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euuuA4634R
1^ . 9 - Ig
ARCHIVES
oir
CORRESPONDANCE INEDITE
DK LK MAiftOir
D'ORANGE-IVASSAU.
aàf
IMPIIIliBIIIK ME J. ftirs, J.Hx.
^KCHITIS
ou
3RRESPONDANCE INÉDITE
D£ LA MAISON
D'ORAi\GE-NASSAU.
Htcntïi
PUBLIÉ, AVEC AUTORISATION DE S. M. LE ROI,
PAB
M^ G. GROEN VAN PRINSTERBR ,
CN*T«Liit« PB I..I&IIIIC or Lfo« iiii.afQi r.,
CA^SBIt.LBt D*ftTAT.
TOME IV.
1572 — 1574.
-Wec ^tt •^actiiiitftv.
LE IDE,
S. ET J. LUCHTMANS,
1837.
' ^. /jzy.
J
Ti
/'(
r/
At.\ >^ .^.n"
1572-^1574
»«««<
Depuis la publicalioD du Tome précédent, j'ai
passé près de six mois en France et en Allemagne ,
d'après les intentions du Roi et dans Tintérét de ce
Recueil.
Il me seroit agréable d'entrer sur ce voyage en
quelques détails. Je crois cependant devoir m'en
abstenir. Il ne s'agit ni de moi, ni de mes senti-
ments d'affection et de gratitude, ni d'aucun sou*
venir personnel U s'agit des Archives de la Maison
d'Or^nge-Nassau.
Je n'ai pas prétendu recueiUir soigneusement en
tout pays ce qui s'y rapporte. Projet absurde, ten«
4 I
\T
tative chimérique 9 sur moyen de consumer vaine*
ment ses forces! Vouloir tout faire, c'est en défini-
live arrivei*'^ ne feifô-Yien. A mesure que j'avance
dans la vie, si incertaine et, même quand elle se
prolonge, si courte, j'aspire plutôt à restreindre
qu'à étendre la sphère de mon activité.
Aussi le Roi n'a-t'-il point désiré qu'interrompant
longtemps mes travaux par de vagues recherches ,
j'allasse courir l'Europe pour rassembler de toutes
parts des Manuscrits. Mais S. M. a jugé qu un exa-
men même rapide et superficiel de quelques dépôts
historiques , me feroit découvrir plusieurs docu-
ments dont je regretterois plus tard de n'avoir pas
eu connoissance; des Lettres, des actes qui, mis
en rapport avec les papiers nombreux et impor-
tants dont sa confiance me permet de faire usage,
leur donneroient et acquérroient eux-mêmes une
double valeur. J'ai été heureux de m*associer par
mes efforts à cette idée, nouvelle preuve del'in*
térét du Chef de la Famille d'Orange-Nassau aux
nobles souvenirs de son auguste Maison.
Mon choix fut bientôt fixé. J'ai cru devoir
visiter Paris, à cause des nombreuses relations des
Princes d'Orange avec la France; Besançon, pour
les Manuscrits de Granvelle ; Cassel , résidence
VII
habituelle des Landgraves de Hesse qui, surtout au
seizième siède, étoient unis, par des liens divers,
à la Famille des Nassau.
A Paris la Bibliothèque Royale , où M. Champol*
Lion -FiGEAc a daigné me servir de guide, m'a fourni
d'utiles matériaux. J'ai puisé dans diverses Collec-
tions. Cependant je dois observer que j'ai peu con-
sulté le riche fonds de Béthune, qui contient beau-
coup sur les négociations avec François d'Anjou.
Un de mes compatriotes , ' après un examen spécial ,
a fait transcrire , il y a plusieurs années , ce qu'il
y a de plus intéressant sous ce rapport: espérant
qu'on nous fera jouir du fruit de ses peines, je me
suis dispensé de faire le même travail.
J'ai été introduit aux Ai*chives des Affaires Etran*
gères par M. le Conseiller d'Etat Micj^et. La Corres^
pondance de Hollande est du plus haut intérêt, mais
ne remonte pas jusqu'à Guillaume Premier, et,
si j'en fais mention , c'est pour remercier le Gou-
vernement François de m'avoir ouvert un si magniy
fique dépôt. Apparemment on a voulu reconnoftre
> M. le Conseiller d*£ut Steatenus. Encore dans les deroières
aoDées de sa rie il se flattoit de pouvoir publier ces documents ; de
oooibreoses occupations dans les différents postes où la confiance
da Roi TaToit placé, ont longtemps mis obstacle à ce désir.
\IJI
la magnanimité d'un Souverain qui le premier,
faisant publier la correspondance intime de ses
ayeux, a montré , par cet exemple, qu'il ne doit
plus y avoir de secrets là où il peut y avoir d'utiles
enseignements pour la postérité.
D'après les informations que je dois à la com-
plaisance de M. le Professeur Michelet , les jér-
chiites du Royaume ne renferment pas de docu-
ments relatifs à mes recherches. Dans les Archives
de Simancas qui se trouvent au même local, il y a
beaucoup de pièces concernant les Pays-Bas; mais
U. MiGKET en ayant fait prendre des copies pour
son travail sur la Réforme, j'aurois, en luttaat avec
lui de vitesse , perdu de vue tes intérêts de la science
et mal reconnu les bontés de M. Migitet à mon
égard.
 Besançon j'ai vu la Révolution des Pays-Bas
jugée par ses plus ardents antagonistes. Le Gouver-
nement François a décrété la publication prochaine
d'une partie des papiers de Granvelle; c'est un nou-
veau bienfait que les études historiques devront à
M. GuizoT*. La direction des travaux est confiée à
U parott qa*on se propose de publier séparément ce qui con-
cerne chaque Etat en particulier. « Dans sa haute raison , le Minis-
» tre (M. Guizot) a jugé qu'il fallait dbtribuer ces matériaux par
IX
M. le Bibliothécaire Wëiss et à M. Duvernot. Ayant
leurs analyses et extraits à ma disposition, j^ai pu
en quelques jours parcourir utilement beaucoup dé
Tolumes. Cest à eux que je le dois, et je me sotl*
viendrai toujours de leur bienveillance et dé leur
cordialité/
» spéctalilés, et composer avec eux autani d*litfttoires parlîcoUèret
• qQ*il se présenterait de sujets, Aiosi la règle de l'unîté ne sera
• point TÎolée, les développements du fait principal, de ses accès-
> ioires et incidents variés se succéderont sans interruptions connwBi
• sans alliage ; l'attention ne sera jamais distraite ni l'intérêt divisé;
t enfin les érudits , chacun d'après son goût et ses études de prédi-
ilsetioo, a'aarom qu'à cbokir entre ces diverses compositions
• kistoriqaes , pour se satisfaire tout d*abord et fournir un nouvel
i aliment à leurs doctes et laborieuses élucubrations. » (Reme de la
Cke d'Or etdèrandennè Boûrsfùgiêey Jvn'i i836,p. Àt^). CèlKo
■cthode de publication aura , et nous semble , de graves inconvé*
aients. La plupart des Etats de l'Europe , surtout ceux qui aioieni
ibrmé la Monarcble de Charles-Quint, se tronyoieiit , à ufile épôqttfe
li agitée , sous rinioeoce à peu près des mêmes événements. Granr
Telle ne fixe guères un regard exclusif sur tel ou tel pays ; ou du
moios, lorsqu'il s'en occupe spécialement , il le considère presque
tOQJoors dans ses rapports avec la situation générale de la Chré-
lienié. On coarra rbqiie de beaucoup trop isoler , de mécoonottre
raBcmble de la politique. Il faudra donner un très grand nombre
de Lettres par fragments, dont on sera réduit à cbercher la liaison
dus des Tomes difTérenIs. D^ailleurs^ce système sera presqu'impra-
teble, diaquefois que divers sujets seront unis et entremêlés.
D y a dans la CollecCion de Cranvetle quelques Manuscrits dont on
pOBTOîC convenablement former un ouvrage à part; mais en général
iism semble bien préférable de publier les pièces simplement par
ordre cbroùoiogique.
Enfin j'ai trouvé à Cassel une correspondance
volumineuse et peu connue, appartenant au sei-
zième siècle et relative aux afTaires militaires et
religieuses des Pays-Bas. Cest un champ encore en
friche et qui promet à ceux qui voudront le cul-
tiver, de très larges moissons. Je remercie M. le
Conseiller Schrôder de me l'avoir indiqué. Quant
à M. VON RoMMEL f que j'appréciois déjà par ses
écrits, je me rappelle bien volontiers ses entretiens
instructifs et son aménité.
Sur le nombre et l'importance des documents
recueillis il seroit superflu d'entrer dans des par-
ticularités. Le lecteur peut en juger. Auprès de cha-
que pièce on a marqué son origine'. Il semble que
cela suffit; et c'est donc indistinctement le con--
tenu du Tome entier que nous allons récapituler.
Il y a ici deux cents Lettres ou Fragments.
' Le Tome étoît impriméjusqu'à la p. 257 avant mon départ; de
là on Appendice. ..Les documents lecueillis à l'étranger sont , pour
autant que je sache» inédits; à deux exceptions près. M. Capefigub
a publié quelques lignes du Mémoire de Morvilliers à Catherine de
Médicis (App. n*. 5i) dans le 3* Tome de son Histoire de la Ré-
forme^ et M. Toir Raumbr dans ses Itistorische Briefe (I. p. 196) a
donné une traduction allemande d'une partie de la Lettre IfiiL^
XI
Vingt mois (octobre 1572 — mai 1674) s'écouleot;
remarquables par de frappantes, alternatives de
revers et de succès; remarquables surtout par
la concentration de la lutte dans les deux pro-
vinces destinées à être le no>au autour duquel la
République des Provinces-Unies devoit se former.
Le crime de la St. Barthélémy enlève au Prince
un succès presque certain : il se jette en Hollande
et Z^lande^ comme en un dernier retranchement.
Les ennemis qui s'imaginent pouvoir aisément Fy
forcer, apprennent bientôt le contraire à leurs dé-
pens. Ota se dispute cliaque pied de terrain. Haer*
lem ne succombe qu'après avoir, pendant sept
mois, affronté les assauts, la peste, et la famine;
grâces à «tant de gens de bien, qui», comme
écrit le Prince, « ont, par leur prouesse, sur*
» monté la vertu ordinah*e des hommes» (p. 73).
A Akkmaer, l'ennemi est, a reçu de si bonne sorte
> qu'il a esté constrainct de s'en retirer , laissant
» pour gaige bien mil! hommes »(p. 2 1 4)* — Les Hol-
landois ne se bornent pas à repousser des attaques;
Ds s'emparent du château de Rammekens, « dont
» avons matière de louer Dieu, car vous en sçavez
» l'importance, et espère que cela fera rabaisser
XII
3» l'orgueil de noz ennemis qui , aprez la rendition
» de Ilarlem , nous ont pensé avalier tout [vif] ,
» mais je m'asseure qu'iiz trouveront autre besoin-
» gneu (p. i8i). Le Prince se rend mattrede Geer-
tniidenberg : « l'ennemy s*en est trouvé fort eston-
»né» (p. 196). Les Espagnols capitulent à Middel-
boui^, après une défense longue et vigoureuse.
« Un grand et Xurieux combat » naval sur le Zuider-
lee se termine par c la disroute de la- meilleure
» partie de Tarmée ennemye» et la prise du Stadhou-
der de Philippe II , U Comte de Bossu (p. i a i *). —
Mais ces vives lueurs ont peu de durée. L'horizon
s'obscurcit. Les ennemis se renforcent , et quand
la Hollande , aux abois , attend avec anxiété le se*
cours que hii amènent les Comtes Louis et Henri
de Nassau y on apprend quils sont défaits, et que
ces Princes, nobles soutiens d'une cause en appa-
rence désespérée , tous deux ont péri.
CeTomecommenceetfinitpar un désastre. Qiaque
fois que les espérances renaissent , un coup de massue^
c'est ainsi que le Prince appelle la St. Barthélémy,
vient les anéantir ; comme si , à travers les souffrances
et les périls , la Hollande devoit apprendre, non seu-
lement à doubler ses forces par la persévérance et
l'énergie, mais surtout à ne pas se fier au bras de
xrii
la chair y à regarder coastamment en haut, à tout
attendre du secours de TEtemel.
Ce spectacle, admirable et digne de notre atten-
tion, ne doit pas exclusivement la fixer. Ici plus
encore qu'auparavant, la Correspondance trans-
porte à chaque instant en d'autres contrées. Le .-
danger des Pày»-Bas donne lieu à des complicatiotis
diverses et devient l'objet de nombreuses nëgoda-
tîons. Plus la résistance est longue et opinifttre, et
plus on commuée à se ranger, à se presser autour
des combaltaiits. La Chrétienté est agitée par une
double question ; un douUe problème est posé,
à b fois rdigiéuk et politique; la auj^ématiè oH
Don du Papisme , la suprématie ou non de la Mai*
son de Bri>sboufl^: et c'est dans les Pays-*Ba^ que
œ problème va se résoudre, que cette question
paroit devoir se décider.
Là rësidoit le dernier espoir de la cause Evangé-
lique. Eo effet que voyoit-on ailleurs? En France
les Huguenots abattus; en Allemagne la charité re-
froidie, la désunion entre les Calvinistes et les
Luthériens, et Rome intriguant avec succès; en An-
gleterre la politique peut-être trop ^oiste d'Elizd-
belh. Le Prince écrit « jeprévoys clerementque,
XIV
» si ce pays est une foys abandouiié et remis au
»joug et soubz la tyraunye des Espagnols, qu'en
» tous autres pays la religion s'en ressentira merveil-
» leusement, voire, en parlant humainement, sera
» en termes d'estre à jamais desraciné y sans qu'il
» en aparoistra quasi une estincelle o (p. 388).
D'autres espérances se fondoient égalementsur les
troubles des Pays-Bas. Tous ceux qui désiroient l'a-
baissement delà Monarchie, partagée , il est \rai, mais
toujours prépondérante de Charles-Quint, voyoient
avec une satisfaction secrète se prolonger une
guerre qui .occupoit les forces de l'Espagne et con-
sumoit ses ressources. Protestants, leur sympathie
pour des coreligionnaires se joignoit au calcul de
leurs intérêts politiques; Catholiques, l'animosité
contre la Réforme cédoit à des considérations di-
\erses; tantôt, comme chez quelques Princes d'Al-
lemagne , au désir de recouvrir ou de conserver une
indépendance perdue ou menacée, tantôt, comme
chez Charles IX , à la jalousie , compagne ordinaire
de la rivalité.
C'est donc , dans ses rapports avec les Pays-Bas ,
l'Europe presqu'entière que nous devons considé-
rer. Nous allons parcourir d'abord les divers pays
XV
étrangers y pour revenir ensuite à la Hollande, et
aux efTorts de la Maison de Nassau . — Est-il besoin
de répéter que nous sommes loin de prétendre à
rien de complet ? Dans une galerie historique aussi
vaste nous donnons une espèce de Catalogue rai-
sonné: c'est assez pour ceux qui désirent y jeter un
coup d'oeil; c'est peu pour quiconque poursuivant
nos recherches, voudra approfondir ce que nous
ne pouvions encore qu*efHeurer.
Conunençons par la FRijfCE. On a voit voulu y
anéantir la profession Evangélique, y terminer les
discordes civiles par la perfidie et l'assassinat. Exé»
érable tentative et en même temps inutile et fu-
neste. «— Les Huguenots se débattent contre leurs
atroces persécuteurs. Les Politiques, mécontents» en
tout point, de la marche des adTaires , repoussant la
violence des Papistes, cherchent une issue dans un
système mitoyen, et fraternisent presque avec les
Réformés. Le Roi, trompé dans sou attente, est
embarrassé de son déplorable succès.
Les relations du Prince d'Orange avec les Calvi*
nistes de France ne cessèrent point par le massacre
de leurs chefs. Quand on est lié par la même foi^
XVI
les mêmes intérêts, la même cause, la sympathie
redouble par un redoublement d'infortunes et de
périls. Le Prince déplore le sort de cette «infinité
j* de povl*es Chrestiens si cruellement k grand tort
]9 oppressez » (p. 4i) ; de ces « Seigneurs et gentilz<^
Il hotvi^ Franchois <^u'il a pieu à Dieu garantir des
ji mains de ces horribles massacreurs » (p. 40)- H
recommande vivement ufi Député qu'ils envoyent
vers les Protestants d'Allemagiie (p. 4i)- H a avec les
assiégés de la Rochelle de fréquentescommunicatious
(p. 43» 56). Les Réformés François viennent com-
bat treàsés côtés (p. 1 60). Il désire que ta Noue vienne
servir les Etats. Après ki mort du Comte Louis , il fait
» aonder ïe Pl-inoé de Condé , arrivé a Heydelbéi^h ,
» s'il ne touidroit accepter la éharge de men^r leM
j4 gens de guerre vers ce paya , » ce dont , écrit le
Prinoe d'Ofange, « vtendroiéï^t k luy et à ceiilx de
» la Religion en Vràncie plusieurs con^mbdités 1»
(p. 393).
Le Prince incli doit également vers les Politiqttés.
Il étoit intéressé à la réussite de leurs desseins.
Ils avotent de l'éioignenient pour le Dtic d'Anjou ,
idole des Papistes. Cdui-cf , éutràtné pHf divers
molife vers l'Espagne, dissimtiloil assez mal ses
xvir
ê
iacUnalâOQS. Il se défend de toute intelligence avec
Philippe II (p. ^& et sq.); cependant Schonberg,
D^ociant pour lui en Allemagne , écrit: «Je vous
• supplye encores un coup, mon bon maistre^
• prennez bien garde de ne donner occasion aux
» Electeurs protestants de supçonner à s'imprimer
9 davantaige en la teste que vous favorisiez les
» aflâires du roi d'Espaigne en rien que ce soit. Me
»luy faictes pas acte d'ennemy , si vous ne vouliez;
» mais puys hola! si vous ne voulez vous faire dés-
larçonner du tout» (p. i5^ et sq.)^ -^ Plus tard
traversant rAllemagne il ne déplut pas au Land-*
grave de Uesse , (p. 3ao) , ni niénie à TElecteur Pala->
tia (p. 3i6). Quoiqu'il en soit, les Protestants et
les PolitiqMes désiroient l'écarter. Cest pourquoi
eux aussi favorisoient son élection en Pologne;
on ne s'étonnera donc point que le Prince d'Orange
et le Comte Louis de Nassau y aient contribué :
(p. loâ). Le Landgrave j apprenant la détermination
de la Diète y «ce sera», dit-il, «une bonne nouvelle
»(kein baser anplick) pour le Prince, et le Traité de
vBayonne sera dissout» (p. io8). Il y avoit pour les
Protestants deux motifs de se réjouir; d'abord ce
nouveau triomphe d'une Maison rivale devoit exas-
pérer Philippe II; puis on se promettoit d'enlever
IVMf
au Duc d*Anjou le Trône de France en lui assurant
la G>uronne de Polc^ne.
Il s'agissoit de faire succéder le Duc d'Alen-
çon. Ce personnage , d'une humeur ambitieuse '
et inquiète ; se ménageoit des appuis dans le
parti Evangëlique, et donnoit de belles espérances
aux Réformés des Pays-Bas. Le Comte Louis écrit au
Prince d'Orange: «J'ai veu M' le Duc d'Alençon ,
9 lequel y me pressant la main, m'a dict en l'oreille
»que y ayant à ceste heure-cy le gouvernement corn-
»meavoit son frère, il s'employera en tout pourrons
» seconder» (p. a8i). On se confioit au Comte Louis.
Il savoit qu'on étoit «prest de remuer mesnage» en
France (p. a8o). On se concertoit avec lui (p. a 77).
Après les événements de St. Germain , en mars 1 574 y
lorsque l'activité de Catherine eut déjoué les projets
de ses antagonistes, Schonbei^ écrivant au Comte
Jean de Nassau, ajoute: a pour l'amour de moi,
» brûlez cette Lettre; si elle venoit à être connue,
» ma tête seroiten danger» (p. 385).
lAi Prince négocie aussi avec Charles IX. Voilà
ce qui doit surprendre au premier abord. Il discu-
te, au printemps de 1673, les préliminail*es d'une
étroite alliance avec un Roi qui, peu de mois aupa-
XIX
rairaul , a livre les Proteslauts au Ter des assassins et.
au délire de la populace. Comment concilier cette
conduite avec ses devoirs envers le Roi d'Espagne ,
avec sa prudence accoutumée , et avec sou zèle
pour les intérêts des Huguenots?
Nous croyons devoir nous en rapporter aux expli-
cations et aux renseignements donnés p. io8 — i i3et
p. a63 — 277. Il suffira d'ajouter ici quelques mots.
Sur Fobéissance due au Roi le Prince étoit plus
scrupuleux que même le Comte Louis de Nassau
(p. ^70, mf). D'ailleurs ce n'eût pas été un crime
ffaccepter^ près de périr, un Protecteur contre
one guerre d'extermination, faite au nom et par
ordre du Souverain ; surtout lorsqu'on désiroit se
soumettre, à condition toutefois de n'être plus des*
tiné à périr par le fer et par le feu.
La prévoyance et la circonspection du Prince ne
lavoient point abandonné. Il se défioit de Charles
LV. c Estant si fort blâmée la perfidie en celuy qui
• pour son tiltre ordinaire vouloit usurper le nom
«Charle véritable, estant la tvrannie et cruaultés
»d'aultant plus reprochable que le tiltre estoit plus
• digne delouange, certes donc toujours v iendront les
9 Estats là dessus que, puisqu'il est question de estre
• soubs tvrans, encor vault-il mieux estre tyranisé
\x
»de son Prince naturel que d*uu eslranger , comme
• desjà bien souvent ilz disent ; laquelle opinion
» est desjà enracynée au ceur d'un diacun , ainsi
• que elle est conforme à la raison* (p. 1 15). Où
est donc, avec des sentimoits pareils, rejq>Uca-
tiou de cette énigme? La voicL Le Prince aus-
si semble avoir acquis peu à peu la convicti(m
d'un (ait qui^ longtemps contesté, ne semble
plus, surtout après les documents publiés ici, être
douteux; c'est que l'acte horrible qui pèse juste-
ment sur la mémoire de Charles IX , ne fiit toute-
fois de sa part nullement prémédité. Dès qu'on ad-
met la probabilité de cette supposition, le Prince
pou voit se flatter que le malheureux Roi , après des
terreurs passagères suivies d'un emportement sou-»
dâin, étoit revenu à sa pensée dominante, la
jalousie contre l'Espagne dont il ne pouvoit souf-
frir la supériorité.
Quant aux Huguenots , loin de les abandonner , le
Prince croyoit bâter pour eux une paix avantageuse:
même dans cette affaire le désir de leur être utile
étoit un de ses principaux motifs. Ecrivant à ses
frères ; j» j'espère , v dit-il , « que ce ne sera sans fruict ,
D voire quant il ne feroit aultre effect, au moins il
» pourra servir pour adoucir le coeur du Roy, et
XXI
» reucliner à la paix , et désassiègemeot de là Rch
B scbelle» (p. i33). £t en tête des articles qu'il en«
Toye, on lit : « Premièrement que le Roy de France
» fiK^e paix avec ses subjects , dédarant expresse^
» ment que il a esté abusé 9 (p. i i6)i
On trouvera quelques détails sur la Cour de Char?
les H. LePrinoey avôit Un agents le Seigneur de Lum^
bm; dévoué, actif, fort habile à s'insinuer dans les.
bonnes grâces du Roi et de la Reine, qui même
hi offrirent de le prendre à leur service (p. i65);
Son séjour n*éloit pas superflu, ce J'ai veu, d écrit*il,
€pv expérielice que tous tant qu'ils sont auprès
idn Roy et de la Roine, aiant plustôt esgart à
» leur complaire et par ce moyen se maintenir, qu'à
» radvanoement d'un bon af&ire, n'en osent parier
1 qu'en tastant et par acquit; n'est qu'ilz soient:
1 poussés de quelqu'un ]» (p. aoo). Dans le Mémoire
D*. 4a9*y on donne un conseil assez curieux sur. la
ottnièfe de se concilier là bienveillance de Cathé-*
rine de Médicis* c Un des miUeurs moieos par
» lequel l'on puisse pratiquer pour retenir en vos-
B tre* dévotion la Roynensière , c'est d'escrire lettres
» an Roy, par lesquelles tout ce que l'on porra
» discourir d'honesteté, utilité, et nécessité en re-
B oommandation de suffisance et pour luy faire
4
XXII
D esckeoir la souveraine administration de sa Ck>u-
]» ronnet que cela soit fect subtillement et à pro-
]» pos. -— Pareilles lettres à la Royne, Texortant....
7> de vouloir veiller de près &ur le conseil du Roy...;
j> l'admonestant aussy que ce tiltre et authorité de
3^ droid de nature luy appartient , que, comme mère
3» du Roy y ces passions, qui es aultres sont vicieu-
.» ses, sont en elles louables et nécessaires» (p. i66).
Il n'ëtoit pas besoin de l'admonester vivement à
oe sujet.
. La Famille Royale étoit, en général, bien dispo*
sée. La Reine-mère , aussi bien que le Roi, inclinoit
à sDuteoir en Hollande les Réformés ; sous main , et
même, en cas de nécessité, ouvertement. On verra,
par de nouveaux indices, que la Cour de France
fournit des sommes considérables au Comte Louis;
Quelquefois on sembloit pouvoir compter même
sur le Roi de Pologne. aSi Dieu veult que la France et
»laPoulongne ensemble facent ce qu'ilsspromectent
»il y aura moyen, à mon advis, de merveilleuse-
>ment bien accommoder noz affaires» (p. a8i).
On peut admettre la sincérité de ces promesses,puis**
qu'une politique favorable au Prince étoit , sous plus
d'un rapport, conforme aux intérêts de la France.
Alors, comme plus tard, les partis contraires s'accor'
XXItt
doient à oon yoî ter les Pays-Bas. On espéroit déjà y sup^
phnter bientôt le Roi d'Espagne. En outre les démon-
strations enirersla Maison de Nassau se rattachoientà
de plus castes projets. La France, qui se paroit d'un
beau zèle pour le maintien des libertés Germaniques,
tâclioit d'acquérir une influence décisive en Aile*
magne* Même on avoit conçu un plan, dont Texé*
cation eut changé, au profit de la France, la force
respective des Etats et leurs rapports politiques; il
ëtoit sérieusement question de transporter à la Dy^
oastie des Capet FEmpire, devenu presque héré^
taire dans la Maison de Habsbourg (p. a68, a^S)^-^
Ce Tome est riche en détails sur cette importante
n^ocialîoo; surtout dans les nombreuses Lettres
de Schonberg, où se cache, sous un style plein de
vivacité, d^enjouement , et même d'une espèce d'a«
bandon , une profonde habileté. — Ayant en vue un
pareil but et sûre de rencontrer le plus souvent dans
les Electeurs Catholiques des antagonistes décidés, là
Cour de France, s'efforçant de faire oublier saperfi-*
die, mettoit tout en oeuvre pour rallier autour de s^t
les intérêts Protestants. Sous ses auspices se formoit
en AUemagne une ligue désignée ici par le nom de
bgue des Comtes, Graveneinigung; à laquelle des
Electeurs , des villes , des nobles , et le Roi de Pologne
XXIV
aussi dévoient participer (p. 2^4 y 236). Que vou«
loit-on? S'(^poser à TEspagne et à FAutriche. Par
quels moyens? Avant tout, en portant secours au
Prince d'Orange. Celui-ci le savoit: « La ligue est
» bien le principal poinct , et lequel y si avant que
» bientost il se pourroit mectre en train , nous ap-
» porteroit fort grand soulagement » (p. Sgi).
Donc en France les projets d'agrandissement,
d'alliance, et de suprématie étoient presque tous
plus ou moins étroitement liés à la situation criti-
que des Pays-Bas.
Passons en Allemagne. Il y auroit surtout ici trop
à dire si, prenant la Correspondance en main , nous
voulions avec quelque exactitude , passer en revue
les personnages marquants. Bornons nous à les
considérer dans leurs négociations , en premier lieu
avec la France, en second lieu avec le Prince d'O-
range; en rapportant tout à ces deux principaux
objets, il sera plus facile de resserrer nos observa-
tions en de justes limites.
Le zèle persécuteur des Rois de France ne leur
avoit point (ait oublier leurs intérêts politiques.
xxr
Depuis longtemps ils profitoient de toute occasion
pour offrir aux Princes Protestants d'Allemagne leur
appui. On comprend que ceux-ci , après la paix de
St. Germain , lorsque les Huguenots vantoient les
qualités excellentes de leur jeune Monarque, aient
accueilli les propositions des agents de Charles IX
avec une faveur très marquée. «L'Electeur de Brande-
» bourgs écrit Scbonberg, «est plein debonne volon-
» té a (p. a*). «Le Duc Jules de Brunswick est à vous à
» vendre et à dépendre. Je luy ay tellement lavé et
» nettoyé le cueur de tout le sang Espagnol et mau-
> vais François dont feu son père en avoit le corps
» remply jusques à la gorge, qu'il n'en reste plus une
9 goutte» (p. Il* eisq.). L^Electeur de Saxe et le Land-
grave de Hesse montrent un vif attachement pour
la France. Toutefois ils songent aux devoirs que
leur impose le lien et l'intérêt national. Ils frémis-
sent à l'idée. « d'encourir une telle reproche, blas-
» me, et vitupère de vouloir appeler et mener en
> Allemagne des forces estrangiers.... Pour plusieurs
«grandes raisons les Princes ne debvoient entrer
> eo aulcune promesse de vouloir envoyer ou de-
> mander des hommes de guerre.... Le secours deb-
> vra [se] faire en argent.... Le root de ligue
» leur est aussy extrêmement odieux, et ne veulent
XX,VI
» ouyr parler que de correspofidencert (p. 6*, 7* etsq.).
Bientôt on apprend que Coligny et des milliers
de Protestants sont égorgés : partout en Allemagne
s'élève un même cri d'indignation et d*borreur.
Il n'y a que l'Electeur de Saxe qui, d'après Scbon«
bei^, semble devoir bientôt se calmer. Je crois fer«>
» mement, » écrit*il déjà en octobre, a que l'Electeur
)i ne se fust pas monstre si rétif, mais les dange-
» reuses attaques que les aultres Princes luy don-
» nent, le mectent en ceste perplexité» (p. i5*),
Cllra-Luthérien il étoit disposé à admettre les
calomnies contre les Chefs Calvinistes: aussi
Schonberg écrit<il : « I^ dépescbe de V. H. du
» i3 sept, nous a infinement servi pour adoucir la
9 volunté de l'Electeur de Saxe et les cueurs de ses
» conseillers» (p. 19^). Néanmoins partout les négo-
ciations sont interrompues: le Landgrave « ne peult
9 comprendre comment en ceste récente mémoire
» des choses advenues, on pourroit les remectre
9 sus» (p. 26^). L'Electeur Palatin surtout repousse
avec force toutes les offres de Charles IX. Il ne veut
entendre parler de rien sinon d'entretenir toujours
bon voisinage avec lui. o Schonberg a voulu persu**
» ader à son Excellence d'entendre à la dicte traie-
« lée en tant qu'elle concerne Tasseurance de lestât
XXVII
9 de chascuD ; surquoy il a esté payé que ^ si Oieu ne
» conserve Testât de son Ëxcell. y uog Roi de France
» sera trop foibie pour le conserver ^ et que EMeu
» déteste telles confédérations qui ostent la con«i
9 fiance an Dieu et les fonde sur les bras des hom*
9 mes , et que le peuple d'Israël aye esté tousjoura
» châtié rigoureusement quant il s'a appuyé sur
» rappoinctem^it d'Egipte» (p. 3a).
La rupture ne fut pas de très longue durée. Quand
dans la conduite horrible de Charles IX on crut voir
le mouvement irréfléchi d'un Roi à peine sorti de
Fadoléscence , nourri dans les alarmes ^ et auquel
on avoit fait accroire qu'il étoit entouré de foc*
tieux et de conspirateurs; quand la paix avec les
Huguenots lut devenue un indice et un gage de
meilleures dispositions, les Princes Evangéliques
prêtèrent de nouveau l'oreille à ce que la G>ur de
France leur faisoit insinuer. Cependant ils étoient
combattus par des sentiments divers. De là une di^
vergence très prononcée, qui se manifeste surtout
par rapport à la succession éventuelle au Trône Im-
périal. Le pieux Electeur Palatin , décidément Cal*
viniste, et qui cherchoit à «calvinizer le monde»
(p. 7i),embrassoit avec ardeur un projet qui, favora-
ble aux Huguenots, devoit augmenter leur influence
XXVIII
en Allemagne, a Vous ne sçauriez croire, » écrk
Schonberg, « la dévotion que monstre le Conte Pa^
» latm , depuis la paix faicte , à vouloir complaire à
» leur Majestez ji (p. 1 14^). L'Electeur de Saxe et le
Landgrave éloient moins complaisants. Le premier,
ami de TEmpereur Maximilien, sHndigne des
prétentions de Charles IX, et Guillaume de Hesse,
malgré son attachement héréditaire pour la Cou-
ronne de France , répond : « Je me garderai bien
JB aussi de vous conseiller de nous élire un chef
» étranger, dont nous n'aurions rien de mieux à
» attendre que les grenouiUes en recevant la grue
9 pour Souverain» (p. MkV).
Voilà envers la France les dispositions des Prin-i
ces Allemands. Mais que fai^oient-ils pour le Prince
d'Orange et les Pays-Bas? Que faisoient surtout
l'Electeur de Saxe, le Landgrave et l'Electeur Pa-.
latin ; c'est-à-dire ceux dont l'exemple avoit le plus
de crédit?
Selon sa coutume, l'Electeur de Saxe est plein
de réserve et de froideur. Aux sollicitations du
Comte Louis il fait répondre qu'il ne sauroit con-
seiller aucune démarche violente, aucune voie de
XXIX
bit (p. ia5*). Od dirait presque qu'il regrette la ré-
sistance héroïque de Haerlem ; «le rétablissement de *
>ki paix y» éerit-ily «en deviendra plus difficiles
(p. 3^^). Sans doute; mais, si les opprimés ne font
que courber la tète, quel genre de paix est-ce qu'on
leuracomtle?
Le caractère et la conduite du Landgrave étoit
hioÈ dififârents. Sa piété, sans être moins vive, étoit
plus édairée. Libre de toute animosité de secte, il
Aatéressoit partout aux progrès du Protestantisme
QirétieD. Ayant appris la mort de Coligny, « le
> bras de FEtemel, Jt écrit-il, « n'est pas raccourci ,
• et la conservation de Sa sainte Parole ne repose
» pas sur tel ou tel personnage , mais sur le rocher
» de la foi» (p. i4*). Informé par l'Evéque de
Mimsler que les Espagnols font des préparatifs,
anxqo^ la Hollande ne sauroit résister, « vous
» pouvez voir, » répond-il, « dans les livres de Moi*
» se, des Rois, et des. Machabées que le Seigneur
» Dieu a £ût souvent détruire par un petit nombre
» de gens de grandes armées; principalement celles
» qui vouloient extirper Sa Divine Parole » (p. agS).
Il considère les Réformés des Pays-Bas avec faveur
et pitié. « Ils tenteront tout , avant de se laisser
xx%
» dévorer vifftj» (e/te sie sichgar lassenfressen^ p. 294)^
Il tâche de leur procurer la paix (p. 97), d'autaol
plus que la guerre, par la diminutioD des péa*
*
ges et du commerce, avoit fait perdre à la Hesse
dans une année plus de cent«-mille florins. Ceci ^
pour le Landgrave , pesoit beaucoup dans la balanoei.
Désirant assurer à ses Etats un repos durable
au milieu du trouble général, circonspect et pas
toujours peut-être exempt de quelque manque de
sincérité (p. 56*) , il devenoit à force d'être pru«
dent, presque craintif, et poussoit le soin de ses
propres intérêts jusqu'à Tégoisme. Jamais il ne veut
se mêler de ce qui ne le concerne pas d'une façoa
directe (p. 55*^). Quand des Princes Allemands expo*
sent leur vie pour la Réforme, il condamne ce mou^
vement généreux. 11 est disposé à servir la bonne
cause, mais sans faire trop de sacrifices, et surtout
sans courir des risques. Cest GmWzxxme le Sage^^vèt,
à aider les malheureux de son influence et de ses
conseils; ce n'est plus Philippe le Magnanime^ prêt
à se dévouer pour eux.
Celui-ci sembloit plutôt revivre dans l'Electeur
I^latin. A Ueidelberg la cause des Pays-Bas avoit
des partisans zélés.
XXXP
Les conseiller» Ebem et Zuléger étoient pleins
d'ardeur pour les intérêts Evangéliques. Le pre-
mier avoit un grand crédit en Allemagne. Voici un
jqgement comparatif de Schonbei^ : « Nous trou*-
Bvons le Docteur Ëhem plus traictable et plus
>rond et entier que Zuléger qui a tousjours
» le fiûct de ceulx de la i*eligion de France en la
1 teste et en la bouche;» p. 297. Eflectivement
Zuléger (on s'en apperçoit dans la Lettre 467)
vojoit de mauvais oeil les émissaires rusés d'un
Monarque assassin. 'Se défiant des hommes, il se
omfioit en Dieu « Quant aux af&ires du Pais-Bas, »
écrit-il au moment où tout sembloit désespéré,
€ il faut les laisser entre les mains de ce bon Père
»Gâeste, auquel l'yssue est cogneue, et combien
• que, selon le monde, il y aye peu d'apparence,
9 toutesfi3is j'espère encores bien; car, quant il n'y
m a plus de conseil auprès des hommes, lors la dé->
» Uvrance Céleste se montre, affin que tout bon-
B neur luy demeure seul» (p. 3i.)
Les fils de TElecteur partageoient les sentiments
de leur père et imitoient son exemple. Le Duc Jean*
Casimir 9 fit un grand bien » au Prince d'Orange en
brûlant deux cents milliers de poudre envoyés au
Duc d'àlbe (p. aaget a33). Il et oit trop confiant en-
%xxn
vers laFrance(p. 3i8, m/). Le Comte Louis le coiisî-
dëroit beaucoup : «L'on nous baille bonne espérance
» du Duc Casimir de vouloir faire quelque chose de
i> bon, et de faict il a désire de pouvoir communicquer
» avecques mon frère et moy pour prendre une réso-
» lution, à quoy tiendrons la main , comme pourrés
j» penser» (p. 3i 5). Le Duc fit des démarches auprès
de l'Ëlecteur de Saxe (p. 1217^); là se bornèrent,
pour le moment, non ses voeux, mais ses efforts*.
Quant à son jeune frère, il prit deux fois part à la
guerre des Pays-Bas ; d'abord en iSya («Le Duc
v ChristofHe a défaict deux compagnies de reitres
» d'un nommé Brempti>;p. S*); ensuite en i574>
lorsqu'il mourut en combattant.
Son père supporta Chrétiennement la perte d'un
fils qui méritoit tant de regrets (p. 367). IjSl pensée
dominante de l'Electeur c'étoit d'obéir à Dieu, par
sa résignation, aussi bien que par son activité; ja-
mais il ne perdoit de vue les intérêts de la foi. Si lui
aussi se rapprochoit un peu trop de la France , remar-
quons toujours quels points le père et les fils met-
tent en avant , » le maintinement de leur religion ,
» et l'asseurance et seureté qu'ils doivent avoir de
» leur vouloirinfalJiblement garder ce dernier poinct,
» qu'est celuy dont ils sont seulement en peine: a
XXXIII
((K II i"^)» D'un caractère franc et décidé , ne reculant
devanl aucun sacrifice , parcequ'il sui voit y à traversi
les obstacles, le chemin du devoir, FEIecteur étoit
las des demi-mesures, las d'une politique timide et
sans vigueur; et nous publions un Mémoire où les
notifsqui devroient porter à des résolutions décisi-
ves, sont développés de sa part avec force et clarté
(A, o*. 8a).
. On étoit sourd à sa voix. Il y avoit beaucoup
d'apathie, pour le moins beaucoup de tiédeur. — Le
Doc de Clèves ne montre pas plus de courage qu'au**
panvant; méprisé des Espagnols, il en éprouve
du dépit (p. a6). — > Le G)mte de Nuenar laisse per-
eer, à travers des paroles de sympathie et de commi-
sération , le désir de ne pas se compromettre, ir 11
» me (ault partir ce matin avecq ma petite ménage,
• pour aller à Mors et y tenir casa ^ par commande-
« ment de Monsieur mon maistre (le Duc de Qè-
» ves), et ce contre ma voulunté et contre l'opinion
• de plusieurs» (p. 29). Dans une seule occasion il
semUe devenir plus actif; c'est lorsqu'il appréhende
cpdque dommage personnel. Les soldats du Prince
dt)range veulent se rassembler en sa terre de Cré-
felt; ils ont « mis pied à l'endroit de sa Comté
IXXIV
j» de Meurs » (p. 187) , c'est là ce qui crie vengeance
et exdte son indignation, plus que toutes les
calamités dont il est le témoin* — Beaucoup d'autres
étoient comme lui plongés dans une coupable in-
dîfTérence et dans un lâche repos. Le Prince d'Oran-
ge exhortoit sans se rebuter. « Vous voyez, » com«»
))ien il est nécessaire que , ce si les Princes d'Aile*
9 magne estiment que ceste affaire les touche, corn-*
» me certes elle faict bien grandement, que promp*
n tementet sans diky ilz mettent la main à l'oeuvre,
» en m'envoyant secours d'argent et de gens, ou
» bien acheminant les affaires à quelque bonne
» paix» (p. 4)- Il disoit avec raison: « à la vérité,
M les longueurs d'Allemagne nous tuent » (p. 371), et
Mamix pouvoit s'écrier : a Je désirerois apprendre
» si en Allemagne les Princes et les Seigneurs ne se
9 réveilleront jamais de leur sommeiU (p. a 3).
Disons un mot d'un personnage dont il est sou-
vent question, l'Archevêque de Cologne. U étoit
tombé, comme tant d'autres, de la superstition dans
l'incrédulité; ennemi du Papisme et protestant con-
tre le joug de Rome , sans vouloir se soumettre a
celui de Jésus-Christ (p. 337). On l'exoitoità se dé*
tacher de l'Espagne et à braver le Pape en manifes-*
XXXV
lanl ses opinions ouvertement. 11 y a ici plusieurs
pièces relatives à cette n^ociation (Lettre 47 ^ ^^
n^. 47^* ^^ 47^)9 entr^autres un Mémoire, où le
Landgrave a écrit en marge quelques observations
booniques par leur énergie et leur brièveté. En
voîcî un exemjrfe» « Je ne veux pas rester Ecdésias-
» tique 9» avoit dit F Archevêque; «je veux rési»
» gner mon bénéfice ; ensuite je ne m'oppose pas à ce
» que le feu du Gel vienne embraser toute la bou-
• tique B {Sein Churf. Gn. môchun kiden dasz der
fliiz undhagelin disz leben schlueg; (p. 343)« k côté
de ce voeu on lit, de la main de Guillaume de
Hesse, Ameni
a
Voyant avec inquiétude la puissance de l'Espa-
gne, ses intrigues et ses ambitieux projets, plu**
«eurs grands personnages Catholiques, par exemple
FEvècpie de Mimster, (p. 85) et l'Archevêque
de Mayence (i6m^, et p. i3i^),étoîent accessibles
anx démarches des Princes Protestants en faveur
des sujets de Philippe II.
Il seroit injuste de passer sous silence MaximiUen
II : plusieurs passages de la correspondance lui font
honneur. Il défend G)ligny quand l'Ambassadeur
xixn
de Charles IX ^ pour e&cuser le meurtre , veut chaiH
ger la victinie en crimioeL «Je ne doy vous celer ^
» Sire y que l'Empereur m'a monstre d^avoir queU
9 que opinioD du (ait diverse de ce que je lui ay
m tàii entendre» (p. i3^). « Gomme je luy répétoîs
» les occasions certaines qu'en avoient donné ceux
» qui en avoient porté la peine ^ il me dîct que ,
9 quand on veut (aire une i^ose , on ne demeure
» jamais à £iute de trouver couleur et préteiLte »
(p. a i^. Son confident Sdiwendy^cle plus idoine de
9 tous ceux que le Prince voudroit pouvoir prendre
9 à son service» (p. 391), d'après Schonberg, « un
9 aussy fin galland qu'il y en a au monde » (p. 1 1 5*j »
et certes opposé à tout système persécuteur , em-
ployoit sans doute son influence en faveur des
Rays-Bas. L'Empereur, bieu qu'il crut devoir as*
sisler plus ou moins le Duc d'Àlbe (p. 79* et p. a33)f
mulliplioit ses efforts pour déterminer le Roi d'Es-
pagne à user de clémence et à pacifier ses Etats
(p. a85 f in j). Il avoit aussi en vue les intérêts de
rAutriche; mais, d'après son caractère et ses actes,
on doit admettre que ce ne fîit point là son unique
motif.
Voyons maintenant L'Espagvc. Nous sommes à
JUIXVII
de donner plusieurs détails intéressants.
0*abord il y i^ (p- i4^9 <^99-) <i^ observations fort
JBslessar la position de ce Royaume en g^éral;
sor les difficoltés et les périls qui surgissent de tous
e6lés,et send^lent , malgré une force apparente , pré-
sager on aflToibKssement prodiain. — Puis des partie*
Gohrîtés rdatives auK intrigues de Cour: aupaKi
delà guerre età celui de la paix (p. 3 1^), le premier
guidé par le Duc d'Albe, le second ayant le Prince
llny Gomez et sous lui le Duc de Médtna-Celt pour
dief. « Le Duc de Médina travaille aussy tant qu'il
» peuk po«r mectre de l'eau sur ce feu , avant qu'il
• soit plus embrasé» (p. 33*). — En parlant de ces
divers personnages nous avons tàdié (p. 1157^^—^60),
de recueillir et de communiquer avec exac^tade et
simplicité ce que la correspondance dépose à leur
%anL De même pour le: Cardinal de , Grânvdle
(p. ^57). Ennemi de la Réforme et Ministre de Phi-
lippe II 9 il n'étoit nullement poité pour 1^ Espa-^
gnok; il «ouloit «du mol avec le dur «(p. 35*). On
■e lui conteste pas, il est vrai ^ des qualités éroi-
nenles, mais peut«étre, sous le rapport du, carac-
tère, r^-t-oo trop sévèrement jugé. Il est pixdMile
que, lorsque ses papiers seront livrés au pu*
biic, il y aura, tout en iabant la part des torts
4 3
xxx-vui
et des ificés, matière à la re vision du procès.
Ces réhabilitations historiques ont un côté dan*
gereux;car^ si Ton aime , évitant un examea sérieux
et difficile, à s'abandonner au courant de préven-
tions presqu'universelleSy on peut aussi trouver une
satisfaction secrète à renverser une opini(»i long-
temps admise, et même le désir d'être impartial
peut conduire à la partialité. Nous le sentons dou«
blement lorsqu'il faut parler du Roi d'E^Mignè: ici
1^ terrain devieot très glbsanL II faudra donc s^en
tenir le plus soigneusement possible aux docn-
pi^iits: c'est là, ce nous semble , lè meilleur préser^
vatif contre des chûtes et des écarts.
On a trop vanté Miilippe II ; ou s'est (ait une
trop hante idée de ses talents.
. U avoit quelques unes des qualités dont un Roi ne
sâiiroit se passer. -«^Sa physionomie ne trahissoit pas
s^s desseins. L'Ambassadeur de Fïance écrit à Char-
ly IX : A Je ne puis juger de Tintentiod du Roy CathcM
yhcqoe, lequel est extrêmement saige dissimulateur
»,et ne se laisse entendre ociilasespenséesii(p.93*)«
«U est peu oommunicatif de ses pensements et déli-<
»bérttiops, aimant mieux travaillera escrtre de sa
» mai la les choses qu'il veult taire ,- qu'en faire son
M commandement h personne du monde » (p. 95*). Il
XXXIX
aimait le travail; même il poussoil cet amour à
Texoès. « Il se réserve toutes choses , qui le rend
m eUrêmement diargë et travaillé ^ et tienl ung pro*
• céder qu'il respoad et veoit toutes les affaires et
m les départ toutes où elles se doibvent re^pondre ,
voù elles demeurent le plus souvent immortelles,
9 ou qn^elles soient ou de grande ou de peu de con«-
m séquance, de manière qu'il n'en vientrienmieulx»
(p. 33o^ ôt/.). Mais cette babitjude dont la déiiance
eioil prdnblement la source, avoît des inconvé-
oients d'autant, plus graves que la liberté d'esprit ,
todispensahle peur avoir ides vues larges en politi*-
fiue^ suecomboît ; chex lai sous cette JK^ivité dé
dclaiL
Si on s*eit exagéré les talents , d'autre part ou a
trop décrié le eartetére fie Philippe.
11 n'émît pas le sanguittaite enpemi de ses propres
«jets. Il désiroitsiocèrement terminer les troubles,
eteftt volontiers £rit d'importantes i^ncessions pour
jparvenir.xL'oncpgnpist bien qûe^non obstatit tous
» lespréparalifs de guerre , le Roy Catholicque a tou-
» tes ses cordes tendues pour composer les troubles
» des Pays-Bas i^ (p. 3a^). Et l'Ambassadeur de France
écrit à Charles IX; mie diray à V. M. en ferme con-
» science que ma moindre meffidance seroit sur le
XL
» Roy Catholicque pour le coguoisire Prince qui se
» contaoteroU de la paix» (p. 33o). Sous ce rapport
0 il est plus sage que tous ses niiuistres ensembfo; je
» cuiile que tous ses dessaings seroit de bien garder
i>le sien, teoant ses estats bien pacifïicqtiés ; (p.
3Si). Malheureusement le seul point sur lequel
les Protestants ne pouvaient se relâcher , la libre
[>rofession de leur foi ^é toit précisément leseulquele
Roi ue pou voit jamais accorder. Zélateur du Papisme
il.se croyoit tenu e;nvers Dieu à cette inflexibilité.
11 est curieux de le voir se défendre. (p« 354)
contre Tinjuste soupçon qu'il assistoit sous main
les Huguenots: rAtnbassàdeor ajoute: «Il mediçt
0 tout cela avec tant de véhémence et affection qu'il
» passa assez sou ordinaire de procedder , qui me
» feit voir asseuréroent quec'estoil chose dé quoy
I» il se sentoit picqué et dont il ne vouldroit estre
» imputé» (/. /.).. De même dans son conseil,
ji concluant tous à la paix, venant à résouldre,
« il a respondu à toutes les propositions , ces.pro-*
» près mots: Plustost me voir mort que deconaen-
• tir en ce concert chose qui soit contre mon
» honneur et réputation » (p. 336,myi). Le sens de
ces mots, dans sa bouche, ne sauroit être douteux.
Plaignons, condamnons Philippe, et réservons le
X1.I
mépris pour la Maison de Valois. La conduite du Roi
d'Espagne envers la France, au temps de la Ligue, a
élé Tobjet de reproches en partie mérités. Mais on a
trop peu tenu compte des menées et des perfidies par
lesqu^les il ét<Ht poussé à bout. La Cour de France
dissimule , après la St. Barthélémy , les encourage-
ments donnés au Comte Louis ; cacliant ce ({u'il y
a eu dans ce massacre d'involontaire et de subit ,
lâcbe de s'en faire un mérite envers l'Espagne ; et
prodiguant les assurances de bonne volonté, que
£ût-elie aux Pays-Bas? Elle y attise le feu. A Madrid
ses agents adjurent le Roi, «pour l'honneur de
» DieuetSon Eglize,. . de n'entendre jamais à la paix
• aveques le Prince d'Orenge» (p. 18*): en Alle-
D^ne ils combattent l'inclination du Prince
dX)ninge et des siens prêts à se réconcilier avec le
Souverain. On flatte et cajole Philippe, tandis qu'on
devient l'allié secret de ses ennemis. « De oosté de
1 France il n'y a que mensonges et tromperies »
(p. 3i); voilà le résumé de cette détestable politique.
On doit dé[dorer l'opini&treté de Philippe ; toutefois
il sacrifioil des intérêts à ce qu'il croyoit être la
▼érilé. Quand il aimoit mieux perdre ses Etats que
de régner sur des hérétiques , il y avoit de la no-
blesse et du dévouement dans ce choix, et l'on ne
\ut
saoroit douter qu'il ne s'imaginât servir la Religiao,
ménie lorsqu'il s'opposoit avecle plus d'adiarnemenl
à l'oeuvre de Dieu. A la Cour des Valois , au con*
traire, nul principe , nulle croyance; pas d'autre
mobile que les intérêts et les nécessités du moment;
le plus parlait égoîsme joint à la plus profonde
immoralité.
L'AvGLfrrEaRE nous reste. Ce que nous pouvons eo
dire est peu de chose. Les encouragements que don*
noit la Reine, étoient rares et tardifs, a Touchant la
9 Royne d'Angleterre , » écrit le Prince d'Orange en
oct. 1572, «j'y ay envoyé Boisot, maïs n'ay encor
»nulle responce»(p. 5). Et plus tard, en février i SyS :
« Les Ambassadeurs des Estats m'ont escrit que elle
» ne s'en vouloit mesler, et qu'il n'y avoit nulle es-
»pérance de ce costé là» (p. 5 1). Cependant par fois
elle donnoit des espérances (p. 3 1 3 et 370) : car il
falloit préserver du désespoir. 11 est assez difficile de
pénétrer les motifs de sa politique (p. 7 — 9). Peut-
élre faut-il se rappeler que son allachement à la
cause Evangélique étoit balancé par la répugnance
h encourager une résistance armée, dont elle n'ap*
précioit pas toujours assez le caractère et les molifs.
XLIII
EUe s*en repeotit plus tard. 4u moins Mornay
écrit en i583 au Secrétaire d'Ëtat Walsiogham:
«BMir le Fads-Bas, si dès le commeoGenient la
» Reine enst tenu la ligue qui s'esloit traittée , les
vdioses ne fussent au poinct où elles sont , et
9 n'eussent esté en celui où elle a esté très marrie
1 de les voir. »' Ainsi se vérifia ce que le Prince an-
oonçoit en 1574. «Les Anglois se pourroyent avecq
* le temps bien appercevoir du dommaige, qui,
» s*attendant aux é vénemens et yssues de nos afiai-
>res, ont , comme ils estimoient , par grande pru-
* dence tousjours vonlu temporiser m (p. 388).
Beaucoup promettre et peu tenir , sembloitla
devise non seulement des alliés douteux , mais aussi
de presque tous les soutiens naturels de la cause
EvangéKque. «Je vous prie,» écrit le Prince au
Conte Jean, « de vouloir tenir la bonne main soit
> vers le Roy de France j le Roy de Pologne y Duc
« d'Alençon, Palatin, Ducq de Saxe, Brandenbourg ,
» et aultres diverses , afin qu'ilz voullussent une fois
* prendre une résolution , sans nous tenir tousjours
> en suspens ; car par si long délays les af&ires se
« pourroyent avec le temps changer de la sorte que
de Mûrnay^ I. p. 179.
XLIV
» eulx el nous pourrions tomber en îocouvénîem
» inespérez » (p. 379).
Voyons maintenant quels sont, pencUint que
l'Europe délibère , les actes et les sacrifices de la
Maisos de Massau.
ici nous avons à parler des quatre frères pour la
dernière fois.
