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Full text of "Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau, publ. par G. Groen van Prinsterer"

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8000646330 


kl  .  9  -   2-B 


I 


* 


ARCHIVES 


OU 


CORRESPONDANCE  INE 


DE  LA  MAISOV 


D*  ORANGE-NASSAU. 


iMniai nn  de  j.  kim  ,  j  m> 


AKQUTIES 


OU 


CORRESPONDANCE  INÉDITE 


DE    LA    MAISON 


D*ORANGfi-lVASSAtJ. 


ArntrtI 

Ft'BLlÉ,  AVEC  AUTORISATION  DE  S.  M.  I.E  ROI, 

PAB 

M/  G.  GaOBN  YAM  PRINSTERBR , 


CHIVALTIB      OB     l'oBBIB     »•     UOV     m«TQ«B, 


C(r«l«X.LBB  ft'cTAT. 


TOME   ID. 

1567  —  1572. 


•I*9«c  deé  ^aoiîimtea. 


LEIDE, 
S.  ET  J.  LUCHTMANS,       . 

1836. 


^.    ^  .    /^^, 


Il  ne  sera ,  croyons-nous ,  pas  inutile  d'indiquer 
de  nouveau  une  partie  des  trésors  historiques  mis 
ici  à  la  disposition  du  lecteur.  Observons  toute- 
fois que  nous  ne  saurions  donner  qu'un  rapide  aper- 
çu. Les  cent-trente-six  Lettres  de  ce  troisième 
» 

Tome,  se  rapportant  à  une  époque  (1567 — i^']^) 
fort  agitée ,  pleine  de  vicissitudes  et  de  boulever- 
sements,  doivent  renfermer  une  infinité  de  pré« 
cieux  détails:  une  investigation  plus  attentive  les 
fera  successivement  découvrir  ;  Tétude  et  la  médi- 
tation seules  peuvent  les  épuiser. 


U*  première  place  dans  cette  revue  appartient, 
siui  cvuUreUit,  à  Guillaume  de  Nassau. 

Nous  le  retrouvons  dans  les  mêmes  dispositions 
;^l\viue  II.  p.  XV  —  xxiv)  ;  indécis,  livre  à  de  cruel- 
les perplexités.  Qp  attribue  communément  à  ses 
instigations  secrètes  les  entreprises  que  les  pre- 
miers mois  de  1567  virent  tristement  échouer. 
Rien  dans  nos  documents  ne  justifie  cette  supposi- 
tion ,  et  on  ne  sauroit  guère  la  concilier  avec  l'état 
des  choses.  Le  Prince  ne  trou  voit  de  Tappui  ni 
dans  le  Comte  d'Egmont,  qui  n'aspiroit  qua  se 
réconcilier  avec  la  Cour;  ni  dans  les  Confédérés, 
pour  la  plupart  ou  lâches ,  ou  téméraires;  ni  dans 
les  Etats  des  Provinces ,  ou  dans  les  Magistrats  des 
Villes  j  en  général  fortement  prévenus  contre  la  Ré- 
forme ;  ni  dans  une  multitude  dont  il  n*airaoit  pas 
les  mouvements  désordonnés.  La  Gouvernante  avoit 
repris  le  dessus  ;  les  commencements  de  sédition 
étoient  dissipés  ;  les  catholiques  a  haussoient  pour 
»  l'heure  la  teste  comme  trommefâires  et  n'étoieni 
*  quacy  plus  traictables  d*orgueil  »  (p.  i3).  Coopé» 
fer  au  rétablissement  de  Tordre ,  arrêter  le  bras  levé 
dû  Souverain,  en  ôlant  à  la  persécution  renaissante 
le  plus  spécieux  des  prétextes,  là  semblent  s*étre 
borné  alors  ses  desseins,  il  désire  de  la  part  des 


vil 


Piioces  Allemands  interoessiooy  prières,  insinuation 
qu'en  cas  de  violences  contre  ceux  de  la  confession 
d'Augsbourg ,  on  ne  pourra  les  abandonner  (p.  3o); 
mais  pas  de  secours  immédiats  ,  comme  au  temps 
où ,  non  sans  qu'il  en  eut  connoissance ,  le  Comte 
Louis  faisoit  des  levées  (Tom.  IL  p.  272).  Loin  de 
vouloir  abuser  de  son  influence  pour  remuer  les 
Pays-Bas ,  il  songeoit  sériieusement  à  se  rendre  en 
Allemagne  pour  assister  à  la  diète  (p.  6).  Quant  au 
projet  de  se  saisir  d'Anvers ,  que  beaucoup  d'écri* 
vains  se  plaisent  à  lui  attribuer  y  nous  n'en  avons 
pas  trouvé  le  moindre  indice  ;  rien  que  l'expres^^ 
sion  énergique  des  dangers  qu'il  courut  en  répri-* 
Hiant  les  séditieux,  a  Je  vous  puis  bien  dire  que 
»  nous  avons  faict  la  plus  belle  escliappade  du 
»  monde  et  que  par  la  grâce  de  Dieu  nous  nous 
*  povons  estimer  d'être  nouveau  nez»  (p.  5a). 

L'obéissance,  poussée  jusqu'au  péril  de  la  vie,  a 
eependant  des  limites.  La  Gouvernante  exige  un 
serment  qui  semble  n'en  reconnoitre  aucune  ;  tout 
annonce  un  régime  sévère  et  cruel  ;  la  présence  du 
Prince  esl  désormais  inutile  ;  il  se  décide  à  partir. 
«  Me  voulant  pas  encourir  le  reproche  que  c'est  moi 
»  qui  excite  et  anime  le  peuple  à  la  résistance,  je 
»  préfère  être  loin  d'ici  et  ne  pas  voir  des  actes 


VIII 


•  si  déplorables  ^  que  mon  cœur  et  ma  conscience 
31»  repoussent  »  (p.  57).  Les  Lettres  aux  Comtes 
d*Egmont  et  de  Hornes  ,  respirant  en  plus  d'un 
endroit  Findignation  et  l'amertume,  ne  contien- 
nent toutefois  rien  qui  fasse  révoquer  en  doute  la 
sincérité  de  ce  qu'il  affirme  :  a  Je  ne  cesserai  pas 
»  d  être  le  très  obéissant  vassal  de  S.  M. ,  prêt  à 
»  tout  service  que  je  pourrai  rendre  en  bonne  con- 
»  science  »  (p.  71).  Il  écrit  au  Roi.  «  L'afTection 
9  que  j'ay  tousjours  porté  à  V.  M.  et  bien  de  ses 
9  pays,  m'est  tellement  imprimée  que  ne  délaisze- 
»  ray  mectre  corps  et  biens  en  tout  ce  que  je  cog- 
»  noistray  [)ovoir  être  le  vra/  service  de  V.  M. , 
»  repos  et  maintenement  de  ses  pays  ^  et  luy  demeu* 
»  reray  tel  partout  où  je  seray  »  (p.  65).  Nous  ne 
croyons  pas  que  ce  fut  un  sim[ile  compliment ,  ni 
surtout  une  fausseté. 

S'il  quitte  le  pays ,  ce  n'est  pas  pour  l'abandonner. 
Il  va  en  Allemagne,  aussi  pour  a  prendre  conseil  de 
»  ses  Seigneurs  et  amis  ji  (p.  57).  S'il  dit  :  a  Autant 
»  qu'il  est  en  nous  de  prévoir ,  il  nous  semble  que 
»  c'en  est  fait  de  ces  provinces,  et  que ,  dans  de  dé- 
»  plorables  massacres,  beaucoup  de  milliers  de  Chré- 
»  tiens  sages  et  pieux  vont  perdre  les  biens  et  la 
»  vie  ,  »  immédiatement  il  ajoute  :  a  A  moins  que 


IX 


9  Dieu  Tout-puissant  ne  veuille  écarter  ces  mal- 
m  heurs  y  et  que  les  Electeurs  et  Princes  Allemands 
»  ne  sauvent  le  pays  de  si  épouvantables  désastres  > 

(P-  59). 

Le  Duc  d*Albe  arrive.  Avec  les  mots  d'hérésie  et 
de  rébellion,  tout  lui  paroit  légitime;  les  em- 
prisonnements, les  proscriptions,  les  violations 
de  Privilèges  ,  l'anéantissement  des  droits  et  des 
libertés,  les  spoliations,  les  tortures,  et  les 
supplices.  On  accuse  le  Prince,  on  co^j^fisque  ses 
biens,  on  enlève  son  fils.  Par  les  charges  qu'il  a 
précédemment  occupées  ,  les  biens  de  sa  Famille , 
ses  talents,  ses  opinions  connues,  ses  relations, 
ses  ressources ,  il  est  dans  les  Pays-Bas  le  person- 
nage le  plus  considérable  et  le  plus  considéré.  Cest  à 
lui  que  les  opprimés  s'adressent,  au  nom  des  liber- 
tés qu'il  est  tenu  de  maintenir;  au  nom  du  Roi  que 
les  Espagnols  abusent  et  trahissent  ;  au  nom  de  la 
cause  sacrée  à  laquelle  on  sait  qu'il  est  sincèi'ement 
attaché.  On  le  prie, on  l'exhorte,  on  l'adjure  de  ne 
pas  laisser,  sans  opposition,  ruiner  les  Provinces 
et  massacrer  les  habitants.  Une  vocation  passive 
n'est  pas  celle  qu'il  se  croit  tenu  d'embrasser.  «  Le 
9  Prince  a  bien  voulu  condescendre  à  la  réquisition 
>  de  ce  fidèl  peuple ,  astheur  de  tout  abandonné  et 


)»  délessé  ;  de  tant  plus  qu'i  cognoit  que  ce  n'est  pas 
»  seulement  la  ruine  du  pais ,  demorant  les  choses 
»  en  tel  termes,  mais  entièrement  le  déservice  de 
w  S.  M.  »  (p.  ao6). 

Une  grande  partie  des  documents  de  ce  Tome 
est  relatif  aux  expéditions  de  i568  et  157a.  Parmi 
les  preuves  des  talents  stratégiques  du  Prince  on 
pourra  désormais  ranger  les  avertissements  qu'il 
donne  au  Comte  Louis.  Le  désastre  de  Jemmingen, 
s'il  n'abandonne  le  siège  de  Groningue,  lui  est 
positivement  annoncé.  «  Sur  tout  faut  avoir  esgard 
»  que  là  où  ils  seroyent  forcés  de  se  retirer,  ils  sont 
»  assseiu'ez  ne  le  pouvoir  faire  ayant  l'ennemy  à 
»  doz ,  sans  estre  ou  deflaits  ,  ou  grefvement  en- 
p  donmoagez  »  (p.  aSS). 

Les  Ai*chives  contiennent  peu  touchant  les  an- 
nées 1 569 ,  1 570 1  et  1 57 1 .  Le  Prince  les  passa ,  soit 
en  France,  où  il  vint,  avec  un  corps  d'armée, 
au  secours  des  Huguenots  ;  soit  en  Allemagne  ,  au 
milieu  de  négociations  et  de  préparatifs.  Néanmoins 
ce  peu  suffît  pour  nous  le  montrer  travaillant  tou- 
jours avec  une  même  ardeur  k  ravaDcement  des 
mêmes  grands  intérêts. 


A^IWf  4u  lyt^^j^  farigent  |}|9itiirelJ^aiei)t  U& 
i»PBihre$  Ae  sfi  Fsuniile. 

Ije  Compte  Addiph^  de  Nassau  ,  âgé  àej^'j  ans  , 
après  avoir  vaiU^qiaieiU  coHibattu ,  contribue ,  par 
sa  mari ,  à  la  victoire  de  HeyUgerlee  (p.  aao).  «  Tout 
9  c  est  succédé  à  soubhaict ,  ne  fuist  l'immature 
B  mort  du  G)Dte  Adolplie  (à  qui  Dieu  faîsse  pai^) 
9  laquelle  aeps  jusques  à  Tâme ,  et  vous  supplye , 
f  Jf oasyieur  »  la  suf^rter  selon  vQstre  vertu  et  con- 
9  ^Uipce  ordioaire  ep  ioiHes  adversités  »  (p.  238). 

Le  Comte  ^enri ,  plus  jeune  eqcore ,  fait  la  cam- 
pagne dtf  FFWOfs  ^  $0  distingue  dans  les  Pays-Sas 
(p.  5o5). 

Peut-être  a-t-on  jusqu'ici  rendu  trop  peu  jusr 
lice  au  Comte  Jean  de  Nassau.  On  se  borne  à  parler 
de  son  habileté  politique  y  et  puis ,  comme  embar- 
rassé à  lui  trouver  des  mérites  personnels  y  on  se 
liate  de  célébrer  sa  nombreuse  et  vaillante  postérité. 
Cest  mal  apprécier  sa  conduite  et  son  caractère.  Il 
necraigooitpas  les  dangers.  Nous  le  voyons  accom- 
pagnant le  Prince  en  1 568,  et  ne  quittant  l'armée  que 
lor^u^Ue  a  quitté  les  Pays-Bas  (p.  3o3).  Sa  coopé- 


XII 


ration  active  l'exposoit  à  toutes  sortes  de  périls  ;  il 
D^étoit  pas  même  en  sûreté  dans  sa  maison.  «  Puis- 
vque  à  mon  occasion ^  »  lui  écrit  le  Prince ,  «et 
»  pour  Tassistence  qu'il  vous  a  pieu  me  faire ,  les 
>»inemîs  de  Dieu  ne  vous  veuillent  gran  bien,  je 
»  ne  me  peus  sinon  conformer  à  vostre  opinion 
»  que  aies  toujours  l'euiie  ouvert,  et  que  principa- 
»  le  ment  gardés  vostre  maison  de  Dillenbourg, . . . 
31  car  le  temps  est  terrible  et  plein  de  méchanstés  v 
(p.  347).  Correspondances ,  voyages ,  sacrifices  pé- 
cuniaires, il  étoit  prêt  à  tout;  il  ne  se  lassoit  pas  de 
rendre  service ,  ni  le  Prince  de  lui  témoigner  de  la 
reconnoissance.  a  Or,  Monsieur  mon  frère  ,  je  ne 
»  scais  comme  je  vous  porrey  assés  afTectueusement 
j>  remercier  de  la  grande  paine  et  soussi  que  prendés 
»  à  mon  occasion,  et  me  desplait  asseurément  que  je 
9  suis  cause  de  vous  faire  avoir  ses  rompemens  de 
»  teste  et  vous  mestre  en  si  grans  despens  et  debtes; 
»  mais  vous  poiés  estre  asseuré  que  me  rendes  telle- 
»  ment  vostre  obligé,  que  mesteray  toujours  très 
»  volun tiers  mon  corps  et  ma  vie  pour  vostre  service. 
»  Quant  au  bien,  je  ne  peus  rien  dire  pour  le  pré- 
»  sent;  mais,  si  Dieu  me  donne  la  vie  que  je  puisse 
»  retourner  à  ce  quil  me  appertient,  vous  en  porrés 
j»  disposer  comme  du  vostre  »  (p.  SSq,  1.  i  — -  1 1.). 


irii 


«  Du  succès  de   mes  affaires  ne  fauldray  à  toutes 

•  occasions  vous  tenir  adverty,  comme  à  celuy 
»  que  je  sçay  elles  sont  aultant  à  coeur  que  a  moy- 

•  mesraes  »  (p.  46a).  «  Je  sçay  l'entier  zèle  que  vous 
»  avez  tousjours  démonstré  à  une  si  bonne  cause , 
»  et  avec  quelle  vigilance  vous  avez  de  tout  temps 
»  procuré  le  I>ien  et  avancement  de  nostre  ditte 
B  cause  y  sans  y  avoir  jamais  espai^né  peine,  tm- 
»  \aulX|  ou  dangiers  »  (p.  485  inj.). 

Le  Comte  Louis  ne  reste  pas  en  arrière ,  c'est  lui 
qui  toujours  veut  aller  en  avant,  a  Surtout  le  désir 
»  de  M.  le  Comte  Lodvic  et  sa  requeste  est  que  Son 
»  Exe.  (le  Prince)  vueille  se  déclarer  tout  ouverte* 
»  ment  envers  les  Princes  et  Seigneurs ,  et  descou- 
9  vrir  nostre  maladie  sans  aucun  desguisement ,  et, 
9  en  poussant  outre,  mettre  Tissue  en  la  main  de 
9  Dieu  »  {^.  334)-  l^  Prince  étoit  souvent  obligé 
de  modérer  cette  ardeur,  a  Quand  à  ce  que  m'es- 
9  cripvez  de  vostre  entreprinse,  ne  vous  sçauroys 
9  dire  aultre  cbose ,  sinon  que  s'il  vous  semble 
9  qu'il  y  a  quelque  raisonnable  apparence  de  pou- 
9  voir  elTectuer  quelque  chose  de  bon ,  que  le  fis- 
9  siez  faire  au  nom  de  Dieu,  mais,  quant  à  vostre 
9  personne,   de  vous    conseiller  d'aller  avecq  la 


XIV 


»4itte  entrepritise,  u'ep  scauroys  bonnement  dire 
»  mon  advis;  car  vous  mectre  arrière  en  hazard 
»  avecq  gens  incognuz,  ne  me  semble  estre  con- 
9seillable,  mesmes  par  eaue  »  (p.  278).  Relative* 
ment  à  Tinvasion  de  Groningue ,  qui  faillit  avoir, 
grâces  à  l'intrépidité  du  Comte ,  de  si  grands  résul- 
tats, il  y  a,  dans  deux  Mémoires ,  l'un  de  lui  et 
l'autre  du  Prince  (n»  Sog'  et  3i4') ,  des  détails  nom- 
breux et  fort  intéressants.  Nous  regrettons  de  ne 
pouvoir  rien  communiquer  touchant  le  séjour  de 
quatre  années  que  Louis  de  Nassau  fit  en  France,  se 
distinguant  non  moins  par  ses  talents  dans  les  déli- 
bérations politiques ,  que  dans  les  combats  par  son 
audace  (p.  3a3,  38^,  4oi).  Voici  cependant  quel- 
ques lignes  remarquables  écrites  peu  de  jours  avant 
qu'il  vint,  en  1572,  tomber  à  Mons  comme  un 
coup  de  foudre  au  milieu  de  ses  ennemis  attérés. 
«  Vous  pourrés  Eure  estât  de  mes  frères  et  de  moy 
•  que  n'y  espargnerons  ny  la  vie ,  ny  les  biens , 
»  encores  que  nous  aurions  occasion  d'en  estre  des- 
»  goustés  selon  le  monde ,  et  nommément  moy  quy 
»  va  tanttost  six  ans  vagabondant  par  le  paix.  Mais 
»  je  voy  que  ce  bon  Dieu  quy  nous  ast  maintenus 
j»  et  guarentis  en  tant  des  travaulx  et  dangiers ,  ne 
1»  veult  pas  retirer  Sa  main  forte  arrière  de  nous , 


9  ains  nous  sousienir  debout  »  (p»  417)*  £(  si  Ton 
veut  encore  une  preuve  notable  ,  à  la  fois  de  ta 
constance  et  de  sa  piétë ,  qu'on  lise  ce  qu^il  écrit 
après  la  défaite  de  Jemmingen;  c'est-à-dire,  après 
un  événement  qui  venoit  de  lui  enlever  ses  re^ 
sources  et  auroit  aisément  pu  lui  enlever  tout  es* 
poir  :  «  Encoires  que  nostre  armée  soyt  en  partie 

•  défaicte  et  en  partie  séparée  , . .  si  est  ce  que , 
»  comme  Dieu  mercy  quant  à  nostre  personne  es* 
9  tant  eschappé  saufT  et  sain  ,  avons  le  couraige  si 
9  bon  qu'oncques ,  mais  espérons  en  brief  que  Dieu 
9  nous  assistera  tellement  qu'aurions  y  si  Luy  plaist, 
9  les  moyens  beaucoup  plus  prompts  pour  redres- 

•  ser  la  pouvre  Eglise  et  la  patrie  que  n'eusmes 
9  oncques  »  (p.  272  in/.\ 

Farmi  les  beau-frères  du  Prince ,  le  Comte  de  Nue- 
nar  est  celui  dont  il  a  le  moins  à  se  louer.  Ce  per- 
sonnage aimoit ,  aux  approches  du  danger ,  à  se 
tenir  a  l'écart.  A  ce  qu'il  dit,  douloureusement 
affecté  de  la  mort  d'une  épouse ,  dont  il  faisoit  le 
malheur  durant  sa  vie  (p.  J18;,  nous  le  voyons 
refuser,  malgré  les  instances  du  Comte  Jean,  de  se 
rendre  à  une  assemblée,  où  l'on  devoit  traiter  de  la 
Religion  et  où  sa  présence  pouvoit  être  utile  (p.  1 5). 


XVI 


Quant  au  Comte  de  Berghes,  peut-être  qu*à 
cette  ëpoque  il  ne  doit  pas  être  jugé  très  défavo- 
rablement. Il  est  vrai  que  simultanément  il  flattoit 
Viglius  et  consultoit  le  Prince  (p.  54) ,  et  qu'il  res- 
ta dans  les  Pays-Bas  (p.  127) ,  tant  qu'il  crût  pouvoir 
rentrer  en  grâce  auprès  du  Roi  ;  mais  ,  frustré 
dans  cet  espoir  y  il  devint  zélé  et  actif.  Dans  une  Let- 
tre relative  aux  actes  du  Duc  d'Albe,  il  semble  se 
plaire  à  lui  donner  le  nom  de  tyran  (Lettre  354). 
La  meilleure  harmonie  règne  entre  lui  et  ses  frè- 
res :  il  écrit  au  Comte  Jean  :  «  Vous  m'obligez  tou- 
»  jours  par  l'un  plaisir  sur  l'autre  à  penser  comment 
»  je  le  pourray  un  jour  tout  recognoistre ...  ;  à 
»  quoy  mes  enfans  auront  aussi  à  penser  les  jours 
j»  de  leur  vie.  »  (p.  4*6).  En  iS^a  il  rendit  des  ser- 
vices très  importants  (p.  43 1). 

Le  Comte  Gùnther  de  Schwartzbourg  prêle  l'ap- 
pui de  son  intercession  et  de  ses  conseils  ;  il  ne 
tint  pas  à  lui  que  Philippe-Guillaume  ne  fût  rap- 
pelé à  temps  (p.  lao).  «  Le  Comte  Gûntert  ,  » 
écrit  le  Prince  ,  «  seroit  d'opinion  que  je  demorasse 
»  avecque  luy  ancores  ung  temps  ,  et  à  ceste  occa- 
»  sion  sont  venu  le  Conte  Hans-Gùntert  et  le  Conte 
»  Albert  (ses  frères)  me  prier  tous  trois  par  ensemble 
»  que  je  volusse  demeurer  et  prendre  la  patience 


XVII 


9  avecque  eux,  me  offrant  tout  plain  de  honestités, 
B  de  quoy  certes  leur  suis  obligé  »  (p.  345). 


Plusieurs  Documents  renferment  des  données 
intéressantes  sur  divers  personnages  notables  des 
Pays-Bas,  dont  quelques  uns  y  restèrent,  tandis 
que  d'autres  crurent  devoir  s'expatrier. 

Entre  ces  derniers  le  Comte  de  Bréderode  mourut 
en  1 568  ;  nous  ne  regrettons  pas  pour  sa  mé- 
moire de  n'avoir  plus  trouvé  de  ses  Lettres.  —  Le 
G>mte  de  Hoogstraten,  qui  donne  la  nouvelle  de  sa 
mort  (p.  170)  et  qui  périt  la  même  année,  plein  de 
commisération  pour  le  triste  sort  de  la  patrie  (Let- 
tre 3io),  étoit  plein  d'ardeur  et  de  zèle  pour  la 
délivrer.  Le  Mémoire  touchant  les  secours  à  don- 
ner au  Comte  Louis  de  INassau  (n**  3 10^)  est  une 
nouvelle  preuve  que  le  Prince  désiroit  ses  conseils. 
On  trouvera  plusieurs  exemples  de  son  style  vif 
et  piquant.  «  La  conscience  de  cestuy  Nero  d'Alve 
9  le  juge,  qui  vault  mille  tesmoingso  (p.  a4i  )•  «  J'siy 

9  eu  advertence  que  sommes estes  banniz  à 

»  jamais. . . ,  mais  espère  pour  n'y  avoir  fondement, 
B  que  monstrerons  de  brief  que  nous  en  soulcions 
m  peu ,  et  que  ce  bon  Dieu  nous  eu  fera  quelque 


•  jour  la  mifton  »  (A  /.).  «  Je  suis  journellement 
»  entendant  à  faires  exerciter  mes  gens  à  tirer  aux 
»  butes ,  puisque  ne  s'offrit  encoires  occasion  le 
»  faire  sur  les  ennemis»  (p.  a8i ,  in/.).  —  Antoine 
de  Stralen ,  Bourguemattre  d'Anvers ,  écrit  :  «  L'on 
»  ne  scait  encor  riens  de  la  Commission  du  Duc .... 
yt  Je  prie  Dieu  que  se  soit  à  Son  service ,  bien 
»  du  Roy  et  de  ces  pays  »  (p.  117).  Quelques 
jours  après ,  il  étoit  en  prison  ;  quelques  mois  après 
exécuté.  —  J.  de  Hornes,  Seigneur  de  Boxtel  , 
observe  lors  de  la  venue  du  Duc  d'Albe  :  «  Je  crains 
9  que  le  Ducque  faict  grand  recueil  à  aulcuns,  que 
»  la  fin  serastaultre  «(p.  ia5).  -^Clément  Coornbert 
songe  à  transporter  vers  Emden  le  commerce  des 
Pays-Bas  (p.  i38). — Nous  communiquons  aussi  une 
Lettre  du  célèbre  Mamix  (Lettre  355) ,  déjà  en 
i568  chargé  par  le  Prince  d'une  commission 
périlleuse  (p.  fàS'j). 

Cétoit  une  triste  et  fausse  position  celle  des  Sei-* 
gneurs  qui ,  après  avoir  plus  ou  moins  longtemps 
hésité,  après  des  velléités  de  résistance  très  pronon- 
cées y  avoient  fini  par  se  résigner  passivement  aux 
volontés  même  les  plus  arbitraires  du  Souverain. 
Ce  Tooae  offre  un  indice  «ssex  curieux  de  leur  pu* 


siUanimité.  Letf  Comtes  d'Egmont  et  de  Mansfeldl 
D*osent  assister  à  un  souper  auquel  l'Ambassadeur 
de  ]VIaximilien  II  les  invite;  de  crainte  d'y  rencontrer 
les  Députés  des  Princes  d'Allemagne  venant  inter- 
céder pour  les  Protestants  (p.  97). 

Le  Duc  d'Albe  a-t-il  franchi  la  frontière  ,  on  se 
presse,  on  se  précipite  vers  lui.  «  Beaucoup  de 
Seigneurs  et  gentilhommessont  esté  au  devant  de 
luy,  entre  aultres  M'  l'Admirai  »  (p.  raS). 
M' de  Meghem  arriva  de  nuyct  en  Anvers,  et  de 
grand  matin  ayant  prins  la  poste,  est  allé  rencon» 

trer  le  Duc  d'Alve Le  Duc  d'Aerschot  allit 

trouver  le  Duc ,  et  est  party  M'  d'Egmont  avecq 
environ  quarante  gentilzhommes,  pour  aussy  faire 

la  révérence  au  dit  Duc;  tellement  que  Madame 
est  présentement  icy  toute  seule,  sans  nul  Che- 
valier de  rOrdre  »  (p.  1 1 5  sqq.).  Et  le  Comte  de 
M^en,  ayant  reçu  devant  Groningue  une  Lettre 
ibrt  remarquable  des  Comtes  L.  de  Nassau  et  de 
Hoogstraten  ,  où  on  l'exhorte,  lui  a  obligez  de  com-> 
»  battre  pour  la  patrie ,  à  ne  pas  servir  aux  particu- 
»  lières  ambitions  d'une  nation  estrangère  et  enne» 
»  mye  de  toute  justice,  raison  et  politique  •  (p. 
i53)  ;  répond  :  o  Messieurs ,  j'ai  reçue  vostre  let* 
1»  tre ,  et  comme  ....  le  Duc  me  deffendit  de  res^ 


XX 

»  pondre  à  une  aultre  vostre ,  je  l'oseroys  aussy  peu 
»  faire  à  ceste  sans  le  consentement  de  Son  E\c.  Je 
•  la  luy  ay  envoyé  »  (p.  254). 

Pas  de  Lettres  du  Duc  d'Albe;  néanmoins 
il  y  a  dans  la  Correspondance  quelques  traits 
que  nous  croyons  devoir  mettre  sous  les  yeux 
de  nos  lecteurs.  Voici  Faccueil  qu'il  fait  au  fils 
du  Prince  d'Orange,  a  Le  Comte  de  Buren  fust 
»  fort  bien  i  esseu  et  caressé  de  M' le  Ducq  ;  s'of- 
»  frist  là  où  l'occasion  s'ofTriroit  de  lui  pouvoir 
»  foire  service ,  que  le  feroit  de  bon  coeur  .  .  . 
»  Le  22  prins  M'  de  Buren  congié  ;  le  Ducq  Tem- 
»  brassa  et  lui  fist  de  rechieff  le  mesmes  et  sem- 
»  blables  oeflfres  »  Tp.  rai).  —  On  avoit  arrêté  les 
Comtes  d'Egmont  et  de  Hornes  ;  bon  nombre  des 
bourgeois  de  Bruxelles  se  rend  vers  lui ,  demande 
à  en  savoir  la  cause:  sur  quoi  il  leur  fait  dire:  o  Je 
î»  suis  occupé  à  réunir  mes  troupes ,  Espagnoles  , 
»  Italiennes  ,  et  Allemandes  ;  quand  je  serai  prêt , 
»  vous  recevrez  ma  réponse  i>  (p.  laô). — Il  proteste 
désirer  que  les  Comtes  puissent  se  disculper,  aussi 
sincèrement  que  si  la  chose  concernoit  son  propre 
père  (p.  127).  —  Dans  une  Lettre  où  le  cœur  vaut 
mieux  que  l'orthographe ,  Marie  de  Nassavt  y  épouse 


éa  Comte  de  Bcrphes,  se  ti-otivant  h  Bnixpllcs  nti 
milieti  des  arrestations,  exprime  bien  vivement  la 
terreur  que  causoient  de  tels  actes,  inattendus 
après  ua  bienveillant  accueil,  a  Que  )e  Seigneur 
«nous  donne  Sa   grùce,  dont  nnuii  avons  gran- 

•  dément  besoin  ....(>  ma  très  clière  Mère,  que 
"  ne  suis'je  assez  heureuse  de  ponvoir  être  une 

■  heure  auprès  de  vous,  jtoiir  demander  vos  cou- 
*seils!  Je  ne  sais  que  faire,   que  commencer.   De 

■  tous   côtés   des   malheurs  ,    et    aucune  consola- 

■  lioD  leiTestre  dans  ce  pays  »  (p.  jf]  ,  s/f.).  Aux 
irreslations  succédèrent  les  supplices.  D'après  le 
récit  d'uQ  témoin  oculaire ,  «  ont  eu  la  teste  cou- 
>  pée  les  deux  Seigneurs  de  Batlenbourgh  et  aprex 
a  Cock ,  les  Seigneurs  de  Dhii  et  de  Villers  ,  et  dict 
»  n'aToir  retenu  te  nom  des   aullres  pour  ce  que 

■  le  fXFur  ue  hiy  scavoit  supporter  de  le  veoîr 
B  davantaige  ....  C'estoit  une  chose  de  J'autre  mon- 
»  de  le  crys ,  lamentation ,  et  juste  compassion  qu'a- 

•  viunt  loi»  ceux  de  Bruxelles,  nobles  et  ignobles  , 
«pour  ceste  barbare  tyrannie n  (p.  aJg,  .c</.).  — 
Le  Comte  de  Uerghes  décrit  le  dépit  et  la  colère  du 
Ducau  «ujet  del»i^stance  des  boui^eois  de  Bru- 
xdtefi  contre  le  dixième  denier  (Lettre  35/4).  — 
Enltn ,  et  c'est  ici  siu-lou)  que  la  situation  est  fnrtf- 


XXJl 


ment  caractérisée,  le  Comte  de  Megén,  qui  déjà 
en  i566  s'étoit  franchement  déclaré  contre  les 
Confédérés  et  les  prétendus  hérétiques,  qui  en  i568 
avoit  puissamment  contribué  à  repousser  Louis  de 
Nassau  ;  malgré  les  services  rendus  et  ceux  qu'il 
sembloit  pouvoir  rendre  encore  y  montre  en  1 569 
des  craintes  sérieuses  qu'on  ne  lui  fasse  subir  le 
sort  du  Comte  d'Egmont  (p.  ^a  i ). 

Touchant  le  Roi  Philippe  II  il  y  a  ici  peu  de 
chose:  seulement  quelques  données  relatives  à 
l'emprisonnement  de  Don  Carlos ,  qui  semblent 
indiquer  qu'en  effet,  par  rapport  à  cette  lamentable 
histoire ,  il  a  été  trop  défavorablement  jugé.  Aimant 
à  écarter  partout  d'injustes  accusations ,  nous  les 
publions  volontiers  (Lettres  3o3  et  3o4,  p.  187 
et  194.  sç.). 


Les  rapports  intimes  et  multipliés  du  Prince  et  de 
ses  frères  avec  les  personnages  marquants  de  l'Al- 
lemagne et  de  la  France ,  prouvent  ici ,  plus  enco- 
re, ce  nous  semble,  que  dans  les  Tomes  précé- 
dents ,  l'intérêt  général  qui  résulte,  des  relations  de 
la  Maison  d'Orange-Nassau  ;  de  la  position  centrale 
et  de  l'importance  Européenne  des  Pays-Bas  ;  et  de 


La  première  niotlié  du  seizième  siècle  fut  une 
beHe  époque  pour  l'Allemagne.  L'Evangile  se  répan- 
doit  dans  les  liaut  raiis^s  comme  tlans  les  dernières 
classes  de  la  société.  De  toutes  parts  (preuve  irré- 
Tn^ablede  l'Esprit  de  vie  «jui  accompagne  la  prédi- 
caliou  pure  et  simple  des  dogmes  ClirélieDs) 
apparoissent  des  Princes  qui  font  luire  leur  lumière 
devant  les  hommes  ,  modérés  dans  la  bonne  for- 
luoe,  constants  dans  l'adversilé,  courageux,  fidèles, 
tolérants  par  charité,  actifs  contre  les  erreurs  ,  zélés 
pour  la  propagation  du  règne  de  Christ,  et  qui 
DC  vo;ro^  dans  leur  position  plus  élevée  qu'une 
double  mesure  de  tentations  et  de  responsabilité. 
De  cette  génération  Chrétienne  on  voit  encore  ici 
trois  dignes  réprésentants. 

Le  Landgrave  de  Hesse  Philippe  qui,  noble  et 
courageux  témoin  de  la  vérité, profilant  des  mo- 
ments qui  lui  restent,  fait  recommander  au  Prince 
d'Orange  de  se  retirer  à  temps:  a  Ne  soyez  pas 
■  dupe  de  belles  paroles;  n'ayez  pas  trop  de  con- 
»  fiance  ;je  connois  le  Duc  d'Âlbe  et  les  Espagnols  :  si 


i 


XXIV  I 

»  l*on  vous  propose  quelque  conféreDoe,  soyezjsur  vo 
»  gardes,  et  qu'on  ne  vous  surprenne  point»  (p.  42.) 

Le  Duc  Christophe  de  Wurtemberg  ,  qui  emploie 
en  faveur  du  Prince  son  influence  auprès  de  l'Em- 
pereur Maximilien  (Lettre  ^97). 

Enfin  Frédéric ,  cet  Electeur  Palatin  auquel ,  dans 
une  époque  éminemment  religieuse  ,  on  décerna 
le  titre  de  Pieux.  Certes  il  n'est  pas  surprenant  que 
le  Prince  ait  été  en  correspondance  avec  lui ,  avec 
le  Duc  Casimir  son  fils ,  avec  Ehem  et  Zuleger  /leurs 
principaux  conseillers  (p.  36a,  m /I).  11  prie  le 
Comte  Jean  de  demandar  des  avis  à  Heidelberg 
(p.  509).  «  J'ay  iaict  escripre  »  ,  lui  mande-t-'il  une 
autre  fois,  «  au  docteurs  Ehem  et  Zuleger  les  priant 
»  de  vous  assister  de  leurs  advis  et  bon  conseils  ^ 
]»  selon  la  singulière  affection  que  de  tout  temps  ils 
»  ont  démqnstré  au  bien  de  la  cause  commune  et 
»  aussi  à  moi  »  (p.  486).  Quand  l'Electeur  avoit  fait 
une  promesse,  on  pouvoit  y  compter:  à  la  fin  de 
i568  le  Prince  atteste  «  n'avoir  receu  aulcun  deniers 
9  de  ceuU  que  l'on  liiy  avoit  accordé,  sinon  la  part 
»  de  Monseigneur  l'Electeur  Palatin  »  (p.  3i  i). 

Plusieurs  autres  Princes  prennent  sérieusement 
à  coeur  le  sort  déplorable  des  Pays-Bas.  ■ 


Le  Roi  de  Danemapck  offire  au  Prioce  un  .asyle 
(p.  109). 

Le  Duc  de  DeuX-Ponts  Woirgang ,  qui  fut  eu 
iSGgcoinp^QOQ  d'armes  du  Prince  (p.  3i6) ,  écrit 
à  un  parent,  soupçonné  de  vouloir  servir  en  France 
contre  la  Religion:  a  Prince  Chrétien,  né  et  élevé 
»  dans  notre  vraie  Religion  ,  établi  en  Allemagne , 

•  vpus  devez  avant  tout  avoir  souvenance  du  devoir 
»  envers  Dieu  et  la  patrie  »  (p.  a63). 

Le  Prince  déclare  «  la  bonne  affection  qu'il  a 
B  tousjours  eue  au  Comte  de  Hanau  »  (p.  ^SS). 

Se  trouvant  près  de  Groningue ,  le  Comte  Louis 
de  Nassau  écrit  :  «  Les  Q>ntes  et  Seigneurs  voisins 

•  sont  bien  aflectionnés  à  la  cause,  et  nommément 
»  les  Contes  d'Embden  ,  d'Oldenboui^,  et  Bentem  >> 
(p.  a33).  Semblable  témoignage  est  rendu  à  plu* 
sieurs  Villes  Anséatiques:  «  Aussy  sont  ceux  de 
a  Brème  et  autres  villes  maritimes  bien  affection- 
9  nésj»(p.  a34).  En  157^2  on  mande  au  Duc  d'AIbe: 
c  A  Hambourg  et  Brème  les  négociants  et  le  peuple 
9  sont  tellement  amis  des  rebelles,  qu'ils  refusent 
9  de  prêter  contr'eux  de  l'argent,  quelques  assu- 
9  rances  qu'on  veuille  leur  donner  i>(p.  49^)- 

Surtout  n'oublions  pasleLandgraveGuillaume  de 


XXSl 


Hesse.  M.  von  Rommei  (p.  33S)  a  montré,  par  de  nou- 
^elleâ  preuves ,  combien  ce  Prince  mëritoit  le  beau 
nom  de  sage  par  sa  prudence,  sa  justice,  ses  connois^- 
sances  étendues ,  et  surtout  par  cette  sagesse  qui  cou* 
siste  à  connoitreDieu  et  celui  qu'il  a  envoyé,  Jésus- 
Christ,  et  qui,chezlui  comme  chez  son  père  Philippe, 
fut  évidemment  le  principe  de  sa  conduite  et  la 
source  de  ses  vertus.  11  intercède  pour  le 
Prince  avec  beaucoup  de  zèle  (Lettres  agS ,  agS  et 
3oo).  Celui-ci  demande  fréquemment  son  avis  avec 
une  confiance  nullement  douteuse.  Cest  au  Land- 
grave qu'il  prie  ses  frères  d'avoir  recours  pour 
émouvoir,  par  son  moyen ,  les  autres  Princes  en 
faveur  des  Pays-Bas  (p.  a8).  Cest  à  lui  qu'il  soumet 
son  dessein  de  se  rendre  en  Allemagne  (p.  56).  Cest 
lui  qu'il  consulte  sur  la  manière  dont  sa  Justifica- 
tion doit  être  rédigée  (p.  aïo).  C'est  à  lui ,  plutôt 
qu'à  l'Electeur  de  Saxe,  qu'il  fait  part  de  ses  mal- 
heurs domestiques  (Lettre  34^).  Même  lorsqu'ayant 
pris  les  armes  malgré  l'opinion  du  Landgi*ave 
(p.  ^73,  286),  il  eut  encouru  pour  quelque  temps 
sa  disgrâce,  le  Prince,  ne  pouvant  guère  s'adresser 
à  lui  directement ,  s'efforce  d'apprendre  quel  est 
son  avis:  «  Je  ne  scay  si  trouvères  bon  d'envoyer 
»  une  copie  à  Roltzhausen ,  pour  avoir  son  advis , 
»  car  je  ne  fais  doubte  qu'il  le  monstrerat  à  Mon- 


latgrâve  WHhelm  ....  Ne  scay  si  seroit 
»  mal  Tait  de  l'envoier  â  Simon  Biiigeu,  le  priant  de 
»  avoir  son  advis;  car  de  iiiig  costé  ou  de  l'aultre 
» /espéreroys  qu'il  vieiidroit  eiUreles  mains  deMon- 

•  sieur  leLanlgrave  »[p.  346,  jy.).  En  157a  c'éloit 
surtout  lui  que,  par  le  Coule  Jean  de  Nassau  ,  il 
faisoit  avertir, avanl  la  Si.  Baithéleiny,  de  ses  suc- 
cès ,  et  plirs  lard  du  renversenient  de  ses  desseins: 
<  Quant  à  la  rendtliou  des  vdies  ,  vous  en  pour- 

■  rez  Ëùre  seure  advertence  à  Monsieur  le  Land- 
»  grave  de  Hessen ,  et  luy  dire  qu'i  le  peut  tenir 
a  pour  chose  asseurée  a  (p.  461).    «  Je  vous  prie 

*  de  prendre  la  chose  (la  nécessité  de  secours)  à 
»  coeur  et  la  remonstrer  avecq  bon  escient,  voire 

■  avecq  toute  importunilë  au  Lantgrave,  et  par  son 
«  moyen  aui  autres  Princes  »  (p.  5o8]. 

Celte  coniiance  est  justifiée  par  d'utiles  cou- 
seils.  Le  Landgrave  l'engage  à  publier  un  Mé- 
moire Justificatif;  l'exhorte  à  uiénager  dans  ce) 
acte  le  Koi  et,  autant  que  possible  (restriction 
nécessaire  sans  doute  !)  ses  Conseillers  et  ses  Gou- 
verneurs ,'p.  186),  Il  juge  nécessaire  que  la  Prin- 
cesse écrive  des  Lettres  amicales  (il  savoit  qu'elle 
n'en  avoît  pas  l'habitude)  à  l'Electeur  de  Saxe  et  à 
•on  épouse  :  «  car ,  »  dit-il ,  <>  les  grand»  Seigneurs 


Mvnr 


«>  aimebt  (ts  thut  den  groszen  hem.  woH)  que  de 
•  temps  en  temps  ou  leur  donne  de  flatteuses  (ffitê) 
'»  paroles  »  (p.  iCa).  —  11  vient  à  Dilleubourg 
assister  au  baptêuié  de  Maurice  :  il  eut  prëfiéré  m 
pas  s'y  rendre;  a  niais,  »  écrit-il  à  l'Electeur  de 
Saxe^  «je  ne  voulois  pas  avoir  l'air  d'abandonner 
»  mes  amis  dans  le  malheur»  (p.  i56).  Sa  solli^- 
tude  poiir  le  Pritice  se  manifeste  encore  dàiis  une 
des  dernières  Lettres  de  ce  Tome  (Lettre  386)  ; 
ayaut  appris  à  soii  égard  des  nouvelles  inquiétant 
itSf  il  s'empresse  de  demander  des  informations 
au  G>ixite  Jean  de  Nassau* 

L'£nipereur  Maximilien  11,  dont  cependant  on 
ne  saufoit  révoquer  en  doute  les  convictions  Evan- 
géliques  (p.  4? 5)  >  avoit  désapprouvé  fortement 
Texpédition  de  i568  (Lettre  Soô*):  en  167  d  il  s'é- 
lève contre  les  projets  dlnvasion  avec  plus  de 
véhémence  encore ,  écrivant  au  Frince  :  «  Tous  les 
1»  malheurs  que  depuis  la  prise  des  armes  vous  avez 
»  éprouvés,  c'est  vous-même  qui  en  êtes  cause» 
(p.  477)-  A  chacune  de  ces  époques  sa  désappro- 
bation avoit  beaucoup  nui  aux  affaires  des  Prote«> 
stants.  Le  Prince  le  donne  à  entendre,  en  1 568, 
dans  une  Lettre  à  de  Schwendi  relative  à  la  mort  des 


Comtes  cf Egluonl  et  tlè  Hoirve» ,  èi  qui  ^  ilêlon 
toute  apparence  y  devoir  être  cbniiiianiqaée  àllStn- 
pereur  (p.  a47  9  sq.).  £t  en  1 672  il  écrit  :  k  Les 

•  Princes  d'Allemagne  m'avoyent  doQoë  quelque 

•  espérance y  mais  tout  cela  a  esté. renversé  parla 

•  pradique  et  letti*es  de  TEmpereur  »  fp.  449)-  Re- 
Biarqoons  néanmoins  que  Maxitiiiliétt.6'étoit  donné 
beaucoup  de  peines  afin  d'arranger  les  choses  ainiâ- 
Mement  (J^tre  ^99')  >  et  qiie ,  pour  être  juste ,  6n 
doit  se  rappeler  qu'au  Chef  de  l'Empire  étaient 
inqx>sé$  des  devoirs  tout  particuliers. 

L'Electeur  Auguste  de  Saxe  n'avoit  pas  cette  et^ 
cuse.  Nos  documents  ne  donnent  pas  une  très  favo- 
rable idée  de  sa  perspicacité  et  de  son  caractère. 
11  nous  sera  permis  de  supposer  que ,  si  le  Prince  le 
consultoit  souvent  ;  si  même  ,  après  la  campagne 
de  France I  il  se  rendit  vers  lui  (a  J'estois  con- 
■  traint ,  » écrit*il  au  Landgrave,  «  me  partir  incon- 
»tinent  vers  le  pais  de  Saxe  »  p.  Syo);  ce  fut 
plutôt  par  égards  pour  un  Prince  puissant  et  dont 
TEmpereur  étoit  ami ,  que  par  une  haute  opinion 
delasagessede  ses  vues  et  delà  justesse  de  ses  obser- 
vations. Du  moins  est-on  obligé  de  reconnoitre  que 
l'Electeur  montre  peu  de  prévoyance ,  peu  de  gêné- 


xnx 


Tositéf  peu  de  sentiment  de  la  position  réelle  des 
affaires,  peu  d'intelligence  des  nécessités  du  mo- 
ment. 

Il  n'aime  pas  à  s'expliquer:  «  Personne  ne  peut 
»  mieux  éonseillerle  Prince  quele Prince  lui-même» 
(p.  33).  «  Je  ne  suis  pas,  x>  dit-il,  «  suffisamment  au 
»  fait  de  ce  qui  s'est  passé  »  (p.  i33).  Et,  quand  il 
s'explique,  voici  comment.  Il  veut  quele  Prince  reste 
dans  les  Pays-Bas,  mais  qu'il  écrive  un  Mémoii'e, 
bieil  travaillé,  bien  détaillé,  une  belle  compositiou 
(eine  ifleissigCy  aus/urlicke^  und  zierliehe  sclirifiy 
p.  34^.  Après  que  le  Prince  est  venu  en  Allemagne  ^ 
il  lui  recommande  de  ne  pas  rappder  son  fils  (p. 
i35).  Quant  au  Prince  lui-même ,  il  l'exhorte  à  ne 
pas  bouger  (stille  sitzen^  p.  i34)-  Si  d'abord  il 
intercède  pour  les  Pays-Bas  (p.  4'*  ^1^)j  bientôt 
son  zèle,  se  refroidit ,  apparemment  par  intolérance 
envers  des  opinions  dont  il  n'a^oit  pas  saisi  le  sens. 
«  Le  Conte  Gùntlier  de  Schwartzbourg  ,  »  écrit  en 
1670  le  Prince  au  Comte  Jean  de  Nassau  ,  «  est  parti 
vpour  trouver  TEIecteur  a^ant  son  partement 
»  pour  l'Empereur  ...  Je  l'ay  prié  que,  si  vient  à 
»  propos,  luy  ramentevoir  l'affair  des  pouvres 
»  Chrestiens,  mais  je  crains  bien  que  serat  labouré 
»  en  vain  »  (p.  35o ,  inf).  Et  plus  tard  :  «  Le  G>mte 


I 


I 


>  n'ut  rien  juti-lé  au  Duc  de  Saxe  de  mes  alTaires  ,  à 
«cause.  ..  qu'il   ne  liiy  ast  aussi  rien  mandé  de 

■  tDOT  ...  Je  crains  bien  que  ce  particuliecs  visita- 
a  lions  De  seront  fort  U  ['avancemeiil  deii  povres 
•  Cre«liens«  ip.  353).  L'Electeur  avoit  prêté  dix- 
mille  florins  au  Prince;  en  t5~o  il  ne  vouloit  pas 
loi  acoordtrr  n  dilav  de  paiement  pour  ung  an  » 
(p.  358).  Vraiment  le  Comte  de  Scliwurizboing 
li'avoil  pas  tort,  lnrsqu*en  i56:i.  se  servant  d'une 
comparaison  niipeti  triviale,  mais  qui  rend  très  hieo 
son  idée,  il  dïsoit:  «  l'Electeui' est  constant  com- 
»  me  du  beurre  au  soleil  »  (dergKthe  f'urst  besteheC 
wU  fMiller  antier  Sonnen  :  "ïoni.  1.  p.  loi), 

Anec  plus  de  bonne  voloiilé  ,  le  Duc  de  Clèves 
n'êtoit  guère  plus  ferme  dans  ses  résolutions.  Au- 
trefuis  Protestant ,  apiès  sa  défaile  par  Cliarles- 
quiiit  redevenu  Catholique,  i;endi-e  de  l'Empereur 
Ferdinand,  embarrassé  par  ses  relations  de  famille, 
iDÙmidé  par  ses  souvenirs,  il  éloit  partagé  entre 
b  crainte  du  danger  et  la  conviction  du  devoir. 
Au*  uoe  apoplexie  son  zèle  pour  la  RtTorme  renaît  : 
«On  ne  sauroit  se  faiie  une  idée  »  écrit  le  Comte 
Jean  de  Nassau  ,  ode  sa  sollicitude  pour  la  Keti- 

■  gioo  ,  et  de  la  ferveur  avec  laquelle  il  crie  à  Dieu 


'  !  r  ' 


»  jour  et  Duit  »  (p.  ai);  Mais  un  .an  qirès  «  Madame 
»  de  Hom  a  eniroyé  vers  Monsieur  de  Clèves ,  coav- 
»  me  Kraifisfùrst ,  il  a  dit  n'estre  pas  Giief  du  Cen- 
»  de  et  ne  luy  a  pas  voulu  donner  ung^eul  mot  de 
«lettre  au  Duc  d'AJve ;  ne  disant  aultre  mot  que 
»Tnal  et  patience .  .  '.  Velà  comme  sonmies  bien 
]»  fondez  en  ce  quartier  d  (p.  aàii)-  Le  Prince  se 
mëfioit  de  tels  caractères  (p.  lôa  m  /);  il  âavoit 
qu'une  hésitation  pusillanime  les  peut  pousser  jus* 
qu'à  la  trahison. 

•  Les  Princes  diéctdément  Catholiques  ne  semblent 
guère  avoir  désapprouvé  les  mesures  du  Rôi  d'Es^ 
pagne.  Les  Ducs  Henri  de  Brunswick  et  Albert  de 
Bavière  se  soucioient  peu  même  des  Comtes  de 
Hornes  et  d'Egmont  (p,  128,  $q^. 
'  Ce  qui  est  phis  sui^renant.  Prince  Ëvan- 
gélique,  le  Duc  Adolphe  de  Holstein  étoit  au 
service  du  Roi  d^spagne  (Letti  e  3840-  ^^  même 
George-Jean  ^  Comte  Palatin  ,  malgré  ses  belles 
protestations  (Lettre  3 14)9  vendoit,  comme  aussi 
le  Duc  François  II  de  Saxe*Lauenbourg^  son  épée 
au  plus  oITrant  (N®  298*,  Lettre  3o3,  et  p.  i\%). 
Pour  expliquer  leur  conduite ,  rappelons ,  bien  que 
ce  soit  une  déplorable  excuse ,  l'animosité  des  Lu» 


XXXIIf 

m 

thërieos  contreles Calvinistes.  Outre  oe  que  nous 
aroDs  dit  de  l'Electeur  de  Saxe,  nous  en  com- 
muniquons deux  exemples  particulièrement  frapr 
pants.  La  Députation  que  quelques  Princes,  après 
de  longs  retards,  envoyèrent  en  1 567  à  la  Duchesse 
de  Pârroe  ,  et  sur  laquelle  on  .  verra  des  détails 
(p.  80,  sqq.)^  ne  devoit,  dans  un  pays  plein 
de  Calvinistes ,  intercéder  que  pour  les  Luthé* 
riens.  Le  second  exemple  est  consigné  dans  une 
Lettre  du  Prince  :  «  U  y  at  deux  ambassadeurs  du 
»  Roy  (de  France)  vers  le  Duc  Hans  Wilhelm  (de 
»  Saxe)  .  .  .  que  l'on  dict  pourchassent  fort  de  la 
»  part  de  leur  maistre  que  le  dit  Duc  volusse  aussi 

>  marcher ,  mais  qu'il  ne  s'est  ancores  résolu  :  bien 
1  est  vrày  que  les  prédicaots  preschent  ouverte- 

>  ment  en  présence  de  ces  ambassadeurs,  que  ceulx 

>  de  la  religion  de  France  et  Pais-Bas  ne  sont  que 

>  muttins ,  rebelles ,  sacramentères ,  briseurs  d*ima« 
»  ges ,  et  gue  l'on  feroit  gran  service  à  Dieu  et  bien 
9  à  toute  la  Crestienté  de  les  abolir  .el  ruiner.  » 
U  n'est  pas  étonnant  que  le  Prince  ajoute:  «La 
9  chose  est  venu  là  que,  si  Dieu  ne  aydemiraculeu* 
9  sèment ,  que  la  relligion  est  en  gran  Iiasarl  de 
3  prendre  pour  long  temps  une  fin  ;  car  person  ne 
•  se  ausaral  plus  emploir  pour  la  pourchasser , 


XXXIV 


»  voiant  la  flossetë  et  le  peu  de  corage  qu'il  y  at  à 
»  ceulx  quil  la  ciebvriont  par  raison  avancer  et  la 
»  sustenir  0  (p.  333 ,  sqJ). 


Si  en  AUema^e  les  relations  avec  le  Prince 
ëtoient  souvent  troublées  par  ces  tristes  dé- 
bats,  en  France  où  le  Calvinisme  étoit  Télément 
principal  de  la  Réforme ,  cette  opposition  de 
doctrines  avoit  un  effet  tout  différent.  La  corn* 
munauté  d'opinions  resserroit  des  noeuds  qu^au 
delà  du  Rliin  des  divergences  plus  ou  moins 
prononcées  venoient  incessamment  relâcher.  Et 
ce  n'est  pas  seulement  quant  aux  croyances  reli* 
gieuses  que  la  cause  étoit  identique  ;  la  position 
étoit  à  peu  près  la  même ,  sinon  vis-à-vis  de  Char- 
les IX  ,  qui  n'étoit  souvent  que  Finstrument  des 
partis  (p.  496 ,  sqq.)j  du  moins  envers  la  factimi  des 
Guises,  du  Pape,  et  de  l'Espagne ,  dont  le  fanatisme 
persécuteur  rivalisoit  avec  celui  de  Philippe  II.  Ce 
qui  se  passoit  dans  les  Pays-Bas  ne  pouvoit  être  in- 
différent à  laFrance,  et  par  contre  les  événements  de 
la  France  réagissoient  sur  les  Pays-Bas  (p.  ^07). 

Le  Cardinal  de  Chàtillon  est  en  correspondance 
avec  le  Prince  d'Orange  (p.  364  et  la  Lettre  343).-^ 


I 


k 


Deb  fiioue,  grand  homme  de  guerre  et  pitis  grand 
bumnie  de  bien  !])aroles  de  Hetiii  (V  en  apprenant 
sa  roori)  ,se  trouve,  en  iS^a  ,  dans  Monsm  Le  Sei- 
»  gneurd'un  bi'as»(^ilavoit perdu  l'aiitie  à  la  guerre) 
•  est  soubzliaicté  debors,  et  le  craignent  fort»  (p. 
469,  in  f.).  —  En  1570  le  Prince  écrit  au  Comte 
Jean  :  a  Je  vous  prie  me  voloir  envoyer  la  petite 
■  bacquené  que  Mons'  l'Amiral  (de  Coligny)  m'ai 

>  donué  n  (p.  35i)). 

l>éjâ  en  iSfiy  les  Cbefs  des  Réformés  de  France 
Breiit  proposer  au  Prince  une  Confédéi'ation.  Ceci 
r^ulle  clairement  d'un  passage  où  l'Electeur  de 
Saxe  fait  mention  du  secours  et  de  l'alliance  que 
les  Seigneurs  François  ont  ofTerls  fp.  i3i  et  i34  » 
l  5).  Bien  que  le  Prince,  en  décembre,  déclare  ne 
s'être  pas  engagé  dans  un  Traité,  ni  dans  des  obb- 
galioDseuversIesdits  Seigneurs(p.  i43li  il  est  pro- 
bable que  ces  proposilioiis  furent  quelques  mois 
plus  lard  acceptées.  Parmilesjrièces  les  plus  curieu- 
ses Je  ce  Tome  est  le  projet  ou  la  minute  d'un 
Traité  avec  Condé  et  Coligny  portant  ta  date 
d'août  i56d  [a"  32i').  On  y  lit:  a  Avons,  tantpour 

>  nous  que  au  nom  de  la  Noblesse  ,  .  . .  .  pronds  de 
'  pourcbasser,   tant  qu'en  nous  est,  la  gloii'e  de 


IKIXYI 

i>  Dieu  9  k.pDQfict  et  service  de  nos  Roys ,  et  le  bien 
«publicq  9  et  là  liberté  de  la  religion ,  sans  laquelle 
v.nous  ne  pouvons  vivre  en  paix  »  (p.  aâS.). 

.  Les  Confédérés  s'y  disent  conduits  par  a  la  loyaul- 
ft  téet  obligation  que  nous  dehvons  à  nos  Princes  » 
(p.  a84.).  Mais  que  servent  des  citations  de  ce  genre? 
Une  injuste  préoccupation  ne  saurait  y  voir  que 
des  protestations  hypocrites:  beaucoup  d*écrivains 
de  nos  jours,  s'obstinaut  à  ne  pas  admettre  dans 
la  conduite  des  Réformés  un  mol»le  Chrétien, 
Attribuentà  ces  hommes,  ornements  de  la  France, 
ilpe  i^mbitio'n  a  laquelle  même  la  majesté  du  Trône 
ii'impospit  pas  de  frein ,  et  pour  qui  les  disposi- 
tions religieuses  de  l'époque  n'étoieiit  qu'un  moyen 
de  susciter  des  révoltes.  Nous  nous  félicitons  d'autant 
pihis  de  pouvoir  réhabiliter  leur  mémoire  par  un  au- 
tre témoignage ,  fort  explicite ,  et  qui  doit ,  ce  nous 
^mble ,  avoir  beaucoup  de  poids.  Le  Landgrave  de 
Hesse  était ,  comme  son  père,  en  général  très  porté 
pour  la  Cour  de  France*  Nullement  enclinà  favoriser 
des  projets  ambitieux  et  turbulents;  voulant  même, 
inalgi*é  son  zèle  pour  la  cause  Evangélique ,  condam- 
ner le  Prince  à  l'inactivité ,  il  n'étoit  œrtes  pas  dis- 
posé à  voir  de  très  bon  oeil  les  Huguenots ,  eux 

t 


1 


I 


ntssi  saisissant  les  armes.  Même  it  lîcpit  au  Prince 
eu  1567,  lors  derevplosioii  delà  guerre  civile  dans 
les  eoviroDS  de  Paris  :  <>  La  chose  uous  paroit  res- 

■  sembler  plus  à  une  rébellion,  qu'à  une  demande 
»  équitable  >  (p.  118).  Eli  bien!  Ce  juge,  auquel  on 
ne  pourra  certes  supposer  de  la  partialité ,  si  ce 
n'est  contre  les  accusés,  écrit  eu  février  i568  ce 
qui  suit  :  a  Ayant  euvojé  des  Députés  au  Roy  de 

■  France,  je  me  suis  soigneusement  enquis  d'eux 

■  à  leur  retour,  de  quelle  manière  ils  considèrent 

>  la  déplorable  situation   de  la   France,  s'il  s'agît 

>  principalement  de  la  Religion,  ou  bien  de  révolte 

■  et  dlaléréls   parliculiers  ;  à   quoi  ils    m'ont   ré- 

•  pondu  .  . .  que  plusieurs  des  Huguenots  qui  sont 
»  à  la  Cour  et  dans  les  trougies  du  Roi ,  leur  ont 
a  racoolé  que,  quoique  des  affaires  particulières 

•  puissent  s'y   mêler,  il  est  incontestable  que  le 

■  Prince  de  G>ndé  et  ses  alliés  ne  sont  conduits  â 
a  cette  guerre  par  nul  autre  motif  que  par  mécon- 
a  lentement  on  crainte  au  sujet  de  la  violation  et  de 
a  l'anéantissement  de  l'Edit  de  Pacification  :  et  qu'il 
a  y  a  une  multitude  d'bommes  d'honneur  et  de 

•  probité  auprès  du  Prince  de  Condé  qui ,  s'ils 
«  s'apercevoient  qu'il  cherche  non  la  liberté  de  la 

■  religion,  mais  sous  ce  prétexte  sa  propre  grandeur 


XXXVIIl 


»  et  la  G)uronne  du  Roi ,  non  seulement  ne  reste- 
»  roient  pas  auprès  de  lui ,  mais  même  le  tailleroient 
»  en  pièces  »  (ihnen  seWst  zue  stûcken  zerhawen 
wûrdeny  p.  i65).  11  nous  sera  permis  de  recomman- 
der ce  passage  à  la  méditation  de  ceux  qui  dans  le^ 
Réformés  du  seizième  siècle  ne  voyent  que  des  fau- 
teurs de  révolution. 


Quand  nous  considérons  les  événements  de  ces 
six  années ,  tout ,  pour  le  Prince  d'Orange,  se  résu- 
me dans  une  série  d'efforts  inutiles.  Avant  d'en 
tirer  des  conséquences  peu  favorables  à  ses  talents , 
examinons  les  obstacles  contre  lesquels  il  eut  à 
hitter. 

On  a  facilement  des  troupes  avec  la  conscription 
et  le  budget  :  le  Prince  ne  possédoit  pas  ces  puis- 
sants leviers.  Ses  biens  étoient  en  grande  partie 
confisqués  ;  il  ne  pouvoit  ni  imposer  des  contribu- 
tions ni  décréter  des  levées.  Les  démarches  pour 
se  procurer  de  l'argent  en  Allemagne;  les  collectes 
faites  en  son  nom,  soit  parmi  les  réfugiés,  soit  secrè- 
tement dans  les  Pays-Bas,  étoient  médiocrement  ou 
même  fort  peu  efficaces  :  on  promettoit  beaucoup ,  le 
plus  souvent  on  netenoit  rien.  Urefusoit  des  secours 


ppfeiegt ,  *  devant  faire  son  «impte  d'après  ses 

■  moyens  »  (p.  1 75) ,  et  le  nioment  favorable  passoit 
par  des   relards    foi-cï^s.  b  Le   temps  et  les  belles 

•  occasions  s'en  vont  ainsy  perdues ,  à  quoy  si  eiist 
»  pieu  à  Messieurs  les  Princes  de  par  delà  de  tenir 

>  la  main ,  bien  lacillement  eussent-ilz  à  tout  remé- 

•  dié  »  (p.  4^4)-  i^u  milieu  d'une  expédition,  il 
devojt  craindre  que  les  soldats  mécontents  ne 
voulussent  plus  avancer.  En  i5G8,  n'ayant  pas 
reçu  l'aident  n  accordé,  il  est  tellement  pressé  que, 

•  s'il  n'est  secouru  d'argent,  il  sera  contrainctlicen- 

■  tier  son  armée»  (p.  3i  1).  Vers  la  fin  de  juillet 
1S71,  en  marche  sur  la  foi  des  promesses  les  plus 
positives,  il  écrit  au  Comte  Jean  :  b  Je  regardera;- 

■  de  passer  outre  au  nom  de  Dieu.    Oires  que  je 

•  vous  puis  asseurer  qu'il  ne  m'est  venu  encoires 

•  uog  seul  sols,  dont  je  vous  laisse  penser  la  peine 

>  où  je  me  treuve  >  (p.  4^3 ,  1.  8).  De  même  le 
mois  suivant,  dans  des  circonstances  critiques, 
où  de  la  promptitude  des  secours  dépendoit  la  pro- 
babilité du  succès:  -x  Je  vous  puis  assurer  n'avoir 

■  encore  receii  ung  seul  denier....  Je  vous  laisse  pen- 

■  seren  quel  peine  je  suis  »  (p.  489 ,  l.  dern.).  Forcé 
decongédier  les  troupes  sans  pouvoir  les  payer,  il 
échapp>jit  àpeine  aux  mauvais  traitements  de  la  sol- 


XL 


datesque  et,  sauvé  par  rinterventioudesCapitames, 
il  couroit  risque  de  perdre  ensuite  la  liberté.  Plu- 
sieurs Lettres  sont  relatives  aux  négociations  avec 
ses  Officiers  y  qui  exigeoient  qu'il  se  constituât  en 
otage.  11  demande  «  qu'on  leur  donne  à  entendre 
»  le  hasart  en  quoy  ils  me  mestriont  en  cas  qu'ils 

»  volussent  que  je  me  mis  en  quelque  plasse ; 

i>  au  contraire  que,  si  je  suis  libre,  il  se  porroit 
»  ancores ,  par  la  grâce  de  Dieu ,  oflrir  choses  quil 
A  leur  porroit  venir  à  gran  bien  »  (p.  338 ,  sq.). 

Si  le  Prince  ne  pouvoit  suffire  aux  fraix  de  ses 
généreuses  tentatives,  ce  n'étoit  pas  faute  d'avoir 
épuisé  ses  foibles  ressources.  Nous  le  voyons  occupé 
à  aliéner  ou  à  nietlre  en  gage  tout  ce  ^ont  il  pou- 
voit disposer.  Il  écrit  au  Comte  Jean  :  «  Geste  nuit 
9  a  amvoié  ma  soeur  le  coffret  que  savés  à  Wimar^ 
»  pour  ce  que  le  Conte  de  Barbi  escrit  à  ma  soeur 
»  qu*il  espère  que  le  Duc  le  prenderat  pour  six 
»  mil  florins  »  (p.  334).  «  Vous  porrés  prendre 
»  l'argent  hors  du  coff're,  où  il  y  ast  ancores  quel- 
»  que  vassel  de  chapel  »  (p.  339).  "  ^^  9"^  touche 
o  la  vassel  et  aullres  meubles  . .  . . ,  me  semble  que 
»  le  meilleur  serat  de  vendre  les  meubles  à  ceste 
»  foire  pièces  à  pièces,  et  que  l'on  recouvrât  plus 
»  d'argent  par  cesle  fasson  »  (p.  358.) 


La  composition  des  armées  a  voit  de  grands  incon- 
vénients. Sans  doute  beaucoup  de  guerriers  sui* 
voient  le  Prince  par  principes  et  par  dévouement; 
toutefois  il  étoit  obligé  de  contracter  avec  des 
Capitaines  qui  se  chargeoient  y  en  grande  partie ,  des 
levées.  De  là  une  multitude  de  gens  sans  aveu,  atti- 
rés par  le  désir  d'une  forte  solde  et  d'un  large  butin. 
Criant  après  leur  paie  aux  approches  du  danger, 
ces  mercenaires  perdoient  souvent  le  général  et 
Tarmée.  Leur  conduite  la  veille  de  la  bataille  de 
Heyligerlee  est  un  exemple  de  cet  oubli  sordide  et 
lâche  de  leurs  devoirs.  «  Les  soldats  ayant  le  dan- 
>  ger  devant  les  yeux ,  commencèrent  à  se  mutiner 
»  et  à  exiger  avant  le  combat  contentement  quant 
»  à  leur  solde;  en  sorte  que  ce  jour  là  on  ne  put 
9  rien  faire  de  bon  »  (p.  222).  Ils  devenoient  sur- 
tout intraitables  lorsqu'au  ])ayement  partiel  et  tar- 
dif se  joignoit  la  nécessité  d'une  retraite  ;  le  regret 
d'avoir  fait  une  mauvaise  spéculation  les  aigrissoit. 
En  i568  le  Prince  se  trouvant  en  Picardie  dans 
une  situation  des  plus  périlleuses ,  une  partie  des 
troupes  Allemandes  lui  demanda  violemment  des 
quartiers  d'hiver  ,  de  Targent ,  dorénavant  le  dou- 
ble de  la  solde  promise,  et  quelques  uns  même 
refusèrent  de  le  servir  plus  longtemps  (p.  3o8). 


XLU 


Comme/  faute  de  choix ,  il  étoit  souvent  obligé 
d'accorder  sa  confiance  à  des  gens  qui  n'en  étoient 
pas  dignes,  leur  conduite  lui  suscita  beaucoup 
d'embarras,  lui  causa  bien  des  soucis.  C'est  ainsi 
qu'ayant  fait  le  Seigneur  de  Dolhain  Amiral, 
«  on  n'a  sceu  le  faire  condescendre  à  rendre 
»  ses  comptes  : ....  on  ne  l'a  sceu  induyre  pour  le 
»  Êdre  aller  vers  ses  batteaulx ,  afin  d'y  mectre  l'or- 
»  dre  requiz,  l'ayant  refusé  plattement,  jusques  à 
»  dire  qu'il  n'en  feroyt  rien ,  combien  que  je  le  luy 
»  commanderoys  »  (p.  364).  Ceux  à  qui  il  avoit 
donné  commission  sur  mer,  pour  la  plupart, 
négligoient  leurs  devoirs  et  se  conduisoient  en 
pirates,  a  Us  laissoient  périr  les  batteaulx  par  leur 
»  nonchallance,  yvroinguerie  et  grand  désordre  p 
(p.  364)-  On  luy  mandoit  de  France  :  «  Quant  à  voz 
j»  navires  qui  sont  à  présent  en  ceste  coste  (près  de 

»  la  Rochelle), il  est  plus  que  expédient  que 

»  vous  y  pourvoiez  d'ung  homme  de  commende- 
»  ment ...  ;  car  je  n'y  voi  pas  grand  ordre ,  me^mes 
»  ainsy  comme  ilz  font ,  s'ilz  prenoient  tout  le  mon- 
o  de,  il  n'en  reviendroit  aucun  proffit,  ny  à  vous, 
»  ny  à  la  cause  »  (p.  376). 

Nulle  part  du  secours,  du  soutien.  Philippe  de 


Hesse  meurt  en  iSBy,  ChrUtopheHe  Wurtembet^ 

en  i568^  l'Empereur  se  déclare  contre  le  Prince, 
rElecleiir  de  Saxe  rabandoniie,  iiicme  le  Landgrwve 
de  Hesse  le  condamne.  En  1569  il  écrit:  a  La  ques- 
»  lion  esl  de  voir  où  l'on  nous  vouldra  reccpvoir,  car 
tant  en  viles  que  républicques  je  pense  qu'ils  les 

•  penseront  pliisdedeux  fois  avant  que  inerecepvoir; 
«  comme  je  pense  aussi  (|ue  la  Rovne  d'Angleterre, 
»  Roy  de  Denncmarck  ,  Roy  de  Poloni,  et  bien  des 
»  Princes  d'A-lamaigne  feront  le  niesniea  (p.  Sag), 

Mêoie  quand  ils  sembloient  être  de  bonne  volon- 
lé,  ies  Pi'inces  Protestants  d'Allemagne  faisoient 
beaucoup  de  tort  à  la  cause  par  leui-s  hésitations, 
leurs  lenteurs,  leurs  mouvements  indécis,  pesants, 
et  tardifs.  Méconnoissant  leur  intérêt' aussi  bien 
que  leur  devoir,  ils  atliroient  des  dangers  à  l'Alle- 
magne  par  leur  inconcevable  insouciance  envers 
Us  Pays-Bas.  «  Il  est  temps,  u  s'écrie  le  Prince  après 
la  St.  Bartliélemy  ,  «  que  les  Princes  d'Allemagne  se 
"  resveillent ,  là  où  ils  voyeot  tout  manifestement 

■  à  quoy  l'on  prétend  ;  car  ce  n'est  ny  à  nioy ,  ny  à 

•  vous  en  particulier  que  l'on  en  veut ...  Il  faudra 

■  certes  que,  après  que  nous  autres,  petits  com* 
"pagnons,  serons  dcffaits,  qu'eux  attendent  aussy 

■  leur  tour  pour  saouler  l'avarice  et  la  rage  san- 


J 


ttiv 

I 

]»  glante  de  ces  ennemis  de  Dieu  et  de  toute  jus-* 
1»  tice  ...  Il  fault  qu'ilz  s'esveillent  désormais ,  s^3z 
»  ne  \ueiilent  attendre  l'entière  ruine  d'Allemagne 
3»  qui  leur  panche  desjàsur  la  teste,  ayant  esté  bras- 
»  sée  de  longue  main  »  (p.  607,  sq.). 

Ceux  même  qu'il  venoit  délivrer ,  à  leur  instance 
et  à  ses  périls,  n'osoient  se  mouvoir.  Entré  dans 
les  Pays-Bas ,  «  il  n'y  a  trouvé  ayde  ny  faveur  de 
»  personne  »  (p.  3i  i). 

tiO  Prince  couroit  des  dangers  de  toute  espèce. 
On  lui  tendoit  des  embûches  (Lettre  3a8).  «  Facil- 
D  lement  l'on  trouverat  ung  estât  de  blistres ,  qui  j 
»  pour  gainger  de  l'argent ,  se  adventureront  de  me 
»  faire  ung  maves  tour  »  (p.  344)- 


A  toutes  ces  difficultés  on  doit  ajouter  une  cause 
de  découragement  moins  apparente  peut-être,  mais 
certes  non  moins  pénible  à  supporter,  les  déplora- 
bles écarts  de  son  épouse. 

La  nature  des  griefs  qui  en  iSyi,  motivèrent 
une  séparation,  n'a  jamais  été  un  mystère.  Le  Prince 
lui  même ,  ne  pouvant  tenir  la  chose  secrète ,  ne 
vouloit  point  une  demi-publicité.  «  Je  ne  puis  en 


XLV 

»  cobscienoe ,  »  écrit  3 ,  «  relâcher  le  prisonnier;  sa 
1  confession  est  déjà  connue  de  beaucoup  de  gensi 
B  en  le  faisant ,  je  me  rendrois  pour  toujours  sus- 
B  pect  aux  Eglises  des  Pays-Bas  et  à  un  chacun  v 
(p.  SgS).  Plusieurs  historiens ,  Strada  j  de  Thou , 
Grotius  j  et  d'autres  en  ont  parlé.  Cependant  un 
Toile  couvroit  encore  beaucoup  de  détails  :  des  éclair- 
cissements nouveaux  Font  déchiré.  H.  Bottiger^qui 
jouit  en  Allemagne  d'une  célébrité  méritée ,  a  fait 
insérer  un  article  dans  l'Annuaire  de  H.  Yon  Rau-* 
mer  {HtsiortscAes  Taschenhuch  ,  a.**  i836,  p.  79— 
175),  où,  se  fondant  sur  des  Manuscrits  tirés  des 
Archives  de  Saxe',  il  leur  emprunte  des  particularités 
btéressantes  et  de  très  vives  couleurs  pourdépeindre 
les  inconcevables  emportements  d'Anne  de  Saxe  , 
sa  conduite  coupable,  et  son  endurcissement.  Nous 
ne  saurions  prendre  sa  défense ,  mais  on  adresse 
des  reproches  indirects  à  son  époux ,  et  nous  pou- 
vons et   par  conséquent  nous  devons  le  justifier. 


JrcK  dt  Saxe.  L'Anteur  obserrc  :  «  Eioer  Verlctzung  der 

•  Ekrerbîetaog  gegeo  eio  Fûrsienhaus  ,  •  . .  oder  eîoes  Misbrau* 

•  cbcs  der    Terstatteteo    ArchivsbcnuUuDg    kaoo    der  Yerfasser 

>  icbon  daram  sicb  oicht  schuldig  machen  ,  weil  gerade  die  stark* 

>  ste  Bescbiildigungen  jeoer  Fûrstia  îd  einem  io  SacbseD  gedruck- 

>  teo  Muséum  der  Sâchsischen  Geschicbte  bereîts  eothalîen  siud  » 
(ly  IFeùse,  neues  Muséum/.  «/.  S&chs.  G.  lïl.  1. 107 — ao8.):p.  S^ 


XLVI 

D'abord  il  semble  que  ^  tout  en  admettant  la  pro- 
babilité de  la  faute,  on  laisse  subsister  quelque 
incertitude'  à  cet  égard.  Dès  lors  s'ouvre  un  vaste 
champ  à  des  suppositions  et  à  des  conjectures  qui 
placeroient  la  conduite  du  Prince  dans  un  très  défa- 
vorable aspect.  —  Clioisissant  une  déclaratioii  ex- 
{^icite  parmi  une  multitude  d'aveux  (p.  391)1  nous 
avons  mis  Guillaume  de  Nassau  à  l'abri  non  seule- 
ment du  reproche ,  mais  encore  du  soupçon.  Du 
reste  sur  un  aussi  triste  sujet  nous,  avons  gardé  le 
silence:  car,  si  nous  ne  méconnoissons  pas  ce 
qu'exigent  la  vérité  historique  et  le  respect  du  à  la  mé- 
moire d'un  de  nos  Princes  les  plus  illustres ,  nous  n'a- 
yons cependant  aucune  envie  de  satisfaire,  même  aux 
dépens  de  personnes  coupables,  une  vaine  curiosité. 

Ensuite  on  exposequ*Ânne  de  Saxe  avoil  été  parfai- 

'  Nous  avons  |Mirliculièremeot  en  vue  le  |Missage  suivant. 
«  Seit  dem  Jahre  157a  nimint  Aunas  Schicksal  eine  Wenduog, 
9  welcbff ,  %venn  sie  auch  eine  verdiente  sein  mikhte ,  doch  io  deo 
»  UDS  vor  Augeo  gekommeoen  Acten  keine  Ërklàrung  findet.  Sie 
»  vrîrd  vrie  eine  halbe  Yerbrecherin  und  Gefangene  behandelt.  » 
p.  146.  Néaumoios  il  nous  semble  que  la  page  i55  contieot  quel- 
ques ezplicatioos  de  ce  phénomèoe.  «  Sie  fiug  an  sicb  dem  Truoke 
«  zu  ergebeo  ...  Es  eotstaoden  .  .  •  anderc  Unordouogeo , 
•  Scbelten  uod  Schlageo  . .  •  ,  Ausch l'âge  zur  Correspoudenz  mit 
»  dem  Hcrzog  (toq  Alba)  vrieder  ibreo  Gemahl . .  uod  eodiich  ver- 
»  traulicber  Umgang  mit  einero  gewisseo  Joliann  Rubrus  (?).  « 


lemeiit  élevée  ;  mais  que ,  plein  d'indifféi'encepoui' 
etie  et  absorbé  dans  tes  alTaîres  des  Pays-Bas,  le 
Prince  avoit  négligé  son  épouse  et  disposé  de  ses 
bieas;  et  qu'ainsi ,  ne  pouvant  vivre  convenable- 
ment .  s'abandonnant  à  la  Instesse  et  au  désespoir, 
elle  étoil  tombée  dans  de  graves  excès.  Nous  ne 
pouvons  répondre  ici  ii  tout  en  détail ,  et  d'ailleurs 
les  particularités  mêmes  que  M.  BÔttiger  commu- 
nique, réfutent  en    partie    ces  accusations  '.  Nous 

'  mautnliom.  Ainai  nous  lisons  ,  par  exemple  ,  quedéjà  «vaat 
Ir  mirîagcdeli  PriaceSïr,  qui  avoit  «u  le  malhenrile  perdre  de  1res 
booae  heure  set  parcnli,  l'Electeur  de  Saie  faisolt  ot>server  au  Land- 
(nte de  Beue:  •  diePriocessÏDsei  von  eiatu'scJbiinenGeinùthsart 

>  uiuJ  bartem  Siniie.  >  p.  g'i.  Une  Oame  de  la  Cour  de  Saxe  écrl- 
voit  :  •  E.  F.  G.  «erden  ja  des  Frewieins  Kopf  und  syno  kenoen 

•  und  jre  fcrltigLeit  wy^eo  ,   dci'  warllch  sycb  .  .  •  wyder   zwyn- 

>  (eu  niX'h  bereden  lassen  wyl  ,  30iidern  techlîtli  hériter  nerU  d 
f-  ij9.  -^  Si  «n  1^67  dlcse  irouvoit  dans  une  position  gËnaDte, 
t'ctail  surtout  parcequ'elle  ne  pouvoit  disposer  des  revenua  de 
•a  biens  dan.  les  Pays-Ba»  :  p.  1 5S.  Elle  avoit  volontiers,  dit-elle, 
DDowQli  à  l'emploi  de  ses  joyaux  :  •  IfarGemahl  und  seine  Brûder 

•  bitunalleibre  Baaricbafl, RIeinode,  Silbergescbirr,  aucb  dosder 

>  Amm  ,  u-Kt  lie  auch  gcrn  hergr^ben ,  zu  Aurbrîngung  von 
■  KTi(|;sTi>lb  rerwendel.  »  p.  i5o.  Anne  aïoil  à  Cologne  S3  per- 
MMWS  d*  M  Cour  a  sa  table  ;  p.  t93.  D'ailleurs  le  Comte  Jean  de 
XMaan  l'arTroil  à  nvoir  soin  de  iaa  enirelleo  :  •  Sic  hàllen  S.  Go. 

•  ïb's  iweyte  Jabr  mil  sriner  Gemahlin  und  allem  Gesinde  (bis  in 
i   Penooen^  obne  einige  Vergellung  oder 

.  ,  .  Sie    nolllen  die   Prinzessin   mil   lo 
Dillpnburg  aurnebmen,    und    ivas   Gott 
milgcniesjsen  lasucn.  t  p.  1^4- 


■  die  iSo  ,  uicb  wol  IQ 

*  Znschieuuog  gebatlec 

*  oàa   \%  Penooen   in 

*  jfdencil  bocbceret  , 


XLVITI 

croyons  remplir  notre  tâche  en  indiquant  quelquea 
uns  des  passages  les  plus  saillants  de  notre  Recueil, 
qui  placent  le  caractère  et  les  infortunes  domes- 
tiques du  Prince  sous  un  jour  tout  différent. 

La  conduite  d'Anne  de  Saxe  laissoit  depuis  long- 
temps beaucoup  à  désirer  (Tom.  I.  p.  !i53).  Son  natu- 
rel violent  étoit  suffisamment  connu  en  Allemagne. 
Déjà  en  1 565  le  Landgrave  de  Hesse  lui  recommande 
de  se  conduire  envers  le  Prince  avec  affabilité  et 
obéissance ,  comme  il  convient  à  une  <t  sage  (fronv- 
»  mer)  Princesse  :  «  car,  »»  écrit-il  au  Comte  Louis 
de  Nassau,  «  on  en  parle  dans  le  Palatinat ,  en  Wur- 
»  tembei^ ,  en  Alsace  et  dans  tout  le  pays  (dem 
li  gantzenoberland)  que  je  viens  de  visiter  »  (Tom. 
L  p.  Î170).  En  i566  son  humeur  et  ses  invectives 
n'étoient  plus  à  supporter  (lenger  zu  leiden  ist  mir 
unniôglich.  Tom.  IL  p.  Sa).  Le  Landgrave  et  l'Elec- 
teur de  Saxe  pourvurent  à  l'entretien  convenable 
^àrstUchen  iinderhalii)  du  Prince  et  de  sa  famille: 
en  sorte  qu'Anne  pouvoit  recevoir  journellement , 
outre  ses  enfants,  it\  personnes  à  sa  table  (p.  159). 
En  i568  le  Landgrave  ne  jugeoit  pas  que  les  torts 
fussent  du  côté  du  Prince  :  il  écrit  à  l'Electeur  de 

■ 

Saxe:  «  Nous  avons  dit  à  la  Princesse  sérieusement 


\ux 


»  (miit  vleisz)  ce  qui  ^toit  ttécessidre,  et  nous  lui 
9  avons  fail  une  exhortation ,  et  l'avons  induite  à 
>  nous  promettre  que  dorénavant  elle  s'abstien- 
B  droit  de  colère ,  et  se  conduiroit  mieux  (Jreund- 
1  lichtr)  envers  son  Seigneur  et  époux  »  (p.  1 56). 

3Aais  il  y  a  plus ,  et  nous  avons  des  preuves  en 
abondance  de  la  conduite  indulgente  du  Prince , 
de  sa  patience ,  et  de  sa  douceur. 

k  peine  revenu  de  France,  il  prie  son  épouse 
devenir  le  trouver;  il  la  sollicite,  il  Texhorte,  il 
h  supplie.  Cest  en  vain  ;  elle  garde  le  silence ,  ou 
bien  les  injures  accompagnent  les  refus  (Lettres 
33o,  336,  34 1  ,  345).  Las  enfin  d'être  traité  de 
la  sorte  il  écrit  au  Landgrave  :  a  Je  supplie  vostre 
»  Eic.  de  penser  au  remède,  et  la  tellement  induire 

>  et  remonstrer  qu'el  se  gouverne  doresnavant  aul- 
'trement,  et  plus  saigement,   et  comme  elle  est 

•  obligé  de  faire  devant  Dieu  et  le  monde ,  car 

>  en  vérité  ne  m'est  plus  possible  d'avoir  pacience 
> comme  je  bien  eu  jusques  à  maintenant;  car 
Btaot  des  adversités,  Tung  sur  l'autre,  faict  à  la 

•  fin  que  l'homme  pert  toutte  sens  et  pacience  et 

>  respect,  car  en  vérité  il  me  faict  tant  plus  de  mal. 


9  011  lieu  que  je  debvrois  avoir  quelque  consolation 
9  de  elle,  qu'i  fault  qu'el  me  die  cent  mille  injures... 
9  Par  cela  l'on  peut  veoir  Tamitié  qu'el  me  porte 
»  et  le  reraercissement  d'avoir  enduré  paciemment 
»  tant  de  folies  et  oultrajeuse  parolles ,  mais  puis- 
M  que  les  choses  sont  venu  si  avant  y  Vostre  £xc.  ne 
li  trouvent  mauvais  si  je  regarde  au  remède  ,  en 
»  cas  qu'dle  ne  se  veult  chastoier*  (p.  Sya). 

Certes  cette  démarche  n'a  rien  d'étonnant. 
Mais  ce  qui  surprendra  peut-être  ,  c'est  le  ton 
d'une  Lettre  écrite  en  novembre  iSôg,  après  avoir 
reçu  des  injures,  après  en  avoir  été  abreuvé, 
«r  Je  ne  dis  cessi  pour  vous  voloir  persuader  de 
»  venir  issi,  car  puisqu'il  vous  est  tant  contrair ,  le 
n  remés  à  vous,  mais  pour  vous  ramentevoii*  de 
j»  vostre  obligation ,  selon  que  suis  tenu  de  faire , 
»  tant  par  le  commandement  de  Dieu  que  pour 
»  l'amitié  que  je  vous  porte,  affin  que  demain  ou 
»  après  advienge  ce  qui  peult ,  je  sois  satisfaict  à  ma 
»,  conscience  de  vous  avoir  remonstré  ce  que  de- 
»  vant  Dieu  et  le  monde  estes  obligé  ;  mesmement 
»  plus  en  ce  tems  que  en  ung  aultre ,  où  il  n'y  at 
M  chose  en  ce  monde  qui  donne  plus  de  consola- 
it tion  que  de  te  voir  consolez  par  sa  femme  et 
•  veoir  que  avecque  pacience  elle  démonstre  vou- 


I 


■  loirsafirir  la  croix  que  ie  1'otit-pnissant  amvoie  à 

*  son  mari ,  mesmes  quanti  c'est  poui-  choses  où  il 

■  a  pens^  avancer  la  gloire  de  Dieu  et  pourchasser 

•  la  liberté  de  sa  patrie,  n  (p.  Say  ,1.    |3  —  57). 
Sur  cette  Lettre  a  ne  m'at  jammais  respondus. . .  ; 

•  si  esse  que  je  luy  escrivis  de  recliief,  la  priant  se 

*  Toloir  trouver  issi  ...  ;  que ,  si  cela  ne  luy  plai- 
>  soit,  qu'el  me  dénoaimisse  anllre  plase. .  . .  Sur 

■  qtioy  me  lessa  deux  mois  sans  responce  »  (p.  Syo). 

Le  Prince  avoit-il  négligé  son  épouse? 

Heltant  en  parallèle  les  obstacles  et  les  ressources, 
nous  ne  sommes  plus  surpris  ù  la  vue  du  peu  de 
succès  ;  mais  en  voyant  le  Prince  et  sa  constance 
<]a'aucun  malheur  ne  décourage,  que  nul  revers  ne 
peut  abattre,  nous  disons:  on  ne  persévère  pas  ainsi 
sans  !e  sentiment  du  devoir  et  la  conscience  de  sa 
vocation  ;  sans  la  confiance  en  Dieu  qui  nous 
appelle,  et  à  la  cause  duquel  on  se  dévoue;  sans  la 
pensée  toujours  présente  que  l'action  est  ordonnée 
à  l'homme,  et  le  résultat  entre  les  mains  de  l'E- 
teniel.  Une  conviction  sincère  peut  seule  élreefïi- 
:  la  conduite  du  Prince  est  une  preuve  in- 
contestable de  sa  foi. 


J 


LU 


Mais  cependant  y  dit^-oii,  élevé  dans  les  opipions 
Protestantes,  il  devint  Catholique  à  la  Cour  de 
Charles-quint  ;  redevenu  Protestant ,  il  se  fit  Calvi- 
niste ,  après  avoir  été  Luthérien  ;  et  ces  change* 
ments  paroisseut  avoir  toujours  eu  quelque  chose 
de  subit  et  d'intéressé. 

11  nous  semble,  au  contraire,  que,  le  plus  souvent 
en  opposition  manifeste  avec  les  conseils  d'une 
prudence  égoïste ,  ils  furent  le  dernier  résultat  d'un 
travail  long  et  progressif. 

Au  moins  ne  devint-il  pas  tout-à-coup  Protestant. 
Ses  convictions  se  modifièrent  peu  à  peu  :  il  n'est 
pas  difficile  d'en  suivre  la  marche.  Lorsqu'à  onze 
ans  il  fut  envoyé  aux  Pays-Bas ,  de  longues  guer- 
res n'ayant  pas  exaspéré  les  esprits ,  ni  le  Pa- 
pisme ,  comme  ensuite  par  le  Concile  de  Trente , 
solennellement  converti  ses  erreurs  en  points 
dogmatiques  ;  la  scission  entre  Rome  et  les  Pro- 
testants n'étant  pas  epcore  prononcée,  le  Prince, 
en  restant  dans  TEglise  romaine  susceptible  encore 
de  Réforme ,  ne  renioit  pas  la  foi  de  ses  parents. 
Nous  avons  vu ,  dans  les  Tomes  précédents ,  com- 
ment diverses  circonstances  développèrent  un 
germe  que,  sans  la  grâce  Divine,  les  dissipations 
mondaines  eussent  aisément  étouffé  (Tom.  L  p«  71)* 


IIII 


Depuis  longtemps  Protestant  de  coeur ,  il  répugnoit 
à  se  déclarer  ouvertement  (Tom.  II.  p.  454  >  ^^^-^ 
Cest  malgré  cette  répugnance,  c'est  contre  ses 
intérêts,  qu'il  donne  à  entendreau  Roi  (Tom.  IL  p. 
498)  et  à  la  Gouvernante  qu'en  certains  points  la 
Religion  lui  défend  d'obéir.  La  Duchesse  de  Parme 
lui  écrit  :  «  le  temps  est  venu  que  tous  bons  vassaulx 
»  sont  [tenuz]  démonstrer  le  service  qu'ils  veullent 
»  (aire  à  sa  Ma^  et  à  la  patrye  1»  (p.  t(i).  Il  répond 
ne  vouloir  a  en  riens  ester  trouvé  inférieur  à  ses 

» 

>  prédécesseurs  en  choses  concernantes  le  service 
»  de  Dieu  y  du  Roy,  et  du  pays»  (p.  47)-  Et  quant 
au  Calvinisme,  remarquons  d'abord  que,  déclarant 
ne  pas  s'y  ranger ,  il  déclare  aussi  qu'on  exagère 
beaucoup  les  différences  entre  cette  doctrine  et  la 
Confession  d'Augsbourg.  Remarquons  ensuite  que 
depuis  sa  venue  en  Allemagne  tout  semble  coucou-^ 
rir  à  le  fortifier  dans  cette  dernière  idée  ,  et  même  à 
l'incliner  du  côté  de  Calvin.  On  a  vu  ses  rapports 
fréquents  avec  GuillaumedeHesse,et  le  Landgrave 
unissoit,  à  un  degré  très  rare  alors,  la  tolérance 
à  la  pieté.  Cest  à  lui  qu'il  communique  le  dessein 
de  consacrer  ses  loisirs  à  une  méditation  sérieuse  de 
la  Parole  de  Dieu:  a  J'aimerois  beaucoup  {yon 
»  hertzen  geme)  pour  l'augmentation  de  ma  foi  (zu 


LI% 


M  sterckung  urul  bestettigung  wisers  gemûts  utul 
D  gemssens)  employer  le  temps  que  je  suis  hors 
V  des  Pays-Bas  ,  à  la  lecture  et  a  la  méditation  de  la 
»  Parole  Divine  »  (p.  loo).  C'est  du  Landgrave 
qu'il  obtient  pour  six  mois  un  Prédicateur  £vau« 
gélique ,  qui  puisse  le  guider  dans  cette  étude.  C'est 
le  Landgrave  qui  lui  envoyé  un  ouvrage  de  Mé- 
lanchthon ,  de  celui  qui  toujours  avoit  recomman- 
dé les  voies  de  conciliation  et  de  douceur,  ajoutant  : 
<x  Nous  vous  prions  de  le  lire  en  entier  avec  zèl^ , 
»  et  de  bien  le  méditer  ,et  d'y  conformer  votre  foi  ; 
»  certainement  cela  contribuera  au  bien  et  au  salut 
*  de  votre  âme  »  (p*  107  ,  sq.). 

Ajoutons  à  ces  instructions  et  à  ces  lectures  les 
relations  avec  l'Electeur  Palatin  et  son  fils  Casimir  ^ 
fervents  Calvinistes;  le  séjour  du  Prince  et  des  Comtes 
Louis  et  Henri  en  France,  et  leurs  rapports  liabituels 
et  intimes  avec  les  Reformés;  les  conversations  de 
Marnix ,  disciple  de  Calvin  et  de  Bèze  ;  celles  de 
Villiers  (p.  loa)  et  Taffin  (p.  27a),  Ministres  du 
S.  Evangile,  tous  deux  appartenant  à  l'école  des 
Réformateurs  de  la  Suisse,  et  l'on  devra,  ce  nous 
semble ,  avouer  que  le  Prince  eut  abondamment 
occasion  de  se  convaincre  ,  sinon  que  le  Calvinisme 
mérite  la  préférence,  du  moins  qu'il  se  rencontre 


LV 


avec  les  opinions  de  Luther  dans  les  points  essen- 
tiels de  la  foi. 

Certes  le  Prince  n'étoit  pas  indifterent  aux  /zZ^^r- 
/^j'e////7a;;r;  néanmoins  c'est  toujours  en  seconde 
ligne  que  cet  objet  terrestre  est  placé.  Sous  ce  rap- 
port le  parallèle  entre  lui  et  beaucoup  d'autres  se 
trouve  écrit  en  1 667  de  sa  main  :  «  Il  y  a  encore 
»  des  Seigneurs  auxquels  la  liberté  de  ces  pays  est 
j»  chère;  mais,  pour  ces  affaires  de  la  Religion , 
»  elles  ne  leur  tiennent  pas  véritablement  à  cœur. 
«  Us  sont  assez  indifférents  sur  cet  article,  en  sorte 
9  que  nous  ne  voyons  pas  comment  les  pauvres 
»  gens  pourront  être  secourus  et  la  Religion  con- 
9  servée»  (p.  38).  — «On  veut  exterminer  toute  Reli- 
9  gion  contraire  à  celle  de  Rome  »  (p.  37),  c'est  là 
ce  qui  depuis  iSSq  ,  lorsqu'il  pénétra  d'exécrables 
projets,  ne  lui  laisse  plus  de  repos.  S'adressant  à 
l'Electeur  de  Saxe ,  «  Je  suis  tenu,  comme  tout  Cliré- 
B  tien ,  »  écrit-il  a  et  disposé  de  tout  mon  cœur  à 
9  faire  ce  qui  peut  servir  à  la  gloire  de  Dieu  et  au 
»  bien-être  du  prochain ,  surtout  de  ceux  qui  sont 
»  persécutés  çà  et  Ih  pour  la  cause  de  CEifangile:,  » 
alors  seulement  il  ajoute  :  «  et  à  conserver ,  comme 
»  l'honneur  et  l'équité  l'exigent,  les  intérêts  et  la 


LVl 


»  liberté  de  la  patrie  et  de  nos  amis  »  (p.  i43).  Tel 
est  l'ordre  habituel  de  ses  pensées,  et  toujours  il 
songe  aux  Chrétiens,  a  II  seroyt  maintenant  plus 
»  que  temps  de  secourrir  les  pouvres  Chrestiens  en 
»  France  »  (p.  366).  a  Je  serois  très  aise  de  veoir 
»  que  Ton  pusse  trouver  quelque  moîens  conve- 
»  nables  pour  aider  tant  ceulx  de  la  Religion  en 
»  France,  comme  ceulx  du  Pays-Bas»  (p.  378).  Dans 
une  Déclaration  solennelle  il  cite  comme  cause  de 
la  ruine  du  pays  l'asservissement  de  la  vraie  reli- 
gion ,  puis  caissi  (mitsgaders)  l'injustice  dans  l'admi- 
nistration politique  (p.  aoi  m/);  et  dans  une  autre 
pièce ,  écrite  par  lui-même ,  et  où  il  est  beaucoup 
question  de  Privilèges,  on  lit:  «  Les  subjects  du 
»  Pais-Bas  ont  désiré  de  vivre  et  servir  leur  Dieu 
»  selon  Sa  sainte  paroUe,  ce  qui  leur  est  interprété 
»  à  rebeillion  et  mutinerie,  qui  est  cause  qu'ilx 
»  sont  exécutés,  déchassés,  et  mailtraictés  «  (p.  %o5 , 
in/.).  Et  ce  n'est  pas  pour  une  liberté  de  Religion 
vague  et  indéterminée  qu'il  se  dévoue ,  mais  pour 
la  Religion  Reformée  (p.  198),  en  opposition  avec 
celle  des  Papistes  (/.  /.  1.  3),  laquelle,  malgré  ses 
égards  pour  eux,  malgré  ses  calculs  politiques,  il  ne 
craint  pas  de  nommer  une  idolâtrie  (p.  aoi ,  injiy 


LVIi 


Et ,  si  de  ces  actes  nous  revenons  à  la  correspon- 
dance privée,  c'est  là  surtout  que,  dans  une  foule 
d'expressions,  sa  sincérité  se  révèle;  c'est  là  qu'en 
comparant  les  Lettres  de  différentes  époques,  on 
peut  suivre  à  l'œil  ce  qu'il  y  eut  de  progressif  dans 
la  clarté  et  plus  encore  dans  la  ferveur  d'une  foi 
croissante  sous  l'influence  des  dispen sa tions  sévères 
de  Dieu. 

Après  le  coup  terrible  que  la  défaite  de  Jemniin- 
gen  vient  de  lui  porter,  il  écrit  au  Comte  Louis: 
«Néantmoins  puisqu'il  a  pieu  ainsi  à  Dieu,  il  en 
9  fault  avoir  la  patience  et  ne  perdre  couraige  pour 
«cela,  ains  se  conformer  à  Sa  divine  volunté, 
B  comme  aussi  de  mon  costé  j'ay  délibéré  de  faire, 
»  en  tout  ce  qui  peult  advenir  »  (p.  a76). 

Après  la  ruine  de  ses  espérances  dans  les  Pays- 
Bas,  a  le  Prince  a  résolu  de  servir  à  la  gloire  de 
»  Dieu  en  France ,  puisqu'il  n'a  pieu  à  Dieu  de  bénir 
M  son  labeure  au  Pays-Bas  »  (p.  3i  r). 

Après  la  campagne  de  France  et  le  désastre  de 
Montcontour,  au  milieu  de  ses  infortunes  domes- 
tiques, écrivant  à  sa  femme:  «  Ne  tous  peus  sur 
»  mon  honneur  rien  mander  de  certain ,  car  je  suis 
9  délibéré  me  mestre  entre  la  main  du  Tout-Puisr 


LVIII 


»  ssntj  affin  qu'il  me  guide  où  serat  Son  bon  plaisir  ; 
»  ainsi  bien  je  voy  qu'i  me  fault  passer  ceste  vie  en 
9  misères  et  traveille ,  de  quoy  suis  très  content  j 
»  puisqu'il  plait  ainsi  à  Tout-Puissant ,  car  je  scay 
»  que  ay  bien  mërité  plus  grand  chastoie  ;  je  Le  sup- 
»  plie  seulement  de  me  faire  la  grâce  de  pouvoir  tout 
w  endurer  patiemment ,  comme  j'ay  fait  jusque^  à 
»  maintenant  m  (p.  Sag). 

A  la  même  époque ,  et  rappelant  à  Anne  de  Saxe 
ses  devoirs:  cr  Je  prie  le  Tout-Puissant  de  vous 
»  voloir  illuminer  par  Son  Saint-Esprit  et  nous  tous 
»  en  ce  quil  nous  est  le  plus  salutaire ,  affin  que , 
»  venant  devant  luy  au  jour  du  jugement ,  Luy  puis- 
o  sions  rendre  tant  meilleur  compte  de  nos  actions  » 
(p.  33o 

Indigné  de  la  conduite  des  Princes  Luthériens 
envers  les  Calvinistes  :  a  Me  faict  asseurément  croire 
»  que  Dieu  veult  faire  ung  grand  coup  de  Sa  main , 
«>  puisqu'il  aveuglit  ainsi  ceulx  qui  peuvent  mestre 
»  remède  »  (p.  334). 

Ayant  appris  la  révolte  des  Maures  :  a  II  seroit  à 
»  espérer  que  à  la  fin  le  Roy  et  le  Duc  d'Alve  .  .  . 
»  cognoisteront  qu'il  y  at  ung  aultre  plus  gran  et 
»  puissant  que  eulx,  quil  les  peult  chastier  quant 
»  bon  Luy  samblerat Pens  que  le  bon  Dieu 


LI\ 


le  taicl  seulement  pour  ung  exemple  ^  assavoir  que 
les  Mores  peuvent  donner  ung  si  gran  empesche- 
ment , . . . .  ce  que  porroit  faire  doncques  ung 
peuple  du  Pays-Bas  »  (p.  36 1 ,  sq.). 
Ku  commencement  de  Texpédition  de  1 672  : 
Ayant  pieu  à  ce  bon  Dieu  me  conduire  depuis 
nostre  dernière  entreveue  ...  en  fort  bonne  dis* 
position,  je  n'ay  volu  obmectre  de  vous  advertir 
du  bon  succès  que  de  jour  à  autre  il  plaist  au 
Seigneur  Dieu  donner  à  nos  affaires .  . .  J'espère 
que  le  bon  Dieu  me  fera  la  grâce  de  passer  oultre , 
oires  que  les  moiens  que  scavez  me  sont  encoires 
bien  petits ,  et  n'ay  jusques  à  présent  aucune 
asseurance  de  deniers.  Si  est  ce  que  pour  cela  je 
ne  perdray  couraige ,  me  confiant  entièrement  que 
ce  grand  Seigneur  des  armées  est  avecq  nous  et  se 
trouvera  au  milieu  de  mon  armée  »  (p.  460,  jy). 
Ecrivant  au  Comte  Louis,  assiégé  dans  la  ville  de 
Mons  :  «  A  Anvers  [l'on  dit]  que  le  Duc  d'Alve  vous 

•  aura  de  bref  entre  ses  mains,  soit  vif  ou  mort; 

•  mais  FEtemel ,  qui  est  nostre  garant  et  protec- 
»  teur,  se  mocquera  de  leur  desseins  et  les  fera  tres- 
»  busser  en  la  fosse  qu'ils  ont  cave  »  (p.  465). 

Se  plaignant  de  Tinertie  des  Princes  Allemands: 
«  El  cependant  j'ay  ma  seule  confidence  en  Dieu , 


LX 


»  lequel,  je  suis  asseuré,  ne  me  délaissera  point» 
(p.  484)-  ^  Journellement  on  me  faict  entendre  que 
»  je  n'auray  faulte  d'argent  ^  et  cependant  toutesfois 
»  riens  ne  me  vient.  Ce  néantmoings  je  le  remets  à 
»  ce  bon  Dieu»  lequel,  nous  aiant  mené  si  avant, 
»  je  m'asseure  qu'il  ne  délaissera  Sa  juste  querele 

* 

»  et  si  bonne  cause,  quoiqu'il  tarde  »  (p.  4^7). 

Après  des  succès  :  a  Par  là  nous  pouvons  cler- 
»  ment  veoir  combien  le  Seigneur  Dieu  miraculeu- 
»  seraient  défend  cest  tant  juste  et  équitable  cause , 
»  qui  me  faict  aussi  fermement  espérer  que ,  non- 
9  obstant  tous  les  efîbrts  et  malicieuse  practiques 
»  de  Ses  ennemis.  Il  la  conduira  à  bonne  et  heureuse 
»  fin,  à  l'advansement  de  Sa  gloire  et  à  la  déli- 
»  vrance  de  tant  de  povre  Chrestiens,  si  injuste- 
»  ment  oppressés  »  (p.  l^Sg). 

Dira-ton  que  ce  sont  là  des  formes  de  langage ,  qui 
n'ont  guère  de  valeur  et  desens  ?  une  phraséologie  af- 
fectée, un  beau  masque  sous  lequel  une  ambition 
profonde  vient  se  cacher?  Est-il  donc  si  difficile 
de  reconnoitre  cette  abondance  du  coeur  dont  la 
bouche  parle  ;  ne  voit-on  pas  qu'une  pieuse  con- 
fiance animant  ici  le  style ,  lui  donne  une  teinte 
Chrétienne  par  laquelle  involontairement  il  secolo* 


LXI 


re ,  et  De  venons  nous  pas  de  la  montrer  cette  con- 
fiance, ce  recours  au  Dieu  de  l'Evangile,  dans  les 
épanchements  multipliés  et  le  plus  souvent  frater- 
nels d'une  correspondance  intime;  tantôt  au  milieu 
de  la  joie,  tantôt  au  plus  fort  de  la  douleur  ,  dans 
les  moments  les  plus  désespérants  et  les  plus  criti- 
ques? Croit-on  à  une  affectation  de  tous  les  in- 
stants ,  de  toute  la  vie,  et  a-t-on  le  droit  de  la  suppo- 
ser dans  un  homme  qui ,  confirmant ,  plus  qu'au- 
cun autre ,  la  sincérité  de  ses  paroles  par  la  nature 
de  ses  actions  ,  avoit ,  au  milieu  de  tant  de  traver- 
ses, de  désappointements ,  et  d'infortunes,  besoin 
sans  doute  d'un  principe  supérieur  aux  intérêts 
terrestres.  S'il  n'eut  eu  pour  rocher  l'Eternel ,  il  ne 
fut  pas  resté  fidèle  à  sa  devise;  «  saes^is  inmotus 
3  in  undis ,  inébranlable  au  milieu  des  flots  cour- 
»  roucés.  » 

Nous  avons  encore  un  exemple  à  ajouter. 

Âpres  que  le  Prince,  durant  douze  années  de 
labeur ,  n'a  recueilli  que  des  infortunes  ,  tout  sem- 
ble changer  de  face.  Charles  IX  ,  Elizabeth  ,  beau- 
coup de  Princes  Allemands  sont  prêts  à  se  liguer 
contre  TEspagne,  à  favoriser  les  Pays-Bas.  La  bonne 


LXII 


cause  mai'che  de  succès  en  succès  ;  partout  les  intel* 
ligences,  préparées  depuis  longtemps ,  éclatent  ;  en 
Hollande  et  Zélande  la  défection  fait  des  progrès  ra- 
pides et  presqu'universels  ;  la  Frise ,  la  Gueldre  ^ 
rOveryssel  s'ébranlent  à  la  venue  du  Comte  de  Ber- 
ghes;  le  Comte  Louis ,  maître  de  Mons,  offre  un 
appui  aux  villes  environnantes,  et  tient  ouverte  aux 
secours  François  la  porte  du  Brabant.  Le  Prince 
lui-même  entre  dans  le  pays;  prend  Rœrmonde, 
Tirlemont,  Diest ,  Louvain  ;  bientôt  Malines  j  Den- 
dermonde ,  Oudenarde  se  déclarent  pour  lui;  «  tel- 
»  lement  qu'il  y  a  grande  apparence  que  toute  la 
»  Flandre  ,  ou  du  moins  une  bonne  partie  d'icelle, 
»  se  doit  tourner  de  nostre  costé  ....  Il  y  a  appa- 
»  rence  que  Harlingen  et  Leewarden  suyvront  l'ex- 
»  emple    de  Franecker,    Dockum,  Sneeck,   Bols- 
»  wart,  Slaveren ,  Ylst,  et  se  joindront  tous  ensem- 
»  ble  y  affin  d'attirer  par  ce  moyen   aussy  à  eux  la 
»  ville  de  Groeningen  »  (p.  5oa).  Le  Duc  Adolphe 
de  Holstein,  écrivant  le    i8  août  au  Ducd'Albe, 
pousse  un  cri  de  détresse;  il  donne  à  entendre  que 
sous  peu  tout  ce  qui  est  en  deçà  de  l'Yssel,  «  ces 
»  pays  fertiles  et  superbes,  ces  fortes  villes»  seront 
perdues  pour  le  Roi  (p.  494)-  Le    Prince  pouvoit 
dire  avec  vérité:  ¥  Selon    toutes    les   apparences 


Lmii 


»  humaiDes ,  nous  étions  maistres  du  Duc  d'Aive 
»  et  eussions  capitulé  à  nostre  plaisir  »  (p.  5o5).  Ce 
n'est  pas  tout  encore.  L'Amiral  de  Coligny  lui-même 
Teut  se  joindre  à  ses  alliés  triomphants  :  «  «Tay  reçue 
9  lettres  de  Mons.  T Admirai ,  m'advertissant  qu'il.... 
B  se  lève  environ  douze  mille  harquebousiers  et  trois 
•  mille  cbevaulx,  faisant  le  dit  Seigneur  Admirai 
>  estât  de  venir  en  leur  compaignie,  chose  que 
9  j'espère  qui  nous  apportera  bien  grand  avance^* 
»  ment  j»  (p.  490). 

Peu  de  jours  après  arrive,  non  l'Amiral ,  mais 
b  nouvelle  foudroyante  de  la  St.  Barthélémy.  On 
attendoit  Coligny  et  les  Protestants;  on  apprend  sa 
fliort,  leur  massacre:  une  ligue  formidable  alloit  se 
conclure,  elle  s'évanouit:  à  la  puissante  coopéra- 
tion de  la  France  succède  sa  redoutable  inimitié. 
Au  lieu  delà  levée  du  siège  ,  la  reddition  de  Mons; 
»u  lieu  d'une  défection  générale,  une  réaction  qui 
ne  sauroit  tarder;  au  lieu  de  la  réalisation  de  toutes 
les  espérances ,  la  réalisation  de  toutes  les  craintes; 
la  perte  au  milieu  du  triomphe,  et  le  naufrage  au- 
près du  port. 

Dans  un  moment  pareil  le  désespoir  étoit  excu- 
sable ,  le  découragement  naturel ,  et  le  murmure 
difficile  à  retenir.  Voici  comment  le   Prince  rend 


LXIV 


compte  à  son  frère  de  cette  terrible  péripétie:  «Je 
»  vous  prie  considérer  comment  la  malignité  des 
9  hommes  tasche  de  renverser  la  grande  grâce  de 
»  Dieu  »  (p.  5o3).  «  Je  crain  fort  que  mon  frère 
»  Lodoîc  soit  entre  les  mains  du  Duc  d'Alve  et  la 
»  ville  rendue  ...  ;  Dieu  veuille  tourner  le  tout  à 
»  la  gloire  de  Son  saint  nom  »  (p.  5ia).  Ne  se  bor- 
nant pas  à  une  résignation  passive  il  exhorte  le 
Comte  Jean  à  redoubler  de  vigueur  (p.  5o8).  En- 
fin y  au  lieu  de  retourner  en  Allemagne  pour  y  met- 
tre jusqu'à  des  temps  meilleui*s.  sa  personne  en 
sûreté,  a  Je  suis  délibéré  ,  j*  écrit-il,  «  avec  la 
»  grâce  de  Dieu ,  m'aller  tenir  en  Hollande  ou  Zé^ 
»  lande  et  illec  d'attendre  ce  qu'il  Luy  plaira  de 
n  faire  »  (p.  5 1  a). 

Se  confiant  en  l'Eternel  ce  n'est  pas  en  vain  que 
rhomme  attend.  On  en  verra  la  preuve  dans  la 
suite  de  notre  Recueil. 


Nous  aurions  pu  terminer  ici  cet  Avant-Propos 
sans  la  publication  récente  de  l'Histoire  des  Pays- 
Bas  par  M.  le  Professeur  Léo  (Zwôlf  Bûcher  Nieder^ 
làndischer  GeschicfUen  von  IX  H.  Leo^  lund  II 7%., 


LIV 


HiJley  i83ii  und  i835).  Jamais  peul-étre  la  Révolu- 
tion qui  donna  naissance  à  la  République  des 
Provinces-Unies ,  n'a  été  présentée*  sous  un  aussi 
défavorable  aspect.  Jamais  on  n'a  avec  une  égale 
assurance  dépeint  Guillaume  Premier  comme  un 
ambitieux ,  un  intrigant ,  un  traitre ,  un  hypocrite. 

Nous  sommes  loin  de  vouloir  toujours  répondre 

à  des  attaques  de  ce  genre.  Au  contraire  nous  nous 

félicitons  d'être  dispensés  d'une  tâche  si  peu  con- 

fbraie  à  nos  inclinations  par  la  nature  même  d'un 

Rfcueil ,  qui  renversant  des  raisonnements  spécieux 

par  des  faits  authentiques,  apprend  à  mieux  con- 

Doitre  ce  qu'on  a  mal  jugé.    Deux  considérations 

ont  vaincu  notre  répugnance.  D  abord   le  désir  de 

détruire  une  impression  qui ,  quoiqu'elle  ne  sauroit 

être  durable,   pourroit  néanmoins  être  fâcheuse; 

ensuite  la  crainte  de  paroitre  garder  un  dédaigneux 

silence.  Cette  arrogance,  toujours  déplacée,  le  seroit 

doublement  envers  un   savant  distingué  qui ,  avec 

une  rare  franchise ,  a  rétracté  publiquement   de 

graves    erreurs.    Toutefois ,   puisque ,    dans   cette 

Préface,  par  la  simple  juxta-position  de  quelques 

passages  notables ,  nous  avons  déjà,  sous  plusieurs 

rapports,    écrit  une  réfutation,   il  suffira,  après 


LXVI 


ayoir  brièvement  éclairci  un  point  spécial,  d'ajou- 
ter peu  de  mots  sur  les  causes  qui  expliquent , 
selon  nous  ,  les  opinions  d'abord  inconcevables  de 
l'Auteur. 


H.  Léo  a  consacré  quelques  pages ,  écrites  avec  une 
bienveillance  dont  nous  saisissons  cette  occasion 
de  le  remercier,  aux  changements  que  le  second  Tome 
de  nos  Archives  avoit  rendu  nécessaires.  En  modi* 
fiant  ses  opinions  jusqu'à  reconnoitre  qu'en  i566 
un  projet  d'arracher  entièrement  (vôllig  entreiszen) 
les  Pays-Bas  au  Roi  n'étoit  pas  encore  développé 
dans  Tâmedu  Prince  (p*  xix),  non  seulement  il  per» 
siste  à  le  juger  avec  la  même  défaveur ,  mais  il  veut 
se  prévaloir  d'une  Lettre  que  nous  avons  comouiH 
niquée  (Tom.  II,  Lettre  aa8),  écrite,  dans  l'automne 
de  i566,  au  Prince  par  le  Comte  d'Egmont.  Ces! 
un  fait  connu  que  vers  cette  époque  on  prétendit 
avoir  intercepté  des  dépêches  de  l'Ambassadeur 
Alava  à  la  Duchesse  de  Parme,  fort  menaçantes 
pour  ceux  qu'en  Espagne  on  considéroit  comme 
promoteurs  secrets  des  mouvements  populaires. 
M.  Léo  ne  voit  en  cette  affaire  qu'une  inven- 
tion des  Seigneurs ,  et  plus  particulièrement  du 
Prince;  et  transcrivant  un   passage  de  la  Lettre 


LXVII 

que  uous  i^enoDs  de  citer,  il  nous  adresse  le  défi 
suivant:  «Celui  qui  i^eut  justifier  le  caractère  du 
•  Prince ,  devra  avant  tout  donner  des  éclaircisse* 
j»  ments  sur  ce  méprisable  artifice  (in  dièse  ge* 
»  meine  Lûgengeschichte  Licht  bringen ,  p.  xxix). 
a  Nous  craignons  que  cela  ne  soit  impossible,  v 

Au  contraire  ;  à  notre  avis  ^  écarter  le  reproche , 
D'est  ni  impossible ,  ni  même  fort  difficile ,  et ,  com* 
me,  en  toute  bonne  justice,  la  preuve  est  à  la  charge 
de  Taccusateur ,  examinons  comment  M.  Léo  prétend 
s'acquitter  de  ce  devoir* 

Il  cite  d'abord  Strada  '  ;  celui-ci ,  dit-il ,  a  mon- 
tré qu'il  ne  croyoit  pas  à  l'authenticité  de  ces 
Lettres.  Mais  de  quelle  manière  cet  historien  s'est- 
il  donc  exprimé?  Je  ne  décide  point  la  chose. 
Maintenant ,  si  Strada  qui  n'étoit  pas  enclin  à  atté- 
nuer les  torts  de  ceux  qu'il  nomme  au  même  endroit 
les  conjurés;  qui  d'ailleurs  ne  pouvoit  ignorer  que 
la  Duchesse  de  Parme  avoit  voulu  faire  croire  à  des 
manceuvres  de  leur  part;  qui  enfin  avoit  dédié  son 

'  «  Quae  (icUne  callide  siot  a  coDJuralis  ad  sollicitandos  popu- 
»  loft ,  veniae  desperatione  irritatos ,  an  vere  ab  Alava  atque  ab 
»  HiftpaDÎa  perscripla  ,  ia  medio  ego  qiiidem  relinquo.  >»  I,  p.  S177* 


I.XV1II 

ouvrage  au  Prince  de  Parme  ;  si  Strada  lui-même 
ne  décide  point ,  s'il  n'ose  affirmer  que  les  dépê- 
ches avoient  été  supposées ,  ne  donne4-il  pas  bien 
plutôt  à  entendre  qu'il  penche  pour  leur  authen- 
ticité ? 

Voici  un  second  argument  auquel  nous  ne  sau- 
rions attribuer  une  plus  grande  valeur.  —  Une  de  ces 
prétendues  dépêches ,  dit  M.  Léo,  étoit  si  grossiè- 
rement rédigée  (plump)  qu'un  homme  tel  qu'^va 
n'eût  pu  écrire  un  document  pareil.  Pourquoi  donc 
ne  pas  en  tirer  la  conséquence  que  le  Prince  eût 
pu  tout  aussi  peu  la  fabriquer  ?  On  ne  lui  refusera 
pas  quelque  usage  des  Cours,  un  peu  de  tact,  quel- 
que sentiment  des  convenances;  comment  donc 
une  Dépêche  indigne  d'Alava  est-elle  digne  de 
Guillaume  Premier  ?  Si ,  dès  qu'il  s'agit  d'aptitude  à 
Tintrigue ,  on  lui  accorde  une  très  large  mesure  de 
talent,  il  ne  faut  pas ,  ce  nous  semble,  lui  attribuer 
un  écrit  que  soi-même  on  compare  à  une  composi- 
tion d'écolier'. 

Venons  au  passage  de  notre  Recueil. 

«  Madame  jure  que  s'et  la  plus  grande  vilagnerie 

'  «  So  unvonichtig  drûckt  sich  allenfals  ein  Student  ûber  seine 
•  Absichten  ,  Mittel  UDd  Wege  atu  ,  oicht  aber  ein  Gesandttr.  » 
p.  459. 


( 


da  inonde;  et  que,  pour  plus  raonlrer  que  s'et 

•  ane  bourde,  elle  dit  qu'elle  le  ferat  arïere  cou 

•  cher  en  Espaîngnol  par  le  frère  d'Armenleros , 
>alBn  que  l'on  voie  plus  ù  plain  le  tort  que  l'on 
iiuy  fet  et  que  s'et  ung  vTay  pasquil  fameiilx  ,  et 

•  qui  doit  ettre  forgé  par  declià,  et  beaucoup  de 
■  cfaozes  semblables  »  (Tom.  II.  p.  4oo)- 

Nous  ne  saurions  attacher  beaucoup  de  prix  à  un 
témoignage  aussi  intéressé.  La  Duchesse,  voulant 
Tendormir  les  Seigneurs  ,  auxquels  une  découverte 
alarmante  avoit  donné  l'éveil,  pouvoîl  facilement 
itmr  recours  à  celte  indignation  affectée  pour  dis- 
limuler  un  embarras  qu'elle  avoit  peine  à  cacher. 
Observons  enfin  que  la  page  citée  ,  loin  de  prêter 
de  b  force  aux  soupçons  de  M.  Léo  ,  renverse  un 
dernier  argument  sur  lequel  il  les  appuyé;  savoir 
topimon  du  Comte  d'Ëgmont,  qui,  dit-il,  avoit 
pénétré  la  fraude  et  n'étolt  pas  assez  simple  poui 
donner  dans  lepanneau'.  Car,  si  celui-ci  avoitsup- 
posé  quelque  supercherie,  certes  il  ne  se  fût  pas 
é  à  communiquer  les   Lettres  à   son   Al- 


'  •  FirEjmoat,  tcheinlei,  wardie  Falle  iit  grob.  Er  wigtc 
■  Mwar  Oruiiéo  den  Bclrug  mit  den  Briefea  nicfat  Scfauld  lu  geben, 
»  ifccr  «r  crkiâite,  mhncheinlich  ici  Oranien  belrogen  wonlen  . 
-  fOx^ti.  >  p.  460. 


I 


LlX 


»  teze  et  luy  demander  rondement  ce  qui  en  estait  » 
U  n'eût  pas  écrit  au  Prince  :  «  Je  désire  Inta 
»  de  sçavoir  quelles  sont  les  pratiques  nouvellea 
9  d'Alava  ;  j»  phrase  qui  j  écrite  après  la  confia 
renceavec  la  Duchesse,  montre  évidemment  qiie 
ses  protestations,  si  persuasives  pour  M*  Leo> 
semblèrent  complètement  insignifimtea  au  Comte 
d'Egmont. 


Donc  non  seulement  il  n'y  a  pas  de  preuves  ^ 
mais,  au  moindre  examen,  tout  indice  m^« 
s'évanouit,  il  est  évident  qu'ici  comme  ailleurs , 
en  tout  ce  qui  concerne  le  Prince  et  son  époque , 
des  préoccupations  filcheuses  ont  conduit  l'auteur 
à  des  jugements  erronés.  Mais  d'où  ces  préoccupa-* 
fions  lui  sont-elles  venues?  Si  nous  parvenons  k 
découvrir  leurs  racines,  nous  parviendrons  à  les 
déraciner. 

D'abord  il  a  fiût  trop  peu  de  cas  de  ses  devan- 
ciers. U  semble  poser  en  fait  que  la  haine  contre 
les  Espagnols  et  l'admiration  pour  le  Prince  d'O- 
range ont  produit  chez  nos  historiens  une  excessive 
partialité.  Certes  les  irritations  d'une  guerre  longue 


L\XI 


et  tfuelle  ont  laissé  dans  la  plupart  de  leurs  écrits  de 
p^fondas  traûes.  Toutefois  il  y  a  eu  des  exceptions 
kooorables  même  au  fort  de  la  lutte  ;  et  quand  plus 
tndy  les  passions  étant  calmées,  le  point  de  vue 
■arional  eut  £Buit  place  au  point  de  vue  scientifique , 
ao6  historiens  et  nos  publicistes  ont  en  grande  par- 
tie rqMiré  nos  torts  à  cet  égard.  —  Quant  aux  Prin- 
ces d'Orange,  on  doit  se  rappeler  une  vérité, 
surprenante  au  premier  abord,  mais  que  Toppo* 
âtion  des  partis  aisément  explique  ;  c'est  que ,  si 
if an  côté  on  a  eialté  le  mérite  des  Stadhouders , 
il  y  a  toujours  eu  de  l'autre  une  tendance  à  le 
rebaisser. 

Faute  d'avoir  lait  ces  remarques ,  supposant  à  tout 
écrivain  HoUandois  un  aveuglement  presque  com- 
plet, croyant  donc  faire  bien  en  faisant  autrement , 
IL  Léo,  soutenant  la  contre-partie,  a  dû  nécessai- 
rement tomber  dans  des  exagérations  beaucoup 
plus  graves  que  celles  qu'il  croit  réfuter.  Si  l'on  ne 
bit  pas  chorus  avec  ceux  qui  comparent  Philippe 
0  à  tous  les  monstres  4^  la  terre  et  de  l'enfer  ;  si 
Ton  est  tenu  de  dissiper  les  calomnies  à  son  ^ard, 
de  reconnottre  ses  bonnes  qualités ,  de  montrer 
psqu'aux  excuses  de  ses  vices  ;  il  n'ensuit  pas  qu'on 
doive  en  faire  un  Roi  modèle  et  tracer  un  panégyri- 


Lxxn 


que.  Si  Ton  croit  pouvoir  refuser  à  Cmillaonie  Pk- 
mier  une  partie  des  ëlogesqui  lui  ont  été  prodigués  , 
il  n*ensuit  pas  qu'on  doive  le  dépouiller  de  tonte 
vertu.  S'animant  pour  la  causequ'il  croit  maintenir 
contre  d'injustes  accusateurs,  M. Léo  semble  oublier 
que  lliistorien  n*est  pas  ai^ocat,  mais  juge;  qu'il 
ne  doit  pas  former  contrepoids ,  mais  tenir  la  ba- 
lance j  et  qu'on  ne  rectifie  pas  des  erreurs  en  tom* 
bant  dans  un  extrême  opposé. 

Venons  à  une  seconde  observation  et  qu'O  nous 
soit  permis  d'expliquer  franchement  notre  pensée. 
L'auteur  y  ce  nous  semble,  eut  considéré  le  Prince 
et  ses  efforts  sous  un  autre  aspect  sans  ce  qu'il  y  a 
d'incomplet  et  d'inexact  dans  ses  idées  sur  la 
nature  et  l'importance  de  la  Réforme.  M.  Léo, 
hâtons-nous  de  le  reconnoitre,  est  Protestant,  il 
ne  partage  pas  les  préjugés  du  Papisme.  Il  se 
joint  tout  aussi  peu  aux  opinions  retardataires  de 
nos  jours  qui,  ne  pouvant  se  soustraire  aux  influen- 
ces  tristement  vivaces  d'une  époque  irréligieuse, 
ne  voyent  dans  le  mouvement  du  seizième  siè- 
cle que  ce  qu'ils  appellent  l'émancipation  intellec- 
tuelle ,  le  triomphe  d'une  liberté  d'examen  illimi* 
tée.  Même  il  se  prononce  énergiquement  (p.  Sga) 


LXXJll 


cootre  ceux  qui,  D*ayant  de  la  Réforme  aucune 
idée  9  Texaltent  à  cause  de  Tidentité  ou  des  ana- 
Jogîes  qu'ik  lui  supposent  avec  des  systèmes  désor- 
guiisateuTS.  Qu'est  donc  pour  lui  la  Réforme? 
Un  progrès ,  un  perfectionnement  de  TEglise  (eine 
WeiterhUdung  der  Kirche ,  p.  894^  y  et  ceci  encore  est 
nai  sous  certain  rapport  ;  car  les  hérésies,  et  certes 
oelle  de  Rome  Papale  aussi  bien  que  les  autres-, 
nécessitant  de  nouveaux  combats,  deviennent  pour 
FEglise  de  Christ  une  source  de  victoires  et  un 
JDoyen  d'avancement  vers  le  triomphe  final.  Mais 
k  Réforme  (et  c'est  en  ceci  que  l'auteur  nous  semble 
Bavoir  pas  entièrement  saisi  son  esprit ,  ni  reconnu 
sa  portée)  ne  fut  point  un  pas  en  avant  dans  la 
foie,  voie  de  perdition  et  d'erreur ,  où  se  trouvoit 
alors  l'Eglise  soi-disant  Catholique.  Elle  fut  un  pro- 
grès, mais  aussi  un  retour  ;  elle  régénéra,  au. lieu 
de  développer.  Ce  fut  en  revenant  à  la  vérité  fon- 
damentale de  l'Evangile ,  le  salut  uniquement  par 
(rkoe  etjpar  la  foi  vivante  aux  mérites  de  notre  Dieu 
€t  Sauveur  Jésus-Christ ,  que  la  Réforme ,  renver- 
sant un  échafaudage  de  superstitions  séculaires, 
devint  le  coup  de  mort  d'un  régime  où  la  Bible  étoit 
mise  de  côté  et  les  Cieux  à  l'encan.  Christ  persé- 
cuté dans  ses  disciples ,  et  Rome  phis  anti-chré- 


LXXIV 


tienne  que  sous  les  Césars.  Ce  n'est  qu  en  compre- 
nant ainsi  le  Papisme  et  la  Réforme  ^  qu'on  ap- 
précie le  principe  religieux  de  notre  révolution  , 
la  nature  d'un  Etat ,  où  le  Seigneur  donna  nais- 
sance, durée,  et  force  à  Son  Eglise ,  et  les  mérites 
des  Princes  qui  furent  appelés  à  servir  d'instruments 
pour  cette  grande  oeuvre  de  Dieu. 

k  cette  observation  se  rattache  immédiatement 
une  autre  ;  c'est  que  Fauteur  n'ayant  pas ,  à  notre 
avis,  rendu  entièrement  justice  à  la  Réformation, 
ni  pénétré  ce  qui  constitue  son  essence ,  s'est  ais^ 
ment  exagéré  la  force  des  éléments  révolutionnaires 
qui  sont  venus  s'y  mêler. 

Par  sa  nature,  au  lieu  d'avoir  avec  ces  éléments 
des  affinités ,  la  Réforme  les  repousse.  — *  Ce  n'est 
point  assez  de  reconnoitre  que,  proscrivant  la  vio» 
ience  en  toutes  choses ,  elle  n'a  jamais  par  elle> 
même  pu  exciter  à  un  bouleversement  social.  Il  faut 
ajouter  qu'en  rappelant  le  principe  Chrétien ,  savoir 
l'obéissance  pour  l'amour  de  Dieu  et  comme  au 
ministre  de  Dieu,  qu'en  subordonnant  en  toutes 
choses  l'autorité  humaine  a  l'autorité  Divine,  elle 
a  raffermi  le  pouvoir  en  le  replaçant  sur  sa  véri- 
table base;   elle   a  neutralisé,   étouffé   beaucoup 


I  icennes  de  rébellion  produits,  surtout 
b  6a  du  Moyen-âge ,  soit  par  une  fausse  applica- 
lioD  du  droit  Komain  ,  suit  par  un  enthousiasme 
peu  réHéclii  pour  les  souvenirs  répuLlicaÎDs  de 
i'tnliquilé. 

D'ailleurs  M.  Léo  irommet  de  grandes  injustices 
CD  oommettaat  de  prodigieux  anachronisme».  — 
UiDS  la  suite  des  temps,  lorsque,  perdant  heau> 
eoup  de  Ka  pureté  première,  la  Réforme  eût  perdu 
beaucoup  aussi  de  la  vertu  répulsive  dont  nous 
venons  de  parler,  alors  certes  aui  intéréls  Prote- 
sUnts  ont  pu  se  joindre  plus  d'une  fois  les  intérêts 
de  doctrines  dangereuses  et  funestes  ;  mais ,  si  l'on 
écarte  quelques  branches  évidemment  parasites, 
dont  ni  Luther  ,  ni  Calvin  ,  ni  Zwîngle,  ni  aucun 
ie  nof  pieux  Réformateurs  a  pris  la  défense,  au 
leizième  siècle  des  rameaux,  sauvages  n'ont  pas 
encore  été  entés  sur  l'arbre  de  la  Réforme.  Afin 
d'eicuter  les  atrocités  des  Papistes,  AI.  Léo  observe 
({ue  la  Heligion  est  le  fondement  indispensable  de 
tout  ordre  social;  que  l'on  adiuet  uu  altiéisnie  plu» 
Ml  nmins  déguisé,  aussitôt  qu'on  ne  veut  plus  d'un 
principe  religieux  positif;  que  le  (^tholicisme 
Homain ,  conservant  quelques  giandeit  vérités , 
n\  préférable  à  des  croyanceK  indéterminées   et 


LXXVI 


chimériques.  Cest  vrai^  c'est  parfaitement  vrai, 
mais  tout-a-fait  inapplicable  à  la  question  dont  il 
s'agit.  Les  Protestants  ne  vouloient  que  professer 
l'Evangile  en  paix  ;  s'abstenir  de  ce  qui  leur  sem« 
bloit  impie  et  idolâtre  ;  célébrer,  dans  le  petit  cercle 
de  leur  famille  et  de  leurs  amis,  le  salut  par  grftceet 
les  mérites  expiatoires  de  Christ.  Si  une  politique 
prévoyante  étoit  en  droit  d'éiouRer  leur  voix  par 
les  supplices ,  n'accusons  plus  les  Empereurs  jetant 
aux  bétes  les  confesseurs  d'une  doctrine  de  paix  et 
de  charité ,  il  est  vrai ,  mais  ennemie  des  idoles  et 
qui  y  par  son  triomphe ,  devoit  complètement  chan- 
ger la  face  du  monde  payen. 

Confesser  Christ,  vivre  selon  Ses  commandements, 
voilà  ce  que  les  Protestants  vouloient  ;  tel  étoit  leur 
désir  et  leur  but.  Quant  à  leurs  moyens ,  longtemps 
ils  n'eurent  d'arme  que  la  Parole  de  Dieu  ;  il  ne 
coula  de  sang  que  celui  de  leurs  martyrs.  Il  y  eut 
une  longue  période  de  résignation  et  de  patience  dont 
l'Evangile  seul  possède  le  secret  ;  on  ne  vit  point 
de  combats,  mais  d'autant  plus  de  supplices;  témoi- 
gnant en  faveur  de  leur  foi ,  la  douceur  des  victimes 
augmentoit  la  fureur  des  bourreaux.  Et  quand, 
après  un  demi -siècle,  ces  terribles  persécutions  déter- 
minèrent les  sujets  à  défendre  leur  vie  contre  les 


mires  sanguinaires  du  Souverain ,  nous  ne  préten- 
dons pas  qu'alors,  durantlesguerres  civiles,  la  cause 
desprotestanls  soit  demeurée  pure  d'excès  :  nous 
savons  que  par  la  suile  ,  ne  se  bornant  plus  à  Ja 
liberté  de  conscience ,  on  voulut  un  culte  public  et 
des  garanties  de  son  maintien  ;  mais  nous  afTirmous 
que,  par  attachement  tradilionuei  au\  Maisons 
r^nanles, autant  quepaiprincipesel  scrupules  reli- 
|ieux,  on  désiroit  se  réconcilier  avec  le  Souverain; 
que  le  but  prîinitifétoit  la  défense  légitime  renfermée 
dans  ses  plus  étroites  liniiles  ;  que  les  prétentions, 
1m  exigences ,  c'éloit  de  n'être  pas  brûlé ,  c'étoit 
ie  n'être  pas  enterré  vif. 
Pour  répondre  ii  ceux  qui  sont  prompts  à  stig- 
BliserU  résistance  des  Chrétiens,  empruntons  ,  en 
Mmûnant,  le  langage  naïf  du  courageux  et  pieux 
de  ta  Noue.  «Ils  méritent,  dites  vous,  qu'on  les 
extermine  avec  les  armes,  puisqu'ils  prenenl  les 
armes.  Ceux  qui  sont  à  leur  aise,  se  courroucent 

V  aisément,  et  ne  se  soucient  peu  ou  point  de  la 

V  misère  des  affligez  :  avisez  si  vous  n'estes  pas  tels. 
Si  quelqu'un  vous  avoit  seulement  picquez  ,  vous 
lui  diriez  des  injures,  et  peut  esire   le  fraperiez 

•  TOUS.  Et  ne  considérez  pas  que  ceux  de  la  Reli- 
gion de  France  ont  souffert  doucement  l'espace 


lie  qoanofer  Mkfc  ^  cl  cen  de  Ffandrcs  i|iiaraDte 

etdacq. 

lootcs  aortes  érgéktiiBtt^Mriliidlwel 

luuimcH 

»  corpoicb  poor  iMKatft  Unpttlatîow.  8t 

pms  ^ooft  ne  ¥oaks  pas  cacore  i|q1I&  cen^i^iiil 

tpieiqBes 

remèdes  pci«r  s  ennuflffr  «k  N  insuporv 

tahksci^ 

cnKBaoïisms!»    . 

A  ces  Mmrces  de  prrvcnlioD  afoaloiis  encore  un^ 
fertesKiit  agissante;  c'est  le  point  de  tuo 
soos  lequel  SL  Léo  considère  ^  par  rafiport  aux  Plro* 
YiDces-CInics  y  la  position  de  la  liaison  d'Orange* 
Nassan.  Noos  regrettons  que,  suspendant  ses  études 
à  la  mort  de  Guillaume  Premier,  il  n*ait  pu  |  en  pénét 
trant  dans  les  oomplicstions,  nous  dirions  [»esciuey 
dans  le  dédale  de  notre  organisme  politique ,  se 
cooTaincre que  les  Stadhouders^  bornés,  cernés^ 
pour  ainsi  dire,  de  toutes  parts ,  ne  pouvant  scmger 
aune  autorité  despotique,  étoient ,  même  si  la  gêné» 
rosîté  de  leur  caractère  et  des  traditions  de  famille  ne 
les  T  eussent  déterminés ,  appelés  et  presque  con- 
traints à  défendre,  en  (ace  de  Taristocratie  commu» 
nale  et  de  ses  tendances  exclusives ,  des  libertés 
et  des  droits  incessamment  menacés.  La   Maison 

'    Discourt^  p.  307. 


UUUl 


drOrange  a  su  reipplir  cette  importante  et  noble 
tldie  ;  c'est  le  secret  de  son  immense  popularité. 
L'entraînement  des  divisions  intestines  4  pu  veÂr 
des  tyrans  dans  ceux  qui  ne  permettoîent  ni  à 
me  dasse,  m  à  une  province,  ni  à  une  ville^ 
d'accaparer  le  pouvoir  aux  dépens  de  la  Généralité'; 
il  a  pu  même  travestir  en  patrons  généreux  du 
peuple  les  chefs  habiles  d'un  parti  qui  voulôit 
h  liberté  pour  soi  et  une  domination'  sans  con^ 
ttàU  ou  contrepoids  sur  les  autres -^ces  erreurs  s^ 
dbsipent,  ou  même  sont  dépi  didsipées^;  et  pour 
mei^iBion  telle  que  M.  Léo  en  exprime  %  on  n'en 
lioave  guère  l'équivalent,  même  dans  ces  produe*- 
âoos  éphémères  qui,  surgissant  au  milieu  de  la  vn>- 
lence  des  passions,  portent  à  chaque  page,  par  les 
eiagérations  de  leur  amertume  ^  le  cachet  de  leur 
déplorable  origine. 

0  a  fiillu  le  concours  de  toutes  ces  causes  pour 
porter  un  écrivain  aussi  judicieux  à  exalter  le  Duc 
cTAlbe* ,  à  soutenir  la  nécessité  d'un  r^me  de  ter* 


'  «  Dîe  «Ue  Pîiederràodiacbe  Freiheit  rausz  gegen  OranieD  tind 
MÎa  Haut  TcrUieidigt  werdeo...  Id  dietem  Kumpfe  entwickdtea 
die  Niederlâoder  und  vor  allen  die  Hollâoder  weit  herriicbere 
Tofcodco  «b  irgendw^  io  den  ILampfe  mit  Spanieo.  »  p.  565. 

^  «  AU  cio  mutkiger,   vor    innerer  Veraniwortlichkeît  niche 


LXXX 


reur ,  qui  dans  un  pays  pacifié  par  la  Duchesse  de 
Parme  ne  fit  que  raviver  un  incendie  presqu 'éteint  ^ 
que  susciter  des  oppositions  nouvelles.  11  faUoit 
ces  préventions  accumulées  pour  ne  reconnoltre  à 
notre  Révolution  qu'une  seule  cause  tant  soit  peu 
légitime ,  la  levée  irrégulière  du  dixième  denier  ; 
pour  trouver  naturel  (ganz  natûrlich  ,  p.  609)  qu'on 
déclarât  tous  les  habitants  des  Pays-Bas  hérétiques, 
et  tous  les  hérétiques  coupables  de  haute  trahison  ; 
pour  justifier  le  Conseil  des  Troubles ,  pour  s'ex- 
tasier sur  sa  douceur  ' ,  pour  voir  dans  toute 
description  quelque  peu  énergique  des  exécu- 
tions qui  se  succédèrent  dans  un  court  espace  de 
temps ,  de  l'exagération  ,  du  pathos  * ,  du  fana* 


«  znrtkkschreGkender  Diemer,  Als  eîn  dorcfa  dm  ameisaiarti^-Mib- 
»  jective  Wûhleo  uoter  dem  Yolke  îd  deo  Niederlaoden  TeiieUtfli  p 

•  angeekeltes  edies  Gemûth  ,  was  dabei  fur  die  Strenge  des  Recfat» 

•  and  des  Dieostes  begeîstert  ist ,  und  was  denen  die  sich  gebehrdeD 

•  aU  koonten  sie  kein  atreoges  Recht  tragen  ,  ab  Strafe  die  ganat 

•  Last  de%  Uorechts  zu  tragen  gîebt  —  als  eioer  jener  stoUen  bao- 

•  meisterlicbeo  Geister ,  wie  die  Geschicbte  ibrer  wenig  berrorge- 

•  bracbt ,  endMini  Alba  io  seioem  Wirken  in  den  ^iederlandeo.  • 
p.  il88. 

'  «  Bet  dietcr  Lage  dcr  Dinlge  bat  man  sicb  ûbcr  AUm*s  «od 

•  teÎBca  Blutralbea  Mildo,  nicbt  ûber  ibre  Streoge  10  verwiuK 
»  dem.  >  p.  Sog, 

*  «  Ware  nicbt  die  gemûtblicbe  Empomng  aines  Niederlindcrs 
«  gageo  die  Einricbtoag  des  Blutratbes  tu  arkiariicb ,  ao  koonte 


usine',  ou  le  désir  de  défeodredeâ séditieux  '.  — 
Quant  à  Guillaume  Premier ,  pas  d'action  que 
l'auleup  ne  prenne  en  mauvaise  part ,  pas  d'ac- 
cusation qu'il  n'admette,  d'intention  perGde  qu'il 
ne  suppose  ,  de  qualification  odieuse  dont  il  croie 
de\oir  s'abstenir.  ïl  reprache  au  Prince  la  décou- 
Tfrte  du  secret  de  Henri  II  '  (lui  qui  dans  le  Duc 


<  mua  (ul  koraisch  finden  ,  mit  welchem  Palhos  n<Aift  dattei  ver- 

•  ■eiU ,  dasE  dieer  Rsth  das  kràftige  ,  blGheode  NiederIaDd*volk. 
■  w  grioechtel  >  p.  ^97.  Nous  recoin  mandons  ii  M.  Léo  la  lecture 
fo  Seoleaccs  da  Duc  d'Atbe  ,  1567  —  iS?!,  rassemblées  par 
ICir«n»  (JWmtl.  I735).  Là  il  Irouvera  du  pathétique  en  aclion  ,  et 
bnpcn  qui  prttc  au  ridicule. 

'  •  Man  Mille  sich  ùkerzeugeu  bis  lu  wetchem  Grade  proie- 
'  Kaaiiscber   Beussenheil  die  melslen  Schriflsteller  iïber  deu  Nie- 

>  doiândisdien  Aufsland  gekommen  sind.  -  p.  5 10. 

'  '  Dn  Zârtlichkelt  neuerer  SchrJftsteller  fur  allen  revoluliona- 
>m  Janlufel.  0  p.  5i  i. 

<  Vokî  ce  qui  ^'éloît  passé.  •  Quand  estant  en  France  ,  n  écrit 
kPrinn  •  j'eus  enleadu  de  la  propre  bouche  du  Roj:  que  le  Duc 
t  d'&Ke   tnicloît  des  oiojeni  pour  eiterminer  tous  les  suspects 

>  de  la  Religion  ,  .  .  et  que  le  Roy  pensoit .  . .  que  je  fusse  auisi 
lie  na(e  partie.  .  ;   pour    n'esire    envers  S.  M.  en  dese^time, 

•  mmwf  ai  on  m'eust  touIu  cacher  quelque  chose ,  je  respondis  en 

•  iMte  que  le  Roj  ne  perdit  point  cesie  opinion ,  ce  qui  luy  donna 
n  de  m'en  discourir  assez  suffisamment  pour  entendre  le 
n  project  de»  Inquisiteurs.  »  Apologie.  Sur  quoi  M.  Léo 
•  Weon  Granvelle  glaubte  die  revolutionàren  Elemenle, 
BîcJi  der  Reformacion  bereits  augeschlossen  hatlen  ,  mit 
r  Gewall  in  Fe&sein  legen  zu  kdnnen  (S'agisjoil-il  pour 
'    d'exterminer  des   éléments    rétolulionnairca   qui    »'é- 


i 


LUltl 


d'Albeappr6uve  là  dîsiîmulatioii  envers  les  Comtes 
d'Egmont  et  de  Hornes');  le  dëparl  pour  TAUe- 
magne',  comme  s'il  eût  fallu  attendre  qu'on  le  menAt 
à  réchafaud ;  les  ménagements  envers  le  Roi,  qui 
n'ëloient,  selon  lui,  que  momeries  et  subteHugM 
odieux  '  ;  les  négociations  avec  la  Cour  de  France^ 
comme  si  les  Protestants  des  Pays-Bas,  lorsque 
le  Roi  d'Espagne  s'obstinbit  à  leur  faire  une  guerre 
d'extermination ,  ne  pouvoient ,  même  au  moment 
de  périr ,  essayer  cette  voie  de  salut.  Attribuant 
partout  au  Prince  intrigues ,  ^oisme  ,  fausse  dévo- 
tion ,  caractère  vindicatif^ ,  pour  couronner  cette 


toîflot  nélét  à  la  RéformatioD  ?) ,  ao  scbeo  wir  darin  nicht  das 
»  miDdeste  Tadcloswûrdiga^  to  wenig  wir,  ab  dar  Fârst  tod  Omi§a 
»  dem  Rooîge  • . .  das  Gehaîiiiaiss  • . .  •  gewisMrmaMan  ahhorckie 
»  und  abschlich ,  dies  irgendwie  zu  loben  witsen.  »  p.  3^. 

I  9  Yoa  Heuchelei  kann  in  solcben  Dingen  nicht  die  Rede  sein  ; 
»  ein  Hcrzog  ron  Alba  Wûrde  volkommen  aU  Dummkopf  in  der 
»  Getchichte  encbeincn ,  weon  er  ûberall  seine  Absichten  dnrch 
»  Offeoheit  seinen  und  der  Regierung  Feinden  batte  blosgeben 
«  wollea,  >  p.  492* 

'  «  £r  iaszte  den  Bescblusi  die  Niederlande  zn  Terbssen ,  am 
»  sick  pettSnlich  in  Sickerheit  %u  btingem.  •  p.  47$. 

^  «  Rlug  nag  so  etwas  sein. .  . ,  aber  widrig  bleibt  es.  »  p.  5ië. 

^  Yoici  quelques  écbantillons.  «  Oraniens  racbsûcbtige  und 
»  eigensûcbtige  Natur.  •  p.  404.  «  Der  schlaue  Reinecka.  » 
p.  53a*  «  Oraniens  reineckiscbe  Natur.  »  p.  618.  «  Bei  einem 
«  Manne  von  der  Gemûthsart  wie  Oranién  waren  dergleichen  Ynr- 
•  atellnçgeo  (wie  sehr  er  g#(gen  Redit  und  Gewissen  handie)  verkH 


UXXIll 

curieuse  Inograpfaîe ,  il  ràii  h  rétrîbotion  Divine 
dme  la  manière  perfide  dont  il  Ait  assassine  '• 

Vraiment  un  tel  excès  de  partialité  seroit,  malgré 
tontes  les  influences  que  nous  avons  émunérées, 
une  énigme,  si  nous  ne  devions  y  ajouter  une 
ctose  d'erreur,  dont  M.  Léo  semble  avoir  fait  pul>li^ 
qoement  Taven.  Cest  le  besoin  de  généralisation 
précipitée;  la  formation  d'une  opinion  définitive 
ivant  Pétode  approfondie  des  détails.  «  Quand  ^  » 
<fit41y  «  dads  les  travaux  scientifiques,  on  s'aban-^ 
t  donne  à  la  recherche  de  bagatelles  et  de  minu* 
t  ties  (ce  qu'il  qualifie  du  nom  de  genre  Hol«> 
hndois,  BoUànderet) ^  toute  vigueur,  toute  agi- 
•  lîté  d'esprit ,  tout  le  grandiose  de  la  composition 


a  p.  5 7 il*  *  ^^  schleichende  Scbweiger.  >  p.  468.  «  Kaon 
eia  gitwzerer  Lûgenkaiser  seyo  ?»  p.  556.  -~  Ce  genre 
d'dprMftiooft^  «ek>Q  nous,  ne  convient  pas  à  la  granité  de  l'histoire , 
n'eu  pas  en  harmonie  avec  le  calme  nécessaire  à  l'historien  ;  celai- 
ci  doit ,  du  moins  lorsqu'il  accuse ,  être  de  sang- froid. 

'  «  lo  Beziebung  auf  Oranien  kann  man  in  diesem  Ende  nur 
»  ciiie  gerechte  Nemesis  sehen.  Dasz  er,  der  die  Niederlande  in 
m  Uimilia ,  Verwirrung  und  uns'égliches  Unglûck  gestûnt ,  keioen 
»  nbîgcn,  betODoenen ,  sondem  einen  gewaltsaraen  Tod  fandr;  •  •  • 
»  îrt  am  Ende  Ailes  so  einfache  VerfûUung  des  Spruches  :  wer 
»  Unglûck  saet ,  wird  Schaden  emien  ,  dasz  Sentimentalitat  bet 
»  dîmoB  Falle  am  allerwenigsten  angebracht  ist  >  p.  667, 


LXXXIV 

»  et  du  travail  doivent  bientôt  disparoitre.  y  '  Sans 
entreprendre  en  faveur  du  peuple  auquel  noua 
avons  l'honneur  d'appartenir ^  une  défense  qu'on 
jugeroit  aisément  intéressée,  nous  nous  borne- 
rons à  remarquer  que  ,  si  Ton  craint  de  se  perdre 
dans  les  minuties,  il  faut  craindre  aussi  de  trop 
promptement  les  dédaigner.  En  histoire,  pour  cou- 
noitre  les  grandes  choses,  il  est  indispensable  d'en 
apprendre  beaucoup  de  petites.  Quiconque  ne  vaut 
pas  se  soumettre  à  cette  laborieuse  nécessité ,  res» 
tera  dans  l'incomplet,  se  lancera  dans  le  vague,  se 
fixera  et  s'enfoncera  dans  Terreur,  mais  n'atteindra 
point  la  réalité.  «  Il  faut  se  garder  de  satisfaire  le 
»  besoin  de  généralité  par  des  généralisations  in» 
»  complètes  et  précipitées  .  •  .  L'esprit  humain  est 
9  comme  la  volonté  humaine ,  toujours  pressé 
»  d'agir,  impatient  des  obstacles,  avide  de  liberté 
»  et  de  conclusions  ; . . .  mais,  en  oubliant  les  faits, 
»  il  ne  les  détruit  pas  ;  et  ils  subsistent  pour  le  con« 
j»  vaincre  un  jour  d'erreur  et  le  condamner.  11  n'y 


'  «  WeoD  wir  uns  mit  uotereo  wiaseDschaftlichen  BestrebnngHi 
»  ent  einer  eîgeDsinnigen  HoH'âoderei  uod  KleinigkeiU-kraiBem 
»  ergebeo ,  wird  bald  aile  rascbe  Lebendigkeit  uod  aller  groaartîga 
•  Betrieb  am  Eode  seyo.  »  Jahrààcker  d.  Wissckensck.  Kritik. 
Man  i835,  p.  45i. 


LXXXV 


•  a  qa^un  moyen  d'échapper  à  ce  péril ,  c'est  d'épuî- 
B  ser  courageusemeDt ,  patieroment  FéUide  des  faits, 
■  avant  de  généraliser  et  de  conclure  »   ' . 

Ce  qull  recommande  en  théorie ,  savoir  de  ne  pas 
s'embarrasser  dans  les  détails ,  M.  Léo,  selon  nous,  Ta 
■lisici  trop  en  pratique ,  et  c'est  pourquoi  nous  prote- 
stons contre  ses  arrêts  comme  évidemment  précipi- 
tés. Se  flattant  d'avoir  saisi  les  grands  traits,  il  glisse 
rapidement  sor  des  particularités  qui  pourroient  le 
bire  changer  d'opinion ,  s'il  les  avoit  suffisamment 
néditées.  Ainsi,  par  exemple,  nous  avions  espéré  qu'il 
aoroîl  adouci  ses  jugements  en  lisant  dans  notre 
leoood  Tome  les  nombreux  passages  où  l'on  voit  les 
combats  intérieurs  du  Prince  désirant  concilier  ses 
dfvoirs  envers  le  Roi  avec  ceux  envers  le  pays ,  et 
surtoutavec  ses  obligations  envers  Dieu  et  ses  sym- 
pathies pour  les  Chrétiens  persécutés.  Mais  non ,  il 
se  borne  à  nous  objecter  les  expressions  du  Comte 
ifEgmont  que  nous  avons  analysées.  U  se  hâle  de 
donner  ses  conclusions  sur  un  Ouvrage  qu'il  n'a  pu 
encore  que  parcourir  ';  tandis  que,  d'après  ses  pro- 
pres préceptes,  il  faut,  pour  prononcer  en  connois- 

'   Guiiot ,  Cours  tfHisi.  moderne.  Leçon  ta,  p.  1 3. 
*  Le  Tome  II  des  Archives  a  été  expédié  vers  la  fiu  de  juillet: 
la  Préface  de  BL  Léo  est  datée  de  Halle  le  4  septembre. 

3  6 


KXXIVL 


sance  de  cause  sur  ie  caractère  de  Guillaume  Pre- 
mier ,  examiner  chacune  de  ses  Lettres  avec  le 
soin  le  plus  scrupuleux.  ' 

Observons  néanmoins  que,  d'après  M.  Léo  ,  ief 
Lettres  du  Prince  ne  peuvent  être  pour  son  histoire 
qu'une  source  secondaire  ;  la  source  première  étaiît 
ridée  qu'on  se  forme  de  l'ensemble  de  ses  actions  ' .  ^^ 
Qu'est  ce  à  dire?  Que  les  paroles  du  Prince  n*ont  paé 
de  valeur  dès  quelles  sont  en  opposition  avec  ses 
actes  ?  C'est  vrai.  —  Que  l'on  ne  sauroit  avoir  nilé 
foi  implicite  en  ce  qu'il  écrit  ?  C'est  encore  vrai.  -^ 
Qu'il  faut  peser  chaque  expression  avec  sévérité  et 
méfiance  ?  C'est  bien  «  pourvu  que  la  précaution  n'a» 
mène  pas  l'injustice  et  la  partialité.  Mais  expliquer  li 
correspondance  par  l'idée  qu'on  a  cru  devoir  se 
former  de  l'écrivain,  qu'est-ce  sinon  plier  et  façon-* 
ner  les  faits  d'après  un  système  tracé  d'avance ,  ce 
qui  fut  et  sera  toujours  une  source  inépuisable  de 

méprise  et  d'erreur.  Des  lettres  nombreuses  y  inti- 

■> 

«  Jeder  von  Wilheim^  Briefe  erfordert  eine  besondere  psycho- 
»  logiscfae  Uûckwartsrechnung,  wobei  ein  sehr  complicirter  AnsaU 
«  zu  macheo  ist.  »  p.  xx. 

*  «  Fur  die  Getcbichte  Wîlhelms  kÔnoen  seine  eigene  Briefe  our 
»  eine  secundare  Ërkenotniâsquelle  bilden  ;  die  erste  bleibt  durcli- 
»  aus  die  TotalâQfTasauDf  seines  Handetns.  »  p.  xiSl. 


XULXVII 


,  ëcrites  dans  les  circonstances  les  plus  diverses 
tiennent  incontestablement  le  premier  rang  parmi 
les  sources  premières;  elles  contiennent  une  infi- 
oilé  de  faits,  surtout  de  faits  psychologiques  ,  dont 
f  idée  générale  (Me  Tolalauffassung)  ne  peut  être 
que  le  dernier  résultat. 


«#i^ 


Pios  iHMis  estimons  les  talents ,  les  connoissan- 
ees,  et  le  caractère  du  Savant  dont  l'Ouvrage  nous 
a  CDOtraints  à  &dif^  ces  remarques ,  plus  aussi  nous 
d^ironsquil;  dépose  des  opinions  qui  semblent 
imfipftes  de  lui  ;'  qu'il  soit  amené  quelque  jour  à 
psjér  lin  tribut  d*admiiiation  méritée  au  Prince 
dool,  tmlt  en  erojrant  servir  la  vérité  f  il  a ,  même 
avec  vâiémence^  outragé  la  mémoire  ;  et  que ,  pour- 
suivant ses  études  y  découvrant  dans  nos  Annales  un 
genre  de  beautés  difTérent  de  celui  que  jusqu'à  pré- 
iCDt  ila  cru  devoir  y  chercher ,  il  rende ,  en  détrui- 
sant et  renouvelant  une  partie  de  son  travail'  ^  un 


*  Kov»  ne  croyons  pas  que  des  addidoos  CSupplementarbogem) 
pnôscot  saffirr:  quand  il  s'agit  des  grandes  lignes  de  la  composi- 
tioo,  nous- cent  es  Ions  leur  efficace,  n  Si  prématurément  vous  débu- 

•  tez  par  la  synthèse,   tout  est    perdu,  il   n*y  a  pas  d'issue,  et 

•  vous  oe  pouvez  revenir  à  l'analyse  qu'en  détruisant  tout  votre 

•  travail  précédent ,  et  cette  brillante  synthèse  dont  1rs  séductions 

•  vous  avaient  donné  le  change  sur  ses  difficultés  et  ses  inronvé- 


nouveau  service  a  tous  ceux  qui  s*iiiléresseiil  à  la 
connoissance  intime  des  ëvénements ,  des  boiii«» 
meSj  et  de  l'esprit  des  siècles  passés. 

Nous  sommes  loin  de  prétendre  pour  nous  et  noi^ 
compatriotes  au  monopole  de  notre  histoire.  Au 
contraire,  nous  souhaitons  ardemment  que  des 
savants  étrangers  y  consacrent  leurs  travaux ,  espé- 
rant que  cela  même  sera  un  heureux  résultat  de 
notre  publication.  L'histoire  de  la  Maison  d'Orange* 
Nassau  et  celle  des  Provinces-Unies  pflre  un  vaste 
champ  et  une  immense  tâche;  tâche  assez  belle, 
assez  éminemment  Européenne  pour  exciter  et  jus- 
tifier un  intérêt  universel.  Nous  sommes  loin  aussi 
de  vouloir  nous  ériger  en  critiques ,  nous  qui 
avons  besoin  d'indulgence,  et  toujours,  et  dou« 
blement  dans  un  ouvrage  où ,  pour  ne  pas  trop 
ralentir  la  marche ,  on  est  à  chaque  instant  forcé 
d'être  incomplet  et  superficiel.  Néanmoins  nous 
prions  ceux  qui  voudront  s'occuper  de  cette  étude, 
de  ne  pas  prononcer  avant  de  connoitre  à  fond 
la  cause,   de  ne  pas  troubler  les  développements 


•  nients.  »  /".  (onsin  ,  HisL  de  ta  P/iiios,  au  \^' siècle ^  Le^n  3», 


LXXXIX 


de  la  bcieuce  par  des  asserlioiis  liazardées  qu'un 
eunieo  ultérieur  renversera  demain  ;  de  ne  pas 
décider  des  questions  qu'on  n'a  pu  encore  appro- 
ibodir;  surtout  de  ne  pas  aisément  déverser  le 
blâme  sur  ceux  qui,  au  jugement  des  contempo- 
nîos  et  de  la  postérité,  sont  des  modèles  de  véri- 
table grandeur  et  de  dévouement  généreux. 


'f'  Eo  réitérant  nos  retnerciments  a  notre  aini  Mr  Bodel  Nter- 
■cu  pour  son  assistance  dans  la  correction  des  épreuves  et  ses 
édaircisseinents  géof;raphiques  ,  nous  avons  le  plaisir  d'annoncer 
^11  a  bien  touIq  se  charger  de  la  confection  des  Tables  et  Regis- 
tres que  nous  espérons  publier  à  la  fin  de  cette  Série.  I^c  nom  de 
crt  boouBe  de  lettres  savant  et  laborieux  est  pour  tous  ceux  qui  le 
,  une  précieuse  garantie  de  l'exactitude  de  ce  pénible  y 
indispensable  travail. 


CONTENU. 


'rcMiE  m. 


1567. 


Pige. 


ccLiii.  Le  Prince  d'Oraoge  à  Auguste  Electeur  de 
Saxe  y  et  inutatis  mutandis  au  Landgrave 
Guillaume  de  Hesse.  Sur  les  commencements 
de  guerre  civile.  i . 

ccLiT.  Schwartz  au  Priuce  d*Orange.  Défaite  de  ceux 
de  la  religion  par  Noi réarmes:  préparatifs  du 
Roi  pour  soumettre  les  Pays-Bas.  7. 

ccLT.  Le  Prince  d*Orange  au  Landgrave  Guillaume  de 
Uesse.  Il  lui  recommande  la  cause  des  Pays- 
Bas.  9. 

ocLvi.  Le  Comte  H.  de  Nuenar  au  Comte  Jean  de  Nas- 
sau. Sur  une  assemblée  à  Dusseldorp  et  un 
&iit  (lu  Duc  de  Qèves  contre  les  Calvinistes.       10. 


xcn 


lique  dont  le  Prince  dèsiroit  rerevoir  inslruc- 

tioD  dans  la  Parole  de  Dieu.  i  oo. 

ccLXXvii.  Charles  litenbove  fils  à  M.  de  Villiers.  Nouvel- 

les  des  Pays-Bas.  i  o  a . 

r.cLxxviii.  I^  Landgrave  Gnillaume  de  Uesse  au  Prince 
d'Orange,  Il  lui  envoyé  un  ouvrage  de  Me- 
lanchtbon.  107. 

ccLxxix.  Fréiéric  II,    Roi    de  Danemarck,  au   Prince 

d'Orange.  Il  lui  offre  un  asyle  dans  ses  Etats.     1 09. 
rcLXxx.  Le  Prince  d'Orange  au  Roi  de  Danemarck.  Il 
lui  témoigne  sa  reconnoissance.  Réponse  à  la 
lettre  précédente.  1 1 1 . 

crLXXXi.  A.,  de  Stralen  au  Prince  d'Orange.  Entrée  du 
Comte  de  Lodron  à  Anvers  ;  arrivée  du  Duc 
d'AJbe dans  les  Pays-Bas.  ni, 

ccLxxxii.  Le  Comte  de  Nuenar  au  Prince  d'Orange.  Il  lui 
mande  le  décès  de  son  épouse  j  la  Comtesse 
Madelaine  de  Nassau.  1 18. 

ccLXxxiii.  H.  de  Wiltpergbau  Prince  d'Orange.  Entrevuedu 

Duc  d'Albe  et  du  Comte  de  Buren  à  Louvain.     1 1 9 

cGLXxxiT.  J.  de  Homes,  Baron  de  Boxtel,  au  Prince 
d'Orange.  Se  défiant  du  Duc  d'Aibe,  il  songe 
à  quitter  le  pays.  ia4* 

ccLXxxT.  Marie,  Comtesse  de  Bergbes ,  à  s»  mère  la  Com- 
tesse Julienne  de  Nassau.  Sur  ses  inquiétudes 
et  ses  dangers.  127. 

ccLXxxvi.  Albert,  Duc  de  Bavière ,  au  Comte  de  Hoog- 
strateo.  Sur  l'emprisonnement  des  Comtes 
d'Egmont  et  de  Hornes.  119. 

ccLxxxvii.  Auguste ,  Electeur  de  Saxe ,  au  Prince  d'Orange. 

Sans  donner  des  conseils  très  positifs,  il  l'en* 
gage  à  éviter  une  rupture  complète  avec  le  Roi.    1 3o. 
cGLXXXYiii.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau.    i36. 

ccLxxxix.  C.  V.  Coornbert  au  Prince  d'Orange.  Sur  la 
possibilité  de  transporter  le  commerce  des 
Pays-Bas  à  Eiodra.  i37. 


xcv 

ccxc*  Le Priuced'Qraoge  à  Auguste^  £l«cteur  de  Saxe. 

Réponse  à  la  lettre  287.  i4i. 

1568. 

GGZCi*  Le  Prince  d'Orange  à  rElectenr  Auguste  de 
Saxe.  Sur  un  faux  avis  donné  par  le  Duc 
d'Albe  a  l'Empereur.  1 5 1 . 

ocxcn»  Le  Comte  H.  de  Nuenar  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Nouyelles  diverses  relatives  aux  Pays- 
Bas.  iS3. 
ccxcii^  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  à  l'Electeur 
de  Saxe.  Il  le  prie  d'intercéder  en  faveur  du 
Prince  d'Orange  auprès  de  l'Empereur  Maxi- 
milien.                                                                 i55. 
Gczciv.  Auguste,  Electeur  de  Saxe,  au  Prince  d'Oran> 
ge.  n  l'assure  de  ses  bonnes  dispositions  à  son 
égard.                                                                     169. 
ccxcv.  Le  LandgraTe  Guillaume  de  Hesse  au  Prince 
d'Orange.    Sur  une    intercession   auprès  de 
l'Empereur ,  et  la  nécessité  de  conserver  les 
bonnes  grâces  de  l'Electeur  de  Saxe.                   1 60. 
ccxcvi.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince 

d'Orange.  Af&iresde  France.  i63. 

ccxcni.  Christopbe,  Duc  de  Wurtemberg ,  à  l'Empereur 
Maximilien  U.  Jk  le 'prie  d'intercéder   pour 
le  Prince  d'Orange  auprès  du  Roi  d'Espagne.    167. 
ccxcTiii*  Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  Mort  du  Comte  de  Bréderode.  170. 

ccxcTui.*  Instruction  pourJ.  de  Scbônberg  allant,  de  la 
part  du  Prince  d'Orange ,  vers  George-Jean, 
Comte  Palatin.  17^* 

ccxcix.  Auguste ,  Electeur  de  Saxe ,  au  Prince  d'Oran- 
ge. Sur  les  bonnes  dispositions  de  l'Empereur 
à  l'égard  des  Pays-Bas.  177. 

ccacux**  L'Empereur  Maximilien  à  Auguste ,  Electeur  de 


xcvi 


Page. 

Saxe.  Il  regrette  que  le  Roi  d*£spagoe  ait 
pris  des  mesures  violentes  cootre  le  Prince 
d'Oraoge.  179. 

ccx:.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince 
d*Orange.  Sur  l'intercession  du  Duc  de  Wur- 
temberg en  faveur  du  Prince,  et  la  répugnan- 
ce du  capitaine  de  ReifTemberg  à  servir  le 
Roi  de  France  contre  la  religion  Evangélique.  i83. 
ceci.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince 
d*Orange.  Sur  la  nécessité  du  publier  une 
justification.  i85, 

cccii.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince 
d'Orange.  Sur  l'emprisonnement  de  Don 
Carlos.  187. 

CGGUi.  J.  de  Scbonberg  au  Prince  d'Orange.  Relation 

de  son  audience  auprès  du  Duc  George- Jean.    190. 

ccciT.  Le   Landgrave  Guillaume    de  Hesse  au  Prince 

d'Orange.  Relative  à  Don  Carlos.  194. 

ccciT.'  Lettre  de  créance  du  Prince   d'Orange  pour 

Jean  Basius.  196. 

GCCiY.^  Autre  lettre  ou  déclaration  du  Prince  d'Orange 

remise  à  Basius.  aoo. 

cocnr.*  Projet  de  déclaration  du  Prince  d'Orange.  ao5. 

CGCv.  Le  Prince  d'Orange  au  Landgrave  Guillaume 
de  Hesse.  Sur  son  départ  pour  Cologne  et  sa 
déclaration  en  prenant  les  armes.  208. 

CGCV.*  Instruction  pour  les  députés  de  François  II,  Duc 
de  Saxe-Lauenbourg,  envoyés  par  lui  au  Com- 
te Louis  de  Nassau,  a  12. 

cccvi.  Auguste ,  Electeur  de  Saxe ,  au  Prince  d'Orange. 
Il  lui  recommande,  au  nom  de  l'Empereur  , 
de  ne  pas  prendre  des  mesures  hostiles  contre 
le  Roi.  ai4- 

r.(xvi.*  L'Empereur  Maximilien  H  à  Auguste ,  Electeur 
de  Saxe.  Il  désapprouve  les  préparatifs  roili* 
taires  du  Prince  d'Orange.  a  1 3. 


XCVII 
UnTER.  Page. 

cccvii*  .  .  •  .  Deuils  sur  la  bataille  de  Heyiigerlee.  aao. 

cccTiii.  Le  Comte  de  Naenar  au  PrÎDce  d'Orange.  Re- 
latÎTe  à  TeoToi  de  troupes  par  le  Duc  d'Aibe 
sur  les  terres  du  Comte  de  Homes.  a^A- 

cocix.  G.  de  Barcbon  au  Seigneur  Ciclis.  Nouvelles 

diverses.  a25. 

Gcciz.*  MéiDoire  du  Comte   Louis  de  Nassau  relatif  à 

Texpédition  de  Groningiie.  237. 

Gccx.  Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Prince  d'Orange. 
Relative  au  Comte  de  Scbauwenbourg  et  à  la 
bataille  de  Heyligerlee.  ^37. 

CGCX.a  Nouvelles  des  Pays-Bas,  2  39. 

cocx.^  Opînioo  du  Comte  de  Hoogstraten  toocbant  les 

secours  à  donner  au  Comte  Louis  de  Nassau.    a43. 
occxi.  Le  Prince  d'Orange  à   L.  de  Scbwendi»  Sur  la 
mort  des  Comtes  d'Egmont  et  de  Homes  et 
les  cruautés  insupportables  des  Espagnols.         a/|4. 
cocxii.  Les  Comtes  Louis  de  Nassau  et  de  Hoogstraten  . 
au  Comte  de  Megen.    Us    l'esbortent  à  ne 
pas  concourir  à  l'asservissement  des   Pays- 
Bas.  a5i. 
eocxui.  Le  Comte  de  Megen  aux  Comtes  de  Nassau  et 

de  Hoogstraten.  Réponse  à  la  précédente.  a54. 

cocxi^*  George-Jean  ,  Comte  Palatin  au  Prince  d'Oran- 
ge. Il  proteste  de  sa  répugnance  à  porter  les 
armes  contre  la  Religion  Evangélique,  et  de 
son  affection  pour  la  Maison  de  Nassau.  254- 

ccc\iT,*  Avis  du  Pi  ince  d'Orange  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  .  267 . 

cccxv.  AVolfgang ,  Duc  de  Deux-Ponts ,  au  Comte  Pala- 
tin George  Jean.  Il  l'exhorte  à  ne  pas  servir 
contre  la  Religion.  a6i. 

cccxTi.  Le  Comte  Louis  de  Nassau  au  Prince  d'Orange. 

Il  est  contraint  de  taire  retraite.  264. 

cccxni.  G.  Martinii  au  Comte  Louis  de  Nassau.  a66. 

eccxTiii.  B.  de  Malberg  à  Solaigre.  Sur  un  secours  com- 


XCTIII 

LVrrBB.  P^e. 

iDandé  par  le  Seigneur  de  Monvens  et  sur  la 
nécessité  de  se  garder  des  espions.  267. 

cccxix.  Le  Comte  Louis  au  ministre  Taffio.  37a. 

cccxix«>  loslruction  du  Landgrave  Guillaume  de  Hesse 
pour  son  secrétaire  Jean  KaufTung,  envoyé 
vers  le  Prince  d'Orange,  Le  Landgrave  dés- 
approuTe  son  recours  aux  armes ,  et  insiste 
sur  ce  qu'il  ne  prenne  pas  avec  lui  Fr.  de 
Roiszbausen,  Maréchal  deBesse.  173. 

cocxx.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Loub  de  Nas- 
sau. Sur  le  désastre  de  Jemmingen  et  les 
préparatifs  de  son  expédition.  276. 

cccxxi.  Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Prince  d'OrangCL.  « 
Sur  les  préparatifs  pour  l'expédition  de  ce- 
lui-ci. 279* 
GCGXxi«*  Projet  d'alliance  du  Prince  d'Orange  avec  l'Ami- 
ral de  Coligny  et  le  Prince  de  Condé  pour 
<)0bteaîr  entière  liberté  de  conscience  dans  les 
Paya-Bas  et  en  France.  a8a. 
cccxxii.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince 
d'Orange.  Il  désapprouve  fortement  les  mesu  - 
res  hostiles  du  Prince.  a86. 
cccxxiii.  Le  Comte   de  Hoogstraten  au  Prince  d'Orange. 

Sur  les  préparatifs  du  Duc  d'Albe.  289. 

cccxxiY.  Le  Prince  d'Orange  au  Duc  Christophe  de  Wur- 
temberg et  miiiatis  mu  tandis  au  Margrave  de 
Bade,  etc.  Il  demande  des  secours  pécuniaires.    29 1 . 
ccoxxv.  Hans  von  Heidelbach  au  Docteur  Schv^arts«         396. 
eccxxvi.  H.  v.  Heidelbach  au  Docteur  Schwartx.   Nou- 
velles d'Allemagne.  299. 

cccxxvit.  Le  Comte  Jean  de  Nassau  à Détails  sur 

l'expédition  du  Prince  d'Orange.  Boa. 

cccxxvii.a  Note  relative  à  la  pDsitiou   et   aux  projets  du 

Prince  d'Orange.  3 10. 

CCCXXV11.1,  Note  relative  aux  négociations  du  Princed'Oran* 

ge  avec  le  Maréchal  de  Cossé.  3i  i. 


XCIX 

unrmB.  '«^e. 

1569. 

cccxxrni,  Jean  Baert  aa  PrÎDce  d'OriDge.  Il  l'exhorte  à 
se  garder  des  embûches  du  Dac  d'Albe.  Noa- 
▼elles  des  Pays-Bas.  317. 

cccsux.  Le  Comte  de  Megen  au  Conseiller  d'Assonville. 
n  s'informe  des  intentions  du  Dnc  d'Albe  à 
son  égard.  3ao. 

cccxxix.*  Nouvelles  relatives  à  la  bataille  de  Moncontoar.    3a3. 

cccxxx.  Le  Prince  à  la  Princesse  d'Orange.  Il  lui  rap- 
pelle ses  devoirs.  3a6. 

oecKKXi.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 
Sur  les  levées  pour  le  Roi  de  France  en  Alle- 
magne. 33 1. 


1670. 


cocxxxu^  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 
Sur  son  impuissance  à  acquitter  les  fniis  de 
l'expédition  de  i568.  337. 

cocxxxiii.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 
Sur  la  nécessité  de  faire  savoir  aux  Protes- 
tants François  qu'ils  n'ont  pas  de  secours  à 
attendre  d'Allemagne,  et  sur  les  difficultés  de 
sa  position.  3/|0. 

occxxxiv.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 
Il  lui  recommande  d'être  sur  ses  gardes  a 
Dillenbourg.  346. 

cœxxxv.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 
Inconduite  de  M.  de  Dolhain  :  nouvelles  di- 
verses. 35 1. 
cocviXTi.  La  Princesse  au  Prince  d'Orange.  Elle  ne  vent 

se  rendre  qu'à  Leipzig  ou  à  Braubach.  354* 

CCCXXXV11.  Le  Prince  d'Clrange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 
Sur  les  moyens  de  contenter  les  gens  de 
guerre. 


355. 


LKTTmB.  Page. 

cccxxxiriii.  Le  Prince  d'Orangr  au  Comte  Jean  de  Nassau. 

Sur  la  révolte  des  Maures  en  Espagne.  36 1. 

CCCXXX1X.  Le  Prince  d*Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 
Sur  les  excès  des  Gueux  de  mer  et  Tinconduite 
du  Seigneur  de  Dolhain.  363. 

ccGXL.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Naasau. 
»Sur  les  moyens  de  secourir  les  Chrétiens  de 
France.  365. 

cccxLi.  La  Princesse  au  Prince  d'Orange.  Elle  refuse  de 

se  rendre  auprès  de  lui.  ^§7* 

cccxLii.  Le  Prince  d' Orange  au  Landgrave  Guillaume  de 
Hesse.  Il  ne  sauroil  endurer  plus  longtemps 
les  mauvais  traitements  d'Anne  de  Saxe.  369. 

cccxLiii.  Le  Cardinal  de  Chàtillon  au  Prince  d'Orange. 
Affaires  de  France  ;  pirateries  des  Gueux  de 
mer.  373. 

cccxLiv.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 

Il  désire  une  entrevue  avec  lui.  377. 

CCGXLV.  Le  Prince  à  la  Princesse  d'Orange.  Il  la  prie 
d'avoir  des  ménagement:»  envers  le  Landgrave 
Louis.  S8o. 

cccxLTi.  Le  Prince  d'Orange   au  Comte  Jean  de  Nassau. 

Il  le  prie  de  se  rendre  vers  lui.  38 1. 

cccxLTU.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 

Relative  à  une  entreprise  sur  Deventer.  384. 


1571. 


cccxLviu.  La  Princesse  au  Prince  d'Orange.  Protestatioas 

d'innocence.  386. 

cccxLix.  La  Princesse  d'Orange  à  R Aveu.  391. 

cccL.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 

Relativeà  la  conduite  coupable  d'Anne  de  Saxe.     394* 
cccu.  La  Princesse  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nas- 
sau. Elle  demande   son   intercession  auprès 
dn  Prince,  397. 


Cl 

« 

«cm.  LePrineeti'OrtDge  ao  Comte  Joid  de  Nassau, 
Relative  à  des  le?ées  pour  secourir  les  villes 
des  Pays-Bas.  399. 

1572. 

rm.TW.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassao. 

Départ  poor  Raitf&i^e.  4oS* 

coeur.  Le  Comte  G.  de  Berghes  au  Prince  d'Orange. 
Sur  les  affaires  des  Pays-Bas  et  l'opposition 
au  dixième  denier.  4^6. 

etcLT.  Philippe  de  Mamia ,  Seigneor  de  St.  Aldegonde  ^ 
au  Comte  Lonb  de  Nassau.  Lettre  de  recom- 
mandation. 4 12* 
cceLTi.  Le  Comte  G.  de  Berf^ies  au  Comte  Jean  de 

Nassau.  Expressions  de  reconnoissance.  41  ^* 

ceeKm.  Le  Comte  Louis  de  Nassau  à  Madame  la  Com- 
tesse de  Nuenar-Alpen.  Il  la  remercie  de  ses 
bonnes  dispositions^  4i& 

eocLTU**  Consultation  pour  le  Prince  d'Orange  sur  les 
règles  à  suivre  envers  les  villes  et  lieux  qui  se 
déclarent  contre  le  Duc  d'Albe.  419* 

eocLvm.  Léonore  d*£gmont  à  Antoine  Olivier.  4^5. 

cccLix.  La  Comtesse  d'Ëgmont  à  Antoine  Olivier.  427* 

t^f^-K,  Louis  du  Gardin  à  Hugues  de  Haynault.    Sur 
les  dispositions  de   plusieurs  villes  des  Pays- 
Bas.  427. 
cccLXi.  Lonb  du  Gardin  à  Lambert  Sertein.  Relative  à 

Maltnes.  43o. 

cccLXii.  Louis  du  Gardin  à  Hugues  de  Hainault.  Nou- 
velles diverses.  43 1. 
cccuaii.  A.  Desprez  à  H.  Trefvette.  Nouvelles  diverses.  433. 
cocLxrv.  Louis  du  Gardin  à  •  .  .  .  Préparatifs  du   Duc 

d'Albe;  affaires  de  Zélande.  435% 

cocLXV*  Louis  du  Gardin  à  Hugues  de  Haynault*  Nou- 

vellee  diverses.  437 . 

3  7 


cil 

lATTBB.  pRge. 

DMiîlf  d^  la  floUf  BiacaytiiiM;  ail  prépara- 
tîfs.  44 1. 

cccLxvii.  L'Archevêque  de  Cologne  au  Pnnce  d'Orange. 
Il  se  plaint  qu'on  ait  intercepté  une  lettre 
adressée  à  lui  par  le  Duc  d'Albe.  443. 

GccLXTiii.  •  .  •  .  «  iMi  Conte  LoQÎa  de  Naaaa».  NoaTcllea 

diverses.  44^- 

cccuHîK.  Is  Prinoe  d'OrMga  mi  Comte  Losît  de.N asat», 
U  déaîre  des  aaaaraocas  de  payeliitBt,  afin  de 
pouvoir  contenter  aes  seldels.  447* 

ccquuL  Le  Prisée  d'Omest  à  Hngoca  de  HeyiMilt  & 
dMre  des  aMurenoas  de  p«yeiiieiil,  «I  annonce 
son  prochain  départ.  ^So. 

ccci»izu  le  PrÎBoe  d'Oraageà  Jeao  deHayMuill.  Mêmm 

cccuuuD.  GeergedaBoîi'àBegttesdeHayiiBailt  IVoute^ 

leadiversca.  453. 

cceLxxui.  G.  du  Bois  à  Hugqaa'  de  HajmaiiAl.  Nouvelles 

divenea.  4^4* 

cccLsan^  Lattis  du  Gardîn  à  Hugues  de  Hayoaelt  Nou-  ' 

velles  diverses.  4^^- 

QCCLxxv.  Louis  du  Gardîn  au  Sf^  Haori  Trcfvette.  Nou- 
velles diverses.  458. 

CCCLX3LVI*  Le  PriBoe  d'Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau. 

Sur  le  bon  succès  des  afEsires.  A^o,. 

lïetLxxvii*  Le  Prince  d'Orange  à  Louis  de  Nassau.  Il  lui 

détaille  la  composition  de  son  armée%  4^4* 

CQCI^Xxviii au  Comte  de  Nassau.  Nouvelles  diver- 
ses. 468. 

eocLxxix à  Michiel  le  Blon.  Nouvelles  diverses.  470. 

CCCLXXX*  L'Empereur  Maxinilien  au  Prince  d'Orange; 
En  réfMmse  à  une  lettre  do  Prince,  il  désap- 
prouve ,  avec  meoaeea ,  sa  eooduke  et  ses 
proieU.  473. 

cccLxxxi.  Le  Prince  d'Orange  au  Comto  Jeaade  Nassau* 


eu 

Prise  deRoermonde;  assemblée  des  Etats  à 
Dordrecht;  défaite  du  Capitaine  Genlis*  479* 

fTff^^»"-    Le  PriDce  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 

Manque  d'argent  ;  défaite  de  Genlis.  ^85. 

cttLixuii.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 

Difficultés  pécuniaires  ;  nouvelles  de  Coligny.    4^^* 
cocLixziT.    Adolphe,  Duc  de  Holstein,  au  Duc  d'Albe.  Sur 

la  position  de  la  Gueldre  et  de  l'Overyssel*        49  &• 
cecLZZXT.    L0  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 

Détaib  de  son  evpéd  ition.  5o  x  • 

cecLnxn.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au    Comte 

Jean  de  Nassau.  Relative  à  la  surprise  du  camp 
du  Prince  par  les  Espagnok.  5io. 

ooc&zzzni.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau* 
Sur  la  reddition  de  Jtfoot  el  la  poaîlion  déplo- 
rable des  affaires.  5 1 1 . 
cocxzxxnn.  Thierry  Mûntz  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Dé- 
tails sur  la  retraite  du  Prince  d'Orange  et 
aorW  départ  du  Conte  Louis  apràa  la  reddi- 
tion d*  Mous*                                                      Si5. 


KRRATA. 

Tome  ii. 

p.  iLii.  Eflaeeila  dernière  liçne. 
p.  a36.  ligne  ao.  Le  19.  ligei  Lg  ao.  (Voyes  p.  a6s). 
p.  3ii.  La  Lettre  an  ett  écrite  ea  août,  et  eàt  dû  éfrc  la  Lettre 
189  o«  191. 

Tome  ui. 

p.  lia.  li^e  a4*  «Aerlisez  «^e/. 

p.  171.  note,   oh   Br.  mourut,  lisex:  où   Bréderode  fut  enterré; 
nMHvnt  le  i5  Février  à  RecklinkbaaMn. 

p.  aai.  note.  JVytwert,  lisez  Wittewiemm. 

p.  aa7.  Efiaces  la  première  note.  »  De  Barekon  ,  CentilhomMC  dn 
»  Pajs-Baa ,  doné  d^ane  singulière  probité ,  fut  establi  Goo- 
»  Teroeur  et  Lieolenant-Général  de  son  Eic.  en  sa  Prind- 
»  paoté.  m  De  la  Pisê^  p.  384*  De  ihm  Epmerde  il  7  a  au 
Archives  une  Lettre  datée  de  Cologne  k  8  juin  i568  an 
maître  dliAtel  do  Prince. 

p.  3oa.  ligne  11.  Ning  lises  Bing. 

p.  3a9.  ligne  a8.  se  lisex  ye. 

p.  400.  note.  Si&ourgf  petit  h.  etc.  Pins  probablement  le  chAleaa 
de  Siegborg,  sor  la  Robr,  dans  le  Comté  de  Bcrg;  totcs 
aussi  p.  3a8,  ligne  10. 

p.  437*  ligne  19-  Palatine  lisex  Pallatjme. 

p.  437.  ligne  6.  Lettre  GGCULTI.  Uses  CGCLXT. 

p.  446.  ligne  iS.  Vile  oUe  Vile  lises  Vl«  ofte  Vllc. 

p.  479-  lifD*  13  •  propium.  Uêtx  proprium» 


1 567  - 1 572. 


KRmATA. 

ToMK  II. 


p.zui.  Cffaeexia  dcraièrc  Bgve. 
p.  236.  %ne  ao.  Le  19.  ligei  Lt  ao.  (Vojes  p.  262). 
p.  3ii.  La  Lettre  an  est  écrite  ea  aodt,  et  e&t  dà  être  la  Lettre 
189  o«  191. 

ToMK  ni. 

p.  fia.  ligne  i4*  ^her^èaitx  mhel, 

p.  171.  note,  ok  Br,  mourut,  lises:  00  Bréderode  Ait  enterré; 
nMHvnt  le  i5  Fénier  &  RecLlinkbaotcn. 

p.  aai.  note,  ffytwert.  lisez  Wittewieram. 

p.  117.  Eflaces  la  première  note.  »  De  Bmrekou  ,  GendJhoiBBe  àa 
»  Pays-Bas  >  dooé  d*one  singulière  probité  »  fat  estaUi  Gwih 
»  Ternenr  et  Lieolenant-Général  de  son  Exe.  en  sa  Prind- 
»  paoté.  •  De  la  PUe^  p.  384.  De  ««•  EpmenU  il  7  a  an 
ArchiTes  nne  Lettre  datée  de  Cologne  k  8  joio  x568  an 
maître  d*h6tel  do  Prince. 

p.  3oa.  ligne  11.  iVui^  lisez  Bittg. 

p.  3^9.  ligne  a8.  se  lisez  yV. 

p.  400.  note.  Sibourgy  petit  h»  etc.  Pins  probablement  le  diâtean 
de  Siegborg,  snr  la  Robr,  dans  le  Comté  de  Berg;  Toyes 
aussi  p.  3«8,  ligne  10. 

p.  437*  Ufoc  19'  Palatine  lisez  Pallatjme. 

p.  437.  ligne  6.  Lettre  CCCLXTI.  lises  CCCULT. 

p.  446.  ligne  x8.  VUe  of^e  Vile  lises  Vl«  ofte  Vile. 

p.  479*  Hgne  la.  propium.  Xvuti  proprium^ 


1 567  - 1 572. 


t  LETTRE  CXILIII. 

