ter une ^ctiyité de ^ayaij (jpf 4pvait Vï pifectucf en^j^rç. ï^'cjiu ftgidç
employée en permanppcp, ppfpmp je ]p fai^fijs, pie p^nit repiplir et M-
tisfaire à toutes ces indjcatipns.
En effet, huit jours après, jp pu^ rqnarquec qqp ppn*:; ^V))piDen^ k
mal n'ayait plus fait de prpgrès, ^flais eqppf e qup ^es partips yJQlijc^es ou
rouges avaient perdn de yécl9i\^ dp leu^r foijieuf , pn ipéme t^ppg quç ^
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prpt eiicojf« assç^iliqr etplciii poursupporfcr ii^f i^QHVelle fvacfiiim
9fin{^ifi^ et secfiD^er, ânon assurer ainsi U dimioiitMm de| plin^j
mènes pathologiques déjà oqmnieqçée. Je I4 pr^ûqBai ca «ffo, el i
ma troisiëioe TÎsite, que \e fis hoit jours mis encore, je lfn|¥^ qqe
les douleurs, qui avaient {nxigressireuieaf aiipiqué, s'étaicot epûiv»-
ment dissipées, et que la teinte des partie^ p^t réduite à iipp pfUHicc
fosée. De plus, les escarres s euii;i|t touti^s déMché^, Un^is qnfi f«r-
Uip(» portions ^ plaies qui en éUiiept i»iiltées |^emil^içf|( tto II
cic^fris^tjpn.
Tout en qmtinuant alors la boisson (alcaline ft le régime alînmi'
taire, je réduisis (es bains d*eau froide à deux par jour, fendis que |fi|r
durée fut aussi diu|iuuée; car çoqf^me nous approc||ions de la (ùi d'ofr
tobre et que la température avait baissé, le malade se pUigpait ^ pç
pouvoir plqs r ester aussi longtemps dans l'eau Croide. £|t même |eqip^«
^e m'occupai de bâter }a cicatf isation des plaies, et quoique les appli-
cations de liages trompés é^m i'cffu froide, que je continuais et que Je
malade supportait ndeux que les bains, pussent m'aider à ce sujet, je
crus utile, soit pour ne pas déranger trop souvent les linges en contact
avec les plaies^ soit pour 119 pa^ «'exposer 9 excorier les bouigeoœ
charnus, si les linges, n'étant pas ssidiiment imbibés d*eau, venaient à
^hl^er avec les chairs, je crus utile, di»-je, de protéger les pUi^ p^
pu pansemept particulier.
Je relate ici ce pansement, parce qu'il m'a réussi daqs qqe ^mle de
circonstances. H consistait à recouvrir les plaies de feuilles de laitue,
ointes avec un Uniment fait avec parties égales d'bnile d'amandes
4pMces et de sous-i|cét^u de plomb (e^u de Goulai^). f e préfèpe ce
lipimeot au cér^t, dont diverses çoucbe^ âpissept par adl|ér^ g If
peau, s'y r^ncisseiyt et s'y porrompent par leiir iiiéUngf avec le puf,
sans coqiipter la détérioration que la chaleur aniip^|is leur fait sqbir* Jf
préfère aussi des fepi^es de laitue à du ling^, p^rcs que la iraîc^eui,
la texture, sinoii l'^tion particulière de çç défepsif s'acçonpiiodail
mieux aux plaj^ vives i^uxqif^U^ il n'adhèrf: jamai«9 à moiiis qu'on nç
\f» laisse trèsrlongtemps.
Enfin, mon mala^ fi|t tout 4 ^jt guéri vers la fii| de noy^fç»
et n'a rien ressenti depuis, p<is la moindrp do^leur, p^ le plus l^gif
a(xideut. La copieur de la peao et des cieatric^ A^iî^t bientôt, §1
est CQcore aujourd'hui parfaiteo^ent |iQ|rmale. Seifleidept, j'^ été ^^
fp]é par lui, il y a environ un mofs, parce que les fpiivie^ aciîj^^
reparaissaient au pied opposé. Tout d# spite je Ip retm k sfi bpipso»
glciUpe, à son régin^ T^ét^ ef lacté, itux b^ pt fp)^ W^' ia ^lPlf
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( I»)
d'eatt froide. Qadqaes joors après^ les orteils, qui étaient noirs, avaient
repris leur couleur naturelle. L'épiderme , cette fois, sera, je pense^
seulement compromis, car je n'ai plus revu le malade et je n'ai plus
été appelé, ce qui m'assure qu'il est entièrement rétabli. Cette fois^ on
doit le remarquer, je n'ai pas recouru a la saignée, et les autres moyens
de la médication, employés dès le début, ont tout de suite arrêté le mal.
L'efficacité de cette thérapeutique et son action directe sur les cau-
ses pathogéniques ne sauraient donc être révoquées en doute. Resterait à
hien constater si, dans les gangrènes avec ossification des branches
artérielles, elle aurait la même puissance. La suite de ce malade pour-
rait me le prouver; mais toujours est-il, dans l'état de la science, que
si la circonstance d'ossification rendait la médication moins efficace^
elle ne saurait en diminuer ni l'opportunité, ni le rationalisme, car il
est difficile de prévoir celle qui pourrait se mieux accommoder à Tin-
flnence que peut avoir une telle altération dans la texture artérielle.
Dauvergne, D. m. p.,
Médecin de rhdpilal de Haooiqoe
(BaMes-Alpes).
BmUOGRAPHIE.
Traité de t hystérie, par J.-L, Brachet, cAcua/t^ de tordre de la
Légion-d^ Honneur^ professeur de pathologie générale à F école de
médecine de Lyon, etc. y etc.
(Ouvrage courouné par T Académie nationale de médecine.)
Quand un auteur a formé l'entreprise de traiter une des questions
mises au concours par les Académies, il semblerait que le premier but
qu'il se propose, c'est de faire un gros livre, dans lequel tout le passé
de la science est longuement développé. Est-ce là, cependant, le bul
qu'on s'est proposé dans l'institution des concours de ce genre ? Non,
bien évidemment. Cet historique est fait, il se trouve partout, il est
écrit vingt fois, et souvent par des plumes plus habiles, des critiques
plus forts, dans la bibliothèque de tous les médecins. Ce que demandent
les Académies, ce sont des recherches originales, ce sont des inductions
sévères, des travaux, en un mot, qui concluent à une pratique plus ra-
tionnelle, qui guident les médecins dans une direction donnée. Ce n'est
certes pas le travail de M. Brachet qui nous inspire ces réflexions ;
homme de science et dVxpérience incontestées, il lui appartenait plus
qn'à tout autre de suivre ces errements, et de viser, en traitant la ques-
tion de l'hystérie, à faire de son livre un ouvrage classique, une mo-
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CW )
iiograpl^c cûmplilf* C'esi wM\ hmn ce qa- 9 • hi%i «l fiHl «vie m
riéttl çneoès. Cepeoda^t^ nous le dirom avec feiiidbiie, oons vtftmom
que fil. Brachet ait cri| devoir sacrifier làf-^estni k h poeitipn distinguée
qu'il occupe, et qi^'au lieu de noua donner un Uailé complet de l'iijslé-
rie, qu'un simple compilateur moins habile eût pu produire amsi bien
que lui, il ne se soit pas renfermé dans les limites d'un simple Mémoire,
où ce qu'il y a d'original dans la conpeptif^n de t'hy^térie tt Al pins
clairement dessiné. Ces remarques faites, indiquons rj^pidemeiil ]a plan
de l'pHvragejdu médepin ^tingné de Lycin.
Ainsi que mi^us Fayon^ dit déjà, une bonne partie du livre C9| con-
sacrée à l'historique de la question que se propose de traiter l'anteor.
Cette première partie de l'ouvrage est terminée par des considérations
physiologiques, des études sur le pliysique et sur le moral de la femme,
et un nombre modeste d'observations, dans lesquelles on voit la mala»
die se produire sont ses principales ibrmes. Rien de bien nenf en tout
ceci. Ce que les auteurs n'ont point dit dans les notaibrenses qnettions qn
se rattachent à ces chapitres divers, M. Brachet Im-néme Fa dit dans des
publications antérieures, aoiquelles il doit la popalarité attachée à son
nom. Ces excursions terminées, le professeur de pathologie générale
de l'école de Lyon aborde enfin le côté pratique de la question ; c'est
là que l'on reconnaît l'homme qui a vo beaucoup et bien vo, le médecin
habile, le praticien consommé. Dans les nombreux chapitres qui par*
t^gent cette partie de son ouvrage, M. Brachet étudie sueccssircment
Tétiologie de l'hystérie, la symptomatologie^ la nature de cette afEedio»,
^{1 siège, sa marche, et la thérapeutique la pins rationnelle qn'il eoa*
vient de lui opposer.
Noiis ne suivrons pas \e médecin de Lyon dans tantes les discnssions
scabreuses, difficiles, que de telles questions font surgir à chaque pas,
quand il s'agit d'une maladie telle que l'hystérie ; nous nous cotttenla-
fpns de dire d'une manière générale, que, s'il est loin d'avoir résoki
toutes ces questions, il est incontestable que dans plus d'un pomt il s'est
catti^phé. aui: doctrines les plus sensées, les moins aventurenses. C'est
^insi que, pour ce qui est du siège de Thystérie, il ne partage pas To-
pinion exclusive et erronée, suivant nous, de son compétiteur, M. Lan*
dpuzy, en plaçant uniquement le foyer do mal dans les organes sexndbs.
Pour M, Brachet, l'hystérie n'est point une maladie de la matrice on
de ses annexes ; c'est une affection des nerfs encéphaliques. Mainte*
nant, détermine-t-il la nature^ le mode de cette afieetion? Il l'essaye,
mais il y échoue comme tousses prédécesseurs^ Nqus craignons même «n
peu que l'auteur ne se soit fait un pen illusion à cet endroit, et qu'il
n'jût pris un changein^t ^ vaçm^adaiXa^e pour nu prstgièi d'idéct, «i
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( I»)
pafiBcdoiiiieineiit doctrinal, n y a également da bon dans toat ce qui
est relatif à la thérapeatiqae ; nous avons même remarqué avec bon-
beur qne, quand l'auteur touche à certaines questions, il y met une
gravité, une sévérité de doctrine philosophique que plusieurs n'ont
pas imitée ; mais^ il nous semble que là partout il manque un peu de
critique, et que l'éclectisme de M. Brachet, en fait de thérapeutique,
dégénère quelquefois en un syncrétisme peu judicieux. C'est parce que
le Traité de r hystérie a, suivant nous, une valeur pratique réelle, que
nous n'avons pas craint de mêler, dans cette courte notice^ le blâme à
l'éloge \ la franchise de Tun assure la sincérité de l'autre.
BUUCBmr BBS BOBITAVX.
Exemple rare de luxation des deux ùb de Famnt'brasenavant,
sans fracture de tolécrâne. — Réduction facile. -^ S'en rapportant
aux données anatomiques , la plupart des auteurs ont nié la possibilité
de ce genre de luxation, sans fracture préalable de l'olécrâne, et' on
le conçoit, pour peu que l'on se rappelle le mode d'articulation si in-
time, et les muscles énergiques qui protègent cette articulation. Les ex-
périences sur le cadavre ont semblé venir encore confirmer ce résultat;
de sorte que les quelques exemples publiés de loin en loin ont toujours
été contestés. A ce titre, l'observation suivante présente donc un grand
intérêt , puisque le fait a été observé à la clinique de M. Yelpeau ,
et que personne ne contestera la valeur d'observation de l'habile pro-
fesseur de la Charité.
Alexandrine Carelli, journalière, âgée de vingt-trois ans , fut ren-
versée le lO juillet par une voiture dont une des roues lui passa sur le
bras droit. Transportée immédiatement à l'hôpital de la Charité, elle
put être examinée immédiatement par M. Yelpeau, qui arrivait faire
sa visite. Aucun gonflement ne s'était encore produit ; il fut donc fa-
cile à ce chirurgien de se bien rendre compte de l'espèce de déplacement.
Le bras présentait un angle droit et ne pouvait être ni étendu, ni fléchi
davantage, l'avant-bras était dans un mouvement de supination très-
prononcé, et, on le sait, dans les rares exemples de luxations de l'avant-
bras en avant, on a noté l'extension forcée avec allongement du mem-
bre. £n palpant le coude, M. Yelpeau trouva la saillie olécrânienne
remplacée par une large surface raboteuse, terminée à droite et à gau-
che par lestx>ndyles de l'humérus ; c'était évidemment la poulie hu-
mérale. En avant, le radius était logé dans la fossette qui reçoit l'apo-
physe coronolde du cubitus, et le cubitus était placé en dehors de son
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Supplément. ( 129 )
jumeau, de sorte qu'on pourrait peut-être dire luxation en avant et
en dehors du cubitus ; si on Teùt observée seule, on Teùt du moins ainsi
spécifiée. La réduction fut facile, on n'eut même pas recours aux inha-
lations du chloroforme , et la malade sortait le 10, ne conservant
qu'un peu de raideur de l'articulation, due surtout à la tension da ten-
don du muscle biceps brachial antérieur.
Huile ctépurge et digitale pourprée, dans un cas grave éFendo^
cardite chronique et i œdèmes étendus, — Le nommé Guirlenger,
âgé de quarante ans, d'une bonne constitution^ exerçant la profession
de peintre en bâtiments , venait de quitter le service militaire et s'était
toujours bien porté, lorsqu'il éprouva, pour la première fois, en 1836^
des palpitations, avec étouffements et œdème des membres inférieurs.
Il n'avait jamais été atteint de rhumatisme. On le saigna, on lui fit
prendre des purgatifs, puis des potions additionnées de teinture étbé-
rée de digitale. La guérison était complète vers le quarantième jour de
ce traitement. La santé fut ensuite très-bonne ; G. n'éprouvait aacnne
palpitation, même en montant un escalier. Ce fut seulement au commen-
cement de janvier 1848, que cet homme fut pris de rhume, avec quel-
que peu d'expectoration sanglante. Un peu de tisane, de régime et du
repos, suffirent pour lui faire croire à la guérison. Mais au milieu du
mois, les jambes se tuméfièrent et les palpitations reparurent. C'est
dans cet ordre de symptômes que le malade expose le retour de son
état morbide. L'œdème des membres inférieurs semble indiquer,
malgré Tapparence de santé, que l'endocardite persbtait. On le saigna
et on le purgea de nouveau ; les palpitations diminuèrent dès le com-
mencement du mois de mars, mais l'œdème persistait. Alors la santé
s'altéra de plus en plus, et le 20 juillet 1848, il fut reçu à la salle
Saint-Lazare de l'Hôtel-Dieu.
Nous le trouvons, le lendemain, assis sur son séant, la respiration
extirêmement gênée, le visage pâle et boufli, les membres supérieurs
et surtout les inférieurs très-œdématiés, la cavité abdominale déve-
loppée par un épanchement de plusieurs litres de sérosité. Le pouls
donne cent battements d'une force moyenne, les pulsations du cœur
sont un peu plus prononcées, mais ne dépassent pas l'étendue de l'état
normal, le premier bruit est fortement soufflé, presque accompagné de
fi-ottement, et se confond avec le second; l'auscultatioa des artères
n'offre rien de particulier. La peau est d'une température normale, la
respiration courte et fréquente n'est accompagnée ni de toux, ni d'ex-
pectoration ; mais le thorax donne un son mat à la percussion à droite
et à gauche dans son tiers inférieur, où le bruit respiratoire est très^lé-*
TOUS XXXV. 3* LIV. 9
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( 130)
fJBnmaA soa^Hsrépiumt et s'entend à peine ; au-dessus la respiration
est un peu sibilante. L'appareil digestif est dans un état satisfaisant.
L'tttine en petite quantité est normale et ne contient point d'albamine.
M. Martin Soion diagnostique une endocardite chronique, avec oedème
des poumans, ensuite l'infiltration consécutive des membres. Il prescrit
5 centigrammes de digitale en poudre, matin et soif, une tisane pec-
torale nilrée, un julcp béchique et des potages.
te et 99 juillet. Le nombre des pulsations diminue chaque jour, et
la diurèse commence à s'établir. Pour ouvrir une voie de plus à l'éli-
niinatlôn de la sérosité, M. Martin Soion prescrit 3 grammes d'huile
d'épurge (euphorbia latyris) dans 60 grammes de potion émul-
sivè.
Î5 juillet. L'huile d'épurge, prise, la veille, avec plaisir par le
malade, car ce purgatif hydragogue n'a de goût que celui qu'on lai
communique, a produit deux régurgitations séro-bilieuses, puis une
garderabe solide, et enfin, en plusieurs fois et sans coliques, deux li-
tres au moins de selles séro-bilieuses. Le pouls est à l'état normal, le
bruit du cœur s'est modifié : on entend le premier ; il est court et . lé-
gèrement soufflé ; le second est devenu très- distinct et donne une sen-
sation de froissement assez prononcée. Continuation de 10 centigram.
de poudre de digitale en deux fois, un cinquième d'aliments.
27 juillet. Une nouvelle dose d'huile d'épurge, donnée la veille, a
produit des effets semblables à ceux de la première ; la respiration est
per^qe facilement dans les régions inférieures du thorax, et accompagnée
d'un peu de râle sousH:répitant. La matité est moin die, le sentiment
d'oppression a disparu entièrement* Le pouls est normal et régu-
lier ; mais les deux bruits morbides du cœur persistent. Un cinquième
et demi.
Après une troisième purgation, donnée le 25 juillet, la santé rede-
vient parfaite, malgré la persistance des bruits morbides du cœur, dont
le malade n'a point conscience. Il monte et descend les escaliers sans
oppression, ne tousse point, dort, la tête complètement couchée ;
mange et digère bien, son appareil digestif n'ayant été nullement dé-
rangé par rhuile d'épurge.
Ce médicament mérite une attention particulière. Nous nous en
sommes déjà occupé dans le volume VIII du Bnlktin, page 38. Nous
aurons probablement l'oecasion d'y revenir. Divers malades, chez les-
(iaels nous l'avons vu employé dans le service de M. Martin Soion,
s'en sont bien trouvés. L*absence de toute saveur, la faculté de purger
sous un petit volume et avec des effets gradués^ en élevant la dose
d'nn gramaie âûà trois grammes, et la facilité de se procurer chez nous
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(131 )
les semences d'éparge, rendraient ce produit préKrMt à c^i d^
anires euphdrbiacées.
Cancer du sein, — Beau résultat de tautoplattie par jBi-.
ornent. — Voici un fait qui met en relief, d'une façon troji remar-
<{aable, les avantages de rantoplastie par glissement, pour ne pas lé
citer. La femme Bourgeois, âgée de dnquante-six ans, entré k Tlidbi-
tal Saint-Louis pour être opérée d*an cancer encéphaloïde du sein
gauche. La dégénérescence avait envahi la peau qui recouvre la tu-
meur ; il fallait donc sacriOer lout l'organe. Après avoir soumis la ma-
lade à l'action des vapeurs du chloroforme , M. Jobert circonscrit la
mamelle par deux incisions elliptiques pratiquée^ à sa bas^», mi$ l'fn-
lève en entier à l'aide d'une dissection rapide. Ce premier temps de
l'opération laissa uue vaste solution de copûnuité. Ceux procédés i'aii-
toplastie étaient en présence pour la combler, car on ne pouvait pen-
ser à laisser suppurer une surface aussi considérable ; il ent taïlu des
mois avant que la cicatrice en fôt complète. Ces deux proc&lés sont ;
la méthode indienne qui consiste , on le sait, à emprunter aui parties
voisines le lambeau destiné à réparer la perte die substance, puis la mé-
thode française qui s'en distingue en ce que les lambeaux sont fournis
par les bords mêmes de la solution de continuité, que l'on dissîqqe ^s-
sez loin pour qu'ils puissent être rapprochés et maintenus en contact
sans éprouve^ de tiraillement. Les avantages de cette dernière m^hode
qui, tout en faisant jouir la malade des bénéfices si grands de la réupign
immédiate, permet de ne pas faire une nouvelle plaie, étaient trop
évidents, pour que l'habile chirurgien n'y eût pa^ recours ; seulement
la distance était tellement condidérable , qu'il semblait doutçax qu'on
put arriver â amener au coîjtact des contours distants de 15 à l8 cen«
imètres. Pour permettre une dissection assez grande des laipbeaux
M. Jobert fit aux deux extrémités de la plaie une incision verticale qiU
lui permit d'isoler dans l'étendue d'une paume de main |es téguments
du muscle grand pectoral qu'ils recouvraient; il en fît autant de oeux
placés au-dessous de la plaie, et put alors rapprocher trè^^qijémçn) l^s
deux bords si distants de la solution de continuité, en les âilsant glisser
l'un vers l'autre. Cinq points de suture entortillée lurent «ippliqueg, et
la réunion eut lieu par première intention.
n est facile de comprendre les immenses résultats d'uii tel prooédé
dans de telles ch-constances, puisque cette femme put gqértr en meiqs
de quinze jours. A cet avantage si grand s'enjoint un autre, suivant
M. Jobert, c'est la récidive moîijs fréquente du cancer daml [^ ç^^
opérés par les méthodes d'autoplastie, surtout celieè qui pèi>?eiit âf-^
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(m)
franchir les cicatrices de tout tiraillement. Nous avouerons que ce côté
prophylactique de l'autoplastique est moins évident pour nous. En
attendant que l'observation clinique vienne mettre hors de doute ce
point important^ les bénéfices immédiats nous paraissent encore assez
considérables pour appeler Tattention des praticiens sur li valeur de
ces incisions supplémentaires , qui^assurent la réunion pur première
intention des lambeaux.
REPERTOIRE MEDICAL.
^AHKTLOSE incomplète traitée par
Vaction combinée des douches froides
et des moumments gradueUement
forcés. La difficulté, sinon IMmpossi-
bilité de guérir certaines ankyioses
inconiplèles, a inspiré à M. Fleury
ridée d'essayer contre cette affec-
tion rebelle remploi des doucbes
froides, seules ou combinées avec
les mouvements artificiels gradués,
le seul moyen peut-être qui ait
offert jusqu'ici quelques avantages
entre les mains de certains chirur-
giens. M. Fleury espérait, par ce
moyen, remplir deux ordres d'indi-
cations importantes: !<> Rétablir la
sécrétion de la synovie, agir sur
Tabsorption intestmale et la nutri-
tion, de manière à rendre au tissu
fibreux sa souplesse et son élasticité,
aux muscles atrophiés et plus ou
moins paralysés, leur volume et leur
conlractilité ; à replacer, en un mot,
les parties molles et osseuses dans
leurs conditions normales. — L'ac-
tion excitante de Peau froide sur la
circulation capillaire lui paraissait
devoir remplir ce premier ordre
d'indication. Si« Rendre possibles
ou moins douloureux les mouve-
ments forcés, et réduire à leur mi-
nimum l'irriialion articulaire et les
phénomènes de réaction générale
qu'ils provoquent si souvent, en re-
courant à l'eau froide comme agent
sédatif.
Quatre malades affectés d'anky-
lose plus ou moins ancienne, plus
ou moins complète, ont été traités
par les douches froides, seules ou
associées aux mouvements forcés.
Voici, d'après les résuluts qu'il a
obtenus, les préceptes que M. Fleu-
ry s'est cru fondé à formuler sur
remploi de ce moyen et sa combi-
naison avec les mouvements forcés»
Dans certains cas d'ankylose in-
complète, contre lesquels les mou-
vements forcés sont inutiles ou nui-
sibles, il conseille de préférer à tous
les agents thérapeutiques connus^
les doucbes froides excitantes, qui
exercent une action trôs-favorable
en activant la circulation capillaire
et l'absorption organique, en modi-
fiant la vitalité des tissus, et en ra-
menant ainsi les parties extra et in-
tra-articulaires à leurs conditions
physiologiques.
Dans les cas d'ankylose incom-
plète, qui réclament impérieuse-
ment l'application des mouvements
forcés, mais dans lesquels ceux-ci
sont impossibles en raison des don-
leurs, de l'irritation articulaire et
lies phénomènes de réaction géné-
rale qu'ils provoquent, les douches
froides sédatives, mieux et plus ra-
pidement que tout autre asent thé-
rapeutique connu, font disparaître
ces accidents, et permettent au chi-
rurgien de recourir aux mouvements
gradués.
Dans les cas d'ankylose incom-
plète, qui réclament l'application de
mouvements forcés, et où ceux-ci
sont possibles, on obtient une gué-
rison toujours plus prompte et quel-
quefois plus complète, en associant
1 action des douches froides excitan-
tes à celle des mouvements gradués.
{Comptes-rendus de V Académie des
sciences, juillet 1848.)
CARIE DES 08 , traitée avec
succès par le baume Opodeidoch.
M. le docteur Van den Brocck assure
avoir obtenu les effets les plus sa-
lutaires de l'emploi du baume Opo-
deJdoch dans les cas de carie des os»
Voici de quelle manière il procède.
Après avoir bien reconnu la si-
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<133 )
toatioD, la profondeur et la direc- Le moyen préconisé par M. Van
tien des fistules, on doit, dit l*au- denBroeck est trop simple el les re-
tour, chercher à les dilater avec siiltals qu'il afOrme avoir obtenus
Téponge préparée, ou à Taide d'in- trop remarquables, pour que lespra-
cisions. Cela fait, on frictionne ma- ticiens ne doivent s'empresser de
tin et soir toute la partie et au delà s*assurer par leur propre expérience
avec du banme Opodeldoch. Puis, à de la réalité de ces effets. Nous de-
Taide d^me petite seringue, on in- vons ajouter que depuis la publiea-
jecte ce baume dans la solution de tion du travail de M. Yan den
continuité autant de fois , et chaque Broeck, un médecin du Hainaut,
fois à deux reprises différentes. M. le docteur Firmin Flaschoen, a
Quand il y a deux fistules qui com- fait connaître un cas de guérison
muniquent, il est bon de pratiquer d*une carie de la deuxième note
Finjection alternativement par cba- droite et du cartilage correspondant
que ouverture. On peut aussi en par l'emploi local du baume Opodel-
boucher momentanément une avec doch. Ce même moyen, au dire de
le doigt pour forcer le liquide à ce médecin, aurait donné des résul-
remplir toutes les sinuosités du tra< tats également satisfaisants entre les
jet. Enfin on introduit des cylindres mains de Tun des rédacteurs de la
d'épongé préparée; on recouvre Gazette médicale belge, M. le docteur
toute la partie d'un gâteau de char- Gh. van Swygenhoven. ( Joum. de
Ï\\e ou d'étoupe imbibée de cette méd.^ de chirurgie, eic. de BnixeUes,
iqueur. et Bulletin de la Sociéié médic. de
Afin de rendre Vaction de Topo- Gand Juillet 18480
deldoch supportable, il faut com-
mencer à remployer en proportions COqxiEl,vCBS: {Formule d'unepou-
mitigées, c'est-à-dire en mêlant, au dre calmante contre la). De toutes les
début, une partie d'opodeldoch avec substances employées contre la toux
g lusieurs parties d'huile de lin de convulsivedeï: enfants affectés de co-
onne qualité. Or, comme on ne queluche, la poudre de racine de
connaît point d'avance au juste le belladono est la plus efiScace. Voici
degré de sensibilité de la partie ma- la formui(^ nui a le mieux réussi à
lade, l'auteur a adopté, pour la ma- M. Viricrl, nncien chirurgien de
jorité des cas, de commencer par THÔtel-Dieu de Lyon :
sujet et de la plaie, il diminue pro- cochenille en poudre o,6o »
gressivement celle-ci, de sorte que. Bicarbonate de soud».... o,60 »
sans transition douloureuse, il ar- Sucre pulvérisé so gram.
rive au bout d'un certain temps à Mêlez ei divisez en is doset*
pouvoir employer le baume pur. De On en donne un paquet chaque
cette manière, il ne se manifeste soir. Ce praticien expérimenté as-
jamais , dans le lieu malade, de sure que sur plus de deux cents en-
symptômes inflammatoires qui obli- fants qu'il a traités de cette manière,
gent à abandonner le traitement, il a toujours vu les accès de toux
Tout au plus est-on, dans certains convulsive cesser dès le troisième
cas, forcé d'interrompre celui-ci peu- jour de l'administration de cette
dant quelques jours pour y revenir poudre.(/oum. demédecine de Lyon.)
après, mais à doses plus fraction- ■
nées. KEBHiES étbangléês, réduites
Il doit être bien entendu que si par le procédé de taons proUm^é. On
la carie dépend d'une cause interne, sait quelle divergence a existe long-
on devra lui opposer, indépendam- temps entre les partisans de l'opéra-
ment du traitement local, les médi- tion et ceux du taxis plus ou moins
cations appropriées à chaque cas. forcé et prolongé, dans les hernies
Dans la nécrose, ces applications étranglées. La doctrine qui fait pré-
hfltent rélimiuation de la partie valoir le taxis sur la kélotomie tend
mortifiée, et concourent par consé- à s'accréditer de plus en plus; elle
quent à accélérer le moment de la acquiert tous les jours de nouveaux
guérison. adhérents. C'est surtout aux louables
Enfin, Tauteur les a aussi em- et persévérants efforts de M. Amus-
ployées, assure-t-il , avec succès sat qu'est due cette heureuse révo-
dans les cas d'ulcères sordides et re- lution qui réduit de jour en jour le
belles aux traitements ordinaires. nombre des. opérations sanglantes.
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( 134)
Jp*ore8 el déjà l'on peut prévoir le
momeni où tous les chirurgiens ad-
mettrout ce principe torniiilé par
M. Aroussat, à savoir, que le taxis
sera la règle, Topéraiion l'exceniion.
Mais, pour que le laxis ait toutes
Tes chanees favorables de succès, il
importe de ne négliger aucun des
détails de la manœtiVre à laquelle
oh doit déji de noml)reux et remar-
quables résultats. Rappelons donc
en quelques mots, diaprés la des-
cription qu^en a donnée M. le doo-
(eiir Vignolo, dans un Mémoire de
la Revue médicale, en quoi consiste le
modus facienài du taxis forcé et pro^
longé, ou de la méthode Àmussat.
Avant de tenter la réduction par
son procédé, M. Àmussat commence
par élever légèrement le bassin Un
Salade, avec une petite planche k
ver ou une allonge de table, par
^emple, sur laquelle on mot une
couverture pliée en plusieurs dou*
blés, recouverte d'une serviette ou
d'un drap, de manière, non-seule-
méitt a donner à la partie supéirieure
du aorps une direction un peu dé-
clive, inaist chose bien autrement
importante, à Former un plan résis-
fonlfious le bassin, qui empêche C(i-
lui-ci d'éluder une partie des eiforts
^ntés par 1 opérateur et ses aides
pour réduire la hernie. Celf faii, on
donne au malade une position con-
venable, comme dans le tatis ordi-
naire, c'é^t-à-dire qu'on maintient
fléchies ta tête et )e^ cuisses, pour
mettre tous les muscles dans un état
de demi r relâchement. Alors M.
Amussat, pour effacer l'espNèce de
cotide que fbrme la partie d'intestin
berniée, soulève de bas en tiaut la
paroi du ventre, au voisinage de
panneau, en appliquant ses deux
inains sur la tumeur, qu'il étudie en
Quelque sorte, et sur laquelle il
exerce des i^réèsions, modérées d'a-^
oôrd, propres à raccnuiuhier, pour
lafiisi. diroi -à «upporier iea efforts
qû elle bsl destinue à «ubir si les
premiers essais ne réussissent pas.
Ptiis il augmente graduellement et
mélbodiquement ces pressions, en
Îim(4oyaat non-seulement toute la
orce dont il est capable, mais en-
core en faisant soutenir et augmen-
ter celte forcé par celle d'un ou de
plusieurs aides,, qui, en appliquant
simultanément leurs mains sur les
•jennes, suivent avec précision la
direction des mouvements qu'il Im-
ufiiiie a la tumeur, ei qu'il dirige
jaoft l0 seos )e plus i^vo(ab|e à la
rentrée des viscères, c*e8t*à-dire
dans la direction des anneaux, de
bas en haut et d'avant en arrière. Il
faut, en outre, que pendant cette
compression d^ensemble de la tu-
meur, un autre aide exerce, dans le
même sens, à l'aide de ses deu^^
pouces seulement, une pression cir«>
consente et bien dirigé^ sur lecen--
tre de la hernie, eoifféeparlesmainft
superposées de Popérateur et de ses
aides, dont les doigts sont réunis qe
manière à ce que des portions de la
hernie nc> sVngagent pas entre etTXv
En résumé, deux points pribci-
paux forment l'ensemble du pro^
cédé de M. Àmussat : l» l'emploi
d'un plan résistant destiné â neiH>
iraliser I élasticité et l'affaissement
des matelas sur lesquels repose lé
malade, et à s'opposer d'une Ina-
nière efficace à ce que le bassin
f misse éluder les efforts exercés sur
ui ; §• la pression méthodique exer-
cée, par l'opérateur, secondé, suivant
le degré de force nécessaire, par un
ou plusieurs aidps intelligents, qui
agissent de concert avec lui, en sens
inverse de la direction suivie par
Tiniestln heruié à travers les con-
duits et les anneaux qui lui ont li-
vré passage.
Le taxis de M. Amussat ne diffère
Pas seulement du taxis ordinaire par
ensemble des précautions prisée
pour en assurer le succès, il en è'iU
fère surtout par le degré de force
intelligente qu il emploie pour dé-
duire la hernie, ajoutant à toute sa
propre force la lorce combinée d'un
et itiême de plusieurs aides qui se
relèvent en soutenant leurs efforts
pendant tout le temps nécessaire, il
a, suivant son auteur, i'^vautage de
pouvoir être exercé saiis inconvé-
pient beaucoup plus longtemps, ae
besoin, qu'on ne le praliqueordinaire-
ment, parce qu'il agit uniformémeiH
sur toute la masse de la tumeur quii
se trouvant ainsi soumise à une
pression égale, constante^ et dont la
Force peut être à volonté graduéei
bésiste sans dommage à ce genre dq
piession.
Des faits assez nombreux déjà par-
lent, du reste, en faveui* de cette
méthode. Nous rapporterons som-
mairement deux des plus remar-
quables qui viennent d'être publiés
récemment, l'un par M. le docleu^
Vignolo, dans la Revue médicale, le
second par M. le docteur Homolle,
dans l'Union.
v* Obs, Une (jemoiaelle, ^ée de
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(135)
quarante-sept ans, portait, depuis
trois ans et demi enviroD-, dans le
pli de Paine gauche, une petite her-
nie (io la grosseur d'une noisette,
dure, permanente et irréductible.
Celle hernie étant venue i s'élrau-
gler» M. Vignoio tenta, mais sans
auccès, la réduction par le taxis.
Après avoir vainement employé des
Ininset quelques purgatifs» et renou-
velé plusieurs fois le (axis sans plus
de i^uccès, Tétranglement durant
depuis cinquante heures, et l'état
de la malade s'aggravanl sans cesse,
M. Vignolo Gt aptieler M. Amussat.
Ija malade était dans un état excessi-
vement alarmant, be pouls était petit,
les traits alion^ôs, la face profondé-
meni altérée, la peau livide et cou-
verte de sueur froide : la tumeur était
dnre, marronnée, et la peau qui la
recouvrait était d'un rouge brun; en
un mol, le plus petit délai pouvait
être funesie. Il ne restait que Tal-
temative de réduire ou d'opérer im-
médiatement. Sur Tavisde M. Arnus*
sai, un plan solide fut d'abord placé
sous le bassin de la malade, à laquelle
on duona la position convenable
pour que tous les muscles fussent dans
un demi-rel&chement. Gela fait, M.
Amussat exerça son Iaxis en appli-
quant ses deux mains sur la tumeur
qu'il malaxait sans relâche, modé-
rément d'abord, puis en employant
graduellement toutes ses forces, sou-
tenues en outre par l'application et
la ftression des mains de l'un de
ses aides sur les siennes. Au bout
de huit à dix minutes, cette manœu-
vre, convenablement soutenue, avait
amené une diminuiion notable dans
la tumeur; M. Vignolo substitua
alors, un instant, ses mains à celles
de M. Amussat, pour ne pas désem-
parer. M. Amussat reprit ensuite le
taxis, et, à l'aide de leurs deux for-
ces combinées avec ensemble, la ré-
duction fut complètement opérée
clans l'espace de dix minutes. Il fut
facile, après la réduction, de sentir
à U place de la tumeur, à travers la
peau, l'oriUce inférieur ou externe
du canal crural.
Pendant tout le temps que dora le
taxis, les vomissements, qui n'avaient
pas discontinué de se manifester,
furent suspendus pour ne plus repa-
raître. Tous les symplômes de l'é-
tranglement cessèrent, et il ne sur-
vint a la suite aucun accident injQam-
matoire.
a« Obs. — Le fait rapporté par M.
Homolle offre la plus grande analogie
aveccelBî qui préoftde. Il s'agit d^iwe
femme atteinte^ an mois d'avril der*
nier, d'une hernie crurale étranglée.
Tous les moyens conseillés en pa-
reille circonstance furent tour I tour
mis en œuvre, toutes les tentative!
ordinaires de taxis faites, satit àà-
cun résultat; Il ne restait plus^ aux
yeui de M. Homolle, d'espérance
que dans ropéralion, iors^ne M.
Amussai fut appelé. Les premiers
symplômes d'étranglement dataient
alors de quatre jours. M. Amnssrft
fit placer sur le lu une rallonge de
table, de manière à ee que le siège
reposât sur un plan solide et inva-
riable. Alors la tête de U malade
étant élevée, le tronc courbé en avtnt
et les cuisses fléchies sur le bassin,
de manière à meure tous les mus-
cles dans le relâchement, il saisit la
tumeur herniaire qui était sensible
et fuyait sous les doigts, en plaçaot
les deux pouces au-dessus d^elle et
les autres doigts sous le ligament dn
Fallope, de manière à la fiiire bas-
culer eu quelque sorte en la déia-
ehaol de l'arcade crurale et la ra*
mener dans la direction de l'entrée
du canal de ce nom. Ce premier point
obtenu, M. Amussat commun^ à
faire des efforts de réduction en exer-
çant sur la tumeur, maintenue entre
les doigts des deux mains réunies,
une pression méthodU|ne, continue
et lentement graduée, et en faisant
soutenir ses mains par celles de pln-
sieurs des assistants. Après une de-
mi-heure de ce taxis, le volume de
la tumeur avait diminaé de près de
moitié. Au bout d'une heure et de>-
mie, la sensation éprouvée simulta-
nément par H. Amnttssat, l'un- des
aides et la malade elle-même, ne
laissa aucun doute sur la rentrée
de riniestin dans la cavité aMn-
mtnale.
ŒDÈBIE DE LA OLOTTB OCCO-
sionné par la éés^UUùn 4'eam^ bàùU^
lante (de V), et de ton trtatemmU,
M. le docteur W. Jameson^ ebtrur-
gien de l'hôpital Mereer, à Dublin,
dans un article extrait du The Du-
blin quarlerly Journal, a appelé t'at-
teuiion des praticiens sur une ques-
tion pratique, à l'égard de laquelle il
a eu l'occasion^ assex rare/ de faire
des observations multipliées, savoir:
quels sont, dans les cas d'aedèma
de la glolte des jeunes enfants, ceuK
qui réclament rapéraiion de la tra-
ahéoiomie et ceux qui en cepUrenn-
diqueot l'emploi ? ^uellea sont ies
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( 136)
difficultés spécifties que peut offrir
cette opéraiion ? Disons d*alK)rd qu'ii
s*agtt exclusivement, dans les obser-
vations publiées par M. Jameson,
d*œdèmes de la glotte produits par
rinlialaiion accidentelle de vapeurs
d'eau bouillante.
L*auteur rapporte treize observa-
tions de ce genre. Sur ces treize su-
jets, onze ont subi l'opération de la
trachéotomie; Tun des deux antres a
guéri sans oftération, et sous Tin-
fluence d'un éinélique et de quel-
c^ues antiphlogisliques. Les opéra-
tions ont eu des résultats très -di-
vers. Huit sont morts, et trois seule-
ment ont guéri à la suite de Topé-
ration. A quoi tient celte proportion
considérable d'insuccès? Voici, d'a-
près l'analyse des faits, à quelles
circonstances principales doit être
attribuée la mort dans les huit cas
malheureux.
Dans un cas, Popération a mani-
festement prolongé la vie, mais le
petit malade a succombé à une bron-
chite étendue et à une pneumonie
survenue après, sous l'influence du
passage direct de l'air froid dans la
trachée; circonstance que l'auteur
signale avec raison comme l'une des
causes les plus ordinaires des bron-
chites mortelles consécutives à Po-
pération, surtout pendant la saison
froide ; d'où l'indication d'entretenir
constamment une atmosphère chau-
de dans la chambre de ces malades.
Deux de ces petits sujets ont suc-
combé, suivant M. Jameson, au choc
produit par l'opération sur le systè-
me nerveux.
Dans un cas, la trachéotomie fut
pratiquée trop tard (quinze heures
après l'accident).
La mort fut produite, dans un au-
tre cas, par un spasme produit au
moment où Pon saisit la trachée
avec Périgne, ce qui donna lieu à
Pasphyxie.
Ennn, chez Pun des opérés, la
mort fut occasionnée par une hé-
morrhagie résultant d'un débride-
ment opéré après l'ouverture de la
trachée. ^
Nous nous bornerons à rapporter
le fait suivant, que nous choisissons
entre tous les autres, comme mon-
trant avec évidence que la vie peut
être sauvée par Popération, même
dans les conditions les plus désespé-
rées.
Obs. Une petite fille de deux ans
fut apportée à l'hôpital pour avoir
pris QBe gorgée d'éau bouillante
par le goulot d^une tbéière. On lui
avait donné tout d'abord un éméli-
que; mais les symptômes s'étaient
aggravés, et, lors de l'entrée, elle
était dans une asphyxie presque com-
plète. Malgré cet état désespéré, on
décida de tenter l'opération. L'exci-
sion faite. Pair i>e précipita instanta-
nément dans la trachée, l'enfant se
mit sur son séant, toussa, regarda
autour d'elle, et parut tout à fait
rappelée à la vie. La trachée fut sai-
sie sans difficulté; l'opération ne
dura pas quatre minutes. L'enfant
fut mise dans un lit bien chaud ; la
chambre tenue bien chauffée, et l'on
prescrivit de petites doses de calo-
mel et de poudre de James, de trois
en trois heures. Le lendemain ma-
tin, elle respirait eu partie par la
plaie, et en partie par la bouche. La
petite malade sortit entièrement gué-
rie, et la plaie fut cicatrisée au bout
d'une quinzaine de jours.
Dans tous les cas où de Peau
bouillante a failli être avalée, dit
M. Jameson, le dnnger doit être
considéré comme imminent; car,
bien que les petits malades semblent
souffrir comparativement fort peu
durant les premières heures, toujours
il survient, plus tôt ou pUis tard, des
symptômes d'une haute gravité, qui,
SI on ne les dissipe par un traitement
approprié, amèneront une mort cer-
taine ou réclameront la trachéoto-
mie. L'opératiou est impérieusement
exigée, suivant ce praticien, quand
les moyens accoutumés, l'émeli-
que, les' sangsues, l'application de la
chaleur par tout le cor|)s,etc.. n'ont
pu apaiser les symptômes menaçants.
Quand la respiration devient stridu-
leuseoucioupale, ou se réduit à une
simple palpitation, à raison du spas-
me de la glotte ; quand le pouls est
petit et rapide, la température du
corps diminuée, la tête renversée en
arrière, la face congestionnée , les
yeux à demi ouverts, avec tendance
au coma et difficulté de la dégluti-
tion, il faut opérer sans délai, pour-
vu que Pon arrive an début d'un pa-
reil état. Si cet état dure depuis as-
sez longtemps pour que le coma soit
complet^ ou bien encore s'il s'y joint
de la bronchite ou de la laryngite,
M. Jameson regarde Popération com-
me inutile. En effet, quand l'opéra-
tion, pratiquée à temps, ne lue pas
les patients par le cboc imprimé au
système nerveux, c'est le développe-
ment consécutif d'une bronchite,
d'une laryngite, d*une pneumonie
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( 137)
qui la rend fatale; et conséquem-
menl, quand quelqu'une de ces com-
plications préexiste à Topération
môme, il ne reste que bien peu d'es-
poir de guérison.
Voici quel est le procédé opéra-
toire que Tauieur trouve préférable,
et le traitement ultérieur à appli-
quer.
Les instruments nécessaires sont
un bistouri ordinaire, des ciseaux,
des pinces, un rétracteur, une ca-
nule, une sonde de gomme élastique
et une petite érigne.
Les précautions à prendre sont les
suivantes i
!• L'opérateur doit s'attacher à
faire exactement son incision cuta-
née sur la ligne médiane; autrement
l'ouverture de la trachée ne répon-
drait pas à celle de la peau, et serait
recouverte par une espèce ^e val-
vule double.
a« Il faut une grande attention
pour éviter les veines thyroïdiennes,
qui, ainsi que l'artère thyroïdienne
médiane, empiètent constamment
sur la ligne médiane.
3<^ L'incision ne doit pas être pro-
longée trop en bas du cou, pour ne
pas' ouvrir le fascia qui s'insère au
sternum, et qui forme l'orifice supé-
rieur du thorax comme un petit dia-
phragme; ceci n'exposerait pas seu-
lement au danger de blesser la veine
innominée, mais apporterait un
grand embarras pour les autres
temps de l'opération, à raison de
l'élévation et de l'abaissement suc-
cessifs du thymus.
40 II ne faut jamais ouvrir la tra-
chée qu'on ne soit bien sûr d'avoir
divisé le fascia profond qui la recou-
vre; sans quoi l'on s'expose sûre-
ment à une ouverture valvulaire.
5« L'opérateur doit se tenir prêt,
en cas de spasme, au moment où la
trachée est saisie par Térigne, à ex-
ciser le lambeau de la trachée avec
rapidité: et, si l'enfant ne respirait
pas immédiatement après Texcision
faite, il ne faudrait pas perdre de
temps pour introduire une sonde de
li^omme élastique dans la trachée, et
insuffler les poumons.
6^ On ne doit jamais agrandir la
plaie des parties molles après que la
trachée a été ouverte, de peur qu'un
flol de sang n'y pénètre et n'amène
une mort instantanée.
Immédiatement après l'opération,
comme l'enfant est généralement
dans un état de collapsus plus ou
moins prononcé, on lui donnera de
petites doses de ^n chaud coupé
d'eau, ou une mixture camphrée; on
le mettra dans uu lit bien bassiné,
avec des bouteilles chaudes autour
de lui. et on tiendra la chambre bien
chauffée.
La réaction déclarée, on adminis-
trera, à doses petites et répétées, le
calomel combiné avec la poudre de
James, Tipéca ou le tartre émétiqne.
En cas de diarrhée, Vhydrargyrum
cum cretd avec la poudre de Dower;
et, si la diarrhée résiste, de petits
lavements auodins. Mais le principal
péril à redouter, celui contre lequel
il faut surtout se mettre en garde,
c'est la complication d'une bron-
chite, d'une laryngite ou d'une
pneumonie. Le meilleur moyen,
suivant M. Jameson, pour s'en pré-
server, est le maintien d'une atmo-
sphère chaude ei l'emploi du calo-
mel. {Dublin Joum.,ei Union méd.,
juin 1848.]
PARAPLÉOns complète du mou-
vement et du sentiment, guérie par
les Imns froids suivis d'urticatum.
On comprend assez, à ce titre seul,
qu'il ne s'a;;it ici ni d'une paraplégie
produite parcompression,soiii)ar une
hémorrhagie de la moelle ou aes mé-
ninges , soit par une altération des
vertèbres, ni d'une paraplégie résul-
tant d'une altération profonde et dés-
organisatrice de la substance mé-
dullaire; mais d'une de ces paralysies
dites nerveuses, qui surviennent,
dans de certaines conditions , sous
riiifluence d'un refroidissement ou
de l'action prolongée du froid hu-
mide. Le sujet dont il s'agit était
dans ce cas : c'était un individu
d'une constitution scrofuleuse, et
qui , par les exigences de sa profes-
sion , se trouvait souvent dans la
nécessité de se coucher sur l'herbe,
de passer les nuits à la belle étoile,
en un mot, de s'exposer à toutes les
intempéries de l'atmosphère. Or,
c'est clans de semblables circonstan-
ces, comme tous les praticiens le sa-
vent, qu'on obtient quelquefois de
bons et heureux résultats des moyens
propres à exciter la vitalité et à pro-
voquer sur les parties frappées d'im-
puissance une réaction salutaire.
Toutefois, le malade en question
avait été traité, sans succès, pendant
cinq semaines, par l'emploi des fric-
tions d'eau de-vie camphrée, desvé-
sicaioireset des purgatifs. M. le doc-
teur Van Baugevem, qui rapporte ce
ûiit, eat recours alors an traitement
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( 488)
«oiviikt. lA malade était plongé,
tons les soirs, jusqu'au milieu du
corps dans l'eau froide | ensuiie on
frictionnait les parties paralysées
avec de la flanelle pendant une de-
mi-heure, puis on les flagellait avec
Vurtica urfns. Au bout de quinze
jours de ce traitement, l'amélioralion
étant cousidérable, on cessa l'urtica-
tion , en continuant seulement les
bains froids et les frictions sèches.
Au bout de trois mois, la guérisou
était parfaite.
Cette guérison, bien qu'elle n'ait
été que le résultat d'une médication
rationnelle, est d'autant plus remar-
Ifuableque la paralysie avait été com-
plète, portant à la fois sur le mou-
vement et sur le sentiment. (Ann, de
ta Soc. dfi méd d'Anvers, juin 1848.)
IPATEDÉPILATOmc (Sulfhydrate
de chaux). Sous le nom de Pépila'
Unre de Martins, on trouve décrite,
dans rO|iicine de M. Dorvauit, une
préparation de sulfure sulfuré de
calcium, ou sulfhydrate calcique, qui»
d'après des expériences réceniesaux-
quelles s'est livré M. Devergie, pa-
raîtrait douée d'une efficaciié réelle
comme dépilatoire, et réunir des
avantages qu'on trouve rarement réu-
nis daus les agents de cette nature.
On prépare celte substance en met-
tant de la chaux en suspension dans
de l'eau, cl eu faisant arriver dans
Peau 25 à 30 fois son volume d'acide
iiulfhydrique. Ons'arrêteau moment
où le gaz introduit s'échappe de l'ap-
pareil, pur et sans absorption. C'est
dans des flacons tubulés que l'on
opère cette préparation. La chaux
y prend une teinte d'un gris verdâ-
tre, elle se dépose et se sépare du
liquide.
Il suffit, pour obtenir cette pâte
demi-liquide, de séparer par la Gl-
Iration à travers un linge la matière
calcaire tenue en suspension |dans
ce liquide.
Quant au mode d'emploi, il est
fort simple : on étend sur la partie
recouverte de cheveux ou de poils,
et que l'on veut en dépouiller, celte
pâte aqueuse en couche^ assez épaisse
(de deux lignes au moins), et on fait
en sorte que les productions pileuses
soient bien enveloppées de p&te au-
près de leurs raciries. On laisse la
pâte ainsi appliquée pendant douze
minutes à un quart d'heure au plus,
après quoi on lave et l'on enlève la
pâte avec une éponge imbibéed'eau.
Tous les poils détacbés sont ainsi
entraînés.
Cette application donne lieu à une
sensation de légère chaleur seule-
ment ; quelquefois mèhie cette sen-
sation est nulle. Après avoir enlevé
la pâle; on voit une légère teinte ro-
sée de la peau. Cette pâ4e exhale un^
forte odeur d'hydrogène sulfuré;
l'acide sulfhydriquo qui s'en dégage
oblige à de certaines précautions
lorsqu'il s'agit d'en taire l'applica-
tion sur la figure, et notamment aux
environs du nezetde la bouche. Pour
obvier aui inconvénients que pour-
rait avoir la respiration de ce gaz. on
pro|)ose de recouvrir la pommade
d'un linge eu- double, et, au besoin,
de faire respirer de temps en temps
un peu d'eau chlorée. M. Devergie a
recherché si l'on ne pourrait pas ob-
tenir les mêmes résultats aveb le sulf-
hydrate de chaux incorporé dans une
proportion donnée avec l'axonge;
mais il n'a été possible d'allier à la
graisse que le tiers environ de suif-
ydiate de chaux. Cette pommade
exhale encore une odeur forte d'hy-
drogène sulfuré. Appliquée plusieurs
fois dans les vingt-qualre heures,
elle n'épileque trës-imparfaiti^meni,
et, dans quelques cas, elle n'épile pas
du tout ; en sorte qu'il vaut beau-
coup mieux avoir recours au sulfhy-
drate de chaux pur. qui donne, il est
vrai, un peu plus d'odeur, mais qui
/réussit parfaitement. {Revue médi€<h-
chirurgicale de Pam, juin 1848.)
POLYPE de la partie supérieure
du pharynx, s'insérant à la hase du
crâne, aux premières vertèbres cervi-
cales et à la voûte palatine, et s^en-
gageant dans les sinus sphénoïdaux
et la fosse nasale gauche, guéri par
l'ablation de Vos maa^iUaire supérieur;
destruction par arrachement . eajct-
sion et cautérisation. Cette observa-
tion communiquée à l'Académie de
médecine de Belgique par M. le
professeur Michaux , membre titu-
laire, a beaucoup d'importance pra-
tique; en voici l'analyse : le malade
qui , après la guérison , a été soumis
à l'examen du corps savant , portait
un polype de l'arrière- bouché qui
avait des adhérences nombreuses; il
s'insérait, i^ en haut, à l'apophyse
basilaire, aux sinus sphénoîdaux,
dans lesquels il s'engageait, et aux
parties voisines de la base du crâne ;
2« en avant, à la partie postérieure
de l'os palatin du côté gauche ;
30 en arrière, au corps des{>remiè-
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(189)
res vertèbres cervicales ; enfin, en
(fehôrs et à gauche^ auic deux tiers
supérieurs de la face interne de
l*apophvsé ptérygolde. La tumeur
liesceudait dans le pharyni, à la
tNrofondeur d'un pouce et demi , et
remplissait presque en entier la
fbsse nasale gauclie. b'abord, le
docteur Michaux pénsà (|u*à Paide
de la division verticale du voile du
palais il pourrait parvenir A opérer
Ml destfueiion de la maladie, en
combinant les trois métliodes opé*
itloiresi l'arrachement , Texcision
et la cautérisation. LV)péraiion fut
praiiquée» et le malade se retira
dans sa famille; mais la tumeur
n'ayant pas tardé à se reproduire et
faisant des progrès rapides, il rentra
à Tbôpiiali II n> avait tiu*un seul
moyen de détruire ce mal Jusque
dans ses dernières racines : tt^émit
de se frayer un c)iemi« large et tlf-^
rect vers la base du crâne et la tia^'^
Ue supérieure du pharynx, par l'^-
tirpationde Tos maxillaire supérieur
gauche. L'opération préalable était
grave; mais fallait-il laisser (lérir le
malade, seit par asphyxie , soit pât
inanition, soit par compression cé-
rébrale? car le polype bouchait déià
6a grande partie les voies aériennes
êl digestives, et il s'insérait sur une
assez grande surface de la base du
er&ne. D'ailleurs, notre confrère avait
déjà pratiqué sept fois Textirpatien
de la mâchoire supérieure , sans
avoir à regretter la perte d'aucun de
6es opérés. Ce n'était pas la première
fois qu'on enlevait l'os maxillaire
supérieur pour détruire un polype
situé hors de cet os. M. Flaubert
l!ls a fait uffe semblable ablation en
1840, à l'Hôtel-bieu de Rouen;
mais M. Michaux croit être le pre-
mier qui ail pratiqué l'extirpation
de l'os maxillaire supérienr en en-
tier en ne faisant qu'une seule In-
cision sur la ligne médiane de la
face, mode opératoirédont les avah-
lages peuvent être suffisamment ap-
préciés à la seule inspection de l'o-
péré après la giiérison.
M. Michaux lit d'abord une inci-
sion verticale depuis ta racine du
nez jusqu'au milieu de la lèvre su-
périeure, divisée ainsi dans toute sa
hauteur. Cette incision s'éloignait
un peu de la ligne médiane du côté
gauche, et aiusi la cloison du nez
se trouva conservée du côté droit.
Il disséqua ensuite le lambeau en
le renversant du côté gauche, pour
mettre tout los maxillaire supé-
r;
rieur à nu. Les diverses articulations
de cet os étant à découvert, et la
dent Incisive moyeune et supérieure
ayant été arrachée du côté gauche ,
il détruisit avec le ciseau et le mail-
let les différentes hynartbroscs de la
mâchoire supérieure. Ces instru-
ments lui paraissent , dans ce cas ,
Méférablesa la scie à cbainelte, dont
,e maniement est long et difficile.
L'os fut ébranlé et emporté; il n'a-
vait pas fallu cinq minutes pour
terminer tout ce premier temps de
l'opération.
On aperçut alors au fond cle la
fosse buccale la face antérieure du
polype ; il avait près d'un pouce et
demi depuis son bord inférieur jus-
qu'à son insertion à la base du crâ-
ne, et il occupait transversalement
plus de la moitié de la largeur dû
pharynx. Alors, le chirurgien saisit
avec la main la partie libre de î'ex-
croissancè, et il tenta de I enlever ,
en combinant les efforts d'arrache-
taientavecun mouvement de torsion.
Il ne parvint cependant à ramener
que les lambeaux détachés de là
Sassé prmclpale. Des pinces de
useux, dont il se servit ensuite^
n'arrachaient qu'en fragments peu
volumineux, labourant, à chaque
tentative d'extraction, la substance
du polype. Plusieurs pinces em-
ployées a la fois, atin d'avoir plus
de prise sui* le tissu morbide en le
tordant, ne furent pas plus utiles; la
plupart se faussèrent sous Teffurt^
Au moyen de ciseaux à branches
allongées, plusieurs portions consi-
dérables furent ensuite excisées au
fond de la gorge. ËnGn. les erigues
et les pinces à polype amenèrent
peu à peïi la plus grande partie dd
tissu dégénéré. Par suite de ces
Îli verses opérations, l'artèfe maxil-
àire interne du côté gauche avait
été ouverte; une ligature fut aussi-
tôt portée sur le vaisseau lésé, pen-
dant qu'un aide comprimait l'artère
carotide, et l'écoulement du sang fut
bientôt suspendu.
Notre confrère se plaint de l'in-
suffisance des instruments que nous
avons à notre disposition pour uit
pareil cas. L'arrachement du polype)
dit-il, a été fort pénible. Les piuees
que nous possédons pour exécuter
cette méthode opératoire sont très-
defectueuses .- trop faibles, elles se
faussent à la moindre résistance, et
leur forme ne permet pas de saisir
les tumeurs pharyngiennes dans le
sens transversai. L'e^cisiob ne pou<
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(140)
vait, dans cette circunsiance, être
employée qu'avec la plus grande
prudence, à cause des rapports im-
poriants des racines du polype avec
les vaisseaux et les nerfs situés à la
base du crâne et sur le côté du pha-
rynx.
Cependant, des espèces déracines
restaient encore sous forme de fi-
brilles nacrées et flottantes, Insé-
rées sur la partie latérale interne de
Tapopbyse plérygoïde et sur plu-
sieurs endroits de la base du crâne.
Ces racines se divisaient en petits
lils, très-di faciles à saisir et extrême-
ment adhérents. Néanmoins, la plus
grande partie du mal était détruite;
on voyait la base du crâne dénudée
dans une grande étendue; les deux
sinus sphénoidaux avaient été ou-
verts pour y détruire les insertions
polypeuses qui s'étendaient jusque
dans leur cavité. Ainsi, une mince
lamelle osseuse séparait les instru-
ments de la cavité crânienne. Enfin,
après un travail pénible, toutes les
parties visibles du mal furent enle-
vées. L'opération durait depuis près
d'une heure; le malade étant très-
fatigué et affaibli, on remit la eau -
térisation au lendemain. La plaie fut
réunie provisoirement, et on plaça
le malade au lit dans un état d'é-
puisement svncopal dont il fut assez
difficile de le tirer; cependant une
potion calmante ranima un peu ses
forces. Il soufi'rait surtout de la tête,
et des élancements douloureux se
faisaient sentir dans l'œil gauche.
Le jour suivant, la plaie fut dé-
couverte j de nouveaux essais ayant
été faits pour enlever les dernières
parcelles du tissu morbide , la liga-
ture placée la veille fut tiraillée et
lâcha prise. Une assez grande quan-
tité de sang jaillit dans le fond de la
plaie, mais aussitôt le doigt d'un aide
comprima l'ouverture clu vaisseau
Sue le cautère actuel oblitéra défini-
vement. Plusieurs autres cautères
cbaufiés à blanc furent promenés
dans la gorge et sur la voûte du pha-
rynx avec assez de légèreté pour ne
pas enUmer les os qui formaient la
cavité du crâne. Le tissu morbide
fut ainsi détruit jusque dans ses der-
nières racines. La plaie extérieure
fut un peu rafraîchie, et on la réunit
au moyen de la suture entortillée.
En parcourant les annales de la
chirurgie, dit M. Michaux, on ren-
contre plusieurs cas de mort par
bémorrhagie consécutive à des ré-
sections des os de la face. Ses opérés,
qui soutmaîntenant assez nombreux
n ont jamais éprouvé cet accident!
Il attribue ce résultat à ce que
après chaque résection des os de la
[ace. Il éteint plusieurs cautère sur
toute la surface saignante. (Compte-
rendu de V Académie de médecine de
Belgique 1848. )
» SAirroNlNE. Un mot sur ses pro-
prtétés vermifuges et son mode de
préparation. La sanlonine est une
substance cristalline que l'on pré-
pare avec Vartemisia santonica, et
qui jouit dans le Levant, sur les cô-
tes nord de l'Afrique et dans plu-
sieurs parties de l'Europe, d'une
grande réputation comme vermifuge.
Lartemisia santonica est, au sur-
plus, une plante employée depuis
longtemps au même titre, et qui, à
dose de 50 centigram. à 1 gram.
et demi, donnée dans du sucre ou
dans du lait, a une action purgative
assez énergique. La santonine, dont
nous nous occupons ici, a d'abord
ete préparée par un pharmacien de
Dusseldorf, nommé Kahler; bientôt
après, Trommsdorff" et Liebig ont
publie une note sur sa composition
chimique ; enfin Merk (de Darmstadt)
est le premier qui ait insisté sur ses
propriétés médicales. Depuis cette
époque, la sanlonine est devenue
un médicament commun dans les
officines de l'Allemagne, de l'Italie
et des îles Ioniennes; elle figure
même dans la Pharmacopée de ta
Bavière, qui donne la préparation
suivante :
P». Poudre de semences deVartemi^a
santonica, 4 parties.
Mêlez avec :
Chaux hydratée en poudre, i 1/2
partie.
Faites digérer à plusieurs reprises
dans de l'alcool du poids spécifique
de 0,93. Retirez, parladistillation. les
trois quarts de l'alcool, et réduisez
à moitié le résidu par l'évaporation.
Ajoutez au liquide chaud de l'acide
acétique jusqu'à excès, et séparez la
santonine impure qui se dépose, et
dont on facilite la déposition, en
ajoutant de l'eau et en répétant Té-
vaporation. Le résidu est alors peu co-
loré. On le redissout dans dix parties
d'alcool bouillant. Celle solution est
elle-même traitée par le charbon
animal, pour la décolorer. On la
passe ensuite, pendant qu*elle est
chaude, à l'étaipine, et on la laisse
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(m)
déposer. En se refroidissaot, la san-
tonine cristallise; on la conserve à
Fabri de rbtimidité, dans des vases
de verre qui empêclient l'action de
la lumière.
La sanlonine, lorsqu'elle est pnre,
se présente sous la fc|rme de cristaux
brillants, blancs, aplatis, sexangu-
laires. insipides et inodores, solubles
dans 4,000 parties d'eau froide et 250
parties d'eau bouillante, dans 40
parties d'alcool, ou dans 70 parties
d'éther. La solution estun peu amère,
et rougit légèrement le papier de
tournesol. Cette substance est éga-
lement solubledans la térébenthine
et dans Thuile d'olive; elle peut se
combiner avec des bases métalliques
ou terreuses, et former des sels cris-
tallisables. Sa composition est, sui-
vant Liébig, de 79,51 carbone, 7,46
hydrogène; 23,03 oxygène; et, sui-
vant Trommsdorff, de 73,50 carbone,
7,46 hydrogène, 17,02 oxygène. La
santonine, si elle est exposée aux
rayons diffus de la lumière, s'altère
et devient jaunâtre.
La santonine, ainsi que nous l'a-
vons dit, jouit de propriétés anthel-
mimiques. Plusieurs médecins pen-
sent que son efficacité est plus grande
contre le lombric que contre le txnia.
Mais l'auteur auquel nous emprun-
tons cette note, le docteur Spencer
Wells, dit avoir eu à s'en louer dans
les deux circonstances. La dose, pour
un adulte, est de 25 à 40 centigram. ;
pour un enfant, de 10 à 20 cenli*
grammes. On la donne eu poudre
mélangée à du sucre, le soir, en se
couchant; et on fait prendre au ma-
lade, par-dessus, un verre d'eau.
Le plus souvent les vers sont rendus
le Lendemain matin; d'autres fois,
il est nécessaire de donner une se-
conde dose le lendemain au soir;
jamais il n'est nécessaire de recou-
rir à une troisième. Si la dose excède
â5 centigrammes chez un adulte, on
voit survenir, du côté de ta rétine,
des phénomènes assez curieux : les
malades voient tous les objets autour
d'eux colorés en vert ou eu jaune,
pendant plusieurs heures, comme
s'ils avaient des lunettes colorées.
Cependant, on ne découvre aucun
changement appréciable dans les mi-
lieux de l'œil. Le docteur Wells rap-
porte que, chez deux personnes, il a
vu les urines très-forlementcolorées.
Tous les individus auxquels l'auteur
a administré la santonine, marins
pour la plupart, avaient pris de la
térébenthine, à diverses époques.
Tous disaient que le nouveau médi-
cament était au moins aussi efficace,
d'un goût bien moins désagréable,
et moins fatigant pour les fonctions
digestives. Le fait est que la santo-
nine, par son petit volume et par son
manque presque complet de saveur,
est particulièrement applicable chez
les enfants.
La santonine est d'un prix élevé
dans le Levant : elle ne vaut pas
moins de 25 francs les 30 grammes;
mais la plante avec laquelle on la
prépare est tellement commune,
que le prix en deviendrait bientôt
moins éleyé, si l'usage en était plus
répandu et la préparation moins
compliquée. {London med, Gaz,^
juin 1848.)
ULCÈRES SYPHILITIQUES dont
la nature fut longtemps méconnue,
Guérison rapide. De toutes les dia-
thèses, celle dont il importe le plus
de constater l'existence, c'est la sy-
philis ; malheureusement, les ma-
lades , les femmes surtout , nient
presque toujours les antécédents
qui pourraient éclairer le diagnostic ;
c'est donc aux caractères anaiomi-
ques des lésions que le praticien peut
avoir recours pour instituer le trai-
tement. Le fait suivant, dont nous
avons été témoin dans le .service dç
M. Yelpeau en est une preuve nou-
velle. — Une jeune femme, venue de
Troyes, entre à l'hôpital de la Cha-
rité, portant à la jambe cinq ou six
ulcères qui avaient résisté à tous les
traitements employés par les méde-
cins de son pays, si bien qu'on les
regardait comme incurables. Après
un examen attentif, M. Yelpeau ju-
gea, aux bords saillants et au fond
grisâtre que présentaient ces ulcéra-
tions, aux bosselures qui les avaient
précédées, et à l'aspect général qu'el*
les présentaient, que ces plaies pou-
vaient reconnaître pour cause une
ancienne infection véuérienue, et il
prescrivit un traitement général
ayant pour base le proloïodure de
mercure. Quant aux ulcères, ils fu-
rent touchés avec un pinceau imbibé
de nitrate acide de mercure. Sous
l'influence de ce traitement spécifi-
que, les ulcérations se moditièrent
rapidement, et, le dixième jour, la
malade était renvoyée dans son pays,
ne présentant plus'^qu'une des ulcé-
rations que celte femme pansait elle-
même, avec des bandelettes de dia-
chylum faisant le tour de la jambe.
Inutile d'ajouter qu'on lui a bien
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r«9omni«lldé ëe ooqtlMMP pesdaBt pilules an ptototbd^ré de. mefci^rç.
deux mois au moins remploi de ses [Gaz. des Hôpitaux^ Juillet 1848.)
VARIËTËS.
. y^cs^éjnie des sciences morales et politiques vient dé décider que
M. Blanqui, Tun de ses membres, serait chargé ()e I^ mission de rechercher
et d'exposer Tétat moral cl économique des populations ouvrières dans lea
vtllçs de Lyon, de Marseille, de Houen, de Lille, et dans les régions voi-
sine^ dpnt ces villes peuvent être considérées comme le centre industri^t.
M. Blanqui examinera : !<> quelle est Téducation physique e( morale des
enfants ^'epvriers ; 3<> quelle es(, sur les moprs et le bien-être desott->
▼riers, rinfluence de la vie de famille, de Pesprlt religieux et des lectures
auxquelles ils se livrent habituellement; 3^ quel est Teffet des diverses
professions sur la santé Qt le caractère des populations ouvrières ; 4« quel-
les sont les causes économiques auxquelles on doit attribuer le malaise de
c^s populations, et si ces causes sont différenfes pour les populations ma-
nufacturières et pour les populations agricoles ; 5o quelles sont (es indus-
tries les plus exposées aux chômage^, et les causes habituellea de ces chô-
mages ; 6^ si Tassociaiion entre puvriers est un moyen d*améliorer leur sort,
et s'il en existe des exemples qu^on pourrait utilement imiter ; T*". quejs
progrès sont survenus, depuis ving-cinq ans, dans la condition des ouvriers,
et quelles ont été les causes de ces progrès.
En vertu- d*un arrêté du ministre de l^InstrucMop publique, un nouveau
concours public sera ouvert le 8 novembre prochain é la Faculté de méde-
cine de Montpellier, pour la chaire de clinique Interne vacante dans cette
Faculté. Les concurrents devront déposer, avaqt le 7 octobre, s^u secrétariat
de la Faculté, les pièces constatant qu'ils remplissent lea conditions d'ad-
niissibilité prescrites par les règlements.
La marche graduellement envahissante dn choléra vers TOccident fait ua
devoir aux médecins, et surtout à l'autorité chargée de veiller d la salnl^rfté
publique, de se préoccuper sérieusement des moyens prophylactiques capa-
bles, sinon d'en prévenir invasion, au moins d'en atténuer les funestes etfets.
La profonde ignorance où nous sommes sur la cause véritable de oetle épi*
(jémie çt sur les c<^ndiliQns principales de son développement, rend sans
doute fort difficile la tâche des Conseils de salubrité à cet égard. Mais loin
que ce soit une raison de rester inaciîfs et de s'abandonner à une trom-*
peuse sécurité ou aux chances de la fatalité, noua ne verrions au con-
traire dans cette difficulté même qu'un plus puissant stimulant., l'expé-
rience du passé ne doit pas d'ailleurs rester entièrement stérile. Si U grande
et cruelle épreuve de 1831 ne i^ous a que médiocrement éclairés sur l'étio-
logie e^ sur la prophylaxie du choléra, elle nous a du moins valu un résnt-
tat, c'est l'assainissement partiel de Paris et de la plupart des grandes villes
de France. Eh bien ! c'est cette œuvre d'assainissement qu'il s'agit de corn-,
pléter, sans altendrCi po^r cela, qu'une nouvelle épreuve vienne, à 'nos
dépens, nous en démontrer de nouveau rutiUté. Nous avons regret de le
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(143)
dire, mais tandis que dans des pays YoisInS; en Angleterre, en Bel^ue
l'autorité se préoccupe activement de rassurer les populations en proyo-
quant de la part des corps savants une étude sérieuse du sujet et la rédac-
tion de projets de règlements sanitaires préventifs, ]*autorité française
semble méconnaître le danger qui nous menace, et nos Académies gardent
lesiienc e.
Un concours pour deux places de médecin du bureau centrai des iiàpU
taux a été ouvert ce 'malin U août. Les concurrents, au nombre de 3J,
sont: MM. Aran, Becquerel, Belin, Bergcron , Bernulz, Boucher, Bouchul,
Bourdon, Champmarlin, Cham peaux ^Ghay^et, Davasse, Delpech, Dumas,
Fleury, Fournet, Premy, Gabalda, Hérard, Hillairet, Jousset, Lassègue,
Léger, Marliu-Lauzer, Malice, Milccnt, Oulmont, Racle, Samson (Alph.),
Sée, Tanquerel des Planches, Terrier.
Voici les noms des juges du concours : liiulaires, MM. Puche, Êmery,
Tessier, Valleix, Gérard in,mgol, médecins; MM. Desprez, Roux, Robert,
chirurgiens ; juges suppléants, MM. Duméril et Manec.
Le corps médical continue à ten^r U large place que jlui ont faite tout
rl'«ihord les insiituilons républicaines. M. Ducoux, médecin diâUqgué de la
ville de Blois, représentant du peqple, vient d'être nommé préfet de police
du déparlement de la Seine. Un de ses premiers actes a été de visiter les
lieux de détention où sont renfermés les insurgés de juin, et de s'assurer
que les exigences de Thygiène s'alliaient partout à celles de la sécurité
publique.
M. le docteur Bûchez, représeptant du peuple, a été nommé, par un arrêté
du ministre de rinstruclioq publique, membre de la Commission instituée à
Teffet de reviser le programme de renseignement historique, en rempia-
cement de M. Michelet qui n'a pas accepté.
Les commotions qui ont a^ité et agitent encore l'Italie ont fait reculer
d^une année les dixième et onzième Congrès. Ainsi le Congrès de Sienne
aura lieu seulement en 1849, et le Congrès de Bologne l'année suivante.
Les Flandres se trouvent aux prises avec une situation qui menace de
d^çvenir intolérable. On peut en juger par la ^latistique suivante : pendant
les premiers ipois de 1848, il y a eu dans le district de Roulers, 500 nais-
sances et 1,504 décès, et pendant le même laps de temps, dansce|ui de Tbielt,
414 naissances et 1,7|2 décès. Ces chiffres n'oni besoin d'aucun commen-^
t^ire; ils démontrent à eux seulSi^ assez clairement, vers quel effrayant avenir
marchent ces populations; et cependant aucun remède essentiel n'a été
tenté jusqu'à présent en leur faveur.
parmi les institutions charitables, dont le nombre est pour ainsi dire iur
calculable en Angleterre, l'asile ouvert pour les idiots depuis un an environ
est de ceux qui se recommandent le plus à l'attention; car il est destiné à
une portion delà population de Londres que jusqu'ici on a laissée sans soios
et sans asile. Le nouvel établissement comprend déjà 70 idiots qui recevront
là une éducation en rapport avec la faiblesse de leur intelligence ; aussi
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( H4 )
a-t-oo choisi, pour ceux de ces malheureux enfants dont on pouvait espérer
quelque chose, une éducation appropriée. Un médecin, lelddcieur Conolly» est
à la tète de cet établissement , dont Tavenir paraît assuré pour le moment
par les souscriptions d*un grand nombre de personnes charitables.
' Voici le nom des sages-femmes qui ont obtenu dos prix. Théorie et pra^
tique des accouchements : 1** prix, M^^* Popo Marie (Lot-et-Garonne) ; S' prix,
M"* Thillel Alphonsine (Seine) ; 3e prix , W^* Mallet Clarisse (Seine-Iufé-
rieure); 4« prix, M"« Marcillat Joséphine (Orne). — Clinique: t"prix,
M"« Laura ; «• prix, M"« Rossy; 3» prix, M"' Guiroy ; 4« prix. M"* Fanny;
5* prix, M"* Pradel. — Observations cliniques : l«' prix, M^*« Villel; 2« prix,
W^* Mallet; 3« prix, M^^* Marcillac. Mi^* Mallet a remporté en outre les prix de
saignée, de vaccine et de bonne conduite. Nous regrettons de ne pouvoir
mentionner les accessit et les nombreuses mentions honorables qui ont été ac-
cordés.
Les Anglais sont bien plus avancés que nous sous le rapport de la fourni^
ture des eaux. Les fontaines sont presque du luxe en France , et à Paris en
particulier, trente mille porteurs d'eau fournissent à chaque ménage une
quantité d'eau que l'on trouverait certainement insuffisante en Angleterre.
Pour donner une idée du développement que présente la fourniture des
eaux en Angleterre, nous dirons qu'à Londres seulement il existe neuf
Compagnies pour cette fourniture, et qu*on n'évalue pas à moins de
mille lieues l'espace parcouru par les tuyaux qui appartiennent à ces Com-
pagnies. Sur ces neuf Compagnies, il en est sept dont les opérations sont
parfaitement connues; elles fournissent, en moyenne, 36.000 maisons, et
367,000 à elles toutes. Chacune d'elles donne 150 à 350 gallons d'eau à cha-
que maison. Malgré l'immense quantité d'eau fournie par ces Compagnies,
tout le monde reconnaît, en Angleterre, qu'elle est encore insuffisante.
Avant peu la maison du pau\Tc, comme celle du riche, aura à sa disposi-
tion une quantité d'eau suffisante pour les besoins du ménage et de la pro-
preté. Hélas ! Combien Paris, le centre de la civilisation, est encore loin
d*un pareil état de choses !...
Si la découverte des agents anesihésiques appartient aux médecins de
l'Amérique, il n'est pas douteux que les médecins de l'Europe ont contri-
bué davantage à en répandre l'emploi et à en généraliser l'usage que les in-
venteurs eux-mêmes. En effet, il résulte d'une note publiée par le professeur
Meigs, dans le Philadelpbia médical Examiner, que, dans certains hôpitaux
de la Pcnsylvanie, on n'a pas encore employé une seule fois l'élher ou le
chloroforme dans les opérations chirurgicales; et si on l'a fait à New- York et
dans quelques autres grandes villes, on n'y a eu recours nulle part dans la
pratique des accouchements. C'est bien le cas de dire t Nul n^est prophète
en son pays.
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(146)
THÉRAPECTIQUE MEDICALE.
DE L'imPLUENCE DE LA CONSTIPATION SUR LE DÉTELOPPEMENT
DE LA PÉRITONITE CHEZ LES FEBIME8 EN GODCHES.
Rien de plus important que Tétude des causes dans les maladies.
Dans tous les temps , les médecins l'ont compris, et se sont lirrés à
cette étude avec un zèle que n'a point lassé l'inutilité de leurs efforts
dans un grand nombre de cas. Cependant, quand on étudie avec at-
tention l'histoire de la science, on repaarque que cette étude, sans
être jamais complètement abandonnée, fixe à certaines époques beau-
coup moins vivement l'attention des observateurs; cela tient, ou à ce
que les médecins se laissent trop entraîner aux préoccupations pure-
ment théoriques, ou bien à ce qu'un nouveau point de vue de l'histoire
de la maladie devient le centre vers lequel convergent toutes les obser-
vations. N'en a-t-il pas été ainsi , par exemple , de la fièvre puerpé-
rale, comme de la péritonite proprement dite qui se développe chez
les femmes nouvellement accouchées? Pour ce qui est de la première
affection , affection si grave, surtout quand elle règne d'une manière
épidémique, tant que par le fait d'une grossière illusion on a attribué
le mal à un transport du lait sur divers appareils, toute la sagacité, ou
plutôt toute l'imagination des observateurs s'est épuisée à théoriser la
métastase laiteuse , et Ton a négligé l'étude des influences hygiéniques
ou épidémiques sous l'empire desquelles éclate la maladie. De même
pour la péritonite simple survenant dans les mêmes conditions , dès
que les lumières de l'anatomie pathologique eurent permis de toucher
en quelque sorte les lésions matérielles qui constituent cette maladie ,
toute l'attention des observateurs se porta sur ce point, et l'étude étio-
logique proprement dite fut reléguée sur le second plan. Quelque
intéressant que soit ce dernier point de vue, et quelque lumière qu'il
projette sur la thérapeutique, il est incontestable cependant que tout
n'est point là, et que si la cause de l'affection était connue, ou qu'elle
fût amovible, la notion de cette cause serait bien plus importante en*
core que la lésion matérielle qui accompagne ou constitue cette affeo-
tion. Telle est même l'importance de cette actiondansla fièvre puerpérale
épidémique, qu'elle seule commande presque le traitement ; c'est ainsi,
dans l'opinion de M. leprofesseur Paul Dubois, que doit s'expliquer l'effi-
cacité des méthodes thérapeutiques les plus diverses , dans les graves
épidémies dont l'histoire est consignée dans les annales de la science.
TOMB XXXV. 4* LIT. 10
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( 4«)
Quand, en ce qui touche la fièvre puerpérale , nous parlons de la
notion de la telMè <fâ développe cette affection redoutaUe, nous n'en-
tendons pas dire que cette cause est connue chimiquement. Pendant des
siècles encore, peut-être^ cette notion complète nous échappera ; mais
si cetlp iMWf 9Sf0U MieppBue (Uns son essence , eli# oe ^us échappe
point compïé ti ii wit ^ m SOWS ', CAjr m»^ ^«ow 4l«e, dans quelques
épidémies, Faffection qu'elle réalise obéit aux antiphlogistiques, tandis
(|[ae iitïs S^hiiire^ épidétniès , malgré l'identHé Ses apparences èxté-
neïïrés,' ceité fùédicstiûh aggrâ'^e évidemment la maladie, qui cède, an
bànirditéj avec plus ou moins de faèilité à l'ipê^acuanha suivi ou non
dé pnfgatiÉs, aux mercurianix, on à Topram à haute dose. Cest là un
féstâtât purement em^riquè, qui ne peut être prévu à l'avance, M qtii
n'est bien souvent acquis qu'au prix d'expérimentations douloureuses ;
ihais il n'en est pas moins un résultat préciettx, puisqu'il devient le
guide té plus sûr de la thérapeutique dans une des malàtfieâ lés jAtt
gi'aveS qui affligent l'espèce humaine.
liés courtes réflexiotis, que nous venons de présenter pst \à flèvfé
puerpérale, considérée an point de vue de l'étiologie, sotat éii pattie ap-
plicables &la péritonite, soit générale, soit fiartielle, qtd survient diei
te femmes nouvellement accouchées. Ici encore , il est très-important
dé i-emonteè aux causes sous f influence desquelles la maladie se déve-
loppé. Ces èatises sont fort diverses , sans doute , et notre intention
if est ^kt de les passef toulèK eu revue dans cette notice. U en est
une, suridot, dont l'importance ne nous paraît pas avoir été suf&sam«-
inent appi^éciée ; c'est de 6ette cause qu'il s'agit en ce momeiït.
Oh eÀ a fait depuis longtemps la remarque : la grossesse amène sou-
vent à èa suite là constipation. Mais cet état anormal, qui du i«ste
s'explique facilement , survit souvent à la grossesse j et persiste asset
souvent bpiniâtrénïent pendant lés premiers jours qui suivent' Ift dâS-
vtailcé ; cela s'exiiili^ué encore parfaitement |)ar les conditions daltis
fesqdèAes là oonsti^atioÀ antérieure a placé f intestin , et aussi par là
^ertë îndtiiéntatiée dé l'élasticité deS parois abdominales. Or, nous dî-
iàhè que c'est là inié des causes fréquentés du développement de la pé-
rttoriiiè. Whitë, Deùtaan, avstièiit déjà énergiquèmient signalé cette
inSuétiCé, bien (jn'ils lie fussent point d'atcdrd sur son inodë d'action ;
Bâùdeloètpie avait également ^hcé la constipation j^arlni leS causés
possible^ de là péritonite ; itiàis nul h'a fait stir ce point des observa-
tions plds nettes ni plus comJ)lètés qde M. trousseau. Qu'on nokS
{j^tnetté dé citer Ifciun etiâtx pa^gé du Traité de thérapeutique de cet
auteur. « C'est surtout chez les femtnéS en couches, dit-il, que les tti-
niéufs stércoralês Jotiéiit le tMë tè plds important. Chez tUes lâtconsti-
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( 147 )
patîon est fort ordinaire; chez elles aassi la OMitidre cause trriutîv^
devient la caose d'accidents inflammatoires très-yéhéments. Gomme les
matières fécales ne s'accumulent ordinairement que dans le cascom, et
dans rS du colon, on comprend comment, dans des organes si voi-
sins de Futérns et de ses annexes, l'inflammation acquiert nnegra*
TÎté relatiyement plus grande, puisqu'elle peut s'étendre rapidement
à la matrice, aux ovaires, au péritoine, au tissa oeDolaîre pelvien.
De là, le précepte si omyersellement adopté de tenir diez les femmes
en couches le ventre libre , soit à l'aide de laxatifi , soit à l'aide de
dystères (l). C'est là un précepte d'hygiène de la plus hante impor*
tance , et que les médecins devraient toujours rappeler aux femmes
nonrellement accouchées , dont l'incurie sur ce point comme sur faean-
conp d'autres devient si souvent la cause d'aoddents plus on moins
graves. »
Voici un exemple qui montrera jusqu'à quel point peut aller cette
incarie, et en même temps, à quels accidents, en apparence fert graves,
elle peut conduire. M"* Bell..., âgée de trente et un ans, mère déjà
de deux enfants, qui sont venus au monde sans accident^ accouche à
terme et d'une manière naturelle d'un troisième enfant. Gastralgiqoe
depuis longtemps, elle est sujette à la constipation ; elle essaye, mais
vainement, an moyen de dystères, de déterminer des garderôbes régu-
lières pendant les huit jours qui précèdent les couches. Cependant celles^
ci ont lieu, et, comme je l'ai dit, sans accident aucun. Mais la consti-
pation persiste et s'accompagne bientôt de douleurs abdominales
extrêmement vives, de vomissements fréquents, d'une céphalalgie ex-
trêmement intense. La sage-femme qui donne des soins à la malade^
ne voyant en tout ceci que des tranchées utérines (ainsi qu'on me le
dit au moins), se borne à conseiller quelques bains de siège, des demi-
lavements laudanisés. Connne cela devait être, les bains de siège
n'exercent aucune action, l'opium augmente j^lutdt qu'il ne £minue les
symptômes alarmants pressentis par la malade. Cest alors que je vis
cette malheureuse femme ; le pouls ne présentant nulle accélération, je
m'informe immédiatement de l'état des selles, et m'assure, et par la
réponse qui m'est faite, et par la palpation du ventre, que tous acd-
dents sont déterminés par la rétention des matières fécales dans l'in-
testin. Je fais prendre immédiatement à la malade 60 grammes d'huile
de ricin, par cuillerées à café ; dans l'intervalle de chaque cuillerée
je place quelques trandies d'orange pour éviter le vomissement.
(1) Traité de ihérapmUqw'et de matière médicale, par Trousseau et PI-
doux.
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( M8 )
IMk MflffàkHn^ Urde fpovH à produire spv effet idnlinaire. p«s
pNcMit^ noialmHwes, «faondaotes, opt lieu^ et en peu de temps Us
ffjnDp|(»iiMBs ftbrmmu qœ la malade présentait disparaissent,
Qi^Mid Ml f été témoin de cas semblables à ceini qu(» nous venons de
T^/jfe^*lffrf il est in^[iofisibk de méconnaître rinfliiemoe que la rétiention
im MHifms fê^ki pend exericer sur le déF^l9nP«^9nt fi'une péri^o^
mmAmmUê^mtèiité i^ nom» «f^ eM« » <via«4 ^i# agit 4'u^
IS^iHkff ai>9lî «nV^H» qpa fions i^pn^n^ 4^ 1^ voir, peut am4»ier un^
Vimi9MP iQ» «Hf Jl^^it^ Iragmatique, tpfif aussi Ûen que les ma-r
mswm It» 9^^ ^viUmfpm^f aui^qujdle» l'appondueur est parfois
oMil^ de rfUD^nrir daps certaine ca^ de dystoeie. Pu r^sfp, si le^ faiM
éml» fnanqutAl pcfiir |»roii?^r l^ctiim d^ icen^ ^se, pare^ que»
quand la mort a suiyi, il est toujours permis de se demander si |a 4X^
^ûf^tm ê iiNéédA }# d^e)opp^ii»(gn| 4ii m4 io» si «1)^ ^'9^ it^ qu'un
éainlifanmrBit lui nhénonàne ^nsécutif: si. disons^nous* les iails
^fM4 iiMit«ieiii, jet auif !«» m rapport^ quelques mà^m cem?,
ébmwé^ dam d'^m^w iM>iidi(jws » ei d^m }i^q»^U la wrfs)»? dm
mi4«0Mf 1» fili^liofi d#s pbépwtriaii oh^n^t n^ permet^^nt pj^ d#
4MiMr <|ii9 la fsonstipaiiaii n'ait étp 1^ p«|U4^ de la péritonite. C'est
m» 4M U d9ç»ej9r I^m^mmp a r«{q^orté, daqs )^ Arcbiyes géof-
lii» dff iltf^iw, fc XXVJÏ f p» 4W, rW»tpire d'un individu, ctci
ifmf^ àhm Tmj^mi mpli^és m puront vaincre une constipation
tmUlHt Pr, ft r#lito|||ie, m ne tr«»ya rian de plus poqf rm^
cwpfe dr lu «Prti if»'^m pW^n^gia péritonéale, qui, elle-même, s'e?^
fikfmt 9^ 1» pr4seii<:« dfim riAta^tif» d'npe mas&ç dig mati^e» &t
^fd^, d^ l^ i^d^ A'A«Fait 4 tr^ livres et i^e.
Hf Ckpnt4t ^ i^U^fft Ç9 «1^ ^(i 19^ W^c^ pas à «tml^^f à la
yififîniig d|si malijres ^M^ accumulées dîms rinl^tîn 1^ dév^pper
m^ 4ff fo pblfigniiaiia, 1^ Ifiqi^l^ |e mUd^ HMCçofnbe : m\^ if dj9i|^
4^ s«^b)^les w^4i(ipns, çe% iK^çidfi^jt peut résplter 4^ raçtioi» 4W
«r«èUbk çwscf cpp^ij ç»m «•îWP 1^ doit-elle pas agir d'une maii.
I^èri |>lifi éf^gyfffi «hez te ftinni^f i)oi)ve))em^nt accouchées , dont
l'Wém» içt «fï* amwîï^ wui; plf^fé^ 44»^ de^ conditions qui rendent si
f^ |p 4^y^ppew^ 4'uWfl pWfgfï»f>«e?
. Nw *¥»w 4it yrpc^4ww«rt qttP ]Bau4doçque lui-même i^gt^h 1
^rw Içs $guw yg^iUçs 4ç k péritonite cbe$ 1^ femme en concbea,
^ fétepiîojif desfiaji^r^» iipcaks, ïl ét/|it didicile, e?i çffet, que l'ap-
préciation de cette cause écbappât à un observateur aussi attentif.
C^l ^utepr distjiigué > âPq»^^ »Q»I devop^ un bpn travail sijr 1* péri-
tonite puerpérale, étudiant, dans cet ouvrage, le diagnostic difif^^f-
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( <^ )
éd i^ ùM» «dâdît, fait sur of foint tes rendnjuM mfw^ t mUm
am^ «onsidéraMa dAiu les intestins de mati^rss finales enduvcies, tu «
imposa plusieurs fi>is pour une péritoiûte, ler^œ cet amas s'est wm*
«ontré vrec des douleurs utérines. Presque toujours alen, en es^npi*»
pwÊA airee attention, on panrienft à déeeuvrir une Intneuffâe i^raw «t
de «obne plus en «etn^ iffré^liers, ordin^veBient très*-dui«^ lëgeM^
«lent «ensiUe à la pression , et se ^rowrent le poinf de éépart des
denkun ^i le propagent par iuterralte dao% Vahàmam, t/efisteneiè
d'une eiMM^ipatiiui ancienne , epiniétM^ fasiHtiielie , l'aiisenne de là
dèsme, MBcoiHinsnt faeanceiip k ielatrer le^iia^i^slpe (1)>
Ces observations sont fort ji|stes , iiiïâs elies sont i nc w pp tfeUs. B
fiiUait ajoiiiter, d'nne part, 4{ue la périf^t» est ptesqno «ensti^nnient
précédée d'un frisson plus on moins intjjtnsie, qui owwe la sià^é def ,
neddents, que Vaa voit ensuite pandit progressàireB^ent^eC, de l'amtrei
fput ]a ftme , dans ccriaioei limite», 'fta% «oexistcr aiee wi sinpie
«et des matières ééeales , qui i^'a pojnt eneore néallsé h pldeipesie,
qu'il pourra déferminer f^ns tard , fi une npédic^tion appfopriés aelf
fait point rapidement disparaître. Voiei «n fait dont nens arenoas
d'être témoin , et que nous crAf ans «tile de rapporter ici < «on |osi»
renir pourra mettre le praticien i rahpri d'une erreur {^jsive. Me»* I^egr. ,
âgée de frentende^x ans, d'unefoonaeeonstitution,et JautssantlieWtiiei-
lement d'une bonne santé, accouche ,po«r la se con d e ^is d^nn^ pMÛbf
fiUe : Vaceouchement a li^ «ans acddeots. Les «iptes de «ouebes allaient
natnsdlement, bienque M"n» L. . . At depuis se* acefn^ieoNNSt , Vest^
^«dire depuis boit ou neuf jours , eonsâpée. Quelques i^yements ffk
s'airaient produit auean elfet. ëom l'inAuenee de «elle oonstipapoi^.^
ifw L.., perd le sommeil, ia tite est iof^e et d e ai o urtn se , Jeve^pe
«st tfNidu, bdlonné, de ^res douleurs i^y fimt sentir d'âne «naatèat
presque continue , mais se ooncenlfant eiy-tout dans la fosse iliaque fj^
ehe. Inteif âgée pariions sur le caractère de ees donleiuv, la malade nous
répond ^'«lles rappellent «dlesqai préc^de^t l'ae^oodiement* Lee
lochies cpnttnuent 4e couler par intervalle , «sais «n tr^^^psdite quaip^
tité. Le pouls est plein^ fréquent, à M et 100. Le centre est si den*^
lonreuKque la malade 90US* permet à pefne de t'e«pi#rer« Sien qpe
Um L.«. ait perdu complètement l^appétit, elle a pifs^ ûf a dëaf
heures, un bomtion ; depuis ce tenips, etie a qusiqm^ n a u sé e s. I^*^
doutent d'av^r affiûre k njae aflfectio^ ^rave , à son début , «naîi ,im
donUnt nullement que la première indication à reol^ ieiae flbt4f
iaîi^ eesser i* «mim pri^abie de ces accidents ^ «ans «onsefllens k iâ
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(150)
BUilade de prendre, en trois doses, 64 grammes d'huile de ricin y et de
fevoriser l'action de ce purgatif en prenant nn lavement laxatif composé
d'eau de son et de quelques cuillerées de mélasse et de lait froid. Ces
divjers moyens sont successivement employés , ils produisent une
décharges rapide'de l'intestin. Le Içndemain, nous revoyons la malade ,
eUea dormi ; le ventre a recouvré sa soupleisse , la tête est débarrassée,
tonte fièvre a disparu. Cependant , comme les lochies sont peu abondan»
les et que la malade épronve encore, de loin en loin, quelques don-
leurs dans le bas-yentre, nous lui conseillons un bain désire, et des
cataplasmes sur l'hypogastre. Ces derniers accidents disparaissent bien-
tôt eux-mêmes, et M""* L... revient rapidement à la santé.
' n n'y avait certes là nul organe enflammé, et nous ne prétendons
point par la médication employée avoir mis fin à une métrite ou à une
péritonite commençante ; mais nous ne doutons pas que, si nous eussions
commis une erreur de diagnostic, et n'eussions obéi à l'indication fon-
damentale dans cette circonstance, une péritonite ou une métrite n'eussent
pu se développer. La presque complète cessation des lochies, le mou-
vement fébrile intense constaté, n'étaient-îls pas comme le prélude d'une
congestion vers les organes abdominaux ?
. Nous disons que dans les cas que nous venons de citer, l'indication
fondam^tale était d'évacuer l'intestin ; mais nous ajoutons, qu'à sup«
poser que des phénomènes plus graves encore eussent révélé la réali-
sation de là maladie que nous n'avons fait que redouter, il eût fallu
encore .tenir compte de cette rétention de matières fécales existant
depuis huit jours avant Pexplosion du mal. Si une masse stercorale,
appuyant sur un utérus récemment débarrassé des produits de la con-
ception, peut enflammer cet organe, comment cette même cause, agissant
sur ce même organe enflammé , n'aggraverait-elle pas cet état phlegma-
sique ? Il nous semble que le plus léger doute n'est point permis à cet
égard. Malheureusement^ dans ce cas, les choses ne se passent pas d'une
manière aussi simple, les purgatiÊ sont beaucoup moins bien supportés, et
d'ailleurs ik agissent beaucoup moins sûrement. Il y a peu de temps encore
Donsavons eu l'occasion del'observer. Une pauvre femme, à la suite d'un
accouchement laborieux, fut prise de tous les symptômes d'une métro-
péritonite : lorsque nous la vîmes pour la première fois, la malade était
déjà si faible que nous n'osâmes point recourir à une médication éner-^
gique. Comme la malade n'avait pas eu de garderobes depuis plusieurs
î ours, nous prescrivîmes le calomel à l'intérieur, nous prescrivîmes des
frictions mercnrielles à hautes doses sur Tabdomen, la glace pour
mettre fin à des vomissements incoercibles, et qui se composaient de
matières brunâtres. Nous pratiquâmes le cathétérisme pour vider la
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(161 )
ressie qui ire se ridait pas spontanéméitt. Malgré les énéi aiacK e^n-
sidértfims de calomel, aoeane éyacuation n'eut lieu. En présence de
ees accidents, qui grandissaient à vue d'œil, nous eûmes un scrupule,
cekii de n'aym pas osé ouyrir la veine chei une fenJme jeune et pleine
de sang ; le pouls offrant encore de la résistance^ nous npdi 4éei-
dames à le faire. Le seul bénéfiee que nous obtînmes de ce ]iK»ye« fut
la cessation do vomissement pendant deux heures raviron | te ^ouls
ne fléehft pas immédiatement, mais au bout de quelques beured eet êlTet
eut lieu, et )a malade ne tarda point à Succomber.
Qn^eût produit la méthode évacuante appliquée pins t4t danl ee cas
que nous venons d'esquisser t'apidemeht ? Nous ne saurions le dire ;
mais s'il nous eftt été donné de voir la malade à une période moins
avancée de son aflection, nous n'eussions pas hésité à eombiaff les
méthodes antiphlogistique et évacuante, suivant la mesure des âccidaits
observés;
En réstmié, les purgatifs soitt extrêmem^t utiles diee 1« femnles
Aonvellemeât aecotichées, que l'arrêt des matières fécales dans i'inleâliu
place soti^ VkatéUènct d'a(»eidetits graves^ et ils sont eiicore utiles diez
elles, quand ces accidents se sont réalisés, parce tjue eette cirooiistance
anormale ne peut que les aggraver. C'est dans eette mesmré que nous
acceptons la doctrine de M. le professeur Trousseau» snr ee poiiit, et
qu'il a formcdée dans ees termes un peu trop exchiAif s s € Les pnrgatfs
sont ^pécialeÉtieht miles aux femmes en coodies, qoeb ^e soiml ks
àccîâents qu'elles éprouvent (1). n
W li srFiCâorrÉ de i. extrait pc QuufQUQfA compabé au sulfate
9E QpmiNX, DANS LE TSA^TEB^JVT DÇ L'A2<rA9A|U;tUE cÔ^sécUTlVE
A LA FIEVRE INTERBATTENTE.
du sW beaucoup oisçupé, dani eesdemières aniièla^ de Vé|i<9|ogie
et de la thérapeutique 4«s divers genres d'bjdrbpisies; Lts lf«V(|uaiL ^
aiultoilio-^pathologistes ont ednsidérableiiient restant la chme i^ ^-*
dropisies eachectiques^ du par cause hifmoriile, qui obsopaieB^ m# si
grande place dans la pathologie des anciens. Beaucoup iH ces h^éfo-
pisies sotit entrées dans le domaine des lésions 4» caabe fàiftBimlfi^ par
obstacie physique an cours du sang ; telles tottt eelka dérita^t ^ 4(é-
ratiofls organiques du eœor, de l'obstmctinn des viscères aMboHimix
(foie, rdte), dés oblitéirations vasenlaires par eoMpifssioft, iaflapiii^-
tiofl, coagolatimi du sang, etoi D'autres hydropisies ont été mltao)^ ^
(t)Opsi^.<««.,t.n,p. lie.
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( 152 )
certaines lésions d'organes, telles que celles résultant des phlegmasies
séreuses, de la néphrite albumineuse, de la tubercnlisation pulmonaire,
du cancer de Tutérus ; et, néanmoins, quant à ces dernières, on incline
à penser que la dyscrasie humorale qu'impliquent l'albuminurie , le tu-
bercule, le cancer^ pourrait bien être la cause formelle des hydropisies
concomitantes plutôt que la lésion organique des reins, des poumons
ou de l'utérus. Quant aux hydropisies rapportées directement aux alté-
rations du sang, elles se trouvent à peu près réduites à celles résultant
de la pléthore, de l'anémie, de la chlorose, du scorbut, etc.
A laquelle de ces catégories appartient Thydropisie qui, si fréquem-
ment, accompagne on suit les fièvres intermittentes ? Il est essentiel ici
de distinguer, car il ne nous paraît pas que la nature et le mécanisme
de ces épanchements séreux soient toujours les mêmes. En effet, d'une
part, l'anasarque plus ou moins prononcée se produit fréquemment dans
les fièvres intermittentes récentes, d'un à deux septénaires de date,
dans des cas oik l'investigation la plus exacte ne peut faire constater
d'augmentation notable dans le volume de la rate ou du foie ; il est
évident que, dans ces cas, on ne peut attribuer l'hydropisie à l'obsta-
cle circulatoire résultant d'une obstruction des viscères. D'autre part,
lorsque l'anasarque et surtout l'asdte se produisent à la suite de fièvres
prolongées, alors que les obstructions viscérales sont patentes , il est
probable que ces obstructions sont la cause formelle des épanchements
séreux. Et pourtant, même dans ces cas, si l'on se rappelle que l'ob-
struction n'est pas nécessaire pour produire l'infiltration, il poun*a
rester quelques doutes sur l'étiologie ; et si l'infiltration est généra-
lisée, si elle occupe simultanément les régions supérieures et inférieures
du corps, les engorgements abdominaux ne pourront plus être invo-
qués, vu qu'ils n'engendrent guère que l'ascite et l'infiltration bornée
aux extrémités inférieures.
Il nous paraît donc démontré que, dans la plupart des cas, l'infiltra-
tion consécutive aux fièvres intermittentes appartient à la classe des
hydropisies par cause humorale, aux cachexies. Cette cachexie des fé-
bricitants est-elle semblable à celle de l'anémie, de la chlorose, du
Scorbut? Non, pas complètement du moins; car: !<> elle se montre
chez des individus vigoureux, dans des cas de fièvre récente, alors
qu'il n'existe aucun signe d'anémie, avant que l'anémie ou la cachexie
scorbutique aient eu le temps de se produire ; 2^ elle manque souvent
chez les sujets anémiques, chlorotiques, scorbutiques, et dans des cas de
fièvres intermittentes anciennes, avec ou sans obstruction viscérale.
Il y a quelque temps que le professeur Néret, de Nancy, a publié
dans les Archives générales de médecine (décembre 1847)9 uiie inté-
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ressante note sur des cas de fièvre intermittente avec albuminurie..
Il s'est acquis ainsi la priorité de publication d'un fait curieux qui,
pourtant, n'était pas nouveau pour nous, car nous l'ayions publique-
ment constaté à la clinique de la Faculté de Strasbourg en I8389
comme pourraient l'attester nos élèves. Mais, au lieu de rattacher ce
phénomène à la néphrite albumineuse , comme l'a fait M. Néret, nous
ne pouvons y voir qu'un accident passager et peu grave en lui-même,
ce qui le différencie de la maladie de Bright, dont on connaît la per-
sistance et la léthalité. Toujours est-il que les quatre faits par nous
recueillis d'albuminurie, suite de fièvre intermittente, se sont tous ter-
minés par la guérison; de sorte que, jusqu'à plus ample informé, nous
croyons pouvoir séparer ces faits de ceux qui appartiennent à la né-
phrite albumineuse proprement dite.
La cachexie, d'où résulte l'œdème des fièvres intermittentes, serait
donc d'une nature particulière, propre à la cause qui produit la fièvre
elle-même ; ce serait une cachexie paludéenne^ lorsque, toutefois, la
fièvre est le produit de l'effluve marécageux ; et cependant cette anar-
sarque et cette fièvre ne sont pas elles-mêmes de nature identique, car
l'anasarque survit à la fièvre, lui succède quelquefois, se produit pen-
dant l'administration du fébrifuge par excellence, résiste firéquèm-
ment au sulfate de quinine et cède à d'autres moyens impuissants
contre la fièvre elle-même. D'un autre coté, cette anasarque diffère des
autres hydropisies en ce que , dans les cas extrêmes, elle est avanta-^
geusement combattue par des moyens généralement impuissants contre .
les autres suffusions séreuses, à savoir, par les toniques, et notamment
par le quinquina en substance.
Nous ne saurions préciser numériquement la quantité relative des
cas 011 l'infiltration se produit dans les fièvres intermittentes^ car les
nuances rudimentaires échappent souvent à l'attention du médecin et
du malade lui-même, qui ne se préoccupent de cet accident que lors-
qu'il présente quelque gravité, soit par son intensité, soit par sa durée ;
mais tous les praticiens savent que l'oedème des membres inférieurs,
surtout, est très-commun dans les fièvres périodiques.
Les recherches suivantesportent sur trente-un cas d' hydropisies de
diverses formes, à un notable degré, pris au hasard parmi les six cents
cas de fièvre intermittente observés à la clinique depuis douze ans
passés.
Sur ces trente-un cas se rencontrent vingt-huit hommes et trois fem-
mes , disproportion qui cessera d'étonner, lorsqu'on saura qu't'n nostro
aere^ la fièvre intermittente est plus firéquente chez les hommes que
chez les femmes dans la proportion de six à un, an moins; ce qui
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tl| 110111011(6) à ce ipie le paute d'oedipiitioii dei homme» le» »Xr
pofe plus à Tinflax marécageax.
Les âge» de nos sujets hydropiqaes ont varié 4e quatone è sm^uf^
ails j ^lus de la liuntié de nos malades avaienl de tingt à quaraoto
ails.
La constitution des malades était forte, en général^ dani la ^ropOrr
tion des deux tiers (20 à 31).
Les époques d'invasion sont ainsi réparties :
Mai.. «4 4 7 cas.
Juin. « « « . i • * . . 6
Avril 4
Juillet.......... 3
Novembre . >
Décembre. » / ^
> âa 2
Janvier. • . . i
Aoàt )
Oetobre. ..^
Sqitemfare . > a& I
Mars» ... é)
D^oà Ton voit que les cas printaniers sont de beaucoup les pbv
nombreux.
L'invasion 4^ la fièvre a précédé l'invasion de l'anasarque de quol-r
que^ joilrl k plusieurs mois ; le plus souvent Tintervalle variait de deu»
à quatre septénaires.
I/anâsàrque n'était pas toujours en ra]^ort^ tant s'en fiuit, avec le
développement de la rate, dont l'existence^ à on degré notable^ n'a été
constatée qu'une fois sur trois (tO sur ftl). Jamais nous n'avons observé
d'hypertrophie appréciable du foie.
Les urines ont été albumitiettses trois fois, d'une manière notable^
mais paisâg^e; nous n'avons pas remarqué que l'albuminurie ail
coïiiiôdé avee bne afiection appréciable des reins; l'alfaumiûurie a
dispâfil àVant Faoasarqde ; celle^ n'a pas duré plus longtemps que
dans la moyenne des ta^ d'infiltration sans urines albumineuses.
Dans les trcnte^nu cas l'anâsarque a pris des proportions plus ou
moins eonsidérablei t occupant ordinairement toute l'étendue des deuf
membres inférieurs, elle a souvent affecté le scrotum ou las grandes
lèvres, et s'est accompagnée d'épanchement abdominal ; plusieurs fois
die s'est étendue à la loulitié du corps.
{/iofiitration est apparue, soit pendant la durée de la fièvre, soit
après la oeasatioa des aocèa, et le plus souvent pendant l'administra??
tion mmé êA suUate de quinine.
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La durée de Taiiasanjae a yarié de nx joui» à deux mois» moyemiei
quinze jours environ.
Gomme preuves à l'appui de quelques-unes de ces pr(q[K)sitiotis,
nous produirons les observations suivantes :
La première est aussi celle qui a commencé à nous éclairer sur Fcf—
iîCacité de l'extrait de quinquina.
Obs* L Un homme de quarante-six ans, de constitution sanguine
lymphatique, tisserand, iiit pris, il y a un mob, de fièvre tierce, et
séjourna huit jours à l'hôpital, où la fièvre disparut sans médication-
spécifique» Quinze jours après sa sortie, il fiit repris de la fièvre à la-^
quelle se joignit une anasarque. Il entre à l'hôpital le 16 avrS 1847;
les membres inférieurs sont très-infiltrés ; on perçoit de la fluctuatioB.
dans l'abdomen, la face est boufiie, les membres supérieurs sont égal^.
ment infiltrés. On ne pei'çoit pas de développement anormal de la
rate. Il y a dyspnée, les battements du cœur sont vifs et fréquents^'
(Sul&te de quinine, 0,50; chiendent avec nitre, 15 gram.)
Les jours suivants le mal fait des progrès; le 19, l'anasarque étant
très-considérable et le pouls très-vif, nous prescrivons une saignée de
360 gram., qui ne procure qu'un soulagement momentané.
Le 21, la fièvre a cessé, mais l'hydropisic va en s'aggravant. Les
urines traitées par l'acide nitrique ne précipitent pas d'albumine. (Sul*
fate de quinine, nitre à haute dose, 20 ventouses scarif. aux cuisses.)
Les jours suivants, l'oppression est extrême, la face est bouffie et.
sensiblement cyanosée, l'abdomen est distendu, les membres sont énor-
mément infiltrés ; il y a prostration; des moyens variés, notamment, un
laxatif et des bains de vapeur sont essayés. Nous commençons à con-
cevoir de graves inquiétudes, en raison du progrès rapide et de l'inu^
tilité des divers moyens mis en usage.
Le 29 nous prescrivons la potion suivante :
Pb. Extrait mou de quinquina 4 grammes.
Eau de camomille 100 grammes.
Sirop d'écorces d'oranges 20 grammes.
A prendre par cuillerées de deux en deux heures.
Eau vineuse pour tisane. Bouillon.
Dès le deuxième jour l'amélioration est sensible, l'anasarque dimi-
nue, la respiration est plus libre, les forces reviennent, le pouls est
moins serré; au bout de dix jours, il ne restait qu'un peu d'infiltration
des membres inférieurs. (Même traitement, soupes.)
Le 13 mai, la fièyre reparaît ; nous donnons le sulfate de quinine
conjointement avec la potion d'extrait de quinquina ; la fièvre disp^-
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(m)
NÉiUMlôl^tl hf aUààB mtl 0ùiÊÊf\iHttmm gvéri ki t jnM, fèpi le-
inaines après son entrée.
àiaiàf toUà me inataw «Mtérqtie^ suhr dé fièrre nitermittéikte
non invétérée, sans hyperimphie tiolMe àtt ]à raitè^ (fâ fésate en
saftdé à$ Êfàiikàf m nitre ii hante dose^ k h saignéc^f p^o» à no laia-
tif, à une potion sdllitique, aux friction* de tënttira ikr dcille et dé
dîgilri«| à m Téfliealoir» au bra» et mèvm à deé baiii»dclyA|)teuty fl l|ui
étà^ TÉfÊiemmVat une potion «vec 4 gramme^ d'extraii de qniiiqfnD»j
Jm ûkrië m reprodoil iMi&gre réitjràit de t|nilic(nlfla^ et cédé m MiUaté.
as .qimttaè^ qki A'anraift pd ^^ir l'mMsarqitfei
G* faiifion^ fatti àés ^life ciiriem et de» pin* eipressiis^ mais àow
-^mùmlà U otMbiÊicr par d'aotro^^ foécasion ne «àilqaa pa» d« m
pfMérèri
Ofo. il# Un jenie bomnaei de vingt ansy de Genràtutiori IjiDpha**
ti^^edlihlrteiÉt^^y^ eait afFeeté depubsept seihaines de fiètro. intdk'mit^
tente, d'abofd tierce, puis quotadienné^ De|iui^ huit jouis les hienilAreâ
MMcmêmmimSliitiê, H eatre à la Qiniquè k 22 mai 1847^ L'ada-
silqaè efl asM» pr onôncée, la rate dépatse de 5 eèntiniètre^ lé rebord
des fausses éêfiH^ let nrinesi ne préoiphent pas par l'acide nitriques
(MlfatH â«i qmnfaie^ 0^30, frktiônf de vin ar'omatique aiit lès jambes,
ScWpes*/
Vû léPid iacès de fièvve a heu, hiai» Vanasiirque n'en doÉtinnè pal
titoitfi de s'ieerdtie^ mal^^é la oentionatio» du sallaie de quinine! et
diU AHfé^cfieBh
• Le 4*^ ]tÂtif l'cedëoie iait tenjodrs déf progrès, tai ralè à wtptk sèi»
Titaaitf imtÊ lâl j noof f^eseriroii» k pvtion ei-^dcmi^ j c&aktmsb
^gftfiiiiMs d'ettrm tooti de qfainqtnnai
Trois jours après, les jambesr sam eonsidériMeiBenl désenQééà»^
(Même traitement.)
Le 6 juin, les pieds n'enflent plus (|ue pendant la station.
Le 8, le malade sort ^uéri.
^insi, ûivre de sept semaines, avec hypertrophie de la rate; la
fièvre cesse bientôt et la rate se résout par le sulfate de quinine; ce-
pendant Tanasarqdé àUgihcâtë et ifé f^tfûgfâde ({dd pêit t'âdHiifiistra-
tion de l'exti-ait de quinquina.
Vdg. ttf. tJllhôtriÈtte âe viH^^tténf km^ de îùHé (J^^Uttitiott^ dôfaa-
fiei*, est aèecté déj[mis hcrit jùtfrs Ae flèVi-c intermittéfttë tiéf c«. Il efil»l
i là (!iltA([\ié lèf 5 \tûh 1 847; Là t-àtk n'^i paà ^fl^tilëtiiétlt d^ftlop]^.
(Tisane de chiendeht, !é t[fxaH d'àlliliéhW;)
1;^ jdtfrs^«tnf|nte, là &kftb ma st dëfëthf quotidienne,' U 9^ on
{(fâfttqtlé tmé àai^êè 4* 800 gràminë».
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Lit 18, k fièytt ne it^icait fAis ; il leiUfelopp* ra korpi* id»iri^
les pieds commencent à s'infiltrer ; les urines ne sont pas albuminaèBii^
(Oontinaation d» salfirto dt qHnûne*)
Le 18, l'anasarqae est très-considérablcV l'aMMBeo esl fla^aatf 14
sâroiim esl ttiitteinetti^ (P«lioi» ayao e«tf ait da quiBqwdaf 4|rafliiles;
infesîon detiUeiil.)
Dès le kndamaîn rdndsarijnar a diBÛnué ; eUa se réNHit raiÂdenam
les iours saÎTanla^ Le malade sort le 28^ oomfrfétaoMDt guérie
Ce fait est peat-être plus satisfaisant ifue les préeédents^ en raison dtf
la simplkité de la thérapeutique : le sulfate de quinine et Voxtraa^de
quinqoina s'y tronrent seuk en présence.
Obs. IV. Un homme de cinquante ans, de £>rte constitution^ jour-
nalier^ est af&cté de fièvre tierce depuis qainae jours. Il entre à la CH«
nique le 13 juin 1847 ; la rate ne déborde pas les busses cotes» (Ezpeo-
tation.)
La fièvre étant revenue les jours suivants, le 17 on donne siiUate de
quinine, 0,Ô04
Le âl, la fièvre ne revient plus, mais les jambes sont infiltrées. Les
urines ne sont pas albnmineuses. (Sulfate de quininey frictions de vio
aromatique 9 chiendent nitré, le quart d'aliments.)
Le 25, l'oedème est considérable, il gagne l'abdomen, le sdToium est
très-iofiltré. (Même traitement.)
Le 28, l'anasarque progresse toujours. (PoUon avec extrait âé qm'n-
quioa, 4 grammes ; chiendent nitré.)
Les jours suivants l'anasarque se rêsdnf, A bien quelle est Oitiêre-
ment dissipée le 9 juillet, et que le malade sort ie 12, un mois après sdll
entrée.
Ici l'efficacité de l'extrait in quinquina, cômptf é au s&lfâté Aè fui-
fiine, est encore des plus manifester.
Obs. V. Un homme dé trente-huit kni^ éè hoûne (Mnattttttidfl, féT^
rassier, est àlîecfé àtfvài quidié jours dé fiètré Itttéf-ilthtèMè Ûet^é.
il eritte a la Clihiqué lé 19 juifl 1^47. La rârtè ITê iépâ^e pas les &d$^
ses cÂtes; l'anasarque s'est montrée depuis hiéf àut nienil)r(»l ittféfiétirs.
Les urines île sontpaâ athuttlitiénses. (Stdfate de quinine 0,50. Oiietid.
nitré, firict. de vin aromatique Sut les jatubes.)
Le 'i% la fièvre a cessé, mais l'odèmé persbte et ta iâèifae en ^'àg-
gtaTani, (Même traitement.)
Lé 26, lé scrotum est trè^ittfilti^éj Và^ë sH frôhmte; (^b\m âVéé
extr. de quinquina 4 grammes.)
hék ymé Àidvailtsi l'iedè&léâiiÉiitté, ttak MM léHUMieM; dr^eillint
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le 8 juiUety dMEÎème iour de radmiiu8tratiim.de la potion^ il est pres-
que eutièremoit dissipé. Le malade sort le 10, vingt jours après son
entrée.
L'efFet du remède, quoique moins prompt que dans les cas précé-
dents, n'en est pas moins réel.
Nous pourrions produire d'autres observations semblables aux pré-
cédentes ; mais pour ménager la patience du lecteur, nous ne rappor-
terons pins que la suivante, remarquable par l'albuminurie, et qui jus-
tifie ce que nous avons dit précédemment de l'innocuité des urines al-
bumineuses dans la fièvre intermittente.
Oàs. YI. Un garçon de seize ans , de constitution assez cbétive et
lymphatique, était depuis deux mois en pnson, lorsqu'iliut pris, il y a un
mois, de' fièvre intermittente. Sorti de pnson il y a huit jours, il entre
à la Clinique le 12 avril 1848. Le type; quarte d'abord, est devenu
quotidien depuis la sortie de prison. La rate dépasse de trois centimè-
tres le rebord des fausses côtes. (Expectation.)
Le 16 j la fièvre continue • les jambes commencent à s'infiltrer; les
urines donnent par l'acide nitrique un léger précipité d'albumine ; la
chaleur procure également un coagulum. (Sulfate de quinine 0,30,
èhiend. nitré, inct. aromat. sur les jambes.)
Le 20, la fièvre a cessé, mais l'anasarque augmente, la face est pâle
et bouffie. Nouk essayons des ferrugineux, en raison dé l'anémie appa
rente. (Pilules de Valletn® 2, matin et soir, infus. de camomille, le
quart, vin.)
Le 22 l'infiltration devenue générale s'accroît rapidement, le scro-
tum est très-voiumineux. Les urines sont toujours albumineuses. Nous
ne comptons plus sur l'action lente et douteuse du fer, et nous presciî-
vons la potion avec quatre grammes d'extrait mou de quinquina.
Dès le lendemain , 23 , l'infiltration a considér^^blement diminué ;
la cuisse qui, deux jours auparavant, mesurait 46 centimètres de cir-
Gonlérence, ne donne plus que 42, et le mollet, qui donnait 31 centi-
mètres, n'en offre plus que 28. Cette amélioration est si prompte, que
nous doutons de sa corrélation avec l'administration du remède ; cepen-
dant nulle autre circonstance appréciable ne peut en donner la raison.
La rate est désenflée. (Continuer la potion.)
Le 35, l'cBdème des memln'es et de la face est dissipé ; le scrotum
seul reste considérablement infiltré. (Compresses d'eau blanche sur le
scrotuin tenu relevé au moyen d'un suspensoir. Potion d'extrait de
lluinquina.)
j l« 30» M convalesoenoe esl confirmée ; depuis plusieurs jours les
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nfum n^domicM pti» tiaoe» HfS^m/Me, I41 n^Wd^son i^tin h 9
mai, vingt-six jours après son entjrée^
On «ira remar^iK^ ici la iiN*ioatioo de Vadasarcpw dur^m l'admjviis*
tradon du sulfate de quinine ; soit acjKroifiseinent rapide 0i ^ ijisu^*
tiott briM^ufl du moBient où TeUrJUt de qiwi|Qina fefc dwoié { ]$> eo^fii^
tifuce de ValbuttiMNirie^ qfà n'«B>|i«c]ie pas l'aBasanjpf» de se wéwftdfse
pr^MnptaBient , ett^
De nos BOmbrtiusfes observaboiis sur la thérapeiitiqidiis de Vhjfk^fk^
lie consécutive à la fièvre iniennitt^Bley non» crojons ponvwr déduire
les conclasioiis suivantes :
10 D^ns la najorilé des cas, l'infiltration, otccppa^t U$ est^inilés
inférieures, est légère et se dissipe avec plus ou moins ia promptitode,
soit spontanément, soit sous TinSuence de moyens divers, tels ^e les
firictions aromatiques , toniques, astringentes , la position déeUve , la
comfNressien, le régime apaleptiqjae, les diurétiques^ les amers, les laxa-
tifs, les bains de vapeur, etc.
2? Sans nier absolument refficacité du suUate de qniiiiiiei ^ est
£>rcé de reconnaître que l'anasarque se prodoit souvent pendant son
administration, et qu'elle persiste malgré ce remède.
3** Lorsque l'infiltration devient générale et i^^elle lésina aux
moyens précédents, le remède le plus efficace nous patait être le qppin-
qpina représenté par l'eitriit mm de cette écoree,. et non pes ie s^llale
de qioinine. Prof. Foroiv, de Strasbourg*
THBRAPBOTIQUE CHIRCIIQIGALB»
NOTE SURLES DOPLEUR^URÉTRALKl^y SUITE 9? PL^imORRflAGIÊS ,
ET SUR UN NOUVEAU MOYEN DE LES TRAITER.
En 1843, M. de Cettelnau fit emtnaitre^dait» les inoaks 4m meb-
dies de la peaa et de la sypbili»f un në^n nniiareaii qiie ]• 4Taie iattr-
ginépour traiter les dMilenrs quelquefois sif rebeUes de l'qrèlre^ il
rapporta deux observations où refficacité de ce moyen paraissait M-
dente. Eocooragé par les succès que j'obtins dès mce premiers essais ,
j'ai, depuift 1S43, renouvelé mes tentatives asse» souvent, etaveeaséez
d'av^ntages^ pour que je me croie obligé aujourd'hui de faire cematlre
aux praticiens un mode de traitement qui leur reêdra d^ulâift sfiFfism.
Un mot d'abord sur l'affection à traiter.
Tout le monde seit que le canal de l'urètre peoi lire h siège d'usé
douleur, qui persiste après la disparition complète d'mi»!
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( leo)
et qui varie, quant à son intensité , depuis une simple caisson jusqu'à
des élancements eitrêmement violents.
Les causes de cette douleur, de même que les circonstances particu-
lières dans lesquelles elle se développe, ne sont pas toujours faciles k
apprécier. L'intensité primitive de la blennorrliagie, ses diverses com-
plications , qu'elles aient lieu soit sur des organes voisins , soit sur des
organes éloignés , l'âge et le tempérament des malades , toutes con*
ditions auxquelles les auteurs ont accordé pins ou moins d'influence sur
sa production, n'ont qu'une action fort problématique , et, dans mon
opinion, à peu près nulle ; il y a cependant une exception à faire en
faveur des individus très-excitables, qui me semblent, parla disposition
de leur constitution , être beaucoup plus souvent que les autres affec-
tés de cet accident. Mais une condition d'une influence beaucoup
plus positive est celle de l'hygiène observée par le malade pendant le
cours de sa blennorrhagie. On peut affirmer, à l'honneur de la théra-
peutique , que les douleurs de l'urètre ne se manifestent que très-rare-
ment chez les malades qui sont soumis scrupuleusement à un traitement
régulier et qui, par-dessus tout , ont gardé le repos pendant un temps
suffisant. Malheureusement, il est très-difflcile en ville d'obtenir des
malades une grande docilité, surtout en ce qui concerne le repos , at-
tendu que la plupart ne veulent pas interrompre leurs affaires et même
assez souvent leurs plaisirs, pour une affection en apparence très-
légère, et qui ne semble d'abord porter aucune atteinte à la santé gé-
nérale. Cependant quelques-uns, par une prédisposition évidente bien
remarquable, mais que rien souvent ne trahit à l'extérieur , se sou-
mettent avec la plus grande exactitude aux prescriptions les mieux di-
rigées , et ne peuvent échapper à cet accident ; je citerai, entre autres
exemples , celui d'un homme de 25 ans , qui entra dans mon service
au commencement de l'année 1843, et au début d'une blennorrhagie.
Cet homme, qui m'avait été spécialement recommandé , était fort rai-
sonhable; il avait le plus grand désir de se guérir, et suivait de point
en point le traitement qui lui était prescrit ; il était assez robuste, point
nerveux, d'une excellente santé habituelle, et n'avait jamais eu d'autre
affection syphilitique.
Malgré la réunion de conditions en apparence si favorables , les
douleurs qu'il avait éprouvées dès le début dans le canal de l'urètre
persistèrent pendant cinq mois, et il s'en ressentait encore par mo-
ments, quand , après ce laps de temps, il quitta l'hôpital ; tous les
moyens conseillés en pareil cas, moins les vésicatoires et la compres-
sion, furent épuisés en vain chez lui ; les cas de ce genre sont beureu^
sèment Hnrt rares.
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( 161)
Non*-seiileineiit les doulears ne se manifestent ordinairemeiit que
dans des conditions opposées, mais même il arrive assez fréquemment
qu'elles sont provoquées momentanément par des excès de régime ou
de travail, quand elles n'existent pas d'une manière permanente. Les
mêmes circonstances qui donnent lieu aux douleurs urétrales ou qui les
entretiennent, s'opposent à la guérispn de l'écoulement ^ aussi est-il
fréquent de les voir coïncider avec des écoulements de longue durée ;
mais il ne faudrait pas induire de cette coïncidence , que c'est la per-
sistance dé l'écoulement lui-même qui les produit ; ce serait préjuger
la solution d'une question encore à résoudre. Les injections urétrales
astringentes ont-elles une influence sur la production de ces douleurs ?
Il serait au moins hasardeux de se prononcer à ce sujet ; on verra
dans l'une des observations que je vais rapporter ce mode de traite-
ment être suivi d'une exaspération permanente des douleurs.
Le méat et la fosse naviculaire sont les endroits où elles s'établissent
de préférence ; la portion post-scrotale de l'urètre en est aussi fré-
quemment atteinte. Plus rarement elles occupent toute la longueur du
canal. Il semble que sa partie moyenne ait peu de tendance à subir ce
mode pathologique, car les deux extrémités sont souvent affectées pen-
dant qu'elle reste tout à fait normale. Les douleurs tantôt, et c'est le
plus ordinaire , se font sentir d'une manière permanente , tantôt
n'existent qu'après le coït, ou pendant la miction, on à la suite d'excès
quelconques.
Leur intensité différente produit naturellement dés effets différents
chez les malades qui en sont atteints ; mais à un degré dUntensité mé^
diocre et à peu près égal, on observe d'énormes variations dans la
facilité avec laquelle elles sont supportées. Tel malade y fait à peine
attention, tel autre en est tourmenté au dernier point et en fait l'objet
de plaintes incessantes ; mais ceux de cette dernière catégorie sont à
beaucoup près les plus nombreux , en sorte que c'est une chose im-
portante dans la pratique de pouvoir combattre avantageusement ces
douleurs.
Les moyens que les auteurs ont proposés dans ce but sont nombreux ,
mais ne possèdent pas tons des vertus également incontestables. Les
plus efEcaces consistent dans des applications de sangsues plusieurs
fois répétées sur le trajet du canal , et spécialement sur les points dou-
loureux, et en topiques calmants dont les meilleurs sont les cataplasmes
laadanisés et la pommade de belladone, avec ou sans mélange d'onguent
mercurieL Pour obtenir de ces moyens tous les bons résultats qu'on peut
en espérer, il est important de leur adjoindre le repos général et local,
oonditionsans laquelle ils deviennent souvent insuffisants et quelquefois
TOMB XXXV. 4« LIV^ 11
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( 162 )
«I9iii|^|tement inutiles. Oa ne saurait t^rq^ iriMowinsw4ier ^nx VM^des
iïob$G^ver le plus exactement possible cette partie du tr^itf^fDppt, qu'ik
fpnlt toujours trjbs-eaclins à néglige^. Ou peut encore empV)ye]: pontfe
les douleurs urétr^les plusieurs autres nioyens, soit à rintériei^r, soit ^
l'extérieur. Les premiers n'ont presque j^ipais aucune efficacité » ^t,
piirmi les seçpnd^ , les injections laudaoisées et les Tésicgtpires si^ le
trajet de U douleur sont les sçuls 4ont op ait obtenu quelqif^ boqs
résultats. Les vésicatoires sont mêine, d'après beaucoup d'auteurs, si|-
périeup ^ tous les autres médicaments ; mais ib sont si désagréables à
/employer, que beaucoup de m^l^jides y répugnei^t, et qp'op n'y a gpere
r|eco^^s qu'en désespoir de cause. Le procédé que je mets en usage ^t
extréipement simple et m'a été suggéré par ce fait que plusieurs m^-^
Ijades affectés de douleurs sur quelques ppir^ts de furètre font cesser
momentanément la douleur en comprimant )a partie malade.
On pouvait, d'après ce fait, espérer qu'en prolongeant suffisan^ment
la compression, non-seulement on empêcherait )a douleuv pendant le
ten^ps qu'jçUe serait exercée, mab encore qu'on finirait par détruire la
manière d'êt^je morbide des tissus, par changer, si Ton veut, leur u^odje
de vitalité, et empêcher aijosi la douleur de se reproduire après que
la compressipn serait enlevée. Je vais rapporter, pris entre plusieurs,
deux faits qui prouvent que icet espoir était fondé. Mais avarr^, je vais
dire quelques mots sur les cas 4ans lesqi^ls la CQfnpression parait sw-
tout indiquée d'après les faits qui ont passé sous mes yeux» afin qi^'ioyi
^ puisse pas croire que je veux faire de la con^fessian un remède à
tous les o^Uf .
En général, on ne doit espérer faire cesser 1^^ douleurs de l'urètre
par la /compression, que lorsqu'elles seront localisées à la partis de la
vi^gie 4}iai se trouve au-devant des JsAurses,. la seule q^i puisse ê^e
efiji/eaquneBt comprimée ; ce n'est cependant pas une raison pour s'abs-
tenir de la compression dans les cas opposés, parce qui;, d^ns ce c#s
ii^ê^ , )a compression parvient s(>uvent à faire disparaître k& doul«ui;s
de la partie antérieure , et quelquefois à diminuer , par sympa^ie au
^nïjcfimeiit^ celles de la partie postérieure.
Bien qu'aucune tentative n'ait, à ma connaissance,, été faite dans ce
se^s, je ne pense pas que la compression pni;sse être avantageuse dans
les d^Mjbirs urétrales quji accompagnent la blennorrhagie aigris, ni,, fin
général, daijis >^uM:une affection inflammatoire de cette forme.
Enfin il sera toujours, ou au moins dans }a grande majorité des c<»s,
ulile de faire préc;éder 1^ compression d'une ou de pl^sieivs é^aeua*
tions çanguii^es Jlqcdes.
J^ iCOippf essioA i(era pr«sque toujouri^ .^i^pas^i^ {es* AfHiimfft (§fi
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(163)
oifirent ce caractère spécial d'être soulagées par la pression de la verge
entre les doigts, mais elle réussira encore assez souvent dans les
autres.
Le procédé opératoire pour l'établir est tellement simple, qu'il est à
peine utile de l'indiquer. On prend une longue bande de diaehylon
d'un centimètre, et on l'enroule autour de la verge à la manière d'uue
bande ordinaire, en commençant pai* le gland ; on l'applique plus exac-
tement encore en prenant une foule de petites bandelettes, dont cha-
cune n'entoure qu'une fois l'organe et dont les deux extrémités s'entre-
croisent sur l'urètre pour la solidité du pansement. La seule chose à la-
quelle il faille avoir égard, c'est le degré de compression; il faut qu'il
soit aussi grand que possible, sans toutefois qu'il empêche le malade
d'uriner, ce qui le forcerait à défaire le pansement. La compression
sera continuée aussi longtemps que possible après la cessation des dou-
leurs pour éviter les récidives.
Obs. l'o. — Gbat » &gé de vingt-sept ans, maréchal-ferrant, célibataire,
d'une taille ordinaire, ayanl les yeux bruns, les cheveux noirs, la peau
blanche, le tissu cellulaire et adipeux médiocrement développé, est entré,
le 12 octobre 18i3, à Thôpitaldu Midi, salle 11, n^ 38.
II y a trois ans, ce malade, n'ayant jamais eu auparavant d*auire affection
vénérienne, contracta une biennorhagie qui fut accompagnée, seulement au
début, d'une douleur légère en urinant. L'écoulement dura au moins six se-
maines, et cessa ensuite pendant un mois. Après cette époque, le malade
til quelques excès de femme et de boisson, l'écoulement reparut, mais
seulement sous forme d'une goutte qui se manifestait chaque matin à
l'extrémité du canal de l'urètre. Cet état persista avec des alternatives d'aug-
mentation et de diminution, pendant dix-huit mois, après lesquels il ne
sortit plus que quelques filaments blanchâtres, à moins que le malade ne se
livrât à quelques excès; circonstance qui provoquait presque immanquable-
ment pendant trois ou quatre jours la réapparition de quelques gouttes do
liquide jaune verdâtre. Vers l'époque où l'écoulement cessa, il commença
à se manifester des élancements dans le canal de Turètre, où toute dou-
leur avait depuis longtemps cessé. Ces élancements avaient lieu habituelle-
ment une douzaine de fois le jour, très-rarement la nuit; ils devenaient
beaucoup plus fréquents et plus intenses lorsque le malade travaillait beau-
coup ou faisait quelque excès de femmes ou de table. Dans l'état d*éreclion,
ils étaient presque continuels ; ils n'avaient pas lieu lorsque le malade uri-
nait. L'excrétion des urines a toujours été normale; à aucune époque il n'y
a eu d'hématurie.
Il y a huit mois, le malade prit des pilules pendant environ un mois,
puis une douzaine de bains; il crut éprouver une légère amélioration à la
suite des bains seulement.
Il n'a pas fait d'autre traitement.
Ëtat actuel, le 19 octobre. — Les élancements se renouvellent un grand
nombre de fois par jour, et durent chaque fois de quelques secondes à une,
deux ou trois BilniiteB; ils occupent toqtçla longueur du canal, mais ils
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( 164 )
sont beâudoup plus forts au faWëao du gland que ptttt(mt àilleni^* lit
miction ne les provoque pas. L*état général est.exeeUent^
Jusqu*au 16 on ne fait rien, et les douleurs conservent le même caractèrOf
Le 16 on applique la compression depuis rextrémité du gland jusqu'à la
^clne des bourses. Les éfantiements vôntgradaeitemetit eh diinmuaht dans
la partie comprimée ei cessent entièrement le it3. On ettlève la coMpi*esstoni
mais au bout de quatre jourb elles reviennent^ quoiqu^à un degré oK^nd
intense ; on rétablit la compression, et elles disparaissent de nouveau aii
bout de deux jours. Après leur disparition, on maintient la compression
pendant ùinct jours (jusqu'au 3 Novembre); on Penléve ensuite, et aujour-
d'hui 6, elleâ h*oiil pas repa^u. Celles qui siégeaient en arrière des bourses
existent encore, maisà nn degré beaucoup moindre; m ta les trHiter|>al* leâ
évacuations sanguines locales et les émolliehts. Le régime du malade a été
d'abord de trois cinquièmes, puis de quatre cinquièmes de portion.
Remarques* — On peut voir dans Thistoire de ce malade la confir-
mation de ce que ]'ai dit plus haut, sur l'influence du genre de vie,
dans la production des douleurs urétralès. Ces douleurs n'ont commencé
à exister que lors des excès auxquels se livrait quelquefois le ma-
lade ; |)tai9 elles sont devenues permanentes. La léeidite de lâ bien-
horrhagie semble auèsi reconnaître J)Otir cause dn écart ète régime, se-
lon la règle la plus habituelle. A mesure que Von approfondit
davantage l'histoire de la blennorrhagie et de ses suites ou complica-
tions^ on a plus d'une fois l'occasioii de se convaincre que cette af-
fection est une de celles qui ressentent le plus vivement l'infltlehce de
la diététique, une de écUes dans lescjnelles le médecin n'obtient pres-
que jamais que des . succès éphémères s^il n'associe une. bygiène bien
entendue à sa thérapeutique* L'observation qui précède fait voir aussi
qit'il ne iant pas se hâter d'ebletel* là compression dès qtie les dètt^
leui^ ont cessé, si l'on Vent éviter les récidives. Enfin, elle démôttttê
encore que le moyen thérapeutique que nous étudions peut amender
les douleurs qui siègent hors des points où il est appliqué.
L'observation snivAnte nous fournira une nouvelle pteuve de œs vé^
rUêi, et famiï j^réséntera en même teitapâ nn point intél^essaiif à^m
l'histoire de la bléhnorirhâgie.
Obs» IL B.«. (Hippolyte},àgéde vingtetun ans» journalier à la campagne^
célibataire! ayant les cheveux blonds, les yeux bleus , ia peau blanche^
musculation bien développée, peu d'embonpoint, de petilç taille^ est entré à
l^hôpital du Midi, salle 10, n» 25, le 9 octobre 1843.
Gei bodime, d'un tempérament irritabiot d'une iatelligencë développée,
donne sur ses antécédents les détails suivantsi dont la préeiaion prouvera
avec quel soin il veille sur sa santé.
Le 25 août 1840, le malade alla se promener à la ville voisine^ et eut des
rapports avec une femme publique. Cinq jours pl«s tard) il éproava en ar-
rière des bourses une douleur assez légère, mais qui devenait itAtrèmeilienè
vive lorsqu'il urinait } les l»e«oin» d'uriner «e fainient sentir jUiM|tt'è qw^
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rime fol» ptr Jeur^ et même plii»« Dans les int«rTall6s des mielioiiSf aucun
suintement n'avait lieu par ieeanal. Le malade 8*obser?ait ainec le plus
grand soin, jamais sa chemise ne fut tachée. Les douleurs s'étendirent
bientdt jusqu'au glande et persistèrent presque au même degré pendant six
semaines, puis elles se calmèrent pendant trois ou quatre mois, sans cesser
entièrement, s'exaspérèrent de nouveau, et ainsi de suite pendant quinze
mais. Six éefliaines âpres lé début de ia maladie. Il coiisulta un pharmacien
qtfi liit fit prendra d«s tisanes et des bains loefiiiiii« it cessa m traitement au
bout de quatre semaines^ mais 11 garda toujours, pendadt les quinze pre»
miers mois, un ré|pme sévère. Au bout de ce temps, ayant consulté un autre
médecih, celui-ci lui dit qu'il n'avait qu'à s'amuser pour se distraire.
Lé dimanche suivant, il fit un excès de boisson avec quelques-uns de ses
aftlls, et deux Jours a()t-ès, sans avoir vu aucune femme, il s'iiperçut d'une
gomiede matière jannfttre au méat; les douleurs en même temps éprouvèrsol
une légère augmentation. Depuis cette époque, l'éofulement a toujours
persisté au même degré, restant quelquefois trois ou quatre mois sans pa-
raître, et éprouvant une légère augmentation (c'est-à-dire fournissant quatre
oii Cihq gdultes par jouf] chaque fois que le malade se livre à un excès de
btHSsèd dU de tratail. Dans l^élé, U goutte apparaît vers Ûiiôï i le méat êsl
sM le matin et le soir. Depuis que l'écoulement est apparu « le malade a
exercé le coït deux fois ; la première avec une femme publique qui, selon
lui, était très-malade ; la Seconde est une fille de son pays, qu'il croit très-
saine : il n^a rien contracté dans le premier cotl; il a donné dans lé second.
ÀtL mois de mai dernier, Il consulta un troisième hiédecin qui, après lui
avoir fait prendre inutilement divers remèdes, lui conseilla de faire des in->
jections avec de l'eau ferrée prise dans une auge de forgeron. A peine avait-
il fait trois ou quatre de ces injections que les douleurs s'exaspérèrent au
point que le malade se couchait sur la terre chaque fois qu^il voulait uriner;
l'urine n'était expulsée qu'avec léà plui^ grandes difficultés, et était surmontée
de petites pellicules blanchâtres, que le malade compare avec beaucoup de
justesse À de la fleur de vin.
Les douleurs persistèrent ainsi pendant sii semaines, malgrà la suspension
des ifijëctlUhs; l'écoulement n'éprouva aucune modificatiota. Il prit pendadi
six sertiaides de M tistne, puis alla consulter un aUbre médocin, te i8 juillet
dernief. Cèlai-ci fit appliquer vingt sangsues au périnée en deux fois, et
prescrivit à l'extérieur, pendant deux mois, différents moyens qui n'eurent
aucune influence sur les douleurs ni sur l'écoulement. C'est alors que lé,
nnàlâdô demanda à entrer à l'hôpital.
Il setàit inutile de décriire pliik lon^uemëhi l'état dânS lequel il ôtaHi
j'iyeateral senlemtnt que^ dans la portioil de canal intermédiaire au gland
et au périnée, la douleur était beaucoup moins vive que dans ces deu^^
points, et que l'écoulemeât consiste en une goutte de liquide rouge&tre, à
peine louche, qui «e manifeste le matin et manque quelquefoià.
tëi le la octobte on appliqua là compression jusqu'à Ib MtiM àéi
Utitt#8eè; au bout de trois jours lu douleur était presque nulle dans iduié
la portion comprimée^ et un peu moindre ailleurs.' Au bout de huit jours la
compression est suspendue; la douleur a cessé tout le long de la verge;
mais elle persiste, un peu améliorée, au périnée. Depuis cette époque jusques
aujourd'hui (6 novembre), làdDuléur n'a pas feparu danâ les points où la
éampressiofi â dié ap^qM6| ilàiè ell6 peMISte èiicoré «U péttiàe^ malgré
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( 166)
deux applications de sangsues, des cataplasmes émellienis, et im régime à
deux cinquièmes de ration. Les anliblennorrliagiques]n'ont point encore été
employés.
Remarques, — Je ne répéterai pas ici les remarques que j'ai faites à
propos de Tobservation précédente; je ferai 'seulement observer que
les renseignements fournis par le malade, et sur lesquels il ne me paraît
pas possible d'élever des doutes, prouvent qu'il a été affecté de ce que les
auteurs ont appelé anciennement une blennorrhagie érysipéhtevse, et
plus récemment, une blennorrhagie sèche. Cette dénomination que j'ai
adoptée pour me conformer à un usage déjà reçu, a été critiquée par
certains étymoiogistes qui attachent plus d'importance aux mots qu'aux
choses ; mais conome elle satisfait ceux qui sont dans le cas contraire,
je n'ai rien à regretter.
J'aurais pu joindre aux observations qu'on vient de lire l'histoire
de plusieurs cas dans lesquels la douleur était bornée à la portion ba-
lanique de l'urètre, et dans lesquels l'emploi de la compression a été
suivi d'un succès complet ; mais je pense que ce que j^ai dit suffira
pour appeler l'attention des praticiens sur un procédé utile, et c'est là
tout ce que je me suis proposé. Ce procédé est trop facile et trop
simple pour que chacun ne soit pas promptement ûxé sur sa valeur
par sa propre expérience. Vidal (de Cassis).
QUELQUES RÉFLEXIONS SUR DEUX NOUVELLES MÉTHODES DE TRAITEHEIIT
DES FRACTURES NON CONSOUDEES.
La non-consolidation des fractures est un des accidents les phis re-
doutés des chirurgiens. En effet, indépendamment de ce que tous les
traitements des fractures réclament l'application prolongée d'un appareil
plus ou moins gênant, et un repos plus ou moins absolu pendant qua-
rante ou cinquante jours, les nombreuses méthodes que le génie chirur-
gical a inventées pour remédier à cet accident des fractures sont loin de
^sséder des indications parfaitement précises, et chacune d'elles compte
autant de revers que de succès. K ce titre, il nous a paru, utilcde je-
ter un coup d'œil rapide sur chacune de ces méthodes, et d'en faire
connaîti'e deux récemment introduites dans la pratique.
Toutes les méthodes chirurgicales employées contre les pseudar-
throses ont pour but de réveiller le travail inflammatoire, qui amène
la formation du cal. Mais les unes se bornent à porter une excitation
plus ou moins vive vers le lieu de la fracture; les autres, au contraire,
tendent enoutre à placer les fragments dans des conditions analogues à
celles où ils se trouvaient au moment de la fracture.
_ f^\m les méthodes qui a|ps$ent en irritant^ ^i\ directement, soi(
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( 167 )
indir/ectement^ les sarfaces fragmentaires, noys signalerons, comme
les moins dangereuses, le frottement >de8 fragments Y an contre Tan-
trfiy foit d'après la méthode de Celse , qui conseille les frictions des
fragments pendant (juelques instants ^ et ensuite la mi^e du membre
dans un appareil con^ntif , soit d'après celle de .J. Hunter^ renou-
velée paf M. Yelpeau^ qui consiste à faire marcher les malades avec
un menjdire entouré d'attelles ; ta cwnpressùnif ou méthodes de Whjte,
(p4 /copiste à appliquer autour du membre iine forte enveloppe, for-
n^^ étui, avec laquelle le m^Ude doit exercer son piembre ; et le gaf-
Viinwnef qui a compté récemment un bea^ succès entre les mains de
Bi^nnan. Viennent ensuite, et V application des sétons, àènt Physidk|
de Philadelp^e, eut le prepiier l'idée ; méthode plus dapgeregse que
les pnét;édentes, puisqu'elle pccasjopne un travail inflammatoire Isiep
autrement intensie et qui peut être l'origine d'accidents fort ^rav/es ; et
lef d^f nouvelles méthodes, ^Ues du professeur Miller et de DieiTen-r
bach, 9^ lesqneUes nons voulons appeler plus particulièrement l'at-
tention,
JLa méthode de Dje0enbach $e rapproche jusqn'à un certain point de
celle du mêinie auteur, que nous avons déjà fait connaître, et qui con-
siste à faire, avec une vrille, des trous dans les fragments non conso-
lida, de manière à détruire les adhérences mQrbides, en même temps
qn'^ susciter i^n trayail organique suffisant. DiefTenbach a ajouté à ces
perforations l'introduction de cKevilles d'ivojre, destinées ^ activer en-r
G)9re le travail organique. Le premier essai de sa méthode a été faijt sur
une fenuffe ^gée de trente-trois auf, qui, à la suite d'une fracture da-
tant de quinze mob, offrait un rancoiircissement avejC atrophie 4n
membjre et un cal mou volumineux , dans lequel les os se mouvaient
connne dai^ une eapsnle. Diefren|)ajch epploya les perforations et les
chevilles 7 dix jours après, il y aY^it déjà moins de mobilité; les cbis-
villes furent retirées, et en tiois fook 1^ guérison était complète. Même
résultat ches un homme de jtrente et un ans, qui avait eu le bras frac-
turé à S4 partie moyenne un an auparavant. Voici maintenant les dé-
tails opératoires de cette méthode, tels que nous les trouvons consigpé^
dans le Gasper's WochenscrifCt. Pour pratiquer cette opération, le
membre, conven;i|)l^ent étepdu et ramené à une bonne position, soi|
par des septions sous-cutanées, soit par des appareils appropriés , les
fragments maintenus en contact , on fait tendre la peau sur le côté dn
membre où les fragments sont le plus superficiels ; et, ayec un bistouri
long et étroit de lame, mais à large pointe, on fait une petite incision
jusque anr l'ps, à un demi-pouce environ de l'extrémité de chaque frag-
U9ent. Par cette inpsion, qj^ intrpduit une vrille fie l'épaisseur 4'i^ne
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plume, et l'on fait un trou à l'os avec précaution et lenteur, retirant
la vrille de temps en temps, de peur de faire éclater l'os (ce qui serait
surtout à craindre si l'on faisait le trou trop près de la fracture). Il ne
faut pas cependant trop s'en éloigner; l'irritation serait insufBsante.
Deux chevilles d'ivoire d'un volume un peu moindre que la vrille, et
préalablement huilées, sont alors enfoncées à travers l'os, jusqu'à ce
qu'elles fassent saillie du côté opposé. Elles doivent avoir une longueur
suffisante; pour qu'il en reste encore un pouce au dehors de la plaie des
téguments. On les recouvre d'une épaisseur suffisante de charpie, et on
fixe le membre avec un bandage et des attelles. Un trou sur chaque
fragment suffit. Il faut que le premier trou soit fait et rempli par sa
chevillé, avant de procéder à l'autre. Quand on veut réunir une pseu-
darthrose de la rotule, la vrille doit être moitié plus mince qu'il n'a été
dit ; les trous ne doivent pas traverser toute l'épaisseur de l'os , et les
chevilles doivent être rattachées et attirées l'une vers l'autre , à l'aide
de fils entortillés. Après l'opération, le membre se gonfle et s'enflamme.
Il faut alors enlever le bandage et favoriser la suppuration à l'aide de
cataplasmes. Du cinquième au sixième jour, l'os et le périoste commen-
cent à se tuméfier, et l'on peut sentir, à travers les parties molles,
comme des espèces de tumeurs rondes comme des boules. S'il survenait
une douleur violente et profonde dans l'os enflammé, il faudrait enle-
ver les chevilles après quelques jours, et appliquer des cataplasmes
fréquemment renouvelés, sauf à réintroduire les chevilles plus tard. Le
terme moyen de leur séjour est de dix jours, et rarement il devra en
dépasser quatorze ; toutefois, on les laisserait davantage s'il n'y avait
que peu de réaction, et si le gonflement demeurait insuffisant.
La méthode du professeur Miller, d'Edimbourg, à laquelle oh peut
donner le nom de méthode des ponctions sous-cutanées, est une nou-
velle application de cette méthode sous-cutanée, dont la chirurgie a
obtenu de si brillants succès dans ces derniers temps. M. Miller a
pensé que, en introduisant obliquement jusqu'au lieu de la fracture une
longue et forte aiguille, que Ton promènerait dans toutes les directions,
et avec laquelle on diviserait les moyens d'union ligamenteux, en même
temps que l'enveloppe fibro-cartilagineuse qui réunit souvent l'extrémité
des os dans les pseudartrhoses, on parviendrait à déterminer, vers le lieu
de la fracture un travail irritatif, dont la consolidation serait le résultat.
Dans le procédé de M. Miller, l'air ne pénètre pas jusqu'au lieu de la
fracture. En effet, l'aiguille est introduite obliquement par une petite
ouverture pratiquée à une certaine distance des os fracturés ; puis les
parties divisées, l'aiguille est retirée , et la petite plaie, recouverte avec
un morceau de diachylon, ne tarde pas à se cicatriser, tandis que le
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( 469 )
membre fracturé, placé dans un appareil convenable, marche vers une
consolidation définitiTe. Dans le travail qu'il a publié sur ce sujet, dans
le numéro de juin du Monthly journal of médecine, M. Miller a fait
connaître quatre observations, qui, sans être toutes parfaitement con-
cluantes^ permettent d'espérer quelque chose de cette nouvelle méthode.
Une fracture du maxillaire inférieur, près de son angle, cbez un homme
de trente-cinq ans, une fracture du tibia, non consolidées après plusieurs
mois, ont suivi une marche des plus heureuses, après Temploi des ponc-
tions sous-cutanées. Dans un cas de fracture compliquée de l'humérus,
avec résection et écartement considérable des fragments, les ponctions
sous-cutanées, d'abord sans résultat, ont fini par exciter un commence-
ment de travail d'organisation, sans que toutefois la fracture soit
encore arrivée à une consolidation parfaite. Le quatrième fait, qui ap-
partient à liston, et qui diflere, jusqu'à un certain point, des jaits
précédents (en ce que, dans un cas de fracture du fémur, chez un
homme de quarante-huit ans, ce grand chirurgien porta sous la peau
un bistouri étroit, divisa avec cet instrument les surfaces £bro-liga-
menteuses de la fausse articulation), n'a été suivi que d'un commence-
ment de consolidation, et, après quelques mois, dans une chute qu'a
faite le malade, les fragments osseux se sont de nouveau séparés au ni-
veau de l'ancienne fracture.
n ne nous reste plus, pour terminer cette longue énumération, qu'à
mentionner les deux méthodes qui sont destinées à replacer les frag-
ments dans des conditions identiques à celles qui suivent la fracture,
à savoir, la résection de l'un ou des deux fragments, et le procédé de
Greene, déjà mis en usage par Hunter, qui consiste à racler les deux
extrémités de l'os, et à cautériser ensuite les sur&ces osseuses avec la
potasse caustique. Essayons maintenant de poser les indications princi-
pales de ces diverses qiéthodes, et d'en apprécier la valeur.
n est de toute évidence que dans le choix à faire de ces diverses mé-
thodes, il faut tenii* grand compte de la disposition anatomique des par-
ties, et que là où il y aura seulement un cal mobile, on ne devra pas re-
courir à la même méthode que s'il n'y a pas eu commencement de
travail de cicatrisation, et en outre que les deux méthodes de la caaté-
risation et de la résection devront être réservées, à cause des graves
dangers auxquels elles exposent, pour les cas oii tous les antres traite-
ments auront échoué. U suit de là que, dans l'immense majorité des cas
de pseudarthrose où il y a commencement de travail de réunion, on
aura à choisir d'abord entre le frottement des fragments, la compres-
sion, le galvanisme, et, plus tard, entre les ponctions sous-cutanées, le
séton et les chevilles d'ivoire.
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Itintile de dire cjaé les frottements, k ^»m{>irMioii ut le galtd&ktne
consthiient des méiliodes pen irrhantes de leurnatwe, et^tie la fi^ma-
tion du cal éproayèra sealement, sous leur infioefiee, tuie actiTation mo-
dérée, insuffisante dans un grand nombre dé cas. Plus active que les
méthodes précédentes, la lùéthode des ponctions sous-cutanées n'offre
d'autres avantages sur la méthode ddséton et Sur celle deschèvUles cpe
d'irriter moins violemment les parties ; mais ces avantages ne soiit pas
à négliger, surtout lorsqu'il s'agit de fracturés placées ad centre de
ineinbres voliiminenx. Le séton et les chevilles d'ivoire, moyens plus
énergiques, pourront être employés à leii^ tôtir après les précédents ;
hien entendu que tous ces tnoyens, et snrtèut les derniers, seront aidés
par un pansement et un appareil convenables, que les forées des malades
seront soutenues par uhe aliiiientatioti stifBsante, et que les diatfaèses,
s'il en existe, seront eôiilibattues par des moyens appropriés.
En fésumé^ lé ti'aîtement des fracttnreS non eonsolidées, et le choix
des méthodes chirurgicales à employer dans ces fraetores, varient sui-
vant le degré d'irritation qui parait nécessaire pour conduire k bonne
fin le travail de consolidation, et le diirut-glen doit épuiser gradua-
ment les moyens les mdihs irritants avant d'arriver ant iniiadtf di-
i-ects, et encore plds aux méthodes qni ébnsistent à transfermer nne
fracture simple en une fracture compliquée de plaie et de pénétration
de l'air dans le foyer.
••• tmt u m
KBMiMfBta sua ia bIoob vi'ownsmon nu 9Axn0 TïïAjiqon4J^
ST HE qtBEbQbtS P|UB#A»Aa!l01ia M lA ^»VB OFnCllf AUI.
Le Codex et tous les traités de pharmacie in^qiient l'emploi des
plantes narcotiques fraîches pour la |)téparation du baume trah(|uille.
Cette exigence embarrasse souvent les pharmaciens, aitendn (fat ces
i liantes ne viennent pas dans toutes les localités \ il lettr faut quelquèfbis
es faire venir de très-loiq, et ensuite, • le besoin de ^réparei* le
haume tranquille ne coïncide pas toujou^ avec l'époque de végéta-
tion des plantes narcotiques dans lés pays mêmes où elles croissent.
Acheter cette préparation toute faite dans le commei-cè serait péd edttve-
nable, tout pharmacien devant tenir à honneur de préparer lui-même
ses médicaments composés. M- Hurant a fait dernièrement à la Société
de pharniacie une proposition qui tirerait les pharmaciens de eet
embarras. Voici le procédé qu^il ptopose de sdivre dans ces et-
coDStances :
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(171 )
On proid 50 grammes de feailles sèches et bien conservées de
chacnne des plantes narcotiques entrant dftns la composition du baume
tranquilic ; on les brise grossièrement, on verse dessus d'abord 2 kilos
d'eau et ensuite 4 kilos d'huile, 'puis on termine l'opération en se con<«
formant aux indications du Codex.
Le produit que Ton obtient ainsi est d'un vert aussi beau que s'il
était préparé avec les plantes fraîches. Quant aux propriétés thérapeu^
tiques, M. Hurant s'est assuré par rexpérienoe qu'il avait également
toutes celles qu'il possédait préparé autrement.
Comme on le voit, ce procédé n'est pas seulement applicable à la
préparation du baume tranquille, mais aussi à Tonguent populénm et
aux huiles simples de toutes les plantes vireuses, à l'exception de la
ciguë, qui, comme nous l'allons voir, ne\h supporterait pas , ainsi du
reste que le procédé ordinaire suivi jusqu'à présent^^sans préjudice pour
ses propriétés.
Relativement au baume tranquille, M. Hurant propose une autre
modification, applicable dans tous les cas : ce serait de remplacer la
macération d'un mois de l'huile des narcotiques sur les plantes aroma-
tiques, que prescrit le Codez, par une digestion de quelques heures,
comme pratique plus expéditive et Jout aussi bonne. A ce sujet, nous
demanderons pourquoi, aux plantes arinnatiques^ on ne substituerait
pas, ainsi que cela a été proposé, leurs huiles essentielles, comme mé-
thode plus économique, puisqu'elle n'entraîne aucune perte d'huile?
Les praticiens sont loin d'être d'accord sur les propriétés thérapeu-
tiques de la ciguë. Les uns lui accordent des propriétés héroïques, les
autres ne lui en reconnaissent que de très-médiocres, et même les disent
problématiques. Cette divergence d'opinions ne proviendrait- elle pas
des modes opératoires suivis pour obtenir les préparations pharmaceu-
tiques (extrait, huile, emplâtre) de cette plante ? Les remarques sui-
vantes de M. Hurant le feraient assez croire.
Lorsqu'on soumet à l'évaporation du suc de ciguë, les vapeurs qui
se dégagent ramènent au bleu le papier rouge de tournesol. Cet effet
se produit pendant toute la durée de l'opération, mais d'une manière
beaucoup plus sensible au commencement qu'à la fin, à l'air libre que
dans le vide, et pendant l'ébullition de la liqueur que lorsque la tem-
pérature est inférieure à 100*^. U se manifeste encore d'une manière ap-
pr^able au bain-marie.
Ayant recueilli ces vapeurs, il a constaté qu'eUes renfermaient de
la cicutine ou conicine, principe actif de la plante, et de l'ammoniaque
en proportion notable ; d'où il conclut rationnellement que l'extrait de
dguë sera d'autant plus actif qu'il aura été préparé à une plus basse
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( 17a )
temp^ratare et ««posé moins de temps àTaetionda fea et de Pair.
Faisant application de cette donnée à tontes les préparations de
eiguë qui nécessitent l'emploi de la chalenr, il propose pour i%uile de
cette plante, au lieu de IMbullition de la plante fratche, l'emploi de la
digestion et de la plante sèche réduite en poudre demi-fine. Pour l'em*
plâtre il eoRseille, comme M. Guibourt l'a fait ily a déjà plusieurs annies,
au lieu de la plante frafche, d'employer la poudre de ciguë r^ce^ment
préparée, toutefois en la laissapt en contact à une douce chaleur p^n^
dant quelques heures avec les matières grasses.
Dans sa note, M. Hnrant dit un mot de la perte qn'on éprouve en
macères grasses, dans la préparation des aleoeléset des liparolés sim-r
pies et composés (baume tranquille, pnguent populéum), par suite de
l'imbibitien des plantes. Il évalue cette perte k un cinquième an moins
du poids des eorps gras employés. Les lecteurs du Bulletin de Thé^
rapeutique se rappellent qu'il y a environ un an, M. Stanislas Ifar-
lin, traitant cette question, avait conseillé, pour retirer les matières
grasses engagées dans le tissu des plantes, de faire bouillir ces der-
nières après leur expression avec de l'eau, et de recueillir, après refroi*
dissement, les matières grasses surnageant celle-ci. M. Auront cionstdV«
cette opération comme ne donnant qu'un résultat incomplet, e^ l'em-
ploi de la presse, subséquent k Tébullitioii dansl'e^u, esf, Miiyant lui,
indispensable pour obtenir un résultat ayantagenx.
CORRESPONDANCE MÊDIGAIE.
Pepw iongtaaps, ks phyiicifns mit jwoppa m^ Vh0mm^ •#«
absorbe par minute cent vingt litres d'air, «t qu'um^midU àm m
au demi-kilogramii^ exige, ponr lirAlfr eom^Utmentf mlk ringt
Utm d'air atouMpbérique^
On voit par là ce qun devient l'aimosphère de la «èuimbiv d'un
bopame malade, surtout lorsqu'elle est bien dose, et qu'une (^n imt
bougies y sont alhinices.
T/aif pur éunt un agent essentiel au maintien de la santé, 4ifmt
par cela même un remède puissant lorsque nous ffmïïfW malade ) M^
1^ wédmÀs preserivent-iU de renouveler souyent l'air i$ê 9ppart^«i^nts
par une irentiUtiQn doneai modérée, sans bryisques oseiUati<w»c mm
Ijl TPl4il4tion i^sC ehose diflSmle, à moins d'ouvrir les portos «t |#9 ^
^ItniS) m qnin'M imp i^ns danger. Jn pm^ iiope«w Vpn ppurfstf
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obvier à cet inconvénient, en se servant de Fappareil qaej^ luropose.
Cet appareil est très-simple; il peut être construit sur une grande
comme sur une petite échelle ; il peut être transporté d'un lieu dans un
autre j il n*a pas besoin, pour être mis en mouvement, du concours des
animaux, et la dépense de son entretien n'est pas telle, qu'une per-
sonne d'une fortune ordinaire doive s'en priver, lorsqu'en été elle anra
à supporter une opération de chirurgie.
Cet appareil repose sur les données suivantes :
V Gopiprimer l'fiir pur extérieur dans un conduit d'appel, an
moyeiy d'un moulin à vent, mu par upe vis sans fin ;
2° Recevoir cet air comprimé dans un réservoir contenant de la
gUcej
3® Porter cet air rafraîchi dans la chambre du malade, l'y attirer
même, eu prî^tjquant dans le haut d'une croisée une ventouse, ou en
maintenant dans la cheminée des charbons enflammés.
C$X appareil Sfs compose ftinsi s
A. D'un réservoir en bojs ayant I4 forme d'un œuf, dont une des
extrémités est déprimée pour reposer sur le sol , l'autre extrémité cou-
pée tranversalement, de manière qu'en réunissant les deux parties et
les fixant l'une à l'autre par des charnières, cette partie forme cou-
vercle.
B. L'intérieur de ce réservoir peut être doublé en zinc ou en
plomb.
C. Intérieurement et au tiers de la profondeur de ce réservoir est
placée , en forme de double-fond, une claie en bois, sur laquelle
viennent reposer verticalement, et distancées les unes des autres, d'autres
claies, entre lesquelles on met de la glace, pbservant toutefois délaisser
deux claies vides entre une pleine, ce qui permet à l'air de circuler
lil^rement.
D. Extérieurement, et à la partie inférieure du réservoir, un robinet
qui communique dans l'intérieur ; ce robinet permet à la glace fondue
de s'écouler.
E. Est fixé à l'intérieur et un pea au-dessus du niveau du double
fond, en communiquant de l'intérieur à l'extérieur, un conduit en fer-
blanc, dont l'extrémité se termine en entonnoir ; ce conduit est le conduit
d'appel^ c'est à son orifice que s'agitent les ailes du moulin.
F. Est fixé à l'intérieur et à l'opposé du conduit d'appel, c'est-à-
dire à la partie la plus élevée du réservoir, un autre conduit en fer-
blanCy qui communique de l'intérieur à Textérieur ; ce conduit est le
conduit de départ , c'est lui qui porte i'air rafraîchi dans la chambre
di| malade.
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(174)
Remanie»
Ce ventilateur se place dans
une cour ou une antichambre;
le conduit ,F, dit de départ,
débouche seul dans la pièce du
malade, en traversant le mur
ou une cloison.
L'air atmosphérique, fouetté
par les ailes du moulin, s'en-
gouffre dans l'entonnoir du conduit d'appel, communique dans le ré-
servoir A, traverse les orifices des claies, se rafraîchit sur la glace,
puis poussé par une nouvelle colonne d'air, il sort par le conduit F.,
dit de départ. Stanislas Maktin ,
pharmacien.
BONS EFFETS DE l'aPPLICATIOW DES GRAITDES VENTOtJSES SACHES
SUR LES PAROIS ABDOMINALES.
Chacun sait que les coliques nerveuses sont fréquemment une affection
légère qui se dissipe d'elle-même, et que quelquefois aussi, parvenant à
un haut degré d'intensité, elles peuvent être suivies d'une autre affec-
tion des plus graves, le volvulus, que le plus souvent on ne peut pré-
venir par les moyens usités. Depuis plusieurs années, nous employons
de piime abord contre les coliques nerveuses les plus violentes, avec im-
minence de volvulus, l'application de grandes ventouses sèches sur les
parois abdominales, moyen que les auteurs ne mentionnent pas dans
cette circonstance, et qui alors nous a toujours paru agir à merveille.
 ce sujet, nous pourrions citer un bonjnombre de faits aussi concluants
que ceux-ci.
Etienne Cavalier, âgé de 47 ans, d'un tempérament nerveux, do-
mestique à Mouran, maison de campagne voisine de notre ville, fut
réveillé subitement, le 23 septembre 1847, à deux heures du matin,
par un mal de ventre ; on lui appliqua aussitôt des linges chauds sur
l'abdomen, et on lui ût prendre des infusions aromatiques, qu'il vomissait
peu de temps après.
Arrivé chez lui à neuf heures du matin , nous le trouvâmes au lit,
dans une agitation extrême, atteint des plus violentes coliques; il éprou-
vait, en outre, de continuelles envies de vomir ; la face était pâle et
altérée, le pouls petit et concentré. De suite, nous appliquâmes deux
grandes ventouses sèches sur les régions ombilicale et hypogastrique.
Trois minutes après. Cavalier nous disait se trouver mieux ; au bout de
dix minutes, il souffrait moins encore, et quand nous enlevâmes les
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teufoosié», vingt-cinq Iniiretts après les AYfÀt appliquées , il ne sonfirah
pkis du toBt.
Avant de le quitter, noos recommandâmes à sa femme d'appliquer
de nottveaa les ventouses , si le mal revenait.
Deux heures après notre départ, Cavalier recommençant à éprouver
des coliques, on eut recours au même remède, dont Templei fut cette
fois suivi d'une guérison radicale.
Lorsque nos malades atteints de cette afifeetion n'ont pas été k la
selle depuis plusieurs jours, nous ordonnons un lavement simfllé qni
termine toujours la gnérison, comme cbèz le sujet de i'dbsertatimi
suivante :
Lé 4 du mois d'aoàt 1848^ à sept keores du soir, noms fàmea appelé
pour la femme Mathieu, d'Agde, Agée de trente-cinq ans, d'on tempe»
rament extrêmement nerveux. Depuis deux jours elle avait commènoé
à se plaindre du ventre, après s'être plongée dans l'eau froide jusqu'à
mi-corps j au retour d'un travtlil des plus pénibles. Depuis cinq beiffes
du matin elle avait déS nausées, et avait v^nni plusieurs feis des ma-
tière alimentaires et Kiieuses. Il y avait deux heures qu'elle ressentait
de très -fortes coliques. Elle était très-abattue, agitée, et fort pâle ; 1«
pouls élait petit, Concentré, et tout le corps un peu froid. (Point de
selles depuis trob jours.) Sur-}e*champ nous appliquâmes trois ventoo*
ses sèches sur les régions ombilicale et hypogastriqoe. Quelques instants
après, cette femme ressentait un grand soulagement; les ventotiteg
festèrent appliquées pendant une demi -heure. Ce temps écoulé^ il ne
resta plus qu'une très-Êible douleur ; une demi-hebre après, on d^nfia
nn lavement qui fiit bientôt rendu en entraînant beaucoup de matières
fécales ; la pxkî^h M aloirs complète.
A; Favrs, D. M;
A Agde (Hémill).
BnÙEtZH ptis nUtiTAVx.
SeUnme. *^ Anatome pathologique, <— Les anteyrs qni se içnt
eocupés des maladies de ren|anoe, Underwood^ MM.RiUiet et QarAax^
Billard^ Blache et Guersant^ Trousseau 9 sont loin d'être d'aeoofd 9m
la nature du sdérêmt. Les uns n'y voient rien autre chose qu'une
forme particulière dfe i'iniiltration séreuse du tissa caUulaire 6<his«4w^
tané, et^ partant de cette idée, donnenl à la maladie qjiij non» wmf^ to
nom d'œdème dur des nouveau-nés. Les autres, an contram^ Siflum*!
qu'il n'y a là rien autre chose^pi'nn endurcissement spécial du tissu
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( 176 )
cellulaire , sans infiltration séreuse , sans œdème. Il semble que cette
question, toute d'anatomie pathologique, soit facile à résoudre , et ce-
pendant la divergence des auteurs n'en continue pas moins. Les uns
et les autres apportent , à l'appui de leur opinion, des recherches d'a-
natomie pathologique. L'observation qui suit tend à confirmer l'opi-
nion de ceux qui ne voient ,' dans le sclérême , qu'une induration da
tissu cellulaire, sans infiltration séreuse, sans œdème.
Une femme , accouchée depuis huit jours , entre à l'hôpital Necker,
au n^ 9 de la salle Sainte-Thérèse , avec son enfuit atteint d'ictère.
La coloration ictérique des téguments était aussi prononcée que pos-
sible. L'enfant n'était pas allaité. Il fut bientôt pris de diarrhée et de
vomissements, et, après quelques jours, les pieds commençaient à
durcir, ainsi que les jambes. Peu à peu l'induration gagna les cuisses ,
les bras , les joues, lenez. En essayant de produire une impression sur
la peau avec le doigt , on n'y pouvait parvenir. La chaleur du corps
s'était très-sensiblement abaissée. La respiration était libre. En auscul-
tant la poitrine avec le plus grand soin , on n'entendait pas le moindre
râle. L'enfant s'éteignit doucement, cinq jours après le commencement
de l'endurcissement.
tJne demi-heure avant d'ouvrir les cavités splanchniques, on fit une
incision de toute la peau du corps , depuis les pieds jusqu'au ventre.
U ne s'écoida pas une seule goutte de sérosité. Le tissu adipeux était
parfaitement sec, la graisse comme figée. Dans l'épaisseur des mem-
bres, le tissu cellulaire n était pas non plus infiltré. On trouvait aussi
un peu d'engouement pulmonaire, sans pneumonie.
Nous rapprocherons de ce fait un autre par&itement semblable.
Un enfant , âgé de cinq à six semaines, meurt également au cinquième
jour d'un sclérême qui occupait tout le tissu cellulaire sous-cutané , et
qui avait également débuté par les pieds et les jambes, pour gagner en-
suite les cuisses , le tronc, les bras, et enfin le visage. La température
générale s'était beaucoup abaissée , le refroidissement était considé-
rable, même à la poitrine. L'enfant s'éteignit doucement au cinquième
jour de la maladie.
A l'autopsie, on trouva les poumons engoués, mais sans pneumonie.
Le tissu cellulaire et adipeux , incisé dans presque tous les points, était
complètement sec. En le pressant même fortement, il était impossible
d'en faire sortir une seule goutte de sérosité. La graisse était comme
figée dans les cellules du tissu adipeux. Pendant la vie, on n'avait pu
produire sur la peau aucune impression un peu persistante, même en
pressant fortement avec le doigt.
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Supplément, ( 177 )
Dyssenterie, — Administration de lavements de nitrate d argent,
— Guérison. — L'adminislralion du nitrate d'argent dians les affec-
tions da gros intestin est une médication employée dépuis assez peu de
temps et qui compte déjà d'assez nombreux succès. A mesure qu'elle
se généralisera, on reconnaîtra de plus en plus combien elle est puis^
santé , et exempte de tous les inconvénients qu'on loi a attribués. Le
nitrate d'argent peut être porté impunément dans le canal digestif
comme il l'est tous les jours sur toutes les autres membranes muqueu-
ses , et dans un canal beaucoup plus étroit et plus irritable, l'urètre.
C'est aujourd'hui un fait irrévocablement acquis à la science.
L'observation qui suit montre quel avantage on peut retirer de l'ad-
ministration de lavements de nitrate d'argent d.ins la dyssenterie. En
même temps elle fait voir de quelle manière ils doivent être employés.
Une femme, âgée de quarante-quatre ans, entre à l'hôpital Necker
(salle Sainte- Anne, n® 5). D'une constitution assez robuste, habituel-
lement bien portante , elle avait ét^ prise depuis quinze jours d'une
dyssenterie dont il est impossible d'indiquer la cause. Pendant les pre-
miers jours de la maladie, elle avait des envies continuelles d'aller à
la garderobe, souffrait vivement à chaque selle, qui était très-peu
abondante, et composée de glaires ensanglantées. La fièvre était d'ail-
leurs assez modérée.
Sous rinfluence d'un traitement actif et dont l'opium formait la prin-
cipale base, la dyssenterie s'était rapidement amendée. Au moment de
l'entrée de la malade à l'hôpital , les garderobes étaient beaucoup
moins fréquentes , les douleurs moins vives. La malade n'allait plus
que sept à huit fois par jour à la selle ; mais les matières fécales
étaient peu abondantes et toujours mélangées d'une très-grande quan-
tité de mucus ensanglanté. Le ventre était un peu douloureux dans la
direction du côlon descendant. Chaque évacuation s'accompagnait de
douleur assez vive au niveau de l'anus. Le pouls était fréquent , la
peau sans chaleur fébrile. On prescrivit un lavement ainsi composé :
Nitrate d'argent cristallisé 25 centigrammes.
Eau distillée 200 grammes.
qui fut pris de la manière suivante : dès que le lavement de nitrate
d'argent était administré, on donnait immédiatement un autre lave*
ment composé d'environ 300 grammes d'eau tiède, afin de porter plus
haut, d'étendre sur une plus grande surface de l'intestin la solution
de nitrate d'argent.
Dès le lendemain l'amélioration était notable. Il n'y avait eu que
trois garderobes, beaucoup moins glaireuses et moins ensanglantées.
TOMfi XXXV. 4« LIV. i2
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(178)
Ia makde n^arait plm de ténesme. Le nitrate d'argent fut de nouveau
prescrit et administré de la même manière.
Après quatre jours de traitement , les selles étaient redevenues nor-
0iale5« Elles ne contenaient plus ni mucus ni stries sanguines. La ma-
lade allait chaque jour une seule ibis à la garderobc, sans douleur.
Qn pul^ SAM inocHivénifnt, augmenter la quantité assez faible d'aliments
i|u'elie avait prise jusqu'alors. Sans le cours de sa convalescence et k
l'ecfiaston de quelques écarts de i-égime^ la diarrhée reparut quelque-
lois, mêlée de stries sanguines, mais sans mucus. Elleecda toujours et
immédiatement à un lavement de nitrate d'argent, suivi le lendemain
d'un simple lavement d'amidon. La malade quitta l'hôpital, pariaite-
u^cut guérie.
Ce fait ne montre pas seulement Teificacité des lavements de niti'ate
d'argent, il fait voir en même temps leur innocuité, qu'on a si long-
temps et à tort contestée. Une dose assez forte de nitrate d'argent a pu
4tre injectée dans le rectum et le colon, sans déterminer le moindre
accident, soit immédiat, soit consécutif. U a agi sur la membrane mu*
queuse de ces parties de la même manière qu'il agit sur celle de l'urètre,
liU^* la conjonctive, sur toutes celles où on l'applique.
Phlegmatia alha dolens.-^rMort, — Phlébite avec oblitération
4û Ut V^ime iliaque droite, -^^^ijes auteurs sont encore en discussion
Itir la question de savoir à quelle cause anatomique doit être rapporté
l'état connu sous le nom de phlegmatia alba dolens, ou œdème aigu
4oulottreux« Les uns y voient le résultat d'altéi*ations anatomiqucs fort
diverses, 4e pblegmasies occupant soit les vaisseaun sanguins, soit les
Taisseaux lymphatiques, soit même le tissu cellulaire. Les autres, au
a)ntrair9, s'i^ppuyaat principalement sur les recherches de MM. Trous-
f^av, 9oQUI«ud et Velpcau, admettent que la phlegmatia alba dolei&s
fsst toujours liée à une phlébite qui a amené une oblitération complète
OH ipcoinplète d^ U veine enQaiimiée. Le fs^it que nous allons rapport
ter tend à couRriner cette dernière opinion, qui S*appuie d'ailleurs
sur les ob^ervsitions à la fois les plus nombreuses et les plus con-
cluantes.
Prçvot (Louise), domestique, âgée de vingt-deux ans, entre à l'hô-
pital Necker, service de M. Trousseau, au n^ Il de la salle Sainte-
Anne. Elle est accouchée il y a un mois. Le travail a été fort long et a
nécessité l'emploi du forceps. Quinze jours après son accouchement,
elle a été prise de phlegmatia alba dolens, qui s'est accompagnée de
fièvre, et Ta obligée à garder le Ut. Au moment de son entrée à ÎTiô-
pital, cm constate une tuméfaction œdémateuse de toQt le membre aL-
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(. m )
dominai droit. La pression produit une très- vive douleur à la partie
postérieure et au tiers supérieur de la jambe droite i Le ventre est sou-
ple et indolent. La fièvre est vive, l'oppression considérable. L'aus-
cultation permet de reconnaître une pneumonie qui occupe ie côté
dtoit dans toute son étendue, Avec épancbemenl pleuretique à ist paftje'
inférieure. On pratique deux saignéei. Lt sang est fortement coneti*
^eux. On adraintstie Tipécacuanba, on donne de la tisane pectorale^
Malgré Petnploi de ces moyens et rapplicatfOn d'tti IdrgevésiCd-
toire clam le dos, la maladie fait de très-rapides progrès. La pneutno^
nie augmente, et avec elle Toppression et la fièvre. Le poa!^ dévient
petit et dépressiblc, tout en conservant une extrême frécfuenoe. L'a*
dynamie se prononce, la peau s'excorie au niveau du sacrum, la
respiration s'embarrasse de plus en plus, quelques pbénomètles eéfé'*
braux apparaissent, et la malade succombe bientôt, six jours apr«s son
entrée à l'bôpital.
L'autopsie est faite vingt heores après la mort. ^-^ La veine ilfaqtit
primitive droite jtisqu^à sa jonction avec la veine cave, l'iliaque externe^
la fémorale jusqu'à 5 ou 6 centimètres an-dessous de l'arcade erursle^
^nt complètement oblitérées, La veine iemorale est vi4e juMfo'à (a
poplitée. Toutes les veines profondes de la jambe droite soirt oblité-
rées* Dans l'iliaque primitive^ l'oblitération est constituée pa^ qihi
ftiasse fibrineuse contefiant une notable quantité de liquide analogue H
du pus séreux. La' périphérie de la couche fibrineuse est, dan» l'é-^
tendue de 8 à 10 centimètres, adhérente aux parois Veineuses, comme
une fausse membrane le serait avec la plèvre. Dans ce point les paro^
veineuses sont épaisses et rigides comme celles d'une grosse artère,
nais Sans tougeur. ïmméuintement an-dcssoïis, tm Kqmde puriforme
remplit la veine, et plus bas^ l'oblitération est causée par un gros
caillot en partie iîbrineux, en partie cruorique. Les caillots des veihes
proiondes dç la jambe sont en partie fibtinenXy en partie ci'ooriqi]^.
Thorai. — Epanchement purulent à droite. Pneumonie du même
c6ié aveo petits foyers pmulents disséminés, entotfrés de noyaux pérM
pneumonlques, dans les deux poumons. •*— "tous les viscères de; VaU^
dotnen sont parfaitement sains. Pas d'oblitération ni d'inflamrttalioft
appréciables des sinus utérins. Aucune altération à la swiMe intern»^ ni
dans l'épaisseur même du tissu de l'utérus.
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(180)
RÉPERTOIRE MEDICAL.
APHONIE [Bons effets des fumées
de benjoin dans le traitement de V).
On trouve dans le Provincial Journal
of med. deux observations de ce
genre, qui mérilentde fixer Pallen-
lion. La première et la plus con-
cluante a trait à une dame de moyen
âge, non mariée, qui avait perdu la
voix depuis douze ans. et qui avait la
plus grande peineà se faire entendre.
Pas de toux ni de traces d'affection
inflammatoire ou d'altération orga-
nique du larynx. C'était une per-
sonne nerveuse et chez laquelle plu-
sieurs médecins avaient rattaché l'a-
phonie à l'hystérie. Après avoir es-
sayé beaucoup de traitements sans
succès, on lui conseilla de fumer du
benjoin. Après quatre mois de per-
sévérance dans l'emploi de ce moyen,
la voix avait complètement reparu.
L'amélioration avait été graduelle.
— Voici maintenant le mode de pré-
paration de ces cigarettes au benjoin :
On prend une feuille de papier-
brouillard blanc et épais que l'on
imprègne avec une solution saturée
de nitrate de potasse; puis cette
feuille est mise à sécher, et une fois
sèche, on étend dessus une couche
de teinture composée de benjoin.
Enfin le papier est taillé eu petits
morceaux de trois pouces de long
sur un pouce et quart de large, que
l'on roule comme des cigarettes or-
dinaires. Le papier, en brûlant, ré-
pand des vapeurs blanches épaisses
qu'il faut aspirer autant que pos-
sible.
GOIXODION, ou solution éthérée
de coton ^poudre. Ses usages en
chirurgie. Voici une découverte
susceptible des plus belles applica-
tions en chirurgie, et à laquelle on
ne saurait donner une publicité ni
trop prompte, ni trop grande... si
elle est vraie^ Il s'agit d'une nouvelle
substance résultant de l'action de
l'éther sur le coton-poudre, substance
qui, en se desséchant, forme un ver-
nissolide, imperméable à l'humidité,
résistant même à la chaleur; en sorte
qu'on pourrait s'en servir avanta-
geusement pour la réunion .par pre-
mière intention, même pour rempla-
cer les sutures. Son inventeur la
présente également comme très-pro-
pre au traitement des morsures de
sangsues, des coupures , des gerçu-
res du mamelon, des engelures, etc.