Le Comte Henri sninoit l'exemple de ses aines
et partageoit leurs travaux. Vaillant et dévoué il
vécut peu ; assez cependant pour prouver qu'il
méritoil d'appartenir à sa glorieuse Famille (p. 398).
Le Comte Jeah montre toujours une infatî"
gable activité. 11 négocie avec l'Electeur Palatin
(p. 43^, 96^) ; avec le Landgrave, Schonberg, le
Comte de Retz (p. 35!i), et d'autres personnages
de la France et de l'Allemagne. C'est surtout lui
qu'on cbai^ de conduire l'affaire délicate de Co-
logne (p. a 10). «Singulier spectacle , «écrit Ehem ,
» de voir le Comte Jean et moi avec un Nonce du
» Pape et ses compagnons Jésuites à la table de
«FElecleur, mangeant et buvant ensemble ; tandis
XLV
• que i'uD désiîroit le mener à Dieu et l'autre à
0 Satan » (p. 34o). Il y fi de quoi s'étonner en venant
dans une foule d'endroits de la Correspondance la
multitude d'expédients et de combinaisons que
mettent en avant les Comtes de Nassau , tantôt pour
secourir Haeriem (voyez dans la Lettre 4^4 une
longue Consultation à cet effet); tantôt pour sur-
prendre Anvers , ou Bergen op Zoom , ou Maest richt ;
tantôt pour rassembler des troupes et se frayer un
passage à travers les Espagnols. Que si tant de pei^
nés, tant de travaux étoient rarement couronnés de
succès, le Prince y comme l'écrit Mamix, «savoit
> très bien toutefois qu'il ne tient à la bone dili»
• gance et affection de vos Seigneuries , et pour auf-
> tant faut prendre la volonté. de Dieu en gré, espé-
> rant que par Sa miséricorde II aura pitié de son
«pauvre peuple affligé, puisqu'il cognoit lestampset
• saisons oportunes » (p. 1 53). — Mais le Comte Jean
ne foisoit-il que négocier? Sans doute il s'exposoit
moins souvent que ses frères aux périls. En voici le
motif. «Quant à vous,»lui écrit le Prince, «oires qu'en
« vérité iln*y auroit personne plus propre et idoine^
> si est-ce que jammais je ne vous oserois importu-
• ner, sachant fort bien qu'il n'y auroit aucune rai-
»son de metti-e foute nostre Maison en hazard de
XLVI
nie perdre; aussi est-U necessaîre qu'il y ait tous-
» jours quelque oug par delà qui tienne correspond
»dencey tant a^ecq les Princes d'Allemaigne ,
» qu'aultres Potentatz et villes , ce que personne ne
9 peult mieulx faire que vous , tant pour Tentlère
a affection que je sçay que vous avezà ceste nostre
«juste cause y qu'aussy pour ce qu'estes fort bien
9 imbu de la pluspart de nos affaires, ayant mesme
9 cognoissance de ce qui s'est traicté avecques les
» Roys de France et de Pôulongne , la Reyne
» d'Angleterre , les aultres Princes et villes »
(p. 391 j. Malgré ces exhortations, quand il
s'agissoit de combattre, il refusoit quelquefois de
se tenir à l'écart. Nous en donnons une nouvelle
preuve, jusqu'à présent, assez généralement du
moins, ignorée (p. 369). Accompagnant ses frères
jusque près du Mookerhei, une circonstance im«
prévue le préserva d*étre enveloppé dans un même
désastre , et le Prince d'Orange , au milieu de l'é*
preuve , put encore admirer les voies et reconnottre
les miséricordes de l'Eternel.
Le Comte Louis , après tant d'agitations, de fati-
gues , et de revers , étoit , surtout depuis le siège de
Mons, fort maladif. Se trouvant en octobre tSj^j
:iLVii
près de Colc^De , eo roule vers Dillenbourg , il « o'a
» pu encore se mectre en cliemyn sans danger de sa
> personne » (p. i8); il devra « donner ordre tani au
9 vienlxmal que à celuy de la fiebvre qui luy est sur-
9 venu de nouveau » (ibid). En mai 1673 dans un très
petit billet , qui même n'est pas autographe , il écrit
au Onnte Jean n'avoir «peu fiaiire plus ample res*
> ponce au Prince à cause de la maladie en laquelle
• vous m'avez laissé» (p. 96).
Malgré l'afTolblissement du corps la vigueur de
Fâme étoit la même. Le Prince savoit apprécier ce
caractère ardent et généreux : a Je cc^oy , » lui
écrit-il, « vostre diligence telle et si bonne affection
> qu'il n'est besoing de vous aiguillonner par paroi-
>les»(p. 88). Le Comte aimoit à aller droit et vite
eo affaire: « il m'a dict,» écrit Schonbei^ à la
Reine-Mère , « plus de vingt fois , s'il n'avoit bien»
> tost une résolution de Voz Majestez , qu'il pren-
> droit party et qu'il ne pensoit estre obligé à rien ,
» si on trainoit ces choses à la longue » (p. 4^^)-
Quand il s'agit de secourir, de sauver ceux qui résis-
tent courageusement à l'oppression , il ne souffre
oi détours , ni délais. « Le Conte a dict et redict
» rondement , si dans peu de jours il n'a une responce
# résolue, qu'il ne peuft, ny veult faire peixfre
xLviri
» rhoDueur à tout jamais à son frère , et à ces pacr^
» vres gens qui favorisent leur cause , les biens , le
9 sang , et la vie» (p. 38^).
Il préfère la mort à ce qui ressemble au déshon-
neur. Le bruit s'étant répandu qu'à la capitulation
de Mons I il avoit promis de ne phis combattre con-
tre le Roi d'Espagne, <c Jamais, » dit-il « on ne m'a
> proposé chose pareille , et jamais je n'y eus^
» consenti » (p. 1 7*). Ajoutons que son courage
n'étoit nullement irréflédii. Si par fois il se kûs-
soit emporter par sa valeur , nous croyons
avoir montré, et spécialement par rapport à s»
dernière expédition, qu'en lui adressant des repro-
ches, on a confondu le dévouement avec la témé-
rité (p. 358, 364,398).
Brave soldat, capitaine habile, il semble avoir
eu des talents supérieurs en politique. Mêlé aux
négociations diverses que nous avons rapportées ,
il étoit par ses relations , peut-être aussi par son
caractère , en même temps sérieux et jovial , Tinter-
médiaire pour les rapports qui se formoient entre
la France et l'Allemagne. Il croyoit, en trans-
férant la Couronne Impériale à une autre Famille,
obtenir pour les Protestants, une liberté plus grande
et mieux assurée. En 1572, avant la St. Barthélémy,
Xf.lX
àl dit à Charles IX « le premier jour qu'il arriva au
• soir^ et plusieurs fois encoires pendant le traicté
» du Boariagedu Roy de Navarre, que... les Seigneurs
» Princes Protestants... luy portoient si bonne af«*
• feotion que, dévisans quelquefois entre eulx , ilz
to soubhaitoient l'avoir pour Seigneur» le cas adve*
9 nant qu'on en deust faire élection» (p« 83*^ eisq.).
Dans la suite ce fut encore lui qui en Allemagne re-
CMamanda ce plan (p. 97^ — 107'^). Si, comme il est
anez probable , il en eut le premier l'idée , on voit
qu'il mettoît dans ses combinaisons politiques la
BMme audace qui l'animoit sur le dbamp de ba*
taille.
Raremeai quelqu'un inspira une confiance si gé-
nérale et si illimitée* Quel est le secret de cet ascen-
dant ? Moins lencore son incontestable habileté que
sa franchise, sa droiture, sa loyauté, ce qu'il avoit
d'ouverte! de généreux. Ses ennemis mêmes ne pou-
voietit lui refuser leur estime. Ainsi après la capitu-
lation de nions, à laquelle il fut contraint par la
moHnene des soldats (p. 16*) ^ « Don Frédéric et le
•» Duc de Médioa-Celi sont venus l'aborder avec
> les plui grandes marques de respect ; et Don
«Frédéric lui a fait beaucoup de compliments,
> protestant que là où il pourroit lui rendre quelque
V service , il le feroit aussi volontiet*s qu'à son plus
n proche parent. Voilà ce qu'en présence du Prince
w d*Orange et du Duc Christophe le G>tnte Louis a
»i lui-même raj^rtéj> (p. 17^). Mais, plus on feisoit
cas du Comte Louis, plus on redoutoit son esprit
entreprenant, sa vigueur, son audace. Morvilliers,
donnant à entendre que le Prince d'Orange et les
siens pourroient , réconcilies avec TEspagne , trou-
bler la France , observe que pe « danger est yérita-
b Uementàcraindre^pourleregard mesine dt| Conte
• Ludovic, homme prompt à tentet* toute fortune»
» et qui a grande réputation entre ceolx de ce
« Royaume de la nouvelle opinion » (p. 61*). Schon-
berg écrit: «s'il y avoit quelque anguille sous ro-
• che , je m'asseure i]ue le Goûte Ludovioq en aeroit
» de la partie» (p. 74*). 1) désire l'écarter de laFVm-
loe, «le mettre en besoigne, l'enbarquer ailleurs,»
(p. 81^), et garantir ainsi Charles IX «des menées
« et entiieprinses de ce personnaigeJà , qui est ung
« des plus dangeffftijL et que vous avez occasion de
» craindre le plus, pour beaucoup grandes oonai-
» dératious, et principalement à cause du singulier
• crédit et autorité qu'il a auprès de tous les Princes
• Protestants » (p. 75*).
Craint par ses antagonistes, il étoit adoré de ses
tl
amis. « Le Goole Ludovicq , » écrit Schoiibet-g, a est
» pour le Landgrave un demy-Diîeu» (p.96*). En effet,
froid et réservé envers le Grince d'Orange, il traite le
Comte du Ion le {rfusanûcal(p. 85 tnj.). Sdionberg
soUicile ses bons oflSees en Pologne ; et ce « en con-
• sidéralîon que son tesmoignage est très autbenti-
Mqœ auprès des Protestants, de quelque nation
» qu'ils soient » (p. 54*^). On peut en conclure corn-
bieD ceux de Hollande dans leurs angoisses dévoient
languir de le voir arriver. « Vostre présence m'est
• nécessaire; » lui écrit le Prince, « aussy tout le
« monde la désire »,(p. iSa). «Tout le pays vous at-
» tend comme un ange Gabriel» (p. 74). « Les Etats
> et tous leb Bollandois ne font que crier i^près le
» Comte Louis » (p. 1 38).
Deux documents sont particulièrement caracté-
ristiques*
0'i^rd un billet autographe relatif à la défaite
des Espagnols dans un cotpbat naval* < Louange et
» reconnottsance à l'Eternel pour cette grâce sig-
9 oalée; car, aussi longtemps que Dieu permet que
9 la mer soit libre , les affaires du Prince ne sau«
9 roient guère aller mal. Blaintenant un grand coup
9 fraf^ dans ces récentes blessures {ein gutter
LU
» streich irm disse jrische wunden) auroit un bon
» résaltat. Dieu aidant , on y songera SMis délai »
(p. T^9*). Le premier mouvement est une pensée
de gratitude 'envers Dieu ; le second un désir de
profiter du succès pour en ren^rter un nouveau,
t^'autre pièce , sans contredit une des plus curi«-
«uses de notre Recueil , est une Remontrance à
Charles >iX. Toujours négociant, prodigue de pro^
messes vagues , et de paroles inutiles , le Roi de
•France continuoit la guerre contre les Huguenots et
prenoit les avertissements du Comte en mauvaise
part. « S. M. veult le tout inteipréter comme si on
m iuy vouUoit donner loy en son royaulme » (p. 8a*).
CxHiis de Nassau soupçonnant de la mauvaise foi ^
nullement d'humeur à laisser un temps précieux
s'écouler en délibérations inutiles , veut en finir.
Dans ce Mémoire , sous des formes polies > il y a de
la franchise, de la force, et beaucoup diiabi'*
ieté. U s'adresse à la conscience du Monarque, sans
rien adoucir, sans rien pallier. Le Roi «a voulu forcer
Il les consciences de ses subjectz» (p. 85* j. Il s'est
baigné en leur sang (p. 89*)* Et quel a été le fruit de
-ces atrocités ? ce Par te dernier massacre et troubles
p présens l'Espagnol a plus àflbibli S. M. que s'il
* eusl faict la guerre trente ans» (p. 85*). Il est des*
LUI
» lîtué de la plus fort ^olomoe de sa couronne , qui
» est Tanioar et bienvueillance de ses subjectz , et
» SCO Etat resemble à ung viel bastiment qu'on ap*
»pu}e tous les jours de quelques pillotis, mais
>en6n on ne le peult empescher de tombera (/. /.)
Ibintenant que le Roi ne s'y trompe point : s'il veut
des Alliés en Allemagne, il doit «cesser de tourmen*
lier ses pouTres subjectz de la reUigion»(p. 89^):
il dcMt «cesser de leur faire la guerre, qui est le
vrar et seul fondement sur lequel S; M. peult
rribéstir dé nouveau sa réputation et tout ce
qu'die voudra aviec les Princes Protestans; car
lultrement il n'est possible de rien a voir» (p. 83*}.
Sans perdre de vue ce qu'il doit à la Majesté Royale ,
il ne peult oublier d'advertir S. M. qu'on comence
par deçà à se fiaiscber et ennuyer de façons dont
on use en France pour négocier, descouvrant
qu'on ne procède point rondement et ne se sert-on
que de dissimulation, comme ung hameçon »
p. 87*). Un souvenir vient donner encore du nerf
sa pensée; c'est celui de Coligny. « On apperçoit »
<lit-il,« es lettres et paroles de S. M. tant de faintes
qu'on ne se peult fier que de bonne sorte; com-
ine après les lettres que S. M. escrivit au dit Sei-
gneur Prince despuis la blessure de Monsieur i'Ad-
4 4
uv
9 mirai , luy Êûsant eniendiv Texiréaie despkîsir
» qu'elle avoit receu d'aog tel accîdeoi et qu'dle en
m feroU une si exemplaire justice qu'il eu seroit mé^
» moire à jamais; à deux jours delà, elle la [fist]
• assez mal» (p. 87*, i^f-)- Ce n'est pas tout Sou-
haitant que le Roi obéisse à la voix de la justice et
de réquitéy le Comte ne fait pas dépendre des
Grands de la terre ravancement du règne de Dieu.
Celui qui tombera sur la pierre que le Seigneur a
posée maîtresse du coin , en sera froissé , et celui
sur qui elle tombera en sera brisé: Charles IX fera
bien de se rappeler qu'on n'extermine pas la reli-
gion: «c'est une affection enracinée es coeurs des
» hommes, qu'on ne peult arracher avec les armes »
(p. 89). Pftr la persécution il ne peut s'attirer que des
malheurs:* Continuans en ses déportemens, tout ne
9 luy peult réusir qu'à mal et à bander encores da-
9 vantaige Dieu et les hommes contre luy b (p. 90).
Il falloit citer ce document. On y retrouve et
la noblesse et la piété de celui qu'on pourroit
appeler le Bayard des I^ys*Bas, chevalier sans
peur et sans reproche, mais que Théodore de
Bèxe honoroit d'un plus beau titre : « ce grand Dieu
i> vous a faict de longue main son champion» (p. 373).
LV
Le mobile de sa vie fut un dévouement complet ,
ajnot pour source une foi pure et simple à TEvan-
gile de Christ. Il nous sera permis, après tant de
renseignements nouveaux, d'exprimer le voeu qu'il
troave, pour Tinstruction de la postérité, un bio-
graphe qui , comprenant son caractère , soit digne
de retracer ses actions !
à côte de trois frères si distingués par lout genre
de mérite, le PaiircE d'Orahge néanmoins se main-
iknt au premier rang.
Sans aident, sans secours, sans ressources, avec
des soldats indisciplinés, des amis souvent foibles
et incommodes, des partisans douteux, seul tenant
le gouvernail, il semble, comme le pilote au fort
<ie la tempête, grandir encore par les difficultés et
les périls.
Eo vain épuise-t-on en Allemagne toutes les res-»
soaroes de la famille, en vendant perles, joyaux,
argenterie, et chaque objet précieux (p»2io), le
Prince est hors d'état de pourvoir aux nécessi-
tés les plus urgentes. « Nous venons trop court
9 de beaucoup» (p. 396). « La faulte d'argent et de
9 crédit entre gens de guerre nous oste les moyens
3 de secourir Haerlem » (p. i3o). a Par les grandes
LVI
> et Irop eilraordinaires charges qui nous sunriéb^
1» nent de jour à aultre, les dépenses croissent aussi
> continueUement , qui nous a déporté une extrême
9 courtresse d'argent, voire telle que je crains
9 cela nous causera indubitablement une révolte du
9 peuple 9 (p. a84 9 i^/^)'
Le genre des troupes qui viennent à son secours ^
est une nouvelle cause de soucis. Les Chefs donnent
souvent Texemple de la rudesse, de Fa varice, et
de la cruauté. Les soldats , attirés fréquemment par
le désir du gain , sont intraitables dès que les résul-
tats ne satisfont pas leur cupidité. «Les Anglois de*
9 viennent plus difficiles et mal volontaires de jour
» en jour et s'en veullent retirer... Aucuns des Fran-
9 chois suy vent le mesme pied , et tout ce mal ne
9 nous vient que à faute d'argent » (p. 1 96, in/.). Même
les habitants des villes , exaspérés par les persécu-
tions et les massacres ,. commettoient souvent les
plus graves excès. «Ceux de Bomele ont mené la
• Dame de [Vendeburch] prisonnière avec ses fiUes,
9 la menassant de pendre , lui ravi tous ses meublez..,
9 Mais le Prince d'Orenges l'at faict délivrer , disant
• qu'il ne faict guerre aux dames, mais aux Espai-
gnolz 9 (p. 38a). Le Prince , quels que fussent les cou-
pables , n' usoîl pas de ménagements : « Il a faict pen-
LVII
9 dre ung sien raaislre d'hosiel qu'a voit faicl foulle...
» Il faid grande justice , aiant deffendu que Ton ne
9 touche auj^ gens d'Eglise , ny siu paîsant de Bra-
yittnt. 9 Confident de Granvelle , le Prévôt Moril-
looy écrivant ces lignes au Cardinal , ajoute : « St
9 Ton faisoit justice de nostre costel ^ les affaires
• jroieut mieulx » (/. /.)«
Pourles Magistrats , le Prince ne pouvoit trop s'y
fier, liusieurs , entraînés à regret par le mouvement
générai y désirant se ménager une perspective de
pardon , incliuoient à livrer les villes aux Espa-
gDok. «L^ennemyi» écrit le Secrétaire du Prince,
«neoesse, tant par lettres qu'aultrement, Satire révol-
ji ter le peuple de par deçà ; en quoy il se trouve
•assez secondé d'une partie des Magistrats, et mesr
•mes ceux de Hs^rlem, qui ont envoyé leurs
•dqHitez à Amsterdam veis le Conte de Bossu
* «requérir leur pardon , luy doqnans à entendre tout
> Testât de la ville » (p. 34).
La bonqe volonté des Etats étoit d'un très grand
prii; car ils tenoient la bourse et cette bourse
o'étoit pas bcile. à délier. Quelquefois cependant
cette difficulté cessoit ; car, quand le péril est grande
f^isme même devient libéral. « Quant à l'aident ,9
écrit le Prince, t lesEstats m'ont accordé, à la vérité,
tVIH
o une belle et grande somme, et m'esbabis qu'aprè&
» tantdefoulles et desgâts du pais , ils le peuvent en-
» coires trouverw(p. 396, m/I). Des éloges; pas encore
deplainte,Cependanton\oit percer déjà un manque
d^ënei^ie, un esprit de défianèe et de domination,
îiLes Etatz,» écrit le Secrétaire, <f tirent toutes
D choses en longueur» (p. 39). Un Capitaine, Emst
\on Manslo , s'est retiré en Allemagne ; parcequ'i)
voioit «les Estats si mal résolus et alTedionnés à
9 condescendre à leurs demandes que d\me mau-t
9 vaîse volonté en service du Prince» (p. 3i4)-
Une grande partie de la population étoit Catho^i
Itque , et foiblissoit a chaque offre de pardon. Beau-
coup de gens, aussi beaucoup de Protestants, émi-
groient , et d'ordinaire peu sensibles à des maux vus
de loin , enlevoient au pays une grande partie du
peu de ressources qui lui restoit (p. 63, sqg.). Mar-
nix trouve expédient que les reitres pour avoir leur
payement, arrêtent en Allemagne et ailleurs 9 tous
9 les fugittifTs de Hollande, pour les mestre à priz...
» Certes par là nous recouvrions un double bien,
» car eux seroyent payés , et nos fugytifTs contraints
• de retourner à la maison» (p. i56;. Mais on ne
pouvoit atteindre tous par ce moyen; car sans
partir eux-mêmes, «plusieurs habitans des villes
IA\
9 ont 9 par divers moyens, sauvé leurs biens hors
•du Plus» (p. i8i).
Souvent on répondoit fort mal à la confiance du
Prince. Le Secrétaire écrit au Ck>mte Jean: «Les
i désordres qui sont esté en Hollande devant la
■ tenue de Son Ejlc. sont esté si grans que je crains
• de là vient tout le mal , tant icy que celluy advenu
> an quartier d'Overyssel, et Eaiisoit fort à espérer
»qiieceuliL ausquelz son Exe. et Vos Seigu. se sont
•reposées, se fussent quelque peu plus esvertuez»
(p. 38). Souvent même , pour éviter quelque dom*
mage pers<mnel , on risquoit le salut de tous , en
B*eiécutant pas les ordees donnés. « Oires que par
'réitérées fois son Exe. avoit commandé de pefoer
'ladycque entre Sparendam et Amsterdam ^ pour
•empesefaer tout passaige à l'ennemy , par la prac*
•tycpie loutesfois d'aukuns cela n'avcnt esté faict,
'Comme il estoitbienrequiz, tellement quel'ennemy
>eii8t moien s'approcher de Sparendam (p. 36).»
Le Prince avoit à lutter aussi contre les eiigen*
ces de ses amis. Cest ainsi que résistant aux
Bâbrmésy qui, malgré les promesses faites aux
Catlidiiques , vouloient proscrire partout le Papi»-
■e, il trahissoit, disoit^on, la Religion etseprépa*
rmt à rétablir la Messe (p. 6 1 ).
LX
Le peuple, en général, avoit de fort bonnes
dispositions. Mais pouvoit-on y compter? Le
Prince répond: a Ce pays est de sa nature
» inconstant et légèrement esmeu » (p. i3a). «Je
» treuve le peuple partout fort volontaire, mais
3» la première fortune qui nous survient^ loui
9 zèle se pert » (p. i8a). «Je vous prie que has-.
9 tiez voz affaires, pour animer quelque peirle peur
A pie de deçà , qui s en va du tout découragé » (p.
243). « Les courages ne se refroidissent... que trpp ^
(p. a44)- ^ U n-y a peuple au monde qui plust03t
» se resjouit de quelque lionne nouvelle, aussi n'y
i» a-il son pareille qui pour quelque sinistre acddeol
» plustost est abatu » (p. 388). Il est à craindre
« que par la longue continuation de oeste guerre le
» peuple nç se révolte par deçà , comme il en dpnne
9 de grande indices 1» (p. 247)* — Les bourgeoisies
montrèrent souvent un dévouement sublime. L'é-
nergie est communicative; et le Prince savoit allu-
mer et nourrir ce feu dans les esprits. Partant dii
coeur , son éloquence étoit efficace, m Après son Ex-
9 cellence fist assembler tous les capteins et chiefs
9 de son Armada, et de bouche leur ramentevoioit
9 de leur charge, les advisant de quelle grande im-
^ portance et conséquence les affaires de 2^1an€le
LXI
9 estoient, avecq démonstration de la souver de
» ceste guerre, et que à ce respect deb voient em-
9 ployer tout leur pouvoir pour la deflence de la
» religion , frsmchises et privilèges de la patrie; [ce]
»que tellement encouraga les soldais, que tous
» d'une mesme voix respondirent qu'ils est oient
» prests d^ssister à son Excellence jusques à la der*
vnière goutte de leur sang, et que, plustost que
» d'abandonner la cause, aymeront myeulx de ser-
• virung an sans recevoir maille, voire à encbarger
9 tout ce qu^ils ont eh ce mondes» (p. 307).
Le Prince ëtoit seul. Ce n'est pas qu'il n'eût au-
près de lui des serviteurs et des conseillers , dont il
aj^nrédoit le zèle, les talents, et la fidélité. Marnix,
dont nous publions quelques Lettres dignes de lui ;
Brunyndiy dont le style a quelque chose d enjoué
et de caustique (voyez surtout les Lettres 397 et
4i5); Dothénus, dont les écarts ont trop obscurci
le mérite (p. ^17)* Tseraeirts, « fort misérablement
» taé , » écrit le Prince , « à mon très grand regret ,
«pour y avoir perdu ung gentilhomme d'honneur
> et fidèl serviteur, quoy que plusieurs, ou par en-
9 vie, ou par pure ignorance, taschent à le blasmer
â et luy oster toute bonne renommée » (p. 2 1 3).
Mais de tels hommes, aptes à s'acquitter avec talent
L<lf
des charges et emplois que le Prince leur confioît
n*ëtoient pas à la hauteur de conférer avec lui sur
la position des affaires en rapport avec Fensemble
de la politique. Celui qui peut-être en étoit capable
et auquel le Prince s'en fut ouvert, Marnix, fut
longtemps prisonnier : a A mon très grand regret le
» Seigneur de St Aldegonde, qui aultrement se
» monstroit vaillant, ayant esté délaissé de ses sol*
>» datz y a esté prins v (p. 23g). Soupirant après la
venue de quelque personnage qui put assumer une
partie de sa reponsabilité ; n'ayant, séparé de ses
frères, personne avec qui il put s'épancher, il ne cesse
d'écrire combien cet isolement lui devient difficile
à supporter, a Je n'ay personne pour en affidres ai
p ui^ns me prester ayde ou conseil » (p. 1 77). « Noi
1» affaires sont en assez bons termes, moyenant que
9 j'eusse quelque ayde, m'estant impossible de sup«
9 porter seul tant de travaulx et le comble de si
» grans affaires qui nous surviennent d'heure à aul«
» tre, tant en faict des finances, de guerre, que des
9 aultres affaires politycques , et n'ay personne pour
» m'y sublever, point ung seul homme, <|ont je
» vous laisse penser en quelle peine je suis » (p* igi)*
9 Je n'ay ung seul homme pour m'assister, moins
I» encore seconder aux affaires de si grand poix »
LXIII
(p, 197). « Les affaires s'en iroyent sans double tou*
f jours mélioniiit, si je fusse quelque peu secouru
» el soubziaigé de tant de peines et travauix qu'il me
9 convient porter tout seul r (p. 212, inf.etsq^. «Je
■ TOUS laisse penser que ayant à pourvoir à tant de
» lieux et me trouvant icy seul, de quelles peines et
> travauix je me trouve environné» (p, laa^).
Par sa position, (p. 1), ses talents, surtout aussi
par son caractère, le Prince étoit celui autour du-
quel tous venoient se rallier. Cest là un fait mani*
feste. Un fait d^ailleurs qui se reproduit aussi sou-
vent qu'un grand homme se trouve en face de
grands périls. La jalousie, les défiances, Tenvie
se retirent, sauf à reparottre avec une double
énergie, lorsque le danger sera passé. Tous, par
intérêt et presque par instinct, suivent celui qu'ils
sentent seul capable de les guider.
Nous ne voulons rien exagérer, mais nous ne pou-
vons taire ce que les documents attestent. Et néan-
moins dès que nous louons le Prince, ou plutôt dès
que nous faisons remarquer des actes qui mériteni
d'être loués, on soupçonne que nous composons
on panégyrique. Cette idée disparoi tra à mesure
qu'on examinera la source où nous avons puisée
Toutefois dés a présent uous tachons d'éviter ju»-.
qu'aui apparences qui pourroient justifier de seni^
blables suppositions. Voici comment. D'abord nous
publions, sans réserve, tout ce qui nous semble
important ou utile à publier': Puis, dans nos re«
' Je ne recherche pas ce qui est piquant el scandaleux; au
pontraire, dès qu'il a*ea résulte aucaoe utilité pour Tbistoirey je
me fais une loi de romettre. C'est pourquoi j*ai publié fort
peu de la Gnrespondance d*Anne de Saxe, dont on pourroit , soit
à la Haye , toit à Cassel , conpOser des Volumea. Je croyois avoir
indiqué assez clairement ce motif (Tome I. p. a^a), lorsqu après
avoir dit tll seroit facile de produire des preuves nombreuses de
fsoo ioconduite,! j*ajoutob: cNous ne comptons guères en faire
• usa^e que lorsqu'elles prouvent en même temps le bon droit, la
> modération , et la patience de son époux. • Cependant M. Scklosser^
dans les Heidelberger Jahrbûcher der LiieraiuTy 1837, p 14, a cm
devoir donner à cette phrase une interprétation bien différente.
fWenn Uerr Gi. v. Pr. dièses binzusetzl, macht es seiner Treue
•gegen das Haus Oranien und seiner Ergebenheit allerdiogs Ehre ,
f nkht aber seinem Eifer fur reine bistorische Wabrheit. > Ailleurs
j*ai parlé d*états mensuels des dépenses du Prince cassez difficiles à
•déchiffrer! (T. I. p. 94)* M. Schlosser suppose que ce n*est là
qu*un prétexte : nous avons voulu cacher ses dettes. cHerr Gr. sagt
•zwar das Register sey unleseriich... ; wir glauben fast dasz es wobi
ilesbar war, aber nichi zum Zweckediente» /./. p. 10. J'affirme de
nouveau que, découragé par les difficultés du Manuscrit , je n*en ai
pas entrepris la lecture; et je crois en outre que, lors même qu*il
résulteroit de ces Registres que le Prince étoit fort endetté , on ne
pourroit en conclure que pour lui, qui avoit de nombreuses posses*
siona en Bourgogne et ailleurs sous la domination du Roi d'Espa-
gue, des troubles fussent précisément le meilleur moyen de salut.— -
Lorsque M. Schlosser, /./. p. 36, au sujet d*une Lettre du Prince dont
la Priocesae fait mention , demande : « warum sind nicht auch ékt
LXV
marques> nous ne faisons que répeter et transcrire
ce que chacun est libre de coUationner. Qu'on s'en
prenne don<i aux documents si, dans l'âme du lec-
teor, l'éioge vient se placer à côté du récit.
Cest ainsi qu'on ne sauroit feuilleter ce Tome
sans rencontrer à chaque instant des preuves de la
persévérance àa Prince, de son désintéressement ^^\
de sa piété. Dans cette foule de passages nous ne
pouvons citer que quelques uns des plus frappants;
rembarras du choix est ici la grande difficulté.
Sa persévérance^ — Nous n'avons qu'à ouvrir le
▼olume. "^
iBnefe Lier abgedruckt? « voici ma simple réponse: weil wir die
ifiricfe bts jeUt nicht gefanden haben.i — Mais en général que dire
à àt pareilles remarques ? On n*e»t pas tenu sans doute de savoir si
cdoi dont on examine les écrits , a quelqu 'indépendance dans
la opînîoi» et quelque loyauté dans le caractère; cependant il
M dut pas supposer le contraire gratuitement. Je croyois aussi
*^ pour défense la nature même de mes travaux : on n*entre-
pcsd pas an ouvrage qui exige des recherches aussi laborieuses,
iMi aimer rbntoirepour elle-même; et cet amour, s'il n'est pas
(Mjours UD préservatif contre une partialité involontaire, me
*^ble peu compatible avec les intentions que M. Schlosser paroi t
■c supposer. Je sub sensible au jugement favorable qu'un savant
^i t si bien mérité des études historiques , a publié sur mes Ar-
Cwvei; mais le respect que je lui porte et l'intérêt même de ce
Accaeil m'obligent à relever et à combattre de très injustes soupçons.
n
Jtmt flédiil. il mute. L^anÉipr opoir, ifiyuil
mat ■»¥•■» iMHBnns* istok tin oôfté et- la Frmct «
Ifcuift capitule; ea pende joues pk» de « ipanotc
j0 enMgncsdegeiisdepilNiseâoiitiiiiscniiiieYihiiie
# 6tignmnMwriwefiiû#(pÉ>4>\ Le bonhgfgiagmeiil «h
bit dM aflEÛRs c e >pBrmtfr«r estome ks ¥iBes de
9 ttfHUcnetexqsll-j-ftgfMidckMignMnftciecoiKiges
j» portoat, ffHfpm ipie les mm m affectiooneaE se
0 troo^eiit fort csbraniez » (pi. 3). Ei le Priaoe? « Je
j» ^inisrësota de partir ^crsHoOnBde et Zâmdepoor
I» maintenir les afEûres par deb, tonl que possible
j» sera, ajrani délibén defÊÎn ilieeq m^a sépmlimFe n
p 4;
A quelques mois de là , noa^elle crise. Hoeriem
se rend.
\jft Prince aTOÎt toot îail poar la secoarir. 11 nV
^fHt cessé de prier ses frères , qui certes ne se relâ-
cl^rtent point y « à vouloir employer tous leurs sens
n et mr>yens pour désassièger la ville de Haerlem v
f p. 88y« tf Ce seroit grand dommage et faict de con-
I» science de laisser ainsy périr tant de gens de bien »
(p' 7^)' ^ ^^ yo\ï% laisse penser la honte et confu*
n %um que ce seroit de laisser perdre une ville qui
^ %e%\ mainleniiz si vertueusement et le desplaisir
• que nous en recevrions oultre la disréputatiao »
(p. gS). « Son Exe. est party vers Ijeyden , pour il-
1 lecadviser des moyens que Ton polroyt tenyr pour
» aider œste pauvre ville de Haerlem , estant résolu
■ de mètre le tout pour le tout, prenant Dieu pour
• son aide » (p. t53 et i6i).
0 avoit voulu payer de sa personne. Le désir
eiprès des Etats Fempécha de prendre pari à
un dernier effort (p. 169). Toutefois cette • en-
« treprinse » qui n'aboutit qu'à un terrible échec ,
étoit «très hasardeuse et entièrement contre son
• opinion» (p. 175).
« Toute nostre conservation et salut , » disoit-il ,
« gist en célérité 9 affin que la ville de Haerlem puisse
> estre secourue. Que si cela ne se faict bientost ,
•je voy cest affaire venir en ung piteux estât a
(p- 87). c Nous tomberions en ung estât misérable
>à eause du desconfort du peuple, voyant que
• n'avons en si longtemps peu secourrir une ville
> qai a si bien faict son debvoir ; vous entendez as-
>sez quelle en seroit la conséquence; certes non
> aultre que celle que j'ay dict » (p. 88, sq.). « Il est
> fort à craindre que, si ne la secourrons de bref,
• Doustomberonsentre' grans inconvéniens Jequel
■ es lrê«(?)
LXVIII
» polroyt attirer nostre totale ruyne» (p. i^g)s
Eh bien! Haerlem succombe. Le découragement
est général : à voUs povez penser la perplexité où
» ils [sont] voyant aller leurs affaires de ceste sor-
ji te....; les coeurs des liabitans de par deçà s'affbi-
a blissent de plus en plus, les couraigesse perdent^
» plusieurs se retirent , et les finances sont espuisées ,
» tellement que ne nous reste quasi moien quelcon-
D que pour .soustetiir longuement ]» (p. 176, eisg.):
Mais regardant au Prince qui écrit ces lignes , que
voyons nous? Résignation ^ et déplus confiance en
Dieu et redoublement d'activité. « J'avois espéré
ju vous envoyer melieures nouvelles de la ville de Haer-
» lem; et toutesfois, puisqu'il a pieu autrement à ce
» bon Dieu , nous fault conformer à Sa Divine volon-
» té : je prens ce mesme Dieu en tesmoing d'avoir faict
» selon mes moyens que me sont esté donnez toiit ce
j» que m'a esté possible pour [la] secourir. Et n*ay ob-
^ mis chose quelconque que j'ay estimé pouvoir
» servir à ung si bon effet» (p. lyS). Le Dieu fort
est son allié (p. 178), et il ne songe qu'à employer
les ressources qui lui restetit; a rendant toute la
» peine du monde pour trouver aident, à fin de
» pouvoir remectre noz gens en ordre et dresse?
w nouveau camp » (p. i8j , in f).
I.XIX
Voyonsencore. — Après les revers (juelqucs succès;
on respire: mais ce nest qu'un instant. L'Espagnol
e»vabit presque toute la Sud-Hoilande; le Piînce va
se trouver cerné. Que fait-il? «H semble que les
«ennemys sont délibéré d'assiéger ceste ville de
■ Delfl, et que par là me seroit osté le moyen de
■ tenir plus aulcune correspondance avec vous , ny
• aussy avec les atiltres villes.... le sçay bien que
• plusieurs trouveront assez estrange si je me laisse
• euserrer icy dedans ; mays , tant pour garder mon
■ honneur que pour ne décourager le peuple icy
• que ailleurs, a esté trouvé bon q^ieje ne bouge
• d'icy dedans» (p. a4i etsq.).
Venons en aux nouvelles preuves de débinlércs-
semenf.
SoBvent on a cru que le Prince noumssoit la dis-
corde pour en profiler. On pourra se convaincre
qa'en faisant la guerre, il désiroit la paix.
Qu*exigeoit-ii? « Une paix bonne et asseurée, telle
• qu'elle soit à l'advanchement de la gloire de Dieu ,
•contentement de S. M., bien et repoz de ses siib-
•jectz» (p. 1299). « Ne voy autres articles à propo-
*ser, sinon, que la religion Réformée, selon la pa-
• rollc de Dieu , et l'exercice d'icelle soit permis, et
J >
L\X
r> puis la Uepublique d tout le pa\s remis en sesi
« «anciens privilèges et liberté , et que pour cest
» elTecl les eslrangers et nomuiément les Espagnols
» qui sont en quelque Gouvernement ou sol-
"o dats , ayent à se retirer Que si Ton nous
» veut octroyer ces points et bailler bonne asseu-
» rance d'iceux. Ton verra par effect que je ne dér
» sire rien tant que la paix et le repos publicq et
» que ne suis opiniastre pour suyvre aucune mien-
» ne opinion contre ce qui seroit raisonnable »
(p. 5o).
Ce n'étoit pas trop exiger. Les Députés de l'Em-
pereur à Francfort eux-mêmes ont déclaré au Comte
Louisqu'avant tout il faut s'accorder sur deux points;
que rinquisitioii soit abolie et le Gouvernement des
Espagnols fnii (p. 106*^). Plus de régime étranger;
telle étoit l'opinion aussi du Landgrave Guillaume
et de l'Empereur Maximilien (p. 2286).
Mais ces points comment les obtenir? Comment
surtout avoir des garanties suffisantes de leur exé-
cution ! L'Electeur de Saxe nullement porté à consi-
dérer la cause des Pays-Bas sous un jour favorable,
avoue écrivant à Guillaume de Hesse que ce doit
être là un bien grand obstacle, surtout après que
le Duc d'Albe a violé envers plusieurs villes la foi
lAM
jurée (|). 32*); le Laiidgrnve lui répond: «Je ne
saurois trouver de moyens ni d'assurance pour un
pareil traité, surtout dans ces temps pleins de
tit)mperie, et à cause du souvenir récent de Ja
perfidie envers TAmiral >(p. 37*).
Le Prince avoit raison de dire: «Toute la difH-
culte gist au poinct de 1 asseurance pour les exem-
ples passés et plusieurs fois réitérez , aussi pour
tant de serments qu'ils ont fait de ne tenir nuls
semblables contracts y et mesmes pour ce qu'ils se
persuadent d'en pouvoir estre absouts par le pa-
pe, et pour cette cause n'estiment aucunement y
estre tenus; je voudroye bien que les Princes mes-
mes advissassent entre eux de mettre quelques
moyens en avant , sur lesquels nous peussions es-
tre bien asseurez; veu que de ma part je confesse
de n'en pouvoir trouver nuls, au moins qui pou-
roient aucunement estre acceptés du Roy: pour-
quoy je vous prie d'y adviser, et si Ton trouve que
la cliose soit faisable, je ne faudray à y condes-
cendre pour ma part, et y induire les Estats du
pays tant qu'il me sera possible » (p. 5©, 5i).
G>nnoissant le Roi, le sachant inébranlable en ce
qui touche les intérêts du Papisme, il craint, non
sans motif, que les ouvertures (racconnnodemenl:
I Wll
ne soieiil « sinon ruses.... Aussy ne piiis-jc nicper-
w suadcr qu'il voudra jamais contracter aucune pai«
n avec ses soubjects, si ce n'est soubs forme de
M |)ardons » (p. ii4)* ^ Lies eimemîs samblent de
y rcdief mectre la paix en avant....; le tout ne le
M (ont que pour nous tromper et endormir.... , et
M nous prendre peult-estre au dépourveu » (p. aSi).
Celui qui veut éluder une conciliation , que Tait-il ?
.\ mesure que Tennemi devient traitable, il devient
exii^ranl; augmente, modifie ou dénature les arti-
cles <|u'ila proposés. Le Prince ^ après avoir fixé con-
sciencieusement la limite, ne prétend pas la dépas-
ser. En juin, se rapportant à une Lettre écrite en
février , ¥ Quant aux conditions... ne sçay aulire pied
» que l'on-poroil prendre» (p. iSy). Et en novem-
bre: (t Quant aux conditions de paix que nous vouU
» drions mettre en avant, je vous en ay aultre.foys
» escript et n'en sçauroys encore présentement pro-
» poser autres, sinon que, retirant les Espaignoiz et
» aullres estrangers hors du pays, Ton nous accorde
Il libre exercice de la parole de Dieu selon Son com-
» niendement, avec restitution des droict/., privi-
1^ lè{(es et anciennes libertez du pais, pour ainsj
p faire vivre les subjects de sa Maj. sonbz l'entière
I- obéissance d'ieelle » (p. ^^^7).
LXMiF
Il y a encore le témoignage non suspect de Scbon-
berg. « Le Landgrave a faîct tout ce (|u'il a peu poin*
dégouster le Conte Ludovicq de la pacification des
Pays-Bas; niais le Conte luy a dict rondement que
ce n'est en sa puissance d'empêcher le Prince son
frère, ni les Estas, qu'ils n'y entendent; si ce n'est
que bien tost... on entrast au partyque sçavezavec-
ques le Roy »(p. 5a*). Et ailleurs : « Je cognois à tou-
tes les actions, négociations, et déportement s du
Conte Ludowig qulls sont résolus (pour le moins^
bien fort enclins) à emhracer uiie pacification au
Pays-Bas, moyennant qu'elle soil<|uelqiie peu ho-
oorable et qu'ils y voyent de la seureté j» (p. 46^).
Que s'il pouvoit encore y avoir quelque doute,
rappelons nous ce que la position du Prince avoit de
décourageant et de critique. Pourvu que le Koi of-
frit des conditions lolérables, que pouvoit-il dési-
rer de plus? « Quant à la poursuite... pour avoir la
» paix , je le trouverois fort bon , mais je y vois pe-
• tite apparence » (p. aag). « Je vous prie de mettre
9 par delà au plustôl ordre, afin qu'il y soit remédié
» par une paix ou par une bonne levée pour nostre
» secours, n'estant aultrement possible de mainte-
m nir plus longtemps » (p. a85). « Je vous piie de
» tenir la main à ce (|ue..., si c'est à bonne escient
LXXIV
» que Ton propose, que nous en puissions bientosi
» avoir quelque résolution, considéré que de jour à
» aultre nous nous trouvons plus bas des moyens et
» de crédit, et semble impossible de le soutenir à
» la longue » (p. 1 14)- L acheminement vers la paix
étoit pour lui une ùonne nouvet/e (p. 7a). — A cha-
que instant il étoit près de périr: un traité honorable
pouvoit le sauver. Ck)mment n'eût il pas désiré voir
couronner ainsi ses pénibles travaux?
« Vous savez assez , » écrit le Prince à ses frères ,
« que mon intention n*a jamais esté, et n'est enco-
» res de chercher tant peu que ce soit mon particu-
» lier; ains j'ay seulement aspiré et prétendu à la
9 liberté du pays , tant au faict de la conscience
» comme de la pc^ice^ que les estrang^s ont tâché
i> d'oprimer i> (p. 5o).
c( Le Prince, » écrit l'Electeur Palatin , «est intime*
» ment convaincu qu'abandonner une cause commu-
» ne à tous, et qui concerne la gloire et la Parole de
» Dieu aussi bien que Ja liberté du pays, seroit per-
» dre son honneur^ sa réputation, et une bonne
» conscience, le plus grand trésor sur la terre, et
» jeter honteusement les pauvres sujels des Pays-
» Bas dans ia gueule du tyran » (p. 1^9^).
LXW
Le Comle Louis, dans un Mémoire à l'Electeur
de Saxe , où îi justifie la conduite du Prince , s'ap*
puye sur des Faits: « Il Ti*est pas né sujet, mais ap-
■ partientaux Etats de TEmpire;... il s'est retiré
• devant son Maître, quand celui-ci a usé de
» violence, sans admettre personne à se justifier. Il
• n'a pas voulu retenir Anvers, Malines, Amster-
• dam, Valenciennes, toute la Hollande^ la Zélan-
• de, et FArclievécIié d'Utrecht , qu'il avoit entre les
• mains. Dans le sentiment de n'avoir rien fait
• de condamnable, il n'a pas songé à mettre son fils
• et ses biens en s&reté. Il a toujours agi au su et avec
> Tavis des Princes et Electeurs. 11 n'auroit jamaifr
• songea retourner dans les Pays-Bas ^ si on ne l'y eût
• appelle» (p. 1^4*).
Et j si l'on se défie de cette espèce de note dîplo*
oiatique , lisons ce que les frères du Prince , lors
même que rien ne les porte à dissimider, lui
écrivent: «Nous qui entrevoyons les obstacles que
' vous avez à combattre {mr sa wm den saclien etwas
> ii'<irzca),pouvonsjusqu'àun certain point, apprécier
> vos soucis , vos peines , \ros labeurs ^ vos périls ;
> d'autres ne sauroient s'en faire une idée. Toute-
» (ois, puisque cette cause et cet oeuvre ne sont pas
9 des lio»nies, mais de Dieu; que vous ne vous y
LXXVi
» êles pas ingéré de vous-même, niais que leToiil-
n Puissant vous a appelles vous traînant^ pour ains»
» dire, par las cheveux ; que vous avez visiblement
» i^prouvé , dans vos travaux et par des effets mani-
>>festesy le secours, la grâce, et le pouvoir nierveil-
»leux de rEtern^I, nous devons tous L'en reiner-
ï^cier vivement y nous réjouir de Sa protectioi>
»iL paternelle et nous y confier,, malgré tout ce que
» nous croyons appercevorr de difficultés et de
» dangers» (p. asso).
On est forcé d'en convenir; les motifs du Prince
ei la cause de la guerre se résument en une seule
cause et en un seul motif, la défense de la religion.
Cétoit.Ie but. Quelquefois sans doute il semble pla*
cer le maintien des Privilèges sur la même ligne ; il
ne met pas toujours le Prcrteslantisme en avant;.c'est
qu'il vouloit tenir des voies de conciliation ouvertes,
ctméuagerlasusceptibilitédu Roi et des Catholiques;
c'est qu'il vouloit rallier ceux-ci autour des libertés
communes, llétoit du même avis que Maruix : « Qui
» ^considérera toutes choses de près, trouvera à la
» vérité quelagrandeet continuelle rigeur que l'on
» a usée à l'extirpaiioade ceste religion {>our laquelle
y» si longtemps nous avons esté persécute/., a esté,
» aussi bien pardrc^à comme par toute iaChrestien-
LXWII
> lé, la seule el uuique source et ]e motif |)t'inci|>al
» de Taltération du peuple, au moieii de laquelle
» oonsécutivenjenl ont esté causez tous les désor-
» dresy dont la lettre de vostre Excellence faict nieu-
» tioD. Ce que mesmes Ton a par cy-devant veu et
» trouvé par expérience du temps de noz ancestres,
• toutes et quantes fois que Ton a voulu par moyens
> si violents remédier à une chose qui de sa nature
« ne se peult extirper par violence, ains seulement
» par persuasions el enseignement h » (p. 2288).
Après avoir vu le désintéi*essement , remontons
à la source. Le Prince avoit une véritable piété.
Nous avons remarqué dans les Tomes précédents
que sa foi s'affermissoit à Técole d^i malheur. Ici
eocore des épreuves non moins rudes produisent
les mêmes salutaires effets.
Il se range parmi les Calvinistes (p. 226). Etoit-
ce parceque leur opinion sur quelques articles de
foi lui sembloit plus Biblique que celle des Luthé-
riens? C'est diflicile à dire, et peu important
à savoir. Sans doute les préventions du Prince
contre les Calvinistes avoient graduellement dis-
paru. Du reste, quoiquHl n'aura pas ignoré les
différences entre les Protestants, (|tii malheureu-
LXXTIIJ
seroeiit îiiMuoient beaucoup sur lu politique,
il nous semble peu probable qu'il les ait pro-
fondément étudiées. Il attacboit un grand prix , non
à ce qui sépare , mais à ce qui unit les véritables
Chrétiens. Il savoit que tous ont péché et qu'ils
sont entièrement privés de la gloire de Dieu; étant
justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemp-
tion qui est en Jésus*Christ. Il se confioit unique-
ment en Jésus-Clirist crucifié, de tout temps un
scandale pour les Juifs et une folie pour les Grecs ,
mais de tout temps aussi Christ, la puissance de
Dieu et la sagesse de Dieu ' •
En juillet 1573 l'Espagnol est presque maître du
pays. Les capitaines du Prince ne voyent nul moyen
de salut. Us exigent qu'il déclare quels sont les Pc-
' M, Sc/tlosser, IJ, p. u , observe f|tie presque jamais le génie et
la gi-anilcur n*on' été unis ù la moralité Chrétienne, n Wir ûbrigen
» Mensclien... haben deti Trust dass GenialilMt iintl («roszemit der...
^chrîsUich apos^oUschen,.. MornUîàt fasl nie vereinigt gefunden
s weixlen. « Espérons qu'un jour il fera une exception en faveur
de Guillaume Premier. — Il est vrai que, quand il s'agit d'uoe
iiianirestation un peu franche d'opinions religieuses, il n'admet
pas aisément de la sincérité. <• Wir hoffen dasz es nicht in Uolland
w wie in Dcutschiand ist, wo man mit der Frômmigkeit nach
l'Gunst, Besoldung, Stellen nnd Orden jagt » (p. i3). Il sei*a
permis de révoquer ces accusations contre l'Allemagne en doute ,
du moins dans leur généralité ; et quant à la Hollande, si kt^
Si'/iivAser veut prendre des iuropualions, il sera plciiiomenl rasr-
sure a cet égardé
LX\IX
teutats dont ralliaiice te fait persévé)*cr, Jorsqu'îl
q\ a plus aucune chauce de succès. « Quand j'ai
» entrepris de protéger le^ Clirétiens opprimes, j'ai ,
dit*il f «préalablement traité alliance avec l'Ëternel,
• le Dieu des armées, dont la main forte et puissante
• saura, quand il Lui plaît, les délivrer» (p. 178):
réponse connue, mais qui devoit, ce nous semble,
trouver place dans notre Recueil.
Après des nouvelles favorables sur les disposi-
tions des Princes d'Allemagne; « Je remercye Dieu
■ de ce qu'il Luy plaist illuminer les coeurs de ceux
a que vous me dictes p^ir delà... Le Seigneur Dieu
• bee le tout réussir à Sa gloire et au soulagement
■ de Son pauvre peuple » (p. a45). « L'issue est en-
» treles mains de Dieu; ne savons s'il Luy plaira y
9 donner Sa grftce » (p. ^^6).
A rapproche d'un nouveau danger: «Comme il
• semble que les ennemis sont résolus de tenter
» encoires une foys la voye de force pour ravictuail*
» 1er Middelburcb, je vous prie de faire faire par-
« tout des prières à Dieu , afin qu'il Luy plaise nous
> regarder en miséricorde , sans nous laisser tom*
B ber en telle extrémité, qui causeroit indubitabie-
B ment par trop grande effusion de sang »; (p. SaS).
Après une victoire: « Je ne peulz obmettre devons
L\XX
0 advertirei) diligence le grand heur qu'il a pieu à ce
» hou Dieu nous envoyer» (p. 120^). Ensuile quand
il a terminé le récit: a Et puisque c'est le Seigneur
» Dieu, le Dieu dy-je des armées seul qui nous a
)i» donné ceste victoire, la raison veult aussi qu'à Luy
i> seul nous en rendons grâces, avecq ferme espoir
» que ce ne sera la dernière victoire qu'il nous don-
» nera, et qu'il deiïendra et maintiendra ceste tant
» juste et équitable querelle, maugré qu'en ayent
» tous ses ennemis » (p. 122^).
En terminant le Tome précédent , nous avons
quitté le Prince h la St. Barthélémy ; nous le quittons
ici dans un moment pareil; après la bataille du Moo-
kerheide.
Cette défaite eut heu en avril i574*
Nous publions six letti*es écrites durant ce mois
par le Prince au Comte Louis. Nulle réponse ; nul
renseignement; ensuite des bruits vagues , confus;
rien de certain , rien de précis. Sept jours après la
bataille^ il écrit : « Je me trouve en la plus grand
» peyne du monde, pour n'avoir ep aucunes nou-
» velles ou responce de vous sur sept lettres que je
» vous ay escript depuis le x* jour de ce moys , el
» dont la dernière a esié du xviii* » (p. 372). Le 22
LXWI
il écrîl au (loinle Jean : a Je leur ay dépesché plus de
■ dix messaîgiers , mais loutesfois je n'ay jamais peu
• entendre aulcune nouvelle ny cerlilude » (p. 879).
On voit croilre à chaque fois ses inquiétudes el ses
anxiétés.
Enfln le Prince ne peut douter 4e son malheur.
L'armée qu'on attendoit impatiemment, est en dé-
route; Icîs Chefs, deux de ses frères, ont péri. Cest
alorsqu'il écrit auComie Jean la l-ettre49a. Pour in-
diquer ce qu'elle a de touchant et de caractéristique,
il faudroit la transcriie presqu'en entier. On y re-'
marque une profonde tristesse, une résignation
parfaite , une persévérance et une activité que rien
ne sauroît rebuter.
« Nous sommes privez de ceulx sur lesquelz j'avois
■ basty tout mon espoir» (p. 391). Ce ne sont pas
uniquement des regrets sur des instruments brisés;
c'est une vive affection , un tendre attachement fra-
ternel. «Je vous veulx bien confesser ouvertement
> que j'ai la teste tellement estourdie d'une si grande
• multitude d'affaires, et mesmes de regret et de
» mélancoiie, pour la perte de Monseigneur le Duc
9 Cbristophore et de mes freines, lesquels je tiens
9 asseurément mortz, que je ne sçay :i grand peine
* ce que je faiz » (p. 3c)o).
LXXXII
11 ajoute imniédiatenient r « et touiesfois, si la
» volunté du Seigneur a esté telle, nous le devons
» porter patiemment « et ailleurs: « Je vous confes-
» se qu'il ne m'eust sçeu venir chose à plus grand
» regret; si est-ce que tousjours il nous fault confor-
» mer à la volonté de Dieu et avoir esgard à Sa di-
p vine providence, que Celuy qui a respandu le
» sang de sou Filz unicque, pour maintenir son
» Eglise, ne fera rien que ce qui redondera à Favan-
» cernent de Sa gloire et mainténement de Son Egli-
» se, oires qu'il semble au monde chose impossible.