Le  Pnnce  éC Orange  à  Auguste  Electeur  de  Saxe,  et  mu- 
tatis  mutandis  au  Landgratfe  Guillaume  de  Hesse,  Sur 
les  eommencemens  de  guerre  ciifile. 


*/  £q  jaovier  x567  il  sembloit  que  partout oo  alloit courir   1567. 
ani  armes.  «  Aen  allen  oorden  hoorde  meo  oîet  dan  bereidselen  Janvier 
•  fan  oorloge  ,  d*een  partye  om  hem  te  bescbermen ,  d'ander  om 
»  diète  Temielen.  »  Bor^  it^i)*.  Il  Yalenciennes,  où  l'on  avoît  refusé 
de  recevoir  les  troupes  que  la  Gouvernante  y  avoit  envoyées ,  les 
habitans ,  déclarés  rebelles  et  ennemis  du  Roi ,  ne  crurent  pas  de- 
voirie  soumettre  et  soutinrent  un  siège  régulier ,  terminé  le  24 
Bars  par  la  reddition  de  la  ville.  £n  plusieurs  endroits  quelques 
om  d*entre  les  Confédérés  se  laissoient  emporter  à  des  mesures  qui 
avoient  une  couleur  séditieuse.  Le  Prince  n'approuvoit  pas  ces 
actes  isolés ,  désirant  soigneusement  éviter  même  les  apparences 
de  rébellion.  «   L'on    nous  accuse  aussi  »  ,  dit-il   dans   sa  Jus- 
tification ,  «  de  ce  qu'aucuns  Confédérés  se  sont  mis  en  armes  n  di- 

*  vers  lieux  ,  sans  prendre  regard  que  ne  ...  .  pouvons  estre  char- 

•  gés  de  ce  qu'aucuns  Confédérés  peuvent  après  estre  devenus 

•  rebelles  ...  et  que  tout  ce  qui  s'est  fait  en  ceste  partie,  sans  pas- 
■  scr  non  seulement  par  nostre  adveu  (i) ,  mais  aussi  à  nostre  in- 

*  dîcible  regret,  et  loing  de  nous  ,  estans  pour  lors  en  Hollande.  » 
U  Petit,  ^.i%S^. 

(f  )  adveu.  Il  faut  sans  doute  lire  ici  :  s'est  passé  n.  s.  sans  n,  a. 
Ainsi  l'indique  également  la  traduction  de  Bor, 

3  I 


—  2  — 

1 567*  ^  Gouvernaole  avoit  la  conscieDce  de  sa  force  et  de  la  pusilU* 
Janvier,  ninaîté  de  la  plupart  des  Confédérés.  £lle  ne  craignoit  point  d'en- 
gager le  combat ,  sûre  de  trouver  beaucoup  de  soutien.  Les  Etats  de 
Flandre  et  de  Brabantavoientdéjà  demandé  l'abolition  des  prêches. 
ResoL  V,  ffoUand y^i  déc.  i566  et  Tom.  II.  5i  i.Vigliuscroyoit  voir 
dans  ces  mesures  énergiques  de  l'imprudence  et  de  la  précipitation. 
«  Yereor  neintempestivaconsilia  praeproperaquede  abolendis  Reli- 
»  gionb  novae  exerçitiis  nos  in  eas  difficultales  conjiciant ,  quibot 
i>  remedium  ante  Régis  adventum  adhiberi  nequeat.  »  Vigl.  ad 
»  Bopp,p.  393. 


Durclilauchtiger  Hochgebomer  Churfïtrst . . .  E.  6.  ha- 
ben  wir  hiebevohr  ausz  Utrecht  unterm  26*^  Novembris 
dhienstlichen  geschrieben  (i)...  Seidhero  demselbigen 
haben  sich  die  sachen  ein  zeittlang  etwas  stiller  angelas- 
sen  ^  das  wir  Terhoft  hetten  sie  solten  je  lengder  je 
friedtsanier  worden  sein,  damit  E.  6.  wir  mit  unsem 
betruebten  schreiben  nitt  mehr  betten  bemûhen  dorfiFen. 
Nuhn  sich's  aber  ansehen  lest  als  woUen  sich  die  geDihrli- 
chen  hendell  wiederumb  ufs  neue  erregen  und  zum  redi- 
ten  emst  und  thatlicher  handelung  schicken ,  so  haben 
wir  nit  unterlassen  konnen  noch  soUen,  E.  6.,  alsza 
dero  wir  in  unsem  hocbsten  nothen  und  ahniigen ,  negst 
Gott  dem  Almechtigen,  unser  fumembste  zuflucht  nehmen, 
was  sich  innerhalb  wenig  tagen  zugetragen  hatt^  gants 
dhienstlich  und  vertraulich  zu  berichten. 

Undist  ahn  dem  das  die  frauw  Regentin,  durch  anleit* 
ten  und  eingeben  etzlicher  irer  zugeordenten  Hofrehten  , 
ein  zeittlang  und  noch  uf  aile  mittel  und  wege  gedenkett, 
wie  sie  den  accord ,  so  zwischen  ir  und  den  zusamenver- 
bundenen    adelspersonen  hiebevor  getroffen  und  ufge- 

(i^  geschrieben.  Voyez  Tom,  II:  lettre  244. 


—  3  — 

richtet  ist ,  caTÎllireD ,  Ternichten  und  ufheben  moge ,  wie  1 567* 
E.  G.  solches  ausz  etzlichen  iren  hiebey  gefôgten  missi-  Jaovier« 
▼en  und  bevehlchschriften ,  die  sie  so  wohl  ahn  Grafen 
m    Hochstrassen   als   andere  stedte   ausgehen  lassen, 
freandlichen  abnehmen  konnen. 

Dan  obwoll'die  frau  Regentin,  vermog  obbemelter  ver- 
^C9chiiiig,die  predîgten  zugelassen  und  denselben  zuwie- 
der  bisanhero  iiichts(i)  vorgenohmen  batte,  so  lasset 
aîch's  doch  anseben  als  wolle  sie  die  predigten  gantz 
mid  znmahl  abschafFen  und  Leine  andere  relligion  als 
die  Eomische  zulassen ,  sonderlicben  nuhn  dieweill  sie  der 
KoiL  Ma^  beveblicb  bekommen  und  sicb  mit  kriegsvolck 
gesterckt  und  besser  Terseben  batt. 

Weîll  dan  aucb  sonsten  bin  und  wieder  viel  kleiner 
itedtlciii  €ÎDgeiiobmen  und  besetzt  werden,  aucb  sie,  die 
fraa  Regentin,  jelengder  je  mebr  kriegsvolck  abnnemen 
lÏMet,  darzu  sie  anders  niemandt  als  diejenigen  so  alwe- 
geo  mitt  dem  Cardinall  wieder  die  Relligion  ,  aucb  unser 
«nddieser  landen  wollfartb,  gewesen  seindt ,  gebrauchet , 
so  ist  nicbts  guttes  zu  verbofFen,  sondern  stebet  bôcb- 
lich  zu  besorgen  die  frauw  Regentin  werde  mit  irem 
gewaltsamen  Torbaben  fûrfabren  '  und  die  armen  Cbristen 
^munerlicb  verderben  und  umbringen  lassen  ;  oder  aber 
das  die  Relligionyerwanten  ,  ausz  ungedult ,  misztrawen 
«ndTorsorge  solcber  gefâbrlicben  prackticken  und  beimli- 
chen  nacbstellung ,  zur  webr  greiffen  und  sicb  dargegent 

legen  und  ufwerffen  mocbten ,  darausz  dan  abermals  ein 

—  ■ 

(1)  mchts.  Ainsi,  d*aprcs  le  témoignage  du  Prince^  qui  ne  sau- 
roit  être  suspect ,  la  Gouvernante ,  durant  quatre  mois  ,  avoit  assez 
bicB  obsenré  l'accord. 

I   forlfahr«»n. 


_  4  — 

i567«  gantz  beschwerliche  und  gemeine  weitterung  und  em- 
Janvier,  porung  endtstehen ,  und  ein  jamerlichs  verheren  und 
bluetvergiessen  eryolgen  konthe,  insonderheit  dieweill 
die  Kôn.  Ma^  zuw  Hispanien  ,  wie  wir  vemehmen, 
endtschlossen  sein  soll  gar  keine  predigten  in  diesen  îren 
lânden  zu  gedulden  ,  sondern  mit  gewalt  ûberzukohmen 
und  aile  predigten  und  relligionen ,  ausserhalb  die  Romi* 
sche ,  gentzlich  auszurotten. 

Dan  E.  L.  wollen  wir  dhienstlich  nit  verhaltén ,  das 
sich  die  Kôn.  Ma*  solcher  resolution ,  wie  obbemelt,  ke- 
gent  unsere  freundtliche  liebe  Vettern  und  Orden»*brue- 
der ,  den  herren  Margrafen  zu  Berghes  und  den  Herren 
zu  Montignes  in  Hispanien ,  auszdrûcklick  bat  vernehmeii 
lassen ,  inen  auch  bevolhen  solches  furters  herwartz  ûber 
ahn  ire  freunde  und  bekanthen  zu  schreiben ,  darauf  auch 
ire  Ma*,  zu  fortsetzung  solches  ires  gewaltsamen  rorha- 
ben ,  in  die  achtzehenthausent ,  so  woll  Spanier  alsDeut- 
schen ,  und  zehen  thausent  Italiâner ,  die  der  Babst  irer 
Ma*  zu  gutten  zu  besolden  gewilliget ,  in  dièse  landen  zu 
fûhren  und  aile  gewalt  an  die  handt  zu  nehmen  bedacht 
sein  soll 

Dan  K  G.  mogen  uns  zutrawen  und  glauben  das  wir 
die  underthan  und  dièse  gantze  Landtschaft  durchàus 
kegent  iren  angebomen  Hen*en ,  die  Kon.  Ma'  zu  His- 
panien, so  underthenig  gehorsamb,  treuw  und  willig 
befinden ,  ausserhalb  das  sie  die  relligion  frey  begehren  , 
das  uns  treulich  laidt  wehre  das  den  guetten  leuthen  wie- 
der  ire  schuldt  und  verdhienen ,  etwas  unpilliches  wie- 
derfahren  solte. 

Und  sovill  den  underschiedt  zwischen  dero  Augspùr- 
gischen  Confession  und  Calyinischen  kirchen  in  diesen  lan- 


I 


dea  aulanget,  ao  stelien  wîr  iii  ^Uer  hofnung  sie  156^. 
w«nlen  ûch  mitt  der  zeilt  woll  inîtc  eynander  vergleichen  JaDvici- 
tind  ^nviaigen ,  dann  mit  Gottlictier  giiadcn  und  gutter , 
lentendîger  und  fi-iedllieljender  leuthe  hidf  und  raUl , 
Inbra  wirdie  dingealhierzii  Anibsterdliamulbcreits  daliin 
f^diracht  und  beftirdert,  das  sie  den  nuhinen  der  Augs- 
pûrgûcben  Confession  ahanubmen  und  sicU  deroselben 
gouesz  Tcrhallen  wollen  ;  und  verhoffen  wan  wir's  alhier 
«fT  solcbe  gutte  mittell  gerlihtet  bub<.'n,  es  soll  zu  An- 
torff  und  anderen  mebr  urten  auch  destobass  nnher  ghan 
und  weniger  inûbe  nehinen  ;  dan ,  wie  wir  berîcbtet  wer- 
Jcn,  su  sollen  aibereits  (iber  die  zwolf  thausent  personen 
in  AutoriT,  wie  dan  auch  an  anderen  îjrten  bescbehen  , 
ia  Augspurgisctien  Coiifeiision  underzeicbnet  haben  , 
darxo  Gott  der  Almecbtîgcferner  seine  Gottlicbegnadi 
teriduien  wolle[i). 

Weîll  es  dan  Iiierumb  aiso  bescbwerlich  gelegen  ist , 
und  ni  he^orgen  stehet  die  arnien  unsL-huldigen  Christen 
irerden  nirgents,  weder  in  iren  heusern  noch  sonsten 
àm  nntgetn  orth,  sicher  sein  konnen,  sondern  tag  und 
nadi  in  gefahr  ires  leîbs  und  lebens  stelien  miissen ,  und 
hin  und  wieder  wie  die  bunde  iiberfallen  und  crscblagen 


[l)  tfoUf.  Ces  «spërancps  ne  se  réalisèrent  pnjnt:  w 
In  ^BfNita  ,  dans  beaucoup  d'endroits  et  purliruliéremenl  à  An* 
•en,  omliaiièrcnt  avec  un  icdoublemeiit  d'anlmoaitË.  En  vain  Cor- 
nBii>,<lll  BcUerive,]tIinislrercrDriné  à  Anvers  ,  Espagnol  de  naU- 
■lii.-«,publU,  le  37  janvier,  une  lettre  hiix  Pajicurs  Luthériens 
ér  rtiU  ville,  écrite  dans  un  ciprit  de  véritable  charité.  Bor,  I. 
1^3^  — Pcut-£lre  le  Prince  se  flalloil-il  encore  ;  en  tout  cm  ,  écri- 
«aBI  ■  un  Ltilbérien  rigide,  il  désirait  ne  pas  lui  enlever  la  per~ 
i««  d'un  priKliain  ralliement  à  la  Conression  d'Augabourg, 


—  6  — 

i56n.  werden,  dieweill  sie  kein  haupt  haben,  und  etwan  ansz 
Janvier.  Franckreich  oder  sonsten  ein  auslendisch,  ufwerffen, 
und  die  Kon.  Ma^  mehr  erbittern  als  zu  genedigster 
vorhengnùs  bewegen  mocliten ,  und  aiso  nicht  wissen 
was  sie  thun  oder  lassen  sollen  damit  sie  wieder  die 
Obrigheit  nichts  verwircken ,  so  ist  unser  gantz  dhienst- 
lich  und  vleissig  bitten  ahn  E.  G. ,  die  woUen  sich  aufs 
Christlicher  Liebe,  trcuw  und  gnade,  unser  und  der  ar- 
men  betrangten  Christen  y  wie  bisanhero  gene^glich  be- 
sehehen ,  ferner  soviei  aknnehmen ,  und  was  hierin  Iren 
gnedigen^  freundtlichen  ^  guetten  und  getrewen  rath 
und  guttdùncken  mittzuthailen ,  unbeschwert  sein^wes 
wir  uns  doch  in  diesen  hochwichtigen  und  ganiz  gelahf* 
lichen  zeitten  und  leuften  verhalten  sollen. 

Demnach  wir  auch  vemohmen  da»  die  Kay.  Ma^ ,  un- 
ser allergenedigster  Herr,  einen  Reichstag  auszgeselirie* 
l)en  und  denselbigen  gehn  Regenspûrgk  im  kûnffcigen 
Februarie  zu  halten ,  geleget  haben  soll ,  so  bitten  wir 
gleichlals  dhienstlich  und  freundlich  E.  G.  wollen  sich 
soviei  erniedrigen  und  uns  verstendigen  lassen ,  ob  auch 
E.  G.  sampt  anderen  dero  Augspùrgischen  Confession 
verwanten  Chur-  und  Fiirsten,  sich  personlich  dahin  ver- 
fiigen  werden,  dan  da  E.  G.  und  ander  Chur-  und  Fùrsten, 
wie  angehoret ,  in  der  person  sich  dahin  begeben ,  und 
vor  guett  ansehen  wurden  das  wir  uns  auch  dahin  rer- 
fuegen  solten ,  so  wollen  wir  unser  sachen  und  gelegen- 
heit  mitt  allem  vleis  darnach  richten ,  das  wir  uns  mit  der 

hûlf  des  Almechtigen  auch  da  finden Datutn  Amb- 

sterdham ,  ahni  4""  Januarij  A°  67. 

WiLHELM    PrINTZ    ZU    UrANIEN. 

A.hn  Hern  Cliurfûrst 
ziiw  Saxon. 


—  7  — 


LETraE  CXILIY. 


SekfPariz  au  Prince  tT  Orange.  Défaîte  de  ceux  de  la  reli- 
gion par  Noircarmes  :  préparatifs  du  Rai  pour  sou- 
mettre les  Pays-Bas. 


9 


IXamum»  remporta  un  succès  important  «  Gheusii  peco-  j  567. 
1  more  cacsi^  paucissimi  ex  tanto  oumero  evasere  .  •  .  Nor-  Jtn^ier 
lins  militem  Toirnacam  admovel^  •  •  •  »  Tomacenses  Ducis 
»  tme  Adei  dementiaeque  committunt.  Ble  triumphaoti  similis  or- 

tiatim  populum  ezarmat.  >  Strada  y  $09. 


Quant  aux  afifaires  de  pardeçà,  V.  Exe.  aura 

degàesté  advertj  comme  Monsr.  de  Noircarmes^  gêné- 
ni  de  rarmée  Catholique ,  a  donné  une  bataille  contre 
eeolz  ffol  s'appellent  de  la  religion  en  Flandres,  auprès  de 
Laooj,  et  disent  avoir  tout  rompu  et  tué.  Le  président 
Vi^us  avoit  dict  qu'ils  aboient  tué  2600  personnes, 
je  croj  bien  qu'il  soubhaitte,  mais  les  aultres  moings 
passionés  parlent  de  800 ,  aulcungs  de  4oo.  Delà  est  allé 
Hons^  de  Norcarmes  envers  Tqurnay ,  là  où  il  a  tant 
£ûct  que  ceulx  de  la  ville  ont  receu  environ  10  enseignes 
des  liens  en  la  ville.  Ceulx  de  Valenciennes  tiennent  en- 
coires,  et  on  a  dict  qu'ils  avoient  demandé  saufT  conduict 
pour  venir  en  Court ,  mais  ils  ne  sont  pas  encoires  arrivés. 

Monsr.  d*£gmont  est  allé  en  Flandres  le  deuxième  de 
ce  mois. 

De  France  et  Angleterre  je  n*ay  point  eu  aultres  nou- 
velles depuys.  L'Ambassadeur  d'Espaigne  m'a  escript  de 
France  ,  mais  riens  de  nouveau. 


—  8  — 

i567*  D*Espaigne  j  ay  eu  lettres  du  Gouverneur  des  enfans 
Janvier.  Je  l'Empereur ,  que  les  Guertas  de  Gastille  estoient  pro- 
roguës  jusques  au  moys  de  janvier ,  et  que  le  Roy  pren- 
noit  en  Espaigne  tout  l'argent  qu'il  pouvoit  recouvrir  et 
qu'il  mandoit  une  summe  incroyable  de  par  deçà  et  qu'il 
avoit  encoires  bien  maigre  préparation  pour  le  partement, 
combien  qu'on  disoit  pour  certain  que  le  Roy  vouloit 
venir  par  deçà  avecques  son  fils ,  et  que  le  S**  Âscanio  delà 
Goriiia  estoit  encoires  en  la  Gourt  d'Espaigne^  attendant 
quelque  charge  ;  mais  par  lettres  d'Augsbourg  du  a4  de 
décembre  que  [accusent]  lettres  de  Milan  duSdumesme 
moys  ^  ils  m'e&cripvent  que  nostre  Roy  avoit  donné  charge 
au  Gonte  Albrecht  de  Ladron  de  lever  und  régiment  des 
piétons  Allemans  pour  les  mettre  en  garnisons  d'Italie  et 
Piémont  en  la  place  des  Espaignols  ,  lesquels  on  vouloit 
tirer  dehors  et  les  conduyre  en  Espaigne  par  les  galères, 
pour  garde  de  la  personne  du  Roy,  et  que  asteure  le  Roy 
a  contremandé  au  dit  Conte  de  Ladron  de  ne  lever  plus 
les  dites  gens  y  ce  qu'est  ung  indice  q*on  ne  tirera  plus  les 
Espaignols  hors  d'Italie^  et  par  avanture  le  voyage  du  Roy 
sera  rompu  ou  suspendu.  Ge  que  je  scauray  par  les  primiè* 
res  lettres  d'Allemaigne,  lesquelles  j'attends  demain  au 
matin ,  et  advertiray  incontinent  V.  E.  Le  Conte  Charles 
de  M ansfeldt  est  au  pais  de  Lutzembourg,  et  on  dict  qu'il 
y  a  quasi  tout  son  régiment  ensemble ,  mais  diverses  na- 
tions ,  Françoys ,  Lorrains ,  Lyegois  et  Lutzelbourgois.  Le 
Conte  de  Meghen  est  encoires  ici,  et  on  dict  qu'il  dressera 
aussi  quelques  Compagnies  des  piétons.  Ces  bons  cheval- 
liers favorits  ont  hier  souppé  sur  leurs  principal  chief  et 
conseil ,  le  Duc  d'Arschot ,  là  où  ils  ont  beu  tant  et  plus  la 
sancté  du  Roy  et  de  Madame, et  ont  estes  fort  aises.  Aujour- 


—  9  — 

day  îls  ont  disné  sur  le  Conte  de  Meghen.  J'ay  yen  pas-  iSSy, 
»er  Monsr.  de  Berleyniont  ceste  après  disné  devant  mon  Jantier. 
It^ïjTÎenani  du  bancquct.  ■  .  .  ;  son  visage  estoit  plu» 

nmg*que  le  chapeau  nouveau  du  Cardinal DeHey- 

ilelberg  on  iti'escrit  .  .  .  comme  le  21  dec.  estoient  arrivés 
(Jacques  députez  de  ceulxde  la  religion  de  par  deçà,  el, 
comme  le  CoDte  Palatin  est  encoires  en  Daviere  à  Am- 
berg  ,  ils  sont  allez  envers  luy.  Der  Schwabische  Kraysï 
*oll  diesen  Monat  gehalten  werden ,  uud  vermeinen  das 
dîeselbîge  depuiirtte  daselbst  yhre  saclien  vrerden  vor- 
bringen. ...  De  Brusselles  en  haste ,  le  6  de  janvier  iSôy. 
De  Vostre  ExeelU. , 
tns  humble  et  très  obéissant  serviteur  et  vassal , 
SmvrARTZ. 


I 


t  LETTRE  CCLV. 

Lr  Prùtce  d  Orange  nu  Lnmlgrave  Guillaume  de  Hesse. 

il  lui  recommande  la  cause  des  Pays-Bas. 

. . .  E.  L.  scbreiben ,  datirt  Cassell  ahni  23'*"  Decembris  , 
haben  wir  heut  abm  ^Januarijalliier  zu  Anibsterdhamb , 
ubent  des  Hern  Churfûrsten  andtwon,  woKerwart  emp- 
Iiugen ,  und  thun  uns  kegent  E.  L.  . . .  aller  freundbchen 
bcfûnlerung  in  diesen  unsern  betruebten  sacben.  . 
gantz  diensllicb  und  fieundtliib  bedancken....  E.  L.  wol- 
Im dièse  getneine  relligionssacben  beyîrem  HerrenVatter, 
«od  andrre  dero  Augspûrgîscben  Confession  verwandteii 
Cfaar>aod  Fursten,infreuadtlicherundfrischerangedecht 
oiu  halten  ,  damil  der  algemeinen  Chur-  und  Fûrsten  vor- 
bit  ervolgeii ,  und  allenlhalbcn  rube  und  frîede  erbalteii 


werden  mi^e. 


J 


-  10^ 

iS^, .  W^a,  au<^  A^  ^;Zu  Hfiidelbergb ^  neipbUch  dçr  . 
xweil Jwn^j  9  ^<^t^  yerlaufFen ,  ui^4.  K  L4  yeniçliRien^^ 
waa  :  dumi  g<^iiM^e)t .  und  verab^çâdt'?  so  bi^eu.  wûr ^ 
gl^îcfafal^  freupdtUçb  ^as  & JL  ima ,  ders^eîlbeu  fireufidt-^^ 
lich^tt:  erput^Q  nach'^  fi:€un41ichen  ver^teiidigea  wpj||^| 
was.Ir  davo»,  einju^iopt,  und,  Wi9U^nj,E.JL  b^n^jl^t, 
freundUii^Q  nit  b^gen  das  .d^^diÇ:  ft^xdjtlfn^  ^tf^r 
Flandem  vom  Lapd^yolckvaufgestanden  und  die  stafjf;^; 
Valencden  eivltfietien  woUqb  ,  a^bereitz  erleget  und  ûb^^ 
die  '  thausent  uf  m,  platz  thpth  Uieben ,  die  ûbrigen  ge&Qr  . 
gen  und  >  veirjaget  scdndt,  darausz  K  L.  yersten<^lich^ 
abzunehmen  wo  die  sachen  hi^nausz  gelangen  werden. 

Sonst  iat  es  alhier inunsiermGavernemeptJiochstilIy 
und  hofFen  der  Almechtige  werde  Seine  gnade  yerlehnen 
das  es  dièses  orts  ohne  biuedtvergiessen  abgehen  solL 
Gott  der  Himlische  yatter(in,  Des.  schutz  und  scbirm  E. 
L.  wir  in  langer  gesundtheit  zu  erhalten  hiemit  bevehlen) 
wollen  aile  sachen  zu  ehren  Seines  Heiligen  Worts  und 
gemeiner  wolfart  richten.  Dathum  Amsterdhambi  ahm 
7J~  Januarij  A*^  67. 

WiLHBLM  Pajll«TZ(  zu   IJpUKU^* 
Abn  Hem  Wilhelmen, 
Landgr*^  zu  Hesszeo. 

*  LETTRE  CCLVI. 

Le  Comte  H.  de  Nuenar  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Sur 
une  assemblée  à  Dusseldorp  et  un  Edii  du  Duc  de  Cii- 
ves  contre  les  Cahùustes. 


*  * 


«     La  journée  dont  il  s'agit ,  est  sans  doute  celle  dont  TEvéque 


dcLîège  rjisoîi  oieniioa ,  en  écrivani  le  i3  nov.  h  In  Dnobesie  de  iSfîy. 
hraw  :  •  yuMl  à    raitDtuge   que   V.  Alt.  escrit  qae  j'aj  ea  cesl  Janvier, 

•  cndroict  par  la  religionfmd,je  ne  fauldray  de  pensersur  ce  point 
(  rantre  l»  prochaioe  auemblée  du  rârcle  iarérieur  de  l'empire,  u 
Caekard,  Anal.  Belg.  p.  to^. 

Le  Uuc  de  Clèses  Hioil  déçu  les  espérances  des  protestana.  Le 
3a  aodl  un  bourgeois  de  Litnbourg  écrivoit.  'i  L'on  dict  ir^  c]ue  te 

•  Dite  de  Jnilliers  *t  fiiict  publier  l'Eiangile;  il  st  fait  accoutrer 
t  lÉ  bafha  et  celle  des  sïeni  geutilzbo mines  à  la  mode  des  gein.  ■ 
ILf.  i88. 

....  Dasz  ich  E,  L.  mcht  eher  geschrieben ,  ist  die 
ursarlidasz  îch  vermeindt  gehapt  aulTdem  tagh  zu  Deus- 
leldorfT  bej  dersell>igen  zu  sein ,  so  hab  icli  doch  dtesze 
ittindl  «in  schreîbens  bckommen  dasz  ich  auff  geruerten 
tagh  nicht  werdl  erfôrdert  werden ,  wie  ich  woll  langhs 
geirust  dasz  mich  vieil  feut)i  daseibst  iiicht  gern  sehen 
Wunlea;  dan  E.  L.  wiszen  dasz  ich  ausz  keiner  elier- 
eeitziglieiu  auH*  obgenanten  tagh  begertt  hab,  dan  allein 
dan  îch  neben  E.'L.  und  anderen  Hern ,  so  vieil  in  mlr 
annen  gewesen  whcr,Gottesz  uad  Seines  WortU  eher 
bctt  heUTen  tnogen  befordcreii  -  und  meinen  gnedigen 
Hem  in  s.  F.  G.  Chrislliehen  vorhaben  ,  so  vieil  in  nùr 
gewesen, zu  stercken  und  zu  drosten  ;  und  pitt  Gott  dasz 
ehr  L  F.  G.  und  derselben  Rathe  die  dariiber  sitzen  wer- 
deu  in  causa  relligionis ,  Sein  Geyst  und  gnade  verleye, 
daizder  tagh  za  der  eheren  Gottesz ,  I.  F.  Gn.  und  der- 
Mlben  underchanen  seligkeitt  und  he]fll,  geendigt  werden 
nôgh,  und  miu  niherer  frucht  unii  wenîger  ergemûaz 
xergboi'  mcigh  dan  etzliche  hiel>evorn  gethan,  mitt 
freoiultUcher  pitt  £.  L.  wollen  mich  verstendlgen  wasz 
da  gulhs  wirdt  gehandtlett  werden  und  ob  man  sich  auch 


—  12  — 

i567*  ^ûniger  .femerer  inandaten  und  edicten  werdt  zu  besorgen 
Jaimer.  haben  ;den  maii  p***"  Decembris  Jûngst^erlitten,  ein  man- 
dat zu  Gleeff ,  wie  man  mich  bericht,  publicirt  soll  haben  y 
dasz  aile  diejenige  so  mchl  praesentiam  corporis  et  san-- 
guùUs  iub  substcLiitia  partis  et  vini  glaubten ,  dasz  diesel- 
bîge  sich ,  vermogh  einer  darbey  gezeigten  befelchsscbrifft, 
durch  hochgenanten  meinen  gnedigen  Hern  selbst  eigener 
handt  underzeichnett ,  înwendlgh  '  dreyen  taghen  ausz 
dem  landt  màchen  solten  oder  aber  man  soltt  super  con-- 
fiscatione  gegen  sie  procediren. 

Ich  bin  gemeindt  ûbermorgen,  mitt  meinem  freundtlî- 
cben,  liebenGemhale  und  beiden  meinen  schwestem,  auff 
Bedbur  (i)  zu  verreyszen ,  und  dieweill  ich  TL  L.  ^or  dero 
wieder  hinauffireyszen  gem  ahnsprechen  woUt^  will  idi 
zu  E.  L.  gefallen  gestellt  haben ,  ob  dieselbige  zu  mir  auff 
Bedbur  oder  ob  ich  zu  E.L.  auff  Brauweiler  (2)  oder  G>1- 
len  kommen  soll ,  nachmalsz  freundtlich  pittendt  diesel- 
bige wolle  mich  verstendigen  wo  esz.  K  L.  ahm  besten 
will  gelegen  sein ,  damach  ich  auch  meine  reysz  zu  rich- 
ten.   . . .  Datum  Morsz^  den  7**"  Januarij  Anno  1567. 

E.  L.*  dienstwilliger  Bnider  und  Gefatter, 

Herman  Gràf  zu  Nuetvàr. 

Dem  Wolgepornen  Johan,  Graffen 
zu  Nassauw ,  Catzeneleopogen  etc. 

zu  S.  L.  selbst  hândeD. 


(i)  Bedbur,  Petite  ville  du  G>mté  de  GûUcb ,  entre  la  ville  d« 
Gûlich  et  Cologne. 

(a)  Brauweiler,  A  trois  lieues  à  Touest  de  Cologne. 

•   inocrhalb.  *  B.  —  Gefatter.  AiUographe. 


—  13  — 


liETTRE    CCLYII. 


•  ...  au  Prince  J^  Orange*  Sur  les  succès  de  Var- 

mée  Catholique. 


Se  croy  que  V.  S^  a  degjà  entendu  la  première  défaicte  i56j. 
que  les  gens  de  Mons'  de  Rassangy  (i)  ont  faict  auprès  de  JanTîer. 
Liste,  sur  ung  passage  d'ung  pont ,  de  trois  cent  hommes 
de  ceulx  de  la  religion.  Et  [ont]  après  comme  Mons'  de 
Korcarmes ,  Général  du  camp  de  Son  Alt** ,  devant  Ya- 
lendennes,  a deffaict  3ooo  hommes,  aussy  de  oeulx  de  la 
rdigion,  auprès  de  Lanoy  ;  laquelle  deffaicte  nostre  bon 
présidant  (a)  et  aultres  de  son  alianoe  font  très  grands , 
cv  ils  disent  que  sont  mortz  a6oo ,  mais  aultres  disent 
(faut  environ  800 ,  aucuns  aussy  de  4oo  soyent  demorés. 
Ces  bons  hypocrites  Catholicques  haulcent  pour  llieure  la 
teste  comme  trommmetaires  '  et  ne  sont  quacy  plus  traic- 
taUes  d'orgueil.    Après  cecy  le  dit  général   de  susdit 
omp  Catholicque  Romain  a  tant  faict  par  le  moyen  et 
advantage  dnCasteau' ,  que  ceulx  de  Toumay  ont  receu 
9  enseigne  des  siens  en  la  ville.  Quand  à  ceulx  de  Valan- 
dene  ilz  tiennent  encore ,  et  on  dict  icy  qu'ils  ont  de- 
mandé saulve  conduicte  pour  venir  icy  en  Court  pour 
£ûre  excuses ,  mais  ilz  ne  sont  pas  encor  venus.  Aussy 
pour  Tabsence  de  Monsr.  d'Egmont  ilz  ne  seront  guerre 

(i)    Bassangy,    Maximîlien  YylaÎQ,    Baron  de  Rassenghien^ 
Goaremear  de  Lille ,  Douay  et  Orchies. 
(a)  préxùlant.  Viglius. 

'  dronadaires.  *  Châtetn. 


—  14  — 

i567«  î<7  »  <^r  ^^  fauldra  qu*ilz  traictassent  avecq  leurs  capiteulx 
Janvier,  ennemis ,  n*estanl  homme  en  G>art  qui  youldroit  enten- 
dre rayson ,  ny  demy ,  synon  de  les  exterminer.  Le  Duc 
d*Ârsocht'  est  encore  icy ,  et  la  belle  et  honnorable  com- 
paignie  de  son  ordre  de  la  Mariette  (i)  luy  font  bien  la 
Court  et  ont  bravement  célébré  la  feste  de  Roys  en  bu- 
vant la  santé  du  Roy  et  de  Madame  en  criant  :  vive  Ma- 
dame y  la  bonne  Dame  !  Comme  aussy  pareillement 
au  logb  du  Conte  de  M^en ,  lequel  est  encor  icy,  et  on 
dict  que  il  a  charge  de  faire  quelque  levées  de  piétons* 
Madame  avoit  envoyé  Monsr.  de  Carebbe'  à  Mastricht , 
mais  Ta  autant  faict  comme  Mons'  de  Lickerke^ ,  car  ils 
Tont  renvoyé  sans  vouloir  donner  ouverture ,  ny  traio- 
tement  (a). 

D*Espaigne  j*ay  eu  lettre  lautre  jour  du  dernier  de  no- 
vembre |  .  •  du  Seigneur  Pfintzing  (3)  ,  lequel  m*a  prié 
de  présenter  ses  humbles  recommandations  à  Y.  S^  . .  •  • 
De  Bruxelle  ,  le  8  de  janvier  iSGj. 


Le  8  janvier  Schwartz  écrit  au  Prince  tovchant  le  Dve  de 
Saxe  et  Grumbach  :  «  Les  rebelles  ont  touftjoors  en  leur  espoir 

(i)  Mariette,  Voyez.  Tome  H.  p.  4a 3. 

(a)  traictenuni.  Le  i8  déc.  i566  le  Baron  de  Liedekercke  écri* 
voit  de  St  Pierre,  près  de  Msestricht,  à  la  Gouvernante.  «  Est  yena 
»  un  messager  de  la  ville ,  parlant  par  une  fenestre  de  la  porte ,  di- 
»  sent  que  le  bourgmaistre  estoit  fort  marri  et  luy  déplaisoit  qua 
»  je  ne  povoys  entrer  ce  mesme  nuyct ,  pourvue  que  la  commune 
»  ne  voulut  souffrir  absolutement  »  Gachardy  jénal.Belg.  p.  269, 
oà  l'on  trouve  des  détails  ultérieurs  sur  cette  mission  infructneose, 

(3)  Pfintzing,  Voyez  Tome  L  79, 

•  Aersdiot  '  Quaderebb«.  r.  Tom.  II.  p.  a86.   i  Kiedekcrcfcr. 


•  s»*  lé  Koy  de  Scbwede,  lequel  certes  est  bien  loiog  pour  les  'i$6y. 

•  paaioûrnuiefiir  contre  l'Empire.  >{MS,) 
-  Il  j  ■  grande  amilîé  entre  la  Rojne  d'&ngleterre 
lis  la  Roi^ne  n'a  point  gr 

s  laissé  voir  aux  Ambassadeurs  »   (VIS.) 
Jhwviey,  tpoui  lie  Uarie  Stuart  ,  péril  le  g  février  1567. 


•  I<ETTRE  CCLVni. 

Le  Comte  H.  de  Nuenar  au  Comte  Jean  de  Natsau,  Il 
ne  peut  se  rendre  à  la  journée  île  Dussetdorp. 

','  n  pareil    qne  le  Comte  de  Nnenar  craignoît  trop  de  se 
tMnpfomcUre:  voyez  la  lettre  aSô.  Le  Comte  Jean  avoilhMMldBor 


.  .  .  E.  L.  schreiben,  des  data  den  ii^disies,  hab 
icfa  den  abendt  spadt  emprangeo ,  magb  Ë.  L.  (larauff 
hinwidder  nîcht  verhaltlen  dasz  ich  ausz  meifler  niei- 
oiutglt  nicbt  kommen  kann ,  aiso  das  ich  ausz  vielen 
borh  und  noltwendigen  ursaehen  gben  Dûszeldorff  nicbt 
Lommen  werde,  ich  werdedann  durch  meinen  Fûrsten 
nnd  Herm,  Hertz ngen  zu  Gûlicb,  dahin  beschrieben;  dsnn 
mir  in  keinenwegb  gebûren  will,  da  ich  nicbt  rhatt,dîe- 
*er  oder  geringerer  sachen  zu  undemhemen  ,  wie  E.  L. , 
als  dpT  hochverstendiger ,  lu  ernieszenn.  Freundtlich 
lHtt«odl  E.  L.  wollenmich  verstendigen  wennbe  dieselb 
Hera  konunen  wo]len ,  oder  sunst  wo  ich  die  inhalt  viei- 
lles TOngen  achretbens  anzutrefTen ,  ehe  sie  Itinaainehen. 

Urmt  schwesternn  werden  niorgcn  mittags  albie  sein  , 


—  16  — 

567*  und  werden  wir  aile  E.  L.  ankunfft  und  bescheidt  er- 
n^r.  warten,dann  ich  dièse  kûnffiigewoch,  geacheffîtenn  halb, 
Tonn  hin  nicht  kommen  kan ,  und  bitt  E.  L.  wollen  mir 
«olchs  nicht  yerargen  quod  non  accedo  ad  concilium  nisi 
vocatusy  wie  dann  E.  L.  wiszen  das  ich  kein  hoffrhatt 
bin  y  unangesehen  aber  solches  ailes  ,  wollt  ich  gem  aufF 
erfordern  hochstgedachten  Fûrsten,  zufùrdeningh  der 
ehrenn  Gottes  und  Seines  Reichs  ,  ersrhienen  sein ,  und 
noch,  da  ich  von  L  F.  G.  erfordertwirde,  und  anders 
nicht^  umb  vicier  hochwichtiger  ursach  willen;  dan  es  ein 
verdeckt  eszen  ist  das  mann  mich  nicht  beschreibt ,  und 
wirdt  die  ursach  niemandt  beszer  dan  ,unser  Her  GoU 
lichten.  Wûnsche  und  hoffe  E.  L.  werdenn ,  sambt  ande- 
xeChristlichen  Hem ,  ein  beszer  reformation  machen  dann 
Cassander  (  i)  gethan. 

Wie  K  L.  begem  gutte  zeittung  ausz  dem  Nidderlin- 
den  zu  wiszen ,  so  kann  ich  K  L.  nichts  guts  ausz  der 
ort  anpiethen ,  dan  was  jtzom  '  verleufft ,  haben  E.  L.  ausz 
l)eigelechten  zeittungen  zuvembemen,  welchs  sichzur 
^proszenn  auffrhur  geben  will,  deszgleichen  das  des 
Konigs  reise  nicht  so  klar  und  rein  sein  wirdt  alsz  man 
woU  meinett.  Will  darauff  E.  L.  dem  Almechtigen  be- 
irolhen  haben  bisz  zu  unser  zusammenkunft ,  wie  ob; 
ifireundtlich  begerendt,da  E.  L.  noch  zu  Deuszeldorff 

(i)  Cassander.  Célèbre  théolo^^ieo  ,  né  en  Cadzantl  dans  U  Flan- 
dre Zélandoîse.  A  l'exemple  d'Erasme,  il  désiroit  TÎvemcnt  des 
réformes  ;  mais  sans  attaquer  les  fondemens  du  Papisme.  L'Empe- 
reur Ferdinand  et  son  fils  Maximilien,  voulant  réunir  les  Catho- 
liques et  les  Protestans ,  avoient  eu  beaucoup  de  confiance  en 
conseils.  Il  venoit  de  mourir. 

•  jelit. 


—  17  — 

Terharren  werden ,  das  ùe  mir  anstundt  bi  zdgem  diszes  1567. 
fcrstendigen  wie  es  umb  Gotha  gehett ,  und  was  diesaa  Jar^ht. 
Kmsz  halben ,  und  auch  mem  Gn.  Herr  darauff  sich 
«otscUoszen.  DatumBeàbuTy denn  11**" Januarij  A*  1567. 

E.  L.  gewilliger  Schwager  und  Geyatter , 
Hermàn  Graff  zu  Nubhab. 

Dm  Wol^bomeo  Johan  ,  Graff 
m  Nanaw ,  GaUendleobageD ,  etc. 


LETTRE   GGLIX. 


(i)  Relatii^e  à  Kalenciennes. 


Mons''.  Je  tiens  qu'estes  [presse]  adverty  du  succès  tant 

des  deffaicte  d'aulcuns  rebelles  (2)  amassés  à  Tentour  de 

Lanoye  et  Lille ,  comme  aussy  du  faict  de  Toumay ,  par- 

fooy  ne  diray  aultre ,  et  traicterons  à  Ta  venir  d*aultres 

dioses^  selon  le  temps  les  adonne.  Du  faict  de  Valencien- 

oes  ne  seroye  aultre  chose,  sinon  que  il  sont  très  mal 

conseillés.  Ses  pouvres  gens  ont  devan:  hier  faict  unne 

saillye  aTecques  cincq  enseignes  de  gens  de  pîedz  et  aussy 

rencontré  de  quelques  chevaulx  des  nostre  ,  et  sont  de- 

(i)  Apparemment  écrite  au  Prince  d'Orange. 

•a)  rtbelUs.  L'écrirain  de  cette  lettre  ne  semble  pas  défarorable 
SBZ  ProCestans.  11  paroit  qae ,  même  d'après  l'oploion  de  beaa- 
ooap  de  partisans  de  la  Réforme,  la  conduite  de  ceux  qui  alors 
prenoient  tumultuairement  les  armes  ,  étoit  considérée  comme  re- 
b  ellton. 

3  « 


—  18  — 

tBG^M  meure  a  de  leurs  susdit  enseignes  et  environ  3^  que  mortai 
JsBiTMr.  que  navrez'  ,  et  la  reste  de  cincq  enseignes  enfiermé  de» 
dans  ung  village.  L  on  ne  scait  encore  le  suooès  ;  après 
Favoire  sceu  y  en  serez  advertj.  IL  est  à  craindre^  oàû 
demeureront  oppiniastre,  quy  le  causeront  beaucob*  de 
mal ,  dont  ilz  enporteront  la  plus  grande  part  De  Bm* 
xelle  ,  le  la^de  Janvier  1567. 


^•^ 


t    LETTRE    GCLX. 

Le  Comte  Jean  aw  Comte  LauU  de  Nassau,  Les  Comtes 
de  Kônigstein  et  de  fFîttgensteîn  ne  peui^nt  se  rendre 
vers  V Electeur  Palatin  (i). 


•  • 


Dem  abschiedt  zu  Utricht  nach,  hab  ich  midi 
zu  dem  von  Kônigstein  ^alsbalt  ichzu  hause  kommen^ 
verfuegett,  und  ihnen  gebetten  das  er  sich  der  bewustea 
handlung  bey  den  Fûrstenn ,  vermoge  der  mir  zugestd- 
ter  Instruction  ,  undememen  wolle.  Wiewol  er  ime  nun 
solchen  weg  gantzs  woU  gefallenn  lassenn ,  auch  vor  seir 
ne  person  sich  hirin  gebrauchen  zu  lassen,  guttwillig 
gewesen  were ,  so  hatt  er  midi  doch  darbeneben  bericb- 
tett ,  das  ime  solches  jetziger  zeitt  zu  thuen  unmogUdi 
seje,dann  er  von  der  Kej.  Ma^,benebenn  anderen,  lega- 
tionsweise  in  Engellandt  zu  ziehen,  verordnet^  und  vrie* 
woU  er  Ire  Ma*  etlichmal,  seiner  grossem  ungelegenheîtt 
halbenn ,  hievor  zum  underthenigsten  gebetten  ^  so  bab 

(i)  Voyez  Tom.  IL  p«  498. 

'  blesM^fl.  *  beancoop. 


—  19  — 

ne  Mml^  inen  dessen  doch  mit  nichlen  erlassen  wollen ,  1 56^. 
aondem  ime  geschrîeben  das  er  sich  zu  solcher  reiseehîs-  Jantier. 
ter  tage  schicken  und  nffmachen  soU;  so  hatt  er  niir  auch 
darbendben  sonsten  seine  gelegenheitt  angezeigt,  welche 
ich  dermassen  erkeblich  befanden ,  das  man  inen  derwe- 
gengnugaambTor  entschuldigthalten  masz. — Zu  denuTon 
Bmaair  Babenhausenn  hab  ich  ufF  dismall  nitt  kom- 
meQ  konnen ,  dieweill  ich  von  meinem  gnedigen  Fûrsten 
imd  Ekrren  (i)  zurhandlung,  die  religion  betreffent,  anhe- 
To  erfôcderrtt  werden.  —  Nachdem  anch  Graf  Lndwig 
Ton  Wittgenstrin  sich  neuwlicher  tage  ann  einn  Freuw- 
lôn  Ton  Solms-Laubach  (ji)  yerheyratt  und  seinen  beylager 
imd  hodizeitt  géhaltenn ,  bat  er  hierzu  auch  nichts  thun 
lonnen.  —  Derhalben  dann  mein  freundlich  bitt  E.  L. 
woUenn  mich  verstendigen  wes  ich  mich  der  Instruction 
WDfibrtersverhaltenn  solL  Gleichfals  bitt  ich  mich  auch 
vê  faeriehten,  ob  ich  mich  nochmals  zu  dem  Lantgraf)é*n 
▼crfbegen ,  und  was  ich  daselbstenn  handlen  und  ver- 
nchten  adle ,  dann  dieweill  mir  biszhero  noch  kein  be- 
▼ddi,  was  ich  daselbsten  verrichten  solle,  [nitt]  zukom- 
WÊtm,  ich  auch  ûber  funfF  odder  sechs  tage  zu  hause  nitt 
•hâb  sein  konnen  ^  hab  ich  mich  zu  L  F.  G.  nitt  bege- 
benn  konnen. 

Nachdem  ich  auch  vemonmien  das  vaast'  durch  gantz 


(i)  fferren.  Le  Dac  de  Clèves  :  voyez  les  lettres  a56  et  a58. 

(a)  Soims~Laub€ich,  Elizabeth ,  née  en  i549.  Le  Comte  étoit 
yenf  d'Anoe  de  SoIms-BrauDfels.  Il  eut ,  de  ses  deax  épouses  ,  ai 
colkas  ;  trois  de  ses  filles  épousèrent  trois  Comtes  de  Nassau  :  Jean , 
George ,  Louis-Henri  ;  père,  fils  ,  et  petit-fils. 

'  faft. 


—  20  — 

i567.  TeutsdUaDcIt  hej  Cbur-  und  Fûmen  udcI  sonsten  TÎell 
Janvier,  g^tten  leotteo ,  die  CkristeD  in  des  Renigs  Kidderlinden 
dardi  dcnelben  widderwenige  selir  Terunglbnpfft  und 
mitTieieo  uDgegrùndcenn  tifflageim  uDgmtUcfa  beadiwertt, 
und  also  verdeditig  und  den  leutten  zuwidder  gemadiK 
werden ,  »o  hab  ich  demnach  nit  underlassen  wollenn  E» 
L.  dessen  zu  bericfateo ,  und  solte  meins  erachtens  in  TÎell 
wege  dienlicîh  sein ,  das  durch  ein  gemein  auszsdueiben 
angezeigtt  und  erdilert  wûrde  was  es  fïkr  ein  gestalt  und 
gelegenheît  mit  den  Niederiandem  und  sonderiiehen  den 
aimen  Chrislenn  habe.  Dan  ich  befinde  das  vielen  gutt- 
heitzigen  leutt  gemuetter  gantz  und  gar  alieniitt  werden 
durch  solche  der  widerwertigen  verungUmpfiten,  darzu 
dan  nitt  wenig  hilfit  des  gemeinen  nians  unbefïigte  hand 
lung  mit  verwàstung  der  kirchen  und  bilder  und  derglei- 
chen  unordnungen.  Und  sehe  Grafenn  Ludwigen  von 
Konigstein  yieler  ursachen  halben  Tor  rathsamb  an,  das 
die  geistliche  Churfûrsten,  Tomemblich  aber  Meints, 
dieser  sachen  mochten  berichtet  werden.  Diewdll  audi 
Herzog  Henrich  von  Braunschweig ,  welcher ,  wie  K  L. 
bewust,  Tormals  uff  gutter  meinung  gewesen ,  sich  von 
w^enn  obangezogener  ursachen  gaar  umbgekerett,  mis 
hielte  ich*s  vonnotten  sein  das  i.  F.  G.  der  sachen  grùndt- 
lich  mochten  bericht  werden. 

Was  die  religionshandlung  alhier  aniangen  thutt,  da- 
Ton  kann  E.  L.  ich  uff  dismall  nichts  gewisz  noch  xo- 
schreiben ,  dan  wir  uns  biszdaher  mitt  einander  nitt  woU 
haben  ^ergleichenn  konnen;  ich  were  aber  der  gentzli* 
chen  hofTnungyda  meingnedigerFùrst  und  Herr  reden 
konte,  i.  F.  G.  wûrden  dièse  sache ,  welche  irem  G.  dan 
hartt  angelegen  ist,  ufTgutte  wege  richten  werden.  Mit 


—  21  — 

L  F.  6.  leibsschwadieîtt (i)  ist esTaast  ooch in  einem  we-  iS&j. 
len^dan  i.  F.  6.  noch  weder  reden,  schreiben  ,  noch  Jamrier. 
tiich  woll  leseD  konnen ,  doch  bessertt  es  sich,  Gott  lob, 
mit  den  spracb  etwas,  aber  sehr  wenig,  und  ist  nitt 
glaubUch  wie  hoch  i.  F.  G.  sich  der  Religion  hatben  be- 
kôminem,  und  wie  embsig  und  claglich  sie  derhalben 
a  Gott  tage  und  nacht  schreien  und  ruffen.  Der  Almech* 
tige  wolit  solch ,  i.  F.  G.  uud  vieler  guttberzigen  leutt 
pbett,  in  diesen  lânden  gnadiglich  erhôrenn. ....  DaUun 
Dtdneldorff ,  am  19***  Januarij  M*  1567. 

JoHAH  I  Graf  zu  NAsai.uw. 

Dm  Wo%eboraeD  Ladwigeo , 
Cnlea  m  NatMUw  etc. 


*"  LETTRE  GGLXI. 

La  Duchesse  de  Parme  au  Duc  Henri  de  Brutuwîck.  Sur  ta 
vernie  du  Duc  d'Albeet  les  intentions  louables  du  Bai. 


\*  La  GoaTemaote  se  faisoit  illusioo  sar  les  projets  da  Roi; 
k  BoaioadoQ  du  Dac  d*Albe  annonçoit autre  chose  qu'une  convo- 
catioo  des  Etats-Géoéraux.  —  Philippe  II  ne  pouvoit  se  décider 
k  Tcoir  lai-méme  dans  les  Pays-Bas.  Cest  Déanmoios  ce  qu'on 
loi  ooBseîUoit  de  tous  cotés.  Durant  plusieurs  années  chaque 
jcNir  il  proinettoît  de  se  mettre  bientôt  en  route,  chaque  jour  sur- 

(i)  UibssckwacheU.  La  santé  du  Duc  de  Clèi^es,  donnoit  depuis 
qtick|iies  mois  de  graves  inquiétudes.  «  Anno  i56^  in  comitiis  Au- 

•  gostanis  infirmitas  nova  Principis  Dei  manu  contigit ,  quae  cam 

•  parovismb  tandem  in  haemiplexia  desineos  ,  aS  annis  dnraviu  » 
»  Teschemmaeker^  Ann.  CUviae^  p.  343.  On  voit  de  nouveau  qu*il 
o«  BMnqnoit  pas  de  bonne  volonté  envers  les  Protêt  tans. 


—  22  — 

I S67*  venait  an  nouveau  déUi.  I^  correspondance  de  Viglius  et  Hoppe- 
Janvier,  i*"^  ^^  pleine  de  leurs  espérances  et  de  leurs  mécomptes  à  cet  égard* 
Déjà  le  i4  nov.   1 566  Viglius  écrit:  «  Noli  quaeso  amplias  scri- 
>  bere  quod  veniet,  sed  quod  venit.  »  FigL  adHopp.  388. 

Hochgebomner   Fûrst ,   freundtlicher  lieber 

Oheim.  E.  L.  schreiben ,  datirt  Wuiffenbûttel  am  vier- 
ten  tag  dièses  jetzigenn  zu  ende  laufFenden  Monats ,  ha- 
ben  wir  neben  den  brieffen  an  die  Kûn.  M.  zu  Hispa- 
nienn  ,  unsem  gnedigen  lieben  herm,  verlautendti  die 
wir  E.  L.  begern  nach  beschicken  wollen ,  unlangst  em- 
fangen,  und  zweiffeln  nicht  E.  L.  die  werden  seidher  in 
sacben,  derselber  Cammerer  betreffendt^  unser  ant- 
wortt ,  neben  der  verfertigten  commission ,  auch  bekom» 
men  haben. 

Ferner  kunden  wir  E.  L>  in  sonderm  Tertrauwen 
freundtlich  nicht  yerhalten ,  wie  das  wir  kurtzverweil- 
ter  tagenn  von  hochgedachter  Kûn.  M.  schreiben  be- 
kommen ,  darinnen  ihr  M^  under  andem  vermelden ,  wie 
das  dieselbig  aile  mûgliche  beraitschafft  und  fûrsehung 
thuen ,  ire  fûrhabende  raisz  in  dièse  Niderlandt  unser 
verwaltung  zu  furdem ,  aida  die  entstandene  beschwer- 
liche  emporungen  und  unruhiges  wesen ,  unserm  vielfel- 
tigenn  schreiben  und  begern  nach ,  widerumben  in  ge- 
bùrliche  bestendige  ordnung  zu  richten  ^  und  das  aus 
sonder  giiediger  und  vatterlicher  lieb  und  zunaigung ,  so 
ir  Kûn.  Mat.  zu  denselben  iren  Nidererblanden  tragen , 
auch  ungeacht  das  andere  ire.  Mat.  Kûnigreich  dersel- 
ben  stette'  gegenwerttigkeit  zu  hochsten  erfordert.  Und 
wiewol  ir  Kûn.  M^  nicht  liebers  noch  begierlichers  se- 
hen ,  dan  das  die  sachen  dièses  ortts  in  ruhe  und  fridli- 

'  sUiti^e. 


\ 


ehen^esen  dennasiten  gesteh  und  beschaffen  wahren,  1867. 
damit  ir  Kiin.  Ma'  mit  keicer  andern  oder  gro&sern  ge-  Janvier. 
lebchafft  weder  tren  seibst  ordinari  hoft'gesinde ,  umb 
Tttrbûtung  Ireffenlicben  unco&tens  willen  ,  hieher  geUo- 
gen  mochten  ,  &o  hi-iten  doch  ir  Kiin.  M.  zu  mehrer  der- 
telb«n  Mvlierlieitt  und  sunderlich  vod  der  ungehorsamen 
»rid«-werttîg«;n  angebea  und  verirîistuiig  willen  aus- 
lendùcher  firenibder  hiiïf  ,  sich  nomendiglîch  dahis  ent- 
icb]îe&»eD  miissen,  mit  einen  statlîrben  anzall  Irîegt- 
lolck  zu  rosz  und  fuesz ,  und  also  derg«stall  gefast  und 
forseheD,  ùber  zu  kohmen  ,  uf  dasementer  widerwertti- 
ger  verhoflte  auslendîsdie  niacht  und  hilffirer  Kùn.  M. 
jenali  nicbt  xu  Tcrgleicheu  ,  und  das  dardurch  verhof- 
bntUcti  beschwerliche  krieg  und  weitterungen  Tennit- 
len  und  verhùltt  j  wte  dan  durch  den  wege ,  da  ir  Kùn. 
H.  alleip  mit  dcrselben  botfgesinde ,  ala  obgemelt ,  an- 
kohmen ,  den  widerwerttigen  iii  desto  mehrem  stoltz 
vod  bocfamut  leit  und  leufit  gebeu  miichte  werden.  Dar- 
■nb  w^ircn  ir  Kûn.  M.  zu  melirer  vergewissung  und 
■iclierung  ir«s  bochnotwendigen  fiirhabens,  dahin  be- 
dacht  den  Hemogen  von  Alba  innerhalb  wenig  tagen 
«oczuscbicken  ,  mit  beveich  iu  Italien  ,  daseibsthin  dan 
ire  KÛD.  AL  iren  weg  zu  nemen  bedacht ,  aile  notlùrf- 
(ige  beraîtschafft  und  fûrsebung  zu  tliuen,  Tolgendis  das 
pntze  hor'  ,  gegen  irer  M'  herûberkunfft ,  uff  dleier  Ni- 
d^aoden  frontieren  zu  versamblen;  ydoch  ist  nicht  desto 
«etnîger  ir.  Riio.  M.  entlich  gesinnet  und  dahin  entscblos- 
aca  [weren]sichgegen  irenunderthanen  aller  vatte ri ichen 
nnfltnmtigkein ,  gnaden  und  guele  ,  wo  ferr  anderst  so- 
lif^  immer  >udt  habea  kûndte ,  zu  gebrauchen ,  und  ir 


26  — 


^  LETTRE    GCLXII. 

Le  Prince  tT  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau,  Initnr 
fions  du  Roi;  nécessité  d^une  prompte  intercession  des 
Prisses  Allemands. 


1 567.  V  n  est  à  renuirqaer'qu'il  s'agit  ici  principaleineDt  àt prières.^ 
Fénier  cl*^^^'^'^^^^*^^  •  ^^  menaces  (voyez  p.  3o^  1. 1 6)  sont  réservées  pour  le 
seul  cas  où  le  Roi ,  sans  vouloir  prêter  Toreille  à  aucune  tentative 
d'accommodement,  auroît  recours  à  la  violence  et  à  la  persécution.  Le 
Prince  avoit  toujours  désiré  concilier  l'obéissance  envers  le  Roi  avee  * 
•ses  devoirs  de  Chrétien.  D'ailleurs  les  mesures  éoergicpics  de  la  Gott- 
vemante  ;  la  défection  parmi  les  Confédérés  ;  l'exaspératioo  cioia 
santé  entre  lesProtestans  et  les  Catholiques,  quelque  temps  uniapar 
des  craintes  y  des  jalousies  et  des  espérances  communes;  enfin  lea 
formidables  préparatifs  du  Roi ,  avoient  entièrement  changé  la  laoe' 
des  aflajres.  Après  l'entrevue  de  Dendermonde ,  et  voyant  le  désir 
manifeste  du  Comte  d'Egmont  de  rentrer  par  un  redoublement  de 
zèle  dans  les  bonnes  grâocs  du  Roi ,  le  Prince  avoitdéjà  pu  calciilar 
les  difficultés  de  la  résistance  armée.  Apparemment  il  croyoit  que 
le  meilleur  moyen  d'obtenir  encore^  par  Tentremise  des  Etats*-Gé- 
néraux  et  des  Princes  Allemands ,  la  Confession  d'Augsbourg,  étoit 
de  disposer  le  Roi  à  la  douceur  en  mettant  promptement  fin  aux 
tumultes  populaires  et  même  à  la  publicité  des  prêches.  Cette  pu- 
blicité lui  avoit  toujours  déplu  (voyez  Tom.  II.  p.  i44 ,  167);  mainte- 
nant dans  ses  lettres  il  exprime  plus  d'une  fois  des  regrets  que  le 
pie  sesoit  porté  à  cette  violation  des  lois  du  pays.  Selon  le  droit 
blic alors  en  usage ,  même  en  Allemagne,  on  avoit  méconnu  le  pou- 
voir légitime  du  Souverain^  nullement  tenu  de  souffrir  l'exercice 
d'un  cul  te  qu*il  désapprouvoit — Le  a  5  janvier  le  Prince  avoit  encore 
sanctionné  à  Leide  quelques  articles  relatifs  à  la  manière  dont  lee 
prêches  auroient  lieu  ;  mais  c'étoit  par  provisiom  :  «  so  lange  de 
«  predicalien  souden  werden  gctolereert.  »  Bor^  167'. 


....  Sovill  das  Iwwen  ahn  der  Vestung  zue  Dillen- 
kii^  anlangt,  so  laszeii  wir  uns  unsers  ihails  auch  gdal- 
len  lias  E.  L.  ahn  denen  orten  ,  da  sie  es  ahm  notigsten 
crachl^n  ,  etwas  ufrichten,  und  dieselbigen  jegent  mît  gu- 
lea  brustwehren  versetien  laszen  ,  dieweill  die  zeitt  und 
leuJTde  itzundt  so  gcscliwîndt  und  gefàrlich  seint.  Und 
l«inn«fi  E,  L.  hicmebent  freundilichen  nit  verhallen, 
lUs  wir  durch  etliche  schreiben  ,  so  wir  so  woU  ausx 
flîspani«n  als  von  der  frauwen  Regtntin  entprangeo, 
•uhniDehr  gen isz  und  versichert  sein  das  sich  die  Kon. 
Mat.  ui«  Hispanien  genlzlich  erkiert  und  resolviit  batt 
gewalt  4ieder  diesze  iiinden  zu  gebrauclien  und  darin 
andere  relligion  aU  allain  die  Bomische  zu  ge- 
'dnlttni  ;das  aueb  ire  Matl. ,  zue  vortsetzung  solchs  ires 
lUtsainen  vorhubens ,  dem  Ducq  d'Alba  zum  feldt- 
i  «rrilTnet  und  demselben  albereils  nach  Italien ,  sein 
ivolckdaselbst  von  Spanîern  und  Iialianern  zu  ricb- 
bgetertigl  hatt.  Ingleichen  batt  auch  ire  Mat.  an- 
hoche  und  fûrneme  ampter  austbeilt  und  den  Hem 
*ofi  Arentbergb  zum  Feldt-Marschalck  erhochei ,  den 
Bnn  von  Megbeo  die  Artillerey  bevolhen ,  und  die  von 
>BarIaviDontei]  zum  Obristen-profiandtmeiater  verordnet; 
CnilT  Peter  Ernst  zue  Mansfeldiaber  soHObristen  ûber 
den  Deutscben  raisigern  zeugb  sein,  und  baben  ire  laufT- 
und  tnusterplatz  in  das  Fùrstentliumb  Lûtzembûrgh ,  aida 
sich  ailes  kriegsvolck  von  Reuttern  und  knechien  und 
«lien  iiationen  versaniblf  a  soll ,  geleget. 


—  28  — 

1 567-  Wasz  nuho  hirausz  vor  ein  jamerlichs  bluettyergieszen  , 
Février,  rauben  und  verderben  ervolgen ,  auch  in  was  gefahr  und 
noth  wir  und  diesze  lande  y  nebent  vielen  frommen  und 
unschuldigen  Cristen,  gerathen  und  fallen  i/vurden,  da 
diesze  sachen  solcher  gestalt  angriflfen  und  mitderge- 
waldt  ausgefurt  werden  solten ,  das  haben  £•  L.  ausz 
vielen  bewustea  ursachen  ,  ohn  unser  eryiinem,  bey  Ir 
yerstendig  abzunhemen;  darumb  ist  unser  gantz  freundt- 
lich  und  trewherddge  bilh  ahn  K  L. ,  die  woUen  ir  dies- 
ze  sohwere  sachen  nach  irer  wicht  und  grosse  hochstet 
vlejsz  angelegen  sein  laszen ,  und  sampt  unserm  Bnider 
Ludwigen ,  beim  Hem  I^ndtgraff  Wilhelmen  zue  Hessen 
ufs  aller  yleiszigst  anhalten  und  erlangen  helffen  ,  dtm 
doch  durch  S.  L.  femer  freundtUche  hûlfif  und  befur- 
derung  dero  Augspûrgischen  Confeszion  verwandlen 
Chur-  und  Fûrsten  Torbith  oder  schicLun^ ,  u£Ei  aller 
furderlichst  das  zu  beschehen  moglich,  ins  werck  ge- 
richtet  werden  und  zum  ehisten  ervolgen  moge;  dan  wir 
besorgen  da  solichs  nit  baldt  beschehen ,  sondem  solte 
damit  noch  solang  verzogen  werden  bisz  das  ailes 
kriegsweszen  in  sein  antzugh  und  vortheill  gebracht  we- 
re,  das  es  dan  etwan  zu  spade  beykhommen  und  mit  gros* 
zerm  beschwerung  zughen  '  mochte.  Dieweill  dan  auch  im 
liailigen  ReichDeutscher  Nation  ein  gemein  geschrey  sein 
soll  y  welchs,  unsers  erachtens,  ausz  dieszen  landen  dahin 
erschollen  ist,  als  solte  die  Kod.  M^  die  Inquisition 
und  alte  rdigions  mandaten  gentzlichen  abgestalt  und 
ufgehoben  ,  und  dariïber  noch  die  Augspiirgische  Confes- 
sion frey  und  sicher  zugelaszen  haben,  und  es  aber  mit  der 
warheit  darumb  viel  anders  gelegen  ist ,  dan  fûrs  erst  ist 

'  lufcheii. 


—  5!)  — 

"WiJl  wSbr  das  ire  Mat.  dieszen  landen  mit  der  Inquisition   1567. 
lùifiirters zu  Terschonen  und  dieselbiguit  mehr  zu  iibcn  f'^vie' 
inedigst    zugesagt  hat,    die    allen    religions-mandaten 
aber  haben  ire  Matt.  weîlters  nit,  dan  biszolang  sie  die- 
seUien  anders  orJcnen  wnirden,  eingestelt,  das  also  wol 

n  besorgeo  stehet ,  dîeweill  die  Inquisition  und  Manda- 
Kd  eiD  ding  ist ,  da  ire  Mat.  dan  diesze  liindcn  in  vor- 
iltii«ncler  expédition  nacH  irem  willen  und  vorhaben 
benrungen,  das  sie  dan  eios  mit  dem  andern  wieder  ein- 
Inlirtn  und  darûbervill  6chariïer  undstrenger,  aIszuTom 
betcbehen  ,  balten  wtirdeii  :  dan  ire  Mat.  wollen  nit  at- 
hin ,  wîe  obbrmelt,  die  Augspûrgiscbe  Confeszion  sampt 
rilea  andem  relligîoncn  ,  auszerhalb  der  Rumischen  ,  in 
bden  nit  gediilden ,  sondern  baben  aucb  itzo  neu- 
Sdi  ÙB  Novum  et  hactenua  inusilatum  nligionis  juramen- 

H(l),welcU&//i  effectu  der  Inquisition  gleicb  stebet,  an- 

■lellm  und  iiben  lasien  ,  darausz  mehr  aU  gniïgsamb  ab- 

t  wbo  ir  Mat.   gedanckeu    und    anscldiige 

iseint.  Derwegent  kiinlhcdas  fundament  der  vor- 

boderschickung,  gleichwoll  uffverbeszerung,  fiirnem- 


^i)  fammtnttttn.  •  GubernalrU  ,  dum  reg  In  Belgio  lluebant  ex 
'«olo,  urgeadum  pulavil  (fiiod  Jam  pridem  moliebalur  de  Magîs- 
bcllique  ac  pacii  administris  adigpndis ,  ul  j'urali  spon- 
te  Régi  navaluros  operam  nditrsas  eia ,  qui  Rrfis-  nomine 
eujuiqiiarn  exceptione ....  Cœperal  id  Guber- 
palris  liiyu»  anni  iiiiIio:rci|ue  ad  .Scnaturo  relata,  addidil  graii»- 
■ÛBiim  >ibî  fore,  li  Proceres  ipsi  pracireal  ccleria  .  .  .  Primus 
pramiilP.  HsDsfeldiua;  leculiquc  cxemplum  Arescholi  Du(  et 
^Camitca  Egraoaliui ,  Meganus ,  ac  Barlamonliut .  . .  AbnueruDi 
,  IlocbslraIanus,Hortianus<]uc  .  .  .  Tardiuialjquan- 
con  Orancio  aclnni  «si.  ■  Stradii ,  I.  3 1 6, 


—  30  — 

ifS&j.  blîch  dahien  gericht  werden ,  das  darin  gantz  ansfîlhrKch 
Péirrtcr.  und  yleiszig  begert  -wurdë   Ais  ire  Mat*  von  irem  ge- 
waltsamen   Torhaben  absthen  und  dieszen  iren  landen , 
in  ansehnng  itager  zeitt  und  gelegenheit ,  die  Augspûr- 
gischen  Confession  genedigst  nachgeben,  und  Tergonnen 
wolte  das  sie  sich  derselben  hinfnrters ,  wie  im  haiKgen 
Reich  gebreuchlich,  nnbefahret  gebrauchen  mochten  :  da 
dan  noch  andere  secten  weren,  die  sich  wedermil  der 
Romischen  kirchen ,  noch  der  Augspûrgischen  Confeszion 
Terglichen^  die  ir  Mat   nit  leiden,  sondem  Tertilgen 
nnd  Terjagen  wolten,  und  irer,  der  Ghur-  und  Fûrsten  hfilf, 
darzu  bedorfften  und  begerten ,  so  wolten  ir  Gnaden  und 
liebden ,  wie  auch  die  Niederlândische  Confeszionisten 
seibst,  sich  darzu ,  irer  Mat.  zue  dhienst ,  geme  und  wilSg 
gdiirauchen  und  derselben  aile  hûlff  vriederfahren  laszen. 
Im  fali  aber  ire  Mat ,  durch  anleitung  unruhiger  leothe, 
uff  irem  gewaltsamen  Tomhemen  beharren  und  der  hem 
Chur«und  Fûrsten  Torbithkeine  stadtgebenySondem  die 
Niederlirodische  Confeszionisten  und  ires  glaubensgnos- 
zen ,  der  relligion  halben,  ûberziehen  und  mit  aller  gewalt 
▼ervolgen   laszen   wurden ,  so  konthen   sie  auch  auss 
Christlicher  liebe  und  treuw  diesel  ben ,    irer  relligion 
▼erwandten  y  nit  laszen  y  sondem  wolten  inen  ,  als  ires 
glaubensgnoszeo ,  aile  Christliche   hûlff  und  beistandt 
erzaigen.  Und  zweiffelten  gar  nit ,  wan  die  Torbith  oder 
schickung  ufF  solche  oder  dergleichen  wege  gericht  were, 
es  soite  Till  gutts  darausz  Tolgen ,   auch    die  Kon.  M^ 
durch  Gottes  schickung  zu  andem  gedancken  und  bes- 
zem  mittein  bewegen  ;  darumb  wollen  E.  L.  unbeschwert 
sein  hierin  iren  mùglichen  vleysz  zu  gebrauchen.  Ahn 
dem  ajlen  erzaigen  E.  L.  uns  und  dieszen  landen  ,  in  it- 


Le  5  férrier  le  Prince  revial  a  Anvers.  Dès  lors  pour  satiifaire 
m  ordres  àe  b  Duchesse  et  bu  désir  île  la  Régence  it  s'employa  à 
Un  cesser  les  probes  publics.  Les  concessions  d'août  avoient  Mi 
biles  sons  le  bon  plaùir  du  Roi;  et,  lorsque  les  Rérormés  vinrent 
KpUïadrcde  la  liolalion  de  l'accord,  on  leur  répondit  que  maîn- 
iatat  il  s'agissoit  uniquement  de  donner  salisraction  ii  S.  M.  ■  Dat 

•  ildaer  doen   ter  lydt  geeoc  qucslic  en  was  van  'I  lioudcn  of  bre- 

t  Ilsi  «in  de  contraclen,  maer dat   van  nodp  wa»  middcl  te 

>  )M4en  oïD  S.  M.  contentement  le  geven  en  le  schouwen  de  ap- 
■  lamua  ioconvenintten  en   haer  eïgen  TerderlTenise  en  tau  aile 

•  4'tD(c9eteoea.  >  Bor,  I.  i55*. 

Le  8  fêmer  Brédcrode,  ■  qui  la  Gouvemanle  avoit  d^endude 
«^ir  en  persoDue,  lui  envojn  au  oora  des  Confédérés  ,  doDl  un 
palid  nombre  s'étoit  reuei  à  Anvers  ,  une  nouvelle  requête  relative 
s  MDpMinneiu  des  prêches  el  aux  leiées  do  troupes  :  le  change- 
«t  dta  dreoiwtances  y  est  très  visible  dans  le  changemeot  de  Ion. 
Ddatedu  i6  février,  rédigée  par  Vigliut.  étoiid* 
Ire  un  terme  à  de  pareilles  commun ica lions.  ■  Vou» 
■  ccvo*  conplicet  ferex  bien  de  voua  retirer  cbei  vous  et  ea  lieux 
*«M  nésidences  tan^  vous  mesler  des  affaires  publii-quts ,  aio* 
Mconduirc  de  sorte  que  .S.  M.  enpuisl  reL-epvnircontcntemeol: 
uadrinnl  que,  si  vous  y  contrevenez,  je  ne  poarray  laisser 
•  ify  poar<«oir  ,  c«mmc  au  repos  pablicq  je  li-ouveray  convenir,  ù 
Xîr  ff'aur ,  174-  Déa  lors  le  Comte,  qui  peu  de  jours  auparavant 
sloït  que  ses  préparatifs  militaires  n'avoienl  aucun  rapport 
«vec  Ml  opinion»  politiques  [Bor,l.  i48')i  se  Jeta  Icte  baisiée 
uj  devoit  le  perdre. 

'  K.  ~  Bnder.  Aaufpwplit. 


i 


—  32 


*  rr  GCLXii/ 


Réponse  de  F  Electeur  Auguste  de  Saxe  à  un  Mémoire  re- 
mis  par  le  Comte  Louis  de  Nassau  ^  au  nom  du  Prince 
d^  Orange.  Celui-ci  doit  rester  dans  les  Pays-Bas  et  em- 
brasser franchement  la  Confession  d'Augsbourg. 


1 567.  D^  Churfurst  zu  Sachssen  etc.  und  BurggrafF  zu  Mag- 
Février.  denburgh  hat  aus  dem  Mémorial ,  so  voa  wegen  des  hem 
Printzen  zu  Uranien ,  Graff  Ludwig  zu  Nassau  seinen 
Ghurf.  gnaden  zuge&tellet,  hochermeltes  Printzen  anU- 
geDyder  Niderlandenhalben,  Terstanden,und  wissensich 
sein  Churf.  6.  freundlich  wol  zu  erinnern  welcher  gestalt 
sie  hiebeyor  S.  F.  G.  ir  gemût  und  meinunge  nottûrftig 
zu  erkennen  gegeben  haben,  dahin  sich  dan  sein  Churf. 
Gn.  kurtzhalben  thun  referiren  und  zihen  :  halten 
auch  noch  dariûr,  dieweil  der  herr  Printz  sonder  allon 
zweifel  aus  sonderlicher  erleuchtung  Gottes^  zum  erkent- 
nûs  Gottlichs  worts  kommen  und  sich  itso  zur  Augspûr- 
gischen  Confession  bekennet,  keinen  rotten  und  secten 
anhengigh,  und  sonsten  der  Kon.  W.  zu  Hispanien  allen 
schuldigen  gehorsam  zu  laisten  urbottigh  ist;  der  Al- 
mechtige  Gott  werde  S.  F.  G.  in  solchem  Christlichen 
fîirhaben  gnediglich  ferner  regieren ,  schûtzen  und  aile 
sachen  zu  einem  Christlichen  guthen  ende  schicken. 
*  Was  aber  die  itzigen  fragen  anlangt ,  ob  sich  S.  F.  6. 
▼on  wegen  fùrstehender  grossen  gefahr  ires  dienstes  be- 
geben,  aller  regirung  entschlahen  und  aiso  das  landt 
reumen  sol  le,  oder  aber  ob  S.  F.  G.  zu  vorkommung  der 
geferlichen   hendel   und    practicken  zu  der  Kon.  W.  , 


ait  do-  ordeotlichen  Obrigkeu,  nûu  unti  gemeinen  Ni- 

ilerlandeo  zu  gnleien,  darînnen  bleiben  und  der  gebiir- 

lidiea  mîttel  gebrauchea  solleit ,  beftnden  es  seia  Churf. 

G.  darumb  also  geschaffen ,  das  S.  F.  G.   in   aolchem 

niemandts  besser  ratben  kiinne  oder  moge  ah  S.  F.  G. 

lelbst ,  siniemal   S.   F.   G.  die  gelegenheît   aller    uœb- 

Heode  die&er   sacben  und  S.  F.  G.  lande  und  leute  am 

best£n  bewust,  und  S.  F.  G.  bei  ir  seibst  achUessen  mûs- 

ilcher  wegh  S.  F,  G.    verantwortlicber   und  dero 

Eindeu  und  Icuten  nûulicher  und  veru'eglicber  sej.  Den 

F.  G.   xu   rathen    das  sie  ire    lende  und  dteust  ver- 

und  sich  dardurch  verdechtig  oder  schuldig  nta- 

Aen  solten  als  ob  sie  dîe  underthanen  wîder  den  Konig 

HUpanienzu  ungeborsambund  verenderung  der  Reli- 

poD  erwecket  utid  gercil^et  hette  ,  dessen  sie  sich  duch 

ig  wusten  ,  wolte  nichl  allein  dem  Cburfûrsien  , 

aondem  vilmebr    dem  bern  Printzen   selbst ,  S.    F.    G. 

^pmsseas  und  ehren  balben  ,  beitencklich  sein ,  hiewider 

dieRon.  W.  zuw  Hispanîen  mit  deui  ùber^oge  fort* 

tuvn  und  aUo  die  sachen  zu  thetUcher  und  solcber  weit- 

lerung  gerathen  solten  das  sich    die  underthanen    zur 

liegeDwehr  setzen  und  der  mitle] ,  so  etwan  albereit  fur 

mûgen ,  gebrauchen  und  S.  F.  G.  denen  mit  anben- 

fpgli  machen  wurden  ,  îstwol  zu  erachten  das  es  bey  der 

KÔD.  W.  alsdan  das  ansehen  baben  und  gewijnnen  wer- 

irieim  Memorial-zettel  vermeldet  ist ,   nemlich:   das 

ti  S.  F.  G.  irer  Ton  Goti  geordenten  Olirigkeii  wieder- 

•etzig  machen  und  sirh  mehrers  gebots  und  bevelicbs, 

îr  aufprlegt,  anmassen,  und  sich  zu  einem  bern  der 

Kiedn-lande  zu  machen  understeben  wnd  etwan  dem  Cat- 

Mnûmonnhengigk  seîn  wolten. 


1S67. 


I 


--^  S4  ~ 

1567.  Hierumb  S.  F.  6.  zu  bedencken  stehet  obS.  F.  G., 
JftfivMr.  in  erwegung  bewyster  irer  unschuldt  und  habendesgateii 
'  gewissens,  ires  dienstsund  ambts,  iren  pflichten  nftch^ 
sonderlich  weil  die  Kon.  W.  zu  Hispanien  S.  F.  6.  den 
dienst  nicht  aufgekûndigt  hat,  gebrauchen,  bei  irenlan» 
den  und  leuten  bleiben ,  und  Gott  deip  Alinechtigen  T6r> 
trauwen  wollen  das  Er  S.  F.  G.  und  dero  undeithanen 
nach  Seinem  Gotlichen  rat  und  wilien  wol  erhalten  und 
▼or  aller  tyrannischen  persécution  behueten  Werde. 

Da  nuhn  S.  F.  G.  dahin  schliessen  wurde ,  so  solte,  det 
Ghurfûrsten  zueSachsenermessens  nach^der  sacben  nicht 
undinstlich  sein  das  S.  F.  G.  sich  neben  etzlichett  m« 
dem  Tomhemen  Stenden  der  Niderlende  so  mit  S.  F.  6. 
«inigh,  oder  aber  vot  sich  alleine^  ires  undertheoigen  ge* 
horsamen  gemûts  kegen  der  Kon.  W.  in  einer  vleissigeOy 
ausiïirlichen  und  zierlîchen  schrieft  fûrderlich  erdereten, 
allen  verdacht  und  unbilliche  auflage,  dardurch  ir  KoiL 
W.  etwan  wider  S.  F«  G.  zu  ungnad  bewogen ,  mit  gut* 
tem  grunde  abwendeten ,  und  sich  mit  ausftkrung  des 
anfangs  und  aller  umbstende  y  auch  wehr  diser  emporun- 
gen  ein  ursache  wehre,  und  wie  wider  gemeins  raths  be- 
schlusz  gehandelt  und  zu  dieser  weitleufftickeit  ursache 
gegeben  wurden,  kegen  irer  Kon.  W.  entschuldîg- 
ten,  und  dameben  das  bekentnûs  ires  glaubens  Christlich) 
rein  und  lauter  theten  y  und  sich  rundt  erclereten  das  S. 
F.  G.  bei  der  wahren  Christlichen  religion,  wie  die  in  dem 
Prophetischenn  und  Apostolischen  schrieften ,  den  TÎer 
haubtconcilien  und  in  der  Augsbûrgischen  Confession 
begrifTen  und  zusammen  gezogen  ,  zu  bleiben ,  und  sich 
keiner  Secten  und  rotten ,  es  wehren  Wiederteuffer  oder 
Sacramentschwermer ,  noch  auch  den  Calvinisten  anhan- 


Prigk  machett 


oder  il 


r  meynui 


,  sondern  bei  Atr  iSS^. 


Ilàntei 


liligen  Euangeld,  wie  die  durch  Cbur-  J 
Ffirsten  und  Stende  der  Augspûrgisdien Confes- 
âon  ,  auch  etziiche  nndere  holie  Potentaten  und  Konlg- 
nkiie,  Dennemarck,  Schwcden  etc.  erkam  und  bekant 
Vordeo ,  durch  G6ttlich«  verlethung  bestendig  bleîbea  , 
tocfa  dCT  Kon.  W.  z\i  Hispanicn,  als  Irer  von  Gott  geor- 
dniten  Obrigkeil ,  in  allen  eusserlichen  dingen  ,  scbulili  - 
fpt  gehorsamb  uicht  alleïne  selbst  leisten,  soadern  aucb 
ladere  darzu  ermabnen  und  halten  wolte,  nût  under- 
ttieuigate  bitte  das  ir  Kon.  Wûrde  S.  P.  G.  bei  solchem  , 
Item  Cbrîstlicben  gehorsamen  erbieten  ,  bleîben  ,  und 
ibrûbermît  gewaltnicbt  bescbwereii  oder  verfolgen,  und 
ûch  auf  solchs  mit  gnedigster  antwort  kegen  S.  F.  G. 
Tïmebmen  Inssen  wolte. 

Waa  nuhn  Ton  irer  Kiin.  W.  darauf  luw  antwort  ge- 
lUe,  damacb  lietten  sicb  S.  F.  G.  al&dan  zu  ricbten  unH 
dca  Mchen  ferner  einzudencken. 

Churïûrst. 


ÏVnt-ilrecctlelpttrcdi-lennina-I-cUelePriiif 
«Dure  pini  sigoiGcalive  qu'auparavaol  :  \'o; 


iTom.   I!. 


>id-ur 


t  LETTRE     CCLXni. 

Id  Prince  d'Orange  au  Landgrave  Guillaume  de  Hesse. 
Sur  1er  mesure*  -violentes  de  In  Duchesse  fie  Parme 
contre  ceux  de  la  relie 


•-Ugwn. 

Le  Prince  jugeoit  aiec    mi* 
le  (Ifair   (l'vxlerniiner  (m, 
rdigkiD  contriire  au  CallioUcba 


n  que  le  Rni  n'avoit  pas 
liuroticn  und  tu  i-erlîlgtn) 
e.  Le  retabli&aement  de  l'or- 


i 


—  36  — 

liSy,  an  et  TabolitioD  des  prêches  n'étoient  qu'an  acheminement  ven  ce 
Janvier.  ^^^  *  Certum  habeat  Amplitudo  Vestra  Regiaro  Mijestatem  gra- 
»  tissima  habereomnîa  studia,  consilia  et  officia  vestra  de  armia 
»  ponendis  et  concionibus  tollendis.  Sed  ne  quem  ipse  assensom 
»  ferre  videatur  his  quae  inde  dépendent ,  ad  prÎTatam  libertatem 
•  pertinentia:  ideoobscarinshactenns  sîve  potins  generalius  loou- 
»  tus  est.  »  £pist,  Bàpp,  119.  "La  correspondance  de  Vicias  et 
Hopperus ,  deux  hommes  extrêmement  estimables  sous  bien  dm 
rapports  y  contient  beaucoup  de  passages  où  ils  considèrent  la. 
liberté  domestique  comme  un  mal  des  plus  affreux.  Voyes  d-d»- 
WMEpist.  Hbpp,  p.  xai.  La  lettre  3x  de  Viglius  (p.  4^1), en 
particulièrement  remarquable  sous  ce  rapport.  «  Libertatin  domaa- 
9  ticae  non  sine  maxima  ratione  stabilimentnm  a  nonnullb  (aana 
doute  le  Prince  d'Orange  étoit  parmi  ces  quelques  mms)  oblM|iie 
»  quaeri  metuitis ,  quae  si  permittatur ,  facile  rursus  ad  prkm 
a  redibitur.  Et  cum  illa  inter  privatos  parietes  se  continere  nequi- 
»  vit|  non  poterit  non  rursus  brevi  in  majorem  perturbatiooem 
9  erumpere.  Si  enim  unîcuique  domi  credere  licet  quod  Inbet  , 
»  iterum  lares  lemnresque  habebimus ,  ac  mille  erroribns  sectisque 
a  haec  ProTincia  implebitur ,  paucissimosque  fore  arbitrer  qui  in 
»  Christi  ovile  se  condudi  patientur  •  •  •  •  Atque  banc  opinioBflM 
»  ego  semper  pemidosissimam  censui ,  quam  qui  sequuntar  , 
»  omnem  mihi  Religionem  pro  ludibrio  habere  ,  nec  ab  atheismo 

»  alieni  esse  videntur Multum  consecuti  videmur ,  ubi  et 

»  arma  poni,  et  conciones  toUi  impetrare  licuit.  Non  ut  in  iUia 
»  consistamus ,  aut  libertatem  Religionis  conscientiaeque  (ut  lo- 
»  quuntur)  ullo  pacto  approbemus  ,  sed  ut  Régi  viam  praestma- 
»  mus  y  ut  adveniens  reliquum  facilius  conficiat  »  Voyez  Tom. 
II.  p.  145* 


Hochgeborner  Fûrst  y  freundlicher ,  lieber  her  Vetter  , 
Schwager  und  Brueder.  Wasz  unser  hiesigen  sachen  an- 
langtt,  die  stehen  noch  in  aller  unrichtigkeitt  und  wer- 
den  ye  lenger  ye  erger  ;  konnen  auch  noch  zur  zeitt 
nicht  sehenn  wie  die  sonder  bludtvergiessen  und  jem- 


Dcrlîcbs  erwùrgenn  und  verderbeii  zii  guter  eudtschaiTt  15g- 
mid  bestendiger  ruhe  gereichen  mogeo.  Dan  dieweill  die  Février. 
fnax  R^endn,  Herzogin  xu  Parma,  sich  nuluiniehr  mitt 
krîegsvolck  dermasseo  gesterckett,  das  sie  iiber  80  starc- 
ïer  fenlein  in  dissen  liinden  bel  eiiiander  hatt  und  sich 
fcetnes  wi«derstandt$  besorgtt,  so  greifft  sie  disse  dinge 
■iu  aller  gewaldt  ahn  ,  und  gedenrkettalle  religionen,so 
der  Roinischen  zuwidder  (wie  wir  den  auch  E.  L.  hiebe- 
ïor  geM:hrieben ,  das  der  Konig  von  Hispanten  gleicber 
■wynuug  sey)  mit  deni  »cbwerdt  auszurotten  und  zu  ver- 
tilgen  ;  und  damit  sie  das  an  dissen  und  andem  orttem 
dcsto  besz  vollenbringen  mbge,  so  hatt  sie  albereits  mit 
der  stadt  Dorneck  dermassen  umbgangen  und  tirannisi- 
twaUMeti,  das  es  zu  erbartnen  ist  (1),  und  ist  durchsol- 
:«fae5  eumpell  ander  stedt  und  lamUchaft  von  der  Augs- 
iPû^îschen  Confession  abzuschrecken  und  der  pabsti- 
«cben  religion  wieder  zu  underwerfTen  gedenckt.  AIso 
bt  «ie  auch  die  stadt  Valesin  inn  des  Konigs  ungnsde 
•«Dil  achl  erclertt  iind  nuliemehr  das  gescbûtz  darvor  zie- 
bm  lassen,  in  geniuede  dîeselbig  initjgewaltt  zu  erobern 
«Dd  andern  zum  exempel  zu  straffen.  Wiewoht  nuhn  die 
stadt  TOn  naïur  etwasz  fesl  (a)  und  wohi  gelegen  ist ,  dar- 
zn  auch  mitt  guetten  leuthen  limlich  verseben ,  so  soll 
sie  doch  mitt  kolim  ùbell  versehen  sein,  und  dieweil  aie 
albereits  fast  drey  monatt  lang  belagertt  gewesen  ist  und 
kevne  victunlia  lûnein  kommen ,   so  ist  zu  besorgen  gîe 


(1)  ùt.  •  Norcarmas   baerelicae    faclionis  Dn-To<  in   e» 
•  (Tarsacî)anuMspUDesuccidit.  "  Strada,  Bog- 

■%}  /ut.  ■  Silu  non  vslido  minus  quam  aiaocDO  fruilur  Valince- 
■  ■■■ . .  .cxUro»  prope  viribiu  ioaixwM.  •  Urada  ,  3i3. 


I 


—  38  — 

i56y.  werde  in  die  lengde  nkbt  hahen  kohimen^  soBdcm 
Fénier.  korn-mangels  balben,  ergehen  mûflsen  tmd  jenmerlkli 
TerderbettundTerherett  werden;dan9  ob -wohlnoil&a»- 
dere  hemn  în  disseft  landen  seîndt  denen  dîe  fireyiiflitt 
disser  landen  lieb  isly  so  ghen  inen  dodi  disse  gemdaa 
rdigions  sachen  nichtrecht  zu  kertzen,  sondent  ndmMB 
sich  derseibigen  £ast  kalcsinnig  an,  dasz  wir  nicht  seboi 
konnen  wie  die  guthen  leuthen  geholffen  nnd  die  reli» 
gion  moge  erhalten  werden  (i)  :  zudem  so  wirdt  alberdti 
nach  solchen  mitteln  gedacht ,  wie  die  predîgten  dards 
aile  disse  landen,  dem  accord  und  veitregen  «iwieder^ 
gentalick  ufgehoben  und  abgestdt,  und  widderdnrchdea 
Kônigis  ungnade  und  gewaltige  ûbenng  nioge  Torkofain» 
jnenundTerfauettetwerden. — Es  hakenaudi  einseklaiig 
zweie  predicanten ,  deren  einer  Leutherisch,  der  andm 
Galyinisdi  gewesen,  zu  Mechell  gepredigt  und  eine 
blidie  anzall  Tolcks  bekhommen  :  als  sie  sidi  nulm , 
moge  des  veitragesz,  nichts  wenigers  als  einsz  ûberfidile 
besorgett ,  so  hatt  die  Gubemantin  uf  die  guthe  leudie 
halten  und  den  GalTinischen  predicant  fahen  und  aha 
einen  baum  hangen  lassen;  der  Lutherische  aber  îit 
durch  sonderliche  schickunge  Gottes,  den  sterckett 
knechten  und  em  '  henden  entkommen.  Gleichwohl  seîndt 

(i)  tverden.  Ceux  de  Valenciennes  s'étoieot  adressés  avec  instan- 
ces aux  Con£éàérés ,  disant  qu'ils  s'étoient  confiés  en  eux  ,  les  8ap> 
piiansde  venir  à  leur  secours.  Ce  fut  en  vain.  «  De  Adel  blcef  Mille 
p  sitten  en  waren  voi  vrese,  niet  wetende  hoe  de  sake  voort  vergaen 
»>  soude,  o  Borj  142*.  Mab  le  Prince  semble  avoir  particulièrement 
en  vue  le  Comte  d'£gmont  et  d'autres  persoona^  qui ,  bien  que 
zélés  pour  les  libertés  du  pays  ,  se  soucioient  assex  peu  des  injus- 
tices envers  les  Réformés. 


irrn. 


I 


stadi  zweue  amlere  riirnehme  nii^nner  gefaugen  i!S6y. 
and  Dach  Villefortlien  gefiilireit  worden;  ob  die  nocb  Février, 
lebendt  seindt,  wissen  wjr  nîchl,  E.  L.  koliiinen  aber  , 
ibcdDUochverstendiger  Fûrst,  hieraiisz  leicliUich  abndi- 
nen ,  wo  des  wiedertheiU  aiischlogu  und  practicken  bin- 
usz  g<»lenckeii.  Dieweill  dan  uiiser  brueder  Luedwig 
auheiuehr  bey  £.  L.  werdt  ankabmnien  sein ,  und  sie 
pugum  bericbteu  haben  v.ïe  es  umb  uns  und  disse 
fiwle  gelegflii  îst,  so  bitten  wîr  gantz  ibensUicb  und 
Im&ig  E.  L.  die  wollen ,  in  ansebung  das  wir  und  unser 
^liebte  gemabhn  ia  dissen  llinden  allein  seindt,  und  in 
btit^teniiôien  und  gefehrden  leibs  und  lebens  stecken  , 
sud  keinen  vertrauwen  freundt  umb  uns  luben,  dénie 
«ir  unser  gemûlhe  und  hertz  recht  eroffnen  dijrflfen , 
BCh  unser  und  der  armen  Cbristen  ,  ausz  vetterlicbei' 
Imiw  und  lîebe ,  sovîU  annehinen ,  und  uns  bey  ermelten 
uuem  brueder,  derselben  E.  L,  freundtUch  und  triist- 
Ijch  getrauwen  ralh  zukomnien  lassen,  wie  doth  wir 
nnd  unser  gemahl  uns  in  dîsseu  gescbwinileu  zeitteu  uud 
practicken  verbal ten  sollen. 

Der  Grafvonn  Meghen  ist  galir  papistiscit  (i)  undligt 
Btil  seinem  régiment  umb  deu  Herzogenbusch  herumb  , 
Tcrderbtt  das  landt  uud  macbt  vieil  armer  leuthej  wte 
^eicbfîdls  d«T  Graff  von  Arenberg  in  Frieszlandt  tliutt , 
rlmd  gedencken  allein  dabin  wie  sie,  underm  schein  einer 
leinten  rebgion,  die  armen  Cbristen  undertrûcken 
id  aîcb  mitl  ibrem  gutfa  und  blutt  grosz  und  reich  ma- 
hdien  kohnnen. 

(l)  papitiîsch,  1  Primiis  promiait  aacrameutum  Petrus  Erncsius. 
■  Mansfcldius  :   aecutlque   cxeniplum   Aresclioti  Uui ,  et  Comîtei 
mliiw ,  Meganuf  se  BiriajinoDttiu.  ■  Strada  ,  3i6. 


I 


—  40  — 

io6j.      So  haitt  sich  Graf  Peter  Ernst  Ton  Manszfeldt  itzo  su 
Février.  Brûssell  und  ist/ac  totum  ;  wie  lang  solchs  régiment  be* 
stehen  moge ,  werden  wirsz  sehen. 

Sonst  haben  wir  von  der  Ron.  Matt.  ûberkonfft  nidits 
gewisz,  und,  sotîU  wirvemehmcn  konnen,  so  wirdttihre 
Mat.  dissen  sommer  schwerlich  herausser  kommen  mo- 
gen.  Der  Herzog  >on  Alba  aber  soll  albereits  in  lulien 
sein  und  sein  kriegsTolck  von  Spaniem  und  ItaUanem 
rersamblen Datum  Anthorff ,  am  ai  Febmarq. 

WlLHBLM   PaiHTZ  ZU   UmAVI». 

An  Landt^rafT  Wilhelineii. 


♦  LETTRE  CCLXIV. 

Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Les  Princes  Allemands  se  proposent  d envoyer 
une  députation  à  la  Gouvernante:  il  recommande  aa 
Prince  de  se  défier  des  Espagnols. 


....  Hierneben  ùberschicken  wireuchinyertrauwen 
wasz  Hertzog  Heinrich  zu  Braunschweigh  an  unserem 
nern  Vatter,  mit  zusendung  wasz  die  Guyernantin  S.  L, 
geschrieben  (i) ,  bat  gelangen  laszen  ;  wie  nun  dasselbige, 
sonderlich  die  wortt  in  gedachts  Hertzogen  schreiben  : 
«  hochverursachtes,  ernstes  dargegen  furfaabenn»  mitdem 

(  I  )  geschrieben,  Voyei  la  lettre  a6 1 . 


—  41  — 

jeaigeD,  so  eudideroruUt  ▼oi|[dtieDWorden,  ûbereiii-  tS6j. 

àanmen  ,  dem  hapt  Ir  femen  nachzadencken.  Février. 

Femer  woUen  wir  euch  gûnstiger  meinuiig  nh  per- 

gam ,  das  der  Churforst  va  Sachssen  unsenn  hem  und 

Vatter  hat  zogeschriebeii,  dasz  sàne  G*  ii£f  dem  aS** 
Hutq  sein  gesanthen  gdnn  Colnn  woldt  abferdgen,  al- 
dbhm  seûmer  L.  and  anderer  Chur-und  Fûrsten  gesan- 
then  andi  wdurenn  bescheiden  ,  und  solten  von  dannen 
dêa'  Begsten  iren  w^  nach  der  Gubemantin  ndunen  und 
£e  Légation  Tolnpringen  ;  so  scfareibi  nnsz  anch  der 
Churfiurai,wie  Ir  ausz  inliegenden  extract  zu  sehen.  Nun 
wissen  wir  nicht  wie  wif  solchs  sollen  yerstehenn  ;  dann 
wir  Tonn  euch  yerstanden,  dasz  gedachter  Churfurst  be- 
dcoduns  getragen  solche  légation  Tortgehen  zu  laszen  (i)  ; 
smmmia  gneter  Torsichtigkait  ist  in  diesen  hochwichti- 
gouilianddliochTonnoten.  •  .  DaftiniCasseU^amai** 
Fdiraanî  An®  67. 

WiLHBLM   L.   Z.   HfiSSSR. 

Wol^ebomenn  unserm  lieben  Yettero 
beMMidemn  Ludwigeo ,  GraTen  zu  Nassau  •  •  . 
su  seio  sdbst  handen. 


(i)  laszen.  Il  paroit  que  l'Electeur  aToit  conçu  des  soupçons 
le  Prince ,  surtout  relatÎTement  au  CalviDisme  :  Toyez  p.  33  9 
L  C  Un  passage  de   Strada ,  ou   il  parle    de  TAmbassade  des 
AilcaMnds  y  semble  aussi  prouver  qu'Auguste  se  soucioit 
pea  de  cette  intercession.  «  Rediere  j  non  dissimniata  offen- 
,  praeter  Saxoni»  Irgatum  ;  qui ,  cbun  ceteris  ,  indicavit 

•  Gnbematrici   SeptemTirum  suum  aliorum    suasu  iniisse  eam 
»  legationem  :  se  enim  Austriaco  Régi  addictum  et  esse  et  haberi 

•  vdle.  »  p.  33i,  Le  Prince  réussit  bientôt  à  dissiper  ces  imprcs- 
ficbeascs  ;  et  Auguste  s'intéressa  Tivement  co  sa  faveur. 


^  42  ^ 

^^^*      (Estraet  ans  des  Clhiirfiirsten  m  Sachsen  sdnreibeii.) 
Février 

Ans  des  Printzen  schreîben  hoben  wir  gtntz  ungemne 

veniohiiiineny  das  es  sich  zu  der  kriegsemponing  in 

Nîederlanden  von  tage  zu  tage  schwer  nahett.  Wasz  wir 

nun  za  ▼orkommunge  derselben  thun  konnen,  sdilan 

uoserm  yleisz  nichts  erwinden  ;  haben  auch  aibereit  J9^ 

ordnuDg  gethan  dasz  die  zu  Fulda  Terglidiene  lustruoliott 

uud  scbriffteii  in  unnserer  Cantzley  iogromn  und  ¥flr- 

fertigt  werdea  soUeoou 

« 

Hat  uns»  «user  Herr  und  Vatter  berolben  eud&  in 
yertrauwen  zu  scbreiben,  das  seiner  Guaden  txtmm 
rath  seie ,  das  die  herm ,  durch  die  in  der  Gubemanliii 
brieve  verzeichnete  und  understrichene  wortt|  sidi  nil 
dasz  maul  schmiren  oder  zu  iriell  yersichem  lassenn  wol- 
len  ;  dann  s.  G.  kenten  den  Duca  de  Alba  und  die  Spa> 
nier  gar  wol ,  wûssen  auch  wol  wie  esz  ime  darûber  er- 
gangen  ;  darumb ,  wo  der  Rûnig  oder  auch  der  Duca  de  Al- 
ba mit  einer  so  grossen  macht  in  Niderlanden  ankomen 
wûrden  und  ettwo  die  hem^  in  namen  einer  beratb- 
schlagungoder  vergleichung,  zu  sich  (ordem  wûrden,  so 
solten  sie  sich  gar  vleissig  und  wol  fursehen  und  nit  zi| 
▼îell  yertrauwen ,  auch  in  der  zeitt  zur  sachen  thun  » 
damit  sj  nit  ûbereilt  werden. 

Solcfas  haben  wir  euch  in  gûnstigen  und  eussersten 
▼ertrauwen  nit  wollen  verhalten.  Datum  ut  in  literis. 

WlLHBLM  L.  Z.  HsSSBlf. 


ht  LmdgnTc ,  în&nne  et  presque  mouraol ,  docmoil  de  ineit-  1667. 
Inn  coiueiU   que  l'Elecleur  Auguste  :   voyei  p.    34-    Mais   il  se  Fétrier, 
i^pdloit  la  conduite  du  Duc  d'Albe  eu  iS^?.  ■  Des   Laudgrafen 
>  Staà   ergritf  der  Herxog  von  A.lba  ,  in  de&sen  Herberge  er  mit 

■  ita  bejden   KurfùrsteD   zu  Abend  speUen  sollte  ....  Nach  der 

■  Txfelials  L.  Pbîlipp  unbesorgteo  Gemùlhes  mit  eînem  der  Ralhe 
lin  Bret  ipielte...  .erschiea  Euatachius  von  Schliefeo  im  N*- 
•  mtea  der  bejden  Kurfûrsleo  ,  UDd  erkiàrte  dem  erstauuteo  Land- 
I  (nfen  er  soUe  nach  dem  verlangeu  Albaa  und  Arras  dièse  Nacht 

Lier  gefangen  bleibeu-  •   /'.  Rommel ,  I.   5l,i.  —   Le  3j   mais 

Rilîppe  mourut;  Zwiuglius  avoit  dit  de  lui  ;  a  Im  Himnel  und  suf 

Enl«a  vterde  oiau  TOn  ihiD  rûhmen  ,  er  sey  der  einzige  Fùnl  ge- 

D  ,   âbolicfa  jeunn   Ackermaun  ,  der  die  Hand  m  deo  PDug 

bgle  ,  und  oîcht  lurûcksah.  > 


f  LETTRE  CCLXV. 

■  Dnckesse  de  Parme  au  Prince  (COrange.  EUeimiâto 
nu-  la  prestation  d'un  nouveau  serment.  (Article  d'ung- 
oe  lettre  de  Madame  «scripte  à  Mons*^  le  Prince  d'Oren- 
ge*,   datée  du  6°"  jour  de  mars  l'an    iSây   devant 

Et  comme  le  temps  est  venu  présentement  que  tous 
MIS  ministres  ,  vassaulx  et  subjects  de  sa  Ma"  (cliacun 
lict  soj)  sont  venuz  démonstrer  effectue!  le  ment  le 
qu'il»  veitltenl  faire  à  sa  Ma'^  et  à  la  patrye,  à 
\j  chacun  est  obligé,  et  d'aultant  que  la  personne  est 
(grande  et  a  plus  de  cbarge  et  gouvernement,  d'aul- 
:  daibt  elle  démonstrer  davantaige  sa  bonne  volunté, 
s  laisser  lieu  ûquelque  suspilion  ,  iiy  difËdencc,  prin- 
lemcDt  en  ung  tel  tamps  si  perplex,  turbulent  cl 
ifuz;  Sa  dite  Ma'^  a  voulu  et  commandé  par  ses  lettres 


■ 


—  44  — 

ïïSSy.  ekpKSseSyqoeeulxqidomeslatetdiJurgeyMgiuaiieiitde 
gens  de  guerre,  tous  sans  ezception  quelconque,  renoii' 
yelIasseDt  le  serment  de  bien  et  loyalement  luy  sertir  et 
obéyr  en  tous  ses  commandemens ,  sansaulcune  restric- 
tion ou  limitation,  à  peine  que  ceulz  qui  ne  Touldriont 
fidre  et  par  serment ,  fussent ,  sans  exception  de  per- 
sonne et  sans  plus  de  mistère,  causez  ;  à  quoy,  passé  qud- 
que temps ,  ces  Seign"  du  Conseil^  cheraliersde  lX)rdre  et 
capitaines  de  bandes  d  ordonnance ,  estant  les  icy ,  ont  sa- 
dsSûct,  comme  ont  £ûct  aussy  aulcuns  autres.  Pftr  tant 
GOUTient  que  tous,  mon  bon  G>usin,  pour  le  lieu  qm 
tenez  en  tant  d'endroicts,  flûctes  le  mesme,  comme 
pareillement  suys  délibérée  £ûre  £iire  à  tous  ayans  charge^ 
suyyant  le  commandement  de  sa  Ma*'.  Pour  ceste  caaae 
je  TOUS  requiers  et  prie  bien  instamment  par  ceste,  que 
pour  satisfidre  aux  désirs  et  commandement  de  sa  Ha*'  et 
monstrer  mesmement  le  chemin  aux  aultres  moindres^ 
▼ous  Tcuillez  renouTcller  incontinent  le  serment  per 
escript  (puis  que  n'estes  Tenu  icy  pour  le  hire  en  mes 
mains)  et  le  m  envoyer  signé  de  vous,  selonla  forme  que 
je  TOUS  envoyé ,  sans  y  vouloir  faire  faulte.  Quoy  fiûsant 
vous  donnerez  satisfaction  et  contentement  à  sa  Ha*',  et 
donnerez  (comme  j*ay  dict)  bon  exemple  aux  aultres.  Mes* 
mement  par  ce  moyen ,  signamment  vous  déterminant 
d'embrasser  allègrement  '  et  de  bonne  sorte  les  aiEûres 
de  voz  Gouvernemens ,  ferez  cesser  les  calumnies  que 
dictes  se  semer  contre  vous ,  ensamble  tous  ces  bruiets 
que  scavez  courrir  de  vous,  encoires  que  en  mon  en- 
droict  je  les  tiens  faulx  et  que  à  tort  ils  se  dyent  ;  ne 
pouvant  croire  que  en  ung  coeur  noble  et  de  telle  ex- 

*  Tolmiltert  fmUcriier). 


—  45  — 

tnction  qae  tous  estes,  successi'ur (tes  Seigneurs  qui  ont  i56y. 

6îct  tant  de  services  et  en  récompense  (i'iceulxreceu  tant  Min. 
(Tbonneurs  des  Princes  de  par  deçà  (comme  chacun  scait), 
M  puîst  tellement  oublier  de  sondebroir,  qu'il  voulsise 
fcire   fautte  et   rompre  tant   d'obligation    qu'il   a  allen- 
droict  de  sa  Ma''  et  de  la  patrje. 

A.  celte  lettre  ^toit  ajoutée  U  formule  suivante. 

Comioe  le  Roi,  nostre  Sire,  au  regard  de  la  diversité  du 
tmnps  qui  court  et  des  nouvellités  esmeus  et  perturba- 
<D  do  repos  publicq  ,  suscitée  en  son  estât  des  pays  par 
■ît  enchaîné  Madame  la  Ducease  de  Parme  etc. ,  Ré- 
gente et  Gouvernante  générale  pour  Sa  Ma"  de  ces  dit 
yji^  fie  faire  déclairer  à  ung  chacun  et  signamment 
malz  qui  ont  chaînes  ,  s'ils  sont  délibérés  de  servir  et 
•'empio^er  ou  non  et  eonune  leur  sera  ordonné  de  la 
pnrtdeSa  dite  Ma"  ,  sans  limitation  ou  restriction,  je, 
4vaill>unie  de  Nassau ,  Prince  d'Orenges ,  Conte  de  Nas- 
Cbevalier  de  l'Ordre,  Gouverneur  et  Capitaine  Gé- 
tl  des  Contés  de  Bourgoigne ,  Hollande  et  Zélande  et 
4e  pays  de  Utrecht ,  et  Capitaine  de  cinquante  hommes 
d'armes  des  ordonnances  de  Sa  Ma'* ,  attendu  le  susdit 
commandement  d'icelle,  déclare  par  serment  que  suis 
détenninê  et  prest  la  servir  et  m'employer  envers  el  con- 
tODS  ,  et  comme  me  sera  ordonné  de  sa  part,  sans 
itation  ou  restrinction.  Tesmoing  ceste  signée  de  ma 
m.  Faict  en  Anvers  le  jour  de  mars  i566.  (Soub- 
TÎpt)  Guilleaume  de  Nassau,  ay  soubsigné  ceste  en 
i  de  mon  serment  (i). 


{)}  GmIL  . 


tcmieni.  La  Goa*cmtDle  mvoje  n 


-^46  — 
t  liETTRE    C€LXYI. 

Ije  Prùice  éP  Orange  à  la  Duchesse  de  Parme.  Réponse  à 
la  lettre  précédente.  (Aultre  article  de  la  response  fido 
te  par  icelle  Prince  sur  l'escript  de  Madame ,  datée  du 
6"^  jour  du  mois  de  mars  A^  1 567  derant  Pasques.^) 

i567.  ^^  quand  à  ce ,  Madame  y  que  par  vostres  lettres  me 
fHxn.  oommandcn ,  pour  les  causes  y  déclarées  y  que  je  deosse 
faire  ung  nouTeau  serment  suyrant  la  forme  y  jcnnte ,  IM 
puis  délaisser  d'adrertir  Votre  Akeze ,  que  combien  que 
je  n'ay  eu  chose  en  plus  grande  recommandation  que  de 
fidre  très  humble  service  à  Sa  Ma'',  cotfkme  ung  fidèl  CK 
loyal  vassal  est  obligé ,  dont  toutes  mes  actions  peuvem 
donner  très  bon  tesmongnage  (en  hqudle  dévotion  dé^ 
sire  de  continuer  toute  ma  vie) ,  que  toutesfois  je  ttmnû 
grande  difficulté  en  ce  nouveau  serment  9  puisque  pir  Ik 
Ton  me  pourroit  par  afprès  noter  ou  soubsomter  que  je 
me  seroye  en  aulcun  endrmct  auparavant  oublié  de  on 
que  mon  serment  précédent  me  obligoyt ,  de  tant  phie 
que  le  mesme  nouveau  serment,  selon  UditefourmOi  lam» 
Ue  sy  estrange  et  général ,  que ,  oires  que  jamais  ne  me 
vauldroy  excuser  de  m'employer  en  tout  ce  que  poalroyt 
oonoemer  le  service  de  Sa  Ma*'  et  le  bien  de  la  paane^ 
que  toutesfois  par  les  mots  sy  estroictz  y  insères,  qvy . 
n'admectent  aussi  limitation  quelconque,  sambleroit  que 
je  aeroys  aulcunement  obligé  et  constrainct ,  le  cas  advi^ 
nant,  que  on  me  ^iendroict  à  commander  chose  qui 


pour  laM^aalara.  Elle  cnûgooit  ffuclqoc  mot  équivoqet^ 
mais  U  PlîaoB  crut  devoir  agir  plus  oufcrtsicnt. 


poorrait  Tenir  contre  ma  conscience  on  an  ((^service  de  tSffy, 
Sa  Ma^  et  du  pays,  ou  contre  l'obligation  que  j'ny  an  mon  Min 
premier  serment  commo  Tassel  et  subject  liii  ce  pays  , 
mnune  aussi,  passé  ungne  mois  ,  ay  allégué  en  plain  con- 
tai à  V.  A.  vcrballement  ces  susdits  et  beaucoup  d'autres 
rnsons  plus  amplement ,  quand  l'on  me  tenoît  an  devant 
tnnblable  serment ,  dont  depuys  ay  adverty  aussi  par  mes 
Idtres  à  Sa  Ma^  en  faisant  mes  excuses  tant  bastentes  et 
fandées ,  mesmes  aussy  prins  en  considération  les  raisons 
qne  en  pouiroîs  déduyre  en  mon  particulier  ;  et  puisque 
V.  A.  escript  que  Sa  Ma''  par  ses  lettres  expresses  l'ayt 
linsi  commandé  générallement  pour  tous,  sans  excep- 
tion de  personne ,  et  que  les  refusans  sans  nultre  mistère 
(iiuent  cassez,  combien  que n'ay  veune  leu  telles  [touts], 
M  le  double  d'icelles ,  oires  aussy  que  semblable  nouvel- 
lit«  n'at  esté  oncques  proposé  â  aulcuns  de  mes  prédé- 
Mseurs  que  V,  A,  non  sans  cause  loue  sy  grandement , 
insqueU  toutesfois  ne  voutdroy  en  riens  ester  trouvé 
ioTérieur  en  choses  concernantes  le  service  de  Dieu,  du 
Roy  et  dn  pays ,  toutesfois  treuve  que  par  le  dit  comman- 
dooent  et  lettres  je  me  doibs  et  puis  tenir  pour  déporté 
it  mes  Gouvememens,  par  où  ay  trouvé  bon  de  me  ab- 
lUnir  d'ultérieure  entremise,  et  me  retirer  pour  quelque 
Knipt ,  jutqaes  ad  ce  que  Sa  Ma'',  estant  venu  par  deçà 
ta  perMtnne ,  sera  plus  au  vray  informé  de  la  sincérité 
ie  mes  actions,  et  que  mon  innocence  et  fidélité  pourra 
,  «tre  mîeulx  cogneue,  ce  que  à  présent  par  mes  calum- 
■itt«urs  eitempescbé.  Dont  ay  bien  voulu  advertir  V.  A, 
que  m'envoye  convenables  décharges  par  quelque 
,  auquel  puisse  délivrer  mes  commissions, 
i  aMeimnt  que ,  où  que  seray ,  n'espargneray  jamais 


—  48  — 

i567-  ni^n  corps  ny  mon  bien  pour  le  service  de  Sa  Mai^  et  le 
Mars,  bien  commun  de  ces  pays. 

Le  refus  da  Prince  eat  pour  conséqaence  TeotreToe  avec  le  se- 
crétaire Berty  décrite  par  Strada.  La  Gouvernante  craignoit.  de 
rompre  avec  un  personnage  encore  si  puissant.  «  Id  Margaritae 
»  animum  suspendit ,  quod  aperte  inîmicum  nollet ,  cui  subigendo 
»  salis  virium  nondum  haberet.  »  /.  /.  3i8.  En  effet  il  aarcntpn 
opposer  une  résistance  très  formidable  ,  s*il  avoit  eu  déjà  alors  oo 
plan  arrêté  à  ce  sujet.  Les  motifs  du  Prince  furent  réfutés  avec 
assez  d'adresse  par  Berty  ;  mais  le  véritable  motif  étoit  qu'il  désap- 
prouvoit  tout  le  système  du  Roi ,  et  ne  pouvoit  en  conscience  ooii» 
courir  à  des  persécutions  motivées  uniquement  par  des  croyanoei 
qu*il  partageoit. 


tliETTRE  CCLXVII. 

Le  Prince  d^  Orange  a Relative  à  la  siii* 

Uon  des  Calvinistes  d^ Anvers. 


*^  Anvers  avoit  été  pendant  deux  jours  en  proie  à  un  effiroyalila 
tumulte. 

Le  Seigneur  de  Tholouze,  à  la  tête  d'un  assez  grand  nombre  de 
soldats ,  après  une  vaine  tentative  pour  s'assurer  de  la  Zélande  y 
se  trouvoit,  malgré  la  défense  réitérée  du  Prince,  à  Outserwele  (an- 
jourdbui  Austruweel) ,  village  à  une  lieue  d'Anvers,  ce  qui  cansoit 
dans  la  ville  une  grande  agitation.  Le  1 3  mars  au  matin  on  vit  paiacrlcB 
troupes  envoyées  par  la  Gouvernante  pour  dissiper  ce  rassemblemeot. 
Aussitôt  les  Calvinistes  veulent  voler  au  secours.  Le  Prince  d'Orange 
etle  Comte  de  Hoogstraten  s'y  opposent  ;  Tholouze  et  les  siens  sont 
complètement  battus;  la  fureur  des  réformés  redouble;  la  nuit  et 
tout  le  jour  suivant  on  est  à  chaque  instant  près  d'en  venir  aux 
mains  y  et  ce  n'est  qu'à  l'aide  des  Luthériens  ,  qui  se  joignent  aux 
Catholiques,  qu'on  parvient  enfin  à  rétablir  l'ordre ,  moyennant  on 
traité  par  lequel  les  concessions  de  septembre  relativement  aux 
prêches  sont  renouvellées.  Le  Prince  fut  exposé  plus  d'une  fois  anx 


-  49  — 

les  plus  immineiis.  «  De  GouTerneurs  uraren  io  groot  pe-   1 567. 
ft  rykd  Tan  haer  leven  y  d*een  en  andere  deselve  noemende  verra-  Mars, 
a  ders  en  h  un  dreigende  met  bare  Pbtoletten  en  Harquebnsen  te 

•  doorschieCen  y  00k  metter  daet  eenige  afscbietende  :  daer  is  otldcr 

•  aaderen  een  Droo|;-8cheerder  geweest ,  dewelke  den  Prince  van 
9  Oiangien  een  geladen  Cinkroer  op  syn  borst  stellende ,  seide  , 
t  c  gy  eerloae  en  schelmse  verrader  zyt  oorsake  van  dit  spel  en  dat 
ê  »  OBM  liroeders  daer  buiten  werden  gemassacreert  en  vermoorU  »  » 

Malgré  cette  conduite  du  Prince  on  a  prétendu  qu'il  étoit  d'ac- 
catdavec  H.  deTbolouze.  Il  fut  accusé  d'avoir  «  envoyé  gens  ex- 
«  p»  CB  Zélande  pour  la  surprendre  et  par  ce  bout  empescber  et 
«  fordofiv  le  passage  de  S.  M»  par  mer.  »  11  a  démontré  lui-même 
Tahiardilé  de  cette  supposition  dans  sa  Défense.  Le  Petit ,  p.  188. 
Etaéinmoinson  a  persisté  à  soutenir  que  sans  doute  il  avoit  favorisé 
rcMreprHe.  («  Men  beeft  reden  om  te  vermœden  dat  de  Prins  be- 
*  Utclîjk  de  hoofdaanieider  van  den  aanslag  geweest  is.  »  JFageiu 
Vly  as3.  «  Wy  meenen  te  mogen  besluyten  dat  de  onderneming 

>  aîit  allecn  met  Yoorwelen  ,  maer  selfs  uit  last  van  den  Prins  » 

>  gackteC.  «  Ijtven  van  Willem  I.  1^  />.  p.  56 1).  Si  le  Prince  se 
fAt  décidé  à  rompre  entièrement  avec  le  Roi,  il  eut  pu  facile^ 
wat  s'assurer  d'une  grande  partie  de  ses  Gouvememens.  Les  let- 
tifiqnî  suivent,  surtout  celles  du  Prince  lui-même,  sont  égale- 
■nt  contraires  à  l'opinion  des  bistoriens  que  nous  venons  de  citer. 

Le  passage  suivant  de  la  requête  des  réfugiés  Belges  à  la  diète 
de  Spores  en  1570  est  très  remarquable  sous  ce  rapport.  «  Non  erat 

•  difficile  munitissimas  quasque  civitates  occupare  ,  praesertim  si 
^Jtmueae  Princeps  ,  quem  nunc  cunctae  seditiouis  authorem  im- 
»  padeotissime    mentiuntur   adversarii ,   vel  cogitatione    tantum 

•  cooeepîsset  contra  Régis  ac  Parmensis   voluntatem   quicquam 

•  ICBtare  ,  cum  ad  ejus  pedes  se  abjiceret  universa  fere  provincia  , 
»  • .  •  •  ei  se  suaqne  omnia  commitleret  •  ipse  etiam  praeter  Hol^ 
»  faaidkm  y   Zelandiam  agrumque  Transisalanum  ,    quibus   locis 

•  pracfectns  erat  y  quaeque  vel  maximi  ad  occupandam  universam 
a  provÎDciam  momenti  esse  nemo  sane  nescit,  Antverpiam  ,  Mech- 
»  liniam  y  Buscoducum  ,  mullasque  alias  praecipuas  civitates  ,  vel 

3  4 


—  50  — 

1^7*  *  ^^  ""^  ^  *^^  poUsUte  posset  retioare,  Sed  nn'iiif  fptiimp 
])(«ff«.  »  Princepi  in  sua  ergaRegen  fide  vel  tantilliim  desîdenuri.  «  G^urfos^ 
Scfin.  Antiquar,  YJII.  a.  620.  Probablemeiit  le  Prîpoe  a  ««  de 
rinfluence  sur  la  rédaction  de  cet  acte ,  mais  on  ne  sauroit  uàécùn^ 
«oitre  dans  les  lignes  que  nous  venons  de  citer  ,  le  Ion  d*uiM  piov 
fonde  conviction. 

Les  moyens  de  s'opposer  à  la  venue  du  Duc  d'Albe ,  a^ec  ^iiel«> 
que  chance  de  succès ,  ne  lui  eussent  pas  manqué  à  la  fin  d*  x566 
et  au  commencement  de  1567.  Dans  sa  Défense  il  affirme  :  «  Ppv 
u  empêcher  les  forces  et  violences  dont  pour  le  présent  ont  im«  au 
»  Pays-Bas ,  ont  trouvé  plus  de  moyens  que  nos  adversairea  ne 
*>  pensent ,  si  présumption  qu'avions  de  la  bonté  du  Roy  ,  •  •  • ,  00 
»  nous  eut  diverti  de  samblahles  pensées.  »  Le  Petit ,  iSt*.  Et  ca 
1573  dans  une  requête  au  Roi  on  s'exprime  ainsi:  «  Hoeaecr  d% 
»  fleeren  en  Steden  van  deze  Landen  ....  wel  middelea  haddea 
»  cm  den  Hertog  van  Alba  uit  het  land  te  houden  en  zijne  iokiMMt 
n  te  beletten  ;  nochtans ,  alzoo  dezelve  kwam  uit  naam  van  U.  M. , 
a»  ten  einde  zij  openlijk  aan  den  dag  aouden  leggen  dat  E^  gWBS 
»  rebellie  in  den  zin  hadden  ,  • .  . .  hebben  zij  hem  met  aile  gewiW 
»  ligheîd  ontvangen.  »  Kluitj  Oi>er  7  reckt  om  Philips  af  «t  nwêfwm^ 
Byl.  p.  18. 

Nous  devons  lyouter  ici  le  témoignage  du  Comte  de  HoogHi»- 
ten  ,  qui  avoit  la  confiance  du  Prince  et,  lors  de  l'émeute  des  Cal- 
vinistes ,  se  trou  voit  avec  lui  à  Anvers  :  «  Disons  rondemeal  et 
«  véritablement  que  le  Prince  ne  nous  a  jamais  proposé,  requîe  ou 
»  communiqué  chose  qui  fust  contre  le  service  de  S.  M.  9  et  par  k^ 
»  quelle  ayons  peu  appercevoir  que  ses  desseins  tendoicnt  à  ambi* 
»  tion ,  troubles  ,  rébellion  ,  on  autrement  au  desservice  d'iœlle.  » 
Bor ,  /.  Auth,  St.  a7*. 


....  Wollgeborner,  freundtlicher^  lieber  Schwager 
und  Brader ,  es  haben  uns  die  Calvinischen  ahm  l3  und 
i5**"  dièses  alhier  in  Antorff  einen  solchen  ufflaufT  und 
lermen  gemacht ,  das  wir  nit  allain  unser  leib  und  leben, 
sonder  auch  die  gantze  stadt  zu  verlieren  besorgten.  So 


--  51  — 

Utf  èâdb  det  Ed>é6on  soldis  hoch  scbadliche  fem^,  dorcb  1 56;/. 
$&âàete  gtnd  and  sebickuiig,  gnediglîchen  erloscliét  utàé  BtM. 
jàftîllef ,  das  wir  niihiunehr  wiederurab  zu  ruhe  und  be- 
iÊtrmg  koHunen  seint.  Gott  geb  das  dermaszen  ufTsteÀI^ 
èê  ÛA  hinfiârter  int  mehr  zutragen.  Sit ,  die  CalTÎm- 
§àmij  beCten  die  Méhr'  eîngenhommen  und  aile  stras-^ 
Kft'  ttk  grobenn  gescbùtz  vei^sehen,  und  wolten  mit  ge- 
wah  die  pfoiten-scblûszell ,  auch  das  stadthausz  und  also 
ià$  gantze  r^iment  in  iren  handen  und  gewarsamb 
Uten ,  und  wére  ohn  zweiffell  auch  beschehen  ,  da 
Bk^de^  Aogspûrgischen  Confeszion  Yer^andten,  ne- 
bent  allen  anderen  Nationen,  uns  und  der  Obrigkeit 
bejgefiillen  weren,  das  wir  also  durch  diesz  mittell 
(fie  stadt  in  irem  ehre  erhalten  und  von  der  Calvinb- 
ten  oberbandt  errettet  baben ,  und  obschon  das  mit 
{rosier  mùbe  und  arbeît,  auch  gemeiner  gefahr  leibs 
tnd  lebens  zugangen ,  so  mûszen  wir  docb  besorgen 
das  wir,  solchs  dhienst  halben,  ahn  hoiff  nit  tIII  dancke 
erlangen  werden  :  es  wirts  aber  der  liebe  Gott,  unsers  ver- 
hoffeD8,iind  etlidie  leuthe  erkhennen,  dabei  wir*s  aucb 
Im  dahienberuben  laszen  und  es  dem  Almechtigen  heimb- 
stdkn  mûszen.  Hieroit  wollen  wir  E.  L.  dem  himmeli- 
sdien  Yatter  in  seinen  schûtz  und  schirm  bevelhen. 
Datam  Antorff  abm  17  Martij  Anno  67. 

WiLHSLM  Panrrz  zu  Uranibn. 
(  t)^lf6iMr.  je  TOUS  puis  bien  dire  que  nous  avons  faict  la 


(1)  Ced  semble  être  la  copie  d'an  billet  autographe  ajouté  par 
le  Prince  à  la  lectre  qu'on  vient  de  lire. 

,  Lm  place  de  Meir. 


—  52  — 

1567*  plu3  belle  eschappade  da  monde  et  que  par  la  grâce  de 
V»n.  Dieu  nous  nous  povons  estimer  d*estre  nouveau  nés» 
Je  ne  scaj  aulcun  moyen  de  pouvoir  sortir  d*icj ,  par 
quoy  il  s'y  &ult  recommander  à  Dieu  et  aux  bonnes 
prière  des  nous  amys.  Je  tous  prie  aussy  faire  mes  ex» 
cuses  à  Monsr.  de  Neuenar  que  ne  luy  eserips  et  ïaj 
baise  les  mains ,  me  remecttant  à  ce  que  luy  manderas. 
D'Anvers  le  17*  mars. 

Vostre  bon  amy , 

GUILLAUMB  PaiNCB  D'OsUlSBa. 


LETTRE  CCLXTIII. 


Sur  le  même  sujet 


*^*  Apparemment  ceUe  lettre  est  d'un  négociant  qui  avoit  afin- 
ce  de  l'argent  aux  Nobles  ou  au  Prince  d'Orange  (voyez  Tonu  IL 
p.  3 12).  Plus  tard  on  se  servit  souvent  de  termes  commerciaux 
pour  cacher  le  sens  des  correspondances  politiques. 


Laus  DeOj  a6  Martij  Anno  tiy.  Liber  Vetter,euer  schreî- 
ben,  datirt  zu  Francfort,  hab  ich  heut  empfangen  von  un- 
serem  bewusten  freundt,  und  bedanckmicb  erstlich  euer 
freundtliche  vermanung  und  trôstung  in  disser  elendige 
zeit  I  insunderhait  in  dissen  ortern ,  wo  sie  so  seltzam 
durch  einander  lauffen  das  man  es  nit  wol  kan  glauben 
wer  nit  der  bei  ist ,  und  bat  mir  sonderlich  der  Almechtidi 


4h  miglûck  g«^hen  das  tch  mich  hie  findt  ^ntx&Ilrin,  iSS^. 
noder  hûlf  ooch  beistant,  und  aile  die  schuide  tind  obli-  Man. 
ptions  die  wir  foer  unsere  bewuste  freundt  gemacht  ha- 
beo,manniichd3ran  vermanet  undbezalungbegeTt,und 
«iewol  das  ich  sie  wîl  beweisen  uf  die  andern  die  di  schult 
her  lengs  uff  sich  genommcn  baben ,  wollea  nit  darmit 
nfriden  sein,  sunder  stracks  von  mir  bezalt  begeren, 
wo  in  ich  mich  se"  beschwert  befinde,  sonderlich  dweil 
du  gelt  30  iibel  zu  bekoinmen  ist ,  dan  in  drei  oder  vier 
dag  sein  aile  die  Toroemste  kauileute  aus  diser  stat  gezo- 
fcn  umb  eine  grosse  uflauf  die  hie  gebeurt  ist  von  den 
CaUinische ,  wo  der  her  der  Prînlz  in  grosse  gefar  ist  ge- 
«enfieines  lebens,  und  wir  andern  in  grosse  fiirchi  das 
mu  heuser  geplùndert  sollen  worden  von  dem  gemeine 
nuL  Ich  sol  euch  wol  vier  bletter  darvon  schreiben ,  wan 
B  die  zait  leiden  kont;  aber  ailes  nit  angesehn ,  bab  den 
TCitraven  zu  Gott  dem  Almechtigen,  Er  wirt  uns  nit  ver- 
haea ,  wiwol  es  scheint  das  wir  in  ein  gros  unglûck  we- 
tea  geraigen'  umb  die  foergesagte  ursacben;  aber  wir 
mûssen  gedencken  das  Gottes  willen  so  sei,  und  eine  gute 
lijrwarung  das  raan  denen ,  die  unsere  warung  gekaufft 
babea,  uf  bloese  worte  und  viele  zusagung  nit  ein  so 
kchtlich  uf  ein  andermal  glauben,  und  besser  ist  etwas 
in  die  scliantie  geworfen  haben ,  dan  ailes  das  andern  zu 
verlierea,  sonderlich  cUeehr  und  réputation;  dan  das  inan 
Bcb  seibst  wil  kitzlen  umb  zu  laclien ,  kan  ich's  bei  mir  nit 
gut  Goden,  sunder  mus  man  die  sachen  betrachten  wie  sie 
in  mrbeit  in  sich  selbst  sein  ;  dan  ein  haus  zu  bauwen , 
Miodcr  fundament  noch  geld ,  ist  nil  ratsam  ;  so  ist  es 
auch  nun  mit  uns,  derhalben  pacienca.  Was  die  sele  se- 


—  54  — 

i^6y.  lickait  apgebet  und  cjas  man Gott  offentlich  sol  ))eke^f^ , 

Mars,  wert  kein  mangel  sein,  mit  der  hûlff  Gottes.  Ich  jbiitt  jr 

woUet  meiner  hausfrauwen  und  der  eure  tîI  gais  Aagpp^ ^ 

hofFbalt  bei  euc^  su  sein  y  dan  die  sachen  st^en  bl^iitHll* 

hiemit  bevel  icb  euch  dem  Almechtigen. 


n  y  a  aux  Archives  une  lettre  du  G)mte  6.  de  Berghesan 
ce  d'Orange,  datée  de  Berges  le  26  mars  ;  par  laquelle  il  demaiide 
conseil  sur  une  prestation  de  serment  exigée  par  le  GouTerneu^ 
Provincial,  Comte  de  Meghen.  Le  Prince  dans  sa  réponse  juge 
qu'il  n*y  a  pas  lieu  à  refuser ,  vu  que  le  serment  ne  contient  aqca* 
ne  o|)ligation  nouvelle.  «  Dieser  neuer  Aidt  wirdt  nichts  lays  a|| 
»  eine  récognition  der  vorigen  Pflicbt.  »  (<f  M.$.).  Ces  deux  lett|F{9 
n'ontrien  de  fort  remarquable:  seulement  on  voit  que  )e  Cqpi^y 
bien  qu'il  écrivît  des  paroles  doucereuses  à  Yiglius^  aimoit  assexà 
se  précautionner  également  de  l'autre  côté. 


LETTRE  GCULIX. 

Le  Prince  (T Orange  au  Land graine  Guillaume  de  Hesse. 
Sur  la  situation  désespérée  des  Pays-Bas  et  sa  résolu- 
tion de  se  retirer  en  Allemagne. 

\*  La  même  lettre  fut  adressée  mutatis  mutandis  à  l'Electeor 
de  Saxe. 


Hochgebomner  Fûrst ,  freundtlicher  lic- 

ber  herr  Vetter,  Scbweger  und  Bruder.  Wir  zweif- 
feln  nit  £.  L.  die  werden  huhnmehr  unser  letzer  schrei- 
ben,  des  datum  stehet  Antorff  ahm  21***"  verschienes 
Februarij  (i),  woll  entpfangen  und  daraus  verstanden 

(i)  Febr.  Voyez  la  lettre  a63. 


ÎBWM  «erdac^t,  auch  eusserste  leîbs  und  ^Rs 

und  unser  freiiniltliche  liebe  Gemahl  ne- 
TÎell  andcrn  frommen  und  friedlîebenden  Cristen  in 
Undeti,  der  reliigionhalben,  gerathen  und  koni- 
«iL  —  Und  gleich  wie  wir  E.  L,  desmals  und  auch 
daberhor  gesclirîbeii  und  uns  besorget  baben  das  die 
frauir  Regentin  mit  ihren  gewaUsamen  vornebmen  fnr- 
lihreii  und  die  armen  Christen  abn  Idb  und  gu«tt  jiinier- 

^lMb«fl  Terfolgen  und  erwiirgen  laszen  wiirde,  so  baldt 
lie  ui^  mit  kriegsvoick  gesterckct  bette  ,  also  ist  es  nubn- 
kwbr  ira  werck  und  damit  albereîis  soweitt  kommen 
au  à«  in  untem  und  andern  GuTemementen  eizbche 
R«ll«  abn  sÎL-b  practîcirt  und  die  mit  irem  kriegsTOick 
i  ÀB^nhoramen  und  beseizet  bati,  und  dîearmen  teuthe 
laânem  newen  und  ungewonlichen  aidt  dringet,  davon 
wir  E.  L.  beyliegende  abscbrift  iiberscnden. 

Zuglnchen  baben  E.  L.  ob  der  andern  beyverwarler 
itMchrifTi  dero  Herxogin  abn  uns  aus^ngenen  schreiben  , 
fortnular  eines  newen  aîdts  damit  sic  uns  be- 
ollen,  freundbcben  lu  ersehen  wo  ir  anschle- 
gemein  hinausz  gedencken.  Dieweill  wir  dan  der 
Un.  Ma*  eins  hiebevbor  einen  aidt  gethan  baben  undt 
^OMelbrninbenialszuwiedei-  kommen  selndi,  soliaben  wir 
in  Qitïmngemuedeuijd  hertzen  nit  pillicben  kônnen  das 
wir  den  angeregten  aidt  proscripta  formula  ,  obn  verlel- 
tnag  unserer  eheren  und  gewiszes,  betten  thiin  kilnnen 
oder  iDogen  ;  darumb  baben  wîr  aucli  sie,  die  Htrtzogin , 
damff  «l>o  beantwoni,  wieE.  L.  dieselbig  beyb^ent 
uienelien  haben.  Was  uns  oubn  bierulïzuc  wîederont- 
wortt  ctnkbotnmen  wirt,  deszen  mûszen  wir  uns  getriis- 
Ira  and  aile  aacben  dcm  lîpbe  Gott  bevelben.  l'ml  dem~ 


Arrn. 


^  56  — 

1567.  nach  wir  besorgen  sie,  die  R^entin,.  werde in ireai  ge* 
Avril,  fasten  vornhemen  behairen  unddavon  nummer  ablaszen  , 
sonder  ire  stercke  gebrauch^n  und  uns  je  lengder  je  heff* 
tiger  zusetzen ,  60  will  auch  unser  nottûrfft  erfaidem  , 
unsers  bestens  zu  gedencken  und  uns  bey  zeitten  vorzufle- 
hen.  Seint  deitinach,  nach  gestalten  sachen,bedachtuBS 
und  unser  freundtliche  liebe  Gemahlin  den  negsten  bia» 
ausz  nach.unsermBr«dem  und  freunden  zubegeben,  und 
in  diszen ,  onsem  hochsten  nothen  und  anliegen,  E.  L» 
und  irer  hern  Yettem,  zuvom  aucbder  herm  Cburfur- 
sten  zu  Sachsen  und  anderer  unser  herren  und  freunddN^ 
rath  und  hûlff  zubitten  und  zu  gebrauchen,  und  uns  der^ 
orten  solang  zu  endthalten ,  bisz  der  liebe  Gott  gnade 
yerlehenet  dasz  diesze  sachen  und  leuffde  durcb  die  Kay. 
Ma^  und  andere  Ghur-undFûrsten  also  gemittelt  werden, 
das  wir  und  unser  Geniahl  und  erben ,  auch  unser  un-* 
derthan  und  sunst  gute  und  fronunen  Cristen ,  bey  unsem 
selbât  landen  und  gutem  ^  der  relligion  und  inquisiticm 
halben  j  hinfûran  ohne  gefhar  und  beschwerung  unsers 
gewiszes ,  frey  und  sicberlich  pleiben  niogen. 

Dieweil  aber  disz  ein  hoche  und  gantz  wichUge  sach 
ist ,  die  unser  und  unsers  hausz  und  gantzer  freundscha£fïl 
ehr ,  réputation  und  wolfart  betrifFt ,  so  wolten  wir  ohne 
E.  L.  und  derselben  hern  Vatters  rath  und  vorwiszen , 
als  zu  denen  wir  unser  fûrnembst  zeitliche  zuflucht  neh* 
nien ,  hierin  ungern  etwas  thun  oder  vornhemen  ;  derwe- 
gent  gelangt  abn  E.  L.  unser  gantz  dienstUche  ,  freundtU- 
che  bith  ,  die  wollen  unbeschwert  sein  und  diesze  hoch 
wichtige  und  uns  angelegene  sache ,  irem  hochem  fûrstli- 
chen  verstand  nach  ,  bey  sich  freundhch  und  Christlich 
erweghcn    und   bedencken,   auch   ires   gehebten  herrn 


-i* 


vtun  guttbedûnclcea  darûber  anhorenunderfaittenhdf- 
fen,  UD(1  uns  nachmals  ufs  fûnierlicbst  widerumb  wiszen 
bufn,  was  docb  beiil(i)  £.  L.  in  irem  rath  vor  das 
b«st  und  erlichst  erachten.  Dan  sovil  die  gelegenheît  dis- 
ICT  liinden  belangt ,  so  stehet  es  under  baiden ,  hoches 
und  niedern  staodts  personen ,  durchausz  gantz  und  gar 
nintrauvrig ,  gefâhrlich  uns  seltzamb  ,  und  laszet  sich 
inwhen  ,  als  ob  es  nocli  nit  ohne  weîtlening  und  groszer 
bluKTergiesien  ablaufîen  werde ,  obsciion  die  Regentln 
ilbrreitz  den  vorzugh  gewonnen  hab  und  sich  keines 
«icderstandtâ  verseiien  thue.  l^niit  uns  nubn  nii  konne 
tagemeszen  werden,  als  seyen  wi?  derjenige  der  da» 
wlck  me  kegenwher  anreitzen  uni  bewegen ,  so  wolten 
wir  uns  Ueber  weîll  von  Iiinden  wîszen  und  ,  wie  gemel' 
d« ,  unseren  berren  und  freunde  ratb  und  hulfîe  ge- 
briacben,  aU  das  wir  soUcbs  elend  anseben  und  dem- 
Mlbigeo,  uQser  gemûth  und  gewîszen  zuwieder,  beywoh- 
acn  solten. 

IJnd  konneo  E.  L.  btemebent  freundlichen  nit  ver- 

ulcen  das  sich  die  stad  Valencien  erst  diszen  itzigen  ta- 

p(a\  nacbdem  sie  zulanrhls  zwey  lage  mit  den  groben 

Buurbrechem  beschoszen  worden,  zuw  gnad    ergeben 

btt  Wiewol  wir  nubn    die  Capitulation   und   anikul, 

«nuff  sîe  sicb  ergeben ,  nocb  nit  wiszen ,  so  wirt  es  docb 

■ôdi  zur  zeii  darfiir  gehulten,  es  werde  mit  inen  eben 

dieselbewbe^bnljeujwie  mit  dem  von  Venio  bescheben, 

Atn  wiewol  sich  dieselbig  sladi ,  ohn  sonder  waigerung , 

flcieh  ini  anfang  ergeben  batt,  so  werden  sie  docb  der- 


1567. 

Avra. 


,  {tj  itid.  Le  Prince  n'avtiît  Jonc  f 

''     '  Philippe,  suirenue  )e  3lil 

.  Ces  jours  ci;  uvoirle  34  m 


e  ippris  la  mort  du 


! ,  dimanche  dn  R*meiui. 


—  58  — 

ï56r,  niaszeii  gehalten,  das  sie  davon  laufTen  und  haun  un& 
Avril,  hoiff  verlaszen ,  und  ist  zu  erbarmen  das  in  solclier  alten 
und  herUchenstadt,bUweitleninetlîch  tUc  gaszeu  nit  ein 
einigs  bewoliDet  hausz  gefundeu  wirt;  welrhs  darumb 
fûmemblieb  beschicbt,  dacnit  die  andern  Stedte  darab 
^n  exempell  nehmen  und  desto  geduldiger  zum  kreuu 
krichen ,  und  ist  zu  bezorgen  es  werde  in  aller  Stedteu  , 
durcb  aile  diesze  landen  uud  aonderlidi  denen  die  sich 
der  relligion  angenbommen  baben  und  davon  nit  abste- 
ben  woUen ,  aiso  zughen  ;  who  sie  nit  durcli  inierceszîoa  f 
bûUT  und  beistandt  der  Kay,  Ma'  und  der  Deutschen 
toblichen  Chur-  und  Fùrsten  dc^von  erlediget  werden. 

Sunst  ist  es  von  der  Kon.  Ma'  iiberkuniTt  nocU  still , 
und  ist  die  gemeine  vcrrautung  ire  Ma'  werde  nit  •!>• 
baldt  ûberkhommen  kiinnen,  gleicbwoll  sollen  ir.  Mat. 
deraDucqd'Alba  aile  gewalt  und niacbL bevolben  baben, 
nebent  einer  nambbafften  aDtzail  Spanier  und  Italiiiner, 
bis  in  die  fiinff  Regimem  Deulscber  kneclit  anzunbenica 
und  die  rail  den  viinITtItausent  pferden ,  welchen  die  Hert- 
zogen  Ericb  und  Ernst  zu  Braunschweigb  und  anders 
bewerben  ,  in  diesxe  landen  zu  fiibren  und  der  fiegentîn 
vorbaben  mit  gewali  hinausz  zusetzen.  Was  nuhn  n 
allain  dieszen,  tondern  auob  allen  andern  umbli^enden 
Reichon  und  Landen ,  sonderlicli  aber  dero  relligion* 
Terwantenn  Cburfùrsten ,  Fûrslen  und  Slenden ,  da  sie 
diesz«r  scbantzen  nit  bey  zeillen  gewarsainb  nehmen  und 
dera  wiedertheill  seine  praclickcn  verbindcm  wiirden  , 
bierausz  vor  ein  geferlicbs  feuer  und  weitlerung  endt- 
stehen  kiJnlbe,  das  geben  wir  E.  t.,  als  dem  bocbver- 
stendigen  ,  bieniit  freundiicb  zu  bedencken.  — 

Es  bat  auch  die  Uenogin  zu  Parma,  Kcgentio,  verschie- 


xu  Antorf  die  predigea  vsrlMansii  «ndt  1567. 
iluchaiïeD  laszen  wollen  ;  als  nuhn  sotlchs  geschrey  dem  Avril, 
gemeineo  man  Torkhommen  ,  so  liaben  sich  die  religions 
Krwandten ,  abm  vergangen  i3  und  i5"°  dieszer ,  in  die 
hnihehen  tliausenl  sterck,  in  voiler  rûstung  zusamen 
gethanund  kurtz  umb  das  jenige,  so  inen  dabevlior  ,  der 
predîgten  balben  ,  vergont  und  nacbgelaszen  ,  oder  auch 
ires  tbails  nit  halten  wollen  was  sie  liergegent  angelobt 
und  Tcrsprocben  hatten ,  also  das  wir  um  menDigUcb 
^eselbeQ  zvcene  tag  alliier  in  groszer  gefabr  gestanden 
icini  und  uns  nicbts  anders  als  einer  gemeinen  biirger- 
licben  und  jamerlichs  erwûrgens  und  plitnderns  verseben 
liabeD;danE.  L.  tnogenunsvertrauen  daszubaidenseiten 
in  ilie  acbt  und  zwantig  ihausent  bewcrier  man  geweszen 
Mindt  und  aie  sacben  einen  recbten  ernst  gletch  gesehen 
biben  ;  so  tiatt  es  docb  der  liebe  Gott  also  gnedig  verhue- 
l«t,  das  der  gantze  tumult  obn  einig  bluttYergieszen  abgan- 
gra  isL  Gott  geb  das  aile  saclien  aucb  hinfûran  zu  guter 
luid  seliger  eadtscliaft  raicben.  Der  Heir  von  Brcdenro- 
de  iii^et  zu  Amsterdbamb,  und  batt  der  lierr  von  Megheo 
fein  scblosz  und  sladt  Vianen  in  UollandL  belagert.  Die- 
*eill  aber  die  vestung  nit  allcrdings  auszgefiin  ist  und 
Utei  prot'andirt  sein  soll  ,  so  wirt  sicb  die  nit  lange  ufiT- 
Itttwo  konnen.  Was  gleicbwoll  bîeruiï  ervolgen  und  sicb 
■uslfit  zutragen  wirt ,  das  soU  Ë.  L.  unverhalten  pleiben. 
SoTil  wir  aber  bey  uns  ûbersehen  kijnnen ,  so  dunckt  uns 
•i  tey  umb  dièse  liinde  gethan  und  werde  ein  jamerlichs 
fclutead  verberen  ervolgen  und  vill  thausent  frommer 
d  rediicher  Cristen  umb  leib  und  leben  kommen , 
lO  ilas  Gott  der  Almecbtig  nit  sonderlicb  abw endet  und 
Deutsche  lobliche  Chur-  und  Fitrsten  diesze  landen 


—  60  — 

iS67>  solcher  jamer  mt  erretteii  • .  •  •  Datum  Ântorff  ahm  9* 
rîL  Aprilb  A""  67. 


WiLHBLif  Peihtz  ZU  UBiJUm. 


An  hem  Wilhelmen 
Lind^T  sa  Hesszeik 


Q  I  — 


No  CCLXIXs 


ArUelei  relatifs  au  Comt»  de  Bréderode. 


\^  Le  Comte  deBréderode  étoil  arrÎTé  secrètement  en  fétricr  à 
Amsterdam.  Peut-être  les  eonditions  suivantes  sont  celles  <|q«  la 
Gouvernante  lui  fit  proposer  le  la  mars  par  le  secrétaire  delà 
Torre.  £or  ,  L  160^.  Il  n'y  eut  aucun  égard ,  se  conduisit  mèan 
d'une  manière  peu  convenable  enyers  cet  envoyé  (iL  L  t6i^)^el 
demeura  à  Amsterdam  jusqu'au  37  avril. 


I.  Sortira  d'Amsterdam  et  fera  sortir  oeulx  quy  7  aont 

venus  à  son  occasion ,  délaissant  laditte  ville  entière^ 

ment  en  obëyssance  du  Roy. 
a.    Cassera  tous  ces  gens  sans  en  faire  d'aultres. 
3.    Desadveudra'    tous  ceulx  quy  ce  réclament  et  ad- 

vouent  de  luy. 
4*   Quitera  toutes  lyges*  et  confédérations  sans  en  fimre 

d*aultres. 

5.  Rechevra  incontinent  garnyson  de  sa  M*^  en  la  vilk 
et  chasteau  de  Vyane. 

6.  Ce  maintiendra  en  tout  comme  bon  et  loyal  vasall  et 
subject. 

I  deM vouera.  *  ligacf. 


.  61 


7.  Sy  ce  mestra  pour  [île]  que  c'est  passé  à  la  dëmence  iSS^. 
ou  jasdce  de  sa  M".  Avril. 

8.  El  pendant  que  son  AIl  consultera  sur  ce  que  des- 
sus vers  sa  M"  ,  ce  retirera  du  pays,  jouyssant  seule* 
ment  de  son  bieo ,  que  il  fera  administrer  par  ces  oEB- 
ciers. 


D'Amsterdam  le  Comte  le  rendit  à  Emden.  Le  a6  mai  le  Baron 
de  Hmlignj  écrivit  an  Comte  de  Homes.   >  Et  dit-on  que  le  S' 

•  it  Bridcrode  eit  Jle  avecque  aa   (emme  vers  Brème  ou  Him- 

•  bouig.  VoiU  que  c'est  de   suivre  mauvais  coD&eil  !  Souvenez 

■  lona  ti  j'aj  esté  profête.  Il  m'en  desplaJI  pour  lu;  et  plus  pour 

■  oudame  sa  femme,  qui  est  une  vertueuse  dame;  mais  certes  de 

•  Inj  j'aj  tODsjoDra  douté  d'ugne  mauvaise  fin  ,  pour  la  vye  qu'il 

•  «aaoU.  •  Wilknu ,  iîengel.  a.°  5.  p.  33  ■ . 


liETTBE    CCLXX. 


B.  luii  Steenhuyt  au  Prince  (TOrange.  Sur  l'expéilition 
iti  frires  de  Batenbaurg  et  les  préparatifs  pour  défen- 
dre Grave  et  Cuyh. 

**  TanSteoiliDjisse  nomme  lui -même  OfficierduPrioce;  celui- 
ci  ivoit  acheté  Grave   et  reçu 
lU«rT7  et  Gîsbert ,  issus  de  U 
it  Batcoboiirg,  avoient  pris  s 
bit*  prisaoniers  peu  après,  et  i 


Cuyk  en  gage,  de  Philippe  ïl.  — 
aaison  très  sacienoe  de  Bronkhorst 
rvice  sous  Bréderode;  îb  furent 
lis  à  mon  en  i56S. 


Durchluchtige  Hoichgeboem  vermoegende  Furst  ende 
'hiBere,  mynen  guetwilligcn  onderdanigen  dyenst  aen  U.  P. 
,G.  te  Toeren  bereyl.  lek  scliycke  U,  P.  G.  zekere  Placaet 
!^jt  eenen  beslotenen  brieve,  my  vandenhoeve  vaaBra- 


J 


—  63  -- 

^iéf.  hêim  g(MK>ttden  cm  U*  D.  sd!ty^  daemp  te  h&thmùÉ 
AtvfL  nae  teimerdesselven  alzoe  bynnen  Û.  6«  stadt^^lMV  OAieve 
entte  m  den  iatide  tau  Guyck  gepûblidi^ft  éndé  geàfeciÉ^ 
tiett  zoUen  wordefi  ofF  nyc^  Ve^ér  can  kïk  U/  Dlr  nytt 
t«rhaldett  da€  op  Pïiéschdaeh  ^  delà  latt^  JIkttûj  teSdee- 
den  omtrent  te  Tyer  uren  nae  noen ,  beneren  dé9K  fl^dt 
GraefF  doer  den  Maesstroom  nederwarts  gepassiert  zjn 
sees  scheepen  ofF  beyers  myt  knechten ,  treckende  nae 
Yyanen ,  waervan  ai»  GapîteyneB  waeren  dejoneile'  aotf* 
nen  van  Botettborcb ,  dewdcke ick,  ah  Uv  Gv c^kdikfàf 
de  limiten  tan  den  lande  tan  Guyck  onder  ogheif^ëte^ 
den  ben ,  ende  zo  yeele  gearbeyt  dat  dezelre  inédite 
in  den  lande  gheenen  schaede  gedaen  en  hebben^  dan 
mach  hem  een  tonne  byers  twee  off  drye  geschyckt  we- 
sen  uyt  etzelyke  U.  G.  dorpen  ende  uuytten  couvent  van 
St  Agathen,  op  dat  zy  nyet  uuytten  scbepen  gaen  en  ici- 
den.  De  spraeck  wa»  datter  twaaifThôlidert,  dan  nae  myn 
versyen ,  was  der  omtrent  de  helfit.  Oyck  ben  ick  gead- 
tertiert  datter  zeker  knechtiett  van  wegéfl  dèaf  GrtlévciÉ 
van  Meghen  gescfayckt  zyn  reeht  boven  Cuyck  6p  glien 
zyde  der  Maesen  te  Midlaer.  Vorder  kan  ick  U.  6.  nyet 
berghen ,  dat  de  boede  welck  U.  G.  weder  geschyct  had 
myt  beslotenen  brieven  aen  den  Grave  van  Swartzent>orcli, 
my  claichde  zyn  brieven  hem  genoemen  te  zyn  van  An- 
thoenis  van  Bomberghen  bynnen  s*Hartogenbossche,  en- 
de wel  drye  uren  ontholden  (i),  ende  dat  de  boede  î»  gra* 


(i)  ontholden,  «  Buscoducum  invaserat  Brederodii  nomine 

«  nebatque  Anlonius  Bombergius  Antvetpiensis.  »  Strada^  297.  Pir^ 
occupé  par  l'hypothèse  que  toutes  les  tentatives  pour  s'enkparei'éâ^ 
vtHe» ,  étoient  dirigées'  par  le  Prinoe',  Burgumbtf  Mrta0t  «Oecnito 


—  es- 
ter Trescn  was  de  brieven  opgebroelten  mochten  wurd-  i 
den,  dan  wederom  ontbngea  njet  opgebroecken  noch  - 
gecancelliert  dat  men  eiiichsins  gesien  off  gemercken 
eande.  Ick  hfb  van  wegen  U.  G.  durch  verhanlreykung 
ies  rentmeesters  Ploenis  ontf'angen  vyff  ende  twiniich 
lia«ickeD  ende  vyftK'hhantroyers toi  munition  desgroeteo 
ùoeu  bjnnen  U,  G.  stadi  van  Graeve ,  mer  gheen  cruyi 
off  looi  ;  Torder  waer  wel  van  noede  knecbten  te  hebben 
lot  bcwaerniss  des  buyss.  Ende  beb  van  derzelver  saîc- 
keii  Varjcken  scrîftelyck  geadverteert  om  U.  G,  montljck 
un  te  seggeii,  dan  noib  egbeen  aiitwurdt  onifangen, 
maerbeb  op  welbehaegen  van  U.  G,  twee  off  drie  per- 
Mcnen  aengenoemen  om  'tselve  grole  slotb  te  belpen 
bewaeren,  ah  ick  in  affaireu  myns  oflii-iums  in  den  lande 
«Dde  elwarts  nioct  vsesen,  zo  daer  knechten  op  ende  aff 
tKcken  ;  begberende  van  ailes  ordînancie  van  II.  V.  D. 
om  m j  darnae  ten  besten  lereguleren,  deselve  U.  D.  bter- 
■ntCodt  Almachtit-b  bevelende,  dewelke  U.  P.  G.  langhe 
■n  bochfryschen  régiment  geluckzalichlyck  gespaeren 
«oet  Gescreven  ylents  ujt  Graeve ,  den  dorden  Aprilis 
■Î67. 


U.  Furstlicker  G.  onderdaniger , 
Heurick  Tftji  Steenhuts. 


^  Prîace  von  Orangien,,.. 

t    tttr  dcr  itidt  Grave  eode  'sUots  rut 
l'Cutck  eu.  ■nj'DCQ geoedigcn  hccra. 


Bomliergiu 


Jilo  Al 

.  La  conilui 
>  lellm  du  Pnnce ,  ne 


1  SilTamducis  procedere  jussiu  • 
c  qui  reticDl  pcnilaiit  trois  heu- 
>«>  i  l'ippui  de  celte  11 


~  «4  — 


t  LETTRE    GCLXXI. 


L»  Prince  JC Orange  au  Roi  JT Espagne.  Il  s*est  démis  de 
ses  charges  et  va  quitter  les  Pays-Bas» 


1 567.  */  ^^  Klttiti  Hist.  der  ffM  Staatsreg.  L  488.)  a  croy  mais  à  tort, 
AnîL  ^^  ^®  Prince,  en  »e  retirant  pour  des  affaires  domestiques ,  n'a- 
Toit  pas  entendu  renoncer  à  ses  Gouvememens.  «  Princeps  Aurai- 
9  oensis  ,  offensas  nonnullas  praetexens ,  ab  administratiome  ommi 
9  se  abdieaiums  et  In  Germaniam  disoessums  TÎdetur.  »  FigL  ad 
Bùpp.  4i8. 


Sire! 

n  me  déplût  grandement  qu'il  confient  que  je 
Vostre  Ma*'  si  souvent  par  mes  lettres ,  où  qu  icelle  a  tant 
de  grandes  occupations:  c'est  à  cause ,  Sire,  de  beaucoup 
de  calurapnies  et  variances  qui  passent  par  le  monde  j 
signamment  en  mon  endroit,  pour  lesquelles  éviter  je 
tiens  Yostre  Ma^  souvenante  qu'il  y  at  un  an  que  su- 
pliois  me  pouvoir  retirer  en  ma  maison ,  ce  que  je  n'ay 
sceu  obtenir.  Depuis ,  Sire ,  comme  il  a  pieu  à  Yostre 
Ma*^  me  faire  escripre  que  je  deusse  faire  le  nouveau  ser- 
ment ,  expressé  en  ses  lettres ,  ce  que  n'ay  peu  efectuer 
pour  les  raisons  qu'il  aura  pieu  à  Yostre  Ma'*"  entandre 
par  les  miennes  précédantes ,  j'ay  mis  en  mains  de  son 
Alteze  tous  les  gouvernemens  que  j'avois  par  la  bénig- 
nité de  Yostre  Ma*^  pour  en  user  comme  elle  trouveroit 
le  plus  convenir  pour  le  service  de  Yostre  Ma'^  et  tranquil- 
lité de  ^es  pays.  Et  pour  autant,  Sire ,  que  me  voiant  main- 


—  65  — 

tenant  desempescé  de  mes  estatz  et  chaînes  et  que  la  saison  1 567. 
estpropre  de  cheminer,  me  suis  bien  voulu  transporter  vers  Avril. 
Allemaingne,  pouryestre  quelque  temps  et  entandre  à 
quelques  affaires,  tant  miens  que  ceulx  de  mes  frères  et 
soeurs^  lesquels  ne  peuvent  plus  longuemant  soufirir 
Hion  absance  sans  grant  préjudice  d'iceulz,  que  me 
£aict  suplier  Vostre  Ma'^  ne  vouloir  trouver  mauvais  mon 
ditpartement  pour  achever  mes  dit  affaires ,  et  estre  as- 
seurêe  qu  en  tous  lieux  où  que  me  trouveraj ,  ne  manc- 
queraj  jamais  à  l'obligation  et  debvoir  que  je  doibs  à  Vostre 
Ma*^ ,  comme  sien  vassal  et  serviteur  très  humble,  et  m'es- 
timeray  bien  heureux  d'entandre  ce  qu  il  plairat  à  icelle 
me  mander,  car  l'afection  que  j'ay  tousjours  porte  à 
Vostre  Ma*'  et  bien  de  ses  pais ,  m'est  tellement  imprimée  ^ 
que  ne  délaiszeray  mectre  corps  et  biens  en  tout  ce  que 
je  cognoistray  povoir  estre  le  vray  service  de  Vostre  Mai^, 
repos  et  maintenement  de  ses  pays,  etluy  demeureray  tel 
par  tout  où  je  seray. 

Sur  ce,  Sire,  baisant  très  humblement  les  mains  de 
Vostre  Ma^,  prieray  Dieu  la  conserver  longuemant  en 
très  heureuse  et  bone  vie^  De  Breda  ,  le  jour  d  apvril 
1567. 


II  ne  restoit  plus  au  Prince  qu*à  se  retirer.  Réunir  les  Gouver- 
neurs et  les  Chevaliers  afin  de  prendre  le  fait  en  main  (voyez  Tom. 
n.  p.  40)  ;  réunir  les  Etats-Généraux  pour  défendre  les  liber- 
tés do  Pays,  [L  L  p.  3a  5)  ;  telle  avoit  été  son  intention,  et 
les  le? ées  en  Allemagne  étoient  probablement  destinées  à  soutenir 
contre  les  Espagnols  les  résolutions  de  ceux  qui  avoient  qua- 
lité pour  s'interposer  entre  la  nation  et  un  Souverain  irrité. 
Peut-être  songea-t-il  quelquefois  à  user  de  son  influence  person- 
3  S 


—  66  — 

l567«  ^^^  po*^  résister  à  la  force;  mab  il  auroit  eu  besoin  à  cet  effet  de 
Avril.  ^  coopération  du  Comte  d'Egmont  (Voyez  Tom.  IL  p.  3a3).  Durant 
les  derniers  mois  les  actions  du  Prince  semblent  avoir  eu  pour  bot  le 
rétablissement  de  la  tranquillité  du  pays,  afin  que  le  Roi, à  sa  venue, 
ne  pût  se  prévaloirdu  désordre  pour  sévir  contre  les  Protestans:  mais 
les  nouvelles  relatives  à  la  mission  du  Duc  d*Albe ,  lui  ôtoient  tout 
espoir  d'obtenir  pour  les  Pays-Bas  Toubli  du  passé  et  la  toléranoe 
des  Chrétiens  Evangéliques.  Les  Confédérés  étoient  désunis  ,  dis- 
sipés ;  les  Calvinistes  et  les  Luthériens  plus  ennemis  que  jamais  ;  les 
Princes  Allemands  délibéroient  sur  l'envoi  d'une  ambassade  ;  et 
cependant  la  Gouvernante  ,  après  la  reddition  de  Valenciennes  , 
de  Maastricht,  de  Bob  le  Duc ,  marchant  de  succès  en  succès,  par- 
loit  et  agissoit  dans  le  sentiment  d'une  supériorité  contre  laquelle 
toute  résistance  partielle  venoit  se  briser. 

Néanmoins  le  Prince  eut  quelque  temps  avant  son  départ  une 
entrevue  remarquable  avec  des  députés  des  Calvinbtes.  «  De  Ge- 
»  deputeerde  van  der  Religie  syn  eene  vryle  tydts  te  voren  secrète» 
«  lyk  by  hem  gekomen  om  raed  en  advys  te  hebben  wat  sy  doen 
»  souden  mogen  om  hen  te  beschermen  :  hy  heeft  hen  dese  ant- 
9  woorde  gegeven ,  so  verre  sy-luiden  ab  noch  den  naroe  en  tytd 
»  van  de  Confessie  van  Augsburg  wilden  gebruiken ,  dattcr  goed« 
a  middel  was  om  hen-luiden  te  beschermen ,  door  middel  en  hnlpe 

•  van  de  Duitse  Fursten ,  maer  als  sy  daer  in  swarigheit  maekten  , 
»  en  seiden  dat  se  't  selve  niet  en  konden  doen  sonder  quetse 
»  van  haer  conscientien  ,  so  heeft  hy  haer  noch  een  ander  middd 
»  voorgeslagen:  namentlyk  datse  in  haeste  souden  opbrengen  vyf  of 
9  600000  guldens ,  om  die  te  gebruiken   tôt  hen-luider  bescher» 

•  minge ,  daer  op  sy  antwoordeu  dat  se  daertoe  wel  raed  wisten  , 
»  om  de  selve  op  te  brengen  ,  dan  begeerden  te  weten  de  roid- 
»  delen  hoe  en  in  wat  manieren  hy  hen-luiden  dan  beschermen 
9  soude  :  den  Prince  seide  dat  sulx  niet  gelegcn  en  was  te  verklaren, 
»  door  dien  het  middel  openbaer  zynde  ,  hem  niet  mogelyk  en  sou* 
»  de  syn  aïs  dan  iets  oorboorlyx  daermede  iiit  te  richten,  datse 
1»  over  sulx  't  selve  mosten  stellen  tôt  syn  disposilie  en  discretie  : 

•  dan  en  konden  daer  in  niet  cens  werden.  n  Bor  ^  166?*  Il  est 
difficile  de  conjecturer  quelles  mesures  le  Prince  avoit  en  vue; 


loiverselle.  Des  milliers 
les   troubles,  abantloa- 


onli  n  rtïnlle  decenkit  que  ,<l^jà  alors,  malgré  ta  FÎrcDnspcction    [567. 
*c«>ntiim6c  ,    s'il   eât  entrevu  la  moindre   possibilité    de  réussi-  Avril, 
te,  il  n'eut  pu  bésilé  à   tout  exposfr  pour   prévenir  le  massacre 
des  pauvres  Chrétiens,  Alait ,   humainement  parlaul,  ses  tenlalitca 
cassent  érboué,  et  l'Eternel  réservoil  sa  vie  à  des  travaux  moins  io- 

[ruclueni. 
Son  drpart  c 

iTtubitaiis  plus  ( 

WTMti  le  pava, 
firnlrrode  partit  aassi  :  la  Confédération  n'cxisloit  plus.  Sor  dit 

icEMJet  ;  ■  Also  bebt  g)r  bcniinde  Léser  mogen  venracn  hoe  dat 

•  bettcHxtod  der  Edelen  eensdecU  doorhaer  ongestadigheid,  Iwee- 
>  dncfai ,    licbtvaerdigheid  ,   en  eensdeeb  door  de  lisligheid  der 

•  Coutertiaate  en  baren  Itaed  le  niel  is  gegacn.  x  I.  i^S**. 
I4  GaavemantG   avoit   entièrement   réduit   les  Pays-Bas  sous 

rnhfiiwiMi  I  da  Roi.  <>  Nulla  per  Belgiuni  urbs  oppidumve  nullum, 

•  nlli  uspiain  arx  «ut  pigus  fuit ,  qui ,  ccrtatim  ejectis  baeresum 

•  Mgistrù  ac  seditioDum  inccatoribus ,  non  sese  Régis  arbitrio 
i  ilementiaeqne  tradîderll.  >  £/rai^a,  p.  333.  Elle  s'en  glorifia 
UN  raison.  "  Exposuit  qua   ralione  lurbas  duobus  postremis  an- 

•  lii  eicitatas  ante  Aprilis  eiilum   ita  compo>ucrit,  ut  Belgiuni 

•  unirenam  ad  obedienliam   Ilegi  debllam   redegerit.  *  l,  I,  364. 

ilati'agiuoit  plus  de  rétablir  Tordre,  mais  de  Icconserverj  c'est 
iquoinn  peu  de  démence  eiilsuill,  même  t^n  maintenant  ua  ca- 
lUicisme  exclusif.  Pour  susciter  une  opposition  nouvelle  il  falloit 
k  Doc  d'&lbe  et  un  régime  de  sang.  Happer ,  auquel  la  sévérité 
da  Duc  éloit  ronoue ,   prévoyoil  ce  résultat,  ■  Albanui  brevi  ito' 

net'  multo  post  Hex  ,  si  nobls  crcdel ,  sab- 

nian».   Ostenilimui  enim  omnibus  rationibus  non  modo  in- 

■ ,  Mil  omni  periculo  plenam  fore  Ducis  profectionem, 

H  U  fiaL  ■  £pùt,  ad  f'igl;  p.  1 15.  Ce  qu'il  prévoyoit,  chacun 

M  plus  tard.  •   Albaiii  prrscvcram  invbamque   Bclgis  aduii- 

.  fuisse  bcllî  occasionem  principium^ue  non  al>- 

>  Sirada  ,  30^. 


—  68  — 


t  LETTRE     CCLXXII. 

î^e  Prince  (F Orange  au  Comte  éCEgmonf.  Il  expose 

les  motifs  de  son  départ. 


1067.  *^»  Les  Comtes  de  Homes  et  d'Egmont  tâchèrent  de  retenir  le 
Avril.  Prince  dans  les  Pays-Bas.  Cette  lettre  et  la  suivante  en  sont  une 
nouvelle  preuve.  H  eut  une  conférence  à  ce  sajet  à  Willebrodk 
le  3  avril  avec  Egmont ,  Mansfeldt ,  et  le  secrétaii^  Berty.  Sirada^ 
L  3ai.  FanMetereny  p.  46^,  fait  mention  d'une  réunion  avec  qud- 
ques  principaux  Seigneurs  à  Hellegaten  y  au  commencement  d'avril. 
4je  Prince  savoit  mieux  que  personne  à  quoi  s'en  tenir.  Peu 
de  gens  prévoyoient  les  extrémités  auxquelles  on  alloit  biait6t  se 
porter.  Le  Baron  de  Montigny ,  en  apprenant  la  résolution  du 
Prince,  écrivit  au  Comte  de  Homes  :  «  Pai  extrêmement  ressenti 
»  le  partement  du  Prince  d'Orange  ,  en  cette  conjuncture  ,  pour 
»  l'occasion  qu'il  donne  au  monde  d'en  parler  diversement;  et  tais 
9  mary  qu'il  n'a  cru  le  conseil  de  ses  amys  ,  de  vous  et  aultrea.  Il 
»  n'est  pas  bon  d'estre  parfois  tant  amy  de  son  opinion.  Pour  Iny 
»  estrc  serviteur  ,  je  voudrois  avoir  parlé  deux  heures  à  luy ,  ors 
»  que  je  croys  n'y  profiterois  non  plus  que  vous  aultres  n'avez  fait; 
»  mais  pour  ma  satisfaction.  Je  suis  bien  ayse  qu'il  ast  laissé  là 
»  son  fils ,  et  voudroys  qu'eusse  fait  le  mesme  de  sa  fille.  »  Wil-- 
lents  y  MengeU  n.^  5.  p.  33a.  Le  Prince  au  contraire  anroit 
désiré  avoir  fait  le  même  de  son  fils  que  de  sa  fille.  «  Auriacus 
»  paulo  post  discessum  ex  Belgio  filiam  tenerae  aetatis  ,  quae 
a  in  curià  apud  Margaretam  aniicitiae  causa  agebat ,  ad  se 
»  ante  adventum  Albani  transferri  curârat.  rt  J,  B,de  TassiSy  Com^ 
ment,  de  twnuU,  Belgicis  y  I ,  p.  137. 

Le  ton  de  cette  lettre  s'accorde  mal  avec  la  manière  dont  ces 
deux  personnages  auroient,  d'après  le  récit  de  l'historien  Hoofi^  pris 
congé  à  Willebroek.  «  Vaarwel  Prins  sonder  goed.  —  Vaarwel 
M  Graaf  sonder  hooft.  a  On  hésite  à  admettre  des  traits  pareils  , 
transmis  par  des  écrivains  qui  croyent  pouvoir  orner  leurs  ouvrages 


I 


MlMMirchargenrà  tel  cH'el  de  pompeux  discours;  car  lesdialo-    iSôy. 

piti,  Ira  bons  moU,  et  les  vives  reparlies  lont  auui  des  orDemcn»;    AvriL 

pouniiio]  «'■bsliendroietit  ÎU  d'en  a^ai^onner  laurs  écr'ixi  ? 

Mi'me  il  n'est  guères  prubableque  le  Prince  ail  voulu,  peu  avsut 

wndvpart,  pcnuader  au  Coiule  de  i^uilter  le  pavs  nu  deprendre 
la  tnnet.  La  conduite  de  celui-ci  durant  les  dernier»  mois  n'éloîl 
pu  de  nature  à  encourager  des  ouvertures  de  ce  genre.  Il  paroll 
•^m  le  Prince  t'étoit  apperçu  que  d'EgmonI  se  lapprochoit  du 
Cowe  de  Matufcldt,  ou  du  raoios  éloiCasseï  disposé  à  relâcher 
\a  liens  d'une  amitié  qui  lui  devenoit  à  char^  ;  et  c'eat  à  quoi  se 
rapporte  peut-f  Ire  ,  et  dans  la  lettre  précédente  ce  qu'il  dit  de  la 
'ttonrilialion  de  certains  grands  personnages,  et  dans  cette  let- 
Ire  tf  passage  suivant  ;    ■  Hoc  ipsum  in  conlroverïiam  vocatur  wi 

■  ulli  mihi  amici  auccurrcre  debcnni  :  abs  le  peto  utrum  praeslet 
•  il  imicoa  meoi  ab  bac  perplexitate  liberem.  ■  En  elTel  le  Comte  , 
•'il faut  ea  croire &rai/a ,  se  trouva  dés  lors  plus  en  liberté.*  Eg- 
'  BMlitt»  etu  animo  paulisper  commoto  ob  amici  dîscessum ,  Inde 

■  Imea  laetîor ,  quasi  absque  veteri  aemulo  unlce  securus  partium 
'  prioiarum ,  adesse  Gubematricî ,  ultro  operam  eipromere ,  retn- 
'  ipie  curare  pufalicani  solito  întentius  coepît.  ■  p,  3ia. 

ffallîs  video  mthi  ofSciis  satisfacere  posse  tuls  in  me 
neritis,  cum  video  tîbi  res  nieas  adeo  cordi  esse,  et  prac- 
ripue  tam  fideliter  et  multls  miionibus  me  per  litera» 
hortariut  bic  maneam;  quibus  etiam  b  ben  ter  acquiesce - 
ttm,  ut  pote  profeclis  a  domino  et  homiDe  nùhi  aniicîssi- 
mo  vt  cui  pturimutn  alioquin  tribuo  ,  nisi  hoc  étante 
dccrerissent  et  ex  aliorum  etiam  sententia.  Nam  hou  tîbi 
perstiaitissimuin  esse  volo  me  profecùonem  hanc  susd- 
pvre,  non  quod  aut  difBdatn  aut  dubitem  de  Be^i  alïo- 
rtunvc  ei^a  me  volunlate  ,  ciini  tam  me  sentiam  ab  omni 
culpa  alienura  ut  neque  praesente  neque  absente  Kege  ex 
oODSCtentÏB  altqtiera  metuam  ,  sed  quod  banc  proferlioneni 
«•»u  Btite  J-VTf"  cr'T    Idque  e\  co"**'''©  pprentuni ,  nece 


J 


—  70  — 

iS6y.  flariômm  et  affinium  meonim;  et  putotememinisseï 
AttiL  cum  ante  annum  eadem  de  re  ageretur  in  consilio,  in  ea-* 
dem  sententià  me  perstitissenisi  quoddum  pertinaxirideri 
nolo,  vobis  aliud  sentientibus  tandem  cessi.  Quod  sinon 
fecissem,  non  paterer  nunc  eas  calumnias  quibus  undi- 
que  traducor.  Et  velim  hoc  apud  Deum  contingat  ani- 
mae  meae,  quod  Régi  et  patriae,  dum  eam  conservare 
conor  (quod  praecipue  e  re  Régis  esse  puto),  praestiti; 
c[uâ  in  re  cum  nihil  amplius  praestare  possin(i  et  cum 
facile  mihi  moiestiae  excitari  possint  et  hoc  ipsum  in 
controversiam  vocari  an  uUi  mihi  amici  succurrere  de- 
béant  ^  quarum  rerum  jam  nonnulla  se  aperiunt  indidai 
Tel  abs  te  peto  utrum  praestet ,  ut  et  amicos  meos  ab  hac 
perplexitate  et  me  a  periculo  liberem.  An  ut  sic  incertns 
maneam ,  idque  solus  qui  juramentum  a  Rege  recenter 
exactum  praestare  nolui,  ob  quod  vel  solum  in  me 
conjiciuntur  omnium  oculi  et  vel  praecipue  ut  discedam 
interpellât  conscientia  ,  cui  satisfacere  non  possum  dum 
hic  maneo.  Nosti  enim  quam  maie  possim  dissimulare , 
quod  necesse  est  ut  faciam ,  et  plus  etiam  quam  alias ,  si 
aut  Régi  j  aut  Gubernatrici  placere  velim.  Malo  itaque 
ferre  quicquid  libère  et  aperte  agenti  accidere  poterit, 
quam  aliis  placere  cum  detrimento  libertatîs ,  patriae  et 
propriae  salulis.  Spero  itaque  bis  rationibus  perpensis  te 
non  improbaturum  consilium  hoc  discessus  mei  y  et  com- 
mittam  reliqua  Deo,  ut  constituât  de  eis  ut  ad  gloriam 
nominis  Sui  pertinebit.  Tibi  vero  hoc  persuade  amiciorem 
me  te  habere  neminem  cui  quidvis  libère  imperare 
potes.  Amor  enim  tui  eas  egît  radiées  in  animo  meo  ut 
minui  nuUo  temporis  aut  locorum  intervallo  possit, 
precorque  uteo  vicissim  in  me  sis  animo  quo  semper  hao- 


—  71  — 

tenus  fuistû  Agoque  tibi  gratias  pro  epistola,  quam  iSSj. 
icribis  Regem  ad  me,  si  Yelimyinissuruiny  relinquoque  ▼<>•  Avril, 
lontati  ejus  ut  faciat  proutex  re  et  usu  Iridebitur  :  quamyis 
enim  discedam  ob  ea  quae  dixi,  non  desinam  esse  Majestatis 
ejusobsequeutissimus  yasallus,  paratus  ad  onine  obsequium 
quodillaesa  conscientia  praestare  possum ,  nec  tam  procul 
reoedam  quin  redire  possim,  cum  intellexerim  operam 
quam  hactenus  fuit  Régi  esse  gratiorem. 


^•^i 


t  LETTRE  CCXiXXIIL 

Le  Prince  et  Orange  au  Comte  de  Hornes,  Sur  le 

même  sujet» 


\*  Cette  lettre  a  été  publiée  par  M.  Jmoldiy  Bist.  Denàfvûrd,  p. 
mSoy  mab  il  Ta  placée  mal  à  propos  parmi  les  lettres  de  i564.  Il 
suiBroit  de  citer  la  phrase  n  Bredae  desitum  est  concionari  aDtequam 
•  ADtwerpiae  »  ,  s'il  pouvoit  y  avoir  le  moindre  doute  à  cet  égard. 

Le  1 1  avril  le  Prince  avoit  quitté  Anvers. 


Ipse  scis  quam  aegre  tulerim  recessum  tuimi  ab  au- 
la  (i)  plures  ob  causas  quas  tune  tibi  exposui.  Jam  yero 
tibi  persuade ,  me  tanto  magis  gaudere ,  quod  intelligam 
eo  te  reversum  quo  Regiae  Majestati  operam  praestes  et 
amids.  Spero  enim  quod  concordia  yestra  et  reconciliatione 
eorum  qui  videbantur  inter  se  dissidere ,  cujus  aliqua  mi- 
hi  yidentur  jam  jacta  fundamenta,  et  Régis  utilitas  et  pa- 

(i)  auia.  Le  Comte  ,  après  sa  mission  de  Tournai  »  étoit  resté 
plusieurs  mois  à  WecrL  Voyez  Tom.  IL  p.  ^6S, 


—  72  — 

i567<  triae  salus  procurabitur;  ad  quam  rem  notîssiinum  est 
AmL  necessariam  esse  oonoordiam  eorum  qui  rébus  praefutori 
sunt,  precorque  Deum  ut  suam  sic  vobis  impartiatur 
gratiam ,  ut  rébus  eam  opem  adferre  possitis ,  quam  n^ 
cessitas  postulat.  Ego  non  possum  non  summas  agere 
gratias ,  pro  eo  quod  mihi  das  consilio ,  cui  etiam  literis 
acquiescerem ,  nisi ,  ut  ad  Egmondanum  scripsi ,  ad  cajas 
literas  ne  eadem  repetam,  me  remitto,  id  omnino  per 
décorum  et  conscientiam  mihi  non  esset  integrum  ;  qood 
tibi  mirum  yideri  non  débet ,  cum  eaedem  a  mea  parte 
adhuc  militent  rationes ,  quas  toties  tecum  contulL  Pro» 
cul  enim  absit  a  me ,  ut  dum  tempori  inserrio  et  gratiam 
capto ,  conniveam  ad  ea  quae  obesse  patriae  aut  con- 
scientiae  et  animo  meo  possunt,  neque  tam  parum  coii- 
stans  yideri  yolo ,  ut  ea  quae  certo  consilio  et  sententia 
parentum  et  amicorum  meorum ,  diu  antea  decreyi ,  mu- 
tem  ob  non  nihil  mellis  Hispanici  (i)  quod  summis  noUs 
labris  illinitur. 

Quod  ad  filium  meum  attinet ,  eum  hue  reyocayi ,  que 
eum  yiderem  antequam  discederem ,  mirorque  res  eo  re- 
dactas ,  ut  jam  sine  suspicione  atque  ofFensione  Domini 
et  aliorum  pater  non  possit  yidere  et  alloqui  filium  ,  et 
certe  cum  adeo  accomodemus  nos  clitellis ,  futurum  bre- 
yi  yidetur  ,  ut  non  recusemus  frenum  et  sellam.  Quan* 
tum  ad  me  attinet ,  non  tam  sum  yalidis  lateribus ,  ut  eas 
ferre  possim ,  nec  eo  animo  ut  aliis  imponam.  Malo  ita- 
que  pati  quicquid  eyenire  poterit  quam  ut  de  me  dici 
possit  f  me  coactum  ab  eis  quos  tantopere  damnayimus , 

(  i)  meliis  Hispan,  Cétoit  le  conseil  du  Landgrave  Philippe:  «  Dac 
u  die  herrn  sich  nit  das  Maul  schmiren  lassen.  »  Voyez  p.  43. 


■ohierunt , 
[  quod  ai)  ipsis  recepti  sumus  in  gratiam ,  cum  certi  essent  i 
Regem  po5t  suum  adTentum  eis  gratiam  et  honorent  ont- 
nem  relaturum  ,  nosque  limis  et  transversis  ocuUs  aspi- 
ôendos  et  pro  merîUs  ab  eo  excipiendos ,  expoDendosque 
omnium  vocibus ,  quae  ut  inter  alia  caverera  ,  raaluî  re- 
crAne.  Aperte  tecum  ago  ,  quod  sciam  me  abs  te  baberî 
ini(T  praecipuos  amicos,  quod  et  re  ipsa  cum  volis  coin- 
pnibabo.  Quantum  ad  Comitem  Aremburgensem ,  ago 
à  gratias  pro  oblatis  ofBciis,  velinique  ei  vicissiin  ea 
pnestar«  ;  nec  opus  est  ullîs  lîteris ,  cum  plenam  ei  ad- 
Idieam  fidem.  Bredae  desituni  est  concionari  aotequam 
AKwerpiae.  Quare  nihil  est  quod  hic  quisquam  caluin- 
nuiar.  Quod  ad  praesidium  arcis  attinet ,  idem  sentie', 
Kc  tam  cito  dimitti  poterit ,  quam  ego  dimissuin  vellem. 
Oabtm  Bredae  i4  April. 


4 


Le  i'Hnce  te  rendit  avec  son  épouse  le  sa  avril  de  Bredn  à  Gra- 
1,  d«  là  ■  Clè«es  ,  et  enfin  à  Dlllenbourg.  Vers  la  mi-mai  il  en- 
niji  Ludifigen  van  Hajnbur^  et  fneob  Schwaris  au  Landgrave 
CoiUuuiie  de  He&M,  pour  lui  demander  conseil.  Leur  InslruclioD, 
dal^  du  1 1  mai ,  ne  contient  rico  de  parliculièremeal  remarqua- 
ble. Le  a  I  mai  il  écrivit  de  Sîegcn  une  lettre  Irèa  étendue  à  l'Elec- 
•rur  de  Saxe,  pour  annoncer  son  arrivée  eu  Allemagne,  etpo- 
I  aer  lu  molifi  desa  détermina  lion,  et  solliciter  des  conseïl-i.  Il  avoit 
■  Pa_v«-6as,  «  wie  E.  G,  wir  solchcs  schrifiïlictieD  und 
■  ctnrch  umem  Brader  Grave  Johannen  miindtlich  vor  einer  guten 
1  venlendigen  tassen.   Vor  viertzehen  tagen  seindt  wir 

>  albi«r  glâi'Llicb  und  wol  ankommen.  °  Il  lui  auroil  écrit  plutôt. 
I  «  K*  id  aber  aulT  nnscrm  iieruflVej'seii glaublicb  vorkommen,  aiicb 

>  von  E.  G.   und  .  .  .  hem   Willielm*   Landigraven  7.\\  Hesseri  /ii 
I  m  lier  Repnlin  in  den  Niederlanden  abgefcrtigtco  baidrr  Gesaiid- 


—  74  - 

ten  (welche  anfT  oiNer  eifordeni  ans  nicfai  weitfa  tob  Gilln  in  de» 
Henogen  voo  Gûlichs  behausuiig ,  Bensparg  geoanot ,  aog^ 
sprochen  haben)  anzaîge  gettuio  das  E.  G.  za  jetziger  zeitt  io  ireo 
lândeo  nicht  anzutrefTen  were ,  sondern  zur  Kay.  Ma*  sich  in 
eyl  naher  Prage  hette  begeben  .  •  •  •  Nbun  ist  uns  aber  konth 
getfaan  worden  das  £.  G.  fortgenommene  raysz  keioen  foiigang 
gewonnen»  »  (*{*M.  S.}.  Le  oooteou.de  cette  lettre  est  absolument 
semblable  à  œlui  d'antres  pièces  qae  noua  avons  déjà  communi- 
quées. 

Il  avoit  eu  soin  de  se  ménager  de  boos  correspondans.  Dans  la 
pièce  suivante ,  qui  est  sans  date,  mais  qui  doit  lui  avoir  été  adres- 
sée pen  de  semaines  après  son  départ ,  il  j  a  beaucoup  de  noavellei 
et  quelques  passages  intéressans. 


N«  CCLXXin/ 

Noupelles  diverses ,  pour  la  plupart  relatit^es  aux 

Pays-Bas* 


Que  le  Roy  et  le  Prince  doibt  venir  par  mer  au  Pays- 
Bas  en  septembre  prochain  :  aucuns  adjoustent  que  la 
Royne  doibt  suyvre  par  France ,  aultres  qu  elle  demeure- 
roit  en  Espaigne  pour  gouvernante  avecq  le  Président. 

Que  en  Espaigne  la  Court  a  esté  fort  réjouye  des  nou- 
velles de  l'appaisement  des  troubles ,  et  que  les  villes 
s'estoient  rendues  en  obéyssance. 

Touchant  la  venue  du  Duc  d'Albe  aucuns  escripvent 
qu'il  viendra  devant  au  présent  mois  avecq  les  soldatz 
Espaignolz^  du  nombre  desquelz  aussy  varient ,  les  disans 
les  uns  de  huyct  ou  dix,  les  aultres  bien  dexviii"^.  Aucuns 


—  75  — 

Biiltr^  escripvent    qu*il   seroit  contremandéet  pourroyt  iS67« 
bien  attendre  la  venue  du  Roy.  Mat 

Que  le  Roy  a  déclaré  de  youIIoît  user  de  toute  clé- 
mence vers  ses  subjectz  et  ne  les  grerer  des  soldatz  ea- 
trangers  et  pardonner  à  ceulx  qui  auroyent  mespris ,  ce 
que  aucuns  entendent  seullement  de  ceulx  qui  auroyent 
esté  aux  presches ,  aultres  Tex tendent  plus  avant. 

Que  Sa  Ma^^  a  esté  fort  niarry  (i)  d'entendre  le  parta- 
ment  de  Monseigneur  le  Prince  et  qu'il  désiroit  fort  son 
retour. 

Que  les  gentilzhommes  prisoniers  sont  bien  ample» 
ment  examinés ,  les  ung  disent  que  se  soit  esté  sans  tor- 
ture, les  aultres  que  en  torture;  dont  seroyent  esté  les 
commissaires  Mons^  le  Gonseillier  Michaut,  le  Procu- 
reur-général de  Malines ,  et  le  S'  de  la  Torre:  toutesfois 
que  la  détermination  de  leur  cause  serat  réservée  à  la 
venue  du  Roy. 

Que  le  Pape  sollicite  fort  le  Duc  d*Albe  a6n  que  en 
passant  il  surprenne  Genève ,  à  quoy  leur  samble  que 
pourra  souffire  le  terme  d  un  mois  (a). 

Que  le  Roy  de  France  faict  refuz  à  la  Royne  d'Angle- 
terre de  rendre  Calais. 