£n somme, le collodion^ nom qui a
été donné à celte nouvelle substance,
outre qu'il remplacerait les bande-
lettes , les sutures , épingles , aiguil-
les, et liens de toute sorte, servirait
encore en prothèse chirurgicale pour
tous les cas où il peut être né-
cessaire de coller des pièces à Pabri
de l'humidité... Il se présente ce-
pendant une difficulté qui nous force
à rester dans une grande réserve sur
les merveilleuses propriétés de ce
corps et les immenses avantages qu'il
offrirait à la pratique, c'est qu'il est
douteux encore que ce corps existe.
Malgré les plus persévérantes re-
cherches, les plus habiles chimistes
de la pharmacie centrale n'ont pu
parvenir encore à dissoudre le coton-
poudre par l'éther, et encore moins
à le transformer en quoi que ce soit
qui ressemble à une substance ad-
hésive.
GONVUXiSlONS chez les enfants
{Traitement des). II y a deux points im-
portants à considérer dans le traite-
ment des convulsions, savoir, le trai-
tement de la convulsion en elle-même,
en tant qu'attaque éclamptique, or-
dinairement rapide, d'une durée de
quelques minutes seulement, quel-
quefois cependant pouvant se pro-
longer un jour, deux Jours, comme
nous fji avons vu récemment un
exemple, et même plus longtemps ;
et le traitement de la disposition mor-
bide habituelle, eu vertu de laquelle
se manifestent ces attaques. Tous les
praticiens sontgénéralementd'accord
sur la nécessité de combattre la dis-
position spéciale de certains enfants
aux attaques convulsives par un en-
semble de moyens hygiéniques ou
thérapeutiques susceptibles de modi-
fier plus ou moins profondément
Tétai général de l'économie. Cette
nécessité doit être surtout plus vive-
ment sentie depuis que M. Duclos,
dans les belles recherches que nous
avons fait connaître sur les convul-
sions, a signalé les conséquences
ordinaires ou possibles de l'éclampsie
chez les enfants, et le danger qu'il y
a à négliger de s'opposer de bonne
heure à la répétition des accès con -
vulsifs. Or, quels sont les meilleurs
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( 181 )
moyens d^atteindre ce résultat ? C'est,
suivant M. le professeur Trousseau,
de soustraire les entants éelampti-
ques à Pinfluence de toutes les im-
f tressions vives, telles que le bruit,
a lumière, le réveil brusque, etc.«
de ménager, en un mot, les sensa*
tiens rapides et violentes. Gomme
moyens thérapeutiques, M. Trousseau
recommande et met en pratique Tu-
sage des bains froids, des immersions
froides et rapides, auxquels il joint,
suivant les circonstances, les stupé-
fiants et les antispasmodiques, la
belladone, le laudanum, Téther, etc.
Un traitement spécial est rarement
utile ou applicable pendant Taccès,
tant cet accès est ordinairement ra-
pide et transitoire. Mais a-t-on affaire
, a ces accès sous forme tétanique, qui
se prolongent plusieurs heures et
même plusieurs jours, rembarras du
praticien peut devenir quelquefois
très-grand, car dans ces cas graves
les antispasmodiques et la plupart
des moyens usités en pareille occur-
rence restent presque toujours sans
résultat. M. Trousseau, en pareil cas,
n'hésiterait pas, dii-il, à recourir à
l'éthérisation, en se servant de pré-
férence du chloroforme pendant plu-
sieurs minutes, jusqu'à résolution
complète. Serait-il prudent de suivre
ce conseil ? Bien que nous y fussions
disposé, nous avouerons toutefois
qu'il y aurait quelques motifs d'hési-
ter, en présence des opinions contra-
dictoires qui ont été émises sur ce
sujet et des quelques faits qui sem-
bleraient n'être nullement favorables
à remploi des agents aneslbésiques
dans les affections de nature con-^
vulsive. Toujours est-il qu'avant de
nous décider pour remploi d'un sem-
blable agent, nous croirions devoir
recourir à un moyen qui nous a parfai-
tement réussi tout récemment chez
unjeune enfant qui était depuis deux
jours dans un état cataleptique dont
rien n'avait pu le faire sortirait nous
suffit de plonger l'enfant dans un
bain fortement sinapisé, pour qu'au
bout de quelques insunls il rouvrit les
yeux et reprit peu à peu ses sens et
sa sauté ordinaire. — La question de
Tapplication des agents anesthésiques
aux affections nerveuses est d'ailleurs
loin d'être résolue; elle est même à
peine posée, et ce sera là le sujet de
l'une de nos plus prochaines études.
(Gaitfttodes/uJpttaua;, août 1848.)
rUTULE SAUVAIRE du OOfldué^
plastie par glissement Nous avons
publié l'année dernière (voir tome
XXXIII, page 152), un cas remar-
quable de guérison de fistule sali-
vaire secondaire, obtenue par M. Jo-
bert, à l'aide d'un procédé ingénieux,
qui consiste à déterminer la forma-
tion d'un trajet fistuleux interne
dans l'épaisseur de la joue, au moyen
d'un séton. Cet habile chirurgien
vient d'obtenir un succès non moins
remarquable en combinant avec ce
même moyen son procédé d'auto*
plastie par glissement.
Il s'agit d'un homme qui, à la suite
d'une fluxion déterminée par une
carie dentaire, vit se développer,
à la surface externe de la joue droite,
une petite grosseur qui atteignit en
auelques jours le volume d'un œuf
e pigeon. Cette tumeur ne tarda pas
à s'ouvrir d'elle-même, et il en ré-
sulta une fistule livrant passage à la
salive. Cette fistule provenait d'une
solution de continuité qui intéres-
sait le conduit de Sténon à l'endroit
où il se coude pour s'enfoncer sous
le musclebuccinateur; la portion de
ce conduit, située en arrière de la
fistule, était parfaitement libre; la
portion située en avant, au con-
traire, ô',i\\i oblitérée et représentée
par une bride fibreuse existant à la
lace interne de la joue.
Après avoir soumis ce malade à
l'action du chloroforme, M. Jobert
l'opéra de la manière suivante : il
commença par enlever, au moyen du
bistouri, tout le tissu fongueux et
saillant dont le centre était occupé
par l'orifice de la fistule. Cela fait,
il pratiqua dans le même endroit
une perte de substance comprenant
toute l'épaisseur de la joue. Il intro-
duisit dans cette ouverture artifi-
cielle une mèche en coton longue
d'un pouce et grosse comme un
tuyau de plume. Cette mèche, oui
portait un bl à chaque extrémité, fut
placée de manière à faire saillie
f)resque en totalité à l'intérieur de
a bouche, n'étant engagée par l'une
de ses extrémités que dans la partie
la plus profonde de la plaie. L'un
des ûls ressortait par la bouche et
l'autre par la solution de continuité
de la joue. Le chirurgien détacha
ensuite, à l'aide d'un bistouri, toute
la peau circonscrivant la plaie, afin
de favoriser son déplacement, puis
il réunit le tissu autoplastique ainsi
formé au moyen d'épingles et de fils
cirés. Le pansement consista en l'ap-
pUcation de rondelles d'agaric, de
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(182)
1;
I
compresses, le tout «naififènii pnt
une bande assez fortement serrée,.
{pièle et silence absolu.)
Lq$ trois premiers jours il ne se
passa rien de remarquable. Le niia-
irième Jpnr la mècne fut reiirée.
fnals on laissa lès épingles; c^lles-qi
] Furent extraites, iipe le cinquième
pur, une le sixième, lés deux autres
é huitième; à cette époque la réu-
fcionétailcomplète.sauTen un point;
on y éiablît une légère compression.
Lemalade, interroge sur sonétal, (|il
i\f\\ sent, la salive couler par. là
liotichej il n'en sort pas une goutte
a rextérieqr. Le 12 mars, apr^s quel-
aqes cautérisations avec le nitrate
d'argent, le point non réuni est cica-
trisé et le malade pst guéri. Il sort
|e 15 mjirs, ne présenta ni aucune U}-
duratior), aUciin gonflement du tissu.
La salive s*écouie librement et faci-
lement par la bquche; il ne reste
d'autre aifitorn^ilé à la joue qu'ijne
Çiçatripe llnôdire provenant (je la
future. [Unionmédicale, juillet 1848.)
. G^N(^l^|:|fE des extrémitéè (Deux
iimpiitations successives, yi'atiquées
dam un cc^s ie) | guérism. On sait
quelle yiolenle discns^ion a suscitée
pnp*e ij;? chirurgiens la question des
amputations dans |es cas de gan-
r^ne : |^s yns, et c*est le plus grand
mlve, put ^Qutcni) que 1 amputa-
.on pç ri^v^îj pas être pratiquée
gvîint la Jimit^tion de la gangrène,
îiyaol j^ (proï^M^n dq cercle inflamT
matftjre ; les autres opt prétendu que
UwpMiatiqn pouvait èlré pratiquée
d'nne fîianiere immédiate, toutes les
fqj^.qu'flle était réclamée soit pair
r<;i^i^ihJop gr^iiuellp de la maladie,
§^l| iuir |9 perte rapide des forces des
m^l^jjp^, Aujoqrd'huî la pren^jère
dQCtrum » générîilernt^nt prévalu, et
I aP irûl^veri^it dlfficileipent un chl-
Îurgieq qui prajjqiiîit ni|e aipputa-
\wi ^ans nn çâ% de gangrène; non
imil-ée, ^ixcepté birsquê la gangrène
^\, sur le poin^ dVnvahir Ws parr
iieç |e§ plus rapprochées du fronç.
>n Iroyviei méqie, d^ns les auteurs,
qp(i Je^ ainpu^ations secondaire^.
Praii^Mée^ i^n? le?, cas de cette és.T
mç% pu \p TOPiguon a été lui-mêmp
f^;ippéae sp6^01^ ont rarement été
^iyies ^e sncpes. On verra cette
prQposiUoD (jt'nientle par j'observai-
tJQa suivante, qi^i offre et) même
Wfni^Ci llù ^\ ê?!^eiupte de cette forme
Se ^*agrène, appelle si Im'propre-
Wenl SSja^. Qlî^tvee chez un ,*
sujet. —Un jeune homme dé !
n iéune
^A ans
fiW confié tMx soins du docteur A.
Fiddes : il se plaignait de douleur*
vers le pied gauche, qui était, en
effetj d'une couleur Hvide, et "d'une
température plus b^ssè que celle dii
pied oppose. Lé petit orteil élan
noir, sec et inseiislble. Le tendon
d'Achille portait les traces d'une ci-
calrice ancienne, qui avait eii pouf
résultat la rétraction des mii»c(es é%i
inollet, et la production d\ine es-
pèce de pied -bot. Sous l'influencé
des cataplasmes souvent renouvelé^,
Porieil mortifié se sépara; la pjaiesë
cicatrisa, et le jeune homme put fô-
commçncer à marcher, quoique tou-
jours avec douleur, avec difflcultê:
Deux ans après, il parut une lacljë
noire sur le point cicatriciel qui
remplaçait le petit orteil- en outre,
les douleurs dfevinrent exlrêmement
▼ives. Bientôt le pied prit unecolo-
fation pourprée, devint froid et in-
sensible. I^^anclenne cicatrice du la-
Ion se (léchira, et tous les muscles
du membre eiiirèrenl dans Une es-
pèce de raideur douloureuse. Êh par*
courant le système artérjel avec le
doigt et avec le stéthoscope, on né
percevait ni bruits ni battement» sur
toutes les artères du membre affeq-
té, jusques au niveau de la bifÙrca-
tîon de raorte. Quels qqe fussent
les moyens employés, la gaiigrèneïjt
de rapides progrès. Deux mois après,
tous les orteils avaient été successi-
vement frappés de mort. Le pied ei
là partie inférieure de la jambe oF-
fr^ient une coloration violacée, ei
étaient |e siège de douleurs Jhtolera-
bles. Quinze jours apr^s, la gaq-
Rrènea vail gagné lecou-de-pled.Rjeri
ii'anonçait qu'elle drttse limiter. Lès
forces du malade diminuaient de
jour en jour. La bouche se couvrait
d^ulcéralîoris aphtheuses.et la fièvre
hectique était déclarée, pans ces cir^
coi^stauces^ et sans avoir gi-and es-
poir de succès^ le dopleur Fiddes se
décida ^ pratiquer l'amputation de
fa jambe au Vww d'élection. La peau,
les ^aponévroses, lès muscles qui for-
niaient les lambeaux, pai^issaient
salins. Cependant, il y euç à peine de
rhéniorrhagie, et on ne trouva pas un
vaisseau qiT il fallût lier. Çn «Jissé-
quant le système vasculalre dq ^nem-
bre qui avait été détaché, on en re-
connut le motif : toutes les artères
avalent perdu jusqu'à la dernière
trace de leur disposition canalictîlée,
^t pu ne les reconnaissait qu'à des
espèèes de filaments ligêmeBteux^
durs e( jauBâIres. Les %e\tm ^"^
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(183 )
toient pas oblitérées, mais étaient
épai8$ies et diminuées de calilire.
Deux jours après l'opération, tout le
l:ifnt)eau antérieur était frappé de
mort ; et lorsque ies parties gangré-*
nées eurent été détachées, vingt jours
après, on pul reconnaître le tibia et
le péroné, dépouillés de leur pé-
rioste, et faisant une irés-forle sail-
lie. Quoique cette opération eût été
pratiquée dans des circonstances si
défavorables, la santé générale n'en
parut pas troublée; au contraire, le
malade reprit des forces et le som-
meil. Cinquante-quatre jours après
la première opération, Tauteur se dé-
cida à débarrasser le malade de ce
moignon irrégulier, qui ne pouYait
lui être d'aucune utilité; l'amputa-
tion fut pratiquée é la partie moyenne
de la cuisse. Cette fois les parties
coupées fournirent du sang en abon-
dance, et il fallut lier deux artères,
une musculaire, et l'autre considé-
rable, placée au centre du nerf scia-
tique. L'artère fémorale, ainsi que le
prouva la dissection, était entière-
ment transformé!^ en segments os^
seux, blanch&lres et compacts, sou-
dés les uns aux autres par une sub-
.stance fibreuse jaunâtre. Les suites
de l'amputation furent naturelles.
Un mois après, le malade marchait
parfaitement avec une jambe de bois.
Rien n'annonçait que le moignon
eût nne circulation incomplète.(Afofi-
iMy Journal, mars 1848.)
HÊBIOSTATlQUi: nouveau et sim^
pie i;ontre les émstaxis. Plus les
moyens de remédier à une maladie
ou à un accident sont simples et
faciles à mettre à exécution, plus
nons mettons d'empressement à les
porter à la connaissance de nos lec*
leurs. A ce titre, rien de plus digne
de leur être soumis que le moyen sui-
vant imaginé par M, le docteur
Meulewaeter pour arrêter les épis-
taxis rebelles. « Je feis , dit-il, re-
nifler au malade du kUtdoux, I'ccoq-
lement sanguin s'arrête aussitôt. —
Des compresses trempées dans du
lait arrêtent également les hémor-
rbagies résultant de piqûres de sang-
sues. »— Reste à savoir si ce moyen,
remarquable de simplicité, jouira
toujours de l'efUcacité qne lui a re-
connue M. Meulewaeter. L'épi'eiivç
en est si facile à faire , que tout
praticien pourra, à la première oc-
casion, se donner la satisfaction de
se fixer é eél é^rd. {Annales de la
See, de m4é. ée Gmd.
im>AETBR<MÉI e/krOfiJgflM llll
genou. Innocuité du séjour prohngé
de Vi^jection iodée dans tartieula^
lion. Lorsque l'hydropisie de la sy-
noviale a résisté à la compression,
aux larges vésicatoires, aux dou-
ches, etc., la seule ressource théra^
pcutique qui reste pour en triom-
pher est l'emploi d'une injection
iodée. Nous avons fourni, pour no^
tre compte, bon nombre d'exem-
ples de succès de cette méthode. En
citer de nouveaux ne serait pas inu-
tile, car beaucoup de chirurgiens
n'osent encore y avoir recours. Voici
un fait qui montre dans tout son
jourrinnocuiié de ce mofle de trai-
tement, en même temps qu'il répond
à une question que tous les chirur-
giens ont dû se poser avant de pra-
tiquer leur première injection : ce
qu'il adviendrait de son séjour dans
l'articulation, si par une circonstance
quelconque on ne pouvait plus l'en
faire ressortir. C'est ce qui est ar-
rivé dans le cas suivant. Une ieune
fille de dix-sept ans, affectée aet>uis
dix-huit mois d'une hydarthrose dn
genou, est admise à THÔtel-Dieu de
Lvon. Après s'être convaincu de
l'inefficacité des larges vésicatoires
et de la compression, ]H. Barrier
résolut d'attaquer cette affection
par l'injection iodée, qui dans qua-
tre autres circonstances avait été
suivie d'un plein succès. Le 15
mai l'injection fut faite ; elle
était composée de 50 grammes de
liquide, 50 grammes, parties éga-
les d'alcool camphré et de teinture
d'iode. Mais au moment de videf
l'articulation, la canule avait quitté
l'ouverture de la séreuse, et malgré
toutes les tentatives, il fallut laisser
dans Partlculation le liquide iniecié.
Toutefois « comme on pouvait, en
ponctionnant la tumeur, donner
issue au liquide , si rinflamma-
tion devenait trop vive, M. Bar-*
rîer résolut d'attendre la nécessité
d'agir. Mais il n^en fut rien ; pas ta
moindre réaction générale ne se
manifesta, et, quoique vive, l'inflam-
mation ne fut iamais alarmante et
céda h des appitcatlons éinollienles.
Sous leur influence, la douleur se
dissipa graduellement, l'état général
se maintint toujours le même. Déjà,
vers le cinquièmejour, la malade ne
ressentait plus que de très- légères
douleurs dans rarticulatîon. iiis (ue<*
\à la tuméfaction n'avait pas diml^
nué de votnme; mais Mentôt elle
commença à se résoudre, bi âoxt*
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( 184 )
leur disparut totalement, la difficulté
de la marche devint moins pronon-
cée; et le 23 juin, lorsque cette jeune
tille quitta THÔtel-Dieu, la résolu-
tion était complète et la marche était
facile. Avant de publier cette obser-
vation intéressante, M. Philippeaux
a revu la malade, aiin de s'assurer
que la cure se maintenait. L'inflam-
mation, toujours modérée, qui est ré-
sultée du séjour prolongé du liquide
iodé dans l'articulation, est certes le
fait le plus concluant qui puisse être
fourni derinnocuitédecette méthode
de traitement, mais il importe d'y
avoir recuurs seulement dans les
cas d'hydanbroses chroniques sim-
ples, alors qu'il n'existe aucun sym^
lôme de dégénérescence des tissus
de l'appareil ligamenteux. Comme
pour tontes les médications héroï-
ques, ses bons effets reposent sur
une question de diagnostic. (Gaz,
des h^taua>, juillet lSi8.)
NITRATE D'ARGENT {Des injec^
Hons de) comme trqitement de Vinfiam-
matitm chronique de la vessie. Bien
que les injections médicamenteuses
e^ caustiques aient été proposées à
diverses époques dans le traitement
de la cystite chronique et du catar-
rhe vésical, et dans ces derniers
temps par M. Bretonneau en particu-
lier, on peut dire que ce moyen a
eu beaucoup de peine à se naturali-
ser dans la pratinue ordinaire de la
chirurgie. Toutefois ceux qui l'ont
employé ont eu tellement à s'en
louer, qu'on est t^oujours tenté de
s'étonner d'un oubli aussi injuste.
C'est dans le but d<? rappeler l'aiten-
lion sur ce point 4ue nous croyons
devoir faire connaître les observa-
tions et les réflexions publiées ré-
cemment par M. le docteur Robert
Mac Donnell, dans le British Ameri-
can Journal. M. Mac Donnell n'a
employé cette méthode que dans
des cas de cystite chronique non
compliquée, mais très-ancienne, ou
qui avait résisté à une foule de trai-
tements. Il cite quatre observations :
la première d'un homme qui souf-
frait depuis plusieurs mois d'une
inflammation de la vessie avec té-
nesme vésical, chaleur etdouleur en
urinant, sensibilité à la région hy-
pogasirique et au périnée, sensation
constante de chaleur et de poids à la
partie inférieure de l'abdomen. Les
symptômes prirent peu à peu beau-
coup d'intensité. L'urine devint d'a-
bord sanguinolente, et plus tard pu-
rulente; le besoin d'uriner se faisait
sentir au moins tous les quarts
d'heure, et l'émission des urines s'ac-
compagnait de douleur et de con-
striction au col de la vessie et sur
tout le trajet de l'urètre. Bientôt la
santé générale s'altéra ; le sommeil
disparut et le malade, miné par la
fièvre hectique, s'amoindrissait tous
les jours. Lorsque l'auteur le vit
pour la première fois, la moitié des
urines était composée de pus, et
après le repos, on trouvait entre le
pus et Turine alcaline et fétide qui
surnageait, un grand nombre de
globules sanguins: Il existait un
rétrécissement de l'urètre d'origine
assez ancienne à un pouce de l'orifice
externe. En outre, l'urine était sou-
vent chargée de masses tenaces de
lymphe plastique, qui mettaient com-
plètement obsiacleau passage deTuri-
ne,et que le malade retirait lui-même
avec les doigts. Après avoir dilaté le
canal, le docteur Mac Donnell in-
jecta dans la vessie une solution
composée comme suit :
Pk.Nitrate d'argent criflallisé 40 cenllg.
Teinture de jusquiame.. 8 gr.
Eau distillée 120 gr.
Cette injection n'occasionna d'au-
tre inconvénient que de provoquer
le besoin d'uriner, ce à quoi on re-
média en comprimant le pénis pen-
dant une minute. Le lendemain le
malade était déjà mieux; toutefois
les urines étaient encore chargées de
Eus et de sang, et les fausses mem-
rahes étaient plus épaisses. Comme
l'amélioration n'était pas aussi ra-
pide que l'auteur le désirait, il prati-
qua, dfx-huit jours après, une nou-
velle injection, mais cette fois avec
le double de nitrate d'argent et sans
teinture de jusquiame. Amélioration
immédiate : miction moins fréquente,
diminution de la quantité de pus dans
les urines. Vingt-trois jours après,
nouvelle injection semblable à la se-
conde : résultat toujours de plus en
plus favorable. L'urii.e éiait gardée
pendant trois ou quatre heures et
expulsée sans douleur. Vingt jours
après, quatrième et dernière injec-
tion ; disparition des derniers sym-
ptômes. A partir de ce moment, le
malade a pu reprendre ses habitudes
ordinaires.— Chez le second malade,
M. Mac Donnell a commencé par une
injection de 80 centigrammes de ni-
trate d'argent dans 120 grammes d'eau
distillée. Disparition immédiate de
la douleur, qui durait depuis trois
vGooqIc
(185)
ans. Pas de cbaleiur, de brûlure ou
de gène en urinant, besoins d*uriner
moins fréquents» urine moins char-
gée dé pus et débarrassée des glo-
uies sanguins, nuits tranouilles.
Quinze jours après, nouvelle injec-
tion vésicale avec la même quantité
de nitrate d'argent. Urine rendue à
des intervalles éloignés et ne con-
tenant pas de pus. Retour des forces
et de la santé générale. — Le troi-
sième malade, âgé de trentesix ans,
affecté d'une paraplégie consécuti ve à
un accident, avait en même temps
une paralysie de la vessie, et des uri-
nes chargées d'un mucus tenace,
fétide et de matière purulente.
Sous Tinfluence d'un traitement con-
venable, les accidents paraplégiques
se modi lièrent sensiblement; mais Tu-
rine resu cbargéede pus, et le malade
la rendait avec une vive douleur. Les
balsamiques et le copabu à l'inté-
rieur diminuèreut d'al)ord la quan-
tité de pus; mais il fallut bientôt
recourir à d'autres moyens. Cette fois,
l'auteur n'employa que 5 centigram-
mes par 30 grammes. Deux injections
achevèrent le traitement. — EnGn, le
quatrième malade, âgé de trente ans,
atteint d'une cystite consécutive à une
blennorrbagie, fut traité de même.
Trois injections firent justice de la
maladie, qui avait déjà été traitée
par les moyens ordinairement dirigés
contre la cystite. — M. Mac Donnell
recommande , avant de pratiquer
l'injection, de laver la vessie et de
la débarrasser de l'urine fétide ou du
mucus qu'elle peut contenir, par une
injection d'eau a une bonne tempéra-
ture, que l'on pousse avec une se-
ringue dans une sonde, de gomme
élastique du n'' 9 ou 10. La solution
caustique est introduite ensuite, et
on la laisse séjourner pendant une
minute, en ayant soin de comprimer
l'urètre. La quantité de la solution ne
doit pas excéder 120 grammes, parce
que la vessie enflammée peut diffi-
cilement se laisser distendre. En-
suite le malade est mis dans un bain
chaud, et si l'urine est chargée de
sang ou de fausses membranes épais-
ses, ou emploie des cataplasmes et
des fomentations. Il est rare que les
symptômes prod uits par l'i n jection d u-
rent plus dequelques heures, et le ma-
lade doit toujours être prévenu des
conséquences immédiates et inévi-
tables de cette injection. Jamais l'au-
teur n'a observé, à la suite, de réten-
tion d'urine pas plus que d'autres
accidents qui aient résisté à l'emploi
de quelques calmants. {Ranking*s
HcUf-Yearly abstract of «led., jan-
vier-juin 1848.)
RÉTBÉGISSEBIENT DE L'UEfi-
TBE (Ponction de la vessie pratiquée
avec succès dans vn cas de). Si les
cbirurgiens du dernier siècles avaient
peut-être trop de facilité à pratiquer
la ponction de la vessie dans le cas
d'obstacle considérable au passage
de l'urine dans le canal de 1 urètre,
nul douteque les chirurgiens moder-
nes ne pèchent par l'exœs contraire
quand ils réprouvent en quelque
sorte cette opération. Nous mettons
sous les yeux de nos lecteurs une
observation qui nous parait propre
à éclairer celle difficile question.
Un homme de cinquante-quatre ans
entra à l'hôpital de Londres le 16
septembre dernier. 11 avait eu, à
l'âge de dix-sept ans et pendant qu'il
était marin, plusieurs gonorrbées
dont le résultat avait été, trois ans
après, la production d'un rétrécis-
sement de l'urètre, réirécissemenl
pour lequel il avait été en traite-
ment pendant trois mois, et à la suite
duquel il avait toujours conservé
beaucoup de difficulté à uriner. Au
moment où il entra à l'hôpital, il ne
pouvait pas rendre une seule goutte
d'urine. La vessie remontait jusqu'à
l'ombilic; le cathéter ne pouvait
pas pénétrer dans la vessie, et le
périnée était fortement épaissi et
déformé par la maladie. Il n'y avait
pas un moment à perdre : M. Luke
ponctionna la vessie immédiatement
au-dessus du pubis et retira cinq
pintes d'urine. La canule fut lais-
sée à demeure, et on administra
trente gouttes de teinture d'opium.
La nuit fut tranquille; l'urine coula
facilement par la canule. Le lende-
main, on appliqua vingt sangsues au
périnée. Chaque jour on fit des ten-
tatives modérées pour pénétrer dans
la vessie avec un cathéter; elles
furent inutiles. Ce fut seulement
quatorze jours après que quelques
gouttes d'urine commencèrent à pas-
ser par le canal. Dans te courant des
mois d'octobre et de novembre, il
se forma successivement plusieurs
abcès au périnée et un abcès près
le col de la vessie, dont le pus
se fit jour dans cette cavité. Ce
fui seulement le 15 décembre, c'est-
à-dire près de trois mois après la
ponction , que l'on put introduire
une sonde dans la vessie. A partir de
ce moment, tou^ 1^ aiccidents al-
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(86)
léresl en diminuant. Vers la fln
d6 Janvier, le malade était en conva-
lescence. Il est sorti parfaitement
guéri le 8 féfrier. (TheLanceL mars
l«i8.)
SCU^RLATIHE (Emploi des <me-
Uùns avec des corps gr<u dans U
traitemmt de la). Là scarlatine,
comme la plupart des maladies ai-
guës éruptives^ n'exipte que peu on
point de traitement. Il n*est pas un
praticien qui ne soit parfaitement
fixé à cet égard. Ce n'est donc pas
d'un remède contre la scarlatine dont
il s*agit de se préoccuper, maisd*un
moyen d'obvier à quelques-uns des
Inconvénients inhérents à Téruption
scarlatineuse, et des accidents qui
peuvent se manifester pendant le
cours de Téruption et spécialement
à l'époque de sa desquamation. Cette
époque est, en effet, la plus critique
de toutes les phases de la maladie. Si
Ton pouvait supprimer cette période
de la desquamation, ^iVst dit M.
Sobneemann , on obvierait néces-
sairement à lousiesaccidenis qu'elle
entraîne; c'est le but qu'il s'est pro^
posé d'atteindre p^r le moyen fort
simple et fort vulgaire qui nous reste
à felre connaître.
t>ès le premier Jour de Pérupltofi
scarlatinense, M. Schneemann feit
iW>tter, matin et soir, tout le corps
du malade avec un morceau de lardy
que Ton incise et que Ton chaulfe
léfèrem^snt, alin de faciliter la sortie
de la graisse. Ces onctions se font
lentement et avec beaucotip de soin
sous la eouverture du lit, de ma-
nière à ne point découvrir le ma-
lade. SousTinfluence de ces onctions
répétées, tous les symptômes jjraves
disparaissent avec une extrême ra-
pidiié; le sommeil devient calme,
Tappétit renaît, la soif est nulle,
l'humeur redevient gaie, etc. Les
avantages qu'ont spécialement ces
onctions, suivant Taiitear, sont d'é-
viter tout refipoidissemenl, d'empê-
cher la raideur et la sécheresse de
la peau, ainsi que la démangeaison
et le (lèsir de se gratter; enfin, et
par-dessus tout, de conserver à la
peau ses fonctions de perspiration,
de tellç sorte qu'on arrive au but
désiré, c'est-à dire la dispari tloii
complète de là piériode de desqua-
n^aiioH.
Cela revient à peu près, comme
on le voit, à l'action des applicalions
d^axongQ (fans Férysrpèle. Il y a toute
apparenee qo'on obtiendrait les mê-
mes résultats p^r ce dernier moyen
j»lus simple et plu<( fscileà manier.
{Ga%, médic. de Strasbourg.)
BVtiWtt. Sur un nouveau mode
de traitement de la surdité causée par
la perforation de la membrane du tym-
pan, avec ou sans écoulement par To-
ré</te.— La perforation de la mem-
brane du tympan, et lasurdjtéqui
en e!^t la suite, n'ont pas encore été
l'objet d'une attention particulière.
De là, sans doute, Tinsuffisance du
traitement mis en usage dans ce cas.
On sait, en effet, que l'on se borne,
en général, à débarrasser la cavité
tympanique du pus ou du mucus
qu'elle contient, soit en faisapt des
injections, soit en rétablissant le pas-
sade de l'air dans la trompe d'Eus-
tache, au moyen du catnétérisme.
Ces moyens réussissent souvent à
apporter un soulagement momen-
tané, dans les C9s où la cavité tym-
panique est obstruée. Mais toutes les
fols qu'il n'existe rien de pareil, ilp
échouent complètement. Il était bien
extraordinaire, toutefois, que per-
sonne n'eût songé à réparer artîti-
ciellement la membranelympanique.
Comme on va le voir, il y avait là un
moyen simple et facile, à la portée
de tout le monde. Le docteur James
Yearsiey, qui appelle aujourd'hui
l'aiteuHon du public sur ce nouveau
traitement, n'en est pas l'inventeur ;
et c*est à un malade atteint lui-même
de surdité, qu'il en doit la commu-
nication. Il fut consulté, en t84f;
par un Américain de New-Yorck,
qui était sourd dès sa plus tendre en-
fance, et chez lequel il trouva une
désorganisation profonde de la c^
vite tympanique des deux côtés. Il
en fit la remarque au malade : celui-
ci lui apprit que l'ortûlle ^ucbe lui
i-endait encore de grands service», à
l'aide d'un moyen très-sim(^e. Ce
moyen, qui n'était rien moins qu*ua
mystère, consistait à introduire dans \
le canal auditif, et à porter jusqu'au '
fond de ce conduit, un petit morceau \
de papier, dont l'extrémité avait été \
préalablement mouillée aveo de la (
salive. LVffet, dit-il, était Imniédiat
et se continuait souvent pendant une
heure, un jour, et même une se-?
maine, sans quMl fût nécessaire de
recourir à une nouvelle introduction.
Frappé de cette circonstance, l'au-
teur se proposa de vérifier les etfela
de ce procédé chez d'autres mi^lades.
Une je.vne personne, spufde deptiis
son enfance, à la suite d« 1» r — '^
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(1^7)
Une, lui fournit bientôt cette occa-
! «ion. Seulement, au lieu cTemployer
un morceau de papier, il employa
une petite boulette de coton mouillé,
qu'il porta au fond du canal auditif,
jusques au contact de la petite por-
tion de la membrane du tympan qu!
n'avait pas été détruite. Le résultat
fut merveilleux: le jour même, cette
Jeune fille prit part à la conversa-
tion, tandii) qn'auparavant elle y
était teujours étrangère. De jour en
ioBr co succès se oonUrma, et là ma-
lade, qui apprit à s'appliquer |a bou-
lette de eoton, se considéra comme
définitivement guérie. Dans un autre
ea«, chez un fiomme jeune encore,
atteint de surdité à la suite d'une
searlatine, et chez lequel il existait
depuis très- longtemps un écoule-
ment par les deux oreitles, l'effet
4u ootou fut trèA-remarquabte : tes
sons lui paraissaient d'abord si forts,
disail-il, qu'il était souvent obligé
de se boucher les oreilles, sous peine
d'en être incommodé. Peu à peu il
s'y habitua, et aujourd'hui il a re-
cours à ce moyen tt)ules les fois qu'il
veut eiUretepif ur^e çoi;i versa licm.
Dans le commencement, la petite
boulotte ^vait j^^rinifté w» peu
q irriiaMçio, et, il h\\m y renoncei?
|i^n((aat quelques jour$. La quapiit^
de colo^ à ewploser doit être trèsh
petite ; qn lt| trempa d'abord daai
ùp Mquiti^, saws|e çonfipri«ier,eio«
le pousse, (fouvîewiem. da^s l«i conçoit
auaiirfîivçç U iKii^^ie d'u^ stylet. Il
H'pst p^^ bien(aQi(e d'indiquer le poiat
qiji. U faqt placer le cotçm : c'est V\i^%
t)]mde ^Mi stirt d^ çuide, Il est tot^^
ifturs iJin point d^w* leqMei le wto^
restitue la facuHé auditive, tandis
qued^u^ HP ai^jreiU'élouS'^ en ^uel-r
(^qe^îiarte.t'bMmidité esiabsolwtneqt
Q^^^ire; ^ si k ootoit est sec. il
^Ifûu^le^ l'aMdUiâJP ^ \m de U faci-»
liter. Comme les médecins ne peu-
vetU f^ être loiuQurs eu cofitact
avec les malades, ilconvlent da die^-
S(^ çeui^Tci -4 eiilev^ ^m-mêaaes U
colon qui a séché, et à replacer, soir
ei^^^^monleiuâii^^ev^av^t, leco-,
ton humide. L^auteuv dit ^voir traita
4ç ç^Jte mîu»ièie près de deMîc c^ts
^adividus, qui tou^ s'eq sont bien
iroHv^^ UieiAae personne qui fait
H ^W^ ^^ îa pretttièr^ gJUservation
emploie, depuis cinq ans, Lia petit
bourrelet de cotoa ave^ ie même
Vim^^ {Tbfi imc^, iusm ^48.)
pn
aue l'on, doit^ li|, I^U^e, oliirtiri^n
de l'hôpital de Londres, est une mo-
difuïatiQn a^ses ingénieuse des pro-
cédés de ligatura d^j4 m^ en usage
contre certaines tumeiii^, dans le
but de )esfr;^c!iQnner et d'en rendre
^ chute plus rapide, par la petite
^tendue des tissus f|ui fonl oamprt»
dans Tausa de ^ ligatui^. Voici ^
quoi il çonaiÀte : on sfi procurt» ui»
tréS'-long et trés-fuPt m de soij^ sur
lequel ou ^«(ile, k une diStaiMH) d#
i^ à U pou^^i, pliisi#ui« nigHi^lfi»
droites ou oourl^es^ suivant U dlsp^
sillon de la tumeup. (Le pembre d»
ees aiguilles varie avec les dimen-
sions de U tun>eur;maisil doit tott^
jours être de H ou a nu iwoins,) C«
^l est rotilé £|veQ les aiguilles s«r
une carte, et on le dépoul^ à ntesiN^
que l'opération avance, Pour Topé-
ration* le chirurgien i^roduit d>T
bord raiguille la plus rapprochée de
l'extrémité de la ligature, immédi^r
toineot e» del^rs des iiimvies de la
tume«is et retip^ une quantité sufil^
santé d^ Hl pouf pouvoir (mih» plus
t^rd une li^aturei* La seoood^ iK
guilla est intr^uite ile ia niéfi^
manière que îa première, mais 4
un deiai^pQUQft au delà, en 0Qnt«iiir«*
pant la tuiyioiir et en dépassaiit tes
limites eti profondeur. Qn laisse »Mh
isove dehms unesu$sant«ai*»9ii*é do
liii^tiW^ Ulr(ièistéiiie,l« 9iM^i^Rie,
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( 188)
sont introduites de même et (à une dre garde, en passant les aiguillés, de
dislance égale les unes des autres; les glisser au-dessous de la base de
la dernière doit toujours être en la tumeur et dans les parties saines,
dehors des limites de la tumeur et en outre de lier les anses dans
comme la première. Toutes ces ai- Tordre dans lequel les aiguilles ont
guilies passées, on lesdispose comme été introduites. Suivant lui, «on pro~
findique la figure ci -jointe ou de cédé possède sur les h^atures placées
toute autre manière qui convient au comme on le fait ordinairement de
chirurgien. Toutes celles qui n*ont grands avantages, en ce sens que la
pas servi, quoique enfilées, sont se- chute de la tumeur a lieu d'une ma-
parées par un coup de ciseau. Puis nière plus rapide, et qu'on évite la
toutes les ligatures sont coupées rétraction et le froncement des tissus
près du chas des aiguilles, et Ton voisins de la tumeur, et par suite
obtient ainsi une série d'anses, avec la diffbrmiié. C'est là une considé-
chacune desquelles on embrasse une ration importante pour les tumeurs
portion de la tumeur et dont les érectiles voisines des ouvertures, et
extrémités désignées aa, hb, ce, dd, par son procédé M. Luke a pu coq-
M, ff, sont liées et fortement serrées server le rebord des lèvres. Ce chi-
l'une avec l'autre, de manière à in- rurgien a enlevé également avec
terrompre complètement là circula- succès, par son procédé, une tumeur
tion dai^s toutes les petites portions du voile du palais et du cMé gauche
de la tumeur comprises dans la liga- du pharynx. (I/mdon med. Gaz.^
ture. M. Luke recommande de pren- avril 1848.)
▼ARIÈTÊS.
Indications prophylactiqiêes à suivre contre le choîéra-morbus asiatiqtAe.
Au moment où le choléra-morbus asiatique semble sur le point de nous attein-
dre, nous croyons devoir faire connaître à nos lecteurs un rapport intéressant sur
les indications prophylactiques à suivre contre cette terrible maladie, rapport
dont rAcadémie de médecine de Belgique discute en ce moment les conclusions.
Ce rapport noi^s suggère des réflexions pénibles. En effet, tandis qu'autour de
nous, en Angleterre, en Allemagne, en Belgique, partout, on se préoccupe de la
venue du fléau, seul le gouvernement français semble se complaire dans son im-
mobilité et dans son inertie Voici le résumé des conclusions de ce rapport;
I. Améliorer les conditions sanitaires. — i« Dans l'ignorance où Ton est sur
la cause virtuelle ou efficiente du choléra-morbus épidémique, s'ingénier à com-
battre efficacement les causes auxiliaires ou prédisposantes qui en favorisent
sin^lièrement l'invasion et influent si puissamment sur sa propagation, sa gra-
vite, son traitement et sa terminaison.
2° Veiller soigneusement à l'entretien de la santé publique ; chercher, par tous
les moyens disponibles, à anéantir, à corriger ou du moins à atténuer les causes
d'insalubrité, en plaçant les classes pauvres et laborieuses dans des conditions
physiques semblables à celles où se trouvent ordinairement les personnes qui
sont dans l'aisance.
3o Pourvoir à l'assainissement des villes et des campagnes, ainsi qu'à Tamé-
lioration du sort des indigents et à leur éducation.
4» Prescrire aux magistrats de ne rien négliger pour écarter tout ce qui peut
favoriser le développement du fléau.
5o Prendre soin d'entretenir la plus grande propreté dans les lieux habités ,
dans les demeures, sur les personnes et dans les vêtements.
6o Dans l'imminence du fléau, faire souvent balayer dans les villes, bourgs et
villages, non-seulement pendant le jour, mais même encore pendant la nuit, les
mes, les ruelles, les carrefours, les places publiques, les marchés, etc., n'y lais-
ser jamais séjourner des boues, des immondices, des ordures, des excréments,
des matières animales et végétales en putréfaction.
7» Favoriser le libre et facile écoulement des eaux pluviales, ménagères et au-
tres, répandues à la surface du sol , et ne laisser nulle part croupir, auprès des
habitations, des mares bourbeuses et putrides.
8» Faire curer les égouts, les fosses, les étangs, les canaux, les routoirs, leç
fosses à fuiffier, etc., peiidapt l'hiver ou au commei^cement du printemps.
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( 189)
9» Disposer le périmëtre des marais, des fossés et des étangs, même des ri-
vières à cours lent, dont le lit reste en partie découvert pendant Tété, de manière
que leurs eaux soient constamment élevées et tiennent les bords submergés, à
moins que les circonstances n'aient permis d'en opérer le curage ou le dessèche-
ment avant l'apparition de l'épidémie.
10« Si le fléau vient à sévir dans une localité , différer ou interdire le curage
ou le dessèchement des eaux stagnantes environnantes , à moins qu'il n'y eût
nécessité impérieuse d'en agir autrement; s'opposer même alors à la pêche dans
les lacs et dans les étangs, quand celle-ci ne peut avoir lieu sans avoir d'abord
donné écoulement aux eaux et sans avoir mis à nu la vase putrescible de leur
fond.
lio Faire procéder à l'inspection et au nettoiement des puits, des citernes, des
fontaines, des pompes et des abreuvoirs.
12o Que les latrines publiques et même les latrines privées , dans Toccur-
rence, soient visitées et vidées ; qu'on fasse clôturer celles dont l'insalubrité fla-
grante est irrémédiable à défaut d'écoulement fixe ou d'autre moyen propre à en
garantir Tinnocuité.
13o Exercer une surveillance spéciale incessante, dans le but d'y entretenir la
plus parfaite salubrité, sur tous les établissements publics oii se réunit une po-
pulation agglomérée, comme les théâtres, les casernes, les prisons, les hôpitaux,
les écoles, les collèges, les universités, ainsi que sur les ateliers, les fabriques,
les manufactures ; particulièrement celles réputées insalubres, susceptibles de
compromettre la santé publique, par leur mauvaise tenue et par les vapeurs mal-
faisantes qu'elles répandent, en sauvegardant autant que faire se peut les intérêts
des particuliers.
14» Agir de la même manière à l'égard des abattoirs, des boucheries, des ci-
metières, des chantiers d'équarrissage, des magasins, des boutiques, des caves,
des greniers, des étables, des écuries, des garnis, des maisons occupées par des
familles pauvres, par des chiffonniers, des boyaudiers, des marchands de che-
vaux ou de- bestiaux, des personnes qui élèvent des porcs, des poules, des la-
pins, etc. , lieux où l'air est souvent impur, contaminé et incomplètement renou-
velé.
i5<> Répandre souvent des chlorures dans les lieux d'aisance, dans les cabi-
nets de garde-robe, dans les ^viers, dans les conduits des eaux ménagères, dans
les endroits oii se rassemblent un grand nombre de personnes, dans les bouche-
ries, les abattoirs, les marchés aux poissons, dans les chambres mortuaires, etc.,
enfin partout où se forment de mauvaises émanations.
iG^ Dans des circonstances autres que celles énumérées (i5«), le meilleur et le
principal remède à opposer à l'action délétère des miasmes infectants est le large
accès d'un air pur et sa rénovation.
17<» Que les habitations des gens pauvres soient toujours bien tenues et assai-
nies ; qu'on y prévienne l'encombrement des locataires ou qu'on y mette obstacle,
et quand il existe qu'on se hâte de le faire cesser.
48« A l'approche de la maladie, disperser ou disséminer la partie de la popu-
lation qui encombre les habitations étroites et malsaines, en lui procurant des
logements spacieux , bien aérés et bien ventilés , jusqu'à ce que le danger soit
19« Les maisons qui ont été depuis peu envahies par les eaux des rivières dé-
bordées ne doivent être habitées qu'après avoir été parfaitement desséchées et
purifiées dans toutes leurs parties.
20^ Pourvoir aux approvisionnements et assurer les subsistances.
240 Faire inspecter et vérifier par des experts l'état des matières alimentaires
mises en vente dans quelque lieu que ce soit; proscrire sévèrement toutes celles
qui présentent des qualité équivoques ou mauvaises, ainsi que des traces d'al-
tération ou de sophistication. Les fruits non mûrs, les légumes, la chair de porc,
les viandes salées, fumées ou faisandées, les poissons marines , les melons, les
concombres, etc., réclament surtout une attention spéciale de la part de la police
sanitaire.
2^0 Recommander la tempérance et la sobriété, et l'observance d'un régime
alimentaire nourrissant, non exclusivement végétal, mais composé de substances
animales et végétales.
23» Rappeler aux administrations communales les principales obligations que
la loi prescrit concernant les aliments et les boissons.
240 Notifier au public, par tous les moyens de publicité possibles, qu'un mau-
vais régime et des actes d'intempérance provoquent souvent le déTeloppement dn
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(W)
cliQlér»-morlm8 ^iU^mlq^ei et ^ l'oMn 4'«lipii«to MittitM^ àm tvctt «Mus
le poirëettemanger,! abus a#ft liqueurs àlceoliquei, Vivromierie, rinoontineaee»
l'usage des glaces et des sorbets, rineestioB de boissons trea-freidei» ete^ s»At
aussi autant de causes susceptibles de lui donner naissance.
25<> Exhorter le peuple à s abstenir de l'usage de tout remède quelconque, soit
préservatif, soit curatif, sans le conseil ou l'assentiment d'un médecin.
II. Tout disposer d'avance pour le service médical — 26» Ne flaire établir sur
les frontières continentales ni cordons sanitaires, ni lasarets, ni quarantninetf^
dans la vue d'empêcber Vinvaaion du cboléra, l'expérienoe ayant prouvé que eea
moyens ofîrent plus d'inconvénients que d'avantages.
27^ Cependant s4l se présentait , dans l'un de nos ports maritimes , des na-*
vif es à bord desquels la maladie se serait manifestée ou aurait fait des victimes,
ces bâtiments ne devraient pas être admis à la libre pratique , nais il fondrait
les soumettre au régime de la patente suspecte , et partant leur faire subir une
quarantaine de douze jours au moins.
28'> Multiplier les secours publics accordés aux malades indigents et asaurei*
la nourriture aux pauvres; leur procurer des vêtements, des combustibles, des
couvertures, leur distribuer souvent de la paille fralcbe dont ils ont besoin pour
le couchage.
29» Instituer dans chaque commune, afin de veiller à tout ce qui conoerne la
salubrité, des Commissions sanitaires. Ces Commissions , composées do bourg-
ibestre, d'babitants notables, de médeciiia et de pharmaciens, donnetoBt leurs
avis sur les changements et les améliorations dont seront susceptibles les loeÉ-»
jltés confiées à leur surveillance, dans le but de s'opposer aux progrès du eiMM
léra, et de venir en aide à ceux qui seraient atteints de la maladie.
W^ Dans chaque quar^)er, district ou section des villes, étaUir en outre des
sous-Commissions sanitaires chargées de visiter les rues, les places, lea aar-«
6hés, les établissements publics et privés, les maisons, eto. ^ de reoherober la»
causes d'insalubrité , de les faire cobnaltre, d'eQ signaler le danger «ut habi<*
tants, en les engageant k y remédier autant que possible , sons lea ordree de
l'administration. Â ces Commissions pourront être confiées tontes les attribu*'
tions jugées utiles dans Tiutérêt de l'amélioration de la isituation des pauvres et
de la santé publique : elles correspondront avec les Gommistions sanitaires
centrales et les administrations communales auxquelles elles ressortiasent , et
seront composées du curé ou du vicaire de la paroisse, de trois notaires, dont
un maltfe des pauvres ou un membre du bureau de bienfiiisance, d'un médeoia f
d'un chirurgien et d'un pharmacien.
3^0 Engager les maîtres des pauvres, les membres des bureau de bienfiii-
éance, les ecclésiastiaues des paroisses et toutes les personne» charitables qui
ont de riniluence sur la partie misérable et peu éclairée de la population. Si visi*
ter les famillef indigentes, pouj' leur taire sentir que la malpropreté,, rhumidité,
l'entassement, le deiaut (l'aéralion, de ventilation et de lumière solaire dans lea
habitations, le manque de vêtements convenables , l'intempérance , l'expositioii
nrolongée aux intempéries atmospbériquee, les excèa de tout genre, notamment
Fivroanerîe, favorisent le développement de la maladie et en aggravent le» e^
têts. Us tâcheront d'empêcher que j^lusieurs cholériques couchent ensemble ou
soient réunis dans un local tfop exigu ou contenant d'autres individus bien per««
1& Attgmei^ter te nombre det médociiis des pauvre» ou de'bienfeisaneev
pour que tous les malades indistinctement soient visités et soeoums saU» délai,
330 Dans cbaoue quartier des villes pQ]^uleuses , dans toutes les communes ,
établir, sous ta direction des Commissions sanitaires , des bureaux de seeours
ou des ambulances , auxquelles seront attacbés deux médeebiis au moins , afia
qu'ils puissent au besoin se relayer , et qu'il y en ait toujours un en perma-
nence, jour et nuit, prôi à donner soina et conseils à eeux qui viennent ta» im^
florer. ^
54<^ Ces bureaux de secours doivent être pourvus : i^ d'un brancard eouverty
înuni d^un matelas, de couvertures et de tout ce qui est nécessaire pour le trans-
port des malades; ^<> d'u^e botte de médieaments; 3^ des objets indispensables
pour l'administration et l'emploi des premiers remèdes.
35<> Comme le fléau, dès qu'il a pénétré dans une maison, n'eetpa» seulement
redoutable nour eeui^ qu'U ^appe, mais menace encore d'attaquer le» individus
sàfns qui l'habitent, l'un des principaux moyens à emidoyer, pour en préser-
ver ces ^erniero, es^ de fef disperse?r #)t leur procurant dea Iwdntatiians anln-
^réa, Vm 4sa feyara tiwbi&lM*
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{ J9I )
36^ QuaBd les ina|«€toft ap^artiesnent à la classe inâigeiite, il tau( l«t déter-
miner, par la persuasion, k se laisser aussitôt transporter dana un des hôpitau]^
destinés aux cholériques.
38<^ Il est indispensable d'instituer des hôpitaux temporaires bien organisés,
réunissant toutes les conditions nécessaires au traitement, à la gnérison des
eholértques et à la préservation des autres individus.
59<» Que ces asiles, ouverts par la bienfaisance nationale à l'humanité péri-
clitante, reçoivent gratuitement, non-seulement tous les indigents atteints de
la maladie, de quelque pays qu'ils soient, mais encore tout individu qui dernan-^
derait à y être admis en payant un tantième peur chaque journée d'hoepi<-
talité.
40« Les hôpitaux temporaires doivent être fournis de tout oe qui est indlspen-^
sable au service médical, et avoir leur directeur, lenrs médecins, lenrs élevée,
lears pharmaciens et leurs infirmiers.
41° Dans chaque ville ou commune, il fendrait qu'il y eût au moins un de ces
hôpitaux sur une population de 100,000 habitants.
42*> Il serait à souhaiter qu'ils fussent situés sur des terrains secs, dans des
endroits élevés ou du moins découverts, largement ventilés, loin des évapora-
tions des rivières, des étangs, des marais, des égouts et des fossés, et dans les
villes, à proximité des quartiers habités par la classe pauvre, sur laquelle le
fléau exerce particulièrement ses ravages.
45<) Il vaut mieux multiplier les hôpitaux temporaires que d'en restreindre le
nombre en donnant à chacun d'eux une trop grande étendue ; l'air des vastes
hôpitaux, dont les sales contiennent beaucoup de malades, est le premier obsta-
cle à leur guérison.
44^ Dans les hôpitaux de cholériques, établir trois divisions : l'une pour les
suspects, l'autre pour les cholériques, et la troisième pour les convalescents.
45o Si ces hôpitaux temj^oraires ne présentaient pas des conditions telles
qu'on pût y faire les réparations prémentionnées, on devrait établir dans leur
voisinage des maisons de refuge ou de santé pour les suspects, et des maisons
destinées à recevoir les convalescents.
46« Enjoindre aux commissaires de police ou autres agents de Tautorité de
tenir un registre de tous les événements relatifs à la santé |yublique, dent ils
devront tous les jours donner communication à la Commission sanitaire du lieu.
470 Inviter les propriétaires et les principaux locataires de maisons, les hôte-
liers, les aubergistes, les logeurs et tous ceux qui tiennent de» garnis, à don-
ner connaissance dans le plus bref délai, au prochain bureau de secours, de
tdtit ce qui concerne le choléra.
48'> Quand un malade pourra recevoir immédiatement tes secours nécessaire»,
le chef du bureau de secours lui enverra aussitôt un médecin. Après l'adminis-
tratio<B des premiers remèdes, celui-ci fera transporter le malade à l'hôpital
temeoratre le plus voisin, si toutefois le patient ou ses proches y consentent.
4^ Faire laver, blanchir, lessiver ou desinfecter la literie, le unge, les vête-
ments qui ont été à l'usage des cholériques, avant de permettre qu'ils servent à
des oersonnes saines.
50» Les corps des individus qui ont succombé à la mahdie, après avofr été
arrosés avec une solution de chlorure de chaux, seront enlevés dès que le décès
aura été dûment constaté, pour être immédiatement transportés, dans des voi-
tures bien couvertes, aux endroits destinés à leur inhumation.
51° Les cadavres seront enterrés dans le cimetière ordinaire, ou dans un an-
tre lieu désigné à cet effet et éloigné des habitations, jamais dans les églises,
ebapelleè, jardins ou maisons particulières, et enfouis dans des fosses d'un
mètre et demi de profondeur, sans qu'on attende, coDune de coatune, qu'il soit
arrivé d'autre» corps.
52o Prohiber l'expositioB des eadavre» des cholériques dans les églises, su
ils pourraient gravement préjudicier à la santé du peuple qui assiste aux céré-
monies religieuses.
53" Transporter les cadavres au cimetière pendant la naît, avant on après le
coucher du soleil, sans bruit, sans sonnerie de doches et sans pompe religieuse,
dont n faudrait aussi s'abstenir en allant administrer les sacrements aux
malades.
54» Pendant la durée dé l'épidémie, 11 faut défendre de sonner rsgonie en le
ghis funèbre; en semblable circonstance, les grands rassemMemettts pèpw^
laires sont à craindre. Il faut, autant que possible, éviter les réunions nom-
breuses.
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(19«)
550 Enfin exhorter le public, surtout les gens du peuple, à appeler les mé-
d ecins à leur aide aussitôt que les premiers indices de la maladie se déclarent.
g
Sur la proposition du ministre de Pagriculture et du commerce, le chef du
pouvoir exécutif vient, par un arrêté spécial, de créer un Comité d'hygiène
publique destiné à étudier, indépendamment des questions relatives aux
quarantaines, les moyens les plus propres à améliorer la condition des
classes pauvres au point de vue de Thygiène, soit en proposant les me-
sures que réclame Tassai nissenient des villes , des ateliers et des campa-
jnes, soit en recherchant la possibilité de rendre faciles à toutes les fortunes
a fréquentation et Tusage des eaux thermales. Bien que les nominations
usaient pas encore été officiellement annoncées, nous croyons savoir que
Suatre médecins seulement en font partie. Ce sont MM. Magendie, prési-
ent; H. Royer-Collard, Mélier; Anbert-Roche, secrétaire; M. Bussy y re-
présente la pharmacie.
Les dernières nouvelles du choléra ne sont pas aussi inquiétantes qu'on
pouvait le craindre. A Constantlnople, les ravages du fléau avaient consi-
dérablement diminué dans les derniers jours de juillet. A Saint-Pélei-s-
bourg, le 30 juillet, il y avait encore 2,116 malades; mais la mortalité était
moindre. On avait annoncé que le cboléra avait éclaté à Berlin et à Lon-
dres; cette nouvelle ne s*est pas confirmée. — Le gouvernement frauçiifs
commence, toutefois, à se préoccuper de la marche de Tépidémie, et TAca-
démje de médecine a, sur la demande du ministre, nommé une Commis-
sion composée de MM. Guéneau de Mussy, Chomel, Andral, Eusson, Bouil-
laud, Bally, Gérardin, Cornac, Gaultier de Claubry, pour s'occuper de
rechercher les moyens de prévenir ou d'atténuer les effets de cette funeste
maladie.
Le célèbre chimiste Berzélius est mort à Stockholm le 7 août, à l'âge de
soixante -neuf ans, dès suites d'unu maladie de la moelle.
Le Moniteur du 25 août contient les nominations dans Tordre de la Lé-
gion-d'Honneur accordées aux médecins de la garde nationale, à la suite des
affaires de juin. On y compte trois nominations au grade d'officier, et dix-
neuf au grade de chevalier. Quelques confrères figurent aussi dans les no-
minations, comme combattants.
M. Dumas, professeur agrégé de la Faculté de médecine de Montpellier
(section de physiologie), a été nommé, à la suite d'un concours, professeur
d'accouchements, maladies des femmes et des enfants, à la même Faculté.
Les médecins du département de l'Hérault viennent de constituer une
association destinée à venir au secours de ceux de leurs confrères que la
misère pourrait atteindre. Le bureau est composé de MM. Raffeneau-Delille,
président; Cazalis, secrétaire-trésorier; Broussonnet, Ghresllen , Yailhé ,
Sauvan.
La mortalité de la ville de Paris a été. pour Tannée 1847, de 38,823
décès, dont 12,276 dans les hôpitaux. Sur ce dernier chiffre, on compte
2,485 morts par phihisie pulmonaire. C'est dans les 12*, 8«, 6* et 5* arron-
dissements que le chiffre de la mortalité est le plus élevé.
Les revaccinations ont été continuées dans Tarmée prussienne pendant
Tannée 1847. 43,264 soldats ont été revaccinés . dont 34,264 portaient des
traces évidentes de vaccin. Le développement de la vaccine a été complet
dans 25,544 cas , irrégulier dans 7,425 cas , nul dans 10,627. Pratiquée de
•Bouveau chez ceux sur lesquels elle n'avait pas réussi, la vaccine a donné
.2,718 succès pour 8,952 insuccès.
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( 198 1
THéRAPECTIQCE MÉDICALE.
VO CHOtB&A.
Déjà à pareille époque, en 1846, nous ayons publié, dans le Journal
de Médeône, un Mémoire de quelque étendue sur le choléra sporadi-
que. Ce qui nous porta alors à traiter cette question, c'est que, d'une
part, nous avions observé quelques faits qu'il nous semble utile de
publier dans l'intérêt de la pratique, et que, d'un autre côté, ces
faits, qui se liaient à une influence épidémique non douteuse, avaient
conduit quelques observateurs à des conclusions qui nous parurent
erronées. A cette époque, comme aujourd'hui, le choléra asiatique avait
éclaté, bien qu'avec moins d'intensité, dans quelques parties de la
Russie, et la coïncidence de l'apparition de cette affection si redouta-
ble dans cette partie de l'Europe avec l'épidémie qui régnait alors en
France, avait porté quelques médecins à diagnostiquer l'apparition pro-
chaine de l'épidémie terrible des bords du Gange. Cette conclusion, nous
le répétons, nous parut erronée, et nous crûmes devoir la combattre,
dans l'intérêt de la sécurité publique. L'événement nous a heureusement
donné raison. Celui-ci démontra, en effet, que la maladie générale qui
sévissait sur les populations se liait uniquement aux brusques varia-
tions de température, et n'était rien de plus que le choléra sporadique,
que tous les épidémiographes ont signalé à l'attention des observa*
teurs. La même question préoccupe aujourd'hui les esprits, les ci-
toyens comme les médecins, les médecins comme les gouvernements;
c'est cette question que nous nous proposons d'examiner succincte-
ment ici.
Aujourd'hui, comme à la même époque en 1846, l'influence épidé-
mique qui agit évidemment sur l'homme porte principalement son ac-
tion sur le tube digestif : là, cette influence morbide se manifeste par
de simples flux intestinaux dont un régime ténu fait rapidement justice;
ailleurs elle réalise de véritables dyssenteries qui ont leur danger ;
mais nulle part, que nous sachions, elle ne détermine , d'une manière
générale au moins, cet ensemble de symptômes graves connus de tous
les nosographes sous le nom de choléra. De ce dernier caractère né-
gatif conclurons-nous que la maladie redoutée est encore loin de nous,
et que les appréhensions qu'on manifeste à cet égard sont sans fonde-
ment ? Cette conséquence nous paraîtrait aussi erronée que la consé-
quence inverse que quelques médecins avaient cru devoir tirer naguère
TOME XXXV. 5" LIV. 13
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(194)
de Tobservatioa d'une constitutioa épidémique en apparence beaucoup
plus significative. Si obscure que soit la cause du dioléra indien, si yagues
ou si nulles que soient, pour arriver â^ la découverte de cette cause, les no-
tions ducs aux recherches cadavériques, ou aux investigations chimi-
ques, tout le monde est convaincu de la différence profonde qui sépare
h choléra de l'Inde» du choléra inhérent aux conditions climatériques
au milieu desquelles nous vivons. Il est bien clair que quand la pre-
mière de ces aHections surgit tout à coup au sein de populations auxr
4)uelle6 elle était jusque-là parfaitement inconnue, et les décime, il faut
bien admettre que le milieu dans lequel vivent ces populations a été
profondément modifié, et qu'un élément insolite s'est ajouté aux élé-
ments nouveaux qui le constituent. Cet élément échappe à toutes les
recherches^ déûe tous les réactifs : cela est vrai, en tint qu'il s'agit de
recherches anatomiqucs, de réactifs chimiques ; mais il est un réactif
plus puissant que tout cela^ et qui témoigne de la présence au sein de
l'organisme d'un éléjnent hétérogène qui en trouble l'harmonie : ce ré-
actif, c'est l'organisme lui-même. Lorsque l'on étudie sans préoccupa»
tion théorique ce réactif en action, ou cette pathologie vivante, il est
impossible de confondre des manifestations morbides aussi profondément
disparates qu'une simple diacrèse intestinale , et le choléra indien.
Il n'y a pas plus identité de nature entre ces deux fonctions patholo-
giques, qu'entre la rage et une simple dysphagie nerveuse, entre une
fièvre éphémère et une fièvre pernicieuse. Voir la moindre analogie
entre ces divers faits, c'est prendre l'ombre pour le corps, c'est con-
fondre l'affection avec le symptôme, la réalité avec l'apparence.
Quelle que soit la forme des accidents par lesquels se révèle à l'ol)-
servation la constitution épidémique actuelle, tenez donc pour certain
qu'elle ne signifie rien, en tant que base de pronostic pour l'invasion
prochaine d'une maladie aussi radicalement spécifique, pouvons-nous
dire, que le choléra de l'Inde. S'il existait entre cette affection et les
dîacrèses similaires de nos climats quelque rapport de plus qù^un rap-
port d'apparence, de surface, ce serait un simple rapport de prédis-
position, un simple rapport d'aptitude ; et qui, par conséquent, «'^éten-
drait pas son influence au delà de la sphère de l'individualité.
Rappelez- vous la constitution épidémique si nette, si tranchée, et en
même temps si générale, qui précéda l'invasion du choléra en Europe en
1832 ; cette épidémie fut une grippe, qui frappa dans un grand nombre cle
lieux les trois quarts de la population , et n'en épargna presque aucun.
Or, lorsque, l'année suivante, le choléra eut éclaté parmi nou$, quel-
ques esprits prime-sautiers n'hésitèrent point à établir entre ces deux
affectious une sorte de solidarité, à faire de l'une le piécurseui* néces-
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(195)
«dre de l'antre. H en fut de même de quelques coïncidences pnremeat
locales et fortoites, de la suette, par exemple, dont M. Moreaii de Job-
■ès fit également Tayanlrcourear du dioléi'a asiatique. Totitefois, nous
ajouterons tout de suite ici, que si la pensée de cet auteur, présentée
d'une manière absolue, est erronée, elle est juste dans certaines limites,
ainsi qu'une eipérience authentique l'a démontré.
Pour nous rëscmier sur ce point , nons dirons donc que les ûax in-
•fcstiwaox, dysentériques, qui semblent faire le fond de la constitntîott
^idémique actneUement régnante^ n'ont aucune espèce de yalenr comme
élément de pronostic dans la question de Finrasion pins ou moins pro-
hable du choléra au sein des populations de l'Europe méridionale. Ce
•ont donc d^autres éléments qo'il faut consulter pour résoïKlrc ce prei^
.blême ; ce sont d'autres signes qu'il faut s'efforcer de saisir dans le etel
ténébreux de l'ayenir.
Qiumd on suit la marche du choléra à travers le nord de TEurope,
depuis la première invasion en 1847, et qu'on la compare à celle
«pi'elle affecta en 1831 et 1833, on est frappé de l'uniformité de cette
«Marche. On voit, aux deux époques, la maladie frapper d'abord et ex-
clasivement la Russie, pois sommeiller pendant un temps plus on moins
long, pour y reparaître avec plus d'intensité, et s'avancer vers les par-
lies orientales de cette vaste contrée. C'est alors que la inai.idie fran-
ciiit la Voihynie, apparaît à LuUin, encombre les lazarets de Siedler,
«t eafin atteint Varsovie elle-même. Une fois la Yistule franchie, le
fiéati semble marcher plus rapidement ; les populations plus pressées
de l'Europe méridionale favorisèrent sa propagation : il atteint près-
• qne simultanément Vienne et Beplin , et s'étend bientôt a Londres et à
Paris. Aujourd'hui, la dernière étape du choléra dans sa marche pro-
gressive vei's la France, c'est la Moldavie , la Valachic, et les diverses
provinces indépendantes que le Pruth sépare de la Russie , et enfin
•Berlin. Maintenant, s'arrétera'-t-il brusquement là, ou continuera-t-il,
«insi qu'en 183^, sa marche incessamment envahissante à travers le
reste de l'Europe ? Telle est la question qu'il s'agit de résoudre...
est un certain nombre d'épidémies qui se montrent circonscrites à
œrtaittes localités ; elles ont des limites restreintes que souvent elles ne
dépassent pas. Telles, sont même k plupart des, épidémies propres à
notre climat, la dyssenterie, le cronp, beaucoup de maladies éroptnres ;
tel parait même devenir aujourd'hui un des caractères les plus remar-
icpables de la fièvre typhoïde. Il n'en va point ainsi du choléra : qtt'em
-Fctndie en Asie, où il a son point de départ, ou dans ses migrations à
travers l'Europe , partout il montre une funeste propriété d'expansioii
ndéfinie. U est donc malheurensement bien prc^ble qu'il ne s'atrê-
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( m)
tera pas au point auqael il est arrivé aujourd'hui, et que, sans yoo*
loir préjuger la ligne qu'il ra suivre, il atteindra successivement le reste
de TEuropc : les populations serrées, agglomérée», de cette partie du
monde, les relations incessantes de ses habitants, son contact de tous
les instants, rendent ce résultat à peu près inévitable.
Maintenant , il nous reste à résoudre deux questions, dont la solution
ne nous intéresse pas uioins que la première : la première de ces questions
est' celle-ci : la maladie doit-elle nous atteindre prochainement, et le goiK
vernement doit-il, dès aujourd'hui, prendre les mesures que peut nécessU
ter cette grave conjoncture? La proximité des lieux où sévit actuellement
la maladie, les rclalionsdc'tous les instants que nous entretcnon9 directe-
ment avec r Allemagne, rendent évidemment possiblç cette invasion pro-
chaine. Toutefois, une remarque a été faite sur ce point, remarque qui^
pour n'être point en correspondance constante, avec les faits tels que
robservatton les constate, n'en doit pas moins ûxer l'attention. Ici nous
entendons parler de riniluence que les saisons semblent exercer sur \a
propagation du choléra asiatique dans nos climats. Dans les diverses-
irruptions de cette maladie en Europe, et même 'dans, diverses parties
de l'Asie plus ou moins éloignées de son foyer primitif, on a observé,
en effet, que la saison froide semble arrêter sa marche envahissante à
travers l'espace. Cet arrêt n'est, il est vrai, qu'une suspension momen-
tanée , et les germes de la maladie , après cette sorte d'hivcrnation y
reprennent bientôt leur activité première, continuent leur marche ei>-
vahissanlc. Heureusement, nous n'avons point eu en Europe ToccasioA
de suivre l'étude de cette terrible affection sur une échelle assez large,
pour que nous soyons autorise à tirer du cercle de nos propi-es obser-
vations la conclusion que nous venons d'indiquer ; mais M. Moreau de
Jonnès, et quelques médecins qui ont étudié la maladie dans ses habi-
tudes, là même o\i elle s'observe beaucoup plus fréquemment, signalent
cette circonstance remarquable, qui se retrouve d'ailleurs dans les quel-
ques irruptions successives par lesquelles le mal s'est manifesté en Eu-
rope. Il est donc possible que la saison à laquelle nous touchons nous
soit une sorte de barrière, ou, pour parler un langage plus conforme
au sujet dont il s'agit, une sorte de cordon sanitaire qui nous préserve
pendant quelque six mois encore de la maladie.
Il ne nous reste plus qu'une question à résoudie, et cette question
est celle de .savoir si, à supposer que le choléra reparaisse parmi
nous, il doit sévir avec la même intensité qu'il l'a fait en 1833. En
posant cette question, nous n'avons pas plus la prétention de nous éri-
ger en propliète qu'en posant celles qui précèdent : n'oublions pas
que, da«s la plupart des sciences, c'est le probable qu'atteint presque
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(197)
toujours Tespril humain, et non l'absolu ; voilà pourquoi, dans beaucoup
de cas, le simple bon sens a plus de chances de contenter que le génie
même. Ici encore c'est le passé qu'il faut consulter pour préjuger l'a-
venir : or, Yoici ce que dit l'expérience à cet égard. En 1832, la
violence de la maladie fut infiniment plus grande qu'elle ne l'a été
octte année dans les diverses contrées où elle a successivement ou si-
multanément sévi. Pour ne point allonger cette note plus qu'elle ne
mérite de l'être , comparons seulement le nombre des victimes da
choléra , tel que le montrent les journaux de Berlin, avec les chii&es
officiels qui nous donnent la mesure de l'intensité de l'épidémie de
1832 à Paris. Voilà trente jours environ que le choléra asiatique a
atteint la capitale de la Prusse : eh bien, dans cet espace de temps,
trois cents individus environ ont été atteints. Or, les choses se présen-
tèrent sous un aspect bien autrement sinistre à Paris en 1832. Nous
lisons dans un document officiel publié en 1834, ce qui suit : « Déjà
plusieurs médecins croyai ent avoir rencontré chez quelques mala^
les symptômes du choléra, lorsque le 13 février le bruit se répandit
tout à coup que , dans, la rue des Lombards, appartenant au sixième
arrondissement, un portier venait d'en mourir. L'impression produite
par cet événement sur les esprits déjà disposés à s'alarmer fut assez
forte pour que la Commission centrale se crût obligée d'envoyer sur
les lieux quelques-uns de ses membres, chargés par elle de constater la
vérité du fait. Cependant , les hommes de l'art hésitaient encore à se
prononcer, quand , le 26 du même mois , quatre personnes fiu-ent
tout à coup attaquées, et moururent en peu d'heures. .. Le lendemain,
27, six autres individus, chez lesquels tous les symptômes du choléra
étaient prononcés au plus haut degré, furent transportés à l'Hôtel-Dieu.
Le 28 , on en comptait 22 ; le 3l, il y en avait déjà 300. A la fin
d'avril enfin , on comptait déjà 1,300 morts (1). » U est bien évident
qu'il n'y a nulle comparaison à^établir entre deux manifestations épi-
démiques, qui se traduisent par des chif&es aussi différents. A moins
de supposer que cette .différence ne soit qu'un accident tout à fait for-
tuit dans la marche da mal y il faut voir là un signe qui doit être favo-
rablement accueilli de nos populations alarmées. Nous ne voyons pas,
nous, la cause qui , ^dans les circonstances actuelles, nous rende
oompte de cette atténuation du choléra indien dans son action sur les
populations européennes ; nous croyons tout simplement que s'il fait
moins de victimes, s'il englobe dans sa sphère d'action on moins grand
(1) Bapportsur la marche et les effèU du chotéra-morhu dans Paris et k
diigarUmmt de la Semé, page 89 et pose.
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(1« )
'nombre d'individus, c'est que le poisen par lequel il nom frappe est à
moindre dose, on qu'un plus grand RO!iri>re d'organisations résistent à
son influence délëlère, où ne sont point toucbëespar elle. Sur ce point,
nous pensons donc, comme M. Ijettré, qne si le choléra noo9 atteint,
il ne nous assaillira pas aree la même ticfénce qu'en 1832.
Maintenant , an miltetf des drconnances critiques dan» lesquelles
se> trouve l'Europe, ki guerre peut éclater d'un jour à l'autre; qo^le
iufi«rence celte mèUe des hornines , et toutes les conséquences qae
celle^^i entraîne à sa suite ^ peut-elle exercer smr k dissémination du
Âoléra? Si cette terrible éventnatité s'accomplit , terrible à tooa les
points de vue, il est fort a craindre que l'épidémie, qui semble pcrdk-e
dé son intensité a mesure qu'elle s'avance vers noos^ ne reçoive' de
cette dreonstance une impulsion redoBftable. Lisons ehoore ici dans- le
' pressé pour p^senlir l^avenir. N'est-il pas'eitrémement probable qaTen
1882 la guerre de la Kassie avee la Pologne a singulièrement ooii-
fribué''à amener /à disséminer en Europe le fléan terrible des li«Mb
du Crafige? < Le premier raotem* de cette dangereuse irroptioif , dit
M. iforeau de Jonnès, fiit la résolution déplorable qui fit tirer du
gonvernenient de Koiirsk et dn pays des Cosaques da Don un corps
d'armée destiité à entrer en Pologne, afin de s'opposer aux effets de
la révélation de Juillvti. Les provinces d<'oà venaient ces troupes
avaieift été infectées psr tedioléra pendant tout l'automne deFannéé
dernière^ et coalise imsi crûmes devoir le dire à l'Académie des scien-
' mcSi àam sa séance èi 18 janvier , un mois avant qu'on apprh ks
calamités* que celte Arilest» mesure avait produites , il éuit à la. Ibis
étrange et bien nmlbenveux qu'on eârt oul^é que c'est par de pareils
motrvements de troupes que le cboléra pestilentiel a été porté di'aiie
extréÂiié à l^afrtrd dtt l'indoustan, et qn'accompagnant les armfcs
angtàises dans leur marcbe, il s'est propagé du Gange à l'Indas, et du
^ f^G&taofixk jiisqu'aun; pieds chi^mont Himalaya (1). m
H y a trop loin die noos aux hommes «[oi président aux destinées
de hr France pour qoe notre voix puisse arriver jusqu'à eux ; mais eela
me' nOe»eMpétfaera point de dire ici notre pensée, dàx notne voim. se
f^i^àUPt dans le- vide. Les raisons les pk» graves doivent faire redouter
9M bommes prévoyant» e« moèrement désireux de fonder la Eé-
ptMiqiie honnête sur ^s* bases solides, k conflit miiversel qu'amè-
nerait infaiillibleiiieni la gtièrre'; mais » tontes ces raisons^ il &•! en
' Ajéaier «ie> aiursy etqnt n'est paa moins grave, c'est odle du danger
inhérent à toute grande réunion d'hommes au milieu d'une épidémie
(1) Rapport au Conseil supérieur de santé-sur k choUrOr pestiUntielr p-dlS
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( 199)
dont on ^cs caractères principaux est une expansion îikicfînie. La
science a fait son devoir en signalant le darger ; le reste regarde lè
pouvoir : caveant consules. Max. Simow.
DE LA 6ASTBO-ENTEBALGIE BHDMATISMALE DES MARINS , ET DE SOJI
TRAITEMENT PAR LE TARTRE STIBIÉ A HAUTE DOSE.
Parmi les maladies -spéciales qne sont appelés à Toir les médecôis
<|ui habitent ies ports de mei', les plus douloureuses et souvent les pios
rebelles sont les gastro-entéralgics , qui attaquent surtout les marias
nïveiiant de nos colonies des Antilles. Ces afieclions, connues des gsns
qui naviguent, sous le nom de coliques sèches^ vu la constipation (fui
ks accompagne, ont la plus grande anidogie avec la colique de plomb*
Néanmoins, l'éliologie en est complètement .diiiéren te, car icivles in^
âuences métalliques sont tout à fait nulles ; «t cette maladie n'a pour
«sfience bien reconnue qu'un état rbumatisinai du système nerveux
organique, qui s'éteml aux tuniques gastro- intestinales et aux mufides
abdominaux et londjaires. La cause occasionnelle de cette aiieclioB
vient confirmer, d'une manière positive, notre opinion sur sa nature
intime , car cette maladie n'attaque fatalement et exdnsivement tfoe
ks sujets exposés à la transition des climats chauds aux climats tem<-
pérés 9 surtout s'ils arrivent dans ces derniers pendant la saison froide
et humide. Aussi le printemps et l'hiver préscntcnt-ils une notafak
angmcatalion dans le chiffre des malades atteints par ces afïectiooa.
On observe, chez ces malades, la &ce grippée, l'absence de fièvre,
le pouls faible et languissant , ainsi que le reûoidissenient de la pean
«I surtout des extrémités par suite du défaut d'énergie circulatoire^
l'anoiexic et la rétiaction du ventre. Im peau est sèche et privée de
toute transpiration apprente ; elle est lerreuaé, brune on ieténque,
quand la maladie dure déjà depuis qudque temps. La soif est nulle,
la langue pâle, humide, et quelquefois légèrement moqueuse xm sa-
burrale; les urines rares, et souvent limpides ; la constatation iA'«-
tense. En un mot, presque toutes les sécrétions Mot notablemcot A»
minuées , et il existe comme un resserrement fénécal de tontes In
muqueuses. Tl existe aussi des nausées sans vomissemenls ; une m»
quiétude incessante agite les malades et ks empéehe de rester conchés
BÎ kvés. Tantôt ils s'accoudi^ht la tête sur leurs genoux ployés, tantit
îls se couchent sur le ventre. Enfin ^ j'en ai vu qui ne pouvaient rester
que la tête en bas et les pieds en l'air, appuyés contre la murailk*
L'insomnie k plus tenace vi»it aggBaver ces acoidenti , et résiste se»*
vent aux narcotiques donnés cependant à foite dese. Mais le sjrmptmne
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( ioo )
le plus terrible, et qui domine tout le reste , est caractérisé par des
douleurs atroces partant des reins, et venant converger dans la partie
antérieure de l'abdomen et les régions inguinales. L'cpigastre est at-
teint assez souvent aussi , mais moins fréquemment, par des crampes
spasmodiques. Ces douleurs, semblables aux accès névralgiques, se re-
nouvellent à de très-courts intervalles, et, par leur acuité, abattent les
hommes les plus robustes et les font pleurer comme des enfants. D*aar
tres fois, au contraire, elles produisent un effet opposé , et déterminent
une surexcitation telle, qu'il survient une véritable monomanie suicide
«vec délire furieux. Enfin, elles peuvent amener, comme je l'ai sou-
vent observé, des accès de lypémanie et d'hypocondrie des plus ca-
ractérisés.
. Cette affection a souvent fait mon désespoir, en voyant les agents
les plus actifs de la thérapeutique échouer tour à tour, malgré l'admi-
nistration la plus rationnelle et suivant que se présentaient les indi-
cations ; quand enfin l'analogie, cette source féconde de tout progrès
thérapeutique , vint m'indiquer une route nouvelle, qui me permit
d'atteindre le but auquel j'aspirais depuis si longtemps.
Voici comment j'y fus conduit : rempli d'admiration pour les ma-
gnifiques résultats obtenus, à Faide des antimoniaux à dose rasoricnne,
dans la pneumonie et le rhumatisme ; sachant, d'autre part, les succès
que ce médicament avait valus à nombre de praticiens qui l'avaient
employé à combattre certaines affections nerveuses spasmodiques, telles
que la chorée et le tétanos, je pensai que ce médicament , si énergique
et si puissant, pourrait, en agissant, d'api-ès les mêmes lois que dans les
•cas précédents, sur le système nerveux organique , détruire le spasme
intestinal, cause de la maladie. L'origine rhumatismale de l'affection
qui nous occupe, et les succès obtenus dans le rhumatisme articulaire
k l'aide du tartre stibié, vinrent encore me confirmer dans Topimon
que j'obtiendrais ici probablement des résultats analogues.
Bien pénétré de ces principes, je résolus, il y a deux ans, d'en faire
l'application, et les occasions ne me manquèrent pas. Je pourrais citer
au moins vingt observations de résultats complets ; mais pour éviter
les redites , je me bornerai à quelques cas des plus graves et des plus
satisfaisants, comme curation définitive.
Obs. I. Gastrc-enléraigie rhumaMsmalef avec accès de monomanie suicide et
Ijflpémanie. Guérison par le tartre stibié à haute dose. — Le capitaine G., &gé
de quaraole-six ans, sanguin et replet, faisant de fréquents voyages du
Gabon au Havre , avak été atteint deux fois, lors de son retour on France,
de la maladie dont nous venons de tracer l'esquisse. Les deux premières
fois, les accidents avaient, après deux septénaires, cédé avec assez de peine
aux drastiques. La troisième fois quMl me fit appeler, il arrivait du même
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(«01)
pays, et se disposait à aller goûter dans sa famille le repos si nécessaire
âpres un long vovage, qaand, le jevr même, il fut pris sobllemenl de doiH-
leurs de reins et de ventre si violentes, qu*on dut venir me chercher en
tonte hâte. Je trouvai le malade, la ligure pftle et crispée, les traits abatlus
et décomposés , respirant avec peine, et se tenant le ventre à deux mainSi
Il ne pouvait marcher que ployé en avant, et poussait des gémissements
étoulTés de temps à autre ; il éprouvait des nausées sans vomissements. La
langue était naturelle, blanchâtre, et la soif à peu près nulle. Du reste, les
boissons étaient rejetées presque aussitôt qu'ingérées ; les boissons glacées
que j'ordonnai firent cesser cet état de spasme de Testomac ; le pouls était
petit et calme, le ventre rétracté et sans sonorité gazeuse. Depuis quatre
jours il n'y avait pas eu de selles : un lavement laxatif, des boissons éthè-
rées et antispasmodiques, des cataplasmes sur le ventre, arrosés de baume
tranquille, ne produisirent aucun amendement. La nuit fut sans somme!!,
et le lendemain malin les mêmes accidents persisl^ent avec autant d'inten-
sité. J'ordonnai alors douze sangsues à l'anus, la continuation des moyens
précités, plus une potion narcotique. I^ troisième jour rien de nouveau,
même position que la veille; on donna aussi une bouteille d'eau de Sed»
litz à 60 grammes, qui fut gardée sans amener de selles, une partie du jour.
Ce que voyant, je fis prendre en plus, l'après-midi, six pilules drastiques,
et vers le soir un lavement laxatif, avec 60 grammes d'huile de ricin.
Ces derniers moyens n'amenèrent pas plus de résultats que les autres,
les coliques devinrent seulement plus fréquentes. Lq malade était tombé
dans une prostration physique et morale extrême ^ à ce point que lui,
homme fort et énergique, pleurait comme un enfant. Il déraisonnait, disait
des mots sans suite, courait à droite et à gauche , et voulait à toute force
se jeter par la fenêtre. Il Peut certainement fait, si plusieurs personnes ne
l'eussent retenu ; on fut obligé de le surveiller. Les douleurs étaient telle-
ment atroces, qu*il me priait en grftce de lui ouvrir le ventre pour l'en
débarrasser. Une potion antispasmodique procura une nuit plus calme.
Enfin, le quatrième jour je trouve le malade extrêmement affaissé; le pouls
était petit et serré, pas la moindre trace de réaction fébrile, pas de selles,
les gémissemenls sont continuels. J'envoie alors chercher une potion com-
posée de:
Eau de mélisse 180 grammes.
Sirop de fleurs d'oranger 30 grammes.
Tartre stibié 4 décigrammes.
à prendre par cuillerée de quart d'heure en quart d'heure, avec la précau-
tion de ne rien boire entre deux. La première et la deuxième cuillerée sont
rejetées, le reste est toléré ; il survient dans la journée deux ou trois vo-
mituritions, et vers le soir des selles d'abord rares et difficiles, mais qni
continuèrent jusqu'au lendemain avec abondance, et laissèrent le malade
faible, mais complètement débarrassé de son mal. Un régime analeptique,
quelques bains tièdes. suffirent pour le mettre, au bout de quelques jours,
en état de reprendre ses occupations. Depuis ce temps, il a fait deux
voyages dans les mêmes lieux, sans que la maladie se soit reproduite. Il est
bon de noter qu'antérieurement ce malade avait eu des accès de goutte et
de rhumatisme.
Obs. II. Gastro-entéralgi^compUquéed^ictère H de constipation ofMùtrt.
Guérison par le tartre stibié à haute dose, — M. T., capiuine de navire.
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(M8)
é^MMâewtf. Agé éà tpente^ioq ans, d*«n teraféraraenl lec et nenreBx, fot
ailaiûtil*iiiie fièvrebilîBQseftiKx Aatiile^wi 1845; mais malgré les soinsdoatil
ftet fAto«rè» la guéntseii fat ineomplàie ; c'est-à-UIre qu*il fut twaé de ce-
faair en FraDee« élant encore oanvakseent. Il s^ensuivit que l'anorexie et
âne atonie générale persistaient et augmentèrent pendant la traversée.
Mo&fkt il arriva au Havre, dans on éiai de débilité et de soufframce cooaîdè-
nble. Depuis huit h dix jours avant son arrivée dans cette ville, il a^étatâ
développé en pins une teinte ictérique de la peau, paesi|ue générale et aasea
i^tease, qui se compliquait d'une constipation opiniâtre» accompagnée de
iMuées et de coliquei^ séeites, des plus douloureuses ; le malade était dans
«o.état d'épuf sèment et de maigreur considérable. Déjà de{Hiis longtemps il
ne sangeail plus, et les boissons étaient trés*difficilemeat et pénibleaieiàl
aHpportées, lamt étaient violents les spMmes gastriques et msopbagiens^ lacs
de leur ingestion ; la peau était froide,, teriwkse, sécbe, jaunâtre; IVpigaalnn
et le ventre^ indolents à la i>restiion, étaient plats et rétractas. Il n'y avafit
|Ma es de selles <lepnis neuf jours, malgré quelques purgaiib builenx et
quelques lavements d*ea« salée pris à bord par le malade et de son cbef.
Ma plus, ii existait une insomnie complèle depuis detœ <mi quinte jouffe'aM
nates, entretenue par k» renouvellemeat inceasani dea-coliquea atroces 4|ve
le mafaide épreavalu II était dans une inquiétude et un agacement extaèmesi
ne saebant quelle pestiio» prendre, se ceucbant pour se relever aassitûl*
ou eonraat dans sa <|^ambpe, (Heds nus,, en se tenant le ventre; toute parole
la blessait, et il ne. pouvait souffrir personne q«i s'oeeupât de lui, jusqu'à
«a qaToo le relevât anéanti de douleur:) et de fatigue; -il criait et gémissftic»
en demandant du secours à ceux qui rentouraient.
la lui fis prendre d*al)ord un bain tiède, dans lequel il put à peine rester
■il qpiart d- heure. J^essayai des cataplasmes narcotiques et de^ ealmanis à
|7iiitérieur,sansréattiiau Puis, pendant deux jours, des pilules drastiques, les
l^gatiC* liquides ne (louvatit être supportés» J-y joigniaaussi des lavements
puiyatiCs énergiques. Ces moyens n'amenèrent que quelques fèces sècbea et
acrendies qui ne d^agèreni point rinlestin^La petitesse du pouls, rappau^
fiifsement du sniel, et le caractère purement nerveux et adyiiamiqtie de
l'affeetienv défendaient de songer an» évacuations sanguines.
Il ne restait donc plus qu'un seul moyen auquel je pusse avoir recounk,
la potion slibiée «tant j'avais fait usage préeédeminait. Je la mis en
usage encore icfe, et après qu'elle eut provoqué d'abondantes évacuations de
nature bilieuse el très*fétides, pendant toute la journée, le malade vil dis-
.pasaMre,. peur ner plus les revoir^ se» eoU<|«e6 nerveuses abdominales, et
t^agapeamm intetèrable qfiî lesaceom^agnait. L'appétit et le sommeil revia^
-mut napldemeni. Quelques. i^^caetionsT de régime et contre le froid bumirie,
qiielqiies .bains amidonnés et de légers cataptasm«>^ sur le ventre, eetevèient
•CBltèrcment le mate d'endolorissemeot dont il était encore le stége^ et
l'asag)» de rea« de Viehy disHpa l'ictère et mit les organes digestifs dans
l'état le plus satisfaisant. Le malade cealiaua à faire ses voyages et n'a piks
«a de mknte depnia œ lempa^
Obs. IIL Gaftro-'entéralgiû rhumaUxmale, av9C dispontwn »aburr^ tf
mfiammatoirê. GttéfisQa,par U Uurir^ stibi4à iMuiê doM.— M. Y..., créole éd
la Martiniciue, âgé de vingt ans, vint en France, de ce dernier endroit,
fMNirla premièae Cuis en tSigw Assea foi't, d'une constitution ncrvdso-san-
gAÎM, eihabitiieUemeiit bien poctaut, il n'avait point éprouvé de mat de
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( 203 )
mer.peodaat ia traversée. Il fut pris, dçux jours avant qua d'aborder au,
Havre, de nausées et de vomisseaieuts bilieux assez abondants. Il existait,
conjointement à ces accidents, des crampes d'estomac violentes et des coli-
ques intolérables, qui arrachaient des cris au malade. BepuM trois joors, .
noaigpé les pivs violeats efforts, le nàalade n'avait pu aller à la .selle. Le
Teolre D'était pas tendu, sa cbaleur était murmale ; seulement la mï étaiv,
vive, le pouls dur, la peau chaude, et la face colorée par instants et pâle
peu après. L'épigastre et le ventre étaient indolents à la pression. Je calmai
les vomissements avec des boissons gazeuses acidulées et froides. Je fis '
mettre douze sangsues à Panus, et vu cataplasme sur le ventre. LeJende^*
main, voyant le malade se tordre, sans, éprou ver jde aécl^lWn pi 4e flasde^r/
robes, malgré plusieurs lavements laxatifs, et un purgatif prU U. veille,
avaot mon ai'rivée et vouii presque aussi iôt^ je songeai encore ici à employer' ^
rémétiquc à dose rasoricnne, et n'hésitai nullement à l'administrer, quoi* v
que l'état du pouls indiquât une tendance fébrile et inOammatoire; maiS;
j'étais rassuré parla sédaiion instantanée que j'en avais obtenue dans des
ca« analogues, et surtout quand il existait un état saburcal concomitant,.
comme chez ce malade- Je n'eus pas lieu de m'en repentir, et mes prévisions
furent complètement réalisées ^ car à peine le malade eut-il pris lcstro|ls
premières cuillerées de la potion stibiée, qu'il rendit une pleine cuvette de
matières bilieuses, jaunes, porracées et fort épaisses; et comme j'avais
ordonné qu'il achevât cette potion* sans tenir compte des vomissements, on
lai continua par cuillerées, de quart en quart d'heure, jusqu'à la Un.
QftDii la nuit, l'effet consécutif que j'attendais se manifesta par des selles.
abondantes, de nature bilieuse et très-fétides, à la suite desquelles survint
nn calme complet dans les spasmes gastro- intestinaux. Le pouls était rede-,
venn normal, la peau d'une bonne teoitiérature ; nu sommeil des plus tran-*
quilles s'empara du malade qui Taspirait depuis longtemps, et il se trpuva
si J^'en au réveil, que je crus devoir satisfaire avec ménagement l'ap-
IN^tijt qu'il manifestait. Deux jours après, il avait repris ses occupations habi-
toDlLes.
On a pu remarquer, dans les observations précédentes, que bieB
que r«lément rhamatismal joue un rôie inaportant dans la maladie qui
nous occupe , elle est entièrement dominée par la lésion dn système
nenreax ganglionnaire , qni s'offre si intense dans tous les cas, qu'on
pourrait la caractériser par l'expression de tétanos intestinaL II
crâte, en effet, poar les phénonù^es nerveux «i variés , «t k» dau"
hm affreuses qu'elle prodnit, une analogie c»a»plète eutve celle a^<
iection et la redoutable névrose que nous venons dénommer. Elle en'
diflêre par sa localisation dans les intestins, et par une issue en général
heureuse. Le point de départ des deux afiections a même de l'identité^
«ar on sait en effet <|ue souvent le tétanos e^t produil; dans les pays
étanâs par suite d^ un refroidissement subit.
Enfin , en admettant cette h3rpotbèse, elle semble acquérir nh degré
de certitude assez grand, quand on considère que la maladie cesse im-
médiatement dès que la ponstipalioi^ est vaincue» Or^ qui ne voit, ia»
fÈt cette oonstipadion cal due s eulenent à aaretterremctit spasvadiqH»
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(404)
de rintestin, et qu'elle cesse dès qu'il est détruit? Et ce fait n'est pas
seulement borné à deux ou trois cas ; c'est chez tous les malades que
j'ai eus à soigner de cette maladie , que je l'ai observé. Du reste , je
vais citer, à l'appui de cette manière de voir , une observation qui ,
bien que n'étant pas semblable aux précédentes, présentera cependant,
je le pense, quelque intérêt , d'abord , en montrant l'action heureuse
du tartre stibié à haute dose dans les cas de constipation opiniâtre ; et
ensuite, l'influence de cette constipation prolongée sur les centres ner-
Teux et les désordres qu'elle peut par suite y développer dans l'ordce
physique et moral.
Obs. lY. Constipation ecDcessive et proUmgie, ayant déterminé des accidents
nerveux et des accès de manie furieuse. (Guérison par le tartre stibié à haute
dose.)— -En ISM, M»* K..., Hollandaise, Jeune femme de vingt-sept ans,
épouse du maître d*b6lel d*un steamer du Havre, mère de deux enfants,
habituellement bien portante et d*un tempérament sanguin-nerveux, fut
prise tout à coup et sans cause connue d'une agitation extrême, qui se tra-
duisait surtout par un flux de paroles inusité, car elle était habituellement
d'un caractère froid et réservé. Elle s'imagina être en butte (sans que rien
pAt justifier cette croyance ni une accusation de cette espèce) é des propos
pouvant mettre en doute sa fidélité conjugale, et elle s'en alla s'en plaindre
chez toutes ses amies, et chez l'armateur du steamer lui-même, avec une
volubilité extrême et une agitation difficile à peindre. On reconnut bientôt
qu'elle n'avait plus son bon sens ; on la ramena de force chez elle, et l'on
me fit appeler.
Je la trouvai en proie à un accès de manie furieuse, vociférant, gesticu-
lant avec violence, et voulant se jeter par la fenêtre. Elle se débattait tel-
lement, que quatre personnes ne suffisaient pas pour la mainienir. Elle
chantait, et passait du rire aux pleurs à chaque instant. Quelquefois, elle
demandait à voir ses enfants pour la dernière fois, parce que, disait-elle,
l'heure de mourir était arrivée après avoir subi un pareil affront. La figure
était rouge et brûlante, la voix forte, impérieuse et brève ; le pouls dur et
vibrant, la peau couverte de sueur.
Je m'informai près des personnes qui l'entouraient, depuis quand elle
était malade, et s'ils connaissaient quelque motif à ces plaintes de la pa-
tiente. On me répondit qu'elle était on ne peut plus heureuse chez elle, et
que son mari ne lui donnait aucun sujet de désagrément, et que, de son
côté, elle avait toujours eu la réputation la meilleure ; mais que, depuis
quatre oii cinq jours, on avait remarqué chez elle une loquacité inusitée ;
qu'elle était devenue défiante et soupçonneuse à l'excès envers ses amis et
ses proches, et qu'en même temps elle avait commencé à se plaindre des
brnits qu'elle les accusait de répandre sur sa conduite.
Cette disposition alla en augmentant Jusqu'au moment où , après avoir
fait une scène violente chez l'armateur, on la reconduisit de force chez elle.
C'est à cet instant que je la vis : la langue était saburrale, l'haleine chaude
et assez fétide. En m'enquérant de divers points relatifs à la malade, j'ap-
pris que, depuis neuf à dix Jours, elle n'était pas allée à la selle. Ce fut un
trait de lumière pour moi. J'ordonnai à l'instant d'administrer une potion
purgative ; mails la malade ne consentit à en prendre que la moitié, et ne
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(205)
voulut pas achever, prétendant que c*était du poison. En même temps, elle
se mit h genoux, me demandant en grâce qu*on ne la fit pas mourir, parce
qu^elle n^était pas coupable des choses qu*on lui imputait. Voyant bien alors
qu*tl n*7 avait pas moyen de lui faireprendre la purgalion en entier, et crai-
gnant que la quantité qu^elle avait avalée ne produisît pas un effet suffisant,
je pensai que , comme elle ne refusait pas de boire de Teau pure et froide,
J^arriverais à mon but à Taide de la polion stibiée, qui m*avalt si souvent
réussi précédemment ; parce qu*en outre de Tavantagu qu'elle me procu-
rerait en abattant la surexcitation nerveuse, son action purgative désob-
struerait le tube digestif de Taccumulation des matières, cause probabtie des
accidents.
Je fis administrer, en trois fois, la potion stiblée à i décigrammes pour
180 grammes de liquide, et j'eus le bonheur de la voir parfaitement tolérée
par la malade, qui la prit avec d*autant moins de répugnauce, qu'elle avait
une soif vive et croyait boire de Teau pure. Cette potion détermina, au bout
nie quatre heures, des selles abondantes, qui se continuèrent une partie de
la nuit. Elles furent accompagnées de sueurs copieuses. Le lendemain ,
quand Je vins voir la malade , elle n'était plus recoqnaissable. Celte femme,
folle furieuse la veille, était devenue calme et honteuse. Le souvenir vague
4e ce qui s'était passé la préoccupait, et l'on voyait que, quoiqu'elle fût
assaillie de temps à autre par les idées fausses qui l'avaient tant tourmen-
tée, elle faisait ses efforts pour les repousser.
Elle me reconnut fort bien , chose qu'elle n'aurait pu faire la veille. Elle
demanda plusieurs fois ses enfonts, qu'on lui avait Mes la veille, et tes em-
brassait en pleurant, disant qu'elle ne voulait plus les quitter. Du reste»
aucune agitation ne se reproduisit.
Pendant un mois, elle resta sombre et rêveuse, éprouvant de temps à au-
tre quelque retour léger de ses idées fixes ; mais tout céda à la suite d'un
voyage dans le Midi, que je conseillai au mari de faire faire à sa femme.
J'ordonnai en même temps de suivre un régime rafraîchissant et laxatif ,
accompagné de bains tièdes, d'un exercice fréquent et distrayant. Ces moyens
suffirent pour consolider la guérison, qui ne s'est pas démentie depuis deux
ans un seul instant. Cette dame est ensuite devenue mère d'un enfant fort
bien portant.
On ne peut nier qu'il n'y ait quelque cbose de spécial dans les faits
que nous venons de décrire. La constipation, symptôtne principal, et
dont la cessation remplit l'indication la plus importante, ressemble
bien à celle de la colique saturnine ; cependant, elle a ceci de parti-
culier, que celle de la colique de plomb cède à plusieurs purgatifs
énergiques, tandis que la constipation observée chez nos malades a
résisté à tous ceux que nous avons employés. Le tartre stibié à haute
dose, seul a pu la vaincre et faire cesser le mal. Si Ton réfléchit aux
eCTets dn tartrate antimonié de potasse, dans les cas que nous venons
de, rapporter, on verra que ce médicament a été doublement utile. lie
sujet de la troisième observation présentait un état fébrile et le
vtartre stibié a ramené le pouls à Tétat nonnal et fait tomber la sur*
excitation circulatoire : c'est là du contro-stimi|lisme par excellence \ le
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(ap«)
sy^mc ncrrenx «tait dans «n état d'éréchîsme vïoîwit chez la malade
cjal fait le sujet de la quatrième oWrvation : le sel antimonîal a
immédiatement ramené les fooctiotA^ cérébrales à leur état normal.
On obûendrait peut* être un résultat ii«mbiible dan» d'autres cas
d'excitation cérébrale également prononcés ; ces dépressions des systèmes
circulatoire et sanguin chez nos malades, donnent au tartre stibié une
importance réelle ; mais son eilet purgatif, obtenu dans tous les cas
que oMu^av-ons observés, et la guérison qui en a été la oonfté({aenoe, en
démontrent l'utililé spéciale, puisque les autres purgatifs avaient échoué.
L*état merbfde observé chez nos malades peut se rencontrer, et se ren-
contre en effet ailleurs que dans les ports de mer ; nous avons dû le
faii'c connaître, puisque, surtout, nous donnions en même 4emps le
moyen d'y porter remède.
Ce sont ces cas particnliers et exceptionnels qu^il importe le plus d^
communiquer à nos confrères.
HiPPOLYTE LaNGEVIN, D. M.
Havre (Sejipe-Inférieure),
THERAPBOTIQIJE CHIRCUGIGALE.
QOELQTJBS REMARQUES SUR LA LUXATION DE LA CUISSE CHEZ LES ENFANTS»
Patmi les lésions articulaires qui s'observent à Thôpital des Enfants'^
la luxation accidentelle du fémur sur Tos des iles est sans contredit
Tune des plus rares : pendant trente années d'une pratique conscioB'*
deuse, M. BuHos, ehirwgien de cet liêpital, n'a pas rencontré «ne
seule fois ce genre de déplacement articulaire, et son successear ,
M, Gucrsent , n'a pas encore eu non plus Toccasion de l'observer.
Ainsi voila une période de quarante années environ, durant laqneUe
la clinique diirurgicale d'un hospice spécialement destiné au traitement
des jeones sujets de cin(j[ à quinze ans, n'a eu à enregistrer aucun
exemple d'un fait traumatique qui s'observe assez fréquemment chez
les adultes. C'est en grande partie cette rareté qui nous détermine à
pulifierTobservation suivante, 'avec quelques réflexions pratiques qu'elle
nous a suggérées.
Obs« Luxation ocddenMle de la euisse m haut et en dehors chez %in enfaftt
de imM.«iu."— Un énlbnt, âgé de onze ans, a été couché au n* ide la salin
Saint^IôMie, à TbOpital 4es Enfants: ce ^rççm fort, robu&ie ot bien musclé»
voulant monter dans une charrette, fut violemment renversé à terre, le cheval,
ayant pris le trot dans le même instant : sMl faut en croire les pareiils de cet
«n&int, l'une des roues de la voiture lui aurait passé sur la hanche et la
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( 307)
caisse gauche ; aucun autre renseignement ne fut donné sur le mécaniame
de la cbute : Immôdialement après raccident, le blessé ressentit une douleilr
des plus vives et se trouva dans Timpossibilité de se relever. Transporté
aussitôt à rhôpital , il s*offrit à notre examen dans Tétat suivant :
La cuisse gauche se trouvais dtas TadducUon fSoroée. L* membre pahrien
d» ce e^é'préaehle un ratoomotesemenl de d4ni\ pMioefi; la pcioia d» pied
^tournée en dedans correspond à la malléole iulerae du pied droit. Le pli de
raine est très-profond, la face interne du genou gauche répond à la partie
antérieure de la cuisse droite et la croise; la cuisse malade est fléchie à angle
olitus sur le bassin, et la jambe sur la caisse. En faisant coucher lemalade
. tt» le dos, ei en cherchant à ramener le membre à sa iweliliide normale»
OA étend bien la jambe sur la cuisse, mais Textension de la cuisse sur le
bassin est impossible; le raccourcissement du membre et sa rotation en
dedans ptTsistent. Le mouvement d*adduction; quoique déjà ir^s-prononcé^
peui encore être augmenté, tandis que les mouvements d*abdaction el de
mtaHon en dehors sont cemplélemeni impossibles : tmie ces mouvemmtts
CMiid^ftiUBHrs trèe-<lQ«lonmux, iU arrachent de» cris au malade i c*esi snr^
tout quand on veut étendre le membre ou le porter dans Tabduction que ces
deuleufâ deviennent plus vives.
Si on examine le malade par derrière, on voit que lé pH de la fesse ganche
est plus élevé, et que la fesse est plus saillante que œlie du côté drolii Le
;gmud tpocliaater esl sensiblement rapproché de la crête de Toa des iAe»i et
«fti sent» parfejiemeoi d^s^la fosse iliaque externe une tumeur dure, ar-
rondie, saillante, à laquelle on communique des mouvements notables; quand
on agît sur le fémur dans un sens ou dans un autre, on ne remarque au-
cune crépitation n! aucune mobilité dans tonte retendue de la tige osseote.
Sn présence de signes aussi prononcés, le diagnoalle ne fut ôtraduMMi ;
il s'agisaail bien, en e^st» d^une luaatiott de la cuisee gauche en haut et
en debora (^luxation iliaque du professeur Gerdj); on pratiqua im média-
^ment la réduction de la manière suivante.
Le malade est couché dans son lit, sur le côté droit. La cuisse mahide est
fléchie de manière à former avec le bassin nu ang<« preM|iie droH ; da|is
«etie position rèxieasien est exercée sur la. jambe étendue sur la eitime et
pséalablemenl garnie d^un drap plié et solidement, maintenu avec une bande
enbttit de chiffre assez fortement serrée. La contre- ex tension porte à la fois
sur le bassin et la cuisse droite au moyen de deux draps plies qui embrassent
ces parties. Le chirurgien, placé derrière le malade, pose la pantne de la
main gauche sur la téfte do fém«r salttaiice sur la fmse iliaque eeleoie
et la peesset dan» la direction de la. cavité cot|lolda« Grâce à cette ma-
noNivce» et sans qa'il ait été nécessaire d*exefcer une forte extension^ la
réduction s*opéra très- facilement. Aussitôt le membre reprit sa longueur,
sa fbrme et sa rectitude normales, et les mouvements propres à Taniculation
purent être imprimés dans tous les sens , sans aucune cMNluHé.
Ow* pratfi|i»a. a^tPèft ta ?édiietion' nne aaigaée d« braa; teiCheleiiodeJa
^emt, la rongeur delà face» la li^iience et la duielé du ih^uIa ^rimnt
rindiquer.
Le lendemain plus de fièvre, ni de chaleur générale ; on constate seu-
lement que la pression exercée sur te grand trochanter pfodui» une viVé
douleur. Quelques applications' de sanganea firent faitea aulciuv de i%riini-
iMton* ▲» b«aidei|uatiMi.^o«ra» teute douhms a dlepaim It midadejaHiee-
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( 208 )
pendant encore dans Timpossibilité de souleyer lui-même la cuisse : il resm
encore quelque temps à Tbôpital, d*où il sortit vingt-un jours après son
accident.
En constatant, comme un fait d'obserration, Textrême rareté des
luxations du fémur chez Tenfant , on est conduit à se demandei* à quoi
elle tient : serait-ce qu'à cet âge l'élasticité plus considérable du tissu
fibreux permet aux ligaments articulaires de céder sans se rompre à
l'action des violences extérieures , et de revenir ensuite sur eux-mê-
mes, en vertu de la souplesse dont ils sont doués ? Gela dépend-il
aussi de ce que, lorsqu'ils tombent, les enfants se pelotonnent et se rou-
lent pour ainsi dire sur eux-mêmes , de manière à neutraliser jusqu'à
un certain point la puissance de l'eflort traumatique ? Il se peut, sans
doute , qu'il y ait quelque chose de plausible dans l'explication que
renferme tette double hypothèse ; mais pour nous qui, contrairement
à l'opinion de plusieurs pathologistes, admettons que le système mus-
culaire joue un rôle important dans la production des différents dé*
placements articulaires , il nous semble que le faible développement
des muscles et le peu d'énergie dont ils sont doués chez les enfants ,
sont une des principales causes qui rendent le mieux raison de la rareté
des luxations du fémur dans les premières années de la vie. Ajoutons
qu'à cet âge les individus ne se livrent pas aux travaux pénibles et
dangereux qui y exposent le plus.
La réduction des luxations de la cuisse, qui, dans le cas particulier
qui nous occupe, a eu lieu par un procédé généralement peu connu, peut
s'effectuer à l'aide des machines, ou à l'aide des lacs ordinaires : l'em*
ploi des premières prédomine en Angleterre, grâce à l'autorité d'Astley
Gooper , qui s'en servait d'une- manière exclusive. En France, au con-
traire, les machines ont été , en général , rejetées par la plupart des
chirurgiens ; ils n'en font guère usage que pour réduire les luxations
anciennes. Nous n'examinerons pas ce qu'il peut y avoir de fondé
dans les motifs qui ont déterminé cet abandon, et si , en réalité, l'ex-
tension faite par les efforts combinés i de plusieurs aides est
moins violente, plus régulière, surtout plus intelligente que celle
qu^on opère avec des machines, dont le chirurgien peut , à son gré ,
diriger la puissance et la graduer avec une rigueur mathématique ;
cette question, pour être résolue, exigerait des développements que ne
comporte pas le cadre de ce travail : mais quel que soit le mode de
réduction auquel on ait recours , que l'on se serve de machines Ott
d^aides, ce qu'il imporjte de savoir, c'est la position qu'il convient de
donner de préférence au membre luxé, afin que tous les muscles qui
envivoniieiit l'articulation soient le plus possible dans le relâchement.
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( 209 )
En France , on a trop négligé les préceptes que Gott a tracés ponr
la réduction des firactnres en les appliquant aussi , mais aTec moins de
rigueur, à celle des laiations. Le grand principe de la flexion des
membres, si bien développé par le chirurgien anglais, a cessé d'être mé»
eonnu dans ces derniers temps; M. Desprets, ancien prosecteur de la
Faculté de médecine de Paris , est celui qui a le plus contribué à faire
Toir tous les ayantages que Ton pouvait en retirer pour la réducticm
des luxations de la cuisse. On a sans doute remarqué que le procédé
mis en usage chez le jeune sujet de no&e observation, est fimdé
sur le même principe t on ne saurait croire avec qudle facilité
la réduction s'opère ; sur deux adultes vigoureux nous l'avons vu ap-^
pliquer avec le même succès , "chaque fois la réduction s'est effectuée
comme par enchantement , on a même pu se dispenser d'agir sur la
tête du fémur en la comprimant directement pour la faire descendre au
nÎTeau de la cavité cotyloide ; ce dernier temps de l'opération peut ,
quand on emploie le procédé dont il s'agit, être négligé sans incon^
vénient.
Une dernière considération pratique ressort du traitement fort rationnel
qui a été suivi chez notre malade consécutivement a la réduction. Il s'en
faut que l'on se conduise toujours avec la même prudence; trop saor-
Tent, dans une luxation, on ne considère que le changement de rapport
des surfaces articulaires et les moyens d'y remédier, sans se préoccuper
suffisamment, une fois que la réduction est opérée, des désordres ana-
fomiques qui ont pu se produire. Combien de ibis n'avons-nous pas vu
des chirurgiens^ une fois les os rerab à leur place, se borner à prescrire
le repos et appliquer, pour tout traitement, qudqiies compresses réso'^
Intives autour de l'articulation ! Que cela soit suifisant dans un grand
nombre de cas, nous voulons bien le croire ; mais il en est beaucoup
d'antres qui exigent plus d'activité et de vigilance dans la thérapeii*-
tîque. On sera aisément de notre avis, si on veut bien se rappeler qu'un
grand nombre de tumeurs blanches reconnaissent pour origine une vio-
lence extérieure qui a donné lieu à une entorse mal soignée ou négligée.
Or, comment, après une luxation qui ne peut guère s'effectuer sans s'ac-
compagner, de la dichirure des ligaments et de la contusion des autres
parties molles péri-articulaires, comment un pareil résultat ne serait-il
paS' à craindre?
On devra donc, pour le prévenir, insister sur les saignées locales et
générales, si des phénomènes inflammatoires se manifestent ; on main-
tiendra le repos le pkis absolu tant qu'il exbtera de la douleur dans
l'articoiatÎQn, et on se gardera bien de conseiller aux malades de mar-
dier en leur disant, comme nou^ Savons trop souvent entendu répéter i
TOMK XXXV. 5« LIT. 14
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^m la doukuf* diqmttdtra par f}es6enke. H à laide du^iêmptL II
«onmnt, k>rsqa>'après l'emploi éts éyaooatâonsisaiigiiiMftet^Qs^aiKtre^
aMiphfogMtii|iies la douleur n'a {es éonplétement oédé,,.de xeomuàr^i
Tapplicalioft^ véaoatoirefe »iitottrd& r«rbcttlalio& ;.Au,iieii d'enipettjrr
wr feiii ' V Ê C 9^éi»viiBy oomiMi œh * ététoonsetlkév il est^ mmX' dstpi
4qppliqiMir ploBÎtiiffs siNx^arremciit; l'effet» révulsif que l'oq.fi eoi.n^iir
é» prodiire est,, dela^serte, pk»'4esaré ; rexpérienoeiie.noii» a laÎMé
à oei égard aucun doute. SiiBa& précepAesiddivent être suiviace» général^
fbasnt bien plus ngonreosement applicables aui enfants dont lafiottr
flttolfoiT lymphatiquese prête awse, une at fâcheuse aptitude au dé^eh
loppement des maladies «nicnlaicès «broniquea. Gbec les su^ de ceHe
iMture, qu'il est si GQnmniL de. voir entaobé» d'uo: vice stnimenaD qui
li'aitttndqH'iinc'Meaaiftn poursemamEester, oikine-eaucait mcltre tropâe
MÎRÀ sorr«rller4e»suit«a'deia linwlien dtt.faMie,car.il est à craûidte
€pi^«ne tmnear blafiehe;de»rartieaktioii Qoio»*&nûirakii'en paisae èlR^
«kérieuifeiiient le vésuhat.
GHiniC ET PHAHffiTACnr.
reSSAI&ES , . MiPGIES ET SUPPOSITOIRES MEMCJUOBIfrEDX* ,
l!ie sifstènte ftftMis(ian< porta; un eoup terfible à la natière médkalk
IMserlé presque unrveneUeiiientppar les médeoîns^ il ne: eaiBfle
fitueguèrelle pavtÎBans en Franee que pani les gens du monde et les eoi-
piriques. D^uis tongteaips déjà la médecine a rcconan l'iotttté. ie
te thérapcfrtiqoe du «célèbre* professeur du Val-de^Gsrâco^ el Teiagé'
y^tifirti ésins laqueUc elte était tombée ; eBo reconnaît les leoDurs. im*»
vensesque l'on pem obtenir dis snédicaments. et revient à leir!empbH
mms tmtèj kniè. N«il douie que la sorna» des progrès: aoqMÎsteft'fie
sens ne iti pl«is* considérable^ si la ^pi» grasMltt partie des/praticams
d^àuiourd'boi'ne dataiens dft l'époqne do la dix^iiie de l'inrilataDU.
Etebarrassés à chaqvepasde \a pratique^ par dé&a de^ oonoaksMKts
iteffisaates dii stifecetdés edmp^ieatîeosqui lui SMft ûdiérentea^ila n' naent
de la matière médioale que dane des limites Crart étroites^ et anftiaMsi
souvent qee leur ftandiie réoonciliatiott.ai«c< là: saine thérapenliqiMi le
leur ferait désirer.
Qlle^ue court qu'âitiétéie règnedu^beoussaisismie^ Uftttéaimmiiiisuffi
pour Mre perdre de vim une: £ftaledaimo}nBfrtlnnpooliquiBSy à crponit
qnUojottvdliiii, lorsqu'on en voitvPeparaitre'y tkint. d'abord^ oa lésine-
eepte pour des nouveauté» i. tel est le cas des peMoim méd mam s mkmx ^
ptatiOBésril. 7 a quelque temps par. M^ Sim|iaQny et dnt jqnaiques jêu-
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(2tl;)
iiaiis*de nvjdecine français oat ^jà fait eomiaitre' ks fonm^ks. 0»
doit sanroir gré au chiiiirgien écossais d'avoir appelé l'attention <d»
pratkiens sur les pessaii%s médioaaienteux ; mais, ooBtrairjonout at»
dire du Moutiily journal^ il s'en faut de beaucoup que M. Simpso»
soit l'inventeur de ce moyen thérapeutique. Voici, en efiet, ce que
nous disons dans la deuxième édition de V Officine, à lasuitedel'arttck
Suppositoires.
'tt Autrefois on faisait des suppositoires vagioaux , qu'on nommait joeg-
« «Etres(de^e^c<;,pluma8seau). Ces suppositoires^ qui pourraientencore
« être utilisés aujourd'hui y dans certains cas, aiwc beaucoup d'a^v-antage^
« ^ient une sorte de cylindres creux comme im doigt de gant, &ils de
« toile Que ou de taffetas, et remplis de poudres ou autres substances jn6*
« dicinales.'On les introduisait dans le vagin ou^ponr guésir les relâche^
« «iÇBt»de i'utiécus,. ou contée les bémorrbagios de cet organe, ou pour
« exciter la menstruation, etc.
« Ottise eervait, en outre^ de suppositoires . en bois, en liège, on^
« éponge, en coton, qu'on enduisait d'une pommade ou d'<tin liaiment
« approprié à ]a<maladie^ comme de teintui^î de castonéum et de camphre
a mâés à l'onguent d'althsea on à une huik empyronmatiquepour l'hys^i
«itérie, dîhuile vosat et de poudre «atringente contre les relâchements i
« du 'Wgin, etc. On attachait un petit ruban .à œs suppositoires pour 40».
« retirer avec plus de. Êioilité.. »
A l'article Bougies emplasiiques^ nous mentionnons encme l'invcai* ^
tioB de M. Raynal^ pharmacien : elle consiste dans la préparatstn det
bougies et de pessaires entièrement dissolu blés, en se servant, comiae^
iiehieule des agents thérapeutiques, d'uaiuébnge goœmo^géhitioeiuu
La chronologie des pessaûreBmédicameaifiux établie,. et«vaat de pasMr
à la partie qui nous a>Bcerne plus spécialement, la ph^imacBéogie^ >
aîoutotis encore un mot sur les avantages que 'pent présenter cette
ftfme pharmaceutique.
tfians iea attectÎDiis du. vagin, ainsi qu'il est dit datts l'arbele du.
Monthly journal (1), auquel aous avons faitallusion fins haut, son>cinr>
ploie diverses substaiioeseu applications locales etrfiouadiv erses fonneft)
(caustiques solides, injections diverses), nais ces appiicatiottSJie.poDfVcai
âtveqoe tenporaires, ne peuvent durer quequèlfMes jninuites. Il est
oepsedant quelques formes de .maladies dans l«6c(ttelles il n'est pas sanS/
inportance de maintenir oontinuelkœent les 4ippliaatieiaa.tbér«peih-
tiques; lespessainsmédicamenteii&rempIissejMpscfiitemeiit.cetieiiid ,
eaùm. Ame onx, dans des cas où ie.col de l'utériiSK^st >ulcéft'é'Ott>iiw.
, (1) Tèirlâlivnd^onéusatjuftletdecejeQraAU
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(î«)
duré, on inaintieDt cette portion de l'organe au miliea d*an bain mercu-
rieloQ ioduré. Lespessaires remplissent encore nneaatre indicaûon, dans
les cas d'irritation on d'inflammation de la moquease du col de l'utérus
on du Tagin; ils maintiennent séparées les surfaces malades, et l'on sait
combien cette circonstance est importante dans la pathologie des sur-
filées moqueuses et cutanées.
Quel est le meilleur mode de préparation des pessaires niédicamen-
teux ? Nous avons vu comment les anciens pharmacologistes entendaient
leur préparation ; on pourrait encore les disposer de même. On pour*
rait aussi faire très-conmiodément des pessaires avec les emplâtres de
ciguë, de Vigo, de sayon, astringent, etc., selon l'indication thérapevh
tique. Pour les divers agents médicamenteux, qui ne se trouvent pas ha-^
bituellement sous forme emplastiqoe, on pourrait se servir de l'emplâtre
simple comme véhicule. Mais la grande consistance qu'auraient ces pes-
saires ne permettrait qu'à la couche médicamenteuse de la surface de
produire son effet, tout le reste du médicament engagé dans l'intérieur
du pessaire serait en pure perte.
La masse emplastiqae céro-graisseuse du docteur Simpson n'a pas cet
inconvénient. Difîluente ou à peu près sous l'effet de la chaleur de la
cavité vaginale, elle laisse arriver une plus grande proportion de l'agent
médicamenteux au contact de la muqueuse. EÏÏe a cependant un in-
convénient selon nous : une fois introduit dans la cavité vaginale, . le
pessaire se ramollit de suite, plus à la périphérie qu'au centre, il est
vrai ; mais celui-ci ne s'en trouve pas moins dans un état de ramol-
li^ment, qui ne permettrait que difficilement de dégager l'orifice va-
ginal^ de sorte que si la malade voulait retirer le pessaire, elle serait
fort embarrassée de le faire ; il lui faudrait attendre qu'il fût expulsé
de|lui-même par suite de sa liquéfaction graduelle.
n faut considérer en outre que les matières grasses, en s'écoulant k
l'extérieur, tachent le linge d'une manière désagréable, et, par-dessos
tout, que les corps gras semblent moins propres à faciliter l'absorption
des médicaments que des substances gommeuses solubles dans les liqui-
des animaux, substances propres, en outre, à tempérer l'action trop
vive de quelques agents médicamenteux.
Un véhicule plastique gommo-gélatineux nous paraît donc préférable,
dans tous les cas, où le précédent ou tout autre n'est pas commandé
par une cause particulière. En elSet, les particules médicamenteuses
engagées dans un tel véhicule viennent successivement et en totalité
au contact avec la muqueuse malade, à mesure de la dissolution de ce
dernier.
Les bougies urétrales et vaginales de M. Rayoal qui, comme nous
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( 213 )
l'ayons dit, a ea le premier Fidée d'employer une masse gommo-gé-
latinease à la pr^aration de ces instruments, sont, l'agent médicamen-
teux à part, entièrement ùites avec cette masse. Nous leur ferons donc,
80US un rapport, le même reproche qu'aux pessaires de M. Simpson ■•t
û les malades voulaient les retirer avant leur complète dissolution,
elles seraient fort embarrassées de le faire. La présence d'un noyàn
ou mandrin central dans les pessaires nous paraît être- une amé-
lioration réelle. Mais quelle substance convient-il d'employer à cet
«ffet ? Le bois, l'éponge , les tissus enroulés , le caoutchouc , la gutta-
perika, etc., pourraient servir à cet usage ; mais le liège , en raison
sa légèreté, de spn élasticité, de son prix et de la facilité avec laquelle
on le taille, nous paraît mériter la préférence.
Blaintenant voici Ja formule du véhicule plastique que nous pro-
posons;
Gélatine fine 2 pairties.
Gomme 2 parties.
Sucre •• 1 partie.
Eau ordinaire , et mieux ^ eau dis-
tillée odorante (de rose , de fleur
d'orangers, de laurier-cerise, etc.) 2 parties.
On fait fondre au bain-marie.
Veut-on préparer des pessaires médicamenteux? on triture avec l'eau
l'agent médicamenteux soluble ou non, on ajoute la gélatine, la gom-
me et le sucre, et l'on fait liquéfier le tout.
D'autre part, on taille du liège en cylindres d'environ 4 centimètres
de long sur 1 et demi de diamètre, que Ton arrondit aux deux extré-
mités, de manière à leur donner la forme d'un ovoïde allongé. On fixe
autour de cet ovoïde, dans le sens de la longueur, un petit ruban que
l'on noue à la base de l'ovoïde, de manière à laisser deux bouts libres
de 12 à 15 centimètres de longueur. Enfin, on*;implante, à cette même
base de Fovoidede liège, une longue et grosse épingle (épingle noire
ii cheveux).
Ces dispositions prises , et la masse plastique étant fondue, on y
plonge le liège en le tenant par l'épingle ; on le retire, en lui faisant
aossitêt décrire quelques cercles dans Tair, afin de hâter le refroidisse-
ment de la masse plastique, et on fiche la tête de l'épingle dans du
sable fin tassé, ou tout autre corps, dans lequel Fépingle puisse êtie
fixée facilement. Si une couche ne suffit pas, on en donne une seconde,
one troisième, en opérant comme la première fois.
, C'est, comme on le voit, le procédé Garot, pour la gèlatinisation des
pilules.
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(214)
' L'épamur convenable de la coudie plastîcpie est de iî à 4 miUmièu
U Ta sant dire que, djœs le cas d'an médicament insoluble ou à fen
PM89 il but établir, par. Tagîtation, l'homogénéité du mélange an no»
ment de donner la couche.
Afin de ne pas salir les bouts deraban, une bonne précaotiai^'est
d'en faire nn petit bourdonna qu'<cn enveloppe serré dans dn papier. >
Le but de ces boots de ruban tsi de permettre de relii«r à volonté, ct>
même quelquefois de flier le peasaire dans k v>agîn. f
Lorsque les pessaires sont complètement refroidis, on les huile très->
légèrement à la surface pour les empocher de se coller «nire eosc ; pms
on enlève Tépingle, on développe les bouts de niban, et les pessake»;
sont prêts pour l'usage. 1
On les enqpeche d'être expulsés du vagin par sente de In rétradioa
musculaire, à l'aide de la ceinture périodique.
Presque tous les agei)t3;ué4ic4meat(eu]i: peuvent être incorporés dans
le mélange gommo-géls^tineMj^, ^t e'rç empiQyçs.^pns ferme de pessaires.
Nous citerons plus particulicrcm^nt : Je calomel ,. les iodures de mer-
cure, de plomb, de potassium, le borax, l'oxyde de linc, les seb de
morphine, de quinine, les extraits de belladone, d'opium.
Cependant pour les substances astringentes , teiks que le tannin et
toutes les substances végétales tannileres , Le «lèfate. d'akuniue , le su-
blimé corrosif et les aiiirassels métiUiques assez nombreux qui forment
des composés insoluUes aivec 1» géktine, «t partant quikû soirtiaGomr'
patibles, il faut avoir recoucs au tnélaiRgesolubie suivant: > 1
Gomme . • ^ ^ m m * . . 4
Socn ..•..*.••• 2.1 >
Ewi. , > ua.
Faites fondre au baitt-inarie. Ce mélange doit être tres-épais; avoir^
par escemple, k consistance ait moins qu'a la pâte de jujabes an mo^
ment de la couler dans les me«dés« Autneolenc les pessaires serateitt»
trop longs à sécher^ Du reste, sur ce point, la pratique instruira mîeox
qu'on ne k pourrait faire par la démonstration écrite.
I^our k mile de k préparation des peSsaires tveci^e dernier mékÉge,
on «père comme avec le premki;.
{jt qoe nont Tenons de dire pour ks peasBires, rëktivement a k né^
OBSsilé d'un support central, à k natm*e du véhicule fdastîque «t art
agents ihénapenûques qm peuvent y être incorporés, s'appl^ae com-i
pUtoment aux mffpOÊitoires pom* k redmn, et aux iougiêB pour Tii.
retre. Seulement le liége^ que nons préconisons pour ks pessaires va-'
ginanx, ne pourrait cnnvenir daâs Im deux demtens cas, attendu que,
taillé aussi fin qu'il devrait l'être pour ces obiets (sans compter k
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(215)
coM qu'il y aurait à cela), on serait exposé a le voir se rompre fréqaem-
ment. La gutta^percha, ramollie par le moyen de l'eau cbande, puis
roulée en cônes allongés, pour les suppositoires, et en cylindres déliés,
tennmés en cônes à une extrémité, pour les bougies urétrales, nou& pa-
raît fort convenable.
Nous avons dit plus haut les avantages que les tLérapentistcs, aux-
îjnefs ils sont pour ainsi dire inconnus, poun*ont retirer des pcssnires
médicamenteux. Mais l'indication rationnelle sous- entendue^ on peut,
cependant, reconnaître un défaut à cette forme pharmaceutique : c^est,
pour être bien exécutée, d'exiger, avec de l'habitude, une certaine ha-
bileté manuelle. En elTct, on peut dire qu'elle vient s^inscrire parmi
èes formes de médicaments qui constituent sui:tout la partie aiiisti-
que de la pharmacie. Nous émettons celte réflexion, afin que Ton
apporte tous les soins désirables , que Ton ajoute toute Timpor-
tance qu'elle comporte à la bonne confection de ces instrumcnis de mé-
dication ; condition de laquelle les bons effets dépendent^ autant que
deTagent médicamenteux lui-même. Pour obtenir de bonne besogne »
il faut avoir de bons outils, dit le proverbe. Dorvault.
CORRESPONDANCE MÉDICALE.
jrorB tUR l'oedème et sur l'endurcissement adipeux des EIIFAirC$
nouveau - NÉS , MALADIES CONFONDUES A TORT SOUS LE NOM OK
SGLÉREME.
' Il sesidile que bs dernières rechcrckcs sar tes nuiladies des en&nts
«KHiTeaH-pés aunient éh fixer d'une manière défimlive Fopmkm des
inédednssiir ces ét«tspathologkpKS si hren caractérisés qtie présentent
'<esc»fàsts, et qu'en» » désignés sous les noms divers de sdéi'ènie, sdé-
Benne;, eBduitâssesient, cndurcisseDient adipeux, cBdème, anasarqae, ete.
fit, œpeaduit, bms tojmis de temps en temps paraître dans ies re-
cueils scientifiques des artîdes'qui prouvent qae toutes ks încertitodes
'«Mit loin d'être dissipées. J'ai la encore, dons le dernier numéro de ee
journal, la retalioii d'un fait observé à l'hôpital Ncdcer et qui, snmnt
FjttCeor de l'artidc, serak de naâan à prowet qne la maladit dinU il
^SÊgà est due à m endurcissement spécial da tissu cellulaire, et non à
wme infiltratioii aâreose. La asomèredent celle proposition est éàmicét
• me fait tout que les Êûts okservés ara Ënfants^Trouvés par Klfiatrd et
par moi n'ont p» encore été suffisamment saisis^ et c'est ce qui m'engage
à les rappeler rapidement ici.
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(216)
Ayant les recherches de Billard, on n'établissait pas de différence
entre l'endurcisscmeat adipeux et l'œdème] des nouveau- nés; ainsi,
Âudry et Auvity désignaient indifléremment sous le nom d'enfants durs
ceux chez lesquels il y avait coagulation des sucs séreux et adipeux»
M. Tronon avait à peu près la même manière de voir. M, Liger com^
mença à voir qu'il fallait établir une distinction entre l'œdème et les
autres états morbides ; mais, on ne sait pourquoi, il regarda cet œdème
comme un œdème compacte.
Billard démontra jusqu'à l'évidence qu'il s'agissait d'un véritable
cedème, dans lequel la sérosité coulait abondamment de toutes les inci-
sions faites au tissu cellulaire, et dès lors il ne fut plus permis de douter
de ce fait. Mais il restait un certain nombre de cas dans lesquels il n'y
a pas de sérosité dans le tissu cellulaire , tandis que le tissu adipeux,
devenu dur comme de la graisse figée, ou plutôt comme la graisse re-
froidie des animaux qu'on a saignés pour les tuer, donne aux membres
une consistance très-considérable. Ces derniers cas ont été un peu né-
gligés par Billard, et ce sont pourtant eux qui sont cause de la déplo»
rable confusion qui règne encore.
n n'est peut -être pas de question où l'influence des mots se fasse
plus fortement sentir que dans celle-ci. Avant que Tanatomie patholo-
gique eût fait des progrès suffisants, on a décrit un état morbide sous
le nom d'endurcissement. Pour désigner l'état des enfants, on a dit :
ce sont des enfants durs, et maintenant encore, lorsqu'on trouve des
enfants dont le corps présente une consistance plus grande qu'à l'état
normal, on croit avoir affaire à une maladie unique qu'on désigne sous
le nom de sclérème ou d'endurcissement.
Mais, n'est-il pas nécessaire d'abord de se demander si cet état d'en-
durcissement doit être réellement rapporté à une cause unique? Dans
mes recherches sui* les maladies des nouveau-nés, je fus frappé de voir
deux états bien distincts êU'e, aux Enfants-Trouvés, désignés sous le
nom vague d'endurcissement des nouveau-nés. Des exemples de l'un et
de l'auti e passèrent sous mes yeux ; je les étudiai avec beaucoup d'at-
tention, et bientôt je vb la cause de la confusion qui régnait alors, et
cpii, comme le prouve l'article que j'ai cité plus haut, n'a pas encore
complètement cessé. En 4 835 , dans ma thèse inaugurale, intitulée :
Asphyxie kn^e des enfants nouveau^nés, etc. (2 janvier), je m'atta-
chai à distinguer avec grand soin ces deux états anatomiqucs, qui se
rattachent à des circonstances pathologiques très-difTérentes , et œ que
j'ai établi alors s'est trouvé confirmé par les nouvelles recherches que
j'ai consignées dans ma Clinique des enfants nouveau^s (1838,
chap. v). Voici à quel résultat m'ont conduit ces recherches :
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( «7 )
D'abord, il n'est pas douteux que dans rimmense majorité des cas,
ce que l'on a nomme endurcissement chez les enfants nouveau-ncs ne soit
dû à un oedème du tissu cellulaire. A quelqu'un qui aurait passé quinze jours
à l'hospice des Enfants-Troui^és, et qui ne serait pas convaincu délayé-
rite de cette assertion, il n'y aurait rien à répondre, sinon que ses sens
loi font complètement défaut. Il n'y a qu'à suivre les progrès de Vct-
dème pendant la vie ; la dépression du doigt conservée, la propagation
de l'infiltration, et, par-dessus tout, l'écoulement de la sérosité à l'in-
cbion, sa présence dans les mailles du tissu cellulaire, sont des choses
qui se touchent et qui se voient ; sur ce point, il n'y a pas de dénégation
possible.
n n'en est pas moins vrai que quelques enfants présentent, dans les
derniers jours de leur vie, les symptômes qui ont été observés chez l'en-
£mt mort à l'hôpital Necker; mais, est-ce la même maladie? Je n'hé-
site pas un seul instant à répondre non. J'ai vu des cas semblables;
î'en ai cité. On peut en voir un exemple remarquable dans la septième
observation de ma Clinique des enfants nouveau-nés (1); mais rien n'a
pu m'autoriser, bien qu'on désignât les enfants sous le nom d'enfants
durs, à les regarder comme atteints de la même affection que ceux qui
présentaient de l'œdème. Voici, en effet, les différences très-grandes, je
devrais dire l'opposition complète, que j'ai trouvées entre ces deux états.
J'emprunte cette description à la Clinique des nouveau-nés (p. 644) :
« Dans une incision profonde, pratiquée sur un membre œdématié,
le derme , le pannicule graisseux et le tissu lamelleux, forment trois
oouches bien distinctes, dont la dernière, bien plus considérable que
les autres , a quelquefois un demi-pouce de hauteur, et laisse écouler
nne séroâté abondante. Dans l'induration adipeuse, au contraire, cette
dernière couche est extrêmement mince, blanche, très-sèche, et prend
la forme de filaments quand on la déchire.
« Dans le premier cas, le pannicule graisseux paraît aminci, quoiqu'il
ne le soit pas réellement ; ses masses adipeuses sont divisées par des
interstices œdémateux ; il a une couleur jaune et quelquefois légère-
ment rougeâtre ; dans le second, cette couche ne paraît pas amincie ;
elle est très-dense, ses interstices ne se voient qu'à la partie inférieure,
encore ne paraissent-ils que comme des lignes très-déliées ; sa couleur
est ordinairement d'un blanc mat, il n'en sort aucun suc.
« Le derme , dans l'œdème , est mou et contient une très-grandit
(t) L'enfont commença à présenter un endurcissement adipeux éts
jambes le onzième jour de sa maladie qui était un muguet inlense. Il mon-
rut le quatrième jour après la manifestation de celte induration.
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(218 )
fjuantité de s.ing, qui sort des vaisseaux en grosses gouttes noires; dans
rcndurcisscnient adipeux, le derme est consistant et ne laisse paraître,
à distances assez grandes, que de petites gouttelettes de sang. Ainsi,
^rfcrcnce entière dans l'état des parties...
« Je crois pouvoir conclure de tout ce qui précède, que l'endurcis-
sement adipeux diflere entièrement de l'œdcinf des nouyeau-ncs^ par
ses causes, son ûége et sa nature^ et qu'on ne doit même pas en faire
une variété de cette maladie. »
Ce qui pourrait induire en erreur, t'est que parfois l'œdème et l'cn*
durcissemenl adipeux existent chez le même sujet ; mais quand on $uit
le développement de la maladie, on voit que Tendurcissement adipeux
ne s'est produit que dans les derniers jours de l'œdème, comme il l'au-
rait fait dans les, derniers jours d'une autre maladie. L'endurcissemoU
adipeux n'est cas, en effet, à proprement parler, une maladie. Geat
une lésion qui survient dans quelques agonies, et qui souvent ne se
manifeste cvidemnaent qu'après la mort. Ce que j'avance là , je l'ai
prouvé par des faits.
Toutes ces discussions auraient bien peu d'importance s'il n'en xé^
sultnit rien pour la thérapeutique ; mais il n'eu est pas ainsi. On com-
prendra, en effet, facilement combien il importe de ne pas confondre
deux états aussi différents, quand il s'agit du traitement. L'œdèmei,
maladie évidente et très-distincte, est une affection cmablc dans laquelle
les émissions sanguines sont très-utiles, ainsi que l'ont démontré les faits
que J'ai obsei'vcs. L'endurcisscipent adipeux annonce, au contraii^e^ une
mort certaine et prochaine ; il n'y a rien à lui opposer. Il faut que le
praticien en soit bien instruit, pour ne pas abandonner un cas curable,
et pour ne pas, dans un cas désespéré^ mettre en usage des moyens dou-
loureux et qui pourraient bâter la mort.
Je pense qu'après les explications précédentes, il n'y a plus de dis-
cussion possible. Yai«leix,
Hédccifi de l'hôpital Sainle-Marguerile.
BBS BOFtTAVX.
Sur t épidémie de diarrhée qui règne en ce moment. — La mar»
cbe sans cesse envahissante du choléra en ces derniers temps devait
éveiller notre sollicitude. Nos lecteurs se rappellent que lors de l'é-
pidémie si désastreuse de 1832, le Bulktin de thérapeutique a lar-
gement rempli sa mission en les tenant au courant de toutes les tenta-
tives de traitement qui furent essayées contre le cboléca; ils (teuvest
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( 219 )
«â^e persuadés jqae si le fléau yenait de nouveau s'appesantir sur netfe
-mafiieiireiix pays, notre journal ne mentirait pas à son paesé^ et i|ae
les renseignements qui pourraient être de quelque utilité dai» ces pé-
nibles circoastaiice» leur seraient immtdiatenieiit transmis.
L'année dernière, quelles cas légers de dioiéra spm*adique sont
. Tenus^ par k publicifé (exagérée cfoi lenr a été doa&ée, émouvoir un
ÎDstant le pubUc ; naos atons o-u devoir rassurer no» cofvlrères. Plus
tard, lorsque le calme a été complètement rétabli, nous avons saisi
roccasioii de Pexcellente lecture faite à l'Académie par M. Monneret,
iiv l'épidémie de clu^a qa'i\ était allé étudier a Consitaiitiaople, po»r
• publier une notedece coii^frère. Nous pensions^ et je cro» avec:raisGn, q«e
c'est au Dmn«it eu- l'esprit ne se froave pas par trop préocciipéy qi^il
'.«sporte de Itû iourrûr l*oceasio« de ùârt un retour eniarvière , afin de
-ae pas être pris an dépourvu lorsqoe le moment du danger arrive*
Depuis cette époqcHr, k fléau indien n'ar point disparu des coii-
: Isées d'Europe ;. par un mouvement de reiinc il s'est concentré pendaat
L'biver dans la Turquie : mus le raonvement de flux s'est manifesté, et,
• comme la marée^. il ^gne sans cesse du terrain -^ Saint-Pétersbourg et
Moscott' lui ont largonent payé leur tribut ; c'est le tour de Berlin, qn^il
a même déjà laissé derrière lui ; bref, les journaux anglais de la fin du
' tnoi» dernier nous annonçaient même que parmi les vingt^cinq cas de
• cbolo-a sporadicpK qui s'étaient manifestés à Londres , cinq ou six
d'enire eux devaient être indubitablement rapportés au choléra asia-
ti^e.
Londres , avec nos lignes de: chemins de fer terminées, se tronvait
trop voisin de nous, pour que m)us hésitassions un instant à accepter
i la propOsiûeit qoe nous fit M. Veipeau d'aller visiter ses hôpitam ;
• c'était l'oceasiofli deimMs assurer, sur les lieux mêmes, de ce qu'il y
avait de légitime dans les crainbes esepriraées de l'arrivée prochaine du
choléra.
Nous avons parcouru tous les hôpitaux de Londres depuis la publi-
cation de notre dernière livraison, et nous y avons renccmtré seule-
ment des ca^ Bombrenx de diarrhée, dont rend parfaitement raison la
constitution atmosphérique de l'Angleterre cette année. Le mo» d'août,
qui d'ordinaire est le plus beau, et celui oii il tombe le moins d'eau,
a été excessivement pluvieux cette année^ Les fruits, qui sous un ciel
. iMXinMom mûrissent toui0ussdÂ^ikmeitl, doivenk être encore de pii'c
i|aalit4, et les Anglais en sont très-friands*
En tout autre temp»^ nous prêterions mie médiocre «ttenfioM à
cette grande <|uantité de flui diarrhéiques, qui ne sont pas moins, csm-
muBS ea France qu'en Angleterre ^ maâs , nous rappelant la relntion
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(220)
qoe M. Momieret nous a faite de la marche da dioiéra à Gonstanti-»
nople, nous croyons devoir fixer rattentiôn des praticiens [sur cette
forme épidémiqbc.
On doit se souvenir^ en effet, que dans les conUrées visitées par
notre confrère, les individus seuls qui présentaient des flux diarrhéi-
qnes étaient atteints par le fléau ; au contraire, il épargnait ceux cheK
lesquels cette sorte d'épi*phénomène du choléra était enrayé par une
médication appropriée.
s L'étude des épidémies démontre, en effet, que toujours une
affection épidémique} plus légère semble venir en avant-coureur
préparer les voies au fléau destructeur qui la suit. Cette forme épi-
démique de la diarrhée est-elle l'équivalent de la grippe et de la
suette qui ont précédé les apparitions du choléra en 1832 et 18337
Nous ne le pensons pas ; les causes dimatériques et saisonnières ren-
dent parfaitement raison de la forme intestinale des accidents. L'ar*
ticle que nous recevons de M. Simon, à l'instant où nous écrivons ces
lignes, nous dispense de discuter ce point, de nous étendre davan-
tage, et nous terminerons en donnant le conseil, au milieu des cir-
constances présentes, de combattre avec soin même les. indispositions
légères sur lesquelles notre art a toute puissance.
L'approche de l'automne et le besoin de préserver l'économie de
refroidissements devront nous faire recourir de bonne heure à l'usage
des vêtements, chauds ; à ceux de flanelle en particulier. La disposi-
tion diarrhéique, qu'elle soit due au retour du froid ou à la constitu-
tion médicale actuelle, devra rappeler l'usage si iftile de ces ceintures
on de ces tabliers de flanelle, qui, en couvrant immédiatement les pa-
rois abdominales, protègent les viscères sous-jacents de l'influence des
- transitions atmosphériques trop rapides. Une alimentation modérée et de
facile digestion permettra, en évitant l'usage des fruits de qualité mé-
diocre, d'éloigner cette disposition qui, si elle continuait, pourrait
alarmer les écrits.
Mais nous pensons que tant que les vents du sud ou de l'ouest souf-
fleront, nous n'aurons point à redouter une épidémie qui occupe des
régions situées dans une direction opposée.
Coup dœU sur les services de chirurgie : f hôpital Saint^Tho*
mas. — Nous voyagions avec M. Yelpeau , c*est dire que les portes
des hôpitaux nous ont été largement ouvertes. Qu'il nous soit permis
de remercier de nouveau nos confrères anglais du magnifique accueil
qu'ils ont fait à l'une de nos premières illustrations chirurgicales.
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( 221 )
Grâce aux bonnes dispositions prises par notr« excellent confrère^
le docteur Bennet, ancien interne des hôpitaux de Paris, nous n'ayons
pas perdu une seule minute^ et nous lui sommes redevables de rintérét
qui s'est manifesté à chaque pas.
Amvés à Londres à deux heures, nous étions, dix minutes après, à
Saint-Thomas, hôpital le plus voisin du débarcadère du chemin de
fer, et nous allions suivre une visite.
Avant de parler des malades, qu^il nous soit permis de faire quelques
remarques sur les particularités qui ont d& nous frapper.
Cette visite, d*abord, qui a lieu au milieu de la journée, et force
à remettre toute mcdiaition active au lendemain. Mais telle est l'em-
pire de la routine en Angleterre, que les médecins n'ont pas même
songé à détruire cette habitude , persuadés qu'ils sont d'échouer. On
conçoit cependant que leur désir de voir changer un semblable état de
choses doive être grand. Les médecins, en Angleterre, ne peuvent pas
commencer leurs visites chez leurs clients avant uûdi; or, lorsqu'ils
sont fort occupes, comme cela arrive pour la plupart des chefs de ser*
vice des hôpitaux, ils doivent donc regretter le temps qu'ils consacrent
à leur clinique ; aussi ne viennent-ils généralement que trois fois la se-
maine en faire le service ; le reste da temps ils se font remplacer par
les médecins et les chirurgiens adjoints.
Un point nous a encore étonnés davantage, il est vrai que cette der-
nière coutume n'existe plus qu'à Saint-Thomas ; c'est de voir les mala-
des d'ua médecin ou chirurgien éparpillés dans toutes les salles de
l'hôpital. Il en a quatre dans une salle du rez-de-chaussée, six au pre-
mier, deux au second, puis cinq dans un autre corps de bâtiment ;
aussi arrive- t-il souvent que deux ou trois chefs de service se rencon-
trent, entourés de leur état-major et de leurs élèves, dans une des sal-
les ; il faudrait qu'elles fussent bien grandes pour que l'anivée de qua-
rante à cinquante personnes n'amenât pas de désordre !
Laissons là ces détails, destinés à disparaître^ pour nous occuper des
poipts qui doivent nous intéresser davantage ; cependant on l'avQuera,
pour nous, habitués à la régularité et à la précision de nos hôpitaux
de Paris, le décousu que nous venons de signaler devait grandement
nous choquer.
Le nombre des malades que le médecin a à soigner varie tous les
mois, et le hasard seul en décide. Chaque semdne, un chef de ser-
vice différent se trouve chargé de la|consultation, et tons les malades
qu'il admet f e verront traités par lui ; de sorte que, les huit on dix
premiers jours, son service offre un vif intérêt, qui va ensuite en dé^
croissant, et deyieiit nul à la fin du mois ; alors une nouvelle €Oii-
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( :M2 )
«iltatton «imèti^ un nociveiQ ûax de ou^es, trop considérable même
• poMtcfuelesélèTes et le médecin puissent observer avec soin ohacmi
Cependant le nombre des affections aîgoës ne se présente pas aossi
considérable qu^on le penserait tout d'abord, à en juger p»* rorgani—
^tion des hdpitactx français. E» Angleterre, les hôpitaux sont entre-
tenus par des souscriptions volontaires,, comme nos dispensaires ; de
Mttfr que les mdiades doirreot se présenter avec tme lettre de l'on des
souscripteurs , la période aiguë de leur affection se trouve ainsi terminée
«mivent, lorsqu'ils sont parvenus à «e procorer cette recommandation.
Le croirait''On ? il n'y a k Londres qo'un hôpital où l'on admette Its
• malades, saas s'inquiéter de leor pays, de leur religion et de leors
ttiœin<s!
Les hôpitaux anglais sont grands , spacieux , entretenus avec beau-
coup de soin^ et présentent une grande propreté'; on y observe un régime
. adiraentaii-e excellent, mais beaucoup moins varié que chez nous. Pin*
decirs points nous ont encore cfaocpés. Notons d'abord la oonftnioti
. des Âges. Les jeunes enfants sont piaeés dams les salles des femmes ; mais
lorsque les peëts garçons ont (fr ou lOans, ils sont envoyés pêle<-mêle
avec les hommes* Citona encon; la dispositiont des lits, qui ne sont pas
élevés à plus d'un pied de terre. Je vous laisse à penser combien la vi-
site doit être fatigante pour le médecin » S'il vent ausculter avec soin,
•il se voit obligé de se mettre à genoax, ou^ comme je l'ai vu, de se servir
• d'an slétlioscope de pscs de deux pieds de longueur. Quant au chimr>
gien^ il faut qu'il se résigne à se tenir continuellement le corps courbé
en deux, s'il désire faine un pansement lni«>méme ; aossi les chefs de ser-
vice en font pea et en kôsscnt le soin à leur adjoint ou aux internes. Si
flous avons autant insisté sur ces particularités, c'est qu'elles constituent
.4iulant d'entraves apportées à ce que ce service soit fait aussi bien qtie
dans nos hôpitaux par les che6 ea^mênea* Cependant, à part ces in»-
i^èmoNidités , qni tiennent k nne routine vicieuse et au caractère peu
processif des idéa dans le pay» penr tout ce qaî tinnt aox choses or-
ganiques, le médeÔD est le maître : il n'y a pas là de bureaucrate <|ni
vient coivt^recasrer son influence et. sa bonaevolonlé pour les malades.
Mais c'est assez nous être étendu sur les imperfections gnwits dont
,tdut le monde 6onviani,.maia en reconnaissaïkt l'impoèsibiÛté d'y por-
ter remède. Jeton» on cmip dfœii' ^r les* malades.
Le premier service qnr nous ayons^ visité est cekû de M; Green, chi-
:«tirgien en chef (ks vénérien»; omis avon peu de chose à citer, ai ce
oi'est que la syphili» nese montre pa» moins fréquente à Londres qn'à
Pani» i eiU semble mibie y faire dfe plus tenribles ravages. Oa n'a point
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( aî3 )
OKgaiiÎBé encore d'hôpitaux spéciaux, de sortie que les «fièclicMis syphi-
litiques de toutes sortes^ aocidcnts priinilif», seoondaicf», teitiaires, so
trouvent' féûnfis à Loiidres dans ou même serTÎce, ci présentent à l'œil
le spectacle saisbisast de^oBs cabinets seereis des musées, ou les pr^a-
rations éîf'til*c repréMBtèttift les «a» les plus^borrîUes des afifeotions de
oeUe nMclHe. Fàut^ attribuer cette impression pontUe à la conceatra-
tion- des malades? Nous lie le. pensons pae. Ijes acddents sont réelle*
ment plus tersâbles on AnçleteiTe. On le concevirai sans peine, lors«-
qi'on saura qne la prostiintion, .à Londivs, n'est eounûse à aucune,
nwsnre restrictÎTe. Les femmes publiques ne viennent réclamer de&
soins dans lesliôpitanx qu'alors. soulemcnl que les accidents sont tics*
^Tes. Un fait «que nous R'<Nwrions signaler, s'il ne nous ayait été af-
firmé par plusieurs ^es cfairurgtens qui nous accompagnaient, c'est 4|ue.
janiMS, à leur* entiée comme àieur sortie, en n'eaauiine ces .ièmne&
an spéeulum!! On comprend ««ans peine la caose des cas nombreux de
sypbilis que Fon rencontre cbes les gens du pettplc.
Nous demandâmes à M« Green s'il pi'ctseri\uût souvent Icpro-
to^îodure de mercure, et nous restâmes étonnés d'a^rcndre qu'on ne
pouvait employer ce médicament >en Angleierre. Quelque miiiiuu>
qne soit la dose k laquelle on l'administre, il. produit 'des coliques et
quelquefois de la salivation. Ces r&ultats cliniques nous prouyeut ga
que Ie^oto«iodui« de mercure est prescrit conemremment avec Tio-
dore de potassium (1), oa<|oe le sel fourni par le commerce contieni
une proportion très*marquée de deuto-iodure de meroure, qui, on le
sait, est doué d'une énergie à peu près égale à celle du sublimé corro-
sif lui-même. M. Ili^he, dans «n article publié dans ce journal
(lome XXIV, paged57) a. montré, en effet, que le proto-iodure prc«*
paapé selon la fbrande ipie donnent les Pbarma^pécs de Londres ou de
Pïuis, contenait quelquefois jusqu'à nn dixième de sou poids de bi-.
iedore^ et qne c^étaità eemélange de «s deu¥ composés bydrargiriqucs
que l'on devait les résultats variables qu'on obtenait dans les hôpitaux
def Piris à y «quelques, années. U a prouvé, en outre, que par des la-
vages répétés' aivec l'alcool Jooutllaot, on pouvait séparer toujours In
quantité plus ou moins marquée dedeuto-sel que le proto-iodure oieutre
oemenait. Depuis que nons «vona publié oe travail de M. N»Uic, on
n^mpAoïe pk»eii France qne du protOHoâve parfaitement lavé à l'aU
(1} Tous les chimistes savent, en effet, que Tiodure de potassiirai trans-
forme immédiatemeRt te proio-ioJure en bi-ieduie métaltique; aussi let
praticiens ne dolveni-lls Jamila admMsirer Tioéure 4e potas^um aviinl«.
pqprtinnt o«.aprèA.4'ii|je0tion du ))iolo*iodufe meiçttreux.
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(«M)
oool, et Ton peut en doubler et tripler la dose, sans Toir survenir ces
diarrhées et même ces saUvations, autrefois si fréquentes.
MM. South et Le Gros Glarke nous ont ensuite fait visiter rapidement
les autres services de l'hôpital Saint-Thomas. Cependant, tout en coa-
rant , nous avons vu quelques cas des plus intéreuants.
Un homme de trente -sept ans présentait ui;ie persistance du trou
de Botal, avec tous les accidents que ce vice de conformation entraihe.
n avait été admis à l'hôpital pour un anévrysme du volume d'un gros
œuf de poule, siégeant dans le creux poplité, que Ton traitait par la
compression. Le mauvais état de la santé générale de ce malade ne
permettait pas d'appliquer un autre mode de traitement. Du reste, quel
ques faits sont des plus favorables à la méthode de la compression aban-
donnée depuis longtemps, et que les chirurgiens anglais ont voulu faire
revivre dans ces dernières années. Témoin le cas suivant. Un homme
de trente ans portait depius deux mois, dans le creux poplité du côté
droit, une tumeur de trois pouces de long, pulsatile et du volume d'on
oeuf de pigeon. Les branches collatérales] qui entourent le genou
étaient dilatées, et particulièrement une de ces branches qui croisait
le condyle interne. Après quelques jours de rqpos dans la position ho-
rizontale, et après avoir fait prendre au malade 10 gouttes de tein-
ture de digitale, trois fois par jour, le docteur Gusack appliqua une
compression sur l'artère fémorale, au niveau du pubis, de manière à
affaiblir le courant ciixnilatoire , sans l'interrompre. Lorsque la com-
pression devient douloureuse, on déplace l'instrument et on le met à on
demi-pouce au - dessous ; ainsi de suite, en alternant d'un point à
l'autre. Ce traitement commença le 22 avril, et le 24 la tumeur avait
beaucoup durci : à peine si on y sentait des battements ; la compression
fut alors augmentée de manière à suspendra entièrement les pulsations,
et le 26 la tumeur ne présentait plus de pulsations. Les battements
n'avaient pas reparu un mois après, et la tumeur diminua de jour^n
jour.
Les anévrysmes sont beaucoup plus fréquents en Angleterre qu'en
France ; il n'est pas d'hôpital à Londres dans lequel nous n'en ayons
rencontré.
M. South nous a fait voir nne jeune femme de ses malades, guérie
d*une fracture du sacrum et de l'os des îles du côté gaudie , sans pa-
ralysie du membre inférieur correspondant. A côté, se trouvait placée
une petite fille dont la tempe gauche était occupée par une tumeur
crurale de retendue d'une large paume de main. Malgré les nombreu-
ses méthodes qui journellement sont inventées en Angleterre, M. Le
Gros Glarke nous avouait qu'il était indéds sur le procédé qu'il aàoj^
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SuppUmem. ( SS5 )
terait ; il rédama l'avis de M. Ydpeaa. Celui-ci, en homme de gnrnie
expérience, loi répondit que toutes les méthodes lui avaient fourni de
nombreux insuccès.
Deux procédés nous paraissent applicables à la cure d'une sembla-
ble tumeur : des applications successives de caustique de Vienne, maU
avec le soin de laisser, entre les deux points que l'on attaquerait simul-
tanément, un intervalle de peau saine; on mieux l'application du cau-
tère actuel.
Nous avons vu ces deux moyens couronnés d'un plein succès dans
des cas aussi graves que celui de cet enfant.
La dernière malade qui nous a été présentée est une femme à la-
quelle nous avons fait répéter deux fois son âge ; la pancarte accusait
trente-sept ans, mais la patiente paraissait en avoir quarante-dnq. On
Tavait admise à l'hôpital pour une large tumeur, qui occupait en hau-
teur les deux tiers supérieurs de la cuisse droite, et en largeur toute la
face interne et antérieure du membre. Quelle était la nature de cette
tumeur? peu étendue en hauteur, nous venons de dire qu'il n'en était
pas de même dans ses autres dimensions ; la peau qui la recouvrait
présentait de larges veines, ainsi qu'il arrive toutes les fois qu'une tu-
meur quelconque vient gêner la circulation profonde du membre. Le
toucher perçoit la sensation d'empâtement et l'existence de nombreuses
bosselures.
Pour M. Ydpeau, la nature n'en fut pas un instant douteuse ;
c^était une tumeur encéphaloïde. Mais le diagnostic du chef de
service n'était pas le même. Nous lûmes sur la pancarte : Tumeur ané-
vrysmale, et l'on nous apprit qu'on se proposait de pratiquer la ligature
de la fémorale. Si les chirurgiens anglais peuvent rivaliser avec nous
comme opérateurs et surtout thérapeutistes (car pour eux le malade
n'est pas guéri lorsqu'il a été opéré, et ils apportent un grand soin
dans le traitement des suites des opérations), ils nous sont inférieurs
pour le diagnostic. Les occasions de voir beaucoup de pièces d'anato-
mie pathologique, circonstance si précieuse pour arriver à une grande
précision dans le diagnostic, leur manque, et ce vice de leur éducation
médicale se Ëiit sentir plus tard ; or, dans le cas présent. Ton voit
combien les données qu'elle peut fournir sont importantes, puisqu'une
erreur de diagnostic va conduire à pratiquer une opération grave et
complètement inutile.
C'est sans doute le besoin de ces études des dégénérescences m<nrbi-
des des tissus qui a fait établir dans chaque hôpital un musée d'anato-
mie pathologique, où sont conservées avec grand soin toutes les pièces
curieuses que fournissent les cliniques. Nous y reviendrons prochaine-
TOMB XXXV. S« LIV. iti
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( 256 )
meni t car nous avons tu dans plusieurs a entre eux dçs pièces célè-
bres, citons celles de Harvey sur la fécondation ; les préparations par
Hppter des diverses ipembranes de l'œuf humain.
Il n^est pa3 jusqu'aux praticiens de la ville ^uî, dans une armoire de
leur dabinet, n'aient qn petit musée d'anatomie pathologique. Le docteur
fiennet, qui, le premier, est venu répandre à Londres les idées sur les
maladies de l'utérus, qu'il a puisées en France pendant son internat à
rhQpital Saint-Louis, daps les services de MM, Emery et Jobert, çt à
la Cnarité, dans la clinique de M. Velpeau ; M. Bennet nous a montré
dçs pièces excessivement curieuses^ et qui auraient une grande valeur,
même à Paris : ce spnt dçs cols utérins de jeunes filles vierges^ qui pré-
sentent de larges ulcérations, On croît trop généralement que les ul-
cérations ne sont que l'apanage de la femme qui a eu des enfants ; les
femmes stériles en présentent cependant; des exemples ; et, d'après les
pièces que nous avons vues chez notre confrère, la même affection
ient se montrer même chez les jeunes filles.
Nous aurons prochainement à examiner les graves questions que
ioulève alors le traitement de ces maladies, lors de la nouvelle édition
que M. le docteur Bennet prépare dé sort Traité sur les affections
utérines.
Nous avons vu chez un autre chirurgien de nos amîs, M. Turner,
une pièce non moins curieuse; voici l'observation que notre confrère
nous a communiquée.
An mois d'août 19U, M. Turner fut appelé auprès d'une dame de vingt-
nenf «nt, malade depuK pi uileurs années, et à laquelle, à^rès de nortibreirx
irftUamems, on^vait ardoniié le «éjaur ^ )i eam|iagn«, éo détsapotr de
m\^f Elle (itali dans un état de marasme ^xtrèmp; la f%m ^taU jaune,
mais ne semblait annoncQr ni Texistence de la phtl^isie, ni celle d'une af-
fection cancéreuse. Le pouls était faible, petit, fréquent. \Jn cracboir placé
k «ôté de «on lit renfermait nne demi-pfnte de matière^ d'dn aspeot assez
étnmgf, qaa la malade disait araip cracibéei dans dauk aotèa de t«ax qui
^mçfiX eu lieu (|a»s \^ PISlUP^» Fe«danUM9 ¥• Tvrnai^ «^ troilvaU auprès
d'elle, elle fut reprise d'un accè? de tQux, re(fla|rqH?il)le pjir les efforts vio-
lents auxquels elle se livrait, et par son caractère àsphyxjque. Cet accès se
prolongea pendant environ dix minutes, et se termina par Tejcpul^lon d'une
grands quantité de matiérM asraRt Taspeet du niueiia, du pus et du sang,
r^0f«ir(K^nt dea p<irilooa (i« Hfi^tirafiei blfmehêH, oihmimm. Depuis des an-
pée^ la iiialacie était atleiqte dQ ce.$ a^ccident^, et elle ^UH averti» da Tap-
proche des accès de toux par une Sensation de plénitude dans la poitrine,
une douleur vive dans le côté droit, et une gêne plus grande dé la respira-
tion* L'abdwnen effrait Taspect le plus anormal î la région épl^stHque et
)«a hypocoadra» étaient aail1anta,et réalatanta à la preasiop, quoiqu'on pQt
^sii^ir, sur le^i cOt^a, ce qu'on <;rut être 1^ fçie augipeaté 44) yo)iimfl et la mie
hypertrophiée. De la région iliaque droite k l'ombilic, a'étendaU «f)e autre
masse volumineuse, arrondie, saillante, lisse à sa surface| très-résistante.
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dans laquelle eèpetidaht ta {Jefciissidn irisait |)ei%eV6!i^ ilfiê espèce ôé \tém^
blo|,emént.
L*jntestin grôte (Mait repoussé vers la fos^o llfaqiië gjliiche ; çt ^ et Vk (ili
distinguait dans Tabdomen de petites tutpenrs arrondies, qué Ton crpt
d^autant plus appartenir à riutestlh, que la inalade avait plus de difficulté
pour aller à la garderobe, et que, à chaque fols qu*e|le j attait, il y avait
chute de rjntestln et écoulement de ^ang. Qlen n*annoQçalt la présence 4e
tubercules crus Ou raUioiUs; tpais à la base du poumon droU If y avai( une
matité étendue, absence de murmure respiratoire, et mélangé de crépita-
tion dans toute retendue des deux poumons ; il ^ aValt aussi de ta douleur
à la percussion, dans la moitié inférieure du poumon di*oU. fin examinaut ayçc
plus d^atlention les débris membraneux opaques et blanchâtres qui ^e trou-
vaient dans rexpecioration, et qu^il avait d*abord pris pour de fausse^
mernbranes, Tauteur finit par soupçonner que ce pourrait bien $lre des
hydaiides afls^lssées et détruiles. Cependant, sous rinflUence d*un traite-
ment convenable, composé principalement de tpniquesi les acci>s cotnmen-
cèrent à s*éIoigner, et ja malade put vaquer de nouveau aut occupations de
son ménage, tout en éprouvant de la difficulté pour aller à la garderobe.
Quelque temps après, on constata que le périnée était soulevé, et que la
cavité du bassin était remplie par une masse volumineuse. Nouveaux acci-
dents tlKHielqaes au mois d'octobre 1845, et, quelques mois opi^i | afTai-
blissemem grpduel, ^ugmentatiou dâ volqma de» tumouri a^dAminulafi»
gène plus grande dans la respiraiion, nombreitsç^ v^ine» dMmîuéçs à la
surface de Tabdomen.
La vie était devenue si triste pour cette malade, qu'elle se heftisa â loute
espèce de traitement, snrlout à la ponction de la tumetir* BIHi laiigiiJt dàHs
oet état pendant quelques mois, $» pourrissant preiMiiid A«cliiii««iiHWl ^l'M-
très, do bière fort^ et de lait, SufiUf au mois Ut) mars 1849. elle irnpiori ufi
secours qu'elle avait refusé jusque-là. Le 19 avril, M. Turner Ht la preniiùre
application de potasse caustique sur la partie la plus ^aillante de ta tutneul* :
H fallut revenir trois autres fbis A cette application pour obl«n1i^ Urie ttsdérfë
qui pénôtrftt dans rintériour du f^yer. Le U mal, la poivia du Mykei ■«en»-
gagea dans m^ cavité, e% \\ a'éiîpula impnédiatement nw av^Qdo quimUt^
d*un liquide aqueux, te lendemain, l'ouverture fut élargie, et une mein-
brane opaque et brillante, qui se présentait à PoriQce, fut extraite : c'était
une bydatide affaissée. Une autre bydatide se présenta à l'ouverture; elhs
était trop volumlnease pour la fnmcbir t elle fut poneiionnée et extraite;
chaque joar on retireit une oorttine quantité d*un liquida aqueqji. I«e liâième
jour, en pressant un peu forten^ent sur le ventre, Tauteur crut aenilr i|ii'uQe
tumeur arrondie, prolongation de la tumeur qui avait été ouverte, s'était
rompue dans celle-ci. Deux jours après, les bydatides étaient évacuées de.s
deux tumeurs, Taddomen éiait considérablement réduit de volume, la respi-
ration plus libre; les intestins avaient repris ep partie leur silnalieii. La
malade mangeait» se irouvaU mieux et allaU à la garderobe sans difOonIté.
Kn parcourant avec le stylet le grand Kyste qui avait été ouvert, on init à m
une membrane jaunâtre, épaisse, que Ton pouvait regarder comme une
bydatide mère et dont on put extraire quelques portions^ sans grande diffi-
culté. Mais quelques jours apré^ la malade fui prise de nouveftw açci<ients
vers la poitrine, et l'ei(pectoration , qui d'abord était facile, s^éiant sup-
primée, elle ne tarda pas à succomber.
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L*attiopsle vint confirmer toutes les prévisions de l^auteur, rela.Uvement
anx hydatides. Il y avait, en effet, un très-grand nombre de kystes dans les
replis du péritoine. L'un d*enx, très- volumineux, situé en arrière du foie,
et au devant du pilier droit du diaphragme, avait aplati le rein droit , et
s*était ouvert, à travers le diaphragme, une ouverture à travers le poumon,
qui était creusé d^une large cavité, tapissée d'une membrane mince, trans-
parente, dans laquelle venaient s'ouvrir de nombreux tuyaux bronchiques,
dont Tun contenait encore une petite bydatide. Un autre kyste exis-
tait dans répiploon gastro-splénique, et s'était accolé la rate et le pancréas,
lesquels, pas plus que le foie, n'avaient subi aucun changement de texture.
Une autre tumeur occupait le bassin, sans avoir de rapport avec l'ovaire.
Elle était très-volumineuse. Chacune des hydatides mères pouvait peser de
sept à huit livres ; elles étaient ovalaires, avec des prolongements irrégu-
liers, sans aucune connexion vasculaire avec les organes voisins, et renfer-
mant, dans leur intérieur, un liquide transparent, avec des hydatides d'an
volume variable, depuis celui d'un pois jusqu'à celui d'une balle. Leur mem-
brane interne, parfaitement lisse en certains points, semblait granulée en
d'autres. Un petit kyste, au lieu de renfermer des hydatides et un liquide
transparent, contenait une matière molle, bru n&tre, comme caséeuse ; il était
affaissé, et comme revenu sur lui-même.
Nous croyons inutile d'insister longuement sur les cotés intéressants de
ce fait. Sous le point de vue du diagnostic, rien n'est plus curieux que
cette expectoration de membranes blanchâtres mélangées à des matières
sanguino-purulentes, et M, Turner a parfaitement conclu à l'existence
d'an kyste hydatique. Mais où se trouvait ce kyste ? C'était là ce qu'il
était impossible de détmniner. Tout devait faire croire que le foie en
était le siège. L'événement est venu prouver le contraire : le kyste
était en dehors du foie. Reste le traitement : tout en applaudissant à la
tentative hardie et pleine de succès par laquelle M. Turner a obtenu
la rétraction, et on peut même dire la guérison d'un des kystes par la
méthode de M. Récamier, nous regrettons que par des ponctions explo-
ratrices il n'ait pas songé à s'assurer plus tôt de la nature des matières con-
tenues dans les kystes abdominaux, et qu'il n'ait pas eu l'idée d'employer
dans ce cas la méthode des ponctions successives et répétées, dont
M. Jobert est l'inventeur. Toujours est»il que les pièces anatomiques
que M. Turner nous a présentées, et le fait dont il nous a communi-
qué les détails, en même temps qu'ils donnent l'exemple d'nne dis-
position extrêmement rare, sont susceptibles d'éclairer un point très-
intéressant de thérapeutique.
Dans notre prochaine livraison, nous rendrons compte de notre vt-*
site à l'ancien hôpital de Guy, qui est situé en face de l'hôpital de
Saint-Thomas.
Nouvelles remarques sur le coUodùm, — Formule pour sa pré^
paration. — Ses usages en chirurgie. — On se rappelle ce que
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( 229 )
nous avons dit du coUodion dans notre dernier numéro. La réserve
dans laquelle nous nous sommes tenus était justifiée par les tentatives
infructueuses que nous avons ûites pour dissoudre le coton-pondre
dans réther. Du reste, de plus habiles que nous, MM. Foy et Sou-
beiran, avaient également échoué. La formule était mauvaise ; le coton-
poudre, pour se dissoudre dans l'éther, ne doit pas être préparé avec
Tacide sulfurique et Tacide nitrique, mais avec l'adde sulfurique con-
centré et Iç nitrate de potasse séché. La solution de coton-poudre ainsi
préparée {:pyloïdine), est une découverte fi*ançaise, décrite en décem-
bre 1846, par M. Gaudin. Mais il reste à M. Maynard, non plus
rhonneur d'avoir découvert ce nouvel agglutinatif, mais le mérite
d'avoir signalé, le premier. Futile emploi que la chirurgie peut en
retirer.
En Angleterre, nous nous sommes informé si quelques tentatives
plus heureuses avaient été essayées, et notre confrère, M. Wackley,
rédacteur en chef de la Lancette, nous a fait lire le travail que
M. Simpson venait de communiquer à la Société médico-chirurgi-
cale d'Edimbourg. Nous ne mentionnerons pas les résultats divers
obtenus par cet habile chirurgien pour la préparation du collodion ;
nous préférons donner de suite la formule publiée par M. Mialhe ;
elle nous a valu de fort bons résultats, et nous l'avons vue réussir en
d'autres mains, comme nous le dirons tout à l'heure.
« Le fulmi-coton pur, celui qui brûle avec une vive déflagration ,
sans laisser de résidu, n'étant pas soluble dans l'éther, ne saurait être
employé à la préparation du collodion ; il faut avoir recours à on
fulmi-coton spécial, obtenu à l'aide de l'acide sulfurique et du nitre ,
en observant strictement les précautions suivantes :
Xyloîdine sulfurique ou fulmi^-coton sulfurique.
Nitre pulvérisé et séché • « . . 400 grammes.
Acide sulfurique concentré . . . . 600 grammes.
Coton cardé 20 grammes.
« Mélangez le nitre avec l'acide sulfurique dans une capsule de
porcelaine, ajoutez aussitôt après le coton, et à l'aide de deux ba-
guettes de verre, agitez-le dans le mélange V espace de trois minutes ;
lavez-le ensuite à grande eau , sans l'exprimer au préalable, et quand
il sera complètement insipide, exprimez-le fortement dans un linge ,
et faites-le sécher à l'étuve après l'avoir convenablement divisé en
l'étirant entre les doigts.
« Le fulmi-coton ainsi obtenu n'est pas pur, il renferme toujours
une certaine quantité d'acide sulfurique ; il est moins inflammable que
le bon coton-poudre , et laisse ordinairement après sa combustion un
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( m)
léger |'é-sid^ cliaiboaneux si^(fun(]ue ; mais, en fpvaiichpj, il est splu-
blc dans Téther, et mi^ux encore 4'ins rétlier s^dditionqé d'un peu
4'<|Icoq1 ; c*çst donc uniquement à lui qu'il convient d'avoir recours
pouf otïtenir (c l|(|uide adkésif designs sous le nom de oallodion^ doi|(
VM §0001^» açl^<:tl|Qm^t à n)|a»e de fai[^ cQnnai^fc la préparation.
CûUùdim.
Xyldïdine slllfurique. .... 8 grammes.
her st)llfark|uc rectifié. . . 125 gramiuds.
Alcool rectifié 8 gràmmM.
« Iiitrqduisez la xyloldine et Téthcr dans un vase convenablement bou-
ché, agitez fortciticnt pendant (|uèlc|ues minutes , ajoutez ralcoôl et
continuez d*agitct' jusqu^à ce que le mélange soit devenu homogètie et
ait acquis une consistance sirupeuse ; passez -le ensuite au travers d'un
linge^ en exprimant fortement, et conservez- le dans uti vase qui bouche
bien hermétiquement.
« Le çollodion n'est pas constitué par une dissolution absolue de xy-
loîdinp sulfurique ; une observation attentive démontre qu'une certaine
quantité de fibrilles cotonneuses ont échappé à l'action dissolvante de
rétHçr. On peut, il est vrai, obtenir un liquide entièrement exempt de
cbton indissous, eti le soumettant k l'action du filtre ; mais, ainsi puri-
fié, il est moins adhésif, ce qui tient à ce que, dans le coUodion ordi-
naire, les fibrilles indissoutes s^enchevétrent, se feutrent, en quelque
sorte, pendant l'évaporation de Tcther, et agissent à son égard comme
les poils d'animanx à l'égard des enduits auxquels on les associe. »
Quant aux avanta£;es que présente le coUodion dans le pansement des
plaies par preUiière intention, voici comment ils sont exposés par le
docteur Biselow, qui dispute à M. Meynard la priorité de cette décou-
verte.
1* Par sa contraction ^isssTnte pendant l*évaporation, cette sub-
stance place les bords de la plaie dans un contact plus intime que celui
q^'on peut obtenir par les sutures ou par tdut emplâtre adhésif. La
soh^tion ^ lieu par une pression égale dans toute l'étendue de la plaie,
et cçttc réunion est permanente ; 2* elle préserve parfaitement la plaie
du contact de l'aîr, à cause de son imperméabilité; 3* elle ne possède
aucune propriété irntante ei^ Ce qui touche la pean et les lèvres de la
plaie, ce qui est bien loin d'exister pour les autres préparations adhésives ;
elle rend toutes les sutures inutiles pour la réunion des plaies, quelle
que soit leur étendue; 5" elle reste en contact intime avec la peau,
iusqu*aH momçnt de là cicatrisation ; elle est imperméable à Peau , et
permet par conséquent qu'on lave la plaie toutes les ilbis que cela est
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(231 )
nécessaire ; 6^ elle est iiicolore et transp^ureate, de sorte ^ue le chirur-
gien peut toujours savoir ce qui se passe au-dessous, sans être pblige
de (^enlever j 7* son application ne nécessite pas l^emploi de la cka-
leur, et le froid n*a d*autre inconvénient que de retarder un peil l'éira-
poration de Tétlier j 8* son prix ne sera ps excessivement életé.
La puissance adhésivc de cette solution du coton-poudre est des plus
fortes ; nous avons vu chez M. Mialhe une petite bande de peau, fixée
à la main de l'un des élèves de la pharmacie ^ soulever ainsi un ^oi4s
de 15 kilogrammes.
Quant au mode d^application du collodion pour les plaies régnlières
et quelle qu'en soit l'étendue, pourvu que les bords puissent en être
rapprochés sans trop de dilliculté, on se borne , en Amérique , a ap-»
pliquer la solution seule ;, Ton commence par réunir les extrtei^ités
supérieures de la plaie^ et , à Taide d'un pinceau doux, on la couvre
de collodion, en ayant soin de l'étendre à un deniî-pouce de chaque
côté. L'on maintient les bords de la plaie jusqu'à complète dessiccation,
après quoi on réunit de la même manière les parties inférieurt^.
Nous n'avons pas tenté ce mode de réunion ; nous avon$ préféré
recouvrir la solution d'une peau de baudi'uche qui ik'enlève en rien
sa transparence au collodion-
Lorsqu^on veut donner à l'appareil une grande soljdite , il suffit
d'appliquer sur les bords de la plaie des bandes de toile. Nous avond
vu plusieurs pansements pratiqués ainsi dans le service de M. Robert.
Pour les larges Coupures des doigts, c'est un moyen adhésif des
meilleurs. U y a peu de jours , un jeune enfant , en Jouant avec un
couteau, s'est presque abattu la première phalange de l'index de U
main gauche ; pous avons fait usage^ avec un succès marqué, du col-
lodion que nous avait envoyé M. Mialhe ; nous nous sommes servi de
petites bandes de baudruche pour maintenir les parties en contact,
et la réunion par première intention s'est fixité rapidement.
M. Robert a pansé devant nous le bras fracturé d'un enfant
de quelques mois , avec la même} substance : trois petites attelles de
carton^ maiutenu«s par des bandes imprégiiées de solution étbérée de
coton-poudre , ont constitué un bandage inamovible ({ui i'e»l pioitip*
tement solidifié» L'on oonçoit combien un se^iblable banda^ sérail
avantageux dans les cas de fç-acture de cuisse, che* les t^'ès-jenne» ett-*
fanis ; on n'aura pas à se préoccuper de garantir l'appareil ^wàU^
l'urine.
M. Simpson s'«st servi d» c<»llodt(Hi avec un grand avaiMaga peur
traiter les gerçure du mamelon, Il réunit les bords de la petite plaie
avec tJne cotiehe nta j/tn é^km^ de eoUdditti ; la iMeiiri «i pénible
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( 23«)
dans ces droonstanoes, cesse àTinstaiit, et radhérence des bords (de la
plaie devient si intime, que l'enfant, assure M. Simpson , peat conti-
nuer à prendre le sein, sans noire à la cicatrisation de la plaie.
On pourra essayer l'emploi de cette substance pour d'autres usages
encore (jue la réunion et le pansement des plaies. Nous ayons, dans le
temps, signalé les bons effets d'un mode particulier d'occlusion, pro-
posé par un médecin anglais, M. Strafford, comme traitement des ul-
cères rebelles : il consistait à couler, dans la solution de continuité, un
mélange de cire et de térébenthine de Venise, fondues juste au mo-
ment où la préparation est sur le point de se figer. La difficulté d'ap-
pliqner à une température telle que le malade n'en pût être brûlé,
s'est opposée, sans doute, à l'extension de ce traitement nouveau.
Des essais pourraient être repris à l'aide du coUodion ; on étendrait
cette substance, au moyen d'un pinceau, sur le fond de l'ulcère, et l'on
aurait ainsi une sorte de vernis transparent, à travers lequel on sui-
vrait les progrès de la cicatrisation.
On sait, en effet, que lorsque ces sortes de plaies sont soustraites
pour quelques jours à l'action du contact de l'air, des granulations
commencent à paraître dans le fond de l'ulcère; lorsqu'une partie
de la cavité en est remplie, la plaie se rétrécit peu à peu jusqu'à la
guérison. Les ulcérations aux jambes, les bubons ouverts et profonds,
les ulcérations scrofuleuses, les engelures, nous paraissent les cas dans
lesquels l'emploi de la solution étbérée de coton-poudre pourrait être
essayé avec le plus de chance de succès. Il est bien entendu que ce ne
peut être qn'à titre de médication locale, et qu'elle sera secondée par
les médicaments internes que l'état général du malade réclamera.
Debout.
RÉPERTOIRE MEDICAL.
ACaÉTAns DS nMËÊB {Bons effets fortement oonslitué, avala, le 11 juin,
âe Veau aUmmineuse et des fwrgaUfs un mélange résolutif contenant 38
dam w^ cas d*emij^WMment fort), grammes d'alcool campfaré* et 25
M. de Montèze rapporte le fait sui- grammes de sous-acéute de plomb,
vant, qui prouve une fois de plus M. Montèze fit prendre aussitôt au
refficacité des purgatifs dans Tem- malade de la liqueur albumineuse
poisonnement par les sels de plomb, par verre, et jprescriTît une potion
et qui est des plus remarquables composée de rhubarbe 10 grammes,
par la promptitude avec laquelle les sollate de soude 45 grammes. Ce fut
moyens mis en usage ont, nous ne une demi-heure en^ron après Tin-
dirons pas arrêté, mais prévenu tout gestion de Peau albumineuse, que le
accident. malade commença à prendre, d'heure
Un jeune homme de sebse ans, en heure, une cuillerée à bouche de
d'un tempérament nervoso-sanguin, la potion. Le premier résultat fut
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(M3)
une selle asaex ferme. On Gontinua
la potion jiisqu*au lendemain : les
selles furent au nombre de huit,
abondantes et noires. Aucun acci-
dent ne se manifesta. Le malade n^a
pas été fatigué par le purgatif. Il n*a
eu de colique m avant ni après. Il a
été traité sans se douter des dangers
qu*il avait courus. [Jomrnaldechimiêf
août 1848.)
BDBOV8 smaunçinss traUés
au moyen de la pommade de nitrate
d'argent. M. le docteur Lutens, mé-
decin militaire à Anvers, à même,
Sar suite de sa position spéciale,
'observer très -fréquemment des
bubons syphilitiques, n'a pas tardé à
se convaincre de Tinefficacité de la
plupart des méthodes préconisées
soit comme abortives, soit comme
curativcs decelteaffection. A Texem-
ple des médecins iuliens, il a essayé
remploi de la pommade au nitrate
d'argent, et les résultats qu'il a ob-
tenus lui ont paru de nature à Ten-
oourager dans la poursuite de ces
essais.