» Et combien que nous tous viendrions à mourir ,
» et que tous pauvre peuple fust massacré et chassé,
» il nous faut toutesfois avoir ceste assurance que
V Dieu n'abandonnera jamais les siens » (p- 386 ,
387).
Cherchaut à réparer le désastre: « De mon costé
» vous pouvez estre asseuré que je feray à cet eflect
» le debvoir aultant qu'en moy sera et comme j'ay
y» fait jusques icy» (p. 388). «Je vous prie, de la
» meilleure affection qu'il m'est possible , d'employer
« tout vostre entendement et vos cinq sens à trou-
» ver quelque remède convenable » (p. 389), Ensuite
il développe son opinion, et entre dans beaucoup
de détails.
LXXXIII
Eiiliii il ajoMic: «Il me souvient à ce propos
de ce que aultrefois je vous ay dict , que ron
pourroit maintenir ce pays contre toutes les for-
ces du Roy d'Espaigne lespace de deux ans, mais
qu'alors aurions nécessairement besoing d'estre
secourus, oires que Dieu le peult maintenir sans
aullre secours, ainsy qu'il a faict jusques icy, mais
j'en parle humainement; et comme les deux ans
s'en vont de briefî expirer, il seroit plus que
temps que quelcques Princes et Potentats nous
eussent tendu la main; que s'il ne se treuveaulcun
de cesie volunté et que par fauUe de secours nous
nous allions perdre, au nom de Dieu , soit! Tous-
jours aurons cest honneur d'avoir faict ce que
nulle aullre nation n'a faict devant nous, assa-
voir de nous estre defTendus et maintenus, en ung
si petit pays , contre si grands et horribles eiTorts
de si puissans ennemis, sans assistance quelcon-
que. Et quant les pouvres habitans d'icy, délais-
sés de tout le monde, vouldroyent toutesfois opi-
niastrer, ainsy qu'ils ont faict jusques à mainte-
nant, et comme j'espère qu'ils feront encoires, et
que Dieu ne nous veuille chastier et du tout per-
dre, il cousteroit aux Espagnols encoires la moi-
tié d'Espaignr, tant en biens qu'en hommes, de-
LIXXIV
» vaut qu'ils auroient faict la (in de nous t» (p. 396,
597)-
Ce sont là des accents prophétiques. Et cepen-
dant le Prince, i>énétrant dans Favenir, restoii en
deçà de la réalité. Il ne prévoyoit pas que bientôt
sept Provinces seroient indépendantes; que leur
République, renversant la puissance de ses enne-
mis jusqu'au bout du monde, couvriroit les mers de
vaisseaux; que l'Espagne, a(Toiblie, humiliée, se
verroit réduite à sanctionner cette union; et qu'un
jour, menacée par la France, elle n'auroit que la Hol-
lande pour la sauver. Les bénédictions de Dieu en-
vers ceux qui Le craignent, surpassent les espéran-
ces de l'homme. Il réalise dans tous les siècles les
promesses qu'il mettoit dans la bouche des Prophè-
tes d'Israël. « Ceux qui te font la guerre, seront
» comme ce qui n'est plus. Car Je suis l'Eternel ton
» Dieu, celui qui te dis: Ne crains point, c^est Moi
» qui t'ai aidé... Ne crains point. Je t'aiderai, dit
» l'Eternel » '.
' Esaie, ch. /|i , v. la— 14.
CONTENU
tOME IV.
umi. Pa^.
1572.
CNrrOBEE.
3(*. 16(1), Le LaBdfrâTe Guillaume de Hesseà l'Electeur
PaUtio. La St. Barthélémy ne sauroit ren-
Terser l'oeuTre de Dieu. i4*.
• 17. G. de Schooberg à la Reine- Mère. Nécessité de
dissiper les craintes des Princes Protestants. 1 4*.
• 18. G. de Schonbergau Duc d'Anjou. Le Duc ne
doit pas donner occasion de croire qu'il fan)-
rise le Boi d'£spa§;ne. 1 5*.
• 19. Le même au Comte de Retz. 16*.
> 20. J. Schwarz au Landgrave Guillaume de Hesse.
Bcddition de Mons. 16*.
(i) N*. I— 15 (Lettres de Schonberg, du Duc Jean-Casimir,
de Henri Doc de Guise, du Comte Jean de Nassau, des Ambas-
sadeurs de Yulcob et St. Goard, de la Beine-mère de France , et
du Duc d'Anjou) se rapportent presqu'excinsivement aux négo-
ciations de la Cour de France avec les Princes Protestants d'Aile-*
depub octobre iS;! jusqu'en octobre iS'j%»
4 6
Î.XXXVI
LBTTAE. Page.
cccLxxxix. Le Prince d'Orange au Comte Jean de Nassau.
Sur TétaC déplorable des affaires. i .
CCC1.XXX1X*. Mémoire de Bernart , Seigneur de Mérode, pour
justifier sa retraite de Malines. o.
n^. 21. St. Goard au Roi Charles IX. 11 a fortement
déconseillé à Philippe II toute mesure de con-
ciliation envers le Prince d*Orange. i8*<
cccxc. Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau. Sur
le mauvais état de ta santé et sa prochaine
arrivée à DiUenbourg. 18.
c:ccxci. Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau. Sur
la désignatioD du Siegen comme lieu de re-
traite pour les réfugiés des Pays-Bas. 1 9.
NOTEIIBBE.
n^. 12. G. de Schouberg au Roi. Le Duc d'Albe pro-
teate ne vouloir aucunement molester l'Em-
pire; Maximilien II désire récon^Her le Prince
d'Orange avec Philippe II. 1 9*.
cccxcii. Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau. Il
lui mande son arrivée à Siboarg. ao.
n°. 23. Réponse de TEIecteur Palatin a Frégose. 20^
■ 24. St. Goard a la Reine- Mère. 2 1*.
» 25. De Vulcob au Roi Charles IX. Conversation
avec TEmpereur sur la St. Barthélémy. 2 1 *.
cccxciii. P. de Marnix, Seigneur de St. Aldegonde, au
Comte Jean de Nassau. Nouvelles diverses 22.
n^. 26. St. Goard à la Reine-Mère. 22*.
» 27. De Vulcob à la Reine-Mère. Opinion de TEm-
pereur relativement aux Pays-Bas. 22*.
• 28. St. Goard au Roi Charles IX. Entrevue avec
Philippe IL ttV.
» 29. Réponse du Landgrave Guillaume de Hesse au
Roi Charles IX. 25*.
» 3o, Le Duc d* Anjou à M' de Schonberg. 26*.
Lxwvir
Ptge.
rccxcir. J. Taffio au Comte Louis de Nassau. Relative à
un lieu de retraite pour les réfugiés des Pays-
Bas. i\
cccxcv. Le Comte de Nuenar au (x»mte Louis de Nas-
sau. Relative au Duc de Ctèves et aux affai-
res de la Gueldre et de la Hollande. 2 j.
DifCEVBftfi.
rxcicvi. >V . Zu léger au Comte Loub de Nassau. Négo-
ciât ici» trompeuses de la part de la France. 3o.
n*". 3i. St. Goard au Roi Charles IX. Le Docd'Albe
eo défaTeur. 27*.
cccxcYii. N. BruD^ock au Comte Jean de Nassau. Nou-
velles diverses, siège de Haerlem; affaires de
France. 33.
4I.CXCVIII. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nas-
sau. Il lui recommande I. de Baudringîen ,
député par les Chrétiens de France ver» les
Electeurs et Princes Protestants. /|0.
1573.
JAAVICR.
n*. 32. St. Goard à la Reine-Mère. La St. Barthélémy
acte prémédité. 28^.
ciccicix. David au Comte Louis de Nassau. Sur la diffi-
culté du pasMige d*Emden en Hollande; état
des affaires dans les Pays -Bas et en France. 4^«
C.V, \jt Prince d*Orange à W. Ripperda , Gouver-
neur de Haerlem. Promesse de secoui's par
tous les moyens possibles. 47*
n"*. 33. T^ Roi Charles IX à St. Go^rd. T^ St. Barthé-
lémy acte non prémédité. 28*.
FÉVRIER.
rni. Le Prince d^Orange à ses frères. Sur lt»$ rondi-
LXXXVllf
LBTTAB. Page.
lions auxquelles on pourroit conclure b
paix. 49-
n^. 34* ^* ^^ Schonberg au Duc d'Anjou. Tentatives
du Roi d'Espagne pour parvenir à TEropire. 3o*.
CDU Arrêt du Roi d'Espagne touchant certains
articles de l'inquisition. Nouvelles de France. 5a.
CDiii. Charles de Meyere au G>inte Louis de Nassau.
Il n'a pi\ s'embarquer d'Emden vers la Ro-
chelle. 53.
n^. 35. St Goard au Roi Charles IX. Dispositions de
l'Empereur ; gouvernement des Pays-Bas. 3 1 *.
cDiv au Comte Jean de Nassau. Sur les affaires
de Haerlem et de la Zélande, et les actes du
Prince relativement à la religion. 58.
MAIS.
CDV. L. von Embbe au Comte Louis de Nassau. Plan
pour surprendre les vaisseaux venant du Pé-
rou ; moyens de se procurer des tnunitions
et de l'argent. 67.
CDvi. Le Prince d'Orangé au Comte Louis de Nassau.
Conditions de paix ; nouvelles de Haerlem ,
et d'Anvers. 7 a.
CDvii. La Butte au Comte Louis de Nassau. Nouvel-
les de France. 75.
n^. 36. L'Electeur Auguste de Saxe au Landgrave Guil-
laume de Hesse. 32*.
». 37. Le Roi Charles IX à St. Goard. Il se défie du
Roi d'Espagne. 3a*.
» 38. Le Cardinal de Granvelle au Prévôt Morillon.
Affaires des Pays-Bas. 34*.
» 39. Le Landgrave Guillaume de Hesse à l'Electeur
de Saxe. Réponse au num. 36. 36*.
» 40. G. de Schonberg à la Reine-Mère. Négociations
avec le Comte Louis de Nassau. 37*.
LXXXIX
Page.
po. 4i. Le Roi Charles IX à [G. de Scbonberg]. Inten-
tions du Roi d*£spagne à Tégard des Pays-
Bas. 39*.
• 4 a. G. de Scbonberg au Roi. Relations des Princes
Protestants d'Allemagne avec les Huguenots. 4û*.
» 43. G. de Scbonberg à la Reine- Mère. Négociations
avec le Comte Loua de Nassau. 43*.
CDTiii. D. dcr Kercken et A. de Bleicker, Minbtres du
St. Evangile, au Prince d'Orange. Desseins
sur Anvers. yj,
D^. 44. G. de Scbonberg au Roi Cbarles IX« Voyage
de l'Electeur de Saxe vers l'Empereur. 49*.
• 4 S. Note du Roi de France et de sa Mère relative à
leurs intentions envers le Prince d'Orange. 5o\
ATML.
• 46. Le Président Viart au Roi Cbarles IX. Si"".
cDix. Le Prince d'Orange à ses frères Jean, Louis, et
Henri, Comtes de Nassau* Dispositions peu
favorables de rEmperetu*. 79.
CDX au Comte de Nassau. Ecbec près du Die-
merdyk : sortie de c«ux de Haerlem; nouvelles
de Zélande. 80.
■*• 47. G. de Scbonberg à la Reine-Mère. Intentions
du Landgrave Guillaume de Hesse. Sa*.
» 48. G. de Scbonberg au Rot Bonnes dépositions
du Landgrave et du Comte Louis de Nassau. 53*.
m 49» G. de Scbonberg. au Duc d'Anjou. Dévouement
du Landgrave. 54*»
» So. Le Landgrave Guillaume de Hesse à l'Evéque
de Munster. H lui mande que le Comte Loub
de Nassau a des conférences avec Frégose et
G. de Scbonberg. 55*.
9 5 1 . Avis de Morvilliers à Catbérine de Médicis. Il
conteille d'éviter soigneusement la guerre
xc
LETTEB. Page.
contre l'Espagne , tout en ménageant le Comte
Louis de Nassau. 57*.
CD XI. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
Il désire sa venue au secours de Haerlem. 83i.
n^ 52. De Vuloob au Roi Charles IX. L'Empereur
s*efrorce de pacifier les Pays-Bas, 70^.
» 53. La Reine-Mère à G. de Scbonberg. Le Roi dé-
libère sur les propositions du Comte Louis
de Nassau. 7o\
cDXii. Guillaume, Landgrave de Hesse, au Comte
Louis de Nassau. Négociations avec les i^-
chevéqnes de Cologne et de Mayence. 8 S.
MAI.
u". 54> Le Rai Charles IX à G. de Scbonberg. Inter>
rogaloire du Baron de Rbingrave sur une
prétendue tentative d*empoi$onnrment du
Comte Loub de Nassau. 71*.
cDxiii. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
Nécessité de secourir Haerlem ; succès en Zé-
lande. 87.
coznr. Pb, de Mamic, Seigneur de St. AMegonde , au
Comte Jean de Nassau. Succès en Zélande. 89.
CDxv. N. Brunynck an Comte Louis de Nassau. Nou-
velles diverses. <^2,
coxvi. Le Prince d'Orange au Comte Loub de Nassau.
Il insiste sur sa venue. 93.
n®. 55. Le Roi Charles IX au S^ de St Goard. Sur une
dépêche de l'Ambassadeur d'Espagne à Phi-
lippe II, relative aux négociations du Roi de
France avec le Comte Louis de Nassau. 72^.
i> 56. G. de Scbonberg au Roi Charles IX. Intentions
du Comte Louis de Nassau. 74**
V 57. G. de Scbonberg au Chancelier BruUrt. L'Elec-
teur d^ Sai^e a r^u à Vienne des impres-
\cr
Page.
sîons fâcheuses relatÎTement à la St, Barthé-
lémy. 76*.
cDivii. I^ Prince d'Orange à ses frères. Il insiste sur
lear venue. 9/1.
CDiviii. Le Comte Louis an Comte Jean de Nassau. Il
lui communique les nouvelles reçues du
Prince. 96,
GDMX. Le Landgrave Guillaume de Uesee au Comte
Louis de Nassau, Sur les moyens d'obtenir
la pais pour les Paya-Bas par la médiation de
TEmpereor 97.
cDiix". Guillaume, landgrave de Hesse» à Auguste ,
Electeur de Saie. Il l'exhorte à s'employer
auprès de l'Empereur pour la pacification
des Pays-Bas. 99.
coxx. Le Landgrave Guillaume de Hesse au Comte
Jean de Nassau. Disposition de l'Empereur à
négocier la paix; élection du Boi de Po-
logne. io5«
n*. 58, G. de Schonberg à la Reloe*Mere. Différend
entre l'Empereur et l'Electeur de Saxe. 77*.
• 59i Sl Goard au Roi Charles IX. Desseins du Duc
Jean-Casimir sur Besançon. 7 S*.
coxxi. Le Prince dX>range «a Comte de Nassau. Dis-
positions de l'Empereur; dangers d'un re-
cours au Roi de France. 1 1 3.
coxxi*. Instruction pour les députés du Prince d'Orange
vers la Cour de France. 119.
coxxii. Théodore de Bèze an Comte Louis de Nassau.
H désire l'intercession de l'Electeur de Saxe
en faveur de la veuve de l'Amiral de Coligny,
prisonnière du Duc de Savoie. ia4<
n^« 6o* G. de Schonberg à la Reine-Mère. Le Comte
Louis de Nassau se défie de la Reine d'An-
gleterre, et désire que le Roi de France prenne
xcn
LBTTB^ Vase.
tnfin uoe résolntion. L'Empereur travaille à
la pacification des Pays-Bas, 79*.
9^. 6i. G. de Schonberg à Mr. de Limoges. Il regrette
qu'on oe prenne pas de résolution dans l'ai-
faire du Comte Louis de Nassau. 80*.
CDXuii. Le Prince d'Orange à ses frères les Comtes Jean
et Louis de Nassau. Affaires de Haerlem;
nécessité d'un prompt secours; négociationa
avec le Boi de France. 1 29,
CDUKIT. D. Weyer aux Comtes Jean et Louis de Nassau.
Moyens de secourir Haerlem. 1 33.
n^ 6ra. Le Comte Louis au Boi Charles IX. 8i\
CDXXT. D. Weyer aux Comtes Jean et Louis de Nassau.
Conjonctures favorables pour résister aux
Espagnols. i43.
n». 63. Su Goard au Boi Charles IX. Tentatives de
l'Empereur pour pacifier les Pays-Bas. 90*.
CDXXTI. Ph. de Mamix au Comte Louis de Nassau. Le
lac de Haerlem occupa par les Espagnols;
reprise du Diemerdyk ; aiTaires de Zélande. 1 52.
n**. 64. J^ Boi Chyles IX à G. de Schonberg. Il faut
dédommager celui que le Comte Louis de
Nassau avoit voulu envoyer en Pologne. 91*.
» 65. La Beine-Mère à G. de Schonberg. Béponse au
n^« 60. 91*.
coxxvu. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
Pacification des Pays-Bas; afiaires de Fran-
ce; néoetsilé d'un prompt secours. 1 56.
JUILLET.
çoxxYlu* Ph. de Mamix , Seigneur de St. Aldegonde, au
Comte Jean de Nassau. Eut désespéré de
Qierlem* 160^
xciu
UITTBB. Page.
cDixix. Le Lan<lgrave Guillaume de Uesse à l'Electeur
de Saxe. Il demande son intercession auprès
du Duc de Savoie en faTeur de la Teuve de
Coligny. , 16 1^
n<^. 66. St. Goard au Roi Charles UL II se défie plus
ou moins du Roi d'Espagne. 921*.
CDXxn*. Mémoire relatif aux négociations avec la Cour
de France. i63.
CDXxz. Le Prince d'Orange au Comte Jean de Nassau.
lyéTaite et mort du Seigneur de Batenbourg. 169.
n^. 67. St. Goard au Roi Charles IX. Les Espagnob
désirent pacifier les Pays-Bas; la paix en
France les Inquiète. gZ*.
CDxxxi. La Comtesse Juliane de Nassau an Comte Louis
de Nassau. Elle désire garder sa fille Juliane
auprès d'elle» 172^
coxxxii. La Comtesse Juliane de Nassau au Comte Louis
de Nassau. Reddition de Haerlem; aflaires
domestiques. 173.
CDxxxiu. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
Détails sur l'expédition de Batenbourg et la
reddition de Haerlem. 1 7 5.
Aomr,
coxxxiT. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
Entreprise de l'ennemi contre Alkmaer; mu-
tinerie des Espagnols devant Haerlem ; prise
du château de Rammekens par ceux de Zé-
lande. 179.
CDXXXT. Le capitaine P. Turqueau au Comte Louis de
Nassau. Dispositions des réfugiés à Cologne;
entreprises projetées sur Maestricht et An-
vers, i83,
p^. 68. St. Goard au Roi. RempUcement probable du
Duc d'Albe par Réquesens* 9S*.
XCIV
LETTRE. Pk^e.
no* 69. O. de SchoDberg à la Reine-Mère. Nécessité de
donner promptement les secours promis. 96*.
coxxxYi. Le Comte Herman de Nuenar an Comte Louis de
Nassau. Il se plaint que les soldats du Prince
d'Orange se rassemblent sur ses terres. 1 87,
cDxxxvii. Le Prince d*Orange aux Comtes Jean, Louis,
et Henri de Nassau. Voyage do Roi de Po-
logne; aflairea de Zélande. 189^
p**. 70. Le Comte Lonis de Nassau à S. Bing. 11 rap«
porte ce que G. de Scbooberg lui a récem-
ment communiqué; les bonnes intentions du
Roi de France envers le Prince d'Orange; sa
sollicitude pour le maintien des libertés de
l'Empire contre les empiétements de la Mai-
son d'Autncbe; son désir qu'on des Princes
Protestants, ou bien lui-même^ put être élu
Roi des Romains. 97*.
SEPTEMBRE.
h 71, G. de Scbonberg [au Comte de Reti]. Disposi-
tions des Princes Protestants d'Allemagne. 107*^
to 72. Le Landgrave Guillaume à S. Bing. Sur les
propositions du Roi de France. ii5\
cDxxxviii. Le Prince d'Orange au Seigneur de Lumbres.
Négociations de France. iga.
coxxxix. Le Prince d^Orange aux Comtes Jean et Louis
de Nassau. Entreprises diverses; prise de
Geertroydenberg; affaires de Zélande, et
siège d'Alkmaer, 193.
LOXL. Le Seigoenr de Lumbres fu Comte Louis de
Nassau. Négociations en France: aflaires de
Hollande et de Zélande. 1 98,
r.DXLi. G. de Scbonberg au Comte Louis de Nassau.
Relative à des entreprises dans les Pays-Bas;
nouvelles diverses. 207,
xcv
UETTAE. P^^e.
D^. 73. G. de Scfaooberg au Landgrive Guiliaauiede
Hcsse. La Cour de France désire son inler-
œssioD auprès d'Elisabeth, en faveur du Duc
d'Alençon; bonnes intenlio|is relativement
aux Réformés. 1 16*,
OCTOBRE,
coxLiL Le Prince d'Orange aux Comtes Jean, Louis,
et Henri de Nassau. Mort de Taemerls;
siège d'Alkmaer ; requête an Roi. 212,
0^. 74* Le Landgrave Guillaume de Hesse à l'Electeur
de Saie. Sur les brigues de Charles IX. 1 1 8*.
> 75. De Vulcob au Roi Charles IX. Remplacement
du Duc d'Albe. 119*-
coxuii. La Huguerye au Comte Louis de Nassau. Il
Fexhorte à avoir soin de sa personne. 216.
coxLiv. Les Comtes Jean, Louis, et Henri de Nassau
au Prince d*Orange. AfTaires d'Allemagne en
rapport avec celles des Pays-Bas. 217.
0^. 76. Le Comte Louis de Nassau à Guillaume de
Hesse II lui envoyé une lettre du Prince
d'Orange relative au combat naval du 11
od. 119*'
76^ Le Prince d'Orange aux Comtes de Nassau.
Victoire sur le Zuiderzee. 120*.
cnxLv. Le Prince d'Orange aux Comtes Jean, Louis,
et Qenri de Nassau. Levée du siège d'Alk-
maer; victoire navale sur le Zuiderzee; en-
treprise projetée sur Groningue. 226,
KOTKJIBBB.
CDXLvi. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
Prise de St Aldegonde par les Espagnols. 3 3 1 ^
n*. 77. St Goard au Roi Charles IX. Parification
pi obable des Pays-Bas. 1 2a V
O^Vl
LBTTBB. Page.
n*". 78. Rapport du G>mte Louis de Nassau à l'Electeur
de Saie touchant lès affaîras des Pays-Bas. 1 a4\
» 79. Le Landgrave Guillaume de Hesse à l'Electeur
de Saie. ia3\
CDXLYii. ....à Louis de Nassau. Relative à diverses entre-
prises, a 3 a.
cDXLViii. Winandt van Breyll aux Comtes Jean et Louis
de Nassau. Nouvelles diverses. 234.
co^^Lix. Le Prince d'Orange à ses frères. Conditions de
paix ; nouvelles diverses. a36.
CDU Le Prince d'Orange au Seigneur de Lumbres.
Prise du Seigneur de St. Aldegonde. 239,
n^. 80. Le Landgrave Guillaume de Hesse au Duc
Jean-Casimir. Dispositions de l'Electeur de
Cologne. 1 36\
» 81. Le Landgrave Guillaume de Hesse au Duc Jean-
Casimir. Affaires de France. 127^
9 8a. Rapport du Duc Jean- Casimir à l'Electeur de
Saxe touchant les moyens de terminer la
guerre des Pays-Bas, en secourant le Prince
d'Orange d'une manière efficace. 127^
CDU. Le Prince d'Orange à ses frères. Relative à di-
verses entreprises, particulièrement celles
contre Groningue et Maestricht. a4o*
CDLii. Le Prince d'Orange au Seigneur de Lnmhres. Il
le prie de se régler d'après les instructions
qu'il recevra des Comtes de Nassau ses frères. a48.
CDLiu. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
Levée de Gleissenberger; l'ennemi affecte de
vouloir la paix. 25o«
coLiv. Louis de Boysot au Prince d'Orange. Sur la
prise de Reimerswael. aSa,
CDLv. Philippe de Lannoy, Seigneur de Beau vois, à
Monsieur de Manny, commandant de Rei-
merswale. iS^
ex VII
Page.
DÉCEMBEE*
CDLTi. Le Comte Louis de Nassau au Prince d'Orange.
Entrevue de Blamont: bonnes dispositions
des Rois de France et de Pologne , du Duc
d'Alençon et des Princes d'Allemagne. 278.
cDLTii« Le Prince d'Orange aux G>mtes de Nassau.
Affaires de Zélande: siège de Leide. Néces>
site d'un prompt secours. 281.
cDLTiii. Ph de Mamix, Seigneur de St. Aldegonde, au
Prince d'Orange. U insiste sur la nécessité
d'entamer des négociations avec le Roi. a85.
CDUX. Le Landgrave Guillaume de Hesse à l'Evéque
de Munster. Nécessité de mesures concilia-
toires envers les Pays-Bas. 294.
CDLX. G. de Schonberg à la Reine-Mère. Relative au
voyage du Roi de Pologne. 296.
coLxi. Le Prince d'Orange à Plu de Marnix, Seigneur
de St. Aldegonde. Réponse à la lettre 458. 298.
cDMi». Le Prince d'Orange au Seis^neur de Noircar-
mes. Il l'exhorte à employer son influence
pour la pacification des Pays-Bas. 3oo.
CDLxii. Le Prince d'Orange à ses frères. Aflaires de
Zélande. 3o2.
CDLxiii. Le Seigneur de Lumbres au G)mte Jean ou
Lonb de Nassau. Départ du Duc d'Albe. 3o5.
CDLXiv à.... Nouvelles de Zélande. 3o6.
cnLxv. [Ardein] au Comte Louis de Nassau. Affaires
de France et d'Orange. 309.
CDLXvi. Le Comte Louis de Nassau au Prince d'Orange.
Affaires d'Allemagne; préparatifs de son ex-
pédition. 3 1 3.
1574.
JARTIER.
rnix%i]. W. Zuléger an Duc Jean-Cabiniir. Détails sur
XCVIlî
LRTTEK. t>)igf.
les négocialîoos avec le Roi de Pologne et
ses inroistres. 3i6.
CDLXT1II. Le Prince d'Orange aux Comtes Jean, Louis,
et Henri de Nassau. Il insiste sur un prompt
secours. Bac,
r.DLxix. Le Seigneur de Lumbres au Comte Louis de
Nassau. Nouvelles diverses. 3a5
cDLxx. Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau.
Préparatifs de son expédition* 3a5.
f.oLxx*. Mémoire du Duc Christophe relatif à la levée
et au payement des troupes. 326.
CDLXX1. W. Zuléger au Comte Louis de Nassau. Nou-
velles diverses 328.
cDLXxii. Le S** de St. Goard au Roi Charles IX. Dispo-
sitions de Philippe II. 33o.
PÉVBIKR.
coT.xxiir. W. Tan Breyll aux Comtes Jean et Louis de
Nassau. Relative an projet de surprendre
Maestricht. 33a.
rnLXxiv. Le Seigneur de Lumbres au Comte Louis de
Nassau. Même sujet. 333.
cDLXxv. Le Conseiller £hem au LandgraveGuillaumede
Hesse. Entrevue avec l'Electeur de Cologne. 337.
cDLXxv*. Instruction de l'Electeur Palatin |iour son dé-
puté vers l'Electeur de Cologne. 341.
r.DLXxv^. Réponse de l'Electeur de Cologne au Comte
Jean de Nassau et au Conseiller Ehem. 34 1.
cnrxxvi. St. Goard au Roi Cliarles IX. Sur les intentions
du Roi d'Espagne. 3/|S.
cnLwvii. Le Landgrave Guillaume de Hesse au Conseil-
ler Ehem. Réponse à la lettre 47^>. 3^8
MARS.
CDi.xwiii. [G. de Jormiftcourt] au Capitaine de Val. Il
XCIX
LBTTEB. Page.
I*avertît de se tenir eD garde , à Rôermonde,
csoDtre les troopes du Comte Louis de Nas-
sau» 35o.
CDLkiix. Le Comte de [Retz] au Comte Jean de Nassau.
Il lui demande une entrevue et un sauf-
conduit. 352,
coLwx. St. Goard au Roi Charles IX, Entrevue avec
Philippe II, relative aux aiTaires de France
et des Pays-Bas. 353.
AVBIL.
cDLxxxi. Le Comte Louis de Nassau à von Linden. Sur
l'expédition d'un messager. 356.
GDMxiii. Le S^ de St. Goard au Roi Charles IX. AfTai-
res des Pays-Bas ; retour du Duc d*Albe en
Espagne; Philippe II désire Tamitié de la
France. 358.
cDLYXxiii. Le Prince d'Orange aux Comtes Jean, Louis et
Henri de Nassau. Préparatifs pour les rece-
voir. 363.
CDi.xxiiv. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
Il s'apprête à le recevoir; avis touchant le
passage des rivières. 368.
CDLxxsY. Le Prince d'Orange aux Comtes Jean, Louis,
et Henri de Nassau. A cause des di(6cultés
du passage en Hollande, il leur conseille de
se diriger vers Emden. 36^.
CDLXXXYI. Le Prince d'Orange aux Comtes Jean, Louis,
et Henri de Nassau. Il désjre ardemment re-
cevoir de leurs nouvelles. 37 u.
cni.xxxYii. Théodore de Bèze au Comte Louis de Nassau.
Sur les affaires d'Orange et la veuve de Co-
ligny. 373.
coLXXXviii. Théophile de Banos au Comte Louis de Nas-
sau. Affaires de France. 375.
c
LBTTEB. PJge.
cDLXxxix. Le Prince d'Orange au Comte Jean de Nassau.
Sur la défaite au Mookerbeider inquiétudes
relativement au sort de leurs frères. 378.
cDxc. Le Prince d'Orange au Comte Jean de Nassau.
Incertitude sur le sort de leurs frères; levées
des ennemis en Allemagne. 38a,
MAI.
CDxci. G. de Schonberg au Comte Jean de Nassau.
Moyens de réparer la défaite. 384*
GDXcii. Le Prince d'Orange au Comte Jean de Nassau,
n lui expose U nécessité de secours et d'une
ligue contre l'Espagne, les dangers de la Hol-
lande et ses ressources. 385.
ADDITIONS
TOME III.
pi 137. L 14. Matamma le Roy, Condé avoil épousé £léooore de
Roîe, soeur ulérioe de T Amiral de Coligny. Mezeraiy Y.
p. 4-
f. a8o L 8 et 38 1 . 1. 1 4. /. Mor. En 1 $69 on informe l'Electeur de
Saxe que la Princesse d'Orange vit depuis trois mois « in
» &ôln in dem Hanse Jobanns Mohren, des Prinsen Pfen-
» ningmeister: • v. Raumer, HisU Taschenb. i836, p.
i35. Il faut donc effacer la.note.de la p* 280.
p. 319. U 5 — 8. Le Prince croit que le Roi de Danemarck y pensera
à deux fois avant de le recevoir : cependant le Roi lui avoit
offert un asjle (Lettre 179). Mais cette oflre avoit été faite
en juin 1567; le Prince écrit en novembre 1569. Dans
l'intervalle avoit eu lieu l'expédition de 1 568, dont Maxi-
milieu II avoit été très irrité (Lettre 3o6* et 38o) ; et
c'est pour cela qu'il étoit à craindre qne Fi-éderic II ne
fut plus tout-a-fait dans les mêmes dispositions; ce
motif est indiqué : a à cause que je suis en la mauvaise
cil
« grâce de TEmpereur. » Cette appréhension n*a rien ctue
de fort naturel ; et c^est assurément , faute d'avoir fait U
distinction chronologique, que M, Schlosser affirme qu'il
y a ici une fausseté manifeste [eine offenbare Unwahrheit),
Heiii. Jahrb. i837 , p. 35.
p. So'i-^S lo. Voici le contenu des passages chiffrés.
Or quel coup de massue cela nous ait esté, n'est besoing
de vous discourir,
mon unique espo'r estoit du cosié de la France, — Vous
pouvez assez comprendre, combien cela ait reculés noz
aJl/aires,»,., encoresl il ineroyMe le dommage et reculemeni
que fen ay receu : car pour m'estre^ie sur T infanterie que
Cjédmiral m^aivit promis et estoit désjà preste , assavoir de
dix à douze mil bons arquebusiers^je n'ajf voulu me charfgtr
de beaucoup dir^ënterie mUmamie ^ qui mesmes n'est
guères utile pour le présent. — Les nostres , se voyant si
mal secondés et soutenus par les arquebuziers , en ont esté
saisis de telle frayeur ({n^ fay esté contraint tle les ram-
mener y combien que d'autre costé la faute de vii'res me
forpoit aussy de me retirer , ne sachant mesmement pour
lors que Dendremonde s*estolt encore rengée de nostre
costé. De sorte que à mon grand regret i'ay esté contraint
de laisser mon frère Louis encor assiégé^ à cause que, estant
toutes les avenues fort estroittement gardées , je n'at'oy
nul moyen de luy envoyer secours y ny mesme de luy
donner escorte pour le tirer hors delà^ veu singulièrement
que mes reytref me tant refusé tout-à^plal : donc ayant
entendu que mon dit frère peut encor soutenir le siège
quelques dix ou douze jours, j*ay trouvé pour le meilleur
de me retirer de par deçà , soit pour donher le branle à la
ville de Bruxelles ou d Anvers , et par ce moyen léser le
siège de Monts, ou eoupper les vivres au Duc, ou bien
pour charger le Duc d*ffolstein, — Quant an reste , je
vous prie de Touloir incontinent et au plustost que vous
sera possible, dépêcher le commissaire Scbaarts en France ^
•lin de faire eu toute diligence marcher les cinrq mille
cm
mr^haiiers vers Bemoiuir, .d'autaat que je ne sache /teu
plus commode Qu. no/is nov» polHots reaconinn,. De ma
part je ne trouvereye bon de propoa que de Sarbmc ilz
scemiisteni U Rin , partie à bateau , partie à pied : vous y
pourrét advber et user de toutte dilli^ence. — Quant à
Dieu von Sckonenbergy je voudroye Tolonliera mVn senir^
mais à faute de moyen je ne sauroy. que iuy maoder pour
te présent.
On est redevable de ee déchiffrement à la sagacité de
■Mm •mi M' C M. vav jdka Kbmp(i), avantageusement
connu par plusieurs écrits aur l'histoire Ecclésiastique et
k langue de notre pays.
TOME IV.
^ 38u I. 20w Ae /rèn bdiard du Itor, Henri d' Angoutéme , fits^
naturel de Henri IL
^ 45. X.^.Unicoiianynga» Les Etats d'HoUaode reconnurent ses
services: « de gœde wille en dienste die by dcsEe landen
• bewesen heefc • Besol. v, HoU, i57£i; p. 1 15 et 146»
■c S\, L 1 7 . C?. Âoch, 1 1 en est fait mention Tom. III. p. 38 1 . Anne
de Saxe fait savoir, en 1569, à l'Electeur de Saxe: « Sie
m babe nicbt eînen Stûber, und Gerhard Kocb, Bûrger von
» Antwerpen, der au K.ÔI0 lebe, habe ibr schon mehr-
• roab vorgescbossen , wolle aber , da ibm der Prinz schon
• ^,000 fl< schulde y ibr nichts mehr geben. » P'. Baumer,
JBUst, Taschenbuch, i8')6, p. i3i. Vers la même époque
« bat G. Kocb erkiârt es stânden ihm schon 60,000 0.
• aus: » LL p. i35.
p. 68. I. 8. Sorts, Dans un des nombreux libelles que M. Cirober
et Danjou ont jugé à propos de réimprimer, on lit: « Jac-
» ques Sore, corsaire notable et remarqué pour ses cruautea
» entre tous les pirates, étoit, comme il disoit , admirai
.1^ Voyez kanst' en Letterbode^ i836. Tom. I, p. 3i i — 3j3,
CIV '
9 de Navarre, souba raothorité de Jeanne d^Albrftl. »
jireh. car. de France^ VL p. 3oô.
p. 91. inf. Nous n'aTons pas même trouvé le chiffre, sans quoi
nous eussions eu recours à robltgeaooe de M, ▼. d. Kkxp.
p. 119. 1. 7. Le Docteur Tajaert^ En i58o premier Conseiller et
Pensionnaire de Gand , et député vers le Duc d*Aojou \
A?r, IL ai4\
p. i33. 1. i9./>* Weyer. Au servicedeTEIecteur Palatin: « Ambt-
man von Leuttem ^ » (MS.).
p aSo. U 24. Calabari, Personnage inconnu. Dans les Mémoires de.
Manay^ L p. 169, il est question d'un Sieur Caluarts*eq
retournant trouver M. le Prince d'Oraiigç après le fait
d* Anvers en i5S3: apparemment le même qui , en mars
16769 communiqiie, ep qmi)ité de Commissaire el par
ordre du Prince, avec les Etats d*Hollande, sur les affai-
res d'Angleterre: HesoL r. UolL 1 1 mais 1 576. p. 1 1 . Il se
pourroit que^ comme YillierSy Tafin , et autres, le minis^
tre Calabart eût été emplové dans des affaires politiques.
p. 234* L7. En 1546 un Winandt van Breyl étoit Gouverneur df
la Frise.
p. a4i. 1. ai. Du Camdin. Cet endroit,dont le nom se trouve deux
fois très distinctement écrit, est inconnu. Mon ami M^
BoDBL Ntevhuis, qui m'assiste dans la correction des
épreuves avec le zèle , l'exactitude , et la persévérance qui
le distinguent , s'est adressé à ce sujet à M*^ H. O. Fritr ,
Archiviste à Groningue; ce n'est pas en vain qu'on
a eu recours aux lumières et à l'obligeance de cet homme
savant. D'après lui, puisque l'endroit, d'abord étoit
assez considérable pour qu'il y eut plus de deulx mit
last de blefi^ ensuite se troovoit dtns le voisinage
de Fernesum , de sorte qu'on pouvoit s'en emparer en mè-;
me temps, d'un chemyn, il semble devoir être question ou
d^Oterdum^ ou deden Dam^ nom qu'on donnoit alors et
que donnent encore les gens du peuple à Appîngadam.
M*^ Feith penche pour le dernier avis. Celle viHe est i^
' Latttern, KaiscrslaOtcra.
cv
vne heure de Fannsmn , sur le cbemio de Groniogue ,
e« faisoit à cette époque uo commerce assez considérable.
Il ajoute que, s'il y afoit quelque ressemblance entre tes
noms , on pourroit aussi songer à Drifzyl , situé si près de
Farmsum que le Duc d*Albe avoit projeté de réunir les
deux endroits en une seule et même ville.
». 2S2. L 2a. L, de BoUoi. Il fut arrêté environ quatre jours après la
mort de Tadmiral (Culigny) à Mézières, par ordre du Sei-
gneur de la YteuTille. *I1 avoil apporté plusieurs lettres en
» France de la part du Prince dérange.... Il confessa que
» scavoit esté luy qui avoit faiet entrer le Prince à Bulle-
» OMMide ' , et qu'il avoit incité ceulx de Malînes à prendre
» les armes. » jérch* cun YlII. p. 4*
■L 194. !• I. V£\*équede itunster. « Joliannes ei illustri Comituoi
» Hoieosîum familîa , Joannis et Margarilae Gu&tavi Régis
» Soectae sororis ûliui... yir excellenti ingenio et multa-
9 rum linguarum cognitione ornatus. » Thuan^ HisL III.
65. F.
fk, SiS. 1. 7. M. dt PJàmc. Les Papistes se défioîent de lui. Quand ,
lors du retour de Heori III en France^ on délibéra sur la
conduite à tenir envers les Protestants, il ne fut pas admis
au ConseiL * Res in consistorio secrettore agitata..,., cx-
clnso indePibrado ut suspecto. • lAunn.^Bisi. III. 35. A.
^ SaS. Lettre 470. Avant ces lignes autographes on lit , de la
main d'un Secrétaire, ce qui suit:
Mein ganta guttwillig dienst, sampt allem gutenjeder-
zeit zuvor , wolgeporner freundiicher lieber Bruder. E. L.
schreiben hab ich entpfangen, und inhalts verstanden;
will E. L. drqfl* freundtlich nicht bergen das aile sachen
so** viet mûglich und iiienschlich underliawet und gehand-
let werden , und nur in deme beruhen was £. L. bey dem
bewusten manu ausgerichtet und erhalten haben ; dan oh ne
das mag nichts gewisses vorgenommen und in das werck
bracht werden, sondern^ roan mues alsdaun den gantzen
< HvrciBondc, Uocrmoiide. ' so — nur. Autographe. ^ souiicra — cndcrcii.
Autographe'
CM
ahosobUg eoderen. £• L. wiU ich aucb oiobt verlialteo das
JobaoQ voo Berniogkhausseo diesaen lage bey mir ist , uni
angeveigt das voo dem Heraogen von Gûlicb ibme da&
Ki*eyAZ-oberateD-Ainpt angebotteo sey worden. Dweil dan
E. L. wisKen das ich deoselbigeo aucb in meioer verzeicb-
nûs biebeTor vorgescblageo babe, wlll voooôUien seio das
derjbenige so von noaert wegen uff dem kreysztagk erecbet-
oen 80II, oit allein seine stim gemeUen von Bemingkhaus*
zen gebe, aondern das derselbîge aacb bey andern dîo
uoderbawung Ibbe, damit ibme die meîsten stiromen zu~
fallen môgen ; dann > ehr das aropt vor gewtsz belt , so vere
wir im belCTeD wollen. Dan E. L. wiszeo was un^ an die-
sem man gelegen. Hab E. L. , necbst empCelung des Hôcli-
sten, nit verbalten vrollen. I><il^/n Siegen , den ai'**> Ja-
nuar A^ 74.
p. 334. I. 2. Jean Qnoiteur. Sans doute le même dont il est fail
mention p. i84;«/<^âii Guotenne^ marchao delaigne à Ai&.»
p. 363 et 364. La prudence^ qui combine , n'exclut pas la trop
grande împétuosilé au fort de Faction , (^ scbier al le veel
• stoulbeid in het vecbten « » voyez ci-dessus, I. p. 4^^ «
dont nous*mémes avons cité un exemple (III. p. 3a4).
Mais il y a loin de là au jugement téméraire et faux de
Sckilhri <c Ludwig war nie mebr a!s ein Abenteurer. * On
peut appliquer à Louis de Nassau le témoignage que le
grand Condé donna ^ api'èa la bataille de Sefief» à Guillau-
me III; vieux général d'armée en tout, excepté qu'en s'cx-
possnt au péril, il est jeune soldat.
p. 392. I. avant-dern. Peui-tkre. Ceci devient certain : D. de
Scbonberg étoit le chef de la troupe; T. III. p. 4^^*
p. 10*. n°. 9. « Ceux de Guise, après avoir induit le Roi Cliarlos
w à se défaire de ceux de la religion,... Grent les douset les
• piioiables en tous les lieux de leur authorité. ■ 3fêm. rie
MornajTy I. 435.
TA II
p. 5o*. U a6. «sans le sçcu dcl Roi.» Néanmoins dans le Mémoire
mentionné p. 899 on lit: « Mein broder GrafT Lodwich
» bat, mil wiszen und willen des Rônip auszFranckreicb,
» Bergen und Vakencin eiafpenommen. »
p. 5i*. 1. 10. Fiart. Président à MeU. Journal de H, III, T. I.
p. 545.
p. ii6*. n^. 73. Voyez sur cette intercession la lettie de Cbarles
IX à Scbonberg : /oiim. de H, IIL T. I. p. 544 > ^9* Le
Roi faiaoit alors la même réflexion «lue l'Ëlecleur Palatin :
« D'amener avec vous les Ambassadeurs par deçà... n*est
» nullement à propos , et sera bien mieux (afin que l'on
» connoisse.... qu'ib n'auront la boucbe faite d'autres que
• d'eux) qu'ils s'y acheminent de leurs Cours. »
ERRATA.
Tome III.
p. 79. 1. a^. [tliioys]. 1. thîojs. < Et iabis de U ptgc:
1 tiiioiâ* FlanMod {SâtUauién V. Aha , f. 75. «/ patshn).
p. ia6. 1. 19. le 14 sept» — Maurice rst né le i3 novembre,
p. aia. 1. dern. 127. 1. 17a.
p. a3i. t.. 8. lioQtaio. 1. Hootaio.
p. 355. 1. 9. moch. 1. nod).
p. 270. I. tg. Lembottrg. I. Lenboarj^ d
p. M i. 99. titefrau a. 1. ataegraa 3.
p. » U oote. oeodre. 1. cendre,
p. 43a. L a8. certain. 1. Certain (t).
i>. 5i3. 1. 6. i%\. L 3){5.
Tome IV;
p. 6. 1. 5. Vostre. L Yostre 1 Ajoatez au bas de la page: • Voslre —
service. Autographe.
p. 37. 1. 3o. Nardemi. 1. Nardeni.
p. 85. 1. 3. lea ArcbcTéqaes de Cobgoe et. I. TKvèque de Munster
et rElecteur.
p. 106. I. i5. et 107. 1. 16. pasz 1. paai. c. i d. passage (i).
p. xi5. 1. av. dern. après 74. ajoutes 84.
p. 139. L ao. gebareu; I. gebiren.
p. x6i. 1. a3. 44a. 1. 4aa.
p. 176. 1. a5. estant. I. estant [destitnet].
p. 187. I. i5. Mutricbt. 1. belangeodt Mastricbt.
p. 190. 1. 37. 167, sq. 1. 168» pq.
p. aa8. I. 6. Diep. 1. Diep i.
p. 33a. 1. 7. Ajoutes Madrid, 3 lëTrier.
p. 337. 1. la. Le cbanoelier. I. Le conseiller.
p. 341* 1* 7. Ajoutes Hcidelberg» x8 Febr.
p. 341. 1. 37. ereytt I. ererbt.
p. 375. 1. 3c. Montmorency. I. Montgonracry .
p. 38a. 1. av. dcm. cur. 1. car.
p. lia*. 76e 1. 76a
p. lai*. Le n.® 77 , du 6 nov. doit être placé après n.** 79, du 3 nov.
'1) Conjectore bien fondée, ce me semble, rt que je doi* à M.' BoftRf.
i\TarrHi7iR.
♦ LETTRE CCCLXXXIX.
I.e Prince fT Orange au Comte Jean de Nassau. Sur
rétat déplorable des affaires.
*/ Le Prince alloit se rendre en Hollande (Tom. III. p. 5i8.). iS^^.
Il se coQsidéroit encore comme Stadhouder du Roi, appelé à défeo- Octobre,
dre s<s Gouvernements contre la tyrannie du Duc d'Albe , le(|uel
a^oit roomentJinément réussi à tromper le Souverain. C'est en cette
qualité de ministre et réprésentant rlu Roi que rassemblée des Etats
de Hollande à Dordrecht Tavoit reconnu (Tom III. p. 471)9
qu'elle lui obéissoit , au lieu de recevoir les ordres du Comte
Maiimilien de Bossu , auquel la Duchesse de Parme et le Duc
dWlbe avoient con6é le pouvoir. Mais l'autorité ordinaire du
Slodhouder, soumis sous plusieurs rapports au Gouverneur-
Général , ne suffisoit plus au milieu d*une crise où c'étoit ce Gou-
lemeiir- Général lui-même qu'on a voit à combattre. Des pouvoirs
ettnordinaires étoient indispensables. Le Prince éloit en droit de
les eiiger ; car ro^iposition au Duc d'Albe et à ses officiers oblî-
gcoit , à moins de se révolter contre le Roi lui-mcmc , à obéir
au Stadbouder Provincial , comme remplissant dès lors, ad intérim
et par la force des choses , les fonctions de la Lieulenance générale,
et conséquemment , sans intermédiaire , la place du Souverain.
Toutefois le Prince préféroit que ce qui lui étoit du, lui fut
ofTprt, et la même assemblée , mettant en lui tout son espoir,
o'avoit pas hésité à Taccepter pour Chef de la résistance armée
cooire les Eôpagnob : Bor, 388*. 11 désiroit, dans des circonstances
4 I
— 2 —
iSnn, si difficiles et où les habitants deToient être prêts à tous les sacri-
Octobre, fices , se concilier la bonne volonté des Etats. C'est pourquoi il
leur avoit accordé, par Ordonnance du a5 août, une très grande
influence; se montrant disposé non seulement à maintenir les Cou*
tûmes et les Privilèges , mais encore à ne rien ordonner concernant
le Gouvernement du pays qu'après avoir pris leur avis. « Den Staten
» des Lands een goed genoegen te geven , dattel Land ordentelyk
» geregeerd mach worden. Hebbende tôt dien einde voorgenomen
» daer in niet 1% 4obb 4>(l* ordaooereu djia by adv^se van deselve
M Staten. » Bor, 4oo*. Cette influence devoit grandir et devenir un
pouvoir, à mesure que le principe de l'autorité du Prince , c'est à
dire k pouvoir Royal , alloit gradueUeracnt décroître et disparoitre
enfin , pour faire place à laSouveraiaeté des Etats.
La Hollande et la Zélande étoient le principal foyer de la résî*
sttnce. On y jKvok les commuiilcaiioiis libres avec l' Angleterre et la
Rochelle. Le terrain coupé et marécageux y offroît des facilités
nombreuses pour arrêter «t hatfcëler l'enneTni. Les habitants
avoient beaucoup de ressources pour subvenir aux frais de la
guerre^ ces provinces ayant depuis longtemps atteint, par le com-
nterce, un très haut degré de prospérité.
Monsieur mon frère. J'ay hier reeeu vosdre lettre datée
du 5 du présent mois , par laquelle aj esté bien joyeux
d'entendre le bon devoir que faites à solliciter ceux que
savez (i) ; à quoy je vous prie de vouloir continuer. Et
pourcest effet n'ay voulu obmettre de vous mander par la
présente plus particulièrement Testât des affaires surve-
nues depuis le partement du Duc Christoffle et de mon
frère Henry ; assavoir que , en partie la rendition de
(i) savez. Apparemment les Princes d'Allemagne; le Landgrave
de Uesse, l'Electeur Palatin, l'Electeur de Saxe, le Duc de
Branswiok.
_ 3 --
Monts, en partie la cassation (i) de mesreitres a telle- iS^a»
neot étonné les villes de tous costez, que je voy grand Octoftire.
changement de courages par tout, tellement que les
■deux affectionnez se trouvent fort esbranlez , non pas
tuit pour estre d'autre affection que du passé, comme
pour estre saisis d'une frayeur telle, que je crains que à
U fin je me trouveray seul et abandonné de tous costez,
m Dieu miraculeusement n j pourvoit. Car depuis que
Halîoes a esté remise entre les mains des Espagnols , qui
ODt saccagé toutes la ville lespacç de trois ou quatre jours,
ks guarpisoDS des autres villes ont esté tellement ef-
frayées , que les unes après les autres ont quitté les places
qui leur avoyent esté conunises. Car, incontinent que
jfestoje sorti de Ruremonde, les soldats lont abandonné ;
fcienple desquelz a si tost esté ensuiyy de ceux de
Waditendonc, lesquelz du commencement ne m avoyent
TOttlu recevoir dedans la ville, sinon avecq quelques
sept ou huict chevaulx, et puis après [ne] me voulurent
laisser partir sans estre payez; sinon après que ils ouirent
QB bruit que ] ennemy avoit esté voisin, lequel bruit, corn*
bien qu il fust faux, eut néamoins telle efficace que, quittans
leurs premières [erres], ilz furent contents, mesmes m*en
prièrent quen leur donnant seulement quatre ou cincq
cent florins je sortisse, me quittans au reste touts leurs
(i) cassation. « Het heeft veel luiden seer vreemt gedocht . . .
» dit de Pricce met so groten en schonen hoop voix in *t Laod
» gekomeo synde sonder daer iet anders mcde ult te rechten, die
• wedcr te Lande uyt dcde vertrecken , rnaér degene die hem de
» Mke beter verstonden en wel wbten dat de kosten van sodani-
> geo léger te houden , so licht niet en konden opgcbracbt wei*den,
» co §â£ solx geen wonder. » Bor , 4^8*.
i572. gages. Depuis ceux deGueldres, Stralen et autres ville»
Octobre de ce costé de Gueldres ont faict de mesme , et n'eut la
ville de Zutphen tardé d'ensuyvre leur exemple, si je n'y
fusse arrive le mesme jour qu'ilz avoient délibéré de la
quitter; et, non obstant ceux de Dotecuni,n*ont pourtant
laissé de faire le mesme ^ comme aussy ceux de Lochum et
de Oldenzeel [andres] , \h ou ceux d'Oudenarde et de Ter-
mundeont aussi quitté leur garnison. Bref, il y a plus déjà
quarante enseignes de gens de pied, de comte' faitavecceux
de mon frère Henry , qui se sont mis en une vilaine et
ignominieuse fuit, se sans savoir pourquoy, et mesmes
sans avoir eu nouvelles de la venue de Tennemy , déserte
que, si cecy continue, je ne voy nul moyen de maintenir
plus longtans les affaires. Bien est-il vray que j*ay mis
• quelque ordre à la ville de Zutphen , y ayant laissé environ
douze cens harquebusieurs Vallons, et Yselstain (i)pour
gouverneur, mais certes je me treuve tellement dépourveu
de- bonne harquebuzerie que en suis en grande peine et per-
plexité. Estant résolu de partir vers Hollande et Zélande
pour maintenir les affaires par delà tant que possible sera,
ayant délibéré de faire illecq ma sépulture. Parquoy vous
voyez combien il est nécessaire que , si les Princes d'Ale-
magne estiment que ceste affaire les touche, comme certes
elle fait bien grandement, que promptement et sans dilay
ilz mettent la main à i'oeuvre en m*envoyant secours d'ar-
gent et de gens , ou bien acheminant les affaires à quel,
que bonne paix, et mesmes il seroyt bou qu'ilz escrivis-
(i) Yselstain, Christophe d*Ysselsteio , un des Gentilshommes
confédérés : Te Water , III. p. 400.
' compte.
. 5 —
aent aux Ditcqs de HnUteia et Laueoliurg (i) et autres 1^73.
Colonelzet Ritmeistresà qiioy [tend] ce ilesseing desenne- "•^'""''c.
■tU; as&avuir: à la ruine totale de ceux de la religion, tant
en Aletnagne que purdeçâ , comme îl e&t assez notoire. Et
pour tant ilz les rappelk-nt à bon escient (3), nvee protes-
tadon bien
expre
i mal
advient. Touchant la
Rojne d'Angleterre j'y ay envoyé Boisot, maïs n'ay encor
nulle responce. Quant au passage dont ni'escrivez pour
les ar([uebiiziets , il n'est à présent possible leur assigner
antre, ûnon qu'ilz s'embarquent à Enibdeou Brunie ou
Hanbuf^ , et ainsi s'acheminent vers Hollande , veu que
UMU pauages sont serrez et inaccessibles. Qui sera
(1) f M^<»feti/y. OucdeS>ie~LciiiEnboiirg; voyez Tom.ni.p 313.