Que  le  Duc  d'Alve  ayt  longtemps  passé  la  mer ,  et  que 

(i)  marry.  Il  est  permis  d'en  douter:  depuis  longtemps  Philippe 
ne  raffectîonooit  guère.  Viglius  écrit  à  ud  ami  :  «  Princeps  Aur- 
»  raiceosis  cum  tota  familia  nobis  xxii  Aprilis  valedix.it,  vix  uih 
•  qaam  ,  ut  creditur  ,  rediturus ,  quod  nobis  spem  bonam  pracbet 
»  fore  ut  aliquando  lUustrissimum  Gard.  Granvellanum  nobis  re- 
«  stîtutum  cernere  possimus.  r  Ep,  ad  Hopp,  p.  l^^S, 

(a)  mois,  «  Genevatcs  clam  admoniti  e|;isse  Pium  Pontificem 
»  ciim  duce  Albano  ut  arma  in  Genevates  facili  flexu  converteret.  >» 
Sirada.l.  34/|. 


—  76  — 

iS6y.  aubheminde  Bourgogne  et  Luxembourgh  $e  font  gram 
llKi.  des  provisions  pour  recepvoir  son  armée. 

A  Rome  est  arrivé  F Archevesque  de  Toledo  (  i  ) ,  auquel 
le  Pape  samble  fort  favoriser  j  sinon  qu'il  est  ordonné  que 
sa  cause  soit  débslttue  devant  aucuns  Cardinaux  et  depuis 
résolve  en  Inquisition. 

Geulx  de  Genève  ont  requis  assistence  aux  Cantons  de 
Suisse ,  dont  l'on  escript  que  aulcuns  ont  faict  difficulté , 
aultres  offert  de  s'employer ,  et  se  sont  pourveuz. 

Le  Pape  a  faict  lever  de  gens  à  cheval  et  à  pied  contre 
les  insolences  des  banniz  de  Rome  et  de  Testât  eodé- 
siasticque ,  à  quoy  doibt  seconder  le  Vice-Roy  de  Naples. 

Les  corsaires  ont  prins  quelque  navire  chargée  de 
marchandise  à  l'ostie  '  du  Tybre,  et  le  Pape  s'employe  fort 
pour  y  donner  ordre  et  tasche  d'effectuer  avecq  les  Gardi-r 
naux  de  s'y  employer. 

Le  Roy  de  France  samble  que  desjà  bien  ouvertement 
démonstre  de  vouloir  faire  entretenir  la  religion  y  obser- 
vée d'ancienneté ,  et  qu'il  auroit  faict  faire  ample  correc- 
tion contre  ceulx  qui  auroyent  attenté  le  contraire. 

Et  entre  aultres  at  on  exécuté  àThoulouze  vingt  quatre 
hugenotz  et  en  sont  enfuyz  bien  deux  cens  ,  les  figures 
desquels  ont  esté  pendues  et  leurs  biens  confisquez. 

A  Lyons  est  commandé  par  édict  publicq ,  que  les  hu- 
genots  ne  peuvent  plus  tenir  assamblées ,  ne  collecter  de- 
niers 9  ne  avoir  escolles  et  collèges,  ne  se  mesler  des  afiai^ 
res  publicques,  ne  de  la  justice. 

(i)  Toledo,  L'Archevêque  de  Tolède  fut  accusé  dé^  Luthéranis- 
me ,  et  mourut  eu  prisoo  après  dix-sept  ans  de  captivité. 

*  emboQchtire  (ostium,  QttiaJ. 


—  77  — 

Le  Roy  estant  venu  à  Paris  a  defïendu  les  presches  et-  i5&J* 
assemblées  des  hugenotz  et  commandé  que  les  prédicans  ^'* 
fussent  appréhendez  et  penduz ,  et  que  les  maisons  où  les 
presches  avoyent  esté  faictes ,  fussent  rasées. 

A  Mons'  Dutré,  général  de  Tartillerie,  estant  malade,  a 
le  Roy  osté  son  dit  ^tat ,  pour  estre  hugenot ,  sans  le  luy 
avoir  voullu  restituer  après  sa  convalescence. 

L'on  escript  aussy  que  le  Roy  doibt  avoir  déclaré  qu*il 
ne  veult  donner  ne  conférer  dignité,  estât  ou  office  que 
sent  à  aucun  Hugenot  (i). 

Les  Princes  de  Coréennes  et  Saleme,ambedeux'  Huge- 
BOtz,  sont  mortz. 

L'on  dist  que  les  Suysses  ont  refusé  le  passage  aux  gens 
de  guerre  Espaignolz  et  en  on  faict  honnestement  leurs 
excuses  à  l'ambassadeur  du  Roi  d'Espaigne. 

Les  filz  de  FEmpereur  demeureront  en  Espaigne,  oires 
que  le  Roy  vienne  comme  l'on  escript. 

Le  mesme  Roy  doibt  avoir  escript  à  la  Duchesse  de  Par- 
me, Gouvernante  du  Pays-Bas,  de  tenir  tous  les  affidres  en 
estât  jusques  à  sa  venue. 

A  cause  de  quoy  l'on  dist  qu'elle  superséde  de  procé- 
der plus  avant  contre  ceulx  de  la  religion. 

La  dicte  Gouvernante  a  voulu  mectre  quelques  enseig- 
nes de  Wallons  dedans  la  ville  de  Maestricht ,  et  faire 
sortir  le  Conte  d'Oversteyn  avecq  ses  gens  y  estant  en 
garnison ,  à  cause  que  les  citoyens  se  trouvoyent  en  si 

(i)  HugenoU  La  soumission  des  Pays-Bas  contribua  sans  doate 
beaucoup  à  faire  éclater  en  France  ,  dans  l'automne  de  i567  ,  la 
troisième  guerre  de  religion. 

'  toQi  deux  (amho). 


—  78  — 

• 

|567«  grande  multitude  aux  sermons  des  prescheurs  du  ditCon- 
Mai.  te,  estans  de  la  Confession,  qu'ilz  avoyent  faict  auparavant 
aux  preschesdes  ministres  qu  iiz  ayoyent  enchâssez.  Mais 
le  mesme  Conte  a  refusé  d*en  sortir  ou  d*admectre  1^ 
dys  Wallons  sans  estre  premièrement  du  tout  payé ,  dont 
est  allé  faire  ses  excuses  à  la  dite  Gouvernante  en  Anvers. 

Quatre  enseignes  de  piétons,  envoyez  par  Madame  hors 
d'Anvers,  ont  efforcé  au  chemin  ung  monastère  de  Dames 
tout  prez  de  la  dite  ville ,  et  y  faict  plusieurs  insolences  ^ 
et  y  cerché  par  tout  le  Prévost  des  maréschaulx  avecq  ses 
gens  pour  les  massacrer ,  lesquelz  à  grant  peine  se  sauva^ 
rent ,  et  en  oultre  envoyarent  quelques  ungs  d'entre  enfac 
en  ung  villaige  là  auprez,  où  ilz  délivrarent  par  force  tous 
les  prissonniers  du  dit  prévost ,  ayant  très  bien  battu  Tof- 
ficier  du  dit  lieu. 

L'Evesque  de  Gambray  a  voulu  practycquer  le  Concile 
de  Trente  contre  le  Chapitre  et  Chanoines  au  dit  Anvers , 
et  procéder  à  la  Visitation  et  réformation  contre  iceulx  ; 
ce  qu'ilz  n'ont  voulu  tolérer ,  ores  que  Madame  le  leur 
at  commandé  ;  parqaoy  le  dit  Evesque  les  veult  exécuter 
et  à  ce  constraindre  par  force ,  mettant  gens  de  guerre 
en  leurs  maisons ,  oires  qu'ilz  ayent  appelle  au  Pape. 

Madame  pour  ce  refïus  estant  irritée  contre  les  dits 
Chanoines,  les  a  faict  presser  par  le  Conte  de  Mansfelt, 
Gouverneur  du  dit  Anvers,  de  furnir  par  le  payement  du 
garnison  illecques  jusques  à  la  somme  de  vingt  mille  flo- 
rins Carolus  ,  et  nonobstant  toutes  leurs  belles  excuses 
leur  fauldra  passer  par  là  ,  et  les  furnir ,  ou  de  bonne 
volunté ,  ou  par  constraincte. 

Les  nouveaux  temples  érigées  au  dit  Anvers ,  tant  de 
ceulx  de  la  Confession  d'Auguste  que  des  Calvinistes ,  se 


—  79  — 

commencent  à  raser  et  les  aultelz  et  statues  es  anciennes  iSSj. 
Eglises  à  restaurer  et  ériger.  Mai, 

Et  comme  en  la  plus  grande  église ,  entre  aultres  sta- 
tues, fust  mis  ung  Moyse  avecq  les  tableaux  contenant  en 
langaige  de  Brabant  les  dix  commandemens  de  la  loy ,  et 
du  costé  de  luy  ung  Jesu -Christ  crucifié  avecque  la  croyx, 
entre  les  bras  duquel  pendoyent  plusieurs  obligations 
deschirées  et  cassées ,  ayant  aussy  prosterné  dessoubz 
ses  piedz  la  mort ,  le  diable  j  l'enfer  et  le  péché  :  lesquel- 
les deux  figures  comme  furent  fort  i^egardées  du  peuple^ 
le  Doyen  et  Chapitre  en  ont  esté  scandalisez  et  ont  faict 
grande  instance  vers  Madame,  vers  le  Gouverneur  et 
Ters  le  magistrat ,  affin  quilz  fussent  ostez,  allégans  pour 
cause  premièrement  que  Tescript  n'estoyt  conforme  au 
texte  de  Tescripture  ;  mais  estant  trouvé  le  contraire , 
ont  prins  Toccasion  que  les  dites  figures  y  ainsi  mises,  es- 
toyent  pernicieuses  et  héréticques  ,  et  comme  telles  deb- 
Toyent  estre  ostées  et  rompues ,  à  cause  qu  ilz  ostoyent 
trop  ouvertement  les  mérites  des  oeuvres  et  que  tout  le 
salut  dépendoit  de  la  seulle  passion  de  nostre  Seigneur. 
Mais  comme  par  la  contradiction  du  Curé  et  d'aultres  ne  le 
pourrent  obtenir ,  ont  finalement  tant  importuné  que 
Hadame  leur  a  concédé  de  pouvoir  changer  l'escript  du 
[thioys]  en  latin ,  combien  qu'il  ne  soit  encoires  effectué. 

La  Citadelle  se  faict  en  Anvers  au  monastère  de  S^ 
Blichiel,  et  aura  de  circuit ,  comme  Ton  escript ,  bien  6000 
piedz. 

Les  Ambassadeurs  d'Angleterre  vont  vers  l'Empereur 
et  luy  présenteront  l'ordre  du  dit  Royaulme. 


—  80  — 


♦  LETTRE  CCIiXXIV, 


Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  d  Orange. 
Sur  la  réception  très  peu  satisfaisante  de  la  députation 
des  Princes  Allemands  par  la  Duchesse  de  Parme. 


1567 E.  L.  wiszensich  freuntlich  zu  erinneni 

Mal  welcher  maszen  von  etzlichen  Chur-  und  Fûrsten  und 
uns  ein  wolmeinende  intercession  und  vorpitt  an  die 
Herzogin  Ton  Panna ,  Guvemantin  der  Niederlande , 
der  des  orts  betrangten  Christen  halben  beschehen.  Was 
nuhn  itzbemelte  GuYemantin  unsern  allerseits  abgeor- 
denten  Chur-  und  Fûrstlichen  Gesandten  uff  ire  an- 
prachte  werbung  hinwidder  zur  anttwort  gegeben,  auch 
sie,  die  Gesandten,  uns  samptiich  in  scbrifften  desbalben 
referiret ,  darvon  fertigen  wir  K  L.  in  sonderm  Yertra- 
wen  Copiën,  undt  werden  K  L.  daraus  wie  angenemb 
und  wilkomb  ermelteChur-  undFûrstlicbe  Gesandten  bej 
berûrter  Guvemantin  gewesen  ^  auch  wie  stumblich  sie 
widder    abgefertigt,  vemehmen. 

WiLHBLM   VON    HeSSEN. 

Dem  Pnntzén 
zu  Uranien. 


N«  CCLXXIV-. 

Instruction  pour  les  députés  des  Princes  Allemands 
vers  la  Duchesse  de  Parme, 


*  « 


Les  Princes  dont  les  envoyés  avoient  composé  la  députatioD, 


—  81  — 

tloim  1«  Electenrt  de  Saxe  et  de  Brandebourg ,  George-Frédéric  t5&J. 
Ibrgnre  de  Brandeboiirg  ,  Christophe  Duc  de  Wurtemberg, 
Guniniiie  LandgraTe  de  Hesse  et  Charles  Margrave  de  Bade. 
L'Deeteur  Palatio  n'étoit  pas  admis,  parce  qu'il  protégeoit  les  Cal- 
fiaifleSy  et  qu'on  intercédoit  uniquement  pour  les  Luthériens.  Ce 
Wt  exdosîf  est  manifesté  très  clairement  déjà  en  tête  de  Tlnstruo- 
tioB.  «  Dereo  betr'ànglten  armen  Untherthanen  halben  so  sich  au 

>  der  rainen  lehr  des  heyligen  Euangelii  und  der  Augspersche  Con- 

>  fcmoQ  bekennen.  »  Par  cela  même  leur  démarche  devenoit  assez 
Hgmiifiîr*  la  très  grande  majorité  des  Protestans  dans  les  Pays- 
IttéloU  Calviniste;  beaucoup  de  Luthériens,  étant  en  général  gens 

oa  aiaés  ,  Tenoient  de  quitter  le  pays  ;  et  les  Princes  Aile- 
lavoîeot  par  expérience  qu'amener  les  Réformés  à  accepter 
b  CoafeMÎoo  d*A.ugsbourg ,  ce  qu'ils  dépeignent  à  la  Gouvernante 
coaae  nne  chose  assez  facile ,  présentoit  bien  des  difficultés.  La 
temfae  des  Princes  ne  signffioit  guère  davantage  que  la  condi* 
tioaitipidée  par  les  soldats  Allemands  lorsque  ,  se  mettant  au  ser« 
linda  Boi  de  France  contre  les  Protestans ,  ils  juroient  de  ne  pas 
Mrrir  contre  la  Confession  d'Augsbourg.  «  Ne  viderentur  plane 
irophaniy  dizerunt  se  non  militaturos  adversus  Conf.  Augusta- 
i,  qood  perinde  est  ac  si  jurarent  se  non  militaturos  adversus 
lados.  »  Languet  ^  Ep,  secr,  I.  84.   Figlius  remarque  ,  non  sans 
niM»:  t  Confessioni  Augustanae  paucissimi  adhaerent ,  sed  Calvi- 
Mios  omnium  pêne  corda  occupavit ,  ut  illi  qui  eam  initio  prae 
le  ferre  vîsi  sunt,  si  eam  promovere  voluerint ,  longe  se  falsos 
toafiteri  debeanL  Multumque  errant  Principes  Germanici ,  qui 
^tolennem  Legationem  ad  Ducissam  miserunt ,  Confessionis- 
<)Qe  ejus  negotium  tam  serio  egerunt ,  cum  paucissimi  hic  sint , 
<|Qi  ipsi  adhaereant ,  sed  ostio  per  Luteranos  semel  patefacto ,  ad 
vlMira  errorum  dogmata  omnes  propre  progrediantur.  »  Ep.  ad 
%p.p.  417. 

LlottnictioD  est  fort  longue  et  conçue  en  termes  assez  violens 
^"^^  le  Papisme  ;    il  n'est    pas  étonnant  que   Strada   écrive  : 

•  ubdlui  Germanice  scriptus ,  cujus  sententia/I/^e  odioseqite  per- 

*  ''^ictata.  L  p.  339.  »  Nous  en  communiquons  les  passages  qui  nous 
^**  ï*ni  les  plus  inléressaos. 

3  6 


—  82  — 

%S6y.       D*abord  on  se  réfère  aux  lettres  de  k  GouTemeiite  da  3o  tcpl. 

liai,  et  du  lo  ocU  i566  (voyez  Toin.  II.  p.  379),  et  aux  réponses  que 

les  Princes  y  ont  données.  Malgré  leur  espoir  que  les  choses  po«p- 

roîent  s'arranger  à  Tamiable ,  des  levées  considérables  ont  lioii,«^> 

•  Puis  OD  continue  ainsi. 

Die  sachen  lassen  sich  dermassen  ansehen  als  wolte.  •  • 
durch  erwentte'  kriegswerbung  nicht  so  sehr  der  un» 
derthanen  angezogener  ungehorsam  oder  Rébellion  ge> 
strafït,  als  die  grausamen  persécution  und  verfolgung,  w«- 
gen  der  bekantnûs  Gottliches  worts ,  mitt  gewalt  voitt» 
gesetzt  îns  werck  gericht,  und  aiso  die  armen  Cfarâten, 
so  sich  der  endtt  zu  der  reinen  lehr  des  heiligen  Euan^ 
gelii  und  Augspûrgischen  Confession  bekennen,  be- 
schwert  und  undergelrûckt,  und  von  solcher  erkapttCB 
und  bekantehn  Augspûrgischen  Confession  zuni  iMqpf» 
tumb  wiederumb  gedrangt  werdenn. 

Wie^ohl  nuhn  bey  diesen  niotiven  und  Terendeningoi 
in  Niederlanden  aus  anstifftung  des  Satans,  als  der 
Ertzfeindt  Gottlicher  warheitt,  welcher  von  natur  allcm 
gutten  feindt  und  seinen  bosen  samen  alweg  mitt  under 
zu  strauwenn'  pflegtt,  sich  woU  etwas  zugetragen  und 
begeben  haben  niocht  wilchs  Gott  nicht  gefellig,  der 
Obrigkeitt  zuzusehen  beschwerlich,  auch  der  liebe  des 
nechsten  nicht  gemesz,  wie  man  solichs  dan  auch  der- 
halb  gar  nicht  fur  gutt  achten  oder  billichenn ,  sondem 
vielmehr  mitt  denen ,  so  es  berùhrett ,  ein  Christlîchs 
freundlichs  mittleiden  haben  und  tragen  wollen. 

Ob  auch  unter  denen  so  von  der  Romischen  kirdien 
und  derselben  ceremoniën  im  Nidderlandt  abgewichen 
und  zu  der  Augspûrgischen  Confession  getretten  ,  vroll 
etziiche  zu  befinden  welche  durchaus  bey  allerley  articeki 

'  erwihnte,  »  Rtreaen. 


—  83  — 

<ier  Augspûrgischen  Confession  rechten  Yerstandt  nodi  t^ôy* 
nr  sôct  so  gahr  gewisz  nicht,  sondern  etwas  wenige  Mai. 
wngê  oppinionen  getast  haben  mochte;  so  befinden 
édk  doch  aosz  allen  denjehnigen  was  underschiedlich 
dor  enden,  ungevehrlich  Yon  anfangk  disser  widder- 
tMîgkeitt,  sich  zugetragen  und  bisz  ufF  den  heuti- 
fjBa  tig  Terlauffen,  soviell,  das  sie  solche  itzt  emente 
widitigkeîten  und  nicht  lôbiiche  vomehmen,  wie 
nid»  L  L.  hiebevor  freundtlîch  auch  zu  gemûth 
pfthru,  durck  die  Obrigkeit,  Stendte  oderandere  vor- 
BdnB  Tentendige  leuthe  ,  sondern  mehrertheils  durch 
fBMÎiiea  unwissenden  poppell  Torgenhommen  und  ge* 


Etbefinda  âch  auch  ausz  allem  femeren  eînkommenen 
koditen  und  erscheine  auch  ausz  der  sachen  an  ihr 
*dhit  aciiier  augenscheinlich ,  das  dennest  disse  Nidder- 
Misdhie  widderwertigkeitt,  motus  und  entporungen  , 
voncaibfich  der  religion  und  grausamen  durch  die  His- 
pQÎidie  inquisition  gedraweten  und  zum  theill  ins 
'^fwk  gerichlen  persecutionen  undt  yerfolgung  halb ,  sich 
ctsdidi  éntsponnen. 

IhMl  aoriell  die  in  etziichen  wenig  puncten  vieleicht 

»ocli  irrenden    belanget,   das  derselben   unwissenheitt 

^^<niemblichen   daher  rûhrett  das  ihnen  die  offentlich 

pt^edig  des  heyiigen  Euangelii  zu  horen  nicht  allein  nicht 

C^deycD ,  und  der  Augspùrgischen  Confessionsverwandten 

iroBKmer  gelehrter  leuthe  schriflten  und  bûcher  zu  leszen 

^  m  besserer  underrichtung  zu  geprauchen  nicht  ge- 

**^tt€t,  sonder  sich   solcher  gentzlich  zu  entthalten  bey 

*«wcrer  leybstraffverbotten  worden. 

Wan  nuhn  aber  gleichwohl  der  mehrertheill  disser 


—  84  — 

i567.  Nidderlendischer  underthanen,  in  gahr  einer  grossen 
Mai.  antzahll,  inn  allen  articein  sich  zu  der  Augspûrgischen 
Christlichen  im  Reich  vor  dem  mehrertheil  der  Stendten 
angenohmmer,  auch  vonn  den  andern  durchaus  edicU 
und  abschiedts  weis  zugelassenen  und  approbirten  Con- 
fession bekennen  ,  lauth  ires  der  Nidderlenden  derobalb 
in  ôffentlichen  truck  ausgegangenen  von  sich  gegebenen 
und  durcb  die  Stende  der  Augspûrgischen  Gonfesèion 
approbirten  glaubens  bekentnûssen ,  darvon  unsere  ge- 
sandten,  wo  nott  sie  yorzulegen , ein  abtrùck  bey  handen 
haben  solien. 

Auch  die  andere ,  so  villeicht  in  etwas  wie  gemelt  nodi 
irrig  und  schwach  sein  mogen ,  aus  keiner  abgottisclie 
halstarrigkeit  sûndigen,  sondern  sich  gem  in  diesen 
hochwichtigen  glaubens-  und  gewissenssachen  under- 
weisen,  eins  bessem  lehren,  berichten  und  erutiren'  sa 
lassen ,  darzu  auch  mitt  Christlicher  danckbarkeitt  sa 
▼olgen,  jderzeitt  und  noch  neulich  durcb  schickuog  und 
in  schriflten  sich  erbotten  ,  das  aiso  irenthalb  gutt  hbff- 
nung  zu  haben  der  Almechtig  Gott  werde  durch  seinen 
Heyligen  Geist  inen  von  tagh  zutagh  zu  mehrererkentnûs 
helfien ,  und  auch  sie  zu  dem  rechtenn  verstandt  seines 
allein  seligmachenden  worts  kommen  lassen. 

Wie  dan  auch  derhalb  dièse,  nicht  weniger  aïs  die  jtzt 
oben  gesetzten  andern ,  fïir  glaubensgenossen  und  mitt- 
glieder  der  Augspûrgischen  Confession  billich  erkenuet, 
gehalten ,  aller  christlichen  hûlf  und  fûrderung  theilhaft 
geachtet,  und  keines  wegs  tros/tlosz  gelassen  werden 
solten. 

Dieweil  nun  diesem  aIso,  und  wir  und  andere  Char> 

'  nnterweisen  (erudirt). 


—  85  — 

ianten,  Fûrsten  undt  Stende ,  die  wir  uns  zu  den  propheti-  1 56j, 

ichen and  apostolischen  schriflten,  auch  der  oflt angeregten  Mal. 

Angspûrgischen  Confession,  wie  solcheaus  denselben  zusa- 

■en  gez<^en  bey  dem  Artickell  bey  dem  heyligen  abentmall 

desHemn  und  sunst  durchaus,  inn  irem  rechten  und  wah- 

len  Yerstandt,  wie  durch  den  ehrwûrdigen  Hem  Doetor 

Martùutm  LutAerum  seligengepredigt^undnunûberviert- 

Bgjarinunsemlanden,  kirchen  und  schulen  gehalten  wer- 

den,  bekennen  undberufTen,  auch  sonstin  kein  andere 

(fispatation,  dardurch  aus   der  einfalt  des  glaubens  ge- 

idiritten  und  schedtliche  kirchenzenck  erregt  werden 

BÔditen,  uns  eîniassen  woUen,  vonn  diesen  armen  leut- 

tn  nff  jûngst  gehaltenen  reîchstag  zu  Auszpûrgk ,  auch 

•dlliero  zum  vleissigsten  inn  schriften  und  sonsten  er- 

Mcht  undtt  gebetten  worden   sie  mitt  christlichen   ge- 

birlidien  rath ,  hûlfF  und  beystandt  nicht  zu  yerlassen. 

Und  wir  dan  auch  ûber  das  aus  irem  underthenigsten 

Mppiicationen  und  sonst  soviel  vermerckt ,  das  sich  die 

lornembste  Stende,  stett  und  underthanen ,  in  irer  Kon. 

WûT,  Erblanden,  zu  allem  schuldigen  schleunigen  ge- 

kirsain  erbiethen  ,  zu  keinem  ufïstandt,  ufTruhr  oder  an- 

dcm  ungebûrlichen  beginnen  lustoder  lieb  haben,  son- 

dem  zom  hochsten  begirig  und  urpûttig  '  seindt ,  soviell 

mil  Gott  und  gutem  gewissen  geschehen  mag ,  i.  K.  W. 

in  allem  politischen  eusserl ichen  dingen  mit  darsetzung 

leib«9  lebens  9  guts  und  bluts,  willigUchen  zu  gehor- 


Als  hetten  wir  aus  Christlichen  mitleiden  so  wir  mit 
mnen  haben  und  tragen ,  zuvorderst  umb  (orderung  Got- 
tes  ehr  und  ausbreittung  seines   allein  seligmachenden 

'  erfaietiK. 


—  86  — 

1567.  worls  willen ,  darnegst  aiich  der  Kon.  W.  zu  Hispanien 
Mai.  und  derselbigen  erblânden ,  krig,  blutvergiessen ,  femere 
empoerung  und  enthlicHe  zerrûttung  darinnen  zu  yer- 
hûttung  zum  besten,  nicht  umbgang  haben  kônnen 
disser  armen  leuth  uns  anzunehmen ,  und  disse  yielfaltige 
und  gepettene  intercession  bey  yielen  hocherwendter 
Kon^  W.  zu  Hispanien ,  diastUcb  und  freundtlich  fûmi- 
wenden 


Ils  ont  écrit^à  ce  sojet  au  Roi  :  les  députés  donneront  à  la  Goii^ 
vemante  copie  de  la  lettre.  Ils  espèrent  qu'on  n'introduira  paai 
l'Inquisition  ,  qu'on  prêtera  l'oreille  aux  suppliques  des  sujets. 

Sonderlich  dieweil  ausz  Gottes  wort  und  yielen  exem- 
peln  der  biblischen  und  anderen  historien  einmal  war  imd 
gçwisz  9  das  i.  K.  W.  und  aller  anderer  yen  Gott  geor- 
dentten  oberîgkaytt  yornembstes  ambt  ist ,  mitt  hoegsteft 
grosten  yleisz  dahin  zu  trachten  wie  Gottisz  ehr  befûr* 
dert  j  falscher  lehr  widerstrebt ,  abgotterey  auszgerottely 
dargegen  die  rechte  Gottesdienst  angestellet  wùrde ,  und 
man  sich  je  mit  der  Christenblut  nit  beflecke. 

Nun  sey  aber  Irer,  der  Guyernantin,  L.  selbst  und  aller 
weltt  unverborgen,  wie  ger  mancherley  aberglauben , 
greuel ,  irthumb  und  abgotterey  nun  yon  etlichen  jaren 
hero  im  pabstumb  eingerissen  und  yon  tag  zu  tag  alao 
zugenomroen  das  auch  der  Romischen  kirchen  nahe 
yerwandtten  und  hoch  yerpflichte  nicht  allein  dasselbig  | 
sondern  auch  das  derohalben  innen  ein  gutte  scharpflb 
Ghristlichen  reformation  zum  hoegsten  yon  noetten  ^  be> 
kennen  miissen  j  und  auch  derwegen  nun  yon  5o  jaren 
hero  aus  den  Deutschlanden  yomemlich,  und  aus  andem 
liinden  mehr,  vielfalttige  beschene  clagenn  und  ûbergebene 


—  87  ~ 

gnnbeM:hwerlidie  gravamma ,  man  wol  von  einer  zeît  1S67, 
m  étr  andem  eines  algemetnen  frejen  christlichen  cou*  Mai* 
effifi  dndurdi  obingeregte  reformatioii  Torgenommen 
and  die  grewiichen  miszbrauch  abgeschafft  werden  sol- 
teO|  Yeitrostet  ,•  sich  dessen  auch  mitt  hochster  begirdt 
ond  Yarlangea  eygentlich  versehen  und  darauff  gehoffet, 
sosej  docfa ,  wie  wissentlich ,  derenthalb  bis  uff  diesen 
tÊ^  noch  nîchts  ervolgt. 

Ihidt  obwoll  un  ter  dem  schein  eins  sokhen  concUu 

der  babdschen  Cardinal  und  BisschofiF  etzliche  in  grosser 

nad  m  Triendt  beisamen  gewesen ,  auch  sich  daselbst 

dxlidie  gar  uncristlichen  Termeinten  décret  vergliechen, 

vnd  aber  die  Stende  der  Augspûrgischen  Confession  die- 

lAe  Trientische  yersamblung  jemalsTor  ein  firey  Christ- 

iidi  oecttmenisch  eoncilium  nicht  gehalten  oder  die  rer- 

ttebue  ire  besdilus  annemen  konnen  noch  sollen,  son- 

den  ifiéselbig  zu  yerwer^en  und  zu  recusieren ,  yne  dan 

a  uderschiedtlichen  malen  durch  ein  in  ofFenen  trûck 

Mttgegangene  recusationschrifft  geschehen ,  billiche  er- 

kebiîcbe  gutte  ursachen  gehapt,  und  wol  gesehen  was 

mu  aoldien  partheilichen  concilio  fur  firucht  und  ergemûs 

fi^en  werden 


Suireiit  cDCore  plusieurs  remarques  contre  les  décrets  du  Concile. 

Die  armen  leuthen  sind  zu  der  ETangelischen  raynnen 
Ichr  und  der  Augspûrgischen  Confession  getretten ,  haben 
diefldbig  vor  recht  erkandt,  und  sonder  zweivel  unter 
•aderm  sotîH  desterlieber  ahugenommen,  dieweil  solche 
beydenhochloebligsten  Kaysern  Carolo  und  Ferdirumdoy 
bocfa  miltester  gedechtnûsz  sehligen,  sonderlich  bey  dem 


-  88  — 

i567*  artickel  jusUficationis  ^  darufif  allain  die  sehiigkait  ste* 
Mai.  het  (i),  selbst  nicht  zuwidder  gewesen,  sonder  sie  darûber 
im  Reich  einen  religionsfriden  mit  hoher  verpoenung  uf- 
gericht  und  bishero  erhalten 


La  violence  ne  sert  de  rien  en  matière  de  reli^on.  C'est  ce  qa*oii 
a  vu  de  tout  temps  ;  encore  récemment  en  France^  Les  Pays-Bas  , 
en  cas  de  mesures  sanguinaires,  foumiroient  une  nouvelle  preuve  de 
la  vérité  du  proverbe  :  Sanguis  Christianorum  semen  et  irrigatio 
JEcciesiae,  Qu'on  s'unisse  plutôt  contre  les  Turcs ,  ces  redoutables 
ennemis  delà  Chrétienté,  qui  dans  les  derniers  temps  ont  remporté 
tant  de  victoires.  «  Gar  nicht  zu  zweiffeln  das  dièse  und  derglei* 
»  cben  strafTen  Gottes  von  wegen  der  Abgôtterey  und  verfolgang 
»  der  armen  Christen  herwuchsenn.» 

So  wehre  unsersz  ermessens  der  negst  sicherst ,  rath- 
sambst  und  richtigst  wegh ,  auch  unser  dienstlicber  tre- 
wer  rath  und  freundliche  wolmeinung ,  das  die  Kon.  W.  9 
in  betrachtung  aller  nach  der  leng  erwendter  undt  an- 
derer  umbstende ,  gefabr  undt  geiegenhait ,  in  nahmen 
des  Almechtigen  Gottes  den  niehr  undt  itzo  erst  erweiid* 
tenn  heilsamen  Religionfrieden ,  wie  derselbig  als  das  al« 
1er  bequemest,  fùglichst ,  eusserste  mittel  durcb  weylandt 
hochstermelten  L  K.  W.  Hern  Vatter,  Keyser  Carln , 
hochmiltister  gedechtnùs  seligen ,  undt  gemeine  Stende 
des  Reichs  Deutscher  nation ,  im  jar  66  zu  Augspûi|[k 
ufTgericht,  und  hernacher  von  auch  bochloblichster  ge- 
dechtnùs Keyser  Ferdinanden  seligen ,  beliebtt  und  xa 
niehrmahln  bey  andern  Reichsyersamblungen  stattlidi 
Gonfirnûrt  und  bestettigt,  an  die  handt  genohmmen, 
solchen  in  L  K.  W.  Nidderlanden,  gleichermassen 


(i)  ttehet.  Voyez  Tom.L  p.  171. 


iiD  D,  Reich,  Tûrderlich  auch  angertfhtet,  und  Tentiùg  des-  1 567. 
sdben  (len  uDderthasen  die  Augspiirgischen  Confession,  Mai, 
und  aho  bcjde  in  erwendten  frieclenn  begrieffenen  reiigî- 
00,  allergnedîgst  t'r<;yg<; lasse n  undt  sich  der  einen  oder 
derandem  olinegefahr  und  beiriingniis  zu  gebraucliea, 
gedoldett ,  verstatlet  und  nachgesehen  hatte 

On  coDtinue  à  décrire  les  bons  résultats  de  I3  paix  de  religion. 

•  Ou   mistertraweii  zwisscbcn   beidcrseits  Bdigioastendenn   hat 

•  uRgchàrct.   In  den  frej-und  Reiclisslelten  vro  bejde  Religion  in 

•  Dcbung  neben  eioandergeduldetl,  hal   man  sicb  cînigcr  unrufai- 

•  gcn  zerrùttuDg  DÎtbt  lu  befahren  gehapll    Uadt  auch  die  Slàndc 

•  itcr  papislischen  Religion  sind  seitihero  ....  auch  jegen  ihren 
■  ngcnen  underihanen ,  so  der  Augspûrgîschen  Coufession  seindt , 
(  omb  gar  vieil  miller  woiden.  u 

Wïe  diesz  unsere  Gesandten  in  alwege ,  sovil  an  inen , 
die  sachea  dahin  mit  bijclistcm  fleîsx  zu  ricbten  und  diri- 
giren  wissen  werden ,  damit  Itis  zu  der  Kon.  W.  résolution 
mit  atlerhandt  emstliclien  verfolgung  und  thatlidien  vor- 
habra  ingelialtcn  und  geniach  getlian  werden  miige. 

Wan  nun  innen,den  gesandten,  ufbegene  audientz 
und  bescheën  anbringen  zuw  antwourtt  gefellet ,  odersunst 
anfiitigs  begegnet,  solehs  sollen  sie  uns  mil  gnugsatnen 
ombstenden  fiirderlicli  uf  der  post  zu  wissen  tbun. 

Gnsers  besehaidts  darauff  erwartten ,  das  obgemeitte 
aile  und  wo  fùrtter  bei  werender  tractation  verlauffend 
sicb  lutragen  wûrdt,in  ire  relation,  so  sie  unsz  derhalben 
xn  irer  widderkiintft  schrifllich  thun  sollen,  zu  biingen, 
viciuig  uffmercken  und  verzeichnen. 

Desz  zu  urkuodt , 
Actum. 


—  90  — 


Réponse  au  nom- de  la  Duchesse ,  donnée  par  le  secrétaire 
Scharberger  ojux  députés  des  Princes  Allemands. 


1 567.  %  ^  "'^^  P^  surprenant  que  la  D ochesse  qui ,  après  avoir  triom- 
MaL  P^^  ^®  ^^^  *^  adversaires ,  étoit  assez  mal  disposée  à  accaeillir 
la  Députation ,  n'ait  pas  été  satisfaite  du  contenu  de  la  Remonstrtnoe. 
«  XJnus  legatorum  haec  oinnium ,  qui  aderant ,  indignatione  f atus ,  ii- 
»  bellum  tradidit  Gubernatrici:  quae  amotis  legatis,  eâ  de  re  in  Senata 
»  deliberans  (ut  eratacriter  offensa)  remittendos  absque  responsione 
»  senliebat  :  civilius  tamen  visum  si  Scarembergius  respondereC.  » 
Sirada ,  I.  33o. 


•  •  •  ,  Die  Herzogin  hat ,  nach  gehabter  getreuwer  ro» 
ktion  derselbigen  inhalt ,  inn  grundt  augenscheinlkh  be* 
ftioden  y  das  ihre  Chur-  und  Fûrstiiche  gnadçn  aller  ia 
dieser  Nidderlanden  endtstanden  und  yerlauffen  be* 
achwerlichen  uffrûnschen  handlung  zu  milt  bericbt,  und 
das  sie  in  diesem  fall  der  uffrùrischen  gemeines  friedens 
widderwerttiger  leuthe  lechfertigen  und  unerfindtlichen 
angeben ,  nicht  allein  mehrem  beyfall  und  glauben  wed- 
der  der  Kon.  Ma^ ,  deszgleichen  i.  F.  H^  hiebevor  an  sie 
und  ettliche  andere  vornheme  Chur*  und  Fûrsten  des 
bailigen  Reichs  gethanen  auszfûrlichen  grundtlichen  be- 
i;icht  und  ausschreiben  zustellen^  sonder  auch  dersel- 
benn  ofTentlichen  bewiesenen  ungehorsam  und  rébellion 
under  ersuchten  schein  der  widderwerttigem  erdichtes 
vorgeben  ,  ettiicher  niassenn  gernn  beschemen  woltten  , 
dan  einmhal  ein  yder  iriedliebender  unpartheysches  ▼«*- 


—  91  — 

iUiidts  und  gemùu^  auszangerurten  KônigUcbem  und  1567. 
ihren  fûrstlichen  Hochheit  auszgangenn  schreiben,  Mai. 
gDugsamblich  upd  aus2fliûrli€h  zu  erlemnen ,  wie  grob- 
lich  und  groszlich  sicb  ettliche  dieser  Nidderlanden  aar 
gjeborige  underthan  gegen  i.  K.  M' ,  aU  derselben  ordentr 
licben  todii  Gott  vorgesetztenn  Oberigkeitten  ,  obne  ei* 
nige  befûgte  uhrsachen  mit  vergessung  ihrer  ehr,  pflicht 
ond  aidt ,  vergriffen  ,  und  also  durch  ir  selbst  bochstraff* 
messig  vornebmen  und  geùbte  walUbatten  ,  in  dem  das 
m  sich  gegen  ihrenn  nattùrlichenn  Herren  mit  wafSeii 
ieindtUch  ertzeigt ,  die  bilder  gestûrmet ,  kircben  und 
Closter  beraubt ,  abgebrandt ,  consistorien  und  andere 
ungepûrlicbe  Statuta  zu  erachtung  und  undertrûckung 
der  Oberigkeit  ufgericht ,  und  endtlich  ailes  bûrgertich 
und  pollitiscb  wesen  zurmttet ,  i.  K.  M^  dabin  gedrun- 
gen  das  sie  sich,  zu  erbaltung  schuldiges  geborsambs  und 
stillung  endtstandener  und  sorglicher  entporung,  mit  in- 
heimischen  und  dann  auff  vorgebende  Rom.  Kays.  Ma* 9 
unaers  allergnedigsten  Hern ,  zugeben  und  bewilligen  ,  , 
mit  auszlendiscben  kriegsvolck  Torsebenn  und  geyast 
baben  mûssen  macben ,  wie  dan  sollicbes  ailes  leidermehr 
dan  augenscbeinlicb  am  tage  und  keiner  weittern  bewei- 
sungbedarfT. 

Also  das  bocbermelte  Cbur-  und  Fursten  der  ndiue 
uad  ihrer  ytzîgenn  beschickung  und  unnottwendigenn 
weitileufFtigen  erinnerungen ,  woU  ûberhabenn  sein^  und 
den  angewantten  uncosten  ersparen  betten  mogen  ,  die- 
weill  dodi  Ihre  Cbur-  und  Fùrstlicbe  Gnaden ,  ja  auch 
diewenigste  Obrigkeit,  iren  selbst  underthanen  sollichen 
{reventlicben  auffûrischen  muttwillen  und  o£fenb»«  ré- 
bellion obne  zweifFel  nicht  gestatten ,  gescfaweigen  das 


—  92  - 

i567«  '^^^  Chur-  und  Fûrstliche  gnade  erst  anderer  poteiitateo 
Mai.  in  sollichen  unleidenlichen  sachen ,  mas  und  ordnung 
stellen  solten  wollen ,  sonderlich  aber  der  Ron.  Ma*  zu 
Hispanien ,  die  Ton  angebornner  natur  eines  koniglîchen 
miltreicben  gemûts  und  fur  sich  selbst  zu  keiner  unnott- 
wendigen  kriegsrustungen ,  noch  TÎell  weniger  zur  stûit- 
zung  ihrer  selbst  underthanen  unschuldigen  bluts ,  mit 
nichten  gneigt ,  und  sonst  einigen  Ghurfursten ,  Fùrsten 
oder  Standt  des  Hailigen  Reichs ,  wie  es  durch  sie  mit  re» 
gining  ihrer  underthanen ,  landen  und  leuthenn  ,  in  reli- 
gionn,  prophan,  und  andern  allen  sachen ,  gehalten ,  gar 
nicht  anfechten  noch  bekûmmern ,  sondern  einen  yden 
das  seine  handlen  und  yerwalttenn ,  und  niemandts  un- 
derthan  wider  ihro  herschafften  verhetzen  lassen.  Der- 
wegen  man  dann  i.  R.  M*  mit  sollichen  sucbungen  und 
persuasionen,  wie  billich,  nit  allein yerschonet,  sondern 
yiellmehr  mit  derselbenn,  in  ytzigen  ihren  beschwerli- 
chen  obliegen ,  nachparlichs  mitleiden  haben  und  tragen, 
ja  auch  aile  mithûlffliche  handlreichung  und  stewer' 
thun  solte^  solliche  alhier  endutandene  allegemeine 
antroende*  gefhar  und  ûbell  zu  Torkhommen  und  endt- 
lich  abzuwenden,  dieweill  soUichs  oder  dergleichen  auch 
andern  oberigkeiten  leichtlichenn  widderfharen  mag. 
Darumb  wlssen  I.  F.  H.  in  demjenigen ,  so  ihr  ampts 
und  GuTemaments  halben  yertrawet ,  und  bevolhen  und 
biszanhero  in  diesen  landen  Ghristlich  und  loblich  heer- 
kommen  gepraucht  und  underhalten  worden ,  wie  gutt- 
lich  zu  ermessen  j  keine  Terenderung  zu  machen ,  noch 
einigeungewonlichenewerungzuzulassen.  I.  F.  H.  wol- 
len abermehr  hochgedachterChur-  und  FûrstlichenRîithe 


—  93  — 

ùbergebene  schrifift ,  wîewoU  esz  ohne  sondere  nott,  die-  1567. 
woll  IhrQiur-undFùrstlichen  gnaden,  lautt  ûberreich-  MaL 
teroopey ,  uff  der  unruigen  ungehorsamen  leuthe  unbe- 
tfendigen    bericht  j    hochermelten    Kon.  MaL  albereit 
voq»ttlk^  geschrieben ,  L  R.  Ma^  zu  enter  gelegenheît 
m  sdikken  und  derselben  anttwortt  hieruber  erwarten, 
der  ODZweiffenlichen  zu^ersicht  L  K.  M^  die  werden  aus 
hodibegabteB  beiwonenden  Koniglichen  verstandt  sich 
m  sachen,  wîe  obertzeit)  aller  gephûr  wbzen  zu  verhal- 
tteo. 

Das  ailes  baben  hochennelte  meine  gnedige  Fûrstiii 
und  Frauw  die  Guyernantin  den  Cbur-  und  Fùrstlichen 
Gesandten  zur  antwortt  nicht  Terhaltten  woUen.  Gesche- 
ben  zu  ÂnttorfT,  am  ai"^  Maij  A^  67. 

Ex  commissione  illustrwimoB  Dueiisae^ 

Y.  Scharberger. 


N*  CCLXXIVS 

Rapport  fait  par  les  députés  des  Princes  Allemands  à 
leurs  maîtres  touchant  les  particularités  de  leur  séjour 
dans  les  Pays-Bas* 


\*  Ce  récit  est  plus  complet  que  celui  de  Strada ,  et  en  différa 
quelques  rapports. 


Den  ig  Blaîj  ist  uns  des  Scharmbergerscb  substitut 
endtgegen  khonimen ,  gen  AnttorfF  geleidet,  da  uns  die 


—  94  — 

tS6y.  Hern  der  stadt  ein  schone  herliche   herberge  bestalrfl. 

M*!*  Sobaldt  wir  umbhalb  drey  vonn  den  geulen  '  bey  harttem 
platzregenn,  soden  gantzen  tagh  gewehrett,  abgestannden^ 
tind  blôszlich  noch  also  nasz  annfingen  zu  morgen  zue 
esaen,  schickte  Grave  Petter  Emst  Tonn  Blansfeldt  einai 
von  Munchauszenn  zue  uns ,  wir  soltenn  hienauff  zuf 
Hertzogin  khonimen  unnszerewerbungen  vortzupringen  ^ 
darauff  wir  die  ungelegenheit  vorgewandt  wie  wir  nodi 
inn  stiefFeIn ,  nit  zu  morgen  geszen  ,  keinen  diener  (dan 
die  rosz  weidt  vonn  unsz  inn  einer  andernn  herberge  ge* 
«tanden)  bey  uns  noch  kein  felles*  aufTgemacht ,  keynne 
schriefiten  bey  handen  hetten ,  bathen  weill  es ,  ehr  dann 
wir  zu  morgen  geszen  und  die  geull  versehen ,  abendt 
wûrde  sein ,  die  audientz  ingestelt  mocht  werden  biai 
morgen. 

Bringt  Munchanszen  solichs  seinen  Hem  widder  ahn  ^ 
der  inn  alsobaldt  wiedderumb  abgeferttigt ,  er  soll  uns 
sagen  die  Herzogin  und  der  rath  wartteten  aufT  uns  y  findet 
uns  noch  an>  disch  und  eben  bey  obangezogenen  ungele- 
genheit, darbey  wir  auch  verharrethen,  mit  fernerm  ver- 
melden  I.  F.  Gn.  uns  zu  Lier  bis  zu  den  4***  auffgehal» 
ten,  hetten  verscheinen  fîreittags,  woman  uns  zugelaszeOi 
gehortt,  und  am  pfingsten  abendt  abgeferttigt  mogen 
werden ,  wheren  heut  also  baldt  aufT  des  dieners  ann- 
kunfftvon  Lier  verreiszen ,  und ,  wie  ehr  fur  augen  zu  se» 
hen,  zur  audientz  gar  ûbel  genycht ,  bathen  abermall  L 
F.  6.  solichs  inn  gnaden  vermercken  und  morgens  zur 
audientz  khommen  laszen  woUen.  Denn  20  kompt  Scham- 
berger  frue  morgens ,  zeigt  ahn,  L  F.  G.  umb  9  audients 
zu  gebea  endlschloszen  j  erscheinen  zu  rechter  aeit ,  wur* 


in  mcfa  ûberreichten  Credpniz  von  I.  F.  G.  gehort  tnn  tS&j. 

bejseinn  der  Bresidenten  Vigelij ,  Graven  ron  Egemundt ,    MȔ. 

'.kniogen  Ton  Arschott ,  Graven  von  Mansfeldt ,  Doclo- 

fii  Bruszeller'    und  noch  eines   andern   Doc-tors  BarU- 

moodifi ,  Scliambergks  und  beyden  Secretarien  von  Jct 

Aue;b«gehren,nach  gi'hallenem  ralh,  die  werbung  inn 

H-hrieCften  ,  die  ihnen  ,  in  inasien  sievonn  worll  au  worit 

vu  iév  inslruclioii  gelzogen  und  E,  F.  G,  hierbeneben 

m  s«ben ,  ûbergeben  wurden  ;  damber  wieder  in    die 

herbergezu  ziehenuiid  fernnern  bescheidts  zu  erwarnen 

j^eiszen.  So  drr  von  Mansfeldt  widder  heim  zucbt,erfor 

dertehrdenSachsischen{i),zeigt  ihm  ahn  wirunsheim- 

Hcii  und  eingetzogen  haïtien ,  keinen  btirger  zu  uns  kom- 

men  laszen  sollen ,  dann  soichs  allei+ey  nachdencken  und 

sonst  «nrecken  mocbten,  das  ehr  aiso  guether  meynung 

fur  sich  seibst  vertraglich  uns  antzeigen  wolle. 

Den  21*"  umb  vier  uhr  nach  eszens  beschîckt  man  uns 
widder  und  vorlist  uns  die  antwort,  vrie  E.  F.  G.  ausz 
beygelcgter  copeien  zu  ersehen ,  daraufT  wir  replicirt  uns- 
ïere  gnedigste  und  gnedige  Hern  keinen  ofTentiichen 
i*bellen,  kircben- oder  closterstûrmer  mit  dieszer  ihrer 
intercession  und  vorbitt  geineint  oder  eingeschloszen  ha- 
ben  wollten,  theien  allein  ahn  l.  F.  G.,  umb  der  Ehre 
Gottes  wtlten  ,  Qeiszigk  suchen  und  bittcn  I.  F.  G.  aile 
scberfTe  der  straffe  und  die  hoohschedtliche  Inquisition 
ge^en  die  frommen  Christen ,  die  sicli  vonn  anfangk  dies- 
ler  wîdderweriiigkeytien  in  rechtenn  scliuldigen  gehor- 


(l]  Sachiiichen,  '  SaionUc    Irgalu' 

>  bcnuu^ci  Seplirmvirun]  ïuum  gliori 

>  nem.  •  Stmda,  \ii. 


i!  indici 


~  96  — 

1667.  ^^^^  ë^S^^  ^î®  KoDD.  Wûrde  udcI  andere  gebûrliche 
Mai.  obrigkeitt  verhalten,  einstellen  und  abschafTen,  und 
ibnen,  zu  trost  ihrer  gewieszen  undheill  ihrer  sehlen,die 
Augspûrgische,  der  prophetischen  und  apostolischen 
achrieilten  gemesz,  Gonnfession  gnediglich  Tergonnen  , 
und  dohin  gegen  Kùn.  Wûrde  bestes  fleiszes  handtlen 
und  befôrdern  helfTen  wollen. 

Danckten  I.  F.  G.  siesich^  inverlesener  antwortt, 
diesze  unszere  Torgebrachte  werbung  Kûn.  Wûrde  zu 
ûberschicken  gnediglich  erbotten ,  bathen  aie  darbey 
das  bestethunund  viellgedachte  ihre  Kûn.  Wûrde  ^  wie 
L  F.  G.  das  âus  hochbegabten  yerstandt  zu  thun  woU 
wusten ,  zu  dem  endt  und  Ghristlicher  sannfTtmuett  be- 
wegen,  auch,  bisz  aufTihr  Konn.  Wiir.  érvolgter  gnediger 
resolution,  roitt  allenfernem  gewaldtsamen  beginnen  und 
scherfTe  der  persécution  einhalten  wolle. 

Daran  wûrden  I.  F.  G.  der  kirchen  Gottes  ein  sehr 
nûtzlichs  j  dem  Ewigen  Gott  ein  hoch  angenehm  werck  , 
E.  Chur-  und  Fûrstl.  Gn.  ein  besondere  freunddscbafit 
ertzeigen. 

lieszunsz  die  Guyemantin  widder  antzeigen  es  pliebe 
bey  der  vorigen  antwordt(i),wûsten  darin  nichtszu  en-, 
dem;  begertlen  wir  ufF  unszere  widderheimkunfft  ein 
ider  innsonderheit  seinen  gnedîgsten  und  gnedigen  Hem 
L  F.  Gn.  freundtlichen  grûsz  und  gepuerenden  dienst 
Termelden  wollen ,  darauff  wir  die  ergangne  antwortt  inn 
schriefften  begert,  Ihrer  F.  G.  ihres  freundtlichen  gegen 


(1}  antwordt,  «  Subjîcieotibus  legatis  se  Untammodo  oratom 
»  venUse  pro  sociis  Augustanae  confessionis ,  qui  culpâ  mcoi  ha- 
»  bebantWy  nihil  ultra  responsum.  »  /.  /•  33o* 


—  97  — 

mnitiere  gnedigste   und  gnedige  Hem  anerbiettendsl  iS&j, 
hodiiich  bedankt,  daszelbigh  neben  ander  ergangenen  MaL 
tntwomE.  Chur-und  F.  G.  unszerglûcklichenheimkunfft 
lOTermeldeD,  erpotten. 

Im  ausBgehen  thalen  wir ,  auff  deren  yon  Battenbergk 

kgerendt,  ahn  Egmundtund  Mansfeldt,  in  nhamen  Ihrer 

Gnaden  zweier  gefangner  brueder  (i) ,  ein  vorbitt;  erbol- 

toi  âch  des  besten  zu  tbun ,  und  wamnet  uns  Mansfeldt 

âbermall  mrir  sollen    uns  der  bûrger  und  ihnwohner 

OKkscUagen:  man  wuste  woll  weher  zuw  uns  ein  und 

aanwdir  gangen,  sie  Terbeszeiten  ibren  handell  damit 

gar  lui,  wurde  allerfaandt  darbey  bedacht,  und  nitt  woll 

▼on  uns  auffgenohmmen. 

Uff  die  nacbt  ludt  der  Grare  von  Konigstein  uns ,  den 
Gncwen  fon  Egemundt,  Mansfeldt,  den  BisschoiiT  Ton 
Gammericb ,  und  Barlamundt  zu  gaste ,  deren  docb  keiner 
aii£F  unsem  erscheinen ,  wie  der  von  Konigstein  selbst 
bduaitt^khommen  batt  wollen.  Den  22^  (2)  nach  ent- 
I^Miigener  copien  der  Antwort  seindt  wir  gleicb  u£f  ge* 
und  danron  geritten. 


lUle  fut  l'iMue  d^UDe  mission  tardive  çt  qui  De  fait  pas  grand 
iKNineinr  aux  Princes  qui  y  prirent  part.  FigUus  semble  trouver 
^'on  les  Avoit  traités  avec  assez  de  ménagement.  «  Yisum  nobis 
»  kic  fuit  non  ingredi  cum  iilis  ullam  disputationem  ,  licet  eorum 
»  improdentia  merebàtur  ut  pro  qualitale  negotii  ilUs  de  eodem 
»  atramento  respooderetur.  »  Ep^  ad  Hopp,  p.  427.  Hopperus  écrit 

(i)  brueder.  Yoyei  p.  6i, 

(9)  Den  22^.  «  Quarto  ex  quo  vénérant  die  rediére ,  non  diisi- 
•  fliiilati offenaioiie ,  praeter  Saxoniae  legatan.  %  Lh  33i. 

3  7 


l56^  t  C0  si^et  :  «i  Le^atio  PriDcîpiam  GcrnMOÙie  mullit  bic  roa^DAm  ad- 

Kdnî,  »  miralioDem  movit ,  et  respoosio  vestra  muUis  placuil ,  dispUcuît 

»  Donnullîs.  Quo  jure  ,  quâ  injuria  ,  non  est  meum  judicare.  Ego 

»  sèmper  ex  îis  sum  ,  qii!  bene  factis  cupiunt  honorem  baberi.  Sed 

»  ooD  omnibus  eadem  seolentia  est.  »  BpisL  Hopp,  p.  i3t. 


t  USTTAE  GGLXXY* 

Le  Prmce  d  Orange  au  LanJgrape  Guillaume  de  Hesee. 
Il  regrette  que  V intercession,  des  Piinces  AUemamds 
auprès  de  la  Duchesse  de  Parme  aii  été  infruciueuee. 


.  •  .  £.  L.  Schreîben  sanipt  defoselbigen>  und  elzlîcker 
deutscher  Chur^und  Fûrsten  abgeordentenGesAndt«Bv90 
iii.den  Niederlandenden  armen  betranglen  Ghristenda^ 
sdbftl  zu  guetten  bey  der  firawen  Hegentin  gewvMD,  Xtt«> 
ruckgebracbten  relation  wafr.ineD  darundon  begegeat^ 
dif  haben  wîr  nebent  der  ioûm^u  HegeoÛBi  andtwoil  ^  bej 
zaiger,  E.  L.  zu  uns  abgefertigten  boten^  entphan^an^  und 
bedancken  uns  gantz  dhienstlich  und  freundtlich  das  £• 
L.  unsz  dieselbig  aiso  verlraulirh  mittgethailet  haben  ;  wir 
Éiochten  aber  woU  laiden  und  wùnscfaendasy  uf  E.  L.  utid 
hoehgedachter  Chur-  und  Fiirsten.  Christlicher  und  wol' 
meynendtîntercediren  und  vorpitten,  eine  solche  antwortt 
gefallen  wehre  die  zu  mehrder  richtigkeitt  und  besten- 
diger  ruhe  in  denen  Nieder-  und  oberlanden,  auch  sonatet 
halben ,  hette  dhienen  und  aile  kûnftige  weitterung  ver- 
huetten  inogen.  Weil  es  aber  noch  zur  zeitt  nicht  katt 
sein  wollen,  so  musz^n  wîr  s  .auch  dab^y  beruhen  las^en 
und  die  dioge  den.lMaJbwGaU  uadd^n*  «câtt  kaToholifi. 


—  99  — 

Der  Almechtige  wolle  Duhr  denen,  die  sich  ires  gewissens  1 56^, 
Uezwisschent  beschwert  finden ,  soriel  trusts  und  gnade  Juin. 
foMmen,  das  sie  der  zeitt  mitt  gedult  erwarten  mogen. 
....  Datum  JKIlenbergh ,  ahm  i3^  Junij  A^  67. 

Abn  Hero  Wilhelmeo  , 
Landgraf  ta  Hesien. 


N«  CCLXXV/ 

Projet  d^ Adresse  des  Princes  Allemands  à  la  Reine 

Catherine  de  Médicis, 


V  U  parott  qne  les  Prioces  Anemands  projetèreDt  d'envoyer 
OMÎ  mie  Dépotation  en  France.  Da  rnoin^  il  y  a  aux  Archives 
^  Bmiite  d*une  lettre  à  sa  Majesté  Royale:  «  Concept  einesschrei- 

*  beat  an  die  Rôn.  W.  inn  Franckreich  y  in  namen  ettlicher  der 

*  AafipArfischer   Confession  verwandten  Churfûrsten  und  Fur- 

*  steo«  »  Us  ne  doutent  pas  que  S.  M.  ne  s'intéresse  aussi  à  la  situa- 

^ioa  des  Pays-Bas,  ou  Ton  persécute  les  pauvres  Chrétiens ,  qui 

aliaiidonDent  le  Papisme  et  suivent  le  commandement  de  Dieu 

(«  dca  cmstlîdieD  befehl  Gottes  abgotterey  zu  meydenn  undzu  Aie- 

"*  Woo»). lisse  flattent  doncque  la  Reine  appuyera  leur  intercession 

^tiprct  de  son  beau-fik^  le  Roi  d'Espagne.  Ils  lui  rappellent  les  dé- 

effets  des  persécutions  en  France  dans  le  passage  suivant. 


,  .  .  .  .  Und  wîewoli  E.  K  W.  wir  deren  in  Franck- 

auszgestandene  gefahr  nitt  gern  erlnneren  ,  jedoch 

dieselbig  durch  solch  ihr  selbst  anligen  wûrcklich  zu  be- 

fiuden^dasdurch  menschliche  yersehung ,  schwerdt  und 

^^^■nuM^,  Gottes  wortt  und  lehr  ChristixîiAw,  verhindert , 


—  100  — 

i567*  eyngethan  oder  gedempt  mogen  werden,  sondem  ûber 
Juin,  aile  menschliche  vemunfft  und  widertreibung  als  eyn 
yerborgenn  fewer  ausbricht,  und  nicht  desto  weniger 
letzllchen  die  gewissen  fîrey  gelassenn  werden  mûssen. 

So  fernn  nuhn  E.  K.  W.  und  andere  mehr  dergleicben 
genachbartte  Konigreicb  undt  lande ,  anfenglichen  den 
armen  Christenn  die  predig  frey  und  sicb  zu  der  Terfol- 
gung  nicht  bette  Terbetzen  lassen  y  baben  dieselbig  nue- 
mebr  ausz  irem  eygenen  erfarung  gnûgsam  befundenn 
wie  vieil  Gbristenbluets  obne  widderbringlicben  scha- 
denn ,  kriegsunkosten  und  Terderbenn  dardurcb  furkom- 
men  worden.... 


*  LETTRE  CCLXXVI. 

Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  cT  Orange. 
Belattue  à  unpréddcateur  EvangéUquedontle  Prince 
siroit  receifoir  instruction  dans  la  Parole  de  Dieu. 


.  .  .  Wir  baben  E.  L.  scbreiben  (i)underm  ^atoDillen 


(i)  schreiben.  Le  Prince  avoit  écrit,  a  Wir  wolten  von  hertzen 
w  gerne  zu  sterckungund  bestettigungunsers  gemiits  und  gewisien, 
»  diezeitt  wir  albierund  auszcrhaIbunserIViderlândischeGra(T>und 
I»  Hef  schafTten  verplieben,  in  und  mit  verleszung  und  ausiegung  der 
w  hailigen  Gôttiichen  geschriffte,  anlegen  und  zubrengen.  Wan  wir 
»  dan  zu  solchen  unserm  Christlichen  eifTer,  obn  rumb  zu  melden  , 
»  eine  sonderliche  afTection  tragen,  und  darzu  eines  erlichen ,  geler- 
»  ten  ,  santftmûtigen  und  weltverstandigen  gueten  mans  vonnôthen 
»  haben  und  dan  gern  umb  uns  wûnschen  wolten ,  und  wir  nacb 
u  viirâltiger  crforschung  und  nachfragung  vernhemen  dâs  einer, 


—  101  — 

bergk  tien  i3**"  Junij,  darinE.  L.  begehren  das  wirder-  iSôy. 

selbigen   un^ern  pfarhem  zuw  Treysa,  Nicolaum  Zell^  iuin. 

dn  zeittlang  volgen  laszen  wolten  ^  entpfangen ,  gelesen. 

Ob  nuhn  woU  bemelter  Nicolaus  Zell  etziiche  Jahr  ans 

gemeinem  costen  unserer  stadt  Treysa  zum  studiis  under- 

halten ,  undt  volgents  durch  die  gantze  gemein  daselbst 

zum  ministerio  ecclesiastico  légitime  vocirt  und  beruffen 

worden ,  und  wir  dahero  die  vorsorge  haben  das  sie  ihnen 

gantz  ungerne  verlaszen  werden  ;  jedoch  ,  dieweil  E.  L. 

einen  solchen  Ghristlichen  eifFer  zu  dem  heiligen  gott- 

lichen  wortttragen,  und  sich  und  die  iren  darin  gern  ein 

zeitlang  exerciren  und  underweiszen  laszen  wolten ,  auch 

soich  E.    G.  Torhaben  allermeist  zu   befurderung  der 

ehren  Goltes   gereichen   thutt ,  so   haben  wir  E.  L.  zu 

freundtlichen   gefallen    alsbaltt    an    gedachten    unsern 

Pfarhern  sich  anhero  zu  uns  zu  verfûgen ,  geschrieben  , 

und  wollen  zu  seiner  ankunfft  mit  ihme  dahin  handien 

das  er  sich  ungevehrlich  ein  halb  jahr,  bisz  auf  den  ietz- 

ten  Decembris  dièses  sieben  und  sechtzigsten  jars ,  zuw 

E.  L.  ghen  Dilnbergk  begeben ,  und  E.  L.  und  den  iren 

mitt  lehren ,  predigen  und  auszlegung  gottlicher  schrifft  ; 

nach  seinem  pesten   verstandt  beywohnen,  auch  mitt 

unsern  underthanen  zuw  Treysa  dahin  handtlen  laszen 

das  sie  solchs  gleichergestalt  nachgeben  und  bewilligen 

wollen. 

Was  sich  nuhn  daruff  gedachter  unser  Pharher,  des- 
gleichen  ûnsere  underthanen  zuw  Treysa  erkleren  wer- 

»  Nicolaus  Zell  gênant,  in  E.  L»  Fûrstenthumb  zuw  Trcdzen  in 
»  Heszen  sein  soll,  etc.  «  (•{•  M.  S.)  Peut-elre  ce  prédicateur  étoit 
fiU  de  Matth.  Zell  ,  né  en  Alsace,  en  \l\ll  \  ministre  Luthérien  à 
Strasbourg;  mort  en  1648  fJocher  ^  Gel,  Lexicon). 


—  102  — 

i567»  den,  woiien  wir  £•  L.  hinwidder  fiirderlich  berichten  ; 
JaiD.  dan  £.  L.  uns  solchs  gewiszlich  zuTertrawen  roogen  was 
wir  in  dem ,  vomemblicb  zu  beffirderung  der  ehr  Gottes 
und  solchs  E.  L.  Cbristlichen  furnebmens ,  auch  £•  L. 
sonst  zu  freundtlichen  gefaiien  thun  konnen,  daawir 
darin  an  uns  nichts  erwinden  lassen  wollen...  DaUunCas» 
zel ,  am  17''"  Junij  Ânno  iSâj. 

WiLHBLM    L.    Z,    HeSSBH. 

Dem Printzen  zu.  Uranien, 

Stathalter  General  zu  Burgundt, 
Seblandt  und  Ucu  Utrechtt.  — 
zu  S.  L.  selbst  hândenn. 


LETTRE  GCLXXYII. 

Charles  Utenhoue  fils  à  M.  de  Villiers.  Now^Ues 

des  Pays-Bas, 


\*  P.  L*Oyseleur,  Seigneur  de  Vîlliers  et  Westhoven,  né  à 
Lille ^  d*abord  avocat  à  Paris , se  réfugia,  pour  cause  de  religion , 
à  Genève,  011  il  se  voua ,  d'après  les  exhortations  de  Th.  de  Bèze , 
aux  études  théologiques.  Il  devint  ministre  à  Rouen ,  d'où  il  s'en- 
fuit après  la  St.  Barthélémy.  Il  avoit  aussi  prêché  à  la  Coor  de 
Navan*e  et  devant  l'Amiral  de  Coligny.  On  trouve  ces  détails  ches 
GerdeSy  Serin.  Àntiq,  II.  i.  Bgi ,  sqq.  H  paroi t  que  cet  auteur  a 
ignoré  les  relations  de  cet  homme  distingué  avec  le  Prince  d'Oran- 
ge antérieures  à  son  séjour  de  Rouen.  Vrabemblablement  son  in- 
fluence aura  contribué  à  rectifier  l'opinion  du  Prince  à  l'égard  des 
Calvinistes. 


Honsieur,  d'auliant  que  ce  ne  seroient  que  redictesde  iSfi^. 
TOUS  Taire  pari  de  no*  nouvelles  ,  je  m'en  suis  gardé  jus-  Juin, 
qœtà  laot  que  quelqu'un  (dont  à  Breda  m'avez  déliï 
des  lettres)m'eneust  l'ourny  une  inlinilé,  dont  je  tous 
f  la  substanceau  plus  prez  qu'il  me  sera  possible, 
(ayant  laissé  l'originel  entre  les  mains  d'un  quidam  qui 
est  plus  noir  de  renom  que  de  nom)  espérant  qu'il  vous 
Kntrès  agréable  qui  vient  d'un  de  vos  plus  aiïectionnés 
MTriteurs  et  amp  qu'ayez  pardeçà,  qut  fait  que  sans 
praésme  je  vous  dlray  ce  que  le  dict  personn^e  m'e- 
Kriptipreaqueen  ces  termes,  à  savoir:  que  le  duc  d'Alve 
vriva  à  Vîllefrancque,  prez  de  Ntce,  le  iSs»  du  moys 
pusé,  où  il  se  trouva  un  peu  mal ,  et  envois  descendre  ce 
^l'il  avoit  sur  sixiv  gailères  à  Savonne  prez  deGennes; 
«lepuis  il  a  marché  vers  Milan  pour  y  faire  sa  masse ,  et  a 
ocnpt  à  Mons'  deSavoyede  lui  tenir  ses  passages  prest 
pour  Sun  armée,  et  de  l'accommoder  de  trois  cent  pyon- 
"iere  pour  le  conduire  jusques  à  la  Franche-Conté,  où, 
*wi«iie  vous  aurez  peu  savoir,  les  vivres  sont  tout 
P''<iti,eten  Luxembourg  pareillement,  pour  son  dyct  pas* 
"iïB.  Le  Cardinal  de  Granvelle  a  escript  chose  asseurée  à 
*">  de  ses  amys  que  le  Roy  avoit  aussi  résolu  de  passer 
**  qa'il  espéroitd'estre  au  Pays-Bas  aussi  tosi  que  luy,  et  . 
fiatix  bonnes  enseignes  il  prendroit  le  chemin  de  la 
P*<m1  mer  pour  ce  moys  de  juillet  à  venir  ou  pour  le 
plu»  lard  au  moys  de  septembre,  et  me  semble  toutefois 
^"6  l"oa  se  persuade  au  dict  Pays-Bas  que  les  forainz  ne 
"^odroDl  point  et  qu'elles  seront  rt-voquées  ,  mais  celuy 
^'"gniit  hauil  molU  telum  impeneirabilescuto,  m'en  escript 
■ï"  »l  croit  le  contraire ,  et  que  l'on  ayt  résolu  d'esia- 
'"■    l'Inquisition  et  faire  commander  i  nostre  dict  Pays 


—  104  — 

1567.  les  Espagnolz  comme  à  Naples,  Milan,  et  Sicile ,  et  de  hit 
Juin,  le  bruict  est  en  la  bourse  d'Anvers  que  Ton  veult  faire  un 
Royaulme  des  Pays-Bas  en  prennant  couronne  soubs 
tiltre  de  Roy  de  Belgues  et  pense-on  que  personne  ne  s'y 
▼oudra  opposer.  Vous  aurez  sceu ,  devant  nous ,  comment 
ilz  s*estoient  trouvé  vers  Madame  quelques  députez 
d  aulcuns  Princes  protestans  pour  faire  quelque  remon* 
strance  à  ladvantage  de  ceulz  de  leur  Religion  et  qu'an 
n  a  pas  bien  pris  leurs  dictes  remonstrances ,  comme  j'ay 
entendu  bien  au  long  par  le  raport  de  plusieurs.  Le  Com- 
te de  Kûnigstein  est  passé  depuis  naguères  à  Anvers , 
allant  en  Angleterre  de  la  part  de  TEmpereur  (i).  Lebruiet 
est  que  c*est  pour  implorer  ayde  contre  le  Turcq ,  mais  la 
plus  commune  opinion  est  que  c*est  pour  renouveller  les 
propoz  du  mariage  avecq  l'Archiducq  Charles ,  (lequd,  en 
tant  que  jecognois  le  train  des  affaires  d'Angleterre  ^  ne  se 
fera  jamais, tant  que  milord  Robert  (2)  le  mignon  survi- 
vra). Si  le  désastre  arrivé  à  la  pouvre  Reyne  d*Escosse  n'est 
cause  du  divorce,  laquelle  s'estoit  desjà  remariée  au 
Comte  de  Badouel  ' ,  mais  on  en  dict  de  piteuses  nouvelles, 
que  je  craing  estre  trop  vrayes ,  qui  est  que  les  estats  du 
pays  assemblés  Tont  condamnée  à  prison  perpétuelle ,  le 
.  dit  Conte  à  avoir  la  teste  tranchée,  et  que  le  filz  sortydeson 
défunct  mary  estoit  déclaré  héritier,  et  estoient  le  mary  et 
la  femme  assiégés  au  Château  de  Dombar^.  L'on  escript  de 
Venize  que  le  Turcq  entroit  en  pays  de  Hongrie,  et  que  si 
bien  tost  il  n'y  avoit  trefves  entre  l'Empereur  et  luy,  qu'il 

pourroit  pénétrer  plus  avant  que  Tannée  passée.  Dieu  l'en 

'  '  I  '  1111 

(i)  r Empereur.  Voyez 
(a)  Robert.  Diidley ,  Comte  de  Leice3t«r. 

'   Bntbwc]!.  '  Dumbartoii. 


vonlle  bien  garder ,  mais  si  nos  Princes  ne  prennent  aul-  i^6y. 
Ot  chemin  pour  la  pacification  générale  de  la  Chrestienté  Jain. 
et  que  chacun  «'accommode  à  venir  au  poinct  de  raison  , 
il  est  à  craindre  que  ce  cruel  barbare  ne  s'en  faceseigneur 
aȕc<]  le  temps.  Je  concluray  ma  lettre  du  mesme  souhait 
que  fait  le  susdict  personnage  :  à  la  meinne  voulonté  que 
chacun  s'efforce^»:  en  son  endroici  d'y  stimuler  le"  pins 
^iid5;je  croy,  dict  il,  qnedc  nostre  part  nous  y  Toa- 
ilrioiis  entrer  depieds  et  de  mains.  —  Mais  s'il  vous  plaist 
noir  parmi  des  affaires  de  conséquence  un  récit,  non  moins 
*ny  que  ridicule,  d'une  chose  advenue  depuis  trois  sep- 

"wines  en  ce  au  Pays-bas Il  y  avoit  à  la  ville  de 

Cand,  âla  maisond'un  artisan,  un  chien  prodigieusement 
Crand, qu'on  appelloii  Hermannus  pr  tout  le  voisinage. 
0  advint  doncq  qu'un  jour  le  niaistre  du  logis  cuidant 
fue  ion  chien  s'estoit  esgaré,  demandoità  ses  serviteurs 
*  ilzestoit  à  la  maison,  à  quoy  ilz  respondirent  qu'ouy. 
Ce  qu'oyani  un  de  soldats  de  la  compagnie  de  ceux  qui 
&i&oiem  le  guet  soubs  le  Capitaine  Pascharis ,  et  pensant 
lue  («fut  Hermannus,  le  Ministre  Guesicn",  accourt  tout 
(Otidain  vers  le  dict  Capitaine  et  luy  raconte  ce  qu'il  avoît 
ûUjieïperant  en  récompense  d'enlever  la  somme  de  cinc- 
luante  livres  de  gros,  que  leMagistrat  avoit  promis  à  celuy 
9*>>  mettroit  ledict  Ministre  entre  les  mains  de  la  justice: 
brief  on  y  procède  â  bon  escéant  et  avecq  grand  silence; 
**  de  fait  la  convention  faite  combien  que  chacun  d'eux 
*«»porteroi(  de  la  proye,  eut  après  boire  se  voulans  faire 
^■xwre,  s'acheminent  sur  laminuîct  en  lionne  compagnie 
****'i  le  dict  artisan,  tenans  sa  maison  environné  de  gens 
"•"*né»,  de  peur  que  le  butin  neleur  eschappast  ;  ili  heurtent 


~  106  — 

1567.  à  la  porte,  le  maître  s'adyanse  et  leur  demande  ce  qu*îlz 
Juio.  Touloient,  qu'on  leur  ouvrist  Thuys'  ou  quils  le  rom- 
peroient  à  five*  force.  Là  le  povre  homme  commence 
entrer  en  craincte  et  protester  qu'il  n'estoit  ny  Geu  y  ny 
abbateur  des  images  y  mais  honune  de  bien  et  bon  Catholi- 
que. Si  ouTre  il  l'huys  à  ces  criars ,  lesquelz  demandent 
qu'on  leur  monstre  Hermannus,  et  comme  l'artisan  affer- 
moit  qu'il  n'y  ayoit  aultre  Hermannus  que  son  chien ,  il 
futj>ressé  et  contrainct  ayecq  menaces  de  leur  montrer  leur 
Hermannus,  lequel  après  l'avoir  cerché  tout  par  tout^  ilz 
trouvent  à  la  fin  à  l'estable  abboyant  et  par  ainsi  revan- 
geant  l'outrage  fait  à  son  maitre.  Ces  oiseleurs  se 
▼oyant  frustrez  de  leur^attente  s'en  vont ,  et  furent  con- 
stituez  prisonniers,  mais  bientost  relaxez  àceste  condi- 
tion que  doresenavant  iiz  ne  donnassent  occasion  de  se 
faire  moquer  aux  enemys  de  leur  religion  à  telles  ensdg- 
nes,  .  .  .  DeVrimersheim' ,  près  de  Meurs, ce  ao  "**  de 
juin  1567. 

Intimo  ex  animo  tuus 

Carcx^us  Utenhovius  , 

filius. 

Mons**,  après  avoir  appris  de  voz  lettres  par  quelle 
voye  je  vous  puisse  faire  tenir  mes  lettres ,  j'espère  que 
ne  vous  cederay  en  tous  bons  offices  que  scaurez  atten- 
dre d  un  entièrement  vray  amy  et  serviteur.  Si  Mons*" 
Lorich  voit  le  bout  de  ceste ,  y  trouvera  mes  bien  afTec- 
tionnees  en  sa  grâce.  Je  vous  envoieray  en  peu  de  jours 
une  prognosticatîon  faite,  Tan  1468  ,  sur  le  désastre  qui 
menace  la  Flandre  Tan  i568,  ensamble  la  traduction  de 

•    la  porte.   »  viTe.   3  Vrijineortheini. 


—  107  — 

▼en  Latins  qu'ay  fiait  pour  Mons' le  Comte  de  Meurs ,  1667. 
qui  en  a  eu  Tinspection.  Juin 

A  Mous'  MoDs'  de  Yilliera ,  chez 
MoDsdgneur  le  Prince  d'Onmge , 
à  Dnienbourg. 


•*  9  m 


*  I4ETTRE  GCLxxyni. 

Le  Landgratfe  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  JP Orange. 
Il  lui  ençoje  un  oui^rage  de  Melanchthon. 


*/  Cet  ouirrage,  appelle  communément  Loei  theologici^  jouis- 
soit  d^ane  célébrité  méritée.  «  Melanchthon  wirkte  durch  ein  treff- 
«Ijches  WerkfûrdieVerbreitung  erangeliscber  Erkenntnisz  unter 

>  den  Gelehrten  und  Theologen  ins  besondere.  Noch  vor  Ablauf 
*  des  j.  x5ai   erschien  zum  ersten  Maie  sein  Lehrbuch  des  rein 

>  enogeUschen  Glaubens  .  •  .  enthaltend  in  rein  biblischer  Entwio- 
»  keluDg  die  Christliche  Lehre  von  den  wichtigsten  Objecten  des 
«  Glaubens ,  der    Moral  und  der  Disciplin ,  welches  bald  in  fast 

>  aUe  europâiscbe  Lander  sicb  Terbreitete.  »  Gutrike ,  Handàuch 
^erallff,  £ùvhengeschichie  y  p,  678. 


(i)  Wûnscben  auch  yon  Gott  dem  Âlmechti- 


(x) ...  La  première  partie  de  la  lettre  est  relative  au  Prédicateur 
N.  V.  Zell  (voyez  p.  loi.)  «  Er  will  sicb  zu  E.  L.  uf  derselben  fer- 

*  ner  erfordern,  gben  Dillenbergk  verfûgen  und  daselbstbey  £.  L 
>•  und  den  ihren ,  mitt  lebren ,  predigen  und  auszlegung  beyliger 
*•  Sottlicher  schrifften,  bb  aff  scbirstkûofiTtigean  leUten  Decem- 

*  bris  ....  aUen  mdglicben  vleis  fùrwenden.  » 


—  108  — 

i567«  gen  j  Sein  Âlmacht  woile  £.  L.  undt  den  iren  zu  solchem 
Juin.  Christlicben  vorhaben  seine  gottliche  gnadt  und  segen 
yerleihen  das  dieselbigen  in  dem  also  fortfahren ,  darin 
bestendiglich  pleiben  y  und  die  rechte  wahre  erkantnûs 
Christi  und  seines  allein  seligmachenden  worts  erlangen , 
auch  dardurch  derselbigen  sehlen  heill  gefûrdertt,  die 
ebre  Gottes  gepriesen  und  die  wahre  reihne  Cbristliche 
religion  weitter  ausgebreittet  werden  moge. 

Wir  ûbersendenK  L.  auch  bey  jegenwertigem  ein  buch , 
50  intitulirt  :  Corpus  ChrisUanae  doctrinae^  welches  wey- 
kndt  PfUlippi  MelanthonU  letzte  ediUo  gewesen,  und 
wir  under  andem  unsers  geliebten  Hem  und  Yatters , 
gottseliger  gedechtnûs,  hinderlaszenen  Bûchern  befun- 
den,  und  bitten  freundtlichen  E.  L.  wollen  daszelbig 
durchaus  mitt  yleisz  lesen  und  woil  erwegen ,  und  sich 
mitt  irem  glauben  demselben  gemes  ertzeigen  ;  wirdett 
solchs  K  L.  gewiszlich  zu  derselben  sehlen  heill  und  se- 
ligkeit  gereichen.  .  .   .  Datum   Caszell ,  am  aa*^  Junij. 

WiLHBLM    Li    Z.    HSSSBN. 

Dem  Hochgebornen  Fûrsten  , ... 
Wilhelmen ,  Printzen  tzu  Uraniên,  ...Suthalter  Geoenl 
ÎD  Burgundt,  HoUandt,  Sehelandt 
und  tzu  Utrecht. 

zu  S.  L.  selbst  h'ândeoo. 


Le  18  juiu  le  Landgrave  écrit  de  Geiszmar  au  Prince  d'Orange  ^ 
«  Unser  undersass  vom  adell  ChristofT  von  dcr  Malspurgh  berich- 
»  tett  uns   itzo ,  er  bette  von  £.  L.  Secretarien  dem  Loricbio  ver- 


—  109  — 

»  staoden  das  sich  GraiT  Petter  EmstvoQ  Mansfeldt  jegen  seinem   i557. 
»  hem  dem  Kônige  von  Hispanien  soltt  erpotten  haben,  und  des-  Juin 
»  sen  soDstett  hôren  lassen ,  do  ihme  von  dem  Kônige  dieser  zeitt 

>  die  handt  geboUen,  undt  was  hilfTe  zugeschicklt  wùrde,  das  er 
»  ihrer  Kôd.  Wûr.  beide  Lande,  Sachsen  und  Hessen ,  inn  kurzem 

>  liefTem  und  einactworten  solte  »  (*  M.S.).  Le  Prince  répond  le 
3  juillet  de  Dillenbourg  qu'il  n'en  sait  absolument  rien;  que  sana 
cela  il  n'eut  pas  manqué  de  lui  en  donner  avis  ;  que  le  Secrétaire 
est  absent ,  mais  qu'il  l'interrogera  sur  ce  sujet ,  aussitôt  qu'il  sera 
de  retour. 


♦  LETTRE  CCLXXIX. 

Frédéric  II,  Roi  de  Danemarcky  au  Prince  d*  Orange.  Il 
lui  offre  un  asyle  dans  ses  Etats. 


**  Le  Roi  de  Danemarck ,  né  en  i534  ,  étoit  monté  en   x559 
^lirle  tràne.  «  £r  war  sorgfàltig  erzogen  ,  und  obgleicb  an  Geist , 
*  Charakter  und  Bildung  keineswegs  den  ersten  Herrschern  bei- 
^  zaz'âhlen ,  doch  in  Gesch'âften  nicbt  ungeûbt ,  beiter ,  verstân- 
^  dig ,  gûtig ,  und  ein  Beschûtzer  der  Scbulen ,  Universitftten  und 
^  Gelehrten.  >  F,  Raumer^  Gesch.  Eur.  III.  ai 4*  Favorisant  le 
IVotestantisme ,  il  ne  put  éviter  les  soupçons   et  les  reproches  in- 
justes de  plusieurs   catholiques ,    relativement  aux  affaires  des 
l^ays-Bas.  «  G)b€llius  Margaritae'Consiliarius  ajebat  se  multo  an- 

>  te  a  Comité  Svarzemburgensi  atque  a  Georgio  Hollio  sub  coenam 
»  exhilaratis  audivisse    consilium    partiendi    Regias    provincias, 

>  quum  Daniae  quoque  Regem  in  ea  partitione  nominarent  » 
Stradaj  Bgi.  Un  pareil  projet  eût  été  absurde;  mais  il  y  eût  eu  de 
la  part  du  Roi  réciprocité  de  mauvais  desseins:  voyez  Tome  I, 
p.  iSa,  ao7. 


Unser  (reundtschafFt  und  was  wir  liebs  und  guts  ver- 


—  110  — 

1567.  mûgenn  zuTomn,  hochgeborner  Fûrst,  besonder  lieber 
Juillet  fireundt.  Unns  ist  schmerzlich  furkommen,  das  K  L. 
ausser  ihrer  landenn  weichhafitîg  seinn  soilenn  ;  und  ob 
uns  wol  die  ursachenn  darbey  nityermeldet  wordenn^ 
ermessenn  wirdoch  das  die  wichtig  und  gross  seinn  und 
ungezweifFelt  leibsgefahr,  die  doch  der  Almecbtige  Godt 
gnediglicbennabzuwenden  geruhe,  auffsich  tragenn  mus. 
Wie  es  nuhn  danimb  gewandt ,  ist  uns ,  der  zwischen  unns 
faergebrachten  und  erhaltenn  kundt-  und  freundtschafift 
nach ,  sehr  zu  gemûtt  und  hertzen  geflossenn ,  tragenn  mit 
E.  L.  auch  derhalben  ein  freundtlichs  mitleiden.  Weil 
dann  die  rechtenn  ^  wahrenn  freundt ,  dem  alten  sprichwort 
nach ,  inn  der  nott  erkandt  und  wir  K  L.  darfur  gehalten , 
auch  dieseibigen  im  werck  gegen  uns  bis  daher  nit  an- 
derst  erspûrt,  wolten  wir  dasselbig  nit  wenigers  auch 
mit  der  that  erweisenn.  Da  sich  demnach  E.  L.  deigestalt 
zubefahren  und  ausser  ihrer  landt  insorgen  schwebtenn , 
woUen  die  sich,  zu  verhûttung  und  abwehrung  desselbi- 
genn ,  ungescheucht  herein  ins  Reich  begebenn  und  die 
gelegenheit  dieser  orter  zu  freundtlichem  gefallenn  unnd 
so  gutt  als  wir  habenn.  K  L.  soilenn  uns  gantz  fireundt- 
lichenn  wilikomen  und  ailes  vonn  hertzen  gem  gegonnet 
seinn ,  dann  was  derselbigen  zu  trost ,  sicherheit ,  schûtz 
und  errettung  dienlich  zu  gereichenn ,  darzu  seint  wir, 
als  der  getreuwe  freundt,  beflissenn.  WoUe  uns  auch  mit 
und  durch  dis  wolmeinlich  schreibenn ,  aus  getreuwen 
hertzenn  und  gemûtt ,  freundtlichenn  erbottenn  und  an* 
geworffenn  habenn.  Bevelen  K  L.  hirmit  dem  getreuwen 
Godt ,  zu  wùnschlicher  wolfahrt  in  seinen  schûtz  und 
schirm.  Datum  Sora,  denn  9  Monatstag  Julij. 

Friderich. 


—  ut  — 

t  JJBTTaE  CCLXXX. 

Le  PrimDB'd^ Orange  au  Roi  de  Danemarch.  Il  lui  Umoigrie 
9m:  iwcoMioàstuèce.  Réponse  à  l^  lettre  pr4cedeRte^ 


Omdihiiidiitigcr  groszmeditiger  Kosig ,  E.  R.  W*.  nhi  1567. 

aUsck  mdne  gants  giitwillige  dhienAte  andertkanigHdim  J»îl^«t* 

zmrom.  Gnedigsterhérr,  Eur.  Kon.  W.  fBiitz'|feit«digie9  und 

iqpiett>«bs  schrdbciiy  Uab  ich'alhler  m  DiHedbitrg  under. 

tlwniglicll^m  èntpfangèn  und  mich  deszan  in  itiiger  ineLt 

iitf  geliKeiiliek  «làb  sovil  dèsio  mebr  angenboinman  mkji 

arfirettd,  das  EL  K.  W.  sîdi  soifîI  erniederigt  und  mickiii 

diriam  zustand  alsa  génedig  hidien  erkbennen  «nd  bel 

vBAxatk  lasxen;  dancken  derwegént  E.  K.  W.  Tor  sdcbe 

Ireg«iîdige  besuchung  und  getreues  iiiitieideii^jg[antE  ub^ 

derthenigs  utid  dliienstlichs  vléjsz,  und  erkhennen  mkli 

sdiiildig  und  ganiv  willig  solcbe  gnedîge  zunaigung  ^e 

tagsMDS  lebens  umb  E.  K.  W.  wiedérumb  undertbânigsi'. 

iîdien  rA  Yerdhienen ,  wie  E.  R.  W.   im  werck  erspûireif 

«ad  befinden  sblleh ,  da  sich  Yerner  die  gelegenheit  sifs* 

tn^gta  wîidet  uod  mi^  Gott  diebaddreichet ,  daa  E  R.  W. 

i4i- €«itfas  au  dhienat  und  geMlen  yerrichten  magh^;  und 

obidbi  schoii  itzfifaus  Sondera' géfasten  bedencken ,  die  dér 

CBdem  nit  zu  'veitratuwea  seint;  ausz  den  Niederlanden  ge^ 

lagaa  bin  und  mich  nôch  ein  zeitlang  derselben  enthalten 

amesz.  Darau  mich  ander  andem  fomemblich  bewô^ 

gen  hatt,   das-man  die  Rôti.  MaL   nit  allain  dîe  lebr 

dafhailigen  Euangelii  det  orCen'underdrùcken  und  in 

d«aatlbcn  irea  Unden  tifldttrdrocken»  Tèniligeni  ûwà 


1567.  die  armen  Cristen  hien  und  wieder  jamerlich  yeirolgen 
Jaillet.  und  umb  leib  und  guett  Inrengen  laszen ,  sondem  mir  aucb 
ein  newen  und  ungewonlichen  aidt  ufTdringen  woUen, 
damit  ich  mich  yerpflichten  solte  das  ich  die  Babsrîadie 
relligion  erhalten  helffen  und  ire  Mat.  wieder  menniglich| 
niemand  ausgenhommen ,  dhienen  solte;  nebent  dem 
das  auch  die  frauw  Regentin ,  aus  sondern  gefasten  mia- 
tranwen  unversehener  sachen  hinder  mir  und  ohnemem 
wisieni  frembd  Kriegsvolck  in  nieine  guTemementen  fïk- 
rai  und  dieselbigen  hat  einnbemen  laszen. 

Und  aoyil  anlangt  das  ich  mich  ausz  den  lïiderUbi* 
den  anhero  begeben  hab,  so  moge  £.  K.  W.  mir  in 
gnaden  zutrauwen  und  glauben  das  dasselbig  aoax  kci» 
nta  andem  ursach  bescheen  ist  ,  dan  das  der  Ko. 
Mit.  zu  Hispanien  m«ns  [geschen]  gebott  und  4»ide» 
nung,  die  sie  in  religion- und  profans  sachen  in  den 
Niderlanden  anriditen  «wollen,  destobeszer  undethal- 
len  und  idi  deselbe  Terdacht  und  ungnade  desto  we^ 
niger  uff  mich  laden  moge.  Und  wiewoll  nach  aller 
gelegenheit  die  sachen  fast  fremd  und  seltsamb  sthen , 
so  hoffe  ich  doch  und  vertrauw  dem  lieben  Gott ,  Er 
werde  seine  gnade  und  seghen  geben  das  die  ding  mit  der 
zeit  zu  beszern  verstand  gerathen ,  als  yiHeicht  itzund  Ton 
etiichen  mag  ausgeben  werden.  Soit  es  aber  solichs  ûber 
wieder  mein  verhofTen  endsthen  und  je  das  ergste  seinen 
fûrgang  gewinnen,so  muszich's  auch  dem  willen  desHer* 
renbevelhen,  und  bin  deren  undertheniglichen  und  ganix 
dhiensilichen  yerirostung,  K  K.  W. ,  werden  mir,  als 
derseiben  getreuwen  und  undertheniger  dhiener ,  uff  den 
&11  Ire  gnade  und  hand  nit  endsagen,  sondern  Irem  kon- 
niglichen  und  gantz  genediglichen  erpieten  nach,  mich 


—   na- 
in meiDen  zustand  vor  iren  dhiener  allzeit  erkennen  und  1567. 
hallcn.  Der  Almechlig  gebe  mir  die  gelegenheît  das  ich  Juillet, 
solche  gnade  verdhienen  und  mich  also  erzaigen  moge 
wie  E.  K.  W.  mir  vertrauwen  und  mein  hertz  und  ge- 
muede  zu  £.  K.  W.  den  underthanigen  willen  alzeit  ge- 
tragen  bat  und  nocb'  ;  und  thun  E.  K.  W.  hierniit  dem 
Almecbtigen  in  langwiriger  glûckselîger  gesundtbeit  und 
regierung  und  aucb  deroselben  zu  underthenigen  dbien- 
st^treulich  empfelen.  Z)a^i£/n  Dillenburg,  abm  aa^'Julij 
Jnno  67. 

An  Kon.  W.  «u  Denemarck. 

Le  Prince  doit  avoir  eu ,  en  i566  et  1667  *  beaucoup  de  confian- 

^  dans  le  Pensionnaire  d'Anvers  J.  v.  Weserobeeck.  Il  lui  envoya 

Albert  de  Dornbachy  J.  Schwartz,  et  J.  Meixner ,  entr*autres 

pour  lui  recommander  de  se  mettre  en  lieu  de  sûreté.  Dans  leur 

^truction  datée  le  i5  août ,  il  en  donne  le  motif  suivant,  n  Wir 

*  ttÔssen  uns  obne  underlasz  besorgcn  das  er  von  unsern  widder- 

*  *ftcbem  ergryffen  ,  und  da  dasselbig  geschehen ,  per  vint  et  me- 

*  '«tt^^s,  oder  auch  durch  anderc  wege ,  allerhandt  gehcimbde  sachen, 

*  d^ran  nicht  allein  uns    selbst,  sondern  auch  andern  hohen  und 

*  ''^«ftdem  standtspersonen  mercklich  und  viel  gelegcn,  von  ime  wid- 

*  d^^  teinen  willen  extorq.*irt  mochten  werden  »  (  *  M,S.). 


LETTRE     CCLXXXI. 

•'•  <ab  Stralen  au  Prince  d Orange.  Entrée  du  Comte  de 
-tiéodron  à  Anuers  ;  arrisfée  du  Duc  dAlbe  dans  les 
^ays^Bas, 

^ ^  Antoine  de  Stralen,  Seigneur  de  Merxem  et  Darobrugge, 

'  trfigt  M<  mpjmremmênt  omis. 

3  s 


—  114  — 

l567«  Boarguemaitre  d'Anvers.  £n  cette  dernière  qualité  U  avoît  agi  àm 
Août,  concert  avec  le  Prince.  U  fut  mis  en  prison  peu  après  rarrivée  du 
Comte  de  Lodron  et  exécuté  en  x568.  Sa  sentence,  en  exposant  les 
motifs  de  sa  condamnation  ,  contient  son  panégyrique.  On  peut 
consulter  à  son  égard  M.  le  Professeur  van  Cappelle  dans  les  Bjr- 
dragtn  tôt  de  Geschiedenis  der  Nederitmden ,  p.  107 — s5o. 


Monsigneur. 

Monsieur.  Ayant  la  commodité  de  ce  présent  por> 
leur  y  n'ay  voulu  faillir  de  présenter  par  cestes  mes  tr&t 
humbles  recommendations  à  la  bonne  grâce  de  Vostre 
Excellence  avecq  mille  très  afFectionées  offertes  à  son 
service ,  et  ensemble  lad vertir  des  nouvelles  qui  mainte- 
nant pardecà  se  passent:  qui  sont  en  effect  que  le  Conte 
de  Lodron ,  ayant  la  nuyct  du  1 3  de  ce  mois  logé  ses  «ol-* 
datz  près  de  la  ville  d*Anvers  es  villaiges  de  Borgherhaut 
et  Berchem ,  le  lendemain  entre  dix  et  unze  heures  est  en* 
tré  avecq  toutte  sa  compaignie ,  qui  est  de  douze  enseig- 
nes tous  complets, en  laditte  ville,  demeurants  six  enseig- 
nes en  ordonnance  de  bataille  sur  le  marché  et  cincq  sur  la 
merre  ' ,  jusques  à  ce  que  leur  quartiers  leur  estoient  assig- 
nés ,  ce  que  traîna  un  petit  pour  le  changement  qu'il  y 
avoit ,  car  monsieur  de  Mansfelt  avecque  le  magistrat  les 
avoît  reparty  en  quatre  quartiers  ,  mais  le  Conte  de  Lo- 
dron ne  scay  par  qui  abbreuvé  de  la  multitude  et  mau- 
vaistié  '  de  ceux  de  la  nouvelle  ville  et  du  costé  de  la  riviè- 
re^ na  volu  souffrir  quaulcun  y  fust  logé^  tellement 
que  en  troîs  quartiers  les  a  faillu  accommoder.  Les  Wa- 
lons  estoyent  jà  dès  le  matin  ,  partie  par  eau ,  partie  par 
terre ,  partis  vers  Malines ,  excepté  quatre  enseignes  qui 

place  de  Meir.  *  n^banceté. 


—  115  — 

tnUfjmt  demeiiregi  à  k  garde  de  la  ville ,  lesquelz,  aossy  1567. 
cost  qae  les  Âllemans  commenchoyent  à  entrer,  spnt  AoAt 
Mrtk;  on  les  a  dq>uis  tons  casses  et  payés,  mais  le  vil* 
Uges  et  plaoes  où  ilz  ont  este  et  passé ,  en  ont  en  gran<^ 
émeet  à  aonffirir,  n'abstenantz  d'anlcun  genre  defonleet 
coDcasaion;  et  oonune  plusieurs  d'iceux  estoyent  retour» 
wk  en  Anvers  ,  travaillantz  les  bourgeois  et  leur  hostes , 
€Q  leur  a  devanthier  par  son  du  tambourin  commandé 
ib  te  retirer  dedans  a4  heures  sur  peine  de  la  hart  *  • 
Qimit  aux  AUemans ,  j*entens  qu'ilz  s*y  gouvernent  fort 
AerilêBient^  contentantz  et  payantz  cbascun,  dont*  ont 
<kqà  mdieor  bruict  et  renomée  que  les  susdictz  Wa- 
kif  ;  Dieo  face  qu'elle  soit  continue.  L'on  a  depuis  or« 
tloBiié  de  casser  aussy  incontinent  tons  les  soldatz ,  qui 
iM  enoor  entretenus ,  è  scavoir  :  les  six  enseignes  de 
dlSgmoDt  en  Flandres ,  et  les  trois  enseignes  de 
de  Beauvois ,  et  quelques  autres  qui  ont  esté  en- 
Mnaes  aux  petits  fortz ,  excepté  seulement  le  régiment 
^mmsieur  de  Meghem^  qui  est  enWalkeren^  attendant 
hiame  du  Roy:  l'on  ne  parle  point  encorés,  selon  quil 
Bêtemble,  de  casser  ceux  qui  sont  aux  frontières;  mais 
M  «pi  en  adviendra,  le  temps  nous  apprendra.  Mons'  de 
Megkom  arriva  dimenche  passé  de  nuyct  à  trois  heures 
tt  Anvers ,  et  de  grand  matin  ayant  prins  la  poste ,  est 
B  reneontrer  leducd'Alve,  lequel  arriva  le  16  de  ce 
M  ivecq  son  camp  à  Huy ,  debvant  estre  le  17  àChas- 
^  et  le  18  à  Gheldenaken' ,  et  de  là  à  Louvain  ou  là  en- 
^<^;  estant  d'intention  de  rompre  illecque  son  camp  et 
fe  repartir  en  quatre  ou  cincq  diverses  places,  à  scavoir  : 
^^^  mille   soldatz  à  Lière ,  deux  mille  à  Gant ,  deux 

'  corde.  *  doae.  '  Wald^ren.  ^  Jaoche  (?).   ^  Jodoigne. 


—  116  ~ 

1567.  mille  à  Ëngien  et  le  rest  aux  faulxbourgs  de  la  ville  de 

Août.  Bruxelles. 

Les  députés  des  estatz  de  Brabant ,  à  icaToîr  moiisie>iir 
de  Grimbergben ,  le  borghemaistre  de  LouTain  et  le  bor- 
ghanaistre  et  pensionaire  de  Bruxelles ,  sont  aveoq  Vmà" 
vis  de  son  Alteze  allés  vers  le  dit  Duc  d'AUe ,  pour  le 
prier  et  remontrer ,  qu  il  veuUe  avoir  pour  recommandé 
ce  povre  pays  de  Brabant ,  et  prendre  esgart  que  par  les 
gens  de  guerre  ne  soit  entièrement  ruiné  et  affolé  ' ,  et 
ceux  de  Bruxelles  le  doibvent  en  particulier  requérir, 
qu*ilz  puissent  estre  excusés  des  deux  mille  piétons  que 
Ton  doibt  mettre  aux  fauxbourgs  de  la  ville^  J'entens  que 
Madame  a  esté  bien  de  cest  advis ,  et  qile  la  fait  enten- 
dre au  dit  Duc  d*Alve ,  mais  qui!  persiste  en  sa  résolution, 
parquoy  crains  que  ceux  de  Bruxelles  rien  n'obtiendront. 
Les  gens  de  cheval  semble  que  seront  logés  à  la  basse 
Flandre  et  là  entour.  Le  dict  Duc  doibt  le  ao  ou  ai  de  œ 
mois  estre  en  ceste  ville  et  se  logera  au  logis  de  mon- 
sieur de  Hoochstraten ,  où  desjà  beaucoup  de  ses  muletx 
et  bngaige  sont  arrivez.  Mons*^  le  Duc  d*Aerschot  allit  le 
1 5  trouver  le  Duc  à  Huy ,  et  le  17  est  party  nions' 
d'Egmont  de  ceste  ville  ,  avecq  environ  quarante  gentils- 
homes  ,  pour  aussy  faire  la  révérence  au  dit  Duc,  telle- 
ment que  Madame  est  présentement  icy  toute  seule ,  sans 
nul  Chevalier  de  l'Ordre.  Monsieur  le  Duc  d*Aerschot  lo- 
gea le  18  et  le  Duc  à  son  logis  à  Hevere* ,  et  dict-on  que 
son  camp  s*est  fort  modestement  conduict  et  régulé  ,  tant 
qu'ilz  ayent  esté  arrivez  au  pays  du  Roy ,  mais  que  mainte- 
nant se com mendient  à  desborder,  faisantz,  par  tout  qu*ilz 
passent,  très  grand  dommaige.  G  est  merveille  de  ce  quilz 

'    gâte,  désolé.  *    Hercrl^. 


—  117  — 

disent  et  prétendent  de  faire  au  pays ,  et  est  leur  inten-  1567. 
bon  d'y  vivre  à  la  discrétion.  L'on  ne  scait  encor  riens  de  Août 
la  Commission  du  dit  Duc,  mais  on  peult  facillement 
ima^ner  que  toute  ceste  despense  ne  se  faict  point  sans 
vouloir  mettre  de  grandes  choses  en  exécution  :  je  prie 
Dieu  que  se  soit  à  Son  service  j  bien  du  Roy  et  de  ces 
pays. 

Ces  jours  passez  est  arrivé  en  Anvers  une  navire  par- 
ue le  premier  de  ce  mois  de  la  Coroigne ,  et  n'ayant  que 
unze  jours  tardé  par  le  chemin,  et  dit  qu'on  y  faisoit  des 
grandes  apprestes  des  vivres  et  autre  choses  à  la  venue  de 
sa  Ma,^,  laquelle  on  tenoit  que  le  i5  debvoit  estre  à  St. 
Jacques  ,  en  Gallicie ,  mais  qu'il  n'y  avoit  encor  nulles  na- 
vires ,  ains  estoyent  près  de  là  au  port  de  S*  Andrien  '  , 
attendantz  le  mandement  de  sa  Ma*^  :  disant  oultre  ce  que 
l'armée  du  Roy  de  Portugal  estoit  allée  en  mer  descou- 
▼rir  s'il  n'y  avoit  nuls  corsaires ,  et  qu'  avoyent  avecq  eux 
certaine  commission  de  sa  Ma^  scellée ,  avecq  défenses 
expresses  de  ne  l'ouvrir  avant  le  ao  de  mois,  la  part  qu'ilz 
seroyent,  et  commendement  de  se  régler  et  conduire  selon 
ioelle.  Dieu  scait  ce  qui  en  sera ,  mais  non  obstant  tou- 
tes ces  appi estes  que  le  Roy  fait  pour  venir  pardefà ,  le 
peuple  en  a  fort  grand  doubte  et  craint  la  faulte ,  ayant 
conceu  espérance,  en  cas  que  le  Roy  venoit ,  qu'il  useroit 
de  sa  clémence  accoustumée  et  qu'il  ne  vouldroit  ruiner 
son  pays  ,  lequel  certes  pour  le  présent  est  en  fort  grand 
hazard  et  sy  Dieu  n'y  pourveoit,  apparent  d'estre  entière- 
ment ruiné. 

l'envoyé  avecq  cestes  à  vostre  Excellence  ung  livret 
de  la  lotherie ,  pour  laquelle  ou  semblable  Vostre  Excel- 

,  St.  Ander. 


—  it8  — 

1567.  ience ,  monsieur  d'Egmont  et  moj  avons  este  autrefois 
Août,  empeschez  à  Breda.  Monsieur  de  Mansfelt  est  oe  matin 
par  la  barque  anÎTe  en  cette  ville,  mais  l'occasion  m*est 
encor  incognue  ;  la  scachant  et  ensemble  ce  que  à  la  jour- 
née  y  succédera  de  nouveau  ,  ne  fauldray  d  en  advenir 
Vostre  Excellence,  à  laquelle  avecq  ce  très  humblement 
baise  les  mains ,  priant  Dieu  lui  donner  contentement 
de  ses  nobles  et  vertueux  désirs ,  et  à  nous  tous  de  veinr 
bientost  une  heureuse  issue  de  ces  troubles.  En  haste, 
de  Bruxelles,  ce  19  d*aoust  iSôy. 

De  Vostre  Excellence  très  humble  et 
très  obysant  serviteur, 
A.  DB  Stralen. 

A  MoDseîgDeur  Mods*^  le  Prince 
d'Orainge,  Chevallier  de  l'Ordre  etc. 


*L.ETTRE  CCLXXXII. 

Le  Comte  de  Niienar  au  Prince  d*  Orange.  Il  lui  mande  le 
décès  de  son  épouse,  la  Comtesse  Madelcune  de  Nassau. 


Monseig'.  Estant  en  très  grande  tristesse  et  perplexité  ^ 
n  ay  sceu  laisser  de  vous  advertir  comme  il  a  pieu  au  Créa- 
teur de  rappeller  de  ce  monde  ma  bone  et  très  chiere  (i) 
compaigne ,  vostre  seur,  hier  entre  une  et  deux  après 
niidy.  Dieu  veulle  avoir  son  âme.  Et  entre  mes  douleurs 
il  a  une  chose  qui  principalement  me  conforte,  la  belle  fin 

;^i)  chiere.   Voyez  cependant  Tom.  I.  p.  11 5. 


—  119  — 

quelle  a  eu;  mais  a^ecq  ce  quelle  est  morte  en  bonne  1567. 
dmstîeDe,  la  singulière  mémoire  avecq  la  parolle  qu'elle  Aïoùt. 
i retenue,  jusques  au  article  de  sa  mort.  Vous  me  par- 
doiieres ,  Monsr. ,  sy  ceste  cy  est  sy  briefVe  et  mal  cou- 
diée  et  l'imputer  au  regret  et  fâcheries.  Toutefois  il  se 
fiuit  conformer  tousjours  à  la  Touluntë  de  Dieu.  A  tant, 
Monseigneur,  me  recomroende  bien  humblement  à  tos- 
tre  bonne  grâce ,  tous  suppliant  me  tenir  tousjours  pour 
toslre  très  affectioné  serviteur  et  léal  amy ,  jusques  au 
bout  de  ma  vie,  puisque  le  tiltre  de  firère  n*y  a  plus  de 
lieu De  Vriemersheym ,  ce  19  d'aoust. 

Vostre  humble  serviteur  et  léal  amy  à  jamais, 

H.  G.  z.  Nubhjlr. 

▲  Mdosei^f  Mous. 
WFriow  d'Oranf^t. 

Monseigneur,  je  supplie  estre  très  humblement 
noommendé  à  Madame  vostre  compaigne. 


LETTRE   CCLXXXIII. 

A  Je  Wiltpergh  au  Prince  JC  Orange.  Entrevue  du  Duc 
dAlhe  et  du  Comte  de  Buren  à  Louvain, 


^  De  la  Pise  se  trompe  en  écrivant  que  le  Duc  s*assura  de  la 

P^^Qonedu  Comte  le  10  sept.  1567.  Bor  fixe  cet  événement  au  a4 

^''^ier  i568 ,  le  même  jour  où  la  citation  contre  le  Prince  fut  pu- 

'^^.  Vraisemblablement  la  cbose  eut  lieu  encore  plus  tard.  Du- 

Ic  Prince  écrit  le  a8  février  au  Comte  de  Scbwartzboorg,  dans 


—  120  — 

l567*  u°^  lettre  datée  de  Dillenbourg  et  relative  à  cette  citation  :  «  Wir 
Août  *  n^ogen  E.  L.  mit  bekûroEnertein  gemûth  nicht  verhalteo  das  wir 
»  wol  als  baltt  zu  E.  L.  abreysen,  ufTderselbennrhatsamb  bedeno- 
»  ken  und  gutachten,  den  hoffmeister  Wilpergernn  geschriebeo  und 
9  mitt  ernst  uflerlegt  und  bevnlhen  babenn  unsernn  sobn  ala  balt 
»  beruff  zu  scbickcnn  ;  so  ist  docb  soich  unser  schreîben  zu  allem 
»  UDglûckh  etwas  zu  spât  ankommen  ,  darausz  dann  enrolget  das 
»  der  Duca  ibu  vonn  Lôven  abbolenu  und  ghen  Antorffhat  flifireo 
»  laszen  ,  des  vorbabens  ibnen  fûrters  naher  Spanieo  zu  Terschio- 
»  ken.  »  (^  M,  S.)  Le  i5  février  le  Comte  de  Buren  fut  coodnil  à 
Anvers  [Chronijk  v.  i4ntw,  p.  i56)  et,  d'après  les  expressions  du 
Prince  il  est  peu  probable  qu*il  ait  été  préalablement  détenu  à 
Louvain.  A  quoi  on  peut  ajouter  que  le  Prince  écrit  au  Duc  d*Al- 
be.  «  L'on  s'est  avancé  de  procéder  contre  moi. ..  par  proclamatioa 
.  . . ,  tlpar  après  par  apprébension  de  mon  fils.  »  Le  Petit,  173^. 
Sirada  ,  p.  374  #  et  d'après  lui  plusieurs  auteurs  ont  insinué  que 
le  Prince  avoit  prévu  cet  enlèvement ,  et  cependant  laissé  Pbilippe- 
Guillaume  dans  les  Pays-Bas  par  calcul  ;  afin  que ,  en  cas  de  non 
réussite  de  ses  projets,  ce  jeune  homme,  innocent  aux  yeux  de  Phi- 
lippe, pût  hériter  des  biens  paterneb.  Mais  le  Prince  ne  pouvoil  if^ 
norer  qu'en  Espagne  son  fils  scroit  exposé  à  des  périls  de  tout  gen- 
re ;  et  ,bien  que  profond  politique  ,  il  n'étoit  pas  un  père  dénatoré. 
<t  II  n'eut  jamais  creu  que  la  tyrannie  Espaignole  se  fut  portée  si 
»  avant ...  et  en  cela  il  fut  deceu  par  sa  prévoyance  qui  ne 
>»  l'avoit  jamais  trompé.  »  De  la  Pise  ,  p.  554. 


Monsigneur ,  le  20  de  ce  mois  arriva  le  Duck  d*Allwa 
vers  le  midi  en  sette  ville  de  Louvaing:  layant  veu  passer 
Mons*"  le  Comte  de  Buren  aveoque  toute  sa  garde  en  cer- 
tein  meson  près  de  son  logis,  qu'estoit  le  Collège  de  Savoi, 
lui  alla  baiser  les  nieins  et  trouvasmes  Mons*"  d'Arember- 
ge,  Mons*"  de  Berleuiontt  avecque  lui,  et  fust  Mons*"  de 
Buren  fort  bien  resseu  et  caressé  de  Mons*"  le  Duck ,  s'of- 
frist,  là  où  l'occasion  s'offriroit  de  lui  pouvoir  faire  servi- 
ce, que  le  feroit  de  bon  coueur,  se  que  dict  aussi  à  Mons^ 


—  121  — 

d'Aremberghe  en  Espaiignoil  le  Tolor  dir  à  Mous''  de  1567. 
Barra,  dont  après  Mons'' de  Buren  remersia  à  Monsr.  Août 
le  Duck  en  Franssoi  en  lui  présentant  aussi  son  ser- 
Tice,  ce  que  le  Duck  trou  voit  fort  bon ,  à  sen'  que  Ton 
pocnroit  présumer.  Mons*^  d^Aremberge  se  présentoit 
(Taocompangner  Mons**  de  Buren  de  rechief ,  prengnant 
coDgie  du  Duck  d*A|v7a  à  son  partement,  me^  pour 
aultres  enpeschemens  ne  venoit  appoin*  d*y  estre  :  aussi 
muroant  Hons*^  le  Duck  de  la  messe,  le  22  de  ce 
mois,  prins  Mons'  de  Buren  congié;  le  Duck  Tambrassa  et 
loi  Est  de  recliieflle  mesmes  et  semblables  oefTres,  me  di- 
ttot  lui  volor  donner  à  entendre  :  sur  ce  Mons'  de  Buren 
fist  le  remersiment  et  le  Diick  ne  voulut  permettre  que  Tac- 
compangniesse  plus  avant  ver  son  quartir.  —  Aiant  esté 
nerti  que  ill  i  ast  quatre  compangnies  de  chevaulx  légers 
àDiesletlà  autour,  m  en  alloi  ver  Mons'  d'Aremberge 
coumie  marrischall  du  camp,  le  suppliant  volor  assister 
<|ueseulx  de  Diest  et  aultres  vassaulx  de  vostre  Excell. 
fassiontt  solagés:  ainsi  me  disoitt  n*avoir  esté  par  lui  que 
iUi^  ettiont  et  que  ilz  aviont  esté  ordonné  aultre  part , 
ines  depuis  changé  par  aultres  ;  néanmoins  à  la  premir 
comoidité  en  Bruielles  renderoit  tout  debvor  pour  en 
poTor  estre  dé  [porté].  L  ampman  de  Yianden  m  ast  aussi 
cscript  que  le  comissaire  Kegell  et  aussi  principallement 
'«commissaire de  vivvres,  Mons*^  de  Navez,ast  faict  gran- 
de assistance  et  solagement  aux  pouvres  subjectz  de 
^  Comté  de  Yianden  ,  avecque  plus  ou  pour  le  moins 
d aussi  grande  diligence  corne  si  fussiont  esté  serviteurs 
Pgésde  vostre  Excell.;  aussi  se  sont  montrés  lesCoronel- 
'^Schawenburch  et  le  Comte  de  Lodron  fort  affectioné 

*  rr.  ^  à  poiot.   '  iU  ▼. 


—  122  — 

iS67«  ver  yostre  Excell.  et  ses  Tassaulx.  Mons'  d*Arembei^  me 
Août,  dict  entre  aultres  propos  que  il  confirmoitencoir  seu  que 
ill  aToit  dict  à  Mons'  d'Âigemont  Tolor  escrire  à  Tostre 
Excell. ,  s*ofilrant  beaucoup  pour  le  service  de  Tostre  Ex- 
cell. et  de  MoDS^  de  Buren.  Mons'  le  Comte  de  Home  yint 
le  ao  de  se  mois  [achevio]  le  soir  après  sept  heures 
avecq  4  <>u  5  personnes  descendre  au  logis  de  Mons' 
de  Buren,  et  lui  donna  le  Duck  heure  le  lendemain  de  par- 
ler à  lui ,  que  fust  ver  les  dix  heures  devant  disné;  ile  re- 
turnast  seul  disner  avecque  Mons'  de  Buren.  Ver  le  soir 
vint  Mons'  de  Mansfeldt  par  la  poste  baiser  les  mains  a« 
Duck;  Mons*^  de  Home  l'alla  trouver  sur  la  place  en 
trant  devant  sent-Jacques,  et  alliont  ensemble 
Mons'  le  Duck.  Mons*^  de  Mansfeldt,  après  lui  avoir  besé 
les  mains  et  quelques  devises'  printcongié  et  partie  der^ 
chiefTver  Brusselles,  etMons'de  Homprint  aussi  congié. 
Le  Conte  de  Mansfeldt ,  passant  par  devant  Sen-iacxjues, 
anvoioit  ung  gentilhome  visiter  Mons'  de  Buren  ;  son 
filz,  le  Conte  Charle,le  vint  saluer avecques  plusieurs  aol- 
tres  gentisomes  et  Capitaines  de  sa  cherge.  Le  soir  alla 
Mons'  de  Home  soupper  avecq  Mons*"  de  Megen  , 
Mons^  d*Aremberge  et  Mons*"  de  Berlemontt.  Le  lende- 
main ver  les  3  heures  avant  son  partement  me  dict  que 
il!  avoit  ressu  contentement  du  Duck  d'Alwa,  et  que  après 
que  il  avoit  esté  visiter  mons^  de  Nuenar  et  lavor con- 
solé en  son  doeulle,  s*en  returneroit  en  Bruxelles.  Ill 
nie  dict  aussi  que  le  gran  prieur  de  Sent-Jan  ,  filz  battart 
du  Duck  d*Alwa , lavoit  requis  pour  lui  recouvrer  ung 
bon  chevall  de  pass,  dont  mesamble^  toutte  fois  à  cor- 
rection ,  si  vostre  Excell^  en  avoit  ou  en  scavoit  recou- 

*  roDTcrsatioBX. 


—  m  — 

Tfir  «t  lui  anroier,  ou  par  Moûs*^  de  Buren,  peult  estre  t56j. 
liodroict  appoin  là  bù  Von  s  en  doulteroit  point.  Don  Aoftti 
Zaur,firère  du  marquis  de  Pescaire,  ayoit  veu  ung  double 
Imutau  que  AiendorfF  avoit  donné  à  Mons'  de  Buren, 
lit  demanderai  ill  n  ettoit  à  yendre,  et  ne  servant  le  dit 
ditfall  pour  la  personne  de  Mons**  de  Buren,  le  lui  anyoia 
pur  Jan  Baptista  ;  ainssi  lui  vint  le  lendemain  mesmes  re* 
■Mfsier  ayeoque  beaucoup  de  cortosyez  et  présentations 
de  Mm  senrioe  à  Tostre  Excellence  et  à  Mons'  de  Buren. 
r«  liea  oommuniquacion  ayecque  aulcungs  capitaines 
Kyiiyiola  et  Itallijens,  demandant  du  parteroent  de 
lome  Eiodl**,  ainssi  leur  ei  en  particulier  dict  quelque 
iBMmSy  desquelles  ettiont  ebeihies,  disant  que  n'aviont 
JHBBHiys  owi  telles  resons.  J*ei  aussi  parlé  ayecque  la 
•estre  de  poste  d'Espangne  ou  du  Duck  d*AIlwa,  nomé 
ArtBs  de  Noort,  natiff  de  Wallwick  ' ,  se  disant  afiectioné 
lenîteur  de  TOStre  Excellence;  m*a  dict,  quant  ill  arasts 
cloques  noyelles ,  en  fera  part  à  vostre  Excell.  ;  je  lui  ei 
<)ict  là  où  i(l  les  adresserast.  Je  vois  le  tamps  que  court 
checqung  pour  soi ,  Dieu  pour  nous  tous  ;  par  quoy,  à 
correction,  me  semble  que  ne  seroit  poin  mauvez  que  yos^ 
tie  Excellence  eusse  aussi  quelque  intelligence  avecque 
le  Dock  d*Aliwa,  tant  pour  yostre  Excellence  que  pour  le 
Ivende  ses  vassaulx^  par  quelque  personne  de  qualité, 
<)û«ioieMons^  d*Arbaix  ou  samblable,  que  yostre  Excellen- 
<%trouyerroit  convenir  à  se' ,  car  estant  loing  de  l'orrille 
lûÎDg  de  la  mémoire,  si  illenniast'  aulcuns  d*autorité  pour 
'^'îtchir  la  mémoir.  Mons'  d'Egemont ,  Mons**  le  Duck 
«Arscott,  Mous**  d'Aremberge,  Mons'  de  Berlemont, 
^'^  m*on  dict,  là  oii  s*ofTrirast  occasion  que  poron  faire 

'  WaaUijk.  >  il  n'ya.  3  et  fctUj. 


—  124  — 

i5&j.  seirice  à  rostre  Excellence ,  à  son  fils  et  pour  ses  afEaire» , 
Aoèi;  que  si  empileront  tous  volunti ,  mes  en  ce  temps  chesqung 
ast  affair  de  son  propre  à  cause  des  cherges,  parquoi  ung 
particulir  poroist  mieulx  yacquer.  —  Monsigneur  j  j*et 
escriptsesteen  haiste,  parquoi  supplie  vostre  Excellence  me 
pardonner  si  elle  est  malescript  et  en  confusion  trop  éten- 
du et  prendre  plus  deregart  à  l'affection  de  léall  serviteur 
que  à  récript.  J*espere  que  Dieu  nou  dorra  sa  grâce  el 
bone  matère  pour  pouTor  continuer  à  yostre  Excellence 
des  écripts  de  pardessà.  Alan  t  heu  '  se  porteur  haiste,  Mons' 
de  Buren  n'a  seu  fair  son  debvor  Ter  Tostre  Excellence 
par  son  écript,  ainsi  m*a  chergé  de  fair  ses  très  humbles 
recommendations  en  la  bone  grâce  de  yostre  Excellenoe^ 
et  se  port  fort  bien ,  Dieu  mersi  ....  De  Louyaing  le 
22  d'augeust. 

le  très  humble  et  très  obéissant  serviteur  de 

yostre  Excellence , 

HbnRI    de    WiLTPBBGH. 

A    Monsigneur,  Monsigneur  le 
Prince  d'Oranges,  Conte  de  Nassau. 


LETTRE     CCLXXXIV. 

/.   de  Hontes,   Baron  de  Boxtel ,  au  Prince  d* Orange. 
Se  défiant  du  Duc  dAlbe  ,  il  songe  à  quitter  le  pays. 

*^*  J.  de  liornes  fut  un  des  premiers  signataires  du  Compro- 
mis (voyez  ïom.  II.  p.  60};  en    157a  Gouverneur  de  Dordrecht. 


Monseigneur ,  j'estoy  d'intention,    comme  vous  avoy 


ni. 


—  125  — 

eicripc,  d'aller  en  ma  terre  de  Bassignjs  en  France,  mais  iSâj. 
1*00  ma  conseillé  que  je  m*en  gardis  bien ,  car  Ton  ne  y  ^^^^^^ 
ioi  seulement  avant  longtemps  ;  qui  a  esté  cause,  après 
•foir  veu  Bfadame  de  Rogendorff,  ma  belle-mère  et  mes 
en&ns,  d*estre  retourné  en  ma  maison  sans  avoir  veu 
Mons*^  de  Noercarmes ,  car  il  estoit  parti  au  devant  du 
Doc  d*Alve  en  Luxenborch  ,  et  ne  suis  guerre  demeuré 
en  ma  maison  y  ains  parti  vers  ce  pais  de  Clèves,  compo- 
sant desn  égoces  avecque  le  S**  de  Gronstein  ,  mon  beau  • 
frère,  jusque  à  ce  que  je  verray  les  deseings  du  dit  Duc 
d'Aire.  Beaucoup  de  seigneurs  et  gentilhommes  sont  esté 
ni  défaut  deluy,  entre  aultres  Mons'  l'Admirai ,  comme 
n'a  dict  Mons*^  le  Conte  de  Nuenar.  Je  crains  que  le  dit 
Dncque  faict  grand  recueil  à  aulcuns^  que  la  fin  serast 
ivltre.  L'on  a  prins  beaucop  des  prisonniers  à  Boisle- 
duoque,  oultre  que  l*Evesque  avoit  persuadé  au   peuple 
de  revenir,  se  confiantz  sur  la  bonté  et  miséricorde  du 
Boy.  Dieu  veuUe  quelquefois  consoler  ceste  pouvre  pa- 
trie et  tous  désolez.  L'on  m  ast  escript  qu'il  y  ast  une 
grande  joye  entre  les  femmes  ,  tant  à  Brusselles  que  ail- 

kurs ,  pour    la  venue   des    Hispaignols Tay 

prias  une  résolution  pour  mon  faict  et  est  que  je  fay 

tout  effort  de  scavoir  si  Ton  poulrast  estre  seurement  en 

sa  maison  :  si  ainsy  est ,  me  retireray  en  une  des  miennes 

'^  plus  abstractement  que  possible  sera  ;  sinon  ,  regarde- 

^  de  chercher  quelque  résidence  en  desoubs  ung  aultre 

^Hoe,  et  vous  asseure,  Monseigneur^  que,  en  quelque 

^^^   que  je  soye ,  y  auerez  ung  vray  fidèl  serviteur  tant 

9^^  je  vive.  Je  suis  venu  en  ce  lieu  visiter  Mons'  le  Conte 

^  Nuenar  en  son  deuil ,  lequel  a  faict  certainement  une 

^^  grande  perte;  je  ne  doubte  nullement  de  la  snivation 


—  126  — 

1567*  de  la  bonne  dame  défuncte ,  car  c'estoit  ung  yray  ezeni- 

AoAt.  plair  de  vertu.  Voilà ,  Monsei^eur ,  ce  qae  tous  scaue- 

roy  escripre  pour  ceste  f oys  et  feray  la  fin  ayecque  offre 

de  mon  très  humble  et  perpétuel  service  .  ...  De  Vli- 

mersen  ' ,  ce  ^&^  de  august. 

Vostre  très  humble  ,  très  obéysant 
et  fidel  serviteur , 

J.    DB   HORKBS. 

A  Monseigneur,  Monsieur  te  Prince 
de  Orange,  Conte  de  Nassau. 
A  Dillenborcb. 


Le  5  septembre  le  Prince  écrit  de  Ditlenbourg  au  Coante  G*  de 
Schwartzbourg  :  «  So  will  gesagt  werden  das  der  BiScboff  zu  Mûo- 
»  ster  in  seinemStifTt  dennjenigen  so  ausz  denn  Niederlanden  kom- 
I»  men,  auszgebiethe,  und  ibnen  a4  stundt  zum  abznggestatte, 
»  ,und  ist  zu  l>esorgeDn  ,  da  einer  solchen  Anfang  macbtte  ^  ei 
«  werden  aodere  zum  nacfavolgen  sicb  gleicber  gestaitt  leicbtlich 
»  reitzen  und  bewegen  lassenn.  »  (-}*  M.  S.)  Du  reste  la  lettre  n'a 
rien  de  remarquable. — Le  1 4 septembre  naquit  le  célèbre  Maurice. 

Sur  une  feuille  contenant  des  nouvelles  des  Pays-Bas  on  lit  rela- 
tivement à  Temprisonnement  des  Comtes  d'Egmont  et  de  Bornes , 
qui  eut  lien  le  9  sept.  «  Des  andern  tages  seint  etlicbe  fûmehmc 
•  Bûrger  in  guter  antzall  zum  Herzogen  von  Alba  gangen ,  und  die 
»  ursacben  solcher  bescbreibter  hernn  zu  wiszen  begert^darufTibneo 
»  bemelter  Hertzog  annwortten  lassen ,  er  lasz  itzundt  sein  krigs- 
»  volck  von  Spaniern  ,  Italianern  und  Deutscben  zusammen  ziebeo} 
»  sobalt  das  léger  gescblagen  ,  so  wolt  er  ibnen  ir  andwortt  ge* 
»  ben.  »  (-{•  M.S.). 

Le  Duc  d*Albe  dans  une  lettre  du  14  sept,  écrit  au  Duc  Henri  le 
jeune  de  Brunswick  qu'il  a  du  procéder  à  cet  emprisonnensent  r 

I  YrijiDembeiiD  (vojrgt  p.  119  I.  11). 


—  127  — 

•  dv  Hofibimg  sa  Gott  dem  Almechtigen  tie  werden  tich  vklle^   iS&J. 

•  kkht  dicser  bericht  and  anschlag  miU  gutter  wahrheit ,  âhrar  AoAt 

•  chm  ooltarift  nacfa ,  so  woll  zu  entschuldîgen  wiasen ,  allt  wir 
>  iliiiai  soUidies  nîcht  wenij^  dan  ob  es  aosem  leiblichen  Yatter 
»  bUnfftD  wcre ,  herzUch  gehrn  gôonen  woUun.  »  (*f*  M.S.}. 


liETTRE  CCLXXXY. 

Varie j  Comtesse  de  Berghes,  à  sa   mère  la  Comtesse 
Julienne  de  Nassau.  Sur  ses  inquiétudes  et  ses  dangers. 


WoDgéboren  fnintlioh  hertz  alltterliebeste  fraw  mo- 

^ Der  Herr  schicke  Sein  gottlich  gnade,  den  wir 

woU  huffen  '  :  dan  wir,  Gott  erbarms,  in  grossem  leitten  und 

juner  itz  sein  und  nitt  ein  augenbleick  Terzeicherunch 

bben^danaUen  augenbleick  warden*  sein  mitt  dei  kob' 

genomen  zu  werden ,  dan  men  ailfeincht^  was  man  be- 

kooen  kan;  fraw  und  man,  er  gett  neimantz  fri,  her 

oder  knecht,  als  E.  L.  woll  gehortthatt  wei  men  meher' 

nn  Eickemont  und  dem  van  Hom  so  ellenttîch  gefanen 

Itttt,  und  sei  itz  yerfourtt.  Der  Van  Eickemontt  iss  nach 

Gentt  gefourtt ,  und  der  Van  Horn  nach  Domich ,  und  ser 

kutt  yerwardtt.  Man  sacht  ach^  nu  for  gewiss  das  der  Ton 

Medien  achgewardtt  werdtt  in  sein  haus,  beissolanch'  das 

er  gesont  iss,  so  soll  men  in  ach  yerfouren,  dan  er  noch 

gar  schwach  iss.  Der  yan  Manssfeltt,  satt*  men ,  hatt  men 

adi  die  hauff  abgenamen.  Es  gett  fast  ûberall;  ich  kan 

E^Lwnitt  genoch  geschriffen  in  was  forchen^  ich  ben  mitt 

mein  hertzleiben  Hem ,  dan  men  so  grosse  leiste  uff  S.  L. 

.  serwârteod.  '  kopf.  ^  fimgt.  ^  MijaLcer.  ^  todi.  *  bia  so  bng. 
0  ugt.  9  fikrdileo. 


—  128  — 

s  567*  lecht  das  ich  ail  forch  das  S.  L.  in  nierer  ungemach'  k<>- 
Septefibre.  men  sali,  und  eîn  eider  ritt'  S.  L.  das  er  sîch  nicht 
aus  dem  haus  geben  sali  [was  er]  so  bein  ich  ail  in  zu 
grosse  banicheitt  das  sel  meinher  ach  noch  bekomen 
sollen  ;  dar  in  der  Allniiektich  for  behûtten  wiil.  Ach  ! 
mein  alltterliebeste  fraw  moder ,  wer  ich  doch  so  geh~ick- 
lich  dasichein  aur'  bei  E.  L.  sein  mùcht,  uni  micli  mitt 
E.  L.  zu  beratten  wei  ich  doch  es  beste  dun  soll  ;  dan 
ich  wiss  nitt  was  ich  anFanchen  sali  ;  dan,  wor  ich  niich 
heim  keroder  wendtt,  so  ist  nicht  dan  ail  widerwerdicb  • 
heitt,  und  hab  jtz  keine  seittelich  drost'  in  disse  lantten, 
dan  gan  ab  ich  neimmantz  zuhortt,dan  nu  mein  leib- 
schwester  dott  iss  |  hab  ich  gar  kein  drost  oder  bebùllT, 
dan  ich  es  nu  ail  an  den  fremden  suchen  muss.  i  .  .  .  . 
tkg  Sept* 

K  1m  underdeinnich  dochter  derwilH  ich  leb, 

Maria  tan  Nassaw. 

Der  Wollgeboren  Fraw,  Fraw 
Tuleyana  ,  geboren  von  Slolberch, 
Greffin  zu  Nassaw  ,  Calzcnellenbo- 
chen  ,   etc.  mciner  hertzlieber 
frauw  moder. 


Le  29  octobre  le  Prince  écrit  de  Cassel  au  Duc  Henri  ci€ 
Brunswick  pour  lui  recommander  vivement  les  intérêts  des  Com- 
tes d'Egmont  et  de  Homes  (-{•  M.S.).  Le  Duc  répond  de  Wolfen- 
bûttel  le  5  nov.  d*une  manière  extrêmement  vague  (*  M.S.). 

Le   I   novembre  le  Landgrave  Guillaume  écrit    de  Casse!  aa 

Prince  :  «  In  summa  es  stehen  die  sachen  uff  der  Religions  ver- 

»  wantten  in  Franckreich  part  fast  ûbell ,  und  hatt  unsers  bedûnc- 

»  kens  mehr  ein  gestalt  einer  Rébellion  als  einer  pillichen  forde- 

'  rttbet.  '  Stondc  fuur),  ^  seitlichen  Trost.  4  «o  Uoge  (terwijlj. 


—  129  — 

>  rang  ;  sonderUch  werden  £.  L.  aus  dem  allem  befioden  das  an    t  S6^. 
i  dcfli  geschrey  das  der  Kooif;  den  a  oct  gefangen  sein  soitt ,  Septembre. 
•  akbts  ial ,  niidt  sokha  noch  in  weitten  termina  stehtt.  »  (^M.S.). 


t  LETTRE  CCLXXXVI. 

àUeH^  Duc  de  Bavière^  au  Comte  de  Hoogstraten.  Sur 
Femprisonnemeni  des  Comtes  d^EgmorU  et  de  Bornes. 


%*  Albert  ni,  snroomnié  le  Magnanime  I  né  en  x5a8  ,  Duc 
régmnt  depub  x55o,  gendre  de  l'Empereur  Ferdinand,  et  zélé 
cidwliqae.  ^—  La  détention  des  Comtes  étoit  généralement  con- 
âdérée  ccmme  faite  au  mépris  des  privilèges  de  l'Ordre  de  la  Toi- 
ioadt)r. 


Unsem  gûnstUchen  grusz  zuvom ,  wolgeborner  beson- 
der  lid>er.  Wir  haben  Ewer  schreiben ,  unter  dato  Côllen 
fOQ  21*^  Septembris  ausgangen,  ahn  heutt  woU  entpfan- 
gen ,  und  nachdem  unsz  erst  in  diesen  tagen  die  Grevin 
vonEgmont  bey  einem  aignen  Curir ,  den  sie  nach  Wien 
n  der  Kay.  Ma^  geschickt ,  eben  dieser  saehen  halben 
geschrieben ,  haben  wir  daruf  die  Kay.  Ma^  sebrieftiich 
enacht ,  des  TerhofTens  es  werde  den  Terhaften  zu  guet- 
tem  konunen,  dan  wir  înen  diesen  wiederwertigen  zufall 
BÎdit  Torgonnen.  Das  wir  aber  dem  Ducq  d'Alba  oder 
der6ubemantin,Ewerenguetaehten  nach,  dismalsischrei- 
^  sollen,  das  will  unsz  weder  vor  thunlieh,  noch 
'Uftztreglich  ansehen ,  dan  wir  langst  von  gedachten 
*''*cq  d'Alba  schreiben  entfhangen ,  das  er  die  verstric- 
biQg  beider  Graven  ausz  sonderm  der  Kon.  Wûrden  be- 
^dielich  Torgenohmen  habe;  derwegen  truegcn  wir  woU 
3  9 


—  130  — 

i567*  sorge  unser  schreiben  an  diesen  baiden  orthen  ohn  fruchi 
Octobre,  sein  :  so  wiszen  wir  darzu  die  ursach  nicht  warumb  sie 
yerstrickett  worden ,  konnen  dero  balben  desto  i? eniger 
unsz  irer  nacb  der  zeitt  ahnnemen ,  ob  wir  woll  sonstet 
dasjenige  was  des  ordes  statuta  mittbringen ,  do  was  an 
unsz  gelangen  solte ,  zu  erhalten  helfTen ,  so  willig  als 
scbuldig  seindt.  Wir  wolten  aber  rathen  sieb  betten  un- 
sere  ordensbrueder ,  soviell  deren  itz  bey  der  handt  sein 
konten  y  in  desto  mebrder  anzall  gen  Brûszell  gethan ,  und 
dièse  ding  mitt  gemeinem  zeittlichen  rath  bedacht,  wie 
den  verstrickten  zu  helffen  sey;  dragen  doch  danebent 
die  beysorge ,  es  werde  vor  der  Kon.  W.  herûberkumpt 
nitt  woll  etwas  firuchtbars  auszzurichten ,  nocb  zu  erlan- 
gen  sein.  Wolten  wir  eucb  zur  andtwort  gnediger  mei- 
nung  nitt  bergen.  Datum  Augspurgkden  la^  ocktobris. 

Albrbcbt  Hertzog  zu  Bàtben. 
(Scripsit  manu  propriaj 

Abn  Wolgebomen  unsem  besonder 
lieben  Grafen  zuw  Hochstraszeo. 


*  LETTRE  CCLXXXVIL 

Auguste  y  Electeur  de  Saxe  ^  au  Prince  d* Orange.  Sans 
donner  des  conseils  très  positifs  ,  //  T engage  a  éviter 
rupture  complète  avec  le  Roi. 


Unser    freundtlicb    dienst     zuTom ,  hochgebomner 
freuncitlicher  lieber   Oheim  ,  Scbwager   und  Gevatter. 


Wriam  TOD  unsermoberhaubtinanniiiDûringen',  rath 
udlteben  getreuwerErich  Volckniarn  vod  BerlebscheD, 
iDdertheniglich in  schrjflen  bericlilel  was  E.  L.  iiue,  eiali- 
Aer  pûncten  halben  davon  E.  L.  mit  uns  perscinlicb  zu 
icden  willens  gewesen ,  gnediglich  und  «ertreuwlich  tci- 
■eldet  und  angezeigt  haben ,  und  anfenglich  bette  E.  L. 
ie  so  freundtlicbeii  dancksagung  kegen  uns  nictit  ge- 
iôiiït,  sintemal  wîr  £.  L.  ia  deme  und  vit  mehrem 
fenindUch  gemne  wîlfaren.  —  Sovil  aber  die  sechs  oder 
■bea  piinct  beirieft ,  so  uns  E.  L,  verlreuwUch  zuerken- 
Bengegeben  und  unser  ratliliclis  bedenckeo  darunter  bit- 
teo  und  sucben,  sollen  £.  L.  ir  ganiz  und  gar  keiuen 
weiTel  niachen  das  wir  nîcLt  alleine  iizigen  E,  L,  zu- 
Undt  von  hertzen  ungeme  sehen ,  sondern  do  wîr  aucb 
E,  L  in  denen  sachen  etwas  guts  rathen  konten  ,  das  wîr 
«  mit  sonderlicher  begiixle  zu  ihun  gencigt  und  willig 
*«rea.  Wir  miissen  aber  btkennen  das  dièse  sachen  und 
wuterlîch  der  ander  und  dritie  ariickel  von  der  hiïlfTe 
uud  confaederalion  (t)  so  E.  L.  angcboueuu  worden  , 
limnusen  wicbtig ,  gros ,  geverlich  und  bedencklich  seie  , 
d>*  wir  uns  auf  den  einen  oder  den  amlern  wegh  keiner 
Otlichen  meynnung  wol  eutscbliessen  inûgen,dan  wir 
jbegerne  E,  L.  das  beste  ratlien  und  dahin  sehenn  wolten 
<'*<  E.  L.  SAmbt  dero  freundlichen  hertzliebstcn  gemabl 
ona kinderen  ,  bei  der  wahren  ChrUtlicben  religion,  Iren 
^lUo  und  leuten  bleiben,  und  bei  der  Kiin.  W.  zu  Hiv 
psoien  au5ge£i>net    werden    mocbten.  Es    isl  aber,  der 

(i)  toa/iiet!eralion.  lU'agii  snns  doute  de  propoEiiiîoos  faites  par 
l'IninldcColienv  et  le  Prince  tic  Cotidé:  voyez.  \>.  134,1,5,   « 

p-  -a 


1567. 
Noven.bre 


—  132  — 

i567*  umbstende  halben,  so  uns  E.  L.  geoffenbaret,  dermassen 
Novembi-e.  geschaffen,  das  wir  keine  bestendige  mittel  oder  wege 
darzu  finden ,  in  betrachtunge  das  E.  L.  bei  dem  âneii 
und  dem  andem  theil ,  wo  sie  es  angreiffen  ,  in  beschwer- 
lichen  verdacht  und  nachrede  gesetztiiverden,  und  sonder 
lich  da  sich  E.  L.  gleich  mit  der  Kon.  W. ,  als  Irer  Obrig* 
keitjin  ichteswas  einlassen  wolte,  das  Sie  doch,  irem  be- 
richt  nach ,  keine  hoflEiiung  einiger  milterung  hat ,  es  sei 
dan  das  Sie  den  aidt  wie  andere  hern  und  underthanen 
leisten ,  dessen  sich  E.  L.  hiebevor  verweigert  und  mk 
Christlichem  guten  gewissen  nicht  leisten  oder  schwerea 
konnen.  Da  aber  dasjenige  erfolget  ,  davon  der  sechste 
punct  meldet ,  das  nemlich  die  Kon.  Wûrde  E.  L.  mit  fei- 
nem  gnedigen  und  freundlichen  schreiben  ersuchte,  ans 
sich  E.  L.  widenimbzu  irèr  Kon.  W.  oder  ins  Niderlandt 
wenden  solte,  und  ire  Ron.  W.  wûrden  E.  L.  solchs  mît 
konniglichem  glaite'  dermassen  versichem  das  sich  E.  L 
nichts  zu  befahren  j  so  schepffeten  wir  noch  eine  hoff- 
nunge  das  E.  L.  sachen  zii  einem  guten  ende  gebracht 
werden  mochten,  wiewoi  uns  hirkegen  das  ander,  so 
deme  zu  wider  ist,  welchs  E.  L.  von  irer  Kon.  W. 
Cammerlingh  vertrauwet  worden,  schrecket  und  irrc 
macht,  das  wir  uns  nicht  darein  zu  richten  wissen.  — 

Daniit  aber  doch  E.  L. ,  dero  bcgeren  nach,  unserbe- 
dencken  freundlich  eroffenen,  so  wil  es,unsersermessens, 
fdrnemlich  aufïdem  beruhen ,  weil  E.  L.  selbst  am  besten 
bewust  ist  was  Sie  vor  dieser  zeit  und  bei  denen  veren- 
derungen  der  Niderlande  gerathen  oder  gehandelt^  und 
wie  weit  Sie  sich  mit  iren  Ordens  VerwanJten  oder  auch 
anderen  herren  eingelassen  haben,  und  was  Sie,  vermoge 

*  Crleile  (strii/^om/uit  . 


—  133  - 

Irer  pflk:tit  damit  Sie  nicht  allair.e  der  Kon.  W.  per-  1567. 

aooy  sondera  auch  dem  Yaterlandt  verbunden  sein  ,  zu  NoTcmbrt 

iknen  schuldig  sein  niùgen,  das  Sie  darauff  Ir ,  Irer  Ge- 

■ahl ,  kind^  und  armer  undertlianen  liestes  selbst  erwe- 

fBùj  and  wie in  solcben  hohen,  wichtigen  sachen  gesche- 

iMon  mosx,  darinnefrembder  leute  ratb  scbwacb  und  un- 

pwin  isty  bei  sich  entlich  statuuren  und  scbliessen  was  zu 

Ùnai  oder  zu  lassen.  —  Dan  solten  wir  £.  L.  ralhen  guta 

beqalieiiie  gelegenbeit  und  oocasionen ,  so  zu  abwendung 

deiYaterlandts  genieinen  dienstbarkeit  und  erbaltung  E. 

L  lande  und  leute  dienstlich,  auszuscblagen  ,  oder  aber 

âcbin  sachen  einzulassen,  so  dero  gewissen  beschwer- 

fahiaiidider  diren  nachteiligh  wehren ,  wie  wir  dan  ver- 

Mickendas  K  L.  Irer  freunde,  der  brabentischen  ge£ain- 

pnen  herren  balben,  anliegen  und  bedencken  haben ,  das 

lolte  uns  keins  wegs  zu  thun  gebùhren.  Hirk^en  aber 

4rai  m  rathen  das  £.  L.  sich  wider  die  Kôn.  W.  »  als 

irai  natûrlichen  Erbherren ,    aufflehnen   solte ,    wolte 

DÎdil  weniger  bedencklich  sein  unnd    wurde  dasselbig 

illerley  gefhar  auf  sich  tragen.  So  konnen  wir  auch  den 

nditen  grundt  aller  sachen ,  wie  sich  die  in  Niederlanden 

iiid  der  Chron    Franckreich  begeben  und  zugetragen 

Uien, nicht  wissen(i);E.  L.  aber  selbst  ist  der  anfangh 

toid  gnindt  aller  der  dinge  am  besten  bewust,  auch  die 

penonen  und  confederaten    so  hirunter  begrieffen ,  die 

fathund  anschl^e,  und  ob  es  ohne  mittel  eine  religion- 

oder  rebdUon-sache  sey ,  item  das  vermùgen  und  andere 

(i)  mssem,  £a  général  cepeodaot  TËlecteur  étoit  bien  in- 
îmwÊki  ;  cotr'aaUts  par  les  lettres  fort  instructives  de  Langurt ,  qui 
le  tCBoit  régulièrement  au  courant  des  affaires  de  la  France  et 
dcsPkys-Bas. 


—  134  — 

1567.  umbstende,  wieesauszufiieren,  eigentlich  bekant,  darauf 
Novembre,  der  grundt  zu  setzen  und  etwan  das  heill  wider  dasSpa- 
nische  gesinde  (darmit  fast  keine  benachbarte  nation  zu- 
friden  ist)  zu  versuchen  sein  mochte ,  yiie  es  Ton  den 
franzosischen  herren  yorgegeben  yrirdet.  -  Aber  me 
deme  allem ,  so  stellen  wir  zu  E.  L.  besseren  bedend^en» 
ob  nicht  ein  mittelwegh  sein  solte  ;  E.  L.  webren  nodi- 
mals  wiebishero  stille  gesessen(i),  und  hetten  etwan  die 
Kay.  Ma^  umb  allergnedigste  intercession  bey  der  Kon. 
W.  zu  Hispanien  underlheniglich  ersucbt,  damit  E.  L. 
neben  deren  Gemahl ,  wider  Ir  gewissen  j  nicht  gedrungen 
und  bei  Ire  landen  und  leuten  geruiglich  gelassen  werden 
mochten.  Was  wir  nuhn  darbey  vor  unsere  person  auch 
.  thuen  und  E.  L.  freundiich  befurdern  konten  j  an  deme 
wolten  wir  gantz  keioen  mangel  erscheinen  lassen. 

Was  dan  den  vierten  und  fûnfTten  punct  betri£ft ,  das 
E.  L.  hiraussen  in  Deutschiandt  etzliche  gûter  zuw  E.  L. 
Gemahls  leibgedinge  keuiTen  und  an  sich  bringen  wolten, 
konn  en  wir  nicht  wissen  wasderGraven  von  Mansfeldt  (a) 
gelegenheit  mit  den  benanten  Heussern  sein  woUe,  und 
stehen  dieselben  dinge,  der  gleubiger  halben  welche 
nicht  allein  unsern  consensz  sondern  auch  die  hùlffe 
erlangt  haben ,  sehr  weittleuftigh.  E.  L.  werden  aber 
denen  sachen  und  ob  sie  nicht  mit  besserer  Irer  ge- 
legenheit zu  anderen  richtigern  und  beqi^emern  keuffem 
in  Deutschiand  schreiten  mochte,  wol  weiter  nacbdenc- 

• 

(i)  stille gesessen.  Heureusement ,  en  demandant  les  avis  de  l'E- 
lecteur, le  Prince  ne  s'obligeoit  pas  à  les  suivre.  Das  stille  siizat 
n'eûtpas  été  très  favorable  à  la  cause  des  pauvres  Chrétiens  opprimés. 

(!»)  Mansfeldt^  T>es  Comtes  de  Mansfeldt ,  dont  une  branche  s'é> 
toit  établie  dans  les  Pays-Bas  ,  habitoient  la  contrée  du  Hartz, 


m  wie  es  mit  dem  ambt  Sachssenburg  u 
tântî  und  dreissigh  lausent  Thatem ,  so  E.  L.  Gemahl  T 
Dod  dero  Erben  darauf  verschrieben  sein  ,  eine  gelegen- 
heit  liabe ,  nemlich ,  das  es  auf  des  gefangenen  Hertiog 
Johan  Friederichea  todesfubl  gertcbtet,  solcba  ist  E.  L. 
BDverborgen  ,  und  wurde  sich  sonder  iweivel  Herzog 
lotiansWilhelm,  aus  denen  und  andem  ursacbcn,  mit  E. 
L  ïn  einen  iriederkaulT  einzulassen  bedencken  tragenj 
jhedorh  stehei  luw  E.  L.  gefallen  was  sîe  derbalhen  ver- 
tuchen  und  mit  seiner  Libden  handien  wollen  ;  den  vur 
UDsere  person  \ermercken  wir  freundJicb  das  E.  L.  ge- 
neigt  Ir  Gemabl ,  unsere  freundliche  Mubme,  Tochter 
DiHlG«vatter,  durcbsolcbe  oder  andere  wege,  ires  leib- 
^ngshalben,  freundlich  zu  versorgen.  —  Letzlicb  sovil 
£-  L  sobn  anianget  ,konten  wirE.  L.  niulit  ratben(t)das 
Sic  denselben  itzo  undbei  weretidem  dîesem  lumult  [son- 
dHicb  weil  E.  L.  landt  und  underthanen  biszbero  vom 
Duca  de  Alba  noch  nicht  besrhweret  worden)  abfiirder- 
IM,  sondem  solte,  unsers  eracbtens ,  besser  sein  E,  L. 
stlicn  titx'b  ein  weile  zu  was  wfitererfolgen  wolte,  dar- 
uch  sich  £.  L.  aUdan  ferner  zu  ricbten  :  jedoch  werdeii 
E.  L  ,  als  der  Vater ,  Ir  anligen  hirinne  selbst  aurb  ani 
bnsien  wissen. 

Und  weill  E.  L.  die  verschonung  ires  landes  und  un- 
dmhiinen  gar  nicbt  zu  E.  L  besten  gemeiiit  zu  sein  l»-- 
ÊOt^ea ,  so  soUe  nit  unratsamb  sein  (da  es  nicbt  albereit 
geschdien)  E.  L  hetie  siib  bey  Kon.  Wirden  oder  dem 
Duca  de  Alba  aller  gelegenbeit  erkundet  und  unib  ercle- 


^i)  nieit  rathea.  Le  Comte  de  SchwarUbourg  i 
■Millenra CODMÎI»  :  totci  p.  iiq. 


il  un  11^  de 


I 


_  136  — 

i567«  rang,  was  siesicb  Irer  person  y  lande  und  leute,  auch  ge> 
NoTembre.  wissens  halben  ,  zu  vorsehen  haben  solte ,  angesucht  y  ob 
etwan  K  L.  etwan  dardurch  mehr  nacbrichtung  erlan- 
gen  mochte. 

DiewelU  unsaucb  £.  L.  anUeigenlassen^das  Sie  sicb  der 
religion  halben  kegen  der  Kon.  Winlenercleretbaben, 
so  mochten  wir  dieselbigen  erclerung  (da  es  £.  L.  nichi 
bedencklich)  und  was  daruf  zur  antwort  gefallén ,  gemne 
beriebtet  sein.  Wolten  wir  K  L.zu  freundlicher  erofFnung 
unsers  begertten  bedenckens ,  binwieder  nicht  verbalten^ 
und  seind  E.  L.  freundlich  zu  dienen  geneigU  Datum 
Dresden ,  den  a6  noyembris. 

AuGUSTUS  Chuefû&st. 

Dem  .  .  •  .  Printz  zu  Uranien  .  .  . 
Ku  S.  L.  aignen  banden. 


LETTRE    CCLXXXYIIL 

Le  Prince  cT Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau, 


Mon  frère,  je  yousamyoiesi  joinct  ung  pacquet  de  let- 
tres qui  j'ey  receu  ce  soir  :  vous  le  porres  lire  et  ce  que 
trouvères  convenir  en  faire  part  à  Monseigneur  le  Lant- 
grave  avecque  mes  humbles  recommendations  à  la  bone 
grâce  de  son  Excellence.  Le  Conte  Palatin  Wolfgang  m  at 
anivoié  ung  sien  conselier  pour  me  dire  quelque  chose  de 
sa  part;  je  lay  adjourné  pour  demain  au  mattin  ;  si  il  nie 
dict  quelque  chose,  le  vous  feray  scavoir.  Je  vous  prie, 
mon  frère ,  voloir  faire  souvenir  au  Conte  de  Zchwarl— 
zoiil)ourg  voloir  amvoier  quelque  ung  vers  le  Roi  de  Den— 


-  137  — 

nenarck  pour  l'aifaire  que  savez, et  si  il  est  parti,  luy  en  1567. 
foloir  escrire  le  mesme,  aussi  lui  faire  souTenir  de  Tére-  Novcnlm, 
fcliir  que  saves,  affin  qu'il  dépesche  ce  deux  choses  avant 

son  partement De  JSehenam' ,  ce  xxvij  denovem* 

bre  A""  iSâj. 

rostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  service  » 

GniLLAUMB  ns  Nassav. 

A  McNiMeiir  Monsieur  le 
GoBle  Lon  js  de  Naasâu. 


Le  10  décembre  le  Landgrave  Gnillanme  de  Hcsse  écrit  de  Cas- 
uk  an  Prince  relatÎTement  an  combat  de  St  Denis ,  dn  10  nov. 
«  Aacfa  dergath  alit  hellt  der  Connestabd  ist,  wie  eynem  efarlichen 

•  min  gepûrt ,  nf  der  waUstat  lîegen  pUeben  .  .  .  •  Wir  hoffen  sue 
>Gott,  dieweiU  die  Kôo.  W.  diegefangene  Matamma  te  Roy^ 

•  wdche  des  Ammirals  schwester  and  des  Prinzen  von   G>ndé 

•  Mfawiegerfrauw ,  und  ein  sebr  berette  und  gescbîckte  fraw  ist, 
»  die  ancfa  den  hievorigen  krieg  bat  vertragen  belfîen  y  beneben 

•  dcm  Caozler  zue  den  Coodbchen  gescbicktnmb  fridden  zu  band- 
>  Ica  9  aie  werden  etwas  frucbtbariicbes  atisricbten.  »  (*M.S.). 


LETTRE     CCLXXXIX. 

C.  K.  Coornherî  au  Prince  (T  Orange.  Sur  la  possibilité 
de  transporter  le  commerce  des  Pays-Bas  à  Emden, 


•.*  dément  V.  Coomberl  éloit ,  comme  ses  frères  Tbicrry  et 
f  noçois,  doDt  le  premier  est  célèbre  dans  rbbloire,  et  de  notre  liUé- 
nUire  fl  de  nos   dissentions  théologiques  ,  un  partisan  zélé  de  la 

*  Ziegenbain  (?). 


—  138  — 

l567>  cause  des  Pays-Bas  et  de  U  Réforme.  Tous  trois  étoient  ou  furent 
Décembre,  bientôt  en  correspondance  aree  le  Prince.  V,  Meteren ,  p.  S^.  — 
Emden  étoit  un  excellent  refuge  pour  les  Réformés.  Déjà  en 
i5i9  le  G>mte  Edzard  II  avoit  embrassé  les  opinions  Evangéll- 
ques.  Après  la  mort  de  son  fils  Ennon ,  TEmpereur  Ferdinand  don- 
na, en  i558  ,  l'investiture  du  Comté  aux  trois  fib  de  celuî-cî; 
quoique,  suivant  la  disposition  de  leur  grand-père,  ratnéseol, 
Edzard  III ,  auroit  dà  la  recevoir.  Art  de  vérifier  les  dates»  — - 
Cette  lettre  est  probablement  écrite  vers  la  fin  de  1567. 


Edele  Doorlucbtigen  en  grootmogende  heer  myn  heer 
Prince  van  Orangien  etc.  mynen  genadigen  heer,  ick  en 
weete  uwer  Exceiientie  zonders  nyet  nyeus  te  scriyen  , 
dan  dat  alhier  groote  benautheyt  is  onder  den  cooplay- 
den  en  alien  gevluchten  ;  konne  wel  peysen  dat  het  op  an- 
deren  frfaetsen  daer  gevluchten  zyn,  van  gelycken  is  ,  zon- 
derlinge  den  coopman  die  bekants  bijnae  geheel  desperaet 
is ,  en  dagelix  onder  den  anderen  raetslaegen  hoe  zy't  aen- 
stellen  sullen  ende  waer  zy  met  den  anderen  trecken  en 
woonen  willen  y  daer  zy  haeren  concientie  en  handel  viy 
sullen  moogen  leeven ,  waer  af  eenigen  hier  ter  plaetze 
gaerne  zouden  willen  blyven  wonen  ,  maer  sorgen  dat  sy 
cooplyden  in  desen  stadt  Emden  van  den  hertoch  yan 
Alva  belegert  zoude  moogen  werden  :  dit  dus  by  my  zelfs 
overgeleyt  hebbende,  vynde  ick  aen  dese  plaetze  ofte 
stadt  Emden  begaeft  te  zyn  met  een  scoone  diepte  uitter 
zee  hier  voorden  stadt  te  coemen  haevenen  ,  met  noch 
een  scoone  ryvier  en  goet  lant  (nae  mynen  bedunkens) 
zo  zeer  wel  bequaem  omme  den  gansen  handel  van  den 
Neederlanden  alhier  tôt  Emden  te  trecken ,  als  men  in 
eenigen  plaetzen  in  den  gansen  Chrystenheyt  daer  ick  af 
weet  zoude  moogen  vynden ,  met  beloffenisse  van  zeec- 
kere  previlegien  en  vryheden  tôt  dien  dienende ,  daer  ick 


«f^erc  middelen  toe  hebbe ,  myn  bedunckens  den  hee- 
ren  hier  wel  geven  suUen  witlen ,  zoo  desen  benautheyt 
dus  zoude  willen  volgen  ,  dat  door  dien  alleu  den  bande) 
nn  't  jNeederlant  tôt  nyet  coenien  wil.  Ick  pcynse  wel 
dat  het  U  Escell.  noch  wel  voorstaei ,  In  wat  last  bet  bof 
Tan  Breusel  was  al  eer  zy  den  Engeischen  nationg  weder- 
orame  van  Emden  creegen  (»}  en  hoe  haest  het  nou  vol- 
gCTi  zoude  iDoogen ,  dat  den  eenen  natîe  den  anderen 
Tolchden  ,  oiame  den  vrybeyts  willen  în  als ,  ende  dit  al 
onder  den  pretexiie  van  den  Ausborgsche  Confessie, 
by  zoo  Terre  den  Neederlanden  en  luyden  door  bevel 
van  den  Ko.  M'  en  door  't  toedoenTan  den  bertocb  van 
AItb  (zo  by  AWa  airede  begonnen  beeft)  voori  bcdorfven 
werden  en  tôt  den  wttersie"  ruyne  coemen  willen  ,  ende 
alio  voor  deser  lydt  het  oprecbte  woorl  Goodes  wt'  den 
landen  verslooien  en  verjaechi  wert,en  nien  bet  woort 
Godea  in  den  zelfden  Neederlanden  nyel  en  willen  ver- 
draegen ,  zoo  schynt  het  wel ,  dat  Godt  Alniacbtig  met 
al  dusdaniche  middelen  en  anderen  ,  den  Neederlanden 
loo  plaegen  wil  dat  het  tgeene  dat  tôt  deser  tydt  toe  in- 
den  xelfden  landen  goût  geweest  is ,  dat  zelfde  goût  lot 
loot  maecken  wil ,  en  bernefTen  den  landen  alzoo  Toort 
Tsn  allen  neeringe  en  welvaert,  alzoo  den  rooptnan  en 
kantirerkers  baeren  leeven  en  goederen  gaerne  Try  be- 
geeren  te  hebben,  en  daeromme  onder  den  Spaense  In- 
quUitie  en  den  getuygenisse  van  twe  valsube  scelmen 
nyet  en  sullen  willen  selten  ofte  periculelceren ,  waer 
door  het    schynt  dat  eenen  yder  hem  wydt  en  zjt  needer 

(i)  cnegra.  Le  Roi  d'Espagne  a voïl  eu  des  dilTéreDds  avecl'An- 
^ktcrre  touchant  le  rommeri'c  des  Paifs-Bas.  \oytt,  Toni.  I,  p.34^. 


1567- 


—  140  — 

i56j,  setten  sallen,  zoo  en  heb  ick  nyet  coenen  laeten  U  Excell. 
décembre,  hier  van  te  adverteeren  en  oock  nyet  te  doen  dan  by  ayys 
▼an  U  Excell. ,  zoo  den  Neederlanden  immer^  bedorfVen 
zoude  moeten  werden  en  ten  quaetste  willen  yalleny  zoo 
waer  aïs  hier  voor  U  Excell. ,  beyde  de  Graefyen  van 
Emden  en  myn  een  groote  profyte  te  haelen  ;  want  deaen 
stadt  aizoo  te  ordoneeren  staet  datter  diergelycken  scoon* 
heyt  ofteyan  sterckheyt  opder  aerden  '  gevonden  zal  w^ 
den  in  welcke  sulcke  stede  een  coopman  en  hantwercker 
gaern  sal  wilien  wesen;  van  dit  een  weet  nyemant  ter 
werlt  y  U  Excell.  is  nae  myn  den  eersten  en  den  laesten  van 
dese  contscap  ;  maer  ick  yerhoope  dat  U  Excell.  met  an- 
deren  goeden  heeren  j  door  den  hulp  van  den  Almacfati- 
gen  Godt  j  eerlang  wat  anders  wtrechten  sal ,  dat  onse 
saecke  in't  vaderlant  vallen  wil,  dat  dit  nyet  nodich  zjn 
sal  ;  bidde  U  Excell.  oytmoedecklycken  een  weynich  ant- 
worts  te  mogen  hebben  omme  te  surceren  ofFte  by  U  Ex- 
cell. te  coemen,  hierraeede  zoo  bevele  ick  U  ExcelL  den 
Almachtigen  Godt. 

Uwer  Excellentie  goetwilligen  dinaer, 
Clément  Volckhertz  Coornhert. 

Aeo  Mynheer  Mynheer  den  Prince 
van  Orangien,  mynen  genaedigen  heer. 


Le  Prince  écrivit  en  décembre  de  Siegen  une  lettre  avec  l'adresse 
suivante:  «  Eersaemen  bcsunderen  mynen  licven  ende  bemin* 
B  den  N.  Voickart  ,  Secretarius  der  stede  van  Haerlem  en  ter 
«  tvdt  tôt  Emroervck.  »  Il  Tiovite  à  se  rendre  vers  lui  à  Dilltri- 
bourg  (•  M.&;. 

'    //  iemhlr  manqurr  un*"  particule  nrg^atu'r. 


—  141  — 


t  LETTRE  CCXC 


UPrinee  JT Orange  à  Auguste^  Electeur  de  Saxe.  Réponse 

à  la  lettre  ^87. 


Diurchleuchtiger  hochgeborner  Churffirst.  E.  6.  seyen  1567. 
unsers  gantz  willige  dienst  allezeit  zuyor ,  Gnediger  Herr.  DécembK 
E.  6.  ahn  uns  denn  sechs  und  zwantzigsteii  tag  nehist- 
Tcrsdiienen  monats  Novembris  auszgangen  schreyben, 
haben  wir  den  zehennden  dieszes  entpfangen  und  yerlesen 
und  anfenglich  darausz  mit  sondem  wolgefollen  gespûrt 
^>on  E  6.  in  unguten  nicht  aufTgenommen  worden  ist, 
das  dieselbige  wir  bei  Irer  hochwichtîgen  gescheflten ,  mit 
denen  sie  insonderhait  zu  yelziger  zeit  (wie  wir  wol 
eraditen  konnen)  yast  ohne  underlasz  bemûhet  und  be- 
laden  seint,  unserer  anliegenden  sachen  yertreuwlich  zu 
cnuchen  und  umb  mitthe^ilung  1res  gnedigen  rhats  und 
bedenckens  zu  bitten,  uns  nicht  habenn  geschewett, 
TOT  welche  gnedige  und  gute  zuneigung  wir  diszmal  (wie 
billich)  derselben  zum  hochsten  danck  sagen  y  mit  erbie- 
thong,  wo  uns  ^wie  wir  stettigs  hofien  und  begeren)  ge- 
legenheit  vorkommen  wùrde  uns  gegen  E.  G.  der  gebû- 
re  nahe  danckbar  und  gehorsamb  zu  erzaigen ,  das  wir 
^ims  zu  Irem  dienst  yederzeit  nicht  allein  willig  finden 
lassen ,  sondem  dartzu  auch  vielfâltiglich  yerpflicht  gemn 
wollen  erkennen  und  bekennen.  Esz  mogen  auch  K  6. 
mis  gewiszlich  glauben ,  das  wir  dieselbige  mit  so  weith- 
laoCftiger  und  aigentlicher  anzaige  desjenigen  ,  so  sich 
yerlâuffen  und  zugetragen ,  ungernn  bemûhet  hetten ,  wo 
^  solcbes  zu  thun  uns  nicht  schuldig  erkenth  und  aus 


—  142  — 

i567«  sonderm  zu  E.  6.  habendem  vertrauwen,  nach  gestalt 
)éc6inbre.  und  wichtigkeit  der  sachenn ,  vor  eine  hohe  nottûrft  ge- 
aclitet  hetten,  in  solchen  hochwichtigen ,  hedencklichen 
und  gefharlichén  sachen ,  ohne  £.  G.  vorwisszen ,  nicdits 
schlieszlichs  vortzunehmen  j  und  das  umli  soviel  desto 
mher ,  dieweyl  ausz  allerhandt  erheblichen  Termutungen , 
gantzhochlichzu  besorgen  stehett,  das  die  ytztwherende 
erbarmiiche  Und  gefharliche  unruwe ,  so  sich  von  tage  m 
tage  leyder  ye  lenger  ye  mher  erregt ,  nicht  alleyn  Franck- 
reich  und  die  Niederlande,  oder  uns  und  unsere  mitt- 
yerwandtten  (wie  sich  ansehen  lesset) ,  sonder  in  gemein 
und  zwar  in  kurtzem  ùber  aile  zuversicht ,  wol  die  gantie 
Cliristenheit  (wo  solchs  durch  sondere  versehung  desK 
Almechtigen  nicht  vorkommen  wûrde)  leicbtlichbelangen, 
und  also  in  die  lenge  zu  eynem  ailgemeynen  unwieder- 
pringUchem  nachteyl  und  schaden  mochte  gereichen. 

Dieweil  dan  j  gnediger  herr ,  K  G.  j  ùber  vorige  uns  er* 
zaigte  gutthaten ,  sich  diszmal  auff  unnszer  gescheheoD 
bittlichs  anlangen,  so  gantz  williglich  bemûheti  und 
ungeachtet  aller  irer  hochwichtiger  aigener  geschefft, 
nicht  beschwert  habenn  dasjenige  so  auff  die  vorge- 
tragene  pùncten  zu  baiden  theylen  zu  bedenckenstehett, 
in  irem  ahn  uns  auszgangenen  schreiben  auszfhuerlich 
und  wolbedechtlich  zuerwegen  ;und  gleichwol  uns,  nach 
vleissiger  erwegung  der  sachen ,  gelegenheyt  und  umb- 
stende ,  auch  gebûrlicher  betrachtung  der  sonderbarer 
▼erpQichtung  damit  wir  unsernn  Ordensverwandteu 
oder  auch  anderen  hemn  ethwan  zugethan  sein  niochten , 
das  schliesszen  heimbzustellen  ;  so  konnen  wir  nochmals 
nicht  underlaszen  E.  G. ,  vor  solche  Ire  gehabte  mûhe, 
zum  dienstlichsten  zu  dancken  und  darneben  derselben 


fsner,  soTiel  die  angeregte  Confoederation  oder  ver- 
fâklitung  belangen  thut,  vertreuwlioli  anzuzeigen  das 
nir  mJu  den  obgedachten  hernn  uns  gar  in  kane  bùndt- 


.567. 
Décembre. 


arU  noch  obligation  e 


I  bahen  ,  wiszen  uns  aurh 


weder  gegen  sie  nochyemandt  anders  femer  verpflitht, 
Juut  allein  inn  deine,das  wir,  wîe  einemyeden  Christen 
ihun  gebuertt,  uns gewîszens balben  achuldig erkennen, 
lOch  Ton  gantzem  bertzen  gencigt  seindt  das  jenige,  so 
m  pdantzung  gotlicber  ebrenn  und  wolfartb  desz  nehis- 
Icn,  sonderHcb  aber  dt^renn  sn  unib  Gottes  wons  wil- 
kn  unsehuldig  bien  und  wieder  yervolgt  werdenn, 
dieiutJîcb  sein  mag,  unserin  beslcn  vermJigenn  nabe  ge- 
bBiti(;h  zu  befûrdern  ,  und  desz  genieinen  Vatterlandts , 
luch  anderer  unserer  betrangten  freunde  undl  verwand- 
tm  wolfanb  und  freybejt  sovîcl  mit  ehren  und  billig- 
leyt  beschebenn  Lan,  erhalten  zu  belffen.  Derhalben 
wir  UD5  den  mittelwege ,  so  von  E.  G.  vorgescblagen 
vordeo  ist,  nembbch  das  Tieleicbt  rahtsamb  sein  soit 
hinfùrter  wie  bisz  anber  gescbeben  ist,  still  zu  sitzen  und 
abwan  durcb  au^zpringung  (ter  Kay.  Matt. ,  unsers  aller 
{netligslen  bernns,  anaebebcber  intercession  bey<ter  Kon. 
Hiu.  ausz  Hispanien,  unserm  auch  gnedigsten  bern, 
andenheniglicb  anzubalten,  das  wir  neben  der  bocbge 
Wnen  unserer  bertzsbebenn  Gemahell  wider  nnser  ge- 
viuenn  niclit  gedrungen,  sondem  Itey  unsern  landen  und 
Inilhen  geruwiglich  gelassen  miîchten  werden ,  gantz  wol 
{[etailen  lieszen  ;  wie  wir  unsz  dessellien  niittels  auch  »i>r 
Msenn  abreysen  ausz  denn  Niederlanden  ,  vor  uns  seibst 
'u  brauchen  nicbt  underlassen  hettenn ,  wo  ainige  bo£f- 
nang  Torbanden  were  das  solcbes  liey  hocbgedachtem 
^nigwûnlâ  zu  erhaittenn  sein.  Esz  mogen  aber  E,  G. 


! 


~  144  — 

1567.  vor  gewisz  haltenn  undglauben^  das  noch  zurzeitt  und 
Décembre,  bey  jegenwertiger  gelegenheyt  ytztgedachte  intercession , 
wie  vleyssig  auch  die  ethwan  geschehen  und  auszbracfat 
werden  konte ,  wenig  frucht  pringenn  wûrde. 

Dan  wir  hochstgedachten  unsem  gnedigsten  herro 
denn  Konig  dahin  persuadiri  wissen  (wie  Ire  Mat.  sidi 
dessen  auch  auszdrûcklich  in  sclirifften  Ternenien  haben 
lassen)  das  ire  Mat.  viel  cher  ire  Kônigliche  person 
selbst  in  gefhar  setzen ,  aïs  die  frejheyt  der  Religion  in 
iren  landen  wûrde  gestatten. 

Ob  auch  ire  Mat.  wol  (wie  doch  noch  zue  zeitt  nicht 
vermuthlich  ist)  sich  aufF  solche  interceszion  ethwas 
gnedig  erzaigen  und  uns,  unsere  yersicherung  halben, 
vertrostung  oder  auch  ausztruckliche  zusage  und  gelaide 
wûrde  geben  laszen,  so  wiirden  wir  nichts  desto  weniger 
in  stetligem  sorgen  leben  und  yederzeitt  erwarttenn 
mueszen  das  roan  unns  gefharHch  nachtrachten  und 
soich  gelaidt  und  zusage  mit  vorwendung  des  Texts  dis 
ketzerenn  (darror  sie  dann  uns  und  aile  der  Augspûrgi* 
schen  Confessions  verwandten  achten  und  auszschreyhen) 
kein  glaube  zu  halten  seye  ^  wûrden  understehen  auf&n- 
loeszen  und  thatlich  umbzustossenn.  Derhalben  wir  auai 
dieszenn  und  andern  mher  erheblichen  bedencken ,  disz- 
mal  bey  uns  nicht  wol  schliessen  konnen  y  dasz  durdi 
ainige  interceszion  wir  noch  zur  zeyt  die  vonn  uns  mm 
hochsten  begerte  freyheit  der  Religion ,  wûrdenn  zu  bot 
fen  haben. 

Wie  dem  allen  also  j  konnen  und  wollen  wir  gleichwol 
ahn  K  G.  wolmeinung,  dayor  wir  derselben  auch  zum 
hochsten  dancken ,  nicht  zweifîeln  ;  erkennen  und  spùren 
auch  daraus  derselben  gegen  uns  und  aile  der  religion 


—  145  — 

tmd  gemeine  Niderlandt  Creyheit  halben, bedrangte  Hem  iS6y. 
undSleiide,  gnedige  eiferigeunà  hoch  rhûmblicbe  gutte  Décembre 
noeigiiiig  und  schopfen  darausz  nochmals  etMîcher  ma- 
Mo  cîn  tiost  uTid  hofnung  Gott  werde  durch  £.  G.  und 
mdèKr  Ghristlichen  Chur-  und  Fùrsten  treuwe  undemste 
befordcrung  (insonderheyt  wo  sie  die  Key.  M&t. ,  unser 
aller  gn.  Herr,  einer  gnedigsten  vorbitt  und  interces- 
non  underthenigst  bewegen  kônten) ,  etwan  ûber  aile 
■emdilîdie  zuyersicht,  dièse  bochbeschwérlicbe  sacben 
aeiiier  Ghristlichen  und  den  gewissen  unbescbwerlicben 
icvgkidiung  (dero  wir  zum  hocbsten  begierigb  seint) 
bimgen  lassen. 

Da  auch  solchs,  wie  wir  neben  andem  unsere  môtver* 

waadteDbillicfa¥rùns€hen  und  begeren  sollen,  Termittelst 

E.  6.  ansdienlichen  intercession  erlangt  werden  mochte , 

vûfdedie  daràusx  entstehende  gemeine  freude  und  wol- 

&rth  E»  G.  bej  uns  und  sonsten  rins  jederraans  zu  desto 

ttdver  lobund  ruhm  gereichen ,  auch  uns  desselben  desto 

heftiger  Terpflicbten  je  mûheseliger  und  beschwerlicher 

sich^ehandlunganfencklich  ansehen  lâssetund  dennoch, 

>niiiiu<elst  E.  G.  Ghristlicher  hnlfT,  zu  solchen  gewûnsch- 

tai  endschaft  bracht  und  I>efordert  were  worden. 

Dem  allen  nach,  und  wiewol  wir  aus  oberzelten  ursa* 
auf  menschlich  intercession  noch  zur  zeit  uns  wenig 
konnen,  so  solten  und  wollen  wir  doch  das 
bette  gar  hoffen ,  uns  auch  zu  E.  Gt  aller  mûgligen  gene- 
digen  befurderung,  Iren  erbiethen  nach,  trostlich  Ter- 


Deme  allem  nach  finden  wir  bey  uns ,  nach  vleissiger 
crweguDg  allerhandt  gelegenheyt  und  umbstende ,  kein 
besier  noch  Tertreglicher  niittell ,  dan  das  man  dem  gant- 


lO 


—  146  — 

1 567*  xen  handell  Gott,  deme  waren  und  almechtigen  hûlfFer  in  at 
Décembre»  lennnothen,  heimbstelle  und  sein^  gotlichen  schickung 
und  ¥rillens  mit  gedult  erwartte ,  und  ist ,  unsers  erach- 
tensy  viel  leidlicher  und  unbeschwerlicher  dasjenige,  so 
Gott  der  Almechtige  schicktund  verordnet;,  mittehreon 
zu  dulden  und  auszzustehen ,  als  mit  yergeblicher  hoff- 
nung  sich  selbst  und  ûie  seine  in  gefhaar  des  lebenns  und 
herbrachter  réputation  2u  begebenn. 

Soviel  nuhnfemer,  gnediger  Herr,  denn  pûncten  belan* 
gen  thut ,  darinnen  K  G.  wir  zu  erkennen  geben  haben 
das  wir,  womûglichygernn  ethwan  in  Teutschland  ettliche 
herrschafftenn  oder   gueter  kauffen  oder  sonst  an  uns 
bringen  wolten ,  damit  unsere  Gemahel  und  kinder  auff 
dem  unYerhofTtenn  fall  j  wo  mann  uns  unsere  lande  ye 
wieder  die  billigkeyt  entziehenn  und  confisciren  wùrde, 
ettlicher  massenn  ein  underhaltung  und  bleibende  atatt 
haben  mochten  und  nicht  in  der  irre  bien  und  wieder, 
nach  unserem  absterben  y  umbtziehen  dùrfftenn  :  darauff 
konnen  abermals  K  G.  wir  unvermeldett  nicht  lasieo , 
dasz  wir  mit  hochstem  vleysz  bien  und  wieder  vielfâltige 
nachforschung  gehabtt ,  aber  bisz  anher  nicLts  dienlichs 
haben  konnen  erfharen  noch  zuwegen  pringen ,  dann  al- 
lein  das  uns  eusserlich  angelangt  hat,  als  solttenn  die 
Mansfeldische  Graven  ettliche  anipter  ein  zeittlang  zu  be« 
gebenn  vieleicht  uhrsach  haben.    Derwegen  wir ,  ausz 
sondern  zu  £.  G.  habenden  vertrauwen  y  bey  uns  gutt 
funden  haben  auff  ytztgedachtenn  fall  y  wo  solche  Ter* 
eusserung  geschehen  soit ,  bey  E.  G.  zeitlich  rhats  zu  le* 
ben  und  derselbenn  bedenckens ,  ob  und  wie  ethwan  un* 
serer  G^mahelin  und  kinderen  zu  guetem  hierin  hand- 
lung  yortzunemen  sein  mochten ,  uns  zu  erlemenn. 


Dieweil  aber  wir  ausz  yetïigen  E.  G.  sclireiben  befin-  iSSy. 
deao,(lasE.G.derMannszrel()ischeD  Graven  gelegenlieyt,  D<Jcrii.br«. 
indeme  noch  zur  zeitt  aigentlich  nicht  wissen,  und  das 
die  sachen  mit  ihnen  und  irciu  creditorn  noch  ethnas 
wdlhlItuFTtig  stelien  sollen ,  so  wollen  wir  nochmals  ge- 
daeht«r  gelegenhaytuns,  soviel  muglicli  gescheheii  kann , 
erkundigen  und  nichts  deslowcniger  bien  undwieder, 
wîe  und  wo  wir  kônnen ,  mit  allem  vloysx  umb&ehen  ;  aucb 
in  dte^ser  und  allen  andern  sarhen  dasjenige,  so  uuser 
lieben  G«niahel  und  kindern  7.um  besten  gedcyhen  mai;, 
ansenn  euszersten  veriuugen  nacli  bedencken  und  sucHau 
iidfFen^  bofien  aucb  Gott  werd«  uns  etbwan  zu  solcber 
oder  dergleichen  annendibcber  gelegenbeit  bùl£F  und 
gnade  mittbeyien. 

OannE.  G.  habenn  bey  sîch,  aU  der  hochverstendig, 
gnedig  abzunehmen  was  vor  eîn  bocb  anlîegenn  und  be- 
Kbwemùs  sein  wûrde ,  nadideme  wir  durch  M:btckuDg 
Aax  Almeclitigen,  verraiitelsl  unsers  bvyrails,  eines  so 
hocbberuenttcn  und  ansehenlliclien  liauszes  als  Sachsen 
itt ,  gunst  und  freundtscbafTt  erlang«tt  habenn ,  das  nacb 
Boserni  absterbenn  unsere  lûnder  etbwan  niangel  leydenn 
sud  nicht  gelegenheyti  haben  solten ,  wo  nicht  gar  iiem 
Mande  und  heerkommen  gemeesz,  yedocit  zum  wenigi- 
n«iD  etlicber  masszenn,  ebHich  zu  lebenn  und  auszzu- 
kommen. 

Derbalben  E.  G.  udds  woI  zutrauweii  mag  dasdiesze 
wrgenas,  wie  biiUch,  bochlich  zu  beitzemi  gebett,und 
d»  aucb  wir  ann  uns,  wo  etbwas  im  TeuUchIandt  zuwe- 
pnbracfatodererkhundigt  werden  kann,  nacbnials,  wie 
biaber  gescbehen  ist ,  nichts  «rwindenn  lasszen ,  sondem 
<U»  gexÎDge ,  M  wir  zu  yelziger  zeitt  haben  und  kùafTtîg- 


~  148  — 

1667.  lich  noch  zuwegen  bringen  konnen,  gedachter  unserer 
décembre.  Gemabell  und  kindernn  zu  guttem ,  gantz  gern  und  wiUig- 
lich  wolten  aniegen. 

Wir  machen  uns  auch  eine  hoffnung  und  zuvernclit:, 
wo  wir  in  yetzigen  zeitten ,  hieraussen  im  Reidi  etliwan 
ein  gute  und  zu  unserer  underhaltungdienstlîche  gelegenn- 
haiten  finden  môchten ,  dassolches  zu  hinderhaltung  und 
abwendung  unserer  landt  und  leuth  besorgten  ConfiiMii* 
tion  nicht  wenig  (wie  wir  dessenn  von  vertrauttcn-  lea- 
theu  aurh  ausztrucklich  erinnert  worden  seindt)  yertveg 
lich  sein  und  die  Niederlendische  regirung  zu  allerhandl 
milteren  nachbedencken  mochte  verursachen* 

Deme  allen  nach,  bitten  und  ersuchen  wir  E»  6.  hieak 
nochmals ,  als  unseren  hochvertrauten  gnedigenn  henui,, 
und  unser  lieben  Gemabell  nehistvarwandten  herm 
\euem  und  Vatter,  wo  dieselbige  etbwas ,  so  uns  die||- 
lich  sein  mochte ,  erfbaren  wurde,  das  alszdann  Sîe «n- 
beschwert  sein  wollen  uns  dessenn,  nebenn  Irem  rh«Mu- 
men  erachtten  ,Terstendigenn  zu  lasszenn  ;  dann  wir  uns 
zu  E.  6.  ye ,  wie  billich ,  aller  gnaden  und  guttens  ver- 
trosten ,  auch  in  unserm  thun  und  vorhaben ,  nach  der- 
selben  treuwen  rhat  und  guttachten ,  yederzeit  woltten 
richtten. 

Soviel  dan  ferner  die  abfbrderung  unsers  sohns  ausz 
deni  Niederlanden  betreffen  thut ,  lassen  wir  uns  E.  G. 
bedencken  (davor  wir  derselbenn  gleichfals  dienstlich  be- 
dancken)  gefallen ,  und  mùszen  bey  yetzweherenden  ge- 
schwinden  leufften  und  erbarmiichen  zustenden ,  so  wol 
unserer  selbst  als  gedachten  unsers  sohns  person,  auch 
unserer  landt  und  leuth  halben,  Gottes  schickung  und 
willen  mit  gedult  erwartten. 


—  149  — 

Wir  werenn  auch  wol  zeitlich  genaigt  gewesenn  j  ver-  iSâ^. 
iiiog€  desz  von  E.  G.  in  Irem  schreiben  unserer  lande  Décembre, 
und  leuthe  halben  erwegtenn  bedenckens,  boy  der*Kôn. 
MaL  oder  deme  Duca  de  Alba  umb  erclerung ,  wesz  wir 
uns  zu  versehen  haben  soltenn,  schrifïtlich  anzahalten 
und  dardurch  irer Kôn. Mat.  oder  S.L.  ubrsach  zu  gebenn 
derselbenn  gefast  vorhabenn ,  wo  nicht  gar  yedoch  et- 
licher  maszen ,  uns  m  erôiTnen.  Nhun  ist  aber  solches 
bîszanher  aûsz  nachvolgenden  bedencken  (wolchs  uns 
bîeiiii  auch  noch  heutigs  tags  ettwas  scheuwe  macht  und 
aoffhelt)  veii)lieben ,  das  wir  yorsorge.  gefaabt ,  uns  auch 
noch  yermuthen  mùszen,  man  wûrde  solche  anregung 
ethwan  anderer  gestalt  als  sie  gemeint  und  geschehen 
siochte ,  understehen  auffzunehmen  und  daraus  gelegen- 
heyt  suchenn  uns  bey  der  Kon.  Mat.  j  enthweder  als  ob 
wir  uns  in  unserm  gewiszen  ettlicher  maszen  schuldîg 
wîstenn,  oder  aber  je  gegcn  ire  Mat.  sonst  auff  den  fall 
da  man  sich  nicht ,  unserm  begeren  nahe,  gnedig  erderen 
wûrde,  aufTzulehnen  gemeint  weren ,  in  ferneren yerdacht 
und  unverdiente  ungnade  zu  bringen  ;  daraus  auch  ettliche 
unnsere  miszgûnstigewol  uhrsach  schôpffen  mochten  die 
confiscation  unserer  landt  und  leuthe  under  solchem 
schein  zu  befiirderen  und  uns  femem  nachteyl  und'|[e- 
(haar  zuzprichten. 

Dieweil  dann  ohne  das  noch  zur  zeitt  wir  uns  nicht 
▼ertrosten  konnen,  das  unser  ansuchen  bey  der  Kon. 
Mat.  oder  dem  Duca  de  Alba  uns  zu  einiger  bestendiger 
yersicherung  unserer  person,  landt  und  leuth,  vielweni- 
ger  unsers  gewiszens,  yertreglich  sein  wûrde,  und  aber 
dieselbige  uns  durch  anstifTtung  unserer  widerwertigen 
leichtlich  (wie  yetzvermeldt)  zu  unglimpifgeraicfaen  moch- 


—  150  — 

iS6y,  te  y  so  seind  wir  nochmals  bedachtdenn  sacheii  noch  ein 
lécembre.  zeitlang  stillschweigendt  zuzuséhenn  und  yetzt  angeregt 
ansuchenn  (i)  bisz  zu  besserer  gelegenheyt  ansehen  zu 
laszen. 

Letzlich,  nachdeme  K  G.  auch  begert  haben  y  sich  wie 
weith  wir  unsz  der  religion  halbenn  gegen  die  Kon.  Mat. 
erclertt  und  was  uns  darauff  zur  wiederantwortt  zuge* 
schriebenoder  sonstvorgehalten  worden  sey,  in  vertrau- 
wen  zu  verstendigen,  mogen  E.  G.  wir  nicht  yerhalten 
das  bierin  von  uns  aile  mûgliche  bescheidenheit  gebrancht 
und  wir  ye  zu  yederzeit  denn  glimpfF,  so  Tiel  ohne  be- 
scbwerung  des  gewiszens  geschehen  bat  mogen  ,  zu  su- 
ciienn  uns  bevlieszen,  auch  austrûcklich  anderer  gestalt 
nicbt,  dann  soviel  mit  der  thatt  und  in  denen  von  uns 
auszgangenen  schreiben  geschehenn  ist ,  gegenn  die  Kon. 
Mat.  oder  aucb  die  Regentin  erclert  baben. 

Damit  aber  E.  G.  desjenigen ,  so  yonn  uns  Terbandlet 
worden  ist,  desto  bestendiger  bericht  babenn,  auch  uns 
daruff,  Iremgnedigen  erbiethen  nahe,  ihrebedencken  desto 
besser  yertreuwlich  moge  mittheylen  ^haben  wir  ahn  statt 
desz  begerten  berichts,  die  Tomembste  schreiben ,  so 
von  uns  diesser  sachen  halben  ann  die  Kon.  Matt. ,  die 
Regentin  und  andere  Hernn  auszgangenen  seindt ,  sambt 
allem  so  darauff  ervolgtt  ist ,  ausz  deme  franzosiscben 
transferiren  lassen  ;  die  E.  G.  wir  hiebey  verwarth  auch 
zuschicken ,  gantz  dienstlich  bittendt  sie  wollen  auff  dies- 
senn  und  andere  obangeregte  pûncten  uns  nochmals , 
wie  sie  ohne  zweyvel  zu  thun  geneigt  seindt ,  hinfûrters 
(wie  biszher  geschehen  ist  und  wir  uns  zu  derselben  unab- 

(i)  ansuchenn.  Voyez  p.  i4^» 


—  151  — 

scUegîg  verirostenn)  yedenait  beyrfaacig  sein^und  uns  1567. 
dirgegcn  Tor  Iren  dienstwilligen  allew^e  halten  und  er-  Décraibrc 
kennan ,  dann  E.  G.  angeneme  dienst  zu  erzeigen ,  erken- 
MO  wir  uns  yerpflicht  und  willig.  Datum  DiUenberg,  am  ' 
DecembrisA^  1567. 

(Eingelegt  zettel). 