Voici le mode de préparation de
cette pommade, et la manière dont on
s'en sert : On obtient la pommade
au nitrate d'argent en faisant dis-
soudre un gros de cette substance
dans une siiffisante quantité d'eau
distillée, puis on y ajoute une once
d'axonge, précaution nécessaire pour
éviter que les parcelles non dissoutes
n'irritent la peau et ne produisent des
excoriations.On faitdeux frictions par
jour, une le matin, une le soir, avec
environ deux gros de celte pommade
sur le siège des bubons. Après trois
ou quatre Jours ordinairement la
peau devient noire et brillante, et
il se forme des feuillets épidemii'
ques, dont il fauthAterou détermi-
ner la chute, soit à l'aide des ongles
ou d'une smtule, afin de pouvoir
continuer les frictions, sans inter-
ruption aucune, jusqu'à la dispari-
tion complète de la tumeur, ou du
moins jusqu'à ce que la suppuration
soit assez bien prononcée pour né-
cessiter quelques ponctions.
G^ frictions n'occasionnent, sui-
vant l'auteur, aucune douleur, mais
seulement quelquefois de légères
démangeaisons.
M. Lutens dit avoir traité des bu-
bons à toutes les périodes : à l'éUt
d'invasion, et alors la guérison a eu
lieu par résolution; avec empâte-
ment sensible, signe inrécurseur de la
suppuration, souvent alors l'empâte-
ment se dissipa très-rapidement, et
le bubon disparut; quelquefois même
à l'état de suppuration manifeste,
et cependant sous l'influence des
frictions, il a vu quelquefois le pus
s'absorber et la resolution s'opérer
encore. Toutefois lorsque l'abcès ré»
sistait à l'emploi de la pommade, il
pratiquait trois ou quatre ponctions
avec la pointe d'un bistouri pour fa-
ciliter la sortie du pus et éviter le
décollement de la peau. Dans ce cas
il a eu recours à la compression, et
auelquefois aux injections irritantes
ans le foyer, pour obtenir le recol-
lement des parois.
Les résultats n'ont pas été con-
stamment heureux. Dans quelques
casce moyen a complètement échoué.
Aussi l'auteur a-t-il garde de le con-
sidérer comme un moyen infaillible,
mais bien comme un précieux topi-
que, commeunrésolutif puissant, qui
peut trouver fréquemment ses indi-
cations dans la maladie en question,
et dont les principaux avantages
sont la rapidité avec laquelle il dé-
termine la résolution, l'absence com-
plète de toute cicatrice ou indura-
tion à la suite de la guérison, la fa-
cilité de son emploi et son innocuité
bien constatée. {Journal de médecine
d'Anvers, août 18i8.)
GHLOROrOBME [Du) comme
moyen de produire arti/lcMlement la
paralysie locale. L'action anestbési-
que générale des étbers , et du chlo-
roforme en particulier, avait déjà fait
songer, dès les premiers jours de
la découverte de cette merveilleuse
propriété, à la possibilité de limiter
cette action sur une région circon-
scrite du corps , sur un nerf en par-
ticulier. Des expériences sur les ani-
maux ont confirmé cette prévision.
Delà l'idée qu'ont eue quelques chi-
rurgiens, et M. Jules Roux notam-
ment, d'appliquer ce moyen sur
l'homme, soit pour les opérations,
soit pour certains cas pathologiques.
Voici les observations qu'a faites à
cet égard M. le docteur Simpson ,
dans une note que nous empruntons
au Provincial médical and surgical
Journal, Si elles ne justifient pas en-
tièrement les prévisions en ce qui
concerne la possibilité d'utiliser
cette faculté de produire une para-
lysie locale pour la nraiique de
certaines opérations, elles nen ont
pas moins un intérêt assez vif, ainsi
qu'on en pourra juger par ce qui
suit :
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mi )
Lorsque la maio est expiée à une
vapeur anesihésique, dît n. Sjmp"
son, elle présente bientôt une sen-
âtion d^engourdlssement qui n'est,
en dépnitlve,du*u>i commencemeul
de paralysie. Peu de temps après,
la partie exposée devient le siège
d*un sentiment d*ardeur, de l)rûliire,
et, graduellement, d*une sorisaliou
de picotement , de iVémissement ({ui
s^émousse de plus en plus. La peau
devient rouge , et la main raide et
pesante , semblant augmetitéc de vo-
lume, perçoit de moins en moins les
sensations douloureuses, telles que
lés piqûres et les pincements. Après
que la main sur laquelle on a expé-
rimenté est sortie de la vapeur, il
faut ordinairement une demi-heure
pour que la sensibilité se rétablisse
complètement. Les nerfs du mouve-
ment paraissent aussi affectés que les
verfs du sentiment.
Les vapeurs de chloroforme pro-
duisent des eflfets beaucoup plus pro-
noncés que celle de tous les autres
éthers ou autres agents anesibési-
ques.
Quelle que soit la substance ânes-
thésique dont on se sert, on en aug-
mente considérablement les effets,
sous le double rapport de Tintensité
et de la promptitude, en plongeant
le vase qui la renferme dans Teau
chaude, de manière à rendre les va-
peurs plus abondantes.
Les effets du cMorofonne sont plus
prompts et plus marqués, lorsque la
peau de la main a été préalablement
mouillée et ramollie.
Le degré de délicatesse de la peau
ou de la partie soumise à Pexpé-
rience influe sur le résultat. Ainsi,
sur les femmes, la paralysie locale
de la main a toujours été plus pro-
noncée que chez Phomme. La pea»
de raisselle semble trop Imp^ssion-
nable pour fiUpporter inaction de la
vapeui* du chloroforme pendant \é
temps suffisant pour être engourdie.
Cette action s'est montrée nulle, au
contraire, sur les extrémités infé-
rieures.
Appliquée sur les muqueuses , la
vapeur produit un tel sentiment de
chaleur et de cuisson, qu'on ne peut
la supporter assez longtemps pour
obtenir un effet.
Le degré d^aneslhésie prodiiît sur
la main est ordinairement à son ma-
ximum après 15 ou 20 minutes. En
prolongeant davantage le contact ,
on n'obtient plus d'aiigmenlatlon
sensible.
Dans aucun cas, la paralysie de la
main ii*é été asMi eonifilète pbor qmi
Ton pût pratiquer ttiif douleur une
profoade inolsioA ou un» amputa*»
tion de doifti; en aorte qu'il aet dmi-»
teux que ron piiliM tirer avcund
conséquenee chiruraioale pratiqua
de ces expérteAQ09. Mais eAes n'en
sont pas moins tiiiéres6aotes,auilott'«
ble poltit de vae de la physiologie e(
de la thérapeutique médioato'qili ^
sans aucun doute j trouvera plus
d^une fois roâoaaidit d*utitla«r cbêlg
remarquabtiftei aingulièri propriété*
€IH|U11UNIRK (Du «4^oMr au l>or4
de la mer et de Vueage dea bains d»
ftter contre te). U% mot sur Veffioa*-
cité de t'émmonktqm cfMUre ta tnétim
affection. Quelques autdura daa plu»
recommandables , entre autrea J.
Franck, Gregoty, Hufeland , ont
conseillôde conduire sur les bùtéè de
la mer les enfanta atteints de ooqufl-
hicbe; mais il n'est question, obes
ces auteurs, de recourir à ce luayea
que lorsque la maladie eat arrivée à
uue période «vaRcée et qu'elle a ré^
sisté opini&trément à toutes les mé-
dications en qsage. M. le docteur
yerhaegbe,d'08tehde, a pensé qu'où
pouvait tirer un bien plus utile parti
du séjour sUr les bords de la mer ei
des bains de mer eux-mêmes» en aae(«
tant ees moyens es usage déa le dé^
but de la maladie* L'expérience pa->
ralt avoir Justilié ses previsiona à eei
égard. L'auteur rapporte, en effet,
quelques observations de guérlaone
très-remarquabiesi parmi iesqtiellea
nous nous bornerena à citer la sui"
vante :
Les trois enfeata de M. T»^. furent
presque ainultaaéRieiifc aSeetés de
la coqueluche. L'atoé^ garçon de
huit ans, avait offert les premieiv
symptômes le 6 août 1846» at la me*
ladie, inarebant aveo leitteiir, avait
atteini Bon ptiis haut point d'imeii«i
stté du 17 août au â sepiemlve^ Les
accès étalent accopipagaée de auf»
focations péDibles et souvent de
vomissements de ipatières glaireuaes.
L'enfant arriva à Oatende le 9 septem-
bre, et à peine installé au bord de la
mer, se sentit très-bien. Les bains
furent pris avec plaisir, et aU bout
de quelques jours il n'étail plus
question de coqueluche.
Le deuxième enfant était une lllle
de sept ans ; elle airait donné les
premiers signes de ntaladié le t««
août. La période d'inteasité avait
commencé le IT et duiàit eneore le
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( 23&)
9 §epteoibre, jour de Tarrivée ^
Qstcude. ta nuit du ft au ii elle eut
treize accès, accompagnés de beau-
coup de sufTocalion, de vomissemenls,
de giundc asitalion nerveuse dans
les intervalles. La journée du d fut
passée au bord de la mer^ i*enfant
m une cxcursîdh en canot, fût bien-
Wl prisé du mal de mer, qui ne se
dissipa que lorsqu'elle eut (juitté
rcmbarcation, ne laissant à sa suite
qu'un senlîhierit de bien-être géné-
ral. La nuU d'après, les quintes ne
se rehouvelèrenlquedix fois, furent
beaucoup moins forteset exemptes de
voruîssements,pour la première fois,
de|)uis le commencement de la mala-
die. Le lendemain Taccablenient dont
la petite malade se plaignait d'ordi-
naire le matin, était à peine sensible;
rappctit, nul jusqu*alors, commença
à se réveiller. Pas un seul vomisse-
ment n'eut lieu de toute la joiirnée.
Lu 1 cm p{3 rature de Patmosphère et
lie la nu:r étant assez froide pour
la cunsiîtuilon délicate de l^enftmt,
on se borna à l'usage des bains
liùfies cl eau de mer. Après quelques
jours de traitement, l'amélioration
devint leliement sensible, que dans
la nuit du 15 au 16 il n'y eut que six
accès à peine dignes d*être notés.
Du 22 BU 23 il n'y eut pas un seul
accès, et dès ce moment la guérisqn
ne se démentit pas.
Le résultat fut tout aussi heureux
chez le troisième enfant, dont l'état
était plus grave encore que celui des
deux autres, etqui vitpromptement
décroître et se dissiper les accès de
suffocation dont il était incessam-
ment menacé, sous la double in-
fluence du séjour continu sur le
bord de la mer et de l'usage journa-
lier d'un baiu de mer, pendaptenvl*
ron une vingtaine de jours.
On se demandera peut-être si le
séjour sur le bord de la nier et les
baïus de mer eux-mêmes ont a<^i
autrement que ne le fait le simple
changement d'air et par le fôit seul
de ce changement. Sans doute le
changement d'air doit être pris en
consulération, comme ayant dû avoir
quelque part dans ces guérisons;
mais il ne nous parait pas douteux
(jue l'influence de l'action spéciale-
ment excitante de l'air marin sur les
voles aériennes et de l'action non
moins énergique du bain sur le sys-
tème cutané et sur l'ensemble de
réconomie, ne soit venue se joindre
efficacement à celte du changement
d'air. Nous croyons qu'il faut ajouter
aussi à ce concours de circonstances
favorables raetion énergique résul-
tant des secousses^ du mal de mer et
lUnttuence qu*a si bien signalée M.
Iftocbe du renouvellement incessant
de Pair et des grsfnds courants atmos-
pliériques, qu'on ne retroiive nulle
part. aussi libres et aussi intenses
qu'au bord de la mer. Nous devons
ajouter touiefbis, ce que M. Ver-
haeshe n'a d'ailleurs pas omis de sl^
gnaler, que ce moyen ne saurait
convenir que pour la coqueluche
simple, et que toute eomplication de
bronchite aiguë, de pneumonie ou
de pleurésie: devrait nécessairenient
en exclure rusage.
Par tous les motifs que nous ve-
nons de rappeler. le moyen proposé
par M. Verhaegne mérite évidem-
ment d'être préconisé; mais il ne
faut pas se dissimuler que c'est là
un moyen dont l'usage ne pourra
jamais être que très-restreint , et
dont on ne pourra faire bénéficier
qu*un très-petit nombre d'enfants,
surtout dans la classe pauvre et dans
les régions centrales. Il ne saurait
donc, quelle que puisse être son
efficacité, nous détourner de l'exa-
men des nombreux agents théra-
peutiques journellement proposés
Contre cette affection.
Parmi ces derniers, il en est uu
ni se recommande sous Pautorité
i'un nom trop respectable pour que
nous ne nous empressions pas de sai-
sir l'occasion de le faire connaître.
M. le docteur Levrat-Perroton,
de Lyon, a trouvé dans l'emploi dé
l'ammoniaque liquide un moyen
leliement efficace contre la coque-
luche, qu'il n'hésite pas à le consi-
dérer comme une sorte de spécifi-
que de cette affection. Voici la for-
mule qu'il indique comme lui ayant
donné les succès les plus constants :
Eau (lisiillée (\p lalliie. . t25 grammes.
Eau de fleur d'oranger.. 8 grammes.
Sirop de pivoine 30 grammi^s.
Sirop de belladone 8 grummeié
Ammoniaque liquide. .. 6 goutleia.
à prendre par cuillerées toutes les
heures.
C'est sans doute ft la présence de
l'ammoniaque à l'Iéat fixe dans li
cochenille qui entre dans ta compo-
sition de la poudre connue sous le
nom ôe poudre de Vificêl, qu'il fau-
drait, d après ces ftits, attribuer te
succès de cette dorûléro pféfiara*
tlon.
Quoi qu'il en soit, ttmia sou-
mettons à l'appréciation des ptatl«
î
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(M6)
dens ces deux méthodes de traite-
ment qui ont en leur ftiveur la sanc-
tion de Texpérienoe et l*autorité de
leurs auteurs. {Journal de médecine
de Bruxelles et Journal de médecine
de Lyon.)
GOBP8 ÉTRAirOER. Cloa d'épin-
gle de grande dimension parcourant
tout le tube digesUf, sans occasionner
éPacddmU, M. le docteur Ed. Petit ,
de Corbeil, vient de communiquer
à l'Académie de médecine un de ces
cas qui laissent de I*inquiétude dans
Vesprit du praticien lorsque, pour la
première fois, il est appelé adonner
un conseil en de semblables circon-
stances. Voici le fait.
Une petite GUe, âgée de trois ans
et demi, porte en jouant un gros clou
d*épingle à sa bouche; la mère se
hâte trop d*y porter la main pour le
retirer, car, à peine a-t-elle louché
au clou , qu'il disparaît; il est avalé.
Notre confrère est immédiatement
appelé; il était sept heures du soir,
Tenfant sortait de dtner et ne souf-
frait pas. Il n'y avait donc rien autre
chose à faire qu'à prescrire les condi-
tions d'alimentation oui pourraient
le mieux neutraliser l'action méca-
nique du clou sur les parois du tube
digestif. M. Petit conseilla de nourrir
l'enfant comme à l'ordinaire, en choi-
sissant de préférence les aliments
un peu consistants, le pàlé et la mie
de pain , ceux qui laissent le plus
de résidus excrémentitiels, la purée
de pois, les épinards. L'enfant ne
présenta aucun accident, et, le on-
zième jour, dans une garderobe qui
nécessita un peu plus d'efforts qu'à
l'ordinaire, on trouva le clou d'épin-
gle ; il avait 55 millimètres de lon-
gueur.
Dans une autre circonstance, c'é-
tait une épingle qu'un enfant avait
avalée ; à l'aide des mêmes précau-
tions, elle parcourut le canal ali-
mentaire sans occasionner de dou-
leur.
GEAinTX.ATIONS PAXJPÉBBALES
troÀtées ]far la teinture d'iode. Nous
avons fiiitconnaftre tout récemment,
d'après un journal américain, le
Sarti qu'on a tiré do la teinture
'iode comme moyen abortif des
pustules varioliques. Voici une nou-
velle application du même agent
3 ni ne nous parait pas moins digne
'être signalée à l'attention des pra-
ticiens.
M. le docteur Fromont fils s'est
livré à de nombreuses expériences
sur l'emploi de la teinture d'iode
dans le traitement des granulations;
les cas où ce moyen lui a paru jouir
de plus d'efficaaté, sont les sui-
vants :
10 Dans les granulations vésicu-
ieuses primitives, lorsqu'il y a peu
ou point de* sécrétion. (Le nitrate
d'ar((ent lui parait préférable dans
les circonstances opposées.)
S» Chez les individus d^un tem-
pérament lymphatique, et qui souf-
frent vivement et longtemps de la
caulérisalion au moyen de la pierre
infernale.
3<> Lorsque, après plusieurs cau-
térisations , l'affection granuleuse
augmente, se développe, et que Tir-
ritation qui résulte du caustique
persiste pendant plusieurs jours.
io Chez les hommes qui, après
avoir été cautérisés un grand nom-
bre de fois, conservent une vive ir-
ritabilité, ou dont la boursouflure
palpébrale démontre clairement que
le nitrate d'argent ne produit pas
son effet habituel.
50 Dans les cas où, après des cau-
térisations successives, les granula-
tions sont dures, dégénérées de leur
eut primitif, et font craindre qu'elles
ne donnent naissance) à des panuus
ou à d'autres complications.
Enfin, M. Fromont dit avoir ob-
tenu d'excellents effets de l'applica-
tion de ce moyen dans l'état velouté
des conjonctives palpébrales, chez
des individus attemts de blépharite
chronique.
La teinture d'iode s'applique au
moyen d'un pinceau légèrement
imbibé et qu'on promène à plusieurs
reprises sur toute la surface palpé-
brale ; M. Fromont considère comme
inutile l'emploi de corps gras dans
le but de protéger le ^lobe ocu-
laire. La douleur occasionnée par
la teinture d'iode est aussi vive que
celle qui résulte de l'attouchement
avec lu nitrate d'argent, mais elle a
moins de durée : rirritatiou qu'elle
détermine ne dépasse pas une à
deux heures. {Archiv. de méd. miUt.
et Ann. d:occul., juillet 1848).
PHOSPHORE ( Formtde pour la
destruction des rats et autres ani-
maux nuisibles par le). Le phosphore
peut être substitué à Tarscnic pour
détruire les animaux nuisibles. Voici
le procédé que nous trouvons consi-
gne dans un journal anglais ; il est
très-simple. On met 4 grammes de
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(437)
phosphore; divisé eo paroelles eitrè-
memeot petites, dans une bouteille,
avec environ 60 grammes d'eau ; on
plonge le flacon dans un bain-marie.
Lors(]ue le phosphore est devenu
liquide, on l'agite pour le diviser le
plus possible et on laisse refroidir.
On verse ensuite dans un mortier
les petits globules de phosphore, que
Ton mêle avec de 50 a 100 grammes
de lard ; on triture alors vivement
le mélange, en y ajoutant de Teau,
eti750 grammes de farine, avec envi-
ron 50 grammes de sucre en poudre.
On divise enfin celte p&te en bou»
lettes de la grosseur d'une bille. La
quantité de sucre doit varier; forte
lorsque ce mélange est destiné aux
rats, qui en sont très-friands, elle
doit être beaucoup plus petite pour
les autres animaux , car elle ne les
allèche pas. {PharmacmUcal Jour-
nal, juin 1848.)
PNEUMONIE {De V oxyde blanc
d'antimoine dans la). Nous avons eu
plus d'une fois l'occasion d'exprimer
notre opinion sur les différentes mé-
thodes de traiiemeot de la pneu-
monie, et notamment sur remploi
des préparations anti moniales. L'ef-
ficacité des antimoniaux est un fait
si bitio établi qu'il serait presque oi-
seux de revenir sur ce sujet s'il
ii)cxislait encore quelque divergence
entre les praticiens sur la préparation
antimoniale qui mérite la préfé-
rence. Tandis que le plus grand nom-
bre emploie de préférence le larire
stibié, réservant exclusivement Toxy-
de blanc d'antimoine pour les en-
fants , comme moins énergique ,
moins nauséeux et plus facile à to-
lérer, quelques praticiens penseut,
au contraire, qu'il faut donner dans
tous les cas la préférence à l'oxyde
blanc. En présence de cette diver-
gence et de ces préférences exclu-
sives, dont les motifs ne sont pas
toujours bien nettement déduits, il
ne sera pas sans quelque intérêt de
faire connaître l'opinion d'un des
praticiens les plus répandus de Lyon,
et la pratique généralement adoptée
dans les hôpitaux de celte ville.
Disons d'abord qu'après avoir
longtemps observé la conduite des
médecins lesplus recommandables de
THOtel-Dieu de Lyon, et après avoir
longtemps pratiqué lui-même, M.
Teissier en est venu non-seu lement à
proscrire la méthode des saignées
cou[> sur coup, mais encore à s'ab-
stenir tout a fait d'émissions san-
guines dans le tfaitement de» pneu-
monies, sauf les cas où elles sont
accompagnées d'une oppression et
d'une dyspnée extrême.
Le traitement qu'il emploie le plus
ordinairement consiste dans l'usage
de l'oxyde blanc d'antimoine, chez
les enfants ou chez les adultes, et
celui du kermès et de l'émétique
chez les vieillards. Sous l'influence
de ce traitement, dit M. Teissier,
les pneumonies les plus graves ont
une issue heureuse et Ta conva-
lescence est plus prompte et plus
courte que par l'emploi des émis-
sions sanguines. L'oxyde blanc d'an-
timoine, reg^ardé à tort, suivant lui,
par un certain nombre de praticiens
comme une substance insienifiante,
lui a paru, au contraire, avoir une ac-
tion résolutive spéciale sur les pou-
mons enflammés, action qui est mar-
quée principalement vers le quatriè-
me ou le cinquième jour de la maladie.
Dans la pleuro-pneumonie avec point
de côté douloureux, il aide l'action
des antimoniaux pour l'application
de larges vésicatoires sur la poi-
trine.
A Lyon, un grand nombre de mé-
decins ne pratiquent pas d'autre
méthode depuis fort longtemps, et se
louent beaucoup d'avoir abanaonné
les émissions sanguines, surtout les
saignées générales. M. Magaud imite
depuis plusieurs années la même
pratique et n'a eu qu'à se louer aussi
d'avoir fait usage des préparations
aniimoniales. Enfin , M. Poyet a con-
signé dans sa thèse deux cents faits
recueillis dans le service de M. Roy,
et qui établissent l'efficacité incon-
testable de l'oxyde blanc d'anti-
moine.
Voilà des faits qui ne peuvent
laisser aucun doute dans l'esprit sur
l'efficacité de l'oxyde d'antimoine.
Cependant, comment se fait-il que
quelques praticiens refusent encore
toute valeur à cet agent, en lui attri-
buant des accidents qui leur en ont
fait condamner l'usage? — Gela ne
tiendrait-il pas au mode de prépara-
tion du remède et à sa variabilité de
composition ; à ce que, sous le nom
d'oxyde blanc d'antimoinO; on ne
compte pas moins de quatre combi-
naisons différentes de l'antimoine
avec l'oxygène, dont les propriétés,
suivant toutes les apparences, doivent
être différentes? C'est ce que nous
soumettons spécialement à l'attention
des expérimentateurs. Nous ferons
remarquer seulement que la prépa-
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(4à8)
riiUMiddtit lëSKIédêiciit^ deLtèit di-
sent s*Atre i^etvisavec antant d'avan*
tage est de IMxvde blanc obtenu par
précipitation, [Journal d« méd. de
l2/on»jt]Uletl848.)
BACHinsaiB [Remarque impor-^
tante sur le régime alimentaire qm
convimt dans le), îfous avons en-
tendu ^mettre par M. Trousseau ,
dans une de ses leçons cliniques,
des observations pratiques sur le
traitement et le régime des racblti-
qucF, sur lesquelles on ne saurait trop
Instamment appeler rattention, car
il règne à cet égard, dans l*esprit du
8 lus grand nombre des médecins,
es idées complètement erronées et
qui entraînent h pne pratique dia-
métralement opposée à celle qui con-
vient. La plupart des praticiens,
lorsquMls sont consultés pour un en-
fant racbitique, n'ont nen de plus
empressé que de faire supprimer l'u-
sage du lait et de conseiller les bouil-
lons gras, la viande et des fortifiants,
persuadés qu'en agissant ainsi ils
obéissent à l'indication de fortifier les
enfants. C'est là une double erreur,
qui consiste à croire que le rachitisme
est causé par la débilité, et que l'usage
du lait accroît cette débilité. Les
belles expériences de M. Guérin qui
a, en quelque sorte, créé de toutes
pièces des animaux rachitiques, en
substituant à leur nourriture natu-
relle une nourriture fortement ani-
malisée, et inappropriée à leur âge,
et qui les a guéris ensuite en leur
restituant leur nourriture primitive;
ces expériences, disons-nous, ont
Jeté tout à la fois une vive lumière
sur rétiologie du rachitisme et sur
la thérapeutique ou plutôt le régime
que cette maladie réclame. L'obser-
vation est pariaitement conforme à
ces expériences. En effet, en obser-
vant ce qui se passe chez le pins
grand nombre des rachiliques, on
voitque lahialadie se développe pres-
que toujours chez des enfants qui
n'ont jamais ou que très-peu tété, et
qui ont été mis prématurément au
régime habituel des familles, c'est-
à-dire à un régime beaucoup trop
animalisé pour leur âge et hors de
proportion avec Télat de leurs fonc-
tions digeslives. Ce qu'il faut faire,
dans ce cas, c'est donc tout le con-
traire de ce que font les praticiens
dont nous parlions tout à l'heure;
c'est-à-dire, suivant les sages con-
•eils de M. Trousseau, dont la con-
duite ft cet égard est entièrement
cotiform^ I «elle miMvalt dQI tr«6éé
M. Gttérin : supprimer le régime sub-
stantiel auquel l'vinfint était déj&
soumis; Insister surtout, et en pre--
mier lieu, sur Tallaitement proloii^pé;
à défaut de nourriee, recourir à
l'allaitement artificiel, que Ton pro*
longera le plus longtemps possi-
ble. Quant à croire, commebeaii-
coup de médecins, mais surtout
les parents, que l'usage prolongé du
lait rend lymphatique, c'est évidom-
ment une crainte chimérique, car il
ne saurait y avoir de meilleure nour-
riture ni de plus saine pendant les
premières années de la vie.
Il va sans dire que nous n^avom
entendu parler dans ce qui précède
que du régime alimentaire, et que
1 observation des soins et des me-
sures que nous venons de rappeler
est sans préjudice de l'emploi dos
agents thérapeutiques, dont l'expé-
rience a établi l'efficacité contre le
rachitisme.
ROUflrCOUB {^Exemple unique en-
core ^une doune récidive de). On
trouve dans les auteurs quelques ra-
res exemples de personnes qui ont
été atteintes deux fois de la rougeole
dans le cours de leur vie; mais nous
ne sachons pas qu'il existe aucun
exempled'une double récidive, c'est-
à-dire de trois éruptions conséru-
tives, complètes, précédées et suivies
de toutes les phases habituelles de
la maladie , pendant le cours d'une
même épidémie. Le fait suivant,
rapporté par M. le docteur Van Die-
ren , médecin hollandais, nous a pa-
ru , par sa rareté, mériter d'être re-
produit.
Une petite fille, ùgéc de trois ans,
demeurant à Anvers, fut atteinte, un
commencement de février, des pro-
dromes ordinaires de la rougeole,
2ui régnait épidémiquement a cetli;
poque dans cette ville. I^ maladie
parcourut régulièrement ses pério-
des, de sorte qu'au bout de trois se-
maines environ , l'enfant était en-
tièrement rétablie.
Le 4 mars suivant, M, Van Bie-
ren fut appelé de nouveau auprès de
cette petite fille. Elle avait la peau
brûlante et sèche, la figure bouffie,
les yeux larmoyants , le pouls fé-
brile , la respiration gênée et plu-
sieurs autres symptômes qui firent
croire à l'existence d'une fièvre ca-
tarrbale. Il prescrivit: diète mode*
rée, température «haude. mixture
sudorifique, application de levain
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( 239 )
ae l>ièr0 aui mollets. Le léOdéU^ain tâirrhs1egdstrt<}ne.ài^tom!ssemmits
matin, on découvrit aux jambes des et convulsions, dont on attribua ta
^icbefi wmblables à celles de la rou- cause à des écarts de régime, tfne
geôle, que Ton crut néanmoins le potion sudoritiqne résolvante, des
résultat de Ta pplicati on du levain, révulsifs ei un régime sévère fnreiit
IKais ces tacbes se répandirent ce.- de nouveau prescrits. Le iendemain,
néralement sur le corps , ce qui lut les accidents avaient augmenté d*ip-
suivi d^in amendement notable des tensité , les convulsions et les vo-
fiocideuts Qtiservés. Après TeSlores- missements étaient plus fréquents,
cenœ de cette éruption , on observa Bans Taprès-dlner, les phénomènes
une desquammalionciitanée, comme morbides étaient notablement dimi-
à la suite de la rougeole, après la- nues, et on trouva tout le corps coo-
quelle Tenfanl se sentit complète- vert de Téruption morbillense. pour
ment rétablie^ la troisième fois, la desqnammation
Le 19 avril suivant, elle présenta eut lieu sans accidents, l Annotés th
tous les symptômes de la Qerre ca- la Société de médecine et Anvers.)
VARIÉTÉS.
Quelques voix se sont élevées, depuis la révolution de Février, pour récla-
mer la création d'un Ministère de la santé publique en France. L^on se demande
tout d'abord, s'il v a assez, d'affaires médicales pour occuper un ministère <hi
même une direcfion générale? Le tableau suivant que vient de tracer un
honorable confrère de province, M. le docteur Mayer, de Besançon, montre
que les objets à étudier, surveiller et réglementer ne lui manqueraient pas.
10 t'état civil.— Naissance et décès à constater.
^0 Les vaccinations. — Service public à réorganiser,
30 L'éducation :
a. De reiifance, — Crèches et salles d*asite (soins hygiéniques à donner
aux enfants).
6. De Tadolescence. — Lycées, écoles (heures d'études et de récréations
à déterminer, gymnastique, dispositions hygiéniques intérieures.
io Rcerutement. — A quel âge peut-il s'effectuer? Quelle doit être la
durée du service ?
5<> Professions salubres et insalubres. -^ Améliorer celles-ci et fixer, pour
chacune, la durée du travail cumpatible avec le maintien de la .santé de
l'ouvrier.
^0 Manufactures. '— Hygiène intérieure. —Surveillance à exercer en vue
de rexécution de la loi sur le travail des enfants (loi à reviser).
7f» Agriculture. — Dessèchement des marais, — Reboisement des mon-
tagnes.
8» Institutions de charité.-— Organisation des hôpitaux, hospices et asiles,
bureaux de bienfaisance, pharmacies des pauvres.
90 Soins médicaux. — Garantis à tous et gratuits pour tous. —Rétribution
des médecins par TÉtat, qui prélèverait un impôt dit médical, dont les pau-
vres seuls seraient exempts.
10» Médecins légistes. — Attachés auj tribunaux.
W Comité de législation. — Qui serait appelé à donner son aVis à Toc-
casion de totts les prcgets de loi (et ils sont nombreux) qui, par un point
quelconque, appellent rinterveniion de la science médicale.
12* Salubrité publique :
a. Police des cités. — Emplacement et distribution des habitations,
propreté des rues, prostitution, etc., etc.
b. Epidéuïies et endémies.
c. Colonies agricoies à fonder. -'• Disposition topographique.
d. Colonies d*ouire-mer. — Aecll maternent,
l.'jo Topographie médicale.
140 Mariages. — Conditions restrictives à déterminer (maladies ou infir-
mités; insuffisance de moyens de fortune), question du divorce.
150 Systèmes pénitentiaires. — Étudier leurs influences res|)ectives sur la
santé et la durée de la vie des condamnés. — Révision de la législation.
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(MO)
t^ SubsislAnee». — Détarminer celles dont il but étendre la produccioD
et dégreTer de toute taxe, comme étant de première nécessité. — Sophistica-
tions et fraudes à réprimer.
170 Chemins de fer. — Causes d'insalubrité résultant de leur construction,
comme stagnation des eaux , etc. — Disposition des wagons. — Sûreté des
voyageurs.
18* Quarantaines. — Rechercher leur degré d'utilité, et dans les cas où
elles devront être maintenues, les soumettre à un règlement en harmonie
avec la science actuelle.
10^ Assurances sur la vie (tontines). — Dans la prévision où TËtat s*en
chargerait, instituer des médecins chargés de certifier Tétat de santé, T&ge,
le tempérament, etc., des individus proposés.
ao» SUtistique médicale.
LMnstant n*est pas encore arrivé de pouvoir combler cette lacune gouver-
nementale; le grand nombre des misères sociales à soulager impose aujour-
d'hui la nécessité urgente d'opérer des réductions sur toutes les branches de
Tadminislration publique, mais le moment doit venir où la médecine sera
sur le même pied que la justice et les cultes. Le prêtre, le magistrat et le
médecin sont, en effet, le trépied sacré sur lequel repose Tavenir des sociétés.
Le Comité communal et départemental s*est occupé de la proposition de
MM. Anglade et Durrieu ( Xavier ), relative à l'établissement de médecins
ruraux. Le Comité, adoptant le principe de la proposition, demande Torga-
nisation d'un service permanent pour la conservaiion de la santé publique.
Ce service serait confié à un Conseil de salubrité, à des Commissions et à
des médecins communaux , nommés par le même Conseil de salubrité.
Le docteur Parchappe, médecin en chef de Tasiledes aliénés de la Seine-
Inférieure, professeur de physiologie à l'Ecole secondaire de médecine de
Rouen, vient d'être chargé, en qualité d'inspecteur général , de la surveil-
lance et de l'organisation des établissenents d'aliénés de la France, coi^oin-
tement avec le docteur Ferrus, déjà investi de cette mission.
Le Bulletin de la Gazette de police de Saint-Pétersbourg du 9» août
donne les nouvelles suivantes du choléra : dans la journée du 26, il yfa eu
i5 nouveaux malades, 3S euérisons, 19 décès, dont 15 à domicile, et il est
resté en traitement, pour Te 27 au matin, i20 malades. Dans la journée du
27, le nombre des nouveaux cas a été de 37, celui des guérisons de 27, et ce-
lui des décès de 20, dont 9 à domicile, de sorte que pour le 28 il n'est plus
resté que 396. — A cette même date, 96 nouveaux cas de choléra s'étaient
manifestés à Berlin. Le nombre des malades n'est pas très-considérable, on
le voit, mais l'attaque est presque toujours mortelle. Le Bulletin du !•' sep-
tembre, à midi, porte que des 377 personnes qui avaient été atteintes par le
choléra dans cette capitale, il en était mort 235, guéri 38, et qu'il en restait
en traitement lOi.
Le choléra sévit également au Caire et à Alexandrie ; le nombre des 1
lades atteints par le fléau pendant le dernier mois a été de 5,000 pour
Alexandrie^ au Caire la mortalité était moins considérable. Cependant, d'a-
près un article du Morning Chronicle du 5 septembre, le nombre des per-
sonnes mortes du choléra depuis le 16 juillet, époque première de l'appari-
tion de l'épidémie au Caire, ne serait pas moindre de 19,i73.
A Constantinople le choléra, à la même date, avait singulièrement dimi-
nué, grâce peut-être, disent les correspondances, aux grandes mesures sani-
taires prises par le gouvernement pour arrêter les ravages du fléau.
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(241 )
THÉRAPEUTIQUE MEDICALE.
CONSIDÉRATIOlfS NOUVELLES SUR LES VOMISSEMENTS; INDICATIONS
THÉRAPEUTIQUES QUI EN DÉCOULENT (l).
Par M. Savd&as, médecio de l'hôpital de Beaujoa.
Le Tomissement a beanconp exerce les physiologistes, et, aujourd'hai
même encore, ils ne se sont pas accordés sur la question de savoir s'il
se fait an moyen de l'estomac on par les mosdes abdominaux . Pour
moi, s'il m'est permis d'avoir à cet égard une opinion, j'exposerai
celle qui résulte des nombreuses expériences que j'ai faites sar les nerfi
pneumo-gastriques, à propos des travaux sur la digestion, qui me sont
communs avec M. Bouchardat.
Quand on coupe ces nerfs à un chien, avec la précaution de leur
faire subir une perte de substance de un à deux centimètres, au niveau
de la partie inférieure du larynx, le vomissement est suspendu, em-
pêché, j'allais dire impossible. Si les animaux ont mangé avant l'opé-
ration, ils ne vomissent pas après, quoique les aliments avalés restent
dans l'estomac pendant quatre ou cinq jours, pendant lesquels les
chiens survivent. Si ces animaux sont à jeun et qu'on les fasse manger
ou boire après, ils avalent jusqu'à ce que leur œsophage soit rempli et
que la matière ingurgitée monte au niveau de la glotte. A ce moment,
ils éprouvent de la gêne, du malaise, de rétoulfcment, qui peuvent
aller jusqu^à l'asphyxie, si quelque parcelle du corps étranger passe
parla glotte et entre dans le larynx et la trachée ; puis, an bout de peu
d'instants, le chien rejette ce qu'il vient de prendre, sans effort de l'es-
tomac, sans que rien sorte de cet organe. Quand le chien vient de re-
cevoir des aliments solides, la masse rejetée par le vomissement a tout
à fait la forme de la capacité de l'œsophage distendu, et on ne trouve,
au bout inférieur de ce cylindre, aucune des substances préalablement
ingérées dans l'estomac. Ces expériences répétées et l'insensibilité relatite
des nerfs pneumo-gastriques, quand on les coupe, prouvent également
que ces nerfs sont dévolus au mouvement. La conservation dans l'esto-
mac des aliments qui y ont été introduits avant l'opération démontre
que ces nerfs sont moteurs de l'estomac, dans le sens péristaltique ordi-
naire, puisque ce mouvement cesse de se faire quand on les a coupés ;
après l'opération, le défaut de vomissement des matières préalablement
(1) Extrait dVm traité complet des maladies nerveuses que Fauteur doit
procbainement publier.
TOME XXXV. 6« uv. 16
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( 242)
placées dans cet organe, l'impossibilité d'y pénétrer, qu'éprouve le
bol alimentaire, confirment le même fait. ]> Tamissement cteopbagien
des chiens opérés^ vomissement qui n'a lieu que quand la matière in-
sérée est remontée assez haut dans l'œsophage, qui n'a pas lieu quand
on donne très-peu d'aliments ou de boissons^ fait dont je me siû& as-
suré nombre de fois, prouve seulement que le nerf pneumo-gaslrique,
interrompu au niveau du cartilage cricoïde, ne prive pas l'œsophage de
tous les filets qu'il reçoit de ce nerf. De ces faits, j'ai dû conclure que le
YOtniss^Dent stomacal résulte de l'action des neris pneomo-gastriqucs ,
que ce vomissement se fait par effort musculaire de l'estomac, aousl^
ihiaice de ces n^fs ; que les contractions da diaphragme et des mus»
cjUs abdominaux ne sont alors que des accessoires utiles à la fonctîan
commenoée et exercée principalement par rcstQODBae. Dans cette théorie,
k diaphra^e et les muscles abdominaux coopèrent au iFonûssmiieiit,
comme ils coopèrent à la défécation ordinaire. L'exptilsîoii des matiè-
res £eeales> c'est-à-dii'e le sens dont ces matières sont poussées au de-
hors, est décidé préalablement par ks oontractioiis musculaires du
rectum, éveillées, au moment du passage, par les matières en eontact ;
comme l'expulsion des matières vomies est décidée par les contractions
gastriques, soutenues des efforts du diaphragme et des parois abdoraî-
aales. Ces dernières parties, toutes sedles, sont um puissance muscu-
laire, pressant indifféremment, dans to«s les sens, sur l'intestin ; scb-
ks, elles ne suffisent pas à faire marcher la masse alimeotaireiatrodittlé
dans cette cavité ; il faut de plus qu'une puissance plœ ianmédiate dé--
termine le mouvement, et surtout le sens du mouvement des ahments.
Ikles expériences m'ont prouvé que les nerÊ pnetime^astriques ont cette
propriété pour l'estomac.
Ces considérations physiologiques ne sont pas sans importanoe sur
l'étude que nous avons à faire des vomissemenU nenreux. Elles ren-
de»! parfûtemait compte de l'origine cérâxTale du plus grand bob-
hre de ces vomissements, qui, dans l'hypothèse contraire, dériveraient
llu&sûUrvent de la moelle épinière; et bien qu'elles n'eaipliqueiil pasponc^
qottle. mouvement progressif, réguBer, des eorps étrangers intiodmb
4mis l'estoaiae se retourne daiis certaines conditions, elles prouvent au
iBûîiis d'oà partie £iit, confinoefit souvent les indnetions que nous pcMH
iwa& poser comme bases d'une action médicak, et, nous appreoaftt à
mettre en leur véritable place certains symptômes qu'on serait tenté de
£âre découkr d'ailleurs, dies conduisent à une solide ei^iKcatioK de
Vactkm du eervean sur l'estomac.
C'est pour cela que j'y ai insisté ; car nous allons voir quellejpart
énorme prend le premier dans les troubles du second.
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(243)
Etadions les conditions dans lesquelles se montrent les vomissements
nerveux.
Ce vomissement peut avoir lieu par le dégoût. Qu'un mets qui vou»
révolte naturellement ou instinctivement Pestomac ; qu'un objet ré-
pugnant, qu'un souvenir de violent mal de cœur soient présentés à
certaines personnes impressionnables, et le vomissement nervent
pourra s'ensuivre immédiatement. Que la même personne marche sur
une matière sale, ou y touche d'une façon quelconque ; que des images
de même nature lui soient vivement représentées, et le même effet
poun*a se montrer encore. Certaines odeurs sufïiront quelquefois pour
le produire.
Dans d'autres cas, il y aura dans les causes du vomissement ner-
veux autre chose que du dégoût. Certaines personnes ne peuvent pas
en voir vomir une autre sans subir immédiatement la répétition du
même acte. Dans cette sensation il y a certainement du dégoût; mais
il y a encore quelque chose de plus ; une sorte de sympathie, de syner-
gie s'est établie entre les deux personnes qui vomissent ; c'est une de
ces imitations qui sont si communes dans les affections nerveuses.
Les émotions vives amènent souvent des vomissements neiTCux. Ici^
ce sera un accès de colère ou de joie qui feront vomir; j'en ai vu. des
exemples. Là, ce sera une passion triste vivement surexcitée. De quel-
que nature qu'elle soit, toute émotion ti*ôp violente peut faire vomir
pendant la digestion. L'expérience vulgaire est parfaitement au c6u*>
rant de ce fait. A jeun, la cbose arrive moins souvent ; tous les méde-
cins en connaissent néanmoins des exemples.
Les défaillances sont à chaque, instant accompagnées des phénomènes
dont je parle ; ce n'est pas au moment même de la syncope que la chose
arrive, comme certaines défécations involontaires qui tiennent au re-
lâchement complet du sphyncter; mais au moment ou le malade corn-*
meuce à se remettre et à i*eprendre l'empire de ses sens. Pour peu qae
l'estomac ait été diargé de matières étrangères , il s'en débarrasse,
comme s'il y avait impossibilité pour lui d'achever une digestion qui
a été interrompue.
Certaines douleurs portent, comme disent les gens du monde, au
coeur ; elles causent le vomissement ; poussées un peu plus loin, elles
conduiraient à la défaillance. Ce n'est pas par leur acuité, par leur
violence, mais par leur nature et en vertn d^une susceptibilité toute
individuelle.
EnGn, dans les vomissements nerveux se trouve la grande collée*^
tion de ceux qui sont produits par sympathie entre les organes, c'est-
à-dire , par une concordance jusqu'à présent inexpliquée entre lei
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souflraiices de Tun et la réaction de l'autre. A cet égard , l'estomac
sympathise d'une manière remarquable ayec beaucoup d'autres or-
ganes. Avec le cerveau, ses sympathies seraient propvées déjà par les
exemples de vomissements nerveux que nous avçns rappelés, mais
elles le sont encore bien plus dans des exemples plus directs et plus
palpables. La migraine, afTection éminemment cérébrale, quand elle
est portée jusqu'à un certain point, amène le vomissement, sans, tout aussi
bien qu'avec matière. Le mouvement de la mer, les tournoiements, la
valse, quand on n'y est pas habitué^ ne manquent pas de produire le
même effet. Tons les médecins savent l'influence que les irritations, les
inflammations des méninges exercent sur l'estomac, surtout dans les cM
chroniques. Dne méningite chronique, tuberculeuse ou non, est à cha-
que instant la cause et Texplication de certains vomissements opiniâtres
qui ne résultent évidemment ni de troubles de l'estomac, ni d'abus de
cet organe, nî de maladie aux environs, ni de grossesse. J'ai été moi-
même un exemple remarquable de tout ce que peut, sous ce rapport, le
cerveau sur l'estomac. A la suite d'une de ces violentes contrariétés de
concours, de ces désillusions qui peuvent devenir un chagrin, j'ai été
pris d'un vomissement longtemps inexplicable. Je vomissais à jeun
aussi bien qu'après avoir mangé; au commencement des repas, comme
à la fin ^ en repos, comme pendant l'exercice ; à pied, comme en voi-
ture ; la nuit, comme le jour. Pendant tout ce temps, il ne se passait
pas vingt-quatre heures sans que ce vomissement revînt; le plus
souvent il se renouvelait plusieurs fois dans la même journée. Puis, un
jour, en me levant le matin, je tombai paralysé du côté gauche , le
sentiment et le mouvement également suspendus ; de bons soins me ren*
dirent promptemcnt le mouvement du membre inférieur ; celui du bras
ne reprit que plus lentement ; la sensibilité tactile n'est point encore
redevenue complète , même à présent que j'écris ces lignes, plus de
sept ans après le début de la paralysie. Pendant que cet épisode se
passait, les vomissements continuaient de plus belle, et j'en étais venu,
au bout de quinze ou seize mois, à ne pouvoir plus rien supporter ^ la
faiblesse, la maigreur étaient extrêmes , et la parole tellement embar-
rassée qu'il m'était impossible de me faire entendre ; je sentais l'impuis*
sance absolue où j'étais de faire articuler par ma langue et par ma bou-
che les idées dont j'avais conscience, et dont les mots, ou ne se présen*
taient pas à moi, ou ne se pouvaient pas prononcer. Alors, je tombai
dans une faiblesse extrême et un désordre de toutes les fonctions des
plus déplorables. J'avais perdu la connaissance de tout ce qui se pas-
sait autour de moi ; je lâchais sous moi, sans le savoir, les urines et les
exaéments ; pendant plus de soixante jours, je ne me soutenais qu'en
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recevant de temps eu temps un peu de (^lace, et encore le plus soiivriit
je la vomissais Tinstant d'après ; je n'avais plus conserve qu'une idée
très-confuse de l'existence, avec une confiance intime , inébranlable,
des ressources de ma constitution, et néanmoins j'arrivais à présenter
tous les phénomènes qui annoncent l'agonie ; faiblesse eitrême, immo-
bilité complète, insensibilité, perte absolue de connaissance à l'extérieur,
absence de la parole, pouls petit, excessivement fréquent, râle trachéal
abondant, pendant tout un jour et toute une nuit. Après de si longues
souffrances, des vomissements si opiniâtres, des désordres nerveux aussi
graves, ma mort prochaine semblait assurée, et néanmoins il se faisait
en moi un cbangement capital et rapide. Un matin, contre toute at-
tente, j'avais récupéré la parole très-distincte et très-facile; je prouvais
aux assistants que je savais ce qui s'était passé la veille ; j'avais re-
trouvé un appétit féroce, et les mouvements m'étaient revenus, même
dans le bras jusque-là resté paralysé. A compter de ce moment, les vo-
missements ne reparurent plus jamais, et laconvalescence marcha lente-
ment, mais méthodiquement vers la guérison. Dans cette maladie, il est
impossible de ne pas reconnaître l'influence du cerveau sur le vomisse-
ment, soit que le cerveau lui-même ait été malade, comme on pourrait
le soutenir ici en s'appuyant sur la paralysie et sur la sensibilité tactile
restée engourdie dans la main gauche, soit qu'il ne l'ait été que secon-
dairement, à la suite d'une méningite partielle qui aurait pour signes,
d'une part les vomissements tout à fait comparables à ceux des ménin-
gites tuberculeuses, et d' une autre part, la brusque disparition de tous
les accidents graves qu'on expliquerait alors par la résorption rapide qui
se peut faire dans ces membranes lorsqu'elles ne sont pas profondément
altérées, soit enfin qu'on ne voie dans toute cette maladie qu'une affec-
tion nerveuse, malgré le tempérament sanguin dans lequel la chose
a eu lieu, malgré la persistance d'un peu de paralysie de la sensibi*
lité, malgré la longueur du mal qui n'a pas duré moins de dix-huit
mois.
Dans l'ordre physiologique, on ne peut pas rapporter à autre chose
qu'à une action cérébrale les vomissements qui appartiennent à certains
empoisonnements, ceux que causent les narcotiques, comme la mor-
phine, ou ceux qui résultent de l'introduction de l'émétique par injec-
tion dans les veines; l'estomac en lui-même n'est nullement intéressé
par ces médicaments, bus ou injectés, et ce vomissement arrive ce-
pendant d'une manière presque infaiUibe ; il n'y a pas là une sympa-
thie dans le sens vague du mot, mais un trouble notable dans les fonc-
tions, dans les manifestations du ceirveaa vis-à-vis de l'estomac.
Tous les faits que je viens de rappeler, tous ceux qu'on rencontre
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( 246)
à chaque instant dans les expériences physiologîqneset dans la pratiqae
de la médecine, prouvent combien le vomissement est sous l'empire da
système nerveux, et combien il faut tenir compte des troubles de ce
système avec ou sans matière,, quand il s'agit de déterminer la cause
prochaine des vomissements. Gomme fait nerveux, cette relation bien
saisie est de la plus haute importance dans Tétude des maladies. Je suis,
pour mon compte, si convaincu de cette vérité, et si assuré que \e dois
la vie à la sage appréciation des accidents que j'ai éprouvés, que c'est
de là qae sont sorties les expériences sur la digestion, que j'ai entreprises
avec M. Bouchardat, et ma résolution d'étudier spécialement les ma-
ladies nerveuses.
Mais les vomissements, à bon droit considérés comme nerveux,
n'arrivent pas seulement par le fait direct et immédiat du cerveau,
exclusivement noté d-dessus;ils ont lien aussi par une sortedesympadiîe
de plusieurs antres organes.
En tête de ceux-ci nous devons placer l'utérus. Après le cerveau,
en effet, nul organe n'exerce phis de sympathie sur l'estomac. Les
divers états dans lesquels l'utérus se trouve sont une des causes les
plus fréquentes de vomissement. L'expérience la plus vulgaire tient
compte des vomissements de la grossesse. On sait toute la fréquence de
ce phénomène qui se montre quelquefois dès que la conception a eu
lieu ; qui persiste, en certains cas, pendant toute la gestation ; qui offre
d'ailleurs toute la bizarrerie des affections nerveuses , se répétant sans
interruption chez la même personne, se suspendant pendant des mois,
reprenant ensuite, ou bien , au contraire, disparaissant pour neplus i^evenîr
après quelques légères atteintes. Toutes ces inégalités, toutes ces varia-
tions dans un phénomène si commun, avaient fait regarder les vomis-
sements de la grossesse comme un phénomène de la sympathie nei^
veuse, jusqu'à l'école du docteur Bretonneau, qui y a vu un fait sùat^
logne aux vomissements par étranglement intestinal dans les hernies
ou dans le volvulus. J'avoue que, jusqu'à nouvelle démonstration, jt
reste encore du parti des anciens. Je ne comprends pas trop comment
on pourrait voir, dans ces vomissements, autre chose qu'un phéno-
mène nerveux, n'ayant rien de mécanique ni dans ses apparitions, ni
dans ses suspensions, ni dans ses préférences, ni dans ses différences
de grossesse à grossesse chez la même personne. On sait, d'ailleurs, que
ces vomissements ont lien l'estomac vide, aussi bien que quand il est
plein, la nuit x^mme le jour, mais le plus souvent vers le matin ; qulh
<hassent de l'estomac les aliments, quand il y en a ; des mucosités &
•quides et acidulées, quand la malade est à jeun ; on sait que, du»
«quelques grossesses, le repos ; dans d'autres, au contraire, l'exercice
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( «47 )
provoquent le vomissement. On ne peut ni le préroir à TaTanoe pour
certaines pei-sonnes, ni en pronostiquer la disparition, même avec Taide
de la médecine la mieux entendue.
Au moment de la partnrition, des vomissements annoncent sonvenl
rinvasion sérieuse des douleurs. C'est par là que débutent on très-
grand nombre d'accoocbeincnts \ d'autres fois, le yomissement n'arrive
que quand les douleurs se sont assez répétées pour dilater presque com*
plétemcnt le col de rutérûs.
L'éruption des règles, surtout vers les premières menstruations chez
les jeunes (îllcs, est souvent précédée et accompagnée de vomissements
tout à fait comparables aux vomissements de la grossesse ; ce fait, entre
autres, me semble un argument important contraire à la théorie de
FEcole de Tours.
Enfin, dans d'autres occasions encore, l'utérus exerce sur l'estomac
l'action sympathique dont je parle. Cela arrive, on le conçoit, dans
les fausses grossesses, dans celles de môles ou d'acéphalocystes, et alors
les choses se passent comme si la grossesse devait porter son fruit régiH
lier ; dans des cas de polypes utérins, de corps fibreux peu déve*
loppés dans le même organe, ou même par le développement d'affec-
tions carcinomateuses du col de l'utérus ou du corps de cet organe, et
sans qae la diathèse cancéreuse, en se développant, ait matériellement
envahi l'estomac.
Ces faits, que la pratique de la médecine réunit, chaque jour, sous
■nos yeux, montrent avec quelle facilité toute modification intéressant
Tutérus réagit sur l'estomac et provoque le vomisisement.
Dans quelques cas particuliers, on remarque une action analogue
de certains autres organes. On sait, par exemple, que le vomissement
est très-fréquent dans les opérations sur les yeux, quand on Mcsm
l'iris ; on voit des vomissements opiniâtres accompagner parfois le dé»
veloppement d'une cataracte on d'une amaurose. J'ai connu une per*
sonne dont on ne pouvait pas nettoyer les oreilles intérieurement,
sans .provoquer des vomissements. Quelques rares sujets ne petfrentpas
être chatouillés en certains endroits, sans vomir.
Mais ces exemples curieux ne sont rien en comparaison des Toaûs-*
sementsqui arrivent parce qu'on touche le larynx, la Inette, ou la hase
de la langue. Toutes ces parties, destinées à être incessamment en rap-
port avec des corps étrangers, des aliments plus ou moins mâchés,
ne sont pas plutôt mises en contact avec un eorps on see on humide^
on mon on dur, mais non destiné à être avalé, et les touchant hrosqve-
ment, sans préliminaires d'insalitatM» et de mastication, qoe restonne
se révolte, et les efforts de Tomissenent ont lien. Il s'y manifisie^
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(S48)
saf» contredit, une synergie providentielle, destinée k garantir l'esto-
mac des invasions étrangères à ses fonctions ; une ressource thérapeu-
tique , dont les médecins surtout tirent parti quand ils veulent dé-
barrasser les voies digestives de quelques substances rebelles à la di-
gestion, ou nuisibles à l'économie. Nous ne devons ici nous occuper de
ce phénomène que pour le ranger parmi les vomissements de cause
nerveuse.
Ce serait sortir de mon sujet que de parler des vomissements qui
surviennent toutes les fois que la muqueuse stomacale est mise en con-
tact immédiat avec des aliments en trop grande quantité, où d'une na-
ture réfractaire, avec des poisons directs, avec de la bile remontant du
duodénum, avec un mucus trop abondant, ou même avec des gaz accu-
mulés pendant la digestion ou à jeun, par une sécrétion de l'estomac,
ou avalés par une véritable déglutition. Gomme celui du docteur Mon-
tègre, tous ces faits, ou ressemblent à une dbtension mécanique , ou
appellent une véritable irritation de l'organe, et dans l'un et l'autre
cas provoquent le vomissement par une cause différente de celles aux-
quelles je crois devoir attribuer la qualification de nerveuses.
Pour achever ce qui regarde les vomissements nerveux, et les condi-
tions dans lesquelles ils ont lieu, il nous reste à faire remarquer seule-
ment ici que, suivant les individus, ils se montrent avec une facilité
plus ou moins grande. Chez certaines personnes, les causes les plus
légères suffisent ; chez d'autres, au contraire, il faut que l'action soit
portée aussi loin qu'on peut l'imaginer. Une première impression les
provoque beaucoup plus facilement que les suivantes : il y a beaucoup
des conditions ordinaires des vomissements qui se modifient par l'ha-
bitude ; par exemple, toutes celles qui se composent des rapports que
notre économie établit continuellement avec le monde extérieur. Tontes
celles qui proviennent du dedans ne reçoivent aucune modification du
fait de l'habitude.
Dans toutes les conditions organiques sur lesquelles nous venons de
jeter successivement les yeux, on comprend qu'il n'y a pas de règle gé-
nérale à établir, ni pour le diagnostic, ni pour le pronostic, ni pour la
marche de la maladie. Deux choses seulement sont à faire : !<> recon-
naître positivement le fait ; 2» remonter à la cause qui le détermine.
La reconnaissance du fait est bien simple : le vomissement a lieu,
et quand le médecin ne l'a pas vu par lui-même, il peut très-souvent
se faire représenter les matières vomies ; il est ainsi presque toujours
édifié sur les circonstances particulières dans lesquelles la chose s'est
passée. Pour déterminer, en sec(md lieu, la nature k-éelle du vomis-
sement qui s'est produit, on sera obligé de déterminer la cause, c'est-
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(249)
à£dire la condition essentielle dans laquelle il s'est iait ; c'est un second
point qu'il faut toujours tâcher de bien éclaircir.
Pour arriver là, il est indispensable, d'abord, que le médecin soit mis
par le malade, sincèrement et sans restriction, au courant de tous les
antécédents plus ou moins immédiats* Cette confession éclaircira d'a-
bord tout ce qui regarde le dégoût, l'irritation, les émotions, les dé-
faillances, les douleurs, beaucoup des sympathies du ceryeau, de l'uté-
rus, des organes des sens, et particulièrement des excitations de la
partie postérieure de la bouche, de la luette ou du pharynx*
Pour le reste, le médecin devra interroger avec soin tous les orga-
nes ; rassembler, par exemple, tous les signes qui seraient capables de
caractériser une méningite chronique tuberculeuse ou non, compliquée
ou non d'altérations propres au cerveau ; se représenter, au besoin ,
tous les symptômes propres à certains empoisonnements par les narco-
tiques ; réunir toutes les données capables de rendre une grossesse pro-
bable ou certaine ; s'assurer de la présence d'une altération organique
de l'utérus, quand les signes diagnostiques conduiraient les probabilités
de ce côté; examiner avec soin Parrière-bouche , la luette, le pha-
rynx, la base de la langue, et par-dessus tout , s'assurer que le vomis-
sement n'est causé ni par des aliments en excès ou de qualité réfrac-
taire, ni par des poisons directs, ni par de la bile en excès, ni par des
mucosités surabondantes ou des gaz accumulés dans l'estomac.
Par ce diagnostic éliminatoire, on arrivera à une certaine somme
de probabilités bien capables démettre le médecin sur la voie; il ne lui
restera plus qu'à acquérir les données positives qui devront assurer sa
marche. Pour obtenir ce résultat, il comparera les vomissements dont
on lui parle avec ceux que les maladies probables pourraient occa-
sionner, avec la nature, avec la marche connues de ces maladies. Et s'il
ne peut pas, même avec toutes ces précautions, se décider nettement et
définitivement, il ne tardera pas, par une observation bien entendue,
d'acquérir les données qui lui manquent, et d'assurer, avec son dia-
gnostic, toute la conduite qu'il devra tenir.
Son pronostic sera fondé sur la nature passagère ou tenace de la
cause qu'il aura reconnue, sur son essence simplement nerveuse ou
profondément organique ; la marche de la maladie se réglera certaine-
ment sur les mêmes lois bien établies ; les conséquences probables du
mal que le médecin devra prévoir aussi, même eA dehors du pronostic
du moment, dériveront tout naturellement des connaissances ainsi ac-
quises* Le médecin s'attachera d'autant plus a se bien fixer sur tous
ces points, qu'alors diï moins, si la thérapeutique n'est ni sûre ni pais-
sante, le pronostic peut sauver l'honneur de l'art et de l'artiste*
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(250)
U s'en faut d'ailleors beaucoup que l'art n'ait ici ni sûreté ni piib-
sauce. Les difTérentes conditions de Yomissements nerveux que nous
«vons indiquées exprès avec*quelque détail nous présentent chacune
4|uelques indications utiles, et quelquefois même des moyens de soolàge-
inent ou de guérison d'une grande efficacité.
Pour résumer utilement les indications, je crois qu'il importe de les
^sser, non pas dans un ordre méthodique palhologiquement parlant,
mais dans une soite d'ordre artificiel, fondé à la fois sur l'étude de la
cause et sur les résultats d'une expérience bien faite. Il me semble qae
nous passerons en revue tontes celles qui peuvent s'offrir à nous, en
suivant l'ordre que voici :
1^ Vomissements qui arrivent brusquement, sans avoir été prévns ,
et qui sont pour ainsi dire une surprise du système nerveux. De cette
nature me paraissent les suivants : ceux que causent le dégoût, l'exem-
ple, les émotions, le mouvement circulaire, le toucher du pharynx, de
la luette, de l'arrièi'e-bouche. Tons ceux-là peuvent guérir définitive-
- ment par l'habitude. Il importe donc, quand on veut s'en débarrasser
sans retour^ de se vaincre dans les premiers temps, et peu à peu la
cbose n'arrive plus. Tout Tart du médecin consiste à graduer les épreu-
ves de manière à gagner par degrés l'insensibilité nécessaire. Cest la
seule règle à suivre dans toutes ces espèces, et on arrive presque ton-
jours assez facilement an résultat qu'on désire. Ainsi ils font, par exem-
ple, tons les jours les chirurgiens quand ils ont à pratiquer quelques
opérations sur les parties indiquées plus haut; ils réussissent assez bien,
dans la plupart des cas, à prévenir le vomissement. Il y a plus^ cette
susceptibilité de certains organes s'use rapidement. Pour peu qu'on re-
vienne au contact nauséabond, et qu'on y persévère, ces parties s'y
' accoutument, et au bout de très-peu de temps, ne montrent plus
ancone espèce de répugnance. Cest ce qu'on voit à chaque instant
• dans les mêmes opérations, quand on est obligé de les faire ex abrupto.
Ce que ces exemples prouvent pour le physique est vrai et démon-
tré aussi pour le moral ; les mêmes expériences ne peuvent pas en être
- faites, mais les mêmes particularités s'y observent. L'habitude constitue
Souvent la tranquillité d'âme et d'estomac de ceux qui ont été éprouvés
fréquemment et beaucoup par les émotions.
' Quant à ce vomissement en lui-même, une fois qu'il est produit par
tontes les causes que nous venons d'indiquer, il ne demande pas d'autre
' remède que l'éloignement de la cause , si c'est possible, le lavage corn-
{ilet de l'estomac, et l'usage d'nn peu de boisson capable de calmer le
syslème nerveux; les antbpasmodiques légers et un peu fortifiants; les
bains, le repos, conviennent mieux que tout le reste.
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(251)
2o Une-indication domine dans les vomissements de la seconde es-
pèce , ceux où le système nerveux a en même temps reçu une grave
atteinte, dont la drculfition se sera ressentie; par exemple, dans les
émotions excessives, dans les défaillances, dans cei'taines douleurs,
dans quelques synergies du cerveau, comme celles de la migraine, du
mal de mer; dans les sympathies de l'utérus, comme celles des règles,
de l'accouchement; dans celles de Tœil. En tous ces cas , un air frais
abondamment renouvelé, de très-petites doses répétées souvent d'une
infusion de fleurs de camomille ou de feuilles d'oranger, acidulée avec
du jus de citron, ou additionnée d'un peu d ether sulfurique, on tous
autres agents analogues suffiront, avec un peu de temps, pour pro^
duire la guérison après avoir soulagé le malade.
3^ Dans les affections organiques produisant .le vomissement par
sympathie, dans les méningites chroniques ayant des résultat» analo-
gues, dans les grossesses, la médecine du vomissement ne prend pins
qu'un rang secondaire ; la première place est manifestement oecupée
par la fonction dont le trouble occasionne médiatement le symptôme,
n faut dire cependant que cette indication secondaire occupe souvent
une grande part du traitement , parce que p le vomissement est une
cause notable de souffrance , de privation et de malaise pour les ma-
lades ^ 2® il amène à la longue un dépérissement très-fâcheux, et quel-
quefois même mortel, à cause de la cessation complète de la digestion,
comme j'ai manque moi-même d'en fournir un exemple; 3^ enfin,
jparce que, dans les cas les plus graves et les plus incurables, c'est en-
core la médecine palliative la plus heureuse pour le malade et la plus
satisfaisante pour le médecin qu'on puisse invoquer.
On a conseillé pour tous ces cas des remèdes de toutes sortes. Je n'en
connais pas qui réussisse toujours, même dans une de ces conditions
morbides bien déterminées ; je les ai vus tous produire, aa moins pen-
dant quelque temps, une suspension dans .les accidents. Voici ceox que
j'ai employés : nn peu d'eau à la glace, de petits morceaux de glace
sucés, quelques cuillerées à café de sorbet à la vanille, nn peu d'eau
gazeuse, tantôt avec, tantôt sans la présence de bicarbonate de sonde,
en de carbonate de chaux et de magnésie ; la potion dite antiémétiqne
de Rivière, prise par petites doses et avec soin; deux, trois, quatre milli-
grammes de sel de morphine répétés tous les quarts d'heure, des appli-
cations froides sur l'épigastre, des em[4âtres narcotiques sur la même
région, des frictions avec une pommade contenant à peu près nn vîd|^
tième de son poids de belladone, et étendue sur tout le ventre, des
bains ou simples, ou gélatineux, ou chargés de 300 à 600 grammes de
bicarbonate de soude, 15 à 25 centigrammes de poudre de Colombo,
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(252 )
une potion légèrement stîbiée et narcotisée. Ce dernier moyen réussit
souvent dans les vomissements nerveux qui accompagnent certaines
toux violentes; le colombo m*a le plus souvent paru tout à fait inerte ;.
les bains de toutes sortes sont utiles quand le système nerveux est fort
excité, ainsi que les frictions de belladone, et ensuite des autres narco-
tiques ; les applications froides conviennent quand^on n'a pas à crain-
dre les résultats de cetto température ; les prises de morphine, dans les
vomissements par migraine, par mal de mer, par vive sympathie céré-
brale ; la potion antiémétique de Rivière, les eaux gazeuses, quand le
vomissement devient une habitude, quand il faut réveiller un peu les
fonctions digestives^ quand le malade a besoin d'être excité; c'est dans
ces derniers cas surtout que les boissons à la glace seront convenables
et utiles (1). C'est à l'intelligence du médecin de le guider au milieu
de tontes ces indications.
D'ailleurs son choix sera quelquefois imposé par des désordres maté-
riels locaux joints aux troubles nerveux. Bien souvent la présence de
corps étrangers, de mucus, de bile, de gaz dans l'estomac, l'oblige-
ront à certaine action thérapeutique] plutôt qu'à certaine autre. U ira
9U1 plus pressé et s^en trouvera presque toujours bien.
Je ne dirai rien ici des empoisonnements narcotiques, ni des intoxi-
cations par les veines ; ces questions seraient tout à fait en dehors de
mon sujet ; on doit*s'occuper alors de tant d'indications sérieuses avant
de penser à guérir le vomissement, on a besoin si souvent de provo-
quer le vomissement comme premier élément d'une bonne thérapeu-
tique, que ce n^est pas ici la place d'en parler pour le combattre.
Je n'ai pas besoin de dire que l'étude des causes donne presque tous
les renseignements utiles pour le traitement des vomissements sympa-
thiques, et laisse pressentir que la thérapeutique est ailleoi-s que dans le
système nerveux. J'ai fait celte remarque bien des fois à propos d'au-
tres symptâmes de semblable nature.
S. Sàndras.
(1) Une substance qui, dans les vomissements nerveux, nous a rarement
fait défaut, c*est la strychnine. 5 centigrammes pour 100 grammes d*eatt
distillée à prendre par cuillerée à café tous les quarts d'heure. Nous avons
vu souveut les vomissements s'arrêter après la quatrième ou la cinquième
cuillerée. Mais c'est principalement comme remède antigastralgique que
iMNis faisons usage de cette formule, i la dose d'une cuillerée à café, soir
et matin seulement, et cela avec de fréquents succès. Nous y reviendrons. .
{Note du rédacteur.)
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(233)
DE l'emploi du sulfate DE QUININE DANS LE CROUP.
Parmi les nombreux agents thérapeutiques proposés par les auteurs
contre le croup, il est à peine fait mention du sulfate de quinine; en-
core n'en est- il parlé qu'à l'occasion de cette forme particulière de la-
ryngite striduleuse désignée communément sous le nom de pseudo croup.
Mais pour le croup lui-même, il n'en est rien dit. Cependant un hono-
rable praticien dont la Belgique déplore la perte récente, M. le doc-
teur Puis, a laissé sur ce sujet des observations du plus grand intérêt
et que nous croyons dignes d'être soumises à l'appréciation de nos lec-
teurs. Nous les empruntons aux Annales de la Société de médecine de
Gand, dont les rédacteurs ont pris l'honorable initiative de la publica-
tion des recherches manuscrites de l'auteur.
Disons d'abord , avant d'exposer les faits, quelles sont les circon-
stances qui ont motivé les tentatives auxquelles s'est livré M. Puis, et
d'après quelles indications il s'est dirigé dans l'emploi du sulfate de
quinine.
Ce qui a conduit M. Puis à essayer le sulfate de quinine dans le
croup, c'est la remarque qu'il avait déjà faite que cette maladie, même
avant l'emploi d'aucune médication, oilre non-seulement des rémis-
sions dans sa marche, mais que même elle présente parfois de vérita-
bles intermittences ; que la toux croupale revient par accès, et ne se
fait entendre qu'à des intervalles plus ou moins longs ; que les vomi-
tifs et les émissions sanguines locales pratiquées à In partie antérieure
du cou, en produisant pour ainsi dire artificiellement ces rémissions,
n'enrayaient le plus souvent que momentanément les symptômes gra-
ves qui caractérisent cette dangereuse maladie ; que le plus souvent
les accidents reparaissent quelques heuj'es, une heure, ou même une
demi-heure après avec une intensité plus grande.
Partant de ces remarques et de ces diverses considérations, M. Puis
profita d'une épidémie de croup très-meurtrière qui se manifesta en
1842 et 1843, pour tenter ses premiers essais. Voici comment il y a
procédé.
Craignant, d'une part, s'il administrait le sulfate de quinine par la
bouche, que cette substance n'augmentât la dyspnée et les angoisses
des enfants, soit par leur répugnance naturelle pour un agent d'une
amertume aussi prononcée, soit par le fait même de l'espèce d'oppres-
sion nerveuse à laquelle l'administration de cette substance donne
quelquefois lieu, M. Puis se détermina à l'administrer en lavement.
Cette détermination lui parut encore commandée par l'administration
préalable d*un vomitif qu'il crut devoir continuer à prescrire à tous ses
malades. Enfin, pour ne négliger aucun des moyens qui lui parais—
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( 254 )
saient pouvoir concourir à l'efficacité du sulfate de quinine, il le com-
bina avec le calomel, dont Tcxpérience a démontré Tinfluence toute
spéciale sur les parties voisines des organes respiratoires où siège l'af-
fection croupale.
La dose à laquelle il a administré le sulfate de quinine est de 8 à 10
grains (40 à 50 centigrammes), uni à 2 à 4 grains (10 à 20 centi-
grammes) d« calomel, pour les enfants de deux à quatre ans, dans les
vingt-quatre heures.
Voici quels sont les résultats généraux remarquables qu'il a obte-
nus. Sur ({uinze cas traités par cette méthode, il y* a en douze guérisons
«t trois morts. Pour qu'on ne consei*vc aucun doute sur la véritable
nature de la maladie, autant que pour mettre nos lecteurs mieux à
même d'apprécier la part réelle d'influence qui revient aii sulfate de
quinine dans ces guérisons, nous croyons devoir rapporter quelques-
unes des observations recueillies par M. Puis.
Obs. I'*.. Phnsieurs accès de croup pendant rexacerbaHondesqvdsimiippi^
^ue des sangsues au cou et Von prescrit le tartre stibié. On se décide ensuite
4 donner les lavements de sulfate de quinine et de calomel : la maladie est
enrayée et se termine heureusement, — Enfant d*environ quatre ans, atteint
depuis deux jours d*une toux avec léger eurouement, lorsqu^il est tout à
coup réveillé dans la nuit du au 10 octobre par un accès de toux sècbe,
raaque et croupale, avec grande difficulté de la respiration, qui le met mo*
mentanément en danger de suffoquer : rémission des symptômes le lende-
main. Le 11, vers quatre heures de raprès-niidi, nouvel accès aussi intense
que celui de la nuit d'avant. A la première visite, Tenfant offre Tétat sui-
vant : face rouge et enflée, voix rauque et enrouée ; toux sèche, rauque»
sourde, revenant par quintes pins ou moins violentes, comparable au bruit
i|iie fait un chien pendant les efforts qu'il fait pour dégager un corps étran-
ger engagé dans son gosier; respiration précipitée, légèreuteat sonore et sif-
flante, surtout pendant l'inspiration; pouls légèrement accéléré, chaleur
générale du corps un peu au-dessus de Tétat normal. Soif nulle, langue
p&teuse et blanchâtre. (Huit sangsues à la partie antérieure du larynx,
ttiaplaiunes de farine de lin chauds, à renouveler de temps en temps; huile
4e ricin et sirop de mûres; eau d'orge chaude coupée avec un peu de lait ;
diète absolue.)
Le lendeinain iS, 9 heures, légère amélioration : la respiration encore
légèrement sifflante pendant Tinspiration, était à cela près naturelle; la
toux était moins fréquente et commençait à devenir grasse et humide; le
pa«ils ainsi que la ehaleur du corps étaient revenus à leur état normal.
(Quatre sangsues sur le larynx, mucilage de gomme arabique^ quatre onces;
krop d'ipécacuanha, une once; cataplasme de farine de lin à la partie an-
térieure du cou.)
A il heures, la respiration était devenue tout à fait libre; il ne restait
T^fÊB i|a*mie légère alténtion de la voix. L*enfant avait demandé k manger»
«lélailii table , Jouant avec d*autres enfants, lorsque tout à coup un troi*
«ème accès se déclara avec des symptômes infiniment plus graves et plu3
intenses q^ue ceux des précédents accès. M. Puis, appelé aussitôt, trouva le
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(255)
petit malade dans Tétat suivant : face livide et enflée, yeux brillants et en-
tourés d*un cerdebteu; parole difQcilc, voix éteinte; à chaque accès de
toux on aurait dit qn^nn laml)eau de fausse membrane détaché allait être
expectoré ; la respimion était extrêmement gênée et sifflante. Le thorâix»
le larynx et les épaules s'élevaient en totalité, la tête était portée en arrière;
anxiété extrême; pouls faible et concentré; crachats nuls, (l grain 1/t
de tartre émétiqne dans une demi-once d'^eau de mélisse et une once de
sfrop d^ipécacuanha, à prendre en trois fois, à cinq minutes d'intervalle.
Une heure après, quatre sangsues à la partie antérieure du cou. Ensuite
cataplasme de farine de lin.) A la suite du vomissement, Tenfant fut soulagé,
mais les symptômes ne tardèrent pas à reprendre toute leur intensité pre-
mière. Le 13, ils étaient an plus haut degré, et la dyspnée était à son
comble. Ce fut alors que M. Puis, bien qu'il désespérât d'obtenir encore
une rémission dans les symptômes, comme ^u début, résolut d'avoir recours
au sulfate de quinine uni au calomel. Quatre grains de sulfate de quinine
avec deux grains de calomel et demi gros do sucre, U diviser en quatre
paquets, furent prescrits en lavements, dont le premier fut passé immédiate-
ment, le second une demi-heure après, le troisième une heure, et le quatrième
deux heures après. Les sinapismes furent également appliqués aux mollets»
Le soir aucun changement appréciable dans les symptômes. (Même dose
de sulfate de quinine et de calomel en lavements, dont un le même soir à
huit heures, un à minuit, un à quatre heures et un à sept heures da matin ;
sinapismes aux pieds.)
Le lendemain 14, au malin, légère amélioration da côté de la respira*
tion. Les côtes, jusque-là immobiles, recommençaient de nouvean à faire
leurs fonctions; les voies respiratoires, qui étaient sèches, étaient devennei
légèrement humides; la toux était un peu moins rauque, aucun changement
cependant ne s'était opéré dans l'aphonie. (Même prescription; plus une
mixture de quatre onces de mucilage de gomme arabique, avec une once
de sirop d'érysimum, et une once de sirop d'ipécacuanha ; à prendre d'heure
en heure une demi-cuillerée.)
Le soir, nouvelle amélioration; la respiration était beaucoup plus libre» la
toux moins fréquente commençait à perdre son timbre particulier, et à pren-
dre le caractère de la toux d'une forte bronchite à son apogée. (Mixture:
sinapismes.)
Le 15, respiration devenue beaucoup plus libre; toux persistant encore,
mais plus grasse, et ne se faisant entendre que de temps en temps.
Deux poudres, et finalement une poudre par jour, furent encore conti-
nuées pendant quelque temps, et l'enfant, à part une légère altération de
la voix, qu'il conserva encore bien longtemps après son rétablissement, fut
radicalement guéri.
Obs. n. ExaCerbatUm de toux croupale enrayée éTabord par un lavement
de sulfate de quinine et de calomel; on en cesse tusage : teccaterhation se re*
produit ; elle cède de nouveau à Vusage du lavement. — Une petite tille de
trois ans, assez délicate, mais bien portante avant ce temps, après avoir été
atteinte pendant deux Jours d'une affection catarrhale avec léger enrobe--
ment, et s'être endormie d'un sommeil tranquille, se trouva subitement
réveillée pendant la nuit par un sentiment de picotement dans le larynx»
qui, après avoir produit quelques petites quintes de toux, détermina bien*
tôt une toux sèche, rauque, sourde, véritablement cronpale.
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( 256 )
Le lendemain !•' juin i84S, la petite patiente, après avoir été en proie
pendant une grande partie de la nuit à cette toux Insolite, présenta, à neaf
heures du matin, les symptômes suivants : face légèrement rouge et tnmé<->
fiée, voix enrouée, respiration précipitée, sonore et sifflante, surtout pen-
dant rinspiralion ; à chaque accès de toux, on eût dit^qu'une partie de la
muqueuse ou qu^un lambeau détaché de fausse membrane allait être ex--
pectoré; la langue était naturelle ; le pouls, quoique légèrement accéléré,
n^était nullement fébrile; peau un peu moite; douleur fixe au larynx.
(Tartre émélique, 1 grain 1/2; eau de mélisse , demi-once; sirop d*ipé*
cacuanha, une once, à prendre en deux fois à quelques minutes dMnter-
valle. Sitôt après les vomissements : sulfate de quinine, quatre grains; ca-
lomel, deux grains, sucre en poudre, demi-gros, en quatre paquets, pour
autant de lavements. Le soir, légère amélioration; respiration un peu moins
précipitée et sonore, restant néanmoins sifflante, surtout pendant Tinspira-
tion. (Même foudre, en quatre lavements. En outre, mixture suivante :
mucilage de gomme arabique, deux onces; sirop d^érysimumet d*ipéca-
cuanba, de chaque une once, d'heure en heure une demi-cuillerée à bouche*
Le lendemain matin, la respiration était à peu près naturelle; la toux,
quoique encore toujours rauque et accompagnée d'un restant de râle, se
faisait entendre moins fréquemment. (Continuation de la mixture, ainsi que
des poudres de sulfate de quinine et de calomel.)
Les poudres n'ayant pas été administrés ce jour-là, tous les symptômes
étaient revenus avec la même intensité; mais sur les instances de M. Puis,
rasage du remède fut repris dès le jour suivant.
Le 4 juin, nouvelle amélioration : la respiration, qui avait été un peu
plus gênée, la Teille, était devenue beaucoup plus libre; la toux avait égale*
ment perdu sa sécheresse et était de nouveau devenue plus grasse et plus
humide. Un léger r&le se faisait encore entendre de temps en temps, sur-
tout pendant rinspiration. (Même prescription.)
Le 5, la toux avait commencé à prendre le timbre d'une simple laryngo-
bronchite, et ne se faisait entendre que de loin en loin. (Continuation delà
mixture et d*une poudre matin et soir.)
Le 6, à part une légère altération de la voix, la maladie n'ofi'rait plus que
le caractère d'une simple affection caiarrhale louchant à sa fin.
' Deux poudres par jour furent encore continuées pendant deux jours, et
l'enfant guérit complètement.
Obs. ni. Toux croupale avec exacerbcUion ; persistance, malgré les opplî-
oaiions réitérées de sangsues; on a recours aux lavements de sulfate de
gumine^ les exacerbatùms vont en diminuant, des pseudo-membranes sont
expectorées; la guérison ne tarde pas à être complète. — Un enfant figé de
trois ans, d'une constitution forte et sanguine, après avoir été affecté pen*
dant quelques jours d'une légère bronchite avec enrouement, se sentit tout
à coup pris, en revenant de l'école, le 6 mars 1843, d'une toux sèche, rauque
et manifestement croupale. A peine quelques quintes de toux avaient-elles
en lieu, que la figure devint rouge et enûée, et la respiration extrêmement
gênée. On prescrivit aussitôt une application de quatre sangsues à la partie
antérieure et supérieure du thorax, et un cataplasme chaud de farine de lin.
I^ lendemain matin, l'enfant étant un peu soulagé du côté de la respira-
tion, on ordonna de renouveler les sangsues. Une troisième application de
sangsues fut faite encore; mais le mal, au Heu de diminuer, allait en aug*
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(«57)
mentant. La toux, rauque et glapissante auparavant, ne se faisait presque
plus entendre. Entin, dans un accès, le petit malade devint tellement op-
pressé qu*on le crut expirant. Ce fut alors que M. Puis fut appelé, deux heu-
res après ce dernier accès et le quatrième jour de la maladie. L*enfant avait
alors la face enflée, livide, violacée et couverte d*une sueur froide; le pouls
accéléré, faible et contracté, les yeux hagards^ les narines laidement écar-
tées; la toux se faisait à peine entendre. Il y avait extinction de la voix, la
respiration était excessivement laborieuse et abdominale ; la tète renversée
en arrière, la surface du corps violette; le sifflement ne se faisait entendre
que lorsque Tenfant voulait pleurer ou parler. Il portait fréquemment la
main à son cou. (Sulfate de quinine, 4 grains ; calomel, 2 grains ; sucre
en poudre, l22gros,en quatre paquets pour autant de lavements. Eau d*orge
et de lait pour boisson.)
Le lendemain 10, au matin, légère amélioration du côté de la respiration ;
toux un peu grasse et humide ; parole plus régulière et développée. (Pres-
cription ut suprà,)
Le soir, respiration plus libre ; à chaque accès de toux on aurait dit
qu*une partie de fausse membrane allait être expectorée. (Une poudre en
lavement pendant la nuit et une autre le lendemain matin.)
Le 11, au matin, nouvelle amélioration; Texpectoration commençait à
avoir lieu, mais l*enfant en avalait le produit. (Une poudre à midi et une le
soir en lavement.)
Le soir, même état. Le 12 on présente au médecin des morceaux de
lambeaux membrani formes, à moitié fondus, nageant dans une mucosité
puriforme. La respiration était de nouveau beaucoup améliorée, mais une
légère toux avec enrouement continuait encore à avoir lieu. (Ut suprà.) Le
soir, nouvelle expectoration de lambeaux de fausses membranes.
Le lendemain 13, même état et même traitement. Le li, Tenfant expec-
torait encore des morceaux de fausses membranes, et la respiration était
presque entièrement libre. (Même traitement.)
Le 15, diminution notable dans Texpectoration des lambeaux couenneux.
Le 16, à part une toux légère et fort rare, et qui persista, de même que
Taltération de la voix, bien longtemps après que l'affection croupale eut
disparu, Tenfant n*offrait plus aucun symptôme alarmant. Il fut bientôt
complètement rétabli.
Nous avons dit qae sur quinze malades soumis à la même médication,
douze avaient guéri, et que trois seulement avaient succombé. Il est
bon de mentionner comment les choses se sont passées dans ces trois cas
malheureux.
Dans Pun d'eux les symptômes continuèrent à s'aggraver, malgré
le sulfate de quinine administré consécutivement durant trois joars,
quatre fois par jour. Après s'être convaincu de son inefficacité,
M. Puis se décida, sur les instances réitérées des parents, à avoir re-
cours aux déplétions sanguines locales, pratiquées à la partie anté-
rieure du cou. Mais les symptômes, au lien de diminuer ou de rester
stationnaires, allèrent au Gonti*aire en croissant ; l'enfatit mourut le
quatrième jour.
TOKE XXXV. 6« LIV. 17
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Le dieaiîèiiie sujet était, an moment o& on commença l'administra-
tion du sulfate de quinine, an-dessus des ressources de l'art. La diar-
rbée al)6ndante qui compliquait son état déjà si grave empêcha d'ailleurs
<pe les lavements de sulfate de quinine passent être administrés avec
«fûcacité. L'enfant mouml six heures après l'administration du premier
lavement.
Enfin chez le troisième, la maladie avait débuté quelques jours avant
par un simple itat catarrhal et durait depuis trente-six heures lorsque
les secours de l'art furent réclamés. Il succomba au milieu des plus
.grandes angoisses, nonobstant nnc application de sangsues à la partie
antérieure du larynx, l'emploi du calomel à l'intérieur, des frictions
mercuriclles au cou, et en dernier lieu des poudres de sulfate de qui-
nine et de calomel en lavement.
5i l'on rapproche ces résultats de ceux qu'avait obtenus M. Puis ,
dans de précédentes épidéniFes, en recourant aux méthodes habituelle-
ment usitées, on est frappé de l'énorme différence qu'ils présentent.
Tous les enfants atteints de croup qui furent traités, dans le courant de
i'année 1841, sans faire emploi du sulfate de quinine et du calomel
«& lavements, périrent an bout de quelques jours, et parfois même au
bout de quelques heures de maladie. Durant les autres années, sur un
nombre assez considérable, mais dont nous ne pouvons préciser k
chiffre, trois enfants seulement furent sauvés, et encore la maladie par-
œomt-eUe toutes ses périodes comme à l'ordinaire.
Il n'est donc pas possible de méconnaître l'influence bienfaisante du
traitement dans cette dernière épidémie.
Quant à la part qui revient au sulfate de quinme dans les heureat
effets de la médication en question^ nous ne pensons pas qu'on puisse
la mettre en question. Nous avons dit quel était le motif qui avait
engagé M. Puis à combiner le sulfate de quinine avec le calomel.
Mais après avoir constaté TefCcacité de ce mélange, il a voulu s'assurer
que c'était bien an sulfate de quinine que devait être attribuée la partprin*
•cipale dans les résultats. Bans deux cas où la maladie, il est vrai , s'an-
nonçait devoir être moins grave que dans les autres, le sulfate de quinine
a été administré seul, de la même manière, c'est-à-dire en lavement, et
. avec le même succès. On en jugera par le fait suivant, où l'on voit en
quelque sorte tout à la fois, comme dans l'un des cas précédents, la
preuve et la contre épreuve de l'efHcacité du sulfate de quinine.
Obs. IV. Toux croupak combatUte avec succès par le lavemerU au sulpaOs
ds qumine ; une dos» tnnif/banfo ds s^ qmmqm «« s'oppose pas au retour «PUR
a/fcis subs^ueni; la reprise du sulfate de guimne donné seul et à dose corne*
noble arrête de nouveau les eocacerhations, La maladie se termine ensuite fa-
vorablement, — On prescrivit à un enfant atteint de croup, deux grains de
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( 269 )
sulfate de quinine. A peine le médicament venait-il d'être pris, que déjà
la loux commençait à diminuer et à être modifiée dans son caractère.
L^enfant s*étant exposé, à dififérentes reprises pendant la journée, à un cou*
rant d'air, il fut repris, vers le soir, d'un nouvel accès de toux sèche
et ranque, qui se répéta plusieurs fols pendant la nuit, et occasionna
de Voppression. Le lendemain matin tout avait disparu. Un seul grain de
sulfate de quinine ayant été administré en lavement le matin, tous les sym*
ptômcs de la nuit d*avanl reparurent dans le courant de la journée avec la
même intensité. Le soir, quatre gi-ains de sulfate de quinine furent adminis*
très en deux fbis, à une heure d'intervalle, en deux lavements. Les sym*
ptômes s'amendèrent de nouveau. Le lendemain matin six grains de quinine
furent de nouveau prescrits; l'amélioration se soutint. Entin la même
pondre fut encore continuée pendant deux jours à la même dose, après
quoi on en donna deux doses seulement, puis finalement une par jour, et
Penfant resta radicalement guéri. — Ainsi chez cet enfant, sous Tinfluence
du sulfate de quinine, les accès ont d'abord diminué en nombre et en in-
tensité, la toux est devenue insensiblement moins rauque, et finalement elle
s'est transformée en une toux grasse, qui ne se faisait entendre que très-
rarement
Un dernier point nous reste à examiner, et ce n'est pas le moins im->
portant an point de vue pratique. Après les faits que nous venons de
citer, il ne pent rester de doute dans l'esprit de personne sur les
bops effets du sulfate de quinine dans les cas de croup qui viennent
d'être rapportés. Mais faudra-t-ii en conclure que le sullate de quinine
soit une sorte de spécifique, un moyen infaillible contre le croup en
général, et qu'on doive se flatter désormais de guérir constamment^
dans tous les temps, dans tous les lieux, chez tous les individus, ainsi
qu'à tontes les périodes de la maladie? Non sans doute. Telle n'est
pas la Gondusioa qu'on doit s'attendre à nous voir formuler. Nous ne
voulons déduire des faits que ce qu'ils renferment implicitement, et
pour cela il faut se reporter an temps et aux lieux où ces faits se sont
passés, et tenir compte des conditions particulières sous lesquelles ils se
sont prodoils et des caractères qd les distinguent des cas asAlegnes. Et
d'abord, rappelons un fait qui n'a point échappé aux observateurs at*
tentifs, c'est que bien que constituant par ses phénomènes essentiels
une affectioD idefttiqup ao ibnd, le croup diffère dans sa physionomie
générale, selon qn'on l'observe dans des localités différentes ou dans des
temps différents, ou même, comme l'a remarqué M. le docteur West,
professeur à l'hôpital de Middiescx, suivant qu'on l'observe au sein des
classes pauvres agglomérées dans une grande ville^ ou chex les enfants
des classes ouvrières qui habitent certains districts ruraux. Tantôt,, e»
effet, il se montre sous la ^forme sthénique, accompagné de tout le
cortège des symptômes fébriles et inflammatoires, sigaes d'un surcroît
d'activité dans tout le système vasculaire : pouls fréqtAent, plein et
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( 260 )
dur, peau chaude et brûlante, urines foncées, soif vivc^ etc. D'autres
fois, au contraire, le croup, an lieu de présenter cet appareil de sym-
ptômes inflammatoires, offre une physionomie générale tout opposée ;
le pouls est fréquent, mais petit et faible, la langue est blanchâtre ou
même naturelle, l'urine peu colorée, la peau peu chaude ; en un mot,
il n'y a que très-peu ou même pas de réaction. Telle était précisément
la physionomie caractéristique de l'épidémie de croup durant laquelle
M. Puis a expérimenté avec un si remarquable avantage le sulfate de
quinine. Si l'on ajoute que ces faits se passaient dans la Flandre, dans
une localité basse et humide, traversée de tous les côtés par des canaux,
on concevra aisément comment la méthode antiphlogistique qui, au
dire des médecins anglais, leur réussit si bien dans cette forme spéciale
de croup qu'ils désignent par la qualification de sthénique, ne pouvait
offrir aucune chance de succès dans cette circonstance, et comment an
contraire le suHatedc quinine a donné d'aussi heureux résultats.
En résumé, d'après les résultats consignés dans ce travail, on est
fondé à espérer les plus grands services de l'emploi du sulfate de qui-
nine dans le croup, en le subordonnant, bien entendu, aux indications
spéciales déterminées par le caractère même des faits qui précèdent.
Au reste , l'emploi des lavements n'a* point empêché l'usage des
sangsues et même des vomitifs, moyens auxquels on n'a cependant
point eu recours dans la quatrième observation. Si donc nous ne don-
nons point la méthode comme devant toujours être exclusive, nous
ne pouvons nous empêcher de la recommander comme devant être un
adjuvant extrêmement utile dans tous les cas où le croup présentera
dans sa marche des accès bien prononcés ou seulement des exacerbations
incontestables»
THERAPEUTIQUE GHIRURGIGALEi
DU CHLOROFORME AU POINT DE VUE GBIRiniGlCAL.
Les agents anesthésiques, et en particulier le chloroforme, sont si
bien accrédités maintenant, qu'il serait superflu de chercher plus long-
temps à en préconiser l'usage. A Paris, à Londres, dans toutes les
grandes villes, partout où existent de grands établissements hospita-
liers, il ne se fait pas une opération de quelque importance qu'on n'ait
préalablement recours aux agents anesthésiques. Nous n'avons donc à
faire à cet égard la conviction de personne, pas plus celle des opéra-
teurs que celle des malades ; car si les opérateurs, par hasard ou par
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(261 )
oablî, n'arrivaient point auprès de leui*s malades munis da flacon
inhalatoire, désormais inséparable de tout appareil chirurgical, ceux-ci
sauraient bien le réclamer. Aussi n'est-ce pas dans ce but que nous re-
Tenons aujourd'hui sur ce sujet', mais pi^isémcnt en raison de l'im-
portance acquise de cette invention ; parce que l'usage du chloroforme
est irrévocablement entré dans la pratique chirurgicale, et qu'il tend à
se généraliser de phis en plus tous les jours, il importe d'autant plus,
à notre avis, d'éclairer les praticiens sur les meilleures conditions de
succès de l'éthérisation, sur les inconvénients ou les abus auxquels son
usage peut donner lieu, sur le degré de réalité des dangers qu'on lui a
attribués ; et enfin, sur les indications auxquelles doivent être soumis
les divers modes d'emploi dont elle est susceptible.
On a fait grand bruit, dans ces derniers temps, de plusieurs acci-
dents graves et même de quelques cas de mort attribués à l'emploi du
chloroforme. Bien qu'il y eût dans l'annonce seule de ces faits de quoi
jeter l'inquiétude dans les esprits, nous devons à la vérité de dire
qu'ils n'ont pas un seul instant ébranlé la confiance de nos chirurgiens.
On en concevra aisément la raison. En admettant que les accidents dont
il s'agit soient bien réellement dus à l'action du chloroforme, ces faits
sont jusqu'à présent en si petit nombre, en proportion des applications
sans nombre qui en sont faites tous les jours, tant dans la pratique
civile que dans les hôpitaux, ils constitueraient des exceptions telle-
ment rares, qu'il faudrait en chercher la cause dans quelque circonstance
particulière, tout à fait insolite. Mais nous irons plus loin, et, joignant
lios propres impressions au sentiment le plus général des chirurgiens
de nos hôpitaux, nous mettrons en doute que le chloroforme ait pu
produire les accidents mortels dont on a entretenu le public et les Aca-
démies, tant l'innocuité des inhalations chloroformiques nous a paru
constante, toutes les fois, bien entendu, que ces inhalations étaient pra-
tiquées avec les précautions et dans les mesures convenables. Nous
reconnaissons néanmoins que si ce sont là des moti& sufBsants pour
justifier la sécurité et la confiance des chirurgiens des grands hôpitaux,
il n'en est pas de même pour les praticiens des petites localités, dont la
responsabilité est plus immédiate et beaucoup plus impérieuse, et qui,
pour se livrer en toute sûreté de conscience à la pratique des inhala-
tions, ont besoin d'être prémunis contre les chances même les plus éloi-
gnées d'événements malheureux. C'est donc plus spécialement pour ces
praticiens que nous écrivons ces lignes, et c'est dans le but de les
rassurer contre la Crainte de seînblables éventualités que nous allons
essayer d'apprécier en quelques mots les faits en question.
Parmi les cas de mort attribués au chloroforme, il en est deux qui
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( 262 )
ont plus spécialement fixé l'attention publique; ce sont ceux de
M. Gotré, de Boulogne, et de M. Robert, de l'hôpital Beaujon,
Dans le premier de ces cas , il s'agit d'une femme qui devait subir
une opération très-simple (incision d'un abcès). Tout étant disposé pour
cette opération, M. Gforré plaça sous les narines de la malade un Bioa-
choir sur lequel il avait versé de 15 à 20 gouttes de chloroforme. A
peine la malade avait-elle fait quelques inspiratioQS, qu'elle poussa des
cris plaintifs, disant qu'elle étouffait; son visage pâlit, *ses traits s'al*
térèrent, sa respiration s'embarrassa, ses lèvres se couvrirent d'écume.
L'opération fut aussitôt pratiquée : un instant après la malade était morte»
Sans doute, en raisonnant d'après l'argument poit /toc, ergo prop-
ter hoc^ c'est au chloroforme qu'on devrait attribuer la mort de cette
femme ^ comme l'a fait M. Gorré lui-même. Mais si l'on examine le
fait de plus près, non-seulement on ne voit pas la liaison nécessaire qui
existe entre cet événement fatal et la cause présumée, mais on est tout
aussi fondé au moins à rapprocher ce fait de ces cas dont la science of-
fre plusieurs exemples, jusqu'ici inexplicables, de mort survenue ino-
pinément et sans cause appréciable, au moment même de l'exécutioB
d'une opération, et d'une opération même quelquefois des plus minimes.
En voici un, par exemple, dont M. Honoré a été témoin, et que nous
tenons de lui-même. Un homme de soixante ans, fort, rejdet et bien
constitué, consulta M. Civiale pour un calcul de la vessie. Cet habile
chirurgien inti'oduisit un cathéter ordinaire pour explorer cet organe;
nous n'avons nul besoin de rappeler avec quelle légèreté et queb mé*
nagements M. Civiale fait ces sortes d'explorations. A peine le cathé*
ther avait-il pénétré dans la vessie que la respiration s'embarrassa, et
cet homme succomba sans que rien pût un seul instant le ranimer. Nous
le demandons : qu'on eût appliqué l'éthérisation à cet homme avant
de pratiquer le cathétcrisme, n'aurait-on pas été porté aussi à accuser
l'éther ou k chloroforme de cet événement funeste? — Nous en dirons
autant du £aût de M. Robert, qui ne nous parait pas plus démonstratif
que celui du médecin de Boulogne. Dans le fait de M. Robert, il s'a^
git d'un blessé de Juin, atteint d'une plaie d'arme à feu très-grave (frac*
tore comminutive de la cuisse à sa partie supérieure), qui nécessita U
désarticulation immédiate de la cuisse. Le blessé était un insurgé, sous
le coup encore de la stupeur et de Tespèce de sidération nerveuse qui
accompagnent ces sortes de blessures, et de plus en proie à un sooif
bre désespoir. L'opération ayant été jugée nécessaire d'urgence, on sou-
mit le malade à l'inhalation; en raison de la longueur de l'opération ,
cette première inhalation ayant été insuffisante, on en fit une seconde ;
i alors le malade fut pris d'une syncope mortelle»
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( 263 )
Si déjà les annales de la cliirurgîe ne nous rappelaient des exemples
de syncope mortelle survenue pendant l'exécution de semblables opé-
rations, notamment le fait si connu de M. Roux, n'y a-t-il pas ici, dans
le concours de conditions aussi graves, tout autant de raisons qu'il en
faut pour expliquer une syncope mortelle, sans la mettre exclusivement
sur le compte du chloroforme? Du reste, devons-nous ajouter ici que
dans l'opinion de notre honorable confrère, M. Robert, les conditions
spéciales que nous venons de rappeler n'ont point été étrangères à la
production de ce funeste accident? Seulement, il en attribue la plus
grande part au chloroforme.
Toutefois, si ces cas de mort ne justifient point, suivant nous, les
appréhensions qu'ils ont pu susdter, ils ne doivent pas non plus res-
ter complètement stériles comme enseignement ; n'y eût-il que le doute
qu'ils pourront laisser encore dans quelques esprits sur la reproduction
possible de semblables accidents, ce serait encore un motif suffisant
pour nous d'insister auprès de nos confrères sur la nécessité de s'entourer,
dans la pratique des inhalations, de tous les soins et de toutes les garan-
ties capables de rendre désormais de pareilles éventualités impossibles.
Un court parallèle entre la manière de procéder des chirurgiens
français et celle des chirurgiens anglais, que nous avons eu récemment
l'occasion de voir à l'œuvre, nous permettra de formuler les règles
' d'application qui nous paraissent le mieux atteindre ce but.
n n'est personne maintenant qui ne sache à quelle succession de
phénomènes et à quels caractères on distingue les dilTérents degrés et
périodes d'éthérisation. Cette distinction est de la plus grande utilité
pour la pratique. Les chirurgiens de Paris, et la plupart des chirur-
giens en France agissent de même, ne cherchent jamais, sauf les cas
d'exception que nous ferons connaître tout à l'heure, à outrepasser la se-
condé période, c'est-à-dire celle qui est caractérisée par la perte de la
sensibilité, sans perte complète de la connaissance et des sens, et sans
perte du mouvement. Le malade, en proie à une certaine excitation, en-
tend et comprend encore ce qu'on lui dit ; ses paupières sont mi-closes,
mais il ne dort point encore, et si on lui dit d'ouvrir les yeux, il fait des
efforts visibles, mais impuissants, pour soulever les paupières ; enfin il
est insensible aux piqûres et au pincement de la peau : c'est ce moment
que choisit d'ordinaire le chirurgien pour commencer l'opération, et
c*est en effet le moment le plus favorable, car d'une part l'insensibilité,
bien qu'incomplète, est suffisante poiu: le but qu'on se propose ; et,
d'autre part, on est certain, en ne dépassant pas cette limite, d'être à
l'abri de toute chance d'accident. Nous disons que l'insensibilité, bien
qu'incomplète, est suffisante; il est effectivement d'observation que
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(264)
rinsensibilité continue à s'accroître encore^'pendant quelques instants^'à
partir du moment où l'on a cessé l'inhalation, de sorte que, bien qu'en
agissant ainsi les malades sentent quelquefois les premières incisions, ils
ne tardent pas à perdre jusqu'à la conscience même de l'opératioii
qu'ils subissent, et à leur réveil ils n'ont aucun souvenir d^avoir souf-
fert. Ces résultats sont indifféremment obtenus soit à l'aide des appa-
reils, soit simplement avec l'éponge.
Cette manière d'agir nous paraît réunir tous les avantages : insensi-
bilité sulGsante pour le but qu'on se propose, sécurité pleine et entière
dans les résultats. C'est pour avoii' été, depuis plus d'un an, joumelle«4
ment témoin des effets constamment heureux de Pinhalation ainsi pra-
tiquée et de sa parfaite innocuité, que nous avons mis en elle la plus
grande confiance.
En Angleterre, les chirurgiens sont plus hardis que nous (nous ne
voulons pas dire plus téméraires) ; ils poussent les inhalations de chlo-
roforme beaucoup plus loin, et n^opèrent qu'alors seulement que la résolu-
tion de la sensibilité et du mouvement est complète. Cette immobilité
du malade est une circonstance favorable pour le chirurgien ; elle lui
donne une plus grande liberté dans ses manœuvres ; mais nous ne devons
jamais oublier que c'est le malade seul qui doit bénéficier du bienfait
des inhalations.
Lorsqu'on applique l'éponge imprégnée de chloroforme immédiate-
ment jusqu'au contact des narines, et qu'on la maintient ainsi, Tinsensi-
bilité arrive beaucoup plus promptement que par les autres procédés,
à cause de la plus grande pureté du chloroforme inhalé et de l'action
locale immédiate de cet agent sur les nerfs olfactifs et par leur inter-
médiaire sur le cerveau lui-même. Aussi e&t-ce l'un des moyens qu'on
emploie pour obtenir promptement Fétat de résolution •
Cette méthode, comme celle qui consiste à faire respirer les vapeurs
de chloroforme dans une vessie, peut avoir ses avantages sans doute ,
dans les cas, par exemple, où Ton aurait intérêt à obtenir immédiate-
ment un effet prompt et complet. Mais, sauf les indications ^spéciales
qu'elle peut utilement remplir, notamment dans quelques-unes des ap-
plications médicales sur lesquelles nous aurons à revenir plus tard,
nous croyons que , comme méthode générale , elle peut n'être pas
entièrement exempte de dangers ; et, n'eût-elle en réalité d'autre in-
convénient que de donner accès à de légitimes appréhensions, fondées
sur l'impossibilité de graduer à volonté et de mesurer en quelque
sorte les progrès de l'insensibilité, ce serait un motif suffisant à nos
yeux pour donner, en tout état de cause, la préférence à la manière
d'agir des chirurgiens qui se bornent à placer l'éponge imprégnée de
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(265)
chloroforme aa-dessous et à une certaine distance des narines, de ma-
nière à ce que les vapeurs de clilorofornic n'arrivent dans les voies
respiratoires que mélangées avec une certaine proportion d*air.
' Cette remarqua s'applique avec bien plus de raison encore aux opé-
rations pratiquées chez les femmes et cliez les enfants, beaucoup plus
sensibles, comme tout le monde le sait, à l'action des agents anesthé-
siques, et cbez lesquels il pourrait y avoir un véritable danger à di-
riger cette action d'une manière trop immédiate vers le cerveau. C'est
pour ce motif que les appareils nous paraissent devoir être préférés à
Féponge pour les enfants et les personnes du sexe.
Une fois l'anestbésie produite , H faut, pour éviter une saturation
dangereuse, cesser Pinbalation, ou bien la rendre très-faible et inter-
mittente : avec cette simple précaution, on peut prolonger l'insensibilité
pendant un temps assez long. Au moment où nous écrivons ces lignes
nous lisons, dans le dernier numéro de la Gazette médicale de Stras-
bourg (20 septembre), une observation de M. Hergott, dans laquelle
on voit que l'étbérisation fut entretenue, chez une jeune fille, par
des inspirations intermittentes de la substance anesthésique , pendant
une heure vingt-cinq minutes que dura Textirpation d'une tumeur dé-
veloppée à la face interne et supérieure de la cuisse. C'est , soit dit
en passant , l'étbérisation la plus longtemps soutenue^ dont il ait été
fait mention. L'an dernier, nous avons vu M. le professeur Denon-
Tilliers prolonger l'étbérisation pendant trois quarts d'heure pour l'a-
blation d'une tumeur développée au milieu des muscles du mollet.
La malade, âgée de quarante ans environ, n'éprouva d'autre acci->
dent qu'un peu de céphalalgie qui était dissipée complètement le troi-
sième pur. Ces faits, tout exceptionnels qu'ils doivent rester, parlent
d'eux-mêmes.
Nous répétons de nouveau qu'en règle générale on ne doit point pous-
ser l'inhalation éthérée au delà du commencement de la deuxième pé-
riode ; mais nous avons fait à cet égard nos réserves pour quelques
cas spéciaux qui réclament une action beaucoup plus intense et plus
prolongée. Il est des circonstances, en effet, dans lesquelles l'inhala-
tion ne peut être utile qu'à la condition de déterminer une perte com-
plète de la sensibilité, et de plus un commencement de relâchement
musculaire ; d'autres même où une résolution complète de la sensibilité
et de la motilité est indispensable : tels sont, par exemple, les cas de
réduction de luxations et de réduction de hernies étranglées. Cette
double suspension volontaire et inopinée de deux grandes puissances
-vitales, que Mayor signalait avec raison, lors de la découverte des
propriétés anesthésiques de l'éther, comme l'un des plus beaux pro-
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( 266)
blêmes que la science ait pu se proposer de résoudi'e, a été obtenue
avec les plus brillants avantages dans les cas dont il s'agit. —
M. Boucbacoort a fait connaître, il y a quelques mois, à la Société de
médecine de Lyon, une série de cas de luxations, les unes récentes, les pa-
tres anciennes , et dont la réduction a été pbtenuc avec une merveilleuse,
facilité au moyen des agents ancstbcsiques ; et cda se conçoit aisément;
le plus grand obstacle, le seul que l'on rencontre souvent, mais d'une ma»
nière insurmontable à la réduction des luxations, c'est la contrac^oa
musculaire. Mais on comprend aussi, par cette mêmcrâôson, qu'il importe,
pour atteindre le but qu'on se propose, de pousser l'étbérisation au idk
de la période d'excitation, qui serait non-seulement insuffisante , npaîs
contraire , puisque ce que l'on a le plus à redouter dans ce cas, ce sont^
les spasmes dans lesquels la contractilité musculaire est mise violemment
en jeu ; ce n'est pas seulement la sensibilité qu'il s'agit d'éteindre, mais
aussi, et surtout, la contractilité. Une fois la résolution musculaire ob-
tenue, les os déplacés se remettent dans leurs rapports normaux avec la
plus grande facilité.
Il est bon d'ajouter que, dans aucun des cas rapportés par M. Bou-
cbacourt, on n'a eu à signaler des accidents primitifs ou consécutifs,
soit locaux, soit généraux.
Nous avons vu récemment, à PHôtel-Dieu de Paris, plusiem-s cas non
moins remarquables de réduction de hernies étranglées à l'aide dn
chloroforme. Ces observations ont été recueillies avec un grand soin,
et publiées par M. Guyton, interne du serviqe» Nous ne pourrions
pas, sans dépasser les limites dans lesquelles nous devons renfermer
cette note , en reproduire ici les détails, et moins encore entrer dans
une discussion et un examen approfondis des indications spéciales de
l'application du chloroforme en pareil cas ; les praticiens pressentiront
aisément que toutes les hernies ne sont pas également susceptibles d'être
réduites à l'aide de cet agent, et que son emploi devra être subordonné à
la détermination préalable de la nature des hernies, des causes principales
de leur étranglement et des obstacles qui s'opposent le pliis énergique^
ment à la réduction. Nous ne mentionnons ces faits seulement qoe
comme un noavel exemple d'une des applications heureuses des agents
anesthésiqueSy et d'une de ces appUcations qui exigent que l'anesthésie
soit poctée jusqu'à la résolution musculaire. Or, dans ces cas, comme
dans ceux de M. Bouchacourt, l'anesthésie a pu être portée au point de
produire, pendant la durée nécessaire pour la réduction, l'abolition
complète de la sensibilité et de la contractilité, sans qn^il en soit ré»
suite d'accidents.
Pour nous résumer, rien ne prouve jusqu'à présent, d'une manière
vGoode
. ( 267 )
përemptoîre, que l'anesthésie produite par le chloroforme, seule et de
son propre fait, ait été la cause des accidents mortels qui ont été sh
gnalés.
Pour les opérations ordinaires et qui n'exigent que l'abolition mo-
mentanée de la sensibilité, il suffit de s'arrêter au commencement de la
deuxième péiiodè ; et le procédé le plus simple à In fois et le plos
convenable pour atteindre ce degré, est celui qu'ont généralement
adopté les chirurgiens de Paris, et qui consisté à se servir d'un appa-
reil on bien d'une éponge maintenue à une certaine distance des fosses
nasales.
Pour les femmes et les enfants, l'usage de l'appareil est préférable.
Enfin, dans les cas seulement où il est nécessaire d'obtenir simultané-»
ment l'abolition momentanée de la sensibilité et de la contractilité
musculaire, il est indispensable de pousser l'éthérisation jusqu'à la
deaxième période accomplie, et même jusqu'au commencement de la
troisième période.
L'expérience prouve jusqu'à présent qu'on a pu atteindre ce degré
d'étbérisation sans danger.
Tontefois la prudence exige qu'on *ne cherche à atteindre ce d^ré
d'élhérisatton que lorsqu'il est une condition indispensable de sncoès^
et lorsque le résultat que l'on se propose d'atteindre est assez important
pour contrebalancer les chances possibles d'accidents.
CmBflE ET PHARMACIE.
DES EAUX MINERALES ARSEIHCALES.
En 1839, M. Tripler, pharmadcn de l'année, pendant son séjour
en Algérie, signala la présence de l'arsenic, en très-faible proportion,
dans l'eau crayeuse des sources thermales d'Hammam-Meskoutine,
connues sous les noms de Baim maudits^ de Baim enchantés^ arse-
nic qu'il ramena à l'état métallique et qu'il dosa. {Comptes^rendus
de F Académie des sciences^ t. IX, p. 600«) Ce lait semblait être isolé ;
auparavant on ne connaissait la présence de l'arsenic dans aucune
des eaux minérales analysées; mais cette question devait prendre
une bien autre proportion. Walchner, chimiste badois, ayant con-
staté par l'analyse l'existence de l'arsenic et du cuivre dans des
minerais de fer qu'il considérait comme des dépots formés par d'an-
ciennes sources ferrugineuses, eut l'idée de rechercher ces métaux dans
les eaux fen*ugineuses des bords du Rhin et les y ti*ouva. Aussitôt la
publication des travaux de^Walchner, les chimistes français expéri^
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( 516S ) .
menlèrent et U-ou\èi'ciiL rarscnic au uornbic des principes mincralisa -
leurs de la plupart de nos eaux minérales ferrugineuses, où ce métal
avait jusqu'à présent échappe à l'analyse chimique. Les eaux où le fer
existe à Tétat de carbonate dissous à la faveur d'un etcès d'acide carbo-
nique en contiennent, on peut le dire, toutes. Celles où le fer est sulfaté
en avaient semblé d'abord exemptes; mais déjà on l'a trouvé dans quel-
ques- unes d'entre elles. Quelques eaux qui n'appartiennent point à la
classe des eaux ferrugineuses, celles de Vichy, par exemple, ont été
trouvées aussi en contenir. La plupart des sources n'ont point encore
été réanalysées à ce point de vue, de sorte qu'on peut supposer qae
beaucoup de celles qui se trouvent dans ce cas sont arsenicales.
L'existence de l'arsenic au nombre des principes minéralisateurs des
eaux minérales médicinales est donc désormais un fait acquis à| la
science hydrologique.
Chose singulière, c'est dans une eau crayeuse et dans des eaux ferru-
gineuses, et non dans des eaux salines, que la présence de l'arsenic est
d'abord constatée, tandis que la théorie eût fait pressentir le contraire.
L'eau de chaux sert en effet, dans les laboratoires, à précipiter les so-
lutés arsénieux ; l'oxyde de fer est employé comme contre-poison des ar-
senicaux, parce qu'il donne lieu, comme la chaux, ajoutons, et comme la
magnésie, à la formation d'un arsénite insoluble. Rien cependant n'est
plus commun que l'alliage du fer métallique avec l'arsenic métallique ;
mais, nous le répétons, leur combinaison saline et leur dissolution
dans les eaux minérales ne pouvaient guère se prévoir, et c'est proba-
blement ce qui a été cause qu'on ne l'a pas constatée plus tôt. Cela
prouve bien que la nature a des moyens de combinaison, de solution
et de protection des produits qu'elle a formés, que nous ne possédons
ni même ne connaissons, et que dans nos appréciations des phénomènes
chimiques naturels, nous devons toujours faire des réserves.
De même que l'arsenic, Tiode, qui semblait être le privilège d'un
petit nombre d'eaux minérales, est reconnu tous les jours dans de nou-
velles sources ou dans des sources anciennes, mais où il avait échappé
aux premières analyses qui en avaient été faites. En sera-t-il de même
avec l'antimoine, que Walchner a découvert en même temps que l'ar-
senic et le cuivre dans les eaux de Wiesbaden? Ces faits sont très-
propres, on n'en saurait disconvenir, à donner aux praticiens la me-
sure de l'importance thérapeutique des eaux minérales naturelles, et aies
édaiier sur les applications variées qu'ils peuvent en faire. En effet,
certaines cures que l'on obtenait, et qu'il fallait, avant cette connais-
sance, accepter empiriquement, s'expliquent aujourd'hui et peuvent être
multipliées, puisqu'on peut les prévoir. N'est-il pas maintenant évi-
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( S69 )
dcut que les eaux arsenicales pouriout êti'c employées et rcudie des
services partout où Tacide arsénieux a ctc employé avec succès, comme
dans les affections cutanées, cancéreuses, scrofuleuses, les fièvres d'ao-
cès, etc.? Si l'on venait arguer que la proportion d'arsenic est si faible
qu'il y aurait folie à attribuer à cet agent une action thérapeutique quel-
conque, nous ferions remarquer que c'est un fait d'expérience que dans
les solutés naturels les corps ont une action incomparablement plus
grande que dans nos solutés artificiels.
Mais si pour l'iode, par exemple, il n'y a à envisager que le côté cbi
mique et thérapeutique de la découverte, pour l'arsenic c'est autre
chose, il y a en outre à considérer la question de médecine légale. Eta-
blissons de suite que dans aucune des eaux arsenicales jusqu'à présent
connues , l'arsenic ne se trouve en proportion véritablement toxique,
et même s'en rapprochant, puisque cette proportion remonte à des mil-
lionnièmes.Dans le sein de la source c'est différent, le composé arseni-
cal y existe en proportion beaucoup plus forte. Mais arrivées au contact
i\p l'air, les eaux laissent déposer la plus grande partie de ce composé ;
aussi trouve-t-on ce dernier très-facilement par Tanalyse dans les dé-
pôts des sources. 11 n'y a donc pas même à s'arrêter sur la possibilité
d'accidents toxiques par l'ingestion en telle quantité que ce soit des
eaux arsenicales connues. Mais c'est sur un autre côté de la question
que nous voulons appeler l'attention. Comment, en effet, dans une
question médico-légale, démêler l'arsenic provenant d'une eau miné-
rale au traitement de laquelle un individu aura été soumis, de l'arse-
nic ingéré comme moyen de suicide ou d'homicide? Par la quantité
relative? Bien, si l'on opère au moment de l'empoisonnement ; mais si
l'on expertise longtemps après? Onprévoit donc malheureusement tout
le paru que pourront tirer les criminels, non toujours avec succès,
bien entendu, de cette circonstance de l'existence de l'arsenic dans les
eaux minérales^ et si surtout on en confirmait la présence dans des
eaux potables ou des produits minéraux très-répandus, comme dans
Peau d'Arcueil, la craie de Meudon, où M. Gaventou a cru le recon-
naître. Ces faits nous semblent très-propres aussi à remettre en débat
Tarsenic normal.
Reprenons notre sujet au point de vue chimique.
Quelle est la méthode à suivre pour la recherche de l'arsenic dans
les eaux minérales? Elle n'est point embarrassante pour les chimistes
habitués au maniement de l'appareil de Marsh, car toutes les opéra-
tions , toutes les précautions qui sont suivies ou prises dans l'usage
habituel de cet appareil sont à suivre dans le cas qui nous occupe.
Voici les indications générales données par M. Chevalier :
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(«70)
On fait évaporer les eaux (au moins 10 litres) à siccité, puis on
traite le résidu par Tacide sulfurique à l'aide de la chaleur pour dé-
truire les matières organiques. Le produit sulfurique , traité par l'eau,
«st introduit, après filtration, dans l'appareil de Marsh simple, lors-
qu'on ne veut recueillir que des taches ; dans un appareil de Marsh à
tubies, lorsqu'on veut obtenir un anneau arsenical.
Pour la carbonisation , M. Filhol préfère l'emploi de l'acide azo-
tique additionné de quelques gouttes d'acide sulfurique, et dans tous
les cas recommande d'opérer à couyert , afin de ne pas laisser vola-
tiliser une partie de l'arsenic.
Pour le dosage de Varsenic, voici le procédé suivi par M. Lassaigne
pour les eaux de Bussang^ et applicable aux autres eaux : 2 litres et
demi d'eau ont été évaporés ; le résidu pesait 4 gr • 800 ; par conséquent
1 litre d'eau de Bussang en fournit 1 gr. 092.
Les 4 gr. 800 de résidu ont été dissons dans Tacide sulfurique par,
€t étendus d'eau distillée, et la dissolution, y compris le résidu, a été in-
troduite dans un flacon contenant du zinc, de l'eau et de l'acide sulfa-
rique ; le gaz qui s'est dégagé a été forcé de traverser une solution
concentrée d'azotate d'argent.
Au bout d'une heure et demie de dégagement, à l'abri de la iu-
tnière , le solutum était légèrement noird , et a laissé précipiter quel-
ques flocons noirâtres d'argent, qui ont été recueîllb par décantation,
lavés et séchés dans une capsule tarée ; ce précipité d'ai|;ent pesah
gr. 009, il représenuit Ogr. 0015 d'acide arsénique; par consé-
quent dans 2 litres et demi d'eau de Bussang examinée, il y avait :
Eau 2,600 gramm. 0000 )^ 3
Acide arsénique. • gramm. 0015 ) 5,000,000
Yoici maintenant la liste des eaux minérales arsenicales connues :
V Eaux minérales arsenicales françaises. Eau ferrugineuse de
Bagnères de Bigorre (Pyrénées) , de Gasséjouls (Âveyron) , de Gayla
(dito) , de Villecdle (Hérault), de Rueifi (Ariège) , de Sainte-Quitteric
de t'arascon (dito) , d'Àulus (dito) , de Sainte-Madeleine de Flourens
(Haate^aronne) , de Doulaux (Creuse) ,^,de Pougues (Nièvre), de Châ*
teau-Gonthier (Mayenne) , de Bussang (Vosges) , de Gransac (Aveyron) ,
de L'Epervière (Maine-et-Loire) , de Martigné-Briand (dito) , de Lorry
(Moselle) , de Fenu^ de Royat (Puy-de-Dôme), de Saint-Mars (dite))
de Jaude (dito), d'Hermonville (Marne) , de Vichy (Allier), d'Hanté-
rive (dito) , de Gusset (dito) , de Ghâteldon (Puy-de-Dôme), de Plom-
bières (Vosges), de Bourbon-Ies*Bains (Haute-Marne), de Chatenois, de
Soultzbach, de Soultzmatt, de Wattveillër, de NiéAsrbronn.
V Eaux minérales arsenicales étrangères.^^EaLtx de Griesbach,
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(Ml )
de Rippoldsau , de Rothenfelds, de Cannstadt, de Wiesbadeo ^ de
SchwaJbadiyd'Ems, dePyrmont, deLarnschied^ deBrc^, de Ragociy^
de Pandour^ de Bmckenaa, de Spa. n D»
CORRESPONDANCE MÉDICALE.
IfOUYEAU FAIT D^ACCOUCHEMENT PREMATUBÉ ABTIFICIEL.
PRATIQUE AVEC SUCCES.
C'est en France qu'on a résisté le plus longtemps à la pensée de
provoquer prématurément k partuiition, dans les cas d'étroitesse Au
l)assin. Interrompre le cours de la vie intra-utérine nous apparaûsait
coounc un acte antisocial propre à ouvrir la voie à des teataaivcs
contraires au droit et à la morale -, telle lut r(q;>inion de Batidelocqur^
et quand on connaît toute l'autorité attachée à ses doctiines, on ne s'étonne
plus que les accoucheurs français aient repousse longtemps les lumières
répandues sur ce sik^et, en Allemagne et en Angleterre, depuis le com-
mencement du siècle.
Dans le savant ouvrage récemment publié par Jacqnemier, il est
dit (t»n, p. 447), que la chirurgie française ne compte encore que neuf
exemples d^accouchements prémattA-és artificiels ; cinq appartiennent à
M» Stoltz^ de Strasbourg. J'y joindrai le suivant i
]^me ^Q ***^ enceinte de sept mois, d'après le calcul proLable^ est le
sujet de l'observation. Cette dame était née avec une luxation congéniale
du fémur. Les moyens orthopédiques, tardivement employés, n'avaient
point abouti à la réduction,, et son développement s'était accompli avec
une inéga^té notable entreles fémurs et les os coxaux« Telle était rorigiae
de la difformité du bassin.
Une mensuration exacte donna la conviction que le diamètre sacio-
pubien du détroit supérieur avait moins de trois pouces (77 milUmèt).
Cette assertion» émise par le docteur Nichet, avant le loanafit de
cette dame, avait fait douter qu'elle put le contracter sans danger ; maê
la pensée qufon pouvait recourir à l'accouchement artificiel pccmatnié^
et diverses raisons d'un autre ordre en ayant décidé autrement,, je fi»
afpdié^ à l'époque de la grossesse,, à apprécier de nouveau l'étendoe de
la. cavité pelvienne et les chances d'un accouchement à terme.
lia gestatiûB était alors à son sixième mois. La hanche droite,, île
plus d'un pouce au-dessous du niveau de l'autre, révélait l'exigiiili- de
aoa .étendne; le ventse, plus volumineux qu'il n'est d'ordinanre k
cette époque, semblait chassé, hors du bassin; celui-ci, dans séd
ensenhle^r aiq^araissait cemsosL un. bassin d'enjfanft. Le diamètir aatr»-
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(875)
pubien, inesaré avec le compas d'épaisseur, et ensuite avec le doigt
indicateur porté à t,raTers le canal vulvo-utérin, de la symphise pu-
bienne à. l'angle du sacrum, nous confirma dans l'opinion déjà émise
sur l'étroitesse et sur la direction oblique de ce diamètre. Je me déci-
dai donc à provoquer Paccouchement dès que le moment convenable
serait arrivé.
Pour choisir ce moment, je fixai l'époque approximative de la
grossesse à deux semaines antérieures à la première suppression de rè-
gles. Comptant de là sept mois accomplis, et ajoutant dix jours en
plus pour nous mettre à l'abri d'erreur, et donner au foetus le temps
d'atteindre toute sa viabilité, je fixai le 6 juillet pour le jour de l'opé-
ration ; elle fut pratiquée de la manière suivante : la jeune dame étant
couchée sur un lit de repos, je m'assurai par le toucher que l'enfant
se présentait parla tête; le col utérin, très-effacé, me paiiit peu propre
à retenir un morceau d'épongé préparée, et je me décidai à percer le
sac amniotique.
Le docteur Golerat, qui voulut bien me servir d'aide, appuya sur le
frnd de Tutérus pour pousser l'orifice utérin en bas et en avant, et le
mettre ainsi mieux à ma portée. J'y glissai, sur le doigt indicateur de la
main droite, une sonde recourbée, percée au bout et aimée d'un man-
drin ; ayant reconnu les membranes à la sensation de rénitence,
je les perçai en poussant le mandrin en avant; quelques gouttes
d'eau s'écoulèrent, je retirai l'instrument,' la manœuvre s'était accomplie
sans douleur.
Pendant le jour tout entier, les eaux s'écoulèrent lentement •, la nuit
fiXt agitée et sans sommeil ; le lendemain à neuf heures, vingt-quatre
heures après la ponction des membranes, quelques légères douleurs se
firent sentir ; le pouls estplein, comme celui du travail de la parturition.
A midi, les douleurs sont plus vives, la tête de l'enfant descend un
peu dans l'excavation, poussant la matrice devant elle. Â ce moment la
dilatation du col équivaut à la largeur d'un centime. De quatre heures
du soir à six heures, les contractions utérines sont expulsives, la dila-
tation est complète, les parties extérieures résistent peu ; à sept heu-
res, la dame accouche, trente-quatre heures après là ponction.
L'enfant, au moment de la naissance, parut avoir souffert des étrein-
tes delà parturition; la tête était petite, le diamètre bi-pariétal avait
deux pouces neuf lignes, le diamètre occipito-frontal trois pouces dix
lignes.
La tête ayant pu s'engager sans effort à travers le détroit supé-
rieur, la compression n'a pu venir que des parties molles. Cependant
il a fallu, pour établir la respiration, insufBer l'air dans les poumons,
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Supplément. ( 273 )
frictionner vivement l'enfant & la surface de la peau, à la f^anttf cbi
pieds, rimmerger dans un bain ckaudy lui introduire dans ki nartnas^
entre les paupières, une liqueur irritante. A la tuile de ces soins] tnal-
tipliés, il s'anima, poussa enfin quelques eris| et nous k laissânm
environné des précautions qu'on a soin de prendra pour les cn&nta
faibles.
Les phénomènes de la puerpéralité se développàrent d'une teanière
tout à fait normale, et quinze jours après son accouchement, W^ ***
retournait à la campagne, sa résidence ordinaire»
Cette observation nous a inspiré les réflexions suivantes, qui peu-
vent avoir, au point de vue pratique, leur utilité. — Chez M"* ***,
l'accouchement^ provoqué par la perforation de Famnios, a été comme
un accouchement naturel, régulier dans les phénomènes de Taioensfen
du lait, exempt de tout symptôme d'irritation utérine on péritonéale.
— La mensuration du bassin, au moyen du pelvimètre et par le toucher
vaginal, ne donne point une connaissance parfaitement exacte de Vé^
tendue des diamètres pelviens. Aussi, en reportant le voluoM de U
tête aux dimensions calculées du diamètre sacro-pubien, nous avons
dft nous étonner qu'elle ait pu descendre aussi facilement dans V^Êf»"
vation.
— Ijorsqu'on est en présence d'une femme, chez lamelle une pte-
mière parturition n'a pu s^accomplir sans que l'enfant y perdît la vie^
lorsqu'il est venu avec une profonde dépression au crâne, occasionnée
par l'angle sacro-vertébral ; quand il a fallu l'obtenir par une extraction
violente au moyen du forceps, ou par la crâniotomie^ on trouve^ dans
ces fâcheuses circonstances, des preuves irrécusables de la nécessité d«
provoquer l'accouchement avant terme. En face d'une femme primi-
pare, cette sanction des faits manquera toujours à la conduite de l'art.
— Dans la même circonstance, on doit s'attendre, chez une primi-
pare, a l'écoulement à peu près complet des eaux avant que les contrac-^
lions utérines ne deviennent expulsives. De là un accouchement long,
une compression d'autant plus 0cheuse sur le fœtus, que les os du carâne,
au septième mois, sont de nature à y céder davantage. De là cet état
presque apoplectique, dans lequel se trouve le nouveau-né, comme on
l'a vu dans le sujet de celle observation.
— Le choix d'une méthode opératoire n'est pas indifl'értntr
— L'introduction de l'éponge, sa présence dans la cavité du col^ l'ap-
pareil nécessaire pour la maintenir en place, sont des causes d'irriu-
tlon. Par là on s'expose à la métrite consécutive, surtout si la femiae
est primipare et si l'organe doit résister longtemps à la provocation;
chez une femme qu^un ou plusieurs accouchements antécédents auraient
TOMB XXXV. ^ LIV. j8
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(874)
disposée à on trayail plus facSe, nous aurions préféré Téponge à la
ponction. D est à croire que cette dernière méthode aurait le double
avantage que nous recherchons, développer le col utérin sans produire
d'irritation, conserver les eaux de Vamnios jusqu'à l'instant le plus
vcHsin de l'accomplissement de l'acte ; de sorte que l'enfant soustrait
à la compression de l'utérus, à celle dé l'anneau vulvaire et périnéal,
naîtrait à l'abri de cette congestion sanguine qui compromet sa vie
quand elle s'unit à la faiblesse radicale du septième mois de la ges-
tation. RicHARo (de Nancy),
AncieD chimrgieD en chef de l'hôpiul de la Charité de Lyoo.
SDùaTzar Bas BOPXTAme.
Encore un mot sur la constitution médicale actuelle. — Tout
en mettant en relief, dans notre dernière livraison , la disposition
diarrhéique qui semble caractériser la constitution médicale qui règne
en ce moment, nous n'avons pas voulu faire mention de quelques cas
de choléra observés à Paris et dans ses environs, afin de ne pas
éveiller de craintes qui ne seraient nullement fondées. Ce sont des cas
de choléra sporadique, comme on en observe chaque année, à l'époque
où nous nous trouvons.
Nous avons été témoin de l'un d'eux à l'hôpital de la Charité , et
quoiqu'il ait été assez intense pour avoir amené le refroidissement de
tout le corps, la petitesse du pouls et des crampes très-intenses, tons
ces accidents ont cédé rapidement aux moyens ordinaires ; et quelques
jours après, cet homme sortait de l'hôpital pour reprendre immédia-
tement ses occupations habituelles : il est garçon de café.
Depuis on a annoncé qu'un cas de choléra observé à l'Hôtel-Dieu de
Paris s'était terminé par la mort en douze heures.
Voici sur ce fait, inexactement rapporté, des renseignements précis.
Un cordonnier, d'une cinquantaine d'années, fut apporté à THôtel-
Dieu presque mourant , les extrémités firoides et cyanosées. Des dé-
tails fort incomplets qu'il a pu donner sui: ses antécédents, il résultait
qu'il était malade depuis quatre jours ^ et que des vomissements et des
évacuations alvines étaient survenues peu de temps après l'ingestion
d'une certaine quantité d'eau froide qu'il avait prise, le corps étant en
sueur. Pendant son séjour à l'hôpital, cet homme eut un seul vomisse-
ment de matières muqueuses et des évacuations répétées involontaires de
matières qui jusqu'à la fin furent brunes, rougeâtres, colorées par la
bile et peut-être par un peu de sang ; elles n'ont, à aucune époque,
présenté les caractères des selles cholériques. Le malade avait paru
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(876)
se rédMuifier vers la fin du premier jour ; oependaiit celte amâîoni»
tion ne s'étant pas sontenae , il s'éteignit après quarante* huit. heures ,
c'e$t-à:dire le sixième jour de la maladie. L'autopsie montra , en ou*
tre, dans toute l'étendue du tube digestif, un boursouflement avec
congestion considérable de la moqueuse qui , surtout vers la fin dn
gros intestin , présentait une teinte violacée très-foncée. C'est à peine
s'il existait deux, ou trois follicules dont le volume At augmenté.
Ce cas n'a donc présenté ni les caractères, ni la marche, ni le mode
de terminaison du choléra asiatique.
Fièvre intermittente dyssentérique. — Il est un autre caractère de
la constitution médicale actuelle qu'il importe de signaler : c'est la
tendance des maladies à revêtir une. forme périodique intermittente.
Notre correspondance nous prouve que ce caractère morbide n'est
point particulier à la capitale seulement, mais se manifeste encore dans
beaucoup d'autres points de la France. Il n'y a dans ce fait rien de bien
extraordinaire encore à Tépoqne de l'année ou nous sommes. Si nous
le mentionnons, c'est que l'action de cette influence donne aux maladies
une physionomie particulière qu'il n'est pas indifférent de connaître au
point de vue de la thérapeutique.
L'exemple le plus remarquable que nous ayons rencontré est celui
d'un malade de l'Hotel-Dieu, atteint d'une fièvre intermittente dyssen-
térique, maladie que l'on observe rarement à Paris. Cet homme, com-
missionnaire, âgé de trente-^trois ans, se portait très-bien, lorsqu'à k
fin du mois dernier, à la suite d'un peu de fatigue, il lut pris le matin,
à son réveil, de douleurs lombaires s'irradiant dans le flanc gauche et de
là se répandant dans la partie inférieure de l'abdomen ; survinrent en
même temps des évacuations alviues répétées et composées de mucosités
sanguinolentes. Toute la journée, malgré ces accidents, le madade n*a
point manifestement ressenti de fièvre, mais vers le soir on large fiis-
son avec tremblement parut, et fut suivi de sueurs copieuses qui. du-
rèrent toute la nuit. Pendant toute cette période fébrile, les phénomènes
dyssenténques prirent plus d'intensité.
Le second jour, ainsi que les jours suivants, les mêmes phénomènes
se présentèrent et de la même manière : apyrexie le matin^ développe-
ment de l'accès fébrile le soir, avec une aggravation alternative de deux
jours l'un, persistance des symptômes abdominaux diminuant pendant
l'apyrcxie, puis augmentant d'intensité pendant l'accès. Vers le
dixième jour, 9 septembre, voyant que son état ne s'amendait pas,
cet homme entre à l'UôteUDieu et sert de sujet d'épreuve clinique pour
le concours du Bureau central.
. Nous avons assisté à la leçon de M. Davasse, et nous avons vu avec
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{«9)
]Aaii)r notre fittifê etmftèfe iipi^Mer avee bedueonp dé fdtt«sM l«s
éMMnts diters de Ia mtfladie, en hkti décrire Pévalâtioit, et, toat en
dîMinguatit les detix groupes principatu de symptâmes, eondare à mie
■flvction ttfiiqiie.
D'one pf rt, Feiistenoe des toeki fâviles epolidiet» Inen déCermisés •
«t aoeès ont lemrs trois stftde) réguliers \ le frisson est large, avec trem*
blement de» aembres, horripilation de la peau ; il est suivi de chaleur
9f99n brisemeiit général ; enfin, la sueur se déelare très^intense et pro-
longée. Ces accès viennent tous les jours vers quatre ou cinq heures et
lè terminent ikns la nuit. Ik sa oorrespmident do manière à présenter
plus de grarité de deux jours l'un» Dana leur interralle l'apyrexie est
complète. Au moment de la visite, l'hypertrophie de la rate fut constatée
par la percussion » là teinte terne de la peau notée, là concentration du
pouls appréciée (l'examen avait lieu k l'heure pendant laqndle com-
nençait rinvasion de Taccès) ; enfin, la saison prise en considération
pour formuler le diagnostic*
Cette première catégorie de symptômes se rapporte évidemment k
«ne fièvre intermittente double tierce.
D'autre part, les symptômes dyssentériques, sur lesquels nous ne re-
viendrons pas, éuient incontestÀles.
Devait*on conclure de la présence de ces deux catégories dé symp-
tomes, qu'il existait simultanément diee ce malade deux maladies essen-
déliés, mairchant sminlUnément? Évidemment non. Si la fièvre inter-
iMOente présentait se» symptômes et sa mardie haKtucls, il n'en était
pas de même de la dyssenterie ; elle avait, dans ce cas, une physionomie
toute particulière. A son dâint, die s'était montrée sans phénomènes
f&riUs, et, dans l'intervs^le des accès de la fièvre, la rémission était
complète, sans dialeur à la peau et sans accélération du pouls. Pendant
ks dix jours que cet homme est resté chez bî, sans wcevofr aucun soin,
ks aeddento dystentériques n'ont point augmenté d'intensité, et l'on
sait que,* lorsque cette affection dépasse un septénaire, elle est toujours
d'une plus ou moins notable gravité.
Pour nous résumer : une apyrcxie complète dans ^intervalle des accès
franchement intermittents, une aggrarvatfon des symptômes abdomi-
nant pendant l'accès, une mrtthe uniforme, sans amendemeni ni ag-
gravation, depuis le début ; enfin i»e eeriaine bénignité, qui n'est nuHe-
nent en rappwt aved la durée de Faffe<to», puisque le malade peut
rcaier one partie de la journée levé, toutes ce» dreonstances prouvent
biea que l'affection dyisentérique était, dans ce cas, modifiée d'une ma-
nière particulière. On ne trouve , dans ce cas, ni k ttardte, ni le type
^^ ^ ^ f fcwna de la dyssenter» essenfieBe, et Faf-
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( ai7 )
fection imcfitinate éuit, àim oe naladtt ftymptoiiiAtiqiie de h §àmm
intermittente ; à moins que l'on n'admette que h dyi^nteiiCf frappée
(|u cachet épidémique, n'était elle-^même qu'une dyssenterie rénûttenlt
ou intermittente.
Dans les deux manières de voir, la forme morbide domine la nues-
tion ; et dans ce cas, comme dans tou» ceux qui lui mssamhlent, Tin*
dication principale est de combattre d'abord l'affection intermittente.
Le traitement est venu confirmer cette opinion. M. Huiion, dans le
service duquel ce malade avait ét^ placée en donnant le sulfate de qui-
nine, pendant quatre jours, à la àpse de 60 centigrammes, a fait jnttiec
de tous ces accidents, et Iç malade çst sorti complètement guéri le 30 de
ce mois.
REPERTOIRE MEDICAL.
AiOCOVCBEMEBnn par les fu$ê$
(De la conUuionétu scrotum dans les)
considérée comme Vunedes causes dk»,
danger de ces accouchements. Un
accoucheur hollandais a présenté à
la Société de médecine d^Anvers
plusieurs observations de contusion
au scrotum durant racoouchement
par les fesses, accident auquel il at-
tribue la plus grande morUlité des
enfants du sexe masculin à la suite
de ces accouchements , et qu*il pro-
pose de prévenir par un moyen sim-
ple. Sans partager L'opinion de Tau^
teur sur TlmporUince qu'il donne à
cet accident, nous croyons néan-
moins devoir rapporter sommaire-
ment les faits qu'il a fait connaître ,
ainsi que le moyen quMl indique.
Une jeune femme était en mal
d'enfant depuis trois jours, les deux
fesses se présentaient en quatrième
position. Comme elles étaient déjà
profondémentengagées,raccoucheur
plissa dans Paine de Tenfant le doigt
mdicateur, et aidé de quelques dou-
leurs, il ramena au dehors. L'enfant
éuit vivant : le scrotum était forte-
ment tuméné, d'une couleur plonw
bée et présentait des excoriations en
plusieurs pointa. On fit appliquer
des fomentations émollienles. Mal-
gré ces précautions, Fiaflammation
ayant persisté, reniant roonrut vers
le soin le scrotum émi noirâtre et
menacé de gangrène.
Dana un second cas , entièrement
analogue an préeédent, et dans te*"
quel raocouchement fut terminé de
la même manière , Penfimt avait les
bourses fortement gonflées et irri-
tées. Des fomentations émollientes ,
aiguisées d^m peu de vin blano, y
furent appliquées. Le lendemain ,
la gangrène avait envahi tout le
scrotum et les autres parties géiii«-
taies. L'enfant mourut le même
jour.
Dans un troisième accouchement
de même nature, Tauteur eut recours,
pour obvier ù un accident semblable,
au moyen suivant : il souleva un
peu les cuisses de Tenfant pendant
rintervalle des douleurs, repoussa
le scrotum au-dessus d'elles, et,
pour prévenir une nouvelle proei*
dence pendant les douleurs , il rem«
plitavecde l'ouate l'espace compris
entre les cnisses. L'aocouchemeat
se termina sans que les bourses
présentassent la moindre trace de
compression.
Toutén admettant les faits rap-
portés dans cette note comme une
preuve que la contusion du scrotuin
peu t . da ns quelques cas, en iraSner
la mort des enfants, nous croyona
(loe Pau teur a été- conduit par la
rencontre successive, et prohabloiT
ment toute fortuite, de plusieurs eas
de ce genre, suivie d'une terminai-
son funeste, à exaaérer, en les géné^
ralisant, les conséquences d'un hH
exceptionneK L^anteur ne dit pas ,
dans ses observations, quelle a été
l'tnfluenoe éé la compressieii Au
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{»«)
«wravw udB8 ees eas; or .qat M stii
qoe c'est là la cause la plus réelle et
la plus fréquente de mort dans les
aocoochements par rextrémlié pel>
Tienne ?— Le moyen préconisé par
raatenr , perdant par là un peu de
son importance , n*en est pas moins
bon à recommander aux praticiens,
ne fût-ce que pour prévenir Tecciiy-
nose des bourses qui inspire tou-
jours de rinquiétude aux parents.
( JiMoIn ds la Soc. médh, d*An*
wrSf août I8i8. )
▲«ÉTATS DE WMMÊm {Bons Bf/èU
d» V) à l'inUriewr dans les hémopty*
sks et dans qusiques affections du
emur). Les tbérapeutiste? sont en-
core loin d'être fixés sur les pro-
priétés médicales de Vacéute de
plomb employé à l'intérieur. Tandis
3 ne, dans la plupart de nos traités
e thérapeutique , on ne le signale
que comme un médicament danse-
reux ou sans effet, les médecins ita-
liens le préconisent , au contraire ,
comme un des hyposlhénisants les
plus puissants et des plus utiles, spé*
cialementdans les irritations cbronl*
ques du cœur et Tartérite. Nous de*
vous moins nous préoccuper ici
d*examioer jusqu'à quel point la théo-
rie sur la manière d'agir de cet agent
est fondée, que d'enregistrer avec ,
soin les faits qui peuvent témoigner
en faveur de son efficacité dans tel
ou tel ordre de maladies.
Dana un travail publié l'année der-
nière, M. le docteur Salgues, de Di-
jon, a rapporté une série d'observa-
tions de palpitations anciennes du
cœur par lui attribuées à une irrita-
tion spinale, et qui auraient été très-
promptement guéries par l'usage in-
terne de l'acétate de plomb , A la dose
de 10 à iO centigrammes. Il aurait,
assure-t-il, obtenu d'aussi heureux
résultats dans plusieurs cas d'endo-
cardite, et enfin dans un cas de mé-
ningite rachidienue.
Voici on fait plus récemment ob<
serve par M. le docteur Vandezande,
et qui , en confirmant quelques obser-
vations précédemment faites dans de
pareilles circonstances, élargirait ea
quelque sorte le cercle des indica-
tions de l'emploi de ce médicament.
Il s'agit d'un cas d'hémoptysie gra-
ve , avec hypertrophie du cœur.
Une femme devinât-huit ans, d'un
tempérament sanguin, bien réglée,
avait déjà éprouve deux légères hé-
moptysies. Deux de ses sœurs ont
sucoombé à la même affection ; sa
nèffo est morte des suites d*une
PDeuoMNiie aiguë; .son père a été
frappé d^ipopTexie cérébrale. Un
Arère et une sœur qui lui restent,,
offrent tous les signes d'une affec-
tion organique du cœur. Cette femme,
en Taisant un trajet d'une demi-lieue,
d'un pas assez accéléré, fut prise
subitement de dyspnée, et d'un cra-
chement do san($ si abondant . qu'elle
ne tarda pas à se trouver aans un
état voisin de l'anémie. Appelé au
moment même de l'accident , M. Van-
dezande trouva le pouls petit, fré-
quent» un peu irrégulier, ta face ipMe,
bleuâtre, les battements du cœur
peu forts, mais tumultueux. Son pre-
mier soin fut d'ordonner le repos et
le silence absolus, des boissons froi-
des et des révulsifs sur les extrémités
inférieures. Le lendemain, nouvelle
hémoptysie, mais moins abondante;
battements du cœur s'entendantdans
toute l'étendue de la poitrine. Les
forces de la malade ne permettant
pas de recourir aux saignées géné-
rales, on prescrivit l'acétatede plomb
à la dose de 3 grains, associés à 6
grains de jusquiame, en pilules, à
prendre dans les Si heures.
Sous l'influencede ce médicament,
il y eut une amélioration rapide :
dès le lendemain, la malade n'ex-
pectorait plus que des crachats san-
guinolents.
La même prescription fut conti-
nuée , avec augmenlation d'un grain
d'acétate de plomb, puis à la dose
de i grains, pendant cinq jours,
après lesquels on diminua la dose
au fur et à mesure que l'améliora-
tion se prononçait davantage.
Après cinq semaines de cette mé-
dication, la dyspnée avait presque
entièrement cessé, l'expectoration
était presque nulle, et les baltemente
du cœur avaient perdu leur violence
et récupéré leur régularité. Cette
femme a pu depuis se livrer à ses
occupations habituelles, sans éprou^-
ver de nouveaux accidents.
Ce fait est l'un des plus remarqua-
bles que nous connaissions, sous ce
rapport , et il est de nature à encou-
rager dans l'emploi du moyen en
3uestion. (Annales de la Soc. méd.
*émd, delaFlandreoccid,,SLO(it 1848.)
AHAIHB. De son traitement par
la médication substikUive, et en par^
ticuUer par un gargarisme sinapisé.
Ce traitement, bien connu dans
quelques parties de la France, et
dont les médecins n'avaient pas en-
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(«79)
core constaté U valeur, a été mis en dgrammes ; exéat après quaraote-
usage, avec succès, par un cbirur- huit ou soixante -douie heures en
gieii de la marine flrançaise, M. Fleu- moyenne. Les angines œdémaUum
ry. qui a traité ainsi un très-grand sont celles qui résistent le plus
nombre de marins. Voici en quoi il longtemps • au traitement ; il est
consiste : il fait envelopper le cou, nécessaire de revenir à plusieurs
iusqu*aux oreilles, d'une cravate de reprises à Tipécacuanha, et au sul-
laine; plus la laine est grossière, fatede soude; guérison en cinq on
plus reflet dérivatif continu que six jours. {Thènsdê Montpenàm-.)
Ton en obtient est profond et in- .
tense; en même temps il prescrit ÉVOLUTION spontanée du /M» ,
un gargarisme préparé comme suit : MiiicaUon de Vemptoi au chloroformé.
Mootarde oommoDo («imi- M. le docteur Edouard Yandezande
pis nigra\ ........ . . .. 35 grammes, fut appelé auprès d'une femme en-
J*JVi.il\ •^'"" ^** K ^.^ . ceinle pour la quatrième fois. Elle se
viMiçrMi;i;ê:.':;::: lÔIÎÎÏSSÎ: gisait à terme et dans les douleurs
Baa éhaude ou froide. ... 192 grammes, depuis vin«t-qualre heures. La poche
Filu-ex. des eaux éuit rompue la veille , à
Il faut toujours goûter ce mélange, huit heures du soir, et la sortie du
en augmenter ou en diminuer la bras avait eu lien immédiatement
force, suivant les circonstances d'&ge, après. Celte femme était assistée
de sexe, de tempérament, de con- d une matrone qui, voyant desdou-
stitution, d'état social, eic. On doit se leurs très- fortes . crut pouvoir ter-
gargariser sept on huit fois par jour, miner l'accouchement en^aisant des
et deux ou trois fois pendant la nuit, tractions sur le bras sorti.
M. Fleury a prescrit ce traitement A l'arrivée du médecin, les con-
dans 128 cas: 58 angines simples, tractions utérines étaient énèrgi-
13 angines diphlériiiques, iavec ab- ques, et l'utérus fortemeni contracté
ces, S9 avec eml)arras gastrique , sur le fœtus ; le bras et l'épaule, tu-
8 avec céphalalgie, 6 avec bronchite méfiés et hleu&tres, étaient sortis de
et enrouement, 5 lices à l'œdème, la vulve, le bassin complètement
Pour les angines svm^, quelle que rempli par le dos de l'enfant. Il yon-
sott leur intensité ou leur étendue, lut faire quelques tentatives pour
M. Fleury prescrit soupe, limonade faire la version , mais il lui fut de
tartarique, rarement l'ipécaeuanha, toute impossibilité d'introduire la
cravate atlraaive, pédfiluve d'eau main dans la i^iatrice. Une saignée ,
de mer, quelques lavements d'eau de pratiquée dans le but de diminuer
mer, fumer ou chiquer avec sobriété, l'intensité des contractions utérines,
gargarisme sinapisé huit ou dix fois fut sans résultat ; les douleurs ne
en vingt-quatre neures. Four Yangine perdiranl rien de leur force. Au bout
guUuraleavecstomca%ts,mtme ^ve^- d'une heure, les contractions uté-
cription; exéat après quarante-huit rines, n'ayant fait qu'augmenter,
heures, souvent après vingt-quatre, avaient amené au dehors une por-
Pour les angines très^ntenseSy avec Uon du dos du fœtus. Le périnée
aibcès, même prescription, ouvrir les était fortement distendu par la pres-
abcès; exéat après quatre ou cinq sion des parties sorlies. Les grands
jours. Four les angines avec fausses efforts d'expulsion que fit la femme,
membranes, même prescription, tou- joints aux contractions énergiques
cher deux fois par jour avec miel et de la matrice, tirent sortir le fœtus
acide chlorhydriqne ou nitrate d'ar- en double. Le périnée, fortement
gent cristallisé, ou sulfate d'alumine soutenu par la main , n'éprouva pas
et dépotasse, en poudre insulBée; la moindre déchirure. L'enfant était
quelquefois ipécacuanha et sulfate de mort depuis peu de temps ; il était
soude; exéat après une moyenne de petit, et ne paraissait pas à terme,
quatre jours. Dans les angines avec Le bassin de la femme était Uen
céphalalgie, bouillon, limonade tar- conformé, sans avoir cependant des
tarique, saignée de 450 ài 500 gram- dimensions extraordinaires,
mes, gargarisme sub<;titutif, sulfate Voilà un nouvel exemple des res-
de soude, quelquefois eau sucrée sources que la nature trouve en elle-
émétisée ; exéat après soixant-douze même, alors que l'art se déclare
heures. Dans les angines avec embar- impuissant. Mais , outre que l'on ne
rasgastro'intestnuuouavec rhume et pourrait pas toujours compter sur le
irritation laryngée, même traite- bénéfice d'une pareille terminaison,
ment, plus ipécacuanha, ISou 14 dé- il importe de la prévenir autant que
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(MO)
possible, la mort de Tenfant en étant
U i>^iiltiit Déo908»ir9{ m poanmU
ditre même Tuna des oonditioos. Or,
au^lle eit la diffioultô à surmouiar
ans oe ca« ? Ce sont les cootraciious
utérines ; c'ait le retrait permanent
d« rntérui, qui rend impassible le
refoulement dea parties engagées et
rintroduoUon de la main pour opôii-
rer la version. Le ebioroforme ne
rendrait-il pas, dans une pareille cir-
coBstanoe. nn grand aenriee en je-
tant Tutérua dans le reiftebementf
(Test ce que nous soumettons à Tap-
préciation des aoconcbeur8.( 4mialffi
d0 la Société méd. d'Emul de la Ftoti-
dre QWidentak, août lg48.)
. mil I I III I ■•
FltVBU TTPnOIDIS, la méthode
de traiitêmmt diiQ évaouanten^enraye
potnl la fMfchf de cette maladie. Le
traitement de la fièvre typhoïde est,
on le sait, un de ceux sur lesquels
les médecins sont le plus partagés.
Le travail de M. RIcbard nous parait
destiné à éclairer la question de la
méthode évacuante. Ce jeune méde-
cin ^it connaître dans sa thèse les
résultais fournis par remploi de cette
médication , dans un des grands aer^
vices des hôpitaux de Pans, celui de
M- Briquet, à la Charité. Ses recher**
cbes ont porté sur 63 cas de fièvres
typhoïdes, dont H graves ou très^
Savas, 93 de moyenne Intensité, et
ns tous les intermédiaires de Tige
entre dix et quarante ans. Ce que
nous voulons noter spécialement •
c'est que , contrairement à œ qui
avait été avancé par quelques per-«
sonnas , il résulte de ces nombreux
saa observations, dans lesquelles fau-
teur a suivi avec soin rinftuence du
traitement sur les principales fone*
Mons, que la méthode dite évacuante
n^enraye pas la marche de la fièvre
typhoïde; mais que, sons rinfiuence
0101 évacuants, les symptômes se eal*
ment, disparaissent peu à peu, mais
en parcourant cependant leurs pé^
rîodesd'une manière invariable. Dans
quelques cas rares, Tamendement
a*eat produit rapidement ; c'est ainsi
que I on a vu disparaître en deux ou
troift jours un ensemble de symptô^
mas graves. Mala, dans les cas de ce
genre, il ne faut pas considérer la
maladie comme guérie, et surtout ee
garder de fuspandfe la traitement ,
sons iMlna de voir revenir las acci-
denta qui s'étaient aï rapidemeni dia-
sipés. La durée du tiaitemant a été,
dans 19 caa, de \ sapténaire an pins;
dana u «aa« doià Ci jours ; (toM ••
de 19 à 16; dans 7, de SO à25; dans
S, de 9a ft 90, ou , en movenne , de
19 à 13 jonrs. Les purgatifb ont été
abandonnés ayssitôt que le pouls est
revenu au ohifflra normal , ou lors-
que le nombre des pulsations res-
tant aacor9 élevé , la peau était re-
davanua fraîche, le ventre souple,
la tète libre. La convalescence a ra*
vement dépassé 15 jours. L^efBca-
cilé du traitement a varié , suivant
qu'il avait été commencé à une épo-
que plus ou moins éloignée du dé-
but ae la maladie ; ainsi , dans les
cas où la fièvre typhoïde datait de 15
à 20 jours, il a fallu continuer long-
temps les purgatif^ avant de voir ar-
river la convalescence. Le chiffre de
la mortalité a été de 9 sur 63 , ou de
1 sur 7 malades. Mais , en retran-
chant 9 cas de mort , dans lesquels
il existait un abcès au cerveau et
une perforation au cecum , Tauteur
obtient la proportion de 1 sur 9. Ces
résultats confirment, on le voit, ce
que nous avons dit , il y a longtemps,
sur les avantages de cette méthode
de traitement. ( Thèses de Pcuis. ]
GAI.C {Sur le traitement de 2a) par
les lotiona de chlorure de chawo. Nous
avons fait connaître, il y a quelques
années, d'après M.Derheins et M. Fau-
tonetti, les bons effets de l'emploi du
chlorure de chaux dans le traite-
ment de la gale [BuUetin de théra^
peatique^ t. III, p. 366). D*après ces
médecins, la guérison avait lieu,
sous rinfiuence de ce médicament,
du sixième au dixième jour. Ce trai-
tement, malgré son économie et son
absence d*odeur, a été cependant
abandonné complètement, et a été
remplacé par les préparations sul*
foreuses, dont tout le monde oon<'
naît rôdeur désagréable, et Taction
destructive sur le linge. Un chirur-
gien de la marine, M. le docleurFleu-
ry, après avoir essayé la plupart des
traitements (la pommade soufi'rée,
qui, entre ses mains, a réclamé vingt*
dnq jours de traitement ; l'onguent
citrin et la poudre de Werlhof, sus**
ceptibles de déterminer des acci">
dents ; la pommade de Pihorel et les
lotions de Dupuytren, qui retiennent
les galeux douze ou quinae jours
an moins à rbôpital), a cru devoir
reprendre les lotions de chlorure
de chaux (30 grammes de chlorure
de chaux sec pour 506 grammes
d^eau commune)* Il affirme que ce
moyen est la plus commode, le plus
prompt, la moini onéreux qn^
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(^1 )
puisse ernployer. Il prescarît 9ux ga-
leux de fatre, avec cette solution,
huit ou dix lolions par jour, dans
tous les points où il y a des boutons
de gaie, et de se laver en outre cinq
ou six fois les mains, les poip;nets et
les avant-bras, en ayant soin de
bien remuer le liquide de la solu-
tion, de manière à ne pas laisser la
ciianx an fond du vase; enfin, tous
les deux jours, il prescrit un vrai
massage au savon, sur tous les
points du corps qui sont le siège de
la gale. Cette solution chlorurée, tou-
jours un peu irritante, doit être plus
ou moins affaiblie, suivant Tdge, le
sexe, la constitution, Tétat social,
la saison et le climat. Il n*est pas
rare de voir son action suivie d'une
légère irritation vers la peau, ou
même du développement d^une érup-
tion phIycténo1de,que la suspension
des lolions, et quelques émoUients
suffisent à faire dlsparattre. Vingt ou
vingt-cinq lolions, et l'espèce de bain
savonneux» dont il a été parlé plus
haut, suffisent, en quarante-huit heu-
res de traitement, à détruire les vé^
sicules cristallines de la gale, et à
les remplacer par une cioatrice
jaune noirâtre, ayant un peu de res-
semblance avec le prurigo déchiré.
La gale, dès cette époque, peut être
considérée comme guérie : mais, par
prudence, on peut continuer ces
moyens pendant deux ou trois jours.
(Thèses de MontpeUier,)
BSéTROREBAOlE de natwre sthé"
nique {Efficacité des lains tièdesdans
la). Il est des bémorrhagles utérines
qui résistent avec une désespérante
opiniâtreté, pendant des semaines et
des mois, auxantiphlogistiques, aux
révulsifs, au froid intus et extra,
ainsi qu'à tous les agents perturba-
teurs, astringents, toniques, etc. Ces
hémorrhagies, dont il n'est possible
de trouver la source dans aucune
lésion organique matérielle, cèdent
parfaitementà Taction beaucoup plus
simple des bains lièdes. Cette cir-
constance seule paraîtrait justifier
les anciens auteurs qui admettaient
des hémorrhagies utérines purement
spasmodiques. On ne saurait mécon-
naître, en effet, qu'il est certains
étals nerveux généraux plus faciles
à constater qu'à définir, qui sem-
blent tenir sous leur dépendance les
fonctions utérines et les maladies
de l'appareil sexuel de la femme.
Mais à quels caractères reconnatt-on
les hémorrhagies qui ont ç§tte ori-
gine? Cest là Mm dtts ipDombr^bles
diiBcultés de la pratiqué, que Ton
n*arri ve souvent à surmonterqaepar
la voie des essais et des tâtonnements.
Les faits suivants, rapportés par
M. le docteur Saignes, de Dijon, nous
ont paru avoir, sous ce rapport, un
intérêt pratique qui leur donne droit
à figurer dans ces colonnes.
Ohs, I. Une jeune femme, à la suite
d'une vive frayeur, avait ressenti
des douleurs dans Thypogastre, avec
léger sentiment de chaleur dans la
région utérine. Deux jours apr^, le
sang coule abondamment par le va-
gin, sous l'influence d'un molimen
utérin très-prononcé. Le pouls est à
80, plein et dur. Trois saignées de S
palettes chacune sont successive-
ment pratiquées au milieu du repos
le plus absolu. L'hémorrhagie per-
sévère toujours avec la même abon-
dance. Quatrième saignée sans plus
de résultat. L'hémorrhagie. au con-
traire, augmente; on a recours au
Bitre,aux boissons acidulées, à la di-
gitale, aux lavements vinaigrés, sans
succès. On n'est pas plus heureux
avec le seigle ergoté, l'extrait de ra-
tanhia, la glace, le sulfate de fer,
etc. L'opium seul modère un peu
l'écoulement. M. Salgues prescrit
alors un grand bain tiède, qui pro-
duit 'les meilleurs résultats; cinq
autres bains pareils, administrés suc-
cessivement, achevèrent la guérison.
Obs. IL Une autre femme de qua-
rante ans, quinze joursaprès une chu-
te, esi prise d'une métrorrhagle dont
les caractères étaient évidemment
sthénlques. Trois fortes saignées,
suivies de l'administration des as-
tringents les plus énergiques, et le
repos prolongé, n'arrêtèrent en rien
la métrorrhagle. Le toucher démon-
tre une antéversion. On ramène l'u-
térus presque dans sa direction nor-
male ; mais la perte n'en subit au-
cune influence. La malade est plon-
gée dans un bain tiède; elle en prend
deux chaque jour, y restant immer-
gée pendant deux heures chaquefois;
rhémorrhagie ne tarde pas à dimi-
nuer, puisa se suspendre définitive-
ment. {Rev. méd. de Dijon, août 1848.)
POLYPE xrrERIW(Stir une nouoeBtf
espèce de) et sur son traitement. La
plupart des auteurs oui ont écrit sur
les polypes utérins nen ont cité que
trois espèces : les polypes fibreux^
tnwmeux, et vasculaites. Le docteur
Oldnam appelle l'attention sur une
forme 4e polype qui se rapproche à
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(28Î)
quelcntes égards de ces derniers, et
3ui n> pas été décrite encore. Il lui
onne fe nom de polype canaliculé
du col utérin^ parce que rintérîeur
en est creusé de nombreux canaux
qui communiquent entre eux, et s' ou-
vrent, par de larges orifices, à la
surfoce libre de la tumeur. Il ne
faut pas confondre ces polypes avec
ces collections de végétations pédi-
culées, qui naissent sur le col de
Tutérus: ce sont des polypes solides
et uniques, avec de nombreux ori-
fices ouTej*ts à Textérieur. Les deux
Elanches ci-jointes en donnent uoe
onne idée. L*une représente Tin-
térieur du polype, l'autre les ouver-
tures qui se remarquent à la face
libre. Dam le cas qui a passé sous
les yeux <u docteur Oldham, il s*a-
toucher et compressible. A sa sur-
face se distinguaient plusieurs ori-
fices valvulaires, dont un était dé-
chiré, et fournissait une certaine
quantité de mucus transparent. Le
polype ne fournissait pas de sang,
bien que tout port&t à croire que rhé-
morrhagie s'était faite à sa surface.En
efifet, lorsque Tauteur Teui excise
avec des ciseaux courbes, opération
qui ne présenta aucune difficulté » et
ne fut suivie d'aucun accident, il
reconnut que, à la surface divisée
du pédicule, il y avait plusieurs
petits orifices vasculaires. La sur-
face externe du pédicule offrait
des espèces d'anneaux concentri-
git d'une dame de trente-trois ans,
qui, quelques semaines après sou
mariage, fut prise d'une violente
bémorrhagie, qui dura plusieurs
jours. Plus tard elle eut une fausse
couche au sixième mois de sa gros-
sesse. Depuis, elle avait eu plusieurs
bémorrhagies utérines, et un second
avortement aussi au sixième mois;
elle était réduite à un état d'anémie
très-avancée. En l'examinant, on dé-
couvrit un polype qui naissait de Tin-
térieur ducol, etqui venait faire sail-
lie au travers de la vulve. Il avait
à peu près le volume qui est repré-
senté dans les figures. Il était d'un
rose p&le, assez lisse, insensible au
ques, un peu plus saillants que le
reste, et criblés de petites ouvertu-
res, bar lesquelles on pouvait faire
sourdre le sang ; les orifices valvu-
laires s'ouvraient dans l'intérieur du
polype, et se dilataient en forme de
canaux, tapissés par une membrane
mince et rugueuse, canaux qui se ren-
flaient et se ramifiaient dans la lu-
meur, et se terminaient tous par
une espèce de cul-dc-sac. Les parois
de ces canaux étaient vasculaires, v.t
plusieurs d'entre eux renfermaient
une certaine quantité de mucus.
On voit, par ce qui précède, que
l'excision est la méthode la plus
sûre dans le traitement de cette es-
pèce particulière de polypes. Reste à
savoir s'il ne conviendrait pas d'y
joindre la cautérisation, comme un
moyen de s'opposer à des bémor-
rhagies qui pourraient être redouta-
bles.
TARTBE STIBIÉ {Accidents graves
produits par l'administration de io
cenHgrammesde), En thérapeutique.
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(283 )
l'an des points les plus difficiles,
c^est la détermination des indica-
UoDS. Cette détermination repose ,
non-seulement sur Texamen attentif
de l'état actuel, mais encore sur la
connaissance des antécédents. Il
n*est pas non plus indifféreut, quoi
3 n'en disent certaines personnes,
e donner la dose maximum d*uo
médicament, quand on peut obtenir
Teffet désiré avec une dose moindre :
Inobservation suivante en fait foi.
Une jeune femme de vingt -cinq
ans, a*une santé assez délicate et
d'un tempérament nerveux, sujelle
à des accidenu hystériques, éprou-
vait depuis quelques jours des nau-
sées, des vomissements, de l'amer-
tume à la bouche, et des troubles
dans les digestions. Elle consulta un
médecin qui, sur sa demande, lui
administra comme vomitif (2 grains)
10 centigrammes de tartre slibié.
Elle prit celle dose, qui n'avait en
appareuce rieu d'exagéré, dans deux
onces d'eau environ ; bientôt anrès
ayant bu en abondance de leau
miellée, les vomissements commen-
cèrent; ils continuèrent pendant uns
demi -heure, sans qu^on s'en pré-
occupât beaucoup, mais bientôt les
vomissements devinrent de plus en
p1usfréquents,l'ingestion de la moin-
dre quantité d'eau les reproduisait,
et ils étaient accompagnés d'une
anxiélé et d'un malaise universel, de
coutractions musculaires spasmodi-
ques, de sueurs froides et de dou-
leurs telles, qu'elles arrachaient à la
malade des cris aigus. On attendit
encore quelques instants, pensant
que les accidents qui tenaient à une
sensibilité spéciale ne tarderaient
pas à se calmer ; tout au contraire,
ils allaient en augmentant : vomis-
sements incessants, gonflement vio-
lacé de la face et du cou, yeux sail-
lants, cris furieux, impossibilité de
parler; après chaque accès, qui durait
environ deux minutes, la malade
retombait dans l'affaissement; mais il
lui restait une ardeur brûlante le long
de l œsophage, et une soif ardente
qu'il lui était impossible d'étanclicr;
car l'ingestion de quelques gouttes
d*eau ramenait immédiatement les
accès. La potion antiémétique de
Raslère, les agents antispasmodi-
ques administrés par le rectum, une
application de sangsues autour du
cou, assez incomplète à cause des
mouvements violents auxquels se
livrait la malade, l'immersion des
mains dans Teau froide : tous ces
moyens furent oompléteiiient sans
efficacité, et les accidents duraient
presquesans interruption depniscin-
quante^qnatre heures, lorsque M.
Lombardini eut l'idée de lui faire
sucer des morceaux de glace. L'effet
fut merveilleux : les accidents se
calmèrent comme par enchantement;
en dix ou douze heures, elle eut
épuisé douze ou treize livres déglace.
Le lendemain elle peut déjà pren-
dre quelques aliments, malgré un
peu d'embarras vers la gorge, et la
malade rendit plusieurs jours des
débris comme gangreneux de la mu-
gueuse. Laguérison a été parfaite,—
ette observation soulève une pre^
mière difficulté à laquelle il importe
de répondre : N'esi-il pas possible
que la malade ait pris autre chose
3ue du tartre stibié î La persistance
es vomissements semblerait l'indi-
quer ; mais, d'autre part, la nature
probablement hystérique de la plu-
part des phénomènes éprouvés par
cette malade, la rapidité avec la-
quelle ils se sont calmés sous l'in-
fluence de la glace, ne peuvent laisser
croire à l'ingestion d'aucun autre
poison, et en particulier de l'arsenic.
M. Lombardini a répondu à cette
objection, en rapportant un autre
fait qui lui a été communiqué par
un de ses confrères, et dans lequel
la même dose de tartre slibié a été
suivie également d'accidents fort
graves, avecaccèsspasmodiques, chez
un homme de quarante-sept ans.
Nous le répétons en terminant : la
dose du médicament ne doit jamais
être forcée sans indication précise,
et puisque l'on cherchait seulement
l'effet vomitif , on l'eût obtenu avec
moins d'inconvénients par l'ipéca-
cuanha seul ou associé au tartre
stibié. {Giomaie deUa A. Acad. me-
dUxhchirwgicadiTorino, août 1848.)
VIPÊEES {Morsures des). Moyens
de prévenir Vahsorption du virus
après la cautérisation de la plaie, et
de combattre V engorgement consécutif
du membre. Les morsures de vipère
sont parfois tellement graves qu'on
ne saurait , toutes les fois que l'oc-
casion s'en présente, apporter trop
d'empressement à faire connaître les
faits nouveaux qui peuvent jeter
quelques lumières sur l'origine
et la nature des terribles accidents
qu'elles entraînent, et sur la théra-
peutique qu'il convient de leur op-
poser. Dans une séance de la Société
médicale d^émulation de Lyon , un
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im)
médedii qui a habité longtemps nue
oontrés ôè la« riperas iont très^
communes et tièft-dangereuMs , M.
le doeieur Gromin, rappelait avoir
éfé témoin de deux monure« faitei,
Tune, chez un homme dans la fopoe
de Vkfffd ; rautre, cfaea une jeune beiv
gère, forte et vigoureuse. Dans le
premier cas, gr^ce aux necoura
prompta et efficaces qui furent ap-
portés, et quiooniUlèrent à eautérijier
la plaie, préalablement agrandie,
avec quelques gouttes cralcali vola-
til , et à entourer le membre avec
dea compresses imbibées de ce li-
quide étendu d'eau, lesaccidenls fu-
rent conjurés. Mais , dans le second
cas, faute d'aucun soin immédiat ,
Penflure augmenta rapidement , et
le lendemain, lorsque la malade vint
réclamer les secours de Tart , Ten**
flure avait envahi tout un côté du
corps, et la mort arriva peu après.
De pareils faits mettent hors de
doute, à la fois, rexirème gravité de
ces morsures et reflioacilé des res-
sources de fart. Mais il s'en fhutqne
ce soit là tout ce qu'il im|)oriti aux
praticiens de connaître à cet égard.
A quel moment commence l'absorp-
tion? Combien de temps peut-elle
se prolonger, soit que l'on n^ait
point cautérisé la plaie, soit même
que la plaie ait été cautérisée ?
enfin quels sont les moyens les plus
efficaces d'arrêter celte absorption
et d'en prévenir les effets? Telles
sont les questions que M. Miquel,
d'Amboise, a cherciié à résoudre
dans un travail dont nous allons faire
connaître les principaux résultats.
La rapidité de l'absorpiion ne peut
pas être mise en question ; mais ce
qui pouvait être l'objet d'un doute,
et ce que démoutre le fait suivant,
choisi entre autres parmi ceux que
rapporte M. Miquel, c'est que l'ab-
sorption se fait encore, non pus de
la plaie, auand elle a été cautérisée,
mais de l'espace compris entre elle
et le cœur; qu'elle mire plusieurs
jours après l'accident; que quand
on peut la diminuer, ou niôme l'in-
terrompre momentanément, les ac-
cidents diminuent en proportion,
pour cesser aussitôt qu'f»lle cesse.
De là une indication qui se présente
d'elle-même, et sur lac|uolle M. Bre-
tonneau a appelé l'attention des pra-
ticiens, savoir : une fois t|u'on a
lav^ et cautérisé eoQvenableinem.
les pUîteat d'établir une compression
entre la morsure et le cœur* jusqu''â
oe quil y ait lien de présumer que
toute chance de nouveau dapger est
passée.
Une femme fut mordue h la jambe
par une vipère. Il n*y avait que devx
heures que l'accident avait eu lieu,
lorsque M. Miquel commença à lui
donner des soins. Sa jambe était déjà
froide et très-enflée; elle avait à cba*
3ue instant des vomissements et des
éfailtances, qui allaient jusqu^à la
syncope. Le pouls était petit, irré-
gulier ; la face grippée et pâle. Bf . fifi-
quel appliqua aussitôt une cravate
en garrot autour de la cuisse, dé-
brida et cautérisa la plaie et donna
des Infusions légères et une potion
éthérée. Dès le lendemain matin,
tous les accidents généraux étaient
calmés; mais le gonflement était
considérable dans le membre, il était
comme ecchymose; comme le gon-
flement avait dépassé la ligature, on
l'enleva, pensant que non-seulement
elle n'était plus nécessaire, mais
qu'elle pourrait bien même devenir
nuisible. Deux ou trois heures après,
les vomissements et les angoisses de
la veille étaient revenus. Te gonfle-
ment avait marché bien plus vite par
en baut, le tronc était envahi. M. Mi-
quel réappliqua la ligature et la
laissa deux jours en place ; quand il
l'ôta, les accidents revinrent encore,
mais avec une moindre intensité. Il
n'en fut tenu nul compte, et la ma-
lade guérit,
On vient de voir quels sont les
avantagesdela ligature ; mais, à côté
de ces avantages, elle a des inconvé-
nients qu'il ne faut pas dissimuler,
c'est la persistance du gonflement
de toute la portion du membre
comprise au-dessous de la liga-
ture, longtemps même après que
cette ligature a été enlevée. Mais il
est un moyen de combattre ce ^gon-
flement, qui a constamment réussi en-
tre les mains du M. Miquel, et dout
nous recommandons, par consé-
quent, l'usage en son nom. Cest
l'application de vésicatoires volants
successivement sur toute l'étendue
du membre engorgé. {Journal de
médecine de Lyon et Revue médicO"
chirurgicale^ Juillet et aoûU849}
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On te rappelle quMl y & qoelques annétss, Qfi6 potémt(ttte des ptus ar^*
dentés , et dans laquelle les personnes farent plus encore qne les sciences
miles en jeii , fut ftoutevée ft roceaston de là pnblfcatlon d*an Relevé sia-
listiqne du lervlcd oKIiopédlque de rb6pUat des Bnlhnts. Les faits, presque
tous d'un ordre nouTeati dans la science , n^étalent pas de nature à être
-éolâiréa par une semblable discussion. M. Otiértn , vivement intéressé & ce
que la lumière fût faite sur les sujeu en contestation , et ta vérité counne ,
provoqua, de la part de l'enelefi Conseil d*àdministration des hôpitaux , une
Gommisaionde médecins et de ebirurgieiis, qui fut chargée de s'enquérir
ûet r^ultats de sa pratique, te tesultat de cette enquête ne devait pas seu-
lement servir à édifier la religion du Conseil et à rendre justice é M. Oné-
rin , il devait surtout avoir pour conséquence une liaute question dé
acience et d'humauiié. G*eet le résultat de cette enquête , qui vient d*être
publié par les soles de la Commission sous le titre de : Rapport Otiressé
à M, le délégué du f/ouvemmnmt provisoire sur les traitements or-
Uu^édiqueê ée M. le dookmt Qu^rm , à Tbôpital da Bnfamts , pen-
dant les années 1843, iSU et tSiH, par une Commission composée de
MM. Blandin, Paul Dubois, Jobert, Louis, Rayer et Serres. Président,
M. Orfiia.
?foes ne seurioni mieux donner une idée de cet important et volumineux
travail, qui R*a pas coûté moins de cinq années d'observations et d*étttdes at-
tentiv«^s, qu'en reproduisant les parolei par lesquelles l'un des membres de
la Commission, M. Serres, en a résumé les conclusions générales devant
l'Académie des sciences, en son nom et ceitil de son collègue M. Rayer :
«Il y a dix-huit ans environ, l'Académie proposa pour sujet d'un grand
prix de chirurgie Téiude cl le iraitemenL des difformités Uu système osseux*
Ce vaste sujet, qui jusque-là n'avait donné lieu qu'à quelques travaux par*
tiels, excita l'émulaiioa d'un grand nombre de médecins. £n 1937, aprèe
trois remises successives du sujet au concours, uu ouvrage, aussi remarquable
sous le rapiïort des faits nouveaux qu'il signalait que des vues élevées qu'il
introduisait dans la science, fui couronné par l'Académie. Une fois l'im-
pulsion donnée, on vit éciore de lous côlés des travaux d'auulomie, de pbysio««
logie et de thérapeutique chirurgicale qui n'avaient pas d'autre objet. On
peut dire même sans exagération que la chirurgie fut pendant plusieurs
années fortement préoccupée de l'ordre de faits que l'Académie avait mis
à Tordre du jour. C'était, en effet, autant de conséquences pratiques des
vues physiologiques qu'elle avn il encouragées. Cependanicesconséquences^
en raison même de leur nombre et de leur nouveaulé, étaient de nature à
soulever des doutes dans les esprits. L'Académie n'a pu ignorer à quelle
vive polémique ont donné lien la science l'i Tari orthopédique. L'expérience
seule pouvait prononcer.
u M. le docteur Jules Guérin, dont les travaux et la pratique avaient été
mis en cause, le comprit ainsi ; il demanda à l'ancien Conseil général de»
hôpitaux de nommer une Commission composée de médecins et de chirur^
giens des hôpitaux, appartenant aux Académies des sciences et denédeciney
qui serait chargée de véritfer expérimentalement les résultats qu'il avait
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(286)
annoncés. Cette térifictUon n*a pas duré moins de|quatre ainées. CTest Je
résultat de ce long et laborieux examen que nous sommes heureux d'ap-
porter à TAcadémie. Bien que ce travail n*ait pas été entrepris pour elle ni
demandé par elle, plusieurs de ses membres y ont concouru, et rintéréc
général qu*il présente motivera les quelques détails dans lesquels nous
croyons pouvoir entrer ici.
•.Indépendamment d*un très*grand nombre de faits pardcnliers qu^elle a en
à enregistrer, la Commission des hôpitaux s'est surtout occupée de Ten-
semble des vues, des méthodes et des procédés orthopédiques de M. Jules
Guéria. La théorie de la rétraction muscuUUre , Ut ténotonm généraUsét
pour toutes les difformités produites ou entretenues par le raccourciase-
ment actif des muscles, et la méthode sous-cukméej en tant que système opé-
ratoire propre à affranchir les plaies de toute inflammation suppurative,
tels sont les trois ordres de fiftits qu'il importait d'étudier et de conirôler
dans leurs moindres détails, parce qu'ils forment comme le trépied de
l'orthopédie. '
«En ce qui concerne la théorie delà rétraction muscuiairei M. Jules Guérin
a soumis à la Commission une série de cas de diffèrmités occupant
toutes les régions du corps humain et présentant une multitude de variétés
de déviations, dans lesquelles il était impossible de méconnaître la corré-
lation des formes et des directions anormales, avec Paction propre ou com-
binée des muscles rétractés. Nous citerons dans ce genre une série de
variétés de strabisme, de torticoUs, de déviations de la colonne vertébraie, des
épaules, des membres suigérieurs et inférieurs, des kêoxttions congénitales du
fémur, de déviiUions des genoux, des pieds et des orteiis, le tout exprimant, dans
leur ensemble comme dans leur pariiculler, la corrélation la plus exacte
entre Taction des muscles rétractés et les déformations auxquelles, en se
raccourcissant, ils donnent naissance.
«La ténotomie généralisée estsorlie de cette épreuve expérimentale comme
une conséquence naturelle de la théorie dont elle émane. Elle a reçu, dans
les nombreuses applications réalisées sous les yeux de la Commission des
hôpitaux, un cachet de certitude qui sera désormais ineffaçable. Ainsi la
section des différents muscles do l'œil, du cou, de l'épine, de l'épaule, des
hanches, des cuisses, des genoux, de la jambe et du pied; de plus, la sec-
tion des ligaments et aponévroses rétractés, ont tour à tour délié et redressé,
sous nos yeux, les cas les plus variés de strabisme, de torticolis, de dévia-
tions de l'épine, des genoux, des pieds, des orteils, etc. Tous ces faits sont
consignés au rapport daos leurs moindres détails.
«La méthode sous-cutanée, dont l'Académie a eu souvent l'occasion d'ap-
précier l'importance, parait désormais constituée. Dans aucune des nom-
breuses opérations qui ont été pratiquées sous les yeux de la Commission,
la i)arfaite innocuité des sections sous-cutanées n'a été mise en défaut.
Sections de tendons, sections de masses musculaires,, d'aponévroses, de li-
gaments et même de capsules articulaires ; toutes ont été suivies de cicatri-
sation immédiate, sans apparence d'inflammation suppurative.
Parmi les applications de la méthode sous-cutanée qui avaient provoqué de
l'opposition, se trouvent les ponctions d'abcès par congestion. Les cas dont
la Commission a été témoin^ et qu'elle a suivis avec d'autant plus d'atten-
tion et d'intérêt, qu'ils étaient destinés à fixer un point de l'art longtemps
controversé, ces cas sont de nature à dissiper tous les doutes sur la complète
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(M7)
innocuité et sur Futilité parfaitement éublie de la métliode spns-cstmét
dans ce genre d*affections.
« Nous nous bornons A ces résultats très-généraux. Nous ne ferons q«e
menlionner, après ces trois ordres de faits principaux, d*autres résultats, tels
que la formation artificielle de cavités articulaires nouvelles et rallongement
provoqué des os dans tes luxations congénitales irréductibles; la guérison de
difformités résultant des coarctations de cicatrices par la méthode de dépla-
cement; la guérison de courbures rachitiques par le redressement extempo-
rané; le redressement de cals vicieux racbiliques parla rupture ou la
section sous-culanée du tissu de nouvelle formation; enfin la guérison
d^excurvations tuberculeuses, généralement regardée jusque-là comme im-
« Diaprés Tensemble des faits et des résultats dont nous venons de donner
un aperçu, TAcadémie verra sans doute avec satisfaction que les applica-
tions pratiques des recherches qifelle avait couronnées en 1837 ne sont pas
moins bien établies que les principes physiologiques dont elles émanent.»