[t]fwpp.à h.eir. Dijt eu iSGq le Landgrave Guillauuie, iodigné
4i «e^aetk* Priaets prolcst«nl« pri>&enl service contrôles intéréls
&bnl^sîoa évanfiélique, iioit fuit uiif proposition à ce lujeu
• D» (••■BMBcheinlii'b scy , dasz weilcr der Pabtt nocl> die iliai
• wfcàpgeixlni Kôni^ mil ihrem KriegtvolL UeuUchland gcvrach-
t MH aryen , d> ihre Zuversicbt und Slarke nur auf der VorauMel-
• Mii| bcTube , dentscher Krieipgesellen jeder auch der rvangeli-'
• tA«r BeligkiD fur Geid bd sicb lu bringen , sa le _v ein rcîerlichcs...
«TitImM »âlk>|;: ilasz sich kciner ibrer Unierihanen gt^en eigeoe
• E«ti(MHi*-Verwandle grbmurben liesze.uod datz die L'eherlreter
• éia» Verbols , weil sie ihren Taul-tid gelirochen , an Ehre ,
• Ldli , Ldien , und Gut gnlraft , und von jeder cbriicben
■ GMelbcbaft gcinieden wùrden. — Dièse RalhichUge fanden ,
• ■il Anmaliine dcr Kur-PfaU , wenîg Eingang. • /', Knmmil ,
K.C.Bai.X à'Siy Le Duc d'Alben'avoit pas, à ce qu'il piirotl,
louer de ses auxiliaire! AUemands. » Magnam
I perdidimiu in equituni Cermanicorum conduclioue,
• ^ per Duc«in UoUatiae alioiiiue Gcmiamae principes in auii-
• lion adtciti fucruni , ■ qiiîbus lamen parum fruclui arcepimua.
> B«c ninu* quam ab boslibus niberi agricolae nostri dirq>li
• fttavai. • Fig.i. ad Hopp. p. ;i6.
— 6 —
ï5yi. l'endroict où, me recommatidant de bien bon coeur à vos-
Octobre. tre bonne grâce, prieray Dieu vous donner, Mons' mon
frère, en santé rie bonne et longue. E^crit à Swol, ce
xviîj* d*octobre iSya.
Vostre bien bon frère à vous faire service,
Guillaume db Nassau.
A Monsieur , Monsieur
le Conte Jehan de Nassau ,
mon bien bon frère.
Deux jours après le Prince s'embarqua pour la Hollande.
« Den 20 is hy met syn Hofgesin en omirent 60 peerden tôt Cam-
» pen gekomcn : die van Enkhuysen daer van veradverleert zynde ,
» so hebben sy eenige galeyen gesonden . . , om hem te balen en is
» zonder eenige tegenspoet tôt Enkhuysen gekomcn , en met groter
« vreuchd ontvangen. » Bor , 4i4*- ^^ y demeura quelques jours, fit
équiper des vaisseaux et ériger un rempart , que la bourgeoi-
sie termina en si peu de temps qu*on le nomma rempart de bonne
i*olontc (Willigenberg). — Sa venue en Hollande étoit absolument
nécessaire. D^abord pour remédier au découragement général:
« Yoorwaer de komste van den Prince was in dcse tyd seer nood-
» sakelyken voor de Gereformeerde ; want de herten en gemoeden
» waren so versiagen en verQaut , dat meest al de principaefste die
» haer metter sake meest gemoeid badden , in berade waren om
• met hacr te nemen datse souden mOgen , en ten Lande weder
» uit te vluchten : maer met de komste van den Prince waren de
» flauhertige nu so gemoet datse niet meer op de perykelen eQ
» dachten. » Bor, L l. Ensuite pour faire cesser les mécontente-
ments et les désordres causés en grande partie par la conduite irré-
gulière et sauvage du Comte de la Marck. « Tôt dese fyd toe lagen
» byiia aile goede oïdcningen onder de voet, want het wilt en
» ongetoomi krygsvolk dat eerst in 't Land gekomen was metteD
» Grave van der Marck , so ruwelijk leefden in aile saken en byiia
» tegen ccn iegelyk sonder onderscheid, dat byna oiemand yet ^oets
> en dorst proponeren. >' /. /.
TtaciaMb Kvyme <t JftiHrIfire . U PniKt y avoit tm-oyè Boitât i5-a,
(p.S.1. Si,EliMb«lti éloit l'alliée naturelle desProEEïUiiu, Le Uu.l- Q^iulirc
rai'l^uitUiiRieérrilen l'iSrf. < Ëa 9«} Pflîchl MIer cvuifithïcliru
• F&nlMt »cli anrer einander zii vcrblnden, die PreiisUachafi
■ ëar KôMifin su Iwlidren , ibr in Rdigions-^Sachen lelbst mil
• Knapi<4k bei tu Meb«n , ihr Anerbiclea JcdeoralU <I«ii dei
> ftw«M ton TJaisiTa vorziizieben. Ueno er wUse von seisca
• VaMr tl«u«r imnwr gei-aibe», die cvanjielisdiea Fûnien lolUea
■ •Mf *lieM vermi^cndeuiid gcIdreicbcFùrïtin , da «je »elbst um
• iar ftcligioa wilkn jo viele» aiuge^iaadeu , ibr Augeauiei-L riih-
• IM.» f. Rimmel, N, G.U. I. ûSg. Il y *voil iiilérêt récipro-
f«ft Wal*ÏD|hain insisle souvent lu desiu» , pal- rapport ajx
MtMin «knwodw par le Comle Louis pojr le Prince d'Orange.
• Si UcB n'avoit pasïiitcité le Prince pour donner de l'ocuipa-
• IkM 4 rE*{Mi(;iie , il y a loiiglemps qu'il se seroit allume i-hec
■ outts lin dangereux feu. Par coiisê<)uent e'esl nout serourir
• ntme forlune que lui. Tnule la dilTéreuce est que , m nout
• ratuodotiDons , les pi-emlen loaux loniberont sur lui , et vioiw
>4n»l ensuite à lous mui de nous qui Toul profession de la
■ ■Jiar ReligioD . . . i<> luillet 1^71. > Mèin. p. 964. ° Ceux qui
• M«fa*U«at du bien à .S. M ... -, se Ibudanl sur Ici preuves que
*S.H.a eues depuis peu delà ntautaise volonté du llui d'Espagne,
• «iidncal que b tienne Politique fait plutôt pencher à secourir
• q«'â dMonrager le Prince . . . lo août. >p. 37'!. ■ Si l'airairede»
>h;«-BaséGboue, nous sommes évidemment eo péril. >• p. i74-
&« «tee Colignj disoil: - Depuiaque S.U. est sur IcTrùne, Uoe
• l'atricn pr^senlé, si je ne me trompe , où S. M. ait Ad preocbw
■ {dm de part qu'à la destinée du Prince d'Orange. • p. 37^. En
WTm, ai le Prince succomboit, Eliuliclh devoil craindre que l«
Dwd'Albe,qui avoil déjà intrlguéatec le Uucdc Norfolk fUailaiH,
Coiutita*io»iil UûtBiy 0/ Engl, ,1. tSi l,ne vint soutenir les menées
da GUMs tii Ecosie , ou les tenlalives des Papistes en Angleterre.
■ L'Anùrsl Ml mort , cl le Duc de Guise est i^cme en vie. I«
• PriMcc d'Ora«4(c s'est retiré de Flandres , mais le I^uc d'Albe y
• «Slmcorv. Il u'cst pas b«sma que )c conclue ,, . 8 ocL iSjU. >>
i57a.
Octobre.
— 8 —
fFnls'.^ Mém. p. 3 16. « A. présent que le Prince s'est retiré eo
» Allemagne , ils solliciteront le Duc d*Albe à exécuter en Angle*
» terre le dessein qu'il a formé depuis longtemps contre S. M. ;
» à quoi vous sçavez qu*il a de lui-même assez de penchant » p.
317. « Comme le Prince s'est retiré, S. M. ne doit pas s'attendre
» de demeurer longtemps en repos. » p. 319. Malgré ces avertisse'
ments, la Reine agissoit foiblement en faveur des Pays-Bas,
« Nous n'agissons que sous main , et nous montrons en cela que
» nous n'avons ni zèle , ni courage. » p. 264< Plus d'une cause
produisit ces timides hésitations. D'abord , avant la St Barthé-
lémy, lorsqu'il éloit question de se liguer avec la France contre
l'Espagne, il y avoil deux obstacles: l'ancienne alliance avec
la Maison de Bourgogne; car l'obsei^vation que cette Maison « est
» devenue une puissance dangereuse et ambitieuse , et en outi*ela
» Protectrice du Pape et l'ennemie déclarée de l'Evangile » fp. i35,
sq.) y n'aura pas entièrement levé ces scrupules : en second lieu
la crainte de contribuer à l'agrandissement de la France. Wal-
singham propose des moyens pour diminuer cet inconvénient ; et
d'ailleurs « la grandeur extérieure de la France, » dit-il , « est
k beaucoup moins à craindre pour nous qu'une dissention dômes-
» tique , à laquelle il ne faut qu'un secours étranger pour nous
» faire de dangereuses aflaires. v p. 1 43 , sq. Cependant plus tard
Burleigh lui écrit: « Si les places maritimes tombent à ceux où
V vous êtes , ils régleront non seulement le commerce de nos mar-
» chands en ces pays-là , mais la souveraineté de la Manche , qui
> nous appartient , se trouvera bornée et bien exposée, w p. 147.
Après le massacre à Paris , on avoit , il est vrai , moins à craindre
de fortiBcr la France en secourant les Pays-Bas , mais par contre H
devenoit doublement nécessaire de ne pas rompre légèrement avec
l'Elspagne. Lei avances, les belles paroles, les protestations de la Cour
de France contribuèrent alors au maintien de la politique in-
décise d'Elizabetli. Il ne faut surtout pas oublier Topposition nais-
sante des Puritains, triomphants en Ecosse, et qui en Angleterre
formoient un parti déjà puissant « Die Kônigin suchte diirch die
» Unilormitats-acte, 1 562 und i563,das Miszvergnûgen mit Gewalt
> lu unterdrûcken , roachte aber das Uebel nur àrger , und bàld ,
— 9 —
»seit 1^70 besonders, standen io der reformirteD engliscben 157a.
» Rirche zwey Parlheien schroff einander entgegen. » Guericke , Octobre
Bamdbmek d, Kircheng, p. 918. La Reine , eo l'avorisaot leb inté-
wH% protestants , craignoit toutefois la prépondérance des opi-
nions décidément cal vîobtes; sa politique intérieure aura influé
sur sa politique au dehors : c'est à quoi se rapporte peut-être la
rcnarqae du Prince , Tom. III. p SaS. in f.
t N" CCCLXXXIXs
Mémoire de Bernart^ Seigneur de Mérode ^ pour justifier sa
retraite de Matines. (Sommaire du discours et defîences
qu ay esté contraint mettre en lumière pour confondre
mes calomniateurs maldisants , et faux interprétateurs
de mes actions.)
\* a Le 5^medi pénultième d'août, du bon matin, les por*
> les de Malines furent ouvertes aux gens du Prince d'Oranges ,
> avec le:>qiielz entra Bernart de Mérode , Seigneur de Varoux . . .
• Il tint l'exercice de la nouvelle religion en sa maison , où l'on
> pr^ha , baptiza enfans des soldats allemandz à la manière de la
• religion nouvelle . . . Les curez ont faict fort bon office pour
> contenir leurs parochiens en la religion catholique, dont le dict
■ Waroax l«ir vouloit grand ma . » fFillems^ Mengelingen , n." 6 ,
p. 39^ , sqq. Le i octonre Mérode évacua la ville. « Het garnisoen
■ (Ut van den Prince biunen Mechelen ghekten was, onder Ber-
» oiert van Merode, Heere van Rumen, gevoelende den onwille
■ code verslagentheyt van der Ghemcynten door het gheluck des
» Hertoghs, hebben de Stadt eerlyck (niet tegenstaende de teghen-
• spreecfcers) verlaten. » F, Meteren^ 76'*. Le jour suivant Mali-
BCf fat livrée au pillage. « £a urbis direplio Albano denuo apud
» Bd^as maximum conflavit odium dubioque procul rébus Regiis
» iiUBaopcre Docoit • • . Absît a vire forti ae CbriitiaDO crudeliter
— 10 —
iSya. 9 atqtiè iniq&e agère, ac lAmoderalô rigore aoiniiim èxftaliarê. »
Octobre. /. Ê. de Tassis , I. i63.
Ceci o'est qu'un Somtnaite , un extrait du discours plein (p. lo.
1. a4) et entier (p, i5. I. aS). Vasseuranee du aa février est une
nouyelle preuve des relations multipliées de Charles IX avec les
Protestants des Pays-Bas.
Combien toutesfois que Ton verra ci-après tout au
long plus amplement, clérement et yéritablement mes
légitimes et justes raisons, pourquoy je ne pouvoy selon
ma commission , ne devoir , selon Fart militaire , attendre
plus outre à Malines la furie de l'ennemy.
Premièrement, je viendray à ce qui m'a meu à rempoig-
ner les armes, qui a esté Tallection et grand désir que
j avoy pour faire service à Monseigneur le Prince d'Orange
et à la juste cause , ensamble Tasseurance que j avoy du
Roy de France, datée du 22* de février Tan 1571. Puis
donques que la France à sa promesse faillit et le bon Ad-
mirai Goligny avec les siens, outre tout espoir, à Paris fu*
rent meurdriz, Mons , en Hairiaut, après grands faits d'ar^
mes, se rendit. Mon s*^ le Prince pour rompre son camp, la
rivière de Meuse desjà passé. Que jugerez vous donques,
gens d entendement.practic à )a. guerre , de la grande -ville
de Malines, en soy rien moins que forte, ne tenable (com-
me au plein discours assez particulièrement dépeint), assi-
se au milieu du Pays et puissante villes des ennemiz, et de
moy (de qui Ion parle confusément, sans pouvoir savoir
particulièrement qui , ne pourquoy) , qui ne suis subject
nivassall du Roy d'Espaigne, combien qu en estoy commis
Gouverneur (sans toutesfois lavoir sollicité et moins
trafEqué ou praétiqué), y estant planté et abandonné d'un
chascun, aiant pour le service de la cause libéralement et
— Il —
TolontaireRient despendu le mien , sans nuHement avoir 137a.
Weettlié mon proufGct particulier: [puisse ' ] donques recé- Oclobrt
1er |Hiur mon honneur , sans loutcsfuis vouloir blesser
nluy il'autruy , d'aulant qu'ils en peiivmt respoadre et
s'«l justiSer, des gentilshommes de la ville et du Pays ; à
^ lAutesfois le fnict général touchoit beaucoup de plus
prei que non point à moy, qui estoiem retirai et tà-
cboirnt n tout heure de s'en aller. De quelle sorte déohif-
&way*-je la caTallerie qui esloienl demeuré sous ma
«jarge de commandement , qui avoient , desjfi quelques
{■Mrs avant l'ennemy arrivé, conclu et en tua présimce
tfresté s*en vouloir aller et suivre la route du camp ,
^i cMoit desjà passé la Meu.te, et me laisser là seul , sans
»l*M vouloir attendre responce de Mons>- le Prince, vers
tnpiel avoy vistement despeché ? Ce peut-il aussi dire chose
plus véritable , que des quatre compaignies d'infanterie
(tWIrt qu'elles estoient, et qu'y avoy amené) ils cHmi-
tiuoicnt à toute heure de nombre, obéyssance et bonne
volonté, etce ii cause du mauvais traitement et injures
ipnh receroient journellement des bourgeois, et (te
pWiB«nt que ne leur pouvoy donner, d'autant que je
n'en rerevoy point. N'est-il point notoire que j'avoy
■uunt H'cnnemiz par dedans la ville que dehors, et
fnil n'y avoit ni tost ni tard apparence, ni espoir de se-
CMr> quelconque ? Que conteray-je des vivres, muniti-
*l» de guerre , lourrages et argent , puis qu'il n'y en avoît
point , lesquels n'estoient point recouvrables pendant
iJBe Monsieur le Prince estoit avec ses foi-ces en estre,
■oins donques après son partement. Que diray-je que
jr n'ay jamais esté assisté ni d'argent, ni d'advis, ni de
— 12 —
I Sj2. conseil, ni d^ayde, de Mess" les Magistrats, sinon de paroles
Octobre, vaines; nie tairay-je donqiies de ce malheureux peuple
ennemy de vérité et équité , qui à toutes heures nous
nienassoient de coupper la gorge , me brusier en ma
maison , me r oster les clefs des portes , relascher mes
prisonniers , défendre de point haulser les eaues , raesme
contraint le bourgmaistre les escouler estant haulsée , ni
couper leurs arbres aux fruits qui estoient serrant les
portes, et telle chose semblable plus que trop. Peuvent
ils nier aussi qu*il y en a eu dix commis capitaines ou
chefs pour maschiner la révolte entre le peuple , pour
empoigner avec les ecclésiastiques et gents de longue
robbe les armes, pour ceste nuict ou le matin que je
sorty, me livrer à Tennemy, et coupper la gorge au reste:
et sy fussions demeuré deux heures sans estre sur pied
et en armes, ils n'eussent pensé faillir à leur dessein , i
quoy l'ennemy de dehors escoutoit diligemment , et
n'eussent failly les assister et y tenir la main. Quelle
opinion doit avoir aussi tout homme de jugement de ce
qu'ils coupèrent sur le soir les cordages par lesquelles
on haulsoit et avalloit les traillis , et que le pont que teni-
ons seul franc pour aller et venir, et n'estoit encore saisy
de Tennemy , estoit par eux rompu et desfaict , sinon que
pour tant mieux pouvoir exécuter leur trahyson , et nous
prendre au piège et mettre en effect semblable massacre
ou matines Parisiennes , que celuy de France. Quelle aide,
fidélité et charité devions nous, estrangers, donques espé»
rerni attendre de ce peuple barbare et insensé, puis qu'en-
tre eux mesmes (qui sont parents, alliez, voisins, compère,
commère , concitoyens , et en général amateurs et défen*
seturs des prestres et leur cërimonies) , quand Tennemy ,
l;j —
par eux invité, est entré à la ville, ils se trahboient et ti'^%,
■ccusoieDt l'un l'autre, l'aisiintilontier estrapades décor- Octobre,
ée& sax fenimes et hommes cjiie l'on rognoit , et ce pour
ikicoiiTrir leurs mouclies ' et avoir part au butin, mesmes
juqoes avoir aci-usé ce qui estoît cach^ aux cloistres et
l«fnp)es. Combien du cantraire ont ils montré à vouloir
fournir la petite somme que Mons' le Prince leur deman-
ila lu^ prt^er; y-a-il aussi âme de tout te peuple qui puis-
le dire avec vérité qu'iin'a fmirny im seul patart, combien
ïttHoj en nécessité pour faire la paye aux soldats? Quoy
ilotiques tout ce que dessus, que pouvoy-je plus
■blement faire, que de me retirer avec mon petit
■u {tel qu'il estuil) vers Mons' le Prince? estant
ty la ville à enseignes despinyées âlaveue de l'ennemy,
diu|uclle avec p^Uisieurs esquerniusse avoy attendu ses
iprasches et fort liien entendu ce dessain , factions, et in-
lelligence qu'il avuît avec les bourgeois; et passé tout ce
grand et long clicmin, depuis Malines jusques à Ruremuo'
de, à la poursuite et environné d'un coslé et d'autre
de» ennetuiz, sans toutesfois avoir souflert dommage
notable , ïinun d'aucun fuuillards qui se pouvcùent escar-
Ut et s'amuMr au pillage, ou possible aucuns qui se
odloient pour abandonner leur enseigne ets'enfuyr; peut-
frtre au&si que aucuns recreuz et las de si longue trace
aa««ic rattains et surprins. Duquel sortir ou partenieiit
Noiueigneur Dieu me sera tesmoin , et ceux qui m'ont
loujours assisté et accompaigné durant envirrm le mois
^nej'y a:y esté, soit capitaine de la cavallene ou des gens
de pictl, soit retter ou soldat, soit gentilhomme, magîs-
(nts ou bourgeois , soit doniestic , familier ou estranger.
- X4 —
iBy^ qw j*ây toujours opiné , dotiné advis , ouy opiiniatré pour
Octobre, y demourer^et tenir bon, jusques à nous laisser couper
la gorge plustost que 3'en aller ou quicter la place; jusque^
à ce toutesfojs , que à la fin chasoùn de qualité me per-
suadèrent du contraire, me remontrant les dangers appa-
rents pour les factions qui se démesloient , comme
particulièrement ci-dessus déduit ; estant aussi requis du
Magistrat et partie des bourgeois qui se tenoient neutres 9
et n'estoient encore démasquez, de vouloir faire du
mesmé ; et pour tant mieux me pouvoir mener et fiéchir
à leur requeste, ils me prièrent vouloir souffrir que
TEvesque d'Arras puisse venir sur la maison de la ville et
Tescouter parler, ce que leur accorday , ou ledict Evesque
feit un discours ptd)liquement touchant quelque appoioc*
tement et miséricorde que la ville pourroit avoir, si la
gendarmerie en estoit sortie , et au contraire de la perdi-
tion et massacre qui en adviendroit, la prenant par force;
de sorte que tous estoient persuadez que, par nostre parle-
ment et intercession dès Evesques et autres prisomiierSi
ils viendroient à quelque appointement ou miséricorde,
sauf de cors et de biens. Voylà donques les raisons cr-
dessus en brief alléguez, qui m'ont meu, pressé et
contraint à me résoudre d'en sortir , et point autre chose
quelconque , et m'encherainer la part , de la sorte que dit
est; d'autant aussi que moy seul, ainsi abandonné, ne
pouvoie garder la ville, ne faire chose qui potrvoit profiter
à la cause, ni davantage au service de Mons' le Prince.
Or , pour rien oublier, que pourray je respondre sur qe
que l'on bruict faussement et à grand tort de moy , et k
l'endroit de Mons^Ie Prince, sinon que je luy ay esté
toute ma vie si entier et ^dèle serviteur , que Son Exc*^ ne
m'êD saoroit autre chnse demnnder ni coulper que tout tS^a.
boaneur et liJétite , et (|ueje n'ay espnr^'né cors ni ))i^ns Uciobrc
pour le fidéleiuent et réaleinent servir en tout et [lar
loul où il lity a pitiu nie comniandtir, et i^iianil jeu voulu
estTB meschant et malheureux (que à Dieu ne plaise que
ft Mïje le premier de ma race), y-a-il humme qui pourroît
oier que Muns' le Prince ne sail entré à Malines sur ma
simple lettre et parolle, accompitigué de tels Princes,
Contes, Seigneurs et petit tmin que l'on scaît, où toutes
foi» le peuple et soldats commençaient d(»jà ouvertement
â seallérrr, d'autant que l'on n'avoit rîeas'sceu effectuer
Ji HoDS, et que le bruit couioil ({u'etle s'en alloit perdre
et que le camp s'en uUoit romprej que avoit-il a faire à
R«i«inundect WaclitendnDck,oi( je tenoy liuit compaig-
niec de mes soldats qui se mutiuoient de bonne sorte
ptiur leur payement , voyant que le camp se rompoit , la
mutinerie, piilerie et désordre qui y estoit, et que Mons'
le Prince s'en alloit In route de Hollande. Mais ja â Dieu
ne plÛAC qu'en ce&tc maison de Mérode se trouve tels
■étlianis et mallieui'eux , qui voudroient entreprendre ni
pcHter cliose si Usche et méclianle, ne s'oubliera se
HNiillcr à faire un tel acte si énorme et vilain quecestuy,
tw de tout moins semblable. Voylà le sommaire de ma
Mrence, et celuy qui désire de savoir le tout, pourra
lire le discours entier, mais celuy qui voudra le conUe-
roUer ou dire du contraire, qu'il entend premièrement la
«noduHiin, sur laquelle je m'urreste.
Puis donques que les faits t'î-dessus posez , et au plein
ducours plus amplement déduits , du moins la plus part
«t les principaux sont notoires, et à cesu- cause selon droit
■'m hcvoiog dauire ultérieure preuve, dont par consé-
— le —
1&73. qman let nûsoos qui en dépendent
meot léçîtîmef à mi descliai;çe; m
quelqu'uns m effrooté et si fanres à Irmr faeam et de
trjteif et nulingft esprits , quils n*ont
Tonloir imputer ou interpréter mes nrtions
ment de ceste Tille de Malines , cxMnme si j
mrat , <ïriminell«nient et de propos délibéré , £ûilj
devoir de mst chaîne, jusques à <lire (ainsi que mm
rapporté, mais cxHifosément^ qoefaj en particnliève
intelligenee, jours et nuits , beu , mangé et conTené aveo-
ques les Evesques et autres prisonniers qui y estoicnt
detenuz et resté de% ecclésiastiques ; aussy que /ay
receu et retenu la paye des soldatz et autre grande somnw
de deniers Tenant de ceux de la ville; que /ay tooIb
aussi tacitement scjrtir quelques Jours devant ranivée de
l'ennemy pour quitter et abandonner la place; que je
dois avoir esté cause du désordre , partement et séparation
de T'arop de Mons' le Prince ; que doy avoir receu lettres
de mon dit Seigneur Prince pour la communiquer aux
bourgeois , afin qu*un chascun misse ordre à son fait pour
sauver leurs biens, d autant que luy ne les pooroit
sec^iurir ni assister , et qu'il estoit contraint rompre son
camp et séparer ses forces : et t.-lles autres calomnies,
quelconques elles puissent estre , [butes], ou par eux con-
trouvées, ou au rapport d*iceux sousteiiu ou par autres
soustenues, mesmes par aucuns par aventure, qui cer^
choient le pillage, leur profit particulier, ou vengeance
que ne leur abantlonnoye. Je dys avecques bonne con-
science , et respon , [pour] le faire court , soient iceux ou
capitaines, ou soldats, ou bourgeois Malinois, ou autres
de quelconque degré ou qualité ils soient , que toutes et
— 17 —
quantes fois eux et aussi tous autres ont tenu, dit, tien- iS^s.
sent , disent , tiendront, et diront tels propos de moy , ou Octobre,
totres telles semblables parolles , par lesquelles ils
siTaoceroient , s*advancent, ou se sont advancez attenter
contre mon honneur, en ont nientj, mentent et mentiront,
et cruellement, calumnieusement, faussement, lasche-
ment et mescbamraent , prest pour deffendre en ceci la
Tcrité et mon honneur, à leur maintenir ceste mienne
responce soit par devant juges (pourveu que qualifiez
îdoioes et non suspects) ou soit par autre voye légitime,
là où, conforme aux circonstances du faict et à ma qualité ,
il sera respectivement par les loix et usances de la guerre
requis et nécessaire. Soit aussi pour remplir (jusques à
vendre) la gorge d'un chascun qui voudra dire qu'aye eu
jsunais mauvaise délibération à Tend roi t de Mon s** le Prince,
devant Son Ext» propre ou son armée, la part où ils seront.
Ce que , me confiant en ce bon Dieu sur mon innocence,
àiicérité et juste cause, je publie tout en général que
spécial, et à cestefTect aussi à chacun d*eux notifie par
ee$t escrit afin de leur clorre , ainsi que la doivent clorre
en ceci , ou faire ouvrir la bouche pour doresnavant en
parler à la yérité, ou bientost se monstrer, si du con-
tiaireenoDt envie aucune.
Pseaume 38 [i).
ToQts contre moy se bendent et me rendent
Pour le bien l'iniquité , et est de leur haine la source
Ponr ce que suivoy équité. S** Dieu ne m'abandonne!
La confiance du Prince et les scrTÎces subs(!'queDts de B. de Mé->
n^ confirmèrent cette réponse faite avec chaleur à d*odieuses
"ytatîona.
{i) Ps. S8. ▼. ao~aft.
4 a
l
— 8 —
• LriTRE CCCXC.
Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau, Sur le maut^oiâ
état de sa santé et sa proekame arri^ a Dillenbourg.
1 573. ** Accablé de fati^es et de soacb le Comte étoît tombé malade
QtuJbn, ^^ dorant le siège de Moos. « Grave Lodewyk lach deser tyd
» scer krank te bedde van hete koortse. » Bor^ 408*. « LudoTi-
» corn potissimom percolit Colinii caedcs, coi videlicet anthof
» ifMe foerat, at m crederet Régis fideû » Sirada, L 443.
Monsr mon frère, Tay rcceu Tostre lettre, ensemble
celle de Madame ma mère, et veu le grand soing que
TOUS avez de moy, dont je vous seray obligé toute ma
▼ie, et si tous désirez beaucoup que je soys avecqueTOUfli
je TOUS asseure que je ne le soubbaite moings pour
plusieurs occasions, et que je n*eusse tant actendu si lâ
maladie me Teust permys ; mais puisqu'il a pieu à Dieu
me Tisiter de telle façon , il fault qu après Son ayde , je
suyTe le conseil de ceulx qui me peuvent secourir, qui
ne sont d*adTis que je me puisse encore mectre en ce
chemyn sans danger de ma personne ; toutesfois j'espère
quej'auray le moyen dedans huictou quinze jours d'estre
aTec TOUS, pour donner ordre tant au Tieulx mal, que i'
celuy de la fiebvre qui m'est survenu de nouveau, conune
j'ay donné charge à ce porteur de vous dire amplemeoCJ
En actendant je vous prie bien fort de faire mes excuses à
Madame ma mère , et Tasseurer que le plus tost que je
pourray , je feray son commandement , et mectray toute
peine de me rendre auprès d'elle pour luy faire le très
-- 19 —
humble service que je luy doibs, et cependant, après i^m^^
m'estre recommandé bien humblement à vos bonneï Octobre,
grâces , je supplieray Dieu qu'il vous donne, Monsieur
mon frère , en santé bonne vie et longue. A Duts , près
Colongne, ce 27"* jour d octobre 1572.
Vostre ' plus affectionné frère à vous faire service ,
Louis de Nassau.
A Monsieur , Monsieur
le Gmle Jebân de Nassau.
5 CCCXCI.
Ijt Comte Loii/s au Comte Jean (le Nassau. Sur la dési-
gnation de Siegen comme lieu de retraite pour les réfu^
giés des Pays-Bas,
Monsieur mon frère. J ay retenu vos gens deulx ou
trop jours pour scavoir si on pourroit recouvrer la somme
dont est question. Je verray encores quel moyen il y aura.
Cependant j*ay chargé vostre despensier' de vous dire ce
qui me semble du voyage qu'on pourroit faire en Holande
pour cela. Quant à l'office qui est vacante à Herbrock ,
Yoos en ferez ainsy que vous adviserez estre pour le
nieulx ; mais je vous prie bien fort de sentir au vray avec
qodle seureté les pauvres gens du Pais.Bas se pouroient
retirera 2^igen' , et m'en advertir. Au demeurant, veu
' Vttibre — ferrioe. Autographe. * •erriteiir chargé des dépenses de la
IfaisoD, ditpemmtor, ' Siegeo.
^'
— » —
a 11/ft i^^EL-»» crin:». s«ppâîanc je C^vat^v ^H
VcMtre trê» affecticMiM £r«re à toss fiwe
Loris »K 3(as&ac
le Gmt^ /cJMs ce Naiftaa.
* LETTRE CCC3LCII.
Le Comte L/mis au Comte Jean de Sassam. H h
mande son arrivée à Si bourg (i^.
Blonsûrur et frère. Depuis que Tostre secrétaire cslpiriy
d*auprè^ de nioy , je me suys porté de bien en nûeulXy
qui a eué cau!»e que le jour d'hier je désiogeay de Dajsl
et suis venu en ce lieu de Siburg, en intencion , après
quelque séjour et repos que j'y pourray prendre, de
Yous aller trouver selo6 que ma disposition le perroeitn*
Je nrattendii que Mr. le Conte Loysde [Viclihtstin ' ] m y
( I ; Sibourg. Château s jr la Rhur daos le Comté de Berg.
■ \ViU(reaftei«.
— 21 —
•
bce€ompaignie, ainsi qu'il m'a promis. Cependant je vous 157a.
aj bien touIIu advenir par ce porteur exprès , de mon Novembre.
arrivée en ce dit lieu et du bon estât auquel je suis ,
grice à Dieu, afin que vous n*en soyez point en peine,
et pour ce que je n'ay point de chariot et que pour
h commodité de mon train j*auroys besoing d'en recouvrir
ang , je vous prieray bien fort que , si vous en avez quel-
q'un , ou moyen de m'en pourvoyr , de me faire ce bien
de me l'envoyer à Zigen, où je désireroys le trouver prest
à mon arrivée; et n'estant la présente pour autre occa-
syon , je la finiray par mes bien humbles recommandations
à vostre bonne grâce , priant Dieu vous donner , Monsieur
et frère, en parfaicte santé, longue vie. De Siburg, ce am* de
Dovembre iSya.
Vostre très obéissant frère à vous
faire bien humble service ,
Louis DE Nassau.
E.' L. wollen meiner fraw mutter, derselben
{cmahl , und dem gantzen hauffen meinen dienst
Tcrmelden. Will K L. dem amptmann zue Siegen
oder jmandt andre bevelhen mit dem wage zu
iommen ^ wan ich inen forderen werde , lasz ich
gesdieën.
 Monsieur et frère , Monsieur
le Coote Jebao de Nassau.
A Dillemburg.
'£.!«. — gcaebeCa. Âmtûgmpkt,
22
LETTRE CCCXCIII.
P. de Marnix ySeigneurdeSl. Aldegonde^au Comte
Jean de Kassau. Nouvelles diverses.
1572. Wolgeborner gnediger Herr .... Das ich E. G. nich-
KoTembre. mehr geschrieben habe von der gelegenheit und standt
der gemeinen sachen alhie, ist ausz der ursachen geschet
hen das die wege von hinnen aufT Colin zu gantz geferlidi
und unsîcher sind .... Mein gnediger Herr der Prinlz
gehet nur von einer-stadt (^i) in die ander die sachen zu-
recht zu brengen y und ailes was zu versicherung dîeser
landtschaft vonnoten zu verordnen. Der Herzog von Alba
liegt zu Niemegen , und leszt sich mercken als wolte er
den gantzen winter daselbst zubringen. Er ist ein wenig
schwaçh, und man sagt er seye vonn der sucht gerûret
worden, eben wie er den Hertzog von Hollzstein zu
entgegen ausz der stadt war gezogen. Er hatt ettlicJie
knechtaufïdasschlosz UlfTt (2) zugeschickt dasselbig, wie
es sich anieszt, zu belageren. Die Spanier haben die statt
Middelburg proviandiret, jedoch drey schiffe daselbat
verloren, deren eines gebrennet, die andere în deb
grundt sind geschossen worden. Das ist ailes was ich
fiilir diszmal E. G. kondte schreiben. Ich wolte gern
— — -^
(i) stadt, D'EDkhuizen le Prince s'étoit rendu à Haerlem, où
il avoit tenu rassemblée des Etats et rassuré les esprits. « Hij beefll
» haer op ailes sodanige goede hope gegeven en so gecontenCeeity
» datse verklaerden te vreden te zyn by en metbem ailes teavoo*
> turen datse ter werelt hadden. » Bor, /(i4b.
(a) Ulf/t, Dans le Comté de Zulphcn.
— 23 —
cttwasIwiieiiYQiideiiôrtem'Obauchclief. ' undh.* Bitein- 157a.
mai werden au^z îhren schlaiî erwachen. Wen E. G. ihre Novcailm.
sdireibern eînem wolte gnadiglich befehien mir ettwas
wie es ob dem seye zu schreiben , das wolte ich in aller
Qndeithanigkeit mit fleiszigem dinst an £. G. allweg ver-
idiulden. . . . Datum , eylends, zu Dordrecht, den 10'
NoTembris iSya* '
E. G. underthantger und dienstwilliger ,
Ph. von Marnix.
Dem wolgeborn Graffen und Hem ,
Hern lohan Graffen zu Nassau . . .
genedigeo H«ni.
Dilleoberg.
ktea
LETTRE CCCXCIV.
/• Tqffin au Comte Lotus Je Nassau. Relatii^e à un lieu
iU retraite pour les réfugiés des Pays-Bas,
Honseigneur. Pay esté fort joyeux d'entendre par M^
Charles, Ministre de Wezel, comment le Seigneur vous
ijant préservé de tant de dangers si ^ands et manifestes y.
et après vous avoir visité d'une longue et griève maladie ,
D vous rend petit à petit la santé , de quoy Luy rendant
griices de tout mon coeur ^ je Le prie aussi affectueuse-
ment vous fortîBeir de plus en plus et vous conserver à
Sa gloire.
Ce ma aussi esté grande consolation d'entendre vostre
^mxé et prompte affection d'accommoder si favorable-
* Fâreten. * Herren.
— 24 —
iSjo. ment les paorres membres de Jesos-Christ, dccfaissés de
tous costez, en b TÎlle de Sîglien (i^. Testirnebien que plu*
sieurs, estans pressés de sortir, s'y relireroyent volon-
tiers et se réputeroyent heureux de vivre soubs la proteo-
tkm d*un Prince rt Seigneur si Chresden et fiivorable aux
estrangers , mais aussi s'ils pouvoyent trouver lieu plus
capable' (d'autant que leur stiles portent d'estre en bon
nombre) , j'enten qu'ils aymeroyent mieux s'y retirer.
A ces fins estant venu M' Charles, avons présenté
requeste à Monseigneur l'Electeur (2), et obtenu de son
Excellence lettres favorables au Gouverneur d'Openheym j
qui est entre Vormes et Mayence, pour obtenir ce lieu, s*il
est possible, et que le magistrat de la ville y puisse estre
induit parlautorité et faveur de Monseigneur l'Electeur.
Dieu en vueille donner heureuse issue, et cependant vous
continuer , Monseigneur, ce sainct zèle et charitable affec-
tion vers les pauvres affligés, desquels et le nombre et la
condition est telle aujourdhuy , qu'ils ont bien matière
de louer Dieu et se réputer heureux de pouvoir jouir de
la grâce et faveur qu'il vous plait leur présenter.
Quant à mon frère le conseiller (lequel j'ay entendu
eslre mort, ayant esté tué en combatant, lorsque M' de
Jéffilis fut défiait), ifest d'autant plus heureux, qu'estant
nuirt pour une si bonne cause, il n'a point veu les horri-
bles calamités qui sont ensuivies par la trahison de Fran-
ce... . De Heydelberg, ce 22™* de novembre 1572.
De Vostre Excellence très humble serviteur,
Jam Taffin.
A Monsieur, Monsieur
le Conte Ludovic, Conte de Nassau etc.
(i; Sighen, Voyez la lettre 391. (2) Electeur. Palatin.
' grand , eapax.
— 25 —
t LETTRE CCCXCV.
Le Comte de Nuenar an Comte Louis de Nassau, Rela-
tive au Duc de Clèves et aux affaires de la {jueldre et
de la Hollande.
* * Les affaires prenoient une tournure désespérée. La Gueldre, iS^S.
rChcryssel et la Frise furent bientôt abandonnées par les Comtes de Norembre.
Bergbes et de Schanenbourg : « De Grave van den Berge (die noch-
• tans weioig dagen te voren gesebreven badde uit Campen dat hy
» wel gcmoed was om den vyand te resisteren} was met de Gra^
» vinnc en hacrluyden kitideren met aile haer goed en bagagie
• gcvlucbt. » Bor^ 41 5*. « Grave Joost van Scbouwenberg is den
» iS** Nov. . . gctogen naar Mackum . . . om des noot zynde
• altyd van daer op Holland ovcr te mogcn schepen ; maer . . de
• Heere van Billy heefl hem aldaer vervolgt , waerdoor by de
> «luchl genomen en met syn volk na de^Dreote en se voorts weg
» gelogen en gcvloden is. » /. /. p. 4 1 6**
D*après le zèle peu fervent du Comte de Nuenar lui-même , il
ot permis de croire que ce n*étoit pas trop contre sa volonté qu'il
ilkiit à Meurs pour y tenir casa : p. 29.
Monseigneur !
Ceste servira seulement pour advertir (à la haste) à
Tostre G. , comment que j ay receu ce matin (en grand
dérotion) une lettre de vostre G. , ensemble ung pac-
quet s adressant à Mons*" mon maistre^i), lequel m*a déli-
'i] mvm maislre. Le [Duc de Clèves. C'est ainsi que le Comte
rappelle « meinen gnedigen Uern *, Tom. III. p. 11 ; « meinen
' F&nteo uod Hern ». p. i5. Le Comte Jean de Nassau écrit pa-
— 26 —
i57a* vré Coninxlo après-midy, et moy quand à quand à Mons'
Novembre, mon maistre susdict, mais ppurçequ'il estoit desjà tard
quand sa G. alloit coucher, je nfen doubte sy vostre G*
aura responce par ce messagier présent, veu qu'il estoit
desjà 9 heures quand je commençois à escripre ceste.
Or, Monseigneur, pour respondre aux lettres les-
quelles il a pieu à vostre G. ni*escripre, et premièrement
surcepoinct des Ânzestede, il plaira scavoir à rostre
G. que le Comte de Winnenburg a attendu icy (suivant
sa commission) jusques ores arrière les députés des
Electeur Séculiers (et mesnie du Comte Palatin , lequel,
comme on dict , fust cause de ceste journée), mais il n*y
est venu nul , de sorte qu'ils sont d'opinion de finir leur
assemblée (laquelle n'est que de 3 ou 4 longue robes de
la part des Evesques) et s'en retirer. Le Duc de Clèvesya
escript à ce consystoyre, qu'il trouvoit fort estrainge
pourquoy on faisait astheures tels inutils despens , veu
que tout le pais estoit desjà tout à Tentour gasté, pillé
et saccagé, et que la gendarmerie d'Allemaigne estoit
passé le Ryn pour retourner vers leur pais. Aussy a son
Exe. tenu propos avecq l'Ambassadeur du Duc d'Alva,
jusques à dire: « Schelm , dein herr Kaiserlich Ma^j Cleve ,
» Cleve, mal pestilentz, looo teufel. » C'estoit à dire en
plat Flament , que le Duc Galba le laissolt piller son païs
etc. atque haec merces simulationis (i). Mais quand à la
reillemeDt « mein gnediger Fùrsl und Herr. » p. ai. Le Duc , de
concert avec TEvéque de Munster , coovoquoit les assemblées do
Cercle de Westphalîe.
(i) simulationis. YoyezTom. III. p. ii > aa4 ; mais aussi p. ao,
in f. Les Espagnols se permettoient beaucoup sur le territoire du
-27-
rafle, je n ay rien entendu daulcune capitalfttion enUe iS^a»
le Duc Galba susdict et les -villes dictes Anzestedt , sauf Nofg^iire,
que je ne youldrois pas excuser mes Couloignois, les-
quels seront assés méchants pour estre les premiers.
Touchant la reste, Mouseig', je ne doubte pas que
vostre G. aura bien entendu comment la bonne ville de
Zotphen (i) est passée^ helas! Dieu pardonne, à ceux
quils sont esté cause, sans plus dire, etc. (2) Je crains que
la reste de cecostélà, comme Swol, Hattem, Canipen,
Duc Déjà clans la requête des exilés à TEmperuer en 1570 on lit
t 1^ égard : • All>anas Clivensb dîtionis adrainistrationem ad se
• npere conaîur. £îs minaciter imperat ut omnes Belgas suis
» fioibus ejirîanC. » Serin. Jntiq, TIII. a. p. 6/|0. En appelant le
Doc d'Albe /r /)irc Galba, le Comte, apparemment peu fort sur
rhistoire Romaine, semble faii*e allusion à TEropereur Galba,
qui, quoiqu'ayant donné des preuves de cruauté, n'est pas dépeint
par Tacite avec des couleurs très sombres : « magis extra vitia quam
> cnm TÎrtutibus. • Histor. I. 49*
(1) Zutphen. Cette ville fut saccagée; peu de jours après la
population de Naerden massacrée , pour ainsi dire , en masse.
M,BUderdyk (VI. 1 53) observe que c'étoient là des représailles,
et qoe Lumey , Sonoy , et d'autres avoient exaspéré Tennemy par
kvrs cruautés. On ne sauroit nier qu'alors, comme dans toutes
ks guerres de ce genre , des atrocités aient été commises de part et
diantre; mais , en parlant de représailles, on doit aussi se rappeler
les exécutions , qui avoient eu Heu depuis bien des années, et
ptrtîcttlièrement la conduite du Duc d'Albe et de son Conseil des
Troubles ; certes ce n'étoient pas les Protestants qui avoient corn-
mencé. Strada juge les Espagnob plus sévèrement : « Super haec
> nkio Tisa est . . .; exddium Nardemi non poena, sed flagi-
» Hom fuit. » I. 445.
(a) etc^ On parolt avoir omis dajaf oette copie les passages peu
inporUols.
- 28 - .
i5y2. Elburg, Harderwick, Amersfort, suiveront| combieo
Novembre, quon dict que Swol et Amersfoit tiendront bon; Diea
veuille que ainzi soit, car je vois en ce temps que Dîeo
est plus de Taultrecosté, etc.
On in'escript, aussi dict-on, d*une terrible menée que le
tyran doict avoir en train avecq les Hollandois touduiat
leur pardon , non pas pour dire qui'd vultis nUhi dore etCi
sedilludpotius^ etfacti sunt amici in die illa (i). Etcoo*
bien que j'estime cîcy pour fantasies', sy est ce qu'on
devoit prendre garde, voiant que les nouvelles de laoosté
des papistes sont plus certaines que les nostres.
Le mesme est de Vlissingen. Et a tant, Monseigneur | J
feray fin pour ceste fois , me recommandant très humU^
ment à vostre noble G. De Cologne, en haste , ce 27 d^
novembre 1572.
De vostre G. très humble serviteur ,
DE Ndenàr.
A, Monseigneur , Monseig** le
Comte Loys de Nassau , CaUenelnbogen.
Monseigneur. On tient que la ville d'Amsterdam soil
fort pressé de lassiège, et qu'il est espoir de la prendre.
Mais quoy? cependant adieu ma Velue' et Overyssd!
Ceux de Zutphen se complaiudent fort qu'on ne les a
(i) in die il/a, CeUe allusion à la réconciliation de Hérode et
de Pîlate , en opposition à la trahison de Judas, semble indiquer
une proposition du Duc d*AIbe aux Hollandois de lui livrer le Prinee
d'Orange , afin d*étre par là réconciliés avec lui.
' contes» inuigtnaUoot. * Vehiwe.
— 29.
tetonrr^. Cng bourgeois qui est échappé me dict qu'ils iSya.
Bivinnt que 700 liommes le matin tfuiimi la ville fust NoTcmbr^
Oioilié prînse, moitié rendue, non sans soupçon de trahi-
ion ; cnr ung enseigne , le mes me du Cupiiain Boeckoni,
qui teooit le guet oultre le poni
qu'ils Davoieni que 4 piécettes d artdlerîe de fer, dont i
s« rompirent. Certes il me semble qu'on ne debvoit pas
avoir osté l'arLillerie de lu ville. Il se continue aussi que
Ystdsie^n, Félix, et Boeckom, entre des aullres capitains,
Mml pendus, et mesmes ces 3 d'ung pied. Aussi dict-on
quedimenche passé on a ouy nng grand jamergeschrer
et tuerie dedans Zutphen, mais on ne scalt ce que c'est.
Monseigneur le Prince veuli-on dire qui soit à Leiden,
«t que les Hollandots sont derechief alliés avecq son
El", pour vivre et mourir avecq luy, mais que son Exc
preode garde sur la practîque Marunesca', dont fais men-
tion en ma lettre cy joincie.
Mons' le Comte van den Berge s'est relire vers Enclt-
husen{i), nescay comment. — ^ Voilà, Monseigneur, tout
ce que jay sceu escripre à vostre G. à la haste , car il me
loiiU partir ce matin avecq ma petite ménage , pour aller
âH(>rs ety tenir caxa , j ar comandement de Moi
non maistre, et ce contre ma voulunté et contre l'o
<tc plusieurs etc. De là ne fauldray escripre à vostre G. ce
^ j'eDIeodray digne d'estre escript. Post Uieras , sS
9^ Vt tuprn.
~ 30 —
LETTRE CCCXCVI*
tf^, Zulegerau Comte Louis de Nassau, Négociations
trompeuses de la part de la France,
'^7^- \* Wenceslas Zuleger, né en i53o, d*abord conseiller Palatin
ksembre. (Chur-p/altzischer geheimer Rath) , ensuite chargé des affaires
Ecclésiastiques ( Consistorial- Président). Il contribua beaucoup à
Tabolition du Papisme dans le Palatinat : en 1571 ce fot lui qui
dirigea le colloque de Franckenthal y dont le résultat fut la con-
damnation des Anabaptistes. Il mourut en 1696. — M, Ehem, né
en i5a8 , mort en iSga , d*abord Professeur en Droit à Tubingue
et Heîdelberg, devint Chancelier de l'Electeur Palatin, Ce
Prince, surnommé â juste titre le Pieux et dont la confiance religieu-
se se montre dans la réponse que le Conseiller rapporte, p. 3a,
avoit soin de s'entourer d'hommes remarquables par leur foi et leur
pieté, se disaut avec David: « Je prendrai garde aux gens de bien
» du pays, afin qu'ils demeurent avec moi: celui qui marche dans
» la voie entière me servira. > Ps, loi , v. 6. Le Prince paroit
avoir reçu assez fréquemment des Lettres de ces Conseillers : voyez
Tom. IIL p. 363.
Ceux de la Nord-Hollande eurent vers cette époque un exemple'
notable de celte délivrance Céleste j en laquelle Zuleger aussi mettoît
son espoir. Un vent du N. O. sauva leur flotte prise dans les glaces
et qui alloit devenir la proie des ennemis. « Godt uyt den Hemel
» sont terstont, recht te passe, eenen Noordt-Westen Windt^
» alsoo dat het Water seer hoogh gheresen ende het Ys subytelyc-
» ken gheborsten is , alsoo dat die schepen , als door een bjte ,
» wech ghevaren zyn ende tôt Enckhuysen ghecomen ; . . • • ende
» het Ys heeft het watcr terstondl weder tocghesloten. » F.Meteren^
p. 69«.
Monseigneur. Vos lettres escrips le dernier du passé,
m'ont merveilleusement resjouis^ en tant quelles tes*
:î1 —
im^ent vostre bon portemeni, lequel Dteit *e«îlle tfiy^.
piracherer i Sa gloire et salut de !a patrie. Quant aulx Décerabm
iBàires ilu Pais-Bas , il les fault laisser entre les mains de
cebon Père Céieste , auquel l'yssue est cogneu , et com-
tùenque, selon le inonde, il y aye peu d'apparence, tou tes-
toi» j'espère encore» bien; car quant il n'y a plus de con-
seil auprès des hommes, lors la délivrance Céleste se
monstre, affïn que tout honneur Liiy demeure seul. Or,
ipant aulx moyens desquels on a parle, estant ycy Monsieur
le Conte Joan vostre frère, toutes occasions sont passées
tl perdues, mesmes ceste qui pour lors sembloît pouvoir
MUvhazardée, à sçavoir passer le fil du Rhin. — Decostéde
France itn'ya que mensonges el tromperies. Monseigneur
rElmeuraeu àl'tnstancede frugosc (i) (homme faici à
mentir et tromper) ung de ses gents à Mets , pour enten-
^ du Conte de Retz (a) tes articles de la confédératioD
JtHeaàue et sollicitée du Roy envers les Princes protes-
Kns, qui a nié tout plat que la traictée encommencée
fn flea MoDsr. l'Admirai aye esté fondée sur la liberté
ir\t rdîgiuQ (3), ce que Monsieur de Schonberg a esté
(l) F^wgoir, ou Frëgoso , TioUc C<>nois au service du Roi de
Frsftc*. Le 3g juin i5ia ud Janus Frégoso, après avoir reorermé
In FnnçoUdaos la Ciladelte Je Céncs, Tul nommé Doge par acci»-
mttioot. S. de Sismondi.Nist.d.Eépu/'l. Ital.X. p. 3^9 (eil Brux.
l9>6.).
la) ikAcri. Albert de Cond}' , Comte de Relt , Maréchal de
France. Iiso d'une l'itmiilc Florenrlne peu considérable , il dut «on
drralion rapide el prodigieuse à son courage el à la proleclion de
C«lh«rioe<le IHidicis.
i'3) religion. • Du Bûndni» xwischen Frtuikreich und den
Fûrsten , m> emtUicb ec auch Cari IX selbst im
— 32 -
157a. constrainct de confesser , et qu'aultrement jamais on n'a
Décembre, voulu prester l'aureille en Allemaigne. Voilà leur incon-
stance dont apert qu'on ne tâche que de tromper. Tou-
tefois le dict Schonberg a voulu persuader à son ExcelL
d'entendre à la dicte traictée , en tant qu'elle concerne
Fasseurance de Testât de chascun: surquoy il a esté payé
que , si Dieu ne conserve Testât de son Excel I. , ung Roy
de France sera trop foible pour le conserver, et que Dieu
déteste telles confédérations qui ostent la confiance an
Dieu et les fonde sur les bras des hommes, et -que le
peuple d'Israël aye esté tousjours chastié rigoureusement
quant il s'a appuyé sur Tappoinctement d'Egipte; maison
entretiendra tousjours bon voisinage avec luy. Les fidèles
tiennent bon dans la Rochelle. Monsr. de Beza escript
qu'il y a plusieurs mille de fidèles en la France par ça et
là. On tient que le Roy aye quelques compagnies à l'en*
tour de la Rochelle pour commencer le siège (i): Dieu
veuille assister aulx siens. Monsieur Ehem envoyera vos
lettres par la première occasion vers Metz. Tout ce que
j'entendray dorénavant, vous communiquerez; où serm
» Jahre iSyBnochbetreib, kam nichtzuStande;der Kônig laugoete
» jetzt (was Schomberg frûher versichert) dasz es die Handbabuog
» seines PacificatioDS-Edikts begreifen sollte. » V . Rornmel ^ A. G,
H, I. 553. Gaspard de Schonberg , Comte de Nanteuil , étoit de-
puis plusieurs mois en Allemagne , envoyé par Charles IX vers
les Princes Protestants.
(i) siège. Ce siégea dura huit mois; la ville souffrit 35ooo
» coups de canon , 9 grands assauts , plus de 30 autres moindres ,
» près de 70 mines, de très fié(|ucntes conspirations. — Le Roi y
» perdit 12000 hommes et grand nombre de personnes de mar-
» que. » Mettrai, V, i63 , 169.
— 33 —
Tendroit c[u après m^avoir très humblement recommendé 157a.
àTOStre bonne grâce ^ je prie Dieu , Monsigneur , de tous Décembre»
augmenter Ses grâces et vous fortifier à Sa gloire. De
Hekielberg, ce 3 de 10^ l'an iSya.
Vostre très humble serviteur à jamais ,
Wenceslads Zoleger.
Fr^[oso est retourné en France.
▲ Monseigneur, Monseigneur
le Gmte Louis de Nassau.
Dîllenbnrgb.
LETTRE CGCXCVIf.
ff. Brunynck au Comte Jean de Nassau. Nouvelles
diverses: siège de Haerlem ; affaires de France.
** N. Brunynck , Secrétaire du Prince d*Orange , homme de
hiaucoop de talent et qui avoit toute sa confiance , ainsi que plus
fmà celle du Prince Maurice.
Le 1 1 décembre le siège de Haerlem aToît commencé. La rési-
stance contre le Dur. d^Albe étant désormais concentrée dans deux
Pinmneet , il devenoit extrêmement important pour les Espagnob
de couper , par la prise de cette ville, les communications entre la
Sad- Hollande , où se trou voit le Prince , et la Nord-Hollande, oti
ût son lieutenant Sonoy : Bosscha , /. ^ L aoo.