Hodigcbomer  Gnediger  herr.  E.  6.  konnen  wir  in 
fOftnnweo  xo  mehraerm  benchi  andi  lût  berges ,  das 
■m  iron  dcr  Kon.  Hat.  ausz  Hîspanien ,  unserm  gene- 
ipten  Hemn ,  auff  unser  an  seine  Mat.  baide  auszgan* 
fBÊt  scfareîben ,  deren  Copien  E.  G.  bidbey  verwarth 
akoamien,  weder  sdiriftUdie  nodi  mûndtlidie  wieder- 
iwmti  xngescndet  ist. 

Gkicbfids  finden  E.  G.  hid>ejyerwabit  was  die  Regen- 
tii  vDtt  aof  uBscr  scbreiben  selbst  geandtwortt^  audi 
AndidcrKoo.  Hat.  geheimen  raths  secretarien  (1)  yor- 
Uten  batt  laszen  und  wasz  wir  unsz  dagegen  vor  un- 
icna  abreisen  erderet  haben.  Sonsten  ist  uns  von  der 
K28.1fat.  mcfats  weîters  zukommen»  Datum  ut  in  littris. 


LETTRE  GCXCI. 

Lt  Prmee  Jt  Orangé  à  V Electeur  Auguste  de  Saxe,  Sur 
^famx  anns  donné  par  le  Duc  d^Albe  à  U Empereur. 


•  • 


«  Crttc  Idtre ,  qui  aura  été  traduite  et  expédiée  en  Allemand 
I;  tatiariem.  Bcrty  :  voyez  p.  48. 

'  ^  tUffre  est  «màs.  Appsremumemi  3o  f%cjnlm  Uttn de  tMieetemr . 


»r  jmm.  tS9J 


—  152  — 

• 

l568.  (Tom.  I.  p  34«)^c°)bl^'^^^  écrite  le  17  jaavier  i568  (voyez  U  lettre 
JaDTÎer.  ^94)»  ^^^^  il  y  a  une  difficulté;  c*est  que  par  le  10  du  mois préseni 
on  doit  entendre  le  10  décembre  (voyez  p.  141.)  H  se  peot  toutefois 
que  le  Prince  se  soit  trompé  et  ait  voulu  écrire  le  10  du  mois  pas- 
sé: nous  croyons  même  que  cette  supposition  a  quelque  probabilité. 
—  Il  paroit  que  le  Duc  d'Albe  avoit  accusé  l'Electeur  auprès  de 
Maximilien  II ,  en  lui  attribuant  des  intelligences  avec  le  Prince 
contre  le  Roi  Philippe. 


Monsr.  Je  receu  vostre  lettre  et  tous  remercie  eta  Je 
ne  me  peux  assés  esmervillé  la  raison  quii  ast  mea  m 
Duc  d^Âlve  de  faire  dire  tel  chose  à  l'Empereur ,  car  il 
est  impossible  humainement  qu'il  eusse  sceu  la  responee 
qu'il  at  pieu  à  vostre  Ex"*  me  faire,  ce  que  je  vecen  aa 
primier  le  10  du  présent ,  de  fasson  que.^fi  ajoura  tt  eut 
fallu  que  le  Duc  d'Âlve ,  l'Empereur  et  vostre  Ex**  éva- 
sent eu  l'adyertissement  ;  mais  pens  certes  qu'il  sait  plus- 
tost  procédé  par  présumption  et  discours ,  atant  enloidhft 
que  estois  en  ce  quartier,  si  ce  n'est  que  vostre  Excettenoe 
me  ayé  escrips  quelques  aultres  lettres,  qui  pornkmt 
avoir  esté  interceptés  et  n'estre  venu  entre  mes  mains  ; 
d  aultre  part  aussi  comme  ilx  ne  cherchent  que  par  tous 
moiens  me  faire  point  seulement  estre  en  la  mavese 
grâce  du  Roy  mon  maistre  ,  mais  aussi  en  celle  de  l'Em- 
pereur et  me  mestre  en  Jéfidence  auecque  les  Princes 
d'AUemaingne,  je  pens  queserat  esté  la  plus  principalle 
occasion ,  puisqu'il  ast  donné  à  cognoistre  à  Sa  Ma**"  que 
je  demande  grande  aide  et  assistence  à  vostre  Ex**  ,ce  que 
toutesfois  il  ne  se  trouverat  et  m'en  remes  à  vostre  Ex**  : 
car  luy  avoir  demandé  conseil  et  advis  en  mes  perplexités, 
ne  me  peus  persuader  que  Sa  Ma*'  Impériale  le  porroit 
prendre  de  mauvese  part,  comme  il  ne  seroit  aussi  raiso- 


—   153  — 

jmàAe^  el  k  pnncipale  ocoaskui'  de  xétMe  mo-9taâÀe.  iS68. 
este  que.  poml4eulemeiiitleTertI*£iDperetir,niiii8 
deren  tous   «ultres  Potentâs  ils  déanriont  de  les 
1er   que  Je  ftérois  abandoné  de  mes  prinetpaulx 
SôgBeuKs  el  -aîBjs,  a£fin  que  si  j'eusse  qudque»  ungs 
f  les  dite  Poteutaa  qui  neTeullest  du  bien,  que^fiaree 
[il  se lètîrassent'denioj et  me  fiiire  ainsi afoirtiBg 
■Éuim  lirait  pÉKtouttf  car  oertaÎDement  ^itre  tousin- 
fiortones  il  n  y  a  plus  grande  que  de  se  yeoir  idiàndàiié 
évtes  tBÔgneurseC  amjsw  Parquoj  jestipplieèienrlium- 
UtBeDt'  "vostre  EaaCj  ix>mme  à  cellttjqul  scail-  si  jëde- 
mÊBÊèéifmt  m  derant  ou  Aiainténant qudque  aîdedonlre 
WAèjmoii maîstre,  en-opuriutiité fair mes exchises 'vers 
SaJIa^,  oa  hîeo'ai.  elle  treilve  oonVeair  que  le  fit^seteoi 
tJBNi  alb^iaul  que  en. suis  adv^ti  du  Pais-Bas  etc./ en* 
Mcaiy  ttès  vôl^mîers  en  ce  et  en  tout  afdtve-cheeé^  le 
plMTEde  tiDslve  £ia  En  oultre  aussi' 


*  liETTRE  CCXCIL 

LeComie  H.  de  Nuenar  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Nou- 

ê 

velles  diiferses  relatives  aux  Pays-Bas, 


\*  La  Dacbease  de  Parme,  ne  désirant  pas  jouer  plus  long- 
Icapt  uo  rôle  complètement  duI  ,  avoit  quitté  les  Pavs-Bas  vers  la 
b  de  Décembre.  Viglius  écrit  à  ceite  occasion  :  «  Successoris 
*  pradeotiam  ac  mansuetudinem  omnes  venerantur.  »  Seulement 
il  ajoute:  «  Sed  impcrium  ac  rigorem  metuunt  cujusdam  Vergasi , 
«  ^apud  eom  multoin  poisse  didtur.  »  Ep.  ad  Bopp,  ^,  tfio. 


Wiewoll  ich  aucli  domall  gemn ,  insunderheidt  aufT 

'  ^  miamÊê  fmU  wi  n  ilmiiTU»  r  te  Prinre  éimrm  mppmremmeki  M  kUêfrmm^ 


—  154  — 

x568*  erfordemn  irer  G.,  hinauff  kommen  woUt  sein,  so  hab 
JaoWer.  ich's  doch ,  der  Key.  Gommissionen  halber ,  nicht  fhuen 
muegen ,  will  aber  meine  gelegenheidt  damach  richten , 
das  ich  in  gar  wenigk  tagenn  ghen  Dillenbergh,  wie  ich 
lang  Yon  heitzen  gewûnscht ,  konunen  moge,  und  TÎeler- 
lej  mit  hochgedachten  H»  Printzen ,  K  L.  und  anderen 
meinenn  hemn^mich  vertreuwlich  zu  underreden  tan- 
quant  in  Religione  unum  sapientes ,  das  die  anderenn  aile 
nicht  thun. 

Man  schreibt  hie  das  der  Gburfurst  von  Saxenn  6000 
pferdt  nnd  3  Regimentt  knechte  anwirbt  ;  was  £.  L»  dft- 
▼onn  bewust ,  dessen  bitt  icb  mich  auff  Siegenu  undHom» 
bergh  und  soTortten  hieher  zu  yerstendigenn.  Hinwîade- 
nimb  hatt  man  kundtscbafft  top  gewisz  y  das  Hertzog 
Erich  sambt  seiner  aooo  pferdt,  Rittmeistem  und  be- 
▼elchsleutbenn,Yon  dem  Hertzog  yonn  Âlba  auff  Brûssell 
bescheidenn  gewesen ,  und  ime  und  seinen  Reuthemn 
dermassen  abbrechen  wollen,  aber  sie  geantwortt  das 
es  gstrakcs  widder  ihre  bestallungh  "where  ;  darauff  der 
Hertzog  von  Alba  geantwortt,  das  Hertzog  Erich  und  sie 
hin  mochtenn  ziehen ,  und  das  er  wol  gefast  were  ,  wen 
sie  schoen  zùrnetenn,  inen  allenmit  sampt  seinen  kriegs- 
volck  zu  begegnen  ;  daruff  sie  dan  mitt  eînem  groszenn 
trutz  und  unwillen  abgescheiden ,  und  kuntte  man  diesel- 
bigeleuth  umb  halb  geitt  haben. 

Man  schreibtt  auch  das  die  Hertzoginn  vonn  Parma  wie- 
derumb  aufî  Brûszell  soll  ziehen  ;  was  das  nhun  vor  ein 
Italianische  oder  Hispanische  salatt  oderverdeckt  eszen 
ist ,  wirdtt  die  zeitt  geben. 

Wie  man  anfahett  in  Brabant  hochgedachten  meines 
gnedigen  Herrn  Printzen  zu  Uranien  etc. ,  Egmont,  Hoch- 


—  155  — 


smten  ond  anderer  gôtter  bewegUdi  und  unbeweglîch  i568. 
inrcntaritzieren  su  lasaen  (ich  geschweigh  anderer  Ton  JanvMr. 
add  nnd  Uriner  leuth),  das  werden  K  L.  aus  meines 
tdiwagers  von  Hochstratens  schreiben  nhunmer  Temom- 
men  habenn;  und  wiewol  es  erbannlich  und  auch  yiel- 
Idclit  unaer  Her  Gott  dieselbige  yôldier,  sunderlichin  dis- 
leil,  heimbsudiet ,  so  ist  es  doch,  insunderheytt  den 
underthanen  halben,  nicht  woU  gegen  Gott  zu  yer- 
Aedingen  dieselbige  in  solcher  Tyranny,  seelen,  letbs, 
Uien  und  gûtter  zn  erlaszen.  Was  das  uberentzighe' 
betrifik,  willichmit  K  L.  in  unser  zusanunenkunCBt  gem 
abredco,  und  tbuen  midi  derselben  zu  allem  freundtli- 
Af  angenccmen  dienst  jederzeit  bevelhen,  Datum  ilentz , 
OOndeo  i3**  lanuarij. 

E*.  L.  aixeit  dienstwilliger  Bruder  und  Freundt, 
Heeman  Geaf  zu  Nubnab. 

Dca  Wolgeboroen  Lud  wigen, 
Gnffia  Nauau,  . . .  meinen  freuodli- 
cWb  UebcD  Scfawa^cr  tmd  Brader. 


»^ 


t  LETTRE    CCXCIII. 

U  Landgrape  Guillaume  de  Hesse  à  VElecteur  de  Saxe, 
n  le  prie  d'intercéder  en  faveur  du  Prince  d'Orange 
offres  de  P Empereur  Majcîmilien. 


Hochgepomer    Fûrst,     freundlicher,    lîeber  Vetter 
^ckwager ,  Bruder  und  Gevatter.  Wir  haben  E.  L.  jùngst 

I  ûbrifc.  '  E —  Freondt.  Autographe, 


—  156  -- 

iSlfS.  zu  érkennen  geben ,  welcher  masseo  uns  der  PrÎBi&su 
•  Uranien  freundtlichen  ersucht  das  i¥ir  beneben  unsws 
freiindtlioh  lyeben  bruders,  Landgraff  Ludwigs  Gema- 
hell  und  Graff  Ânthonio  von  Oldenburgh  (i)  ,  S.  L.  jûngf- 
sten  sohn  (a)  zur  Christlichen  tauff  bringen  wolten.  Ob 
wir  nun  woll,  zu  vermeidung  allerhandet  verdacbtSibe- 
deilckens  geiragen  uns  zu  personlicher  yerrichtung  «ol» 
cbes  Christlichen  wercks  ghen  Dillenberghzuyerfuegeny 
so  seindtt  wir  doch  endtlich ,  vomemlich  darumb  da> 
mitt  wir  nicht  angesehen  wurden  als  das  wir  uns  imse- 
rer  freunde  in  ihren  notten  eusserten ,  und  dan  aucli  vff 
das  wir  unsere  freundtUche  liebe  Mhume,  die  Princasaini 
von  wegen  bewuster  sachen  aussprechen  kôndlteoi  in 
eigner  person  daselbst  hin  ghen  Dillenberg  gezogenn  ud 
solchs  ChristUchs  werck  voinbracht,  da  wir  dan  ehrlidi 
und  woU  tractirt  und  gehalten  worden.  Wir  haben  audi 
ernielter  Princessin  der  bewusten  sachen  halben  was  die 
•notturft  erfordert  mitt  vleisz  undersagtt ,  und  Ihre  L.  da- 
hin  vermanhtt,  das  sie  uns  vérsprochen  sich  hinfôrter 
a  volera  zu  temperieren  ,  auch  jegen  irem  hern  und  ge- 
mahell  freundtlicher  erzeigen. 

Ferner  wollen  wir  E.  L.  freundtlichen  nicht  .pergen 
das  eben  desmals  ,  als  wir  zu  Dillenbergh  gewesen ,  des 
Printzen  zu  Uranien  nniptileuth  und  Bevelchhaber  in 
Burgundtt  S.  L.  geschrieben  das  Duca  de  Alba ,  aus  bc- 
velch  des  Konigs  zu  Hispanien,  S.  L.  aile  ihre  gûtter,  so 
S.  L.  in  Burgundtt,  uff  den  20*"*  nechstverschienen  Mo- 
nats  Decembris  zu  des  Konigs  handtt  genommen  und  die 

(i)  Oldenhurgh.  Le  rx>iiite  Antoine  J  d*01denboiirg,  né  en  iSoS. 
(a)  sohn.  Maurice. 


—  157  — 

inqpCer  sndawerth  besteltt,  aiich  aile  S.  L.  biieve  und  1S68. 
«egell  and  andere  mobîla  inyedtieren  lassen  (i).  So  ist  Janvier, 
aiidi  S.  L.  ausz  den  Niederlandtt  geschrieben  wordenn , 
das  Dnea  de  A.lba  mitt  dem  ûbrigen  S.  L.  gûttern ,  so  S. 
Lb  deiwerls  habe,  gleicher  gestaltt  procedieren  und  also 
&  L.  aller  zeittlichen  wolfarth  spoHjren  and  berauben 
wMt.  Ob-nun  woll  in  solchen  widerwertigen  zustandtl 
&  S.  L.  dennocb  etwas  trostes  gibt,  das  solchs  ailes 
alieui  S.  L.  ûberlegt  und  angehoitt,  sondera. auch 
und  unerfordertt  beschicht  und  yorgenommen 
irirdtty  ao  haben  dodi  E.  L.  zu  erachten  in  was  grosser 
btlffâlmâs  nicht  allein  S.  L.  y  soodom  auch  K  JL  Bifuders 
idigin  toditer ,  &  L.  Gemahell ,  itzo  versîren»  Ibrer  beî- 
dor  L»  L»  haben  auch  ail  ir  trost  und  boffnung,  nechst 
Gott,  m  E.  L.  gesidtt  und  yerseben  sich  dessen  gent»- 
Bdien  E.  L.  werden  sie,  in  diesen  ihren  nôtten  und  un- 
gIfcrHnrfftigep  zuftandf ,  nûtt  undenhenigster ,  yleissiger 
lad  tnnwer  intercession  bey  der  Kay.  Mat.  und  sonst 
no  ihren  L.  L.  soldies  ersprieszlich  sein  mag ,  auch  g»* 
tiiaiien  rath  und  trost ,  nicht  verlassen. 
Wâl  wîr  dan  dem  Printzen  und  S.  L.  gemahlin  der- 
mitt  Uuttverwandtnûs  zugetban ,  das  wir 


(1}  lasMen,   Cette  mesure  ,  bien  qu'elle  fut  eu  harmonie  avec  le 
tniteacnt  des  Comtes  d'Egmout  et  de  Homes ,  étoit  dangereuse  ; 

•  Irtilaiilailisi  le  Prince  on  devoit  craindre  de  mettre  un  terme  à  son 
néishnisu.  Telle  étoit  du  moins  Topinion  de  Hopper.  •  Mandata  crî- 
»  nîaalia  crga  Dominos  illos  décréta  vereor  ut  turbae  aliquid  adfe- 

•  natSed  meo  jodicio  aut  illis  qui  in  manibussuntfacta  fuisset  inju- 
>ria,  ant  iU  faciendum  îmX,»Episi,  Hopp.  i57.  Et  Viglîus 
Mtoit  «  Domi  qaiqoe  et  qui  a  Patria  exulant  y  non  dormiunt , 

•  praoertim  cxxm  bona  sua  passim  annotari  audiunt.  »  EpisL  ad 


)58  ■ 


i568.  L.  L.  itzigea  ihren  widerwertigen ,  ungliicklichen  zu- 
Janvier,  standtt  untl  diiraus  ervolgtes  schwertnuetiges  bekùmiaeT* 
nus  von  hertxen  billich  vergîmnen ,  so  habenn  wir  nicht 
underlasseii  wollen  tlieses  an  E.  L,  in  sonderm  freundl- 
lichen  vertrauwen  zu  gelangpn  und  achlens  gentzlicb  dar- 
fÙTy  wan  E.  L.  vor  sich  seibst  und  nicht  nls  utîgedach- 
tes  Prinlzenn  vorgebende  pitt  (damîtt's  nicbt  das  anseheo 
hette  dem  spricbwortt  nach ,  rogatus  l'ogo)  bey  der  Kay, 
Mat.,  unserni  allergnedigsten  Hern  ,  sîcb  S.  L.  mit  etwaa 
embsiger  vorpitt  annehine  und  vor  dîeselbige  ,  in  ans»- 
bung  der  gantz  nahen  blutlverwandtnùs  damit  S.  L. 
mahell  E.  L.  zugethan  ,  ufls  underthenigste  und  vleissig- 
Ste  intercedirte,  E.  L.  wiirden  bey  ihrer  Kay.  Matt.  durch 
£.  L.  authorîtet  vîel  erlangen ,  dardurch  S.  L.  sacben 
trefTIich  geraten  und  S.  L.  aus  gegenwertigen  unfall  und 
bescbwerung  werden  mocbtte. 

Ob  aucb  uff  itzigen  tage  zu  Fulda  den  daselbst  verord- 
neten  Cburfiirstlicben  Retbeii  und  gesandten  dieser  str 
chen  balben  etwas  proponirtt  und  gesucblt  irerden 
kontte ,  so  gedacbtem  Priiitzen  zu  guttem  gereichen 
mochtte,  solches  stellen  wir  zu  E.  L.  ratblîcben  beden- 
ken;  daran  erzeigen  E.  L.  ermelten  Printzen  eîn  gnedige 
bohe  guttbatt ,  welches  S.  L.  die  zeitt  ibres  leben&  nichi 
in  Tergesz  stellen,  sondern  sich  Tiellmehr  solclu  g^ni 
E.  L.  nacb  miiglicheitt  daiickbarlicb  zu  verdhieiien beflei*- 
sigen  wirdtt  ;  so  seindts  auch  wir  gegen  E.  L.  jederzeitt 
freundtliL-h  zu  verdienen  gantz  willig  und  genaîgt.  Daùtm 
Casse  11,  den  3i"°  Januanj  Anno  68. 

WlLBELM    zn    HesSEIf. 
Alt  denn  Chur- 
fSntlen  m  Saditenn. 


—  159  — 

Il  j  a  aux  Archives  uo  acte  signé  par  le  Landgrave  et  par  TEleo-  i568. 
tenr  de  Saxe  dans  lequel  ils  s'engagent ,  comme  étant  les  plus  pro-  Janvier, 
chcs  parens  (nechsti'erwante  blueVffreundeJ  de  la  Princesse,  à 
fournir  au  Prince ,  aussi  longtemps  qu*il  sera  privé  de  ses  biens  , 
les  moyens  de  virre  convenablement.  («  Damit  ihre  F.  G.  bei  einan- 
•  der  .  • .  seyn  und  ihren  zimblichen  fûrsHicbenn  Underbaltt, 
»  aambt  ibren  kindem  und  vier  und  zwanzig  Personen  am  eszen 
»  und  trinckenn  haben  môgen.  »)  La  ville  d'Erfurt  lui  étoit  assi- 
gnée pour  résidence. 


la  s  ^ 


*  LETTRE    CCXCIV. 

Auguste j  Electeur  de  Saxe,  au  Prince  cT Orange,  Il  Pas- 
sure  de  ses  bonnes  dispositions  à  son  égard. 


....  Wîr  haben  E.  L.  zwei  letzerer  schreiben  y  den 
30**"  Dec.  und  17  Januarij  (i)  datirt,  zu  unsem  handén 
cmpfangen  und  hetten  E.  L.  der  entschuldigung  kegen 
uns  nicht  bedûrflt.  Soviel  des  Duca  de  Alba  vorgeben 
Ton  eroffenten  unsem  ratschlegen  betrift ,  dan  wir  dièse 
und  dergleichen  derer  Leute  diseurs  woU  kennen  und 
lassen  uns  dieselben  wenig  anfechten  j  haben  es  aber  E.  L. 
zu  mehrer  warnnung  und  nachrichtung  freundlich  ver- 
melden  woUen.  Das  Euer  L.  Ire  lande  und  leute  nuemehr 
eingenhommen  sein ,  haben  wir  warlich  mit  bekommer- 
ten  gemûte  erfaren  und  tragen  deszhalben  mit  E.  L.  und 
dero  freundlichen  liebenGemahl  und  kindem  ein  freundt- 
lichs  schwegerlichs  mitleiden;  £.  L.  werden  sich  aber  als 
ein  Christ  selbst  zu  trosten  und  in  solchem  creutz  Gott 

(i)  /on.  Voyez  p.  i5i  et  i52. 


—  160  — 

i568.  umb  seine  hûlfle  zu  bitten  wisseon.  Was  wir  dan  auch 
Janvier,  nében  andem  E.  L.  verwandten  freunden  (urab^dero  ver- 
mûgen  es  Gott  lob  dermassen  geschafîen  das  E.  L.  billich 
keine  nott  leiden  sollen) ,  K  L«  zu  trost ,  iorderung  und 
guten  thuen  und  yerwenden  kopnen ,  damitt  Ewer  L.  beî 
der  Kôn.  Wirden  ausgesonet  und  zu  dem  Iren  widerarob 
kommen  mùgen  ,  davon  woUen  wir  nichts  erwinden  las- 
senn,  und  mochte  es  villeicht  Gott  noch  also  schicken  das 
es  die  y  so  itzo  triumphiren  ,  zu  gelegener  zeit  wolfeiler 
geben.  Welchergestalt  wir ,  £.  L.  halben ,  an  die  Kay. 
Mat.  geschrieben ,  das .  habeiv  ..B.  «  L..  aus  beiyerwarten 
abschrift  freundlich  zu  vernehmen.  Da  auch  E.  L.  vor  gutt 
ansihet  das  wir  neben  unsern  Yettern,  LandtgrafF  Wilhel- 
men ,  und  andern  £.  L.  gefreundten,  eineschickung  oder 
schreiben  an  den  Konig  zue  Hispanien  oder  den  Duca  de 
Albathun  sollen I  woUen.wir  uQsers  theils  daran  auch 
nicht  erwinden  lassen...» />a^m  Dresden ,  den  aj^  tag 
Januarij^ 

ÂuGusTus  CHiua^masTf 

Dèm  hocfagebomen  ...Hem 
Wilheltneii^  PriaUenzo  Uraniea... 


*  LETTRE  CCXCV. 

fje  Landgraife  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  d^Orùnge* 
Sur  une  intercession  auprès  de  r Empereur ,  et  la  nêces* 
site  de  consen^er  les  bonnes  grâces  de  V Electeur  de  Saxe. 


....  Wir  habeu  K  L.  jùngst,  de  dato  den  ai***  Januarij, 


—  161  — 

oopien  ùberschicktt  was  wir  ,  E.  L.  halben ,  an  den  Chur-  i568. 

(onlen  zu  Sachsen  geschrieben  ;  darufF  uns  itzo  S.  L.  (be-  Février. 

mhea  ûberschickung  Copien  was  S.  L.  darufF  an  die 

Kay.  Blac ,  auch  desFrantzosischen  kriegswesens halben^ 

m  vwejen  underschieddichen  Misziven  bey  einem  eignen 

ratteoden  Botten  geschrieben)  hinwidder  per  cedulam 

geantwoit ,  wie  K  L.  ab  hierbey  yerwarten  Copijsfreundt- 

lîdi  su  sehc» ,  daraus  K  L.  zu   befinden  des  es  S.  L. 

Heulich  und  guth  meinen.  Unndt  weill  S.  L. 

lafthsamb  ansehen  das  wir,  samptt  unsem  freundtli- 

dien  Iid)en  firudem .  auch  andere  Chur-  und  Fùrsten , 

&  Kay.  Mat.    gleicher  gestalt   durch  underthenigste 

«■afiahriiche  TorpittschrifFten,  ersucht  hetten,  so  seindt 

wirbedaidit,  in  unserm  undt  unserer  fireundtlichen  lieben 

Bmder  nahmen,  gleicher  gestaltt  ein  underthenigstschrei- 

hoi  an  die  Kay.  Mat.  furderlichen  zu  verfertigen  undt 

itaelliig    der  Kay.  Mat.   zuzuschicken  ;  wollen  auch 

«nsem  schwehem,  den  Hertzogen  zu  Wirtenberg,  des- 

gkidien  den  Hertzogen  zu  GûUich  und  Hertzog  Wolff- 

gangen,  Pfaltzgraven ,   freundtlichen ,  so  vern  es  £.  L. 

bin  bedenkens  tragen  und  unsz  solchs  zu  erkennen  ge- 

bcB,  flûglich  ersuchen  das  ikre  L.  L.  unbeschwerdt  sein 

wolten  bey  der  Ray.  Mat. ,  £.  L.  halben ,  gleichfals  in 

Kbifften  ein  underthenigste  und  vleiszige  Intercession 

xnthun  ;  nicht  zweifelnde  ihre  L.  L.  werden  sich  in  dem 

ûdit  allein  freundtlich  und  guttwillig  erzeigen ,  sondem 

aoch  bey  der  Rom.  Kay.  Mat.  so  viel  erhalten  das  £.  L. 

bey  der  Kôn.  Wûr.  zu  Hispanien  zu  gnaden  und  guthem 

gwcichen  werde  ....  Datum  Caszell,  den  a""  Februarij 

^nno  i568. 

WiLHELM  L.  Z.  HeSSEN. 

3  ir 


—  162  — 

1 568.  Nachdem  auch  E.  L.  sehen  das  der  Churfùrst  zue  Sacb- 
Février,  sen  sich  dennoch  fast  ernstlich  E.  L.  sachen  und  wolfart 
annimpt,  so  konnen  wir  E.  L.  keins  wegs  rathen  S.  L. 
aus  disen  guthen  ierminis  zue  lassen ,  sondem  ihnen 
in  aile  wege  darin  zu  erhalten  ,  dan  S.  L.  autkoritas  bci 
Spanien  und  Kayser,  auch  andern,  nichtein  geiinges  an- 
sehen  hat. 

Darumb  wollten  wir  nicht  widerachten  das  K  L.  Ge* 
mahlin  sich  dannoch  sollcher  guthen  befûrderung  und 
vorschrifTt  freuntlich  gegen  den  Churfùrsten  bedanktt 
und  angenommen  hatte,  und  deswegen  ein  freuntUche 
schrifTt ,  beidt  an  den  Churfùrsten  und  S.  L.  Gemahlin 
die  Churfiïrstin,  mit  eignen  handen  gethann  hette  ,  mit 
begeren  in  sollcher  guthen  affection  und  freundtschafit 
zu  verharren  und  beit'  K  L.  darin  zu  behalltenn.  Dan 
es  thut  den  grossen  hern  woU  das  man  ihnen  zue 
zeitten  guthe  wort  gibt ,  so  erforderts  auch  beide  E.  L. 
eusserste  nottûrfFt  das  sie  in  dieser  grossen  gefhar 
freundtlichen  zusammen  hallten,  alsdan  werden  auch  al- 
lerseits  E.  L.  freunde  desto  mher  ursach  liaben  sich 
hinwider  E.  L.  desto  mher  anzunehmenn. 

Wie  wir  in  verfertigung  dièses  zettels  gestanden ,  kompt 
uns  E.  L.schreibenn,  dedato  den  29»*»  Januarij.  Das  nun, 
vernioge  des  Bisschoffs  von  Lûttichs  schreiben  ,  der  ver- 
trag  sollte  geschlossen  sein  ,  konnen  wir  noch  zur  zeit 
nicht  woU  glauben  ,  sondem  das  schreiben  ist  selbst 
gegen  einander. 

E.  L.  machen  uns  aber  des  Herzogen  zue  Gûlichs 
halben  gedancken:  darumb  wollen  wir,  der  vorpit  bal- 
beii ,  nichts  an  ihnen  lassen  gelangen  ohn  E.  L.  rath  und 

'  beide. 


—  163  — 

aeschieibeiiii  (i),  aber  bei  unserm  schwehem  dem  Her-  i568. 
logea  me  WûrtteDbei^^  woUen  wir  befurdem  das  S.  L.  Février. 
proprio  motu  ein  schreiben,  E.  L.  halben,  an  dieKay.  Mat. 
thon  soll,  dan  S.  L.  desen  nunmher,  dieweil  die  Ray.  Ma' 
màk  mit  S.  L.  solcher  tractation  balben  so  weit  inge- 
tasacn,  wie  £.  L.  au»  der  bei  unser  ander  schreiben 
gechane  Gopej  zue  sehen ,  guthe  ursach  hat  ;  ob  aber 
«ifler  brader  und  wir,  desgleichen  Herzogh  Wolffgang 
ond  der  Henog  Gûlich  yof  uns  auck  scbreiben  sollen  , 
desien  seindt  wir  Yon  K  L.  furderlicher  erklerung  freund t- 
lidi  gewertigh.  Datum  ut  in  liien's. 

Wn^HELM  L.  z.  Hessbh. 

DoB  hœbgdMriMn  Fûrsteo 
Wm  Wflhcfaiien ,  PriDlzen  zo  Uranien... 

za  S.  L.  sdbst  handen. 


*  LETTRE  CCXCVI. 

Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Pi 

Ajfaires  de  France. 


\*  Les  deux  partis  eD  FraDce  cherchoieDt  des  secours  en  Alle- 
■i{iie.  JesD-Casimir,  né  en  i543,  second  61s  de  l'Electeur  Palatin 
Frédéric  III  ,  levoit  des  troupes  pour  les  protestants.  L'Elec- 
teur sur  les  plaintes  à  cet  égard  donna  une  réponse  évasive.  «  Se 

*  credere  Coodaeum  et  eos  qui  cum  ipso  sunt  y  ideo  tanlum  arma 

*  sampsisse ,  ut  suam  salutem  et  libertatem  in  religione  sibi  con- 


(i)  zue  schreibenn.  Il  semble  que  le  Prince  ne  croyoit  plus  de> 
^oir  ta  fier  au  Duc  de  Clèves.  Voyez,  p.    1 1. 


—  164  — 

l568.  »  cessam  a  Rege  tueautur  aciversu»  eos  qui  Regîo  nomîtie  nd  îpaoi 
Février.  ^  opprimeodos  abutantur  ...  Filio  se  concessisse  ...ut  liceret  aliquo 
M  ire  militatuiD.  Quid  jam  instiluat  se  ignorare . .  .  Ejuf  esse 
»  aetatis  ut  eorum  quae  agit  rationem  reddere  possit.  »  Languet, 
Ep,  secr.  I.  27.  Les  démarches  de  la  Reine-mère  auprès  de 
Jeao-Casimir  lui-même  furent  également  inutiles.  /.  /.  35  «  La 
»  fascherie  des  Huguenots  fut  bientost  convertie  en  resjoniisancc , 
»  quand  ils  entendirent  au  vray  que  le  Duc  Casimir  (Prince  doué 
>'  de  vertus  Chrestiennes  et  auquel  ceux  de  la  Religion  sont  fort 
»  obligez)  marchoit  et  qu'il  estoit  prochain.  »  Discours  politiques  ei 
militaires  de  De  la  Noiie,  éd.  iSqG.  p.  897. — Quant  au  Landfprave 
il  ne  considéroît  pas  la  cause  du  Prince  de  Condé  d'un  beîl  très 
favorable  (voyez  p.  128.)  et  craignoit  peut-éire  aussi  de  se  eoin- 
promettre,  n  Imperator  proscriptioncm  comminatus  est  iis  qaî  ad 
t  hoc  bellum  proficiscuntur.  »  Languet,  Ep,  secr.  l.  p.  35.  Lea 
rapports  de  ses  Députés  étoient  propres  à  le  convaincre  que  Coudé 
n*étoit  pas  un  Chef  de  rébellion,  mais  qu'il  combattoit  poar  la 
défense  d'un  droit  acquis  et  pour  la  cause  Evangélique. 


Wir  haben  E.  L.  ▼emickter  weill  zu  erkennen 

gegeben ,  wellclier  massen  wir  zwen  unserer  Rethe  zuc 
lier  Koniglichen  Wirde  in  Franckreich  abgefertigt,  uns, 
des  ihrer  Ko.  Wirde  von  unsern  misgiïnstigen  fellschlich 
eingebillten  verdachts,  ails  das  wir  beneben  Pfalitzein  stat- 
lich  Krigsvolck  zue  Rosz  und  fues  in  Franckreich  schicken 
thetten,  zuentschuldigen.  Was  nun  izo  dieselbigen  unsere 
Gesanten  zue  ihrer  widderkunfft ,  ihrer  ausrichtung  halb, 
referirt,  haben  K  L.  aushirpey  verwarterCopienfreundl- 
lich  zue  sehenn  und  daraus  zu  yernhemen  das  beidt ,  die 
Ko.  Wirde  und  die  Konigin  Mutter  ,  mit  sollcher  un- 
serer  gethanen  purgation  gantz  woll  zufridden  gewesen, 
sich  derselbigenn  gantz  fleissigh  bedangkt  und  gegen  uns 
ailes  freuntlichen  willens  und  guther  befurdeiiDfferbol- 


leoj  wie  siedaii  auch  unsere  Gesai 

■roll  rractirt  uml  statlich  begHl>et. 

Es  berichten  uns  aucli  gedachte  unsere  Gesanten  l'er- 
ner ,  dai  wenig  oder  gar  kuynn  liolïiiung  des  fridts  ubrîg 
tej  ,  dan  der  Oirdiiinll  von  Lotrin>;t;nn ,  desgleiclien  des 
hpsU  und  anderer  Gesandten ,  werdeii  es  scimerlich  zu 
ejneta  vertragh  kliommen  lassenn.  Sie  halieii  s'tch  dan 
xuvor  wotl  gerusst.  —  Wir  baben  sie  mit  ernst  getViigt , 
vofiir  sie  das  betrûbte  wesen  in  Franckseirb  anseben. 
ob  eh  Yomemblii'h  der  Religion  balben  zu  thun ,  oder  ob 
fs  cin  Rébellion  und  privat^cbe  seye;  dundf  sîe  uns 
gMOCWortt:  die  Ronigin  bab  ihnen  selbst  vernïeldel,  lia- 
bot  auch  sollctis  allsu  b^funden  das  etziicbe  vieil  tau- 
•ent  Hugeuiouen,  wie  inan  sîe  nenuet,  so  woll  bohes  alU 
niddern  standts  ,  beym  Ko.  Hotï  und  KrigSToIck  seyenn  , 
Ton  deren  ettilichen  sie  aeibsl  berieblct,  ob  woll  etziicbe 
priTBtMchcD  mit  underlauffen  morbten ,  so  sey  es  doch 
nnlaugbur  das  den  Piinlzen  von  Condé  und  seine  mitvcr- 
wanten  anders  nicbts  ails  die  vorgewesene  und  besorgte 
Tiubtion  und  subtation  des  zuvor  uffgericbten  pnrjfica- 
tion-Edicts  zue  dîesein  krîcg  bewegt;  dan  es  webreii  so 
nd  ehrliebender  und  r<?dilicber  leuthe  bey  gcdacbleoi 
Priatzen  von  Condé,  welkbe,ao  siespiirten  undvermergk" 
loi  das  er  nicht  die  freybeit  dec  religion  ,  sondern  viel- 
BW^utKler  sollcbem  scheyn  aeîner  aelbst  erhiJhung  sucb. 
t«  nnd  dero  Kîînigb  nacb  seyner  Cronen  trachtete,  nicht 
nicht  bey  ihm  pleiben  ,  sondern  ihnen  selbst  zue 
itùcken  lerbawen  wiirden. 

In  tammn  es  sey  etn  solich  jamnierlich  ,  beiritbt  und 
urspallten  wesen  m  ganiz  Franckreicb  das  es  /u  erbiii- 
<iim,und  wissekeynerwemertrawen  soUe.  Esseheuauili 


—  166  — 

i568.  viel  vornhemer  und  guther  leuthe  uf  beiden  seyten  aoU- 
Février.  chem  krigh  gantz  ungem ,  wollen  oder  dûrf£en  daryon 
weder  einera  oder  dem  andern  theyll  zue  vortheyll  oder 
nacbtheyll  nichts  reden ,  sondern  balten  sich  also  in  sum- 
penso,  UfF  des  Konigs  seytea  flinren  die  Guisischen  und 
der  Cardinal  von  Lottringen ,  welcher  personHch  îmlager 
sej  und  aile  dinge  dirigire  und  anordne,  den  gantzen  krigh. 
Berichten  ferner  das  der  Printz  von  Condé  mit  Teut- 
schem  und  Franzosischem  Krigsvolck  sehr  starck  sey  und 
an  Franzosen  ellff  tausent  und  an  Teutschen  sieben 
tbausent  pferde,  und  wiedie  konigischen  selbst  bekenten, 
die  besten  und  erfarnesten  krigsleuthe  bey  sich  haben 
soUe.  —  £s  sey  die  gemeine  vermutung  man  wolle  die 
Teutschen  gegen  undwidder  einander  fhûrenund  sie  ûdi 
selbst  under  einander  herrabheben  lassen  ^  dan  an  deren 
ufopfferung  erlieden  die  auslendischen  Welschen  nationeo 
keinen  abgangh  ;  was  aber  dem  Hay.  Reich  dardurçh  tôt 
scbwechung  geschicht ,  ist  leiderlich  zue  gedengken«  •  •  •  So 
vieil  den  Cardinall  von  Chastilton  und  desselbîgen  zue- 
geordneten,  so  von  wegen  der  fridtshandlung  zue  der 
Ko.  Wûrde  abgefertigt  worden  ,  betrifft ,  berichten  un- 
sere  Gesanten  das  dieselbigenn  à  Boys  de  Fincenne  ent- 
halten  werden ,  etziiche  sagen  gefengiich  ,  etzliche  aber 
die'  fridtshandlung  mit  dem  konigschen  zue  continuiren , 
und  sey  ihnen  ein  Guardi ,  zue  sicherung  ihrer  personen 
und  damit  ihnen  kein  leidt,  schimpff  oder  hoën  '  begegne, 

geordnet....  Datum  Gassell,  am  iS'"  Februarij  Anno  i568. 

• 

WiLHELM    L.    Z.    HbSSBN. 

Dem...  Prinlzen  zu  Uranien... 
zti  S.  L>  selbst  hànden. 

'   Holia. 


—  167  — 
f  LETTRE     CCXCYII. 

Chùtophê ,  Due  de  Wurtemberg ,  à  F  Empereur  Maxinti- 
lien  IL  II  le  prie  d intercéder  pour  le  Prince  d^  Orange 
empris  du  Roi  nT  Espagne, 


AUargnedigster  Heir.  Ewer  Rom.  Kay.  Mau  solle  i568. 
and  kann  ich  in  allerunterthenigster  gefaorsam  und  Fénîer. 
pemauen  Tolgender  sachen  zu  berichten  und  under- 
dMoigst  au  Intfaenn  nichi  undeilassen,  der  underthe- 
aigstenn  getrosten  hofFnung  K  Kay.  Mat.  werde  mir  es  an- 
dastnieht  dann  aller  [guns]  veimerckenn^  undhatt,  aller- 
gnedigster  herr  Reiser,  dise  meinung ,  ich  wurde  glaub- 
lidwnn  berioht ,  das  der  Duca  de  Alba  inn  Burgundt 
and  dem  Nidderlaodt  dem  Printzen  Ton  Uranien  aile 
&  L.  herschafften  ,  haab  und  gûtter  einnemen  und  con- 
fisciren  lassen  und  albereitt  daszelbig  mebrertheils  uner- 
luumdt  recbtenns  bescbeen  sein  selle;  das  aucb  an- 
deren  underthanen  im  Nidderlandt ,  so  sicb  vonn  dem 
Btpstumb  zu  der  Aiigspùrgiscben  Confession  getban, 
pnntz  untreglicher  ûberlast  zugefùgtt. 

So  ich  dann  anderst  yonn  sein ,  des  Printzen ,  L. 
nie  gebortt ,  noch  erfarenn ,  dann  das  dieselbig  der  Kon. 
W.  ausz  Hispanienn  jederzeitt  mitt  allenn  treuwen  inn 
uiselîcber  ambtternn  gedienett ,  ir  Kon.  W.  anderst  nie 
gemeintt;  sonnder  aucb  bey  dissenn  unruigem  und  ge- 
Yerlicbem  leufTenn  vor  hocb  schedlichem  uffstandt  und 
Uuttvergiessenn  nacli  seiner  mooblicbeitt  gewesenn  , 
^hab  ich  soviel  destomehr  mittleidennlicher  verstan- 
<>cnii,  dieweil  icb  anderst   nicbt   erachtenn    und  auch 


—  168  — 

i568.  sonsten  vernemen  kan,  wan  das  allein  gegen  Irer  h, 
Février,  derenn  ursach  halb ,  durch  ansdfftung  derselbigen  wid- 
derwertigen  ein  solcher  emst  iroi|[enomiiieiin ,  dis  aie  in 
religion»  sadien  Ton  dem  Babstumb  abgedretten  iind 
sich  zu  der  rechten  waren  Augapûrgisdien  Ckmfieaaioii 
bekandt  habe. 

,  Wiewol  ich  nun  yerfaoffen  wil  daa  die  Kon.  W.  nit 
berelch  gethan  enàxxer  roasaen  mitt  des  Printien  L 
herachaCEken  su  fiureim,  so  hab  ich  doch  die  undeftbe- 
nigste  Tonorg  es  werde  bey  annderen  ein  besdnrerlich 
annseben  babenn  da  es  allein  umb  die  religion  n&tliiili 
sein  'soltte ,  und  derowegen  nitt  underlassenn  knnden 
dan  ewer  Kay.  Mat.  soldis ,  wie  obenn  TermeUit  «  an 
undeithenigsten  Tertrawen  zu  berichtenn ,  mitt  nildcr- 
tfaenigster  Intt  E.  Kon.  Mat.  woUe  als  ein  geraduert 
miltter  nnd  hochTeratendiger  Kaiser  bei  der  Kon.  W. 
ans  Hispanien  deromassenn  intercession  thun ,  dannilt 
das  «mstlich  vomemenn  gegen  ermelttes  Printien,  aei- 
ner  L.  dero  Gemalin ,  jangenn  KJnder  tmd  Lanndtsdia£bt 
herschafïît  und  guettern ,  geendertt  werde,  und  S.  L.  und 
diejenigenn ,  so  in  gleicher  betruebung  von  wegen  Augs- 
pûrgischen  Confession ,  als  der  rechten  ChristUcben  rdi- 
gion,  seienn  ,  zuyerhor  kommen  zu  lassen  ^  vrelchs  unn- 
gezweifeltt  zuTorderst  Gott  dem  Hem  ein  angenenii 
vrolgevellig  werck  und  zu  erhaltung  gutts  vertrawens 
und  allem  fridlichen  wesen  im  H.  Reich  bei  Churfursten 
und  Stenden  fûrdersamb ,  darzu  auch  Ëwer  Kay«  Mat. 
darann  ein  gutt  und  kaiserlich,  hochlobUch  werck  be- 
weisenn ,  wie  ich  underthenigst  nicht  zweifell  £.  Mat: 
gnedigst  selber  geneigtt  sein  vnirdett ,  abermalen  gants 
underthenigst   bittendt  mir    soich   mein  underthenigst 


idiretben  anderst  nicht  dann   aller  gnedigst  zurernierc-  i568. 
KmD.  Février. 

Und  tliue  E.  Kay.  Mat.  etc.  Datum  Stutgartten  ,  denn 
13*"  Februarij  Aitno  6 


n  die  Kôoi.  Kav.  Mat. 


Le  Duc  mourul  peu  de  lemps  après,  vers  la  ha  de  1 568.  OepUis 
de  longues  années  il  éloit  mtimemeDi  lié  avec  Maiiniilïeii.  Appr«- 
nnl  sa  mort  relui-ci  écrivit  à  sou  lils  et  successeur  le  Duc  Louis  : 

•  Wir  haben  Seiner  Liebden  lûdtlicheii  Abgang  mit  deslo  mehrer 

•  BdrûbntSE  erfdhrcii...  als  wir  und  das  ganze  Valerland  ejnei  sol- 

•  ïtien  bochversiapdigen  und  vcmûnl'tigeo  Friedeofùnlcns,  gemei- 

•  ner  Wohlfarlh  Tarn   besten ,  mebr  aU  ctwa  lange  Zeît  auvor  xam 

•  (ndnieD  Dnthdùrfti^  sind.  ^  Pfincr ,  Hen.  Chr,  IL  io3.  La 
pïrK  de  Cbrittopbe  devoit  ajouter  une  nouvelle  force  à  L-elle  de 
rtlECleaT  AugusiF,  dont  r£nipereur  faisoil  ê^aletncnt  beaucoup 
it  e«s.  AuMÎ  «!s  iiflOTts  en  faveur  du  Prince  an  Turent  pas  infruc- 
Innis.   i/opper  écrit  le  aS  avril  à  Figlius  :  a  Imperalor  per  Oralo- 

■  ION   snora   Rcgi    exponi   jnsait    quBrelam    Augusli     Ducis  de 

•  lajuriB  quam  PrÎDcipi  Orangiae  ,  Consenalori  Patriae  (sic  eniin 
'  dlcil),  contra  jus  divinum  cl  humonum,  naluralc,  genlîum  et 
'  civile  inferri  ait ,  sine  scitu ,  ut  putal  ,  Rcgis  ;  quem  suppticat  ut 
'  mnediuin  ci  rei   adhibcat.  Sin  minus ,  Bon  posse  9e  causam  tam 

■  jiularo   et  bominem   tam   conjunclum  ,  indcfensum   relioquere. 

•  Soa  Hfjnlas  scriplo  sibi  eihiberi  rem  jussit.  •  Uopp.,  Episi,  p. 
t;3.  —  Muimilien  avoil  déjà  conseillé  auparavant  à  Philippe 
d'MCT  do  modération,  ■  Môchte  wohl  leiden  >  ,  écrinoil-ll  en  no- 

iS67etjanv.  i568  au  Duc  de  IV urtemberg  , •  dast   màn- 

niglîct)  -wùsi^L-  was  ich  dcm  Konig  iM  Hiipani  gerathen  hab  .  .  . 

tTcnn  die  beyden  Kooige  ^in  Spanien  uod  Fratikreicii)  ihm  Tolg- 

âre  zu  diescm  ertremui  rû/rir  nit  kommcn  ;  ilann  ich 

.1  teb  uod  »pûre  qaorl  via  rigorit  gar  nit  ail propotitum  îiL  ■ 

EiWr,  H,  iUirùt.  43^. 


«^  170  — 


LETTRE    CCXCVIII. 

Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Louis  de  Nas- 
sau. Mort  du  Comte  de  Bréderode, 


1 568.  \*  Od  a  attribué  la  mort  de  Bréderode  à  des  excès.  «  Bre* 
Février,  »  derodius  cum  contra  melaDcholiam  nullum  nisi  dirietatem 
>  remedium  ioveniret,  ardeatûsimâ  febre  correptus,  vÎTendi 
»  fiDem  feciu  »  Vita  f^iglu  y  p.  5i.  Use  peut  toutefois  que  ce  soit 
une  calomnie  et  qu'en  effet  la  fin  du  Comte  ait  été/ori  belle.  Seu- 
lement on  doit  avouer  que  de  son  vivant  il  avoit  donné  lien  à  des 
soupçons  de  ce  genre ,  et  qu*il  paroit  avoir  beaucoup  aimé  un  tmnk: 
voyei  Tom.  I.  p.  198,  a44  9  ^4?  t  161.  Si  M.  Burman^  avant 
de  composer  sa  pompeuse  pièce  de  vers  sur  Bréderode  (Bredenn 
dius  9  s.libertatis  Batavœ  secularia  altéra  y  Amst.  1766  4<o.)y 
avoit  eu  connoissance  des  lettres  que  nous  avons  communi- 
quées, il  eût  probablement  choisi  un  autre  héros.  —  FigUut 
écrit  à  son  ami:  «  Sane  Brederodii  mors  si  ante  biennium  accidisset, 
•  bonâ  malorum  parte  forsitan  caruissemus.  »  £p,  ad  Hopp,  p. 
408.  C'est  faire  trop  d'honneur  au  personnage;  c'est  un  peu, 
comme  disoit  Mm*  de  Staël,  «  prendre  les  acteurs  pour  la  pièce  et 
«  attribuer  aux  hommes  du  moment  ce  que  les  siècles  avoient  pré- 
»  paré.  » 


Monseur.  Allant  ce  présent  porteur  devers  Monseur 
le  Prinche  et  que  cl*ung  chemin  il  vous  peult  donner  par- 
ticulier et  bon  appoyntement  sur  la  mort  de  mon  bon  S' 
et  frère,  Monsieur  de  Bréderode,  comme  y  ayant  esté  meis- 
mes  présent  et  estant  homme  [defast] ,  y  vous  plaisrat  me 
pardonner  n'en  rescrire  ycy  riens,  comme  m 'estant  en  vé- 
rité une  matière  de  tant  dure  digestion  que  nulle  aultre 
scauroit  estre  au  monde ,  aussy  qu  il  est  hasté  ,  et  d  aul- 
tant  que  la  fin  at  estes  fort  belle  et  au  contraire  de  ce 


171 


^e  ces    calumniaieurs  l'interpréteront  ,  m'a  asseuré   le    |568. 
Conte  Joest(i),  qui  ferat  in  primer  le  tout.  Et  comme  en-  Février, 
ternira^  le  resydu  du  dît  S'Prinche,  ne  feray  ceste  plus 
bngue,  me  recommandant  ung  million  des  fois  en  vostre 

bonne  grâce  et  de  messieurs  voz  frères De  Couloigne, 

ce  s6"  de  febmer. 

Vostre  entièrement  affectionné  firére 
et  serviteur  à  James , 
Arthoike  de  Lu^âdig. 
k  Monsieur  Mons'^  le 
CODie  Lnuys  de  Na&MU  , 
*  OiUeoberg. 

l*  MntCDce  <ie  cundamoalion  contre  tous  les  babitans  de*  Pavs- 
B«».   prononcée  en  lévrier  i568  par  le  Tribunal  de  l'Inquisitinn 


'  le  Hoi  ,  et  les  douze  articles  conlensnt  les  desseins 
de l'IiK|ui»ilion  relativement  à  ces  pmïinces  ,  se  trouvent  aui  Ar- 
diiH  CD  Latin.  NoiUD'avonspaicru  devoir  les  publier,  va  qu'on  en 

■  Il  Uvdnctiou  Françoise  chez  £<  Pelil ,  p.  17V'  et  surtout  aussi 
P*Rn|Uei)ous  ae  sommes  pas  persuadés  de  l'aulhenticilé  de  ces 
ptitcL  La  seconde  noua  pareil  même  évidemment  apocryphe. 

U'I  manie  Prince  éerivilau  Procureur  et  au  Duc  d'Albe  [LePf- 
'■'■p.l7i']:ce«ltllressonlêgalcinent  aux  Archives.  On  y  trouve aus- 
>>,a  Franco»  et  en  Allemand,  la  protestation  du  Comte  Louis  con- 
'ntonajourneinenl,  communiqué  par  Te  U'aler,  IV.  167.  Elle  esi 
^Icc  du  /|  mars >■  Avons  bien  desîré  de  publier  noslre  Justi&ca- 

■  lion  ,  mais  veu  que  pour  le  tout  bien  et  pertinemment  déduire  , 

■  Oimn»  l'iaiporlance  de  U  matière  le  requiert ,   faut    néccssaire- 

*  tteoi  plus  de  temps  .  .  . ,  avons . . .  trouvé  requis  ,  voire  du  tout 

*  nècoMire  de  publier  entrelemps  présent  Escript  par  forme  de 
•froteste.  f  IM.S.J. 

()  yœ^L  Le  Comte  J.  de  Scliauenbourg,  Seigneur  de  Cehmen, 
^*»>  Ir  pavs  de  Clèvei,  où  Bréderode  moural  le  i5  férrier. 


—  172  — 

t  N«  ccxcviir. 

Instruction  pour  /.  $^n  Schonberg  allant ,  de  la  part  du 
Prince  d^  Orange  f  ven  George^eany  Comte  Palatin, 
(Instruction  desjenigen  so  deme  durchleuditigenn 
hocbgebomen  Fûrsten,  Greov^  Hanssen,  PfalzgraTen 
bey  Rhein ,  Hertzogenn  in  Beyem  und  Graven  zu  Yel* 
dentzs  etc.  unserm  freundiichen  lieben  schwager  und 
Bruder,  in  unserm,  Wilbelmen  von  Gottes  gnaden 
Printzen  zu  Uranien  ^  Graven  zu  Nassau-Cataenebi* 
bogen,  etc.  namen^  durchunsem  an  S.  L.  abgefertigten 
gesandten  und  lieben  getreuwen ,  den  emvesten  Hansz 
Engelhardten  von  Schonberg ,  anbracht  soll  werden.) 


1 568.       *-k    BeftQooop  de  personnes  savoient  ou  soupçonnoient  que  les 
Mars,  extrémités  auxquelles  le  Duc  d'Albe  yenoit  de  se  porter ,  aboient 
déterminé  le  Prince  à  prendre  les  armes. 

George-Jean ,  Comte  Palatin  ,  beau-frère  du  Roi  de  Suède  ,  loi 
fit  offrir  des  troupes  ;  mais  il  n'étoit  pas  en  état  de  les  accepter.  T\ 
chargea  J.  de  Schonberg  d'aller  exposer  les  motifs  de  son  refus.  Le 
Comte  avoit  été  en  négociation  avec  le  Roi  de  France,  désirant  avoir 
parce  moyen,  même  au  détriment  de  la  religion,  de  la  besogne  et  de 
Targent.  «  Ajunt  Regem  misisse  ad  Georgium  Joannem  Palatinum 
u  (cui  nupsit  soror  Régis  Sueciae)  mandatum  de  conscribendis 
i>  quatuor  millibus  equîtum  et  quatuor  millibus  peditum.  Ipsum 
»  autem  Georgium  Joannem  adjungere  sibi  in  ea  re  filium  Ducis 
w  Bipontini.  Pauperies  inimica  bonis  est  moribus  ,  ait  Poeta. 
»  Egestas  coget  istos  non  solum  aliquid  ad  versus  veram  religionem 
M  tentare ,  sed  forte  etiam  tandem  plane  ab  ea  deficere ,  si  videant 
»  id  rébus  suis  conducere.  9  Dec.  1567.  »  Languetf  Ep,  secr,  37. 
>(  Civis  Argentorati  qui  rediit  a  Palatino  Georgio  Joanne  ,  dixit 
u  mihi  esse    apud    ipsum  legatos  Gallioos.  »  /.  l.    46.  Le  Comte 


firolt  «Toîr  été  ânes  dispose  a  se  donner  à  tout  offVaDL  Ses  dé-  |5(Î8. 
Mrckes  laprès  du  Priace,   si  peu  de  temps  sprés  ses  Dégociilions   Mars. 
ntt  le  Roi  de  France,  n'onl  rien  qui  doive  surprendre  ,  lU  ijiie  le 
Kotnese   soucioil  plus  guère  de  lui.  <>  Vidilur  Rex   itieo  lanrum 

•  «gisse  caui  Georgio  Jeanne  Palalino  de  lonsoribendo  milite, 
(  quia  non  putabat  Id  posse  impelrari  a  Duce  Joanne  Ouilielmo , 
a  «toi  poalquam  ad  eam  rem  condlxil  suam  operam  ,  frîgetit  Gcor- 
.  (iuï  Joumei  et  socii.  ■■  /.  /.  p.  4a.  Il  est  dil^dle  de  luppoier 
fS'i)  fui  déterminé  par  le  désir  de  servir  la  cause  Evangélique  ,  en 
K  rappellaut  ce  qu'il  fit  avant  et  après.  •  Dicitur  dctulissc  Alln- 
>  no  suam  operam  io  conscribendo  milile.  °  /.  /.  p.  63.  Sa  con- 
■aite  méprisable  ne  resta  pas  sans  chitiment  :  en  1 569  il  fut  Traité 
Mr  les  troupes  du  Roi  de  France  en  ennemi,  «  Aumaliiis  descendit 

•  is  AUaliam  ,  exostis  aliquot  pagis  in  ditione  Georgii  Joannis 
.  Palatini.  .  l.  l.  8S. 


AalengUch  soll  gedachter  unser  gesandter  sich  bey 
bocbermellem  Fûrsten ,  unserm  freundtlicfaeii  Iteben 
fcUtrager  und  bmder,  in  (inderthenigkejt  anzcigenn  Itis- 
•eim  tind  nach  erlangteraudientzS.  L.  unsere  gantz  willîge 
dkntf,  mit  wûnschung  ailes  glùckliclieim  zu^iandts, 
Harmcldeain ,  und  ferner  daruff  naclivolgende  meintuig 
«■^erarlich  vartragenn. 

Seine  Liebde  werden  ohne  zweivel  sich  freundilich 
1  erinnera  wisszenn  was  dieselbige  k  u  ri  zv  erse  bien  er  zeit 
irch  einen  irem  vertrauwlen  diener,  eînes  aosebent- 
dieo  Kriegigewcrbs  balbenn,  ann  uns  in  gelieimd  und 
ihen  T«rtrawen  gelangen  lassen  babenn,  und  inson- 
ïheit  aucb  was  in  Tolgcnder  zeit  die&elbige  deme  wol- 
iiomen  anserm  freundtlichen  liebenn  Bruder,Grav# 
^Uolpbennzu  Na-ssau-Catzenelnnbogen  etc.  neuwlicb  der 
Sage  nabe  taûndtlich  communicîrt  und  tios  înn  S.  L. 
zu  berichlenn    habe  vertrawet;  acliten  derhal- 


J 


~  174  — 

i568.  benti  unnoûg  sein  solchs  ailes  cli.>Emal  weithlauflFtig 
Mars,  wiederholenn  2u  laszenn.  Nhun  sey  uns  solcber  S.  L. 
gunstiger  und  mittleidlicher  guter  wille  y  in  yetzigen  un- 
serm  beschwerlichem  zustandt,  wiepillich,  gantz  hoch  er- 
frewlich  und  angeneme  geweszenn ,  habenn  auch  daraus 
derselbenn  eyfFerige  und  Christliche  wolmeinung  leîchl- 
lich  erkennen  und  abnemen ,  auch  derwegenn  nidit  un- 
derlasszen  mogenn  S.  L.  geschehenn  vertrewlichs  er- 
biethen ,  doch  unvermeldt  deren  person ,  an  etiiche  unse- 
re  mitrerwandte  hernn ,  ohne  welchenn  Yorwissen  uns 
ettwas  schlieszlichs  zu  yerhandlen  bedencklich  gewesenn 
ist,  gelangen  zu  lassen  und  derselben  guttbedûnckenns 
und  gelegennheyt  uns  zu  ercleren.  Wir  weren  auch  Tor 
unsere  person  gantz  wol  geneigt  geweszen  S.  I^  aa£Fdas 
ytztgedacht  gescheên  erbiethenn  ettwas  zeitlicher  zu  ant- 
wortten  ;  nhun  haben  aber  wir  ausz  allerhandt  erhd>- 
Kchenn  uhrsachenn  Tor  ainiger  erclerung  vorgedachter 
iinserer  mittverwandten ,  wolche  diesse  sachèn  auch  so 
wol  als  uns  selbst  angehenn ,  rhat  und  bedencken  in  ge- 
heim  erfordem  mueszen,  deren  rhatsamen  erachtenns 
und  meinung  wir  gestrigen  tags  auch  allererst  yersten- 
digt  seyen  worden  ;  bitten  derwegenn  gantz  freundlich , 
S.  L.  wollen  desz  vorgefallenenn  verzugs,  ausz  ytzt  erzel- 
ten  uhrsachen,  uns  enthschuldigt  haltenn. 

Soyieli  demnach  obangeregt  S.  L.  freundtlich  erpie- 
thenn  belangen  thue^  desz  wir  uns  ,  wie  biilich ,  zum 
hochstenn  bedanckenn^  mogen  wir  S.  L.  freundtlich 
nicht  verbal  ten  das  wir  nichts  liebers  wûndschen  wolten 
dann  das  inn  unserer  gelegenheit  und  vermogenn  sein 
môchte  S.  L.  besteltt  Kriegsvoick,  darunder  ohne 
zweyvel  viel  vomemer  guter  leuth  sein  werden,  mit  de^ 


175  — 


mn  und  unserni  nùtzenn  ino  besoidnng  anzuneinen  t568. 

Bod  zu  brauclien.  Wie  dan  înn  warheit  wir  wol  erhebli-  Mar». 

die  und    leider   mher  als  zu  vici  uhrsachen  heiten,  inn 

I  ^[zigem  unserni  beschwerlichenn  zustanndt ,  S,  L.  und 

I  sotist  anderer  unserer  herrn  und  freundt  hûlfl"  und  rliat 

u  suthenn  und  dasjenîge  so  zu  abwendung  unrecbtmes' 

igenn  G«walts  und  erbaltiing    desz  unsern,  aucb.ver- 

[  theydigung  unserselbst  und  anderer  unschutdigen  arraen 

1  Bndertbanen ,  vortreglicb  sein  mochtte,  zeitllch  zube- 

I  dencken  und  ion's  werrk  zustellen.  Nhun  beGnden  aber 

wir,  nach  vieissiger  erwegungallerbandt  unibstf^nde,  das 

obne  einen  groszenn  und  stalilichenn  vorrath  ein  solche 

grosseanzaal  Krîegsvolck  nicbt  angenomnien,  Tiel  wera- 

ger  inn  die  ienge  bestendîgbcb  underbaltenn  wiirde  kôn- 

nen  werdenn^unddas  aiso  uns,  unser  selbst  ,auch  S,  L. 

und  anderer  unserer  giinsligen  hernn  nndfreunde,  gros- 

n   schadenn  zu    vorkommen ,    gebûrenn    wolle    die 

I   Kchnung  anfenglieb  nacii   deme  vermogenn  zu  niachen 

und  unerschwinglichcn  sachen  uns  nicbt  zu  underfan- 

Dieweil   dann  noch  zur  zeitt   unsere  mittverwandten 

1  Bod  wir  aigentlicb  nicbt  entlischloszen  seyenn  was  uns 

)  (mserer  noiûrfft  nabe ,  der  Kriegsgewerbe  balbenn  ,  Tor- 

tuoemen  etbwan  ûber  kurtz  oder  lang  gepiiren  mocbte, 

wirauch  (doch  in  vertrauwenn  lu  vermeldenn)  vorgueter 

teit  uns    mit  ettlîcben  vornebmen  guten  leuthenn,  au£f 

.  iena  kûnrTtigennnotbfall,  auch  zum  tbe}'leinge)assenD(t) 

und  dieselbige  bewegt  babenn ,  mit  hcichster  irer  ungele- 

I  {enheit  und  scbaden,  auiî  uns  bisz  anber  zu  wartten ,  und 


—  176  — 

i568.  aber  wir  bey  uns  leichtlich  ermessenn  konnen  dasz  ein 
Ma»,  solch  ansehentiich  Kriegsvolck  ,  wie  S.  L,  in  derselbenn 
gewerbe  und  vorhabenden  bestallung  baben  soll ,  obne 
merglichen  kostenn  und  mûhe  weder  von  S.  !••  zusamen 
bracht,  nocbvon  uns ,  nebenn  andern  die  albereyth  vor- 
lengst,  wie  Torgemelt,  vertrostung  entpiangen  baben , 
underhalten  wûrden  konnen  werdenn,  so  baben  wir 
nicbt  allein  vor  billich,  sonderm  aucb  notig,  eracbtt , 
obangeregte  unserer  mittverwandten  und  unsere  ungele- 
genbeitt  S.  I*  in  yertrauwen  zeitlich  zu  entbdeckenn  und 
derselbenn  yor  Hir  gescheben  erbiethen  zum  vleyssig- 
sten  zu  dancken ,  damit  Ire  L.  andere  gute  gelegenbeit 
und  Torlbejl ,  die  wir  derselbenn  gantz  gernn  gonnen 
wolttenn,  unsertb  balben  nicbt  verseumen  oder  be$ 
Christlicben  und  eyfFerigen  erbietenns  ethwan  unTerbofF- 
tenn  scbaden  dûrfFe  erwarten. 

Demnacb  woUenn  S.  L.  wir  yor  derselbenn  uns  gesche- 
benn  freundtlicbs  erpieten  zum  yleiszigisten  und  nicht 
weniger  als  ob  demselbenn  uns  zu  guetem  albereith 
wûrcklich  nachgesetzt  wordenn  were,  gedancktt  babenn , 
mit  erpietung  wo  dargegen  wir ,  sambt  unnserer  gantzen 
freundscbafft  und  mitlverwandten  ,  solche  hohe  und  Crist- 
liche  zuneigung  und  gutwilligkeit  umb  S.  L. ,  der  gebùre 
nahe ,  wieder  yerdienen  werden  konnen  ,  das  wir  yeder- 
zeit  uns  zu  aller  mûglichen  dienstwilligkeit  gemn  yer- 
pflicht  erkbennen ,  und ,  yermittelst  Gottlicher  gnaden  , 
unser  danckbar  gemûth  derselbenn  ira  werck  gleidi- 
fais  wieder  wollen  beweyszen:  wir  bitten  aucb  gantz 
freundtlich  S.  L.  woUenn  in  irer  gegenn  unns  angefan- 
gêner  guten  zuneigung  verharren  und  dieselbige  binfûr- 
ters ,  wie  bisz  anber  geschehenn  ist ,  continuiren ,  uns 


—  177  — 

auch  dargegenn  yor  irem  dienstwiliigen  Bruder  yederzeit  i568. 
halten  und  erkennen.  Mars. 

ffiemit  soll  unszer  Gesandter  bey  hochgedachtem 
Fûnten,  unserm  fireandtlichein  lieben  Schwager  und 
Brader,  seine  werbung  enden  und  nach  geschehener 
fcrriditung  ûch  zu  uns  hieher  furderlich  wieder  yerfue- 
gen.  DannTerrichterunsermzuTerlessigen  wUlen.  Desz 
m  lukuuth  haben  wir  diessze  instruction  mit  aigner 
handi  andersdirîeben  und  unser  secret  insiegell  darauff 
wiintaflich  auCEtrûcken  lassenn.  Beschehenn  zu  Dillen- 
bcrg ,  am  funfften  tag  Mardj  A""  i568. 

WiLHSLM   PaUfTZ   zu   UaAllIBH. 


^LETTRE   GCXGIX. 

Auguiie^  Electeur  de  Saxe^  au  Prince  d  Orange.  Sur 
les  bannes  dispositions  de  t Empereur  à  l'égard  des 
Pays-Bas. 


....  Wir haben  £.  L.  schreiben,  den  vier  und  zwant- 
agsten  und  funf  und  zwantzigsten  Februarij  datiit,  zu 
mnbt  den  mitgetheilten  zeitungen ,  freundlich  eropfan- 
gen ,  and  tragen  mit  E.  L.  und  dero  freundiicben  hertz- 
lid>en  Gemahl ,  unser  freundiicben  lieben  Muhmen  und 
Toditer ,  der  wiederwertigkeiten  und  beschwerung  bal- 
ben  so  K  L.  beiden  begegnen ,  sonderlich  aber  £.  L. 
Sohns  halben  das  derselbe  auch  also  vom  Duca  de  Alba 
Ton  Loven  abgeholet  wurden ,  ein  Ghristlich  und  freund- 
licfa  mitleiden. 


13 


—  178  — 

i568.       So  vil  nuhn  E.  L.  dancksagung  anlangtvon  wegender 
Mars,  fûrschrift  welche  wir  E.  L.  hall^en  an  die  Rom.  Kay.  Mat., 
unsern  allergnedigsten  Hern,  gethan,  hettenK  L.  der^ 
selben  nicht  gedorft ,  sinteinal  wir  freundlich  geneigt  E. 
L.   in  disem  iren  creutz  und  trûbsal  allen  freundlichen 
trost  und  guthen  willen  zu  beweissen ,  wie  E.  L.  aus  un- 
sern hirvorigen  schrieften  zu  vembemen  gehabt«  Was 
uns  dan  yon  der  Kay.  Mat.  widerumb  zur  antwort  ein- 
koromen ,  das  haben  E.  L.  aus  beiyerwarter  Copey  freund- 
lich zu  yernebmen ,  und  wir  yermercken  nicht  allein  aus 
solchem ,  sondem  auch  andern  irer  Kay.  Mat.  schreiben^ 
das  ire  Kay.  Mat.  E.  L.  gnedigst  gewogen  und  mit  £.  L. 
ein  gnedigst  mitleiden  tragen,  und  ir  die  wider  E.  L.  und 
andere  Brabentische  Hem  fûrgenohmene  geschwindigkei- 
ten  gar  nicht  gefallen  lassen,  auch  derentwegen  an  die 
Kon.    Wirde   zu   Hispanien  eine  fleissige   intercession- 
schrieflft  ausgehen  haben  lassen  ;  was  dieselbige  wircken 
und  darauf  E.  L.  zu  gutem  erfolgen  wirt  ^  gibt  die  zeitt 
Wir  konnen  aber  E.  L.  so  wenigk  aïs  die  Kay.  Mat.  yer- 
dencken,  dieweil  E.  L.  in  den  proclamirten  citationen  an 
Iren  fûrstlichen  ehren  so  hoch  geschmehet  und  angetas- 
tet ,  das  E.  L.  Ire  verantworttung  und  entschuldigung, 
wider  solche  hoch  beschwerliche  auflagen  und  bezichli- 
gung  ,  fùrderlich  an  tagh  und  jedermenniglich  E.  L.  un- 
schult  zu  erkennen   geben  ,  und  aller  das  ,  so  zu  rettung 
E.   L.    fûrstlichen   nahmens  und  leumuts  dienstUch ,  an 
die  handt  nehmen  ;  halten  auch  darfûr  E.  L.  werde ,  aiso 
balt  sie  solcher  citation  berichtet  werden  ,  jemandes  ab- 
gefertigt  und  Ire  yerantwortung  und  protestation  darwi- 
der  thun  und  einbringen  haben  lassen.  Da  sich  dan  E. 
L.   solicher  zugemessenen  rébellion  ,   wie  wir  gar  nicht 


—  179  — 

zweÎTeleo,  mit  gutem  grande,  bestande  und  ofFenbaren  i568. 
fdieiii  wol  zu  entladen  und  zu  entbrechen,  und  K  L.  mis*  Man. 
gûnstigen  ,  unbilliche  ,  gewaltsame  [zuottigung]  und  an- 
gesdefftete  Terunglimpfung  an  tag  gegeben  und  jederman 
TOT  die  augengestelletwirt,  so  woUen  wir  zu  Gott  hofFen 
Er  werde  £.  L.  itzigs  creutz  zu  Seiner  zeit  wol  gnediglich 
linderen ,  Torsehèn  uns  auch  die  Kon.  Wirde  zu  Hispa- 
men  werde  E.  L.  Irer  unschuU  geniessen  und  £.  L.  wide- 
nmib  ?cu  Iren  lânden  und  leuten  geruiglich  kommen  las- 
sen;  weldis  wir  dan  £.  L,  von  hertzen  gônnen  und  wùnd- 
sdien,  wollen  es  auch  an  fernem  fûrschrieften  oder 
icfaickangen,  wieE.  L.  die  begeren  werden,  nicht  man- 
1^  lassen ,  wan  wir  allein  £.  L.  und  Landgraf  Wilhel- 
nen ,  unsers  freundlichen  lieben  Yettern ,  Schwager , 
Bmder  und  Gevattem  gemûts  entlich  berichtet  sein.  .  .  . 

ÂUGUSTUS    ChURFÛRST. 

DcB  Hem  ....  Wilhelmen , 
PliiitieD  xu  Uranien  .... 
m  S.  L.  henden. 


t  LETTRE    CCXCIX'. 

^* Empereur  Mcucimilien  à  Auguste ,  Electeur  de  Saxe.  Il 
regrette  que  le  Roi  (T Espagne  ait  pris  des -mesures  vio* 
Unies  contre  le  Prince  (T  Orange. 


Hochgebomer  lieber  Oheim  und  Churfùrst.  Wir  ha- 
D'.  L.  schreiben,  dessenn  datum  stehet  den  sieben 

'  deiner. 


—  180  — 

i568«  und  zwamigsten  nehstTerschienes  Monats  Januariji  woil 
Mart.  emjrfangenn ,  und  daraus  nach  lenges  temonmiflii  die 
beschwerlichkeit  darein  der  hochgebome  unser  lidMr 
Ohaimb  und  dés  Reichs  geCreuwer  Wilhelm  Prinlx  tu 
Orangen ,  Grave  zu  Nasaaw ,  gemthenn ,  wegen  durch  de» 
itzig  Gubernament  der  Ifîderlande  gegenn  seineiin  gât- 
terenn  furgenommén  arrestirung  und  einzihung  aeiner 
herschaffien  undt  landtgûtter  in  Hoch-Burgundt  und  den 
geinelttenn  Niderlandenn  gelegemi. 

Nuhn  ist  nicht  ohn  das  uns  solche  Terenderang  ror 
diesem  Ton  anderen  orttenn  auch  angelangt  ^  und  komen 
D.  L.  unsers  teils  nicht  verdenckenn  das  IX  L.  ein 
solches,  der  naheten  befreundung  unnd  bluttrerwandnAa 
halbenn  so  sichzwischenn  derselbenn  und  ennelttemPrittt- 
zen  zu  Orangen  und  der  hocligebomnen  unaerer  lidMi 
Muhmen  und  Fûrstin ,  seiner  Gemahl,  und  irer  beider  Kin  - 
dem  erhalttenn ,  zu  mlthleidlicber  bew^lichkett  reichen 
thutt,  so  seindt  uns  auch  die  mannichfidtige  stette,  naix  und 
getreuedienste  dieermekes  Printzennansehenlidie  TCfrel- 
temn  und  er  seibst  weilandt  unsermliebenn  herren  Yetter 
und  schweheren^  Kayser  Carln  hochloblichen  und  gottse- 
liger  gedechtnûs,  auch  volgendts  desitzigenKonigs  zue 
Hispanien ,  unsers  freundtlichenn  lieben  Yetters ,  Scbwa- 
gers  und  Bruders  L.  in  mehr  wege  erzaigtt,  unyer- 
borgenn,  und  soll  D.  L.  gewiszlich  dafîir  halttenn  das 
wir  aus  denselben  und  vielen  anderenn  stadtlichenn  ur- 
sachenn  die  angeregtte  scharfFe  Procesz  nicht  allein  un- 
gemne  vernommen ,  sonder  auch  mit  ime,  dem  Printzen, 
zwar  Yorempfahung  D.  L.  schreibens,  ein  sonder  gnedi- 
ges  mitleiden  getragen  und  noch  tragcn. 

Dabeneben  woUen  wir  auch  D.  L.  in  freundtlichem 


181  — 


«nd  gnedigenn  vertrauwenn  nicht  pergen  das  wïr  vor  i 
long  uni)  gutter  zeit  und  als  wir  iiocb  von  wegenn  bal-  I 
tung  UDsers  Koniiigiichen  Hungerischen  Landtags  zv 
Preszburg  letznuh  gewe&t ,  nebenn  anderenn  stadtlicheii 
erijuwrrungen ,  wolermelts  Konigs  zu  HUpanien  L.  ailes 
B/àst,  gantz  stadtlich  ,  embsig  und  briiderlich  ermahn^'t 
«cti  wider  obgedncbtten  Printzen  zu  unmilder  scherH'e 
nkbt  Icicbtlicb  bewegen  zu  lasz^Q  :  dasz  aber  solcbe ,  wîc 
■ndere  mebr  gleicbiormîge,  erborLationen  die  sLadt  nicht 
lefunden  wie  wires  woll  gemnegesebenn  und  gentzlich 
verhofltbetten,  daswollen  wir  gleichwoll  nit  des  Konigs 
penonn,  sonder  ettwan  anderenn  leuUenn  die  das  gehoer 
brjF  S.  L.  erbalttenn,  zumeszen,  konnen  es  aucb  andersz 
nicbt  beszeren,  als  das  wir  nocbmals  (wie  dan  tagUcli 
beschicbtt)  vou  unseren  emstlicben  vermabnungen  und 
munerungen  nicbt  ablaszen,  sonder  damit  in  stetter 
coDlinuation  bebarrenn. 

Wîr  wollen  auch  nuhmain,  auf  itzt  bescheen  D.  L.  be- 
ticht  und  freundtliches  sucbenn,  nicbt  umbgebenn  ganntz 
BDverlengtt  und  mit  dem  allerehisten ,  aucb  noeh  vor 
luszgang  nebstkonunender  wocbenn,  ainen  eigenen  curier 
mitsUidtUcben  ausfiirlicben  sclireibenn  in  Hispanîen,  Piir- 
letnblîcb  allein  dleser  sacbe  balben ,  abzufertigenn  ,  und 
n«farwoigedacbttsunsers  freundtlicbenn  lîebenn  Vetters, 
Scltwagers  und  Bruders  L.  suviel  zu  gerauet  zu  fiirenn 
imd  die»elbe  mit  deroiassenn  bubenn  brûderlicben  fleisz 
dahin  zu  ersuchen  und  anzulangenn  ,  damit  S.  L.  solcbe 
hajtte  verfarung  und  scberffe  fallen  und  vorenianiten 
Printzen  zu  Orangien  hey  seinenn  laudenn  und  undei^ 
tlianeo  pleiben  lassenn  wolle  ,  das  wîr  der  trustbcbmn 
hoffittuig  uns£r«  so  vielfàltige  ern&lliche  bruderliclie  undt 


—  182  — 

1 568.  fireuDdtliche  furwendung  soUe  nuhmer  und  mletal  mdit 
Mart.  fto  gar  ohne  einige  wilfarigkeit  und  fimchtschafiEbiig 
abgeèny  und  dan  durch  unserenn  bey  S.  L.  reaidirenden 
Qratom  den  herrenii  yon  Dietiichstainj  unserer  liebea 
Sohne  obristenn  hof&naister,  die  sache  mit  femnerer 
erinnerlicbenn  soUicitierung  bestes  fleisz  proaeiiuiren  und 
sonderUch  umb  schleunige ,  furderliche  beantw<Mrttunge 
anbalttenn  ;  aucb  dessenn,  so  darauff  antwortt  erfolgtt, 
D.  L.  unTerzogenlicher  bericht  zttkommen  zu  lasaenn,^, 
Geben  in  unszer  stadt  Wien  ^  den  i3*^  tag  des  monaU 
Februarij  .... 


Maximiliaii. 


V.  J.  Y.  Zast. 


Ad  mandatuM  Saerae  Caes.  Mfi'propmum» 

F.  Bunraumaia* 


Postscnpta.  Hochgebomner  lieberOheimundCEhur' 
furst.  Aïs  wir  gleich  in  fertigung  dièses  scbreibens 
gestandenn,  seinn  unns  etzUcher  Niederburgundi» 
scherStendeundschiedtliche  Gtationen  zukommeni 
darunder  furnemblich  ermeltter  Printz  zu  Oran|^en 
begrlfïen:  mit  was  heftigkeitnundieselbigeaufihne 
gestelt^  wirdet  D.  L.  aus  der  abschrifFt,  welchewir 
in  eili  aus  dem  franzosischen  in*s  teutsch  fur  D.  L 
transferiren  lassen,  nacb  lenges  vetnebmen. 

Ob  nuhn  woll  gedachtter  Prinz  in  solcher  Citation 
▼ieler  beschwerlicher  dingen  bezichtigett  wirdet , 
so  zweifïeln  wir  docb  nicht  er  werde  sich  nacb  not- 
tûrfft  und   [zubegung]  zu  yerantwortten  wûnen. 


—  183  — 

Wasz  wir  dan  fur  unsere  person  zu  milderung  i568. 
der  sachenn  [indert]  thuen  konnen,  in  demselbenlas-  M«rs. 
sen  wir  es  bey  yorigem  unserm  freundtlichen  und 
gnedigen  erpietten  bewendenn  ,  welchem  auch  also 
wirgklich  nachgesetzt  werdenn  solie,  so  wir  D.  L. 
hîemit  fireundlicher  und  gnediger  meinung  auch 
nidit  yerhalten  woUen.  Datum  ut  in  UterU. 

Maximiuah. 
V.  J.  y.  Zast. 


IV 


TRE    CGC. 


^  Landgrai^e  Guillaume  de  Hesse  eut  Prince  (T  Orange. 
Sur  r intercession  du  Duc  de  Wurtemberg  en  faveur  du 
Prince ,  et  la  répugnance  du  capitaine  de  Beijjemherg 
à  servir  le  Rai  de  France  contre  la  religion  Evangé- 
Idque. 


•••••  Wir  haben  E.  L.  antworttlichs  schreiben ,  de  dato 

DiUeiibergh  den  i  Martij ,  sambtt  dem  ingeschlossenenn 

extrait,  dero  beschweriichem  zeittungen  a  us  dem  Nieder- 

Unde,  entpfangen ,  gelesen.  Das  nun  E.  L.  sich  freundiich 

la  bericbten  b^eren  ob  wir  unserm  freundtlichen  lieben 

Sch^^ehern ,  den  Herzogenn  zu  Wirttennbergh ,  yor  uns 

telbst  und  £.  L.  unyermeldet  ersucht  bey  der  Kay.  RIat.  ^ 

Ë.    L.  halben ,  ein  underthenigste  intercession  zu  thun  , 

desgleichen  ob  £.  L.  ermelten  unserm  Schwehem ,  yonn 


—  184  — 

i568.  wegen  solcher  bey  der  Kay.  Mal.  gedumen  undarthenig- 
Mnt.  stenn  vorbitt ,  freundtlichen  danck  aagen  oder  Kriclia  un- 
derlasxen  aoltte ,  woUen  inrir  K  L.  fireunddick  nidbt  ▼er- 
halttenn  daa  wir  berûmen  unaenn  Schnébem  fyasi 
proprio  motu  und  vor  uns  selbst.,  und  nicht  als  tou  K  L. 
darzn  erbetthenn ,  zu  solcher  intorcession  Tennocht. 

Da  nun  E.  L.  bedacht  S.  L.  dero  wcgen  ficennddi- 
chenn  danck  zu  sagenn,  liaben  E.  L.  Ir schreîben ,  ao  Sie 
derwegen  ann  S*  L.  thon  werden ,  dahin  m  dnigiren 
das  E.  L.  Yonn  uns  beriditett  welcher  massai  &  Lb  um^ 
ser  gleichwol  j9r0/7nb  utofif  beschdienes  ersudien  an  die 
ILay.  Mat. ,  E.  L.  halben ,  ein  underthenigste  Torfaitt  ge- 
than  j  auch  copien  derselbigenn  ûberschicktt ,  daraus  K 
L.  befunden  eta  ,  wie  solches  der  stylos  weiter  gd»enn 
wirdett. 

Es  batt  aucb  Doctor  DaTÎdt  Lanck  unsem  fireundtU- 
chen  lieben  Bnider  und  Gefvattem,  Landtgraff  Lndwigi 
beriditett ,  weîl  der  Obrist  Friderich  von  Reiffenbergk  die 
gefailiche  practickenn ,  so  zu  auszrottung  dero  warenn 
Cbristlichenn  religion  und  Termutblicb  widder  uns  Teut- 
schenn  dero  Âugspûrgischen  Confession  Terwandtt, 
angesleltt,  vermerckt  und  derenn  bericht  wordenn,  das 
er  sicb  numebr  in  die  konigiscbe  bestallung  zu  begebenn 
bedenckens  babe  (i),  auch  wol  gar  nicht  willenssey; 


(i)  hiibe.  Ce  n'étoit  donc  pas  le  Roi  de  France  qui  ne  Touloît 
plus  de  de  Reiffemberg,  et  Longuet  avoit  raison  en  écrivant:  «  Mihi 
M  est  dictum  Regem  non  solum  significasse  Reiffembergio  et  Adamo 
»  Vaisso  ne  ipsi  oonscriberent  militem  ,  sed  etîam  ademiaie  ipais 
»  stipendia;  quod  non  est  mihi  verisimile  hoc  statu  remm.  »  Epia, 
secn  I.  Si. 


—  185  — 

aber  doch  hab  er  der  Koil  Wûide  za  Franckreich  ge-  i568 
sdirieben  und  anzeigen  laszen ,  da  er  gegenn  die  Religions  l|an. 
lerwantten  oder  des  heiligenn  Rom.  Reichs  glidtmaszenn 
eulidie  (wie  daironn  gesagtt  das  Torhandenn  sey)  ge- 
bramchtt  werden  soltte ,  das  er  sich  alsdan  keines  wegs 
darzu  g^Nrauchen  zu  lassen  gedencke ,  darau£F  er  der 
Kon*  Wirde  resolution  noch  gewerttig  ;  wann  die  an. 
keme,  woltt  er  sich  femner  daraufFzuerclerenn  wiss^on, 
dodi  soll  der  Bapdsta,  Tonn  der  Kon.  Wirde  wegenn , 
bej  ihm  hefitig  anhalttenn  das  er  das  krigsroldk  ii09irin- 
gen  und  algemach  vortziehenn  lassenn  woltte. 

Jetztbemeltter  Baptista  hatt  auch  dem  von  Rei£Fenberg 
bejrerwartts  Edict  zubrachtt ,  darausz  £.  L.  zu  Teme- 
menn  was  gemûtts  die  Kon.  Wirde  gegen  den  Gondi- 
sdienn  seye.  .... 

Datum  Cassel ,  den  8  Martij  Anno  Dm.  i568. 

Wii«HBi«ii  L.  z.  Hbssbv. 


^  ■  ^ 


^LETTRE    ceci. 

Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  d  Orange. 
Sur  la  nécessité  de  publier  une  Justification. 


•  t 


,*  n   paroit  que  le  Prince  avoit  oommaniqué  au  Landgrave 
leltrei  299  et  299*. 


•   .  .  .  Nachdem  beydt,die  Kay.  Mat.  und  dan  auch 
«er  Churfûrst,  selbst  dahin  deuthen  und  rathen  das  £• 


—  186  — 

i568.  Ib,  weil  $e  in  den  proclamiiteD  Citationen  an  Ihren  fArsc- 
Man.  lichen  ehren  so  hoch  geschmebet  und  angetastet ,  Ihre 
Terantwortung  und  entachuldigung  wider  solche  hoch 
beschwerliche  aufflagen  und  beziditigung  furderiich  an 
tagh  und  jedermenniglich  £.  L.  unschult  zu  Terkennen 
geben  und  ailes  daa,  so  zue  rettung  E,  L.  fiôntUcfaen  na* 
mens  und  gemûts  dinstlich,  an  die  handt  nehmen,  ao  will 
▼onnoten  sejn  das  E.  L.  nunmehr  soUche  ibre  renaoÊr 
worttung  unvertzûglicb ,  jdoch  mit  gantz  guthem  bedadit 
und  glimpff,  ausgeben  lassen ,  und  insonderhejt  darin 
caTiren  das  die  Ko.  Wirde,  auch  so  yiell  mûglicb  dend- 
bigen  hoffrethe  und  Gubematores,  nicht  Terletzt|  Teran- 
glimpfiEt  oder  bescbwert  werdenn  . . .  Datum  Gasad  »  an 
II  Blartij. 

WnuBMLM  L.  z.  HxssBir. 

Don. .  •  Priotseo  tu  UranieD..» 
m  S.  L.  sdbrt  bandeii. 


Le  Prince  publia  peu  après  sa  Justification  ;  pièce  eitrémemeot 
remarquable ,  dans  laquelle  il  réfute  avec  force  et  précision  les  ac- 
cusations nombreuses  touchant  sa  conduite  depuis  le  départ  du 
Roi  et  particulièrement  en  1 566.  On  en  attribue  généralement  la 
rédaction  à  Longuet,  Nous  croyons  que  le  Prince ,  qui  manioit  la 
plume  tout  aussi  bien  queTépéeet  qui  avoit  maintenant  assez  de  loi- 
sir,n*aura  confié  à  personne  un  travail ,  auquel  son  honneur  étoit  si 
vivement  intéressé;  bien  que  d*un  autre  côté  il  aura  désiré  soumettra 
cet  écrit  aux  observations  d'un  savant ,  qui  avoit  beaucoup  de  répu- 
tation à  cause  de  ses  connoissances  en  histoire  et  en  politique.  Et 
voilà  précisément  ce  qui  nous  semble  résulter  du  témoignage  àe- 
Lamguei  lui-même.  «  Jam  proficiscor  Dillemburgum  ad  Principeiito- 


cura  vit  p 
initia  himultuum   in  inrpriore  Germania  et  lusio  respon- 
■d arcuMlianes  Atbaoi,  quant  puloipsnni  brerï  m 

•  ad  Voir,  Cds.  Quanlam  ex  lis  juilicare  posium ,  nihil  aliud  pec- 

•  tarit ,  niû  qiiod   noluil  se  praebere  tninistrum  ad  eam 

•  don,  qium  Hispaoî  dudum  juni  coDiti  consliluere  in  iaferiore 
k  Germanîa,  el  tanii«iD  ronstitueruol  «deo  ^acvam  ut  si  qDÙ  d« 
B  re  iFvissîma  acciuetur,  si  slalim  iDierficialur ,  id  babeal  pro  be- 
•  neficio  :  ueino  enim  hacEenus  ab  ipsb  esl  inierfectus  ,  qui  dod 
■  prtiu  Tariis  (onnentts  excarniScalus  fueril.  •  /.  1.  60.  On  te 
rtoani  beaucoup  de  peine  pour  composer  des  réponies  satisfais 3a tes 
à  la  Just^catîon  :  une  d'elles  eut  Uopptr  pour  auteur.  Hopp, 
Efiiit.  lolt,  313.  Mais  il  paroll  que  la  chose  n'étoit  pas  faisable; 
dia  noini  on  eut  garde  de  leur  donner  beaucoup  de  publlcïlé. 
Ekcni  membres  du  Conseil  des  Trouble!)  se  mirent  aussi  à  justifier 
!•  Mntmce  contre  le  Prince;  maïs  voici  sur  leur  travail  le  juge- 
^tut  de  Yigliua  :  •  Doctor  à  Ryo  cum  Varga  quaedam  pro  juslîfi- 
>    «atione  lententiae  contra  Auriacenscm   cooscrîpsit ,   quae  forte 

*  pneki  brcvî  commiiteniar,  et  ut  tibi  iu  aurem  dicam ,  palalo 

*  iDco  non  ralde  Mtislaciunt.  •  figL  ad  Hopp.  p.  (58. 


•  LETTRE     CCCn. 

*■*  Landgrave  Guillaume  de  Hcsse  au  Prince  ^Orange. 
Sur  r emprisonnement  de  Don  Carlos. 

,    Oo  a   longtemps  ajouté  foi  ans    diverses   calomnies  contre 

•  ■auippe  n  relativement  à   l'emprisonne  ment  et  à  la  mort  de  son 

*"  1  et  c'cil    une  preuve   combien  il  est  difficile   de  renverser  de* 

'•lions  accréditées.  Déjà  Strada ,  après  avoir  coumerë  les  bruits 

'  avoimt  couru  â  ce  sujet  ,  ajoute  :  •  Mifai  super  id  quod   in- 

t,  etiun  Tcris  dissimilia  ridentnr-  ■  I,  3So.  Bfais 


—  19»^ 

eS68.  •on  télwyiigii  i0itl»  MÊUn  âmmt  îuommpm  àm  méiît^  De 
Mm.  noÊ  joui»  If' «.AuuMr^ipràt  «voir  cmtoMhmaeoa^imiog^ 
«mi  inédilt,  est  umé «i  même  réraUti:  «Xjiflc»  batte ^on 
»  AnfiMg  an  eiae  korpcilich  tchwaidie  imd  «ne  feiitig  hoiarUge 
»  Nelnr  •  •  •  £r  and  die  Kôniynn  aind  nafflriiclMm  Todee  geitiir- 
mthÊÊk  f  «ndaieneb  Im  anch  sur  des  firliifrte  lieboi  foAiltniti 
»  awittcheo  ilmen  ttatt|(QfiiBdeii,  »  BisL  Br.  L  175.  Mén*  au»  In 
lnwinM  mvhiplîéea  aur  kaqiielka  il  fonda  ce ju§an«iit«  noua 
ifona  peioe  à  croire  qoe  la  ram  laabeUe ,  ai  le  rooMUide  aa 
•ion  mallMiirenae  afoic  «n  fondement  historiqaey  ae  fùl 
de  ouuadar  à  aa  mère  la  douleur  profonde  da  père  aft  du 
aaar  de  aon  amant.  Qnant  ans  relatioan  <le  D.  Carloa  aveclfapnpda 
Seigneura  dea  Paya-Baa,  nona  n'en  «Yona  tronvé  nnlla  tracau  S 
a*eat  parié  de  loi  qn'à  Foeceaion  d'one  indigeition  qn'H  a'élirilal- 
tirée  en  mangeant  aeize  livrée  de  Irait:  voyee  Tom.  L  p»  nSS. 


•  •..••  l^habenauchnichtimderlaflieiiden  JKdm- 
seieyr  de  Luis ,  aoitzo  alhïebey  une  ist^zabefira^gen 
ibn  Ton  obbemelten  zeittungen  Ton  der  K&u  Wfir. 
Hispanien  aohn  bewuat,  hatt  er  uns  beridilat:  aa  Mj 
frisK  das  die  Kon.  Wûr.  m  Hispanien  ermdleii  il 
aohn  gefenglich  angenohmmen;  dan  die  Konigin 
Hispanien  hab  solchs  ihrer  Frauw  Mutter ,  der  Konigicrm 
zu  Franckreich ,  selbst  zugeschrieben  undt  dameben  ver  "^ 
meldet  das  ir  ber ,  der  Konig  ,  derhalben  so  befliig  be  — ^ 
atûrtztundt  betretten  sey,  das  S.  Kon.  Wûr.  aîcb  aus^^ 
trûglicb  vemehmen  laszen ,  da  sic  die  gantze  Nidderland—  « 
▼erlohren  hetten  ,  das  solchs  S.  Kon.  Wûr.  nicht 
zu  bertzen  gehen ,  noch  hôher  betniben  kontte. 

Was  aber  die  eigentliche  uhrsacb  solcher  gefengli< 
intziebungundtwieesdabrumb  mitt  allen  particularitctu  "^ 
undt  umbstenden  geschafFen,  das  konne  inan  nodi  nict  '^ 
griinttlich  wiszen  ;  etziiehe  sagen  der  Printzsey  Calvinisc^r-^ 


urdt  man  hab  in  seiner   cahmmer   Calvinische  Biicher  i568. 
lùnilen;etzlîcheineMen,es9otledeinPrtntzenneingebildet  Mars, 
sân  das  sein  herr  Vaner,  der  Konig,  durch  die  zu  viel 
ithCTffe  unndt  unmilligkeilt  die  ilio  in  denn  Nidderlan- 
den  geûblt  unndl  geprauchtt  wirdl,  umb  dieselbigen  lan- 
de kommen  morhte  ;  dahrumb  er  vorliabens  gewesen  sich 
hfiraus  in  die    Nidderlande  zu  begeben  ,  undt  dieielbîg 
uhrsach  an  die  handt  zu  nehmen    dîe  Nidderlande  aus 
den  beschwerungen  zu  erledigen  undt  sichaho  der  ortte 
m  einem  hern  zu  niacbenj  andere  ab«r  sprecben ,  es  hab 
«fer  Prinlz  sich  kranckheiit  angenhomnien ,  vleleiclit  dah- 
'umb  das  ihnen  sein  herr  Vatier,  der  Kiinig,  seinem  brauch 
lach,  besuchen  solte  ;  da  sey  einer  zu  der  Kon.  Wûr.  gan- 
gen  undt  S.  Kon,  Wùr.  angezeigt  seine  KiJn.  Wi'ir.  sohen 
Mchvorschen  ,dan  S'  Kon.  Wûr.  sohn,  derPrintz,  bette 
KWo  gespanter  feuerbûchsen  under  seinem  baupttkiiszen 
>n;  es  seyaber  die  Kon.  Wiir.  gleicbwoU  zu  ihm ,  dem 
tzen  ,  in  sein  chammer  gangen ,  ihnen  angesprochen 
idt  gefragl  wie  es  ihm  gehe;  habder  Printz  geantwortett  er 
■hre  gahrschwarh,daruff  dieKon,  Wiu-.  ihneu  bey  der 
Vuuidt   genobmmen  undt  gesagtt    er  soltt  ufrstehen,er 
nieht  so  gahr  scliwaeli  wie  er  sich  annetime ,  het 
uch  aispah  das  hauptikûszen  under  dem  Prinlzen  abge- 
ffen  undt  die  zwo  gespante  Bûchsen  darunder  funden , 
idt  deti  Printzen  gefragt  was  er  darmit  Torgehaptt  und 
'igvnieint  undt  was  ihn  dartzu  verursacht;  hab  der  Printz 
geantwort,   er  hette  ûber  zwantzig  uhrsachen  die  ihnen 
dartzu  bevr^t  ;  darulT  der  Kunig  zu  ihm  gesagt ,  so  heit  er 
dreiszig  uhrsachen  derwegeii  er  ihnen  hart  strafTen 
oltte,  unndt  aiso  den  Printzen  alspalt  dem   Conte  de 
»»  emtodîreii  berolhen.  Es  wirdt  auch  gescbneben 


—  190  ^ 

1S68.  daâhMindia  aditidien  groner  undlTonidimarSpaniadier 
Man.  henen  )  solcher  Conspiration  halben,  auchgcfenglidi  in» 

gezogen  sein  soUen.  •  .  Datum  Gaszel ,  den    i4  Blartij 

Anno  i568. 

WltHBLM  L.   Z.   HbSSBH. 

Dtm  •  • .  Printzen  su  Uranien .  • 
m  S.  L.  hinden. 


LETTRE    GGCin. 


•/•  dé  Sehônberg  au  Prince  d  Orange.  Relation  de  son  am* 
dience  auprès  du  Duc  GeorgeJean. 


.  .  .  .  Genedigster  herr.  Auff  empfieuigenen  E.  F. 
genedigsthen  berhelch,  hab  ich   den  la**  dis 
Martij  Herzog  Georg  Hannsen ,  Pfidzgrafen  etc. ,  ma 
tereckenn  gesuchtt  und  do  dannen  auff  Zwejhrûdbenk— 
geritten,  derens  ire  F.  G.  Tor  uhngeferlich  awejan 
abgeraist ,  aiso  das  ich  bis  gehn  Lûtielstain  na^ 
derttunderfarennhabe  wie  dieselbigezu  Ainertzhai 
auff  dem  pasz  gegen  Metz  sejhe. 

Demnach ,  so  hab  in  namen  und  von  wegen  R  F.  G. 
hochermehtenn  Fûrstennich  mich  den  iS**"  dises 
gen  lassen,  und  nach  lautt  £.  F.  G.  mir  ûbergebener  ii 
struction,  denselbigen  inhalt  clar  zu  erkennen  geben 
fumemblich,  warumbe  yen  E.  F.  G.  ich  abgeferttigt 
welcher  gestalt  diselbige  Herzog  Georg  Hansen 
tenu  (kriegsgewerb  halben)  in  yertrauwen  yerstanden 
und  solches  an  dero  mittyerwantte,  doch  gantz  ubnTi 


aiUlBùiuger  person,gelangtt;i'fW7tund  obwolE.  F.  6.  iS68. 

il4l9pÇtûgerzeiu)beschwerlichen£ustandt  ,solchlioch  Alan. 

HpicWenn  zu  soDderlicheu  trost  vermerckt,  das  doch  die 

DutturlTt  woll  erfijrdernn ,  zu  erhatthuDg  aines  solliches 

ihntehenlichenti  kriegsvoltks,  die  reclinunge  nacH  dem 

ïermogennzuûberschlagennundinsonderhaitldieweilIE. 

F.  G, ,  nehcn  dero  mittTerwantten  ,  (wie  fern  die  sich 

Lriegfgewerbs  halben  einUssenn  moihttendt)  noch  mtt 

eathlii'h  entlischlossen   etc. ,  eben  darumbe  E.  F.  G.  be- 

wegtt  Herzog  Georg  Hansen  Ire  gelegeohaitl  und  die 

wichilige  verhînderuiigen  m  berichtien ,  aucb  iren  F.  G. 

Uitn  hocbsten  und  vleissigstenn  zu  danckenn,  nitt  sonder 

geringeun  trost,  ausz  uhngezweifl'elttein  verirauwen  es 

Werde  Heizog  Georg  Hansz  in  soHîcKer  CristUcher  und 

eifferiger  zunaigung  beharrenn  mitt    gleichen  wider  er- 

fietleas.  Die^e  ptincten  ,  genedigster  Fiirst,  hab  îcb  nacb 

ûnuDg  der"  Instruction  ,  §o  deuthlich  mir  imer  moglicb 

auszfiirlîcb ,  in   undei-lhenigkaiit  fiirgetragen  ;  das 

rr  E.  F.  G.  vor  gutter  zeitt  sicb  mitt  etblicbe  vornemen 

itben  leutbena  zum  tbaîll  eingelassenn   und  diesetbige 

<biber  zu  warttenn  bewegtt ,  soUicbs  hab  ich ,  aus  zu 

le  angezogene  uhrsaclien ,  »erscbwigenn. 

Hierauff,  genedigster  Fûrsi  und  herr,  hait  Herzog  Georg 

losz  der  freundlbcben  bailb  und  glûckwûDSc-bung  ge- 


E.  F.  G.  sirh  reciproce  bcdanckll,  und  ferner  niein 

ortragenn  erbaitt,   wie  ire  F.   G,  ja  ausz  Cbristlichera 

eifler  soldie  occasion  E.  F.  G.  in  borhstem  Tertrauwea 

Zu  erkenaen  geben  habc ,  und  dieweill  ire  F.  G.  nuhn  dï^ 

uliDgelegenbaitt  vermcrcklt,   fûrnemlicb  das  der  luangel 

a  Tomlh  (zuerbaltung  eines  solLicben  manUcben  Kriegs- 

olcks)  Stehe,  so  wollen  aucb  nubnmebr  dieselbige  die 


—  192  — 

i566.  sachen  Gott  beyhellen  und  solches  den  fûmemen  be- 
Mars,  vhelchsleuthennforderlich  zuerkennen  gebenn,  die  m<>- 
genn  nachmals  Gott  oder  dem  theufifel  dienen.  Es  wolten 
sich  auch  ire  F.  G.  freundlich  yersehenn  dises  in  hoch- 
ster  gehaim  gehalttenn   werden  soltte,  wie  dan  Grave 
Adoiff  zu  Nassau ,  mein  gnediger  herr ,  iren  F.  G.  mit 
handtgebener  treuw  zugesagtt  und  yersprocfaenn.  Son- 
sten  seyen  ire  F.  G.  und  nitt   weniger   E.  F.  G.    zu 
freundtlichemm  dinsten   und  gefallenn  gewogenn;  ge* 
dencken   auch  in  Ghristlicher  angefangener  naiguug  zn 
beharren.  Nachdem ,  und  ungefoerlich  ûber  eine  stunde , 
als  ich  wieder  erfordertt,  wardt  mir  von  Herzog  Geoiç 
Hansen  gesagtt:  es  wundertte  ire  F.  G.  nitt  wenig  das 
E.  F.  G.  mitt  dero  mittverwantten  solche  gutbe  gelegen» 
haitt  soUten  auszschiagenn ,  dan  ,  menschlich  davon  zu 
reden^  where  das    angepotten   Kriegsvolck  dermassen 
gethan,   das,  welcher  seittenn  sie  zufallenn ,  dieselbige 
sonder  zweiffell  obsiger'  geachttett  wûrdenn.  Ire  F.  6. 
zogen  auch  allerhandt  vermuthungen ,  wie  es  ethwan  in 
kûnfftig  gehn  mochtt ,  ahn ,  sonderlich  wie  der  krieg  an- 
zufangenn  und  die  noethwendigkaittenn  zu  bestellen ,  so 
weittleufftig ,  dàs  ich*s  in  warheitt  nitt  ailes  behalttenn 
mogenn ,  viel  weniger  verstandenn  hab.  Enlhlich  aber 
wasz  der  beschlus  :  es  wùrde  folgenn  das  E.  F.  G, ,  2U 
erhaltung  Irer  landt  und  leuth ,  drey  wege  vor  die  handt 
nhemen  mûsthenn,  ainthweder  den  krieg,  die  fùrpitt,  odcr 
stadtliche  verehrunge ,  und  jhe  lenger  E.  F.  G.  verziehen 
wurden  ,jhe  mher  die  sich  selbs  erschopfftenn  und  where 
zu  besorgen  das  vielleichtt  andere  nach  E.  F.  G-  landen 
und  leuthenn  trachtenn  und  dieselbige  leichttlich  durch 

»  Obsicger. 


—  193  — 

vorthaill  erhaltten  kùnthenn  ,  mitt  vie)  uiid  mehr  wort.  i56S. 
tenn,  des  ich  uhnnotig  achtte  E.  F.  G.  damitt  lenger  aufF-  Mars, 
zuhaitten. 

Iren  F.  G.  habichaber  darauff  weitter  nitt  geanthwortt, 
dan  wie  deroselbigenn  wider  erpietten  E.  F.  G.  ich  an- 
iangenn  und  weitter  rumen  woUe ,  das  auch  Ire  F.  G.  in 
kainen  zweifTel  sollen  setzenn  solche  kriegs  tractation 
ewîg  verschwigen  und  behalttenn  pleibenn  werde. 

Warumb  aber  iren  F.  G.  ich  den  pûncten  in  der  In- 
struction gemeltt  (das  E.  F.  G.   sich  vor  diser  zeitt  mitt 
anderen  eingelassen  und  dieselbige  zu  warttenn ,  auch 
mittderen  beschwerde  bewegtt)  verschwigen  ,  ist  die  ur- 
lach  das  iren  F-  G.  ich  in  warheitt  (doch  mitt  noeth  zu 
melden)  zuviel  weittleufïig  vermerckt  hab  und ,  wie  mich 
willdûncken,  vieleichttandere  bey  iren  F. G.  umbesoIch6 
haimblichkaitt  wissens  gehabtt  haben  mogen:  aïs  druge 
idi  bedencken  und  vorsorge  es  khûnthe  aus  diesem  pûnc- 
ten vieleicht  E.  F.  G.  fûrneraen  vermuettet  und  dero 
iriderwerttigen  zue  warnung  ausgepraittett  werden.    Wil 
jfae  nitt  hofïenn  das  K  F.  G.  mich  derwegen  in  ungenade 
Terdencken  sollen ,  seittemallen  sonsten  gnugsame  uhr- 
sadien  angezogen  darumb  E.  F.  G.  dismallen  abzudan- 
ckenn  bewegt  seindt.  Ich  hab  auch  ausz  denselhigen  mo- 
tîven  die  Instruction  nitt  fûrgelegtt,  ist  auch  an  mich 
nitt  angesunnen  wordenn. 

Das  wollt  E.  F.  G.  ich  underthenigst,  nach  beschen- 
ner  verrichtung,  instar  relaUonis ,  nitt  verhahtenn  ,  und 
deroselbigen  mogliche  dinst  in  underthenigkaitt  zu  laîs- 
tenn  bin  ich  jederzeitt  gantz  guethwillig.  Thue  dieselbige 
himitt  dem  getreuwen  Gott  zu  glûckseliger  wolfardt  und 


i3 


—  194  — 

* 

i568.  im  (ridenn  bevhellenn.  Datum  zu  Bischweiller ,  den  i8' 
Mars.  Martij. 

E.  F.  G.  underthenigster^ 

H.    K    V.  SCHONBBRQ. 

Déni..*  Prifitzen  zu  Uranien.^ 
zu  irer  F.  G.  selbst  hàDdeou. 


*  LETTRE  CÂXiy. 

Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesseau  Prince  d^  Orange. 

Relative  à  Don  Carlos, 


]Els  hatt  uns  jtzo   Hertzogh 

Braunschweigk  Copien  zugefertigt  was  der 
Hispanien ,  seines  sohns  Caroli  gefengUcher  intûdiiiiif 
halb ,  an  S.  L.  geschrieben ,  wie  £.  L.  aus  hierbayro^ 
wartter  abschrifTt  freundtlich  und  vertre^Iich  su  sdien. 

Nachdem  nuhn  in  solchen  der  Kon.  Wùr.  schreibea 
die  wortte  steben  :  «  Das  solcber  unser  vatterlicher  ernU 
»  nicht  der  uhrsach  erfolgt ,  noch  wir  diesen  eussersteo 
»  weg  gegen  S.  L.  dahrumb  fùrgenolimen  das  wir  von 
«  derselben  so  hoch  und  schwerlich  beleidigett  sein  ,  od- 
»  der  sie  sich  so  weit  und  strafflich  gegen  uns  vergesieOi 
»  noch  auch  sonst  ichtes  anders  dergleichen  ungepiu^ 
»  lichs  begangen  haben  selle.  »  Item  am  endesolchs  schrei- 
ben  :  «  Was  wir  hierin  aus  Christlichem  und  vaUerlicheD 
»  eiflfer  thun  und  fùrnbemen ,  tzuvorderst  seiner  Gottli* 
»  chen  Almacht  tzu  ehren  und  dan  unsern  Kônigref 
»  chen ,  Fùrstenthumben ,  Landen  und  Leuthen,  aucbis 
»  gemein  der  gantzen  Christenheitt  tzu  ruhe  und  wol* 
>•  farth  gereichen.  »  —  Konnen  wir  daraus  anders  nickt 


E.  L.  haben  auch  ausz  obbemelten  schreîben 
lu  Ternhemen  das  des  Monsieur  de  Lu/s  gethane 
bericht  (■) ,  als  solte  der  PrinU  zu  Hispar 
uni  Hern  Vaiier  erschîeszen  haben  wollen  ,  nicht 
»lw  erfolget,  soDdern  solcbs  dera  Printzen  z 
UDgtimpfF  dermassen  spargirt  werden. 


Deni_  Printzeo  tu  Uranîi 
ta  S.  L.  idbil  bandeo. 


que  le  &ens  àa  expressions  ctlêcs  par  le 
lâadgrite  eit  Irts  général  ,  el  iju'ellea  ne  prouvent  Dullemcut, 
nvinc  il  le  tuppose,  que  Don  Carlot  fut  em  prison  né  pour  le 
Ul  de  b  religïoa.  Le  secrélaiie  PfinUing  ét-rit  le  aEi  mai  ru  Duc 
Wolliiaag,  Comle  Palatin.  •  Naclidem  ich  vor  gewiiz  berichtet 
n  heïligen  Reicb  Tcuischer  ?lBti(in  .  .  .  des  Printieo 
ig  halben  ....  manclieiley  fiembdcr  diiciirtux  gemacbt 
innd  iniuonderheil  von  ettlichen  tilen  dai-fûr  gehah- 

■  (an   aucb    auugeben  werde  dai  seine  K.  G.  de»  glaubens  hal- 

■  bcD  von  i-  Maj.  eingrzogcn  worden  ,  daiiz  E.  F.  G.  îch  hiemit  bey 
'■MÎDcrebrFn  unnd  trawen  underlbaniglkh  v«raic:Iiern  kan  unnd 
VviU  d*i  nicha  ein   Imiter  ungrundt  ist ,  unnd  beidcn  ihrer  M' 

i  F.  G.  gant!  ungleicb  unnd  unguttlîch  daran  beschicbt ,  aucb 

■  la  dcr  mrheit  ihr  F.  G.  in  «olchenn  fall  jemils  m  wenig  als  î.  H. 


(t)  berkki,  Voyea  p. 


—  196  — 

l568.  »  selbs  eintzigen  abfab  Tooder  alten  wharen  Catholischen  ReligÛMi 
Mars.  *  verdacht  gewesen,  zu  geschweigen  das  sie  sich  mit  dem  weoigBtai 
»  deszhalben  vergriffen  haben  soltte:  seunder'  das  solche  Teltcr- 
»  Hche  straff  ausz  weit  anndero  unnd  doch  vasthaiTten  Ursachen 
9  gegen  ihrer  F.  G.  fûrgenommen  werden  ,  davon  mir  gleichwol 
»  vil  zu  schreiben  Dit  gebîlhren  will  »  (*{-  M.S.).  Suppléons  à  son  si- 
lence par  ce  qu'écrit  M.  v,  Raumer:  a  Karlos  geistig  bôsartige  ICa- 
»  tur  steigerte  sich  durch  Leidenschaftlichkeit  bis  zum  Wahnsina 
»  •  •  •  ;  er  war  uDfâhig  zum  Regieren  und  Grund  za  einer  stno- 
»  gem  Aufsicht  vorhanden.  »  HisL  Br,  I.  p.  i57. 


fNo  CCCIV. 

Lettre  de  créance  du  Prince  d*  Orange  pour  fean 


^^^  Basius  fut  employé  souvent  par  le  Prince  dans  des  af- 
faires difficiles.  «  Parentibus  honestis  natus  est  Leovardiae,  paolo 
»  ante  mediam  saec.  xvi  partem«  Jurisprudentiam  Lovanii  dîdidt 
»  et  summos  juris  honores  in  Gallia  quaesivit.  Dein  causamm  pi- 
»  tronum  egit  Leovardiae.  Provincias  minime  contemnendas  ipii 
^  extra  patriam  oblatas  abnuit.  Flagraniibus  de  religione  dissi- 
»  diis  e  Frisia  roigrare  debuit.  »  De  fFal  ^  de  Jctis  Frisiis,  JnnoL 
p.  68.  —  Dans  cette  pièce  et  dans  celle  qui  suit ,  on  doit  surtout 
remarquer  que  le  Prince  prend  les  armes  contre  le  Duc  d' Albe  et 
pour  le  service  du  Roi  ;  quMl  se  déclare  franchement  en  faveur  dei 
Protestants  et  de  la  libre  prédication  delà  parole  de  Dieu;  et  qu'il  dé- 
sire ménager  et  protéger  les  Catholiques,  autant  que  faire  se  poum. 


Alsoo  by  ons  Wilhelm  Prinche  van  Orangîen,  Grave  van 
Nassauwe,  enz. ,  Vasall  ende  mede  gouverneur  in  de 
M**  Nederlanden  ,  an  ytlycke  landen ,  steden ,  dorpeni 
vlecken ,  gemeenten  ende  personen  afTgeveerdicht  is  der 

'  sondem. 


—  197  — 

iotnnes  Basius  cm  yan  hun  elx  na  syn  gelegentheyt  te  i568. 
le^uireren  en  van  onsent  weghen  te  yersoucken  hulp  en-  Ma», 
de  bjsumdt  tôt  vorderinghe  ende  executie  yan  den  ghe- 
naie  saacke ,  de  glory  Goods  ende  'tiandts  welvaren  tôt 
£eii8ten  Tan  C^  M'  betreffende ,  breder  in  seeckere  onse 
opene  Tersegelden  bryeve ,  denselven  van  date  den  !jlj^ 
nartij  gepasseert,  verhaalt,  soo  ist  dat  wy  Wilhelm ,  deur 
degfaenade  Goods,  Printze  von  Orangien,  etc.  mits  de- 
sea  oertifieren  dat  wy   denselven  Joannen  Basium  last 
ende  bevel  gegeven  hebben,  ende  gheven  specialycken 
oitsdesen,  an  een  ygelyck  persoen  ofte  genieente,  syn- 
der  guedt  beduncken  ende  beste  wetenschip  daar  thoe 
beipianie,   te  versoucken  om  hulp  ende  assistentie  te 
doen  op  seeckere  geprefigeerde  tyde  om  tôt  executie  de- 
Ml  handeling  inné  te  nenien  ende  yerseeckert  te'wor- 
da  ende  te  blyven  tôt  diensten  van  de  M^  van  den  stede 
Amsterdam,  Enckhusen  endeandere  steden,  sloten,  tôt 
dese  saacke  vorderlycken  in  andere  ofte  deselve  lande  ge- 
ieghen,  'tsy  inwatmanyrensulx  aider  bequaamst  ende  se- 
cretelycken  soude  moeghen  gheschien,  ende  dyt  selve  oick 
laet  denghenen  te  delibereren  dien  hy  Basius  het  ver- 
Hmdidist  ende  secreetst   achten   sali  moeghen  ,    ende 
deur  allzulcken  de  saacken  te  laten  doen  ende  benaar- 
Hkgfaen  na  de  gelegenheyt  des  tydts  ende  plaatse  waar 
thoe  ten  geprefigeerde  tyde  van  onsent  weghen  crychs- 
Tolck  tôt  hulp  ende  bystandt  denselven  geschickt  sal 
worden,  met  aider  secrète  middelen  dye  wy  opte  dese  saa- 
dbe  delibrerende  erdencken  ende  gevinden  suUen  moe- 
ghen om  dezelve  crychsluyden  binnen  den  steden  heyme- 
Ijcken  deur   eenighe  correspondentie  van  daar  binnen 
wonende  ofte  daar  thoe  geschict  te  moeghen  cryghen.  En- 


~  198  — 

i568.  de  soo  wanneer  sulx  mochte  ghelucken ,  4a  men  de  alede 
Mars,  ofte  steden  overherich  worde,  dat  alsdan  de  ganeente 
van  de  Papisten  soo  veel  gespaart ,  anghesien  ende  gehxHh 
deti  soude  moeghen  worden,  als  ymmermeer  ntKMgdje- 
ken  is ,  om  aile  lasten  van  contribude ,  waackgeldea  en* 
de  andere  lasten  ende  costen  te  helpen  draghen  ende  Bno 
riandente  maacken,  dezeWen  met  sachtmoedic^ejt  ende 
deuchtsamheyt  overwinnende  :  dan  de  autheuren ,  hoo^ 
den ,  maders  '  ende  doenders  van  aile  yeryolgli ,  tyranak 
ende  ongerechticheyt,  dye  nimmermeer  en  souden  nu* 
ten  vry  synde,sall  men  in  guede  bewaringhe  doen  stil- 
len  ende  met  de  minste  wredicheyt  handelen  als  sulx  bm* 
gelycken  sal  wesen,  ter  tydt  thoe  daar  ander  en  naaidtf 
advys  van  onsent  weghen  geopenbaart  sali  wesen.  SuOoi 
oick  dezelve  knechten ,  dye  men  in  de  steden  ofte  aloM 
soude  brenghen ,  syn  Excell.  ende  den  steden  ofte  flloM 
met  oick  den  gereformeerde  relligîon  ende  tgemene  nd- 
varen  tôt  dienste  ende  oonservatie  van  de  M**  swerea  edb 
dye  te  bewaren  gehouden  syn ,  ende  soo  whanneer  ijê 
van  onse  syde  ende  assissentie  na  beuren  wille  eenighe 
stede  sullen  hebben,  sulien  als  dan  dye  van  der  oweridi- 
ten'  met  de  gedeputeerden  vanden  gereformeerde  relligM 
aidaar  binnen,  syn  Excellent,  beloven  endegenouchsamlyo 
ken  caveren  gheen   transaclie,  accordt  ofte  vrede  met 
eenighe  onse  wederparthye  ofte  vianden ,  de  relligion  en- 
de dese  saacke  nyet  thoegedaan,  sonder  wille  ende  weten 
van  syn  Excellent,  te  maacken  ofte  van  heurent  wegen  te 
laten  geschien  ofte  in  sulx  consenteren  ;  ghelyck  oick  we- 
deromme  syn  Excellent,  alsdan  beloven  sali,  ende  als  nu 
in  sulcker  vougen  belooft ,  gheen  accordt  ende  vrede  le 

'  roakcrH  (?).  ■•  OTerhcHcn. 


■uucken  waarïniie  deselve  oick  nyel  besloten  en  suite 
(jn  ende  Toor  heur  adwys  ende  consent  daarthoe  geghe-  Mars 
?en  ende  gesclun  sa)  wesen ,  ende  ten  eynde  nyniant  en 
KisfHoere  dat  syn  Exrellen.  alleen  dese  met  benoemde 
neden  soude  willen  sonderiinghen  in  meerder  peryckell 
ofte  dangier  stellen  dan  eenighe  aniiere  steden ,  derhal- 
«n  »erclaart  syn  Excell,  tôt  contirmatie  van  een  ygelyck 
du  hy  te  beter  ende  vrymoedîgher  syn  hulp  ende  bystandl 
■M  syn  lyff  ende  mudt  imployre'  ,  «lai  suixauveel  andere 
Itedeo  ende  plaatsen  versocht  ende  gedaan  sa)  worJen  , 
M  ORi  de  viant  an  allé  syden  te  bereucken  ende  aile 
Il  vrerck  te  gbeven;  dat  noch  daarenboven  syn 
Sicell.  een  guedt  léger  sali  doen  ten  selven  tyde  marcbe- 
RD  oin  allenlbalven  de  viant  te  rencontreren  ofte  gliaan 
tCKOueken  na  d;it  sulxgelegbensal  syn;  endeoffde  vlandt 
tcnighe  langhe  lielegh  wUde  erghens  doen  holden ,  lot 
fien  ende  andcien  is  nolfiycken  provisîe  le  hebben  van 
en  ende  slon-n  orn  nergens  an  geldi  offte  vktualie  en- 
île  le  nyene  thocompste  van  crycbstuyden  beletb  te  wor- 
iesi.  Sullen  oick  de  knecbten  beur  alsoo  binnen  den  stede, 
ir  mendyesall  moigen  beynielyckenincryghen,dragen 
Ui  hoMcn  volgens  heuren  eedt  ende  der  capîteynen 
omiftsie,  dat  dyevan  de  gerefornieerde  relligie  daer  en 
gnedt  benougben  an  snllen  hebben  ,  ende  want  te  beducb- 
fcn  ftttat  dat  vol  predicanten  van  zelfs  onder  de  ghemeen- 
leahen  sullen  gbeven  dye  off  met  1ère  dezelve  tegens  on- 
He  voomemen  p.irtydirli  souden  moigben  maacken  oITeen 
confusie  inde  gbemeenten  ende  beure  1ère;  datdaarom  met 
lyt  benaarsttcht  sull  worden  dat  nymanttot  het  anipt 
predicants  angenomen  sal  werden  ,  dan  met  consent 


-  200  — 

i568.  livide  refonneerde  gemeente  ofteheurengedeputaenlai 
Matf.  ende  d'ouverichen  alsdan  ter  plaatse  synde, 

Ende  aoo  wye  ipan  dePapiaten  (behalTend'aatbeurs^ 
hoofden  ende  capitejnen,  alsboTen  Terliaalt  staat)  goede- 
lycke  tôt  dienste  ende  welyaren  des  stads ,  gehoonamheit 
Tan  syn  ExcelL  ende  M**  in  accordt  soude  willen  treden 
om  eendrachtelycken  tôt  defensie  Tan  beyde  rdlligieii 
hulp  ende  bystandt  eendrachtelycken  te  doen  ende  uêt 
ghaan,salx  met  syn  eedt  ende  onderschriTingheTertecke- 
nende,dat  allsulcken  beschut  ende  beschemt  endeheanfr 
relligie  Try  tliogelaten  sali  worden ,  gelyck  sull  de 
forraeerde  thogelaten  yrylycken  sal  wesen.  Aldus  j 
den  a5^  Martij,op  onsen  huse  Dyllenbergh. 


t  N^  CCCTVK 

jiuire  lettTB  ou  ^  déclaration  du  Prince  ^Orange 

remise  à  Basius. 


Nadenmaal  gheen  groter  o(F  meerder  dienste  eenigh^ 
C^*  M**  bewesen  ende  ghedaan  can  worden  dan  om  met 
aller  gerechticheyt  syn  landen  ende  ondersaten  te  regj- 
ren  ende  deselye  helpen  vermeerderen  in  gueden  Toor- 
spoet  ende  ryckdomme  tôt  Terbeteringhe  Tan  aile  synft 
M*'  domeynen ,  beden  ofte  andere  gherechticheden  ende 
tôt  secours  ende  bystandt  in  syne  M**  node  ende  benaut- 
heyt|  oicksonderlinghente  Toorhoedendatgheensins  eem- 
ghe  yerminderinghe  syns  gebiedts  ende  Iandt,deur  eenafiF- 
wyckinghe  deweicke  uuyt  grote  henautheit  ende  tyran- 
nie gewonlycken  îs  te  Toighen ,  en  gebuere,  ende  daarthoe 


nyet  nodeljcker  ende  godtsaligher  is  dan  alsulcken  regy-  i568. 
lioglte  ende  potitie  te  liebben  ende  usurperen  in  deweicke  Mars, 
eerst  ende  Toor  ail  de  Tercundinghe  des  suyvereo  woordt 
Goodes  enJe  der  oprechte  reiligie  vry  ende  tl)oege]aten 
«y.  Des  nyet  te  min  is  kentelycken  ende  openbair  voor 
oghen  dai  ter  conirary  sonder  eeniglie  treyn  van  glierech- 
lîglicyt  des  M"  landen  ende  onder»aten  nu  geregyrt 
code  met  d'aldermeeste  tyrannie  van  de  vreembde  regyr- 
dersowervaltenwerden,  dezelve  nyctalleen  vooreen  lydt- 
bogliquellen  ende  [beilrugen'] ,  dan  met  aizulrke  lasteo 
»an  alTgodery,  ee<tten  ende  andere  ongottlycke  wetten, 
placaten  ende  packen  beswaren  ,  dat  oick  tôt  ewighe  da- 
gheo  (len  sy  metter  liulpe  Goods  daarinne  tydilyck  \oot- 
àea  werde)  aile  nacomelingben  ,  kinderen  ende  descen- 
denten  deselve  ende  noch  mecrdere  sullen  moeten  lyden 
ende  draghen  tôt  bederrenïsse  van  heur  opvoedinghe  en 
lyff,  guedt  ende  heuren  sielen  salicheyt ,  liandelende  als 
au  aiso  met  denghenen  dye  na  Goodes  woordt  vrylicken 
le  lewen  ende  hein  te  dienen  ghesocht  hebben,  aïs  off  de- 
•dve  rebellen  ende  des  M"  schenders  ,  verraders  ende 
ODgeboorsanicn  waren  ,  deselve  an  ly(T  nde  guedt  ende 
eere  vervolgende  met  vanghen ,  bannen  ,  hanghen, 
confisqueren  van  goeden  ,  sonder  aile  behoirlycke  iniddele 
nn  justicie  te  gebruycken  ,  na  heuren  appétit  ende  guedt 
Iwduncken;  doende  cesseren  ,  casseren  ende|'aboleren 
le beaworene  privilegien  ende  guede  usaniîen,  de  landen, 
■teiicn  ofte  ghemeenien  ter  contrary  heuren  mottwîlle 
eenichûns  compeierende.  Deur  welcke  onvryheyt  des  op- 
rtchten  reiligie  ende  't  bedvanck  toi  heuren  afFgoderye, 
ntitsgaclersd'ongherechtighcit  in  politicaadministratie  van 

■  bnlrsLlcn  .  rcrdrallirn,  !_}). 


—  202  — 

lS68.  prÎTilegien ,  confisqueren ,  rangben ,  Teijaghen  ende  ban* 
^^"n.  neD  yan  mennich  dusentguede treflelycke  welyarende  man- 
Uen ,  heren ,  printzen,  edelen  ende  onedelen ,  coopman  , 
ambachtsman  ende  landtnian ,  gheestelyck  ende  whaar- 
lyck'  ,  notelycken  yolghen  moet  de  bederfenisse  des  M** 
landen  ende  ondersaten  tôt  een  grote  oneer  ende  blama- 
tîe  synder  M^ ,  met  denwelcken  dese  ongeregeltheid  ende 
tyrannie  becleedt  ende  bedeckt  werdt,  soo  dat  een  ewighe 
■"  haat  ende  affgunst  syne  M**  by  syne  getrouwe  ende  willi« 
ghe  ondersaten  deur  desen  gemaact  wordt  ;  dat  te  bedadi- 
ten  staat  dat  yeel  ly  yer  d'ondersaten  alsoo  benaudt  ende  yer- 
druct ,  aïs  oick  wat  Toorstander  ofte  oversten  suUen  anne- 
men  ende  trou  syn  ,  dan  alltyd  sy  ende  beur  nacomelin- 
gben  ewichlycken  alsoo  onrechtelycken  ende  ongewoon- 
lycken  geplaacht  te  worden,  duldicb  ende  lydsamich  Mj- 
Mn  sullen  ;  gbelyck  daarvan  gbenouch  exemplen  toc» 
handen  syn  dat  de  tyrannie  ende  nvoedicbeyt  der  oerer- 
•ten  ,  beren  ende  coningben  over  baar  ondersaten  een 
haat ,  aflTwyckinghe  ende  Terdryyinghe  der  zeWen  ' ,  en  dat 
grote  ellenden  allzulcken  landen  ende  heren  OTeroom- 
men ,  dewelcke  ende  allwaar  yeel  ballinghen  yan  heure 
getrouwe  ende  yrome  yasallen  ende  ondersaten  ghe- 
maackt  werden ,  soe  dat  endtlycken  nu  in  syne  M*  Ne- 
derlanden  nyet  anders  dan  des  M**  bedenrenisse  ende  on- 
eer gesocht  ende  yoorgestelt  en  wordt. 

Deser  ende  dyrgelyoken  oirsacken  haWen,  hebben  wy 
Wilhelm  deur  de  ghenadeGoods  Prinche  yan  Orangien, 
etc.,  yasall  endemede  gouyerneur  yan  wegen  syne  M**  in 
de  Nederlanden  ,  nyet  cunnen  laten  off  hebben  mottenin 
desen  uuytersten  noot  omde  bedruckte  ende  geafHigeerde 

'  «ereldlijk.  *  Teroaruakt  hebben  om  tm  mot  temUmUê  pmrok 


oDcIeruten,  tôt  eemstighe  Tersouckesoo  van  de  gealHigeer- 
dederrelligionals  oîck  aadere  catoliquensoo  men  tenoot 
oickmet  de  tyrannie  beswaart,  tereere  ende  glorye  GootU 
ende  des  M"  sonderlinghe  dienste,  te  helpon  ende  suceu- 
reren,  aile  glierecliUghc  ende  billycke  mîd  Jeleti  vindeo 
mde  voorwenden  ,  leii  eynde  deiir  de  vryhejt  des  op- 
recfatens  relligie  ende  dye  vercundmge  des  suiveren 
woordtGoods  aile  voonz,  ende  veel  meerdere  incnnTe> 
nienten  voorhoedt  ende  voorcomen  sullen  moighen  wor- 
den  ,  endat  aile  landen  ,  steden  ende  gemeenten,  in  heure 


i568. 
Hin. 


welraren ,     priTilegi 


usantien    ende  g*rechticlieden 


haar  Yan  syne  M"  gesworen,  Tolherden  sullen  moeglien  , 
ende  een  ygelytk  syn  handelinghe  ende  weivaren  sali 
noighen  dry^en  ende  genieten  na  behoîren  ,  cesserenda 
CDd«  abotereiide  aile  secten  ende  inanjren  van  placaten* 
Motenlien  ofte  bannisse  men  ten  ter  contrnry  teghens 
ymandt  syn  persoon  ofte  gueden,  der  relligie  lialven,  met 
het  ancleven  van  dten  gedaan.  Ende  want  dese  saaclte 
aJlen  ende  een  ygelyck  landt ,  stadt ,  genieenic  ende  per- 
toon  is  voor  heni  ofte  de  synen  concernerende  ende  dat 
want  oick  nymant  desen  ongevordert  te  syn  is  begherich, 
naar  uuyt  gantsoher  harlen  t'avanchement  van  dien  is 
Tiuuchendc'  ende  begherende,  ofte  te  mîn&ten  suis  soude 
inoetenbegherenendeGodt  Allni.  bidden,ten  waredesel- 
TC  eta  verlater  des  vaterlandts  ende  syns  naasten  ,  een 
hypocryt,  ja  een  versaacker  voor  Godt  Allm. ,  ende 
oick  des  M"  eer  ende  gherechticheden  gheen  Toor- 
*tand«r  geacht  ofte  oick  datelycken  soude  willen  we- 
»«o.  Daaronune  versoucken  wy  Wilhelra  Printie  va» 
Oronge,  etc.  aU  voren  ,  dat  een  ygelyck    landt,   stadt , 


4 


—  204  — 

dorp,  vleck,  geroeente   ende  persone  dye  deie   orne 
opene  ghesegelde   ende   Terteckeiide  bryre  dear  Joan* 
nen  Basium  getoont   ofte  Toorgelesen  rai  worden  ofte 
dije  eenichsins  deser  onser  intentie  andersins  cunschip 
ende  onderricht  sullen  hebben  y  dat  dye  eendrachteljc* 
ken  metons,  deurde  ghenadeGoods,  dese  saacke  wil« 
lenanvaarden^helpen  exequeren  ende  aile  b]rstandt  hem 
moigelycken  ons  thooschicken  ende  bewjsen,  elck  in 
'tgheen  hem  yan  onsent  weghen  deur  den  voorsz.  Basiunii 
ofte  syne  gesubstitueerde,  voorgehouden  sal  werden.  Be- 
lovende  ende  verseeckerende  mits  desen  wy  Wilbelm 
Printze  van  Orangien ,  etc.  als  boven  ,  Yoor  ons-  ende 
onse  consorten  ,  niedehelpers ,  heren ,  yorsten ,  capitey- 
nen  ende   andere  dienars ,  dat  wy  aile  middelen  ende 
manyren ,  ons  moighelycken  y  soucken  ende  roorwen- 
den  sullen  dat  nymant,   watstadt,   vleck,  dorp,  ge- 
meente  ofte  persone  het  sy ,  deur  heuren  hulp  ende  by» 
standt  ons  te  bewysene  eenighe  schade ,  noot  ofte  verlies 
yan  privilegien,  off  andersins,  yan  onse  wederstanders 
ende  yianden  en  sali  moighen  overcomen,  ende  oyerghe* 
comensynde,  d'selyet'ontsetten,beschutten  ende  beschep— ^ 
men  om  deselve  daaruuyt  te  helpen  ,  ons  daarthoe  me^- 
lyf  ende  macht  imployren.  Verclarende  ende  yerseecke— 
rende  eenen  ygelycken  mits  desen  ,  dat  met  der  hulp^ 
Goods  deur  gueule  hulp,  bystandt  ende  eendrachticheyc 
des  bedructens  gemeente,  de  saacke  tôt  eengueden  eynde 
gebracht  te  sullen  werden ,  om  dat  wy  overall  ons  met 
een  genouchsame  menschelycke  hulpe  ghelyck  sullen  la- 
ten  vinden  ende  ons  zelfs  verthonen,nyet  twivelende  God 
Allm.  werde  syn  almogende  handt  tôt  syn  eere  ende  glo- 
ry    ende   doprichte     bescherminghe  synJer    creaturen 


—  205  — 

'^aàe  gemeente ,  tôt  een  ghemeener  welyait  des  Tader-  i568. 
landts  yerlenen  ende  een  heer  synder  heerscharen  wesen.  Blanw 
Aldus  gedaan  ende  yersegek  by  ons  hyronder  geschre» 
"vciie,  na  onse  gewoonte  yan  segelen  in  dyrgeljcken ,  op 
misen  hujsen  endefesùng  Dyllenburgh,  A^dusendt  Tuyf- 
'diien  hondert  acht  ende  tsestich  den  seren  ende  twinticb? 
^teomartij. 


f  No  CCCIV. 

'^^9iojet  de  déclaration  du  Prince  d^  Orange.  (Gessi  est  la 
^déclaration  que  faict  le  Prince  d*Orange  sur  Tinstante 
sécpiisidon  que  lui  ast  esté  faict  de  la  part  de  la  plus 
^[rande  parUe  des  inhabitans'  du  Pais-Bas  maintenant 
tant  de  lasson  opressés.) 


^^*  Celte  pièce  InacheTée  est  mi  brouillon  écrit  et  corrigé  par 
Frinoe  Ini-aiénie. 


Premièrement  que  aiant  le  dit  Prince  toujours  cogna 
grande  fidélité  et  loyaulté  que  les  subjects  du  Pais-Bas 
^nt  toujours  demonstré  à  leurs  Princes  naturelx,  exposant 
eorpa  et  bien  pour  leur  service ,  et  qu*ilx  ne  désirent  enco- 
its  rien  plus  que  de  povoir  continuer ,  mais  considérant 
que  ce  bien  ne  leur  peult  advenir  pour  le  maves  rapport 
que  Ton  a  faict  à  sa  M*'  dlceulx' ,  à  cause  qu'ils  ont  désiré 

'  d.  i.  n  jr  avait  d^ahord  de  la  cominiroaiik^. 
*  làle  PriMce  m  nturi  ce  gmi  suit  ;  eCa«  liea  de  reoo^ooistre  leurnefricct  qalh 
•Mt  traidée  avec  toote  rigeor  et  tiraonie,  aans    avoir  refait  ny  aih  pmilègaw 
ibstét  f  CMHM  s'il  fbaMst  paît  coocquia  des  barbarw ,  et  qw  pis  ctt,  km  ett 
«•lé  àt  poffoir  nrre  aelon  km  eondeiiMS. 


iMI»  àt  «iiM  at  Mrtir  Unt  Diaa  seloii  m  ubam  pmlls^  m 
qtte  lanr  est  intnrpNlë  à  nbollioo  et  nntimria'^qvi  «I 
cause  ^*ilx  sont  ezëcatës ,  dÀsbastëfl  et  mailtnictét  ea 
leors  biens  et  corps  contre  tonte  nûson  et  équité  et  qn# 
sur  oe  prétest  ont'  mis  gens  estmigiers ,  les^ék  tn» 
tcnt  tout  lepeis  en  extrême  rigeur  contre  tontto yutiee  €» 
équité)  rompant  par  tout  la  liberté,  privilèges,  oUiam  tnil 
de  notables  services  qu'ilx  ont  fiiict,  finablemeot  réduisent 
tout  le  pais  en  une  ei.tréme  délation  et  ruine  ;  et  com- 
me saccung  est  obligé  devers  Dieu  de  pourcbasser  Sa  gloi- 
re et  maintenir  sa  liberté  et  privilèges ,  lesquels  ne  pro* 
cèdent  pas  seulement  de  la  libéralités  des  Princes  mus 
sont  la  plus  part  (i)  contraots  entre  les  Princes  etanb* 
jects  et  mutuellement  confirmé  par  berrement ,  el  estmf 
]i^  dit  Prince  par  tant  defois  instamment  sollidté  e(  rMjiiis^ 
at  bien  volu  condescendre  à  la  réquisition  de  ce  fidèL 
peuple,  astheur  de  tout  abandoné  et  délessé ,  de  tant  plasfc- 
qui  cognoit  que  ce  aé*  pas  seulementlaruine  du  paisi 
morant  les  choses  en  tel  termes ,  mais  entiereesent'lo 
service  de  sa  M*^,  que  par  faulx  rapport  pert  ung 
affectioné  pais,  est  content  de  se  emploier,  autant  qutf' 
luy  est,  en  toutt  ce  qui  porroit  concerner  radvancement^ 
de  la  gloire  de  Dieu ,  le  bien  et  conservation  de  la  patrie^ 
qui  est  mesmemeot  le  vrai  service  de  Sa  M*^.  Et  comme 


(i)  la  plus  part.  Ce»   mots  rendent  Tassertioii  inoiat 

Psnl-étra  fauUil  recomioltra  ici   rinflaence  de  JUimguei.  Vojf 

pk  x86.  Ce  savâDt ,  sioti  qu'on  pourroit  aisémf  ni  le  montrer  par 

beaucoup   de  passages  dans  ses  écrits ,  ne  connoissoit  pas  aussi 

bien  Us  constitutions  Gemaniques  de  ton  temps  que  las  £tMs 

répobUcaina  de  l'antiquilé. 

•    Om -•  tnktâat.  J7^«fMrif«IWiMlrwilMitpM  ttabasntMriad» 
la  idigioB ,  mis.  •  a'flit 


-207  — 

Le  27  mars  sunrint  en  France  la  paix  de  Longjameau  ,  boiteuse  i568. 
et  mal  assise  (Mezerai ,  Y  ,  loa.)  Languet  écrit  en  apprenant  cette  Mara. 
nanvelle  :  «  non  potest  non  esse  potior  bello  etiamsi  in  eo  omnia 
»  féliciter  successissent  :  »  Ep,  secr.  I.   60  ;  mais  peu  de  temps 
après  :  «  Nostri  in  Gallia  fruuntur  pace  quae  ipso  bello  videtur 

>  pêne  deterior.  »  /.  /.  p.  66,  L'Electeur  Palatin  se  réjouit  beau- 
coup de  cette  paix  ,  peut-être  aussi  pour  Theureuse  influence 
qu'elle  pourroit  avoir  sur  les  afTaires  des  Pays-Bas.  On  prévoyoit 
di^uis  longtemps  cette  possibilité.  «  Si  quid  certi  babnero  de  pace 
•  Gallîca  9  id  statim  significabo  »  et  si  quid  tentârint  isti  milites» 
»  Forte  Gonabuntur  turbare  Hispanorum  rationes  in  Inferiore  Ger** 
»  BiaDÎa  y  qui  ita  superbe  et  crudeliter  ibi  dominantur ,  ut  videan* 
m  tnr  digni  quorum  tyrannis  reprimatur.  i»  L  Lp,  ^6.  ad  Carnets 
p.  79.  D*abord  les  auxiliaires  Allemands  des  huguenots  alloientétre 
fort  disposés  à  servir  ailleurs  la  même  cause ,  et  en  effet  ce  ne  forent 
pu  les  troupes  qui  manquèrent  au  Prince,  mais  l'argent.  Puis  on  poi^- 
^oit  espérer  que  les  protestants  François  donneraient  eux-mêmes 
ém  secours.  Voici  ce  que  dit  Languet  à  cet  égard.  «  Furor  fit  laesa 
9  saepius  patientia  ;  et  quantum  video  Belgae  constituerunt  extrema 
m  ^aeque  tentare ,  potius  quam  banc  tyraonidem  diutius  ferre; 
»  et  credo  praecipuos  inter  ipsos  jam  esse  in  armis.  Forte  brevi  au- 
»  dietis  patratum  esse  insigne  aliquot  facinus....  Nostri  in  Gallia 
»  corn  sint  multis  victoriis  facti  ferociores ,  et  judicent  Hispanos 
m  et  Italos  esse  autbores  infoelicis  btius  belli ,  quo  misère  devastata 
9  est  Gallia  ,  dabunt  operam  ut  eas  iig'urias  ulciscantur ,  et  procul 
s  dubio  irrumpent  in  Belgium ,  si  quid  ibi  moveatur ,  etiamsi  Rez 
»  interdicat  »  Ad  Camer,  p.  84*  C'est  ce  qui  arriva  bientôt;  Coo* 
qneville,  gentilhomme  Nojmand  ,  prépara  une  irruption  en  Artois. 

Les  Commissions  pour  les  Comtes  Louis  de  Nassau  ,  G.  de  Ser- 
vies et  autres,  portent  la  date  du  6  avril.  Le  Prince  les  prie  de  s'armer 
pour  la  cause  des  Pays-Bas:  «  begerende  hier  in  te  voorsien  en  by  ad- 

>  Tysevan  degemeoe  Staten  van  denselven  Lande,  om  die  te  behoQ- 
»  dm  in  den  dîenst  van  S.  Maj.  en  in  baren  ouden  staet ,  vrydom  en 
»  welvaren  en  een  ieder  (so  van  bet  Evangelium  als  de  Roomse  kerke) 
»  Id  vrydom  en  liberteit  van  synder  ReligieD  eo  conseientien.  > 


208  — 


t  LETTRE  CCCY. 

Le  Prince  d^ Orange  au  Landgrave  Guillaume  de  Hesse. 
Sur  son  départ  pour  Cologne  et  sa  Déclaration  en  pre- 
nant les  armes. 


l568.       %*  Le  Prince  se  rendit  peu  après  sur  le  territoire  da  Due  àm 

Avril.  Clèves.  Nous  croyons  devoir  rapporter  à  cette  époque  une  Inslnic* 

tion  pour  quelqu'un  qu'il  vouloit  envoyer  vers  le  Duc.  On  y  lit  : 

«  IVir  werden  erheiscbender  unserer  notûrff  unns  etvras  in  die 

»  nebe  bey  die  Niederlândt  begeben  mûszen  . . . .  Zu  scbutzs  nnd 

>  scbirm  unserer  Person  betten  vir  nicbt  umbgeben  mogen  mu 

>  nff  dièse  unsere  jetzt  vorhabende  Rayse  mit  etlicb  bundertgerû»- 

»  tenn  Pferdenn  gefast  zu  roacben £.  L.  vrollen  an  denu  dat 

»  wir  Dero  Landt  ettlicher  maszen  berûren  vrerden ,  ketn  miszfiiW 
»  Icns  tragen  »  («f*  M.S.).  Ce  fut  à  Duisburg  que  k  Prince  s«  nfc. 
obligé ,  à  cause  du  manque  d'argent ,  de  refuser  let  offres  ém 
Jean-Casimir ,  qui ,  depuis  la  paix  de  Longjumeau ,  n'avoit  plo» 
d'emploi  pour  ses  troupes.  «  Copias  Ducis  Casimiri  dicqnt  eaae  nk 

>  oppidum  Lingonum  ,  inter  Burgundîam  et  Lotharingiam 
»  latim  progrediuntur  ,  exspectantes  reditum  Malbergi  et 
»  Ion  nobilium  Belgarum ,  per  quos  Orangio  Principi  suam  n|niaiiw 
»  detulerunt  Convenerunt  ipsum  Principem  Ducebargî  in  Clivia^ 

>  cui  cum  exposuîssent  mandata ,  quae   a  milite  Germanico 
»  Gallico  ad  eum  habebant,  is  satis  frigide   eis  respondit:   n 
»  dixit  sibi  quidem  gratum  esse   illud  ofGcium ,  sed  se  destitu. 
»  pecunia.  »  Languet  j  Ep.  secr.  I.  64.  Il  est  cependant  probabi 
que  peu  de  temps  après ,  soit  le  Prince  lui-même  ,  soit  d'autres  ei 
son   nom  ,  ont  trouvé  moyen  de  s'assurer  d'une  partie  de  ces 
dats  ,   qui    étant  aguerris ,    n'étoient  pas  à  dédaigner.  Du  moi 
Z^z;?^^^ ajoute  immédiatement:  «  Itaquc  isti  cum  exigua  spe  ab 
»  discesserunt ,  sed  postca  Heidelbergac  inciderunt  in  aliquos  ,  q 
»  eos  dimiserunt  cum  responso,  quod  ipsis  longe  magis  placur 
»  nam  audio  omnino  decretum  esse  ut  conducatur  miles  qui  est 


—  209  — 

»  GalUa ,  quod  ab  ipsb  prudeDtcr  factum  existimo  ,  et  spero  plus   ](jS68^ 

*  ipsos  eflecturos  per  illum  mililem  quam  per  euro  quem  conscrU  Hjun^ 
»  bent  ÎQ  Saxooia  ,  cum  ille  alter  jam  sit  in  procinctu  ,  et  eo  loco 

•  obi  viae  sunt  minus  iropeditae  Ûuminibus ,    si  in  Brabantiam 
>  sit  irrumpiendum.  » 


•  .  •  .  E.  L.  iDogen  wir  freuntlich  nicht  verbal  ten 
das  wir  gemeint  seint  uns  in  dieser  stundt  uff  die  raise 
naher  Coin  zu  begeben ,  gestalt  den  auszgang ,  so  der  AU 
meohtige  in  der  bewusten  sacben  geben  und  verleyhen 
wirdt  j  dero  ort  oder  in  der  nebe  zu  erwarten ,  und  un- 
serer  sacben  gelegenbeit  darnach  femer  zu  ricbten  und 
aDzustellen. 

Wir  haben  aucb  diesen  morgen  zeittung  entpfangen , 

obwol  das  gescbrey  etlicben  maszen  auszkbommen  das 

wir  uns  umb  reutter  und  knecbt  bewerben  sollen,  das 

doch  unsrer  vorbabender  anscblag ,  welcben  wir  £.  L. 

durch  unsem  ratb ,  Doctor  Joban  Meixnern  ^  zu  erkben- 

nen  gegeben  ,  nocb  in  der  gebeimbt  und  gantz  verborgen 

sein  sol  ;  das  sicb  aucb  die  sacben  nocb  tzur  zeit  wol  an- 

lasaen.  Der  Almecbtige  Gotc  wolle  seine  Gottlicbe  gnade 

au  einem  guttem  auszgang  verleyben,  Gleicbwol  baben 

irir  dameben  aucb  yernbommen  das  der  Duca  de  Âlba 

sicb    Ton   Brûszel    binwegk   sol    getban  baben,   dero 

Hieinung  seine   Ostern  in    einem  Closter,  Sanct  Bern- 

bardl  gênant ,  fûnff  nieil  wegs  von  Briiszel  gelegen ,  zu 

balten  ;  welcbes  uns ,  da  demselben  also ,  in  warbeit  nicbt 

lîeb  were  (i). 

(i)  /i.  lieb  were.Le  Prince  auroit  désiré  qu'il  se  fût  retiré  dans 

un  autre  Couvent.  »  Eenen  aenslagh  isser  van  de  geviuchte  Edelcn 

»  gbeweest  op  de  Commissie  van  den  Prince  van  Orangien,  teghen 

•  den  penoon  van  den  Hertogh,  alsbîj  in  de  vasten  cm  syn  devotie 

3  i4 


—  210  — 

i56&>      Nachdem  auch  £•  L.  hieberor  vor  ratbsam  wnà  noth- 
AnîL  wendigangesehendas  wir  eine  erklerungschrifft  (i)  ,  war- 
umb  und  aus  was  Christlichen  und  pillichen  ursachen 
wirzurwehr  zu  greiffen  bewegt  und  getzwungen  werden, 
in  truck  geben  und  dieselbige  l'n  ipsa  expeàUtione  auszge- 
hen  solten  laszen^  alsz  haben  wir  dieselbige  in. dereil 
verfertigen  laszen ,  und  thun  sie  £.  L.  mit  gegenweitigenL 
freunclich  ùberschicken ,  dienstUch  und  vleiszig  pittendb 
£.  L.  wollen  unbesehwert  sein  dieselbige  zu  ersehen  imiL 
da  £.  L.  darinnen  einiges  bedencken  hetten ,  zu  endem  ^ 
zu  mindern  und  zu  mehren,  und  solchs  unsarm  rath^^ 
D.  Johan  Meixnem ,  zu  verstehen  geben ,  wddiem  wir^ 
beveleh  gelaszen  dieselbige  alszdan  uf  E.  Lé  ratlifiaiii  be- 
dencken und  gutachten  trûcken  zu  laszen. 
-     Insonderheyt  aber  woUen  E.   L.   wir  kiemit  gantv 
freuntlich  gebetten  haben,  sie  wollen  uns  oder  gedaditoi 
unserm  rath  zu  wiszen  thun  ob  sie  in  dem  das  dis  aufli^ 

• 

schreiben  auszdrûcklich  gegen  die  Spanier  dirigiri  und 
gerichtet,  kein  bedenckens  tragen ,  dan  wir  besargen  das 
uns  daszelbig  vielleicht  zu  unguettem ,  und  als  ob  soldies 
von  uns  der  Khô.  M*  zu  Hispani^n  und  irer  Ma^  ge- 
maheln  zu  bon  und  veracht  geschehen  were,  gedeutet 
und  auszgelegt  mqcht  werden  ;  auch  ob  E.  L.  nich  vor 
rathsamer  und  beszer  erachten  das  das  ausschreiben  ge- 
gen den  Duca  de  Alba  gestelt  und  gerichtet  werde.  Fer- 
ner  tragen  wir  auch  in  dem  wortlein,  kriegsrastung* ,  diss 
bedencken ,  ob  dasselblg  nicht  zu  hart  und  scharif ,  und 

«  van  Brussel   meynde  te  gaen  in  bel  Cloosfer  van  Groenendale , 
»  inl  Bosch  van  Sonien.  »  F,  Meteren^  I.  5o  verso^ 
(i)  €rkkrungschrifft.  \oyez  la  lettre  3oi. 


—  211  — 

dahin  Terstanden  mocht  werden   als  ob  wir  méhrge-  i566i 
meint  weren  ein  gewaltîgen  kriegaus  sondereri/vollust,  Avril, 
dan  ein  gepûriiche  defension  und  notwehr^  an  die  handt 
zu  nhemen.  [ 

Was  nhun  E.  L.  in  dissen  und  andern  pûocten  Tor  be- 
denckens  haben^  bitten  wir  gantz  dmstlirh  ans  .oder 
mehrgedachten  unsern  rath,  zu  verstendigen ,  welchei* 
Ton  uns  bevelch  bat  sicb  allenthalben  darnach  zu  rieh- 
ten.  Datum  Dillenberg  ,  den  17  Aprilis. 

WlLHELM    PrINTZ   Ztl   UrAHIEN. 

Aq  Landtgraf  WiU 
helmeo  sa  Heszen. 


D'après     les    combinaisons  du  Prince    trois    corps    d'armée 
devoieot  simultanément    inquiéter   les  Pays-Bas  ;   des    partisans 
François  sous  Cocqueville  en  Artois  ;  le  Comte  de  Hoochstraten 
entre  le  Rbinet  la  Meuse;  le  Comte  Louis  de  Nassau  du  coté 
de  Groaingue.     Lui-même  seroit  dans  le  voisinage    de    Clèves 
afin  de  profiter  des  circonstances  pour  mener  les  troupes  qu*il  pour- 
roit  rassembler ,   là  où  il  y  auroit  le  plus  d'apparence  de  succès. 
Ainsi  le  plan  de  campagne  est  exposé  entr*autres  par  M.  le  Prof  es- 
«eor  /.  Bùsscha,  dans  son  ousta^e,  JVeérlands  ffeUIendaden  te  Land^ 
I.  p.  i5o;  ouvrage  qu'on  consulte  avec  plaisir  et  avec  fruit;  tout 
œ  qui   se  rapporte  aux  actions  héroïques  sur  terre  y  est  raconté 
d'une  manière  simple  y  attachante  ,  et  aussi  exacte  que  le  compor- 
tent les  limites  d'un  livre  destiné  à  devenir  populaire  aussi  bien 
^e  national.  ~  Déjà  avant  la  fin  d'avril  deux  expéditions  avoient 
complètement  échoué.  «  Coqueville  avoit  levé  sept  ou  huit  ceoa 
»  hommes;  mais  ayant  été  chargez  et  puis  investis  par  le  Maréchal 
»  de  Cossé  dans  St.  Valéry  ,  ils  jettèrent  les  arme^  bas  ,  et  Coque- 
«  ville  eut  la  tête  coupée.  »  Mezerai ,  Y.    108.  Les  soldats  qui 
dévoient  servir  sous  le  Comte  de  Hoochstraten  ,  se  rassemblèrent 
dans  le  pays  de  Juliers  ;  des  exilés  se  mettent  à  leur  tête  ;  mal-^ 


—  212  — 

i568.  gré  les  avis  du  Prince  d*Orange  ,  cette  bande  assiège  tumiiltiimire- 
Avrîl.  ment  Roermonde  ;  un  corps  d'Espagnols  tombe  sur  eux  près  de  la 
petite  ville  de  Daelhem,  et  les  disperse  ;  de  i5oo  à  1600  bomme» 
le  tiers  resta  sur  la  place.  «  Clades  accepta  est  quorundam  exulum 
9  temeritate  ....  Princeps  Orangius  ,  qui  non  procul  aberat, 
0  monuerat  eos  saepius  ne  ejusmodi  militi  fiderent ,  cum  praeser- 
»  tim .  . .  copiae  Hispanicae  propius  ad  Mosam  accessîssenl.  » 
Languet^  Ep,  secr,  I.  64.  Le  Prince ,  voyant  que  dans  les  Pays- 
Bas  personne  ne  bougeoit ,  revint  à  Dillenbourg  avec  le  Com- 
te de  Hoochstraten ,  et  continua  à  lever  des  soldats.  «  Ciua 
«  videret  non  succedere  defectiones  urbium ,  ut  ipse  speraverat , 
»  recepit  se  Dillemburgum  cum  Comité  Hochstratensi.  Jam  bîc  et 
»  in  vicinis  urbibus  ac  in  monasteriis  quae  Elector  Palatinus  attri- 
»  buit  exulibus  Belgis,  conscripsit  Orangius  quidquid  potuithabere 
»  Belgici  militis  ,  quem  qui  conscribunt ,  jubent  ire  Dillembur- 
»  gum.  Prafecti  sunt  eo  ex  bac  urbe  70  aut  80  . .  .  Francofurti , 
»  x8  Maji.  »  /.  /. 


tN.»  CCCV. 

Instruction  pour  les  députés  de  François  II  y  Duc  de  Saxe^ 
Lauenbourg ,  envoyés  par  lui  au  Comte  Louis  de  Nas- 
sau.  (Instruction ,  was  unser. . .  lieber  getreuwer  Jo 
han  Dulssen,  neben  Magnus  Garbart  von  der  Horst, 
.  .  .  unserm  lieben  Neven . . .  Ludwigen ,  Graven  zu 
Nassaw,  unsert  wegen  vertrauwlich  yermelden  uod 
anzaigen  soll.) 

Dieweill  nun  wir  vermercken  das  der  herr  Printz  n 
Uranien  etc. ,  unser  freundlicher  lieber  Schwager ,  und  et^ 
der  Grave,  diesen  zug  ausz  Christlichen  eifTer  (1) und 

X*)  ^Oy^''»  Le  zèle  Evangélique  de  François  lui-même,  n*éloîl 
pas  à  toute  épreuve.  En  157  a  le   Duc  parolt  avoir  été  an 
du  Duc  d'Albe:  F.  Meteren  ,  p.  75*.  Le  Prince  n*aura  pu 
set  offret  :  voyez  p.  127. 


—  213  — 

rechtmessigen  nrsachen  zu  entsetzung  der  beschwerten  i568. 
Stende  imNiderlandte ,  auch  récupération  des  seinen  vor-  Mai. 
nemen,  so  wollen  wir  nicht  zweifîeln  seine,  des  Print* 
zen ,  Liebeund  er ,  der  Grave ,  werden  den  anfang  dièses 
dings  bey  sich  woll  erwogenn  und  es  dahin  gerichtett 
liabenn ,  das  die  Romiscbe  Kay.  Mat. ,  die  Churfùrsten 
und  Stende  des  heiligenn  Reichs ,  damit  friedtlich  und  ge- 
sichert  sein ,  und  das  solches  angefangenen  grosses  werck 
bestendiger  weyse  gegen  den  grossen  widerstandt  Tolln- 
bracbt  werden  muge.  Darumb  Tersehen  wir  uns  es 
werde  wolgemelter  Grave  uns  die  gelegenheit  dièses  zugs 
vertrauwentlich  zu  erkennen  gebenn  ,  zu  was  mehrung 
undt  endt  der  vorgenommen ,  wer  der  feldther  sey  ,  und 
woberdie  bezalung  ervolgen ,  und  wie  aile  ding  voUendts 
zum  werck  gerichtet  werden  sollen;  sonderlich  aucb, 
ob  es  raitt  der  Rom.  Kay.  Mat.  und  Churfùrsten  und 
anderer  fûrnemere  Fùrstenn  im  Reich  berathung ,  auch 
der  Stende  im  Niderlandt  zuverlessige  hûiff ,  zugehe.  So 
seindt  wir  vor  unser  person  nicht  ongeneigtt  unsz  daruff 
bestellen  zu  lassen,  und  da  die  Stende  im  Niderlande  (mitt 
deren  rhatt  und  zuthatt,  ohne  allen  zweiffel ,  dièse  ding 
furgenommen  werden  mùssen)  uns  fur  die  bezalung  ste- 
hen  und  gutt  sein  woltten  und  beschafieten  das  uns  un* 
verzûgUch  zum  anzug  geltt  ûbersendt  wûrde,  so  wolten 
wir  in  eil  2000  wolgerûster  pferde  in  den  anritte  und  eiu 
wolbestelttes  régiment  knechtt  gar  schleunig  in  den  an- 
lauff  bringen,  so  fern  uns  daruff  ein  uffrichtige  bestallung 
und  das  anridt-  unnd  lauffgelt,  mitt  allem  nottûrfftigen 
bedenckenn  des  zugs ,  itzo  geschickt  wûrde ,  dieweiln  wir 
diegutten  leuttein  der  handtnach  habenn,  docb  das  wir 
ùber  dièse  2000  pferdt  undt  das  regimentt  knecht,  ober- 


—  214  — 

i568.  6ter  sein  und  under  unsem  handenn  behaltenn  woUenn. 
Mai.  Da  dann  auch  femer  uf  unser  iïirstlich  pçrson  ^  akcm 
herkommeo  und  gebrauch  nach  ,  gebûrlicher  underhalt 
gemacht ,  und  den  Stenden  im  Niederlandt  damitt  gedie- 
nett  und  seiner ,  des  Printzen  Liebde^  diesz  also  rathsam 
dauchte  9  so  wollen  wir  uns  eigener  person  mitt  ins  veldl 
begebenn,  sonsten  aber  wollen  wir  uns  das  yorbehaltea 
das  wir  an  unsere  stadt ,  zu  den  genantenn  ReuUem  und. 
régiment  knecht  y  unsere  Leutenant  halten  woilenn  •  •  •  » 
Gebenn  zu  Ouendorff  ^  tn  die  PhiUppi  et  Jacohi  (i). 

Frantz  ,  Hertzog  zu  Sachssenn , 
(manu  propria.) 


♦  LETTRE  CCCVI. 

Auguste  j  Electeur  de  Sa^e^  au  Prince  d^  Orange.  Il  lui 
recommande  y  au  nom  de  V Empereur  ^  de  ne  pas  pren- 
dre des  mesures  hostiles  contre  le  Roi. 


....  Gestern  ist  uns  von  der  Rom.  Key.  May^,  unserm  al- 
ler gnedigsten  herren ,  ein  schreiben  zukhommen  ,  dessen 
Copey  wir  E.  L. ,  neben  abschrifft  unserer  irer  Key.  May^ 
gegebenen  aiitwort,  hirmit  vertreulich  thun  ùberschic- 
ken  :  und  weil  i.  Key.  May^  gnediglich  ahn  uns  bege- 
ret  das  wir  E.  L.  ermahnen  wolttenn  der  Kon.  W.  zu 
Hispanien  antwortt  aufî  i.  Key.  May^  hiebevor  mitge- 
iheilele  vorbittschrift  zu  erwartten ,  oder  aber  da  EL  L. 
inn  das  itzigh  kriegswesen  mit  gerathenn,  dieselbe  davon 

(i)  die  p.  et  J.   Le  premier  mai. 


—  215  — 

abzuhalttenn^  so  haben  wir  nicht  umbgehen  soUen  K  L.  i568. 
«olchs  freundiich  zu  vermelden,  dan  ob  wir  wol  E.  L.  Maû 
^riiabens  und  anschlege  biszhero  nicht  berichtet,  auch 
nicht  wisâen  kohnen  was  £.  L.  disfals  gelegenn ,  nûtzlich 
oder  guet  sein  muge,  so  wollen  ihr  doch  K  L.  keinen 
zweifel  machen  das  wir  derselben  gedeyliche  wolfarth 
2u  erfahrenn  und  zu  befûrdern  zum  hochsten  begirigh. 

Dadan  K  L.,  durch  dieKey.  May^.  allergnedigste  inter- 
cession und  handlung,  nochmals  obnkriegh  und  andere 
weitterung  restituirt  unnd  bey  iren  fûrstlichen  ehren  ^ 
landen  und  leuttenn  erhalttenn  werden  kondten ,  siehenn 
wir  dasselbe  am  allerliebsten  ^  machen  unnsz  auch  keinen 
zweifFel  K  L.  seint  vor  sich  selbst  daitzu  willig  und  ge- 
neigU  •  •  •  •  Datum  Dresden,  den  ai  Maji. 

AuousTus  GHuarûasT. 

Dem ....  Printzen  zu 
Dranien  •  •  .  za  S.  L.  bandeo. 


t  LETTRE  CCOVr. 

UEmpereur  Maximîlien  II  à  Auguste ,  Electeur  de  Saxe* 
Il  désapprouve  les  préparatifs  militaires  du  Prince 
dOrange. 

Hochgebomer  lieber  Oheim  und  GhurfursU  •  •  .  Wan 
wir  mit  einem  deszhalben  abgefertigten  jeignen  currier 
«nserm  Oratom  bey  des  Kfaonigs  zu  Hlispaniên  L. 
duKch  schreiben  aus  unsérérRdchs  Hôffcâmtzley  gnedig* 


^  216  — 

lich  auffcrlegt  und  berolhen ,  nit  allein  unser  lengtl 
Tor  gethane  und  oft  repetîrte ,  auch  damaln  dorcli 
Ton  eigner  handc  gethanes  sohreiben  widderfaoke  iM&t' 
ceszion  fur  den  ermelten  Printzen  und  gleichwol  andi 
die  gefangene  Graven  ,  hochstes-vleiszes,  zu  proaequireni 
und  an  aller  embsigen ,  auszfùrlichen  und  gantz  erinner- 
lichen  vermanung,  exhortation  und  persuasion,  nicbts 
erwinden  zu  laszen  ,  das  aiso  zu  milterung  wolgedaohts 
KhSnigs  L.  gemuets  und  personlichen  hinnemung  der 
gefasten  ungnadt ,  indert  ersprieszlieh  sein  kondte  oder 
mochte,  sonder  auch  was  entlich  des  Ronigs  L.  ieso> 
lution  und  antwort  daruf  sein  wùrde,  uns  bey  dem- 
selben  carrier  zu  Terstendigen ,  damit  wir  aiszdan  IX  L. 
(von  deren  obbenirten  sohreiben  an  uns  wir  auch  ab» 
schrifît  mitgesandt)  eines  solchen  ferner  erinnem  môdi- 
ten,  so  hetten  wir  uns  ,  der  gepuer  und  pillichheit  nach, 
wol  yersehen  es  wùrde  gedachter  Printz  angeregter  wid» 
derantwort  aus  Hispanien  etc.  gedultiglich  erwartet|  und 
mitlerweil ,  ohne  pflegung  oder  suchung  anderer  thatli- 
chen  weiterung ,  ruwig  geplieben  sein. 

Demselben  aber  zugegen  langt  uns  itzo  von  mehr  un- 
derschid lichen  ortten  glaublich  ahn^  wasz  maszen  er ,  der 
Printz ,  sampt  einer  antzal  Graven ,  Hem ,  und  vom  Adel , 
sich  zusamen  geschiagen  und  vorhabens  sein  sollen  dièse 
lande  mit  der  that  antzufallen,  zu  bekrigen  und  su  ver- 
gwaltigen  ,  und  ob  uns  wol  daszelbig  zu  glauben  achwer 
fùrfelt ,  so  continuiren  sich  doch  die  bericht  von  mehr 
ortten  in  stetem  gleichen  lauth ,  ininaszen  wir  es  nunniehr 
nit  ghar  ohne  grundt  erachten  khondten. 

Seitemal  dan  dièses  ,  neben  der  gesuchten  mildigluâi , 
nit  der  weg  zur  richtigen  und  unverlengten  veraonung  ^ 


emein  geliebte  friedt  hochlich  getruebl 

und  uns ,  aïs  dcm  oberhaupt ,  aucli  des  Reichs  kreisKen  und 

Sifnden ,  kein  anders  getziemen  khan  als  hîergegen  gepiir- 

lichieinsehi-'nund  wendung,  SDvil  miiglich,  zutliitn,  auch 

•onsten  solcbe  verpotene  vergadderungen  und  landlfrid- 

brtchîgc  vorhaben   von  den  beniellen  Nîdderburgundi- 

«hen  Erblanden,  aU  die  nicht  ein  geringes  mitglidt  des 

Wligen  Reichs  und  welche  des  heneficij  der  Constitution 

des  heilsamen  Landlfriedens  in  alleweg  vehig  und  gleicli 

andiTn  Sti^nden  dariniien  begriffen  ,  nach   moglicheil  ab- 

ïiiwchren  und    dieselbigen   liinde  vor  solcher  vergwallî- 

gung  zu  verbuett^n,  daraus   aber  nit  allein  allerhandt 

•"eilterung  und  unralh ,  sondem  auch  im  ende  dîsz  ervol- 

gw^o  mÔchie,  das  fùrterhin  die  versenliche  begnadung  des 

tliilnîgs  dcsio  schwerer  und  vielleicht  ghar    nicht   zu 

*x*langen,   welches   wir    dan  mehrernanten   Prînlzen   je 

**i«:lil,  sonder  viel  lieber  aile  wolfartb  und  frid  leben  în 

S^^ier  nihe,  mit  gnadeti  gonnen  wolien,  so  haben  wir  uf 

•*^lches   ailes  in  sonderm  wolmeinendem  Yerlrawen  D.  L 

™^ï^icn ,  wie  ïlzo  erlzcli ,  nît  unerinneri  laszen  khonnen. 

Und  woIlen  uns  erstlich  xa  D.  L,  gantz  freuntlich  und 

E~*»Kliglich  versehen,  dieweil  D.  L.  vielernants  Printien, 

^'^^eiffelsohneiXU  aller  gepuer  wol  mechtig,  es  werde  D. 

^-"—    nit   underla^zen  ine  von  solchen    weilleufftigen  und 

C"*^fjhrlichen  fùrnhemen  ,  wo  er  aiso  derem  gerathen  we- 

^^  oder  nocli  geralhen  solie,  zu  wisen  und  abtzubulten , 

~  *nd  dadurrh    nicht  allein  sein  wolferigkeît  und  bestes, 

^^^nder  auch  die  gemein  ruhe  ini  heiligen  Reich  ,  heilsam* 

^■^;h  ui  befurdern  ,   und  dasjenig  abermain  im  werck  zu 

^tmgen  das  D.  !..  fridtliel>enden ,  (urstlichen ,  guten  ge- 


—  218  — 

l568.  muet  nach ,  zu  jedertzeit  rhumwûrdig  erspûret  und  be- 
^*^-  funden  worden. 

Zum  andern  ersuchen  wir  auch  D.  L.  gantz  freuntUch 

und  gnediglich  ge&ÎQnendty  D.  L.  wolle  uns  nit  allein^die- 

<Mfl  pherUseikei^,  tat  ups  so  glaubhafTtig  und  mannigfol- 

•tiglidli:  galanglen,  Printzischen  begienens,  sonder  audi 

-der  hin*  und  widder  emporschwebenden  Sachsischen  ge- 

'werb,  wie  sie  dan  zweifTels  ohn,  D.  L.  gewohnten  notb* 

wendigen  wachen  und  -vleiszigen  aufFachten  nach,  der> 

selben  was  darumb  und  daran  unverborgen  sein  werden  | 

yertreulich  zu  schreiben  und  uns  daran  ghar  nicbta  yer- 

bergen. 

Dan  das  fûrs  dritte  auch  von  etlichen  leuthen  nhun  ein 
gute  zeit  hero  beharlich  auszgesprengt  wirdet  als  ob 
auch  D.  L.  mit  offtgedachten  Printzen  in  ettwas  gehaimen 
iverstandt  (i),  und  des  vorhabens  sein  solle  einen  zugh  auff 
•Frieszlandt  fûrtzunehmen ,  und  also  von  denselben  ort* 
ten  hero  die  bemelten  Nidderlande  zu  belestigen,  soldis 
furcht  uns  ghar  wenig  ahn  ,  dieweil  wir  demselbigen  D. 
L.  gnugsam  erkhandten  fridtlichen ,  guetherzigen ,  aufif- 
rechten  gemuets  halben ,  gantz  keinen  glauben  zustellen 
konnen  oder  mogen ,  sondern  halten  er  fur  ein  eytel  ge- 
dicht ,  dardurch  etwa  fridtheszige ,  bose  leuth  D.  L.  viet 
leicht  an  mehr  ortten  zu  verunglimpfTen  vermeinen ,  und 
machen  uns  hingegen  keinen  zweiffel ,  wover  mehrge- 
dachter  Printz  sich  je  der  gepuer  nicht  wùrde  weisen  las- 
zen  und  zu  ruhe  begeben  wolle,  das  D.  L.,  als  obrister 
des  Sachszischeu  kreiszes ,  auff  des  Burgundischen  oder 
auch  der  anderen  den  Nidderlànden  benachbarten  kreis^ 

(i)  gfh,  versiandt.  Voyez  la  letti'e  291. 


—  219  — 

ze  aafTmanung  (an  welche  nemblich  der  vier  Ghurfïirsten  i568. 

Rhein ,  den  Reynischen  ,  Westphalischen  und  Nidder-  Mat 

chssisbhen  kraisz,  wir  dan  albereit  hiertzu  unsere  kay- 

lîdie  erinnerungs  schreiben  anszgehen  laszen)  sich  zur 

sbwendung  und  gepûrender  rettiing  ihres  kreiszobri»-  ^ 

Senampts ,  nach  inhalt  und  vermog  des  Reichs  Constitu- 

^onen,  ordnungen  und  abschiede,  ^eprauchen,  und  in 

mclkiiea  fall  die  gleicheit ,  einem  5tandt  und  gliedt  des 

Meichs  wie  dem  anderen ,  zu  friedt  und  guetera  befurdem 

^i^rde.  Das  wird^D.  L.  bey  menniglich  rfaûmblich ,  an 

ime  seibst  zimblich  '  und  pillich  ,  und  uns  Wn  derselben 

yna  annemblîch  sein  ;  es  wirdet  auch  D.  !«.  sonder  zweif- 

£el, of  diesen  fal ,  bey  sicb  vemûnffûg  und  gutheitziglich 

iMtracfaten  .was  uns  seibst,  nebendemdas  uns  auch  er- 

l>eischang  tragenden  keyserlichen  ampts  oMigt ,  auch  in- 

^oiiderheit  daran  gelegen   sein  wolle  diésetbigen  Nid. 

^^eiianden^alsgleichwol  dem  Heyligen  Reich  interponirte 

'lûtglîeder,  vor  entlichem  undergangk  ,  verheerung  und 

^crwûstung,  nach  mùglichheit  zu  bewharen.  Geben  in 

^îen  j  den  zwôiften  MajL 

Maximilian. 

jid  mandatum  sacrae  Caesareae  M"  proprium  , 

J.  Bbbhbdrgbb. 
^«    J.  ▼.  2^st. 


d  y  a  aux  Archives  des  lettres  patentes  de  TEmpereor  ,  égale- 
it  do  la  mai ,  par  lesquelles  il  défend  ao  Priooe  et  à  ses  parti- 
de  faire  des  levées  contre   les  Pays-Bas  ;  les  menaçant  d*étre 
^^^ilés  comme  infracteurs  de  la  paix  de  FEmpire. 

'  sienend. 


—  220  — 
t  LETTRE     CCCYII. 

(i)  Détails  sur  la  bataille  de  Heyligerlee. 


l568*       ^«*  Arrivé  au  commencement  de  mai  dans  les  environs  de  Gro- 
Mai.  ningue ,  le  Comte  Louis  s'étoit  bientôt  trouvé  à  la  tête  de  Booopîé- 
tons  et  3oo  chevaux.  Le  a3  mai  il  remporta   une  victoire  signalée 
près  de  Heyiigerlee  ;  le  Comte  d*Aremberg ,  Gouverneur  de  Frise, 
fat  tué  ;  l'ennemi  laissa  1600  morts  sur  le  champ  de  bataille.  Mais 
le  Comte  Adolphe  de  Nassau ,  âgé  de  27  ans  ,  y  périt ,  victime  de 
aon  courage  héroïque  ;  se  montrant  digne  d^j^ppartenir  à  une  Biaî- 
son  dont  tant  de  sang  ,  après  le  sien ,  devoit  noblement  couler. 
«  Comes  Ludovicus  quamvis  tyro  et  instructus  milite  qui  temere 
»  ad  eum  confluxerat ,  tam  clara  Victoria  est  potitus  adversus  do- 
»  eem  et  milites  veteranos  ,  ut  dicatur  non  plures  quam  qnadr»- 
»  gin  ta  ex  suis  amisisse . . . ,  quamvis  adversarii  instructi  etseot 
»  miyoribus  bombardas  quibus  ipse  carebat.  Sed  ut  nihil  solet  Dobis 
>  a  Deo  in  bac  vita  concedi  quod  sit  ab  omni  parte  laetnm  ,  ami* 
»  sit  fratrem  Adolphum  praeatantissimum  juvenem  ,  quem  oUm 
»  Vitembergae  vidisti.  Is  enim  in  prima  acie  fortiter  pugnans  ,  soo 
»  exemple  excitavît  militem  initîo  trepidantem  ,  et  sua  TÎrtute  ae 
»  suo  sanguine  eam  victoriam  suis  fratribus  peperit.  »  Languetad 
Carrier,  p.    181.  Il  ajoute:  q    Haec   quidem    Victoria  posset  esse 
V  alicujus  momcnti ,  si  sciret    uti  Orangius  ;  sed  vereor  ne  ipsius 
»  et  aliorum  cunctatione  cjus  fructus  corrumpantur.  »  Les  fruits 
de  la  victoire  alloicnt  se  perdre  p^r  la  lenteur  du  Prince  d*Orange  I 
Sans  doute  il  eut  été  désirable  que  son  invasion  eût  eu  lieu  simul- 
tanément: mais  aussi  pourquoi  Languetne  lui  apprenoit  t*il  le  se- 
cret de  réunir  une  armée  sans  avoir  de  Targent  ? 

On  ne  savoit  pas  jusqu'à  présent  que  le  Comte  avoit  eu  à  lutter 
avec  les  mutineries  des  soldats  déjà  avant  la  bataille  de  Heyiigerlee. 
£n  général  on  fait  trop  peu   d'attention  aux  difficultés  de  toat9 
genre  qui  résulloient  alors  de  la  composition  même  des  armées. 


(i)  ...  Ecrite  probablement  par  un  Conseiller  du  Prince  d'O — 
range  ou  de  Jean  de  Nassau  à  rElecicur  de  Saxe. 


—  221  — 

Durchleuchtîgster  Hochgebomer  Churfïirst  •  •  •  Gne*  i568* 

digster  Herr.  E.  C.  F*  G.  kan  ich  in  underthenigstem  ^** 

▼ertrauen  nicht  unyermeldt  laszen  das  dièse  stundt  ge- 

mrisze  zeittungen  durch  einen  von  meinen  gnedigen  Hem, 

Grave  Ludwigen ,  abgefertigten  von  Adell ,  hieher  bracht 

^worden    seindt,  darin   underandern  vermeldet  wûrdtt 

fias  den  23^  Maji,   ein  ansehliche  schlacht  geschehenn, 

und  in    solcher  schlacht    lo   fenlin  Spanier,    4    ^^^' 

lin   Niderlender ,  und  i   fenlin  Oberlendische  knechtt , 

"▼ermittelst  Gottlîcher  gnaden ,  ùber  aile  hoflnung  glûck- 

lich  erlegt  ,  und  under  andern  der  mehrerlheill  Spanier 

auff  der  walstath  bliebenn   sein.  Âuch  ist  gewisz  wahr 

das  der  von  Ârnbergk  gleichfals  in  dieser  schlacht  er- 

schossen  und  under  den  todten  funden  ,  folgendts  auch 

ausz  berelch  Grave  Ludwigs  (der  das  Guldenfliesz  so  er 

am  halsz  gehabtt  und  verlassen ,  diesen  tag  meinem  gn. 

Hem  dem  Printzen  furters  zu  ùberliefîern ,  hieher  ge- 

sdiicktt  hatt)  neben  andern  redlichen  leutten ,  so  leyder 

uff  unser  seitten  auch  blieben  sein ,  in  dem  Closter  Heili- 

gerlehe ,  so  ein  meil  wegs  von  Wedde  gelegen  sein  soU , 

begraben  vrorden  ist ,  und  sol  sich  der  handel  zugetra- 

gen  haben  w^ie  volgt  : 

Es  haben  die  Spanier  u(î  Donnerstag  den  uo^"^  sich 
nahe  beydas  Closter  Wittwer'  ,  ungefehrlich  a  meill  wegs 
vom  Dam,  gelegert,  und  vorgehabtt  Grave  Ludwigen 
mitt  gelegenheitt  zu  ùberfallen  und  wo  mueglich  zu 
schlagen ,  oder  je  den  pasz  daselbst  zu  verschlieszen. 
Gleichfals  hatt  der  von  Megen  sein  pasz  genommen  auff 
Wedde  mitt  ungeverlich  8  fenlin  knechten  und  4^^ 
pferdt  y  verhofifendt  auf  demselben  orth  den  pasz  eben- 

'  Wijtwert. 


—  222  — 

i568.  mtsfûgeT  gestalt  inzunemen  und  also  Ton  beideti  teilen 
Mai.  Grave  Ludwigen  anzugreiflfen  ;  als  nun  solchs  S.  Gn.  Ter- 
nommen ,  hat  S.  Gn.  den  Freitag  die  knecht  Termant 
sich  zom  streitt  zu  schicken  und  die  vorstehende  noth  zq 
bedencken;  ist  auch  darufF  ins  veldt  gerûckett,  Terhof* 
fendt  die  Spanier,  mitt  Gottes  hûIfF,  anzugreiffen  und  za 
erlegen  ;  es  haben  aber  die  knecht ,  al  s  sie  die  gefahr  Tor 
augen  gesehen ,  angefangen  zu  meuten ,  und  begert  da9 
mail  sie  vor  der  schiacht  irer  besoldung  wolte  befriedf» 
gen ,  sindt  auch  auf  solcheli  verweigem  verharrett ,  dflK 
also ,  ausserhalb  eines  geringen  schermûtzels  ,  den  tag 
nichts  fhichtbarlichs  auszgerichtet  mogen  werden. 

Dieweill  dann  Grave  Ludwig  solchen  tag^  ûber  S.  6. 
zuversicht,  vergeblich  hingehen  hatt  mùssen  lassen  j  itnd 
aber  gleîchwoll  die  vorstehende  gefahr  offenbar  gewesen 
ist,  hatt  S.  G*  den  volgenden  Sarabstag  aile  bevelchsleatt 
vorbescheîderi  y  und  nach  vleisziger  berathschlagung  er* 
langt  das  sie  bewilligt  haben  leib  und  gutt  bey  S.  6.  auff- 
zusetzen ,  und  denselben  tag  gegen  abendt  mit  S.  G.  ausz 
Dam  zu  ziehen  ;  gleichfals  hat  die  eusserste  noth  die 
knecht  getrungen  sich  zu  iren  fenlein  zu  thun  ,  und  also 
die  gantze  nacht  gerùst  bis  auff  den  volgenden  Mittag 
zu  ziehen. 

Als  nun  die  Spaniër  solchs  abzucks  (so  einer  flucht  nicht 
ungleichgeschi'»nen)  gleichfals  auch  der  erregten  meuterey 
underdenknechten  innen  worden  saint ,  haben  sie,  sampt 
iren  mittgesellen,  sich  alsbaldt  uff  Dam  begeben,  auch 
von  dannen  zum  eilendsten  auff  demselben  weghwelchen 
G.  Ludwig  gezogen  ,  nachgeeilett,  verhoffendt  S.  G. ,  ires 
erachtens,  erschrockencn  hauffen  gewiszlich  zu  erlegen 

Es  ist  aber ,  durch  einen  trewhertzigen   landtsmann 


—  223  — 

GraTe  Ludwig  (so  in  einem  Gloster  zum  Heiligen  Lewen  i568. 
gênant ,  sampt  S.  G.  bruder,  Grave  AdolfTen,  und  ande-  Mai. 
ren  Berelchsleutten  zu  mittag  gessen ,  auch  das  kriegs- 
▼olck  in  der  nehe  und  sonderlich  bey  einem  DorfF,  Win- 
nigkoth'  gênant,  sich  legern  hat  lassen)  so  zeitlich  der 
SpaDierankunfTt  verwarnet  wordeii ,  das  S.  G.  das  kiiegs- 
volck  zusammen  bracht  und  in  ein  slachtordnung  ge- 
ateltt ,  auch  die  unwilligen ,  verraittelst  Gottlicher  gna-  • 
den ,  endlich  zu  schlagen  willig  befunden ,  und  also  den' 
Sontag,  den  abendt  um  5  uhren ,  des  feindts  ansicbtig 
^worden ,  auch  obangezeigte  anzall  glûcklich  erlegt ,  und 
ohne  eîniges  geschûtzs  9  gutter  feldtstûck ,  sampt  9  don-» 
nen  pulvers,  erobert,  und  sonsten  den  gantzen  hauffen 
gar  getrentt  hatt ,  und  haben  die  unwillige  kri^sleuth  ein 
sehr  gutte  beuth  erlangt  und  sich  femer  zu  dienen  ver* 
sfwochen.  Es  ist  aber  leider  zu  bezorgen  das  auff  unser 
«ettten  ein  Tornemer  Herr ,  des  namen  £.  G.  F.  ,G.  ich,  ob 
Gott  will ,  in  kurtzem  selbst  anzeigen  wil ,  neben  andem 
^tten  leutten  blieben  sey  ;  doch  hatt  man  hieron  dasmall 
noch  kein  gewiszheitt  gehabtt.  Der  Âlmechtige  Gott  i?ol» 
le  ailes  zum  besten  schicken  und  seinen  betrangten 
Christen  in  itziger  gefahr,  nach  seinem  Gottlichen  willen^ 
tiûlff  und  beistandt  leisten. 

Dis  hab  E.  C.  F.  G.  ich  in  hochster  eile  zuznschreiben 
aicht  underlaszen  wollen ,  dan  E.  C.  F.  G.  dinst  zu  er- 
xeîgen,  bin  ich,  meinen  geringen  yermôgen  nach,  gantz 
l>ereith  und  willig.   Datum  Dillenberg  ,  den   29***  Map. 


WÎDSchoten. 


—  224  — 


IWT 


FRE   CCCVIII. 


Le  Comte  de  Nuenar  au  Prince  JC  Orange.  Relatti^e  a 
Venvoi  de  troupes  par  le  Duc  d'Albe  sur  les  terres  du 
Comte  de  Homes. 


i568.  Monseigneur.  Tay  receu  à  ceste  heure  les  nouyelles  cj 
Mai.  jointes  par  ce  messagier  exprès ,  lequel  avoys  enroié  Tcrt 
Nuenhuis.  Et ,  Noslre  S^  en  soit  loué ,  )*envoye  astheur 
ung  aultre  vers  là  pour  tous  advertir  du  tout,  espérant  à 
ce  grand  Dieu, dateur  de  tous  biens  et  duquel  Tient  toute 
Tictoire ,  qu*il  donnera  encor  ultérieur  succès  à  Mons' 
nostre  frère.  Le  Duc  d'ÂWe  a  deux  fois  escript  à  ceulxde 
Werd  de  faire  entrer  3  enseignes  d*Espagnolz,  et  comiBe 
ma  Cousine  de  Hom  a  euToyé  Ters  Mons''  de  ClèTes ,  com- 
me Kraissfurst,  il  aditn  est  '  pas  chief  du  Cercle  et  ne  lay 
a  pas  Toulu  donner  ung  seul  mot  de  lettre  au  Duc  d*AJT€| 
ne  disant  aultre  mot  que  mal  et  patience.  A  moy  ilz  ont 
refusé  de  prester  ung  7  ou  8  jours  ung  canonnier  et  une 
sauTCgarde.  Yelà  comme  sommes  bien  fondez  en  ce  quar- 
tier super  aifenam.  Quia  Dana  salus  hominis.  Et  ideo 
nolite  confidere  in  (i)etc.  Ce  qui  cefaict  à  Essen tous Ten- 
tendrez  bien  plustost  par  Mons^  nostre  frère ,  combien 
que  pense  que  ce  ne  sera  grand  chose  d  aucune  valeur, 
et  au  plus  pourra  engendrer  ung  Kreistag,  auquel  je  trou- 
Teroye  fort  bon  et  expédient  que  il  tous  pleust  euToycr 
quelqu  ung personage  illustre  pour  faire  les  plaincteset  ro*y 

(1)  nol.  con/,  in.  Voyez  Pseaume  146,  v.  3. 

I  èlre. 


—  225  — 

trouTerois  en  personne.  Et  sur  ce ,  Monsieur  y  attendant  1 568 
rostre  res ponce,  me  recommande  humblement  à  vostre  Mai. 
bonne  grâce ,  priant  nostre  S'^  tous  augmenter  la  sienne. 
De  Halkrad' ,  le  ap  de  may  i568. 