Le préfet de la Seine vient de nommer une Commission dans le but d*é-
tudier et de préparer un projet de réorganisation de Tadministration des
hôpitaux, hospices civils et secours à domicile de la ville de Paris. Elle se
réunira à THÔtel-de- Ville sous sa présidence. Cette Commission est compo-
sée de MM. Thierry, délégué du gouvernement près Tadministration des
hospiceS; vice-président de la Commission , etc. , Bûchez, Boulatignier ,
Mortimer-Ternaux, Lanquetin , Littré, représentants du peuple, membres
de la Commission municipale et départementale ; Vée, maire du 5« arron-
dissement; Dumont , adjoint au délégué du gouvernement pour Tadminis-
tralion des hospices ; Yoillemier, ancien membre de la Commission des
Itospices ; Davenne, chef de division au ministère de Tintérieur; Le Sennier,
inspecteur général des établissements de bienfaisance; Husson, chef de divi-
sion à la préfecture de la Seine; Dccambray, chef de bureau, secrétaire.
M. le docteur Eissen, préfet par intérim du Bas-Rhin, vient de rendro
un arrêté qui met au concours les places de médecins cantonaux. Nous ne
pouvons qu'applaudir à une semblable mesure.
Le choléra a presque entièrement disparu de l'Egypte. Le nombre des
victimes a été moins considérable que ne Pavaient dit les journaux angUtis.
Treize mille individus seulement ont succombé. Notre compatriote M. Wil-
lemin, médecin sanitaire au Caire, a été atteint par le fléau. Par un bon-
heur providentiel, il a échappe, et a pu revenir en France achever sa conva-
lescence, à Tabri des hautes températures de TEgypte. Nous- apprenons
avec plaisir quMl espère être bientôt eu état d'aller reprendre sa haute
mission de science et d'humanité.
Quelques journaux ont annoncé une nouvelle recrudescence du choléra à
Saint-Pétersbourg. Les dernières nouvelles prouvent au contraire que l'épi-
démie continue à diminuer. Il en est de même à Berlin ; depuis le 15 sep-
tembre, le choléra parait être entré dans sa période de décroissance.
Une grande filature de colon, située à Saint-Pétersbourg, a pi^nté,
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(288)
ptnAvnl nmrfl^loii do choléra (du U Juin au 10 aoAt), un phétiomènetrës-
remarquable quant au régime.diététique. Sur à peu près 700 individus qu*oii
y emploie, environ une motUé (liommes et femmes) sont iogs dans Ten-
oefnte même de la fabrique, nourris à une gamelle commune que dirige
ilntendantde l'enireprisc, et soumis à une surveillance continuelle, dans des
maisons construites ad hoc, L*auire moidé (hommes et femmes) vivent dans
leurs flaimilles en ville. Un hOpital et un médecin gratuits sont adjoints à
rétablissement pour les uns et pour les aulres. Sur la plus grande moitié,
c*est-à-dire sur ceuK qui sont logés à la fabrique et rigidement surveillés,
88 sont tombés malades; de ce nombre, 5 étaient morts et 11 étaient à
rhôpita) en voie de guérison, le 10 août. Donc il guéris. Sur les 300 et plus
dUndividus logés dans leurs familles, 120 étaient tombés malades, et 4i
étaient morts le 19 juillet. Tout ceci prouve à quel point une nourriture
saine et sans possibilité d*excès, une vie réglée et une grande propreté,
ainsi que des secours portés immédiatement à rinvasion du choléra, en mi-
tigent les ravages. Notez que les 400 casernes sont tous des serfs , l! c;lc
les 400 autres sont tous des bourgeois, des ouvriers libres.
La Société nationale de médecine de Lyon vient de mettre au concours la
question suivante : Faire Tbistoire des préparations arsenicales au point de
vue de la thérapeutique ; déterminer les cas pathologiques où elles peuveut
être employées utilement ; comparer dans ces cas leur action avec celle
d'autres médicaments; indiquer les modes d*administration qui se conci-
lient le mieux avec les intérêts de la pratique sans enfreindre les règles de
la prudence.
Le Comité de la mariné a soumis à une discussion sérieuse les pétitions
adressées par les oiBciers de santé de la marine des ports de Brest et de
Toulon, dans lesquelles ces officiers demandent à être assimilés aux offi-
ciers de santé de Tarmée de terre sous le triple rapport de la paye, du rang
et de Tavancement, tels qu*ils ont été accordés à ceux-ci par le décret du
3 mai dernier. Le président du sous-Comité des pétitions de la marine,
If. Ed. Baume, et la majorité du Comité avec lui, ont conclu au renvoi de ces
pétitions au ministère de la marine, renvoi commandé par le droit et Téquité,
malgré les objections de quelques membres, qui ont combattu les conclu-
sions sous le rapport des exigences du service à bord des vaisseaux, et de
PimpossibilHé d'appliquer Tassimilation absolue du service de santé de la
marine avec celui de l'armée de terre.
La Commission du choléra, nommée par TAcadémie nationale de médecine,
^est réanie hier 28 septembre. Klle est composée de MM. Chomel, Gérardin'
Queneau de Mussy, Cornac. Andral, Gaultier de Claubry, Martin Selon,
Bourdon, Bouillaud et Baiily. M. Guéneau de Mussy a été nommé prési-
dent, et M. MarUn Selon rapporteur. La Commission se réunira tous les ven-
dredis. Ses travaux embrasseront successivement le choléra qui a ravagé
l'Europe en 1M«, et celui qui l'envahit maintenant. Il serait avantageux
que les médecins qui possèdent de bons Mémoires originaux, ou des ren-
seignements utiles sur ce sujet, les flssent parvenir à TAcadémie de mé-
decine, rue de Poitiers, n« 8.
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( 289 )
THÉRAPEUTIQUE MÉDICALE.
DE t^EMPLOI MéoiCAL DU CHLOROFORME ; 6UÉRIS0N d'uN CAS DB TETANOS
SPOIfTANÉ.
Paru, le professeur Pokobt.
U est un axiome banal qui donne la def des succès et des revers
en thérapeutique : c'est que tout modificateur de Téconomie peut pro-
duire des effets fâcheux ou salutaires, selon que les cas où on l'appli-
que réclament ou repoussent la modification dont il est l'agent. Gela
nous explique aussi pourquoi l'apparition des remèdes nouveaux donne
lieu à des résultats si contradictoires ; c'est que, dans leur empresse-
ment à exploiter la nouveauté, les praùdens en font une foule d'ap-
plications rationnelles et irrationnelles. Mais bientôt l'analyse réfléchie
Ëdt pénétrer la lumière dans ce chaos et réduit les modernes panacées
à leur juste valeur, en précisant les cas qui les réclament, c'est-à-dire
qui sont en rapport avec le mode et l'intensité de leur action.
Telle fiit, dans ces derniers temps, la destinée des chlorures, de la
créosote, du monésia, et autres modificateurs qui, après avoir fait con-
cevoir les plus vastes espérances, sont demcmés des remèdes utiles dans
certains cas assez circonscrits ; tdle sera celle de l'éther et du chloro-
forme, dont l'emploi se rationnalise à mesure que se dbsipe l'engoue-
ment avec lequel ils furent accueillis. C'est particulièrement du chlo-
roforme, administré par les voies respiratoires, que nous allons nous
occuper id.
En tant que suspendant la sensibilité et la contractilité musculaire ,
le chloroforme, comme l'éther, a fait naitre les plus belles espérances,
non-seulement dans l'esprit des chirurgiens qui en ont recueilli les pre-
miers bienfaits , mais encore dans celui des médecins , qui durent se
flatter, à priori, d'y trouver un remède presque assuré à cette funeste
et désolante série d'affections désignées sous le nom de névroses du
sentiment et du mouvement. Cependant un espoir si beau, je dirai même
si légitime , n'a pas tardé a s'évanouir, du n^oins en partie, et l'on a
bientôt constaté que, si bon nombre d'affections douloureuses et con-
vulsives peuvent céder à l'administration des vapeurs du chloroforme,
ii en est beaucoup d'autres où ce moyen n'agit que comme palliatff
momentané , d'autres qui s'y montrent absolument rebdles , d'autres
enfin qui paraissent s'exaspérer sous son influence.
Séduit et soUidté, commç tous la pratidens, par une perspective îà
TOMB XXXV. 7« UT. i9
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(290 )
rationnelle , j'ai moi-même expérimenté Téther et le chloroforme dans
les diverses affections donloareuses et qpasmodîques, et sortant dans ces
maladies opiniâtres qui jusqu'ici ont déjoué la puissance de Vart, telles
que répîlepsie, lliystérie, la névralgie faciale, et, en dernier lien, le
tétanos. Or, voyant le même moyen réussir ou échouer phis ou moins
complètement, dans des cas analogues en apparence, j'ai dû réfléchir
sur les causes probables de ces variations^ et je crois avoir découvert
quelques-unes de ces causes, grâce à l'analyse élémentaire que nous
sommes dans l'usage d'appliquer à nos études cliniques. En effet, rien
de plus semblable en apparence et de plus dissemblable en réalite que
devx névroses de même nom , suivant les éléments qui les constituent.
Soit, par exemple, deux cas d'épilepsie donnant lien à des attaques
pareilles , mais dont l'une sera l'effet récent d'une simple frayeur et
l'autre le produit ancien d'une lésion organique, matérielle, de l'enoé^
phale. Il est évident que le diloroforrae, agent passager, superficiel,
ne modifiant ostensiblement que les propriétés fonctionnelles des ceii«-
très nerveux , restera sans action , permanente au moins, sur l'épi-
lepsie de cause organique^ invétérée, tandis qu'il aura chance de mo*
difier avantageusement l'épilepsie de cause dynamique et récente. De
même de l'hystérie, qui jusqu'ici s'est m<Mitrée rebelle aux agents an-
esthésiques^ précisément parce qu'elle tient ordinairement à des causes
que ces agents ne peuvent conjurer, à des lésions viscérales , faumora-
lesy constitutionnelles, etc« Je dois dire pourtant que, même dans ces
cas d^incurabilité par le chloroforme, celui-ci rend souvent des services
réels en modifiant les accès, soit en intensité, soit en fréquence. Il en
est de même de la migraine et du tic douloureux^ qui sont ordinaire-
ment soulagés par l'éther et le chloroforme. Il ne faudrait donc pas
accepter comme absolue la sentence portée par de bons observateurs
et vérifiée par nous-même , à l'égard de l'épilepsie et de l'hyslérie,
qu'on a vues et que nous avons vues être exagérées par l'éthérisation.
Les accès sont presque toujours immédiatement comprimés ; souvent ,
ib reparaissent avec le réveil, parfois, il est vrai, mais non pas ton*
jours, plus intenses et plus fréquents qu'auparavant.
Ces observations, jointes à la méditation, au rapprochement des £dts
épars dans les journaux, me disaient volontiers croire à l'efficacilé du
diloroforme dans le traitement du tétanos , névrose plus redoutable
peut-être que les précédentes , mais qui en diffère par sa caosalilé :
tandis que les premières sont presque toujours, de leur nature, cbro-
niqnes et liées à des lésions permanentes, le tétanos, loi, est une a£Eèo-
don essentiellement aiguë, et franche d'altérations anciennes et pro-
fondes, en tant, du moins, qu'il s'agit du tétanos véritable et noa de
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(«91 )
ces affections tétant formes qai acoompagneat certaines Ksions ma-
térielles, ordinairement inflammatoires, des centres nerveux.
Aassi considéré-je coronie une bonne fortune le fait suivant qui est
venu s'offrir à mon observation.
Un jeune homme de vingt ans, de belle constitntîim, de tempé-
rament sanguin-Iympbatique, jaidinier, entre à h Clinique Ie16 jain
1848. Il raconte péniblement qu'à la suite d'un refroidissement, le
corps étant en sueur, il fîit pris, il y a douze jonrs, de vives dou-
lears dans le dos, avec impossibilité de fléchir le tronc en avant. Deux
jours après l'invasion, les mâchoires -se sont serrées gi*aduellement, de
manière à ne plus permettre leur écartement volontaire ; une coiistric-
tion douloureuse occupait la gorge et s'opposait à la déglutition.
Bientôt après, les membres se sont raidis, Tabdomen s'est tendu, pois
sont survenues des 'secousses intermittentes, se succédant à de conrls
intervalles, et tellement douloureuses qu'elles arrachent des cris au
malade.
État actuel. Fades contracté, fixe, comme endoloii , présentant
l'aspect dit tétanique ; trismus incomplet, permettant un écartement
d'nn centimètre environ entre les arcades déniantes ; déglutition assez
facile ; la paroi antérieure de l'abdomen est plate, tendue et résistante
comme une planche ; raideur et inflexion légère du rachis en arrière
(opisthotonos), impossibilité de fléchir le tronc en avant ; douleurs et
spasmes lorsque le malade essaye de se mouvoir, les membres pelviens
sont étendus et contractures de manière à ne pouvoir être fléchis sans
de grands efforts de la! part de l'explorateur; la tension des iiicuibres
supérieurs est bien moins prononcée. L'examen du mabdc provoque
des spasmes douloureux; intelligence nette, point de céphalalgie;
pouls régulier, à 80 pulsations, i-esptration normale, rien du côté de
l'appareil digestif, peau chaude, diaphorèse.
Sachant par expérience combien sont infidèles les divci^ses médica-
tions préconisés contre. cette terrible maladie, je me prêtai à l'admi-
nistration de l'ammoniaque liquide, dont un collègue me disait avoir
obtenu récemment de bons résultats. Néanmoins, eu égard à la consti-
tution sanguine du^sujet, je prescrivis préliminairemeut une saignée
de 400 grammes, qui produisit un sang d'apparence normale ; puis Je
6s administrer ammoniaque liquide 20 gouttes, cinq fois par jour, dans
une cuillerée d'infusion de tilleul sucrée.
Le 17,|on croit observer une légère détente; diaphorèse abondante,
(^(gouttes d'ammoniaque, cinq fois.]
Le 18, diaphorèse persistante, point d'amélioration notable; son-
levé par la nuque, le corps s'élève tout d'une pièce, appuyé sur les tft*
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( 292 )
Ions; crampes fréquentes et docdooreuses, anxiété, gémissements. (Am-
moniaqae 30 goattes, cinq fois.)
Le 19, même état ; urines fortement alcalines, diaphorèse toujom^
abondante, pouls à 80, constipation. (Layemcnt laxatif, ammoniaque
35 gouttes, cinq fins par. jour.)
Le 20, aucune amélioration. {Ut mprà^ 30 ventouses scarifiées le
long du rachb.)
Le 21, persbtance des accidents, trismus inco(nplet, opistliotonps,
tension de Tabdomen, raideur des membres, a'ampes, secousses dou-
loureuses, diaphorèse abondante; Nous renonçons à l'ammoniaque
et tentons l'emploi du chloroforme dans le but de rompre la tension
musculaire. Une. simple compresse est disposée en forme de cornet,
on y Yorse environ 4 grammes de chloroforme et on l'applique de ma-
nière à circonscrire la bouche et le nez du malade. Aux premières
inspirations contre lesquelles le sujet se débat, le spasme général
augmente, gémissements, contraclions couvulsives des muscles respi-
rateurs, turgescence et lividité de la face, il semble que le malade va
succomber à l'asphyxie ; cependant le poub se maintient ferme à 86,
la respiration devient stertoreuse, on débarrasse la bouche de
récume qui la rempUt ; on réapplique la compresse ; tout à coup , les
muscles se détendent, l'abdomen devient souple, les membres fléchb-
sent et retombent inertes, le relâchement et l'insensibilité sont complets,
la coloration renaît, le stertor cesse, un sommeil profond et calme
s'établit. On cesse l'application du chloroforme, qui a duré une à deux
minute^, et le sommeil lui-même dure dix minutes environ ; mais
avec le réveil reparaissent les contractions tétaniques, à peu près conune
auparavant ; le malade affirme avoir dormi sans faire aucun rêve,
sans avoir éprouvé m plaisir ni douleur.
L'épreuve était satbfaisante en tant que résultat immédiat; nous ré-
solûmes de la répéter, dans l'espérance de vainac enfin l'habitude con*
vulsive. Nous pensâmes qu'il suffisait de faire deux applications par
jour; nous ignorions alors que l'éthérisation avait été appliquée, dans
des cas pareils, à des intervalles bien plus rapprochés. Nous redoutipns
d'ailleurs, pour les voies respiratoires, les conséquences de cette semi-
asphyxie trop .souvent reproduite. Le chloroforme fut donc appliqué
ultérieurement deux fois par jour, et toujoius, à quelques modifications
près, les phénomènes se passèrent comme on vient de le voir : la pé*
riode d'excitation étant plus on moins prononcée, celle de collapsus ar-
rivant plus ou moins vite, et le sommeil durant plus ou moins long«-
tcmps, de 10 à 15 minutes environ. A part les indices fournis direc-
tement par la palpation, un signe extérieur siutout nous indiquait Tin-
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( 293 )
stant ou s'opérait le relâchement musculaire. C'est alors q«c s'établissait
un strabisme divergent tiès-prononcé, sur lequel nous reviendrons.
U est vrai de dire que malgré l'exactitude des prescriptions, exécutées
avec tout le soin et le discernement possibles par notre chef de clinique,
M. le docteur Simon, l'amélioration n'a marché que très*lenteinent«
Cependant elle était sensible pour le malade, qui se félicitait des ré-
sidtatâ de la médication et s^y prêtait de bon gré, malgré le malaise
que lui occasionnait toujours la première impression du chloroforme.
Les crises, en effet, devenaient insensiblement plus rares, moins dou-
loureases ; la contracture tétanique perdait de sa rigidité , le malade
pouvait prendre des bouillons, puis des potages. Notons qu'un herpès
s'était produit, dès les premiers jours, aux lèvres, au nez et au menton,
provoqué sans doute par le contact irritant du chlorofbnne qui, :poiir-
tant, était de très-bonne qualité.
Mais voilà que le 29, huitième jour du traitement, le. malade nous
dit avoir toussé et craché du sang pendant la nuit. Nous craignons une
congestion pulmonaire ; cependant l'auscultation n'indique rien d'a-
normal. Nous persistons dans l'emploi du chloroforme ; l'accident ne se
reproduit plus.
Le 30, le malade est assez souple pour pouvoir être placé sur un
fauteuil ; mais ce n'est que le 8 juillet qu'il peut enfin se tenir debout,
faiie quelques pas, qu'enfin il peut être considéré comme entrant en
convalescence, trente*quatre jours après l'invasion, et dix-sept jours
après la première administration du chloroforme.
La raideur générale et le faciès tétanique persistent pourtant encore
à un certain degré et ne cessent complètement que vers le 16, époque à
laquelle on suspend les inhalations de chloroforme, lesquelles ainsi ont
été répétées pendant 26 jours. A cette époque, le malade se promenait
dans les salles et mangeait les trois quarts.
Lorsqu'il entra en convalescence, nous nous aperçûmes qu'il portait
un léger sti^abisme divergent de l'ceil gauche. Or, nous avons dit que
le strabisme indiquait l'invasion du collapsus ; c'est que pendant la ri-
gidité tétanique, les yeux étaient en rectitude et ne reprenaient leur
direction habituelle que pendant le sommeil, alors que les muscles
étaient rendus à leur puissance normale.
Les forces et la coloration sontpromptement revenues ; un peu d'œ-^
dème des pieds a cédé àdeâ frictions de teinture de quinquina. Les pou-
mons n'ont ressenti aucune atteinte permanente, de. ces congtstions
journellement provoquées.
On trouvera peut-être que cette observation n'offire rien de très-frap-
pant en elle-même. Qu'y voit-on, en effet? un tétanos spontané, le*
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(294 )
quel est généralement moins graye que le traumatiqae, attaqué par le
diloroforme après dix-sept jours d'existence, c'est-à-dire alors que la
dnrée du mal en fait présumer la bénignité, et cédant lentement après
dix à Tingt JMirs d'inbalations bi-quotidieniies Noos savons que la
sdeOM nodcrne possède des faits pins brillants que celui-là ; mais d'a-
bord, elle n'en possède pas, j'espère, de plus authentiques et de pins
scropokmemeat observés ; et nons n^avons, d'ailleurs, d'autre préten-
tioii qve de oonfinaer, par an nouvel exemple, des faits constatés par
nos devanciers.
Quoi qn^ii en soit, tel qn'il est, notre fait démontre :
1^ Que de tous les moyens de produire le relâcbement momentané
de la eoBtractnre télaniqae, le chloroforme est, sans contredit, le plus
prompt et le pins efBcace ;
2® Que ce moyen appliqué avec les précautions nécessaires est assez
innocent et peut être répété, même pendant longtemps, sans notable
inconvénient;
3^ Qoe si le cUorofonie appliqué deux fois par jour jusqn'à narco-
tisnie, n'enlevé pas très-rapidement le mal , au moins ne l'aggrave-t-il
pas ; nous nous croyons même en droit d'affirmer, de par le fait pré-
oédent, qo'ii oonconrt anssi à le dissiper, lentement, mais positivement :
sat cùd siienè.
4^ On compledes résoltats tont aussi favcnrables par d'autres moyens,
et moi-même ai pfodnit dans ce jonmal (183^ des guérisons obtenues
par les frictions mercurielles ; mais de tous les remèdes du tétanos ner-
veuXy aucun ne noos paraît aussi bien adapté à la nature des sympto-
meSy aoGon sortent n'attditt le bnt d'une manière aussi directe. Ici les
e£Eets immédiats on physiologiques du remède sont identiquement de
même espèce qne les effets consécnti& on curatiis qn'on veut obtenir;
c'est-à-dire que nul remède n'est plus rationnel.. Il est à espérer qœ
les résoltats heoreox seront plos fréquents par ce moyen que par au-
con des antres, et qoe ces résoltats seront aussi plus prompts, si le re-
mède est appliqoé avec pins de hardiesse; mais nous ne saurions trop
répeter ifoe, ponr éviter les déceptions, il est essentiel de préciser 1^
omdilÎQOS da sniet, dont les principales, nous le pensons, doivent être
l'absence de lésions organiques ou inflammatoires des centres nervenx
et l'intégrité des organes rcspiratinres.
Nous profiterons de l'eoeasion pour compléter l'exposé de nos idées
sv l'emploi médical dn chloroforme. En ce qoi concerne sa valeur
relative, nous pensons, quoi qu'on en ait dit dans ces derniers tenp,
que le ddoxofaraie est préfisrableà l'éther, parce qu'il agit plus doocfe-
ment, plus pfcmpCcment^ pins sûrement. Or, ce qu'il faut an médecin.
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( 295 )
c'est un cifet narcotiqae réel et sur. Le chirurgien peut opérer sans
que la sensibilité soit complètement abolie ; mais le médecin ne peut
guère espérer de résultat curatif que de la suspension complète de Ja
sensibilité ou de la contractilité, selon roccun-eBce. Que le chloroforme
soit plus dangereux que Téther, c'est ce qui ne nous paraît pas irréyoca-
blement démontré, carTéther lui-même n'est pas exempt de dangers;
pois les malheurs attribués au chloroforme ne sont peut-être pas tous
de son fait ; enfin, ces malheurs seront peut-être évités au moyen de ma-
nœuvres prudentes et de précautions attentires. Ainsi l'on suspendra les
inhala tions^si les spasmes, l'asphjxie, le stertordevieiment trop intenses ;
le doigt, appliqué sur le pools, donnera la mesure du danger ; on sus-
pendra, dans tous les cas, dès que l'insensibilité et le coUapsus muscu-
laire seront établis, sauf à recommencer si le réveil arrive trop tôt ;
chose des plus importantes', on détergera la bouche des mucosités qui
viennent Tobstruer, car jaous sommes persuadés que quelques-uns des
malheurs qu'on a déplorés ont été produits par l'écume bronchique.
Les chirurgiens se ^nt demandé si le narcotisme n'avait pa3 d'effets
consécutifs défavorables pour les opérés, c'est-à-dire si la douleur n'é-
tait pas un élément salutaire. Je n'en crois xiea. Dans tous les cas, cette
<jpicstion ne peut surgir dans l'esprit du médecia qui se propose préci-
séroent et uniquement de combattre la douleur ou le spasme ; mais il
doit s'enquérir si les inhalations ne sont pas susceptibles d'occasionner
des lésions, des complications du côté des organes respiratoires. L'expli-
cation ci-dessus, .i<Mnte à beaucoup d'autres, démontre que le chloro-
ferme, spécialement, ae laisse aucune trace appréciable dans les pou-
vions primitivement sains.
Enfin, quant aux indications et aux effets thérapeutiques, nous rap-
peUerons en terminant qu'ils peuvent être palliatifs ou curoiifs ^ que,
dans presque tous les <;aS| le chloroforme a pour effet d'atténuer ou de
dissiper instantanément la douleur et le spasme, mais qu'on ne doit en
attendre de résultat réellement définitif que dans les affections doulon-
reoses ou oonvulsives qui aesont pas liées à des lésions matérielles et
pennanentes.
On a, tout récemment, essayé d'obtenir des effets locaux^ c'est-à-dire
l'insensibilité locale ^u moyen d'applications du chloroforme sur les
parties doubureuses elles-mâmes. C'est là un nouveau point de vue qui
mérite examen, mais qui, dans aucun cas, ne nous paraît devoir révéler
des résultats d'une bien grande importance, comparés du moins aux
«erveilleux effets des iuhalations.
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( 296 )
ÉTUDES SOR LE RHUMATISME MUSCULAIRE , ET EN PARTICULIER SUR SON
DIAGNOSTIC ET SUR SON TRAITEMENT.
Pv H. Vallbii, médecin de l'Hôtel-Dieu (Annexe).
Nous avons, sur le rbumatisme musculaire , des travaux très-im-
portants ; mais ces travaux sont si peu nombreux que si, d'une part ,
on se rappelle rextréme fréquence de cette affection, et, de l'autre ,
on a égard à la grande difHculté de la guérir dans un bon nombre
de cas , on ne peut s'empêcher d'être surpris de cette stérilité de la
science. Quelle peut en être la cause? On ne doit évidemment la
chercher que dans le peu de gravité de l'affection dans l'immense
majorité des cas, ce qui fait qu'on n'y attache qu'une faible impor-
tance ; et aussi dans la facilité, je pourrais même dire la négligence
qu'on a apportées jusqu'à ces dernières années dans l'étude du diagnostic
des maladies douloureuses proprement dites , c'est-à-dire des ma-
ladies dans lesquelles la douleur joue le principal et presque l'unique
rôle , comme la névralgie et le rhumatisme musculaire.
Mais d'abord, de ce qu'une maladie ne menace pas la vie, il ne
s'ensuit pas qu'on doive en négliger l'étude ; car par sa persistance et
aussi par l'incommodité des symptômes , elle peut rendre l'existence
fort désagréable. Ensuite, les recherches récentes ont montré que le dia-
gnostic du rhumatisme musculaire n'est pas toujours, à beaucoup près,
aussi simple qu'on l'avait pensé. Elles ont fait voir qu'il est d'autres
affections qui ont leurs caractères propres, mais qui ont aussi de nom-
breux points d'analogie avec lui, et que ces affections ont dû être bien
souvent prises pour un rhumatisme, et réciproquement. Or, l'expé-
rience nous prouve que le traitement ne doit pas être absolument le
même dans ces divers cas, et tout porte à croire que fréquemment,
faute d'un diagnostic sûr, on laisse s'invétérer des affections doulou-
xQises qu'un traitement mieux dirigé aurait pu faire assez promptement
disparaître.
Aujourd'hui donc, un praticien ne peut plus se contenter de dire ,
quand les malades se plaignent de diverses douleurs occupant les dif-
férents points du corps, c'est un rhumatisme, c'est une douleur rhu-
matismale , et de prescrire ensuite des moyens thérapeutiques qui
s'appliquent vaguement aux douleurs; il faut, de toute nécessité, qu'il
s'efforce de reconnaître quel est le siège réel de ces douleurs et quels
sont leurs caractères principaux. Nous veiTOns , en effet, plus loin^
combien le siège de la maladie est important, quand il s'agit d'établir
le diagnostic, de porter le pronostic, et de^diriger la thérapeutique de
ces aSec^ons.
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( 297 )
Dans cet article, je me propose d'étudier le rhamatisme musculaire
au point de vue de la pratique ^ pour cela , je rechercherai d'abord.
quels sont les caractères, la nature et le traitement du rhumatisme,
musculaire en général ; puis , je passerai en revue les principales es-
pèces^ dont quelques-unes avaient été un peu négligées , et que, dans.
mes recherches sur les névralgies, j'ai rencontrées assez fréquemment
pour pouvoir en apprécier les nuances.
D'abord, qu'est-ce que le rhumatisme musculaire? C'est là i^ne ques-
tion qui serait bien didicile à résoudre si nous avions la prétention,
d'arriver à la connaissance de la nature intime de la maladie.. C'est
cette prétention qui a fait regarder cette maladie comme le résultat
soit d'une fluxion vers un point, soit de la présence d'un liquide, d'un
fluide acre, d'une humeur froide, etc. De semblables explications ne
sauraient plus être mbes en avant aujourd'hui, et un seul fait vieDf
drait, s'il en était besoin, prouver tous les inconvénients de, ces ex-
plications dans la pratique, c'est l'identité .du nom donné au rhuma-
tbme articulaire et au rhumatisme musculaire, affections essentielle*
ment différentes et dont le traitement est bien loin d'être le mêmc.^
Bornons-nous donc à rechercher les points de contact, et aussi les
dissemblances du rhumatisme avec les autres affections douloureuses ;
de cette manière, si nous ne parvenons pas à découvrir l'essence de
la maladie, ce qui n'est pas donné à nos moyens d'investigation^ nous
arriverons du moins à la classer suivant ses affinités.
Le caractère essentiel du rhumatisme musculaire, on peut le dire
aujourd'hui avec assurance, est d'être une affection purement doulou*
reuse. Tout prouve, en effet, qu'aucune lésion anatomique ne lui ap*
partient, et que dans les cas oii Ton a trouvé quelque altération dans
les muscles affectés, ou bien il s'agissait d'autre chose que d'un rhuma»
tisme, ou bien il y avait une complication.
On a voulu, je le sais, trouver dans le rhumatisme musculaire, une
inflammation soit aiguë , soit chronique, et pour cela on a cité des
cas dans lesquels il y avait infiltration , ossification, retrait des mus-
cles, ou bien (s'il s'agissait d'un cas remarquable par son acuité), sup-
puration, réduction des fibres musculaires en putrilage, etc. Mais il est
maintenant parfaitement démontré que, dans tous ces cas, la maladie
a présenté une tout autre marche que le rhumatisme musculaire ; que
la douleur a été fixe, continue, parfois fébrile ; et si l'on rapproche
ces caractères de la lésion anatomique, on ne peut pas douter qu'il ne
s'agisse d'une maladie (|ui a une physionomie propre , et qu'on ne
saurait par conséquent confondre avec le rhumatisme qui a aussi la
sienne ; ce serait une confusion inexcusable*
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(MS)
Ibis qaeDe est donc cette douleur à hqaelle on donne le nom de
ibmnatisme, et dont nos derancîees araîent nne idée si ragne, qn'ik
confondaient, sous cette dénomination, les affections les pins direrses?
Tai cherdié, dans le Gnide da médecin praticien (T. X, p. Id3), à
r^ondre à cette question, et voici comment je Tai résolue :
c Aujoard^liui il y a une très-grande tendance à regarder le rhuma-
tinne musculaire comme une névralgie ayant son sîége dans les nus»
des. Déjà MM. Roche (Dict. de méd. et de cbir. prat., t. IH, art.
Arthrite), et Cmveilliier, avaient nettement fornmlé cette opinion qui,
avant eux, avait vaguement cours dans la science, puisque certains rfan-
matbmes avaient reçu le nom de rkumatismes nerveux. Dans mon
Traité des névralgies (voy. Névr. cervieo-hrach,), je crois avoir mû
le fait hors de doute en citant des exemples de douleurs affectant pri->
mttivement tous les muscles de Tépaule, puis gagnant les nerfs des bras
etprenant tous les caractèi'es de la névralgie. Depuis lors, les ïaiis
nombreux que j'ai obsenrés sont venus confirmer cette manière de voir,
et voici ce qui est résulté pour moi de leur étude.
c Fréquemment les sujets affectés de névralgie éprouvent dans quel-
ques muscles des douleurs qui ont tous les caractères du rhumatisme.
Le rhumatisme musculaire a, sous le rapport de ses symptômes , àt
leur marche, de leurs exaccrbations, de l'absence de lésions anatomiques
appréciables, la plus grande ressemblance avec la névralgie. Ces affec-
tions se transforment souvent l'une dans l'autre. De ces faits, et de ceux
que j'ai rapportés à l'article Dermalgie , je conclus que la douleur,
symptôme capital de la névralgie, se traduit, à notre observation, de
frois manières différentes. Si elle reste concentrée dans les nerfs, on
trouve les points douloureux isolés caractéristiques; il y a une nêvral"
gie proprement dite. Si la douleur se répand dans les muscles, les
contractions musculaires sont principalement douloureuses ; il y a rku-
matisme musculaire. Enfin, si elle se répand dans la peau, il en ré-
sulte une sensibilité excessive de la surface cutanée : il existe une
dermalgie. (Voy. l'art. Dermalgie.) Ces trois formes d'une même
affection peuvent se montrer toutes ensemble ou bien deux à deux :
néuralgie et dermalgie; névralgie et rhumatisme ; rhumatisme et
dermalgie. »
En admettant rexaetitnde de ces propositions , qui, ainsi qu'on va
le voir, sont appuyées snr des recherches cliniqnes exactes, nous voyons
tout de suite pourquoi l'étude du rhumatisme musculaire a été, jusqu'à
ces derniers temps, si peu fructueuse. Ce n'est, en effet, que par des
nuances rcsnhant de la diversité du siège, que ces maladies différent.
Or, le siège, même en procédant à l'examen avec la plus grande at-
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(«99 )
tflttdooy n'est pas tovjoiirs, il s'en faut, &cile à déoomnv ; qu'on juge
de la concision qaî a dû nécessairement eiîster tant que cet examen a
êii fait avec négligence ! Le mot rhnmatisme répondant à tout, peu
importait que le siège de Paflection fôt dans un nerf, dans un muscle
oa dans la peau; on se contentait du terme générique, et on appli-
qnnit des moyens en oonséqnenoe, sans s'inquiéter des espèces* G»m-
bien, par exemple, de névralgies intercostales désignées sous le nom de
pleurodynies, et traitées comme telles ! Combien de prétendus lomba-
gos, qui n'étaient autre chose que des névralgies lombo-abdominaks !
Je cite ces exemples entre cent autres, paioe qu'iJs sont les phis laii-
lants.
Ce que j'ai dit plus baut nous explique aussi comment Vêlement né-
vralgique, depuis qu'on Ta mieux reconnu, a été si souvent trouvé uni
à l'élément rhumatismal, et rédproqucment. Ainsi, il est très-fréqueBt
d'entendre qualifier une afiection doaioitreuse de névralgie rlnmatis-
maie ou de rhumatisme nerveux. Pourquoi cela? Cest que l'obscrm*
tîon, même superficielle, a fait voir que le rhnmatisme a, surtout dans
certains cas, des caractères névralgiques évidents, et que, dans les né-
. vralgies, la douleur n'étant pas le f lus souvent «ases droooscnte pour
rester renfermée dans les nerfs, les mnscles y participent, et présen-
tent précisément les caractères dn rhumatisme simple. De part et d'an-
tre, en efTet, nous avons la douleur pour symptôme capital et presque
unique, la mobilité de cette douleur, les exacerbations, les élaBoe-
mmU^ etc. ; et de plus, ce qui n'avait pas été resian|né avmat k pu-
blication de mon Traité des névralgies, et ce qui pourtant est bien
remarquable, c'est qu'Hun rhumatisme musculaire très-évident peut se
transformer en une véritable névralgie; que la névralgie peut com-
mencer par un rhumatisme ; enfin que, dans des cas qui eenservent
leur caractère de rhumatisme musculaire, on voîl, à des intervalles
plus ou moins rapprochés, la douleur se propager le long des nerfs
voisins, avec tous les caractères névralgiques. H est nécessaire de dé-
montrer par des faits la vérité de ce que je viens d'avancer.
Je citerai d'abord une observation que j'ai ooasigBée dans le Traité
des névralgies^ et qui est très-importante au point de vne qui nous
occupe*
Obs. !*•. Névralgie cêrvico-4>rachiale gauche, succédant à une plewrodunie du
même côté, Augustine Schmitt, domestique, âgée de cinquante ans, veuve,
est entrée à Thôpital Beaujon le 19 mai 1840. Cette femme, toujours bien
réglée, assure n'avoir jamais été malade ; une fois seulement, dit^Ue, elle
a eu, il y a quatorze ans, une inflammation de l>as-ventre. BUea loiyours
travaillé et joui d'une bonne santé jusqu'au 15 de ce mois.
Ce jour-là, elle desceudit dans une cavej et s'y sentii saisie par le froid.
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( 300 )
Elle n* était néamnoins pas en snear. Dans le reste de la journée et pendant
la Buil suivante, elle éprouva des frissons irrégnUers, du malaise^de Tinap-
pétence. Le lendemain, céphalalgie, perte complète de Tappétit; douleurs
dans la partie gauche du dos et sous le sein correspondant, augmentant
dans les efforts de la respiration; pas de toux. Cet état persista les jours
suivants, et la malade, qui ne fit aucun traitement, continua à travailler
jusqu'au 18 mai, où elle se vit forcée de garder le repos, à cause de Tin-
tensité des douleurs.
Etat actuel; 20 mai. Taille élevée, cheveux châtains, yeux bruns, em-
bonpoint ordinaire, constitution bonne, face naturelle.
Les douleurs déjà indiquées persistent; en arrière, à gauche, elles Déca-
pent, le long du rachis, tout Tespace compris entre la troisième et la neu-
vième côte. Dans cette étendue, la pression, le pincement des muscles,
exaspèrent la douleur, qui augmente aussi dans certains mouvements du
tronc. Au-dessus du sein gauche, il n'y 9 qu'une très- légère douleur res-
sentie seulement dans les grandes inspirations. Sonorité normale et respira-
tion pure dans tous les points de la poitrine. Pas de toux.
Léger enduit jaunâtre sur la langue. Peu de soif; inappétence; pas de
nausées ; pas de selles depuis trois jours. Pouls à 80, souple, régulier; lé-
gère moiteur. (Bourr., miel, a p.; saignée de 300 gr.; lavement de lin ;
diète.)
ai mai. La malade se met pins facilement sur son séant; cependant la
douleur persiste encore, et de plus il y a de Tendolorissement dans les at-
taches inférieures du trapèze, dans celles du rhomboïde, et dans le moignon
de répaule du côté gauche. La douleur augmente très-légèrement par la
pression, sans qu'il y ait aucun point bien circonscrit. Pas de céphalalgie.
Un peu d'appétit; langue naturelle ; ventre indolent; hier, une selle as-
sez abondante après un lavement. Pouls à 84, souple, régulier ; chaleur na-
turelle. Le sang de la saignée offre un caillot assez ferme, peu rétracté, coii-
Yert d'une couenne très-mince, demi-transparente et d'un jaune- verdâtre.
(Bourr., miel; 6 ventouses scarifiées sur la partie douloureuse du dos;
a bouillons.)
aa mai. Disparition presque complète des douleurs; mouvements faciles;
appétit bon, pas de fièvre. (Bourr.; 1/8.)
as mai. 11 n'y a plus de douleurs dans le .dos; mais toute la nuit, la ma*
lade a été privée de sommeil par des élancements revenant à de fréquents
intervalles, et par une douleur sourde, continue, siégeant à la face dorsale
du cinquième métacarpien gauche, s'irradiant parfois dans le petit doigt
correspondant. Ces parties ne sont accuellemcnt le siège que d'un senti-
ment d'engourdissement; la pression y détermine un peu de douleur, sans
qu'il y ait de point bien déterminé. Le reste idem,
a4 mai. Hier, dans la journée, apparition de douleurs lancinantes, d'abord
légères, puis devenant peu à peu plus intenses ; elles partaient de la partie
interne du pli du bras gauche, s'étendaient le long de l'avant-bras en sui-
vant exactement le trajet du nerf cubital et se perdaient dans la main; dans
l'intervalle des élancements, il y avait dans ce trajet des picotements in-
commodes. Elle a éprouvé aussi des douleurs, mais moins marquées, à la
région antérieure et exierne de l'avant-bras ; elles pariaient de l'épicondyle,
et ne dépassaient pas la partie moyenne d\i radius. Ces accidents ont donné
lieu à de l'insomnie, et par suite à un peu de fatigue.
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(301 )
n serait inntile de donner la fin de cette observation, qui se rap-
porte uniquement à la névralgie, et qui n'a plus de rapport à la qucfs-
tion qui nous occupe. Voici maintenant les réflexions que m^a suggé-
rées ce cas intéressant :
Réflexions. Ce qui me paraît devoir attirer l'attention dans ce fait^
c'est la succession des deux douleurs qui ont siégé dans la poitrine et
dans l'avant-bras. La première est survenue après un refroidissement
suivi de frissons, de malaise, d'inappétence. Elle s'est accompagnée de
céphalalgie, de gêne de la respiration et d'un léger mouvement fébrile.
Son siège a été remarquable par son étendue ; elle occupait, en effet,
presque tout un côté de la poitrine ; elle était plus forte aux attaches
des muscles, n'augmentait pas considérablement par la pression, était
principalement exaspérée par les mouvements, n'offrait pas de points
circonscrits, et surtout pas d^élancements. Ce sont là évidemment les
caractères de la pleurodynie aiguë.
Mais dès'que cette douleur thoracique s'est dissipée, il en survient
une antre bien différente. Celle-ci ne s'accompagne ni de malaise, ni
d'inappétence, ni d'aucun mouvement fébrile, bien qu'elle soit assez
forte pour causer de l'insomnie. Elle est limitée au trajet des nerfs
radial et cubital, et surtout de ce dernier ; elle offre des points dou-
loureux à la pression très-vifs et très -circonscrits ; il y a enfin des
élancements violents : la névralgie est évidente.
Y a*t-il, entre ces deux affections douloureuses, un rapport, une
liaison quelconque ; on leur succession si rapide n'est-elle que l'eflet
du hasard? La première manière d'interpréter ce fait me paraît devoir
être adoptée. La douleur thoracique occupait non -seulement les parois
de la poitrine, mais la partie postérieure et inférieure du cou ; son
passage dans le plexus cervical était donc facile ; aussi faut-il remar-
quer qu'avant de se fixer dans l'avant-bras, elle s'est fait sen-
tir dans l'épaule , où elle a été assez intense. On a donc pu
suivre exactement sa marche, et il ne s'est passé qu'une demi-
journée entre la disparition de la douleur de l'épaule et son
apparition dans l'avant-bras. Ce fait, qui n'est pas le seul de ce genre,
comme on le verra dans l'observation suivante, vient à l'appui de
l'opinion qui considère le rhumatisme musculaire et la névralgie comme
deux maladies très-voisines l'une de l'autre, et ayant beaucoup d'élé-»
ments communs ; car la pleurodynie, en changeant de siège, est deve-
nue une névralgie. Mais, dira-t-on, cette douleur thoracique n'est-elle
pas elle-même une névralgie, une de ces névralgies intercostales dé-
crites dans ces derniers temps? On peut répondre qu'il est rare de
trouver les signes de la pleurodynie plus trancha que dans ce cas ;
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(30^)
c'est ce que j'ai fait ressortir ^us haut. Il faut donc admettre,
ou que la pleurodyuie , quelle que soit sa ibrrae y est une né-
Tiaigie des parois thoraciipies, ou que c'est bien un rhumatisme
musculaire qui s'est transporté sur les nerfs pour y occasionner
une névralgie» C'est sans doute un cas de ce genre qui s'est présente à
Fobsenration dudoctem'BlogliadalPersico. Cet autemr, sous le titre
de névralgie scj^laire, ûrréguUère et rémittente ^ cite le fait suivant :
m A la suite dune affection rkumatismak des parois thoraciques,
M« S..., âgé de vingt-trois ans, fut pris d'une névralgie scapulaire
gauche,. dont les accès étaient irréguliers et rémittents. Saignées, par-
gatiis, etc., taoftiles. Guérison ea, trots jours par l'eau de laurier-»
cerise* » Sans doute il faudrait, pour biçn asseoir son opinion, des dé-
taik qui nous manquent entièrement ; mais j'ai pens^ qu'il ne serait pas
sans intérêt de rapprocher ce fait du précédent.
L'observation qui, dans le Traité des névralgies^ suit celle que je
viims de rapporter, présente ausâ l'exemple d'une pleurodynie qui se
change en névralgie oervico-brachiale, avec cette différence que le
l'huma tisme a été se fixer d'emblée sur le plexus bracliial, sans passer
par les muscles de l'épaule.
Je pourrais multiplier ks faits de ce genre ; mais, avec un peu d'at*
tention, chacun pourra en observer de semblables.
J'ai dit que, dans le cours d'un rhumatisme, on voyait, plus on
moins fréquemment, la douleur se propager a un nerf, et prendre
tous les caractères de la névralgie^ C'est encore un fait qu'il est ex-^
trêmement facile de vérifier. Il y a environ deux ans, je fus considté
par un homme de cinquante-cinq ans, qui avait, depuis trois ans, uo
rhumatisme de la partie postérieure du cott« Ordinairement la maladie
QOBservait ses caractères rhumatismaux,^ ou, en termes plus exacts^
reslait fixée dans les muscles de la région cervicale ; mais, à des inteiv
Talles variables, et surtout lorsque le malade s'était livré à de longs
travaux de cabinet, la douleur s'étendait au delà de ces limites^ et alois
de9 élancements caractéristiques parcpuraient le nerf occipital, et arri-»
"Vaient jusqu'aux ramilkations du nerf ti-ifadal \ il y avait des points
douhMUieux disséminés, et même des étourdissements. J'ai encoi*e sous
les yeux un fait du roêiue genre, très-caractéristique, et dans lequel la
douleur des muscles du cou est très- opiniâtre, et s'accompagne de doa»
leurs névralgiques très>fréqtteates«
• le peux encore citer l'exemple d'une dame enoore malade, dont la
y douleur est hatûtueUement fixée dans le deltoïde, et qui, par momentS|
, éprouve, jusque dans les doigts, des douleurs lancinantes très-incomr
modes. Enfin, j'ai dcmné des soins à un homme de quarante ans, qui
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(808)
éproave ane douleur liabitueUe des mnsdes Irapèse, liratnbmde ei
deitoîde ; qui a fréquemment des points douloureux an«de8$us de Fiépi^
ooodjie et de répitrocUée, au-devant de Fexti^mité inférieure do
radius et du cubitus, et dan» les doi^ ; qui épronye des élancements
TÎfs dans ce trajet et qui, enfin, ressent dans le pouce et dans 1*1»^
dcx une douleur, «ne fatigue, un sentiment de &iblesse teb qn'îi
peut à peine écrire quelques lignes.
Il i^ésulte d^DC de ces faits et, je le répète, de beaucoup d'autres qni
passent journellement sous nos yeux, que le rhumatisme musculaire et
la nérralgie sont nne seule et même afiection, arec un siège difTérent ,
et que c'est pour cela qu'on voit si souvent mentionnés par les auteurs
la nérralgie rhumatismale et le rhumatisme nerveux. Je sais bien, tou-
tefois, que ce n'est pas ainsi que l'entendent un certain nombre de mé*
deeins ; je 'sais que s'ils ont le soin de désigner certaines névralgies
sous le nom de rhumatismales, et certains rhumatismes sous le nom de
nerveux, c'est qu'ils admettrat l'existence de névralgies qui ne sent
pas, suivant leur expression, sous la dépendance du vice rhtmmtismal,
et de rhumatismes qui ne peuvent s'expliquer que par des ibéenes
hnittorales très-vagues. Mais qu'on aille au fond des choses et qu'on
demande des preuves ; au vague des raisonnements et à rinsignifiancf
des faits, on reconnaît bientôt qu^ c'est là une pure spéculation de
l'esprit, ou bien un reste de tradition surannée dont on a de la peine
à se défaire.
Maintenant que, d'après l'exp^ienoe, nons avons découvert, non
pas la nature intime du rhumatisme musculaire, mais son identité, sanf
le siège, avec la névralgie ; maîntenant qv'il ne' peut phn être deoten
pour nous que le rhumatisme musculaire est la névralgie, soit aignë^
soit chronique des muscles, nous pouvons présenter en peu de mots le
diagnostic et le pronostic de cette affection considérée en général.
Le diagnostic du rhumatisme musculaire aign est^ ordinaii*ement>
très-facile. Cette affection diffère de rinflarantation des muscles par
Fabsenee complète de tout gonflement et de tout changement quel qu'il
soit des parties affectées ; en outre, dans Tii^ammation, il y a de la
douleur alors même que le muscle est dans le relâchement le plus com-
plet, et la pression, ainsi que les mouvements, déterminent une donleor
beaucoup plus intense. Enfin, la fièvre et les troubles des princîpake
fonctions complètent le diagnostic différentid. Ces caractères, comme
on le voit, sont tels, qu'on ne peut plus aiifourd'hui établir la moindie
affinité entre ces deux affections : TinâammatioR et le rhnmatisne
musculaire. *
Lorsipe le rbumatbme musculaire a aOtt siège dans ks^nmedes qpi
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(804)
entonrentune articalation, le diagnostic est parfois difficile ; mais c'est un
point sur lequel je reviendrai quand je parlerai du rhumatisme moscu-
lairede l'épaule.Disonsseulementici, qu'on ne saurait, en aucune manière,
admettre l'identité de nature du rhumatisme articulaire et du rhumatisme
nmsculaire. Si quelques auteurs l'ont £ût encore récemment, c'est qu'ils
n'ont pas su s'afifranchir complètement de ces idées anciennes dont je
parlais plus haut^ car ils ne peuvent méconnaître que, sous le rapport
du siège, des symptômes, de la marche de la maladie, en un mot, sous
tons les points de vue, ces affections différent essoitiellement. On s'est
fondé, il est vrai, pour les rapprocher, d'abord sur la mobilité des
signes locaur dans les deux maladies, et puis sur ce que les sujets af-
fectés de rhumatisme articulaire, sont aussi fréquemment atteints de
rhumatisme musculaire. Mais la mobilité n'est qu'un des car|iktères de
ces affections et est bien loin de suffire pour en démonti*er l'identité ;
et en second lieu, il n'est nullement prouvé que les individus sujets aa
rhumatisme articulaire présentent, plus fréquemment que tput autre, le
rhumatisme musculaire. Qu'ils le présentent souvent, c'est ce que nous
admettons facilement ; mais nous n'oublions pas que le rhumatisme
musculaire est une des affections les plus fréquentes du cadre nosolo-
gique, et nous ne voyons, par conséquent, dans cette fréquence, rien
qui nous paraisse avoir quelque importance.
Reste la névralgie proprement dite , qu'on pourrait d'autant
plus confondre avec le rhumatisme musculaire, que la nature des deux
affections est la même, ainsi que nous l'avons vu» Disons, toutefois, qu'il
est beaucoup plus rare de prendre un rhumatisme pour une névralgie,
qa'nne névralgie pour un rhumatisme. Cette remarque ne s'applique as*
snrément pas aux névralgies trifaciale et sciatique, qui sont presque tou-
jours si fisiciles à diagnostiquer ; mais eUe est très-exacte quand il s'agit
des névralgies du tronc, telles que la névralgie intercostale et la né vrai
gie lombo-abdominale, qui ne peuvent être diagnostiquées qu'à Taide
d'une exploration toute particulière. Du reste, voici comment j'ai porté
ailleurs ce diagnostic (Guide du Médecin praticien, t. X.) : « Je ne
veux pas entrer ici dans de grands détails sur le diagnostic, parce que
les signes distinctib variant suivant chaque espèce de rhumatisme, à
cause du siège de l'affection, c'est lorsqu'on arrive à faire l'histoire de
ces diverses espèces qu^on peut tracer un diagnostic différentiel vrai-
ment utile. Je dirai donc seulement ici que le rhumatisme diffère de la
névralgie proprement dite^ en ce que la douleur occupe une plus
grande surface ; tf» les points douloureux à la pressicm sont moinslimi-
tés; que ces points se trouvent smtout aux attadies des muscles et non
sur le trajet d*un nerf, et que la contraction moscubiire cause une souf-
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(305)
francebors de toate proporûon avec les autres dooleurs spontanées on
provoquées, tandis que dans la névralgie c'est le contraire qu'on observe
le plus souvent. »
En voilà assez, je pense, pour démontrer qu'il faut une assez
grande attention pour distinguer le rhumatisme musculaire des mala-
dies qui peuvent le simuler, et que bien souvent on a prises pour
lui. Quant au pronostic^ il doit être étudié sous deux points de vue
principaux. D'abord, on peut dire sans crainte, d'une manière gêné-
rale^ que le rhumatisme musculaire chronique est plus rebelle au traite-
ment que la névralgie chronique. U est vrai qu'on voit des névralgies
résister aux moyens les plus énergiques pendant de longues années, et
ne cesser qu'avec la vie ; mais ce ne $ont pas là des cas ordinaires ;
tandis qu'il est commun de voir le rhumatisme musculaire s'emparer
d'un sujet pour ne plus le quitter pendant toute la durée de son exis-
tence, le j&isant toujours soufirir plus ou moins. Quelle est la cause de
cette plus grande résistance à nos moyens de guérison ? Serait-ce que
la maladie ayant un siège ordinairement* plus profond, ces moyens ont
sur elle une action moins directe ? C'est ce que je ne saui ais dire, et je
me contente de constater le fait.
Quant à ces deux afTections à l'état aigu (et ce n'est pas là une des
moindres bizarreries que nous ayons à constater), c'est précisément tout
le contraire; c'est-à-dire que le rhumatisme se guérit ordinairement
avec plus de facilité. Quelle que soit, en effet, son acuité et l'intensité
des douleurs, il est rare qu'il dure huit jours, et Ton sait que des né-
vralgies peuvent conserver la plus grave violence pendant des sçmai*
nés et des mois.
Mais il faut reconnaître aussi que le rhumatisme musculaire est en
général beaucoup moins grave que la névralgie. Si, en effet, nous com-
parons le rhumatisme musculaire aigu à la névralgie aiguë, nous
voyons que le premier ne produit pas une anxiété aussi grande et une
altération des fonctions aussi marquée que la dernière, et nous avons
dit plus haut qu'il se dissipe avec beaucoup plus de facihté.
Mais cette différence est encore bien plus marquée dans les cas de
rhumatisme musculaii^e et de névralgie chronique. Nous verrons, il est
vrai, en parlant de certaines espèces de rhumatismes, la paralysie d'un
on plusieurs muscles en être le résultat ; mais ces cas sont trb-rares ;
tandis qu'il n'est que trop iiéquent de voir des sujets en proie aux
plus violentes douleurs névralgiques, mener pendant longues années
une existence misérable, être privés de l'usage d'un membre, quelque-
fois même pouvoir à peine quitter le lit. Or, on sait que l'immense ma-
jorité des individus affectés de rhumatisme, musculaire n'ont autre
T0M£ XXXV. 7« UV. âO
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( 306 )
diose qne des douTeurs plus ou moîos Tagaes, gênant les mourements,
épronrant parfois des exacorbatîoitSy mais ne les empédiant nnllemeiit
d'aller et de venir.
Si Ton consulte les auteurs, on Toit qtt*un traitemeni k très-peu
près nniforme a été conseillé dans le rhumatisme mnacalaire et dans lat
nérralgie, et cependant Texpérrênce prouve que les divers moyens pré-
conisés ne doivent pas être indifFéremment prescrits dans l'une et Pan-
tredeces maladies. Ce qui fait que sur ce point on a toujours en de»
données très-vagues, c'est que le diagnostic ayant souvent été mal posé,
on a cru souvent traiter des rhumatismes, quand il s'agissait de véri->
tables névralgies, et l'on a attribué à certains- moyens une action mar-
quée sur une maladie, tandis qu'ils agissaient stn* une autre*
Mais que l'on recherche quels sont les effets de ces moyens dans des
cas biens déterminés, et Ton verra combien cette manière de voir est
pen exacte. Quel est le praticien qui ne sait que les ^tSftOflS $an^
guines générales et locales ont une action bemieoap plus marquée dans
le rhumatisme que dans la néyralgie ? C'est au pomt qne dans certains
cas de rhumatisme musculaire aigu, on voit, après une on deux appKcan
tions de sangsues, la maladie disparaître complètement, tandis que ee
moyen est presque constamment et complètement insuffisant dans la
névralgie.
En outre, il est bien rare qu'un rhumatisme musculaire aigu riàste
aux émissions sanguines, an repos et à quelques boissons sodcnrifiques ,
traitement bien simple, sans action bien grande sur la névtalgie ; tan-
dis qu'il est généralement très-'peu influencé par les moyens qui réus-
sissent le mieux dans la névralgie aiguë, c'est-à-dire , les vésîcatoires
volants multipliés, et la cautérisation transcurrente.
Tôilà en quoi différent principaleinent le traitement . dn rhumatisme
articulaire aigu et celui de la névralgie. Quant aux cas chroniques, nom
trouvons que l'hydrothérapie, l'usage des eaux thermales, le massage,
les bains russes, réussissent beaucoup mieux dans le rhumatisme que dans
la névralgie proprement dite ; mais ici la différence est loin d'être auss
tranchée que dans les cas aigus , et la raison en est bien simple : c'es
1^ que, sous le rapport des symptômes et de la marche de la maladie,
les deux affections sont bien moins dissemblables, et ^ qne la névral-
gie et le rhumatisme chronique se trouvent assez fréquemment donfon-
dus chez le même sujet.
Viennent maintenant un certain nombre de moyens appliqoés indif*
fgremment aux deux afïeetions ; par exemple, les applications exci-
tantes sur la peau, l'acupuncture, l'éleciro^puncture, les naroetiqnes à
Ftntérienr et à l'extérieur, etc. H me parait difficile d'admettre qne
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( 307 )
ces dÎTers moyens soient aussi utiles dans aiie maladie que dans Tantre ;
mais ce point de thérapeutique n'a pas encore été assez bien étudie
poar qn'il son permis de se prononcer ; nul doute qu'avec les don-
nées précises que nous avons maintenant sur le diagnostic, ces ques-
tions ne soient bientôt résolues.
Resterait maintenant à savoir comment des affections de la même
nature demandent, par cela seul qu'elles ont un siège différent^ des
modifications aussi tranchées dans le traitement. Mais cette explication,
il nous est impossible de la donner ; trop heureux encore de poUvok*
nous dhigerdans la pratique par des règles, fondées sur les faits rigou-
reusement c^jservés, bien que le pourquoi de cette règle bous soit îD'-
oonini.
Dans un prodiain article j'étudierai quelques partscularités un peu
négligées de certains rhumatismes musculaires, et je signalerai quelques
espèces presque complètement inaperçues. Ces dernières fixeront sur-
tout mon attention, parce qu'elles sont de nature à embarrasser le
praticien, Vjulleix.
THERAPECTIQUE CHIRURGICALE^
COUP D OBIL SUR L4 PRATIQUE CHIRURGICALE DES HOPITAUX DE LONDRES :
PANSEMENT DES PLAIES.
Si la chimrgie et la médecine constituent, aux yeux des gens du
mcmde, deux sciences bien distinctes, pour les esprits philosophique»
elles n'ont jamais été que des divisions artificielles établies dans le but
de faciliter l'étude des maladies, et que nécessitait d'ailleurs rinterven-
lion des moyens manuels. Cequi est certam, c'est qu'à toutes les époques
k chimrgie a été tributaire des théories qui ont dominé la médechic ; et
celle solidarité des deux branches de l'art de guérir se comprend sans
peine* Une Ugne de démarcation rigoureuse serait impossiUe à ti^acer
entre la partie médicale et la partie chirurgicale de la thérapeutique ;
b aôenee «si nae, ses moyens seuls sont divers ; l'art en fait le choix
selottleseiix»nstaBees« Il n'y a, aux yeux de la science^ ni apothicaires^
ni dumrgiens, mais seulement des médecins.
En France, depuis qu'il n'existe plus qu'un seul ordre de praticiens^
appelés, par l'instruction qu'ils reçoivent, à embrasser toutes les br&n^
ches de l'art de guérir, la thérapeutique est revenue à des idées plus
ralionneUes; on ne iait phis usage des médications^ parce qu'on les a
yu ^employer ; avec le progrès des lumières, la pi*atique (te la méde*
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(308 )
dne s'est largement améliorée , et la pratique chirurgicale l'a suivie
dans cette voie.
En Angleterre, il s^en faut de beaucoup que cette s(didarité existe ;
on y observe le contraire. La diEférence est tellement tranchée, qn'il
faut des raisons bien puissantes pour les maintenir aussi éloignées
Fune de l'autre. Ainsi, autant la médecine est encore polyphai*>
inaque, compliquée, autant la pratique chirurgicale est simple et
uniforme. Les motifs en sont faciles à trouver. En Angleterre, le corps
médical se partage en trois classes : les docteurs, les chirurgiens et les
apothicaires ; ces derniers, qui constituent encore la masse des méde-
cins-praticiens, ne sont pas payés à la visite, comme les physicianSy mais
en raison de la quantité de médicaments employés pendant la durée ^u
traitement. Ainsi que son appellation l'indique l'apothicaire (apothicary),
prescrit et fournit les remèdes ; son intérêt se trouve donc lié à en em-
ployer le plus grand nombre possible. Du reste, si, obéissant à ses bons
instincts, à sa raison , il se tenait dans une sage réserve , venant heur-
ter un vieux préjugé et de vieilles coutumes, il verrait immédiatement
sa réputation tomber. En Angleterre, guérir d'abord, oui , mais avec
beaucoup de drogues, constitue le type du bon praticien aux yeux des
masses.
Polypharmaque n'est pas à proprement parler l'épithète applicable
à la médecine anglaise, car ce n'est point par ignorance et confiance
aveugle qu'elle applique un nombre aussi considérable de médicaments,
c'est par nécessité, et la nécessité rend industrieux, on le sait. Aussi
vous raconter le savoir-faire, l'habileté avec lesquels on dresse cer-
taines formules serait difficile. A un bourgeois de Londres, lorsqu'il
est indisposé, il faut dans la journée sa fiole et son paquet, et si le
soir on avait oublié de lui envoyer sa pilule, il se dirait très-mal soigné.
Cet usage, on le pense, a dû faire bondir certains cœurs droîts et
honnêtes : nous en connaissons qui ont longtemps combattu des
usages aussi monstrueux ; mais que faire lorsque ces abus ont été .sucés
avec le lait de la nourrice ? aussi, de guerre lasse, ils ont dû céder et
descendre du rôle de médecin à celui d'apothicaire.
Pour la chirurgie, une antre cause non moins évidente Tenserre
dans la ligne de conduite qu'elle tient ; on fait usage en Angleterre de
peu de linge de fil, surtout de toile propre à fournir de la charpie ; les
chirurgiens manquent donc de matériaux pour les pièces d'appareik.
Tout se lie et s'enchaîne : le manque des objets dont se doit com-
poser le matériel des pansements est k cause première de cette ten-
dance bien trandiée que Ton observe dans la pratique des chirurgiens
anglais, de chercher à prévenir la suppuration des plaies. Qo^elles
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sdccèdent à trne opération ou qu'elles soient le résnltat d'nn accident,
ilstentent la réunion immédiate. Nous ne discuterons pas ici la valeni*
de ce point de doctrine; appliquée dans de sages limites, cette pratique
est excellente, et tend tous les jours à gagner des partisans en France.
Bornons-nous à tracer la manière de faire que nous avons tu mettre
en pratique dans les hôpitaux d^ Londres.
Bien que nous soyons persuadé que notre manière de faire les
pansements soit préférable, la pratique des chirurgiens anglais pour-
rait être quelquefois imitée par nos confrères qui, exerçant dans les
campagnes, manquent aussi des objets qu^ils croient indispensables.
Cette opinion, ils se la sont faite pendant leur séjour dans les hôpitaux,
oô, il faut le réconnaître, le linge et la charpie sont employés, je
dirai, presque à profusion. La manière générale dont se font les pan-
sements dans les hôpitaux de Londres pourra donc leur suggérer quel-
ques ressources. Elle leur enseignera encore à simplifier les panse-
ments.
La charpie est remplacée en' Angleterre par une toile tissée pour cet
usage; nous ne pouvons mieux la comparer qo^àces étoffes de coton,
qu'on désigne sous le nom de futaine. Seulement le côté crêpé est pei-
gné avec beaucoup de soin, et c'est ce côté garni de duvet que Ton met
en contact avec là plaie. Lorsque la suppuration devient abondante,
cette toile-charpie ne pouvant absorber tout le pus sécrété, on place par-
dessus des gâteaux d'étoupes, et lorsque la déclivité des parties le
commande^ les pièces de l'appareil sont maintenues à l'aide de longues
bandelettes agglutinatives. Je laisse à penser la consommation énorme
qu'il doit se faire de sparadrap dans les hôpitaux de Londres, puisque les
chirurgiens n'emploient guère d'autres moyens contentiÊ. J'ai examiné
leur sparadrap, et l'ai trouvé préparé avec plus de soin que le nôtre.
Ainsi, pas de bandes ni de compresses. Et cependant il n'en est pas
de celles-ci comme de la charpie, les tissus de coton qui sont si communs
en Angleterre pourraient, sans inconvénient, être substitués à la toile
dans cette portion des pièces des appareils de pansement. Les bandes
ne sont guère employées dans les hôpitaux de Londres que pour établir
la compression, et le plus souvent elles sont faites avec la flanelle. Les
compresses en tissu de coton pourraient encore servir à recevoir les
cataplasmes; les chirurgiens anglais préfèrent les étendre sur une
couche d'étonpes.
Telles sont les particularités qui caractérisent le mode de pansement et
qui sont communes à tous les services de chirurgie. Cette routine subsis-
tera encore longtemps, car elle ne tient pas seulement an manque de
maténauT, mais encore à ce que les pansements sont laissés pour la
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plapartattx infinxiières qai| du reste, nous ont pam pins iiiteUigeiites
que les nôtres. Les plaies graves seules sont pansées par les jeunes dà-
rurgiens qai remplissent, dans les hôpitaux, les ftnctkms d'internes ;
îamais le chef de service ne iait lui-^néme le pansement des plaies qnî
résultent des amputations, ainsi que cela a lien dans tons les kôpîtattS
de Paris.
Cette ligne de conduite adoptée par ks d^irurgiens anglais produit
une règle invariable dans Je mode des pansnnents. On ne TewxniÉre
pas chez eux la diva^sité qoi caractérise les services de dûmrgie Ûê nos
hôpitaux ; on n'y rencontre pas les fractures traitées ici par les â^a-
reiis amidonnés, là dextrinés; plus loin, maintenues par Tappareil
classique ; à côté, abandonnées à la simple contention» Jamais eel essais
que la mode chirurgicale enfante : les handes in^égnées é$ ooOd-
dion, les gouttières en gutta-percha ; ou ces procédés iaginienx qui
n'ont pas , jusqu'ici, acquis droit de domicile. dans la scteaee ; des
grilles de fer qui réunissent les deux portions brisées de la lotnie,
des fiches de cuivre qui forcent les deux fragments d'un tibia à
i^ester en contact.... L'unilbrmité que nous signalons dans la pratiqoe
des pansements des plaies tient tellement à cette sorte de délaissement
des détails, que vous ne la retrouvez plus lorsqu'il s'agit des procédés
opératoires. Chacun chcrciie à mie^x faire, à apporter sa part, et à
marquer son nom. L'imagination prend là ses ébats^ et dépense en
procédés hardis ce qu'elle ne dépense pas en menue monnaie, ai elle ne
produit pas toigonrs de véritables conquêtes, ces tentatives portent son-
souvent l'empreinte du génie chirurgical.
Telle est la résection des extrémités osseuses dans les fausseii artî-
cnlations, proposée par Wbite, et qui a déjà subi di iKitables amâîo-
rations que i^us avons signalées dans une de nos dernières livraisons.
Mais c'est principalement par ses cas de succès au moyen de la ré-
section des parties articulaires des os du coude afieotél de carie, sobsti-
tuée à l'amputation, que White a inscrit son nom dans ks £istes de
la chirurgie. N'est-ce ps A, Cooper qui, Jepremier^ A appliqué la mé-
thode de Hunt^ à la cure des anévrysmeS de la earotide, en limt
le vail&seau au-dessous de la tumeur, et qui a pratiqué la ligalnre de
ISliaque externe dans les anévrysmes du pli de l'aioe^ tumeon qne l'on
avait jusque-là considérées comme inoorablÀ? Deptlii| les Hialades sur
lesquels ces opérations ont été faites ont payé leni* dette à l'humaiiie
nature, et les pièces anatomiqnes, témoignages de OH suocès, ont été
préparées avec le plus grand soin, et se trouvent conservées anjouvd'hiii
dans le musée du Collège des chirurgiens, oiî nous las avons vve&.
Les chirurgiens anglais ont plus de har^esscy ^ lOnt plus que nous
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( 311 )
aflds des nouveait^ et des tentatives extraoïdînaves; citons M. Wac*-
kley^ <pie aons ayon» conna il y a quelques années à Pans, où, eonnne
beaocoi^ de jeones chirorgiens anglais d'avenir, il n'avait pas dé-
daigné, qaoîqa'il possédât tous ses grades, de prendre le tablier d'élève
dans nos hôpitaux afin de mieux connaître notre pratique. M. Wack-
\(Kf BOUS a Cût voir dans son hôpital un malade auquel il avait enlevé
l'astragale et leealcanéum. Le succès est complet, et témoigne d'ime
grande habileté chirurgicale ; mais le procédé reslera-t-il dans la
anence ? la sanction du temps et de l'expérience ne lui manquera-t^elle
pas, comme à beaucoup d'inventions de la chirurgie anglaise?
Cette onanimité dans la manière de faire les pansements, de traiter
IfB iractnreS) diose» qui, pr leur nature, prêtent si facilement à nne
pcatiqoe diverse, tient aux causes particulières que nous avons signalées :
le trait le pkis saillant de k chirurgie anglaise , nous l'avons dit, est
de tcttlcr la réunion immédiate des plaies, particulièrement celles qui
sueoèdent aux amputations. Malgré œ but commun, tous les chimr-*
giens n'adoptent pas les mêmes procédés opératoires; quoique la
méthode à lambeaux soit celle qui permette une coaptation pins
exacte des parties .divisées, et la plus propre à amener la réunion par
première ijitentbn, quelques-uns cependant appliquent la méthode cir-
colaire^
Il est surprenant qu'aucun diirurgien anglais n'ait cheixhé à élever
en corps de doctrine cette méthode des lambeaux, n'ait pensé à n'en
tailler qu'un sed, qui serait emprunté aia parties les plus éle\'ées du
Hiembre, de façon à ce que, retombant par son propre poids, il fa-
cilitât le maintien. Nous ne pouvons mieux terminer cette note qn^en
plaçant sous les yeux de nos lecteura le travail que M. Sédillot vient de
kre à l'Académie des sciences $ il nous paraît résumer les tendances de
la chirurgie en Angleterre.
par le professeur C. Sédillot.
On est profondément attristé des révélations apportées par les sta-^
tistiques des «npntés. La mort, si l'on en croyait ces documents , at-
teindrait la plupart des blessés soumis au couteau des chirurgiens , et
c'est k peine si l'on parviendrait à sauver un tiers ou la moitié de^
opérés. Ce seraient là des résultats déplorables ; mais on peut en dire :
v^té en deçà, erreur au delà ; car si de pareils faits sont l'expression
vraie de la pratique parisienne, ils manquent d'exactitude dans un
grand nombre d'hôpitaux de la prorince où des conditions hygiéni-
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qaes meilleiures/moiiis d'encombremeiit , des coostitations plus saines
et des soins plus assidus rendent les succès beaucoup plus fréquents.
On ne saurait se dissimuler néanmoins qu^une amputation ne soit,
en tout cas, une opération fort grave,, et que l'art n'ait de grands pro-
grès à accomplir pour en diminuer les dangers.
Nous appelons l'attention de nos confrères sur quelques points de
pratique auxquels nous attribuons une importance capitale, et la plus
grande part de nos habituels succès. Nous avons pratiqué depuis quinze
mois douze amputations : uiie de la cuisse, six de la jambe , une du
pied (tibio-tarsienne), une du gros orteil, une du brasj de l'avant-bras
et de l'articulation métacarpo-pbalangienne. Sur ce nombre total nous
n'avons compté qu'un mort, et encore était-ce l'opéré de l'orteil, par
conséquent le blessé dont l'amputation était le moins redoutable, cir-
constance qui ne fut pas sans influence sur ce malheinreux résultat,
en raison de la funeste sécurité .qu'elle nous insp^. Nous donnerons
plus loin quelques détails sur chacune de ces amputations, toutes pra-
tiquées publiquement aux cliniques de la Faculté de médecine et de
l'hôpital militaire^ et nous commencerons par exposer les principes
chirurgicaux auxqueb nous en rapportons la réussite.
Les chirurgiens se sont particulièrement proposé, dans le choix de
leurs procédés opératoires, d'éviter la saillie de l'os ou la conicité du
moignon. Les amputations en quatie temps, dans lesquelles on divise
successivement la peau, les muscles superficiels^ les muscles profonds
et l'os du membre, ont pour principal avantage de former un oone
profond dont la circonférence est représentée par les téguments et la
partie la plus élevée par l'os, ainsi profondément caché dans les chairs.
De quelque manière que l'on pratique l'amputation circulaire si gé-
néralement adoptée par les chirurgiens de nos jours, il est de toute né-
cessité d'obéir à cette première et, pour ainsi dire, unique indication^
En supposant l'opération bien faite, cette même indication se repré-
sente, et persiste jusqu'à la fin de la cure. La saillie de l'os est une
sorte de menace perpétuelle suspendue sur la tête du chirurgien ; car
si le moignon était abandonné à lui-même, les muscles se rétracteraient
rapidement au-dessus du niveau de la section osseuse, entraîneraient les
téguments, et détermineraient immanquablement la conicité du moignon.
On est donc obligé, pour parer à ce grave inconvénient, de compri-
mer l'origine du membre au moyen d'un bandage circulaire, pour préve*
nirla contraction musculaire, soutenir les parties molles, et maintenir les
téguments allongés au delà de la plaie quUls doivent servir à fermer.
On réunit, en outre, la peau avec des bandelettes agglutinativies ou
des points de suture ; on enveloppe le moignon d'uû linge cératé, de
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plamasseanx, de compresses, et on assujettit le tout avec une bande
roulée, assez fortement serrée pour immobiliser l'appareil.
L'opéré reste dans cet état quatre ou cinq jours ; -cependant quelques
chirurgiens, et M. Guersant fils est du nombre, sont rerenas aux an-
oieiis usages, et recommandent de renouveler le pansement dès le len-
demain de l'amputation.
Toute la génération cbirurgicale actuelle a été élevée dans la crainte
. des pansements fréquents, et il iant que des accidents évidents soient
.venus frapper de discrédit cette doctrine, pour qu'on ait commencé à
l'abandonner hautement, malgré les préceptes et l'exemple des chirur-
giens les plus renoBunés.
N'avons-nous pas tous entendu cent fois répéter que Papprébension
, des amputés pour la levée du premier appareil tenait à la vieille con-
. tnme où l'on était autrefois de procéder au pansement avant que la
suppuration se fût complètement établie? Dans ce cas, les linges et la
. charpie étaient adhérents^ desséchés, durcis par l'infiltration de la sé-
rosité et du sang ; on ne paiTenait pas à les humecter, et il en résul-
tait des tiraillements extrêmement douloureux pour les malades ; l'ar-
rachement des ligatures, la rupture des réunions commencées, etc.
. Avec la précaution d'attendre l'imbibition de l'appareil par le pus, le
premier pansement avait lieu sans difficultés et sans douleur, et l'ap-
pareil se détachait souvent tout d'une pièce et en forme de calotte.
Gimment donc, se fait-il qu'une si excellente pratique rencontre des
contradicteurs? Nous l'avons dit et imprimé souvent depuis une
douzaine d'années, et nous le répéterons encore : les pansements sont
. une des grandes causes de la mortalité des amputés, par les graves acci-
dents auxquels ils donnent^ lien.
Le moignon est étranglé par un appareil inextensible ; les bords de la
plaie le sont par les bandelettes et les sutures. Les liquides, sang, sé-
rosité et pus, retenus dans la plaie, compriment les chairs, font ob^cle
à la circulation, amènent l'œdème, le gonflement, l'inflammation, des
ârysipeles, des foyers purulents, la fonte ulcéreuse des tissus, des phlé-
lûtes, l'érosion des veines, la pyohémie, la carie et la nécrose de l'os, etc.
Que tous les chirurgiens fassent appel à leurs souvenirs, et qu'ils se
demandent s'ils n'ont pas vu, à la levée du premier appareil, la peau
osdématiée, couverte de phlyctènes dans l'intervalle des bandelettes ag-
^utinatives, frappée de rougeur érysipélateuse ; un pus sanieux et fé-
tide s'écouler de l'intérieur du moignon, et tous les malades accuser nn
soulagement marqué après le pansement. Qui n'a été témoin de ces
plaies en apparence réunies presque en totalité, et qu'il fallait agrandir
poor &ciUter l'écoulement du pus rassemblé au-dessus d'an pertoisfis-
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(314 )
tfdeux en large foyer? Combien d'abcès et de iiisées pomleDtes ont
compromis de guérisons ; que de caries et de nécroses qui retardent în-
définiment la cnre !
- Ce sont là des £uts très-fréqoents, faciles à constater dans tons Ims
^services hospitaliers, et Ton ne s'étonne plus de titxiTer des pratidens
disposés à multiplier les pansements, pour préserver leurs malades de
^i redoutables diances.
Sans donte, je crois pks avantageax de, lerer le prenuer appareil
an bout de Tiaçt-quatre heures, et de s'assqrer de l'état du moignon,
que d'atlendiie qaatre on dnq jours dans une ignorance complète des
couditions de la plaie ; mais les pansements, en eas^^méoMs, sont &-
tigants, douloureux, exposant an refroidissements et par suite au té-
tanos ; ils exigent on temps très>long et doiveiit êtue confiés à des
aides dont l'etpérienoe n'égale pas le zèle. Une hémorrhagie ne peot
être immédiatement reconnue. Le membre amputé est trop ou troppeo
comprimé, les bandes se relâchent, les chairs ne sont plos saffisamoMiit
soutenues ; les musdcs se rétractent, et, malgré la perfection de la mo-
nœuyre opératoire, l'os &it saillie, s'altère, et la TÎe du malade reste
compromise.
Un bandage bien fait est on faible palliatif des ineonyénients qoe
nous venons de signaler, et le remède doit être plus énergique et pîis
complet. Dès qne les pansements fréquents ou retardés aggravent ks
dangers des malades, la question est tranchée et il faut les supprimer.
Supprimer les pansements peut sembler incompréhensible aox pratideBs
nourris dans le respect du plumasseau et de la bande ; et c'est cepen-
dant une referme que nous avons adoptée, et à laquelle noos at-
tribuons nos succès. Mais comment alors ^prévenir la rétraction des
chairs, la comcité du moignon, et obtenir la cicatrisation de la plaie ?
Par un moyen très-simple et très-facile. Les pansements n'ont pour bot
qoe de maintenir mécamqaement en contact les bords de la ploie. Si ees
deriners restent spontanément affrontés, les pansements deriennost
donc inutiles, et tel est le but qne nons nous proposons en abandon-
nant l'amputation ârculaôre, et en recourant à la méthode d'on mqI
lambeau antérieur comprenant les deux tiers de la eiroonférence da mem-
lire. Le dernier tiers est coupé perpendiculairement an niveaa des on-
gles du lambeau ; on dénode l'os plus ou moins haut, selon les indications,
et le lambeau retombant sûr la plaie par son propre poids, la mesn-
Vte et la ferme, sans ^indispensable secours dHin i^areil de pansemcÉt.
Un linge ployé en double et de deux travers èç doigt de la
trempé dans le digestif, est appHqné sur l'os, de manière «à
im canal central poor l'écoulement des h'quides. Deux épingles à sotore
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( 315 )
coudent et maintiennent les angles du lambeau, jusqu'au moment où
l'induration inflammatoire s*en est emparée, et l'on peut espérer one
réimion immédiate latérale, sans rétention du pas dans la plaie, puisque
l'extractimidu linge central laisse, au bout de trois à quatre jours, nne
carîlé verticale dans laquelle le sang et le pus ne sauraient s'accumuler.
Le moignon reste à nu, exposé aux regards du chirurgien ; et les
moindres accidents sont snr-le-champ aperçus et soumis à un traitement
convenable. Si l'on veut i-econrir an Iroid on à ia cbalenr, la plaie reste
toujours accessible et serait eonvei^te à volonté de glace ou de coton.
Les fomentations se font avec des pièces de molleton de laine tait-
iées carrément, et les lotions, cmbrocations, frictions, injections, etc.,
sont faciles. Le pus répandu sur le drap d'alèze ne contracte pas d'o-
denr, et dans le cas où le membre serait agifé de soubresauts, on Tas-
sojettiniit a^'ecun mouchoir on toute antre pièce de Knge dont les extré-
iBÎlés seraient fixées an lit ou aux côtés du cerccan destiné à supporter
le poids des couvertures.
Nous avons la précaution d'abattre l'angle antérieur des diapfayses
osseuses, pour empêcher la li'op grande irritation des tissus en contact,
^ l'interposition d'un linge pendant les première jours nous paraît
ooneoonr à ce résultat. La saillie de l'os devient dès lors impossible, à
mmns as perforation de toute l'épaisseur du lambeau, ce qui n'arrive
pas quand on a eu le soin de couper l'os assez haut.
Ce n'est pas seulement, du reste, dans le but d'éviter la conicité du moi-
gnon elde pouvoir supprimer les pansements, que nous avons en recoursà
cette méthocle ; nous avons eu principalement en vue, en l'adoptant^ de
prévenir la rétention des liquidés dans la plaie; tel est, on ne saurait
trop le redire, le plus grand danger de toutes les opérations chirurgi-
cales ; là est l'explication des réussites et des insuccès, et celte indica-
tion est peut-être la plus importante de la chirurgie. Nous repoussons
l'amputation circulaire et les pansements, parce que ces procédés expo-
sent à ta rétention an pus, et nous devions dès loi^ disposer le moignon
de lios amputés de manière à ce que ce péril n'existât pas.
Aossi, par lambeau antérieur, n'entendons-^nons pas un lambeau
formé aux dépens de la face dite antérieure des membres. Nous mettons
m lé langage chirargical en opposition avec le langage anatomique.
Pour nous, la face antérieure de l'avant- bras est la région postéro-
externe; au bras, la région externe.
Noos admettons néanmoins toutes ks modifications apportées par. la
natùi'e des lésions, les délabrements subis, la forme des membres, les
nécessités opératokes ; mais nous ne cessons de recommander à l'homme
de l'art de se proposer poiir but priaeipa^, dans ses amputations, d*é-
Vitc^ la réieiltioa dès tirades j la suppressioa des pansements et
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( 316 )
de la conicité da moignon viennent seulement en deuxième ligne.
La méthode à un seul lambeau antérieur n'est pas fort ancienne et
n'a jamais été généralisée. Il est même assez curieux de trouver les pre-
miers lambeaux uniques formés aux dépens de la face postérieure des
membres, tels qu'à la jambe, au genou* Ce seul fait montre combien on
méconnaissait l'importance des considérations que nous avons exposées.
M. Manec avait préconisé un seul lambeau antérieur pour Tampa-
talion coxo-fémorale ; M. Hello a obtenu par la même méthode de
nombreux succès de l'amputation de cuisse ; MM. Malapert et Marmy
ont proposé un seul lambeau antérieur pour la désarticulatiim de l'é-
paule, et un unique lambeau dorsal était depuis longtemps pratiqué
pour l'amputation du poignet.
Le partisan le plus avancé de cette méthode est néanmoins M. Bau-
dens. Ce chirurgien l'a appliquée le premier avec succès aux désarticu-
lations de la cuisse, du genou et du pied ; il a fait valoir les avantages
d'un lambeau retombant sur la plaie par son propre poids, et le petit
lambeau postérieur qu'il avait Phabitude de conserver, était trop court
pour altérer le caractère de la méthode.
C'étaient là des tentatives d'une haute valeur chirurgicale, et si
quelques-unes n'ont pas été acceptées, telles que le lambeau dorsal du
pied pom* l'amputation tibio-tarsicnne, la cause doit en êti'e rapportée
aux dispositions particulières du membre^ et à la nécessité de conserver
autant que possible les téguments du talon, pour rendre la sustentation
directe plus facile.
Nos procédés d'amputation : médio-tarsienne, mis en usage avec un
succès complet par M. Robert ; du pied à un seul lambeau interne ; de
la jambe à lambeau externe, employés avec des succès presque con-
stants par MM. Pastoret, Goffres, Marmy, Millot; les guérisons que
j'ai obtenues de l'amputation dans la continuité et la^ contiguïté de la
cuisse par le lambeau unique antérieur ; et les mêmes exemples répétés
pour le membre supérieur, montrent assez avec quelle insistance j'ai
toujours poursuivi la réalisation des indications déjà signalées, et dont tes
plus essentielles étaient, à mes yeux, et de prévenir la rétention du sang,
de la sérosité et du pus, et ensuite, comme nous l'avons ri9|>çté, de pré*
venir la saillie osseuse, et de supprimer les inconvénients des pansements»
Jamais cependant, jusqu'à ce jom-, nous n'avions aussi nettement
précisé nos idées à cet égard, et en les érigeant en doctrine, nous
croyons les rendre inteUigibles, et en mieux faciliter la discussion et
l'adoption.
-^ L'espace nous manque pour reproduire les observations que rap-
porte l'habile professeur de Strasboui'g à l'appui de sa pratique ; nous
examinerons prochainement les deux points dont elle se compose : la
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(317)
méthode opératoire, puis la suppression des pansements. M. Félix Le-
gros vient réclamer la priorité de la méthode opératoire. En cfTct, dans
une note publiée en 1834 par le Journal des connaissances médico-
chirurgicales, les avantages de l'amputation à un seul lambeau des
membres à un seul os y sont nettement formulés par M. F. Legros.
Quant à la suppression des pansements, nous devons dire^ et sans rien
préjuger d'un seul, fait que M. Guersa^t ûls nous a rendu témoin, il y
a quelques jours, d'une plaie d'amputation traitée par cette méthode, et
que le résultat en a été fort peu satisfaisant : les points de suture ont
déchiré les bords de la plaie, et leur écartement a pris des proportions
insolites!
CHIMIE ET PHARMACIE.
METHODE GENERALE D ANALYSE GHIMICO-LÉGALE P013R LA RECHERCHE
DES POISONS MÉTALLIQUES.
Une méthode, sinon générale, ce qui est une impossibilité, du
moins une méthode d'analyse médico-légale applicable dans sa partie
préparatoire à la recherche de plusieuis poisons importants à la fois,
doit être considérée comme une bonne fortune pour les experts toxico-
logues. En eiïet, qu'arrive-t-il en suivant les [indications fournies par les
traités de toxicologie ? L'expert qui a à rechercher, dans une matière
suspecte, l'existence d^un poison dont il ignore la nature» est obligé à
chaque insuccès, et quelquefois ils sont nombreux, de faire succéder une
analyse à une autre jusqu'à ce qu'il soit arrivé à la découverte d'un
poison ; et même, lorsqu'il est arrivé à ce résultat, est-il encore obligé
moralement d'expérimenter sur de nouveaux irais pour s'assurer s'il n'y
a pas présence de plusieurs poisons à la fois. Le trayail dont nous
rendons compte a pour but d'exempter de ces opérations multiples et
des lenteurs qui en sont la conséquence. Espérons que la pratique con>
fîrmera le$ résultats annoncés par l'auteur.
Pour la recherche de l'antimoine , M. Millon a suivi un procédé
qui consiste à détruire la matière organique par l'action combinée de
l'acide chlorhydrique et du chlorate de potasse. Un médecin brésilien,
M. Abren, dans un travail qu'il a présenté à l'Académie des sciences,
a fait voir qu'en le modifiant ainsi que nous Talions voii*, ce procédé
était applicable à la recherche des principaux poisons métalliques ; de
sorte que cette dernière se trouve réduite à ce simple problème : un ou
plusieurs métaux étant donnés au sein c^une matière organique ,
déterminer leur nature.
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Voici comment on opère : on commence par examiner attentiTement
à l'œil na, on plutôt à la loape, les substances rendues par les to--
nûssements et les selles , les maûms troutées dans le canal digestif,
et la surface muqueuse du même canal. En supposant qu'aucun indice
ne résulte de cet examen physique , voici comment il faut procéder :
diviser, avec des dseaur, en très-petits morceaux, kt matière à aiuH-
Ijser, en prendre un poids connu ne dépassant pas 200 grammes, et
l'introduire dans un ballon de 2 litres, avec la moitié de son poids
d'acide dilorbydrique pur et fumant. Au col du ballon est adapté
un boucbon perforé de deux trous , dont l'un est destiné à recevoir mi
tube de 55 à 60 centimètres de longueur et de 1 centimètre de dia-
mètre intérieur, plongeant de quelques millimétrés dans l'acide chlorhy-
drique. De l'autre 4>uverture part un tube recourbé à angle droit ,
dont la seconde branche verticale plonge, à travers Un bouchon, dans
de l'eau distillée contenue dans une éprouvette. Le bouchon de celle-ci
présente un second trou destiné à recevoir un tube droit qui ne plon-
gera pas dans l'eau.
Les choses ainsi disposées, on place le ballon sur un bain de sable
ctl'éprouvette dans Feau £roide, qu'on renouvellera de temps en temps.
On maintient le sable à une température voisine du point d'ébullition
du liquide ; cela pendant quatre ou cinq heures au moins , et en agi-
tant de temps en temps le ballon. La matière organique se délaye et
forme avec l'acide un liquide dense et homogène. Alors on fait bouil-
lir ce liquide à feu nu pendant deux on trois minutes ; puis on intro-
duit peu à peu des cristaux de chlorate de potasse par le gros tube,
dans la proportion de 16 à 18 gramm. pour 100 gramm. de matière
en expérimentation. On a soin d'agiter continuellement le ballon.
n se produit une vive réaction, avec dégagement de gaz chlore, et
le liquide devient limpide. On laisse refroidir, on filtre le liquide» on
le mélange à l'eau de l'éprouvette et à celle provenant du lavage du
résidu resté sur le filtre. On fait passer un courant de gaz sulfhydri-
que bien lavé à travers le liquide et pendant longtemps, et on l'ahatt-
donne jusqu'au lendemain dans un flacon bouché. Dans tous les cas ,
il se formera un précipité plus ou moins pesant, dans lequel on retrocK
vera l'un des métaux suivants que comprend la méthode :
Arsenic. Mercure, Plomb.
Antimoine. Cuivre. Argent.
Si, indépendamment du soufre, ce précipité contenait de la matière
organique, on l'en débarrasserait en le jetant sur un filtre sans plis,
le lavant et lé faisant bouillir dans un petit ballon, avec son poids d'adâe
chlorhydrique, et quelques fragments de chlorate de potasse. La réac-
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(319 )
tkm tenninée, aa ajoute un peu d'eau distillée» et on cbaulfe avec pré-
caution pour chasser le chlore libre. On filtre et on obtient un liquide
limpide, à peine saJQrané, et dans lequel on doit retrouver les mé-
taux ci-dessus, si la matière essayée en contenait.
Quant au zinc et à F argent y. «pe la méthode atteint également, le
premier n'étant pas précipicable par Tacide sulfhydrique au son d'une
U^peur acide, il faudra le chercher dans le liquide filtré après l'action
de l'acide sulfhydrique; le dernier, lui, ne pouvant se trouver qu'à
rétat de chlorure insoluble, on le recherchera dans le résidu de la pre-
mière filtration.
C'est dans le liquide obtenu en dernier lieu^ que M. Abreu recher-
che le toxique. D'aboixl il recherclie simultanément l'arsenic et l'an-
timoine au moyen de l'appareil de Marsh ; ensuite il recherche, par
kurs réactifs respectifs, le mercure, le cuivre, le plomb et l'étain dans
le liquide de l'appareil, après avoir dissous dans l'eau régale tout ce
qui s'est déposé au fond du flacon.
PÉTROLE ET NAPHTE ; LEURS USAGES THÉRAPEUTIQUES ; SAVON PETROLE.
Plusieurs années déjà se sont écoulées depuis que le docteur Serres
(d'Alais) est venu appeler l'attention des lecteurs du Bulktin de Thé-
rapeutigue sur l'efUcacité de l'huile de cade contre les affections de
la peau, notamment les formes prurigineuses et squammeuses : pro-
priété remarquable que les expérimentations cliniques de MM. Gi-
bert et Devergie sont venues confirmer. Le docteur Andrew Ure, dans
un récent article, signale de son coté les propriétés antidartreuses
d'un produit qui, chimiquement et physiquement, s'en rapproche beau-
coup , nous voulons parler du pétrole, nommé aussi huile de />e-
trokj huile de pierre ou huile minérale. Ce bitume liquide, qui sourd
dans on grand ncxnbre de pays du sein de la terre, où, sans nul doute,
, il est produit par une distillation spontanée exercée sur des végétaux
qpi s'y trouvent enfouis depuis les premiers âges du globe, paraît aussi
avoir été employé par les médecins anciens, dans les mêmes cas que
l'huile de cade.
Le pétrole, dit le docteur Ure, peut être employé à l'intérieur pour
détruire Tinertie des intestins, en déterminant des évacuations et sti-
mulant l'économie. Mais c'est surtout comme remède externe, dans le
traitement des affections cutanées, qu'il se recommande, II peut être em-
ployé en nature ou dissous dans une huile, de l'alcool ; mais sous ces
formes il agit trop comme rubéQant. Un bon moyen de l'employer
comme antidarti^eux est de lui faire revêtir la forme d'un savon.
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( 320 )
On l'incorpore en proportions convenables dans da savon mon ,
c'es^à-dire non encore terminé, et an bout de quelques jourâ on obtient
un mtxm pétrole dont les malades se servent avec de Feau, comme de
savon ordinaire, pour laver les'parties afiectées.
Selon le docteur Ure, par ce mode de traitement, les pores de la
peau mis à nu retiennent une légère couche de pétrole qui agit ainsi
efficacement. Le savon pétrole est, dit^il, un remède souverain contre
les boutons de cbaleur des régions tropicales, de même que contre les
éruptions inflammatoires accidentelles de la peau de nos climats.
Avant la remarque du doeteur Ure, on connaissait quelques proprié-
tés médicales du pétrole ; ainsi on le savait vermifuge, antispasmodi-
que, rubéfiant. Mais il faut dire que^ sauf dans la médecine vétérinaire,
son emploi est nul; cependant ce produit naturel nous semble posséder
des propriétés réelles et même énergiques. Pour qui connaît l'efficacité
du goudron dans les maladies de la peau^ celle que le docteur Ure ac-
corde au pétrole n'a rien de surprenant, en raison de l'analogie que ces
deux produits pyrogénés présentent entre eux, ainsi qu'avec Fbuile de
cade.
Dans le terrible fléau qui nous menace, le pétrole, comme le naphfe,
qui n'en est qu'une variante, et dont la vertu anticbolériqne par;dt
avoir été ^reconnue, le pétrole, disons-nous, employé, soit à l'inté-
rieur, soit à l'extérieur, semble devoir prendre place parmi les moyens
de secours à lui opposer, en raison de ses propriétés|stimnlantes, rubé-
fiantes et antiputrides.
Relativement à l'emploi du naphte dans le choléra asiatique, il ré-
sulte de correspondances médicales qu'il a été mis en usage avec succès
dans la Circassie. D'après le docteur Andreyoski, médecin en chef de
l'armée russe, le naphte, à la dose de quatre à huit gouttes, est un re-
mède infaillible contre la diarrhée cholérique qui règne dans le Caucase
pendant certaines saisons. Une seule dose de ce médicatnent, dans du
vin blanc ou un infusé de menthe, suffit pour rendre aux garderobes
leurs qualités normales. Dans les attaques du véritable choléra asiatique,
il faut administrer quinze à vingt gouttes de naphte ; et la guérison
n'est pas aussi certaine que dans le premier cas.
VElixir de Worvnejé est préparé comme suit :
Esprit-de-vin 4 litres.
Sel ammoniac 4 grammes.
Nitre purifié 4,75 —
Poivre •...•-... 4,75 —
Eau royale 2 •»
Vinaigre de vin..,. 750 ' —
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Supplément. ( 321 )
Naphte 2 grammet*
Huile d'olive 15 —
Essence de menthe poiyrée. 250 —
Le tout digéré pendant deux heures. Dose : deux petites cuillerées
tous les quarts d'heure.
Le docteur Andreyoski, instruit de la remarque faite que les cosa*
ques qui faisaient usage de cet élixir étaient généralement ménagés par
le choléra, supposa que le naphte était le principal agent de cette corn*
position ; il l'employa, et en obtint du succès même dans le choléra goii«
firme avec cyanose et crampes.
Nous soumettons toutes ces données à l'appréciation des praticiens.
D.
BIBUOGRilPHIE.
Traité des luxations congéniales du fémur, etc., par le docteur
Ch. g. Pravaz, directeur de F Institut orthopédique etpneuma-'
tique de Lyon, etc. Un vol. in-4", avec £\g,<, 1847.
Quelques mots tracés par le père de la médecine touchant les luxa-
tions congéniales du fémur avaient été oubliés ; les auteurs du moyen
âge et des temps modernes avaient négligé un pareil sujet, et les mé*
moires de Palleta avaient eu peu de retentissement, lorsque Dupuytren
appela sur une lésion aussi intéressante l'attention des praticiens de nos .
jours. Mais les recherches de ce grand chirurgien et celles de son digne
émule Delpech laissaient bien des lacunes à combler , et concluaient à
l'impuissance de la thérapeutique. Plus récemment M. Humbert s'éleva
avec une apparence de succès contre ce fâcheux pronostic donné par
de si illustres prédécesseurs ; il assura la guérison régulière des luxa-
tions congéniales de la hanche, et trouva dans une grande récompense
de l'Institut une approbation de ses efforts et de ses succès. Toutefois,
les études plus attentives de Breschet, de M. Pravaz, etc., contestèrent
la réduction de la tête du fémur dans l'ancienne cavité cotyloïde , et
l'observation clinique vint en effet montrer que l'extrémité pelvienne
du fémur avait été ramenée et maintenue tantôt dans le trou ovalaire ,
tantôt dans la grande échancrure sciatique. La question reprit donc
une face nouvelle , et la réduction de l'acétabulum primitif semble dé-^
sqrmais impossible , à raison surtout de la déformation entière et sup-
posée constante de cette dernière cavité.
Tel était, en peu de mots , l'état de la science tout récemment , lors*-
qne le savant praticien de Lyon consacra à l'étude et au traitement
des luxations de la hanche ses vasies connaissances, ses recherches spé*
TOMB XXXV. 7« LIV. 21
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(34« )
ciales et IH êfftrts sotîtenns. Après pldlfetiH àfih^és dressais thérapeu-
tiques dans le Itel établissement qu'il dîrîgfe, M. l'rayaz publia plusieurs
Mémoires sur les résultais qd'il atalt ôbtèritiS ; afirés avoir amassé de pré-
CMMHè» doriUdédj et âfoir opété des gtiérisbiisregùtièi^ eiàuthentiqueS|
il vient d'en publier le savant exposé dans le beau travail cloiit nous
(amnê ici Ulie fiiible àflàly^é. Cbércbâtli & cônnaftfê et à iiieniioiihcr
toutes le# tkhmnê <|0é là séièttde pO^ède Sfif lé iiijét clé son 6utrâgé|
Fanleiir n'a pM de pMiie I ^rOuVëf txAnblëti élléS Sont iiâpàifaifès jus-
cp'au eélëbM àot^fir ittlien < lè^ ifiHiôn^ biiatômc^patliôlogiqués fournie^
parPalIeta, en 1788) sont enefTet^bien niitfut ^e l'observation àe Ker-
kring^ la lotti^ dè^ifiipiî'âiièiis de taètiàink anûtifs dé iiotré siècle. Les
malformatklns de Tarticulatioa coxo-fémorale, la disposition d'une nou-
velle articulation dans la fosse îliaqtie externe, le mécanisme du dépla-
cement alternatif de la tête dn iemur pendanl la marche, enfin la plu-
part des caractères anatomiques et physiologioues sont dès lors miewx
âpprédtés |>ai^ Duptiytrén, l&eipecli, Brescliet, Gaillard, Bioninm, Dn-
tàl, Bufabér!, i^râvàz, etc.
Comment rétablir la tété au fémur dans un cotyle presque eflfacé,
disait-on ; eomroent j ttainteliii' utt os îul-ftaéffitf prtifbnàêtaÊM dé-
formé, et rendre à l'individu la ùtctAté de se s^^if régttlièf éÉriëbt d^ttn
pareil membre ? Telle était la pririeipale fttréMioil totljèNifâ SouWée,
même et sartout après le remarqtiablë livre de roKhCi^édbte déMorley.
M, PravaE a répondu victorÛBiiiseiiM&l k \à ùk^étit d'tfri<;s^lèd(f rèe^hrr-
ches I d'essais et de résultats ddnt noos ne podvonâ dOnitéf qh^m biéll
léger «perf U4 Et d'abord le cotyle n'est qu4f fort râmtiéht ëiïiiëé ; pi"^-
que toujoiiii il ixille avec dee dimensions tariablës; Hhê fdmé tHàiigu-^
laire, et un fond ooeupé enjctartie par onéilMSsO'célM(^rkisSétMé. La
tête du fAnur» parfois entièrement atrophiée ^ eet le pittfc sotitëMf ftftîl^
lanta etdivertemeni oonforméei La capsulé^ dohstîtttéé SfirtOUt Mhc dé-
uens des tissus environiiadts^ a'étisnd da potfrtotif dé l'MétdboIttttt k la
fosse iliaque et permet l'ascension du fémdr itt tlNé gotittiéve IdtéMné-
diaire exeroée sur l'os coxali Toutefois, qttdique Ifi plus doMilttiittf ,^ €ètié
conformatieA tfnoroiale est remplacée par tiiii disposition dttttteiitiqué
très-intéressante^ oar elle est beauOoap plu# fatorâble H lA gtlérisOh
régolièredes Inxationa de la hanehe. Les folU emprtatitésà ytéHékj «n
professeur Bkndin , ete^ 4 dnt mdntré au ^lUiro pfAUdOfl d« tjbh
qu'en certains cas la tête dio (ftndr M nmpleineiitdépkioâesirfie ¥^M»d
de la cavité cotyloîde, d'aiileurft asMZ bien dènforti^ ^ qtl'tfil eerlaiM
autres^ cette même partie do fânior est fcuspendoo ait^élsotid de l'àcé-
tabulum par la capsale; enfin que chea plusieurs iiifttidtli l'ciitvlilo^pe
fibreuse a sei^eraent une laiité inselile.
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( m )
iVdiis tièf pouvohs siiiVte l'ndbité pràiiciéri Aè Lyon ddiis son appre-
dation dés l^UScs divehes signalées déjà touchant les lutations congé-
lilales Au fémur ; il lui sCttible tjhê ta plupart de ces lésions peuvent
être rapportées à ttdis causés efficientes distinctes , en conservant un
élément étiohgiqttè êOfnthUfi , qUl consiste dans k position des mem-
bres du testas àh àeiii delà iiièré, position dont Dupaytrenef M. &nnet
de Lyon ont fait ressortit' l'itnpof tance, oous l'influence de cette con-
dition cotntnané, lésdisloddtionà cdxd-femorates sont déterminées, soit par
des tlôle&c0s agissant Siii* Pdtérus et son (>roduit, soit par la contraction
spasmodiqne des muscles périarticulaires, on bien enfin par mie liydar-
tkt'ose. lié diagnostic et le pronostic toni étudiés avec une grande
sagacité paf Tautéùr de ce beau travail. 'routefi)is nous avons été plu-
sieurs fois péniblenlênt afîeété d'y tronver une certaine Wtilité envers
dès liômmes jnsteiflent estimés , et auxquels M. t^ravaz ne rend pas
actuellement la justice qu'il leur à manifestée en d'autres temps. AiUsi,
exposant lé même àujet dans le tlictionnaire en 30 volumes , l'habile
otthopédisté écrit en 1833 : « On ne saurait représenter cette sorte
d'attitude (dès inàlâdes) d'une manière plus pittoresque quW la com-
pàrâUt, cotiuUë Va fâitÛelpech, a celle d'un chien aui se tient dehout
sûr ses pattes dé derrière. H D'âpres ce passage de M. Pravaz, il conste
que hauteur de TOrthomorphié a observé et hien saisi des cas de luxa-
tions cotigéniales dé \à hahche. Et cependant le même ecrivaih dit àu-
joiird^hui : « Ùelpëèti, qui n a jamais rencontré ou du moins éonnu
dé luxatidn dongéiiiàlé du fémUi^... » Lé^ faiblesses humaines pèsent
toujours mêihé dâlîé fiÔS atcteS lés ^luS parfaits.
Après àvôir pidtll^é que lés t&itatif éâ ttérapedtiques de Dupuytren, ,
Lafond etDuval, Humbert et Jacquiet , n'ont procuré aucune guérison
solide et tégulièi'é , M. PlfhY^t s'attâéhë k bien établir la distinction de
la réduction immêdùitê b\i éïtenl^ofànéé , toisé eh usage par ces dèr-
nlet^ ptaticîen», avet h rîduûtion tenté et progressive quil a em-
ployée aVèé sttcéfe, L'autéux* prouvé qu'il est pltië s8r de prtJvoquer la
fôrmatidii dWé noUVellé ârtlétilâtioti dâllS âôn àiége normal, où déjà
existe une câVité plus ou ittoins bien di^oâéé K fecîétoir la tête dû fémur,
Idnguethent attirée et mâihtétiUe contré ràcétabulnfû congéniàl à la faveur
d'appareils extensifs et contéUtift qU il à ItigéuiéUàemeiit construits. A cet
ensemble de muyéils il donne le nom de méthode organo-plastique. On
ne peut se défeiidre de l'impression favorable que l'on reçoit de la théo-
rie thérapeutique du célèbre médecin de Lyon. L'observation apprend
que le contact prolonge d'une e%\afèaM articulaire déplacée détermine
la production d'une pseudarthrose au lieu du déplacement : un résultat
semblable peut donc être obtenu sur un point voulu par les soins de
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13Î4)
Fart. En outre, si on «pétabulam anormal se déyeloppe spontanément
à la fosse îliaqne externe pour la plupart des luxations congéniales du
fémur y une pareille disposition doit bien plus facilement se produire
dans une région du bassin où un cotyle existe déjà : ainsi se trouve
résolu le problème de la création d'une cavité par les eSorts de Fart
provoquant et dirigeant ceux de la nature. Ici encore, et bien plus aisé-
ment qu'en tout autre point du bassin , de nouveaux liens fibreux peu-
vent s'organiser, de manière à maintenir la tête du fémur et y permet-
tre des mouvements ordinaires, comme on l'observe pour les pseudar-
throses iliaques.
Mais un résultat aussi remarquable ne saurait être le finit de peu de
jours d'efiforts, ni d'une réduction rapidement opérée. S'il faut à l'or-
ganisme seid plusieurs mois et même des années pour se constituer une
pseudartbi'ose, l'art ne peut les déterminer à son gré dans un peu de
temps. En outre, pour agir contre la tendance physique des parties, et à
un âge parfois fort éloigné de l'enfance, H est nécessaire d'une méthode
bien entendue, bien dirigée ; de moyens ingénieusement employés, d'un
praticien habile, et d'une série de conditions bien rarement réunies dans
tout antre lieu que ces vastes et dispendieux établissements , dont celui
de Sainte-Foix présente un' beau modèle. U faut suivre l'exposé des
intéressantes observations consignées dans l'ouvrage dont nous rendons
compte, pour voir l'explication des lits mécaniques , variés suivant
le progrès du traitement, qui déterminent l'établissement de solides con-
nexions articulaires, la sécrétion d'une lymphe plastique propre à
augmenter la profondeur du cotyle primitif, Pévasement et l'excavation
de celui-ci, enfin le rétablissement des mouvements ordinaires de la
hanche.
Prévoyant les doutes que l'indifFérence ou la rivalité pourraient
jeter sur sa méthode et ses cures , M. Pravaz a eu l'attention de
faire constater l'état de ses malades avant et après la guérison , par
MM. Gerdy, Lallemand, Richard de Nancy, Nichet, et la plupart des
notabilités de Lyon ou de la capitale, et par les Académies de ces deux
villes : les résultats sont donc authentiques, la guérison de beaucoup
de luxations de la hanche est donc acquise à la chirurgie, grâce à l'in-
géniense méthode de l'orthopédiste de Lyon,
A. Ammé,
Chef des Unraux anatomiques 4e la Faculté
<16 MontpelUer.
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( 3» )
»B8 BOVITAUZ.
NouveatiX essais du colhdion. Son application au pansement des
vésicatoire volants. — L'emploi da coUodion continue à tenir les pro-
messes qu'on avait pa en concevoir. Ainsi nous avions signalé les avan-
tages que la solution éthérée du coton-poudre présentait snr Tamidon
et la dextrine, dans la confection des bandages inamovibles qui sont
appliqués au traitement des fractures des membres inférieurs chez les
très-jeunes enfants , puisque l'appareil peut résister à l'action de
l'urine. Voici un fait irréfragable de Timpennéabilité de ces nou-
veaux . appareils : un des blessés de Juin, reçus dans le service de
M. Malgaigne, présentait plusieurs fractures comminutives des os de la
main. L'habile chirurgien lui avait appliqué un bandage inamovible à
l'aide de bandelettes imprégnées de collodion. Depuis un mois le ma-
lade portait ce bandage contentif , lorsque M. Malgaigne, dans le but
de bâter la cicatrisation des trajets fisluleux, prescrivit des bains sulfu-
reux. Plusieurs de ces bains ont pu être administrés, sans que la solidité
de l'appareil ait souffert. Cette imperméabilité, qui permet d'immerger
ainsi les membres fracturés dans des bains médicamenteux, sans qu'il
soit besoin dq renouveler l'appareil, nous semble destiner à un grand
avenir le collodion ; mais il ne faut pas oublier que, pour jouir d'une
insolubilité complète, cette solution doit être préparée en suivant
exactement la formule de M. Mialhe, formule que nous avons publiée.
L'application immédiate du collodion sur les plaies a été moins heu-
reuse. Les tentatives de M. Jobert, pour la réunion des plaies à l'aide
du collodion^ sans se servir de bandelettes, ainsi qu'on le pratique en
Amérique, n'ont pas été satisfaisantes, et quelques essais que nous
avons tentés, dans les cas de gerçures, ne nous ont pas procuré les ré-
sultats heureux que la pratique de M. Simpson nous avait permis de
signaler. M. Bouvier a obtenu plus de succès dans les applications im-
médiates du collodion à la surface des vésicatoires volants qu'il vou-
lait sécher rapidement. Dès que l'emplâtre cantharidé a été enlevé, et
qu'à l'aide d'une incision pratiquée à la partie la plus déclive, on a
donné issue à la sérosité, M. Bouvier fait étendre une couche de collodion,
à l'aide d'un pinceau de blaireau, sur toute la surface du vésicatoire.
Ces essais, que nous avons répétés, nous ont appris que la couche
de collodion doit être très-mince, et n'a d'autre destination que
d'empêcher l'éraillure de l'épiderme pendant la durée du travail de
cicatrisation. Si la couche de collodion est trop épaisse, elle se raccor<-
nit par la dessiccation, et diminuant de diamètre, laisse à nu les bords
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du yésicatoire ; si, au contraire, elle a été bien appliquée, les malades
peuvent se passer de passemeats «C sobiv le eoBtactdesyêtements.
Fistule lacrymale, — Modification h^reuse apportée à la se-
ringue dfAneL — Un des pioyens les plus eQicaces dans le traitement
des fistules lacrymales, surtout au début de la maladie, consiste^ sans
contredit , dans l'emploi des injections médicc^menteuses. $ l'on y a
renoncé, cela ne tient pas, nous (?n sommes s|ir. à la durée du traitement
et à la difficulté de son application, mais à }a facilité avec lacjuelle le
tpbe qui termine la seringue d'Anel s'engorge, et à la nécessité de Fen-
voyer au fabricant pour le mett|:e en état de servir de nouveau. Le
fil métallique dont on se sert pour enlever l'obstacle le perfore
seulement et ne le détruit pas d'une manière complète. Aussi de-
vons-nous faire connaître une modification ingénieuse que M. Char-
rière a apportée à la seringue d'Ancl ppur parer à Pinconvénient que
nous signalons. Ainsi qu'on le voit sur la figure ci-joii^te, notre habile
fabricant a divisé le tube D en deux parties, A et B, que l'on peut
réparer pour les nettoyer plus faci-
lement ; puis il suffit de monter au
moyen du frottement de fil ciré BB
les tubes capillaires GGsurla vis A,
ainsi que )e représente la fig. D^ pour
rendre l'instrument apte à fonction-r
ner de i^ouveau.
Depuis six mois que nous npus
servons dç ce| instrument ainsi mo-
^fié, nous avons reconnu que sop
entretien e^t maintenant aussi facile
qu'iirétajt peu autrefois. M.Giarrière
a pu mêipe, en raison de cette i^odi-
fication, ppus livrer des Jube^ d'un
diamètre plus petit, qui permet-
tent de pénétrer toujours 4^^ les
points lacrymaux.
Voym fofiile d'admifiistrçr 1!huik d^ çrot(m'^glmrn,—lATU^'\\
^\ ipdisppnsable de purger uif |?^al§4P W wyen 4Vpe substapçp ^é-
4ilcamiBftffî»se d'un pptit vqlqme, on » g(Buéj:alenîp?^|i r^çoi^r^ k V We ^
cfptpii, et c'pst pu solutioï^ dans m fpt (ie JimoQade, pu ei^ pilules,
qi^pj» la prp^t ijbvs. temp4e^ ^ sont pa^ toujours possible^. I^'.a^-
WWtTtitiqft 4'q»ç pilule mm WM »«laAeipuj^e ju^sçm'ft w fieçtw
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qm]qf» fUdi cpi'il loit, iif luvtou^ iorsqi|'tt Ba{|;e 9^ JxM^ d'09 !iqui4e }
il faut )|pQ certaine coprdjnatioa4^ mqmremeiiU de la diiglutîtion. D'un
autre cdté ^ lorsque les ipdiyidus sont $($yërepif$p| ftl^Çtl^ 9 )l u'$lH
paji plujs facile de leur feire boire la quantité de liauide nieesiaive pouf
diviser sufBsamipent mitme une ^eule i^utt^ d'imi)#i ^fl^A Q^ Wi
quelle saveur acre il reste au &nd de la gorge lorsqu'on n pris quel-
ques gorgées de çeniblables Jipionade§ j p^tt^ s^nsflMPR eut aiie« dés-
agréable pour que le malade se refuse souvent à boire le r^te du jfi^
dicament. ffous ^ypqiy^ lyf. ftol^ert, dans un eas fie plaie grave de
la tête, indiquer un moyen trës-facil^ pour adininis(re|r f^^ fm^^^f
^pergique. Il pre^iyit ois faire tqmbev une goutte d'huile sur un Rior-«
ceau de sQcre, qui, trituré avep ggin, est gpsqite divisé pp c}nq| ^1% rt Hii
dpses. On administre ees doses d'heure en heure^ dans une cuillerée dp
looch blanc, Çes^ iiifg;y^H,ef peuvent §fr§ rapprgf^és pu élmip4i mr
vant r^tat du malade.
i fi J i M "
i|éP|B|^TOmE MÉOWïAfc,
OIftITALB d hauU doiê (fVat<f-
fmnt de la phthiâê ^tUeumoin par la
teMtira d»), Mnipotsûntiêment ;'morr,
Fuebs, qjji vivait dans la premièro
moitié^ du seizième siècle, est un
des premievs qui ait le plus nette-
«ent iedi£|nj& l'emploi de la digilale
et qui en ait pveserit l'usage contre
les aSeaioos de poiirioe. Cette plan-
te cessa pins lard d^ètre mentionnée
dans lee Pharmacopées de Londres
et d^Edimbourg, pois elle y reparut.
Drâke, Fowler, et surtout' Beddoes,
au commencement de ce siècle, ont
appelé ratteotpn des praticiens sûr
riiti)itè de cette plante dans la pblbi-
sie pulmonaire: et^ diaprés Bayle,
on peut gradueltemeht élever la dose
de poudre de digitale jusqu^à 40
grains par jour. Tel était sommaire-
ment léiat de la question, lorsque
nous reçûmes, il y a un an environ,
une note de l'on de nos confrères de
province, contenait deux observa-
tions de pbibisie tubeceuleuse avan-
cée, et Oui guérirent cependant as-
se^ rapidement par l'administration
delateinlurede digiuleàbautedosé.
Nous n'avions pas ^ nous occuper,
au point de vue de la publication de
œ travail, si le diagnostic avait été
bien posé, mais si réellement la mé-
dieaUon par la digiial^ méiîie qnel-
que eenOance. M. Bayte neveu (Bi-
bliothèque de fi^éraneutique. t. Bp
p. 3es) mentionne tô cas de guérison
sur iQl observations de pbttiisiques
traités par celle substance. Magenni^
surtout se loue de l'usage de la tejn-
ture de digitale, quMl portait à Ta
dose de 900 gouttes. Bn présence dé
sepiblables Taits, quoique doutant de
la curabilité de' là phcbisie tubeircu-^
leuse lorsqu'elle est confiripéfs, nous
ne pouviofts nous refuser à \^ publi-
cation du travail de poire confrère,
car pour le' praticien, l'axiome : Ife-
lius anoep^ quam ntdkiin, est très-
vrai ; il n a pas seulement! à guérir,
mais il a encore à consoler ; et il
ne peut y parvenir qu*en luttatit jus-
qu'à la fin ; heureux lorsqu'il peut
le faire en obéissant à une indication
thérapeutique! Ces mêmes considé-
rations ont engagé notre savant col-
laborateur, M. Forget. à expérimen-
ter cette fdrme nouvelle de la médi-
cation i laquelle nous ouvrions nos
colonnes; son début n'a p^s été heu-
reux, et, avec cette bonne foi et cette
franchise dont sont <^pables seule-
ment les hommes ^e haute valeur,
l'habile professeur de Strasbourg
vient de publier ce fait. Noqs allQ^^s
le citer téxtuellepient :
une ftile de trente-six ans, primi-
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(3M)
tlfement d^aam belle oonstitutfon,
entre à la cliniqne le 13 mars 1848.
Il y a cinq mois qu^elle fut prise
d^nne petile toux, laqoelle est tou-
jours allée eu s'aggravanl. Dans ces
derniers temps est survenue une va-
riole dont elle est convalescente;
mais l'altération croissante de sa
poitrine Toblige à entrer à rtiôpitai.
L'examen du thorax fait constater
une tuberculisation au troisième de-
gré. Cependant, point d'hémoptysie,
K>int de sueurs, point de diarrhée,
ous administrons successivement
rhuile de morue, qui est mai sup-
portée, puis rextrait de dîKitale (de
5 à 10 centigrammes], puis Te sulfate
de quinine, qui parait indiqué spé-
cialement par des retours fébriles le
soir ; enfin, le sirop d^icéute de mor-
phine, Teau distillée de laurier-ce-
rise, un vésicatoirc au bras, etc. Dans
ces entrefaites, la diarrhée et les
sueurs nocturnes se produisent, une
hémoptysie survient, la fièvre hec-
tique persiste avec exacerbaiion noc-
turne, Tamaigrissement, Taffaiblisse-
ment augmentent. Tel est le sujet
que nous choisissons pour expéri-
menter la teinture de digitale à haute
dose.
Le S juin, après avoir fait consta-
ter aux assisUnts la matité, le gar-
gouillement, le souffle caverneux et
la pectoriloquie, notamment au som-
met du poumon couche, ainsi que
les signes accessoires de tuberculi-
sation avancée, nous prescrivons
une potion gommeuse de 100 gram-
mes avec teinture de digitale 15
Souttes, à prendre par cuillerées, de
eux en deux heures.
Le 3 juin, même eut, 25 gouttes.
Le 4 juin, même étet, 40 gouttes.
. Le 5 juin, même état, 60 gouttes.
Le 6 juin, même état, 80 gouttes.
Le 7 juin , toux aussi fr^uente;
même accélération du pouls; un peu
de diarrhée ; 80 gouttes.
Le 8 juin, même état génén\;
forces conservées ; la diarrhée a ces-
sé; point de nausées; intelligence
nette ; le pouls commence à devenir
irrégulier, petit et plus lent. Ne
Toyant se produire aucun accident
réellement toxique, je porte la tein-
ture de digitale à 100 gouttes.
Mais voilà que dans la journée
quelques vomissements se produi-
sent; vers cinq heures quelques mou-
vements convulsifs apparaissent, et
la malade expire inopinément au
milieu d'un accès spasmodique.
Rien n'aurait pu fiiire prévoir pe
résultat; car il n'exisuiije matin
aucun symptôme d'empoisonnement.
Jamais, d'ailleurs, empoisonnement
par la digitale ne marcha aussi ra-
pidement. Nous en conclûmes rai-
sonnablement, je pense, que si le
sujet avait succombé si prompte-
ment, il fallait l'attribuer à l^épuise-
ment où l'avait plongé la phtbisie
avancée; épuisement qui Ta fait suc-
comber à la moindre secousse.
Nous ne rapporterons pas les dé-
tails de l'autopsie, faite avec le plus
grand soin ; elle ne signale aucun des
désordres qui caractérisent Tempoi-
sonnement par la digiule. Cepen-
dant ce fait ne doit pas être perdu
pour la pratique; mais nous ne le
croyons pas de nature à proscrire les
tentatives que l'on voudrait faire
pour la guérison de la phtbisie pul-
monaire. Suivant nous, la digitale
deyrait être tentée avant que les su-
jets fussent arrivés à une période
trop avancée de la maladie. Peut-
être yaudrait-il mieux employer la
poudre que la teinture, parce que la
première est d'un usage plus facile,
plus commode, et tout au moins
aussi certain que la dernière. Peut-
être aussi devrait -on abandonner le
médicament comme inutile , quand ,
après plusieurs jours, le pools ne
diminue point de fréquence.Au con-
traire, quand on obtient ce dernier
résultat, serait-il peut-être néces-
saire de continuer longtemps l'usage
de la poudre, en augmentant ou en
diminuant la dose selon ses effets
physiologiques sur l'appareil circu-
latoire et ses effets thérapeutiques
sur l'organe pulmonaire. Peut-être
enfin ne devrait-on augmenter que
tous les trois ou quatre jours ces
doses, parce que l'action de la digi-
tale se prolongeant presque con-
stamment au delà de ce terme, on
ne risquerait pas de produire des ef-
fets qui, en s'ajoutant trop rapide-
ment aux précédents, peuvent occa-
sionner de graves accidents. (Guz,
méd. de Strasbourg, sept. 1848.)
EPILEP8IE traitée avec suùcès par
la cautérisation syncipitak, — Nous
avons fait connaître, dans le temps,
les bons effets qu'un praticien avait
retirés de l'emploi des frictions sti-
biées sur le péricràne,dansle traite-
ment de l'épilepsie : le moyen sui-
vant, recommandé à l'attention des
praticiens par M. Lebreton, trouvera
d'autant plus de crédit, sans doute,
auprès d'eux, qu'il joint à son ana-
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( 329)
logie avec le moyeh précédemment in-
diqué une énergie toute particulière.
Voici le fait sur lequel s'appuie M. Le-
breton pour engager à remploi de la
cautérisation synciptale.
Un jeune hommede vingt-un ans étant
venu consnlter M. Lébreton pour une
ophtlialmie aiguë, se plaignit eu même
tempsde tomber duhautmaliAepuhhnli
ans; il avait une crise tous les jours,
et était tombé dans un état d'hébétude
qui se peignait sur. son visage, et qui
rempêcfaait même de travailler. Au
bout de huit jours de traiiemeut, les
yeux étaient guéris ; mais les accès d*é-
pilepsie avaient été plus fréquents et
plus violents. M. Lébreton lui appliqua
sur le sommet de la tête un cautère
actuel de deux lignes de diamètre ; l'ap-
plication dura vingt-cinq secondes, et
la pression du cautère était faite de
manière à ne pas intéresser toute Té-
paisseur de la peau.
Le malade revint huit jours après :
il n'avait pas eu un seul accès. On fit
une seconde application du cautère ac-
tuel, en suivant la direction de la su-
ture. Au bout de huit autres jours,
point d'accès ; nouvelle application du
cautère. Cette fois, la visite fut ajour-
née à douze jours ; point d'accès : nou-
velle application du cautère, mais plus
superficiellement que les précédentes
fois. Quinze jours après, nouvelle vi-
site dont le malade ne voyait plus la
nécessité, se sentant tout à fait^uéri.
En effet, son intelligence, aussi bien
que ses forces, s'étaient développées :
il parlait, causait et travaillait.
Ce malade fut revu par M. Lébreton
au bout de trois mois. Depuis la pre-
mière application du cautère, il n'a-
vait pas eu un seul accès, et il se sen-
tait parfaitement guéri, non-seulement
parce qu'il n'avait plus d'attaques,
mais par le bien-être qu'il disait res-
sentir dans la tête.
Quelque violent que puisse paraître
l'emploi de ce moyen, on s'estimerait
certainement trop heureux d'obtenir
toujours à ce priic la guérison d'une
aussi grave affection que l'épilepsie.
Aussi nous joignons-nous volomiers
à M. Lébreton pour en recommander
de nouveaux essais. (Gazette médic,
septembre 1848).
OASTROTOBCifi ( Deux observa-
tions de) pratiquée, Vune dans un
cas d'étranglement interne , Vautre
pour une hernie obturatrice étran-
glée. L'étranglement interne est un
accident tellement grave et si sou-
vent mortel , que l'on comprend
comiiaent les chirurgiens^ de nos
jours ont essayé, à diverses reprises,
d'ouvrir la cavité abdominale, pour
aller détruire l'obstacle au cours des
matières intestinales. La vérité est
que, jusqu'à ce jour, les tentatives
n'ont été suivies d'aucun succès.
Mais faut^il attribuer ce fSicheux ré-
sultat à l'opération elle-même, ou
bien aux accidents pour lesquels
elle a été pratiquée? Ne voit-on pas,
tous les jours, le péritoine être
ouvert dans certaines opérations ,
dans la hernie étranglée, par exem-
ple, sans que la mort en soit la
conséquence ? Et la science ne pos-
sède-t-elle pas de nombreux exem-
ples de plaies pénétrantes, de l'ab*
domen, d'opérations césariennes et
d'ovari otomies, dans lesquelles le pé-
ritoine a été largement ouvert, et
dans lesquelles cependant la gué-
rison n'a pas fait défaut? Tout fait
croire que si l'opération de la gas-
trotomie était pratiquée aussitôt que
les accidents d'étranglement sont
bien constatés et avant le dévelop-
pement de la péritonite, elle compte-
rait probablement un certain nombre
de succès. Voici, du reste, les deux
faits que nous avons promis à nos
lecteurs. Le premier est relatif à un
enfant délicat, de l'âge de onze ans,
qui avait éprouvé des accidents du
côté de l'intestin ; au !•' avril der-
nier, lesaccidents se reproduisirent :
vomissements, constipation opinià-
tre,tension du ventre, sensibilité très-
vive dans un point spécial, et un
peu au-dessous et à gauche de l'om-
bilic. Le malade resta dans le même
état jusqu'au 9, vomissant tout ce
qu'il prenait, et n'allant pas à la
garderobe. A cette époque, il parut
aller un peu mieux, pendant un
jour ou deux ; mais le U, les ac-
cidents devinrent tellement graves,
qu'on résolut d'ouvrir le ventre ,
pour aller à la recherche de l'étran-
glement. M. Druitt fit une incision
sur la ligne blanche, au-dessous de
l'ombilic, et reconnut une bride qui
étranglait une portion de l'intestin
grêle. Cette bride fut divisée; mais
aussitôt l'intestin, qui était sphacélc,
se déchira et donna issue aux ma-
tières stercorales. On ferma la petite
Ï^laie avec un point de suture, et
'enfant ne survécut que deux heures
et demie. Il existait une péritonite
extrêmement intense, occupant prin-
cipalement la portion de l'intestin
située au-dessus de l'étranglement.
Il est évident que si, au lieu d'at-
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dapç l^s prpfnier^ jours d^ r^traur
|gleiQ0D(, le m^l^de eût ei) les plus
ffrandi^s chances dé ré^bli^serpent*
Daus le seponc| fajt/ qui ^pp^rtîurj^
à M. Jobf} Hilton, fl ^st question
d*une demoiselle pe trepte-ri»iK apst
lui (Jprouv^, au mois de septembre
lernier, des jlouleiîp^ Irès-n^es et
de la sensibilité à la pression du cj^té
IfOit de Pabdoipen, ^p-dessu^ du
ligap^ent de Poupart, avec^ooslipa-
tion opiniâtre et quelques vomisse-
ments. Op se r^pdi^ 4 Hl>oi'd matlpe
des accidents avec quelques sgngrr
sues, des purgatifiç pgr 1^ bouche,
et en lavements. lia pfilade alla
bien ju^u'^u 2p janvier, époque
à laquelle elle fut prise de ^us lef
symptômes d*un étranglement her-
niaire. Cependant on i)'apercevâi(
de herpie nqlle part. I^ss accidents
continuèrent pendant onze jourSr
Ce ne fut que le doqjLième jour, que
jtf. J. Hilton se décida à puvjEîr Pabdor
men sur la ligne bl^nche, pour aller
à )a recherche des causes qe T^^ran*
glement. Il put s^ssurer glors qu'if
existait une hernie du irou ootu-r
rqteur, hernie qu^opn^ày^itpHSSQiipr
çonqée, à cause r}e T^bseuce de tun
meur à la parM^ ^upérieqre de h
cuisse : la malade sûcçombi^ daps m
soirée. Comme dans |e premier c^s,
on ^roqva que péntoùilp trèsréten-
due^ sans laquelle Ip maUde se fût
cer^ineçient rétablie ; car l'iptestiq
3^ portait que des traces très-légères
e rétranglement qu'if gyait sqbij
(Zondon medic(^ Gasifitla^ juin et
juillet 1846.)
fendant une syncope provoquée. ^. to
docteur Fourcher, chirqrgien d^
rhôuital général de Cfermont-Ferr
rana, fqt appelé en tpqte b^te aq
village de Bea^regard, auprès d'qq
cultivateur qui , disait-on, se piqp-
rait. \\ trouva ce malheureqi^ en
proie a des douleurs violentes dans
le bas-ventre e^ la région inguinal^
gauche. En découvrant le malade ,
Il aperçpt dans le scrolpqi une tu-
meur dure , tpndue , spnsible au
toucber, du volume d'un œuf d'iiu-
trucbe . et donnaqt pgr la perpus-
sion un son clair à sa partie supé-
rieure. Cette Mimcqr existait depuis
plusieurs apnées ; elle rentrait babjr
tpellemen^ pendant Iq déeubitus. Cet
\^mm* FPbu^^e et ^ieR f^P^n^
)
Ç9 G^ mmm U m» pi^iè| m twlJp
tirés, le pQpIs imperceptibla, ]^ peau
recou?§rte d'uno «ueur ffpidq, eti|
était en proie 4 dq ttéqumUi VPm}«*i
^qients de matières bilieq^; M.
Fourcher, pprès fivoirps^yé pendaiil
uu qpar^ d'heure de pratique! te
taxis, fu( forcé d'y refîORJsitrîpaf ^
cris , 1^ mouveinenu dq puglfidp e|
par les contractions des mMsples ^
dominaqz. Eloigqe de ^utes resr
sources théiapeuiiques, il cb^t^hii
un moyen proq^pt 4e fléharr^^es oa
malheureq^. }( (eut |a pen/tée de piKi^
voquer upe sypcope. Pour cela i\Û%
mettre le qialada dei)out« hors dq
son lit, et praliqpa unq larg^ ouver-
ture à une des veines du bras. 14
s^était écoulé à peu près %^0 gr^mr
mes de sang, Iprsqqe le malade perw
dit counaissaqcet on le renvpnifi
aussitôt sur son h( , et 11. Pourcbar
pratiqua de suite une compression
0SS6Z éneraique sqr la tqqieup ; il
fut assez heureux pour sentir laq
anses intestinales fuir sous sa maifi
et reprendre ieuf place dan$ Tabdoer
mep. I^e malade revint aqssit^^ 4
(pi en s'écriant ; Je suis sauvé I
On donqa quelques tasses d'infu.-:;
sion de feuille^ d prapger, et le mt
)p malade était tout k fait remi« du
sou accidept.Deux jogrs 9prôs, oa
lui appliqua unbaqqagfi conyeii^bto,
Qe fait peut ^tv§ rapproche di|
sqivant, rapporté dans le Joutth^
^ mé4ecinepr(aiquBde Mo^ifiel^iBr, Il
s'agit d'un hopimp âgé de treote^-ainq
gps, qui, % (a sui^ d- uq violept pÏPrt,
seniu une hernie inguinale, qu^ll
{>oriaii depuis cinq fiUl. imparfai^^
ment conteque , augq^entes bra»-
quemeqt de vqlqine avea HU vil sen-
timent d'anxiété e( de malaise. Gel
homme pe tarda pas éinrouver toiift
les symptômes de l^étranglemefîl.
Appelé auprès de Iqi, |1. l^(|pat^ur
Cabaret, p^ voyant de salut qqe dan^
la kelotoipie, j9q dispqsait àprailqufif
celte opérdiioq, lorsque Ip maia4e«
qui était demeurq stqpéfailfr g y^Ui
nonce d^ cette résplution, sentit un
malaise subit; $es lèvres avai^n(
change de copieur, 1% respirati<m
était ralentie, la peau devenue ffpidft
se couvraitde sueur, les yeux étaient
hagards , les tra|ts 9e déqpmpMajwt
rapidement. M. Çjab^ret» regarq»ii(
alors la hernie, y repi^rqua MmnQnr
vement d'aOoisitmeqjt qi)i l'eBgagia»
à y porter brusqpement la main, f^
réduction s'éifit opérée ^poptw>é*
loeqt çt coq^pfétefnient m mlieq du
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(m)
dès\t par une qoodifîçalioo îlpalOr-
gue à celle qui est survenHe dans
ces deux cas, daps Tun sponian^-
pient , dans rautre sous riRflUeqce
d'une syncope provoquée , qu'agis-
sent les inhalations éthérées em-
ployées dans le but de faciliter la
réduction des hernies; c*est-^-dirie ,
en produisant un relâcbenf^ent mo-
mentané plus ou moins complet des
agents inusculairefj dont la contrac-
tion s'oppose à la rentrée dp la her-
nie. — Le rapprochement de ces
trois ordres de faits n'est pas sans
intérêt. ( Gazette des hôpita,ux, octo-
bre 1848. )
&YSTX HTDATIQU9 DD FOIi; ,
traité avec succès par les ponctions
successives. On sait que diverses mé-
thodes opératoires ont été mises en
usage dans le traitement des kystes
hyclaiiques du foie; mais de ces mé-
thodes, la plus ingénieuse, sansaur
çpn doute, est celle de M. Jobert
( de Lamballe), qui consiste à vider,
par des ponctions successives, le
kyste du liquide quHl renferme, de
manière à obtenir le retrait de ses
parois et la mort des bydalides.
voici un nouveau fait à ajouter ^
ceux que M. Jo))ert et ses élèves o^t
déjà fait con nattre.Un homme de tren-
te-ui] ans,[entra à l'hôpiul de Guy, l^
13 octobre 1847; il portait , à la rér
gion de l'hypocondre droit pt à
répigastre, une tumeur dont la fluo-
tualion n'était pas douteuse. Le f
décembre , M. Hilton fit une ponc-
tion daus la tumeur avec un petit
trocart, et retira 28 Qpces d'un
liquide clairet transparent. Nouvelle
ponction le 7 janvier ; cette fois , ou
ne retira que 10 onces de Uguide,
d'une odeur assez fétide. Troisième
ponction deux jours après, inais
cette fois avec un trodart volu-
mineux. On retira 21 onpes de pus
fétide, avec des débris membraneux
et des hydatides en partie détruites*
L'ouverture fut maintenue avec une
sonde de gomme élastique , et du
pus fétide , de temps en temps mê-
me des hydatides, continuèrent k
s'échapper jusqu'au commencement
d'avril. Depuis ce jour la tumeur
diminuait de volume; le 11 avril ,
lorsque la petite ouverture fut fer-
mée, on ne trouvait plus qu'un corps
du volume d'une noix, au-dessous
du lobe droit du foie, l Société n^^-
cq-chir^rgicaie 4§ Londres. ]
cnp^hV i'Sûr U frq,iiemmt df^.
Les matadies du cuir cbevelu peu-
vent être envisiagées sous plusieijps
points de yué . mg^s elles l'ont été
rarement sous Iç point de vue de la
présence ou de l^absence de Tin-
flammation seulement . C'est ce qui
nous paratt donner de l'intérêt à un
trayai} publié sur ce sujet par 1p
docteur J. Moore Neligan. Ce mé-
decin divise les maladies du iîufr
chevelu en maladies inflammatoires
comprenant l'herpès capitis , Teç-
zéma, l'impétigo, et le pityriasis qp
cuir chevelu, et les maladies non
inflammatoires renOsrmant seule-
ment le porrigo ravosa. Le caractère
inflammatoire des premières s*op-
pose, suivant le docteur Neligau,à
ce qu'on rase le cuir chevelu. Pour
lui , il pense qu'il faut se borner k
couper les cheveu^ courts, et à les
tenir ainsi, aussi longtemps qu^il
reste la moindre trace de reruption.
11 s'oppose, en outre, et par les mê-
mes raisons , à ce qu on emploie des
brosses fortes pour détacher les
squammes/Des cataplasmes, ou une
pommade composée d^ un à deux
grammes de carbonate de potasse ou
e soude pour 30 grammes d'axonge,
sont appliqués, trois fois par jour»
sur les points occupéi| par l'érup-
tion. En outre, pu fait, tous les ma-
tins, des lotions' suir les parties ma-
lades, avec une solution alcalipe
composée de 2 à 4 grammes de car-
bonate de soude ex de potasse par
pinte d'eau. Les douches d'eau fifol-
de constituent aussi un moyen trètj-
{missant , principalement contre
'eczéma capitis aigu. Lés compres-
ses trempées dans de Teau froide ,
main tenues pendant presque toute
la journée, agissent dans le même
sens. M. Neligan ne se borne pas au
traitement externe : il prescrit en-
core, suivant l'âge, et tous les deux
jours, une poudre composée comme
suit;
lodare jaune de miercurO' 5 cenlie.
Hydrargyrum cui» cretâ. ... 10 cenlig.
Poudre aromatique 10 centig.
31 le sujet a plus de six ^ns , qq \^\
donne celle poudre tous les matins;
à six ans, de deux jours l'un ; et au-
dessous de six ans, tous les tro)s qq
quatre jours. Dans tous les cas ,
l'enfant est maintenu à la diète
lactée pendant toute |a durée du trai-
tement. Le porrigo favpsa réclame
des moyeus particuliers. M. Neligan
(|fjtavqrp})lppu di^ tr^iîpfïjçnl p%
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( 333)
emploie les snccës les plas remarqua- maladie, il font porter la proportion
blés, mais toujours en rapport ayec d*extrait de belladone à 95 on 30
l'ancienneté de la maladie. Récente, centigrammes , et celle de Teau
elle est souvent guérie en deux ou chlorée à 10, 12, ou 15 gouttes ; ce
trois semaines , même plus t6ir ; an- traitement est continué tout aussi
cienne, elleréclame souvent deux ou longtemps que dure la sécrétion da
trois mois de traitement L*auteur muco-pus; seulement si le gonflement
pense, du reste, qu^oo peut ranger augmente et si la sécrétion devient
d'avancelesalTectionsducuîr cheve- plus ichoreuse , il faut élever la
lu, quant à leur curabilité, dans Tor- température du collyre. Voici de
dre qui suit : !<> Timpétigo sparsa ; quelle manière paraissent agir les
S« le pityriasis ; 3» la forme humide substances qui entrent dans la corn-
de Teczéma; 40 l'impétigo confluent; position de ce collyre. Dans Popli-
b^ rberpès . et 6<* la forme sèche de tbaimie purulente, pendant que les
l'eczéma . (DMin journal^ août 1 8i8.) pan pières son t contractées con vulsi -
— — ^-^ vement sur le globe de l'œil, elles
OPaTHAUflE PURULENTE (Sur empêchent la sortie de la sécrétion
le traitement de V) des nouveau-néSf purulente, (]ui s'accumule, et aug-
par le collyre de beUadone et Veau mente ainsi rirritation; il est donc
chhrée.^OKÏ en quels termes le doc- important de faire cesser le spasme;
teur Wengler (de Dresde), fait con- et c'est de cette manière qu^agit la
naître le traitement employé par le belladone. Celle dernière substance
célèbre oculiste allemand, M. Am- a en outre l'avantage d*exercer une
mon, contre l'opbthalmie purulente action sédative locale sur les vais-
des nouveau-nés. Ce traitement se seaux capillaires de la conjonctive,
compose de deux parties : le traite- et même sur la pupille , dont elle
ment externe et le traitement in- prévient les adhérences morbides et
terne. Aussitôt que paraissent les roblitération ; elle s'oppose enfin à
premiers symptômes de la maladie, la turgescence de la chambre anté-
c'est-à-dire la sécrétion du pus, il rieure de l'œil et à la tension de la
faut immédiatement avoir recours à cornée , qu'elle diminue ou même
un collyre, composé de 15 à 20 cen- fait disparaître entièrement. La
tigrammes d'extrait de belladone, sécrétion purulente de rophthalmie
6 ou 8 gouttes de solution aqueuse des nouveau-nés subit rapidement
de chlore, et de 90 à 120 grammes une décomposition putride, devient
d'eau distillée. Ce collyre est em- ftcre, et exerce une influence des
ployé chaud. On enlève d'abord avec plus funestes rur les tissus de l'œil,
soiUp à l'aide d'une éponge trempée en particulier sur la cornée, qu'elfe
dans de l'eau tiède, la matière se- ulcère. C'est ainsi que surviennent
crétée entre les paupières; puis on le staphylêmeet ses complications;
fait tomber quelques gouttes du le chlore açit en arrêtant la pntré-
collyre sur la surface muqueuse de faction du liquide, et en protégeant
la paupière inférieure, que l'on a Tœil contre la désorganisation que
préalablement déprimée dans ce but : produit celui-ci. M. Ammon ne se
et lorsqu'on a enlevé tout le liquide borne pas à un traitement externe;
sécrété, on recouvre l'œil avec une il emploie aussi un iraiiementinterne
compresse épaisse, trempée dans le dont l'importance n'est pas moindre :
même liquide. Comme Tenfant est d'une part, il cherche à calmer la
toujours très-agité, il faut fixer la (lèvre, et à procurer à Peu tant un
compresse avec une bande, de ma- sommeil réparateur ; de l'autre, à
nièrequ'ellene puisse ni se déranger l'aide des purgatifs, il cherche à
ni se détacher. La compresse est re- diminuer l'afflux du sang vers la
nouvelée toutes les demi- heures, tête. Pour remplir ces deux indica-
lorsque la sécrétion n'est pas très- lions» M. Ammon prescrit la potion
abondante; tous les quarts d'heure suivante :
s'il y a gonflement considérable des Nitrate de potasse 20 ou 30 cent.
paupières et un écoulement de ma- Poudre d'écariles dhut-
lières mucoso-purulentes. Lorsqu'il ^f^» 30 ou ao cent.
en est ainsi, il ne suffit pas d'appli- S.";î*j£*^J- • • * l ââ 3o gramm
quer la compresse trempée dans le ^'^""^ ^ °**""^ / ^
liquide ; mais à chaque fois il con- , Une ou deux cuillerées toutes les
vient de débarrasser l'œil de la deux heures,
sécrétion purulente. Si Tonestappelé Dans les cas plus graves, M. Am-r
à une période plus avancée de la mon prescrit 5 centigrammes de
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( 333 )
calomel, en deux fois.— N*y anradt-
il pas quelque avantage à substituer'
dans ce traitement, à la belladone,
son alcaloïde, Tatropine, c|ui possède
des propriétés plus certaines et plus
efficaces? {Ann, d'oculisiique et Mon-
tUy journal, septembre 1848.)
POLYPES UTÉRINS [Nouf)eaupro
cédé opératoire pour Vexcision des).
On sait que, dans le procédé opéra-
toire d*excision, proposé et mis en
usage par Dupuytren, dans le traite-
ment des polypes utérins, on va accro-
cher le polype, au fond du vagin,
avec des pinces de Museux, et qu^on
Tentraîne vers la vulve, qu'on lui
fait franchir. Après quoi, on coupe
le pédicule, soit avec le bistouri, soit
avec des ciseaux. Ce procédé opéra-
toire, comme on le voit, réclame une
grande attention. En effet , d'une
part, on peut saisir avec le polype
quelques rides du vagin ; et, d'antre
part, si le polype est mou, il peut
arriver que les griffes de la pince
glissent, et déchirent la muqueuse
vaginale, finfin ce procédé a Tincon-
véuient de faire subir aux parties
génitales externes une distension
considérable et douloureuse. C'est
pour remédier à ces inconvénients
Îue le docteur Comi , chirurgien à
rescorre, propose et a mis en usage
l'emploi du forceps. Seulement, il
emploie un forceps particulier, et il
en a de trois dimensions, suivant la
grosseur du polype. Ce forceps , qui
a la même longueur que le forceps
ordinaire, et la même courbure pour
s'adapter à l'axe du bassin, a des
branches qui sont beaucoup plus
minces, et la face interne de ces
branches présente des dentelures qui
ne se prolongent pas jusqu'à l'extré-
mité supérieure de l'instrument, de
peur de blesser le col utérin s*il ve-
nait, par hasard, à être compris entre
les branches. Ce forceps diffère en
outre du forceps ordinaire, en ce que
les branches sont susceptibles d'être
plus rapprochées; tant a leur extré-
mité que le long de la concavité si-
nueuse de leur courbe latérale, et
au niveau de la partie fenêtrée. De
cette manière , l'instrument peut
s'adapter à des polypes peu volumi-
neux ; et si la tumeur est embrassée
moins étroitement; l'inconvénient
est largement compensé par la pré-
sence aes dentelures.
Ce forceps s'applique comme le
forceps ordinaire; seulement, il ar-
rive souvent que l'articulation en
est impossible, surtout à cause de
l'insertion latérale ou inférieure du
pédicule dans l'utérus. Mais cette
articulation des branches n'est pas
indispensable : une fois le polype
saisi , on place la main gauche sur
le point de croissement des bran-
ches; et, saisissant l'extrémité infé-
rieure du forceps avec la main droite,
on finit, à l'aide de mouvements la-
téraux très-doux , dans la direction
dejl'axe utero- vaginal , par entraîner
le polypejusqu'à l'orifice de la vulve.
Le reste est facile à comprendre :
pendant que l'on maintient solide-
ment la tumeur au niveau de l'ori-
fice vulvaire avec la main gauche ,
de la main droite on saisit une pince
de Museux , et on l'enfonce profon-
dément dans le corps du polype ;
puis l'on retire doucement les bran-
ches du forceps l'une après l'autre.
On exerce encore, avec la pince,
quelques petites tractions sur la tu-
meur, de manière à l'avoir plus à sa
f>ortée, mais sans lui faire franchir
'orifice du vagin. On porte ensuite
l'index et le médius de la main gau-
che par-dessus le polype , jusqu'au
pédicule; et quand celui-ci est bien
saisi entre les deux doigts, on prend,
de la main droite, de longs ciseaux,
courbes sur leur plan, et a extrémi-
tés obtuses, que l'on porte fermés ,
la convexité tournée en haut , entre
le polype et le doigt indicateur de la
main gauche , qui protège la com-
missure antéro - supérieure de la
viilve. Alors, on enlr'ouvre douce-
ment les ciseaux, en les guidant tou-
jours avec les doigts, et l'on coupe,
à petits coups, le pédicule. Le reste
comme dans le procédé ordinaire.
L'auteur cite trois opérations inté**
ressantes d'excision, pratiquées sui-
vant son procédé! la première chez
une femme de quarante-quatre ans,
dont la tumeur avait la grosseur d'une
tête de fœtus à terme , pesait quatre
livres, et avait un pédicule de deux
pouces de circonférence. La ligature
était complètement impossible dans
ce cas. L'excision fut pratiquée en
quatre minutes, et la malade s*est ré-
tablie sans aucun accident. Dans la
seconde observation, il s'agit d'un
polype de la grosseur d'un poing
volumineux, qui pesait quinze onces
et avait neuf pouces de circonfé-
rence; il n'y eut aucun accident. En-
fin, dans la troisième observation, le
polvpe avait le volume d'un gros
œuf d'oie, et son pédicule avait un
pouce d'épaisseur. Dans aucun de
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(3âft)
0an5 le
céâ cs|s,.il ïï*f a êii d'Iièniotrliàgië.
nie I seulement, il ]f a
eu des accidents inflammatoireâ, qui
ont nécessité un traitement àntl-
phlogistique assez cnérc^îque. L'ati-
têur concltit de ces observations,
(\ue la méthode de Texçision , pra-
tiquée suivant le procédé quMI Con-
seille , est là seule qui mérite d être
conservée dans la chirurgie, non-
seulement pour leÀ petits polypes ,
dont le pédicule est libre et facile a
atteindre, mais encore et su hou t
pour les polypes volumineux occu-
pant toute la cavité du bassin. Sui-
vant lui , les polypes utérins, qui ont
dbntractè des aahéretices avec les
cavités qui les conlienneilt , ne sont
attaquables qiiô par réxcision; à
iflus forte raison , quand ces polypes
ont iin pédicule volumineux ei coi^-
sistant, que la ligaturé ne pourrait
détacher qu^après un temps fort
long. (AnnaU urUversaU di medicina,
juin 184«.}
. i(tstÈtQttÉÀ.etsjstjeArt de qui-
HUfE. Sur teur emploi comme agent
rëgtUateUf et prophylactique général»
— Il nous arrive rarement de parler
dii quinquina et de ses préparations,
sans insister sur la multiplicité au-
tant que sur rénergie de leurs efffets
lAédicateurs^ et sur le tort, qu^on
veuille bien nous passer cette ex-
pression, qu^on fait a ces agents pré-
cieux eu ne les envisageant qu'au
seul pomt de vue de leurs proprié-
tés antipériodiques. Il y a longtemps
déjà que les praticiens ont reconnu
ail quinquina une êorte de propriété
regulatncé des fonctions morbides.
cSiiaii à ce titre que Sydenham en re-
commandait Telnploi dans les affec-
tions hypocondriaciues et hystéri-
ques. On trouve dans le Dictionnaire
universel de matière médicale et de
thérapeutique générale]de MM. Mérat
et Delens. une très-juste apprécia-
tion des effets du quinquina employé
dans lé but de simplifier certaines
maladies graves, de eomballre ces
troubles nerveux et ces phénomènes
insolites qui manquent souvent la
marche et la physionomie naturelles
desmaladiesetleur impriment dès le
début un caractère particulier de Ma-
lignité. C'est là un fait de médecine
pratiqued'une haute importance, que
les praticiens de nos joiirs lious sem-
blent trop souvent méconnaître, ou
dont ils négligent trop, du moinâ, les
inaicàiions. Aussi âighalonà- noUs
avec plaisir les tentatives nouvelles
qiie viëht de faire Al. lé dodtetit fine-
rard à raôtel-Dieu pour remette! en
lionaetir cette pratiqué dont il a re-
tiré les plus betireilx avantages.
M. Guérard emploie depuis quel-
que temps systématiquement le sul-
fate de quinine dans le but de sim-
plifier certaines maladies graves, ainsi
qtie nous venons de le dire, ou de les
faire avorter dès le début. Void COffi-
ment il procède.
toutes les fois qu^un individu', at-
teint de fièvre typhoïde, d*érysipèle,
de variole ou de toute autre afted-
tion fébrile aiguë, présente du débat
un trouble encéphalique qui annoncé
^Imminence d'un état ^rave, savoir
dti délire, avec aberration des sens,
en particulier du sens de la vue, qui
est le mieux appréciable par le mé-
decin, M. Guerard prescrit , avant
tout, deux grammes de sulfate de
quinine en solution, à prendre par
cuillerées. Cette dose est assez sou-
vent répétée le lendemain, et quel-
auefois aussi le surlendemain. Le
élire, les hallucinations de la vue se
dissipent immédiatement « le pouls
devient régulier et la maladie revêt
un caractère remarquable de béni-
gnité.
M. Guérard a aussi appliqué avec
le même succès cette médication con-
tre certains susurrus auriculaires ,
non fébriles, dépendant d'une con-
testion cérébrale.
SriGEUA ANTEUUSnVtlCA ttA-
RTXJkBn>ICA. {Emploi dela¥acim de]
dans un cas reoeUe de prurigo analis.
Il s^agit ici d'un de ces remèdes
dont H serait impossible de s'expli-
quer rationnellement la manière d'a-
gir, remèdes purement empiriques,
dus à l'expérience traditionnelle,
3u'on b'hésite pas à décorer du nom
e spécifiques^ lorsque leur action se
révèle d'une manière énei'gique et
constante dans une série de cas de
même nature ou analogues. Nous re-
produisons, sous la garantie de M. lé
docteur Koreff, le Tait suivant qui
tend à prouver l'efficacité attri-
bhée en Amérique à la racine de
la ^gelia anthelmintica contre le
pftirit anal, entretenu pal* l£( pfé-
sçhc^e des ascarides.
un jetihe homme de vingt-^ileuf
ans souffrait, depuis son enfance^
d*une démangeaison intolérable â la
région anale, occasionnée et entre-
tenue par la présence d'innombra-
bles ascarides.. On avait employé
tdtiies les médications conniies sans
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( éé6 )
sufNièâi dette tnéiMiiâioifiieiiviiitftfi^ mm mt mhënûë ëmi>feiéifâii.
meiilé, au point de devenir inlolé- Il ne fStlt tîââ flé^lWci' d'djOtf t» diie
rable et d'allérer proWtldémertl \ik W rmûe feeufe de dette bmié jouit
eonstitolioo de ee inalhetlfeUil JeiiHë dé mtë rirtipriêle diédlcatrice, due se^
bemme qui ne pouvait ffei-mei» Voetï,' feuilles sont inertes , et etiflil, due
ni rester assis une denli-tteurejs«tis Tespèce de Marylandi ôeule. est
souffrit dé véritables tortures. L'atttj§, douée d*efflcacité.
à forcé d'être gratté, était le Siégé La foruiule wut son lisâtfe est :
d'un écoulementmuqueux perpétuel, Pr. Rdelne de là spigelia
etc. Ayant eu occasion de voir cette marylaodica s gramm.
forme de maladie, causée et entre- *. ,.^'""^ ®" larmes.,., ao —
tetiUe pstï* \i mÔmé câûsé. M. Koretf *'**^^* infuser dans i
appliqua un remède donlildevâit là „ EauboùHIantti.;...^- Wd ^
connaissance à un médecin àmérî- ^ S",!? P'®"^ ^''?^.? ^^^^«î iP^h
^ auicn citfoisjoursdesliiie. IloeteViefitde
«tendre, ëb même jtémps, de petiti^
fairements d'amidon bouilli dans lai
avaït^rêcmivré lé rêipo^urt^^^^^^ f ^^^^i'I^^'ÎSS'^^''^ ^® ^^,"? R*^?'®-
délitrôde âés ascarïdès; ainsi que dé l»wu* «»^.-<^Wr., septembre im.)
tous les troubles et symptômes gra-
VAlUÉlTÈK.
ÂiDsi que boijs l^Éton^ai$i>isdanâ notre deriller tttiméfo. lé èholéra cori-
tiime à décrottre â Saint-Pétersbourg et à Beflin. Mais il n'est quç trop
vrsii, éomiilé l'ont annoncé Quelques Journaux ces jOUfS dertiiers , qu'âme-
ânire ((ùMl S'affaiblit et cessé dans l'Est et le Nord , il suit sa marche fatale
Vers l'Ouest. De MamboUl-g, oû il coûtlnue à exercer ses ravage avec lihe
ghrndé intensité ( oa J si dônstatê du 1*^ ^eptembi-e an Sife , 1339 cas. sur
lesquels 650 décès ), il a passé en Angleterre. Une lettré récente de Lon-
dres annonce que le choléra vient dé faire irruption dans ce pays, et qu'il
se déclare dans les inômes localité^ où il éolata en 183S< G*est à Sunderland
que les premiers cas ont éie cdnstatés sut des individus provenant de
Hambbui^. Quelques cas ont eu iieii depuis èi Wolwlch, près de Londres;
Edimbourg a été également envahi par le fléau. Enfin) nous apprenons, au
moment même où nous écrivons ces lignes, qu'il y a eu plusieurs nouveaux
cas à Stepney, à Mile-End-Old-Town, et à l'hôpital de Londres ; la maladie,
toutefois^ ne parait pas, jusqu'à présent) avoir fait des progrés très* rapides.
Detti eas de choléra s& soiit déclarés sur le Dreadnough^Hùspërtaiship.
Le pf enrier cas s^est présenté sur un homme qui était depuis six mois à
l'hôpital , mais les symptômes n'ont pas été violents ; le deuxième cas s'est
déclaré sur un charbonnier , récemment arrivé de Sheelds ; il a commencé
par la diarrhée ; la maladie a pris ensuite une plus grande intensité. Le
filalade a succombé dans les vingt-quatre heures.
La Commission sanitaire de Londres s'est prononcée pouiF dë§ hôpitatix
supplémentaires et des infirmeries flottantes. En Irlande « au emitrairéi on a
adopté les dispensaires permanents de nuit et dejour^
La Commission de Dublin a rédigé des instructions détaillées sur la ma-
liîêfe d'organiser les Sectiuf s à domicile, qiii nous paraissent êti'e le système
prêféfablé. — * NouS rovlefadi'ons là-dessus.
M. Yidal (de Cassis) a communiqué récemment, à l'Académie de méde-
cine , une anomalie pathologique fort singulière. Un homme de trente-huit
ans, d'une constitution vigoureuse et bien conformé, se présente dans son
service. avec deux tumeurs des bourses ottrant tous les caractères classiques
de Thydrocèle. L'opération est convenue et aussitôt pratiquée. Qu'on se fi-
gure la surprise de l'opérateur et des assistants, lorsqu'au premier coup de
trocart, ilsvoie^it s'écouler par la canule, au lieu de sérosité, quoi...? du
(at^; c'est-à-dire un liquide blanc avec un reflet jaunâtre^ parfaitement sem*
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( 336 }
blable à nu lait qu'on vient de traire , et dans lequel Tanalyse chimique a
constaté la plupart des éléments du lait.
A peine M. Vidal avait-il communiqué ce fait, que, par un de ces singu-
liers caprices du hasard qui semble grouper par série les faits plus ou moins
extraordinaires, une anomalie à peu près semblable a été rencontrée par
M. Velpeau , mais avec cette différence que le liquide recueilli par le pro-
fesseur de la Charité n'avait qu'une analogie plus éloignée avec le lait, et
qu'une prompte altération a fait cesser, au bout de quelques heures de con-
servation, toute ressemblance.
Un fiait tératologique des plus rares et des plus curieux vient d'être ob-
servé à Alexandrie (Eigypte), par notre hoDorable confrère, M. le docteur
Prus ; il s'agit d'un fœtus ihonstre à deux têtes (de l'ordre des autositaires^
de M. Isid. saint-Hilaire), offrant cette circonstance particulière que , des
deux têtes dont cet individu est pourvu, l'une présentait la couleur, l'as-
pect et la conformation d'uue tête de nègre , tandis que l'autre avait, ainsi
que le troue, tous les caractères appartenant à la race bUnche.
Ce monstre était issu, d'une fellah égyptienne mariée à un homme de sa
race.
Ce fait est d'autant plus curieux , qu'en admettant que l'observateur n'ait
été dupe d'aucune cause d'illusion sur l'origine de la coloration noire de
l'une des deux têtes de ce monstre , il tendrait à remettre en question la
possibilité des faits de superfétation généralement contestée aujourd'hui.
Parmi les nominations nombreuses qui ont eu lieu récemment dans l'ordre
de la Légion-d'Houneur, nous devons signaler les suivantes : au grade
d'officier: M. Velpeau, chirurgien de la Charité ; M. Charruau. Au grade
de chevalier : MM. Giraldès. Monod, Nélaton, Rlchet, Voillemier, chirur-
giens des hôpitaux ; Véry, médecin à Paris ; Moura, élève en médecine à
Paris (Portugais) ; Coste, médecin à Marseille ; Thiercelin, médecin à Meug
(Loiret); James, médecin à Amiens ; Percillé, médecin à Saint-Ouen-Î' Au-
mône (Seine-et-Oise).
Un concours pour trois places de chirurgien au Bureau central des
hôpitaux, ouvrira à Paris le 16 octobre. Les juges nommés sont: MM. Mar-
joliu père^Blandin, Bérard, Michon, Boyer, Lenoir, Guyot, Husson, Baffos.
Suppléants : MM. Ricord et Bazin.
' Les épreuves éliminatoires du concours pendant pour deux places de mé-
decin sont terminées depuis le 7 de ce mois. Ont été admis à prendre part
aux épreuves ultérieures, MM. Léger, Davasse, Fleury, Becquerel, Bour-
don, Fournet, Bouchut et Arau.
Le ministre de l'inlérieur vient d'instituer un jury médical près la
Commission des récompenses nationales. Ce jury se compose de MM.Velpeau,
Baudens, Bazin, Jobert, Laugier, Robert, Déguise, Nélaton , Monod, San-
dras , Richet. Le but de ce jury est déclasser les blessés |de juin selon la
gravité de leurs blessures; le nombre des catégories établies est de huit.
MM. les docteurs Dumont et Grisolle viennent d'être nommés membres
d'une Commission instiluéeà l'effet de présentera l'approbation du ministre
de la guerre les listes des citoyens à admettre dans les colonies agricoles
do PAliiérie.
On est parvenu à fabriquer avec de l'iode une encre pftle qui disparaît
au bout de quelques jours, et dont il est impossible de. raviver les traces.
La Gazette médicale belge dit que plusieurs personnes ont été victimes de
titres écrits à l'aide de ce procédé frauduleux.
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(337)
THéBAPECTIQCE MÉDICALE.
NOTE SUR L'ÉPmÉMIE DE CHOLÉRA OBSERVÉE AU CAIRE EN 1848, ET SUR LES
EFFETS SALUTAIRES DU PRINCIPE ACTIF DU CANNABIS INDICA DAfTS LE
TRAITEMENT DE CETTE MALADIE.
Par le docteur WiuiunR, médecin saDitaire (i).
Ce fat le 15 jaillet, qu'en ma qualité de médecin sanitaire au Caire,
je fus tout à coup informé que deux individus avaient succombé avec
des symptômes de choléra à Boulac, petite ville située le long du Nil
à une demi-lieue du Caire. Je m'y rendis sur-le-champ : je trouvai
deux autres sujets tombés malades le pur même, et tous deux à la
dernière extrémité. Un cinquième succomba dans la nuit. Les sym-
ptômes observés ne me permettaient point de douter que ces sujets n'eus-
sent réellement été atteints du choira asiatique; leurs autopsies, pra-
tiquées lé lendemain, conQrmèrent pleinement mon diagnostic.
Les jours suivants, Paffection se propagea rapidement. Le nombre
des morts s'éleva successivement de 10 à 23, 29, 36, 52. Ce jour-là,
le cinquième de l'invasion de l'épidémie à Boulac, cinq cas de choléra
commencèrent à se déclarer au Caire ; ils se terminèrent tous par la
mort. Le dixième jour, la mortalité des cholériques s'élevait déjà au
chif&e de 117 pour le Caire seul, et de 196 pour le Caire, Boulac et
le vieux Caire réunis (localités dont la population totale est évaluée à
300,000 âmes). Enfin le 27 juillet, treizième jour, le chif&e de la
mortalité s'élevait à 234. A dater de cette époque, mes observations
se sont trouvées subitement arrêtées, ayant été atteint moi-même très-
gi^avement du choléra dans la nuit du 27 au 28 juillet.
Dans le Mémoire que j'ai lu dernièrement à l'Académie de méde-
cine, j'ai exposé la propagation rapide du choléra par toute la basse
Egypte; j'ai dit les ravages qu'il a exercés à Tautah, au centre du
Delta, au moment même où une population considérable s'y trouvait
réunie pour la grande foire annuelle.
L'épidémie éclata ensuite, et presque en même temps, dans toutes
les villes de la contrée, à Damiette, à Rosette, et surtout à Alexandrie,
où le nombre des victimes dépassa, plusieurs jours de suite, le chiffre le
plus élevé qu'il ait jamais atteint au Caire. (Or, la population de cette
dernière ville est trois fois plus considérable que celle d'Alexandrie.)
L'épidémie sévit pendant tout le mois d'août ; elle perdit de son inteo-
(1) Extrait d'un Mémoire lu à rAcadémie de médecine le 17 octobre 1848.
^Yoir la pharmacologie du Haschisch, p. 360.
TOME XXXV. 8» Lr<r. 22
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( 338)
iilé aa oommencenient de septembre, et s'éteignît enfin complètement
yen le milieu du mois.
On a porté à environ 20,000 le chiflre des victimes que la maladie
a faites dans la basse Egypte pendant les deux mois (pi'elle y a régné.
On avait prétendu que la maladie avait été importée par une troupe
de Noirs descendue de la haute Egypte, et qui aurait semé le mal tout le
long du Nil, jusqu'à Tautah, le but de leur voyage. Je crois avoir dé-
montré combien cette assertion est peu fondée.
Un fait bien digne d'attention s'est produit pendant cette épidémie.
La petite ville de Boulac se compose de deux parties distinctes, bien
qu'dles ne soient séparées par aucune ligne précise de démarcation.
La première est formée d'habitations, sinon splendides, du moins assez
Tastes, espacées et entourées de jardins. La seconde renferme de ché*
tives demeures, serrées les unes contre les autres, étroites, habitées par
le bas peuple ; c'est là que se trouve le Bazar, quartier sombre et fétide
par excellence.
Or, c'est la première moitié, la partie septentrionale de la ville, qui a
été exclusivement ravagée par l'épidémie ; la seconde a été épargnée.
Et j'ajoute que les deux parties n'ont cessé de communiquer librement
entre elles. (Encore un fait, après mille, qui me semble un bien puis-
sant argument contre la doctrine de la contagion du choléra !. . .)
Le même fait s'est reproduit au Caire. II m'a semblé qu'il pouvait
s'expliquer de la manière suivante : pendant l'été le vent du nord est
constant en Egypte et sur la Méditerranée; or, on conçoit que si
le principe du choléra réside effectivement dans certains éléments
morbides transmis par l'atmosphère, la partie septentrionale des villes
que j'ai citées, recevant la première l'influence du courant d'air constant
à cette époque, ait été plus particulièrement frappée du choléra. Cette
première masse d'habitations pouvait servir comme de rempart à la
seconde et l'abriter de l'action directe de cette atmosphère funeste.
J'ajouterai qu'à la même époque le choléra sévissait à Constantino-
ple, d'où ce même vent du nord a pu transporter les principes toxi-
ques jusqu'en Egypte.
J'ai signalé l'existence d'un brouillard particulier, observé, pendant
le choléra, le soir à l'horizon ; brouillard de teinte fauve, tellement
particulier, que les Egyptiens ne désignent pas le choléra autrement
qne sons le nom de Vent jaune (Haoua-Asphal). Pendant le jour, le
ôel était serân comme de coutume, mais il n'était penonne quine res-
sentît les effets si pénibles de cette atmosphère lourde, chaude, douée
de je ne sais qaelle infinence malfaisante...
Les symptômes étaient ceux que l'on a décrits partout oii l'on a ob-
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( 339 )
serve le cboléra asiatique. L'épidémie n'a été précédée ni de cholérine,
ni d'aatre constitution médicale qui permît d'en présager le dévelop-
pement. Mais quand elle se fut déclarée, presque tout le monde se
trouva sujet à l'inappétence, aux coliques, aux nausées, à un dcvoiement
accompagné d'une prostration plus ou moins grande.
J'ai noté, de même que M. Monneret l'avait fait à Gonstantinople, la
moindre fréquence et surtout la moindre intensité des crampes chez
les Arabes, circonstance qui peut dépendre de l'excitabilité nerveuse
moins développée dans cette race que chez nous. Un symptôme par-
ticulier que j'ai observé quelquefois, est la conjonctivite, phénomène
morbide dont l'existence doit se rattacher à la prédisposition des
Egyptiens pour l'ophthalmie.
La cyanose, quelquefois difficile à apercevoir, à cause de la teinte
brunâtre de la peau, se reconnaissait néanmoins en examinant sous
an certain jour l'extrémité des membres. La coloration livide et
plombée de la face, l'enfoncement des yeux, les vomissements et les
selles caractéristiques suivis d'un prompt refroidissement de la périphérie,
avec une sensation de chaleur brûlante à l'intérieur et d'une prostra-
tion extrême ; telle était la série des phénomènes de la maladie, qui,
dans les premiers temps surtout, se terminaient le plus souvent par la
mort, au bout de douze heures, quelquefois plus rapidement encore.
Quand la terminaison n^était point funeste, rarement le retour à la
santé était prompt et franc. Le plus souvent on observait, après que
la. réaction s'était opérée, un état d'irritation du tube digestif, marqué
par de la fièvre, la sécheresse de la langue, du dévoiement, état qui
persistait plus ou moins longtemps, et finissait quelquefois par prendi'c
le caractère typhoïde. Dans ce dernier cas, la terminaison devenait
souvent fatale, après quinze ou vingt jours de maladie.
Le diagnostic offrait parfois de la difficulté au début de la maladie,
à sa période prodromale^ caractérisée dans certains cas par de l'agi-
tation, de la fréquence et du développement dans le pouls. C'est dans
ces circonstances qu'une saignée, pratiquée sans délai, a souvent donné
les plus heureux résultats.
J'ai été heureux de lire dans la note publiée par M. Monneret, dans
le numéro du 30 mars de ce jouinal {Bulktin de thérapeutique y
tome XXXIY, p. 225), que la saignée, contre laquelle il était pré-
venu, comme \e l'étais moi-même, avait souvent produit de bons
effets dans l'épidémie de choléra à Gonstantinople. J'ai vu dans
mainte occasion une émission sanguine faire cesser un état qu'on de-
vait considérer, dans la condition de l'épidémie régnante, ' comme
le prodrome d'une attaque de choléra. J'ai même vu, quand ks
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( 340 )
symptômes de l'aflection s'étaient déjà déclarés, la maladie être en
qaelque sorte enrayée par la saignée, et les sujets revenir plas ou
moins promptement à la santé.
Mais je dois le déclarer aussi, il s'en faut que les émissions sanguines
aient, dans tons les cas, un résultat aussi favorable. Et bien souvent
l'emploi de tous les révulsifs cutanés, frictions, sinapismes, vésicatoires,
joints aux boissons prétendues sudorifiques, et secondés par la saignée,
est resté inelBc^ce. C'est dans ces circonstances graves, lorsque Fêtât
du malade était pour ainsi dire désespéré, que j'ai essayé un nouveau
médicament, Vextrait résineux du chanvre indien.
Les cas où j'ai administré cette substance sont au nombre de dix.
Les quatre premiers se rapportent à des malades qui étaient litté-
ralement anivés à l'agonie. Je leur ai administré de 10 à 15 gouttes
d'une solution alcoolique ainsi composée : 10 gouttes contenaient en
solution gr. 05 de principe actif du cannabis indica. Je versais cette
teinture dans quelques cuillerées d'eau. — Ces quatre premiers sujets
succombèrent. Toutefois, je remarquai chez l'un d'eux que le pouk, qui
n'était plus perceptible, s'était relevé après la prise du médicament ;
les évacuations alvines s'étaient arrêtées ; il y avait eu excrétion d'u-
rine (signe généralement regardé comme favorable). Mais la malade,
jeune femme enceinte de sept mois, retomba bientôt, malgré l'admi-
nistration d'une seconde dose du médicament, dans une prostration
complète, d'où elle ne sortit plus. — Les trois autres sujets étaient, lors-
que je les vis, complètement froids, sans pouls, cyanoses, le regard
éteint... Je n'administrai à aucun d'eux plus de 12 gouttes de teinture;
ils ne tardèrent pas à succomber, soit que la maladie fût trop avancée,
ou que la dose du médicament fut trop faible.
Dans tous les autres cas, j'ai vu les malades guérir après l'adminis*
tration de cette substance ; et je répète que ces expérimentations ont
toutes eu lieu dans la première période de l'épidémie, à savoir, pendant
les ti cize premiers jours, alors que la plus grande partie des mt-ilades
atteints du choléra succombait.
Je donnai ce médicament à trois malades dont l'état, bien que
i^rave, n'était pas desespéré comme celui des premiers sujets. Je leur
administrai des doses de 8 «i 16 gouttes delà solution alcoolique de can-
nab. indica, et tous trois guérirent. — L'un d'eux , homme d'une tren-
taine d'années, d'une bonne constitution, se trouvait dans l'état sui-
vant : teint de la lace plombé, pupilles dilatées, teinte générale bleuâ-
tre, pouls faible et fréquent, langue chargée, vomissements abondants,
respiration accélérée, crampes dans les jambes... (Teint, cannab.^
13 gouttes.)
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( 341 )
Le lendemain , je trouvai le pouls calme cl régulier ; le malade
avait un peu dormi , il avait encore vomi et eu deux selles ; il avait
la tête lourde et one expression de demi-tupeur. (Limon., diète.)
Le surlendemain , son état était satisfabant. Il fat entièrement i^-
tabli au bout de quelques jours.
Enfin, une troisième série de faits se rapporte à trois sujets arriv6
pour ainsi dire à la dernière extrémité , et qui cependant guérirent
après avoir pris des doses de 18 à 30 gouttes de teinture de cannab.
indica, représentant 0,09 à 0,15 de principe actif. Je yais citer som-
mairement l'un de ces faits.
Achmed^ enfant de dix ans, est atteint de choléra dans la nuit du
23 au 24 juillet. Le 24, à neuf heures du matin, après avoir eu de
nombreuses évacuations par le haut et par le bas, il est froid, pâle,
sans pouls, sans mouvement:
Teint, cannab 20 gouttes.
Dans la journée, il a encore trois selles et deux Tomissements ;
mais la réaction se manifeste. Le 25, le petit malade se plaint de quel-
ques douleurs à l'épigastre et dans les hypocondres : la langue est bonne,
le pouls fréquent, le faciès bon :
Teint, cannab 16 gouttes.
Après la prise de la potion, l'enfant a été dans un étatd'iyresse assez
paisible, suivi de sommeil. Il eut encore trois selles... Enfin, au bout
de quelques jours, le rétablissement fut complet.
Le deuxième fait se rapporte à une jeune fille de quinze ans , dont
l'état était tout aussi grave ; je lui administrai successivement deux
doses de 18, puis de 16 gouttes de la teinture. Elle guérit. — ^Le sujet
de la dernière observation n'est autre que moi-même.
Atteint brusquement dans la nuit du 27 juillet, je fus saigné pres-
que dès le début, par notrehonorablecompatriote, le docteur GIot-Bey;
la saignée ne parut produire aucun effet ; les crampes dans les jambes ,
qui étaient atroces , durèrent toute la nuit ; ni les frictions, ni les si»
napismes^ ni deux onces de laudanum employées en onctions, etc., ne
purent calmer ces horribles douleurs. IjCs vomissements s'étaient
promptement arrêtés ; mais les selles liquides, blanchâtres avaient coih-
tinué. Le 28, à sept heures du matin, mon ami, le docteur Bouteille,
qui a recueilli mon observation en même temps qu'il m'a prodigué les
soins les plus empressés, me trouva dans l'état suivant : la face pré^
sente un aspect particulier ; elle est grippée, amaigrie ; la teinte en
est livide, ainsi que celle de tout le corps -, les yeux sont ternes, enfon-
cés ; il semble qu'un espace existe entre le globe de l'œil et la paupière
supérieure. Le pouls est petit et fréquent ; la respiration accélérée ;
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( 342 )
la langue pâle, large et froide aa toucher. Il existe de la douleur à
l'épigastre ; les crampes sont extrêmement douloureuses, et se renou-
vellent fréquemment. Le malade est dans un état de grande agitation,
en même temps qoe de prostration complète,
Cest alors que Ton m'administra 30 gouttes de teinture cannab.
înd. dans une ou deux cuillerées d'infusion de camomille.
Je ressenti^ peu après, une vive chaleur à la tête. La réaction se ma-
nifesta, mais )e perdis connaissance. ( Je n'insisterai pas sur les autres
détails de cette c^servation; je dirai seulement que les jours suivants, je
présentai des symptômes de congestion cérébrale. Au bout de dnq
joors,^ mon état s'améliora, mais il se déclara alors une diarrhée, ac-
compagnée de symptômes adynamiqnes, qui ne cédèrent que lorsque,
le 16 aoiit, d'après l'avis de mes médecins et malgré ma faiblesse ex-
trême, on m'eut fait quitter le Caire.)
Tels sont les Cûts que je puis citer en faveur de l'efficacité du prin-
cipe actif du chanvre indien dans le traitement du choléra , et que je
conseillerai d'administrer à la dose de 0, gr. 10 à , 15. Bien qu'ils
soient encore peu nombreux, ils m'ont tellement frappé, que je n'ai pas
tardé à en informer le public médical, afin de provoquer de nouvelles
expérimentations.
Ce médicament, comment agit-il? — U semble évidemment agir sur
les centres nerveux qu'il excite , qu'il ranime, quand déjà leur in-
fluence semblait aiTêtée ou fort affaiblie : par suite de celte excitation,
la circulation se rétablit, et les phénomènes de réaction apparaissent. En
stimulant ainsi fortement le cerveau , ce médicament me paraît remplir,
dans cette n^ladie si promptement mortelle, la première, la plus urgente
des indications : celle d'empêdber actuellement la vie de s'éteindre.
J'ai été flatté de voir, dans une lettie publiée dans l'Union ntédi-
cak du 19 octobre , le lendemain de ma lecture à l'Académie , M. le
docteur Morean (de Tours) appuyer mes conclusions relatives à l'effî-
cadté de cet agent , non pas seulement présumabk^ mais déjà établie
par un certain nombre de faits. M. Moreau partage mon opinion sur
l'action de ce principe énergique ; il admet que c'est en surexcitant le
système nerveux, que ce médicament administré à des cholériques,
dans un état de prostration plus ou moins considérable, détermine chez
eox Ib, réaction salutaire. A. Willbbiin.
SI LA VACOIIE ADOUCIT LA PETITE VEBOLE QUAND LES DEUX ÉRUPTIONS
BIARCHEECT ENSEMBLE.
C'est une vérité connue et presque vulgaire en pathologie, que
lorsque plusieurs maladies envahissent à la fois la même organisation,
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( 343 >
elles s'influencent malnellement, elles rëagissrat les mies snr les antres.
La grossesse, qai n'est pas une maladie, ralentit la marche de la phlfaiste
pulmonaire ; la pbthisie pulmonaire dérange et supprime les règles, etc.
Si on veut parler de cette espèce d'influence entre la vaccine et la va-
riole, je n'ai rien à dire, et nous sommes tous d'accord ; j'ai va plus
d'une fois la variole arrêter tout net la marche de la vaccine. Sf , an
contraire, on entend ces propriétés cachées, mystérieuses, en verta
desquelles la vaccine se substitue à la petite vérole et en tient lien, je
déclare que la vaccine ne peut rien contre la variole , lorsque les
deux éruptions sont en présence l'une de l'autre et marchent côte à
côte. Ses précieuses propriétés, la vaccine ne les possède qu'à la con*
dition d'avoir quelques jours d'avance sur la variole : d'où l'on voit
que, dans mon opinion, la vaccine préserve de la variole et ne la
guérit pas.
En rendant compte des pièces de correspondances transmises des dé*
partemcnts à l'Académie de médecine, j'ai dit que ce cas de coind-»
dence de la vaccine et de la variole s'était présenté treize fois et pins
dans l'année 1846.
Sur ce nombre, il y a deux varioles confluentes, dont l'une s'est ter*
minée par la mort. Et M. le docteur Seutin, de Saint-Girons, à qni le
même fait s'est présenté un grand nombre de fois dans le cours de la
même épidémie, remarque expressément que quelques-uns périrent ^
il ne s'explique pas davantage.
Au reste, entre les auteurs dont je rappelle les observations, il n'y
a nulle unanimité, nul accord. Tandis que les uns se contentent de dire
qu'il n'y avait rien dans la forme et dans la marche des deux éruptions
d'où l'on pût inférer qu'elles s'influençaient de quelque manière, d'an-'
très, tels que MM. Laugier, Aragon et Thoré, s'appliquent, non pas à
prouver que la vaccine adoucit la variole, mais à la justifier do re-
proche qu'on lui fait, d'ajouter à ses dangers.
Ce reproche est sans doute l'effet d'un préjugé populaire ; maû
quand on remonte à son origine, il est permis de supposer qu'on anra
vu quelquefois succomber des enfants qui avaient a la fois la vaccine et
la variole, et l'on aura conclu que les deux éruptions se nnisaient mu-
tuellement.
Quelque vicieux que soit ce raisonnement, la science n'en fait pas
d'autre lorsque, dans les cas heureux de la même coïncidence, on ae*
corde à la vaccine la puissance de dominer la variole et de l'adoucir.
Peut-être aussi a-t-on cru que parce que la vaccine préserve de la
variole, elle devait, et à plus forte raison, conserver tous ses avantages
qnand elle se rencontrait avec elle.
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(344)
De qadqae manière que se soit établie l'opinion dont nous parlons,
elle existe ; et ceux qui la défendent ne négligent rien aujourd'hui pour
T-établir sur les données solides de l'observation.
. Elle n'a pas de défenseur plus éclairé que M. Rayer.
Un de ses élèves, M. le docteur Glérault, a traité ce sujet dans sa
Dissertation inaugurale, avec un soin digne de nos éloges. Il a réuni
cent onze faits. Un seul lui appartient ; il l'a recueilU dans le service de
M. Rayer, où nous l'avons vu nous-même. Les autres, il les a pris
partout, en France et hors de France, depuis 1801 jusqu'en 1845.
Sur ces cent onze cas, il y a douze morts, c'est-à-dire un sur neuf
trois dixièmes. Et cependant, on se félicite du résultat ! On s'en féli«-
cite d'autant plus, qu'il y avait de très -jeunes enfants. Cinquante
avaient quatre ans ou moins de quatre ans, et des vingt-sept dont l'âge
n'est pas indiqué, on estime que la moitié au moins étaient tout aussi
jeunes.
Eh quoi ! on convient que la variole, en face de la vaccine, a tué
douze personnes sur cent onze, et on cite ce résultat en preuve de
la puissance de la vaccine ! En vain dit-on que les malades étaient très-
jeunes, pour faire entendre que si la vaccine n'eût pas mis un frein à
la rage de la petite vérole, elle eût fait encore plus de victimes : qu'en
sait-on? Et, dans tous les cas, toute la question est là,
- Remarquez en outre que la petite vérole étant une maladie de l'en-
fance, c'est principalement sur les enfants que portent toutes les statis-
tiques qu'on en a faites. Or, que disent-elles, ces statistiques ? Elles éva-
luent précisément au dixième la proportion des victimes de la variole,
c'est-à-dire quelque chose de moins que la mortalité, dont on la charge
quand elle a près d'elle la vaccine pour la tempérer.