Monaeignear. Si j ay cy-derant moins souvent escript
4 3
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i5y^. à Tostre Seigneurie quemoû debvqir né porte^. ot: nTa
DécMifarA .esté par aucune mmchalance, mai» pour Tespoir ^oe
j ay toujours eu que , tant par les lettres de son £r«» que
par celles de Monsieur de S** Aldegonde , vostre Seig^^ em^
tendroit assez particulièrement tout Testât et disposition
des affaires de pardecà ; mesnies comme depuis le par-
lement de Monseigneur le Conte Louys de chez son
Excellence ; toutes choses sont passées, tant au pays
d*Oyeryssel qu'en ce quartier d'Hollande. Mais oonnne
sur tant de lettres son Ex** n'at eu aultre responoe de
vostre Seig"' que celle qu'at apporté Hans Rircb, qui a
esté redépêché vers vous le lo* jour du moia présent , et
par lequel aurez entendu tout ce qui estoit succédé jus-
ques alors, j*ay advisé pour mon acquict ne vouloir
désoiTnais perdre aucune occasion , sans rendre compte
à vostre Seig^ de tout ce qui nous pourra icy advenir ,
afin que tant mieulx vostre Seig^ puisse selon cela se
rigler. Je tiens vostre Seig^ assez informée comme y
depuis la prinse de Sutphen, l'ennemy s'est tousjoiirs
approché de ces quartiers au plus prez qu'il luy at esté
possible, ayant aussy depuis emporté la ville de NaerdeOi
laquelle, après avoir esté saccagée et brusiée, il faict
présentement raser , et n'a cessé et ne cesse encoirea |
tant par lettres qu aultrement , faire révolter le peuple
de pardeçà ; en quoy il se trouve assez secondé d^une
partie des Magistratz , et mesmes ceux de Haerlem , qui
ont envoyé leurs députez à Amsterdam vers le Conte et
Bossu requérir leur pardon, luy donnans à entendre
tout lestât de la ditte ville , mesmes le peu de vivres ,
munitions et aultres nécessitez qu'il y avoit pour souste-
nir siège , et que à ce regard il estoit plus que tema que
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it Doc J'AIre y vinst pour avoir la raison d'icelle TÏHe, iS^s:
JMquelz députez à leur retour sont esté IroussOT par le Dénmili
Capile^lte Ripperda et le peuple, qui en ont envoyé
lucuns à son Ex^, noraménient le Pensionnaire et un
Escbevyn, qui »ont icy encoires en Tie^i) au grand
(t ) «i vôe. Savoir l'Echevia Chr. t. .Srliac gtm el le Pensionnaire
1. na AsModelft Ils furent jiig& à Delfl; ledernjer fui dëcapilé
V x^ dér. , l'autre mourut en priion. On a accusa le Prince d'avoir
ip envcn eox avec trop de ^vérité. « Volgcns de omitandigbe-
> dm , die ans bekeol zjrn , kan mea die daed vbd den Prins vbd
> pra turdtgheit verachoonen. • Let-en van fFillrm 1., Xi. II. bl,
l?VOaMinblea>oirmiblii, d'abord, (|uelapeîneful le résultat d'un
|«pBait(' naerernstigeproceduren daer jegen* gehoudeo. ■ Bor,
Ui\!i eoMcoiMl lieu, qu'Asseadelft fut condamné en c«ro pour d'aa-
Mndkils (•SoodaerDinaUomDieeraDderpfeylen. - l'nn Uiterrn,
]S.):e«dia quel* conduite de cei députés éloit une ta cbc trahison.
Vifm Viat MtUrrit oa dirait qu'ils avoient agi âsos aotarîialiun
h 11 Régnvce : • Daer vicicn verscheyden opinlen onder den
•taedt. Emle midli een Brîef. . . daller gbecade toorhanden
• ««, «oo 't lento ndl versocbt worde , hebben etnighe voor-
• aai wifc tri-riltljcirn uyt de sladt ghcaonden. > Bor au con-
tnira icnl i|u'ils eiéculérent les ordre* de la majorité. En tout ca»
•waa onlr« ne pouToil le< autoriser à violer le serment qu'euK et
brëpacceniiùre avoient prclé au Prinrv d'Urange, comme I.iru-
iMaat en Roi d'Eapagne. Les pari icolar liés qiic Brunynck ajoute,
ip leur faute. D'ailleurs, se croyant ul>li|(è4
me défense, ilj auroient au moins du
I Chefs de la lluui^eoisie. • De Prince heeft daeioke
genomcn, vermlls s^ desen liandel "oorgenomen bad-
r wet«n «an Ripperda en de Iloufl-Capileyneu ilcr
!. ■ Bor, l^tl^. La manière dont Bitilcrtfyi i l/àt. li.
^aJ. VI. iSS, st|r|.) les excuse, est (oui à fait csti-aordinaii'e.
D'abord il afOrme que les E^pa^uoU défcndoleol les droits du Sou-
i572. regret de tous amateurs du bien delà patrie et du se»
mbre. vice de son Excellence. Au inesiiie temps arriva en Antï
sterdam Don Frederico avccq Mons' de Noircannctf
accniiipaigncz d'environ ùx mille hommes de piedt et dtf
sept à liuyct cents clievaulx avecq dîx-huyct pièces d^
b!ltte^!e , lesijuelz ne tnectnns à noiichaloîr l'udvis qiu
leuravoit esté donne pnr ceidxde llnerlem, sont inconi
tinent venox nssaiHîr le fort de Spurendam, qui est sur Ift
dycijue entre ie dit Amsterdam et Harlem, et oires qu*
par réitérées fois son Ex" uvoit commandé de perce
la dille dycque entre Sparendam et Amsterdam pour en»?
pesclier tout pussaige à l'eunemy , par tu practyque tou»
testais d'aulcuns cela n'avoît esté faict, comme il estoïi;
bien requîz, tellement que, par lu et l'ailvantaige du
gelées, l'ennemyeustnioien s'approcher du dit Sparendaial
reraiu légitime et qo'lla étoient les maaiialaires du Roi, Ce*t
cher l> qiie»llon en Taieur du Duc d'Albc ; car il x'agîsMiit ftrà
ment (le savoir qui Jevoil Ure cnnsidéré comme répréacntant
Roi ; l'ancien Stadhouder, ou bien le Comte de Bossu et le
d'Albe, lm|u«l, disoïl-on , «yant riSujsi à lroro]>er mi
roenlIcRoi, vienl ici riiinei- te pays . citertniner les h«bilant>|
nno pas défendre les droits du Souverain, tnaiï tioltrr ceux <
Mijels. Li Régence s'élnîl solennellemeni ddrlarée en Tavear i
Prince, et, ai celui-ci, malgré lt> serment, et) l dû considérer la d^edl
comme non punisuible , certes il eût mieux valu abandonner
cause et le pajs. Puis, ajoute M. Btlàerdyk , on ticboit de
réconcilier avec le Itoi , personne n'étant tenu à l'impossible : ■
■ ecn grlrouwe, maarnu vcrdcr onmogelik gcviorden tegeosiand.
On iDmjirend que les c(ui|)abli^ aient dit cela pour leur défeni«
mais qu'on In «tutimne après <{ue la résistance de Uaerlcm ,
mois durant, a Tourni de si belles page* ii notre histoire, voiU
cal asiuréneni Tort singulier.
TaiiBt ftnporté cejoiird'Iiuy huyct jnurs , vt loiitesi'oiri 1572
non sans grande perte civ ^ens. LeOijiitcyneMîcliiel,<]ui Décembre.
1 Mt« dedens Monsen Hiiyniiult, s'y iiionsira Tort vnillant
rt rcceiil deux Iiarquebouv.ndes , dont toutinsfois il est
rfervdtief guérie, et incontinent après l'ennemy est passe
oaltre vers la ville de Haerlein , laquelle il tient assiégée
de tontes parix; ettoutfsfois les six enseignes des soldats
AlcBuQs, areci] les liour^enis qui y sont dedans, se trou-
wni encuires hîeo animez, Rioieniiant qu'on leur puisse
iloaner quelque secours ; ainsi que Mons'' le Conte de la
Sarrhe J pensoit faire entrer saniedy dernier, mais
ntaat rencontré des ennemis environ une lieue deçà Har-
len, fcrce luy estoit de s'attachera eux, où ledit S'
W yona si vaillamment qu'il y eusi son cheval tiré,
titant entnr assez avant aux trouppes des ennemiz, mais
«niry seulement des Franchois de sa garde, qui aussy
bnùt quasi tous miz en piêclies , d'aultant que les reis*
m» qu'on aïoit îey levé, et les piétons Allemans se
aatat tuus en fuyte, quictans leurs armes devant quasi
noir l'cDoemy, quelque debvoir que le dit S' Conte faisoit
povr les rallier, mais estoit en vain; tellement que
ItditS' Conte esté iry retourné sans rien faire, et de-
aenrv la ville assiégée, sans toutesfoîs jusques oires
noir esté battue, d'aultant que selon l'advis que son
Eicdl** a receu ce jour (i'Iiuy, il n'y a encoires que six
pHcbesd'anilleri» devant, estant bien mal possible d'y
waater d'avantaige par ceste dégelée. Son Excell" donne
bmt la preue du monde à renvoyer le dit secours, consi-
dératit de quelle importance il est que laditte ville demeu-
re à Dostre dévotion, aussy que le retour du dit S'Cont«
et lit fuyte des siddalz a quelque peu altère et intimidé le
1S73. peuple icyet .illieurs : ce ntantmomgs nous espérons q
Ut-ccmbre. le S' Dieu y donnera sa gr^ce. Mons' de S' Aldegonde e
(leduns la diite ville île iïaerleni, et n'en peult encoîi-es
sortir, bien que son Exe" l'uyt mandé deux ou trois fois.
Et voilà, Mouseig', sommairement lestât des aETaîres de
pardelà, l,es désordres qui sont esté icy devant la venue
de son Encell"* sont esté si grans que jecrains de là vieol
tout le mal, tant icy que celluy advenu au quartier
tlï>Terryssel, et fuisoit fort à espérer que ceulx ausquelz
son Ex"" et vos S''" se sont reposées , se fussent quelque
peu plus esverluez; le temps descouvrira le tout (l) .
Pour nouvelles n'en seauroys présentement manderfl
aucunes à vostrcSeign''" , seulement que l'on tient ielfl
trouilles en Franceapparans plus grans que jamais. Ceulçl
de la Rochelle se maintiennent fort bien. Le Roy lésa
premièrement pensé ubuser par^hcaucoup de prom
et belles persuasions^ mais n'y a riens gaigné, depui
voulu user de aurprinses, en quoy il a proufyté eucoî
moins. L'on dict quedepuis îlz auroîent eu ung rencontf
ni'i lesdits de la Rochelle auroient tenu le camp , le £
bnstard du Royet Slrassy(a]prisoimiers et depuis pendub
Il f'aict à craindre que les cruaultez seront grandes , let
Viscontes (3) s'en mesleiit. Mous' deMontgommery eil«
Visdame de Chartres sont eucoires eu Angleterre , sol-
(1) . , . Ici suivdnl quelques dùitiilii insigiiili^ntiiur un mai-
ché avec Marguerite de Beaalira.
(a) Strotsy. Philippe Siroiw, M«i-«lial de Waaet. Le bruit
cloil faux ; il v^c^ul Jusiju'en tà83.
(H) yiscoitles. Nous ne i«rons qai !lriin«nck a en vue ; le Vi-
vorote (te Turcaae ■ jnini' el plein ilc roumpe • {Vinit Marmay,
l) «e trouvoil BU camp du Duc d'Anjou deiani la RocMIa.
9 fort pour avoir assistence , mais semble que la iS^a,
RojiK l«ur donne aassy peu d'espoir qu'aux aultres que DÉoembre,
ratuscavei. La court est plaine d'E^pagnolz et Italiens qui
>oui en la ditte court d'Angleterre en pris et honneur. I^
RojdeFnDceyat nouvellement envoyé son Ambassadeur
muvaïs-SLre (i), pour prier la Royne d'estrc commère
pCMU- lever' sa fille, et pour confernier l'alliance qu'il a
biete arecq elle l'esté passé pour tant plus esbloyr les
jai\x de Sa Maj"'. Les Esutz de ce pays debvoyent aussy
jassi long-temps envoyer au dit Angleterre, mais tirent
IiMles dioses en longueur. Ce qui succédera davantaîge
(■) taoïirmit-Sirr. Cest «insi que Bruoynck voDbnl, à ce qu'il
pnll, làirealliisian au canclére du personnage , écrit le nom de
MiiM de CMldniu , Seigneur de Mauvjssîére " qui avoit ordre d«
> OAdcf raprit de S. M-, « détacher de découvrir si elle > deTio-
■ dkatioa pour le Udc d'Alençon. • Jf'aLtingh,, Mint. p. 338. —
l'CiMnIedc Montgomnierj' et Jean de la Ferrière, Vîdame deChai^
trs , aïoient échappé à ({nod peiae à la St. Barlbëlemj. Déjà le aS
wpteiufare Eliubdb avoU écrit à Charles IX en faveur de ce
AsBÏer. Quant à des secours directs., on ne pouvait guère en
tiltodre, U Beine ajaat, après la première barreur du massa-
m, acscjt facilemcol prêté l'oreille aux excuses et aux pi-éleites ,
N «• tONlaDt du moins en aucune façon se corapromeltre. WaUing-
kaai tcnbl* déplorer qu'on abandonne ainsi les Protestants Fran-
fobi hnr triste sort. • Il est certain , • dit-il en parlant de la
Cour de Ftincc, • que toutes leurs belles et tendres paroles ne
t icndeal qu'à nous duper. I^ Rochelle ne sera pas plutôt prïK
> qae Dooi en terrons des preuves, i. Wn/j. , ,Wrni. p. îi^, — Le
PrâievM Im Eiats et Hollande et Zélande députèrent encore en
t ta Heine , demandant contre le Duc d'Albe awi-
B d'argent et de soldats. Bor , ^aï** , in f.
— 40 —
iSyu. ne fauldray de temps à aultre vous advenir. Parquoy ne
Décembre, tervant ceste à aulire effect , la finiray par mes plus hum-
bles recommandations en la bonne grâce de Tostre
Seîg^, suppliant le Créateur éternel octroyer à icelle en
très parfaicte santé très heureuse et très longue vie. Es-
cript à Delft, ce xviîj* jour de décembre 157a.
De Vostre Seign'"' bien humble, bien obéyssant
et bien obligé serviteur ,
Nicolas Brunynck.
A Monsieur Monsieur le Conte
Jean de Nassau , et en son absence
h Mons' le Conte Loys de Nassau ,
ciio à Dillenborcb.
Par le moien de Adrien van Conînxloo Marchant
de Bruxelles, demeurant à Couloingne, les Lettres
de vostre Sg"* nous seront icy toujours bien ad-
dressées»
* LETTRE CCCXCVIII.
Le Prince cT Orange au Comte Louis de Nassau. Il Im
recommande L de Baudringien , député par les Chré^
tiens de France vers les Electeurs et Princes Prêtes-
tants.
Monsieur mon frère , les Seigneurs et gentilzhomes
Franchois qu'il a pieu à Dieu garantir des mains de ces
horribles massacreurs averq ceulx de la Rochelle,
voyants la raige furieuse des ennemis de Dieu s*augmen-
ttr île plD!i en plus , et sentiins pur là une prochaine iS^a.
raine de ce qui reste de l'Eglise de Uieu nu rotserable
Rovaulme de Frant-e (si le Seigneur n'y mect bientost la
auio],ont trouvé bon depescher le porteur deceste, Isaac
^e Baudringien^ uatilTdc la ville d'Audenarde en Flandres,
tcn Messieurs les Elecieurs et Princes Protestnns, pour
leur Taire entendre le misérable estât du dictRojaulme de
France, et la calamité où se trouvent présentement tous
\a cn&nsde Dieu illecques, et dung chemin pour la
satncie et droicte intention et dévotion enthière que de
tout temps les dictes Seig" Protestons ont démonsiré au
wrvice du S' nostre Dieu, les supplier qu'il leur plaise
titcndre une charité jusques à culx, et en ung mal si ex-
trême leur donner faveur, ayde, et support. Parquoy,
Mons' mon frère , voyant l'équité et justice grande de
imr cause, et que, si ce joug insupportable d'une sï
■ulheureuse tyrannie n'est levé des François, pourra
Eicillement en peu de temps venir Jusques aux nations
prochaines, je n'ay peu ny voulu délaisser, à l'instante
prière des S" et ceuUdela Rochelle susdittes, vous prier,
<lela rovllieure afTeciion qu'il m'est possible, que voua
tacîltes avoir le dit Baudrîngien pour recommandé vers
J(S oonseilliers de ces S" et aultres qu'il appartiendra, à
oc qu'il puisse obtenir béningne audience , et avoir bonne
et brîcfve dépesche sur ce qu'il vouidra leur remonstrer
pour tme si juste cause. Et ainsi que scavez bien leur
le nécessité le requiert, et oui tre la grande obligation
en laquelle vous meclrés une infinité des povres Chres-
Itens M cruellement à grand tort oppressez , je seray
loiujours bien prest à le recognuistre en vostre endroïct,
(t'auiai prompte volunté que je voua présente >cy
— 42 —
iS^a. très affectueuses recommandations en yostre bonne
Décembre, grâce, priant Dieu tous donner, Monsr mon frère, en
parfaicte santé, accroissement, puissance et force pour
Fadvanchement de Sa gloire. Escript à Deift, ce xxiij* jour
de décembre i5ya.
Vostre bien bon frère à vous faire service ,
GCILLJLUHB DE NâSSJLU.
A Monsieur Monsieur,
le Conte Loys de Nassau,
mon bien bon frère.
^•^
LETTRE GCGXCIX.
David au Comte Louis de Nassau. Sur la difficulté du
passage d*Emden en Hollande; état des affaires daiu
les Pays-Bas et en France.
\* C'est avec raison que M, Basscha (il /. L p. 19$ -^ a4<0
a consacré au courage des Bourgeoisies fHeldenmoed der Burg^»
nrenj^ en 157 3 et i574 , un chapitre particulier. La guerre
sîslojt presqu*uniquenient en sièges, durant lesquels ceux qui
vouloient se défendre à la dernière extrémité, avaient à lutter
contre Tennemi, la famine, les maladies épidémiques; souvent
aussi contre les découragements soit des Magistrats, soit du peuple^
soit aussi des étrangers qui composoient en partie les gamttOBi)
Anglois , François , Wallons , et autres , et qui espéroient, en ao
prolongeant pas trop la résistance, obtenir la vie qu*on leur aooor-
doit plus facilement qu'aux habitants de la cité. Haerlem , Alk-
maer ,;^et Leide acquirent une haute célébrité. — Haerlem ne se
rendit que le i/| juillet après une défense héroïque. En parlant de
celte ville y Yiglins écrifoit déjà en férrier. « Haoleoas tu
• magno damno aliquotia res tS^S.
j frotra GXpectavinius , nra|ue i „
• IniUla fiiil , sed ab hostilius noslri repuUi animadvtrterunt ia Jmvur.
• ■(gmalicii Hollanilis plus e&se ininii viriumque quam Uispaai
• «bitrabanlur. • f'igl. ad Bopp. p. 671.
Barid, boniDiF decoQfiance , ne nous tat pai connu. Il devoir se
nndTT à la Hocbelle Le ComtE Jean , frère du Comte règnaat
Lliaid m cl qui parait avoir eu assez d'influence sur le GonvcT'
BHBenl, favuritoit, ainsi que sa mère la Comttaae Anne, les Aé-
(wnés. Le Protestanlisme s'établit de bonne beure eu Ost-Fris«
iTorn. IlL p. |38I, et l'Eglise il'Emdeu eut une grande influence
wrie* Eglises Réfonaées des Pays-Bas. Elles j tinrent en 1571
nSjinade , où beaucoup de points important* furent régKs.
Monseîgnetir , par nos deux lettres précédentes V. S.
itm esté deuenient adTertye de notre long séjour en ce
p^s, et comme en icelluy nous n'y avons pas trouvé
n^ commodité pour le passage , à cause des gelées et
piades glaces ordinaires qu'il y a faict depuis deux moys
■çl, «t aussi qu'il ne s'est trouvé amunz maîtres d«
■rira* qui ayent voullu entreprandre le voyage pour les
Algers des pyrates, et plusieurs autres inconvénieiis
fn'ils craignent d'encourir en ce temps de troubles ; qui
m canse, Monseigneur, que nous' voyans ft-ustrés de
nostre espérance en cest endroit, et l'argent nous deffôil-
bnt, aurions esté contraints de recourir à Monsieur le
Biirgeinaistr<; Hetmanna, lequel nous a assisté de dn-
qnaote daidrcs, avons aussy pour ces respects esté con-
Ininta de prandre autre délibération de nous en aller en
Hollande trouver Monseigneur le Prince, pour avoir
aMtsIenoe du dit passage et aiiires clioses nécessaires pour
rfrecton- notre voyage et ce qui dépend de notre négocia-
Juquelle notre délibération , les dit gelées
— 44 —
i573. continuant de mal en pir, nous avons esté forcés de
• séjourner en ces pays jusques à présent, qui est ung moys
entier, plus sans aucun espoir d'en pouvoir encores par-
tir; pendant lequel séjour tous moyens nous defTaillans ,
derechef le facteur du Sieur Guerard Eck et moy
aurions ces jours passés esté trouver Monseigneur le
Conte Jehan en sa maison à Fridebourg, acoro pagnes des
lettres de vostre S'** , auquel lieu il les auroit secrète-
ment receues et voullu nous ouyr hors son chasteau en
la maison du drossart du dit lieu , et après luy avoir faict
entendre toutes nouvelles de vostre bonne disposition ,
luy auriont parlé de notre voyage^ et de Fespérance que
nous avyons de trouver commodités pour leffect d*icel-
luy de son Excellence; à quoy en premier lieu^ Mon-
seigneur, le dit S*" Conte se seroit excusé en nos
endroicts de ce qu'il n*osoit manifestement monstrer
lamytié qu il porte à vous et aux vostres, pour les raisons
que votre dite S^* scait, et pour le surplus le dit S' Conte
nous auroit faict responce que secrètement il nous feroit
toute Tassistence qull pourroit , mais voyant le temps
mal disposé pour le voyage , nous debvions temporiser
jusques au changement d*icelluy; et sur ce luy ayant
remonstré nostre pouvreté et requis de nous donner le
moyen de ce faire et de pouvoir partir pour Hollande au
premier désgel , afin d'avoir toute commodité du passage
et assistance des vaisseaulx nécessaires , le dit S' Conte
nous auroit renvoyé au dit S^ burgemaistre Metmanna ,
lequel à nostre requeste nous auroit derechief délivré
cent daldres, qui est en tout cent cinquante daldres que
nous avons prins par deçà , soubs promesse de les faire
rembourser par Y. S. ou en Hollande le plus tost que
&irp se pourra ... . Messieurs de Lumbres, de Cario, de i5^3.
Hsrtetulirouc , de Fama , Brecht et queti^ues autres gen- J«o»ier.
tilsbomnies avec plusieurs soldats , sont nussi eo ce pays ,
alendant comme nous la couimodlte du passage pour
Hnibnde, et les susdit Sieurs de Carlo, Brecht et de
Meaasse sont depuis queltjues jours revenus à Luxe-
boorg' près du dit Norden , en une maison du Sîeur
Cdioo de Manynga (i) , lequel Sieur de Manynga pour
VandFnne amytié qu'il a avec le dit S' de Carlo , lut y a
omtoycL et le faict la lueilleure chère dont il se peult
•dviser.... Au surplus^ Monseigneur, quant aux nouvelles
qai courent de deçà, tant du coste de Hollande que de
France, il* sont très bonnes, Dîeu merry. Quant aux par-
licalariiés du dît Hollande, l'o
tOQsjouis campé devant Harlem
uUe perplexité qu'il ne sçait bonn<
pnodre , de quîcler le siège o
forcer Urille; car il veoît divei
Vpe il peni journellement ses hommes o
I tient que l'ennemy est
1 , mais c'est bien avec
:nt quelle résolution
I de continuer à vouloir
s périls devant luy; c'est
i par r
lallades
ou par rrtraicte seiTete, qu'ils ayment tnieulx faire que
Buntir Diisérablement de froid , comme la plus part font
tons les jours, de sorte qu'ils ne scauroîent estre
iiay cinq ou six mil hommes de lo ou la" que
{)) 0. et Manrnga. Vojru Tom. III. p. a'ij. Son liospiialité
e èfoît telle ((uc par fou il l'exerrait en même tempi
anm 70 famillct, el que, depuis l'avènemenl de la Reine Marie
I logea, durant 37 années, sans iolemiplioa ,
I réfufi^. Le célèbre BUrnix passa ta t58a quelque lempi
sMattainga à Lvileiburg. Lti'tn van Uarnix ttoorPriiu ,^.vj.
46 .
Ton di9<Ht qu'ils estoîent , et estant aîasi réduîcts &
!r. nombre, ils le voulJroient bien bazarder adonner batail-
le à son Excellence, espérant par levènement d'icelle
avoir plus d'hanneur en quelque sorte que ce feust, que
de faire la bonteuse retraicle, ou, actendant le désgel , se
perdre tous au dit siège, comme c'est ung péril que leup
est tout certain, comme l'on dict ; mais son Excellence lel
laisse journellement mortifiera la gelée, en les faisant
endommager par saillyes ordinaires que ceulï de la ville
fontsur eulx, où ils perdent beaucoup de leur gens; entre
autre le Sieur Julien Romeroyesl demeuré [pour espée],
•t M' île Noircarmes y a esté attainct d'une arquebuzade
au menton , et beaucoup d'autres cappitaines Espagnole;
aussi le S' de la Cresonniére, Gouverneur de Gravelins ,
Grand'M'„ d'artîllerye du dit camp , y a esté tué. Telle
résistance a tellement augmenté le courage des Hollanp
doy», que tous les villageoys se sont eslevés en nombre
de bien cinquante mil, pourchasser une bonne fois l'en*
nemybors du pays; Dieu les en face la grâce. LeCouron-
oei de Gronnengue est party ces jours passés avecq tous
es soldats de la garnison du pays , en nombre d'environ
mil hommes, pour aller renforcer le camp de l'ennemy, et
n'a laissé au dît Groningue que cinquante ou soixante
soldats, et en quelques autres places environ auluint; par
ce moyen pourroit-on bien facîllement avec peu d'hom-
mes surprendre le pays; beaucoup de gens de bien de
deçà y souhaitent votre Seigneurie pour tel effects. Pour
le regard des nouvelles de France, Dieu veuille qu'il en y
ayt la motcté de ce que on en publie de deçà , tant elles
sont advantagcuses pour nous; et pour ce que j'estime
que vous en aurez les particularités plus au vray que
— 47 —
Boos ne les ayons de^ , je n*en ennuyeray V« S. daynnr i&jié
tage: bien la tiendray je advertye que Monsieur le Conte JaoTÎflr*
de M ontgommerey et plusieurs autres Si' Gentilshommes
Francois^aTec trouppe, se sont embarquës(i)en Angleterre
et pour la Rochelle dès le i5 ou i8 du passé pour tout
certain. La Royne d'Angleterre deb^oit tenir son Parle-
ment le lo** de ce moys à Londres , auquel les Ambassa^
«leurs de France et dlEspa^e s*y debyoient trouver pour
parier et traicter de plusieurs af&îres concernant la paix
H miyon des dit royaumes ; mais Ton doubte que telle
diose ne tire à mauvaise conséquence. Dieu y mecte la
main , et sur ce faisant fin je prieray le Créateur tous
donner, Monseigneur, en trèsparfaictesanté, très heu-
reuse et prospère Tie.D*Embden , ce i5"* de janvier iSyî.
Yostre très humble , très obéissant et
affectionné [petit] serviteur ,
David.
Mbmcigneor, Monseigneor
le Cools Ludovic de Nmmo.
* LETTRE CD.
Le Pnnce {TOranjgie à ff^, deRipperda^ Gouiferneur de
Haerlem. Promesse de secours par tous les moyens
possibles,
%* Ce billet, écrit sur ud très petit morceau de papier, fut îo-
(i) embarqués. Bruit prématuré : voyez p. ôa.
— 48 —
iS^S. trftdnttà Haerlem par la poste aux pigeons. « Der Duyven eenen
Janvier. * iieteo de Prince cnde Staien weder vliegen alst baer te passe
» quam, met een klein briefken aen 't beenken gebonden, met
» Wasse ofte andersins wel bewaert. » V^ Meteren, 79**.
Die Prince van Oraengien Grave van Nassau enz.Heere
ende Baron van Breda, van Dietz enz.
EcIeleEersame lieve besundere , ons is lieff geweest om
hoore doer :diversche uwe briéve dat ghy soe wel gehert
ende.volstand^Ji bijft om,di.e goede stadt Haerlem te
helpen ende te verlossen, daer van wynyet laeten enwit-:
len u te bedancken ende te versekeren dat wy niet laeten
en sullea u hulpe ende ontset te doene by aile middelen en
weegen ons moegelyck synde, soe ghy tôt noch toe hebt
connen merken dat wy tôt noch toe gedaen hebben ; ende
is ons leet gevreest dat het leste ontset met den Heere van
Boisot nyet inné comen en is.
Ghy suit adviseren met die andere by u synde wat mid-
del men mochte houden om u voirtaen secours te dosn,
ende wy sullen u der aen behulpich syn , hier mcde u
den Almogenden Heere bevelende. Geschreven tôt Delft,
op ten 18*^ dach Januarij iSjS.
Ugode vrint,
Guillaume de Nassau.
«
Den Edelen Eersaroen onsen Lieven
besunderen Joncker Wybolt van Kipperda y
Gouverneur toi Uaerlem.
— 49 —
* LETTRE CDI.
Le Prince éC Orange a ses frères. Sur les conditions
auxquelles on pourroit conclure la paix.
\* Avant tontes choses le Prince désiroit liberté du pays au iB^S.
fàct de la conscience (p 5o, L 4 • 9 c*e&t à dire , le libre exercice de Février.
la rdlgico Evangélique. La remarque de Languet , en 1 670, relative
aax Prolestanti de France, est ici parfaitement applicable. aNostros
• Boo coosensuros in pacem quae religionis exercitium ipsis adi-
> Bat. certo scîo ; nec est mirum cura ea res sit ipsis
» ciosa bellî , quam si non urgerent , omnes judicarent privatas
» eopiditatesy et non studium religionis iropulisse ipsos ad sumeo-
» da arma. • Epist, secr, I. i55.
Li'Enpereor s^efTorçoit de nouveau de rétablir la paix ; mais Phi-
n s'en tint à ses réponses précédentes , et le Prince , auquel
«voit écrit touchant ses intérêts particuliers , se montra inscn-
aîMc à de tels motifs. « De Keyser heeft gesocht den Prince te per-
•oadcren hem gerust te hooden , ende dat hy soude zyn goeden
code Landen wel weder bebben , ofte eenige goede bewy singe
dieiel%igbe weerdigb zynde in Duyislandt ofte in bet Graerschap
▼as Charoloys .... Des Prince antwoorde «vas , by en betracbte
zjo eigben particulier niel, roaer den dienst van den Koniogh ,
code welvaert van de Landen , alwaer hem der Spaengiaerden
tjraonye , zyo beroepinghe ofte Ampt toe dronghen. » Fan Mete^
, p. 83>
Messieurs mes frères , j*ay receu vostre lettre et par
\y ensemble et le rapport de celuy que m avez envoyé,
entendu i*estat des afTaires de par de!à , surquoy ne sauroye
assez vous remercier de tant de bons ofBces que faites en
mon endroict^et des paines et travaux que prenez. Quant
à TOUS donner responce sur les points proposez , vous
4 4
- 5Ô-
i5j3. savez assez que mon intention n a jamais esté , et n'est
Février, encores de chercher tant peu que ce soit mon particu-
lier ; ains j'ay seulement aspiré et prétendu à la liberté
du pays, tant au faict de la conscience comme delà
police, que les estrangers ont tâché d*oprimer, et pourtant
ne voy autres articles à proposer, sinon, que la religion
Réformée selon la parolle de Dieu, et Texerciced^icellesoit
permis, et puis la République et tout le pays remis en ses
anciens privilèges et liberté, et que pour cest eilect les
estrangers et nommément les Espagnols qui sont en quel*
que Gouvernement ou soldats , ayent à se retirer. Or ponr
ce qu*en ce mesme regard la guerre a esté desjà par deux
fois menée , sera sur toutes choses nécessaire que le Roy
ou le pays ait à donner contentement et satisfaction aux
reitres et soldats qui m'ont servy en ceste causé ; qae si
l'on nous veut octroyer ces points et bailler bonne assetf^
rance d'iceux , Ton verra par effect que je ne désire rien
tant que la paix et le repos publicq et que ne suis opini-
astre pour suyvre aucune mienne opinion contre ce qui
seroit raisonnable; mais pour ce que toute la difficulté
gist au poinct de Tasse urance pour les exemples passés
et plusieurs fois réitérez, aussi pour tant de serments
qu'ils ont fait de ne tenir nuls semblables contracts, et
niesmes pour ce qu'ils se persuadent d'en pouvoir estre
absouts par le pape, et pour cette cause n'estiment au-
cunement y estre tenus (i); je voudroye bien que les
(i) fenux. Il devenoit dangereux d'ajouter foi aux déclarations
des Princes Papistes. La parole d*un Roi , disoit Catherine de Mé-
dicis aux députés Reformés , qui demandoient des garanties
réelles, ne vous suffit- elle donc point? — Non, répondit l'un d'eux,
par le Saint Barthélémy , non ! F. Raumer , Gesch. Eur. EL s6S.
— 51 —
Princes mesmes advissassent entre eux de mettre quelques 1 573.
moyens en avant y sur lesquels nous peussions estre bien Février,
asseurez; veu que de ma part je confesse de n'en pou-
Toir trouver nuls, au moins qui pouroient aucunement
estre acceptés du Roy: pourquoy je vous prie d*y advi-
ser^etsiron trouve que la chose soit faisable, je ne
fiiidraj à y condescendre pour ma part, et y induire les
Estais du pays tant qu'il me sera possible. Touchant le
passage pour venir par deç^ je ne trouve ny expédient ny
ODDveDable à vostre personne, ny aussy au profIBt de la
cause, de vous mettre en hazard, mais plustost me semble
âlleur que passiez par Embden, et vous mettre illec sur
avecq deux ou trois bons batteaulx et bien équip-
— Quant à la Reine d'Angleterre , les Ambassadeurs
ée% Estats montescrit que elle ne s*en vouloit mesler, et
^*il n*7 avoit nulle espérance de ce costé là ; et pourtant
cstoyent résolus de retourner incontinent , toutesfois ils
7 sont demeurés longtemps depuis , ce que ne puis savoir
eeqm en est et si paravanture Ion aura changé d'opinion,
ce que toutesfois n'estime ; ce qu'en entendray nefaudray
deTOUsenadvertir. Qui sera Tendroict où, me recomman-
dant très affectueusement en vos bonnes grâces , prieray
Dieu TOUS maintenir, Messieurs mes frères, en Sa sainte sau-
vegarde et protection. Escrità Délit (i), ce 5 février 1573.
Vostre bien bon frère à vous faire service ,
GuiLLAUMB DB NaSSAU.
A Mcatieors Messieurs les Comtes Jean
et Lodovîc de Nassau etc. mes bien bons frères,
(i) Dei/L Dans cette ville le Prince faisoit sa résidence babi-
voycs p. 40, 4a , 4S.
— 52 —
LETTRE CDU.
Arrêt du Roi cT Espagne louchant certains articles
de r Inquisition, Nouvelles de France.
1 5^3. *^ Relativement à cet arrêt et à ces articles voyez Tom. III p. 1 7 x.
Février. Les mots Afo/i.f/>ifr, c'est-à-dire le Duc d'Anjon, est demeuré en
chemin semblent indiquer d'une manière ironique que le Duc
n'étoit pas entré dans la Rochelle aussi promplemenl qu*il 8*é-
toit vanté de le faire. « Le Roy de Navarre et le Prince de Condé,
• sauvez de la St. Barthélémy , avoient suivy It Duc au camp , et
» avec eux plusieurs jeunes Seigneurs de la Cour. » Fie de ta
Nouej p. 97. On soupçonnoit fortement la Reine ElizabelE
d'assister sous main les Huguenots. Le 16 février le Comte de
Montgomfnery écrivit d'Angleterre à ceux de la Rochelle qa'il
avoit équippé 4^ vaisseaux de guerre pour les secourir. /. /. p. 95*
Monsieur. Estant tombé entre mes mains coppie de
certains articles de Tinquisition, avec un arrest donne en
Hespaîgne au conseil privé du Roy, je n*ayyoullu faillit
vous l'envoyer pour vous en refraichir la mémoire et la
faire translater en langage commun et notoire à tous, si
vous voyez qu*il soit expédient de ce faire , comme il y en
a grande apparence. On se hastoit Lien iort, il y a quelques
jours, pour aller à la Rochelle, mais le nombre s*est
trouvé si fort que Monsieur est demeuré en chemin,
acconipaigné du Roy de Navarre, Prince de Condé , S,« de
Guyse, d' Aumale et de Nevers. A u contraire le S*^ de la Noue
est maintenant à la Rochelle. LaRoyne-mère est en mau-
« Ceii à dire les vais estat: tous aux beaux nombres sont bien esbahis
Mmdacteurf deTar-
B^* ' Ecrit d'une uuire mmù^.
— 53 —
de ce que les gens de la Royne d'Angleterre s'en meslent iSjS.
Le Maréchal de Tavannes est en grand danger. Le Conte FéYrIer,
de Mongomnierey ne s'épargne point. Montauban faict
merreilles, mais on niect grand peine de corrompre ou
estonner Nismes.
Cesic lettre receue (i) le i3"« de febvrier 1673.
LETTRE CDIII.
Charles de Meyere au Comte Louis de Nassau, Il na
pu s^embarquer dEmden vers la Rochelle.
%*Noiis communiquons quelques passages de cette Lettre, assez
par rapport à la difficulré des voyages à cette époque ,
et m U pénurie d'argent dans laquelle les partisans du Prince se
trcNiToient — On voit aussi que les Réformés des Pays-Bas
■'épargooieot aucune peine pour se concerter avec les Calvinistes
FiMçois.
Wolgeborner Graeff , gnediger Her..., nachdem es alsoe
das î<^ Vom hem Gerardten Koch (2) mitdennFransoi-
sdieD'^3}gen Embden gesandtworden^umb mit samptihnen
Toodannen stracxgen Rochelle ûberzuschiffen, von wegen
(i) reeeme. Elle aura donc été écrite dans les premier^ jours d«
rricr.
(a) G. Koch, Celui-ci paroi t avoir été un homme de confiaoce
Cofutcs de Nassau : voyez p. 69.
(3j Fnmêoischen, Voyez la Lettre 899.
— 34 —
^^^ Baiifiliiii4^ àasc E. G* insoadtsrbeit ami suiuten goiMtne
Giradi€hi>r jachen. bock inui Tiid alla gelées, warionei
(vntt^ier Almeehtigewicleraile anserehofiFouiig andersYCi
ifl^PTU4iia Offmiîch daadîe Fraflâoiflchen nack Hollandt g4
tiihrpn und irh âampcmeinen iiiitg?e!ieLleii wider ziirûck gei
Giîlim itamuieaâeyn, wiedenEl G. sehoa Torfajn werde
^emnmen hiiben ; sœ dienc^t mein unCertiieiiige schreibe
timh E. G. eia weinig riie ambsttende aller sachen dienst
lir.b zusQischreiben . cb?iiiit »e nicht memen oder dencke
mèitr^ cias der masgei an uns oder uziseren seytten g<
^p#»«ni y da» die ankostea «nscrcr verse umbsûnst ang(
w<nui«»t sein worden; wektes uns warlich wehe gnu
^^rUcAn und tkuec^und hettrn wir wol Ton hertzen ger
die ^orjenome reyse nach E. G. wùn:5chen and begerei
^oilena/^gen ^ wo es heUe geschehen konnen , und de
korte furwinter^ sansten bei menscfaen leben niclit gi
:)ei»exi^ un^nieiK Terhindeit bette, wekher auchdamebeK
dîe u[f rvMe anflgegangene zebning and nnkhosten Yenu
*»i».het, den wie wir hier aas G>l!en yerreiset ani 27 IT^
v**mbrw - lern wir erst am x6 Decembris zu Enibden in di^
Mxtx ankhommen, soe von ivegen manglung der fuh
diewml wir von EKisseidorpH* bisz genllhenen zu kheîi
nenwe fuhr babenn bekhommen kônnen, al s auch d<
\y(vkex% wetrers halben , da wir 3 oder 4 tag nach einande
\%\^.f hefden und suiistendurch die dicke schneuw habei
faibr#^ muessen , ohne einige ban ' zu 6nden , ja aocfc
eltliche mal durcb un^eslûmmekeit des wetiers tou
.^hneuw und windt unter einander nur halbe tagreyseo
haben thuen khonnen , ohne dem das wir unsem weg
auch gar bocb genohmen umb das hausz Lingen zu
' kaao, voit.
driigalda wirklieînegueUegelegenlicytclerriihrgefyndrD, iSyS.
dinu deQD gesclilagen tlas obbemelt busz weiier, Imben Février.
uDlcrweylea scbwi^i'lig Tubr beklionimen kbunnen, es
Mae deu sachons mansîedopptl belonung geben bette,
uod wie «ir &cbon zu Asïchendorff bc-y Enibderlandt
anUioainieTi , die gelegenlitrit voiii iibgaugh dea wetters
))da, beuebea dem iiberllues der Embsen, dermassen
^haiîen gefiimlen, das wir aucli driiber erschreckten
m (lec staU Eoibdcn zu kbominen ; ja da wir endtlich mit
poeuer miiiu- und arbeit zu Leer 2 iiieilen von Embden
aoLbontraen und wider angefangea zu f îeren, huben
•ir «Irey tag aida strucx still muesst;D blfiben lîggen
liureb di« grosse ungestiinieklieit des schneuwe^ und
wiodts unter einandcr, dadurch die wege verstopffel
mai wurdeD, bis das die ban durch die scbneuw ge-
atcht, und alsoe weiters zu Oldersom koiDcn, ein meyie
*egi Ton Embden , von dannen ich stracx zu fues gen
Embden voran gegang^n, vonn vregen der publicirten
Bundaun aida gegen die frcmde , unib obne einige ver-
lùnderung die Frunsoischen zu der stadt in tbun kbooi-
Oea.diewelc'he drey tage aida gewarlet elie luan ihrent
lalben urlaubnfisz des rahis bekommen. Nacbdem der
Uor Burgemei&ter Meimannus , wie ich tbm E. G. brieff
Uiiliiu ûberantworti-t, micbstracx nachden wolgeborneii
Hcmn H. Gracffen Joban mil sanipt E. G. sthreiben
>bfertigen wollte; elie inan abcrgewisse zeiUiingbekom-
mm kiinnen wo H. GraeffJobann an-aiiieflen were,
lolclirn abgangb des wetters gefolget, das es uninûgUcb
fnrescn bei I. G,, der sioh zu Friedenburg erIiieUe,zu
njKa, wied«n schon etlJcbeaus deu raibder stad aida,
At xuch nach S. G. gereyset weren, demiiacb sie nickt
— 56 —
i573. passieren kondten , nicht ohne gefahr wider zurûgk
Février, khommen weren : nach welcben ailes der Her Burger^
meister erst angefangen bei den Ralit unsernt halben zu
handien, und erst auff 16 ditto anlwortt und resolution,
das sie in der stadt komen mochten , bekhonimen , da sie
scbon aurdem wege und nicht weit von der stadt weren;
und wie sie nun in der slad kommen , haben wir darauff
bey den Heren Burgemeister angehalten , vermoge E. G.
schreiben an ihm , un)b einig geldt zu unserer reyse zu
ûberkhomnien , und gemerct seine entschuldigung von
ihm angehorty das er mit kheine kaufleute bekandt were;
auch das er aile nnsere vertrostung auff H. Graeffen
Johann schiebe, darhyn wir nicht kommen kondten,
haben wir nur umbhunderl thaler bey ihm angehalten,
und hefftig gebetten er wolle uns umb soviel nicht lassen,
aufr das je unsere wichlige reyse nicht verhiudert wiirde;
warauff wir endtlichen vertrostung van ihm empfangen,
jedoch nach allen seynen moglichen angewendten fleya
bat er uns nicht weytters zu wege pringen khonnen aïs
nur rùnfftzig thaler, aber mitlerzeit und ehe wir dassel-
big geldl von ihm noch empfiengen, ist esschonzu Emb-
den in der herbierge schier in zehrung auffgangen, und
wie wir uns nun demselben gelde zu Enibden ausz der
herbirge gefreyet, und von dnnnen gen Norden gezogen
seyn, umb aida in geseischafft von Mons'don Carlo et de
Lumhres stracxzu iml>arquieren nach Hollandt (nachdem
sonsten aida kheyn gelegenheit fiir uns wieder nach £n-
geland, noch Rochella zu ùberschilfen gewesen), ist
nicht miiglich gewesen wegzufahren durch verhinde-
rung neuwes frostes , welcher schon fûrunseren verrey-
sen von Embden angefangen und geweret bis au(T aa
— 57 —
odfr a3 Januarij , da es wider angefangen zu doden ' ; jae 1 578.
ist Ton der zeit an das wîr von Eniden gen Norden gezo- Février,
gfn, aisuirheeinen grossen eysgangkam mundtdes meers
gcwesen , das kein schiff schier in oder aus der Embse
haben khommen konnen , alsoe das auch etiiche die da-
mais Ton Larlet* nach Hollandt abgefahrenunddurchdas
ey$ durchgetrungen weren, bis auf eine meyle nach
bejdem meere, wider zuriigk khommen muesten , nicht
ohne gefahr ihres ieibs und lebens ; worausz den K G.
ieichtiich und gnediglich sehen und mercken khonnen,
das unser nachlessigkheit oder yersaumnùsz nicht ur-
sache gewesen der aufthahung und verweyterung alsulcher
reyse , sondern vielmehr uuser Her Gott selber, der alsul-
cfae Terhinderung durch unbestendigkeit des wetters nach
Seinen gnedigen raht und wille geschicket, das uns auch
wider auff der ander seitten auf deni wege zwisschen
Embden beschûtzet und beschirmet hat, ucd furnemblich
fur die Albanische rentier, welche gar weynige tage
zuTom im Westphalen allenthalben durchzogen und
ailes passierende yolckgepiùndert und ausgezogen hetten.
Datum Colien , 17 Februarij A" i573.
£. G. underthenigedienstwilliger,
Carlb de Meterb.
De» wolgebornen Uem , Hern Ludwig
Gffacfleo za Nassauw . . . meynen gnedigen Hem.
* dooyc* , dêgeUr. ' LarrdI . wUm^ frès JtEmUm,
58
LETTRE CDIV.
. .. au Comte Jean de Nassau. Sur les affaires de
Haerlem et de la Zéla/ide, et les actes du Prince re-
latiifement à la Religion,
ibyô» *j* Le rempart bâti par ceux de Haerlem derrière la porta
Fé?rier. contre laquelle les principaux efforts de Tennemi étoient diri-
gés (p. 59 , 1. a3} , avoit rendu inutile le furieux assaut du
3i janvier. « Achter de kruispoort wierpen zij , stadwaarts
• in , eene sterke aarden borstwering op . . . . De boofdwal
> werd eensklaps ten beste gegeven. De aanvallers , bierdoor
> ruîmte krijgende , drongen met drift in het bolwerk. Hoe groot
u was hunne ontzetling ! Daar ontwaren zij eensklaps de nieuwe
» Terscbansing. » Bosscha , /. /• 207 , 209.
Schwarz (car l'écriture de cette Lettre paroit être la sienne)
D*avoit pas encore connoissance de la victoire que ceux de Zélande
yenoient de remporter. « Als nu Sanchio d'Avila , Gouverneur
» van den kastele van Antwerpen gereed was , so is by met 56
» scbepen omtrent den 19 of ao Febr. na Zeeland (tôt assistentie
» van die van Middelburg) toe gevaren , mai^r sy weren van de
» Zeclanders so ontbaeit dat meestcndeel de kleine scbepen daer
» bleven . . ; de grote scbepen quamen met groot perykel wedcr-
» om lot Antwerpen. » £or ^ 43>.
Le Prince maintenoit , autant qu*il étoit en lui , les droits des
Catboliques , et contribuoit avec zèle à Tavancement de la pré-
dication Evangélique. Remplissant ce double devoir, il ne pouvoit
éviter deux calomnies contradictoires; les uns Taccusant, comme on
le voit ici , de rétablir le Papisme; les autres attribuant à lui les ex-
cès commis par Sonoy, le Comte de la Marck, et leurs satellites.
VanderMyle, plus tard Conseiller du Prince et Président de la
Cour de Hollande, exprimoit à cette époque, dans une conversation
avec TElecteur Palatin , des senlimenU bien en barmonie , sans
doute y avec ceux du Prince lui-même. « Elector dicebat rem pi
^53 —
• dtnm esse solum verbum Dei în urbe alîqua praedicari , i5y'i.
> solumque verum cultam exerceri. Respondi , praeclarissimum FéTricfW
• id esse ; sed hoc efficere Principis esse , qui in ditione sua im-
> peraret , vel ejas qui arcu atque gladio suo provinciain subcgis-
I set : aliud esse , ubi foedcre inito diversae religionis homines
> ooDvenirent ut communem hostem atque lyrannuin oppug-
a oeni , et suae quisque religion i cavel. Ad haec ille : « « Ja, Ihr
» » sagt wahr : Ich bin ein armer Churfûrsl; kônnie ich aber mit
» » Landt und Leut ûberein koromen , und composition machen y
» » 8o wolle ichs warlich halten. » » EpisL selectae , scriptae a
Belgis vel ad Betgas , p. 573.
Le Comte de la Marck et son Lieutenant Barthold Entes, Seîg-
■cor de Menteda , venoient d'être incarcérés, à cause de leur inso-
et de leur insubordination.
Wolgeborner Grave , genediger Herr. E. G. schreîben
«nderai data den 3^'" jetzigen monats, daraus ich under-
tbenighch yerstanden und mit grossen freuden yernom-
nen das E. G. mein geringer dienst , so mit embsigen
sdireiben als mit ùberschicken der newen Harlemischen
mùnttj angenehm und wolgefellig sey gewesen y ist rair
gestern wol ùberantwort worden ; thu mich derhalben
lier gnedigen gunst gegen mir hochlich und uncïerthe-
niglich bedancken , wolte nhur Gott dasz ich mit etwa
groszem dienst, welcher maszen ich michgegenE. G. und
<lerselben briidern, meine gnedige hern, mit allem un-
dertheDÎgen und schuldigen gehorsarob verpflicht zu sein
Mébiej thetlich kônte erzeigen , wolte mich zwar kein
ding in der weltt yerdrieszen laszen y wie icii dan zu E. G.
mkrh Tersehe Sie werden meines gemûts gegeh ihro keinen
xvrÔTel mac hen.
So Tiel es nhun unserer sachen , standt und gelegenheit
htOtfSeifk thut, kan ich E. G. underthenigar meiniuig
— 60 —
1 573. nicht verhalten das es itzunder noch zimlich zugehet , Gott
Février, sei lob und danck.
Die von Harlem halten sîch stets wie redliche und
tapffere held, seint auch nicht anders als lewen gemuthet.
Der feindt geliet zwar noch fort mit seinem graben, fùr-
dertabergar wenig, dan die unsere haben innerhalb der
statteinen newen wal undbolwerck, derimmerviel ge-
waltiger und fester ist als je die vorigen geweszen , aufgC'
worffen , und seindt, vermlttelst des offenen waszers
und unserer schiefïen,mitproviandtund munition , auch
mit etlichen stûcken geschùtzs dermaszen versehen und
gestafGert, das sie verhoffentlich , mit Gottes gnade und
hûlff, keine noth werden haben. Noch gestern haben sie
der feinde in die achtzehen oder zwantzig, deren der
mehrertheil Spaniër waren, geschiagen, die ùbrige bisz
in die fùnff hundert , so daselbst das loch, da unsere
schielTe iren pasz hetten , zu verstopffen sich bevleiszig-
ten , haben ir vortheil schendUch verlaszen und die flucht
geben , unangesehen das der unsern ùber drei hundert
nicht da wahr, darausz das schrecken glaubwûrdig abzu-
nehmèn.
Unsere Armada so in Sehelandt verfertiget , ist schon
jetzt auf dem mehr, nicht weith von Antorff , starck in die
hundert und zwantzigh siegel , zu denen sich noch iiber
die dreisig aus dem Briel und Dortrecht werden thun.
Des feindts schieffe seindt noch nicht fertig ausz
mangel der schieffern und bootzgesellen (wie wir sie hie
nennen) , sintemal ihrer keine oder je gar wenig dem
Hertzogen dhienen wollen, und wan man sie mit gewalt
dahin zwingen wolle , so geben sie die flucht und machen
sich von dannen zue uns ; jedoch rustet sich der feindt
gv gewaltig zue und lest es une erost aein, aber ïch iS^S.
hofTe es werde ime nichl geralhen, sondern dcr Heir téviicj
Golt Zebaoth wirdt ire geWHltt da sie auf truizen', zu
iik4it, und ire anschlege zu schand machen. Des Hertzo-
gen van Alba todts, obsiliun viel und starcker geschrey
davon al!entliall>en gehen, haben wir nocb keine ver-
sîchening, wiewol es keines geringen bedi-nckens gibt
dau dièse nechslvcrschiene tijjen die Slende des gantzen
Lindts zu Herlzu^nbusch (lia sich der Hertzog vun Mc-
(lina-Celi erlielt) gegen morgen oder iibermorgen ver-
scbrieben seieti, und ist die sage; nian wirtU einen alge-
mrinen pardon von Kon. Ma' wegen allen denen,nhne
ooderscbeîdt , abkimdigeD, so sich wiederumb zn dem
gdiorsain des Kitnig» (wie sie es nennen) und der Buini-
scbeo kircben werden begeben; aber des fuchszen tiick
»«înt Torlengst wol bekaiit, derogestalt das man ihme,
tarinrs ernchiens , gargeiingen glauben wjrdi ziislellen.
Das man meinen gnedigeii Hern den Printzen bat ver-
leumbtlct und aiisgesrhrien, als beiten ire G. die Bapst-
Kcli« misïe wiederumb aufgeiirhtel , bat mith iwar
nicht wenîg verdroszen , wiewol ich holTe vfrslendîge
Icatbe werden's ohne weJtern iind grùnilichen Itericht
taii nichten glauben, wie es auclifreiliidi der warhcît gar
URg^'tiiesz isU Wol ist ime das ire F. G ans enibsigen
aohalu-n der Burgermeister unJ obrigkeit alhie zue Delfft
Int muesien Ias7«n anszkbûndigen: man solle die pfaffen
SASiirbesiimpteortli und zeitt ire niisze liielien , nicht
■rerleiien norh beschedigen , sintemal ire F. G. den Sien-
den des bndts Hollandt îm anfang und iminerdar ber-
nacber zugcsagt, er wolte nieniundt weder zur einen nocb
m der «ndern Religion nicht zwingen , sondera beide Re-
— 62 —
iSj^. ligion und ihre pflegung frey und unverhindert halten ,
FéTTÎcr. bisz das mit gemeiner und einhelliger bestimmung der
Stende anders darin verordnet; jeduch da die Bâpstliche
misxe einmahl abgeschaft ist gewesen , gleirher weise za
Dortrechi, Gorhem, Bommel , Rotterdam , Leyden , Har-
lem, Tergow,und in dem gantzen Waszerlandt, gescbehen,
da bat man sie furwabr nie mebr auiïgerechtet , und
mag E. G. freilicb und in der warbeit sagen , das aucb in
dieser statt , seitbero obbenirte publication gescbeben,
die pfafFen ire afTenspiel zu plegen sich nicbt yiel,ja
weniger den zuvor , haben understanden.