Vostre  humble  frère  et  serviteur , 

H.    G.    Z.    NUENÂR. 

A  MoDS^  le  Prince  d'Oran- 
ges. En  son  absence  à  Monsr. 
mon  frère  et  compère. 


t  LETTRE  CCCIX. 

G.  de  Barchon  au  Seigneur  Ciclis  (i).  Nouvelles  diverses 


Seigneur  Ciclis  ,  mon  bien  bon  amy ,  après  mes  affec- 
tueuses recommandations  ceste  servira  pour  advertir , 
comtnepar  le  commandement  de  Mons'de  Hoochstraeten 
j'ay  retenu  vingt  ou  vingt  quatre  soldatz  pour  faire  quel  • 
que  entreprinse^laquelle  je  vous  veulxbien  advertir  à  cet- 
te fin  que  son  Excel ^'  ne  le  prende  de  mauvaise  part 
d  avoir  retenu  si  longement  les  soldatz  à  grans  despens. 
C'estoyt  que  j*ay  tousjours  espéré  et  encoires  espère  de 
prendre  ou  trousser  ung  Ambassadeur  du  Duc  d'Alve  en- 
voie envers  le  Duc  de  Clèves  àBensbourch  (2)  et  le  mener 
en  lieu  seur,  appelle  ou  nommé  Taxys^  frère  du  maistre 
des  postes  de  Bruxelles.  J'estoys  sur  mon  partement  de 
Fryse  :  Mons*^  de  Hoochstraeten  m'a  faict  demeurer  près 

(i)  Bachon,  • —  Ciclis,  Noms  supposés. 
' 'ï\  Bensbouri^Ji.   Près  de  Dusseldorf. 

'   liulckradt,  près  de  Xurs- 

3  ij 


—  226  — 

i568.  àe  hiy  jusques  au  retour  de  son  Excelle.:  ne  scays  sca^oir 
Mai.  les  occasions,  dont  suis  bien  marrj.  Car  les  nouTeUes 
sont  icj  que  Mons'  le  Conte  prospère  et  a  force  bon  ren- 
contre, comme  bien  poyez  scayoir,  jusques  avoir  defEuct 
dix  enseignes  Espaignolz ,  quatre  Allemande  ,  et  quatre 
nouvellement  levez,  et  a  prins  douze  à  seize  piecbes 
d*arti]Ierie.  Les  Espaignolz  demandont  miséricorde, 
nous  gens  donnant  force  coups  d'espée  sans  miséricorde, 
cryant  Dalem  Dalem  (i),  ont  tous  tué;  les  Allemans  sont 
esté  prins  à  mercy.  Le  Duc  d'Alve  faict  marcher  les  Es- 
paignolz de  Gand  et  aultre  garnison  tous  envers  Frize.  Je 
vouldrois  avoir  moyen ,  je  feroy  aussi  marcher  sept  ou 
huyct  cens  harquebusiers  Walons  envers  là ,  lesquelz  se 
présentent  journellement  ;  car  Mons^  le  Conte  a  perdu  a 
ceste  deffaicte  xvi*=  hommes  comme  Ion  dist  :  Mons"^  de 
Hoochstraeten  vouldroyt  bien  retenir  deux  mille  chevaulx 
du  Duc  de  Saxe  (a),  lesquelz  sonticy  prezdeCouloîngne, 
et  se  présentent  pour  le  service  de  son  Excell**,  leur  don- 
nant demy  mois  sur  la  main  et  servir  quatre  mois  ,  mais 
argent  nous  defTault.  Je  vous  prie,  si  vous  scavez  quel- 
ques bonnes  nouvelles,  nous  en  advertir;  car  nous  som- 
mes languissant.  Je  vous  prie  de  tenir  la  main  que  je 
soye  remboursé  de  ce  que  j  ay  donné  aux  soldatz,  com- 
me Pierre  Cousin  vous  dira  et  vous  me  ferez  grand  plai- 
sir. Car  nostre  hoste  du  Chien  rouge  ma  faict  payer  tout 
ceque  a  esté  dépendu  *  depuis  que  j*ay  entré  en  son  logis , 


(i)  Dalem.  Voyez  p.  an. 

(a)  Snxe,  Voyez  do  3o5a.  Peut-être  aussi  s'agit- il  des  troupes 
de  JeaD-Guillaume ,  Duc  de  Saxe  ,  disponibles  par  b  ptix  de 
'LoDCjumeau. 

I  dépcuÊé 


—  227  — 

disaiit  qu'il  ne  veult  affaire  à  aultre  que  à  moy  et  à  Jen*  i568. 
070(1),  s*yl  estoit  icj  ;  car  personne  n'a  payé  de  tous  ceulz  Mai. 
ifi  ont  esté  en  nostre  compaignie  ^   et  en  suis  à  cent 
Oallers  quatre  moins,  dont  m'a  fallu  payer  devant  sortir , 
combien  une  grande  partie  sera  sur  mon  compte.  Je  vous 
prie  tenir  en  mémoire  ceulx  qui  ont  faict  la  despence  ; 
cv  c'est  raison   que  ceulx    qui  ont  faict  la  despence  , 
piyent  leur  part.  Je  suis  pour  le  présent  logé  sur  nostre 
^elian.  Je  tous  prie  faire  mes  recommandations  à  Mons' 
w  Mâitre  et  a  Mons*^  de  Diry ,  espérant  qu'il  aura  mémoi- 
'^  de  ce  que  luy  ay  mandé ,  priant  le  Créateur  tous  don- 
oe  que  bien  Luy  scaurez  demander.  De  Couloingne, 
dernier  de  May. 

Le  tout  Tostre  bien  bon  amy , 

GniLLl.UMB    DB   BaRCBOH. 

S'Cidtt  [efMMrde]  mon 
bon  amy  à  Dilleobourch. 


N*^    CCCIX*. 

du  Comte  Louis  de  Nassau  relatif  à  rexpédition 
^ie  Grom'ngue  (Sur  les  articles  proposés  par  Monsei» 
^neur  le  Prince  d'Oranges  etc.  àMons*^  le  Conte  Lodvic 
^àt  Nassaw  etc.). 

^^*  Cette  pièce,  écrite  tprèt  la  bataille  de  Heyligerlee,  est ,  à  ce 
^il  paroit,  udc  réponse  au  Prince  d'Orange ,  et  renferme  des 

V  i)  Jetutftu  Probablement  le  capitaine  Jcannin  ,  François  très 
kna  dans  la  guerre  des  Paya-But  :  vo^Fea  p.  aaS ,  a3i. 


—  228  — 

1 568,  renseignements  très  détaillés  et  quelquefois  très  intéressants  sur  Ut 
Mai,  position  ,  les  projets  et  les  espérances  du  Comte  Louis. 


,  Article  ton-  Premièrement  touchant  la  force  du  camp  du  dit  Sieur  le 

it  la  force    du  */  r 

p,   le  renfort     Conte  Lodçic.  le  nombre  de  ses  gens,  et  son  entreprise, 

o  attend  et  les  '  o         7  r 

tpriseï  fur  a  II  y  a  XXV  enseignes  de  gens  de  pied  bien  complètes 
et  furnies,  ensemble  avec  celle  de  Rodolf  van  Minne,  der- 
nièrement arrivé ,  laquelle  n*a  encore  passé  monstre.  Les 
cent  et  cinquante  que  Jennin  a  amenez ,  ne  sont  pas  con- 
tez entre  les  dessusdites ,  à  cause  qu'il  les  tient  pour  le 
commendement  de  son  Excell"*. 

Puis  il  y  a  deux  cent  chevaulx. 

Il  y  vient  journellement  Capitaines  et  gens  qui  dési- 
rent estre  acceptés  ,  et  mesraement  de  ceux  qui  attendent 
au  camp  la  commodité  d*estre  employez. 

Or  me'  demande  mon  dit  Seig'^jle  Conte  Lodvic,  autres 
gens ,  moyennant  que ,  selon  qu'il  espère  et  attend  jour- 
nellement ,  il  fut  renforcé. 

Les  11"*  arquebuziers  que  doit  amener  le  Conte  de 
Mansfelt(i),  lequel  par  ses  dernières  lettres,  escrites  au  dit 
Conte  Lodvic,  a  donné  espérance  de  s  y  trouver  en  bref; 
Item  les  viij^  arquebuziers  que  doit  amener  Mons"^  del 
Vaulx  ;  Item  les  iij*  chevaulx  du  Conte  Joost  de  Schou- 
enbourgh;  ensemble  et  les  compaignies  que  doivent 
lever  les  Contes  van  den  Bergue  et  Culenbourgb. 

Ayant  ce  renfort ,  sa  Seij;"*  se  trouve  assez  forte  pour 
conrinuer  son  entreprise  et  mesmenient  Tacheminer  à 
bonne  fin  ,  avec  la  grâce  de  Dieu.  Priant  son  Excell.  de 


i)  jMansfelt,  Apparemment  le  même  qui  suivit  le  Duc    Wolf- 

gang  en  France,  Tannée  suivante. 

,   Probablement  il  faut  lire  ne. 


—  229  — 

tenir  la  main  que  le  dit  renfort  soit  bientost  envoyé ,  car  1 568. 
son  desseing  seroit  de  serrer  Tautre  passage  de  la  rivière  Mai. 
Tenante  de  Doccum  ,  tant  pour  coupper  les  vivres  à  ceux 
de  dedans  la  ville,  comme  pour  pouvoir  traitter  avec  ceux 
du  pays  de  Phryse  pour  le  furnissement  de  quelques  de- 
niers nécessaires  ,  y  ayant  bon  espoir  et  apparence  de  ce 
faire. 

Et  en  oultre  seroit  son  desseing  de  percer  la  dicque  pour 
remplir  le  pays  d^alentour  la  ville  d*eau ,  veu  qu  il  y  a 
bonne  apparence  de  ce  pouvoir  faire ,  à  cause  que  le 
pays  va  de  tous  costésen  dévallant',  mesmement  du«costé 
de  Drente ,  qui  est  le  plus  haut  endroit ,  mais  sur  tout 
par  les  costés  où  il  fauldroit  amener  les  vivres.  Et  aussi 
de  touts  costés  de  la  ville  y  passe  des  rivières  :  tellement 
que  Texempie  de  la  ville  de  Malines  ne  peut  préjudicier 
à  la  dite  entreprise,  à  cause  que  le  pays  de  Groningue  va 
de  touts  costés  en  abaissant ,  là  où  le  pays  de  Malines  ne 
va  abbaissant  (pour  le  moins,  qui  soit  d'importance) 
sinon  du  costé  de  la  rivière. 

Et  en  cas  que  la  chose  ne  voulust  succéder ,  et  que  les 
ennemis  nous  contraignissent  de  lever  le  camp,  le  desseing 
de  sa  Seig'**  seroit  de  se  retirer  au  Zyle'  là  où,  ayant  bon 
moyen  de  recouvrer  vivres  et  tenant  la  maison  de  Wedde 
de  l'autre  costé  ,  sa  Seig"*  s'asseure  se  pouvoir  tenir  un 
mois  6u  deux  malgré  toute  la  force  des  ennemis. 

Que  si  du  tout  Ton  estoit  contraint  de  se  retirer ,  lors 
sa  Seig"*  voudroit  fere  son  desseing  sur  Inchuse^  ,  esti- 
mant qu'à  touttes  heures  auroit  bateaux  et  commodité 
pour  y  aller. 

Sur  tout  estime  mon  dit  Sieur,  le  Conte  Lodvic,  uéces 

'  deMendant.  >  Deirxijl.  3  Enkhoisen. 


—  230  — 

i568.  saire  que  son  Excell.  entre  par  (juelque  autre  costé  tt 

Mai.  trouve  que  les  lieux  les  plus  prochains  de  la  Gueldre 

seroyent  les  plus  commodes,  et  nommément  Ulp'  et 

Weert«  Suppliant  son  Excell.  de  vouloir  pousser  oultve 

et  le  plustost  qu'il  sera  possible. 

Aussi  ont  ilz  donné  ordre  que  Mons*^  d*01haing  se  lèr% 
du  costé  de  Westflandres  y  afBn  par  ce  moyen  de  diver» 
tir  la  force  des  ennemis. 

Au  reste  Monsr.  le  Conte  Lodvic  se  peut  tousjouit 
joindre  avec  son  Excell^  par  tout  où  il  voucbra. 

.  Arttci»  ton-  Touchant  les  Capitaines  et  Conducteurs. 

Ht   Ira  Capitai- 

•icondoctevri.      Voicy  les  noms  des  Capitaines  avec  leurs  enseignes  : 

Obristher  (i) i 

Henrick  van  Sieghen ij 

Claes  van  Eppen ij 

Johan  van  Holl i 

Curtvan  Botmer i 

Hans  van  Bloe i 

Henrich  Butjenther i 

Henrich  van  Eime i 

Wilhelm  van  Dockum i 

Claes  van  Bremen i 

Otto  Falcke i 

Ymmel  op  Lreewaerden i 

Homme  Hettingh i 

Johan    Bunghe i 

(i)  Obristher,  Peut-être  faut-il  entendre  ici  une  compagnie  da^ 
Comte  Louis  qu*il  faisoit  commander  par  un  officier  nomaé  k  ^ 
cet  effet. 

'  Vin  près  âé  Demiickêm  (?J, 


—  231  — 

Johan  ▼nii  der  Gâte i  i56&. 

Steven  van  Hartfek i  ^•'• 

n.  van  Culenboui^ i 

CSette  Compagnie  est  départie  entre  les  deux] en  suyvantz. 

Van  der  Turck i 

Pectervan  Berchem i 

Frantz  van  Essen i 

Houtain i 

Sienzel  van  Nansloo i 

Puis  il  y  a  la  compagnie  de  Rodolf  van  Minne  et  les 

«ânquanfede   Jenny. 
MEoos''  le  Conte  Lodvic  voudroit  prier  son  Excell**  de 
'^^y  envoyer   Mons*^  de  Mol  ou  bien  Georçe  van  H<J1  et 
nen  van  Steinberg,  ou  Tun  d'iceux. 
A.ttssi  a  il  délibéré  de  prier  le  Conte  Joost  d'accepter  la 
i'^ge  de  Mareschal  du  camp,  considéré  que,  comme  il  a 
é  avecque  iuy ,  il  se  contentera  de  traittement  rai- 
na ble. 

irtin  Scbermer  et  Jean  van  Est  sont  constitués  com- 
,  et  Mons''  le  Conte  en  tire  fort  bon  service. 


Quant  à  la  forteresse  des  places,  dw  il'^f'*   * 

dtt  places 

fort  du  Zyle  est  bien  tenahle ,  combien  'qu*il  soit 
et  Ton  n  y  peut  approcher  que  de  front.  Le  fort  de 
e  s*avance  journellement  et  en  grande  diligence, 
trandiées  du  Camp  sont  munies  de  traverses,  ainsy 
^  son  Excel  1^  avoit  commandé. 

Touchant  la  munition  d* artilleries  et  autres  armes.       mànii^!»f*  *** 

lï  yaaa  Camp  six  pièces  prises  des  ennemis,  desqudles 
trois  portent  quatre  livres  de  boullet  ;  les  autres  sont 


—  232  — 

i568.  demies  serpentines.  Il  en  y  a  aussy  trois  autres  d'amis , 
Mai.  demies  serpentines  ;  et  puis  encor  dix  basses  de  fer  ;  et 
finalement  Mons''  le  Conte  a  fait  faire  autres  yingt  et  qua- 
tre basses. 

Nous  avons  conquesté  six  tonneaux  de  poudre  et  son 
plomb  et  mesches,  si  qu*il  y  a  suffisanse  de  ce  costé  là. 

Or  voudroit  il  bien  que  son  Excel  1"^*  solicitait  Mons*^  le 
Duc  de  Saxe  pour  avoir  environ  xii  demies  canons  y  ra- 
clant les  armes  (i)  ^  s  asseurant  qu'il  ne  peut  nuire  d'es- 
sayer si  on  les  polra  obtenir  ou  non. 

Et  quant  et  quant  désireroit  avoir  Mons^  de  Hames 
pour  conduire  Tartillerie. 

Quant  aux  armes  Ion  en  est  furny  bien  ralsonable- 
ment  et  presque  sufBsament. 

L'on  attend  les  arquebouziers  que  Snoy  doit  amener , 
desquels  l'une  partie  est  à  Coesvelt ,  l'autre  à  Bremen« 

Aussy  ceux  d'Ulp  ont  pris  cincq  cens  armes  de  noirs 
harnas  des  ennemis. 

►.    Article  des  Touchant  les  ^vivres. 


rru 


Il  en  y  a  à  suffisanse ,  et  semble  que  Ton  ne  peut  user 
le  moyen  de  vivres,  si  ce  n'est  que  l'on  se  déclare  ennemy 
aux  Contes  d'Embden  ;  et  ce  faisant ,  faudroit  il  assiéger 
la  ville  d'Embden. 

Vray  est  que  les  ennemis  avoyent  occupé  le  port  du 
Zyle ,  mais  Mons'  le  Conte  y  avoit  desjà  mis  bon  ordre  y 
envoyant  Jean  Abels ,  et  puis  encor  donnant  charge  à  trois 
autres  hommes  suffisans,  lesquelz,  moyennant  sa  commis- 

(i)  armes.  Les  armoiries  de  la  Maison  de  Saxe  dévoient  dispi' 
roitre  ;  car  TElecteur  ne  seroit  pas  disposé  à  secourir  ouvertement. 
\ét  Prinor  ne  crut  pas  devoir  demander  ce  secours:  p.  a6o  i,  f. 


—  233  — 

sion ,  estoient  contents  de  prendre  ce  fait  à  eux.  Sur  quoy  iS68. 
3a  S"*  leur  a  donné  plein  pouvoir  de  lever  gens  et  s*aider  MaL 
.de  ceux  du  Zyle  comme  ilz  voudront. 

Ceux  de  Wedde  ont  pillé  de  quarante  à  cincquante 
chariots ,  allans  vers  Linghen  ,  chargés  de  vivres ,  comme 
burre  ,  fromage ,  pain  etc. 

Touchant  la  provision  du  biscuit  sa  S"*avoit  envoyé  Jean 
Brouck  à  Embde  en  attendoit  responce  ,  combien  qu  il 
trouvoit  la  provision  de  farine  meilleur  et  plus  commode 
que  celle  du  biscuit. 

De  V argent.  6.ArUdtd«Pâr 

n  vient  de  jour  à  autre ,  mais  non  pas  en  grande  abondan- 
ce. Sa  S"*  espère  que  bientost  sera  payé  le  premier  mois 
et  le  deuxième  escheut  le  dimanche  dernièrement  passé. 

Toutesfois, su3n^ant lentreprise cy-dessus  mentionnée, 
il  espéreroit  de  pouvoir  recouvrer  argent  du  costé  de 
Westphryse. 

Outre  ce  que  les  cloches  estoient  destinées  pour  cest 
usage  en  cas  qu'on  en  eut  peu  finer  quelque  argent  con. 
tent ,  ou  autrement  elles  estoyent  destinées  pour  en  fon- 
dre artillerie. 

Quant  au  reste  des  provisions  requises  au  Camp , 

Mons*^  le  Conte  voudroît  prier  son  Excell.  en  cas  que 
l'on  peut  recouvrer  une  paire  de  tentes ,  les  luy  vouloir 
fere  tenir. 

7.  Article  des  in 

Quant  aux  intelligences  et  correspondances.  telligenoet  et  cor 

respondanoes. 

Les  Contes  et  Seig''*  voisins  sont  bien  affectionnés  à 
la  cause  ^  et  nommément  les  Contes  d*Embden ,  d'Olden- 
bourg et  Bentem. 


—  234  — 

tS68.  Le^pajs  est  entièrement  de  nostre  costë. 
MaL  Aiissy  sont  ceux  de  Brème  et  autres  villes  maritimes 
bien  affectionnés.  Et  pourtant  trouveroitledit  Sieur  Con- 
te Lodvic  bon  ,  que  son  Excell.  practiquast  avec  eux  par 
le  moyen  de  quelques  ministres  et  autres  de  les  pouToir 
gagner,  à  ce  qu  on  en  peut  tirer  quelque  secours  de  de^ 
niers. 

Hans  Hermelinck  van  Deckelburg  se  tenant  à  Osenbmg* 
a  présenté  son  serrice  avec  cincq  enseignes ,  mais  Mons' 
le  Conte  a  trouvé  meilleur  de  ne  les  accepter ,  ains  tenir 
seulement  correspondence  avec  luy  par  le  moyen  d*un 
sien  capitaine,  nommé  Hubert  van  der  Wyle ,  lequel  est 
au  service  de  sa  Seig"*  à  Wedde ,  et  par  ce  moyen  a  sa 
S^*  cognoissance  de  ce  qui  se  passe  en  la  chanceilerie  et 
Cour  de  Munster. 

Sur  tout  le  désir  de  Mons'  le  Conte  Lodvic  et  sa  re- 
queste  est,  que  son  Excell.  vueille  se  déclarer  tout  ouver- 
tement envers  les  Princes  et  Seigneurs  et  descouvrir  nos- 
tre maladie  sans  aucun  desguisement,  et ,  en  poussant  ou- 
tre, mettre  l'issue  en  la  main  de  Dieu. 

L  Article  d«  u  Touchant  la  practique  de  sasner  les  ennemis. 

tetû|oe   d«ga.  r  ^  &   ô 

rreoocBj.  Y  en  a  fort  bonne  apparence  par  le  moyen  d'un  nom- 

mé Jean  Hol ,  principal  Capitaine  du  Duc  Eric ,  lequel 
est  mal  volontaire  à  son  service,  mesmementne  s'est  vou- 
lu obliger  que  pour  deux  mois ,  et  ce  en  respect  de  la 
somme  de  vingt  cincq  mille  florins  que  Ton  luy  doit  as- 
signer sur  une  maison  du  dit  Duc  Eric ,  si  bien  me  sou- 
vient. Or  a  il  un  frère ,  Capitaine  en  nostre  camp  ,  aussy 
nommé  Jean  HoU  ,  par  lequel  on  le  poiroit  practiquer. 
A  quoy  sert  grandement  le  rapport  que  firent  troia 

'  Oraabrucfc. 


_  235  — 

gentil  hommes,  venant  du  service  du  Duc  Hans  Willems  t568. 
vers  nostre  Camp,  au  Conte  d'Hoogstrate,  assavoir,  que  ^Bi^i- 
Hans  Bernards  les  avoit  voulu  arrester  et  prendre  prison* 
niers  comme  ennemis ,  mais  que  ses  gens  s'y  opposè- 
rent et  malgré  luy  les  firent  passer. 

Aussy  le  fait  de  quelques  Wallons  de  la  ville  de  Gro* 
ningue ,  lesquels  en  la  camisade  '  qui  se  fit  y  eut  jeudy 
huit  jours,  exhortèrent  quelques  uns  nos  Wallons,  qui 
s*estoyent  trop  avancez  aux  fauxbourg ,  de  se  retirer , 
protestans  qu  ils  leur  estoyent  amis  et  non  pas  ennemb. 
Qr  pour  acheminer  ce  desseing  de  practiquer  les  enne* 
mis ,  ilz  ont  donné  ordre  de  traduire  cest  escrit  (i)  Fran- 
çois en  Âlleman. 

.  Aussy  ont  délibéré  d  escrire  à  Mons'  de  Meghen  et 
au  Duc  Eric. 

Quant  à  la  force  des  ennemis  dedans  la  ville.         ,  9-  Anicte  de  u 

^  '^  force  el    coodaiH 

detennenif. 

il  y  a  nobles  avecq  quatre  Compagnies. 

Germinies  avec  cinq  Compagnies. 

Huit  Compagnies  d*Alemans. 

Quatre  Compagnies  d'Espagnolz  et  environ   trois 
cents  chevalliers  légers. 

Us  ont  osté  les  armes  aux  bourgeois. 
Mons'  de  Meghen  y  est  entrée  à  l'emblée^ ,  cependant 
que  après  la  battaille  donné,  les  bourgeois  estoyent  pour 
la  plus  part  sur  les  murailles ,  empeschez  à  regarder  les 
navrés  ,  fugitifs  et  autres  qui  venoynt  du  camp  ;  et  fit 
entrer  ses  gens  par  trente  et  quarante.  Toutesfois  es 

(  t)  cest  écrit.  Une  exhortation  à  quitter  le  service  du  Duc  d'Albe, 
dont  la  copie  se  trouve  eucore  aux  Archivet. 

■  attaque  par  surpriae.  '  par  mrpriM. 


—  236  — 

i568.  mandements  il  ne  se  porte  encor  pour  gouverneur. 
Mai.  Le  Duc  Eric ,  comme  on  estime  ,  est  au  pays  du  Dren- 
ten  à  lentour  de  Rolde  et  Meppel.  Il  y  eut  mardy  trois 
semaines  qu'il  pensa  surprendre  la  ville  de  Reynen  '  ,  au 
pays  de  Munster,  pour  en  faire  son  loopplaetse ,  mais  fut 
empesché  parles  bourgeois,  qui  tindrent  les  portes  serrées. 

Or  avoit  il  pour  lors  trois  enseignes  desployées  ,  rouge, 
blanche, et  jaune,  desquelles  les  deux  avoyent  un  renard 
tenant  un  oyson  en  la  gueule.  L'un  estoit  deij^  xx,  Vautre 
de  ij*  XXX ,  et  la  troisième  de  ij*  et  quinze  moins.  Puis  y 
avoit  la  quatrième  compagnie  sans  enseigne  desployëe , 
tellement  qu'il  estoit  pour  lors  fort  de  huit  cens  à  mille 
chevaulx.  Depuis  s'est  avec  luy  joint  Hans  Bernard ,  le* 
quel  jeudy  y  eut  huit  jours,  le  17  du  mois  ,  passant  par 
Buren  avoit  ij^^  xx  chevaulx  et  environ  xxvj  chariots. 

Les  chariots  du  Duc  Eric  montoyent  bien  à  ij**  et  xx. 

Selon  la  conduite  que  l'on  tenoit  deans  la  ville ,  nous 
estimons  qu'ilz  passèrent  les  monstres  sabmedy  derniè- 
rement passé,  qui  fut  le  xix^  du  mois. 

n  y  a  trois  pièces  d'artillerie  de  nos  ennemis  crevées  et 
entre  autre  la  principalle  de  toutes. 

Ce  qu'ilz  ont  tiré  n'a  encor  adressé  jusqu'à  maintenanL 

Et  se  sont  déportez  quelques  jours  de  tirer ,  dequoy 
l'on  fait  quelque  conjecture  que  la  poudre  leur  doit  fail^ 
lir  ou  quelque  autre  commodité  sembable. 

û^et  ^di^rtJn  Touchant  autres  aduertissemens  particuliers. 

ntt  particuUen.  , 

Mons^  d'Hoogstraten  arriva  le  jeudy  à  Embde,  qui  fu^- 
le  xvij"*  du  mois  en  bonne  santé  et  sans  rencontre ,  pas— 
sant  par  Cloppenbourg  entendit  que  les  gens  de  Han  ^ 

■  Rhejnea ,  Rhcae. 


—  237  — 

Bernard  y    avoyent    passé    un  jour  et  demy    devant.  i56S« 

Le  lendemain,  que  fut  le  xyiij^,  arriva-  il  par  le  Zyle  au  Mai, 
Camp,   et  eut  nouvelles  que  les  bateaux  des  ennemis 
s'estoyent  emparez  du  port  de  Zylen  quelques  deux  ou 
trois  heures  après  son  parlement  du  dit  Zylen. 

La  lettre  des  Contes  d'Embden  a  esté  délivrée  au  dros- 
sart  d^Emden ,  Unico  Maninga ,  bomme  bien  affectionné , 
ayecques  convenable  remonstrance  ;  lequel  s*est  inconti^ 
nent  party  vers  les  Contes  avec  la  ditte  lettre. 

Les  lettres  des  Contes  d'Oldenbourg  sont  encor  en  la 
main  du  dît  Sieur  de  Hoogstraten. 

Aussi  a  leditSeig'  d'Hoogbstraten  fait  assembler  les  Ca- 
pitaines ,  les  remerciant  du  bon  devoir  fait  à  la  bataille  i 
au  nom  de  son  Excell. ,  et  les  exhortant  à  Tadvenir. 

Touchant  les  trois  Espagnols  qui  estoyent  à  Wedde,        * 
IT  le  Comte  les  a  mandé  au  camp  pour  les  faire  pendre 


LETTRE     CCCX. 

Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Prince  d^  Orange,  Relative 
au  Comte  de  Schauwenbourg  et  à  la  bataille  de  Hey-^ 
ligerlee. 

*^*  Ce  n'étoient  pas  les  soldats  qui  manquoîent  ^a  Prince ,  mais 
les  moyens  de  trouver  la  solde.  Languet  écrit  de  Francfort  au  com- 
mencement de  juin  :  oTotosjam  quatuordecim  dies  bac  praetereunt 
»  dimissi  milites  cum  iofinila  mullitudine  carruum  praeda  onusto- 
»  rum.  Plerique  ipsorum  dicunt  se  denuo  Principi  Orangio  suam 
>  operam  condixisse ,  et  properare  domum  ut  se  armis  et  equis  în- 
»  struant.  »  Ad  Camer.  p.  1 80: 

Monseur.  Je  me  trouve  bien  en  peine  de  ce  que  ne 


—  238  — 

i568.  scay  en  quoy  tous  serrir,  pour  ne  reoeproir  aulcbune 
commandement  vostre ,  ny  meismea  nouvelleft  par  où 
poldroy  scavoir  en  quel  quartier  estez,  pour  faire  mon 
debvoir  de  tous  advertir  ce  quy  passe  et  se  représente. 
Toutefois  comme  pour  donner  contentement  au  Conte 
Joest  de  Schawenbourgh ,  je  luy  ay  hier  escrîpt  que  dé- 
peischeroy  sa  lettre  sur  Dillenbergh^  n*ay  voulu  laisser 
le  faire  ,  sur  espoir  que  d^illecque  viendroit  seuremenU 
entre  voz  mains  et  que  ce  seroit  le  moyen  qu'entendirer 
son  inclination  et  que  vous  résouidriez  luy  donner  ap— — 
puyement  sur  sa  demande ,  comme  certes  je  ne  le  scaui 


trouver  sinon  que  juste  et  raisonable,  pour  s*estre  dé 
monstre  tousjours  tant  affectyonné  à  vous  rendre 
vice,  comme  il  faict ,  et  pour  s*estre  maintenu  sy  vaill 
tement  avecque  mes  S*"*  voz  frères,  où  que  tout  c* 
succédé  à  soubhaict ,  ne  fuist  Vinmature  mort  du  Con 
Adolff  (à  quy  Dieu  faisse  paix)  laquelle  sens  jusques 
Tâme  et  vous  supplye ,  Monseur,  la  supporter  selon 
tre  vertu  et  constance   ordinaire  en  toutes   adversité 
Tout  le  résidu  qu*ay  peu  rassambler  depuis  mes  demi 
res,  est  couché  à  Textraict  quy  vat  ycy  joinct  •  •  • 
De  Couloigne,  ce  5  de  juny  i568, 

L'entièrement  vostre  obéyssant  serviteur 
prest  à  vous  faire  humble  service , 

Anthoine  de  Lala^ing. 

A  Monsieur  ....  le  Prince 
d'Orenges 


—  239  — 
No  CCCX'. 

Komvelles  des  Pays-Bas.  (Recueil  et  rapport  que  at  esté 
faict  à  Monsieur  le  Conte  de  Hoochstrate  par  ung  Cou- 
rier que  le  Duc  d'Alve  avoit  dépéchië  vers  Monseig- 
neur leDucde  Julliers  (i)  leiij*  dejuing  i568.) 


\*  Le  Duc  d*Albe,  sentant  toute  la  portée  de  la  victoire  du  i568. 
Comte  Louis,  craignant  des  mouvements  dans  diverses  Provinces,  sur-  j|ûn. 
toutparcequ*i1devoit  concentrer  ses  troupes  vers  le  point  menacé , 
crut  ne  pouvoir  mieux  prévenir  des  tentatives  dangereuses  qu'en 
plongesint'ie  pays  dans  la  consternation  et  dans  la  terreur.  Ce  fut  là 
probablement  le  motif  qui  amena  ou  du  moins  hâta  les  nombreuses 
exécutions  à  Bruxelles  dans  les  premiers  jours  de  juin  ;  oeuvre 
laogUnte  et  dignement  couronnée  par  la  mort  des  Comtes  d*£gmont 
et  de  Homes.  —  Ici  le  Comte  de  Hoogstrateo  raconte  ce  qui  lui 
a  été  rapporté. 


En  premier  lieu  il  dict  estre  party  le  ij*  du  dit  mois  de 
Bruxelles  à  trois  heures  du  matin ,  et  que  illecq  aviont 
este  amenez  tous  les  prisonniers  de  Yilvoorde,  desquelz 
il  en  a  veu  exécuter  dix-huyct  le  jour  précédent ,  et  dict 
8*en  debviont  encores  exécuter  les  deux  jours  ensuivans, 
Fung  des  dits  jours  xiv  et  l'autre  xii  ;  et  s*est  faict  ceste 
cruele  injustice  sur  le  marchié  à  cheval ,  près  du  Sablon  , 
devant  la  fenestre  de  ce  cruel  animal  Noorcarmes  ,  qui 
estoit  accompaignié  de  son  compaignon  Berlaymont  et 
ceux  du  conseil  criminel ,  quy  ont  tous  unanimement  re- 
gardez ce  cruel  spectacle  :  et  ont  eu  pour  les  premiers  la 
teste  coupée  les  deux  S***  de  Battenbourgh  et  aprèz  Cock, 

(i)  Julliers.  Peut-être  l'enlèvement  de  ce  courier  étoit  on  réiul- 
Ut  de  la  tentative  dont  il  est  fait  mention  p*  aa5. 


—  240  — 

i568.  les  S'*  de  Dhu  et  de  Villers ,  et  dict  n  avoir  retenu  le  nom 
Juin,  des  aultres  pour  ce  que  le  coeur  ne  luy  scavoit  supporter 
de  le  veoir  dayantaige,  et  dict  aussy  que  les  susdits,  arecq 
six  auUres,  ont  esté  penduz  par  dessoubz  les  bras  pour  ne 
s'avoir  vol]u  confesser  ,  et  que  les  sept  aultres  restans, 
dont  Winghele  en  estoit  l'ung,  ont  esté  après,  pour  s'estre 
confessez ,  enterrez  sur  la  chemitière. 

D  aultres  particularitez ,  il  dict  avoir  passé  par  Mas> 
tricht  et  y  avoir  veu  les  forces  que  le  Duc  d'Alve  prétcn- 
doit  envoyer  en  Frise ,  mais  que  le  Conte  d*Eversteyn 
estoit  frappé  de  Tappoplesie,  et  que  ses  gens  ne  voUiont 
sortir  sans  avoir  leur  dernier  payement ,  et  que  Hierge  (i 
avecq  ses  gens,  selon  la  charge  qu'il  en  a  voit,  profioit  '  d*en 
trer  en  la  ville  pour  en  avoir  l'entremise  durant  Tabsen 
du  dit  Everstain ,  lequel  touttesfois  ne  luy  veult  céder 


riens,  et  par  ainsy  sub  judice Us  est({\ij  obtiendra  le  plw 
par  leur  ambition. 

n  dict  aussy  que  le  résidu  dés  Walons  et  Espaignol^ 
ne  voUiont  marcher  sans  estre  aussy  du  tout  payez;  tou 
tesfois  ay  autre  advis  qu*ilz  s*estiont  encheminez  vers  St 
ken* ,  et  ainsy  ne  m'ay  sceu  bonnement  arrester  à  l'un 
ny  à  Tautre. 

11  affirme  que  c*estoit  une  chose  de  l'autre  monde, 
crys,  lamentation  et  juste  compassion  quaviont  to 
ceux  de  la  ville  du  dit  Bruxelles,  nobles  et  ignobles,  po 
ceste  barbare  tyrannie ,  mais  que  nonobstant  ce  cest 

(i)  Hierge.  Gillis  Seigneur  de  Hierges ,  Talné  des  sept  fils         </a 
Comte  de  Berlaymont  Demeuré  au  service  du  Roi ,  il  deriot  c^  Ir- 
bre  par  son  intrépidité  et  par  ses  talents  et  périt  au  sicge        de 
Maastricht ,  en  1579. 

'  profitoît.  '  Storken. 


.  d'Alv^se  vauteen  ferat  le  semblable  de  tous  ceuU  i5(>8. 
UT  polra  avoir  en  mains  ,  et  que  le  itruict  est  il  se  veult  Juiu. 
trouver  en  personne  aveci^  ung  carap  formé ,  et  que  il 
vcuh  moiuir  aveoq  les  armes  au  doz ,  veu  qu'il  s'apper- 
choil  que  tous  ceulx,  tant  dededens  que  dehors  le  pays, le 
veuillent  et  désirent  avoir  mort ,  quy  est  bien  signe  que 
•a  conscience  le  juge,  quy  vault  mille  tesmoings. 

n  dîct  aussy  que  no£  deux  povres  S"  sont  mandez  à 
Bruxelles:  oe  que  leur  adviendrat  est  rogneu  à  Dteu  ,  en- 
ire  les  mains  duquel  je  les  recommande. 

il  me  valloit  donner  espoir  que  Mons''  le  Conte  Loys  , 
»oslre  frère  ,  seroit  entré  dimenche  dernier  dedens  Gru- 
rûnglie  et  que  le  nippon  en  estoit  faict  à  Bruxelles  par 
Qtig  Courier  qny  arrivât  le  niardy  ensuyvani,  mais  comme 
o*en  ay  riens  entendu  de  vous  ny  de  vostre  frère  à  la 
"■«ilé  et  que  crains  la  foulte,  n'y  ay  vollu  trop  adjousier 
foy,  nullement  prier  Dieu  qu'y  veuille  le  tout  guyder  au 
_   mîeulx. 

Le  bruict  est  aussy  en  reste  ville,  que  depuis  le  dit 
L  Conte  Louys  auroit  delTaii-t  tous  les  gens  de  Mons'  de 
1  Meghen  ,  et  que  luy  se  seroit  saiilvé  seulement  luy  troi- 
■«Mne,  y  estant  la  reste  prînse  pt  demeurée. 

fay    eu   aJvertence   verbale    que  sabraedy    sommes 

«ntre  nous   six,  quy  avions  esté   appeliez  dedens  avecq 

'   trompettes  en  janvier  dernier,  estez  banniz  à  jamais  (i) 

«ju^Œ  avecq  la  meisme  cérémonie  que  l'on  nous  confis- 

quoit  corps  et  biens,  mais  espère  pour  n'y  avoir  fondement, 

I   fue  monstrerons  de  brief  que  nous  en  souleions  peu  ,  et 

■,ll  litMwàj.  En  cTTet  ,  le  iH  mai  j  ic  Prîpce  d'Orange ,  Ici 
I  Coaln  L-  de  Nosmiu  ,  de  Uoogslralen  ,  Ae  Cubnliourg  .  de  Bréde- 


J„;V,>  »rfj^"«  '"  ,    ..^oun.e.'^- 

pou,  »'«>'"",,„„  en  court,  -1  "  »'   f  °    „;,  „.=» 


—  243  — 

et  entens  at  depechié  devers  TEmpereur,  pour  par  son  i568. 
moyen  pouvoir  sortir  hors  du  service  du  Roy,  pour  avoir  Ju>n- 
remors  de  conscience  et  pitié  de  assister  à  des  sy  énor- 
mes actes  quy  se  passent  contre  Dieu  et  raison. 

Le  Conte  de  Ladron  est  allé  en  poste  devers  le  Duc  de 
Bavière,  pour  par  son  moyen  lever  encoires  quelque  régi- 
ment,  mais  croy  ne  serat  Tunicque  charge;  quy  luy  pol- 
droit  fere  une  venue  à  son  retour ,  à  mon  advis  seroyt 
bien  employé.  Faict comme  dessus,  le  vj^dejuing  x568. 


•  No  CCCX^ 

Opinion  du  Comte  de  Hoogstraten  touchant  les  secours  à 
donner  au  Comte  Louis  de  Nassau^  (Mémoire  de  ce 
quy  me  samble  ,  sur  correction,  se  debvroit  faire  pour 
l'assistance  du  Conte  Lowis.) 

Y  s'envoyerat  quelchun  en  diligence  devers  luy  quy  soit 
confident,  avecque  instruction  et  muniment  ample  de  tout 
ce  quy  se  réprésente  et  est  passé  depuis  le  parlement  de 
Honseur  vers  Casamirus  (i)  et  depuis  la  victoire  du  Con- 
te ,  prennant  regard  à  la  conduicte  des  ennemis. 

Item ,  se  debvrat  envoyer  ung  begettbrifk  Bergheet  Cu- 
lembourgh,  conforme  à  la  Bourgoignepour  3oochevaulx. 

Item ,  Ton  poldrat  haster  Brandenbourgh ,  Delwaux 
etRisoir. 

(i)  Casamirus,  Le  Prince  étoit  allé  trouver  Jean-Casimir ,  fils 
de  TElecteur  Palatin.  «  Putatur  Orangius  4^  id.  Junii  venisse  Hei* 
»  delbergam  cum  duce  Casimiro.  Ante  aliquot  dies  profectus  «*rat 
»  Argeotoratum  ut  ibi  militum  praefectos  conveniret.  »  Languet 
ad  Camer,  p.  i8o. 

*  Ecrite  par  It  Comte  de  Hoogstratêiu 


-  244  — 

i568.       Item^  haster  œulx  d'Englelerre  sur  leur  oeuffire. 
Jnin.      liem ,  envoyer  ung  aultre  prindpal  derczs  la  Bojiie 
d'Engleterre. 

Item  j  de  pas  oublier  les  forches  et  moyens  de  Fiandie. 
Item  I  de  rechercher  Batenibourgh  ^i)  depuis  que  ses 
frères  sont  morts. 

Item  j  ce  que  ce  disrast  aux  Confédérés  et  Bomtd  firê* 
rez,  et  Bonberghe  et  Ghistelle. 


Soll  dem  Ton  Wesenbeckhe  geschryben  werden 
den  Ton  Rysor,  das  er  das  ausschreyben  fûrderlidi  wo^TSI 
truckhen  lassen. 


t  LETTRE  CGGXI. 

Le  Prince  d'Orange  à  L.  de  Schwendi.  Sur  la  mari 

Comtes  d*Egmont  et  deHornes  et  les  cruautés  insupptm^'^ 
tables   des    Espagnols, 

*^*  Cette  lettre^  dont  le  style  est  soigné,  semble  destinée  ^^ 
être  mise  sous  les  yeux  de  TEmpereur.  Peut-être  la  mission  ^^ 
l'Archiduc  en  Espagne,  peu  de  mois  après,  en  fut-elle  le  résult*^- 

Le  Prince  faitallusion  aux  défensesde  l'Empereur:  voyez  p  aïp- 
Cette  intervention  avoit  été  nuisible  au  Comte  Louis.  «  Door  b«* 
»  ghebodt  des   Keysers  weecken  veel  van  syn  volck  van  hem  •■ï^ 
»  omdat  haer  goeden  in  't  Rycke  ghelegben  waren  ,  cndc  wettl«** 
»  gbedreyght  met  confiscatie ,  't  welck  vêle  onwilligb  maeckte-  • 
F,  Meteren  ,   p.  52^. 


Monsieur  de   Zwendy.  Je  vous  puis  asseurer  en 
d'homme  de  bien  et  de  gentilhomme  que  vous  escrm 

(i)  Batenbourg.  Charles:  Thierry  et  Gysbert   venoientd*" 
décapités:  voyez  p.  2H9. 


—  245  — 

teste  avâeq  la  phis  grande  tristesse  et  fiicherie>que  je>«e  i5<S6* 
8z  ottcqaes  lettré,  et  ne  vons  scanroys  mon  -marrissemait  Juin. 
isséz  exprimer  ny  par  escript  ny  de  bouche.  Et  ce  que  le 
resseiitis  tant ,  n*est  pas  seullement  pour  mon  particulier , 
ny  pour  la   perte  que  ont  fait  tant  de  gens  de  bien  «t 
(Thonneur,  mais  principaliement  aussi  pour  le  service 
du  Roy  d*£spaigne  et  de  la  Majesté  InipëriaHe ,  et  surtout 
pour  le  poTre  Pays-Bas ,  comme  ne  fais  doubte  que  cog- 
noUsez  Testât  du  dit  pays,  lepovez  bien  discourrir  et  con- 
skiérer  de  par  vous ,  la  grande  perte  qu'ilz  auront  faict. 
J*ay  cèste  ferme  con6dence  en  ce  bon  Dieu  qu  il  ne  per- 
mectra  une  si  grande  et  injuste  cruaulté  sans  estre  chas- 
tiëe  et  Tcngée,  en  quoy  véritablement  tous  gens  d*hon- 
i^çnr  et  de  valeur  et  mesmes  ceulx  qui  ont  eu  aucune 
cognoissance  et  amitié  des  Seigneurs  du  Pays-Bas ,  se 
doibvetit  tant  par  conseil ,  comme  de  faict ,  ayder  à  ven- 
ger une  telle  tyrannie.  De  tant  plus  que  je  vous  puis  ju- 
^^  sur  la  foy  que  je  doiliz  à  Dieu  et  sur  mon  honneur , 
^e  I  on  leur  a  faict  tort  devant  Dieu  et  le  monde,  com- 
i>^  vous  mesmes  en  povez  juger  faillèment ,  comme  ceU 
'^  qui  at  tousjours  veu  et  cognu  avecq  quel  zèle  et  af-^ 
i^Bction  ilz  ont  cherché  le  service  du  Roy  et  du  pays  ,  ex- 
posant pour  ce  tant  de  fois  si  libérallement  la  vie  et  le 
^^tkj  ne  desirantz  rien  plus  que  par  ce  moyen  pourchas- 
"^  la  grandeur  et  réputation  du  Roy.  Et  pour  vous  ra- 
^^titer  ceste  mienne  grande  tristesse  et  fascherie  et  inhu- 
''^ne  tragédie ,  il  faut    que  vous    saichez  que  le  Duc 
^  Alve,  non  content  de  si  grandes  et  non  ouyes  cruaultez 
^  faictz  et  opéréez  depuis  sa  venue  contre  plusieurs  inha- 
^^ns  du  dit  pays ,  at  le  premier  jour  de  ce  mois  com- 
^^ïiché  à    exécuter  à  Bruxelles  publycquement  grand 


—  246  — 

i568.  nombre  de  personnes ,  tant  nobles  c{ae  aolties  gens  de 
Joio.  iMen  et  de  qualité,  ayant  duré  reste  exéGotkm  ci  tyran* 
nie  trois  jours  enthiers,  en  dedans  lesqueh  trois  jours  il 
y  doibt  SToir  exécutez  le  nombre  de  soixante  gentihr . 
hommes  et  gens  de  qualité,  sans  jamais  avoir  prins  au- 
cun regard  aux  grans  senrices  que  eulx  et  leurs  prédé 
seurs  ont  tousjours  faict,  tant  à  l*Empereur  Charles 
me  au  Roy ,  en  tout  ce  quon  les  a  yoIu  employer.  Je  n 
feray  icy  meution  des  grandes  exécutions  adTcnues 
aultres  villes  en  ce  mesme  temps ,  passant  le  nombre 
plusieurs  cents  personnes,  pour  ce  que  pourrez 
ment  comprendre ,  puisque  leur  intention  est  de  exti 
tous  ceulx  qui  ont  plus  rendu  peine  de  faire  service  à 
Majesté  et  à  la  patrie ,  qu'ilz  en  trouveront  assez  i 


Gostelz  à  quy  en  prendre.  Et  afin  que  povez  tant  mieni»  M 
entendre  leur  bonne  affection  et  intention,  ont  mandé  fe.  le 
I  i' jour  de  ce  dit  mois  Monsieur  le  Comte  d'Egmont 
le  Conte  de  Homes,  estans  prisonniers  àGand,  pour 
à  Bruxelles  accompaignez de  douze  enseignes  d^BspaignoK  3 
et  les  ayant  menez  en  une  maison  au  grande  marché  «Je 
la  ditte  Ville,  appeiléehet  Broothuys,  où  1  on  est  accoustuiKse 
de  tenir  les  festins  des  confrairies,  et  ayant  eu  bien  mamj- 
vais  tout  ce  jour  là  et  toute  ceste  nuict ,  comme  verc"« 
bien  amplement  parle  double  cy-joinct(i),les  ont  enfin  le 
lendemain,  la  veille  de  la  Pentecoste,  exécutez  publy*" 
quement  en  plein  marché,  ayant  par  après  fiché  lea-BJ* 
testes,  pour  plus  grand  mocquerie  et  deshonneur,  sur  d^'*ix 
fourches  de  bois,  les  laissant  ainsi  l'espace  de  quatre     -^^ 

(i)  </.  cy-joint.  On  y  lit  par  ex.  «  Furent  logés  charun  à 
»  en  chambres  toutes  obscures...  Mr  TAdmiral  désirant  de  se 
*  ser ,  n^  trouva  ny  lict ,  ny  commodité  aucune  »  (*f-  M.$.}. 


''cîaq  heures.  Je  tous  laisse  penser  s'y!  y  a  coeur  humain  si  i 
<liir  qu'il   soit,  qui  ne  se  laisse  ëmoUir  et  esmouvoir de  Jui 
eeste  tyrAnnie,  inesmes  de  gens  qui  ont  cognu  leur  ver- 
tu, vaitlaDce  et  tant  d'aultres  bonoes  qualités  qui   en 
obIx  estoyent. 

Or,  Monsieur  Zwendy,  hors  de  ce  que  dessus  chacun 
IfMHirriit  facillf^ment  cognolstre  en  quel  pitoyable  estât  les 
jaCTaires  d'un  si  Gdel  et  florissant  pays  sont  réduictz,  et 
k^l  y  at  espérance  que,  par  intercession  de  sa  Majesté 
Bnpérialleou  aultres,  les  affaires  puissîont  estre  par  doul- 
Itcmr  redresiées ,  et  me  semble  certes  que  sa  Majesté  Im- 
ipërialle  doîbt  avoir  Juste  occasion  de  ressentement ,  puis- 
Cqije  Italie,  comme  elle  Va tadverty  à  tous  Princes,  atdon- 
Vlté  quelque  espoir  que,  sur  l'intercession  de  sa  dite  Ma- 
sté,  les  affaires  seroyent  menées  par  plus  de  doulceur, 
tnîson  et  justice  ;  et  comme  ceste  espérance  at  esté  cause 
n|ue  plusieurs  n'ont  faicl  les  offices  ny  les  remèdes  requises 
lal  ,neprult  estre Hultrement  que  plusieurs  penseront 
[Ile  le  tout  a  esté  faict  par  participation  et  advis  de  sa  dite 
Ujesté;de  tant  plus  qu'icelle  a  monstre  quelque  mescon- 
ntemeni  à  reuU  qui,  prévoyanlzce  désastre  ,  s'estoyent 
llBÛsendebvoir  pour  selon  leur  povoîr  l'éviter  et  prévenirà 
i' leur  possible^qui  est  causeque,  pour  les  mîsonssusdits,  sa 

I  Majesté  ne  peult  moins  que  de  le  donner  à  entendre  à 
'  nng  chacun  que  tout  ce  qui  at  esté  faict,  at  esté  sans  son 
'iccu  ny  avecq'  ,  et  par  ainsi  ne  trouver  mauvais  que  ceuls 
lli^i  voudront  entreprendre  à  venger    ung  si  grand  tort, 

II  tte  leur  soit  réputé  à  désobéyszance  ou  contrevenant  aux 
|i  ordonnances  et  édictz  Impériaulx,  puisque  l'on  voyt 
''  ttiTertement  que  ce  qui  se  faict  astheur  par  le  Duc  d'Alve 

;,  '  Afftwvuu  ai,  fauu  <U  mnrain  /-.■<■  tnt  »  itn. 


b 


—  348  — 

i568.  lUi  Pïïj^Btm^.  p'«»t  pipi^  4wUammdmcunM«i«^^  Im 
iniiL  ecwiflilntiom  ^  ortomiMices  da  dit  EPHJJre» 
tout  droict  dîrin  et  humain  ;  et  d'anmtuge  ii  au 
comnie  je  ne  ùâz  nulle  double ,  aurat  pur 
deurs  et  escriptz  admoneste  et  requis  à  bon 
Boj  de  vouloir  guider  ces  affaires  du  PajaAas 
llpnlceur  et  bénigni^ ,  et  voyant  que  tout  oelu  nia 
9jdé ,  ains  auraau  desestime  et  contemneflMBt'  ém 
jffil  et  adrô  de  sa  dite  Majesté  Impérialle  pwarf 
jBn  toute  rigeurj  pe  yoys  auszi  en  Terité 
JKbjestë   le   peult  délaisser  sans  .a*en  resientir, 
Jlfujlenient,  pour  le  peu  de  respect  et  amitié  que  le 
dIEspaignedémonstre  à  sa  dicte  Blajesté  Lnpérialle, 
4nssi .  que  uog  pays  si  léal  et  abondant  en  toute 
et  bœéfices ,  et  dont  sa  Majesté  Impérialle ,  et 
liefiry  8pê  epflBuis  sont  si  apparans  d'avoir  la 
ismt  tellonent  destniict  et  niyné  y  et  privé  de  eeufai 
par  leur  grande  léaulté,  affection  et  debroir,  l'ont 
tenu  passé  tant  de  temps  contre  tant  d'ennemis  et 
^ultZ|  e(  par  .ainsi  pas  seullement  maintenu  le^dita 
Bas,^  mais  tous  les  aultres  Royaulmes  et  pays  du  Roj 
de  ceulx  qui  après  luy  succéderont ,  et  que  maintenais 
il  fault  que  tous  ceuU-là  soyent  exécutez  et  deschasze& 
seullement  pour  satisfaire  à  quelques  ungs  qui  ne 
chent  aultre  chose  que,  par  moyens  yiolens  et  sanglants 
tant  mieulx  povoir  parvenir  à  leur  desseing  de  povoi 
gouverner  absolutement,  ostant  et  abolissant  toutes  lois 
privilèges  et  conventions ,  qui  sont  esté  toutesfois  '  1 
principaulx  moyens  de  mettre  le  dit  pays  en  telle 
rite  que  chacun  Fat  veu  ,  et  par  ainsi  le  réduire  en 

•  UM'|iri.H. 


-i49 


désolatiân,  rayne  et  misère  perpétcelle.  Pnr  où  peutt  r568. 
sa  dite  Majesté  Impérialle  estre  aszeurée  que  vroant  à  la  Jktio. 
Tocnes&ion,  pour  le  niieulx  tju'il  peult  aller,  n'aurai  q'ung 
pajs  par  avant  riche  et  opulent,   et  tant  plein  de  fiJelz 
«   léaulx  vaszauls  et  subyeclz  tant  nobles  que  ignobles,    . 
fKivre ,  desliabité,  toute  traffjcque  et  niarchandisc  retirée, 
le»  subjecz   malvoluntaires,   enfin  une    vraje  projre  au 
premier  Potentat    qui   entreprendra  quelque  ehose  sur 
â<:elluy.  MaU  il  faîct  bien  à  craindre  que  prenaniz  les  Eé- 
f»4^olz  'une  fois  le  pied  au  dit  pays ,  que  sa  Majesté  ne 
^K^ra   seallement  privée  de  la   succession   du   Fajs-Bas, 
KK-iais  ausù  de  tous  nultres  Royaulmes ,  puisque  ,  estans 
■-«-laitre»  du  Pays-Bas,  scaivent  bien  que  l'on  ne  leur  peult 
j^^^ire  nul  oui  d'aultre  part. 

I  II  me  déplatst  qu'il  faut  que  je  tous  donne  advertsnce 

^*  «  ce  grande  désastre  de  ces  deux  Seigneurs,  car  scaiz  fort 
■^ien  que,  pour  vous  avoir  esté  tant  intrincéques'  et 
^'■^ays  amis,  le  resientirez  avetq  moy  comme  la  raison  le 
'^■•ult,  mais  pour  ce  que  n'ay  sceu  à  qui  mieuk  me  povoir 
^«fdresaer  pour  luy  donner  à  «tgnoistre  ces  piteulx  af- 
■*ires,  vous  en  av  bien  volu  escripre  ccste  et  vous  prier 
bwn  afFec-tueusement,  pour  la  bonne  affection  que  ave» 
''lutjours  porté  à  moy  et  aultres  Seigneurs  du  dit  pays,  me 
«ooner  sur  ce  votre  bon  advis  comment  me  pourroys  en 
***y  reigler,  car,  considérant  de  plus  preiceste  si  grande 
^'^Xalté  et  tyrannie,  ne  pense  qu'il  y  ait  personne  de  sens 
**  ti'enlendenient  qui  les  vouldroyt  juger  soutïrables,  sans 
^*  venger  par  tous  moyens  qu'il  plaisrat  au  Seigneur 
**ii  octroyer ,  puisque  l'on  voyt  si  évidamraent  que  rai- 


ne justice  n'y  ont  aucun  lie 


que  ie  fait 


—  250  — 

i568.  tend  à  si  grand  desservice  du  Roy  et  à  la  totalie  et  en- 
Juin,  thiere  ruyne  des  dit  pays ,  à  quoy  me  confie  aussy  entière- 
ment que,  selon  vostre  accoiistumée  vertu  et  prouesse, ne 
youldriez  faillir  d'y  ajder  de  corps  et  de  biens  en  une  cau- 
se si  juste  et  raisonnable. 

D  aultre  part ,  Monsieur  Zwendy ,  vous  prie  bien  affec- 
tueusement ne  prendre  de  mauvaise  part  ce. que  je  vous 
escrips  si  ouvertement  de  sa  Majesté  Impérialle ,  vous 
asseurant  qu*il  ne  procède  que  de  la  vraie  affection  que 
j*ay  au  service  d^icelle  et  pour  Timpression  que  plusieurs 
pourroyen t  avoir  de  Sa  dite  Ma^ ,  de  ce  dont  vous  ay  ad vertj 
parceste:car  neust  esté  Tespoir  que  lesinhabitans  du  dict 
pays  ont  tousjours  eu  que  sa  Majesté  intercéderoyt  pour 
euli  envers  le  Roy  d*Espaigne ,  comme  aussi  j'en  ay  eu 
ferme  fiance ,  suyvant  les  promesses  que  sa  Majesté  en 
avoit  faict  aux  Princes ,  jamais  par  avanture  les  affairei 
ne  fussent  venues  si  avant  :  parquoy  si  maintenant  je  suis 
avecq  aultres  Seigneurs  du  dict  pays  constrainst  me  met- 
tre en  debvoir  de  nous  opposer  contre  ces  barbares  et 
inhumaines  cruaultez  et  repousser  avecq  Vayde  de  Dieu 
ces  violences,  je  supplie  très  humblement  sa  Majesté  Im- 
périalle ne  nous  voulloir  imputer  cela  à  aucune  faulte  ou 
en  prendre  quelque  mescontentement ,  ainsi  plustost  se- 
lon sa  bénignité  et  clémence  nayfve  nous  donner  en  ce 
ayde  et  assistence,  pour  tirer  et  délivrer  le  dict  pays  hors 
si  énormes  et  indignes  cruaultez,  servitudes  et  misères, 
et  le  remetre  en  son  anchienne  liberté;  à  quoy  vous  prie 
tenir  la  main  tant  qu  il  vous  sera  possible  vers  sa  dicte  Ma- 
jesté. Et  povez  estre  asseuré  que  ,  oultre  le  grand  service 
et  bien  que  ferez  en  cecy  tant  à  la  Majesté  du  Roy  d'Espaig- 
ne  qu'à  la  Majesté  Impérialle  et  à  tous  ceulx  du  dict  pays  ^ 


Bioyotles  aultresSeigneursd'k'ellujne  fauldront  à  tous-  i568. 
jours  le  de&servir  où  que  nous  pourrons  employer  pour  Juin, 
Toslre  service. 

Que  coignoist  le  souverain  Créateur,  auquel,  Monsieur 
Zw^ndj,  après  mes  bien  affectueuses  recommandations 
en  vosire  bonne  grâce,  je  supplie  vous  octroyer  en  santé 
bODneTieellonj^ue.  DeDillenbourch,  ceiixdejuing  i568. 


t  LETTRE  CCCXII. 

^tt  Comte*  Louis  de  Nassau  et  de  Hoogstraten  au,  Comta 
et  Megeii.  Ils  Cexfiortent  à  ne  pas  concourir  à  tat- 
servissement  des  Pays-Bas. 

*,'  X.C  Comie  d«  MegeD  ëloît  arrivé  à  Grooingue  le  leadeniain 
d«  la  baUille  de  Heiligerlee  ;  voyez  p.  a'tS.  Le  Comte  Lou»  avoit 
^u  le  siège  devant  la  ville;  te  Ualtant  que  les  bourgeois  opureroifnt 
'«o  mouTeroeDt  en  sa  faveur.  —  Le  Comte  de  Megen  avoit  été  ton 
^PMé(u  Cardinal  de  GraD\elle  et  à  l'Inquisilion  :  voyeE  Tom. 

Mon»''  ,  nous  retuémorans  de  nostre  anclùenne  cog- 
Boissance  et  amiable  conversation  qu'avons  eu  quelques 
«nnées  par  ensamble  ,  et  aians  esté  pendant  dunne  com- 
Bitine  opinion  à  l'endroict  de  ce  que  concerne  le  service 
^U  Roy,  le  bien  et  maintenement  de  la  liberlë  et  previlé- 
|ea  de  ces  Pays-Bas,  ne  nous  pouvons  assez  esbaliir 
^rament  qu'il  est  aulcunenient  pos^iible  que  vous  estez 
•*issé  persuader  d'emprendre'  avecq  les  armes  direcle- 
'em  le  contraire,  et  tant  plus  qu'en  ce  faisant  venez 
Seconder  à  une  si  énorme  et  exécrable  tyrannie  et  cruaul- 
-  «  que  at  esté  exercé  depuis  naguerres  à  l'endroict  des 


I 


—  252  — 

i568*  plo«  prÎBcipaulr  S^  gentilzhommes  et  infiny  nombre  de» 
Joîo.  inhabitans  du  pays  ,  desquels  si  nous  youHussions  mec* 
tre  à  déduire  les  inestimables  services  qu*ilz  ont  Saict  à. 
£eu  de  très  haulte  mémoire  TEmpereur  Charles  et  i  sa. 
M*^  Royalle,  ne  faisons  doubte  que  vous  et  tout  homm^ 
de  bon  jugement  viendriez  bien  à  confesser  que  les 
bons  et  fidelz  services  sont  maintenant  reputez  deve: 
ceulx  qui  régnent  pour  infidélité  et  desservice;  si 
que  ,  quant  est  à  nous ,  ne  scaurions  estimer  que  aul 
cunnes  choses  nous    pourriont  estre  trop    dures    po 
faire  esclaircir  ce  enquoy  nous  sommes  esté  tousjoui^ 
par  avant  d'ung  commun  accord  ^  et  que  espérons  quai^ 
viendrez  à  Tesplucher  de  plus  prez ,  le  serons  encoire^ 
q|r  de  vouloir  estimer  de  faire  une  métamorphose  des 
tatz  et  parmuter  la  liberté  en  servitude  et  de  ne  tenir 
riens  nulz  previléges  pour  confirmez  qu  ilz  soient  par 
lempnel  serment ,   il  est  autant  absurde   que  son  bc» 
vouloir ,  présumer  de  vouloir  atteindre  le  ciel  avecq 
doigt.    Car  estant  vous  ,   Mons*^  ,    et  tous  ceulx    qmA« 
adhérez  aux  emprinses  et   intentions  du  Duc  d*Alve  j 
plongez  dedens  ces  lamentables  termes  ,  et  nous  i  vou- 
loir, pour  le  service  du  Roy,  comme  sommes  oblygés,  main* 
tenir  le  contraire,  plaindons  en  vérité  que  tous  les  subject* 
viennent  à  en  souffrir  indifférentement ,  comme  il  se  vo*^ 
icy  alentour,  et  ne  doubtons ,  sy   Dieu  n'est  servy  d  y 
pourveoir  miraculeusement ,  le  verrons  encoires  en  pi*** 
sieurs  aultres  lieux.  Parquoy  vous  prions,  pour  les 
sons  que  dessus  ,  et  aultres  que  seriont  trop  longues 
alléguer  icy  ,  que  veullez  ,  pour  bien  acerter  à  servir 
Roy,  vous    recognoistre  tellement   que  ne    soyez  co 
strainct  de  ne  faire  riens  avecq  reniors  et  regret,  com 


—  253  — 

il  ne  peult  estre  aultrement  de  ce  que  voyez  advenir  iS68. 
journellement  et  apparant  de  continuer  encorés  long*  ^cin/; 
tamps,  si  vous  aul très,  qui  estez  obligez  de  combattre 
pour  vostre  patrie ,  ne  venez  à  vous  persuader  <^ue  né 
debvez  servir  aux  particulières  ambitions  d*unnen£^ion 
estrangère  et  ennemje  de  toute  justice ,  raison  et  poli- 
de ,  comme  il  appert  par  innummérables  exemples  et  en 
diverses  provinces  où  icelle  règne  et  at  régné ,  en  abolis- 
sant toutes  loix ,  coustumes  etcontracts,  et  faisant  assasi- 
nes ,  meurdres ,  violement  de  femmes  et  filles ,  et  dé- 
chassant ceulx  qu  ilz  cognoissent  estre  les  plus  fidelz  à 
leur  Prince ,  en  leur  ostant ,  par  saississement ,  confis- 
cation et  spoliation ,  leurs  enfTans  et  biens  ^  et  les  con- 
damnans  par  fameulx  criz  et  édictz  sans  aucune  forme  ne 
procédure  de  justice  et  contre  les  previlègés  de  Tordre, 
lesquelz  vous  néantmoings  avez  juré  de  maintenir,  et 
contrevenant  au  résidu  à  la  déclaration  que  vous  povèz 
souvenir  avoir  faict  plusieurs  foi^  en  plein  conseil  et  ail- 
leurs ;  et  vous  plaira  croire  que ,  ^i  ne  vous  fussions  af- 
fectionnez, nous  nous  fussions  bien  déportez  à  faire  ceste; 
laquelle  espérons  néantmoings  trouvera  quelque  raison 
auprès  de  vous ,  d*autant  que  en  ceste  saison  les  meismes 
raisons,  que  soulHez  avoir  tant  d*années  paravant,  deb- 
vriontastheur  plus  militer  que  lors  y  se  effectuant  mainte- 
nant ce  que  à  grand  peine  eussions  sceu  imaginer ,  au 
grand  détriment  de  tous  les  subjects  de  sa  ditte  Ma*', 
or  aumoings  vous  esclercira  tellement  noz  intentions,  que 
n'en  scauriez  faire  aulcunenient  mal  vostre  prouffit ,  dé- 
sirans  néantmoings  qu*il  vous  plaise  nous  faire  ung  pe- 
tit mot  de  responce  par  ce  présent  porteur ,  lequel  ne 
scait  riens  du  contenu.  A  tant,  Mons',  ferons  la  fin,  prians 


-<-SS4  — 


mt  poBT  fOÊxn  Ikmuwik-  tjtm  U  nht  èa  yvttim  i 

V<HitlinnBt  1m  maina,  mais  non  pas  à  l'Espaignol.  Es.— 
M^  <B  BOltre  camp  de  Groeningbe,  ce  xxv*  dejoingfc^ 


*    f  LETTRE  CCCXin. 

LgCûHOté»  Megen  auv   Comtes  de  Nassau  et  de 
Boogtt^-aten.    Réponse  à  la  précédente. 


\ 


iS*J  l'^'^^u  vostre  lettre  du  xxv*  d«  c«  mois, 
,  Mons'  de  Hochstraten ,  scavez  que 
'  1«  Ooc^ine  deffendit ,  U  y  a  quelque  mois  ,  de  ne 
Wtt^fOpfinii  QBV  aultre  rostre  ,  je  l'oserois  aussy  peu  faire 
f.COtta  H^l•  le  consentement  de  son  Exoell".  Je  la  luy 
^en*PJ^i  «t  en  cas  qu'elle  soit  contente  que  je  rous 
rMpmdflf  voué  feray  blentostt^nir  la  dilterespont-c:  u 
Bon*  il  Toiu  plaîrat  me  le  pardonner  ,  me  recommandant 
delxiD  coeur  à  vozbonnes  grâces.  DeGroeningheii|K      1 

Charles  de  Brisiec. 


*  LETTRE     CCCXIV, 


George-Jean ,  Comte  Palatin ,  au  Prince  d'Orange.  Ilfi^ 
teste  de  sa  répugnance  à  porter  les  armes  contre  ta  fl»" 
ligion  Evangélique  ,et  de  ton  affection  pour  ta  MattO^ 
de  Nassau. 

\*  Z«  ton  de  catte  lettre  «it  tris  afTactnenz.  Paat-éire  J*"**" 


BDnoIm  la  double  influeDce  des  eiÉcuiiom  à 
dsb  bataille  de  Hejtigerlee:  vojet  p.  171. 


,  Wir  haben  E.  L.  schreiben  bey  gegen- 
1  fiotten  empfiinf;cn ,   verlesen  ,  und  kon- 


Hmiigem  dei 

nen  E.  L.  dartiff  freumltlich  nicht  verhalten  das  wir 
der  beider  Graven  zu  Edmond  und  Horn ,  als  unase- 
rer  freundiichen  liehen  scbwager  und  veitrauien  freun- 
den,  hinrichtung,  mit  sonderni  mîtleidlichem  ,  betrubtem 
gemurt ,  und  mit  moch  grosserer  bokiimmernits  çernom- 
nien  das  sie  sollten  ails  papisteu  gestorben  sein  (i);  mo- 
gcaunns  derwegen  nicht  gnûgsam  înbiiden  was  doch  die 
furgcbungodersthetn  solcher  binricbtung  sein  moge,die- 
wdl  E.  L,  vermelden  das  sie  papistiseb  gewesen,  aucb  allso 
fwtorben,  undderwegen,  unnsersvermainens,  die  religion 
nicht  die  ursacli  solches  angelegten  schmehlichen  todts 
gnreKn  oder  sein  soit  ;  das  wir  tiemnacli  E.  L.  freuudt- 
lichen  berichts,  ûlier  deme  wir  uns  zu  rhu  lu  selzcr  , 
freundllith  begeren  ,  sonderlicb  dîeweil  wîr  bey  uns  nicht 
gswisï  seien  ob  die  sachen  inn  Bi^bandt  nicht  also  het- 
W  mogen  angestellt  und  gefuert  werden ,  das  unsere 
•ciiwiigere  und  l'reundt  zu  der  bekiimmerbchen  beschwer- 
'^keil  nicht  koinmen  weren. 
Portier  £.  L.  belangendt,  da  tragen  wirmit  derojdas 

F  (t]  tein.  Les  Comlej  tl'Kgmont  el  de  Horne«  éloienl  morts  en 
r^boliques.  Ce  qui  auçmrnioil  la  douleur  du  Comle  Palalin  ,  et 
t^lMiil  U  coosoiatioD  de  Philippe  11.  ■•  Ri-z  jcribil  pergra^e 
r  *ih\  accidine  quod  ad  haec  remédia  rucril  vcniendum  ,  ac  maxi- 
r  *tac  quidcmsuo  temporc;  led  non  poue  quem  dresse  luo  ofRcio  : 
r  S*i)dere  autem  quod  Catholîcî  morlui  siint.  •  Epist.  Hopperi,  p. 
^'ï.   A,n   même  endroit  /fopper  nomme  le  Comle  d'Egroont  «  do- 


-  256  - 

i568.  sie   inn  solche    weitleufïtigkeit  gerhaten,   ein   sonden 

Jtilb.  freundlichs  ,  bekûmmerlichs  mitleiden ,  und  soUen  E.  L 

gewiszlich  darfùr  haltten  ^  das  wir ,  als  ein  geborner  teut^ 

scher  Fûrst   aus  dem  Chur-und  Fûrstlichen  hausz  der 

Pfaltz,  welcher  derAMgspûrgischen  Confession  zugeihan, 

obngeni  zu^einem  solchen  abscheulichen  werck,  als  nem- 

lioh  zu  undeitruckuTig  der  wbaren  religion  und  pflaxit- 

z«Rg  abgëitisohen  ^  auch  auszreuttung  des  lôblicben  teut- 

sohen  und  înnpflantzung  frembden  gebluets,  sonderiidi 

wider  Stende  d6S«b«ilîgen  Reichs,,  wie  esTon  E.  L.  ausge- 

foertt  •  wurdety  lielffen  ;  inn  ipassen  uns  auch  solches  bis 

hieber  niohtzugemûtet  wordeo,  vil  weniger  als  ein  gehcM^ 

samer  Fûorst  des  Reicbs ,  welcher  sich  der  kaiserlidiea 

MayestalC ,-  ails*  dem  obristen  haupt ,  den  schuldigen  ge- 

lyMrsamzu  laistenpflicbtigerkhennt,  wider  ir  Majestitt 

und' des  heiligen  Reichs  beiUame  ausgekûnndte  consûtit» 

tkmesj  ioht^handleB  oder  vornhemen  wollten. 

'   Insonderheit  aber  haben  wir  mit  den  gantzen  haosi 

Nassauw  bisher   also  inn  guttér  freundscbafft  gestano* 

denn  ,  das  wir  uns  gegen  denselben  des  wenigsten  un- 

gutens  nicht  wissen  zu  berichten.  Welches  wir  E.  L.  uif 

dero  schreiben  freundilich  nicht  yerhallen  wollen  ,  dero 

freundtliche  angenheme  behagliche  dienst  zu  erweiscn , 

haben  sie  uns  jederzeit  willig  und  bereit.    Datuin  Reini- 

gszberg  y  den  letzten  Juoij. 

G£ORG  Hanns  ,  . .  .  Pfaltzgraflc 

.  .  .  und  Graff  zu  Veldenti. 
Dem  .  . .  Print/en  zu  Uranieii ,  etc. 

Fr.  V.  lioshu}/on  ,  Amiral  pour  Îp  Duc  d'Albc  ,  inlerceplanl  1^ 
arrivages  de  vivre»  cjn"on  onvoyoit  irpiniden  fvo>oz  p.  a'^i  .  1^' 
(lomle    J.ouis  donna,    Ir   i    jnillel  ,   au  r»om  dn  î-i  inc*<*  irOranp  ^ 


—  257  — 

lions  sur  mer  à  Th.  Sonoy  et  à  Henri  Tbomaszoon  (Bor^   1 568. 
i37^j.  Ce  fut  la  première  origine  des  Gueux  de  mer ,  bientôt  si  Jaillet 
redoatables  ^  et  qui ,  malgré  leurs  excès ,  contribuèrent  beaucoup 
à  k  déiÎTrance  du  pays. 


t  W  CCCXIVS 

iwir  du  Prince  d*  Orange  cui  Comte  Louis  de  Nassau. 
(La  responce  et  advis  que  donne  Monseigneur  le  Prin- 
ce d'Orenges  sur  les  articles  mandez  à  son  Excel!,  par 
Monsieur  le  Conte  Lodvic  etc.) 


*J^  Cette  pièce  a  été  écrite  probablement  dans  les  premiers  jours 
àt  jwXieL  Sur  le  dos  on  lit,  de  la  main  du  Prince  :  Den  Abscheit 
^  wir  dem  kern  von  saint  Âldengon  gtgeben  habtn  unsertm 
^fÊàttti  a  \n\  ztttéugetL  Pb.  deMarnix  ne  se  sera  donc  «  tenu  quoy  en 
»  aille»  (Toyez  Tom.  II.  p.  14)  qu'après  Texpédition  de  i568. 

CcU  ane  réplique  au  n»  3i  i..  Le  Prince  désapprouve  le  siège  de 
Gffooiogue,  et  prévoit  le  désastre  de  Jemmingcn.  Le  Comte  pre- 
^  quelqnefob  trop  exclusivement  conseil  de  sa  valeur. 


Premièrement:  comme  eu  esgard  tant  à  la  force  delà 
aie  de  Groniughen  et  ceux  qui  y  sont  dedans ,  comme  à 
die  de  ceux  qui  la  assiègent,  non  suffisante  à  un  tel  ex- 
^iti  il  semble  estre  impossible  de  la  prendre  ;  Son  Ex- 
di.  n'estime  les  raisons  que  Monseigneur  le  Conte  allè- 
ge de  tel  poids,  que  en  respect  d^icelles  il  faille  plus- 
^t  perdre  le  tams  en  une  entreprinse  sans  espoir,  que 
c  quiter  le  siège  encommencé,  pour  sasseurercontre  les 
^paratifs  de  Tennemy. 

Car  quant  à  ce  qui  est  allégué  que,  levant  le  siège, 
>  seront  quant  et  quant  forclos  '  des  moyens  des  levées 

,  excbu. 

3  17 


—  258  — 

1 568.  d'argent  sur  les  paysans ,  et  puisque  tous  ceux  qui  se  aoBt 

Juillet,  monstrez  prompts  et  Tolontaires  par  cy-devant  en  ce  fait, 

seront  exposez  à  la  proye  de  l'ennemy ,  et  par  ce  moyen 

tons  autres  refroidis  et  desgoutezà  prester  faveur  et  as- 

sistence  à  Tad venir  ; 

Son  Excel .  respond  que ,  ores  que  ces  respects  soyeot 
de  fort  grande  importance ,  toutesfois,  quant  au  premier, 
est  à  considérer  qu*après  Tespace  d*un  mois  ou  de  deux 
aussy  bien  defTaudra  nécessairement  le  moyen  du  dit 
argent ,  à  cause  que  les  paysans  n  y  polront  fumir  k  la 
longue. 

Et  quant  à  lautre  point ,  qu'il  faut  avoir  plus  grand 
esgard  à  la  généralité  qu'au  bien  particulier  d'aucuns  | 
qui  en  ce  faict  se  seroyent  monstrez  favorables. 

Veu  mesmement  que  par  cy-après  venants  les  choseï 
en  telz  termes  que  Ton  fust  contraint  de  se  retirer,  encor 
tomberoit-on  tousjours  au  mesnie  inconvénient,  voire  et 
encor  plus  gref' ,  à  cause  que  alors  il  faudroit  aussi  bien 
laisser  le  peuple  à  l'abandon  de  l'ennemy  après  s*estre 
encor  plus  déclaré ,  et  cependant  seroyent  nos  forces  aA 
foiblies  et  celles  de  l'ennemy  renforcées,  et  tout  nostrt 
argent  espuisé. 

Et  sur  tout  faut  avoir  esgard  que  là  où  ils  seroyent  fo^ 
ces  de  se  retirer ,  ils  sont  asseurez  ne  le  pouvoir  faire, 
ayant  l'ennemy  à  doz,  sans  estre  ou  defTaits^  ou  greffe 
ment  endommagez,  et  cependant  sera  perdue  roccasîoB 
d'avoir  une  forte  place  pour  retraitte. 

En  considération  de  quoy  son  Excell.  est  entièrement 
d*advis  qu'ils  gardent*  plustost  de  se  retirer  en  quelqns 
plaœ  bien  fortifiée  et  en  laquelle  ils  puissent  a'iaieuitf 

I  grief.  •  nf«f4ent,  «jeatMia. 


l 


—  259  - 

eontre  la  force  de  l'ennemy  et  contre  la  disette  des  vÎTres,  1 568. 
poar  illec  se  tenir  à  tant  que  son  EzoelL  ait  moyen  de  se  Joittet. 
netlre  en  campagne. 

Et  touchant  d*assiéger  la  ville  de  deux  costés  et  la  en- 
dorre  d*eaa,son  Excell.  estime  premièrement  qu'ils  ne 
lOBt  assez  forts  pour  séparer  leur  camp,  et  puis  que  Ton 
lepolra  aucunement  empescber  Ventrée  de  la  ville  à  Ten- 
amy  par  le  pays  haut,  se  rapportant  néantmoins  à  la 
eondition  et  assiete  du  lieu. 

Cependant  seroit  son  Excell.  de  cest  advis  que  Ton  en* 
treprint  sur  la  ville  dlnchusen ,  et  Tayant  par  la  grâce 
^Diea  saisie,  quon  la  fortifiast  en  toute  diligence ^  s*as- 
l    imnmt  que  ,  par  le  moyen  dlcelle  ville,  polrions  rece* 
f     loir  infinies  commoditex  et  bons  moyens  d'argent  et  de 
mies  à  suffisance. 

Aosay  aeroît  son  Excell.  d*advis  que  pour  tout  événe- 
•eat  Ton  fortifiast  quelque  place,  fust  ce  le  Dam  ou  le 
l^,ou  bien  quelque  autre,  tellement  que  là  où,  estants 
les  forces  jointes  ,  Ton  voudroit  se  retirer  quelque  autre 
fut,  on  y  peut  tousjours  laisser  garnison  pour  avoir  len- 
Uéeau  pays  de  ce  costé-là  lihre. 

Et  en  cas  que  du  tout  il  fallust  se  retirer,  son  Excell. 
le  vent  autre  moyen  que  de  se  retirer  vers  le  pays 
fSmbc'ei  ou  d'Oldenbourg  ou  Bremen, jusqu'à  tant  que 
In  forces  se  puissent  joindre,  ayant  esgard  qu'ils  ne  se 
(olroyent  embarquer,  ayant  lennemy  voisin  ,  sans  rece* 
loir  ou  la  totalle  deflaite  ou  perte  irrécouvrable. 

Et  si  entend  son  Excell.  qu'il  y  a  quelque  lieu  par-de* 
IkVien  fort  et  propre  pour  ceste  retraitte ,  dont  George 
Hia  Uoll  a  autrefois  parlé  à  Mons'  le  Conte  pour  en  faire 
^nie  place  des  monstres ,  parquoy  seroit  son  Excell.  d'ad- 


260  ' 


i4E68.  vif  dé  bire  TÏsiter  la  place ,  pour  regarder  si  en  tainps  de    ' 
JnfflvL  néc^aiti  l'on  s'en  polroit  servir. 

Quant  au  desscing  de  son  Excel!. ,  il  est  tel ,  quVIlf 
a'ett  totallement  délibérée  de  se  mettre  en  campagne  le 
l^ostoM  que  faire  se  poira,  espérant  envers  le  4"*  «ii 
mois  easiiiviint  se  trouver  en  la  place  des  m»nstfe5  a^tc 
deux  «^mens  et  quatre  mille  chevaulE,  desquels  deiu 
r^gimens  seront  conducteurs  George  vaii  Holl  et  Cbeu 
Hatstatt^  ne  pouvant,  à  faute  d'argent,  furnîr  à  plut 
grande  armée,  d'autant  que  son  Eicell,  attend  environ 
■epl  ou  huit  mille  hommes  de  France. 

Or  seratta  place  (lesmonstres  ii[So3t'  de  buect],là  « 
SonEzcelL  attendroitl'advis  de  Mens' le  Conte  pnur»* 
voir  ai  elle  sejoindroit  avecq  luy,  et  par  quel  moyniH 
cbemiu,  ou  liitn  si  «llepassero^rt  outre  vers  les  Pajj-Bai. 
fusant  cependant  tousjours  courrîr  le  bruit  que  cefuil 
pour  aller  Secourir  son  fri;re,  affin  que,  en  retenant  par 
ce  moyen  l'ennemy  par-deça,  les  dit  Francoys  eussenl 
moyen  de  passer  sans  empesehemetit. 

L'argent  que  son  Excell.  peut  espérer,  et  la  faveuKl 
assistence  qu'elle  attend  tant  de  Mons'  le  Prince  Electeur 
que  les  autres  Princes  etc. 

Quant  au  renfort  de  gens  que  Mons'  le  Conte  a  dem»- 
dé,  il  y  a  environ  six  cens  arquebouzîers  qui  marchert 
de^jà  soubs  ta  conduito  de  Mous'  Delvaux  ou  de  Benaa, 
son  Lieutenant. 

Le  Conte  Jooit  a  commission  de  lever  mille  duraidii 
et  marcher  incontinent  par  delà. 

Touchant  le  Conte  de  Mansfeit ,  a  esté  une  ta* 
failly,  mais    son  Excell.  y    a  mandé    de  redieft   De> 

•  Sont ,  Amihh  prit  da  U  Uppt  {?}. 


—  261  — 

Cootes  Tan  den  Bergue  et  Culenbourg  est  chose  fÎEdUie.  i568. 
Des  Capitaines  que  sa  S^*  demande,  n*y  a  nul  moyen  nj  JuiHet. 
ipptrence,  comme  aussi  delartillerie.  Sur  quoy  son  Ex- 
cdL  seroit  d  advîs  de  s'aider  de  celles  qui  ont  esté  présen- 
tées par  le  rapport  de  Jean  Pitain  de  la  part  d'Angleterre. 

Et  s*il  y  ayoit'  d 'aident ,  de  regarder  d*en  recouvrer  du 
Dk  d*Ambui^;  aussi  d'user  du  moyen  des  cloches, 
■oyennant  qu  on  le  peut  exécuter  devant  que  Tennemy 
ydoonast  empeschement. 

Quant  à  la  venue  de  Hames,  son  Exe.  l'a  desjà  man- 
iéj  mais  s'ils  ne  sont  d'advis  d'assiéger  et  battre  la  ^^Ue , 
cOe  estime  qu'il  seroit  plus  duisable  par  deçà  en  la  troup- 
pe  de  son  Exe 


t  LETTRE  CCCXV. 

^olfgang,  Duc  de  Deux-Ponts^  au  Comte  Palatin  George- 
Jean.  Il  [exhorte  à  ne  pas  servir  contre  la  Religion. 

....  Hochgeboniner  Fiirst,freundtlicher  lieber  Vet- 
^}  son  und  Gevatter.  E.  L.  wissen  sich  freundtlich  zu- 
crinnem  welcher  gestaltSie  unns ,  als  wir  am  jûngiilen  im 
Wildbad  gewesen,  zugeschriebenn  und  antzaig  gethan  das 
iTTorgehabter  zug  zurûck  gangen  (i)  ;  so  haben  Sie  auch 
JtttttfTvernommen  was  wir  derselbenn  freundtlicher  und 
^ttlcrlicher  wolmainung  geantworttet  und  geralhen ,  dar- 
fcriauchE.  L.  zu  versteen  gebenn  wie  uns  furkommen  *  das 
Î.L  dleoberste ,  rittniaister ,  liauht-  und  anderebevelchs- 

(i)  gangen.  Ceci  montre,  ainsi  que  tout  le  contenu  de  cette 
*^  c(iie  les  soupçons  contre  George-Jean  (p.  17  a,  i93)D*étoieot 
P*  àhnh  de  fondement. 

■lé  Ml  ■«  wtoi  âtmBUMe  mmm  été  amis.  *  vof^ekooMMii.  fa  fmm  ! 


—  262  — 

i568.  leut,  so  sie  zuvor  bestallt,  nit  desto  weciger  vif 
JfaiUet.  2ûge  aufhielten.  Nun  werden  wirîtûger  zeit  Ton  ettUdm 
.    ortten  hero  aiieh  glauliwûrdig  berichtet  dus  E.  L.  Torhi» 
bens  sein  soll  sich  mit  -^wantzig  fendiin  knec-bien  yad 
zwet  tausent  zu  rosz ,  gefast  zu  niachen.  Diewcill  dan 
leiclitlich  zubesorgen  das  solche  bestallung  wîdcr  iinsm 
whare Religion,  aucb  ettliche Siende  des Beîrbs tmtsdicr 
nation ,  unnsers  geliebtenn  Vattrrianndts,  dem  Bipstimè 
zu  gutem  dienen  mochte  ;  wiewol  wir  nun  soldien  ko- 
nen  glaubenn  zustellenn  und  mit  nicbten  darfur  halttam 
das  E.  L.  durch  ainige  ursach,  wie  deren  dieselbige  ioms 
furgebildet  werden  mochte ,  bewegt  oder  persuadirt,  lick 
dergestallt  gegen    unnserm  lieben  Gott  und  I^POlTattl^ 
landt  vergessen  und  vergreiffenn  werdenn ,  dardurdi  fr 
selbst  einen  unloblichenn  namen  und  verachtliche  119A 
rede  zu  macben,  Ir  gewissenn  durcb  den  nagenden  worai 
zu  verletzen,  und  in  immerwberender  unruhe^  audiiki} 
Ire  gemabl ,  kinder  j  landt  unnd  leut,  in  gefhar  zu  setwo; 
daraus  dann  je  lennger  je  bescbwer  irber  weitleufTtigUt) 
nnchtail  und  schad  leicbtlicb  ervolgenn  niôcbte,sob' 
ben  wir  doch  nit  umbgeen  mogen  E.  L.  von  diesen  din- 
gen  auih  vermeldung  zu  thun,  mit  freundtlicbe^e^inD^ 
rung  Sie  wolle  solches  ailes  verstenndiglir.b  wol  bedrach- 
tenu  was  aus  solchenn  sachen  ervolgenn  mag,auchztt 
gemût  fùren   wclcher  gestalt  wir  E.  L.  jùngsten  lug^ 
schrit'ben  sich,  one  ralh  Irerfr^undt,  in  solche  wichii- 
ge  handlungei)  nicht  ïu  begcben ,  und  wo  Sie  sich  je,  \o^ 
ermeltermassen  ,  hettenin  hanndiung  eingelassen,  diesel- 
big  wider  al)khunden  und  sich  deren  bei  guter  zeit  enlla- 
den.  Dan  obgleich  fùrstlich  und  ehrlicb  ist  dasjhenig,  so 
ein  malbewilliget  und  zugesagt  wurdet,  zu  laisteno  und 


—  Î63  — 

daTon  nit  abzusteen ,  so  haben  doch  K  L.,  als  ein  Christ-  i568. 

licber  Fûrst  ,der  beiunserer  Wfthren  Religion  geborn  und  Juillet 

enogen  und  in  Teutschlanndt  gesessen  ist ,  die  pflicht 

die  Sie  Gott  und  dem  Vatterlandt  schuldi^  sindt ,  lioher 

xubedencken  ,  undderhalbengnûgsame  ursaoh  sich  diser 

diDst  oder  handiung  zu  enteussern  und  zu  raùssigen;  dle- 

wril  nietnandts  zu  solchen  sachen  ,  welche  unsere  seelig- 

Bschende  Religion  undt  das  Vatlerlandt  berurt  und  dar- 

wider  fûrgenommen  werden  wullen ,  verbunden  ,  noch 

darbei  zuYerfaarrennschuldig  ist.  Solchs  wollen  E.L.  von 

«DS,  als  derselben  negsten  blutsfreundt ,  der  es  mit  £•  L. 

und  dersdtien  kindem  vetterlich  und  gut  maint ,  freundt- 

lidk  und  bester  wolmainung  versteen  und  aufnemen  ;  dan 

wir  uns'dessen  nit  allein  als  ein  freundt,  wie  iiztgemeldt| 

mider  auch  auf  E.  L.  hern  vatters ,  weilandt  des  hoch- 

gdMrnen  Fûrsten  unsers  lieben  vettern,  bern  Ruprechts(  i  ) 

SbltzgraTens,  seeliger  gedechtnûs,  letztes  aussprechen 

«nd   bitten    schuldig   erkennen,   der  zuversichtt  E.  L. 

werde  sich  daraufT  unserm  antrauwen  nach  erzaigen  und 

Ir,auch  deren  Gemahelin  und  kinder,  ehr ,  nûtz  und  wol- 

brt  hoher  bedrachten ,  dann  sich  in  ein  soich  hochnach- 

tailig  and  beschwerlich  werck  einlassen,  und  uns  was  die- 

lelbig  disfals  gemaint  herwider  berichtenn  ;  daran  thuen 

Sie  was  Ir  seibst  zum  besten  geraicht.  So  thuen  wir  uns 

dessenn  auch  freundtlich  versehen  und  sindt  derselben 

fretindtliche  dienst  zu  erzaigen  genaigt.  Datum  Bergkza- 

bem^  den  ii  Julij  A^  i568. 

WoLrVGAlfO. 
Ao  henog  Georg 
Pfabgniveo. 


(i)  Buprtekis  :  mort  en  i544;  oocle  de  Wolfgang. 


264  — 


♦LETTRE   CCCXVL 


Le  Comte  Louis  de  Nassau  au  Prince  d* Orange,  liai 

contraint  défaire  retraite. 


1 568.  *^  ^®  ^uc  d*AIbc  ,  auquel  oo  ne  sauroit  contester  de  {rtoda 
Juillet  capacités  militaires,  après  avoir  réuni  avec  promptitude  des  forco 
considérables  dans  les  environs  de. Groniogue ,  y  accourut  en  pcf' 
sonne  le  i5  juillet.  Dès  lors  le  Comte  Louis  ,  qui  n'aurait  pa  iv- 
ter  plus  longtemps  sans  une  extrême  témérité  dans  uce  positin 
déjà  assez  aventureuse  (p.  ^58) ,  se  rapprocha  de  rOostfriie:  d'â- 
pres cette  lettre  le  mouvement  rétrograde  fut  accompagné  de  fiel- 
que  perte  et  désordre. 


> Gnediger  herr ,  E.  G.  soll  undertheniglidi 

ich  nicht   verhaltea  wie,  demnacli  wir  in    erfahmog 
kommen    und  gesehen   das    der   feind   sich   mit  reut* 
tern  unnd  knechten  sehr  gesterckt,  und  derhalben  uostf 
gelegenheît  erfordert  das  wir  unsern  abzug  zue  nemen 
und  die  stat  zu  begeben  fursrathsamst  angesebenhaben, 
wie  solches  den   iSjulij  bey   bélier  tagzcit  geihan ,  und 
ist,  Gott  lob,  der  zu  rosz  ,  sampt  dem  gescbùtz,  wol  ab- 
kommen,  aber   nicbt  obne  ists  das  der  feind,  als  er  den 
abzug  vermercket ,    sich  mit  aller  seiner  macbt  berausï 
gelassen  und  auff  uns  sich  begeben  ,  das  wir  warlich  hart 
mit  ime  scbermiitzlen  miissen ,  und  seint  uns  ettwa  bis  io 
fûnffzig  pferd  blieben,  (loch  niehr  in  den  schloten'  und 
graben  als  von  dem  feinden  ;  von  fuszvolck  ist  auch  ùbes 
5o  oder  6o  man  nicht  blieben  das  man  wisse.^Das  is  abe* 
geschehen  das  sich  das  fuszvolck ,  welchs   wir^^dasima  ^ 

'    .nlotcn  (fosxéxK 


—  265  — 

iwelbst  hsnten,  dan  vrai  bisz  in  lo  fendlîn  nicht  darbey  i56l 
pHwesen ,  in  dem  gedreng  getrennet  und  von  eînander '"■'^ 
lommen,  daswîres  alhiezu  Hohenbonde,  inOistfrîszIand, 
■Bid  zu  Wedde  nieistenteils  wiederumb  zusnmengebracht 
Ivnd  versamblet,  da  wir  dan  noub  scînd,  und  woUen  E.  G. 
fia  kurtzem  ailes  weîter  bericliten.  Wir  Iiaben  aucb  das 
Ikausz  Wedde  begeben  und  verlasscn,  vielcriey  andere  ge- 
Vkhr  zu  Termeydcn  ,  wie  E.  G.  dan  von  dem  wolgebornen 
:|AstiionyTonLalaing,Gniven  zu  Ilochslralen  ,  Ternemen 
il»eiden.  Soich  în  df  r  eil  E.  F.  G.  zu  erinne rn  damilt  deo- 
pocb  E,  G.  wiisle  wie  es  lugange,  wan  etiwan  allerley 
llilndfr  gesclirey  E.  G.  zukeme,  habe  icb  nichi  umbge- 
"ien  solleo:  £.  G.  wollen  aucb  nit^htaulT  Wedde  zuschic- 
"  ken ,  wo  etwas  furfiele ,  sonder  werden  wir  jederzeît  albie 
là  Ostfriesdand ,  oder  darumbher,  anzuirelTen  sein.  Der 
>  Almeebtig  wolle  E.  G.  in  langwieriger  gesundheit  gefris- 
'i  ko.  Geben  iin  léger  zu  Hohenbonde' ,  den  17  Julij  i568. 

Voslre  1res  humble  serviteur  et  frère'  , 
LuDWiG  Grafzd  Nassiu. 

Oem.  ,   .  Priatzen  zu  L'rau'ien , 
Il  ...  Dilieobcrgh. 


Quatre  jaun  plus  tsrd  le  dàasire  de  Jemmingea  eut  lieu.  Pour- 
rtii  p«r  le  I>uc  d'Alve  ,  le  Comte  ac  décida  à  lui  tenir  léle  près  de 
■  tilUge  «ur  le  bord  de  TEems,  Il  n'avoit  que  7000  à  Sooo  hommei 
IBoirc  17000  piéton»  et  3ooo  clievaux.  La  réiislance  fui  cou- 
•^cuie  et  eût  pu  devenir  cfFicace ,  sans  la  conduite  d'une  partie 
les  mercenaires  AUcroands  ,  qui  n'ayant  pa!  reçu  leur  solde  par 
•ite  (le  la  retraite  précipilcc  ,  ciigeoiert  leur  paiement  au  plu» 
n^  de  l'attaque.  Le  carnage  fui  épouvantable,  prcfquc  toute  l'ar' 
k;  Mfnt  ëtOB^nMxnrkvu  ri  Jamgitm.  '  nUre  —  (tin.  jimiograpir. 


—  266  — 

l568.  mée  y   périt.  Le  Comte  Louit  échtppe  avec  beaucoup  de 
JniUet.  après  des  eflbrti  ioouis  et  chevaleresques. 


LETTRE    CCCXVII. 

G.  Martini  au  Comte  Louis  de  Nassau. 


V  Apparemment  G.  Martini ,  en  i584  Greffier  d«  la  TÎUf 
d* Anvers  et  honoré  de  la  confiance  du  Prince. 


Monseigneur  ! 

Estant  arrivé  en  ceste  ville  de  Franckfort ,  passez  qud- 
ques  jours,  je  n*ay  rien  tant  désiré  que  la  commodité  de 
représenter  mon  petit  service  à  vostre  grâce  et  me  recor* 
der  en  toute  humilité  en  la  bonne  souvenance  d'icelle» 
En  ayant  à  la  6n  trouvé  l'oppourtunité  parMonsr.  le  doc- 
teur Glanbergen  ,  je  n*ay  voulu  faillir  de  supplier  vostre 
grâce  par  cestes  qu'il  la  plaise  croyre  ,  tant  au  regard  de 
1  affection  extrême  dont  tousjours  je  suis  advoué  au  servi- 
ce du  très  illustre  mémoire,  Monseigneur  le  Prince,  et  à 
toute  la  maison  ,  que  pour  les  parties  vertueuses  que  j  ay 
remarqué  et  déportemens   de  V.  G.  durant  qu'icelle  fust 
en  la  ville  d'Anvers:  et  qu'd  la  pleust  d*user  deses  faveurs 
en  mon  endroict  et  m*impartir  de  sa  bénignité ,  qu'il  ne 
nie  pourroyt  arriver  chose  plus  à  gré  que  de  recepvoir 
les  commandemens  de  V.  G. ,  ce  qu'elle  trouverat  de  faict 
quand  il  la  plairat  en  prendre  la  preuve  ,  et  que  je  y  suis 
disposé  comme  un  humble ,  très  aflfectioné  et  obéissant  ser- 
viteur sien.  Si  j'eusse  trouvé  la  commodité  de  quelques  un 
de  la  maison  de  Y.  G.  et  que  j'eusse  pensé  que  cela  luy 


—  267  — 

% 

fust  esté  ag^çréable ,  je  me  fusse  mis  en  chemin  pour  l'ai-  i568. 
1er  trouver  pour  un  jour  ou  deux  et  baiser  les  mains  Juillet. 
d*icelle ,  et  Fesclarcir,  le  mieux  que  j^eussepeu ,  des  afîaires 
passées  de  pardelà  et  ce  dont  elle  me  vouidroict  deman- 
der. D'aultant  que  Mess"  de  ceste  ville  de  Franckfort 
ont  résolus  de  ne  recepvoir  aucun  de  nostre  ville ,  mesmes 
qui  sont  estez  en  quelque  entremise  (i);  ils  ne  m*ont  con- 
sentys  plus  longe  terme  que  jusques  à  lafoyre,  quand 
je  me  résouldraj  vers  celle  part  qu'il  plairat  à  bon  Dieu 
m*inspirer  et  conduyre  par  Sa  grâce  en  laquelle  je  supplie. 
Monseigneur ,  de  vous  maintenir  et  accroystre  en  vertu 
et  grandeur  la  maison  de  vostre  grâce.  De  Franckfort,  ce 
ij  de  juillet  i568. 

De  vostre  grâce  du  tout  humble 
et  obéissant  serviteur, 

GUILLAUHB   MaRTINT. 

A  Monseigneur ,  Mon- 
MÎgneur  le  Comte  de  Nassauw. 


LKTTRE     CCCXVIII. 

B,  de  Malberga  Sol  aigre  (a).  Sur  un  secours  commandé 
par  le  Seigneur  de  Moui^ens  et  sur  la  nécessité  de  se 
garder  des  espions, 

**  Le  Seigneur  de  Mouvens  avoit  commandé  les  protestants  dans 

(i) ^enlrtfmisê.  Triste  exemple  de  pusillanimité  et  d'éf^oiâine. 
Probableroent  Messieurs  de  Francfort  craigooient,  par  detsos  tout, 
ce  qui  pouvoit  être  préjudiciable  à  leur  commerce. 

(a)  Solaigre,  Apparemment  un  nom  supposé. 


—  268  — 

l568.  ^fl  DaupbÎDé.  «  Praefuit  nostrorum  copiis  in  Delphinatu ,  reœptC 

Juillet.  *  ^®  Matisconem  ad  Ararim  . . .  Facta  eruptione  ex  oppido  ad  sez- 

»  centos  ex  militibus  praefecti  Ponlificii  interfecit.  »  Lan  guet  ^  Ep. 

secr.  I.  37.  Voici  ce  que  le  même  écrit,  lorsque  le  bruit  courut  que 

ce  capitaine  avoit  été  tué.  «  Puto  nostros  plus  damni  accepîsse  ex 

»  morte  Movantii  quam  commodi  ex  Victoria  :  nam  fuit  peritissi- 

»  mus  rei  militaris  et  magnae  auctoritatis  apud  milites  ,  et  tamen 

9  modestissimus.  »  /.  /.  p.  5i.  Il  périt  elfectivemt-nt  quelques  mois 

plus  tard  victime  de  son  trop  de  courage:  «  C'estoit  un  brave  sol- 

»  dat  que  le  dit  de  Mouvans  ,   autant  qu'il  y  en  eust  en  toute  la 

•  France;  mais  sa  grande  valeur  et  expérience  lui  fit  entreprendre 

»  ce  qui   lui  tourna  à  ruine  ....  Il  ne  laissa  de  très  bien  combat- 

»  tre  et  mourut ....  sur  le  champ  avec  mille  soldats.  »  La  Noue , 

Discours,  p.  927.  —  B.  de  Malberg  lui-même  fut  tué  le  20  octobre 

en  combattant  contre  les  Espagnols.  «  £0  die  Orangius  amisit  ad 

»  octingentos  milites  fortissimos ,  et   Malbergum  eorum  praefec- 

»  tum ,  virum  egregium.  »  Languet  ad,  Cam.  p.  91. 


Monsieur  Solaigre,  celuy  que  j'avois  envoyé  vers  le 
Seign'  de  Mouvens  au  Daufiné  fust  hier  de  retour  en  ce 
lieu,  et  m*a  raporté  que  ledit  S'  de  Mouvens  me  vient  trou» 
ver  avec  quelque  quatre  mille  bons  soldats  et  vaillans  ca- 
pitaines, lesquels  ne  sont  à  présent  guères  loing  de  Genè- 
ve, là  où  est  nécessairement  besoing,  àce  qu'il  me  mande, 
que  je  leur  face  tenir  quelque  argent  pour  eux  acheminera 
]amonsterplats,  ensemble  des  armes  pour  lequelles  j*avoy 
escript  à  rexcellence  de  Monscig*"  le  Prince  pour  savoir 
s  il  en  pourroyt  recouvrer  à  Cologne  ,  d'aultant  qu'il  m  a- 
voyt  escript  pour  savoir  si  j'enavoys  besomg  ,  ce  quej*ay; 
car  ledit  de  Mouvens  m'a  mandé  qu'il  luy  fault  deux  mille 
harquebouses  et  mourrions,  lesquels  il  désire  que  je  luy 
face  délivrer  à  Fonlenai  en  Bourgogne,  d'aultant  que  je 
désire,  en  passant,  faire  une  rafle  '  au  Conté  de  Bourgogne, 

'  bon  coup. 


—  269  — 

si  son  Excellence  le  trouve  ainsi  bon;  et  pour  ce  que  je  i568. 
n  ay  nouvelles  ni  certitude  du  S'  de  Gormaillon  pour  le  Juillet, 
reguard  de  deux  mille  chevaulx,  dont    il  avoit  asseurë 
son  Exe. ,  il  est  besoing  et  nécessaire  que  mon  dit  S**  le 
Prince  fist  acheminer  douze  ou  quinze  cens  chevaulx 
vers  le  dit  Fontenai  pour  faire  espaier  ausdits  soldats,  les- 
quels aultrement  seroyt  en  danger  d estre  défais,  qui  se* 
royt  une  perte  irréparable.  Ils  pourront  estre  au  dit  Fon- 
tenai environ  le  Xme  d  aost  et  fault  qu'ils  trouvent  le  dit  ar- 
gent en  passant  à  Veneur.  Or  est  il  qu  avant  le  retour  du  sus- 
dit, n*aiant  certitude  de  ces  quatre  mille ,  j*avoys  escript  à 
son  Excell.  me  sembler  pour  le  meilleur  de  faire  acheminer 
les  dits  armes  vers  Andernac,  m*asseurant  deillecen  armer 
les  soldats  que  j  ay  faict  lever  es  frontières.  Je  ne  scay  com- 
me aisément  les  dits  armes  de  Cologne  pouryt  estre  déli- 
vrées au  dit  Fontenai ,   avec  ce  que  j'estime  qu'il  n'y  en 
aura  pas  trop  pour  armer  le  soldats  de  la  frontière  ,  aus- 
quelz  j'ay  adverti  du  nombre  d'icelles  armes.  Il  s'en  pour- 
royt  recouvrer  en  cette  vile  quelque  quinse  cens  ou  envi- 
ron deux  mille,  tant  arquebouses  que  mourrions,  mais 
ceux  qui  les  ont  ne  les  veulent  délivrer  à  moins  de  cincq 
florins  d'Alemagne,  l'équipage  complet  de  chacun  harque- 
bousier ,  et  pour  ce  demandent  répondant  et  caution  un 
bourgeois  de  ceste  vile  de  Strasbourg  à  quatre  moys  ou 
cincq  de  terme.  Celuy  qu'est  revenu  vers  moy  m'a  asseu- 
ré  que  ce  sont  tous  braves  et  vaillans  soldats  qui  vien- 
nent avec  ledit  de  Mouvens,  et  m'asseure  de  faire  avec 
eux  aultant  ou  plus  de  service  que  avec  deux  foys  aultant 
d'une  aultre  nation,  qui  me  cause  de  vous  prier  de  faire 
tout  bon  debvoir  vers  mon  dit  S*"  le  Prince  et  mesme  qu'il 
se  résolve  de  ce  qu'il  luy  plaist  que  je  face  avec  le  susdits, 


—  270  — 

i568.  et  le  chemin  que  debYons  tenir,  car  il  est  plus  que  raiso* 
Juillet,  nable  que  les  Etendions,  yeu  qu'ilz  sont  si  proches,  et 
qu*il  se  mettent  en  tel  asard  '  de  nous  venir  trouver  ;  ce  que 
je  n'eusse  pensé  veu  les  difficultés  qu'il  y  a  de  pardelà. 
Je  suis  icy  atendant  de  recepvoir  par  le  moyen  du  résolu 
viellard  la  somme  de  xx  mille  florins  de  ceste  monnoye, 
que  j*eusse  déjàreceu  si  Chuars,en  partant  de  ce  lieu  ,eust 
laissé  un  seul  mot  d'escript  pour  me  les  faire  délivrer,  ce 
qui  retarde  mesafTairesde  dix  ou  douze  jours,  dont  il  me 
desplait  bien.  Si  on  me  faict  avoir  le  moyen  de  recouvrer 
icy  ses  armes  qui  y  sont  et  qu'i  est  nécessaire  de  faire  k 
cause  que  les  soldats  la  plus  part  viennent  désarmés ,  Ton 
feroyt  avec  les  dits  xx  mille  florins  estendre  cela  si  loing 
que  faire  ce  pourra.  La  chose  requiert  dilifi^ence,  veu  le 
temps  qui  se  passe,  àquoy  je  vous  prie  de  rechef  tenir  la 
main  et  que  pour  si  peu  de  chose  nous  ne  soyons  retardé , 
et  si  pour  le  reguard  des  dits  armes  son  £x^  ne  peult 
donner  caution  en  ceste  vile ,  il  fauldra  que  cela  ce  face 
par  le  moyen  du  dit  viellard ,  auquel  le  maire  de  Lenibourg 
en  a  parlé  et  ne  s*élognoyt  d  en  repondre.  Soyes  aussi 
adverti  qu'il  est  nié  vers  Dilembourg  un  du  païs  Messin, 
monté  sur  un  cheval  grison  ou  aisegrau* ,  et  porte  la  boite 
ou  armoiries  de  la  vile  de  Mets,  aiant  lettres  adressantes  i 
aulcuns  gentilhomes  d'entre  les  reitres  pour  couleur  ou 
prétexte  d'avoir  accès  d'entrer  aux  troupes,  et  à  charge  du 
S**  de  Tenale,  gouverneur  du  dit  Mets,  de  luy  escripre  tout 
cequ*il  pourra  comprendre  des  affaires ,  et  pour  ce  seroyt 
hoD.  se  saisir  de  luy  :  il  fauldra  pour  ce  faire,  s'enquérir 
entre  les  dits  reitres  de  nouvelles  qui  courent  du  pais 


—  271  — 

Messin  et  principalement  de  la  démolition  du  grand  tem*  i568. 
pie  de  Mets.  II  y  a  aussi  un  aultre  petit  homme  [trat],aiant  Juillet 
peu  de  barbe  noire,  niant  un  manteau  tirant  sur  le  gris 
avec  de  petites  agrafïes  d'argent ,  qui  parle  Aleman  et 
Francoys  ,  nomé  par  son  nom  Nicolas,  natif  d'entour  de 
Nansi,d'un  village  nomé  Angevile, niant  servi Thy ver pas- 
séen  Fiance  de  truchement  au  feltmaréchal  du  Duc  Gase- 
mir ,  et  au  retour  avoit  grant  accès  avec  les  crmmissaires 
que  le  Roy  de  France  avoit  envoyé  vers  le  dit  S*"  Duc.  Je 
suis  adverti  quiceluy  Nicolas  a  esté  practiqué  pour  estre 
truchement  du  Roy.  11  est  homme  fort  désirant  le  guaing, 
et  qui  pour  argent  faict  tout  ce  que  on  veult.  11  m*a  esté 
cercher  à  Heidelberg  par  toutes  les  hostelleries  sans  vou- 
loir dire  son  nom,  et  s'enquéroyt  de  tout  ce  que  se  pas- 
soyt  de!»  affaire!»,  et  encores  qu'il  se  faigne  d'estre  de  la  re- 
ligion ,  si  n  est  il  nullement  bon  se  fier  en  luy,  et  me  sem« 
ble  qu'il  seroyt  meilleur  qu*il  fust  hors  des  troupes  que 
parmi  icelles.  Et  pour  obvier  ?ux  menées  de  luy  et  de  ses 
semblables,  il  mVst  ad  vis  que  son  Ex^  ne  doibt  souffrir 
aulcun  truchement  en  son  armée  qui  ne  soyent  cogneus 
gens  de  bien,  et  que  les  maîtres  à  qui  ils  sont  n*en  répon- 
dent ,  aultrement  il  y  aura  ordinairement  une  infinité 
d'espions.  Sil  m'eust  esté  possible ,  je  fusse  allé  moy  mes- 
me&  vers  son  £xcell<^  ,  mais  il  fault  que  j  atende  icy  les 
personnes  à  quy  j'ay  affaire  et  ausquelz  j'ay  escript. . 
De  Strasbourg  ,  le  xxiiij'"''  de  juillet  i568. 

Vostre  fidel  et  entier  amy , 
BjumuiT  DB  Malibagh. 


•  •  • 


—  272  — 

i568.       Si  on  avoit  besoing  de  quatre  ou  cinq  ensegnes  de 
Jaillet.  Suisses ,  Mons'  de  Mouvens  les  pourroyt  enlever  vers 

Neufchatel ,  et  en  ont  bon  vouloir  à  ce  que  ma  dit  celui 

qui  est  arrivé. 


LETTRE  CCCXIX. 

Le  Comte  Louis  de  Nassau  au  ministre  Taffin, 


^^  Ces  lignes  doivent  avoir  été  écrites  aussitôt  que  le  Comte , 
après  sa  défaite ,  fut  arrivé  en  lieu  de  sûreté.  Son  courage  semble 
croître  avec  les  revers.  Apparemment  Taffin  avoit  été  envoyé  en 
Angleterre  pour  demander  des  secours,  particulièrement  aux  Egli- 
ses fondées  parles  fugitifs  des  Pays-Bas ,  par  ex.  à  Londres,  à  Nor^ 
wich  ,  à  Colchester  :  dans  la  dernière  ville  il  y  avoit  a5oo  mem- 
bres de  cette  communauté  réfugiée. 


Monsr.  TafEn.  Suyvant  ce  que  vous  mandasmes  de 
nostre  camp  devant  Groningen  ,  entre  aultres  choses  aus- 
sy  touchant  la  préparation  et  dressement  de  quelques 
navires  de  guerre  d'Angleterre  pour  nostre  secours  et  as- 
sistence,  nous  n  avons  voulu  faillir  de  vous  ramentevoir 
de  rechef,  affin  que  vueilles  faire  toute  diligence  pour  les 
faire  venir  à  Embden  le  plustost  que  sera  possible.  Car, 
encoires  que  nostre  armée  soyt  en  partie  défaicte  et  en 
partie  séparée ,  ce  que  pourroyt  avoir  eu  retardé  la  dite 
haste  des  susdit  navires  Anglais ,  le  faict  qu*il  encom- 
mence  ne  sera  point  pour  cela  moins  poursuivy ,  mais 
plustost  ardement  soustenu.  Si  est  ce  que  le  couraige, 
comme  Dieu  mercyquant  à  nostre  personne  estant  esthap- 
pé  sauff  et  sain,  avons  le  couraige  si  bon  qu*oncques, 
mais  espérons  en  brief  que  Dieu  nous  assistera  tellement, 


—  273  — 

qu'aurions,  si  Luy  plaist,  les  moyens  beaucoup  plus  i568. 
prompts  pour  redresser  la  pouvre  Eglise  et  la  partie,  que  Juillei; 
neusmes  oncques  ;  Mons' le  Prince  estant,  Dieu  roercy, 
des)à  sur  pied  avee  5ooo  chevaulx  et  8000  hommes  à  pied. 
Et  quant  à  nous ,  sommes  tousjours  résolus  de  ficher 
Tennemy  à  ceste  cause  de  la  marrine,  autant  que  IKeu 
sera  servy  de  nous  permettre  les  moyens ,  vous  priant 
derechef  de  vouloir  haster  Tafiaire  susdite  aultant  que 
sera  possible,  puis  qu  il  en  dépend  tant  pour  le  soulage* 
ment  des  pouvres  alTligés ,  et  me  mander  par  le  premier 
toute  certitude ,  afBn  de  me  pouvoir  régler  selon  cela.  Et 
seront  entretenus  les  dit  navires  selon  les  condicions  que 
oommencerés  avec  eulx.  Priant  le  bon  Dieu  que  vous 
fueille  avoir  en  Sa  garde. 


n:  cccxix. 

Imstnict/on  du  Landgrave  Guîllaume  de  HesSe  pour  son 
secrétaire  Jean  Kaujfung^  envoyé  vers  le  Prince  d^Oran* 
ge.  Le  Landgrave  désapprouve  son  recours  aux  armes , 
et  insiste  sur  ce  quUl  ne  prenne  pas  avec  lui  Fr,  de 
Aolszkaasen ,  Maréchal  de  Hesse. 


*J^  Il  est  manifeste  que  la  nouvelle  récente  de  la  défaite  du 
Comte  Louis  avoît  beaucoup  influé  sur  la  manière  de  voir  du  Land- 
graves 


Es  soll  S.  L.  unser  freuntlich  dienst  und  wasz 

wir  mehrliebs  und  guts  vermûgen,  vermelden,  und  dar- 
3  18 


-.  274  — 

iiS6B.  héhen  weitter  Mtteigeti  fllsz  kcrtutntf  titis  glaiAflktl 
JaiU«c  das  S.  Lé  zu  irem  vorhabenden  Kriegszweseti  under  ttltt« 
dern  ûnch  unsem  Obristen  Friederichen  toti  RoIttAiHi^ 
sen  bestelt  imd  zn  gebraucben  bedacbt  welir. 

Ob  wit  nun  Wol)  S.  L.  aile  wolfartt  itnd  daât  S.  L.  ire 
IStlde  ttnd  léuthe,  mît  gnadeti  det  Khû.  W.  lu  RispatiiMi 
*  frieden  und  ruhe  besitzeti  mochten ,  Ton  hertleik  ffink* 
neten,aiteh  darzu  S.  L.  aile  niûglîdie  und  gebûriiche  bé* 
f&rdenttig  zU  ertzeigen  erbi'itt^,  so  wûssen  Joch  S«  L* 
sich  Areundllich  zu  erinneren  das  wir  sokha  S.  L.  duficb 
tinbefûgte  kri€*gsweseii  zu  suchen^  liiebt  altdiil  widder^ 
l^hten,  sotidern  unaz  ofjftmals  dusztrfickneheti  éMâ 
ercklert  betteti  dadWir  utisz  in  eiti  5oloh  wichttg,  gMW 
und  weittleufTtig  werck,  weder  heimlich  noch  dffelllikfty 
einlassen  wolten. 

Solte  nun  S.  L.  in  irem  fomehmen  ferharren  und  er- 
melten  fon  Rolszhausen  mit  sich  nehmen^  so  betten  S.  L. 
selbst  vernùnfiftiglich  zu  eracfaten  wasz  darausz  unsz,  un- 
sern  freuntlichen  lieben  Brudern  und  diesem  Lande  vor 
Terweisz ,  l)esrhwerlicher  anhang  und  Terclacht ,  gleich- 
wol  unschuldig,  zuwachsen  kondte,  in  deni  dasz  esz  bej 
andern  dasz  ansehens  hringen  mochte  ,  weil  gedachler 
Ton  Rolszhausen  unsers  Hern  Valters  gotseligen  Hoff- 
marschalck  und  in  so  grosseni  ansehen  gewesen  ,  auch 
nunmehr  unser  bestcllor  Obrister  ist ,  alsz  ob  daher  sein, 
desz  von  Rolszhausen  ^  hinntziehen  niitt  unserm  sondem 
ivissen ,  willen,  und  verhengnùs  geschehe,  und  wir  uns 
daher  dièses  schweren  wercks  iheilhafftig  machen  wolten^ 
welclis  doch  unsere  gedancken  nie  gewesen ,  aucb  unse* 
*^glegenheit  gar  nichtgeben  wolle. 

'  m  omis  (?). 


—  275  — 

So  Imge  untz  auch  glaoblîch  an  dasz  det  Daca  de  Alba  î568. 
scidherden,  S.  L.  Bruders ,  Graff  Ludwigs  von  Nassaw,  Juillet 
^egSTolck  Tor  Grùningen  in  Oistfirieftziandt  eriegt  nnd 
tertreot ,  albereit  însz  Reich  Teutscher  nation  gégriefFm, 
^d  weitter  yorhabensz  sein  solte  sich  umb  die  Herscbaflt 
ten  Oldenburgk ,  Schaumburg  und  andere  der  ortter  an- 
zuQehmen ,  welche  herschafTten ,  weill  s;  one  mittel  dem 
«leiligen  Reicb  incorporirt  und  zugethan ,  auch  Scliaum- 
ourg  und  andere  Graven  des  orttsz  mit   sonderlichen 
•ff^lienszverwandttnùssen  zum  Hausz  Hessen  gehoerten, 
<c>  iLonte  hierausz  ein  bescbwerliche  weitterung  ervolgen , 
BvWI  were  unsz  in  diesen  sorgaamen  gescfawinden  leufften 
^c^'"^!  ungelegner  ermeltsz  Ton  Rolszhausen ,  als  unsertK 
I>^^9telten  Obersten ,  zu  manglen. 

^^eill  dan  dem  allem  also ,  auch  unser  freundtllche  lie- 

l'^vi bruedere  (i)  ausz  erzelten  und  andem  mehr  ursachen 

AK^cn  nicht  geringen  widderwillen  truegen  das  ermelter 

^^^ser  Obrister  von  Rolszhausen  sich  zu  diessem  werck 

C^l^rauchen  lassen  solte  ;  zu  dem  die  Ro.  Kay.  M' ,  unser 

^lergnedigster  Her,  allerhandt  mandata  ins  Reichsz  pu- 

^■icirt  und  bevolhen  hat  sich  in  diesse  hendell  nicht  zu 

*^^cken,  und  dann  S.  L.  darmit ,  wan  wir  deszhalben  un- 

'^Huldiglich  in  verdacht  und  beschwerung  gerathen  sol- 

^^<i  y  g-ar  nit  geholflen ,  so  bethen  wir  gantz  freundtlich 

^  Xj.  wolten ,  in  betrachtung  erzeher  gelegenheit ,  unsern 


(i)  bniedrre.  Il  paroit  cependant  que  parmi  ses  frères  il  y  eo 
^^oiiqui  favorisoient  les  de  >seins  du  Prince.  Du  moins  le  Clomte  Jean 
^^  Nassau  ,  dans  une  leUredu  a6  mai  1677  ,  écrite  apparemroentà 
****  sccréuire  de  Guillaume  Premier  ,  fait  mention  de  f.  3o,ooo  : 

*  ^^V'clcbe  die  hern  Landgraven  Seiner  Gnade  im  eraten  zogk  fûr- 

•  S^streckt  .  (f  M. S.). 


—  276  — 

i568.  Obersten,  den  von  Rolshausen,  da  er  sich  gleich  etwas 
Jaîliet  gegen  S.  L.  deszhalben  verbunden ,  diessesz  wercks  er- 

lasseoy  dun  unser  darunter  freundlichen  yerschônen.  •  • 

Signatum  Cassel ,  am  aS***  Julij  Anno  68. 


UBTTRE  CCCXX. 

Le  Prince  JC Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur  h 
désastre  de  Jemmingen  et  les  préparatifs  de  son  e^pi^ 
dition. 


**  Le  Prince  persévère  malgré  la  défaite  de  son  frère  et  W  dé- 
couragement de  plusieurs  amis.  Le  Comte  Lonb  ^à  peine écba|ipé 
à  la  mort  après  Tanéantissement  de  son  armée  ,  médite  des  entre- 
prises nouvelles  et  plus  périlleuses  encore  que  celle  qu'il  a  été  con- 
traint d'abandonner. 


Mon  frère.  J'ay  aujourdhuy  receu  Tostre  lettre  par 
Godefîrjd ,  et  en  oultre  entendu  bien  particulièrement  ce 
que  luy  aviez  enchargé  me  dire.  Et  quant  au  premier 
poinct ,  povez  bien  esire  asseuré  que  je  n'ay  jamais  scntu 
chose  plus  que  le  pitoyable  succès  à  vous  advenu  le 
xxi^'de  ce  mois,  pour  plusieurs  raisons  que  facillemeiit 
pourez  par  vous  mesmes  considérer.  Mesmement  pour 
ce  qu'il  nous  empêche  fort  en  la  levée  que  faisons  main- 
tenant et  a  grandement  refroidy  le  coeur  de  ceulx  qui 
aultrement  estoyent  bien  yoluntaires  de  nous  donner 
toute  ayde  et    assistence  (x).  Néantmoings    puisqu'il  * 

(i)  assistence.  Parmi  ceui  dont  le  coeur  éloit  refroidi ,  le  PHa" 
ee  entend  peut-être  aussi  Guillaume  de  Uesse  (voyez  n«.  3i9*j;  ^ 
le  Comte  de  Berghes  (voyez  p.  làSo],  qui ,  peu  de  mois  auparafto^ 


Ml  ainsi  à  Dieu ,  il  en  fauh  avoir  la  patience  et  ne  per-  i568. 

«  couraige  pour  cela,  ains  se  conformer  à  Sa  rlivine  JuilIeL 

tlunté,  comme  aussi  de  mon   coSté  j'ay   délibère  de 

ire  en  tout  ce  qui  peuU  advenir.   Et  suis  encuires  déli- 

lléré  avecq  l'ayde  de  Dieu  de  pousser  oultre,  et  espère 

te  liuictiesme  du  mois  d'auugst  prochain  à  la  place 

|b  la  monstre,  qui   est  au  mesine  lieu  que  tous   avojs 

indè  par  Mous'  de  S'*  Aldegonde.  Et  comme  depuis 

1  avois  au  mesme  elîect  escript  au  Conte  Joost  (Je 

uuwenburch  afiin  de  s'yvoulloir  aussy  trouver  avec 

mille  chevauli  dont  il  a  cliarj^e ,  toutesfois  ne  saîchant 

il  est  à  présent ,  crains  que,  par  ce  qui  est  advenu,  ne 

«  pourra  bonnement  trouver  si  tost,  parquoy,  en  cas 

'il   est  auprès  de  vous  ou   que  saicliez  où  il  est,  l'en 

urrez advenir,  alTin,  syl  est  possible,  de  s'y  vouUoir 

pour  passer  d'ung  mesme  chemin,  puisque  le 

ij  nous  importe  tant. 

^Et  pour  aullant  que  le  bruJct  est  par  tout  que  le  Duc 

nous  veutt  empêcher  la  place  de  la  monstre ,  vous 


r  tout  fie  tenir  la  i 


1  que  j  en  pui 


'en  puisse  estre  advi 


rEi< 


•*yl  est  encoires  en  Frize  ,  oa  syl  est  retiré  ,  et  quelles 
il  peult  avoir.  El  en  cas  qu'entendez  qu'il  seroyi 
itentîon  de  tirer  vers  la  ditte  place,  qu'en  veuliez  în- 
itinent  advenir  Balthnsar  van  WoUTven,  qui  a  sa 
ison  non  gueires  iuing  delà  Lippe,  et  aussi  Ottho 
1  Maulsburch,  ce  que  porrez  tousjours  faire  en  m'en 
'ertissant  quant  cl  quant,   car  m'en  adverlissant  de- 

it  raonlril'  beaucoup  de  boonc  voloulé  (Dor ,  aS^**].  —  Quant 
lecteur  de  Saxe  ,  il  ne  paroît  pa*  que  le  Prince,  Inn  de  ton 
idilioD  de  lS68  ,  en  lil   re^u  <]iiclque  sccoun.  Longuet ,  Ep^ 


~  278  — 

i568.  Tant  eulx^  pourroyt  la  dite  adyertence  Tenir  trop  tnxL 
Juillet  Quand  à  ce  que  m'escripvez  deTostre  entreprinse,  me 
demandant  sur  ce  mdn  advys ,  n*en  scauroys  bonnesient 
que  dire,  pour  ne  scavoyr  quelz  moyens  et  intelltgeBcei 
que  pouTez  aToir,  ne  aussi  quelles  forces  Tennemy  pour» 
royt  avoir  par  Teaue  ;  ne  saichant  aussi  si  tous  este* 
pourveu  d'argent  pour  exécuter  une  telle  entreprinse» 
car  de  nostre  costé  il  en  fault  bien  peu  attendre  si  Diea 
ne  donne  aultres  moyens.  Parquoy  ne  tous  scauroyi 
dire  aultre  chose,  sinon  que  s'il  tous  semble  qu'il  j  a  qod- 
que  raisonnable  apparence  de  pouToir  effectuer  qudqoe 
chose  de  bon ,  que  le  fissiez  faire  au  nom  de  Dieu ,  mais, 
quant  à  Tostre  personne,  devons  conseiller  d'aller  aTeoq 
la  ditte  entreprinse,  n'en  scauroys  bonnement  dire  mon 
adTis  ;  car  vous  mectre  arrière  en  hazard  avecq  gttis  in- 
cognuz,  ne  me  semble  estre  conseillable,  mesmes  par 
eaue.  Parquoy  me  poure^  le  tout  mander  plus  particuliè- 
rement. Je  TOUS  prie  aussi  de  me  tenir  tousjours  bonne 
correspondence ,  comme  aussi  je  feray  de  mon  costë^  Et 
à  tant,  mon  frère,  après  mes  bien  affectueuses  recom- 
mandations en  Tostre  bonne  grâce,  je  supplie  ce  bon 
Dieu  vous  avoir  tousjours  en  Sa  saincte  protection. 
Dillenbourg,  ce  dernier  jour  de  juillet  i568. 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  service, 
Guillaume  de  Nassau. 

Mon  frère,  comme  je  vous  ay  cy-dessus  escript  que  prio* 
siez  bon  regard  sur  le  Duc  d'Alve ,  si  d'avanture  il  nous 
vouldroyt  rompre  la  place  de  la  monstre,  ferez  bi«n 
aussi  de  faire  sur  le  Duc  Erich  de  Bruynzwyck  et  de  ce 


—  279  — 

qui  se  passe  en  son  pays.  Et  en  cas  que  eussiez  la  com-  i588. 
moditéde  tous  trouver  aussi  sur  laditte  monstreplace,  oe  Jniliet 
me  scroit  grand  plaisir,  affin  de  pouvoir  comrounicquerde 
tons  afiEaires  par  ensamble  ;  ou ,  en  cas  que  ne  povez  ve- 
nir,  ce  que  je  desireroys  toutesfois  bien ,  que  je  puisse 
avoir  de  jour  à  aultre  de  voz  nouvelles ,  et  veullez  tenir 
bonne  correspondence  avecq  le  Conte  d*£mden  pour 
icavoirde  luy  de  ce  qui  passe  par  là. 

Meinem  sntten  gonner  und 
fineond  Georg  Albrecbten  von 
Greyffencloe  ta  selbst  beDO- 
àau  «—  Itso  in  Emst  Stenten 
sn  Oldenbargk  (i). 


LETTRE  CCCXXT. 

Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Prince  d*  Orange.   Sur  les 
préparatifs  pour  V expédition  de  celui-cL 


Monseur,  y  vous  plaisrat  scavoir  comment  suis  arryvé 
hier  ycj  avecque  bein  bonne  volunté  de  m  employer  k 
l'endroict  de  ce  que  avez  esté  servy  de  me  commander  ^ 
mais  que  les  moyens  jusques  oires  me  sont  défaillez  de 
Yous  obéyr  ,  pour  n  avoir  trouvé  quasy  persone  de  ceulx 
Yers  lesquels  m'aviez  accompaigné  de  lettres  ;  comme  ne 
me  double  aurez  entendu  du  S^  de  Risoir ,  ensemble  de 

(i)  Cette  adresse  devoit  sans  doute  servira  cacher  la  vérîtabU 
destination  en  cas  que  le  messager  fut  arrêté  par  les  ennemis. 


-^  280  — 

i568.  combein  sont  adyanchez  [iccy]  tous  ecquipa^es  tant  de 
Août  pèidt  que  de  cheval ,  syesse  quy  ne  restera  à  mojàehin 
toutes  les  diligences  possybles ,  et  ay  à  cest  efTect  despe» 
chéde  bon  matin  devers  le  S"^  de  Brandenbourgh ,  4  Heae» 
d  ycy ,  pour  me  venir  trouver ,  ce  que  pense  il  ferqt ,  ayanl 
esté  faulx  le  bruict  quy  at  couru  de  luy.  Au  reste  D*es^ 
tant  en  cette  ville  le  [conduige]  de  vostre  maison ,  me  suif 
advyzé  de  faire  ouvrir  à  Jehan  Mor'  vostre  pacquet  pour 
redresser  ce  en  quoy  vostre  service  poldroit  estre  retardé 
par  son  absence,  comme  il  vous  esçriptplus  au  long^i 
quoy  me  réfère.  J  ay  faict  aussy  dès  hier  au  soir   tenir 
vostre  lettre  y  Monseur  ,  au  Conte  de  Berghe;  mais  ^  à  ce 
quy  m'ast  dist  ce  matin ,  y  a  peu  d^apparanche  et  m*est 
,  d*adviz  il  doibt  dépeischer  devers  vous.  Je  luy  ay  faict  des 
assez  aigres  remonstranches ,  mais  le  tout  n*at  reins  aydé, 
par  faulte  que  nul  luy  veult  débourzer  sur  ces  beins  ,et 
semble,  non  ohstant  des  diligences  de  ceulxquy  ont  flpp 
pouvoir  de  moix  cousin  de  Culenbourgh  ,.que  la  mesme 
faulte  y  est ,  dont  y  me  despl.iist ,  craindant  que  par  là  le 
principal  noz  manquerat ,  sy  n'est  redressé  ou  par  ce  que 
Monseur  vostre  frère  at  sauKé ,  ou  par  ce  quy  ont  peu  es- 
tre désigné  pour  les  confédérés  ;  lesquelz  seroyt  dommaige 
de  n'employer  avecq  ung  monde  daultrez  gens  de  bein 
qu'y  sont  prectz  de  mourir  pour  vostre  service ,  et  ne  faiz 
doubte  le  nombre  s'en  augmentera  journellement ,  estan- 
te l'inquisition  introduicte  maintenant  par  tout  le  Pays — 
Bas,  quy  nepeult  estre  aultrement  sy  non  que  déplaisant 
à  touz  gens  de  bein  et  d'honneur. 

J'ay  aubsy  délibvré  vostre  lettre  au  S'  de  Rumen,  leque' 

Jran  de  Moor,  qui  plus  lard  se  distingua  parmi  les  capitaines  Je  vmis^ 

seau  Zéelandois  (?). 


tioB  est  d'exterminer  la  Trave  religion  et  aussy  la  nobles-  i568. 
•e  et  autres  gens  de  bien ,  sans  lesquels  les  Ruys  ne  peu-  Aoàt. 
vent  estre  maintenus  en  leurs  Royaulnies,  espérant  sur  le 
prélext  de  cela  eslalilir  leurs  Tyrannies  par  tout  et  agran- 
iir  leurs  dominations,  avons,  tant  pour  nous  que  au 
iHini  de  la  Noblesse ,  auqiiels  le  faict  toucbe  à  reste  heu- 
re de  près  pour  les  susdictes  raisons,  promis  en  foy  des 
PrinceiS  et  d'hommes  de  bien  de  pourchasser,  tant  ({u'en 
ttous  est,  la  gloire  de  Dieu  ,  le  proGct  et  service  de  nos 
Roys,  et  le  bien  publicq,  et  la  liberté  de  la  religion, 
■ans  laquelle  nous  ne  pouvons  vivre  en  paix;  et  pour  ce 
«|ue  cela  ne  se  peult  efl'ectuer,  à  cause  des  grandes  forces 
«le  noz  adversaires,  que  par  une  vraye  intelligence  et  al- 
liance Christienne  ,  avons  à  ceste  occasion  promis  de 
nous  ayder,  Favofiser  et  secourir  long  à  l'autre  de  tout  ce 
«jue  despendra  de  noz  puissances  et  forces,  comme  noua 
trouverons  convenir.  Les  conditions  seront  afGn  que 
Tien  ne  se  fasse  au  dommage  de  nos  Princes ,  assçavoîr  : 
que  le  secours,  envoyé  de  la  part  d  ung  de  nous,  sortira 
Ju  pais  a  la  reque^te  de  cesliiy-la  auquel  on  aura  donné 
le  secours,  et  cela  quant  il  aura  pieu  à  Dieu  paoiiier  les 
aflaires,  se  cnulentant  de  leurs  payeniens,  sans  lesquels 
puyssent  quereller  autre  chose  que  se  soit ,  et  est  néçais- 


lire    d'enlendrt 


'  le 


i  payera  par 


»luy>la  de  nous  qui  l'aura  demande,  et  fault  que  ceste 
mllîanoedemeure  tellement  ferme, que,  quant  il  plairait  à 
<  Dieu  favoriser  l'ung  ou  l'autre  pais  en  luy  donnant  entiè- 
re liberté  de  conscience,  que  pour  ceste  uccaiion  ceulx 
qui  seront  si  heureulx,  ne  laisseront  de  secourir  l'autre 
partye,comme  si  ils  estoyent  en  la  mesme  peine;que$e 
fera  toutesfois  sans  inquiéter  la  paii  faicte  et  repos  publicq. 


I 


—  286  — 

i568.  ^^  nous  sommes  estes  poussez  et  matés  à  ceste  sçauiite 
Août,  aliance  daultant  plus,  pource  que  nous  cognoissons 
qu  elle  ne  portera  poinct  seulement  proGct  à  la  France  et 
au  Pais-Bas,  mais  aussy  à  tous  les  Princes  de  FEnfûre 
contre  lesquels  nous  sçavons  qu*on  a  desjà  complotté. 
Nous  protestons  doncques  de  tenir  ceste  alliance  ferme  et 
inviolable  pour  le  service  de  Dieu ,  des  Roys  nos  souve* 
rains,  et  du  bien  publicq ,  sans  lequel  les  Roys  ne  peuvent 
florer,  et  pour  plus  grande  seurté  avons  signé  ceste  et 
sellé  de  nostre  sçau  accoustumé.  Le         aoust  Tan  i568L 


♦  LETTRE  CCCXXII. 

Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  d* Orange.  Il 
désapproui^e fortement  les  mesures  hostiles  du  Prince. 


*^  Après  les  offres  du  Landgrave  en  i566  (Tom.  IL  p.  ^67}  le 
Prince  ne  pouvoit  {;iière  s*aUendre  à  une  désapprobation  aussi  for- 
melle de  ses  généreux  desseins  ;  surtout  depuis  que  la  mort  des 
Comtes  d*£gmont  et  de  Hornes  et  les  cruautés  systématiques  du 
Duc  d*Albe  avoient  réveillé  en  Allemagne  les  sympathies  pour  les 
Pays-Bas. 


Unnser  freundlich  dienst  und  v\ras  wir  mehr  liebs  und 
guts  verraôgenn  zuvor ,  hochgeborner  Fùrst,  freundiicher 
lieber  Vetter,  Schwager,  Brueder^und  Gevatter.  Was  E. 
L,  unserm  secretarien,  Johann  Kauffungen,  ufF  sein 
vonn  unsert  wegen  bei  E.  L.  beschenes  anpringenn  (i)  ver 


(i)  iMpringenn.  Voyean*»3i9". 


—  287  — 


eÎD  schri/fttîche  wîederaniwort  gegebenn,  die  habennwir  i56S. 
benebenn  einnem  vonn  E.  L.  mit  aigenen  hândenn  an  Août. 
un^z  beschenem  schraiben,  darauft'  aiicb  £.  L.  sirh  inn 
derselbigea  ilirer  antwortt  referiren  ,  emipfangenn  ,  ver- 
lesen,  und  inhalts  nouurffttfjlichvflrstandenn.  Nliun  wep- 
<ien  sich  E.  L.  soniider  ^waiffell  noch  fi'eundlichenn  erin- 
nem  ki>nnen  was  wir  E.  L.  anfenglichenn ,  als  Sic  bey 
unn9  âlbie  zu  Casszell  gewesenn  iind  volgenis  zue  Dillen- 
l>«rgh,  wie  wir  daseibst  bey  £.  L.  ersc-hiennen  sein,  inn 
«liesem  Irem  itzigem  beschwerlicbenn  zustand  aus  treu- 
■wer,  gutter  wolliiiainung  gerathenn  ,  auch  wohin  wir 
unsdarbencben  ercleret,  alUz  iieinlich:  daa  E.  L.  sich 
Jegvnn  die  kooiiigliche  Wirde  zu  Hispanien ,  als  eînen  so 
snechtigeti  Pot  en  ta  te  n ,  inn  keine  kri^sni^tung  inlassen 
nocli  begeben,  sonder  villmber  zu  widder-retùpeririing 
Ihrer  eingezogennen  iJindt  und  leuihe,  der  Rom.  Kay. 
Slat. ,  unnsers  allergnedîgsienn  berns,  aucb  Ihrer  Hem 
uod  freundt,  intercession  und  fUrbith,  gebraucbenn  woU 
ten  ,  der  zuversicht  hucbsterraeUe  Kiiu.  Wûrde  zue  Hi- 
spanKH,  ails  die  wirallewege  vor  einen  guetigen  (i)  und 
tnilden  Koningh  hetten  rbuoien  borenn ,  wûrde  sich  disz- 
bls  erbiettenn  und  zur  pillichait  bebandienn  lassenn. 
Darnebenn  wir  uns  auch  unsert  tbeils  erclert,  da  E.  L. 
hirûber  zueeinnicbem  krigswesenn  schrettten  wiirdenn, 
dasE.  L.  unnserdariuit  freundbrbenn  versrlionen  wolten, 
dann  unser  gelegennhait  gar  nicbt  gebe  uns  inn  ein  soich 
w«rck  weder  heimbch ,  noch  ofTendlicb,  wir  vill  guets  wir 
auch  sonsten  E.  L.  gonneten,  inzulassen,  noch  uns  solcber 
diage,  dannit  wir  nicht  zu  scbafTen,  ibeitIbafTtig  zu  ma- 


-^  288  — 

i568w  èhen  ;  derselbigen  meînung^  sdnd  wir  auch  noch,  und 
A<^t  lassenns  be^  derselbenn  erclerung  beruehenn. 

Das  aber  nun  desenn  unerachtet  E.  L.  nicht  allein  mit 
ibrém  krigswesenn  fortzuschraittenn  gemeint  ,  audi 
lïnangesehenn  unsers  freundiichenn  sachens  und  darbej 
eingefûrther  gantz  bedencklichen  motiven  und  ursachen , 
darauffbestehenn  das  sieunnsern  bestelten  Obrîsten  Frie- 
derichenn  von  Rolsthausen  mit  sich  zu  nehmen  bedacht , 
sondeni  noch  darùber  unns  umb  darleyhung  einer  sum- 
mengeldes  z  ue  solchem  werck  aniangen  ,  solchs  be- 
frembdt  uns  nicht  unpillich  und  sovill  d^to  mher  weill 
disz  suchenn  voriger  unserer  erclerung  stracks  zuwid- 
der;  dann  ohne  das  Mrir  unns  durch  ein  solrh  darleyhenn 
dièses  krigsz  theilhafTtig  machen  ,  auch  bey  der  Roro. 
Kay.  Mat. ,  unserm  allergnedigstenn  hern ,  inn  ungnad 
und  verwaisz  stecken  mochten,  welche  unsere  gelegenhait 
gar  nicht  laiden  will,  so  ist  es  auch  uns  zum  hochsien  be- 
dencklich  das  wir  uns,  bey  dieszen  geschwinden  und 
sorgsamen  leufften,  geldes  endblosen  solten. 

Dieweill  dann  E.  L.  die  Lehenspflicht ,  darmit  Ihr  und 
Ihren  Bruedern  ermeltervon  Roiszhausen  verwanth,  jbe 
so  hochgegenunsanziehen  und  innansehungderselbigen, 
inen ,  Roiszhausen  ,  nicht  zu  erlassenn  gemaint  ;  auch  dar- 
mit uns  bey  menniglich,  denen  oberzf^lte  gelegennhait 
ao  grimdlich  nicht  bewust,  beschwerlichenn  verwaises, 
als  das  es  etwan  mit  unserm  gueten  willen  zuginge ,  ge- 
nugsamb  aufladen,  welchs  wir  dahin  stellen  miissen  ;  so 
woilen  wir  uns  gentziichen  versehen  E.  L.  werden  uns, 
inn  betrachtung  solcher  gelegenhait  mit  dem  ûbrigen 
zuemueten  ,  des  darleyhens  halbenn  freundiichen  ver- 
flchonen,  und  uns  nich  verdencken  das  wir  E.  JL  darmit 


—  281  — 

i'excuseroit  voluntiers  sur  la  cherge  que  luy  oeuffre2  9  i568i, 
nais  enfin  at  pryé  d  avoir  loisir  à  se  déterminer,  et  espère,  Août, 
pour  nous  estre  fort  duisable  ,  et  pour  se  debvoir  ung 
chacun  esyertuer  en  ce  que  ordonnez,  illuycondescen* 
derat«  Jehan  Baze  ferat  son  extrême  sur  ce  que  luy  avez 
commandé. 

Je  m*en  vay  à  cest  Instant  vers  Madamme  ma  belle- 
mère  et  ne  fauldray  vous  advenir  de  que  aurai  peu  traie- 
fer  avecq  elle...  De  Gouloigne  ,  ce  premier  daoust  i568. 

L*entièrement  vostre  obéyssant  prest  à  vous 
faire  humble  service , 

AlVTHOINE  DE  LALàlHG, 

4.  Monseur  Monseur  le  Prin- 
cfs  d'Oraoghe ,  Conle  de  Nassau. 


Le  a4  août  le  Comte  de  Hoogsiraten  écrit  de  Brysel'  au  Comte 
Looîs  de  Nassau.  «  Oires  que  ne  double  aurez  meilleure  cognois- 
a  sauce  de  la  qualité  de  ce  porteur  Nicolas  van  der  Borch  que  moyi^ 
»  que  le  tiens  néanlmoins  pour  fort  homme  de  bien,  si  est  ce  que 
»  Vay  bien  voulu  accompaigner  de  ces>.e  et  vous  prier  qu'il  vous 
«  plaise  remployer  selon  que  pourrez  cognobtre.  Il  Taura  mérité  en 
»  Frise  dont  certes  recepveray  grand  plaisir.  Et  des  occurrences  d'ïcy 
»  ne  vous  scaurors  mettre  auhre  chose  sinon  que  journellement  suis 
9  entendant  à  faires  exerciter  mes  gens  à  tirer  aux  butes  ,  puisque 
»  ne  s*offrit  encoires  occasion  le  faire  sur  les  ennemis,  espérant  qu'il 
»  bîentost  se  pourront  employer  en  meilleur  endroict  ;  et  que  depuia 
f  hier  sont  augmentez  de  plus  de  deux  cens  »  (M.S.). 


'    BrejU  ,  hotêrg  Jans  le  pays  de  Clèvet, 


—  282  — 


t  N«  CCGXXI\ 

Projet  d alliance  du  Prince  d  Orange  avec  T  Amiral  dé 
Colignyet  le  Prince  de  Condé  pour  obtenir  entière  liber' 
té  de  conscience  dans  les  Pays-Bas  et  en  France. 


Ii>Oo.       *^«  1^  bruit  d'une  telle  alliance  se  répandit  bient6t.  «  Didtiir 
Août.    9  Orangius  initofoedere  cum  Condaeo  ad  ipsum  cum  exercitu  pro- 

*  ficîsci.  »  Languei  y  Ep.  secr»  I  >  76.  Les  protestations  de  dévoue* 
ment  au  Roi  ne  sont  pas  de  vaines  formules.  En  France  aussi  on 
ne  résbtoit  que  par  nécessité  et  pour  la  défense  de  la  foL  Les  Ré- 
formés ne  désespéroient  pas  de  Chsirles  IX ,  et  en  effet  il  parott  que^ 
de  lui*méme ,  le  jeune  Roi  n*étoit  pas  mal  disposé  envers  eux.  Aux 
menaces  des  Ambassadeurs  du  Pape  et  du  Roi  d'Espagne  il  répon* 
dit  :  «  Si  vestri  Principes  mihi  bellum  inférant ,  ego  ipsis  objicîani 

*  meos  Huguenotos ,  quos  scio  in  ea  re  mihi  alacriter  obtemperatn* 
9  ros.  »  Languet ,  Ep,  secr.  I.  64.  U  désiroit  le  maintien  de  la  paix 
et  l'exécution  des  promesses  qu'on  avoit  faites  a  ceux  de  la  religîoo, 
«  Cum  adroonitus  èsset  eos  qui  noslram  religionem  profitentur, 
»  necessario  adigi  ad  arma  denuo  sumenda,  ad  salutem  suam  tuen« 
»  dam  ,  cum  nihil  obscrvaretur  eorum  quae  ipsis  sunt  promissa  , 
u  cum  de  pace  est  actum;  signiûcavit  matri  se  oinoino  velle  ut  quae 
B  noslris  essent  promissa  ,  ea  bonà  ûde  observarcntur.  »  /.  /.  p.  69. 
En  tout  cas  il  n'éloit  question  ,  ni  dans  les  Pays-Bas  ,  ni  dans  la 
France  ,  de  s'affranchir  du  pouvoir  légitime.  On  ne  sauroit  mieux 
exprimer  les  principes  des  Protestants  que  parce  passage  d'un  auteur 
catholique  relatif  aux  Ligueurs:  «  Dévouement  sans  bornes,  soumis- 
»  sion  pleine  d*amour  au  Prince,  fidèle  àDicu,  etqui  gouverne  selon 
M  sa  loi.  Mais  si,  abusant  contrecc  mémo  Dieu  delà  puissance  qu'il 
»  a  reçue  de  Lui  ,   il  s'affranchit  de  ses  commandemens  ,  met    en 

»  péril  la  foi  des  peuples  ,  substitue  la  force  au  droit ,  ses  volontés^ 
»  à  la  justice  ,  renverse  les  règles  ,  et  s'efforce  d'élever  un  pouvoirr" 
»  humain  sur  toutes  ces  ruines  :  résistance  inflexible ,  inâaraDlabl» 


r 


283  — 


^     rÉMilaliiiD  deloDt  sarrifier,  rtpos  ,  bicDi ,  et  la  TieDiénic  ■  Df$   |568> 
^>-rogrét  dt  la  Péuol,  p.  79. éd.  Brui,  iSag.  AoÛL 

Les  evénemcDls  jusiiiîùrciit  bicatot  Ir*  préciulîoiu  de  Condé  et 
d«  Colign>.  Le  Koi  avant  cédé  aux  ii 
■n«rc  ,  on  donna  ordre  de  les  sabir:  ils  n'échappé  re 
beaucoup  de  peine  aux  pounuiles.  En  septembre  lut  publié  uu 
^Sdil  par  lequel  on  inlerdiwîl  aux  Huguenots  tout  exercice  de  leur 
■-eligïan  :  le  Chancelier  de  l'Ilnpilal  fut  renvoyé  :  la  guerre  civile 
^tIjUa  de  nouveau.  —  Vour  apprécier  la  position  des  protestant*  , 
âl  faut  avoir  une  juïtr  îdcodc  U  rérociléde  leurs  adiersairea.  Lan- 
^pucrt  «cril  en  i!>6S  :  •  Monui  iiiterdum  liroi  BlicuJusaucloritatiB 
^  «{»«4iluni  scïlus  esset  cogitare  de  iulcrlicienilis  iii  qui  nottram 
^  rdigionem  in  Callia  profiieolur  ,  cum  tam  multi  lint  numéro ,  et 
^  aïai  inoocentisiima  pars  populL  S«l  sialim  respondebant  neniini 
^  esse  parcrndum  ,  quando  agilur  de  publica  iranquillitate,  etai 
^  ducenta  aut  trecenla  millia  homioum  interGcianlur ,  ÎDlr*  trigin- 
^  ia  annos  posse  plurcs  renasci.  Cohorrescebam  ad  talcs  voces,  •  Ep. 
■^^er.  L  71.  Chci  beaucoup  lï'enire  ceux  qui  influoïent  sur  le  Gou- 
'^»tnMm«nl  de  U  France  ,  cette  impassibilité  sanguinaire  étoit  moioa 
4«DMl>>nie  rrli^ieut  que  calcul  politique  ;  c'éloû  là  l'école  italienne. 
*  ll*r«  est  humanitas  quam  didicimus  et  quolidie  discimus  ab  Ito- 
^  It*  ,  quorum  viJenlur  deductae  ad  nos  coloniae  ;  tam  niultî  ex 
M  iû   oiDors  Gsiliae  angulos   suis  tceleribua  poUuunt  et  contami- 

>  n«nl.  •  /.  /. 
Condé  éioit ,  laui  peu  que  le  Prince  d'Orange  ,  on  Seigneur 

•^■bitieax  ,  fumentaul  la  révolte  pour  augmenter  son  pouvoir.  Ce 
B>«(  qu'avec  peine  qu'il  se  décida  en  1 56a  à  prendre  les  armes  : 
■a  II  K  fuscboil  d'eslrc  i-onlraint  d'entrer  en  guerre  contre  sa  pro- 
•   pre   nation.  •  La   .\oue ,  p.   Hol,.   ■  Excellent  Chef  de  guerre, 

>  néaotmoins  amateur  de  paii  ...  Ce  qui  le  rendoîl  plus  recom- 
j  mamlable  ,  c'esloii  tu  fcrincté  en  la  Religion.  »  l.  I.  p.  961.  ■  Je 

■  aena  au  »if ,  >  écrit  il  lui-mt^me  en  |5G3,  '  telle  préïence  des  gri- 

■  ces  de  Dieu  en  moy  ,  que  je  me  sens  beaucoup  plus  délibéré  de 
»  pci-dre  une  vie  ici  et  d'y  eipandre  mon  sang  puur  avancer   l'hoO' 

>  nmir  de  Dieu  et  le   repos  de  ses  enfans  ,  que  je  ne  fus  onques  , 

■  ne  CABteatanl  (comme  aussi  il  y  a   bien  de  quoy)  du  dot  d'im- 


—  284  — 

l5({8«  »  mortalité  qui  m'est  appresté  pour  eschauge  de  tout  ce  que  je  pub 
Août,  *  îcî  perdre.  »  De  Bèze^  Bisi.  des  EgL  Ref^  II.  a77« 

Coligny  «  a  tousjours  eu  la  pieté  en  singulière  recoaimaudatHNi 

»  et  un  amour  de  justice Il  R*a  point  cerché  ambitienacmenl 

M  les  commandemens  et  honneurs,  ains  en  les  fuyant  oo  Ta  force 
»  de  les  prendre  pour  la  suffisance  et  preud'bommie.  »  La  Noue^ 
p.  loeS.  Quant  à  sa  conduite  envers  le  Roi,  il  pouToit  loi  dire 
aux  approches  de  la  mort  :  <  Testis  est  mihi  Deus  ,  ad  cujus  tri* 
9  bunal  jam  sisti  videor ,  me  quamdiu  vixi  fidelissioMiin  sempcr 
»  erga  Majestalem  Tuam  et  addictissimum  fuisse  perpetuoque  elez 
»  animo  optasse  ut  quam  florentissimum  ac  quietissimuin  regnum 
»  diutissime  obtineres  ;  et  f amen  non  ignoro  non  defuisse  qui  ne 
•  proditorem  ac  perduellem  ,  et  regni  tui  perturbatorem  appelbn 
»  ren^  Sed  confido  Deum  inter  me  et  illos  disceptatoren  futunuk» 
Thuanus ,  Hisiork  II.  8ia.  D.  éd.  Genev.  i6sm>« 

Nous  Louys  de  Bourbon  ,  Prince  de  Coadë  etc^  Gaspai — 
de  Coligny,  Admirai  de  France  etc.  et  nous  Guiiliaulm^ 
de  Nassau ,  Prince  d'Oranges  etc.  Ayants  devant  les  yeolsL. 
la  gloire  de  Dieu  ^  la  loyaulté  et  oblig^ation  que  nous  dd>— 
Yons  à  nos  Princes,   lesquels  nous  voyons  par  mauvais 
conseilliers   qui  ont   occupé  leurs  oreilles  ,  estre  tombeK 
en  telle  mécognoissance  qu'ils  ruinent  leurs  propres  biens 
et  fidelles  subjects,  et  aliènent  les  affections  d'iceulx,  tel— 
lement  qu'ils   se  mettent  en  dangier  de  perdre  leurs  Roy— 
animes ,  et  à  la  fin  estre  accablez  par  ceulx  la  mesme  qui 
les  ont  à  cela  matés'  ,  ou  pour  le  moins  ils  ne  peuvent 
escliapper  qu'ils  ne  voyent  en  leurs  dominations  ung  ter* 
rible  désordre  et  pitoyable  désolation.  Nous  domujues  ^ 
consydérants  ces  choses  ,  pour  obvier  à  ces  inconvénieos 
et  retrancher  les  desseings  des  susdicts  conseilliers ,  après 
«voir  meurement  pesé  les  affaires  et  cognu  que  leur  inten" 


-  289 


tticht  willfahren  konnen,  dan  derselben  sonst  freundli-  i568. 
chen  xudienen  seind  ¥rir  wol  geneigt.  Datum  Classel ,  am  AoiU. 
^7  Augusti  A*  68. 

WiLHELM    L.    Z.    HbSSBN. 

I>ein  hocbgeboraen  Fûrsten  hem  Wilhelmen, 
PrintiCD  za  Urtnien  9  etc. ,  unserm  freundli- 
chcQ  licbain  Yettero  ,  Schwagern»  Bmeder 
^nd  Ocvaticfii* 

sa  &  L.  elgen  handen, 

LETTRE  CCCXXni. 

«^    Comte  de  Hoogstraten  au  Prince  dt  Orange,  Sur  les 

préparatifs  du  Duc  d^Albe. 


Sionsear ,  affin  que  puissiez  employer  sans  ultérieur 

^^laj,  en  cas  qu*i  yous  plaist,  les  platines  '  que  scaurez ,  je 

»ms  euYoye  ycj  joinct ,  les  tittres  de  s  gentilzhommes 

ont  bien  bon  moyen ,  et  s'oeuffre  Monseur  de  Lange- 

^^3q  de  faire  en  leur  endroictz  touz  bons  offices ,  sy  vous 

l'entremettre.  Tilman  Brun  et  son  compaignon  sont 

^    -Aodemacq  avecque  envyron  loooo  florins  de  collecte 

l.^^*yz  ont  lefvez;  sy  fuissiez  servy ,  veu  que  noz  monstres 

^vt  passées,  les  faire  distribuer  entre  les  gens  de  peidt  et 

LX  capitaines  des  cbevaulx  légiers ,  pour  mieutz  remplir 

cornettes ,  le  teindroy  pour  une  bonne  oeuvre  et 

^'^^s^cnante  à  vostre  service  ;  aussy  me  poldroy  rembourzer 

quelque  somme  des  deniers  qu'ay  advanché ,  et  dont 

en  bonne  foy  de  besoing. 

,  pl.  d* anne  à  f«a  ;  ^  pièce  a  laquelle  sont  attachées  toutes  celles  qui 


servent  au  ressort. 


568.  Le  rapport  qu'ay  est  que  le  Ducq  d'Alve  distribue 
tlplembrr^  forche  TÎvres  au  loog  de  la  Meuze  et  (ju'il  a  faict  faire  des 
instruments  de  bois,  fer  et  cordes  pour  empeischer  le 
passaige  et  qu'il  at  4  conipaignies  d'ordoiinancbe  avecq 
soy  joinctes,  entre  lesquelles  est  celle  de  feu  Monseur 
d'Egmoni:  on  luy  at  animené  39  peiches  de  artillerie,  et 
en  ai  jaeque'  4  bors  de  fortyquement,  appartenantes  au 
Gouverneur  du  lieu,  dont  il  est  beinfaische.  L'on  at  revisitè 
Limbourgb,  et  l'ony  reparfondit les  fossés.  Tay  permis  à 
touz  les  Hiarclianz  qii'avoy  arresté ,  de  passer  oultre  à  l'oc- 
casion qu'ym'om  donne  soutlisant  cognoissance  et  obliga- 
tion de  réparation  du  dnmaîge  que  poldrionl  souffrir  par 
leur  parlement,  en  cas  que  luy  eut  fausseté  en  leur  faici, 
comme  vous  monstray  quandt  y  vous  plaisrast.  ...  De 
Hettigb,cea'de7''"i568. 

Vostre  plus  obeyssant  prest  à  vous  faire  hunible  serviw , 
AnmoiNK  DU  Lai.aiitc. 
A  MoDsieitr  Monsieur  li^  ^^^H 

Prince  d'Oranges  etc.  ^^^^| 


Jjt  4  Mplembre  le  Prince  écrit  deHyseafaefan*  an  Caa^fAjml 

*  hier  faict  visiter  Icasix  batleaulieslaoi  vreaieiei 

■  et  n'j  ayant  c*té  trouvé  cboM  d'imporUDoe,  aina  M 
»  chandisela  plus  part  des  bourgeoù  de  Couloingnc  etaultrti  mtt' 

•  cbaui  là  enionr  ;  vout  en  ay  bien  voullu  faire  ce  mot,  afBa  ^ 
B  veullez  donnerordrequeau  plus  l09tquefaire»epetilt,ilipaiNal 

■  iibrenieDlpR9seT,NU)slenr  laisser  donner  aucunnltérienrenpêet^ 
»  ment ,  pour  éviter  les  doléances  et  plaincies  qnF  inltriMt  « 

■  temps  adVenirse  pourroyent  faire.  ■ 

Peu  de  MmaincBapria,  an  passif  de  la  riviirede  GééM,  k 

,  ihiqw.  •  MiMnlKiD,  vilUgt  nam  loin  Jh  IUir,  prit  ijtttitmnii. 


—  291  — 

de  Hoogstraten  fnt  morteUement  blessé.  D*aatres  disent  que   1 568. 
<=«  Cut  plus  tard  y  le  1 1  déc.  par  un  accident  avec  une  arme  à  feu.  Sq>tembre. 
*    By  tt  eeo  seer  kloeck  en  vroom  Heer  geweest,  en  seer  verstandig  : 
»   de  Prince  van  Orangien  is  seer  bedroefd  geweest  om  syne  dood,  » 
«car,  L  757. 


t  LETTRE    CCCXXIV. 

tse  Prince  d  Orange  au  Duc  Christophe  de  Wurtemberg 


el,  muiatis  mutandis  j  au  Margrave  de  Bade,  etc.  Il 
demande  des  secours  pécuniaires* 


*^*  Dans  les  premiers  jours  de  septembre  le  Prince  réunit  ses 
bms  près  du  dottre  Romersdorf  dans  TEveché  de  Trêves.  Il  avoit 
14000  on  18000  piétons  et  7000  chevaux  ;  puis  des  intelligences 
aoaibcwttcs  dans  le  pays.  On  lui  donnoit  de  grandes  espérances  ; 
OQ  aDoit  loi  fournir  de  l'argent  ;  la  plupart  des  villes  dévoient  se 
déclarer  pour  lui  ;  on  n'attendoit  que  sa  venue  ;  les  soldats  pro- 
testants du  Duc  d*Albe  (Bor ,  I.  a56*)  passeroient  au  service  du 
Prince  :  enfin  de  très  belles  promesses ,  mais  qu'on  ne  sut  guère 
tenir.  La  chose   indispensable  ,  l'argent ,  manqua  d'abord.   Les 
soldato  mnrmuroient ,  et  dans  des  mouvements  séditieux  ,  tuoient 
qndqacfois   leurs   officiers  ;  le  Prince  lui-même  fut  couché  en 
joue  ,  et  la  balle  vint  frappdr  le  pommeau  de  son  épée.  Mais  il  af- 
firootoit  toute  espèce  de  périls  ;  pro  lege ,  rege ,  et  grege ,  comme  il 
avoît  écrit  sur  ses  drapeaux. 

La  cavalerie  étoit  commandée  par  Frédéric  Rolshnben ,  mare- 
dnl  de  Hesse  ,Th.  de  Schônberg  ,  le  Comte  J.  de  Schanenbourg  , 
Albert  de  Nassau ,  beau-frère  du  Prince  »  le  Comte  Burcbard  de 
Barby ,  Otton  de  Mabbourg  ,  Herman  Rudesal  et  Adam  Weise. 
TiHu  Schoner  ,  N.  de  Hagstat  et  B.  de  Wolffes  commandoient  les 
piétons.  Les  capitaines  François  étoient  Jenlis  ,  Morvillier ,  le  Ba- 
ron de  Renty ,  Mouy  ,  Autricourt ,  Esternay  ,  Eraquiers  ,  la  Per- 
sone.  En  outre  le  Comte  Louis  de  Nassau  se  trouvoit  à  l'armée, 
avec  le  Comte  de  Hoogstraten  ,   le  Seigneur  de  Batenbonrg  ,   les 


—  292  — 

'^i568-  ^>S°®"|^  ^c  Rysoir  ,  Carlo ,  Hames ,  Boxtel ,  Lovenral ,  Opdno^ 
^  ,        Sonoy  ,  et  autres  exilés  des  Pays-Bas.  Bor ,  I.  a55a. 

Durchleucbtiger  hochgeborner  Fiurst.  E.  tu  seyen  on*-. 
sere  ireundtliche  und  gantz  willige  dienst  allezeitt  zutot 
freundtlicher  lieber  herr  und  Oheym.  Wit  setzen  in  keL  - 
nen  zweyvell  E.  L.  werden  sîch  noch  freundtlich  zu  e^t. 
innern  wiszen  was  vor    etlichen  monaten  wir  unserer  j 
die  zeitt^  ausz  hochsten  und  unvermeydlichen  uhrsadiefl^ 
Torgenommener  gegenwher  halbenn ,  die  wir  tu  abwen- 
dung  der  Âlbanischen  tyrannej^  vermittelst  gottUclier 
gnaden ,  anzustellen  bedacbt  gewesen ,  durch  eine  Ter- 
trauwte  und  £.  L.  wolbekante  person  derselben  anlm- 
gen  und  in  gebeimbd  Yortragen  haben  lassen. 

Nhun  mogen  wir  darufî  diszmal  E.  Lb  ausz  sondowr 
zuversicht  .nicht  unangezeigt  laszen  dasz  wir  dnich 
befûrderung  unserer  hernn  und  (reunde  ein  ansdieot* 
lich  kriegszvoick  zu  rosz  und  fuesz  zusamen  bracht ,  und 
nhumher  enthschlossenn  seint ,  mit  bûlfF  desz  Almedi- 
tigenn,  dem  feindt  stracks  unther  augen  zu  zieben ,  wie 
dann  wir  in  gentzlicher  hoffnung  seint  denselben  inner- 
halb  wenig  tagen  anzutreffen  und  deme  vorgenommenen 
hochnotigen  werck ,  nach  schickung  und  willen  desz  Al* 
mechtigen ,  einen  anfang  zu  machen. 

Dieweil  dann  leider  zu  viel  landtkundig  und  ofTenbar 
ist  wie  gantz  erbarmlicher  und  unerhorter  weyse  dcr 
Herzog  zu  Alba  gegen  hohen  und  niedern  standtsper- 
son  en  inn  den  Niederlanden  gewùtet ,  und  viel  tausient 
unsclmldiger  Christen  umb  leib  und  guth  albereit  bracht 
und  ferner  zu  bringen  sich  noch  teglich  bevleyssigett ,  so 
achtten  wir  unnotig  sein  E.  L.  solcher  geùhbten  tyran- 


—  293  — 

m&j  weithlaufftig  zu  berichten;  wir  halten  aber  vor  ge-  i368. 
irisz  und  konnen  bey  uns  leichtlich  ermessenn  das  E.  L. ,  Septembre, 
ibein  hochberûmbterChristlicher  Fiirst,  solche  geûhbt- 
JÉ'tyranney  mitleidlich  zu  gemiith  fluiren ,  und  darneben 
ÉtitKch  bedencken  werden  was  grossen  nachteyls  und 
irtMidens  sich  nicht  allein  die  Niederlande,  sondern  in 
fimaÎQ  die  gantze  Teutsche  Nation ,  insonderheyt  aber 
JBqenigen  so  sich  zu  der  waren  religion  bekennen , 
iUfiiden  zu  befharen  baben ,  wo  obgenanten  Herzogen  zu 
Alba  und  seinem  anbang  die  angefangene  tyranney  in 
Hô'  lenge  gestattet,  und  die  betrangte  Niederlande  und 
terra  betmbte  Christen  hidfQosz  gelaszen  mùsten 
#6raeii. 

DîeweiH  dann  wir,  m  annehmung  und  bestellung  ob- 
gbdadbttenn  kriegszvolcks ,  ein  ansehentliche  summa  gelts 
flHbereith  auszgebenn ,  und  durch  mitleidliche  hûlfiQeis- 
tmig  etlicher  unserer  bernn  und  freunde ,  auch  zu  schlies- 
mg  deszjenigen  so  uns  ûbrig  geweszenn ,  die  bezalung 
desz  ersten  munats  zum  theyl  richtig  gemacht ,  und  aber 
im  werck  befinden  dasz  uns,  nach  jetziger  unserer  unge- 
kgennheit,  nicht  wol  mùglich  sein  wirdt  denn  schweren 
imchosten  (wie  zu  befûrderung  desz  geniainen  wercks 
wir  sonst  hertzlich  gem  thun  wolten)  alleyn  zu  tragenn, 
und  aber  wir  gleichwol  die  abwendung  o£ft  angeregter 
Albanischen  tyranney ,  daran  nicht  allayn  den  Religions 
Terwandten,  sondern  in  gemein  allenn  ehrliebennden 
und  desz  vatterlandts  Teuttscher  nation  herbrachten 
freyheiten  und  wolfarth  liebhabenden  personen ,  zum 
hochsten  gelegenn  ist ,  nach  unserm  eussersten  vermo- 
geon,  auch  mitt  williger  darstreckung  unnsers  leibs 
undt  lebens ,  suchen  und  befùrdern  wolten  helflfenn ,  und 


—  294  — 

i568.  dann  insonderbeit  unns  zuerinnern  wiszen  daszdie  be- 
Septembre,  fûrderung  der  ehrenn  Gottes  und  geroeiner  wol£arth| 
£.  L.  Yor  andern  zu  derselben  merglichen  rhum  alle&eit 
angelegen  geweszen  und  Sie  darin  kein  cbosten  Dock 
mhueyemals  baben  angeseben,  sozwingtuusz  dieeuner- 
ste  notb  und  unsere  ausz  derselben  bisz  anber  gefhûrteD 
loblicben  wandell  wolverubrsacbte  gute  zuversicht,  £.  L, 
als  ein  Gbristlicber  Fùrsten  und  unsern  insonders  gelieb- 
ten  bernn  und  Obeymen  ,  umb  mitleydlicbe  verstreckun; 
einer  zimblichen  summen  gelts  dienstlicb  anzulaDgeOi 
und  ist  bieniit  ann  K  L.  unsere  bocbYleiszige  lûtt  Sie 
woUen  unbescbwert  sein  uns  zu  auszfbùning  unsen 
vorhabenden  Christlicben  zugs ,  aufF  unsere  Obligatkm 
undt  handtscbrifft ,  die  wir,  wo  uns  Golt,  wie  wir  baf- 
f en ,  zu  deme  unsern  wieder  belffen  wirdt  y  treuwlkb 
volnzieben  und  balten  wollen,  dreyszig  tausie&t  lakr 
oder  je  soviel  als  £.  L. ,  Ghristlicben  zuneigunf|[  nabe, 
zu  entbraten  mùglicb  sein  wirdt^  gutwilliglicb  Torzustreo- 
ken ,  und  sich  inn  deme  andem  unsern  bernn  und  fireon- 
den  gleichmeszig  zu  erzeigen:  dargegen  wirdi  £•  L 
briefFszeiger  unsere  obligation  verfertigen  und  lîeffcn 
konnen  ,  und  wir  seint  in  trôstlicber  bofinung  £.  L» ,  als 
ein  Gbristlicber  beruembter  Fûrst,  werden  bierin  die 
befùrderung  der  gemeinen  wolfartb  treuwlicb  sttcban 
und  der  armen  betrangten  Cbristen  unauffboiiîdieB 
elents  und  jamers ,  darinn  sie  bisz  anbero  leider  Ton  ^nt- 
len  mittbruedern  gantz  erbiirmlicber  weyse  TerlasuB 
worden  seindt,  sicb  endtUcb  lasszenn  erbarmen.  Solchi 
wirdt  der  Almecbtige  Gott,  der  ein  reicber  Tergelter  îil 
aller  guttliaten ,  E.  L.  obne  zweyvel  vielfaldglicb  er> 
statten,  und  wir,  neben  unsern  mittverwandten  and 


I 


allen  betningteo  Christen ,  seint   uhrbietig  «liesxe  wil-    i 
fibning   unil   rnititeiillk-he    hûlfQeîsUing    dte  znt    un-  i 
«rs  lebens,  unscnn   eu$v£rsten  verniogen  nalie,  miib 
E.  L  und  derselben  aDgeliurige  zu  verdliienen.  Dalum 
in  nnserem  VeItlUger  bey  Keipenn  (i),  deo  17  7'"'. 

E.  L.  gantz  dienstwilliger, 

AflHcrUogChriMorrrDEu  Wûrtenibeig. 
Jdulatù  muiandis  , 
Harggnive  Carlea  zu  Badcn  etc. 
unb  fànffiefaen  Ii 


L'espédilîon  du  Prince  n'eut  guère  d'bcureux  résnllats,  Per- 
nmnm  n'osoit  se  mouvoir  ;  la  peur  ,  fruit  de  la  cruauté  ,  ^la^it 
tmajrt  tous  les  esprits.  D'ailleun  le  Doc  il'Albe  avoil  rassemblé 
tMCamit  «upêrieure  ii  celle  du  Prince  et  sachant  parfaitement  ijuc 
ttte>^-î,dénuéd'argeu(,  nepourroit  longtemps  tenir  la  campagne,  il 
4tiu>it  de  tom promettre  un  succ«s  assuré  et  facile  par  les  chancra 
ri'oa*  bataille.  Vingt  neuf  fois  le  Prince  changea  déposition  ,  »'ef~ 
(iar^nt  d'engager  le  combat  ;  mais  tout  se  réduisit  à  des  escar- 
Moncfac*  et  ■  des  engagements  partiels.  II  ne  fil  dooc  quetratener 
)•  Sr*banl ,  et  se  relira  en  Picardie  ,  désirant  se  réunir  aux  Uugue^ 
nota,  oiad  les  troupes  et  les  menées  du  maréchal  de  GMsé,  qui 
caHta  l'instiborilioBlioa  des  soldats  Allemands  ,  le  poassèrenl  vers 
■"bt  ;  à  Strasbourg  il  dut  licencier  la  plus  grande  partie  de  ses  soldats. 
Malgré  cette  succession  de  (lésappoîntcmeols  et  de  reTert,  ileul  occa- 
(iondedéployerdestalens  stratégiques.  Il  lit  bientôt  passer  la  Meuse 
ktoo  *nnée,  ce  qui  étonna  tellement  le  Duc  d'Albe,qu'ildît  au  Com- 
te d«  Barlajrmont ,  porteur  de  la  nouvelle  :  •  Eh  !  croyei-vous  donc 
•  qtK  ce  tout  dei  oiseaux  !  ■•  Langiiet  au  contraire  consïdéroil  la 
dnae  oommo  Iris  (iicile;déjà  au  commencement  d'octobre  ildcriot 

C3i«teaa  silné  prêt  de  Cologne. 


1568.  iiv>tia*;<i 
OutpJiH'.  *  ooofUbOi  OUI - 

»  qui  iibkiaeferevftdoraBfltt|iiMJeurit.Sedcrado4 

m  litemiionMtiioliMquenian. Il  f/i,  A/Cmiijvp.  t^MfMtmd 

déMppotntemeiit  1«  rendit  tout  à  fîJt  iigiiile.  «  ~  ^ 

»  haboit  adtain  infelîcitdiiiiini.  FortitarqddéB  Ui^jéâîB^iÉi  Ifeb^ 

»  Mm  f  sfld  pottoft  oihil  recto  eM  ab  %ieli  gerton ,  tt  Iéb  6cib 

»  ipiomin  oomtos  diueniDt  HiqMuii',  ^|van  si  eam  pwii 

»  negotiiim.  »  I.A  91.  Ooddt  regretter  qM,  venédant  1m 

LatinSi  il  neseioit  pas  rappelé  iTuatoîre  dn  philiamiha  l)|Bfai 

qui  M  rendit  ridicule  en  Tonlant  donner  dêeleçoosdrCii^9fBe'Xii> 

nibaL  -~  Prètde  Qoesooj  le  Prince feaàporta  on  ehcciii 

>  portant.  «  Hj  heeftvan  desHcrtogSToliâc  10' 

•  8  veodelen  ^MMngiaerden  ende  drie  tenetten  lidîlirr  '  ~^ 
k  atrojt  ende  verslaghen ,  alwaor  dat  irele  van  àéd 

•  IpievangMi  nwfenM  »  ^«  JfSrtifvn  ^  .5o%  .  '  1  ■  •'•  i 
ApparvMBMnt  1m  enwignfi  éiuiwt  awtconlanin  d»  Wnofc  W 

twnMdO/ù.dÊ  Jmg9  dana  nna  hwAra  COmrêtmmnfmtfét 
ihâerimmi9chi  ^mgj  a  montré  jniqn'àréTidaMaqnnnnÂfoilrH, 
eomaMon  a  qneiqnelbk  prétewto,  Henri  Dion  Ifarliy  ,:  lîidi 
IVaMX^qvi  nonaadonné  noire  pamilonimaiaqnelot 


■MMsoMOHBdoiafBflRnciiilBzt  tp.49S«td^aB  i 
livret  pnUié  à  Anvers  sor  la  réception  dn  Dncd'A^joM 
les  DaYÎres  ,  excepté  celui  sur  lequel  il  se  tronmt,  ^ 

»  leurs  panonceaux  ordinaires ,  tant  radoubtca  dca  £_, ^ 

»  dits  panonceaux  aux  couleurs  de  Monsieur  le  Prince 
»  ^.  •*/.  /.  p.  ai. 


«fisc 


LETTRE  GCGXXT. 


Hams  von  Heidelbach  au  Daeiemr  SckvtmriM. 


*/  C«  nouTMu  correspondant  nous  est  inooMin.  Il 


ai 


ttle  pour   la   cau»e   du  Prince  et  de  la  religion  ,  el   il  ;  a  dan»    i56!}. 

iM  lettres  qneltfuei    parlicularilùs   inléressantes.   —  L'Empereur  Ociobre. 

CJ»o})   son  (rère  l'Avcliiduc   Cbarles  en  Espagne  pour  inlercéder 

ea   faveur  des  Pnys-Bas.   Son  Instruclion  avoil  un  caractère  très 

serleui,   •  Summa    hue  redit  ,  quod  Imperalor   lanCam   ofTensîo- 

arm  animoruin  esse    ait  per   lotsm   Germanîam,   lam   Eleclo- 

ram   ac  PriDcïpaoi,  quam  privatonim   homiouin,  ul,  Di»i  ce- 

Icre  runedium  adfaibeatur ,  extrema  nobis  eitipcctanda  sint.  Et 

»i  Electores  el  Priocipra  Imperii  îpsum  Caesarem  orGiii  soi  ad- 

moaeant  de  llbertalc  Germauica   lucnda  ,  sali^    vldcrc   Regiam 

M*jcslaleai  quîd  kIi  ipsï  racîendum  :   Quare  pojtiilare  ,  primum 

Dt  ïnducîae  fiant  inler  Durem  Allianum   el  Orangium  ;  lum  ni 

nova  fanna  gubemandi  mulelur  ,  el  miln  Hisinnus  amoveatur  , 

el  ngor  jostiliae  ccssel  :  cHlendeas  non  alienum  silii  liderî  ut  ic~ 

cuoduin  Ibedus  Imperîi  de  Rrligioac  apud  OeJgaa  vivalur.  Post 

Bt  reuMicilialionem  Orangii  bonis  conditlonïlius  Rcx  admillal , 

eamquc  in  manibus  Impei-atoris  poual ,  qui  curabit  ne  enislima- 

tioni  Régis  aliquid  decedat.  •  Hnpp.   Ep.  aoS.  On    ne  sauroit 

douter  de  l.i   lionne  volonté  de  l'Euipereur  i  mais  la  mission  fui 

iatructueuse.  p   Arrhidux   abil ,   niagnis  muneribus  a  Rege  affec- 

lus  ;  nique  de  rébus   Rclgicis  illi  plene  satisCaclum ,  ut  qui  ilii 

juinta  contiliis,  nobis  ipsi  l'alenlur.  '  LL  iiS. 


Mein  freiindlioh  dienstzuvor,  crenvesler  und  hoch^- 
lehrter  bcuonder  lieber  freundt.  Euer  zwey  schreiben,  de 
data  Dillenbergh  dea  9  und  1  a  Oct. ,  liab  îch  entpfangen. 
Toc  zeiutin[j  das  der  Prinlz  so  gliicklich  ûber  die  Moasi 
kbommen ,  mit  freuden  rerstanden  ;  hoffe  der  liebe  Gott 
werdc  aile  dinj^c  zu  Seinem  preisz  und  ehrenweitter  mit 
gnaden  achickcii.  Amen. 

Soviel  sonstet  des  kayseriscben  raths  erinnem  betrift , 
ÎR  mein  herr  aucli  dra  bedenckens  wie  der  kayseriacbcT , 


—  298  — 

i568«  meynet  es  solte  der  herr  Printz  jhe  zu  zeitten  an  die  Kaj. 
Octobra  Mat.  scbreiben  oder  schicken ,  sein  und  seiner  mitver- 
wandten  nottûrft  ihrer  Kay.  Mat.  vortragen,  darunter 
aile  schultuffden  von  Alba  und  sein  compani ,  und  nit  uf 
denRhonig  zu  Hispanien,leghen,  sich auch erpieten uff 
KLay.  Commissarien  zue  verhore ,  und  da  Kay.  Mat.  die 
Nidderlande  in  ire  handt  wolt  nehmen,  sey  der  her  Printz 
damit  zufrieden  modo  caifeatur  dereUgioneypcLcepublica^ 
de  restitutione  ejectorum  ^  et  expensis  hellicis ,  damit  der 
herr  Printz  also  den  Kayser  an  die  handt  erlange.  Wan 
solchs  beschee ,  damach  sey  es  abennahls  eines  rocks  des- 
to  warmer  umb  den  hem  Printz.  Es  mochte  auch  irer 
Mat.  hierbey  doch  gahr  bescheidentlich  und  vertrauwlich 
zu  gemûth  gefuhret  werden ,  dasjehnig  so  ire  Mat.  uff 
ein  zeitt  Graven  Gûnthern  von  Schwartzburg  bevholen 
mitt  dem  hern  Printzen  zu  handlen,  wie  der  herr  Printz 
und  ire  Mat.  dessen  sich  unter  einander  leichtlich  wider 
erinnem  mûgen. 

Landgrav  Wilhelm  ziehet  heute  naeh  dem  Churfïirsten 
zu  Sachsen  ;  glaube  es  beschee  nit  vergebens ,  sondern  hab 
was  uff  sich. 

Hie  ist  nichts  sonders  von  zeittung  die  eiich  zu  com- 
municiren ,  sonstet  wolte  ichs  euch  nicht  pergen.  Wan  ir 
was  hettet  der  Koningin  von  Engelandt  halben ,  so  ge- 
wisz  wehre,  dasz  wollet  mir  mittheilen.  Man  sagt  uds 
vor  warheit  sie  spanne  mit  ahn  zum  kriegh  ,  repetire  Ca- 
lis  9  hab  FraDckreich  hélium  denuncyrt  und  schon  darauff 
angegriffen.  Wie  dem  also  ,  mochte  es  der  armen  belas- 
tigten  Christen  der  endts  auch  zu  statten  kohmmen.  So 
sagt  man  auch  das  der  Konig  von  Hispanien  sich  selbst 
erstochen  haben  soh  were  dem  also ,  wehre  os  vindicta 


I.  Dninit  seit  gutliuher  gnaden  bevholen.  Dattim  Cas  iâ$8. 
sel,  aro  17  OCtobrîs.  Octobre. 

Hàhs  Ton  HEiDBUt&CH. 
Dem  erbaren  undt  bochgelerteii  hero 
Jacob  ScbwarUeD,  derRecbteDDoclorî, 
tûntlicbeD  Uruiiïcheo   ratb  etc. ,  meî- 
Mn  besondera  liebeu  bern  uud  freundt. 


LETTHE    CCCXXVl. 

H.  v.  Heiilelback  an  Docteur  Schwartz.   Nouvelle* 
d'jéllemagne. 

Meinen  freundlichen  dienst  jederzeit  zuvor ,  erbar 
nnd  hocligelehrter  besonder  lieber  lierr  und  freundt. 
Euer  si'hretben,  deduto  Collenden  ai  fiovemliris ,  tiab 
icli  entpfaDgen ,  und  mil  freuden  verstanden  das  die  ty- 
nnniscben  bluttliunde  solcbe  gutte  sohiappen  und  bulTe 
bekohiuiiieii.  HoCf  <)er  liebe  Gott  werde  den  seinen  fort- 
nehr  weiller  craffl  und  raacht ,  auch  gelegenheit  geben 
den  feiuden  Gottlicher  warheit  be^sere  cappen  zu  schrot- 
len,  Dud  seinen  annen  beschwerten  Cliristlicben  volck  aus 
cngsten  und  ncithenn  zu  beltlen. 

Hier  iit  nichls  besonders  von  zeittungen ,  dan  das  die 
reutter ,  so  detn  Fransosen  zuziehen  ,  <ii&zer  zeith  in  heff- 
^enn  anziigh  sein.  Ich  hoff  aber  dîeweyll  der  Kohnnigh 
in  Franckreich  so  einen  gewalligen  schnaepss  genobm- 
Bien,essolte  dissenn  reuttern  dcnnest  in  die  nasen  rie- 
oien ,  ihnen  cttwa  uff  der  greintz  zuvor  und  elùr  dan 
ûe  gemustert ,  der  balck  auch  gelausett,  und  also  ihnen 
gepùrlicb  bezahlung  ires  nacbschleichens  gethain  wenlen. 


—  300  — 

i568.  Wiewohl  es  nicht  ohne  das  irer  gahr  vieU  ùch  bôdt 
Déoenbre.  schrifltlich  und  mûndtlich  erclertt  jegenn  meinen  G.  F. 
und  hern  und  andero  y  das  sie  sich  keines  weges  zu  wer- 
trûckuDg  unserer  religion ,  und  sonderlich  widder  den 
herm  Printzen  von  Uranien  ^  geprauchen  lassen  woU- 
tenu.  Aber  ich  bauwe  wenigh  iiff  solche  erclening ,  dan 
wan  sie  zum  haufTen  kohmmen ,  ist  wohl  zu  gedencken 
dasz  sie  alsdan  majori  parti  volgen  und  volgen  mûssen 
nolint  velint.  Wiewohl  hierbey  zu  hoffen,  wan  sie  zusah- 
men  kehmeu  und  die  sach  treulich  meyneten  y  das  sie 
dan  unter  sich  stampfifen  y  meuterey  machenn ,  und  also 
dem  jegentheil  schedtlicher  dan  nûtzHch  sein  mocliteo. 
Mein  herr  ist  verrûckter  tage  vonn  dem  hohen  oith 
widder  kohnunen  y  aber  ûber  ailes  anhaltenn  nichts  mehr 
erheben  mûgen  dan  das  derselbig  hohe  man ,  des  bewiisr 
ten  gelts  halber ,  noch  immer  zu  uff  der  caution  bestdiet 
Glaube  aber  wan  er  siehet  das  die  dinge  dem  hem  Print- 
zen y  wie  sie  sich  von  der  gnade  Gottes  ansehen  lassen , 
wohl schlaunen ,  das  er,  derhohenman,alsz  dan  am  letz- 
tenn,  wan  es  lang  gnugh  geworden,  dem  priester  sich  er- 
zeigen  dôrffte. 

Vor  gewisz  sollet  Ir  wissen  das  der  Churfûrst  zu  Sachs- 
sen  sein  eitiste  tochter  am  a6  Novembris  des  PfalzgrmTen 
CSiurfursten  sohn,  Herzogh  Casimir,  eUelichen  vertrau- 
wet,  welchs  etzlichen  leuthen,  die  dem  PfaltzgniTen 
Ghurfûrsten  gern  an  das  ledder  gewesen ,  nicht  wenigh 
in  di  knyhe  schrecken  werdet;  es  wirdet  auch  disse 
freundschafTt  dem  hern  Printzen  zu  vemehmen  nicht  ein 
cleyne  freudt  und  vermuthlich  seinem  kriegswesenn  zo 

(i)  hohetnan.  Apparemment  l'Electeur  de  Saxe:  Toyei.  p.  Soi , 
l  a. 


•ÉÎnem  guthen  geschrey  sein.  Bella  eiiim  fama  constant.  , 

Dieweil  ein  solche  freundschaft  zwisclien  diszen  bei-  l 
den  Churfùrstlichen  heusern  ufTgerichtet ,  so  ist  2U 
hoCTen  es  werde  der  newe  breudtgamb  bey  der  holien 
person,  bevorandem  ,  cttwas  erbebetiiiiiigen,  und  dar- 
mnb  babe  ich  in  eyl  subornjrt  das  der  breudtgamb  bey 
der  bohen  personn  vleisz  Uiun  wirdet  eio  inehrers  dan 
Ton  andem  biszanber  bescheën  uiiigeD ,  der  bewusten 
•unma  halber,  berausser  zureiszen.  Wasda  gefellet,  dar- 
▼onberîcbte  icheucb  bernacher,  so  paît  icb  des  verslen- 
'diget  werde,  dan  birtn  an  meinem  treuen  anballen  soU 
gabr  nicbts  ernînden. 

Von'  PfaltïgrafF  Wolffgangs  bewerbung  weisK  mon  al- 
l»ie  nicbts  besunders  im  sagen,  wiewobi  rnan  in  der  ge- 
beimb  darvon  allerley  murmlet.  Die  werbung  so  die 
Kooinginvon  EngellandtbeyFranukreich,  den  beschnrer- 
ten  Christen  zu  gutten  ,  hat  thun  lassen,  bab  ich  lios  iii- 
halts  verstanden,  lasse  rair  die  wohl  gefallen.  Glaube 
tber  sie  werde  dem  bescbornen  liaufTen  (i)  nivht  vlel 
b«$ser  stbmecken  ,  dan  das  die  Kay,  Mat.  iren  undeitba- 
nen  die  predigt  GiittUcIies  worts  zulessel. 