Disciple de la même école, M. Legendre procède de la même ma-
nière, si ce n'est qu'il prétend à plus d'exactitude. Lui aussi a mis toute
sa confiance dans les faits ; il a rassemblé cinquante- six cas de variole et
de vaccine concomitante. « Quarante-sept, dit-il, eurent une variole bé-
nigne. » Et les autres? Les neuf autres périrent. Encore ici, et dans le
même dessein, on ajoute que c'étaient des enfants qui n'avaient pas
dépassé trois ans et demi ; d'oii l'on infère que la vaccine qui accom-
pagne la petite vérole n'est réellement utile qu'aux enfants au-dessous
de quatre ans ; elle ne peut rien pour les autres. Et cette conclusion,
quelque extraordinaire qu'elle paraisse, est rigoureusement dans les
faits cités. Mais la raison qui juge les faits dit encore plus haut qu'il est
ridicule de limiter la puissance de la vaccine à tel ou tel âge.
Il y a d'autres leçons à tirer de la statistique de M. Legendre, et la
première de toutes, c'est que, sur cinquante-six cas de variole et de
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( 345 ) '
vaccine con.coinitante, 'on compte neuf morts, ce qui fait presque un
sixième. Qu'aurait donc fait de pis la petite vérole, privée de Tassi^^
stance de la vaccine? Selon nous, elle n'aurait fait ni mieux ni pis.
A ces faits, qu'il nous soit permis d'en ajouter quelques autres.
M. Gaultier de Claubry a vu deux fois la vaccine en concurrence
avec la petite vérole. La première fois, c'était chez un enfant de quatre
ans ; la petite vérole fut des plus discrètes, et quoique son frère, de qui
il la tenait, l'eût discrète aussi, M. Gaultier crut que la vaccine était
pour quelque chose dans cette bénignité.
La seconde fois, c'était chez un enfant de neuf mois. La petite vé-
role fut des plus coniluentes, si bien que le petit malade succomba le
treizième jour ; et si M. Gaultier suivit son raisonnement, il dut pen-
ser que la vaccine n'était pas étrangère à ce résultat.
Et en effet, la vaccine se rencontrant, tantôt avec une variole très*
douce, tantôt avec une variole très-grave^ ou même mortelle, on peut
lui attribuer indifféremment cette bénignité ou cette gravité.
C'est presque toujours ainsi que la nature s'offre à nos yeux ; on di*
rait qu'elle prend plaisir à mêler les faits pour augmenter notre em-
barras.
Dans une seule épidémie, à Marseille, en 1828, iil est mort seize
personnes, qui portaient à la fois la vaccine et la petite vérole :
9 en juin ; 3 en juillet ; 2 en août ; 2 en septembre.
Et veuillez remarquer que ce ne sont pas là des faits épars, labo-
rieusement rassemblés ; nous les prenons tous dans les mêmes lieux, dans
la même année, dans la même épidémie.
Ou le voit, il y a des faits pour tout le monde. Mais les faits sont
muets ; ils tic disent rien que ce que l'esprit leur fait dire. La petite vé-
role marche à côte de la vaccine, et, qu'on la suppose aussi bénigne qu'oft
voudra, le fait dit-il que c'est la vaccine qui lui vaut cette bénignité?
Nullement. C'est vous, c'est votre esprit qui invente une cause, qui in-
vente un effet, et qui tire ensuite la conséquence. Et voilà comment on
se prévaut souvent des mêmes faits pour soutenir des doctrines toutes
différentes.
Enfin, le dernier défenseur de cette doctrine, et, à mon sens, le plus
spécieux, celui qui se rapproche le plus des vrais principes, est M. k
docteur Hérard, ancien interne des hôpitaux. M. Hérard raconte ce
qu'il a vu avec une bonne foi qui respire dans toutes ses paroles. Il
défend, dis-je, la même thèse que MM. Legendre et Clérault ; mab s^il
n'avait pas de meilleures raisons, il la condamnerait.
U a vu dix-huit fois la vaccine marcher en compagnie de la variole.
Tous les malades, hors un, avaient de vingt mois à quatre ans.
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(346)
Sur cet diXiJmû malades, yeat-on «avoir combîeii sont guéris, oon-
fai^ sont morts ? La réponse à cette cpestion contient peut-être la so-
lution dn problème.
Onze sont guéris, sept sont morts !
Or, je le demande, si on excepte ces épidémies furieuses comme on en
TOÎt de loin en loin, jamais la petite vérole a-t*elle fait tant de victimes ?
IIM« Legendre et GLérauh diraient que les malades étaient très-jeunes.
H. Hérard s'élève contre cette explication, et mettant Tâge de côté,
il insiste sur Tétat où la petite vérole a surpris ces pauvres enfants. Il
fiint bien, en effet, qu'il y e&t eo eux quelque chose de particulier,
puisque la petite vérole leur fut si funeste. On remarque qu'ils étaient
presque tous très-malades. Mais pourquoi produire des observations
dont vous déclinez vous-même le résultat ? Il faut convenir, en efBet,
que la proportion des morts est peu faite pour relever la puissance de
la vaccine.
Et ce qui prouve bien que la mort était l'ouvrage de la petite vé-
role, c'est qu'elle a frappé toutes ses victimes du quatrième au dixième
joor de l'éruptioné
Sept morts sur dix- huit malades! c'est plus des deux cinquièmes.
Après ce pénible aveu, on essaye de se sauver sur les détails. On dit
que sur les enfants qui ont survécu, la petite vérole était d'une bénir
gnité remarquable, et qu^elle ne suppura presque pas. Ces deux pro-
positions se tiennent. Plus la petite vérole est discrète, et plus elle est
ooorte; plus elle est courte, et moins elle suppure. Dans tous les cas,
il s'agit de savoir si cette extrême douceur dépendait de la vaccine ;
c'est l'opinion de M. nérard,cc n'est pas la nôtre.
Finalement, pour concilier les vues de la théorie avec les données de
l'observation, M. Hérard conclut que tantôt la vaccine modifie la va*
riole et tantôt elle ne la modifie pas. Mais la vérité ne s'accommode pas
deoestempéraments^La vaccine n'est pas de ces moyens insignifiants
4ont reflet n'a rien de constant. Un demi-siècle d'expérience nous a
appris qu'elle prévient toujours la petite vérole, sinon sans retour, du
moins pour un temps. Si elle avait encore la puissance de la mitiger
quand elle marche à ses côtés, elle en userait tout aussi régulièrement.
Si elle ne le &it pas, ce n'est pas caprice, c'est impuissance, c'est qu'on
lui reconnaît plus de propriétés qu'elle n'en a.
Vous dites que la vaccine adoucit la variole ; eh bien ! MM. Rilliet
et Barthez proCessent hautement le contraire. Us disent que , sur les
enfants jeunes et faibles, la vaccine, loin de tempérer la variole nais-
sante ou pràte à naître, ne fait que la précipiter et ajouter à sa gra-
vité. Et, en preuve de cette manière de voir, ib citent aussi des
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chifiEres, mais 'des dûifres effrayants : 36 morts sar 39 malades.
Ainsi, tandis que d'un côté la vaccine est louée pour les adoucisse»
ments qu'elle apporte à la petite vérole, elle est réprouvée de Tautre
pour le danger qu'elle y ajoute. Entre ces deux partis, nous gardons la
neutralité. Nous défendons la variole contre MM. Legendre et Rayer,
et nous défendons la vaccine contre MM. Rilliet et Barthez.
Jusqu'ici nous n'avons attaqué le principe que dans ses conséquences.
n nous a paru que c'était le meilleur moyen d'en mettre à nu toute
là fausseté. Pour montrer que la variole se joue de la vaccine quand
dies sont face à face, il nous a suffi de compter les victimes. Noos '
pourrions peut-être nous arrêter là ; mais entrons un peu dans le^
détails.
Queb sont' donc les cbangements, les modifications que la vaccine
apporte à la petite vérole ? On dit d'abord que l'incubation se prolonge*
Il est vrai que les fièvres éruptives, la rougeole, la scarlatine, la petite '
vérole, en se mêlant ensemble, s'influencent et s'interrompent quel-
quefois, connue pour laisser à la plus pressée le temps de prendre les
devants. Mais entre la variole et la vaccine, c'est ordinairement le
contraire, peut-être à cause qu'elles sont congénères. Loin de se con-
trarier, les deux éruptions s'aident et se poussent. Cétait l'opinion de
M. Guersant ; c'est l'opinion de MM. Rilliet et Barthez ; tous disent
que la vaccine pratiquée pendant l'incubation de la variole en bâte
l'explosion.
On dit encore que l'éruption se fait sans règle sor les diverses par-
ties du corps. Il y a tant de vague f dans cette manière de parler,
qn'on a peine à la comprendre. Veut-on dire cependant que Yêrup*
tien ne commence pas par le visage et ne descend pas méthodiquement
snr fe cou, le tronc et les extrémités? Mais cette succession n'a Sea
qne dans les cas les plus réguliers , et dans les modèles du genre.
Enfin la variole serait beaucoup plus rapide, jusque-là qu'elle en-
trerait en suppuration dès le troisième jour et finirait an huitième on
an dixième. S'il y a des varioles en suppuration au bout de trois jours,
elles doivent être rares ; mais ce qui ne l'est pas, c'est d'en voir de
si légères, qu'elles tendent rapidement à la dessiccation ;fl en est même
qne les enfants portent avec tant d'aisance, qu'ils sortent, se promènent
et jouent comme s'ils n'étaient pas malades. Mais il est digne de re»
marque que c'est presque toujours aux dépens de la suppuration que la
petite vérole se raccourcit , ce qui revient à dire qu'elle se sèche sans
soppnrer.
Pour se mettre plus à l'aise , on pose le prindpe en vue de la con-
séquence qu'on veut tirer. D'une part, on comprend dans la variole
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(348)
toutes les éruptions ^ lui ressemblent,^ telles que la varioloîde et la
varicelle ; et de l'autre, on commence par se faire de la variole un
modèle sur lequel on juge ensuite] toutes les variétés que la nature
présente. Dans ce modèle , la petite vérole a de trois à cinq jours de
fièvre primitive, trois jours d'éruption, trois ou quatre de suppuration ;
la dessiccation conunence juste au neuvième ou au dixième jour, et les
croûtes tombent du quinzième au vingtième.
Que ce soit la marche la plus ordinaire de la petite vérole la plus
régulière, soit ; mais que de variations dans la durée ! La nature se
règle sur le nombre des boutons : plus il y en a, plus la petite vérole
se prolonge ; et l'inverse, moins il y en a^ plus tôt elle finit.
La vaccine aurait-elle , par hasard , la faculté de réduire l'alxni-
dance de Téruption ? C'était le principal avantage de l'inoculation , et
de celui-là découlaient peut-être tous les autres. Mais quelle diffé-
rence entre les deux méthodes ! Lorsqu'on inoculait le virus varioleux,
le sujet était pur de toute contagion, et l'art, tout entier à lui-même,
n'avait pas à se défendre contre les conséquences d'une infection nata«
reUeJQue si, par hasard, l'infection l'avait prévenu, alors la variole
se montrait telle qu'elle était dans les desseins primitifs de la nature,
tantôt discrète et tantôt confluente : si discrète, on ne songeait même
pas à en faire honneur à l'inoculation ; si confluente , on mettait tous
ses soins à l'absoudre. Dans l'un et l'autre cas, tout paraissait naturel
et selon la règle.
Ce qu'on refusait à l'inoculation, on l'accorde à la vaccine* On dit
qu'elle change la variole naissante ou prête à naître. On dit qu'elle
la fait discrète, quand elle se préparait à être confluente. Mais pour
soutenir ce système, on ne tient compte que des cas heureux^ et on
feint d'oublier tous les autres ; en d'autres termes , on ne prend de
l'observation que ce qui convient, et on rejette le reste.
Ce n'est pas encore tout. A.u dire des mêmes apologistes, la vaccine
ne se borne pas à réduire le nombre des boutons ; elle les transforme ^
elle les dénature ; et la variole, qui est une pustule, se change en va-
ricelle qui est une vésicule, comme si elles dérivaient de la même
source, et ne différaient entre elles que du plus au moins.
C'est à l'aide de ces suppositions qu'on nous présente la vaccine
comme un puissant modificateur de la variole. Encore si la nature ne
fajsait que des varioles confiucntes et si la vaccine ne se rencontrait
qu'avec des varioles discrètes ; mais ni l'un ni l'autre. U y a certaine-
ment beaucoup plus de varioles discrètes que de varioles confluentes, et
il s'en faut bien que la variole qui marche à côté de la vaccine soit
toujours discrète et bénigne.
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( 349 )
On estime que pour une variole confluente, il yîent au moins
dix yarioles discrètes. La vaccine a donc beau jeu huit ou neuf
fois sur dix. Il faut donc faire la part de cette bénignité naturelle ;
mais on compte les faits et on ne les pèse pas, on observe et on ne
pense pas. On a vu quelques exemples heureux de coïncidence, et sans
plus de réflexion, on attribue à la vaccine la modération de la petite
vérole.
Un enfant porte la variole et la vaccine en même temps, et la va—
liole est béniguc. D'où peut venir cette bénignité , si ce n'est de
la vaccine ? Ne dirait-on pas que séparée de la vaccine la variole est
toujours maligne?
Après avoir dit que la vaccine modifie la petite vérole, on retounie
la question, et on dit qu'à son tour la petite vérole modifie la vaccine.
Au fond, on ne s'intéresse guère à cette modification, mais on y voit
une présomption du changement de la variole, et on y tient à cause
de cela.
Gomme pour la variole, on commence par se faire un modèle de la
vaccine, et on prétend enfermer toutes ses variétés dans le cercle qu'on
lui tiace. Ainsi, dans ce nouveau modèle, tous les boutons s'entourent
également d'une aréole, et tous reposent sur un fond dur, engorgé ;
cette aréole et cet engorgement constituent leurs caractères les plus essen-
tiels. Or, admirez la puissance de la petite vérole, elle les atténue, elle
les supprime.
Aux mêmes assertions, mêmes réponses. Ce que nous avons dit de la
petite vérole, il faut donc le dire de la vaccine. Oui, quelque régulière
qu'elle soit en général, la vaccine a pourtant ses irrégularités, ses ano-
malies v ses dégradations. Le vaccin ne change pas, mais les organisa-;
tions varient et l'obligent à se modifier dans ses apparences extérieures.
Et, par exemple, l'aréole est à peine sensible chez les enfants faibles et
délicats : elle est souvent très -légère chez les nouvelles recrues qui nous
sont envoyées pour être vaccinées. M. Boucher a fait, de son côté, la
même remarque. Les boutons eux-mêmes viennent souvent sans vigueur
et se traînent ainsi jusqu'à la fin. On dirait des vésicules plutôt que des
pustules.
A l'égard de l'engorgement sous-jacent, il est, en général, propor-
tionné à l'aréole ; et^ en eilet, tout porte à croire que les deux phéno-
mènes sont liés l'un à l'autre et dépendent de la même cause.
Pourquoi donc chercher une cause particulière à un phénomène com-
mun et naturel? Nous le comprendrions si toutes les fois que la vaccine,
se rencontre avec la variole, il n'y avait ni aréole ni tumeur vaccinale ;
mais rien de constant à cet égard. On voit la vaccine avec une forte
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( 350)
aréole en présence de la variole, et on la voit avec une très-faible aréole
en l'absence de la variole.
M. Glérault n'a yu de ses yeax qu'an seul cas de cette coïncidence,
et, quoîqoe la variole f&t assez régulière, il y voit l'influence delà vac-
cine. « La fièvre secondaire, dit-il, ne fut pas en rapport avec la fièvre
« primaire; si elle l'eût été, le malade eût probablement succombé. »
Eh ! qu'en sait-il? Il est dans l'erreur s'il croit qu'il y a toujours pro-
portion entre la violence des premiers symptômes et la violence des
symptômes ultérieurs.
Finalement, nous concluons qu'il n'y a nulle réaction de la vaccine
sur la variole ou de la variole sur la vacdne. Et plus les deux éruptions
se rapportent, plus elles sont libres, indépendantes. Expliquons-nous
davantage. On met de côté l'incubation, qui n'est pas la même des
deux parts, et on suppose que la variole et la vaccine se fassent jour à
la même heure : alors, les deux éruptions se mettent en marche parallè-
lement avec la même aisance, la même liberté que si chacune était seule
et séparée de l'antre. Si la variole doit être discrète, elle le sera ; si
elle doit être confluente, elle le sera ; mortelle, elle le sera. Et récipro-
quement, la vaccine sera forte ou 6ible, avec ou sans aréole, comme
elle l'eût été dans le plus parfait isolement.
Mais, encore que la variole et la vaccine marchent ensemble, elles
peuvent n'être pas de la même date. Supposé qu'elles aient pam
l'une après l'autre, qu'arrivcra-t-il ? Tout dépend de la distance qui les
sépare. Si cette différence n^est que de quelques heures et même de
deux, trois jours peut-être, tout se passe comme dans la première hy-
pothèse.
Le cas est différent quand l'une des deux éruptions a une grande
avance sur l'autre.
Tant qu'elles ne sont pas à la distance où elles s'excluent, elles mar-
dient ensemble; mais elles ne marchent pas parallèlement. La pins
avancée conserve tous ses avantages et finit à son heure ordinaire, sans
éprouver le moindre dérangement ni dans sa forme ni dans sa durée.
Et l'autre? L'autre la suit de son mieux, et pousse pins on moins
loin. Mais arrive le moment où la capacité vanbleuse est comblée par
son ainée, et dès lors elle se flétrit et s'éteint comme une plante sur un
sol qui ne peut la nourrir.
Il n'y a là-dedans ni action ni réaction ; toute l'activité de la pre-
mière éruption s'épuise à détruire l'aptitude à la variole. Cet effet pro-
duit, elle s'éteint à son tour, et s'ôte en mourant la faculté de se re-
produire.
Si c'est la variole qui a les devants, la vaccine a beau courir après,
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(861)
elle s'arrête en cbemin, comme eUe a fait dans un cas cité par M. Tardîeo;
si c'est la yaccine tfâ a l'ayanUge, la variole subît b mêsie loi ; car
tout est réciproque entre elles.
n serait intéressant de connaître exactement les limites au delà des-
quelles la yariole et la yaocine s'excluent absolument, et ceDes en deçà
desquelles elles se supportent.
En principe, on sait qu'elles se donnent l'exdusion dès que l'aptitude
yarioleuse a cessé. D'où l'on yoit que ce problème se lie à un autre,
et c'est de savoir à quel moment la yariole ou la vaccine prend po9*
session de ses propriétés.
G>ntentons-nous de remarquer ici que dans ces sortes d'influences de
la vaccine sur la variole, et de la variole sur la vaccine, il n'y a rien
de direct, rien d'actif, rien de spécial ; c'est la suite, c'est la consé-
quence delà propriété qu'elles ont de se suppléer, de se sub&tituer l'une
à rautre« La vaccine n'arrête pas la variole, c'est la variole qui s'ar-
rête devant la vaccine ; et réciproquement la variole ne tranche pas
brusquement le cours de la vaccine, c'est la vaccine qui s'inteiTompt
en face de la variole. C'est un droit de préséance. Et cela est si vrai,
que plus elles s'éloignent et plus promptement elles se donnent l'cxcla-
sion ; plus elles se rapprochent, et plus elles ont de liberté et d'indé-
pendance.
Enseigner que la vaccine modifie directement, activement la variole,
c'est en avoir une très->&usse idée.^ On croit donc, dans ce système,
qu'elle corrige, qu'elle détruit l'aptitude des hommes à la variole, en
imprimant à l'économie un changement en sens inverse de cette apti-
tude ! on croit donc qu'il existe entre les deux éruptions précisément la
même opposition de nature qu'on admet, en chimie, enti*e deux corps
qui se neutralisent , ou le même antagonisme qu'on suppose, en méde-
cine, entre une maladie et son spécifique !
Considérés en eux-mêmes, le virus vaccin et le virus varioleux se
détruisent si peu, que si on les mêle ensemble et qu'on inocule ensuite
ce mélange, il vient deux éruptions parfaitement distinctes, et répon-
dant à leur double origine.
Considérées dans leurs effets, on ne peut pas dire que la vaccine
guérisse la petite vérole ; on ne peut pas dire même, rigoureusement
parlant, qu'elle la prévienne; elle en prend la place, elle en tient lien ,
il y a substitution ; rien de plus, rien de moins.
Ainsi, loin d'expliquer les effets de la vaccine par l'opposition qu'on
lui suppose avec la petite vérole, ils s'expliquent au contraire par l'a-
nalogie qui les unit, et par la «solidarité qui fait que tout est récipio-
que entre elles. BomQUET.
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( 352 )
THÉRAPEUTIQUE CHIRURGICALE.
^ QUELQUES OONSIDÉRATIOlfS PRATIQUES SUR LES PLAIES PRODUITES
PAR LES ARMES A FEU.
L'étude des blessures par les armes à feu peut être Gonsidérée sons
deux points de vue fort distincts : l'un théorique on expérimental ;
l'autre pratique et tout entier d'application. C'est à ce dernier exdo-
siyement que nous nous attacherons dans les considérations que nous
allons soumettre aux lecteurs du Bulletin de Thérapeutique^ et qui
nous sont, pour ainsi dire, commandées par le résultat de la discussion
qui vient d'avoir lieu au sein de l'Académie de médecine. En effet, des
chinions si diverses ont été émises, des doctrines si opposées ont été
soutenues, qu'on serait presque tenté de se demander si la chimrgie,
qui est en progrès sur toutes les autres questions de son domaine, en est
encore réduite au doute et à l'expérimentation en ce qui concerne le
traitement des blessures produites par les armes de guene. Cette diffé-
rence qui, hâtons-nous de le dire, est beaucoup plus apparente que réelle,
tient à l'habitude commune à presque tous les chirurgiens, de vouloir
envisager les choses chacun au point de vue exclusif de ses idées et de ses
doctrines, sans donner une attention suffisante aux principes de ses ad-
. versaires et aux faits que l'observation leur a révélés. Il en est résulté
que, portée devant l'Académie de médecine, la question qui nous oc^
ôipe a difficilement pu s'affranchir du joug des autorités individuelles
pour se placer sous l'empire des faits généraux. C'est à la presse, libre
de tout engagement et désintéressée dans ce débat, qu'il appartient d*en
dégager les vérités pratiques que la controverse a contribué à mettre
en relief.
Les points que nous traiterons successivement, sans cependant entrer
dans tous les développements que comporte à la rigueur chacun d'eux,
sont : 1» la forme et la grandeur relatives des ouvertures d'entrée et de
sortie des balles ; 2^ les hémorrhagies tant primitives que consécutives ;
3® la convenance du débridement dans ces plaies ; 4** l'extraction des
corps étrangers ; 5® l'opportunité des amputations ; G° le pansement et
la thérapeutique générale.
Forme et grandeur des plaies. — Des deux plaies, l'une d'entrée
et l'autre de sortie, faites par une balle qui a traversé les tissus vivants,
un membre par exemple, de part en part, quelle est celle qui pré-
sente les plus grandes dimensions ? Cette question, si simple en appa-
rence, et dont la solution ne semblerait pas devoir être un moment
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( 353)
douteuse, a donné lieu aux assertions les plus contradictoires. Depuis
]es expériences faites par Dnpuytren, en 1830, il était généralement
admis aved tous les auteurs que Touverture d'entrée des balles est plus
petite que le trou de sortie ; c'était l'opinion professée par M. Jobert
dans son traité des plaies par armes à feu ; c'était celle du professeur
Marjolin qui n'admettait pas que, sur cette question, la science pût
varier. Aujourd'hui M. Blandin arrive^ par voie d'expérimentation,, à
une conclusion diamétralement opposée à celle de Dupuytren ; il ai-
firme que Fouyerture d'entrée des projectiles est toujours plus grande
que leur trou de sortie. Cette contradiction tient-elle à ce que M. Blan-
din a expérimenté sur des cadavres, tandis que Dupuytren avait étudié
les effets des armes à feu sur des planches d'inégale épaisseur ? Quoi
qu'il en soit, ce n'est ni dans l'une ni dans l'autre de ces opinions ex^
trêmes qu'il convient de chercher la solution à un probfème qui n'a
pas seulement un intérêt de curiosité, mais qui, au point de vue de la
médecine légale, acquiert une grande importance. Il n'est pas en
effet indifférent de pouvoir, sur le simple examen des plaies, détermi-
ner à priori la direction suivant laquelle un individu a été frappé ;
cette donnée, en faisant connaître de quel côté est parti le coup, peut
conduire à la découverte du coupable, comme elle peut aussi détourner
des soupçons mal fondés. Un de nos médecins légistes les plus distin-
gués, M. Devergie, a bien senti toute la gravité de cette question;
aussi a-t-il cru devoir de son côté s'en occuper sérieusement, et venir
apporter à l'Académie le résultat de ses recherches.
En examinant les ouvertures des balles sur des sujets restés morts sur
le coup, c'est-à-dire placés dans des conditions où ni les mouvements des
membres, ni ceux de la partie blessée, ni les pansements consécutifs,
011 rien enfin n'a pu modifier l'aspect de la plaie ; tenant compte en
outre des résultats obtenus dans une série d'expériences qu'il a su van-
ner très*ingénieusement , M. Devergie établit en principe que la
plaie d'entrée est tantôt plus large et tantôt plus étroite que celle de
sortie ; que ces différences résultent de la distance à laquelle le coup
a été tiré. A mesure que la distance diminue, on voit s'élargir l'ouver-
ture d'entrée et se rétrécir celle de sortie ; c'est l'inverse qui a lieu
quand la distance devient plus considérable. On sait qu'à bout portant
Titrée est très-large, et que le désordre produit dans les parties molles
est considérable ; c'est ce qui a été observé chez un grand nombre de
blessés dans les malheureuses affaires qui, au mois de Juin dernier^ ont
ensanglanté la capitale. Ceci explique l'opposition qui règne à cet
égard entre nos chirurgiens civils, qui n'ont guère vu ce genre
de blessures qu'à la suite de luttes dans les rues, où les combattants
TOME XXXV. 8« LIV. 23
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(354)
«mt générileiiieiit assez près les uns des autres ; et les diirurgiens mi-
litaires (foi ont observé sur les champs de bataille , et dont Topinion est
qae les plaies d'entrée ont en générât ime étendae moins considérable
qoe ceUes de sortie. Toutefois, ootre la dîslanoe à laquelle Tanne k
Cm a été tirée, il y a d'autra circonstances sasœptibles de laire varier
k rinfitti le rapport cpi existe dans les dimensions de Tune et de Fan-
Cre de ces plaies ; telles sont l'importance de Farme, la quantité de
pondre employée, la forme dn projectile, le degré de vitesse dont il
«st animé, et son mode d'incidence à la sorlace des tissus qu'il atteint ;
la nature de ceux-ci, la forme qu'ils présentent et le degré de résis-
tance dont ib sont doués. Aucune de ces circonstances ne doit être
omise dans l'examen de la question dont il s'agit, et pour la solution
pratique qu'il convient de lui donner.
Jïémorrhagies. On a cru pendant longtemps qœ les blessures par
armes à feu ne donnaient pas lieu à un écoulement notable de sang ;
c'est une eireur que M. Blandin a renversée par de nombreuses ob*
servations, qui prouvent que l'hémoiThagie primitive est un £ût
«onstant chez les individus atteints par un coup de feu, lorsqu'un vais-
seau d'une certaine importance a été blessé ; il est lûen vrai que l'hé-
morrhagie, par des raisons semblables à celles qui existent pour les
plaies par arrachement , s'arrête le plus souvent d'elle-même ; mais
qœlauefois elle continue d'avoir lieu, et die exige que le chirurgien
intervienne promptement. Dans le cas d'une hémorrhagie ainsi pri-
mitive, M. Roux conseille de pratiquer la ligature des deux bouts du
Taisseau divisé à la surface de la plaie ; c'est le procédé généralement
soivi, à moins qu'il n'existe une contre-indication spéciale, comme
serait, par exemple, un acévrysme faux primitif ou diffus, qui rendrait
k vaisseau difficile à trouver. Quant aux hémorrhagies consécutives,
toujours si redoutables dans les plaies avec fractures en esquilles des
os des membres, la ligature à distance est la seule qui soit applicable ;
il en est de même dans Les plaies qui n'intéressent que les parties molles,
si celles-ci sont enflammées et si elles sont le siège d'une suppuration
plus ou moins abondante; on ne saurait alors, sans commettre une
faute grave, songer à lier le vaisseau dans la plaie elle-même.
Débridement* Les chirurgiens militaires ont usé largement du dé-
bridement préventif dans les plaies par armes à feu, et ce ne serait
' pas sans danger, suivant M. Bégin, qu'on y renoncerait d'nne manière
absolue, ainsi que cdaa été conseillé dans ces derniers temps. Sans
fappeler ici toutes les raisons qui ont été mises en avant de part et
• d'autre pour attaquer ou pour défendre cette pratique chirurgicale pro-
; sente pav John Hunter, et préconisée surtout par B. Bell, nous dirons
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seulement qae de nos jours elle est rejetée par M. Jobert, œmme inu^
tile et dangereuse, et que M. Yelpeau n'y a recours qu'exceptionnel*
lement et pour remédier à des indications formelles et à des accident^
déjà manifestes. La pratique de M. Roux est conforme, sous ce rap*
port, à celle de M. Yelpeau, tandis que M. Blandin an contraire , se
rapproche beaucoup des idées professées par M. Bégin, et veut, comme
Inî^ qu'on use du débridemcnt dans le cas où certaines conditions de
structure anatomîque paraissent surtout l'exiger.
Ainsi on débridera dans les plaies qui occupent l'épaisseur de parties
molles que recouvrent de fortes aponévroses : telles sont les parties
latérales du racbis, la région de l'omoplate ; et plus particulièrement aux
membres, l'avant-bras, la paume des mains, la région externe de la
cuisse, la partie antérieure et externe de la jambe et la plante des pieds.
Sur tous ces points, les aponévroses d'enveloppe très-résistantes et inex-
tensibles deviendraient un obstacle au développement traumatique des
tissus qu'elles enserrent, et elles pourraient être une cause d"* étrangle-
ment pour peu que l'inflammation fût intense et qu'elle s'étendît dans
la continuité du membre, a Je me rappelle, dit M. Blandin, un blessé
« chez lequel, par condescendance, je m'étais abstenu de débridements
« dans une plaie de la partie externe de la cuisse. Il se développa une
« tuméfaction énorme du membre, avec empâtement et taches livides.
« Je conçus de vives inquiétudes que dissipa heureusement une longue
« incision que je pratiquai au fascia lata, et qui eut pour résultat dé
« &ire cesser la compression des parties enflammées. »
Le même fait fut observé par M. Bégin, après la bataille de Dresde
en 1S13, sur plus de deux cents blessés que des circonstances particn-
lières n'avaient pas permis de soumettre au débridement préventifl
Chez tous, les plaies étaient fortement enflammées, la tuméfaction était
oonsidérable, et on fut dans la nécessité de pratiquer de larges incisions
qui les soulagèrent immédiatement. Ce n'e&t donc pas uniquement par
des Vues spéculatives et dans le but de donner, suivant l'expression de
J. Bell, de tair et du vent aux plaies par armes à feu, que le chirur-
gien doit être conduit à les débrider ; pas plus qtie ce ne peut être dans
le dessein de les transformer en les ramenant le plus possible aux con-
ditions des plaies faites par un instrument tranchant. C'est comme
moyen de prévenir l'étranglement des parties que le débridement doit
être conservé, surtout dans la pratique militaire, où il est souvent si
diffidle de donner aux blessés les soins propres à empêcher le dévelop-
pement des accidents inflammatoires. Le chirurgien y aura reconrs
arec avantage toutes les fois qu'il se trouvera dans l'impossibilité de
suivre assidûment son malade ; par exemple à la campagne , où à
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( 356 )
cause de réloignement, après une première prescription, il peut rester
quelques jours sans renouveler sa visite. En pareil cas, il convient de
lever par avance tous les obstacles qui pourraient s'opposer au déve-
loppement inflammatoire des parties molles et devenir ainsi une cause
d'accidents graves.
Partisan du débridement, dans la limite que nous venons de tracer,
nous dirons néanmoins qu'un traitement antiphlogistiquc dirigé avec
une grande énergie, dès les premiers moments qui suivent la blessure
et avant que toute réaction locale se soit produite, peut quelquefois avan-
tageusement le remplacer. Déjà, J. Bell avait rejeté la scarification ou
l'agrandissement des plaies par armes à feu, à la condition seulement
que les accidents inflammatoires seraient activement combattus au
moyen des saignées générales et locales. De nos jours, on a vu un chi-
rurgien, trop tôt enlevé à la science, M. Lis&anc, obtenir par cette
méthode les résultats les plus avantageux.
Extraction des corps étrangers» Depuis Celse, qui recommande
d'extraire les corps vulnérants de l'épaisseur des parties avec lesquelles
ils sont en contact, les chirurgiens ont été d'accord pour enseigner et
suivre ce précepte qui a été surtout préconisé par John Bell en An-
gleterre. Hunter s'éleva vivement contre cette doctrine , et il soutint
que les corps étrangers étaient plus inoffensifs pour les paities molles,
qu'on ne l'avait cru jusque-là. Ce dogme a trouvé un zélé défenseur
dans M. Jobert de Lamballe, qui rejette l'extraction immédiate des
balles, comme inutile et dangereuse. Aussi le voit-on, sur dix-sept
corps étrangers, en extraire seulement trois, encore étaient-ils placés
sous les téguments ; quatorze sont restés ensevelis dans la profondeur des
parties. Quelques-uns ont été extraits secondairement, mais le plus grand
nombre des blessés a guéri, sans subir l'extraction de ces projectiles.
Cette conduite est- elle suffisamment motivée par l'innocuité de ceux-
ci, et par les difficultés qu'il y a à les rechercher et à les découvrir?
Il nous semble qu'on peut, avec la plupait des chirurgiens militaires,
différer d'opinion sur ce point avec l'habile chirurgien de l'hôpital
Saint -Louis, sans pour cela exagérer le précepte opposé à celui qu^il
professe. Ainsi, lorsque la blessure est récente, que le gonflement in-
flammatoire n'a pas encore eu le temps de se développer, que les tissus
par conséquent conservent leur souplesse et leur sensibilité normales, il
nous paraît indiqué de tenter l'extraction des corps étrangers ; les re-
cherches nécessaires pour cela n'offrent alors aucun danger et sont peu
douloureuses. Si la direction que paraît avoir suivie le projectile était
telle qu'on f&t fondé à craindre qu'il n'ait lésé une artère de calibre, si
une hémorrhagie survenue immédiatement après la blessure^ puis arrêtée
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d'eUe-méme, on un pea pins tard, mettait hors de doute une semblable
lésion yasculaire , il n'est pas. douteux qu'on devrait alors se garder
de sonder la plaie, cette exploration pouvant exposer à déplacer on
caillot hémostatique et à renouveler l'écoulement sanguin ; cette ré-
serve devrait être aussi observée à l'égard des plaies occupant. les
extrémités spongieuses des os longs et très-rapprochées, par conséquent,
d'une articulation ; il en sera de même encore pour un projectile
qui aurait pénétré dans l'épaisseur des os du tarse, sans que sa présence
put y être clairement constatée : dans ces diverses circonstances,
l'extraction immédiate du corps étranger, en supposant qu'on parvînt
à le découvrir « ne saurait avoir lieu sans entraîner les plus graves dés-
ordres dans des tissus, qu'en raison même de leur structure anato-
mîque, il importe beaucoup de ménager.
Il vaut mieu;c alors attendre que le projectile ébranlé par la
suppuration soit rendu plus accessible, et qu'il se présente de lui-
même après le dégorgement de la partie. C'est ainsi que nous avons
agi M. Déguise et moi, chez M. Thayer, chef de bataillon de la garde
nationale, atteint le 23 juin par une balle qui entra fort avant dans
le tarse du pied gauche, en pénétrant au niveau de l'articulation sca-
phoido-cunéenne. Frappés, mon confrère et moi, des dangers auxqueb
nous aurions exposé le blessé, en voulant à tout prix retrouver et extraiie
le projectile, noi^s attendîmes, et nous eûmes lieu de nous applaudir de
notre temporisation -, car la balle, dans la période de suppuration, de-
vint mobile ; on la sentit alors très-distinctement, et on put l'extraire en
toute sûreté.
j.« La distinction que nous avons cherché à établir, et qui nous pa-
rait justifiée par les faits , trouvera sans doute des contradicteurs
dans les partisans absolus de la doctrine huntérienne, et ils ne man-
queront pas de l'attaquer, en citant des exemples qui démontrent que
des balles ont pu, sans inconvénient, séjourner pendant de longues an-
nées dans les tissus vivants ; mais outre que des 4>bservation$ contradic-
toires pourraient aisément leur être opposées, il nous suffira de dire que
tant que ces corps étrangers subsistent au sein de l'économie, k ques-
tion d'innocuité n'est pas définitivement jugée ; c'est l'épéc de Damo-
dès, qui menace incessamment celui qui le porte ; or, est-il d'une saine
logique et d'une pratique sage de créer volontairement pour un ma-
lade une semblable situation? Nous ne le pensons pas, et, à cet égard,
nous nous rangeons à l'opinion de MM. Roux et Bégin, savoir ; que
l'indication de l'extraction des corps étrangers est toujours présente ;
que toujours le chirurgien doit chercher à la remplir , mais qu'il
doit le faire avec la prudence et les mesures que la raison conseille.
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Da même avis sur Textraction îmmëdiate des projectiles de gaenre, >
MM. Roui et Bégm sont égalemeiit d'accord ponr extraire autant que '
possible, dans les fractares comminutiTes prodâites par les armes à >
feoy non-seulement tontes les esquilles flottantes qu'on peut reoonnaitre >
et saisir, mais encore toutes celles qui sont mobiles quoique adhérentes, .
lorsque ces adhérences peuvent être détruitei sans tn^ d'efforts ; l'ez* *
périence leur a prouvé que presque jamais ces esquilles ou fragnenis '
ne reprennent leur vitalité, et qu'ils ne se réunissent pas au corps des*
os. Enveloppés dans les productions osseuses nouvelles fimnées par I'hi
termédiaire du périoste , ils deviennent au milieu d'elles des corps -
étrangers ; leur présence nuit à la formation du cal, entretient une ir- -
ritatioa qui donne lieu souvent à une suppuration prolongée, qui se '
fait jour à l'extérieur par des fistules intarissables* Pour évit^ tous œs •
inconvénients, ils donnent le conseil d'arriver jusqn^à l'os au moyen de
larges incisions, et pour parler }e langage de M. Roux, de déblayer le
membre de tons les fragments qui s'y trouvent compris. Cette pratique
n*est pas goûtée par tous les chirurgiens ; il en est beaucoup qui redoo*
tent de mettre ainsi en communication avec l'air extérieur les foyers
des fractures, et qui préfèrent courir les chances d'une consolidation
longue à s'établir et plus ou moins difforme, aux inconvénients qui se
rattachent à la manière de faire qui vient d'être exposée, et dont un des
principaux est de produire nécessairement un notable racourcissemeot dn
membre après la guérison. Suivant nous, on ne saurait pas plus ici, que '
pour tous les antrespoints relatifs an traitement des plaies pararmes à feo,
établir une règle de conduite absolue et invariable ; le chirurgien dans
ses déterminations', devra tenir compte d'une feule de cireonstanœs
inhérentes à chaque fait en particulier, et * qu'on ne saurait prévoir
dans une discussion dogmatique.
Amputations, Si la proposition qnipréceède est vraîeponr l'extraction
des corps étrangers et des esquilles, die ne l'est pas moins en ce qui coi^-
ceme k question si grave et tant controversée dès amputations à la suite
des plaies par armes à feu. Depuis les débats soulevés an sein de Fan*
cienne Académie de chirurgie, on s'est fort préoccupé de l'avantage re-
latif des amputations innnédiates et des amputations secondaires ; presqne -
tous les praticiens militaires sont partisans de la première ; les dkirurgkns -
civils, si l'on en excepte M. Roux, se prononcent en faveur de la se*
coade. Cette divergence d'opinions et de principes, entre des hommes
également instruits, n'a rien qui doive sturprendre, n on prend la peine
déconsidérer les diflérences de situation dit les uns et les autres sont pla*
ces. Sur les diamps de bataille , et au milieu de Pagitation des campe »
et des vicissitudes de la gperre, chirurgiens et blessés sont sons l'empm '
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de circoDstanoes qa'on ne retrouve pas dans les hôpitaux civils, et il est
îvste de reconnaître que s'il y a de Tavantage ici à temporiser, il pour-
rait y avoir là de graves inconvénients à le faire. Mais il se présente
une antre question non moins importante et dont la solution serait du
plus haut intérêt en pratique, c'est celle de savoir si, dans un cas donné
de blessure grave par une arme à feu, il y a chance ou non de pouvoir
conserver le membre, de guérir, en un mot , le blessé sans recourir a
l'amputation. Un semblable problème, qui repose tout entier sur la jus-
tesse du diagnostic et du pronostic, a du nécessairement donner lieu aux
appréciations les plus opposées et par suite, aux opinions les plus con-
tradictoires. L'unité de vues et de piincipes serait sans doute très-dési->
rahie, quand il s'agit d'un point de clinique chirurgicale aussi impor-
tant; mais, en vérité, ce serait étrangement méconnaître l'esprit hu-
main que d'oser jamais l'espérer. En l'absence de tout précepte rigou-
reux pour se guider sur ce terrain difficile de la pratique, le chirur-
gien ne doit pas craindre de se montrer peu partisan de l'amputation
immédiate ; il vaut mieux, lorsqu'il s'agit de retrancher un membre et
de consommer ainsi une perle irréparable , pécher par excès de pru-
dence, et se montrer trop que pas assez conservateur. C'est d'ailleurs
cet esprit de sage temporisation qui anime la plupart des chirurgiens de
nos hôpitaux ; ils opèrent^ immédiatement le moins possible , et ils ont
souvent de là sorte évité l'amputation dans des cas où elle paraissait ir-
révocablement indicpiée.
Pansement, Le système de pansement le plus simple et le moins ex-
clusif sera le meilleur dans les plaies par armes à feu, qui ne s'oflrent
pas, il faut bien en convenir, dans les mêmes conditions à leur di-
verses périodes : le repos absolu du membre est commandé de la façon
la plus impérieuse ; des topiques frais, les irrigations d'eau à la tempé-
rature de Tatmosphère, conviennent pour modérer la réaction locale et
la maintenir dans de justes limites lorsqu'elle s'est développée. La glace,
préconisée surtout par M. Baudens, est d'un emploi difficile et qui
exige une très-grande surveillance de la part du chirurgien ; elle a l'in-
convénient de faire tomber la vitalité des parties, surtout si on l'appli-
que au delà des premiers jours, à un degré si faible , que le travail
phlegmasique qui doit naturellement s'accomplir dans les tissus est re-
tardé. « On a de la sorte, dit avec raison M. Velpeau, une inilamma-
« tion bâtarde, une suppuration sanieuse mal élaborée, et des plaies
a qui marchent avec lenteur vers la cicatrisation.» Cependant, on. ne
doit pas plus rejeter l'usage de ce moyen d'une manière absolue, qu'on
ne doit l'accepter dans tous les^cas. 11 peut être utile pour les indivi-
dus doués d'un tempérament sanguin, à système vasculaire très-déve-
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(360)
loppé, chez lesquels il serait à craindre qoela réaction traumatique lo-
cale ne devînt trop intense ; il est nuisible, au contraire, chez les sujets
mous, lymphatiques, qui offirent par conséquent des conditions opposées
de tempérament et d'énergie vitale. Ce que nous disons de l'emploi des
topiques réfrigérants s'applique également aux narcotiques, aux émis->
sions sanguines , et au régime qu'il convient de donner aux blessés ;
c'est dans les indications particulières que le chirurgien cherchera sa
règle de conduite, et il variera nécessairement la thérapeutique suivant
la nature et l'intensité des accidents auxquels il est appelé à re-
médier.
En résumé, nous pensons que le précepte suivant : ars fota in ob-
servationCy doit s'appliquer au traitement des plaies par armes à feu,
comme à celui des diverses autres lésions chirurgicales.
Docteur Am. Forget.
GHIAIIE ET PHARMACIE.
DU HASCHISCH.
Le haschisch, dont les propriétés enivrantes spéciales et vraiment
extraordinaires piquent si fort depuis quelques années, en France, la
curiosité des physiologistes, n'y a cependant jusqu'à présent été étudié
au point de vue médical que par MM. Aubert-Roche et Moreau (de
Tours). Ce dernier, qui l'a le plus expérimenté, a indiqué les secours que
la thérapeutique pouvait en tirer dans le traitement des névroses en gé-
néral et de l'aliénation mentale en particulier; [quant à M. Aubert
Roche, il l'a indiqué contre la peste, où il a eu occasion de l'employer
avec avantage. Mais il résulte de la communication faite à l'Académie
de médecine par M. Willemin , que le haschisch combat avec succès,
non-seulement la peste égyptienne^ mais encore le choléra indien qui,
aujourd'hui, nous menace de si près.
Cette communication du plus haut intérêt, attendu les résultats
inespérés que l'auteur en a obtenus, et les circonstances graves où nous
sommes, nous engage à faire connaître de suite aux lecteurs du Btil-
letin de JA^rajseu^t^ti^ l'histoire naturelle, chimique et pharmacologi-
que sommaire du haschisch.
Le mot haschisch est arabe et veut dire proprement herbe. Les Orien-
taux, en rappliquant au cannabis indica, semblent en faire Pherbe par
excellence. Et, en effet, pour beaucoup de populations arabes, le haschisch
est considéré comme la source de toutes les voluptés, de toufes les
jouissances immatérielles.
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Faisons remarquer que sous ce nom de hasdiisch les Arabes, comme
nous d'ailleurs, confondent quelquefois la plante ellc-mêrae et ses di-
yerses préparations.
Il résulte des recherches des historiens et des naturalistes que les
effets du haschisch sont connus depuis la plus haute antiquité. Le fameux
nepetithès dont parle Homère , les breuvages à l'aide desquels le
Vieux de la Montagne, célèbre personnage du temps des croisades, ob-
tenait les dévouements fanatiques de ses seciaXeurs B.^felés haschischinSy
(d'où est venu notre mot assassin), avaient le haschisch pour base. Les
préparations fort anciennement connues dans l'Inde et d'autres contrées
de l'Asie et de l'Afrique sous les noms de malachy mosjusck, benghie,
buang, assyouni, teriaki^ sont dans le même cas*
Le naturaliste Sonnerat paraît être le premier qui ait apporte du
haschisch en France, lors de son retour de l'Inde. On l'avait à peu
près perdu de vue, lorsqu'il y a quelques années MM. Aubert-Roche
et Moreau (de Tours) ont rappelé ('attention sur cette étonnante sub-
stance dont les propriétés et même l'existence sont encore pour beau-
coup des productions idéales, des mythes.
Le haschisch, plante, est le cannabis indicaj de la Diœcie hexan-
drie de Linnée et des Urticées de Jussieu. Il est commun dans l'Inde
et quelques conti'ées de l'Afrique , par exemple en Egypte, où on le
cultive pour les besoins des haschischeurs. Il croît très-bien en France
et même y vient plus vigoureux qu'en Orient, mais il n'y acquiert point
les qualités, du moins à beaucoup près, de celui venu en Orient. Aussi
doit-il être rejeté soit comme médicament, soit comme objet de simple
curiosité. Le chanvre indien exotique est moins développé, plus grêle
que notre chanvre ordinaire ; autrement, il lui ressemble à ce point
que pour beaucoup de botanistes il constitue simplement une variété
et non une espèce distincte.
L'époque de végétation à laquelle le chanvre indien a acquis le
summum de ses propriétés narcotiques parait être, si l'on en croît
l'expérience des Arabes, celle où il est en fleur et même , lorsqu'il
commence à grener ; et la partie de la plante la plus active serait
les sommités fleuries. Le hachisch, en effet, que nous avons reçu
dans le temps et qui avait été acheté sur un bazar de Gonstantinople,
de même que celui qui nous avait été envoyé par M. Barbet, pharmacien
d'Alexandrie, se composait du sommet des tiges portant feuilles, fleurs
et fruits à la fois. En masse, le chanvre indien a une odeur forte par-
ticulière, qui, respirée trop longtemps, peut causer des vertiges ; odeur
qui rappelle du reste celle du chanvre de nos champs à l'époque de
la floraison ; mâché, il n'a presque pas de saveur.
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Le chanvre indien, ainsi qneses préparations, dont les principales sont
Vextrait gras et le dawamesc ne sont nailement consacrés comme
médicaments par les Arabes ; aossi sont-ils dn domaine public. Dans
plusieurs contrées de l'Asie et de TAfrique, ils se vendent sur les bazars.
En Algérie, bien qu'ils n'y soient pas rares, il est assez difficile de s'en
procurer.
La plante en nature est beaucoup moins usitée que les deux prépa-
rations que nous venons de citer. Cependant, dans quelques contrées
on le fume ou on le mâche à la manière du tabac, soit seul, sôit mêlé
avec ce dernier ou à d'autres substances. Usé ainsi cbez nous, il ne
produit aucun efTet. Dans quelques pays on le pile dans un mortier de
bois, et lorsqu'il est en poudre on en fait avec de l'eau une pâte que
Ton avale par petites boules. Le madjound des Algériens est un mé-
lange de miel et de poudre de baschisch. On prépare aussi directement
avec le baschisch des infusés, des décoctcs et des boissons diverses.
U extrait gras de haschisch des Arabes est obtenu en faisant bouillir
les sommités fleuries de la plante fraîche avec du beurre et un peu
d'eau comme intermède. Lorsque celle-ci est évaporée et que le beurre
est suffisamment cbargc du principe actif, on passe.
C'est une préparation unguentiforme tenace, d'une couleur jaune ver-
dâtre rappelant un peu celle de notre populéupi, d'une saveur acre et
d^une odeur un peu nauséeuse, mais où celle caractéristique du haschisch se
démêle parfaitement de celle propre au beurre. Il rancit, mais assez
difficilement, ce qui s'explique par la présence de la résine du can-
nabis.
L'extrait gras, qui est la préparation la plus active que les Arabes
obtiennent du baschisch, se prend à la .dose de.2 à 4 grammes, soit en
boulettes, soit dans une tasse de café noir. Le professeur Rech, de
Montpellier, dans ses expériences, l'a administré d'emblée à la dose
de 10 grammes. M. Moreau (de Tours) a pu en faire prendre jusqu'à
16 grammes, sans éprouver d'accidents. Du reste, selon ce dernier,
par des doses excessives de baschisch, des phénomènes phydologiques
des plus intenses peuvent se développer , mais non se termiher d'une
manière funeste. Les faits ne nous paraissent pas assez nombreux pour
accepter entièrement cette sorte d'immunité que l'expérimentateur de
Bicêtre accorde au haschisch.
L'extrait gras, en raison de sa saveur acre et nauséeuse, est rare-
ment employé parles Arabes, mais ils lui font revêtir les formes d'élec-
tuaire, de pâtes, de pastilles, en lui ajoutant force aromates, comme
cannelle, vanille, muscade, essences de rose, de jasmin.
Le dawamesk, qui est la principale de ces préparations, est une
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sorte d'éleçtaaire dont la base est conséquemment i'extiait gras aa^el
.on adjoint da sucre, des pistaches, des amandes douces et des aromates,
.parmi lesquels le musc doit %urer, d'après l'étymologie du nom de la
pr^aration.
' Sa saveur et son odeur sont assez agréables ; sa couleur est verdâtre
OQ brunâtre. On y rencontre assez souvent des fragments assez gros de
pistaches. M. Deooortive prétend qu'il contient quelquefois de la noix
▼omique et autres toxiques.
On le prend à la dose de 30 grammes, soit délayé dans du cde
k Peau, soit sous (orme de bols. Les effets se manifestent ordinairement
an bout d'une demi-heure, une heure et quelquefois an bout d'un laps
de temps beaucoup plus long après l'ingestion, selon les tempéraments.
Les individus à constitution nerveuse sont plus rapidement impressi<Hi-
nés que les individus lymphatiques.
Les Arabes nomment kie f celie sorte de stupeur voluptueuse pro-
. daite par le baschisdi, qui n'a aucun rapport avec l'ivresse causée
par le râ, et laisse loin en arrière celle causée par l'opium. Les ex-
périmentateurs français l'ont nommée fantasia^ d'un autre mot arabe
déjà francisé, il est vrai, dans un sens un peu différent.
Lorsqu'on prend du haschisch par plaisir, on doit être à jeun, afin
■d'éviter une indigestion, des vomissements, ce qui cependant n'arrive
guère que si la dose est élevée ou si l'on résista à son influence.
€e ne serait pas impunément que les amateurs qui pourraient se foc-
mer chez nous abuseraient des sensations que procure le haschisch,
car cette substance possède une action homceopathique qui pourrait leui*
devenir fatale. En effet, s'il peut amener la cure de l'aliénation men--
taie étti les individus qui en sont atteints, il peut, en retour, par son
abus, la développer chez les sains d'esprit. Les haschisdieurs orientaux
de prof ession sont dans un état permanent de marasme et d'imbécillité.
La composition chimique du cannabis indica est encore mal connue ;
mais on sait qu'il doit ses propriétés narcotiques à une substance rési^
DOïde nommée cannalnnef dont nous allons maintenant frûre connaître
deux modes de préparation.
Le premier est de M. Smith. Après avoir concassé la plante, on k
met à digérer à plusieurs reprises avec de Teau, tiède^ exprimant
chaque lois, jusqu'à ce que l'eau sorte incolore. Puis on la met macérer
avec un soluté de carbonate de soude dont la quantité soit égale à la
moitié du poids de la plante sèche. Au bout de deux ou trois jours on
décante, et l'on met la plante en presse. Ensuite on la lave jusqu'à ce
que l'eau sorte presque incolore, afin d'enlever one matière brune et
im adde gras inerte«
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On sèche bien la plante, qu'on met à macérer avec de T^alcool rec-
tifié ; on filtre et Ton ajoute au produit du lait de chaux en crème dans
la proportion de 30 grammes de chaux pour 500 de plante* La chaux
s^empare de la chlorophylle et de l'acide gras échappé à l'action de la
sonde. On filtre, et on ajoute à la liqueur filtrée un léger excès d'acide
sulfiirique qui précipite la chaux qui y étsât dissoute. On agite le tout
avec un peu de charbon animal et on filtre de nouyean.
La liqueur filtrée est distillée afin de retirer le plus d'alcool possible»
Le résidu est placé dans une capsule avec trois ou quatre fois son vo-
lume d'eau. Par l'évaporation, ce^qui restait d'alcool est chassé, et la
résine se précipite au £)nd du vase. Le liquide surnageant est décanté
et la résine lavée à l'eau fi:oide jusqu'à ce que celle-ci cesse d'acquérir
une saveur acre ou amère. Enfin on fait sécher la résine, soit sponta^
nément, soit à l'aide de la chaleur du bain-marie.
Le deuxième procédé est de M. Decourtive, auteur d'une Thèse spé-
ciale fort intéressante sm* le haschisch. Le voici : on réduit les feoiUes
sèches du haschisch en poudre grossière ^ on fait digérer celle-ci pen-
dant quelques heures au bain-marie, avec cinq fois son poids d'alcool
à 80 degrés ; on passe avec expression et on épuise le résidu par de
nouvel alcool. On filtre les liqueurs ; on retire par distillation le plus
possible d'alcool, puis on évapore au bain-marie en consistance extrao-
tive ; on traite le produit par l'eau froide qui s'empare de l'extractif, et
ne touche pas à la résine. On reprend celle-ci par l'alcool à 90 degrés ;
on filtre encore et on évapore en consistance à la chaleur de l'étnve.
M. Decourtive dit avoir obtenu, par son procédé, du cannabis indica
9/100 de résine. Celui de M. Smith n'en fournit que 7/100. Mais le
produit obtenu par le procédé Smith paraît être plus pur que celui
qu'on obtient par le procédé de M. Decourtive.
La cannabîne, dont les propriétés physiques sont sujettes à varier un
peu, se présente ordinairement sous forme d'une matière amorphe
brune en masse, et verdâtre en lames minces ; chauSee sur une lame
de platine, elle se liquéfie, prend feu et brûle sans résidu. Elle a une
odeur aromatique et nauséeuse ; sa saveur est poivrée, acre et tenace;
*elle est insoluble dans l'eau, ce qui doit £dre renoncer aux formes d'in-
iusés ou de décoctés de haschisch comme stupéfiant. Elle est soluble k
froid et à chaud dans l'alcool, Téther^ les graisses, les huiles fixes et
volatiles*
M. Moreau s'est assuré que 10 et même 5 centigrammes de canna-
bine préparée par le procédé de M. Decourtive, produisent les mêmes
effets que 2 grammes d'extrait gras ou lô et 30 grammes de dawamesk.
La cannabine, telle qu'on la connaît aujourd'hui, est-^Ile un produit
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( im )
homogène ou un produit complexe, c'est-à-dire un mélange de difï'é-
renls produits dont jusqu'à présent on n'a pas su opérer le départ ?
Nous serions assez disposé à admettre cette dernière hypothèse et à
penser que la cannabine sera un jour extraite dans un état chimique
parfaitement défini et avec les caractères d'un alcaloïde.
Quoi qu'il en soit, la cannabine, telle qu'on la connaît aujourd'hui,
est le produit haschischique employé au Caire par le docteur Willemiii
contre le choléra indien, et qui semble devoir être préféré pour les di-
vers usages médicaux qu'on pourra lui trouver par la suite. En effet ,
le haschisch peut être ainsi dosé sûrement; tandis que les autres pré'
parations, contenant son principe actif en proportion variable, selon la
richesse de la plante dont on s'est servi , ou le procédé suivi pour
leur obtention, ne le permettent pas, ou du moins qu'à peu près. Seu-
lement, nos praticiens auront à rechercher les adjuvants et excipients
propres à assurer son action ; car il paraît bien démontré que cer-
taines substances déterminent, exaltent les effets du haschisch. Une
tasse de café, par exemple, prise en même temps ou après l'ingestion
d-une préparation de haschis en assure Faction.
La cannabine se prête facilement à la forme de pilules, de pastilles,
et à celle d'alcoolé. C'est sous cette dernière, ajoutée à un infusé de thé
ou de camomille, que le docteur Willemin a employé le médicament.
Cet alcDolé ou teinture de cannabine avait été préparé par M. Gas-
tinel, pharmacien au Caire^ dans les proportions d'un grain de canna-
bine pour 10 gouttes d'alcool, ce qui^ en calculant le poids de la goutte
d'alcool, constitue un alcoolé au sixième ou au septième. Mais, con-
sidérant que des proportions en poids et rentrant dans le système
décimal sont plus rationnelles et plus Commodes pour la mémoire,
nous proposons la formule suivante qui donne un alcoolé un peu plus
faible :
Akoolé de cannabine (au lu*"*).
|i Cannabine. • 1 gramme*
Alcool à 90^ 9 grammes.
Faites dissoudre ; laissez en contact quelques heures et filtrez.
1 gramme de cette teinture contiendra par conséquent 10 centigram-
mes de cannabine, dose que conseille le docteur Willemin dans le
traitement du choléra.
La forme de pilules (argentées ou dragéifiées), dans les cas ordinaires,
est certainement préférable à celle d'âicoolé qu'il faut faire prendre
dans une boisson aqueuse, que la cannabine trouble, y étant insoluble.
Mais dans les cas de choléra, par exemple, oii il faut obtenir l'effet
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de suite et oci les malades ne peuvent ayaler rien de solide, on conçoit»
^u contraire, Tayantage de ce dernier*
Dans l'Inde, où il paraît que depuis longtemps on extrait la canna-
bine, on Pappelle résine de ganja ou guaja.
Le baschLidi, bien que narcotique et stupéfiant, doit être aussi classé,
selon le docteur Moreau, dans certaines périodes de son action, parmi les
stimulants généraux excitateurs, tels que la strychnine, Télectricité, etc.
Avant que M. Willemin eût &it connaître l'eiEcacité du haschisch
contre le choléra, nous avions fait remarquer les rapports qui existent
entre le haschischîsme et Téthérisme. Or, des relations concernant le
choléra, il résulterait qu^on a obtenu des succès avec le chloroforme ;
ce serait donc un rapport de plus constaté entre ces deux phénomènes
physiologiques* Dorvadlt.
CaOBRESPONDANCE MÉDICALE.
QUELQtJES ESSAIS STIR l'EMBAUMEMENT DES FLEUBS.
Un des plus beaux phénomènes de la nature, la coloration des v^é-
taux, est resté jusqu'à ce jour un mystère pour la science. Les travaux
des Decandolle, des Virey, des Berzélius et de bien d'autres chimistes
ont échoué devant cet important problème.
Si quelques-uns de<;es savants sont parvenus à expliquer l'influence
délétère que le temps ou les agents chimiques exercent sur cette colo-
ration, aucun d'eux n'a indiqué le moyen de la conserver. Le coloris
des fleurs est comme leur arôme, inimitable ; réussir à le fixer sur la
plante, pour un temps indéfini, serait une conquête d'autant plus pré-
cieuse que les botanistes n'en seraient plus réduits, dans leurs voyages
lointains, à reproduii*e, par le dessin et la peinture, des plantes dont
ils ne peuvent jamais donner qu'une pâle et incomplète image, ou à
rapporter desséchés entre les feuilles d'un herbier des sujets qui sont
à la fleur ce qu'un squelette informe est à un corps animé ; ou enfin à
recourir à l'art imparfait du fleuriste, qui n'est qu'une parodie de la
nature ; car nous ne pouvons admettre que l'homme puisse imiter Pé-
légante ténuité d'une tige ou d'un pédoncule, la molle souplesse d'une
feuille, la corolle aux capricieux replis, le pétale velouté, Tétamine et
son pollen impalpable.
Les journaux ont dernièrement annoncé qu'un botaniste suédois
avait présenté à l'Académie de Stockholm un thé nain parfaitement
conservé. Il est à regretter, si le fait est vrai, que l'auteur d'une si par*
faite découverte n'ait pas fait connaître son mode de conservation ; car
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il aurait rendu un service immense à une branche importante de l'his-
toire naturelle, et le monde savant devrait à son auteur une reconnais--
sance éternelle*
Pour nous, moins heureux que ce botaniste, nous n'avons pu voir
nos efforts couronnés d'un pareil succès ; après cinq ans d'essais et de
recherches, nous n'avons pas réussi à conserver une plante au delà
d'une année.
Ordinairement^ dans les sciences comme dans les arts, on tait un in-
saccès, et peut-être eussions-nous dû politiquement imiter cette réserve ;
mais nous estimons que l'intérêt de la science doit être le principal mo-
bile de ceux qui l'aiment et la cultivent, et nous avons pensé que nos
expériences pourraient peut-être servir de point de départ à ceux qui
voudraient se livrer aux mêmes études, pour arriver à de meilleurs ré-
sultats.
Une plante détachée de sa tige, c'est-à-dire, isolée des organes de 1»
vitalité et à laquelle on conserve la couleur, la forme, le maintien et
l'aspect que la nature lui a donnés, n'est autre chose qu'une plante
embaumée. Pour obtenir cet embaumement, il faut nécessairement faire
usage des agents chimiques qui sont en notre possession, à moins que le
hasard, ce grand auteur de toutes les inventions, ne vienne nous révé-
ler des procédés inconnus.
Les couleurs des plantes sont dues, comme on le sait, à des combi-
naisons entre les trois grands principes qui composent le règne végétal ^ si
ces principes générateurs, qui donnent des produits tantôt acides, tan-
tôt alcalins, pouvaient en s'unissant ne former que des couleurs sim-
ples, mais variées, la chimie trouverait des agents conservateurs ; mais
ils ne donnent que des couleurs mixtes qui constituent le violet, le rose,
le pourpre, et ces mille autres nuances qui diversifient si agréablement
les fleui's.
D'après nos essais, nous pouvons affirmer que l'embaumement des
plantes ne peut se pratiquer ni par l'injection, ni par l'absorption d'un
liquide. Selon nous, il n'y aurait qu'un moyen pour arriver à un résul-
tat convenable, ce serait d'employer l'immersion ; mais il faut trouver
on composer un liquide qui n'ait aucune action sur le principe colorant,
qui ne dissolve aucun des sucs propres, qui puisse pénétrer le parenr-
diyme et la fibre végétale sans les altérer ; un liquide, enfin, qui se
combine avec toute la plante sans en changer l'état physique.
Parmi les nombreuses dissolutions que nous avons employées, il en est
quelques-unes qui auraient pu être préconisées si on pouvait douter des
ressources de la science ; mais nous espérons.
Les solutions aqueuses de sublimé corrosif altèrent assez prompte-
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( 368 )
ment le prindpe colorant des végétaux, maïs les plantes qu^on y plonge
y conservent toujours leurs formes physiques; on doit attribuer
cette action à la propriété qu'a le sel mercuriel de coaguler ralbninine,
de se convertir en protochlorure, et de former dans le végétal nne in-
crnstatîon protectrice.
La dissolution aqueuse de quinine éloigne les infnsoires, mais n'em-
pêche pas le sujet de s'altérer.
Les solutions aqueuses, plus ou moins saturées de chlorure de anoc,
de sulfate d'alumine arseniqué, d'arséniate de potasse, de tannin, de
créosote, ne sont que de mauvais conservateurs.
L'huile d'amandes douces conserve admirablement les plantes de la
famille des téréhinthacées, des myrtacées, tous les végétaux qui ont
une texture forte et vigoureuse, et qui ne contiennent que très-peu
d'eau de végétation.
L'éther sulfurique, comme l'ont observé M. Rohiquet père, dans son
analyse de la jonquille, et M. Bouchardat, dans ses recherches sur les
sucs végétaux, dissout les principes colorants tout en isolant les liquides
que la plante contient.
L'alcool s'empare de l'eau de végétation, dissont la dorophylle, les
huiles essentielles, les résines, et ne laisse à la plante qae les sels mi-
néraux et la charpente ligneuse.
Dès que le chloroforme a été signalé, j'ai fait de nombreux essais
pour m'assurer si cette substance pouvait être employée avec succès à la
conservation des végétaux. Je n'ai pas tardé à être éclairé à cet égard,
car aussitôt qu'on met une fleur en contact avec lui, les couleurs en sont
promptement altérées. L(s chloroforme décolore la plante sans en isoler
l'eau de végétation, comme le font l'éther et l'alcool ; on doit le ranger
parmi les mauvais conservateurs.
Le sable très-fin peut être employé pour dessécher les plantes, sur-
tout celles qui sont grêles ou ligneuses, ou bien celles qui ne contien-
nent que très-peu d'eau de végétation.
Yalmont-Bomare prétendait que l'on pouvait conserver très^long-
temps des fleurs en les renfermant dans des vases où on faisait le vide.
Nous avons constaté que ce procédé est insufEsant ; il n'est bon toat au
plus qu'à garder des fleurs dont on désire composer un bouquet.
Les plantes cultivées se conservent aussi bien que les fleurs qui crois-
sent[naturellement, parce qu'elles sont plus riches en couleurs, qu'elles
contiennent beaucoup d'eau de végétation et qu'elles ont une texture
moins ligneuse que les plantes qui croissent naturellement.
Stanislas MAaTur, pharmacien.
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Supplément.
REPERTOIRE MEDICAL.
iaéOVElCXR{JUnmotsf»,rUtraUemmt
(ie{').Dans notre dernier numéro, nous
avons consacré un article au traite-
ment des maladies du cuir chevelu.
Pour compléter ce qui est relatif à ce
traitement . nous avons à parler des
moyens thérapeutiques dirigés con-
tre l'un des symptômes les plus dés-
agréables de ces maladies, nous
voulons parler de Talopécie. L'alo-
pécie réclame des moyens différents
suivant la nature de Taffection qui
Ta produite. La peau est-elle saine,
c'est l'état général qu'il faut com-
battre (dans l'alopécie syphilitique,
{^ar exemple). La peau esi-elle ma-
ade, il faut s'atlacher à caraciériseï*
l'affection qui a entraîné l'alopécie.
Tous les moyens excitants, tant van-
tés contre la calvitie, ne réussissent
que dans les alopécies par défaut
de sécrétion. Le porrigo decalvans
réclame les eaux thermales sulfureu-
ses, les lotions et pommades exci-
tantes de toute nature, parmi les-
quelles M. Gazenave recommande
surtout les onctions faites le soir avec
un peu de la pommade suivante :
pR. Moelle de bœuf préparée 3o granu
TeiDture aromatique du
Godez 4 gram.
M. Gazenave conseille en outre ,
avant d'appliquer la pommade, de
laver les parties malades avec de
l'eau salée. Parmi les alopécies qui
tiennent à une inflammation super-
ficielle ou profonde du cuir chevelu,
il en est deux surtout qui sont fré-
quentes : celle causée par l'herpès
tonsurantet celle qui est produite par
le pityriasis. Contre la première,
M. Gazenave prescrit, en outre, des
lotions alcalines et des bains alcalins,
dont les avantages ont été exposés
dans notre dernier article; des onc-
tions faites sur les plaques malades,
le soir, avec un mélange comme suit :
PR. Tannin i gram. «
AxoDge 30 gram.
Eau Q.8.
Et contre la seconde, pour traite-
ment général quelques boissons amè-
res ou quelques laxali fs.et pour traite-
ment local, selon ^ue l'inflammation
est plus ou moins intense^ des lotions
alcalines, desonctiousavec une pom*
made au borate de soude (1^3 gram-
mes pour 30 ou 40 d'axonge), ou
seulement des lotions avec de Teau
TOME Mxv. 8» tnr.
de son ou de laitue. (UnkmmUkalBf
septembre 1848.)
ANKTLOSES INCOMPLÈTES (Suf
Us bons effets des eaux thermales de
Bourbonne'leS'Bains dans les). Nous
avons publié, il y a quelques mois»
l'analyse d'un travail remarquable
sur les eaux thermales de Bourbonue-
les-Bains, et nos lecteurs se rappel*
lent probablement que l'auteur si*
goalait ces eaux comme principale-
ment utiles dans le traitement des
maladies des os, des articulations, et
des parties libro-muscuiaires. Dans
le Mémoire que nous avons sous les
yeux, l'auteur, M. Planté, s'est oc-
cupé seulement des effets des eaux
thermales de Bourbonne, dans le
traitement des ankyloses incomplè-
tes. Treize observations, recueillies
par lui , démontrent que si ces eaux
ne produisent pas la guérison dans
tous les cas d'ankyloses, elles amè-
nent au moins une grande amélio-
ration (disparition des douleurs rhu-
matismales, lorsqu'elles compliquent
Tankylose , meilleure nutritiou du
membre > diminution considérable
de l'engorgement; enfin, étendue
plus grande des mouvements). De
ces 13 observations, 3 sont relatives
à des ankyloses du genou. La pre-
mière chez un homme de quarante
ans. L'ankylose était angulaire, et
consécutive à une blennorrhagie. Le
malade a pris les eaux, pour la pre-
mière fois, en 1845. Il en est résulté
une amélioration tellement notable
que, à la fin de la première saison
c^est-à-dire après Tusage de 42 bains,
de 35 douches, et à peu près 80 verres
d'eau en boisson, l'angle que for-
mait la jambe avec la cuisse, de droit
qu'il était, était devenu obtus. La
sécrétion de la synovie n'était ce-
pendant pas encore entièrement ré-
tablie, et les mouvements imprimés
à l'articulation déterminaient des cra-
quements. Le malade a pris les eaux,
|)our la seconde fois, en 1846. A la
fin de la saison, la guérison était
complète. Le résultat a été moins
favorable pour les deux autres ma-
lades : l'un présentait une ankylose
presque complète du genou droit
suite de coups de feu à la partie su-
périeure de la jambe, avec teinte cya-
nique et sensation de froid. 47 bains
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(870)
et iO douches ont amené de l*a-
mélioration dans le roouveinent de
flexion du genou , ont donné de la
force au membre, diminué la sensa-
tion de froid et la teinte bleu&tre de
la jambe , sans pour cela déterminer
uoesuériaonesmplète. Le troisième,
qui portait une ankylose complète du
genou gauche, suite de coup de feu ,
n^ obtenu d*autre fésulut de Tem-
§loi dea aaui que la diminution des
Ottleqm. Quitta aakyloseadu ooude,
dont une ifiila de chute, deui au-
trf«, iuiiasde coup de feu, et la qua«
trième, affaetion rhumatismale, ont
été sujviea, sent Pinfluence des eaux
de Bourbonne, d'une amélioration
des plus évidentes; amélioration qui,
dam un de ces cas, peut être consi-
déré^ comme une guérison complète
(circonstance d'autant pins curieuse,
que l*ankylo8e était consécutive i une
fracture, par arme à feu, de la pointe
de roléeAne, et à des adhérences
fibreuses entre cette apophyse et ie
cubitus). Quatre ankylosesdu cou-de-
pied Ogurent encore parmi celles qui
ont été soumises i remploi des eaux
de Bourbonne ; la cause de ces an*
kyloses était, dans deux cas, une en-
torse; dans un autre, une fracture
de la jambe, et, dans le quatrième,
une plaie d^arme à feu. Dans les deux
cs|s d funtorsa, lea mouvements ont
prin plus de force, plus d*étendue et
de fermeté ; et dans le cas de plaie
dVme k feu , le malade a gagné tout
ce qull pouvait espérer, un certain
degré de souplesse dans les articu-
laMons du pied. Deux ankyloses in-«
complètes do Pépaule, cuites de
coups de feu, ont été suivies d'une
Srande amélioration, et Tun des
eux malades , après deux saisons ,
a pu reprendra sa place dans son ré*
gimeutto-Noua croyons d'autant plua
utile de donner de la publicité à ces
faits, que la position parfaitement
désintéressée de M. Planté ne peut
laisser aucun doute à leur éfeard, et
qU9 la concordance de ces résultats
avec coox de M. Hfaynard les con-*
vertit en véritables axiomes théra-
pouUques. {Thèses dB MonipèUier.)
AIMUWIG {fmpai8(mnmMnt]^ar V)
traité ffviO smcis par la magnésie
ca^çmée. Ce ne serait pas de trop de
posséder deux moyens sur Tefficaciié
desquels on pftt paiement compter
pour prévenir lea terribles effets de
remp^sonuemeal par ranenic. Nous
avons rapporté dans ce Journal de
noml^reu» axemplae doa^bonseffais
du tritoxyde de fer hydraté. D'après
plusieurs chimistes, et noumment
M. Bussy, on trouverait un antidote
non moins assuré dans la magnésie
calcinée, qui a la propriété d'absor-
ber avec facilité Tacide arsénieux en
dissolution. L'observation suivante
vient témoigner en faveur de Peffica'
cité de cette substance.
Le docteur Garbii||liettt fût appelé
auprès d'un jeune homme de vingt-
six ans qui, depuis un heure, se
plaignait de violentes douleurs à Ves-
tomac et d'un sentiment de constric-
tion à la gorge ; son pouls était dé-
primé, filiforme, irrégulier, les bat-
tements du cœur tumultueux et pe-
tits, les extrémités froides, les traits
profondément altérés: il était en
proie à des spasmes cloniques avec
contraction aes mâichpires et agita-
tion excessive ; des matières sangui-
nolentes étaient rendues par le haut
et par le bas; en un mot ce jeune
homme présentait tous les symptô-
mes d'un violent empoisonnement.
On apprit, en effet, ou'il s'était em-
poisonné avec de l'arsenic. ]\f . Gar-
biglietti voulait administrer de s|iite
du tritoxyde de fer hydraté: mais
n'ayant pu s'en procurer qqf Tût ré-
cemment prépare, il eut recours à la
magnésie. Il en fit avaler d'abord
a gros dissous dans un demi-verré
d'eau. Une demi-heure après, 2 au-
tres gros de magnésie furent admi-
nistrés. Au bout d'une heure envi-
ron le pouls s'était relevé, la chaleur
était revenue à la peau ; les douleurs
épigastriques avaient complètement
disparu, le visage était redevenu
naturel. I« malade fit un sommeil
d'une demi-heure; à son réveil, il
eut une copieuse évacuationalvinede
matières noirfttres, sanguinolentes,
très-fétides; aucune émission d'u*^
rine n'avait encore eu lieu.— Le len?
demain matin (les premiers acci-
dents s'étaient manifestés à dix heu-
res du soir), le malade était tran-
quille ; son pouls était élevé et vi-
brant; il ne se plaignait d'autre
chose que d'un sentiment d^ardeur
à la «orge, d'une grande prostration
des forces, et de quelques légères
crampes aux extrémités inférieures.
Ce ne fût que vers dix heures (e'est-
à-dire au bout de douie heures)
qu'il put, pour la première fbla, ren-
dre une petite quantité d'urines
très-troubles, rougeàtreset fétides,
Un réaction fébrile se manifesta et
dura jusqu^u troisième jour, oA
oammeuça à s'établir li| oonvâl^s*
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(an )
QtiiMU **« On apprit ptr !• malade
quU) avait avalé environ li grains
d^arsenic dissous dans un demi<verro
d^oau fraîche,
En supposant que la magnésie et
le iriloxyde de fer eussent une effica-
ailé égale, la magnésie aurait un
avantage qui devrait délerniiner la
préférence en sa faveur, c*est sou ln«
nocuité à peu près eomplèle, quelle
que soit la dose à laquelle on l'ad*^
ministre; tandis que le tritoxyde de
fiar ne saurait être donné, sans incon*
vénient, à des doses un peu élevées.
Il y a encore en faveur de la ma-<
gnésie la faoillté avec laauelle on
peut se la procurer. Toutefois il est
bon d*ajouter que la magnésie ne
jouit plus des mêmes propriétés lors*
qu^elle est fortemeut calcinée. Ainsi
la magnésie qu'on expédie d'Angle*
terre sous le nom de magnésie de
Henry , est trop calcinée pour
pouvoir servir d'antidote. (GiomiUê
d'tfU' Aead. di Tormo.)
ASl^aou {Du traitemmt de k^
2^pr« tubfreideuse {éiépkanUasia) par
V). Bien que TEurope soit presque
entièrement affranchie de la lèpre,
on voit encore, de loin en loin, quel-*
ques cas de cette maladie qui sont
oièrts à Fabservation des médecins
de Thôpilal Saint-Louis, par des in-
dividus venus des contrées où celte
terrible affection sévit encore: TE-
gypte, berceau de la lèpre, le litto*<
rai de TA^ique et quelques provinces
de TAmérique du Sud. Malgré Tin**
fluenoe des conditions climaiériquea
différentes, défavorables même au
développement de cette cruelle ma-
ladie, les médications les plus habi*
lement combinées en ont rarement
triomphé. Il importe donc de signa*
1er toutes les tentatives qui se pro-<
dttiaent, et celles queM.Gibert vient
de mettre en relief, dans un de ces
rapports toujours' si ïnléressanls au
point de yuede la thérapeutique, se
veoommandent trop à Taitention des
médecins, surtout de ceux de nos
confrères qui exercent dans les pays
où la lèpre est endémique, pour les
passer sous silence.
L'assacou (Hura brasUignsis) est
considéré par les naturels du Para
comme un remède spécitique de la
lèpre; mais cette propriété était res-
tée a l^tat de croyance populaire,
lorsque, Tannée dernière, elle fut im-
portée Il SaintO'^Marie^de-Belem par
un lépreux qui s'était enfui trois ans
ajiparavaot pour ne pas étw ren-
fermé dans le lieu affieeté au tra||ê«
ment de la lèpre. Un habitant du
centre lui proposa de le guérir par
l^assacou, végétal plus connu des
naturels comme poison que eomme
remède. Le malheureux accepta,
plutôt dans Vespoir d^bréfler le
terme de son existence que dans le
but d'obtenir une guérison é laquelle
il ne croyait guère. Cependant les
effets du traitement furent tels, quHI
n'hésita pas à revenir dans sa ville
natale, espérant tirer parti du feeret
qui loi avait si bien réussi à lui-
même. Examiné par une eommis-
sion de médecins désignés à cet
effet par les autorités du pays, on
put constater, non pas à la vérité
une guérison entière et radicale),
mais du moins une résolution si
avancée, qu'on aurait pu la considé-
rep comme un retour à l'état nôj-
mal. Ce cas frappa vivement l'atten^
lion des médecins du pays, et devint
Tocoasion d'expériences thérapeuti-
ques régulières.
Ce sont les faits reouelllls par le
docteur Malcher, que le consul de
France à Sainte-Marie-de-Belem, au
Para ^Brésil), vient de transmettre à
l'Académie, et sur lesquels M. 6i-i
bert a eu à se prononcer. Les pro-
priétés actives de l*assacou, 9es effets
prononcés sur les solides et les
fluides (et notamment sur les tégu-
ments malades), les qualités àcres^
vomitives e( purealivçs qu*il pos-
sède, doivent le fiiire considérer, dit
M. Oibeh, eomme un remède puis-
sant, et permettent même de con-
cevoir des espérances, comme le
croient les médecins brésiliens. (Ou
administre l'extrait obtenu de 1 as-
sacou en pilules, à la dose d'un
sixième de grain à un grain par
jour, dose qui a pu être graduelle-
ment augmentée. On prescrit en
boisson l'infusion d^un scrupule d'é-
corce dans une pinte d'eau, et eç
bains une infusion plus ou moiua
chargée de la même éeorce. A dose
élevée, Pusage intérieur de Passacou
provoque des vomissements.) ^ien
que les expériences ne soient poin(
assez nombreuses pour asseoir un
jugement définitif sur la valeur thé-
rapeutique de l'assacou, 11 faut es-
pérer que M. le consul, qui a pria
l'honorable initiative de communi-
quer les expériences de M. Malchef
à PAcadémie, tiendra ce corps sa-
vant au courant des faits qui pour-
ront lui permettre d'assurer son ju-*
gement sur les propriétés remarqua-
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(3W)
bles de celte substance énerstqiie.
M. Gibert, dans une note ae sou
rapport, rappelle aussi les bons ef-
fets du macfar dans le traitement de
cette même affection. Nous avons
Sublié en 1836 une notice trës-éten-
ue sur les propriétés thérapeuti-
ques de la racine du madar, par
M. le docteur Legrand. Les résul-
tats obtenus par remploi de cette
substance dans le traitement de Pé-
léphantiasis, de la lèpre et même de
la syphilis constitutionnelle rebelle
à tous les autres moyens, sont trop
remarquables pour ne pas rappeler
sur elle Tattenlion des expérimenta-
teurs, d*auunt plus que ses proprié-
tés paraissent assez semblables à
celles de Tassacou. (Voir BuU. de
thérapeutique^ 1. 10, p. 353.)
EHOOROEMENT8 LAITEin;
(Moyens de prévenir les) chex les
emmes qui nourrissent. L*allaite-
ment est , comme on sait, la source
d*engor(;ements laiteux et même d*in-
flammations graves du sein , chez les
femmes qui nourrissent, principale-
ment chez celles qui, n'ayant pas Tex-
périence de Tallaitement , ne savent
uas régulariser la sortie du lait. De
là , la rétention du lait dans les ma-
melles, Tafflux du sang vers ces or-
ganes, Tinflammation et la suppu-
ration. Le seul moyen de prévenir
ces engorgements, dit M. Peddie,
dans un travail important sur Tal-
laltement , c'est de faire vider les
seins régulièrement et alternative-
ment par Tenfant, à des intervalles
de une heure et demie à cinq ou six
heures , suivant T&ge de Tenfant :
plus souvent chez ceux qui sont
leunes que chez ceux qui sont un
peu plus avancés et qui peuvent
déjà prendre un peu de nourriture
d'une autre espèce. Si , cependant ,
Tengorgement du sein survient, il
faut encore que les seins soient vidés,
de peur d'augmenter Tengonement.
Cette évacuation doit être faite par
tout autre que par l'enfant, qui pour-
rait puiser un lait déjà altéré. Tou-
tes les fois que rallaitement doit
être momentanément suspendu, par
exemple, pendant le cours des mens-
trues ou d'une maladie plus ou
moins grave, les seins doivent être
vidés artificiellement toutes les fois
qu'ils continuent à s'emplir , sous
peine de voir survenir un engorge-
ment laiteux. (Monthly Journal ^
août 1848.)
0àXBttâam "nuuMATiQînB et
pourriture tPMpital traitées par Vem*
floi topique du citron. Dans un excel-
lent article sur la diphtérite des
plaies, publié dans ce recueil, no-
tre honorable confrère M. Robert
signalait le jus de citron parmi les
moyens les plus efficaces pour com-
battre la diphtérite des plaies à ses
divers degrés. Nous avons récem-
ment eu 1 occasion d'en voir faire de
très-nombreuses et très-heureuses
applications pour les plaies d'armes
à feu, menacées de gangrène ou de
Sourriture d'hôpital. Ce moyen est ,
u reste , depuis fort longtemps en
usage , surtout dans la chirurgie mi-
litaire, où il a rendu de grands ser-
vices. D'après M. le docteur Fabien,
de Revigny, qui en a fait l'applica-
tion sur une grande échelle dans les
camps et au Val-de-Grftce , depuis
1807 jusqu'en 1815, les résultats en
auraient été beaucoup plus satisfai-
sants que ceux qu'on obtenait des
autres topiques, tels oue le vin de
quinquina camphré, la poudre de
quinquina, la poudre de charbon,
1 eau-de-vie camphrée, etc. U n'a
cessé, depuis, d en faire usage, et
voici un exemple tout récent qu'il
rapporte à l'appui de son efficacité.
Un homme de trente-six ans, d'une
constitution robuste, eut l'articula-
tion radio -carpienne de la main
droite broyée par une roue de voi-
ture. Les parties molles qui recou-
vrent le carpe et le métacarpe étaient
broyées et arrachées; une partie des
os du carpe et les trois dernière
métacarpiens étaient écrasés. Des
émissions sanguines locales et géné-
rales, desarrosements continus d'eau
de têtes de pavot froide, enrayèrent
les premiers symptômes inflamma-
toires; la suppuration éuil éuiblie
sur tous les points, lorsque des sym-
ptômes de tétanos se manifestèrent ;
et, à la suite de ces accidents téta-
niques, la main blessée rougit, se tu-
méfia^ etdeviut le siège de douleurs
intolérables; toute la surfiice sup-
purante était devenue livide et ar-
doisée, le lambeau décollé et flétri.
M. Fabien appliqua aussitôt des
rouelles de citron sur toute la sur-
face de la plaie et dans ses anfrao-
tuosités; il mit par -dessus de la
charpie arrosée avec de la décoction
de têtes de pavot chlorurée et cam-
phrée, et, enfin, sgouta des cataplas-
mes anodins sur tout le poignet et
la partie inférieure de l'avanlrbras.
Les symptômes perslslèrentd'abofd^
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(373)
et pendaDl plusieiira jours H fistllut
ouvrir des abcès sur le bord de Tar-
ticulation radio-carpienoe et sur le
pourtour de la plaie. Toutes les ar*
ticulatioDs voisines étaient enflam-
mées et très-douloureuses; la grande
plaie, recouverte d'une couche gan-
greneuse . avait pris un développe-
ment énorme. Le citron fut conti-
nué avec persévérance, et, dix jours
après, les lambeaux mortifiés com-
mencèrent à se détacher. Après trois
semaines, le chirurgien eut la satis-
faction de voir tous les symptômes
céder peu à peu , et la plaie se dé-
terger.
En reconnaissant au citron, comme
Tauteur, une efficacité incontestable,
nous pensons toutefois qu'on ne doit
pas neKligér les autres moyens, dont
r utilité n'est pas douteuse, et no-
tamment Talun en poudre, que nous
avons vu récemment employer avec
succès dans deux cas, par M. le pro-
fesseur Yelpeau. {Revf4e médico-chir.
de PariSy octobre 1848.)
LUPUa {Sur Vemplùi de VhuUe de
foie de morue à haute dose dans le
traitement du). Nous avons fait con-
naître, dans un de nos derniers nu-
méros, les bons effets obtenus par
M. Hughes Bennett, de l'emploi de
l'huile de foie de morue, dans le
traitement des affections scrofuleu-
ses de la peau , et , en particulier,
de celles du cuir chevelu. Dans l'in-
tervalle , M. Emery, médecin de l'hô-
pital Saint-Louis, a publié un tra-
vail sur le même sujet. Seulement ,
il a borné ses recherches à l'une des
maladies scrofuleuses de la peau les
plus graves et les plus rebelles; nous
voulons parler du lupus; et, au lieu
d'administrer Thuile de foie de mo-
rue aux doses médicinales ordinai-
res (de 8 à <M) grammes), il en a
élevé progressivement la dose jus-
qu'à 600, 700 et 1,000 grammes par
jour. Ce qu'il y a de remarquable ,
c'est que cette dose élevée est, en
général, assez bien supportée. Si
restomac ne tolère pas le médica-
ment , M. Emery fait prendre un
verre ou deux d'eau de Seltz. Quand
il y a des vomissements, des éva-
cuations alvines répétées avec coli-
aues, quand il survient une érup-
on érythémateuse à la peau, ou un
érysipèle sur les parties malades, ce
médecin suspend l'usage de ce mé-
dicament; et, les accldfents apaisés,
il. recommence par 100 grammes , et
arrive promptement aux doses éle-
vées dont nous avons parlé. M. Emery
a traité ainsi 74 lupus. Tous n'ont
pas guéri ; mais le traitement a con-
sidérablement amélioré l'état de la
plupart; S8 sont sortis de ses salles,
n'ayant plus que les cicatrices des
tubercules qu'ils portaient en y en-
trant ; 12 sont partis en grande voie
deguérison (M. Emery en a vu deux,
deux ans après , jouissant d'une
bonne santé) ; 8 autres étaient
phthisiques ; 3 femmes sont mortes;
3 hommes sont sortis comme ils
étaient entrés ; et 3 femmes ont été
très-soulagées par l'huile de foie de
morue, dont elles ont pris jusqu'à
400 grammes fiar jour; 10 autres ma-
lades ne peuvent être comptés, parce
qu'ils ont quitté l'hôpital quinze
iours après leur entrée. On s'est
beaucoup étonné de cette adminis-
tration de l'huile de foie de morue à
une dose aussi élevée ; cependant
les faits sont là , qui parlent plus
haut que tous les raisonnements.
M. Emery n'a rencontré que 9 sujets
chez lesquels il n'a pu dépasser la
dose de 1 00 à 130 grammes, parce
que le médicament occasionnait des
maux de cœur et des douleurs de
ventre. Chez 6 autres , le traitement
a été suspendu quatre ou cinq fois,
pour traiter, soit des érysipèles in-
tenses de la tète, soit des éruptions
comme scarlatineuses, qui ont cédé,
dans les 24 heures, à T'administra-
tion de l'ipécacuanha. Enfin , la
meilleure preuve que l'on puisse
donner de l'efficacité de ce traite-
ment , c'est que M. Devergie , qui a
Ïiris les salles de M. Emery lors de
a retraite de ce dernier, a été , en
quelque sorte, obligé, par les mala-
des de ces salles, à leur continuer le
traitement déjà commencé , et qu'il
a pu se convaincre, par lui-même,
des heureux effets de l'huile de foie
de morue à haute dose , contre les
lupus rebelles. L'huile de foie de
morue est un médicament d'un goût
trop désagréable et d'une ingestion
trop difficile, pour que des malades
se soumissent volontairement à en
prendre des doses aussi élevées, s'ils
ne s'étaient convaincus par avance
des résultats avantageux que pro-
duit cette administration. D'ailleurs,
n'est-ce pas un fait trop bien ac-
quis à la science, qu'il n'existe
pas de véritable traitement du lu-
pus ? On ne saurait donc trop en-
gager les praticiens à soumettre ce
nouveau traitement à des expérien-
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( 3»)
î;
ces iiir une vaste écbelto» ( Atfvue
Ml«.-c^#r. , septembre 1848.)
rlonoilD'IHDE (ÈmpoismnemmU
oarle]. Le pignon d'Inde» ou le fruit
du jalrophacurcas, est fort employé
m Angleterre comme pujngaiif |)our
les bestiaux ; et Ton prépare* avec
ce fruit, une grande quantité de
rbuile vendue dans le commerce
S0U8 le nom d'huUedecrotxm anglaise,
C est dire que le pignon d*Inde est
susceptible^ lorsqu'il est ingéré en
certaine quantité, de donner lieu à
des accidents toxiques, caractérisés
principalement par des vomisse-
ments et des superpuiigations. Un
ouvrier employé aux docks de Lon-
dres a éprouvé, indépendamment de
ces accidents, un affaiblissement
extrême, de l'engourdissement dans
la langue, et une perte de connais^
sance qui à duré vingt minutes, et
oela pour avoir mangé seulement
les amandes de cinq de ces fruits.
Quoique graves, ces accidents n'ont
pas eu de suites ; et il a suffi d'admi-
nistrer au malade quelques toniques,
surtout des opiacés» pour produire
un soulagement rapide, suivi, quel-
ques beures. après , d'une guérison
complète. (London Médical gautf
juillet 1848»)
t^TAlroft TWLAJSUA'nçm guéri
par la tHrUure de beliadow à Vwté-»
mur. De ce que quelques tentatives
heureuses (et notamment celle que
nous avons consignée dans notre
dernière livraison) nous autorise*^
raient à espérer que Tart au^ait en«
fin conquis, dans la découverte des
agçuts anesthésiques « un moyen
puissante! efficace contre le téta*-
nos, ce ne serait pas une raison de
renoncer à oeux des agents oonnus
3ui 6nt ddà donné quelques gages
e leur utililé^ et pour ne pas ao-
cueillir avec faveur les faits nou**
veaux qui viennent témoigner à Leur
avantage, fin présence d'une affec*"
tion aussi grave que le tétanos, on
ne saurait s'entourer de trop de
ressources) d'autant que l'expérience
est encore loin d'avoir définitive^
ment sanctionné les avantages qu'on
espère du chloroforme, et précisé
les indications de son emploi. Or,
parmi les nombreux médicaments
expérimentés contre le tétanos, il
en est un qui a donné à l'un de nous
des preuves assez manifestes de ses
bonseleis, pour que nous ayons cru,
d8M le teoHMi deveir appeler sur lui
rattenUon des pratioietas; noua vott»
Ions parler dlô la belladone (Voyea
BuUBiin générai de UvérapmUk^s
tome 30) page 173)» Voici vn fait
nouveau, qui vient ajouter encore
aux motifs de confiance qu'a pu in«
spirer cet agent. 11 est dû à M. le
docteur Bresse.
OU. Uhe dame D... fut blessée»
le 16 Juin 1846) au pied droit par
une pointe en fer qui pénétra par ta
face plantaire à un centimètre de
l'articulation du seooUd orteil) entre
le premier et le deuxième métatar-^
sien ; tous les tissus, à l'exception de
la peau de la face dorsale, fUreni
traversés. Au moment de l'accident,
cette dame n'éprouvH qu^uue don-'
leur légère} mais, au bout de quet^
ques minutes» une faiblesse générale
accompagnée de frissons se fit sentir ;
le pied , à l'endroit de la blessure,
ainsi que le point de la peau de la
face dorsale où le corps S'éUiit arrêté)
devinrentle siège d'une vivedoaleur;
la chaleur, la tuméfaction et la i^u>^
geur s'y développèrent prompte-
meiit.
Malgré quelques dcoideUts Inflam-
matoires d'une certaine intetisité^
la guérison était complète le 84 » es
la malade marchait avec facilité)
lorsque le 89 elle se plaignit de
gêné dans la déglutition et dHiné lé^
gère sensation de bi^ûldrô dans l'aN
rière^bouche; le fond delà gorge
était rouge; le pied était le si^e de
douleurs soulrdes> et l'endroit de la
blessure était redevenu légèrement
rouge et sensible au touchert La Cha-
leur extrême du jour (88 à 400 centi^
grades dans l'intérieur des maisons)^
suivie d'un prompt abaissement le
soir( la situation élevée (Goleabjeti
Afrique), près le voisinage de la meri
tont faisait appréhender i'invasioh
du tétanos^ qril à'était plus posai*
ble de méconnaître en effbt dès le
lendemain aUx symptômes suivants :
gène de la déglutition augmentée)
couleur livide de la gorgO) qui était
le siège d'une douleur convulslve et
d'une tension insolite; mouvement
des m&cholres devenu presque im^
possible; sentiment de mOroSlté et de
terreur inexplicable; céphalalgie^
bâillements» pandiculations ) lassi^
tude extrême I pas d'appétit, boiiobe
amère» langue saburraie, yeux fixes,
altération spéciale du faciès et de la
voix ; insomnie coupée de rêves ef<<*
frayantS) etci
Gea symptômes s'aggravèrent d«
plii$ en piiiii le trfaBH» tels ÉffMiii
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(»5)
préside cm^eti Léi sêlled et l*é-
tkii^lOii des Urlttes se faisaient avec
assee de facilité. Les eontractiods
des muscles du cou et de la poi-
trine étaient douloureuses, au point
â'arrftcher ft la maldde des cris dé-
chirants \ pendant la cdutraclion ,
le pouls était précipité et irrégu-
1ier{ la re^itpi ration accélérée; (Po-
tion : infusion de tilleul} lOO gram-
mes; extrait gommeux d'opium,
0,25 centlgr.; camptire, 8 grammes.
Lavement buileui, pour débarrasser
riniestinj puis après, un lavement
composé ! musc, i gramme; cam-
bbre, t gfUinméâ ) décoction de lin,
m grâtutneë.)
Le lendemain !«' Juillet, dans la
matinée, les muscles du cou, de la
partie postérieure et antérieure du
tronc, ainsi que ceux des membres,
éprouvent Un commencement de ri-
gidité. L'opium, le musc et le cam-
Ehre sont alors administrés à très-
autes dosés, tant en potion qu'en
lavement.
Le soir, lés contractions sont tel-
lement fortes que tout le corps de-
vient raide, immobile et inflexible
comme une statue. Les m&choires
sont fortement serrées ; deux incisi-
ves, manquant à la mâchoire supé-
rieure, permettent l'introduction des
boissons, qui sont avalées avec diffi-
culté; même pendant la rémission.
La respiration e^t cûurte et labo-
fièuse ; le visage est p&le et défait.
Pendant huit jours, le trismus est
presque continu, la respiration est
excessivement gênée. L'opium fut
administré jusqu'à la dose de 4 gram-
mes par jour, associé au campnre et
au musc prescrits aussi à très-hautes
doses. 1 gramme d'ammoniaque,
dans chaque verre dMnfusion de til-
leul, prddtiisil des sueurii abohdahtes
3Hi amenèrent par méments un ^éM
e souplesse dans les membres; mais
ces améliorations n'étaient que de
«èurlA durée. .
L'intermittence qui s'était tiuiui-
festée dans les symptômes 6t songer
M. Ërasse à recourir au sulfate de
3Uiniîie, qu'il admiiiiMra à la dose
e 1 gramme 50 centigrammes pen-
dant trois jours, mais sans aueun
effet.
ËnHn leâ accès convUlsifk deve-
nant de plus en plus intenses et fré-
quents, et la mon paraissant immi-
nente. M. Bresse finit par avoir l'i-
dée d employer la teinture de bella-
done. Il fit fmmédiftiettefit friction»
mi I* wlÊMê Afte Mto litntttre
«ur toute là t^^rtle intérieure du
tronc et 6ur les miiscles du cdu. Au
bout d'un quart d'heure, là respira-
tion devint un peu plus facile, et la
contraction musculaire parut céder ;
les frictions furent feites dèâ lOrs
presque sur toute la surface du
corps et spécialemeiit sur \ei parties
qui étaient le siège des plus Vives
contractions. Chaque jour. 100 gram-
mes de teinture de belladone furent
employés pour ces frictions.
Le lendemain et jours suiTantS, le
nombre des accès et leur intensité
diminuèrent peu à peu d'iihe ma-
nière notable. (Teinture de bella-
done pour frictions, 100 grammes;
lavements : musc, 1 gramme ; opium,
1 gramme; camphre, SI grammes;
décoction de lin, S50 grammes.)
Le ai, les mouvements des mem-
bres sont presque entièrement pos-
sibles. La teinture de belladone n'est
plus alors employée qu'à la dose de
30 ou 40 grammes par jour; les la-
vements de musc et (Topium sont
supprimés.
Le 25, légère exaspération. Deux
accès peu violents ont lieu dans la
fioirée; les frictions de belladone
sont faites de nouveau à haute dose
et continuées tous les jours Jusqu^à
guérison complète.
Le lendemain et Jours suivante,
amélioration très-grande dans l^état
de la maladie.
Le 2 août, la malade est en
pleine convalescence; les frictions
àont faites continuellement là où il
existe la moindre raideur muscu-
laire.
. Dopuis cette époque, aucun acci-
dent tétanique ne s est de nouveau
manifesté. (Thèses de Paris.)
VAftitffeil i^f' lé âibndmm â^
a nmom ap^héwttkimf âmmhi Ifat-
tement des). On peut diref d'une ma-
nière générale, que le traitement
d'une maladie est lé p\ût souvent en
rapport avec l'idée que se forme le
médecin de sa nature et de ses cau-
ses. Pour les varices, par exemple,
l'influence bien connue de la pesan-
teur a fait employer le repos et la
position déclive, pour obtenir le re-
tour des veines à leur yolume ordi-
naire. La compression et les bas lacés
n'agissent pas anirement. Mais, dans
les cas où la maladie s'est mon-
trée rebelle à ces divers moyens, le
chirurgien plus hardi a cherché à
Obtenir Toblitéraiion dés veines
miladw^M leur lemiilMgÏBMt fêÊ
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( 376)
un réseau capillaire veineux anas-
tomolique. Voici un chirurgien an-
glais, M. W. Bird Herapaih, aui
soutient que» aux membres inré-
rieurs , les veines superficielles ,
saphône interne et saphène externe,
éprouvenl, au moment où elles tra-
versent lesouverturesapouévroiiques
profondes pour aller se réunir aux
gros troncs veineux, une espèce de
rétrécissement, qui empêche la quan-
tité de sang accumulée dans leur
Intérieur de pénétrer librement dans
le srand torrent circulatoire. Cette
espèce d'étranglement qu'éprouvent
les veines à leur passage à travers
ces ouvertures est encore plus sen-
sible dans les cas où, par ia position
même de Tindividu, le sang éprouve
plus de difficulté à remonter contre
son propre poids : dans la position
verticale par exemple, et à plus
forte raison, lorsque les veines com-
mencent déjà à être variqueuses. Il
suit de là que M. Bird propose, dans
le traitement des varices des veines
superficielles des membres infé-
rieurs, de diviser les ouvertures du
fascia profond de la cuisse, de manière
à faire disparaître TobsUcle au re-
four du sang veineux. Ce chirurgien
cite un cas dans lequel la veine
saphène interne et ses branches
étaient variqueuses, et pour lequel
la divisiou de Fouverture falciforme
I de la saphène a parfaitement réussi ;
il reconnaît toutefois que lorsque la
veine poplitée est variqueuse , il n*y
a rien à attendre de cette opération.
Tout en feisant nos réserves contre
une pratique • de ce genre, dans la-
quelle le succès a été dû peut-être
au repos absolu auquel le malade a
été condamné jusqu à la cicatrisatiou
de la plaie, nous croyons devoir faire
connaître le procédé opératoire suivi
par l'auteur. Le malade étant en-
dormi, on saisit entre les doigts un
repli de la peau, que Ton perce et
que Ton divise avec un bistouri
' pointu. On obtient ainsi une incision
de trois pouces de long, dirigée obli*
quement de bas en haut et de dehors
en dedans, immédiatement au ni-
veau du renflement terminal de la
veine saphène ; le fascia super/lciaUs
est très-mince dans ce pomt, on le
sépare avec soin de son attache an
repli falciforme; on déprime la vei-
ne, avec rindex de la main gauche ;
et avec la pointe d'un bistouri ,
portée directement de bas en haut,
immédiatement au * dessous de la
portion iliaque du fasda^ on divise
le rebord en forme de croissant de
l'ouverture de la saphène , dans
l'étendue d'un demi-pouce. Dans
l'opération pratiquée par M. Bird, la
varice disparut immédiatement après
le débridement. Mais il arriva que
le bistouri blessa une des branches
abdominales de la saphène, ce qui
donna lieu à une hémorrfaagie un
peu importante, mais dont on réussit
toutefois à se rendre maître; les
l)ords de la plaie furent rapprochés
à l'aide de deux points de suture.
{Médical Times, juillet 1848.)
VARIÈTË8.
InstrucHons sur le choléra, et avis reiatifs à la Un pour éUAgner les causes d'tt»-
salubrité et prévenir ces maladies, publiés', par le ConseU général de santé
d^ Angleterre.
Nous avons publié, il y a peu de temps, les instructions de l'Académie de
médecine de Belgique contre le choléra. Voici les mesures qu'indique à son
tour le Conseil de santé d'Angleterre , comme les plus propres à prévenir
et à combattre le fléau. Ce document s'adresse, on le verra, aussi bien aux
fonctionnaires publics et aux administrateurs des établissements de charité
qu'aux médecins eux-mêmes ; nous allons le reproduire en entier.
Le Conseil général de santé, après avoir examiné les rapports officiels
qu'il a reçus sur la marche du choléra asiatique depuis les derniers comptes-
rendus de la Commission métropolitaine d'hygiène; après avoir consulté les
membres les plus émineuls de la Faculté et possédant des connaissances
spéciales sur cet objet; comparaison faite des renseignements nouveaux
avec les observations faites sur le mode antérieur de propagation du choAôn
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( 377 )
asiatique en Europe, Êiit savoir : que Texpérience acquise sur eme maladie
lors des dernières invasions en 1831-1833, et Inexpérience plus développée
acquise pendant sa marche récente à travers la Perse, TËgypte, la Syrie, la
Russie, la Pologne et la Prusse, semblent devoir modifier quelques-unes
des idées qu*on s'en était faites dans le principe : ces idées portent princi-
palement sur les mesures qu*il convient d'adopter pour prévenir ou dimi-
nuer le mal.
L'ensemble des témoignages obtenus d'observateurs de toutes classes dans
plusieurs pays, sous différents climats, et au milieu de populations présen-
tant toutes les variétés possibles dans leurs conditions physiques, politiques
et sociales : la coïncidence de ces témoignages et l'autorité qu'on ne peut
leur -refuser, Ment tonte valeur à l'opinion qui a prévalu dans nn temps,
que le choléra était , par sa nature, contagieux : cette opinion erronée
est extrêmement nuisible, en ce qu'elle détourne l'attention de la vraie
cause du danger et des vrais moyens de s'en garantir, pour la diriger contre
des fantômes. Elle occasionne des paniques, fait négliger et abandonner
les malades, encourir des dépenses énormes pour des mesures au moins
inutiles, et perdre de vue cet intervalle, si court, mais décisif, entre le com-
mencement et le développement de la maladie, pendant lequel l'action des
moyens curatifs est le plus efficace.
Quoiqu'il soit vrai que certaines conditions puissent prêter à la propaga-
tion du mal d'une personne à l'autre, comme par exemple l'entassement des
malades dans des chambres étroites et mal aérées, ceci ne touche en rien au
, principe général de la non-contagion; d'ailleurs ces conditions ne se pré-
senteront sans doute jamais dans ce pays. En outre, les mesures de précau-
tion fondées sur le système contraire, quarantaines intérieures, cordons sa-
nitaires, isolement des malades, dans lesquelles on a eu autrefois une en-
tière confiance, ont été en dernier lieu abandonnées dans tous les pays où le
choléra s'est montré, d*après l'épreuve faite de leur inefficacité.
Il est démontré aussi que le choléra s'annonce presque toujours à l'avance
par des symptômes qui indiquent son approche et donnent le temps d'em-
ployer les moyens les plus capables d'en arrêter les progrès. S'il est vrai de
dire que, dans certaines circonstances, ses attaques peuvent paraître subites,
comme dans les localités où l'infection est concentrée sur un point isolé, ou
iiiçn chez les individus présentant une prédisposition particulière à recevoir
la maladie; toutefois, la certitude acquise, que le choléra par lui-même
n'est pas contagieux et qu'il donne ordinairement des indications distinctes
de son approche, constitue deux grands faits bien propres à enlever à cette
maladie ce qu'elle a de plus effrayant, et à démontrer l'importance de me-
sures préventives, si supérieures dans leur effet aux mesures curalives.
L'identité des causes qui favorisent l'origine et le développement des épi*
démies en général, et du choléra asiatique en particulier, semble désigner
les véritables mesures de précaution à prendre pour prévenir un fléau qui,
après un intervalle de seize ans, et dans un moment où d'autres épidémies
font des ravages extraordinaires, menace de faire irruption pour la troisième
fois. Le Conseil de santé appelle donc la coopération cordiale de toutes les
classes de la société pour l'exécution des mesures que l'examen le plus ap-
profondi lui permet de recommander, et il est convaincu que cette coopéra-
tion, avec les pouvoirs spéciaux que lui donne la loi, quoiqu'ils puissent ne
pas être aussi éiendus qu'il le fondrait, et malgré le peu de temps «ml lui
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(878)
tfMi|Ml^i«poitf HMMttwr» M sauNit ttiaqii«f dd pf«aalro Itè |M«s
fttttfivt résnliaii^
Les nettoyage* qu'on a pratiqués lors dé la première invasion du cboléhi
•yant présenté de grands avantages» et rexpérleùce ajrant démontré qoe lés
tteanres préventives employées contre le cliolérâ sont également bonnes
eontre le typhus et les autres maladies épidémiques et endémiques, les Con-
seils devraient appliquer immédiatement toutes les mesures eiéoutables
pmir assurer lo nettoyage intérieur et eitérieurdes habitations dans les dis-
iriots mal situés.
Les causes qui prédisposent à toutes les épidémies, principalement au cho-
léra, sont I rhumidité» la malpropreté , la décomposition des matières vé-
gétales el animaleSi et en général tout ce qui contribue à vicier l*atmO-
•phère; toutes ces causes tendent à énerver Téconomle et à la rendit plus
ieeessible à la maladie» surtout chea les jeunes gens^ les vieillards et les
personaiNi d'une teible constitution.
ItO* attaques du choléra sont toujours plus Violentes et plus fréquentes
dans les pays enfoncés, sur les bords des ritrières) dans le voisinage des
égeuté, partout où il y a accumulation d'immdndloes, surtout dans les ha-
Mtations des hommes. Dans une prothimation réoemment publiée en Rus-
sie, rinfluence de ces causes ou des causes analogues est reconnue^ et en
Meommande, en eodséquencei de tenir les habitations bien nettoyées^ d*ob-
airter la plus grande propreté sur sa personne, de ne pas laisser subsister
de puisards à proiimité des maisons, de n'y laisser ehtrer ni volailles ni
«otree animauii, d'établir une ventilation constante dans les appartemenu,
et d'éviter Tencombrement partout où il y a des maladëS;
On avertira les habitants de tentes elasses» que leurs pHncipadi moyetis
de sttreté eonsistent à éloigner de leurs maisbns et dépendances les fomlers
dt accumulations de matières f^esies solides ou liquides. Quoique les per-
sonnes accoutumées à un pareil voisinage né s'aperçoiveAt pas de ce qu'il a
de désiigréable et ne le croient pas nuisible, néanmoins tous ceux qui ten-
tent se garantie du danger devront s'efforcer d'enlever toutes ordures et de
nettoyer de fend en oomble leurs habitations; et la loi les contraindra d'ail-
leurA de le faire dans l'intérêt de leurs voisins, aussi bien que dans le leur.
Après les mesures de propreté, réleigneinent de l'humidité doit être prio-
Hpalement reeherohé ; il faudrni par eenséquem, entretenir des f^ojt suffi<-
SintSt surtottt danë lis localités humides et malsaines, èù le fë» eët iusii
Hdoesiaire eoinme moyen de ventilation, que pour chauffer et sécher.
Oe nouveaux reneelgnementè Venus de Russie^ éuibllssent que dans quel*
quel dasernes et afitn» étabUftsements où il y a de nombreuses réunletts
d'individus, et dans lesquels ces conditièns ont été remplies, l'épidémie a
élé cemparativement insigniâante : il est foclle d'obtenir le même résultat
iatts les malsons particulières. Nous avons vu en Angleterfe des épidémies
eeuasionner de grands ravages dans les habitations privées, tandis que, dans
les mêmes loeulltés^ les établissements publies, quoique le système de Vëi^
mition y soit encere imparfait, en ont été presque entièrement ejtempts.
Mis quoique chaque chef defiimille puisse assainir jusqu'à un certain point
ton habitatiuO) les moyens de purifier compléteihent ratmosphère, dans les
efldroits dA la pepuiatimi est très-serrée, sont hors de leur pouVbir.
BAeeÉsdqeédee, m dernière lei ii«is*de rieiorfa, èhtpi lit, seet« i%
Hàpm itÊè fMi# les eàé «^Mapeeité^ «'MedflMMiee M #É MgHgéttèe^ n
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(»T9)
chtrge de prendre les meeilrel de propreté sera dévelue à cerlafais corps
oonstitués, tels qve t conseils municipauii syndicats ou «omîtes^ pour le
pevaije, l*éelainige, l*éooulem6nt des eaut, la police^ ou toute autre inslitii*
Uou semblable, commissaires des égouts, gardiens des pauvres» etc. »
Il est dit que, sur une notification par écrite signée par deux habitants au
moins, pour signaler que telle maison ou construction est dans un état mal*
propre et malsain, qu*il s' j trouve des puisards, égouts, conduits ou fossés
engorgés et infects, ou des tas d^ordures, ou des porcs tenus de manière à
devenir une cause d'insalubrité, Tautorité examinera ou fera examiner les
lieuxt SI après examen, ou sur certificat délivré par deux médecins eu tlt^i
il est démontré qu*il existe des amas d*iklsalubrité) Tautorité portera plaibte
devant deux juges de paix, qui devront enjoindre qu'il y soit pdrté remède.
Les clauses amendées que ctontient cette loi devront être d'avance éiudiéesi
publiées et mises en vigueur, surtout celles qui prescrivent le curage des
foeiés infects, par des journaliers dépendant dès insj^eoteurs ou syndics
voyers.
Les officiers de santé de VUwUyn, qui sont appelés à soulager les malades
indigents^ connaissent nécessairement les lieux où les maladies se mahi^
festent et sont dangereuses { ce sont invariablement lâs lieux plus malpro*
près et ceux qu'il y a le plus nécessité d'assainir. Or» la loi Sur les teosêi
d'insalubrité impose aux gardiens des pauvres le déVoir de pfeserire et de
faire exécuter les opérations d'assainissementi
Dans plusieurs districts) les agents de police^ dans leurs tournées habi^^
tnellest ont rendu de grands services en signalant jour par Jour les maisons^
cours, allées et rues dans leur oireonscnption qui avAient le plus grand be*
soin d'être nettoyées, ainsi que la négligence des balayeurs pttbllbs dans
l'exécuiion de leiilta devoirs, et tontes antres causes d'insalubritéi Les Con-
seils de gardiens et les comités spéciaux pris dans leur sein feront bien de
s'entendre aveé les comités spéciaux des Conseils municipaux, qui ont, paf
l'Intermédiaire de leur comité de surveillantse) le droit de contrôle sur la po«
lice, et de s'assurer pour cet objet le concours de entte institution.
Iweeleigé des paroisses et les autres ministres de la religion, en s'associent
avec des comités de laïques pour suivre le système de visites domiciliaires,
ont rendu d'immenses services dans les localités les plus pauvres. OU re-
commande aux Conseils de gardiens, partout oti faire se pourra, d'adjoindr*
ans oomités spéciaux des membres pris parmi eux, et qui pourront êifH
momentanément dispensés de toute autre fonction ; ils appelleiront è leup
aide le û\et%é de leur paroisae et les ministres deë astres sectest l'assistance
des nédeeins et antres employés de VUtUm (Dép6ti de mendicité).
Ces comités paroissiaux seraient^ entre autres^ très«utiles pour faire par^
venir jusqu'aux classes pauvres la connaissance des moyens préventifs a leur
portée, et leur faire comprendre l'urgente nécessité pour eux* dtns cette
circonstance, d'observer sur leurs personnes et dans leurs habitations la
plus grande propreté, de renouveler Tair et de suivre un régime de tempé-
rance bien réglé.
Par la loi, pour prévenir la contagion, le Conseil de santé est astreint à
émettre des règlements pour seconder et diriger les gardiens des pauvres et
les autres autorités locales daAs l'exécutton des develri qui lear sont Impo**
ses, toutes les fois que le pays est «nnlil en nn É iJ é par une nmlidlt é^*
dé*lqwnit oottiagituieé 1 n oMai q ng n e e i le Ootteeii s^ i Mp w n K m %e
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(380)
meure en rapport avec les eommissaires de la loi des pauvres, dans le but
de prendre toutes les précautions possibles contre le fléau qui s'approcbede
nos rivages d*un pas mesuré, et le Conseil s'occupe de préparer uu règle-
ment de mesures générales, qui sera publié et mis en pratique dans les di&-
iricls aussitôt que leur position particulière, au point de vue hygiénique,
aura été reconnue.
En attendant, si, malgré toutes les précautions prises, cette maladie ve-
nait malheureusement à se déclarer dans un district, il deviendrait essen-
tiel pour la sûreté des habitants qu'ils fussent bien |)énétrés de l'importance
qu*il y a de suivre, sans retard et avec attention, le symptôme précurseur
qui annonce le commencement de Tattaque.
Ce symptôme est le relâchement dans les intestins qu^on peut considérer
comme précédant généralement la période dangereuse de la maladie. Quel-
quefois, il est vrai, dans les circonstances déjà citées, lorsque le poison
existe à un degré d'intensité insolite, ou lorsqu'il y a une prédisposition
naturelle très-marquée, la première période semble faire défaut, comme on
le voit parfois dans de violentes attaques d'autres maladies; mais dans le
choléra, ce cas est si rare, qu'il est permis de n'«in pas tenir compte dans la
pratique. Partout, et dans toutes les circonstances où le mal a eu le caractère
d'épidémie, l'expérience se trouve sur ce point d'accord avec ce qui s'ob«
serve en ce moment à Hambourg.
ff Dans la plupart des aflfections, écrit le consul britannique au sujet de
répidémie qui vient de se déclarer dans cette ville, le mal s'est manifesté
par un relâchement d'intestins, qui cède si on y remédie sans retard, mais
qui, négligé, est bientôt suivi d'attaques spasmodiques entraînant la mort
généralement dans l'espace de quatre à six heures. »
Ce relâchement intestinal peut être accompagné de souflfrances en géné-
ral peu aiguës ; mais le plus souvent la douleur est nulle, et pendant plu-
sieurs heures et même plusieurs jours le mal de ventre .est si léger, qu*il
peut paraître insignifiant ^ en sorte que si on n'était pas prévenu de l'impor-
Unce de ce symptôme, on pourrait n'y faire aucune attention.
On doit cependant répéter, que toutes les fois que le choléra asiatique
est épidémique, le moindre relâchement d'entrailles doit être considéré
comme le commencement de la maladie et traité en conséquence, attendu
qu'à ce degré il peut être arrêté par des moyens fort simples, mais que, si
on le néglige seulement pendant quelques heures, il peut prendre une tour-
nure funeste.
Il est donc indispensable que, dès la première apparition du choléra, les
autorités locales prennent des dispositions pour établir des visites domici-
liaires dans les quartiers pauvres de leurs districts respectifs, ce moyen
étant le seul qui, dans les endroits les plus exposés, et parmi les individus
les plus susceptibles de recevoir la maladie, permette d'en reconnaître les
symptômes avant-coureurs assez à temps pour en arrêter les progrès.
Les chefs de famille, maîtres de pensions , directeurs de dépôts de men-
dicité, propriétaires de grands établissements, tels qu'usines, fabriques, ate-
liers, mines, magasins et docks, devraient prendre eux-mêmes le rôle
d'inspecteurs, ou charger une personne compétente d'examiner journelle-
ment tous les individus qu'ils emploient et d'administrer le remède con-
venable dès que le symptôme précurseur se manifestera.
Chaque membre d'un comité d'îospeçtion devrait être pourvu de remèdes
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( 38t )
préparés par doses convenables et prêts à être appliqués sur place dès que^
le symptôme précurseur se montrera, et signaler de suite rindividn à qui
il Taura fait prendre, afin qu'il reçoive aussitôt la visite d'un médecin.
On devrait créer des dispensaires pour les coliques intestinales sur des
points convenables, où les gens du voisinage pourront s'adresser pour rece-
voir les remèdes et les conseils d'un médecin dès qu'ils seront attaqués du
symptôme précurseur.
L'expérience ayant démontré l'insuccès des hôpitaux pour le choléra, il
faut prendre les meilleurs moyens possibles pour assister à domicile les in-
dividus qui en auront besoin : un moyen des plus efficaces sera sans doute
de choisir des personnes qu'on instruira à rendre, comme garde-malades,
les services que la circonstance exige, et qui seront payées pour consacrer
tout leur temps à soigner les malades à domicile, sous la direction des of-
ficiers de santé.
Il sera encore nécessaire de nommer un certain nombre de médecins qui
seront chargés, moyennant des honoraires convenables qu'on leur allouera,
de consacrer tout leur temps, les uns au service des dispensaires le jour et
la nuit, les autres à visiter les malades à leur domicile.
Comme il pourra cependant se présenter des cas de détresse extrême dans
des localités et dans des maisons où il serait impossible de suivre le trai-
tement, on devra se mettre en mesure de recevoir les malades, en pareil
cas, soit dans les hôpitaux, soit dans les dépôts de mendicité, soit dans des
logements séparés, préparés à cet effet, et convenablement chauffés et aérés.
Les médecins, dont l'avis fait autorité, sont d'accord que les remèdes à
opposer au symptôme précurseur sont les mêmes que ceux qui agissent de
la mauière la plus efficace dans les cas de diarrhée commune; que les re-
mèdes les plus simples suffiront si on les donne dès la première apparition
de ce symptôme. Les remèdes ci-après, qui sont à la portée de tout le monde,
peuvent être considérés comme les plus utiles.
Ce sontao grains de confection d'opium (1) (conf, opti], mêlés avec 2 cuil-
lerées à bouche d'eau de menthe, ou avec un peu d'eau-de-vie très-éten-
due d'eau, qu'on répétera toutes les trois ou quatre heures, ou plus souvent
si l'attaque est violente, jusqu'à ce que le relâchement soit arrêté ;
Une once de mixtion composée de craie (2) {puivis cretœ comp.) avec 10 à
15 grains de confection aromatique [conf, aromat), et de 5 à 10 gouttes de
(1) Confection d'opium.
Opium brut Si grammes.
Poivre long 30 —
Gingembre 60 -^
Carvi 90 —
Gomme adragante 8 —
Sirop simple iOO —
On réduit les substances en poudre et on les incorpore au moment du
besoin dans le sirop chaud.
(2) Poudre de craie composée.
Craie 125 grammes.
Cannelle 120 —
Tormentille 00 —
Gomme 90 —
Poivre long 15 —
Faites une poudre homogène.
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( 311)
l«u#»MB, linMa M 1» niM KinHira; «n p«ttt y alMitw d^iM dnni à
«•0 dmhim tf« t«iiitiiM de oatéehu {tmet, eatêohm) si l*altaqiit ast i4olente.
Ces 46001 feront adrainiitrées par moitié aux adolescente au-dessous de
quinze ans, et en quantité plus léduite encore aux enftinte.
On fera bien de eontinuei à prendre oes remèdes le matin et le soir pea-
danl quelques jours après que le cours de ventre aura cessé ; mais, dans
tous les cas, il faudra tâcher, autant que possible, d'obtenir une consulUiUoa
ds médecin sur les lieux mêmes dès le principe du dérangement.
Après Tusage de ces remèdes, le point le plus important est la maniàpe ûb
se nourrir et de se vèllr» Partout ot le choléra est épidémique, on otwerva
ipvarieblement chez un gnrnd nombre de personnes une tendance extraor^
dinalre à une irritation d'intesliqs. C'est assez pour indiquer qu'il est ee»
sentie! da s'abstenir des aliments qui peuvent contribuer à en^r^tanir Pétai
de relâchement, tels que les végétaux verts de toute sorte, choux, eoneomi-
breSt salades. Il faudm aussi se priver de F usage des fruits de toute sorte,
niénne mOrs et cvUm secs ou conGts. Les aliments végétaux les plus sains
sont le pain bien ouït* mais pas tendre» le riz, le gruau et les pommes
de terre de bonne qMaUté, On doit éviter les objets confits au vinsigre.
Divers aliments et boiisons, qui, en temps ordinaire, sont sains et con-
viennent aux individus» peuvent, dans cette circonstance exceptiouBslIe,
devenir irès*dangereux,
On doit rechercher le* aliments solides plutôt que liquides, et les per*
spnnes qui ont le choix devront principalement se nourrir de viande, qvi
offre Taliment le plus oonœntjpé et le plus fortifiant, ayant soin d'éviter les
vif^ndes salées ou fumées, le porc, le poisson salé et les eoquillages, le çu
dre, le poiré, legingerbe^r, la limonade, les boissons acides et les liqueurs
alcooliques.
Voe grande tempérance dans le bpîre e| le manger est absolument néees<
saire, comme mesure de sûreté, jwiidesl kMk la durée ds l^épiéénm, Un
seul eKcès g souvenl amené une attaque violente et suivie de mort. LUn-
tervalle entre le repas ne doit pas être long, le choléra ayant invariable»
lU^t sévi xvec une violence extraordinaire parmi les classes qui s^astrei»
gnent aux longfi ji^ûnes observés dans lH)rient et d^os quelques pays d*Eu«
Des etepiples frappants peuvent* être oi^ésà Tappuide oea avis impe»>
tants. Le docteur Adair Crawford assure qu'en Eussie les attaques les plus
virulentes sont celles qui arriv^ieatà la spile d^un repas solide précédé d'qi
long jeûne. En Angleterre, lors de la première invasion, les attaques les
plus fréquentes et le^ plus fatales se sont manifestées dans le milieu de la
nuit, quelques heures après un souper indigeste^
Les trois cas mortels qui viennent de se produire cliez des pf^a^ots qui
avaient été à Han^liQurg, et qui arrivaient malades à 0uU, sooti arrivés,
ainsi que l'enqqéte Ta prouvé, après que ces hommes «ureot mangé une
forte quantité de prunes et bu de la bière aigre ; et les deux cas mortels qui
ont eu lieu plus récemment eucore à bord du V^kmt, ont atteint deux ivro-
gnes qui avaient conliqqé de boire malgré les avertissements qu*en leur
avait donnés sur le danger de l'intempérance.
Par suite de la liaison intime qui existe entre Tépiderme eztérlf pr et la
membrane interne dej» intestins, desyêtemçpts chauds souttrè»p|aipertants;
il sera donc bon de porter de la flanelle sur la peMi. ÛPa ïiSSiniBL «nder-
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ntar Itta, iiir la eonUaeiii, quMI èlitt trte-utf !• de porter une aeliitiife <!•
flanelle autear du corpi pendant la journée, et cette précaution peut devenir
indispensable chei nous pendant la saison froide et humide] dont noua ap«
prochons.
On doit avoir le plus grand soin de se tenir les pieds chauds et sees, de
changer de vêtements aussitôt qu'on a été mouillé, et de tenir les chambres
à coucher et autres appartements bien aérés, bien secs et chauds.
On doit prémunir aussi contre remploi des purgatifs froids, tels que
sels d*Epsom, de Glauber, poudres de Sedlitx, qui deviennent dangeveun à
cette époque, en quelque quantité qu'on les prenne. Les pqrgatifs dr^çti"
ques de (oute sorte, tels que le séné, la coloquinte, T^loès, pe doivent n'eiiiv
ployer que par ordonnanoe spéciale du médecin.
Si, nonobstant ces mesures de préoaution, une personne se trouve prise -
subitement de frisson, étourdissements, nausées, vomisaements et crampes,
loin de tout secours des médecins, reipérienoe médicale la plus confirmée
démontre que ce qu'il y a de mieux à faire, c'est de mettre le malade,
sans perdre un moment, dans un lit bien chaud, de le réchauffer au moyen
de flanelle chaude, bouteille d'eau chaude, sachets de fleurs de camomille
chauffée, de son e^ de ^l appliqués (kux pieds et le long de Tépltie dorsal^;
de frotter sans relltohe les eitrémités; d'appliquer un large emplâtre d»
moutarde et de vinaigre sur la région de Testomac, qu^on maintiendra del>
à 20 minutes; de faire prendre toutes les demi-heures une cuillerée à café
de sel volatil dans un peu d'eau oliiude, ou uue cuillerée à boucha d*eaii-
de-vie dans un peu d'eau chaude, ou un verre de bon vin de Whez faitaveo
un petit verre de Xérès dans un verre de lait chaud ; enfin, de faire tout e»
qu'il sera possible pour amener la chaleur e( une trapspiratiQU (jléuénile,
jusqu'à ce qu'un médecin puisse venir rendre les soins qui deviennent alojw
indispensables.
Qn Q*a pas jugé nécessaire n! convenable de dopner de^ instructions
pour le traitement de la maladie dans une période plqs avancée } les dist
positions proposées cinlessus pourront suffire Jusqu'à l'arrivée d'un méde«
ciq; alors les symptômes particuliers à chaque tndividvt seront traités
comme ils l'exigeront.
Quoique l'époque du danger puisse imposer à toutes les classes des ef-
forts et des sacrifices extraordinaires, on peut croire que celte époque ne
sera pas de longue ^urée, puisque, dans la précédente Invasion du choierai
cette maladie s'est rarement maintenue dans les localités qu'elle a attein-
tes au delà de quelques mois et même de quelques semaines. D'un autre
côté, on peut espérer raisonnablement que les améliorations introduites
dans le but d'en arrêter le progrès contribueront avec le, même succès à en
abréger la durée , et que ces améliorations ne seront pas tempofsires
comme Pocoasion qui les a foit naître, mais produiront des avantages pep«
manents.
four conclure, le Conseil général de santé îusiste de uouvem sur oçtte
remarque, que toute mesure préventive contre le choléra est égaleaieul
utile contre le typhus et toute autre maladie épidémique sujette à retour.
Il appelle l'attention de toutes les classes $ur ce f»it, aussi palpable quQ coQn
solant, relatif au choléra, que, sous sa forme la plus intense, et dans sa pé-
riode avancée, il n'y en a pascontfç laquelle il soit plus au pouvoir des hom-
mes de se précautionner, soit comme individus, soit comme institutions col-
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(384)
lecUveSi «i surreiifaimaTec attention la maladie dans sa piemière période oa
dans les syinpt6ines précurseurs, et en supprimant les causes qui sont des
agents connus de propagation dans toutes les épidémies. Ainsi donc» quoique
les inconvénients ne dépendent pas de nous, il nous est permis d^attendre
avec espoir et même avec conQanoe le résultat des mesures de précaution que
Teipérience et la science ont actuellement mises à notre portée, si elles
sont appliquées avec résolution et persévérance.
Le choléra, grftce sans doute à la saison avancée, au temps sec et froid»
ne débute pas en Angleterre avec la même intensité qu*ea Prusse et en
Hussie. A Londres on ne signale que quelques cas isolés. Cependant il n'en
est pas de même à Edimbourg; les cas y sont nombreux et surtout plus sé-
vères, la maladie fait des progrès assez rapides dans les villa{;es d'alentour.
Voici le tableau des cas de choléra du li au 16 octobre, publié par le Tmes:
Nombre des eis. Décès. GuérisoDi .• En traitement.
Edimbourg. . . . • iS 3i 6 a
Newhaven at 15 ' 5 1
Leith 37 16 3 8
Totaux. . . 90 65 li 11
Le Standard du 36 octobre publie un bulletin semblable daté du 2i. Le
nombre total de cas s*élevait à 197, et sur ce nombre on compte 111 décès.
A Londres, S nouveaux cas seulement étaient signalés le 33; 1 à Lambeth,
3 à Wormingford, autant à Sunderland, etc.
Le choléra commence à augmenter en Hollande. On écrit d'Amsterdam, à
la date du 33 octobre: 3i personnes sont entrées dans Thôpital des choléri-
ques ; 3 sont guéries et 15 ont succombé.
Pendant que le gouvernement de la France songe à rappeler les méde-
cins sanitaires, les autorités des contrées au sein desquelles nos confrères
ont séjourné, frappées de Tutilité de cette institution, pensent sérieusement
à ne pas la laisser périr et à la reédifier à leur profit. Un journal de Con-
stantinople annonce que M. le docteur Bartolettf, un des secrétaires du Con-
seil supérieur de santé de Tempire Turc, vient de partir pour Bagdad, afin
de s'y concerter avec rautorité locale sur les mesures à prendre pour réta-
blissement dans ces contrées d*un service sanitaire. Les connaissances pra-
tiques et le zèle bien connu de cet honorable médecin le rendent digne de
rimportante mission qui loi a été confiée.
La liste des concurrents pour la chaire de clinique interne vacante à la
Faculté de Montpellier est close ; les candidats inscrits sont : MM. Quissac,
Jaumes, Fuster, Andrieu, Dupré, Lombard, Chrestien, Broussonnet fils.
On annonce la nomination de notre honorable confrère M. Recurt à la
préfecture de la Seine. M. le docteur Gervais (de Caen) vient de remplacer
le docteur Ducoux comme préfet de police.
• ■
H. le ministre de Tinstruction publique vient de souscrire pour deut cents
exemplaires à Touvrage de M. le docteur Fuster, sur les changements du
climat de la France.
La Société médicale d'émulation vient de mettre an concours la question
suiTante :« Des analogies et des différences qui existent entre les divers
épanchements liquides des séreuses splancbniques. » Les Mémoires devront
être adressés au secrétaire général de la Société avant le i** novembre 1849.
La valeur du prix est de 300 francs.
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( 385 )
THERAPEUTIQUE MEDICALE.
ÉTUDES sua LE BHUMATISMB BfUSGULAIBE, ET Elf FAHTIGULIEa 8UB SON
DIAGNOSTIC ET SUR SON TRAITEBIENT.
Par H. Vallbix, médecin de PHôtel-Dieu (Annexe).
(Deuxième et dernier article (i).)
Bien que les considérations générales auxquelles je me suis livré dans
ic précédent article s'appliquent exactement à toutes les espèces de
rhumatisme musculaire, il n'est pas inutile d'étudier en particulier
quelques-unes de ces espèces, et cela pour plusieurs motifs. En premier
lieu, là partie du corps qu'occupe la maladie apporte parfois à ses
symptômes des modifications qui méritent d'être connues ; ensuite, plu-
sieurs moyens de traitement réussissent mieux dans certains rhuma-
tismes que dans d'autres 5 enfin, il est quelques espèces peu connues
qui méritent une mention toute particulière. Dans cette seconde partie
de mon travail, je m'attacherai, comme dans la première, à ne mettre
en relief que les points qui demandaient de nouvelles recherches pour
être bien apprécia, ou qui peuvent présenter, quelque difficulté dans
la pratique.
Je signalerai d'abord fe rhumatisme qui occupe les muscles de la
tête. Ce rhumatisme est assez fréquent et très-variable quant au siège.
C'est ainsi que je l'ai vu occuper le muscle occipito-frontal, les mus-
cles moteurs des yeux, les masséters, les temporaux et les muscles des
ioues.
Les douleurs dont la tête peut être le siège sont si variées, qu'il est
quelquefois difficile de savoir si l'on a réellement affaire à un
rhumatisme musculaire ou à une autre douleur affectant d'autres
parties que les muscles. Il n'est qu'un moyen de s'assurer s'il s'agit
véritablement d'un rhumatisme musculaire ; ce moyen consiste à faire
exécuter des mouvements le plus étendus possible à la partie où
existe la douleur, et k comparer la souffî:ance qui en résulte avec celle
qu'éprouve le malade dans le repos absolu. Si la douleur occupe les
yeux, par exemple, il faut les faire porter à droite et à gauche, en
haut et en bas. Lorsqu'un rhumatisme affecte un ou plusieurs des mus-
cles moteurs, tous ces mouvements, ou quelques-uns d'entre eux, sont
très-douloureux, tandis que dans le repos absolu de l'organe, la dou-
leur consiste uniquement dans un sentiment sourd de contusion. Il en
(1) Voir la livraison du 15 octobre, page 296.
TOME XXXV. 9« Liv. 25
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(386)
est de même des autres muscles Indiqués plus haut ; ainsi les mouve-
ments de la mâchoire inférieure font facilement reconnaître la dou-
leur rhumatismale des masséters^ et si l'on recommande au malade de
serrer fortement les dents, la contraction des temporaux qu'exige ce
HiouTement met en évidence le rhumatisme qui peut occuper l'un ou
Fautre de ces muscles.
Je sais bien que dans les autres douleurs dont la tête peut être le
siège, les mouvements sont aussi plus ou moins douloureux ; mais
1^ la douleur spontanée est toujours plus vive, plus insupportable que
celle que fait éproqver le rhumatisme ; 2^ il n'y a ordinairement pas
lue disproportion marquée entre cette douleur spontanée et la douleur
provoquée par les moavements, comme dans le rhumatisme ; 3^ enfin,
elle ne reste pas bornée à un ou deux muscles, et parfaitement cir^
consente dans ces limites^ comme dans la maladie qui nous occupe.
On voit qu'il y a là des nuances qu'il faut savoir saisir peur ne pas
confondre le rhumatisme avec une névralgie» une migraine, une cér
phalée nerveuse, ces dernières affections n'étant pas toujours si tran-
diées, qu'elles ne puissent parfois donner lieu à des diflicultés de àià^
gnostic.
Maintenant je dois dire, relativement au traitement, que le rhuma-
tisme de la tête m'a paru être celui qui cède le mieux à quelques appli*
cations calmantes. C'est ainsi que j'ai vu des épicrânieSj ou rhumatismes
dn^usde occipito-frontal, céder aux lotions ou aut frictions de cya-
nure de potassium, préconisées aussi contre la migraine et pratiquées
selon les formules suivantes :
Pa. Cyanure de potassium. . . Ù,40 centigrammes.
Eau 30 grammes.
poixr lotions sur le front, les tempes^ etc., trois ou quatre fois par jour,
€t plus si on le juge nécessaire.
Pa. Cyanure de potassium. . 0,20 centigrammes.
Axonge 30 grammes.
pour frictions sur les points malades.
On applique, comme on sait, très-souvent des vésicatoires à la
mique, pour dissiper des céphalalgies habituelles. Mais, sous ce nom de
céphalalgie, on comprend plusieurs espèces d'affections, ainsi que nous
Tenons de le voir« Or, je me suis maintes fois assui^ que de toutes ks
céphalalgies, celle qui est due à l'existence d'un rhumatisme muscu-
lake est celle qui résiste le phis an vésicatoire. On voit donc qu'il n'est
pas inutile de savoir bien distinguer les cas, car on conviendra qu'il
n'est pas indifférent de bien connaître les circonstances dans lesquelles
il est plus ou moins bien indiqué de faire sqbir aux malades ^l'incom-
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( 3S7 )
modité ardinairement fort grande pour eux d'un vésicatoire à la nuque»
J'ai remarqué, dans tous les cas que j'ai eu occasion d'observer, que
la douleur du rhumatisme de la tête se fait particulièrement sentir le
matin, au moment du leyer, surtout dans les temps médiocrement froids
et humides, et je me suis convaincu que cela tient au froid prolongé
qui s'est fait sentir à la tête pendant toute la nuit. C'est ce que j'ai pu
constater surtout chez des femmes qui couchaient avec un bonnet léger,
et ce que l'on observera facilement chez tous les malades dont le rha~
matisme a pour siège le front et les yeux. C'est, en particulier , ce qui
existait chez une malade qui avait eu des névralgies violentes, et qui
était affectée aussi de rhumatismes musculaires ayant leur siège dans
plusieurs points du corps ; elle ressentait, le matin en s'éveillant, un
froid glacial dans les yeux, dont les mouvements étaient alors très-
douloureux, et ce qu'il y avait de plus fâcheux, c'est que très-fré-
quemment la douleur s'étendait aux autres muscles de la tête, et
produisait une céphalalgie insupportable. La même chose a lieu chez
un homme soumis actuellement à mon observation.
Je n'hésite pas, comme on le voit, à attribuer la douleur à l'impres
sion du froid prolongé. Mais on me demandera, peut-être, comment
iljse fait alors que cet effet ait lieu précisément dans les temps médio-
crement froids, et non dans les grands froids. Cela est facile à com-
prendre.. Lorsqu'il fait très-froid les appartements s(Hit chauffés, el
l'on se garantit exactement du froid ; quand au contraire le temps se
radoucit un peu, on se couche la tête peu couverte , dans une chambre
non chauffée, et Ton sait combien les parties découvertes sont impres-
sionnées par un froid de plusieurs heures, augmentant le matin.
Une preuve bien convaincante de la réalité de cette cause, c'est
l'action évidente du moyen préservatif bien simple . auquel j'ai d'a-
bord recours lorsque l'influence du froid est reconnue. Chez les per-
sonnes qui sentent leurs yeux froids et douloureux au réveil, avec des
douleurs plus ou moins étendues, il suffît de faire descendre jusque sur
l'extrémité du nez le bonnet ou le mouchoir dont elles s'entourent la tête,
pour faire cesser ces accidents. Tous ceux à qui j'ai conseillé ce moyen
(si simple qu'il mériterait à peine d'être menrttonné, si les plus petites
choses n'avaient une grande valeur en thérapeutique), m'ont dit qu'ib
trouvaient à leur réveilleurs paupières mouillées d'une sueur abondante,
et que parfois leur serre-tête ou leur bonnet en était imbibé. Quant
à la douleur, elle disparaissait très-promptement» L'application de ee
moyen aux antres parties de la tête n'a'pas besoin d'être indiquée ; mais
\e ne peux m'empêcher d'insister sur son usage, parce que j'ai vu des
rhumatismes épicrâniens, temporaux, massétériens, dissipes complète-
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( 3g8)
ment par cette seule précaution. Xa flanelle et la soie sont les tissus
les plus propres à entretenir une chaleur convenable dans les parties.
On observe, dans le cou, deux espèces principales de rhumatisme
musculaire. La première est le torticolis ou cou torSy afTection bien
connue de tout le monde, et sur laquelle, par conséquent, je n'insisterai
pas, parce que je ne veux parler, dans cet article, que des affections
rhumatismales les moins connues.
Il en est une autre, au contraire, dont les médecins n'ont, en gé*-^
néral, qu'une idée peu précise ; c'est le rhumatisme qui a son siège
dans la région cervicale , et que fai proposé d'appeler cervicodynie (1 y.
Cette afTection se reconnaît aux signes suivants : il existe constam-
ment, mais à des degrés très- variables aux diverses époques où l'on
examine les malades, une douleur sourde occupant la partie postérieure
du cou. Lorsque les malades veulent porter fortement la tête en ar-
rière, ils sentent cette douleur augmenter considérablement ; il en est
de même lorsqu'ils tiennent la tête penchée pendant longtemps , pour
écrire par exemple. Cette douleur s'étend souvent de la partie infé-
rieure de l'occipital jusqu'à l'épine de l'omoplate. Mais ce qu'il y a de
plus remarquable, c'est que fréquemment elle se propage aux muscles
épicrâniens, et qu'elle donne lieu à un état de vague dans la tête et
même à des étourdissements marqués, comme la névralgie occipito-
frontale. Jai été consulté, il y a deux ans, par un homme de cinquante-
cinq ans, qui était affecté de cette maladie, et chez lequel cet étourdisse-
ment survenait toutes les fois qu'il imprimait à la tête des mouvements
latéraux. Du reste, ce rhumatisme est un de ceux qui se transforment
le plus souvent en névralgie. On voit, en effet, chez les sujets qui en
sont affectés, le nerf occipital devenir , à certains moments, le siège
de douleurs lancinantes qui s'étendent aux yeux et au front, et tous les
âgnes de la névralgie occipito-frontale se manifester. Nouvelle preuve
en faveur de ce que j'ai avancé plus haut sur l'identité de nature âvt
rhumatisme musculaire et de la névralgie.
Après ce court exposé, il est aisé de comprendre combien est facile
(t) Voici les principales dénominations qu'on pourrait proposer : Ccpha-
lodynie pour le rhumatisme de la tète ; cervicodynie pour le rhumatisme
de la région cervicale; dorsodynie pour celui de la région dorsale; lom-
bodynie pour celui de la région lombaire ; pleurodynie, expression usitée
pour celui des parois ihoraciques ; scapulodynie pour celui de Tépaule»
Plusieurs de ces mots ne sont pas formés selon les règles ; mais cela me
touche très-peu s'ils sont très-compréhensibles. Ce qui m'a engagé à les
employer, c'est que, dans l'étude d'une affection qui présente des distinctions
parfois si subtiles, il est presque aussi nécessaire de séparer les divers
éiSiXs morbides par leur dénomination que par une description précise.
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( 389 )
la coiifuslou cuire ces trois clals : congestion cciébralc chronique,
névralgie occipitale, et rhumatisme de la région cervicale. Voici les
signes diagnostiques principaux : dans la congestion point de douleur
pendant la contraction des muscles de la région cervicale \ dans ia né-
vralgie occipito-frontale simple , points douloureux isolés très-sensibles
à la pression, douleur due à la contraction musculaire à pea près
nulle ; dans la même névralgie s'étendant aux nerfs cervicaux , nou-
veaux points douloureux sur les côtés de la colonne vertébrale ; élan-
cements vifs, propagation de la douleur à l'épaule et aux bras ; dou-
leur due à la contraction musculaire beaucoup moins grande que dans
la cervicodynie.
En se rappelant la description de la maladie, et en tenant compte des
différences que je viens d'indiquer, il ne faudra qu'une faible atten-
tion pour distinguer ce rhumatisme de toutes les affections qui peuvent
le simuler ; ce qui n'est pas complètement inutile au point de vue du
traitement. J'ai vu, en effet, que les moyens qui réussissent le mieux
contre cette espèce sont les bains de mer, les affusions froides, les
ventouses scarifiées sur le point douloureux, et enfin l'acupuncture, que
nous verrons plus loin être d'une utilité évidente dans d'autres rhuma-
tismes chroniques, et notamment dans la scapulodynie. Giez un sujet
que j'ai traité, l'acupuncture a eu constamment pour résultat de faire
disparaître la douleur et tous les autres symptômes pendant un ou plu-
sieurs jours ; il est vrai qu'elle a toujours reparu dès qu'on a voulu
suspendre l'application de ce moyen : mais c'est une opération si peu
douloureuse, qu'en admettant même qu'elle n'eût jamais plus de succès,
et qu'elle ne pût point procurer une guérison complète, ce dont je
n'ai pas eu encore occasion de m'assurer, nous aurions toujours là
un moyen palliatif des plus précieux. Du reste, je dois dire que les
autres moyens mentionnés plus haut n'ont fait également que procurer
un soulagement plus ou moins grand et plus ou moins long^ d'où il
faut conclure que le rhumatisme de la région cervicale, revêtant la
forme chronique, est une des affections douloureuses les plus rebelles que
nous puissions avoir à traiter.
Le rhumatisme de la région dorsale a été passé sous silence parles
auteurs , et cependant il a son intérêt. On pourrait , en effet , le con-
fondre avec la névralgie dorso-intercostale, avec laquelle il a de nom-
breuses analogies. Mais d'abord , ce rhumatisme reste borné aux mus-
des de la région dorsale , et si la douleur s'étend le long des espaces
intercostaux , c'est qu'il y a en même temps une pleurodynie, ou bien
qu'il existe cette alliance du rhumatisme et de la névralgie ,. que j'ai
déjà eu si souvent à mentionner.
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( 390 )
Mais je ne m'étendrai pas plus longuement sur cette espèce , attendu
que tout ce que j'ai dit à propos de la cervicodynie , sauf la mention
des étourdissements , peut s'appliquer à la dorsodynie. C'est sur les
mêoies bases que sont établis la symptomatologie, le diagnostic et le
traitement.
Je ne m'étendrai guère plus sur le rhumatisme de la région bmt'
bairCy qui est un de ceux qu'on observe le plus fréquemment, qui a
des symptômes faciles à saisir, et qui a été un des mieux étudiés. Il
mesufBt,en effet, de signaler à l'attention du lecteur la difficulté
qu'on éprouye quelquefois à distinguer ce rhumatisme de la névralgie
lombo-abdominale, affection qui n'est bien connue que depuis quelques
années. Mais je veux dire quelques mots d'un accident qui a été diver-
sement interprété par les auteurs qui s'en sont occupés : c'est le tour
de reins , maladie très-douloureuse et qu'on a très-fréquemment l'oc-
casion d'observer.
Le tour de reins est-il réellement un rhumatisme? Doit-on le re-
garder comme une variété du lumbago? telle est la première question
qui se présente. Dans ceâ dernières années , on a avancé l'opinion que
dans le tour de reins il y avait rupture de quelques fibres aponévro-
tiques et musculaires, et l'on s'est fondé , pour cela , sur les considé-
rations suivantes : la douleur qui caractérise le tour de reins survient
subitement , dans un mouvement brusque et ordinairement dans nn
effort pour soulever de terre nn fardeau. Cette douleur est excessive
et comparable à celle que fait éprouver la rupture du plantaire grêle,
dont le tendon se rompt assez fréquemment dans les efforts considé-
rables que font les danseurs. La moindre contraction des muscles lom-
baires exaspère au plus haut degré la douleur qui, d'ailleurs, est cir-
conscrite dans un point assez limité, ce dont on peut s'assurer par la
pression. On trouve, en effet, un point peu étendu sur lequel on ne
peut pas appuyer le doigt sans faire crier le malade ; or, c'est ce qui
a lieu dans la rupture du plantaire grêle. Enfin , il est des malades qui
affirment qu'ils ont senti un craquement , un déchirement au moment
où est survenue cette excessive douleur qtri ne leur a pas permis de
se redresser.
Cesraisonssontspécieuses, mais elles ne me paraissent pas péremp-
toires. La douleur survient brusquement, il est vrai 5 mais qui n'a yu
des douleurs musculaires, diez des sujets rhumatisants , se produire de
la même manière ? Elle se manifeste dans nn effort assez violent pour
produire la rupture d'une fibre on d'un petit tendon ; cela est encore
vrai,. mais non dans tous les cas. On voit , en effet, quelques malades
éprouver cette vive douleur au moment où , s'étant baissés, ils se re-
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(391 )
lèvent sans effort., et j'ai pu obseryer un cas dans lequel la simple ac-
tion de porter le bras en arrière , sans cbercher en aucune manière à
soulever un fardeau , sans que le mouvement fût forcé , produisit une
telle douleur dans le deltoïde -que, pendant deux jours , les mouve-
ments furent complètement impossibles, et la moindre pression sur le
muscle donnait lieu à la douleur la plus vive. Si pareille chose s'était
manifestée du côté des lombes , c'eût été évidemment un tour de reins,
et assurément on ne pouvait pas , dans ce cas , penser à la rupture
d'une fibre musculaire ou aponévrolique.
Je viens, tout récemment , d'observer un cas du même genre, dans
lequel la? douleur avait son siège ailleurs. Unliomme, sujet au rhuma-
tisme musculaire , fut pris brusquement, en faisant effort pom* se lever,
d'une douleur dans le coté droit du cou. Cette douleur fut si yiye
qu'elle arrêta immédiatement le mouvement, et arracha un cri. Fen-
dant plus de quarante-huit heures lés mouvements du cou sont restés
presque impossibles, et cinq jours après ils étaient encore doulou-
reux, il y avait un point circonscrit très-sensible à la pression.
U est^ dans le tour de reins, un point très-douloureux à la pression,
comme dans la ixipture du tendon du plantaire grêle ; cela est incon-
testable dans un certain nombre de cas , mais encore , dans ces cas ,
on peut s'assurer que le reste de la masse musculaire participe plus ou
moins à cette douleur , et, d'un antre côté , il est loin d'être rare de
ne pas observer ce point circonscrit si douloureux. La pression ne dé-
termine alors qn'nne douleur médiocre, tandis que la contractioB sms-
culaire détermine une souffrance intolérable. D'un antre côté , comme
nous lavons vu dans un des cas précédents , le point douloureux 4 la
pression peut se produire sans rupture de fibres , en so£t£ qu'il n'y a
pas de différence essentielie. Enfin, s'il est Trai de dire qoe quelques
sirjets éproayentla sensation d'un craquement, on ne peut méconnattie
aussi que la plupart n'ont rien ressenti de semblable, et on peut très-bien
attribuer ce craquement au frottement des articulations yertéhrales.
Tous ces motî& me portent à rejeter l'existence d'une rupture.
Or, si d'autre part je omsidère que cet aecident survient presque
toujours chez des individus sujets an rhumatisme ranscalaire , qoe h
rhmnatisme musculaire est de nature névralgique , et que la névralgie
se produit quelquefois dans, un effort , ce que Ton remarque surtout
dans la névralgie sciatique , je suis porté à regarder le tour de reins
ODmme un rhumatisme subitement déreloppé dans qb mnsde par la
contraction brusque de ses fibres. Gela est évident chez qn^qaes malades
qui, ayant l'accident^ éprouvaient déjà des douleurs de reins sourdes ,
ou un lumbago léger.
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( 392 )
Ces considérations ne sont pas sans utilité au point de vue du trai-
tement. Si , en efTet , on admettait l'existence d'une rupture j il fau-
drait , avec les auteurs qui ont soutenu cette manière de yoir, en ad-
mettre aussi la conséquence thérapeutique , c'est-à-dire j se contenter
de maintenir le malade dans un repos absolu , et laisser à la nature le
, soin de réparer l'altération matérielle qui résulte de la rupture. Mais
Texpérience nous a appris que, de tous les rhumatismes musculaires , il
n'en est aucun qui soit plus heureusement traité par les yentouses sca-
rifiées que le tour de reins. On Toit des malades qui ne pouvaient pas
faire le moindre mouvement , se mettre assez facilement à leur séant ,
douze ou ving^qûatre heures après l'application de huit ou dix ven-
touses scarifiées sur les points douloureux. N'est-ce pas là une nouvdle
preuve en faveur de la non-existence d'une rupture ?
Toutefois , on ne peut nier que le repos absolu ne favorise beaucoup
la guérison et ne la rende beaucoup plus prompte ; mais ce qu'il im-
porte de savoir, c'est que si l'on se borne au repos seul , le mal peut
persister quatre , cinq , six et dix jours de plus que lorsqu'on lui asso-
cie les émissions sanguines locales ( sangsues ou ventouses ) , et , dans
une maladie de ce genre, la durée est tout. Il n'est peut-être pas de
fait qui prouve mieux la grande supériorité des émissions sanguines
sur le repos absolu mis seul en usage , que le suivant que j'ai recueilli
à l'Hôtel-Dieu (annexe).
Obs, II. Robot (François), âgé de trente-quatre ans, marchand des
quatre saisons, est entré le 2 septembre 1847 à THôlel-Dieu (annexe).
Le 3, il nous raconte ce qui suit : il y a dix jours, portant sur les épau-
les uu sac de pommes de terre pesant environ 220 livres, il fit un faux pas
en voulant éviter un omnibus , et tomba à la renverse. Au moment de sa
•chute, il fit un violent effort pour se retenir, et ressentit immédiatement
«ne douleur atroce dans les reins. Il ne put se relever. Pendant une heure,
la douleur était si violente , qu'il avait la face constamment baignée de
sueur. Au bout de ce temps, il put rentrer chez lui, soutenu par deux hom-
mes. Il se coucha imniédiatement, et resta constamment couché jusqu^à ce
jour, ne faisant antre chose que d'appliquer des cataplasmes sur Içs lombes.
A la visite du 3 septembre, je le trouvai dans Tétai suivant : impossible
Uté absolue de s'asseoir dans son lit. Quand il veut se retourner dans son
lit, la douleur est excessive et arrache des cris. La pression détermine une
douleur médiocre sur toute la masse musculaire 4es lombes, à droite et à
gauche, mais il n*y a pas de point circonscrit plus douloureux que les au-
tres. Les inspirations un peu fortes causent beaucoup de souffrance. Aucune
douleur dans rimmobilité. Insomnie presque complète. Constipation. Toutes
les autres fonctions sont normales.' {Huit ventouses scarifiées sur les lombes;
une hùuteUte d*efsu de SedUt^s ; deux portions,)
Le i. Le malade peut se mettre seul sur son séant ; il souffre néanmoins
encore un peu pendant ce mouvement. Il peut se retourner dans son lit
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( 393 )
«ans éprouver autre chose qu^une légère douleur. Les inspirations n*ont
plus aucun retentissement douloureux. Le malade a un peu dormi.
Le 5. Même état. (Huit ventouses scarifiées sur les Umibes,)
Le 6. Il s'asseoit facilement dans son tit. Il s*est levé hier après Tappli-
cation des ventouses, et s'est promené un peu sans fatigue. Il a bien dormi.
Le 8. La douleur est presque complètement dissipée.
Le 10. Guérison.
On aura sans doule remarqué que, dans ce cas, il n'y avait pas de douleur
circonscrite, et que c'était bien toute la masse musculaire qui était don»
loureuse.
Mais ce n'est pas sur les symptômes que je veux insister ici. J'ai sur-
tout présenté ce fait pour montrer la rapide influence du traitement appro»
prié. Elle est ici évidente. Le repos, pendant dix jours, n'avait apporté
aucune amélioration ; la maladie était bien loin de paraître céder dans peu
à son influence , et , du jour au lendemain , une application de ventouses
procura l'amendement le plus notable. Puis, cet amendement produit, l'état
resta stationnaire pendant trente-six heures environ , et une autre applica-
tion de ventouses suffit pour enlever complètement la maladie.
Je pourrais multiplier les exemples ; mais les praticiens en trouveront fa-
cilement , et il leur sera aisé de s'assurer de l'efficacité remarquable des
émissions sanguines aux lombes, sui|^es du repos, dans cette maladie dou-
loureuse.
Du reste , ce sont là les deux seuls moyens de traitement auxquels
il soit nécessaire d'avoir recours. Les applications calmantes et les
émoUients ne sont que d'un très-faible secours.
U est plusieurs autres rhumatismes musculaires dont je ne m'occa*
perai pas ici , parce qu'ils ne me présenteraient aucune considératioa
nouvelle ; telle est en particulier la pleurodynie. Il en est d'autres
qui sont encore enveloppés d'une très-grande obscurité et sur les-
quels je me propose de revenir quand j'aurai recueilli un nombre suf-
fisant de renseignements ; ce sont les rhumatismes^ internes. Je n'ai
donc à ajouter , pour terminer cet article, que quelques considérations
sur un rhumatisme musculaire qui est parfois des plus rebelles et des
plus violents , et qui peut donner lieu , comme plusieurs faits que je
mentionnerai le prouvent , à un accident fort grave ; la paralysie du
deltoïde d'oii résulte l'immobilité presque complète du bras. Ce
rhumatisme est celui de tépauk qu'on peut désigner sous le nom de
scapulodynie.
Ce rhumatisme a pour siège principal le muscle deltoïde ; mais il
affecte aussi assez souvent les autres muscles de l'épaule. Le point de
son histoire le plus difEdle et le plus obscur est , sans contredit , le
diagnostic dans les cas aigus. C'est aussi le point dont je vais princi-
palement m^occuper.
U semble, au premier abord, que rien n'est plus facile que de dis-
dinguer le rhumatisme musculaire du rhumatisme articulaire et de
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(394)
l'arthrite aiguë de Tépaule. Cela est vrai pour le plus grand nombre
des cas , mais non pour tous. L'année dernière , j'ai eu dans mon ser-
vioe an homme qui a présenté à phisieors reprises des douleurs ex-
trêmement rires dans l'épaule droite, avec fièvre y insomnie , agita-
tiou ; qui a offert, en un mot, les principaux signes du rhumatisme
mono-articulaire ou de l'arthrite aiguë , et qui cependant n'avait qu'on
rhumatbme musculaire comme me Ta prouvé un examen attentif des
symptômes et de la marche de la maladie. Les douleurs ont , en effet,
paru et disparu à divers intervalles, et chaque fois, après leur dispa-
rition, on pouvait imprimer à l'articulation de grands mouvem^ts,
sans éprouver auti^e chose qu'un peu de résistance due à la contrac-
tum involontaire des muscles exdtée par une légère douleur. Âpres
la guérison , il n'est pas resté de plus grande raideur ; et, en outre ,
lorsque dans le fort de la maladie on cherchait à soulever le bras ,
QQ voyait que la douleur se produisait, non dans l'aiticulation et dans
ks ligaments , comme dans le rhumatisme articulaire et l'arthrite ,
mais dans les qiuscles et surtout dans le deltoïde qui, parfois, se con-
tractait involontairement, non sans de très-vives souffrances»
Dans un autre cas, j'ai vu des douleurs semblables se manifester ;
mais ce cas n'était pas simple. Après trois jours de durée de ces dou-
leurSy accompagnées d'uii mouvement fébrile assez intense, apparurent
les signes locaux d'une pleuro-pneunomie du sommet droit, côté oc—
cupé par les douleurs de Tépaule. Je regrette que le défaut d'espace
m'empêche de donner cette observation très-intéressante au point de
vue du diagnostic. Je dirai seulement ici, que ce qui résulte pour moi de
l'étude attentive de ce fait, c'est qu'il n'y avait autre choae qu'une vive
douleur pleurétique insolite, se communiquant aux muscles de l'épaule.
Ce qui le prouve, c'est que la douleur disparut dès que les symptômes
de la pneumonie commencèrent à se calmer. Mais, à coup sûr, on devait
s*y tromper dans les premiers jours ; et ce fait prouve qu'on doit con4
sulter attentivement le sommet du poumon dans les cas de vives dou-
leurs d'épaule, de même qu'on le fait lorsqu'un point de côté se manî>
feste vers la base.
Je n'insisterai pas davantage sur la scapulodynie aiguë, parce que,
sous le rapport du traitement, elle ne présente rien de paiticulier.
Le rhumatisme chronique de f épaule est surtout remarquable par
la paralysie qu'il détermine dans certains cas. On trouve, dans les au-
teurs, un assez grand nombre d'exemples de paralysie du bras surve-
nue chez des sujets qui n^ont préalablement éprouvé autre chose qu'une
douleur vive de l'épaule ; mais il n'est pas toujours facile de décider,
d'après l'examen des symptômes, s'il s'agit simplement d'un rhuma—
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( 395 )
tisme muscalaire, ou s'il y a iaflammatioii de rarticolation. Il est,
toutefois, quelques cas qui ne laissent aucun doute. Je me contenterai
d'en citer un que je dois à la complaisance de notre excellent confrère
M. Debout, et qui est remarquable, non-seulement par s;es symptômes,
mais encore par les effets d'un traitement fort simple, l'acupuncture.
Obs. II. Il s'agit d'une femme âgée d'enTiron quarante-cinq ans, domestique,
qui se présenta à M. Debout dans le mois de septembre 1846. Elle lui raconta
que huit ou dix mois auparavant elle avait, sans cause évidente, éprouvé
dans répauic droite une douleur considérable. Dans les premiers temps,
elle ne mit eu usage que des liniments et un vésicatoire qui ne produisirent
aucun effet. Puis, elle alla à Thôpital Saint-Louis où on lui prescrivit des
douches et des bains de vapeur. Elle avait pris plus de 150 doudm ou bain^
de vapeur sans aucun résultat. Elle ne pouvait en aucune manière se servir
de son bras; tout mouvement d'élévation, en particulier, était impossible;
elle ne pouvait pas porter le moindre fardeau ; à peine si elle pouvait écarter
un peu le coude du corps. La pression exercée dans le creux de Taisselle
n'était pas douloureuse.
M. Debout eut recours à Tacupuncttire : trois aiguilles furent introduites
vers chacun des angles du muscle deltoïde. Elles furent enfoncées à la pro-
fondeur de deux centimètres et demi environ, et retirées au bout de dix
minutes. Immédiatement après cette femme put porter avec facilité sa main
à sa tête.
La malade revint quinze jours après. Elle raconta que le lendemain du
jour où la petite opération avait été pratiquée, elle avait pu se coiffer, et
porter, avec lebras malade, un seau plein d'eau à une distance de vingt à vingt-
cinq pas. Maintenant les mouvements étaient redevenus de jour en jour
difficiles, elle ne pouvait plus porter la main à sa tète ; mais tout le bénéfloe
du traitement était loin d'être perdu, car elle pouvait encore élever le coude
à la hauteur de l'épaule.
Une nouvelle application de trois aiguilles fut pratiquée exactement de la
même manière, et au bout de dix minutes, après l'enlèvement de ces ai-
guilles, le bras reprit immédiatement toute la liberté de ses mouvements.
Malheureusement, malgré les recommandations de M. Debout, cette ma-
lade ne s'est pas représentée. Il est vrai qu'on lui avait principalement re-
commandé de revenir si de nouveaux accidents se manifestaient; mais on
sent combien il eût été intéressant de pouvoir juger de son état après un
certain laps de temps.
Le résultat obtenu par l'acupuncture chez une malade qui soufirait
depuis si longtemps et qui avait pris un si grand nombre de douches
et de bains de vapeur n'en est pas moins remarquable. Il doit engager
fiNTtement à recourir à ce moyen dans les cas semblables.
J'ai vu quelques autres cas de ce genre dans les recueils scientifiques,
mais le défaut de détails ne me permet pas de les citer ; je me con-
tenterai d'en mentionner un qui est dû à M. Blandin, et dans lequel
quelques applications d^acupuncture procurèrent une guérison com-
plète.
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( 396 )
On pourrait se demander s'il ne s'agissait pas ici d'un de ces cas de
rhamatisme compliqué dont M. Velpeau a récemment donné la des-
cription et dans lesquels il y a une atrophie qui pocte à la fois sur
les muscles et sur les exti*émités articulaires, et de plus sortie de
la tête de rhmnérus de la cavité glénoîde. Mais l'examen de l'aisselle
n'a rien fait reconnaître de semblable, et les résultats de l'acupuncture
éloignent nécessairement cette idée. Dans ces derniers cas, en effet, le
mouvement et la force ne peuvent se rétabUr que d'une manière gra-
dueUe.
n ne s'agissait donc ici que d'un rhumatisme simple, le seul dont
il soit question dans cet article. Valleix.
DES DANGEES DE l'eMPLOI DES VÉSICATOIRES CHEZ LES ENTANTS.
La plupart des médecins qui se sont occupés d'une manière spéciale
des maladies de l'enfance se sont .accordés à proscrire l'emploi desvé-
sicatoires da traitement de ces maladies. Bien que presque tous les pra-
ticiens acceptent ce point de doctrine, au moins en ce qui touché les
enfants du premier âge, et y conforment leur conduite, bien des cas se
présentent cependant où, après avoir vainement essayé des autres mé-
thodes, ils sont toujours tentés de recourir à une médication qui , dans
d'autres conditions, a une incontestable utilité. Nous n'oserions certai-
nement blâmer, d'une manière absolue, ces infractions à une loi géné-
rale, qui a pour base une expérieiice aussi étendue ; car nous-même
avons pu, plus d'une fois, constater l'heureux succès de c^tte pratique
hardie ; mais ces exceptions ne sauraient inGrmer la règle de prudence
que nous venons de rappeler, et c'est pour fixer de nouveau l'attention
des médecins sur ce point important de pratique, que nous publions la
présente note.
Nous ne passerons point en revue les nombreux accidents que pent
entraîner à sa suite l'application intempestive des vésicatoires chez les
enfants : ces accidents sont d'autant plus frcquehls et d'autant plus
redoutables , que les enfants chez lesquels est mis en usage ce mode de
révulsion sont moins âgés. Mais, abstraction faite de cette cause géné^
raie d'exclusion de la médication révulsive , employée d'une manière
un peu énergique, il faut encore admettre que cette thérapeutique doit
être sévèrement proscrite dans quelques états particuliers de l'orga-
nisme. C'est ainsi, par exemple , que Temploi des vésicatoires devient
fort dangereux, même chez les enfants qui ont dépassé les deux pre-
mières années de la vie, lorsqu'on y a recours à une période avancée
d'une maladie qui a profondément débilité l'organisme ; et ceci est fort
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■simple. Dans quelles conditions cette maladie, quelle qn'en soit d'ail-
lears lanatare, a-t-elle placé l'économie? Précisément dans les condi-
tions de faiblesse où se trouve naturellement l'enfant , alors qu'il ne
jouit encore que d'une vie toute parasite, que les liens d'une étroite
dépendance le rattachent à sa mère. Une afïection prolongée, qui ex-
lénue l'enfant, le place encore, bien que d'une manière indirecte, dans
les conditions que réalise directement Tinfection typboîde. Dans l'un
et l'autre cas, l'intensité de la vie a baissé, et une irritation un peu vive,
et surtout un peu prolongée sur un point quelconque de la peau, suf-
fit à y suspendre la circulation sanguine et nerveuse , parce que les
tissus manquent de la réaction nécessaire à la résolution de toute con-
gestion locale. Il sufllt d'avoir suivi avec quelque attention les salles
dans lesquelles sont recueillis les enfants malades, pour avoir remar-
f]né avec quelle facilité la gangrène se développe dans les diverses
-conditions que nous venons de rappeler. Voilà pourquoi aussi tous les
auteurs qui ont traité, apk'ès une suffisante expérience, des maladies de
l'enfance , recommandent avec tant de soin de surveiller les divers
points de Tenveloppe cutanée que la gangrène peut plus particulière-
ment envahir.
Voici, à l'appui des réflexions qui précèdent, un fait que nous pu-
blions avec d'autant plus d'empressement, qu'il appartient à notre pra-
tique particulière, et qu'une erreur, ainsi franchement avouée, sert
autant la pratique que le succès le plus brillant. Là, au moins, l'amour-
propre ne saurait faire illusion à l'observateur. Sous l'influence de l'é-
pidémie encore actuellement régnante, et qui se traduit suitout par des
<liacrèses intestinales en général d'un caractère peu grave, un enfant de
neuf mois est atteint d'un flux intestinal d'abord peu abondant, mais
qui, mal soigné, augmente progressivement, et abat profondément le
^etit malade. Alors l'estomac, qui jusqu'ici avait paru demeurer étran-
ger au trouble du reste du tube digestif, se dérange lui-même, et l'en-
fant vomit presque tous ses aliments, qui, du reste, ne se composent
que du lait de la mère et de quelques potages légers. Nous remarquons
même, à cet égard ^ que la toux provoque souvent ces vomissements,
«t que, quand celle-ci n'a point lieu, les aliments sont mieux garda.
Lorsque nous voyons l'enfant pour la première fois? nous le trouvons
déjà dans un état de dépérissement prononcé : l'altération du faciès
nous fait redouter une lésion profonde de la muqueuse digestive, et nous
fait rejeter les moyens propres à modifier directement la muqueuse
gastro-intestinale, siège d'une simple diacrèse. Nous commençons par
<dianger le régime du malade, et conseillons à la mère de se borner à
lui donner son lait, avec la précaution de ne point surcharger l'esto*
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mac : Bons ajoutons à eek la prescription de cataplasmes légèrement
laodanisés sur leyentre, et quelques quarts de lavements amidonnés.
Ces moyens, continués pendant deux ou trois jours, ont pour résultait
de diminuer le nombre des garderobes, mais n'ont aucune influence sur
l'estomac, qui continue de rejeter les aliments. La magnésie, la glace,
n'ont également aucune action sur cet accident ; c'est alors que nous
nous décidons à prescrire un vésicatoire à la région épigastrique. Ce-
lui-ci prend rapidement : bientôt aussi les yomissements diminuent, et
43essent même presque complètement. Cependant, l'enfant va toujours
dépérissant davantage ; le fades s'altère de plus en plus, le sommeil
en nul , le pouls très-petit. Nous examinons le vésicatoire , que nous
n'avions point vu depuis plusieurs jours, et nous le trouvons noir, d'un
noir de jais, dans toute son étendue. Cette gangrène nous paraît super-
ficielle, et ne pas dépasser l'épaisseur du derme. Cette membrane, frap-
pée de mort, est ocmime parcheminée, sans aucune sécrétion, et sans
odeur appréciable. Elle est entourée dans tout son pourtour d'ut^ cercle
d'un rouge intense, qui marque les limites de la vie et de la mort. Mais,
diose remarquable ! la disposition à la gangrène est telle chez ce mal-
heureux enfant, que trois ou quatre petites plaies qu'il présente aux
doigts de la main gauche, et qui résultent, suivant la mère, de coups
d'ongle que l'enfant s'est donnés en s'agita nt, offrent également des
taches de gangrène manifeste. Enfin , il n'est pas jusqu'à la verge qui,
an pourtour du méat urinaire, ne présente une petite tache de même
nature.
Que faire en présence de si formidables accidents? Il faut bien le recon-
naître, quand la vitalité a subi une si profonde atteinte dans un oi^anismé
si frêle, aussi dépourvu de réaction que celui d'un enfant de neuf
s, il est bien difficile à la médecine de trouver une médication
quelque peu efficace. Cette sorte de gangrène diffuse n'est, il est vrai,
4|ae superfidelle, elle ne progresse point ; là même où elle a frappé
les tissus avec le plus d'énergie, elle est évidemment limitée ; d'un
antre côté, elle n'a point cette spontanéité qu'on observe quelquefois ;
partout où elle s'est montrée, elle a évidenunent succédé à l'action
d'une caose irritante, à l'épigastre comme aux doigts, aux doigts comme
wa pénis, où elle a très-^probablement succédé à l'action irritante de
rarine. Mais ce qui paralyse l'art, en pareille circonstance, et l'em-
pêdie de venir au secours d'un organisme qui n'est point encore
complètement dépourvu de ressort, ainsi que le témoigne le travail
de délimitation dont nous avons parlé tout à l'heure, c'est que l'estomac
et l'intestin sont hors d'état d'assimiler toute substance propre à re-
monter le ton de la vie défaillante. Quant aux moyens topiques, nous
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n'en voyons aucun d'applicable. Nous avons conseillé des embrocâ.
tiens camphrées sur les parties Sphacélées, mais bien plutôt pour
obfir aux désirs de la mère, que pour suivre une indication positive ;
car il n'y a rien de plus à faire ici, qu'à attendre le travail d'élimi-
nation auquel se prépare l'organisme. A l'intérieur, nous avons pres-
crit le lait de la mère, quelques cuOlerées d'eau panée légèrement
animée de vin, et une infusion de camomille édulcorée avec le sirop
de quinquina ou d'écorces d'orange. Malgré ce moyen, l'enfant va
toujours dépérissant, le potds est à peine sensible ; et si le malade
ne vomit plus, cela tient probablement à une sorte de stupeur dont
l'estomac est frappé. D'ailleprs, à supposer, contre toute vraisemblance^
que l'enfant surmonte ces accidents primitifs, il est plus que probable que
son organisme profondément affaibli ne pourra faire les frais du
travail de réparation qu'entraînera la chute des parties spbacélées.
Nous avons rapporté cette observation avec quelques détails, en
mêlant à ceux-ci les remarques pratiques qu'ils nous suggéraient, parce
qu'il nous semble qu'il doit sortir de là pour les esprits attentifs plus
d'un enseignement utile ; mais surtout celui-ci, que nous avons com-
mis une erreur grave en pratiquant une révulsion aussi énergique chet
un enfant aussi jeune, et en même temps aussi profondément débilité
par une maladie antérieure. Vakat error pro bono.
Le fait que nous venons de rapporter nous en rappelle un autre,
que nous croyons devoir également consignçr ici. Si le développement
de la gangrène, dans les conditions dont il s'agit, a été sonvent ob«^
serve, il n'en est pas de mênie, nous le croyons au moins, de l'acd-
dent que nous allons voir suivre l'application intempestive d'un vésî-
catoire chez un enfant également très-jeune ; cet accident est une ana*
sarqne générale. Ymci d'ailleurs une esquisse rapide de ce fait.
Un enfant de huit mois, sous l'influence de la même épidémie que le
précédent, est atteint des mêmes accidents. Ces accidents, mal coub»
battus à leur origine, entraînent bientôt à leur suite le dépérissement
d'un enfant d'une constitution originairement très-forte. Après avoir
vainement opposé au mal un ensemble de moyens dont l'action était
incessamment contrariée par une diététique peu judicieuse, je quitte
pendaut quelque temps le petit malade, auprès duquel est appelé
un autre médecin, qui suit sans plus de succès la même médication.
Cédant, je crois, aux sollicitations des parents, plutôt qu'à une indica»
tion rationnelle, ce médecin, de guerre lasse, finit par appliquer tut
vésicatoire au bras de l'enfant. On suppose, tout d'abord, que ce vésî-
catoire avait fait merveille ; mais bientôt on fut forcé de reconnaître
que cette apparence de bien cachait nn mal profond. En effet, ce que
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l'on ayait pris pour un commencement de retour d'embonpoint était
le début d'une anasarque, qui ne tarda point à se manifester de la
manière la plus évidente. La face, les ayant-bras et les mains furent
les premiers organes qui devinrent le siège de l'infiltration : plus tard,
les cuisses, les jambes et les pieds présentèrent la même infiltration.
Nous essayâmes, mais en yain, de faire disparaître ces accidents : Us
persistèrent jusqu'à la mort, qui eut lieu huit ou dix jours après le début
de cette suffusion séreuse générale.
Nous ne sachions pas qu'on ait encore signalé cet effet fiineste de
l'application d'un vésicatoire sur un point de l'enveloppe cutanée. C'est
qu'aussi il est peu de praticiens qui aient recours à l'emploi de ce
moyen dans de pareilles conditions. Comment d'ailleurs expliquer ce
résultat ? Faut-il l'attribuer à l'action des cantharides sur les reins qui,
sous l'influence de cette stimulation, seraient devenus le siège de cet
état morbide connu sous le nom de maladie de Bright^ et qu'on sait en-
traîner presque constamment à sa suite le développement d'une ana-
sarque? U nous a été impossible de rechercher la présence de l'albumine
dans les urines, et en Tabseoce de ce critérium, nous ne pouvons, à cet
égard, aller au delà d'une simple coujecture. Mais il est une autre ex-
plication tout aussi rationnelle que celle-ci, et qui,', nous l'avouons,
nous parait plus vraisemblable. N'oublions pas que l'enfant dont il est
question ici n'avait pas plus de huit mois : or, à cet âge, la peau est
d'une impressionnabilité extrême, et le tissu cellulaire placé au-dessous
d'elle reçoit énergiquement l'impression de toute iiTitation développée
à la surface de celle-ci. Là est donc, si nous ne nous trompons, la vé-
ritable cause de l'anasarque que nous avons observée, et à laquelle la
faiblesse de l'enfant l'avait d'ailleurs prédisposé. Nous avons dit que
cet accident, en tant du moins que provoqué par l'application d'un yési-
caloiie, avait été vainement observé, si même il l'avait jamais été ;
mais la science a enregistré un certain nombre de faits, rares aussi ,.
mais réels, qui tendent à confirmer la vérité de l'explication que nous
venons de proposer. Quelques médecins, en effet, ont signalé le déve»
loppement d'un semblable accident à la suite d'une irritation d'un autre
mode artificiellement provoquée à la surface de l'enveloppe cutanée i
nous voulons parler de l'irritation déterminée par l'application de la
pommade stibiée. Comme ce fait est lui-même assez rare, puisqu'il est
passé sous silence par des auteurs considérables, tels que MM. Trousseau^
Pidoux et Cazenave, dans des travaux publiés par eux sur cet agent
thérapeutique, qu'on nous permette, en finissant, de citer un cas de ce
genre, que nous avons naguère observé.
n s'agit ici d'une jeune fille de vingt à vingt-deux ans, qui souf->
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frait depuis longues années d'une gastralgie qui dure encore. Consulté
par elle, et plein des idées de Broussais, comme l'était alors tout méde-
cin qui n'avait vu les. choses que par la lunelte du théoricien, nous
n'hésitâmes point à yoir là une bonne et franche gastrite chronique. En
conséquence de ce diagnostic, nous prescrivîmes,- outre un régime ap-
proprié, une révulsion énergique à la surface de l'organe malade, à
l'aide de la pommade stibiée. Queb ne furent pas notre étonnement et
notre désappointement tout à la fois, quand, quelques jours après le
début de l'éruption pustuleuse, nous trouvâmes le visage de la malade
devenu le siège d'un oedème énorme ! Cet accident avait suivi de trop
près l'irritation révulsive, pour que nous dussions hésiter sur la déter-
mination de la cause qui l'avait provoqué. Aussi nous hâtâmes-nous
de suspendre l'emploi de la pommade et de calmer le mieux que nous
pûmes l'irritation intempestive que nous avions développée. En peu
de jours l'irritation s'éteignit, et avec elle disparut peu à peu la suffusion
séreuse qu'elle avait déterminée. Depuis lors , nous avons su que
semblable mésaventure était arrivée à d'autres qu'à nous; cela nous
a consolé, et a concouru, avec notre expérience propre, à nous rendre
plus réservé à l'endroit d'un agent thérapeutique qui a son danger^
appliqué surtout sur une peau fine et blanche.
Par ces temps de médecine heureuse et toujours triomphante, il y a
peut-être quelque mérite à dire ainsi ses revers ; mais, à part ce mérite,
qu'on nous accordera si l'on veut, notre franchise aura au moins l'a-
vantage de toute vérité, celui de prémunir ceux qui courront la même
voie que nous contre les erreurs qu'elle signale. S.
THÉRAPEUTIQUE CHIRURGICALE.
DE QtTELQUES PROCÉDÉS PEU USrrÉS DANS LE TRAITEMENT
DES COARCTATIONS ORGANIQUES DE l'urÈTRE.
Par le doctear Citiali.
Il n'est pas rare de trouver des cas dans lesquels les moyens géné-
ralement en usage contre les rétrécissements et l'obstruction de l'urè-*
tre ne produisent pas l'effet désiré, et ces cas, réfractaires à la thé-
rapeutique ordinaire, sont les plus embarrassants qu'on puisse ren-
contrer. Les hommes les plus éminents de la profession s'en sont
occupés dans tous les temps ; cependant les opinions ne sont point en-
core arrêtées. U m'a para utile de rappeler quelques faits anciens^ et
TOME XXXV. 9« LIV. 26
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(4CB)
de les rapprocher de ceux que la pratûjae noos a offerts ; œ sera le
moyen d'élucider la question , et d'apprécier des procédés, nouveaux,
on renouvelés, à l'égard desquels on se fait illusion.
Les cas dont ie veux m'occoper forment deux catégories distinctes.
Dans Tune, le canal est tellement dévié, déforme, on (^troé, qu'il y
a impossibilité absolue d'y faire pénétrer l'instrument le plus délié.
Dans Pautre série, l'urètre livre encore passage à l'urine, et admet
nn stylet, une sonde, une bougie du plus petit volume ; mais les parois
du canal sont tellement indurées, raides, épaissies, que les moyens or-
dinaires de dilatation sont insufBsants, oo du moins le résultat qu'on
parvient à obtenir difiicilement, douloureusement, est incomplet; de
plus, la rétractilité des tissus est si grande, qu^on perd en quelques
iottrs le peu d'amélioration qu'on avait obtenue.
Je désigne sous le nom à*urétrotomie les différentes opérations
<pt'on fait à l'urètre à l'aide de l'instrument tranchant. La partie
historique de ce travail, que ]e viens de communiquer à l'Académie èe
médecine, se trouvera dans un& autre publication. Je me bornerai à
pr&enter ici quelques remarques pratiques. Il s'agit de questions gra-
ves dont l'importance n'est pas assez généralement appréciée. Elles
ont été remises à l'étude dans ces derniers temps, mais on n'est pas
encore parvenu à les résoudre.