Aucb haben i. F. G. mit alieni fug und mittel die wahre
und dem lautern Gottes wort [geme ' ] religion , flei*-
ziglicb und trostiglieb getban befûrdern , und neben den
gewonlicben ûbungen der reformirten Religion, auch
fast-und belteldag* (i) mit ofTentiicben mandaten publi-
cîren , und das yolck gar ernstlich zu busz und beszerung
des lebens vermabnen iaszen, welcbes seither der uralten
propbeten zeit nicbt yiel gescbeben ist von der obrikeit,
dermassen das die Cbristliche religion und ware gottselig*
(i) betteUlag, Les prières exaucées, le Prince n'oublioit pas
les actions de grâce. « Van dese victorie (voyez p. 58; was deo
» Prince van Orangien seer verblyd , en schreef den 23 Febr.
» deselve over den Raed van Holland , met last om deselve tydinge
» voort aen allen steden en plaetâen in Hollaud over le schrijven ,
> ten einde het volk vermaent soude werden God almacbtig grote-
» lijk te loven en te danken , en voorts herlelijk te bidden dat God
» bare saken tôt een goeden einde wilde brengen , opdat sy
» na so vêle afflictlen tôt een goede en vaste vrede mochlen
» kéo. » Bor ^LL
' Trois o» fumirt lettres ilUsMes s ^«nenene , eomforms (?). a Badedag
— 63 —
keh , je lenger je mehr teglich wechszet und zunimpt. iS^S.
Gott dem Almechtigen sei preisz und lob in ewigkeit, Ferritri.
Amen.
Hiemit thue E. G. sampt Irem Haus und hofTgesînde
in des Almechtigen schutz und schirm von hertzen beye-
len. Daium Delfit, den 22*^ Febniarij A<» 1573.
N.N.
Le a6 féfricr le Prince enToya Lîeven C Alwaert , ministre du
Se Evangile, vers TEglise réfugiée à Londres pour demander
àe% sccoars. La LeUre qu'il leur écrivit à cette occasion , se trouve
dans le ScHnium Antiquar. I. 1. p gS — 100. On y remarque en-
ti^aatres les passages suivants. • Myn Heeren , ik dencke dat lot
nocfa loe gby hebt mogen genoegsaemiyk bekennen den goeden
wille , die roy Godt gegeven beeft om U lieder arme Vaderlant
ia vrybeit te stellen , so wel in 't geene dat aengaet de politie
dcMcIfs y als de religie , ende hoe dat ick verdragen hebbe untel-
lyke moeyelykbeeden , dat ick selfs myn eigen leven gewaecbt
lirbbr cm tôt deesen einde te komen. Ware *t dat ick zo wel de
Wfh! en mogentbeid badde , als den goeden wille , ik ware te
vreeden aile bet last op myne scbouderen te neeroen , sonder
icmant eenicbsins daermede te beswaar<*ny 't welk ghy hebt mogen
verstaen nit dîen , dat ik U lieden te vooren niet seer beswaert
hebbe • In sulker wyse dat ik zoude begeeren ten coste van myn
eigeo leven (waer 't mogelyk) *t lant uit te koopen of te verlossen
van de slavern}e der goederen , licbamen en sielen daerin bet
b y sonder dat betyemantyet kosten soude. Maer nu gemerckt dat
■y lien wensch niet en baet ende dat myn eigen macht niet
em is voor zulken last, ik ben ged\«ongen bulpe te
y b 't niet van aile ware Cbristenen , dien ongetwyfeit
deeae sake belangbt , ten minsten van diegeene dewelke (gbe-
t fj van één lant synj de saeke schynt naeder aen te pen y
— 64 —
tS^S. » ende vooroaamlyk tôt U lieden die uyt sonderlyke weldaet Gods
Février. " ^y^ vertrokken in een plaetse der ruste ende slilheit. Dat de noot
• zeer groot zy , siet ghy , ende daar is nieroant onder uw dies
i» onwetende. Gby hebt gesien hoe dat ik een goet deel van Hol-
» iant , Zeelant en Celderlant , met veele plaeUcn van Brabant
» tôt liberteyt gebracht badde , ende daernae bedwongen hebbe
» geweest een groot deel daervan te verlaateo om de verraderye eo
» moort in Vranckryk geschiet , ende door 't gebrek des voetvolcks,
» 't welk roy ter oorsaeke derselver verraderye ontvloden is. In
» summa gby siet dat ik gebracht ben in zulken uyterslen noot
» dat , so men my ontsegt de nootsakelyke assistenlie , ik zal
» bedwongen zyn , tôt niynen grooten verdriet , te verlaten al 't
> |;eene dat my noch seeker ende vast in handen gebleven b. Ter
» contrarie , so gby naer uwe middelen en beloften , die gby hier
» voor tyden ten veelcn stonden geJaen bebt , my bystaet in tyts
» ende met ernst , ik bope door de biilpe Gods , dai ik lîcbtelyk
» sal konnen Hollant en Zeelant desen winter houden , ende den
» naeslen somer den vyant meer dan oyt benauwen. De Staateo
» van HollanI hebben geloont baaren goeden wille die zy bebbea
» tôt deese sakc , so wel in de groole laslen die zy bier vooren
» bebben gedragen , als in de gecnc die zy nieuwelyk van zelfs
» zoiider vermaent te syn , geaccordeert bebben , belovende een
> seker gelai van krygsluyden te bctalen aiso lange als bet deo
)) noot vereisscben zal , ja precsenteeren vryelyk baare personen ,
> gelyk als nu in der daat bet derde deel des volks hem wapent om
» de bescberminge der verworven vrybeid , maer gelyk bet geen
> reden is dat dit klein tant al den last drage , gemerkt zelfs dea
» last , kommer êndc vcrlies dat bet lydt van andere kanten , zo
> en twyfelc ik ook niet of gby en soudet U lieden scbamen te
» sien dat de Hollandcrs meer gcmoet zyn tôt deese sake dan gby
» lieden Ik biddc baer dat se by henselven oordeelen ofde oor-
» logh alleen geschiet tegen 'le Proleslanten des Nederlants , of
» wel tegen aUe in hct gemeen , en so sy tegen aile geschiet , gelyk
» zy bedwongen zyn te bekenncn , ende als de versche verraderye
> in Vianckryk uylgericht tegen die van der religic, zulcks bewyst,
» denken zy altyts in ruste te bly ven om dal se nu verre van slae*
— 65 —
»^ Mjn ? En soudet ghyliedeo dan geen con- iS^S.
■ idcotie maaken weder te keien in 'r laut dat Yan slavernye uyt- Février,
• fekogt is met *t pericle uwer broederen ? dat îs te zeggen haer
• àioet te drinken , als David zeit , ende haere smerten te gficnieten
die in eenige deelen onderstant noch hulpe te willen
! Daerom en denkt niet als gby suit gegeven hebben dat 't
owschaldigeplicbt eyscht ende de macht toelaal, te zeggen
» dai %y liberael zyt tôt my en andere , gy opent uwe bursen voor
• U seUs , en 't en is geen liberaeliteyt dus te doen , want roen
» xal niet liberael noemen dien die een slave zynde bem uylkoopt
» md een groote somme van penningen. Indien gby dan lief
• bcbe uwe broederen , indien gby , segge ik , U zelven lief bebt ,
» it na bet saisoen ende den tyt dat te togben ; den bequae-
C3Ft cens ^erlooren zynde en wort niet licbtelyk wederom
Gby zult my zeggen dat U lieder wille goet is my onder-
staot te doen , maer dalter de macbt en middeleo gebreken. Ik
CB wil niemant scbatten in dees sake , bet staet by U lieden te
io U zelven en te bedenken wat gby kont doen , niet gelyk
dîe willen aile betjaer door ryk geacbt zyn, ende als 't komt
le eontriboeren , dan willen zy voor arme aengezien zyn
als geen middel bebbende : maer als billyke scbatters der
en rykdommen die U Godt gegeven beeft. Gy moogt
meofcben bedriegen , maer niet Godt , dîe aile dingen siet ,
wel wat by U beeft gegeven , ende die U recbtveerdelyk
zal in uwe goederen zelfs , is 't dat gby bem weigert te
in 't geen dat gby te ^oren van bem bebt ontvangen. Gby
wat af te snyden van uwên overdaat , welluslen en kos-
triijkbeden so in der spyse als in de klederen , in summa gby
hef den wellusten benemen om tôt uwen profyte te bcsteU
Ik weet ook wel dat uwen koophandel dese jaren zulken
a tretn niet gebadt beeft als by plagt , ja dat in de stede van te
gby roogt somtyts verlies vonden hebben , omme d*ar-
tcr See , die dikwyls zonder onderscheit aengetast beeft zo
» wd àt een als de ander partyc. Maer ik bidde L , wat wiuneu
dwdi degbeene die in deese sake aile hare guederen bysetlen ,
wjf co kinderen te panden sitten en ^\aegen haer eigen l^f,
4 5
— 66 —
iS^S. » j& ▼erliesen 't dagelyks ? wat wionen die van Hollant , wiens hmo-
FéYTÎer. «delinge niet met allen beter is dan de owe , die de oorlogen
» onderhouden ende dikwyU veel lyden (teo mynen gpootea ^rer-
» driete) so ^vel van vrienden als van vyanden ? wat wint deo ar-
» rnen soldaet , qaalyk betaelt , qualyk gevoet , qualyk geklcet ,
» zynde daar eo tusscben aile dagen io de slageo en in de koa-
> de ? .... Wy hebben gesien dat men om een pauw8cbe4arti|rs-
» vaert verkoght heeft potysers en kannen. Kortelyk y gfay aiet hoe
» liberael de superstitieuse nienscben zyn tôt haere goden. £n ml-
» len wy toelaten dat de superstitie zou te boven gaan de ware
» religie , dat Cbristus min zoude vermogen in U dan den Aiitî*
» christ in de zyne ? zult ghy niet zo gereed zyn als zy om Gode
» te geven, die 't U al gegeven heeft , om zyn kerke wederona^ip-
» terechten , al 1s 't niet voor elle en alomme , ten minalea «oor
» U lieden en U Heder vaderlant Het is in suroma y myoe
» Heeren , dat ghy wilt toesien op te maken tôt U lieder koaten
» een zeker getal van knechten om de kerke te dienen oader ipyo
» gouvernement , devkrelke om aile opspraake te schuwen , MiUea
» door uwe handen betaelt zyn. Dit is 't geene daerom ik U bîdde
» voor U zelven ende voor uvre broederen. Maer is 't dat gby. ab
» hier te vooren veracht myn vermaninge , ende niet voorgeDomea
» bebt te doen aïs ghy scbuldig zyt , ik betuige van nu voorts ^oor
» God ende zynen engelen dat ik voor myn deel gedaen hebbe in
» ailes ende ovcral (ik spreeke voor den mensehen) 't geene dat ik
» hebbe konnen doen. Ja een yder als ik achte zal bekenneo dat ik
» onachtsaemlyk verlaten ben geweest van die , derwelker geiroo-
» wigheit my hehoorde gedient te hebben tôt bystant coda
» hulpe .... Hiermede zal ik den Almogenden Heere biddeo dat
»hy wil voorspoedig maken myn voorneemen tôt wederoprecbtinge
9 van zyn gemeente , en geven een yegelyk yan U den yver eo lîefila
• die hy gebiet , ende die zulke een goede zake vereyscht. »
— 67 —
LETTRE CDV.
Z» iwn Embbe au Comte Louis de Nassau. Plan pour
surprendre les vaisseaux venant du Pérou; moyens de
se procurer des munitions et de U argent.
\* X. v.£m6be nous est un personnage inconnu. Quelques exprès- 1 5^3%
sions feroient presque supposer quMI étoit un de « ceux qui font Mars.
« profession , par souffleries continuelles , de vouloir faire enfanter
» à lears foarneaux de grands thrésors » (Discours de de la Noue ,
pu 6S5); bien qu'il ne négligeât point d'autres moyens de pouvoir
irir argent à foison, — Il est à regretter que cette Lettre qui
des particularités intéressantes , soit, en plusieurs endroits ,
frasquloinielligible.
Hons', après touts honneurs et recommandations à la
tostre Excellence prémises, ayant entendu la santé et
bofme prospérité de la vostre, ei le voloir ep riens n'estre
diminué et afTobly à ayder la républicque Chrestienne
vpMÀ oppressée, n ay volu obmettre de mettre en ordre
(pidi{ae instruction donnée du Seigneur de Séchelles gen-
tillioimne Françoys , lequel ne pense estre incognu à la
▼ottre Excellence, pour avoir esté ung des quatre chiefs
centaines au voyage de France juxte le S' de Moi. Or le
Scieur de Séchelles voyageant ung moys en çà en am-
\msaAt en Polonie, dict ne pouvoir estre trouvé es
DOitres que pour petite considération de ne diesser
fMlqnes vasseaulx, 8 ou au moins 4> sur les insuies
<ief Açores ; pour y estre commodité telle de pouvoir
surprendre tous vasseaus et battelage venants de Pérou
et Calicut pour estre jà lassés et affoblys du voyage de
neuf moys , en presse' de falloir* nécessairement prendre
<rauwe frechees les insuies des Açores, en Tune des insuies
' nécessité. ^ dcToir.
— 68 —
x573. de la Saint'Flour, et au pys aller, si toz vasseaulx sont
Mars, découvers , avés pour donner la chasse aulx afTamés trcûs
cent lieuwes de chemin jusques à la Hispanie et les pren-
dre tous ou la plus grande part par le menu , ayant prys
l'advantage du hault vent^ joinct voz frays vasseaulx et
reposés sur les [mousquees et] tardives. Le Seigneur Sé-
chelles raconte tout ce par le menu, ayant faict sembla-
ble entreprise avecques le Capitaine Sores , lequel il tient
principal homme en semblables affaires , jà sollicitant , si
comme il présume , ceste entreprise en Engleterre. De
ma part je treuve reste entreprise de grande consé-
quence, pour le moyen de pouvoir acquérir argent à
foison et sans grand dangier. Et trouveray quelque mille
dalers pour employer avecques part à ceste entreprise.
Quant au temps , ce seroyt pour Januarius advenir, pour
estre es insuies de Açores au demy AprUis,
Et pour ne celer riens, j ay commencé à practiquer
avecques l'illustrissime Duc Julius de Brunswick (i) pour
avoir trois cent ou quatre arquebuses de cincq pieds,
legières à Tadvenant pour la commodité du bon fer qu*ii
tient en ses minerés': lesquelles aquebouses veulx i
double charge, si comme Tillustrissime çn a faict faire
jusques à troys mille, et au debout à longues lancettes
(i) Jul. xle Brunswick. Il favorisoit le Prince d'Orange , et lai
avoit pri^té de l'argent déjà avant 1670, comme il paioit par une
Instruction donnée par celui-ci le 5 avril de cette année à Stentzd
von ?fanslohe , député vers le Duc pour lui demander des secourt
(•{• M.S.;. Il étoil fort lié avec Guillaume de Hesse : « Der trefïïiche
» Julius von Wolfenbûttel , der seine Regierung mît Vertreibung
» der Jesuiten bf gann , leble in dem traulicbsten Verkehr mit L.
» Wilhelm. » V, Rommfl , JV. G. H. I. 6o3.
niiocs.
— 69 —
poinctées, pour s*en pouvoir servir en une presse au';i573.
Keo (l*ung espieu. Et pour scavoîr ce que emporte ung Oiars.
■ouveau stratugema^ en une furie ou bataille, ne pense
estre hors de propos de avancer ung advantage tel,
duizant pour les courses de Hollande En oultre, comme
Gérart Cock me somme de tout capituler, comme ay esté
requis de parler à Tillustrissime Duc Julius pour sa poul-
dre de canon , m*a faîct responce telle, que de sa provisi-
on ne se pouvoit defTaire ; ains qu'il avoit soulfre et sal-
peier,si comme le scay, en toute abondance, et bien volait
celles nous duissassent ; ains pour la compromesse en
FEmpire et Tindignation de la Court de BourgoingnCi
que ne voloit sur soy attacher, ne traicteroit aultrement
^e par voye de marchandize, par ung tiers et plaiges ' en
Hildelsheim ou Brunswick. Et si pour avancer ung quantité
de pouldre, on trouvoit bon luy envoyer artizans pour
Cure la pouldre, qu1l les entertiendroit et feroit faire
Bolins et aultre appareil. Ne sçay de ma part s'il seroit
bon de tenir ceste fenestre ouverte, pour n'estre pressé en
qndque besoing que poldroit advenir. M'enchargea tou-
tesfob que le manderoys à icelle vostre Excellence pour
b bonne affection que sçavoit à icelle porter , par en-
sognes telles que luy aviés promys de luy mander con-
trefacture de toutes forteresses qui sont en Europe. En-
fin pense en quelque endroict povoir servir à la republic-
que Chrestienne , ce que feray voluntiers. Et n'eusse fally
dey mettre ma personne, comme l'ay faict devant Gronin-
ge eten France, si n'eusse esté bien au devant asseuré
de par le Duc Guillame de Bavières (i) de un an entier
(i) Guillame de Bavières. Ce Duc , fils d*AJbertV (voyez Tonu
' caittioM.
— 70 —
i573. du desein du massacre de France, avecques asseurances et
Mars, enseignes dulzantes à faire crëdence, n*ay de ma part
faliy au devoir. Ains estant transporté d*Ausbourg à la
foire, expressément viens à Dillebourg, illecques ne
trouvant personelle respondence, ou pour troubles, ou
pour esté tout occupé entièrement de la part contraire,
III. p. 129) et né en i54S, étoir un Papiste zélé. « Die Jesuiteo
» hatten an ihm einen so gelchrigen Zôgling, dasz er benachbarle
» Fûrsten , ja jene £iferer selbst , zur vôlligcn vertilgung der Proie-
1» stauten antrieb ! » V, Raumer , Gesch, £ur, III. 332. Il trans-
forma peut-être ses désirs en espérances et ses espérances en prédi-
ctions. De vagues menaces de la part des Catholiques , des intentions
évidemment hostiles et des projets sanguinaires de la Maison de Gai-
se, communiqués peut-être à des Princes étrangers, furent plus tard
convertis en annonces positives de la St. Barthélémy. C'est ainsi, par
ex., que les éditeurs des Archives curieuses de France , V. 224, ea
publiant un J%'is de juillet i563, où il est dit que les Guise
a avoient donné ordre , quant la Royne fut malade , de faire
» reprendre les armes et tuer tout ce qu'il feust trouvé de suspect
» en ceste ville (de Paris) o , ajoutent : « Cette pièce constate uo
» fait de la plus haute importance , fait inconnu à nos historiens,
» et qui , neuf ans avant U St. Barthélémy , en annonçait déjà le
» projet. » On doit aussi se garder de confondre les intentions des
Guise avec celles de Catherine, ou de Catherine avec celles
de Charles IX , et des assurances comme celles du Duc de Ba-
vière , ne décident nullement la question de la bonne ou mauvaise
foi du Roi de France: voyez Tom. III p. 497* Mornay écrit en
i5S2: n Ceux qui pensoient par une grande familiarité estreen-
I* très dans le coeur du feu Roi Charles , n*y avoient rien leu de
» semblable. Mesmes les desseins du Paîs-Bas qu'il afTectionnoit ,
« y estoient du tout contraires. Et nonobstant , Toportunité qui
» luy fut répiésentée par quelques pernicieux esprits, le tenta
» tellement , qu'il fil chose , à laquelle peu de jours auparavant on
« eust fait conscience de penser , et lui mesmes en eust eu hor-
• reur. j» Mcin, de Phil. de Mornay ,1. 122.
— 71 —
n*^ Tola secrets de Princes faire danzer en populace^ seule- 1 5^3.
ment en advertyr à Francfort seurement les Barons uté- Mars,
rins de Bourgoigne. Ainsi , par nonchalence, est venu la
dÀaidence. Le semblabk inconvénient nous est advenu au
Palatinat. Comme après le voyage de France à Strasbourg
et [Manen], comme sçait la vostre Excellence, m ay offert
àfomir argent, n*ay trouvé au Prince Palatin que affe-
cticms cherres de ealvinizer le monde dont après , avec-
i{iies suspence licence pour Francfort, n ay volu défaillir
de fidre apparoistre par ung tiers ce qu*on ne croyoit
estre en la nature à grand foison. Ay transplanté ung pour
dievalier créé freschement de FEmpereur nommé Leon-
bardTomezer sur TEvesque de Munster, vrayment amys
de mes parens. Illecque a faict l'expérience en présence
da dict Evesque et Conte Otto de Scauwenbourg joinct
liîfes de archidoxes et de quinte essence imprimés en
MuDstre ; dont aussi par respondence en est venu la
plaine cognoissance à Tillustrissime Lantgrave. Pour fin
&ché a esté et aultre grand seigneur nosire amy des par-
tkalx^ et avons fally au buttin. Or laissons le tout ; je
pense, quant à ma part, que une belle bourse pour entre-
tenir guerre jusques à la mort du Roy d'Espaigne , ne se-
roit que le vray remède à noz calamités. A tant me re-
commande à icelle vostre Excellence , en espérance de
Teoir la vostre. De Lipsich, ce a"' de mars 1 5yi.
^entièrement vostre et à commande ,
Leonhart von Embbe.
A MooseigDear et Seigneur Conte
liodowick de Nassau, Catzenbelleboghe etc.
Dillenburch.
Es HMins propres.
— 72 —
'^ LETTRE CDVI.
Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau. Con-
ditions de paix; nouvelles de Haerlem^ et d^Am^rs.
1573. Monsieur mon frère. Tay receu vostre lettre , et par
Mars, icelle entre autres choses entendu le bon espoir que avez
qu'en bref je recevray bonnes nouvelles. Or ne sachant
particulièrement comprendre surquoy cela est, soup-
çonnant toutesfois que ce seroit touchant le traitté de
la paix, je vous prie par la première commodité me le
déclarer bien particulièrement, affin que je sache com-
ment j'auray à m y conduire et que mes actions depardecà
soyent conformes et correspondantes aux poincts que
par delà vous met très en avant. De ma part , pour vous
en escrire mon opinion , me semble que vient grande-
ment à considérer , si en proposant conditiones et articles
sur lesquelz on polroit prendre fondement de quelque
accord, nous ne donnerons occasion aux ennemis et
mesdisans de nous accuser là dessus, comme si nous
voulions donner loy à nostre Supérieur, ce que , et Topi-
nion commune , et mesme la façon de traitter qu'a usé
Mons** l'Admirai en France , semble ne permettre en
aucune sorte au subjet ou vassal envers son Seigneur
lige. Et partant vient icy à mettre en balance, s'il ne
vaudroit pas mieux « das sie selbs von ihrentwegen uns
» die conditiones proponireten , und das wir unter dem
» schein als wolten wir ihrer zusag gute versicherung
» liaben , ihre fiirgehaltene conditiones mûchten entwe-
» der annemen oder verwerffen. » En quoy , outre ce
— 73 —
que nous demeurerions en nostre entier, aussy bien iS^S.
quautreinent , encor donnerions nous occasion à plu- Man.
sieurs de louer nostre modestie. Je tous prie d y pen-
scrde plus près. — Touchant Testât des affaires de pardecà,
ceux de Harlem se maintiennent encor bien vaillament ,
tant y a que nous manquant dejour à autre le moyen d'ar-
gent etd*amunitions, et devenant le payspovre et le peu-
ple laset saoul delà guerre et par conséquent [tardient] lent
k Cure tout devoir , vous pouvés assez juger de vous mes-
ines que à la longue sera bien diflGcile de soutenir Teffort
de Fennemy. Et quant est de moy , je ne voy nul moyen
an inonde pour faire lever le siège de Harlem , à raison
de quoy je vous prie bien fort d aviser à bon escient
ill jauroit nul moyen par delà qui y peut servir , fust
oede faire semblant de quelque grande levée, ou d'inter»
poser lautorité des Princes à bon escient , ou bien d en-
trer en accord. Vous asseurant que ce seroit grand
dommage et faict de conscience de laisser ainsy périr
tant de gens de bien , qui par leur prouesse ont surmonté
la Tertu ordinaire des hommes. Joint aussy que, si
après si long siège tant constamment enduré, ils viennent
en la puissance de Tennemy sans [que] nous les puissions
secourrir, est bien aisé à veoirquel en sera le jugement
A le courage de toutes les autres villes, lesquelles certes
d'oi poiront attendre sinon une fin toute pareille. Je
croj que serés adverty que les nostres ont enfoncé quel-
que nombre de bateaux au passage de Lillo près d'An-
vers pour empescher que les bateaux des ennemis n'y
peussent passer. Combien que y ayant esté laissé quel-
que trou à faute de bateaux dont ilz n'avoyent nombre
cxmipétant , l'armée de Tennemy y a encor passé ei est
— 74 -
iS73. guères loingdeSaftingken, là où les nostresles attendent
Mars, en bonne dévotion de bien choquer. Dieu nous doint
ce qui nous est salutaire. Or est-il que le dit estouppe^
ment polroit tourner en grand préjudice à toute la tra£«
ficque et signamment à la ville d'Anvers ; au moyen
de quoj vous auriez belle occasion dlmprimer tant plus
vifvement aux Princes le dommage que FEmpire et
toute la Chrestienté recevront de ceste tant pernicieuse
guerre, si bien tost et en extrême diligence Ton n'y
remédie. Vous userez selon la discrétion qu ay toujours
cogneueen vous, et le plustost que nous viendrez veoir^
moyennant que ce soit sans bazarder vostre personne,
le mieux venu nous serez vous, et singulièrement si vous
nous apportez quelques bonnes nouvelles, ou bien secours
de ce que nous avons plus de besoing. Bref tout le pays
vous attend comme un ange Gabriel. Et à tant me
recommandant bien affectueusement en vos bonnes grâ<*
ces , prieray Dieu vous maintenir , Mons** mon frère , en Sa
saincte protection et sauvegarde. Escrit à Delff en Hol-
lande, ce viii^ mars i573.
Vostre' bien bon frère à vous faire service ,
Guillaume de Nassau.
II vous plaira de présenter mes bien affectueu-
ses recommandations à Mess" mes frères, le Comte
Jean et Henry, et leurs communiquer aussy la
présente.
A Monsieur , Monsieur le Comte
Lodoîc de Nassau , mon bien bon frère*
Dillenberg.
' Votlrc — «ervice. Autographe.
— 75 —
liETTRE GDYII.
IjU Butte au Comte Louis de Nassau,
Nouvelles de France.
• «
, • Les années destinées contre les Huguenots firent peu d'ef- i573«
» feC . . . . D*Ao\ille s*attacha à la petite ville de Soumières .... ; Mars.
> n rtiiiui son armée là devant, et leva le siège , après y avoir perdu
> deax mille hpmmes .... Les plus grands efforts se faisoient au
> sKge delà Rochelle. » Meterai y Y. i6a, sq. — La Butte nous est
iaoofloa.
Monseigneur , ayant faîct entendre rostre bonne afTe-
ctioii à ceulx que savez , ils m'ont aussi faict savoir par
kMnme exprès par lettres du 3 du présent, après avoir
tofimment remercié vostre Excellence que ce que je
îous ay mandé cy-devant, à savoir les soi liante mille,
pèces rondes seront toutes prestes, sans nulle faulte, à
h fia de ce mois , et sont après à trouver moyen de les
Cure passer seurement, en quoy il y aura du hazard et
^ h difficulté qu'on ne peult éviter. Mais Dieu y pour-
voira, s'il lui plaist. Quant à Testât de Languedoc, les
«ineinis ayans assiégé une petite ville nommé Sommiè-
^9 ny ont rien gagné encores que des coups. Le nou-
vd Admirai ayant assiégé Caussade , petite ville près de
MoDtauban , a esté contrainct de lever le siège. A la
Rochelle on nous asseure que Dieu a conduict tellement
« bcsongne qu'avec la hardiesse de ceulx de dedans la
«Mn et le désordre a contrainct les assiégeans de se red-
^^ * Poictîers , là ou ils font tout ce qu'ils peuvent pour
'^'^aibler gens tant par menaces que par promesses.
— 76 —
i573. mais il y en a peu qui se hastent, et moins encores qui
Mars, y aillent de bon cueur , Dieu ayant mis au coeur d'un
chascun un effroy et estonnement tout apparent. Ceulx
de Vlvarets ont pris de nouveau le Pousin et VilleneufVe
qui a causé un grand espouvantement en tout le Daufiné.
La petite Sancerre s*est si bien maintenue jusques à pré-
sent , qu après avoir soustenu un assaut général , sor-
tant jusqu'au dehors, ils ont emmené au dedans trois
pièces et encloué le reste, ayant mis tout le camp des
assiégeants en route , lesquels toutefois on dit estre enco-
res devant , en espérance de l'avoir par famine , combien
que ce mesme mal les presse bien fort par tout le pays.
Il n'est question que d'emprunts et subsides si estranges
' qu'à grand peine se pourra éviter quelque grand remue-
ment par tout le Royaume. Voilà le fruict de tels et si
abominables desseings (i). Si tost que j'auray nouvelles
du principal, je ne fauldray à les vous faire savoir, vous
suppliant très humblement qu'en continuant ce tant bon,
et vertueux , et sainct désir que Dieu vous a donné , il
vous plaise préparer ce que jugerez se pouvoir faire par
le présent, attendant qu'on ait entre mains ce qui est
nécessaire, et qu'il aille homme par delà tel que le cas le
requiert. De vostre maison ,cei2 mars i573.
Vostre très humble serviteur,
LA Butte.
On nous escrit de Normandie qu'il y a plusieurs
(i) desseings. Les Catholiques pouvoient se dire: * Nous les
» avons enyvrés de vin aux Nopces , nous leur avons couppé les
» testes en dormant ; et à peu de jours de là les avons veu de nos
» yeux resusciter aussi forts que paravant , et avec testes plus dores
» et plus fortes que jamais, b Mfm. de Pà. rie Momay , L a3.
— 77 —
vaisseaux Huguenots sur la mer qui gastent tout( i ). 1 5jS,
Nous sommes après pour tous trouver un cayal- Mars.
cador tel que le demandez. Vos serviteurs de par*
deçà vous présentent leurs très humbles recom-
mendations.
A Mooseî^eur et très illustre Prince
Hooûear le Conte Ludovic de Nassaw.
A Zygen.
Le i6 mars le Prince d'Orange écrit de Delft à ses frères : J'ay
otcoda bien particulièrement deHailing(2) ce que luj en aviés en-
chargé me dire ; je n*ay voulu délesser le vous renvoyer inconti-
neat : vous entendrés de luy en quel estât les alTaires de deçà sont
et , aie remectant à sa suffisance » ne vous feray ceste plus longe ;
Malcment vom prieray luy vouloir adjouster fois et crédence ,
à ma personne propre • . .'. (*M.S.)
LETTRE CD VIII.
D. der Kercken et A. de Bleicker , Ministres du St. Evan-
ffUy au Pn'nce (T Orafige. Desseins sur An\fers.
♦ ♦
« A peu près un an plus tard , le capitaine Turqueau et Jean de
{^) gasfemt tout. Le 19 mars Tb. Smitb écrit à Walsingham:
* 1^ Pirates de toutes nations infestent nos Mers et , sous couleur
* ^0 Prince d'Orange et du Comte de Montgommeri , pillent éga-
* «ent les Anglois et les étrangers. » fFals, l. l, p. Sga.
i^} Bailing^ ou Helling ; capitaine distingué par sa bravoure ,
'"'l^ le Prince paroi t avoir souvent confié des commissions péril-
^'"^ n fat tué en 1678 dans une entreprise sur Amsterdam.
— 78 —
l6y3. Vos étant secrètemeot rentrés dans la ville , l'entreprise fut lentée ,
Mars, maïs échousL :Sor, 4^3.
Ghenade ende Trede sy U. G. ghewenscîhet van Gode
den Vader ende van onsen Heere Jesu Christo.
Durluchtighe hoochgheborene G. Heere, het is vry*
daghe lestleden bij ons ghecommen Pierre Turquaeu ghe-
boren van Condé by Valencienne, toonende seker brief
met uwer eijghener hant gheschreven , ten fyne dat men
hem ghehoor ende gheloove gheven soude. Denselven
heeft ons van uwent weghe aighevraecht sekere midde-
len om eenen aenslach opdese stadt. Wy ,denvorsz. Tur-
quaeu gheboort , ende op die sake grondelicghelettetende
aile gbeleghentheyt inghesien bebbende , hebben noot-
wendich gheachtet dese twee gheloofwerdîgheende trauwe
mannen onse broeders Jan de Vos ende Jacob van Schy-
nen tôt U. G. te schicken op dat sy uwe meyninghe
gronde! icverstaen y met U. G. daervan handelen,alle ghe»
leghenheyt die haer hier aenbiedt verclaren, ende 'l ghe»
ne dat noodich is met U. G. besluten. Bidden derhalven
U. G. dat U belle ve hen ghehoor ende gheloove te ghe-
ven, op die sake rypeHc te letten , ende met den vrymoe-
dighen gheeste daertoe te varen. Den Godt der heir-
crachten vervulle U met den gheeste dien David , Josua ,
Gedeon , ende Sampson ghehadt hebben , tôt Syns naems
groôtmakinghe ende vrede Syner kercken , ende ruste des
vaderlants, Amen. Wt Antwerpen , dezen dystdach den
04" Martij.
U. G. onderdanighe Dienaers ,
D. o£R KEacKEif , Adriaen de Bleigkbr j
D. des Worts.
79 —
* JLETTRE CDIX.
Le Prince d Orange a ses frères Jean , Louis , et Henri ,
Comtes de Nassau. Dispositions peu favorables de
FEmpereur,
Messieurs mes frères , tous entendrés par la lettre de i573.
SaÛDCte Aldegonde ce qui se passe pardeçà et pourtant A.vril.
]i*en useray icy de redite ; seulement cette servira pour
TOUS prier que je puisse entendre de tous ce que je doibs
espérer de ce que a este icy traitté par Hellinge, et pareil-
lement s'il y a apparence que aulcun appointement se
poln faire ou non; d*autant que j'entens que TEm-
pereitr aoroit escrit au Conte Palatin qu'il youloit
Mfistcr le Doc , le priant et commandant de faire le
■esme ce que n'est pas signe de paix ny d'appointement.
Péurtant je tous prie m'en mander Tostreadvis. Et à tant,
après m*estre bien affectueusement recommandé à tos
kmaet grâces , prieray Dieu tous maintenir , Messieurs
ses frères , ^i Sa sainte protection et sauvegarde. Es-
crit à Delff en Hollande , ce 3 d'apvril iSyS. •
Vostre ' bien bon frère à vous faire service ,
Guillaume de Nassau.
A Mesftieur mes frères les Comtes Jehan ,
^wîg, et Henry , Comtes de Nassau ,
Catzenelbogen etc.
' Vostre — tcnrîcc. Aulographr,
— 80 —
t LETTRE CDX.
•.. (i) au Comte de Nassau. Echec près du Diemerdfk}
sortie de ceux de Haerlem ; nouvelles de Zclande.
ID^S. *^* La position du Diemerdyk étoit de la plus haute importance;
Avril, par elle on coupoit les vivres à l'ennemi ; tandis que par le lac de
Haerlem on entretenoit les communications avec les assiégés. — \m
sortie dont il est fait ici mention , eut lieu le a5 mars.
Ce fut à l'occasion de l'échec du Diemerdyk , que Jean Haring ,
arrêtant seul les ennemis , renouvela et surpassa même l'action hé-
roïque et le dévouement de Horatius G>clès. Bosscka , /. /. 2ii5.
Monseigneur. Depuis ma dernière , par laquelle je
mandoys à Tostre S**'* le succès de nostre armée navalle
en Zélande , est advenu que les nostres, lesquels comme
je vous avoys escrit sVstoyent emparés du Dimerdyck
près d'Amsterdam , ont esté contraincts d'abandonner la
place , à cause que les batteaux qui estoyent venu à leurs
secours, en nombre de cinquante ou environ, n*ossèrent
attacher' lennemy, mais abandonnants leur Gouverneur
Mons*^ de Sonnoy au millieu des ennemis, tournèrent
veille, si que ceux de la dicte dicque, qui s*estoyent
maintenus jusques ores fort vaillamment et mieux que
Ton n*eut deu attendre d*eux, ayants faicts grand domma«
ge k Tennemy et soustenu la faute de vivres jusques au
troysième jour , on esté contrains , par la famine et faute
(i) . . . Cette Lettre est apparemment de St. Aldegonde (voyes
p. 79;, au Comte Jean de Nassau.
< attaquer.
-• 81 —
de secours , de quitter la place, en la quelle retraicte ils iSji.
ont perdu environ deux cents hommes. Depuis il at pieu ATril.
à ce bon Dieu nous récompenser derecheff ceste perte
par une Tictoyre nottablequl nous a donné devant Har-
lem, là où les nostres en nombre d'environ mille soldats
onSsûcte une sallie le lundy après pasques envers le camp
des Alemans et Walons , quy estoyent assis de lautre cos
te de la ville vers le suyd (d'autant que les Espagnols sont
campes au noordt) , et ont défaict le diet camp, lequel es-
toytd*envyron 1 6 enseignes Atlemans et 17 Wallons aplat-
ie couture , les ayans tous mys en route , et tué plus de mil*
le hommes, porté en la ville huict enseignes et huict ou
neuf pièces dartîllerye. L'onbruict que le Conte de.Ohei^
stem y seroit demouré et le Collonel Fronsberge, et pa-
raUement le Colonel de^ Walons Mons^ de Lioques;
mm nous ne pouvons encor scavoyr ce particularités ;
tuit y a que les nostres furent las et recrus * de massa-
crer, nayants perdu des leurs que de neufl* à dix hom-
OKSy et finallement après avoir mis le feu au camp , où
3f trouvèrefiC grande abondance de vivres , et emporté
tout ce qu ilz peurent , sont retournés à la ville. Depuis
toutefois nous entendons que Tennemy commence à
wtiirc ses efforces* , et occuper la mesme place pour y
omper une autre fois. D*autre costé il faict tous ses et-
ioits pour s'emparer de la Harlemermer , et de faict ils
ont hier percé une dicque par laquelle ils ont amené
^s^Wntrent vasseaux sur la dite mer (i) , dont les nos-
/.\
(ij mer, • Don Frederik liet, op den 29*» 3Iaart , dcn Iloogen-
^'j^ doorsteken , en door dcze opening slevende <îc Admiraa
' fatigocs. 2 Torccs.
(i
— 82 —
iSyi. Ires , quy estoyent illecq^ pourfgarder la mer ^ estant sai-
Avril, sis de peur à cause qu'il y a voit bon nombre de soldats
sur les bateaux de Tennemy , se sont retirés au Caghe ,
où ils se fortifient ; mais son Exe. faict tout devoyr pour
chasser Tennemy de là où il est , et de faict il y a bon
espoir , si Dieu nous faict la grâce , qu'ils n'y feront long
séjour , moyenant seulement que les nostres ne perdent
courage. D'autre costé ayants les battaux du Duc estes
Taillament respousés de Zélande avec grande perte de
leur gens et grand honte , s'estans retirés les grands vay-
seaux à Anvers et les petis à Bergen y auquel lieu ils ont
esté quelque temps assiégés , une grande partie de leurs
soldats et mntîellots se sont escartés et perdus. Toutes-
fois le Duc a commandé que derecheiT ils facent l'entre-
prinse de ravitailler Middelburg à quelque pris que ce
soyt , et que les paysans et soldats tuent ceux , soyent
soldats ou mattelots , lesquels ne voudront s'y acheminer:
pour ceste effect l'on prépare derechiefF en grandissime
dilligence à Anvers quelques grands batteaux pour
recommencer la dite entreprise. J'espère que le grand
Dieu des armées ne permettera à ces incirconcis qu*ils
fouilent Son peuple soubs les pieds , et Tayent en oppro-
bre pour blasphémer Son sainct nom , mais abattera l'or-
gueil de ces tyrans.
Mons'', après ni'estre très humblement recommandé en
la grâce de vostre S"' , pryeray Dieu la maintenir en Sa
» Bossu met 33 Amsterdarosche schepen en 7 galeyen het Meer îd,
> om zich bij de overige Spaansche sclieepsmagt te Toegen. » B€>s^
se fia y 1,1. a 1 6 .
— 83 —
saincte sauvegarde. Escript à Delff , ce penultiesme de i5yi.
mars A* 73. Avril.
Monseigneur, depuis ceste escript Son £xc^ a faict
équippereni^iron 5o ou 60 batteaux pour aller au devant
de l'ennemy et le déchasser de Harlemermer , sjl plaict
à ce bon Dieu nous en faire la grâce. Une bonne partie
des dit batteaux est desjà prest, les autres s'équippent
en toute dilligenoe pour le jour d^aujourdhuy ou demain
pour le plus tard. Le Seigneur Dieu nous vueille don-
ner la grâce de le pouvoir faire desloger de là , car sy
cela se peut faire , il y at grande aparence qu il faudroit
neGessayrement qu'il quitte le pays d*Hollande.
Monseigneur, après avoir présenté à vostre S"* mes
très humbles recommandations à ses bonnes grâces, je
prieray le Seigneur Dieu vous youloir maintenir, Mon*
idgneur, en Sa saincte protection et sauvegarde. Escript à
Ddff, ce 3- d'AprU 1573.
* LETTRE CDXI.
Le Prmce d* Orange au Comte Louis de Nassau. U
désire sa venue au secours de Haerlem.
Monsieur mon frère, ores que par mes dernières je
"▼ous aj bien particulièrement mandé ce qui se passe par-
^*Çà , si n ay je voulu obmettre de vous envoyer encor la
F^scnie, ahn de vous déclarer que depuis mes dernières
>ï04 bateaux n'ont rien efi'ectué et y a bien' de pouvoir
là farcit être omis peu d'espoir ou quelque chose de semblable.
— 84 —
i575« p«ir leur moyen secourir Harlem , laquelle e^ en extrême)
Afril. nécessité de poudre et n'a pas grande abondance de vî-
▼res. Et ce à cause que les ennemis tiennent leurs liateaux
dessous une dicque, où ils les ont si bien [espacés ' ] de tran '•
chéea et de fianqs fumis de bon ordre de batatie et artil*
lerîe , qu*il est impossible de les attacquer sans mettre le
tout en très grand et évident, danger. Par quoy il est plué
que tans que Teniez par deçà à nostre secours, si avez le
moyen; si non , je vous prie le me mander au plus tost
que possible sera, m*advertissant dé surplus de vostre
estât et nonvelles , [et que] tous événements d'aviser pat
quel meilleur moyen nous polrions ou divertir lennemy,
ou rompre ses forces. Je vous ay mandé mon advis tou-
chant le reste par Helling, qui m'excusera icy d'user dé
redite. Qui sera la fin où me recommandant bien affe-
ctueusement à vostre bonne grâce, comme jefay pareîHe^
ment à Messieurs mes frères et toute la bonne Compagnie^
prieray Dieu vous donner , Mons^ mon frère , en santé
vie bonne et longue. Escrit à DelfF, ce xv de apvril iSji,
Vostre' bien bon frère à vous faire service,
Guillaume db Nassau.
A Monsieur ^ Monsieur
le Conte Louys de Nassau ,
mon bien bon frère.
' épanlét , soutenus, fortifiés (?). * Vostre — terricc, AtUùfpmphe.
— 85 -r-
* LETTRE CDXII.
Guillaume^ Landgraife de Hesse^ au Comte Louis de Nas-
sau, Négociations ai^ec les /Irchevêques de Cologne et
de Majrence.
» «
L'Archevêque de Mayence étoit Daniel de Hombourg, né ./^--î
en iSi3 , revèta de cette haote dîimité depmis \555. « Il avoît ^
A. V 1*1 1
•^iDdMrttrès régulières et an grand zèle pour la foi catholique ^
* qooique sa ville et son palais ménie fussent remplis de Protes»
» Uots. » jirt de vérifier les dales.
Unsernii gûnstigen grues zuvor, woigeborner lieber
VeUer und hesonder. Wir habenn Ewer sclireibenn de
Jùto denn 2 1 hujus woll empfaiigen und bedanckenn uns
gûnstiglichen der miigetheilten zeitung.
Soyiell nun unser jiingstes Eucli bewustes schreibenn
sum dem Bisschoff zu Munster aniangt , wiewol wir dar-
auff bisz noch keinn antwortt empfangen, und derwegen
<Ecsï die ursaoh des verzugs seynii erachtenn , dasz man
sichdes orts zuvor bey dem von ATlia bescheidts erliolenn
^damach die antwortformiren werde ; jedoch dieweill
ibr vor guet aasehet das auch derselbenn sachen hali)er
^f dem Ertzbisschoffenii zn Meintz, und sonderiich
^ÔH dieser zeît etzliche kayserliche Commissarien bey
S. L seynn sollenn , erinnerung beschenn mog , so ha~
*^ii wir nicht underlnssenn wollen dero sacbenn zu
gutem, auch ann S. L. ,fast ebennieszigwieann Munster,
^sdireibeoo; was nuenn darau£f ervolgeitn wirt, pleibt
Euch hiemechst unverhaUeiin.
"^ spielgeldes halber , wehr der Tonn euch angezogenn
— 86 —
xS^S. erwehnung von unnôten gewesenn, dan was desfals
Avril, unser chamerdiener gethan , desz hat er Tonn unns bevelch
gehabt , unnd wir haben noch nicht verlobt mit euch
nichtmehrzu spielenn. Darumb vrollenn wirdîsz spiel-
gelt zu schierster unnserer wiederzusammenkunflt woU
bey euch findenn , und daszelbig entweder wieder gewîn-
nen oder,in inangell des glùcks,eynes andernn gewertig
sejD. Welchs wir euch hin wieder nicht verhaltenn wollen
und seindt euch mit giinstigem guten willen woU gewo-
genn. Datum Gassell, denn ^^ Aprilis A i573.
WiLHELM L. Z. HeSSBN.
I
Der ■ Venitianische vertrag( i) und das schraiben
fto die Koiiigin von Franckraich an Duc de Alba
gethan und erderK. M' zu Engeland zugeschickt,
(i) Fenetianische vertrag. On n'avoit pas su profiter de la ric-
toire de Lépante, voyez Tom. III. p. 4oi. Les Vénitiens, pres-
qu*abandonnés à leurspropres forces , se trouvèrent bientôt dans
une position extrêmement difficile: • Res eorum sunt ita accisae
» ut sit eis futurum difficile tam grave bellum diutius sustinere ,
u et propterea cupiunt quibuscunque conditionibus transigere cum
» Turcis .... Hispani dicunt se cum eis foedus inivisse , îo
u quo cautum sit ne cui ex confccderatis sine consensu sociorum
» liceat cum coromuni hoste transigere ,quare bellum eis in Italia
» minitaiitur, si contra pacta fœderis faciant. . . Pontifex luinatar
» excommunicationem. » Languet, Epût, secr, I. i8i. Le i5 mars
ils conclurent un Traité avec les Turcs , par lequel ils abandonnè-
rent rile de Chypre, et s'obligèrent à payer tribut.
* Dcr — brengen. Ce Pottscriptum ttt autographe.
— 87 —
mochten vielaicht euers her (i) und der Niderlan- iSyi.
deo sachen in ainen genedigen stand bai euren AvrîU
Kônig brengen.
Dem Wolgebornenn unserm liebea
Tettcm und besondernn Ludwig,
Grifeno za Nantuw , etc.
Zq scioeon selbst eig«n Lândea.
t LETTRE CDXin.
U Prince if Orange au Comte Louis de Nassau. Néces-
sité de secourir Haerlem ; succès en Zélande.
Monsieur mon frère. J*ay receu Tostre lettre et puis
après le dupiicat d'icelle ^ et quant ce que m*escripvés de
Ernst von Mandesloo (2) , ce pais est en tel estât que nous
ne pouvons à présent entretenir beaucoup de pensionnai-
res. Puis doncquesque le d^ Mandesiooa sollicité luymes-
nés son congé , je serois certes d'advis de le laisser enco-
Ks pour le présent , car de faict je ne Toy plis qu il nous
pourroit îcy grandement servir, à cause que toute nos-
tre conservation et salut gist en célérité , aiBn que la
▼ille de Haerlem puisse estre secourue. Que si cela ne
se Cûct bien tost, je voy cest affaire venir en ung piteux
estât. £t touchant le payement du premier terme et
quand et quand d advancer quelque argent par les Estais
(i) Euers her. Par ce Seigneur il faut entendre le Prince.
(3) E, V. Mandesloo, Ce capitaine avoit senri le Prince en i57a :
wejeM Tom. IIL p. 467.
\
— 88 ~
iS^S. pour ayder les affaires , tous vous pouvez asseurer quil
Mai. ne tient à la bonne volonté , mays comme ainsy soit
que nous avons pour maintenant à entretenir plus de
deux cens bateaux de guerre et à maintenir plus de ^5
mil hommes , vous pouvez assez juger de vous roesmes
combien avant nostre pouvoir se peult ea||pdre; que s*i\
plaisoit à Dieu nous faire ceste grâce que le siège de
Haerlem peust estre levé , j'espéreroy que nous aurions le
moyen non seulement de le payer j mais aussy de prendre
aultres Coronels et Capp""* en service. Quant au reste de
ce qui touche vostre venue , je cognoy vostre diligence
telle et si bonne affection, qu'il n est besoing de vous
aiguillonner par paroUes; seulement vous prieray que ,
pour le regard de ce qui est touché icy dessuz , vous
vueillez, sans vous amuser à aultres entreprinses qui
vous pouvroient retarder^ employer tous vos sens et
moyens pour venir au secours de la d^* ville de Haerlem ,
afQn que trouvions moyens de la desassiéger ; espérant
que si cela se peult faire, le Duc d'Albe n aura moyens de
nous faire grand mal , si ce n est qu'il soit renforcé de
soldats Italiens , lesquels on dict descendre avec grand
puissance , à quoy certes les Princes d* Alemaigne deb-
vroient s'employer pour les empêcher le passage. Ce
que vous ay icy dessus escript, que par la prinse de
Haerlem nous tomberions en ung estât misérable , je ne
len tends pas ainsy comme si ce païs n'estoit plus tenna-
ble, car Dieu mercy , pour ce respect en soy mesmes n'y
auroit pas grand mal, mays à cause du desconfort' du
peuple , voyant que n'avons en si longtemps peu secourrir
une ville qui a si bien faict son debvoir, vous entendez
' abatlcmeot.
— 89 —
qadle en serait la conséquence ; certes non aiijtre xS^.
que cdle que jay dict. Nos affaires se portent par. rai- MêL
aoo bien, Dieu mercy , et presque en ung mesme estât.
£b Zâande depuis ce dernier succès des bateaux dont
amdesgà esté adverty , les nostres ont prins Marte*DidL
«t quelque temple là auprès y auquel ils ont briislé envi-
ron 3o ou 4o des ennemjs. Us sont à présent pour prendre
Tholen. La yille de Haerlem est fort pressé et n est pos-
âble la rerictailler de vivres , ny de pouidres, dont elle
est CD extresnie nécessité. J'entends que le Duc d'Albe
Uct ses âipprèts pour aller à Boisleduc et de là à Bru-
idles, et n'ayant pour le présent aultre chose à vous man-
der, fierai fin , me recommendant bien affectueusement à
foi bonnes grâces , pareillement à celles de Messieurs
■esfireres, les Contes Jehan et Henry , avec toute la com-
piigoye. De DelflTi ce 5 de may.
Copie de la Leltre de Monsieur le
^iM«, reçue depuis le partement
^Monsieur le Comte Jehan (i).
t LETTRE CDXIV.
W. de Mamix^ Seigneur (TAldegonde^ au Comte
Jean de Nassau. Succès en Zélande.
Monseigneur. Ores que par la lettre que son Exe. es-
(>) /fAtfit, Le Comte Jean de Hassan éloit en Toysfe , entr'au-
^ïw ^m l'Arcbevéque de Cologne : TOyei p. 107.
— 90 —
iSji. criptà MonseigDr le Conte Lodovic, vostre S^ entendra
BiKi. bien particulièrement Testât des affaires de pardeçà, si
n'ay je touIu faillir d*y adjouster encores ce mot, affin
que Yostre S"* soit tant plus informée de toutes les par-
ticularités. Icelle aura naguères entendu le succès des
navires de Zélande , pariye par les lettres de son Exe. et
partyeparcellesdu secrétaire Brunicx. Aujourdhuy est icy
arrivé le S' de Terlon (i) , admirai de Holande, lequel a
esté présent à la [teste] , et nous a rapporté les noms des
principaulx qui y sont demeurés du costé des ennemys ^ à
sçavoir des gentilshommes, le S' de Blicquy , le S^ de Heit-
nyn , le Capp°' Carvelz (auquel on avoit donné la com-
pagnye du Capp"* Tor, Espaignol), le S' de Glymme le
jeune, le frère du Capp"* [Lirvacq], ung Capp"* enseigne et
Lieuten^ de filicquy, et ungaultre Lieuten^ Sur le bateaa
appelle V Land van belojïe , le Capp"" don Francesco Car-
don , sur le bateau appelle iS* -^/i^fre le Capp"* Adrien
Cracht de Bruxelles, sur le bateau Anglois le Capp"* Bar-
telt van Bremen , sur le bateau nommé F Olifant le Capp"*
Jehan Boorle , sur le bateau appelle Catharina le Capp"*
Roland Bernard. Touchant rartillerie il y en a eu , de
bronze, nonante neuf pièces, et de fer , environ septante
sept , ou septante huict. Depuis les nostres ont prins Mar-
tendick [appelle] Portviiet , et ont en une église guères es-
loignée de là, mys le feu, et brusié environ 3o ou 4o des
(i) de Terlon, Guillaume de Blois, dit Treslong , un des Gen-
tilshommes Confédérés; il suivit le Comte Louis en i568 , M
distingua à la prise de la Brille , et rendit pendant plusieurs années
des services importants qui , après la mort du Prince, furent crud-
lement méconnus. Te fé^ater , Ferbond der Ed, IL aao — a3^
— »1 —
emieinys. Us assiègent Tholen. L'on dict que l'ennemy i573.
prépare derechef aulcuns bateaux, sur lesquels Mon s de Mai.
BcauToys mesmes ireult monter. Si c est pour donner
œuraige aux soldats et mettre ordre à tout par sa pré-
sence, ou bien pour se retirer de Tisle, Dieu le scait ; tant
j a qu'ils ne peuTent recouvrer nulz matelots , car les
leurs se retirent à troupes vers les nostres , et mesmes
oeolx qui estoient venus de Brème et de ces cartiers là,
affirment avoir esté levés soubz la persuasion qu'ils ser-
tÎTOÎent k Monseigneur le Prince. Quoiqu'il en soit, là où
ils peuvent seulement s'escarter pour aller quérir de Teau
besdie, ils prennent la fuite.