Was  mir  fernners  fûrstehet  so  eucii  zu  wtszen  von- 
BOtben ,  darvon  gedenck  ich  eucb  nicbts  zu  verhalten  ; 
Irin  dergleicben  communication  von  eucb  binwiddcr  ge- 
wertigh ,  und  tbuc  eucb  darmii  dem  hebea  Gott  in  seînen 
g.  M.-butz  und  scbîrmb  bepfelen.  Datum  den  4  Decerabris. 
Ha:is  von  HEiiixLBÀcn. 

Dem  erbareo   und  bochgelerlen   hera 
Joban  Scb%TarlzeD....  Zu  >ein«a  eigeocn  hàndeo. 


_  302  — 

Le  7  déoembre  too  Heidelbaob  écrit  an  Doetenr  Scàmii: 

«  Es  bt  der  Friedt,  Gottlob,  iwitdieii  Denemarck  and  SdnPBdoi 
9  endtlich  geschlossm ,  dan  der  Kôhnoin^  Ton  Damemarck  sol- 
»  ches  sdbst  dero  Churfûrsten  zu  Sachseo  geschrieben  uod  dana 
»  mit  lob  and  ruhm  Dennemarcks.  Wiewohl  Kôhningh  Erich  ,  der 
»  gefaogene ,  ans  seiner  custodien  gahr  jemerlich  pfeîfTet ,  bab  dcs^ 
9  sen  ein  scbreiben  gesehen ,  so  er  în  lateynischer  sprach  tôt  dodor 
»  Benedictos  und  seinen  kocb ,  so  man  aucb  eingezogcn  «  gabr 
»  demAtiglicb  an  seinen  Brader,  den  jeUîgen  Gubtrnatorem^  io 
%  Scbweden  thut  » 

Dans  une  lettre  datée  de  Cassel  le  ai  décembre  et  signée  ?îing, 
on  écrit  à  Schwartz  qui ,  d'après  Fadresse ,  se  trouYoit  alors  à  Dît- 
lenboorg: 

«  Wan  aucb  Ir  was  gewisses  \on  neuen  zeittungen  aua  Franck- 
»  reicb  oder  Brabandt  bettet ,  die  woUet  mir  mittbeilen  »  dan 
»  mîdi  treiriicb  sebr  nacb  dem  glûckseligen  zustandt  des  bem 
»  Printzen  verlanget.  Der  liebe  Gott  wolte  S.  F.  G.  und  irer  mit- 
»  Terwandten  gnediglicb  erhalteo  und  verleyben  das  sîe  das 
»  werckzeugbseyen  dardurcb  Seiner  gôttlichen  Nat.  nabme  sancti- 
»  ficiret,  die  warbeit Seines  wortts  in  denselbigen  landen  erbreitet 
»  und  erbaUen  werde,  Amen.  Bin  eucb  darmit  freondtlich  zu  djncn 
»  in  alweg  geneigt.  » 


t  LETTRE  CCCXXVII. 

Le  Comte  Jean  de  Nassau  à Détails  sur  Tejepedi» 

tion  du  Prince  d  Orange, 


%*  De  tout  ce  qu'on  avoit  promis  au  Prince  ,  on  ne  tint  pres- 
que rien.  Partout  les  villes  lui  étoient  fermées.  «  Van  de  3oo,ooo 
»  daelders  die  bem  de  Nederlanders  belooft  hadden  ,  bad  bij  nitC 
»  dan  lo  of  laooo  ontfangen.  \>  Bon  I  ^56^ 

L'impossibilité  de  revenir  sur  ses  pas  lo  força  à  s'acbeminer  vers 


>  Orangio  luperessc  speî ,  practerquaiu  in  Gallorum  victorii.  '  Ep.  Décembre. 
tecr.  I  -jS,  D'aillrurs  il  désiroiC  porter  secours  aux  Hugumots  ; 


Durchleuchliger  hoch^eborner  Fùrsl.  E.  F.  G.  seyeo 
meiae  gevliessene  iind  gantz  gutwillige  dinsi  yederzeit  zn- 
Tor,  Gnediger  herr,  E.  F,  G.  soll  ich  dienstlich  nicht  va- 
1uilt«n  das  ich  den  a4  nechstTerlaufTenen  monati  No- 
-vembrù  ausz  meins  herren  des  Printzen  léger  (welches 
damais  zwischenSanctQuiiitinund  Ham  gewesen  ist)Ter- 
BOgen  bin,  und  habe  ire  G.,  sanipt  derselben  Obristen, 
bevelchs  und  andern  fumemen  leutteii ,  sampt  dem  meli- 
rertheyll  des2Kri*'gsvolcks,  gesund  und  wollfarendt  ge- 
bssen,  und  wiewoll  ireGnaden  nicht  alleîn  damais  ,  son- 
demauchzuvorzumofTtennalengern  geschriebenund  E. 
F.  G.  aller  gelegenheitt ,  wJe  es  mittdero  sachen  geschaf- 
fen ,  verstendiget  hetten ,  so  haben  doch  ire  6n. ,  unsicher- 
heït  des  wegs  halben ,  keine  schrciben  konden  durchbrin- 
gen,  viel  weniger  bah  ich  deren  einiges  zu  inir  nemen 
dorfTen  ,  dieweill  ich  mich  beiderseîts  ffir  dem  Spaniscben 
und  such  dem  Franzosischen  kriegsvnlck  hab  befaliren 
vnd  besorgen  raueszen;  derowegen  dan  îrc  Gn.  mir 
nferlegi  und  bevoblenn  dieselbige  bej  E.  F.  G.  dieazfals 
xam  besten  zu  entschuldigen  ,  und  darneben  dînstlichen 
m  berichti?n  wic  sîch  die  sachen  biszanbero  allentbalben 
TerlsufTen ,  waruf  sie  numehr  beruhen  ,  und  was  îrer  Gn. 
intent ,  vorliaben  und  meynung  were. 

Soll  derohalben  E.  F.  G.  dinstliohen  nicbt  verhalten 
das  hocbgedachter  Herr  Printz  in  den  Niederlanden  und 
Brabandt  mit  d«ro  underhabender  kriegsvolck  (welches 


—  304  — 

i568.  in  warheitt  ein  schoner  iind  gegen  den  feindt  gantz  willU 
décembre,  ger  und  allezeit  freudiger  hauffen  geWesen)  leyder  diesx- 
mals  weniger  dan  raan  verhofTt,  und  zwar  nichts  fruchtbar- 
liches  y  hatt  ausrichten  konnen. 

Dann  wiewoll  meniglich  der  gentzHcben  ziiversicht  und 
*  gutter  hoffnung  gewesen  die  stedt  und  leuth  in  den  Nie- 
derlanden  sollen ,  iren  vielfâltigen  beschehenen  erbieten 
nach|  sonderlich  in  erwegung  das  inen  selbst  so  hoch  und 
viel  I  ja  am  meisten  daran  gelegen ,  sich  zu  iren  Gn.  ge- 
schlagen  und  deroselben  aile  raiigliche  befùrderung  und 
vorschub  mitt  ôfifnung  étlicher  stett ,  mit  zuschickung 
gelts  und  proviandts  ,  oder  sonsten  mitt  lundtschafft  und 
in  andere  wege  erzeigt  und  bewiesen  habenn ,  wie  dan  i. 
G.  sonderliche  vertrostung  entpfangen  ,  das  so  baldt  die- 
selbe  nur  ùber  die  Maasz  kommen  wûrde ,  an  ftolchem 
aliera  (wie  vermeldet)  gar  kein  zweivel  oder  mangel  er* 
seheinen  solte  ;  so  ist  doch  iren  Gn.  im  werck  deszen  het- 
nachraais  das  geringste  nicht  gehaitten  oder  geleistel 
worden  ;  es  haben  auch  ire  Gn.  an  dem  feindt  [nie  '  ]  nichts 
haben  oder  auszrichten  konnen ,  dan  ob  schon  ire  Gn. 
mitt  vleisz  jederzeitt  darnach  getrachtet  wie  sie  inen  an- 
greyffen  und  zum  schlagen  bringen  mochten  (wie  es  dan 
ain  mail  oder  etliche  so  nalie  daran  gewesen ,  das  wir  uns 
anders  nichts  versehen,  auch  nichts  gewiszers  verhofft, 
dan  das  man  itzo  schlagen  soltte)  ,  so  hatt  er  sich  doch 
dermaszen  allezeit  in  seinem  léger,  oder  auch  sonsten, 
als  baldt  er  innen  worden  das  man  sich  zu  ime  gewen- 
dett ,  dermaszen  verschanzen  laszen  und  sonsten  in  sei- 
nem vortheil  gehalten ,  das  man  inen  nirgendt  angreif- 
fen ,  noch  ime  ainigen  abbruch  hett  thun  konden. 


«ie  (?). 


t  Ueber  dashattderfeîndlauchan  allen  ortten,  beyTei^  i568. 
|ast  haab  und  gûtter,  leibs  und  lebens,  Terbieten  laszen  Décembre. 
t§Ui  man  nîcbt  alldn  keine  proviandt  in  iinser  léger  fû- 
Mn,  sondera  das  auch  niemandt  in  der  gegentherumb 
||b  unser  léger  were  oder  verrouthlicli  hinkommen  wiir- 
ife,  weder  in  dorfTern  noi'bbausern  bleyben,  noch  son- 
ftea  îcbtwas  darinnen  bssen;  das  man  aucb  ausz  allen 
kiùiiien  die  ejsen  abschaffen  uod  tiinweg  tbun  soltte ,  da- 
pût  n»Q  Dioht  darinnen  tnahlen ,  und  uns  aiso  die  pro- 
pandt  gentzlioh  mvchtte  entzogenn  werden. 
^  Als  DUD  mitler  zeit  das  bose  gewitter  und  dîe  kalte 
lirinterMit  ye  lenger  ye  weiuer  eingerîszen ,  und  das  kriegs- 
«oick  gcseiien  das  ernieher  berr  Prinlz  inen  zu  keineo 
■int«rlager  (darumb  sie  dan  etiicli  mal  boy  iren  G.  ange- 
■■cbt)  verbellTen  mocbtte ,  das  man  aucb  keîne  proviandt 
l^omiuen  ,  nocb  etwas  an  dem  feindt  erlangen  kûndle , 
U>eo  sie  ire  G.  ertucbt  und  gebetten  das  sie  wiederumb 
Lck  ôber  dîe  Maasz  ufî  teutschen  boden  gefuret  und 
inckttnerdenino(.'btten  jdaruf  aucb  ire  G.  mit  inen 
lerumb  naber  der  Maasz  zuriick  gezogcn. 
Naciideme  aber  ire  G,  weder  bey  Lûttîg  ,  nocb  sunsten 
lerswohe,  den  pasz  iiber  die  Maasz  hett  bekommen 
len,  und  der  mangel  an  proviandt  ye  lenger  ye  gros- 
ler  worden ,  dero  gestallt  das  sich  das  kriegsvoick  lenger 
keÎDes  vregs  bebelffen  oder  erbalten  kûnthe,  als  seindt 
ire  Gn.,  dringender  nott  halben ,  verursacht  VForden  iren 
Ton  Ltittigstracksuf  Franckreicb  zu  nemenj  gleichwoll 
dieser  dem  kriegsvoick  bescbebeiier  voi^ehender  ver- 
istung ,  das  ire  Gn. ,  so  baldt  sie  daselbst  binkommen 
,  inen  solcbe  vrege  vorscblagen  woltteu  daran  sie 
rbofOicb  ein  gut  gniigen  babea  soltteu,  und  im  fall  der- 


k><rtwle;  AwanBh^iw-^k'Miilr-liiiMiiiiiiiivr  jmjlmik 

■màà^g^àoBamUimar^fiim^Kni  imliinigiimUrilrniiigiÉii 

<a^Hnlfa<iii'y>i.liiliiiiiiu»ii>iMiymuauâi  WuMlii»"««  t  '•'•'* 

Mit)erw«il  liaben  die  Franzosen  bey  metn  hem  dent 

Pnntzen  angesucht  und  gebeitén ,  diewcil  dem  Prinizen 

TOD   Condc  der   ufgerichte  vertrag  nîclit  w«re  gehalten 

worden,  sondern  S.  F.  G.  dermassen  feîndtlich  lugesetzt^  i) 

Timd  goniz  gefharlicher  weysenachgetrachtet,  das  S.  F.  S. 

kvurdefeiislonundtgegentwheer  veruhrsacht  wurd«n  ,  d» 

dan  ire  Gn.  mit  dero  underhabenden  kriegsToIck   dahio 

handleiijdainit  sie  sichhocbermeltenPriniTien  von  Coudé 

Z11  giit^m  wolten  gebrauchen  lassen,  und  deninacb  esinra, 

ferre'  des  wegshalben,  unmoglich  werediebest»Hung{5] 

r^ondem  Printzen  von  Condé  so  eylendts  auffeubringen,  so 

ï  ifcren  sie  erbfmig  und  willig  sich  nicht  allein  gnugsam  m 

^  <»erschreiben ,  sondern  auch  etiiche  auM  înen  personlich 

rinzustellen  ,  den  gantzen  hauffen  sechs  woclien  long  Ton 

déni  insn  xu  behallen  (3) ,  ini  fall  der  von  Condé  îrer  nicht 

bedûrfig  oder  sïch  mit  ïnen  nicht  wùrde  vergfeidiar  k6i^ 

Ben^  Daruf  daa  meîn  herr  der  PrinCz  nîclit   undei-bMeii 

tfotcfaes  ailes  dem  kriegsTolcL  der  lengde  nadrTonddi^ 

teft'f  und  iuen  dameben  xu  gemneth  xu  fnren  was  nidit 

fttteîn  den  betrangten  Ghristen  in  Brrinndt  ond  Fnmci- 

(i)_/!  utgeseitt.  Voyez  p.  a83. 

{%)  bestallung.  Toyei  p.  aSS  ,  L  a^. 

(3^  ta  btkalun.  <•  Ctaa  équités  Germanici  drceraM-riU  non  i»- 

■  mertri  sllp«adia  ,et  ne  ifBidew  guy  pater^  p— ■!■  ■  ■  mi  «B^i^ 

■  dMrw  wNWNriM,  Gall*  i» nocthun  comkIwvbI  quirlf  iihi 
•  btMmnt  pecuaiMj  «t  ÏDlar  ipto»  diitiibuatoau  «i  l4u^^jli 
Cam,  p.  94- 


irlem  auch  dem  gantzen  vatieriandt  Teutscher  iSfiS. 
fation  vor  nachteil  ervolgen  wûrtle  wan  der  von  Conde  Décembre. 
iHeriiegcn  und  iru  Gti.  unverrichter  sachen  wiirden  ab- 
ieben  inueszen. — Zum  zweitten ,  das  ire  G.  ingiitter  liof- 
weren,  da  man  in  zcttten,  ehe  und  zuvor  des  Konigs 
FmncVreicb  bestelte  Teutscbe  reutter hinein  kbemen, 
sacbeti  thun  und  dieselbige  mitt  einem  ern$t  an^rôf- 
wûrde ,  das  es  vei  liofnich  sovicl  esio  t>alder  zu  etnem 
liillinhen  vertrag  in  Franckreich  gelangen  soitte;  das 
ire  Gn.,  vor's  dritte,  abennals  gutte  lioFToiing  tragen 
Ipolttoi  dem  kri^svolckîre  bezalung  durch  diesen  weg 
itUclierr  mastsn  soviel  esto  balder  zu  bekotnmen  und 
ICïAuszzu  reiszen.  So  were  aucb,zum  vîerden,nicht  ge- 
Ifatge  hofTnung  zu  baben ,  da  der  vertrag  oberzelter  nias- 
în  Franckreicb  soltt  gemacbt  und  getiofTen  werdeo  , 
der  berr  Prîntx  sicb  hernacbmaU  sovipl  e&to  stercker 
derumb  na)ii>r  Brabandc  begeben  und  daselbsten 
rruclilbarlirhers  wùrde  auszricbten  mogea.  Zura 
fetD£Ft«n,  wolten  ire  G.  aucb  das  kriogsvolck  sonder' 
lài  ungem  abziehen  Insst-n  ,  ebe  und  zuvor  man  gese- 
B  und  vemonimen  liett  was  der  Kay.  Mat.  Torbaben- 
legBtion  und  underhandlung  zwiscbcn  beyden  par- 
■yen    wircken ,  auszricbten    und    mit    sicb     bringen 

Dîeweil  nun  der  bunger  bej  deni  kriegsvolck  fast 
grosz  (dan  inen  in  sechs  gantzen  wochen  nicbts  zugefurt 
ist  worden)  und  die  geschwinile  wjnlterlicbe  zeitt  and 
keltttegUcbs  ùberbandtgenommen,  ancb  das  kriegsvoick 
an  kleidern  ,  sondeHicb  aber  die  kneclit  (mit  gepûHirber 
révèrent!  zu  vermelden)  an  sobubcn,  vïdube  aucb  obne 
tla»  umb  baar  geltt  in  Fninckrei<:h  scburerlicb  ïu  bekoni- 


h 


i568.  men  ,  groszen  mangel  gelîtteu ,  haben  aie  a'tch  zum  thnl 
Décembre,  etliclier  niaszen  in  handiung  eingelaszen,  docli  gant& 
hefftjg  daruiT  getrungen  rlas  aie  gelu  «ntpfangea  und  ia 
ein  winterleger  mocbtenn  gefûrl  werden.  Es  haben  aucift 
dieselbige,  so  sich  erzeltter  maszen  erclertt,  mit  irer  ha- 
bender  bestallung  keiiis  wegs  wollen  contenliren ,  noch 
aettigen  laszen  ,  sondern  baben  begert,  aucb  befTttg  dap 
ulT  getrungen,  das  nian  inen  die  Condische  bestallung, 
wetche  beynahe  noch  so  grosz  isl ,  ufricbten  wolle;  cili- 
cHe  aber  liaben  sich  dahin  erderett,  aucb  endlîcb  daruff 
verbarret,  dasz  sie  keîns  wegs  lenger  zu  dienen  gemeint 
weren.  Hieruf  hatl  hocbgeinelter  berr  Printz  inen  dît 
sacben  aberraaU  mitt  allerbandt  erbebhchen  motÏTen, 
bedencken  und  ursachen  zu  gemùt  gefiirlt  und  an  sie  be- 
gertt,  im  fall  sie  ye  abzuziehen  bedacht ,  das  sie  als  dan 
selbst  mittel  und  wege ,  dardurch  sie  berausz  zu  komnitn 
verhofften,  vorschlagen  woltten;dan  ire  G.,  sovieisîedero 
landtarUerfaren,  witsten  sie  bej  itziger gelegenheîtt ohof 
gefbar ,  schaden  und  nachteîl  sie  nicht  heransz  za  brin- 
gen.  — Was  nun,  gnediger Fiirst  undHerr,  uf  solch,<Iei 
Printzen  bescbeben  anhaltten ,  erinnem ,  Terniabnea  onf! 
zu  bertzen  fiihrung,  ferner  ervoigt,  darvon  ist  mir  noch 
zur  zeitt  (dieweill  icb  gleîch  des  andern  tags  darnach  bab 
ufsein  mueszen,und  lenger  nicht  verziegen  dor&en) 
nicht  bewust,  derbalben  ich  auch  E.  F.  G.  uf  diranal 
bierron  weitter  nicht  weisz  zu  schreLLen. 

E.  F.  G.  wil  ich  aber  dinstUcb  nicbt  verhalten  das  ge- 
irigs  tags,  bahit  nach  nieîner  ankunfTt,  racines  schwi- 
gers ,  des  Graven  von  Berge ,  dieiier  einer  alliie  ankom- 
men,  welcber  berichttett  das  er  den  -p""  dieszes  monat* 
aiuz  meins  heirn  des  Printzen  léger  auszgezogeo  ^  uad  4fai 


—  309  — 

ire  G.  damais  mit  irem  kriegsYolck  bey  imd  umb  Reusz  x568. 
herumb,  hin  und  wieder  uf  den  dorfFem ,  und  das  Fran-  Déoembrc 
xozisch  kriegsvolck,  so  ire  G.  bey  sichgehabty  in  der 
Torstadt  gelegen  haben ,  und  das  ire  Gn.  itziger  zeitt  mitt 
proyiandt  zimlich  versehen,  das  auch  kurtz  vor  seinem , 
desobgem.  dieners,  abreysen,desKonigsvonFranckreichs 
bottschafft  aida  sey  ankommen  ;  was  aber  derselben  wer- 
bUDg  oder  verrichtung  gewesen  seye ,  davon  hat  er  kei- 
nen  bericht  geben  konnen. 

Es  werde  auch  gesagtdas  der  von  Condé  mitt  dem  Ko- 
nig  ausz  Franckreich  ein  trefifen  gethan  und  ime  etlich 
Tolck  solabgeschiagen  haben,  und  das  die  sache  zwischen 
hochstermelten  Konig  und  dem  v.  Condé  in  gutlicher 
tractation  stehe.  Obbemelter  Bergischer  diener  bericht 
auch  ferner  dasz  er  under  wegen  nackendt  auszgezogen 
und  ime  etliche  brieve,  so  er  bey  sich  gehabtt,  seyen  ge- 
nomraen  worden. 

Nebenn  dieszem  soll  E.  F.  G.  auch  ich  ferner  underthe- 
nigst  nicht  verhaltten  das  vor  zweien  tagen  meiner  die- 
ner einer  von  Brûszel  (daselbst  er  seiner  aigener  geschefTt 
halbenzuthun  gehabtt)  alhie  ankonunen ,  welcher  be- 
richtett  das  er  den  eilfften  dièses  monats  von  Brûszel 
auszgeritten ,  und  das  bestendiglich  dero  ortt  gesagt  wor- 
den  das  Duca  de  Âlba  volgendts  dinstags  ia  ermelter 
stadtt  Brûszel  ankommen  und  des  Printzen  zu  Hispanien 
exequiae  oder  begengnûsz  gehaltten  worden^  das  auch 
ermelter  von  Alba  sein  kriegsvolck  hin  und  wieder  in  die 
stadtt  hab  vertheylen  laszen  ,  und  das  die  persecutiones 
und  yenrolgungen  in  den  Niederlanden  ja  so  geschwin- 
de  lUdd  hefTtig,  als  sie  vormals  ye  geweseti ,  sein  soUen, 
das  manauch  in  den  Niederlanden  weder  wenig  noch  viel 


iMti  wAakKkbUlwodfédaBtàaï 


Ûalunt  Dillenbei^,cle 

n  2!)  Decetnbris  A< 

.68.                ^ 

JuiIAU   G  H 

iVK   ZU    NaSSAW    CATZKSEUIPOCra. 

N° 

cccxxvn-. 

^ 

Noie  rvlaCnv  à  la  position  et  aux  projeta  du         J 
Prince  d'Orange. 

mer. 

'  Le  Prince ,  d'âpre  les  coiueiU  de  GenlU  rt  dot  mlm  » 

lin  numcrui  plurimam  est  ouclus  ststim  ubi  vencrunt  in  dilio- 
1  Régis   Galliac,   et  lougi;  plures  ad  eiioi  numerura  accrajù- 

1  non  eral  ttubium ,  quin  bona  pars  btîus  Normandia,  quK 

p.  93.  La  résistance  des  troupes  Allemandes  fit  éranoDir  ce 

[vojet.  «  Sic  tôt»  illa  spea  de  Hormannia   abiit  i 

■  ditione  (nt  inultt  existimant)  (juonuidam  praefeGtomm  ,qwi»- 

•  1^1  pecuoii  dicebantur  corruplî,  ■  ^  /.  —  Ce  fut  à  Bar-4«-DM 
qu'eurent  lieu  les  nëgociatioDS ,  auxquelles  cette  piica  ae  nf- 
porle.  ■  Dum  ad  opidum   Bar  le  Duc  recréât  mîlilein  OiiuipM, 

■  Itek  Galliae  venii  CatbalauDam ,  non  nniltum  siptin  nâittbiii, 
»  al  ad  OnngiuDi  legtlos  mittit,  per  qnw  comttn  wt  ifciHtw* 

•  eum  ab  instituts  aocietate  cum  Condaeo,  promisaû  dMavtis 
>  millibus  coronatorum  ad  numerandum  stipendia  millti,  etntfl- 

•  tutione  principatus  Oraogiensis  et  aliorum  praedioruin  qnM 
»  habuit  in  Regno  GalliBe.  ■  Jl  /.  p.  94- 

Cette  Note  ,  ainsi  que  la  lettre  précédente ,  est  adfcaiée  à  <{■({• 
quiB  Prince  AUennud;  peUt-étM  L  l'Electeor  daSUe*,  fttétt^^H 
a'oèl  goèrt  fnoW  l'aipédiden. 


~  3tl  — 

JHmud^eiir  fie  Prince  d*Orai)ge»  »  eoroyé  la  fieignat^de  1868 
Qomiaillon  avec  lettres  de  créance  k  Messieurs  FElecteur 
Pallatin,  Duc  de  Deux-Ponts,  et  Landgrave,  ayec<  copie  de 
ceiqae  iuy  «a  esté  proposé  de  la  part  de  Monseig,  ie  Ma- 
«éthal  de  Cossé  par  ung  Secrétaire  ,  nomméiFayelles,  et 
dhpttis  de  la  part  du  Roy.  par  ung  gentilhomme  Alemant , 
il0lA«éSohonberg(i),  ensemble  les  réponses  qu  il  lenna 

Le  dict  iCknrmaillon  est  tombé  malade  et -a  donné'sa 
créance  au  Seigneur  de  Clermont ,  qui  est  telle  : 

Que  le  dict  Seigneur  Prince  a  résolu  de  servir  à  la 
gloire  de  Dieu  en  France ,  puis  qu'il  n'a  pieu  à  Dieu  de 
bénir  son  laLeure  au'Bays^Bas^:  auquel  il  n'a  trouvé  ayde 
ny  faveur  de  personne,  comme  Monsieur  le  Conte  Jean 
•oUifrère  peu  avoir  asseuré  àvo£  Excellences.,. et  ce  en 
iHendaot  que  Dieu  donne  queLjue  aultre  moyen  cy  après 
df^hever  sa  première  entreprise. 

/«ILretiendra  600a  chevalx ,  et  licenciera  le  reste  de  son 
mtméei  mesmem^ent  les  gens  de  pied  ,  qui  sont  fort  mal 
pour  estre  nudz,  et  désire  en  tout  se  joindre  et  accorder 
avec  Monseig'  le  Duc  de  Deux-Ponts,  auquel  il  prie  se 
fournir  de  moulins,  d  aultant  qu'à  faulte  d'en  avoir  assez, 
son  armée  a  heu  grand  disette  de  farine. 

JLe  dict  Seig'  Prince  n'a  receu  aulcun  deniers  de  ceulx 
qael'iMijluy  avoit  accordé ,  sinon  la  part  de  Moaseig'  l'E- 
lecteur Palatin,  '  qu'il  est  maintenant  tellement  presse  que, 

àVn'est  secoiiru  d'argent ,  sera  contrainct  licentier  son:  ar- 

■    _  '      — • — " — 

t,(l)ScAomberifé  LeMaréchal  Gaspard  de  Schomberg  qui  /.«urtout 

aimi  'Oonme  négociateur  eu.  Alleinagne ,  rendit  de  .graods  a«nîces 

àCtorUiJX ,  Henr^ Ul  y  el Henri  lY . 

'  On  eUksoÊÊêfemlmtdn  ensorte. 


—  3»  — 

^  ftioc  Ja  CoiM  de  SnniMWg  ,  oè  a  >««  «t-M  iqrfil' «iftM 

deMigcML 

-  D^nûk  pntMMnx dn  Sci^ ConaaSbà  W JtelMf 
nrion-*  ■Mndtf  par  ong  wddii  ^  avait  cirfiàto444'» 
qa'îl  lojieA^dÉ  toBt  afaewaia  àa  àatr'^iiaûndÊmà 
pro^tànent,  et  ^lls  wijiyBniMnt  ■MlBàdaâjWpMf' 
naiir  l'Electeur  Piltttn  les  avaBcer ,  «m  da  moàtt  fM^W 
Jontfl  ta  wAouTMBoitwirlei  Je«iéÉai«OBtwr.îlt  i.I 


'  .  '.■■  ■   ,    ■  •:■•    !■  .l'f  al»  •i'û\'-\ 

t  N"  CCCXXTIf'. 

Ifote  relative  aux  négociations  du  Prince  d  Orange 
''■'  avec  le  Maréchal  de  Cassé.  (Sommaire  des  propos  qoe 
le  S'  de  Favelles  a  faict  entendre  i  Moaseîg'  le  Prin- 
'"  ce  d'Orenges  de  la  part  de  Mods'  le  M*'  de  Cossé,  lequel 
'  sommaire  le  (litSeigTrincehademandéau  dit  de  F» 
Telles  par  escript.^ 

\*  Lea  DonTelles  relatires  aux  toccb  ia  Dnc  d'Anjon  toiat 
ponr  la  moiiu  fort  exagérée* ,  aGo  de  faire  déiiitfr  le  Priaei  4f 
Mi  projets.  Ce  moyen  ne  réussit  point;  il  n'était  pas  aisé  de  traa- 
per  le  Prince  de  la  sorte ,  et  d'ailleurs  il  fui  averti.  Hais  l'ofartfaiH 
tîon   des    soldats  Allemands  fat  plus  efficace.  ■  Dimiiais  ils  qri 

>  ibin  Tolaerunt,  .  .  ,  constituit  magnis  itinerifaos  pv  Bui|bb 
■  diam  ad  Coodacum  cootendere  ;  quod  cum  suis  miUtîbas  pnfo- 

>  snisset,  espertus  est  eos  longe  msgii  coDtnmacES  qnaia  mub; 
.  ■  quare . .  coactns  est  eos  nolras  *alens  in  Germaniam  radoese.  ■ 

Longuet ,  ad  Camer.  p.  94.  Le  Roi  de  France  étoit  < 
'  obtwir,  eoMfietn. 


Onngfas  Rcelere  suoram  toililnmcoactoscst  pcdfre  En  i56d> 
iam,  qui, si  vel  laaium  simulassent  sein  interiorem  Gai-  Décembre 
Bam  pcDetrare  telle  ,  potiiissenl  ad  quasciioque  loluissent  con- 
diiîooei  pacb  ailigere  Regem ,  i)tii  plaoe  erat  imparalus ,  nec 
^tuit  tperare  auiilîum  a  fratre  Andegaveosî ,  qui  vix  potest 
tïmlïnov  impressioues  Condaeî.  •  Ep,  sfcr.  L  83. 
'X^Duc  d'Anjou,  plus  tard,  HtMiri  HI,  éloil  le  ravorî  de  aa 
\re ,  Catherine  de  Médicis ,  qui  peut-'tre  coniploic  plu»  stir  ton 
tvoacment  que  sur  celui  de  Charles  IX.  Let  Papistei  fondaient 
Ir  lui  de  grandes  espérances.  ■  Gard.  Lotharingicus  el  ejui  mi- 
BÎstri  omnia  io  aula  pro  arbitrio  administrant,  et  ut  babeaut 
«tj  as  no  mi  ne  et  BUctoritataabulaDlur,  suae  factioni  praefece. 
^rniit  DuGcm  Andegarensem ,  cui  perpetno  adsunt  aliquot  viri 
ktaililar«*ex  eorum  numéro  qui  in  postremo  hoc  bello  maiine 
insanicrunt  ;  ita  ut  jam  plus  posse  videatur  in  Gallia  quam  îpse 
Itex.  •  Lanpiet,  Ep.  tecr.  I.  67.  ■  En  lui  confiant  le  coramaa- 
deaent  de  l'année,  on  lui  donna  •  ,  dit  M'  AnciUoa,  Taileau 
tr  Révol,  pol,\l-f- ^^S.  (,  le  maréchal  de  Tavaanes ,  qui  pr^ 
tyara  *e»  victoires  et  lui  arrangea  sca  triomphes.  ■ 


UoDscigneur ,  Mons'  )e  Maréchal  de  Cossé  s«  reconi' 
■ndelrts  affectueusement  en  Tostre  bonne  grâce.  Il  avoît 
lépaté  Mons' de  Rubeniple  ' ,  Clievalîerde  l'ordre  du  Roy 
n  maître  et  cappiloine  de  cinquante  hommes  d'armes 
ses  ordonnances,  et  moy  avec  luy,  vers  luy ,  mais  à 
fbccisîon  d'unecoliquequ'aenledictS'deRubemplepar 
Uaestéconstrainct  s'en  retourner.  Cependant  le 
%S  Marécbala  trouvé  bon  que  Je  continuasse  le  voyage 
or  Bcherer  la  négotiation,  comme  il  vous  plaira  veoir  par 
i  lettre  de  créance  \  qui  est  que  ,  le  dict  Maréchal  ayant 
!u  que  TOUS  avec  vostre  armée  estiez  entré  dans  le  pays 
Picardie  dont  à  présant  il  a  charge ,  il  double  que  tous 
MûUeK  entreprendre  chose  contre  l'ectat  du  dict  S' mon 


aàÊJÊmmtémÊÊÊÊÊÊftéttii  i  ilijiiiM)  i  iiilHi  <n 


rêchal  désire  scavoir  quelle  est  en  vostre  endroîct  ToStre  , 
intention  ,  laquelle  touttesfois  lors  qu'il  me  dépescha  il 
ne  pouvoit  avoir  que  bonne  et  syncère,  d'autant  que  , 
TOstre  dit  armée  n'estoit  encores  entrée  dansle  dict.pays  de 
Picardie ,  mais  à  p  lésant  qu'alleyestet  que  je  Yay  veu  faire 
dégast ,  comme  de  faire  brusler  des  moulina,  granges, 
sacoaiger  les  Subjects  et  vivre  avec  tout  le  désordre  et 
discrétion  sur  eulx,  sans  plusieurs  auttres  insolences  et 
meurtres,  je  croj  qu'à  présent  il  ne  la  peult  plus  avoir 
telle ,  et  que  seray  bien  advoué  de  lui  et  spécialement  du 
Roy  mon  dit  maître,  de  vous  en  faire  toute  la  plus  grande 
plaincte  que  je  pourrayetvoua  en  demander  ta  raison  ;  da- 
vantage le  dit  S' Maréchal  opinion  que  vous  neserexsi  té- 
méraire quede  vous  déclairer  ennemy  d'un  si  puissant  Roj, 
qui  est  le  maître  de  mon  maître,  joinct  que  vous  n'en  avei 
nulle  occasion,  et  vous  estime  tant  que  vous  ne  vous  lais- 
serez persuader,  à  l'appétit  d'aulcuns  gentilzbommes  qui 
sont  en  vostre  trouppe,  de  rompre  avec  ung  tel  Roy,  aswi 
cognea  de  toute  le  '  C3irestienté  et-approaW  de  toa#4M 
Princes  et  PoteutaU  Chrestiens,  et  quant  bien  vous^aip 
trcprendrez,  il  vous  estime  Pnnce  si  gén«Mux  et  de  tijaom- 
ne  nature  qucToua  ne  tardrex plus  à  descouvrir  TOMveJil- 
te  mauvaise  intention,  ù  telle  elle- est  i  l'endroit -d^ 
Roy  quia  moyen, etde vous reslablir, et d'««gBiaatervM 
gFMMleurs,  et  au  oontiaire  de  les  abaisaer  contre-MM 
ceulx  qui  te  jugeront  d'entreprendre  cboe^tant  petit  iqft 
die,  au  préjudice  de  son  état,  etqu'il  vous  pri»croÏBe,fue 
Monseig'  le  Duc  d'Anjou,  frère  du  Roy,  n'est  poisc  «mb* 
pesdw  avec  Mens'  le  Prince  de  -Gondé  jqu'il-  n'a^  èà»- 
toU  la  raison  de  lay,  affiai^uevoua  ne  lEuâez  aulcun  w- 


—  316  ~ 

tatny  appuydeses  forces,  comme  vous  entendrez  en  peu  i568» 
de  jours  ;  car  c'est  chose  toute  asseurëe  que  mon  dit  S^  le  Déoembrs» 
Duc  a  contrainct  la  trouppe  du  dit  S^  Prince  de  Gondë 
recuéiller  et  repasser  la  riyièrede  Vienne  y  qu'ils  aroyént 
passé  auprès  de  Chastellennult  à  leur  grande  haste  «i 
confusion ,  tellement   qu'il  est   maintenant  aisé  à  jv- 
ger  'que  la  trouppe  du  dit  S>- Prince  de  Gondé  est'ao- 
cuiée  vers  la  Rochelle ,  attendu  les  forces  grandes  '^lie 
Monseig'  le  Duc  ha,  qui  sont  en  nombre  de  6000  ehe* 
Taux  et  de  aS  à  3oooo  hommes  de  pied  et  de  aS  grosses 
pièces  d'artillerie,  sans  aultres  forces  qu'il  attend  encores 
de  Prouvence ,  que  conduict  Mons'  le  Conte  de  Tendes.  Je 
ne  vous  parle  point  de  6000  Suisses  qui  ont  esté  nouvelle- 
ment levez  et  qui  sont  maintenant  près  de  Paris,  de  8000 
reistres  qui  sont  maintenant  en  France ,  que  conduict 
M'  d'Aumalle ,  ny  de  3  à  4ooo  chevaux  lanciers  qui  sont 
près  du  Roy  soubz  les  charges  de  M'*  le  Maréchal  de 
Montmorency , de Vieilleville,  de  Cossé  et  d'Ânville,  que 
ronsça3rt  assez  cstre  les  dits  S^demeiurez  près  du  Roy  avec 
grande  quantité  d'infanterie  ;  et  quant  est  de  l'armée  de 
Mons'  le  Duc  d'AIve,  vous  congnoissez  combien  elle  est 
k  nostre  devoyr,   pour  la   faire  acheminer  la  part  que 
vouidrions,  qui  sont  [forcarrestieres]  près  le  Roy.  De  vostre 
armée  je  ne  vous  en  diray  davantaige  que  ce  t[ue  vous , 
Monseig' ,  en  cognoissez ,  de  la  nécessité  en  laquelle ^Ue 
est  et  l'effect  qu'elle  a  faict  au  Pais-Bas.  Mais  quant  vos- 
tre volonté  seroit  de  vous  maintenir  bon  serviteur  du 
Roy,  mon  dit  maître,  et  que  vous  luy  requériez  seulement 
passaige  pour  vpus,  avec  vostre  ditte  trouppe,  retirer  en 
Alemaigne  ,  il  seroit  content  le  vous  accorder  avec  toute 
la  seureté  que  se  peult  donner^  à  la  charge  de  n'entre- 


—  316  — 

,  prendre  jamais  cbose  contre  son  estât ,  ny  subjects  ,  et 
.  quant  et  quant  <le  tous  faire  dresser  estappes  pour  jecter 
voMre  dit  armée  hors  de  nécessité ,  pour  la  pitié  qu'il  en 
a.  Et  ce  faissant  vous  acquérez  sa  bonne  grâce  et  amityé. 
Faict  au  camp  de  mon  dit  S' le  Prince  à  Siry'  ,  entre  S, 
Quentin  et  la  Fère. 

Mais  est  à  noter  que  le  dit  S'  Roy  vous  accommodera 
du  dit  passaige  par  tel  lieu  que  hoa  luy  semblera ,  à  coo- 
dition  que  passerez  seureoient.  ^fa 

Fatbllbs.  ^M 

■  bi.^ilw'i'  .:.■■■}•:.   ■  ■!  \  r-  _  '  -.    '■■-  '*■--  '■■y,  .••■jnùitf»i'>,-'' 
'  -'■'■'S*' 


LePrisca 

se  trouvoi 

an  commencement  de 

i569  dans  d»  dr- 

oonslancea   exlrÉmemcot   pénibles,  o 

Orangiu 

splaneperi 

t.  ?ioa 

■  solum  deseritur  a  suL 

I5i  maaimu 

uabû 

>.  periciilum 

impcnclGt 

naro   minilB 

,ur  ae  jugula.u^   i 

psumel 

■  [loitentlpvn 

statures  Nassaviensein  Ce 

mitalum 

.  Langtiet 

o^O 

mer.  p.  loi. 

Ayant  rëussi  à  retenir  e 

viroD  d 

uzc  cents  cheTsui, 

il  rfaoluide 

se  joindre 

BU  Duc  de  Deux-PonU 

quiraisoitd 

^^t^ 

prfpanlift  pour  Tenir  bu  Mcoura  du  Prince  de  CcMid^  La  !■<• 
d'OuoiiTÎlle  amena  au  Prince  d'Orange  3ooo  piétons  Tnmfk 
et  5oo  à  600  chevaux.  Long, ,  Ep.  seer.  L  83.  Eu  i568  b 
manque  d'argent ,  ayant  empCché  le  Prince  et  son  frère  Loaii 
d'agir  «imaltanément ,  BToit  fait  échouer  l'une  et  l'antre  np^ 
dition  ;  en  t569  la  ntéroe  cause  raîllit  avoir  le  même  réfultaL  Im 
délab  forcés  dn  Dno  amenèrent  peut-être  la  défaite  dvlana^ 
et  rendirent  la  situation  du  Prince  d'Orange  en  Lomlna  cri- 
tique. ■  Si  urbea  et  principes  qui  sunt   ultra  Rhenum  jnn^ 

■  sent  Bipontinum   aliqua  pecuniolâ ,   dndum   instruxîaaet  •■m 

■  exercitum  et  forte  Condseus  non  periisseL  >  Long,  ad  Carnet. 
io5.'  ■  Vereor  ne  ipsi  Orangio  idem  accidat  qood  anperMre  ta- 

■  itate  ejni  fratri  accidit  in  Frisia.  >  B^n.  *eer,  L  81.  Ln  Dm 


w  317  — 

iUot  enGn  arrivé ,  on  marciia  vers  le  sud-ouest  de  h  France.  Il  ;r    ■  56g. 

plus  i  «spércr  des  taleals  milîlaires  du  Prince  que  deceux  du  Attî! 

One  Laagiir!  écrit:  ■  Orangius  conttituit  adjungcrese  Biponlino, 

>  iU  ut  ipK  et  Galli  qui  cuui   ipso  sunt  ,  efficiaDl   prirnam   aciem 

■  Bipontini  exercitus,  qui   quanlus  sil   Imperalor  tibi  uon  est  ig- 

txMum.  •  Âd  Cainer.  p.   ^5.   Et  quelques  semninea  Bprca.  ■  Ipse 

'h  Biponttnui  didïrit   experientia  ae   ignarare  id  quod  exisdmabat 

Uitca  se  tcîre ,   oiniirum  artem  regendi  exercitum  ,  qiiire  audio 

enm  conslituîsse  redire  domum   et   prxficere  suis  copiis  Priaci- 

pwn  Oringiura  ,  qui  est  rei  militam  perilior.  •  Ep.  secr.  I.  98. 

Xe  Duc   romirut,   après   avoir  nommé  pour  le  remplacer  Wolrad 

^mtede  Manirell. 


LETTRE  CCCXXVni. 

Jean  Baert  au  Prince  (F  Orange.  Il  l'exfiorle  à  se  garder 
des  embûches  du  Duc  d/ilbe.  Nouvelles  des  Pays-Bas. 

"J'  Ce  Jean  Baert ,  que  ce  Dom  soit  véritable  ou  supposé ,  aura 

Brobablement  to'it  le  litTet  dont  parle  le  ProFeaseur  van  (appelle 

in*  MS  Bijdragfn  toi  de  Grsch.  d,  Ntderlantiea ,  p.  3 1  a.  •  Corte 

vrrmanin^hr  aen  aile  Chriflenen  opt  itinnissc  a/t  aihii,  met  groo- 

1er  ivrtethrit  If  werrte  geslelt  teghen  Reer  A.  van  Siraekn.   Anno 

-■  l56g.  De  schrijver  heert  zij'nen  nnnm  vcrborgen  gebouden  ,  doch 

ticb  le  kennen  gegcven   als  iemaud  ,  die  om  bet  woord  Godi  uît 

a  het  Vaderland  gcbaniien  was.  > 

:  16  mars  avoîl  eu  lieu  le  combat  de  Jarnac.  Condé  y  périt. 
XiC  bras  eu  échaq>e  et  la  jambe  cassée  ,  afTroutant  une  mort  cei^ 
,  ■  Qu'on  sonne  la  rharge  1  dit-il  ,  «  le  péril  est  doux  pour 
»  Cbrbt  et  le  pajs.   • 

Monseigneur  ,  en  toute  humilité  supplie  estre  recora- 
Bundé  en  la  bénigne  grâce  de  Tosire  Excell". 

MoRsctgaeur ,  la  (idélitè  et  affection  que  je  doibs  avoir 
h  tout  ce  que  concerne  le  service  de  vostre  Ezcell.  me 


Ij^M^  falct  en  hasle  dépêcher  à  tfxlle  la  présente  poar  incoati- 
^■t  nent  l'advertir  comme  au  jour  d'hier  quelques  ungs, 
soigneiiK  pour  la  personne  d'icclle,  me  sont  venu  déclarer 
(comme  ih  sçavoient  le  zèle  dont  je  luj  serve  et  quej'ad- 
vertys  souvent  à  vostre  Ëxcell.  des  occuireRces),  qullz  «i- 
loieDt  seuremeat  et  de  bien  bon  lieu  asseurez ,  que  quel- 
'  que  S'  de  cette  ville  (lequel  ilz  m'ont  nommé ,  souhi 
promesse  que  ne  le  con6eroys  aux  lettres  pour  le  dangier, 
mais  si  j'avois  cifre,  le  ferois),  ayant  esté  mandé  au  Pays- 
Bas  par  ung  grand  personnaige  d'irelluy  ,  mesmes  ung 
chevalier  de  l'ordre,  ce  que  j'adjouxte  en  conGd  en  ce  (le- 
quel ilz  m'ont  nommé,  soubz  serment  que  ne  revéleroji 
son  nom, pour  ne  luy  importer  moins  que  la  vie  s'il  fust 
6çeu  du  Tyran),  y  at  entendu  delà  bouche  du  mesme 
personnaige ,  qu'il  estât  esraerveillé  comment  le  Ducq 
avoit  tant  sçeu  galgnerchez  ceulx  qui  conversoientàren- 
tour  de  vostrc  Excell,  qu'ioelle  ne  disoit,  faisoit  ou  se 
trouvoit  en  riens  qu'il  n'en  avoit  des  adverlences  ,  et  que 
partant  il  désiroitbien  que  vostre  Excell,,  ensambleMon- 
aeigneur  le  Conte  Louys  (dont  il  baise  humblement  le* 
mains)  y  prinssent  plus  grande  garde,  afiq,  que  leurs  àe»- 
seingset  eatrepnnses  fussent  plus  secrètes,  et  surtout  que 
l'ung  et  l'aultre  eusse  soigneuse  sollicitude  de  sa  penwnw 
et  gardasse  bien  à  qui  se  fioit  et  où  se  trouvoit,  car  posû- 
blequeleDucqtraictoit  et  avoit  traicté  pour  faire  ung  mau- 
vais tour  à  l'ung  et  à  l'aultre  pour  les  faire  dépêcher  par  qud- 
que  coup  ou  autrement,  ce  que  Dieu  par  Sa  grèce  ne  po^ 
mectra ,  ains  conservera  ses  fîdelz  ministres  qui  travaillent 
pour  Sa  gloire ,  nonobstant  toutes  embûches.  Moy  néant- 
moings ,  pour  l'acquit  de  mon  debroir ,  n'ay  vohi  ^ller 
d'en  advertir  rostre  ExcelL ,  ores  que  dès  longtemp»  s^ 


IesCrahisonscIuT^ran,af£nqueau9oingffCcoti9tiitn^  pais- 
se aiiiciuxter  oe  que  trouvera  convenir.  Par  le  foiirler  de 
Monseig'  le  Conte  van  den  Btrch,  ay  envoyi-  à  vostre  Escell. 
la  sentence  de  Stralen,  ensemble  requis  advisdt^  ce  que  on 
enpourroit  faire  ;néantnioings,  pour  ce  que  la  responce 
pourroit  tanler   et  que  à  lad vanche ment  de  la  cause 
pourroyt  servir  que  à  tous  et  signamment  aux  Princes 
JAlleniaîgne  fussent   au  plus   tost  reinonstré  le  but  de 
!■•  oppressions ,  ensemble  le  succès  des  affaires  du  pays, 
H^ecq  la  justification  des  subjects  ,  aussy  de  vostre  £x- 
cell.  et  autres   y  nommés  ,  ay ,  par  conseil ,  mis  main  à 
l'oeuTre  pour  le  tout  publier  briefemenl  et  espère  que  de 
brïef  se  pourra  trouver   imprimé  en  Francbois  ;  estant 
Ucheré  l'envoyeray.  Je  suis  délibéré  de  le  faire  aussy  en 
^btÏD  ,  Alleman  ,  et  Thloys  '  (affîn  qu'il  soit  manifeste  en 
Hpis  pays)  si  je  puis  trouver  emprunté  tant  d'argent ,  car 
Puni  poverté  sont  lellz  despens  impossibles.  Si  la  justifi- 
^ttion  de  Mons^  l'Admirai  peult  estre  divulgée ,  il  n'eust 
est^   besoing,   mais  icclte  attend  le  com  m  en  dément  de 
vostre  Excell.  Plusieurs  me  pressent  pour  rimprimerie  de 
rhistoyre  et  succès  de  la  religion  au  Pays-Bas ,  mais  com- 
pen'ay  l'argent  pour  le  débourser,  fault  que  contre  mon 
^lelaisse,  si  Hultre  ne  ledesbourse.  A  tant.  Monseigneur, 
ieà  Dieu  conserver  et  prospérer  vostre  Excell" ,  comme 
«15  les  bons  désirent.  En  baste  ,  ce  19  d'apvril  iSÔg. 
de  vostre  Excell"  plus  que  très  humble  et 
très  obéissant  serviteur  à  jamais  , 
Hahs  Baut. 
A  HoDMignear  Alnnaeif^ncur  le 

d'Orange  ,  Conte  Hp  Nassau  Ftc. 


AiriL 


■^ll^  L«9a  juin)*  jonction  lefit  avec  les  tronpes  de  l'Amiral,  IprèiU 
itnIL  pi*'^^  ^^  la  Charité.  Ainii  s'accomplit  une  enlreprîac  iloiit  la  réussite 
Sïoit  paru  ,  incme  à  Coligny  ,  presque  impossible  fta  JVbur ,  Dîl- 
coufj,  p.  967),  et  dont  le  Prince  n'avoit  pas  ignoiii  les  nom- 
breuse»  difficuUéi.  »  J'ai  souïenl  oui  dire  ,  .  écril  Je  la  Xcae .  1. 1. 
p.  967  ,"  à  Monsieur  le  Prince  d'Orange  qu'il  s'eibahissnil  comoM 

■  en  un  si  long  et  difficile  cbeniln  ,  les  Calliali']ae3  n'avoyent  seen 

>  choisir  une  occasion  favorable  pour  eus  ,  et  que  qurliiuefoii  on 

■  leur  en   avoit  offert   de  bell^d  ,  à  cause  de  l'embarrauenical  do 

'-  Vcn  OBtte  4poqu  «at  Uen  la  cODTciuiîaa  ^m  Miwfimmn§' 
^ort^dsmM  Jb^Mrv«  CCapiLàrang.  p.  173;;  kM<M4ttW 
b  M—liBWl  BfMirt—  cheji  Mtoy  . .  ■ .  «—  tpTû  -«WJMI  tmim 

•  ou  toM,  aj  à  MivMoa,  iioiip« «MMidaJHftMMVW 
9  «bMbiB ,  Bj  DM  ritn  «u>4«  ;  juxiMi  ta  ,  pfv  mnéiw  4lt  «^ 

•  nitnn Mol  patitml,  pour l'amaar  d^ aïojr . . . . ..  J^«atoilka 

iiraiMMioiisiMBpalè  MsMd'Oruicir  M,nMdl<«|U«M 

i  Aa. -f« latRKinT' on  fort (nad p«noaiM^  kMa«(fi^''ti^ljjii 

•  'dfaataroltUwdatoalMcbaMai  H  WcBtrMM  «KpM<;MM 

•  da  fOil  anaii  >  at  «  doBaoit  k  oonlpa  à.U  faota  ^Ét^M  .«t  MB 
»  <trrtgawyiir«l»owB*d*B><aqrta«Dl;  ntiaO  dlt^tnatâv 

•  rtfteroit  pas  en  si  beau  chemin  et  qu'il  re*olerail  bien-toM.  H 

■  ATOit  une  fort  belle  façou  et  eatoil  d'une  fort   belle  tatUb  Le 

>  Comte  Louis  son  frère  l'avoit  plut  petite,  n  Le  Prince  te  trotm 
aoMi  an  combat  de  Roche  l'Abeille  ,  où  il  cnmmandoit  h  oatfi  de 
bataille  aTee  le  Comte  de  la  Rocbefoacaald. 


LETTRE  CCCXXIX. 


Le  Comte  de  Megea  eut  Conseiller  etAssonville.  Il  M'in- 
forme des  intentions  du  Duc  d'Elbe  à  ton  égard. 

\*  Cette  lettre  ett  aoe  preave  péremptoira  qne  le  Gxnle  se  fi- 


iRie  plusiears  hbloricns  le  rapportent,  ea  i56&.  H  mut- 

ntl«7  jaav.  iS^i,  Vigliiis  écrit  le  ag  jouv,  «  t;omilis  Megaai  Gu- 

'  "   'i  FrUlac  luortem  nostralcs  onincs  valde  iloletil.  *  £p.  ad 

Bopp.    61 3.  —     Le  Comle  avoii  priï  pari  aux  mesures  contre  le 

Ëardinal.  •  Let  cbevalkn   e^tablirent  une   alliance  avcrq   sonnent 

il  très  atroict ,  prenam  pour  un  signal  certain  nombre  de  flèches 

liées  cE  trousïAcs  ensemble,  qu'ilz  porlnient  eux  iliesined  et  leurs 

allîei ....   Et   furent   de  celle  conrédératioa  ...   le  Comte   de 

Mf^hem.  a   liupptr  ,   Mémor.   p.   35.  Déjà  ■  la  venue  du  Duc 

f  Atbc  le  bruit  avoit  couru  que  tous    ceux  (]ui   en  avolent  élé, 

nroïent  punU.  >  Der   Herzog  von  Alba  iioll  betoich  habcn  slleo 

fe  denjenïg«n  sa  die  pfcil  gerùlirt  itnd  die  supplicarion  der  Edellea- 

»  tbe  guett  gefunden  haben  ,  nach  leib  und  gacl  zu  trachten  ;  da- 

gegea  sic  nichls  hplfrcn  soll ,  sie  haben  revociri  oder  nil.    Dar- 

umb  ilehelder  ait  Graf  Peter  Ernst  vod  Mnnsfell  und  der  GrafT 

von  Meghen  in  glcichen  geferden,  ob  sîe  schon  nocb  nit  einto- 

gen  seiol»   l'NnmtlIes  ila   gitrpt.    i5(J7.  M.S.).  Mais  la  crainte 

dai  CoroXo  mâuic  en   1363,  malgré  les   jcrvicei  qu'il  avoit  rendus 

i*  lors ,  C4nictéri:it  encore  bien  plus  forlemeDl  le  régime  impi- 

du  bnc. 


Mons'  le  Consillier.  J'ay  receupt  la  vostre  Ju  iS'  de  ce 
mojs ,  et  puisque  le  Duc  ne  sceîct  aultre  chose  de  ce  que 
tçtrés,  je  n'en  firay,  suiraot  vostre  advis,  pour  quelque 
tamps  ancnre  nul  sutiihlant.  Sy  vous  srnves  pur  manier 
(I« discours  snoqueiel  ' ,  ou  de  det  Rio,  ou  Hesse(i),s'il  pans- 
sent  faire  crime  de  lèse  Mai*  de  avoir  esté  de  l'oppinion 
d'escripreo*  Boy  pour  le  partemant  du  Cardinal  et  oussy 
davoir  pourlé la  [limevvlirj  quil  sont  niys  aux  cherges  de 
Hoos'  iI'Egmont ,  vous  raie  feries  plaisir  de  m  un  advyser. 
Quant  re  que  mcscripvcca  qu'il  fatilt  inlerprelereii  bonne 

-  (l)  Hrite.  h.  Del  Uiu  ,  Fisi:al  de  Bourgogne  «1  J.  Heucli ,  uiti- 
MUler  a  Gand  ,  étoieni  nuimbres  du  conseil  des  Troubles. 


1569. 


ëSfy  HOTte  ve  que  Mona'  ée  Nayrcnrmes  passast  avecque  le 
*iW*'k  S'  que  scaves,  yl  me  samble  qu'il  est  dousteus;  car  sy 
Tinlention  estoit  bonne,  yl  jne  saiti Me  qu'il  eust  respon- 
du  quelque  chose.  Enfin  il  s'en  fault  rcincctre  à  cequien 
cstisy  les  François  isson  este  baluspourla  seconde  foys,i! 
aviontassezdecoleur  pour  faire  la  pays '.le  vousprie  quant 
aurecs  quelque  chose  qui  mérite,  de  m'en  vouloir  faire 
part ,  et  mander  à  mon  consitîrge  qu'il  m'envoie  ung  mesa- 
gier  exprès.  Il  n'y  ast  que  ung  jour  ou  deus  que  je  suis 
esté  vers  l'évecque  de  Munster  et  il  m'et  oussj  venu 
Toc^,  nùs  )e  u'«7  loeu  aultn  .dioM  wiMwJl^;<K  .MM 
que  tout  M'  coy  oo  Alemayienie^-A  tint -M»  lOTOim^ 
ânr^  dtfInflntKm  cedrt  en  vostraliomM  pAlMi'lM^lr- 
iienitceafiâejujIlot'A'iSâ^.  '    ï*  '   '  . 

Vos&e'bim  bon  et  piBoBt  IBUff 
^^A"FiM  M  Bannrt. 

AMaMiardo 
ÛMuflliCT  da  u  Hwi 
à  Bmxellea. 


Le  si«se  de  Poitien ,  que  Colign;  fat  coDlniDt  de  low,  dst 
du  35  Juillet  jusqu'au  7  septembre.  Le  Prince  t'y  trouTm.  Le  bnit 
courut  qu'il  s'étoit  rendu  de  la  Rochelle  en  Angleterre  ;  fa^Mrf, 
JSp.  tecr.l  109. 

Vera  la  fin  de  septembre  il  donna  une  belle  preuTe  de  coonfe  rt 
de  dévouement.  Il  travena  la  France ,  Mgané  en  pajaan ,  ane 
cinq  compagnoiit  pour  aller  négocier  des  teconn  en  AU<m|>i. 
On  n'avoît  presque  osé  le  luy  proposer.  ■  Is  raed  geplaefi  of  àe 

■  Hcere  Prince  in  Duitsland   soude  gaen  om  emige  pOU  Mod- 

■  dmftige  saken  die  doen  voar  h&ndeo  vraron  ;  vmt  dn  olHnl* 


N*  CCCXXIXV 

Nouvelles  relatives  a  la  bataille  de  Moricontour. 


",*  Peu  de  jours  après  le  dépari  du  Prince,  eut  lieu  la  baUÎIle 
de  H-iDconlour.  Les  Comtes  Louis  cl  Henri  de  Nassau  itoieut 
nslis  à  t'armée  ;  le  dernier  avoil  interrompu  ses  étudet  pour  u 
Joindre  à  l'expéditiun.  •  Priucipis  Orangii  fralcr  iDiuiniiis  natu  , 
«  adoIcMcalulus  octodecim  aiit  Dovemilecin)  auDorum  ,  quem  dan- 
a  lem  operam  lileris  Argeulorati  fralres  secum  abduieruot.  * 
■Languet ,  £p.  sccr.  I.  117.  Les  Proleslants  furent  eoioplèlement 
'dtfaiU;  ce  désastre  doLl  être  allribué  «urloul  à  la  mutinerie  dea  A.I- 
No*  lansquenets  dirent  qu'ils  ne  Toulo)'ent  marcha-, 
leur  bailloit  argeiiL  Un  quart  d'heure  après  cinq  cor- 
«  nettes  de  Reilres  en  dirent  autant.  »  De  la  floue  ,  Disc.  p.  987. 
Xie  Comte  Loui»  se  distingua  selon  sa  coutume.  •  Se  firent  deux 
ou  trois  grosses  charges  et  recharges  de  quinze  cens  ou  deux 
mille  chevaux  a  U  fois  ...  ,  et  là  le  Comte  Ludovic  et  le  Comte 
■  Wfilnd  de  Manafeld  *e    porièreut  bien.  ■  /.  /.  p.  g83.    Jl  cit 


t^S^   vrai  qu'un  moment  il  paroit  s'être  trop    livré    à  t'iin])étnoslU  il« 
\   courage.  «  L'Amiral ,  (I.  L  p.  g88)  manda  au    Comte   Ludo- 
â  noalre  balaille,  qu'il  se  renforçast  de  Iroa 
e  qu'il  fît  ;  mais  lui  mesme  les  amem ,    et  au  mesme 

■  temps  se  commença  le  combat  ,  où  il  demeura  obligé.  De  erà 
'  R'eruuytil  que  le  dit  corps  fut  sans  conducteur,  u  Mais  ce  fut  en- 
core Ini  qui  sauva  les  débris  de  l'armée.  ■<  Le  Comte  Ludovic  fut 
•■  ailvvi    eDTJron  une    lieue  ,    lequel   fît  une  très  belle  retraite  a<K 

■  trois  mille  chevaux  en  un  corps  ,  et  n'y  esloitM.  l'Admirai,  pour 
B  ce  qu'il  avoil  esté  blessé  au  commencement.  ■  /.  /.  Apr«s  c* 
désastre  a  le  corps  des  Heltres  ,  qui  esioit  encores  de  Irtiis  aâU 
f  chcïaux,  donnoit  répulolion  à  l'armée.  ■>  /.  /■  p.  looi. 

Durant  ki  nmif  moi*  qui  l'écoulèrent  dqmii  U  bataBk  dslfo» 
oontonr  jntqu'à  U  pais  de  St  Gcmiain  ^  l'aimée  de*  HagMMOli , 
I,  l.f.  looo ,  *  fit  pria  de  trois   cent  liewa  tcNiiBojHt  afmàk 

■  Royaume  de  France.  ■  Le  Comte  Lonii  partagea  toHMi  en 
f at^ea  ,  tooa  eea  daa|;ir«>  ■  I/amés  s'eftut  tppeoàtéa  àm  U»- 

■  ne,   il  ]«  paaaa  avec  partie  des  fomet  de  l'armé» poara«NAr 

>  qndquea  placea.  »  1.1,  p.,  100^  Aroccaiios  d'ona  wjj^hij|a  vk 
dangerHue  de  Coligny ,  de  k  Noue  (/.  L  p.  1004)  lait  là  iHMhn 
anivaDta:  *  Ajant  perdn  le  gond,  sur  lequel  U  porte  aetaMil, 

■  Balaiateent  en  enat-onpcH  trouver  on  twnMable.  Il  ert  •iim§  fai 

>  M.   le  Comte    Ludovic  esloit  un  brave  Chef  et  bien  ealimdda 

■  François  :  mais  pourtant  n'avoit-il  pas  acquis  raulhorité  de  l'io- 
•  trc ,  ne  son  expérience.  ■  Toutefois  il  résulte  de  ceci  que  le  Coid- 
te  Louis  éioit  le  seul  auquel  on  put  songer  pour  remplacer  CoIïcdt: 
celui-ci  avoit  5i  ,  le  Comte  3t  ans. 


....  Du  costédes  rebelles,  toute  leurarûllerie  en  Dombre 
de  douze  pièces  n  esté  prise  ,  entre  lesquelles  estojcot 
quatre  canons,  qii'ilz  avoicnt  gaignés  à  Lusiguan. 

Tout  leur  bagaige  et  charîotz  des  reittrei  gaignés ,  toute 
leur  infanterie ,  tant  des  Françoys  qu'Allemans ,  deûàica 
et  raorts ,  estant  estimé  le  nombre  des  moits  de  guttone 


—  325  — 

4  quinze  mil  j  toutes  leurs  enseignez  prisez.  Quant  à  leur  1 569. 
cinralerie,ilz  ont  perduez  toutes  leurs  cornettes ,  et  y  a  de  Octobre, 
mil  à  douze  cens  chevaulx  de  leurs  morts  sur  la  place.  Le 
ContedeMansfelt,coroneldeleursreittrez,y  est  roort(i); 
les  aultres  ne  sont  encores  recognuz  parmy  leurs  morts, 
•oyrant  toujours  les  nostres  la  yictoire  sans  encores  se 
estre  amusés  à  les  recoignoistre ,  mais  bîentost  on  en  en- 
Toyera  une  rolle ,  n'ayant  esté  prins  quasi  point  de  leurs 
prisonniers  pour  avoir  esté  touts  tuez  la  pliispart ,  et  les 
aultres  François  s  en  estans  enfuys  et  ayant  laissé  massa- 
crer leurs  gens  de  pied  et  leurs  reistres.  Le  Sr  d* Acier  et 
de  la  Noue  sont  prisonniers.  Quand  à  Theure  de  leur  prin- 
se ,  on  reprochoit  que  leur  admirai  en  estoyt  enf uy  com- 
me de  coustume ,  ledit  la  Noue  respond  que  non,  et  qu'il 
asseure  que  quand  il  fust  prins ,  l'admirai  avoyt  esté  bles- 
sé (2)  d'ung  coup  de  pistolade  au  travers  du  corps  près 
de  luy ,  et  ne  pense  pas  qu*i  soit  allé  à  cent  pas  sans  mou- 

(1)  mort.  Celle  nouvelle  étoil  fausse. 

(a)  blessé.  Le  même  de  la  Noue  écril:  «  Quand  Bf.  l'Amiral  a  manié 
»  les  armes  ,  il  a  fait  conoistrc  qu'il  estoit  très  entendu  ,  auUnt  que 
•  Capitaine  de  son  temps,  et  s'est  tousjours  exposé  courageusement 
>  aux  périb.  Aux  adversitez  on  l'a  remarqué  plein  de  magnanimité 
»  et  d'invention  pour  en  sortir.  »»  /.  /.  p.  1009.  Voici,  dans  une  anec- 
dote extrêmement  touchante,  le  secret  de  sa  constance  et  de  sa  force. 
«  Comme  on  portoit  l'Amiral  »  ,  qui  peu  de  mois  auparavant  avoit 
perdu  son  frère  bien-aimé  d'Andelot  ,  »  dans  une  litière  ,  i'Ëstran- 
■  ge»  vieux  gentilhomme  et  de  ses  principaux  conseillers,  cheminant 
w  en  même  équipage  et  blessé  ,  fait  avancer  sa  litière  au  front  de 
m  l'antre ,  et  puis  ,  passant  la  tête  à  la  portière  ,  regarde  fixement 
»  aoD  chef ,  se  sépare  la  larme  à  l'oeil  avec  ces  paroles  :  Si  est-ce 
»  que  Dieu  est  très  doux  ...  Ce  grand  capitaine  a  confessé  à  ses 
»  privés  que  ce  petit  mot  d'ami  Tavoit  relevé.  »  UJubigné. 


— .3SQ  — 

,$Mg»  rir.  Tonleifins  on  ne  aotii  enoores  gaeenin^êfÊHMi 

OitahM.  feulement  dbBDë  Uer  la  bettaille  et  s'en  poinîiiÉI  Im* 

tûitentefidjreieperdcalaritës.  Nesepesk  ovbiier'fnèà 

Jft  darge  qne/fiostiûcte  où  estoyt  Mons'  le  l^mt£Émjim\ 

il  fiM  porté  par  terre  et  ftttt  releiré  par  lIoniR  fellM^ 
^  YiUat^  nMÔateuait  admirai  de  Flanêre  I  ^  pM 

eeenjer  nommé  Yinœ^  et  n'est  point  orejdilo 
jenane  Prince  6a  est  porté  TaîUamment.  f»r« 

l  le  Prisée  d*Orange  estojt  partj  trou  joof 


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liETTRB 


^>H.%% 


Le  Prince  à  ta  Prfncesse  nT  Orange.  //  luirappejte  ^ 

ses  depoùrs. 


\*  Lettre  touchante  et  remarquable ,  surtout  aussi  par  le  too  de 
bonté  et  de  douceur  du  Prince  envers  une  é|K>use  doutThumeur 


riâtre  et  les  écarts  faisoient  son  tourment.  Au  commencement  de  1 569 
elle  s*étoit  rendue  auprès  de  lui  à  Spires,  ainsi  qu'il  paroit  par  un  pas- 
sage intéressant  de  Languet.  «  lUustrissima  princeps  Orangii  uxor  bcri 
»  hincdiscessit  a  marito  evocata  Spiram.  Solita  est  me  interdnm  ad 
»  sevocare,  et  mecum  conferre  de  pluribus  rébus ,  etomBtDocnt 
»  persuasum  me  posse  ipsi  praedicere  istorum  motunm  eveDlam.., 
»  Miratus  sum  autem  ejus  iogenium  et  magnitudinem  animi,  Ex- 

>  postulabat  semper  mecum  quod  non  saepius  ad  eam  acoedi 
»  quod  ideo  intermittebam  ,  quia  videbam  ipsam  impleri  ab 

>  tatoribus  inanissimis  spebus ,  quas  nolebam  meo  suffragio  appris 
»  bare ,  nec  etiam  ipsi  adimere  cum  sit  Ticina  partuL  »  Ep.  ei 
Corner,  p.  99. 


i~  M.i  femme,  j'ay  veu  par  voz  lettres  et  entendu  par  nos-  i56g. 
are  secrétaire  la  cause  et  raison  qui  vous  ont  nieu  que  Notetnl 
•'estes  ce  coup  venu  me  trouver,  lesquels  raisons  cer- 
tes ne  treuveaulcuncment  suffisantes  au  regart  du.  debvoir 
W  obligation  que  une  femme  Joibt  à  son  mari,  en  <.-as 
qn'elle  luy  porte  aulcune  affection;  car  de  dire  que  aves 
promis  de  vous  janimais  trouver  en  i;e  pais ,  yl  fauU  con- 
■idérer  que  devant  cela  vous  avez  promis  devant  Dieu  et 
flou  Eglise  de  abandonner  touttes  choses  du  monde  pour 
ntivre  vostre  mari ,  ce  qui  me  semble  vous  debvroit  estre 
^us  au  coeur  que  ions  autres  minutées'  et  frivoles' ,  si 
mlcunement  pensés  satisfaire  à  vostre  obligation  et  dcb- 
■oir.  Je  ne  dis  cessi  pour  vous  voloir  persuader  de  venir 
Imî,  car  puisqu'il  vous  est  tant  contrair,  leremésàvous, 
puis  pour  vous  ramentevoir  de  vostre  obligation  selon 
^ne  suis  tenu  de  faire ,  tant  par  le'  commandement  de  Dieu 
!^e  pour  l'amitié  que  je  vous  porte ,  affin  que  demain  ou 
^rès  advicoge  ce  qui  peult,  je  sois  satisfaict  à  ma  con- 
■àencede  vous  avoir  remonstré  ce  que  devant  Dieu  et  le 
Vionde  estes  o|;ligé^  mcsmement  plus  en  ce  tems  que  en 
•ng  aultre,  où  je  suis  en  ce  perplexités,  comme  vous 
jBesmes  scavez,  où  il  n'y  at  chose  en  ce  monde  qui  donn« 
l^sde  consolation  que  de  se  voir  consolez  par  sa  femme 
M  veoir  que  avecque  pacience  elle  démonsire  vouloir 
Aafirir  la  croix  que  le  Tout-puissant  amvoie  â  son  mari , 
aesmes  quand  c'est  pour  choses  où  il  a  pensé  avancer  la 
]|itoire  de  Dieu  et  pourchasser  la  liberté  de  sa  patrie.  Il  y 
■  après  ung  aultre  cause,  qu'il  y  avoit  tant  des  affaires 
|NMir  communiquer  avecque  vous ,  lesquelx  ne  se  lessent 
Mcrire,  et  d«)  où  despent  maintenant  ma  vie  et  mon  hon- 


Mtp  afifibies 'jcUsisiiim^  «d^iiT)H>B!  'mffétà^sm^fi0^Êt9lf)hiiif 
^^)  ^èlftiiibiu^ènipcirteJ  ^  vww  feu  >hiii^biji%n|i  |ijph  >|| 

tmur  iî^imicfikt  4é^iiaiit«ie  BUBidfa»^i|og 

SttfiDiitip'fdtt^niâUeat^dâ  teiH  :  mcp  plus^ipnBiy 

icst,  ^lomè  mollit  fiôHirf  pouc  limkéù.f^aamf^ 

punir  fe  grant.ënvie'qpw^.j'ay  de  Vans  Tncy 

WÊÊS  teignedhm  et  amjs  y  avquels  i^  piplif iieÉÉetoMiieillal 

inetfowrersciijHlIéiftàcaitte  dagEand  lMfMi^^^pM|fi§i 

niBjneltinip^l^e'Vimi^lesÉepeiisery^a^ 

qvtfi  ^m^Hoèîiwtfumfi».  fenune^  ^  |aktéli^diffi<»h<il|i'Mf 

si  prosdSe^  Je  i^o .  aussi  Vostre  advis  «que 
daller  en  France  et  Angleterre;  je  vouldrois  que 
res  de  la  France  fussent  en  tel  estât  que  nous  y  puissioat 
aller  seurement,  car  les  affaires  des  povres  Crestiens  se? 
roient  en  melieur  estât  que  ne  sont  maintenant,  et  tous 
en  puis  asseurer  que ,  si  Dieu  par  sa  miséricorde  n'y  mest 
remède ,  que  le  povres  Chrestiens  seront  autant  afflues  et 
plus  que  au  Pais-Bas.  Si  le  Roy  prétend  de  faire  cela  à  set 
subjets  que  ferat-il  aux  estrangiers  ?  Par  où  porrez  coasi* 
dérer  qu'il  y  a  de  penser  de  se  pouvoir  retirer  là.  11  y  a 
aussi  des  raisons  touchant  Angleterre  que  je  ne  p«ulx  es- 
crire ,  mais  je  vous  asseure ,  quand  les  aurez  entendu^  la 

'  importe. 


àr  vous  sera  passe  d'y  aller.  Or  nous  afïaires  sont  en 
fà  estât  qu'il  n'est  question  de  se  résouidre  de  vouloir 
erenuatellieu,niaislaqueslioiiestdc  voir  où  l'on  nous 
luldm  recepToir,  car  tant  en  viles  que  rrpublîcques  je 
inse  qu'ils  les  penseront  plus  de  deux  fois  avant  que  me 
Rceroir  ;  comme  je  pense  aussi  que  la  Rbyne  d'Angleter* 
',  Roy  de  Dennemarck ,  Roy  de  Poloni  et  bien  des  Prin- 
sd'Alamaigne  feront  le  mesnie.  Je  ne  parle  icy  de  voua, 
ats  de  nioy,  à  cause  que  je  suis  en  la  mauvaise  grâce 
fe  l'Empereur.  De  cecy  et  plusieurs  aultres  choses  nous 
usions  peu  avoir  parte ,  mesinement  quant  je  vous  por- 
ly  veoir ,  et  où,  et  parque!  moyen  leplus  secret  ;  car  tous 
tes  svlgoeurs  et  aniys  sont  de  ceste  opinion  que  dores- 
■vant ,  puisque  ma  venue  parderà  commence  ester  noloi- 
làchssciin,  qui  je  ne  arreste  en  ung  lieu,  mais  aujourd- 
■y  en  une  plasse,  demain  en  ung  aultre.  l'ujs  doncques 
ne  plaît  â  Dieu  que  je  sois  en  ces  misères,  vouidrois 
Foir  eu  ce  bien  de  vous  avoir  peu  vcoir  seulement  peu 
1  jours:  il  me  semble  que  eusse  esté  tant  plus  content 
Hiffrir  tous  les  misères  que  ce  bon  Dieu  m'ast  envové 
imc  voudra  si-après  amToier.  Or  je  me  part  demain  :  de 
Ido  retour,  ou  quant  je  vous  porrei  veoir,  ne  voua  peus 
ir  mon  honeur  rien  niamier  de  certain ,  car  je  suis  tléli- 
(re  me  mestre  entre  la  main  du  Tout-puissant ,  afGn  qu'il 
m  guide  où  serat  Son  bon  plaisir;  ainsi  bien  je  voy  qui 
le  tault  passer  ceste  vie  en  misères  et  travaille ,  de  quoy 
lis  très  content  puisqu'il  plait  ainsi  ù  Ta  ut- puissant ,  car 
!  scay  que  ay  Lien  mérité  pi  us  grand  chastoic  ;  je  he  sup- 
lîe  seuleraeut  de  me  faire  la  grice  de  pouvoir  tout  endurer 
ltiemnienI,CDmmej'ayfaitjusquesàmiiinienant.— Je  suis 
■s  «Îm:  iJ'entc'odre  pur  vosure  lettre  que  vostre  affaire 


—  330  — 

jffllj^  que  pourchassez  maintenant  au  Pays-Bas  est  en  bonne 
ternie  et  que  Hovelnians  faict  bon  debvoJr.  Vous  poiex 
ester  asseuré  que  vos  aOnires  n'iront  jamnia'is  si  bien  que 
lesoubaitancoresen  beaucoup melieur  terme»,  et  que  ne 
me  pourroit  venir  chose  plus  aggreable  que  entendre  toi* 
tre  contentement.  Or  je  prie  le  Tout-puissant  de  vous  vo- 
'  loir  illuminer  par  Son  Saint-Esprit  et  nous  tous  en  ce 
quîl  nous  est  le  plus  salutaire,  afQn  que,  venant  devant 
luy  au  dernier  jour  du  jugement,  luy  puissions  rendre 
tant  meilleur  compte  de  nos  actions,  le  me  recommande 
etc.  De  Dillenb. ,  le  1 1  de  novembre  l'ann  6q. 

Voici  lecommencemeDt  de  h  lettre,  CD  Allemand,  écrit  anvî d* 
la  maÎD  du  Priace. 

Liebe  hausfraw.  Ich  habe  ausz  eueren  brifen  vernoni* 
inen  und  von  unserem  Secretarien  verstanden ,  die  un» 
cbcn  die  curh  bewecht  haben  dns  Ir  dismals  nlt  bat  woUen 
zu  mirkoranien,  wetche ursacbenin  warbeit  nit  kan  bei mir 
erfinden  das  sie  einîger  weis  genuchsam  sein,  in  aoseunf 
dergrosseplicbt  undgeborsamdie  eineebe&nrirera  hmi 
•cbuldich  ist,  so  fem  das  sie  inen  Ueb  odder  ^reni  lutt: 
dan  dos  Ir  wollet  sagen  das  Ir  bat  zugesacbt 
hiein  dissen  landenzukommenjIremûsterstUd) 
ken  das  Ir  for  disser  zeit  hatt  zugesacbt  for  Gott  toi 
seiner  hàlicbe  Kirche,  ailes  in  disser  veit  zu  TCrlassa 
und  euerem  man  nacbfolgen ,  welcbes  mûi  waritcb 
dùnckt  soit  eucb  bilch  mehr  zu  bertzen  gehen  ixa  vtiit 
geringe  und  nerrische  gedancken ,  so  fer  als  Ire  gedenc^ 
euere  plicht  und  gewissen  genuch  zu  tbun.  Ich  sag  £■ 
oitt  uif  das  ich  Eucb  hie  mitt  vril  oberedden  ber  zu  koB- 
men ,  dan  dweîl  es  Euch  lo  ser  gegen  lierts  iit ,  ao  Md 


ich  haim  j  aber  îch  thu  es  daritml) ,  dar  ich  Eu 
mitt  Euere  plictit  wil  vermanen ,  me  ich  dan  das  • 
tcbuldich  bin  zu  ihun  for  Gott  und  umb  der  lieb  die 
ich  zu  Euch  habe ,  ulï  das  wan  heutt  odder  morgen  sich 
étiras  mocht  zudragen,  das  ich  in  meiaein  gewissen 
^bôcht  zufrieden  sein  das  ich  Euch  des  was  Ir  for  Gott 
Hkid  der  werlt  mir  verplioh  seit ,  vermanet  habe ,  und  sun- 
Tterlich  niahr  in  disser  zeit  aïs  in  einer  andre ,  dweîl  Ir 
seibst  wist  in  was  gefahr  und  elent  ich  itzunder  bin  ,  wo 
in  dan  kaine  griisserer  trost  zu  Gnden  ist,  dan  vrun  aia 
man  befindt  und  sieht  das  seine  haiisfraw  beweist  das 
tie  mitt  gednlt  ires  Iierren  creutz,  das  Gott  im  hattzu 
gesc-hickl ,  gem  wil  mitt  nelfTen  dragen ,  sunderlîch  wan 
es  itu  darunib  konipt ,  da  cr  hall  gemaint  Gottes  ehr  zu 
betordren  und  seines  vattersland  Ireiheitzu  suchen.  Es  hait 
damach  noch  eine  andre  ursach  warum  das  ich  begert 
bat  Euch  zu  sehen ,  dan  ich  hatt  grosse  sachen  mitt  Euch 
m  reden ,  welrhe  sich  nitt  lassen  schreiben  und  wo  ahn 
wÊàr  itzunder  mein  leib  und  meîne  ehr  anhenckt;  hat 
BkIi  derbalbe  gedacht,  so  fem  Ire  mir  etne  freundschafit 
Vtier  lieb  bette  gedracben ,  das  Euch  dièse  meine  withtige 
lachen  melir  zu  hertzen  sohen  gehen  dan  andre  leichtfer- 
tige  sachen  ,  dîc  Ir  zu  hertzen  nempt  und  Euch  eînbilt. 


LETTRE  CCCXXXI. 


mPrùtce  (tOrange  au  Comte  Jean  de  /Nassau.  Sur  Ut 
levêet  pour  le  Roi  de  France  en  Allemagne, 


^,*  Ce  qucle  Prince  tcrit  ici  des  prtdicuu  à  ta  courdu  Doc 


l56q.  Jêan-Cuillaume  de  Saxe,  est  un  pxeni  pie  frappant  de  Ik  dêploralilr  i 
Décembre,  aninioaité  <les  lulbéricm  conlre  lus  calvioiïlea.  Ces  ilUïeniiou 
rendnieol.  plusieurs  Princes  A-llemands  LDdifTéi'ents  ou  mrâe  con- 
traires a  la  eausc  des  Proteslants  en  France  et  dans  les  Pavs-Bu  ;  * 
d'autres  elles  foumissoient  un  prétexte  assez  spécieux  pour  se  lair 
i  l'écart  et  en  repos.  i  Video  eonim  qui  all(]uii]  possunt  ia  Germi' 

•  nia  aniiDOs ,  aul  praeoceupalos  esse  nescio  quibus  opinionibiit , 
K  aut  itd  Iraclos,  ut  quamvis  videaut  cl  inteiligant  suam  rem  agi  ù 

■  Gallia ,  tamen  simulent  se  iil  Doa  credere  ,  ne,  si  de  publics  hIuIc 

•  ait  ipsis  cogilandum,  lurbetur  suave  illud  otiiim  ,  quo  sejan 
«  obicctant.  •  I^nguel,  ad  Oimrr.p.  171.  Vojeï  aussi  To«n.t 
p.  ai6.  L'Allemagne  prolcsUnle ,  nii  l'exercice  de  la  réIigioD  sem- 
blait pour  toujours  assuré ,  éprouïoit  d*jà  que  le  ièl«  se  n- 
liche ,  auisitùl  ijue  les  dangers  diminuenl  •>  Mirum  esl ,  tt» 
v  initio  ialius  mutaliouis  in  religionc  essent  omnia  leouissiiiia ,  tt 
M  rata  «s>et  autboritas ,  potcntia,  prudenlîa  et  perilia  rei  otiliurn 
»  Carolî  Imperator'isi  lotusque  orbii  Chrisliaous  essct  ipsi  in  ea  caiiH 
><  conjunctus  ,  noa  dcfuissc  in  Oermaniaqui  seejus  conatibusop- 
(  poncrenl;  jam  vero  nostros  Ita  aucli»  polentiâ,  ut  facile  adrrr»- 
1  rils  pares   esse  poBsînt  ,  e^se  plane  inoprs  consilii  et  ad  quaenl 

■  periculorum  simulacra  Irepldavc.  Turic  deuium  flebunt ,  cum  n- 
a  peteolur  ati  ip^îs  liona  rA'(.li.-sin-:tï(.'a  ,  cl  jubcbiintiir  appmbart 
»  deixeta  Tridentinae  Synodi ,  et  forte  indigniora  ipsis  in^cvd)^ 

■  tur,  »  /,  /.  p.  i85.  Les  Prolestants  d'Allemagne  eurent  plo*  Uri 
lieu  de  se  repentir.  — Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  avoït  doae 
raison  ,  du  moins  quant  au  Duc  de  Soie ,  d'écrire  *  son  frire ,  h 
Landgrave  Louis  ,  en  1 S69.  ■  Wir  ratheu  E.  L.  mit  «lien  "ncmi 
■>  dasz  Sie  unsereaUeri-n  Vaters  Fuszstapfen  fotgen  und  Mcb  bâua 

■  und  wachen  ,  dasz  Sie  ibren  PfaffeD  tirb  oicbt  Us««d  eof  do 
u  Kopr  steigca ,  aucli  ihuen  nicht  zulasaen  dasz  sie  j n  judicm miHriù 

•  rebas  virl  Gei'ànkes ,  Scbreibens  nnd  Dispntirens  roachlen  ;dM 

■  Bonst  wird  E.  L.  bpgegnen  von  den  olioiii  a  armgaMibiu  mf^ 
>  nih  ,  was  ilio  Herzog  Jofaann  Wilbelm  in  Saxen  und  des  Pbb- 

■  grafen  in  der  Pfali  begegnet.  >  De  même,  lonqoe  pliuiaMn  Prin- 
ces eurent  résolu  de  publi«-une  exbortationaux  AJleaMBda,afa 

-    qu'ils  ne  prissent  point  service  contre  leurs  cnrelif  i<mour«* ,  la 


—  333  — 

L— dgotc  ioftisU  sar  U  nécessîté  de  rébabUitar  le  tenooe  si  décrié  tS6g» 
de  Calirioisme  9  beaacoap  de  luthériens  croyant  pouToîr  librement 
prendre  les  armes  contre  les  caWioistes.  «  L.  Wilhelm  willigte  un- 
»  1er  der  Bedingung  ein ,  dasz  zugleich  das  Yolk  ûber  die  wabre 

•  Bedeatung  des  Ton  den  Pradikanten  Terfluchten  Calvinismus  be»- 

•  lehrl  werde.  »  On  trouve  ces  particularités  dans  le  premier  volume 
de  PHittoîre  moderne  de  Hesse  fNeuere  GeseAichte  i'on  Hessen^  Cae- 
sely  i83S ,  p.  579,  584)  ;  ouvrage  publié  par  M.  vom  Rommel  et 
doablement  remarquable  par  une  infinité  de  détails  curieux  puisés 
dans  les  Archives  ,  et  par  le  mérite  de  la  rédaction  et  du  style. 

Le  Prince  reçut  vers  cette  époque  une  visite  secrète  du  pension- 
mire  de  Leide ,  P.  Buys  ,  pour  lui  communiquer  l'état  des  cbosea 
et  des  esprits.  Bor^  ^S^. 


Mons,  mon  frère ,  pour  autant  que  le  S^  de  OssomTÎl* 
le  (1)  à  son  partement  estoit  délibéré  de  prendre  son  che- 
nin  de  Hambourg  vers  tous  à  Dillenbourg  et  de  là  à  Hei- 
delberghe,  désirant  trouver  allors  son  serviteur  au  dit  Dil- 
lenbourg, je  l'aj  bien  volu  amvoier  là  y  craindant  que  si  je 

le  retenois  plus  lougement  qu  il  y  porroit  faire  faulte. 

Au  surplus  j*ay  entendu  d'ung  bon  lieu  que  la  levée  du  Duc 
Eridi  de  Brausvrick  vat  avant  et  que  en  peu  de  temps  il 
doibc  marcher.  Je  en  ay  escript  au  Conte  de  Swartzboui^ 
le  priant  se  en  voloir  enquérir.  Le  bruit  est  que  c*est  pour 
le  Roy  de  France  par  le  moien  du  Duc  d*Alve.  Il  y  at 
deux  ambassadeurs  du  Roy  vers  le  Duc  Hans  Wilhelm  , 
qui  sont  logés  à  la  court,  nommés  Tung  Fit  de  Coc,  laultre 
Bourgmoion ,  que  Ion  dict  pourchassent  fort  delà  part  de 
leur  maistre  que  le  dit  Duc  volusse  aussi  marcher ,  mais 
qu'il  ne  s*est  ancores  résolu  :  bien  est  vray  que  les  prédi- 

(1)  OssonvilU.  Voyez  p.  3i6. 


— 3»  — 

mU^  ctas  prMdieot  ouvertement  en  présence  àa  b 

devra  que  ceult  de  !a  religion  de  France  et  Pais-Bas  ne 
«ont  que  muttlns,  rebelles,  sacramenieres,  briseurs  {t'ima- 
ffes,  et  que  l'on  feroit  grau  service  à  Dieu  et  bien  à  toutte 
Il  CrestieBté  de  les  abolir  et  ruinei-.  Tout  cessi  nie  taia 
penser  que,  combien  queleDucHans  Wilhelm  n*ast  eo- 
»ie  de  faire  ce  yoage,  si  esse  que  par  la  persuasion  des 
prëdicans,  ou  il  jrat,  ou  amvoierat  les  rittmaistres  quîli 
■ont  au  service  du  Roy.  Nous  voions  que  moien  noz  ad- 
Tersaire  cersent  auprès  de  ceulx  qui  sout  contraire  à  leur 
religion ,  et  nous ,  que  debvrions  par  raison  nous  plus  em- 
forcer  pour  anéantir  leurs  entreprises ,  nous  dormons  ; 
qui  me  faict  asseurement  croire  que  Dieu  veult  faire  UDg 
srand  coup  de  Sa  main,  puisqu'il  aveuglit  ainsi  ceulx  qui 
peuvent  mestre  remède.  EnSn  la  chose  est  venu  là,  que, 
ri  Dieu  ne  aide  miraculeusement,  que  la  religion  est  en 
gran  hasarl  de  prendre  pour  long-temps  une  En  ;  carper 
<onne  seauseratpluseraploirpour  la  pourchasser  ,  voiant 
3a  flosseté  '  et  le  peu  de  corage  qu'il  y  at  à  ceulx  quil  U 
debTTÎontparraison  avancer  et  la  sustenir. —  Geste  noitast 
«mvoîé  ma  soeur  le  coffret  que  saves  à  Wimar ,  pour  ca 
que  le  Conte  Bourcart  de  Barbi  escrit  à  ma  soeur  qv'S 
espèrquele  Duc  le  prenderat  pour  six  mil  florins.  Je  pm 
qu'il  vous  en  escrîpt,  qui  est  cause  que  fineray  cesteavMV 
que  mes  très  affectueuses  recommandations  k  Toatre  boB- 
ne  grice,  priant  Dieu  vous  donner  en  santé  bonne  via  et 
longe.  De  Amstat(i),  ce  xxvi  de  décembre  A*  iSâ^. 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  senioe, 
GviLLÀciiE  DB  Nassau. 
(i)  Anutat'.  dana  le  Comté  de  SchMrtaboury-Sooderiliaiim 


Je  TOUS  aniToie  si  Joinct  de  nouvelles  d' Angle- 
terre. Je  TOUS  prie  ,   si  le  trouves  bon  ,  les  voloir 
ivoier  de  ma  part  à  Mons'  le  Electeur  Palatin, 
isamble  eeulx  que  vous  escris  de  Winiar.  Je  tous 
prie  présenter  mes  humbles  recommendations  à 
ma  mère  et  à  ma  soeur  de  Nassau. 


A  Hotuienr  Moi»' le  CoDte  Jebaa 
■  Ifanan ,  inoa  bien  bon  frère. 


iSSg. 


Ten  cdle  époque  U  caïue  des  Pi;«-Ba«  umbloît  désespérée 
Im  Imlalite»  du  Prince  avoîenl  été  infructuenses  ;  les  membres  de 
ntnpire  et  Maiimltien  luj-inême  se  borooient  à  de»  représeota- 
tioas  dont  le  Roi  d'Espagoe  ne  faboit  point  de  cas  ,  et  en  France 
le*  défailts  de  Jaruac  et  de  Moncontour  avoienC  beancoap  afTolbli 
la*  hapjenols.  figtîui  \ai-aiiint  qui,  au  commencement  de  iS6q 
écrinoit ,  à  t'orcBiion  d'un  fiajc  bruit  de  ta  mort  du  Prince  d'Oran- 
ge :  •  Eo  tero  sublato  capile ,  minus  hic  limendum  nobii  essel  ;  ■ 
(ad  Bopp.  p.  Sio)  ,  ne  reiiouloit  plus  ses  efforts.  •  Jamdudum  ia 

•  Ccrm*niam  rediit.  Verùm  Gallica  Victoria  conslernatui  cotisîlii- 

•  que  inccrtus  <)uo  ic  tertat  non   salis  bactenus  conslîtuere  potuit. 

•  Qaos  olim  majoHbus  fretosauiiliis  repuliœus,  nunc  viribus  de- 
>  alïluto*  non  est  (]uod  multum  metuamus.  >  /.  l.  p.  549-  Le  Doc 
d'Alfa*  ne  (routoit  plus  de  résistance  ;  aprt«  l'expédition  de  i568 
on  n'etpéroit   qu'en    la   miséricorde  du    vainqueur.  «    Fama   est 

■  aum  brevi  promulgaturum  cdiclum,  quo  Rei  igooscit  omnibus 

■  qui   ad  Catbolicsm   Ecctesîara  revertcntur ,   exccplis  lantum  iis 

■  qni  Priiteipi  Orangio  in  bac  expedilionc  adbaeserunt  ,  quod  vix 

•  ertda   tum   facturum  ,  sed  si  fiât ,  plerosque  ex  eiulibus  qui  hic 

■  (Coloniae)  lunt  ,  pelliciel  in  natsara  :  adeo  enim  omoes  fracti  sunl 

■  aaîmis  ,   al  \a  solu  clcmeolia  saevissîmi  tj^raoni  spem  suam  repo- 

■  BanL  >  Languet ,  Ep,  seer.  !.  7$.  Parmi  les  moyens  qu'on  em- 
plsfoit  poor  réduire  le  paya  d'ane  manière  durable ,  Lantun  ten- 


—  336  — 

tS^ft  mère  aussi  les  mariages  eotre  les  Grands  d'£spagiie  et  de  ri 
bteembre*  héritières  des  Pays-Bas.  «  Uxori  Marchionis  a  Berg  mortut  io  His« 
»  pania  bona  ea  conditione  restituentur  ut  nubat  cuidam  Hispano. 
»  Plura  ejusmodi  conjugia  procul  dubio  sequeotur  ,  et  ea  est  opti- 
»  ma  ratio  redigéodi  eas  regiooes  in  miseram  servi  tutem  ^  sicat  ao- 
»  cidit  in  Sicilia ,  ubi  Hispani  ejusmodi  conjugiis  tolius  Sicnlac 
»  oobilitatis  bona  ad  se  pertrazerunt.  »  iL  /l  83.  11  est  Tmî  qn'oa 
peut  attribuer  un  tel  projet  uniquement  au  dessein  d'établir  des  re- 
lations plus  étroites  entre  des  nations  qui  se  regardoieot  d'uo  oeil 
jaloux;  comme,  par  exemple,  Charles-quint  détermina  la  fiUe  do  Mar- 
quis de  Zenette  à  épouser  le  Comte  Henri  de  Nassau  (Ârmcldi^ 
Denkw.  191,  sqq.)  ;  cependant  il  est  à  croire ,  vu  les  circonstances, 
que ,  sans  la  marche  inattendue  des  événemens  ultérieurs ,  lescraia* 
tes  de  Languet  se  seroient  réalisées. 

«  Het  jaar  1569  ten  einde  gekomen  zynde  ,  so  liet  het  aich  aan- 
»  sien  als  of  het  nu  ganschelyk  al  ge&tilt  was  ,  en  dat  den  Hcrtog  na 
»  ailes  na  synen  sin  soude  mogcn  stellen  ,  want  voor  den  Priocevaa 
»  Orangieu  en  badde  men  ganschelyk  geen  vrese  meer.  Dies  niet  te 
»  min  en  ruste  deselve  Prince  niet,  maer  practiseerde  dag  eo  nacht 
»  cm  aen  aile  kanten  vrunden  te  hebben ,  en  tôt  gelegender  tyd 
»  volk  te  mogen  bekomen.  Bor ,  3i  1^....  Hy  heeft  niet  opgehoodea 
»  om  te  bewegen  en  te  sollicitcren  allen  den  gencn  die  by  meende 
»  syn  sake  tocgedaen  te  zyn  ,  treckende  van  de  ecn  pl-ietsc  lot  d'an- 
»  der,  sparende  arbcit  noch  niocylen  ;  scndendc  eu  scbrijveDde 
»  VQorts  alom  aen  de  uitgeweken  en  gevlnchte  Edelen  en  Gerelor- 
»  mcerde  Gemeentc  ,  so  in  Engeland  ,  Lande  van  CIcef ,  Enibdco, 
»  Hamborg ,  Brcmcn  als  eidci-s ,  gebruikcndc  aile  miUdelen  om  hcn 
X»  liiyden  te  bewegen  toi  collectatie  van  penningen  cm  syn  voonie- 
»  men  te  bêler  te  vvege  te  mogen  brengen ,  en  om  dese  sake  le  bcltr 
»  te  vorderen  ,  so  passcerden  hy  vclc  blanken  die  by  levcrdcn  aan 
»  Meisler  Johan   Basius  ,   synen   Raed  en  Commissaris  ,  en  eenige 

»  anderen en  hielt  syn  Excell.  bijsondcre  grolc  (OrresponUeo- 

»  tie  met  Jonkheer  Diederich  Sonoye  die  hem  meisiendeel  hield  in 
»  den  Lande  van  Cleef ,  ook  sonïtyds  toi  PLmlulen  ,  van  gelykon 
»  met  Jonkheer  Albrecht  van  Huchlenbioek  ,  Jonkheer  Adriaen 
»i  Heere  van  Swicten  ,  Meisler  Jacob  van  Wcscmbeke ,  Reyniar 


—  337  — 

»  Ont  en  Teol  neerandere.  /•  L  p.  3og)b*  De  Prince  badde  ook  iS^o. 
»  Pîeter  Ariaenssoon  van  der  Werve  van  Leîden  en  Joriaan  Epe»-  Janvier. 
»  aooo  Predicoint  commissie  gegeTen  om  coUeclen  le  doen  in  eenige 
»  pUelsen  in  HollancL  »  /.  /.  3iaK  On  s'adressoit  principalemenl 
à  ceux  de  la  Religion ,  et  les  Mînisf ret  y  employoient  tous  leurs 
«Abrfa,  •  Sonderlinge  de  Predicanten  deden  baer  sake  so  wel  datter 
v<ele  vmcbtbare  eoUectatien  gedaen  werden,  wani  sy-luiden  des 
iiigeseleneo  nieC  alleen  conscientie  konden  maken  van  baer  niel 
oC  weinig  oontribueren  ,  maer  maekten  ook  geen  kleine  vrcse  van 
sdiande  onder  vêle  van  ben-luiden ,  so  elk  geerne  een  goed  Cbris- 
tCB  geacbi  wilde  syn.  •  L  L  Ce  que  JBor ajoute,  peut  servir  de 
commentaire  au  texte  qu'il  est  difficile  anz  ricbes  d'entrer  dans 
le  royaume  des  Cieux.  «  Dit  is  ook  bevonden  geweest  so  on- 
der de  gevlucbte  buiten  's  lands  als  die  van  de  Religie  nocb  bin- 
nen  's  lands  sittende,  dat  de  luiden  van  kleine  en  ook  middelbare 
mîddelen  en  rykdommen  baer  goede  berten  en  genegentbeden  wel 
deden  ,  maer  onder  de  ryken  waren  daer  veel  die  baer  excuseer- 
den,  en  mocbten  niet  of  seer  weinig  ontberen,  en  bielden  baer 
•la.,  of  sy  luiden  scbielycken  beel  arm  geworden  waren....  ja 
vde  cootribneerden  alleen  om  in  *i  rolUken  te  staen.  • 


^  s  ^ 


LETTRE  GCCXXXn. 

Im  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Kassau.  Sur  *om 
impuissance  à  acquitter  les  frais  de  l'expédition  de 
■568. 


*^  Dès  que  le  Prince  fut  de  retour  en  Allemagne ,  ses  anciens 
Officiers  exigèrent  le  paiement,  qu'après  rexpédition  de  i5G8  il 
nvoil  été  obligé  de  leur  promettre.  «  De  Prince  is  genootsaekt  ge- 
»  weest  syn  volk  oorlof  te  geven  en  bem  selven  op  synen  particu- 
»  lieren  naem  te  verbinden  om  henluiden  hare  restante  achterwesen 
»  te  betalen  op  sulke  termynen  bem  daervan  geaccordeert,  in  der 
»  vocgea  dal  by  geheei  ontset  en  geblool  wcsende  van  ayoe  goede- 
3  as 


—  838  — 

tjfi^  >  Re ,  «Hmé  haift  maatao  A«ptt  d«  ImIbb  m  hsMa  «■  4t 
•  kfTfvmtiBgo,  >  &>r,  363^. 

I«  oomtpaadancc  du  Priaca  fetirmt  Am  tprtmft^mBfHènmm 

4t  VïBtmtBiité  des  HcrificM  que  lai  M  M  f»tUe  •*I«pMinHtfiir 

la  ouMcdM  Pa]«-BM  (TOjts  p.  334  «t  358);  pi 

■  daiSSBet  i571.Sh 

lotre  Recueil  des  pièces  d'un  autre  genre ,  i 

pares. dM accords  avec  6es  Capitaines  ,d'où  résulte  également  la 

pfanriaetlft  dénuemeDl  presque  complet,  où  le  Prince  se  trouvoit 

•  réduit.  La  chose  estiuflisamment  connue.  Pour  lei  ilrui 

es  il  aToiC  contracté  des  dettes  jusqu'à  la  Eomnic 

a  da/i,  400,000. 


HoM,  mon  frère.  Tay  receu  hier  toz  lettres  et  ne  vou4 
n^pons  stu-  tous  les  articles  pour  ce  que  j'esper  averquc 
l'aidtt  de  Dieu  d'esire  bientost  vers  vous  pour  prendre 
mo  conclusion  à  nos  aflatres.  Je  vous  responUeray  seu- 
laaentaur  le  point  qui  touche  Hartman  Wolf,  oires  que 
n'ay  parl^  avecque  le  Conte  Gunter  pour  ce  qu'il  n'est 
aacore  ani-ïé,  il  nie  semble  qui  serat  fort  bon  de  prier 
Dieman  van  Hoot'  qu'il  veuille  i  cest  assamblé  leur  doD' 
ner  à  entendre  le  hasart  en  quoy  il  me  mestriont  en  eu 
qu'ili  Tolussent  que  jeine  mis  en  quelque  p1aS9e(i),icaiiie 
que  l'Empereur  le  sassant  meporrott  tant  plus  fecillement 
mestre  au  ban ,  ou  bien  me  faire  promestre  chose  qoi  me 
porroit  estre  préjudiciable  ;  ce  quil  leur  TÏendroit  à  nul 


(i)  pLust,  Le  Prince  l'éloit  engagé ,  en  eu  que 
n'eut  pu  lien  dans  un  certain  terme ,  à  deaieurcr  iximme  Ataf»  à 
Francfort  ou  dans  quel  qu'autre  ville  d'Ailem«gne  ;  d'après  kZAi- 
Hmg-nxkt  :  voyez  KbUl ,  Biit.  d.  H.  Staatsrtg.  IV.  454. 

IDÙBM,  TiMUama  Horli «rfiu p.  SJy,  l.f  «  p.  347, 1.  it. 


—  339  — 

,  ains  à  leur  gran  domaige.  Car  estant  au  ban  de  1670. 
FEmpire,  ou  bien  entre  les  mains  de  l'Empereur,  que  tout  JanTîer. 
espoir  seroit  perdu  pour  eulx  de  jammais  rien  avoir  de 
ce  que  je  leur  suis  redevable  ;  au  contraire  que,  si  je  suis 
libre,  il  seporroit  ancores,  avecque  la  grâce  de  Dieu,  of- 
firir  choses  quil  leur  porroit  venir  à  gran  bien ,  et  telx  et 
semblable  choses.  L*on  porrat  toujours  entendre  quelque 
chose  de  eulx  affin  que ,  aiant  parlé  au  Conte  de  Zwart- 
zenboui^ ,  porrions  allors  tant  mieulx  prendre  une  abso- 
late  résolution.  Si  il  en  eusse  encores  aultres  de  noz 
amys  à  la  ditte  assamblé,  me  sambleroit  seroit  bon  qu'il 
TOUS  pleusse  leur  escrire  ung  petit  mott ,  les  priant  que 
ce  que  Diman  van  Hort  leur  diroit  qu'il  volussent  faire 
leur  mieulx,  combien  qu'il  ne  fussent  de  ceulx  ausquelx 
sois  redevables ,  mais  des  aultres  qui  ont  cognoissanoe 
svecque  les  gentilshommes:  vous  les  cognoisses  mieulx 
que  moy,  par  quoy  me  remest  à  vous  d'en  faire  comme  le 
trouvères  convenir.  Il  me  samble  aussi  qu'il  seroit  bon 
de  mmvoier  une  petite  couppe  au  dit  Hartman  Wolf  valis- 
MBt  une  cent  florins  ;  vous  porres  prendre  autant  d'ar- 
gent hors  du  coffre ,  où  il  y  ast  ancores  quelque  vassel  de 
diapel.  Quant  au  dix  mil  florins  du  Duc  de  Saxe,  ay  faict 
ce  qui  j'ay  peu ,  mais  n'ay  rien  sceu  obtenir ,  comme  le 
▼DOS  diray  plus  particulièrement.  Je  vous  prie  me  man. 
der  aussi  comme  la  chose  passe  avecque  ma  femme ,  et  de 
sa  venue  et  de  son  affîaire  de  son  doaire  au  Pais-Bas .  .  . 
De  Sundershausen ,  ce  premier  de  janvier. 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  service  ^ 

GuiIiLAUMB    DE   NâSSÂU. 

Je  TOUS  prie  présenter  mes  humbles  recomman- 


jiSft^  éiÊiam  k  Madume a»  animiftiiaÉaeiir^iqmjÉ 
îmito;  i^iir  nouhtidb  mig  bon  amd  an*  TiaAf/t 
«aImuM  affia  91e  WaMiM^por  parte  «a^^ 
aa  Jfem  devant  ka  bojm^  da  HarimaA  Walff 
paiadQTOM. 


I»  » 


«  jNWi^a  aaM  MoniiaBr  de  Coalaiagaa  at  aH!)^4Qaa^ 

»  la  ooapla>Ettimcimid>%bola(»)jaaMitab  aiif  liil^iJjlliiIllptW 

»  nMdfSpiaoli^liilflna^^'UaliicnlaaMq^dadki^^ 
»  êonoM  an  pvaâiiar  lii^  ay  tienitatiés»  i 


%U 


cessiié  de  faire  sapoîr  aux  Protestants  François  qvlib 
n'ont  pas  ile  secours  à  attemtre  d Allemagne  ^  ef  smrkt 
difficultés  de  sa  position. 


»  * 


^J^  Les  conséquences  de  la  bataille  de  Moncontoiir  foreit 
moins  funestes  qu*on  n'avoit  craint.  Les  catholiques  mirent  le  ticgi 
def  ant  Su  Jean  d'Angely ,  au  lien  de  poursuivre  et  d'anéantir  la 
reaies  de  Tannée  des  huguenots. 

Déjà  vers  la  fin  de  1 S69  le  Landgrave  Guillaume  de  Hetaeafoltélé 
consulté  par  le  Comte  Jean  de  Nassau  sur  la  position  difficile  de  aoD 
frère  visa  vis  des  capitaines  dont  il  étoit  débiteur.   ^.  EoMtmdf 

(1)  Spinola.  Apparemment  un  marchand  Italien  :  Mémmr.  de 
Walsingham^i^.  33& 


—  341  — 

N»  GmBessemSjl.  53ft«  Maioteiuintle  Prince  lai-même  saisit  ToccasioD   i  S^o. 
délai demaoder conseil;  voyez  p.  345.  Bien  qae le  Landgrave  craignit  Janvier, 
benuooap  de  se  compromettre ,  on  ne  poavoit  gaère  douter  de  sa  bon- 
ne volonté.  Aux  preuves  de  sa  sollicitude  pour  les  Pays- Bas  on  peut 
ijooter  quedéjà  en  i566  il  donna  des  secours  pécuniaires  :  «  £r  legte 
Mitgift  seiner  Gemablin,  Sa,  ooo  fl»,  in  Antwerpen  auf  Zin- 
.  »  F.  Bommely  L  l.  p.  529.  Il  étoit  indigné  contre  le  Duc  Eric, 
«  deo  er  einen  Bûttel  der  Inquisition  nannte.  •  L  L  J^  533.  Quant 
an  refroidissement  qu'il  fit  paroitre  en  i568,  et  la  répugnance  à  lais- 
ser partir  Fr.  de  Robzhausen  (voyez n®  319'  et  Saa)  y  les  nouveaux 
détaik  communiqués  récemment  par  M.  i'.  /{omin^/ prouvent  que  cet- 
te circonspection  extrême  fut  causée  en  grande  partie  par  l'influen- 
oe  déflecteur  de  Saxe;  bien  qu'il  en  résulte  aussi  que  l'Electeur  et 
le  Landgrave  ont  contribué  indirectement  aux  frais  de  Texpédition. 
I  y  relatifs  sont  trop  remarquables  pour  ne  pas  trouver  ici 
place.  «  Der  Kurfârst  Ton  Saxen,  einen  bedenklichen  Brief  des 
Kjûscffs  mittheilend  (worin  dieser  erklarte,  dieNiederlander  aeyen 
eîne  bochtràchtige  Nation,  die  seine  Warnungen  verachte,  er 
woUe  um  ihretwillen  keioe  Unlust  auf  sich  laden)  rietb  zur  Aus- 
sobnung,  erklarte  sich  aber,mit  Rûcksicht  auf  seine  Nichte,  des 
Prinzen  Gemablin,  unter  dem  Siegel  bôcbster  Verscbwiegenbeir,  zu 
cinem  Anicfan  von  100,  000  Gulden  bereit.  Uierzu  gab  L.  Wil- 
h^m  gegen  Yerscbreibung  Jobanns  von  Nassau  da^  Hessiscbe  An- 
^ebûbr;  Graf  Gûnther  von  Scbwarzburg  die  Bûrgschaft  seines 
Landes;  der  Prinz  ,  durcb  Alba  seiner  Gùter  beraubt,  zur  Ge- 
genversicberung ,   virie  er  dem  Landgrafen  scbrieb,   «  «  seinen 
■  eigenen  Leib,  den  ibm  Gott  gegeben.  »  •  —  Wâhrend  Wilbelm 
▼on  Oranien  an  L.  Wilbelm  scbrieb ,  auf  Rollsbausen  als  einem 
trefflicfaen  berûbmten  Kriegsmann  stebe,  nacbst  Gott,  aile  seine 
Wohlfabrt,  er  wolle  dafûr  dem  Landgrafen  nacbseinem  Yermôgen 
dienen,  widerrietb  besonders  der  Kurfûrst  August  dessen  Beur- 
laubung  eben  viregen  seines  Ansebns  und  seiner  Wûrde  als  Hof- 
marscball    und  Obrisl ,  da  auch  L.  Pbîlipp  sicb  erklart  babe , 
weder  heimlicb  nocb  ûfTentlicb  sicb  in  dièse  Handlung  ein   zu 
laasen  ;   es  werde  dies ,  scbon  der  kaiserlicben  Mandate  viregen  , 
dem  Landgrafen  und  seinen  Brûdem  sum  Verweisz  und  Verdacht 


—  3«  — 

>aB*Mr.  ■  Ort-Friwlind  KCMhhgm  uixl  werdc  slvh  von  dort  flut  der  Herr- 

■  idiaftMl  SfAMMoblirg  B.  •-  w.  annehmcn,  no  Heasiacbe  Lehen 
•  wano,  BoHibaiiMn  verlegtc  nun  dcn  (rfibi^r  bel  Wîldungen  ange- 
-  leglcn  HoMer-PItU.  -  It  A  p.  533.  On  retrouve  dans  la  lettre  du 
IiUidgraTemiiPHDee(v(^n  ci-desMis,  p.  374,  sq.,^  presque  tous  le 
WgUBwnte  da  rfaectew. —  Le  Landgrave  Philippe  aroit  rrrooi- 
nanditpu-UaUmtnl,  itM  fiU  de  conserver,  autant  que  poMÎble, 
«*ec  tout  l«  aiotMlA  des  relaiioas  pa('i6i|ue^.  /'.  Rommef,  Ph.  <\ 

Monûenr  mon  frère,  Je  vous  amyoie  si  joûtct  la  re- 
Sponoe  que  fais  à  Mesoeigneurs  les  Princes  (i),  Mons. 
rAmind  et  A  mon  frère,  ensamble  la  lettre  qui  j<t  escrisi 
Monsieur  d'Ossomrille  tout  ouvertes ,  afBn  que  puissiet 
TBoir  oe  que  j'écris,  et,  n  le  trouves  bon,  les  aravoier  aussi 
ouvertes  A  Monsieur  de  OssoRiville ,  afBn  que  deHaidei- 
bei|;be  il  puisse  dëpesdier  le  Capitain  que  Monsieur  l'A- 
'  mînl  at  amTOÎé.  En  cas  qtie  te  dit  Seigneur  de  Ossomville 
fasse  peattestre  parti ,  porres  donner  les  lettres  au  dit  a- 
pitain  et  les  faire  plier  comme  il  désir.  Je  crains  seulmieiit 
que,  si  mes  lettres  sont  détroussés  par  les  înemis ,  ilx  en- 
tendront tacillement  le  peu  d'espoir  qu'il  7  ast  qu^ 
soient  secourrus  des  Princes  de  pardeçà  ,  et  que  cela  1« 
encorragerat  davantaige;  d'aultre  part  n'ey  oséMlîrld 
advertir ,  le  plus  couvertement  qui  j'aj  peu  ,  en  quel  esat 

(i)  Prineti,  Après  la  mort  de  Coodë  à    Jarnac,   ■  la  Rcïm 
»  de  Kararre,  Princeue  couragense  au   delà  de    son  sexe,   »iil 

■  en  diligence  à  l'armée,  amenant  avec  elle  le  Prince  de  B^an 
>  »D  fila  (Henri  IV)  el  le  Bis  aine  du  défunt  Prince.  ■  Jfnmn', 
V.  IiG,  En  outre  B  d'assez  bonnes  forces. —  Ce  qui  servit  taal 
■•  pour  ButhorJMr  la  cause  que  pour  fortiGer  l'arroée.  ■•  De  talfone. 
p.  9>5. 


wntre  négocintion  est,  puisqu'ils  me  prient  si  fort  de  le  iS^o. 
Ure;  car  il  seroit  à  craindre  que  sur  vaine  espoir  ili  por-  Janvier. 
yioDt  refuser  une  paix  ou  fuire  aultre  chose  quil  leur 
tiendrait  à  ung  préjudice  irrécupérable:  à  ceste  cause  je 
jMcris  à  Monsieur  Je  Ossoniville  leur  voloir  escrire  par 
jMGres  bien  particulièrement ,  et  s'il  trouve  que  je  escrts 
ilrop  ouvertement  et  que  mes  lettres  porriont  apporté 
quelque  inconvénient,  estant  interceptés,  qu'il  les  retjg- 
jevous  prie  en  voloir  aussicommuniquer  au  dit  capi- 
fùn  et  entendre  son  advis  et  le  mander  à  Mons'  de  Os- 
e,  si  il  est  encores  à  Haidelberge  ;  sinon  il  fauli  dé- 
jpescher  ledit  capitain  avecque  mes  lettres  et  le  recom- 
ander  à  Dieu.  Le  Conte  de  Schwartzbourg  mon  frère 
;t  de  retour,  n'aiant  rien  eFfectué  touchant  le  diâërent 
Mntre  le  Conte  de  Oldenbourg  etceulxdeBreme(i):ilm'at 
ri&ct  avoir  par  plusieurs  fois  communiqué  avecque  Georg 
Hol  de  mes  affaires ,  assavoir  ce  qui  je  porrojs  escrire 
pttix  coron elx  et  rittmaistrcs ,  et  tniicier  avecque  eulxj 
Tautre  point  e^t  où  je  me  porrois  entandis  retirer  et  te- 
nr  jusques  à  ce  que  l'on  voie  que  chemin  les  aOaires 
lont  prendre,  tant  du  costé  de  l'Empereur  comme 
gens  de  guerre.  Or  quant  au  premier  point,  ay  prié 
n  frère  le  Conte  Gûntert  le  voloir  mester  par  escrïpt, 
it  ainsi  comme  il  luy  samble  et  Georg  van  Hol  que 
1  porrutt  escrire  aulx  coronelx  et  rittmaisires ;  il  mat 
riict ,  qu'il  le  ferat  :  je  le  vous  amvoieraj  incontinent  affin 
le  voies  me  mandant  vostre  advis.  Quand  à  l'aullre 
t ,  il  m'at   dict  qu'il  at  par  plusieurs  fois  discoiirru 


fi)  Brrme.   Ceili(rér«at  ^toit  relatif  aux  péages  du  Wnn-, 


*MWi  dtçesie  «qpbnonqm  je  me  reiiara  detwi  g^iit  tunpil » 
*  efelâ  pour  flttâou»  tmom  ^  frmliàèrmnem^mÊimiêifm 
mM  que  i^amum  oU  cinq  «Amaiés^q^  |ehaiirt^#i^iii|> 
fnm  pour  mojr  d'aUer  ptr  fediMttp%«t^MÉiiNtfnw 
alifr  si#6GrèiaiMiit  que  fiuâttramii  je  mit  dMoeiftei^lb 
tttM  plos  ou^taimiiiqiie  tom  le  monde  seeil  qpteeffii  1|M 
H^  pour  fûwdiasfer  tmg  teeeiurs  ]Kmr  les  pomtoffini» 
^MpM^  et  que  i  œste  cause  tous  ceùlx  q«ijtieiuMill| ^» 
tii  do  Koy^  dieneront  tous  moiena  po«r  ne  âaae  une 
linai%que  le  Ducd'Ahrede  r«iti«ecMé  fient  leari|<iai(4l 
que»  poiaqueewB  redebraUe  ancoiw  a»  gens degiiMlPi| 
qne  facdlcRient  Vaa  tiMiYerat  vmg  esiift  de  bUatoui^^îai 
pour  gainger  de  Fargent  se  adrenturaont  de  nse#aM 
efig?nuiipesfaiar;eek  est  quant  à  idfar  {«r  le^siilBii|ef dit 
émuàm  à  DiUenliouig  ittsent  que  o'^st  une  plasee  /iiW| 

(i)  k  mestm.  En  Ma  le  Doc  d*À1be  la!  dratoit  4o  ett|i|B|u 
^et  k  lettré  zS8).  Là  mtpière  âùtit  le  ÏAadfpfÉÎre  iSi^îiiii 
fepomsa  toute  psittcipationà  depiràh  deiseltw  éteufftÉéHiy  ilillii 

les  ofires  de  Philippe  II ,  lai  fait  honneur,  n  AU  Alba  dem  Prioxta 
,  »  oicht  alleindurch SpaoischeSoldaten, diesicb fur Baieriscbe  Edd- 
»  leuteausgabeD,nachsteIleD  liesz^soDdernauchaD  mehreren  Ortea 
»  darum  aosuchte  dasz ,  wenn  dem  Prinzen  «  «  auf  deo  Dien5t|;e* 
»  wartet  v  »  wûrde,  man  durcbdie  Finger  sehen  môge,  sprach  Wil- 
>*  helm  hierûber  seine  Entrûstung  aus  .  .  •  Standhaft  wies  er  die 
»  Antrâge  des  Kônigs  von  Spanien  zurùck,  der  ifaro  eine  jakrliclM 
»  Pensiou  anbot  ,  .  .  .  nicbt  um  ihm  mit  seinem  Leibe  odcr 
»  Kriegsvolk ,  sondern  nur  in  aufrichtigen  billigen  Dingen  sa  die- 
M  Den  »  F.  Rommel ,  /.  /.p.  53a.  Néanmoins  il  refusa  an  Conte 
Jean  de  Nassau  de  faire  arrêter  les  émissaires  du  Duc,  s'ils  le 
présenloient  sur  le  territoire  de  Hesse;  ne  voulant  pas  prendre 
parti  et  compromettre  ses  frères. 

■  personne.  '  n'«i. 


—  345  - 

d  qve  moy  estant  là  il  y  TÎeiidrat  île  tout  oosté  gens  es»  iSto. 
trangiers  lesquelx,  oires  qu*i  feront  semblant  de  Tenir  com-  Janvier, 
ne  amjs,  porroit  estre  qu  i  seront  là  amvoié  par  le  Duc 
d*Albe  pour  espier  la  plasse,  ou  bien  pour  meemposoner  ; 
que  la  dépens  serat  aussi  plus  grande  à  cause  de  tant  des 
eatrangiers,  que  le  gens  de  guerre,  comme  estant  Toisins, 
porriont  aussi  entreprendre  quelque  chose  sur  la  plasse, 
espérant  par  ce  moien  d  avoir  leur  paiement,  et  plusieurs 
aultres  raisons.  Le  Lantgrave ,  auquel  ayois  aussi  escrit 
pour  avoir  son  advis  touchant  ma  femme ,  me  responde 
comme  tous  Terres  par  sa  lettre,  et  est  entièrement  aussi 
de  ceste  opinion  ;  de  sorte  que  le  dit  Conte  Gûntert  seroit 
d*opinion  qui  je  demorisse  avecque  luy  ancores  ung 
temps,  et  à  ceste  occasion  sont  venu  le  Conte  HansGûn- 
tert(i)  et  le  Conte  Albert  (2)  me  prier  tous  trois  par  ensam- 
ble  que  je  volusse  demorer  et  prendre  la  pacience  avec- 
que eulx,  me  offrant  tout  plain  de  honestités,  dequoy 
certes  leur  suis  obligé.  Quant  à  moy ,  je  le  tous  ay  bien 
Tolu  mander  leur  advis,  pour  vous  prier  me  voloir  man- 
der le  vostre  :  pour  moy  je  serois  bien  de  oppinion ,  en 
cas  que  ma  femme  ne  vinse  à  Dillenbourg ,  de  demorer 
ancores  issi  quelque  temps,  mais  si  elle  vient,  serois  ré- 
solu de  faire  ung  tour  jusques  à  là  le  plus  secrètement 
que  je  porrois ,  et  allors  prendre  une  résolution  avecque 
TOUS  et  Madame  ma  mère  ce  qui  je  aurois  affaire  '  ;  par 


(i)  Hans  GûKlerU  Comte  de  Schwartzbourg ,  oé  eo  i537  ,  chef 
de  la  ligoe  de  Schwartzbourg-AmsUdt. 

(a)  JÊlberî.  Comte  de  Nassau-SaarbrûckeD ,  né  en  i537.  Il  avoit 
iponaé  ea  iSSg  Aone  soeur  du  Prioce  d'Orange. 


«    '   ^ 


w  fiMHBL  flMM  bifli  BOB  Inn^ 


^>  H 


,!, 


*       f 


unmuB 


£«  Prince  cC Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  H  bdr^ 
commande  d'être  sur  ses  gardes  à  Dillenbourg, 


Monsieur  mon  frère,  je  tous  amToi  si  joinct  Tadvis  que 
mon  frère  le  Conte  Gûntert  ast  faict  mestre  par  escrit| 
comme  il  luy  samble  que  Ton  debvroit  escrire  aulx  coro- 
neU  et  rittmaistres;  je  tous  prie  le  Toloir  bien  examiner  el 
me  mander  vostre  advis  ,  veu  que  c'est  une  lettre  dont 
despent  mon  honeur  et  réputation.  Je  prie  à  mon  dit  frère 
le  Conte  Gûntert  voloir  amvoier  une  copie  à  Georg  Tin 
Hol  pour  avoir  aussi  son  advis;  ce  quilat  faict,  et  partira 
demain.  Je  ne  scay  si  trouvères  bon  de  amToier  aussi  une 


'eopieà  RolKliausen(i^pour  avoir  sona<1vis,car  je  ne  fais  l570. 
double  qu'il  le  monstrerat  à  Monsieur  le  Lantgrave  WU-  '■•>*'"■• 
IkIhi;  loutterois  n'aj  Causé  faire,  craignant ,  puis  qui 
9aj  touche,  qu'il  ferai  difEculté  de  donner  sonadvis: 
%outtesfoîs,  si  le  trouves  bon,  vousamvoiesijoinct  ung 
lUancq  signet  pour  luyescrire,  et  quant  et  quant  lui  am- 
^DÎer  la  copie  de  la  lettre;  si  vous  trouves  quelque  di/fi- 
ikolté  à  luy  auiToier,  ne  scay  si  seroit  mal  faict  de  l'am- 
■Voier  à  Simon  Bingen  ,  le  priant  de  avoir  son  advis  ;  car 
de  ung  costé  ou  de  l'aultre  j'espérerois  qu'il  viendroît  en- 
tre les  mains  de  Monsieur  le  Lantgrave  ;  et  à  ceste  cause 
^us  amvoie  aurores  aiittre  deux  blanc  signés  afEn  que 

•  puisses  user  en  luy  où  il  vous  samble  le  raebeur.  fay 
Ikcceu  Tostre  lettre  daté  le  8  de  ce  mois ,  et  trouve  I« 
tensidération  que  aves  eu  touchant  Hanman  Wolf  fort 
abonne,  vous  priant  tne  mander  si  aves  eu  quelque  no  v  elles 
Fdes  propos  qui  sont  passé  aus  dits  nopces  sur  ce  que  aves 
>«rrit  à  Tienian  van  Hort  et  Johan  van  Bernîgkausen. 
Quant  aulx  novelle  que  me  mandés ,  je  ne  tais  double 
^e  les  ineniis  de  Dieu  et  de  nous  feront  tout  debvoir 
possible  pour  exterminer  ceuU  qui  pensent  leur  pouvoir 
faire  quelque  domaige,  ou  bien  empeschcr  leurs  entre- 
prinses,  par  quoy  il  n'est  que  bon  que  l'on  soit  sur  sa 
garde,  et  puisque  à  mon  occasioo  et  pour  l'assistence 
qu'il  vous  a  pieu  me  faire,  ilx  ne  vous  veuillent  grau 
bien  (a)  ,je  ne  mepeus  sinon  conformer  à  vostre  opinion 

(■]  HollihaascH.  Celui-ci  tloit  revenn  malade,  •  Fialier-lranlî. 

•  Goll  woUe,   Ech ri f1>  Simon   Bing  dem  Llndfrifen  ,   solche  ver- 

•  stâmlige  ,  beberxle  und  treue  DicDcr .  .  E.  F.  G.  lange  ertut- 
.  le».  >  y.  Bommel ,  I.  l.  p.  53a. 

fat  Airn.  L*annte  pr^ericnle  l«  Comte  Jean  avoil pu  t'en  Bpjier- 


MSd€$  f0it09  imilHWI  d6  ffilIfWlblMBPgj  fit W9  MMMijItljl 

guis  àfuiT4SMVi  pdbs  £ar;  car  le  lwi|ii «f| Md^Ui^ 
filam  4i  ipédiaiiftéft.  Qoanl  «u  Gftpittdtt:  JaaiMi^^ jl  «Il 
•ii(twfAnffltf  haniiM  du  hîai*  ibûa  lot  aiialdML^^HSfaE 
potruît  napwr,  «nu  pcuret  »  hort  ifeip^faMii  rf^^HMil 
portoir  MtowiMr  m  kar  paia,  d^aon^  qf  Ip  f  ^Hpip 
Ênmpm  t4x  «HildM  eiiiwgi^n  «ont  |qi»i  m,  iM#e%|pr 
mis  fn'ib:  ^MtioiU  avant  que  oimiiMMNiiia  )k/9*IPIIM' 
kn  MfMkf  Ton  liaMconp  plua  aM«i0Mfaipgar  #IMlir 

ioia  plua  T^uniieKt  tsrcMnrë  «a^  yaam  igiaiMm  ayanyPilÉlr 
quamebon  haniucboottera  Fianfoia  ou  Vtfu»»  qWi  jy* 
knM|ttaii6oht:9  purquoy  vous  pm  y /mkm  JUm  fffiipr 
fa4  gaw  fu^  f^M  fwraiidffea  at  eotaatdM^  1^  paMiMitr 
famam  4a  lanain  quel  gant  q^ll  ait  et  da  final  galuM» 
a?i  aoa  liègoîa,  na  la  ^ona  Gooaaillavoia  da  laa  pMM||ifll 
loni  piMaaim  ponrvi^  coMmanaareant  a^wiir»  tjatiilg 
longmiiiant  que  Ton  TÎsae  que  c^anoii  laa  affiwaa  pMV^ 
deront  y  ung  quatorse  ou  quinse  bon  compaignons  pour 
garder  bien  les  portes  et  faire  le  guet  de  nuit  de  quatN 
ou  cinq  hommes,  me  sambleroit  que  seroit  asses,  et  re» 
garder  que  en  une  nécessité  l'on  puisse  estre  asseuié 
d'ung  centaine  de  bons  harquehousiers  ;  car  asseurémeat 
il  est  nécessaire  que  vostre  maison  soit  aulcunement  poQ^ 
yeu  de  quelque  gens ,  et  me  samble  que  toz  voisins,  paît* 
que  les  importe  tant  que  à  tous  ,  que  vostre  maisoD  de 

oe«'oir.  •  Aumalius  sparsit  suum  inilitem  etum  per  CoaùtatvB 
»  SarwerdeD,  qui  est  Comitia  Joaoois  Nassayiensis,  ubi  esoadl 
»  templam  in  quo  habebaotur  concîoiies  in  linguâGaUicâ.  » 
£p*  secr^  I.  8o. 


Ilenbmirg  soit  bien  garde ,  vous  debvriont  aiAer  «  assis-  1570. 
de  entretenir  quelque  gens  ,  et  il  me  samble  qu'il  ne  ■Iwner. 
oit  hors  de  propos  (]ue  en  escrÎTiezà  Mons' le  Lant- 
;TeLulwig(i)  et  Wilhelni,  et  aulx  Contesde  là  alentour, 
T  demandant  quelque  petite  aide,  ou  pour  le  moîngs 
reasseuré  de  eulx  que,  venant  la  nécessite,  de  combien 
gens  saccung  tous  vaulJroit  assister.  Si  la  trafSque 
i  Uines  fusse  commencée  en  vostre  Conté ,  je  penserois 
t  l'on  trouveroit  bien  bon  moien  d'avoir  toujours  ung 
it  bon  har<juebousiers  sans  gran  despence.  Il  seroit 
IMeo  à  souhaider  que  l'on  puisse  avoir  le  moien  de  reachat- 
ou  dessangaîger  vostre  artillerie  que  ast  Monsieur  le 
DncCasimirus,  et  le  faire  ramener  à  Dillenbonrg.  lime 
tmble,  Monsieur  mon  frère,  qu'il  ne  seroit  que  bien 
lict  que  fissies  regarder  après  ung  maistre  qui  cbersent 
|b  snipestre;  je  ne  fais  double  que  par  tout  voz  terres  en 
luveres  ung  tt;l  quantidé  que  seroit  asses  pour  fournir 
maison  de  pouldre  et  davantaige ,  ce  qui  est  tou- 
IgaTois  la  provision  la  plus  nécessaire  que  l'on  doibt  avoir 
une  plasse.  Je  pens  que  Monsi  de  Nueiiar  ,  ou  bien 
Holtxhausen  ,  vous  en  porriont  recouvrer  ung;  vous  y  por- 


I    (1)  Lubuiç.  Le    LsDcIgravt'   Louis,    ïCLond   Û\i   du   Landgrave 

flippe .    aToit   Jt^u  en  Lérilage  à  peu  près  le  qusrl  da  Etats  de 

■  père  ;  Marbourg  fut  sa  réiideuce.  L>e  Landgrave  Guillaume  eut 

«loitié  ;   les  deux  frères  cadels  ,  Philippe  et  George ,  cLacua  un 

^ticmc.   Ce  partage,   en  alToiblisîaol   la  Maison  de  Uesse  ,  eut 

a  la  auilc  des  rcsuliats  1res  fâcheux.  Guillaume ,  doul  les  droit» 

la  aervioes    étoieot   méconnus    par   celle   disposition,    avoU 

nojens  de   faire   valoir  un  testament  anliirieur  ,  qui  lui  éloit 

nimenl  plus  favorable  ;  mais  il    n'en    voulut  poiol  faire  usige, 

Mntra  dans  cette  affaire  une  exu*ême  génénuité.    f .  RoiHOul , 


—  350  — 

iS^o.  Tes  penser ,  comme  aussi  pour  faire  faire  de  boules.  Je 
JuiTier.  TOUS  prie  me  voloir  amvoier  avecque  ce  porteur  la  petite 
hacquené  que  Monsieur  l'Amiral  mat  donné,  en  cas  qu'il 
se  porte  bien  ,  en  oultre  me  amvoier  deux  paire  de  bas  de 
chauses  de  soie;  Vung  paire  at  vostre  cousturier  queNun- 
nem  luy  at  donné  pour  les  accoustre;  i'aultre  paire^si 
TOUS  plait,  commanderes  que  l'on  les  détasche  des  choses 
de  caffa  qui  je  portois  dernièrement  à  Dillenboui^  ,^qui 
sont  sur  la  table  où  sont  mes  accoustremens  (i).  Si  la  pe- 
tite hacquené  nepeult  aller,  je  tous  prie  mcToloiramToier 
ie  courtault  gris  qui  ast  les  aureilles  couppé.  Vous  aures 
Teu  ce  que  Affestein  m'escript,  priant  de  aToir  ung  cbe- 
Tal  ;  je  TOUS  prie  de  Toloir  faire  regarder  si  à  Ventour 
de  TOUS  l'on  puisse  trouvé  quelque  bon  chcTal  qui  luj 
seroit  duisable ,  et  me  le  mander  avecque  le  pris  ;  je  vous 
amToierois  l'argent  :  puisqu'il  se  monstre  si  Toluntaire , 
ceste  raison  que  l'on  fasse  quelque  chose  pour  luy.  Je 
TOUS  prie  me  pardonner  de  ce  que  je  tous  importune  de 
mes  affaires ,  j'esper  que  Dieu  me  donnerat  quelque  jour 
la  grâce  de  le  pouvoir  desservir  •  .  De  Arnstat,  ce  19 
de  janvier. 

Ce  mattin  est  parti  mon  frère  le  Conte  Gûntert  vers 
Dreisen  pour  trouTer  le  Electeur  avant  son  parlement 
vers  l'Empereur,  qui  doibt  estre  le  xxTi  du  présent;  je  l'aj 
prié  que,  si  Tient  à  propos,  luy  ramentCToir  l'aifair  des 

(i)  accoustremens.  Ces  lignes  et  celles  qui  suivent ,  sembleroaC 
peut-être  insignifiaotes  ;  toutefois  nous  n'avons  pas  cm  devoir  ki 
omettre.  Elles  font  voir  les  habitudes  simples  du  Prince,  la  nécea- 
site  où  il  se  trouvoit  alors,  de  se  mêler  des  plus  petits  détaib  dômes* 
tiques,  et  son  désir  d'obliger  réciproquement  ceux  qui  lui  avoînC 
rendu  service. 


—  351  — 

pmiTres  Grestîens,  mais  je  crains  bien  que  aerat  labouré  iSya. 
en  Tain.  Janrkr, 

Vostre  très  affectioné  irère  k  tous  faire  service  ^ 

6uiLLA.UMB   DB   NaSSAV. 

A  Monsieur  MoDs' le  Conte  J4à  de 
Nastia  y  mon  bien  bon  frère. 


LETTRE    CCCXXXY. 

Le  Prince  (T  Orange  au   Comte  Jean  de  Nassau.  Incon* 
duiie  de  M.  de  Dolhain:  nouvelles  dii^rses. 


•  •' 


^*  Le  Prince,  peut-être  d'après  les  conseils  de  Colî^y,  avoildon* 
né  en  1 569des  commissions  par  mer  à  pi  usieurs  personnes  de  qualité^ 
le  Baron  de  Montfaacon ,  Lancelot  de  Brederode ,  Albert  d'Egmont, 
Henbyse ,  etc.  Adrien  de  Berges ,  Seigneur  de  Dolhain ,  avoit  là 
diarge  d* Amiral.  Il  quitta  TAngleterre  en  septembre  avec  queU 
qncs  vaisseaux ,  et ,  jeté  par  la  tempête  vers  les  côtes  de  la  Nord>- 
HoUandey  il  rançonna ,  dans  Tespace  de  peu  de  jours,  deux  flottes 
Marchandes;  Tune  de  60,  l'autre  de  40  voiles.  Le  nom  des  Gueux 
de  mer  répandit  partout  de  Teffroi.  Malheureusement  on  ne  se 
borna  pas  à  nuire  aux  ennemis  ;  Tappêt  du  gain  fut  cause  de  bean- 
eoop  d'excès,  et  la  chose  dégénéroit  en  véritable  piraterie,  qui 
■*éCoiC  gnàre  réprimée  par  1* Amiral. 

Dans  le  commencement  on  révoqua  en  doute  le  droit  du  Prince 
de<iooner  de  telles  commissions,  vu  qu'il  n'étoitpas  Souverain 
dans  les  Pays-Bas.  «  Daer  werdt  in  't  eerste  in  de  omligghende 
m  Laoden  ende  Provintien  gedisputeert,  of  den  Prince  vermocfate 
»  stilcke  Bestelbrieven  ende  G>mmissien  le  geven  na  geschreven 
•  Bachten,  xjnde  gheen  Souverain  Heere  in  de  Nederlanden,  al- 
hy  wd  abeolat  Overheerein  syn  Prinaechap  van  Orangîen , 


it^  ^WÊJiMitpIfrht  JMittlhmmm.  Wner  ovcr  die  no  Himborgb 
l^tl^  ■in  iMBdai  gdiregca  hcUMode ,  «^  de  EUc,  Jan  BioecL  van  Am- 
BStardam,  eaa  kloeck  nuul  endaCupilcin,  Ijcbben  htm  ilpn  biti 
>  da«D  a£i)Ma  ab  eeD  ueraonr.  >  V.  Meteren ,  ^^'.  C'esldoacii 
.  tort  qbfl  JiÛeR(fi  (fl&f.  (£.  Ta/Vl.  1:7),  ciuot  JFV^yïaor.qni 
«'a  bit  qtM  titeMrin  ce  pMHge,  l^imagioe  qu'il  s'figit  d'une  opi- 
nioD  particnUàre  à»  cat  AcriniD^al  le  condamne  d'un  ton  vraiment 
dictalorial:  F<dto  et  airard». 


Konsieur  mon  fr&re,  tihu  eatendrea  pir  Barâi  ai 
fffà  je  ordooé  toucbaot  la  fiùct  de  MonMcnr  île  Dofailf 
j'esper  que  ai  il  j atà. ÉOfùitit aumondo'  de  povoir  recou- 
frir  qudque  diose  de  I117,  que  ci:  serut  par  tel  nioien.  Au 
im-vou  «Btendret  tawi  te  qai  je  ordoné  pour  l'adve- 
nir  poitf  tofiÛotdalawmgMÎOtt:  je  Iiiy  ny  commandé  de 
TOUS  comnuniquer  qui  toiu  smnbleral  que  l'on  porrnlt 
dO^UtaMCra  m  fiea  deHonneta  de  Dolhain  ,  en  cas  qu'il 
l^ro^  ttoOT^  bon  de  ai  com|ne»lre  ung  aultre ,  et  luy  aj 
diot.  non  aclnaf  nnil  |Kiur  auluungs  raisons  crains  quil 
'H*  wroïtagféidiIe^etqiM,  û  ung  malheur  luy  advince, 
toatt  le  monde  me  porroit  allors  chargé  que  moj  je  «i 
serois  cause  ;  touicsfois  vous  y  porres  adriser.  Quant  H 
&ict  de  Snoe  fesper  qu'il  se  emploierai  à  l'aultre  raïct,too- 
chant  l'argent,  selon  son  pouvoir,  comme  il  me  l'at  asseoie 
Toloir  faire,  et  suivant  ce  luy  ay  donné  une  conunissîon. 
Dieu  veuille  qu'il  puisse  effectuer  quelque  chose  (  1) ,  eu  li 
nécessité  le  requiert  bien.  Quantaulx  autres  aflaires  dont 

(t)  cAonr.  ■  Omirent  dese  tjd  (Aug.  i57o)  en  eea  waiai|  la 

■  Toreo ,  10  beeft  Jondifacer  Dicderik  Sonoy  van  wegen  en  aMt  wB, 

■  weten  an  bevel  van  den  Prinoa  van  Orangicn  beginneo  in  hilT 
>l;ke 


■e  lettre  fait  menlion ,  à  cause  que  le  Conte  Ganter  iS^o. 
frère  est  seulement  hier  Ae  retour  de  son"  voage  de  Février. 

I^sen'  ,  n'oy  eu  moien  de  luy  communiquer  le  tout ,  de 
it  plus  que  à  son  arrivement  il  ast  trouvé  tant  des  af- 
res touchant  son  frère  le  Conte  Guillaume,  qu'il  at  esté 
ujours  erapeschë  de  ces  affaires.  Il  n'ast  rien  parlé  au 
IC  de  Saie  de  mes  affaires,  à  cause  qu'il  n'a  esté  que 
Itx  heures  après'  de  luy  et  qu'il  neluj  ast  aussi  rien 
uidé  de  moy.  Quant  à  ma  femme,  il  me  samble,  puis- 
t'ït  n'est  conseilable  que  je  demeur  tongement  en  ung 
U,  que  l'on  la  porrat  encores  lesser  là  ou  elle  est,  sans 
n  pourchasser  sa  venue,  de  tant  plus  qu'elle  n'at  va- 
Dté  d'y  venir.  L'Empereur  al  escrît  une  lettre  à  mon 
Ire  le  Conte  Gunter  pour  avoir  tous  ses  faarnas  de 
Dutte],afGn  qu'il  puisse  donner  du  plaisir  au  Duc  de  Saxe 
aulx  aultres  Princes.  Je  crains  bien  que  ce  particuliers 
lïtations  ne  seront  fort  à  l'avancement  des  povres  Cres- 
ns;  je  avois  aussi  crainte  que  ceste  visitation  eusse  peu 

(tarder  les  nopces  du  Duc  Casamirus'  ,  mais  Monsieur  le 
Bcde  Saxe  seat  résolu  et  prinsjour  pour  le  4  de  may, 
I  quov  suis  certes  bien  aise(i). 

Jje  Conte  Albert  de  Schwartzenbourg  îrat  arecque  le 
acdt  Saxe  vers  l'Empereur  ;  je  prieray  qu'il  se  veuille 
m  informer  de  ce  qui  me  porroit  toucher,  afBn  que  se- 
B  cela  nous  nous  puissions  gouverner.  Il  y  at  aulcungs 


(l)  mite.  AuT  nôces  de  Jean- Casimir  avec  Kliubelh  fille  de 
Electeur  de  Saie ,  auxquelles  assistèrent  les  Landgraves  Ouillau- 
»,  Philippe,  et  Georges,  on  r^olul  d'eniojer  en  France  une 
pulation  de  presque  Uiu.^  Ici  Princes  Ëvangéliques.  Cette  déinar- 
C  contribua  eucnlidl entent  à  U  paix  de  -Sl  Germain,  f.  Rnm- 
i.l.Lp.  5A6. 

I   Dittit.   »  Jiprti.  '  Jnn-CiMBir. 


* 

Eéfvior*  pereuF  pdwr  mlomig»  fttUont  ifiiî  yetfmt  m^mdÊimm 
Inrief;  que  aetajl  l'eadbrcni  <m  fiti«ny  eetle,  éi 
très  affeçioeiises  reciHiiinfiidatioa8eii:vo6tie 
pmol  Dieu  tous  dminor^  IkMisieiir  okni  jalgii^  éjt  wéI 
boime  TÎe  et  longe.  De  Amstat,4)e  TÎj  4e  £ftriMii^r< .  - 

le  TOUS  prie  Toloîr  finie  mes  himibles  reootti»^ 


jânendations  à  madaïAe  ma  mère  et  i  madeitte 
▼ostre  femme  ma  bonne  soeur.  ''  '''•^'"' 

Vostre  bien.bon  &àm  à  wv  |il|i%4piiflN 

A  MbmifBm  Bloiis' If  Gonfe  J^  .     n'h  4 

de  Nmbso^i  mcNpbieiiboii  frira..  i   j  .^ 


t^  LETiHB 


r  K  n. 


La  Princesse  au  Prùwe  d  Orangé*  Eilen»mm0s^ 

rendre  qu'à  Leipzig  ou  à  BraubacK 


Freundlicher ,  lieber  Her.  Die  ursachen  warum  das  idi 
nicht  ehr  auff  Euer  schreiben  gedatirt  den  i4  décembre 
habe  geantwort ,  wird  Euer  Secretarius  Euch  beriditeSi 
bei  neben  mehr  andere  dingen  die  ich  im  befolen  habe 
Euch  anzuzeigen.  Vor  so  vil  aïs  belangldas  ich  Eudiiol 
einen  orde  nennen  das  wir  einander  solten  mogen  sdienniid 
das  es  Euch  nicht  gelegen  ist  nehe  bei  den  Niderlanden  la 
kommen  ,  so  weisz  ich  keinen  bessern  ord  als  zu  Leipâg} 
dan  gleich  als  ich  willens  bin  mich  dissen  zukommeode 

■  Copié dt  U  mmdm  Pimm» 


;..-a^       A  ' 


{ 


—  355  — 

newexeit  aufiziunachenund  den  Churfiirsten  zu  besuchen,  1570. 
éta  welchen  ich  nuhn  insz  neunder  jar  nich  gesehen  habe ,  Fénîcr. 
daftwelche  ich  im  bereid  habe  verstendigt ,  so  werde  ich 
neîiien  weg  ûber  Leipzig  nemen ,  daswelche  mich  dùnckt 
Endi  auch  wol  gelegen  wert  sein ,  dan ,  so  als  ich  ver- 
stehe  ,seid  Ir  nich  veme  von  dar;  odder  aber  so  Euch 
ge£dc  zu  Braubach  zu  kommen ,  daswelche  Lantgrave 
Philips  zukompU  Ich  weisz  keine  bessere  und  bequemer 
oiter  ak  in  meiner  zweier  vettera  landt ,  und  dar  mich 
dônc^  Ir  wol  sicher  werdet  sein.  Welches  Euch  dan 
gdibt  Ton  dissen  zweien  ortren  zu  kommen ,  woit  mich 
lassen  wissen,  auff  das  ich  Lantgraven  Philipsen  mach 
schreiben,  und  S.  L.  bitten  das  er  uns  sein  hausz  darzu 
wil  lehen  ^  dan  mich  bei  Euere  ireundt  zu  begeben  sol  ich 
nuaunermehr  thun  ,  und  so  ver  als  Ir  mich  yemer  darmit 
wert  be»chyfere,  solich's  nicht  anderskonnen  aufihemen 
als  das  Ir  meînenthot  schucht,  und  wil  Euch  hiemitGott 
inSeinen  sdiutz  befelien.  Datum  CoUen,  den  8  februarij 
A**  1570. 


LETTRE  CCCXXXYII. 

Le  PHnee  Jt  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Sur  les 
moyens  de  contenter  les  gens  de  guerre. 


Monsieur  mon  frère,  suivant  ce  que  me  mandiés  par 
lettre  du  a5  de  janvier ,  que  trouviés  convenir 
ffÊB  en  ce  temps  où  il  se  présentoient  plussieurs  affaires 
de  importance ,  et  mesmes  pour  estre  la  foire  de  Francfort 
wk  proche ,  que  je  me  trouvisse  en  ce  quartier  là.,  afEu  que 


4HfO.  puissions  par  ensamble  untRiieult  regarder  ce  tpù\  scinit 
.  aiTaire,  surquoT  j'eslois  délibéré  me  partir  incontinent  B 
le  plus  secrètenienl  que  ftiîre  je  pOTois  ;  mais  Monsieur 
le  Conte  Giintert  mon  frère,  ni  aussi  le  Conte  tiansOno- 
tert  et  plusieurs  aoltres  ne  l'ont  aulcunement  trouvé  cod- 
irenir ,  pour  plusieurs  grans  et  notables  raisons ,  qui  tou- 
chent si  bien  Tostre  bien  comme  le  mien  ,  comme  j'espa 
«recque  l'aide  de  Dieu  tous  dire  de  brief;  mais  m'ai  dtd 
mon  dit  frère  le  Conte  Gunter  que  je  vous  deb^rois  mw- 
ier  qu'il  est  d'intention  de  partir  le  a^  de  ce  mois  et  vom 
aller  trouver  à  Dillenbourg,  et  que  allors  je  porrois  all«r 
•Tecque  luy  sans  me  mesire  en  nul  basart,  vous  prônl 
Je  voloirtenirsetTetrjepenaque  de  là  il  irat  àFrancfortà 
Ja  foire.  Quanta  mes  soeurs,  je  pens  qu'ilx  viendront  aver- 
que,  toutefToîs  je  ne  le  scay  pour  asseuré.  Or  quant  auh 
articles  contenues  en  vostre  ditte  lettre,  où  trouvés  con- 
tenir que  je  entens  de  Monsieur  le  Conte  Gùntert  mon 
ifrère  son  advis ,  je  en  ay  communiqué  par  plusieurs  hii 
avecque  luy.  Et  sur  ce  qui  touche  ,  en  cas  que  les  gentilc 
guerre  vouldriont  persister  que  je  me  deusse  rendie  ot- 
tre  leurs  mains  à  Francfort ,  luy  samble ,  comme  A  aaj 
aussi,  que  je  ddivrois  demorer  f«me  làdesaus,  que^eacw 
que  je  puisse  avoir  asseurance  de  eulx  que  nul  aakit 
inconvénient  me  porroit  venir  k  cause  de  ceste  Aéuuài», 
ny  de  l'Empereur,  ny  des  Esuts  de  l'Empire  qui  sont  eflai 
endomaigés  par  mes  gens  de  guerre  >  ny  du  Roy  J^Esféf- 
ne ,  que  je  serés  content  de  me  rendre  k  Francfort  adoa 
ma  promesse ,  mai»  si  je  ne  peus  avoir  de  eulx  «  pnM 
et  asseurance ,  que  ne  serois  obligé  de  fiùct  advis  me  m»- 
tre  entre  les  mains  de  mes  malvenillans  et  inemis,  pwoi 
'  ne  porroia  attendre  que  une  misère  pwpétuèle  {  «t  puis 


fie  le  Come  Giintert  viendrat  si  tost  vers  vous ,  porroos  iSjo, 
■Hors  par ensamble  prendre  là  dessus   une  résolution,  Fèvrior 


Quant  à 


[nil  ^ 


s  samble  ne  convenir  de  aniToier  st 


•ost  ma  résoluiion  aulx  gens  de  {^erre ,  si  non  ung  xv 
wirs  avant  la  foire,  pour  les  raisons  allégés  en  vosire 
diue  lettre ,  trouvons  vostre  advis  fort  bon  et  me  ronfor- 
■eray  selon  cela  ,  quant  je  aurei  receu  vostre  advia  tou- 
hant  la  lettre  qui  Je  debvroîs  escrire  ausdîts  gens  de 
[Uerre.  Quant  à  ce  qui  vous  samble  que,  si  l'on  peusse 
TMTOuvrir  cent  mille  dallers  ou  ung  mois  de  soulde, 
l'on  porrott  trouver,  avecque  l'aide  de  Dieu, 
noien  de  cnnienier  les  gens  de  guerre  ,  et  que  cela  ne 
ieadroit  seulement  pour  nostre  bien  particulier ,  mais 
»ur  le  bim  de  toute  la  cause ,  trouvons  mon  frère  ,  le 
ionte  Gûntert ,  estre  véritable ,  mais  pour  autant  qu'il  y 
t  (les  aultres  qui  sont  de  aultre  opinion  ,  luy  at  samble 
el'on  pou rr oit  remettre  cest  affaire  jusques  à  nostre 
Btreveu,  puisqu'il  sei'at  si  tost  avecque  la  grâce  de  Dieu, 
Mt  qae  allors  aus^i  l'on  porroît  adviser  sur  les  moîens 
gomme  et  sur  quel  tittre  l'on  porroît  demander  ceste  aide, 
tdequi  Ion  le  debvrat  pourcbasser;  car  de  le  penser 
lOuver  aitost,  ne  ïuy  samble  possible  selon  que  les 
mineurs  se  sont  deinoiistré  ju&ques  à  maintenant: 
peamoings  il  n'est  que  bon  de  assiiîer'  le  tout,  que 
Il  il  ne  suci-ède  bien  a  ung  costé,  est  toujours  à  espéré 
|a'il  Miccéderat  bien  de  l'autre  coslé,  et  à  cestc  cause  ay 
foDDc commission  àSnoeet  àReiner  Kant(i},  afBnque  de 
bur  costé  fassent   touttes  les  collectes  possibles  ,  comme 

{■]  Jt.  Xani,  Bourgeois  d'AniBlerdam,  ud  des  premier» qui,  en 
1^66,  rtetlarenl  d'introduire  en  Hollande  te*  prècb»  pulilio. 


—  358  — 


;M^fa,  e»per  que  aurcs  eotentlu  par  Basius,  ccimme  aiust  d«U 
':  coiamiuîon  que  Je  donné  au  liit  Basîus  à  iood  Mcrêbirt 
Bruning ,  pour  ouir  les  compte»  des  collectes  failz  pa  â 
devant,  aftin  que  l'on  puisse  esire  au  vray  infonne  en 
quel  estai  crst  arfaire  est.  Quant  au  recouvrement  d'ar 
gent  ei  quel  moien  l'on  porroit  avoir  de  surseoir  lui- 
uungs  pnieinens ,  sainbie  qui  je  dfbvrois  esctire  «ne  \ttm 
BU  Duc  de  Saie  pour  avoir  djlay  de  paiemeut  pour  nng 
an,  oires  que  doctor  Craco  mat  faict  dire  que  si  je  m 
paie  les  dix  mille  llnrins,  qui'  porroit  facillenienttounibcT 
flD  la  mavese  grâce  de  sou  maistre  ;  néamoïiigs  je  CMO- 
■weray  toujours  la  lettre. 

Ce  qui  touche  la  vassel  *  et  aoltres  meubles,  en  pononi 
prendre  une  résolution  quant  viendrons  ensamble;  pour 
inoy  me  sanible  que  le  meilleur  serai  de  vendre  les  neu- 
1)les  i  ceste  foire  pièces  à  pièces,  et  que  l'on  recouTni 
plus  d'argent  par  cestc  fasson  que  aultrement.  Touchant 
}e  Ijuffft  m'at  dict  le  Conte  Gûntert  qu'il  ferai  son  «- 
tremme  debvoir.  J'ay  aussi  esriîpt  au  coronel  G«orgWii 
H(^  pooT  avoir  paiement  de  ce  que  le  Duc  Julïas  (i)w 
doibt. —  Quant  icequitouchede  f«îrerae*exciis«silïa- 
perenr.  Electeur! ,  et  aultres  Princes ,  sur  les  charges^ 
mes  înemisme  mestent  en  advant,  pour  aultant  qull  yat 
plasieurs  opinions  touchant  cest  affaire,  ast  stnbU  h 
Conte  Gôntert  que  l'on  le  porroit  aussi  remestre  jvsqacs 
à  nostre  arrivé ,  afGn ,  puisque  c'est  ung  alTair  de  grairft 
importance,  que  l'on  y  puisse meurement  délibéré, CM^ 
me   aussi  touchant  la  branUckatzung  de  Arr^nberge  (a). 

(i)  Jatiiu.  DeBmiuwick. 
(3)  br.  de  AmiAergt.  An  < 


Or,  Monsieur  mon  frère ,  je  ne  scais  comme  je  tous  por-  iSyo. 
asses  affeclueusenient  remercier  tie  la  ^oiiepaîneet  Février. 
poussa  que  prendes  à  mon  occasion,  et  me  desplait  as- 
nrément  que  je  suis  cause  de  vous  faire  avoir  ses  rom- 
mens  de  teste  et  tous  mestre  en  si  grans  despens  et 
tbtes  ;  mais  vous  poies  estre  asseure  que  me  rendes 
llement  vostre  obligé,  que  mesleray  toujours  très  volun- 
irs  mon  corps  et  ma  vie  pour  vostie  service.  Quant  au 
en,  je  nepeusrien  dire  pour  le  présent  ;  mais,  si  Dieu 
e  donne  la  vie  que  je  puisse  retourner  k  ce  quil  me 
^ipertient,  vous  en  porrés  disposer  comme  du  vostre. 
suis  esté  pour  dépesclier  ceste ,  est  venu  Stein 
E  lettres  et  copie  de  ce  qu'il  vous  samble  que 
n  porroit  escrireaulx  coroneU  ,  rittmaistres  et  capitni- 
B,  et  les  aiant  leu ,  treuve  que  le  exemplar  noté  avecque 
nombre  3  serai  le  plus  convenable  ,  comme  i)  semble 
ui  au  Conte  Giintert  :  rest  seulement  une,  assavoir,  si  il 
seroit  bon  de  joindre  a  la  fin  la  présentation ,  assavoir 
«,  ai  les  gens  de  guerre  persistent  que  je  me  deusse 
[tdre  à  Francfort,  que  je  serois  content,  moienant  asseu- 
ace  de  euls  que  nul  inconvénient  me  adviendroit  à 
use  de  ceste  détention,  ay  de  l'Empereur ,  ny  des  Estats 
I  membre  de  l'Empire  endumagés  par  mes  gens  de 
'e;  ou  bien  si  l'on  le  debvrat garder  pour  une  répli- 
t  quant  les  coronelx  responderonl  sur  les  lettres  et  me 
ildront  presser.  Le  Conte  de  St^hwartienbourg  ne  s'est 
olu  là  dessus,  néamoings  je  faîct  déjâgroser" 
rest,    lessanl  ce   article  dehors    jusques  que  aurons 


■iDM  ea    I  [>68  le  Cooitc 
'Aremberg  ,  ailuée  sur  U 


leErffl, 


inpuTé  de  la   petite  ville 
■  l'oucsl  d'ADdertiacb. 


—  360  - 

.«Ç^  fris»  ^M  léinlMjop.    Pour  ce  coup  je  me  «<ms 
do»e  stDOD  que 
-■■e  UêMtù  fOur  c«  geadDiommc  Italiens  en  craoccf 
«■fqai  laiNHMHltleral  conreair  que  l'oa  ptwToîi  awaîo^ 
ittn  fHS'pMMHCs  tçavoir  ce  qu'il  Tenlt   (fire.  Je  sfdl 
paMé  ■  iotttm  Meûener  oa  doctor  Scbwartx  msaeut  <a 
!•  Inïârilii  fiôr*  et  Toage ,  à  cause  qa'ilx  scareot  rit^S} 
amom  mnmftmai  âFrédenchSdiwutz,  parquojajlnc 
la'ilKl^  .^  UsDe  j  ou  aullre  que  trouvères  conveoir,  MH 
fôtat  ^pD  q^  «oit,  lay  «n  Toloir  parler  de  inspMtM 
;  Je  McrÎTeray  aussi  une  lettre  à  Monâevli 
t  le  fSiant  afEn  qu'il   veuille  faire  ïodnin  !■ 
flB»  il»§a(lie  Mbis  sur  1  uy  '  ,  qu'ils  se  veuillent  cuMoas 
^nre  :  je  ferai  faire 
I  le  date  é»  Barbi  par  ceulx   qui  peuvent 
I*  tmwtn  imj,  mais  pour  le  Conte  Jo&t  de  Sdi>in>- 
tf  me  KÉÎs  qui  I'od  porroît  emploier,  si  c«  nolk 
<e  de  CiillnltouT^  pour  sa  penone ,  mus  poor  ca 
m  ne  cognoU  person  i  à  cesie  cause  vous  ctBvni 
nx  blanc  signés ,  affin  que  où  vous  trouvères  caenar 
poires  escrire...  De  AmsUt,  ce  xvij  de  fâivricr  A*  tSTOk 

Hon  «ecrétaire  Brunîg  est  aussi  arrivé  ce  soir, 
parquoy  luj  aj  commandé  de  aller  vers  ce  gentil- 
bonune  Italien ,  car  je  pens  bien  que  aures  aases 
afiaire  en  ce  temps  du  docteur  Meisner  et  Schirartx. 

Vostre  lùen  bon  frère  à  vous  faire  ami», 
GinaxàtJMB  DB  mâmsém. 

A.  Monsieur  Mon»'  le  Coote  Jehan 
de  Nauan  ,  mon  bien  boa  frère. 


Le  Prince  d'Orange  au    Comte  Jean  de  Nassau. 
Sur  la  révolte  des  Maures  en  Espagne. 

",'  Un  très  p-Bnd  nombre  de  Maures  habi toit  l'Espifoe;  ils  l5yo. 
:  des  habilaoïa  actirs  et  industrieux.  Ed  iSSa  et  i5â3,  pu*  Féirier. 
cninte  de  leurs  relations  avec  les  Maures  d'Afrique,  on  leur  inter- 
dît l'usage  des  armes.  En  t&G7  on  voulut  abolirleur  langue  et  leurs 
coutumes  nalioDales  ;  des  ordres  furent  donnés  à  cet  efTet;  Im 
Hautes  firent  vainemcnl  des  réprésentations.  Une  guerre  terrible, 
où  le  désespoir  mulliplioïl  leurs  forces ,  fut  le  rfeultat  de  ce  despo- 
tùaie  monslrneux.  Jean  d'Autriche ,  fils  naturel  de  Charles-quint , 
mmpriniB  cette  révolte,  après  que  la  lutte  eut  duré  deux  ans  avec 
toutes  SCS  faorreiirs.  —  Au  commencement  de  1S70  ils  remportè- 
rent encore   beaucoup   de   succî-s,   ■  Turcae   et  Mauri   Bobîs  (ut 

■  iperu)  pacem  conlicïent.  •  LangucI  ad  Camer.  p.  i  a5 ,  Dans  ces 
évéoemeuts  I^anguel  ,  comme  ici  le  Prince,  reconnoîssoit  la  doigt 
ée  Dieu,  •  Solus  Dcus  remedium  inveoire  poleil ,  et  videtar  «elle 
>  bcere,  si  vellemus  servari  .  .  .  Quis  exislimiiset  Gnnalen- 
»  tes  .  .  ,   Busuros  deficere  a  suo  Rege,  eo  prvesertim   tempore 

■  quo  res  ejus  maiime  Horere  videbantur.  •  l.  I.  p.  loa. 


Monsieur  mon  frère,  j'ay  receu  hier  Tosire  leltre,  en- 
Mmble  les  novelles  qu'il  vous  al  pieu  me  mander ,  de 
quoy  je  tous  remerchie  très  affectueusement  j  st  tous  fiis- 
»ent  veriubtes,  il  seroit  à  espirer  que  à  la  fin  le  Roy  et 
le  Duc  d'Alve  se  lasseront  de  faire  les  tii^nnies  et  rigueurs 
qu'ils  usent  maintenant  partout,  et  cognoÎHeront  qu'il 
j  at  ung  aultre  plus  gran  et  puissant  que  euU,  quil  les 
peult  chaslier  quant  bon  Luy  samblerat,  comme  l'on  voit 
nuiioteiiaiit  des  Mores,  qui  esûont  teDuensigranderigetir 


^duJ 


iS^o.  A  suljjectioii  ^'il  iiiiililiiilliiiifiniiii  iimil  îiiniiwMlileiliwi  > 
F4*ri».  povoir  élever  comte  le  Roy ,  car  ïlx  ne  pouvoient  po^ 
ter  aulcung  Cousteau  avecque  pointe  et  n'avoient  nulle 
espoir  de  aide  ny  de  secours,  etnioings  estiont  gens  de 
fuict  ny  de  combat  :  loutesfoîs  l'on  voit  comme  Dieu  pec- 
mest  qu'ilx  se  maintieneni  ancores  jusques  à  inaintenani , 
.oi^ci  et  pens  que  le  bon  Dieu  le  faii;t  seulement  pour  ung 
.■nitti'i  exemple ,  assavoir  que  les  Mores  peuvent  donner  ung  si 
gran  empeschement ,  que  sont  toutesfois  gens  de  riea 
comme  ung  trouppeau  de  mouton  ,  ce  que  porroit  faire 
doncques  ung  peuple  du  Pais-Bas,  fort  et  robuste,  qui 
peult  attendre  secours  de  tous  le  pars  du  monde,  allJD 
que  le  Roy  par  ce  moien  se  vins  à  reeognoistre  et  se 
amender  de  la  grande  persécutions  qu'il  faict  aulx  povret 
Crestiens,  sinon  qu'il  ferat  qu'il  se  élèveront,  comme  font 
maintenant  les  Mores;  l'on  verrat  ce  qui  en  succéderai,  si 
peuvent  tant  durer  que  le  Turcq  les  vient  secourrir.  — 
Quant  à  la  lettre  que  ni'aves  amvoié  escrit  en  ciffres,  je 
ne  l'ay  peu  lire  pour  ne  avoir  lecontre-tiffre,  ne  pens 
Basai  Bçavoîr  qui  me  l'àt  escript  j  toatesfois ,  puisqu'3  eit 
escrit  en  ciiTre,  ne  fais  double  que  se  doibt  ester  quelque 
cbos  d'importance  ;  parquoy  vous  prie  voloîr  esciire  i 
,  celluy  qui  vous  l*at  amvoié ,  que  je  recen  la  lettre,  mus 

qui  je  ne  l'ay  peu  lire  pour  n'avoir  le  contre-àfire;  k 
priant,  en  ca«  que  c'est  chose  d'imponance,  me  le  Toloir 
faire  ce  plaisir  'et  me  le  escrire  ouvertement,  et  p<Mni 
«voir  la  responce  quant  je  viendray  devers  tous:  je  pcM 
que  c'est  Monsieur  le  Electeur  Palantin  qnil  me  Vu 
escript,  tnutesTois  ne  me  samble  qu'il  est  cccoustoro^  de 
me  escrire  de  la  fasson  comme  ce  qui  est  eaoript  sens 
cifEre,  et  peoserois  plustoat  que  c'est  le  DncCasinimH  oa 


~  363  — 

bieiidocleiir£heinouZuleger(i),  8uiyantce<{iieTOUA  «y  iSt^k 
eserit  que  le  Conte  Gûnleit  partirai  le  27  dUssi  pour  tous  Fémcr. 
troinrer  et  que  je  dois  Tenir  avecqoe  luy ,  je  yous  prie  me 
maederà  Kirgenhan  '  en  l'ostelme  ce  quîl  tous  samblele 
meliettriy  assavoir  que  je  doibs  Tenir  aTecque  le  Conte  Gûn» 
tert  droit  à  Ditlenbourg  ou  demorer  à  Tringenslain  ou 
i  Oennbag'  ,  et  de  là  Tenir  en  ung  jour  ou  deux  secrète» 
■leat  à  Dillenbourg ,  et  suivant  ce  que  me  mandées  me 
rîgeleray...  De  Arnstat ,  ce  ix  de  fëbvrier  A*  1 57OW 

Yostre  bien  bon  frère  à  vous  (aire  sendoe^, 

GurLiiAuim  VE  Nassao. 

A  Monsieur  Mons'  le  Conte  Jan 
de^fmao,  mon  bien  bon  frère. 


»«<^ 


*  I.ETTEE    GCCXXXIX. 

Z00  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Sur  les 
excès  des  gueux  de  mer  et  lUnconduite  du  Seigneur  de 
Dolhain. 


Monsieur  mon  frère.  Ayant  hier  après  vostre  parte- 
ment  dlcy  receu  certain  pacquet  d'Angleterre  et  de  ]?*rize, 
/ay  entre  aultresveu,  par  ce  que  Monsieur  Dolhain  et  le 
lioentiè  Basius  m'escripvent,  que  quelque  peu  auparaTant 
leur  arriTée  en  ces  quartiers-là ,  mes  batteaulx  sont  este 
partit  Ters  Angleterre ,  ayans  premièrement  à  l'embou- 
chure de  la  mer  de  nouTeau  laissé  périr  leur  AdmiraP  et 

(1)  Ehem  ou  Zuleger,  Conseillers  de  TEIecteur  Palatin. 

XircliliaiD,  petUe  vUU  de  Bette  ,  frit  de  Mmrhurg.        *  DringencUia  ei 
Xkm\iaiùkt  petits  endroits  tmr  têê*eûn/bu  de  Ifmsêam^IkUtniomrg 
eidetm  Besse  mtpiriÊttre,      '  ^inmMUMrtl. 


—  3M  — 

rf^M  V*ii-BdttK  pvns  batteaulx,    pu-  leur  noncliathnaf? 

Vmj  ywDÎiigMÂ- M  grand  désordre,  à  ce  que  je  voysaMH 
fir'ln;hl^«S  du  ditS' Dolhain  mesmes,  lequel touteiE 
iiiv'MBbk^«>  faire  asseï  peu  de  cas ,  par  oe  que ,  anA 
M*:îl^tej)à|âus  part  de  l'artUlerye  et  aultre  mumûta 
y  ■■oyt'WM  ikuTé.  De  luy  il  est  demeuré  à  EmbdeD, 
A^MlfMt'feaibioRstrances  que  le  dît  Basius  et  aultres  ]uj 
,  iqWat'ttlMAtin  ne  l'ont  toutesfots  sceu  induyre  pourk 
faiie  dhr  *«n  ses  batteauU  atfin  d'y  iil«ctre  l'ordre  pHn 
giîliWi£>|«MMfu$é  plattemeat ,  jusques  à  dire  qu'il  n'sr 

tBfoftàmùi  o—hiwjy  jcjb  h^«wM—iiJapo|».  le*. 

BéjÎiu  m'eacript  JOT»rt«î){<ï.  feffi^,iro'Wipt,l(te.'WR.* 
^  ■  Mt  fÊMêi  entre  le  S'  DoOm.el.hiy-i'.^t  fà—ljw- 
que»  wro'  il  ne  r«yt  iceo  tee  conJaiceiAt  à  hy  wfca 
Mfcanptef,  mnfqoeM^tâênïrâr'iCaaloiBpeSh 
iBfat.  hr  qiiafU:it)i|kkiMMieiH«d|WliMh,  pabfalt 
mloi^  de  prendiç  1«  duann  defocs  mi  liMtewah,  «■*« 

^  n^Smres'tnducâiiiis  qné 'fii^  w^èftiti.    "'  ^~ 

D'aultre  part  j'ay  receu  une  lettre  de  M' le  Canjînd  de 
Chastillondu  dernier  de  Janvier,  et  deux  aultres  de  H'  de 
Lutnbre ,  l'une  du  3  de  janvier  et  l'aultre  du  5  de  fdnrier 
dernier,  mais  pour  eitre  la  lettre  de  M' le  Cardinal  en 
partie  escripte  par  cyfires  et  que  je  n'ay  point  le  contre- 
cyfFre,je  nel'ay  peu  entendre,  mais  j'envoje  par  le  peo 
quet  cj-joinct  le  double  d'icelle  à  VC  d'Au&sonville' ,  affin 
qu'il  m'envoye  le  cyfTre,  et  que  tant  plustost  j'en  poÙM 

(■)  complet.  Il  *ÎDt  à  Dillenboui^;  mais  !■  redditîoo  de  oof 
tel  fatpeasatisfaùai)te:>  Hy  leierdehemallecDaTersdwre  SMa»- 
■  rie  van  5oo  da1«n  die  by  acide  aitgegeven  te  hebbai.  ■  Bot,  ago^. 

«irti  ujaoAn.  *     JOiwTilU. 


—  365  — 

iGnre  re^ponoe  à  M' le  CardinaL  Parquoy  tous  prie  de  tSyo, 
fidfe  tenir  le  dil  pacquet  au  docteur  Junius,  aveoq  la  lettre  Man. 
y  joincte  au  docteur  WoUf ,  pour  Fenvoyer  aussjtost  que 
hâte  se  pourra  au  dit  S'  d'Âussonville.  J'ay  faict  faire  ex* 
traict  des  nouTelles  contenues  es  dittes  lettres,  dont , 
•[▼eoqles  miennes, j 'envoyé  le  double  à  M'  l'Electeur 
CSontePalatyn  •  «  De  Dillenberdi ,  ce  xr*  mars* 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  service, 
Guillaume  db  Nassau. 

A  Monsieur  y  Monsieur  le  Conte  Jehan 
de  Nassau ,  mon  bien  bon  frère. 


^  LETTRE    CCCXL. 

Le  Prince  d*  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Sur  les 
moyens  de  secourir  les  Chrétiens  de  France. 


Monsieur  mon  frère,  j*ay  ce  jourdhuy  devant  disnerre- 
cea  la  lettre  que  m'avez  escript  hier  de  Francfort ,  et  suis 
€sté  très  aise  d'entendre  par  icelle  vostre  arrivée  au  dit  lieu 
€n  bonne  santé  avecq  nostre  beau-frère  le  Conte  de 
Schwartaenbourg  ;  conmie  aussi  j  ay  receu  grand  conten- 
tement d'entendre  par  vostre  lettre  que  les  affaires  de  mes 
gens  de  guerre  s'enckemynent  si  bien,  dont  ne  fais  au- 
cune doubte  que  vous  et  nostre  dit  beau-frère  y  tiendrez 
tellement  la  main  que  les  choses  se  pourront  tant  plus 
fiicillement  accommoder;  dont  vous  prie  que  de  temps 
i  aultre  me  veuillez  advertir. 


•  paitv  BMB  fioàre,  tous  aurez  tri  parreqw 
i  foa.ai'wip*  iftik  «ewyt-  maintenant  plus  que  temps  dr 
I  CkwMieas  en  France,  pour  leur 
t  ploÉtOH  une  bonne  et  heureuse  issue  de 
t  n^ant  ce,  seroys  aussi  bien  «f(^ 
a^iMtiTeau  aux  Pnace»,  mai«eni«t 
(pM  eda  iWi  MMH  [HOiiSteroyt  non  plus  que  toutes  la 
peÏDM«t  tnrmnlxqu'ioest  eflectavons  prins  par-ci^eTuit, 
■ptrqàay  tttt  obnlbnuavys  bien  à  Tostre  advis  de  cerdkcr 
.  quelque  môycto  qm  le*  pbnrroyt  favoriser  pour  leurCÙN 
«T(Mr  qndque  bonne  .jiix,  oomeK.  4ft>i|W..'-WW>y  1" 
InxiTCt  de  lerer  qndqoeb(m.iiM|i|)lwdl|.cm)b4»l4»Ml» 
etiœst^ecten  tenir  quelques  nngs  en  (var^gaA,  mm 
eomme  soroe  poiiictify<  plmieuw  flc4mne»  ONHiAin- 
tioni ,  «nui  que,  ponr  Mterplusgrans  ïncmnAneni  fB 
par  oe  leur  pouJii^yîih.%dTénfc-,  coUné  «  voMn  nMv 
k^  le  pourrons  deviser  i^us  amplement ,  me  MMhU  pm 
r       *"      '  "•  ;•-      •■•    -     "i  -  i*    i    TtiiiiT 

touIImIf  preèdre  qodqnes  gens  eo  M>ar^«&^  toaMrfbà 

que  cependant  ne  laissez  de  tenir  la  main  envers  Ici 
Franchojs,  qui  sont  maintenant  à  Francfort,  à  œqulb 
treuTent  quelque  moyen  de  recouTrir  quelque  bonne 
somme  de  deniers,  etestant  asseuré  décela,  pourés  i  Tosire 
Tenu icy  mener  avecque  tous  Hupertus(i},  poursortoet 
par  ensemble  prendre  plus  ample  résolution  ...  De 
pîllenberch ,  ce  xTij*  jour  de  mars  i  S70. 

Vostre  bien  bon  frère  à  tous  faire  senrice, 
GvthUiVMu  DE  Nassac. 

(■)  HuptrOu.  Pcut-âtra  Hubwf  Languet,q)ii.te  trouToilakn 
k  Fraocfort  M  étoit  partîculièreoMait.att  bit  dM  afiains  de  Fiann. 


—  387  — 

'  Je  TOUS  prie  Toloir  présenter  i  toute  la  coiii-  iSto. 

paignie  mes  plus  que  très  affectueuses  recommenda-  Mm. 

tions  et  me  mander  souyent  de  tos  novelles,  et 
Toloir  faire  mes  excuses  devers  mon  frère  leGon- 
ta  de  Schwartzbouig  de  ce  que  ne  luy  escris. 

A.  Moosienr ,  Monsieur  le  G>nte  Jeban 
de  NassaWy  mon  bon  frère. 


t*  LETTRE    CCGXU. 

La  Princesse  au  Prince  dC  Orange.  Elle  refuse  de  se 

rendre  auprès  de  luL 


Freundtllcher  lieber  Her.  Ich  habe  Euer  schreiben  sampt 
demûberbringenvonSeratz  (i)verstanden.  Wasnuhn  an- 
gehet  das  Ir  mir  schreibt  das  Ir  vérlangen  hat  mich  zu 
aehen  »  kan  ich  nicht  wol  glauben ,  dan  Ir  es  wol  an- 
ders  mitt  dem  werck  hat  bewissen.  Angande  den  ord  das 
.jbr  begert  ich  bei  Euch  zukommen  sol,  und  das  ich  mich  in 
dreien  dagen  Ton  hir  soit  auffmachen ,  ist  mein  geleigen^ 
hait  nitt ,  dan  ich  die  mittel  noch  selbst  nicht  weîsz  wie 
îdi  mich  soldt  kônnen  auffmachen  und  bei  meinen  hem 
und  Terwanten  zu  zieheui  dar  ich  aile  schtundenandtwort 

(i)  Serait,  Jérôme  Tseeraerts,  Brabançon,  nn  des  Gentilsbom- 
met  Ck>nfédérés,  Ecuyer  dn  Prince  ;  homme  de  confiance ,  chargé, 
en  1569,  d*one  mission  en  Angleterre  :  Bor ,  290". 

'   C0t  mUmém  ëst  mutogrmj^.  '  C^pié  de  Im  mmm  Jm  Pnmtê. 


,K     . 


368 


Wa»  angehet  dar  Ir  schreibtdu  Ikr  mcbt 

miâr  geit  zn  schicken  y  icfa  habe  es  bisz  daher 

*...  -  «ituiûen  das  Ilir  nicht  grossen  willeo  habc  gdntt 

^   la  iifeilSen;  ob  es  an  der  macht  hat  gebrocheo  wist 

.  «îMcT.  Dwâl  es  (bn  nuhn  am  dem  ist  das  kb  tùù 

■  aft.ii  uiui  Jeo  Euem  nicht  kan  verkrigen  das  mir  tod 

fOLL  and  recfats  wegen  zukompt,    musz  ich  màne  bern 

lua  treunde  amb  hûlff  anriifen ,  auf  das  icb  mind  nndi 

vTigea  umb  zu  leben  ;  dan  so  ich  sehe ,  so  hab  ich  nidits 

^uis  von  Euch  zu  gewartten  ,  daswelche  sie  mir  aocbbe- 

lobt  Iiaben,  auff  das  ich  nitt  mehr  ein  schade  uiid  Tcnkr> 

ban  des  Hausz  von  Nassau  mag  genend  werden ,  wie  woU 

das  mitt  recht  wol  mach  heisen  mein  schaden  und  'weriet- 

btftt.  Was  angehet  das  Ir  schreibt  das  als  icb  beî  Eudi 

komme ,  das  icb  meine  colera  zu  Gollen  lassée  sol,  ick 

bdbenie  coler  kegen  Euchodder  die  Euere  gebapt  als  mit 

giiste  '    occasion ,  und  soit  yileicbt  unser  zusammenkim- 

■lenein  ursach  mirmeinen  guste'  zorn   zu  venneideni 

als  zu  vermindern  ,  als  ich  soit  von  Euch  mûssen  bôroi 

nachEueralte  gewonheit.  Dweil  es  Euch  dan  nitt  gefellel 

lu  kommen  auf  einige  von  die  vier  platzen  so  ich  Euch 

ûberlangs  genandt  habe,  musz  ich  es  in  pacience  nemen. 

Angande  von  mir ,  ich  kan  nitt  kommen  an  den  ordt  so  Ir 

mir  ernennett  hatt,und  will  euch  hiemitt  in  GottesschaU 

bevelen ,  den  ich  bitt  Er  besser  ahn  Euer  sel  wolt  thon , 

dan   Ir  ahn  mir  hat  gethan.  Datum  Collen ,  den  6  April 

iSjo. 


*  gcrechtc,  justa. 


369  — 


LETTRE    CCCXLU. 


Le  Prince  d Orange  au  Landgrave  Guillaume  de  Hesse,  Il 
ne  sauroîl  endurer  plus  longtemps  les  mauvais  traite- 
ments dAnne  de  Saxe. 


%*  Cette  lettre  se  trouve  aussi ,  en  François,  et  datée  le  i3  avril   i57o, 
imsa  les  Archives  à  Ca^sel  :  «  L.  Wilhelm  sandte  ibr  hierauf  Geld^    Avril 
%  eioe  alte  Hormeisterin  and  einige  ehrbare  Weiber.  »  F.  Hotnmel^ 


Monsdgneur.  Combien  que  ne  vauldrois  voluntier  im- 
portuner vostre  Exe,  si  esse  que  je  ne  lé'  sçeu  délesser 
ponr  ma  nécessité  et  mon  devoir  le  faire  arecque  ceste , 
pour  luy  déclairer  ce  qui  se  passe  entre  ma  femme  et 
moy,  et  le  peu  de  respect  qu*el  porte  à  moy  et  à 
ion  ddbyoir,  estant  toutesfois  obligé  devant  Dieu  et  le 
monde  de  faire  le  contraire;  afin  que  vostre  Exe,  estant 
âisemblé arecque  Monseigneur  le  Electeur  de  Saxe,  puis- 
siont  ung  fois  remédier  à  tout  cessi  pour  éviter  tous  in- 
oonvéniens  que  aultrement  de  cessi  porroit  facillement 
adrenir,  mesmement  la  mavèse'  famé'  que  par  cela  ma 
fiemme  porroit  acquérir ,  ce  qui  ne  redunderoit  pas  seule- 
ment &  elle,  mais  à  moy,  ses  enfans  et  tous  ces^  parens.  Or 
iroêtreSac"  est  ancores  mémoratif  quant  je  le  trouvay  à 
Darmstat  près  de  Mons^  le  Lantgrave  Georg,  que  je  luy 
montrcMS  une  lettre  que  ma  femme  m'avoit  respondu  sur 
dieux  ou  trois  lettres  que  je  luy  avois  escrit  de  Heidel- 
berghe  incontinent  que  suis  arrivé  de  mon  voiage  de 
France,  la  priant  me  vouloir  trouver  issi  ou  en  quelque 

■  Tai.  ^  maoTUM.  ^  répttUtiooy/MPM.  ^  Mt. 

3  94 


xSyo,  autre  lieu ,  distant  toutesfois  deux  ou  trois  jours  dn  Riil  ' 
Airit  pour  ma  sceureté ,  mesmenienl  puisque  j'estois  contraint 
me  partir  ïncootineni:  vers  le  pais  de  Saxe  pour  les  rai< 
sons  que  vostre  Exe*  scait;  et  combien  que  une  tell«  ab- 
surde responce  eusse  bien  mérité  de  lesser  ma  femme  saiu 
la  plus  requérir  de  venir  devers  moy,  si  esse  que  le  récri- 
vis de  rechief,  la  priant  se  voloir  venir  tssi  ou  à  Sigen, 
■""'■'  luy  amvoiaut  mon  secrétaire  pour  luy  persuader  el  dire 
'  '^''  les  raisons  pourquoy  je  ne  me  povois  trouver  en  ce 
quartier  là  jsurquoy  me  rendit  allors  la  responce  si  j<MDC(e , 
par  où  vostre  Exe.  porrat  cognoistre  le  gran  désir  ^u'd 
avoît  de  me  voir  et  lesToliesqu'elle  allègue  en  sa  d"  lettre; 
sur  quoy  luy  rendis  la  responce  (i)  aussy  cy-joincte ,  par 
laqueUe  vostre'Exc.  porra  clèrement  veoir avecques  quell 
inductions  et  persuasions  j  ey  luy  admonesté  de  son  deb- 
voir  et  démonstré  l'atTection  que  je  luy  portois ,  sui  11 
quelle  ma  lettre  ne  m'at  jammais  respondus.  Despuis  j« 
'  fis  mon  voyage  vers  le  pais  de  Saxe  et  si  tost  que  je  liis  tl> 
retour  de  la  ville  à  ma  maison  à  Amstat,  combien  quej* 
n'avoix  en  nulle  responce ,  si  esse  que  je  \aj  «Mi^ 
vis  de  rechief,  la  priant  se  Toloir  troorer  isn,  jm- 
que  je  ne  sçaToia  aultre  lieu;  néamoinga  que,«e^ 
ne  luy  plaiaoit,  qu'd  me  déDonunisse  aultre  ^asaoùfi 
me  porrois  trouTé  et  qoil  fosse  asseurré  pour  rnsy;  w^ 
quoy  me  lessantdeux  mois  sans  responce,  me eacmk  ih 
fin  la  letiTe(a)  si  joincte ,  par  où  vostre  £xc.  pomt  Tcoir 
aussi  avecque  quel  respect  elle  est  escript  Je  luy  mfOuSt 
U-dessus  que,  quant  je  serois  adverti  qu'elle  aeroit  en  ce 

(i)  responce:  U lettre  33o. 
(a)  tettre:  UleUra336. 


—  37t  — 

lieus  dénommés  en  sa  d**  lettre,  que  je  regarderois  si  ma  1670. 
commodité  seroit  me  trouver  j  car  à  cause  que  je  ne  sca-  Avril. 
Tois  ce  qui  me  fauldrat  contracter  avecque  mes  gens  de 
guerre  à  Franckfort ,  que  ne  luy  scavois  mander  aulcune 
diose  de  certain.  Depuis  suis  venu  issi ,  où  aiant  eu  rap* 
port  de  momfrère  la  résolution  que  les  députés  de  mes 
gens  de  guerre  aviont  prins,  assavoir  que  en  peu  de  temps 
ils  me  mandriont  leur  résolution  et  que  à  ceste  effect  ilx 
se  resambleront  en  certain  lieu , toutesfois  Ion  entendoit 
bien  aultant  des  '  en  cas  qu  il  n  7  avoit 

de  l'argent,  quils  me  semonderont  de  ma  parolle  pour 
me  mestre  entre  leurs  mains  ;  quoy  voiant  et  ne  sassant 
ce  qui  porroit  advenir ,  ay  de  rechief  escrit  à  ma  femme  ^ 
luy  emvoiantmon  escuier  Seratz  pour  luy  déclairer  lemvie 
et  désir  que  je  avois  de  la  voir ,  avant  que  aultres  choses 
survinsce  quil  le  porriont  empescher,  luy  mandant  que 
pour  éviter  tout  hasart  et  dangier  en  quoy  je  porroîs 
facillement  toumber ,  qu  i  me  sambleroit  le  mieulx  qu'el 
voulusse  escrire  à  Mons,  vostre  frère,  Lantgrave  Ludwig, 
le  priant  voloir  estre  contant  qu'el  puisse  venir  à  Gisen 
et  que  je  y  puisse  venir.  Et  aiBn  que  nous  nous  pidssions 
tant  plustost  veoir ,  attendant  la  responce  de  Mons'  le 
Lantgrave  Ludwig ,  luy  mandois  qu'il  y  avoit  ung  chas- 
teau  deux  lieux  de  Gisen ,  appertenant  au  Conte  Philips 
de  Solms,  qui  estoit  asses  bon  chasteau  et  où  nous  eus- 
sions bien  peu  estre  pour  quelque  jours  fort  seurement  et 
secrètement  et  où  eussions  peu  deviser  de  tous  nous  affai- 
res pour  regarder  au  remède ,  et  qu'el  poroit  venir  au  dit 
chasteau,  sans  passer  par  nulx  maisons  de  mes  frères 
(puisqu'elle  s'  est  résolu  desejammais  trouver  en  icelles)  en 

'  Deux  om  trois  mots  illitihles. 