Pour diviser l'urètre dans le but de faire cesser la rétention d'nriae
et de ramener le canal à ses conditions normales, on peut {M:t>céder de
dehors en dedans, on de dedans en dehors, et, dans oe dernior cas,
soit d'avant en arrière, soit d'arrière en avant. De là, trois espèces
bien distinctes d'urétrotomie, sans compter les subdivisions, qui sont
nombreuses. Ainsi, pour la première, l'incision est faite tantôt sur le
point rétréci lui-màne, tafitot en arrière de ce point; ici^ onlaisK d'a-
bord la coarctation intacte ; là, on la divise en même temps que les
tissus superposés ; enfin, les uns opèrent sur un conducteur, et les au-
tres sans aucun guide. Pour la seconde, tantôt on se borne à une sim-
ple ponction avec une soude pointue, un trocart, un fer de lance ;
tantôt on pratique l'incision des tissus d'une manière plus méthodique,
à Taide d'un conducteur qui dirige l'instrument tranchant. La troi-
sième présente aussi de nombreux procédé». Dans tontes, d'ailleors,
l'opération varie suivant le siège du mal.
V Urétrotomie de dehors en dedans,
n y a une distinction importante par rapport aux cas qui rédamoit
«ette opération. Tantôt, par le fait de l'oblitération de l'urètre, le pas-
sage de l'urine est interrompu, et l'existence du malade se trouve en
péril si l'art n'intervient pas immédiatement; tantôt l'urètre est dé-
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TÎé, déformé, et plus ou moins complètement oblitéré, mais l'émission
de l'mriae se fait encore soit par la voie naturelle, soit par des fistules,
et par suite, la vie n'est compromise qu'accidentellement. G:s derniers
c^, en apparence très-inquiétants, à cause surtout des complications
qu'ils présentent, sont en réalité les moins graves et les moins embar-
rassants. Le malade, conserrant la faculté de se débarrasser de l'urine,
laisse au chirurgien le temps de combiner, de régler ses moyens d'ac-
tion. De plus, l'existence d'une fistule, eu égard à la manœuvre, offre
une ressource précieuse.
La science est en possession d'un grand nombre de faits qui constat
tent la puissante intervention de l'art dans ces cas. Il suffit de rappe-
ler les observations de Hoin, Ledran, Lassus, A. Dubois, J.-L. Petit,
Delpech, J.-B. Brodie, etc. , qui ont été appelés à pratiquer cette es-
pèce d'urétrotomie ; mais ils ne me paraissent pas avoir tiré tout le
parti possible de l'existence préalable d'mie fistule périnéale s'ouvrant
dans l'urètre derrière la coarctation. Le trajet fistuleux peat, en effet,
être agrandi sans le moindre inconvénient^ et par ce moyen les plus
grandes difficultés se trouvent écartées. Je passe à l'examen des cas qui
n'offrent pas cette ressource, et dans lesquels, l'oblitération de l'urètre
s'oppqsant à l'emploi des sondes et des bougies, on a tout à craindre
de la suspension du cours de l'urine.
Si l'on avait égard aux cas nombreux de rétention complète d'urine
dans lesquels le cathétérisme a été impraticable, il paraîtrait qu'on devrait
souvent recourir aux procédés que je me propose d'étudier ; mais ce
n'est pas à leur emploi qu'on a eu recours ordinairement : la ponction
vésicale a presque toujours été préférée ; j'ajouterai même que les hom-
mes dont on peut invoquer le témoignage en sa faveur occupent Je
plus haut rang dans la science. Cependant, il n'en demeure pas moins
établi qu'on peut, dans certaines circonstances, recourir utilement à
Turétrotomie de dehors en dedans, sans guide , et qu'on pratique de
deux manières principales.
C'est à la partie membraneuse de l'urètre qu'ont été exécutées la plu-
part de ces opérations. Aux faits dont la science est déjà en posses-
sion, j'ajouterai le suivant, qui me paraît des plus propres à intéresser
le praticien.
Un officier, venant d'Alger, éprouvait depuis plusieux-s années des
difficultés progressives d'uriner* Après divers traitements successif»,
mais sans résultat, il réclama mes soi^s. L'urine coulait par gouttes, et
non sans de grands efforts. L'urètre^ à partir de deux pouces du méat
urinaire, formait une sorte de cordon ligamenteux, fort dur. Le con-
duit était si étroit qu'on ne pouvait y faire pénéûrer, de quelques lignes
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'seulement, qne le stylet le plus délié, et qui était tellement serré, après
quelques minutes de séjour, qu'on avait de la peine à le retirer. La di-
latation ordinaire se trouvant impossible, je me décidai à pratiquer l'u-
rétrotomie d'avant en arrière et par un procédé qui sera ultérieurement
décrit.
En combinant ensemble l'action de l'instrument tranchant et des
dilatateurs, je parvins à rétablir le canal jusque sous l'arcade pubienne.
"Ce ne fut toutefois pas sans difficultés. D'un côté, le stylet con>
ducteur s'engageait à peine dans le point rétréci, et chaque fois la lame
ne détruisait qu'une faible partie des tissus indurés. Il ne fallut pas
moins de trente opérations pour diviser ainsi d'avant en arrière toute
4'épaissenr de la coarctation. D'un autre côté, il est constaté par l'ex-
périence que les rétrécissements situés à la partie pénienne de l'urètre,
qu'on les dilate on qu'on les incbe, ont une tendance très-prononcée à
-se reproduire aussi longtemps qu'il existe un autre rétrécissement sons
l'arcade pubienne. C'était donc un soin de tous les instants que de con-
Mrver l'élargissement qu'on avait obtenu ; mais le malade, que j'avais
prévenu de cette particularité, ne perdit pas courage, et se soumit à
tout ce qui lui fut prescrit avec une admirable résignation ; il le fallait
bien, car nous étions encore loin du but. Sous l'arcade pubienne, la lu-
mière du rétrécissement était si petite qu'on ne put y introduire ni une
bougie, ni le stylet le plus délié. Je me vis réduit ou à traverser sans
guide la coarctation à l'aide d'une sonde pointue poussée d'avant en
-arrière dans la direction du canal, ou à l'attaquer de dehors en dedans
par l'insti^ument tranchant. Ce dernier procédé me parut préférable.
Je n'avais rien à faire pour décider le malade à s'y soumettre, car
tons les jours j'avais à lutter contre ses instances. Il voulait qu'on en-
treprît quelque chose, tout ce qu'on voudrait, ajoutait-il, afin de mettre
un terme à la déplorable position dans laquelle il se trouvait. D'un an-
tre côté, la partie mobile de l'urètre était déjà assez libre pour que la
nouvelle manœuvre pût être exécutée avec facilité.
Le malade fut placé dans la position de ceux qu'on taille au périnée.
Je fis entre le bulbe et Tanus, et sur la ligne raphéale , une incision
qui divisa la peau et les tissus sous-jacents, jusqu'à la partie membra-
neuse de l'urètre, qu'à force de recherches je parvins à mettre à nu et
k diviser dans le sens de sa longueur. Ce temps de l'opération pré-
senta de grandes difficultés, qui prolongèrent la manœuvre. Le malade
était fatigué ; j'ajournai la fin de l'opération après avoir passé dans
l'ouverture pratiquée à l'urètre, et jusqu'à la vessie, «ne sonde qu'on
-fixa avec soin.
Après quelques jours de repos, l'opération fut reprise : il s'agissait
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de diviser laeoarctation elle-même, c'est-4-dire la partie rétrécie da
canal, située entre Touvertare déjà faite en arrière et le point où s'ar»
rêtait la sonde introduite par l'urètre, espace qui fut évalué à neuf li-
gnes. Le malade fut placé derechef dans la même position, une sonde
fut introduite dans le canal et confiée à un aide chargé de la maintenir
solidement contre la coarctation, et d'en faire saillir l'extrémité sous
les téguments. La sonde de la plaie fut remplacée par un gros stylet
cannelé, qui servit de guide au bistouri pour commencer l'incision du
point rétréci, à laquelle je procédai d'arrière en avant, en évitant d'in-
téresser le prolongement bulbaire. Les tissus recouvrant la coarctation
furent divisés par couches de dehors en dedans, jusqu'à l'urètre, que je^
parvins à découvrir d'une manière assez distincte ']()6ur l'ouvrir longi-
tudinalement sur la crête même. Bien que le sujet fôt maigre et des plus^
dociles, ce temps de l'opération fut long et très-diflicile. Il se présenta
ensuite d'autres obstacles, que ne m'avait point suggérés la théorie, et
dont il n'est pas fait mention dans les faits pratiques portes à la con-
naissance du public. Ce sont les difficultés de faire passer la sonde du
bout antérieur dans le bout postérieur de l'urètre, après la division des
tissus. Qu'elle sorrît par la plaie ou qu'elle butât contre l'angle posté*
rieur de cette dernière, j'eus une peine infinie à l'introduire dans la
vessie, malgré la sonde cannelée qui servait de conducteur. Je ne par-
vins ensuite à écarter sûrement les obstacles et à soustraire le malade à
des tâtonnements toujours douloureux, qu'à l'aide d'un conducteur spé-
cial, à large gouttière, que je fis construire pour ce cas particulier. C'est
un gorgeret cylindrique, plus long, plus étroit et à parois plus minces
que celui dont on se sert dans la cystotomie périnéale. Je le plaçai dans
la plaie jusqu'à la vessie, la sonde introduite dans le canal se logea
dans la gouttière et chemina ainsi jusque dans le réservoir de l'urine ^
Le nouveau gorgeret ne m'a pas été moins utile quand il s'est agi de
changer les sondes. Je n'y ai renoncé que lorsque l'orifice fistuleux, en
se rétrécissant, ne m'a plus permis de le passer. Cette difficulté d^in^-
troduire les sondes, alors même que le canal était assez dilaté pour en
admettre de volumineuses, m'a paru tenir, 1<* à l'épaissîsscment et à
l'induration de la face supérieure de l'urètre, non atteinte par l'instru^
ment tranchant, et formant une sorte d'éperon en relief ; 2^ à la
faiblesse et à l'amincissement des parois urétrales à la face inférieure
correspondante. Pendant longtemps, je dus procéder moi-même à
rintrodnction de plus grosses sondes, quoique la plaie fût entière-
ment cicatrisée et que l'urine sortît librement par la voie normale.
Ce ne fut qu'à lai longue que le malade parvint à les passer lui-même,
ce qu'on lui recommanda de fisdre de temps en temps, afin de consolider
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la gaérison et de préyenir la récidive. Plasieurs kttres qocf j'ai reçues
depuis le départ du malade, en 1846, m'ont fait connaître qne le ré-
sultat définitif était aussi satisfaisant qu'on pouvait le désirer.
Le fait dont je viens d'exposer les principaux détails a une grande
portée ; il suffirait à lui seul pour établir l'utilité de Turétrotomie de
dehors en dedans. Mais il faut tenir compte de toutes les phases d'un
traitement qui n'a pas duré moins d'une année, et dont le résultat pa-
raissait encore si incertain au neuvième mois, que, dans une réunion de
ddrorgiens les plus éclairés et les plus compétents, il fut décidé qa'on
se bornerait à un traitement palliatif. Le malade, plus confiant dans les
ressources de l'art, ne voulut point s'en tenir là, et il eut raison.
J'avais affaii'e à un malade courageux, patient, résigné, ne reculant
devant aucune manœuvre, quelque agaçante et douloureuse qu'elle f&t ;
ces conditions étaient nécessaires en face des difficultés inouïes cpie
réunissait ce cas grave, compliqué. A l'exeinple de S.-B. Brodie et ai»»
très, je ne me suis décidé à entreprendre l'opération qu'à la dernim
extrémité, et après avoir acquis la certitude que tout autre moyen «tait
inapplicable. Je n'ai ni cédé à Tentraînement trop facile de quelques
modernes, ni reculé devant le tableau tant soit peu rembruni qu'ont
esquissé les anciens.
Les chirurgiens, tant nationaux qu'étrangers, différent essentielle*'
ment d'opinion eu é^ard à l'urétrotomie de dehors eh dedans* Les
uns, fidèles aux doctrines de Desault, de Bescfaamps, de Chopart, etc.,
s'élèvent contre cette opération, soit qu'on ne divise de l'urètre que le
point rétréci, soit qu'on fasse, en arrière de la ooarctation, une inci-
sion qui se rapproche plus ou moins de la prostate.
D'autres, s'appuyant de l'autorité de J.-L* Petit, et sur quelques
faits recueillis de nos jours, cherchent à &ire ressortir l'utilité de cette
méthode ; ils n^hcsitent même pas à procramer qu'elle constitue un
moyen précieux à l'égard duquel nous aurions à déplorer et l'aveugle-
ment de ceux qui le condamnent, et la conduite de ceux qui, sans ex-
primer leur sentiment à son égard, ont fût et font toujours les plus
grands efforts pour ne pas être réduits à la nécessité d'y recourir.
D y a exagération desdçux cotés ; ce n'est pas dans ces opinions ex*
trêmes qu'il faut chercher la vérité. J'ai cité qudqnes faits pratiques ;
MM. Blââius, Bonnet, Didot, Michaux, Pétrequin, Uytteroeveuy etc.,
en ont publié d'autres plus récents.
Au dire du traducteur de l'ouvrage de M. Brodie sur les maladies
des organes urinaires, auquel il a ajouté des notes intéressantes,
MM. Serre et Lallemand auraient pratiqué plusieurs fois l'urétrotomie
avec succès, et sans que les malades aient éprouvé d'aocidents graves.
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La difl&ence principale dans le procédé consiste en ce qu'au lieu du
bistouri, dont on se sert généralement, M. Serre a préféré des ciseaux
qui, soiyant lui, permettent de diviser plus sûrement les tissus sur la
ligne médiane, et d'éviter, soit la blessure des corps caverneux, soit la
section de l'urètre en travers. A la vérité, on n'attache pas beaucoup
d'importance à ce dernier acddent, et le traducteur ajoute même qu'il
a vu un chirurgien, ne pouvant plus trouver le canal sur le point obli-
téré, couper exprès transversalement, sans que la guérison en fut en-
travée.
Ce qui frappe surtout dans l'exposé des faits nouveaux, c'est le si-
lence de la plupart des auteurs sur les particularités de la manœuvre
déjà signalées, et qu'on retrouve dans le cas que je viens de relater.
A en croire les modernes, même ceux qui ne se renferment pas exclu-
sivement dans le cercle des combinaisons de la théorie, on procéderait
presque avec facilité et certitude à cette opération, dans laquelle De-
sault ne Voyait qu'incertitude et danger, que Deschamps regardait
comme impraticable, et dont le grand Sabatier déclarait n'avoir pu
concevoir la possibilité. Ils nous disent que l'anatomie est le meilleur
conducteur, et qu'ici ce guide n'est pas moins certain que quand il s'a-
gît de procéder à la recherche d'une artère ; que, sous l'influence des
efforts que fait le malade pour uriner, l'urètre devient plus apparent ;
ajoutant même que si l'état pathologique opère des changements dans
la partie de l'urètre sur laquelle on doit agir, ces changements sont fa-
vorables à l'opérateur. Cette théorie est en opposition avec les données
fournies par l'expérience, et il importe d'autant plus d'en faire la re-
marque, qu'en masquant ainsi les difficultés, on engage les jeunes pra-
ticiens dans une fausse voie.
On ne supposera pas, je pense, que Desault, Chopart , Deschamps,
Sabatier, Brodie, etc., qui ont rencontré tant de difficultés, ne savaient
pas l'anatomie, ou qu'ils manquaient de ce tact chirurgical derrière le-
quel on se retranche.
Le rapprochement qu'on a cherché à établir entre une artère et l'u-
rètre réduit à l'état de cordon ligamenteux, n'est pas acceptable. On
ne peut pas non plus admettre que, le malade faisant effort pour uriner,
il devient facile de glisser un jstylet dans le bout postérieur du canal.
Ce n'est point un besoin d'uriner qu'éprouve celui dont on vient d'in-
ciser profondément le périnée ; et si l'on a vu l'urine sourdre du fond de
la plaie dans quelques cas, ce ne sont là que des exceptions rares, sur
lesquelles il ne faut pas compter. Est-on mieux fondé à dire que les
changements opérés par l'état pathologique ne sont pas défavorables à
l'opérateur ? Eu égard à l'urètre, c'est au-devant de la portion mem- .
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hranense qa'on rencontre le plus souvent loscoarctations qui peuvent
réclamer l'emploi de l'urétrotomie. Gomme cette portion est fort ex*
tensible, on a supposé que, dans le cas de rétrécissement^ Turine la di-
latait; puis Ton s'est fondé là-dessus pour dire qu'après la division des
tissus extérieurs sur la ligne raphéale, entre l'anus et le prolongement
bulbaire, l'espèce de fluctuation qui se. fait sentir au fond de la plaie
rend assez facile de découvrir le canal. Evidemment on a fait abus là
de l'interprétation ; car, non-seulement la prétendue dilatation du ca-
nal derrière l'obstacle n'existe pas toujours, mais encore, quand elle se
rencontre, elle contribue peu à îaàre apercevoir aisément l'urètre an
fond de la plaie. On parle d'un cas dans lequel M. Ekstrom au-
rait admirablement réussi ; mais un seul fait ne saurait servir de base
à un précepte cbirurgîcal, et ce fait d'ailleurs est en opposition avec
d'auUres en grand nombre.
Eu égard aux tissus qui recouvrent l'urètre, tous ceux qui ont pra-
tiqué la Ijoutonnière dans les cas de contusion du périnée, reconnais^
sent que souvent on ne parvient à découvrir le canal qu'à force de
tâtonnements, de tiraillements, susceptibles d'entraîner de grands dés-
ordres. Qui oserait contester que lé gonflement et l'induration de ces
mêmes parties^ par suite de l'inflltration urineuse, n'apportent pas aussi
des difficultés de tout genre ? En face de ces misses dures, informes,
qu'il n'est pas rare de rencontrer, le chirurgien se trouve privé de
toutes les inductions que pourraient lui fournir ses connaissances ana-
tomiques aidées du témoignage de ses sens. Faut-il s'étonner , après
cela, qu'on fasse des incisions au hasard ; qu'on divise des jparties qu'on
avait intérêt à ménager; qu'on manque l'urètre, qu'on fasse l'incision à
côté, et qu'on soit réduit à laisser l'opération inachevée, ainsi que le
disent Desault, Brodie, et comme je l'ai vu ; ou, enfin, qu'on sç décide
ou à couper l'urètre en travers, ou à plonger un trocart dans la di-
rection de la vessie, comme on l'a fait, même tout récemment, en Amé-
rique?
Réussirait-on mieux si, au lieu de pratiquer l'urétrotomie à l'endroit
dont on a fait en quelque sorte un lieu d'élection, on se décidait à adop-
ter le procédé vanté en France et en Angleterre, qui consiste à faire
l'incision immédiatement au-devant de la prostate, ou à opérer par le
rectum, enti-c la pointe de la prostate et l'anus, dilaté avec un spéculum
bivalve, en forme de cosse de pois ? A entendre les partisans de ces pro-
cédés, la plupart des difficultés seraient écartées par eux, et la manière
d'agir qu'ils proposent réunirait en sa faveur le plus possible de chances
de succès.
Faisons remarquer d'abord que ces procédés ne sont pas absolument
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iioayeànXy que l'un est indiqué dans Deschamps, et que dans la plu-
part des cas dont je viens de parler, et quelques autres analogues, on ne
s'est pas tenu strictement à diviser les tissus qui recouvrent la coarctation
et celle-ci elie-même ; le plus souvent, an contraire, l'incision a été oa
commencée oa prolongée en arrière, de telle façon qu'il y avait pour
ainsi dire combinaison des procédés précédemment indiqués. D'aillenrs^
que l'incisibn extérieure soit un peu plus ou pea moins en arrière, il ne
saurait résulter de là, eu égard à la manœuvre, les différence qu'on in-
dique, et l'opération ne devient rée^ment ni moins difficile ni moins
incertaine. Ainsi, de quelque manière qu'on procède, il faut s'attendre
à rencontrer de grandes difficultés. Assurément ce n'est point là une
raison de renoncer à un procédé utile , car on est en droit d'espérer
qu'on parviendra à les atténuer. D'un autre côté, il faut tenir compte
des obstacles qu'il n'est pas rare de rencontrer dans l'application des
autres ressources dont l'art dispose dans ces circonstances difliciles.
Quoi qu'il en soit, les diflicultés et l'incertitude de la manœuvre exer-
cent, quant à présent, une grande influence dans l'appréciation du pro-
cédé qui nous occupe. Ce n'est pas tout : il y a des accidents et des
dangers dont on ne paraît pas s'occuper, et qui n'en méritent pas
moins de fixer l'attention, alors même qu'ils ne seraient point in-
hérents à la méthode, et qu'ils proviendraient pour la plupart de ce
qu'elle n'a pas été régulièrement appliquée. En effet, l'art n'est pas en-
core en possession de données propres à garantir des écueils et à éta-
blir une pratique plus isûre; il faut donc considérer ces inconvénients et ces
dangers comme réels et pouvant se présenter sous la main laplus Habile.
n y a une question g^ave, dont la solution peut même devenir un
motif déterminant dans le choix de la méthode : quel sera le résultat dé-
finitif de l'opération, alors même qu'elle réunirait toutes les conditions
désirables sous le rapport de l'exécution? Parvînt-on à rétablir le
canal on à en former un nouveau, le malade ne retombera-t-il pas
bientôt dans la m^me situation ? C'est Topim'on de quelques chirurgiens,
d'autres expriment un sentiment différent : les uns et les autres citent
des faits, mais ils ne suffisent pas pour résoudre le problème; il n'y a,
en effet, qu'un petit nombre de cas dans lesquels on ait tenu exacte-
ment compte du résultat définitif du traitement. C'est là une regrettable
lacune que les modernes doivent s'attacher à faire disparaître. Mais
ce qui est déjà constaté, c'est que la plupart des opérés obtiennent un
soulagement immédiat, et qu'ils recouvrent la faculté d'uriner que plu-
sieurs ont même conservée longtemps, au moyen de précautions assu-
jettissantes sans doute, mais qui ne sont pas moins nécessaires à la
«uite des antres méthodes de traitement.
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( 410 )
Ainsi, dans l'état actuel de la science, en tenant compte des circon-
stances qui viennent d'être indiquées, l'urétrotomiede dehors en dedans
est une opération rationnelle. Le praticien doit l'étudier, parce qu elle
peut devenir une ressource précieuse contre divers rétrécissements
Infranchissables de la courbure de Turètre, et surtout dans cer-
tains cas de fausse route dont je me suis longuement occupé dans mon
Traité pratiqua ^ mais dont on n'apprécie pas assez généralement la
gravité. Ce sont, en effet, les plus embarrassants que poisse rencon-
trer un chirurgien appelé à combattrç une rétention complète d'urine,
après que d'autres ou lui-même ont perforé le canal en avant de la coare-
tation. Dans ces «as, il est presque toujours impossible de distinguer à
la sonde qu'on essaye d'introduire s'engage dans le véritable canal, oo
dans la voie anormale. Il ne faut pas se le dissimuler, les difficultés
dépassent alors tout ce qu'on peut imaginer. On ne procède qu'au
hasard ; presque toujours on se fourvoie, et Ton ne fait qu'aggraver la
position du malade. Il ne reste d'autre ressource que la ponction vési-
cale par le rectum ou l'hypogastre, à moins qu'à l'exemple de quelques
chirurgiens hardis, on ne pousse avec force, à travers le périnée et dans
la direction de la vessie, une sonde-trocart, ou tout autre, instrument
analogue.
Dans un prochain article j'examinerai l'urétrotomie de dedans en
dehors. Giviale,
GBI1I8IE ET PHARMâiGIE.
DB LA RECHERCHE DES MÉDICAMENTS, ET EN PARTICnUER 1» I. lOltt,
DANS I4ES LIQUIDES DE l'ÉCONOMIE.
Les malades, par des motifs divers, ne prennent pas toujours les
médicaments qui leur sont prescrits, et même quelquefois en prennent
d'autres. Tous les jours, dans les hôpitaux, on a la preuve de cette
infraction aux prescriptions du médecin. Aussi, fâcheusement, les ob-
servations cliniques qu'on y recueille sont-elles souvent faussées par
ce fait même. D'un autre côté, le médecin peut avoir intérêt de s'as-
surer si un médicament passe dans une sécrétion on excrétion plutôt
que dans une autre, le temps qu'il met à y arriver, et celui qu'il met
à en disparaître. H découle de ces faits que des moyens propres à&ire
reconnaître les médicaments dans les fluides des individus soumis à un
traitement médicamenteux auraient une véritable importance théra-
peutique ; ils dévoileraient les fraudes commises par les malades dont
nous venons de parler, et pourraient faire reconnaître aux prati-
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( 411 )
dens, par la natiqre des fluides sur lesquels ils se portent et font en
quelque sorte élection, la directionnel les particularités de leur action
médicatrice. Des moyens de ce genre ejdstent ou peuvent être facilement
appliqués ponr quelques médicaments ; il serait donc à désirer qu'on les
étendît autant que possible ; nous disons autant que possible, car il est
ëyident qu'ils ne peuvent être généralisés, qu'ils ne peuvent même être
établis que pour les médicaments chimiques, assez nombreux, il est vrai,
qui conservent toutes ou partie de leurs réactions, ou ceux qui en ac->
querraient de certaines par leur passage dans les fluides humoraux.
Pour l'iode, agent thérapeutique si important aujourd'hui, depuis
longtemps déjà un savant praticien, le docteur Rayer, reconnaît^ dans
son service à la Charité, ^si les malades soumis au traitement iodusé
prennent les médicaments qui leur sont prescrits, par le procédé fort
simple et fort expéditif qui suit :
On se procure un papier amidonné (aujourd'hui la plupart des pa-
piers à écrire sont amidonnés, et peuvent, par conséquent, servir à cet
asage ; dans le cas contraire, il suffit d'étendre un peu d'empois on
d'amidon à la surface) ; on se procure, disons-nous, une bandelette de
papier atnidonné, on l'imbibe de la salive ou de l'urine du malade, on
touche la bandelette aiilsi préparée avec de l'acide nitrique, et aussitôt,
dans le cas de présence de l'iode, une coloration bleue, plus ou moins
intense, se développe.
Pour l'essai des urines, si la proportion d'iode était très-faible, le
procédé, employé directement, ne réussirait pas. Dans ce cas, il jEaat
faire évaporer l'urine au quinzième ou vingtième de son volume, et
même plus, si cela est nécessaire, et essayer alors comme nous venons
de le dire.
Ainsi, c'est donc, comme nous Pavons dit, un procédé fort simple
et fort expéditif; mais il est, en outre, fort sensible ; car M. Rayer a
pu constater la présence de l'iode dans l'urine d'un malade sur lequel
on avait simplement pratiqué une injection iodée dans le genou, et l'on
sait combien peu il est absorbé d'iode dans ce cas. D.
VmAlGRE DE VEBJns.
Le vinaigre est un condiment essentiel i l'homme des champs ;
chaque jour il lui sert à rdever le goût de ses mets, et en été à ad-
dulcr l'eau qu'il boit.
Lorsque la récolte du vin manque^ le vinaigre, dans les contrées du
Nord, acquiert un prix ékvé, et encore le falsifie-t-oa souvent avec
des acides minéraux»
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(41Î)
llYoïLS nous sommes assuré, par de nombreuses expériences , que l'on
peat obvier à cet inconvénient en utilisant les raisins qui ne par-
viennent pas à une entière maturité et qu'on rejette comme inutiles,
pour en faire un vinaigre qui remplit toutes les conditions d'hygiène
et d'économie voulues ; aussi nous espérons que les médecins, par leur
influence scientifique, voudront bien seconder nos désirs en propageant
et conseillant Tusage de ce vinaigre.
Le vinaigre préparé avec des verjus est clair et limpide lorsqu'il est
filtré ; sa couleur est jaunâtre, son odeur est acide ; sa sapeur agréable
le devient davantage si on y ajoute des feuilles d'estragon ; il se con-
serve, mis dans des conditions convenables, aussi longtemps que le vi-
naigre de vin.
Il se prépare de la manière suivante :
On écrase sous la meule, le pressoii* ou le pilon, les verjus , qn'on a
autant que possible privés de leurs rafles ; on les met dans un tonneau ;
après quelques jours de repos, ils éprouvent une légère fermentation ;
lorsqu'elle est terminée, on soutire le liquide, et l'on rejette le marc
après l'avoir soumis* à la presse ; on remet le liquide dans le tonneau,
■et, par deux cents litres, on y ajoute vingt-cinq litres d'acide pyroli-
gneux, vulgairement appelé vinaigre de Mollerat, vinaigre de boîs ; on
brasse le tout. L'acide pyroligneux commence l'acidification du suc de
verjus, on la complète en le laissant exposé au contact d'un air chand,
qu'on s'efforce même d'y introduire par une agitation souvent renouve-
lée ; un mois après on laisse déposer, on décante, on filtre, si besoin est,
et on le conserve pour l'usage.
Stanislas Martin, pharmacien.
BIBUOGRilPHIE.
Manuel de médecine pratique, fruit S une expérience de cinquante
uns, par C.-G. HurELANo, premier médecin du roi de Prusse,
traduit de l'allemand par le docteur A.-J.-L. Jourdan, membre de
l'Académie nationale de médecine; deuxième édition, corrigée et
augmentée, chez G. Baillière.
La péface qu'Hufeland a placée- en tête de son ouvrage en mar*
^e noblement le caractère : c'est à la fin de sa vie , alors qu'il était
complètement désintéressé du monde, qu'il en a conçu le plan et qu'il
VsL exécuté. OBuvre pure d'imagination, un livre ainsi conçu e&t ré-
sumé toutes les pensées, toutes les émotions de la vie de l'auteur;
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( 413)
œuvre scientifique, œuvre pratique surtout, le livre du savant médecinr
de Berlin contient les dernières conclusions auxquelles est arrivé un
homme aussi consciencieux qu'éclairé, sur la science la plus ardue et la
plus difficile. Bien qu'Hufeland, fidèle à sa vocation pour l'ensagnement,
ait principalement rédigé le Manuel de médecine pratique en vue da
médecin qui débute dans la carrière, il nous paraît, cependant, que
c'est surtout aux hommes qui ont déjà vieilli dans la pratique qu'il
peut être le plus utile ; car eux seuls sont aptes a juger, à apprécier la
valeur des préceptes généraux, dont la pratique qu'il tend à établir
est la conclusion logique. Huleland appartient à l'école du natu-
risme, pour nous servir d'une expression de Bordeu : c'est la doctrine-
vers laquelle convergent toutes les intelligences d'élite, à mesure que 1»
raison acquiert plus de maturité par l'usage bien ordonné de ses facul*
tés. Pour quelques-uns, l'adhésion de l'esprit à une pareille doctrine,
c'est le scepticisme sous le voile de la science ; mais c'est là une coipplète
erreur : la négation de la fausse science n'est point la négation de la
science; c'est, bien au contraire, le prolégomène nécessaire de la
science vraie. Ainsi en est-il d'Hufeland : pour lui, c'est la nature qui
opère les gu^risons, l'art ne fait que lui venir en aide, il ne guérit que-
par elle. Poser un tel principe, en faire la base de la conduite théra-
peutique dans le traitement des maladies, est-ce donc nier la science I
Non incontestablement ; mais c'est la comprendre autrement que ces-
esprits prime-sauticrs qui conçoivent celle-ci à priori^ en ne voyant
dans rd>servation qu'un moyen de vérifier leur propre conception.
Cette méthode, contenue dans certaines limites, peut être utile ^
mais conduit infailliblement à l'erreur quand on l'applique d'une ma--
nière générale, exclusive. Le bon sens d'Hufeland l'a mis à l'abri de ce-
péril, et son livre, expression de la pratique, porte l'empreinte d'une
méthode plus saine, dans laquelle l'observation et le raisonnement se
surveillent et se contrôlent mutuellement. >
Nous n'avons jusqu'ici parlé que de la philosophie générale, qui lie
entre elles les diverses parties du Manuel du médecin pratique ; mais s^
nous donnons un assentiment complet à cette philosophie et aux conclu-
sions fondamentales auxquelles elle a conduit l'auteur, nous ne saurions,
louer celui-ci d'une manière aussi absolue lorsqu'il arrive aux détails de
la pathologie et de la thérapeutique. C'est ainsi, par exemple, que pour-
ce qui a trait à cette dernière, Hufeland ne s'est point suffisamment
dégagé des traditions du passé, et marche trop servilement dans l'or-
nière de la poly pharmacie : précisément parce qu'il était convaincu
qu'il y a dans l'organisme une force immanente, en vertu de laquelle
l'harmonie des fonctions tend d'elle-même à se rétablir, il devait dou-
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(414 )
1er qae cette force l&t servie, dans son déploiement spontaraé, par une
foale de combinaisons chimiques qni ne penvent agir dans an sens
identique. Il y a une contradicAion évidente entre celte donnée simple,
vraie, tous les ionrs vérifiée par l'observation, et ces formules indi-
gestes dont sa thérapentiqoe est çà et là surcbargée. Un homme tel
qa'Hufeland, qui avait tant et si bien vu, devait éviter cette erreur ; sa
philosophie générale devait la loi faire prévoir, son expérience la loi
&ire toucher.
Quant à la pathologie proprement dite, nous ne voyons ce qa'on
pourrait lui reprocher qu'on ne pàt reprocher avec autant de
justice à tout autre système pathologique , parce que sur ce
point la science est loin d'être faite : d'ailleurs, son bon sens l'a
préservé d'une foule d'erreurs contemporaines, et surtout françaises^
dont nous ne commençons qu'à nous dégager : Non misêura eu-
tem nisi pkna cruoriê hirudo (!)• Un reproche que nous avons
adressé ailleurs à ce praticien, et que nous reproduirons ici, c'est de
n'avoir point rendu justice à l'immortel auteur de l'auscultation. Pour
le médecin de Berlin, l'auscultation et la percussion sont des méthodes
fallacieuses et qui n'ont rendu aucun service à la scienee. G>nmte on
pourrait douter, en France surtout, qu'un médecin aussi distingué ait
porté un pareil jugement, qu'on nous permette de citer un court pas-
sage que nous extrayons de son ouvrage même. « On a beaucoup re-
commandé, dans ces derniers temps, dit-il, pour éclairer le diagnostic
des maladies de poitrine, les signes fournis par l'auscultation, ao moyen
du stéthoscope ou de la percussîcm ; mais ces signes sont trompeurs, et
ils ne sauraient jamais faire découvrir l'existence d'une inflammation
sans le secours d'autres signes, qui seuls sufQsent pour assurer le dia*
gnostic. Tout au plus (ce tout au plus est divin, ne trovrve2-vons pas?)
Tout au plus peuvent-ils servir à faire reconnaître le point qu'occupe
l'inflammation , ce qui d'ailleurs ne fournit aucune indication et
n'exerce pas d'influence sur le traitement, ou à déterminer avec plus
de précision, dans les inflammations qui ne se sont pas terminées par
résolution^ l'endroit oà siégeront les maladies consécutives, l'induration
on la' suppuration (2). » Après cela vous ne vous étonnerez plus si ail-
leurs l'auteur regarde la phthisie comme une maladie parfaitement cu-
rable, et s'il s'élève avec la plus grande énergie contre les médecins fa-
it) Cbateaubf iand, dans ses Ménoirêt d'ouirt-'Umbe, rappelle que son coq-
diciple au coHége de Saiat-Malo, Broussais, allant un jour se baigner, eut
les jambes piquées par de nombreuses sangsues. Il faut convenir qu'au
moins Tau leur de la théorie de Firritation ne leur garda pas rancune,
(a) Page 150.
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(416 )
talistes qui, en .présence d'une pareille aifection, n'osent guère nourrir
d'espérance. Sur bien d'autres points, nous aurions le droit de poos
montrer également sévère : en général, Hufeland semble un peu bou-»
der ses contemporains, surtout lorsqu'ils sont étrangers ; c'est ainsi que
les remarquables découvertes de Tanatomie pathologique ne sont point
appréciées par lui comme elles devraient l'être, et que son diagnostic
manque quelquefois de précision, par cela même qu'il ne s'éclaire pa»
des lumières que les recherches nécroscopiques ont jetées sur cette par*^
tie de la science. Malgré ces taches que nous regrettons de trouver
dans Touvrage d'un des plus grands médecins de rAUemagne, le Ma-
nuel de médecine pratique n'en reste pas moins à nos yeux comme un
beau résumé de la science, et que nous voudrions vc»i* dans les mains de
tous les médecins. Nous dirons même, pour atténuer ce que notre cri-
tique pourrait offrir de trop rigoureux, que les fautes mêmes que nous
venons de signaler tournent, dans une certaine mesure, au profit de la
science ; car, d'une part, en méconnaissant la valeur de l'auscultation,
l'auteur a dû s^appesantir davantage sur les symptômes que n'atteint
pas cette méthode ^ et, d'un autre côté, en consultant peu l'anatomie
pathologique, il a une thérapeutique plus variée, plus hardie, plus
heureuse.
Nous ne nous étendrons pas davantage sur un livre dont la réputa-
tion est faite dq>uis longtemps déjà. Nous rappellerons seulement qu'il
s'agit d'une seconde édition, fortuue rare pour un livre, par le temps
qui court. Cette édition se distingue de la première par quelques anno-
tations qui peuvent être utiles aux hommes désireux de s'instruire, et sur*-
tout par un. fort bon Mémoire sur les iièvres nerveuses observées par
Hufeland en 1806. Il &'agit, sous cette dénomination peu usitée parmi
nous, du typhus que développèrent parmi les populations d'au delà du
Rhin les guerres de l'Empire « C^cst un modèle de description que tous
les épidémiographes devraient consulter. Nous remarquons surtout ,
dans ce Mémoire, les sages r^exions que fait l'auteur sur les moyens
de se mettre à l'abri du fléau. Ces réflexions sont judicieuses, et mar^
qnées an coin d'un esprit aussi sévère que sagace. Nous les recomman-
dons à tous ceux qui se préoccupent de la marche du choléra en Europe.
B0U.ETXH BES BOPZTAUZ.
Observation ianamrque consécutive à la diarrhée chronique,
traitée avec succès par les diurétiques. — Nous avons inséré, dans
un de nos derniers numéros, un article de M. le professeur Forget, sur
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(410)
l'anasarque consécative à la fièvre interinittente. L'espèce d'anasarqae
dont l'observation suivante oflî*e un bel exemple de guérison est une de
celles sur lescpelles l'attention des médecins a été le moins fixée. L'ap>
parition tardive de cette variété d'hydropisie dans le oonrs des diar-
rhées on des dyssenteries chroniques, sa mardie rapide, sa rareté, re-
lativement aux hydropisies idiopathiques^ à celles qui coïncident avec
les maladies du cœur, du foie ou des reins, ou avec les affections can-
céreuses , rendent compte de cette sorte d'abandon. Ces anasarques
reconnaissent pour cause des lésions chroniques du tube digestif, et
dans quelques drconstanoes plus rares, des altérations de l'intes-
tin grêle. Leur apparition est précédée constamment d'une diarrhée
abondante , existant depuis longtemps et ayant épuisé les malades. Ce
sont des hydropisies presque toujours mortelles ; elles rendent plus fâ*
chenx encore le pronostic des diarrhées chroniques, pronostic déjà si
grave, que Broussais regardait ces maladies conune nécessairement &-
taies lorsqu'elles avaient plus de trois mois de date. Au reste, Tap-
prédation de l'état des organes digestif est d'une grande importance
au point de vue du pronostic. S'il y a lieu de croire, d'après la durée,
l'intensité de la pUegmasie intestinale et d'après la nature des selles,
que la membrane muqueuse est ulcérée, les chances de guérison sont
presque nulles. Dans des conditions différentes, s'il s'agit d'un individu
^eune, d'une constitution assez bonne ; si la maladie est récente, si elle
paraît avoir été produite et entretenue plutôt par des conditions -hy-
giéniques mauvaises que l'on peut modifier, que par la gravité de la
lésion, il y a lieu d'espérer que la terminaison sera favorable. On en
trouvera un exonple plus bas. C'est par les membres inférieurs que
commence l'infiltration séreuse ; mais elle ne tarde pas à envahir tout
le tissu cellulaire sous-cutané, desserte quelle mode de développement
de ces hydropisies ofire avec celles qui se lient à l'état albuminenx des
urines une grande [analogie; mais l'absence d^albumine dans les
urines ne peut laisser aucun doute à cet égard. Quant au traitement ,
l'eut du tube intestinal exclut complètement l'emploi des hydragogues ;
mais les purgatif légers peuvent rendre quelquefois des services,
pourvu qu'on en restreigne considérablementll'emploi. Les diurétiques
sont, au contraire, parfaitement indiqués, et on y joint avec avan-
tage le quinquina et les autres toniques pharmaceutiques, les prépa-
rations de fer, bien entendu s'ils sont tolérés par les organes digestifs.
Les préparations opiacées, le diascordium et le laudanum surtout, à
cause de leurs propriétéstoniques et astringentes, rendent des services,
soit comme moyen de guérison, soit comme palliatif. Mais il faut
surtout insister sur le régime alimentaire, qui doit être surveillé d'une
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Supplément. ( 417 )
manière particalière, parce que les malades réclament sans cesse des
alimentSy et réveillent ainsi l'irritation du tube digestif prête à s'éteindre.
Voici maintenant en peu de mots l'obseryation que nous avons pro-
mise à nos lecteurs :
Une femme de la campagne, âgée de vingt-sept ans, d'un tempéra-
ment lymphatique et d'une constitution détériorée par les privations,
entra à TUôtel-Dien de Lyon le 15 juin, dans le service de M. Bras-
chet. Elle était accouchée, il y a seize mois, pour la seconde fois, et
avait allaité ses enfants jusqu'au moment de son entrée à l'hôpital.
Depuis trois mois, elle était affectée d'une diarrhée intense qui avait été
précédée de douleurs de ventre et de ténesme. Depuis six semaines les
extrémités inférieures étaient œdématiées. Le ventre était volumineux,
distendu par des gaz et par un épanchement liquide. L'appétit était
penprononcé; mais la première digestion s'accomplissant sans malaise^
la malade avait continué à manger pendant tout le temps qu'elle était
restée chez elle. L'examen le plus attentif ne permit de constater d'au-
tre affection qu'une entérite chronique , seule cause appréciable de l'œ-
dème. Le pouls était petit, dépressible ; la langue humide, un peu
rouge, sans odeur ^ les selles se renouvelaient sept à huit fois dans
la ioumée. L'œdème s'était étendu des jambes au tronc et aux mem-
bres supérieurs ; les urines étaient rares , colorées, non albumineuses.
M. Braschet prescrivit alternativement les remèdes suivants : tisanes
de graine de lin et de pariétaire nitrées ; tisanes de racines de chien-
dent et de fraisier, édulcorées avec le sirop de pointes d'asperges ou
des cinq racines. — Potion avec la teinture de digitale (15 à 25 gout-
tes); frictions sur le ventre et sur les membres inférieurs avec une
pommade composée d'axonge, 50 grammes^ et de poudre de digitale ,
5 grammes. Du 1*' au 20 juillet, on administra encore l'acétate de po-
tasse à la dose de 40 centigrammes par jour, l'extrait de laitue vireuse
à la dose de 50 centigrammes. Enfin on administra deux purgatifs :
8 pilules de Belloste le 7 juillet, et 50 grammes d'huile de ricin le 19
du même mois. Sous l'influence de ces moyens, aidés du repos et d'un
régime alimentaii'e composé presque exclusivement de crème de riz
et de quelques œnb frais , on vit l'œdème des membres inférieurs se
dissiper, et l'antre diminuer d*une manière rapide. Cette amélioration
coïncida avec la cessation de la diarrhée, tandis que la sécrétion uri-
naire devint trè»-abondante. Le 24 juillet, la malade sentant ses forces
tout à fait revenues, et se trouvant en état de reprendre ses occupations,
quitta l'hôpital après six semaines de séjour.
Nous avons cru d'autant plus, utile de mettre cette observation sous
les yeux de nos lecteurs, que l'affection dont elle fournit un exemple
TOME XXXV. 9« LIV. 27
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{ iia )
a&t presque GODstammeat mortette, €t que cette observation &h espérer
que Too obliendra, par l'emploi des diurétiques et d'un régime coutc-
nable, des succès que n'ont pas obtenus d'autres traitements.
Empoisonnement résultant de ringestion de 4iù grammes de
teinture de digitale. — 6fwe'n'so«,— -Le fait intéressant que nous ayons
signalé dans notre dernière liyraison a engagé M. Bouvier à nous com-
muniquer Tobservatioa suivante d'un empobonnement par une dose
énorme de teinture de digitale, qui a eu lieu, il y a quelques mois, dans
ses salles. Voici le fait : Yictorine Desarle , domestique, âgée de vingt-
huit ans , affectée de maladie du cœur, entre à lliopital Beaujon
le 25 avril. On lui prescrit des frictions de teinture de digitale snr
la région précordiale, et l'interne en pharmacie loi remet hii-méroe un
flacon contenant 40 grammes de teinture de digitale en lui indiquant
l'usage qu'elle doit en faire. Malgré cette recommandation, qui n'a pas
été entendue ou comprise par la malade, toute la teinture de digitale
est bue d'un seul trait par cette fille , à peine s'il en reste quelques
grammes dans la ûole. (Il était environ 11 heures.) Une denû-heiire
après l'ingestion de cette dose, une violente céphalalgie sedéclare, accom-
pagnée de vertiges, d'étourdissements, d'une sensation de froid partout
le corps ; puis sui*viennent des vomissements abondants. M. Beanvais,
interne du service,;! arrive, et fait prendre immédiatement 10 centi-
grammes de tartre stibié. Les vomissements continuent à être très-
fréquents et très-abondants ; les matières vomies sont de couleur ver-
dâtre et présentent l'odeur trèsnnarquée de la tcintore de digitale. La
face est rouge, la peau froide et couverte d'une sueur abondante ; le
pouls n'est pas ralenti, il est, au contraire, accéléré (le nombre des
pulsations n'est pas indiqué). A sa visite du soir, 6 heures, M. Beau-
vais trouve toujours le pouls plus fréquent, la face ipsAe, la peau froide
et sèche ; les vomissements n'ont pas encore cessé, il y a eu denx sdlcs
d^ns la journée. La malade a rendu aussi une quantité d'urine beau-
coup plus considérable qu'«à l'ordinaire. (Ce fait est confirmé par la
sœur et la fille de service.) La malade est en preie à une vive anxiété.
26 (^0 à 22 heures après l'ingestion du poison). Deux vomisse-
nients ont eu lieu dans la nuit. Les douleurs abdominales , qui hier
étaient peu intenses, sont aujourd'hui assez fortes. La langue est cou-
verte d'un enduit jaunâtre assez épais, la face est pâle, les lèvres déco-
lorées, les yeux éteints ; il y a de l'abattement ; la parde est lente et
brève comme dans la fièvre typhoïde ; il y a aussi un pen de stupeur;
le poub est ralenti, mais il bat irrégulièrement (âO pulsations) ; les
urines sont toujours abondantes et pea colorées. Le soûr^ cette &mBK est
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(419)
plu» abattue; û y a dt la Mumolenoo. L*ifilerHe emnbftt eêi tymp-
tomes cérébraux par un infusé concentré de café.
^. Le faciès, toujours pâle ^ exprime encore lai stupeaf ; la cépha-
lalgie et le» vertiges sont un peu moins intenses^ Malgré Pinfbsé âe
café, qui a été pris par petilc» tasses, le sommeil a été lomd et proton^é.
Les vomissemeiito ont cessé, les douleurs akdominaletf n'fxistent pltis j
pas de selle». Les urine» sont toujours plas abondantes cpi'li Tétat tior«i
mal ; le ponls lent^ intermittent, irrégolîer (50 polsafions).
Il' 28. Le pouls est ce matin un peu moins fréquent , le nofflibf^ di
pulsation» est de 48; il «»t petit, irrégolier. La symptômes nerveux
sont moins prononcée. Les répons» se &nt totqcfon d'une mauftré
lente. La respiration semble gênée ^ elle est firéqoeffte (26 inspiratioD^).
A la visite diu sm, k pouls est plus lent (44 pub.). L'éiat féaérêl est
meilleur ; la peao est bonne, la stopemr moins pronoacée^ les sjmf^
mes prédominants sont la céphalalgie et l'affaissement.
29. Pouls à 44, petit mai» assez régulier, pins d'iatemiitteiiee. àtH
jourd'hui k» mines sont très*fiMBcée» en coulenr et d^getit imo odemr
forte. La malade n'est pas allée à la gaiderobed^QÎstrcsfs JOUI», (thé
bouteille d'eau de iiedlita , un bouillon.)
30. Pouls à 48; faiblesse musculaire toujeui*» irt»* pmidff. Leê
traits sont moins aller es, le &cie» plus natorel^ Il J • encoie de tentpai
en temps des étourdissements, surtout lorsque la malade se remue ou
^'assied sur sep bl. L#s symptâmcade Tafiectioii da eamr MM fin peu
améliotés } le» psApitation» sont moins ibtte» et moiw fr^eMe»/ (^
bomUens.)
!•' mai. Pouk à 6&, toujours pan végnlier, laiUe. Lee mines Mh
jours abondantes, foncées en eoidtutf. La çéphaklgie est encoit asw9
forte, mai» il n' j a plus de stupeur. On prescrit une potion conliak (vin
rouge 420 gr. , sirop de sucre 20 gv., teintore de cannelle 8 gr« ) è
prendre par cuillerée à bouebe danskr journée. (Bouillon.)
4 mai. Pas de changement» bkn noiabks; le ponbest k Oâ^GS ynî*
sation»; la respiration on pcti gênée et fréquente. Les étouràissenicnts
existent toujeurs^ la malade sonfiro et se plaint de k petsiManceét
ce symptôme. On ccmtinue k potion eordiak. (2 beuilkoé ctkit,)
8. Le rombre des pulsation» augmente encore, elles sent an aooi»
bi e de 80^ k pouls est régulier cependant, maJ«p«T] développé et fàiéh
Icment dépretsibk. Peu de céphalalgie ^ étourdtsscHsents continuels^
langue normak -, l'appétit semble renaître, L> uiakde a eu deux garfk*
robes spontanées. (Bouillon, lait et potage.)
14. Les symptômes d'empoisonnement sont totalement dissipés; il
ne reste plas aujpuid'bui (fte k» symptôme» rk k makdk dv cmnr^ à
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(4«0)
Texoeptioii cependant des étourdissements, qai ne sont pas dîspanis
complètement.
La malade se plaint.depois quelques purs d'an sentiment de chalear
et de oonstricdon an col de la vessie, un véritable ténesme vcsicaL
CSet accident était-il consécutif à l'ingestion de l'agent toxique ? Ce
point était important à édaircir^ M. Bouvier a interrogé la malade a
plusieurs reprises, et est resté convaincu que ce symptôme était anté-
rieur à l'accident, et que c'était' par timidité qu'elle n'en avait pas
parlé plus tôt.
19. L'état de la malade ne présente plus rien de particulier et se
rattachant à Tempoisonnement ; le pouls est à 76-78, régulier, peu
développé. Les étourdissements sont les seuls symptômes consécutifs à
l'empoisonnement, qui persistent avec opiniâtreté. Ajoutons, cependant,
que ces étourdissements ne sont pas continuels, qu'ils sont beaucoup
moins forts que les prenûers jours de l'accident, et qu'ils unirent par
disparaître vers le commencement de juin. Enfin, pour terminer en
deux mots l'histoire de cette femme, nous dirons qu'elle est sortie de
l'hôpital Beaujon dans un état de santé très-satisfaisant, le 6 juillet 1848.
Les cas d'empoisonnement consignés dans la science sont très-rares,
et nous engagent à rapprocher du fait de M. Bouvier un autre exem-
ple consigné dans le Journal de médecine de Bordeaux.
Fmpoi8(mnement par une in fusion de 15 grammes de feuilks
sèches de digUak pourprée, -^Guérison. -— Une femme de soixante-
huit ans, d'un temparément bilieux, atteinte, pour la troisième fois,
d'un oKlème du poumon, touchait à la copvalescence^ lorsqu'on lui
prescrivit, le 34 juin 1847^ pour hftter cette dernière, une infusion de
feuilles sèches de digitale, à la dose d'une pincée, ou 60 centigrammes
pour un litre d'eau. Le pharmacien fit, par mégarde, des paquets de
15 grammes. Une de ces énormes doses, infusée dans huit verres
d'eau, fiit administrée, à plusieurs reprises, à la malade, qui éprouvait
beaucoup de répugnance à la prendre. Bientôt il survint un malaise
insupportable, des nausées, des vomissements bilieux, des éblouisse-
ments, des bourdonnements d'oreilles, des vertiges, des convulsions,
des lipothymies, diminution, puis abolition de la vision. Il y avait en
même temps de la pâleur à la face, un refiroidissement considérable de
la peau, de l'insomnie, des pressentiments sinistres ; battements du
cœur à peine sensibles ; pouls filiforme, leut et intermittent ; abdomen
douloureux. Tel fut l'elFet produit par quatre tasses d'une infusion de
15 grammes. Le docteur de GollevîUe, appelé le 25, à deux heures du
matin, trouva l'état des plus alarmants. Il prescrivit un lavement de
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( «1 )
mercaiiale et de sel marin, des sinapismes aux pieds, des topiques ré-
frigérants sur la tête, de la limonade pour boisson, une potion calmante
éthérée, des frictions sur les membres avec une brosse et des flanelles
chaudes imbibées d'eau-de-yie camphrée, une bouteille chaude aux ex-
trémités. Une forte infusion de café fut à l'instant préparée et admi-
nistrée par petites tasses. Les lavements procurèrent des selles copieuses.
A huit heures du matin, les vomissements, les convulsions et les synco-
pes continuaient lencore, ainsi que les autres 'symptômes ; la malade
était anéantie. Le résultat le plus remarquable de l'ingestion de la di-
gitale, à une dose aussi élevée, fut la disparition complète de Ja dys-
pnée. L'œdème du poumon n'avait pas laissé de traces ; il ne restait
plus qu'un empoisonnement à combattre. Les mêmes moyens théra-
peutiques sont employés toute la journée, sans changement.
Le 26 juin, même état. Aux moyens précédents on ajoute une potion
et un lavement. La potion est ainsi composée : infusion de fleurs d'ar-
nica, 90 grammes ; eau distillée de fleurs d'oranger, 30 grammes ;
idem de menthe, 30 grammes ; éther sulfurique, 3 grammes ; sirop
d'écorccs d'orange, 30 grammes. A prendre par cuillerées, de deux
heures en deux heures. — Le lavement est composé ainsi qu'il suit :
assa fœtida, 4 grammes ; camphre, 60 centigrammes ; jaune d'œuf ,,
n^ 1 ; eauy 360 grammes. A prendre en deux doses égales. La malade
ne veut plus de café.
Le 27, les vomissements ont diminué de fréquence et d'intensité ;
plus de défaillance ni de convulsions. Les vertiges et les bourdonne-
ments d'oreilles continuent. Hallucination de la vue. Même potion et
même lavement. Les frictions avec Palcool camphré sont suspendues, à
cause des cuissons qu'elles occasionnent.
Le 28 juin, il y a encore parfois des vomissements. Potion de Ri-
vière avec addition de liqueur anodine d'Hoffmann. Les lavements
ayant à peine été conservés dix minutes, on cessa d'y avoir recours.
Le 29 juin, nausées continuelles; vomissements revenant encore de
temps à antre; illusions visuelles moins fatigantes. Eau de Seltz; deux
vésicatoires aux cuisses.
30 juin. Les accidents ont complètement disparu. Les vésicatoires
avaient donné lieu à une évacuation considérable de sérosité. L'eau de
Seltz n'avait point été prise, le pharmacien ayant, par mégarde, envoyé
de l'eau de Sedlitz gazeuse. On prescrit de la limonade vineuse et quel-
ques tasses de bon bouillon de maigre de bœuf.
Les jours suivants, l'appétit se réveilla peu à peu, et le retour à l'état
normal fut plus rapide qu'on ne s'y attendait. Mais, quinze jours après,
l'oppression du soir et de la nuit avait de la tendance à revenir.
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( 366 )
de suite et où les malades ne peuvent avaler rien de solide,
^a contraire, l'avantage de ce
Dans l'Inde, oà il paraît qi
bine, on l'appelle résine de g
Le liaschLsch, bien que nari
selon le docteur Moreau, dans <
stimulants généraux exduteui
Avant que M. Willemin <
contre le dioléra, nous avioi
entre le haschiscbîsme et Té
choléra, il résulterait qu^on j
ce serait donc un rapport de
physiologiques.
GORRE8PI
QUELQUES ESSAIS S
Un des plus beaux phéno
taux, est resté jusqu'à ce joi
des Decandolle, des Virey,
ont échoué devant cet impo
Si quelques-uns de ces sa
délétère que le temps ou le
ration, aucun d'eux n'a inc
des fleurs est comme leur a
plante, pour un temps indéi
cieuse que les botanistes n'e
lointains, à reproduii'e, pai
ils ne peuvent jamais donn
rapporter desséchés entre le
à la fleur ce qu'un squelette
recourir à l'art imparfait du
nature ; car nous ne pouvon
liante ténuité d'une tige ou
feuille, la corolle aux capricie
son pollen impalpable.
Les journaux ont dernier
avait présenté à l'Académie
conservé. Il est à regretter, si
laite découverte n'ait pas fait
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( 4«)
alla très-^foien jusqu'au !«' mai» épo-
que où elle fat prise de douleurs
vives dans la plaie, et où la suppura*
tion prit ua mauvais caractère. En
examinant attentivement la plaie, on
découvrit une petite balle arrondie
de matières fécales, entourée d'un
dépôt calcaire ; et, en examinant plus
attentivement, on en découvrit une
autre, mais qui était creusée en cu-
pule, comme pour loger la première.
A partir de ce moment, tous les ac-
cidents ont été conjurés, et le réia-
blissement n'a pas tardé à être com-
plet. Cette observation parle trop
haut, pour quMl devienne utile d*t
insister longuement: on comprend
facilement que la malade n'eût pas
survécu plus de quelques jours si
M. Hancock n'eût pas eu la hardiesse
de pratiquer une opération, sans in-
dication précise. Ne peut-on pas
penser que dans un certain nombre
de péritonites il y aurait avantage
à donner issue aux liquides, au lieu
de les laisser s'accumuler dans la
cavité péritonéale et d'ajouter en-
core au danger de la maladie?...
(TkeLancet, septembre 1848.)
AGCOUGHEBIENT PRÉMATURÉ
{Des cas qui légitiment la profyoca^
tùm de V)j abstraction faiie des vices
de conformation du bassin^ et quêUê
que soit Vépoque de la grossesse. C'est
une des questions les plus graves en
obstétrique, au double point de vue
de la pratique et de la morale, que
la détermination des cas où il peut
être utile et licite de provoquer un
accouchement prématuré. Celte ques*
tion, longuement controversée, a été
très-diversement appréciée, suivant
que l'on se plaçait plus ou moins ex*
clusivementà l'un ou à l'autre point
de vue, que la question d'art était
plus ou moins subordonnée au dog**
me théologique. De nos jours, la
3uestion peut être à peu près consi-
érée comme jugée en faveur de la
pratique de l'accouchement préma-
turé, autant par les précédents que
par l'opinion presque unanime des
accoucneurs. Mais quels sont les cas
où le praticien doit se croire sufflsam-'
ment autorisé à recourir à ce moyen
extrême de salut pour la mère? C'é-
tait ce qu'il importait de déterminer»
aussi approximativement que possi-
ble, soit d'après les faits acquis, soit
d'après une appréciation des diverses
espèces de dangers auxquels la vie
de la mère peut être exposée pen-
dant le eours de la grossesse* C'est
là le sujet d'un taste et reimatiqiUaMtt
travail qu'a entrepris M. le docteur
E. Laboh'e, sous l'inspiration et d*a--
près les leçons cliniques de son sa«
vant ma! ire M. le professeur P. Dn*
bois. Bans l'impossibilité où nous
serions de résumer les Êiils nom-»
breux et intéressants que renferme
ce travail, nous nous bornerons à en
reproduire les conclusions, 'dans leïs-
quelles M. Laborie a résumé lui-
même les résultats de ses laborieuses
recherches.
i» L'accouchement provoqué ,
quelle que soit l'époque de la gros-
sesse, peut être appliqué, eu dehors
des cas de vice de conformation du
bassin.
2» On peut diviser comme il suit
les cas qui peuvent réclamer l'ac-
couchement provoqué :
A. Gêne toute mécanique empê-
chant l'accomplissement des fonc-
tions physiologiques. Exagération
du volume de l'utérus, Hydropisle
de l'amnios. Développement normal
de l'utérus, mais amoindrissement
de la capacité de la cavité abdomi-
nale, soit par une déformation rachi-
tique, soit par la présence de tu-
meurs abdominales, qui ne laissent
pas une place suffisante pour l'ex-
pansion de l'utérus.
B. Déplacement de l'utérus. An-
téversion ou rétroversion irréducti-
ble après les premiers mois de la
C. Maladies développées par le
f^it de la grossesse. Hémorrhagies
utérines qui peuveht dépendre de
l'insertion vicieuse du placeula, du
décollement partiel des adhérences
utéro-placentaires, etc., etc. Dans
cette même classe se trouvent les
accidents qui dépendent de réactions
sympathiques sur le système ner-
veux ^ tels que : chorée, avec convul-
sions musculaires portant sur les
muscles non soumis à la volonté ;
vomissements opiniâtres, et, dans
certaines limites, l'éclampsie. Enfin,
les maladies produites par la gêne
apportée à la circulation, l'hydropi-
sie ascite, l'hydro-thorax , l'infiltra-
tion générale.
D. Maladies intercurrentes ou pré*
existantes, dont la grossesse aug-
mente assez la gravité pour mettre
en péril la vie de la mère.
Lecholéraconstitueraitlaseulema*
ladie aiguë qui puisse faire recourir
à l'opération. Quant aux malodies
chroniques, telles que les affections
pulmoualFes (abstraction faite de la
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(424)
{dithiaie), les maladies du cœur, les
anévrysmes deraorte, l'asthme et le
eoltre, etc..., Tauteur nefait que les
iadiquer seulement^ laissant à la
sa^cité des praticiens le soin d*o-
béir aux indications, sans qu'il soit
possible de tracer par avance une
ligne précise de conduite à suivre.
Nous n'omettrons pas en fin d'ajou-
ter, avec M. Laborie, et en insistant
comme lui sur ce préoepte, que Tac-
oouchement provoqué ne doit être
appliqué que comme ressource der-
mère, et après avoir épuisé aussi
bien tous les moyens rationnels que
les moyens empirioues, signalés
comme pouvant sumre daus un
grand nombre de circonstances.
{Union médicale^ octobre 1848.)
ATEOPINE {Moyen très-simple de
purifier V), On sait que Tatropine est
un alcaloïde qui résume les propriétés
actives delà Delladone, qu elle rem-
{)lace avec grand avantage, pour
'usage interne et surtout pour Tu-
sage externe. Telle est Factivité de
cette nouvelle substance que, à la
dose d'un sixième de grain, elle pro-
duit, lorsqu'elle est administrée à
l'intérieur, tous les accidents d'em-
poisonnement | par les solanées, et
qu'une goutte d'une solution de 10
centigrammes d'atropine dans 30
grammesd'eau, avecquelquesgouttes
d'acide acétique, produit, après vingt
minutes, lorsqu'elle est instillée en-
tre les paupières, la dilatation de la
pupille, qui se complète en quatre
heures, et qui dure de deux à trois
jours. L'atropinecristallisesousforme
de prismes blancs et soyeux; elle est
inodore, très-soluble dans l'alcool et
dans réther, peu soluble dans l'eau
(une partie pour 500). La solution
est amère et a une réaction alcaline.
L'atropine se dissout très -facilement
dans les acides nitrique, chlorhy-
drique, etc., et forme des sels cris-
tallisables. Gomme l'atropine est très-
chère, et coûte au moins 1 fr. 25 c.
les 5 centigrammes, elle est souvent
altérée. Voici le procédé que donne
M. Donovan pour la purifier. On dis-
sout 4 erammes d'atropine du com-
merce dans 30 grammes d'alcool rec-
tifié. S'il y a un résidu, on le sépare;
on ajoute 180 grammes d'eau distil-
lée, et on agite le mélange. D'abord,
il ne parait pas de changement; mais
la ou 18 heures après, l'atropine
forme de beaux groupes de cristaux
étoiles, adhérents aux parois du
vase. Ondécaute le liquide ; les cris-
taux sont rassemblés sur du papier
de soie, et on les fait sécher à l'air.
Cest l'atropine pure; et le médecin
peut employer ce produit avec la
plus grande confiance. {DtMm mé-
dical presSf mai 1848.)
BEXXADONE; de son emploi dans
le traitement de Vincontinence noc-
turne d'urine chez les enfants et les
adultes, A l'exemple de M. Bre-
tonneau (de Tours), quelques prati-
ciens ont employé récemment avec
succès la belladone daus le traite-
ment de l'incontinence d'urine chez
les enfants et les adolescents. Voici
un exemple remarquable de gué-
rison de ce genre, rapporté par M.
Trousseau. Cet habile praticien fut
consulté pour une petite fille de
cinq ans qui, depuis deux ans, était
en proie à une incontinence d'urine
contre laquelle la volonté était évi-
demment impuissante; elle urinait
deux et trois fois dans son lit, toutes
les nuits, malgré la plus active sur-
veillance et la précaution que pre-
naiedt ses parents de se lever plu-
sieurs fois dans le courant de la
nuit pour la mettre sur le pot.
D'après les indications et la manière
d'agir de M. Bretonneau, M. Trous-
seau fit préparer des pilules com-
posées chacune de 1 centigramme de
poudre et de 1/8 centigr. d'extrait
de belladone. L'enfant dut prendre
une pilule le soir en se mettant au
lit. Dès la première semaine, il y
eut un changement notable, et deux
nuits se passèrent sans accidents. La
seconde semaine, ou prit deux pilules,
l'enfant n'urina pas au lit. La troi-
sième semaine, on cessa les pilules,
tout se passa bien néanmoins. La
quatrième semaine, on prescrivit,
une pilule chaque soir, l'enfant
urina une fois au lit. Pendant les
deux mois qui suivirent, il n'y eut
qu'un accident de ce genre, et l'amé-
lioration, depuis , ne s'est pas dé-
mentie.
M. Blache assure aussi s'être très-
bien trouvé de l'emploi de ce moyen,
depuis une couple d'années qu'il
l'emploie. Il donne une pilule ou
une pastille composée d'un demi-
centigramme à un centigramme
d'extrait, et d'un centigramme à
deux centigrammes de poudre de
racine de belladone ; une seule dose
quotidienne, le matia à jeuni, une
demi-heure avant la première ali-
mentatioD, ou biea le soir, trois
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(496)
heures après le dernier repas, lui
parait suffire chez tous les malades.
oessaire, d'un 1/8 centigramme à la
fois, à des intervalles de plus en plus
Voici, à cet égard, la manière d'agir
de M. Bretonneau, qui est fondée
sur le caractère éminemment, chro-
nique et constitutionnel de cette af-
fection, et par conséquent sur la né-
cessité d'insister looguemeut sur le
traitement pour prévenir les réci-
dives. Il donne une pilule le soir
pendant une semaine ; la dose n'est
pas augmentée si Tincontinence d'u-
rine cesse ; si elle ne cesse pas, on
donne deux et même trois pilules.
Dès que huit jours se sont écoulés
on cesse pendant trois ou quatre
jours ; puis on reprend durant une
semaine, pour cesser huit jours en-
core, reprendre pendantunesemaine,
cesser quinze jours, y revenir en-
core; puis tous les mois, durant au
moins un an, prendre huit jours de
suite une ou deux doses de bella-
done.
M. Bretonneau préfère la poudre
déracines, qui lui semble plus active;
mais, vu la difficulté de conserver
cette racine dans des conditions con-
venables dans les officines, M. Trous-
seau lui préfère la feuille que l'on
trouve partout assez bien conservée.
{Union médicale, octobre 1848.)
GATHÉTÉRISME ŒSOPHAGIEN
chez les aliénés {Nov/oeau perfecUon-
nemmt du). I/emploi de la sonde
œsophagienne appliquée à Talimen-
tation forcée des aliénés est une
découverte moderne, dont le princi-
pal honneur revient à Esquirol, qui
le premier imagina d'introduire une
sonde dans rœsopbs^Cy et d'ingérer
par ce moyen des aliments dans l'es-
tomac des aliénés qui se refusaient
obstinément à toute alimentation.
Ce premier essai fut le point de dé-
part d'un important service rendu
à la thérapeutique des aliénés; mais
avant d'avoir atteint le degré d'uti-
lité qu'on était en droit d'en atten-
dre, ce moyen a dû subir une série
de perfectionnements dont celui que
nous allons faire connaître ne sera
probablement pas encore le dernier
terme. On se servit d'abord d'une
sonde œsopbasienne qu'on faisait
pénétrer par les fosses nasales.Bientôt
obligé de rejeter cette sonde à cause
de son calibre trop volumineux, on
lui substitua une sonde élastique or-
dinaire; mais celle-ci, à son tour,
avait l'inconvénient de se replier
sur elle-même avant d'avoir pu pé-
nétrer dans l'œsophage. Ou conçut
alors l'idée de l'armer d'un mandrin.
Ce moyen sembla longtemps suffire,
lorsque des accidents graves surve-
nus par suite de la facilité avec la-
quelle on pouvait faire fausse route
avec un mandrin rigide, suscitèrent
à M. Baillarger l'idée de modifier
cet instrument de manière à en ren-
dre l'introduction plus aisée. Il ima-
gina à cet effet une sonde à double
mandrin, l'un en fer, très-petit et
trés-flexible, le second en baleine.
Ce double mandrin a pour effet, le
premier, par sa rigidité et par la
jcourbure qui est imprimée à son ex-
trémité, de faciliter l'introduction,
de la sonde jusqu'à l'entrée du pha->
rynx ; arrivé à ce point, ce premier
mandrin étant retiré , le second,
maintenu jusque-là courbé, se re-
dressant par son élasticité, redresse
en même temps la sonde qu'il ap-
plique sur la paroi postérieure du
t)harynx, de manière à surmonter
a résistance que tend à opposer
la contraction de la langue et des
muscles de l'arrière-gorge.
Ce procédé offre sans contredit
de nombreux avantages sur tous les
précédents, mais il n'est pas entiè-
rement dépourvu d'inconvénients.
Il résulte, par exemple, de la né-
cessité où l on est de retirer le man-
drin de fer dans l'état de courbure
où on l'a mis au moment de l'in-
troduire, une compression et des
tiraillements douloureux sur les par-
ties c[ue cette tige traverse ; un au-
tre inconvénient aussi de ce man-
drin métallique est la facilité avec
laquelle il s'use et se rompt au point
de courbure, dans l'intérieur même
du cathéter. — En présence de
ce dernier accident, M. le docteur
Emile Blanche s'est demandé si, au
lieu de deux mandrins, dont le jeu
distinct complique la manœuvre
opératoire, on ne pourrait pas se
borner à un seul qui en aurait tous
les avantages, sans en avoir les in-
convénients. Dans ce but, il a fait
construire un mandrin articulé, qu'il
propose de substituer au double
mandrin en question, et dont voici
les principales dispositions.
Le mandrin de M. Blanche est en
maillechort; sa longueur est de U
centimètres et son diamètre de 4 mil-
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( 4»)
llmètres : les ftimaant antcutés «ont
an nombre de trenie-un; ils sont
disposés de manière à Jouer libre-
ment dans le sens de la flexion et à
reprendre dans Textension toute la
rigidité d'une tige non articulée ; le
tiers supérieur de Vinstrumont est
constitué par un tube auquel est at-
taché le premier anneau de la chaf ne
articulée, ce tube est ouvert en
haut. Dans la cavité de cet instru-
ment est placé un ressort de montre
soudé en haut à une tige rigide et
mobile ; c'est au moyen de celte lige
que Ton fait jouer le ressort de mon-
tre et que Ton donne au mandrin ,
et par conséquent à la sonde dont il
est armé, dans toutes ses portions
articulées, le degré de courbure et
de redressement que Ton juge né-
cessaire. Il résulte de celte disposi-
tion, qu'après avoir franchi les fosses
nasales avec la sonde, à un degré de
courbure convenable, on peut eCFa-
cer celle «ci une fois qu'arrivé dans
le pharynx, on a surtout à éviter
Touverture du larynx. Il suffit pour
cela de tirer sur le ressort de mon-
tre, qui se redresse en entraînant
avec lui les anneaux sur la chaîne
métallique, et en appliquant ainsi la
sonde contre la paroi pharyngienne
postérieure.
Lorsqu'on est arrivé dans l'œso-
phage, on retire seulement le man-
drin en abandonnant la ti^e rigide à
elle-même. De cette manière, la por-
tion articulée reprend toute sa sou-
plesse, elle se prêle anx diffé rentes
courbures des parties qu'elle traverse
et elle sort sans difficulté du tube
élastique. Il faut ajouter, pour don-
ner une idée complète de l'ingénieux
appareil de M. Blanche, que l'obsta-
cle apporté au "passage de la sonde
par les contractions musculaires, au
moyen desquelles la base de la lan-
gue s'applique contre le pharynx,
est bien plus aisément surmonté avec
ce nouvel instrument dont la cour-
bure, susceptible d'être variée à l'in-
fini au gré de l'opérateur, permet
d'exercer une série de tâtonnements
très-propres à faire rencontrer le
point d'intersection entre les deux
organes dont le rapprochement est
toujours incomplet.
M. Blanche s'est servi, dit-il, plu-
9 sieurs fois déjh avec succès de sa
sonde à mandrin articulé. Il faut
un plus grand nombre d'expériences
et surtout des expériences faites par
d'autres personnes que l'auteur lui-
même pour qn'on puisse se pronon-
cer d'iiM manière délinfttf« sur Ift
valeur de cet appareil. Ttous nons
joignons à M. Blanche pour fhire
nn appel à cet égard aux médecins
d'aliénés. (Thèses de Paris.)
GBZiOaorOBMC. BùM effets d»
son emploi local dans le hùnbago.
Nous avons déjà appelé l'aitenijon
de nos lecteurs sur les remarquables
effets topiques du chloroforme dans
les cas de névralgies. M. Moreau
vient d'en éprouver les bienfaits
dans trois cas d'une afiVjction qui
s'en rapproche beaucoup : nous vou-
lons parler du lumbago. Voici Tune
de ces observations. Decelle, infir-
mier, âgé de cinquante-quatre ans,
fut pris brusquement, vers le milieu
d'août, d'un lumbago qui lui ren-
dait impossibles même les mouve-
ments les plus bornés de la colonne
vertébrale. Le troisième jour de Pin-
vasion, M. Moreau lui fit une appli-
cation de chloroforme de la façon
suivante : on étendit un plumasseau
de charpie de la grandeur des deux
mains sur un carré de tafi'etas gom-
mé, plus large dans tous les sens,
afin de maintenir le coton fixé sur
la peau ; on versa 15 à 30 grammes
de chloroforme sur la charpie que
l'on appliqua aussitôt sur le point
le plus douloureux. Au bout de cinq
minutes, le malade ressentit une
chaleur &cre et cuisante à la peau ;
la respiration devint plus facile;
il put tousser sans douleur et se re*
tourner sans difficulté dans son lit.
Comme un partie des vapeurs ânes-
thésiques s'était répandue dans son
lit , Decelle commençait à s'endor-
mir, quaud on le transporta dans un
autre lit tout préparé. Une heure
après, cet homme se leva et se mit i
danser de joie dans sa chambre, d'a-
voir retrouvé la souplesse de ses
reins aussi rapidement ; et il appré-
ciait d'autant mieux les bienfaits de
celte nouvelle médication, que dans
un premier cas de lumbago dont il
fut atteint en 18l3) pendant deux
mois entiers tous les efforts théra-
peutiques furent infructueux pour
le débarrasser de ses souffrances.
Dans les deux autres cas le snc-
ces ne fut pas moins rapide, mais
l'action locale du chloroforme ftit
plus énergique et détermina, non
plus seulement la rubéfaction , mais
la formation de vésicules qui se rem-
plirent d'un liquide séro-pnrnient.
Malgré cette action assez énergi-
que du chlorofomie sur la peait» m
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(*W)
ii*lié8ilera pas à avoir reeoun à ces
appUcaUoDs dins ces cas de iumba^
g08 intenses qui ne permettent au-
cun mouvement au malade ; seule*-
ment, pour prévenir ce sommeii inu-
tile, on pourra enduire les bords du
carré de talTetas gommé avec une
couche mince de eollodion i l'emploi
de cette matière agglutioaiive non-
seulement mettra le malade à Tabri
des vapeurs somnifères, mais il per-
mettra encore de se passer de toute
espèce de bandage. (Gaz, des hôpi-
taux, octobre 1848.)
IBEBIS AMAEA {Sur les pri^prié"
tés thérapetUiques du lApericvm). Le
L. ibéris amara, ou passerage, est
une plante de la famille des cruci-
fères, que Ton cultive dans nos
jardins pour ses belles fleurs blan-
ches. Cette plante était bien connue
(les anciens: Pline en a fait mention
comme d'un remède dans la goutte.
iCtius, Paul d'EgineetOribase en ont
parié comme d'un excellent médica-
ment, non solwn coa>êndicium ^ sed
etiam aliis diuturnis morbis. Il n*en
osi pas moins vrai que Tibéris amara
est tombé dans un discrédit com-
plet. On doit donc des remerciements
au professeur Williams^ qui, dans
ses essais thérapeutiques à l'hôpital
Saint-Thomas, a constaté ses bons
effets dans l'asthme, la bronchite,
rhydropisie, et surtout Thyperiro-
phie du cœur. LMbéris amara ne
diminue pas le nombre des batte-
ments du cœur, comme la digitale;
mais elle jouit de la propriété de
modérer la violence des battements
de cet organe; de là son utilité dans
l'hypertrophie avec hydropisie. M.
Silvester, qui, depuis dix ans, em-
ploie ribéris amara dans les mêmes
circonstances, lui attribue des pro-
priétés spécifiques analogues à celles
de la digitale et de la belladone.
C'est, à ses yeux, un des meilleurs
moyens de régulariser les batte-
ments du cœur. M. Williams et M.
Silvester prescrivent les graines d'i-
l)éris amara en poudre, à la dose de 5 à
15 centigrammes, mêlées à de la crème
de tartre, afin de dissimuler le goût
nauséeux de celte substance, et de
faciliter sa trituration. L'emploi
prolongé de l' ibéris amara déter- -
mine c|ueiquefois des. nausées, des
étonrdissements on de la diarrhée ;
mais il suffit d'interrompre l'usage
du médicament pour voir cesser tous
cet accidents. (Provincial Journal.)
{Dês)
dans le traitement du catarrhe utérin»
On se rappelle que ce ne fut qu'a*
vec une certaine défiance qu'on ac«
cueillit, il y a quelq<ies années, la
pratique des injections intra-uté-
rines. Celte défiance reposait prin-
cipalement sur les dangers de la pé-
ritonite. L'expérience ultérieure ne
justifia que trop bien cette appréhen-
sion. Cependant il était démontré
aussi que ce moyen jouissait d'une
incontestable efficacité. Fallait-il re-
noncer au bénéfice de cette méthode
par la crainte des dangers auxquels
elle expose, ou continuer à courir les
chances des avantages qu'elle pou-
vait offrir au prix même de ces dan-
gers ? Les praticiens s'en sont géné-
ralement tenus au parti le plus sage ;
ils se sont abstenus. Cependant
quelques-uns, plus hardis, se sont
efforcés, dans ces derniers temps, de
réhabiliter cette méthode thérapeu-
tique en cherchant à la dépouiller
des causes de danger qui Pavaient fait
abandonner. Voici les précautions
que recommande à cet égard, dans
un très-bon travail sur ce sujet,
M. le docteur Strohl, agrégé à la Fa-
culté de Strasbourg.
Pour se mettre à Tabri des acci-
cidents de la péritonite, dit cet ha-
bile praticien, deux points princi-
paux sont à considérer : ia manière
de faire rinjection et le liquide em-
ployé. Voici le procédé opératoire
que M. Strohl met en usage. Les in-
struments dont il se sert sont : un
spéculum plein ou à valves, dont
1 ouverture antérieure soit assez large
pour embrasser le col sans le com-
primer. Une sonde en gomme élasti-
que de la longueur de 2 à 3 décimè-
tres et ouverte aux deux extrémités,
qui doivent être lisses et arrondies ;
celte sonde doit être d'un calibre tel,
qu'elle laisse libre un espace as-
sez considérable pour permettre
au liquide de refluer facilement
entre ses parois et celles du col ;
enfin, une seringue telle que cel-
les que l'on emploie ordinairement
pour les injections vaginales. Le
col étant mis à découvert an moyen
du spéculum, on introduit dans
son ouverture la sonde préalable-
ment graissée, en la faisant pé-
nétrer lentement et la tournant
entre les doigts. On l'enfonce à
peu près d'un demi-centim. à un
centim.jLa sonde est saisie de la main
droite, et les doigts qui la tiennent
en place doivent prendre nn point
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(«8)
d^sppni solide sur le spécalum, de
sorte que ni les mouTements de la
femme, ni ceax communiqués par
l'aide chargé de TinjecUon. ne fas-
sent sortir la canule du col, ou ne
Ty enfoncent davantage. Cette posi-
tion étant bien fixe, uo aide fait Tin-
jection lentement, sans saccades;
quand il sentira une résistance trop
considérable, il cessera Tinjection ;
il faut alors retirer la sonde et la dé-
boucher, car il arrive assez fréquem-
ment que les mucosités contenues
dans le col, coagulées par le liquide,
bouchent plus ou moms complète-
ment la lumière de la sonde.
Le liquide auquel M. Strobl donne
la préférence, et qu*il emploie pres-
que exclusivement, est Teau blanche
un peu chargée; elle est assez active,
dit-il,*pour suffire dans le plus grand
nombre des cas, et elle est néan-
moins bien supportée. Quand ce li-
quide reste sans effet, il injecte une
solution d*iodure de fer, 3à i,00 sur
500,00 d'eau distillée. Ce liquide,
plus actif que le premier, n*a jamais
causé d'accident. La solution de sul-
fate de zinc n'a été employée qu'une
seule fois. M. Strobl n'hésiterait pas,
3joute-t-il, à injecter une solution
e nitrate d'argent, de 1 à 1,50 sur
500,00 d'eau distillée, dans lescas qui
nécessiteraient une action prompte
et énergique.
Les injections peuvent être ainsi
fiiites impunément tous les jours.
Cependant, si l'écoulement n'est pas
très-abondant, et surtout si la fem-
me accuse de la .sensibilité dans la
matrice, l'auteur conseille de mettre
un intervalle d'un à deux jours entre
chaque injection. On devra égale-
ment les suspendre deux ou trois
jours avant le retour des règles, et
ne les reprendre que deux ou trois
jours après leur cessation.
Le tamponnement avec le liquide
de l'injection a été constamment em-
ployé en même temps; seulement,
dans quelques cas d'écoulement uté-
rin compliqué d'ulcération du col,
on a fait l'injection avec l'eau blan-
cle et le tamponnement avec une so-
lution de sulfate de cuivre (1,00 sur
300,00 d'eau distillée.)
D'après M. StrohI, l'injection n'est
jamais douloureuse; les femmes ont
a peine la sensation de la présence
d'un liquide. Dès la seconde fois,
souvent même après la première,
l'écoulement change de nature ; puis
il survient quelquefois un état sta-
tionnaire durant une huitaine de
jours, et enfin la sécrétion morlride
décroît de nouveau. On cesse alors
les injections, et on continue encore
pendant quelques jours le tampon-
nement.
Tel est l'ensemble des précau-
tions à l'aide desquelles M. StrohI
assure avoir obtenu, dans vingt-cinq
cas, une guérison bien constatée
d'écoulements utérins chroniques,
sans aucun accident. (Gaz, méd, de
Strasbourg^ octobre 1848.)
NOUBBXCE (Sur VappUcation du
microscope à la connaissance des al-
térations pathoiogiques du lait, et au
choix d'une). Si les recherches mi-
crographiques n'ont pas encore don-
né tout ce que des esprits enthou-
siastes en attendaient, il n'en est pas
moins vrai que déjà elles ont fourni
des indications précieuses, soit pour
la distinction à étaolir entre les di-
verses espèces de tumeurs, soit pour
apprécier les altérations des liquides
de l'économie. C'est surtout pour
l'étude du lait que la thérapeutique
a des obligations à la micrographie ;
en effet, le médecin se trouve tous
les jours appelé à donner son avis
sur l'allaitement ou sur le choix
d'une nourrice , sans qu'il puisse
trouver dans les circonstances exté-
rieures de quoi lever tous ses doutes.
Cette femme doit-elle ou non nour-
rir? A quelle époque faut-il cesser
l'allaitement? Quelles sont les con-
ditions pathologiques de l'organisme
qui doivent le faire interrompre mo-
mentanément, et pour combien de
temps? Quelles règles doivent pré-
sider au choix d'une nourrice ? Les
recherches de M. Donné ont éclairci
plusieurs de ces points ; celles plus
récentes de M. Peddie paraissent
destinées à modifier sur quelques
parties les résultats du premier ob-
servateur. Rien de plus trompeur
que l'aspect eitérieur^ at telle fem-
me que l'on pourrait considérer,
d'après l'apparence, comme une très-
bonne nourrice, n'a, en réalité, qu'un
lait trop pauvre, et, dans quelques
circonstances, un lait trop riche, in-
convénient plus rare, mais qui n'est
pas moins un obstacle à une bonne
nourriture. Seul, le microscope peut
fournir des données précises; dans
le premier cas, les globules consti-
tuants du liquide paraissent, sous le
champ du microscope, rares et peu
volumineux, relativement à la quan-
tité de sérosité dans laquelle ils na-
gent; dans le second, les globules
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(4i9)
sont* au contraire, nombreox et
d*uD fort volume. Le lait d*une
bonne nourrice ne doit pas surtout
contenir, au moins après la cnration
de Téut puerpéral, de granules du
cohstrum, pas plus que les globules
du lait ne doivent être réunis en
masse par un liquide muco- visqueux.
M. Peddie a tait, sous ce dernier
rapport, une découverte assez sin-
gulière, c'est que, chez certaines
femmes, le lait ne se dépouille des
granules du colostrum à aucune
époque, de sorte que ces femmes ne
peuvent nourrir. Hais, ce qui est
plus curieux, c'est que, sous Tin-
fluence de l'apparition des règles,
pendant le cours des indispositions
ou des maladies, on voit le lait re-
prendre, à peu de chose près, le ca-
ractère colostral, qu'il offre à un si
haut degré pendant les premiers
jours de l'accouchement. C'est là ce
qui explique comment les enfants
qui continuent à prendre le sein
|)endant les règles ou dans le cours
d'indispositions ou de maladies, ne
tardent pas à dépérir, quand ils ne
sont pas pris de vomissements, de
dévoiement ou même de convul-«
sions. M. Donné avait noté, parmi
les altérations du lait, le mélange du
pus avec ce liquide dans le cours
des abcès laiteux. M. Peddie n'a ja-
mais rien vu de pareil; mais il a
souvent observé l'aspect visqueux et
colostral. Enfin, lorsque le lait ap-
proche de la tin de la première an-
née, il reprend presque constam-
ment l'aspect colostral ; c'est-à-dire
que, dans une goutte de ce liquide,
on aperçoit souvent de 5 à 20 gra-
nules de colostrum. Les inductions
pratiques à tirer de ce qui précède
sont les suivantes : ne jamais per-
mettre l'allaitement avant d'avoir
examiné la richesse ou la pauvreté
du lait, et, lorsqu'on le permet dans
ces circonstances, combattre la pre-
mière condition par des boissons dé-
layantes, ou mieux encore, comme
l'a conseillé Péligot, en laissant sé-
journer le lait longtemps dans les
mamelles; attaquer la seconde par
une alimentation riche et substan-
tielle; suspendre l'allaitement pen-
dant le cours des règles, pendant les
indispositions et les maladies graves,
en ayant toutefois l'attention de vi-
der artificiellement les seins, afin de
prévenir les engorgements laiteux ;
ne pas prolonger l'allaitement au
delà du neuvième mois, et tout au
plus du douzième ; considérer, dans
le choix d*oiie nonrrioe, indépen->
damment des conditions extérieures
souvent trompeuses , l'état de pau-
vreté ou de ricnesse du lait, et surtout
rage de ce même lait (eu effet, du
moment où il est démontré que les
qualités du lait varient naturelle-
ment à diverses époques, et que ces
variations sont adaptées aux divers
besoins de l'enfant, donner à un en-
fant nouveau-né une nourrice dont
le lait a plusieurs mois de date,
c'est l'exposer non-seulement à dé-
périr, mais encore à être atteint plus
tard de rachitisme ou de tout autre
trouble de la nutrition) ; enfin, lors-
que la mère est d'une bonne con-
stitution, choisir une nourrice dont
la constitution et l'aspect physique
rappellent autant que possible ceux
de la mère, et, dans le cascontraire,
ou lorsqu'on peut soupçonner chez
elle ou chez le père de 1 enfant quel-
que vice de constitution, faire un
choix sur un modèle entièrement
opposé à celui des parents. (Monthiy
journal, août 1848.)
ORCHITE BLENNORHAOIQUB
{Sur k traitement de T) par la tein-
ture de cannabis indica. Dans notre
dernier numéro, nous avons inséré
une notice pharmacologique sur le
baschich et son principe actif, la can-
nabine, ainsi qu'un article de M.
Wiliemin, sur l'application qu'il en
a faite au traitement du choléra. L'ex-
trait de la teinture du cannabis in-
dica a été déjà l'objet de nombreu-
ses expérimentations, dont nous
avons (entretenu autrefois nos lec-
teurs, tome 33, p. i79, et les pro-
priétés antispasmodiques et narcoti-
ques de ce nouvel agent ont été uti-
lisées contre les maladies spasmo-
diques et douloureuses. C'est à ce
dernier titre qu'un médecin d'un des
. hôpitaux de Londres, M. Gay, vient
d'en faire l'application contre une
maladie dans laquelle le phénomène
dollar est des plus développés, nous
voulons parler de Vorchite Umnor-»
rhagique. Considérée , dans notre
pays, comme une inflammation, Tor-
chite blennorrhâgique est presque
toujours attaquée par un traitement
antiphlogistique, et nous devons le
dire,, avec un succès complet; mais
en thérapeutique, il n'y;a pas qu'une
seule voie qui mène au but, et les
faits thérapeutiques rapportés par
M. Gay nous paraissent mériter toute
ratteniiondesmédecins.Dansson tra-
vail, M. Gay a rapporté neuf obser-
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( 488)
vatîûM; nantf n'eo cîuiOtts <|tt*une
seule» d'après laquelle ou peut se fi*
ffiirer toutes les autres. Ud fumisie,
i(Sé de vingl^un ans, entra à Tbôpi-
tal le 7)uillet, pour être irjiité d'une
orcbite blennorrhagiiiue. 11 avaitcon-
tracté une gonorrhée le ai juin. Huit
jours après» il avait ressenti, dans le
testicule gauebe, des douleurs qui
irradiaient jusque dans Faine et dans
les lombes. Le gonflement avait com-
mencé le l«' juillet. A son entrée, le
testicule gauche était dur, TOlumî-
neux et douloureux au toucher. Le
scrotum éiait tuméfié et eoloré en
rouge. L'épididjme et le cordon
étaient augmentés en volume et trè^
douloureux. Le testicule droit avait
été aussi gonflé, au dire du malade;
mais il n existait plus traœ de ce
gottflemenL L'écoulement urétral
continuait, comme par le passé. Le
malade ressentait, surtout pendant
la nuit, des douleurs extrêmement
vives. Il avait de la fièvre et de la
soif. Repos au lit; polioD pur^tive
de rhôpital; a grammes de teintuie
de cannabis indica ( formule des hô-
pitaux de Londres, i grammes de
cette teinture contiennent ih centi-
grammes d'extrait). Le purgatif pro-
duisit de nombreuses gardâr(^)es, et
fatigua beaucoup le malade. Aussi le
lendemain n'y avait^il aucun chan-
gement dans rélat du testicule. La
dose de teinture de cannabis fut por-
tée de 3 à 4 grammes. Le 10, rétat
du malade était très-satisfaisant :
Soulagement notable, disparition du
gonflement et delà rougeur du scro-
tum ; peu de gonflement du cordon
et du testicule; sommeil pendant là
nuit; continuation de la teinture. Le
13» le teâlicule et le cordon n'étaient
plus sensibles à la pression, il restait
encore un peu de gonflement, que
Ton fit disparaître avec quelques
frictions mercurielles. Le malade
«luitta rhèpiial le 17, parfaitement
guéri. Comme on le voit, le traite-
ment de M. Gay consiste à adminis-
trer» à rinlérieor, au malade affligé
d'ordiite bleunorrbagique, en même
temps qu'un purgatif, la teinture de
cannabis indica, de 9 a 4 grammes,
en trois fois, et à continuer l'emploi
(lo la teinture jusqu'à la cessation
complète de la douleur.— Nous lap-
pellerons que M. Voillemier a déjà
employé avec succès le laudanum
contre le» mêmes accidents, ainsi
c}tte noua l'avons consigné dans un
de'noftdflniîers niiflièiea« {Tke Lan-
cée, septembre 1848.)
▼omnr (Sur Vemphi âê rakm
comme) dam )ê traitemeni du croup.
On sait que, parmi les moyens les
Elus efficaces contre cette redouta-
le maladie de Tenfauce, les vomi-
tifs occupent le premier rang. Mais
les vomitifs ont ce grave inconTé-
nient qu'ils déterminent une pro-
stration considérable. Le tartre stibié
agit surtout de cette manière; et la
plupart des praticiens, qui traitent
des maladies de l'enfance, oooseil-
lent de lui substituer l'ipécacnanba,
dont l'aaion vomitive est aussi pro-
noncée, et l'action dépressive infini-
ment moindre. Suivant M. Melgs,
l'alun serait encore supérieur, sous
ce rapport , à Tipécacuanha : une
petite cuillerée de poudre d'alun
mélangée à du miel, a du sirop ou
à de la mélasse, délayée dans une
quantité égale ou double de véhicule,
suffit à déterminer d'abondants to-
missements. Il est très-rare qu'on
soit obligé d'en donner une seconde
dose, et quand les vomissements ont
été insuffisants, on peut, sans incon-
vénient, en administrer une nou-
velle dose, dix, quinze ou vingt mi-
nutes après la première. Aucun vo-
mitif, dit ce médecin, pas plus
le tartre stibié que le vin d'anti-
moine et l'ipécacuanha, ne peut lui
être comparé pour la certitude et la
rapidité de l'eff'et vomitif; jamais oo
ne lui voit produire l'épuisement et la
prostration qui suivent l'administra-
tion des préparations antimoniales,
et à un moindre degré celle de l'i-
pécacuanba. M. Meigs a donné IV
lun à la dose citée plus haut, pen-
dant plusieurs jours et trois et qua-
tre fois par jour, sans avoir observé
aucun des symptômes si communs
après l'emploi des vomitifs ordinai-
res. Cependant M. Meigs fait coe-
naltre deux observations dans les-
quelles l'alun n'a pas réussi à déter-
miner des vomissements ; mais dans
l'une, l'enfant était dans nu èiat
d'atraisaeinent si prononcé qu'il n'y
avait presque rien à attendre d'aucun
traik^ment ; et dans Tauire, Taliiu,
après avoir été employé avec succès
à plusieurs reprises, perdit son ie-
flueoce et fut toléré, comme cela ar-
rive pour les préparations antimo-
niales, même pour l'ipécacuaiiba.
(Amerieany Jwrnal,)]
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(«8i )
VABIÉTË8,
Nouvelles du choiera. M. le docteur Lequoy, médecin à Dunkeraue, vient
d'informer rAcadémiede médecine que le fléau venait d'atteindre la France.
Depuis ie 15 octobre jusqu'au 3 novembre, cette ville ne compterait pas
inoins de trente cas de choléra , dont 9 individus auraient succombé. Notre
confrère a communiqué à TAcadémie plusieurs observations fort intéres-
santes. Nous noterons seulement les particularités relatives au traitement ;
« Nos essais ont été variés ; mais les opiacés et les stimulants diffusibles
« ont formé la base du traitement, et ont réussi dans Télat le moins pave.
« Trois fois j'ai essayé Thuile de naphle ; je n'ai obtenu qu'une réaction de
« peu de durée.» Depuis ces nouvelles, de nouveaux cas de choléra se sont
manifestés dans les communes environnantes, à Walten et à Holgue ; il y a
eu quatre décès. M. Magendie» président du Comité d'hygiène publique, a
été envoyé immédiatement à Dunkerque par le ministre de l'agriculture et
du commerce ; afin de constater la nature du choléra qui s'est déclaré dans
cette ville et ses environs. Si les cas observés par nos confrères de Dun-
kerque ne peuvent, sans conteste, être rapportés au choléra asiatique, se
manifestant à une époque aussi avancée de l'année, ils témoignent néan-
moins que nous sommes sous l'influence de l'épidémie. Comme nous l'avons
annoncé, la saison froide doit s'opposer à l'extension du fléau, ainsi que
cela est arrivé en Russie pendant l'hiver dernier}; mais il est à craindre
qu'avec le retour du printemps le fléau ne se développe avec intensité.
Le nombre des cas de choléra constatés à Londres depuis Tinvasion de
répîdémie s'élève à 183 , dont 92 ont été mortefs. Il est à remarquer que
la plupart de ces cas se sont présentés dans les quartiers les moins favori-
sés de la ville. Quelques cas rapidement mortels ont engagé M. Hiil à tenter
l'essai des inhalations de chloroforme dès Tapparion des premiers symptô-
mes du choléra ; quelques malades ont guéri, et comme d'ordinaire on en a
rapporté la cure à l'emploi de l'agent anesthéslque. la lecture des observa-
tions publiées par les journanx anglais nous permet de conclure du post
hoc au propter hoc. Nous suivons ces essais, et nous en signalerons les ré-
sultats lorsque les faits seront assez nombreux pour permettre de porter un
jugement sur nouvelle cette médication. .
La séance annuelle de rentrée de la Faculté de médecine a en lieu le 6
de ce mois. Le discours officiel a été prononcé par M. Gavaret, professeur
de physique médicale. La Faculté ft'ayant perdn cette année aucun de ses
membres, le professeur a suivi l'exemple que, l'an dernier, lui avait donné
M. Bérard , et a puisé dans la science qu'il professe le sujet de son dis^
cours. M. Gavaret a donc choisi pour texte de sa harangue la découverte du
galvanisme et l'éloge de Yolta et de Galvani. Pendant près d^une heure il a
su se faire écouter avec le plus vif intérêt. L'importance que des travaux
récents tendent à donner à l'électricité comme moyen thérapeutique, nous
fera revenir prochainement sur ce travail de M. Gavaret, et indiquer les
apph'cations utiles que l'on peut en faire au traitement de certaines paraly-
sies.
Après une allocution du nouveau doyen , M. Bouillaud, M. Denonvîlliers
a proclamé les noms des lauréats : Ecole pratique : premier grand prix (mé-
daille d'or), M. L. Piachaud; deux premiers prix ex œquo, MM. Ë. Legendre
et Em. Leudet ; deuxième prix , M. Em. Viliiers ; mention honorable, M. Ph.
Juleau. ?rix Corvisait (médaille d'or), M. L. Corvisart. Le prix Montyon
n'a pas été décerné. Prix des sage&-lémmes. M"® Durand ; accessit, M™««
Compas et Laborret.
L'importante question des agents anesthésiques vient enfin d'être soumise
aux délibérations de TAcadémie. M. Malgaigne, dans un long et savant rap-
port, après avoir envisagé la question sous toutes ses phases, a posé les
conclusions suivantes :
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(438)
Première partie, Bxamen des faiu particvUers.— Réponse à M. le ministre.
' !• Que la mort de la malade de M. Gorré ne saurait être attribuée à Tac-
tion toxique du chloroforme.
V II existe dans la science des exemples de morts subites et imprévues
survenues, non-seulement pendant ou après des opérations, mais en Tab-
sence de toute opération , en dehors de Vinhalation du chloroforme et sans
que la cause de la mort ait pu être reconnue par l^autopsie la plus attentive.
^ Dans le cas actuel, la cause paraîtrait plutôt devoir être rapportée à
une immixtion de gaz dans le sang.
Les conclusions de la deuxième partie sont relatives aux dangers attri-
bués au chloroforme.
10 Le chloroforme est un agent des plus énergiques, que Von peut rap-
procher des poisons les plus actifs, et dont on ne doit confier remploi qu*à
des mains expérimentées.
V Le chloroforme est sujet à irriter, par son odeur et son contact , les
voies aériennes , ce qui exige plus de réserve dans son emploi lorsqu'il
existe quelque affection du cœur et des poumons.
3<* Le chloroforme possède une action toxiuue propre, que la médecine
a tournée à son profit en Parrètant à la période d'insensibilité , mais qui ,
soit quand les vapeurs anesthésiques ne sont pas suffisamment mêlées d*air
atmosphérique, soit quand la respiration ne s exécute pas librement.
5)^ On se met à Tabri de tous dangers en observant exactement les précau-
tions suivantes : 1« s*abstenir ou s'arrêter dans tous les cas de contre-indi-
cation bien avérée, et vériCer avant tout Tétat des organes de la circulation
et de la respiration ; S» prendre soin, durant Tinhalation, (]ue l'air se mêle
suffisamment aux vapeurs de chloroforme et que la respiration s'exécute
avec une entière liberté ; S» suspendre l'inhalation aussitôt l'insensibilité
obtenue, sauf à y revenir quand la sensibilité se réveille avant la fin de
Topération.
Ces conclusions, on le voit, sont en tout semblables à celles que nous avons
formulées dans notre article sur l'emploi du chloroforme, envisagé au point
de vue chirurgical. Dans notre prochaine livraison, nous dirons un mot de
la discussion que va soulever ce rapport.
Un événement malheureux vient d'avoir lieu à C!onstantinople ; le 11 oc-
tobre, un violent incendie, qui a éclaté dans une des rues les plus étroites
du quartier de Péra , a dévoré .plus de trois cents maisons. Mais la perte la
plus regrettable est celle de l'École de médecine de Galato-Sérail. La phar-
macie, le dépôt d'habillements, la plupart des effets des professeurs et des
élèves, le jardin botanique, les serres, le cabinet d'histoire naturelle, enfin
le Muséum tout entier, avec la bibliothèque et les cabinets de physique, tout
a disparu dans les flammes. La perle est évaluée au moins à quinze millions
de piastres. Quinze années de soins et de sacrifices, tout est perdu, et les
cours de l'École sont suspendus jusqu'à ce que le gouvernement ait avisé.
Le concours du bureau central est terminé. Après de brillantes épreu-
ves , MM. Léger et Becquerel ont été nommés médecins du bureau central
des hôpitaux.
Un concours pour la place de chef des cliniques doit s'ouvrir, le SO de ce
mois, près la Faculté de médecine de Strasbourg. Les épreuves sont au
nombre de quatre : une composition écrite à huis clos, une épreuye de cli-
nique interne, une épreuve de clinique chirurgicale ei une dernière de cli-
nique des accouchements. Les émoluments sont de 1,400 fr. La durée des
fonctions de six années.
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(433)
THERAPEUTIQUE MÉDICALE.
DOUTES SUR LE TOCABULAIRE MEDICAL MODERNE.
' C'est un assez triste priyiUge qne celai de vieillir, il faut l'avouer, et
pourtant ce privilège a des avantages qu'on ne sanrait méconnaître sans
injustice et sans prévention. Un des plus remarquables, c'est ^'il em«
pèche d'être crédule sur certaines choses, et qu'on s'attache à bien conr>
naitre la valeur des mots. N'est-ce pas, en effet, une chose des j^us dé»
montrées, qne la plupart des hommes sont la dupe des mots beaucoup
pks souvent qu'on ne le croit ? Les mots vont si vite, qu'ils nous entrai-
BCBt et nous séduisent comme à notre insu. Rien de plus connu en po-
litique, témoin les horribles et niaises folies préchées par certains ré**
veurs. £n médecine, les mots ont également une puissance extrême ; aussi
de combien d'erreurs, de déceptions ne sont-ils pas les instruments, ne
pourrait-on pas dire les complices ! Il serait facile de constater une sorte
de logographie médicale, dont l'action est d'autant plus grande sur les
opinions qu^on s'en défie moins. Ainsi, il y a aujourd'hui dans la
science un vocabulaire dont il faut se servû* avec plus ou moins d'habi-
leté, sous peine de n'attirer l'attention ni des lecteurs ni des auditeurs
d'un amphithéâtre. Ce vocabulaire n'est point volumineux, mais il est
expressif et bien fait pour sé^ire les esprits qui, ne s'arrêtant qu'à la
sorÊice, croient que les mots sont la fidèle représentation des idées. En
général, ce vocabulaire se compose des mots suivants : Progrès, uti-'
lité, observation, application, positif, faits, chiffres j méthode
expérimentale, pratique^ e^périencCf etc. Aidé d'une douzaine
de mots, dont on se sert habituelleinent, il est incroyable avee
qndie facilité on tourne les esprits, on fascine les imaginatioiis, on
s'empare des convictions, en donnant un corps, une réalité à ce qui
n'en a pas, en faisant croire ce qui n'est pas digne de foi. Au contraire,
une idée, un principe, un dogme, une h3rpoth«se enfin excitant la mé-
fiance, on se met presque en garde contre leur manifestation ; mais re»
courez aux mots précédents^ tout s'aplanit avec une étonnante faci-
lité, le lecteur est bien disposé pour vos assertions, l'auditeur voua
pête une oreille attentive et même avec une sorte de satisfaction (»-
gueilleuse, parce que chacun se vante aujourd'hui d'être l'homme du
fait, du chiffre, de Texpérience et de l'observation.
Au fond, que découvre-t-on sous ces apparences et cet appareil ver-
beux ? Bien souvent l'inanité des prétentions sans portée, ou des asser-
TOME XXXV. 10« LIV. 28
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(«4)
lions d'une nauséabonde vulgarité. On peut le dire aujourd'hui, en
médecine, les opinions sont une mêlée, les idées un chaos, les principes en
quelque sorte nuls, et la pratique, à peu de chose près, un tâtonnement
perpétuel du médecin sur le malade ou la maladie. Chaque médecin qui
est ou se croit en dehors d'une certaine ligne de médiocrité, pose les
questions à sa manière, trouve des moyens, des preuves, des faits, des
principes qui ne sont qu'à lui, et croit de bonne foi que tout le monde
doit se rendre à l'évidence et à son évidence. Le temps du progrès si
vanté semble au contraire un temps de confusion d'autant plus fatale,
qu'on se croit sur le grand chemin des applications réelles. Quant aux
principes généraux, on on les ignore, ou on n'en fait aucun cas. En dé-
finitive, on n'est entièrement ni humoriste, ni solidiste, ni vitaliste, ni
organicien, ni physiologiste broussaisien, ni controstimuliste ; mais on
se dit positif, expérimentaliste, c'est-à-dire empirique, et surtout clien^
téliste, si Ton peut et autant qu'on peut. La médecine en exercice ac-
tuel est un composé assez étrange de toutes les portions d'erreurs et
de vérités que ces dénominations renferment ; on dirait que la science
a brouillé ses catalogues, et cependant on ne cesse de dire que cette
même science a fait d'immenses progrès, que dans certains cas nous
. sommes sur le point d'obtenir des certitudes mathématiques, que la
connaissance des maladies est poussée à un haut degré de perfection,
enfin que l'expérience peut prononcer des arrêts définitifs, etc. Tou-
jours des assertions et des mots, toujours un mouvement sur place, pris
pour une progression continue, incessante ; mais cherchez au fond, en
écartant les mots, et vous trouverez que le produit net se réduit à bien
peu de chose, si même il en existe ; en sorte qu'après tant de bruit,
tant de fracas , l'homme sensé est toujours disposé à revenir à
l'ancien proverbe : f entends bien le bruit de la meule^ mais Je ne
vois pas de farine. Ce qui n'empêche pas certabs jeunes docteurs, à
diplôme fraîcheiûent éclos, de chanter des hymnes au progrès sur la
lyre de leur imagination.
S'il nous était permis de donner un certain développement à ces
réflexions, il serait aisé de prouver qu'en général il n'y a pas dans la
science en faveur aujourd'hui de fond véritablement solide, il n'y a que
des surfaces à l'infini ; que si on excepte quelques recherches d'anatomie
pathologique, on trouve partout Và-peu-près dans les principes, et lepêle-
mêle dans les applications ; que la science est demeurée stationnaire, et
même rétrograde au point de vue dogmatique; enfin que dans ce
système si vanté de la méthode expérimentale, se trouvent les adora-
teurs prosternés de cette vieille déesse qu'on nomme routine. Oii est la
doctrine qui raUie, où est la théorie qu'on adopte, où sont les principes
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(435)
qui dirigent ? On les chercherait yainement ; mais les mots ne man-
quent pas, c'est là ce qui trompe et fausse Fesprit. Sans entrer dans des
détails que l'espace ne nous permet pas d'exposer largement, qu'il nous
soit permis néanmoins de jeter un rapide coup d'œil sur quelques-uns
des mots du vocabulaire dont il a été question précédemment, d'en si-
gnaler la fausse et dangereuse interprétation.
Progrès.^"^ mot est certainement pompeux et sonore, il est surtout
flatteur, mais trop souvent il cause bien des déceptions, presque tou-
jours parce qu'on s'obstine à prendre le bruit pour le mouvement réel
et progressif. 11 n'y a que le temps qui éclaire sur le chemin qu'on a fait
ou qu'on a cru faire. Quand l'anatomie pathologique fit son apparition,
qui n'aurait cru que la clef de la science était enfin trouvée? on le disait,
on le répétait ; eh bien ! sans nier son utilité, on voit qu'en définitive
cette partie de la science a peu contribué au progrès de la médecine. Ce
grand desideratum de la science, un ou plusieurs principes stables et
démontrés, elle ne l'a pas satisfait. Dans un temps où il y a si peu de
voix et tant d'échos, on n'a longtemps vanté que l'anatomie patholo-
gique ; maintenant le charme est rompu, toutes ces doctrines, passées an
fil du scalpel, n'ont plus de consistance, au moins pour les bons prati-
ciens. Peut-être même va-t-on trop bin ; autrefois on dépassait le but,
on reste aujourd'hui irop en deçà. Ce grand progrès annoncé se réduit à
de très-minimes proportions ; il en est de même de certaines doctrines.
Quand le physiohgisme fit son explosion dans le monde médical, qui ne
se rappelle les éloges, les ovations, les triomphes qui lui furent annon-
cés, décernés? un progrès immense, certain, définitif, paraissait lié à
cette doctrine ; quiconque osait en douter passait pour un rétrograde,
un insensé, un ennemi de la vérité. Il faut avoir vécu dans ces temps
de luttes ardentes, de polémique surexcitée, pour comprendre jusqu'où
les esprits se laissent aveugler par Tespérance, par l'opinion ; en un
mot, par cespecie vert qui trompe, qui séduit siTite, mais pour si peu
de temps, alors qu'intervient l'expérience, cet instrument qui sert à
contrôler la valeur des assertions. Un homme se laisse éblouir par une
J)ril]ante synthèse : son principe général, vrai sous quelques points de
vue, devient douteux, incertain, dangereux, parce qu'il le mène brus-
quement à toutes ses limites, à ses extrémités les plus reculées, et pour
ainsi dire aux sommités particulières des moindres détails. C'est ce qui
est arrivé à Broussais, qui voulut envelopper tous les faits dans son pria-
cipe de l'irritation, comme s'il était possible de formuler un principe
fondamental, quand la majorité des taits constitue l'exception. Aussi
qu'est- il arrivé ? Chacun le sait, chacun l'a vu, le physiologisme, par
l'extrême circonscription de ses principes, puis par sa diète impitoyable,
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. ( 436 )
par des saignas râtéféeSi multipliant ks mécomptes des praticieiis, ne
compte plus de partisansi et cette homicide chimère n'a maintenant de
place que dans les cadres historiques de la science. Mais qu'a laissé ce
ffjrstème de bon, de rM, d'utile? Qu'est derenu le progrès si hante-
ment annonoé, si fermement prophétisé ? Loin de le reconnaître, beau-
coup sont revenus à des médications très«compliquées, à l'emploi de
sobstanoes d'une effrayante énergie. Qui ne reconnaîtrait ici ce perpé-
tuel halanoement de l'esprit humain, qui va de la foi au doute, du
douUi à la foi, mais qui, dans les sciences d'observation, indique ^*on
s'est oearté de la véritable voie, et qu'on a pris l'apparence du progrès
pour le progrès luinnéme, le mirage pour la réalité?
Auphysiologisambmjrant et mensonger succéda la statistique. Pren-
dre les faits un à nn, les compter, les superposer, les additionner, pois
en tirer des conséquences pratiques, quoi de plus certain, de plus oom-
mode? soutenue, aidée de ce moyen, la science s'approchait des théorèmes
.géométriques et s'éloignait avec orgueil du domaine de la probabilité.
Aussi ce ne fut qu'un cri en faveur de la méthode numériqtie ; c'é-
tait l'aurore d'une découverte des plus brillantes à l'horizon de la
ficiettce. Comme à l'ordinaire, les buodnateurs de la presse et des So-
ciétés savantes annoncèrent pour la médecine un progrès immense, et
qu'il n'était pins possible de contester. Mais les déceptions s'étant mnl-
tipUées, on ne tarda pas à voir ce qui avait d'abord échappé , c'est
qu'il y a des quantités qui échappent à l'arithmétique, et que les phé-
nomènes de la ^ , normaux et pathologiques, sont de ce nombre.
Tarifer par des «hidfres les variations infinies des forces vitales est
on problème de hante portée , mais dont la solution ne nous appartient
pas. Nous ne dirons pas, comme on docte Allemand , « l'intdligence
est comme un vase, si on l'empUt de chiffres, on ne peut plus y met-
tre d'idées. » Mais nous dirons que la statistique, uUle sous certains
rapports, a pourtant fort peu contribué aux progrès de la médecine.
On a beau dire, le chiffre admet tout, se plie à tout ; sous le masque
de l'exiLCtitude , très-souvent il cache l'erreur, le sophisme, l'opinion
préconçue; aussi les résultats les plus certains de la statistique médicale
ont^ils prouvé que diaenn n'avait, en définitive, additionné que ses
succès. Les chiflres n'ont pas fivce de loi en médecine , et cela doit
être. En vain vons y ehercherez une détermination précise et rigoa-
reuse de la puissance réelle de la thérapeutique , fin dernière de k
médecine.
En. général, deux obstacles arrêtent l'avancement réel et de boa
aloi de la médecine, le peu de vérités bien constatées que nous possé-
dons, et le défaut d enchaînement de ce$ mêmes vérités. C'est, en
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( 437 )
effet, sur ces deux points fondamentaux que repose la nurehe v^ri-*
tabkment progreasire de la science, et non pas sur qudques recherdies
isolées d'anatMoîe padiotogique, sur quelques porliBctioanements plus
çtt moins douteux apporlés au diaçooslic, snr quelques remèdes, qud*
ques médications dont la vogue n'a sowreat qu'un temps trb^Iimité.;
bien moins encore dans eel appareil seieiilî&qtte ou cette vulganté de
principes qu'on change, qu'on ditère, qu'on modifie et ifu'on «uifait
ayec plus on moins d'kabileté , selon les besoins di^ monmat* Voir,
nbseryer, examiner, inférer, jamais ««Miginer, est on exoeUent conseil ;
mais à quoi sert-il y si on ne fait pas coordonner les produits , en nn
mot, si on ne sait pas conclure? l'initialiTo «réalriee en médeeine n'eel
qu'à ce prix. Veut-on d'ailleurs une marque osradéristiqne du progrès,
il faut qu'elle réunisse les trois conditions suivantes :
La nouveauté, rutilUô, l^videoee.
Supprimez l'une de ces trois conditions, le progrès est dès lors m»
certain , douteux et par conséquent inadmissible ; tl faut que le temps
et rexpérience prononcent en définitive. U est encore une autre règle
servant à constater le progrès, c'est de le mesurer d'api'ès les principes
généraux définitivement acquis à la science ; rien de mieux pour é^
blir sa légitimité, et par suite , sa stabilité. C'est ainsi que se fait le
laborieux enfantement d'une vérité médicale', capable de résister en*
suite à toutes les révolutions de la science , et surtout aux interpréta*
tions plus ou moins subtiles de? systématiques les plus osés , les pk^
ingénieux.
Méthode expérimentale. -^Oè mot a fait fortune dans lo nouveau
vocabulaire , et véritablement il le méritait. La méthode expérimen-
tale, dit-on , est la base de la médecine. A entendre certaines per-
sonnes, la science médicale tend, avant tout, à être positive ; elle se
détourne des hypothèses pour marchei* droit aux applications ; elle
renonce à ce qu'elle ne peut expliquer , pour s'attacher à ce qu'elle
peut connaître ; elle ne s'appuie que sur le vrai, sur le réel , en un
mot, sur la méthode expérimentale, etc. Qui n*a pas hi et entendu
répéter ces brillantes, ces flatteuses paroles? Quel beau langage , et
combien il est encourageant ! Malheureusement, il s'en faut que les ef-
fets répondent aux promesses qui , à vrai dire , ne sont bonnes que
pour ces novices dont parle un ancien^ qui eruda adhuc Btudia m
forum portant. La méthode expérimentale est le fil qui nous conduit:
mais où donc trouver ce £l? Ce n'est pas certainement dans cette
direction incertaine ,' dans cette perpétuelle divergence d'èpinions des
jntédecins actuels qu'on le trouvera* Où ce fil nous conduit-il? A
la vérité , iépond*on. Mais d'abord, à quelle vérité, à quel degré de
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( 438 )
vérité? Ensuite, où est le critérium de cette yérité, son caractère, sa
démonstration, son évidence? Chaque praticien a le sien, dont il se
fait )e juge et l'approbateur. L'un saigne, parce que la méthode expâri*
mentale Ta conduit à préférer hautement ce moyen dans les cas donnés;
un autre, au contraire , s'en abstient , parce que la méthode expé»^
mentale, dont il a écouté les inspirations, observé les effets, lui décoiK
vre une indication contraire. Alors qn'entendez-vous par la méthode
expérimentale , où est la vraie, où est la £iusse?
Un grand défaut de cette méthode, au moins de celle qu'on snh
maintenant, est d'entrer dans des détails infinis, redondants et supcr^
flus. On analyse avec une minutie scrupuleuse, on se fait la guerre
sur des millièmes , on contrôle des fractions inappréciables , et Tpn
finit par ne pas s'entendre. Une chose avérée , c'est que le dogma-
tisme purement expérimental, mal conçu , mène droit à l'empirisme,
à la médecine symptomatique sans principes fixes , parce qu'on ne
voit jamais que l'aiguille, sans chercher le ressort qui la fait mouvoir»
Assurément c'est un gi'and tort en médecine de s'en tenir aux prin-
cipes abstraits, presque métaphysiques; mais l'empirisme plus on
moins raisonné n'a jamais constitué et ne constituera, jamais une
doctrine. Je l'ai dit autre part , « il ne faut pas que la science de
l'homme se matérialise trop ; il ne faut pas non plus qu'elle s'évapore
en principes* trop vagues (1). » Maintenant on penche plus pour le
premier sens que pour le second, toujours par cette affectation du
positif, qui ne s'acquiert pourtant que par des généralisations, autre-
ment dit, par des principes ; car il n'y a qu'eux qui font la science ,
qui en déterminent l'essence, qui en établissent les bases. Une exagé-
ration d'absti'action est l'élan d'un esprit vigoureux qui, à la vérité,
dépasse le but, mais au moins qui Tindique ; une exagération de de-*
taib matériels n'indique rien, ne produit rien. Un principe bien r&*
connu finit par inonder de clartés l'horizon de la science, tandis que
la recherche sans fin d'objets matériels retournés dans tous les sens
n'aboutit qu'au scepticisme ; il n'y a qu'à lire les ouvrages modernes
pour s'en convaincre.
On nous parle sans cesse de méthode expérimentale, mais noos
demanderons sans cesse les résultats qu'elle a produits depuis une péi iode
bornée seulement à vingt ans. Que de travaux inutiles et insuffisants,
que de doutes et d'incertitudes, et aussi que d'illusions se sont tour à
tour accumulés et dissipés sur une multitude de points de la science \
Il arrive que dans un premier moment d'enthousiasme et de confiance,
(1) Etude de l'homme dans Vétat de santé et de maladie. AvertisseneMu
p. IV.
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(439)
on croit avoir saisi t inconnue que Ton cherche ; puis, après un temps
phis ou moins long, l'illusion tombe, le rêve s'en va, et Ton s'aper-
çoit que le but n'est ni attemt ni découvert. On a pourtant suivi, du
moins à ce qu'on^croit, la méthode expérimentale si vantée aujourd'hui;
en s'est conQé à la direction de ce fil mystérieux qu'elle tient en réserve
pour ses fidèles, et cependant le progrès n'en est pas plus vrai. Ce
réel qu'on attendait n'aboutit qu'à des conti'overses sans fin, à des
divergences d'opinions interminables, à des aiErmations d'une part, à
des négations de l'autre, au fond desquelles se trouvent l'ignorance et le
doute. Qui ne sent dès lors le vide sous cette science qui s'enfle de mots
et de sons ? Ainsi, la méthode expérimentale actuelle, qui n'a jamais
pu faire la moindre théorie générale, vous annonce des résultats précis ,
et l'on n'obtient que des résultats vagues, jamais concluants ; elle vous
promet du positif, et vous n'arrivez qu'à des questions sans solution, sur-
tout quand il s'agit de thérapeutique ; elle est sur la voie, dit-elle ,
des préceptes d'une évidente clarté, et vous ne trouvez qu'un vaste
ossuaire d'opinions, de faits, d'arguments opposés, contestables et con-
testés, mettant à nu notre pauvreté scientifique. Il y a, dit un ancien,
dans chacun de nous un comique intérieur qui raille la sincérité de
nos dévouements , glace par ses sarcasmes nos convictions les plus
fermes ; en vérité, il faut croire qu'il y a aussi un bon sens intérieur
qui proteste contre notre vanité et nos prétendus progrès, et nous
sommes forcés d'avouer que ce n'est pas sans motifs fondés.
Ce que vous blâmez, dira-t-on, n'est pas la bonne méthode expéri-
mentale : cela peut être, mais nous l'examinons telle qu'on l'a faite et
nous jugeons de l'arbre par ses fruits. Apôtres du progrès par la méthode
expérimentale seule, dites-nous donc les caractères qui la signalent,
le stratum et le critérium qui lui sont particuliers. Une bonne méthode
est celle qui, après des recherches nombreuses, après avoir estimé
la valeur des faits, coordonné leurs rapports, apporte à la science son
tribut de règles, de principes, une doctrine enfin. Mais ici, rien de
semblable; en fait de principes, nous vivons encore sur le patrimoine
de nos devanciers ; bien plus, nous y revenons en beaucoup de choses après
nous en être écartés, et l'expérience démontre que c'est une sorte de pro-
grès. Certes, il n'entre dans l'idée de qui que ce soit de blâmer la méthode
expérimentale, mais il faudrait s'entendre sur le sens de cette mé-
thode, puis en faire de judicieuses applications. N'avoir foi qu'aux
données de l'observation, et d'une observation patiente, infatigable,
attentive, scrupuleuse; se bien garder des généralisations précipitées^
ne s'élever au contraire à des principes généraux qu'à l'aide des faits
analogues, bien constatés, telle est, selon nous, la véritable méthode
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(44Ô)
cipmoientale. Est-€e la même que celle do yocabnlaire actuel?
Oo peut penser et même affirmer le contraire. Il ne snfBt pas de
crier sans cesse hosanna en fayeOT d'ane métlu)de, de se serrîr do
poavoir amplifiant de la préyention ; qoand on parle, ressentîel est
d'en démcmtrer la réalité, la féccmdité, et c'est ce qui n'a lieu qne par ks
résultats. Tant qoe ces résultats seront nuk on de peu de valeur, «i
peut hardiment assurer que la méthode expérimentale actnelie est
im mot, un flatufvociêj une prétention, sans la réalité de la chose.
R. P.
{La 9uU9 procAoàMmMl.)
COUP d'oeil sua lcs mnicATioifs ctntATn'es nu cHotéaA asiatique ;
BITBTS JfÈ LA SAKHÉE AU BélOT SE LA MALADIE.
Hr a. Lioaovx, Médecin dePliOpiUI Bcanjoa.
Au moment o& le choléra nous menace d'une inrasion prochaine, il
B'est pas inutile de jeter un cobp d'onl rétrospectif sur sa première
agression, de faire un inrentaire des moyens employés alors pour le
combattre.
La publication de notes qne f ai conservées sur Tépidémie de
1832 me semble offrir un intérêt de circonstance. Je les livre à Pap-
préôation des médecins , qui ne tarderont pas malheureusement à pon-
Toir en contrôler la vérité.
Préciser les indications curatives de cette formidable maladie ; faire
ressortir les avantages des émissions sanguines contre l'asphyxie qui en
est un des principaux éléments, tel sera le but de ce travail (1).
Confessons d'abord notre ignorance absolue de la cause du choléra.
Toutes les hypothèses plus ou moins spécieuses avancées sur son étîo-
logie, depuis les insectes cholérigènes jusqu'à la perturbation des puis-
sances électriques , toutes sont frappées de nullité au point de vue
pratique. La nature du choléra nous échappe, comme celle de la plu-
part des maladies spécifiques dont nous ne pouvons atteindre la cause,
et que nous sommes réduits à combattre dans leurs effets.
Nous n'avons à opposer au choléra aucun moyen préventif. Sa vac^
(1) M. le docteur Willemin» dans le travail qu'il a public {BuUetin de thé-
ra/peutique, n^ du 30 octobre dernier], parle des heureux résullals de la sai-
gnée pratiquée pendant la période prodromale du choléra , quand à Tagila-*
tlon générale se joignent la fréquence et le développement du pouls. Il a même
vu la maladie être eu quelque sorte enrayée par la saignée , quand déjà les
symptômes étaient déclarés. Il rappelle que M. Monaeret (Bii/fe^ti» de Théra^
peutique, t. XXXIV, p. 225), dans Tépidémie de Constantlnople , a vu sou-
vent la saignée, contre laquelle il était prévenu, produire de bons effets.
Ces observations viennent à l'appui de celles que j^ai pu faire dans ma
modeste pratique de Tannée ia3i.
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(441)
cine est encore à découyrir. Toute sa prophylaxie réside dans une
bonne administration de Thygiène* Cependant si l'on peut déduire d^
«a ressemblance physionomique de deux maladies une analogie de canse^
on serait conduit à attribuer aux préparations de quinquina une Terta
|iréservatrice ; car «itre la fièFre pernicieuse algide et le choléra ada^
tique, il y a grande analogie de symptômes. L'expérience peut étie
tentée sans inconvénient.
Si nous n'ayons à opposer au choléra d'autre médication préyentive
qae des soins hygiéniques , nous n'ayons pour le combattre d'autres
armes que celles que nous fournit la thérapeutique générale. Nous n'a*
Tons pas plus de remède curatif que de remède préventif; et quand
sterne ce remède existerait; quand, avec lui, nous pourrions atteindre
la cause de la maladie, comme on croit atteindre celle de la syphilis
avec le mercure ; en présence de la maladie constituée, nous n'aurions
pas moins à nous occuper des désordres matériels qui en sont le pra
'duit ; car ces désordres, pris isolément , suffiraient pour constituer des
états morbides les plus graves. Nous n'avons donc pas à nous occuper
:de la cause inconnue et peut-êti*e fugitive du choléra. C'est dans les
indications fournies par les phénomènes principaux, et les altérations
anatomiques, que l'on trouvera les éléments d'un traitement rationnel.
Pour bien saisir ces indications, il est nécessaire de rappeler ea
peu de mots les principaux traits du choléra.
Les phénomènes dominants sont les évacuations, ou mieux l'exha-
lation gastro-intestinale, le refroidissement du corps, l'accumulation du
sang dans le système veineux, et une asphyxie plus on moins rapide,
une débilitationcroissantci des phénomènes nerveux ; dans le sang, sou-
mis à l'analyse, une diminution de l'eau, de l'albumine, de la fibrine,
avec déperdition des seb ; une prédominance de la matière colorante,
-de carbone pur, avec épaississemént et consistance plus grande de oe
liquide, et diminution notable de son affinité pour l'oxygène, ce qn£
annule à peu près la fonction respiratoire.
Ces modifications dans la composition chimique du sang sont pré-
cbément représentées par les exhalations intestinales, dont le produit
est chargé des matériaux qui sont en moins dans ce liquide. La sur-
abondance de carbone étant due à la cessation de l'hématose pulmo-
naire et à la suspension de la sécrétion biliaire, on conçoit, pour le
dire en passant, combien est favorable, d'après cela^ la réapparition
de la bile dans la matière des évacuations.
Sur le cadavre, abstraction faite des lésions secondaires, ce qui do-
mine encore c'est la surcharge du système veineux ; les veines abdomi.
• uales sont parfois distendues au point qu'il s'est formé des ecchymoses
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( «2)
sous^péritonéales et sons*maqaeuses ; que la maqueuse mtestînale a
eihalé da sang en nature ; les veines cérébro-spinales, cardiaques, sont
distendues comme celles des membres et des poumons, qui sont sujets à
un engorgement hypostatique, à une infiltration séro-sanguinolente. La
congestion veineuse, en un mot, est la lésion principale et constante ;
les autres lésions sont toutes plus ou moins secondaires.
Ayant surtout pour but, dans cet article, de metti*e en évidence les
bons effets des émissions sanguines, je laisse momentanément de coté,
pour ne m'occuper que de la congestion veineuse, les autres caractères
du choléra. Après avoir justifié, en théorie et en pratique, la médica-
tion déplétive, j'aborderai les autres indications.
1® Au point de vue de l'asphyxie, la saignée est applicable an ch<v
léra, dans des limites que je tâcherai de préciser, comme à la plupart
des affections dont Tanhématosie avec congestion veineuse est le carac-
tère anatomique.
2® La circulation a d'autant plus de tendance à s'affaiblir, à se ra-
lentir; l'engouement veineux s'établit d'autant plus facilement qne la
disproportion entre les forces motrices et le liquide à mouvoir est plus
grande.
Or, il est évident que, dans le choléra, les forces motrices du sang
sont affaiblies. Le cœur est impuissant à en soulever la masse, et,
comme il participe lui-même à l'asphyxie toujours croissante, il s'af-
faiblit de plus en plus, et la congestion veineuse augmente.
Pour rétablir entre le moteur et le mjobik un équilibre nécessaire à
l'entretien de la vie, il faut proportionner la résistance de l'un à ki
puissance de l'autre ; diminuer la masse du second, en stimulant l'ac-
tion du premier ; dégorger les vaisseaux, exciter le cœur.
De la déplétion vasculaire résulte immédiatement le retour des pa-
rois veineuses sur elles-mêmes , une circulation plus facile dans les gros
vaisseaux , une pression moindre de la colonne sanguine sur le système
capillaire, et plus de liberté dans la progression du sang qui le tra-
verse.
Les effets physiques de la. saignée sont donc immédiatement iiaivora-
Ues au rétablissement de la circulation. Ce n'est pas tout.
3® Les expériences de M. Mageudie ont aussi établi l'influence, sur
l'absorption capillaire, de la réplétion ou de la vacuité des gros vais-
seaux, l'absorption s'exerçant en raison directe de la vacuité, et in-
verse delà plénitude. En facilitant la circulation capillaire, la saignée
favorise aussi l'absorption des liquides ingérés dans l'estomac, et la
renti^ée dans le sang de son élément de fluidité.
4^ V exhalation cholérique peut être considérée comme une bé-
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(443)
«norrliagîe gastro Intestinale. Or, dans les hémorrhagies, la saignée est
souvent le meillear moyen hémostatique. C'est encore un argument en
Civcur de cette médication dans le choléra.
^ Le sang accumulé dans les veines est inutile à l'entretien de la
rie. H encombre les organes et s'oppose mécaniquement au libre exer-
cice de leurs fonctions ; on peut même affirmer qu'avec les qualités
nouvelles qu'il a acquises, son artérialisation étant plus ou moins corn*
plétcment suspendue, on peut affirmer, dis-je, qu'il a sur les organes
une action délétère, asphyxiante, hyposthénisante. Nouveau motif pour
que i on en diminue la masse, afin de rendre plus facile l'action pul-
monaire sur lui.
6^ L'épaississement du sang est un obstacle à sa progression. Un des
effets de la saignée est de le rendre plus fluide. Ceux qui ont l'habitude
de pratiquer la phlébotomie ont du souvent faire la remarque suivante :
le sang coule d'abord épais et avec difficulté ; puis il devient graduelle-
ment plus clair et coule par un jet, quelquefois saccadé, vers la fin de
l'opération.
7^ Les effets dynamiques de h saignée, en général, ne sont pas
moins favorables à l'emploi du moyen dans le choléra. A la saignée,
siûvie d'un état syncopal plus ou moins prononcé, succède un état su-
doral ; froide d'abord, la sueur ne tarde pas à s'échauffer, le pouls se
relève, et l'on voit is'établir bientôt une réaction plus ou moins vive.
C'est à l'établissement de cette réaction que tendent tous nos efforts
tkérapeutiqucs dans le choléra. Le moment qui suit la saignée est £ivo-
i:able à sa pixnluction ; elle n'a besoin que d'être excitée, chauffée,
soutenue.
8^ Parmi les accidents secondaires du choléra, les congestions locales
qui se montrent souvent durant la période réactionnelle, sont de ceux
dont on a le plus à craindre. On conçoit l'avantage des émissions san-
guines pour les prévenir, quand le sang est en stagnation dans le sy-
stème veineux ; et pour les combattre, quand à l'équilibre rompu entre
les puissances circulatoires et la masse du sang doivent succéder, l'action
du cœur se relevant, une inégale répartition de ce liquide, et des con-
gestions actives.
9^ Mais n'a-t-on rien à craindre d'un état syncopal, succédant à la
saignée, chez un malade si profondément débilité ?
A cela je répondrai que la débilitation cholérique n'est pas un effet
à^anémie, puisque le sang encombre les vaisseaux ; mais bien le pro-
duit d'un état asphyxique, et que la perte d'un sang inutile ou même
nuisible ne doit véritablement pas avoir de fâcheux résultats.
5i de cette vue théorique j'en appelle à l'expérience , je dirai.
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qo^ayant soovent pratiqué la saignée diez des cholériques algides, je
n'ai iamais tu survenir aucun accident iadieuz, pendant la syncope as-
sez fréquente en pareil cas. Les frictions stimulantes, les vapeurs excir-
tantes dirigées vers les ouvertures nasales; la position horizontale da
corps et l'élévation des membres, aûn de diriger vers le cœur un pea
de sang ramené au centre par son propre poids ; les sinapismes, etc»|
suffisent pour mettre promptement un terme à la syncope ; puis vient
la réaction.
Mais quand doitM)n pratiquer la saignée ?Z6 plus près possible du
début de la maladie. Il ne faut pas attendre que le pouls soil soffla-^
miné, la circulation éteinte. Je n'ai jamais hésité à agir quand le pouls
conservait encore le volume approximatif d'une plume de corbeau j
quelle cpe fût, d'ailleurs, la gravité des autres symptômes. J'ai presque
toujours poussé l'émission du sang jusqu'à un commencement de syn-
cope.
Quand, en raison de la £iiUesse antérieure du malade, de la prostra*
tion cholérique extrême, ou de la répugnance des malades, je me suis
abstenu de la saignée générale, j'ai eu recours à la saignée anale ou
ëpiga&tnque* La première, en vidant le système de la veine-porte^
rompt une des ocmditions de l'exhalation exagérée de la muqueuse di-^
gestive. L'autre agit à la fois sur l'estomac, le foie, le diaphragme et
le cœur, dont elle décharge les vaisseaux; et elle combat avantageuse*
ment un des symptômes les plus pénibles pour les malades, le sentiment
de douleur, d'ardeur^ de oonstriction épigastrique. Par suite de cetie
exonération locale, les organes dont il vient d'être question se trouvent
mieux disposés pour rentrer dans leurs conditions d'activité normale.
Mais, dira*t«on, à qucn bon la saignée contre une maladie qui n'est
rien moins qu'inflammatoire? — - Elle n'est pas inflammatoiie , c'est un
fait. Mais elle est congestive, et c'est pour cela que la saignée peut avoir
des résultats immédiats. ^
Il est bien entendu que. je ne veux pas préconiser la saignée au dé
triment des autres moyens thérapeutiques. La saignée n'est point une
panacée du choléra. C'est un moyen dont la concurrence avec d'autres
favorise la réaction. Elle atteint un but, remplit une indication; les
autres indications restent intactes.
J'en appelle maintenant de la théorie aux £iits ; me proposant de ne
formuler les autres indications qu'après avoir démontré l'efficacité de
h saignée.
Mon intention n'est pas, toutefois, de multiplier les observations ; je
me bornerai à deux seulement, auxqudles j'aurais pu en ajouter plu«
«eurs autres, ayant entre elles beaucoup d'analogie ; mais, précisément
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en raison dé cette analogie , j'ai pensé qn'il suffisait d'en présenter on
spëcimen. Je dois arouer, cependant, qae ces faits ne seraient pas assez
nombreux pour servir de base à un relevé statistique, et mettre les avan-
tages de la saignée à l'abri de toute contestation : telle n^est pas du reste
mon intention ; les faits que je possède, corroborés d'ailleurs par l'ob-
servation d'babiles médecins, qui ont pu récemment étudier le choléra,
me donnent confiance en cette médication ; j'appelle sur elle Tatten*
tion des praticiens, mais je n'oserais la présenter, quand il s'agit d'une
aussi formidable maladie,'' comme un moyen auquel on doive recourir
sans ménagement ni réserve.
Le premier cbolcriqne auquel j'aie donné des soins lors de l'épidémie
de 1832, était un homme de soixante ans environ, fort, pléthorique,
sujet aux bronchites asthmatiques. Xai vu , chez ce malade, les acci-
dents marcher avec une effrayante rapidité \ j'ai va l'asphyxie s'éta-*
blir, le pouls s'effîler et la mort, arriver, dans l'espace de quclqnet
heures, sans que j'aie osé,' devant ce refroidissement glacial, cette pro*
stration extrême, recourir à la saignée, que j'étais cependant tenté de
pratiquer.
Plus hardi chez les malades'suivants, et prenant pour règle la recom»
mandation du père de la médecine, remedium meliuê ancêps quam
nullum^ j'ai tenté l'emploi des émissions sanguines, et j'en aï presque
toujours obtenu de bons résultats.
Les deux observations qui suivent donneront une idée de cette médi«
cation.
Obs. I. M"« L., garde-malade, ftgée de viagt-'Chiq ans, d'eue bonne con*
stUniion, sujette à éprouver des accidents inflammatoires tels que rhumes,
érysipèles, ophthalmies , avait eu la grippe en 188f .
Elle avait (avril 1832) depuis plusieurs jours une diarrhée 8ére«se , qui ,
paraissant d*abord le matin, se renouvelait ensuite le soir, et même pluirieurj^
fois dans la journée , sans coliques.
Elle passa deux nuits près d'un malade, et se fticiguâ, pendant pluslettfîs
jours, plus que de coutume.
H Pleine de courage et d^activité, elle s'effraya peu d^abord du danger dt
l'épidémie; cependant, elle ne fut pas sans concevoir quelques craintes,
surtout le 7 avril au matin. Elle entendit, ce jour-là, parler d'un jeune
homme qui, après avoir eu comme elle le dévoiement pendant plusieurs
jours, avait été, la nuit précédente , atteint du choléra. •— Son devoiement
augmenta. Je lui conseillai la diète ; un cinquième de grain d'opfvm toutes
les deux heures, de Teau de riz pour boisson. L'opium n'étant pas supporté
par l'estomac, fut discontinué après la seconde prise. Notons id que, mal«*
gré mes conseils et mes instances, M"*« L. se nourrit, pendant qu'elle avait
la diarrhée, de soupes aux herbes et à l'oignon, de salade, etc. Elle avait
même mangé, la veille, une salade de pissenlits.. Le matin, elle avatt mangé
un potage au riz, qui avait passé difficilement.
Le 7 avril au soir, elle va plusieurs fois à la garderobe, est prise de fris^
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âoos, de Tertiges» Tomit plusieurs fois ; éproave de Tanxiécé, de la dif-
ficulté de respirer ; elle cherche de Tair frais ; tout son corps est froid ; le
pouls est presque effacé» d'une lenteur remarquable.
Je la fais placer dans un Ut bien chaud ; on la couvre de linges chauds,
continuellement rénouyelés ; on lui donne du thé pour boisson.
La malade se réchauffe un peu, sent une légère moiteur, passe la nuit
sans autres accidents. Mais vers sept heures du matin, le 8, les selles se re-
nouTellent en abondance, les vomissements se reproduisent ; les matières
rendues ne sont qu'une eau trouble., une décoction de riz. Des crampes se
manifestent dans les membres inférieurs. Le pouls, qui s*est un peu relevé
pendant hi nuit, faiblit de nouveau. Il est lent, donne tout au i^lus 50 pul-
sations par minutes. La peau est froide partout. La langue est froide, blan-
châtre, humide; soif vive. Face grippée, paupières enroncées, bleuâtres;
lèvres bleuâtres. Un pli fait A la peau , pincée entre les doigts, s^efface len-
tement. La voix est faible et un peu enrouée ; douleur vive au bas du ster-
num, oppression. {Saignée de ZpaieUes.) Syncopes répétées, dont je tire
la malade en frictionnant la région du cœur, en excitant le nez avec du
Tinaigre, Cet état dure environ un quart d'heure. Cependant le pouls se
relève, s'accélère; une sueur abondante couvre tout le corps ; un léger état
fébrile se prononce. Ledévoiement cesse, mais les vomissements se repro-
duisent ; les crampes sont plus rares, mais encore assez prononcées. Une
demi -heure après, application de douze sangsues à Tépigastre, de sinapis-
mes aux genoux ; pour boisson, du thé chaud. A mesure que la moutarde
commence à piquer, la poitrine se débarrasse ; en même temps, les sangsues
provoquent un écoulement de sang abondant. Le pouls se relève peu à peu,
devient plein , fébrile, la peau chaude et halitueuse. Tous ces moyens sont
employés dans l'espace d'une heure, en même temps que Ton couvre le
corps de linges chauds.
Une heure après la saignée, une fièvre de réaction , Gèvre inflammatoire
à pouls large et plein, une sueur abondante existent déjà. Les vomisse-
ments ont cessé ; la chaleur est uniformément répandue sur toute l'étendue
du corps; la /ace se tuméfie et rougit.
Pendant vingt-quatre heures, on entretient celte transpiration au moyen
de thé chaud; on absterge la sueur avec des linges chauds. Des crampes, des
b&illements, des pandiculations, se sont montrés à diverses reprises dans la
journée et ont cessé le soir ; la nuit , il y a un peu de sommeil.
Le 9 au matin. Tous les symptômes cholériques ont cessé ; la langue est
humide, la soif modérée; pas de douleur épigastrique (les piqûres de
sangsues ont coulé la veille jusqu'au soir, fomentées par des cataplasmes
émollients). Pas de vomissements ni de selles; pouls large» mou, d'une fré-
quence modérée; chaleur halitueuse générale, bien-èire ; face presque na-
turelle. La teinte bleue des lèvres et des paupières a disparu pendant la ré-
action fébrile.
On modère la sueur en découvrant un peu la malade. On remplace son
linge mouillé par la sueur, par des linges chauds et secs : eau de gomme
pour boisson ; de temps à autre une tasse de thé. La journée se passe bien.
Le soir, des visites répétées l'excitent à parler. La nuit , le sommeil est
agité par des rêvasserie. Du reste, aucun accident.
Le 10. État tout à fait bon. Pas de fièvre; douce moiteur depuis la veille.
Désir de prendre des aliments.
jbvGoOQle
( «7)
Le 11. L*appélit est très-prononcé;, on donne un peu d^eau de poulet qui
fait plaisir et est très-bien supportée.
Les jours suivants, la convalescence se soutient. La guérison est assurée
au huitième jour. La malade sort un peu vers le milieu du jour. Pour Ta-
limentation , elle a passé de Teau de poulet au bouillon de poulet un peu
plus fort, puis aux fécules avec ce bouillon, puis au bouillon de bœuf. Ce
n'est qu'au bout de huit jours qu'elle a mangé un peu de poulet et de pois*
son. Pendant près de trois semaines, quoique bien remise, elle a été sujette
à éprouver des lassitudes et à se fatiguer pour la moindre cause.
Les moyens mis en usage ont été les mêmes que chez le malade dont je
parle plus bas. Tous deux avaient été pris au début de l'épidémie et avec
violence.
La rapidité avec laquelle s'est établie la réaction , après la syncope qui a
suivi la saignée , me semble être une preuve en faveur des bons effets de
ce moyen. La saignée locale a paru également favorable.
Obs. IL Le nommé B., âgé de quarante-cinq ans, fortement constitué,
après deux jours de diarrhée séreuse, est pris de choléra le 24 avril (1833),
peu d'instants après l'ingestion d'un morceau de viande et d'une tasse de
café au lait.
Après une heure de maladie, je le trouve dans l'état suivant:
Face d'un bleu violet foncé , lie de vin ; la teinte est plus prononcée aux
lèvres et autour des yeux. Conjonctives injectées, paupières un peu enfoncées;
Froid général , surtout aux extrémités ; crampes violentes. Doigts violacés
et un peu ridés. Gonstriction épigastrique ; oppression ; pas de vomisse-
ments. Envies fréquentes d'aller à la selle. Aphonie complète. Surdité ; sen-
sation de froid dans le nez. Extinction de l'odorat. Vue affaiblie. Pouls lent
et petit. C'est un choléra au plus haut degré , comparé à tous ceux que j*ai
vus dans les hôpitaux et ailleurs. (Saignée de 3 à 4 palettes.) Le sang coule
par jet, noir et épais. Syncope de 5 à 6 minutes, qui cède aux excitants
extérieurs; le pouls se relève; sueur froide abondante. (Sinapismes aux
genoux , linges chauds. Thé pour boisson.) Diminution des crampes et au-
tres accidents.
Le 25 , à midi (20 heures de maladie) , amélioration notable ; cyanose
moins profonde; voix un peu revenue; la vue, l'ouïe, l'odorat, sont réta-
blis. Bonne chaleur générale. Il y a des sueurs assez abondantes ; pouls as-
sez développé , un peu fréquent. Quelques vomissements caractéristiques,
avec expulsion des aliments pris la veille ; envies de vomir répétées; pas de
selles. Crampes beaucoup moindres. Douleur vive à l'épigastre.
(30 sangsues à Tépigastre, cataplasmes, sinapismes répétés. Boissons ga-
zeuses et glace.)
Écoulement de sang abondant; sentiment de faiblesse. Fièvre; agitation
la nuit.
Le 26. Face rouge, animée ; teinte moins cyanosée. Chaleur générale très-
prononcée, sueurs ; pouls plein , dur et fréquent (110 puis.). Céphalalgie ;
quelques vomissements porracés. (Saignée de 3 palettes. ] La fièvre dimi-
nue ; céphalalgie moins vive. Coloration moins foncée et plus naturelle.
Sueurs dans la journée ; nuit encore agitée.
La bande de lu saignée s'étant déplacée, une pertede sang assez abondante
a lieu dans l'après-midi. — Retour des urines, supprimées depuis Finvasion.
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Le 17. Coitaur €i expressian de U Cgure presque normales ; quelques en-
vies de Tomir ; quelques gorgées de bile. Pouls large, mon (104). Chaleur
dMoe «et moitaur. Bansibiliié vive k Tépigastre ; langue rouge et sèche.
(Dqju» sangsues à répigaitra ; mêmes moyens d'ailleurs ; potion opiacée
mal supportée.)
I4 ts. Golofatien natureUe.de la &ca. Langue humide • blancbAtre. Iftàs
de vomissenents ni de seUas ; épigastre moins douloureux. Urines limpidea.
Les jours suivants, U maladie va graduellement s'améliorant ; la oonva-
lescence $*étahlii iianchement. La guérison est plus rapide qu'on ne pou-
vait Tespérer.
Cn abrégeant beauceup les détail» de cette observation, je n*al pu mar-
quer les bons effets des émissions sanguines. Je dois ajouter que raméUo*
raiion a paru constamment liée k la déperdition du sang.
A dé&ut de la saignée giéaérale, qui n'est pas applicable à tpus les
cas , soit que l'on ait affaire k «a sajet valétudinaire et amérieuremenC
débilité , soit que l'on n'obtienne pas de sang par la pblébotomie, la
dreulation étant complètement suiHaminéei ou que l'on rencontre une
tnsonnoBtaUe répugnanee pour ee moyen , les saignées locales, à l'épi-
gastre et à l'anus, promettent aussi de bons résultats. J'ai sous ks
jeux un certain nombre d'observations de cboléra traités de cette
manière^ et dans lesquels la réaction s'est manifestée après la déperdi-
tion d'une certaine quantité de sang. La saignée locale, isolée, ou con-
aéeutive à la saignée générale, a toujours paru combattre, avantageuse-
ment les anxiétés épigastriques ; les congestions veineuses abdominales,
Ifoi se transforment si facilement en phlegmasie, quand la maladie diire
«m certain temps.
La saignée, toutefois, malgré d'inoontestaUes avantages, ne sufEt
pas à tout ; dans un prochain article nous examinerons les indications
qui naissent des autres éléments de la maladie. Legroux.
THERAPEUTIQUE CHIRURGICALE.
DE LA GUÉRISON SPONTANÉE DU CÉPHALOEM ATOME. -*- MÉCANISME
PE l'sNKYSTEMENT. •— MIGRATIONS DU BOURRELET OSSEUX.
Par M. CHÀSSAiGZf *c, chirurgien de l'hôpital des Enfants-TroifTés.
Quel que soit le degré d'innocuité que l'on prête aux divers modes
d'opérations proposés pour le cépbalœmatome^ on ne peut se dissi-
inuler ce fait, qu'aucune de ces opcralions n'est à l'abri d'un danger
réelf à savoir : la possibilité d'une suppuration dans un foyer aussi
CMudérable que l'est quelquefois le céphalœmatome, et chez un éti e
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«ufli débile que Fenfant nouveau-oé. Aussi nous croyons-nous anto-
risé k éCaMir, comme l'un des principes de la thérapeutique du cépluH
loematome, que Topératioa ne doit être tentée qu'autant que la résorp<»
tmm du Mng épanché paraît absolument impossible.
Hais comment déterminer les cas d'application de ce principe, omi-
«Mut poser la limite où la résorption spontanée doit être considérée
coome tout à fait improbable, si Ton ne puise de semblables données
à robservation de faits cliniques dans lesquels on a suivi ^ sans la
troubler, la marche naturelle des choses et Us progrès de la résorp-
tion fpontanée, quand elle a lieu ? En un mot, il importe, pour porter
iw jugement en. pareille matière, d'avoir analysé le mécaniso^ de la
ipoérisoa sponUnéé. "^ W
" sC'est dans ce seâs que mes observations ont été recueillies, et j'en
rapporterai une qui met à ou le procédé de l'enkystement du cépbalœ-
ma tome.
Je commence par &ire remarquer que chez l'en&nt nouveau-né il
est permis de compter sur une très-grande puissance de résorption,
OC quo des épanchements sanguins volumineux peuvent se résorber
d'une manière complète*
L'observation que je rapporterai est un exomple remarquable du
kyste de résorption du céphalœmatome : le fait a été recueilli dans
non service à l'hospice dés En&nts-Trouvés, et j'ai présenté à la
Société de chirurgie les pièces anatomiques à l'appui.
La guérison spontanée du céphalœmatome s'accompagne d'un tra-
raii organique assez complexe, qui n*a été décrit que d'une manière
incomplète et qui porte : V sur l'état du bourrelet osseux qui forme
anneau autour de l'épanchement, 2^ sur l'enkystement de la collection
aaaguine.
Un mot snr le bourrelet osseux. Ce bourrdet n'est autre chose qu'un
anneau plus ou moins irrégnlier qui se forme à la limite, ordinaire-
ment circulaire, de l'épanchement sanguin. Cet anneau est une pro-
duction accidentelle, ce n'est pas le simple rebord d'une cavité creusée
arec perte de substance dans le tisstf de l'os^Ce cercle peut être com-
plet. Dans ce cas, il circonscrit exactement la tumeur, quelle que soit
sa forme , et n'est jamais recouvert par elle. Quelquefois même la
plaque osseuse s'avance peu à peu entre le péricrâne et la tumeur,
et la recouvre complètement.
Ce n'est pas ici le lieu d'examiner la cause et le mécanisme de la
formation de ce bourrelet osseux. Toutefois, je ne puis m*empêcherde
rappeler une opinion que j'ai émise il y a longtemps, et qqi difiere de
celles généralement adoptées sur ce sujet,
TOMB XXXV. J0« LIV. 29
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(460)
Je ne discaterai pas l'opinion qui envisage Texistence da boarrelet
comme liée à une déperdition de substance de Tos sur le quel siège le
céphalœmatome, pas plus que celle qui attribue la dépression cupulaire
de Tos, à ce que le sang épancbé agit sur le crâne à la manière d'an
moyen de compression qui en entrave le développement dans un point,
tandis que les parties environnantes continuant à se développer, pa-
raissent faire un relief dû à l'arrêt de développement de la partie dé-
primée.
Mais parmi les opinions qui supportent l'examen, je dois mention—
ner : V celle qui admet que la formation du bourrelet est due à l'os-
sificatmn du périoste. Si je n'avais vu maintes fois le périoste passer
complément intact sur le bourrelet, sans y adhérer autrement que
d'une manière lâche, fait que, de son côté, M. Valleix a mis en lumière,
je pourrais admettre cette théorie que je comprends. Mais d'après ce
que je viens de dire, elle est en contradiction trop positive avec les
données de l'analomie pathologique et avec l'observation que je men-
tionnerai plus tard, pour que je ne la repousse pas.
2® n me reste à examiner l'opinion qui attribue à une sécrétion ex-
clusivement périostique la formation du bourrelet osseux. Que le pé-
rioste prenne part à cette sécrétion, je n'en fais, pour ma part, aucun
doute; mais qu'il en soit l'agent exclusif, voilà ce que je ne puis ad-
mettre. Non pas qu'aucun principe de saine pathologie répugne à l'ad-
mission de cette origine de la sécrétion, mais tout simplement parce
que son rôle exclusif n'est pas démontré. En effet, que voyons-nous?
A la limite de l'épanchement se produit un' bourrelet osseux. Si nous
considérons ce bourrelet à la manière d'un prisme triangulaire re-
courbé, nous lui voyons trois faces : Tune qui est en contact avec l'os,
une autre avec le péri^^ste, la troisième avec l'épanchement sanguin.
Eh bien, d'où peut- on tirer la conclusion que c'est exclusivement le
périoste qui a fourni le produit de sécrétion ? Pourquoi le tissu osseux
lui-même y serait-il étranger? Une sécrétion se produit autour d'un
épanchement ; cette sécrétion est placée entre le périoste et l'os : com-
ment êtes -vous autorisé^ dire que le périoste a seul fourni le produit
sécrété ? Pom* moi, je ne vais pas au delà de ce que l'observation me
démontre. Je constate seulement ceci : une sécrétion a eu lieu. Quel en
est l'agent producteur ? Est-ce l'os seulement ? est-ce le pénoste seule-
ment ? sont-ce les deux tissus à la fois ? Je l'ignore.
Ce que je me borne à conclure, c'est que partout ou existe, an con-
tact d'un os, un travail phlegmasiqne, il se produit une sécrétion ossi-
fiable. Affirmer qu'elle est exclusivement due au périoste, me paraît
une proposition dénuée de preuve rigoureuse. Ce qu'on peut dire, c'est
jbvGooQle
(451)
qae partontou nne cause d'irritatioQ agît sur le tissu des os, il se dé-
clare à la lilnite du màl'ou'cians son yoisinage, un^molimcD, un trayail
de production osseuse, trayail constant dans son origine qui est une
irritation des os, mais quelquefois ayeùgle dans ses tendances, puisqùi^
s'il est bienfaisant quand il a pour effet la consolidation des fractures
et la réparation des pertes de substance aux parois des cavités osseu-
ses, il s'exerce d'une manière moins intelligente quand il détermine
l'ankyloseàla suite d'une luxation, ou bien quand il entoure un sé-
questre qui doit être éliminé de l'organisme.
Le fait le plus extraordinaire peut-être de la gucrison spontanée du
oéphalœmatome est la résorption et la reconstitution successive du
cercle osseux faisant anneau autour de l'épanchemeht. ^
D*après mes remarques, ce cercle osseux, à mesure que l'cpanchement
sanguin se résorbe et qu'il occupe moins d'espace, suit dans sa marche
rétrocessiye la réduction des dimensions de l'épanchement ; c'est à
dire que si, au début, le cercle osseux entourait un espace égal en dia-
mètre à celui d'une pièce de 5 francs, il ne présente plus, quand l'é-
panchement est en grande partie résorbé, que les dimensions de la cir-
conférence d'une pièce de 1 franc.
La première pensée qui s'offre à l'esprit quand on cherche à se
rendre compte de cette diminution du cercle osseux, c'est que celui-ci a
éprouvé un retrait, une sorte de concentration sur lui-même, par un
mode de déplacement, dont, à la yérité, on ne comprend guère le
mécanisme.
Mais ce n'est point ainsi que s'effectue cette remarquable partie du
trayail de la guérison spontanée. A mesure que l'épancheaient sanguin
diminue suivant son épaisseur, et suivant les diamètres de l'emplace-
ment qu'il occupe à la sm^face de l'os, il se fait une résorption graduelle
des molécules osseuses à la grande^ circonférence ou circonférence ex-
terne du bourrelet, et, coïncidemment à cette résorption excentiique, il
se fait une addition successive de molécules nouyellement sécrétées à la
partie interne ou petite circonférence de l'anneau, Cet anneau se re-
produisant à son périmètre intérieur à mesure qu'il se détruit à son
périmètre extérieur, est soumis à un double mouvement simultané de
destruction et de reproduction, et suit pas à pas la réduction graduelle
des dimenikns de l'épanchement.^
Un second phénomène de la guérison spontanée du céphalœmatome,
c'est l'enkystement de la collection sanguine.
Toutes les fois qu'un épanchement sanguin se forme dans un point
de l'organisme, pour peu qu'il y séjourne quelque temps , on le voit,
même dans les tissus qui sont le moins aptes à ce genre de tiayail
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( 459 )
organique, on Iç voit s'enkyster; c'est à dire ({a'une enveloppe yiv^inte,
à parois distiifctes des tissus au sein desquels s'est produit l'épanché^
ment, se forme de toutes pièces autour du liquide épanché, et l'isole
dans une enveloppe, dans une sorte de capsule spéciale. Longtemps on
a cru que le tissu cellulaire des organes était la condition obligée et le
moyen d'enkystement. Mais l'ohseryation a appris que la lymphe or-
ganisable qui se produit dans toute solution de continuité est bien
plutôt l'élément productif de la membrane du kyste.
Ce travail de séquestration des épanchements se produit pour I^
eéphalcematome, aussi bien que pour tout autre épanchement sanguin.
Si| dans les premiers jours, l'interposition du sang au périoste et à l'oft'
est dii%;te et sans intermédiaire, au bout de quelque temps une coBche
organique de nouvelle formation sépare d'un coté l'os de l'épanche-
meaty de l'autre, celui-ci du périoste. Ce qu'il y a de remarquable^
c'est que celui des deux feuillets qui est appliqué contre l'os prend le
caractère du tissu périostiqoç; c'est la. même consistance, le même at»
pect, la même couleur, la même épaisseur. C'est là un point qui n'a été
que très-imparfaitement étudié jusqu'ici, si même il Fa été.
L'histoire anatomico-pathologique et la thérapeutique du céphaitt*
matome ne nous ont point encore dit leur dernier mot, et plus d'une
question sur ce sujet demande encore, avant d'être résolue, de Aoi»'-^
veaux documents. C'est comme pouvant jeter quelque lumière wt
cette curieuse affection que je rapporte le résumé suivant d'une obser*
vation recueillie à l'hospice des Enfants-Trouvés.*
Un enfant nouveau-né, exposé à la crèche, fut apporté à la salle des
ophthalmies, pour une opbthalmie purulente avec pseudo-membranes, af-
fection dont il fut débarrassé en quelques jours. Cet enfant présentait sur
le pariétal droit une tumeur fluctuante, que je reconnus au premier examen
pour un céphalmmatome.
Je résolus d'épargner toute opération à ce petit malade qui éiail Irè»»
faible, et d'observer la marche de la résorption ou de Touverture spott<«
tanée de la tumeur, suivant ce qui adviendrait. Au bout de six semaines, le
céphalœmatome, qui avait au début le volume d'un œuf de poule, avait sen-
siblement diminué, et ne présentait plus que les dimensions d^one petite
ncîx. Pendant tout le temps que s'eifectuait cette réduction graduelle el
appréciable de semaine eii semaine, nous observions que le bourrelet es*
seul qui, dans le principe, mesurait les diamètres d'un œuf de poule, sui*
vait le retrait progressif des dimensions de l'épanchement. Loryue celui^i
se fut complètement effacé à la surface du cuir chevelu, et qu*une forme
régulière eut remplacé la bosse considérable et lluetaatte primitivenient
formée par le céphalœmatome, on trouvait encore des vestiges du cerele
osseux et un point dépressible sur lequel nous reviendrons. La partie la
plus saillante du cercle se trouvait près du bord supérieur du pariétal.
L'enfant ayant succombé & la suite de vomissements et de diarrhées pro-
longés, notre attention, à Taotopsie, se porta principalement sur les vei-
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(463)
tiges que pouvait avoir laissés le céphalœmatome» à la disparition duquei
noas avions assisté du vivant du petit malade.
Avant d^enleverle cuir chevelu, des pressions exercées sur les différents
points de la voûte du crSine, et notamment dans le lieu où avait siégé la
tumeur, nous firent percevoir dans ce dernier point une sensation singu-
lière. Lorsque l'extrémité du doigt exerçait une pression forte sur ce
point, une dépression se produisait, suivie d'un' retour brusque par élasti*
cité, de manière à donner la sensation d'un os très-minec et flexible, qui^
déprimé on instant, se redressait aussitôt.
Je commençai par enlever le cuir chevelu avec la précaution de laisser le
périoste parfaitement intact. Le seul fait digne d'attention pendant ce dé-
collement, c'est que les adhérences cellnleuses qui unissent Paponévrosd
épicr&nienne au périoste présentaient, dans le point correspondant au cépba-
lœmatome, plus de sécha'esse et de résistance au décoliement que dans tout
antre point.
Je procédai ensuite au décollement du périoste lui-même, et pour cela,
je sectionnai sur trois côtés et près des bords du pariétal droit le périoste
de cet os. Après l'avoir décollé vers les bords avec le manche du scalpel,
je continuai à le détacher du reste de la sarface de l'os par une traction
douce. Le périoste, très-^peu adhérent sur presque toute la surface de l'os^
le devenait un peu plus au niveau du lieu d'emplacement du céphalœma-
tome, et cela dans une étendue à peu près égale à celle d'une pièc^e de
3 francs. Cette adhérence, quoique plus prononcée qu'en aucun autre polnt^
se détruisit avec une régularité parfaite et sans que le périoste tCit intéressé
en quoi que ce soit. II passait donc intact et complet, sans aucune altération
dans sa texture et son épaisseur, sur l'ancien foyer du céphalœmatome. Ce
foyer lui-même présentait les dispositions suivantes :
) Une lame fibreuse très-épaisse, d'apparence semi-cartilagineuse, servait dé
couvercle au foyer. Elle avait pour limites et pour points d'implantation le
léger relief formé par le cercle osseux réduit à des dimensions trës-peu
considérables. C'est cette lame dont la dépression momentanée par le doigt
était suivie d'un redressement brusque et subit. Celte lame fibreuse ayant
été détachée dans une partie de sa circonférence et renversée sur elle-
même, laissa voir l'intérieur d'un foyer contenant encore un peu de liquide
de couleur jaune d*ocre, légèrement trouble. La quantité était égale au cen'»
tenu d'une petite noisette. Ayant soumis à quelques lotions celte matière
jaunâtre, nous reconnûmes qu'elle était séparée du tissu osseux par une
lame périoslique de nouvelle formation. Le résidu de Tépanchement san-
guin était donc engalné entre deux lames fibreuses, l'une externe très-
épaisse, l'autre profonde, faisant fonction de périoste. L'espèce de kyste
formé par les deux lames, qui se confondaient Tune avec l'autre au bonr>*
relet osseux, et qui renfermaient entre elles deux le résidu liquide du
oépbalœmatome , était recouvert à la manière d'un surtout par le pé**
rioste primitif qui restait ainsi complètement étranger à la composition du
kyste.
Cette disposition, qui nous montre le périoste devenu étranger an con«
tact du sang épanché, lequel est contenu dans un kyste propre et reste
séparé de l'os par une lame périostique de nouvelle formation, diffère com-
plètement de ce qui est mentionné dans les descriptions des auteurs les
plus estimés. Cela tient sans doute à ce que ces auteurs n'ont observé que
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des cépbalœmatomes trop récents pour présenter l*énkystèaieDt> on ;
anciens pour que le périoste eût repris sa disposition primitive à l*égard
de l'os.
Je terminerai ce travail en rappelant, pour les réfuter, les concla-
ftions que plusieurs auteurs ont admises sur le céphalœmatome et son
mode de guérison : j'exposerai ensuite celles que j'ai cru devoir déduire
des faits observés par moi.
On a admis :
1^ Que la formation du bourrelet osseux est Toeuvre exdasîve du
périoste. Gela n'est nullement démontré.
S« Que le péricrâne décollé par l'épanchement s^ossifie à sa sut face
intérieure. —Le périoste ne s'ossiûe pas : il se forme entre celte mem-
brane et Tos une production osseuse nouvelle , mais aucune partie de
l'épaisseur du périoste ne devient le siège de la transformation os-
seuse.
y Qu'au fur et à mesure que le sang extravasé est absorbe, le
péricrâne ossifié se rapproche de Tos et finit par s'unir intimemeiit à
lui. — C'est toujours la même supposition de l'ossification du périoste,
supposition dont je n'admets pas la justesse. Et puis, quant à la réadhé-
sion du périoste antérieurement décollé par l'épanchement, je dirai que
œ n'est pas avec cette simplicité que se passent les choses. Il y a en*
kystement préalable du foyer sanguin, et c'est une période dont on
ne semble pas se douter.
Voici maintenant les conclusions qui me paraissent devoir se déduire
des faits que j'ai observés :
P L'épanchement sanguin du céphalœmatome, quand ce dernier
n'est pas troublé dans sa marche naturelle par Touverture de la tu-
meur, s'enkyste au moyen de deux membranes de nouvdle formation,
Pune, qui se forme entre l'épanchement et l'os, l'autre entre l'épan-
chement et le périoste.
y Le feuillet qui sépare l'épanchement de l'os prendTaspectetle
caractère d'un véritable périoste*
3** Le bourrelet osseux du céphalœmatome diminue en diamètre^ an
fur et à mesure de la diminution de l'épanchcmeot.
4^ La migration concentrante du bourrelet osseux s'accomplit par
la double action simultanée d'une résorption à la circonférence ex-
terne, et d'une reproduction concentrique à la circonférence interne
du bourrelet.
5® On ne doit opérer que les cépbalœmatomes qui se montrent tout
à fait au-dessus des ressources de l'organisme quant à la résorption
spontanée.
6*» La chance de produire une suppuration dans le foyer du cé-
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phalœmatome , [maladie qui, par sa nature, ne comporte pas néces-
sairement ce travail pathologique, doit rendre très circonspect dans
l'emploi des procédés opératoires , dont aucun n'est à l'abri de cette
conséquence.
7^ Chez l'enfant noUvcau~né, il est permis de compter sur une
grande puissance de résorption, et des épanchements sanguins yolu-
mineux peuvent se résorber d'une manière complète.
Note du rédacteur. Pour compléter ce travail intéressant de M. Chas-
saignac, nous devons mentionner le procédé à suivre lorsqu'on est
forcé d'ouvrir ces bosses sanguines. Ordinairement le céphalœmatome
se résorbe pendant les six premières semaines de la .vie, en suivant la
marche que décrit noti*e habile confrère ; lorsqu'il dépasse ce terme,
quelquefois il se forme un fcyste séreux, contenant un liquide roussâtre,
rouillé, semblable à celui qu 'on observe à l'intérieur des kystes qui se
montrent aux mamelles à la suite des contusions ; mais le plus souvent
répanchement sanguin persiste, le kyste s'enQamme, s'^d)cède, amène
la fièvre et la nécrose du crâne .
Dans ces circonstances, il importe donc de prévenir par une opéra-
tion ce résultat toujours funeste. Or, quel procédé suivre? C'est ce qu'il
&nt établir, car il y a des chirurgiens qui donnent à ces tumeurs un
coup de bistouri , sans s'inquiéter de ce qui peut arriver après. A la
suite de l'ouverture des céphalonnatomes, deux dangers sont à éviter :
l'apparition d'un érysipèle et la formation d'un abcès. Voici la prati-
que qui, suivant M. Trousseau, met le plus sûrement à l'abri de ces
4eux redoutables accidents : « Avec un bistouri étroit, tenu comme
pour couper de dedans en dehors^ on fait à la partie inférieure de la
tumeur une ponction ; on presse pour en extraire le sang qui y est con-
tenu ; on tâche de la vider complètement. Cela fait, et pour empêcher
l'introduction de l'air, qui pourrait produire des accidents inflamma-
toires, on établit la compression. C'est une chose bien simple : on se
sert de bandelettes de diachylon larges de douze à quatorze millimètres,
d'une longueur telle qu'elles aillent d'une joue à l'autre. Le premier
chef est appliqué en serrant fortement sur le milieu de la tumeur. La
seconde bandelette est placée en croix sur la première, et ainsi de suite,
jusqu'à ce qu'on ait couvert toute la tumeur. Cela fait, d'une large
bande faites un tour autour du front, tirez en bas sur les bandelettes, et
faites un second tour de bande ; coupez alors les bandelettes à un cen-
timètre au-dessous du bord inférieur de la bande, relevez les bande-
lettes, et faites un troisième tour de bande. Il est impossible, après que
tout est ainsi vigoureusement comprimé, que l'air puisse s'introduire
dans la tumeur ; et si, huit à dix joui's après, vous ôtez l'appareil, tout
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«dbpara. C'est une chose irès»siniple, die ne denuuide fsa beaiiQoap
d'habilelédûnirgieale, nais elle guérit, et c'est ressentiel.
W MOT SUE QUELQUES DIFFICULTES NATURELLES QUE L Olf EEITCONTRE
DAIfS l'opération du CATBÉTERISMEé
Le cathétérisine, tout facile <(a'il paraisse, n'en est pas moios ane de
ces opérations qui embarrassent soiirent le pratiâm. Les oktfacies qui
peuvent s'opposer à Texpalsion des urines sont de deux aorte» :
tantôt une oblitération plus ou moins complète du 4»nal de Toretpe,
et celle-ci^ ne sa produit jamais d'une façon soudaine; tant&t la
perte de la oontractilité de la vessie ; cette cause de la rétention d'urine
est celle qu'on observe le plus souvent.
Phénomène symptomatique d'affections diverses, la paralysie de
la vessie vient souvent compliquer, d'une manière inopinée, le trai-
tement d'une affection de la moelle, d*une fièvre avec stupeur pro-
longée, etc. Dans ces circonstances, le cathétérisme constitue one
opération d'urgence que le praticien doit être apte à pratiquer sans
pouvoir jamais, par son inhabileté, aggraver l'état de son malade.
L'habitude est beaucoup dans les opérations mamielles ; or, eomme
on ne peut faire naître à volonté les occasions de l'acquérir, c'est
aux données anatomiqucs qu'elles comportent à venir y sappiécr.
Aussi est ce dans le but de rappeler ces données importantes qœ
nous mettons sous les yeux de nos lecteurs deux figures tracées par
le crayon intelligent de notre confrère le docteur Phillips, en les ac-
compagnant de quelques-unes des remarques pratiques très-judideuses
que BOUS avons entendu émettre par cet habile praticien dans le cours
sur les maladies des voies urinaires qu'il professe à l'Écoie pratique.
On conseille généralement de faire coucher le malade sur le bord
gauche du lit, afin que le chirurgien puisse manœuvrer de ce côté. Il
est vrai que, dans cette position, l'opération est plus facile à exécuter;
mais, dans certaines circonstances, on doit se résoudre k opérer de
quelque côté que le malade soit couché.
S'il s'agit de faire un cathétérisme exploratif , on peut placer le ma-
lade de la manière la plus avantageuse an chirurgien ; mais, dans les
cas de rétention d'urine, lorsque le malade est en proie depuis long-
temps à de vives douleurs, il y aurait de Tinhumamté k le faite déplacer
afin de rendre plus faciles les manœuvres de l'opération. U faut donc
le laisser dans la position qu'il occupe.
Le chirurgien cherchera à oublier les descriptbns données sur la
manière de tenir la sonde ; il n'aura pas toujours en vue la plume à
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écrire, farce que, si l'instnimeiit était tena de cette façon^ il ne pmir-
TBÔt pas entrer dans le canal ; il n'allongera pas aussi la verge, de ma-'
mhce à former on angle droit avec Taxe du corps, parce que le canal
trop tendu angmentera les résistances en umltipliant les points de con»
tact avec la sonde ; il s'inquiétera pea d'écarter 'le prépuce avec le
pottce ou Tindex, plutdt qu'avec le pouce et le médius. Mais Topén*^
teaty tenant la sonde de la manière qui lui est la plus commode et la
plus familière, écartant le prépuce afin de déconviir le méal urinaire^
n'impoite avec quels doigts, il introduira la sonde d'une manière moins
dassique, moins chirurgicale peut-être, mais certainement plus facile.
La sonde ne doit pas être posée dans la ligne médiane en commeiiçaiit ;
quelques sujets ont le ventre saillant, ou la courbure antérieare ée i'o^
rètre très-forte ; la sonde, dans cette position, produit des frottements
sur la paroi supérieure du canal, et son passage est douloureux. On
se crée de grandes facilités en la plaçant dans la direction du pli de
l'aine, et en la maintenant ainsi jusqu'à ce que son bec ait accroché la
symphyse du pubis.
On ne peut reommiander assez souvent aux jeunes praticiens d'agir
lentement, ti*ès-lentement ; habitués à voir les maîtres exécuter bril-
Eammentle cathétérisme, ils se persuadent vite que cette opération
n'est qu'un tour de main, et ils n'ont pas asseï la conyiction que, si elle
donne des résultats immédiatement utiles lorsqu'elle est bien faite, elle
produit aussi des accidents très-graves lorsqu'une main inexpérimentée
n'a pas su éluder les diflicultés naturelles qui existent dans les voies
urinaires.
Parmi ces obstacles naturels, il faut d'abord citer la symphyse du
pubis (*).
Lorsqu'on doit sonder un sujet gras, il est impossible de placer le ca*-
théter dans une position verticale qui permette le passage du bec sous 1*
symphyse. Le pavillon étant repoussé en avant par la saillie de l'abd^H
mcn, tient le bec de l'instrument trop relevé contre la paroi snpé-
rieure du canal pour lui permettre d'atteindre le bulbe ; si on abaissa
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alors le pavillon, le bec vient buter contre la symphyse (f*), et la
sonde est arrêtée dans sa marche. Si Tinstrament n'est pas bien tenu
entre les doigts, le bec pivote sur Tobstacle et le pavillon se renverse.
C'est ce qui a souvent été pris pour relTet du rétrécissement spasmo*
dique. Lorsque Popérateur est prudent, le mal n'est pas grand; ilfaot
sedement recommencer la manœuvre ; mais lorsqu'un praticien, do*
miné par les idées qui ont eu cours naguère encore, lorsqu'il vent
faire du brillant et employer la force , il fera inévitablement une
fausse route en ce point.
Il est facile d'éviter cet obstacle, en plaçant le cathéter dans la direc-
tion du pli de l'aine, et en Ty maintenant jusqu'à ce que son bec soit
engagé sous les pubis, pour atteindre le bulbe (^^).
Le cul-de-sac du bulbe est encore un autre obstacle naturel, il aug-
mente en raison des efforts qu'on fait pour le franchii*, si on n'est pas
dans la bonne direction. Il dépend de la grande élasticité des tissus de
ce renflement et de sa position fixe au-dessous de l'aponévrose moyenne
du périnée.
Lorsque l'extrémité du cathéter est arrivée dans cette dépression, il
faut la retirer un peu vers soi et abaisser très-lentement le pavillon : pour
ne pas avoir eu cette précaution, des praticiens, continuant à
vouloir faire entrer l'instrument, ont fait des fausses routes jusque dans
le rectum.
On voit aussi , dans ces moments d'embarras, des chirurgiens qui
cherchent à diriger la marche du cathéter, soit en poussant sur le pé-
rinée , soit en introduisant le doigt dans le rectum. Ces manœuvres
sont inutiles et nuisibles. U est d'abord fort difficile de préciser avec'
les doigts, à travers les tissus, la direction que va prendre le cathéter.
Quant à celle qu'il a prise, si on la reconnaît, on constate un fait
accompli; ainsi, par exemple, si une fausse route est faite , on en
connaîtra l'existence en supposant que le doigt puisse servir à
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la dévoiler; mais il est impuissant à la prévenir, à l'empêcher.
Si la pression exercée au périnée sur la courbure de la sonde est
trop forte, le bec, dirigé en avant, peut contondre et perforer la paroi
antérieure du canal.
Cest donc une manœuvre dont il faut toujours s'abstenir , parce
t|u'elle ne peut pas aider ceux qui n'ont pas la grande habitude de
cette opération , et parce qu'elle peut être la cause d'accidents graves.
Chez quelques sujets, il y a encore un troisième obstacle naturel.
C'est dans la région prostatique.
Le sillon qui existe sur la paroi postérieure de la prostate est
<|uelquefois trës-prolbnd de sorte que , son extrémité vésicale , en se
recourbant en haut , forme en avant du col de la vessie une saillie
qui empêche la sonde de passer. Chez les vieillards, cet obstacle est
^rès-fréquent : il est le produit de différentes altérations déciites par
IVf; Mercier (1), et dont nous ne devons pas nous occuper ici.
Pour faire arriver la sonde dans la vessie, lorsqu'elle est arrêtée
à cet endroit, il faut amener un peu à soi le pavillon , et l'abaisser
avec lenteur jusqu'entre les cuisses du malade, dans la direction d'une
ligne presque parallèle à l'axe du corps. Cette inclinaison forcée pro-
-duit de la douleur par la pression qu'elle exerce sur la paroi inférieure
du canal, au niveau du ligament suspenscur de la verge ; c'est afin de
rendre cette douleur moins sensible, qu'il faut agir avec une extrême
lenteur.
On s'est aussi préoccupé des courbures des sondes. Il ne peut être
question ici que des instruments employés pour le cathétérisme dans
les voies saines, sans aucune altération ni déviation.
La courbure la plus généralement applicable est celle qui, occu-
pant le tiers de la longueur de l'instrument, représente une portion
de cercle dont le rayon a six centimètres de long.
£n prenant les précautions qui viennent d'être exposées , en agissant
avec lenteur, et en employant la sonde dont [la courbure est ci-dessus
indiquée , on évitera toujours les obstacles naturels du canal, et
le cathétérisme à travers les voies urinaires , à l'état normal , devient
•une opération facile à exécuter, et à l'abri de tout accident.
B.
(1) Les.ixilvules du col de îa vessie ne se rencontrent pas seulement chez
les vieillarcls , mais elles s^observent encore cbez des individus d'un âge
beaucoup moins avancé. Nous publierons prochainement un travail sor^ce
âujet , avec gravures. {Note du rédacteur,)
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(460)
GHmiE ET PHilBMiLCaE.
nOnVELLES REMARQUES SUR LE CHLOROFORME , SES ADULTÉRATIOlfS
ET MOYENS DE LES RECOZflf AÎTRE ; EAU GHLOROFORMISiE.
Assez souvent, après renthousiasme causé par l'introductioa d'an
agent thérapeutique présenté comme médicament de grande valeur,
succède un abandon complet, soit que réellement ce nouvel agent ait
été trouvé n'ofirir que des avantages négatifs, soit que, par une
expérimentation mal dirigée, ses insuccès, les accidents causés par lui,
le fassent honnir en proportion même de l'éclat avec lequel il a d'abord
été présenté.
Pour quelques-uns, le chloroforme se trouve ou devrait se trouver dans
cette dernière catégorie» Pour d'autres, au contraire, incomparable-
ment plus nombreux, et parmi lesquels nous nous rangeons, cet agent
n^est pas encore assez apprécié, en raison des nombreuses applications
thérapeutiques dont il a été déjà Tobjet et de celles que Ton entrevoit
encore ; en un mot, il nous paraît devoir donner plus qu'il n'avait pro-
mis tout d'abord* En eCTet, à part son emploi capital, comme anesthé-
âique général ou partiel dans la pratique des opérations chirurgicales,
il a déjà été appliqué avec succès à des cas pathologiques assez variés;
les inhalations ont servi à la réduction des hernies, à calmer les acci-
dents nerveux du tétanos, de la chorée, de Fédampsie ; en inhalations
légères pai* le nez, ou en compresses, mêlé à de l'eau, il a fait cesser
des céphalalgies intenses; quelques gouttes dans une potion ont fail
tomber le. hoquet, l'oppression asthmatique, divers états nerveux, cer-
taines insomnies. Des lotions d'eau chloroformisée, dont nous parle-
rons plus loin, apaisent le prurit dartreux. Mais nous nous écartons de
notre rôle, nous ne devons parler du cUoroiorme que sous le rap-
port chimique et pharmacologique.
Si quelques médicaments chimiques, sans perdre leur maximum d'ac*
tivité thérapeutique, peuvent être dans un certain degré d'impureté, œ
ne sont que des exceptions; les médicaments exigent, en général, un
grand état de pureté, et le chloroforme peut-être plus qu'aucun autre,
La moindre adultération par l'alcool, le chlore, etc., d'après beaucoap
d'expérimentateurs, fait dévier son action d'une manière déplorable,
du moins en tant qu'agent anesthésique. D'après cette considération,
nous avons pensé qu'il serait important de faire connaître aux prati-
ciens, rassemblés dans un même article, les moyens propres à constater
là pureté du chloroforme.
Nous ne reviendrons pas sur la préparation du chloroforme ; nous
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(461 )
avons publié dans le Bulletin de Thérapeutique (1) un procédé qui
ne nous parait pas avoir encore été dépassé sons les rapports du rende-
ment et de la qualité du produit.