(Depuis ce poinct il y a du chiffre dont le sens est icy
jobct (i) , tiré de la main de Sinisgar.)
(Gecy suit le chiffre.)
Ce non obstant j'ay faict enqueste plus particulièrement
do iaict et de sa résolution du dict Italien , affin que Ton
adie sll y a ferme fondement sur sa promesse. Il plaira
tîostre Seigneurie me mander pareillement son ad vis,
afin que selon icelluy je me puisse reigler. Aam hic inu-
^ ett verecundia..., A Deift , ce S"* may.
}) ^jaineL Nous regrettons de o'aToir pas trouTé ce déchif-
(
ft«MM.
— 92 —
t LETTRE CDXV.
N. Brunynck au Comte Louis de Nassau,
Nouvelles diverses.
l573. * ^® **^8® ^® Middelbourg , où le Duc d'Albe avoit une forte
Mai S^^ii^^o°> ^^^^^ ^" Zélande le centre des opérations, soit du Prince
pour s'emparer de la ville, soit des Espagnols pour la ravitailler.
Elleae rendit le 19 féfner \^')î\» Voyez ausat Tom. III. p. 4^^*
Monseig^ Tay le dernier jour flu mojs passé bien
pleroent escript de tout ce que jusques alors s*estoit passé
icy , à Monseign^ le Conte , frère de vosire S^, et depuis
n'est survenu aultre chose digne d'interpeller vostre S*** de
ses plus sérieuses oocupations. Les alTaires de la ville de
Haerlem demeurent tousjours en mesme estât et espérons
que le bon Dieu les gardera de tout mal, comme il a
faîct jusques ores; daultant plus que les courages des
ennemys s'afFoiblissent de plus en plus, et tellement qu'ils
se mettent eux mesmes hors de tout espoir , comme cefai
nous appert assés par plusieurs lettres que les nostres sur-
prennent journellement. La trousse qu'ils ont eu en Zélan-
de, pensant revictailler Middelbourg, ne leur apporte
aussy petit désadvnnta^e , et ont en ces cartiers là depuis
perdu deux ou troys places ^ la Thole, la ville de S^Mar-
tendick, la((uelle s'est rendu après avoir couppé la gorge
à sa garnison ; et tiennent les nostres la ville de Bergues
op Zoom assiégés, tant par mer que par terre, où sont
encoires tous les vivres qui s'achem in oient à Aliddelbourg.
Depuis que la belle messe a esté chassé de ceste ville.
— 93 —
nous j soitnMs ang peu plus à repos et en meilleur seu- i573.
reté. Tous les presires et nooynes, qui estojent en notu- Mal.
bi«de sept à huict eens, ont demandé passeports, qui
leur ont este accordés fort libéralement. La fiebvre quar*
te a du tout délaissé son Ex**, dont à la mérité avons
bien grand matière de louer Dieu. Monseig^, comme
Hons' deNiyelt(i) est depuis quatre jours ençà retourné
d'Angleterre 9 il ma délivré le pacquet que j'envoye à
lostre Seig^ cy-joinct, et daultant que je masseure que
rostre S^ entendra par icelle toutes les occurrences de
iàk et de la Rochelle , je me déporteray de faire icy récits
ia ad? is que nous en a donnés à son Ex**. Du 6*"* de
♦ LETTRE CDXVI.
Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
Il insiste sur sa venue.
Monsieur mon firère, je vous envoyé icy la duplicate
de ma dernière lettre, à laquelle j'ajousteray seulement
et mot , que je vous prie que vueillez me mander si
polrez venir pardeçà , ainsy que vous ay escrit, et com-
tes aCEures vont résqlutement, afin que je sache
fi) de hhféh. Guillaume de Zuylen de Nyevelt , Seif;oeur de
€t lie Aertiberge,DéàUu%cht en i538. DUtiagué
aèie entre les Geolilshomines Coofédérés, il a voit du quiU
aar les' Pays-Bas ; maïs n'étoit pas resté inactif. Il étoit un -des
I>ép«tés des Euts auprès d'Elizabelll : iFayte p. 'ig , io f.
— 94 —
iSji. comment j'auray à me reigler. Ce qui se passe de nou-
^^' veau TOUS entendrez par les lettres icy jointes; que
sera l'endroit où me recommandant très affectueuse*
ment à vostre bonne grâce , prieray Dieu tous donner,
Monsieur mon frère, en santé, vie bonne et longue. Es-
cript à Deiff, ce viii may iSyi.
GUILLAUMB DB NaSSAU.
Me mander si polriés venir pardeça, ainsy que
TOusay escrit, comment les affaires vont, et si
résolutement afin que je sache comment je auray
à me reigler.
Le i5 mai le Prince conclut un Traité avec des Négociants
Anglois , leur permettant de remonter l*£scaut , après avoir déposé
leur artillerie en Zélande ; eux s'obligeant réciproquement de four-
nir au Prince l'occasion d'acheter en Angleterre des armes et de la
poudre à canon, F'an Meteren y p. 89/
LETTRE GDXYII.
Le Prince (T Orange à ses jrères. Même sujet.
ft k DocdeSiic(i). Messieurs mes frères. J ay cest instant receu lettr
de la ville de Harlem , lesquelz me mandent que sur 1'
poir quilz ont que vous viendrez à leur secours
. . quelque chevaux légiers , ilz sont contenz d*atten
(i) (Saxe. Nous reproduisons fidèlement ces mots , et la marf
nale à la page suivante , sans pouvoir les expliquer.
— 95 —
fûcore en toute extrémité l'espace de trois sepmaines , iS^S.
comptant depuis le jour d'hier , que fust le quinzième du ^*>*
présent, ou avant , et supporter tous mal mises que le
flège ameneia avec soy, non obstant que lennemy soit
desjâ main à main prez d eux, et quilz soyent en extrême bniget.
&atede poudres et vivres. Parquoyje vous prie de faire tout
eitrème devoir que puissiez estre y à leur secours pour
ledit temps, car il est plus que nécessaire ; vous laissant
penser la honte et confusion que ce seroit de laisser per-
dre une ville qui s'est maiiitenuz si vertueusement et le
desplaisir que nous en recevrions oullre la disréputation.
Que sera l'endroict où me recommandant très afTectueu-
ment à vostre bonne grâce , ensamble de toute la com-
ptignie, prieray Dieu vous maintenir, Messieurs mes
frères, et éternellement en Sa sainte garde et protection.
Escript à Delft, ce xvj* jour de may iSyS.
le' vous prie voloir faire mes humbles recommenda-
tioQs à Madame ma mère , Madame ma soeur , ense.nble
à tous nos soeurs, beau-frères, et à tous noz amys. Je ne
escris aussi à ma fille , n aiant le loisir , par quoy vous
pie luy faire aussi mes recommendations.
Vostre bien bon frère à vous faire service ,
Guillaume de Nassau.
A. Monsieur, Monsieur
le CoDte Louys de Nassau ,
■00 bien bon frère.
IDilienbercb.
Les ligmes smùmmieg sont auiogmpkeê
— % —
"LETTRE GDXVIII.
Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau, Il lui corn-
muiiique les nouvelles reçues du Prince.
1573. Monsieur mon frèrè. Le lendemain que partistes d*icy ,
Mai. il arriva ung homme de Holande avec une dépêche de
Monsieur le Prince (i), dont je vous envoyé la coppie,
ensemble de la responce que je luy fai , que je n*ay peu
faire plus ample à cause de la maladie en laquelle tous
m*ayez laissé; pourquoy je vous prie bien afTectueuse-
ment si vous voyez qu'il y ait quelque chose à y adjous-
ter, de le faire par vostre lettre, avec la déclaration de
l'occasion de vostre voy&ge , laquelle espérant d*entendre
à vostre retour , je me recommenderay bien humblement
à vostre bonne grâce , suppliant Dieu qu'il vous doint ,
Monsieur mon frère , en santé , longue et heureuse vie«
A Dytembourg, ce 16 "^ jour de may iSyS.
Vostre* plus obéissant frère à vous faire service,
Louis db Nassau.
Monsieur , Monsieur le Conte
Jehan de Nassau, mon frère.
(i) d, d. M, le Prince, Voyez la Leltrc 4 13.
Votire — aenrtcc. jâuiogrmp/te.
— 97 —
♦LETTRE CDXIX.
Le Landgrave Guillaume de Hesse au Comte Louis de
Nassau. Sur les moyens d^ obtenir la paix pour tes
Pays-Bas par la médiation de C Empereur,
Unsem gûnstigenn grusz zuvor , wolgebornner lieber i5^3.
Vetter uncl besonder. f hr wîszett was Ihi- jûngst mitt uns Alai.
alhieTertreuwlichgeredt, sohabenwirauch Euch sieder'
oomiDunîcirt was wir solcher sachen halben ann Ertz-
bischofFen und Churfûrsten zu Meinz, auch BischofT zu
Hûnster gelangen laszen, und was uns da danpen Yor
atwortt eiokommen.
Nun werdet Ihr ausz unserm hirneben ann Ewern Bru-
der, GrafF Johann , gethanem schreiben und desselbenn
bejlagen auch vertreuwlich vernehmen wasz sich die
Key. Mat vonn wegen fridlioher hinlegung des Niderlen-
dischen krigszwescns jegenn die beyde Churfûrsten , Sach-
Kn und Drandenburgk( i ), des gleichen auch die beyde aus-
ichreibende Fûrsten des Niderlendischen Westphalischen
Krdsziïs, denn BischufTen zu Munster und Hertzogenn
(i) Bramlenburgk Jean- Georges , né en iSsS, fils et successeur
^eJo^cbim II qui , en i539 , avoit introduit la religion £«angéli-
S^daos ses étals , et mourut le 3 janv. 1571. « Il fut ami et pro-
* ttcleor des scieoces , . . il baissait le luxe . . Quoit|ue pacifique
' fir inclioation , il eut toujours une armée prête à faire face aux
* ^v^neoicnts. » Art de vérifier les dates,
' leilher.
— 98 —
i573. zii GûHcIi, erclertt. Weill dan ihre Ma, sich inn dem
^^»"- Extract ann Munster und Giilich gnedigst resolvirt, da
ihre Ma* vonn denn Churffirsten îns gemein angelangtt ,
und ihrer Ma* solche wege fûrgezeîgtt wurden die zum
fridenn undt hinlegung solchs hoch schettlichen kriegs-
wesens clienlirh , das sich alsdan ihre Ma* darunder aller
unverweiszlichen gepuer zii verhalten gedechten ; so
wehren wir bedacht dahf»ro occasion zu nehmen und ann
denn Churfi'irsten zu Sachszenn (wie auch den Churfûr-
sten zu Mentz omissis omittendis) zu schreiben und i. L.
disze mittel under die handt zu geben , wie beyliegend^
concept ungeverlich auszweisett; haben aber zuvoc^
darunder Ewer bedencken und meinung vernehraen wol —
len , ob auch Euch solche fûrgeschiagene conditioner^
leydtlich unndt annemblich seyenn oder nichtt, und ^
ob's euch auch anmutHch sai das ich niich gegen i. î —
lasse vernemen das solche verschreibuns: von Euch h^-stf
an mich gelangt. Wollett derwegenn uns beneben wide
ûberschickung solchs concepts daruff Ewer gelegenheL
und bedencken zuschreiben, uns ferner darnach habei
zu richten.
Wolten wir Euch gûnstiglich nicht pergen , dem
zu giinstigen gefelligen willen gewogen. Datum Casse
am 17*^ Maij A. 73.
WlLHELM L. Z. HeSSZBN.
Hettet Ihr aber bedenckens ann einen oder den
andern obbeinelter Churfiirsten disz ailes gelangen
zu laszen , oder einem niehr oder dem andern we-
niger anzuzeigen , solchs haptt Ihr eigentlich una
■ und — »n micfa gelangt. Autogrmpke.
— 99 —
udendiîedlich zu verzeichnen und uns zuzufer- iS^S.
tigen. Mai.
Dem Wolgebomen nnserm lieben
Tcttern nnd besondem , Ludwigen
GnfCD sa Nassau etc.
f LETTRE CDXIXv
Gmllattme , Landgrave de Hesse y à Auguste , Electeur
de Saxe, Il fexhmte à s employer auprès de V Empereur
pour la pacification des Pays-Bas,
** Ijt Landgrave observe avec raison que les conditions qu'il
■dCD a%'ant , liberté de conscience et faculté de quitter le pays ,
àoicot conformes à ce que la paix d*Augsbourg , en i555 , avoit
«donné pour rAllemagiie : « Diejenigen Augsbûrgischen Con-
> fmioosverwandten , welrbe Unterlhanen vrelllicher katholi-
« tchcr Stinde seien y sollten , um deren Landesbobeit nicbt zu
> felibrden , nor die fierecbtigung zu einem freien Abzuge ba-
» kcQ. ■ Gmericke^ Handbuch der tUlg. Kirchengeschichte , p. 743.
Mais de telles olTres n'étoient plus acceptables : le Prince vouloit
W départ des étrangers et le libre exercice de la Religion ; du
vote le Comte Louis aura pu répondre que son frère étoit en effet
tRs disposé à faire le sacrifice de ses intérêts personneb : voyez la
lettre 4oi.
HochjeLornrr Fùrst, freundlicher lieber Vettcr ,
^wager , Bnidjr und Gevatter. E. L. wiszen sich freundt-
^ch xu erinneren das Ha uns vor weni^ tagen copey
— 100 —
i573. einer antwort, so die Rey. Mat £• L. und demChur»
Mai. fûrsten zii Brandenburg ufT Ihre intercession Tor den
Graven von Oistfriszlandt gegeben , zugeschicktt , darin
sich ihre Ma* ufï ein schreiben so sie ufT gleichmeszige
erinnerung an n die aussclireibende Fûrsten des Niderlen-
dischen Westphalischen kreiszes gethan , referirt.
Nun ist uns vor wenig tagen ein auszzug solehs schrei-
bens zukommen, ^ie E. L. hirneben zu sehen , darin
sich ihre Ma«. fast uff die weise wie auch jegen E. L
ercleren y doch niitt anhengcken das sie noch yen Ewe-
rer, der Churfursten , L. inn gemein deswegen nichtt er-
suchtt , da es aber beschehen und ihrer Ma' solche wi^e
furgezeigt wiirden , die zumfrieden und hinlegung solclis
hochschediichen krigszwesens dinlich, das sich alsdan
ihre Ma' darunder aller unverweiszlichen gepuer ertzei-
genn woltenn.
Nun mogen wirE. L. zu weitterer vertrewlicher nach-
richtung unangezeiglt nichtt laszen das unlangst GrafT
Ludwig zu Nassauw bey uns alhie gewesen , und voa
wegen seines If ern brudern , des Printzen , und auch der
Niederlanden gantz vieiszig bey uns ge^uchtt, das
bey E. L. und den andern Chur- und Fûrsten, auch
dern unsern llern und freunden , befûrdern wolten dami^
sich i. L. allerseits inn die sache schiagen, und etwa eî—
nen leytiichen friden erhandien wollen; darulT wir ihm^
das herkonimen und wichtigkeitt solehs handels gnûg'^
samb auszgefiirtt, und entlich dahin gelendett dasz wis*
nicht allein nicht wusten wie solche underhandlun^
fruchttharlich anzustellen, sondern auch bei uns die mil'
tell zu einigeni bestendigen vertrag nichtt erdencke0
konten; daruff hatt er sich jegen uns so weitt ercleitt, er
triaewoll ilasï sein her brader, der PriDtz,fast verhast i5j3.
KP, und derwegen S. L. nichtt leU'htt iieî îtztjrer gelegeii- Mai.
liait in einige vertragâhandlung bci dem and<>rnn iheill
B) pringen sein werde, wann aber nurlt sovill zu erbal-
irn, das die Vndertbanenn so sich bîsznnbero dem
Priniz aohengiggeniachtt, widerauszgesoneU, und sic
liialuro umb der Religion wîllen sogieulicb nichtt ver-
folgrtt, gemartertiund geprentt, sonderniUregewiszena
fr*T geUszirn, und ihnen ausx dem landt anders woliÎD
turhihrer gelegenbeilt zuïîplien, gleicbwoll aber ibre
lulcrdiircb aoderezu verwalten und dero zu genisz«n,
oder sie auch gahr zu verkeulTen verstaiiei werdenn
môcbu, wie dnn ein solcbs dem tii] htybgen Reicb ufF-
[■ichlgn religion frieden geniesz ist, so hildt er , Gra£f
Ialw%, es darfiïr das ufsolcbe initiel nlclit allein dîe
andertliaiM!!) sîcb zu alleiii scbuldigen geiiorsamli zu er-
iAea grnetgU, sondern autli der Priiitz selbst, ob seiner
giocli in solcher vertrugsbandiung niclit gedacbtt, nocb
itli. tleru Uicilliaffùg werdeii liiitite, dainit zurriedei)
tétf uod seine eigne saclien Gott dem AbiiecbtigeD
kmBMcllen wûrde.
Weill dann tlie Key Ma" inn ob^nneltem ihrem
Khreiben ann Mûniter und Giilich sïcb zu aller unvei^
*»ifdicben ge[iuer, so fernn allein sidcbe mittell die zuni
[fiden diolich erfundenn trerdeti mochten , erpieten
'liua,so haben wirniditt underlaszen wnllen E. L. bie-
•Mi terirewlîc:be anzeige zu diun , und stellen zu E. L.
tuhsanibs ermehzenn und gut;ich[en, obnlcbttdie sachen
^wïtendig das von E. L. und dom Cburfûrslen zu
I«inieiiburgli, samptt oder &on<]«r1icb iluer Ma' eyn
""Rderlicbe «ideutung top eipem «olc-faena mittell t»-
1673. sclielien iind ilardurch die sachen zum tractât undhanJ-
Mai. lungbetiirderttwerdenn niochten; dannda dasz gescliehfl
und der traciat Torgenohmen wiirde , wollen wîr uns dis
hafTnurig machtri es aolt solthe handlung der armen
■inderthanen olin fnirlit nîchttabgelien: kontt dan auch,
mit gnediger verleyliung des Almechligen , durch E. L,
und anderer befûrdening , dem guten Prinlz sovlell ge-
holfTen und s. L. an dero iiikommens zu îliren selbst und
ihrerkinder undcrhalt etzwas zu gutt erhalten werden, sa
gereichtt es s. E. und denn ihren umb so vieil mHir zu
erleicbterung ihrer itzigen obliegenden inerglichen b«*-
sch werden.
Welrhs wir E. L, ausz trcwer guter ineinung und'
gahr nichit E. L, inn dem inn elzwas fùraugreiffen, verv
trewlichen anlzeigen wollen ; dann warlirh dem gantzeà
hejlichen Reich Teutstber Nation an» hinlegungi
hochsched lichen krieges , sonderlicK atich unsem uo4i
iinaerer freundlicben liehenn Brueder Fiirstenttiumben ,
vieil gelegen , dann dieweill die commertien dermaszett'
gespertt, gebereis inn dissenn liinden grosze unsfglichv
teurungen , auch groszenn abgang ann renten und zint
zenn , das es in die lengdc nichtt wîrdt zu erschwîndeai
seynn. E. L zu freundlicben dienst-eixeigung seindt wî
gneigt.
Ad Churfùrslen z,u Sachafeo.
Dans la Lettre ^an il ni pour la prcmipre toia Tait mention d'
événement ifui Bxoii Im rrgHrcis île l'Europe: de réleclinn
— 103 —
claiiC Boit le 7 juillet 1572 , « plusieurs Princes se mirent sur les i573«
• no^ Ma» de tous ces candidats, il n*y eut qu*£rnest, fils de j^^^j^
> r£mperettr Maximilieo, et Henri ^ Duc d*Anjuu , frère de Char-
• Ici IX , qui partagèrent les suffrages de la nation dans la diète
• oaverte le 5 avril 167 3. Enfin le Duc d*Anjou fut élu le 9 mai. »
Éitde vérifier les daies (éd. Paris, 1818). IL a. 201. Il avoit du
ce succès à des recommandations très diverses. Le Pape, le Grand-
Tare, e! les Protestants s'étoient intéressés en sa faveur. « Pontifex
• perfecitsuis artibus ut Andegavensis praeferretur Austriaco , quo-
» oîaaexbtimavit eom forerigidiorero inasserendâreligione Roma-
■ n. • Lang, ad Sydn, p. 85. • Gratiam referre voluit pro praeclaro
a illo Parisiensi facinore. Iroperatorin etiamTurcici minaeadmixtae
> prccibosDoo parum profuerunt Gallo.» Ep, secr, 1. 189. Elisabeth
ivoit montré de bonnes dispositions pour le Duc. « Si vous pensez , »
éerit Ctiarles IX le ^3 févr. à M. de la Motbe Féoélon , Ambassa-
deur en Angleterre, «que la Reine ait (quant à l'élection) si bon-
• ae affection que dit Walsingham pour mon frère , et qu'elle y ait
» quelque moyen , vous Tentretiendrez et fortifierez en cette bon-
• ae volonté. » Mèm* de Casielnau^ III. p. 298. Le Landgrave de
UcMe avoit, bien que d'une manière indirecte , coopéré très effi-
arcment à la résolution de la diète. « Ca»par von Schomberg
• begab sich mit einer geheimen Instnikiion L. Wilhélms zur
• Herzogin von Braunscbweig , Schwestei' des letzten Kônigs voo
• Polen , welche den Polniscben Stânden , oacb einer Vorscbrift
» des Landgrafeo , unter Bedingung der freien Religions-ùbung...,
• doso kraftiges Fûrschreiben sandte, dasz Ueinricb von Anjou
» i;ewablt wurde. » V. Rommel , N, Gesch, v. Hessen , I. 556.
Hasicars d*entre les Princes Protestants , craignant les envahisse-
■cots et les prétentions de TEspagne , étoient assez disposés à se
f^coocilier avec la Cour de France. 8*il falloit choisir entre le Duc
<l*ànjoa et le fils de l'Empereur ; t ne pouvoit leur être que bien
• Mttpcct l'accroîssement de la grandeur de la Maison d'Autriche ,
• comme il seroit bien fort grand si l'Archiduc Eruest parvenoit à
» «tte Dignité Roy aile. » Journal de Henri III , p 53a. On pou-
^t croire que le Duc , par sa promesse et par la force des choses ,
'^t contraint de respecter les droits des Diâisidenls , c*est à dire,
— 104 —
iS^S. àe$ Réformés, des Lutbériens et des frères Moraves, qui s'é-
]||i^^ toient unis, en opposition aux Sociniens etaux Anabaptistes , par
le Traité de Sandomir en i57o; Ouerlcke y Handbuchj ^, 814? et
telle étoit Topinion d*une parlie de la Noblesse Evangélique, qui
avoit désiré pour le Duc d'Anjou le patronage d*un Prince Al-
lemand de leur religion : V, Rommely /• /. p. 555. Ainsi , sans
nuire aux Protestants en Pologne , cette élection sembloit de-
voir être très utile à ceux de la France et des Pays-Bas. £a
effet le désir de se concilier les Dissidents et de pacifier la
France avant son départ, alloit éire pour le Duc d*Anjou iid
puissant motif d'en revenir , à Tégard des Calvinistes François , k
des mesures plus douces. Les événements prouvèrent la jus-
tesse de ce calcul. <i £n6n Dieu eust pitié de Son Eglise , secoa-
» rant la Rochelle , de laquelle on atlendoit tous les jours la
» ruine , par un moyen que les bommes attendoyeot he moios.
» Car en ce temps vinrent les Ambassadeurs de Pologne , qui
» déclaroyent M. le Duc d*Anjou esleu par leur Sénat pour Roy...
» Le Roy Charles ... se hasle de le rappeler du siège . . • , et à la
» requesle de la ville donna la paix à Testât , et la liberté à ceax
» de la religion. Esloit lors en Angleterre M. du Plessis désespé-
» lant humainement de ce siège. Et comme il pensoit profonde-
» ment à cette affaire , luy vint en Tesprit par un instinct divin
» que la Rochelle seroil délivrée dans vingt jours , bien qu*il n*en
» peust comprendre la raison. Il le dit un jour à M. le Vidame de
» Chartres en peine comme luy de ce siège ; et comme dans ce
» terme il entendit la venue des Polonois : Foiià , dit-il, le sa lui
» des Rochellois. Et cela luy ai-je oui dire plusieurs fois. » Fie de
Du Plessis Mornay ^ p. 24> Il est vrai que le Duc d* Anjou se
montra peu disposé à tenir les promesses faites en son nom aui^Dis-
sidents Polonois. Sa répugnance se manifesta dans les conférences
avec leurs députés. • Episcopus Valentinus promisit iis qui pu-
» riori religioni sunt addicti , Regem permissurum ut eam profi-
» teantur. Poloni Ponlificii dicebant se insciis Valentinum id aliis
» promisisse . . . Ipse eliam Rex dicebat Valentinum non babuis-
> se de ea re mandatum. Legati vero qui sunt purioris Religion
» nia dixerunt se nunquam fuisse consensuros in electionem
-- 105 —
» Aedcgafeosis , nisi Valenlinns promisissît , et,oisi Rex Tclit i573.
■ idproniillere, se i-e infecla reilituros in palriam. Tandem Rex ]|||||
> prombit se l'i observaturum. >» Episi. secr, I. ao5. Venu en
Pologne il fat sourd aux réprésentations des Protestants. Mais
M nes'éioit pas attendu à ce manque de foi. — En outre plusieurs
posoBoages îoBueots en France et ailleurs désiraient éloigner le
Dic d*Aojoa pour qu'il laissât le champ libre au Duc d*AlençoD.
Le Landgrave avoit raison d'écrire ; a Es wirdt dem Printxenn
• keio bôser anpiick seyn. » De la Pise , d'ordinaire biep informé,
M: « La Cooronnc de Pologne étant vacante . . . , le Prince, ^
• duquel la renommée s'estendoit partout , n'y fut pas oublié ,
» ijaot esté rob en parallèle et ballotté avec des grands Roys et
» des fils des Roys. Il étoit recherché et pour sa qualité et pour
• iiferta ; rien ne l'en recula que sa Religion. * p. 4i3. Si ceci
i*ot pas très probable , ce qu'il ajoute n*est pas douteux. «Le
• Prince D*avoit pas son coeur à ceste passagère Royauté. Il ne
• p€Oioit qu^à rafTermissrment des Pays-Bas et aux moyens de les
• dâifrer de l'invasion Tvrannesque. » /. /. Il avoit employé son
îiiaeoce en faveur du Duc. Charles IX écrit en avril i573à M. de
Sckoaberg: « Quant à ce que le Comte Ludovic vous a offert
• pour la bonne aHectinn qu'il veut montrer de porter à moi et à
■Boofrère, de dépêcher homme exprès en Pologne, même son
> Ministre , . . . . j'estime cette sienne bonne volonté. » /oiir-
^éeHemri 111 y p. 547. Voyez aussi ci-après, p. 11 a.
♦ LETTRE CDXX.
^ Landgrave Guillaume de Hesse au Comte Jean de
Nùssaum D'sposiiion de r Empereur à négocier la paix ;
decU'on du Roi de Pologne,
l^nsem gûnstigen grusz zuYor, wollgebomer lieber
^cttcrund besonder. Wir haben £wer schreiben toih»
— 106 —
x573. i4^ Maij woll entpfangen gelesen, und darausz Ewei
Mai. entschuldigung warumb Ilir diszmals nichtt denn nech-
stenn zuuns anherohapttkommen konnen, vernoromen,
damit wir dann nach gestalten sachen wol zufrieden,
weill uns ohne das Ehrich Yolckniar vonn Berlipsch aus2
Yorgefallenen ehafften Yerliinderungen , auch abgeschrie-
ben, und einen andern termin zu seiner ankunfft, nemb-
lich den 17^'** schirstkûnfftigs monats Junij, benenttj
wollet derwegen Ewernn rath, Doctor Jacob Schwartzen ,
ufT dieselbige zeitt auch alhie anlangen und von Ewert
wegen derbewustenn berathslagung beywohnenn, aiu:b
Yolgents als ein keyserlîcher Comniissarius das Examen
Tcstium etc. Hertzogen Ehrichen continuiren laszen, dan
uns vlel daran gelegen. — Was dan denn ùberschickten
paszausz des Printzen schreiben belangtt, ist uns vonn
andernn orttenn auch angelangt das Engelandt undt
Hispanien der ctoromertien halben raitt einander ein ac-
cordi(i) ufTgerichtett habenn sollen , darzu vieleich tunn-
sers besorgens nicht geringe ursach und fùrderung gege-
ben habenn mag das iro, der Koningîn , BottschafTi so inn
Franckreich gewesen , nidergeworffen und spolijrt wor-
denn. Das aber die Teutschen Chur- und Fûrsien , des
Printzen vorschlagh nach, ein stattliche schickung ann
die Koningîn thun, undsie deswegenn allerley ermahnen
lassen' solten, tragen wir die vorsorge das solchs , inn
erwegung allerhandt umbstende und itziger gelegen heitt,
bey denn Chur- und Fûrsten schwerUch zu erheben sein
(i) accordi. Languet écrit le 27 mai : Prima die hujus mensis
<« publicata est Antverpiae pax inter Anglos etBelgas, et stgnifi-
» catum est inter ipsos fore posthac libéra comroercia . • . Ve-
■uch ihrer correspond en tz entschlngenn(i) , so hetle auch I
solchs ohne das eîn ffdtpflichligkeit ulTsich, dartzu skh
niemam» genin wirtlel bewegenn laszenii.
W« die Key, Ma" bey den Cliurfûrsten Sachsenn und
Bnndrnburgh , auch des Niedertendischen WestphSli-
schen Kreisxes oussclireibender Fiirsten , dera BisscliofT
a Munster und Herizogenn zu Giilich, uff î, L, inter-
cnûunsclireibenn vor die Graven von Oislfrîszlandt ,
tuch angehengte wolmeinliche erinnerung von wegen
fridtlicber hinl^ung des Niderlendischen krlgszwesens
|aniworii, darvonn ibun wir Euch himebenn inn ver-
Diinrm Copien ziift^nigenn , darausz Ibr zu vernebinen
WÈ der guttlichen underhandiung und friedlJcber ver-
. ^admog tulben vor hoffnung vorhaiiden , und sonder-
Ech wnllet denn psjz indetn exiract ann Mûnsiter und
Câlich wolt besehen, dn îhre Ma' vernieldcr.n das ilire
Ma' vonn denn Clmrriirsten In's gemeîn dernegenn nJcbt
(nBcbt[ wordenn seyenn, welcbs dann mîlt des Ertzbis-
idioffen und Churfiirsten zu Mentz euch jùngst von -ins
Wgeferltigter antwort, nicht ùber^tinstimmell.
WeJI wir aueik die verinulung schepfTen der Chur*
fiintxu Colin werde vieleicht disser sachen halbtnn auch
niu Euch redenn ; wo nun soIclis beschehe oder s. L.
awo sunst niitt Euch solche underredung hette , so wir
•■W Bt ca {>ai obsit raliunibus l'rincipis Ursngij. « Ep. trcr.
(l) rofr. tnltctilagfnn. OpcmJanl en février il y avoir à U cour
'Bluklfa* dn gratilibominn île U (lartdii Duc île Saie, Coiole
• NuiD , «I PrÎDce d'Onnge. • Mém. ée Cnstelnau , lU. p. 3o3.
— 108 —
iSjS. vertreuwlich wiszen mochten , so werdett Ihr uns dar-
Mal Yonn inn vertrauwenn auch zu yerstendigenn wiszen.
Es ist uns diszenn morgen eines vornehnien keyserli*
chen raths schreiben zukominen, darin gemeldeU das
zeitiung vonn Warsa angelangt c!as der Ilerzog von Anjou
zum Konnig în Polen erwehlet sein sol le: wo nun solchs
alsoervolgtt, so wirdts deni Prîntzenn keîn boser anplick
und sonder zweifTel ein cUssolutio der fiirgebapten Bajo-
nischen Biindtnûs seyn. Wolten wir Euch hinwider gûn-
stiglicb nicht pergen , dein wir giuistîgen gefelbgen wil-
len gneigu. Daltun Cassell,am 17'*'' Maij A"" 73.
WiLHELM L. Z. HeSSEN.
Dein Wolgebomen unserm
lieben Vettem und besondern ,
JohaDo , Graveo zu Nassau , etc.
La Lettre suivante est relative à un rapprochement avec la Cour
de France. Par Tenlreniise deSchôiiberg et de Frégose Charles IX
faisoit proposer des conditions d*alliance au Comte Louis. « ScboiB-
» bergtus Francofurtum ad Moenum concessit y ibique ceptum in«
* terventu Galeacii Fulgosii a Regina missi cum Ludovico Nassovio
» Arausionensis fratris nominepaciscente negotium perseculus, bb
» condicionibus cum Nassovio transegit : Si Rex Philippe in Bel-
» gicarum provinciarum gratiaro bellum denunciet , Hollandia €t
» Zelandia jam nunc in polestatem Régis tradantur , salvis juri-
» bus , privilcgiis, immunitatibus , et libera^ubique conscientîa-
» rum ac religion is , quam in oppidis et agro colunt , profesaione.
u Si armis aperte cum Hispano agere noiuerit , muluo datis ccc
» florenorum ci3 , quae lune maxime urgebantur , quaecooque
» loca a tempore pactorum bello quaesita fuerint , Régi cédant ea»
» qoe Iradere Arautioneosis teneatur : si nulla loca capi ooolîn-
loy -
e Cmhei'
indilTér
ly »M>
iM Aile
quelque vérité dans
mdndi , peu de mois
rien fai
en cela par baine de
ipl, ftihllominns Hollandii et Zelanilra leftibm gopra «tnvcntb iStS.
. Rr;i cedinl , in ramqiie lem Princcps aliqiiis t Cermania fidem j]gj_
fObstringal AraïKioDeoïem paetiï slalurum. Ilaec ila in aiTaiio
• wn Ludovico Nai^ntio i-onvtola, >> Thiian. , Hi't. p. goS , c.
Cejcomlilioos, comme on va le voir . ne Ttirenl pas appi-ouyées
p« le Prince , qui modifia considéra lilemenl le projet. Ce ne Tut
time pas sans répugnance qu'il se dteida à renouer des négocia'
tiOBi li déplorablemenl inlerrompues par la Irahisnn et le massa-
nt. Toolefnb il crui , comme te Comie Louis, devoir proSter
dodiipnitions faiorables de Cbarlea IX et de sa mère , et l'état
dcb France éloîc réellement de nature à légitimer leur opinion à
• On peut supposer que, pour ce
HMicis et le Roi lui-m^me , assez
ttli(ienx au maintien du Papisnti: , i
liiliclanliua de Schonberg >ua Priu
■pm U SL Barthélémy : - Il n'a été
< nji{ion. > ''. Raumer , hi'i. Br. 1. 3oii. La Reiae-mère n'avoit
)« apporté d'Italie une g ra mie fijiilê d'opinions iclifienses. En
i>6o • pourchassée et continuellement sollicitée par le Pi^ncede
■ Cnodé et l'Amiral , elle dit qu'elle n'enlemloil rien en cesie dn-
•ctnne,et que cequï l'avoil paravant e^smeue ii leur désirer bien,
• ntoil plusloi une pitié et compai^ion naturelle qut arrompagne
■ laloDiien les femmes, que pour estre autrement insfruîle et in-
' (oriDée ki leur doctrine esloil vraye ou fausse. Car quand elle
' nnsîd^mî' ces povres gens eslre ainsi cniFllement meurtris ,
• ktiiUs et inurmenlés . non pour larrecin , volerjc ou brïgandagi',
• Bail *in|>lemcnt pour maintenir leur* opinions, et pour tcclles
• tllerà la mort, comme aut nopces , elle estoit esmeue à croire
• tça'iX « «voit quelque rhose qui oulrepassoit la raison naturelle. >
ÙtBète, Hitl.itr, Egliits Kè/onnèes , L 337 , sq. Plus lanl ,
amant l'armée catboliquceii déroule, lEh-bien ,»ilil-rlle,>nous
> priettM» Uiea en François.- Mais (^therine voulnit dominer,
Cbarlc* jouir en repos. Désappointés tous deux , craignant plus
que jamais La puissance des Guise, l'exaspération des Hojue-
M>b , llndignatioQ d'£lizabelh et des Princes Proteslanla , la
— 110 —
l5y3, prépondérance de l'Espagne , ils avoient désiré quant à la po-
Mai l^tique intérieure rentrer, et quant aux relations extérieures
rester dans les voies suivies depuis la paix de St. Germain et
qu'on croyoit , non sans raison , qu'ils avoient pour toujours
ak>andonnées. Leur premier soin avoit été d*appaiser la Rei-
ne d'Angleterre ; voyez p. 8, 39. On désiroit vivre avec elle en
bon voisinage et la négociation pour le mariage d'Elizabeth avec
le Duc d'Alençoo paroit avoir été sérieuse du côté de la France.
« Nous désirons , » écrit la Reine-mère le 2i5 janvier x573 à M,
de la Motbe, « une bonne et beureuse résolution ^sur ce ma-
» riage) , sans n'y avoir aucune dissimulation ny déguisement ,
u mais y aller fort droitement, comme nous vous avons toù-
» jours escriL » Mémoires de Castelnau par le Labouretir,
To/n. III. p. 284. I.e mêcse jour Charles IX lui mande
qu'un Irlandois lui a faict proposer beaucoup de moyens
« qu'il a de faire une grande subversion et conqueste eo Ir>
» lande et autres Pays de la Reine d'Angleterre ; mais , » ajoo»
te-t-il , « pour le désir que j'ay de conserver l'amitié d'entre
B la dite Reine et moi , je rejetteray bien loin ces chosea là. »
/. /. p. 218a. De part et d'autre on vouloit la paix ; mais on
s'observoit mutuellement avec défiance : « S.M. » écrit Burleigfa le
ao mars à Walsingham, « a résolu de persister dans l'allianoey e»-
» tant bien aise que le Roi de France soit le premier à la violer. »
fTais,, Mém, p. 394* D'après la même ligne <i( politique le Roi ,
n. résolu, » dit-il , « de ne jamais rien entreprendre que je ne visse
• mes sujets bien unis en mon Royaume en toute tranquillité , et
» outre cela la parfaite amitié et union bien assurée avec mes amis
I» et voisins » (/. /. p. 2168) , avoit résisté aux instances du Légat
Ursin, qui vouloit l'en traîner dans une Ligue contre le Turc,
« ne voulant donner nullement d'occasion de doute de moy , com-
» me je sçay que je ferois à la Reine d'Angleterre et à mes autres
» voisins, qui sont d'autre Religion que la mienne » (/. /. p. 269).
Il avoit, mais en vain, voulu conclure Talliance dès longtemps
projetée avec les Princes £vangéliques. Maintenant il faisoit égale-
ment des avances au Comte Louis. Celui-ci pouvoit, jusqu'à an
certain point, compter sur la sincérité de ces avances , vu qu'elles
inMiieiit conformes «ttx in l^rén decciiKaunom HrcpiirilMéloFent i5y3.
fiiio; CI (« lorl cas il éloit iiiipnulenl île le» repousser . J'aiitatii jn^j^
plu qD« 1rs dissensions duns la Famille RotaleolTroi?nt aux Réfor-
•n , n^e au sein de la Cour, des appuii. Charles IX, jaloux
^Gaiar et de la répiililion mîlîlaire que le Duc d'Anjou avoit
■r^uite, se soumelUnl avec répugnance à la ruielle des influences
p^HsIes, désirant , en un mot , recaniiuérir une indépendance qu'on
W diipuloil de toutes paris, avoil trouvé sans don le dans ce désir
upaiuanl mollf de Tavoriter le^ Huguenots et la cause des Pkys-
Bm. Babaitser rtvspaf(oe étoit en in£ine temps rabaisser loule»
iBlnlIaencrs qn'il haîssnil , et c'est pourquoi, bien que Charles
IX «Il élé enlrainé momentanément dans la réarilon Catholique
)lqn*oa rât en ton nom rappelé les Franruis , auiiliaires du Prince
tOrtmft (voyez Tom. 111, p. 5t3) , Gaspard de Schonberg, qui
ttnnniaioii le Roi, pouvait le 9 ocl. i S71 lui écrire: « lU disent
• %m V. M est en propos d'envoyer un secours au Duc d'Albe,
■ |iaar le contraire de laquelle calomnie j'ay voulu ^ajter ma
■ Ute. > Journal lie Hrnri lll, I. p. 5^3. Quant à ses deux
ftwcs, si le Dur d'Anjou, plus lin) Henri III, né en i55i ,
iHil l'Hpoir des Catholiques , le Dut; d'Alencon, né en i555 ,
tloiirapair des Itèformés. En juillet (573 Walslngham écrivoit
■ Barlrigh: 'J'ai pri' loua les soins possibles de m'inrormer à
• l'égard du Duc d'Alencon, et j'appren-^ iju'on le regarde en
• gtniïnil «Hnl'c aussi irailabte et d'aussi bonne alTaire qu'aucun
■ anttr Prin4'« de Fiance. Il passe au resle pour avoir de la m-
• p»e cl de la hravouE-e, mais aussi un peu de légèreté , péché
• originel de la Nilion. On lui applicpie le proverbe François, 1/ a
• de U plume en tua cer\fuu . . . Pour se qui cooceroe sa Belî-
• poo, l'Amiral, le Comte de la Rochefocault , Telign; , Bae-
> quenaut el plusieurs autres des mieux sensés de la Religion , ont
• de grandes espérances , et même fondées sur de bonnes conjeclu-
> rca , •|D'il ne serait pas difficile de le ramener à la coonoissaace
I dr la Térilé. ■ JUêmoir, p. 1S8. Il penchait vers les Calvinistes ,
MoitM . à re qu'il parolt , par des molir^ religieux que par ambition
d'aetiaérir du pouvoir. -Il avoil esté Tort desplalsani d'un si exé-
■ cT^le meurtre de tant de personnes ionoi;entes , mais surtout
— 112 —
iS^S. » de M« r Admirai qa'il affectioanoit extrêmement , parceqnl
Mai. * Fa voit proposé au Roy pour Chef de la guerre contre le lio;
» d'Espagne . • • Soit qu*il porlast envie à la réputation du Do'
» d'Anjou , grande par tout le Royaume , soit qu'il vouiust remucf
» il commença dès ce moment à minuter de sortir de la Court
» et prendre pour prétexte le bien publiq. • Fie de Momay^ p
221. Entouré par beaucoup de mécontents , surtout aussi par beau
coup de faux Catholiques qui, après la St. Barthélémy, avoieoi
abjuré la foi des Réformés , il se trouvoit naturellement placé à h
tête d'un parti qui fut nommé celui des Politiques , et lequel , ciier
chant des voies de conciliation et des termes moyens , éloit forl
disposé à s'allier aux Protestants. ** Le Duc d'Alençon devoil
o faire un Manifeste , par lequel il appelleroit tous ceux de la Reli<
» gion à luy , avec promesse de leur procurer le rétablissement d
» l'exécution des E'iits de pacification. » Fis tie de la Noiie , p,
97. Dès les premiers mois de i573 il y avoit de grandes probabi-
lités pour une rupture ouverte, t La jalousie des deux frères fai-
» soit voir entre eux un discord manifeste. Le Duc d'Alencoa
» qui improuvoit le massacre , estoic suivi de tous ceux qui , pai
» crainte de la mort, s'estoient révoltés deTEvangile; et estojeni
» venus en l'armée du Duc d'Anjou (devant la Rochelle). Partant
D avoit M. d'Alençon une estroile correspondance avec le Roy de
u Navarre et le Prince de Condé. Leur résolution esloit d'attaqnei-
» avec leurs amis et serviteurs à jour nommé le quartier du Duc
» d'Anjou; tellement qu'une partie de l'armée devoit mettre l'ao-
» tre en pièces ; et avoyent donné un signal aux assiégés afio
o qu'en mesme temps ils fissent une sortie générale sur les tran-
» chées. Mais l'éicction du Duc d'Anjou par les Polonois dissipa
» cette hardie entreprise. »' /. /. 2/|.
Des négociations avec les Protestants étrangers dévoient tou-
jours, bien qu'indirectement, profiter aux Cahinistes de France.
Le Prince l'espéroit; il désiroit éloigner le Duc d'Anjou et augmen-
ter le pouvoir d'Alençon (voyez p. io5); ilsedéfioil ûe Charles IX,
mais ne voùloit pas entièrement briser avec lui. Il paroit même qu'il
agit, aussi à cet égard, sur les Princes Evangéliques d'Alleroagoa.
« Die Besorgnisz j dass entweder Cari IX sich dem Kônig von
— 113 —
• Spnlai Ui die Anne werfen, oder dasx dieser , wenn er freic iS^S,
tHand in Belgien erhielt, seine gaDze Macht fegeo dasz zerris- Mai.
« MM Fnokreich wendeo wûrde , hielt die eyaDgeliscben Fûrsteo
■ ak, giozlich zu brechen. Hierzu kam der neue, voo Nassau>Ora-
« nea empfohleoe , Plan der Kaiharina von Medicis , den jûng-
«stn îfarer Sôhne (Franz von Aîençon) mit der Rônigin ron
• Eajland, den aoderen (Anjou) mit der Krone Polens zu ver-
• ■tUen.» F^ Rrnnmtl y N. G. Hessens^ J. 555. Ce double pro-
jet étoit d'autant plus important vu que , dans Tesprit du Prince ,
iierattachoit probablement à une arrière-pensée; celle de faire
aeoédcr à Charles IX , maladif et qui ne pouvoit guère avoir
k^iteaps à TÎrre, le Duc d'Alençon, au préjudice du Duc d'An-
JM. fl y eut plus taid des tentatives sérieuses pour mettre ce plan
1 oécutioii. F. RaaaÊ€r^ hisU Br. I. 3oi.
t LETTRE CDXXI.
Le Prince if Orange au Comte de Nassau (i). Dispositions
it t Empereur ; dangers d'un recours au Roi de France,
Monsieur mon frère. Tayreceu vostre lettre datée le ay
<hi passé et bien entendu le contenu d*icelle à la venue de
Hdliiigen.n a suivi bientostladatede mes lettres (2) dont
&îles mention , et j*ay ' avant son partement , qui fut le
17 da dit mois passé , informé bien amplement Je >us
- ê
(i) ComU. Cette Lettre , sans doute destinée au Comte Louis ,
kplu an fiait des alDiircs de France , est sans date ; mais, en la
OKpumt avc€ la Lettre 409 et la Lettre 4^4 > p. iSa , et surtout
<■ litint ce que le Prince écrit le 1 6 mars touchant le départ de
^^^ (voyez p. 77) , il n'est guère douteux qu'elle ait été écrite
!>) m. lentes. Voyez la Lettre 406 ; du 8 mars.
• je Tay (?).
4 8
— 114 —
i5yZ. poincts, ainsy qu'il tous fera le rapport, qui sera cause qt
Mai. ne vous feray icy long discours pour vous déclarer me
opinion et advis sur les poincts par luy proposez, i
faisant nul doubte qu il ne soit desjà arrivé et vous
faict ample rapport de tout. Quant à ce que escrivés <]
courrir lequel seroit venue d'Espagnie, vers lequel auro
déclaré sa charge, ainsy comme vous me particularisa
en vostre lettre, je crains que ce ne soit sinon ruses ^ ad
d'entretenir les Princes d'Almagnie, veu mémema]
comme je vous ay desjà mandé par mes dernières qi
vous ay envoyés après le parlement de Hellingen, qi
l'Empereur doit avoir escrit au Conte Palantin (i) que i
tout son pouvoir il vouloit assister au Duc d'Alve , h
commandant de faire le mesme; aussy ne puis-je me pe
suader que le Roy d'Espagnie voudra jamais contract
aucune paix avec ses soubjects , si ce n'est soubs fum
de pardons, lequels sont ordinairement non seuleroei
pleins de captions et exceptions fort préjudiciables à Fui
des parties , mais aussy de leur nature mal asseurés à eau
que une grâce [est pardon, donné plaisir] ' , se peult aussy i
voquer à plaisir, ou pour le moins à la moindre occasion
prétexte que Ion puisse ou vueille mettre en avant; ta
tesfois je vous prie de tenir la main à ce que [jai]* puia
savoir l'un ou l'autre , et si c'est à bonne escient que Y
propose , que nous en puissions bientost avoir quel^
résolution , considéré que de jour à aultre nous ne
trouvons plus bas des moyens et de crédit , et seml
impossible de le soutenir à la longue, et pour tant
(i) Conte Pal, Voyez p. 79.
■ Apparemment et}>. d. à pi. * je oh j'en.
VDw prie d'user en cecy , toute dltigeace sans que toutet-
foùvo&tre volage par tlelà' en soit retarJé, accaiise a
fw je suis d'iceluy autant désireux comme de cliuse que
jriache en ce monde, n'estimant estre icy de besoîng Je
n>ui ramentevoir que vueillés dissimuler et tenir secrète
ledict voyage le plus qu'il sera possible pour plusieurs re-
(pectsetDotammatit pour n'eni])esclier vos bons desseings,
ausquets je prie le Seigneur vnuloir donner lieureus suc-
cès.— Or pour vousrespondresurl'aultre point principal de
Tostre lettre, touchant la légalion et rapport de Frégose,
il but que je vous déclare franchement que je m'asseure,
pour la grande déSance que les Eslats , ensemble et toute
1a quaiitêdeceux qui ont aucun jugement, ontdu lloy de
Fnnce pour l'acte [énorme] par luy commis, il aeroît du
tout possible de persuader aux dits Estats de condescendre
*tts[a •] jà dictes que m'avés envoyé , et pourtant n'ay
Uouréestimé utile ny conseillé' delcsmesire en avant, car
■•tïus mesmes pouvés juger, estant ainsy descryé non seule*
meut par deçÂ,mais par tous les endroici5dunionde,etme»-
(oemeot estant si fort blâmée la perfidie en celuy qui pour
*Qo ijlti-e ordinaire vouloit usurper le nom Charle vérita-
ble , estant la tyrannie et cruaultésd'aultant plus repro-
chableque le tiltrecstoit plus digne de louange, certes
donc toujours viendront ilz là dessus que, puisqu'il est
qustion de «tre soubs tyrans , encor vault-il mieux estre
tynoisé de son Prince naturel que d'un eslranger, com-
me desj à bien souvent ilz disent; laquelle opinion estant
Anii enracynée au ceur d'un cliacun, ainsi que elle est
rouFtirme à la raison , oste certes tout fondement et d'ap-
/••«</■ cofillr^ au l^n-lc df i. iïCoM,* rtoiltUtHd* r
tr,P. Bai! t^jt:p.5l, 'i tl lei Ul!.r, ii6 « 117.
■
— 116 —
iSyi. parence de fermeté et d'assurancje en touts contracta
MaL blables faicts avec si grand avantage du Roy de France eC *
désavantage du Pays. Parquoy cognoissant aucunement
les humeurs du Pays^ aussy considérant les justes et
pgnantes' raisons qu'il a de totalement se défier de la foj
et promesse du dict Roy de France, j*ay tasché à part mo]^
mestre quelques aultres poincts et* article en avant le$-
quels, à mon advis, condenent tout ceque encor pour-
rez * es dits estats voudront et pourront accorder,
me tenant bien assuré que jamais il ne condescendront à
livrer ce pays pour trois cent mille florins d'Âlmagnye,
bien vray que j*estime que ces articles que je vous envoyé,
seront par avanture trouvé iniques de l'autre partye.
Mais quand l'on considérera de près les justes moiens
pour lesquels on est coiitrainct de traicter en ceste sor-
te, il y aura occasion de les estimer tant plus raisonablea.
Quoyqu'il en soit je les vous envoyé pour les examiner
et changer selon que trouvères convenir , toutesfoys suj-
vaut ceste maxime que vous avés icy tout ce que j'estime
que ce pourra accorder par deçà, et afin que selon vostre
prudance vous sachiés cornent vous régler en cecy.
A cette Lettre sont joints les Articles suiyaots : appar^mipeQt
ceux que le Prince envoya à son frère ; car Texpression livrer le
« pays pour trois cent mille florins d'Allemagne o ^voyez ci-dessus,}
ne leur est pas applicable.
Premièrement que le Roy de France face' paix ayec
ses subjects déclarant expressément que il a esté abuse
prc{cnaDtei on poignaRtes. ^ Lacune, ^ fiufe.
pur ceuk qui soubs prétexte de son service ont cherché
leur pruSt particulier au prix de la ruine du pais et cou-
lonnede France. Item que il leur mette la religion libre
lelon le contenu de l'Ediet de janvier l'un soixante sans
&3Ui]eou mal engin' ,et que cela soit confirmé, publié et
[momogue'] partou& les Parlements et £stats du Royau-
me, et envoyé la dicte confirmation et approbation entre
Ittautins des Princes protestans en Alemagne avec pro-
ffleue de le faire maintenir par tout le Royaume de Fran-
ce uns aucune <lissimulation.
/tom, si sa Majesté n'est délibéré de faire luy mesme la
guerre ouverte au Roy d'Espa igné etinvahir hostillement
mpiyset terres soit du costéde Beins' en Hénault ou eu
quelque autre endroit du Pays-Bas, quil envoie piomp-
Kmcat la somme de cent roill est-us entre les mains du
Prince d'Orange , afGn de pouvoir suuslenir les frais de la
guerre, et par après de trois mois en trois mois à chasque
loif fumira sa IMajesté une pareitle somme de cent mill
escus«udit Prince d'Orange pour l'effet susdict, et d'avan-
tage donne congé et licence nu dit Prince d'Orange de
IffTiT tels soldatz ut capitaines que bon luy semblera,
juMjpesau nombre de mill de cavallerie, et vij cents M'In-
Ëuiterîe.
A condition que toutes villes et terres que le dit
Prince d'Orange ou ses adhérents poira conquester du-
rant ecst guerre , nioiennant que ce soit hors de Hollande
tt Zélande, seront mises entre les mains et sous l'obéi-
%tace du Roy de France. Et davantage recevront le dict
paj» de Hollande et Zeelande le Roi de France pour leur
proiedeur et défenseur, à condition toutesfois que les-
1573.
— 118 —
i573. dieu Hollande et Zeliande seront gouvernex par Seig-
' Mai. neurs et Gentiixhommes du Pays-Bas, maintenus en touft»
et un chascun leurs droits, privilèges et usances, eC
auront la religion libre, avec rexercice d'icelle , sans con-
tredit ou cavillation quelconque. Et tant et si longtansi
que les dits pays, Zlellaiideet Hollande, demoureront eiB
la protection du Roi de France, seront iceux tenus de lu
donner pour recognoissance la somme de quatre ceni
mille florins de Brabant par an, de quoy ledict Roj de
France se contentera, sans pouvoir mettre autre impoâr
tiou.