372  — 


li^  trob  jours  de  Coloigne,  et  comme  je  pcntois  avoir  fmt 
AnHi>  bienfaict  et  que  je  auroisgran  gré,  m'escripvit  ]alpttre(t) 
si  joincte ,  par  la  quelle  vostre  Exe,  porra  facillenient  con- 
sidérer le  contentement  que  se  m'at  esté  dttveoir  une 
telle  impertinente  et  folle  lettre ,  et  ai  se  n'est  asMz  àt 
perdre  aussi  la  pacience  aiant  tant  des  autres  fâcheries 
-  et  ronipement  de  teste ,  de  tant  plus  quel dict  que  noure 
.  cntreveu  causerat  plus  de  fâcheries  que  aultrement;  qui 
est  la  cause  que  l'a^  si  particulièrement  advertî  à  vosire 
Exe,  pour  le  de  rechief  supplier  bien  humblement,  pui»- 
qu'el  ast  cest  honeur  de  estre  si  proche  parente  à  Tostre 
Exe,  de  penser  au  remède,  et  la  tellement  induire  et  re- 
'  monstrer  quel  se  gouverne  doresnavant  aultremeni,  et 
plu  uigoBMt,  et  oonme  cite  aitab%é  dUMtMnMl 
DÎK  «t  U  mon^,  «ren  «^rité  ne B^aitflaii  ffMJHt 
à'w/itàx  pidiMiM  coM«e  j^  tmo  «a  fmpm  àafMiti«piti 
flw  tMit  des  adh«nit^  t  l'wig  «ulaotm^  ftick  jbteiK  «•! 
ÇhomM  p«t  tonlM  «ciw  eit  ^màeom  «ttmttm^ltmm 
tMu(  il  me  fiùot  tant  plus  de  mel ,  «n  Hm  qa«is  Mnnit 
avoir  quelque  consolation  de  elle,  qu'i  fouit  qu'd  me  die 
cent  mille  injures,  mais  l'on  dict  bien  ' 

Par  cela  l'on  peut  veoir  l'amitié  qu'el  me  porte  et  le  »■ 
mercissement  d'avoir  enduré  paciemment  tant  de  folies  rt 
oultrajeuse  parolles ,  mais  puisque  les  choses  sont  vena 
«  avant,  vostreExc  ne  trouverat  mauvais  si  je  regifde 
au  remède,  en  cas  qu'elle  ne  se  veultchastoier'.  Je  lif 
supplie  bien  humblement  me  perdoner  quejelafidw 

(l)  fenw  :  la  lettre  34t. 


—  373  — 

Cfeeqae  cessi ,  mab  ne  Tay  peu  omestre,  affin  que  vostre  1570. 
Eie.  puisse  clairement  yeoir  à  qui  la  faulte  est,  car  je  peu  AniL 
juré  sur  la  damnation  de  mon  amme,  que  passé  long- 
temps j'ej  désiré  que  nous  nous  puissions  veoir  et  yivre 
ensamble  selon  que  Dieu  nous  commande.  De  luy 
poToir  assister  en  ce  temps  d'argent ,  n  est  en  ma  pub- 
smcei  mais  si  elle  eusse  yolu  prendre  la  padence ,  selon 
le  moien  que  Dieu  ast  donné  à  mes  frères  et  amys ,  elle 
enase  eu ,  comme  qu*ilx  luy  ont  offert ,  le  mesme  traicte- 
ment  comme  ont  eulx  mesmes,  et  ne  fusse  toumbé  en 
debtes  et  ficheries  comme  elle  est  bien  maintenant. 


^LETTRE    GCCXIiin. 

Le  Cardinal  de   ChâtiUon  au  Prince  d  Orange.  Affai- 
res de  France;  pirateries  des  Gueux  de  mer. 


%*  Odet  de  CbâUlloD,  frère  aine  deColigny,  Cardinal  à  seixe 
n  fat  amené  à  la  reli^on  ETangélîque  par  son  autre  frère  An- 


ddoC ,  audacieux  guerrier  et  zélé  Chrétien ,  et  qu'on  pourroit ,  bras 
droit  de  l'Amiral ,  comparer,  sous  plus  d'un  rapport ,  an  bras  droit 
da  Prince  d'Orange  ,  à  Louis  de  Nassau.  Odet  négocia  la  paix  de 
LooQumean  et  mourut  en  Angleterre  où  il  avoit  été  envoyé  pour 
Bégocier  avec  Elizabetb.  Le  a  4  mars  1571  Burleigh  écrit  à  Wal- 
^Dgham  :  «  Nous  perdons  beaucoup  ici ,  et  les  bonnétes  gens  de 
»  de  delà  perdent  aussi  beaucoup  en  perdant  le  Cardinal  de  Cbas- 
»  tiDoo ,  qu'on  croit  avoir  été  empoisonné  par  quelque  apostat 
»  Franco».  »  Wals,  Mém.  p.  73. 


Honsieur,  quant  à  la  charge  de  Monsr  de  Lumbres  que 


—  374  — 

i570. •  Monsieur  le  Comte  vostre  frère  luy  a  donnée,  et  Tordre 
Anil.  qu*ily  a  tenu  pour  lexécuter,  aussy  de  ce  que  tous  en 
pouvez  espérer ,  le  conseiller  Taffin  y  présent  porteur  ^ 
TOUS  en  pourra  discourrir  plus  amplement ,  comme  estant 
ung  de  ceulx  qui  plus  volontiers  et  mieulx  s  y  est  emploie , 
lequel  je  TOUS  prie  de  croire  pour  ceregardetaussyen  d  au- 
tres pointz  desquels  je  me  suis  tenus  sur  luy,  ayant  bon 
tesmoignage  de  sa  fidélité  et  sufEzance,  Seulement  je 
TOUS  diray  ,  combien  que  TafTaire  n*ayt  pas  esté  expédiée 
si  tost  que  nous  eussions  bien  désiré  ,  qu'il  n*a  toutesfob 
tenu  à  Mons'  de  Lumbres,  qui  s  en  est  très  bien  acquicté, 
mais  vous  scavez  comment  le  peuple  est  difficile  à  remuer. 
Quant  à  noz  affaires  de  France,  on  y  parle  tousjours  delà 
paix ,  et  par  les  dernières  nouvelles  que  j*en  ay  receues, 
j  ay  esté  adverty  que  Mons'  de  Byron  est  retourné  de  de- 
vers Messieurs  les  Princes  de  Navarre  et  de  Condé,  et  est 
arrivé  e)i  Court  le  x*  de  ce  mois  ;  que  les  S"  de  Beauvoir 
la  Nocle  et  de  Thelligny  Taccompagnoient ,  mais  que  le 
S'  de  Beauvoir  est  demeuré  malade  à  Cahors  et  son  corn- 
paignon  a  donné  jusques  à  la  Rochelle,  aiant  prins  jour  i 
se  rendre  en  Court  le  xv*  du  présent.  On  m^advertist  que 
tous  articles  sont  bien  accordez,  excepté  que  Messieurs 
les  Princes  requièrent  que  Fexercice  de  la  religion  soit 
libre ,  sans  exception  des  lieux  et  des  personnes,  qu'ilx  ne 
peuvent  ny  doibvent  rien  conclurre  sans  cela,  ce  qu*oo 
pense  quon  ne  nous  vouidra  accorder.  Toutesfois  je 
n'ay  point  encore  eu  adverdssement  de  la  Rochelle 
de  ceste  dernière  négociation.  Messieurs  les  Princes 
estoient  au  Comté  de  Roussillon ,  s'estans  retirem  des 
environs  de  Tholoze,  après  avoir  chastié  les  juges  de  la 
ditte  ville,  comme  ilz  Tavoient  mérité,  non  senleoieot 


—  375  — 

pour  âToir  exercé  durant  la  guerre  toutes  sortes  de  cru*  1670. 
aultez  et  de  violences,  mais  principalement  pour  avoir  faict  AvriL 
mourir  après  les  secondz  troubles  ung  Gentilhomme  (i) 
de  bon  lieu ,  qui  estoit  à  feu  Monsieur  le  Prince  de  Gondé, 
qui  alloit  vers  eulx  avec  ung  saufconduict  du  Roy  pour 
leur  porter  TEdict  de  Ik  paix.  Leur  année,  par  le  rapport 
mesmes  de  leurs  ennemys  ,  et  comme  aussy  j'en  ay  esté 
adverty  par  Monsieur  l'Amyral  mon  frère,  est  bien  gaillar- 
de et  bien  nettoyée  de  toute  maladie  j  et  font  assez  bien 
leurs  affaires  èsGouvernemens  de  Languedoc  et  de  Guyen- 
ne. Les  autres  de  la  Rochelle  ayant  repris  Marans  le  vu*  du 
passé,  prindrent  de  force  Olonne,  et  aians  taillé  en  pièces 
la  garnison  et  plusieurs  mariniers  et  faîct  Landereau  leur 
chef  prisonnier,  ont  amené  soixante  navires  à  la  Rochel- 
le (a),  desquelz  cincq  estoientéquippez  en  guerre,  etbrusié 
grand  nombre  d'aultres  quTlz  ne  pouyoient  emmener. 
Depuis  ilz  ont  assailly  Brouage  et  Marennes  qu'ilz  ont 
aussy  pris  et  encores  deux  gallères  et  deux  qu*ilz  tiennent 
assiégées  enlaCharante,  et  ont  faict  tellement,  qu'excepté 


^ 


(1}  Gentilhomme,  Le  Capitaine  Rapin.  «  Les  bruslemens  furent 
»  permis  seulement  sur  les  maisons  des  gens  de  la  cour  de  Parle- 
»  ment  ...  Ils  trouvèrent  ceste  revenche  bien  dure  :  néanlmoins 
»  on  dit  qu'elle  leur  servit  d'insti^uction  pour  estre  plus  modérez  à 
»  l'avenir.  »  De  la  Noue  y  L  L  p.  ioo3. 

(a)  la  Rochelle,  a  Sa  situation  maritime  est  une  voye  et  une 
»  porte  qui  ne  se  peut  fermer  qu'avec  une  dépepse  incomparable  , 
9  et  par  où  toutes  provbions  lui  viennent  en  abondance  . .  .  Dans 
•  Geste  trobième  guerre  elle  équipa  et  arma  quantité  de  vaisseaux , 
»  qui  firent  plusieurs  riches  prises,  dont  il  revint  de  grands  deniers 
»  à  )a  etnse  générale.  9  I)e  la  Noue ,  L  U  996  y  998. 


iMi^^  fli'  md  goimwnes  <{iii. hier',  par  oitl^iiaeMiiJéli 

Roine  et  de  son  conseil,  il  fut  commandé  de  les  prendre  et 
arrester ,  pour  avoir  poursuivy  quelques  navires  jusques 
es  portz  en  dedans  les  franchises  de  ces  Royaulme  ;  de 
sorte  que  on  a  esté  contrainct  de  tirer  sur  eulx ,  dont  il  y 
a  eu  grands  plainctes,  lesquelles,  après  que  sa  Majesté 
m*eut  hier  faict  entendre ,  je  n'é  failly  d  envoyer  en  dili- 
gence les  faire  advertir  de  se  retirer  et  mectre  incontiDent 
en  plaine  mer.  Vous  y  donneray  doncq  ordre,  s'il  vous 
plaist^  et  en  attendant  je  nelaisseray  de  leur  faire  tout  le 
secours  qu'il  me  serat  possible  pour  Tamourde  vous,  com- 
me aussy  je  le  feray  à  Tadvenir  pour  le  service  de  la  cause 
et  le  vostre  en  particulier,  d  aussy  bon  cueur,qu  après 


_  377  —       ^ 

TOUS  avoir  présenté  mes  humbles  reconmiendatioiis  k  vos-  iS^Ow 
tre  bonne  grâce,  je  prieray  Dien,  Monsieur,  tous  vouloir  Avril, 
multiplier  les  Siennes.  De  [Sch**] ,  ce  xxiiij  d'apvril  1570. 

Vostre  humble  serviteur  et  amy' , 

LE  Gaedihal  DB  GhASTIUiOII, 

A  Monsiear ,  Monsicar  le 
Prince  d'Aurenges. 


Ces  avertissements  ne  forent  pas  inutiles.  La  Prince,  par 
des  Ordonnances  rendues  à  Dîllenbonrg  le  10  aoAt,  nomma  le 
Seigneur  de  Lumbres  son  Amiral  ;  renouvela  les  défenses  d'exer- 
cer aucune  hostilité  hormis  contre  le  Duc  d'Albe  et  ses  adhérents , 
et  régla  dans  quelques  articles  Tordre  à  tenir  sur  les  vaisseaux. 
On  y  remarque  entr'autres  celui-ci.  «  Dat  de  Capiteinen  elk  op  syn 
»  achip  hebben  suUen  eenen  Minbter  om  Gods  woord  te  verkondi» 
9  gen ,  gebeden  doen ,  en  de  soldaten  met  de  schippers  houden  in 
»  Christelyke  zedigheid.  »  £or^  3a3,  sqq.  Le  même  jour  le  Prin- 
ce écrivit  à  Basius  d'avertir  les  capitaines  qu'ik  eussent  à  s'abstenir 
soigneusement  de  causer  le  moindre  trouble  à  la  Princesse  Anne 
d'Autriche 9  promise  à  Philippe  II,  et  quidevoit  sous  peu  sV 
barqoer  pour  l'Espagne. 


^>^ 


LETTRE  CCCXLIV. 

Le  Prince  d  Orange  au  Comte  Jean  de  NoêsaUn 
Il  désire  une  entrevue  avec  luL 


Monsieur  mon  frère ,  vous  aures  astheur  entendu  par 

'  VoiCre — taj.  jUuogmfkê, 


— TS78 — 

ifijih  ma  lettre  ce  quîl  m'ast  samblé  touchant  ce  que  \ 
.iKA  moy  nous  nous  pourrions  trouvé  en  quelque  maison 
deux  ou  trois  lîeus  àe  Ciissel ,  sur  quoy  ottens  vosire  re- 
sponce:  yestans,  portons  par  ensanible  regarder  si  ilseroit 
bon  que  vous  mesmes  prissies  la  paine  de  vous  trouver 
au  dit  Cassel ,  selon  que  vostre  lettre  f ai  et  mention,  par- 
quoy  ne  tous  feray  de  cessi  plus  long  propos.  Je  trouve- 
rois  tousjoiirs  convenir,  à  vostre  correction ,  que ,  si  fusse 
possible  ,  que  docteur Meisener  eusse  faict  ce  voage  pour 
estre  informé  de  tout  l'affaire  et  ne  luy  fauldrat  aultre 
instruction  que  celle  qu'il  avoit  quant  il  est  aile  vers 
Monsieur  le  Lantgrave  ,  car  me  samble  que  tout  cela  qui 
nous  peult  concerner  maintenant ,  y  est  compnns,  est'  si 
nous  sommes  si  près  de  luy  comme  de  deux  ou  trois 
lieus,  facîllement  luy  porrons  mander  nostre  advis  sur 
ce  qui  porroît  davantaige  survenir.  Quant  aulx  lettres  de 
'  Wesenbecque,  n'y  ast  grande  cliose  à  respondre,  sinon 
que  je  suis  bien  content  qu'il  donne  ordre  à  ses  aifaires  , 
et  que,  s'il  cnlcnt  quelque  ebose,  qu'il  le  vous  veuille  ad- 
Tertir.  Quant  au  gentilhomme  François,  luy  porrés  ùàn 
dire  qui*  je  eerois  très  aise  de  veoir  que  l'on  puisse  tron> 
ver  quelque  moîens  convenables  pour  aider  tant  eeuli 
de  la  Religion  deFrance,  comme  ceuk  du  Pais-Bas,  et 
que  de  ma  part  ferei  et  me  emploieray  très  voluntiers  en 
tout  ce  qui  me  serat  possible,  comme  j'é  faicl  jusques  à 
maintenant,  mais  comme  le  tout  gist  au  moîen  d'aroir 
de  l'argent  et  que  je  ne  l'ay  point ,  il  serat  nécessaire  de- 
vant tout  chose  de  regarder  à  cela:  de  penser  efFectutr 
quelque  chose  avecque  mille  rhevaulx  AUemans  seule- 
ment ,  qu'il  me  samble  estre  impossible  et  nullement  pi*c- 


—  379  — 

tkable,  pour  plusieurs  raisons  trop  longue  à  escripre;  si  i570. 
il  pensen  toutesfois  povoir  effectuer  quelque  chose   au  "^^^ 
Fais-Bas ,  que  de  ma  parr  en  suis  très  content.  Je  vous 
aiDToie  son  discours,  aiBn  que  puissies  tant  mieulx  veoir 
son  intention  .  .  •  .  De  Ârnstat^ceg  demayÂ^  1570. 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  service^ 

Guillaume  de  Nassau» 

Je  TOUS  prie  me  yoloir  mander,  le  plustost  que 
porres,  le  lieu  où  nous  nous  porrons  trouver  en- 
samUe  deux  ou  trois  lieus  de  Cassel ,  et  quant  et 
quant  le  jour  que  tous  i  seres ,  affin  que  selon 
cela  je  m*y  puisse  rëgeler* 

Despuis  que  ceste  at  esté  escript,  n'est  ancores 
de  retour  de  Leipsich  le  messagier  que  ayies  am- 
Toié  issi^  parquoy  ay  despeché  ung  autre  ^  crain- 
dant  que,  si  Je  attendois  le  yostre ,  le  temps  seroit 
trop  court  de  povoir  ravoir  responce  de  vous  avant 
le  XX  de  ce  mois.  Le  bruict  e^t  issi  que  ma  femme 
ne  viendrat  au  dit  Cassel  ;  si  ainsi  est  et  que  vous 
entendes  quelque,  vous  prie  me  le  mander  et 
quant  i  quant  vostre  advis  de  ce  qui  j'aurë  allors 
afiEaire. 


A  Monsieur,  Mousc 
le  Conte  Jan  de  Nassau. 


iML.v  -Jto'MiilijftWlH'lllllllil  Jg^I 

-o^'. i  °A  i[.-t^i  ^>i^  ç-''  --■;>■■' 

iSyo.  Ma  femme ,  ma  mie.  fay  receu  vostre  lettre  ce  devant 
Slai.  disner  et  entendu  par  icelle  comme  vous  avez  esté  logé  à 
Gissenet  receuà  Marp.  '  ;de  quoy  certes  suy  mary,  néant- 
moins  je  pens  asseurément  qu'il  est  plustost  procédé  par 
nonchalance,  que  mauvaise  aH'ectîon  que  Mons'  le  Lant. 
Lud.'  et  Madamme  su  femme  (i)  nous  portent,  et  espère 
que  le  trouverez  ainsi,  parquoy  le  moins  que  vouspourm 
faire  semblant  de  vous  en  resentir  et  ester  mal  content, 
me  semble  le  meilleur;  car  en  lestât  où  nous  sommei 
maintenant ,  il  fault  un  peu  prendre  pacience ,  mesmes 
avecque  ceulx  quîlx  nous  peuvent  aider  à  nous  retirer  d« 
nos  infortunes.  Quant  à  ce  que  m'escrives  de  vouloir  par- 
tir demain pourvous trouvera  Siegen(a},  oîresque  je  vous 
puis  asseurer  sur  mon  honeur,  que  ne  serés  pas  seulement 
bien  venu  à  mon  frère  au  dit  Siegen ,  mais  issî  et  par  tou 
ses  maisons,  tels  comme  ils  sont;  toutesfois  pnisqM 
Hons'  l'Electeur  de  Saxe  et  Hons'  le  Landgr,  de  HesMB 
ont  trouvé  bon  que  demeurissies  quelques  jours  avecqM 
Mons'  te  Landg.  Lud.  à  Marpurg,  le  trouver<Hs  fort 
bon  que  le  fissies,  afHo  que  par  là  ils  ne  paissent  pien- 
dre  quelque  occasion  de  malcontentement  et  se  penser 

(i)  ta  fimme.  -Hedwige  de  Wurtemberg. 

(a)  Siegtn.  Anne,  dont  rhamcarétoUasseï  changeante^  parott, 

liant «wfliUpit,  «wA-nuMi*»»  pr*<Aiil«fi<MjiitM||w;  TOJ«lp.355> 


que  l'on  nevouidroit  suivre  leur  conseil,  cwtous'  oc  tS^ch 
qui!  nous  importe  de  les  tenir  maintenant  contents,  mes-  Juin- 
nementastheure  où  ils  ont  enterprins  de  mener  nos  affai' 
Tes  à  bonne  fin  ,  si  tous  demeures' 


*  LETTRE    CCCXLVI. 

Le  Prince  d  Orange  au  Comte  Jean  de  Natsau.   Il 
le  prie  de  se  rendre  vers  lui. 

Monsieur  mon  frère,  pour  aultant  que  je  desiroys  ex- 
trêmement de  coniniunicquerd'aucuns  afTaires  avec  vous, 
j'ay  bien  voullu  vous  faire  ceste,qui  sera  seulement  pour 
TOUS  prier,  et  de  bon  coeur,  que,  au  plustost  que  voz  af- 
Eaires  le  permectent ,  vueîllez  prendre  la  paine  que  de  faï- 
Te  ung  tour  icy,  et  qu'apportiez  quant  et  quant  avecq 
TOUS  les  comptes  de  Gbeeraert  Kock  qu'il  dicl  vous  avoir 
JélÎTré  à  Franckfort  et  aussy  celtes  de  Jehan  Moor,  le- 
quelles  il  m'at  baillé  dernièrement  à  Gbermerszem  et 
depuis  sont  esté  transportées  à  Dillenberch.  Et  là  où  les 
alfaires  de  la  diète  Empérïalle  prochaine  ne  donnent  trop 
d'empêchement  au  docteur  Meysener,  je  trouveroys  fort 
bon  que  le  prinsiez  en  vostre  compaignie  pour  les  causes 
que  à  vostre  venue  entendrez  de  moy ....  De  Sîegen ,  ce 
8  jour  de  Juing  i  Syo. 

Vostre'  bien  bon  frère  à  vous  faire  service, 
GniLi^DME  ns  Nassau. 
A  Moniieur ,  Mon*'  le  Conte  Jehaa 
de  NaMau  ,  mon  bien  bon  frère. 


À 


MU  Wi.i  gii  'Cmmtlmitttm  l> mam^i,  i    i  l|i  iliili 


(■*). 


I    Le  16 juillet,  apritilv  loogs  dél«»,  le  Dacd'A.lbe  pabli 
^pardon  du  Roi,  qu'une  infinité  d'exceplions  reodoit  it| 


■  Sommigen  bebben  '■  lelve  îa  pUels«  un  Pardonam  gcoocml 
.  Bar,  3a   ' 


En  aoAt  U  troisième  paix  de  religion  en  France  fol  coodae  *  Sl 
Gennain:  •  fort  désirée,  à  cau&e  des  ruine  luneaacs,  des  oécci- 

•  sirez  présentes,  et  que  chncun  esloit  las  delraiaillcr  d  souiTrir.  • 
De  laNoae,  I.  L  loii.  Elle  étoit  trb  favonble  «ok  rcforstâ  M 
diplul bientôt  Miuverainenienl  aux  Catholique». —  AtU  1.  «La  Dé- 

■  moire  de  toutes  cbosaj  pa«sé«9  d'une  part  M  d'antre .  . .  dennire 

■  éteinte  et  assoupie  comine  déchoies  non  aienues.»  Art.  ai.  •  Dé- 

•  claroQS  cean  de  la  Religion  prétendue  Réfonnée  capaUes  de  lenil 
n  et  exercer  tous  Etab ,  Digniteii ,  et  Charge*  publiques.  •  Art. 
ag.  •  Avons  bailléen  gardeà  ceoK  dr  la  dite  Religion  les  villrsde 
M  U  RoHielle,  Monlanban,  Cognac,  M  h  Ourîlé.  >  Le  nàc* 
d'Orange  et  MS  frères  7  forent  conipni.   Axi.  19.  ■  Tommk  «t  r^ 

■  pntoai  le  Duc  dei  Deni-Ponb  et  ic*  Ea&nt,  Priacr  fOnafl, 

>  Comte  Ludovic  et  ses  frères,  le  Comte  WtJnl de  MiiMfiilil,  H 

>  autres  Sdgaears  étrangers  qui  ont  aidé  et  Mcaum  le>  PrÎDcei  it 

■  Navtrreetde  Coudé,  pour  nos  bons  Toiijns ,  parcns  et  amk.i 
Ils  forent  ■  réintégrez  en  toutes  les  Terres,  Seigneuriea  et  Intia- 

■  dictions  eu  France,  ensemble  de  la  Principanté  d'Oiangck* 
Art.  3o. 

Le  Comte  Louis,  Régent  d'Oiingc  depuis  le  départ  du  Prâce 
pour  l'AHemagne  (de  la  PUe,  p.  36i ,  377} ,  demeura  en  France, 
et  l'employa  avec  bniucoup  de  succès  à  susditr  des  ilifii  iiliils 
au  Roi  d'Espagne.  11  déploya  dans  ces  négociationa  mw  rare 
Itabileté.  D'abord  il  anima  le  lèle  des  Protestaots  noor  la  cmm 


Omve  Lodewyk  wœode  binnen  Roctwtle ,  he«ft  îirt  iSyo, 
à  wo  wcl  wclan  te  bolclden  tlal  b_v  den  Admirael  en  vnorls  de  prin-  Décembre. 
I B  oipaelile  Heeren  vin  de  Rellgie  diertoe  villig  bwonden  en  ge- 
«  nwdil  hcefL .  fior,  I,  Î5:'.— 11  se  coocilia  Walsineham  quide- 
ipnii  ne  Dégligoa  aucune  ocmion  démettre  laReioe  EiUaUlh  du» 
.^m  diipositioa*  favorables.  Cet  Ambassadeur ,  bon  jug«  du  iDdrîle, 
éloit  poar  lui  plein  d'etlime  et  d'admiration.  .Ses  MËmoîra  le  té- 
moignent ,oh  ae  trouve  enir'autres  le  passage  suivant  :  •  Je  ne  doute 

■  point ,  Milord  !  ■  écrit  Walitngham  à  Leimier ,  «  que  voua  n'agi*- 

■  »ict  auprès  de  S.  31,  de  manii-re  qu'une  partie  au  moins  des  de- 

•  mandes  du  C.  ne  soient  fkvoriblement  reçues  ....  Je  voudrois  que 
«  «otiB  conniitsies  l'homme  ;  on  parle  de  lui  pour  le  bras  et  pour  la 
a  Ute  comme  d'un  autre  Ol.   H  est  éloquent  et  moelleux  en  parale^ 

•  HMia  te  principal  est  qu'en  matière  de  Religion ,  il  est  aussi  hoo- 

•  néte  borame  pour  l«  moeurs,  que  franc  et  de  bonne  foi  pour  la 

■  n^otialiou.   Je  croi  que  Dieu  l'a  luscité  de  iwm  jours  pour  aerrir 

■  d'instrument  à  l'aiancemetii  de  sa  gloire....  ta  août  iS^  i.  •  Mém. 
d€  Wats.,f,\l,l,.  Il  n'est  guère  douteux  que  eeci  se  rapporte  au 
Comte  Louis  ;  le  mf  me  Jour  'WaUînghum  écrit  à  burleîgh  le  récit 
d'nnc  entrcTUe  dans  laquelle  le  Comte  lui  aTOit  détaillé  les  événe- 
ments des  dernières  années  dans  les  Pajs-Itas:  /./.p.  i38. 

Enfin  le  Comte  parait  avoir  exerce  de  l'influence  sur  Char- 
Iw  IX  lui-même,  qui  eut  avec  lui  plusieurs  conférence*.  Ont» 
MtuoU  ■di'ibner  avec  Traisetnblancc  ces  démonstrations  du  Roi 
moiquement  à  de  la  duplicité.  FersonnellemeDl  il  éloit  souvent  bien 
4i*po>é  envcn  les  Kél'ormés  et  particulièrement  envers  Coligny, 
«  Oranes  affirmant  esse  ciimiam  voluotatem  Rcgis;  sed  potence* 
B  aunt  factioRes  eoruin  qui  pacem  improliant.  ■  Languit  4id  Ouiter. 
p.  i33.  •  Omaia  suut  hic  iranquilla,  nec  duhitat  quîsquaai  Rcgnn 

•  BMa  pacis  cupidissimum.  •  f.  /.  p.  1 36 .  n  Omoes  affirmant  Bcgcm 

•  cMe  propeRtissimo  in    Amiralium  aoinio  ,  quod  facile  credo,  aed 

•  Rem  rcgilur  ab  aliis.  ■  I.  t.  f,  t^o. 

Vers  la  fin  de  t570  Im  réfugié»  des  Pavs-fUs  préieiitèrent  à  la 
diète  de  Spires  une  requête  fort  détaillée ,  daiu  laquelle,  après  l'cx- 
positton  de  leurs  griefs ,  ils  demandent  l'intereession  de  l'Empire , 


Ce  flM  M  «UccMbre  qae  H.  ic  RniB-,  «MciM  kcs  prtk  ^■b* 

«oitd^  ifllbcwi  le  31   iéetw^wr  ^  "m  ilii  I,  l  J__  tr. 
33liL  Si  ecUc  WNiTcac  aoit  coMame  ans  ksIeOra  ^M  a  «I  ii 


»  éa  Ooream  et  Woram,  d(«t k PriM», «y^  tf/nK- 


it  de  Locvutein ,  preasa  l'ciéctitioo.  Ceci  ferot  »ii]ipniw  ïSyo. 
f.  Meteren   ■  raison  en  rapportaot  l'entreprise  de  de  Huiler  Décembre. 
I.  La  pioinptïtude  du  Duc  il'Albe,  i|iii  cnToya  immé- 
le  force  coiisii! érable  pour  re^aîsir  le  cbàleau ,  rendit  ^fl 

ip  karli  inulile;  rcpcndani  il  ne  put  empêcher  le  courageux  ^^ 

lier  de  donner  l'exemple  prëi:ieu\  d'un  noble  déTOuenieol.  ^| 

d'entreprises  du  Prince  avoienl  échoué,  par  suite  de 
:a»e   letnpcle  du   i   et  >   novembre,  qui  fit  périr  un   grand 
liiseaiix  et  causa  des  iiiaudalioos  terribles  sur  tout  le 
dcaPajs-Bas:   en  Wesl-Frise   environ    ao,  ooo  pcrsonues 
'eut  la  mort  dans  les  eaux.  •  De  Prince  wns  vao  laeaîngc  den 
iUch   op  Enkbuyseu  en  Hoorn  met  vyf  uf  &oo  manDcn  te  be- 
wilile  voor>9  gelykelyk  deii  aerislath  opien   Brîel  en  bel 
Blaod  vafi  Voorn   met   Dordrecht,  Itotterdam  en  Délit,  mitsga- 
Ipn  op  Ciupcu,   Devenler,  Zvrai  en  Sulphcnaenvangeo;   <l>in 
Bl  grool  tempeest  beittle   dea    aenilach  ;  wani  de  schepcn 
IkIs  beichadigt  «ei-ilcn  en  het  hoge  water  bealuideo  vi 
|Dkliclellc,sudal9c  den  gesellen  Ijd  nict  eu  koudenn 
^    33a''.  £n  décembre  tout  éloil  de  nouveau  prép 
hir  d'Enkhuyzcn  où   il   «voit  beaucoup  d'intclligenc 
id'csl  et  ta  gelée  relinreot  )et  vaisscauKÎi  Botden,  où  peu  après 
^mled'Oit-Frise,  sous  prétexte  qu'ils  lui  a' 
lage,  les  Cl  arrêter.  /.  l. 

Prioce  poursuivoit  ses  travaux  sans  se  lasser,  «  Hy  practï<- 
tle  narhtcn  en  dagco  niet  anders  dan  om  den  Uerlog  van 
Ibi  lekreiikcQ,  hy  si'lireefen  dede  schrvveu  aen  alleu  kaoïeo 
gvonder  \a  llolland  eu  Zeeland  dacr  hy  mecnile  faveur  le  vcr- 
Mneii,  maektc  vêle  secrète  verbonden  en  bandelinge  om  1er 
llleganer  lydt  te  wcrL  te  sielli?j),  gaf  comuiissien  aen  vertcbrîdcn 
httluchtB  penoneu  en  particulière  borgercn  van   Sicdeii 


HoDsieur  mon  fière ,  à  ce  »>ir  issi  j'ay  receu  lettres  de 
■Mnbecque ,  par  lesquelles  il  m'adverlit  comme  IVotre- 
^e  de  Devenler  nul  jumniés  esté  enntminencé  ,  M 
ift  i  caïuse  des  gi-ans   eaulx  que  les  souldas  n'ont  scu 


—  386  — 

1 370.  entrer  en  la  ditte  ville  :  je  crains  que  &ulte  de  ceur  aat  esté 
Décembre,  plusgran  cause  que  aultre  chose;  ilx  se  persuadent  encores 
de  pouvoir  faire  Fexécution  sur  le  dit  Deventer,  mais  pour 
moy  je  pens  si  ilx  Tentreprennent  maintenant ,  pour  ester 
par  tout  divulgé ,  qu'i  seront  bien  bastues  sans  rien  faire. 
Or ,  puisque  les  affaires  sont  en  tel  termes,  je  suis  délibéré 
me  partir  demain  d'issi  pour  me  trouver  devers  vous ,  et 
me  samble  fort  nécessaire  de  venir  en  cachette  ;  néa- 
moings  se  que  trouvères  convenir  ,  m'en  porrés  advertir 
en  chemin  et  me  rigelerai  selon  cela  ;  vous  porrés  aussi 
entant'  penser  ce  que  porrons  mander  aulx  rittmaistres 
et  aulx  aultres  gens  de  bien  qui  nous  ont  volu  servir  m 
depi  reulter>-€lùist ,  et  comme  j'esper  ester  demain,  avec- 
qne  la  grâce  de  Dieu ,  après'  de  vous ,  ne  vous  feray  issi 
long  propos....  Ce  xxv  de  décembre  A"  1570. 

Yostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  servicCi 
Guillaume  db  Naasau. 

A  Monsieur ,  Monsieur  le  Conte  Jehan 
de  Nassau ,  mon  bien  bon  frère. 


LETTRE  CCCXLVIII* 

La  Princesse  au  Prince  d* Orange.  Protestations (Finnocence. 

*^*  Les  Archives  contiennent  une  infinité  de  docnmeots  relatifs 
à  la  conduite  criminelle  d'Anne  de  Saxe;  beaucoup  de  lettres  delà 

Princesse  elle-même ,  de  son  complice  R ,  et  de  la  femme  de 

celui-ci,  surtout  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Elles  sont  intéressantes 
par  des  aveux  répétés  et  formels»  De  cette  multitude  de  pièces 
nous  n'extrayons  que  ce  qui  est  nécessaire  pour  constater  suffisam- 
ment le  crime ,  et  légitimer  sous  ce  rapport  le  mariafe  du  PriDce 
avec  Charlotte  de  Bourbon. 

'  et  «tUndaiiL       '  anprèf. 


—  387  — 

K..-..)  compromis  dans  les  troubles  des  Pays-Bas,  s*étoU  iS^l. 
réfugié,  à  ce  qu*il  paroit,  à  Cologoe,  Le  lo  juio  i57Z  la  Priocesse  Man. 
écrit  au  Comte  Jean  :  «  £iner  zu  Ceollen ,  den  ich  ser  i;vol  kenne 
»  and  ist  genandt  Suderman  und  istSindikus  von  der  Osterse  nation 
»  zu  Antwerpen ,  hadt  schreiben  gekrigen  von  Scbarrenberg^  wel^ 
»  dier  Deusther  secretarius  zu  Brussel  an  Duc  d'Albe  ist,  nnd 
»  adireibet  soiches  in  Duca  d'Albe  oder  des  bludtratbs  Damen, 
»  als  nemlich,  das  einer  ist  genandt  Jany?/<kf  Jans  alias  R.«.,.. 
»  die  ....  ist  verzogen  zu  Ceollen  mitt  seinem  weib  nnd 
9  kindern  und  gantzer  haushaltung.  »  (M.S.). 

La  hardiesse  et  Tiropudence  de  la  dénégation  est  souvent  la  der- 
nière tentative  du  coupable. 


Her.  Ich  habe  negstrorgang^  monthag  Ton  dockter 
Merle  (i)  mitt  groszen  vervrundem  versthandcn  wie das  ihr 
R......  hadt  gefâncklich  laszen  inûen  ^   und  daritber 

ihine  gefragt  oder  laszen  fragen  dingen  so  meiner  ehren 
vil  zu  nahe  geen.  Ich  glaube  das  ich  nicht  ein  glidt  an  aile 
meinem  leibe  habe  daswelche  sich  nicht  gefùldt  yon  dem 
groszen  ungleichso  Ihr  mihr  thudtundan  Euch  selbst,  an 
aile  meinem  geschlecht  und  an  unser  armer  kinder ,  das 
Ihr  auf  einem  schlechter  argwon  und  ûberthragen  faiszer 
[rorlogener]  leute  solche  inziung  und  frage  hadt  laszen 
tkuen.  Als  Ihr  in  Euer  hertz  geer  und  wol  ûberdenckt  wie 
ich  mich  nun  baldt  zeên  jar^  das  ich  bei  Euch  bin,  habe 

(i)  Merle.  Apparemment  Merlin  (voyez  p.  896) ,  ministre  pro- 
testant qui  lors  de  la  St.  Barthélémy  se  trouvoit  auprès  de  l'Amiral 
de  Coligny.  «  Souffrant  encore  de  ses  récentes  blessures,  il  se  fai- 
»  sait  lire  par  le  ministre  Merlin  les  commentaires  de  Calvin  sur 
»  Job.  »  Càpefiguej  Hixi,  de  la  Reforme,  IIL  17a.  Merlin  échappa  au 
massacre.  «  Présidoitau  Synode  de  Yitray  ,  en  i583,  M.  Merlin, 
»  lors  en  grande  réputation  de  piété,  de  prudence,  et  de  doctrine.» 
Fie  de  Mornay ,  p.  68. 


~  388  — 

iSji.  gehalten  mit  aile  meinem  thuen,  wesen  und  geberden ,  so 
Mars,  soldt  Ihr  anders  nichtes  konnen  beGnden  als  das  ich  mich 
zûgtig,  elich'  und  wol  gehalten  habe,  und  soldt  xnihr 
solches  selbst  mùszen  gezeuchnûs  geben;  also  das  icb 
gentzlich  gehoft  bette,  dieweil  Ibr  solcben  lange  preuve 
▼on  meinem  erlichen  lebe  badt  gebadt,  das  Ibr  ketoem 
beoszem  yermutten  oder  anbringen  solde  glauben  baben 
geben ,  oder  das  solcbes  einigesins  in  Eurem  bertzen  soldt 
platz  gefunden  baden,  dan  Ibr  babt  mebr  beîbordt  Eurem 
eigen  bertzen  und  Euren  selbst  augen  zu  glauben ,  als 
leicbtfertigen  anbringen  von  ander  leuten....  Icb  kan  nicht 
anders  Ton  Eucb  dencken  als  das  Gott  Seine  bandt  von 
Eucb  abgetban  mus  baben  und  das  Ebr  Eucb  gantz  in  Eu- 
ren sùnden  vorblendt  .....  Was  dan  nun  angeét  das 
dockter  Merle  mibr  von  Euret  wegen  badt  gesagtyals 
das  der  gefangen  solcbes  selbst  beikendt  baben  .  •  •  . 
icb  bin  von  solcben  beikennen  ser  verwundert  gewest, 
dan  es  ist  jhe  falslicb  gelogen  das  ebr  solches  sagt,  dao 
icb  neme  Got  zu  zeuge  das  icb  weder  mit  ihme  oder  jhe* 
mandt  meinen  eidt  gebrochen  habe  .  •  ,  aber  idi 
kan  dencken ,  so  ver  als  der  vorgesagte  gefangne  sol- 
cbes beikendt  badt,  daswelcbe  icb  nocbdanst  nicbt 
wol  glauben  kan ,  das  es  mus  sein  gewest  aus  forcht 
der  pein,  oder  aus  pein ,  dan  ebr  anders  kleinhertzig  ge- 
nuch  ist.  Ob  Ibr  in  benden  von  dem  Hertzog  von  Albt 
wardt,  dar  Eucb  Gott  vor  beibûtt,  Ibr  soldt  auch  wol 
beikennen  das  weis  schwartz  were  ;  darum  ist  es  iberoe 
so  groslicb  nicbt  zu  verargern  das  ebr  solcbes  badt  gesagt, 
noch  meine  ebre  darmitt  zu  suspecteren ,  dan  gem^lich 
auf  solcbe  unbilligen  Iragen  krigetman  lûgenbaftige  andt- 

'  diflicfa. 


—  389  — 

wordt ,  gleich  Euch  nun  auch  ist  geschen  '  ,  abcr  Ihr  sold t  x  67  f , 
es  noch  vor  Gott ,  noch  erlichen  leuten  keonnen  yer^  Mars, 
andtworten  das  Ihr  auffEuer  bose  suspiciones  hsidt  einen 
laszen  inzien  und  Eurefrauen  ehre  darmitt  grosslichzukurtz 
gechan.Zumzweiten  j  hadtmihr  auch  dervorgesagte  dock- 
tor  gesagt  alsdas  Ihr  solches  woldt  mitt  brifen  beiwdszen  ; 
Ihr  werdt  solches  nicht  thuen  keonnen  y  dan  es  sich  nimer 
beîfinden  sol  das  ich  einige  brifen  geschrieben  habe  an- 
dersdan  als  einer  erlichen  frauwen  wol  gezimt.  Zum  dri- 
ten,  saget  Ihr  das  auch  zeugen  vorhanden  sein,  aïs  nem- 
lidi  Ton  meinen  eigen  dinern  oder  so  ehrzeitt  mein  diner 
gewest  sein ,  diewelche  seibst  solten  wolleu  zeugen.  •  • . 
GoU  Ton  Himei  !  Was  false  lûgen  sein  doch  das  solches 
zu  wollen  zeugen  ,  welches  ich  nihe  gedacht  habe  !  Auch 
kan  ein  itiicher  wol  dencken  was  falser  lûgen  das  sein  ; 
dan  ob  ich  mich  jhe  hett  wollen  vergeszen,  dur  mich 
Gott  vor  beihùtt  hadt  und  noch  beihùtten  wil ,  so  denck 
ich  das  ich  jhe  keine  zeugen  darzu  wùrde  gerufen  haben  ; 
wie  ziet*  man  dickwils  erger  thir  in  seinemhausze  auf  als 
thrachen'  oder  lebe^  !  Daswelche  ich  nun  wol  gewar  wer- 
de.  Ich  woldt  wol  den  namen  \on  solchen  zeugen  wiszen, 
dan  ich  sal  mich  solches  ser  wol  keonnen  verandtworten. 
Das  Ihr  mich  dan  auch  mit  dem  vorgesagten  docktor 
hadt  laszen  vermanen  das  ich  meine  conscience  wol  wil 
examinieren ,  und  so  ver  als  ich  mich  von  solchen  seiien 
MJiuldig  kenne ,  das  ich  solches  in  zeitt  will  beikennen , 
aof  das  man  mag  radt  finden  solches  heimblich  zu  ver- 
dccken  ,  auf  das  nicht  unser  kinder ,  wan  sie  hir  komen , 
▼or  der  miszethadt  ihrer  mutter  môchten  veracht  werden  ; 
Vh  habe  mein  gewiszen  sere  wol  geexaminirt  und  befinde 

'  gefcbrhen.         '  ziebt.  ^  DrtdieD.         ■*  l^iwcn. 


*J^ 


•  Enm  gew' 
asllranfar  dut,  beùcfawenk  om'pMai^BiEisw^^ 


«  nob  Eaer  fcllMt  M-liande  wiUai,  ^bJ  ■ 

icfa  nicfa   foldie*  Tmndtwortt  ^id    hi 

XD  tbag  bringe,  w  «ol  ducb  aile  ■ 

rfare  «aspect  «ein,  dan  der  ânt  >al  es  j 

andere  nicht  ;  m>  icr  aber  als  ra  EMch  sa  ■ 

ich  gMitz  wîllich  toicbes  roiu  redu  li 

tanne  unsdiuldt  2U  defeodiren  faù  aa  d^  koMa  m^ 

zer  iii«ne«  Itthens,  nicht  allein  tôt  i 

iionder  vor  dctii  karoergtricl.t ,  aaf  das  cû  ita 

luuchuldt   und  Euer  iinrecht,  so  Ihr  mikr 

prfcennen Ihr  hadt  mibr  drà  fraoen  h 

tind  darneben  verhotteo  mibr  kein  luesier  tu  lasaca; 


—  391  -- 

iMtt  al  ftolches  nicht  Tonnoten  gewest,  noch  Ihr  heklorft  i^jt. 
étr  florge  nicht  das  icb  mich  bo\  selbstleidt  thoen  :  wie-  Mm. 
woU  das  kreusz,  so  Ihr  mihr  anlhudt,  das  groste  ist  so 
■ûr  auf  diszer  weldt  hett  keonnen  komroen ,  so  bin  ich 
doA  darin  seer  wol  gethrost,  dan  ich  beithrauw  mich 
mat  Gott  meinem  Hem  und  auf  meine  unsclialdt ,  und 
sweiffd  nicht  daran  das  Ehr  mihr  ans  diszer  nodt  wirdt 
errelen ,   gleidi  Ehr  Susanna  verlost  und  Daniel  aus  der 
kbengruben  '  •  —  Das  ist  ailes  warum  das  ich  Euch  habe 
nàndtlich  wollen  sprechen ,  und  wil  Euch  hirmitt  Gott 
dam  Herm  beifeli«n  * ,  Den  ich  Ton  gantz  meinem  hertien 
liîtt  Euch  Seine  genade  zo  verlden ,  eu  beîdencken  waa 
Euch  selichst  und  erlichst  ist.  6dt>en  lu  Sigen ,  den  22^ 
Marcij  1571. 

Euer  unglûckselige , 
Amujl  toh  Sagussbit. 

A  Monsieur  le  Priace  d'Orange. 


LETTRE  GCCXLIX. 

La  Princesse  (F  Orange  à  /{. .  •  .  • .  •  Aveu. 


R. Ich  hnbe  aus  Eurem  schreiben  mitt  groszen 

fireuden  rerstlianden  das  ich  daraus  sehe  die  grosze  ge- 
iHidt  so  Euch  Gott  thudt  dise  grosze  schware  sûnde ,  so 
wir  miteinander  begangen ,  so  wol  zu  erkennen,  und  Euch 
dar  beineben  mit  Gottes  wortt  so  wol  throst  und  es  dem 
Allemechtigen  aufgebet ,  wie  Ehr  es  mit  Euch  schickt  zum 
thodt  oder  leben.  Es  hadt  mihr  nicht  wenig  beiscrhwemûs 
gemacht  das  ich  allewege  habe  sorge  gehadtdas  IhrTi- 

'   l>>wcofrQbe.       '  befdilen. 


4 


l«icht  zu  (liszem  kennus  nicht  kuinen  soldt,und  cLirMi 
cht  ursach  solclt  linben  inogen  sein  der  Terrlammis 
!5  leibes  und  selen ,  aber  so  a)a  kli  &ebe  so  hadt  mich 
(t  der  Hcrre  disze  sorge  abgeaomen.  Angande  von 
■,  icb  habe  beudt  meine  sûade  aucb  bvîkvndt  Tor 
tt  und  dcr  weldt ,  undt  zweiffel  nicbt  das  Gotl ,  (1er 
mbcruig  ist,  niihr  solche  simden  vergeben  wtrdf;» 
1  ich  auch  das  ich  kegen  niejnein  Hern  und  Grm.ilil 
.|,      ;;di;..t.  .,nd  schw»-''"*'  versûndigt  hubtr,  dar  icii 


I  I und  u 

zen  Te  lusz  umu  bUtei 

naclk  seiitvr  angeborner  g 
sol  braucbeo,  glelcb  ebr  : 
roich  wol  hadt   beiwîescn  ; 
redit  zuc;angen,   ebr    soldl 


ib  Goiios  willen  babe  Sas- 
nd  z^veiffel  nicbt  das  cbr, 
fil,  genadt  und  kein  recht 
b  bis  daber  an  Eiicb  und 
jan,  &oMt  ebr  baben  milt 
.ucb,  nocli  mich,  so  wohi 


nicbt  lliracktereren  als  ebr  tliudt,  also  das  ich  boffc  dai 
der  Allemecbtige  Gotl  îhi  irner  mitt  Seinem  HuUgen 
Gcist  sol  regiren  das  ir  ikh  inelir  bamibertigkeitt  soll 
braucben  und  Eiicb  a  stbencken,  das  wekhe  it^i 

Euch  Ton  bertzen  wol  gûnnen  wolte,  auFdas  Du-  wïda 
bei  £uer  Hausfrauvr  und  kinder  soldt  mogen  komot ,  und 
ken  mich  zu  meinem  gewiswn  nîcht  wenig  beischwiinlt 
das  ich  Euer  Hausfrauw  so  beoszen  Ion  gebe  TOr  tien 
dienst  so  sîe  mihr  gethan  hadt,  und  wîl  Euch  hirmîtin 
der  schutz  Gottes  bcifellen,  den  iohbitt  Ehr  Euch  nût 
Seinem  Geist  woUe  throsten  und  uns  aile  beide  behûtui 
Tor  solche  und  dergleichen  simde  so  wir  beithiidiea 
haben.  Datum  Sigen ,  den  aS  Marcîj  iS^i. 


Akna  vok  Sâchskii. 


A  Moob'  J.  .  .  .  fi.  .  . 


—  393  — 

M 

JL  .  .  s'étoit  montré  repenUnl.  Qaelq[iies  mois  plus  tard  il  1571. 
écrit  au  Comte  Jean.  «  C'est  une  misérable  espèce  de  défension  ,  A?riL 
quand  le  reus  condescendant  en  la  conclusion  de  sa  partie,  se 
jette  à  ses  pieds  :  je  n'ay  jamais  laict  autre  chose  dès  le  premier 
rencontre,  comme  Y.  Exe.  scait,  jusquesà  ceste  heure;  j*ay  in- 
continent confessé  mon  péché,  je  m'en  sois  repenti,  je  m'ay 
condamné  moy-mesme,  et  ay  réclamé  la  mort.  Si  depuis,  par 
dessus  cela ,  j'ay  invoqué  vostre  pitié,  ce  a  esté  plustot  pour  es- 
gard  que  j'ay  eu  de  ma  femme  et  enfans,  que  pour  désir  que  j'ay 
de  TÎTre,  bien  sachant  quanto  tongius  sontem  viiam  traxero^ 
Umtoplus  supplicii  fort.  Je  n'ay  nul  moyen  de  procurer  envers 
les  grands  seigneurs  du  monde  lettres  de  recommandation  ;  je  me 
sois  addrcssé  à  la  crèche  du  povre  Jésus  de  Nazaret  »  (ILS.). 

Marie  R ,  sa  femme,  lui  écrit  de  Cologne  le  i  avril  :  «  Liere 

eade  seer  beminde  man ,  ick  hebbe  U  brief  ontfanghen  den  i 
april  ende  verstae  dat  ghy  groot  verlanghen  hebt  nae  tydinghe 
▼an  my ,  dweldL  ick  v?el  gedacht  hebbe,  ende  hebbe  daeromme 
deo  lelven  dach  den  18*"  meert  dat  U  brief  gfaeschreven  was,  U 
eenen  grooten  brief  gesonden  .  .  . ,  den  welcken  ick  hope  dat 
gfay  soit  ontfanghen  bebben ,  ende  daermede  aengaende  de  ver- 
giflenisse  die  ghy  van  my  begeert  hebt ,  te  vreden  ende  voldaeo 
syn ,  deweicke  idL  U.  1.  nu  nocb  gheve  ende  altoos  aU  hy  't  van 
my  sal  begeeren ,  op  cooditie  nochtans  dat  ghy  my  suit  lief  beb- 
ben ,  alsoo  ghy  pleecht ,  ende  en  begeere  gheen  andere  satisfactie 
▼ao  U  dan  die  selfde  liefde  v?ederomme;  wmt  ala  ick  die  hebbe, 
aile  de  reste  sal  my  wel  volghen  »  (M.S.). 


Le  Prince  dOrange  au    Comte  Jean  de  Nassau.  Reùt-  , 
tii'0  à  la  conduile  coupable  H'jlniie  de  Saxe. 

x5jt Freundîlicher  lieber  Bruder.    Ausz  E,    L. 

AttîI.  uaà  doctor  Zwartzen  schreiben  hab  iih  in  der  leng 

Standen  die  ursachen  warum  E.  L.  und  der  doctor  ^It 
fînden  das  der  verstrickter  man  solte  for  ende  disseï  mesz 
sich  zu  Francfort  sehen  lasse»,  und  das  icb  inen  derhal- 
ben  zum  [Thron]'  solte  lassen  fùren ,  stellen 's  docb  zu 
tneinem  wolg«fallen  und  guttditncken  ;  woran  raihr  E.  L 
in  der  warheil  ein  sûndcrlicb  brûderlichs  wolgefallcn 
er^aiget,  das  Sie  in  disser  wichtige  sacben  nitt  bat  wollen 
fortfaren,  noch  entlicb  scblissen,  obn  mein  forwissow 
Nubn  wissen  sich  E.  L.  und  der  doctor  auch  wol  M 
erindem  was  mein  gemùtt  aile  zeitt  gewest  ist  in  disier 
sacb,  als  nemlicb  dos  îch  es  ersllich  mitt  kainem  guttem 
gewîssen ,  nocb  mit  ehren ,  babe  kùnnc  gut  finden  das 
der  verstrickter  man  solte  auszgelassen  werden ,  ufF  was 
gutte  versicheruDg  das  «s  auch  kiiote  gescheben;  anf 
velcher  mainung  icb  nodi  benihe,  und  je  mèbr  daaidi 
draufT  denck,  je  weniger  bei  mUir  kn»  befinden  dâi  aciii 
auszkomnien  in  itziger  Franforder  raesz  etwas  die  std 
konte  stille;  aonderlich  dweil  sein,  des  verstricktea , be- 
kantnûs  ahn  allen  ôrtten  so  rûchbar  worden  ist,  und 
wiewol  das  es  etlicber  masz  solte  gestilt  werden  bai  deaeù 
die  es  allein  von  gerûcht  baben  gehort ,  ao  dûnckt  niidi 
doch  das  es  bei  denen  die  es  gewisz  vrissen  (yrddta 
nubn  einen  gutte  anzai  sein^  niihr  zu  einem  sûnderlidi 
spott  und  hon   gehalten  mocht  werden  ^  das  ich  wîsMnt- 

■  Tlior  (7). 


I 


-^  395  — 

lîdi  and  forsetzlich  den  Terstrickten  man  also  solte  aanb»  1571. 
lassen ,  und  wer  besser  gewest,  wan  man  das  im  sinne  AniL 
hett  gehapl ,  den  gefangenen  auszzulassen ,  das  man  inen 
nltt  hette  nedergeworffen ,  odder  zum  wenichsten  sein 
bekentniis  nitt  aiso  auszgebrait.  E.  L.  wissen  auch  was 
der  von  Saint- Aidegonde,  dem  die  sach  auoh  bewust  ist, 
E.  L.  gesagt  hatt ,  das  man  den  verstrickten  mit  kainem 
gaetem  gewissen  kan  ausziasssen,  und  wan  man's  [reht], 
das  ich  in  ewikait  bei  allen  den  Niderlendische  kircben 
und  bei  iderman  in  verdacht  sott  kommen.  Dweil  es  dan 
eine  solche  sach  îst  da  mihr  sunderlich  und  mehr  mein 
ehr  daran  gelegen  ist,  aïs  mit  der  that  selbst  die  sich 
laider  faatt  zugedragen ,  und  das  die  sach  wol  wert  were 
gewesen  das  man  for  £.  L.  Terzug  sich  wol  bette  mitt 
einander  underredet  und  aile  geleigenbait  und  motiye 
bewogen  und  bedacht ,  dan  sie  in  der  warbeit  in  scbriflten 
se  eilents  nitt  kan  auszgericbt  werden  ;  so  bab  ich  bei 
mihr  gedacht  besser  zu  sein  die  sachen  lassen  ahnstehen 
und  inen ,  den  verstrickten ,  hie  behalten  j  bisz  das  K  L. 
selbst  wider  herkompt  ;  so  kau  man  sich  dan  fein  mit 
einander  underreden  was  mihr  und  unserem  gantzen 
Hausz  und  Geschlecbt  zum  ehrlichsten  wert  sein.  Bitt  E. 
L.  zum  freundtlichsien  wolle  disz  nit  anders  versteben 
als  das  es  die  hohe  ehr  nottrûft  mich  darzu  bewegt.  Und 
wiewol  das  das  gescthrei  itzunder  zu  Francfort  solle  sein 
als  das  der  verstrickter  umb  andere  ursag  willen  sol  in- 
gczogen  sein  ,  wie  dan  des  doctors  brieff  dasselbig  ausz- 
fûrlich  mitbringt,  so  dûnckt  midi  doch  dasz  es  unsz 
allen  zu  einem  geringen  rhum  soit  kommen  ,  das  man 
inen  so  balt  soU  leddig  lassen  und  von  stûnden  abn  wid* 
der  lassen  inzihen.  E.  L,  mûssen  disz  schreiben  besaer 


iS^i.r  TflMlehiA  *l»  '  ^eschriben  ist,  dan  Se  vraisx  wss  gatt«' 
r  kh  bin.  Hiemitt  bevel  ich  E.  L.  dem  Almechti 
.  derselben  zu  dinen  aile  zeit  btrail  uiid  wit 
•  Dillenberg,  den  9"°  Aprilis  A"  1571.  M 

E.  L.  dienstwilliger  Bruder  V 

WiLHELM    PhINTI  ZO    UrAHIBN.  I 

,  MoDs'  le  CoDte  Jan 
moa  bien  boD  rrère. 


.  MHa  asset  louglcmpa  priMonier.  RelatÏTemeDl  iiu 
■  d'AjUtt  de  Saxe,  ou  trouve  dans  sra  lettres  le  puu- 
p  éahant:  «H  ne  fauU  pai  prendre  garde,  moins  arrcsto',! 
»  Mot' C*  <|B'itla  pcult  avoir  dite  et  faicle  en  an  colère  et  jalousie: 
■  T(  Sa  fli  MMBCs  Monseigneur  le  Prince  peuvent  lésmoi^er,  11 
»4lU^OBUb«t  iransporleeucestendroict  souvent,  i — Dans  bean- 
'  tnmf  ialtUrm  il  montre  un  vif  repentir  et  un  désir  ardent  de 
COOUlBlîoaa  i|^itui'l|ps.   Au  commencement  il  n'attendoil  que  U 


Mm|  <t  VJtMt  inutilement  demandé  l'assurance  d*flre  dn^iip'ft, 
pnra  da  wp^ke  le  moins  déshonorant,  M  écrit  au  Comte  Jean  : 
»  3»  Ui*M  iBiialeDant  l'espcc,  chose  trop   noble  pournogmien 

■  égual,et  commencée  combsttreaTec  lefeu,  Ici  beitei....  etaernU*- 

>  blea  barbares  espèces  de  mort.    Dieu    me  Tueille  doono'  ncLoin, 

■  fortifier  avec  aon  S.  Esprit  et  resjouir  cette  dolente  ame,  afio  i|ae 
»  dennt  la  rencontre  elle  ne  tombe  pas  ;  pour  à  quoj  obvier ,  j'aj 

■  prit»    rhardiesae  de  prier  V.  S.  qu'elle  me  loeille  «npraDter  ■■ 

■  aîen  maistre  escrimeur  qui  me  puisse  monstrer  à  parer  et  lUfeo- 

■  dre  aux  coups  qu'ili  me  donneui  trop  rudes ,  y  aidant  Satan  et 

■  mon  imbécillité.    C'est  Monsieur  le  docteur  Heriiu  qui  aroc  ■■ 

■  Miuctes  et  doctes  remonstrances  me  redrease  mr  let  pieds  et  bîct 

■  volontiers  cest  office,  mais,  pour  estre  mon  pécbéai  laid  et  noir, 

>  personne  ne  m'ose  approcher  sans  vostre   ccngé  ot  commanda- 

•  ment,  V,  S.  me  pardonne  mon  importunilé:  let  Scignesnet 

*  PrincM  Chrittiens  cUent  ce  poinct  k  Dieu ,  et  ne  nfnaast  ricM 

■  de  ce  qu'il  penawt  acrvir  «a  atlut  de  l'ame,  ae  conlanlwa  di 


A.ldrguiide  oi 

t  qtie  ce  fust  S.   Alilegunde,   pour 
poiat  de 
religion  el  conscience,  qui  falct  que  Je  ne  puis  eslre  à  repos  ;  on, 

■  si  V.  S.  ne  veult  point  qu'il  y  vienne,  quu  T.  S.  roe  vneille  a 
»  yer  quelque  aullre  priklicant  du  homme  docte  de  c^ds.  •  — 
Après  quelques  années,  il  Tut  relâché,  soui  ixinditîon  de  ne  pu 
quitter  la  ville  de  Slegcn. 

1«  3  mai  le  Prince  donna  a  Dillenbourg  une  IiuIruclioD  à  D.  So- 
Doy,  H.  van  der  Meere,  et  J.  de  l'Esclusa,  allant  de  sa  pari  vers  les 
Rois  de  Suède  et  de  Dancmank,  qui  venoient  de  terminer  une 
guerre  de  sept  ans.  I.e  but  de  leur  mission  ètoil  d'obtenir  un  se- 
coun  eu  vaisseaux.  Ils  n'ob'inreol  que  de»  rerus.  Bor,  33^^ ,  sqq. 

■  Evenvrel  en  ruste  de  Prince  niet.  *  '.  l.  34o*. 


LETTRE  CCCLI. 

t-a  Princesse  d^  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.   Elle 
demande  son  intercession  aupi-ès  du  Prince. 

Wotg«borner,  lieber  Bruder,  Ich  kan  nicht  laszen  E. 
11.  zu  vermanen  angan<le  von  die  bewuste  sachen  ,  uod 
Wi>lte  wol  wiszen  ob  einige  resolucion  darïii  geDommea 
in ,  dan  tnich  sere  dainach  verlangl.  Ich  sitze  bir  in  piner 
p«in,  erger  als  in  der  bellen  pein  ,  und  beigere  mchtan- 
ders  ats  eine  re^oludon  zu  wiszen  ,  auf  das  icb  mich  dar- 
nach  mag  richten  ,  umb  eins  zu  priiven  ob  in  (1er  ander 
veldt  so  wenig  bermherlzikeit  vor  mich  iit,  als  in  diszer, 
dan  ich  ilir  weder  bei  Gott  oder  den  menscbea  finde.  E. 


'  ïiyt.  L.  sehraben  mihrinlhremletzCenbrifeclasdie  resolucinn 
bci  meinem  herren  und  bei  nieineni  freunden  voii  dUz4Y 
sacben  stbeet:  esist  war  das  es  bei  iiieinen]  herrrn  nthett 
und   nicht   bei    meinen    freunden,  d.in  ich  wol  denken 
Itan  das  der  Luridtgraf  sicli  solches  niclil  wirdl  scr  walten 
anoemen,  dieweil  ich  den  radt  voti  S.  L.  Itvi-i-eji  valler, 
meinen  iieb«n  gros  her  vattei'  seligen  ,  nicbt  babr  in  dif- 
zer  heiradt  wullcn  folgen(i};  andersdwncliK  ich  aui-huod 
ist  wol  billich  lias  ehr  nicht  scre  wirdl  eilendt  sein  umb 
mich  za  strnfen  Tor  meine  fohen  so  ich  began^cn  habt, 
da  ehr  so  laneksam  ist  gewest  mîhr  in  meinprnodt  m 
helfen   und  beiziislhen.  Was   aber  angeet  dem  Chtirfor- 
sten,  so  ver  nian  es  deme  wil  zu  kennengeben  ,  soHu  irh 
Terloren;  so  beiger  ich  darnnch  keiner  andem  grâce,  diin 
ich  sie  nich  vnnnotcn  so)  haben  aufdiszcr  wehh  ,  dan  irii 
bnldt  dan  in  der  andem  hofezu  sein;  biLt  derhalbcii  noch 
jnd  so  vil   als  es  mîhr  miigUch  ist,  du 
Cliiirftirsten  nicht  niag  gcbracht  werdoi, 
il  meine  ehre   sauveren;    dasweirhe,  so 
vil,  mehr  als  zeitt  ist,  ilan  sitli   die  ïpIi 
leute  clap  allen  thag  -rermerdeit,  auf 


zum  huchsten  i 
disse  sarhcn  an 
und  das  nian  w 

verlauft  und  dei 


das  ich  nicht  ursach  mag  baben  mich  vor  dem  letztoi 
gericht  Gottes  zvt  beïkiagen  dasz  das  heiradt ,  so  kh  an 
dem  Printzen  Toti  TJranien  gethaa  habe,  mïhr  ursad 
Min  gewest  von  verlust  guttes,  ehre,  lûbes  nod  d<r 
8ele;dan  so  Ter  aïs  man  den  fiis  vil[nemen],80  solmilir 
das  nicht  ausbleiben  wïe  ich  Toi^esagt;  und  wil  hir  mitt 
E.  L.  in  den  schatz  Gottes  beîfellen ,  und  bitt  E.  L>  nocb> 
mais  ganu  freundtlîcbSîe  wotim  Ihr  disie  sachcn  lanm 


{t)folgen.  Vajtt  Tom.I>p.  3i ,  tqq. 


—  399  — 

bofolkn  âein,  «Is  ich  dan  £.  L.  Ton  hertun  subelhrtiidt  i57i< 
habe  und  noch  thue ,  und  auch  darum  EL  L.  so  frei  ausge-  MaL 
bôcfat,  daswelche  îdi  mich  anders  wol  gewacfat  soldt 
haben,  und  solien  die  leu^tn  wol  fer  au  «icfaen  haben 
gewest,  und  die  dar  waren ,  das  soldt  ich  leichilich  haben 
keonnen  beiweisxen  das  sie  zu  keinem  rechie  reoeTabel        \ 
waren;  aber  ich  habe  meine  sûnden  wolien  beiditen, 
hoffende  das  mein  her,  aU  ebr  soit  beoren  das  ich  meine 
sûnden  aus  so  guttem  einfeltigen  heitzen ,  sonder  feineîse ', 
beichte,  das  ebr  dardurch  soldt  beiweget  weiden  barm* 
heraikeitt  zu  thuen,  als  ich  dan  hofe  ^r  thnen  wintei 
und  hofe  und  beithrauwe  E.  L.  zu ,  Sie  werden  daran  die 
handt  helfen  halten ,  und  hof  das  £.  L.  und  auch  mein 
her  beidencken  das  wir  aile  menschen  sein ,  und  das 
solche  dinge  S.  L.  und  auch  EL  L.  mogen  gebûrdt  sein, 
oder  noch  gebûren  keonen.   Und  will  hiemitt  E.  L.  in 
den  schutz  Gottes  beifellen.  E.  L.  wollén  nûch  doch  bei- 
autworten ,  dan  ich  Terlange   mich  baldt  thodt.  Datum 
Sigen,  den  i3  Maji  i57i, 

R  L.  gutwîllige  Schwester, 
AifNA  G.  H.  z.  Sachszen, 

Princessin  zu  UeA!ILBN. 
A  Bfoosenr ,  Mooseor  le 

Coate  Jao  de  Nassau. 


liETTRE    G€CUI. 

Le  Prince  it  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Relative 
à  des  leuées  pour  secourir  les  ailles  des  Pays-Bas. 

Monsr,   mon  frère.  Je  despuis  plus  près  pensé  sur  le 

'    lût,  fiMMM» 


z&^  eontenne  de  Toatre  lettre,  touchant  l'assembla  des  gnu 
MêL  de  guerre  à  Cobelentz,  Ce  me  samble  ,  puisque  de  toutt 
coste  l'on  me  mande  que  la  plus  part  des  villes  du  P«i- 
Bas  seriont  bien  d'opinion  de  faire  quelque  cbose  de  bon, 
moienant  qu'ilx  vissent  quelque  apparence  de  moii  cosie 
de  assistence,  l'on  porroit  assaier  de  tratcter  quelquechou 
avecque  les  dit  gens  ,  qui  sont  maintenant  àCobclenti; 
iparquny  vous  prie  de  vous  voloir  trouver  demain  i 
BraunfeU  (i) ,  là  où  nous  porrons  parler  ensaniblc  touchant 
ceste  mattière-  Le  voage  de  Honinge  est  rompu  à  caose 
que  les  cerfs  se  sont  en  ailes....  De  Ceippurgk  '  ,  ce  7  de  jui- 
letA.  157t. 


I 


Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  se 
GniLLADMB  DE  Nassau. 

1  Je  vous  prie  voloir  dire  au  Secrétaire  que  fasse 
demorer  celluy  de  Dorderecht  et  aussi  le  Jeusne 
'Brockhuisen  à  Dillenbourg,  jusques  à  ce  que  aurons 
parler  ensainble,  quij'esper  serat  demain  à  Braun- 
fels.' 

A  MoDtienr  le  Conte  Jan  de 
NatM»,  mon  bien  bon  frère. 


Depuis  le  retour  du  Prince  en  Allnangne,  ver*  lafinde  ilSg, 
jusqu'à  l'espédition  de  157a,  il  eut  deseotrevuesel  des  cotrwfw 
(lances  avec  nne  infinité  de  personne*,  f.  JUtUrrn,  p.  69,  ca  éM- 
mère  nue  partie, —  En  1571  il  donna  à  Dîllenbonif  un  paaipwl 
à  P.  A.  V.  d.  WerfT ,  plus  tard  célèbre  par  son  courage  an  âif 
deLeida:  KluU ,  Bût.  dei  HoU.  Staaisreg.l.  486,  sqq. 

(l)  Mr.  Tille  et  château  daoi  le  Conté  de  Solou. 


\ 


Ditul'Héde  tS70  Im  Turcs  s'étoient  emparé  de  l'île  de  Chypre.  iSti. 
Le  Pkpe  roDcluI ,  le  ao  mai  i  ^7 1  une  Ligue  avec  le  Roi  d'Esp«gRe 
■t  le»  Vénilien»  ;  el  Don  Juan  d'Autriche  ,  liU  nilurel  de  Cbsriea- 
Quint,  ayani  pris  le  commindement  des  Oalics  alliées,  délruiiji , 
le  7  octobre,  celle  dei  Turcs  dant  legiiifede  Lépanle.  Celle  vicloire, 
nssunnl  Philippe  tl  contre  les  entreprises  d'un  ennemi  trrà  lormi- 
dable  ,  lui  permelloil  de  redoubler  d'énergie  ailleun.  Au  lajet  de  la 
Ligne  £«igiier s'exprime  ainii  :  •  Faiit  Deus  ut  hocfoedussil  faas- 
»  lom  elsalulareorbiChriatiano;   quamti»  exislimem  non  eisc  no- 

•  bU  inutile  ut  vires  Hispanorum  Turcicis  bellis  dislineaolur ,  ne 

•  ait  eis  oliumad  turbandos  vicinos,sîcut  hactenus  rccemul.  •-  £/t. 
ad  Otmtr.  p.  i43. 


Les  ronfêrences  du  Comte  Louis  avec  le  Roi  de  France  I  voyei,  p. 
993)  excitoienl  det  inquiétudes  à  la  Cour  de  Philippe  II;  onpeutYoir 
de* détails  f  relatifs  chez  M.  Caprfigue,!.  l.  III.  44,  stjq.  On  crai- 
pioït  une  descente  en  Espagne;  on  se  plaignort  amèrement  des 
trniemenis  à  la  Rochelle ,  el  de  la  course  contre  tes  marchands 
Ecpagnols:  Charles  IX  se  m  b  loi  t  faire  peu  de  cas  de  ces  remon- 
Innces.  •  Legatus  Hispaniae  nupei-   apud   Regem  conqucsiui  est 

■  de  injuriis  Roc  bel  la  nom  m ,   et  nisi  Rei  cos  eoercerel,   dixit  Re- 

■  gem  Hispaniae  pcncculurum  jus  Buum  bello.   Rei  nullo   in  ron- 

■  silium  adhibilo  staiim  respondil  Princîpem  Orangium  et  Conii- 

•  lem  Ludovicum  natsaviensem  esse  Germanos,  non  posse  ei»  de- 
negare  adilum  in  suos  portus ,  sic  ut  nec  Hi^panls  si  id  ciipianl. 
Quod  lulem  diicril  Rcgem  perseculurum  jus  suum  Lcllo,  st  pa- 
ru m  ea  re  mOTeri,  el  semper  paralum  fore.,  i  5  Aug.  1571.  ■  Lan- 

\gmet,  Ep.  Sfcr.  I.  177,  Langiiel,  un  peu  impatient  (yoïer  p   ayS), 

ycgretloil  que  ces  bonnes  dispositions   p  reluisissent  encore  peu  de 

Ante  aliquDl  seplimanas  speraliamlis  cliam  fore  alîquot  ex 

>  Bosirisqui  ininferiorenerroaniaalic(uiJ  tenlareni,  etjam  in  Picar- 

•  dùm  conflaxcrant  milites  iliquol  ,  sed  haec  eliam  videntur  eva- 
aul  aaltem  ita  remisse  agi ,  ut  non  videam  quid  lit  de  ea  rc 


■  sperandui 


spcm 


multis  adienlus  Comitis  Ludo«ici 


>  hanc  urbem  et  colloquium  cum  Rege.  Quid  clam  agati 


u 


^l>  bis  injic 
[«■m que  < 


ifat*   >  Bcd  audio  ipsum   Ludovicum  patienter  auJitum  ab  ipso  Regc, 

■  cuni  de  suis  rébus  ilisscfFrel ,  sedtsndein  ip^ti  mpouMim  :  Bcgroi 

■  tacta  rci   i^ccuuiailac   diflicultale  jam  laborarc,  ut  non  videalur 

■  consultum  jam  aliquid  movere.  >  /.  f.  p.  17&.  Après  les  gQfrm 
civiles  ces  embarras  financiers  n'avoient  rien  d'élonoanl  ;  d*aatinl 
moins  que  Charles  IX  avoit ,  depuis  la  paix  de  St.  Germain,  (Ion- 
né  des  scinimes  considérables  bqk  Huguenots  :  /.  /.  i(>3.  Dans  les 
Pays-Bas  ou  craignoîl  beaucoup  une  invasion  du  coté  <!e  la  Franix. 

■  In  conGoibus  Gallicïs  magnus  belli  melua  ab  Hugenotlis  no- 
ilur.  39  Junii.  «  ^igi,  ad  Hopp.  p.  GS3.  ■  Sî  Galli 
fîcîni ,   quorum    ligae  foeileraque  jucliniur  ctalesqni 

/•Dostri  ac  Uugenotli  cum  Gcuaiis,  iudlante  Turca,  aliquid 
l;>  moliri  tenlabuni,  cogilari  Tacile  polest  quid  auxilii  a  DUlro 
■^K  populo  sic  sfTccIa  csulceratoque  cxpect^ndum  criu  «  /,  l.  p. 
663.  —  Le  Prince,  depui*  son  expéditiou  eo  France  et  pir  li 
séjour  prolongé  qu'y  faisait  le  Comte  Louii,  enlroit  d«  plus  ta 
plus  eu  relation  atec  les  Calvinistes  François.  Panai  ceux  auiqurii 
il  accorda  une  csliine  toute  particulière,  on  remarque  déjà  en  iS^i 
le  célèbre  Pltilippc  de  DIoruay,  Seigneur  (tu  Plessis,  qai  n'aioil 
\  alors  que  a  1  nus ,  et  qui ,  voyageant  en  Italie  et  en  Allemagne ,  puti 
'  fbiverde    i57t  à  157a  à  Cologne.  •  Il  y  Est  niniiié  avec  plosinin 

■  gentilshommes  des  Pa^a  Bas  ei  par  eux  ?usi  entrée  aux  aiUn 
s  qui  commençoient  lors  à  s'esmoutoir  par  la  tyrannie  M  p<rUî( 
B  des  Espagnols  .  .  .  Surceauject  il  fit  degx  reiqonairaBGfliiS 

■  la  première  il   exhorloit  lesFlamansà  ne  recevoir  point  dafi^ 

■  Disons  Espagnoles  :  en  la  seconde,  après  qu'ib  ennvit  rafini  In 

■  garnisons,  il  les  admonestoit  coiobien  il  leur  étoit  pérîlhvx  dt 
•  là  en  avant  de  se  fier  aux  Espagnols.  Et  furent  icellea  •ovojéMi 

■  Guillaume  de  Nassau  Prince  d'Orange,  Ion  à  Dileaib(Hirg,a<M 

■  lequd  il  iiit  dès  ce  temps  là  nne  si  étroite  coinmBnicatMB  (Um 
>  qu'il  ne  le  vil  que  huit  ans  depuis)  qu'il  ne  se  pasaoit  rien  u  !*• 
»  portant  en  ces  afTaires  dont  il  ne  se  fiast  en  lui.  ■.  Vie  de  Hat- 
Ro/i  Iieide,  1647.  p.  16.  Revenu  en  France  Ph.  de  Hormjr  eoM- 
posa  le  fameux  Diicours  au  Rm  ChaHts  IX  pour  tiarepttmdrt  It 
gueije  confn-  l'Eipagnoi  m  Pays-Bat ,  lequel  fut  préscnlé  an  Bai 
par  Coligny  et  non  seulement  existe  en  nHiiuiaGtit(C^Mtfigm,Ll- 


—  403  — 

IQ-  P*  39) ,  mais  a  été  imprimé  plus  d'aoe  fois ,  el  se  troufe  ai  tête  1 57 1 . 
cks  Mémoires  de  Momay ,  L  p.  i — 18.  — 


L'tnoée  1571  est  extrêmement  remarquable,  A  beaucoup  de  per- 
aoiiDes  la  lutte  sembloit  finie;  elle  alloit  Téritablement  commencer. 

Od  y  distini^e  deux  époques  fortement  marquées ,  la  première 

par  des  succès,  la  seconde  par  des  revers. 

% 

La  tyrannie  du  Duc  d'Aibe ,  devenant  de  jour  en  jour  plus  op« 

pressive ,  sonlevoit  contre  lui  tous  les  intérêts  et  tous  les  partis. 
La  prise  delà  Brille,  le  premier  d'avril,  et  celle  de  Mons,  quelques  s»- 
maînes  plus  tard,  déterminèrent  en  Hollande,  Zélande,  Gtteldi«,Fn- 
se»  Utrecht,  un  mouvement  presque  général;  et  l'on  pouvoit  espérer 
qu'à  l'arrivée  du  Prince  d'Orange  avec  une  armée  considérable  les 
antres  provinces  se  déclareroient  également  en  sa  faveur.  Sortoat 
la  position  des  affaires  en  France  promettoît ,  de  plus  en  plus , 
«o  meilleur  avenir.  Qiarles  IX  sembloit,  cédant  à  PinflueDee 
de  Coligny ,  chercher  dans  une  guerre  contre  l'Espagne  le  moyeo 
dPoocnper  l'ardeur  inquiète  de  ses  sujets,  et  d'étouffer  les  ger- 
■les  sans  cesse  renaissants  des  guerres  civiles.  Il  envoyoit  C  de 
Scliomberg  en  Allemagne  pour  contracter  alliance  avec  les  Princes 
Evangéliques.  «  Der  Antrag  zu  einem  Vertheidigungsbândaisz 
»  mil  den  evangeliscben  Fûrsten  gegen  aile  Potentaten  uod  Ae- 
»  publiken ,  mit  Ausnahme  des  Reiches ,  besonders  um  Frank* 
»  reîch  gegen  den  Pabst  und  Spanien  bei  dem  Pacifications-Edikt 
»  sa  behanptm ,  geschah  von  Karl  IX  (dessen  Briefe  jedesmal  sein 
V  Brader  und  seine  Mutter ,  dièse  iheistens  eigenhandig ,  bekraf- 
»  tigten),  durch  C.  von  Schomberg  an  den  Kurfûrsten  Friederich 
»  TDn  der  Pfaltz  und  L.  Wilhelm ,  welche  die  ûbrîgen  evangeli* 
»  schen  Fûrsten  hinzuziehen  sollten.  »  F.  Rommel,  N*  GeseJL 
HeiienSjL  $47.  Les  négociations  avec  l'Angleterre  étoient  très 
actives.  Le  19  avril  on  conclut  un  traité  d'alliance  et  de  confédé- 
ration; en  outre  on  traitoit  du  mariage  de  la  Reine  Elisabeth,  d'abord 
avec  le  Duc  d'Anjou,  ensuite  avee  le  Duc  d'Alençon*  GMnme  dans 
les  Pays-Bas  on  pouvoit  attaquer  l'Espagne  aveo  le  plus  de  chan- 


l573>   ''^  de  succès,  c'étoitatirce  thëllre  que  se  poiioienl  tf 
Déjà  le  laaoât  i57i  Walsinghaai  traçoitai 

[ion  des   clinses.   ■  Lej  Printra  il'A.lkDiagne   prévoient  sagemml 

H  -»  <|ue  si  les  Pa}S-Bas  Ëloicnt  udIs  à  la  Cauroiine  de   France,  celle 

^H  a  Puissance  seroit  trop  redoutable  :  Aimi  leur  (tfssi:in  est  de  com- 

^^■^  *  poser  avec  elle ,  et  de  l'obliger  ■  se  cooleater  de  la  FUiidr«  ri  ir 

'  ■  l'Artois  qui  lui  apparlenoient   autrefois,   ftlais  pour  le  BribinJ 

B  e(  les  autres  pays  qui  étoïent  autrefois  de  la  dêpt^mlance  Je  I'F.id- 

•  pile,   leur  dessein  est  de   les  mettre    sur  l'ancien    pied  et  il'tn 
I                  *  dnnner  le  Gouvernement  à  quelque   Prince  d'Alleniagac,  qui  nr 

»  peut  être  raison  nabi  emi'nl  que  le  Prince  d'Orange.  Un  mit 
a  unir  la   Hollande  et  la  Zélaode  à  la  Couroooe  d'AngIrteiTe  .  ■  . 

■  Ces  trois  Puissances  élanl  unies ,   cl  toutes  les  rirconsLitnces  bica 

■  examinées,  il  est  impossible  bumainemenl  parlant  que  ftijùit 
s  ne  réussisse.  >■  Atèin.  de  Wahiagh.  p.  ijl.  lin  tel  projet  de  [Uf- 
lage  n'eut  pas  aisément  éfè  mis  à  exécution;  la  Reine  Ëlizabellii't 
seroit  probablement  opposée,  malgré  l'opinion  plus  favorablrdr 
Walsingham:  /.  /.  p.  1^4.  Il  est  très  curieux  de  remarcguer  iku 
la  écrits  du  temps,  et  le  désir  de  la  France  de  s'étendre  m  Bd^- 
que,  et  les  craintes  qu'on  éprouvoil  en  ADglelcrre  a  er  snjel. 
Burleigh  écrit  à  ^Valsingham  le  al  avril  i5;i:  •  On   trataillBici 

■  BOUS  main  pour  empéeher  les  gens  des  Pa^n-Bas  de  retourner  ■>> 
>>  secours  de  la  liberté  de  la  Patile.  J'aimerois  mieux  iju'iU  le  ^ 
a  sent  eux-mêmes  et  que  cela  ne  fut  pas  fait  par  d'autr«a,qiiiM 

■  les  lais«eroat  peut-être  pas  longtemps  Jouir  de  la  liberté  ipis 
>  qu'ils  l'iuront  une  fois  rerDuvrée.  ■  l.  l.  3tg.  Il  existe  niMeoB- 
Tersation  extrêmement  curieuse  de  l'Amiral  de  Collgny  sur  cesqjrt 
aiec  H.  Middelmore,   dans  laquelle  celui-ci  déclare  francbeMMt: 

•  or  ail  other    Ihinges  ne  colde  least    lyke   tbat  Francs   tkMt 

■  commaaade  Flawnders,  or  bryng  il  under  tbejr  obedîcn(x,f^ 

■  Iherin  ne  d;d  sce  so  apparavrntlye  tbe  greitnes  of  onr  daiogs, 

■  and  tberfore  in  no  wyie  eolde  sufTer  it.  ■  £Uii,  Oiiginat  LtOm, 
a'  Ser.  IIL  p.  6.  Quant  au  Prince  d'Orange  il  n'est  guère  proba- 
ble qu'il  ait  alors  déjà  participé  à  des  deaseîos  de  ce  genrei  I^ 
Comte  Louis  alloil  plus  vile  que  son  frère;  et  l'on  n«  saoToitOS*- 
clnre  dM  démarches  de  l'an  à  U  maoîire  de  Toir  de  l'aninL  Le 


—  405  — 

Prince  savoit  qae  rintervention  des  Puissances  étrangères  est  rare-  157a. 

ment  désintéressée;  et  sous  ce  rapport  le  passage  suivant  d'un 

discours  d*Aldegonde,  prononcé  en  juillet,  est  bon  à   méditer. 

«  Sonden  wy  by  vreemde  Potentaten  als  den  Conink  van  Vrank- 

»  ryk  of  Engeland  (betalinge)  versoeken ,   so  soude  het  Land  in 

»  groot  en  opentlyk  perikel  staen  onder  Treemde  Heeren  te  ko- 

»  men ,  dewyle  sy  dat  geld  niet  en  souden  willen  tellen ,  of  sy 

»  moesten  wel  Tersekert  zyn  op  eenige  steden ,  dat  sy  der  niet  en 

9  souden  aen  verliesen  :  waerdoor  sy  eenen  voet  in  *t  Land  souden 

9  krygen  en  namaels  nietdaer  uit  te  brengen  syn,  also  by  menige 

»  ezempelen  soude  konnen   bewesen   worden.  Beneven  dat  syne 

»  Vor4tel}ke  Genade  genoeg  versocht  beeft ,  dat  suU  op  dit  pas 

»  niet  doenlyk  en  is.  »  £or^  I.  387^.  Néanmoins  le  Prince  comp- 

toit  sur  les  sympathies  et  de  TAngleterre  et  du  Roi  de  France. 

Charles  IX  prenoit  beaucoup  d'intérêt  aux  entreprises   du  Prince 

d'Orange.  Il  promettoit  de  Targent,   il  continuoit  à  accueillir  le 

Comte  Louis  ,  il  favorisoit  les  levées  des  Protestants ,  et  le  Prince 

pouvoit  raisonnablement  attendre  que  bientôt  le  Duc  d'Albe  se 

▼erroit  harcelé  et  pressé  de  toutes  parts. 

L'horrible  événement  de  la  St.  Barthélémy ,  renversant  d'une 
manière  foudroyante  ces  espérances  et  ces  calcuk ,  amène  subite- 
ment la  seconde  époque  et  devient  la  cause  d'un  changement  com- 
plet dans  les  Pays-Bas.  Le  Du  z  d'Albe  est  rassuré  contre  les  pro- 
jets menaçants  de  la  France ,  et  contre  le  progrès  du  mouvement 
insurrectionnel;  beaucoup  de  villes  sont  bientôt  reprises  et  la  red- 
dition de  Mous  permet  aux  Espagnols  de  concentrer  leurs  efforts 
en  Hollande,  principal  foyer  d*une  résistance,  contre  laquelle  ce- 
pendant la  puissance  de  Philippe  II  dcvoit  se  briser. 


LETTRE    CGCLni. 

lie  Prince  d  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau. 
Départ  pour  Kauf'fingue.  (i) 

Monsieur  mon  frère  ,  j  ay  à  cestte  instant  receu  vostre 


(i)  Kau/fingu€,  Dans  la  Hesse  inférieure. 


t  îcetle  me  partiny  tcts  Kauffing^ue  et  j 
K  la  z  heures ,  si  plait  à  Dieu  :  je  me  fuue  m 
puti,  mais  à  cest  instant  est  venu  Frederidi 
Zwam  qui  m'a  apporte  plusieurs  lettres, qui  est  cause  qne 
BU  suis  tim  peu  retardé.  Je  tous  en  amvoK  une  partie, li 
Kst  je  le  retiens  jusques  à  nostre  eniemie  et  pour  cause  : 
je  suis  esté  bien  aise  a\oir  veu  par  Tostre  lettre  que  Im 
Princes  ce  monstrent  si  bien  en  noz  affaires:  le  Tout-pui»- 
santles  veuillemener  à  bonne  fin.  Sur  ocyoiis  baiserajlo 
mains,  [de  jar.  '  ce]  nciîii. 

VoÊtrt  bien  bon  frère  à  toos  Eure  serrice, 

,  G01I.I.AUKB    DE  KaS51.C. 


e  Conie  4 

Jean  de  Nassaw.  ^| 

—  "^ 

Le  a8  Janvier,  àiDilleobourg,  le  Prince  sïgua  uDe-TnslmcI[oii|K>in- 
D.SonQj,  envoyé. [le  sa  part  pour  recneiUir  ila  <lenim.  U  v 
plaint  avec  viibËinencu  de  la  parcimonie  de  pliuîeiir^  .V^U^Ar^ 
SM  trarau  M  se*  ncriticM  iafrncmoix.  Bcr,  3tf>\ 


«LETTRE    CCCLIV. 


Le    Comte  G.  de  Berghea    au  Prince  tTOrange,    SurU» 
affaires  des  Pays-Bas  et  Copposition  au  eUxième  deniv. 

*^*  Déjà  en  iSGg  le  Duc  d'Albe  aToit  exigé  le  duième  dcaicr 
sur  U  vente  des  biens  inobili»i.  Jf.  tbtit  observe  que  U  duM  (■ 
elle  même  n'étoit  pia  inonie,  ni  aussi  eiorbilanle  qa'on  soppoM 

'JiD>ier(?).  Ct  n'rtl  qat  par  eemjf clan  fut  kttu  raffartamt  ttmi  IiWii  ilï?»- 


—  407  — 

«NinmiDéfiieot  «  Dit  middel  was  reeds  in^ejaren  i54a  i  l543  ,  iS^a, 
•  i55a,  i553bekend^en  bij  Yorst  cfD  Slaten  dao  eem  atogeno-  jgnTÎer. 
»  meo,  dao  eeos  afgewezen;  zoodat  in  't  jaar  i55i  de  EdeleD, 
»  sprekeode  Tan  dat  mîddel,  zeiden  dat  men  de  CuUectatie  by  den 

>  JiUenden  Penning  behoorde  te  resetveren  tôt  een  réfugie  en  uiiter^ 
»  ftè  moode  ....  Maar  de  manier ,  waarop  de  Hertog  die  bêlas- 
V  tÎDgen ,  zonder  beboorlîjke  bewilligîng  der  'Staten ,  wilde  învor- 

>  dercn  en  de  geweldige  handelwijs  die  dezelve  vergezelde ,  maak- 
»  ten  dien  penning  zoo  gebaat,  •  ffist,  d.  B.  Staatsr,  IV,  p.  5o6. 
n  vouloit   forcer  les  Etats  à  consentir  ;   il  désiroit  établir  des 
impositions  toujours  suffisantes,  et  rendre  le  Roi  indépendant  de 
la  bonne  volonté  des  sujets.  Cétoît  violer  pour  le  présent  ^  neutra- 
liser dans  Tavenir  la  plus  précieuse  garantie  des  privilèges  et   des 
libertés  ;  c*étoit  modifier  considérablement  et  presque  renverser  la 
constitution  du  pays.  D'ailleurs  on  craignoit  que  le  commerce, 
«oquel  ces  provinces   étoient  redevables  de  leur  prospérité,  ne 
reçût   un   coup  mortel.  Il  n'est  pa«  étonnant  que  cette  tentative 
ait  suscité  uac  opposition  universelle.  La  Noblesse,  le  Clergé ,  les 
villes  jetèren t  les  hauts  cris;  et  même  au  Conseil  d'Etat  plusieurs, 
surtout  Viglius ,  s'élevèrent  contre  de  telles  mesures  avec  fran- 
chise et  fermeté.  Cette   lutte  dura  plusieurs  années  ;  suspendue  en 
i569,   elle  fut  renouvelée  en   1 571  ;  et  l'on  a  observé  avec  raison 
qu'elle  réunit  de  nouveau  les  protestants  et  les  catholiques,  sépa- 
rés en  1 56G  par  la  violence  des  iconoclastes.  Le  Duc,  désespéré  par 
la  résistance  contre  son  projet  favori ,  résolut  de  la  surmonter  par 
la  force.  L'essai   qu'il  en  fit  à  Bruxelles ,  et  auquel  cette  lettre  se 
rapporte,  lui  réussit  mal.  Le» Gueux  lui  donnèrent  bientôt  d'au- 
tres occupations ,  et  le  16  juin  il  dut  remettre  le  terme  écliu.  Bor^ 
|i.  384»  «  Difficultatibus  Dux  adductus  tandem  de  decimo  denario 
»  moderatius  cepit  consilium  ;  •  .  .   verum,  mi   Hoppere,  crede 
9  mibi,  nihil  multis  seculis  in  bac  Provincia  magis  damnosum  ex- 
»  perti  su  m  us.  »  Ep,  FigL  ad  Hopp,  p.  686.  En  août  les   Etats 
s*étant  réunis ,  insistèrent  sur  l'aholition  entière  d'une  charge  si 
odieuse:  refusant  surtout,  et  pour  cause,  d'en  faire  un  impôt  per- 
pétuel. «  Quod  surrogabitur ,  ut  perpetuum  sit ,  omnes  reclamant , 
»  cupiuntque  vetcrem  morem  restitni ,  ut  in  aliquot  annos  consen- 


W-ftty^.  ■  li«>t«s ,  pMl  cos  expletos,  juxta  neceuiiatc*  pnbticM  bénite- 
rjer.   •  Icsque  Provinciae,  subsidia  Principi  pracstenlur.  ■  /.  l.  p.  70a. 


Monsieur.  Comme  en  mes  dernières  j'ay  faict  n 
du  bruict  qu'il  y  a  à  ilruselles,  n'ay  peu  laisser  d'advcrtir  à 
vostre  S'"*  de  ce  qu'un  bourgeois  de  ceate  \itle  qui  arrive 
liîer  au  soir  d'Anvers  ,  me  dit  d'avoir  entendu  d'un  autre 
qui  arriva  en  Anvers  de  Bruselles  le  a3.  de  ce  présent 
mois;  c'est  que  le  tyrant  voulant  à  toutes  fins  avoir  le 
dixième  denier  et  les  bourgeois  n'y  voulans  accorder, 
leur  a  premièrement  défendu  leur  train  et  métiers ,  et  eui 
yobéissans,  s'en  estant  ensuivy  dissette  en  la  Counet 
par  la  ville,  le  tyrantleur  a  de recheIT  commandé  de  faire 
ce  qu'il  leur  avoit  défendu  auparavant  et  de  donner  le 
dixième,  sur  peine  k  qui  nobéiroit  de  100  florins.  Là 
dessus  les  bourgeois  n'y  obéissans  encore,  a  ordonné 
gens  qui  iroyent  semondré'  et  cueiller  ceste  amende  de 
100  florins;  qui  sont  premièrement  abordé  chez  un 
brasseur,  et  comme  ilz  luy  deraandoyent  la  mesme  uun- 
de, va  dire  que  s'il  avoit  mésusé  ,  ou  contre  la  ville, ot 
contre  son  Roy,  qu'on  eut  â  prendre  ses  biens  à  eux  ex- 
posez et  les  vendre  au  plus  oflrant ,  et  s'en  payer  laj 
mesme;  avec  Inquelle  responce  se  sont  retirez  vers  leor 
maistre  le  tyrast,  disans  qu'ilz  n'en  pouvoyent  fiûn 
aultre  chose  pour  n'estre  massacrez ,  pnans  aussy  aa 
confesseur  du  tyrant  de  luy  vouloir  persuader  qu'il  laït- 
sast  derière  ceste  exautîon  du  dixième;  ce  que  le  mesme 
n'ayant  peu  faire,  ains  bien  par  ceste  intercession  vena 
en  telle  indignation  qu'il  ne  peut  plus  comparoir  devant 
luy,   s'y  sont  aussi  assemblé  les  Evesques  et  prinàpadx 


—  4U9  — 

ûfies  pour  luj  monstrer  qu'il  «stoit  besoÏDg  d'atwn-  197'* 
donner  ceate  poursuyte  tle  ce  dixième,  ou  aultrement  il 
estoit  ériilenl  <[ue  te11>^  commotion  en  pourroit  advenir 
qui  rarresteroît  tout  court ,  et  d'avantage  seroit  cause  de 
Is  ruine  des  ecelêsiasliques  ;  d'autunt  qu'on  en  voudroit  à 
eux.  Non  obstant  tout  cela,  le  Tyrant  n'y  veut  enten- 
dre ,  et  dît  que  c'est  la  volonté  du  Roy  et  faut  qu'elle  se 
bce,  ettentau&si  auhîen  du  pnis.  Sur'  la  Noblesse  aurnit 
I  donné  responee  que  ,  s'il  se  trouve  que  cela  tent  au  bien 
f  du  pais,  selon  son  dire,  qu'îlz  sont  cunlensde  ta  donner, 
'  les  Ecclésiastiques  l'ayans  desjà  accordé.  Là  dessus  le 
tjrant  ayant  expressément  enjoinct  au  Magistrat  de  la 
ville  deBruselles,  auprès  duquel  il  y  ordonnoit  aussi  ses 
gens,  de  donner  ordre  envers  les  doyens  des  raettîers 
qu'itz  contraignissent  leurs  confrères  à  obéir  à  son  com- 
mandement^ le  magistrat  ayant  mandé  à  cest  effect  le  19' 
Idece  présent  mois  les  dits  doyens  pardevant  eux  à  t'hosté 
de  la  ville ,  lesquelz  n'y  voulans  eauore  condescendre  et  h 
ceste  cause  y  estans  arrêtiez  et  retenus ,  se  présentèrent  à 
riDslatit  jusques  à  4000  bourgeois  en  armes  qui  les 
délivrèrent,  ce  qu'entendant  le  tyrant,  en  a  esté  tellement 
irrité  qu'il  jura  sur  la  crois  qu'il  porte  au  col, qu'il  les 
mettra  toutesfuis  en  exécution  et  les  rengera.  l'arquoy 
le  Magistrat,  ne  trouvant  moyeu  d'y  contraindre  les  bour- 
geois, a  présenté  au  tyrant  de  biy  livrer  l'oulyl  pour 
brasser,  valets  et  servantes  pour  ce  faire,  affin  q'ains! 
ù  puisse  veoir  quel  proffilil  y  aura  en  payant  le  diiîème 
denier,  et  le  font  ainsi  pour  le  présent.  11  a  aussi  mandé, 
le  tyrant  ,  un  niarcbant  de  drap  de  soye  auprès  de  luy, 
auquel  il  doit  bien  3oooo  florins  de  marchandise,  biy 


t5^9.  dlMM  qu'il  ouvrit  sa  boutique  et  pAjaat  le  dixième, 
.  il  enferoit[bien]luy,  moyennant  qu'il  en  donnast  exemple 
aux  autres;  mais  le  murchant  lity  respond  qu'il  ayuie 
mieux  à  luy  quiler  toute  la  debte  et  estrc  gasté  pour 
jamais  et  str  retirer  du  pais ,  que  faire  cela ,  ei  esire  n 
sacré  en  sa  maison.  En  ces  e ntre fa îctes  ainsi  que  leïyrant 
passant  par  la  Tille  ei  voyant  les  bourgeois  se  t>en()er  «i 
Irouppes  sur  le  marché  et  avoir  grands  consrîlz  entre 
eux,  le  laissant  passer  sans  luy  faire  aucune  revéreace,  ii 
en  print  tel  despit  qu'en  mordant  son  doit  jura  de  s'en 
Wnger,  et  est  ainsi  après  en  cachette  aorii  de  larille,«l 
I  tient  en  un  monastère  hors  Je  la  ville,  la  où  ila  faict 
uprès  tle  soy  le  Duc  d'Arscbot,  pour  s'user  de 
hiy  à  induire  ceux  de  Bruselles  à  donner  c«  dixième.  Mais 
cetuy  d'Arschot,  après  s'avoir  laissé  longuement  chercher, 
s'ayant  i*  la  fin  laissé  trouver,  a  respondu  qu'il  ne  luy 
vient  à  propos  à  présentdese  trouver  en  Court,  et  qu'il 
ne  peut  rien  faire  en  cela  envers  ceux  de  Brucelles ,  car  il 
■'est  aussi  d'avis  luy  mesmede  le  donner,  et  se  lient  en  h 
ville  d'Avenne  doit  il  ne  se  bouge.  Les  bourgeois  de 
Brucelles  disent  que  ceux  de  Louvain  etMalioes  sontde 
mesme  volonté  qu'eux,  et  leur  ont  promis  de  les  assnttr 
au  besoing,  en  cas  qu'ilz  tient  bon.  Letjranta  aiu^ 
mandé  aux  collecteurs  constituez  à  ceste  fin  en  Anvers, 
qn'ilz  ayent  à  mettre  en  exécution  leur  chai^e^  et  lercî 
le  dixième ,  mais  ilz  respondent  qu'ilz  n'ont  point  ftami 
d'aller  de  maison  en  maison  pour  ce  faire  et  se  mettte  en 
bassart  d'estre  tué,  maïs  bien  de  se  tenir  prêts  au  liea 
préordonné  pour  ainsi  recevoir  ce  qu'on  leur  j  portera  et 
en  rendre  bon  conte,  à  quoy  ilz  se  présentent,  mais  ■ntre* 
.Topot  point  De  sorte  que  les  afiàtres  du  pais  se  portent 


—  411  — 

tellement  à  présent  que  chascun  ne  souhaite  que  pleust  à  157a. 
Dieu  que  le  Prince  d*Orange  se  prësentast  maintenant  Janvier, 
avec  la  moytié  de  la  puissance  qu'il  a  bien  faict  par  le 
passé.  Yoylà  les  propos  que  m'a  tenu  le  bourgeois,  les- 
quelz  encore  qu'on  y  pouroit  bien  souhaiter  plus  de  rime 
en  aucuns,  toutesfois  n'ay  peu  laisser  à  en  adyertir  yostre 
S"*  ainsi  que  je  l'entens,  si  d'avanture  ioellen'eust  en  ten- 
du plus  grande  particularité,  par  laquelle  peu  coUiger 
Testât  des  afiidres.  Et  prieray,  Monsieur,  quand  et  mes 
humbles  recommandations  à  vostre  S''*  ,  au  Tout-puissant 
Touloir  maintenir  icelle  en  Sa  saincte  grâce,  en  une  longue 
et  heureuse  vie.  De  Gouloigne,  le  29*  de  janvier  157a, 

Tentièrement'  serviteur  de  vostre  S"" , 
Guillaume  ob  Bbrghs. 

▲  Monsieur  ^  Monsieur 
le  Prince  d'Oranges. 


La  tyrannie  excessÎTc  du  Duc  d'Albe  devoit  augmenter  les  eipé- 
rances  du  Prince.  «  Ik  hebbe  een  brief  van  den  Prince  ge^ien  van 
9  den  17  Febr.  i573,  daerin  hy  onderanderen  scbryft:  «  «  Hadden 
»  k  wy  nu  gereet  geld,  so  soudeo  wy  met  ter  bulpen  Gods  wel 

•  »  wat  goets  bopen  uit  te  recbten  ;  want  na  de  tydinge  die  wy 
m  9  van  allen  oorden  bekomen,  bet  nu  tyd  ware,  en  men  metge- 
»  »  ringe  sommeo  meer  soude  doen  aïs  op  andere  tyd  met  vêle,  •  • 
Bar,  36a*.  Yiglius  écrit  quelques  mois  plus  tard  au  sujet  des  soo- 
lèrements  multipliés  :  «  Praetexitur  ubique  decimi  denarii  exac- 
»  tio ,  et  refera  egestas ,  negotiationisque  ac  navigationis  cessatio 

•  populum  contra  Magistratuum  voluntatem  ad  res  noras  incitât.  • 
Ad  Hopper.  p.  686. 

'  ent.  —  8.  AMUo^rupké. 


'  Ph.  de  Marnii,  né    en    i538, 

sse,  emhraasB  fort  jeune  encore,  les  opinions  EvangétiquH.  h 
It  personnellemenL  Calvin  el  Th.  de  Bèze.  Eu  l56C  il  ^ril  i 
ce  dernier  :  •  tie  ignores  <|ui9  bas  ad  le  scribat ,  piilo  l«  mpminisH 
B  duoi  frntres  solerc  aputl  D.  d'Aigiion  hakilaiise.  .'am,  ni  fallor, 

■  qDadrieiiniuni  est.  Hos  quia  et  D.  CBiviniis  piae  niriiiorkc,  A 
D  ipse  lu,  non  modo  publicîs  vesiris  Htqun  tnti  Eccltsinc  CD*nnii>- 
u  nibui   lieneGciis  dcvinxislii,   veruin    elîaui   bnmanilalc   priilli 

■  rompleii  estia,  non  duliitavit  minor  natu  haec  ad  te  scrïberr.  • 
Serin.  Anlit/.  11,  i.  548,  Après  sa  participation  très  active  «ui 
démarches  de  la  Nobletse  (Toin  II  p.  i/,,  aai.) ,  a;aot  quiliéle 
paya,  il  rendit  d?  grands  services  ît  la  cause  des  opprimé» ,  qaet- 
qiiefois  par  ses  talents  militaires,  toujourt  pat  son  habileté  polilîqat, 
surtout  aussi  par  la  finesse  et  la  verve  de  ses  écrits  nntipapistes.  H 
publia,  en  1 667  ou  i568,  [u  Biic/ie  CiitAolii/Hc ( Rnamit ht  B^n- 
io^J,  GOroposition  dan*  le  genre  de  la  MlyreHénippée:  bckucoapde 
Hfaoti  lui atiribaeut  l'air  national,  Wilhelmiu  van  JVtutiuuvtu; ^ 
l'on  Mit  combien  de  prix  peuvent  aTuir,  dana  de*  roomenlade 
criae,  de*  aatjre*  et  des  chantons.  Comme  tant  i'boaiines  d'Etat 
du  lempi  de  la  Héforme,  il  fut  un  théologien  trèa  di5lia(D& 
On  a  de  lui  une  traduction  des  Pseaumes  en  *en;  et  Ici 
Etilt-Généraux  llovitèreotà  se  charger  d'uoeversion  dca  S.  Eeriin- 
resitAcbeqaelamort,  en  i5g8,  ne  lui  permît  pas  d'accomplir.  BÎM 
qu'il  sut  distinguer  1rs  questions  vitales  et  les  vérités  iifii  iteiiiie  m 
•al ut  d'avec  le*  subtilités  théologiques,  il  n'oublîoit  pas  que  fo 
erreurs  tecondaires  peuveut,  par  leurs  rapports  plus  on  boim 
cachfe  avec  des  chose*  importantes,  avoir  des  consAquenowezIrt- 
inement  daogereuica.  En  écrivant  à  de  Bèie  sur  une  matière  fort 
^MtruM,  il  lyoQle  :  ■  Ntm  ipioro  qoaeslionem  eeM  «jnaBodii,  qMt 


■  bamuiae  mentit  aciem  perstriogat  attjae  obtDDdat.  Srdqttîdagu  i5r<3, 

■  in   taota   haerelicorum   importunilale,   qui  non  verenlur  a  lia  m  Airil. 
>  aliis  liginFiiU  nectcre,  tanluin  ul  rcllgionis  fundamcnla  radicllus 

B  everUat  f  Quibus  DÎsi  re&iilimus,  \ldts  in  quantum  discrimea 
K  vocelur  rei  Cbristiana.  •  l.  l.  p.  546.  Il  éloil  fort  oppo»é  s  celte 
■WQicre  soi-disant  large  de  voir,  qui,  confoiKlanl  les  croyances 
.  .pMitÎTes  dans  un  ro^me  vague  religieux,  anéantit  la  croix  de  JésuS' 
I  Christ,  Cesl  aiiui  qu'il  écrit  au  ChaacEiter  Leooinus  :  <  Niliil  eil 
»  in  tequod   non   &it  ïuavijsimum  ,  si  bor  unum  denna^  .  quod  ni- 

■  mium  es  alheohgus.  Dum  enim  luis  illisformulis  ,  quid  dîco 
•  fonnulis  7  immo  oraculis  ,   ncminem  laedere,  honesle    vivere, 

■  alîJKque  tanquam  gcopuli^  iabserescis ,  videris  mibi  Apaslotomin 

■  omnium  ac  Prophetarum  laborctn  omnem  prope  ioanem ducere.  • 
Sel.  Epist.  Btlg.  Cent.  i.  p.  734.  he  Prince  d'Orange  lui  lémoiKoi 
toujours  beaucoup d'amilie,  une  hauteeitime,  et  uue  confiance  îlli- 

I   ■ilée.  On   retrouve  partout   de  Marnii   (dont  la  devise,   Jttpas 

Kflâf/ea/v ,   conTenoit  ■  sa  pieté  sincère  et  à  son   existence  agitée) 

Pâuu  les  aTTaircs  délicates  ,  les   missions  secrètes ,  les  n^ociatlona 

ÎVportuitea  et  difficiles.  Sa   tIc  et  son  caractère  offrent  beaucoup 

àt  traits  de  ressemblance  avec  Du  Plessis  Illornay. 

Cette  lettre,  qui  du  reate  ne  contient  rien  de  très  remarquable, 
■onire  combien  ,  vers  cette  ppoque  ,  étoil  active  la  entres pondance 
n  Prince  avec  *on  frère  Louit. 


Monseigneur.  Come  ainsi  soit  qu'il  a  pieu  &  Monseig- 
j  neur  lePrinced'Oranges  me  donner  charge  de  me  trouver 
îcy  à  la  foire  de  Franckfort ,  et  entre  aultres  choses  nie 
cnnimander  de  m'adresser  au  présent  porteur,  pour  le 
prier  de  la  part  de  son  Excell.  de  vouloir  s'acheminer 
par  delà  vers  vostre  S^*  ,  ensuivant  la  lettre  que  son  Exr, 
a  escrit  à  vostre  S"'  pour  responce  sur  la  siene,  je  n'ay 
fsillj,  estant  srrivé  en  eeste  ville,  défaire  mon  devoir,  et 
après  luy  avoir  baillé  la  lettre  de  crédence  que  j'avoye 
pour  cest  effea,  \\rj  ij  déclaré  raa  charge;  surquoy  il 


I 


—  M*- 

tS^a.  s'est  résolu,  pour  la  bonne  affection  qn'il  porte  it  tt 
Awil.  cause  commune  et  au  service  de  son  Etc. ,  de  se  tnelire 
en  chemin.  Ce  que  je  a'ay  voulu  qu'il  fist  sans  estre 
accompagné  de  ce  mot  de  lettre,  escrite  bien  de  moy, 
mais  toutesfois  ru  nom  de  son  Exe. ,  al6n  qu'il  plaise  à 
VOSlre  S'''  l'avoir  pour  recommandé  et  l'ouir  en  ce  qu'il 
TOUS  proposera,  Toire  et  mesmemcnt ,  selon  que  vostre 
S**'  trouvera  les  oportunilés,  l'employer  au  service  du 
bien  commun.  D'autant  que  je  me  suis  assés  apperceu  et 
ny  clairement  compris  par  la  commission  que  il  a  pieu  i 
son  Esc*  me  donner ,  tel  estre  son  désir  et  intention ,  *eloa 
quevosire  S''*  polraveoir  plus  amplement  par  la  lettre 
de  son  Ex. ,  que  Nicolas  du  Bar ,  hier  envoyé  exprès  ven 
vostre  S"''  ,  \ous  apportera.  A  laquelle  me  raportant,  ne 
feray  ceste  plus  longue,  ains  après  avoir  présenté  i 
Tostre  S''*  mes  bien  humbles  recommandations ,  prietaf 
Dieu  vous  donner,  Monseigneur,  en  santé,  vîe  bonne  «( 
longue.  A  Fninckfon  ,  ce  l' d'apvril  t^yn. 

De  vostre  &* 
très  humble  et  afFectioné 

P.    DB   MlRItlX, 

AHonsieor,  Monsieur  le 
Comte  Lodvie  de  NasMU.' 


Le  I  avril  les  vaisseaux  du  Prince  d'Orange,  auxquels  Elixabcik 
venoit  d'interdire  un  plus  long  séjour  en  Angleterre ,  s'cmparèral, 
sous  les  ordres  de  Lumey ,  Comte  van  der  IVIarck  ,  de  la  ville  de 
Brielle.  Cet  événement ,  en  rapport  avec  tout  re  que  les  soin  ^ 
ïrïBOT  avaient  d^  |H'^ré  ,  «Ut  de  grandi  résultats.  On  anil  n 


—  415  — 

poiot  d'appui ,  uii  point  maritime  ,  et  beanooap  de  Tilles  saisirent  iS^a. 
oelte  occasion  de  se  déclarer.   Déjà  le  6  avril  Flessingne  chassa  la  x<mt 
garnison.  Enkhaizea  se  rangea  du  côté  du  Prince  deux  mois  plus 
tard.  «  Zynde  die  dry  stedeo  ,  als  het  innemen  van  den  Briele ,  die 

•  kioecke  Manheydt  van  die  van  Ylissiogen  ende  van  Enckhuyzen  , 
»  ghcweest  de  fondamenten  van  de  veroverde  vryheden  der  Neder- 
9  landen  uyt  de  Spaenst^he  vermetelheyt . .  •  EndJinyseo ,  'stertk 
V  geleghen ,  met  haer  middelen  van  Zeevolck  ende  Sohepen  ^  h 
u  geweest  het  fondament ,  rugge  ende  steunsel  van  d'ander  Provin- 
»  cien  ende  steden  ,  haer  gebueren  ,  alsoo  Briele  van  Zuydt-Hol- 
m  lant  ende  Vlissingén  voor  die  van  Zeelandt  was.  »  F.  Meteren ,  p. 
6S  ^d.  On  étoit  ainsi  maitre  de  la  mer  ;  et ,  dès  que  Dordt  prit 
part  au  mouvement ,  de  la  navigation  intérieure.  •  Brielenses,  Yli»- 

*  singenses^atqueEnchusani  adbuciorebellione  suà  persistunt,  nec 
»  Ooeani  tantum  Httora  nobis  infesta  reddunt ,  sed  mediterranci 
»  maris  navigalionem  totam  impediunt:  ut  ex  Hollandia  ,  Gelria  ac 
»  Frisia  nnlla  ad  nos  navis  secure  pervenire  possit ,  ac  per  Dordra- 
»  com  in  Brabantiam  nuUns  advehi  possit  commeatus.  »  f'igL  ad, 
Bopp,  p.  689.  On  pou  voit  afTamer  Amsterdam  :  «  Amsterdami  et 
»  in  vicinis  urbibus  est  magna  frumenti  penuria  ,  et  nuper  fuerunt 
»  ad  Insulam  ,  quae  vicina  est  Enkusiae  ,  i5o  naves  onustae  fru- 
>  roento  et  aliis  rébus  ad  vîctum  necessariis ,  quae  Amsterdamum 
»  navigare  capiebant,  si  per  Gueusios  licuisset. ...  167 3.  »  Lang^ 
JSp.  secr,  I.  aïs.  Ce  n'étoit  donc  pas  sans  raison  qu'Enkhuizen  fut 
toujours  une  des  villes  dont  le  Prince  désirait  surtout  se  saisir  : 
voyes  p.  119  f  35i. 


*  LETTRE  CCCLVI. 

Le  Comte  G>  de  Berghes  au  Comte  Jean  de  Nassau.  • 
Erpressîoris  de  recormoissance. 


Monsieur  mon  frère.  Gomme  tous  estes  toujours  soi'* 
gneux  pour  moy  et  les  miens  ^  et  que  vous  avez  bien  toIu 
envoyer  le  chariot ,  pour  tous  estre  aussy  amené  mon  filz 


■t^tm  Joost  (t)  à  finde  pouvoir  estre  là  inatruict  avec  les  autres, 
MMÂ,  ainsi  m'obligez  vous  toujours  par  l'un  plaisir  sur  l'autre 
ft  penser  comment  je  lepourray  un  jour  tout  recognoisire 
,  comme  il  appertienclnitj  àquoy  mes  enfans  auront  aussi  à 
penser  ]es  jours  de  leur  vie,  pour  deuement  recognotstre 
le  recueil  et  grand  bien  qu'ilz  reçoivent  maintenant  eo 
leur  jeunesse  tant  bien  à  propos  de  vous,  lesquels,  comm? 
j'espère,  deserviront  envers  vous  par  tous  leurs  devoirs, 
si  le  bon  Dieu  ne  preste  le  moyen  à  moy  d'y  satisfaire.,. 
iDe Gouloingnn  ,  ce  3*  d'avril  1573. 
t-  Vostre"  bien  bon  frère  à  voiu  , 

V  faire  service  a  jamais , 

~  Guillaume  de   Dsbcbe. 

.      A.  Monsieur,  Monsieur  le  Conte  Johan 
de  Nassau,  Catzenellebogc  ,  Dietz  etc. 
:  rooD  bien  bon  frère. 


liErrrRE  ccclvii. 

L«  Comte  Lomt  de  Nassau  à   Madame  la  Comieua  Jk 
Nueaar-Alpen,  Il  la  remercie  de  ses  bonnes  dispotùioiu. 


\*  n  DCHU  parott  incertain  à  qudie  ComtKse  de  Nnenar-A^Ma 
cette  lettre  est  adrestée  ;  peut-être  est  re  !■  mère  dn  Comte  H.  et 
Haenar ,  <|Di  en  ce  cas  doit  avoir  été  trèi  âgée,  Amtlie  de  Ndmh', 
venve  de  Bréderode ,  avoit  épousi  en  1 569 ,  l'Electeur  PalatÏB. 

Bloisétoit  résidence  royale  :  •  le  siège  naturel  d'u 
■  qui  voulait  s'éloigner  du  caibolieiame  fervent.  Placée  à  q 

(l)  Joott:  ton  qualriènie  61s  ,  né  en  1 56S. 


—  417  — 

• 

»  lieoes  d'Orléans  ,  donnant  la  main  à  la  Rochelle  ,  et  par  la  Ro-  iS^a. 
•  chelley  se  liant  au  Poitou ,  à  la  Saintonge  ,  an  Béarn.  »  Capefigue^  Avril. 
/•  L  nL  9a.  On  évitoit  le  séjour  de  Paris ,  où  ,  comme  on  l'éprouva 
plus  tard  ,  Tinfluence  de  la  Maison  de  Guise  était  dangereuse.  Le 
passage  suivant  d'une  conversation  de  Walsingham  avec  la  Reine- 
mère  est  curieux  sous  ce  rapport.  «  Je  suis  persuadé ,  dit  M'  W. 
»  que  c'est  quelqu'autre  chose  que  la  Religion  qui  a  fait  l'obstacle 
»  da  mariage  de  Monsieur  (avec  la  Reine  Elisabeth)  ....  ;  à  Gail- 
M  loo  (près  de  Blois)  il  étoit  de  si  bonne  volonté  ...  ;  ses  paroles , 
»  son  air,  ses  gestes,  tout  enfin  me  faisoit  connoitre  que  son  cœur 
»  parloît  ;  mais  il  changea  du  blanc  au  noir  dès  qu'il  fut  à  Paris.  » 
Mém,  p.  227.  La  Cour  se  trouvoit  à  Blois  depuis  plusieurs  mois  : 
les  principaux  Chefs  des  Protestants  s'j  étoient  rendus  ;  Colign j , 
Jeanne  d'Albret ,  le  Prince  de  Navarre  son  fils.  Il  s'agissoit  main- 
tenant da  mariage  de  celui-ci  avec  Marguerite  de  Valois  ,  soeur  de 
Charles  IX.  «  On  commit  la  chose  à  huit  personnes  ,  quati*e  pour 
»  la  Reine  de  Navarre  ;  le  Comte  Louis,  Francourt  son  Chancelier , 
»  la  Noue ,  et  son  Secrétaire.  >»  ff'als.  Afém,  ai  a. 


Madame.  Je  scay  le  bon  zèle  que  portés  au  service  de 
Dieu  et  la  compassion  et  amour  Crestienne  que  avés  à 
l'endroit  des  pouvres  affligés ,  et  combien  que  vous  estes 
aflfectionnée  à  ceulx  quy  y  travaillent  et  s*emploient  fidè- 
lement I  qui  me  donne  occasion  de  vous  faire  la  présente 
pour  vous  supplier  de  vouloir  tenir  la  bone  main  que 
ceulx  auquels  Dieu  a  donné  quelques  moiens  et  sur  les- 
quels vous  avez  quelque  puissance ,  n'y  espargnent  riens , 
ains  qu'ils  s'y  employent  comme  je  scay  que  vous,  Mada- 
me I  fériés  l'occasion  s'ofFrante  :  vous  pourrés  faire  estât 
de  mes  frères  et  de  moy  que  n'y  espargnerons  ny  la  vie , 
ny  les  biens ,  encores  que  nous  aurions  occasion  d'en  estre 
desgoustés  selon  le  monde,  et  nommément  moy  quy 
▼ft  tanttost  six  ans  vagabondant  par  le  paix.  Mais  je  voy 
3  »7 


iS^a-  que  ce  l)on  Dieu  quy  nous  asl  maintenus  et  guarentia  en 
Avril,  tanldes  travauli  et  dangiers,  ne  veult  pas  relirer  Sa  main 
forte  arrière  de  nous,  aiiis  nous  soustenîr  debout,  roir 
avecques  admiration  des  estrangiers  et  nostre  reputatioa; 
de  façon  que  je  vois  nos  affiiires  en  apparence  de  pro«- 
pérîté,  si  nous  voulons  prest^r  la  main  les  ungs  auU 
aultrcs.  J'ay  entendu  de  Mons'  le  Conte  Jehann  de  Nassau, 
mon  fri're,  les  honestes  offres  qu'il  tous  a  pieu  luy  faira 
de  l'assister  en  ung  faiut  qui  noustouche  particuliêremenL 
le  vous  supplie.  Madame,  de  croire  que  tous  obligéi 
des  personnes  qui  n'oblieronl  rien  qui  concernera  vostra 
service,  et  s'y  emploieront  aTerques  telle  fidélité  que 
pourrës  attendre  des  plus  affectionnés  serviteurs  qua 
aies  en  ce  monde.  Je  ne  vous  puis  faire  long  discours  des 
affaires  de  deçà,  mais  vous  entenderés  le  tout  par  le  por. 
leur,  auquel  j'ay  donné  charge,  après  vous  avoir  préseci* 
mon  bien  Uumble  service,  vous  faire  tout  le  discours.^. 
De  Bloys  ,  ce  17  d'apvril  l'an  iSya. 

Vostre  plus  affectioné  à  vous  fiiire 
bien  humble  service, 

Louis    DB   NaM4U. 

A  Madame  la  ConletM 
de  Neneaar  Alpen- 


Le  Prince,  ajant  reçu  l'iinpoitante  nouvelle  4e  U  priw^h 
Brille,  en  fut  iDédiocreinent  tatibfatt;  il  craignait  qn'oa  ■'«> 
commcDcé  d'une  manière  inconsidérée,  et  s'étoit  loujonretffané 
de  préveoir  un  mouvemeut  Irop  parliet  :  ■  Le  Comte  Lotiia  ■ ,  Ml 
Waliingham  en  iSjl,  •  médit  qu'ils  ont  beauconp  de  paMiTeB- 

■  pécher  les  peuples  des  Pays-Basde  se  découvrir  par  qndqiaeaieliM 

■  bruique.  ■  I.  L   i4i.    Toutefois  la   chose  raite,   il  b'^»^ 
MicuBe  peine  pour  en  profiter.  La  so  «nil  k  DilUabavs  3  4hm 


—  419  — 

uae  Inttmctîon  À  Sonoy,  poar  se  régler  en  câs  qae  Dieu  fit  la  i572, 
frâoe  qa*on  put  s'emparer  d^Enkhuizen ,  Medeoblik,  Hooro  et  au-  Avril. 
très  Tilles  et  endroits  dans  le  Waterlaod  (Mord-UollaDde);  le  Prin- 
ce le  nommant  Gouverneur  de  ce  District.  U  devoil  avoir  soin  de 
restituer  les  libertés  et  les  privilèges ,  et  veiller  au  libre  exercice  de 
la  Religion  tant  des  catholiques  que  des  protestants.  Les  expres- 
aÎDiis  sont  remarquables.  «  Hy  sal  van  stonden  aen  met  aile  neer- 
»  sUgheîd  de  hand  daer  aen  bouden ,  opdat  het  v?oord  Gods  aldaer 
»  verkondigt  en  gepredikt  worde.  Mils  ook  toelatende  het  exer- 
9  citie  van  Religie  denselven  woorde  Gods  conform ,  indien  de 
»  iogesetenen  of  eenige  van  dien  *t  selve  begeren ,  sonder  nochtans 
9  le  gedogen  dat  die  van  de  Roomse  kerke  eenig  overlast  gedaen 
»  wordei  »  Bor,  375*»* 


N-     CCCLVII". 

Consuliation  pour  le  Pn'nce  eT  Orange  sur  les  règles  à 
suivre  envers  les  villes  et  lieux  qui  se  déclarent  contre 
le  Duc  d'Albe. 


*/  Cette  pièce  est  de  la  main  d'un  nommé  Charles  de  Meyere; 
homme,  à  ce  qu'il  paroit,  de  beaucoup  de  mérite. 

Le  Prince  désiroit ,  autant  que  personne,  la  tolérance  en  ma- 
tière de  religion.  Ses  ordres  étoieot  souvent  méconnus  par  des 
liommesy  comme  le  Comte  van  der  Marck  et  Sonoy,  cruels  par 
caractère,  ou  que  la  guerre  et  la  vengeance  excitoient  à  commettre 
des  atrocités.  Ceci  étoil  d'autant  plus  à  regretter  que  les  catholi- 
qoes  étoient   en   général  dans  de  fort  bonnes  dispositions.  «  De 

•  haet  vras  so  groot  tegen  den  Hertog  van  'A.lva  en  den  i  o     pen- 

•  ning  dat  so  wel  de  Catbolyken  ab  de  andere  niet  anders  en 

•  wenschten  dan  middel  te  hebben  om  af  te  vallen.  »  Bor ,  378*. 
Ptna  tard ,  a  mesure  que  la  scission  devint  plus  prononcée  entre 
lei  protestants  et  les  catholiques,  on  ne  put,  surtout  dans  des 

ts  de  crise  y  se  confier  à  la  plupart  de  ces  derniers  ;  et  c'est 


Anft  ww», naJ^tAli  ■éfttf  ,*« pfaéBilBaj .  '  >■■'.;  -.^■''j-:- 

ti^B.flwGfa  Sdne  gotUidie  giwid»  j<itiimrt  f  î<n<!>lft  îi^W» 
mittel  inn  die  henden  gîbt  umli  dasarme,  gefangene  vsi 
unterdnickte  Niderlandt  nusz  die  schwere  Hispanîsche 
dienstbarkheit  zu  erretten  und  zu  erlosen,  soe  soll  tnu 
liillich  tlieselbe  gelegenlieil  niclit  fiirùber  gchenlassea, 
soodei'n  wol  in  achtung  ncmen  und  zu  nutz  maclien  in 
betraclitung  desgemeinen  iiem:Jrontecapilfata,pottter- 
§uin  Occasio  oah'a  est. 

Und  alsoe  es  weîtter  ein  gemeyn  sprichwort  i^: 
dimidium  coepti  qui  bene  coepit  kabet,  ist  zwar  hochlidi 
•  darahn  getegen  dasz  nian  in  dieser  saechen  ailes  wol  und 
grûndtlioherwege,  und  exnminiere  wie  man  es  ducliaa 
fructitbarligste  aitfangen  und  fûrnebmen  mociitc,  darmît 
der  gcmeiner   saechen    gebolffen  und  nicht    verderbd 

Derowegenn  denn  Tonnothen  seyn  will  auff  mind  and 
wege  zu  dencLen  und  zu  trachten ,  wanuit  man  die  steAe 
so  deni  Duca  d'Alba  wid«rspenstig  worden  sein, and  wcf» 
den  mocliten,  mit  aller  fùrdigkeit  und  behendigkàtu 
sich  brenge  und  gewinne ,  dasx  sie  «ch  mit  E.  F.  G.  nr- 
pinden  und  gemeinen  steuwr  «rlagen. 

Und  darmit  wir  unsern  einfeltigen  und  slecfaten,)»- 
doch  treuwen  und  guethertzigen  raht  inn  aller  undefA» 
nigkeit  E.  F.  G.  mittheilen  ,ioekonnendieseIbe  nùttcl, 
unseres  geringen  erachtens  nach,  in  ansehung  jecsigir 
xeitt  gelegentheit  nicbtbesser  seya  oder  gefuodea  -n 

Denn  dasz  £.  F.  G.  an  dieselbe  stedte  thetteo  a 


iRwef^eD  ein  verpùndtnùsz  mit  ihneu  xu  inachen  umb 
in«n  bevzustehen ,  zu  schûtien  und  zu  scheruica  mit 
leib  und  guetl  ; 

Uml  dasz  man  die  ariickel  drûber  al  sulcHe  verpùndt- 
IIÙ5Z  aungerichtel  w»irde,dermassen  steliedasi  sic  nicht 
«Hein  liederliol)  und  denen  stedcengefclligmugen  sein,  so« 
sich  schon  erfiir  geiliaa  und  deiii  Duca  d'Alba  zuwider  ge- 
l^t  h>hen,  sondern  ilasz  auch  anderesiedte  und  lendertin 
darzu  bewogen  mogen  werdeii  f)em  von  Alba  gleiclifalsz 
sich  2U  widersetï.en  ,  und  sich  mitt  sampt  denn  anderen 
stnJten  mit  E.  F.  G.  zu  verptnden  und  zu  veraiiiigen. 

Atsnenilirh  dasTiirnemlich  darinnen  vermeldet  wurde , 
dtr«e)be  «onti  dt^r  Hi&pnnisclien  dienstparkeit  zu  erretten. 

Aile  neuweriin.;  duirh  dus  Hlsponische  régiment  inn- 
^eTûbret,  a;inipt   di*im  lehenden  pfenning  utid  aile  exnc- 

Und  dargegens  daaz  landt  inn  aile  ihre  ahc  Torîge 
freyheiten  und  privilegien  wîderutnb  inzusetzen. 

/lem  ,  dasz  geistliche  régiment  nngehende,  aile  inquisi- 
•ïon  ,  sampt dessen  angehendi?  pl.iccaten  und  ninndaracn- 
abzustellen  und  genulig  auszzurotten. 

Dnd  dargegen  eincn  jeden  bey  seinen  gewisscn  iind 
sUndtzu  lassen  bleiben  ,  undkheîno  iiffentliche  veriinde- 
mng  der  relligion  einzufithren ,  es  ge§chehe  denn  mil 
Torgebenilen  algemeinen  rabt  und  nrtlonnantie  aller  sten- 
Jcn  (Icre  Niderliinden. 

Sulcbe  artickel  wiirden  nicbt  allrin  gern  inwilltgen  iind 
wmebinen  die  rebelllerte  siedte ,  snndcrn  aucb  aile  undere 
Steilti;,  so  woll  vonn  Ilollandt  und  /eelundt,  als  auch 
vonn  andere  ûbrigen  provincién. 

la,  sulche  artickel  wOrdcn  maecfaen  das  aUexertrennuog 


157a. 

Avril. 


«ton 


tl^a.  dlmo§immt»ma  ,.ioa^iiKwwîMifc<lnrn  rilBgiiiijpiJi 

die  algeiiicjne  saeclie  sunst  verderben  solle. 

Sulchs  dasz  dardurch  jederman,  soe  wol  pfafren  als 
paptsten,  cont'essionUten  oder  Luterîschen,  und  CalviDi- 
svlien,  wie  ii]nnsieneDnct,jae  auchwîdertcufferund  sontt 
andere  (wi«  den  die  Nîdcrlanden  mit  maacherl«y  verschf^ 
de»  opiiuoniliiis  m  relligions  sacchen  l'ûrneiulit^h  erfûllc^ 
ditrscuacliewcrdennbeyrullgebeDUDdnacliihrervertnû^ 
darzu  ratlien  und  lielffen;  dar  sonsten,  wueinige  relli^ion 
in  spede  sirackx  îngefûltrt  undt  gehnndtliabt  wiinle,<J>0 
von  contrarie  relligiuD  auffgelialten  sollen  werdm  die 
saeche  bejt'ull  zu  gelien,raht  uiid  hidif  zu  leysten,  )M 
ettlicbc,g€wi$sens  lialben,  gedrongeii  solten  wcrden  sich 
sbxusondern  und  dieaer  liaadiung  abzustehen  uml  luiusig 
2u  gehen. 

Und  kan  man  ion  auszfuhrung  dieser  *aech«»  liiï  . 
Terenderung  dere  relligion  gefi'iglich  fiiriiehmen  ohoe 
gelàhr  und  genieineii  schaeden  des  laiules ,  welehs  jetiun- 
(iler,uiub  uraache  wîe  angezeigt,  nicht  ohoe  grociif 
nierckliche  verhinderuDg  gemeïoer  saiMJien  flejdbehc 
klionne, 

Wie  denn  auch  khein  Fûrst  cder  Herr  durckioldit 
w^  abgieschreckt ,  oder  mît  i  echten  m  «rc^gem  ▼ctiitmA* 
soUe  werden  beystandt  und  hûlff  au  leiatea  m  dincr 
Chrîstlicber  gerechter  saecbe ,  wie  sonat  geschehca  loUc 
Wo  einigerelligion/n  «nrcM,  8oe  cânerodor  d«iw*nJo 
Fûrst  oder  Herr  zuwider,strackz  iiiif i  ffilii  t  imil  gilwrh 
liabt  wiirde. 

Sunst  wo  m&n  gegen  die  {rf'afEm  uimI  ihre  kyrAw» 
«Mupt  ihreo  j|otaeRdkaat  etwU2Clieliig»lùnM)aBe,«Bd 


«nige  ver^mlerung  dn-   relligîon    mit  g^watt <nliT«chte ,    iS^s. 
ilaszsoltedieandere  steilte  und  latidern  abschriK-ken  und  Airil. 
widerspcnstig  niarclien,    ôa   sic  soiisten  mit  hniifTen  zu- 
lallm    sollen,    wo    iitnn    sich    n:it'li    ubge5eixte  arttckel 
ncbtede. 

Dasz  tnan  aber  an  ctlirhe  pfafTen  und  kyrchen  gewalt 
ûbeie  an  platsen  da  sic  sicb  niclil  ergeben  oder  in  ermelien 
Ter{iûadtmiH  inlassen  wolten,  sondern  sicb  feindtlich 
ttnd  mder&penstlg  liielten,  darmit  dem  andern,  soe  sîcb 
glejcbfalsz  widersptmatig  balten  wolten  ,  «in  ichrecJLen 
angpjngt  wiird(? ,  dasz  hatt  ein  ander  m*ynung. 

Dargegen  suiten  dieselbe  sledie  angetoben  eînen  sialt- 
Ikhen  steuwr  za  erliigenn  zur  auszfïdtrung  dieser Cbrist- 
licb«r  gerechter  saechen. 

Weldw  «erpûndtniiitz  mue&tesoiempnrterhefeiti^et  und 
b«krenug<;t  werdeim, 

Und  daszniit  tinige  mittel  dieinan  sun&t  am  bequemes- 

Q  lînden  nick^bte. 

Wie  nian  deasen  eîn  nceniptrl  hntl  an  d>«  Fûrsten  d«s 
Aeichs,  do  sie  sicb  mit  denn  Koniiig  vonn  Franckreidi 
gegcn  dcn  Kcyser  A'nro/o  qiunto  vrt-bundcn ,  diewelche 
ibr«n  bundt,  wudurcb  sîe  groesseo  sicuwr  von  dt-n 
.Kuningli  zuiv«ge  prediien ,  befestiget  babeu  durcb  darge- 
bung  von  gciselern. 

Wie  mail  auch  geschen  liait  dasz  zwissfbcn  jetzîgeu 
Kejser  und  dem  Kiiningk  vonn  Hîspanién  ge^t^iehenn, 
do  man  mit  li.^tigkcit  und  bebendigkcit  des  Kejraers 
sweyën  «cihn  inn  Hispanicu  inuein  gesandt  batt,  dadurch 

vcrkmipffet  und  vcrstrickt^t  were  sicb  mit  den  Koningk 
vonn  Ui»panièD  zu  Imlten  ;  wi»  aie  dunu  dieselbe  zweyën 
tobii  iiicbt  elle  auu  deiu  Inndt  vonn  Uiâponieii  babeu 


i5yi.  gehenn  lasxenn ,  es  weren  denn  zwey  acder  sobne,  umpl 
Avril,  etnu  i)orIit<;r,  soedem  Ktiningk  verelie1icht,ahiiilirer»ta(li 
.  wider  hiueln  khoinnien. 

^^H  Wo  man  suk'he  oder  dergleicbeniittelvnnversiclieniiig 
^^B  gebruuclue  umb  denen  inn  NideHamlt,  soe  sich  mil  L 
^^V^.  G.  inlassen  und  verpinden  solten ,  zu  vergnisseii  limi 
^^^Vtfie  cnlsatzt  wcrden  solten,  und  dergepuer  nach  g«schutu 
^^H^ind  gebaDdlhabl  gegenn  des  von  Alba  tyranney  (Itvy  loe 
^^^  jern  als  sunst  E.  F.  G.  selber  sîcb  nocb  in  s  larnli  tiîdit 
^^B  Jiinein  begabe),  dasz  soltedem  leuthen  einenmuet  machen 
^^  umb  getrost  geldt  zur  gemeiner  sleuwr  zu  erlagen ,  lur 
gemeiner  errettung,  scbiitzung  und  scbirmuug. 

Denn  auff  die  auszgewichene  sicli  zu  verlasscn  umb 
steuwr  vonri  ihnen  zu  bekliommen  ,  ist  nicbts  und  »l 
bauwfdiiges  dîngk,  daraulf  nicht  zu  griindcn  diewejl! 
sie  fesl  mebrenlheiU  aile  verarmet. 

Aber  man  mueaz  sîch  bouwen  auff  diejUenige  sar  iioch 

inn   ibrâ  guettern  und  narung  sltzen ,  und  die  justicîi:  îm 

.  ^^^  bendennbnben;  wasznianaber^onnden  auszgewirbpucn 

darbcneben  bekhoininet ,  inuesz  man  sur   fur  aufèllig 

fortheytl  erachten  und  recbnen. 

Oder  auch  sonsten  wolten  «inîge  Ftirsteo  die  sache  an- 
nehmen ,  soe  mochten  sîch  dieselbe  stedte  oder  Uûtden , 
soe  sich  den  von  Alba  wederspenstig  gtimat^t  und  gefea 
ihm  auffgelenht  haben  und  auHlehnen  wûrdra  ,  gtfea 
ihnen  versehreiben  fur  etliche  namhaffte  summageldes. 

Und  wasz  dieselbe  stedte  oder  lendern  fôr  steuwr 
thetten  zu  dieser  Chrïstlicher  und  gerechter  saecfaen,  solie 
man  ihnen  gelçben  dasz  es  endtlichen  under  allen  proTÎn- 
ciën  dere  Niderlanden  in  's  gemein  auszgetheyit  solte 
werdcD,  umh  ihnen  denselben  last  zu  helfTen  tngcn  nad 


—  425  — 

wasz  mehr  aïs  ihre  quotta  betragen  mochte ,  wider  guet-  j^n^. 
gethan  zu  werden.  ATrit 

DieseQ  unsern  einfeltigen  raht  undt  bedencken  bitten 
wir  undertheniglich  dasz  es  E.  F.  6.  in  allen  guetten  auff- 
nehme. 

Darbeneben  wollen  wir  Gott  den  Almecbtigen  mit  aller 
emst  und  gants  treuwlich  bitten  und  flehen  dasz  er  K 
F.  6.  guetten  raht  und  weisheit  gebe ,  auch  Seinen  gottli- 
chen  segen  und  gnade  verliehen ,  dasz  dièse  Christlicbe 
und  gerechte  saeche  zum  guetten  und  gewûnschten  ende 
gebracht  und  auszgeiûhrt  werde ,  zur  lob^  preyse  und 
ehre  gottlichen  nahmens,  stifTtung  und  erbauwung 
seiner  Christlieher  gemeine ,  und  dero  gantsen  Niderlan- 
den  gemeine  wolfahrtt ,  Amen.  —  Datum  Dillenberg ,  ani 
sieben  und  zweyntzigsten  tag  Aprilis  A""  i5y2. 


LETTRE  CCCLYin. 


Léonore  (TEgmont  à  Antoine  Olivier, 


*  * 


^ ^  Le  G>mte  Louis  de  Nissau,qui  le  17  avril  se  Ut>UToità  Blois 
(▼oyez  p.  416)  et  avoit  eu  depuis  lors  plusieurs  conférences  sur  les 
affaires  des  Pays-Bas ,  étoit  le  a 4  "i^î  maitre  de  Mons.  Douie 
soldats  déguisés  s'étant  emparés  d'une  porte ,  le  G>mte  entra  avec 
1000  piétons  et  5oo  chef  aux  réunis  dans  une  forêt  voisine.  Ce 
résulta*^  fût  du  en  partie  à  une  incroyable  célérité.  «  De  Hertog 
»  vanAlva  konde  niet  geloven  dat  Grave  Lodewykdestad  in  haddc^ 
»  dewyle  hy  mecnde  dat  hy  nocb  in  Yrankryk  was ,  gelyk  hy  uit  ^ 
•  vêle  brieven  verstaen  badde  van  degene  die  bem  binnen  Parys  in 
»  't  Caetspel  gesien  badden.  »  Bor  ,378*.  Mons ,  et  par  sa  position. 


iS?*'   «I  ■xi'nBU  forUrMM ,   éloit  a»m  contredit  Da«  det  villa»  taphn 

jyj,^  importantes  dea  Fa,vs-Bas  ,  siirlout  tians  un  momeat  où  l«  dbpo- 

«liions  du  Roi  de  France  éloient  Tort  doulcnses.  •  Magnum  pro- 

•  Tecto  delrïnienlum  In  rjus  urbia  amissione  fecimus  ,  qui  altcraœ 

i>  vix  similem   habeniua  in  qua  fiduciani  ac   refiigium  conslilueic 

u  possimus.  1  f'igt.  ad.  Hopp.  p.  68g.  Vo}'c/  aussi  Tom.  11.  p.  1^7. 

Le  CoRiled'Egmonl  avoil  laissé  son  Ëpouic,  Sabine  defiiiii-rE, 

avecqnatie  liU  ethnitnUcai  l'aînée  avoil  nom  Leonorr.  ElUcloiloi*- 

riée  à  George  de  Hoine  ,  Comte  de  Houtekeroke.  —  Apparenimeat 

le  Sti^nrur  arrivé  à  Mous  ,  ainsi  que  le  ioittit  dont  il  eal  faîl  mcn- 

lioa  dans  la  lettre  suivante  ,  «st  Louis  de  Nassau,   Ceci  est  d'autant 

plus  probable  que  la  lettre  3^9  ,    comme  vrsisemblablemenl  iirui    ■ 

celle  ci ,  est  £cril«  à  Aataine  ;  el  Antoine  Olivier  éloil   pr^isépicnl 

MB  do  ceux  avec   lesquels    le  Comte  avoU  eu   des    iuletligeiKs. 

■<  la   Bergen  hadde   hy  eenicli  veistaut  met  eenigbe  van  btunea, 

^^^»ii  ail  met  Aaloni  Olivier,  ecn  Hérault  ende  .Schîlder  ,    code  iQM 

^^^HE  andere  ,  maer  tôt  cleynen  beliulpe.  »  f.  Mrier.  70^.  ^H 

llbfl  "T— ^  .  '^îf  I  ITIff  il.CTT'.in'T'"  imMiiMnHI 
ma»  bin  th»àfHmf^  «ne  vm»  «Mai  f,|îoiit..^^|!HMl| 

trouver  aujourdhuy  à  Mons  pour  ce  que  dictes  astre  wirf- 
vé  uug  Sr  à  Mons  lequel  a  prin  soiag  de  nos  affeirre*, 
Madame  ne  s'y  peult  trouver  aujourduy;  partant  vooi 
anvoîe  ce  porteur  pour  affin  que  nous  advertîcés  plu» 
ouvertement  de  vos  nouvelle.  Madame  et  Madame  de 
Hautkerque  sommes  pour  asteure  à  la  Cambre,  rav^wai* 
à  Tostre  femme  ce  que  mandes.  Sur  se  me  recommande  ds 
bon  ceur  à  vous.  En  batte,  de  la  Cambre ,  se  ixn*  de  m^ 
1573. 

.  ViMtre  bonne  commère* 

Lbohorb  o'EeMOirT. 


—  427    ^ 


TiETTRE    CCCLIX. 

Tm  Comtesse  (TEgmont  à  Antoine  Oliiflèr, 


Antkoine,  je  ne  veulx  lesser   tous  advenir  que  j'ais  tSja, 
rechut  vostre  lettre  par  Haber  de  Canenberck;  à  cest  BfaL 
effect  vous  anvoie  se  porteur,   auquel  donnerés   toute 
crédance  et  vous  dira   mon  Intension  \  le  mesme  poirés 
dire  à  Mons*^  le  Conte,  afEn  que  nous  mandés  se  qu  aurons 
besoingde  faire.  Nous  sommes  an  oe  lieu  deBraine-cbâteau, 
et  j  avons  mandé  vostre  femme  et  vos  enfans  ;  sur  ce  nie 
recommande  à  vous,  vous  priant  d'offrir  mes  afectionées 
recomandasion  à  la  bonne  grâce  de  Mons'  le  Conte,  luy' 
remerciant  autant  quy  m'est  posible  de  la  bonne  vieulle' 
qu*il  porte  à  moj  et  à  mes  enfans ,  luy  supliant  contynuer. 
En  batte  ,  se  xxv  de  may  iS^a. 

Madame  Hautkerque  vous  prie  de  fairre  ses  afecttonées 
recommandasionsà  la  bonne  grâce  de  Mons.  (e  Conte,  et 
Messieur  ses  enfans  ausy. 

Vostre  bonne  amye, 
Sabtne  Palatins. 
De  Brtîne  Château. 


L.ETTRE    CCCLX. 

Lotus  tlu  Gardin  a  Hugues  de  Haynault  (Noms  supposés). 
Sur  les  disposi't/o/is  de  plusieurs  inities  des  Pays-Bas, 

*^*  Voici  un  échantillon  de  la  oorrespondaoce  secrète  doot  parle 
Bor,  m  Om  de  siken  te  beter  en  sécréter  te  beleideo  eo  aeo  iBallum- 


,   ■  (ter  le  schryven  ,  nsbruickleo   syliedea  èen  sonderlinge  n 

_   »  en  Alphabet,  scbreveo  veellyiis  onder  deksel  van io opina nicLap 

■  milkanJercD  over  sakcn  der  ooilt^en  cd  dco  Piederlandea  aen- 
"  gaende.  ■  1.  3io'.  George  Certain  est  le  Prince  d'Orange  ;  Ltwi- 
btrt  le  Comte  Louis  de  Nassau.  Le»  nouvelles  trausmises  à  Hugaet 
lie  Jfiiiniiult ,  éloienl  sans  doute  destinées  au  Comte.  Le  conlcnn 
est  obscur  el  l'écriture  souvent  presque  illisible. 

£d  mai  te  Prince  reçut  à  Dillenbourg  par  l'eiitrtmiM  de  J.  via 
Dorp  y.   10,000,   pour   le  secourir.  «  Dit  geld    hcefl  genne^  btl 

■  principael  beginsel  ende  mlddel  gesubniiuistrcert,  wacrdoor  des 
t  laerslen  aenslagh  ont  hct  gemecne  Vaderlandt  van  de  tynDDJe 
•  der  vreeiodellngeo  le  bevryden  ,  aengcrecht  U.  n  ResoL  v.  BolL 
1S74 1  >S  "ol. 

S'Huge,  passés  à  4  joursayescripld'iciauS'Lambert 
par  ung  Franchois ,  et  ce  matin  de  Miiline  par  ung  pone 
quidam ,  auquel  ay  donné  10  pats  el  en  deltvoit  recepYoir 
:io,  et  la  lettre  doibt  demain  eslre  illecque,  que  trouvères 
n  la  maison  Charles  Malapar  sur  le  marcliié ,  où  (jue  trou- 
vères le  discours  de  voz balle'  pour  le&quellesentendani 
que  se  porloient  mal  [alli]  illecq ,  jusques  qui  ont  esté  mis 
en  bonne  garde,  desquelles  j'espère  en  aurons  bonne 
vente ,  et  seroit  besoing^queleS'  Lambert  y  Tint  pour  la 
rendre,  craindant  ces  troubles,  et  cependant  que  Hu^e 
n*ea  est  sort;,  bien  qu'il  a  mandé  grant  sordment  de  tout 
sorte,  mais  sera  encore  ung  mois  avant  qu'il  soit  livré,  s'il 
j  a  livrision* ,  ce  que  n'avons  encore  entendu  cornent  en 
va ,  mais  quy  a  argent,  a  crédit.  GeorgeSertein  m'a  mand^ 
qu'il  ne  scait  quy  est  ce  Hugue  le  long  et  Lucas  Dantr^ 
mont  ;  parceque  avoie  escript  diverses  choses  des  dits ,  a 
«itimé  que  estoit  à  son  proufGt,  de  quoy  ay  esté  fort 
estonnédont  cela  procède  qu'ilo'a entendu  voimarcquei*. 
'  btllati.  *  Gtniini,  '  ainiua  «■  muxUi. 


Pour  noiiTellea,  le  Duc  a  mandé  aux  Italiens  luy  foire  aide  iSya. 
et  nionstrer  leur  arfections  en  ce  besoing ,  mais  ny  veul-  Mai. 
lent  entendre  eruindant  le  peuple.  Je  suis  fortmary  n'avoir  , 

:  estript  vosamys  que  avés  à  Malines,  par  fie  que  ay 
grant  besoing  de  crédit  et  ayde  pour  cboses  nécessai- 
;  combien  que  quelque  ungs  m'ont  aydé,  mais  non 
i^nt  que  voz  amys  eussent  faict ,  et  est  bien  encore  de 
^esoing.  Ce  soir  à  mon  retour  ay  entendu  la  continuation 
^demande  que  faîcl  George  pnur  Buffetins ,  ce  que  est 
^Hen  mal  possible  ou  peu  est  besoing  d'en  user;  que  ay 
[ftcript  passé  ce  jours  et  dict  de  bouche  au  porteur.  Sy  on 
isfte  encore  des  vh'eboot  (i) ,  que  avoîe  mande  faire  vers 
jBoulongne ,  eusse  esté  Lien  faict.  Quant  à  la  flotte  de 
Zisbonne  ne  viendra.  Ce  malin  ay  veu  à  Malineserger' 
|>eaucop  de  palle"  et  pionniers  venir  icy  pour  faire  trencbi. 
Louvaîn  faict  que  Maline,  mais  au  dict  Mallne  se  pratîcq 
^ibrty  faire  entrer  gens  oultre  les  promesse  que  le  Ducq 
leur  a  faict  n'en  faire  entrer  ;  seroit  besoing  que  George 
et  Lambert  vinsent  entendre  à  leur  marcliandise,  sans 
«ttendre  que  l'aullre  en  soit  sorti.  Despuis  Toslre  parte- 
Bent  d'icy  n'ay  eu  lettre  vostre.  Le  Duc  est  fort  esionné 
fet  dict  estre  trahi  que  les  villes  se  révoltent  ainsi;  on  dict 
I  eue  les  gens  du  Prince  sont  devant  Nîmege.  ' 

(l)  vlieboot.  Voici   !■   dcscriplioD    de  cette  espèce  de  baloas  : 
*•  Ter  Zfe  gebru^cken    de   Vlissingers  ment  lilejDe   scbeepkeoi  , 

!«  «liebootra  ghenoemt ,  van  veertigh   lot  hondert  code  boaderl  en 
»  trerligh   tsicD   grooi,  daer    tv   s«s  ,  aclit  ,   ihlen  ofte  twioligh 
[  s  «tuckcD  Cieichuti  op   Icyden  . .  .  .  ,  die  ghemejoelytk  iDanneode 

!•  met  SDoveel   HaDoen  als  de  ichepea  laleD  grool  geacbt  waren.  ■ 
r.  Meureu ,  -jG*. 

1  •  ^ir^er.       '  piilk.       >    Dnutligim  ùidtdâ/frmtUi. 


'fcS^'*  En   Zeehnde  ces  geux  se  font  bien  fort,  nwî» 

Mai.  ceulx  tie  In  Rochel  ne  sont  encore  venu.  Sy  m'cscripTrï, 
qufl  soït  à  Denis  ,  parceque  ne  partiraie  pour  uii  que  sera 
I  besoing ,  le  dit  Denis  saura  où  que  sernie.  Est  à  doubler 
que  par  ces  pioniers  qui  sont  entour  Matines,  mal  n'advien- 
ne, que  ensont  ce  mntinadvertie  pour  certain;  il  y  a  craîiiU 
en  la  courte'  des  princîpaulxolliciersetdu  se<.Tet,»iait  dîcl 
qu'ilz  ont  acheté  chcvuulx  pour  prendre  la  fuyte,  quant 
cestebruy  te  viendra,  n'est  que  avant  le  Ducqsoit  pourm.^ 
J'sy  vcu  à  Aix  3  belles  selles  que  le  Ducq  a  faici  lairc  potf<| 
Scliaubourg.  Le  substitué  de  Jan  de  Valence  est  f>risonier, 
que  luy  donne  grant  crainte,  assavoir  cestuy  quy  veut 
mena  par  a  fois  de  sa  maison  en  la  nave*.  En  haste:  i 
Dieu  louanges. 

Vortre 
Lots  dd  C 
An  S'  Hufe  de  Ha^nault , 


Vastre  '^H 


liETTRE    CCCLXI. 

Loua  du  Cardin  à  Lambert  SêrUin.  Relative  à  MaliiU$, 


**  Ceci   est   ha\t,  de  muiîère  k  ponToir  li 
nient  cotre  le*  maint  de  l'enDemi. 

On teooit  Louii  de  Hassan  1^  Certaiit},»» 
courant  des  nonfelles,  aouTenl  par  dea  billelt  d*une  écritare  «i- 
traordinaireiDent fine,  d'une  très  petite  dimension;  etqni,^cai 
que  le  meswger  ne  réuuit  pu  à  tramper  la  *ur*ailUiice  actire  dti 
aMÏégeanls  ,  deToient  sonicnt  échapper  a  leun  recherchaa. 


—  431  — 

Quant  à  noorelles ,  Mons" ,  en  passant  tous  diraie  que  157a, 
oeulx  de  Maline  ont  faict  hier  i4oo  hommes,  les  900 de  iwa. 
la  TÎlle,  les   5oo  des  sermentés ,  les  900  pour  le  Roy  et 
la  TiUe,  et  promesses  ne  souffrir  que  mal  soit  £ÛGt  aui 
Eglises  et  Eclésiasticq ,  et  suivre  Tordre  des  capitaines,  la 
rest  choses  '  de  guerre ,  que  je  Taj  leu ,  se  £ûct 

ici  grand  provision  pour  le  chasteau  ,  que  espérons  que 
oes  Lutériens  n'auront  que  mordre  sur  nous,  ne  fut  quil 
fut  vérité  le  bruyct  que  en  courre;  Dieu  donne  que  soient 
biDurde,  a(Bn  que  puissions  demeurer  à  nostre  mère 
seigneure  Eglise.  Il  7  a  ung  practicq  grant  sur  Maline  ici 
dist,  pour  l'avoir  et  chastier  ces  rebelles ,  combien  qu'ilz 
•ont  fort  sur  leur  garde,  mais  inotus* ,  car  le  commun  ne 
Tentend  que  aulcuns  que  aultres  s'en  doobtent  ;  ce  Maline 
et  Tenremonde  rebelle  nous  feroient  grant  maL.  3  juin. 

A  Lambert  Certain 
à  MoDs. 


^»#< 


LETTRE    GGCLXII. 


Louis  du  Gardin  à  Hugues  de  HainaulL  Noupelles  diverses. 


*^  Le  Comte  de  Berghes  ,  actif  pour  la  bonne  cause ,  dès  qu'il 
croyoit  en  prévoir  le  succès  ,  fil  vers  ce  temps  des  progrès  impor- 
tants en  Gueldre  et  en  Overyssel.  «  Hy  verzekerde  zicb  van  Zutfen, 
•  Deuticbem  ,  Doesburg  ,  Harderwyk ,  Hattem ,  Rampen ,  Zwol , 
9  Hasselt ,  Steenwyk ,  Genemuiden  en  Vollenbove.  Ook  beaia|^ 
»  tigde  by  bet  slot  Tautenburg.  >  tFagenaar ,  YI.  368» 


vînt  ung  messagier  de  Wesel  lequel  me  dict  que 

■   Deux  mois  iUùMêt.  *  N^fa  ^ifes  rica. 


•ôk  illeqiiar  frtadb  geiitemiiie;  fl  <efoi»fcéÉoiiig^«t 
tantdé  oé  ooit^là^piedeFrftBQe^  b  taôlràm  6ii  Bnll•B^ 
rmpatwfant  ipill  iii^y  «  chevalane}  !€«r  kt^nviet  niiÉiwnii 
«&.de4MÎf  iS  jonrsy  et  fimlt  fTÊnim^hm  ^gtéuÊrwmk 
tanne  fSBltrenieiit  Mpont  bniiU;  ces  ^les^Mtt- fmi 
kÊmmg  de  Mcoinrs  ^  otr  on  leor  brMia  '  MMaifijgÏMwbt 
•oubt  ecmvenure  Jamidé,  A  Malim  «wi  l<f<  giw  iiHÉi 
iNNifgaoU  «jnuit  &iei  sefmeiit  «m  Roy -»  fci  ^^Ahrj'vdl 
ÉMmtioa  da  Dooq^  et  Soc  des  eeeaieneff ,  1ëf)ra|iMifaÉ 
dénruiti«eàKiff ,  TerrsBondiiMtiji  i)r  ileeîiHiefilgl 
«enir^  leDaeq  n'en»  lieoi  eevir  pd«ree»MiMfiifiB|Jhî« 
lnde.le tovt  fa.  bîeii,  k  Mom  ytagiMi  léeneidee^ittlfH 
Jhiàltie.f pietaot  totet.  ttiUe  efc  >inyfi^;et|pecadpdl  J>âi 
niMi  iionuiiè'  de  denjpg»»  de  cpiej  OBtlUn'ÉioieB«ini|i9i 
joissent  des  dittes  franciiiae ,  jiiaqiiaj^ir%}4fq9iliP!t 
aeroient  rendu  ^  ce  que  leur  Tiendra  bien ,  e|t  fWjUl  ■>■» 

trouYerét  ionbii*  ai|[ent,  sybesotng  eoyer 

A  ceste  heure  suis  adrerde  pour  œrtiun  qne  sorool 
bientost  quictede  ces  Hugeno(i)|  et  que  la  TespreQciliaii- 
ne  est  parfait  bien  pourjecté  par  diverses  qui  se  mectent 
en  roUe  ,  et  que  par  dedans  la  ville  en  y  a  quy  en  ont 
enrollé;  et  pour  ceste  cause  sontparty  à  diverses  nuycts 
grande  gendarmerie  de  tout  costé  pour  faire  l'assaolt 
pour  certain.  Je  ne  vous  envoiraie  ces  a4  pièces  deconlenr 
jusque  aultre  nouvelles  ;  le  sudit  se  doibt  faire  par  jour  de 
marchéi  que  plusieurs  entreront  comme  paysant;le  sudit 
et  pour  certain. 

(i)  Bugeno,  Cet  alinéa  anti-protestaot  est  peat-étre  ajouté  poar 
que  le  messager ,  an  cas  de  surprise ,  pût  s'en  prévaloir. 

«  *9  Bacriaharg.  *  takit 


—  433  — 


LETTRE     CCCLXIII. 


A.  Desprez  à  H.  Trefvette.  Nouvelles  diverses. 


\^  Desprez  et  TrefTette  sont  apparemment  deux  officiers  Fran-  l5^a. 
^ois.  Dès  que  la  Brille  fut  prise,  des  secours  arrivèrent  de  France  et  Juin. 
d'Angleterre.  «  Graef  Lodewyck  sondt  tôt  Ylissinghen  uyt  Vranck- 
m  ryck  kryghsvolck  onder  Capitàin  Creyt.  Daer  quam  uyt  Fnge- 
»  landt  een  groot  sterck    vendel  Kryghsvolck  onder  de  gevluchte 
»  Nederlanders  aldaer  vergadert.  »  F.  Meteren  ^  64''. 


S^  Henry.  A  vostre  bonne  grâce  je  me  recommande  ;  la 
présente  servira  pour  vous  advertirre  que ,  ayant  esté 
advertie  que  vous  avient  '  assistez  à  Tentreprize  de  la  ville 
de  Mons  pour  et  au  nom  de  son  Excellence ,  quy  est 
Mons'  le  l^rince  d*Orange  ,  et  que  estient  venus  à  vostre 
dessaint,  n*aye  pas  volue  faillirre  de  vous  escrirre  che 
motte  de  lettre  pour  vous  advertirre  de  la  joie  que  j*cn 
aye  receupt ,  et  maris  que  je  n  estoye  point  de  la  ditte 
ehtreprieze ,  mais  quoy  !  il  n*est  possible  d*estre  à  deux 
costez  f  à  scavoir  d*estre  en  Zéland  et  au  pais  de  Hay- 

nault,  mais  pour  leur*  je  layraie^  tout  cela Il 

n'est  possible  que  encorre  sortions  avecqi^e  honneur  de 
chez  pays,  sy  le  dit  pays  n*est  du  tout  remis  à  Tobéissance 
de  son  Excellence ,  et  que  n'ayon  déchasslent  Mons'  de 
Beauvois  (i),  luy  et  ses  Conipaîgnie  d*Espaignoilles ,  hors 
du  dit  pays ,  lequelle  j'aye  espoir  que  en  brîefve  feront 


(x)  Beauvois.  Philippe  de  Laonoy,  Seigneur  de  Beaavois ,  Gou- 
verneur de  Middelbourg. 

Zaviei.         *  rbeare.         '  ItiiMraî. 

3  >« 


l 


ïSya.  avecque  Vayde.  de  Dieu.  De  Treverre" ,  paysde  Zeelanile, 
Juin,  obe  8  dejuny. 


^ 


De  par  Tostre  serviteur  et  amis, 
Antiioine  Dbspbbz. 

lous  a  ichi  dit  pas&és  a  ou  3  jours  que  estoït 

-e  lu  ronpagnie  du  S' Prînche  3ooo  chevaux, 

[jiétons,  7  à  Stio  pjonnyrs  vers  Ijngue  auprès 

Deventer  ;  on  dit  que  ont  prina  la  ditte  ville,  luau 

coûté  byen  i5o  hommes  ,  comme  on  dit:   cheux 

ie  ter  Gheus'  sont  en  grande  estroitesse  ,  nu  prtns 

^rforcbe,et  otidit  ya  bien  7  a  800  ,  queEspaig- 


4 


tU)l  que  Wuilons  :  le  Seign'  ■ 
H  gracile  et  my&e  ri  corde, 

Au  S'  Herrv  Trefvellp  , 

Htant  à  présent  en  la  tiIIc  de 

HoDS  eo  Haynaiilt. 


e  P.iii 


s  s(Ht  en  ayde   par 


villes  de  U  IIol- 


lande:  il  les  exhorte  à  fournir  libéralement  de  l'argent.  Il  se  plaint 
de  la  pari-lmonie  des  babitanls.  «  Zy  vairen  loir  God  e«de 
i>  drn   men»L'hen  schuldich    aile  naogRnlIicke   hutpe    ende   aMÎi- 

■  terrtle   le  doene,  nochUn*  en  bcbbcD  wy  nyel  utdenmi  hM 

■  ooDoeD  vercrjgen ,  dan  alleeo  op  cmtditie  by  alsoo  ,  dat  ij  om 

•  met  een  hnep  lujitrs  ende  knrchlen  in  htt  vill  ^ogtH.  »  On  toq- 
loit   donc   rvFTet  avant  la  cause.    ■  Welcke  conditie  odmc   pwt 

*  volroemen  tôt  aen  desen  daich  alsoo  beefl  gehouden  ,  dat  wj 
f  Docli  voirwaert  no<:li  acbtenvatrt  en  h«bben>  ronncD  h«d^  ■ 
Khit,  HiH.  dtr  Holl.  àtaatsrrg.  1.  3^4'  Pareille  lettre  el  de  U  b*- 
me  date  fut  envoyée  ,  par  l'entremise  de  R.  Catembroot ,  aux  £fl>- 
MS  réfugiées  en  Angleterre.  ■  De  wonderlyke  mirakclen  dea  Ucei^ 

»  Tt  l/ttt.  '■  Ter  GoM. 


—  435  — 

»  dUè  Hj  mi  onlaiifi  by  heft  Nedarlànd  gevrogt  beeft,  8fll»ygMi  iSyil. 
m  opcDbaarlyk  wat  ^1.  behoort  te  doci^.  »  ScHm.  Amiiq.  L  }•  92,      Juin, 


^  t  ^ 


LETTRE    CCCLXIY. 

Louis  du    Gardin  à Préparqtifs  du  Duc  dAlhe  ;  af- 
faires de  Zélande. 


*^*  «  Dit  îs  de  staet  van  Zeelaodt  ghewecst  aile  het  jaer  vao 
»  157a:  te  weten  dat  Walcheren  het  voomaeniste  Eyland  ghedeyit 
»  was  ;  Vlissinghen  ende  Caropvere  ,  twee  stedeo  voor  den  Prince 
>  boadeode  ,  teghen  de  Hooft-stadt  van  Middelborch  ,  ende  het 
»  grèote  Dorp  Armayden,  met 't  Casteel  van  Raromekens,  gfaeheeten 
•  Zeeborgfa  ;  welcke  drie  plaetseo  met  Gamisoeneo  Van  den  Her- 
»  iQgb  beiet  wareo.  »  F.  Meleren ,  727*. 


Le  Di^cq  a  mandé  à  toates  bendes  d'ordonanoe  servir, 
leur  baillant  a  mois  de  gage  où  qu'ilz  sont  4  et  5  ans  à 
raorrière,  ce  que  leur  cause  que  beaucop  ne  veullent 
servir,  niais  ceulxquy  sont  [monte  fauh  que  sejtreuvent 
sonbit'  prest,  les  aultres  quynesont  prest  ou  ne  veullent 
•cc^er  ce  payement  seront  cassé.  U  a  mandé  en  Aile- 
maigne  10  mil  clievaulx  à  tous  ces  pensionnés  ,  que  sur 
adventure  luy  ne  servoit ,  qu'il  soit  aydé  des  aultres ,  mais 
est  en  double  ce  qu  il  poidre  avoir  plus  60  compagnies 
de  piétons ,  mais  se  dict  que  sa  monstre  place  de  Carpe 
sera  prinse  du  Prince.  En  Frise  y  a  ordre  de 3  régiment: 
de  cela  ne  scay  coment  se  liévent ,  fault  d'argent  prest  est 
icy,  mais  s*en  est  remis  à  Camb.'  d'Espagne  et  s  en  doibt 
encore  reraectre  ,  mais  n  y  aura  moien  en  Anvers  avoir  le 

'  sttbiteiiient.       *  duDfe,  traites,  reniset;  cambio. 


\yi.  comptant,  n'est  que  les  Italiens  et  Fockers  (i)1e 
JuiD.  (le  dehors  en  espèce,  car  le  Foclire  ny  Italiens  n'ont 
crédit  pour  lever  ar{;ent.  J'entens  de  plussîeurs  Sei^ 
qti'ilz  ont  grant  argent  a  Mon»  el  de  la  part  du  Iïoj(a} ,  lie 
qiioy  le  Prince  en  a  grant  besoing  pour  eoniplic  à  aulcunl 
quy  siToyeni  ses  aniys.  Il  y  a  icy  de  la  frayeur  ;  encore  qiH 
]r:  Boy  de  France  mande  qu'il  ne  sortira  riens  de  Ma 
pays  ,  on  ne  le  croit  plus,  Ceulx  de  Zebnde  ont  prins  ay 
naves  plein  de  hier"  ei  vivres  quy  s'en  allât  pour  l«s  Espag- 
nols; on  besoigne  fort  de  ravoir  Malines,  parceque  ont 
fuict  faulte  à  Mons,  quy  estoît  donne  au  pillage,  telle- 
ment qu'il  luy  est  besoing  de  ravoir ,  ou  tout  ira  mal  pour 
iuyà  cAusedu  passage.  Quant  aux  perles  ,  cristal  etc.  en  y  1 
assés  en  Anvers  ,  mais  mal  moien  les  envoyer  où  que  be- 
soing seroit;  tous  seigneurs  de  ces  pays  sont  empcschi 
pour  mectre  ordre  en  ces  affaires,  cary  a  icy  peu  d» 
gendarmerie  pour  se  nieclre  en  campaigne.  La  prineipil 
force  est  en  Anvers  où  que  se  faict  grande  provisiondid, 
l  tQWt  faici  de  guerre....  Comme  on  estime  Middelbourg  Mi 

poldra  gerre  tenir,  parceque  s'estoient  retiré  beaacop 
des  soldats  ne  voullant  plus  servir,  etn'yaBprcst  pour 
les  secourir  ;  le  Capitain  Worst  de  Vlessinge  y  faîct  chose 
miraculeuse  de  faict  de  guerre.  Si  Lodowîcq  et  li:  Prince 
viengnent  avant  que  la  gendarmerie  d'Allenuùgne  vient, 
ils  auront  grant  avantage  vers  ches  villes  révolté,  Ice- 

(i)  Focirrt,  Les  Fuggers  étoient  de  riches  banquiers  4*Aap- 
bourg,  élevés  plus  tard  au  rang  de  Comcei,  et  qui  ■voient  ut 
tnaisân  à  Anvers. 

(a)  Boj.  Charles  IX. 

■   bi^.  '  OH  MM  iltùMi. 


437  — 


quelles  sont  fort  escoutant   quant  *  Quant  au  157a. 

Ducq  n'a  force  quy  vaille ,  parce  qu*il  fault  furuir  ses  villes  Joio. 
quy  sont  en  double  de  se  révolter;  le  massacre  de  Vallen(i) 
a  este  grant ,  mais  cause  au  Ducq  ynimité  à  diverses  de 
faire  tel  massacre  .  .  .  Bruxelles ,  9  juin. 


^  t  ^ 


LETTRE    CCCLXVI, 


Louis  du  Cardin  à  Hugues  de  HajrnaulL  Nouvelles  diverses. 


»  * 


V  Jean  de  U  Cerda,  Dac  de  Medina-Celi ,  avoit  été  nommé 
pour  remplacer  le  Duc  d'Albe.  Les  Zélandois ,  commandés  par 
£{vout  Pietersz,  Worst^  atuquèreni  sa  flotte,  la  dispersèrent,  pri- 
rent YÎngt  navires  de  commerce  qu'elle  convoyoit  ;  le  Duc  échap- 
pa, débarquant  le  la  juin  au  port  de  l'Ecluse.  On  se  réjouit 
beaucoup  de  son  arrivée;  mais  ce  furent  des  espérances  vaines. 
Le  Duc  d'Albe  Ae  pouvoit  se  résoudre  à  abandonner  maintenant  le 
pays,  et  son  successeur  en  titre,  ne  pouvant  ^tercer  la  moindre  auto- 
rité, demanda  et  obtint  sa  démission.  Un  mois  plus  tard  Yiglius 
écrit:  ■  Dux  Medinensis  hue  jam  pridem  advenit,  magnaque  om- 
»  DÎom  laetitia  exceptus  fuit ,  sed  cum  populus  videat  nulla  eum 
»  anctorilate  praedîtum  esse,  velut  in  fumum  spes  de  eo  concepta 
»  ablL  Ducis  autem  Albani  auctoritatem  omnes  abominantur, 
»  lîcet  îpse  omnia,  quae  possibiliasunt,  ea  prudentia  vigilantiaque 
»  procuret,  quae  praeseutium  temporum  conditio  permittit.  » 
EpisU  ad  Hopptr, ,  p.  691. 


(1)  Fallen.  Valencienncs ,  dont  la  Noue  et  Famars  s'étoient 
rendus  maîtres  ,  fut  abandonnée  peu  après  ,  les  bourgeois  n'osant 
assez  se  déclarer  par  crainte  des  Espagnols  retirés  dans  le  château. 
n  paroi t  que  le  Duc  trouva  néanmoins  matière  a  fengeance  pour 
cette  défection  momentanée. 


k,    S'  Heri(i),  ma  dernière  fut  au  S' Lambert,  par  Vhomine 

quy  vuus  portit  les  aultres  ;  je  vous  envoie  pur  ce  porttfut 

ïees  8  pièces ,  d'oultres  orenge  n'ay  weu  trcniTcr;  le  pm 

^B^e  y  aïoit  sont  envoyé  à  VIessinge. ...  On  faîci  itjte 

1  payement  de  3oo  mil  venu  de&imbge 'l'Espaigne.el  aTanl- 

hier  venit  en  Vlissinge  5oo  Engloiset  3no  Walons  el  de*- 

puis  diverses  naves  de  France  i  le  nombre  de  gen»  ne 

scavons  encoire.  Et  de  VIessinge  estoient  aile  i6  grandei 

naveset  ii  vlieuuui  vers  ^jujs,  oùqnese  dici  estre  arrîw 

diverses   nave»   de  m    Lisbonne;  on  matnlicat 

que  seroyent  les  so!      ^s  ut     .scaye  :  est  ordonne  aux  \k» 

i  d'ordonnance  eulx  remunter ,    leur  baillant  a  mm 

m,  ;  ne  scay  encoire  qu  î\  nombre  seront  trouve. 


extraits  de  divers  billeti  adressés  par  U  àa 

I  nouvelles ,  que  de  Medina-Celis  est  armé  i 

Sluys  avecque  capitnii  i  avecq  35  azabres  quy  sont 
entré  en  Sluys ,  demeuré  au  secq,  et  i3  grandes  naves  Bis- 
cayenne  sergié  de  laîsnes,  desquelles  la  pluspan  sontbnu- 
lé  et  enfonséparceuxde  Vlessinge,etn'y  avoit  naoïenit 
courir  la  rest  ;  que  fault  que  cejoursoient  entré  à  Vlessin^ 
par  ce  grantTent,  car  le  susdits  de  VlessiDgues'fistcûnl 
renforché  par  ceulx  deCanfer'  qu'il  ny  avoit  raoien  la 
secourir  j  y  a  en  tout  les  naves  aoo  mil  du  Roy  et  envinM 
3oo  mil  pour  les  marchans,beaucopde]aisneset  conl^M- 


''l)  fferi.  Peut-être  les  lelU-es  à  Hugues  de  Hajnau/t, 
à  Ma ,  sont  elles  desLiaées  à  Henri  TrefveOe  à  Jfniy, 


—  439  — 

oil  que  nageoit  sur  la  mer  ;  quant  aux  soldats,  le  nombre  1573. 
ae  dict  diflerent ,  la  pluspart  est  noyé  et  bruslë.  Sy  les  dis  de  Jain. 
Yleasinge  fuissent  Tenu  !à  beure^  plustost,  euissent  eu  le 
tout.  Fstimons  que  la  flotte  de  Lisbonne  sera  passé  pour 
Hambourg ,  veu  que  n*y  ont  faict  empêchement ,  que  ung 
Jan  de  Valence  leur  en  avoit  donné  Tinstruction  en  laditte 
j  a  grant  [chenanche].  Le  Ducq  a  constraincte  les  villes 
d'ici  entour  à  porter  en  tout  ici  yo  mil  rosières  de  bled 
et  farine,  pour  y  estre  furni  et  envoie  où  que  besoing  sera; 
craindons  les  biens  de  terre  que,  sy  la  gendarmerie  entre , 
après  estre  abatu ,  que  les  feu  ne  s  y  mectront.  On  parle 
iâ  que  Zutphen  seroit  prinse  du  Conte  van  den  Berghe. 

Ce  nouveau  Ducq  est  fort  mal  content  de  son  Excellence , 

• 

ne  luy  avoir  donné  aultre  garde  à  son  entrée,  et  pour  cer- 
tain apporte  bonnes  nouvelles  de  mestrejus'  ce  lo*,  et 
aultres  choses  pour  convertir  ces  villes  rebelles  par  ces 
promesses  au  Roy  et  à  luy;  a  esté  bien  esmerveillié 
trouver  le  pays  en  tel  estât.  Sy  ces  geux  ne  font  empêche- 
ment de  venir  avant  que  ce  Ducq  de  Médina,  comme  il  se 
haAera  réduire  et  mectre  ordre  au  pays  et  publier  aultres 
mandats  que  n  avons  eu ,  estimons  soubz  ses  lettres  que 
le  peuple  se  apaisera.  Sy  cest  mal  fortune  aux  soldats 
Espagnols  ne  fuisse  venu  ,  avions  bon  practicq  sur  Canfer 
par  les  naves  et  soldats  Biscayens  et  aprest  que  se  faisoit 
ici,  mais  à  la  malheure  cela  sera  rompu,  saurons  demain 
quil  sera  venu  de  la  *  des  naves  Biscayens  ,  et  com- 

me ce3  geux  estioient  fort  de  gens,  silz  n*auront  mis  pied 
à  terre  vers  ces  azabres  ou  qu*il  y  a  grant  argent.  Voilà 
les  nouvelles  dont  pouvés  faire  participant  Mons'  de 
Sepmeri ,  vostre  gouverneur:  1 3  juin. 

'   bas.      ^  itn  mol  iOisihU. 


liyt.      fl"  Hcri  1  pu  «t  damiive  ^  hkr  muà  «■Mali  II  , 
/nia.  prioM  de*3  DKTesclePartiig»!,  fimt  fett  Atejatu 
buetÎHiâ^qiM'bMaoop  de  ntucluHM  râ  mkM  bpBOMl- 
te  ;  ie  ma  part  poor  TeeirnM  mudiRBdiM». . .  ^. .  lï  JWbl 

....  La  flotte  prime  est  ridie  ponr  ■eair  9 
anila  goene;  on  aprertbeieftn  ^  gipMlpînp'7 
tHer.  Zn^ben  eMprinM  et  ob  patte  MiandcTedb 
«t  HumuidA. 

Par  ma  derni^fut  de  l'advertence  de  la  pnnse  de  h 

flotte  de  liabonne ,  despuis  est  encore  amené   a  TenanM 

.   de  Baibarie,  tflleiDeni  que  sera  la  ruine  des  niarchaui.... 

I^nr  oouréllea, t*  S' de  Serras'  (i)nicyesiecominuiiic- 
mé  tonslea  a&îres,  et  pense  s'en  est  allé  vers  Lodewî- 
Cy'  ••••  Lm  mardiansd'Anversm'avoient  requéru  poui 
ndieter  kj  leur  oiarchandises ,  mais  Serras  dict  que  scruîi 
toi^éVtmem,  et  ce  seroit  tout  le  contraire   de  itrtT 


l'argent  hors  j  le  peuple  est  icy  que  trop  foullé  de  tant  de 
toldatz  à  leur  donner  les  vivres  en  rien  faissanu 


A  ce  soir  avons  nourelles^de  Zeelande  qu'îlz  sont  tou 
en  armes  sur  la  canipaigne,  les  catolicq  contre  les  geux(a}. 
A  ce  matin  avoîent  lesamblable,  mes  les  geux  fallureat 

(■]  Serras.  Apparemment  li;  frère  de  celui  qui  Aoit  an  oob  et 
Prince  d'Oranife  Gouverneur  de  l'Ile  de  Wslcbareo, 

(a)  gtux.  Eu  Zélaode  )e  mouvement  éloit  plut  qu'aîlleoT*  aali- 
calholique.   •■  Die  van   Vlissingen  bebben   omirent  Brngge  allé  d* 
■  Lercken  eode  Cloosters  beroofL  •   f.  Mctert» ,  65\ 
'  Tmuru.       *  LodoviD) .  U  CvmU  Lomit. 


—  441  — 

retirer  Les  Espaignols  ont  gaigné  le  plat  pais  jasque  au  157a. 
[pertes  de  la]  ville.  Joio. 


♦  LETTRE     CCCLXVI. 

Le  Prince  (T  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Défaite 
de  la  flotte  Biscayenne  ;  ses  préparatifs. 


Monsieur  mon  frère.  Sujrant  ce  que  vous  ay  escrit 
par  ma  dernière,  pour  satisfaire  au  désir  de  Jehan  Bernic- 
housen ,  veu  que  pour  quelques  affaires  et  aultres  respects 
je  ne  trouvoye  bon  d'y  aller  moy  mesme,  jay  envoyé 
mon  frère  le  Comte  Henry  k  Hilrkebach' ,  lequel  m  a  ap- 
porté pour  response  que  le  dit  de  Bèrnichouse  a  esté 
ches  TEvesque  de  Coulogne ,  et  après  aucuns  propos,  par 
lesquelz  TEvesque  taschoit  de  le  divertir  de  nostre  ser- 
vice y  a  pris  congé  de  luy ,  et  s*est  résolu  non  pas  de  se 
trouver  luy  mesme  avecque  nous ,  mais  d*y  envoyer  sa 
compagnie,  assavoir  de  douze  à  treize  cent  chevaulx ,  les- 
quelz il  tiendra  prests  affin  qu*ilz  se  treuvent  le  trenties- 
medu  présent  mois  entourd*Ëssen(i),  là  où  je  suis  pareil- 
lement résolu  de  me  trouver;  ce  que  n*ay  voullu  obmet- 
tre  de  vous  en  advertir.  Au  reste  j'ay  receu  nouvelles  de 
nostre  homme  ordinaire  que  le  onzième  du  présent  y 
auroit  eue  une  grande  desconfiture  sur  la  mer  de  quelque 
flotte  Biscayenne  (a),  dont  les  azabres   (qui  sont  petits 


(1)  Essen ,  dans  le  Comté  de  Marck. 
(a)  Biscayenne.  \oyei  p.  438. 

'  BUcbenlNidi ,  twurg  Jams  le  Comté  de  Nussmu^  sur  tes  eomfimsÀê 
tr^stfhulie. 


'  iS^a.  batmoi  légers  à  la  façon  d'Espagne),  en  uombredetrenM 
Juin,  ctncq,  seroyent  esté  arrivez  au  port  de  Slusz  ,  qui  es!  en 
Flandres,  guerres'  îoing  de  Bruges  ,  et  aultres  ireiie 
grandz  naves  demeurées  au  secq,  et  assaillies  par  ceiu 
de  Vlissingiie  et  mises  en  roule  par  l'assistence  survenue 
de  ceux  de  Terreer,  tellement  que  la  nave  ndmiratle  auroit 
esté  brftlée  et  six  autres  enfoncés ,  et  environ  mill  Espag- 
nolz  tuez.  II  yavoîtgrnnd  nombre  d'argent  aux  dits  au- 
bres,  jusqu'à  cincq  cent  mill  escus,  t;int  pour  le  Roj 
d'Espagne  que  pour  les  inarebants.  Ces  nouvelles  ont 
este  confirmées  par  le  bruit  qui  a  courru  à  Coulogne 
que  les  nostres  auroyent  einmeues  vingt  et  deux  batleaiut 
à  Vlissingue  et  emporté  tout  l'argent.  Mais  k  cause  que 
je  ne  m'ose  encor  asseurer  que  ces  dîtes  nouvelles  seroîent 
vrnyes,  ne  le  veux  escrire.  Si  est  te  cependant  que  n'aj 
volu  failler  à  vous  en  advenir,  affm  que  vous  en  facici 
vostre  profHt  selon  que  Irouverezconvenir.  En  vousatun- 
dantinyen  bonne  dévotion  avecq  quelques  te ttrei  nou- 
velles, en  bonne  espérance  que  Dieu  aura  bénît  tostre 
Isbeur,  à  la  saincte  garde  et  protextion  duquel  je  venu 
recommande  d'aussy  bon  coeur ,  comme  je  me  recom- 
mande en  vostre  bonne  grâce.  Z)aïwn  Dillenberg,  mxix 
juny  iS^a. 

Vostre'  bien  bon  frère  àvous  faire  service, 

GciLLADUE    SB   NlSS1.V. 

Le  dît  de  Bemichousen  est  en  bonne  délibéra- 
tion et  espérance  de  se  trouver  luy  mesme  en  pe^ 
sonne,  moyennant  qu'il  puisse  nbtenir  son  congé 
du  dit  Evesque ,  ce  qu'il  pense  bien  qu'il  accordera. 

'  fottt.       »  rattrt— wnicc.   Ânugnfi». 


—  443  — 

Cependant  quojqu'il  en  advienne,  est  toujours  iiy%i 

résolu  d'envoyer  sa  ditte  trouppe  pour  le  trentième  Jnûi. 

du  mois  courant,  sinon  toute,  aumoins  une  bonne 
compagnie,  pour  quelques  jours  par  après  suyvre 
avecq  tout  le  reste  j  et  a  prins  Godert  Wohnerick- 
housen  pour  son  lieutenant,  lequel  il  envoyera 
aussy  en  cas  qu'il  ne  puisse  luy  mesme  venir. 

Monsieur  le  Conte  Jeao 
de  NasMu ,  Catzenelubogen  eta 
mon  bien  bon  frère. 


*  LETTRE     CCCLXVH. 

lé* jirchepêque  de  Cologne  au  Prince  d* Orange.  Il  se 
plaint  quon  ait  intercepté  une  lettre  adressée  à  lui  par  le 
Duc  d^Albe. 


*^  Salentin ,  fils  de  Henri  le  VîeuK,  seigneur  d'Isembourg-Sa- 
leniin,  depuis  i567  Archevêque  de  Cologne,  envoya  quelques 
semaines  plus  tard  ,  des  secours  au  Duc  d*Albe.  En  septembre  le 
Prince  se  trouvoit  devant  Mons;  «  ten  selveo  tyde  quamen  eeo 
»  groot  deel  Duytsche  Ruyteren  by  den  Hertogh,  die  hem  brochte 
V  Salcntyo,  den  Bisschop  van  Ceulen.  »  F,  Meteren,  76**.  Ce 
D*éloit  donc  pas  sans  motif  (voyez  aussi  p.  /|4i  ,)  qu*on  surveilloit 
ses  démarches.  Plus  tard  ses  dispositions  paroissent  avoir  beaucoup 
changé  ;  en  1577  il  abdiqua  et  épousa  une  Comtesse  d'Aremberg. 

Unser  freundtlicli  dienst  und  was  wir  mehr  liebs  und 
guts  vermiigen  zuvor,  Hochgeborner  Fûrst,  besonder 
lieber  iretter.  Wir  kûnnen  £.  L.  nit  verhalten  das  gesterigs 
lags  gegen  den  abendt  umb  die  fûnfte  stunde  ein  Braben- 


.  tischer  pott'  durcli  den  Herzogzu  Alba  zu  uns  mite) 
.  lichen  packei  briefabgetertigtjZwischen  iinser  statt  CiiLhF 
und  dlesem  unseriii  liotlager  durch  zweli  rcysigPti,! 
ihine  aiisz  Colin  gefulgt  und  £.  L.  angeliorig  sein  sollen^ 
auf  freierlnndt&imssen  niederge^orfftïn  ,  und  solchesi 
brief  an  uns  und  anden-  Stenden,  wîe  er  sich  dcuflri 
gegen  uns  folgentz  becEagt,  mit  thatlivher  gewalt  ab( 
irungen.  Tweil  wir  nun  mit  niemandt  in  ungutcm  id 
aufstehen  haben,  auch  soltrhe  handlungen  im  lii^jltg 
Reich  zwischen  dessen  Sienden  niii  allein  verboitenj 
sonder  fast  unpreuchlîcli,  derwejjen  und  sover  solcJ 
brieff  E.  L.  zu  lianden  kom  n ,  so  begcren  wîr  freuDt 
lich  E.  L.  woilen  uns  dies  Ibige  als  paldl  Terwarlidj 
zu&cbicken ,  und  sich  lùerin  dermosscn  erweisen  als  SM 
Ir  entgegen  gern  gelhan  seyen.  Sulchs  sein  wir  unib  E,  L{ 
frcundiich  zu  vergleichen  und  zu  «rkennen  gneigU  Data 
Briil ,  ani  19  junij  Anno  72. 

Salektik. 


Dem  Hochgebomen  Fûnteo 
unserm  beioDiier  lieben  Vetlern 
Herrn   Wilbelm,    Priolzen   lu 
Urinied 


Jo.  Heuic 


Le  ao  juin ,  à  Dilleobourg ,  le  Prince  signa  une  lof  traction  pav 
le  Comte  vin  (1er  Marck,  aui^Qel  il  coafioit  le  GouTerneineat  4a 
la  HalUndi-.  Il  lui  recommande  tuiioul  aussi  la  toléraDcc  ennn 
lea  Catholiques.  •  Hy  sal  $0  wel  de  Calholjken  en  Geesleljken  w 

>  bare  Heli);iealsd'anderegoede  Euangelise,  in  schut  en  scbem 

>  Deoien.  •  Bor ,  I.  390',  ■  Hy  sal  aile  vlyl  en   niersligheid  dom 
■  om  met  aile  mogetyke  Mcblmoedigheid  en  mildigheid  de  hertH 


—  445  — 

>  so  tan  de  CathoWken  ab    anderen  te  wioneiu  •  L  L  Sgi*.  Le  15^2» 
Comte  aToit  besoin   de  ces  recommandations.  Malheureusement  Juin, 
elles  firent  sur  lui  peu  d*eflet. 