Grâce aux améliorations apportées au procédé primitif d'obtention,
et k une fabrication plus en grand, le prix du chloroforme a singuliè-
rement diminué de ce qu'il était d'abord ; néanmoins ce prix est
«noore assez élevé pour que les falsificateurs trouvent avantage à lui
ajouter des substances étrangères ; ou que des fabricants peu scrupu-
leux livrent au commerce du chloroforme plus ou moins incomplète-
ment purifié. D'autre part, les procédés de préparation étant diffé-
rents, quelques-uns peuvent donner, à Tinsu du fabricant, un produit
impur. Par tous ces motifs, il serait bien à désirer que les pharmaciens
préparassent eux-mêmes leur chloroforme, ou que ceux qui sont dans
l'impossibilité de s'ooeuper de ce soin ne l'admissent pas dans leur offi-
eine sans l'avoir soumis à l'examen chimique.
Une autre source d'impureté du chloroforme, que nous ne devons
pas oublier de signaler, existe dans la décomposition spontanée de ce
produit, décomposition que nous avions constatée de notre coté, pen-
dant que M. Morson, pharmacien distingué de Londres, la constatait
du sien. Sous l'influence de l'air et de la lumière, le chloroforme s^al-
tère, en donnant naissance à de l'acide hydrochlorique ; alors il rou-
git le papier bleu de tournesol, et donne avec un soluté d'azotate d'ar-
gent un précipité blanc de chlorure d'argent. En outre de l'acide hydro-
cUorique, M. Morson signale la présence du chlore qui se dégagerait
de la combinaison , et resterait libre dans le liquide, auquel il commu-
niquerait la propriété de décolorer le papier de tournesol. Mais nous
croyons qu'au lieu de chlore, comme le veut M. Morson, il est plus ra-
tionnel d*admettre la formation d'acide hypochloreux, et attribuer à
ee dernier l'action décolorante sur les couleurs végétales. Cette décom*
position spontanée est surtout très-rapide, si le chloroforme est en
petite quantité par rapport à la capacité du flacon dans lequel on le
«conserve.
Le fait de la décomposition spontanée du chloroforme démontre la
nécessité pour la pharmacie de conserver le chloroforme dans des fla-
cons en verre bleu ou noir, et le moins possible en vidange. Selon
M. Morson, tenu sous l'eau, le chloroforme se conserve bien.
Pour rendre le chloroforme altéré spontanément propre à l'usage
médicinal, il suffît de le purifier par la méthode ordinaire.
Les substances étrangères qu'on a rencontrées dans le chloroforme
(t) Voir la livraison de janTîer, tome XXXIV, page 43.
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(462)
sont l'alcool, le chlore^ Tacide chlorhydriqae, Facide bypochloreox,
l'éther dilorhydrique, Vétbcr hydrîqae, des composés de méthyle, l'al-
déhyde, l'eaa, des substances fixes, qu'elles proviennent d'addition,
d'un défaut de soin dans la préparation ou de l'altération spontanée.
Alcool. — Il a été trouvé du chloroforme qui contenait jusqu'à
50[100 d'alcool. L'adultération alcoolique provient soit d'addition,
soit d'une purification incomplète ; dans tous les cas elle diminue la
pesanteur spécifique du chloroforme. Pour la reconnaître, M. Sonbeî-
ran a proposé l'emploi d'un mélange à parties égales d'eau distillée et
d'acide sulfurique à 66°, mélange dont la densité est de 1,440, lors^
qu'il est froid. Une goutte de chloroforme pur versée sur ce liquide le
traverse et gagne le fond, tandis que le chloroforme alcoolique flotte à
la surface.
Mais ce mode entraîne dès chances d'erreur. Si, 'en faisant l'essai, on
agite beaucoup le tout, l'alcool se sépare du chloroforme, qui alors
tombe au fond du vase ; d'un autre côté, si l'on n'agite pas, les gouttes
mêmes du chloroforme pur pourront bien rester à la surface du liquide
d'essai. Il y a donc un terme moyen à prendre.
Le chloroforme alcoolique est inflammable.
Mais ces trois modes d'essai peuvent aussi bien se rapporter aaxi
adultérations par les éthers, l'aldéhyde, etc., qu'à celle par l'alcool.
L'épreuve la plus simple, et peut-être la plus concluante pour con-
stater cette adultération est celle indiquée par M. Mialhe. Elle consiste,
comme on sait, à verser dans un tube contenant de l'eau une ou plu-
sieurs gouttes de chloroforme. Si ce dernier est pur, il traversera l'eau
en conservant sa transparence, tandis qu'impur il deviendra laiteux.
M. Léthéby a eu l'idée de faire servir ce procédé à l'essai quantita-
tif de l'adultération alcoolique. On verse 30 gouttes de chloroforme
dans un tube étroit gradué , on note le niveau du liquide, on ajoute
8 grammes d*eau distillée et on agite le mélange ; on laisse déposer
pendant une heure ou deux. Le chloroforme se rassemble au fond du
liquide, et la quantité dont son niveau a baissé indique la proportion
d'alcool qu'il a cédée à l'eau. Mais, selon nous, ce procédé est défec-
tueux, en ce sens que le chloroforme est soluble d'une manière assez
sensible dans l'eau, ainsi que nous le démontrerons bientôt plus aa
long. Ajoutons que, dans ce cas, l'eau étant alcoolisée par raloooi
adultérant, la solubilité du chloroforme en serait aca*ue d'autant.
Selon M. Léthéby, l'albumine of&e aussi un moyen d'essai fort
sensible. Le chloroforme pur ne coagule pas le blanc d'oeuf, tandis qne
le chloroforme alcoolique le coagule. Une goutte suffit pour produire
cet effet, pour peu que le chloroforme contienne de l'alcool.
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( 463 )
Chlore. — La présence du chlore peut avoir des inconvénients en-
core plus graves que celle de Talcool. Elle provient de ce que ce corps,
en excès dans Thypodilorite, a passé à la distillation en même temps
que le chloroforme, et qu'un défaut complet de purification ou une
purification imparfaite l'y a laissé. Le premier, nous avons indiqué,
pour le faire découvrir ainsi que le produit suivant, le soluté d'azo-
tate d'argent, qui donne un précipité blanc d'azotate d'argent. Le
chloroforme pur, bien que contenant du chlore dans sa composition,
ne précipite pas Pazotate d'argent comme le font la plupart des com-
posés chlorés ; il réduit seulement le métal de ce sel au bout de quel-
ques heures. Le chloroforme chloré détruit d'ailleurs les couleurs vé-
gétales.
Acide hydrochhrique. — Sa présence est très-fréquente. Elle ne
peut être attribuée qu'au défaut de soins dans la préparation ou à
l'altération spontanée. M. Léthéby a eu à examiner du chloroforme
fourni à un hôpital de Londres, qui en contenait 53/100. Il peut être
facilement décelé par l'azotate d'argent qui précipite du chlorure, et
par le papier bleu de tournesol qu'il rougit.
Acide hypochhreux , — Même origine, mêmes réactifs que le précé-
dent ; seulement, après avoir rougi le papier bleu de tournesol, il le
blanchit.
Éther hydrochlorique. — Même origine que le précédent. Il sera
décelé en traitant le chloroforme par l'eau, et distillant celle-ci au bain-
marie. Les premiers produits distillés auront une odeur d'éther chlor-
hydrique très-reconnaissable,
Etker hydrique, — On a trouvé du chloroforme falsifié par ce pro-
duit. On reconnaîtra la fraude par la moindre densité et par l'inflam-
mabilité du mélange.
Aldéhyde, — Elle sera reconnue à son action réductive sur l'oxyde
d'argent hydraté, et à la coloration brune que ce liquide prend en
chauffant, lorsqu'il est additionné d'un peu de liqueur de potasse.
Composés de méthyle. — Ils sont signalés par M. Léthéby, qui,
malheureusement, n'indique d'autres moyens de les découviir que les
accidents qu'ils peuvent déterminer sur l'économie : céphalalgie,
prostration générale et rapide.
Eau, — Comme l'éther hydrique, le chloroforme dissout un peu
d'eau, qu'on peut lui enlever par le chlorure calcique anhydre.
Substances fixes. Les substances fixes qui y ont été et peuvent y être
ti'ouvées, sont celles que le chloroforme peut dissoudre. En chauffant au
bain-marie, le chloroforme sera volatilisé, et les substances fixes reste-
ront comme résidu.
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(464)
La présence de l'alcool, an chlore, dé l'acide hydrochloriqae, rend
compte de la causticité sur la peau de certains édiantillons de diloio-
£srme, et explique, en grande partie aussi, les accidests larribks qA
ont été signalés dans ces temps derniers.
En résumant les notions qoe nous Tenons de donner, les cmaeûtm
de pureté du chloroforme sont r
1® Une parfaite transparence;
2* Une entière Tolatilité ;
3* Une densité de 1 ,49 à la température de 15^;
4^ Une odeur éthérée spéciale rappelant celle depommedercincctr,
et une sayeor éthérée, menthée, et sucrée à la fins ;
5® Une solubilité en toutes proportions dans Talcool et Féther Iqp-
dnqne ;
6p De tomber au fond d'un mélange d'eau et d'acide salfariqae m
parties égales ;
7® De ne rougir ni blanchir le papier bleu de tonmesaU
8® De ne point derenir opalin en traversant l'eau ;
9^ De ne point précipiter par le nitrate d'argent ;
10» De ne point coaguler l'albumine du blanc d'cesf ;
IP De ne pas prendre feu par l'approche d'un ccHrps enflammé ;
12^ De 'produire, par le frottement, une simple rubéfaction à la
peau, et non une Tésication.
Malgré la remarque que nous ayons faite dans l'article précité, sih
voir, que le chloroforme n'était point aussi insoluble dans Tean qw
l'avaient avancé les premiers auteurs , qu'il était même assez s^
lubie pour que l'on tînt grand compte de cette solubilité dan» le la-
vage du chloroforme par l'eau, et pour )es applications que l'on en p«»*
vait faire ; malgré cette remarque, disons-nous, ceux qui ont écrit d^
puis sur le chloroforme n'en ont pas moins répété, arec les proonei-s
auteurs, qu'il était msoluble dans l'eau. Disons même que, sur la
foi d^un chimiste anglais, plusieurs journaux ont avancé que le
chloroforme n'était soIuMe dans l'eau que dans la pri^cvtion de
1/2000;
Nous devons d'autant plus mettre d'insistance à relever cette crrev,
qu'elle peut être nuisible aux progrès de la thérapeutique du cfakiti^
forme. En effet, il n'y a nul doute pour nous que beaucoup de pra-
ticiens enssent déjà tenté son emploi à l'extérieur, et surtout à l'inlé.
rieur, dans des cas pathologiques divers, s'ils enssent conm seii degré
de solubilité dans l'eau.
Nous avons démontré qu'à la température de 45 à 20^, 400 grasi»
mes d'eau distillée pouvaient dissoudre 40 gouttes de chkreifiMrme^ oa
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Supplémeni. ( 465 )
en poids 1 gramme, les gouttes étant fort petites. Cest donc juste 1/100
de son poids que l'eau dissout de celui-ci. Nous avons établi, sur
cette solubilité du chloroforme dans Teao, une formule d'eau chloro-
formisée ; mais considérant qu'à la dose maximum de l/lOOIe mélange
n'est pas suffisamment stable , que du chloroforme peut se déposer par
un'changement de température» et ensuite que la mixture a une saveur
trop forte, nous avons réduit cette proportion de moitié. Nous lepro
dniroDS, du reste^ cette formule :
Eau chhroformisée.
Chloroforme pur. ... 50 centigrammes (20 goattes).
Eau distillée 100 grammes.
Faites dissoudre par une forte agitation.
Pour obtenir une agitation suffisante, il fiiut avoir la précaution de
se servir d'un flacon d'une capacité double au moins du volume du li«
quide.
On obtient ainsi un soluté parfaitement transparent, d'une saveur
tout à la fois sucrée, menthée et éthéréc, qui sera trouvée fort agréa-
ble par la plupart des mabdes. L'eau chloroformisée peut être consi-
dérée comme préparation officinale.
La cuillerée médicinale étant de 20 grammes, chaque cuillerée con-
tient 4 gouttes, ou 1 dédgramme de chloroforme.
En faisant ajouter à ce soluté des sirops appropriés, les praticiens
formeront des potions aussi variées qu'ils auront d'indications à rem-
plir dans les limites de la médication chlorofonnique. L'eau chloro-
formisée peut être aussi employée h l'extérieur en lotions, embroca-
tions, etc.
n est bien entendu que les praticiens pourront prescrire, selon les
cas, l'eau chloroformisée plus faible ou plus forte ; mais alors ils de-
vront préciser. C'est avec de Veau chloroformisée saturée, c'est-a-dire
contenant autant de diloroforme que l'on peut en dissoudre, que le doc-
teur Cazenave est arrivé à faire tomber certains états prurigineux.
Nous avons fait connaître encore, dans l'ailicle précité, la propriété
qu'a le chloroforme de dissoudre l'iode, le brome, le camphre, la plu-
part des alcalis végétaux, les corps gras, les résines, etc. L'eau, dans
son mélange avec lui, ne paraît perdre aucunement de ses propriétés
dissolvantes, mais, au contraire, y ajouter quelque peu celles de ce
En somme, nous croyons être autorisé à dire que l'eau choloformisée
doit, d'ici à quelques années, occuper une large place dans la pratique
médicale et pharmaceutique. DoRViCULT.
TOMB XXXV. 10* LIV. 50
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CÔRABOPOHDlLlfCE BSÊDIGALE.
UOTKt Wl M. DIVBaG» OTR l'HIIILB DB FOŒ DB MORUB EMWXÎf ÉB
COlfTAE I4E UJPII8.
Dans WW eitt-ttldelaReYiiemédico-cbirurgicaleifti' letrailêllie»!
dit k»fiH9 par rhatti do foie de morue, ie trdtive cette fhme î
« Enfin, la meilleure preuve que Ton puisw donner de l'efficacîlé de
ce traitement, c'est que M. Devergie, qui a pria le service de M. Emery,
lors de la retraite de ce dermei", a été en quelque sorte Aligé par les
malades de ces saUes à leur contiouer le traitement déjà commencé, et
qu'U a pu se convaincre par Ud-toéme des heureux effet» de l'iiuile de
feie de morue à ha«te dose contre le lupu8 rébeUe. »
JedoisdéchrercetteaneriimctmpUtement erronée.
V Je n'ai pris du service de M. Emery qu'une salle. Il y traitait des
hommes, on y a mis mes malades femmes.
t« Dans les mutations de service opérées par radmiiïistration lors
de la retraite de M. Emery, mes malades, et mes malades seuls m'ont
suivi dans les nouvelles salles qui ont été afttriboées à mon service.
3» Je n'ai jamais vu un malade afiecté de lupus, qui ait été traité
par M. Emery au moyen de l'huile de foie de morue.
4» Dès le mois de mai dernier, c'e8t-à-<lire quatre mois avant là pu-
hlieation du travail de M. Emery, je consignais, dans le Journal de mé-
decine et de chirurgie pratiqué de M. Lucas Championnière, toute la
thérapeutique do lupus successivement expérimentée paf moi depuis
huit ans, et j'y indiquais les succès que j'avais obtenus à l'aide de
l'huile de foie de morue employée à haute dose.
Moins absolu que M. Emery, j'établissais que c'était, de tous le»
moyens employés jusqu'à présent, le meilleur pour Combattre cette ma-
laiBe. Mai» je doute qu'il puisse jamais oorapter des suooès dans là pro-
portion qne loi attribue M. Emery*
En effet, ai on analyse les chiffres qu'il donne à cet égard, on ar-
rive à des résuluts presque exceptionnels en thérapeutique pour une
maladie si difUcilement curable. M. Emery a traité 74 lupus ; mais le dé-
nombrement de ce chiffre ne fournit que 66 malades 1 28 guélis , 12 en
grande voie de guérison ; 8 auties phthisique» ; 3 femme» mortes,
3 hommes sortis comme ils sont entrés ; 2 femmes soulagées ^ 10 autres
màkde» ne pouvant être comptés j parce qu'ils sont sortis de l'hôpkal
quim» jours après leur entrée^ Total^ 66«
Sur «M 66 malades, 10 ne pouvant être comptés, 8 phtlusiques, et
3 femmes mortes, probablement d'autre maladie ; en tout 21 . 21 de 66
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(499)
reste 45, Âifffè %m lequel M. Bmery comt>te M golrisoiii rt^ycAks^
12 malades partis en grande voie de gu^rîsoti ; itir e«t dernier»^ deat
ont fliéme été vos, deut ans après, patfahefneiit guéris. Or^ 2§ et It
font 40 : reste donc le modeste ohiffire 5, qui eompretod 9 femnes
trèÉ'^ùulagéêe par l'huile de foie de morue, et 8 bommei sortis eomiiM
ils étaient entrés. Somme toute, 8 însueoès réels su? 45 malades.
II n'est pas même question des malades laissés en tmitOffieut à l'h4*
pital lors de la retraite de M< Emery^ et qui m'auraient fbrcé k lettr
&ire prendre lliuile de ibie de morue.
Je ne nie pas la statistique donnée par M» Emery, je dis senlemeifl
qne M. Emery a été placé dans des conditions toM etôeptionnelles k
l'égard de oes malades, et que le hasard seul a pn inener on pareil
résultat.
En effet, j'ai malheureasement encore dans mes salles plus de trois
malades qui prennent de l'huile de foie de morue depnis neuf
mois; ches trois d'entre eut la maladie récidive^ quoiqu'ils aient
pris on prennent encore de l'huile de foie de morue, et quoiqu'ils en
aient obtenu de grands avantages. J'en ai qui .sont sortis sans être
gnéris, malgré une grande persévérance dans l'emploi de l'buile k
haute dose.
En thérapeutique, ce qui m'importe surtout, c'est de bien prioiser
la valeur d'un médicamenti afin de ne pas induire les praticiens en
errear^ et de ne pas promettre aux malades plus que Ton ne peut tenir.
n est d'ailleurs d'observation générale qu'il n'y a pas de remède
qui guénsM#ou;otirf la même maladie, parce que cette maladie a des
formes variées, dont mius ne pouvons nous rendre compte) et ces
formes, nées de ôrconstanoes que nous ne savons appréoier, ont une
grande influence sur les résuluts d'une thérapeutique donnée. Cette
observation s'applique surtout aux maladies de la peau , qui peuvent
êti*e simples on oomposées, quoique portant le même nom. Pour noua
circonscrire dans le lupus, il y en a de deux genres i le lupus tuber»
culeux qui aCbcfte en profondeur j le lupus serpigincux , que f appelle
herpétiforme, qui affecte en Surface; dans ces deut variétés, le lupus
est ou n'est pas avec ulcération. S'il est ulcéré, on le nomme eawdms,
et si l'ulcération suit une marche rapide, on l'appelle vorax*
Eh bien ! je dis que les diverses variétés de formes des lupus sont
plus on moins rebelles au traitement par Thuile de foie de morue.
La forme qui cède le plus facilement est celle dn lupus non ulcéré ,
et c'est surtout le lupus n<m ulcéré serpigineni qui guérit le mieux par
rhnile de &iie de morue* J'ai en «moment, dans mes salles , un bonne
de trente^-cinq ans cnvironi qui^ depuia ifuatre ans^ avait un Idpna
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(468)
sur le devant de la poitrine. Il est anx trois quarts gnâri depuis un mob
de l'usage de l'huile de foie de morue. Les lupus des membres et du
corps sont plus accessiUes à ce moyen que ceux de la figure. Ainsi,
parmi les cas de malades qui sont depuis longtemps traités dans mes
salles par l'huile de foie de morue, il en est une qui arait quatre
lupus du corps et un de la fiice. Ce dernier est seul rebelle au trai-
tement, il réddive même.
Bon nombre de lupus tuberculeux limités, de date peu ancienne, peu-
vent disparaître à l'aide de modificateurs généraux de la constitution
autres que Thuile de foie de morue, et de l'application du caustique de
Ganquoin, dont je fais un grand usage dans ces sortes de cas.
Ln lupus herpétiformes ulcéreux sont très-avantageusement et très-
utilement modifiés par les applications de l'huile de cade tous les deux
jours.
Loin de moi la pensée de contester les bons effets que l'on peut obte-
nir de la médication par l'huile de foie de morue , parce que je l'ai
moi-même préconisée envers et contre toutes les autres médications.
Mais ce que je tiens à établir, c'est qu'elle ne saurait être mise en pra-
tique à l'exdusion de tons les autres moyens. C'est ce que j'ai formulé
à la fin de mes articles sur le lupus, que je rappelais plus haut. Je disaû,
en terminant Tappréciation successive de toutes les médications que
j'avais mises en usage : a Maintenant, si, après avoir traité isolément
des effets de diaque médication, nous rassemblons nos idées pour tracer
la méthode thérapeutique qu'3 nous paraît le plus rationnel de mettre
en pratique, nous dirons qu'au lieu de s'attacher à un seul moyen, il est
préférable de s'adresser à un ensemble de moyens, qu'il faut empbyer
tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. La médecine ne saurait être exclusive,
et de ce qu'un médicament n'est pas assez puissant pour guérir à lui
seul une maladie, il ne s'ensuit pas qu'il ne puisse être utile et venir
en aide à d'autres moyens plus énergiques et plus efficaces. Voiri donc
à cet égard les préceptes généraux que j'établirai :
« i^ S'attacher, chez la femme, à entretenir ou à rétablir la mens-
truation au moyen du sirop d'iodure de fer dont j'ai donné d-dessns
la formule ; 2® donner à l'intérieur Phuile de foie de morue ; 3* des
bains sulfureux ou iodés; 4° toucher fréquemment le lupus, tous les
trois jours, par exemple, avec l'huile de cade ; ô* appliquer le caustî*
que de Canquoin sur des turbercules que la guérison isole, mais qui
disparaissent difficilement ; sur des ulcérations qui ont de la peine à se
cicatriser ; 6^ avoir même recours, dans quelques cas, k des pommades
légèrement résolutives, ou à des applications d'iode rubÀant poor
modifier des points du mal plus rebelles que d'autres. »
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(469)
Or, des chiffres donnés par M. Emery il ressort évidemnient ce
fait, c'est qu'en présence d'un lupus, le médecin n'a d'autre chose à
faire que d'administrer qtmnd même l'huile de morue* Quel est en
effet le médicament qui guérit quarante-deux fois sur quarante-cinq ,
et qui guérit, dans ce rapport, la maladie de la peau la plus rebelle,
peut-être, à tous les traitements ?
Tels sont, mon cher confrère, les motifs qui m'ont déterminé à vous
transmettre ces quelques observations. Je ne viens pas ici contester à
personne la priorité de l'emploi de l'huile de ioie de morue, préconisée
contre toutes les affections scrofuleuses depuis fort longtemps : ce à
quoi je tiens, c'est à ne pas sei*vir de point d'appui à des doctrines que
je regarde comme trop exclusives.
A. Deveroie,
Médecin de l'hdpital SaioULouis.
BIBUOGRAPBOE.
Des bains de mer ^ Guide médical et hygiénique du baigneur y par
M. J. Le Coeur (de Caen) ; 2 forts volumes in-8®. Paris, chez
Labé, place de l'École-de-Médecine , A.
Les bains de mer sont entrés dans nos habitudes' médicales sous
l'influence de la mode, ils s'y maintiendront sous le bénéfice de l'ex-
périence. Mais il ne faut pas oublier qu'en toutes choses , entre l'usage
et l'abus , il est une mesure , et que ce n'est qu'à la condition de ne
demander aux bains de mer que ce qu'ils sont susceptibles de donner,
qu'on en obtiendra de bons et utiles effets. L'eau de la mer est l'eau
minérale par excellence; aux éléments des eaux minérales les plus
riches et les plus actives , elle joint une foule de conditions physiques
qui en multiplient et compliquent singulièrement les effets. A ce titre,
elle est comme tous les remèdes puissants et héroïques ; elle peut faire
beaucoup de bien , mais elle peut aussi faire beaucoup de mal. Il n'est
donc pas indifférent , tant s'en faut , de déterminer d'avance les in*
dications et les contre-indications de son emploi. Mais, pour arriver
sûrement à la solution d'un pareil problème , il faut , à défaut de la
sanction de l'expérience , apporter dans l'appréciation des indications
un esprit d'analyse, qui suppose la connaissance préalable des nom-
breux éléments qui concourent à imprimer à ces bains leur activité
spéciale. Tous les médecins connaissent , jusqu'à un certain point, les
propriétés générales des bains de mer, et c'est le plus souvent à bon
escient qu'ils en prescrivent l'usage ; mais combien en est*il qui soient
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(470)
€11 vmum à^ donner à leqn nitlades fa» iiistnioûoiM mie«s«ûrc$ pour
r jgkv cei iMuge? Noui ne craiadrom pa« as»oréiiieat d'éti^ contredit par
personne, en aifirmant qu'il en e»t bien pen , et non» parlons des plas
instruilSf qoi soient en état de dire quelles sont les différentes plages
et variétéi du littoral préférables pour les baina de mer i à quelles
époques de Tannée il convient mieux de les prendre ; quels lont les
moments do jour les plus favorables ; quelle doit éUre la durée des
bws î dans quels cas il cnnyient mieux de prendre le bain à la mer
pleine on à la mer basse , k la mer calme ou à la mer agitée i quelles
9ont les précautions hygiéniques qui doivent précéder et suivre le bain,
le régime el la diététique les plus propres à en seconder l'action, etc.
n n'appartient qu'aux médecins seuls qui habitent la cote de formuler
à cet égard les règles pratiques cap.ibies d'assurer les bons effets des
bains de mer. C'est àee titre que M. Le Cœur, après un séjour de
plusieurs années sur les côtes de tlormandie , frappé des nombreuses
lacunes de nos traités de thérapeutique et de médeciue pratique sur ce
point , a entrepris de les combler en rédigeant un ouvrage qui, nonob-
stant son étendue , peut passer pour un véritable manuel et un guide
parfait en cette matière. Nous croyons rendre un véritable service à
nos lecteurs, en leur signalant les nombreuses questions sur lesquelles
ils trouveront dans cet ouvrage les renseignements les plus complets et
les plus utiles.
L'ouvrage de M. Le Ceeur est divisé en quatre parties ) dans la
première, il se livre à des considérations sur les bains en général, sur
la mer et ses phénomènes yariés, sur l'eau de mer et les divers effets
de MA application an oorps humain , tant à l'extérieur qu'à l'inte»
rieur ; considérations qui constituent, à proprement parler , l'étude du
médioament.
fjL deuxième partie est spécialement consacrée à l'emploi des bains
de vap, et aux cas imî ils conviennent. Les chapitres qui la composent
eontiennent les instructions relatives à la manière la plus rationnelle
de les prendre et à tout ce qui se rattache à cet objet.
La troisième contient un exposé des règles hygiéniques qui doi**
vent venir en aide à l'aetioa du bain et seconder ses effets. L'auteur
s^est surtout proposé, dans cette partie, d'initier le lecteur à certains
détails, qui tendent à rendre le séjour du littoral à la fois plus efficace
et plus agréable. Puis suivent, dans la quatrième pertie, sous le titre
de Variétéi, plusieurs préeeptei d'application qui n'auraient pu être
méthodiquement pièces ailleurs, et quelques aperçus sur le meilleur
mode de prépamtien et de onnsprvatien des hydirophytes et des oiseaux
iemer (véritiUi beii«d*eMvn médieel destiné i neenper lea loisirs dn
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iPX)
baigneor). Enfin, M. Le Gœor termina son œuyi« fw quelques éUiim
sur la submersion et par unç nomenclature abrégée des premiers
secours à administrer dans les divers genres d'asphyxie qu'elle peut
occasionner.
Tel est le plan général de ce traité, auquel Faoteor a cherché à im-
primer le double cachet d'une œuvre scientifique sérieuseï et d^on
livré instructif et agréable f double but qu'il a parfaitement at-
teint ; car, en s'efforçant, par l'aisance et la simplicité du style» par
l'élégance typographique^ par la variété et l'intérêt particulier des
sujets qui y sont traités, de rendre la lecture de ce livre accessihle aux
gens du monde, M. Le Cœur »*a rien négligé de tout ce qui peut
en faire une œuvre utile, nous dirons même volontiers indispensable
aux praticiens.
En effet, indépendamment d'qn exposé analytique des effets hygié-
niques et thérapeutiques des baips de mer, dans toutes les conditions
possibles de leur administration, d'une étude approfondie des indica-
tions et des contrfr^indications de leur emploi^ les praticiens y trouve-
ront tous ces préceptes d'application, tous ces menus détails pratiques
seuls capables d'assurer les bons eifets d'une médication simple en ap«
parence, mais en réalité très-complexe. Le livre de M. Le Cœur, en un
mot, ne sera pas un guide moins sûr et moins utile pour le médecin»
que pour le baigneur lui-même auquel il semble l'avoir plus spécii^)^
ment destiné,
RÉPERTOIRE MEDICAL.
AvaiNfi TPKsnxAiBB ( Sur m Yoici la formule qu'employait ||.
ntmoeau mode d'adnmistrwr k calo^ Monde^ert 2
ma dans V), Le protochlorure d« pb. calomel.. a.ao conUgrammcs,
mercure n*entre babitueUement dans Savon «mygdalio <i»oo grammes,
le traitement de Tangine qu'à titra f. S. A. 6 pilules h prendre une le
de purgatif, et partant à une dom aS" matin et une le soir,
sez élevée. M. Scelle-Mondezert, dans pour mndre le médicament plus
un article publié par le Journal heh-* facile à avaler par des malades dont
domadaire, en 1830, appelait Tatien- rarrière-bouche est le siège d'une
tien des praticiens sur un mode d'ao» inflammation , M. Vanoye prend soin
Uon spécial du calomel employé à de faire diviser la masse en douze
petite dose et associé an savon raé- pilules , au lieu de six 5 la dose de&
dicinal. Admimsiré de oelte façon , pilotes est alors de deoi malin el
le sel mercuriel amenait toujours, soir. Par cette simple prescription,
suivant ce médecin , la résolution do et à Texclusion de tout autre moyen
1 amygdalite en un temps très^ourt, ihéiapentlque , notre confrère as-
Séduit par la simplicité du traite- sure avoir guéri on grand nomlire
ment, M. aené yano|re a repris IV de malades affectés d'angioiNi leosil-
tude de cette médication paasée in^ laiiea. chez tons, lorsque le remède
aperçue, et les résultats qu'il en <i avait été administré avant la forma*
obtenns lui ont puni asses salisbi^ tion du pus, le gontement inftii»^
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(472 )
Krésototion , et oeladâns un temps
ucoup moindre que celui que du-
rent tous les autres traitements.
Gomme les faits cités à Tappui des
bons résultats de cette meaicalion
86 ressemblent beaucoup, nous nous
contenterons de rapporter le sui-
vant. Une Jeune fille de vin^t-irois
ans, de constitution lympliaiique et
offrant quelques traces de scrofules.
Tint consulter, au printemps de 1838,
H. Vanoye pour un mal de gorge qui
durait depuis environ quatre mois,
et qui déjà avait donné lieu à deux
abcès. Pour la débarrasser de son mal,
on avait employé des ganprismes,
des pédiluves, des purgatifs, et une
foule de remèdes topiques, qui tous
étaient restés sans effet. L^amygdale
droite était fortement développée,
très-dure, et présentait les traces des
abcès dont elle avait été antérieure-
ment le siège. L'amygdale gauche ,
également enflammée, offrait un
moindre développement. M. Vanoye
prescrivit immédiatement les pilules
de calomel et de savon. Au bout de
trois jours, Tamélioration était déjà
considérable, et. en moins d*une
quinzaine , la guérisoo était achevée,
sans qu'il eût été besoin de recourir
à aucun autre remède.
Les bons effets du calomel à dose
fractionnée , dans le traitement des
ophthalmies, de Torchite, etc., nous
sont un garant de la valeur de cette
médication dans les cas d'amygda-
lites ; mais nous pensons qu'on ne
doit point se priver de la médication
topique, si efficace en ces circon-
stances, k moins qu'on ne veuille, à
titre d'expériroenution, s'assurer de
l'efficacité de la préparation mercu-
rlelle formulée par M. Mondezert ,
et en déterminer les indications d'une
manière plus précise. Si la pratique
ne profite pas plus largement des
méaicatif)ns mises en relief chaque
jour, cela tient à ce qu'elle accepte
seulement ce qu'elle peut employer
avec certitude, et que les indications
sont généralement ce qu'il y a de
moins nettement formulé dans la
plupart des travaux publiés. Ubm.
deiaSoc, méd, ^émudai. de la FUm-
cirvocdd., août 1848.)
BSIAADom: (AnesIhéHB rmar-
qwMe obanrvée à to suite d>un «m*
poisimnemetU par la). La science pos-
sède de nombreux exemples d'em-
poisonnement par les baies de la
belladone, et par l'extrait prtoaré
avec les Csuilles de cette plante. Mais
it n'existe pas d'exemple d'empoi-
sonnement par cette préparation si
active, connue eu Angleterre sous
le nom de liquor b^Ûadonm, qui
n'est autre chose qu'une solution
aqueuse de l'extrait obtenu des feuil-
les de cette plante , et dépouillé de
ses matériaux féculents par un [n-o-
cédé particulier. ( 30 grammes de
cette préparation équivalent à ff
grammes de l'extrait ordinaire.) Mais
ce qui donne à l'observation sn|r
vante un plus grand intérêt , c'eà
que , malgré la dose énorme de poi-
son qui a été ingérée, le malade s*est
rétabli , grâce à un traitement con-
venable, et que l'on a vu persister,
après la disparition des accidents,
des phénomènes d'anesthésie très-
curieux. Voici le fait. Le portier de
Thûpîtalophtbalmique de Moorfields,
&gé de quarante ans, et affecté , de-
puis plusieurs années, d'un catarrhe
pulmonaire chronique, avait l'habi-
tude de {^rendre , tous les matins ,
une infusion concentrée de salsepa-
reille. Le i avril dernier, il avala,
par méearde, 15 grammes de liqueur
de belladone, qu'il avait confon-
due, à l'aspect, avec son infusion
de salsepareille. Cinq minutes après,
il reconnut son erreur, par une sen-
sation de chaleur et de sécheresse à
la gorge, bientôt suivie de vertiges
et de douleurs dans les membres,
et sans céphalalgie. Immédiatemeot,
il se rendit, en courant, chez son
médecin , qui demeurait a une dis-
tance d'environ cent toises , et qui
lui conseilla de rentrer chez lui, de
boire de l'eau en abondance , en at-
tendant qu'on pût se procurer uoe
sonde œsophagienne. Il rentra chez
lui , but de l^u chaude et vomit
abondamment. Bientôt, un quart
d'heure environ après l'acddent , il
perdit connaissance; et tomba dans
un délire furieux , tel qu'il fillut
plusieurs personnes pour le conte-
nir. On pratiqua le catnétérisme œso-
phagien , et, à l'aide d'une seringue
adaptée à la sonde, on retira uoe
grande portion du poison , qui n'a-
vait pas encore été absorbée. Le ma-
lade fut transporté à l'hôpital Saint-
Thomas, dans un état comateux, avec
résolution complète de tons les mem-
bres; face ronge et gonflée; pupil-
les lareement dilatées; insensibilité
complète de la rétine, gonflement
considérable des paupières de l'œil
gauche, et paralysie de la paupière
supérieure du môme côté. La respi-
ration était 8ierU»ease ; les batte*
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(473)
mente du cœur feibles ei fréquente ;
la dégluUtion éteit extrêmement gê-
née. (Applications froides sur la tête,
sangsues sur les tempes ; lavemente
purgatifs; en même temps, on sou-
tenait les forces en donnant alter-
nativement une cuillerée d*une po-
tion aromatique et ammoniacale, et
une tasse d*infusion de café.) Ces
moyens» et surtout Tapplication des
sangsue eurent une influence très-
aTantageuse. La connaissance repa-
rut deux ou trois heures après; mais
Tamélioratlon fut de courte durée.
Le malade fut pris d*un délire vio-
lent, qui dura tout une nuit , et au-
quel succéda un abattement profond.
(Glace sur la tète , application d'un
Tésicaloire à la nuque, une goutte
d'huile de croton , lavement purga-
tif, cathétérisme toutes les quatre
heures.) Pendant son abattement, le
malade conservait un aspect égarés
les idées étaient confuses ; mais il
pouvait tirer la langue. Il voyait as-
sez bien de Tceil droit, et remerciait
les assistants de tous les soins qu'on
lui prodiguait. Quant à l'œil gauche,
la paupière supérieure éuit toujours
f enflée et paralysée ; la conjonctive
tait ii^tée et gonflée comme dans
le cbémosis. La cornée elle-même
ne tarda pas à se prendre, et, en
quelques jours, on put constater l'ac-
cumulation d'un hquide puriforme
dans la chambre antérieure de l'œil.
Indépendamment de cette ophtbal-
mie, qui nécessite l'application d'un
Tésicatoire et l'emploi d'un collyre
aluné, le malade conserva, pendant
plusieurs jours, une anesthésie com-
plète de tout le corps, semblable à
celle que produit le chloroforme, et
en vertu ae laquelle on pouvait pin-
cer, piquer toutes les partiesducorps,
sans que le malade en eût la con-
science. Il est digne de remarque
que les hallucinations auxquelles il
éteit en proie pendant son délire
éteient toutes de nature agréable : le
malade se croyait riche et possesseur
d'un hôtel splendide. ^ Nous appe-
lons principalement l'attention sur
cette anesthésie consécutive à l'em-
ploi de la belladone, et sur Tophthal-
mie grave, avec paralysie de la pau-
pière supérieure . qui n'avait pas été
notée jusqu'à ce jour par les auteurs.
MM. Orfila et Christison ont noté
seulement la fréquence de l'Injec-
tion de la conjonctive. Mais, au point
de vue thérapeutique, nous devons
une mention spéctele à l'emploi du
Mthétérisne œsophagien et de la
pompe stomacale. Il est vraiment à
regretter qu'une méthode aussi in-
génieuse et aussi facile n'ait pas en-
core acquis droit de domicile en
France, tendis qu'en Angleterre on
l'emploie vulgairement dans tous lès
cas d'empoisonnement où l'on peut
soupçonner que l'estomac renferme
encore une portion de la substance
toxique. (Londofi medkal Gazet ,
juin 1848.)
CAMPBBE (Nom)eau véhiiatie pour
tenir Je) en dissoMion. Le camphre
est un médicament très- employé en
médecine, et dont l'administration
présente assez de difficultés, fiarce
qu'il est à peu près insoluble dans
leau, et que, lorsqu'on le donne
dans les émulsions , ou en solution
dans l'alcool , il ne terde pas à se se-
Erer aussitôt qu'on ajoute de l'eau.
. Murray a fait connaître un moyen
de tenir le camphre en solution ,
moyen qui permet de l'administrer
à doses plus élevées, et avec moins
de chances d'irritetion qu'on le fai-
sait autrefois. Ce moyen n'est au-
tre que la dissolution du camphre
dans la magnésie liquide. 30 gram^
mes de magnésie liquide dissolvent
15 centi|;rammes de camphre ; et la
dissolution est telle, que le liquide
est parfaitement transparent, et que
l'on peut y ajouter de Teau, sans le
troubler et sans, précipiter le cam-
t»hre. Un bon moyen de s*assurer de
a quantité du camphre en dissolu-
tion , consiste à ajouter au liquide
une substance susceptible d'absor-
ber une portion de l'eau, du sel
commun sec , par eiemple. Immé-
diatement le camphre se précipite ,
et l'on peut s'assurer ainsi de la
quantité qui se trouvait dissoute.
{Dublm médical Press et MontMy
yowmal, octobre 1848.)
FBACTUBE DU BADIUS par tor^:
sion de la main ; notiveUe variété de
kiicatiion de Vépatiie en haut au soue-
acromiO'Coracoidienne. Une femme,
&gée de cinquante-six ans, se frac-
tura le radius gauche de la manière
suivante: elle tenait à pleine main,
par le milieu de sa longueur, un
chandelier avec lequel elle voulait
frapper sa fille; celle-ci, saisissant
de ses deux mains les extrémités du
chandelier, imprima à la main qui le
tenait un mouvement de rotation en
dehors. La supination étent impos-
sible, par suite d'une lésion ancienne-
de l'articutetion scapulo^huroérale
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(474)
4e M même htu, loradiuff se (Imo*
tura k 9 oenlimôtras au-^esdus du
poignet. Jusque-là, rien de bien re*
marquable, si ce n*est un eiempie
de fracture du radius par un mécao^
nisme rare, et dont la consolidation
s*est Élite d*ailleurs sans accident
particulier et d'une raBoière réga**
lière. Mais nous venons de dire
qu'une lésion ancienne de rariicu"
lation scapulo-bumérale rendait le
mouvement de supination impossi-
ble ; c'est cette lésion qui ofStû un
intérêt tout particulier. Voici en
quels termes la déorit^ M. le docteur
Avrard, de La Rochelle; à qui nous
empruntons cette relation :
Il est indispensable de rappeler
d'abord , pour l'intelligence de ce
qui va suivre, que la femme qui fait
le sujet de cette observation avait
fait, à l'âge de vingt-cinq ans, une
cbute dans laquelle l'épaule gaucha
avait supporté tout le poids du corps.
La conséquence de cette chute fut la
perte du mouvement de l'épaule.
Vingt-quatre ans plus tard, nouvelle
chute, suivie de la fracture de la
clavicule. Aux deux époques dont
il vient d'être question, Tembon*
point dont était douée cette femme
n'avait pas permis de reconnaître
l'état et la situation respectifs des
parties. A la suite du dernier acci-*
dent, la malade étant devenue d'une
maigreur excessive, M. Avrard put
constater l'état suivant :
La clavicule, au niveau de la réui^
nion de son tiers externe avec son
tiers moyen, forme un angle à sinus
intérieur de 5(F environ; le frag-
ment interne est à 3 millimètres en-
viron au-dessous du niveau du frag-
ment externe. La tête humérale oc-
cupe l'espace compris entre les
apophyses acromion et coracoïde, et
la cavité glénoïde, dans laquelle elle
ne peut être ramenée. Les mouve-
ments de l'articulation scapulo-bu-
mérale sont très^hornés, et il ne reste
dans l'articulation fanméro-cubliale,
depuis la première cbute, que 5 à 6«
d'une flexion exempte de crépita-*
tion, toutefois sans aucune déforma-
tion du coude. Pendant les efforts vo-<
lontaires ou communiqués de flexion
de ravant-bras, le triceps forme une
saillie très-appréciable au loucher,
ei même à l'œil, sur la face |x>slé-
rieure de l'htiraérus. La pronaiion
du membre entier peut être portée
jusqu'aux dernières limites de l'état
normal ; mais la supination est im-
peasible* Le bvu est pendant sur le
oôté du iffooe, bfOiituelleineiii dirigé
en avant, et la main en pronation.
L'abduction peut aller jusqu'à ao»,
mais non plus loin. Les mouvemenu»
spontanés en arrière sont impossi-
bles, et les mouvements communi-
qués peu étendus et doulour«)ux. Le
bras peut êire élevé en avant jus*
qu'à former avec l'axe du corps un
angle de 70<^ environ. £nQn la men-
suration donne un raccourcissement
de 6 à 10 millimètres.
C'est là un exemple exuêmemeot
rare, sinon unique, de luxation pri-
mitive complète en haut, luxation
niée par Boyer, et après lui par la
plupart des auteurs, et dont les ca-
ractères principaux, d'après le fait
que nous venons de rapporter, se-
raient : lo )a saillie de la tête bumé-
rale entre les apophyses acromion et
coracoïde ; %o la diminution de lon-
gueur du membre; 39 abolition des
mouvementsdecircumduction.(Gaz.
dei hôpitamty octobre 1848.)
NSVBAI*GI£S {Du traitement des)
pa/r remploi à Vintérieur de fet-
sence de térëberUhine à peUtee do*
ses. Home, Cbeyne et Piu^jrn,
médecins anglais, sont les premiers
auteurs qui aient indiqué l'usage de
l'essence de térébenthine dans les
névralgies; Gullen la conseille égale-
ment, mais dans les cas extrêmes; il
faut arriver jusqu'à MM. Récamier
et Martinet (Thèse, 1818) pourvoir
cette médication inscrite définitive-
ment dans la thérapeutique des nè«
Tralgies, celle fémoro-poplitée sur*
tont. La saveur désagréable de l'es-
sence de térébenthine, les accidents
gasiriquesque provoquent souvent les
doses élevées auxquelles cette sub-
stance était recommandée dans ces
atTeciions, et il faut ajouter les bons
résultats obtenus par les médica*
lions tonique ou narcotique, ont
rarement poussé les praticiens à es-
sayer l'emploi de l'essence de téré-
benthine dans toutes les névralgies.
Un honorable médecin de Lyon, la
docteur Leriche, s'est demandé si
on n'obtiendrait pas les mêmes suo-
cès en abandonnant les doses éle*
yées, qui ont été recommandées
jusqu'à ce jour, pour n'employer que
des doses beaucoup plus faibles,
mais sans descendre aux doses ho^
mœopathiques, «que nous regardons,
dit ce confrère, comme unmenionge
thérapeutique. » Les résuluts obte-
nus par M. Leriche sont tn>p évi-
dente pour JM {laa les eigmito « r»»-
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( 475 )
tMiï(m des DraticieDii. Voici la for-
mula adoptée par ce médeoia :
Bau dittiliée de tilleul. ... lOo graiBiMi.
.^ -. de menthe.. . iftaraniroei.
^sence de térébenthine i ou 2 gramwei.
Gomme arab, en poudre^* 5 grammes.
Sirop de capillaire 30 grammes.
Prendre de celle potion 3ou 4 cuil-
lerées à bouche par jour.
U) nombre des névralgies gué-
ries par M. Leriche avec celle for-
mule est de 31, savoir : S névralgies
dentaires; 1 névralgie sous-orbi-
taire ; 1 névralgie occipilala ; 4 né-
vralgies car vico-brachiales i ti né-
vralgies scialiques, 91 névralgies tem-
porales. ( Union médicale , octobre
1348.)
rOSLLANDRIUIlC AQUATXCUM
[Du) employé comme moyen de trai^
tement dam certaines affections de
poitrine, Nous avons rapporté, Tan-
née dernière (voy. n° de décembre
1847), quelques observations dans
lesquelles noire confrère, M. Miobéa,
signalait les bons effet» des semen-
ces du pheUandriwn aquaUcwn dans
quelques-unes des afifections des or-
ganes respiratoires, dans les bron-
cbiles ou catarrhes chroniques, dans
Pasthme nerveux, et roôma lians la
phtbisie pulmonaire commençanta-
M, Sandras, qui avait fait un fré«
quent usage de cet agent thérapeu*-
tique dans sa pratique depuis plu-
sieurs années, vient d'exposer, dans
un Mémoire communiqué à TUnion
médicale, les résultats de son exi>é«-
rience à cet égard. Nous enregis-
trons d'autant plus volontiers ces
nouveaux résultats, que, tout en
confirmant ceux qui ont été annon-
cés dans nos colonnes, ils nous four-
niront Toccasion de préciser avec
plus de rigueur les indications de
cette médication, ainsi que son mode
d'emploi.
Les maladies contre lesquelles M.
Sandras a employé cette substance
sont les affections pulmonaires tu-
berculeuses et lés catarrhes broncbi^
ques chroniques. La partie de la
plante dont il se sert est la semence
encore entourée de son enveloppe et
piléa, puis incorporée dans du miel
ou du sirop de miel. Il combine les
proportions du médicament et de
rexcipient, de manière à faire avaler,
tous les soirs, ou soir et matin, sui-
vant les cas, un gramme de semence
de phellandrie. Il n'en donne jamais
momsd'un gramme et plus de deux.
AiQsi admini^trtei o^Ud subsunce,
dit«^il, n« produit Jamais do vomia-
•aments ; les facultés digestives n'en
sont point troublées; elle ne produit
aucun désordre dans aucune des
fondions importantes du cerveau ou
d'autres organes. Il a vu des mala»-
des en eonlinuer impunément Tu-
saga régulier pendant plusieurs se-
maines, et même plusieurs mois, sans
aucun inconvénient. Voici mainte-
nant ca qu'il a observé de ses effets
thérapeutiques.
Las phibisiquesdaus un état avan-
cé, c'est*à-dire affectés de fontes
tuberculeuses et de tous les dépéi-
rissements qui s'ensuivent, n'ont
pas plutôt usé pendant une huitaine
de jours de la phellandrie, qu'ils se
sentent mieux; ils ont cessé de souf-
frir, ils renaissent à l'espoir et pres-
que au bien-être. L'expectoration
est devenue à la fois moins abon-
dante et plus facile; la fièvre a di-
minué ou disparu; la diarrhée s'est
amendée; Tappétit est revenu, ainsi
que le sommeil. Cette amélioration
se soutient en général d'une manière
notable. M. Sandras a noté, en ou-
tre, que les malades sont bien moins
tourmentés par la diarrhée colliqua-
tive, qu'ils sont plus rarement pris
d'bémoptysies et de pleurodynies ;
que leurs nuits, et surtout leur toux
du matin, ont subi une grande amé-
lioration.
« Depuis que je soumets mes ma-
lades à ce traitement, dit M. San-
dras, je les vois presque tousendurer
facilement la phtbisie qui les dévore;
ils ont cessé de subir ta progression
ordinaire du dépérissement qui les
menaçait, et, dans Timmense majo-
rité des cas, ils se conservent mer*-
veilleusement sous tous les rapports
pendant des mois qui, sans ce traite-
ment, seraient-dévolus à la consomp-
tion. » Quand les sujets sont jeunes,
Taméiioration peut encore aller plus
loin. M. Sandras rapporte l'histoire
d'un jeune homme et d'un enfant
guéris, malgré Texistence de caver-
nes dans les poumons. Ce sont là des
faits exceptionnels, il est vrai. Dans
le plus grand nombre des cas de tu-
berculisation avancée, les malades
finissent par succomber; mais, dans
ce cas, on leur a épargné de longues
souffrances , et ce n'est qu'après un
répit plus ou moins prolongé que le
malade meurt après avoir parcouru
en huit ou dix jours tous les degrés
du marasme. Les guérisons sont nom-
breuses , dans les cas où la tubarcu-
lation est commençante ou staiple-
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(476)
ment probable. Dans ces cs|S, la phél-
andrie, aidée des autres médications
nécessitées par Tétatsénéral et par
les antécédents, contribue singuliè-
rement à l'amélioration des symptô-
mes. — Quant aux catarrhes pulmo-
naires chroniques, ils sont heureuse-
ment modifiés par Tusage méthodique
de la phellandrie. Ordinairement on
foit, sous son influence, la toux et
l'expectoration du soir et du matin
8*amender progressivement. Sous
beaucoup de rapports, elle est préfé-
rable aux eaux sulfureuses et au
bauma de Tolu. En général, an bout
de peu de jours, elle commence à
produire ses bons effets, et le soula-
gement que le malade en éprouve
rengage bientôt à en continuer Tu-
sage. Elle convient surtout, d'après
M. Sandras , dans ces bronchites de
vieillards qui viennent avec les froids
humides; elle met lin, chez les jeu-
nes sujets, à ces suites de rhume oui
tourmentent si souvent les individus
ù tempérament lymphatique et sans
réaction.
La phellandrie n'a aucune action
spécifique particulière contre Tem-
pnysèrae pulmonaire etTasthme ner-
veux; elle s*est montrée utile toutes
les fois que ces affections étaient
liées à une bronchite chronique :
dans les autres cas, elle n*a point été
efficace. ( Union médicale , novembre
1848.)
sraiA BiriDA (Exemple de)
traité avec succès par les ti^ectUms
d'iode. Le spina binda est une affec-
tion si grave et si rebelle, que Ton
ne saurait trop faire connaître les
tentatives nouvelles entreprises pour
sa guérison, surtout lorsque ces ten-
tatives sont couronnées de succès.
Depuis longtemps les chirurgiens
avaient eu ridée de chercher à ob-
tenir par des injections Toblitéra-
iion de la poche séreuse du spina
bifida. Mais les injections avaient
été suivies d'effets si f&cheux et si
promptement fbnestes, qu'on n'a-
vait pas tardé à y renoncer. L'intro-
duction de l'iode dans la thérapeu-
tique chirurgicale a apporté un chan-
gement dans la conduite des chirur-
giens. Aujourd'hui ils injectent cette
substance, peu irritante de sa natu-
re, non-seulement dans les kystes,
mais encore dans les cavités articu-
laires et les grandes séreuses, ainsi
que nous en avons rapporté des
exemples récemment. L'observation
suivante semble établir que ces in-
jections peuvent encore éune ten-
tées avec succès dans le traiienDent
du spina bifida. Une jeune fille de
treize ans portait, sur le sacrum,
une tumeur de neuf pouces de cir-
conférence et de trois pouces de
hauteur, avec des parois tres-minces.
Elle avait été paralysée des mem-
bres inférieurs, mais depuis trois
ans elle commençait à s'en servir.
Elle était idiote, et rendait involon-
tairement ses urines et ses matières.
Par suite du défaut de propreté, il
se formait, de temps en temps, des
ulcérations profondes, sur les cuis-
ses et sur les parties molles du bas-
sin. Dans ces circonstances, le pro>
fesseur Brainard se détermina à in-
jecter dans le sac une solution
de i grammes d'eau, 5 centigrammes
d'iodure de potassium et S centi-
grammes et demi d'iode. Pour cette
injection il fit une petite piqûre, avec
une lancette, sur la peau saine, à un
pouce et demi de la base de la tu-
meur, et y introduisit oblique-
ment un trocart, mince comme une
aiguille à tricoter, par lequel il in-
jecta le liquide. Cette injection dé-
termina une douleur vive, qui ne
tarda pas à perdre de son intensité.
Des compresses et un bandage furent
appliqués pour empêcher la sortie
du liquide. La malade fut mainte-
nue au lit. Bientôt, rougeur, cbaleor
et tension de la tumeur, avec sensi-
bilité au toucher et quelques symp-
tômes fébriles. On administra uo
purgatif, et l'on fit quelques lotions
réfrigérantes sur la tumeur. Eu une
semaine les symptômes alarmants
disparurent; la tumeur avait repris
sa mollesse et avait diminué de vo-
lume. On commença la coropress/oo.
Mais l'indocilité et le peu de propreté
de la malade s'opposèrent à ce qu'on
pût l'appliquer avec régularité.
Cependant la tumeur diminuait :
au vingt-cinquième jour, elle n'avait
plus que la moitié de son volume
ancien. A cette époque , on fit une
seconde injection, mais en donoant
au liquide moitié moins de force que
la première fois. L'injection ne dé-
termina que peu de douleur et de
chaleur, et l'on reprit la compres-
sion. Vingt jours après, l'absorption
était telle, que la tumeur èiait pres-
que au niveau des parties environ-
nantes. On substitua à la compres-
sion un bandage à ressort. A partir
de ce moment, la guérison a pu être
considérée comme complète. A la
place occupée par la tumeur, la peso
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(477 )
est déprimée et froncée , et Von sest
Touverture qai établissait la com-
munication entre celle-ci et le canal
vertébral. Cette opération a été sui-
vie d*une amélioration trés-sensible
dans rintelligence de celte jeune
fille. Mais la paralysie et les évacua-
tions involontaires persistent encore.
— Nous nous bornerons à de courtes
réflexions : il n*est pas douteux que,
chez la ieune malade qui fait le su-
Jet de robservation précédente, il
n*existait, dans le sac, aucune por-
tion du système nerveux central ou
périphérique. Il n'est pas douteux
non plus, et par le siège de la tu-
meur et par sa longue durée , que
cette espèce de spina bitida est in-
finiment moins dangereuse (fue cel-
les qui occupent une position plus
élevée sur le trajet de la colonne
vertébrale, et que Ton rencontre,
en général , dans l'enfance. Il est
aussi d'observation que, lorsque les
sujets ne succombent pas , dans les
Ï premières années, aux progrès de
a maladie, on voit, à mesure qu'ils
avancent en âge, se rétrécir et même
s'oblitérer Touverture de communi-
cation entre la tumeur et le canal
vertébral. On comprend donc com-
ment une injection d'iode, laite dans
un cas de spina bifida de la région
sacrée , chez un sujet de treize ans,
n'a pas été suivie d'accidents (graves,
et a même contribué à la guérison.
Mais il n'en faudrait pas conclure
qu'il en fût toujours ainsi , surtout
chez les jeunes sujets, et dans les cas
où la tumeur renferme quelques por-
tions du système nerveux , on com-
munique largement avec la colonne
vertébrale. Tout au plus pourrait-on
employer les Injections d'iode dans
les cas où la tumeur est pédiculée ,
et où l'on pourrait interrompre, avec
le pouce, la communication ^ pen-
dant la durée de l'injection , comme
on le fait pour les bydrocèles com-
pliquées de hernie con^éniale. [Mé-
dical Tmes et Monthly journal , oc-
tobre 1848.)
TAMOPONNEMENT UTÉRIN {Nou-
veau mode de) dans les cas d'hémor-
rhagie chez les femmes enceintes. Il
n'est pas de praticien qui n'ait eu ,
plus d'une fois, à se préoccuper du
grave danger des hémorrhagies qui
surviennent pendant le cours de la
grossesse, par suite de l'implanta-
tion du placenta sur le col. Frappé
comme tout le monde de ces dan-
gers, et convaincu en même temps
par expérience de rinfidéUté des dif-
férents modes de tamponnement usi-
tés en pareil cas, M. Miquel (d'Am-
boise), l'un de nos plus assidus cor-
respondants, a imaginé un moyen
de remédier à ce grave accident ,
auquel l'Académie des sciences vient,
par l'organe de son savant rappor-
teur, M. Velpeau , de donner son
approbation.
Le moyen proposé par M. Miquel
consiste a tamponner, non point le
vagin, comme ou l'a fait jusqu'ici ,
mais l'intérieur même de la matrice.
L'appareil dont il se sert se com-
pose : i^ d'une vessie de cochon ;
9P d'une canule métallique longue
de 18 à 90 centimètres ; 3« d'un dou-
ble ruban pour fixer le corps de la
vessie sur la canule et pour en fer-
mer d'autre pagrt le col resté en de-
hors de la canule; *f^ d'un man-
drin à extrémité mousse , destiné à
soutenir le sommet de la poche ani-
male pendant qu'on l'introduit ; et
5« d'une espèce de bâtonnet sur le-
quel on fixe à l'extrémité les deux
lacs indiqués tout à l'heure.
Pour l'appliquer, on place la fem-
me comme pour les accouchements
artificiels.
Ck)nduîte sur le doigt, ou à l'aide
d'un spéculum, jusqirau col utérin,
la vessie doit être introduite, soit au
travers du placenta, s'il occupe le
centre de l'orifice , soit entre l'œuf
et les parois de la matrice ; on retire
alors le mandrin, puis on injecte
une pleine seringue ordinaire, ou
même plus s'il le faut, de liquide
aqueux , de manière à distendre , à
remplir, sans la déchirer, la poche
ainsi établie au-dessus du col. On
ferme soigneusement, soit par un ro-
binet, si elle en est munie , soit au
moyen d'un bouchon, l'ouverture li-
bre ou extérieure de la canule. Les
extrémités du lacs qui fixe la vessie
vers le milieu de la canule et de ce-
lui qui en étrangle l'extrémité exté-
rieure, sont alors fixées sur le garot
ou b&tonnet dont il a été parlé plus
haut, pour empêcher toute espèce de
glissement. Ces lacs et le b&tonnet
qui les supporte agissent aussi de
manière à exercer des tractions de
haut en bas , à comprimer toute la
surface interne du sommet de la ma-
trice, mieux que ne pourrait le faire
la tête du fœtus.
On conçoit aisément le mécanisme
d'un pareil tampon et le but que
s'est proposé M. Miquel. Une fois en
place, la vessie peut prendre un dé-
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(478)
velOppQMttil UfttOlHlnt^iitiQieDsioB atancét pour qé9 !• Itmui i
plus ou moini coDSidérablo, au gré rément ekptilaé «it dés cbaaces de
du chirurgien. Eu tirant dessus par vitre; il est réel» au contraire, avani
en bas» on est sûr d'exeroer une sept mois révolus, alors que la via-
compression qui porte directement^ bilité du foetus est encore dooteose*
soit a nu, sott par rintermédiaire du Mais dans ce cas, il s'agit de le met*
placenta ou des membranes, sur les tre en balance aveo les dangers non
orifices vasculaires. Cette compfes- moins grands que court la tie do la
sion pouvant s'étendre jusqu'au quart mère. -^ Quant aux difliculiés d'ap-
ou au tiers de la hauteur de la ca^ plioation, elles sont évidemment plus
vite utérine, dépassera certaine- grandes que dans toua les autres
mont les limites du disque hémor» procédés; mais c'est là une consi*
rhagique. Représentant en quelque dération tout à fait secondaire, et
sorte une seconde tète de fœtus, la qui ne saurait arrêter le cbtrui^ca
vessie distendue et ainsi placée ne en présence de la grairité de raocl*
perdra rien de son efficacité ; on dent auquel il s'agit de remâdier,
verra, an contraire, son action aug- et des avantages qu'on peut retirer
mentor par les contractions de l'or- de ce moyen t
Fane sous i'infiuenoe du travail de En résumé, nous pensons» avec
accouchement. M. le professeur Yelpeau, que les
€e mode de tamponnement bien accoucheurs qui se sont trouvée
fait doit inévitablement arrêter l'hé" en face de ces cas malheureux où la
morrhagie; mais on ne doit pas se vie d'une femme, bien portante d'ail*
dissimuler qu'il offre des difficultés leurs, court les plus imminenis
et des dangers^; des dangers, parce dangers, ne devront pas hésiter à
qu'une fois en place, le tampon inté-' recourir au procédé imaginé par M.
rieur provoquera, sans nul cloute, les Biquel, procédé que cet habile pn-
contractions utérines et l'accouche- tioien a déjà appliqué avec succès.— ^
ment prématuré. Ce danger n'est (CompU'^endu êes séances de VAca-
du reste que relatif; il est nul ou à aémiê des sâmcest novembre 1848.)
peu près, si la grossesse est assez
VARlÉTÈfi.
Les misères que chaque année l'hiver ramène, et les craintes de Tinvasios
prochaine du choléra, ont engagé M. le ministre de rintérieur à préseiikT
iin projet de loi sur l'assistance publique  Paris. Voici les passages <te
l'exposé des motifs de ce projet qui nous touchent le plus.
a Mais auiourd'hui que les nouveaux pouvoirs sortis de la révolution de
Février, obéissant à une nécessité née des circonslauces, ont formé une sd-
ministralion provisoire, comme je l'ai dit en commençant, et que cette me-
sure d'urgence^ en supprimant ipso facto l'ancienne administration, a fuit
bonne administration du bien âfis pauvres, aux inconvénients justement
reprochés à ce système.
« Celle à laquelle se sont réunies toutes les opinions, après mûre discus-
sion dans le sein de la Commission préfectorale, consisterait à substituer au
^ i S«îne,
un directeur responsable en qui se personnifierait l'autorité à la fois diri-
geante et executive qui résidait autrefois dans le Conseil général et dans la
Commission administrative.
a Mais, pour donner à ces importantes fonctions un contre-poids néces-
saire, on même temps que pour éclairer l'autorité supérieure sur les faits
et les actes soumis à son appréciation, et surtout pour offrir auX personnes
bienfaisantes qui enrichissent de leurs dons les établissements hospitaliers
de la ville de Paris une garantie d^autant plus rassurante du bon emploi de
leurs libéralités, il serait établi (art. S), auprès du directeur, un Conseil
de surveillance composé de personnes noUbles élues parmi les priodpaax
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(479)
corp0de rÉiàt et d« lli dtd,el âMipiellM serdieAt •dfoldti^ Mii»l {nr foie
d'élection, quelques-uns des citoyens les plus propres^ par leur posilHm,
leurs connaissances spéciales ou leurs habitudes de bienfaisance, à seconder
radministration de leur concours actif et des lumières de leur expérience.
« Le mode de composition et de nomination du Conseil de survelHance
est, au reste, plus amplement développé dans un projet d'arrêté réglemen-
taire qui accompagne le projet de décret, et qui devra nécessairement suivre
le sort de ce dernier. *
« Quant au directeur, il serait nommé par le ministre de Tintérieur, sur la
proposition du préfet de la Seine.
« Les articles 3 et i du projet de décret déterminent les attributions du
directeur et celles du Cionseil de surveillance.
« Ainsi qu'il a été dit tout à l'heure, le directeur exerce l'autorité qui ap^
partenait dans l'ancienne organisation au Ck>nseil général et à laCk)mmission
administrative ; mais aucune de ces propositions, aucun de ces actes surles^
quels le pouvoir supérieur est appelé à prononcer, ne peut être soumis au
préfet ou au ministre qu'après examen préalable par le^Conseil de surveil-
lance et accompagné de son avis.
« C'est en cela que consiste toute la différence entre l'ancienne organi-
sation et celle qui est proposée. La difficulté était de fortifier l'action admi-
nistrative sans altérer les garanties. Nous pensons que le projet de décret
satisfait à cette double condition.
« On a voulu assurer, d'une manière fixe et durable, au personnel médi-
cal , les garanties qu'il est juste de lui accorder en échange des services
actifs et soutenus que l'administration est en droit d'exiger de ceux aux-
quels elle confie la sainte mission de soigner le pauvre malade. Dans cette
vue , le projet de décret porte (art. 6) que les médecins, chirurgiens et
pharmaciens seront nommés au concours, qu'ils recevront leur investiture
du ministre de l'intérieur, et qu'ils ne pourront être révoqués que par ce
ministre, sur l'avis du Conseil de surveillance et sur la proposition du pré-
fet de la Seine«
« Cette disposition a pour effet d'abroger virtuellement le mode de ré-
élection quinquennale, qui ne laissait à l'administration que le pouvoir d'é-
liminer tous les cinq ans les praticiens dont le maintien en fonctions ne lui
paraissait pas compatible avec l'intérêt du service.
<c L'avantage que présente le mode de nomination au concours des mé-*
decins et chirurgiens attachés aux hôpitaux , a été un motif déterminant
d'étendre ce système aux médecins et cbiriu'giens qui sont appelés à soi-
Sner les malades à domicile : c'est l'objet principal de l'article 6 du projet
e décret.
« Les autres prescriptions relatives au service de santé, de même que
celles qui embrassent le régime intérieur des hôpitaux et le mode d'appli-
cation des secours à domicile, feront la matière de règlements qui seront
exécutoires sur l'approbation du ministre de l'Intérieur. »
Les dispositions de celle organisation nouvelle satisfont-elles aux vœux
du corps médical ? C'est ce que nous aurons à examiner.
Le Comité des finances de l'Assemblée nationale, dans son budget de
l'État, se fondant sur le petit nombre d'élèves qui suivent les cours de la
Faculté de Strasbourg relativement aux dépenses qu'elle nécessite, avait mis
en dante l'opportunité du maintien de celte Faculté. L'Assemblée, avec
raison, n'a point sanctionné celte conclusion. Les écoles de médecine n'ont
pas seulement à former des médecins instruits , elles sont encore des foyers
scientifiques. Placée sur les confins de la France et de l'Allemagne, la Fa-
culté de Strasbourg a même une mission toute spéciale, celle de servir à
l'échange des idées entre les deux grandes nationalités, et ce contact d'idées
d'un genre si différent donne à 'son enseignement un cachet de critique
scieniillque d'une haute importance. Les lecteurs du BuUetin en doivent
J de
notions nouvelles? Il est vrai qu'elle n'a jamais confondu les éléments dont
elle se composo, et que si elle acceptait ceux qui devaient faire partie inté-
grante de la science, [elle a su se détendre de la systématisation scientifique,
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( 480)
pour rester sur le terrain de reipérimealstlOD et de robseration cHttiqiie»
seules sources de progrès réels.
Depuis longtemps, on lésait, des essais nombreuxfont été tentés pour dé-
barrasser les marrons d*Inde de leur principe amer et les rendre propres à
ralimentation ; mais les procédés proposés jusqu^à présent étaient trop coû-
teux pour être acceptés par Tindustrie. Il n*en sera pas de même de celui
que M. Flandiin vient de communiquef à T Académie des sciences. Suivant
ce jeune savant, l^addiiion d'environ un centième de carbonate de soude et
un lavage à grande eau, suffisent pour puriOer la farine de marron. A Taide
d'un km de carbonate de soude, du prix de i5 cent., on peut transformer
60 kilos de farine en matériaux alimenUires précieux en temps de disette.
Si, par ces temps de grande abondance en céréales, la découverte de M. Flan-
drin n'est pas appliquée à ralimenUtion de l'homme, la dépense est assez
faible pour que, dans les pays où ce fruit abonde, on lui fasse subir cette
transformation salutaire, qui lui permettrait de servir à l'engraissement des
bestiaux.
A la dernière exposition agricole de Bruxelles, nous avons remarqué,
dit la Gazette médicale belge, de beaux échantillons de châtaigne d^eau
douce. Cette ch&taigne, que les abbés d'Affligem cultivaient dans leurs
étangs, mériterait à plus d'un titre d'être cultivée en grand. Elle était jadis
très-répandue en Belgique. Le savant de l'Escluse (Clustus) en parle avec
éloge dans ses écrits, sous le nom de chardon aquaU^ne doni les noix con~
tiennent un noyau blanc de goût bien près des cMUaignes, II en est de même
de Dodonée, qui la considère sous le point de vue alimentaire. Les com-
mentateurs de ce dernier disent cependant qu'elle n'est pas aussi utile qu'on
pourrait bien le croire, comme substance nutritive. Les Flamands l'appellent
waternoten (noix d'eau) ou duyweiskoppen (tète de diable), à cause de la
noirceur du fruit couvert de cornes dentelées. Dans plusieurs départemente
de l'ouest de la France, ainsi qu'en Italie, on mange la macre torréfiée
comme les marrons, ou bien on la fait cuire dans l'eau, sons la cendre, et
souvent on la réduit en bouillie. La macre se propage facilement ; il sufftt
d'en jeter les fruits dans les étangs, dans les mares, dans les eaux stag-
nantes, ils y germent sans aucun soin, en poussant des jets radicaux. C'est
une culture aquatique qui ne nuit pas aux poissons. — Quoi qu'il en soit, il
y a des expériences à faire sur cet objet. Une bonne monographie de la
macre, de sa culture en grand et des services qu'elle peut rendre à la nour-
riture de l'homme, soit en temps de disette, soit en temps ordinaire, ren-
drait un ffrand service à la science et é l'humanité. Aujourd'hui que la
maladie des pommes de terre semble persévérer, et qu'aucun remède efficace
n'est encore trouvé contre ce fléau, on ne peut assez engager les hommes
de science à fixer leur attention sur les substances qui pourraient rempla-
cer efficacement le tubercule qui fait malheureusement presque à lui seul
la base de la sustentation humaine.
Le corps médical vient de subir plusieurs pertes très-regrettables : celle
de M. Fouilloy, inspecteur général du service de santé de la marine, et celle
de M. La vacherie; professeur de clinique chirurgicale à l'Université de Liège;
les quelques travaux publiés par le Bulletin prouvent qu'ils comptaient
tous deux parmi les plus honorables représentants de l'école chirurgicale
moderne.
Une mort récente, que nous devons enregistrer encore, est celle de l'un
de nos savants confrères, le docteur Broc, décédé à l'hospice de Sainte-Pé-
rine, où il avait été transféré des salles de l'flôlel-Dieu. Malgré vingt an-
nées d'un enseignenvent brillant et suivi, ce médecin est venu mourir à
l'hôpital !! £l Ton s'étonne que le corps médical réclame des réformes.
Les journaux politiques ont annoncé, ces derniers jours, qu'une recrudes-
cence du choléra s'était manifestée à Saint-Pétersbourg. Quelques cas se
seraient montrés aussi en Egypte, puisqu'on attribue fit mort d'Ibrahim-
Pacha  une attaque de choléra.
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(481)
THÉRAPEUTIQUE MÉDICALE.
«OUP-d'oBIL sur les fnf DICATIOIfS GURATrVBs] on CHOLÉaA ASIATIQUE ;
EFFETS DE LA SAIGICÉE AU DÉBUT DE LA MALADIE.
(Deuxième article (1).)
Paru. Lbgrooi^ médecin del'lidpitalBeaoJon.
Nous avons cherché à prouver Putilité de la saignée, tout en préci-
sant les circonstances qui en réclamaient l-emploi, nous allons examiner
maintenant les indications qui découlent des autres éléments delà maladie.
Le refroidbsement, la suspension des phénomènes chimiques de la,
respiration, la prostration et les phénomènes nerveux, les évacuations
excessives , l'altération qui s'est établie dans la composition chimique
du sang , sont la source de ces indications^ plus ou moins indispensables.
Quelques mots seulement sur chacune d'elles.
1" Réchauffer le malade est la première idée qui vienne à l'esprit,
en présence du refroidissement qui glace les cholériques. C'est, en effet,
une des indications les plus pressantes.
Mais par quels moyens atteindre ce but ? Faut-il introduire directe-
ment du calorique dans l'économie?, à quelle dose, à quel degré, par
quels agents? ou bien &ire l'emploi rapide et momentané des lotions,
d'afTusions froides, des frictions avec la glace ou la neige? Gonvient-il
d'appeler la réaction à la surface ? Ne fandrait-il pas agir sur les cho*
lériques comme sur les individus soumis à la congélation? Ces questions
ne sont point encore expérimentalement tranchées ; et, sous ce rapport,
la thérapeutique n'a pas dit son dernier mot.
On donne généralement la préférence à Pintrodnction directe du
calorique, et c'est en enveloppant les malades de corps dont la tempé-
rature est supérieure à la température moyenne de l'homme en santé,
que l'on cherche à combattre le refroidissement cholérique.
N'y aurait-il pas avantage à procéder par gradation 7
Le vénérable Petit, médecin de THôtel-Dieu, l'auteur du Traité de la
fièvre entéro-mésentérique, avait imaginé l'appareil caléfacteur suivant.
C'était une boîte en étain, longue et plate, remplie d'eau à 3&», recou-
verte de linges imbibés d'un liniment ammoniacal et térébenthine ; elle
était placée sous le malade et le long de la colonne vertébrale. Ses
côtés, d'ailleurs, étaient garnis de coussins, afin d'éviter les pressions
douloureuses. Le malade restait sur cet appareil plus ou moins long-
(1) Voir la livraison précédente, p. i40.
TOME XXXV. 1J« LIV. 51
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( ««)
temps, demi-heore, une beore et plus. On le retirait quand la chaleur
était rétablie , et Ton y revenait à plusieurs reprises^ quand le refroi*
dissement se reproduisait.
Ayant suivi ce médecin dans sa pratique, je me suis attaché à bien
apprécier PefFet de ce mode de caléfactîon ; j'ai vu des malades rapi-
dement récbaufTés, rapidement guéris. Tai vu le froid se reproduire
avec une extrême fadlité ; j'ai vu succomber des malades cyanoses, mal-
gré la chaleur dont on les avait pénétra. Il m'a semblé que l'intro-
duction du calorique par ce procédé était trop prompte ; qu'il en r&ultait
une trop rapide expansion des liquides, une augmentation des conges-
tions. J'ai comparé l'action de cet appareil sur le malade, à celle d'une
dialeur trop élevée sur les fruits congelés. Non, je le répète, que je n*en
aie vu de bons effets ; mais, dans les cas graves, son action m'a paura
trop puissante. IXi reste , je ne juge pas la question , je me borne à
consigner ici mes impressions et mes doutes. L'observation suivante,
prise au hasard parmi un grand nombre d'autres recueillies dans )e
service de M. Petit à l'fidtel-Dieu, pourra donner une idée de l'action
de cet appareil,
Obff. II. Un prêtre irlandais, &gé de quarante ans» a été reçu salle Siint-
Bemard, nO 6, le 7 octobre 1832.
n avait dtné la veille comme de coutume, et s'*étatt couché à neuf hea-
ves, sans avoir éprouvé aucun trouble dans sa santé.
Dans la nuit , vomissements répétés de siitetancea alimesturesy puis d*ttii
liquide aqueux. Évacuations alvines aqueuses durant toute la nuit; crampes
dans les membres.
Le 7 au matin. Aphonie complète; pourtour de la bouche et menton bleuâ-
tres, plombés. Teux excavés, conjonctives Injectées, surtout inférieure»
ment. Extrémités bleuâtres; veines des doigts saillantes; froid général.
Langue bleu&tre, froide. Soif vive. Peu de douleur et de chaleur à Tépi*
gisstre ; mais douleur pongitive exacerbante à la partie inférieure droite de
.la poitrine, résultant probablement d'une crampe; respiration pénible.
Moral sain ; mais anxiété inexprimable , jaclitation.
Pouls su£Baminé i <fmt vm cheveu (teo).
Peau paralysée»
L*ftppareU est immédiatement appliqué. Sa chaleur est supportée avec
peine. Le malade s^agite , se couche sur les côtés. Cependant, au bout d'une
demi-heure, la chaleur cuuinée est rétablie ; la langue est réchauffée, mais
le pouls reste insensible. (Potion antispasmodique hudanisée. Glace à sucéf.
Appareil à ae».)
Le 8. Cessation des inrampes ; retour compiet de la chaleur ; réapparition
du pouls dans le courant de la journée précédente. Di^rition du point 4e
tb\é sous Finfluence d'une application de sangsues.
Ce matin, pas de crampes. Pouls nul, battements du cœur faibles. Ëva-
«nations par haut et pa^ bas de matières cholériques. Aphonie.- Absence d'u-
rine. Chaleur un peu relevée.
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( «3 )
Appareil mal supporté, le malade se Jetant à droite et à gauche, et trou-
vant la chaleur trop vive.
(Môme prescription , moins l'appareil.)
Le 9. Bon teint de la face, sans cyanose; paupières presque relevées;
mains encore bleuâtres et froides. Un peu de froid aux extrémités et à la
face. Pouls nul. Pas d'urine. Pas de vomissements, mais selles liquides,
aqueuses et rouge&tres, un peu moins fréquentes et moins abondantes. Pas
de crampes. Calme. Tendance à Tassoupissement, dont le malade ne paraît .
tiré qu'à regret. Décubilus latéral. Hoquet. Le point de côté s'est reproduit.
Escarres superficielles au bas du dos et aux fesses, déterminées par ri[^
pareil, dont la température a , sans doute, été trop élevée.
En somme, bien qu'il y ait une apparence de mieux, la réaction n'est ni
assez rapide ni assez franche. (Sangsues au côté , que l'on fait tomber im-
médiatement pour couvrir les piqûres de ventouses ; mêmes prescriptions, et,
de plus, on remplace l'appareil par une sorte de repassoffe de la colonne vei^
tébrale, recouverte de linges imbibés du liniment ammoniacal ettérében*
thiné, à l'aide d'un fer à repasser chaud ; moyen employé par Petit avant
l'invention de sa botte. )
Le 10. Un peu d'amélioration. Un vomissement. Diarrhée persistante ;
matières jaunâtres. Peau encore un peu froide ; pouls appréciable (du vo«
Inme d'une plume de corbeau) ; langue rouge, pointillée, papilleuse, assez
chaude; soif vive. Appétence pour la glace, dont l'ingestion soulage. Un
peu de lait a été mal supporté. Moins d'anxiété ; même aphonie ; un peu
d'urine. Pas de crampes. Cyanose réduite à une teinte légère. Le point de
côté est diminué. Pas de symptômes stéthoscopiques. (Liniment alcoolisé.
Qlaoe. Diète.
Le 11. Face bonne, teint presque naturel. Yeux complètement relôvéa»
Un vomissement. Moins de diariïiée. Hoquet passager. Pouls très-faible.
Extrémités fratches. Pas de cyanose, pas de crampes. Abattement, somno*
lence. Réponses lentes. Aphonie moins complète. Des sinapismes ont été
promenés sur la base de la poitrine!
(Mêmes boissons. Julep antispasm. Repassage à chaud de la colonne ver-
tébrale.)
Mort la nuit suivante, à trois heures.
Je. laisse de coté les détails nécroscopiques^ dont Ténamération se-
rait ici superflue, pour m'occuper de la médication et de ses effets.
C'est dans les cas de cette nature que la réaction provoquée par le
caléfacteor de Petit m'a paru produire Feflet d'une chaleur brusque
sur les fruits congelés.
Un inconvénient de ce mode de caléfaction est d'exciter beaucoup
trop pendant un instant, et de permettre le collapsus de s'établir eatxe
les diverses applications de l'appareil.
Je préfère une action plus soutenue, mais moins énergique, dans
l'emploi de la chaleur.
Le moyen dont j'ai retiré le plus d'avantages est le suivant : on fait
chauffer devant le feu des serviettes pliées en deux ou trois doubles, et
que l'on roule à mesure qu'elles s'échan£fent« Quand elles sont complé-
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(484)
tement roulées et bien imprégnées de caloriqne, on les passe sous les
couvertures du malade , en les étalant sur le ventre, la poitrine, les
membres. Cette opération doit être continuée sans relâche pendant nn
OQ plusieurs jours, s'il en est besoin. Je regarde comme essentiel que
les serviettes soient renouvelées incessamment, sitôt quelles tendent à
se refroidir.
La persistance des soins a pour but d'exciter et de soutenir la réac-
tion ; d'empêcher le coUapsus.
Les serviettes chauffées et à chaque instant renouvelées ont pla-
neurs avantages sur les autres moyens calorifères.
Leur légàreté fait qu'elles ne sont pas un poids, une gêne pour les
malades, qui se trouvent péniblement chargés et empêchés dans leurs
mouvements par les sachets, fers chauds, bouteilles d'eau chaude dont
on les entoure. Il faut avoir éprouvé par soi-même l'embarras causé
par ces corps pesants, pour juger du bien-être produit par les serviet-
tes chaudes.
Un second avantage réside dans la facilité avec laquelle ces linges
transmettent le calorique au corps , calorique sec et stimulant.
En outre, ils absorbent l'humidité perspiratoire dont la peau se re-
couvre, et dont la vaporisation deviendrait une cause de refroidissement.
Enfin, les excitations successives provoquées par la mutation des-
serviettes doivent contribuer puissamment à la détermination de la
réaction. Mab j'insiste sur la nécessité d'agir constamment, sans inter-
mission ; la transpiration, qui ne tarde pas à se produire, doit être
compensée par l'ingestion de boissons dans Testomac.
V Li seconde indication est relative aux évacuations intestinales,
qui épuisent le malade, et menacent d'être rapidement mortelles, sr
Ton n'en arrête le cours.
Je n'ai pas l'intention de passer en revue les différents moyens em*
ployés pour atteindre ce but ; je dirai seulement que la muqueuse dl-
gestive supporte impunément, au début de la maladie, les agents mé-
dicamenteux les plus divers, les plus opposés en apparence , le chaud et
le froid, l'eau et les boissons alcooliques, les émollients et les excitants
diffusibles, les astringents, les vomitifs et les purgatifs. Il n'en est plus
de même dans une période plus avancée, parce que souvent alors la
congestion passive, atonique, des vaisseaux du ventre devient active et
inflammatoire.
L'effet commun de ces moyens divers n'est peut-être pas aussi dif-
férent qu'on pourrait le croire. Le chaud et le froid produisent à peu
près le même effet ; les infusions excitantes de thé, de mélisse, de ca-
momille, le punch, etc. , stimulent la vitalité des tissus, et tendent à ré-
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( 485 )
tablir directement la cbalenr et à favoriser la transpiration. Les bois-
sons glacées, souvent désirées avec ardeur par tes malades, calment le
sentiment de chalenr épigastriqne, excitent la réaction intestinale, et,
secondairement, la chaleur générale. Elles ont, en outre, Tavantage
d'agir comme astringentes. Quand la réaction est en pleine activité, la
glace est un des plus puissants sudorifiques. J'ai vn chez des malades
la sueur ruisseler chaque fois qu'un morceau de glace était introduit
dans l'estomac.
Au début, je préfère les boissons chaudes, et surtout le thé, à moins
que l'estomac ne les supporte pas. Quand la soif de la réaction se fait
sentir, la glace est préférable.
Les vomitifs et purgatifs facilitent le dégorgement des vaisseaux ab-
dominaux par les contractions qu'ils déterminent. Les premiers pous-
sent à la peau et sont utiles à la réaction ; les seconds éliminent les
matières accumulées dans l'intestin, tout en stimulant la circulation ca-
pillaire de ce conduit. Le calomel paraîtrait jouer un rôle important
sous ce rapport, et surtout comme choléagogue.
L'opium, si souvent prescrit dans cette maladie, ne doit être employé
qu'avec réserve. Il y a danger à en accumuler les doses dans un canal
digestif frappé d'inertie, danger qu'au moment où l'absorption se ré-
tablira ces doses absorbées ne deviennent toxiques.* Administré quand
l'absorption s'opère, c'est un bon excitant de la circulation capillaire,
en même temps qu'il est sédatif du système nerveux.
Z^ Une troisième indication serait de rétablir Yhématùse pulmo-
naire. Gomme le sang, à mesure qu'il s'altère, perd de son affinité pour
l'oxygène, cette indication présente de grandes difficultés.
Il n'est personne qui n'ait eu la pensée de faire respirer au malade
un air suroxygéné, ou de l'oxygène pur. Récemment encore, les jour-
naux de médecine ont parlé de succès obtenus par l'emploi de ce moyen.
Il faudrait déterminer, d'abord, quelle est l'action de l'oxygène pur
sur le sang des cholériques ; si ce gaz^ respiré pur, on du moins en pro-
portion plus grande que ceUe de l'oxygène de l'air, favorise l'héma-
tose ; si l'air ainsi modifié, on si loxygène respiré à l'état de pureté,
est attaqué par les poumons.
Il est évident que si un excès d'oxygène Ëivorisait l'hématose, il fau-
drait en faire usage. Il resterait à déterminer ses proportions, la durée
de son emploi, etc., et à en bien préciser l'innocuité.
n y a des expériences nouvelles à tenter dans cette direction.
4<* Une indication capitale, si l'on parvenait à en atteindre le but,
serait de rendre au sang, par des injections directes, les matériaux et
notamment l'eau et les sels qu'il a perdus.
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(486) '
Des résultats heureoi paraissent avoir été obtenus en 1832, en An-
l^teterre, vers la fin de répidémie et dans des cas graves ; ils promet-
tent de BOUTeanx SBOoès aux médecins hardis qui ne craindront pas d'en-
trer dans cette voie thérapeutique.
L'effet de cette médication est de liquéfier le sang ; de lui rendre les
sels qui, dans Tétat notmal, contribuent à le maintenir^dans ses condi-
tions de lîqmditéy et auxquels il doit en partie aussi sa propriété d'ab-
sorber l'oxygène.
Peot-étre même, sans les introduire directement, y aurait -il avan-
tage àks donner dissous dans les boissons.
5** Calmer les phénomènes nerveux. Cette indication est tout acces«
soire. ' Les crampes et l'agitation cessent quand la réaction s'établit
firanchement. Si ces accidents, persistaient malgré le rétablissement de
la dreolationy le retour de la chaleur , on pourrait recourir à des séda-
tifi. liais on ne doit pas oublier que l'on n'a pise sur le cerveau par
ces agents, que du nomeat où ils sont absorbés.
6® Réveiller le système nerveux. Les moyens précédemment in-
diqués; la chaleur avee ou sans fiictions, les sinapismes, les boissons
excitantes, etc., ont tme action stimulante pour le système cérébral.
L'éleetricilé, dont peut-être on n^a point assez usé, parce qu'elle n'est
pas à la portée de tout le monde\ que son action n'a point encore été
biendéteraunée ; l'électricité pourrait, employée avec prudence, favo-
riser le rétablissemmit des phénomènes chimiques de la respiration, etc. ;
c'est une vue de thérapeutique à suivre au lit du malade.
7* Moyeasen^riqnes. On ne doit, qu'on me permette de le répéter,
compter sur aucun agent spécifique contre k choléra. Tout moyen
cotpiriqQe , préeonisé contre cette maladie , ne remplit qu'un but,
une indicatioii, qui rentrent presque toujours dans les indications qae
je viens de passer en revue.
On a, dans ces derniers temps, parlé des bons effets du chloroforme.
Le mode d'action de cet agent est hyposthénisant. Il gêne plus ou moins
lliénialose ; il détermine un certain degré d'asphyxie. A ce double titre,
je le repousserais énergiquenent de la thérapeutique du choléra, jusqu'à
ce que l'expcrience en ait irréfragablement jugé l'eilicacité.
le n'en dnais pas autant du haschicà. Ce médicament paraît être
un pfdssant stiaMtlant du système nerveux • Seulement son emploi^ après
que son efficacité aura été contrôlée, devra être régularisé.
Mon but, en âisa&t par»tre ce travail, a été d'appeler l'attention
des médecine sur quelques points de thérapeutique ; de solliciter le con-
cours de toutes ks expériences acquises dans les précédentes épidémies ;
an moment où une épidémie nouvelle touche à nos fi:ontières. Je serai
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( 487)
heureux si ce travail, résumé de notes nombreuses recueillies en 183^,
peut ajouter une pierre à l'édifice thérapeutique de cette formidable
maladie. Legboux.
NOUVELLES OBSERVATIONS SUR L EMPLOI DES PREPARATIONS MERCURIELLES
DANS LE TRAITEMENT DE LA FIEVRE TYPHOÏDE.
n est peu de maladies dont la thérapeutique se compose de métho-
des aussi diverses que celle de la fièvre typhoïde. Les antiphlogisti-
qnes., les toniques, les évacuants, les révulsifs, etc., y ont été tour
à tour invoqués, seit isolément et comme moyens spéciaux de traite-
misnt, soit indistinctement et comme pouvant être successivement ré-
dames par les indications différentes qu'ojQfrent les périodes et les for*
mes variées de cette affection.
La première de ces méthodes est éminemment exclusive ; elle est le
résultat d'idées pmement théoriques; la seconde, au contraii*e, ne
repousse aucun genre de médication ; elle est éclectique, elle ne tient
compte que des symptômes.
Pourquoi cette diversité et cette instabilité dans le traitement de la
fièvre typhoïde ? La cause ne se trouve-t-eUe pas dans les conditions
mêmes que présente la maladie?
Depuis la publication du livre important de MM» Petit et Serres sur
la fièvre entéro-mésentérique et les travaux récents de MM. Louis»
Andral, Chomel, Bretonneau, Bouillaud, etc., la fièvre typhoïde est
une maladie distincte. Elle a sa physionomie spéciale; elle a son carao
tare anatomique. Cependant, le caractère anatomique que constitue la
lésion des follicules intestinaux et des ganglions abdominaux offiit
quelques rares exceptions dans son existence (MM. Louis et Andral).
D'ailleurs, sa gravité n'est pas toujours en rapport avec celle des
symptômes. Donc cette lésion ne donne pas invariablement la raisoa
de l'expression séméiotiqae générale. On est autorisé k admettre qu'ai»
delà de cette lésion il existe une autre condition morbide. Mais où ré^.
side cette condition 7 Est-ce dans le système nerveux, dans les humeurs,
ou plutôt dans le sang? Faut-il la considérer oomme un principt
toxique, comme un principe contagieux^ qoi établirait vol nouveau
point de contact entre les fièvres ^phoides et les fièvres éruptives, et
surtout la variole ? On le voit, la pathogénie de la fièvre typhoïde ett
encore environnée de beaucoup d'obscurité* La même obscurité règne
aussi sur l'étiologic de cette affection. En efikt, les recherches de
M« Louis et celles de M. Chomel prouvent que^ parmi les causesqu'on
ayait désignées, il n'en est aucune ^'on pût regarder eonune T&ita-
blement efficiente.
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(488)
La fièvre typhoïde n'est pas toujours soombe à une marche régnlière;
elle peat offrir dans son cours des variations de gravité et de béni-
gnité, qu'on ne saurait attribuer à des influences appréciables. Elle est
aussi susceptible de se révéler sous des formes diverses.
Un fait incontestable, qui n'avait pas échappé au génie observateur
de Sydenham, c'est que les fièvres continues reçoivent de l'influence
des constitutions épidémiques des modifications puissantes, autant au
point de vue de l'expression de leurs symptômes qu'à celui de leurs in-
dications curatives.
L'indication de ces conditions suffit, sans nul doute, pour arriver à
cette conclusion, que ces conditions ne sont pas de nature à fournir
des éléments sur lesquels on puisse établir les bases d'un traitement
uniforme, régulier, et tel que celui des phlegmasies, et qu'elles justi-
fient en même temps les essais d'expérimentation qu'on peut enti*epren«
drè dans la thérapeutique de la fièvre typhoïde, en tant qu'ils sont
dirigés avec une sage prudence et qu'ils ne s^appliquent qu'aux cas de
la maladie qui présentent une réelle gravité.
L'analogie séméiotique, qui rapproche souvent, et surtout au début,
la fièvre typhoïde de la méningite aiguë, me détermina , dès l'année
1834, à employer, dans la première de ces affections, les préparations
mercurielles qu'avaient préconisées, dans la seconde, Percival, Dob—
son, Odier, Coindet, Delpech, etc.
Les premiers résultats de cette expérimentation furent consignés
dans les tomes VIT et YIII de ce journal. Je communiquai de nou-
veaux résultats, en 1837, à la Société de médecine de Lyon et à la
Société de médecine de Bordeaux, qui en vota l'insertion dans le nu-
méro de décembre 1837 de son journal.
Ces faits ont été mentionnés dans plusieui's ouvrages, entre autres,
dans le journal Der Practischen heilkunde d'Hufeland, année 1838,
par le docteur Bruger, et dans le tome II du Traj^é de matière médi-
cale de M. Galtier, etc.
Tout récemment, j'ai adressé à l'Académie des sciences, et à l'Aca-
démie royale de médecine de Belgique, des travaux qui constatent éga-
lement l'efficacité de ce traitement:
Mon intention n'est pas d'analyser les faits nombreux de fièvre ty-
phoïde que j'ai soumis à cette expérimentation , de les comparer et d'é-
tablir par induction les règles générales qui doivent présider à Tappli-
cation de ce nouveau mode de traitement; c'est lobjet d'un travail spé-
cial auquel je me livre, et qui exige encore une expérience plus répétée.
Je ne rapporterai ici que quelques observations, qui feront ressortir
l'utilité de cette méthode.
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( 489 )
Il m'a semblé qu'il y avait opportunité à publier ces nouyeaux do-
•omients, aujourd'hui surtout qu'un praticien aussi éminent que M. ;le
professeur Serres vient, par des travaux remarquables, d'établir l'im-
portance des mercnriaux dans le traitement de la fièvre typhoïde, et
prêter un appui favorable aux faits que j'avais consignés^ il y a
longues années, dans votre journal.
Ohs, po. —M..., âgé de vingt ans, d'une constitution forte et habituelle-
• ment bien portant, éprouvait, depuis six -jours, de la céphalalgie, du dé-
goût pour les aliments, de Taversion pour le moindre exercice, lorsque le
15 août 1843 il fut obligé de prendre le lit. II. se plaignait d'une douleur
. sus-orbiiaire intense ; sa physionomie portait Tempreinte de la frayeur ; il
parlait continuellement de la gravité de son état. La langue était sèche,
blauche; l'abdomen sensible à la pression mais sans tension ; le pouls plein
.«l fréquent, la peau chaude et aride. Plusieurs fois, quelques gouttes de
, sang s'écoulèrent du nez. Une saignée fut pratiquée. Le sang n'était
- nullement couenneux. Le lendemain et le surlendemain, la fièvre fut moin-
dre ; la céphalalgie diminua d'intensité ; cependant, la physionomie conti*
: niia à présenter la même expression et les idées le même caractère de. tris-
tesse.
â^ns cause appréciable, la nuit du 17 au 16 août fut signalée par un
mouvement fébrile intense et par du délire... L'expression de la face. tra-
duisait maintenant un sentiment d'indifférence très-marqué. La langue
avait rougi; les propos étaient quelquefois incohérents. La céphalalgie
. avait repris son intensité ; le ventre s'était développé. A la constipation
avait succédé du dévoiement Le pouls offrait de la dureté et de la fré-
quence. Une nouvelle saignée fut pratiquée. Le sang, moins rouge que
. celui de la première, se coagula rapidement.
Le 19, les mêmes symptômes persistaient. L'ouïe avait perdu de son
acuité. Du gargouillement était perçu .vers la fosse iliaque et à l'hypo-
. gastre. Les selles étaient plus nombreuses. La langue était plus sèche et
tendait à brunir ; quelques taches rosées lenticulaires apparurent sur les
t^uments de l'abdomen.
Le SO, agitation violente, avec délire aigu pendant la nuit. Air de stupeur
. prononcé, langue fuligineuse. Dents encroûtées. Ventre météorisé ; surdité
presque complète. Trouble à peu près continuel dans les idées, persévé-
rance du dévoiement. Alternatives fréquentes de somnolence et d'excitation
fébrile inteuse avec délire bruyant et développement énergique des forces
musculaires; pouls très-fréquent, mais résistant. Eruption plus nombreuse
des taches lenticulaires.
Onction sur l'abdomen et les cuisses avec huit grammes d'onguent mer-
- euriel, répétée toutes les cinq heures. '
Le 31, persistance des mêmes symptômes.
Le SS, la fréquence du pouls et l'altération dies facultés commencèrent à
• diminuer.
Le 23, l'aspect de la face était meilleur ; le délire moins fréquent et moins
prolongé; le volume du ventre moins considérable. La peau était hali-
tueuse. Cependant la bouche restait fuligineuse et le dévoiement persistait.
Le nombre des onctions mercurielles, qui n'avaient pas été disconti-
nuées, fut réduit à trois.
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(490)
Le tl, 1ê fentre est miple et indolent. Le plus sooTent les idées sont
lucides; In bonche 8*huflMCte» son encroûtement disparaît. Le pools nV>fte
4«*aiie médiocre fréquence. Nnif signes de rongeur ni de tamé(actioa aox
tenci?es.
Le S5, tout symptôme grave a disparu; cependant il existe encore du dé-
foiement et de la surdité. La physionomie conserve un reste de stupeur, qvi
augmente lorsqu*on interroge le malade, el qui pourrait tenir à l*état oiytos
de renié. Lesgendves se sonl tnnMées et la sécrétion salivairea augmenté .
Gessalion des onctions merenrtelles. Frictions réitérées avee de l*!ataBi
yoMrfsé sur les gencives. Boissons addniet.
Ms ce Jour, i'anéfioration progressa rapidement. La diarrhée contlnan
pendant quatre Jours. L*engorgenient des gencives ni la sécrétion salivaHre
■TnfHrent Jamais un grand aecroisKment. Le sixième Jour la convaleaoenee
émit ééUttitivement éubMe.
Ote. n. — Madame X..., Agée de vingt-cinq ans, d*une benne constitn-
Ifon et n*ayant jamais en d'antres maladies graves qu\uie plenropneumoBie,
épreuve de vioientn chagrins qui la'plongérent dans un état de tristesse pm-
leBde*
Un mois après, c^étaitle t novembre tSM, elle fut prise brusquement de
céphalalgie, de vomissements et de douleurs abdominales.
Pendant nenf jours, elle se plaignit d*anorexie, de soil^ de céphalalgie,
es iMrisement dans les membres. Elle eut de la fièvre, de Tinsomnie de temps
€n temps, les vomissements et les douleurs abdominales se renouvelèrent.
Le plus souvent elle resta alitée. Cette perturbatiop dans sa santé n*em-
pêeèa pas Téruption des règles. Pour tous moyens de traitement elle n*em-
ploya qu*une diète sévère et des boissons éroollientes.
Le i% novembre, Péiat de la malade s*était aggravé ; Je ftis appelé pour la
première fois. Alors la face était colorée ; elle exprimait le découragdmeiit.
n existait de la somnolence et une céphalalgie quecaractérisaienl des élan-
eements très-aigus. Le pouls était plein, dur et fréquent, la langue jaii-
B&tre et sèche. Depuis plusieurs jours il n'yavait pas en de selles. Vers
le soir, nue épistaxis abondante eut lieu, elle fiit suivie d'un soulagement
remarquable.
Le 13, la nuit fbt calme, mais dès le matin, les symptômes de la veille
reparurent. Guidé par ramélioration qui avait succédé à Thémorrhagie nn-
tale, et cette héihorrhagie ne se renouvelant pas, je pratiquai une saignée
duis la soirée.
L*état de ta maladie ne fut nullement modifié le 14 et le 15.
Le 16, une épistaxis légère survint ; un air de stupeur s'était répandu sur
la physionomie, la langue avait de la tendance à brunir. L'abdomen était
météorisé. La constipation persistait ; de l'incohérence se.manifestait dans
les propos. La céphalalgie était vive, le pouls n'avait perdu ni de sa fré-
quence ni de sa plénitude. Sangsues aux cuisses. Lavements émollients.
Cataplasmes sur l'abdomen.
Le 17, agitation fébrile intense, avec délire pendant la nuit. Augmenta-
tion do météorismeetcleraltération des facultés intellectuelles. Toux légère ;
expectoration muqueuse; râle sibilant; taches rosées lenticulaires dissénd-
Bées sur la base de la poitrine et sur les iancs.
Le 18, mémo agitation que la nnlt précédente. Expression de stupeur
plus marquée; météorisme considérable; même état de la respiration; soni-
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( 491 )
nolence profonde, soubresauts dans les tendons; délire souvent aigu;
grande accélération du pouls; bouche fuligineuse ; constipation.
Galomel, W ceniigrammes en trois prises ; onctions mercnrielles répé*-
tées toutes !es six heures, sur Tabdomen et les cuisses.
Le 19, nuit également agitée, toujours mêmes symptômes; éracuatioiks
alvines fréquentes, liquides et d'une coloration verdfttre. (Mêmes prescrip-
tions.)
Le 20, selles liquides nombreuses présentant la même coloration que la
veille. Bans la soirée, les idées eurent plus de netteté ; la physionomie noe
expression meilleure, et le pouls moins (Taccélération. '
Suspension du calomel, réduction des onctions m^rcurielles à deux; fric*
tiens avec de Valun en poudre sur les gencives, qui étaient légèrement tu-
méâées.
Dès lors, les symptômes s'amendèrent progressivement.
Le traitement ainsi modifié fut encore continué pendant deux jours.
L^action de la médication mercurielle fut peu intense sur l*apparell sa»
livaire.
Le 87 novembre, la convalescence se déclare.
Si les bornes d'un article me le permettaient , je pourrais ajouter
bien d'autres faits aussi concluants. Qu'il me soh permis cependant de
citer une dernière observation ; elle fait partie d'un travail sur la
méningite aiguë y présenté à la Société de médecine de Paris , et im*
primé par décision de la> Société dans ses actes. Il me para^ utile de
la reproduire ici, car elle témoigne que même dans le cas oii l'actioii
mercurielle s'exerce ayec énergie sur l'appareil salivaire, cet excès
d'activité peut devenir une condition favorable à la solution Leureuse
ie la fièvre typhoïde. Cbnsidéré à ce point de vue, ce £aât est un des
plus importants que j'aie recueillis.
Gbs. III. B..., &gé de cinquante-cinq ans, d'un tempérament sangoin
et d'une forte constitution, éprouva, dans la nuit du 5 au • janvier 1838,
un violent frisson et dès le matin de la fièvre, une douleur aiguë sons le
sein droit, de Toppression et de la toux.
Le troisième jour de la maladie, je fus appelé; fl y avait en de fagitation
et du délire pendant la nuit. J'observai Télat suivant : mouvement fâirile
intense, respiration accélérée, laboriense; toux fréquente, suivie d'âne
expectoration visqueuse et sanguinolente ; douleur vive au-dessous du seiB
droit. Dans cette même région s'entendait du râle crépitant qui masquait,
en grande partie, le bruit normal de la respiration ; peau sèche, pouls fré*
quent et plein ; céphalalgie, décubitus dorsal ; langue Manch&tre; soif aug-
mentée; abdomen nullement tendu et indolent; constipation. (Saignée de
16 onces, sangsues nombreuses sur le point de côté; boissons émollietttes;
le sang tiré de la veims se recouvre d^ine couenne épaisse.)
Le 9, l'agitation et le délire ont été moins prononcés pendant la nuit*
Diminution de la douleur plenrétique, mais persistance de la dyspnée, du
r&le crépitant et des autres symptômes de la veille. (Saignée^ sang égà^
ment couenneux.)
Le 10, amélioration notable : respiration plus libre ; prédominance du
bruit d*ezpansion pulmonaire sur le rftle crépitant, crachats moins visqueux
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(492)
et à peloe rouilles; toux moins fréquente, peau moite ; céphalalgie nuUe;
fièvre moindre. (Quinze sangsues sur le côté droit de la poitrine.)
Le li, sueurs abondantes dans la nuit; le bruit de la respiration est ap-
préciable et net dans tous les points du poumon; absence complète de r&Ie
crépitant; toux rare, expectoration pareille à celle de la bronchite aiguë;
cessation du mouvement fébrile. La peau continue à être recouverte de
sueur.
LelS, il n*existait plus de symptômes locaux ni généraux de pleuro-
pneumonie.
Les jours suivants, quoique Texploration la plus attentive de la poitrine
ne fournisse que des signes négatifs, qa*il n'y ait plus de toux et que la
respiration soit parfaitement libre, le malade reste alité, triste, sans forces,
sans énergie morale; il éprouve du brisement dans les membres, un senti*
ment général de iatigue, du malaise, de la soif, de l'inappétence, et une
tendance presque continuelle au sommeil. La têle est lourde, le front dou-
loureux, le pouls un peu fréquent; un mouvement fébrile se déclare toutes
les nuits.
Le 16, le malade fut, pendant la nuit, plus inquiet, plus agité ^ il délira
plusieurs fois; fièvre intense, céphalalgie vive, somnolence, face rouge,
yeux très-sensibles à l'impression de la lumière; conjonctives injectées;
langue blanche à la base, rouge aux bords et à la pointe ; soif, nausées et
vomissements fréquents ; ventre souple, seulement sensible à la pression
dans la région épigastrique ; légère épisUxîs; décubitus en supinalion. De
temps en temps on remarquait de Tincohérence dans les idées; nuls signes
du côté de la poitrine. (Sangsues aux apophyses mastoïdes; cataplasmes
sur répigastre.)
Le IT, pendant la nuit, paroxysme violent, avec délire fréquent et efforts
pour quitter le lit. Céphalalgie intense, forte coloration de la face, pupilles
contractées. Sensibilité de la rétine très-exagérée ; alternatives d'assoupis-
sement et d'agiution. Lorsqu'on interroge le malade, il répond juste d'a-^
bord ; mais il ne tarde pas à tenir les propos les plus incohérents et à en-
trer dans un état d'exalution exprimé par raugnienlaiion de la rougeur de
la face et de la fréquence du pouls, par une grande loquacité, et par des
tenUtives énergiques pour s'échapper de son lit. Bientôt fatigue , il s'as-
soupit. Soif vive, langue rouge et sèche, abdomen un peu développé ; épi-
gastre douloureux ; quelques selles liquides ; pouls plein et très-fréquent ;
épistaxis plus abondante que la veille; respiration normale. (Saignée, sang
nullement couenneux ; sangsjues à Tépigastre.)
Le 18, agitation violente, délire à peu près continuel dans la nuit. Mêmes
symptômes que la veille. De plus , la langue a bruni , elle est tremblante,
quelques fuliginosités recouvrent les lèvres et les gencives. La diarrhée est
plus fréquente. Selles et urines involontaires ; abdomen météorisé, mais in-
dolent. Soubresauts des tendons. Légers mouvemeuts convulsifs des pau-
pières, des yeux et des lèvres. Tremblement des mains. Plusieurs fois, Ta-
gitation fut telle que le malade , les yeux flxes et largement ouveris, déli-
rait , vociférait et déployait une force musculaire des plus énergiques. Le
pouls éUit petit et très-fréquent. (Deux gros d'onguont mercuriel double
sont employés toutes les trois heures en frictions sur l'abdomen.)
Le 19, le môme état persiste. (Continuation des frictions mercurielles.)
Le 20, le paroxysme de la nuit a été plus court et moins intense. La cé-
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{ 493 )
pbalalgie • Tassoupissement et l'agitation ont subi une notable diminution.
Les soubresauts des tendons et les autres mouvements nerveux sont plu«
rares. La diarrhée continue, mais la volonté préside aux évacuations. Lé
délfre ne se déclare qu'à de longs intervalles. Le ventre est moins tendu ;
le pouls a perdu de sa fréquence et ^e sa petitesse. La bouche se dépouille
de son état fuligineux, et la langue commence à s'humecter. ( Même trai-
tement.)
Le 31, Tamélioration se soutient , elle ne fait pas de progrès. La bouche
est très-humide , les gencives sont rouges, engorgées et sensibles. (Même
traitement.)
Le 22 , nuit calme ; sommeil ; l'état d'irritation de la bouche a augmenté.
Une exsudation blanchâtre recouvre plusieurs points de la membrane mu-
queuse. Un flux abondant de salive est survenu. L'amélioration qui s'est
déclarée depuis deux jours offre un accroissement des plus remarquables.
L'assoupissement a cessé. L'expression de la face est presque naturelle. Ce
n'est que lorsque le malade a parlé trop longtemps qu'il arrive un peu d'in-
cohérence dans ses propos. Le pouls ne conserve qu'une légère fréquence.
Le front n'est plus douloureux. Le ventre est affaissé et complètement in-
dolent. Plus de soubresauts dans les tendons. Diminution de la diarrhée.
Ce qui occupe le plus l'attention du malade , c'est l'état pathologique de la
bouche, qui lui inspire un sentiment continuel d'alarmes et lui arrache de
temps en temps des gémissements. (Cessation des frictions mercurielles.)
Dès ce jour, la convalescence fil des progrès rapides et non interrompus.
Le ptyalisme fut abondant pendant quelques jours. Des sangsues au cou ,
des gargarismes adoucissants, et plus tard acidulés et astringents, furent les
seuls moyens mis en usage pour combattre ce résultat de l'action du mercure.'
Les observations que je viens de rapporter retracent évidemment
les caractères rationnels de la fièvre typhoïde ; elles témoignent en même
temps de l'utUité des préparations mercurielles dans le traitement de
cette affection.
Comme ces exemples l'indiquent, je n'ai eu recours à ce genre de
médication que lorsque la maladie était parvenue à un haut degré de
gravité.
Dans la méthode de traitement que j*ai mise en usage, les onctions
mercurielles sont employées tantôt isolément et tantôt simultanément
avec l'administration intérieure du calorael.
Les onctions sont pratiquées sur les téguments de l'abdomen et des
cuisses. Elles sont répétées à des intervalles rapprochés. Leur dose est
de 8 grammes.
Les surfaces cutanées qui doivent recevoir cette application sont
lotionnées fréquemment avec de l'eau de savon froide. Peut-être cette
précaution est-elle utile pour faciliter l'absorption, qui probablement
ne s'opère pas avec autant d'activité que dans l'état normal, à cause'
de l'aridité, de la chaleur élevée de la peau et d'une influence spéciale
de la maladie.
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(4M)
Le calomel n'est admîidstré ooncarremment arec les onctions que
lorsque la fièvre typhoïde paraît ofSrir un danger imminent et exiger
un traitement plus énergique. C'est principalement dans les cas où il
eiiale de la constipation , et dans ceux où le dévoiement est modéré^
qu'il est prescrit avec plus de chances de succès; les doses auxquelles 3
est donné dépassent rarement 50 centigrammes par jour. Si son action
provoque des évacuations alvines trop abondantes et trop réitérées ^
l'usage en est âuspeiidu. Il n'est repris que lorsque ces évacuations se
sApprîment on deviennent plus rares.
Lorsqu'une amélioration bien dessinée et bien progressive se dédaxe
dans les phénomènes de la fièvre typhoïde, l'emploi des préparations
mercorielles, d'abord réduit dans ses proportions, doit être bientôt
interrompu. Alors , la maladie rentre dans les conditions où les mé-
thodes rationnées qui ne se fondent que sur les indications méritent
la préférence sur celles que l'expérience n'a pas encore suffisamment
sanctionnées. .
Dans une afTection aussi grave que la fièvre typhoïde et qui ébranle
si profondément tout l'organisme , on n'est certainement pas en droit
de rédamer d'un traitement quelconque un prompt retour de la santé.
Cependant, sous l'influence de la médication mercnrielle, la conyales-
œnce nous a paru être sensiblement abrégée.
U résulterait des ' observations que renferme ce travail , et d'autres
beaucoup plus nombreuses que j'ai recueillies, que l'influence heureuse
des mërcuriaux s'exercerait d'abord sur les désordres de l'innervation,
et qu'elle s'étendrait ensuite sur ceux de la circulation et de l'apparëit
digestif.
De tous les symptômes de la fièvre typhoïde , celui qui paraîtrait
persévérer le plus de temps, augmenter et s'établir même pendant
l'emploi seul des onctions mercorielles , ce serait le dévoiement.
Les conditions qui favoriseraient le plus les bons effets du traite-
ment mercuriel sont : l'époque récente de l'invasion de la fièvre ty-
phoïde, l'énergie du pouls et les forces générales.
Cette méthode m'a semblé complètement contre-indiquée toutes les
fob que cette maladie, sous forme grave, progressait avec lenteur,
qn'dle offrait les signes d'une adynamie profonde, et qu'elle atteignait
on sujet débilité.
J'ai rarement vu , dans le traitement de la fièvre typhoïde, les pré:
parations mercurielles provoquer une stomatite intense. Il est vrai qu'à
la première manifestation de cette action je me hâte de diminuer
les doses du médicament, d'en suspendre au plus tôt l'emploi ; de faire
pratiquer, d'après la méthode de M. le professeur Velpean, des fric-
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(495)
ùom almnûieuses sur les geDciyeSy et de donner des boi^ns addoles
abondantes.
La dernière observation que je cite dans ce travail nous montre «n
exemple remarquable de eet excès d'influence du mercure sur la boa-
àxe ; loin de constituer, alors, un accident redoutable, il semble faya-
riser et bâter même la solution beureuse de la maladie*
J. Mazade, D. M«
iABdaie(G«r4).
THERAPEUTIQUE CHIRURGICALE*
DE QUELQUES PBOGÉDES PEU USrrÉS DANS LE T&AITEMEIVT DES COARCTATIOIIS
OAGANIQUES DE l'uB£TRE : TX l'uRETBOTOMIE DE DEDANS EN DEHOB«.
Par le docteur CnriUii.
(Deuxième arUcle (i).)
L'idée de porter un instrument tranchant ou picjuant dans l'urètre,
soit pour se frayer une route qui permette de donner issue à l'urine, soit
pour faciliter la dilatation des points rétrécis, soit même pour former on
nouveau canal, dut se présenter en même temps que celle de recourir
aux sondes ou aux bougies. Ce n'est donc pas d'une découverte que j'ai
à tracer ici l'histoire ; il s'agit de moyens connus ; seulement, on ne les
avait pas combinés de manière à leur faire produire tout ce qu'on pevt
en obtenir. Les modernes, en les remettant en lumière en ont peiiec-^
lionne quelques-uns, et ont ainsi satisfait à d'importantes indications ;
cependant les principales questions de théorie, et surtout de pratique,
n'ont pas reçu de solution définitive. J'ai essayé de opmUer cette la-
cune.
Ce n'est pas la première fois que. je traite ces questions. Dans le p^-
mier volume de mon Traité pratique (1837 et 1842) et, plus tard,
dans le Bulletin de thérapeutique (tome XXVII, p. S13), j'ai présenté
quelques considérations sur l'urétrotomie ainsi que sur divers procédés
anciens ou nouveaux, à l'aide desquels on se proposait de forcer les
coarctatioQS urétrales. Si je ne présentai alors que de courtes remar-
ques, c'est que les faits connus n'étaient ni assez nombreux, ni surtout
assez complets pour faire autorité. La majorité des praticiens d'ailleurs
ne paraissait pas disposée à adopter ces modes de traitement.
(1) Voir la livraison du 15 novembre, page 401. .
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(496)
' La question ayant pris des proportions plus larges, mérite d*ètre éta-
diée d'une manière plus sérieuse* Toutefois, pour ne pas dépasser les
limites qui me sont assignées , je me bornerai ici à faire une exposition
SQOcincte des instruments et des procédés de Turétrotomie, et à indiquer
les résultats que j'ai obtenus* Je dirai ensuite ce qui milite en faveur de
la méthode, mais je ne laisserai pas ignorer qu'il y a des points encore
douteux, et c'est sur ces points principalement que j'appellerai l'atten-
tion des observateurs. D'ailleurs, en transmettant à mes confrères ce
qui est pour moi une conviction, je ne prétends pas enchaîner leur
(^inion ; je veux seulement leur faire connaître les fondements sur les-
quels reposent les miennes.
Incision des rétrécissements d avant en arrière. — Il y a plusieurs
manières de faire cette opération. Le plus communément, on agit sans
guide et l'on se borne à pousser dans la direction présumée du canal un
stylet pointu ou tranchant, terminé en fer de lance, un trocart ou un
instrument déjà employé par Physick, dont on attribue à tort l'inven-
tion à Staflbrd. Nous ne connaissons pas bien tous les moyens rxàxés
chez les anciens, ni la manière dont on procédait k l'opération. Les ra*
pides détaib qu'on rencontre à droite et à gauche sont trop incomplets
pour conduire à rien de précis. La seule chose qui en ressorte bien posi-
tivement, c'est que, dès les temps les plus reculés, cette opération était
connue. Elle eut assez de retentissement à la fin du seizième siècle pour
que la Faculté de Paris crût devoir intervenir, et ce fut là un des prin-
cipaux motifs pour lesquels, dans une censure en date du Ô décembre
1603, elle déclara Turquet de M«iyerne indigne d'exercer l'art de gué-
rir : proptèr temeritatem^ impudentiam et ignorantiam, ce qui ne
l'empêcha pas de devenir un homme fort célèbre, auquel le roi d'An-
gleterre confia le soin dé sa santé. Quoi qu'il en soit, les instruments
qu'onit décrits Ambroise Paré, Lafaye, etc., ont été reproduits, tant en
France qu'à l'étranger, avec des changements sur la portée desquels on
s^est fait illusion. En effet, que la courbure de l'instrument soit un peu
plus ou un peu moins grande, que la partie tranchante ou piquante fasse
au bout de la canule une saillie plus ou moins prononcée , qu'on fasse
sortir la lame par la simple pression de la main, au moyen d'un res-
sort, ou de tonte autre manière ; que cette lame soit mince et à deux
tranchants, ou épaisse et triangulaire en façon de trocart, ou qu'elle ait
toute autre ferme, il n'y aura pas une grande différence ni dans l'action
de l'instrument, ni dans la manière de procéder.
Pour faciliter la manœuvre et éviter les écueils, les modernes ont
ajouté à l'instrument une tige conductrice, dont ils se sont exagéré l'im-
portance. Il n'est pas rare, en effet, d'observer, spécialement sons
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■I
it&D
( 497 )
l'arcade pubienne, des rétrécissements dont la lumière est si petite,
que les stylets les plus déliés ne s^engagent pas. D^un autre coté, au
lieu d'écarter les obstacles et de mettre à Tabri du danger, ces stylets
conducteurs, flexibles ou rigides, peuyent dévenir eux-mêmes une source
de difficultés et de méprises, ce dont j'ai été témoin. H ne faut donc
pas perdre de tue que, si parfois on a réussi par ce moyen dans les
cas de rétrécissements siégeant sous l'arcade pubienne, un hasard heu
reux a eu une forte part dans le succès.
J'ai eu quelquefois recours à ce procédé , à la
partie pénienne de l'urètre , au moyen d'un îd-^
itrument fort simple. Une tige conductrice G fait
corps ayec la lame B , qui va en s'élargissant à
partir de la base du stylet conducteur. Elle est
logée dans une canule aplatie A A , d'où on la
fait sortir en appuyant sur la rondelle terminale
FF ; un curseur EE est destiné à faire connaître
et à régler l'étendue dont la lame sort de la gaine.
Je ne m'arrêterai pas plus longtemps sur ce pro-
cédé rarement applicable, et toujours semé de
difficultés et d'écueils. Je glisserai aussi sur celui
qui consiste à pratiquer des incisions superficiel-
les, désignées sous les noms de scarifications ou
de mouchetures urétrales.
Division des rétrécissements (f arrière en
avant. — V Toutes les fois que l'orifice externe
de l'urètre est trop étroit pour laisser passer li-
brement soit les instruments qu'on yeut intro-
duire dans les parties profondes du canal ou
dans la vessie, soit les graviers on fragments
de calcul qui viennent de ce dernier viscère; toutes les fois aussi
qu'il s'agit de détruire un rétrécissement organique dont cette partie
est devenue le siège, on doit recourir au débridement, à l'incbion, com-
prenant tous les tissus qui constituent l'état maladif. La dilatation et la
cautérisation seraient alors des méthodes douloureuses, qui pourraient
même avoii* d'autres inconvénients plus graves que celui de ne pro*
duire aucun effet utile. C'est un précepte que je crois avoir parfaite*
ment établi depuis longtemps, et en faveur duquel les faits déposent
aujourd'hui par centaines.
En effet, depuis 1823, j'ai opéré chaque année de 30 à 40 mala*
des, et j'ai obtenu une guérison prompte et complète toutes les fois
que j'avais donné à l'incision assez d'étendue pour diviser tous les tis-
XXXV. M« Liv. 32
I
c-s:
iLs
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(498)
SOS iodorà. Ao contraire, quandla diyisîoiides tissas était insofBsaiite, le
traitement aété long, douloureux, inutile même, et il a fallu recommencer.
Pour pratiquer cette petite opération, je me sers d'un instrument
spécial dont j'ai donné la figure en 1827 (voy, mon Traité de la litho-
tritie) , et qui rend chaque jour de grands services. Au moyen de cet
urétrotùme, on donne à la division des tissus «ne étendue et unepio-
fondenr dont les limites peuvent être déterminées d'une manière rigon*
reuse. Avant de l'introduire, on fixe au point youlu le degré d'écarte-
ment de la lame, on le plonge dans l'huile, et on l'engage dans le méat
orinaire, la rainure tournée en bas ; dès qu'il est arrivé à l'extrémité
de la fosse naviculaire, ou derrière la nodosité, ce qu'on sent à l'aide
des doigts de la main gauche, on appuie le médius et l'indicateur de la
main droite sur la bascule, puis on tire à soi, et le débridement est
opéré, sans qu'on ait ni besoin de peser avec la lame sur les tissus, ni
crainte de diviser trop ou trop pen.
C'est sur la face inférieure et parallèlement an firein qu'on pratique
le débridement du méat urinaire. S'il existe une coarctation à la partie
postérieure de la fosse naviculaire ou un peu plus loin, on pousse l'a-
rétrotome jusqu'au point où l'on veut que l'incision commence. Quand
il s'agit d'une simple bride, la division s'opère avec une grande faci-
lité ; lorsqu'il est question d'un rétrécissement dur, épais, formant no-
dosité à l'extérieur, la section est moins facile à pratiquer; il faut ap-
puyer davantage sur la bascule , et tirer l'instrument avec une force
proportionnée à la résistance qu'il rencontre. Au reste, dans un cas
comme dans l'autre^ la division des tissus a lieu d'une manière instan-
tanée , et elle est terminée ayant que le malade ait le temps de se
plaindre.
2* L'urétrotomie peut être utile aussi contre les rétrécissements qai
ont leor siège dans la partie libre ou mobile de l'urètre. Elle a été
pratiquée là un grand nombre de fois par d'habiles praticiens, et si le
résultat n'a pas toujours été aussi satisfaisant qu'on l'aurait désiré, c'est
à la gravité de l'état morbide, à sa nature, quelquefois aussi à la ma-
nière de procéder qu'il faut surtout s'en prendre.
Malgré les succès que j'obtenais chaque jour^ par la méthode des gran-
des incisions, contre les coarctations voisines du méat urinaire, j'avais
reculé devant l'idée d'appliquer cette médiode à la partie profonde de
l'urètre. Les opérations hardies de M. Reybard, dontijine remonte à
1826, m'ont encouragé, et j'ai entrepris une série d'expériences qui
m'ont conduit à appliquer les procédés que je fais connaître aujourd'hui.
Mais pour cette série de cas il s'agit d'une méthode exceptionnelle,
applicable seulement lorsque la dilatation cesse d'être utile ou devient
impossible.
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(499)
La figqre ci-contre représente Vurétrotome
dont je me sers, monté et arme à trois lignes.
Le curseur / est reculé jusqu'au payillon c ,
formant Textrémité de la canule a dont l'au-
tre bout se termine par une olive b. Dans
celle-ci sont logées la lame e et la languette
articulée /*, fixée au dos de la lame au moyen
d'une charnière, et s'arcboutant sur un point
d'appui g^ ménagé à la base de l'olive ; pour
jaire saillir la lame, on tire sur le manche i
fixé à la tige porte-lame , qui est logée dans
une rainure longitudinale de la gaîne.
Entre h manche et la rondelle du pavillon
y se trouve on bouton ou une partie carrée A,
prolongement de la crémaillère qui sort du
pavillon dans la proportion de la saillie qu'on
donne à la lame.
Les antres figures représentent, l'une, Fex-
Drémité olivaire du même instrument , avec
la lance cachée dans la rainure ; et l'autre ,
111k nrétrotome plus pietit, déjà connu , àxml
je me suis servi quelquefois pour pratiquer la
première incision. Le mécanisme en est fort
simple : en poussant la rondelle c^ on fait
sortir de l'olive la lance h supportée par une ^ ,
tige flexible renfermée dans la canule a. ^ s
Les bougies dont on a fait usage, ou l'uré-»
trotomie d'avant en arrière, dont je viens de
parler, ont procuré, au moins poar quelques
jours, une dilatation qui suffit au passage de
IHirétrotome à olive. On en prend un dont la
boole terminale soit proportionnée au degré
d'ouverture du point rétréci , contre lequel
on la maintient appuyée pendant quelques
instants; on la pousse d'une manière lente et graduée ; au moment o&
dUe franchit, la cessation de toute résistance fait éprouver une légère
secousse. Dès qu'elle est parvenue derrière le rétrécissement, l'olive ne
se tronve plus serrée, à moins qu'il n'y ait une autre coarctation située
plus loin ; on lui imprime de petits mouvements de va-et-vient. Au
moyen de cet instrument, on détermine, au moment même de l'opéra-
tion, l'étendue de la coarctation d'avant en arrière, résultat obtenu
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( 500)
avec le sccoars do cnrseor et de récheUe graduée de la cande, qoî
font connaître le point où Tolive est arrêtée au devant du rétrécisse-
ment. Après Tayoir fait passer derrière celui-ci , on la tire à soi ,
jusqu^à ce qu'on éprouve de la résistance, et par là on sait exacte»
ment quelle est l'étendue de la coarctation. Si Ton conservait le
moindre doute, on répéterait l'exploration, ce qui est facile et peu
douloureux. Quant à l'épaisseur des parties indurées, le toucher con-^
State avec précision la saillie que ces parties font à l'extérieur. On sait
donc ou l'indsion doit commencer et finir. L'étendue qu'elle doit avoir
de dedans en dehors est déterminée par l'instrument lui-même, par
la quantité dont on ùàx sortir la lame. Dès qu'on a obtenu des rensei—
gnements suffisants, l'olive étant placée derrière le point rétréci, on
pousse l'instrument plus loin de deux ou trois lignes, on fait sortir la
lame, on arme l'urétrotome, en tirant graduellement sur le manche»
La crémaillère présente quatre crans qui font entendre, en sortant
du pavillon, un bruit de cric. Chaque cran indique que la lame est
sortie d'une ligne de l'olive ; il importe de compter avec soin le nom-
bre de ces bruits, ou bien de s'assurer par l'inspection combien de
crans sont sortis du pavillon, car en tirant sur le manche plus qu'il
ne faut, on donnerait trop de saillie à la lame; l'on pourrait même
désarmer l'instrument qui, cessant d'agir alors, doit être retiré afin de.
replacer la languette comme elle doit l'être pour qu'elle puisse fonc-
tionner. J'insiste sur ces particularités, parce que j'ai vu des chirurgiens
sans expérience, ou qui n'avaient pas assez étudié le mécanisme de.
l'urétrotome, se trouver fort étonnés d'avoir manœuvré longtemps sans,
obtenir le résultat qu'ils attendaient : je suppose donc l'instrument
armé comme il doit l'être ; on le tire à soi lentement et sans secousses,
jusqu'à ce que la nodosité soit entièrement divisée , ce dont on est
averti par le toucher, par le manque de résistance et par les notions
préalablement acquises sur la longueur de la coarctation.
n ne sera pas inutile de rappeler ici, dans le but de répondre à des
objections spécieuses, que l'instrument tranchant n'agit pas dans l'u**
rètre comme dans la pratique ordinaire de la chirurgie. La profondeur ,
à laquelle la lame pénèti-e dans les tissus est déterminée non par la,
pression qu^exerce la main de l'opérateur, mais bien par le méca-
nisme spécial de llappareil. Dans mes urétrotomcs, la lame ne peut,
aller au delà, comme elle ne peut rester en deçà du but qu'on veut at-
teindre ; elle ne peut ni couper plus, ni couper moins ; et tout instru-
ment qui n'offrirait pas ces conditions doit être rejeté.
La manière dont on procède est fort simple : je suppose une coarc-
tation dont la lumière est d'une ligne^ l'olive de l'urétrotome aura
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(501)
aussi une Ugne de diamètre ; eUe remplit donc exactement l'ouyertnre
du point rétréci. Dès qu'on est parvenu derrière celui-ci, si l'on fait
sortir la lamé d'une ligne en dehors de l'olive, Tinsti'ument ne peut
être retiré sans diviser les tissus de toute la quantité dpnt la lame sort,
et sans qu'il soit nécessaire d'appuyer sur le tranchant, on ne fait que
tirer à soi l'instrument ainsi armé. Cette première incision aura une
ligne de profondeur : elle en aura deux, trois ou quatre, suivant le
nombre de lignes dont on fait sortir la lame de l'olive.
En tenant compte de circonstances que j'ai indiquées ailleurs et qui
apportent un peu de confusion dans la manœuvre et quelques diQé-
rences dans ces mesures , voici les limites dans lesquelles il convient de
se renfermer : dans les cas de simple bride au méat urinaire, l'incision
a d% trois à six lignes de longueur, et d'une à quatre lignes de pro-
fondeur, suivant le diamètre du canal à son orifice : s'il y a deux ré-
trécissements, occupant les deux extrémités de la fosse naviculaire, la
profondeur est la même et la longueur varie d'un pouce à quinze lignes.
Dans les rétrécissements de la partie pénienne, la profondeur ne
diffère pas, et la longueur est proportionnée à l'étendue de la coarcta-
tion ; elle varie d'un à quatre pouces, il vaut mieux couper trop que
tix)p peu. L'inci3ion doit dépasser en avant et en arrière l'étendue du
rétrécissement, de trois k quatre lignes, afin que la plaie ne soit à pic
d'un côté ni de l'autre.
3^ A la courbure de l'urètre il est des cas dans lesquels l'urétrotomie
sous-pubienne est applicable. Déjà des faits pratiques ont été publiés :
des expériences ont été récemment tentées à ce sujet, et le grand nom-
bre d'urétrotomes courbes qu'ont proposés divers chirurgiens montre
que cette opération compte aujourd'hui de nombreux partisans.
L'occasion s'est rarement offerte à moi d'appliquer l'urétrotomie à
la partie profonde de Turètre. Je n'ai donc pas, comme pour les cas
qui viennent d'être passés en revue, une expérience personnelle aussi
grande à opposer aux combinaisons théoriques dont on nous a esquissé
si complaisamment le tableau. Toutefois, en réunissant les quelques
faits que j'ai recueillis, et ceux dont j'ai été témoin, ma conviction s'est
faite ; j'ai reconnu d'abord qu'il n'était pas nécessaire de recourir à des
appareils spéciaux. Les urétrotomes droits et à boule peuvent être em-
ployés ici aussi bien que dans les cas précédents. On sait, en effet, que
le siège ordinaire de ces rétrécissements est au-dessous de l'arcade pu-
bieime et non plus profondément. Or, l'expérience a appris que, dans
la généralité des cas, les instruments droits y pénètrent aussi facilement
que ceux qui sont courbes ; avec ceux-ci même on manœuvre moins
commodément et avec moins de certitude. *
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( 502 )
Dans tous les cas on ne doit point perdre de vue qu'un instrument
qael qu'il soit, cylindrique ou à bouton, rigide ou flexible, droit on
courbe, traverse difiicilement une coarctation an-dessous du pubis ; k
l'étroitesse du canal se joint le changement de direction, et, pour pea
que le rétrécissement soit considérable, on ne parvient à le franchir
qu'après des tâtonnements plus ou moins répétés, souvent même on ne
réussit pas.
Ces difficultés ne se ynt point présentées dans ma pratique, parce
que j'ai eu recours à l'urétrotomie, non au début, mais bien à une épo-
que plus ou moins avancée du traitement, lorsque la dilatation était de-
venue impiiissante à cause de la raideur et de la rétractilité des tissus
malades.
D'après les opinions généralement adnûses, on s'attendait k voir
survenir des accidents formidables à la suite d'incisions intra-nrétrales
aussi étendues. Eh bien ! à l'exception d'un gonflement inflammatoire
circonscrit à Tendroit incisé , de quelques cas rares d'infiltration uri-
neuse, de quelques ecchymoses sans importance , je n^ai rien observé
de sérieux. L'écoulement sanguin a toujours été peu de [chose, II n*y
a eu ni douleurs en urinant, ni suppuration du' canal ; l'écoulement
nrétral est même moindre que dans les autres traitements.
Je sais combien il est difficile de juger une méthode nouvelle de
traiter les coarctations urétrales. Je ne puis cependant me dispenser
d'apprécier l'urétrotomie, autant du moins que l'état actuel de la
science permet de le faire. Il faut se rappeler que cette opération ,
quoique d'une date ancienne, est encore si peu connue, si peu étudiée,
si peu pratiquée, ou bien on y a eu recours dans des circonstances sî
exceptionnelles, qu'on ne saurait avoir d^opinion arrêtée à son ^ujet.
Cette méthode, d'ailleurs, est en dehors des habitudes de la chirurgie,
l'idée seule de porter un instrument tranchant à la partie profonde de
l'urètre, dans le but d'y pratiquer des incisions longues et profondes ,
devant inspirer des craintes d'autant plus sérieuses que le simple
contact de l'urine avec les tissus dénudés, était réputé un fait grave.
J'ai vu des chirurgiens fort éclairés ne pas concevoir la possibilité d'une
telle opération, et d'autres ne revenir de leur prévention contre elle,
qu'après avoir vu opérer plusieurs malades. Je demeure convainea
qn'n se passera longtemps encore avant que l'opinion générale soît
fixée sur sa valeur réelle. Car, d'un côté, il fkut, pour la bien juger,
se livrer à des recherches et à des expérimentations que tous les chi-
rurgiens ne sont pas en position de faire ; d'un autre cdté^ ses parti-
sans conmie ses antagonistes se sont livrés à des exagérations telles, que
sans le secours d'une expérience personnelle , il est presque impossible
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(608)
de dàneler la yérité au mîliea de tant d'assertions contradictoires.
Si nous ouvrons les traités généraux de chirorgie ^ nous voyons les
uns n'en pas faire mention, et les autres, ceux mêmes qui passent pour
être le plus au courant de la science , tomber dans, des méprises mani-
festes. Aux yeux des uns, c'est une méthode barbare ; les autres vien-
nent nous ^e qu'elle est la plus efEcace , qu'elle est la seule même
capable de triompher de toutes les coarctations urétrales«
Au dire de ceux-ci ^ il n'y a de rationnelles que les incisions assez
petites pour intéresser [seulement la membrane muqueuse indurée,
^issie, et les incisions longues et profondes doivent être proscrites
comme un moyen antichirurgical y capable d'entraîner les plus graves
désordres, de porter le trouble , soit dans l'excrétion de l'urine» soit
dans les fonctions génitales, et même de causer la mort.
Suivant ceux-là, les mouchetures, les scarifications , c'est-à-dire les
indsions très-superficielles, n'ont d'autre effet, commet cautérisation,
que d'aggraver le mal dans les cas de rétrécissements durs et calleux.
La même dissidence se retrouve dans les traités spéciaux , dont les
auteurs ne se sont pas toujours tenus, d'ailleurs, dans les règles du bon
{o&t et dans les habitudes sévères de la pratique. Ib se sont dispensés,
pour la plupart, de mentionner les travaux des autres, et en faisant
oonnaitrcj leurs succès , ils ont donné à entendre qu'il fallait les rap-
porter à des procédés spéciaux, dont ils seraient en possession. Cette
manière d'agir ne peut que jeter de l'obscurité dans une question déjà
si complexe.
Le fait est, cependant, que Turétrotomie ne mérite ni les éloges que
les uns lui prodiguent, ni le blâme dont les autres la frappent. Ce n'est
pas dans ces systèmes exclusifs qu'il faut aller chercher la vérité.
Gomme toutes les méthodes thérapeutiques, celle des grandes inci-
sions ne doit être jugée que d'après les résultats qu'elle donne quand
elle est régulièrement appliquée, à l'aide des moyens les plus parfaits, et
^'on s'est strictement renfermé dans sa sphère d'action.
Jusqu'à nos jours, on se bornait à ponctionner les coarctations uré-
trales d'avant en arrière. Ce n'est pas sur ce procédé aventureux, semé
d'écueils,. qu'il faut juger l'urétrotomie ; il en est de même des scarifica-
tions, qui sont au moins inutiles dans les cas qui réclament l'emploi de
l'instrument tranchant.
En procédant à la division des tissus d'arrière en avant et en donnant
aux incisions assez d'étendue et de profondeur pour atteindre toutes les
parties malades, on a fait de l'urétrotiMnie uue méthode nouvelle. C'est
cette méthode qu'il s'agit d'apprécier ; mais tous les moyens de l'appli-
quer n^ont pas la même valeur. Ici la cylindriçité de l'instrument laisse
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(504)
dans rincertitade sar les points où l'incision doit commencer et fi-
nir ; là, le trop pea de saillie de la lame ne permet pas d'inciser assez
profondément ; ailleors, le manque de solidité de l'appareil et' la com-
plication du mécanisme qui le fait fonctionner ne mettent pas à même
d'agir avec la sécurité désirable ; quelques-uns enfin sont impropres à
diviser les tissus indurés qui forment la coarctation, soit que les lames ne
sortent pas assez de l'olire terminale, soit que, placées de cbamp, elles
n'agissent qu'en pressant. Ces particularités introdubaient dans la ques-
tion des éléments divers, des modificateurs puissants dont il fallait préa-
' lablement la débarrasser, en régularisant l'appareil instrumental et en
donnant an procédé opératoire la simplicité et la sûreté dont il est sus-
ceptible.
Il en est de même de la distinction des cas : je n'ai pas à y revenir;
qu'il me suffise de rappeler ;
V Que contre les rétrécissements de l'eitrémité du pénb, l'urétro-
* tomie mérite justement le titre de méthode générale. L'expérience a
prouvé qu'elle est la plus prompte, la plus sûre et la moins douloureuse.
2* Qu'aux parties profondes du canal, on ne doit recourir à la mé-
thode des grandes incisions que dans les cas de rétrécissements diis
calleux, durs, rétractiles, qui résistent à la dilatation temporaire,
qu'exaspère la cautérisation, qui cèdent à la dilatation permanente^ mais
qui se reproduisent dès qu'on cesse l'usage des sondes. Ainsi restreinte et
appliquée à des cas parfaitement déterminés, l'urétrotomie a donné des
résultats propres à fixer les opinions sur sa valeur réelle. Je me bor-
nerai à indiquer ici les faits de ma pratique ; non que je dédaigne ceux
qu'ont recueillis d'autres chirurgiens, ni que je cherche à en amoindrir
l'importance, mais uniquement parce qu'on ne me paraît pas s'être ren-
fermé dans les mêmes limites, et qu'il est convenable d'ailleurs de lais •
ser à chacun le soin de publier les faits qui lui sont propres.
Depub trois années, j'ai rencontré vingt-deux cas dans lesquels j'ai
appliqué la nouvelle méthode à la partie profonde de l'urètre. Dans
huit cas, il n'a été fait qu'une seule incision ; dans sept, j'en ai fait
deux. Dans cinq, il y en a eu trois, et pour les autres il en a fallu qua-
tre dans un cas, cinq dans un autre, et six dans le dernier. Tous ces ma-
lades étaient gravement atteints ; tous avaient des coarctations, inutile-
ment traitées, même plusieurs fois, par les autres moyens dont Fart
dispose. Dans dix-huit cas, j^ai obtenu la guérison ; dans trois^ il y a en
seulement amélioration ; le vingt-deuxième a succombé deux mois après
Topération, par suite d'accidents que j'ai fait connaître et qui se ratta-
chaient plus ou moins à la manœuvre. Ici les heureux résultats de l'u-
rétrotomie ne sauraient être contestés ; sans parler des effets immédiats
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( 505 )
de Fopération, qui sont toujours favorables, la coarctation, contre la-
quelle on luttait en vain depuis longtemps, a cédé tout à coup,
par une manœuvre peu douloureuse et sans accidents graves. Et bien
qu'il ait fallu recourir ensuite à un traitement plus ou moins long pour
ramçner les parois du canal à leurs conditions normales de souplesse et
d'élasticité, établir et consolider la guérison, l'incision n'en a pas moins
offert une ressource précieuse, au moment même oii le praticien se
trouvait arrêté.
Ce serait s'abuser toutefois que de croire, avec quelques chirurgiens, .
que l'urétrotomie constitue à elle seule une méthode générale et exclusive
de traitement des coarctations urétrales, supérieure à toute autre. Pres-
que toujours, en eifet, il faut dilater avant d'inciser, il faut dilater
après pour achever la guérison. L'incision n'est donc, en réalité, qu'un
moyen d'aider la dilatation, de la rendre plus prompte, plus efficace,
moins douloureuse, enfin de la faire possible là oii elle cessait de Fêtre.
D'un autre coté, c'est se méprendre aussi que de venir nous dire : si
Turétrotomie ne peut être faite que lorsqu'.on s'est déjà frayé une route
par d'autres moyens, son utilité est au moins contestable, puisqu'on
pourrait très-bien continuer le traitement par les mêmes moyens. C'est
là une grave erreur, que la pratique de tous les jours met eu complète
évidence. Assurément il n'est pas rare de parvenir, à l'aide des sondes,
à dilater suffisamment le canal pour que l'urine sorte ; mais ce n'est
point là la guérison; ce n'est qu'une amélioration temporaire dont le.
malade ne parvient à prolonger la durée que par des soins de tous les
^l$tants, et il ne réussit même pas toujours. L^urétrotomie, en facili-
tant, la dilatation, au point de restituer au canal son élasticité et sa di-
latabilité normales, en détruisant, ou du moins en atténuant la rétracti-
lité des tissus indurés qui tendent sans cesse à revenir sur eux-mêmes,
augmente incontestablement nos ressources thérapeutiques, en même
temps qu'elle assure le succès d'autres moyens qui, sans elle, seraient
frappés d'impuissance.
En résumé donc, je crois que Texpérience permet aujourd'hui d'éta-
blir les propositions suivantes :
1" Que Turétrotomie d'arrière en avant, telle que je viens de l'ex-
poser, constitue un perfectionnement de la thérapeutique chirurgicale ;
S^.Qu'ellç est incontestablement préférable à toute autre méthode
contre les coarctations voisines du méat urinaire ;
3° Qpe dans les rétrécissements longs, durs, rétractiles, qui occupent,
la partie pénienne et la courbure de l'urètre, des incisions longues et pro-
fondes permettent à la dilatation consécutive, dirigée convenablement,
de produire des résultats qu'on n'obtiendrait pas sans leur concours ;
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{ 506 )
^ Â^ Qa'en suivant le procédé et observant les précantions que j'ai in-
diqués, l'opération peut être faite sans danger, sans même exposer
les malades à des accidents sérienx ;
5* Que le procédé d'avant en arrière, et sans gnide, est nne opéra-»
tion hasardeuse, à laquelle il ne faut recourir que dans quelques cas
rares, et seulement^comme moyen d'écarter les premiers obstacles et
pour faciliter l'emploi d'autres moyens.
A la véiîté, il nous reste encore à apprendre ce que deviendront
avec le temps les cicatrices que les incisions laissent à la surface interne
dn canal; si les heureux résultats qu'on obtient immédiatement se sou*
tiendront longtemps ; si le dégorgement des tissus indurés et épaissis
s'opérera d'une manière complète et définitive ; si les malades ne seront
pas, à nne époque plus ou moins éloignée, exposés à ces rétrédssemenis
qu'on observe après les plaies, les contusions de l'urètre. Mais, en pre-
nant les faits pour ce qu'ils valent aujourd'hui, et même en supposant
qae les bons effets du traitement ne se maintissent pas en tous points^
oe ne serait pas moins quelque chose, beaucoup même , que d'opérer
des cures palliatives dans des cas où Ton n'avait pas pu encore y par-
venir^ et d'affranchir^ pour quelque temps, les malheureux malades
d'incommodités contre lesquelles les moyens usités jusqu'à ce jour
étaient impuissants.
Quant à vouloir ériger l'urétrotomie en méthode générale pour le
traitement des coarctations urétrales^ ce serait se méprendre sur la va-
leur réelle de ce moyen, engager les praticiens dans une finisse voie,
et condamner la chirurgie à faire un pas rétrograde^ malheur qu'une
science ne doit jamais subir quand tout, autour d'elle, est en voie de
progrès. CnriALE.
— ■ M M
CHIMIE ET PHARMACIE»
BSMARQDBS STOL LA PRéPARATIOlT DES TISAIISS DANS LES HOnTACX.
M. Grandval, pharmacien de l'hôpital de Reims, s'est livré à queW
qnes recherches sur les causes de la prompte altération des tisanes des
hôpitaux, que nous allons faire connaître.
n est, dit-il, peu de personnes firéqnentant les hdpitauz, qui
n'aient remarqué la rapidité avec laquelle s'y altèrent la pliqiart des
tisanes, et le goût détestable qu'elles y acquièrent souvent après quel-
ques heures de préparation , surtout si on les observe en été, après un
court séjour dans les salles.
La cause de cette altération est due ^ partie à Temploi de la radiie
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de réglisse comme édulcorant. Cette racine, en effet, contient une si
grande quantité d'albumine végétale , fque la fermentation s'y déve-
loppe rapidement, à plus forte raison dans la tisane dite commune des
hôpitaux, qui ne contient aucun autre principe.
Jusqu'à présent on n'a traité la racine de réglisse pour tisane que
par macération ou infusion ; quelquefois ces deux modes simultanément ;
enfin par ébullition.
Assurément le traitement par macération et infusion parait être
plus rationnel ; cependant ce n'est pas le plus avantageux sous le rap-
port de la conservation des tisanes; en effet, dans l'infusion, il se
trouve une proportion beaucoup plus considérable d'albumine dissoute
que dans la décoction, où elle a été en grande partie coagulée ; mais par la
décoction la racine est moins complètement épuisée de ses principes
solubles que par l'infusion ; en outre , on a dissous de l'huile acre et
un peu d'amidon.
Ces deux modes ont donc chacun leur inconvénient. L'un et l'autre
font entrer dans la tisane des principes inutiles et qui lui deviennent
préjudiciables.
Les seuls principes contenus dans la racine de réglisse , qu'on ait en
vue d'obtenir, sont : la glycyrrhizine d'abord, Pasparagine et les sels
solid)les ensuite ; ceux que Ton doit en séparer autant que possible
sont : la fécule , l'huile résineuse acre et l'albumine. Pour obtenir ce
résultat, voici comment il faut opérer :
On prend de la poudre de réglisse (1 kilogr.) passée au travers d'une
toile métallique un peu grosse ; on la traite dans un appareil à lixivia-
tîon avec de l'eau à 30^ ; on met à part le premier litre de liqueur
d>tenueet on continue le traitement jusqu'à épuisement. Vers la fin on
fait passer à travers la poudre un litre d'eau bouillante, et le traitement
est terminé.
Excepté le premier litre de la liqueur obtenue , tout le produit du
traitement est employé à la préparation de la tisane commune destinée
au service du matin. On porte à TébulUtion le litre de liqueur con-
contrée pour en coaguler l'albumine, on passe au blanchet et on lave
les écumes avec 5 à 6 litres d'eau chaude. Le produit du lavage des
écumes est employé à la préparation de la tisane commune pour le
service du soir. La liqueur dépurée est plus particulièrement employée
à édulcorer les infusions et les décoctions de plantes. Elle peut se
conserver plusieurs jours à la cave sans altération. La même liqueur,
non privée de son albumine, est profondément altérée après vingt-
quatre heures.
Sous le rapport économique, l'emploi de l'appareil à lixiviation
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l'emporte de beaucoup sur les autres modes, puisque permet repose-
ment complet de la substance et supprime l'emploi du combustible;
sous celui du temps, il en est de même, attendu qu'il suffit, après ayoir
disposé la poudre de réglisse dans l'appareil, d'y ajouter l'eau, et l'o-
pération se fait d'elle-même.
Nous contestons cette dernière allégation de M. Grandval ; mais
pour le reste, nous le croyons réellement dans le vrai. Aassr nons
sommes-nous lait un devoir de reproduire ses intéressantes ohsenra-
tions. Nous ferons cependant remarquer qu'elles ne peuvent guat
être mises à profit que dans les bôpitaux, les bureaux de bîenfaisanœ,
les maisons de santé et les infirmeries particulières, où les tisanes se font
quelque peu en grand ; car la liziviation et les soins accessoires recom-
mandés par M. Grandval ne sauraient être introduits dans les ménages
à la préparation des tisanes à la réglisse.
MODE POUVANT EBMPLACER LA CARBONISATION ^DAIfS LA RBCHERCSE
DE l'arsenic.
On sait que dans les recberches médico-légales de l'arsenic, il faut
carboniser les matières animales suspectes pour arriver à la constata-
tion de ce corps, et on sait aussi les précautions qu'exige cette opéra-
tion. M. Lassaigne vient proposer un mode plus simple, qui oonsisle
dans le .traitement à chaud et successif des matières animales par les
acides sulfurique et azotique concentrés.
Après avoir divisé les matières solides, on les introdm't dans on
ballon de verre, on les dissout à cbaud par l'acide sulfurique jusqu'à
commencement de carbonisation, on verse dans la dissolution refroidie
de l'acide azotique en excès et on fait bouillir jusqu'à décomposition
complète de ce dernier ; on étend ensuite cette dissolution de cinq à
six fois son volume d'eau dbtillée, et on la filtre avant de rintrodane
dans l'appareil de IVIarsb, pour séparer les matières grasses qui n'ont
pu se dissoudre dans la réaction.
Les quantités successives des acides nécessaires sont à peu près
égales en poids à celui des matières à analyser.
Ce mode d'épreuve, d'après son auteur, dont le talent est bien connu,
fournit un liquide dans lequel se trouve réuni tout l'arsenic qui existait
dans la matière organique en examen, et qui ne mousse pas sensible-
ment durant la marche de l'appareil de Marsh. D.
PRINCIPE RÉSINEUX BEDKÈ OU SÉSi.
Quel est le principe actif du séné? Telle est la question que chaqae
jour la thérapeutique médicale adresse à la chimie ; cette action est-elle
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doeà la cathartinc de MM. Lassaigne ctFennene, ou à un principe
cxtractif, selon Scbwilgné? Dans le but de lever le doute, j'ai entrepris
sur ce sujet une séiie d'expériences , qui ne m'ont conduit qu'à en iso-
ler une résine, qui s'y forme sous l'influence de la fermentation.
Plusieurs causes rendent l'analyse du séné difficile : d'abord, il con-
tient une grande quantité de mucus et d'albumine ; et ensuite, si l'on
en croit l'assertion des auteurs qui, dans un autre siècle, ont écrit sur
cette substance, assertion que nos auteurs modernes ont reproduite
dans leurs traités de matière médicale, cette plante perdrait de ses
vertus par l'effet de la cbaleur ; aussi, voulant éviter l'emploi de cet
agent à une température élevée, ainsi que l'action des sels métalliques
sur le mucus et l'albumine que l'eau y dissout, j'ai suivi le procédé
qu'avait employé M. Blondean pour extraire la morphine de l'opium.
La résine du séné a une saveur désagréable ; son odeur, due à de
l'huile essentielle, est forte ; elle rappelle l'odeur des infusions aqueu-
ses de séné ; sa consistance est molle ; sa couleur est vert-olive. Cette
couleur change par une longue exposition à l'air atmosphérique, et
devient rouge ; elle est solnble dans les éthers et l'alcool rectifié ; les
solutions alcooliques sont précipitées en blanc par une addition d'eau
ordinaire ; mise sur des charbous ardents, elle y brûle en répandant
d'abondantes vapeurs fuligineuses.
Modus faciendi.
Sénégrablé 500 grammes.
Sucre blanc • 125 —
Eau distillée 2 kil.
Mêlez, laissez macérer^à froid pendant
deux jours. Ajoutez :
Levure de bière 40 grammes.
Placez ce mélange dans une étuve chauffée à 25 ou 30 degrés.
Trois jours après, passez avec légère expression.
Le liquide qu'on obtient est fortement chargé de principe colorant
jaune ; son odeur est pénétrante, sa saveur est celle du séné ; elle rou-
git le papier de tournesol. Saturez ce liquide avec de la magnésie cal-
cinée, filtrez, lavez le précipité magnésien avec de l'eau distillée froide;
Faites sécher.
Traitez par l'alcool rectifié bouillant ce précipité magnésien, préa-
lablement réduit en poudre.
Filtiez le liquide encore chaud.
Distillez cet alcoolé au bain-marie jusqu'aux deux tiers de sa quan-
tité ; évaporez an bain-marie et à une douce chaleur le tiers re&taot»
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(510)
Chaqae fois qae f ai pris^qaelques centigrammes de cette résine dis-
soute dans de l'alcool, j'ai éproayé des nausées et quelques enyies de
Yomir.
On peut obtenir directement une petite quantité d'huile essentielle
de séné, en distillant.au bain-marie cette plante traitée par fermen-
tation.
Si Ton évapore au bam-marie le liquide que l'on a séparé du pré-
cipité magnésien, on obtient un extrait rouge-brun foncé ; cet extrait a
peu d'odeur et de saveur, il est parfaitement soluble dans Peau froide.
Les solutions ne sont précipitées ni par le sulfate de fer, ni par l'acide
iodique, ni par l'ammoniaque.
J'ai pu ingérer en une seule fois deux grammes de cet extrait, sans
éprouver d'indisposition. Stanislas Martoi, pharmacien.
GORRESPONDAlfCE MÉDICALE.
DE t'SMPIiOI DE l'oNGITEEIT MEBCURIBL DOUBUE A BAUTX DOflB,
COMME BÉSOLCmF.
Parmi les médicaments résokttfi que possède la matière médi-
cale, il n'en est pas dont l'action soit plus sûre, plus prompte et plus
puissante que le mercure employé par la méthode endermique. Cepen-
dant il n'est pas de médicament moins en usage à l'extérieur : les
craintes de son absorption et de la salivation Pont fait généralement re-
jeter même pour les bubons syphilitiques, ou employer à dose si faible
que son action était très-lente sinon complètement nulle.
L'heureux emploi que Lisfranc fit de l'onguent mercuriel double,
comme antiphlogistique, dans des cas de péritonite et d'urétro-péri-
tonite aiguës , nous suggéra alors l'idée de l'appliquer également à
haute dose, comme antiphlogistique et résolutif, dans divers cas de
tumeurs, soit seul, soit associé à l'iode. Les succès inespéré que nous
avons obtenus ne laissent aucun doute sur son énergie et scm eÎBicacité.
Enfin dans ces derniers temps nous l'avons même employé avec avan-
tage dans des affections névralgiques et rhumatismales rebelles ; mais
.ces cas sont encore trop peu nombreux pour que nous puissions en
formuler l'emploi certain dans ces maladies.
Aujoard'hniy nous nous contenterons de rapporter succinctement
quelques-unes des observations où il nous a rapidement et complète-
ment réussi. Une remarque générale d'aboid, que nous avons faite
dis k principe, c'est que la sativation était moins fréquéite, le mercure
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étant employé à haute dose qu'à dose faible. On peut en conclure cp'îl
doit en être de même de son absorption. Du reste, depuis longtemps nous
ayons soin , pour éviter le premier de ces accidents, de commencer ,les
gargarismes toniques - astringents (borax ou alun dans décoction de
quinquina et de ratauhia ) le jour même de l'emploi de la pommade.
Par ce moyen, nous n'ayons jamais yu survenir ce llcheux accident
consécutif.
Les gargarismes étaient même continués aussi longtemps après la
gnérison que le temps de l'application mercurielle. — ^Enfin, nous ayons
souvent associé l'iode et l'iodure de potassium au mercure ; par ce
mélange, le travail résolutif est plus énergique, surtout dans les affec-
tions glanduleuses chez les sujets lymphatiques ; ensuite quand l'épi-
denne est dénudé par un vésicatoire, la plaie est entretenue par Fac-
tion irritante de l'iode, laquelle irritation augmente de beaucoup
l'absorption et la puissance du mercure. Pour ne pas trop irriter, la
dose de l'iode ne doit pas aller au delà de 5 à 1 5 centigrammes, celle
de l'iodure de potassium de 40 à 60 pour 30 à 40 grammes d'onguent
mercuriel.
Bubons syphilitiques. Volume de deux œufs; état aigu, sujet
sangoÎB, 15 sangsues. Huit heures après, friction avec osgae&t mer-
curiel double, 25 grammes matia et soir ; gargarismes toniques-astrin-
gents. Résolution complète le quinzième jour.
Bubon indolents du volume du poing. Deux mois de date ; état in-
duré ; tempérament lymphatique. Application d'un vésicatoire pansé
matin et soir avec onguent mercuriel uni à l'iode, 20 à 25 grammes ^
gargarismes. Résolution le onzième ou douzième jour.
Bubon syphilitique^ deux jours de date. Application de 8 sang«-
snes; 15 à 16 grammes répétés. Le troisième jour le bubon a disparu.
Orefnte datant de hnit jours. Tempérament lymphatique. 10 sang^.
sues ; le soûr pommade mercurielle iodée, 20 gr. répétés. Guérison le
ôaquième jour ; malgré ce, j'ordonne encore cinq jours ks friccioiis»
Orchite syphilitique double datant de cKx mois. 16 sangsues ; le
lendemain vésicatoire pansé atec onguent mercoriel iodé, 35 à 40irgr.
Guérismi au bout de cinq semaines* Les frictions sont encore continnées
cprinzèîonrs.
Goitre da yolome d'un œuf. Vésicatoire; pommade mercuriéne
iodée, 15 grammes dent fois par jour. Trois semaines de traitement.
Gb continue les frictions encore quinze jours.
Glande du sein. Superficielle^ yolume d'une noix. Vésicatoire;
pommade mercorielle iodée, 10 grammes répétés. La glande a disparo
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(51«)
au bout de dix-hait iotirs. On continue Tapplication pendant dix à
douze jours.
Phlegmon induré à la partie supérieure et antérieure de la cuisse
chez nn enfant de onze à douze ans, du volume des deux poings. Yési-
catoire ; onguent mercoriel 25 à 30 grammes, matin et soir. Le hui-*-
tième jour résolution complète.
PhkgtMm aigu à la région lombaire. Etendue de deux mains. Douze
sangsues ; le soir 30 grammes d'ongnent mercuriel. Guérison le troisième
jour.
Erysipèle de la face. Deux jours de date. Saignée de quatre pa-
lettes ; application de 30 grammes d'onguent. Le second jour Téryslpèle
a disparu. Purgatif saiin.
Nous avons fait observer que chez tous les malades, les gargarismes
étaient employés en même temps que la pommade, et continués plu-
sieurs jours après la guérison.
D'après >ces résultats, n'est-on pas en droit de considérer l'onguent
mercuriel double comme le médicament antiphlogistiquc et résolutif le
plus prompt, le {dus sûr et le plus efficace ? Docteur Paris.
Gray (Haate-Sadoe).
PARALYSIE DE LA PAUPlkRE TEAITéB PAR LES INOeOLATIONa
DE LA STRYCHNINE.
La méthode endermique par les vésicatoires est certes une excellente
médication, mais son emploi répugne à beaucoup de personnes. Il est
fort difficile de les convaincre que l'application d'un vésicatoire que
l'on fait sécher immédiatement ne laisse point de cicatrices; M. le
docteur Lafarguc a donc rendu un véritable service aux praticiens en
leur signalant son procédé par inoculation . Pas de cicatrice à redouter, la
douleur est presque nulle, et l'on peut aller réveiller la puissance motrice
jusque dans les plus petites ramifications, en éparpillant, pour ainsi
dire, le remède sur toute la surface du nerf malade. En voici un
exemple : le nommé D..., tisserand, âgé de quarante-huit ans, forcé
de travailler dans un endroit froid et humide, est tourmenté depuis
quelques années déjà par des douleui*s rhumatismales erratiques; à part
cela, sa santé était excellente, lorsqu'il y a quelques mois il éprouva
subitement en sortant du lit quelques vertiges, un peu d'affaiblisse-
ment de la vue, et une diplopie extrêmement pénible ; il reconnut aussi
bientôt que la paupière supérieure du côté droit n'obéissait plus à sa
volonté ; il était contraint, pour la soulever un peu et découvrir légère-
ment son œil, de contracter violemment le muscle occipito-frontal cor-
respondant. Lorsque le malade vint réclamer mes soins, la paralysie
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Supplément. ( 513 )
de la paupière était presque complète ; il n'éprouvait plus de cépba*
. laigie ni aucun symptôme manifeste de congestion cérébro-oculaire ; le
traitement avait consisté en une application de quinze sangsues k l'anus
et dans l'administration de trois purgatifs énergiques. Je résolus alors
de recourir à l'emploi des sels de strychnine par la méthode endermi-
que, et d'expérimenter le procédé par inoculation du docteur Lafargue.
Je pris 2 centigrammes de sulfate de strychnine, que je réduisis en
une pâte molle avec une très-petite quantité d'eau, et je pratiquai, à
, l'aide de la lancette, dont l'eitrémité était chaque fois trempée dans la
solution, douze inoculations autour de l'orbite , et spécialement sur le
trajet du nerf sus-orbitaire. L'opération fut renouvelée six jours de
suite ; dès le quatrième, la paupière paralysée avait acquis un peu de
mobilité, et à la fin du traitement le malade la relevait avec presque
autant de facilité que celle du côté sain.
Saint-Martin, D. M.,
à Niort (Deux-Sèvres).
BIBUOGRAPHIE.
Traité pratique de la menstruation, considérée dans son état phy-
siologique et dans ses divers états pathologiques, suivi (Tun
Essai sur la chlorose, et d!un Mémoire sur les propriétés mé-
dicinales des diverses préparations du fer, pan J.-B. Dosourd,
docteur en médecine.
Avant que l'anatomié pathologique eût éclairé les médecins sur les
altérations des organes dans les maladies, un grand nombre de groupes
de symptômes, qui relèvent évidemment de ces lésions, étaient consi-
dérés comme des maladies essentielles , auxquelles des noms divers
étaient imposés, suivant la prédominance de tels ou tels phénomènes*
Il en était ainsi, par exemple, de l'aménorrhée , qui était considérée
comme maladie primitive dans une foule de cas où elle n'est évidem-
ment qu'un des effets de maladies fort variables. Si , à propos du livre
de M. le docteur Dusourd, nous avons cru devoir tout d'abord faire
cette remarque , ce n'est pas que l'auteur nous paraisse mériter com-
plètement le reproche que cette remarque implique ; mais pourtant,
nous devons l'avouer, il nous semble que l'habile médecin de Saintes
est resté un peu en arrière sur ce point de la science. Poiu: lui, la
plus grande partie des maladies auxquelles les femmes sont sujettes,
dans le cours de leur vie tourmentée , dérivent des troubles survenus
TOME XXXV. il* LIV. 35
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(516)
de M. Dosourd, que Tusage de la méthode de ranscultation et de la
percussion ne lui soit pas sufEsaminent familier.
En somme, il y a du bon dans ce livre, et nous Faurions loué da-
vantage si l'auteur ne nous avait 'paru s'en être un peu exagéré la
valeur. Vanité, péché mignon de tous, pardonnons-la à tous, pour que
tous nous la pardonnent. « Il arrive qu'au milieu de notre superbe,
dit spirituellement un auteur illustre, les bonnes gens courent le risque
d'être étouffés ; ils sont presque obligés de s'armer eux-mêmes de va-
nité pour se défendre de celle du passant, comme on fume dans un es-
taminet pour repousser la fumée de la pipe de son voisin. »
REPERTOIRE MEDICAL.
ACGOïSCBSMMan ( De îa constric-
Uon spasmodique du colutérmpendatU
r). Bons e/fhU des douches,-— Dans la
plupart des cas, les obstacles appor-
tés à Taccoacbement par les cons-
tricUoDS du col sont assez grands
pour que Part ait dû s'en préoccu-
per ; aussi les moyens proposés sont-
ils nombreux. Le seigle ergoté , les
bains entiers, ropluni à rintérieur
ou en lavements, la dilaiaiion méca-
nique du col, son incision multiple,
la pommade de belladone ponée sur
Torifice; ces moyens ont été couron-
nés, on le sait, de succès divers. Sui-
vant *M. Scanzoni. médecin de la
Maternité de Prague, celui qui amè-
ne les meilleurs résultats, ce sont
les doucbes utérines proposées par
Kiwisch. Des doucbes d'eau chaude
(30 à 34» R.) appliquées à deux ou
trois reprises pendant un quart
d'heure, ont toujours débarrassé
très- rapidement les maladesde leurs
angoisses. Il n'était pas rare qu'une
seule douche sufiTlt pour termmer la
constriction : quelquefois l'accou-
chement avait lieu en moins d'une
demi-heure. Souvent même les dou-
leurs se réveillaient pendant l'injec-
tion, l'orifice utérin se dilatait, et
Ton avait à peine le temps de repla-
cer la femme dans son lit avant la
fin de l'accouchement. Le volume de
l'appareil de Kiwisch rend son em-
ploi impossible dans la pratique
privée ; M. Scanzoni le remplace par
un injecteur, espèce de clyso-pom-
pe modifié , qui agit avec la même
efficacité. Ce dernier a même sur
l'appareil à douche l'avantage de
pouvoir être employé sans faire sor-
tir la femme de son lit, et de pou-
voir continuer l'emploi des douches
pendant les douleurs, sans empêcher
aucun des soins que l'état de l'ac-
couchée peut réclamer. « J*eus, tout
' récemment, dit M. Scanzoni, occa-
sion d'apprécier cet avantage chez
une femme atteinte d'éclampsie. Les
accès convulsifs revenaient avec une
telle fréquence qu'il n'était pas pos-
sible de la sortir de son lit pour lui
administrer les douches avec l'ap-
pareil, et néanmoins l'orifice utérin
a peine enlr'ouvert exigeait une
prompte dilatation. Je fis placer l'in-
jecteur entre les pieds de la femme ;
il fut facilement maintenu et put
fociiement agir de telle façon, qu'au
bout d'une heure il existait une. di-
latation suffisante pour qu'on pût
introduire le forceps et extraire un
enfant en position faciale. »
Ces douches ont toujours paru à
l'habile praticien avoir une efficacité
plus grande que les bains entiers;
elles sont, du reste, on l'a vu, d'une
application très-faaile et très-simple.
{Union médicale , novembre 1848.)
CALCULS VÉSICAUX enchaton-
nés {Vn mot sur la conduite à tenir
dans les cas de), li n'est pas de chi-
rursien qui, en pratiquant l'opération
de Ta taille , n'ait éprouvé par lui-
même combien sont peu précises les
règles de conduite données par les
auteurs en présence des calculs vé-
sicaux euchatonnés. Combien de mé-
thodes sont en effet en présence!
D'une part Littre, qui conseille dtt
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(517)
saisir la pierre et son enveloppe
membraneuse avec les pinces, de
manière à contondre les parties mol-
les, à entraîner leur suppuration et
leur séparation d'avec le calcul (ce
qui veut dire qu'il faut abandonner
la pierre dans sa cavité, sauf à aller
l'extraire plus tard lorsqu'elle sera
tombée dans la vessie). D^autre part,
Garangeot, qui propose de diviser le
collet du sac avec le bistouri, et d'al-
ler chercher ensuite la pierre avec
les pinces. Enfin, Lapeyronnie, l^e-
dran, Maréchal, et plusieurs autres
chirurgiens, qui engagent à saisir
fortement la partie saillante de la
pierre, et à tirer dessus, de manière
a déchirer ses adhérences. De ces di-
verses méthodes, la première doit
être rejetée, comme exposant à des
accidents très-graves, résultant de
l'inflammation. La dernière (lors-
qu'elle est applicable, ce qui est
rare) expose à des déchirures plus
graves encore; et la méthode de
Garangeot, plus sûre et plus avanta-
geuse, sans nul doute, a l'inconvé-
nient d'obliger le chirurgien à por-
ter dans la vessie un instrument
tranchant, et d'occasionner des hé-
morrhagies qu'il n'est pas toujoibrs
possible d'arrêter. Dans quelques
cas, lorsque la pierre occupe le voi-
sinage du col de la vessie, le chirur-
gien peut, avec son doigt , pénétrer
dans l'intérieur du kyste; et, avec
ce doigt seul, ou aide d'une sonde
cannelée mousse, ou de tout autre
instrument analogue, dégager et
énucléer le calcul. Mais aussi com-
bien de fois arrive- t-il que le calcul
est placé trop haut pour que le
doigt puisse agir d'une manière suf-
6samment avantageuse! Dans ce
cas , nous pensons qu'il n'y aurait
aucun inconvénient à adopter la mé-
thode suivie par M. le professeur
Miller, d'Edimbourg, qui consiste à
aller saisir, avec des pinces à mors
presque mousses et recouverts d'u-
ne enveloppe de calicot, le calcul et
les portions membraneuses qui l'en-
aveloppent; à entraîner le tout jns-
u'à la région prostatique , c'est-à-
ire à la portée du doigt, et à dégager,
avec celui-ci , les parties molles, de
manière à énucléer complètement le
calcul. Au reste, voici en peu de
roots le fait dans lequel M. Miller a
employé ce procédé ingénieux. C'é-
tait un homme de soixante ans, qui
présentait, depuis quatre ans, tous
les symptômes de la pierre. L'opé-
ration fut pratiquée par la méthode
latérale, et on fit sans difficulté l'ex-
traction d'un calcul du volume
d'un petit œuf, qui présentait des
facéties sur ses côtés; ce qui indi-
quait l'existence d'un second calcul
au moins. Les pinces furent intro-
duites de nouveau et ne trouvèrent
rien. Cependant le cathéter indi-
quait un second calcul. A la fin, après
de nombreuses tentatives, on finit
par sentir un calcul, en parcourant
le fond de la vessie et en pressant
avec une certaine force. Il était évi-
dent que le calcul était enchatonné
dans la vessie. Mais comment faire,
puisqu'il était placé au delà des li-
mites atteintes par le doigt? Déjà
l'auteur se proposait d'abandonner
la pierre dans l'intérieur de la ,ves-
sie ; et il avait introduit la canule
dans la plaie, lorsqu'il sentit celle-ci
frotter contre le calcul. 11 n'hésita
{>lus; il retira la canule, et prenant
a pince de Liston, qu'il avait en-
tourée de calicot, il saisit calcul et
parties molles^, et , après une tenta-
tive inutile, il les amena jusqu'à la
portée de l'index de la main gauche,
avec lequel il dégagea, d'abord d'un
côté, puis de l'autre, les parties mol-
les, et énucléa la pierre. Le malade
alla très-bien pendant une quinzaine
de jours. La plaie se cicatrisait rapi-
dement; déjà Ton comptait sur le
succès, lorsque le malade fut pris
d'un point de côté à gauche, de
symptômes fébriles très-intenses. Il
succonfiba un mois après l'opération.
L^aulopsie montra que la vessie était
en très -bon état, ainsi que le trajet
de la plaie. Le rein gauche était le
siège d'une néphrite granuleuse très-
avancée. Le rein droit était moins
malade, et le bassinet renfermait
un abcès assez volumineux. (Mon^
thly journal, septembre 1848).
GHLORorORlCS {SurVempUn du)
dans VaUénation mentale. On sait que,
dans certaines formes d'aliénation
mentale, le plus grand obsucle à la
^uérison se trouve dans l'agiiation
incessante dont sont liravaillés les
malades, surtoutdans l'absence com-
plète de sommeil , qui en est la con-
séquence. Les aliénistes ont cher-
ché à obtenir du calme, dans cette
circonstance, à Paidedes sédatifs et
des hypnotiques. Mais il s'écoule sou-
vent des jours et des semaines avant
de pouvoir arriver à obtenir du som-
meil. Le docteur Mac-Gavin , méde-
cin en chef de Tasile d'aliénés de
Montrose, s*est as.suré, dans ces der-
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( 5i»)
n\éTi tenait^; qUë rdh t)^m illHl§et
â^eé Succès le chloroforme dans ceà
cas de folie sit ec excitation , et t|u*au-
ôtin âiitr^ à^ent He lai est cbtiipa-
râblé pôUi- là rapidité avec laquelle
il produit du i;dlltië et du Sôttitfieit.
n. Miic-Gslvih bile denk expériell-
(%s Hite^ èul' deïtx aliéné!^ les plus
bruyants et les plUS agitée de rt^ta-»
blissement : l*un éUit afibclé de ma-
ille aigiie; ràiitrë, un mélancollîiue.
Chez lé prëtnièr, 6h avait employé:
depuis deux bû tiroir JdUrS. iobi
fôiS moyeris ordinairement ttits ëtl
niA^ poui* calmer iVxcItâUon; rfiAtâ
sans ftirand i^é^Ultât. On ^ohged aïoH
att chlortifohme. tl fallut d*abord
s^àài^tii^h du tnaladé, Ce qUi n^él^lt
fias facile. Enfin , on y réussit , et leS
hhâlations cbttlhi'eilcèrfent. Lés pro-
Aiiéfeà ^}>piipationè produisireni une
espèce do vlion vemenl coil vulsif, mais
dtil ctàft dû auit craihtes dd malade.
Après ()nelqUes It1$'piratl0n.<;, H ^
plaignit de mâuX de cœur, éi, en
moins d^utié minute el demie, lès
fbnfetlons céjpébrales furent cbttiplé-
témetit suspendues, tl i*esU dans ilb
éjblt comateux pendant tine t)U deux
îninntéà àbrès la cessation des in-
fiâlatlbhs. Lor>qu'il Retint à lui, sort
tëfeârd âtaîl (Jueluue chbse d'égaré ;
él, loHdull marchait, il reàsem-
filait à dd homdie ivre, tiientôt Ceâ
effets Itnmédlat&^ii chlbrotbrmedis-
^rurént; thaïs t*ëifet calttiabi per-
sista pëhdant toute là jdurtiée. Lé
fri^ladé s'aÀsoiipit, dormit quelque^
hetires. èl fui enèuîte moins excité,
ihbtd^ abâorbé, et plus raisohnnblë
qu'il n'avait été depuis son entrée.
Le chlfirbibi-mé fut adnllnîstré de-
ptii^.de lëhipsen temps. ChaqUéfoU
on en b obiend du Sommeil. Le ma-
làtllé al gpéri. ~ Lé second malade
était dné Teinmé, affectée Û\m
monomanie suicide, qui poussait,
jdbr et ilUît, dés criS, sans interrnb-
lion. mhm iiln« de SbIxàhtiô-tMwië
hièrirb^. éliè n'aVaii paS fermé Tcfeil ,
Ibrsqd^oh Idl fit reépitèf le chlorb-
f6ï'mé..ftieritAt elle tteHIt conttâiâ-
ânce. LdirsqU'élle revint à elle, elle
se l)làighîl de irtadx de cœur, Wettl
dfeS Vomissémehtiî. Âtlhès quoi , fellë
demahda à èlré ttilsé danè soh lit . et
y doi-mît d'un sommbil irés-calme
ricndattt plus de ifbis heures. La rilà-
làdé fyii si f'PcotlhaKsàme du bien
uti'etle àVait bbiehu d^s Inhàtaiibhs
dé chlbrol\)lrme, bue. chaque fois
qu'liim était lâgltée. dîè deitténdàtt
eïjè-mehië qh'ôti M i^hdttVèlftt lé*
iâhàhittbnll ; et tdttJohH ëttë m
ébh)uvait dd calme. Resté ft sâtoir
si I>on pourrait obtenir dtê effets
aussi avantageux de remploi du chlo-
roforme dans les rbt*'nles d'aliénation
dUi ne sdnl paà accbmpdgllées d'ex-
citation 1 ŒBport of tftè MéiUrûU La-
naiic As^mfn, 1948.)
^'tttëtfiS irAUtJttlItnt {Einpoi'
sùnheMBfit par les fleuiri du). Le cj-
tiHus labnt-nuftl, ou fàUx êbénier« est
uil arbre cultivé dans nos jardins,
et dbnt les prbpHétéf toxiques sont
bien contities, du moms ttuant à aon
écorcc, à se^ feuilles et à seft crÀl-
des. illais( bn ignorait qUb les Heurs
possédassent aussi dés probrîélésdé-
léièrés. G*eâi ce qUi est établi par
deux fâit^, récetiiment obsetvés par
M. BSirbér bt M. Hbrth i dans le pre-
mier bas, il s'aj^it d'Uti ènfhnt d'oit
peu plus de trois ans, oui avala en-
viron une doutai ne de fleUfs dtt la-
burnuih, deut heures après son dé-
jeuner. ÔIxou quinze minutes aptti»
il revint aupt^s de sa mèrlâ, en se
plaignant d'avott^ bial au co&nr et des
doUleuri tîTesà l*bstomâc. kl fut pris
bieUtôt dé vomissements ; et les ma-
tières vbmibs étaient composées
p^tticînallement de mucus, knêié aux
pétdies jaunes des fleUrS. On Ihi fit
pl-endre un peu d'huile de ricill, jst
qui donna lieU à de noUfédiul ro»
misS^eméuts. M. Barber le fit une
heure aj^rès. Bien qu^l fât dans un
état meilleur, il juijea i ^ti»^ de
lui admibistrer un yëmltif^ i\^\ «vn«-
da retnulsibn d^une nouvelle qttlin-
tlté de fleurs. A {tartii-dti ce itt^ment,
les acciilébts dlholuuëfent rapide-
ment, et réhfant ne tjftfda pas à se
rétablir. Dàhs le hilt de H. North,
égalemèht relatif à ntt enfhnt, les
symptôrïiés étalent plus grèves , et
annohçàient Une action oltts éner-
gique exercée sur le système ner-
veut. Ëh eifei, là ihce était iiAlé; la
peau froide; ia respirailotl labo-
rieuse; le t)dnls exlrèmektient fai-
ble; les muscles de la hce igftés
dé monVbffli^HtS tbhVUimf^ ; dé pluS,
violents efforts db Tomissembnts.
Comme dàbs le j^t^mier lâsj tous
leS sTTOptdmei aisparteti^lit a^rès
radministration d'un vomitif. Tout
fait Crolï^ i\nt la éause de tes acci-
dents s^e trouvé dans là cyHsm», ce
principe a^lf qui existe i^kr ahoii*
dancb dans les graines du labnHldm,
et dont les propriétés irritantes ^ont
telles que, donné à tt^èi-petlte dose
cbéi lès Stàfmadl, èRê déterminé
dés vothlsSèiikteiitS^ *dèSl ifi^nv^iSioÉI
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(Mft )
et la morti et que, aditiitiistrée dans
un cas che2 l'homme à la dose de
huit grains, elle a obcaslonbé. In-
dépendamment de vomissements ré-
péiéS) des vertiges^ des contractions
tfpasmodiqaes puissantes ^ dé Télé-
vaiion dans le pouls, et la décolo»
ration de la face^ t)héuom6nes t{in
otii duré detit jours ^ et qui ont été
suivis d*une grande faibledsê« t(dl
^cst prolongée pendant plus d*unë
quinKaine. (Londofi nièdicai Gûiêti
juin 1818.)
HfiBmB ÊTR AHGLàt: ( BoM Bf-
fHà des lavements d'acétate de plomb
dane les cas de,) Nous enregistrons
toujours avec empressement les re;^
mèdes qui tendent k restreindre Tin-
tei*venllon chirurgicale, car les ré-
sultats des opêfattofas trompent soil^
vent les prévisions les mieux fon-
dées. Depuis plusieurs années Ton
se sert en Allemagne , avec un suc»
oès marque, de lavements d'acétate
de plomb pour obtenir la réduétion
des hernies étranglées. M. le doc^
tenr Haessebnmcq, qui aexpérimetl«>
té cette méthode, appelle Tatten-^
tion des praticiens sur ce moyed qui
lui paraît, comme à uons, préférable
aut lavements detaboct Voici le fait
nouveau publié par ce médecin :
i Michel T*\ vannier, ftgé de 60
anS) me fit appeler, raconte M; Haes-
sebroucq.dans le courant de septém-^
bre dernier, pour lui réduire une
hernie inguinale droite, du volume
de la tète d'un enfant à terme. Déift
le malade avait fait vainement de
nombreuses tentatives dé réduction^
elles avaient eu pour effet seuto'*
ment de rendre la tumeur plus dutt-*
louredse. Les selles étaient suppri^^
mées. hoquet, forte agliatioh, poulâ
concentré. J'essayai le taxiei les ta<«
vements émolliêutftj les Applications
d'eau froide fttir ta bt»mie< 1* pOK^
tlon.êto., le tout uflsaueeès.l/ètrifi*
gicment durait depnl^ trenie^^lit fieH«^
reS| et je me dispoèals à réclamer U M
consultation pour aviser à roppor<«
inniié de l'opération. cefHïtidantj
avant de te faire; Je résolus d'es^
sayer les lavements d'acétate de
plomb crisulllsé : je prescrivis i
grammes de ce sel dans Y50 grammes
d'eau distillée pour quatre lavements;
à administrer de deux en deux heu*
res. En même temps, des ftimenta-'
lions froides avec une forte solution
d'océtate de plomb furent faiteA sur
Il tumenr herniaire. J^essayal de
HMvMKl I* lÉttot ipfèi rtdfirtttU'
tratton du troislëihe lavemefitt jë
parvins & réduire la berfalê. J*brd6ft-
nai elisuUe bnebnce et demie d^hollê
de ricin ; le malade eut nlUâieurt
seller la nuit Suivante. Us èiimûdê^
maitt) il était rendtt Si 8011 trâlfàll
habituel, sans qu'il eût è^rOuvO lÉ
moindre accident. »
Malgré la diificttlié de se bled fen-
dre compte de l'action dit médiéli^
ment dans l'espèce, leà soccês qui
ont suivi son emploi sont trop dOiil-
breux pour que nods piiifesidtis le$
passer sous aliénée. Nouft devoh^ tuo-
ter ràdmittistrâiioti de» tiurgfltiR
comme un point treè-tmt)ort9nt ; 1|§
remplissent, dans céÉ circonstanceè,
deut indications essentielles t aëllô
de réveiller la contractllltë (léHstaiK
tique des intestins, en même tem^si
qu'ils éliminent de l'écOhomié lei
sels de plomb, [^nn. delASdé: mià.
dé la FMndtë ocûid.y «epiémb. ÏMê.)
e r t t ■
l»Mt cmihn dans dès pértèS utéHHéipàèi-
smi), Dané les campaj^në^, les fefti^
mes tlauvres né iontqdë l^d|i sOUtént
dâiMè le Cas de tenlh invoquer ith
sOitis, h cimse de Telt^éme àboijid&hi
dé de leurs tèà\e9 ; dahM èéâ drébn-^
stanceft, M. René tsiuoye r<6nâe dn'dti
atifafecour» aVééfiViiIntâgéà lâdecéc-
tiOh dtt thlûspibul^sapdstm'ii, qu*nil
médeciri prussien, le docteur Lange, H
essayé de rébabiHiér il y a qdèiqûéft
années. L'observdtlofI suivèinte, que
cite H: vanoyé, «st bien faite peut*
engage» les pratleiehs Si rester cfié
essais.
« Une pBttf ré Uittiihé dé fa eltft>^
pagtie, âgée de qtiàrânfë-<^ix liùs, et
mèfé de hhit etlfiints, âfdit éprouvé,
depuiâ «a demlé^e couette^ qui da^
tait dé dit-hnit mois, de fietttëè
pênes uiérineé,sicéoiflpâ|née^ detyë-
satfieufs datift la région h|p6^(ri-
<ttié, et d'iiné fâibleSsê qjHI all£t t6!l-
jonr« gfl èngHtëritànl. Jtyàtit ^fdtt
son ènflitit, S\^m V^mif allaité tm
mois environ, tëà fègiés ^e()â^uTeIU
biéhtMiel deVInfëin i\ pri^tiêcis
Su'ellesécrnt obligée de Aie dëraàfi-
er des eOhseih. L'ëiameh dé là
matrlëè ite Iti'ayÀfft Hcti molette de
morbide dané le éoit^ 'oii (e t^bl dé
cet organe, je crits âvoff simpiëmètft
affaire II iih de Ces état« pà^sagèr^
qui caracftérisëni A ^oifVetat Page cri-
tique de txôi Flam9hd(^§, et me bol^-!
nai, par ëonséqueot, ft d^rfrë nui
régime tonique et qticldffeji ^ttnték
(H'rngttféusës. L'êf art (fe cette feffihvé
<^, dii léMè; éWt msm ^êfm
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( 530 )
longtemps à toutes sortes de priva-
tions, ne larda pasi s*empirer. Il sur-
vînt de la p&leur» des palpitations,
des troubles nerveux. Les règles
coulèrent avec une abondance ex-
trême, durèrent huit, dix à douze
jours, et alternaient avec une len-
corrbée épuisante. Les remèdes que
j'avais déjà employés, consisUnt en
toniques et astringents, étant restés
sans effets, feus recours an seigle
ergoté , à la dose de 30 à 50 grains
par jour. Tout d^abord cet excellent
remède parut améliorer la position
de ma malade; mais bientôt le sang
coula plus Tort que jamais, et la fai-
blesse augmenta considérablement,
^ordonnai des bains de siège froids,
4 la manière anglaise. Je fis faire des
injections astringentes, sans obtenir
plus de résuluts; bref, sous la préoc-
cupation que me donnait cette mal-
heureuse femme, je pris connais-
sance, par hasard, des succès obtenus
par M. Lange, dans des circonstances
analogues, de Tadministraiion du
ihkupi^ et m*empressai d'y recourir.
D'après le médecin allemand, je fis
bouillir une demi-poignée de thUupi
à réiat frais, dans trois usses d^eau.
jusqu^à réduction de deux, dose qui
fat prise par moitié dans la journée.
Une légère amélioration ne tarda pas
à se Caire sentir, ce qui m*encoura-
l^ea k continuer le remède. Tous les
jours la malade prenait denx tasses
de décoction, et elle s*en trouva si
bien, c|ue je crus pouvoir, après quel-
ques jours, en augmenter la dose
jusqu à trois et puis jusqu*à quatre
tasses. Au bout de dix jours, le teint
était moins pâle, Técoolement leu-
corrhéiquo était devenu insignifiant
et les forces notablement augmen-
tées. Mais Tépoque menstruelle ap-
prochait et je m^attendais à une re-
crudescende fSicheuse des symptô-
mes. Je fus heureusement trompé
dans ma crainte : les menstrues cou-
lèrent avec assez d'abondance, il est
Vrai, mais considérablement moins
qu'antérieurement, et elles ne durè-
rent d'ailleurs que trois à quatre
jours. Après leur cessation, je ne fis
plus prendre la décoction de thkupi
que par intervalles ; mais à rappro-
che des répies suivantes j'en fis re-
prendre i^sage pendant quelques
jours, à la dose de trois tasses par
vingt-quatre heures. Tout alla bien;
Tévacuation utérine me parut être
réduite à sa quantité ordinaire, et
après, sMl n'eût été de la faiblesse
encore grande de ma malade, j*eusse
pu la considérer comme guérie.
Quoi qu'il en fût, je crus devoir me
tenir depuis lors à l'usage exclusif
des toniques, et aujourd'hui j'ai lai
satisfaction de voir cette femme sor-
tie de la période critique qui avait
failli devenir fatale pour elle.
Dans denx autres cas, j'ai encore
eu recours depuis à la décoction de
thlaspi bursa pastoris pour combat»
tre des ménorrhagies excessivement
abondantes. Dans tous deux le ré-
sultat a été faTorable. »
Le thUupi est une plante qui se
trouve partout et en grande abon-
dance , rien ne s'oppose à ce qu'on
en reprenne l'étude , afin de déter^
miner d'une façon un peu plus pré-
cise les indications de son emploi.
[Afin, de la Soc méd, de la Flandre
occiderU.y septembre 1848.)
PABAZ.TSIE GÉirÉBALE {Cas de)
des aliénés, suivie de guérison. La pa-
ralysie générale des aliénés est une
affection regardée par la plu|>art des
auteurs comme à peu près incura-
ble. Aussi croyons-nous devoir pu-
blier le fait suivant, bien qu'au
point de vue thérapeutique il reste
beaucoup de doute dans notre esprit
sur les agents auxquels on peut rai>-
porter pi us particulièrement la guéri-
son. Un homme de trente-six ans,
charpentier, très-sobre, très-régulier
dans sa conduite, avait éprouvé des
pertes pécuniaires qui l'avaient en-
traîné dans un état de pauvreté extrê-
me. Père d'une nombreuse famille,
manquant d'ouvrage depuis un an, il
n'avait pas tardé à tomber dans une
mélancolie profonde. Cinq semaines
avant son entrée à l'bôpital, il avait
été pris de convulsions, bientôt sui-
vies de tremblements dans tous les
membres, d'impossibilité de rester
debout et de perte de la parole; il
avait même essayé d'attenter à sa vie.
Les accidents convulsifs avaient été
combattus par deux vésicatoires à la
nuque. A son entrée à l'hôpital, il
t>résentait une grande faiblesse, de
a difficulté dans la marche , des
tremblements des extrémités, et
une difficulté considérable dans l'ar-
ticulation des mots. Douleurs de tète,
sensibilité à la pression de la région
lombaire et de la colonne vertébrale ;
la langue était sèche, fissurée, trem-
blotante lorsque le malade la sor-
tait de la boucbe; le pouls était petit
et faible ; il y avait des visions, mais
pas de monomanie ambitieuse. Le
malade fut mis immédiatement, par
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( 621 >
M. Todd Thomson, à Tusa;^ des to-
niques (Infusion de qtiossia amara^
nitrate de fer ammonical, etc.). Le
malade parut d'abord s'en trouver
mieux : mais bientôt les douleurs de
tète augmentant, force fut d'y renon-
cer, et l'on pratiqua des émissions
sanguines locales à la nuque; ces
émissions sanguines n'eurent aucun
bon effet ; l'articulation des mots de-
vint plus difficile, il y eut du délire
pendant la nuit. On prescrivit une
mixture de camphre, d'acétate^d'am-
moniaque et de nitrate de potasse ;
le tremblement (les membres dispa-
rut pendant quelques jours, mais ne
tarda pas à reparaître. On appliqua
un énorme vésicatoire sur la colonne
vertébrale, on administra quelques
purgatifs et des mercuriaux; mais
bientôt il fallut renoncer à ces der-
niers, parce que les gencives deve-
naient malades. Comme il y avait des
insomnies et des hallucinations pen-
dant la nuit, on prescrivit un pei\ de
morphine, qui apporta du calme, tour
en occasionnant quelques vertiges.
Six jours après, le malade fut pris
tout d'un coup d'un état très-grave,
caractérisé par des vomissements ;
des superpurgations, des douleurs
Tives dans le ventre, de la fièvre, de
la sécheresse de la langue, du gou*
flement des amygdales, bientôt suivi
d'une éruption aphtheuse confluente
dans la bouche et sur la langue.
Cette stomatite aphiheuse fut d'abord
combattue par des émoilients, puis
par des gargarismes astringents ; les
ulcérations rurent couchées avec une
solution de nitrate d'argent. Tel le fut
rinfluence de cette inflammation
buco-pharyngienne, résultat proba-
ble de l'action des mercuriaux, que
le tremblement des extrémités et la
difficulté de la prononciation cessè-
rent complètement. Les forces revin-
rent; le malade sortit guéri de l'hô-
pital , au Si"« jour. (London Médical
Ùazet, août 1848.}
SPERHATORRHÉE {Sw k trai-
tement de la). Malgré les beaux tra-
vaux publiés par M. Lallemand sur
la spermatorrhée, on peut dire, sans
exagération, que son traitement est
encore dans un vague désespérant ,
et que l'empirique cautérisation du
canal de l'urètre est plus souvent
employée que las moyens rationnels
dirigés contre chacune des formes
de rafTection. Un chirurgien distin-
gué de l'Angleterre, M. Benjamin
Phillips, a pensé qu'il n'était pas
sans intérêt de revenir sur Tbistoire
de la spermatorrhée ; et l'observa-
tion de près de 700 cas l'a convaincu
que la spermatorrhée est une mala-
die très-répandue, s'accompagnant
rarement de symptômes aussi graves
que ceux que lui a attribués M. Lalle-
mand, et, à plus forte raison, ne déter-
minant presque jamais la mort. M.
Phillips admet avec M. Lallemand
une spermatorrhée par irritation di-*
recte ou indirecte des organes gé-
nito - urinaires , voire même une
spermatorrhée par susceptibilité ner-
veuse ; mais il combat l'idée d'une
spermatorrhée par faiblesse ou re-
lâchement des organes génitaux.
Aussi exclut-il l'emploi des toni-
ques ou des stimulants. Le plus grand
nombre des sujets atteints de sper-
matorrhée, dit-il , sont des hommes
pour la plupart continents et séden-
taires, sujets à des pollutions noc-
turnes, lesquels ont eu l'imagination
montée par tous les livres populai-
res qui traitent des pertes sémi-
nales. C'est le plus petit nombre
chez lesquels la spermatorrhée se
montre consécutive à la gonorrhée,
et un bien plus petit nombre encore
doit sa maladie à des excès véné-
riens. M. Phillips n'a observé qu'un
cas de spermatorrhée, suite d'asca-
rides dans le rectum , et un autre
cas dans lequel on pût établir quel-
que relation entre les pertes sémi-
nales et ;ine maladie de la peau. Mais
une des causes les plus répandues,
suivant lui, celle qui entretient la
maladie, et qui , dans quelques cas,
entraîne les symptômes graves dont
M. Lallemand a tracé un tableau si
émouvant ( perte de la mémoire ,
perte des forces , trouble de l'intel-
iiji;ence, douleurs lombaires et pal-
Eitations de cœur), c'est la maslur-
alion. M. Phillips, soit dit en pas-
sant, conteste que les symptômes
accusés par tes malades soient tous
réels, et portés au point où les ma-
lades les accusent. Aussi , pour lui,
le traitement moral occupe- t-il la
plus grande place. Rassurer le ma-
lade sur les conséquences de la ma-
ladie, lui assurer qu'elle n'entraî-
nera ni la mort ni la perte définitive
de ses facultés génitales ; et , dans
les cas où la masturbation est deve-
nue une habitude, ordonner comme
remède le coït une ou deux fois par
semaine : tel est le traitement prin-
cipal de M. Phillips. Ce n'est pas
une chose facile que de rassurer les
malades ; ce n'est pas non plus une
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(M)
éMië nicf 10 (|de âe les hits Donsen^
ttf aut fftpilorts âéxueli. Là contio
tlôfi de leur îitit>iliftéaitce est telle ,
qu^elle agît ()*aoe matitëre cruelle
sur leur imaginaiiotl ; mais aus^l ,
quaud on tt gagnA csela sur eux et
quand ta réiiàfllte a couronné leur
tenialive, on a beaucoup gagné sur
leur esprit. Cette preseription do eoll
paraîtra peut être Ê^^êi extranrdP
nalre a quelques esprits superficiels (
mais M. Phillips fait remarquer que,
cbc£ les i{)ermatOrrliéique^, il y i
une babitude de sécrétion et d^éva^'
cuation que l*dfl be peu t paâ suspendre
brusquement , et contre laquelle les
moyens recommandés par les au-
teurs vont directement, tirailleurs,
les pefteS Sémiltales Sont insliN
flsantes cbea la plupart des stijets
pour donner lieu aux symptômes
alarmants qu*on observe (M. Phil-
lips a VU presque tous les malades
qui Tont Consulté n'avoir que deux
pertes séminales par semaine, la plu-
part pendant la ftult et au tniliett
des rêves]. Tous les toniques vont
directement eontre te but qu'on se
riropose, en activant la sécrétioii dtt
iqolde spermaiique. La cautérisa-
tion de la portiod prostatique de
rurètre, qui fait la base du traite-
ment de M. Lallemaud, lui fîaraU
Weft moins souvent nécessaire que
le pense cet auteur. M. Phillips y a
en recouni sans suécés dans oti grand
nombre de csii i il <:roit qu'il faut
ed limiter Vethp\a\ pour les cas ott
il existe une sensibilité tréà-vive OU
une infiammation chronique de la
portion prostatique du canal, tlne
cautérisation énergique calme la seii^
sibifité ou modifie avantageusement
rirritation chronldue. Toutefois, M.
Phillips afonte qu4t y a eu des cas
oft il a cru utile dé pratiquer la eau*
térisation en dehors de cea circôU'^
staAéeé : c'était lorscfue des malades,
qui avaiem subi des traitements
noibbi^ùX , étaieht tombés dans un
sombre désespoir et réclamaient tin
traitement quelcoMUe. M. Phillips
aeffl|il6yéehex eux la cautérisation,
en se proposant de recourir plus
tard AU traitement moral, et en les
avertissant qu'ils n'avaient fias à s*at'>
tendre à voir cesser brusquement
leur maladie; que, pendant long-
temps encore, i'babltudé |)rlse par
rappareil excréteur <lu sperme se
continuerait. Deux Ou (rois mois
peuvent s'écouler, ajoute M. Phll-
Iipè, ffléme a{»ès la tnéNaoti , sans
q«ft m pm» tm^tiRès ècflefti é**
tièrement auspelidiies. De tMip^ eil
temps elles reviennent , et il de fani
pas s'en efiVayer. M. Pfallllps dit, en
terminant; que lorsque Ift spèrma-
torrbée est entretenue par du rétré-
cissement du canal , la goérlsoti dn
rétrècissemedt, et, dans quélqd»
cas, une cautérisation légère, am^^
dent uiie guérison complété. (Loi^
don m0d« Qûz. , aoQt 184S.)
8TAPBTLO&4^»HXB llKôUVêùH
vrocédé dé). En présence des nom-
breux insuccès de la stapbyioraphte.
que l'on observe jddrtièllelheni ,
M. Gerdy a cherché a èd dêcouvnr
la cause, et le nloyeddeles provenir.
L'une des causes autttdelléa il a cni
devoir attribuer le plus gradd boni-
bredeces insticcès, est le procédé
de suture ()Ul est généra lemeol
adopté; la suture entrecoupée /ai
parait eh effet extrêmement mau-
vaise, en ce qwe le Hl forme un an-
neail complet dont la pression dé-
termine la gangrène des parties qid
y sOnt soumises. Il a petisé quVo
substituant à la suture entrecoupée
la suture encheviîlée qui ne »it
qu'un demi-anneau et n^ètrangie pd&
les parties rapprochées, il prévien-
drait ce fâcheux résultat. Cesi, en
effet, ce qui a eu lien chez un jeune
bonimé de quinte ans, que M. le
professeur Oerdy a récemment siWr-
miS a l'examen de VAadomie dé
médecine, et chez leqttë\ ropèratiOn
a été suivi d'un complet succès.
t)ans le cas dont il â'agit, la dU\^
sion du voile du .(lelais était telle^
ment large que le pouce ne pouvait
en boucher l'ouverture ; elle s'éten-
dait deptlis la base du voile du pa-
lais jHSqu^a la luette. La prononcia*
tiOn était néhible. fOH tmtiarfkité.
Le vice poHait sur les eofisonnes éi
surtout sur les •, /; /, r, ah, «, ete. ,
l'air s'échappant par tes narines. La
déglutition» lorsqu'elle était prêei--
pitée, devenait diuicile, au point que
les aliments liquides et les boissons
passaient parle nex.-^Vc^cf degueile
manière H. Gerdy procéda â ropé*
ration.
Après avMf aVtvé les bords de la
plaie par le procédé ordinaire, deux
piqûres, l'Une supérieure, l'autre
inférieure ,' furent successivement
niites d'avant en arrière, à gauche
et à droite de la division du voile,
avec l'aiguille de M. Boorgaugoott,
armée d^an fit aoubfé.
Qhaefioe des peutésaiMiniesiirâ*!
éie re(ll«9de mtfMMpliééM M-
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(«3)
siforihé de chacun des quatre tllsi^ â
mesure que ebaque fil était paftké,
Popéràteur en^^g^a les filîi supé*-
rieurs et inférieurs d*un côté dans
l'atiéedtt il) correipondam au côté
opposé', puis il entraîna le^ fils dou-
bles Il trâvei-sla pbMion du Voile du
palais opposée à celle par oti ils
avalent eié passés d^abofd. Les fils
doobles ainsi posés embrassaient le^
deuk côtés du foile du palai^t efl
passuttt iiar de^riêfe^ et leurs ekiré-^
mités pendaient au devant du voilé:
Alors ayant pria léS exiréoiités du fil
supérieur, M. Gerdy eu fit un anneau
d« suture entrecoupée par uil pre-
mier nœud,quMlfitsaisiravec due lon-
gue pince dont les mors se séf raielU
ail mo^eh d*un curseur; pUisJ) fora-
tiqtia un second nœud ; mais le pre-
mier s*éiant relftCbé à cet ihstant^ il
se décida a remplacer la sut tire an^'
niilaire ou entrecoupée qu'on em-
ploie tiahiluélieinéni par iinë sUture
enchevillée. Il se servit, à cet eflFet,
dé 6m% petites Chevilles dé racine
de ré$*li!(sé, préalablemétll assou-
plies dans de Peau cbaUde. Gomme
l6 deruier fil double posé avait été
passé d^ manière que sOii aiise ftlt
lourdes dii côté gauche, tdttdîs ({uë
l'autre était tourné en sens interse
par son aUsé, OtI put ûi^t Chacune
des deux cirevilles par Un nœud cou-
lant db Chaque Méi Ain^i Solide-^
ment embrassées et étranglées , les
chevilles ne pouvaient tomt)er ni
dans la gori^e, ni dans le larynjt.^
Les cht)ses aihâi termidées; le ma-^
lade rut mis a la ffiète et au repbà le
plus ab^id des brunes de la bon-
ch^ï et de la |e;or^. Des deux fils
emplois pour la réunion du voîië,
le plus élevé fut énlété le Sixième
jour. Il n'âvailpas «oupé les parties
qUMl embrassait. Lé èécond fut efi-
lét^ le septième { réxtractibn dé ee
dernier rompit^ dans une certaine
éléiidue< la muqueuse antérieure du
voitcs mais un ci»mmencemeDt d'or^^
gaiiii;atlon avait déjà fieu par deN>
rléî« le ni.
Vingmiedx jours apré* Tt^péra-'
tiou, il Me restait presque plus de
iraces de ranciettile division; on fié
diStittêUaii ^e le* cicatrices des in-*
cisibnS latélrates et celles des trous
oi^rés par les Uls. L'opéré t>arte
bcjiucnup plus neliemefit ; cepen-
dant il prononce encore mal certains
sOiis^ t« ^ui est le if^Uliat de llja-^
blinde vicieuse qu'il en a Cbntractée.
li f a tout i%a Vnfespér^r aun lea
— iiHi(iftx«i%*teiiit.
M. Gerdy attribue s lâ àutui^
qu'il a empidyéd datte («è càé. ël à là^
quelle il ne S'est détei-minê qU'ex-
lemporanémëot; desdvdutslgë^ nom-
breux I savoir ! 10 elle h^élranglè
point circulâirëffiëilt les pailieé
qu'elle embrassé, cOrtlteé le font \eé
autres suturéd ; ëlIé Uë léS etlibr^sëé
qUe par uft demi^atiiileâu et paf
suite ne lais<ié porter en grdtiUt^ iiar-
tlë là pression du fil qtie sitP les che-
villes, taudis que le re^të de celte
pression se répartit uhitel*méhicdt
sur toute l'êtendUë des bdrcis desi
plaies; 2» les cheHlIëè todtiéhtlërtt
ces bords comme ils pourraienl l'ê-
tre par deux dol^ls opposée ëi tti-
retlléle^ à ces bords ; 9» leâ êfieviilës
laissent les lèvres de là plaie à nu,
en sorte qU*on jjeui toujours voir Ce
qui s'y passe et agir en conseil uëb-
ce; 4« ehfin, la suture enchevillée
coupe bien moins promptemeUt M
Jôvres desplâles* comme On a pu lé
voir par le fait qui tient trèit^ rc^
prbdnit. ^ C'est sur fiés motif*, et
surtout sur l'heurëux féèliltat qd'll
vient d'obienirj que M. eerdjr s'ap-
puie pourr recommander; en (lârell
cas, l'emploi de Cette suture à l'at-
teiilion du |n*aticiefi ( BuHethi êè
r Académie d» rtUfOèûme; nOvembré
sriraiiËPHAium {muHêUe 'ifié^
thodé opératoire tmtré le) . On sait d Oé
l'ébueil de tdutes les méthodes Oltè'^
raloires èmpld^éeé contre le symblé**
pharort se trouve dai^î^ cëlfe circ6ft-
siance^ que les suKacèf^de la paupière
eide la conjonctive, «ne fois Aépafrécs
par l'Instrument traochafit et deve-
nues suppurantes; se (routent, quoi
qt^oift fksse , dans un contact plus
ou moins Immédiat, et né tardent pii$
à contracter ensemble Qé ilbutead
oesèohéreiieednndrbMe^; Le ptoèéiîé
ittgéhieUK qui k été Mift en viU^é
par M. Hays. ehîrurgiëri du iriit^
bospitah à Pmiadelpbié; ëod^slé,
après avoir divisé la bHdë plus oit
moins étendtïé ouf réljnll ta edttjônc'
tive oculaire ft la paupière^ H pai^ser'
uu certaib nombre dé fifâ de sole t^és*
fins, avec nue aiguille trèse^minëè et
légèremertÉ courbée, â travers les
dewx bords de la conjonctive oteO*
laire, ^u\ a été dltlséë par l'ittstru-
mem, demaniètié â rslpprOèheir très-
ex aclÂment ses bords par un cerlaffi
nombre de points dé strttire, et âl Obte-
nir Hi réinriôn parpremiéré intention.
Le féatiKattfe cette opération âPétééif'.
BfwrBm cnea Un nnuini6
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(6«4)
de aoarante-sii ans, qui portait nn
symblépharon de la paupière infé-
neiire produit par nue bride située
près de l'angle interne ; la bride était
très-courte et gênait considérable-
ment les mouvements de rœil.
M. Hays Ta soulevée sur nn stylet
recourbé, et Ta coupée avec des ci*
seaux ; il a réuni la petite plaie de
la conjonctive oculaire avec trois
points de suture. La réunion s*est faite
parfaitement; il a coupé les points de
suture quelaues jours après, et le
malade a été parfaitemement guéri.
{American Journal)
▼ARICOCÈLE {De la cautérisa^
Uon) dans le traitement du, — De tons
les procédé^ imaginés pour la cure
radicale du varicocèle, il n'en est
pas un, jusqu'à présent, qui ait ré*
sisté à Texpérience. Us ont tous été
successivement abandonnés, soit à
cause de leur insuffisance, soit pour
les dangers auxquels ils exposent.
Cependant Tinnocuité reconnue de
la cautérisation a fait penser à quel-
ques chiruraiens qu'on pourrait uti-
lement appnquer au varicocèle ce
moyen déjà employé avec succès
contre les varices des membres in-
férieurs. C'est ce que M. le profes-
seur Bonnet, de Lyon, a cherché à
réaliser. Mais l'emploi du caustique
offrait de nombreuses difficultés;
d'abord, M. Bonnet luicmème a
éprouvé par plusieurs échecs, que le
caustique appliqué sur le scrotum
épuisait son action sur les tissus
d enveloppe du cordon, sans parve-
nir jnsqu à la veine, ce qui avait
déjà fait renoncer plusieurs cbirur-
giens à l'emploi de ce moyen. En
second lieu, en se proposant pour
but de détruire les veines, il impor-
tait de ne pas interrompre la conti-
nuité du conduit déférent, encore
moins de le détruire. Il fallait attein-
dre ce double but : faire péné-
trer le caustique jusqu'aux vei-
nes spermaiiques, api^ès avoir pi^-
lablement isolé le conduit déférent.
Pour remplir la première de ces in-
dications, M. Bonnet a eu l'idée d'in-
ciser la peau et les aponévroses, afin
de pouvoir porter le caustique im-
méaiateroent sur le tissu des veines
qu'il se proposait de détruire. Quant
à la seconde indication, celle d'iso-
ler le conduit déférent, voici com-*
ment il s'y prend :
On sait aue lorsque l'on place
l'extrémité des quatre derniers doigta
dans la direction du cordon» et que
l'on embrasse ceint-ci entre ces doigts
et le pouce, on peut facilement sentir
le conduit déférent et, après l'avoir
rejeté en arrière, maintenir le fais-
ceau des veines en avant. Que Ton
remplace les doigts par un instra-
ment qui en remplisse l'office d'une
manière permanente, et Ton aura les
veines assez isolées du conduit dé-
férent pour qu'on puisse les cauté-
riser sans crainte d'agir sur ce der-
nier. C'est ce que M. Bonnet est par-
venu à obtenir au moyen d'un ,în-
strument ainsi composé.
Deux baguettes A A placées paral-
lèlement au cordon spermatique sont
réunies par deux ressorts perpendi-
culaires BB. L'écartement qu'elles
peuvent subir est de 0,04, et à Paide
de deux vis de pression C, D, placées
dans les partjies supérieures du res-
sort, on peut les rapprocher.
A l'aide de ces deux mo^rens,
M. Bonnet est parvenu à pratiquer
avec succès plusieurs opérations de
varicocèle, par l'applicaiion, soit du
caustique de Vienne, soit de \a p&ie
de chlorure de zinc de Canquoin.
Afin de mieux comprendre le nou-
vean procédé imaginé par M. Bonnet,
nous rapporterons sommairement
l'observation du premier sujet sur
lequel il en a fait l'application.
Un jeune homme de vingt-sept
ans entra à l'Hôtel- Dieu de Lyon
pour se faire traiter d'un double
varicocèle. Le développement- des
veines du cordon, datant de deux
ans, donnait lieu, depuis quelques
mois, à des douleurs tellement into-
lérables, que le malade demandait
avec instance à être débarrassé de
son infirmité. Après avoir long-
temps résisté , M. Bonnet, cédant à
ses Instances, arrêta et mit à exécu-
tion le plan d'opération qui suit :
Après avoir placé l'instrument dé-
crit plus haut, il incisa, dans l'éten-
due de 9 à 3 centimètres au-dessous
de l'anneau inguinal, la peau, le
dartos, la tunique fibreuse, le mus-
cle crémaster, et enfin la toile apo-
névrotique qui est immédiatement
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(625)
appliquée sur les veines; une seule' fatigue. La i^nérison fut constatée
ligature fut pratiquée. Les veines va- plus tard radicale,
riqueuses mises à nu furent recou- Le même procédé eut les mêmes
vertes de pâte de chlorure de zinc ; résultats heureux dans deux autres
celle-ci fut laissée en place pendant cas, dont Tun a été traité par M.
vingt-quatre heures; la douleur Boucbacourt.
qu^elie détermina fut très-su pporla- En résumé, le nouveau procédé de
bte, beaucoup moins vive que dans M. Bonnet se compose des trois
le casoù elle avait été employée sans temps suivants: 1« isoler le canal
incision préalable. Le lendemain, défèrent et le refouler en arrière à
M. Bonnet excisa les parties cauté- l'aide de la pince en question, qui
risées, qui avaient 4 à 5 millimètres doit rester tixée pendant tout le
d'épaisseur, et appliqua une non- temps de la cautérisation ; âP inciser
velle couche de caustique qui fut la peau et les apouévroses, atin de
laissée en place pendant seize heu- mettre les veines à nu ; 3« placer
res. Les douleurs que causa cette directement sur les veines variqueu-
nouvelle application disparurent en- ses le chlorure de zinc, qui ne sera
tièrement au bout de huit jours avec enlevé que quarante-huit heures
la chute de Tescarre. Dès cette épo- après son application,
que, les veines parurent beaucoup Cette méthode mérite de fixer se-
moins volumineuses; au bout de rieusement l'attention des chirur-
quinze jours, la même opération fut giens, surtout si, comme M. Bonnet
répétée de Fautre côté, et un mois paraît Tespérer , son innocuité est
après, ce malade put reprendre ses aussi bien établie que son succès,
travaux habituels sans douleur ni {Gazette médicale^ octobre 1848.]
▼ARIÈTËS.
L*Académie de médecine a tenu sa séance annuelle le 5 de ce mois, de-
vant un grand concours de personnages distingués , auditoire rare par les
temps d'anxiété où nous vivons. Il est bien regrettable qu'elle n'ait pu inau-
gurer par une semblable solennité la nouvelle salle qui doit bientôt la re-
cevoir. Deux brillantes lectures ont eu lieu , l'une de Considérations phy-
siologiques sur la vie et sur l'âme , par M. Royer - Collard ; Tautre était
l'éloge de Broussais, par M. Dubois (d'Amiens). De nombreux applaudisse^
ments sont venus plusieurs fois interrompre ces discours ; mais le succès
de la séance a été, sans conteste, pour M. Dubois. Il a prouvé qu'il avait
toutes les qualités qui constituent un bon secrétaire perpétuel. Entre les
deux, lectures, M. Métier a proclamé le nom des lauréats pour 1848.
Prix décernés. L'Académie avait proposé pour sujet de prix la question
suivaute : Etablir, par des observations exactes et concluantes, quelles sont
les phlegmasies qui réclament l'emploi des émétiques. Ce prix, qui était de
2,000 fr., n'a pas été décerné; un encouragement de 800 fr. a été accordé
à M. le docteur Crozaut, inspecteur des eaux minérales de Pouges (Nièvre).
Prix fondé par. Portai, Faire l'anatomie pathologique du cancer. Aucun
mémoire n'ayant été envoyé à l'Académie, ce prix n'a pas été décerné.
Prix fondé par M^ Bernard de Civrieux, Du suicide. L'Académie a
accordé, à titre d'encouragement : 1« une somme de 600 fr. à M. le docteur
Chéreau (Achille) ; S« à MM. les docteurs Louis Bertrand, Erasme Robertet
et Lisle, chacun une somme de 300 fr.; 3« des mentions honorables à
MM. Tissot et Le Tertre-Vallier.
S^iet9 de prix proposés pour 1850. A raison de TimporUnce du sujet,
l'Académie met de nouveau au conoovrs la question de remploi des émé-
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ti^Mi daot le Utilii||eBl d« mladi«t. «tU, «fia d'oblmir dm (mv««x
vraiment fililes, elle limite le sujet el se borne à demander : Tétude des
effets thér^pc^iliqiies (|u tartre stibi^ à h;)i|f^ f]Qse dan^ l^s ipalgdil^^- V\f^'
itémie déclare qu'elle demande aux compéiHeurs, doq paa leur opinloo,
leur manière de voir au anjet dn larire sllbié à haute dose dans les malafjies.
m^is de$ fefts en nombre suffi^nt^ rec)ipi)li^ ^yec soip et ave^; ^ou^ les dé-
laiU Qéa!$Mi(v$ pour qa-fàucup i\Quifi n§ puis^ »V!«ver «uv le c%t%çiiète
des maladies Ifaitées; en un mot, TAcadémie demasde des démpnatratllMis
et non pas des conjectures, ei elle mettrait beaucoup plus de prix à yo^-
Vr^gP qtii fJéipoQtrcrait u^ttef^ep^ la yérUM'Mi^ç ^ule propofiMPHt fm'^
relui qui randraii ^ulemeut prpbablea, ou plus pu moins vraisemblables,
de nombreuses proposiliens. (le prix sera de 1,060 fr.
Prix fondé jpdr Portai Eq raison de l'Importance f)^ çujpt, l'Ac^^^ie
mi\^^ iiQliye^q aq çpncoprs Ia questiqq propo^^e t F9lrQ ranatpmie patbo-
logique du canees.
Prix Oivrimix, M** Bernard de Civ|p|enx ayant niis à la disposition de
r^cadémîQ fip prfx |nppe| pour Taute^if dq pieill^yf ouyf^ge sq): le (r9ite-
meiit et la guérispq des maladies pf ovenant de la spcesciiaiion de la sepsi-
bllité nerveuse, rAeadémie a pensé que, sMI est une forme de surexcitation
nerveuse qui réclame un traliènient préventif et curaiif, c'est assurément la
douleur; en conséquence, elle ni£t gi^ concours les questions suivantes:
De la douleur, des moyens qu'on peut lui opposer , et spécialement des
moyens dits anesthésiques. Quels SAOLlftS afantages et les dangers qui peu-
vent résulter de leur emploi ? Comment pourrait-on prévenir ces dangers ?
Ce prix sera de 1,000 fr. Les Mémoires pour ces trois concours, dans les
f»rme» ^sjMfif, gi *«U» HbrPWf*^ .en franchi* PH ^o l^f^q, ^eyropt èlre en-
iigmy frauc» 4$ ^jfi, au fegr^ten ^t d^ YJ^ fi^^^e, {^yap^ |e |fr mm WM).
Il y a un mois, en se rappelle, nous avons annoncé que le choléra avait
atteint la France , et que M. Magendie avait été immédiatement envoyé à
bunkercme afin de sTassurer de la nature de Tépidémie. Aussitôt son re-
tour/ le savant académicien ne s'est pas borné à publier dans les journaux
politiques une note destinée à rassurer les populations; mais il a envoyé à
rAeadémie de médecine un rapport qui atténuait la valeur des observations
envoyées par nos confrères ; on nous écrit que les médecins qui ont été
témoins de cette épidémie viennent de se réunir pour rédiger une lettre
à l'Académie pour rétablir la vérité. Du reste , les faits parlent assez haut.
Il nons semble difficile de ne pas admettre une influence épidémfque, quand,
en quinze jours» du 3 au IS novembre, le relevé complet porte le nombre
des cas de choléra à 63 et celui des morts à 41. Le fléau a disparu pu à peu
près à ^oorgboui^ ; mais d'autres cas se sont montrés aux portes de Calais
et à Marcbiénnes. Dans cette dernière localité, toutes les personnes attein-
tes ont succombé assez rapidement. Quelques cas pourront se montrer en-
core , sous l'influence d'une température aussi douce que celle dont nous
jouissons; mais il est probable qu'ils se manifesteront seulement dans le
nord de la France.
La recrudescence que nous avons signalée dans la marche du fléau à
Saint-Pétersbourg n'est pas très-intense; 10 à 19 cas au plus se manifes-
tent chaque jour. Rien de bien notable en Angleterre; les cas sont toujours
plus nombreux en Écoase. IVaprès le fimes^ quelques cas de choléra , sui-
vis de déefes» auratent été signidés à Lisbonne.
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(M7)
plfsiQç ^Mntérèt sur le procédé employé dès le ipeisiôm^ ^m\Q PQur sap-
|)rip)(îr I9 tiQVlleur dans |o$ ppéraMons pbirurgical^$, elle montre qm \^
idées, pas plus que les individus, ne naissent sans parents qui leur PAt
donné naissance.
a Tbéodoric, élève da Hugues de Luoques, au treizième si^ele, ampioyait
l68 narcotiques poup soustraire les malades aux douleurs qu'entialnept lo|
opérations ct)lBurgioaIes.
F, Ganappe, dans son Traité du Guidon^ enipo dans quelques développe^
eienls 9 ce sujet à l'ocoasiop du régime de trancher le membre mortifié. « Au-
cuns , dit-^il i comme Tbéodorio , leup donnent médecines obdormilives
qui les endorpient afin que ne sentent incision, comme opium, meoue m»-
t^eUm, hygsoiami, mandragor'tfi^ oieuta, laotuorn^ et plongent dedans esppnge,
et la laissent seicher au soleil, et quand il est nécessité ilx mettent cette
éponge en eaiie phaulde, et leur donnent é odoner tant qu'ils prennent
sommeil et s'endorment, et quand ilz sont endormis ilz font Popéralion. Bl
puis avno une autre espqnge Ixiignée en vin aigre, et appliquée es narilles
les esveillent, ou ilz mettent es narilles ou en roreillc, ou succum nUœ ou
^t, et ainsi les éveillept, comme ilz dient. Les autres donnent opium à
^ire.... J'ai ouï qu'ilz encourront manie, et par conséquent la mort. »
M. le docteur Pletiinck vient de commiinic|uer à la Sopjélé ^^ ^oul@rs
un des phénomènes les plus bizarres que puisse offrir la physiologie den-
taire : rérupiion de dents dans Page caduc. Gbe? la fempie di^ Vaère, ^^ée
de quatre-ving^-doi^ze ans, se manifesta, au coqfimenceipent de cette année,
de la tuméfaction aux gencives de la mâchoire inférieure ; peu de tjepips
après, se montra une dent incisive d'une blancbeur de neige, après vient
une seconde, puis une troisième dent, toutes trois Tune à côté de Taulre.
Quelques semaines plus tard, deux petites molaires sortirent à leur tour.
Les geqcives furent tuméfiées et rouges sur d'autres endroits, inalbeureu-
sèment la vieille succomba trop tôt pour voif ses mâchoires garnies d'un
r&telier complet.
Dans la imèqie séance , K, )e idqptQiir Haessebroucq a pon^niupiqtié une
Qbserv^^on de pb|hirigsis d'une ^pèc^ très-rare chez r homme. Les poules
et les perdrix sont sujettes, on le sait, à une maladie pédiculaice spéciale ;
ces insectes parasites, connus sous le nom de ricinus gaUinœ , seraient
transmissible9 k l'homme, ainsi que le prouve le fait suivant : une ser-
vante, jpune encore, fut ipfectée à la tête, après avoir plumé des poulets,
d'une quantité extraordinaire de ricins, Malgré tous les soins de propreté,
il Ipi fut Impossible de ^e défaire de cette vermine : elU eut beau se pei-
gP(sr pl^^ieprs (ois par jour, se laver la tète avec de Peau de savon , une
infusion de tab^c , etc., se raçer les £beseux, rien n'y fit. Les frictions avec
la pommade «m précipité rouge , Poaguent mercnriel , les lotions de su-
blimé procurèrent bien quelque soulagement ; mais, après avoir essayé d'en
cesser Tusage, les insectes revinrent plus nombreux qu'auparavant. La
malade mena ainsi, pendant plus d'upc année, une existence digne de pi-
tié. M. Haessebroucq , en faisant des recherches à ce sujet , trouva, dans le
journal d'Hufeland , l'histoire intéressante de quelques cas de maladie pédi-
culaire. Après les avoir rapportés, le grand praticien allemand conseille ,
dans les cas rebelles, d'avoir recours à Tarsenic. 1A. Haessebroucq suivit
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(6«8)
oeooDseil, et, an bout de quinze joan de remploi delà pommade sui-
vauie : Axonge, 60 grammes, poadre de Ronsselot, 3 grammes 50 centU
grammes , celte femme fat débarrassée de ces hôtes aussi incommodes que
dégoûtants.
Nous avons pnblié, dans une de nos dernières livraisons, la formule d'une
pftle phospborée destinée à remplacer les préparations arsenicales pour la
destruction des rats. M..Elosmenny dit qu'une expérience de plusieurs an-
nées en Afrique, où les rats pullulent dans toutes les maisons mauresques,
lui a appris que la scille sécbée et réduite en poudre était un moyen de
destruction plus rapide et plus certain ; voici les doses : Poudre de scille
(scilla mariiima), 60 grammes; fronuge de Marolles, d'Italie, omelette (en
poids) 250 grammes. Bien entendu que les squammes de scille qu'on ré-
duit en poudre doivent jouir de toutes leurs propriétés.
Ce procédé, ajoute M. Elosmenny, convenablement employé, peut à l'a-
venir faire disparaître la vente de l'acide arsénieux par les pauvres pharma-
ciens qui» malgré toutes les précautionspossibles, peuvent être compromis.
Les premières épreuves du concours pour trois places de chirurgien du
bureau central des hôpitaux sont terminées. Ont été admis à continuer
leurs épreuves : MM. Giraldès, Depaul, Demarquay, DeviUe, Boinet, La-
borie, Sappey, Desormeaux, Kusko, Guérin.
Voici la composition de la Commission nommée pour l'examen du projet
de loi sur l'organisation de l'assistance' publique : MM. Rivet, Drouyn
de Lhuys, Vergnes, Louvet, Dépasse, Wolowski, Bidard, Poile-Desgranger,
de Beaumont, Brilles, Bérenger, Goquerel, Delaporte, Chauffour, Garnier-
Pages. Nous regrettons vivement de ne pas voir figurer sur cette liste les
noms de quelques-uns de nos confrères qui ont l'honneur de faire partie
de l'Assemblée. C'est au- sein d'une Commission qu'ils eussent défendu
avec le plus de succès les intérêts de la corporation.
M. Quoy, premier médecin en chef de la marine à TouloU; vient d'être
nommé inspecteur général du service de santé, en remplacement de
M. Fouillioy.
La Faculté de Strasbourg vient de décerner les prix suivants : Prix de
l'Université : !•' prix : M. Bamberger (Edouard) ; a* prix : M. Zeller (Jules);
mention honorable : M. Kinsbourg (Alphonse).
Deux médailles d'honneur pour les meilleures thèses ont été décernées
ex œguo à M. Simon, auteur de la thèse portant pour titre : De la Sympathie
et de V Antagonisme dans les fonctions du système nerveux; et à M. lourdes,
auteur de la thèse : Du Noma ou du Sphacèle de la bouche chez les enfants.
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( 529)
THÉRAPEUTIQUE MEDICALE.
DOUTES SUR LE VOCABULAIRE MEDICAL MODBBICE.
(Suite et fin (i).)
Nous continaons à jeter un coup d'œil rapide sur quelques mots de
ce vocabulaire scientifique, mots, nous Tavons dit franchement, dont
le prestige est continuel, sans qu'on en ait bien pesé la valeur A la
portée ; aussi les résultats que nous obtenons sont-ils immensément
disproportionnés aux investigations et aux travaux actuels.
Les faits. — ^Ok ! pour ce mot, il n'en est pas de mieux accueilli de-
puis un certain nombre d'années. C'est le mot magique par excellenoe,
le mot de prédilection. On veut des faits, on ne cherche que des faits,
on ne s'en rapporte qu'aux faits ^ Rien de mieux, assurément, personne
ne le contestera ; mais, d'abord, en manquons-nous de faits ) Yaurea
messis d'observations particulières, tant désirée, n'est-elle pas en notre
pouvoir? La science n'est-elle pas encombrée, comme surchargée de faits?
Eh bien! que disent-ils? quel en est l'esprit? quelles conséquences positives,
directes .(constantes faut-il en tirer? C'est ici que commence une con&sion
véritablement babélique. Des milliers de voix se font entendre, et sur
des tons bien différents, ce qui prouve, contrairement au proverbe, que
du choc des opinions ne rejaillit pas toujours la lumière. Au fond,
qu'est-ce qu'un fait? la manifestation extérieure de phénomènes plus ou
moins importants ; mais la vérité est au dedans, tâchez de la faire sortir
par le principe et qu'elle brille nu dehors, autrement le fait est un
mot sans idée, un son sans harmonie, un hiéroglyphe dont on ignore
le sens. Ainsi, les faits sont tout ou ne sont rien ; ils sont expressif ou
insignifiants, nuls ou caractéristiques d'une vérité pratique. La chose
essentielle par-dessus tout, est donc de chercher la vérité sous l'é-
corce et dans les profondeurs des phénomènes perceptibles ; c'est de
savoir la raison d'un fait, après sa constatation ; puis, chose non moins
importante, son rapport et le degré de ce rapport avec d'autres faits
analogues, afin d'en déterminer la valeiu: et d'obtenir [des règles, des
dogmes et des principes , qui sont la base même de la science ; en un
mot, constituer des unités partielles pour remonter à des unités plus
générales. Mais, il faut l'avouer, si ce travail est le plus important,
c'est aussi le plus difficile, le plus ardu ; c'est celui, à vrai dire^ par la
(i) Voir la livraison du 30 novembre 1848, page 433.
TOME XXXV. i2« tnr. 34
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diversité des opinions, qui nous rejette sans cesse dans le doute, dans
l'incertitude, dans \e peut être , cet impitoyable démon de la médecine.
L'appréciation des faits dépend toujours de la hauteur ou l'on se place,
et cette hauteur dépend sans doute du génie même de TobserTatenr.
Est-il besoin maintenant de dire pourquoi les livres, les journaux, les
recueils périodiques sont remplis de faits^ tandis que les théories, les
doctrines qui peuvent en émaner comme déduction, sont infiniment
rares ? Des médecins ramasseurSy nous en avons en foule ; des méde-
dns initiateurs, il en est grand besoin ; le terre-à-tcrre est ce qn*!! y a
de plus commun, tandis que la témérité paradoxale est ce jqu'il y a le
moins à craindre aujourd'hui, notamment, en France et à Paris.
dette disposition fatale des esprits tient évidemment à ce qu'en va-
riant continuellement l'étude des faits, on s'en est tenu à leur forme
matérielle, an détail descriptif des phénomènes extérieurs. Alors, pour-
qmn parler des faits avec cette légèreté, cette banalité inconséquente si
ordinaire de nos jom?? Vous avez raison s'il ne s'agît que de les recueillir,
de les ajuster avec plus ou moins d'adresse ; mais quand il s'agit de
saisir leurs rapports intimes^ d'en découvrir le sens caché, de les lier,
de les coordonner pour en extraire des principes et des dogmes^ il faut
ime pénétration, une force, une capacité d'attention très- rares; c'est là
rœnvrc d'une intelligence de hante portée, et pourtant la vérité scienti-
fique ne s'obtient qu'à ce prix, autant du moins qu'il nous est donné delà
comprendre, disons plus, de la reconnaître. Remarquons, en effet, que
certaines inductions ont une telle force de vraisemblance que la vérité
édiappe; c'est là ce qui arrive souvent aux systématiques qui, dominés
par kor prindpe fondamental , l'appliquent forcément aux faits les
plus opposés. Aussi est-il reconnu qu'entre un système très-admis-
sîblc et une folie très-ridicule, il n'y a souvent que la place d'un para-
doxe. Rien de plus connu en général, et cependant il est bien rare,
quand il s'agit des faits, qu'on remonte à leur interprétation appro-
fondie, à la source de ce qu'ils peuvent produire, par la difficulté
même de saisir leurs rapports, et la difficulté mille fois plus grande
encore de condenser leur expression, autrement dit les résultats, dans
tm petit nombre de formules. En effet, eoordomifT ces résultats dans
une large et puissante synthèse, serait le dernier mot sur les phéno-
mènes observés dans leur simultanéité et dans leurs rapports. Noiis
sommes fort loin d'avoir obtenu en médecine un pareil avantage, mène
partielkment. C'est là un avertissement qu'il est bon de donner à ceax
qui, ayant nne foi implicite et sans discernement dans les faits, croient
tout et qu'ils ont vu digne d'être inscrit dans les fastes de la médecine,
heureux encore s'ils n'y inscrivaient que ce qu'ils ont vu. Ce n'est pas
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ainsi qu'il est possible d'avancer le progrès; d'introduire lentement, la-
borieusement, mais profondement quelques idées de plus dans la masse
compacte et immobile des idées acceptées et des principes stationnaires.
On ne peut y parvenir que par l'interprétation légitime et l'enchaîne-
ment intelligent des résultats et des faits ; aussi l'avancement réel de la
science est-il lent, très-lent, tandis que les faits s'accumulent, se pressent
avec une étonnante facilité. Au contraire, en médecine, ajouter une
vérité à la somme des vérités acquises, c'est prendre rang parmi les
intelligences les plus élevées, et avoir droit à l'étemelle gratitude de
Iliumanité.
Certains échos scientifiques répètent encore que les faits sont la meil •
leme pierre de touche des systèmes : lesjdées peuvent égarer, disent*
ils, les faits jamais. Mais de quels faits veulent-ils parler, puisqu'ils
sont identiques et qu' ils tiennent à la nature même de l'homme? Au
fond, ne s'agit-il pas entièrement, uniquement de leur interprétation?
N'est-ce pas avec les faits, et avec les mêmes faits qu'on a conçu les
doctrines les plus absurdes, les systèmes les plus oubliés? Gallen, Hoff-
mann, Stalh, Brown, Rasori, Broussais se sont servis des faits et des
mêmes faits , mais le point de vue seul était différent, qu'on le croie
bien. Les faits sont par eux-mêmes stériles, à moins d'être fécondés
par l'esprit ; ce sont des plantes parasites toujours prêtes à s'attacher
à la tige de toutes les idées. Auticment dit, les faits sont tout comme
simples matériaux (1), mais il faut connaître Fart de s'en servir comme
tels, puis voir de haut les questions, saisir les résultats , marcher aux
applications, enfin se souvenir que dans toute science, le présent
appartient aux faits, l'avenir et la stabilité aux principes.
L* Expérience. — Ce mot résonne admirablement; il plaît au juge-
ment, il annonce des résultats , il fait espérer des réalités , un produit
net ; aussi sa fortune est-elle immense, surtout à notre époque. C'est à
Fexpérience à décider, il faut en appeler au tribunal de l'expérience ;
j'ai mon expérience, je ne parle que d'après l'expérience, il est prouvé
par l'expérience, l'expérience est l'unique et souverain juge du vrai
et du faux dans la science, etc. Ces locutions sont devenues tellement
ordinaires dans la langue des médecins, qu'on les remarque à peine,
on s'en tient à l'idée vague qu'elles représentent. Cependant, quand on
y réfléchit et qu'on y regarde de près, on trouve la même confusion
(1) cr L'tttîlHé des ftiits, disait Benfamin Constant, est vraiment merreîl*
laose. Voyez, j'ai rasseinblé d*abord mes dix mille fails: Eh bien! dans
toiiles les ¥ioissiludes de mon ouvrage, les mêmes faits m'ont sufû à tout;
je n'ai eu qu'à m'en servir comme on se sert des soldats, en changeant
seulement l'ordre de bataille. »
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( 532 )
inextricable que dans les autres mots du yocabulaîre médical oiodenie.
Lorsque Zimmcrmann ût son livre sur ce beau sujet, il y ayait encore
dans la médecine des doctrines en faveur et presque généralement ad-
mises ; mais depuis cette époque , les observations particulières , les
faits d'anatomie pathologique » d'autres théories ayant surgi , quoique
sans valeur démontrée, on ne sait plus en quoi consiste la bonne, la vraie
expérience, et ce qu'il y a de pis, c'est que nul ne s'en inquiète ! Disons
la vérité , l'expérience semble aujourd'hui un manteau sous lequel se
cachent bien souvent l'erreur, l'ignorance et la vanité d'un médecin.
A juger par les résultats, c'est quelque chose de si vagae, de si incer-
tain , de si peu concluant, qu'elle sert moins à éclairer qu'à épaissir
la litière des erreurs qui encombrent les avenues de la science pra-
tique. Cette expérience flottant sans lest et sans gouvernail , est , en
efiet, si peu capable de guider le praticien dans les applications , que
diacun s'en fait le juge par soi-même, d'après ce qu'il a vu , d'après
ce qu'il a fait , ce qu'il a éprouvé ; disposition fatale, parce qu'elle
tend sans cesse à diminuer par l'accumulation des détails, par la mul-
titude des vues particulières , la valeur et la portée des aperçus géné-
raux. Aussi voit-on les médications actueUes s'enfoncer dans le cercle
étroit de l'étude symptomatique. On doit convenir que c'est là une
expérîence^variable et multiple, sur laquelle il est impossible de comp-
ter, de rien fonder de stable. Il suit de là encore que la médecine ne
saurait avancer par un mouvement égal, continu et sur une sorte de
ligne droite ; elle a pour ainsi dire ses haltes , ses opérations , ses
non-sens suivis de brusques élans , traînant pour ainsi dire après soi
l'immense cortège de faits isolés , de recherches circonscrites , sans
jamais établir de faits généraux ; ainsi l'expérience ou ce qui en prend
le nom n'est jamais une, ni dans sa direction, ni dans ses efforts, ni
dans sou but.
Studio doctor, experientiâ medicuSy axiome vrai sous quelques
rapports, mais éminemment faux sous une multitude d'autics ; le mé-
decin sans études, ce qu'il ne faut pas confondre avec une érudition
fastueuse et stérile, n'aura jamais qu'une expérience bornée, stérile ,
et certainement dangereuse. C'est ce qui arrive maintenant à un grand
nombre de médecins. Chacun d'eux vante sa méthode^ chacun d'eux
compte seschiflres, étale ses succès, et ne s'aperçoit pas qu'il s'en tient à
l'empirisme décoré du nom d'expérience. A ce jeu sans fin des opinions
diverses, l'esprit s'aiguise vile, les controverses s'animent quelquefois,
mais les convictions s'épuisent, et ce semblant d'expérience n'est, en
définitive, qu'une insaisissable chimère, un fantôme auquel on peut dire :
Expérience, que me vcux-lu? Il est tel écrivain, véritable magnopro-
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tnissor kiatUf n'annonçant que les résultats de l'expërience et qui ne
s'aperçoit pas qu'elle ne consiste que dans les faits expliqués , tamisés
par ses idées, par ses vues, par ses préventions. Pourquoi cela? c'est
que Fauteur n'a envisagé qu'un des côtés de chaque question, c'est qu'il
n*a su créer ni cette variété d'invention, ni cette forme nette, origi-
nale^ qui naît de l'élaboration profonde de ce qu'il a observé. De \k ,
cette agitation anarcbique de la science, qui fait que tous les résultats
étant contestés , Texpérience est ou nulle, ou indécise , ou contradic-
toire* On parle souvent d^opinions sobdes, de travaux admirables ; il
en est quelques-uns , mais ceui qui les font ne doutent pas sans cesse ;
quant aux autres, ils se mettent sur la même ligne , sans avoir les
mêmes titres ; laissez le temps faire un pas et vous serez étonné de
la décrépitude précoce de toutes ces belles choses ; l'anatomie patho-
logique , la statistique, le physiologisme , et d'autres conceptions bien
inférieures en sont d'insignes exemples.
Mais, dira-t-on, l'expérience n'existe-t-elle donc pas ? Sans doute,
die existe, mais son critérium^ ce qui distingue la fausse de la vraie
expérience est plus difficile à saisir aujourd'hui qu'autrefois ; de là
vient le continuel, l'étrange abus qu'on fait de ce mot d'une séduction
presque assurée. Qu'est-ce au fond que la science? Un groupe de vé-
rités issues des faits, reconnues et démontrées par l'observation, et qui
réunit un caractère commun ; ce dernier point est tellement essen-
tiel, que sans lui la science n'existe pas. Mais pour arriver à ce sum-
mum d'une valable , d'une complète expérience , bien des qualités
sont nécessaires à l'observateur. Outre l'impartialité rigide, scrupa*
leuse, la finesse, la sagacité de l'esprit , nn coup d'oeil exercé , l'a-
plomb, la sûreté de jugement sont indispensables. Certes, il est facile
de compter les observateurs doués des qualités qu'exige une pareille
expérience, tandis que les aventuriers scientifiques, les chercheurs de
spécifiques, les empiriques, les petites capacités, les faiseurs de méde-
cine vulgaire , ceux qui se vantent de [courir aux applications, an
positif, sont très-nombreux ; et cependant , en est-il nn qui ne cesse
de vanter l'expérience, d'usurper son nom, de s'arroger son influence
et de s'en faire nn titre? Que sont-ils pourtant? des hommes médiocres,
sans idées justes, sans vigueur d'esprit, qui ne savent que se traîner
dans l'ornière commune,' répéter un mot dont ils n'ont pas la moindre ,
intelligence. Ils oublient , d'ailleurs , ou ib ne savent |>a5 qu'un des
caractères principaux de la bonne expérience est une pleine et large
sincérité ; que c'est la rendre fausse , illusoire, de ne montrer que le
côté qui prouve, et de cacher celui qui contredit ; quiconque agit autre*
ment n'a pas ce sentiment profond du yrai, qui TÎyific l'obserTatioii
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(634)
et sait en tirer dei inductions yéritablement positives. Celles-là seules,
que jadis Philippe Hecquet appelait la moelk de la pratique , con-
statent une expérience solide , capable d'édairer et de guider le
médecin. En effet , à qurn serrent des recherches, des iaits, une en*
quête clinique ^n& on nu>ins étendue, si c*est pour arriver en défini*
tive à une expérience qui trompe par sou apparente activité , par des
promesses irréalisables. C'est ce qui arrive souvent à notre époque, oà
Ton ne considère les observations qu'une à une, où il n'est rien de
plus rare que des principes, parce que l'idée est négligée, oubliée pour
le fait matériel ou k nunifestation extérieure. Et cependant, quoi
qa'on fasse, l'art n'est^que l'action qui suit toujours d'un peu loin ,
mais nécessairement^ la lumière posée devant lui par la science. En
s'obstinant à rester dams cette voie, ne faut-il pas craindre qu'on nous
reproche l'incertitude ou la nullité de nos doctrines , que nous res-
tons éternellement dans une foule de questions débattues , tiraillées ,
sans pouvoir en extraire mie solution ? Et n'est*il pas vrai que l'expé-
rience vue de cette manière doit encourager nos détracteurs à dire :
tKkmVas nanUatum, et medicina vanitas ?
La pratique. —Voilà certes un de ces motsdont pei-sonne ne sera
tenté de récuser le prestige. Autrefois on voulait être savant et habile
médecin, aujourd^ui on est praticien avant tout et exclusivement. Ce
mot praticien est en honneur, celui de théoricien est presque une in-
jure. Il n'est pas rare d'entendre dire ceci est bon en théorie et tnau-
vais en pratique: mais de qudle théorie veulent-ils donc parler? et
quelle idée ont-ils de la leur, si par hasard ils ont essayé d'en formuler
une quelconque ? Comprenons donc qu'il n'existe aucune distinction fon-
damentale entre la science pure, rationnelle, et la science appliquée.
Toute bonne théorie n'est autre chose que de l'expérience ou de la jwati-
que accumulée et condensée ; toute pratique n'est qu'une idée ou une
diéorie sortant des limites de l'abstraction, pour se transformer en réa*»
lités et le manifester par des actesj ainsi la théorie et la pratique soiit
identiques^ puisqu'elles se confondent à une source commune, l'observa-
tion. Méconnaître ces données , c'est s'écarter du vrai sentier sdentifi*
que, c'est errer dans le dédale des vues, des applications fractionnelles,
individuelles. Pris isolément, le théoricien tombe dans l'idéal et la chi-
mère, le praticien dans l'empirisme et larontine. En général, on ne nie
pas ces vérités par trop évidentes, mais en réalité on se soucie peu des
théories, 4es dogmes, des fHrincipes, tandis qu'on se rattache ostensible*
ment à la pratique pour fûre preuve d'attachement à l'expérience, au
positif. La science compte peu, et même on la persifle sous le nom
de théorie, sorte de petite vengeance familière à ceux qui ignorent.Ib
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ont étaUi mi ne sait quel lidicnle antagonisme entre la théorie et œ
qa'fls appellent la pratique, élevée de nos jours sur un piédestal pont-
peux et entourée d'inconcevables adulations, A la chute du système
broossaisicn, un vieux praticien, très-satisfait, s'écria plein d'entheu- .
snsme , tant mieux, il n'y aura phs de doctrines , ni bonnes ni
mat^vai$es. Eh hienf besuroNip de gens, sajis être aussi naïfs, oatk
mône opèaioii ; ils agissent comme s'il n'y avait ai bonne ni nairvwe
doclrine ^ mais ils se éisetrt praticiens , ce mot excuse toat , coavK
tOHC La plus grande pM'tie se maintient dans une sorte de médecrâe
purement symptomatique , assnrément très-voisine de l'empirisme.
Dai^s la science ou la théorie on connaît^ dans l'ait on exécute; maïs
^'est-ce donc qu'exécuter, sans connaîû^e , sans s'appuyer pvéalabkn
laeat sur des dogmes eu des prindpes p Autrefois on a abusé des doc-
trines générales , on est tombé maintenant dans l'excès contraire, m
vitium ducit culpœ fv^a. . ,ù caret mte*
C'est là que nous en sommes pour la pratiqae, à force de ramasser
des &its sans les coordonner par kor valeur et iears rapports. Dans
les xecberdkcs cliniques, dans les appiicaftions, ce qui manque, il £uit
bien le dire, ce n'est pas la mise en œuvre, si l'on peut aiàsi s'e^opri-
mer, ni une ceitame sagacité on nne certaine habileté d'exécution; oe
cpii £iit défaut, en général, c'est une force înteme qui pousse à créer,
à fonder des principes, à établir nne boime et forte thème «n^ec
les faits que nous possédons. Do aeuf, dn vr«, tles vues élevées,
c'est là cette grande lacune qui £appe les yeux les moins ^ttentifr;
tenèer, sonder l'inconnu avec cette témérité qoi ne messted pas lu
tal^t hardi et diercheur^ c'est oe qn'oa n'essaye «néne pas, et l'an
pade sans cesse de progrès, d'avancement, de hantes données pratiqwa !
Penser peu pour se tromper peu; ne pss marcher, depesrde &ire des
fimK pas,[en vérité il est à craindre qne ce ne soit ia le secret decette sa-
gesse pratique qu'cm vanAe saas la Maa oansHotre^ On dicait <pie la
médecine n'est qu'un capital, dont k vakor aeaBane par Pimérét
<|a'il rapporte.» Qu'en résuke-t-il? Qae les taottepaka» de peaitivisaK
scientifique ont leur méthode, lear pratiqne imUiidasUe et eomatt S|^
ciale. Or, qael choix peut-on ûdredans cette mèdict^smie ? La «obÂk
sioB k plus étrange r^ne , en effet, de toatespavts, âsaska «^iaa-
oalions. Vous parlez de pratique, mais de kqadk? car il s'y a pas
moyen de s'entendre à ce sojet^ qaoi^'oa en diae« A pea de choaps
près, chacun a la sienne , non yas doavtnt dans ipielqnes détmb , tm-
radicale, profonde, opposée. fiatreKÀ Paria, 4aas on liafilalp ofastiH
VfiE et notez k pratique «nne, qaand il s'agit d'un cas patk)-
. kgique détenDÎné ; passez dans k saUe à odté^ atfre méthode, autre
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( 536)
pratique ; tantôt c'est an empirisme plus ou moins raisonné , tantôt
on esprit de système qui Test encore moins. Les exemples fournis à
l'appui de cette assertion se multiplient , aussitôt qu'on veut bien les re-
marquer. Nous n'en citerons qu'un seul, c'est le traitement de la fieTre
typhoïde. On en compte au moins jusqu'à douze principaux ; ainsi le pra-
ticien , fier de ce titre, dédaignant, méprisant toute théorie , a de
4pioi choisir. Mais, dira-t-on, quand il s'agit d'ane inconnue patholo-
gique, il faut bien essayer difiérentes méthodes, tenter diverses modi-
iications. D'accord ; mais, d'une part, pourquoi vanter avec une ontre-
cuidance sans mesure les progrès inunenscs de la science moderne, les
faits, l'expérience, l'application pratique, etc., etc. ? De l'autre, on
-demande ce qu'ont apporté de neuf à la science ces diverses méthodes
de traitement depuis nombre d^années qu'on les emploie. Examinons,
comptons, pesons les résultats ; alors chacun vient avec ses faits, avec
sa statbtique, avec ses succès, nous dire : Ma méthode est la bonne ;
voici mes preuves, ma statistique. Le malheur est que quand les hommes
impartiaux recourent à cette même méthode, les mécomptes se multi-
plient, les erreurs se manifestent, et, en fin de compte, on n'en reste
pas moins dans le doute , dans la perplexité, quoiqu'on n'ait cessé de
dire qu'on s'est appuyé sur la prrtique. Quant à la théorie, il n'en est
nullement question, car il faudrait s'élever à des considérations d'an
autre rang, où les esprits médiocres n'ont aucun dioit ; toute synthèse
ju'est à l'usage que de vastes cerveaux. On aura beau faire , les appli-
cations de l'art en détail n'ont de fondement réel que dans les inàca-
>tions, et la source de celles-ci se trouve dans la science elle-même,
dans la connaissance des lois vitales régulières ou anormales, dans l'é-
tude de l'homme sain et malade. Or, nous voici bien loin de cette
pratique vulgaire, banale, établie sur des faits isolés ou sur de vagues
souvenirs de ce qu'on a fait ; pratique presque toujours impuissante,
^t dont on se pare néanmoins avec tant d'assurance.
Nous ne pousserons pas plus loin l'examen du vocabulaire médical
moderne , au moins dans le sens qu'on lui donne. Quelques mots dé-
taehés et analysés suffiront pour en démontrer le peu de valeur, le
prestige et le mensonge. Qu'on nous parle tant qu'on voudra d'expé-
rience^ d'application, de pratique^ il est facile de voir que nous som-
mes et que nous restons dans l'empirisme, et qu'on ne fait aucun effort
pour en sortir. Qui le croirait ? La science n'en est point encore à l'é-
tude des forces et des lois qui régissent les organes ; on s'en tient à
€eux<ci dans la partie pathologique, et ce qui ne devait éti*e que l'étude
des ejQfets devient la limite de nos efforts. Pour nous, l'actualité ma^
bide ne va pas plus loii^. n est vrai que ce qui concerne les forces et
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(537)
^* les lois yitales, relativement aux applications pratiques , présente de
'r' {[randes dilEcultés ; mais au moins indiquons la route , plaçons des ja-
''^ Ions, et peu à peu le progrès réel se fera. L'école qui £iit peu et
-■• lentement, mais qui achève, doit avoir incontestablement la supériorité
^^ comme la préférence sans se laisser aller à l'idéal de la conjecture on de
^ l'hypothèse. Devons-nous donc errer à jamais dans le matériel organico-
'1 physiologique où nous sommes depuis si longtemps? Certes les effets de
k cette méthode, si tant est que ce soit une méthode, plutôt qu'un sec
::: et faislidieux inventaire de faits, ont bien peu répondu jusqu'à présent
>t aux promesses, et sans nier systématiquement le progrès, on peut don-
\li ter si, depuis longues années, la médecine a fait un pas, si son ayan*-
s< cément méthodique et dogmatique n'est pas on vain mot dont se berce
. b l'orgueil de notre génération médicale. Loin de croire, comme bien des
gens, que la science ait dit son dernier mot, ou à peu près, nous pen-
i5ï
j, sons qu'elle peut à peine formuler ses premiers principes ; loin de crier
hosanna , d'admirer les immenses progrès que nous avons faits , re-
connaissons, au contraire, qu'un voile épais couvre encore les phéno-
mènes pathologiques, les médications plus ou moins heureuses ; de*
mandez-le aux praticiens, lorsqu'il s'agit de maladies graves , de cas
difficiles, qui ne révèlent que trop notre impuissance et nos regrets.
R. P.
SUR LE TEArrEHEIfT DES NÉVB ALGIES PAR LE CHLOROFORME.
|. Par M. Ba&rier, chirurgien en chef de l'Hôlei-Dleu de Lyon.
Les journaux de médecine ont déjà pubUé quelques cas d'applica-
tion des inhalations éthérées ou chloroformiques à la cure des névral—
gies ; mais ces cas peu nombreux sont des exemples isolés d'après
lesquels il est encore difficile d'établir jusqu'à quel point cette mé-
dication peut être généralisée. Doit-elle demeurer exceptionnelle à
cause de ses insuccès ou de ses inconvénients? on peut-elle, au
contraire, prendre un rang avancé parmi les divers moyens qu'on
oppose aux névralgies, et son emploi peut-il devenir assez simple,
assez facile, assez efQcace pour être mis à la portée de tons les prati-
ciens et profiter à un grand nombre de malades ? Ce qu'on sait sur
cette méthode n'a pas permis jusqu'à présent de résoudre ces diverses
questions d'une manière satisfaisante ; mais la voie déjà ouverte mérite
d'être explorée, et les travaux dirigés dans ce sens ne peuvent man-
quer d'être utiles à la science et à l'humanité.
Fixe depuis longtemps, par les résultats de notre pratique chirurgi-
cale, sur les avantages et les inconvénients respectifs de l'éther et du
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(538)
ddioraforme^ neos aous serroiis haUtueUeineiit de ce dernier dass nos
<^^atioii5* Cest aosû ayee le cUoroforme qae nous ayons conmieiioé
el que nous tquIods poursaine l'expérimentation de Tanesthésie arû-
icidie dans k» cas de nénalgie. Cet agent a été employé jusqu'à
présent de deai m»ûères : l^ par les voies respiratoires; %^ en appti^
cations loeaks à Télat liquide et à l'état de yapeur» Ce second mode
d'administratioA pronre que le chloroforme exerce une action aneslhé-
sîqae directe sur les organes delà sensibilité, et qu'il n'est pas nécessaire
d'engourdir les iaculfeés perceptiTcs pour abolir la sensation. Il suffît d'à*
^ suc kâ nerfs d'une partie pour leur ôter l'impressiomialnlité et la
faculté de transtneitre au cerTeaa ks modifications dont as sont af-
fectés. Toutefois^ cet effet est rai-craent complet et n'a Ika qu'à k
ssriaee des pkies on dans des parties dont la sensibilité est viciée» A
l'état normal, ks lissns soumis à l'action directe da diloroforme ne
peuvent être compktement engourdis,, et l'<Mi n'entrevoit guère la possi-
bilité d'épargner au malade k douleur d'une' opération antrenoent ^
par la diloroformisati(m des centlres nerveux. En supposant cp'on
pajevienae à engourdir k peau d'ui membre,, il est diffîcik de cronre
jqiK la paralysie paisse atteindre les neris placés dans l'intérieur des
ouiscks.
Il semble n!en plus être ainsi lorsque la sensibilité a subi une exagé-
ration pathologique. Qu'une partie soit atteinte de névralgie, il est
possible akrs d'y modifier l'innervation et de la ramener an degré
normal par rimprégnation directe d'une certaine quantité de chloro-
forme. (Test ce qui est arrivé dans les cas de névralgie traumatique
rapportés par M. Legroinc, et dans le lumbago ainsi traité avec snccès
par M. Moreau. U y a plus : on résultat analogue s^obsêrve dans I»
«as où) à déËiut d'une chkro£)rmisation locale, on a recoars à Tinlia-
dation. Il n'est pas alors toujpors nécessaire de saturer le système ner-
venx central, c'est-à-dire de produire l'ivresse pour voir un organe
affecté de névralgie subir une infUience curatîve. Il suffît de prodimre
nn iaibk engourdissenient général, vn demi^sommeil pour atteindre
d'une manière plus profonde le trouble de l'innervation borné à ose
r^km du corps. Enraisondece£ût,dont les deux (Nervations sui-
vantes nous fom*niront k preuve, en raison de ce qui arrive aux
CB&nts, aux £emmes et aux sujets faibks et nerveux, tous plus faciles à
rendre inseasibks que les adultes du sexe masculin et d'une oonstitation
robuste, on peut étd^lh' que l action préventive ou curativede fanes-
tkésie artificielk, sur &t éhmkur traumatique ou spontanée, est
proportiameUe au degré ék sensibilité résultant de F état physio-
hgique ou paÊhohgique dusmfet.
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( 5â9) ,
Depuis assez longtemps nous avons à peu près renoncé à toute espèce
d'appareil, et nous préferons nous servir kabilaelkment d'une com-
presse ou du mouchoir du malade. Cette manière a l'avantage d'être
simple et commode. Elle dispense d'un appareil spéeial souvent ef-
frayant pour le patient et que le chirurgien n'a pas toujours à sa
disposition.
Noos ne prolongeons l'inhalation, dans le cas d« névralgie, que
jusqu'à l'apparition d'un sommeil léger. L'expérience nous q montré
que c'est assez pour atteindre le but, et qu'on évite ainsi les inoonvé-
nients qui résultent parfois d'une absorption teop considérable de
chloroforme , comme les nausées et les vomissements. En ne produi-
sant qu'un léger sommeil, il est facile d'^n retirer le malade par «ne
faible excitation et de l'inlerrogcr sur ce qu'il ressent. Alors, comme
nous l'avons vu dans la plupart des cas, le malade avertit le médecin
de la dimmution progressive des douleurs névralgiques et enfin de
leur disparition complète. Aussitôt on cesse Pinhâlation, et le retour
à l'état normal est complet en peu d'instants. Nous avons vu des
malades entièrement délMirrassés de leur névralgie en une seule séance ,
mais c'est le plus petit nombre. Chez les autres, la maladie reparaît
an bout de quelques jours ou de qudques semaines , mais avec moins
d'intensité. Une seconde séance, et quelquefois une troisième, rarement
davantage, sont nécessaires pour guérir radicalement l'affeetion. Mais
chaque fois celle-ci est modifiée d'nne manière si marquée et prend si
évidemment une marche décroissante, qu'on ne peut plus douter d'en
rester maître. Le médecin n'a plus qu'à se comporter comme dans une
fi>ule d'autres cas où il est nécessaire, comme dans l'usage de la qninine,
par exemple , de continuer la médication à doses décroissantes. Enfin
&\Mnettons pas d'indiquer] le moment de (a crise névralgique comme
le plus favorable pour procéder à Tinhalation et en obtenir les eifets
désirés.
En rapportant des faits à l'appui de Jctftte méthode, imns ne préten-
dons pas qu'elle doive suppbnter les antres mMications «sitées en
pareil cas, ni qu elle doive être toujours suivie de tncoès. Pent-etre ne
sera-t-elle que d'une efficacité très- incomplète dans les cas où la né->
vralgie reconnaît pour causes certaines conditions morbides évidem-
ment inaccessibles à l'influence des agents anesthésiques. Mais noœ
pensons que partout où la névralgie anra un caractère idiopathiqtie ,
cette nouvelle méthode de traitement comptera de nombreux succès»
Nous ne doutons point que, seule ou combinée avec d'antres moyens^
elle ne rende d'éminents services à beaucoup de malades victimes d'une
affection cruelle trop souvent i-ebelle aux efforts les mieux dirigés.
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Enfin, même dans les cas de nérralgie symptomatique, die pourra
réussir plus d*mie fob, comme le montre son efûcadté contre Todon-
talgie liée à la carie des dents.
Nous pourrions dès aujourd'hui raconter un grand nombre de faits
recueillis par notre élève, M. Petit, interne de THôtel-Dien ; mais ne
Toulant pas ici dépasser les bornes d'une simple note, nous ne rcpro*
dnirons que les deux premiers cas dans lesquels nous avons eu recours
à remploi du chloroforme.
Obs, I. Une religieuse de l'Hôtel-Dieu, sœur D..., âgée de vingt-
six ans, d'un tempérament sanguin nerveux , avait toujours joui d'une
bonne santé jusqu'à la fin de 1846. A cette époque , une vive frayeur
supprima brusquement les règles. Quinze jours après ,. survint une
métrorrhagie. Depuis , les règles reprirent leur cours , mais revin-
rent à des époques irrégulières et s'accompagnèrent de malaises. L'é-
coulement à peine rouge était précédé et suivi pendant deux ou trois
jours de perte blanche. Des épistaxis auxquelles la malade était su-
jette depuis longtemps, devinrent plus fréquentes , sans qu'il y eût
toutefois un rapport entre leur manifestation et les époques mens^
truelles.
Vers le commencement de janvier 1848, sans autre cause appré-
ciable qu'un chagrin léger, sœur D... éprouva subitement dans l'o-
reille droite une douleur s'irradiant vers la tempe et le front. Cette
douleur, qui n'a pas cessé depuis ce temps, a présenté de nombreuses
alternatives d'intensité, mais, en résultat définitif, elle a fait des pro-
grès constants jusqu'à ce jour. Ordinairement bornée à la région in-
diquée, elle s'étend, au moment des exacerbations , à l'oreille du coté
opposé, aux deux tempes et même à toute la tête. Dans tous les cas,
elle est rapportée au cuir chevelu, à la peau des tempes et à la cavité
auriculaire. Elle consiste en une sensation de piqûre, de tiraillement
et de pression très-pénible. Elle est continue avec des exacerbations
irrégulières, revenant plusieurs fois dans les vingt-quatre heures avec
une intensité variable. De temps en temps il survient des crises d'une
grande acuité, durant de deux à huit jours, pendant lesquelles la ma-
lade est complètement privée de sommeil et a beaucoup de peine à
faire son service auprès des malades. Elle a perdu presque tons ses
cheveux.
L'aménorrhée et les épistaxis avaient d'abord fait penser que la
névralgie était sous l'influence d'une hypérémic ccphalique. Deux
saignées furent pratiquées sans soulagement notable. Trois applications
de sangsues, dont deux aux cuisses et une aux apophyses mastoïdes ,
n'eurent qu^un résultat insignifiant ou passager.
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(541 )
Un grand nombre de remèdes antinéyralgiques furent employés.
Tour à tour les pilules de Méglin , les pilules d'opiura, de datura et de
belladone du docteur Trousseau, la morpbine par la métbode ender-
miquc, le cyanure de potassium à l'intérieur et à Textérieur, diminuè-
rent quelquefois la douleur, qui reparaissait avec la même Tiolenoe
aussitôt que la médication était suspendue, ou bien même n eurent au-
cune prise sur les accidents et produisirent souvent les effets désagi'éa-
bles d'un narcotisme porté trop loin.
On avait soupçonné quelque carie dentaire d'être le point de départ
de la maladie et l'on avait souvent examiné les dents ; mais elles pa-
raissaient toutes en bon état. Cependant^ sur les plus vagues soup-
çons, la malade se fit arracber successivement cinq dents molaires qui
furent trouvées parfaitement saines et dont l'extirpation n'amena aucun
cbangement dans l'état morbide.
Nous avions renoncé à toute espèce de traitement , et nous désespé-
rions de voir guérir cette cruelle maladie, lorsque nous songeâmes que
le cbloroforme pourrait peut-être nous réussir; nous eûmes recours à
rinbalatiou, qui fut faite par notre élève M. Petit, le 8 septembre; à
mesure que l'engourdissement s'emparait de la malade, elle nous aver-
tissait de la diminution progressive de ses douleurs, et enfin, avant de
s'endormir tout à fait , elle nous fit comprendre qu'elle ne soulirait
plus. Elle éprouvait un tel bien-être, qu'elle nous priait en grâce de
continuer l'inbalation. Nous ne tardâmes pas cependant à la cesser.
Deux jours se passèrent avec les apparences d'une guérison com-
plète. Le troisième jour, une émotion morale fit renaître les douleurs ,
mais à un degré très-supportable et infiniment moindre que précédem-
ment. Jusqu'au 4 octobre, les douleurs reparurent plusieurs fois à un
faible degré; mais cependant avec une intensité progressivement
croissante. Le 4 octobre, la malade, qui nous dit alors ne souffrir en-
core que la moitié de ce qu'elle souffrait autrefois , fut soumise à une
seconde inbalation. Celle-ci fut suivie d'un calme parfait pendant
quinze jours, au bout desquels une nouvelle émotion fit renaître quel-r
ques faibles douleurs dans l'oreille. Celte récidive n'eut pas de suites
immédiates et se borna à un accès très-léger. Vers le commencement
de novembre , quelques atteintes fort légères se reproduisirent d'une
manière intermittente. Elles duraient peu , une heure ou deux , puis
disparaissaient pour revenir un jour ou deux plus tard. Le 19 novem-
bre, la malade nous dit qu'elle voulait être complètement débarrassée,
quoiqu'elle ne souffrît que fort peu relativement aux douleurs du passé,
et nous pria de l'endormir encore une fois. Nous nous rendîmes à ses
désirs , et l'inhalation dissipa complètement les douleurs qui lui res-
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taieiit. Près d'an mois s*est écoulé depuis lors^ et la guérison ne s'est
point démentie. On peut la^reg.irder comme défînitive. (Obs. recueillie
par M. Petit.)
Obs. II. Le sujet de cette observation est encore une hospitalière
de l'Hôtel-Dieu, soeur Em.... , âgée de vingt-cinq ans, d'un tempé-
rament lymphatique nerveux. Cette jeune sœur entra à l'infirmerie au
mois de novembre 1847, pour une adénite axillaire. Le lendemain de
son entrée, survint une fièvre intermittente qui revêtit le t3rpe tierce.
L'accès , qui revenait ordinairement le matin , se compliqua dès les
premiers jours d'une douleur de tête très-violente« La maladie fut re*
belle. Dans l'espace d'un mois, elle fut guérie trois fois par le valé-
lîanate de quinine, et trois fois elle récidiva. Cependant elle finit par
dbparaîlre ; mais la céphalalgie persista et revint , pendant plusieurs
mob, par accès très-réguliers, tous les deux jours, à la même heure que
l'accès fébrile. Le sulfate et le valérianatc de quinine, qu'il fallut porter
à une dose élevée , supprimèrent quelques accès , mais n'amenèrent
pas une guérison radicale, et il fallut y renoncer a cause des symptômes
gastralgiquçsctdyspcpsiques qui suivirent leur emploi prolongé.
Vers la fin de juillet, l'intermittence devint moins franche ; les ac-
cès ne furent plus aussi réguliers, leur durée se prolongeait. La ma-
lade souffrait quelquefois pendant trois jours de suite des douleurs
très-vives ; évidemment , la maladie tendait à devenir continue. En-
fin, les mois suivants, la névralgie prit tout à fait ce caractère, et la
malade souffrait toujours beaucoup dans l'intervalle des accès, qui
très-fréquemment revenaient jusqu'à plusieurs fois par jour. Chaque
accès s'annonçait par la pâleur de la face, la décomposition des traits
et des bouffées de chaleur vers la tête. La douleur commençait par la
région temporo-pariétale gauche, puis gagnait le front, la tempe op-
posée, la région syncipitale, et même toute la tête. Dans certains ac-
cès moins violents, la douleur restait boinée à la tempe. La surexcita-
tion de la sensibilité était perçue par la malade dans la profondeur des
parties aussi bien qu'à la superficie du cuir chevelu, qui était doulou •
reux au moindre contact. La douleur avait le caractère de tiraillements
et d'élancements. Enfin les accès, en se prolongeant, troublaient les
digestions, ôtaient l'appétit, privaient la malade de sommeil, parfois
plusieurs nuits de suite. Toutes les médications usitées en pareil cas
furent employées. Mais, ni les émissions sanguines , ni les évacuants,
ni les antipériodiques, ni les narcotiques et les antispasmodiques de toute
espèce, ne furent suivis d'un résultât satisfaisant.
Enfin, nous nous décidâmes à recourir au chloroforme. Une première
uhalation, le 30 septembre, ne fut pas heureuse. Elle causa des vomis-
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sèmcnts, un grand malaise, et plutôt une aggravation qu'une dimina*
tîon des accidents névralgiques. La malade, découragée par cette pre-
mière tentative, répugnait beaucoup à une seconde. Cependant nous
la décidâmes à s'y soumettre le 15 octobre. Depuis huit jours elle nV
vait pas dormi et n'avait pris presque aucune nourriture, tant les accès
avaient été violents et rapprochés. Cette fois, l'opération réussit par-
faitement, et fut suivie, à l'instant même, d'une disparition complète
des douleurs. La guérison se soutint pendant quinze jours. Au bout de
ce temps , une impatience et l'odeur de la pipe, que la malade craint
beaucoup, ont ramené un léger accès, qui ne s'est pas prolongé. Jus-
qu'au 12 novembre, de faibles et courts accès reparurent ; et, pour em-
pêcher la recrudescence du mal , nous eàmes recours, à cette époque, à
une nouvelle inhalation. Encore cette fois, la douleur disparut immé-
diatement et complètement. Le 19 novembre, la malade nous dit qu'elle
avait eu encore, au retour de ses règles, quelques douleurs dans la tête,
qu'elle ne se sentait pas tout à fait bien par moments , depuis trois
jours, et qu'elle désirait être chloroformisée encore une fois poor être
entièrement débarrassée. Une troisième inhalation eut lieu et eut tout
le succès désiré. Depuis cette époque, c'est-à-dire depuis près d'un mois,
la santé de sœur £m. est excellente, sa gaieté est revenue, et tout me
fait croire que sa guérison est solide. (Observation recueillie par M. Petit.)
Ce qui est arrivé à cette malade lors de la première inhalation nous
montre combien l'on aurait eu tort de se décourager pour un premier
insuccès. Nous avons attribué cet échec à ce que l'inhalation fut trop
prolongée. Les nausées et les vomissements qui en furent la suite con-
tribuèrent probablement à la persistance et à l'aggravation de la dou-
leur. Nous répéterons donc ce que nous avons dit plus haut , qu'il vaut
mieux ne procurer aux malades qu'un sommeil incomplet et peu pro-
longé , que de les enivrer par une saturation chlorolormique.
A ces deux faits nous ajouterons la simple mention de celui d'uûe
femme placée dans le service du docteur Foullioux , qui a bien voulu
consentir à l'essai de cette nouvelle médication sur sa malade. Cette
personne, âgée de quarante-huit ans, avait depuis six ans des douleurs
de tête habituelles, avec des paroxysmes très-fréquents, et si violent
qu'elle en était devenue presque idiote. Elle était aussi souvent prise de
spasmes de toute espèce et d'accès d'hystérie à un âge oiî cette maladie
se développe très-rarement. Tous les moyens avaient été tentés, jus-
qu'à rincision du cuir chevelu, et sans aucun résultat. Elle a été dé-
barrassée complètement de ses douleurs en moins de deux minutes. Cette
guérison n'est probablement que temporaire ; mais nous pensons que
si les douleurs reviennent, elles seront beaucoup moins fortes, et qu'une
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série d'inhalations appliquées à une maladie décroissante finirait par en
triompher tout à fait. Ce succès, d'ailleurs, est d'autant plus digne de
remarque, qu'une faiblesse du bras droit et des crampes dans ce mem-
bre, réunies à l'état mental de la malade, faisaient craindre qu'on n'e&t
affidre à une lésion organique de l'encéphale.
Nous nous bornons à la narration des faits qui précèdent. Nous les
croyons suffisants pour fixer l'attention des praticiens et les engager à
essayer une médication dont nous pourrions montrer le succès dans une
quinzaine d'autres cas. Nous espérons qu'ils auront souvent à se félici-
ter d'y avoir eu recours, ef nous serons heureux d'avoir contribué à la
vulgarisation d'une méthode que nous croyons efficace.
Babrier.
THERAPEUTIQUE CHIRURGICALE.
TBAITEJIENT.DES GRANULATIONS INTRA-UTÉRINES PAR LA CAUTÉRISATION.
—CYLINDRES d'azotate d' ARGENT SUR AXE DE PLATINE. CAUTÉRISA-
TION A l'intérieur DBS CAVITES MUQUEUSES.
Par M. GHÀ8SÀi6Ric,»chirQrgien des hdpiUax.
Une grande obscurité règne encore sur les causes qui, chez certaines
femmes, déterminent des pertes sanguines qui ne reconnaissent aucune
des causes généralement appréciables, telles que polypes, ulcérations,
affections cancéreuses, etc. Les pertes dont nous parlons se produisent
en l'absence de toutes ces causes, et, chez la femme disposée à ce genre
d^hémorrhagîe, il suffit d'un mouvement un peu brusque, d'une se-
cousse quelconque, d'une course en voiture, pour ramener la perte
sanguine. L'analyse des symptômes et des causes présumées de ce sin-
gulier état semble conduire à admettre l'existence d'une cause locale à
l'intérieur de la cavité utérine. Mais cette cause, quelle est-elle? Est-ce,
ainsi que l'a avancé M. Récamier, la présence de petites granulations
vésiculeuses, de petites végétations à la surface interne de l'organe uté-
rin? C'est là une chose fort douteuse, parce que, jusqu'à ce moment,
on n'a consigné dans des écrits sérieux aucune description régulière et
satisfaisante de ces productions accidentelles. Nous croyons que le
corps même de la maladie, en tant du moins qu'il s'agit de caractères
anatomiques déterminés, n'existe encore que dans l'imagination, car,
pour notre compte, nous ne pouvons nous résoudre à voir, dans cette
espèce de bouillie sanguine que nous a montrée plusieurs fois M. Ré-
camier lui-même et qu'il retire par le curage de la cavité utérine, nous
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nç pouvons, disons-noas, voir aucun caractère défini, et rien autre
chose que ce que Ton retirerait de toute muqueuse qui, reposant sur
un tissu ferme, comme celui de Tutérus, serait soumise à un raclage
un peu énergique.
Mais ce qui n'existe pas dans l'imagination, et bien positivement
dans des faits palpables, c'est le traitement, c'est l'efficacité, dans cer-
tains cas, du traitement proposé par M. Récamier.
Ainsi, ce qu'il y a d'avéré pour nous, c'est que le genre d'hémor-*
rbagie dont nous avons parlé peut cesser définitivement par suite d'une
action locale et directe sur la surface interne de la cavité utérine, soit
par le grattage, au moyen de la curette employée par M. Récamier,
grattage ou curage suivi de cautérisation, soit par la cautérisation
seule.
C'est sur ce dernier agent que nous avons voulu appeler l'attention
des praticiens, parce que plusieurs faits, et, entre autres, un fort re-
marquable, qui a eu pour sujet la femme d'un de nos honorables con-
frères, nous prouvent que la cautérisation seule, employée comme nous
le faisons, au moyen d'une modification apportée dans la préparation
des cylindres d'azotate d'argent, suffit pour faire cesser le genre d'ac-
cident dont il s'agit.
Les porte-caustiques à cuvette sont loin d'avoir l'efficacité cautérisante
d'un crayon d'azotate d'argent introduit en nature et tout entier dans
la cavité utérine. Ce qui^ jusqu'alors, avait fait obstacle à l'introduction
de longs cylindres d'azotate d'argent dans la cavité utérine, c'est la
fragilité extrême de ces cylindres. Cette fragilité s'oppose à leur em-
ploi aussi efficace que possible, d'abord en ce que le cylindre, dès
qu'il a quelque longueur, se brise pendant l'introduction même, et en-
suite parce que la crainte de laisser un fragment considérable dans la
cavité de l'utérus ou dans les replis du vagin, après la cautérisation,
empêche de pratiquer cette dernière aussi énergiquement qu'il le fau-
drait pour arriver aux résultats que nous avons obtenus.
Mais les choses doivent être reprises de plus haut, et, comme la mo«
dification dont nous parlons s'apphque à l'emploi du caustique pour
toutes les cavités muqueuses, nous entrerons à cet égard dans quelques
détails.
Le caustique le plus habituellement manié par les chirurgiens, celui
qu'ils portent constamment avec eux, puisqu'il fait partie intégrante de
la trousse chirurgicale, étant l'azotate d'argent, tout ce qui peut ajou*
ter à la sûreté et reculer la limite d'appUcation de ce caustique est gé-
néralement accueilli avec faveur par les praticiens. En cette matière,
un perfectionnement de peu d'importance en lui*même devient quel-
T0M£ XXXV. 12« LIV. 35
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(546)
que chose à raison de la fréquence et de la maltiplicité des applications.
El, à cette occasion, qa^il nous soit permis de remarquer qu'arec an
mérite d'invention bien diflercnl, certains perfectionnements peuvent
avoir une somme égale d'utilité. Il y aura, par exemple, un mérite
très-grand dans l'invention de telle méthode thérapeutique, ou dans
l'acquisition de faits qui se rattachent à une maladie ; mais cette mala-
die est rare, et, par cela seul que !e peu de fréquence de la maladie
rend très-rare l'application des données acquises, le méiîte de l'inven-
teur n'est pas diminué, quoique les cas d'application soient fort res-
treints, mais la somme d'utilité se réduit d'autant. Par contre, un perfec-
tionnement de peu dlmportance dans des choses très-généralement
usuelles peut avoir une somme d^utilité plus grande qu'il ne paraît
d'abord, par l'addition de ces petits avantages qui se reproduisent
chaque jour, et pour un grand nombre de cas.
Ces considérations nous ont paru nécessaires pour justifier du motif
qui nous fait arrêter quelques instants l'attention sur un perfectionne-
ment qui, par lui-même, se réduit à bien peu de chose.
La dispoâlion de l'azotate d'argent des trousses, sous forme de lin-
gots solides qui n'absorbent pas l^umidité et qui conseiTent leur
forme en quelque sorte indéfiniment, est une des plus avantageuses que
Ton puisse donner à un caustique quotidien et de tous les instants ; mais
ces lingots d'azotate d'argent présentent une défectuosité capitale par
leur excessive fragilité. On n'y fait pas grande attention, parce que,
pour la plupart des applications, on ne se sert que d'une portion de
cylindre tellement courte, que sa fracture est rendue moins facile ; et
cependant encore, que de gaspillage et de déchet dans l'usage journalier
de ces cylindres ! Dès que le crayon placé dans le porte-pierre dépasse
huit à neuf lignes, presque toujours il se brise. Combien cet inconvé-
nient n'est-il pas plus marqué dès que les cylindres ont une longueur
plus considérable, ainsi que cela s'observe quand il s'agit de faire pé-
nétrer à une assez grande profondeur, dans une cavité étroite, un
crayon d'azotate d'argent un peu plus long que de coutume !
Il faut le reconnaître, cette crainte qui accompagne, pour tout pra-
ticien prudent, l'usage de l'azotate d'argent, et qui fait appréhender
qu'une portion d'un caustique si friable, restée dans l'intérieur d'une
cavité muqueuse, ne produise des escarres, et par sirite des perforations
de la nature la plus grave, constitue dans la thérapeutique une diffi-
culté réelle ; et je connais des praticiens qui n^emploient jamais la cau-
térisation au crayon pour les amygdales, le voile du palais ou le pha-
rynx, sans une certaine appréhensios, prenant sa source dans ce qu'un
fragment de cylindre, venant à se détacher par un mouvement brns-
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que da malade, comme chez un enfant on chez uu sujet indocile, ne
tombe dans le pharynx et n'arrive, entraîné par une déglutition in<*
volontaire^ soit jusqu'à l'estomac^ où il pourrait donner lieu à une es-
carre mortelle^ soit dans le larynx^ où il aurait le double effets presque
également à redouter, d' un corps étranger déterminant la suifocation^
ou d'un agent cautéi^sateur dont la dissolution dans les bronches pouiw
rait entraîner les plus graves accidents.
Ce que nous avons dit pour les cautérisations pharyngiermes existe
aussi, quoique avec des conséquences moins redoutables, pour certaines
cautérisations des organes génito-urinairesde lafemme. Combien de fois,
imitant nos prédécesseurs à Thôpital de Lourcine , n'avous-nous pas
employé, pour modifier la marche du catarrhe utérin et celle de l'uré-
trite blennorrhagique chez la femme, les cautérisations avec de longs
crayons de nitrate d'argent ! Eh bien, souvent le crayon, dès qu'il a
un peu de longueur, se fracture, et dans le cas de fracture multiple, si
l'un des fragments est extrait, il en peut rester un autre, dont le sé-
jour, jusqu'à dissolution complète sur des surfaces muqueuses, peut en-
traîner des suites graves.
On a tellement senti ces inconvénients, qu'un de nos confrères, plein
de sagacité, M. le docteur Ricord , a imaginé une pince particulière
pour permettre de porter le crayon dans la cavité du col de l'utéruâ et
dans le canal de Turètre , sans être exposé à y laisser des fragments.
Nous avons bien des fois fait usage de cette pince, mais clic donne lieu
à une cautérisation très-insulTuante, d'abord parce que les trob bran*
ches qui la constituent couvrent, quoique très-miuces, une partie du
cylindre caustique et empêchent le contact direct de ce dernier sur le$
parties cautérisées, et cela dans toute la portion de surface recouverte
par chacune des branches. Ensuite, le sommet du cylindi^c étant com-
plètement enveloppé par les crochets terminaux des trois branches, ne
peut rendre aucun service ; ajoutons enfin que même dans les espace»
longitudinaux qui séparent les branches les unes des autres , le contact
n'est que ti'ès-imparfait, parce que les reliefs formés par les branches
de la pince à la surface du cylindre, tiennent à distance la muqueuse et
ne lui permettent pas de s'appliquer contre le caustique assez étroite-
ment pour que l'action de celui-ci puisse jouir de toute son efUcacité.
Ces réflexions m'avaient conduit à penser que l'application des moyens
propres à maintenir la cohérence, à prévenir la dispersion des diverses
parties du crayon, en tant que cette application se faisait à l'extérieur
du cylindre, ne pouvait donner lieu qu'à des résultats imparfaits, et
que c'était à l'intérieur même du cylindre qu'il faUail placer le moyen
de cohésion* Ce fut donc en fixant au centre, c'est-à-dire dans l'axe
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(548 )
même du cylindre, an moyen qai, sans neutraliser ou annihiler Taction
d'aucun des points de la surface, prévint la fragmentation du cylindre,
que nous avons cherché à atteindre le but.
Un fil placé dans l'axe même du crayon est de nature à atteindre ce
but. Mais les fils non métalliques peuvent se détruire par l'action chi-
mique de Tazotate d'argent ; d'un autre coté , les fils métalliques sont
susceptibles de donner lieu à des décompositions qui , non-seulement
peuvent les altérer eux-mêmes, mais encore peuvent aHecter la com-
position chimique du crayon d'azotate d'argent.
Le métal dont les propriétés nous ont paru offrir, avec la consistance
nécessaire pour donner un axe résistant, l'avantage de rester indéfini-
ment au contact de l'azotate d'argent sans subir et sans communiquer
aucune altération chimique appréciable, c'est le platine. Nous avons
donc prié M. Mialhe de vouloir bien nous faire préparer des cylindres
d'azotate d'argent avec axe de platine. Nous ayons présenté plusieurs
de ces cylindres à la Société de chirurgie. Les^ crayons ainsi préparés
pouvaient être maniés assez rudement, sans se briser. Plusieurs avaient
déjà servi à des cautérisations utérines profondes, et quoique quelques-
uns des cylindres se fussent fissurés en plusieurs segments, tous les tron-
çons restaient unis entre eux à la manière des grains de chapelet.
Ces crayons offrent assez de résistance pour ne pas se fracturer en
tombant sur un corps dur, et quand le fôt du cylindre se subdivise en
divers tronçons, ceux-ci font système les uns avec les autres, par suite
delà persistance de l'axe central qui leur est commun. Les divers seg-
ments du cylindi'c, reliés ainsi entre eux par une tige centrale, ne peu-
vent se séparer complètement et séjourner d'une manière fâcheuse dans
les cavités organiques.
Quand on a fait usage, un certain nombre de fois , d'un cylindre
ainsi préparé, la tige centrale se met à découvert à l'extrémité du cy-
lindre, au fur et à mesure de la dissolution du sel argentique. Les d-
ceaux suffisent pour ébarber le fil et le mettre de niveau avec la surface
du crayon, de manière à prévenir la piqûre des tissus par l'extrémité
du fil métallique devenu libre.
Sans savoir au juste en quoi sont augmentés les frais de préparation
officinale pour la confection do ces crayons d'azotate d'argent à tige de
platine, je suis convaincu qu'il résulterait pour les hôpitaux une grande
économie de l'absence du déchet, vraiment considérable, que doit en*
traîner la fragmentation des crayons de nitrate d'argent.
J'ait été tant de fois témoin du gaspillage, et du gaspillage bien in-
volontaire des crayons argentiques dans les hôpitaux, que j'ose affirmer
que tout moyen ayant pour effet de prévenir ou de diminuer cette dé-
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(549)
perdition, peut rendre service souslerapportdeFécononiîe. En effet, si
l'on considère que chaque élève, chaque médecin ou chirurgien des hô*
pitaux porte dans sa trousse un crayon d'azotate d'argent , on voit que
la déperdition de fragments mêipe petits, mais sur une si grande échelle,
doit représenter annuellement un déchet énorme pour les hôpitaux ^ dé-
chet que serait loin d'égaler le surcroît de dépenses que pourrait
entraîner la préparation des cylindres d'azotate d'argent avec axe de
platine. Je suis également convaincu que nos hahiles pharmaciens et
chimistes ne se mettraient pas en grand effort d'esprit pour trouver
une substance, peut^tre dix substances qui , d'un prix beaucoup moins
élevé que celui du platine, atteindraient le même but, et l'atteindraient
mieux encore, si elles présentaient moins de rigidité.
Je terminerai cette note par les conclusions suivantes qui résument le
sens dans lequel elle est rédigée :
1^ Certaines pertes utérines dont la cause n'est pas bien déterminée,
paraissent dépendre d'une modification organique, inhérente à la mu-
queuse utérine.
S^L'existence de granulations particulières, comme pouvant expliquer
ces pertes et les troubles concomitants dans la santé de la femme, est
une chose supposée, non démontrée.
3^ Quel que soit l'élément anatomico-pathologique correspondant à
cette maladie, certaines médications locales énergiques sur la face in-
terne de Putérus peuvent guérir la maladie.
4° Le grattage de la muqueuse utérine n*est pas nécessaire quand on
le remplace par une cautérisation bien faite et sufllsamment profonde.
5® La seule cautérisation à proposer, comme pouvant se faire jusqu'au
fond de la cavité utérine, est celle qui résulte de l'action d'un cylindre
d'azotate d'argent .
6° Jusqu'ici l'introduction de ces cylindres à une profondeur suffi»
santé a été impraticable à raison de l'excessive fragilité de ces cylindres
dès qu'ils ont un peu de longueur.
7<^ Les justes appréhensions qui s'attachent à l'emploi d'un caustique
friable dans les parties profondes des cavités muqueuses, font obstacle à
ce que la cautérisation soit portée aussi loin et aussi énergiquement
qu'on pourrait le désirer.
8® Le porte-caustique à cuvette, ainsi que les pinces à trois branches
rendent les cautérisations extrêmement imparfaites, quand on les com-
pare à celles qui peuvent résulter de l'introduction directe du crayon
dans la cavité utérine.
9° Une tige centrale en platine permet de donner au crayon d'azo*
late d'argent une consistance qui permet de le porter à une grande pro-
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(550)
fbndear dans les cavités moqueuses, sans redouter les fâcheux acddents
d'une fragmentation du cylindre.
10» Une grande économie dans la consommation des crayons de j»«-
trate d'argent peut être réalisée par la présence d'une tige résistante
dans leur axe. Gbassaignag.
REVUE GÉNÉRALE EU TRàlTElfENT DES FRACTURES. -* MXTHO0E DE LA
SCSPENSIOIf OU HrPOHARTHÉCIB.
(Qaalriéme et dernier arUele (i).)
Si l'on se rappelle les distinctions principales exposées au début de
cette revue thérapeutique, on doit s'attendre à nous voir signaler en ce
moment la quatrième méthode pour le traitement des fractures, que l'on
a nommée hyponarthécie ou méthode de la suspension. Quoique les trois
précédentes manières d'obtenir la consolidation des brisures osseuses
comprennent le plus grand nombre des cas traumatiques, cependant il
en est qui demandent un autre mode curatif. Toutes les personnes dont
le squelette a souffert une division violente ne conservent pas un repos
continu pendant tonte la durée de la cicatrisation. Certaines sont agi-
tées de spasmes généraux ou habituels, ou déterminés par la lésion
violente qui réclame les appareils à fractures ; d'autres sont en proie à
nn tremblement involontaire provenant des excès alcooliques ou des
progrès de l'âge ; il n'est pas rare de rencontrer des fractures chez les
sujets atteints d'aliénation mentale qui les met dans une agitation fré<^
quente ou presque continue. A part cette catégorie de personnes dont
rétat maladif ne leur laisse pas une tranquillité sufiisante, il en est une
autre non moins digne de l'intérêt du médecin. Cest celle des incGvidus
obligés par l'exigence de leur profession, de leur peu de fortune, de
continuer leurs occupations ordinaires et de soumettre leur membre
brisé à des mouvements fréquents, quoique peu violents. Déjà nous
avons signalé de pareilles positions à propos des indications de la mé*
thode de l'immobilité continue et relative ; les mêmes cas peuvent com-
poser la méthode dont nous parlons actuellement, par FefTet de dr-^
constances particulières et dont le médecin est le seul apprédateur. En
outre, tout chirurgien de la marine sait qu'à bord des vaisseaux les
malades sont inévitablement soumis au roulb et au tangage. Qudle que
soit la place occupée par les blessés dans les chambres ou au fond de
la cale, ils subissent nécessairement des secousses très-capables de con-
trarier l'action des appareils ordinaii^es pour contenir les os divisés.
En présence de semblables circonstances, il faut décentraliser Vin^
(i) Voir lome XXXIV, pages 180, 99^ $U.
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(551 )
fluence des spasmes, des agitations, des mouTetnents sur les iragments
mis en rapport. Il faut que les secousses de tout le eorps ou du mem-
bre blessé restent indifférentes, en quelque sorte, pour la brisure os-
seuse. Dans ce but, il convient d'isoler, si je puis dire, le membre
fi'acturé du corps lui-même ; on y parvient à la faveur de la méthode
de la suspension ou hyponarlbécie, proposée par Sauter, popularisée
par Matbias Mayor, et plusieurs autres praticiens d'un grand savoir.
Cette manière de traiter les fractures des membres trouve son applica-
tion surtout parmi les Hommes de cabinet, de bui-eau, les graveurs, les
dessinateurs, les marins, etc. Ce mode de thérapeutique chirurgicale
est encore favorable aux brisures compliquées de plaies et d'autres lé-
sions qui demandent l'inspection journalière du lieu blessé ; lorsque des
topiques divers doivent être placés fréquemment ; quand la gangrène,
des esquilles, des corps élrangei*s, des ligatures d'artères, des sutures
et plusieurs autres conditions insolites rendent nécessaires les soins at-
tentifs et multipliés de la main du praticien.
Ces indications et l'esprit de
méthode étant connus , il nous
paraît fortsecondaire de recher-
cher les nombreux moyens mis
en usage pour en satisfaire l'ap-
plication. Sauter voulait une
planchette suspendue par des
cordes ; appareil perfectionné
par le docteur Fourcade et qui
nous paraît le plus simple et le
plus facile à se procurer. Ma-
tbias Mayor modifie la plan-
chette de l'inventeur de l'hy-
ponarthécie en fabriquant des
espèces de plans solides et bri-
sés d'abord, et ensuite des gout-
tières en cuir ou en ûl de fer.
Ces derniers moyens ont été
préconisés par M. le docteur Bonnet, de Lyon, qui me semble les
avoir à peu près abandonnés de nos jours, et sans trop de désavan-
tage. Toutefois la planchette de M. Sauter nous paraît plus convena-
ble au membre abdominal, et la gouttière de Mayor à l'extrémité tho-
racique.
En résumé, le traitement des fractures des membres doit être dirigé
sortDol d'après le mode général rédamé par le cas actuel ; l'indicalioa
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{ 552 )
ou la méthode thérapeutique est bien plus importante que les moyens
à l'aide desquels on doit la remplir. Il faut s'attacher davantage à
la manière générale d'arriver au but désiré qu'aux procédés les plus
vantés, parce que chaque cas en exige la modification. Tantôt les frag-
ments tendent à rester spontanément en contact, sans être tiraillés en
des sens vicieux pas les muscles environnants. Il suffit alors de laisser
en quelque sorte les parties livrées à elles-mêmes, en maintenant par
un simple appareil leur disposition favorable : telle est l'idée de la
contention simpk, méthode la plus généralement employée et satisfaite
à laide des band.iges les plus vulgaires. Tantôt, au contraire, les frag-
ments de l'os brisé s'éloignent l'un de l'autre d'une manière opiniâtre,
et il faut les maintenir forcément en rapport et s'opposer à l'influence
vicieuse des muscles. Il convient en ces cas d'exercer sur les bouts os-
seux des tractions pendant tout le temps nécessaire à la cicatrisation :
c'est le but de la méthode des tractions continues. En bien des cir-
constances il est fort utile de ne pas laisser les malades au lit, et de
leur procurer même de l'exercice ; il faut immobiliser le membre brisé,
de façon qu'il puisse servir à peu près comme s'il était sain : la méthode
de y immobilité permanente et relative remplit cette fin importante.
Enfin, quand l'individu ou le membre blessé sont soumis à des secous-
ses, à des agitations variées, il est nécessaire d'isoler en quelque sorte
l'extrémité lésée du reste du corps, à la faveur de la méthode de la sus^
pension ou hyponarthécie, qui convient aussi aux jfractures compliquées
de plaies, etc.
On a dûi le c oncevoir par l'exposé rapide auquel nous venons de nous
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( 553 )
livrer ; le traitement des fractures nous parait actuellement beaucoup
trop rouliiiicr et pas assez rcflccLi. On s'cnqinert Lien plus des appa-
reils les plus vantés que des indications majeures à remplir ou des mé-
thodes thérapeutiques. Nous en sommes persuadé , le traitement des
brisures du squelette sera moins agité, moins incertain, du moment que
les médecins s'attacheront à l'idée générale du traitement réclamé sui-
vant les cas, et se persuaderont de la facilité de les remplir avec les
moyens que les circonstances leur permet de se procurer. Si la science
était mieux entendue, nous verrions disparaître ces appareils, ces ban-
dages sans cesse renouvelés qui jettent du trouble et de l'incertitude
dans la pratique, et encombrent l'arsenal chirurgical, les ouvrages et
les cours de chirurgie.
BIBUOGRAPHIE.
Traité des fractures et des luxations, par M. Maigaigne, chirurgien
de l'hôpital Saint-Louis , etc.; tome I*', comprenant toute l'histoire
des fractures^ avec un atlas de 16 planches. Chez J.-B. Baillière.
La revue thérapeutique à laquelle nous venons de nous livrer nous
amène à rendre compte à nos lecteurs de l'un des ouvrages les plus re-
marquables mis en circulation en ces derniers temps : le Traité des
fractures. Ce livre, riche surtout de faits intéressants, vient d'abord à
l'appui des réflexions pratiques qui ont servi de bases à notre apprécia-
tion générale du traitement des fractures. Son habile auteur s'occupe
d'abord des causes, des variétés, des signes, de la marche et de la
terminaison des brisures du squelette ; il en expose ensuite le diagnos-
tic et le pronostic. Enfin, parvenu à leur traitement, il signale les pre-
miers soins à donner aux blessés, la position favorable aux membres, la
réduction, l'époque où il faut tenter celle-ci j mais ensuite il oublie ou
méconnaît les méthodes thérapeutiques pour décrire les appareils or-
dinaires, inamovibles, en plâtre, cuirasses, hyponarthéciques, à exten-
sion permanente. Sans doute,' dans l'appréciation de la valeur de ces
divers genres de moyens, l'écrivain fait sentir leur utililé pratique,
mais il n'élève pas l'esprit des praticiens dans ces régions du jugement
et de la pensée, qui dirigent les médecins dans l'exercice de celte chi-
rurgie réfléchie devant laquelle les détails sont conçus aisément et
n^absorbent pas l'intelligence et le but de l'art. Après ce que nous
avons établi précédemment, il nous est permis de ne pas nous étendre
davantage sur une si importante question.
L'ouvrage de M. Malgaigne se distingue surtout par le nombre et
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( 534)
rintérêt des faits choisis et rapportés ; par le parallèle minutieux des
cas nombreux dout les annales de la science conservent le souvenir. Afin
de retirer des avantages signalés des richesses qu'il a péniblement
amassées, Tautcur invoque à tout instant l'appui de la statistique
encore plus que le raisonnement, dont il semble se méfier, à l'exemple
de plusieurs numéristes de nos jours et des méthodistes de l'antiquité.
Malgré l'utilité restreinte que peut avoir la méthode numérique, ap-
pliquée à l'étude des lésions mécaniques ; malgré les prétentions dont
les chiffres semblent en possession, nous ne craignons pas d'avouer
que les eflbrts de notre infatigable confrère ne nous paraissent pas
avoir répondu à ses espérances. Nous devons en rejeter la faute moins
à l'auteur qu'au procédé logique lui-même. Il nous serait facile d^ap-
puyer cette critique de beaucoup d'exemples pareils au suivant : sur
150 cas de fausses articulations, Noris en compte, pour l'humérus, 48 ; le
fémur^ 48 ; la jambe 33 ; Favant^iras, 19 ; la mâchoire^ 2. Vous croi-
riez, d'après ce tableau péniblement institué, que le médecin obtient un
enseignement de quelque solidité? Pas du tout; car M. Malgai^^ae, sur
onze faits observés, en a noté 4 pour le bras, 2 à l'avant-bras, 1 au
fémur, 1 à la jambe, 2 à la clavicule. Vous voyex, selon l'aveu de
l'auteur, que cette statistique offre plus de variété que la précédente.
Vous direz, sans doute, que les nombres comparés sont bien différents.
D'accord ; mais alors les résultats scientifiques ou pratiques de votre
statistique changeront donc avec la somme des faits amassés, les hom-
mes qui les auront colligés, les lieux, les sujets, etc. ? Et vous qui pré-
tendez donner à la science une certitude arithmétique, vous voïlk ré-
duit [aux probabilités dont le jugement conçoit et apprécie la valeur
avec ou malgré vos chiffres.
Mais n'insistons pas davantage sur une question qui nous entraînerait
au delà des bornes d'une simple analyse^ et nous ferait rentrer dans
la discussion de la méthode numérique elle-même. Partisan de cette
méthode, l'auteur a dû en consigner, dans son remarquable ouvrage,
les bons comme les mauvais résultats. Il faut savoir gré à l'auteur du
Traité des fractures d'avoir insisté sur l'inutilité et les dangers d'ap-
pliquer les appareils au moment de l'accident ou peu de temps après ;
nous aurions désiré lui voir traiter cette question avec plus d^attention
encore , et chercher à convaincre la masse des praticiens incertains,
par l'étude de la formation du cal suivant les âges, afin de montrer
qu'il convient de se décider à l'emploi des bandages définitifs à Tépo-
que seulement où se forme la cicatrice ; qu^ainsi c'est vers le cinquième
jour chez les enfants, le douzième chez l'adulte, le dix-huitième chez
le vieillard, etc. , que l'on peut se contenter de soumettre le membre
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( 555 ]
blessé au moyens de contention prolongée. On ne sera pas nunns de
TaTis de M. Malgaignc, qoant à l'époque où il fantvisitci* et enlever
les appareils, et toocliant presque toutes les questions importantes qu'il
expose.
Abordant l'examen des fractores en particulier, Tanteur fait con-
naître l'état actuel de la science et la plupart des richesses qu'elle pos«-
sède. En général, ses ynes tbérapcntîques sont sages, pai^fbis hardies,
et à vérifier an lit des malades. Nous avouons franchement que tout ce
qu'il expose, à propos des sutures des os, et de remploi de son appareil
à griffes ou à vis, nous parait fort contestable. Malgré les faits qu'il a
publiés dans son onvrage ou dans la Revne chirurgicale, nous ne par-
tageons pas son scepticisine quant à la goérison régulière des fractures
de la jambe, et nous doutons fort que les blessés se soumettent à ses
griffes pour une cassure de la rotnle. La demi-flexion est avantageuse
pour les fractures de l'avattt-hras. M. Malgaigne nous parait avoir exa*
géré les objections faites par A* Paré contre la pronation donnée à cette
partie du membre tberaciqne dans le traitement de ces fractures. Si la
pronation tend, en effet, à déplacer le fragment palmaire du radias,
cela a lieu quand la rotation de la main en dedans est considérable.
Mais, dans la position donnée au membre suspendu par une écharpe, la
pronation est beaucoup plus faible qu'il ne le parait, car le rapproche-
ment du membre contre le thorax, et l'application de la main contre
l'cpigastre, s'opèrent à la faveur du bras lui-raêmey roulant dans la ca*
vite glénoîde du scapulum. La flexion et la supination, si favorables à
la ccnlention permanente des fragments, sont donc à peu près com*
plétement conservées par cette position commode dcmnée au membre
supérieur.
L'examen attentif de l'ouvrage considérable dont nous parlons nous
fournirait encore bien des réflexions critiques, qui d'ailleurs ne dimi-
nueraient point la valeur réelle de ce remarquable répertoire sur les
fractures. Il est digne de la réputation de l'auteur et de l'attention des
hommes de l'art.
BUIASTONT BBS HOPITAUX.
Attaques épikpti formes. ^Bons effets de la ligature des membres»
— II est des moyens en thérapeutique qu'il importe de rappeler de
temps en temps à l'esprit des praticiens ; non que leur puissance et leur
efficacité puisse être mise en doute , non qu'ils n'aient encore reçu la
consécration du temps et de l'expérience ; mais pai'ce que, ne pouvant
,ëtre rattachés à aucime idée théorique, la mémoiie seule en reste char-
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(556)
gée^ et peut faire défaut lorsque l'occasion se présente de les appliquer
avec ayantagc. De ce nombre, se trouve la ligature des membres
dans les cas de névroses et de névralgies, celles surtout qui afTectcnt le
type intermittent. Pour ne pouvoir être expliqué, le résullat n'en est
pas moins positif, témoin le fait suivant, que nous venons d'observer
dans le service de M. Sandras.
Pauline Génin, couturière, âgée de trente ans, entre à l'hôpital Beau-
jon pour des douleurs névralgiques affectant le côte droit de la tête.
Ces douleurs sont très-intenses ; elles affectent un type intermittent
quotidien, mais irrégulier. On administre un julep contenant dix centi-
grammes d'acétate de morphine sans obtenir d'amélioration ; le jakp
est continué plusieurs jours de suite. Enfin, arrive la saturation ; la ma-
lade est prise d'anorexie, de vertiges, de nausées, de TDmissements.
La morpbine est supprimée, et les douleurs névralgiques, qui avaient
résisté jusque-là , cèdent complètement pour ne plus reparaître* C'est
un laitdcmtM. Sandras a été témoin si souvent, que la résistance que
certaines névralgies offrent à l'action du médicament employé , qu'il
abandonne la substance alors seulement qu'il en a obtenu les marques
évidentes d'une saturation, vertiges, envies de vomir, etc., et cela
avec un succès marqué.
Mais revenons au sujet de cette
note. Cette femme était d'un carac-
tère bizarre et approchant de la fo-
lie. Pendant son séjour à l'bopital,
elle est prise d'attaques épilepti-
formes, avec écume à la bouche, ^
contorsion de la face, etc. Ces atta-
ques se reproduisent plusieurs jours
de suite et plusieurs fois par jour*
Elles sont précédées de sensation
particulière dans la jambe et le pied
gauche [aura). Dans l'intervalle des
attaques, ce membre est agité d'un
mouvement saccade, comme un tic;
cette secousse continuelle et toujours
la même était intolérable à la ma*
lade. Un jour, au sortir d'une visite
à laquelle j'assistais, on vint nous
avertir que l'attaque était sur le
point d'avoir lieu ; M. Sandras fit
placer un lien circulaire autour de la cuisse^ avec un tampon an niveau de
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(067)
l'artère crurale. L'attaque ne se produisit pas ; on continua pendant
quelques jours la ligature du membre dans les mêmes circonstances et
avec le même succès. Enfin , on cessa l'emploi de tout moyen, attendu
que le tic de la jambe disparut ^ ainsi que tous les autres symptômes
qui eussent pu faire craindre le retour des accès.
Sur ces entrefaites, la malade eut une varicelle, et, si nous n'avions
enregistré plusieurs exemples de l'efficacité de ce moyen dans de sem-
blables circonstances (tome UI, p. 58), nous n'oserions pas affirmer que
la maladie secondaire n'a pas contribué à amener la guérison défini-
tive. Du reste, on le sait, Yan Swieten, dans ses savants commentaires
sur les Apborismes de Boerbaave, mentionne cette ligature dans le trai-
tement de Tépilepsie, et Galien signale les bons effets qu'il en a obtenus
chez un enfant atteint de cette maladie.
La ligature du membre à l'aide d'un bandage analogue à celui que
l'on emploie dans la saignée, même avec la précaution de ne pas trop
le serrer, suffit, en général, pour prévenir le retour de ces accès.
Gastralgie chronique guérie sousPinfluence d'un érysipek de
la face. — Nous sommes loin de contester la diversion favorable
qu'amène généralement l'intervention des maladies cutanées fébriles
dans la plupart des névralgies ; en voici un exemple remarquable. La
femme d'un tapissier, madame Jourdan, était affectée depuis longues
années d'une, gastralgie très-intense, qui avait résisté aux médications les
plus diverses. Lorsqu'elle vint me consulter, la continuité de ses souf-
frances avait rendu son caractère irascible , morose ; sa maigreur était
extrême , enfin elle était incapable d'aucun travail. Depuis deux
jours, elle était soumise à un traitement par l'extrait de noix vomique,
lorsqu'un érysipèle se manifesta à la face, puis envahit le cuir chevelu,
pour gagner la partie postérieure du cou et s'éteindre sur la région
dorsale. Des onctions d'axonge et quelques verres d'eau de Sedlitz fi-
rent les frais de la médication ; mais quel ne fut pas l'étonnement de
la malade, lorsque la convalescence fut établie, de pouvoir manger
de tout sans éprouver les horribles douleurs gastralgiques dont elle
souffrait auparavant. Voici deux ans que cette femme est guérie de son
érysipèle, et depuis, aucune douleur ne s'est manifestée ; elle est de-
venue aussi puissante qu'elle était maigre auparavant.
De la dilatation de t urètre dam les cas de cakuls vésicauxchez
les femmes, — L'on sait que les opérations de taUle urétrale chez les
femmes sont presque toujours suivies de l'incontinence d'urine. Pour
parer à ce grave inconvénient, A. Cooper avait tenté la dilatation de
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( 558 )
l'arètre, et aa moyen de ce traitement le oâèbre chirorçien anglais
est panreaa plosieors fois à retirer des calculs assez Yolomineai, puis-
que l'un d'entre eux n'avait pas moins d'un ponce de diamètre. Malgré
ces tentatives benrenses, cette méthode de traitement est complètement
tombée en désuétude. A propos d'un cas de lîtbotritie communiqué à
la Société de cbirurgie par M. Cbassaignac , M. Nélaton a rappelé
l'attention des chirurgiens sur le procédé d'Astlej Gwper.
Un fait dont nous venons d'être témoin, dans le service de M. Guer-
sant, vient nous prouver la facilité avec laquelle l'nrètre se laisse di-
later, même chez les petites filles. Hemiez (Agathe), âgée de douze ans
et demi, fut litbotritiée quatre Ibis en 1847; un grand nomlnre de frag-
ments de calculs furent expulsés sans accidents , mais les urines lais-
sèrent toujours déposer au fond dn yase un sédiment blanc. De nouyeanz
accidents se manifestèrent cette année, et la jeune Agathe fut amenée à
l'hôpital des Enfants. Nous avons assisté k l'opération de lithotritie
que lui fit subir M. Guersant, après avoir soumis la petite malade aux
inhalations da chloroforme. Le calcul saisi une première fois donne
âS miUim. d'écartement, et se laisse diviser &cikmait ; on saisit en-
suite beaucoup de fragments qui sont broyés successivement. La séance
dure cinq minutes, aucun accident ne se manifeste. Dans la journée,
cette petite fille rend ^ontanément un calcul du yplame d'im oeiif
d'oiseau, mesurant 12 millimètres, puis, les jours suivants, d'antres
fragments plus petits. Huit jours après, M. Guersant procède à on
nouvel examen sans rencontrer de traces decalcnl ; une troisième séauœ
d'exploratiou reste également sans donner de résultats ; il prescrit akn
un mélange de térébenthine et de miel pour combattre la cystite, et
renvoie un mois après Teufant complètement guérie.
En nous rendant compte de ce fait, M. Guersant nous disait que
depuis huit ans qu'il est placé à la tête de ce sciTice, c'est seulemenl
le troisième cas de calculs qu'il observe chez une petite fille, tandis
qu'il en a eu plus de cent à traiter ^chez les garçons. Cette difierenœ
si tranchée ne tiendiait-fUe pas à la dilatabilité si facile et au peu de
longueur du canal de l'urètre, qui permettrait la sortie des calculs dors
que leur yolume est petit encore? M. Giviale pas plus que M. Guersant
n'admettent cette opinion ; cependant nous ne voyons pas entre l'organi-
sation des filles et celle des garçons de cause qui puisse nous permettre
de nous mieux rendre compte de cette différence si tranchée. Un fait
licent que M. Déguise fils tient de rapporter k la Société de chimi^e
nous semble venir k l'appui de cette manière de y<»r. Notre confrère
fut appelé, il y a un mois enyinm, pour extraire une petite pierre
qu'une jeime fille s'était introduite, disait^», dans le canal de l'urètre.
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( 559 )
L'examen que nous ayons fait de ce corps nous a prouvé que c était
bien un calcul vésical, qui, parle fait de la dilatabilité de l'urètre, avait
cbeminé jusqu'au méat uriaaire. Des pinces ordinaires ont suffi pour
extraire ce calcul. Du reste, nous ne tenons nullement à notre opinion;
ce que nous avons voulu seulement, c'est appeler l'attention des chi-
rurgiens sur un procédé qui, dans les cas de calculs d'un volume moyen,
peut être couronné de succès^
Orchite (parotîdienne ou mètastatiqué) survenue à la suite cTo-
reillons. Son traitement. — Les exemples de fluxions métastaliques
des oreillons sur les testicules ne sont pas rares ; cependant, on ne les
voit pas assez communément pour qu'on ne doive les signaler quand
on en rencontre des exemples. Le nommé L*** (Gustave), cordonnier,
âgé de vingt-trois ans, d'une grande taille, et d'une assez forte consti-
tution, entra à l'Hôtel- Dieu le 27 novembre, et fut place au n** 36 de
la salle Saint'Lazare. On le crut d'abord atteint d'une orchite blcnnor-
rbagique. Le lendemain, àla visite, nous trouvâmes le scrotum gauche
gonflé, œdémateux, plutôt pâle que rouge, assez peu douloureux pour
permettre l'examen du testicule, dont le volume était douhlé soit par
la tuméfaction de l'épidydime, qui n'était ni dur ni rénitent, mais plu-
tôt infiltré , soit par un peu de sérosité épanchée dans la tunique vagi-
nale. L'organe était peu douloureux spontanément et àla pression. In-
terrogé sur la cause de sa maladie, Gustave afïirma qu'il n^'avait point
fait de chute ni reçu de coup; en effet , la peau n'offrait point de trace
de contusion. Le malade repoussait également la possibilité d'un écoule-
ment blennorrhagique ; Texamen du canal de l'urètre et du linge qui le
touchait était d'accord avec sa déclaration. L'aspect plutôt œdémateux
que véritablement inflammatoire du scrotum et du testicule, rappelant à
M. Martin Solon l'aspect œdémateux des régions parotidîennes dans les
oreillons, le porta à demander au malade sll n'avait point eu de
gonflement dans ces régions. Celui-ci répondit nettement que sept ou
huit jouh avant son enti'ée, il avait eu de la fièvre, qu'ensuite son cou
(il nous désignait les régions parotidîennes) et une partie de son visage
étaient devenus bouffis ; qu'il n'avait rien fait à ce mal ; qu'il s'était
contenté de garder la chambre, et que, quelques jours après, la bouf-
fissure s^étant dissipée , le testicule était devenu volumineux. Ce commé-
mora tif ne laissait pas de doute sur la nature du mal ; l'indication qu'il
présentait était fadle à remplir. Un état fébrile peu prononcé, et une
très-légère disposition saburrale deFappareil digestif ne pouvaient com-
pliquer le traitement. On enveloppa le testicule d'un cataplasme arrosé
d'eau blanche et soutenu par un suspensoir. Le malade resta au lit, but
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( 560 )
de la limonade et fit diète. Le lendemain la partie tuméfiée était déjà
diminaée de volume. Continuation du pansement ; une bouteille d'eau de
Sedlitz. Dès le quatrième jour de l'entrée du malade à l'hôpital, le tes-
ticule était reyena à son volume normal, l'appétit rétabli , et Gustave
sortit parfaitement guéri, le 3 décembre, portant un suspensoir par
précaution.
Hamilton a vu des cas d'orckite métastatique sur des sujets âgés
de plus de trente ans ; mais c'est pendant Penfance qu'on observe le
plus souvent cette variété d'orchite. L'aspect particulier du scrotum et
du testicule nous a paru assez caractéristique pour que, si nous l'avons
bien décrit, on reconnût aisément cet état morbide dans un cas ana-
logue. On sait, d'ailleurs, qu'habituellement il ne présente ^ère de
gravité.
Rétrécissement traumatique. — Urétrotomie d arrière en avant,
— Nous n'avons pas à revenir sur la valeur de l'incision des rétré-
cissements d'arrière en avant ^ elle a été exposée d'une manière com-
plète, dans notre dernière livraison, par M. Civiale. Si nous rappor-
tons un exemple de l'application de ce procédé, dont nous avons été
témoin à l'hôpital Necker, dans le service de cet habile chirurgien.
c'est qu'il nous permet de compléter une observation intéressante que
nous avons publiée alors que le malade était traité à l'hôpital Beau-
jon. Trop souvent l'on se hâte de consigner dans les journaux
les tentatives dont on est témoin dans les divers services des hôpi-
taux ; s'étayant sur des expérimentations incomplètes, les praticiens
ne peuvent trouver que des déceptions pour avoir ajouté créance à
ces publications hâtives. C'est un écueil que nous nous efibrçons d'éviter
avec grand soin, et lorsque nous publions une observation avant la
guérison complète d^ malade, c'est que la partie du fait que nous ci-
tons met en relief une indication, un procédé particulier ayant sa va-
leur indépendante du fait complet. C'est en effet ce qui s'est présente
dans ce cas. Le nommé Desruelles, ancien militaire, (voir le t. XXXIII,
p. 386), présentait une oblitération complète du canal de l'urètre
consécutive à une contusion violente du périnée. M. Robert fut assez
heureux pour rétablir le canal dé l'urètre en perforant le tissu cica-
triciel à l'aide d'une sonde à dard qu'il avait fait constraire exprès
pour ce cas. Le canal rétabli, l'obstacle fut combattu comme un rétré-
cissement simple. Si la dilatation ne suffit pas, disions-nous, M. Robert
se propose d 'avoir recours aux incisions intra-urétrales* C'était à l'é-
poque du concours pour la chaire de clinique diirurgicale. M. Robert
dut prendre un congé, et le malade ne donnant pas, à tort, sa con-
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Supplément. ( 561 )
fiance au jeune chirurgien chargé de remplacer M. Robert , quitta
rhôpital Beaujon et fut se remettre enti^e les mains de M. Qyiate.
Lorsque Desruelles entra à Necker, les fistules, qui un instant s'é-
taient fermées, suintaient de nouveau , les duretés du périnée avaient
reparu. Le premier soin de M. Giviale fut de faire retirer la bougie
que le malade portait à demeure et de le faire sonder cha(|ue fois qu'il
éprouvait le besoin d'uriner. Nous avons montré bien des fois les avan-
tages de cette méthode; en sondant le malade plusieurs fois par jour,
et retirant chaque fois la sonde, que l'on choisit d'un calibre suffisant,
on empêche tout contact avec l'urine, avec les orifices et les trajets
fistuleux. On a donc obtenu le seul avantage que présente Tapplica-
tiou des sondes à demeure, sans avoir un corps étranger qui^ par sa pré-
sence permanente, est une cause d'irritation qui tend plutôt à entre-
tenir les fistules. De plus, chaque fois que l'on pratique le cathétérisme^
en choisissant convenablement le calibre des sondes , on dilate sans
effort le canal dans les points qui sont le siège des rétrécissements.
C'est ce qui se montra chez Desruelles : au bout de quelques semaines de
Tusage du cathétérisme instantané pour vider la vessie, et des bougies,
pour dilater la coarctation qui était toujours dure, raide, rétractile, les
besoins d*uriner devenaient moins fréquents, et le malade vidait à moitié
sa vessie sans le secours de la sonde. Cependant l'urètre sous ' arcade
pubienne était toujours dur, résistant, et en avant de la coarctation
existait une cavité anormale dans laquelle l'urine séjournait et empê-
chait le malade de jouir complètement des bénéfices du cathétérisme
instantané. M. Civiale ccut devoir recourir à l'urétrotomied'arrière en
avant. Une incision de 4 lignes de profondeur et de 15 de long fut
pratiquée à la face inférieure du canal, siège de la coarctation ; il n'y
eut ni douleur, ni écoulement de sang, et une soude métallique de
4 lignes arriva dans la vessie sans la moindre difficulté. A dater de
ce moment aussi le malade urina facilement, les fistules se fermèrent ,
les. callosités périnéales disparurent et la santé générale se rétablit. Le
traitement consécutif a été interrompu, une fois par une épididymite,
et une autre par une affection intestinale qui dura six semaines. Malgré
les interruptions du passage de la bougie, et bien que la guérison ne
fût pas encore complète, le mieux local a persisté, et, à l'exception d'un
peu plus de douleurs à la reprise des bougies, nous n'avons rien observé
d'anormal. Le traitement par la dilatation temporaire a été continué
plus de deux mois, et le malade est sorti de l'hôpital Nècker dans un état
très-satisfaisant ; l'urètre a repris son diamètre normal, le jet d'urine
sort librement.
TOMB XXXV. J2« LIV. 86
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( 56« )
vABiisrts.
Vkmiitriiè iê mk^m^^ vient d^ m9«v9)dr s^ biim« Dour i|4«. oai
çrètaire, M- 6n)çrt. ^M. Royer-Cpllard, Chevallier et Mélier ont été dési-
gnés comme membres da Conseil d'adraînisiraUon.
BOf uii Qti0U|Ufl« «imMf)«4 te eliolér» isUiiifiue r^gst» à Anveis ; la nom*
bi^ (161 cas il^HU'aU ^ Ai^Vib^fè ^^\ 4e dTr ^ur l^u^li^ on conieta 3ft
mppts çl 25 guérisons. Une lellre que nou^ recevons de ThonorableM. Lom-
bard, proftjsseur de clinique médicale à Liège, nous apprend ^yit Tépidé-
mfe WttBt d^échiler à Liège ; elle s*est manifestée également à Mons et à Ya-
leMlçMiei.
M. Gaultier dQ Claubr^, membre du Conseil de sal9i)rilé, vient d^ètre
nommé à la place vacante dans la section de chimie médicale et de pbar-
DMeie d« TÀcadémie de médecine.
h^c^noonr^poR? riot^n^t p*esi terminé pur 1^ pominaiions «Qî«i«i«§ :
MM. Tri})ou|et, Potain, A?^enfeld, Labat, Çbarçpt, Berliéi Gprvi§ar(| Y^^r,
Gai|lel, Vivie, Trélat, Liscun, Salneuve, Lavilie, Londe, Vulpi^u, Pubrenil,
Perdplgeon, Parmenlier, Surmay. ^ Internes provisoires : MM. (.empine,
Bertrand, Maieret, Domesnil, Gonet, Buiard, Aube, Billond, Auge, Maingo,
I>iiféar, Rouget, Moreau (Arm,), BtdveB, Arebambaiilt , Béelier, Brioli
MarliR ^ Q'im^f WQntHU» Spu^nln,
Le Cpnsçil mupicipal de Ifi vi|le de Paris^ en arrêtant |e budgel d^ 1 8i9,
a demandé que tes appointements des médecins et des chirurgiens du bu-
TMu oeninil sofenl élevés, de 40d francd, à la somme de 600 francs pKr«B.
M. gamu^l Çmmt c^br« Cbipvrgi^n fing)9V$, ÇQ^QV (|ur|OQt i^ »^
excellent piçlionngir§ ^e chirurgie^ yiei^t de mQ^fif à Tàgg j§ g^iw^te-
huit ans.
YPi^Â 1^ maH^p<t iH^ tofi^r \h veHteiisaa aa Chint i i^oiévaimp aMiiM è
a|^|4iqu^p iit^u^ çyijpiifpa dQ^pU Ç9ir^ I^pa!^ m lurft!^ ^^ peu Aç eipier.
Quau'd r^pparpii esi retiré, on a obtenu des auréoles pu ampoules, (|u*on
pique avec des aiguilles, après quoi l'opérateur suce le sang avec ses lèvres.
Oal^^epérttiloH, fort peu agréable, est rétribuée généralement par quelques
v^m û» mon «aie.
M. ParsoHs(de Brislol) emploie, pour enlever les taches fie nitrate d^r-
gent, une solution de siibtimé corrosif dans du muriated*ammontaque. Le pro-
cédé otOinaiDe, qui eoitsl^le ifans Remploi deVIe^ieeu de IModupa petaœi^e.
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TABIE DE§ MATIÈRES
DU TRENTE-GINQUIËME VOLUMB.
Jbtés d$ la fQss9 iikmt produit par U déchifure d« Tappoe^Ue éa caeemii,
61 (vaiié avee suceèti par uno opération, Ai^.
ilbcés enkysté^ guéri par une îDjeciion dç lao gvammaa ()e lainture iodée
PUV6. 82.
Académie de médecine. Séance annuelle, praclamallon d«R lauréats pour
tait, sujeu^de prix proposés pour 1B6Û, MU».
Reiiouvelloment du bureau, &A8.
ÀocêMk«mt9U9, Z%9mf^\e d'ôvDluilon «poniauée du fttiuB. f^f odlaiàlaiii 4e
l'emploi du chlorororme, 279.
«»T- Cas d'opération césarianoe pratiquée, anr «ina feoanM m^M» ttftQ
succès pour Tenfaut, a?.
par les fesses (De la contusion du gcrolum dana }»), considérée
comine run« des c^asea da danger d« e#s acauucbenwQis, 877.
prématuré (Des cas qui légitiment la provocation de I'), abstrac-
tion taila des vices de conformation du bassin, ^t quelle que a#it
répoque de la grossesse, 4Sld.
—7 prématuré artificiel (Nouveau fait d') pratiqué avee ^veeès |ier
M. Richard (de Nancy), ancien cbirurgiea en chai de |a Charité
de Lyon, 27 1.
•^.*- (De la conslriction spasmodique du col utérin pendant I'). ieas
effets des douches, 5i6.
JeétatÊ éê ftamb, Ses bons effets k l'intérieur dans les hétteplyaies el 4wis
quelques affections du eœur, ije.
— ^ (Bons effets de l'eau albumineuse at des purgatifs dans un cas
é^empoiseenemeat par V), aaa.
«V De son emploi en lavement dans les cas de hernie étneglée, Me.
jUmuimia éigiiata, onBûabad. nouveau fébrifuge, note par M. PorvauU, i6.
Air atmosphérique (De l'emploi de la glace pour rafralcliir 1'), par M. Stan.
Martin, 172.
AUtumineuse (Eau) et purjgatifs. Leurs bons effets dans un cas d'empoisonne-
ment par l'acétate de plomb, 232.
jOUnés (Nouveau perfectionnement du cailiétérisme a^sepbagle» oIkb lea),
425.
— ^ (Création d'une seconde place d'inspecteur général du eervioe des),
240.
.«.^ (Cas de paralysie générale des), suivie de guérison. Me.
Aliénation mentale (Sur l'emploi du chloroforme dans certains cas d*)» &|7.
iliifTMntotton (Procédé focile el peu dis))endieux pour rendre lee' Mtwons
dinde propres à T), 48e. — Des services que là eulturé en grand
de la chataigue d'eau pourrait rendre, 4eo.
ABaHemmt, Du moyen dé prévenir f engorgement laiteui ebez les feonnes
qui nourrisseni, 372.
ilIei»^cia(Un mot sur le traitement de V), eêO.
Alun. De son emploi comme vomitif dans le traitement du eroup, 430.
Ammoniaque (Un mot Fur i*efiicaclté de V) contre la coqueluche, 934.
(Sous-carbonate d'). De ses bons effeu dans le traitement des affçc-
* tions squammeuses chroniques de la peau, 50.
AnuputaHons (Moven d'assurer la réussite des) des membres, par le y yeê n
seurSédillot, 31t.
(Sur un nouveau mode de pansement dans les), 34.
successives (Deui) pratiquées avee eoeete dan^ uji eaa de f
desextréiàiiéa; lei. ' '
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(564)
itfUMorqiM coDsécuiive à la fièvre lotermitlenle (De Textrait de quiaquina
comparé au sulfaie de quinine dans le trailement de V), par le
professeu r Forget, 151.
— ^ à la diarrliée chronique, traitée avec succès par les diuré-
tiques, 415.
Anetthésie remarquable observée à la suite d*un empoisonnement par la
bcllatlone, 472.
Jngim, De suu iraitemenl par la médication substitutive et en particulier
par un gargarisme sinapisé, 278.
UmsiUaire (Sur un nouveau moJe d'administrer le calomel à Tin-
tiTieur dans I'), 471,
Animatix nuisibles. Formule pour leur destruction par le r>hosphore, 236.
-«<— -— * La sel lie séchée est un moyen de de.^ructiou des rats, plus
ra|>lde et plus certain que Tarsenic et la pâte phospborée. For-
mule |>our son emploi. 528.
Ankylose incomplète. Traitée f)ar Taction combinée des douches froides et
des mouvements forcés, 132.
(Sur les bons effets des eaux thermales de Bourbonne-les-
Bain^ dans les), 360.
Antimoine (Oxyde btanc) De son em(>loi exclusif comme traitement de La
pneumonie, 237.
A^umie (Bons effets des fumées de benjoin dans le traitement de V), 180.
Arsenic. Enipuisonnemenl i^ar celle sul)stance, iraité avec succès par la ma-
gnésie calcinée, 370
(Sur un mode pouvant remplacer la carbonisation dans la recher-
che de r), 508.
Arlicuiation du genou (Triiurallon sur place, à l'aide de la méthode sous-
cutanée, des corps étrangers dans 1*], 36.
Atropine (Emploi de V) dans les affections douloureuses de la faoe, 36.
^— (Moyen très-simple de purifier T), 424.
Assacou (Du traiiemenl de la lèpre tuberculeuse (élépbanliasis) par T), 371.
Assistance publique (Commission nommée pour rexamen du projet de loi
sur rorganisatiun de T), 528.
Asthme. Bons effets de ribéris amara (passe-rage) dans celle affection, 427.
AutoplasUe par glissement, appliquée avec succès à un cas d'opération de
cancer du sein, 131.
dans un cas de fistule salivaire du conduit de Sténou, 181.
AxUUiire (Fracture du col de Thumérus avec déchirure de la veine). Résec-
tion dit fragment ioférieur. — Ligature de la veine. — Guéri*
son, 83.
B.
Bains de mer^ Guide médical et hygiénique du baigneur^ par M. Le Cœur
(de Caen], compte-rendu, 469.
froids, suivis d'uriication, employés avec succès dans un cas de
paraplégie complète du mouvement et du sentiment, 137.
tiàdes. Do leur efficacité dans la métrorrhagie de nature sthénique,
281.
Baume OpodMoch. Ses bons effets dans la carie des os, 132.
tranquille. Remarques sur son mode d'obtention, 170.
BeUadone, Son essai dans le traitement de Térysipèle des nouveau-nés, 37.
De son emploi dans le trailement de rincontineuce d^urioe chez
les enfants et les adultes, 424.
— » Sa teinture employée à rexlérieur avec succès dans un cas de té-
tanos iraumatique. 374.
(Aneslbésie remarquable observée à la suite d'un empoisonne-
ment par la), 472.
Benjoin (Bons effets des fumées de) dans le trailement de Taphonie, 180.
Blé (Des accidents qui peuvent résulter du mélange de la nielle dans le), 36.
Blennorrhagie (Note sur les douleurs urétrales, suite de), et sur un nou-
veau moyen de les traiter, par M. Vidal (de Cassis}, 159.
.. Boàbad ou adansonia digitata. Nouveau fébrifuge, 26.
Bougies, suppositoires et pessaires médicamenteux. Nouvelles formules, par
M. Dorvault, 210.
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( 565 )
BuboM typMitique», traités au moyen de la pommade au nitrate d'argent.
833.
c.
Calculs salwaires (Les) de la région sublinguale n'ont pour noyau que les
sels calcaires dont ils sont formés, par M. Privât, D. M. à fiédar-
rieus (Hérault). 8t.
— — vésiccMx enchaionnés. (Un mot sur la conduite à tenir dans les
cas de), 516.
chez les femmes. (De la dilatation de Purèlre dans le cas de),
557.
Càlomd. Sur un nouveau mode d'administrer cette substance dans Tangine
tonsillaire, i71.
Camphré. Nouveau véhicule pour tenir cette substance en suspension, i73.
Cancer du sein. (Beau résultat de Tautoplastie par glissement dans un cas de),
131.
Cannabis indica {haschisch) (Sur le traitement de Torchite blennorrhagique
par la teinture de), i29.
— • — *- Sur les effets salutaires du principe actif de cette substance
dans le traitement du choléra, par M. Willemin, médecin sani-
taire au Caire, 337.
Histoire chimique et pharmacologique du haschisch, par
M.Dorvault, 360.
Carie des os, traitée avec succès par le baume Opodeldoch, 132.
Cataplasmes, leurs mauvais effets quand on les applique sur les tumeur>
(lu sein, 90.
Cataractes (Des principes rationnels et des limites de la curabilité des) sans
opération, parle docteur Siebel, 112.
Catarrhe lUérin, Des injections utérines dans le traitement de cette affec-
tion, i27.
Cathétérisme. Un mot sur quelques difficultés naturelles que Ton rencontre
dans cette opération (gravures sur liois), i56.
œsophagien chez les aliénés (Nouveau perfectionnement du), 415.
CausUquede Vienne (Nœvus maternus traité et guéri par le), par M. Jaeg-
liersolimits, D. M. à Lectoure (Gers), 89.
Cautérisation (Nouveau procédé de) des granulations du col utérin, iO.
— — syndpitaU (Rpilepsie traitée avec succès par la), 328.
(De la) dans le traitement du varirocèle, 524.
— - (Traitement des granulations intrà-utérines p^r la). Cylindres
d'azoïate d'argent sur axe de platine. Cautérisation à Tintérieur
des cavités muqueuses, par M. Cbassaignac, chirurgien des hô-
pitaux, 544.
Césarienne (Opération) pratiqnée sur une femme morte, avec snccès pour
Penfant. 87.
Châtaigne d'eau. Des services que sa culture en grand pourrait rendre, 480.
Chaux (Sulfhydratede). Son emploi comme p&te épilatoire, 138.
Chloroforme. De l'emploi médical du chloroforme; giiérison d'un cas do
tétanos spontané, par M. le professeur Forget, 289.
(Du) au point de vue chirurgical, par M. Debout, 260.
comme moyen de pro«luire ariillciellement la paralysie locale, 233.
•^^ Son emploi contre Todontalgie. 36.
. Bons effets de son emploi dans le lumbago, 426.
— — fCas de mort attribuée au), 47.
Conclusions du rapport de la Commission nommée par l'Académie
pour l'examen des agents anesthésiques, 431.
Note sur les moyens de reconnaître sa pureté et de le rectifier, 79.
(Nouvelles remarques sur le). Ses adultérations et moyens de les
reconnaître. Eau chloroformisée, par M. Dorvault, 465.
en inhalations comme traitement des névralgies, par M. Barrier,
chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de Lyon, 537.
Sur son emploi dans Taliénation mentale, 517.
Note de M. Duval sur le procédé employé au treizième siècle pour
supprimer les douleurs, 527.
Chlorure de chamai en lotions comme traitement de la gale, 280.
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( S«6 )
(Du), par M. Mat. Simon, 193.
RéclamaUon des médeciDS de Dunkerque à propos dti rapport de
M. Magendie, 586.
— (Un mot sur l'épidémie de diarriiée qui régne en ce moment à Lon-
dres et à Paris, considérée comme prodrome de l'apparition pro-
elialtiedn)« par M. DeliOBt) 118.
»— Not^ sur l'épidémie qui a r^né au Caire en llis et snr les effets
salutaires du principe actif du ddnnabls indica dans le traitement
de celte maladie, par M. Willemin, médecin sanitaire au Caire,
88T.
*— ~ (Coup d'œil sur les indications curaiivesdu). Effets delà saignée au
âé))Ut de la maladie , par M. Legrona \ médeein de l^bdpiiai
Beaujon, iiO et i8i.
•^-» (Forinuie de l'étlilr Woroneajé employé en Htisatedflfia le tnite-
ment du)) 8io.
— Sa marche envahissante vers l'Occident, 142. — Atléliuation da
flëaoàGohstantindpleeiASaint-Pciersbonrg, lUi.*'^ mareiieeii
Russie, 96. — Au Caire et à Aletiandrie, 140.
'^"^ Itidlcations prophylactiques publiées pa^ I^Acadômle de Belgique,
~— Instruction publiée par le Conseil général de santé d'Aojçleterre,
3T8. -^ Formules recommandées par cette Instruction, S81.
Ses débuts en Angleterre, 384. — Sa marche en Hollande, 384.
Commission Hommée par l'Académie de médecine de Parie, 188.
•-^ Bon invasion en France, 481. •— Ses progrès, 56i.
Ciguè' ofÂcincUe, Remarques sur son mode d'obiendon. 170»
CmOfi (ttaiigrène traomatiqne et pourriture d'hôpital, traitées; a ?ec sliceès
par le jus de), 371.
CoafetàOàhi &hganiqut» âê VurétPê ( De qnelaiies procédés peu iisitAa daes
le traitement des), par le docteur Civiale, 40t et 499.
aphK^smaldniê. De Sa guérison spontanée. -^Mécanisme de l'enkystemêiit.^
Migrations du l)ourrelet osseua, par M. OhasSalgnuc, chirurgien
de l'hOnilal des Enranis-^trouvés, 448. — Note sur le procédé à
suivre fora de t^9uvertore de ces épancbements sangufilS; «85.
CcBur (Bons effets du lipericum iberis amara (passe-rage) dans PlijrperirDpliJe
du), 41T.
(Des boits effets de l'acétate dé plomb dans le4 ll^O(itys\es et
quelques affections du), 178
CMMlM 6n sotullon éthérée de coton^^pondre. Ses «sages en Cbi^^e, 110.
•-■^ (?tduVenéS l*emariioes sur le). Formule pour sa préparation, 188.
« — > Smi application au pansement des vésicatoims volants^ 885.
Compression, De son emploi comme moyen de combattre les donleurs uré-
tfales, suite de bleunorrhagie; 199;
Concours. Liste des concurrents pour la chaire de etidique interne va-
éantc à la Faculté de Morttpetlier, 881,
pour ûvuX places de médeiins au bureau éëittral dél Mpitiut.
Concurrents et Juge.<«du concourSt 148.-* Épreuves élimiilitoireia,
336. 'a- fTotQinations, 481.
Prix Mt)nntkoir d'Atnftlerdam, 96. -^ Prix proposé par là Société
médico-pratique de PariSi 96.
pour trois places de chirurgiens, du bureflii oantral^ BpKttves éli-
minatoires, 518.
Constipation. De son influence sur le développement de la péritonite cbez
les fV'mmes en couches, 145.
Con^tiïtt^tonm^dtcoie dur rétoldétitle de diarrhée qal a régné à Londres et
3k Paris, 118.
-^-^ (ÏAcore un met âur la} aetuelle. TbAdaueé des mAi«di«ê & rerètir
i^ forme périodique intermittente, 174.
Oonm^Ums. De leur traitement cbe£ les enfants, 180.
Coqueluche (Du séjour au bord de la mer et de l'usage des bains de mer con-
tre la), 134.
— -^ (tîh mol sur l'effleaelté dé l'ammoniaque dans la), 184.
(Formule d'une poudre calmante contre la), 138.
Corps éirangm. doit d^épingte de gfaftde diméttaion pareMnm loill le
tube digestif sans occasionner d'accidents, 186.
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(W)
Corp« ^<ra»l^« duns rftnieultlion dy gailoui THUiraUra svr pteeéà TliM
de la méthode sonsM;u(anéei 86.
Craie composée (Poudre de). Furmuie reoommaodée àu débot da ctiôléft
parrinMruGlioti publiée par l« Conseil (général desanié d'Anfl^
terre; &Sl.
Croup (De remploi de Talun comme vomitif dans le traitemeflldu), i30.
(De remploi du sulfate de quinine dans le), 253.
Cuir chevelu (Sur le traitement des maladies éruptivesdu), 33t.
Un mot sur le traitement de Tàlopécie, .%9.
Cytisus laburnum (Empoisonnement par les fleurs du), 518.
D.
Dêbnêêmmt (Stif le) dé» tiitileatait it)oné¥^otlqllW eoffiM traitement des
varices, 375.
Dènti (dès cufietix d'éruption dé) oliefc «M femme dé quatre^vingtodoiffife
ans, 1^7.
DfârrhéB (Dons effets du péfses(|ulDUrftte de fer dafti qtiélfitiéê fbrmëfc
de), 88.
Diarrhée chr&niqUe (Observation d*tina»ar(tue éODséctilIvé I ta)^ irallêe ftf6«
succès par les diurétiques, 415.
Digitale à haute dose {trA\\emenii\e la phtbiste (^filmoriafK par ta tefntnre
de). Empoisonnement. Mort, 327.
-»^ (Empoisonnement résuliant de I*in{$est1on de 40 graffll de lelmorè
de), suivi de guérison, ilR. -^ Un ^cond eus t^ftr une infusion
de 15 grammes de feuilles sèehel dé Cette dùbstancéy également
suivi de guérison, 420.
Diurétiques. Employés avec succès dans un c^s d'anasarque Consécutive à
la diarrhée chronlc|tte, 415.
Douches froides et mouvements graduellement forcés. Leurs bOns résultats
dans UQ cas d^ankylode ibeôfnpiète, 18).
Leurs bons effets dans les cas de constriélteH dtt cdl utérin pen-
dant raccoucbement, 518.
ÊyssmteHé, Bons effets des lai^emeniï» de tilti^té d'ftl^piii-, ITT.
E.
Eau (Composition chimique de V) de la nfârne, 37.
Êauiv potables. De leur fourniture à Lohdres, lia.
minérales arsenicales (DCà). Noie pharmacOlôgl^llfe. WT.
thermales de Bourbonne-les-Ëalns, leurs bonS effets dâhs lêS cas
d'ankyloses incomplètes, 369.
Elêphantiasis (L'j, lèpre tuberculeuse. De son traitement par Tassacou, 371.
Elixir Woronezjé (Formule de V), vanté dans le traitement du choléra en
Russie, 320.
Empoisonnement par le pignon d'Inde, 374.
pur la digitale, 418, 420.
Encre frauduleuse fabriquée avec Piode, 336.
Endocardite chrotiique et <iîdèine étendu (Ëôfrs effets dé V\xû\\e d^ëfytifge
et de la digitale pourprée dans un cas de), 129.
£n/bn^ (Traitement delà lientcrîc chez tes très-jeuues). d1*
(Des dangers de remploi des vésicaloîres chèi le»), 3M.
(Du traitement des convulsions chez les], 180.
(De remploi de la belladone dans le traitenàftAt dé IHncontinence
d'urine chez les) et les adultes, 4^4.
(De la luxation delà cuisse chez les), Ô6(^.
à la mamelle (De la fièvre intermiltente pernicieuse Chez les} et de
son traitement, 38.
Enterrements prématurés (Extrait du i^àpport de Jll. &à|et $ur )e éOjicOUfs
relatif à la question des niof ts apparentes et aux jttôyéfiâ de pH-
venir lés), 91.
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(568)
SpUepiiê^ traitée avec succès par la cautérisation syncipitale, 8f8.
Bons effets de la ligature des membres. 555.
Epittaœis (Hémostatique nouveau et simple contre les), 183.
.£fy«4)^ des nouveau -nés. Son iraiiement par la belladone, 37.
— de la face (Gastralgie chronique guérie sous Tinfluence d*un),
557.
Facê (Emploi de Tatropine dans les affections douloureuses de la}, 36.
FacuUé de médecine. Sk^ance de rentrée et distribution des prix de TEcole
pratique, iSt.
— (Statistique comparée des] et des Ecoles de médecine de
France et d'Espagne, 05.
.—-. de Strasbourg. Opportunité de son maintien. Sa mission
spéciale, 479.
Fibr^iàifes nouveaux {lioXe%Vif deux). Adansonia digitata ou boabad, pbylly-
rée et sulfate de pbyllyrine, par M. Dorvault, S6.
Fer (Persesquiniirate de). Ses bons effets dans le traitement de quelques
formes de diarrhées, 88.
Fièwre indertMltente fDe la quinoldine dans le traitement de la], 43.
— ^ dyssmtérique (Exemple de), 875.
^— pernicieuse {l^ la] chez les enfants à la mamelle et de son
traitement, 38.
Fièvre typhùSde. l^ métliode de traitement dite évacuanie n'enraye point
la marche de la maladie. Indiquions qui en découlent, 280.
— — (Nouvelles observations sur l'emploi des préparations mercurielles
dans le traitement de la], par M. Mazade, D.M. à Anduze (Gard),
487.
Fistf4le lacrymale. ModiBcation heureuse apportée à la seringue d'Anel,
326.
salivaire du conduit de Sténon, guérie au moyen de Tautoplastie
par glissement, 18t.
Fleurs (Quelques essais sur Tembaumement des), par M. Slan. Martin. 363.
Fractures du radius par torsion de la main. Nouvelle xariélé de iuxaiion de
IVpauIe en haut, ou sous-:tcromio-coracoidi(ïnne, 473.
— du col de rhiimérus avec déchirure de la veine axilbire. Résec-
tion du fragment inCk*rieur. Ligature de la veine. Gnérison. 83.
— non consolidées (Quelques réOexions sur deux nouvelles méthodes
de iraitemenl des), 166.
Traité des fractures, par M. Malgaigne, chirurgien de rb6pital
Saint-Louis (compte- rendu), 553.
— — Méthode de la suspension ou nyponarthécie (deux gravures), 550.
Gakustocète (Faits curieux de), 335.
Gale. Sur son traitement par les lotions de chlorure de chaux, 280.
Ganglkms lymphatiques engorgés ( Procédé nouveau pour Textirpation
des), 8i.
Gangrène des extrémités. Deux amputations successives pratiquées dans un
cas de guérison, 182.
séniles (Nouveau traitement de certaines espèces de ganpènes, no-
tamment des], par M. Dau vergue, D. M. P., médecin de Thô-
pital de Manosque (Basses-Alpes), 121.
— — traumatique et pourriture d 'hôpital, traitées par le jus de citron,
372.
Gargarisme sina^éifin traitement de l'angine par un], 278.
Gastralgie chronique guérie sous Tinfluence d'un érysipèie de la face, 557.
Gastro-entéralgiê des marins (De la) et de son traitement par le tartre stiWé
à haute dose, par M. Hipp. Langevin, D. M. au Havre, 199.
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( 569 )
Gastrotomie {Deux observations de) pratiquée avec succès, Tune dans un
cas dYlranplement interne, l'autre pour une hernie obturatrice
étranglée, 329.
Glaee. De son emploi pour rafraîchir Tair atmosphérique, par M. Stan.
Martin, 178.
Goudron, Ses bons effets, administré à Tintérieur dans certaines formes
de maladies cutanées, 85.
Grossesse (Trombus de la vulve compliquant Tétat de). Indication^ cura-
lives, il.
Nouveau mode de tamponnement utérin dans les cas d'bémorrha -
giejchez les femm«'s enceintes, 477.
Granulatùms palpébràies traitées par la teinture d'iode, 326.
H.
Haschisch (Histoire naturelle chimique et pharmacologique du). Ses prépa-
rations diverses en nsas;e en Orient. Formule pour son emploi
thérapeutique, par M. Dorvault, 360.
(Sur les effets salutaires du principe actif du) dans le traitement du
choléra, par M. Willemin, médecin sanitaire au Caire, 337.
Hémoptysies (De<i bons effets de Tacétale de plomb dans les ) et quelques
affections du cœur, 278.
Hémorrhagie (De l'emploi de rentrait aqueux de seigle ergoté dans les cas
d'), par le docteur Arnal, 105.
(Nouveau mode de tamponnement utérin dans les cas d") chez les
femmes enceintes, 477.
Hémostatique (Nouveau et simple) contre les épislaxis, 183.
Hernies étranglées réduites par le procédé du taxis prolongé, 133.
réduite pendant une syncope provo<]née, 330.
obturatrice étranglée, guérie par ta gastrotomie, 329.
^— ombilicale volumineuse, irréductible depuis quarante ans, opérée
avec succès le sixième jour de rétranglement, 41.
(Bons effets des lavements «rarétate de plomb dans les cas de), 519.
Huile decroton Uglium. Moyen facile d'administrer celle substance, '326.
—— d*épurge et de digitale pourprée, leurs bons effets dans un cas grave
crendocardite chronique et d'œdème étendus, 129.
de foie de morue. Ses bons effets dans le traitement des maladies
scrofuleuses chroniques de la peau, 42.
à haute dose dans le traitement du lupus, 373. — Lettre de
M. Devergie sur cette médication, 466.
Hôpitaux de Paris. Commission nommée pour étudier un projet de réorga-
nisation de Tadininistralion de ces établissements, 287. — Quel-
ques passages de Texposédes motifs du projet de loi présenté à
TAssemblée nationale, 478.
Leur aspect après les journées de juin, 47. — Commission de re-
présentant s chargée de visiter les blessés, 47.
^»- de Londres (Remarques sur les). H6|)iial de Saint-Thomas, 220.—
Pratique chirurgicale; pansement des plaies, 307.
Hydropisie. Bons effets de Tibéris amara (passe-rage) dans cette affection,
427.
Hydrothérapie (Coup d'œil général sur V). Détermination des cas où elle est
applicable, et appréciation de sa valeur thérapeutique, par
M. Vaileix, médecin de THôtel Dieu (annexe), 5 et 97.
Hygiène publique (Création d'un Comité d'), 192.
Hystérie (Traité de T), par M. Bracbet, professeur de pathologie générale à
TEcole de médecine de Lyon, etc. (Compte-rendu), 126.
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( WO)
I.
/ôeHiamara (passe-rage). Sur les propriétés ihéra^Utiquôs dii liperîcum,
/diotf. Nouvel asile ouverte» Angleterre, li3*
hjêclioM utMtïes (Des) dans le trattpment du catarrhe utérin, itr.
lodê (De la recherche des médicameuls et eo particulier de V) dans les
fluides de récohonliô, ilô.
(Teinture d') comme iraitemént des graùillatious pàlpébrales, 836*
(Exemple de Spfha bifida traité avec stjccès par \U injections d^.
i75.
— - (Abcès enkysté, guéri par une injection de 150 grammes de tein-
ture d*], 38.
i,
Jury médical près la Commission dos récompenses nationales, 336.
K.
Kysu hyûaXHfm êê fm^ traité avee suoièi par léi prniottonft successives,
-^— du foie (Cas remarquable de), l*0ttVM1lt daifA le poumon
muqueux du vagm (Note itir \è%) 01 AOf MP traUèment, 19.
Laudawm. Ses bons effdtê contré les (loaleura Vives de rorchîte âlguè, 88.
îÀprtÂvJttmsuimté (Elépbantlatls). Du tràttemetit de cetié maladie par !*as-
• sacou, 371,
Uentèviè (Traitement de la) ehet les très-jènnes enfants. 81.
ÎÀgaturê (Nouveau procédé de) des tumeurs éreciiles, 187.
-^'•^ ues membres. Leurs bons effets daf»s les cas d'allàqnes épllepti-
formes précédées d'un aura (gravure)^ 555.
Up&m. (Applicatioftdela méthode sous-cutanée au trallemcntdu), par H. le
professeur Bonnet, de Lyon, 61.
LuêUé (Symptômes grave» dus au simple prolapsus de la), 86.
Lumbagot guéri par remploi topique du chloroforihe, ii6.
Lu^pw (Sur remploi de liiulle de foie de morue à haute dose dftns le tfSS
lemeQt du), 178. ^ Lettre de M. Devergle «tur cette médicatiou,
i66.
LuaMtkm (Exemple rare de) des deux (^ de Pavant^bras eu avant, sans
fracture de Tolécrftne. Réduction facile, 188.
dupoucê réduite à Talde d'une clef, 48.
-*'--*- âe Vépaulê (Nouvelle variété de) sous-àcromio-eoràCOtdlenne, 173.
de la cuisse (De la) cbet les enfanis, 806.
^^ cangéfUtùies du fémur (Traité des), par M. Fravai, difècteur de
rinsiitut orthopédique de Lyon (compte-rendu), 88( .
M.
Magnésie oaldnée (fimpoisoui>ement par Tarsânic, ti^té avec mccès par ta)»
870.
liquide. Nouveau liquide pour tenir le camphre en suspension.
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( »7l )
Màffùn â'fnâê, IProcédé facile et peu dispendieux pour les rendre propres à
l'âïirrtênWlîônde l'homme, I60.
MaSbIMrêêiipéfîèuf.Soti ablation dans an cas de polype de la partie su-
périeure du pliarynx. Destruction du polype par afractiement,
excision e» cauiért'satton, 138.
Médicaments à haute dose (Remarques sur la prescription des), 119.
MédèGiné. Doutes sur le Vocabulaire médical moderne, 433 et 829.
pmtlquê (tr-ailé de), par Hufeldûd, traduit par Jourdau (compte-
rendu). il2.
légale. Melhode générale d'analyse cbimiCo-légale pour ISi recber-
che des poisons métaltl£(ues, âtt.
sociale. Coup d'œil sur les.atiribUtions d*un ministère de la Sanié
en France, 839. — Création de médecins rurau);, S40.
Médecins Sanitaires (Projet de création de) en Syrie par lé gôuverticméôt
turc, 38i.
^— Éloge des médecins par ChateâUbriad, 44. — Conseils médldaUï
Institués dans les départements de TÂreyron et du Bas<^ttliin,48.
Menstruation (Traité pratique de la) considérée dans son état physiologique
et dans les Hivers états pathologiques, suivi d'un Essbi sur la
chlorose et d'un Mémoire sur les propriétés médicale des diverses
préparations dn fer, par M. DnsnUrd, D. M. (compte-reUdu), SIS.
Métrô^fhà^ de nature sihénique (Ëiticacilé des bains tièdes dans la), 281.
Sur un remède peu connu dans les pertes utérines. 5ld.
Miscroscope. Son application à la connaissance des altérations pathologi-
ques du lait et au choix d'une nourrice, 428.
Mission de rinstitut ayant pour but de rechercher Tétat moral des popula-
tion» dans les grands centres industriels, 148. ^
Morti éppârenim ei moyens de prévenir les enterrements prémtturés (Ek*«
trait du rapport de M. Rayer sur le concour» relatif à la question
des), 91.
N.
Nmpktêêt péêrok. Leurs usages thérapeutiques, 810.
Nécrologie. Mort de M. Fouilloy, de M. Lavacherie, de M. Broc, 480.
Névralgies (Du traitement des) par remploi à riotérieur de TeseeDce de
térébenthine à petites doses, 474,
Sur leur traitement par le chlorofornie, par M. Barrier, chirurgien
en chef de TUôleUDieu de Lyon, 537.
Nielle (Des accidents qui peuvent résulter du mélange delà) dans lé blé, 36.
Nitréiê d'argent (Bens effets des lavements de) dans la dyssenterie, 177.
•«— *^ ( Des injections de) comme traiteineni de Tinflammation
chronique de la vessie, 184.
(De remploi de la pommade au) cnmme traitement des bu-
bons syphilitiques, 833.
(Modification à apporter dans la préparation dei crayons de)
destinés é pratiquer la cautériseiieii à rintérieur des eaviiéa mu*-
queuses, 544.
NémineaKons eX promcitious dans la Légion-d'Honneur, 336.
Nœvus maternus traité et guéri par le caustique de Yienaei par M. Jaegher-
schmits^ D. M. a Lectoare (Gers), 89.
Nourrice (Sur l'application du microscope à la connaissance deti altérations
pathologiques du lait et au choii d'une), 488.
Nomeem'Hés (Sur le traitement de Toplubelmie purulente dea) par le
collyre de belladone et l'eau chlorée, 388.
0.
Odmtalgie (Bons eflfets du chloroforme contre 1'), 36.
Œdème (Note sur 1'] et sur l'endurcissement adipeus des enfants nouveau-
nés, maladies confondues à tort sous le nom de. sc^rème, par
M. Valleix,ai5.
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( 572 )
(Ed^iiM étendu consécutif à une endorcardile chronique (Bons effets de
l'huile dVpiirge et de la digitale pourprée dans un cas de), 129.*
^»- de la glotte occasionné par la déglutition d*eau bouillante. Un mol
sur son iraitemeni, 135.
GUcréne (Exemple rare de luxation des deux os de Tavant-bras, sans frac-
ture de T). Réduction facile, 128.
OfiguentmermriA. Nouvelles observations snr remploi de cette substance
dans le traitement de la fièvre typhoïde, par M. Hazade, D. M.
à Andnzc (Gard). 487.
«— — De son emploi à haute dose comme résolutif, par M. le docteur
Paris, à Gray (Haute-Saône), 5t0.
Ofiiihalmie Tpurulenie des nouveau-nés. Son traitement par le collyre de
belladone et d'eau chlorée, 332.
Opkum (Confection d*). Formule recommandée par l'instmction sur le cho-
léra publiée par le Con>eil générai de santé d*Ângleterre, 381.
OrchUe atgiié' (Emploi du laudanum contre les vives douleurs de P), 88.
— - bknnorrhagiquie. Sur son traitement par la teinture de canimbis
indi(>a, i29.
-~- paroftdtmne ou métastatique survenue à la suite d*oreillons. Son
traitement, 559.
Orthopédie, Note de M. Serres sur le rapport adressé à M. le délégué du
gouvernement provisoire sur les traitements orthopédiques de
M. J. Guérin, à ThôpiUl des Enfants, 285.
P.
Paniement (Snr un nouveau mode de) dans les amputations, 3i.
Paralysie générale progressive (De ta), par M. Sandras. médecin k rhôpîtal
Beaujon, 49.
-— « (Cas de) de^ aliénés, suivie de guérison, 520.
de la paupière supérieure, guérie par les inoculations de slrych-
' oine, par M. Saint-Martin, D. M. à Niort (Deux-Sèvres), 512.
Paraplégie Ciim[i\èU' du mouvement et du sentiment, guérie parles bains
froiils suivis d'urtieation, 137.
P<use-rage [\\[iencum iberis amara). Sur les propriétés thérapeutiques des
semences de relie plante, 427.
PéUe épttatoirê (Du snlfhydrate de chaux comme), 138.
Peau (Buns effets de riiiiile de foie de morue dans le traitement des affec-
tions scrofuleuses chroniques de la), 42.
( Du goudron administré à Pintérieur dans certaines formes de
maladies de la), 85.
(De remploi du sons-carbonate d*ammoniaque dans le traite-
ment des affections sf|uammeuses chroniques de la), 59.
Pédiculaire (Maladie) spéciale. Les ricins (poux des poules et des perdrix)
sont iransmissibles à Thomme, 527.
Péritonite des femmes en couches (De Tinfluence de la constipation sur la),
145.
Pessaires médicamenteux (Un mot sur les) dans les affections dn vagin et du
col de Tuterus, 89.
bougies, suppusiloires médicamenteux. Nouvelles formules, par
H. Dorvault, 2t0.
Petit-lait (Du). De ses caractères physiques et chimiques, de sa falsilication,
par M. Stan. Martin, 77.
Pétrole et naphte. Leurs usages thérapeutiques, 319.
Phellandrium aquaticum (Comme moyen de traitement dans certaines affec-
tions de poiirine, 475.
Phlegmatiaalba dolens. Mort. Oblitération de la veine iliaque droite, 178.
Phosphore (Formule pour la destruction des rats et autres animaux nuisi-
bles par le). 236.
Phithisie pulmonaire. De son traitement par le phellandrium aquaticum, 475.
(Traitement de cette maladie par la teinture de digitale à
haute dose. Empoisonnement. 327.
— — (Symptômes graves de) dus au simple prolapsus de la luette,
86.
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(673)
Phyttyrée ou sulfate de phyUyrme. Nouveau fébrifuge, note par M. Dor-
vault, 26.
Pignon d'Inde (Empoisonnement |>ar le), 374.
Plaies (Paust*ment des). Coup d'oeil sur la pratique chirurgicale des hôpi-
taux de Londres, 307.
— — par armes à feu (Quelques considérations pratiques sur les), par
M. Am. Forget, 352.
Autopsie de l'archevêque de Paris, i7.
Pneumonie (De Toxyde blanc d'aniimoino dans la), 237.
bilieuse (De la) et de son traitement, par M. Martin-Solon, médecin
de THÔiel Dieu, 12.
— — morhilieuse. Absence complète de phénomènes stéthoscopiques, 33.
Poisons. Foi'iiiules arri^tées |>arr£cole de pharmacie, 117.
métalliques ( Méthode générale d'analyse chimico-légale pour la
recherche des), 317.
Polype delà partie supcTieure du pharynx, guéri par Tablation du maxil-
laire suitérieur, destruction par arrachement, excision et cauté-
risation, 138.
tit^f» (Nouveau procédé opératoire pour Texcisiou des), 333.
(Sur une nouvelle espèce de) et sur son traitement, 281.
Ponctions successives employées avec succès dans un cas de kyste hydatique
du foie, 331.
Pourriture d^hâpital et gangrène traumatique, traitées parle jus de citron,
372.
Purgatifs et eau albumineuse. Leurs bons effets dans un cas d'empoisonne-
ment par l'acétate de plomb, 232.
Moyen facile d'ad m nisirer Ttiuile de croton liglium, 326.
La méthode de traitement dite évacuante n'enraye point la marche
de la fièvre typhoïde; indications qui en découlent. 280.
Prix. Question mise au concours par la Société médicale d'émulation, 38i.
de la Faculté de Strasbourg, 528.
proposés par la Société de médecine de Lyon. Des préparations ar-
senicales, 288.
Prurigo analis (Emploi de la racine de spigelia antheiminlica marylandica
dans un cas rebelle de), 334.
Qumoidme. Son emploi dans le traitement des fièvres intermittentes, 43.
Quinquina. De l'eiBcacilé de son extrait comparé au sulfate de quinine dans
le traitement de Tanasarque consécutive à la fièvre intermit-
tente, par M. le professeur Forget, 151.
— - et sulfate de quinine. Sur leur emploi comme agent régulateur et
prophylactique général, 334.
R.
Rachitisme (Remarque importante sur le régime alimentaire qui convient
dans le), 238.
Régime alimentaire (Remarque importante sur le) qui convient aux enfants
atteints de rachitisme, 238.
Rétrécissement deVurétre (Ponction de la vessie pratiquée avec succès dans
un cas de), 185.
Rhumatisme musculaire (Etudes sur le) et en particulier sur son diagnostic
et son traitement, par M. Valleix, médecin de l'hôtel-Dieu
(annexe), 296 et 385.
Rougeole (Exemple unique encore d'une double récidive de), 238.
Rupture spontanée du tendon du muscle droit antérieur de lacuisse; guérie
par la seule extension du membre, 90.
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{m)
Sages-femmes, Dîstrîbution des prix. Discoufide If- Tl|ierr7i 49- — ^Mention
des prix, 144,
Saignée (Effeis de la) an début du eholéta, par M. U^ppinii, méëaeûi éê
rbèplUlBeaujan, 440.
Sçmtoninet Un mot sur ses propriétés vermifuges et son mpd^ de prépara-
lion, 14^,
^vgn pétrole, Fûrmule poi}? sa prépgraiioo, 319.
Scarlatine (Emploi des onctions avec les corps gras dans le ivaitament de la),
186.
SciMe (La) séehée et pulvérisée est un moyen de destraeUon des rats plus
rapide et plus cerlain que l'arsenic et la pftie phosphorée. For-
mule pour son emploi, 5S9.
ëclérème. Son aq^tomie pathologique, 175*
(Note sur l'œdème et sur Tendurcissement idip^ui des enfauts
nouveau^nés, maladies coofoodu^a k iopt aoni |« DQm ë«), 0ir
M. Valltiix,215.
Scrofiâês, Bobs effeis de rbufile de foie de morne dans le IraltavMBl des
maladies scrofuleuses chroniques de la peau, 49.
SQroivm^ pe sa contusion dans les accouchements par les fesses, considérée
comme Tune des causes du danger riç ces açcQuchëmenis, S77.
S^gl» firgQt4 (Pe l'emploi de Textrait aqueqi^ de] dans Jq$ cjis 4*b#piorrba-
gie, par le docteur Arnal, 103.
Séué (PfiBorpe résineux retiré du), par M. Staa. IfartiBi pfaftrmteieD, 508.
Servif^gue d^Anel. Afodificalion heureuse apportée à cet instruiDent, 326.
Sottô-cuton^ (Méthode). Son appllcaiigiiau (fait^0)i|nl' du Up^pie, par M. Bon-
net, de Lyon, 61.
(Trituration sur place à Talde de la méthode) des corps étrangers
dans Tarticulatlon dugenoq, 36.
Spermatorrhée (Sur le traitement de la). 521.
Spigelia anthelminticamarylandica (Emploi de la racine de cette plante
dans uu eas rebelle de prurigo analia, 634.
S'^ina-hifMa (Exemple de), traité avec succès par les JB^eetioDS dHode, 4f4.
Staphyloraphie (Nouveau procédé de), 522.
lilPliêhnm§ (Paralysie de la paupière, guérie fuir l«s iooettltlioQS de)» par
M. Saint Martin, D. M. à Niort (DOMi^Tftèvrefi), 5|9,
Sulfate de quinine (De Pefflcacité de l'extrait de quinquina comparé au) dans
le traitement de Tanasarque consécutive à la fièvre inlerniittente,
par le professeur Forget, |51.
De son emploi dans le traitement du croup, 253,
et quinquina. Sur leur emploi comme agent régulateur et
prophylactique gél^éral, 3B4.
Suifhydrate de chaux (Le) constitue une excellente pâte épilfttoirç, 138.
Suppositoires j pessaires, bougies médiçamenleqses, NvuvçUe^ formules, par
M. PorvaHU. m,
Surdité. Sur un nouveau mode de traitement de la sufdité 06i|^ par la per-
foration de la membrane dii tympan s^veç uu wii4 dcaulMttUpt
parroreiii^, }86.
Sympblépharon (Nouvelle méthode opératoire du), M8.
gyncop? fr9V9fH4^ altn dç faci)îlpr )|t rédufillou d'une feerpte étr|tEi|fé9^ «QO.
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( Sffi)
Ttmfetmêmmi uférHi (Nouvmu madê de) dans tes oat d'héma»HM|gi« eïm
les femmes enceintes, 477.
Tarirê sUkéé à haute dose (Du) comme irailemeDt d^ la gastro-rOBtémlgie
des marins, par M. U. Langevin, D. M. au Havre, 109.
— ^ .,^,^ (Àceident» graves produits par l'adraioîsUraliAB de |0 eealU
grammes de), 282.
2\ft»wiii«eiort^ appliqué avecsueeès dans des eas de hernies étranglées, U8.
Teinture d'iode (Abcès enkysté guéri par une injection de 150 grammes
de), 32.
se^ Son emploi dans les granulations palpébniles, 286.
TéraiQloffie (Fait eurieui de), 896.
Térébenthine (Du traitement des névralgies par remploi à Tintérieur de
Tessence de] à petites doses, i74.
Tétanos iraumatique guéri par la teinture de belladqne à l*extévlear, 97i.
spontané. [Gu^rison d'un cas de). De Teipploi médical du cblorQ-
forme, par M. le professeur Forgel, 289.
Thiaspi (Bursa pastorum). De ses usages dfins )es cas de règles abondantes
et de mélrorrhagie, 519.
Tisanes. Remarques sur leur préparation dans \çs hépilapx, 506.
Tumeurs du sein (Maqvajs effets des cataplasipes dans les), 90.
érectiles (Nouveau procédé de ligature deg), 187.
-rr-r- ^çtnguinçs (Nouvelle méll^ode de traite(pei)( (le certaines), par
M. Pétrequin, chirurgien en chef de THOl^l-Piep Qç Hyon, 66.
Trgw^ (if la tnrfya qoiTîpUquanii Téipt de grpssessô; indicaiiofti çurati^
ves, 41.
u.
^^«? ^^W(iatc^ 4QQi la U9ture avait ç(é loqu^mp? péspoRuei SoériâeR
rapide, 14t.
Urètre (Note sur un nouveau moyen de combattre les douleurs de 1'), suite
de blennorrbagie, 159.
(Do quelques procédés peu usités dans le traitement des coarcta-
tions organiques de f), par le docteur Civiale, 401 et 495.
Sa dilatation comme procédé d'extraction de calculs vcsicaux chez
les femmes, 557.
(Rétrécissement de T). Exemple de Tapplication du procédé des
incisions d'arrière en avant, 560.
Urine. De la recherche des médicaments et en particulier de Tiode dans les
fluides de Téconomie, 410.
Urtication et bains froids employas avep succès d^ps ui) cas de paraplégie
complète du mouvement et du sentimeni, 137.
Utérus (Un mot sur les pessaires médicamenteux dans les affections du
vagin et du col deT), 89.
(Nouveau procédé de cautérisation des granulations du col de T), 40.
Bons effets des douches dans les cas de constriciion du col pendant
Taccouchement, 516.
Traitement des granulations intra-utérines par la cautérisation. —
Cylindres d'azotate d'argent sur axe de platine. — ^ Cautérisation à
l'intérieur des cavités muqueuses, par M. Ghassaignac, chirar-
gien des hôpitaux, 544.
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( S76 )
Vacciné (Si la) adoucit la petite*vérole quand les deux éruptions marchent
ensemble, par M. Bousquet, 842.
Vagm (Note sur les kystes muqueux du) et sur leur traitement, par M. De-
bout, 19.
(Un mot sur les pessaires médicamenteux dans les affections du
col de rulérus et du), 89.
Varices (Sur le dcbridemeut des anneaux aponévroiiques comme traitement
des), 375.
Varicocèle (De la cautérisation dans le traitement du), 524.
Veine iUaque droite oblitérée dans un cas de phlegraatia alba-dolens, 178.
Venteuses sèches (Bons effets de Tapplication des grandes) sur les parois
abiloininaies dans les cas de volvulus, par M. Faure, D. M. à
Agde (UéraulL), 174.
Vermifuges (Un mot sur les propriétés) de la santonine. Son mode de pré-
paraiiou, 140.
Vésicatoires (Des dangers de remploi des) chez les enfants, 396.
Vessie (Des injections de nitrate d*argent comme traitement de Tinflamma-
tiou chronique de ta), 184.
(Ponction de la ) pratiquée avec succès dans un cas de rétrécisse-
ment de Tu l'être, 185.
Vinaigre de verjus. Son mode de préparation, par M. Stan. Martin, 41t.
. yijières (Morsures des). Moyens de prévenir Tabsorpiion du virus après la
cautérisation de la plaie et de combattre Tcngorgement consécu-
tif du membre, 283.
Vdwdus (Bons effets des grandes ventouses sèches sur les parois abdomi-
nales dans les cas de), 174.
Fomt««0m«fifx (Considérations nouvelles sur les), 341.— Indications tbéra-
gsuiiques qui en découlent, par M. Sandras, médecin de Thôpital
eaujon, 250.
Vomitif {Sur remploi de Talun comme) dans le traitement du croup, 430.
Vulve (Trombus de la) compliquant Tétat de grossesse. Indications cnra-
tives, 41.
FIJC DE LA TABLE DU TOME XXXY.
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