LFTTIIE     CCCLXVUI. 

au  Comte  Louis  de  Nassau.  Noui^eUes  diverses^ 


In  den  eersten  wy  hoepen  dat  u  kennelicken  is  dat  Don 
Frederick,  Sipion  Vitelle  (i),  ende  Noercarmevertrocken 
syn  om  léger  te  slaen  voer  Baergen  ende  syn  wel  verzee- 
kert  zeer  coerts  die  tôt  haren  wille  te  hebben,  doer 
eenige  mineringe  ende  doer  zeeker  vrinden  die  sy  heb- 
ben  ,  die  de  prinscepaelste  van  des  Graven  raet  syn,  heft 
ock  Toerghenomen  liet  revier  te  benemen.  Den  Hertoch 
macht  syn  reckeninge  dat  hi  acht  dusent  Dussche  ruteren 
Temracht,  ende  Terbopt  tseventich  Tendels  Waienende 
drie  regemente  Dussche  knechten.  Den  Duck  de  Médina 
es  lot  Brusscel  den  xviij  met  clynen  staet  inné  coninien , 
want  hi  ter  Slus  yerloren  heeft  vu  schepen.  Die  flotte  van 
Portighale  es  tôt  Flessinge  met  machtige  copmanschap , 
ende  met  meer  dan  sessce  hondert  dusent  ducaten  in 
ghemunt  ghelt.  Sy  hebben  alrede  van  de  Spanaerden 
Tan  den  Duck  de  Médina  tôt  \l  ghehangen  ende  xxv  van 
de  prinsepaelste  Capitaynen  ghevangen.  Item  xi  schepen 


(i)  FUelle.  Chiapin  Vitelli  •  Marquis  de  Cetone,  Florentin, 
qui  s*éloit  distingué  contre  les  Turcs  lors  du  siège  de  Malte,  Maré- 
chal de  l'armée  :  «  een  enraren ,  vernuftigh ,  ende  befaemt  kryghs- 
•  man,  maar  een  onbeschaemt  spotter  van  alderhande  Religie.  » 
F.  Metertn^  io3\  U  périt  en  1576. 


ifo^a.  «iRi1«r'  onderRBmeckensgheTlodenmetX' ofte  xit  imldti' 

■  tcn  ,  pnde  sy  docrliuljie  van  ilievan  Arnnien  tôt  Mlddfl- 

borcti  irommen  ,  maer  Je  scliepen  syn  glienomcn  viiii  die 

Tan  Flessînge;    die  sclieppers  Bysciiyens  sjn    de  meesie 

pnert   by  de  gueux;  nicest   all«  rlie  schcpen    van  o^rlo- 

ge  Tan  den  Conick  met  mer  ondere  clynv,  dii:  niewe  up- 

gherust  waren,  syn  le  nitte  liroclil.  Sy  lieWten  nu  onlani 

wedcrotn  andere  scliepen  ghenomen  ,  conimciide  wl  An- 

toliisten'.  Den  xxiij  pseenpubliciitj<;glied.-iendatal1eleen- 

heeren  moten  binnen  xiiij  d:igen  ni  ghereetweeseti  np  ili; 

confise.-) tî<*  van  baer  incoramende  goeden.  In  bel  Unti^in 

Vali'kenborch    passeren    monstre  twce  diiscnt  Ruierrn; 

die  hopt  dt'n  Ourk  bi  bem   te  licitbrn    binnen  \jf  oft< 

sesscedagbien.  Menheeftdie  voetknecht<>neen  manl  '  gag* 

ende  die  bende  van  ordinancie  twe  manden.  He.t  c«lc  Iw- 

duehten  dat  sy  nît  mer  krigen  en  zulien,  want  mea  moet 

bet  gb<>ll  nnllennen  von  de  Gbiestera  tut   Middelborcb. 

In  Vlanderen  syn  omtrint  vij-  ofievijrglieux  gbecomoidi, 

hebhen  een  rasiel  inné  gbenommen ,  «'nde  i-omnien  tôt  bf 

Bruge.  Die  hecren  Tan  Machden  ayn  nuiiy  doi  Dncàj 

ende  Teraekeren  hem  die  stad  te  lereren  aU't  hem  fcdicA, 

belovad  hem  gheen  gueux  inné  te  )aten ,  m  Met  hem  ai- 

diterende ,  hoépende  doer  syn  goedhjt  dat  hi  haer  uàs' 

Mntie  doen   sal.  Des  Duc^  de  Medîna   en   wilt  gboa 

goTertiemçnt  aenTerde.  Die  van  Mechelen  )aten  den  Dud 

syn  poeder  ende  ghescbuet  volghen  dagelix.  Jan  de  Forcff 

is  een  npenbaer  Icsuwit;  op  ten  arent  Tan  de  Dryri^dîo 

hytghinckhimetten  bloeten  hooefdedrimalden  werhTifi 

de  proscesuie  umme  ;  dao  hi  van  syn  husvraiue  oerloeTnaiii, 

■oe  spiack  hy  Oat  hi  syn  leven  wilde  gha^  aventureo; 


—  447  — 

fbt  hebben  wy  «yn  husyraue  selve  hooren  Yerhalen.  Wy  iHy^ 
hebben  den  xvj  briven  ontfan^en  hou  dat  de  Prinsce  den  xx  Juin, 
tôt  Colon  '  soude  wesen  ende  soude  al  verdîch  wesen  nu 
den  xxYiîj'".  Die  Heere  ghein*  hem  gracie.  Het  es  noetdat 
eick  hem  haeste,  U  biddendeons  te  laten  weten  hoewe' 
die  sicken  met  U  L.  suen,  want  het  soude  ons  eenen 
Iroest  wesen  te  hooren  dat  (J  L.  secoers  ontfangen  had 
ofte  hauwe'  nae  dat  men  immers  reet  es,  want  Uvianden 
haesten  haer  zeere 


t  (i)  LETTRE    CCCLXIX. 

Le  Pnnce  et  Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Il  désire 
des  assurances  de  payement ,  afin  de  pout^oir  contenter 
tes  soldats» 


%**  Le  Prioce  étoU  encore  le  a4  juin  à  Friocfort ,  et  dans  on 
besoin  extrême  d'argent  II  y  a  donc  de  rinezactitude  dans  le  paa- 
Mge  suivant  de  v.  Mrtrren.  «  De  Prince,  bebbende  uyt  Hollandt 
»  code  Zeelant  eeni^çb  geit  bekoraen ,  omtrent  twee  hondert  dujsent 
»  galdeot  bem  belooft  ende  nocb  verseghelinghe  van  Soo  doysent, 
»  code  daertoe  eenige  van  syn  eyghcn  Patrimoniale  Landen ,  als 
»  Sigen,  den  Lanlgrave  endeandere  verkochlofte  verpant,  wo  heeft 
»  by  eenen  Legher  in  Duytsiand  weder  opgbebrocht ,  wel  van  ses 
•  doysent  Peerden  ende  veerlien  dnysent  te  voet.  De  principale 

(i)  ^  Dorénavant  la  plupart  des  Lettres  du  Prince  à  ses  frères 
soal ,  comme  Test  aussi  déjà  celle-ci ,  en  chiffres  ;  mais  d^ordi- 
naire  le  déchiffrement  y  est  joint  Le  plus  souvent  elles  sont  sig- 
nées. En  outre  (»n  doif  remarquer  que  probablement  beaucoup  de 
ces  Lettres  auront  été  dictées  ou  même  écrites  en  entier  par  le  Prin- 
ce y  avant  d*étre  remises  à  celui  qui  étoit  chargé  de  les  chiffrer. 

'    Kcnloi.       ^  geve.       >  boe. 


î 


■  CHenien  tvaren  Erntt  van  Mandersloo  ,  de  Gratn  nn  Btrbt 
»  ende  Heyoïlrick  »an  Nassouw  syn  hmeder,  hcbbfDilc  alreeilenu 
•  verhonl  met  Vranckrïck  ghcmaci:kt  :  sy  passetrden  over  <len  Bjn 
•'  dea  dJuoy,  om  in  Glielderlandt  le moastercn.  >  p.  70".  — Le 
passage  du  Illiin  n'eut  lieu  que  le  8  juillrl.  Quaol  au  Inili 
atec  la  France,  il  ne  paroil  pM  (]u'il  y  ail  eu  alliance  Tonnelle. 
yayet  p.  4oS.  Dans  la  remanlrance  de  Mm-oay  (p.  40I  )  ob 
lit:  1  V.  M.  pourra  traiter  acrord  avec  le  Prince  (fOnogc, 
»  qui  tant  par   une  bonne  cl  foile  armSe  qu'il  u  au  pnyï ,  que  p«r 

■  les  coeuii  du  peuple  enclins  à  lui  ,  connue  Libérateur  ,  vous; 
K  pourra  beaucoup  servir.  »  M-'  \.de  Alornay,  l.  i5.  El  celle 
exbiirlAliao  a  traiter  accordât  e  lorsque  le  Prince  a  une  année 
au  pays;  c'est  à  dire  en  juillet,  bien  ,  ce  qui  «ti  plus  proliiblc, 
en  août.   1   M.  du  Pleuis  rein-,    s  en  France  sur  la  lia  de  juillet , 

■yantdemt  ]         im  in       Bupi-ês  de  sa  mère,  alb  troui* 

■-~  .   Ce  Tut  loraqu'i  luy   badli  par 

^ea         tout  ce  qu'il  avoit  remarque  ca 
■-lauui       a*t,  nions  Ira  iii.<;.   1.   l'ie  de  Momay,  p.   17, 

i«ui  ,  l'i  Juin  ;  Fruicforl  (t)." 

Mon  Iri're  Lambert'.  ;  servirn  pour  vous  atlTertir 

que,coinii]e  je  suis  rcsolu  ao  meinettre  d'icv  à  lrniïjuur> 
en  canpane,  je  me  trouve  toujours  eo  la  mesme  peine  de 
l'argent  à  l'accoutumée ,  car  je  ne  vny  nul  mo^eii  ■< 
monile  pour  recouvrer  argent  à  la  place  des  moastro 
pour  faire  marcher  mes  gens ,  selon  que  desjà  plusiewi 
fois  vous  ay  esvrît,  et  quoyque  je  sollicite  de  tous  coi' 
ez  et  n'olimetz  tien  dont  je  me  ptlis  adviser,  si  est  c^ 
que  ie  ne  profite  rien ,  ou  fort  peu  ;  de  sorte  que ,  |iir 
faute  de  moyen,  nous  perdon»  bon  nombre  des  meîllenn 

,     (i)  Cette  manière  de  metire  U  date  étoil  particulière  auK  Letmi 
;  ïojeï  p.  417, 


lesquels  estoyent  à  nostre  L-oin mandement  et  i 
lïnienant  vont  servir  à  l'ennenij.  Les  Princes  d'Alle- 
ne  m'en  avoyent  donné  quelque  espérance,  mais  tout 
a  esté  renversé  par  la  practique  et  lettres  de  l'Empe- 
.  Parquoy  je  vous  prie  très- instamment  qu'y  Teuil- 
tex  adviser  à  bon  escient ,  et,  tomme  vous  savez  que  l'im- 
portance de  toutes  noz  marchandises  et  trafiques  gîst 
principalement  en  ce  poiuct  que  je  puisse  marcher  avant 
bientât  pour  me  joindre  avecque  vous,  ce  qui  n'est 
:tinement  possible  le  faire  sans  argent,  vous  veullez 
à  quelque  moyen  que  ce  soît ,  que  nous  ne 
ibions  en  un  inconvénient,  lequel  scroit  ceites  irrépa- 
par  faute  d  argent  et  moyennant  les  ruses  et 
pratiques  de  l'ennemy  ,  lequel  certes  ne  dormira  pas  là- 
dessus ,  nos  gens  venoyent  à  se  mutiner  et  nous  aban- 
.-donner  pour  servir  à  l'ennemy;  qui  est  certes  foit  à 
Hnodre,  comme  vous  mesmes  povez  assez  juger.  Par- 
nBay  je  vous  prie  de  rechief  d'imaginer  quelque  moyen 
pour  m'assister,  m  envoyant  telle  assurance  du  payement 
par  iequel  je  puisse  contenter  mes  gens,  et  m'advertir 
Buplustost  que  polrez  de  Testât  de  nos  afTaires,  et  com- 
bien de  gens  avez  dans  la  vdie,  et  quel  secours  avezreceu. 
Bref  le  plustost  et  le  plus  particulièrement  m'advertirez 
Je  vostre  estât  et  affaires,  le  plus  me  serat-il  agréable. 
A  tant ,  mon  frère ,  soyés  en  lu  garde  de  Dieu. 

Vostre  entièrement  bon  frère  à  vous  faire  serviee, 
George  Certeis. 
Soil  ilooné  à  mon  frère  l.amlirrt  CerteJn 


'i)  Lmdret.   An  li«n  Je  Mon»  ;  fi 
poiinir:  lo^ct  Umnaniue  p.  0A. 


«  adreoc  (lour  In  sûrcti-  (lu 


—  460  — 

•  LETTRE     CCCr^XX. 

Le  Prince  tfOrange  à  Hugues  de  Haynault.  Il  désire  iLi 
assurances  de  paiement,  et  annonce  son  prochain  dé- 
part. 

Laui  Deo ,  a[6]  juin  à  FraccforU 
Sire  Hugue,  j'Ry  receu  vosire  missive  en  date  du  ht' 
■  du  courant,  «t  esté  bien  aise  que  lestât  de  nostre  mar- 
chandise est  en  ai  bon  train  en  ung  tanipit  si  troublé .... 
Au  reste  lout  mon  soucy  est,  que  je  puisse  estre  pour- 
veu  des  chamois,  huFTetins  «t  aulires  denrées  ijue  jsT 
promis  de  Furnir  à  mes  créditeurs  en  payement  (i);<-4r  si 
cela  me  fault ,  je  suis  ruiné,  et  au  contraire  si  je  leur 
puis  aucunement  satisfaire  et  amener  si  avant  que  ilt 
nous  fumissent  la  marchandise  qu'ilz  m'ont  promise,  je 
voy  nostre  cas  tout  esclarcy  et  j'espère  qu'il  n'y  aurat  plus 
de  dirSculté  aui  livres  des  comtes  comme  du  passé,  soit 
du  debili  oti  du  crediti,  car  j'espère  que  j'en  TÏendnf 
bientost  &  bout{  mais  comme  le  tamps  est  court,  d  autaitt 
que  j'espère  après  demain  partir  d'icy  pour  m'achenÙBCt 
par  dellà  et  traitter  avecque  mes  dits  créditeiin  à  boa 
esdent,  je  voua  prie  sur  toute  amitié  que  me  sauriez  fûte 
de  faire  toute  diligence,  par  quelque  moyen  que  ae  soit, 
de  me  fumir  les  dites  marchandises.  Je  say  que  c'est  na 
tarops  fâcheux ,  mais  il  fauk  chercher  moyens ,  car  plus  h 

(t)  en  payement.  *  De  Prince,  dcwyl  in  sjo  vemiogea  niai  ms 
*  dit   hy  de  Ovenlen...  gansch  CD  geheci  op  de  iaon*ter-pl*elw 

■  soude   konne  bculen,  to   soude   b;  healaideD   TerMluringe  <■ 

■  handichrifte  doen  bebbcn  op  etldjke  «tedea  in  Nederiuid  dMM 

■  mede  t«  vredea  soudca  weseo.  >  Bw.  I,  386^ 


—  451  — 

Ifafficque  cesse  et  plus  sera-ce   nostreproufSt,  si  nous  iSy^» 
prenons  bien  regard  à  nostre  faict....  car  j'espéreroye  en  Juin» 
ùÀre  singulier  prouffit.... 

Vostrebon  amy, 
George  CERTAim 

Soit  donné  à  Hugtie  de  Haynault ,  marchant 

à  Anvers. 


^LETTHE    CCCLXXI. 

Le  Prince  d'Orange  à  Jean  de  Haynault.  Même  sujet. 


Laus  Deo ,  27  juin  de  Francfort. 

Sire  Jehan  de  Haynault,  j*ay  receu  toz  lettres  du  10  et 
k8  hier  au  soif,  après  que j'avoye  despeché  la  [réponse]  à 
celle  du  i5.  Tay  esté  fort  joyeux  du  bon  huccès  de  noz 
affaires  et  marchandises  de  par  delà,  niesmement  en  ung 
tamps  si  troublé,  lorsque  les  coeurs  et  affections  des 
personnes  se  changent  légèrement ,  mais  puisqu'il  plait 
à  iMeu  nous  donner  si  bon  heUr,  nonobstant  les  menées^, 
d'aucuns  qui  nous  voudroyent  bien  veoir  renversez,  les^ 
quelz  pensoyent  soubz  main  nous  faire  mille  petites  tours, 
il  fault  certes  prendre  courage ,  et  nous  efforcer  de  passer 
toutes  les  difficultés  qui  se  présentent ,  et  pourtant  vous 
prie  de  entretenir  noz  créditeurs  comme  avés  faict  au 
passé.  Tespère  bien  que  ceulx  qui  se  pensoyent  mocquer 
de  nostre  ruine ,  se  trouveront  honteux  eux-mesmes.  Car 
quant  à  moy  je  fay  mon  comte  de  partir  demain  pour 
m*acheminer  vers  le  Pais-Bas ,  avecque  toute  la  monnoye 
d'or  et  d'argent  que  j'ay  seu  fournir  ;  il  reste  seulement 


Jaimi-  vàrj  gna  )•:  pqUMJtxovrcr'  moyaa  dt^MUMéA"'*  ■■  fi 
RieHe  toilcluDt  k  d«iréededumab«ii<|MiAi|||a^yqtv 
i  Uqnellf  jQa^ii;j^]i^qtpiie  d«  tiomtx  quelyii 'liiù)iMj' 
'd*«vtwa(;jmf.4«!tout;,gif(  en  cela.  Tooteafcwja  MdM* 
pu  que  TOUS  Tonif  iite|^.]po^;^|tt.{n)>vi^F^tum> 
«olreiBent  voat  poaT«K  iniagiBflr...ipMAqQe  noT^'t  *■* 
prie  de  le  tin.  'Vimj  est  i{in  raMeunoce  de  mam  filM 
liambert,  telle  comme  deqji  tous  ay  numdtf  iÈtn6ftmmlt, 
ne  lerrira  bMi&ii^atfitf»  aiSMiaattlBitHi  l'iiiiiriiiil 
avoir  quelque  chose  de  content'  pour  leur  satisfaire ,  ft 
pourtant  \o\xs  prie  d'y  employer  voz  cïncq  sens  et  en 
discourir  avecque  mon  dit  frère  ,  auquel  vous  itérez  njM 
reronimendations  ,  luj  disant  que  je  suis  en  bonne  dispo* 
sitioD ,  Dieu  mercy ,  et  ne  désire  autre  chose  que  de  le 
venir  trouver ,  ce  que  j'espère  de  fère  en  brief. 

Au  reste  je  vous  prie  de  solliciter  tous  noz  amis  ili; 
pardelà ,  affin  que  une  fois  ilz  raonstrent  si  à  bon  escient 
îlz  nous  portent  affection  ou  uon  ,  pour  nous  ayder  en 
oostre  besoing;  car  si  nous  venons  i  ne  pouvoir  fumiri 
Doctre  besoin^  et  par  ce  moyen  tombons  en  bancqroulte, 
TOUS  voyez  que  cela  redondera  i  leur  gnind  déshoniWEr 
et  désavantage. 

Le  tout  Tostre , 

GkOBCB    CBRTAlir. 

Soit  donné  i  Jeban  de  Ilajnaall 
■lion  bon  amy  , 
à  Anili. 


—  453  — 


LETTRE     GCCLXXIL 

George  du  Bois(^i)  à  Hugues  de  Haynault.  N outilles  dii^erses. 


%*  Les   soupçons    contre    Tseracrts  le  forcèrent  bientôt  à  se   iS^S-. 
démettre  lai-méme   du  gouvernement.  Il  ne  méritoit  pas  cette  dé-  Juin, 
fiance  :  le  Prince  d'Orange  continua  à  le  considérer  et  à  remployer 
comme  on   fidèle  senriteur.  La  violence  avec  laquelle  il  s*étoil ,  à 
ter  Veere  ^  opposé  au  bris  des  images  ,  commencé  par  ses  soldats  y 
«voit  sans  doute  contribué  à  le  rendre  suspect:  Bor  ,  393*. 


Laus  DeOy  en  Anvers  ,  ce  ag  de  juin. 

Très  chieretbon  amy, Quant  à  nouvelles,   il 

semble  que  le  pays  soit  par  tout  en  troubles ,  et  se  ré- 
voltent les  villes  de  Hollande  Tune  devant^  Taultre  après  9 
de  sorte  qu'on  ne  scait  ce  qu*il  adviendra  de  ses  commo- 
tions qui  sont  sur  piedt.  La  ville  de  Dort  ha  pareillement 
recheut  des  gens  du  costé  des  gueulx^  pareillement  on 
dict  que  les  dicts  gueulx  sont  aussi  en  Gorcum ,  oultre  à 
Enchuyse ,  Horne ,  Alcmar  ,  Gouwe  et  aultres  petites 
villes ,  quy  tiennent  de  leur  costé  et  ont  recheut  garnison. 
Y  ha  eult  devant  la  ville  d*Anr'*'"'''*Tir  quelques  navires 
de  ceulx  d*Enrhuyse^  que  ha  esté  cause  que  les  bourgeois 
en  la  dicte  ville  d'Amsterdam  ont  esté  en  dissention  les 
uug  contre  les  aultres,  mais  à  cause  que  les  magistrats 
sont  sy  bons  catholiques ,  les  dicts  geulx  n  y  ont  faict 
aultre  que  emmené  avecque  eulx  3  navires  de  guerre 
du  dict  Amsterdam; on  ne  scait,  silz  y  retournent, ce  que 
feront  davantaige.  Sur  Vlissinghen  y  ha  eut  une  bonne 
entreprinse  ,  mais  est  faillye  ;  ne  scay  comment  ^  car  on 

(i)  G.  du  Bois.  lacaiiBO. 


tS^Q,  lenoit  le  Capjtaîae  T&enertsde  oostre  {«rty  par  quel- 


ctue»  com m unicstioiu  euh  a 


reoqae  » 


I  frère ,  toutesfois 


ne  scavoDs  boonenieat  à  quoy  il  ha  tena  quelle  nlu 
este  prinse ,  d'auluat  que  Slons'  de  Beaiivois  estoit  ^ort; 
de  Middelborth  aiec  bonne  compa^îe  de  gens  ,  et  ODt 
escarmouche  liien  fort ,  à  la  Ga  ne  ont  faict  ouitreque 
demeure  à  Suiiborch,  entre  Vlûsîugben  et  Middelborch, 
ayant  iaict  retirer  les  geulx  du  dict  lieu ,  dont ,  à  ee  que 
entendons,  eeulx  du  dict  Vlissinghen  ont  inconiÎDeDt 
prinssuspiLi<M)  sur  le  dit  Tseraerds,d'aultant  que  quant 
tuy  ont  mandé  pour  avoir  de  la  pouidre,  il  en  envoyet  bien 
peu;puis  quelques  aultresoct^sions,  que  ne  scais  quelle*, 
ont  este  cause  de  garbuilles  et  dissentions  en  dicte  ville, 
mais  on  dict  que  le  tout  seroit  raccoustre.  Nour  voyoosle 
pays  aller  du  tout  en  ruine ,  partant  n'y  ha  apparence  que 
le  marchant  y  puisse  plus  faire proufGcl,  dont  n'y  ha  meil- 
leur moyen  que  de  retirer  partout  ses  debtes  sy  avant. 
Au  S'  Hughe  deHajnault,  ^^^^^^ 

marchant,  tlEiDcumnt  ^^^^^^^^f 

à  Aeth. 
Pay^  le  porteur. 


LETTRE     CCCLXXI1I. 

G.  du  Boit  à  Hugues  de  Haynault.    Nouvelles  iivermt. 


Laus  Dfo,  en  ADven,  ce  premier  jour  de  joillel. 
S'  Hughe ,  yer  au  disner  ay  recheut  la  vostre  de  vj  du 
passé  et  le  contenu  d'icelle  bien  entendu ,  dont,  quant  à 
ce  que  n«  ct^noîssies  poiot  ClaeiSymoD,  DjPeetoret 


—  455  — 

tteynilrirk  [Phs]  (ce  sont  de  noz  amys  ayecque  lesquels   iSya. 

roDs  fakt  amictié  et    demeurent  en  Hollande,  long  à  Juin, 

lorne,  l'aullre  à  Eneliiiyse  et  le  dernier  à  Doit)  dont, 

arceque    dictes  Tilles    sont    tournées    du  coslé   de  ces 

fculx,  arons  estes  contraints  de  chercher  leur  amitié, 

^(En  quilz    nous  ayderuyent  à  parvenir  aux   debtes  que 

avons  partout  le  dict   pi<Ti,ce  que  nous  ont  promis  de 

|ure  ....  De  nouvelles  n'avons    icy   chose    de  moment' 

juis  noz  dernières,  saulff  que  toultes    les  villes  de 

llande  sont   quasi   révoltées,    reste    Amsterdam,    la- 

fuelle  est  pareillement  en   bransie,  mais  à  ce  que  enten- 

ons  ont  conclu  de  n'accepter  garnison  ne  d'ung  costé  ny 

.'aultre.  Rotterdam  tient  bon,   à   cause  des  Espagnols 

lie  sont  dedans ,    lesquelles  laissent  morir  les  femmes  et 

iknfans  en  dicte  ville  de  faim,  que  est  grand  pitié.  A  Ut- 

Irecht  sont  pareillement  quelques  Espagnols  auchasteau, 

<4et  y  est  Mons'  de  Bossu  avecquequelques  gens,  qu'i  ha  là 

nCsIevé  au  pays  [par  ains].  Nous  sommes  icy  en  paraison' 

Imnne  quiétude,  parce  que  y  avons  ung  régiment  de  dix 

^■iseignes  de  Wallons,  lesquels  nous  font  bonne  garde.  Du 

S^  George    n'avons    aultre  nouvelle  depuis  les  dernières  à 

TOUS  envoyées  ;  quant  en  entenderons   aultre  ,  vous  en 

donnerons  avis.  Nous   l'attendions  icy  plus  briefTement 

tju'il  me  semble  qu'il  ne  sera  ,  dont  en  sonuues  marrys; 

car  seroit  bien  besoing  qu'il  viendroict  bien  pour  donner 

ordre  k  beaucop  de  choses  pur  ce  temps  garboilleux  que 

nul  nescaict  ce  qu'il  ha  de  faire:  s'yl  estoît  icy,  avons  espoir 

qu'il  y  feroit  bon  profict,  cary  ha  des  marchandises  qQyc 

présentent  à  bon  marchié.  J'nubtyoye  ii  vous  dire  pour 

nouvelles  que  ceux  de  Viissinghes  ont  boutté  oultre  les 


Pour  nouTelles  avons  que  hier  arriva  à  Vlessinge  loo 
baril  de  pouldre  et  5o  pièces  d'artillerie  de  fer,  tomiiI 
d'Engleterre,  etentourde'  5oo  soldats,  que  estoient  preat 
à  embarquer;  ilzn'ontencoire liberté  vendre leurmarchut- 
dises  illecq,  aultrement feroient  grant  argent:  ce  qulb 
Bvoient  envoie  par  bon  San ,  est  tout  arresté  k  Calais.  Ce 
peuple  a  fort  murmuré  sur  Serras  ,  parceque  son  frère  j 
a  esté  soubz  promès  d'aller  à  Mons ,  et  à  présent  m  <fict 
estre  à  Brusselles  ;  le  pays  est  niis  en  eau  par  la  craiate 
qu'ilz  ont  eu  de  trahison.  A  ce  que  j'entena ,  Serras  est 
hors  de  crédit  et  estime  que  poldroit  bien  causer  nul.  te 


On  appreste 
•  1er  en  Zelande 


'baillîeu  Delbecq  avoit  prins  son  chemin  vers  Mous  pour  iSys. 
Temonstrer  le  tout ,  mais  ayant  tTouvé  empêchement  en  Juillet, 
chemin ,  est  retourne.  Bruge,  a  Juillet. 


cette  ville  quelque  navires  pour  al- 
où  le  capitaine  Tseraert^,  que  est  à 
présent  en  cesie  ville  ,  doibt  estre  Capitaine  généra]  ; 
partant  espérons  que  avecque  l'entendement  qu'on  dict 
qu'il  auroit  avecque  son  frère  à  Vlissinghes,  qu'ilz  feront 
quelque  boa  exploit,  dont  le  temps  déclarera  le  tout. 
3  joillet. 

Quant  à  nouvelles  ,parceque  en  estes  désireux,  tous 
■dvertiraie  que  avons  nouvelles  de  Vlessinge  comment 
les  Capitaîns,  tant  de  la  ville  que  aultres,  ont  déposé  Sér- 
ias de  son  gouvernement;  procédé  par  une  sousçon  de 
•on  frère,  lequel,  après  avoir  mis  les  Wallons  en  risle,fit 
■emblant  estre  ennemi  du  Durq  et  se  vint  illecq  rendre  ; 
surquoy  le  peuple  enestoît  mal  conlenté,  toutesfois  par 
belles  parolies  lit  tant  qu'il  les  apaisit,  promectant  et 
demeurant  Serras  respondant  que  nulle  mal  n  adviendroit 
par  luy  et  qu'il  parltroit  pour  Hons  se  rendre  au  Conte 
Lodowîcq ,  ce  qu'il  ne  faict ,  ains  s'est  retiré  chés  le  Ducq 
cTAIve,  après  avoir  veu  et  entendu  toutes  les  secrètes 
d*iltecq  et  d'aultres  particuliers  quj  s'adrechoient  à  Ser- 
ras. Maintenant  ce  peuple ,  entendant  que  le  dit  frère  n*a 
âlecq  esté  pour  bien  ,  se  malcontentoient  fort,  et  à  crain- 
dre de  mal:  pour  ceste  cause,  pour  éditer  mal,  l'ont  dépo- 
sé et  se  sont  mis  à  4  3U  gouvernement,  cela  à  scavoîr:  le 
bailli,  Swiger,  capitain  Cret,  et  Bernart  ;  et  cela  jusque  que 
sera  mis  aultre  ordre,  el  principalemeot  envoyé  aullre 


iSyi.  ^ouTcmeur,  ce  que  bien  leur  sera  de  besoingpour  tôt 
Juillet.  Ire  discort,  ce  que  jusque  à  présent  se  trouvent  asi<k 
bien  d'accort.  Hz  ont  mis  le  pays  en  euu  pour  les  crainte 
susditte  qu'ilz  ont  eu  de  tr;ibison  ;  le  plat  pays  est  tout 
bruslé  et  en  subjection  du  Ducq  ;  nous  entendons  que 
Dort ,  Worcum  ,  Gorcum  et  la  resE  s'est  rendu  ,  sauf  Rot- 
terdam et  Amsterdam  ;  a  double  du  dit  Amsterdam  ,  parce 
qu'ilz  n'ont  soldats,  et  me  semble  qu'il  n'y  aura  à  présent 
meilleur  chemin  pour  noz  espingles  que  par  Dort ,  cont- 
me  j'espère  d'envoier.  Il  est  arrivé  à  Vlessinge  loo  baril 
de  pouidre  et  5o  pièces  d'artilierie  de  fer  venant  d'Engle- 
terre,  pareillement  arraés,  tellement  qu'iîi  sont  à  présent 
bien  muni  où  que  passé  jours  estoient  sans  pouidre. 


LETTRE    CCCLXXV. 

Lou/'î  du  Gardin.  auS  Henri  Trefvette.  îiouveUeit  divenu. 


Quant  à  Serras ,  n'a  esté  prisonnier  (ne  scay  d'où  vou 
viennent  telles  nouvelles),  mais  bien  déposé  de  son  office, 
jusque  les  lettres  de  Mons'  le  Conte  sont  venu  avec  serge' 
suyvre  l'ordre  dé  Serras,  ce  que  tous  ont  fiiict  pou 
obéissanee  des  diues  lettres,  mais  j'estime  qu'il  n'cstoit 
advertî  de  tout  quant  les  dittes  furent  escript;  car  sauréi 
que,quantletrère  de  Serras  vint  ici,  fut  advïaé,  et  le  peu- 
ple se  doubtoit  de  trahison  et ,  pour  seureté  de  ce ,  Saim 
promis!  son  corps  en  gage  en  vas  que  mal  vînt  par  sw 
frère,  promecUnt  qu'il  alloit  vers  le  Conte,  ce  que  e 
contraire  est  advenu ,  et  est  chès  le  Ducq  et  depuis  TCM 
'  dMrgt. 


I  ,prepare  contre  reste  ville,  ae  que  a  causé  le  déposement  Juillet, 
pour  apaiser  le  peuple  ou  aultres.  Ors  à  présent  nous 
recepvons  diverses  advis  de  plusieurs  lieu»  ,  qu'il  y  a 
trahison  ici  ,  et  escripvent  du  gouverneur;  et  sont  advia 
de  bonne  innin,  comme  toujours  sont  esté  advîsé:  telle- 
ment que  je  voie  la  plus  grande  part  descour^gé,  voiant 
que  on  iie  remédie  au  mal  aparent,  mesmes  Capitain 
Worsl  et  aultres  de  la  mer,  juroient  s'en  aller  aveo- 
(]iie  leurs  navcs  ,  sy  aultre  gouvernement  ne  venoit  ;  cer- 
tes je  ne  porte  partie ,  mais  je  dis  que  seroit  meilleur 
donner  à  Serras  aultre  serge  en  aultre  lieu  et  y  cnvoier 
Bultre,  comme  ce  comme  avons  mandé  à  Mous'  le  Prince, 
pour  éviter  certes  grant  mal  advenir ,  et  en  cela  ne  seroit 
l'honneur  de  Serras  osté,  lequel  à  présent  est  rétabli  en 
•on  office  pour  obéir  aux  lettres  de  Mons'  le  Conte,  que 
sont  ici  esté  aporté  par  ung  Francbois  que  Serras  avoît 
envoie  devant  les  aultres  pour  s'excuser. 

Ay  receu  rostres  de  6  et  de  Mons'  le  Conte  de  y,  par 
laquelle  voie  qu'il  prent  de  mal  part  et  est  esmervelllié 
que  j'adjouste  foy  à  ce  que  en  ay  escript:  certes  Serras 
m'est  bon  umys  et  les  aultres  aussy,  mais  je  ensuy  ce 
que  Mons,  le  Prince  m'a  ordonné,  d'escripvre  tout  ce 
quil  se  passe,  et  comne  je  suis  souvent  ici  apellé  au 
conseil   de  la  ville  et  ay  veu  le  *  estoit 

apparent ,  en  quoy  y  ay  aullanl  remédié  et  le  baîllieu  que 
n«)z;  car  pour  une  fois  tout  voulloieni  avolrSerras  pri- 
sonnier, ce  que  je  empcscbi  par  les  remonstrance  que 


W' 


jr.  Vojee  p.  457  ,1.  5,6. 


L 


—  4fiO  — 

ï57a.  Ipur  fis,  que  cela  ne  se  pouvoit  faire aans  premièremmt 
Juillei,  en  advenir  le  supérieur  et  que,  veu  ([u'îl  ne  s'en  estoi»it 
pluincte,  ne  donné  raison  de  leur  cause,  ne  se  yavoil  peu 
remédier;  ce  que  descou[vril]  leur  eniprinse  eidespeche- 
ment  vers  Mons'  le  Prince  ,  de  quoy  n'ont  enioire  rev 
ponce.  liz  ont  encoire  eu  lettres  despuis  de  MoniMk 
[Limnie  '  ]  de  senihlable  ad  vert  is  sèment,  comme  dessuscoo- 
tre  Serras  ;  mais  le  tout  fut  hier  très  assopî  par  ce  Capi- 
tttind'Engleter  de  Tordre,  lequel  à  souvenu  nenlt  bon- 
ne responce  de  Serras,  sur  quoy  se  voulut  partir,  naij 
le  peuple  le  requérit  y  demeurer  ;  ce  qu'il  a  fnict  et  hier 
tous  faict  serment  ensamble  à  contentement  île  loui 
De  it  que  demandés  scavoir  les  particulari- 
tés de  faultes  qu'il  se  dîct  contre  Serras  ,  ont  esté  les 
premiers  quy  ont  causé  l'envoyé  des  marchandises  par 
bon  Jan ,  que  on  scait  pour  vray  estre  ung  trai<:tre  do 
Ducq,  despuis  l'audience  donné  à  diverses  soubsoa- 
né;  puis  le  bruslement  du  plat  pays ,  de  quoy  rstoit  »»«• 
tiède  l'emprinse  et  non  y  mis  ordre  en  nulle  manién 
qu'il  fallut ,  et  eux  de  Soubourg  abandonner  la  place  pv 
faulte  de  pouldre  ;  depuis  le  faict  de  son  frère  Serras,  Je 
quoy  en  estoit  demouré  respondant  que  mal  n'advieodroit 
par  luy;  comme  de  tout  en  ont  adverti  Mons'  le  Prioce- 


*  LETTRE  CCCLXXVI. 

Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Sur  le 
bon  succès  des  affaires. 

Monsieur  mon   frère.    Ayant  plen  à  œ  bon  Dieu  vt 

'I— tP)- 


coDduîredepuîsnostredernièreentreTeue  jusques  en  ces-  iSya. 
te  ville  en  fort  bonne  disposition  ,  je  n'ay  voulu  obmectre  Juillet, 
de  vous  advertir  du  bon  succès  que  de  jour  à  aultre  il 
plaist  au  S'  Dieu  donner  à  nos  affaires ,  ayant  présente- 
ment mis  la  plus  gmnd  part  de  toutes  les  villes  d'HuUande 
et  quelques  autres  circunivoisines  entre  miz  mains, nom- 
mément celles  de  Dordrechl,  Harlem,  Gouwe,  Leyden  , 
ensemble  celle  de  Gorcom,  avecq  le  chasteau  illecques  et 
celluy  deLouvesteyn.  Aussy  me  sont  hier  au  soir  venues 
nouvelles  que  nos  gens  se  seroyent  de  mesmes  emparez 
des  villes  de  Boniinel  et  Hardenvyck  ,  et  que  en  toutes  il 
y  a  gens  de  guerre  de  ma  part ,  qui  sera  cause  que  je  me 
diligenteray  de  tant  plus  pour  passer  oultre  et ,  selon  les 
moyens  qu'il  plaisrai  à  ce  bon  Dieu  me  donner,  les  secou- 
rir et  usister.  Je  n  entens  encoires  rhose  singulière  des 
aprestes  que  feroit  l'ennemy  pour  de  ce  costé  me  rencon- 
trer ,  et ,  à  ce  que  l'on  me  rapporte ,  il  ne  pourra  avoir  ses 
forces  d'Altemaigne  prestes  d'ïcy  à  quelque  temps;  ce  que 
je  dis,  non  pour  me  reposer  là  dessus,  mais  que  j'espère 
que  le  bon  Dieu  me  fera  cependant  la  gràre  de  passer 
oultre,  oires  que  les  moiens  que  scavez  me  sont  encoires 
bien  petits  et  n'ay  jusques  à  présent  aucune  asseurance  de 
deniers.  Si  est  ce  que  pour  cela  je  ne  perdray  couraige, 
me  confiant  enthièrement  que  ce  grand  Seigneur  des  ar- 
mées est  avecq  nous  et  se  trouvera  au  milieu  de  mon 
armée.  Quant  â  la  prinse  et  rendition  des  villes  ey-dessus 
nommées,  vous  en  pourrez  faire  seure  advertence  à  Mon- 
sieur le  Landgrave  de  Hcssen(i)  et  luy  dire  que  ce  ne  sont 

(l)  L.  dt  Hfisea.  Le  Lindgrave  Guilliunic  ^oil  bi«m  disposé. 
Du  moins  ce  Tul  en  1 573  ,  coiamc  nous  l'apprend  M,  l'an  Itom- 
mrt  (ff,  Gmh,   v.    Jkuen  ,   I.  535)  qu'il  s'Appou  «vrc  ScBUCoap 


—  462  — 

t  S7!i.  pas  bourdes  ' ,  mais  qu'il  le  peuit  tenir  pour  chose  asseurée» 
Juillet.  Du  succès  de  mes  affaires  nefauldray  à  toutes  occasions 
TOUS  tenir  adverty  ,  comme  à  celuy  que  je  scay  elles  sont 
aultant  à  coeUr  que  à  moy  mesmes ,  qui  fera  que  je  ne 
treuve  besoing  les  vous  recommander  dayantaige ,  bien 
sachant  les  grans  et  bons  debvoirs  que  vous  ferez  tous- 
jours  envers  les  Princes  et  tous  aultres  qu'il  conviendra 
par  delà  pour  les  tenir  tousjours  en  la  meillieure  dévotion 
qu'il  soit  possible;  vous  priant,  Monsieur  mon  frère ,  me 
donner  quelque  fois  ung  mot  d'advis  de  leur  bonne  affeo 
tiou  en  nostre  endroict ,  ensamble  de  toutes  aultres  cho- 
ses que  passeront  par  delà ,  afin  que  nous  nous  puissions 
tant  mieulx  selon  cela  rigler.  Je  tous  renvoyé  les  chevaulx 
de  chariot  que  m'aviez  preste ,  estant  marri  de  les  avoir 
retenu  plus  longuement  que  je  ne  pensoye  ;  toutesfois  je 
m'asseure  que ,  considérant  la  nécessité  qui  m'en  a  pressé, 
vous  me  tiendrez  en  cela  excusé.  Je  vous  prie  de  présenter 
mes  bien  humbles  recommandations  à  la  bonne  grâce  de 
Madame  ma  mère  ,  Madame  ma  soeur  et  toute  la  bonne 
compagnie  par  delà,  et  m'advertir  par  le  premier  ce  que 
depuis  mon  partement  vous  aurez  entendu  du  Conte  de 


de  succès  aux  levées  du  Duc  Eric  de  Brunswick.  «  £r  verhia- 
»  derte,  wo  er  konnte,  die  Spanischen  Kriegswerbungen  Uenog 
»  £rich*s ,  im  Einversundnisz  mit  Uerzog  Julius  von  firaunscb- 
»  weig,  virozu  er  sich  auch  Friedrichs  von  RolbhauseD  und  Eckbrecbti 
»  von  Malsburg  mit  solchem  Glûcke  bedienle ,  dasz  Erich  auf  seî- 
»  nem  Musterplatz  zu  Nordheim  einst  nur  siebenzehn  Kuechie 
»  vorfand,  und  zur  Stellung  der  versprocbenen  Reisigen  \\i 
»  Gaule  nebmen  muszte.  » 

'  raillerietj  ooQiet  fitiu  à  plaisir. 


^  463  — 

Hohenloo ,  et  s*il  at  effectue   quelque  chose....*  Escript  iS^a* 
à  Essen ,  le  7"^  jour  de  juillet  1 572.  Jaillet 

Votre  bien  bon  frère  à  tous  faire  service^ 

Guillaume  db  Nassau. 

Depuis  j*ay  aussy  eu  nouvelles  seures ,  que  ia 
▼ille  de  Schoonhoyen  s'est  aussy  rendue.  Mon  frè* 
re  Louis  m'a  aussi  envoyé  homme  exprès  m'adver- 
tsasant  que  le  tout  se  porte  enooires  bien ,  et  désire 
fort  ma  venue. 

MoDsienr,  Monsieur  le  Caote 
Jehan  de  Nassau  ,  mon  bien  bon  frère. 


A  oette  lettre  est  jointe  l'indication  suivante. 


ontrefu* 


Les  villes  que  Monseigneur  le  Prince  tient  à  sa  dévo* 
tion  au  Pays-Bas. 

EN  GUELDRES.  EN  BRABANT. 

En  la  comté  de  Zutphen.  Malines  tient  encor  bon. 

Zutphen.  \  Louvain. 

Doesborcb.  Saisis  par  Lière.  ^ 

Dotechem.  Monseig-  Dendremonde.   (  ^l 

\  neur  le    -..,       ,  1 

GroII.  y  Comte     ^ilvorde. 

Berghe  avecq  le  chasteau.     |  van  den 

Lochem.  ]   ^^^^ 

Bredefoort. 

^>*MnT»^J  et  Thiel  ont  refusé  la  garnison  du  Ducq. 


,  saisy  par  Muns'  de  Luniey  avecq  tout  le  pays 
de  Voorn, 

Dordrecht.   11  y  e  déans  la  ville  te  Capitaine  Bartolt  En- 
teas  avecq  200  hommes ,  envoyez  de  Mon- 
sieur de  Lumey  ,  par  le  commandement  At 
sou  Exr. 
Gorichum ,  ville  et  chasteau  avec 

Lourestain  ,  chasteau   prias  par  le    Capitaine   Marino) 
Brandt,    lequel  y  est  avecq   envirou  3oo 
hommes. 
Enckbusen  ,  là  où  est  Mons  Sonoy  de  par  son  £sc  avecq 

bon  nombre  de  gens ,  et  tient  e 
Hoome. 
Medenblick  et 
Alcmar. 


Harlem,    j 

Leyden.     I  se  sont  rendus. 


dl 


Tergow  s'est  aussi  déclarée  et  a  receue  garnisoif.  Le 
semblable  a  fait  Oudewater. 


•  (1)  LETTRE   CCCLXXVII. 

Ce  Prince  d'Orange  au  Comte  Louis  de  f/attatu  II  Au 
détaille  la  composition  de  ton  armée. 

Monseur  mon  frère.  J'ay  esté  bien  jùeux  d'enteodre 
(i)  *  N'ajnat  pu  réunir  à  tromer  l'ttrigiad,   nom  Aimmmn 


I  de  TOK  nouvelle  par  le  présent  porteur,  et  pryft  IKeu  qnll  ifî^l. 


'    aerver  contre  les  embûches  des  ennemis,  desquelles  Je 
TOUS  prie  aussi  vous  voulloir   garder   le  plus  que  pol- 
i ,  d'aultant  que   tenons  assez  qu'il  n'y  aura  practicque 
tant  sinistre  ne  trahison  sy  meschante ,  lesquelle  II  n'es- 
saient eii  oeuvre  là  où  il  en  aiu'ont  la  puissance,  pourvous 
surprendre  et  attrapper  ;   et  mesnies  je  suis  adverty  que 
I  les  marcbanslîa'iens  font  grande  gain,  car  à  Anvers  [l'on 
[  dît]  que  le  Duc  d'Alve  tous  aura  de  bref  entre  ses  mains 
I  «oit  vif  ou  mort  ;  mais  l'Etemel ,  qui  est  noslre  garant  et 
,  protecteur,  seniocquera  de  leur  desseins  et  les  fera  iresbus- 
eu  lu  fosse  qu'il  ont  cave'.  Touchant  de  mes  nouvel- 
Irs,  j'espère, avec l'uidede  Dieu,  passer aujourdhuyleRin, 
aians  mes  gens  au  pays  de  Meurs  pour  choisir  la  plasse 
BORStreentour  la  [pogdîe]  et  Guddre.  Taj  pourtant  don- 
I  né  le  meilleur  ordre  qu'il  m'a  este  possible  pour  estre 
I  Ciimy  d'argent ,  et  espèr  que  Dieu  y  donnera  Sa  bénédic- 
tion. Au  reste  les  an'aire  se  portent  bien.  Je  vous  envoyé 
icy  joincte  la  liste  de  mes  gens  de  guerre,  oultre  lesquels 
le    Comte  Joes  de  Scbawnbourg  (i)  lequel  desjà  ayoit 
prins  son  serment  à  l'évesque  de  Couloîngne  pour  le  Duc 
■l'Alve,  s'est  tourné  de  mon  costé  estant  content  de  moj 
•ervir.  J'espèce  encoire  aujourdbuy  traiter  avec  luy,  pour 
lequelle  affaire  je  l'ay  mandé  vers  moy.  Presque  tout  la 
Hollande  est  déclaré  de  nostre  costé.  Dordrcch  a  ret-eu 


oelle   Lettre,    qui   Iri-s   prohablemcnt   floit  siga^  par  k   Prince, 
«TsprM  uoecopie  du  i8<>ivclc,  en  plusieurs enilroi's  (rés  fRUtive. 
(  ■  )  Sehoivnbourg.  Le  Comlc  J.  de  Schauenliourg  fut  oominé  par 
le  PriBM  Gouverneur  de  Frùe  ei  Je  Groaiogiic. 


1 


3» 


^ 


1579.  nortt»  garnison  et  en  ay  donné  la  chaîne  à  Monsieur  it 
Juillet.  Bouxtel  de  s'y  mestri;  dedans.  Tisrgaulta  aussy  cnsniiy 
leur  esemplo ,  comme  a  faJct  Gorciim ,  et  de  LouvMUin 
a  esté  pris  dt^s  nostre  par  force.  Le  viel  Turcq  qui  eftoJt 
sur  le  chAteaw ,  quy  estoit  sur  le  dit  château  de  Gorcuio, 
est  demeurezprisonnier,  comme  pareitlenieot  est Quirtw' 
à  Dordrechet  le  pensionnaire  Camei,  Hyer  ay  tut  ■»• 
Telle  que  Schonhove  se  soil  missy  rangée  de  nostre  comA, 
pour  lequel  eFTect  j'ay  envoyé  commission ,  tellement  qM 
espère  que  ce  bon  Dieu,  qui  a  comniencex,  parachèvera  Son 
œuvre  jusques  à  la  fin.  J'ay  aussy  bonne  espoir  de  la  ville 
deVenlo,  leur  aiant  escrit  pour  cesteeffect.  Au  reste  le 
présent  porteur  vous  dira  quelque  choses  d«  ma  puit 
d'un  certain  homme  dont  sommes  en  quelque  soupson, 
vous  priant  d'y  adviser  et  me  mander  ce  que  en  estimei, 
et  pareillement  ce  que  lenés  do  son  maistre;  AnthoînM 
Olivier  le  cognoistm.  Je  vous  prye  lussy  me  munder  UiVH 
souvent  de  voz  nouvelle,  et  bien  particulièrement  quiHf* 
force  vous  avez  en  la  ville,  quelle  secours  «  rcof«« 
TOas  atendex  ou  svea  receu ,  ou  quelle  «abussB  on  vos* 
(tresse;  bref  tout  ce  quyie passe  p«r  deiA,  aâitt  qnflacloa 
cela  je  me  puis  reigler  de  ce  ooHpé  icy  pour  y  donaer  l'or- 
dre requis.  Quy  sera  l'endroit  où  m'esunt  ïAcomnwndi 
de  bien  bon  coeur  à  vostre bonne  grâce,  priray  Dieu  *oh» 
donner ,  Monsieur  mon  ttire  ,  U  sienne  soincte.  Escrit  i 
Venlo(i),prest  pour  partir  plus  oultre,ce  8  dejuillniS^ti 

Vostre  bien  bon  frère  prest  à  tous  Cure  aervioSi 
GciLLADHS  DR  Nuaan. 

(i)  Fenh.  Icio«àhligne  iJtil^ityavah-emardama. 


V 


—  467  — 

Je  ¥ous  prie  Touloir  présenter  mon  service  à  tout  iS^a. 

les  seigneurs  et  gentilhommes  estansprès  de  tous,  Jnillol. 

La  lûie  des  gens  (jk  guerre  sans  y  ccmprendre  Contes  , 
Barons  et  aultre  de  bonne  7}olontém 
Jehan  Beminckhusen  y  Gouronnelle  des  Reîstremestre 
et  sumnt  : 

Godeit  Wolmerickhousen 4<x>« 

Louys  Rumpff 3oo. 

Albert  deLo   ••• 3oo. 

Jasques  de  Furstenbergue  .«••••,•..  ^oo. 
Le  Gouronnelle  Emst  van  Mandesloo  •  •  •  aSoo. 
Le  Conte  Jann  van  Schou^enburc 600. 

45oo. 
G>lonels  de  l'infanterie. 
Messieurs  le  G>nte  Hanry 

de  Nassau i5  enseignes. 

Le  Conte  Guillaume  Tan  de 
SanslesTO-  1      fiergue i5  enseignes. 

lontairs.       \  /V 

4500 

Monsieur  de  Reume  •  ,  .  10  enseignes. 

3  mille  testes. 
\  Hanse  Tan  Collen  5  enseignes  i5  testes. 
SoBuna  des  piétons  ,  i3  mille  cincq  cens,  sans  les  tc^ 
kmtairs. 

Aultre  Reistremestre  n*aiant  point  de  Couronelle. 

Wolfgart  Gabe. 4oo. 

Jost  Tan  Remen  .  • 3oo. 

Herman  Tan  Calenberg 3oo. 

Albert  de  Gueldre 3oo. 


—  AliS  — 

Woîf  Daffetin' 3oo. 

Hanier  Onlies 3oo. 

fialduiii  de  Dopendallen 3oo. 

Dedt'ick  de  Hart 3oo. 

De  Nieuenhoume' 3tKi, 

Et  puis  les  Geniilhomes  de  Pap-Bas  dont 

je  pense  faire  une  cornelle  de 3oo. 

3ioo. 


LETTRE    CCCLXXVIII. 

i  Comte  Louis  de  Nassau,   Nouvelles  dipenes. 


Monseigneur,  il  jaicy  nouvelles  que  M'  le  Prince 
Tostre  frère  est  en  campagne ,  dont  aucuns  se  résjuissent 
et  les  autres  se  fâchent  el  estonuent;  pour  certain  il 
debvoict  partir  le  Jour  S"  Jctian,  L-omme  il  clîst  à  homme 
qui  peu  avant  parla  à  hiy  à  Dillenhorg,  désiraul  que  luj 
envoiez  une  rostre  lettre  contenant  que  ne  luy  pouTO 
envoyer  secrètement  argent,  mais  que  incontinent  son 
arrivée  ses  trouppes  feront  monte,  ayant,  grâces  à  Dtea, 
assez  de  quoy  leur  satisfaire  et  contenter  pour  ce  respect 
Il  TOUS  a  escript  une  lettre  à  mesme  fin  qu'il  crainct  que 
n'ayez  retenu.  Je  croy  qu'estes  assez  adverty  de  vou 
garder  avec  vostre  ville.  Xes  Espagnolz  ont  pris  levillage 
et  château  de  Soubourg  près  Flessingues,  encore  qu 'il  fiist 
secouru  ,  et  y  est  demeuré  de  morts  et  blessez  lsz  des 
Tostres,  et  sept  à  viii  des  autres.  CeuU  de  la  ville  (tant  pour 
cela  que  pour  l'oppinion  qu'ilzavoient  que  le  Sf  de  Sens 


si  comnninîcqiiè  avec  ung  sien  frère  qui  est  an  service  157a. 
tfu  Duc  et  qui  l'on  disoicid'estre  venu  secrètement  devers  JuUIeL 
4iiy)luy  osièrent  les  clef«  et  lesliaîllèrent  aubailleu,  mais 
îieur  ayant  tnoniré  sa  charge  et  pouvoir,  qui  est  de  ne 
-mettre  la  ville  en  aucun  danger,  et  s'estanl  aussy  jusiilyé, 
Hz  l'ont  rendue ,  toutesfois  est  bruîct  qu'il  se  veult  desmec- 
4redu  dit  gouvernement  etquele  Comte[Baudrcnecque]', 
quiest  àlaBrille,doibtvenireii  sa  place.  Orilesihienrequis 
et  plus  que  nécessaire  qu'il  y  ayt  là  ung  chef  d'nuctorîté, 

aussi  d'establir  ung  bon  ordre  au  faict  des  niarchandi- 
•es  et  prinses  pour  le  convertir  en  argent.  Les  vostres 
ont  pris  à  Eecloz  à  cincq  lieues  de  Bruges ,  environ  dix  mil 
dalders  que  conduissicnt  six  Espagnols,  est  le  tout  mené 
au  dit  Ftessingues  ,  avec  le  curé  et  ung  presbytre  qui  les 
accompagnoyent.  Le  cappîtaine  [Esloinnaut]  est  passé  du 
costè  du  dit  Bruges  ,  espérant  y  faire  ung  petit  camp 
^e  iv"  homme  de  pied.  Ces  deux  Duct  sont  tousjours 
icj ,  et  ne  prent  charge  aucune  des  affaires  le  sieur  venu  ; 
Jeurs  forces  s'augmentent  de  parollcs,  et  est  bruict  que 
^Allemagne  n'auront  ce  qu  ilz  pensent.  M^  de  Noircarme 
TDStre  voysin  est  blesse,  mais  n'en  savons  la  vérité,  ny 
Btusi  d'ung  chef  des  vostres  qu'ils  disent  avoir  tué  en 
•tcarmouchant.  Voz  bons  amys  sont  prestz ,  comme  ilz 
TOUS  peuvent  avoir  adverty ,  et  ne  pouvez  mancqucr  de 
secours  de  tous  costez.  Encore  qu'on  parle  îcy  qu'estes 
Ibrs ,  et  que  faîctes  chacun  jour  de  belles  cnlreprinses.  Le 
•eigneur  dun  bras(i  )  est  soubzhaicté  dehors,  et  le  craignent 

(t)  Le  I,  cTun  bnu.  Oe  U  Noue;  ea  \i-,a  avint  élé  bies&é  au  bru 

gauche ,  nn  dut  le  lui  couper.  >  De  boiu  ouvriers  lui  5renl  ua  bru 

<ie  fer ,  donl  il  porta  depuis  le  nom.  ■  Fit  de  de  ta  Noue ,  p.  63. 

'   Vtn  ikr  Min^(f1, 


472  — 


iSy2.  le  dict  Prince  leur  promettoit ,  scavoir  qu*il  estoit  venu 
Juillet,  pour  les  mettre  en  liberté ,  ains  plustost  ce  voit  main* 
tenant  tout  le  contraire ,  ce  que  causera  sa  ruine. 


On  écrit  à  Hugues  de  Hainault  à  Maubeuge. 

De  nouvelles  n'avons  icy  guerre  de  bon  ;  le  &  Chiappin 
Vitelli  est  fort  bleschié  en  une  giambe  devant  le  siège  de 
Mons  ;  mesmes  on  dict  qu  il  seroit  mort ,  ce  que  est 
grand  perte ,  car  de  telz  Capitaines  ha  t  on  pour  le  jourd- 
huy  bien  afaîre.  On  apreste  icy  des  navires  pour  aller 
trouver  ceulx  de  Ylissinghen,  et  ha  on  bon  espoir  dy 
faire  quelque  bonne  entreprinse ,  car ,  estant  le  Capi- 
taine Tserars  capiteyne  général,  comme  on  dict,  de  dictes 
navires ,  faict  croire  à  plusieurs  qu'il  ha  entendement 
avecque  son  frère  gouverneur  du  dict  Flissinghes  ;  toutes- 
fois  que  pour  certain  ilz  ont  recheut  nouveau  secours 
d'Ëngleterre  et  France  d'environ  aooo  hommes,  des- 
quelz  en  y  ha  une  partye  à  Ardenburch ,  près  de  Bruges , 
mais  ne  schavons  s'yls  y  pourront  demeurer  longtemps. 
Le  Conte  d'Oversteyn  est  auprès  de  Maestricht  avecque 
bon  nombre  de  gens  de  piedt ,  lesquelles  estimons  que 
seront  icy  de  briefif,  car  les  armes  sont  yer  et  devant  hier 
partyes  d'icy  pour  les  mectre  en  ordre.  On  dict  aussy 
que  le  Prince  d'Orange  seroit  au  pays  de  Clève,  aulcuns 
disent  qu'il  seroit  à  Venlo  avecq  bon  nombre  de  chevaulx 
et  piétons  ;  de  sorte  que  en  ce  pays  pourrons  bien  avoir 
de  grandes  garboilles.  Pauray  plaisir  quant  me  escrivés 
me  dire  ung  mot  de  ce  que  entendes  pardelà  ,  tant  des 
affaires  de  Mons  que  du  oosté  de  France,  car  on  nous  dî< 


—  473  — 

qu*il  y  auroit  quelques  gens  Franchojs  sur  les  firontières ,  1 57a. 
qoy  sont  délibérés  donner  secours  à  oeulx  de  Mons. 


Le  19  juillet  od  écrit  au  même. 

Quant  à  nouvelles,  nous  n'avons  icj  chose  de  moment, 
saulfF  que  les  Hughenotz  que  sont  du  costé  de  Zelande, 
ont  destroussé  entre  le  chemin  de  Guand  et  Bruges  23 
pièches  d'artillerie  grosse ,  que  le  Ducq  envoyoit  pour 
mectre  sur  ses  navires  à  Sluys,  ce  que  est  ung  grand 
perte  avecque  les  aultres ,  dont  ne  voyons  aultre  sinon 
que  le  pays  va  entièrement  en  ruyne. 


*  LETTRE  CCCLXXX. 

U Empereur  Majùmdien  au  Prince  dt  Orange.  En  réponse 
à  une  lettre  du  Prince  y  il  désapprouve  ^  ai^ec  menaces , 
sa  conduite  et  ses  projets. 


*^* L'Empereur  Maximilien  II  moolra  toujours  beaucoup  depeiH 
chant  pour  la  religion  Evangélique.  Jeune  encore  il  paroit  avoir 
sérieusement  songé  à  embrasser  le  Protestantisme  :  voyez  Tome  I , 
170.  En  i568  ,  tandis  que  Philippe  II  vouloit  étouffer  la  Réforma 
dans  le  sang  ,  Maximilien  permettoit  aux  Seigneurs  de  TAutriche- 
Inférieure  («  dem  Herren-und  Ritter-Stande  »)  d'établir  un  culte 
selon  la  G>nfession  d'Augsbourg  :  Pfister  ,  Gesch,  âer  Teuischen^ 
rV.  3aa.  En  1571  ,  après  la  composition  d'une  Agende  ,  il  leur 
donna  l'assurance  formelle  du  libre  eiercioe  de  leur  Rdigioo  : 


jS^a.  f-l-  3a3.  Eo  1S7S  Languetéerit  Je  Vienne;*  Ordincs  Atulrièci 

JuIlIeL  ■  Jim  hic  coDvcoeruDL   Qui  iolcr  ïpsos  jauriorem  Migioiiem  pio- 

E  fiteoCur  ,  pelituri   suDt   ab    Inip.  ut   ipsîs   templum  in  bac  lube 

•  concédât  ad  sua  sacra  pei'agends  ,  et  gpfrant  se  id  ab  co  in|ic- 
0  traturoi.  Ajunt  etiam  ciim  constiUiUse  pellere  bine  aam^  nora- 
»  cbos   Ilnlos  :   relmqucnlur     igilur    vacua    monasleria  :  nam  ne 

■  ununi  quidem  monachuoi  Gormanum  in  bac  urUc  ei^ie  JiciaiL  • 
Ep.  lit.  Sydii.  p,  17.   L'Empereur  permit  en  oJTel  les  prédication» 
dans  sa  Capitale.  /.  /,  ,  p.   loG.  il   monlroit  parlbii  peu  de  respect 
pour  Ifs  ordonnances  de  l'Eglise  ;   on  en  voit  un  exemple  dans  mm   _ 
enfrBïucaTecHenriHI  en  1574.  1  Fuit   dfapar  conviviura  ;  Inç»-   1 
^  rator  enitn  TMcebaliir  camibai ,  rex  Datem  pîtribn»  ;    oam  «tf  J 

■  ilie*  Vcneris.  •  Ep,  tecr.  1,  P.  3.  p.  «a.  11  pretiquoit  et  reeO.J 
mandoit  la   lolûranee.  La  $1.   fiartbélemy   le  remplit   d'borrrvjfl 
>  Die   tolkn  Loute  soHlen    billjg  in  soviel  Jahrcn  gesphon  babM  J 
p  dasK  ca   mit  dcni   tyranniacben   Kûpren  und  Brennea  sîch  nicM 
»  will   thup   lasien,  >>  Pfiaier,  l,  l.  p.  396.   Il  s^voit  op|Kiser  df  la 
fermeté  au t   ciigenc»  du   Pape.   Enfin  il   manifesta  la  sincérité  de 
ms   convictions   Evnng^liqtics  aux  approcbea   de  la  mort.  •  Midid 
«  monueruut  eum  ut  de  aelema  tanluin  vita  cogilaift.   Ajunt  rum 

■  tuncdîxisse  :  hbIïs   animadvcrlo  meam  horani  adveoisse  ,  et  *Ç) 

■  gratias  Deo  ,  quod  me  liberare  velil  ab  istii  crueiatibtit.  Sont 
n  Bavnrica  tune  inlerrngnvlt  ciiin  an  velict  cnnfiteH  sua  pceab 
«  Saecrdoti ,  M  MimerB  SacraBientum  J  Respondil ,  e^  ■■■  <M- 

■  feasus  Sacerdoti   qui   est  in  coelia  ,  aec  praptcr  tw  volo  4a*W 

■  aumere   Sacramentum.    Quod  intcrprelantur  qui  aderuit,  ena 

■  nolnius  itiud  aumere  sub  utnque  specie  ,  ne  ofTend^vntnr  nxw 

■  et  soror ,   indicâue  aulem  ease  impiam  aub   iina  lumerc  Sonr 

■  dlxit  Epbcopum  . , .  esse  ante  fores  cubilis  et  îoteimigaTii  u  (d- 

■  let  euro  admitti  ?  Respondit  ,  ulis  severe ,  ut  admlttepetar  ,  mJ 

•  ea  Gondîtioue  ut  Dullius  reï  praeterquain  meriti  Cbriaii  nenti»- 

■  nera  facerel.  Quod  obiervavit  Epîacopua ,  quem  cum  aliquaadia 

■  audiviaset,  ...  placide  expiravit.  tEp  tecr.  LP.  a.  p.  ait.  'D 

■  mourut  en  aonUrésie  ;  ■  écrivoit,  quelques  année*  pin*  tard,  k 
Doc  de  Guiie  à  H.  de  Ifevers  ;  Capejgue  ,1.1.1V,  ig3. 

n  ;  •  donc  lieu  de  s'étonner,  >u  premier  abord ,  que  l'E 


Priocc  mec  tant  de  sévtrïté  et  lui  iJtliarit^  an  A-  liyi, 
■tacles  (p.  A49  ,  I.  Ii).  Auptravaat  il  avoil  prh  Lcaucoup  d'intérft  Juillet. 
k  la  cause  det  Pays-Bas  (p.  iCg)  et  à  cdie  du  Prince  en  pai'riirolier 
h>,  17g).  ftlais ,  Cbef  de  l'Empire  ,  déjïninl  el  de^sDt  en  main- 
tmïr  la  pnit  ,  il  craîgnoil  esIrërnemeDl  toul  ce  t|ui  pouvoit  la  Irou- 
tder.  En  i568  il  s'^Ioit  rorteincnl  opposé  à  la  prise  des  armes  (p. 
ai  5)  ;  il  enl  voulu  qu'an  s'en  ftit  enhérnnnit  remis  à  sa  médiation 
«làsa  elTorb  (p,  '^!,t)■,  par  conséigaenl  b  conduile  do  Prince, 
at  tea  nouveaux  pnl^paralirs  deioient  snuvmincmeat  lui  déplai- 
K.  —  n  ne  faut  aussi  pas  oublier  que  dans  lout  ce  qui  concemotr 
les  intérêts  des  ProlcsUnls  ,  ses  relations  de  famille  rendoîent  ta 
Jmsition  très  emliarrassanle.  Ses  fri-res  ,  Ferdinand  et  Cliirles  ;  son 
tpoaae  Marie  ,  soet.r  de  Philippe  II  ,  de  laituellc  il  eut  16  cn- 
fcnts ,  étoient  de  fervents  Catholiques,  Depuis  iS^o  il  êioit  beaa~ 
père  dei  Rois  de  France  «t  d'E.^pagne.  —  Enfin  ,  lié  intiae- 
pcnt  avec  le  Dnc  Christophe  de  Wurteintierg  et  l'Slecteur  Aiigi»- 
te[p.  169^  tous  deux  Luthériens  très  exclusifs ,  il  était  depuis 
longtemps  prévenu  contre  les  opinions  Calvinistes  ,  ijui  dans  les 
'  Ïajs-Bas  étoient  devenues  complî'tement  doinînanles. 

Hoochgeb orner  liebergetreiier.  IJiia  îst  dise  tag  under 
Videm  mer  hiindlungen ,  so  zu  unsbrReichs-hot'ainziey 
gelangcn,  auch  ein  schreitteii,  des  datum  Uillenberg 
den  acht  uorl  xwaÎDzigîsten  juiiij  stelit ,  von  Dît  Cùrkom- 
n«n,  darinnen  Du,  nachvrhulung  wcs  ungefehrlich  Oet- 
■er  gcgen  deii  Niderbtirgimdischen  G  u  berna  ment  voryier 
jaren  gcKabter  clagen  und  IVirgenomiuenen  thettlichen 
âberxugshalbeii,3ichTerloft~en,zu  ijeschoniingdessellwn, 
und  auch  yetzigen  abermals  in  's  werck  gerichten  veindl- 
lichen  begtnneiis  und  von  newen  erweckter  unrhue,  al- 
lerhandt  ursachen  und  entschuldigung  fûrwendest,  und 
bt^erest  Dicli ,  sainbt  denglienigen  so  Dir  diszËiii  hilf 
«nd  beistandt  tbun  werden ,  dtscs  vertnaînlich  genol- 
trengteu  uud  boch  verurut^ten  fttrhabens  rail  ungnaden 


—  476  — 

i^y^.  nit  zu  Terdencken,   merers   inhalts    desselben   deines 

Juillel.  schreibens. 

Nun  ist  nit  weniger  dasz  wir  aller  derselben  handlung, 
so  sich  dermain  in  anno  acht  und  sechtzig  yerlofFen , 
noch  in  guetem  andencken  seindt,  besonders  aber  uns 
zu  erinudern  wùssen  wes  wir  kurtzzuvorn  Deinet  halben, 
zu  etwas  niilterung  deren  ungnaden  darin  Du  der  zeit 
gegen  unserm  lieben  vettern^  schwagernundhrudemdem 
Rûnig  zu  Hispanien  gerathen ,  aus  lauter  vâterlicher  wol- 
mainung  und  embsigervleisz^bei  gedachis  Kûnigs  L.  und 
ander  ôrten  pestes  eingewandt  und  die  sacben  allent- 
halben  gerne  guet  und  vergUchen  gesehen;  wieauch 
sonder  allen  zweivel,  da  nur  die  Tolg'  und  etwa  eîn 
klaine  gedult  bei  Dir  zu  finden  gewesen,  nit  lebrabgangen 
sein  sol  te.  Wann  Dir  aberdagegenauchunverporgenwesz- 
massen  Du  dermain,  unerwartetjetzoangezogener  unserer 
wolgemainten  intercession  und  auszrichtung  y  die  sacben 
auf  die  faust  gesetzet  und  zu  Deinem  selbst  und  danebens 
▼ilér  untzelichen  unschuldigen  standt  und  underthanen 
zu  eussersten  yerderblichen  sobaden ,  wider  unser  und 
des  bailigen  Reicbs  hocb  beteurt^  fridens  constitutiomes^ 
aigens  fûmemens  und  unser  unersuechet  und  unvergûn- 
stiget,  jha  auch  wider  unser  ôffentlich  auszgekûndte 
poenal  verpott  und  mandata,  ein  mercklicb  sumnia 
kriegsvoicks  zu  rosz  und  fuesz  aufgewiglet  und  S.  L. 
Niderburgûndische  erblandt ,  fridbrùcbiger  weisz ,  veindt- 
lich  ùberfallen,  und  dadurch  nit  allein  aile  Torangeregte 
unsers  gutberzige  beniûbung  und  verboflte  aussonung 
gentzlich  zerschlahen ,  sondern  aucb ,  neben  dem  ge- 
maincn  verursachten  landtsverderben ,  durch  dergleicben 

'  Folge. 


tnaetwillige  rebeUlon  <lie   «acben   und  un^aclt  bey  ge-  iS^a. 
dat-hts  Kûnigs  L.  nur  crger  uncl  grosser  geinacht.  Juillet. 

■       So   wirdest  Du  Dieh  leitrhtlicU  zu  beschaiden  haben  , 
■iasz  ailes  solche»  so  Dir  dannerihero  wtderwertigs  begeg- 
nut ,   pillig  niemandt  andern  als  Dîr  aelbst  xuezumessen  ; 
Du  auch  d<^rnhalbeu  und  vonwegeti  Deines  gegen  unscm 
kaiserlichen  raaiidaten  betzatgten  vorsetzlîcben  ungcbor- 
sambs    und  begsngenen    landtfridbruchs ,    Dacbmals  in 
tnser  und  des  Reîcbs  ungnaden  uud  bestraffungstehsti 
bncbens    aucb   denjbenigen  so  Du  darunter  belaidigt 
[|  schaden  gefuget,  denselbigen  der  gepûr  abzutragen 
diuldig  und  Terptlicbtet  scîestj  desz  wiraber  diszmals 
B  sein  ort  stellen. 

Sovil  aber  denijenigen  angebenen  veldtzug  belanget, 
(nrclrben  Du  yorgjbst  aU  solte  dcrrselbig  fûrnemblicji 
brumb  fûrgenominensein  damit  die  Niederlandtseiner  , 
^des  Kûnigs  zu  Hispanien  L.  ,  zu  laistung  scbuldigs  gebor^ 
Hmbs  angewisen  ,  und  danebens,  Termittetst  ernewerung 
des  Taterlandts  freîhaiten  ,  eUicbe  beschwerungen  abge- 
schafTen  werden  ;  da  Liinden  wîr  gleicbwol  noch  zur 
zeit  nit  wissen  was  Du  von  sein,  des  Kûnigs  L.^derendise 
ding  alleinig  zu  ordnen  zustebn)  ,  bierinneii  fur  sondern 
bevek-h  oder  gewalt  babestj  zumal  dieweil  aus  S.  L. 
unliingst  bci  uns  bescbebenein  ansueclien,  und  daszS.  L. 
deren  enden  one  das  zuvor  îr  ordenbcb  besielt  guver- 
nanient  bat ,  und  ,  zweifels  frey ,  diszmaU  kaines  anderen 
bedûFfftig,gantz  und  gar  das  widerspil  erscbcinet,  und  die 
sachcn,s(>vil  vilgcdecbler  Kûnig  und  S.  L.  uudertbanen 
und  landt  belungcn,  vd  mer  einer  ollfenUicben  rebeUion, 
dan  ainig  geborsainb  gleîcb  steben.  Wir  wollen  dir  aber 
fur  un&tir   penoD,  und  sovil  die  tacbeo  uns  als  Roiiù- 


—  478  — 

iS7^  seher  Kaiser  imd  das  haiiig   Bach  betrifft,  nit  pergen 
Juillet,  dasz  wir  diszfals  angezogene  Deine  vorgeben  und  gesuerhte 
entschuldigung  fui*  gar  nit  erheblich  halien,  noch  aime* 
men  kônden ,  sondem  muessen  disen  Deinen  aDgeboien 
veldtzug,  als  so  wider  eîn  fûmem  mitglidt  undlbesondern 
anseheniichen  Craisz  des  hailigen   Reîchs ,    one    ainig 
imser  Torwissen  und  erlaubnis,  darzu  wider  Dein  seibsl 
Verpflichten  landfsfùrsten  und  ohrigkait,  alien  Reichaoïd- 
bungen  und  absohieden ,  besonders  aber  der  hoochyer- 
péeiiCen     constitution    des    landtfridens    frevenlicheri 
muetwilliger  und  Terpottener  weisz  furgenommen,  (or 
aiiders  nit  halten  noch  achten  kûnden ,  dan  ein  verpotte- 
ne  hoch  strafiliche  aufwiglung,  thettlichen  ûber£ed  und 
landtfridbrûchige  yergewaltigung;  dadurch  Du  und  Deine 
mitverwandteii,  sambt  derselben  aller  helffershelffer^ia 
crafft  und  vermog  angezogner  Reichsordnung  und  ab* 
^chidt,  in  die  peen  derselben  ipso  facto  gefallen ,  und  da 
nébens,  wo  Ir  solches  Ewres  vorhabens  nit  abstehet ,  aile 
Euwre  freihaiten  und  privilegien ,  auch  haab  und  gueter, 
Lehens  und  aîgens,  gentzlich  ferwurcket  undverloren 
kabet;  auf  masz  wir  dan  zu  demselben  effect  undtza 
handthabung  Til  berûrter  unser  und  des  hailigen  Râchs 
hailsamen  satzungen,  solches  ailes  Dir  und  Deinen  mit- 
▼èrwànten  in  einem  besondem  ofTnen  mandat  (dessen  Du 
ein  gleichlaut   undt  besiglet  exemplar  hieneben  zu  befin» 
den)  mit  meeren  zu  wissen  gemacht,   und  for  soldien 
ëtraffen  und  Euwrem  selbs^schaden  Terwamet;  dasselbig 
àuch  hiehero  widerumb  erholet  und  die  Ton  rbmisdier 
Kaiserlicher  macht,  hiemit  zum  ernstlichsten  und  bei 
hochster  unser  ungnad  gepotten  haben  wollen ,  soldien 
awndat  mit  anberolbener  restitution  der  eingenmnmenen 


—  479  — 

plecz  und  furderligst  urltubang  iind  trenimng  des  krieg»-  tSy^ 
Tolcks ,  und  sonsten  gemainlich  allem  andem  desselben  JoHlec 
inhalt,  gehorsamblich  und  unseuihigé  Yolg  zu  laisten  und 
getreulich  nachzukumen  ;  damit  nit  nott  werde  in  andere 
emstUchere  weeg ,  disem  Deinem  ungepurlichen  freirel  ^ 
va  begegnen  und  zu  steuren;  des  thuest  Du  die  schuldig- 
kait  und  unsem  entliclien  willen  und  mainung,  und  wir 
woltens  dir  auf  obgeriirt  dein  einkommenen  schreiben  in 
antwort  nit  pergen.  Geben  in  unser  statt  Wienn ,  den 
neunzehenden  July.«... 

■  « 

BlàXiiinjAH. 

j4d  mandaium  saçrae  Caes,  ii'^pnpùtnu 

A,   EairSTBVBKliGEE. 

Dem  Hocbgebomen  unserm  und 
des  Reichs  lieben  getreuwen  "WAhel- 
meD  Printzen  zu  Uranien  ,  Graven 
ta  Nassau  und  Catzenelnbogen. 


*  LETTRE  CCCLXXXI. 

Le  Prince  éT  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Prise 
de  Roermonde  ;  assemblée  des  Etats  à  Dordrecht;  dé" 
faite  du  capitaine  Genlis. 


**  A  Kocrmondc  les  soldats  excrcèrcol  des  cruautés  contre  les 
prêtres.  Le  Prince  informé  que  des  excès  du  même  genre  avoient 
eu  lieu  en  Hollande ,  publia  le  24  Ao6t  une  ordonnance  à  ce  su* 


—  480  ~ 

iS^a.  jet.  «  Wy  willeQ  een  yegelyk  wie  hy  sy,  der  Roomse  of  der  Eiuil^ 
Juillet.  "  gelîse  Religie  toegedaan  ,  so  verre  hy  hem  Tredelyk  dnegt .... 
»  ÎD  syD  geheel  blyven  sal  oahescbadigt.  »  Bor^  I.  399*. — Ce  ne  fat 
que  plusieurs  semaines  après  que  le  Prince  se  fut  mis  en  marche , 
que  les  députés  des  Etats ,  arrivés  au  camp  ,  lui  apportèreot  quel- 
que argent.  «  De  Gedeputeerden  der  Staten  van  U olland  syn  ge- 
9  komen  met  geld  en  versekeringe  yoor  het  krygsvolk.  •  L  l.  Pen- 
dant bien  longtemps  il  n^étoUvenu  au  Prince  un  seul  soi (^.  483, 1 9 
'    et  p.  489 ,  1.  dern.). 

Genlis  et  Jumelles,  avec  cinq  mille  hommes,  furent  défaits  près 
de  Mons.  Us  avoient  agi  contre  les  conseils  du  Comte  Louis.  «  De 
»  Graef  schreef  hen  luyden  datse  haren  weg  souden  nemen  na 
»  Cambresis,  en  datse  met  aider  neerstigheyd  souden  'Crecken  by 
»  den  Prince,  aengesien  sy  luiden  hem  voor  die  tyd  geen  baie  en 
)»  souden  konnen  doen ,  maer  te  meer  dierte  souden  inbrengen.  » 
Bor ,  I.  397i>.  Voyez  cependant  p.  487 ,  1.  17. 

Peu  avant  son  arrivée  Jumelles  écrit  au  Comte  Loub  :  «  Mon- 
n  seigneur,  voicy  la  cinquiesme  lettre  que  vous  ay  escrite;  et  néant- 
»  moins  n'ay  peu  avoir  cest  heur  que  en  ayez  receu  une  ,  afBn  qoe 
1»  eussiez  entendu  au  vray  nostre  fait,  quy  est  tel  que  pour  Theura 
»  sommes  en  fort  bon,  beau,  et  grand  nombre  d'tnfanterye ,  et 
»  n'attendons  que  après  nostre  cavallerye  pour  vous  aller  trouTer , 
n  quy  sera  aydant  Dieu  deulx  ou  troys  jours  au  plus  tardL  Nous 
»  avons  tous  extrême  désir  d'estre  près  de  vous ,  pour  vous  faire 
»  très  humble  service.  Priant  Dieu ,  Monseigneur  !  vous  donner 
»  très  bonne  issue  à  toutes  voz  saintes  entreprises.  De  Surfontaine, 
»  ce  i3'  jour  de  juin  »  (M.S.).  Dans  une  liste  des  officiers  venus  de 
France  au  secours  de  Mons  on  trouve  les  Coloneb  suivants:  «  M'  de 
»  Jenlis  Coronel  et  Chef  de  tous  ;  Téligny ,  beau-filz  de  TAdmiral 
»  de  France,  Lieutenant  de  5o  hommes  d*armes  pour  le  Roy  sous 
»  le  dit  Admirai  ;  M'  de  Muy,  Mr  de  Lamy,  M**  de  Blavervillcy 
»  M'  de  Cinmel.  » 

Af.  Lacreteiie  (EisL  de  France  pendant  les  guerres  de  religion , 
IL  3i3)  affirme  que  «  Charles  IX  faisait  donner  avis  au  duc  d'Al- 
»  be  des  entreprises  que  les  proiestans  françoîs  paraissaient  exéco- 
»  ter  dans  les  Pay»-Bas  d*après  ses  ordres.  Il  D*avoit  d*abord  trahi 


—  481  — 

»  ni  leGoflBte  Lkniu  de  Nassau ,  oi  la  Noue..;  mais  le  Dac  connut ,   tS^a. 

•  parle  gouvemementfrançaisméme,  la  marche  d'un  corps  comman-  Juillet» 
»  dé  par  Genlis.  »  Il  est  à  regretter  que  cet  auteur  cite  rarement  les 
témoignages  sur  lesqueU  il  s*appuye  ;  la  chose  est  très  invraisem- 
blable. Même  après  la  St.  Barthélémy  le  Duc  se  plaignoit  encore 
amèrement  de  la  conduite  précédente  du  Roi  de  France  :  «  Alba- 

»  BUS  oonqueritnr  sibi  a  Rege  Galliae  conflatum  esse  hoc  bellum  , 
»  et  Reginam  Aogliae  ab  ipso  iropulsam  ad  mittenda  auxilia  Oran- 

•  gio.  •Languety  EpisU  secr,  I.  184. 


Monsieur  mon  frère.  Pour  tant  mieulx  et  à  la  Tenté 
TOUS  tenir  tousjours  informé  de  Testât  et  disposition  de 
noz  affaires ,  scaichant  comme  le  bien  et  advanchement 
d*iceulx  TOUS  est  à  coeur,  je  n'ay  touIu  faillir  tous  faire 
présentement  entendre  ce  que  depuis  mes  dernières,  du 
ao*  de  ce  mois,  nous  estadTcnu;  qui  est  que  le  lendemain, 
di»«  jour  du  dit  mois ,  ayant  esté  quelques  jours  à  Âlde- 
kercken,  je  suis  Tenu  camper  icy  à  Hellenrade ,  ung  quart 
de  lieue  près  la  Tille  de  Remunde,  en  espoir  que  de  bonne 
Tolunté  elle  se  rengeroit  à  la  raison  et  me  donneroit  le 
passage  aTCcq  quelques  aultres  commodités  pour  mon 
camp  requises ,  estant  bien  prest  de  les  secourir  et  assister 
réciproquement  et  les  garantir  de  toute  ultérieure  tyran* 
nie  du  Duc  d*Albe  ;  ainsi  que  bien  amplement  trois  ou 
quatre  jours  auparaTant  je  leur  aTois  déclaré  par  une 
lettre  mienne,  laquelle  leur  estant  euToyée  par  ung  trom- 
pette, ilz  n'ont  touIu  accepter,  de  sorte  qu'estant  anÎTé  en  ce 
lieu  et  considérant  l'importance  qu'il  y  aToitde  occuper  la 
dicte  place,  je  les  ay  mardy  dernier  sur  le  soir,  enTiron  huyct 
heures,  encoires  ung  coup  bien  amiablement  faict  sommer 

par  une  trompette ,  mais  n'ont  touIu  entendre  à  riens , 
3  3i 


—  482  — 

i572.  tellement  que  suis  esté  constrainct  de  prendre  mon  re- 
Juillet.  cours  à  rextrême  remède,  et  de  faict  trouvant  mes  gens 
bien  voluntaires  ,  j*ay  encoires  ce  mesniesoir,  environ  les 
douze  heures ,  donné  le  premier  assault  à  la  dite  ville , 
où  les  miens  se  sont  employez  fort  couraigeusement,  ne 
s*estantz  cependant  ceulx  de  dedans  la  ville  deflendus 
avecq  moindre  courage ,  mais  firent  très  grande  résisten- 
ce ,  sans  vouloir  aulcunement  entrer  en  communication 
d appoinctement;  de  sorte, qu ayant  duré  lalarme  toute  la 
nuyct ,  les  miens  prindrent  la  ville  d'ung  bien  couraigeulx 
assault  le  m ercredy,  environ  les  six  heures  du  matin,avecq 
assez  peu  de  perte  de  notre  costé ,  grâces  à  Dieu ,  y  ayant 
seulement  perdu  environ  quinze  ou  seize  hommes  ,  entre 
lesquels   toutesfois    est   demeuré    le  Capitaine   Herman 
Rumpff ,  frère  du  Hitmestre  Lodewyck  Runip.  Et  oires 
que  je  craignois  que  mes  gens,  pour  les  fascheries  receues 
toute  la  nuyct ,  se  fussent  quelque  peu  desbordés  vers  les 
bourgeois,  si  est  ce  qu'ilz  les  ont  tellement  espargnez 
qu'ilz  n'en  ont  au  plus  hault    tué  que  trois  ou  quatre, 
s'eslans  plus  attachez  aux  prebstres  et  moynes ,  dont  y  en 
avoit  bon  nombre  en  la  dicte  ville;  mais  Tévesque  s'iestoit 
quelques  sepmaines  auparavant  retiré*  Il  y  avoit  dedans 
la  dicte  ville   environ  cent  et  trente  ou  quarante  soldats 
Walons  I  desquelz  estoit  capitaine  ung  des  fiU  du  Seig- 
neur deFloyoTi(i),quiyestoit  entré  quelques  jours  aupa- 
ravant. Le  dit  Cap»«  est  prisonnier  avecq  deux  Burgroes- 
tres  et  Icscoutette  de  la  vil  le.  Je  y  ay  trouvé  quelque  spiè^ 
ces  d  artillerie  assez  belles  y  que  me  viendront  bien  k  pro- 


(i)  Fioyon.  Florent,  Seigneur  de  Floyon ,  étoit  le  sixième  fib 
du  Comte  Charles  de  BerltyrooDt. 


—  483  — 

pos.  Jeregarderay  de  donner  ordre  atout,  estant  l'ititM*  tiy^. 
tion  de  séjourner  encoires  quelques  jours  en  ce  lieu  en  Juillet, 
attendant  la  venue  du  Coronnel  Mandelsloo,  duquel  jay 
depuis  trois  jours  receu  lettres  ,  par  lesquelles  il  me  man- 
de d*estre  à  Soust  pour  le  a  a*  jour  de  ce  mois.  Je  vous 
prie  m'advertir  sll  vous  at  mandé  le  raesme ,  et  si  vous 
luy  avés  envoyé  la  lettre  sur  le  blanc  signet,  que  je 
vous  avois  laissé,  et  que  alors  je  regarderay  de  pas- 
ser oultre ,  au  nom  de  Dieu.  Oires  que  je  vous  puis  as- 
seurer  qu'il  ne  m*est  venu  encoires  ung  seul  sols ,  dont 
je  vous  laisse  penser  la  peine  où  je  me  treuve.  J*avois 
faict  quelque  prest  à  mes  gens  de  pied,  qui  passèrent 
monstre  dimenche  dernier,  et  oires  qu'ils  ne  s'en  tenoyent 
par  trop  contents ,  si  est  ce  que  j'esper  le  bon  butin  qu'ilz 
ont  eu  en  la  ville  de  Reimunde  ,*  les  rendra  tant  plus 
faciles  et  traictables.  J'attens  d'heure  en  heure  ce  que 
m  apporteront  ceulx  que  j'ay  envoyé  à  Flessingen ,  selon 
que  je  vous  ay  mandé  par  mes  précédentes  ,  et  s'il  ne  me 
vient  rien  de  ce  costel-là ,  je  ne  scay  moyen  au  monde  à 
fiure  passer  mes  gens  oultre,  là  où  ilz  ne  le  vouidront 
faire  de  bonne  et  franche  \olunté.  Il  est  vray  que  les 
Estats  d'Hollande  sont  esté  assemblez  à  Dordrecht ,  mais 
n'y  a  eu  moyen  de  me  faire  avoir  argent,  oires  qu'il  y 
avoit  assez  bon  esp)ir ,  si  ceulx  qui  y  sont  comparus ,  eus* 
sent  voulu  dextrement  s'y  employer,  et  cependant  toutes- 
fois  les  dictz  Estats  se  sont  résolus  de  me  donner  asseu- 
rance  pour  l'entretenement  de  mes  gens  de  guerre  pour 
trois  mois.  Il  y  a  quelques  leurs  députez  en  chemin 
que  j'attens  de  jour  en  jour  et  desquelz  j'entendray  le 
tout  plus  particulièrement,  dont  ne  fauldrny  vous  adver- 
tir  par  après.  Ih  me  doîbvent  apporter  quelques  a3  ou 


—  484  — 

157^*  24'^flonnSj  mais  daultant  que  cela  se  consumera  tout 
Juillet,  au  payement  de  mes  gens  de  pied,  il  n'en  viendray  riens 
à  mes  Reustres,  ce  qui  me  retient  tousjours  en  peine 
pour  le  temps  et  les  belles  occasions  que  s*en  vont  ainsj 
perdues,  à  quoy  si  eust  pieu  à  messieurs  les  Princes  de 
par  delà,  de  tenir  aulcunemeut  la  main  ,  bien  facillement 
eussent  ilz  à  tout  remédié ,  et  cependant  j*ay  ma  seule 
confidence  en  Dieu  ,  lequel ,  je  suis  asseuré,  ne  me  délais- 
sera point. 

De  mon  frère,  le  &>mte  Louys,  je  n'ay  aultre  adverten- 
cc  que  ce  que  je  vous  en  ay  mandé  par  ma  dernière,  bien 
que  depuis  m'a  esté  rapporté  que  Monsieur  de  Gienly, 
avecq  4a  harquebouziers ,  tnille  hommes  de  pied ,  et  quel- 
ques cinq  cens  chevaulx  ,  seroit  venu  pour  son  secours, 
mais  qu'il  auroit  en  chemin  esté  rencontré  par  les  gens 
du  Duc  d  Alve,  et  at  esté  au  commenc*ement  le  bruyct 
que  le  dict  Seigneur  de  Genly  seroit  esté  deffaict  ;  depuis 
ont  dict  le  contraire.  Quant  je  scauray  la  vérité  ce  qui 
en  est,  ne  fauldrayvous  en  faire  part.  Je  vous  prie  de 
présenter  mes  humbles  recommandations  à  la  bonne  gr^ 
de  Madame  ma  mère ,  sans  oublier  Madame  ma  sœur  et 
ma  fille  ;  qui  sera  Tendroict  où ,  après  mes  très  affectueu- 
ses recommandations  en  vostre  bonne  grâce ,  je  prieray 
Dieu  vous  donner,  Monsieur  mon  frère ,  en  bien  parfaicte 
santé,  heureuse  et  longue  vie.  Escript  en  mon  campa 
Hellenrade,  près  de  Remunde ,  ce  a5  jour  de  juillet  1572. 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  £aiire  service , 

GunxAuiiB  DE  Nassau. 

A  Monsieur  ,  Monsieur  le  Conte  Jean 
de  Nassau ,  mon  bien  bon  frère. 


—  485  — 


t  LETTRE  GCCLXXXII. 

Le  Prince  dC Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau, 
Manque  (t argent  ;  défaite  de  Genlis, 


Monsieur  mon  frère.  Je  ne  puis  obmettre  de  tous  ad-  167a. 
Terdr  comme  pour  chose  asseurré  Ton  mat  icy  faict  Août, 
entendre  que  puis  briefs  jours  ençà  le  Duc  de  Ihorraine 
aeroit,  avec  5oo  chevaulx  et  environ  5ooo  harquebouziers, 
entré  en  la  Contée  de  Bytzs  ' ,  adpertenante  à  Mons'  le  Con- 
te de  Hanauw  (i) ,  s  estant  ainsi  de  la  ditte  Contée  saysi; 
ce  que  m'at  à  la  vérité  grandement  dépieu  ,  pour  la  bon- 
ne affection  que  j'ay  tousjours  eu  au  dit  Sr  Conte  de  Ha- 
nauw. Daultre  part,  comme  l'on  ma  dict  que  toutte 
œste  trouppe  doibt  aller  au  service  du  Ducd'Alve ,  il  me 
semble  qu'il  ne  seroit  pas  peu  au  bien  de  nostre  cause 
ijoe  Ton  eusze  cherché-  quelques  moyens  pour  attirer  ces 
barquebouziers  de  nostre  costé,  avecques  les  chevaulx 
susdits ,  faisant  à  espérer  qu'on  les  induiroit  tant  plustost, 
Teu,  comme  j'entends ,  la  plus  part  des  Capitaines  sont 
Huguenots,  qui  tant  plus  aisément  se  laisseroient  aller 
en  une  si  bonne  cause.  Qu  faict,  Monsr.  mon  frère,  que 
sachant  l'entier  zèle  que  vous  y  avez  tousjours  démon- 
stré,  et  avec  quelle  vigilance  vous  avez  de  tout  temps  pro- 

(i)  Hanau,  Philippe-LouU  I ,  né  en  i553.  Languct  en  parle tvec 
éloge  :  •  Gaudeo  te  expertum  vera  esse  quae  libi  de  Comîlis  Hana- 
»  viensiset  eorumqai  apud  ipsuravivunt  humanitate  praedixeram.  » 
Ep,  ad  Sydnaeum  p.  lo. 

'  Bitdi ,  aux  ctmfru  de  U  Primeipmmti  de  DemX'Pomt*. 


i 


loiit  plus  aliiigrement  est*;  ronduict  à  vous  donner  cfSl 
atlvis  et  ci'ung  eliemin  vous  prier  le  plus  afTectueusemeni 
que  je  puis  (ne  doublant  que  vous  serez  par  delà  du  tniit 
plus  aniplenieiit  informé)  qu'en  veulle2  par  lettres  ,  ou 
par  envoyé  de  quelijuc  liomine  confident ,  coniitiuniqufr 
avec  les  docteurs  Eliem  et  Zulager,  e:  regarder  par  com- 
mun advis  par  quel  moyen  l'on  pourrait  prattiquer  In 
susdits  !)ooo  linrqueliiuixiers  et  5oo  chevaulx;  ou  que  du 
tnoings,  en  cas  qu'ils  ne  vouldroyent  se  donnera  nous, 
que  toutesfois  l'on  einpesrliat  par  quelque  voye  à  ce  qu'ili 
ne  se  mettent  au  service  de  no*  ennemis;  cninmr  lu 
mesnie  effect  j'enay  aussi  faictescripre  au  susdits  docteurs 
Ehem  et  Zuliiger,  les  priant  de  vous  assister  en  cela  He 
leurs  advis  et  bon  conseil  ,  selon  la  singulière  affection 
que  de  tout  temps  ils  ont  dcnionstré  au  bien  de  la  cause 
commune  et  aussi  à  moy.  Vous  priant  me  faire  entendre 
par  le  premier  ce  que  voris  v  en  aurez  apprins  ,  et  s'il  y 
auroit  apparence  de  gaîgner  la  susd"  trouppe;  et  comaM 
le  coronel  Dietrîch  von  Schonlterg  (i),  pour  le  bon  cré- 
dit qu'il  a  présentement  en  France,  pourroît  en  cda 
beaucoup,  me  semble  qu'on  ne  acauroit  employer  aul- 
curig  plus  duysable  à  cela  ,  que  luy.  Quant  à  nos  afiàîns 
de  par  deçà ,  elles  sont  encoires  en  mesme  estât  que  je 
vous  ay  escript  dernièrement  par  le  messagier  d'Essen, 

(i)  D.  V.  Scionterg.  Pmrenl  du  célèbre  Gaspard  de  SchoDbot- 
en  t568  lui  M  Chr.  de  Malsbourg  furent  envoyés  pir  Guillanve 
de  Hesae  avec  3ooo  honunes ,  pourfaire  partie  de  l'eipédilion  da 
Duc  Jein-Casiinir  en  faveur  de*  Hn^iieitott, 


qui  n*est  encoires  de  retour,  sans  que  jusques  oires  r573. 
j'aye  ung  seul  denier  pour  pusser  monstre  mes  Reitres  ,  AqùI. 
dont  je  vous  laisse  penser  en  ijuelle  peine  je  me  trouve  , 
bien  qne  journellenieDl  on  me  faict  enU'ndre  que  je  n'au- 
ray  l'aulte  d'argent ,  et  cependant  touleifois  riens  ne  me 
vient.  Ce  nêaiitnioingsje  le  remets  à  ce  bon  Dieu  ,  lequel 
nous  siant  mené  si  avant ,  je  m  asseure  qu'il  ne  délaissera 
Sa  juste  querele  et  si  bonne  cause ,  quoiqu'il  tarde.  — 

Je  ne  double  que  ituré&entendu  la  defaicte  de  quelques 
Françoys  es  euTirons  de  Muns,  en  ilainault,  lesquels 
T«noieot  au  serours  de  mon  frère  ,  le  Comte  Louys ,  et 
aelon  que  mon  dit  frêi-e  ma  escript  par  a  ou  3  de  ses  let- 
tres ,  il  en  est  demeuré  morts  environ  3oo  ou  4oo  »  Jont 
les  paisansonl  lue  la  plus  grande  partie ,  et  4oo  ou  5oo 
prisoniers ,  estans  les  auttres  entrés  en  la  ville  de  Mons 
avec  environ  5oo  lionimes  de  pied  et  i5o  cbevauix ,  qui 
•ont  entrés  lu  ville  de  Mons ,  et  ce  bien  à  propos  pour 
mon  frère;  lequel ,  commr  depuis  3  jours  m'a  mandé  ,  se 
porte,  grAces  à  Dieu ,  encoires  bien,  espérant  entière- 
ment par  ma  venue,  comme  aussi  font  plusieurs  aultres 
Tilles,  s'émerveillantsdeceste  mienne  langueur;  et  toutcs- 
fm»  )e  S'  Dieu  scait  qu'il  ne  tient  à  moy.  Le  peu  de  loysir 
que  i'ay  à  présent,  ne  me  pemiect  tt'escripre  à  Madame 
ma  mère ,  ny  à  Mad™  ma  soeur ,  par  quoy  je  vous  prieray 
de  leurs  présenter  de  ma  part  mes  plus  que  bien  humbles 
recommenda lions  en  leurs  bonnes  grâces  ,  sans  oublier 
ma  soeur  Julienne  et  ma  Elle ,  me  recommandant  tous- 
jours  à  leurs  bonnes  grâces;  que  sera  l'endroict , où,  après 
mes  très  alTectucuses  recomnien  dation  s  en  vos  tre  bonne 
grice,  je  supplieray  Dieu  vous  octroyer,  Monsieur-mon 
frère ,  en  parfaicte  a»m« ,  beur«use  et  longue  vie.  Escript 


i 


LETTRE    CCCLXXXm. 

Prince  d'Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Di/petS'- 
tés  pécuniaires  ;  nouvelles  de  Coligny. 


Monsieur  mon  frère.  Ne  s'estanl  de  quelque  temps 
fert  chose  qui  ayt  mérité  d'cstre  escripte ,  j'ay  dcpuij 
mes  derniers ,  du  jour  clnquiesnie  du  mois  présent,  su- 
persedé  de  vous  mander  de  mes  lettres,  que  toutesfoi* 
maintenant  avec  cesi?  occasion  j'aj  bien  voulus  vous 
advenir  comme,  ayant  passé  quelque  jours  envoyé 
partie  de  mes  gens  de  guère  pour  surprendre  quelque 
ville,  ils  ont'  en  chemin  quelque  cinqs  enseignes  de  geu 
de  pied  Albanois,  auquels  estans  les  mîenes  attadiés ,  en 
on  défaicts  environ  cent  et  cinquante ,  ayant  mis  tous  les 
aultres  en  routte,  tellement  qu'ils  ne  sesaurontde  qudque 
jour  rejoindre;  et  depuis  ayant  entendus  que  le  colonnd 
Brempt  marchoit  avec  ses  gens  environ  quatre  ou  onq 
lieues  d'icy,  pour  aller  prendre  certaine  place  des  mon- 
stres,  j'ay  trouvés  assés  à  propos  d'envMcr  illecquele 
Collonnel  Mandesloo ,  le  faisant  accompaigner  de  quelque 
quinze  cens   chevaulx   des  mienes ,  puisque  ses  rràtra 


n'estoîent  encores  arrivés;  en  quoy  le  dict  Mandesloo,  iS^a. 
■vecques ceux  qui  l'ont  accompagné,  a  faict  si  bon  devoir  Aoûi. 
et  tellement  donné  la  chasse  au  <lict  Brempt,  qu'il  a  esté 
contrainct  de  se  sauver,  tout  détasché  à  cheval,  sans  selle, 
ny  bnde,  s'estant  retiré  en  ung  lieu  appelle  Dalem, 
près  de  Mastricht^s'estam  cependant  jette  sur  lesReistres, 
dont  ils  en  ont  mis  à  mort  quelque  nombre ,  prins  plu- 
sieurs prisonniers,  et  entre  aultres  de  six  à  sept  gentil- 
hommes  ,  ayant  gaigné  les  autres  par  la  fuyte  de  ci  et  de 
]à ,  tirans  les  ungs  vers  Couloigne,  les  autres  vers  Liège  et 
autre  lieux  où  ils  ont  pensé  trouver  plus  de  seureté  ,  dont 
les  nostres  ont  raportés  les  cliariot  jusques  à  vingt  cinq 
ou  trente,  et  des  chevaulx  de  selle  jusques  à  cent  et  vingt 
«u  environ ,  y  joinct  une  enseigne  de  gens  de  pied ,  sans 
'  plusieurs  chariot  et  chevaux  que  les  nostre  ont  laissé 
rompus  et  tués  en  cheutîn,  aveoques  aussi  plusieurs 
armes  dont  les  fuyants,  pour  faire  tant  plus  court  chemin, 
c'estoient  déchargés ,  estans  enGn  tellement  mis  en  routie, 
^'il  faict  à  espérer  qu'il  ne  se  pouront  raNier  d'icy  à  ung 
■mois  ou  davantage,  par  où  pouvons  clerment  veoir  com- 
bien le  S' Dieu  miraculeusement  défend  cest  tant  juste  et 
équitable  cause,  qui  me  faict  aussi  fermement  espérer 
que,  nonobstant  tous  les  efforts  et  malicieuse  practiques 
de  Ses  ennemis.  Il  la  conduira  à  bonne  et  heureuse  fin, 
i  l'advansemcnt  de  Sa  gloire  et  »  la  délivrance  de  tant  de 
povre  Chrestiens ,  si  injustement  oppressés.  Vous  ayant 
bien  voulu  faire  part  de  ces  occurrances ,  à  ce  que  le» 
puissiés  impartir  au  Seigneurs  el  amis  par  delà  que  trou- 
Tcrés  convenir. 

Et  pour  ce  pendant  retourner  à  vous  parler  du  poinct 
de    l'argent,  je  vous  puis  assurer  de  n'en  avoir  encore 


k 


'  iS^a.  receu  UTtg  seul  denier,  bien  gue jeu  à  la  msin  jttsquM 

ce  que  ceux  de  la  ville  di;  Doi'dreiih;  m'ont  envoyi-c  leur 
obligation,  pour  ta  somme  de  cent  mille  dale'rs,  pour  les 
lever  promteineni  des  mitrclians  ou  autres  sur  If  ur  crédit , 
oultre  une  oUlîgation  que  m'ont  aussy  euTOyé  les  K«ta&  ilit 
Hollande  pour  In  somme  de  cinq  cent  mille  florins  ,  pimr 
fournir  au  payment  de  la  soulde  de  mes  gens  de  guerre 
du  tieuxiesme  et  Irotsieame  mois.  Le  premier  mois  e»i 
desjo  escheu  hier ,  et  je  n'ay  cnnoires  passe  monstre  à  me> 
dictes  gens  de  guerres.  Sy  est  ce  que  j'esper,  ayant  reoeu 
ce  peu  qui  me  vient,  je  les  induyray  à  passer  outre,  es- 
pérant qu'ils  si  monstreront  tant  plus  facile  et  trailables 
pour  quelque  bons  rencontres  qu'ils  ont  desjà  eu;  ce- 
pendant toutesfois  je  TOUS  laisse  penser  en  quel  peine  je 
suis.  D'autre  part  ne  veu  obmeitro  à  tous  advertir  com- 
me ce  jourdbuy  j'iij  receu  lettres  de  Mons'  l'Admirai  (i), 
m 'ad  ver  tissant  que,  non  obstant  la  desmmie  et  liéfaicteî 
des  François  passée,  il  se  lève  cl  prépare  de  nouveau  en- 
viron douze  raille  barque  bousiers  et  trois  mille  ebevanlx, 
faisant  le  dîct  Seigneur  Admirai  estât  de  -venir  en  Içur  coin- 
pngnie,  chose  que  j'espère  qui  nous  aportera  bien  grand 
avansement.  Le  dict  Seigneur  Admirai  me  mande  que  je 


(i)  i'Ji/ittiral.  ■  De  Admirael  bet*ee^bd«  dat  de  Koningh  «tn- 

■  slelyk  sclircef  aan  syaen  Ambassadeur  by  den  Ucrtogb.  . .  on  de 
>  ghevanglieneo  veriost  te  iieblten  in  dcn  sUj^h  van  Jenlis  ghenn- 

■  gen:   belasUe.  .  dat  den  Admirael   geldt  gelelt  werde  ont  dier 
B  niede  nieu  vulk  op  le  lichten  ende  dcn  Prince  (oe  te  seynden  ..., 

■  gecalculeert  op  vier  nieuwe  Reginienteo  code  dertïgh  Beoda 

■  Peerden.  •  T.  Mtleren  ,'}%^. 


—  491  — 

ne  me  hazarde  de  légiennent  à  combatre  Fennemy,  tant  157a. 
que  Dieu  nous  fasse  la  grâce  de  nous  estre  joinctt  ensèm-  Août, 
ble,  en  quoyjene  fauldray  aussi  me  gouverner  selon  que 
veras'  les  commodité  et  occasion  avantageuse.  Au  surplus 
je  suis  avec  bon  désir  attendans  de  vos  nouvelles  et  re- 
sponse  y  tant  sur  mes  dictes  présentes  y  que  des  précéden- 
tes du  cinquiesme  du  mois  présent  et  du  vingtcinquies* 
me  du  passé  (i).  Le  peu  de  loisir  que  j'ay ,  ne  me  permet 
d*escrire  à  Madame  ma  mère ,  ny  à  Madame  ma  soeur  ; 
par  quoy  je  vous  priray  de  prendre  la  peine  que  de  pré- 
senter mes  bien  humble  recommandations  en  leur  bonne 
grâce ,  avecq  offre  de  tout  humble  service.  Qui  sera  l'en- 
droict  où ,  après  mes  très  affectueuses  recommandations 
en  vostre  bonne  grâce,  je  suppliray  Dieu  vous  donner, 
Monsieur  mon  frère ,  en  parfaicte  santé ,  heureuse  et  lon- 
gue vie.  Escript  en  mon  camp  à  Hellenray,  près  de  Rai- 
inunde,le  onziesmejourdaoust  157a. 


*  LETTRE  CGCLXXXIV. 

jidolphcj  Duc  de  Holsteiriy  au  Duc  dAlhe.  Sur  la  po- 
sition critique  de  la  Gueldre  et  de  VOi^rjsseL 


*J^  Le  Duc  de  Uolstein  étoit  fils  et  frère  des  Rois  Frédéric  I  et 
ChrUtiero  III ,  qui   introduisirent  la  Réforme  dans  le  Danemarck  , 


(i)  passe.  Le*  lettres  38o  et  379. 


*  verrai. 


''  lS73.  gendre  de  Philippe,  LaDdgrave  de  Hèsse  [voyei  Tom.  t.  p.  107), «n 
Août,  rclaliou  avec  la  plupart  Uca  Princes  Prolcslants:  comme  tes  iulr« 
Etals  de  U  Confession  d'Augsbourg  venus  à  Spire ,  il  avoil  signé I1 
requête  à  l'Empereur  en  faveur  des  Chrétieas  opprimés  {Le  Peut, 
Chrun.  p.  ai8),  et  il  rêlirita  la  reine-mère  et  Charles  IX  à  l'aecasioD 
de  la  paix  de  St.  Germain  :  Cnprfigue  ,  /.  /.  U,  l,  10.  Sa  coopéra- 
tion avec  le  Duc  d'Albc  aura  déplu  au  Landgrave  Guillaume ,  qui , 
en  t566  écrivoit  :  n  Was  den  U.erzog  Erich  anlangt  ,  dasz  et  lirb 
u  der  Execution  der  Spanischcn  Inquisition  nntcrnehmt-  ,  iinil  ctl- 
<■  liclie  Fahnlein  Rricgs-Knechte  bestclle,  vciire  wabrlich  nichtgat, 
»  stfmdc  auch   nicht  fein   dasz  aich  ein  deulscher  Fiîrat  zutiana 

!"  Stecken'RncchthrauchenlaMe.u  V.Rommrt.Neiiere  G.  H  I.  468, 
L'Ambassadeur  ^TaUingham  écrit  a  BuHeigh:  «  Je  suis  fort  surprit 
»  ({ue  le  Duc  de  HoUlein  qui  a  pension  de  Sa  Majesté  (la  Reine 
»  d'Angleterre)  et  qui  acailcoinmeelleenesl  avec  le  Roi  d'Eapigne, 
t  puisse  se  résoudre  à  servir  le  Doc  d'Albe.  J'espère  que  vous  agi- 
■  rez  tout  de  bon  auprès  de  S.  M.  pour  }'  porter  remède  ,  d'aiiunt 
B  mieux  qu'on  croit  que  ce  Duc  anra  occasion  de  le  refuser,  • 
Mém.  Je  Wnlx,  p.  a5g.  Ij»  désapprobation  de  l'Empereur  (ïoja 
p.  473)  et  les  belles  promesses  du  Duc  d'Albe  siironl  détermïDé  b 
^  conduite  peu  honorable  d'Adolphe.  Il  était  question  de  Ini  dtférer 

^V  In  charge  d'Atniml  ;  mais  on  craigooit  que  ce  ne  fùl  en  vain,  *a  U 

r  mauvaise  volonté  des  villes  Anséaiiquc-s.  <.  Qiiod  Dux   Albae   Rt'|i 

u  proposuit  de  praefeclura  maris  Duci  Ilolsatiae  committendt ,  non 
a  arbilTor  effeetum  unquam  sortilurum ,  cum    Germanî  populiqae 

■  sub  Imperio  qui  ad  noslrum  mare  habitant,  nimis  a  nabis  alie- ' 
»  Datis  sint  animis,  cum  ipsi  fere  haeresi  sint  infecti  ;  piratisque 
>  proscriptisque  a  nostrîs  Frovinciis  oh  eandero  causam  favere  aoo 
idesiauDt,et  in  snmplus  ad  eos  junctis  viribua  propdle&do*  vii 

■  consentire  volent,   u  figl.  ad Hopp.  p.  dùl. 


Unsere  freutidtliche  dienste  und  was  wir  mehr  liebt 
iind    guetes  verinùgen    bevohr  ,    Hochgeborner  Fûrst, 

freundtUcber  lieber  Oheini Das  wir  alhîr  in  unser 

ankunfiît  in  der  Ko.  Wird.  zu  Hispauien  laoden  eÎDen 


brtrueblichen  sorgUchen  zustandt  befunden,  den  irer  iB^a. 
Kun.  W.  lebellen  nicht  alleioe  was  zwischen  Deventer  Août 
und  Lingen  verliehret  und  verwiisiet,  kirchen,  klauscD 
und  ClosteiT,  auch  die  geineîne  îrer  K<i.  Wir.  underthli- 
neo  spoljrt  und  beraubt,  dus  steJtlein  Oldenaell  aucli, 
weluhs  von  gelegenheit  des  orts  an  sicli  etwaa  vest  Ut , 
fiir  unserer  ankuidTt  eingenominen ,  mit  drey  fenleîn 
^nechten  besetzt,  und  daraus  allen  pnesz  und  durchiugk 
■KÏdes  zu  roesz  und  fues  verhindern,  auchder  Kun.  W. 
Ibnien  undertliancn  den  schrecken  eingejaget  das  sie  jetzo 
■nderst  nic-bt  als  arme  zerstreuwtte  und  hîrtenlose  schiiEfe 
sein,  sonder  auch  die  stedte  Canipen ,  SchwoU  ,  Zûtpflen, 
susampt  allcn  stedten  und  platzen  der  GrafTscbafft 
Zûtplien  ,  eînbekoninien  und,  ausserhalb  Derenter,  in 
irer  uiaclit  baben.  Nun  gehet  uns  solche  griegcnbeit 
nocblich  zu  berizen ,  und  machen ,  der  getreutr  ney- 
gung  nach  die  wir  zu  der  Kiîn.  W.  zu  Hispanien  und 
diesen  irer  Kon.  Wir.  landen  tragen  ,  die  fiirsorge  ;  nacb- 
dem  wir  beiinden  wie  wanckelbnr  das  geniuete  der  ge- 
kieinte  alliir  zu  Devanter  ist ,  aucJi  aus  voi^ehenden  bey- 


ielen  an  den  anderen  stedten  i 


1  baben,  mit 


ms  verreierlichen  gescbwinden  anschlegen  die  rebellen 
lltnbgehen ,  und  sicli  von  lage  zuw  tage  je  lenger  je 
Behr  Btei'cken;  das  aufî  unsem  abzugk,  wan  wir  ùber 
die  Isell,  Reyn,  Wablund  Maese  wehrcn,  ein  gleichmes- 
T  abfabl  der  stadt  Devenier  ,  so  wol  als  niil  Canipen, 
$chwoll  und  /utphen  ,  erfolgon  wiirde;  zudeme  feyren 
die  rebellen  nicbt ,  sondern  fahren  in  irem  hochstraff- 
'  lichen  iQi-nenien  ininier  fordt ,  baben  sinder  der  zeit  das 
sicL  Schwoll  ergeben,  Gelmueden'  ,  Hasseldt  und  noch 


idie  anrlere  ortler  nach  der  Westphitlischen  greiiitiiit 
n  :     A'aldt  gt'brachl  ;  dalier  anderst  nichts  zu  vermue- 
das  sic  an  allen  andern  stetten  în  Weslfricslanijl, 
bia  auff  die  fiiadt  Groningen  ,  nocb  im  Groiiinger- 
idt,  irea  willen  scliaffen  werden  :  daron  sie  Ducb  durch 
ige  der  stedte    Devenier  und  Groningen   inhabender 
Bsetzung  schwerlich  konnen   rerhindert  werden,  die- 
il  die  besetzungen  geringe  sein ,  der  rebellen  baulTe  und 
angk  aber  viel  grusser ,   und  zu  befahren  ist ,  wan  die 
atzungen  aus  bciden   solchen  stedten  gebloesset  und 
rÏDgert  werden,  dasdie  w  nckelbave  geoiuete  derge» 
neine   în  solcben  stedten,    welcher  geniuete    diircliam 
grosten  und  mebrern   iheils  dem  ufl'rûriscben  rebeUi- 
bea  hauffen  zugethan  und      !Wogen  ist,  ire  gclegenhelt 
len  und,  gleich  wie  C;    ipen ,  Scbwoll  und  andcre 
dte  gethan,  vermitl  r  stadt,  ibor  und  plordien 

IfTnung  und  unterlriic  der  Ko.   \\''ir.   tiesatzung, 

I  rebellen  sîch  auch  niocblen  anbengig  machen  ;  dabcf 
i  disz,  so  Godt  gnedii;licbeu  verbuel*'n  wolle  ,  erfo'gen 
wûrde  ,  das  ailes  was  diesseitder  Isell,  welchs  berlichc 
Dûtzbare  litnde  und  vbeste  stedt«  sein  ,  der  Ko.  W.  lu 
Hispanien  aus  den  benden  kommes  uod  unterfmal>- 
den  gewaldt  der  rebellen  wûrde  gefaracht  werden.  Wîr 
wollen  alhir  ùbergehen  wohin  die  stadt  Ambstelredam, 
was  sie  seben  wûrde  das  wir  biganbero  geschehen ,  aodi 
hinfiiro  dîeses  orttes  der  Kôn.  W,  zu  Hispanien  liiodc 
ohne  defension  und  errettung  gelassen  wùrdeo  (wie  in 
warbeit  wol  dem  anfangk  dièses  hochschedllichen  ôn- 
rtsses  mit  geringer  jegeoTerfassung  hette  geweret  wer- 
den muegen)  ihr  gemuete  zu  letzt  auch  wûrde  hinwen- 
den,  durch  weicher  stadt  abfahl ,  gantzes  Hollandts  ver- 


—  495  — 

lust  zii  besorgen,  dieweil  dierel^ellen  albereit  aile  passe  iS^a» 
iiff  Hollant,  zuw  wasser  und  lande,  innehaben.  Wan  Août, 
nun  dèr  Kon.  W.  zu  Hispanien ,  inmasscn  E.  L.  viel- 
mehr  und  besser  als  uns  bewust  ist,  an  diesen  landen 
gegen  des  heiligen  Roniischen  Reichs  frontîeren,  darùber 
ihre  Kôn.  W.,  im  fahi  der  nottùrfït,  ir  Kriegsyolck 
muessen  fiibren  lassen ,  mercklich  gelegen ,  damit  irer 
Kon.  W.  splcbe  passe  ofTen  pleiben  und  nicht  versperret 
werden  muegen  ,  auch  E.  L.  wol  weisz  was  auszHollandt, 
Frieszianden  und  angelegeuen  orttem  der  Kon.  W.  zu 
Hispanien  in  irer  Ko.  W.  Cammerguedt  jarlich  folgen 
miigen ,  und  in  warheit  zu  beclagen  und  zu  erbarmen 
stûnde,  da  solche  schône fruchtbare  lande,  verroittelst 
der  rebelHscheif  aufrùhrer  geschwinden  practiken  und 
anscblegeni  der  Ko.  W.  zu  Hispanien  aus  den  henden 
gebracbt  werden  solten ,  so  stellen  wir  freundllich  in  E. 
L.  bedencken  ob  solche  ùbrige  ôrtter  dieser  lande  bloesz 
zu  lassen  und  in  die  wage  zu  hengen ,  oder  ob  zu  deren- 
selben  solverung'  und  errettung  uf  andere  inittel  und 
wege  zu  trachten  sein  solte.  .  .  .  Wir  wollen  auch  E.  L. 
freundtlich  unverbaUen  sein  lassen  das  \%'ir  ufl  die  zehen 
tausent  thaler,  darauf  Caspar  [Scbetz]  sich  ôbligirt,  nicht 
inehr  den  vierle  halb  tausendt  thaler  in  Hamburgk  be- 
kommeu  kônnen  ,  und  haben  uns  selbst  dafiir  oMigiren 
muessen  ;  den  in  den  stetten  Hamburgli  und  Bremen  die 
kaudleute  und  der  gemeine  man  den  rebellen  dermassen 
zugethan  (i),  das  sie  wieder  dieselbige,  so  hoch  und  guet 
sie  auch  versichert  werden  mugen ,  kein  geldt  ausleihen 

(i)  zugethan.  Voyez  p.  4 9^* 

'  uhrirang. 


—  496  — 

iSyn.  wollen.  So  baben  wir  auch  von  dem  geldeaus  Gronin* 

Août  gen  und  Leverden',  zubehuefTder  reutter  und  Lnecfat 

yerstreckung  und  zerung  ,  nocb  zur  zeit  nichts  bekom- 

men,  sondem  ailes  aus  unsern  beutel  yerleget. . . .  Datum 

Deyenter  ,  den  i8**"  Augusti  A*  y  2, 

A.    H.    Z.    HoLSTBT?l1f. 

Dem  Hocbgeboroeo  Fûrsten  Hem 
Ferdinand    Alvarcs  von    Toledo , 

Hertzogen  zuw  Alba , unserm 

freundlicben  lieben  Obéira. 


Peu  de  jours  après  survint  Tépouvantable  catastrophe  de  la  $L 
Barthélémy.  Beaucoup  d'écrivains  affirment  que  cet  horrible  mas- 
sacre avoit  été  depuis  longtemps  prémédité.  On  se  fonde  sur  le 
commun  témoignage  ,  et  d'auteurs  catholiques,  et  d'auteurs  prote- 
stants; mais  on  doit  se  rappeler  que  leur  accord  a  pa  être  le 
résultat  d'une  double  partialité  ;  les  calvinistes  exagérant  encore 
le  crime  d'un  Roi  qui  fait  égorger  ses  sujets  ;  les  papistes  croyant 
rehausser  le  mérite  du  défenseur  de  la  foi.  Quelquefois  même 
on  veut  trancher  la  question  par  des  anecdotes  dont  l'authenti- 
cité est  plus  que  douteuse.  C'est  ainsi  que  LacretelU  dans  son  His- 
toire de  France  pétulant  les  guerres  de  religion,  II.  ^98,  sq. 
cite  comme  un  fait  incontestable  et  décisif  une  conversation  pré- 
tendue de  Charles  IX  avec  le  Cardinal  Alexandrin  ;  très  invraisem- 
blable ^  même  si  le  témoignage  des  auteurs  Italiens  qui  la  rap- 
portent ,  n'étoit  pas,  comme  l'observe  déjà  de  Tkou ,  suspect 
d'exagération.  La  supposition  d'une  trame  ténébreusement  ourdie 
depuis  plusieurs  années  une  fois  admise  ,  on  a  vu  dans  toutes  les 
démarches  de  Charles  IX  et  de  sa  mère  après  la  paix  de  St  Ger- 
main une  dissimulation  vraiment  monstrueuse;  on  s'est  imaginé  que 
depuis  lors  les  réformés  etparticulièrement  Coligny  et  Louis  de  Nas- 
sau avoient  été  dupes  des  apparences.  Ceci  n'est  guère  probable.  Nous 

Lceuwardcn. 


—  497  — 

fteiroolons  eo  aacuoe  manière  atténuer  les  crimes  des  Valois,  dî,  par  i571. 
une  dangereuse  soif  de  paradoxes,  réhabiliter  des  noms  qu*on  a  cou-  AoûU 
tome  de  prononcer  avec  une  juste  horreur  ;  mais  il  ne  semble  pas 
suffisamment  prouvé  que  Charles  IX  ait  en  le  caractère  en  vérité 
infernal  que  communément  on  lui  attribue.  On  doit  se  garder  d*une 
préoccupation  qui  peut  quelquefois  rendre  très  injuste  ;  comme  on 
en  iroit  un  exemple  dans  les  Bistoriscke  Briefe  de  Af.  von  Raumer^ 
où  ce  savant  qui  a  donné  despreuvessi  nombreuses  de  judicieuse  cri- 
tique ,  se  croit  autorisé  à  renverser  complètement  le  sens  d'un  Ma- 
BQscrit ,  pour  le  faire  concorder  avec  l'opinion  commune.  L'écrit 
porte:  «  haec  quotidiana  beluarum  insectatio  sanguineum  eum  red- 
»  débat  in  feras,  non  in  bomines ,  »  et  M.  v.  R.  traduit  «  nicht 
»  minder  gegen  die  Menschen.  »  I.  384.  Un  des  traits  dbtinctifs 
de  Charles  IX  est  indiqué  dans  une  autre  relation  que  le  même  au- 
teur communique  :  «  £r  dûrfte  auszerst  leicht  zu  gewinnen,  oder 
»  zu  ûberzeugen  seyn.  «p.  281.  —  L'extermination  des  Calvinistes 
n'étoit  le  but  ni  du  Roi  ni  de  sa  mère  ;  rester  maître  par  le  balan^ 
œment  des  partb  ,  tel  semble  avoir  été  Tart  ,  souvent  en  défaut , 
de  Catherine  ;  quant  au  jeune  Roi ,  fatigué  des  guerres  civiles  ,  il 
désiroit  régner  en  repos  :  la  sollicitude  pour  le  maintien  de  la  foi 
catholique  ne  paroi t  pas  avoir  beaucoup  influencé  leurs  démarches. 
Dès  lors  il  n'est  pas  incroyable  que  Charles  IX  ait  sincèrement 
multiplié  les  tentatives  et  les  sacrifices  pour  opérer  et  consolider 
une  réconciliation  avec  les  Calvinistes  ;  que  Catherine  ,  craig* 
nant  toujours  l'ascendant  exclusif  de  la  puissante  Maison  de  Gui- 
ae  9  n'ait  pas  désapprouvé  ce  dessein ,  et  que  les  négociations  con- 
tre l'Espagne  aient  eu  un  caractère  sérieux.  On  s'explique  alors 
é^lement  le  changement  subit  des  choses,  lorsqu'à  Paris,  parla 
contenance  menaçante  des  Guises  ,  la  mort  suspecte  de  la  Reine  de 
Navarre,  la  blessure  de  l'Amiral,  l'exaspération  renaissante  et 
chaque  jour  croissante  des  partis,  les  agitations  populaires  d'une 
iamense  cité  violemment  catholique  ,  une  quatrième  guerre  civile 
•embloit  devenir  inévitable.  La  position  du  Roi ,  résistant  aux  in- 
fluences papistes  ,  étoit  tellement  difficile  que  ceux  de  la  Religion 
députèrent  vers  lui  a  pour  lui  réprésenter  que,  si  le  Prince  d'Orange 
»  succombe,  il  ne  dépendra  pas  de  lui  de  continuer  sa  protection  en 

3  ^. 


—  498  — 

1 5^2.  vertu  de  son  Edit.  »  ff^ais.  p.  263.  On  sVxptîqoc  commeoC  Cbtries 
Août  ^>  voulant  a  tout  prix  un  terme  aux  déchirementsdes  parlisy  cédant 
aux  pernicieux  conseils  de  sa  mère  qui,  écartée  par  l'influence  de  Go- 
ligny,  s*étoit  rapprochée  des  Guiâes,  ait  saisi  cet  affreux  moyen dcpar- 
venir  au  repos,  but  de  tousses  efforts.  Ainsi  laSc.  Barihéleoiy  seroit 
un  grand  crime  de  la  peur,  une  horrible  ressource  contre  la  guerre 
civile  ,  une  réaction  du  parti  catholique  ,  indigné  de  la  paix  de  St 
Germain  et  de  ses  conséquences:  voyez  p.  38a.  L'absence  de  longue 
préméditation  ,  résultant  des  témoignages  non  suspeds  du  Doc 
d'Anjou  ,  du  Maréchal  de  Tavannes  ,  el  de  la  Reine  Marguerite  de 
Navarre  (V.  Raumer^  GescM.  Eur,  II.  a65) ,  est  pleinement  confir- 
mée par  les  éclaircissements  sur  l'état  de  Paris  y  donnés  par  M.  Cm- 
pefigue  dans  son  Histoire  de  la  Réforme  y  de  la  Ligue  et  du  règue 
de  Henri ly^  Tom.  III.  Il  est  à  regretter  que,  convaincu  delà 
sincérité  de  Charles  IX  dans  sei  démonstrations  bienveillantes  en- 
vers Coligny ,  il  ait  attribué  la  conduite  de  celui-^i  à  une  cxtréoie 
•  imprudence  et  à    une  crédulité  vaniteuse.  Craignant  de  partager 

les  sympathies  de  l'école  peu  historique  du  i8**  siècle,  cet 
auteur  a  beaucoup  trop  rabaissé  un  personnage  dont  on  ne 
saurait  sans  injustice  méconnoitre  le  rare  mérite  :  il  cherche  le 
mobile  de  la  conversion  de  Coligny  au  protestantisme  dans  un  in- 
térêt de  parti ,  lui  reproche  la  perte  de  toutes  les  batailles  qa'il 
a  données  ,  et ,  entraîné  par  des  préjugés  nouveaux  ,  de  craint 
pas  de  l'appeler  le  caractère  le  plus  médiocre  de  son  temps. 
/.  /.  II.  p.  19.  Sans  doute  l'esprit  soi-disant  philosophique  da 
siècle  passé,  en  s'occupant  de  l'histoire,  a  faussé  les  événe- 
ments et  les  hommes  ;  la  Henriade  en  particulier  a  travesti  des 
personnages  ,  exagéré  des  vertus  et  des  vices  :  mais  la  répnlatioa 
de  Coligny  repose  sur  des  fondements  plus  solides  que  I49  ven  de 
M,  de  FoUaire  :  sa  vie  entière  ,  pour  qui  en  étudie  les  deuils,  té- 
moigne de  son  zèle  pour  la  religion  ;  et  à  l'opinion  de  Jf.  (jife' 
figue  nous  opposons  le  jugement  d'un  homme  remarquable  lui  mèma 
par  sa  pieté  et  sa  vaillance,  du  célèbre  de  Im  Noue{^  qno  vixhabuit 
»  Gallia  virum  praestantiorera  :  »  Languet,  Ep,  seer,  L  91  )  ;  qa>  » 
éci'ivant  longtemps  après  la  St.  Barthélémy ,  ne  reproche  point  à  Co- 
ligny d'avoir  témérairement  expeeé  le  parti  doot  il  étolt  le  dMf.  «  Si 


•  queti)u'uo   en  ces  Umeulablci  guerres  a  grandcnieal  UiTïillé  et 

•  (lu  Goqis  et  ilel'es^ril  ,  on  |>eut  direque  oa  eilëM.   l' AU  in  irai  ; 

•  car  U  plus  pesante  partie  du  fardeau  dea  aflaïre»  et  des  peiues  mi- 
«  liuirei ,  il  le&  asousteouei  arec  lieaucoup  de  catuUnce  M  de  faci- 
»  )(t«  ,  et  s'«ât  aussi  ré  té  rem  ment  comporlÉ  atecquea  les  Princea 
a  *cs  lupérieurs  ,  comme  modesleoeut  avecqu«s  wï  inrérîeora.  . , . 
■  Quand  il  a  inaoié  les  armes  ,  il  a  fait  counoistre  qu'il  csloil  très 
»  eulcndu ,  autant  que  Capilaiite  de  M>n   temps,  ets'ett  toujoars 

•  aiposé  L'ouiageusemeut  aux  p^iln.  Soinioc  ,  c'ctloit  un  person- 
«  nage  digne  de  restituer  un  Estât  affoibli  et  Loirompu. ,  .  L'ajiDl 

nou  et  batttû  ,  et  proGlé  en  sou  eicole  ,  j'auroj  e  tort  si  je  n'en 
isuis  une  vùrilableet  liouneste  nicalioii.  ■  Discours,  p.  iooS> 
yuyei  aussi  ci-dewus,  p.  3a5.  En  appréciant  les   talents  militaires 

^  l'AJOiiral,  il  ne  faut  aussi  pas  oublier  que  souvent  pcut-ilra  il  dut 
Miurir  à  l'eiëcutioa  de  desseins  qu'il  avoit  déconseillés  ;  comnie 
ex.  lun  du  siège  de  Poitiers  :  ■  l'Aoïiral  reicODStra  que  la  ville 

.f  étoit   trop   fournie  d'hommes  de  qualité  et  qu'ordînairemeiltces 

>  grandes  Htcz  font  les  sépultures  des  armées.  ■  /.  l.  p.  97  S. —  T'A. 
de  Bèzr  écrit  de  lui  :  <  Etsi  a  solo  Dco  pendemus ,  hoc  laraen  erep- 

o  nou  babent  in  terris  appareos  praesidium  Ecclesiae  Gallicac.  • 
MpitI,  trkctae,  a  Belfiis  ,  vel ad  Dtlgtu,  p.  fioS. 

1^  conduite  quelquefois  C-quivoi(ue  àe  U  ficine  d'Anf^elenre  «t 
)a  lenteur  des  Princes  Pro.esUotscauscrent  d««rfliirdset  des  vacil- 
ms  daiii  les  dùnarcbes  de  Cliarics  IX  coolrc  l'Espapia  ,  «I 
(■wtribuèrcnl  ainsi  peut-être  ù  le  Jeter  dans  ces  perpletilés  d'où 
jl  crut  pouvoir  se  sauver  par  uu  massacre.  ^^alsin|bam  écrit  le 
I  3  ao&t  I&71  M  l^icestcr  :  •  Milnrd  ,  l'il  ne  se  fiiit  ni  mariage ,  ni 
liancc ,  les  pauvres  Proteslan*  de  ce  Royauiue  croient  leurs 
a  affaires   ilésespviecï.   Ils  me  l'ont  dit  avec  larmes ,  et  je  les  crois; 

■  cl  quand   ils  nu  lu'eii  itiroient   rien  ,  je  le  iroui-eroifi  fort  appa- 

■  reni,  illendu  l'état  présent  des  choses.  • /.  A  p.  i3S,  Le  a6 
juillet  1  S^u  :  ■<  CeuK  de  la  Religion  ont  tout  de  nouveau  en*ojé 
s  des   îlinislres  aux  Print-n  d'Allemagne  qui  sont  dans  leurs  inti' 

>  rtix  ,  pour  Ira  obliger  à  proeédcr  avM  pini  de  rondeur  et  de  ré- 
•  solution.  •  /^léin.  p.  i6t,  El ,  peu  de  jours  avant  1*  catastrophe, 
le  lo  août  :  -  Le  bruit  l'étant  rcpaodu  que  Sa  Btigesié  (Elisabeth) 


.57,. 
Août. 


I 


1 57*'   "  «Toit  dessein   de  rappeler   ceun  de  ses  sujels  qiii  s< 

Aoùu   •  Paya-BdSjMe  Roi,   emporlé  pur  tes  persiiniiori)  des   créilDTvsde 

•  l'Eipagne  ,   s'tsl  refroidi  lout  il  ca\tji ,  quoiqu'il  léranigiiài  ci-dc~ 

•  THn[  tant  de  chaleur  qu'il  y  aïoîl  dàjji  des  Couimissians  eipé- 
n  dilues  ,  et  prèles  à  pHSSer  au  sceau  ,  pour  lever  des  Trinipes  dam 
»  plusieurs  Provioees,  »  /,  /.  p.  476.  Voyer  ai»:i  p.  373.  Le  bruit 
éiflit  faux  ,  mai*  motivé  par  les  retard»  et  les  indècisionâ  d'Elîi»- 
belb.  Celte  supposition  est  conforme  au  jugement  de  Jean-Caii- 
mir:  le  Landgrave  Guillaume  lui  écrivoït  dan»  l'automne  de  1S71  : 

•  E.  L.  ivi*aen   aich   7U  erinncrn  daaï  Sie  Ihrem  Herren  SchwsW 

•  (K.  Atigusl)  und  mir  he;den  niûndlîeh  und  &i:hrif)lîch  verwit- 
g  len  ,  ilaat  vir  so  laugiiam  mil  Schlieazung  der  angebotenen  Car- 
u  irrpondent  umligingen  ,  ecce  »ie  weiriich  batte»  wirgelban, 
i>  vvenn  vvir  E.  h.  j'iivenili an/oH  gerolgl  ,  uad  flugx  hineingeplutnpt 
>■  tviiren  ...  '  Der  junge  I>falzgraran[narlet  TiS  Oel.)  :  -die  Fnn- 

■  loairbc  Werbnng   aey  redlich  Renieinl  geisMcn  ,  und  er  flaube, 

■  dasz  weon  maa  srbleuiiger  r.ii  Franhreieh  gelhan  ,  n  kii  Bolcher 

•  ichrecklieber  Mordillai  oicht  geliommen  visre.  u  '',  /tommtt, 
iV.  G.  ff.  I.  554. 

Si  la  S[.   Barthélémy   htoU  èlé  le  Fruit  de  longues  et  proronda 

combiiiaiaan.4 ,   elle   eût  eu  de  phia  grands  résultai;.    C'est  à  lorl , 

^p  comme  le  remarque  JV.  i>.  Hommel,  L  /.,  que  M.  ('"prfîgne,  t.  l,  II. 

a53  a  dit  ;  ■  Les   lalalei   [oumées   de  Paris  amenèrent  un  cbange- 

>  ment  complet  ,  absolu  ,  dans   la  situation  de  la  France  ,  à  l'iota 

•  rieur  comme  à  l'extérieur.  ■  Bien  an  coniraire ,  Charles  IX  ren- 
trant bienlàl  dans  la  ligne  de  polilique  qu'il  avoit  semblé  vonkà' 
abandonner,  tente  de  se  réconcilier  avec  les  Huguenots,  de  rcnooer 
les  relations  avec  Elixabelh  et  les  Princes  Allemands  ,  et  se  nioMn 
disposé  ,  moins  à  «'unir  avec  Philippe  II ,  qu'à  réprimer ,  dan*  le 
Pays-Bas  et  ailleurs  ,  la  prépondérance  des  Espagnols, 


501  — 


*  LETTRE  CCCLXXXV. 

Le  Prince  d  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau, 
Détails  de  son  expédition. 


Monsieur  mon  frère.  Les  empeschemens  continuelz  de  i572. 
ce  mien  présent   voiage,  ensemble  et  la  difficulté  des  Septembn 
chemins,  joint  aussi  la  rarité  des  messagers  fidel les,  a 
esté  cause  que  n  ayez  eu  si  souvent  de  mes  nouvelles , 
comme,  ou   tous   eussiez  peu  requérir,  ou  moy désirer. 
Or  n'ay  je  voulu  différer  davantage  de  vous  envoyer  ce 
présent  porteur  pour  vous  advertir  de  Testât  de  mes  af- 
faires. C*est  que  depuis  mon  département  de  Hellenraid 
il  a  pieu  à  Dieu  me  donner  heureux  voiage  jusques  à  la 
ville  de  Tilmont  ' ,  laquelle    s*est  rendue  amiablement , 
comme   pareillement  a  faict  ma  ville  de  Diest;  depuis 
sommes  arrivez  à  la  ville  de  Louvain ,  laquelle  du  com- 
mencement a  fait  mine  de  résister,  mesmes  après  avoir 
cerché  des  délais  superflus,  lesquels  ne  servoyent  qu'à 
gagner  tamps ,  pour  cependant  advertir  Tennemy  de  ce 
qu'il  avoit  à  faire;  et  voyant  que  je  ne  me  laissoye  con- 
tenter de  parolles ,  a  commencé  à  user  de  démonstration 
d'ennemy ,  tirant  à  force  en  nostre  camp.  Mais  finallement 
voiants  qu*ilz  eussent  eu  du  pire,  d'autant  que,  et  leurs 
pièces  se  crevoyent  l'une  après  Tautre,  et  nous  commen- 
cions à  faire  nos  approches ,  et   mesmes  nos  soldats  fai- 
soyent  desjà  irruption  déans  la  ville,  aiants  brûlé  une 
porte  et  estants  prests  de  mettre  le  feu  à  Taultre,  ilz  se 
sont  aussi  rendus.  Quelque  peu  auparavant  j'avoye  envoyé 

'  TiiieiKMit.  V 


i5j3.  mes  gens  vers  MaUncs(i)el  Anvers,  ayant  quelque  intelr 
ptembrc.  ligencedéans  les  (IttesTilles.  L'entrefrise  de  Malines  a  bien   I 
[  succéile   et   mes  gens  y  sont  entrez ,  mais  celle  d'Anvers 

n'a  pas  bien  nsté  secondé  par  reux  qui  devuyent  venir  du 
coste  de  Zélande,  cl  par  conséquent  faillie.  Cependant  le 
Gouverneur,  Mr.  deChanipagney,  s'y  trouve  bien  enip^hé, 
comme  ay  peu  veoir  par  les  lettres  qu'il  esmt  au  Duc 
(l'Alve  et  d'Arschot ,  mettant  toute  sa  fiance  sur  la  saisine 
de  la  ville  deDermonde,  laquelle  il  tâche  de  pei 
au  dit  Duc  d'Alve  ,  comme  de  la  ville  qui  doit  tenir  )e  p 
sage  des  vivres  ouvert.  Or  est-il  que  depuis,  par  U  grâce 
de  Dieu  et  la  bonne  industrie  de  ceux  qui  estoimt  de  n 
part  à  Mallnes,  la  dîtte  ville  de  Dcrmonde  s'est  asMi 
remise  en  nm  uiaîns  ,  comme  a  pareillement  fatct  Oui 
narde,  tellement  qu'il  y  a  grande  apparence  que  ti>uteU 
Flandre,  ou  du  moins  une  bonne  partie  d'icelle,  se  doit 
tourner  de  nostre  coste.  Davantaige  la  plus  grande  partie 
de  la  Phryse  occidentale  s'est  aussy  jointe  avecq  nous ,  ri 
n'y  a  que  deux  villes  de  reste  que  font  teste ,  assavw, 
Harlingen  et  Leewarden ,  non  toutesfois  Bans  espénnce 
de  les  pouvoir  aussy  obtenir ,  à  cause  que ,  pour  le  pe«  de 
garnison  qu'il  y  a  dedans,  il  y  a  apparence  qu'elles  ny* 
vroDt  rex«mpj«  des  autres  y  assavoir ,  FraneckM- ,  Doc^un 
Sneeck,  Bolswart,  Staveren,  YIst,  et  se  jomdroK  loss 


(i)  Htiiinet,  <■  Le  Coûte  Ludovic  treuvoit  fort  boanc  cc9tc «■- 
*  priDie  de  Malyncs. . .  .  Maia  le  Prioce  d'Orenge*  neU  goiutoili 
■>  pource  que  li  ville  ealoit  trop  dedans  pty»  ,  et  qu'il  dé*iroit  plu 
»  l'ealargir  sur  les  advenues  et  rrontières  du  pays.  Hab  il  fui  tant 
>  sollii:ité  par  les  dSrtt  banliiz  et  conspirateur*  ,  qu'enfin  il  *  ■C' 
■  quiesoea.  »  IfilUnu ,  Meng.  0°  6.  p.  395. 


saisine 
«ad»  4 

griM 
de  nu 

OiiJi  J 


—  503  — 

ensemble,  affin  d  attirer  par  ce  moyea  aussy  à  eux  la  TÎlle  iS^a. 
de  GroeningeD.  SeptemiNri 

Or  par  là  yous  TOyez,  Monsr.  mon  frère,  commeDt 
Dieu  est  favorable  à  nostre  cause.  Maintenant  je  vous 
prie  considérer  comment  de  l'autre  costé  la  malignité  des 
hommes  tasche  de  renverser  et  anéantir  ceste  grande 
grâce  de  Dieu.  Vous  estes  sans  doubte  assez  adverty  de 
malheureux  et  exécrable  meurtre,  commis  le  iJbm  du  mois 
passé  à  la  ville  de  Paris,  lequel  le  Roy  publie  ouvertement 
avoir  esté  faict  par  son  commandement.  Or(i)  24.  3i.  4ft. 
60.  i5.  33.  54.  9.  42.  6o*  45.  aô.  d.  e.  55.  36.  3.  54.  s.  61.  60.  i5. 
y3. cela  nous  ait  esté,  n*est  besoing  devons  discourir, 
car  vous  Fentendez  assez  de  vous  mesmes,  considérant 
que ,  quant  aux  moyens  humains  35.  20.  3i.  36. 42.  39.  4o. 
60.39.27.48  60.  1 5.  17.  1 5. 54.  45.  4a.  27.  5 1.52.  20.  2.  estoit 
21.  25.  12.  26.  60.  61.  9.  42.  54.  56.  57.  i5  12.  i4.  i5.  33.  3.  18* 
50.51.3.38.39.  14.9.  i5.  1 6.  Et  de  faict  les  apparences  en  es- 
toient  si  'grandes  ,  que  tant  s'en  faut  que  Ton  me  polra 
imputer  à  légère  crédulité  d'y  avoir  adjouté  foy ,  qu'au 
contraire  Ton  m'eut  à  bondroict  peu  accoulper'  de  malig- 
nité, si  j'eusse  seulement  voulu  faire  semblant  d'en  avoir 
aucun  soupçon  sinistre;  aussy  n'est  ce  pas  chose  ordinaire 
de  cacher  telles  et  ci  énormes  délibérations  soubs  une  cou- 
verture si  plausible  de  festin  de  nopces,  et  mesmes  d'une 
alliance  tant  signalée  et  tant  soubhaittée  de  toutes  gens  de 
bien.  Qui  me  faict  croire  fermement  qu'il   n'y  ait   nul 

(1)  H  est  à  regretter  qu'une  comparaison  attentive  des  passages 
raîmnts  avec  d'aotres  pièces  dont  nous  possédons  le  décbiiTremeQt , 
n*ait  condoît  à  ancon  résultat.  On  s'est  convainco  que  les  chif- 
fres y  étant  infiniment  phis  nombreux  que  les  lettres  ,  il  ser&  très 
difficile  ,  81  mm  décidément  impossible,  de  retrouter  le  sens. 

*  aociucr. 


1,  d'entre  tovs  les  Princes  d'AIIemn^e ,  lequel  en  ait  attradu 
une  issue  si  Iragicque;  ce  que  je  discours  tant  plusvolon- 
iers  ,  A  cause  qii  onUnaireinent  après  le  fiiict  advenu ,  ud 
cbascun  voudroil  estre  tenu  pour  bon  prophète  et  devin , 
mettant  la  coulpe  sur  les  aulresdavoir  este  légers  à  croire, 
pour  tant  plus  l'aire  valoir  sa  prudence ,  comme  je  ne  fai 
doubte  qu'il  s'en  trouvera  (i)  en  ce  fairt  présent  plus  qu'il 
n'en  est  besoing.  Quoiqu'il  en  soit,  il  a  sinsy  pieu  à  Dieu 
pour  nous  oster  toute  cspéranoe  que  pouvions  avoir 
assise  sur  les  Iioniraes  ;  car  sur  un  mesme  jour  a  l'on 
massacre  l'Amiral,  avec  Mr.  le  Comte  de  Rocbefoucault  et 
son  filz,  Mr.  de  ïeligny ,  de  Pilles  et  autres  5  à  Son  gen- 
tilzbommes ,  oultre  une  infinité  d'autres  personnes ,  sans 
avoir  esgard  ny  à  sexe,  nyà  aage,  ny  à  mérite  quek-oo- 
que,  et  là  dessus  le  Roy  publie  qu'il  a  esté  fait  par  son 
commandement ,  commandant  de  tenir  l'exercice  de  la  reli- 
gion en  surséance  et  delTendant  à  tous  ses  subjets,  sur 
peine  delà  hart,  de  ne  prendre  les  armes  pour  venir 
h  mon  secours;  voire  que  plus  est,  il  a  présenté  au  Duc 
d'Albe  secours  contre  moy. 

Vous  pouvez  assez  comprendre  7.  i5.  17.  i3.ao.  9.4». 

(^)  Us'en  trouvera.  •  L.  Wilbelm  (wie  erspâter établi)  ■ûsioU 
■  inehrmaii  zu  seinen  vei'trauten  Dienem  ,  es  brtiuse  ihin  vor  jeoo' 
-  Hocbzeil.  -  F.  Rommel ,  N.  G.  H.  I.  549.  Th.  de  Bèze  écrit ,  la 
losppl.  1571:  ■  Quolies  ^o  haec  ipsa  praedUi?  quoltes  prmcmo- 
>  Dui  i  B  Serin.  Ânt.  VIII.  a.  689.  Mais  ries  ■vertisiements  fonda 
sur  le  caractère  foible  et  mobile  du  Roi ,  ou  sur  de  vagues  mcoacM 
dei  Catliuliques  ,  ne  pouvoient  décider  Colignj  ,  las  des  lutlei 
civjU-s ,  à  bi  iser  avec  Charles  IX,  et  à  encourir  ainsi  le  reproche  et 
l'avoir  déterminé  cl  forcé  à  se  rallier  aux  Guise ,  recoimnen^Dl 
la  fjuerre  doq  pour  des  motifs  ,  mais  pour  des  soupçons  :  vojn 

p.  /,96,  sqq. 


—  505  — 

56.  5.  6.  27*  i5.58.  39.  g.  i5.  33.  3  a.  26.  37.  57.  5o.  5i.  i5.6i.  iS^a. 
9.  60.  33.  i5.  i4,  39.  42.  72.  5.  18.  19.25  f.  3.  27.61.  i5.  43.  Sqitembn 
54.  54.  yeu  que  s'il  ne  fut  entrevenu ,  selon  toutes  appa- 
rences humaines,  nous  estions desjà  pour  cest  heure  maî- 
tres (lu  Duc  d'Alve ,  et  eussions  capitulé  à  nostre  plaisir. 
Maintenant  au  contraire  y  sans  Thorreur  et  estonnement 
qu'un  fait  si  exécrable  imprime  en  tous  coeurs  des  gens 
de  bien,  encor  est-il  incroyable  3i.  26.  17.  i5.  33.  i5.  la. 
42. 36. m. 3. 21.  i4.  i5.  i4. 25.[T.]5o.5i.  i4.  i5.  61.9.60.33.  i5.  * 
36.  i5.  39.  67.  que  26.  27.  i5.  39.  3.  69.  5o.  5i.  i5.  9.  i5.  i4. 
60.  61.  25.  20.  car  pour  nestre  26.  i3.  17.  i4.  25.  i3,  27.  i4. 
i5.  j6.  54.  60.  5i.  5o.  33.  27.  39. 18.  3.  39.  57.  i5. 5o.  51.27.  i^« 
i4.  que  3i.  33.  3.  11.12.  i3.  36.  27.  5i.  3.  33.  36.  3.  60.  42.  27. 
57.42.61.42  36.  27.  64.  et  estoit  11.  i3l  12.  i5.  i3.  54.  27.  3. 
45.  61  •  16.  64.  56.  67.  16.  i4.  assavoir, de  11.  26.  10.  12.26. 
27.  66.  3.  12.  42.  60.  72.  16.  i4.  56.  27.  33.  6.  42.  39.  54.  55.  3. 
5i.  48.  60.  16.  6.  60.  64.  27.  16.  61.  64.  56.  26.  je  n*ay  voulu 
rae  9.  24.  3.  61.  21.  i5.  i4.  5i«  12.  i5.  6.  i5.  3.  60.  9.  42.  60. 
45.  12.  16.  39.  18.  3.  39.  67.  i5.  61.  27.  i5.  3.  33.  i5.  36.  3.  39. 

12. 1 3. 1 4.  16.  16.  qui  mesmesn*est  guères  utile  pour  le  pré- 
sent. Si  que  estant  marché  plus  avant  et  ayant  passé  par 
Nivelle,  qui  s'est  aussy  rendue  à  nostre  dévotion,  et  arrivé 
entour  du  camp  de  Tennemy,  je  Tay  trouvé  si  bien  retrenché 
de  tous  costés,  qu^il  a  esté  impossible  avec  l'arcquebouzerie 
que  j'avoye ,  l'en  faire  désloger,  ny  mesme  le  faire  venir  à 
mains,  non  obstant  qu'à  nostre  arrivement  (iHls  fussent 

(i)  arrivement,  a  De  Prince,  ïn  syne  aenLomste  by  Bergen  , 
»  cledc  syncn  broeder  ,  Graef  Hendrick  ,  met  vier  benden  ruyte- 
»  ren  ,  des  Uertoghs  voick  ouversiens  beslolen  ,  met  suickc  fortse 
9  dat  sy  die  uyt  nlle  ordre  dreven  ,  tôt  binnco  baer  beschanssÎD- 
»  geq.  »  y,  Aîelercn  ,  p.  7  4'. 


—  506  — 

15^2.  bien  estonnez,  et  encor  depuis  en  une  escarmouche  qui 
Septembre,  s'estoit  attachîé  à  Timproviste ,  ils  furent  saisis  de  telle 
frayeur,  que ,  s'il  ny  fut  pareillement  survenu  quelque 
désordre  entre  nos  gens ,  nous  estions  pour  les  mettre  du 
tout  en  routte  ,  mais  depuis  ils  ont  reprins  courage,  jus- 
ques  à  nous  venir  donner  une  camisade,  où  avons  perdu 
mon  escoutet  de  Breda  ,  le  Sieur  de  Drunen ,  et  le  Capi- 
taine Italien  Paul  Camill,  avecq  quelques  autres.  Or, 
•  combien  qne  lennemy  ait  toujours  eu  beaucoup  plus 
grand  perte  de  gens  que  nous ,  si  est  ce  que  les  nostres, 
se  voyant  si  mal  secondés  et  soutenus  par  les  arque- 
buziers ,  a5.  17.  i4.  16.  27.  39.  4o.  42.  39.  67.  i4.  i5.  54.  55. 
56.  57.  58.  i5.  54.  3.  27.  56*  54.  27. 53.  54.  12.  e.  20.  57.  i5.  35. 
k  i4.  25.  i5. 18.  5i.  3.  69,  i4.  i5.  60. 5i.  que26.  27.  3.  69.  26. 
i5.  54.  57.  i5.  i4.  9.  42.  39.  57.  5i.  3.27.39.  57.  12.  i4.  i5.  33. 
i5.  54.5i. 50.3.36. 36.  i5.  i4.  39.  i5.  i4.  5i.  5o.  combien  que 
d'autre  costé  3].  33.  3.  18.  3.  60.  57.  i5.  12.  i4.  i5.  60.  27. 
60.  5i«  i5.  i4.  54.  36.  i5.  18.  42.  5i.  9.  4a.  27.  57.  3.  60.  54.8. 

68.  69.  12.  i4.  i5.  36.  i5.  5i.  i5.  i4.  57.  27.  5i.  i5.  v.  28.  20. 
ne  sachant  mesmement  pour  lors  que  Dendremonde  s'es- 
toit encore  rengée  de  nostre  costé.  De  sorte  que  2.  5.  3. 
4.  36.  42.  39.  21.  4i*  3.  39.  12.  ]3.  5i.  i5.  21.  5i.  i5.  57.  27. 5. 

69.  i5.  54.  57.  i5.  9.  42.  39.  57.  5i.  5.  27.  39,  57.  12.  i5. 
i4.  33.  3.  27.  54.  26.  8.  i5.  5o.  5i.  61.  36.  42.  39.  18. 
Si.  i5.  i4.  5i.  i5.  33.  42.  60.  27.  54.  encor  26.  25.  3i.  17.  2S. 
3.  54.  55.  s.  27.  i5.  21.  i5.  i4.  i3. 17.  20.  à  cause  que  estant 
toutes  les  avenues  fort  estroittement  gardées.  Je  38.  59. 
3.  60.  42.  69.  39.  60.  33.  36.  42.  69.  i5.  38.  39.  12.  i4.  i5.33. 
60.  69.  i5.  39.  60.  42.40.69.  5.  5i.  54.  i5.  9.  42.  60.  5i.  54. 
ny  mesme  de  32.  3i.  33.  6o.  69.  12. 42.  39.  d.  i4.  i5.  5i.  iS. 
54.  9.  42.  5i.  57.  i5.  i4.  45.  42.  60.  5i*33.  i5.  67.  27*  5i.  i5. 


_.  507  — 

i4.  5o.  5i.  34.  43.  5t.  54.  13.  i3.  i4.  35.  53.  5.   Teu  siif^Uè^  iS^a. 

rement  47.  48.  60.  i5.  i4.  39.  i5.  54.  5i.  i5.  69.  67.  5i.  i5.  54.  SeptenAw 

36.  i5.  35.  43.  59.  57.  5i.  i5.  18.  60.  54.  i5.  57.  43.  60.  57.  5. 

45.  33.  5.  57.  dont  ayant  entendu  que  mon  dit  iS^.  i4.  5i. 

i5.  5o,  5i.   i5.  43.  i5.  60.  57.  en  8.  16.  i4.  9. 43.  5i.44.  54. 

43.  60.  57.  i5.  39.  37.  5i.  53.  i4.  i5.  54.  37.  i5.  31.  i5.  i4.  48. 

60.  i5.  53.  48.  60.    i5.  54.   i3.   37.  66.  43.  60.   13.  43.  60. 

73.  i5.  37. 43.  60.  5i.  54.  jay  trouve  pour  le  meilleur  de 

meretirer  par  deçà,  soit  pour  11.  13.43.59.11.  i4.  i5.5i. 

55.  i5.  6.  5i.  5.  59.  35.  i5.  5.  53.  3.  60.  37.  55.  le  n.  13.  i5* 

6.  5i.  60.  66.  i5.  55.  le  55.  54.  35.  5i.  43.  60.  45.  is.  5.  59.  60. 

i5.  5i.  64.  et  par  ce  moyen  52. 55.  i5.  60.  i4.  i5.  5i.  53. 5a. 

55.  ]5.  54.  37.  i4.  i5.  31.  i5.  i4.  is.  i4.  i5-  56.  43.  59.  67.  54. 

56.  ou  9.  4a.  6o.  45*  p.  i5.  5i.  55.  i5.  16.  54.  60.  37.  60.  5i.  i5. 
54. 5.  6o.  13.  60.  9.  ou  bien  pour  4o.  36.  9.  34.  5.  5i.  31.  i5. 
Su  53.  i5.  11.  la.  60.  37.  a5.  36.  13.  i4.  e.  35.  43.  34.  55.  54. 
56.  67.  i5.  37.  54.  — ^ 

Voilà ,  Monsieur  mon  frère ,  quant  à  lestât  de  nos  af- 
faires. Or  povez  vous  par  là  assez  entendre,  s*il  n*est 
encore  tamps  que  les  Princes  d'Allemagne  se  resyeillent , 
là  où  ils  Toyent  tout  manifestement  à  quoy  l'on  prétend , 
cafT  ce  n'est  ny  à  moy ,  ny  à  tous  en  particulier ,  que  l'on 
en  Teut«  Ils  sont  délibérez  de  mettre  en  exécution  leur 
Tieille  alliance  de  Bajonne  et  autres  semblables ,  c'est  à 
dire  extirper  tous  ceux  qui  ne  sont  subjects  à  la  domina- 
lion  Romaine,  et  réduire  l'Europe  soubs  l'obéissance  du 
Pape,  et  n*est  plus  question  d'adjoutter  foy  à  aucunes 
promesses,  serments  ou  con tracts  qu'ils  feront,  car  tous- 
jours  à  cestereigle  la  vigueur,  Haereticis  non  esthabenda 
fide^t.  Vous  savez  ce  qu'ils  ont  donné  à  entendre  à  nos 
Princes ,  tant  par  lettres  ,  que  par  gens  propres  exprès- 


-dépêchés ,  et  aulres  diverses  manières ,  que  sllï 

Bi  .  jilus  longtemps  souffrir  que  l'on  se  nioctuie  ain- 

L,    il  faudra  certes  que,  après  que  niius  autres, 

-oinpagnons,  serons  detTaits,    qu'eux    alteudeu 

eiir  tour  pour  saouler  Vavarice  «  la  ra^e  sanjjlante 

es  ennemis  de    Dieu  et  de  toulejusticc.  Poiiruinl  ji! 

irie  de  prendre  la  chose  à  coeur  et  la  renionstrer  it 

n  escient,  voire  avecq  toute  importunîté  nu  Lantgraïe, 

r  son  moyen  aux  autres  Princes,   car  la  chose  cm- 

■le  trop  pour  plus  longianips  se    taire.   Il  fault  qu'Ut 

veillent  désormais,  s'ili  ne  vueiltent  attendre  l'entitre 

line  d'Allemagne  qui  leur   panclie   déajà  sur  la  teste, 

,  uyant  estébriisséc  de  longue  niain(i).Je  vous  prie,  Mod- 

sieur  mon  frère,  ne  vous  ennuyer  de  leur  mettre  cecj  au 

devant)  ores   l-ien  qu'ils  s'en   deiissent  fâcher,  carce^te 

otrcasion   nouvelle  et  tant  importante  vous  poira  excuser 

devant  toutes  gens  de  Itien    et  de  Jugement  ;  aussy  m'y 

érez  vous  singulier  plaisir. 

Monsieur  mon  frère,  après  ceste  escritte,  suis  arrivé 
en  ceste  ville  de  Malines ,  ayant  laissé  mes  reislres  à  Stwt- 
beque'  en  mon  camp,  et  m'aicy  esté  délivrée  une  lettre 
vostre,  pour  responce  de  laquelle  ne  vous  sauroye  assa 

(i)  lie  longue  main.  Ces  siipposilions  étoicnt  fort  nalurella, 
bien   qu'elles  fuuent  eiagérén  :  De   Thou  écrit  :  •  Ab   advenarui 

•  ubique  jactabatur  Rrgem  cum  PoDli6ce  et  Hispanorum  Bffc  a 

■  Prolestanlium  pernicieni  secrela  consilia  agilare  ,  . .  .  tdquc  Fri- 

•  dericus    Bajoarus   Palatinut    Septemvir   insilo    relligionU  snae 

•  tuendae  ardore  facile  sibi  pcrsuaderi  passus  erat ,  ac  vix  taadcB 

■  a  Jo.   Casimiro  F.  (jui  rébus   nostris   summopire  faTcbat ,   abca 
>  opinionc  dimoTeri  potuit.  >  Hîstor.  I.  55.  p.  ^o?**. 

•  StemWHi  (?). 


—  509  — 

remercier  de  la  bonne  diligence  qu*usez  à  m'advertir  ainsy  i5^i. 
particulièrement  de  toutes  occurences  qu'entendez;  et  Septembre 
touchant  ce  desseing  nouveau  dont  m'advertissez ,  je  ne 
faudraj  à  estre  sur  mes  gardes  et  en  donner  ad  vis  à  tous 
mes Cap°^  et  ayants  charge ,  afin  quilz  sojent  sur  leurs 
gardes.  Quant  au  reste,  je  vous  prie  de  vouloir  incontinent 
et  au  plustost  que  vous  sera  possible,  dépécher  le  30.  3 1. 
35.  3i.  17.  i3.  9.42.  36.  m.  26.  27.  [5i.]  s. 4.  5.25.  3.  27.  5i.  i5. 
54.  9.  a4-  66.  3.  5i  57.  54.  i4.  15.39.  >^*  ^o*  ^'*  3*39.  9.  8.  i5. 
afin  de  faire  en  toute  diligence  35.  23.  17.  74.  36.  3. 5].  9  24. 
i5.  5o.  5 1.  52.  32.  33.  i4.  i5. 54.  9.  27.  39.  c  37.  48.  36.  27.  33. 
le  5.  25.  3.  5i.  48.  60.  i5.  6.  60.  72.  27.  i5.  5i.  54.  55.  3i.  60. 
i5.  5i.  54.  17.  5i.  i5.  i4.  36.  6a  39.  38.  12.  i4.  i5.  i4.  d'au- 
tant que  je  ne  sache  i4.  5.  3i.  17.  i3.  4o.  20.  33.  27.   i5.  60. 

32.  45.  33.  60.  54.  9.  42.  36.  37.  25.  m.  4i.  42.  12.  i4.  i5.  16. 
42.  60  39.  42.  60.  54.  nous  43.  45.  42. 33.  5i.  27.  42.  39.  54. 
5i.  i5.  39.9.  41.42.39.  57.  5i.  i5.  5i.  5o.  25.  et  surtout  que 
Ton  y  use]>onne  discrétion  et  prudence,  sans  se  précipiter 
témérairement  en  danger.  Vous  poirez  adviser  avec  le  doc- 
tor  Ehemius  quel  seroit  le  meilleur  et  plus  propre  chemin 
pour  y  venir.  De  ma  part,  je  ne  trouveroye  hors  de  propos 
que  22.  3].   12.  e.  53.  s.  3.  5o.  5] .  6.  5].  60.  9.  lo.  26.  3i.  27. 

33.  72.  de  25.  54.  9.  i5.  39.  12. 27.  54.  55.  s,  i5.  39.  57.  33.  i5. 
5i.  27.  39.  partie  2.  20.  23.  3.  5.  6.  2.  3.  4.  57.  i5.  3.  60.  61. 
a5.  3i.  17.  i3.  partie  26.  17.25.  20.  4.  3.  45.  27.  i5.  i4.  12.  i3. 
a5.  vous  y  pourrés  adviser  et  user  de  toutte  dilligence. 
Qui  sera  la  fin  où  me  recommandant  de  bien  bon  coeur 
en  vostre  bonne  grâce,  prieray  Dieu  qu'il  vous  maintien- 
ne, Monsr.  mon  frère,  en  Sa  sainte  sauvegarde  et  pro- 
tection. Escrità  Malines,  ce  ai  de  septembre  1572. 


Le   Landgrave    Guillaume  de  Bette  au  Comte  Jean  Je 

Niissiui.   Relative  a  la  surprise  du  camp  du  Prince  par 
les  Espagnols. 


*,*  L'événement,  auquel  i^ette  Lettre  se  rapporte ,  est  la  eamisa- 
<ti,doDtil  est  parlé  p.  5o6.  Le  Prince  échappa  parla  Tigilance 
A»  Km  cbiea.  •  Aliqaî  Keorsim  a  sociis  ausi  ïn  leatorinnt  nsqiM 
»  progrcdi  Principis  Orangii  ,  ipse  a  catellà  ,  quae  eodem  Iccto  cn- 
■  babat ,  cootenliiu  adlatraule  unguibutque  faciam  beri  TeUîcaolc 
•  expergeiactus  ,  accunu  militum  oppreuiL  >  Strada  ,  I.  44^ 


AJB  dann  auch  Ir  meldett  da«x  Eucli 

Tom  ^wa  VsinVtea  und  s.  L.  kriegivolck  in  co  langer 

'  VoRK  —  Mnriee.  Aategmpk*. 


—  511  -^ 

zeitt  nichts  zugeschrieben  worden  ,  aolchs  horen  wir  uiu  '^7^ 
gem ,  dan  wir  dahero  besorgen  dasz  etwa  die  sachen  s.  ^®P**""*^ 
L.  so  gluckUch  nicht  zustehen  mochten.  Wie  uns  dan  an 
gestern  von  dem  Hertzogen  zu  Gùlich  inliegende  zeittunge 
zukommen  sein ,  darab  Ir  gleichwoll  zu  vemehmen  dasz 
die  Albanischen  bey  der  nacht  dem  Printzen  in  *s  lager 
gefallen  und  bis  in  aooo  zu  rosz  und  fuesz  umbgebraeht , 
auch  etlich  stûck  bûcbssen  mitgenommen  haben  sollen  ; 
^elchs  doch  wir  der  mitgenonunenen  bùch«en,  wie 
auch  des  grossen  abgangs  der  leuthe  halben ,  nit  aller* 
dings  — ,  gleichwohlliber  dasz  der  einfall  in  's  lager  besche- 
hen  und  auch  solchs  vieleicht  ohne  schaden  nit  abgangen 
sein  mocht,  leichtlich  glauben  konnen,  sintemall  solchs 

kriegsbrauch  ist Datum  Heyda ,  am  •  Sep- 

tembris  Anno  ^a. 

WiLHSLM    L.    Z.    HbSSEN. 

Dem  WolgeboroeD  unâerm  liebeo 
Yetlero  and  besoodem  Johao  ,  Grayen 
zue  Nassauw. 


*  LETTRE     CCCLXXXVn. 

Le  Prince  d  Orange  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Sur  la 
reddition  de  Mons  et  la  position  déplorable  des  affaires. 


Monsr  mon  frère.  Depuis  Tenclose  escrite,  j'ay  entendu 

■  Chu  Uttrm  t$î  écrite  dmms  Us  éUrmenJùÊUV  de  êeptemèfe. 


5^9.  telles  nouvelles ,  que  je  crain  furt  que  mon  frère  LoJoSc 
Siplembre.  soit  entre  les  mains  du  Duc  d'AIve  et  la  ville  rendue  ,  à 
l'occasion  que  les  François  qui  estuyent  là  ilednns  tie  vou* 
loyent  plus  lon^tanips  tenir  la  ville,  pour  avoir  enirndu 
l'intention  du  Roy  eslre  changée  en  France  (i)  ;  touiei- 
fois  je  n'en  ay  encor  rien  asseure.  Dieu  feuille  tourner 
le  tout  à  la  gloire  de  son  S'  nom.  D'autre  costi;,  je  me 
trouve  fort  perplex  de  ce  que  je  doy  faire,  à  cause  quelei 
gens  de  guerre  ne  sont  délibérez  de  faire  rien  quevjîlle, 
et  ce  pour  la  mesme  occasion  suaditte;  ce  que  vous  po« 
vez  estimer  à  quel  dniiimage  et  ruine  il  tournera,  non 
seulement  ù  moy  et  les  miens ,  mais  aussy  aux  Prince» 
d'Aleaiagne,  auxquels  certes  ceste  affaire  touche  de  plus 
prèz  qu'eux  niesmes  ne  pensent.  Cependant  je  suis  déli- 
béré, avec-  la  grâce  de  Dieu,  m'aller  tenir  en  Hollande  ou 
Zelande  et  illec  d'attendre  ce  qu'il  luy  plaira  de  faire.  Ce 
que  n'ay  voulu  obmeLtre  à  vous  mander,  afHn  que ,  si 
l'occasion  se  présente  par  delà  de  pouvoir  aider  cesafaires 
tant  perplexes,  vous  y  teniez  la  main  tant  que  posûble 


(i)  changée  en  />.  D«  la  Noue  aUesle  également  que  ce  fut  U 
principale  cause  tie  la  retlHition  de  Mous  «  Après  le  meurtre  arri- 
k  Té  à  Parij ,  le  Roy  commanda  aux  Francis  qui  esloicnl  daiu 
t  Mons  ,  qu'ili  eussent  à  remettre  la  ville  entre  lus  mains  du  Duc 
>  d'Albe ,   et  à  s'en   relourner   en  Fraore   le  plus   promptemenC 

■  qu'ils  pourroienl.   Et  d'autant  qu'entre   les  soldats  François  il  t 

■  en  avoil  plusieurs  Catholiques  Romains  ,  qui  sans  autre    délibé- 

■  ration  vouloient  qu'on  obéisi  au   Roy  ,  pour  éviter  plus  grinJe 

■  conrusion ,  l'on  Tut  contraint  de  recevoir  une  paix  but^  et 
•  peu  avantageuse  aux  assiégez.  •  fie  dtde  la  Notie  ,  p.  75.  Ij 
capitulation  fut  conclue  le  19. septembre. 


—  513  ^ 

TOUS  sera.  Escrit  en  mon  camp  à  Geel,  ce  a4  ^^  ^P^*  1572. 
157a.  Seplembre. 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  service , 
GtJiLMUMB  DB  Nassau. 


Le  chiffre  de  cette  Lettre  étant ,  selon  toutes  les  apparences ,  le 
même  que  celui  de  la  Lettre  384  >  nous  le  reproduisons  ici ,  afin  de 
faciliter  la  tâche  de  ceux  qui  Toudroient  tenter  de  rétablir  les 
lacunes  p.  5o4  »  sqq. 

Mons'  mon  frère! 

Depuis  Tenclose  escrite ,  j  ay  entendu  telles  nouvelles 
que  1  e  i3.  5.  7.  aS.  ao.  3i.  17.  4o.  9.  10.  5i.  3.  27.  S9.  17.  18. 
4a.5o.5i«56. 57*46.48. 60.  i5.  35.  36.43. 39.  18.  5i.  i5.ai.a5. 
33.43.  4o.  ji.  13.43.  4o.  11.  13.  43.  37.  9.  8.  54.  4o. 43.  37.  67. 
i4.  i5.  37.  57.  5i.  i5.  4.  33.  i5.  i4.  34.  35.  36.  35.  3.  37.  39.  9. 
59. 13.  60.  i4.  6.  13.  6.  9.  13.  3.  33.  6.  i5-  et  33.  33.  60,  37.  U* 
i4.  i5.  33. 3«  35. 5i.  i5.  39.  13.  60.  i4.  i5.  à  l'occasion  que 
3i.  33.35.  i5.  54.  18.  5i.  3.  39.  9.4.  37.54.  qui  est  35.43.  69. 
15.37.  5i.  33.3.  13.  i5  13.  16.  3.39.  54*  38.39.  >^*  i4.  6o. 
4o.  43.  60.  33.  43.  69.  %S.  i4.  39.  54.  45.  33.  60.  5i.  3i.  33.  4». 
39.  ao.  tanps  31.  33.  67.  i5.  39.  38.  37.  5i.  5o.  33  3.60.37. 
33.34.5o.5o.33.  i4.  i5.i4.i3. pour  avoir  entendu  3a.3i.35. 
33.  37.  39.  57.  ]5.  i4,  39.  57.  37.  4a.  39  la.  60.  5i.  4a.  69.  i4. 
38.  i5.  54.  55.  57.  5i.  i5.  9.  34.  3.  39.  31.  i5.  i4.  e.  i4.  30.  i5. 
39. 18.  5i.  3.  39.  9.  i5.  Toutesfois  je  nen  ay  encor  rien  as- 
seurë.   Dieu  vueille  tourner  le  tout  à  la  gloire  de  son  S^ 

nom.  D'autre  costë  je  3i.  35.  3i,  4o.  36.  i5.  57.  5i.  i5.  60. 
3  33 


lï.  i5.  LC  que  a6, 
que  3i.  aS.  40.  5 


■  67.  45.  iS.  fti.  p.  Sa.  34.  53  e.  66- 

la.  4i.  Gçi.  18.  3.  37.  5i.  i5  i  <.-au5e 
i.  10.11.16.39.54.  56.  ij.  iS.  17. 
31.  60.  iS.  5).  V.  i4.  i5.  39.  lâ.  64.  43.  S9.  57.  i3.  15.33. 17. 
6.  jB.  5i.  i.'i.  71.  11.  17,  »5.  13.  t.  17.  ifl.  3.  a?.  Si.  i5.t.  17. 
î6.  15.39.  48.  Go,  57- 60.  3.  37.33.35.53.  i5.  i4.,et  ce  pour 
la  iiieame  uccSMon  susdit ,  ce  que  tous  pouvez  estimer 
il  qud  1 1.  >5-  4o.  17.  la.  4>.  36.  5&.  m,  3. 11.  i5.  et  4a.  bi. 
«0.37.39.15.  14.37.93.57.41.60,61.60.39.  1S.51.S.S9. 
43.11.».  aS.  3i.  i5.  60.  35.  i5.  36.  i5.  S9.57.  5.36.0.69.70. 
«5.1.  e.  30.  35.  i4.56.37.  i5.  39.  5i.  56- «.  37.  54.  3.  60.  5*. 
65.  35.  s.  69.  3.  Co.  66.  4o.  45.  61.37.39.9.  i5.  54.  11.  5.  33. 
i4.  i5.  36.3.31.39.  i5.  i4.  aiisquel.n  certes  cesie  affiire 
touche  Je  plus  près  qu'eus  mesnies  ne  pensent.  Cepen- 
dant je  suis  délilieré,  avecjla  grâce  de  Dieu,  5i.  sa.  17. 
i3.  s5.  36.  3.  33.  34.  33.  i5.5i.5i>.  67.  >4.  e.  39.  38.  37.  Si. 
1S.39.  34.  43. 41.33.  33.33.  â  39.  11.  16.43.60.73.  i5.  53.5. 
3g.  13.  i5.  et  36.17.  33.  1.  i4.  16.  13.  13.3.67.4.  i5.  59,  la. 
61.  16.  i4.  9.  B.  16.  16.  38.  43.  60.  17.33.  luy  44.  45.  3a.  35.  3. 
37.61.3.  11.  i5.  18.  3.  37.  5).  i5.  16.  i5.  3i.  ce  que  n'ay 
voulu  obmettre  à  tous  mander  affin  que ,  si  l'ocasion  se 
présente,43.45.  3.51.13.  16.  33.  3.  13.  i5.  45.4a.  60.  )t.4i. 
43.37.54.3.37.  11.  i5.  Si.  ces  iS.So.  3.18-3.87.  St.  1S.54. 
57.3.  39.  57.45.1S.  61.  p.  33.  33.  i5.  66.  i5.64.5S.  a5.9«. 
io.  3i.  17.  i5.  Tousy  teniez  la  main  tant  que  passible  Ton* 
sera.  Eacrit  en  mon  camp  à  GecI,  ce  34  de  7^  1572. 


Vostre  bien  bon  irère  à  tous  faire  aerriee, 
6U11.1.ADMS  va  Nassau. 


^ 


—  515  — 


LETTBE  CCCLXXXVllI. 

Thierry  Mûntz  au  Comte  Jean  de  Nassau*  Détails  sur  la 
retraite  du  Prince  d  Orange  et  le  départ  du  Comte 
Louis  après  la  reddition  de  Mons, 


w   • 


*^  Th.  Mûntz  étoît  probablement  un  homme  de  confiance  du    ioy2. 
Comte  Jean  de  Nassau.  Les  partioularités  qu'il  communique  ,  ne  Octobre, 
sont  pas  sans  intérêt. 


Wollgeborner  GrafT,  £•  G.  seien  meine  underthçnige 
gantzwilUge  dienstjederzeit  mit  fleiszzuvor,  genediger 
Her.  Gesterigs  Ugs  aU  ich  wiederumb  von  Essen  ufTder 
reisen  hieher  gewesen  (da  ich  dan  dieazes  Kmse  bestel* 
ten  rithmeîsler  Bhuroherg,  welcher,  wie  ich  nicht  ao* 
derst  spuei*en:<  konnen,  E.  G.  und  dero  Herren  Bruder 
meinen  gn.  Fùrsten  und  Hem  dem  H"  Printzen  ganlz 
zugethan ,  das  wartgelt  fur  den  a***  inooat  uff  die  3oo 
pferdt  erlegt  und  venricht)  seindt  mir  zwiscben  Kettwich 
und  Ilatingen(i)  yaat  ville  n»arckecenter  und  anderroanft- 
und  weîbaperaonen  »  Tort  junge  buben  dessen  einstbeills 
kranck  waren ,  bagegnet  ;al5  ich  niui  einen  der  selben  ge- 
fragt  :  woher  sie  khemen  ?  antwortete  er  roir:  «  Ausz  des 
»  Prinlzen  léger.  »  Darauf ich  inen  ferner  yrxÀre  F.  6.  dieaiier 
zeîl  mit  dero  léger  were ,  und  was  weithers  Torhanden  ? 
gefragt  zeigt  er  an ,  er  were  ethwa  a  meill  wegs  jhenseidt 
Rûremundt  atiss  irer  F.  G.  léger  abgezogen ,  und  daa 
daauroall  das  geachrei  daselbat  gewesen ,  wie  der  Henog 

(|\  a;,  m.  Hatttufftm,  Deux  endroits  au  IN'.K.  de  Dûsseldorf. 


iS^ft.  von  Alba  Bergen  wiederunib  înhaben,  und  £.  G.  Bruder 
Octobre.  Graff  Ludwig  mit  sein,  des  Herzogen,  willen  darausz 
gezogen  weie  ; /ïiv;) ,  dus  ihre  G.  lias  dreiiagig  feber  Iiei- 
ten,  und  der  Priniz  irer  Gn  zu  Rûremundt  gewertîg 
sein  sotie ,  und  das  kheiner  sich  des  handels  versielien 
kundte;  besorglen  es  were grosse  verratherei  mit  daruD- 
(1er  gelaulTeii,  Damber  îch  nit  wenig  erschrack,  und 
ferner  gefragt  wieesmii  Brûssel,  Mechlen ,  AntorfF,  Ljr, 
und  den  andern  stedten  gelegen  ?  Sagt  daruf ,  Mechlen 
were  noeh  in  b^itden  des  PrinUen  ,  den  er  ,  der  Marke- 
tcnter,  were  selbst  zween  tage  darinnen  gewesenj  es 
were  in  der  religion  darinnen  nodi  zur  zeit  nichts  veren- 
dert  ;  îme  were  ein  pfaff  uf  dergasaeii ,  wie  int  pabslomb 
breuchlich,  mit  deni  satTnment-vorlslbel'en,  nnd  an- 
dern leichtern  ao  man  Torgetragen,  begegnei,  dessen  er 
sicb  nil  wenîg  befrembt  ;  ni  summa  ,  der  handel  sttindt 
nocb  zur  zeit  imc  gantz  ûbel  an.  So  hielt  sich  das  ober- 
)«ndiseh  kriegsruick,  welchs  mit  dem  voit  ftlandezlo 
tiberkhommen ,  so  gants  riiuberisub  und  tyrannîscb  ge- 
gen  den  armen  landtvoh'kelingen  ,  das  sicb  Gott  darùber 
«rbarmen  mocbt;  steliessen  niemandt  nîchts,  wie  wenig 
ttuch  Torhanden ,  handelten  oicht  wié  foesvhûtxer ,  son- 
der als  vheinde  gegen  die  avmen  underthanen ,  dardurdi 
die  gemuter  dem  Prints  gants  abwendig  wûrden;  der- 
w«g«n  die  stett,  als  Ljr,  Briissel  ,  und  mehr  andera,  ob 
man  wol  vorhin  gute  hoffnung  gehabt  das  sie  sich  erg^ 
ben  baben  solten ,  sieh  hielten  ;  esz  werre  dem  Printzen 
atrisz  Lyr  schaden  zugefiigt ;  er bielts  darfûr ,  Gott  der 
Uerr  suit  mebr  glûcks  einem  kleinen  haufTen ,  so  Inan 
gefurchi,  geben  baben;  ja,  wan  der  Printz  scboo  oit 
mehr  als   die  arme  verjagte  undi   bedriingten  hei  sich 


gehabt  hette,  und  dasz  auszw«ndige  rauberisch  voick  1573. 
himler  verlassen;  weill  ire  F.  G.  doch  gar  kein  régiment  Ociobre, 
haiten,  noch  bei  inen  gehaben  kûndltn,  Tertrawten  es 
derwegcn  besser  dem  Niederlendischen  kriegsfuick  »o 
Sehlandt  uiid  Hollandt ,  \orl  die  andere  ùberige  tirier  des 
orts,  eingenominen  hetten.  —  Icb  niusz  mich  soliiher 
rede  des  frommen  mans  verwunderr  ,  und  Gelé  niir  auch 
viel  zu  langk  ailes  was  er  erzalt  in  die  feder  zu  stellenj 
icb  mocht  aber  nït  utiderlussen  zu  fragen  wo  er  won- 
hafUg  i*  Daruf  sagt  er  •  binnen  Essen  ,  were  aber  binnen 

>  Antorf  biirtig.  >■   — Die   Albaniscben   bielten's 

darfûT  sie  vrolten  die  sai-hen  baldt  dahin  richten  das  der 
Priniz  io  sebr  widerunib  ausz  dem  land  ,  alsz  er  Torhin 
darin  zu  khommeii,  eilen  suite,  Icb  iraw  aber  zu  Goll 
Er  werde  înen  ir  Torneinen  bebindem ,  und  der  arraen 
betrangten  demuiig  schreien  und  heriziii-h  anruPFen  vil 
balder  erboeren  ,  und  wan  aile  menschlicbehulfTTersugt, 
werdc  Er,  nach  seiner  Goitlicher  M'  ari  und  eigenschaft, 
berfiu'brecbeu  und  den  vlieindt  zu  schauden  maehen. 
Amen ,  Amen  !  —  .  , .  Alsz  Graff  Ludwig,  nach  aufge- 
ricbter  oipitulation,  ausz  Bergen  gezogen  uf  einen  Bra- 
bandischen  wagen,  in  s,  G.  langen  narhtsrock  siteendt, 
und  aisu  langs  des  von  Alba  sohn  Don  Frederico  gezell 
khammen,  dada»  ire  G.  Don  Frederico  ansichtigworden, 
und  also  den  fhoirman  beischen  still  balten,  weill  ire  G. 
gemeintgewesenvun  dem  wagen  abzuslehen  und  ire  F.  G. 
aniusprechen ,  were  Don  Frederico  zurugk  in  ir  gezelt 
gewicben  (1),  und  damach  einen  Iialiiinischen  Hern  ,  ge- 


(t)  gnvieAtn.  Aii)iarcmnitnt  pour  épargner  an  CanUmaUii*  la 
peint  de  ilciunilrc  du  ctiir. 


I 


l5ji.  nant  Julius,  herausz  geschlckt ,  der  mit  ire  G. sprach  {>e- 
Octobre.  halten.  So  hetl  der  Herzog  von  Alba  Graff  Ludwig  auch 
I  zu  sicherer  vergleîtung  ein  gule  anuill  schûtz^n  initgeben 

lassen.  .  .  .  Datum  DùsselJorfF ,  am  ersteo  tage  OctobrU 
A-  157a. 


E.  G. 
undertheniger  und  gantz  willtger  dhi«ner, 

DlETHEKICH  MiinTZ. 

Deiii  WolEcbomen  Hn  Johannm  Grarcn 

tu  Nrhuii  .  -  .  .  mcinerD  gnedigcD  Hcrn  , 

zu  eigen  hàndeti. 


I 


he  Prince  avoil  dû  liceocier  la  plus  f^nda  partie  d«  ses  lroap« , 
noD  3ana  danger,  a  S_td  krygsvolk  warru  seer  qualvken  te  tredoa, 
n  vermils  »y  nie(  en  werden  betaelt ,  sulks  dat  Jen  Prince  hjoa  in 

>  groot  perykel    soude  brbbt^n  gekomen  ,  ren  ware  de  Oventeu  en 
n  Capileincn  itia   v«n  harc  belaling  cekerhcid  hadden  door  de  >n-- 

•  ïchry* ingen   van  die  van  Hoibnd  ,   de  oproerie  liadden  voorko- 

>  Bin.  «  fior ,  408'.  Il  se  rcodit  en  Over;uel  pour  s'enbarqner  de 
Campen  itn  EoUiuizeB. 

L'avenir  mus  doute  étoit  sombre ,  mais,  serrant  la  cane  de 
Dieu  et  se  conBant  eo  Ses  pToroessca ,  il  poUToit  dire  avec  le  Roi- 
Prophète  :  (  Quoiqu'il  eo  soil ,  mon  ime  se  repose  co  Dieu  ; 
'  c'est  de  Lui  que  vient  ma  déliTrance.  Quoiqu'il  en  soit  ,  Il  est 

*  mon  rocher  et  ma  d^inmce ,  na  haute  retraite  ;  je  ne  serai  pH 


—  519   - 

expucahoiv  des  planches. 


lanche      I.  Fragment  d'une  Lettre  d'Anne  de  Saxe  an  Prince 

d'Orange.  Lettre  conçue  en  ces  termes  : 

Freondtlicher  heitx  liebcr  Her ,  Ich 
habe  Euer  schreiben  entbpfangen  und 
Torienen ,  und  daraus  Torstanoen  Euer 
gnttduncken  aïs  das  ichzu  Marckburg' 
•ol  bleiben.  Ich  hof ,  Herr ,  das  ich  Euch 
su  gntte  ursachen  sol  sagen  als  ich  bei. 
Euch  kome,  daslhrsoldtsagen,  das  ich 
weislich  gethan  habe  mich  yon  dar  zn 
Tonien  *  ;  dan  al  bin  ich  [unschuldig] 
zn  diize  ellendt  uod  armntt  geratten , 
•G  itt  metn  hertz  noch  wol  so  gros  dass 
ich  lieber  woldt  bettlen  geen',  aïs  jegen 
denwiUenTonibmandtzn  seinem  hausze 
sein ,  al*  ich  beifinde  hjr  zn  sein.   Bin 
derhalben  willen  mich  morgen  Tor  hir 
anfznmachen  und  meinen  weg  aufSigen 
znznnemen.   Her,  woldt  nicht  meinen 
das  ich  mein  bei  Euer  bruder  zn  komen 
nmb  Ihnen  lestig  zn  sein  ,   sondem  ich 
denck  anf  mein  eigen  kosten  dar  zn  sein, 
and  wil  Euch  hirmitt  Gott  in  Seinen 
schutz    beifollen   haben,    mitt    gantz 
frenndtlicher  bitt  Ihr  woUet  Euch  ûber- 
morgen  zu  Sigen  finden ,  auf  das  wir 
mitt  einander  aile  sachen  môgen  schlis- 
zen.  Daium  Marckborg,  den  a  Jnnij 
1570*. 

Ewer  nnderthenige  und  thren- 
we  franw  weil  ich  lebe, 
AxJiA  voit  Sâghsis. 

—  II.     I.        >  d'une  Lettre  de  Marie,  Comtesse  de  Ber- 

ghes ,  née  Comtesse   de  Nassau  y  soeur 
du  Prince  d'Orange.  (p.  ia8.) 

^  Marbarg. 

'  Tenieben. 

*  gehen. 

'  fia  rapport  a? ec  la  réponse  du  Prince  (? ojes  la  Lettre  345 ,  écrite  par  eon- 

ncat  non  en  mmi,  mab  en  jui»),  ces'  lignes ,  pleines  de  nsceptibUîté  et  de 


■■ 

—    —       ^H^l 

^^^^K^^^^^^ 

jC^^^^H 

■                 Ptifiehr       II. 

».  FWuimilé  («gnaluni)  de  Fr^dcric  &  ,  Rcû  de  Da- 

nemarck,                                           (p.  no.) 

3.          .            deGeorge-jMH.ComtePalatin.tp.  ïSfi.] 

4.         .           de  Subine  ,  Ccmlcsse  Palatine ,  Teu»e  du 

Duc  d'Kgmoul.                           {p.  417.) 

5.         .           d'OdeideClifl.dlloi.,Cardinal,frt-«ame 

^^^^  _       ni. 

de  l'Aniiral  de  Coligav.               (p.  S;;.) 
I.  Fragmenl  d'uue  lettre  de  J.  de  Hornei,  Earon  de 

BoKieL                                          (p-oS) 

s.           •         d'uae  lettre  de  Ch.  de  Brimeu,  Cnmie 

deMegen.                                         (P- 3".) 

3.  Facsimilé  de  Pli.  de  Msnii».                      (p.  m.] 

4.  FragmeDl  d'uaeleltred'AnloinedeStralcn.lp.i  |- ) 

V            _       rv. 

t.  Fadimilé  de  Henri  d«  Wilipercb.                (p.  ii^.) 

ï.          .            de  J.  Schwsrii.                                     (p.  g. 

^^ 

3.         •           de  Hanrick  van  Steenhuya.         Ip.  R3. 

A.         '           de  Jmd  de  Sch6nb#rE.              [p.  tg4. 

6.         -           deJeanBaen.                             (P>  llgO 

7.  Fragment  d'une   leltre    de  CUmeat    Volcklierta 

■1 

Cooroherl.                                   (p.  i^o.J  ^ 

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