Et sera le dit Prince d*Orange ou les dits pays , Hollan -
de et 2^llande . tenus de restituer et rembourser au Ro
de France les sommes qu'il aura receus de luy , assavo
une chascune au bout de Tan après la réception d'icelle,
ou ainsy que Ton advisera pour le meilleur. Surquoy le
dict Roy de France s*obligera de les maintenir et secou-
rir contre tous et un chascun de tout son pouvoir, avec
obligation et promesse de ne faire nul appointement ny
paix avec le Roy d*Espagne au préjudice ou dommage
du pays , de la religion, ou de leurs privilèges et libertés ,
mais faudra que les dicts pais soyent comprins audit
traitté, comme aussy récyproquement les dits pays ne
polront faire nul apointement sans le sceu et congé de sa
Majesté. Mais , en cas que le Roy de France vueille luy
mesme faire la guerre au Roy d*Espagne, sera le Prince
d'Orange ou les dits Pays de Hollande et Zélande tenus de
luy furnir la somme decinc cent mill florins par an , tant
que la guerre durera , sans que soit tenu leur furnir
aultre somme que de cent mill escus susdits prompte-
ment, tandis que le Roy de France fera ses apprestes pour
— 119 —
U guerre susdltte , lesquelz encor les pays susdits seront^iS73.
tenus de restituer au bout de Tan après la guerre susditte Mai.
déclarée.
N^
Ifutruction pour les Députés du Prince (V Orange vers la
Cour de France. (Instiuction pour Monsieur de [Lum-
bres'] et le Docteur Taijaert qu*ilz auront à traitter
avec le Roy de France et la Royne-Mère de la part de
Monsieur le Prince d'Orange.)
*^^ Cetle pièce , en rapport avec la Lettre 4^4 » prouve qae non
seulement le Roi de France fit sonder le Comte Louis mais que
uivine les négociations directes du Prince avec Charles IX recom-
n^Qcèrent plus tôt qu*on ne le suppose communément.
£d général cette Instruction est assez conforme au projet de
Traité (voyez la Lettre 421 p. 116, sqq.jque le Prince avoit envoyé
tsoQ frère. Seulement il stipule ici la conservation des droits et
prifilèges , aussi pour /f r p^)'-^ , villes, etc. guise conquesteront
Qu profit de S. M. Puis en cas de guerre ouverte de la part du Roi
de France, au lieu de 400,000 florins par an, le Prince offre un
secours en hommes et en vaisseaux , durant la guerre , et la som-
me susdite chaque année, à commencer deux ans après la conclu-
sion de la paix.
Premièrement que le Roy face paix avecq ses subjets ,
affîn que par ce moyen Ton ait occasion de quitter toutes
defGances, et se ranger librement et volontairement au
service de sa Majesté. Item 9qu il permette la Religion libre
' Fojrezp. x3a.
— 120 —
i5yi. eu son Royaume ayec Tezercice d'icelle sans firaude, cavil-
BfaL lation , ou malengin , et que cela soit confirmé, publié et
homologué par tous les Parlements et Estais du Royaume ^
et envoyé la ditte confirmation et publication entre les
mains des Princes Protestans en Allemagne , avec pro-
messe et obligation de le faire maintenir par tout le
Royaume sans dissimulation quelconque.
Et en cas que sa Majesté ne vueille elle mesme fafire
guerre ouverte au Roy d'Espagne , que sa Majesté Yueille
faire délivrer promptement à Monseigneur le Prince
d'Oranges la somme de cent mille escus pour le sonsce-
nement et continuation de la guerre contre le dit Roy
d*Espagne.
Et puis aprez encor, de trois mois en trois moisyluy
fumisse une pareille somme de trois cent mille escus
pour ia fin susditte , tant et si longtans qu'il plaise à st
Majesté se déclarer ouvertement et entreprendre elle
mesme la ditte guerre.
Et davantage luy plaira aussi donner congé et permis-
sion libre au dit Seigneur Prince de lever au Royaume de
France \e\z capitaines et soldatz que bon luy semblera ,
pour s'en pouvoir servir en la ditte guerre jusqu'au nom-
bre de mille chevaux et sept mille hommes de pied.
A condition que toutes les villes et terres que le dit
Seigneur Prince ou ses adhérents polront conquester au
Pais-Bas sur le dit Roy d'Espagne durant ceste ditte guer-
re^ seront au bout de l'an^ ou quand il plaira à sa Ma«
jesté se déclarer ouvertement, mises entre les mains et
soubs l'obéissance de sa Maj^*.
Et en oultre seront aussy les pays de Hollande et de
Zélande tenuz et obligez toutes et quantes fois qu'il luy
^nn qn'îlz en facent déclaration , d'accepter sa Majesté iSyS.
poorlear le^time protecteur et défenseur. BUi.
A coodHion qu'ils seront gouvernez par Seigneurs et
GAillboniaies natureU du pays , et nmintenuz, en tous
Ca diascun leurs droicts, privilèges, coutumes et
■nées , et toutes autres façons de gouTernenieoi poli-
tiefM. Et auront la Religion Réformée libre , avecq i'ex-
mce d'iccLIe, sans contredit, exception ou cavillatîon
■OiBBe pareillement auront tous les dits pays, terres,
4Hf et villages qui se conquesteront par le dit Seig'
Knce m proffit de sa Maj", ta ditte pareille liberté et
MUeneroeiit de tous leurs pHviléges, droits, coutumes,
diniBces, comme ilz ont eu de&soubs l'obéissance du
feu de très haute mémoire Empereur Charles et de ses
ptnlcceMeurs, les Ducqs de Bourgongne, continuelle-
■mui, jusque^àceque, au moyen de l'infraction d'iceux,
\ti trouilles se sont cunuuencés à eslever nu pays. Et
ptrallement auront la ditte Religion Réformée libre et
frudie, tout ainsi comme les susdittes provinces de Hol-
Utuk et de Zélande.
S»att que sa Majesté polra mettre es dittes villes et
P*Ji conquestés telx Gouverneurs de sa part que bon
'vy teinblera , et y aura toute telle supériorité, jurisdic-
uoo et prééminence qu'a eu ledit feu Empereur Charles
*t K» anoestres.
El en cas que en dedans le dit terme d'un an le dit S'
"*ce ne peut remettre nulles villes, pays ou terres es
"•"iM de sa ditte Maj'% ou par faute de n'en .ivoir con-
<l''e«é nuli , ou par faute de les avoir de reclief perdus ,
°" bien que les dittes villes , terres et pays qu'il luy
— 122 —
i573. Youdroît mettre entre les mains, ne fussent au grë et
MtL consentement de sa Maj^ , et que sa Maj*' ne youlsist
accepter d*estre protecteur et défenseur des dits pays de
Hollande et Zélande , alors et en tel cas seront les Es-
tats, villes, et pays d*HoIlandeet Zélande tenuz et obli-
gez de rendre et restituer toutes les dittes sommes receues
de Sa Maj*^ entre les mains dlcelle , ou de celuy qu*il
plaira à sa Maj*^ d'y remettre à ceste fin.
Et ce de terme en terme, assavoir de trois mois en
trois mois , commençant au bout de Tan après le dernier
furnissement de la ditte somme de cent mille escus , tel-
lement qu'entre le dit dernier furnissement et le com-
mencement de la paye , ilz auront un an entier à leur
advantage pour pourveoir à la restitution des dittes som-
mes.
Que si sa Maj*^ veult elle mesme entreprendre la
guerre contre le dit Roy d'Espagne , soit du commence-
ment ou bien après le terme de Tan expiré , seront tenuz
les dits pays et estats d'Hollande et Zélande et le dit S'
Prince luy aider selon tout leur pouvoir et en toute
fidélité.
Et pour cest effet , seront tenuz et obligez, tant que
la ditte guerre durera , de maintenir à leurs frais et des-
pens, le nombre de cincq mill hommes et trente navires
équippez à la guerre , quand la saison permet de mener
guerre par mer, affin que sa Majesté s'en puisse servir
par tout ou bon luy semblera.
Sauf toutesfois que , tant que la guerre durera pardeçà
au pays d'Hollande et Zélande , sa Maj'* ne se polra ser-
vir des dits hommes , sinon à la defence et garde de ce
pays de Hollande et Zélande.
DctqueU dit pays d'Hollande et Zélande, sa Majesté iSjS.
sera Kcognue pour protecteur ec défenseur à conditions Mai,
^ ilfssus mentionnées,
foar recognoissance de laquelle protection seront
îmi pays oliligez de payer à sa Maj'* , après la guerre
fait, la somme de quatre cent mi!le florins à 4» gr- mon-
WOje de Flandres te florin , par an, sans que sa Maj"
piîlM trhar^er le pays de nulle autre imposition.
Km entendu toutesfoîs que, pour les grandes et exces-
«ftes charges que ce dît pays souffre pour les frais de la
pmente guerre , la délite de payement de h dîlte somme
lie jooooo florins n'aura point tle cours sinun après le
ternie de deux ans, qui commenceront à estre contez dès
lepremter jour de la guerre finie, durant l'espace des-
quels deux ans les Estais du dit pays d'HollandeJet Zélan-
de s'acquitteront des dehtes qu'ils ont faits pour le suus-
I tencmcnt de la ditte guerre , et (ceux deux ans expirtn
I cunimencera à courrir la ditte debte et oliligation.
j Udessus s'obligera sa Maj" réciproquement de nous
ddrtriKire et maintenir avec toute sa puissance contre
lotis et un chascun , et nous laisser la trafHcque libre en
»on royaume, tant par mer que par terre, avec pro-
' nwjseet obligation de ne faire ny traittcr nul apoinie-
I nieot ny paix avec le Roy d'Espagne ou autre que se soit,
su préjudice et dommage du Pays-Bas , de la Religion
ou des privilèges et libertés diceluy , mais faudra que
1rs dits pays soyent rx)mprins aux dits traitez de paix et
(Tappomlement.
' Comme au>si réciproquement les dit pays , estats,et
le ciiï S' Prince seront tenus de maintenir et garder à
[''toute loyauté, et estre amis de ses amis et enne-
— 124 —
i573. mis de ses ennemis, sans exception ou restriction, et
Mai. sans pouvoir de leur costé faire ny traitter aucun appoin*
tement , accoixi , ny paix , sans le sceu , adveu et congé de
sa Maj^.
Bien entendu que cecy les obligera après que sa Maj*^
se sera ouyertement déclaré^ mais là où sa Maj*^ ne
Youdroit se déclarer, mais seulement fumir dessoubs
main la ditte somme de looooo [escus] de trois mois en
trois mois , alors et en tel cas sera-il loisible au dit S^
Prince et ses adhérens de faire paix à leur commodité
avec le Roy d'Espagne , moyenant seulement que sa ditte
Maj*^ en soit advertie en temps , et que ce soit sans pré-
judice des articles cy dessus mentionnés et devisez. Fait
à Delff en Hollande ^ ce xxj« may i^yi,
Guillaume ns Nassau.
liETTRE CDXXII.
Théodore de Bèze au Comte Louis de Nassau. Il désire
rintercession de V Electeur de Saxe en faveur de la
veuue de F Amiral de Colignjr^ prisonnière du Duc de
Savoie,
'^^^ Colîgny , peu de temps avant sa mort , avoit épousé en
secondes noces Jacqueline de Monbel , fille du Comte d'Autre-
mont j veuve du Baron d*Antbon. Le Duc de Savoie avoit confis-
qué les terres qu'elle avoit dans la Bresse , à cause qu'elle s*étoit
— 125 -
■mé« MiM Mm coosenlemenl. l'îe de Colignr , p. 386, ÎSflk iS^S.
> Elle M! relira en Savoye vers la fiD de 1571. Le ai tl6c. elle j,i^j^
■ «noncha d'une fille Béalrix de Cotigny . . . Une prison devint
■ un uile. On l'accusoît de lo/rellene . . . Son plus grand
• crime étnit delre riche. Henri IV s'inléressa vainement à «on
• non. , . Toujours eiptive elle succomba en t5(>9. > (ollfcl.
éMém. [Parti , 1785 — 1791). Tom. 37. (i. Sg^. Le LandgraTe
OlBiiliiie euplojra en sa Tavcur le cr^il que, par l'élecliandu
laide Pologne (voye» p. io3),il B»oil auprès de la Cour de Fran-
ce: • Er erlint ïich fur diesen wicbtîgen Dienst von Cari IX die
■ WicdiHierEitelIun^ dcr Kïnder und Vcrwandten Coligny'i in ihre
> Cnler und fterhie , eine gleiche Envfirkung fur dessen in Sa-
•oj» Briangenc «iltwe. .. f. Rommel , N. G. H. i, 557- L*
rqnou fui èvanive. • Der Wiilwe Coligny's, so schrieb Catha-
• riDi , »ey ein sicfaeres Celeite gegcben, « Ibiiiem.
Monseigneur. Je m'asseure que vous aurés cy derant
entendu comme Madame l'Amirale, a'eslant retirée chez
Uadaiiie sa mère pour y faire ses couches , avec espérance
d'j pDToir vivre en quelque repos, ou pour le moins
avoir quelque relasche el soulagement après tant de
misères et calamités, désirant aussi d'avoir moyen de
snbvenir aux orfelins de feu Monseigneur son mari, non
scnlement n'a obtenu ce qu'elle espérott, mais qui pis
est, a esté reduîcle en misérable captivité au chasteau de
Kice , là où elle e^t traictèe des inquisiteurs à la façon de
ceuix qu'ils appellent héréticques, et d'aultre costé non
aulirement mal voulue du Prince que si elle avoit corn-
mis quelque grande et énorme faulte, desorte que son
innocence a grand besoin d'ayde et prompt secours. Sur
cela il a pieu à Monseigneur l'Electeur Palatin et pareil-
lement à Messieurs de Berne , d'en escrire très affectueu-
— 126 ~
1573. sèment et par ambassadeurs exprès, lesquels toutefois
Mai. pour ce coup n'y ont grandement proBtté, ayans ceulx qui
la tourmentent conceu quelque espoir , comme il est à
présumer, de la faire fleschir avecla longueur du temps
et du maulvais traictementy tant pour consentir à leur
religion, que pour s accorder au mariage qu ils lui pré-
senteront; en quoy j*espère qu'ils se trouveront trompés.
Cependant la poyre Dame contre [Dieu] et raison est ré-
duicte en une extrémité telle que pouvez penser, et pour
ce que nous savons pour certain que s'il y a Prince en
Allemagne à qui son Altesse désire gratifier, c'est Mon-
seigneur l'Electeur de Saxe; voilà pourquoy nous ton»
qui sommes restés des serviteurs de toute ceste tant déso-
lée Maison, nous adressons à vostre Excellence pour la
suplier, suyvant le zèle que vous portez à la gloire du
Seigneur et l'affection qu'avez tousjours moustrée aux
affligés, qu'il vous plaise, s'il est possible, obtenir lettres de
faveur de mon dict Seigneur Electeur à son Altesse par
le meilleur moyen que saurez bien choisir, desquelles
lettres nous vous envoyons une minute , non pour rien
prescrire à mon dit Seigneur , mais seulement afSn que
l'équité de la demande ec nostre intention soient tant
mieus entendues. En quoy faisant, oultre ce qu'aurés
faict chose digne de vous et agréable à Dieu , vous vous
aurez obligé de plus en plus une Dame telle que la cog-
noissez, l'ayant retirée comme de la mort, ensemble
toute ceste I\Iaison tant indignement traictée, voire toute
l'Eglise de Dieu , qui à bon droict s'estimera soulagée en
icelle, comme maintenant elle participes ses afQictions*
Sur quoy. Monseigneur, je prie nostre bon Dieu et Père
vouloir maintenir vostre Excellence en sa saincte prote*
— 127 —
ttion et TOUS ottroyer ie plein accomplissement de vos iSy'i.
bons et saincts désirs. De Genève, ce a5 de may i5yi. Maû
Yostre très humble serviteur ,
Thêodobe de Beszb.
A Monseigneur et très
îliasfre Prince y Monsieur le
Goote Ludovic de Nassau.
Voici la Minute écrite entièrement de la roaîn de Th. de Btze,
Minute des lettres que désirerions d'obtenir de Monsei-
gneur l'Electeur de Saxe, adressantes à l'Altesse du Duc
de Savoye, pour la délivrance de Madame la Contesse
d'Autremont , vefve de feu Monsieur l'Amiral, à présent
prisonnière au chasteau de Nice.
M. Je ne veulx point entrer avant es causes de ce qui
ttt advenu à feu Monsieur l'Amiral de France et à sa
Maison , espérant que le temps descouvrira ce qui en est ,
>ttis ayant entendu à la vérité comme Madame la Contes-
Md'Autremont, sa vefve et vostre subjecte naturelle,
^fes tant de si dures et griefves calamités s'estant retirée
en sa maison où elle seroit accouchée, au lieu d'y
avoir quelque repos et consolation , at esté reduicte en
captivité en vostre chasteau de Nice, où elle est durement
traictée sur le faict de sa conscience par les ecclésiasti-
foes, et d'aultre part très mal voulue de vous; ne lui
pouTant cependant estre inputé aultre cas sinon que par
~ 128 —
iS^S. dessus Tos édicts elle nuroit contracté mariage avec le
Mai. dit feu Seigneur Amiral ; la compassion de la veoir eu
telle misère et Tasseurence que j*ay que ne me refuserez
une si équitable demande y me fait vous escrire et envo-
yer par ce messager exprès la présente , pour vous prier
très affectueusement que , pour Tamour de moy et par
faveur spéciale , vous ne permettrez quant à sa conscien-
ce , laquelle vous savez ne debvoir ny povoir estre for-
cée, qu*elle ne soit plus avant enquise, ni molestée; et
quant à Fautre poinct, qu ayant esgard à ce que telle faul-
te peult avoir estre commise par elle, ou par ignorance,
ou pour n'avoir assez considéré la conséquence de ce
quelle faisoit, ce qui est excusable en une femme, joinct
que ce mariage estant dissoult/ elle s*est voluntairement
réduicte en vostre puissance, et que desjà vostremale'
grâce et la prison qu'elle en a soufferte , semble povoir
tenir lieu de coudigne' chastiement; bref que pour lamour
de moy, qui de rechef vous en prie très affectueusement,
vous vouliez oublier ceste faulte toute telle qu elle peult
estre, la recevant en vostre bonne grâce et la remettant en
la jouissance de ses biens, dequoy je m'asseure qu'elle ne
se rendra indigne, comme de ma part je tiendray tousjours
pour très grand ce plaisir que m'avez faict en cest en-
droict, ce qu'aussy je tàcheray de recognoistre de tout
mon povoir à l'advenir , Dieu aydant. Lequel je prie , M* 9
vous tenir en Sa saincte garde etc.
* mauTaisf . ' digne , snffisanC.
— 129 —
♦ fiETTRE GDXXIII.
Le Prince d'Orange h ses frères les Comtes Jean et Loiui
de Nassau, Affaires de Haerlem ; nécessité d^ un prompt
secours; négociations avec le Roi de France.
Messieurs mes frères. Tay receu vos lettres datées, Tune i573.
de Dillenberg le 16, et Vautre de Bedbur le ao du pré*- Mai.
sent; pour vous respondre sur les quel Is par ensemble.
De sauroye assez vous remercier du bon debvoir que fai-
tes pour nous assister et secourir la povre ville de Har-
lem, car oncques [je n*atendu les] plus vostre bonne
affection envers moy que vostre entier zèle qu'avez à
oeste cause commune qui touche la Chrestienneté*
Vous avez sans doubte particulièrement entendu par
mes trois précédentes , Tunedu 5(i), Fautre du 12(2), et
Faotredu 17 (3) ducourrant, lacaussequi me meut et con-
traint de vous soliciter si instamment que veuilles adviser
et employer tous moyens possibles pour la délivrance de
Harlem, assavoir qu'elle est tellement et de si prez serrée
de Tennemi , qu*il est fort à craindre que, si ne la secour*
roos de bref , nous tomberons entre grans incouvéniens^
lequel poiroyt attirer nostre totale ruyne , non pas tant
pour rimportance de la ville en soy-mesme , comme en
jMUtie pour la perte de tant de gens de bien , que soldats
que Bourgeois, et singulièrement pour la deffiance de ser-
vice que cela amènera aux autres villes , d*autant que as-
jeurément ilz en jugeront ainsy , puisque , ayant eu tans
(i) du 5. La LeUre 4i^*
(a) Ju 12. Il se peut que ce soit la LeUre 1^x6 , et qu'il y ait U
4iii bieo ici erreur de date.
(3) timVI, Apparemment U Lettre 4 1 7-
4 9
— 130 —
loyo. et loysirà souhait, n'ayons peu secourir Harlem , qui se
^*'» porte si vaillamment, et [a] si longtemps soutenu la guerre
au grand soulagement de tout le rest du pais ; certes ce
sera doncques en vain que les autres villes attendront
nostre secours après que aurons receu si grande perte , et
que Vennemy sera ainsy renforcé ; en quoy , ores qu^lz
ayent raison , si est ce que ne considèrent point que la
faulte d argent et de crédit entre gens de guerre , puisque
ne leur avons tenu le premier paiement , nous oste les
moyens de le faire. Cependant nous trouvons îcy par
conseil qu il les faut entretenir en espérance de bref se*
cours, qui doibt venir de Allemagne; ne faisant nul
doubte que , si Dieu nous faict la grâce de délivrer ceste
ville , nous trouverons mo^fen de recouvrer par an la
somme de neuf cent mille florins , et par ainsy polrons
satisfaire à ceux qui nous secourreront et ont secourra,
là ou si au contraire si nous la perdons ^ n*y aura oertes
plus d espoir de turnir grand argent , et si nous servira de
bien peu [si] la cavalerie par après nous poulroit venir.
Or quant aux conditions soubs lequelles on poiroit trai-
ter avec les gens de guerre, je seroye dadvis d ensuivre le
mesme pied et conditions que avons suivie en la Bestallung
de la première guerre, sur quoi les Etats du Pays de Hol-
lande prometteront et s*obIigeront que les dictes gens de
guerre ne sortiront du pays sans estre ou payez, ouassurei
à leur contentement ; que s'il ne vueiUent [se] contenter
des conditions delà première Bestallung^ faudra ensuyvre
le pied de celle de la dernière guerre, et pour tout faut
contracter avecques eus qu'ilz n'amènent nulx chariots ,
pour estre impossible de les faire passer par les rivières
et autres passages. Néantmoins seront les Etats oontens
k dlutjae douzaine de chevaux donner autant comme i5yi.
s'ïlx «TOjent leur chariots , et à cliasque sixaine come Mai.
s'ils avouent leur charcttes , et le reste en suivant la dite
liemière Bestalhing. Quant au passage, je ne voy nul au-
tre plus commode qufr celuy que tous, Monsieur le Conte
Louis de Nassau , désignez en vostre lettre , â savoir au-
près Tiel , et j'ay desjà pour cest effet dëpesché Sielntzel
vm là afiîn que , le plus secrètement que fiiire se poulra ,
■I recognoistre la place et face apprester les pontons. Au
reste il sera du tout nécessaire de mener l'infanterie avec
UciTalierîe, afiin que l'une soustieuoe l'auJtre, et pour
cm dîect faudra mener l'infanterie le long du Bin pour
passer la nuict devant Nimégen et puis se venir rencon-
trer au [ans et place désignée , conabien que vaudra tou-
jours mieux que l'infantene vienne devant que non pas
derrière.
Et à cause quesur toutes choses l'affaire est bastée' ,nâ
tmureroye maintenant que bien, en cas le Conte Ixiuis de
Hisiau se trouve disposé, mais [s'il' que sera], qu'il soit
Htotnpagnié de bons homes etCiipitaines expérimenté, et
jtMny bi«n joyeux que ces Seigneurs dont faites mentyon
m TOfUre lettre s'y vueillent trouver, et m'en sentiray
lenr obligé. Si l'on poulroit aussy donner quelque trousse
*■» Italiens et Espuignolz qui marschent (i), seroit une
chose fort nécessaire , à cause que je crains , oustre le
('I »archeal, . De Uerlog van Alba sond aeu Don Frederiro
■ dm fiiron fau Chevreaux met looo llnog BourgoiQJaQDeQ, item
' " Vwp(h.|f uii |,ei Hcgiment van Lombard y eu , eu (3 van Don
* ^"^ d« Figucroa , eu oocb vier Compagniea pacrdeo. k £or ,
*V. Vajaei-deyus.p. 88.
J
— 132 —
l6y'^. renforcement qu'ilz donneront à Tennemy et afFoibli6$^
Mai. ment à nos forces, encor servira leur venue de grand
estonnement à ce pays qui de sa nature est inconstant et
légèrement esmeu , principalement maintenant, se voyant
abandonné de tous et mesme de la Royne d*Ângleter>
re (i). Pourtant je vous supplie aviser s il y aura quelque
moyen de la mestre en exécution.
Touschant ce que vous, Monsieur le Conte Louys de
Nassau, avés traité avec Colognie, je suis en grand attente
et désir de savoir plus particulièrement quelle en aura esté
la résolution, désirant extrêmement que, si laffaire ne pou-
roit du tout revenir à la fin désirée, au moins elle sert pour
faire lever le siège de Harlem pour quelque temps. J'iiy
envoyé Mons^de Lumbres en France pour traicter avec le
Roy de France sur aulcuns points contenant la paix avec
ses soubjets et dey [viendra'] assister en ceste guerre, pre-
nant foundement sur la lettre détroussée de Tambassadeur
d'Espagne résidant en France, escrit au Duc d'A ba(2), dont
je vous ay envoyé dernièrement la copie par le S' d'Aï-
gonde, et vous veux par la première oportunité envoyer
les articles (3) mesmes, espérant q.ie ce ne sera sans fruict^
voire quant il ne feroit aultre effect , au moins il pouln^
(1)7?, fVjéngtet. Après de longs difTérends enire Elizabeth e€
le Duc d*AIbe, les relations de comroerre vcnoicnt d'être proû-
soirement rétablies. « Naviir jaren is, in april 1673 , soc terre
» ghehandelt dat den £ntrecoui*s ofte Koophandel tusschen Neder-
» landt endc Ëngelandt weder wcrdt toeghelatcn voor twee jtreo. •
Fan Ateteren y 67^ Voyez ci-dessus , p. 106.
(a) au Duc d'Alba. Apparemment TAmbassadeur expriflo*'
des craintes relativement aux dispositions de Charles IX.
(3) articles. Voyez n° 421*.
' iriendre (?).
— 133 —
senir pour adoucir le coeur du Roy de France et Fencli- iSjS.
ner à la paix et desassiègement de la Boschelle. Mai«
Je suis advertie que le Duc de Médina Celi est à Spa aux
baings. Je vous prie donner bon ordre qu'il soit troussé et
qu'il n*i ait point de faute; ce seroit un bon oiseau en
cage, sans toutesfois que cela retairde le secours de Har-
lem. A tant me recommanderay bien affectueusement à
▼os bonnes grâces, prieray Dieu qu'il vous maintienne,
Messieurs mes frères , en Sa sainte sauvegarde. Escrit à
Deiff, ce a8 mai iS^S.
Vostre ' bien bon frère à vous faire service ,
Guillaume db Nassau.
A Messieurs mes frères , Messieurs
«o Comtes Johan et Louys de Nas-
**!'* Catzenelnbogen etc. Dilieo-
"^ oa la part où ilz seront.
(re^u ie4dejuiiet).
LETTRE CDXXIV.
O. Weyer aux Comtes Jean et Louis de Nassau.
Moyens de secourir Haerlem,
« D, fTeyer y qui avoit fait la campagne de France en 1669
i^^yez p. i4o), paroit avoir été souvent chargé de missions de
^^fiance par le Prince ou par les Comtes de Nassau*
Wolgeporne Graven , E. G. seyen mein underthenigh
' Vostre — service. Autogrmpke,
— 134 —
i573. wîlligh dienst jederzeyt beréyt, gnedige Herren. Deniiia<^^
Mai. ich noch nicht seibst hinuff magh khommen , alsz hâl
ich nicht underlaszen mitlerweil denen sachen danr<
E. G. den 19"" dièses zu Bedburgh mit meinem Vattcr.^^
geredet, meiner einfalt nach, zuni getrewlichsten nacl
dencken , und dwell Ë. 6. ihme wie auch mir biebefhi
geklagt das es dero an bequemen leutten umb hin
wider vertreuiptrlich zu gebrauchen, mangelct, so istiMp- g
Doctor Réinhart Humme oder Koningshoven, Doctor ^ j
bans Steffen zu Coin velter , der in yergafigneiti som^r^ jn
bey mejnem gnedighen Fûrsten und Hem dem PrinfMnt^e
gewesen, fhûrgefallen, als dermaszen woU bekant, J^
E. G. ich ihn seyns alters, treuwe^ vleisz und stantafflF^
kheit wegen, woll commendiren dûrffe, welchs ho-^ftfl^,.
Printz woll gnedich gespûret haben sol , dho man SGiùer
so viel als nicht beschehen gebraucht bette ; wahr ist as
das ehr, wie auch andere so vernunfft und Tentant ^aac^
etwas zu verlieren haben , gem wîszen wo der strick db^
man in oder durch musz, uff- und zugehe, aber desC^^
bestendiger dienen dieselbighe. So ist noch ein andervo:
gahr stattlichen leutten ausz Harderwick jetzo zu Heidel
bergh, Doctor Gerartt Boeth, bey mejnem Bruedem
seibst zu erfragen, der dem ^olgepornen meynemgne^-^ — '
digen Hern Graff zu Bergh etc. im vergangnem jal
trewlich bisz zum endezu gedienet bat ; wen der von E, G -
etwas angefliûret wùrde, soUen dieselbighe, nieines ver^
hoffens, stedich woll und langhdarvon gedienet werden^
insonderheit dweil ehr noch unbeweibt ist und sonaleiB
so geschafTen das ehr in dieser sachen gern dienen soU:
zùdem ist Doctor Rosenbergher der Niederlanden khùn*
dich ; man findet kheinen baldt der in politischen uod
— 135 —
kiiegswesen, entweder der Frantzosischen oder aber iS^S*
Niederlendischen sachen dieser zeit nach erfharen , viel- Mai.
weniger der beides zugleich und zum wenigsten der dar-
ZdTeutscher Nation jetziges standts^auch dieser landen
gele^nheitherumb khùndich, und darin dermaszen yer-
wiot, beckant, angesehen und befreundet seye, das
durch ihnie und den seinighen , freundt und gûnner ge-
macht, hergegen aber den misgûnneren^und gegenprac
ticanten mit geschickicheyt begegnet , und die sach also
hb und wider unvermerckt befùidert werden nioghe.
Hein Vatter und ich wollen aber gern weitters umbhoren ,
entweder umb solchen dienlichen ankhommenden leut-
then nvie der von Genth, oder sonsten anderen die ausz
den lehrjaren zu der eriharung khommen seyn , das sie
nff der Herren kosten und gefahr erst nicht dùrffen ange-
fliùrt werden.
Was dan zum anderen nicbt allein Hollandtz, sondern
tnch der algemeinen sachen fhûr augenstehende nottùrfft
beiangt, stehet solchs, meines einfaltighen bedùnckens, uff
dreyen wegen , das entweder das frerabd kriegsvoickh so
durch Hoch-Burgundt herab khommet, niedergelegt oder
terhindert, oder Harlem entsetzt, oder aber, who mùgh«
lidi, beides fhiiglich fhùrgenommen und gethan werde.
Nachdem die Frantzosen gehoiffen werden mûszen,
solszein herriich werckh seyn, dha man diesem kriegs-
Yolck mitsolcher hùlff zugleich bette begegnen khonnen,
alleweil E. G. Harlem entsetzen theten ; aber hergegen
besorge ich einstheils unsere Teutschen, so etwa zum
Frantzosischen zugh besleltt, wûrden sich nîcht mehr
wider diesen Spanischen feyndt gebrauchen laszen , dan
sie im ersten Niderlendischen zugh A*" 68 gegen den jPrant--
— 136 —
i573. zosenhaben thunwollen(i), ungeachtet die dhamals fhûr
Mai. augen stehende stattliche gelegenheitt. Andertheîls ist,
meines bediin< kens , der feyendt darfhùr zum theil gewar-
net, sinthernal der Giilichser Secretarius , Paulu*», fliùr-
langs mit diesen worten juhilirt: man wisze nhun mehr
woll wie der Pfalugraff und die Naszowische Graven sich
verglichen under einem gahr groben schein von Bitz 4
oder 5ooo reîsighen in Franckreich zu schicken.
Wan dan solches auch umb anderen ursachen und ohn
gefâhrlicher groszer consequentz, « d'attirer la guerre là
» où il ne fauldroit poinct , » fhûglich nicht beschehen
khan, so haben E. G. hoch vernùnfFtigh zu bedencken
nicht allein ob die zu obgeineitten beiden wegen gefast
seyn , soiidern auch, wen schon solchs were , ob*s rathsam
sey die habende mittel zu verdeilen , und in der principal
gewiszer notth das ungewisz zu spielen.
Dha aber Harlem entweder mitlerweil ohn ferner hûlff
entsetzt werden , oder sonsten noch so iangh haitten
khiiiite das E. G. mit den habenden mittehi diesem an-
khommenden Krigsvolk den kopff piethen mùgte , wùr-
de su'chs ohn zweivel am allerdienlichsten seyn ; dan
dha Godt darzu Scinen segen gebe , wiïrde nicht allein
Harlem so viel als entselzt , sonder des feyendts macht
sonsten , die fast uff sein frembd kriegsvoick stehet ,
wen*s zum handel und ernst khommet , nicht allein fhûr
disz jahr , sondern auch zukunriligh zum hôchsten ge-
schwecht seyn.
Es laszet sich auch ansehen das solclis jetz leichtlich
zu thun were, sinthemall si nur 4 oder 5oo pferdt bej
(i) kabtn thun u'ollen. Voyez Tom. III. p. 295.
— 137 —
sich haben^ und derwegen K G. ihnen so viel mît reî- iSyi,
sighen ûberlegen seyn khûiiten , alsz sie sich uff ihr Mai.
fhuikzvoick verlaszen ; wie dan hergegen zu liesorgen, dha
sie hillunder samptlich khominen , das sie sich mit Teut-
schen reisighen und sonsten who es ilmen vonnothen,
stercken wiirden , kûnten die auch etwa strack an der
handt haben ; dan, ob woll derChurfûrstvon Coln(i)jetz
etwas Sr^nfTter drabt, und man sich ihrer Ch. G. nicht so
sehr besorgen woltte, so pleiben dennoch viel verstendi-
ghe leuthdesfals ausz beweglichen ursachen in ihrer vori-
ghermeinungh; zu dem sein sie jetz mùde und matt, alsz
dan aber wûrden sie sich verfrischen ; jetz seyn sie noch un-
scr ungewohn und derhalben ohn zweivel zaghalTtigher,
alszdan wurden sie sich wehren , erniannen und mudich
machen ; jetz hette man noch nicht mit solchen unser
sachen und leuthen erfharnen Obersten und kriegsleut-
then als den von Alba und denen so nuhn langh in den
Niderlanden gewesen, zu schaffen. Sie seyn uff dem von
Médina Celi bescheiden, der auch derhalben ufi Mastricht
vcrriicktist, alsodas daher und von wegen der pesz' dha
man sie antrefïen oder verfolgen khûnte, jetz mit vortheil
etwas gegen ihnen fùrzunehmen were , das hernach be-
schwerlich , jha etwa gahr nicht , beschehen khfmte.
Hergegen aber wisze ich nicht wie E. G. gefast sein ,
zumandern, wen schon einighe mittell darzu fhùrhanden,
80 roùste man sie in ihrn vortheil suchen, dhaher ich dan
besorghe sie wiirden dennoch nicht zuni schlag getrungen
mùgen werden ; zumdritten, ist ohn solchs auch die zeitt
(i) Coin, Voyez p. i3a.
138 •
iS^S. zu baiden seittenzu kurtzj einsllieils sein aie xu w«ît im
Mai. anzugh khommen, andertheils wiirdees Harlem '^u UngU
fallen. Dieunitosten seyn l'hiir uns iuwaszer und zu landt
grosz. Die unsere hnben Hiùr Harlem zu wasztr noch nicht
auszrichtén khimnen , zii landt soi! pillîcU dus Kriegs-
volck Bo E. G. jiingst rotlenweisz in Hollandt abge-
scliickt , in den ersien mutli gebrauclit werden. Es mao-
gelt ihnen an reisighen. Die Stende und aile Holtender
ruffen nicht anderst dan nach Gniven Ludwighen; der-
gestalt weo einer die reittung brechte von einen bestîmp-
ten lagb darauff E. G. , wle sie verhofTen,gefast ankhom-
Dien wiirde , der soll ein grosses gewtnnen und erobero.
So haben die unsere den 36"° dièses etwa 80 mit
géladeneti pulversecklen hinein scliicken wollen ; der
feyendt hatt sie, auszerbalben ettichen so îii der statt
kbommen , erlegt , und ist in der sibantz gefallen , dainit
die weîde darauft' das vihe gebet , beschiitit wiirdet. Mons'
deBilly (t) ist gewîslich dhaseibsi undenn nabel durch-
schoszen , aber, wie die AlbanUcbe f liùrgeben , die danne
nicht getroffen worden. In jenighen imd diesem handell
sollen Ton denen so auszgefallen seyn 300 erscblagen ,
under welcben Seras untl 3o gefangen sein worden ; so
schreibt man's hin und wider, ist aber nicht so grosa.
Eitien tagh zubefhorn i«t Adrian Bigbe unserm haupt-
man auob ein l'endlen am tvaszer bey L'trecbt abgeschia*
gen , dneil seine andere fendien zu langh warteten ;
sein anschlagh wahr ulV die tùcber und dergleichen
die den 16'" dièses mît 70 wagen durch Grave uff
(i) m. deBilly. Gnspard à Robles , Seigneur deBilly , Gouver-
neur de la Frite. Il ne pérît tju'en t5âà , pré« d'Anveri.
I
— 139 —
NymegeD gefhûrt worden umh ^ wie beschehen , fhûr Hat**» iS^S.
lem darmit zu bezalen. So ist der von Bossu den 27**" die^ Mai»
ses, morgens zu sechs uhren , mit 24 gerusten schiffen
▼on Amsterdam im Harlemmer mehr zu den andern ge^
fharen* Dieunserehetten Cuinerdickh' ingenommen nach
Frieslandt , welchs dermaszen respondirt uff Enckhuiseti
âas der Isseltrom damit gezwungen , und ausz Frieslandt
oder Ostlandt nichts uff Campen , Swoll oder Deventer
^Bugefûrt werden khan; hatt eine gutte hâve und ist iiber
Kweyen dammen allein daran zu khommen; aber der von
Hiergy , Geldrischer Statthalter ^ ist dhahin und hatt die
insère, wie man sagt, dhaseibst getrent, aiso das der
feyendt jhe lenger man ihn fhûr Harlem liggen laszet ,
jhe mehr ehr sich stercket und die unsere weniger ausl'^
vichten khûnnen.
Ausz diesen obgemeltten ursachen ^ auch andereil
reden und umbstenden so E. G. beszerals mir beckant|
folget hinwiderumb das fhûr allen dinghen Harlem ent-
aetzt werden mùsze, nicht das man obgemelt kriegsvolck
frey gebaren und herab khommen laszen soll , sondem
mittierweill einstheils dieselbighe mit dem schein dès
kriegsToIcks so nach Franckreich etwan soll, oder mit
einighen anderen funden, uff der Masen uffhalten;ander-
theils dem feyendt mit anschlegen uff anderen verschei-
den ortten zu schaffen gehen, damitt nicht allein jenighe
▼erhindertt , ^ondern auch die so hin und nvider in der
besatzung liggen , nicht gesa.nblet , oder seines gefallenâ
gebraucht mùgten werden , dan er sonsten mit uberflûs-
zighen kriegsvolck nicht versehen ist. Wen die unser den
Cuiner bevesûget und zugefaalten hetteo, weren der
< dt Koindtr.
— 140 —
1673. Oberisselen stett besatzuiig woll dartnitt gezeumet gewe-
Maî. sen ; man (indet aber ail leuthen die dhaselbst in Flandem
und anderswho weder etwns wageten , das, who nicbt
bestendighiich, jedorh dieser gestaitt, der sachen und E.
G. fhiunemen ^u gutten kheme. Ich zweivele aucb nickt
E. G. werden uff solche wege gnugsam gedacht haben ,
darufT dan diesel be mit denen an der handt habenden
und entschlossenen mittelen , entweder durch abwen-
dung oder uiTschIagung des feyendt lichen légers, oder
aber beides, desto sicherer und erschieszlicher Harlem ,
jha gantz Hollandt, entsetzen mûgten.
Das man den feyendt von Harlem abziehen und anders-
Yfho divertiren khùnte, wie unsz des Kùnings Bruder in
Franckreich von Potirs abwendich gemacht, als er in
aller eil Chastelleraut belagerten (i) und beschosz , wisze
ich nicht ob E. G. habende mittel solchs yermoghen , zu
dem bat man an Amsterdam und andern ortten woll
gesehen das der yon Alba einigher anderer anschlagh
halber die belagerung nicht verlaszen 50II , wie nahe die
auch weren , man besuchte und ùbereilte ihn dan selbst
dha er ist(2), inmaszen ich im winterzu Heidelbergh, als
E. G. dhaselbst waren , doctor Ehemen und Zulegeren
gesagt, auch mit erpietungh darzu zu helfTen solchs gern
gesehen bette.
(1) belafferten. Weyer ne paroU pas avoir pénétré tous les
secrets militaires: du moins La Noue écrit: « L*armée de Mod*
» seigneur fit beaucoup d'honneur aux Htigiienots, quand elle
» vint assaillir Cha.sttlleraud : car ce leur fut une légitime occa—
» sion de lever le siège, qu'aussi bien eussent-iU levé, pourcequ'ils
» ne scavoyent plus de quel bois faire flesches. »^Discours ,'p, 979-
(3) dha er isi. Le Duc étoît à Nimégue.
— 141 —
Erhatt biszhero wenîgh kriegsvolck bey sich gehabt, 1873.
das ùbric'.! isl ausz den stetlen allenthalben f hiir Har- Mai.
lem; die graben sein trucken, die mauren nider und
schwach, sonderlich hinder dem Valchhoff ; an der Wah-
len' haben aile heuser eine ein fâche schlechte mauer ,
item fenster, von innen kheine platz zu bowen, von
auszen kheine besundere streithwehre , also das auch
woll unverletzt des orts daran zu khommen ; dan obwoll
^hr zweie {^rosze schiff zur wacht im strom dhaher ge-
*^g' » so f haren die unsere dennoch bey nacht zuweilen
noch darneben, wie noch jûngst den 21"" dièses unser
fendien knecht ein gethan , welche doch allein durch
ihren eignen niutlwillen jamerlich oben Tiel in gefahr
khornmen seyn. So haben die unsere von Bommel nooh
^^n i5*"* dièses das gleidt' zwischen Anltorff und Nynie-
gen auffgefangen, habtn Megen und Batteniborgh
^'^nen , streuffen den strom hinuff hisz under Nymegen.
Demnach aber E. G. beszer als ich wiszen was dhazu
Sdioere umb einen solchen vogel im korb zu liberfallen ,
»ch Yi'iW geschweigen zu belageren , und nicht allein wie
*^"^ghweilich denen zu Harlem, sondern auch wie unge-
^*sz. solchs an sich sein mûgte, so woll des anckhom-
''^^nden frembdes, als des Teutschen Kriegsvolck s we-
S^n ^ dhamit ehr sich stercken khan ; alsz bevinde ich ent-
*^*H keinen anderen wegh , dan den E. G. hochversten-
*^K fhurgenommen , nemblich zura eheslen das feiendt-
*^n léger fhûr Harlem uffzuschiagen.
Solrhs ist, meinesbedùnc'kens, nicht allein das nottigst,
^ïidern auch mûglichst und thunlichst, welchs insonder-
^tin genottrengten berathschiagungen zubedencken ist.
' la n¥ièn le Waal. * Gelett.
iS^S' Dan nuhnmehr in Holtaniit soviel fhuszyolcks ist, ttsi
Mai. man cleszen nicht viel inehr bedarff, oder jlie nicht mehr,
dan zu den reisiglien darin zu verglellheii vonnothen,
zu dem dai-ffs aucli kheines mniglien gezeugs tnehr daa
E. G. besteltftneines eraclitens. So istesauch so nacbbey
der handt , das es in der newer gestalt, wie E. G. fhiirhai
benn, den Teutschen woll zu tliuii stehet; allein daa
man etwas habern nacblhùi« zu rosz oder sonsten, dan
uffm wege ist nicbts ; item ist noch kbeîn Kriegsvolck
fbûrbanden das den pasz benemen kunUie, hergegen
aber ist der feyendt vwhungert , verkaliet , kranck , tnau ,
gedemiitiget uad nunmebr dermaszen [aligezwagen], wia
mao wiszet; eiitUrli , diia Gotl hîezu gnad gebe, wùrda
man nicltt allein mit dem jetz annkommenden , sondera
auch anderm kriegavoltk so darufï" volghen mùgie, naher
umhkliommeii.
Insonderheit wen E. G. mitlerweil, wie obgemeldeC^
dem feyendt uiT anderen ortten auch recbtscbatfen werck
gebenlaszen, inmaszen E. G. wiszen dasdertbeur Herr
Admira)] mit Nantes in Bretannîën fhûrsicbtiglich be<
Staitt bette , dha des Kiinings Bruder fhùrgenommen uni
TOn Potirs uH'zusclilagen oder ebr abzuwenden, daruif
wir aucb warteten als wir ihra bisz an und iiber Port de
Pile volgeten , und uns hernach nach Faîe la Vineusa
umbscbwencketen , elie man zu Moncontuurzur schiacht
geriethe. Esmuszdarmit geeilel seyn, was man thun kltan
oder will, alleweil soviel von den Cantzleiu Oliscbleger
und den Newemariscben botten vernomen wurdet, das es
nicbt sehr verbolen was disfals fluirhanden ist.
Estlicb und zum dritten , was die rallecten beUngt , iit
es Lie xu lande so gescbaffen wie Ë. G. mcio Vatterange-
— 143 —
lo^ hatt. lA atiutébe Ton dièses ailes kheiner andeier i$73«
pstak dan meiner einfialt nach , wie inir die gelegenheit ^^'^
and umbstende beckant sejn, und als ich s gem guth
lehenwohte, dero underthenigher zuyersichtE. G. wer-
den daraiisz allein mein trewes gemùth spûren , die der
Aimeditigh zu Saines nahmens lob -und der betrangten
InMtstercken und lang gefristen woU. Mein Vatter und
Ohem, der Her Yon Merckhem , tbun ihre undertbenighe
opetongh zu E. G. Hie khoniroet zeittungh das der tou
Beanrais mit den seinighen Middelboi^h und Armuyen
îcriisien und geplûndert haben sollen, welchs Gott gebe;
DtUumixL Wesel, den letzten tagh Maij A"" iSjS.
E. G. underthenig williger
DiBTaiCH Wbtbk.
Deiio wolgq>orDeon Herren ,
BcncQ Johan uod Ladwigeo,
Gftf eon za Nassaw , etc. , mey-
goedîgbeon Herren.
LETTRE CDXXV.
A Weftr aux Comtes Jean et Louis de Nassau. Conjonc-
tures favorables pour résister aux Espagnols.
Wolgepome Graven, K G. seyen mein underthenich
willich dienst jederzeyt bereyt, Gnedige Herren. Nach
mcincm jûngsten schreiben habe ich nicbts sonders Ter-
nommen , dan das am Gûlichsen boff f ast allerley be-
~ 144 —
1573. schweningen von Deiphinat , Sanserre und Rochelle
Mai. verbreîthet werden ; se sein auch dahin zweién yoiTi adell
und ein schreiben von Sedan zu der Hertzoginnen Maria
Leonora (i) khommen, welche aile melden das Mons*
de la Noue fhiïrlangs sich ausz Rochella zu dem Kùning
gegeben, das ich nihe' habe glauben khûnnen (u); ich
habe durch den fhûrnemsten von adel , nieinen Vattem
und anderen die gutte zeittungen von Rochell dargegenn
gestellet.
Der kayserlicher gesanter Freiher zu Winnenbergh, ist
zu Gleve umb fast ungefharlich gleicher werbungh als ehr
am Churfûrsten von Coin gehabt, sonsten aber umb von
wegen Kay. Ma* dem Herlzogen zu Gùlich zu ermahnen
das s. F. G. sampt den Bisschoffen zu Munster als Craisz-
obersten bey diesem geferlichen leufften in diesez Crais*
zen fleiszigs ufTsehens tragen, damit aiso s. F. 6. von
der fhûrhabenden reisen nach Preuszen abgehalten
werde , die sich gleichwoll daran wenigh wendet , son*
(i) Mar, L. Marie-Eléonore , fille ainée du Duc de ClèYes,
née en i55o. Elle épousa, dans le courant de ceUe année, Albert-
Frédéric , Margrave de Brandebourg, né en i553. Son père,
quoi'iue TEmpereur , comme on va le voir, le lui eut fait décon-
seiller , Taccompagna jusqu'à Konigsberg. Teschfnmacher y Art-
iuiL Clivi le , p. 35o — 352.
(1) filauùen konnen, Néanmoins cette nouvelle étoit véritable.
S'élant rendu à Ik Rochelle pour engager lei habitants à arcep*
ter la paix , et • voyant désormais ses soins absolument rendus
» inutiles, la Noue se retira ... 11 fusl reccu dans Tarmée par ses
» amis avec grande joye et par Monsieur avec beaucoup de civilité,
» et y vescut quelque temps en homme privé, sans se mesler ny
» de la paix , ny de la guerre. » f^ie de de la JVoae , p. 94 » 96.
' nie.
— 145 —
fiemwill halb wegh mit. Der von Alba hat den 14**" i5y'i,
dièses sich becklagt und protestirt , das man ufF den Gû- Juin.
liolisen und Clevischen zollen des Kûnings feyendt pas-
siren lasze , und dweil man sich entschuldigten als wuste
nasin nicht ob die , so neben fharen , ihme oder anderen
^cistunden , erckleret er sich das er daher kheine bestal-
Icing auszgegeben; daruff ist oblique den 24*" dièses ge-
aiimtwort worden das ehr die knechte , so rottenweisz ab-
g^^rzogeoi selbst habe zu landt und zu waszer pasziren
'^>szen. Seine rhode bende ist von Grave zu dem von
Î^^«dina-Celi nach Mastricht uffgezogen. Er hatt noch
ein kriegsvolck mehr bey sich , auch sonsten wenigh
olcks in seinem losement , und laszet man zimblich frej
K^Den jeden darinn gehen , wie ich berichlet werde. Wehr
^Dch dha ein Poltrot (i) fùrhanden.
Gleichwoll stellet er sich^ seiner Spanischer art nach ,
%)en kecklich an, will seines henckens nicht nachlaszen.
n i5**" sein zu Grave sieben, darvor die weiber von
^^csel 700 daller zu ransion gebracht, bey nacht gehenckt ;
"^v Nymegen den ao*"* dièses neun , und den ay*'" vier ,
^iner von Âugspurgh, ein Clevischer , ein Hesz. Âlsz ihm
^eine Hauptieuth und Bevelchaber erinnert was sie hin-
"Vrider zu erwartten hetten, dha man also ohn under-
^cheidt die bevelchaber und nicht des Kûnings , sondem
^nderer Herren underthanen hencketen, hat ehr laszen
dntworten : der Kùningh begere kheine kriegsleuthe die
cich fanghen laszen als lang sie schlagen khûnnen.
(i) Poltrot', l'assassin du Duc de Guise. Plusieurs, soit par
««prit de parti, soit par une fausse application des S. Ecritures ,
«voient excusé et même loué son forfait.
10
— 146 —
i573. Daher ich'5 dan fhûr wahr halte was die von Afénbei^
J^iîtt. meihem vàttem mît diesen worten gesagt: Wen gleich de»
Kûnitigs landt und leuth zu bodem sollen gehen^ sb lour-
de èht* doch nicht nachlàszen , und diirffe hian sSch khei-
ner mittelungh versehen als lang das trotzigh hanpt dfaar
sey , obàchon die Kay. Ma* seibst mit Chfir- tmd Fûrsten
utiderhetadler weren.
Was Scharenbergber von der Kay. Ma» ^hfi (i)
schreibt, gesdiicht umb hin und wider die leuth uffknbàl-
tèn. So gebens dîe pfafTen auch allemhalben fhûr dus
îhm die Spanische Infantin versprôche^ und, wen diè
erWéhlung in Polen nicht fhûrgehe , das éhr aisdan kki-
nnder kommen mûgte.
In summaj die langhgewùnàtezeitdieSpartiërentweder
ufF ihr hinderst , oder dahin zu bringhen dàs tnà'n Ûék
ihrer zum wenigsten eine gutte zeit lang tiicht ïù besoi«>
geti , ist fhnrhanden (who man jetz dais ànkhmndieiid
kriègsvolck , oderuff der Harlemischer én't^tttingh , ààèt
aber lifF beldes riaclirûckèfi thul), dati jetz der gewaht,
steur und verstentnùsz so sie allenthalben biszhero gehafb-
oder noch haben, erstlich die TùrkiSche macht ztigeg«i
ist, darmît sie gnugh zu tliun gehabt, als es ihnefii in
Italia und dies«s orts beszer nach ihrefh tvîllen gienge dàii
jetz.
Zu deni sein ihnen nicht allein die Venedigher (an de-
ren Armada nicht wenigher, ja eins theils niehr àls ahn
der ihrîghen gelegen) abgangen (2), sondern auch also
(i) sohn, L'Archiduc Ernest. Né en i553 , il mourut en iSgS,
sans avoir été marié. A Vienne on se flattoit encore que la Diète
reviendroil sur sa résolution.
(a) abgangen. Voyez p. 86.
147
abguigen Ans sie nicht allein iit;aio mehr des TUTckea , i ïyj.
wndem auclider Venediger seibst nnd ihrer praclicken Juin.
m [ulien , hochlirh zu besorgei>.
Am dritlen , hnben sie nun eLlichen jahren hero nber-
nrnlil 5o geliandelt dus sie sich nicht nltein in dîesen
UtideR , sondern auch in Spmiiën dtircti den Moren, und
in lulia durcli ihreii stolt?. tind untretiw gfgen ihren
Bândtf^enoszen , nebcn den vorighen Iiasz, noch mehr
nriit&zet genmcht.
Bhm vierten , machet dieser nuhn, Gott lob,noch we-
rni^ Nidcrlendischer handell das nicht alleîn seine
nu^~inn(*r in Hîspanién , sondern atich die Venedi^her
tuul Italiensche Fiirsten, so dièse und andere der Spanièr
JAighe gelegentbeit uhn zweivel woll wiszen, eben S4 '
mU als der gemein man bieher , allentbalbeu das And-
ocbittlnldt und Idoliim, den von Alba, nuhnniehr nicht,
ne binfaero beschehen , fnrcbien , sondem anfangen zn
ivncfaten.
W«s dan , lum fiinH'ten , gelt beianget, dweîl sie in so
konzen jabren mit den Moren, Engellendern, Niderlen-
.diachen Hern und Tiircken zugleîch zti schafTen gebabt
Dwl norh, ist leîcbtlidi ubzunehnten 'wie das Peru und
thre andrre landen mit goitt versehen sein miighen , in-
looderheit darausz das sic den Venedigern ^no,ooo Du-
catn) schuldieh nicht l>ez3leTi khiiiincn oder, nie sie
raghon, nichtt woll«n. So hntt i)men im jûtigst nbgelauf-
fmetn jahr ihr Teiilsdi Kriegsvolck in den Niderliinden
nicluwenigberdan dreiszigh thonnen goldes gekoslet(i},
(l) g.getottet. De i!iGr)à iS^js le Roi avoit envoyé auxTa^s-
• «S tHHHMi de MrHit. K'/trir, OolL Mnit». XV. Sn.
— 148 —
ihy'i. clas ich wnll wisze, uncl ist sons ten die Ninlerlendlsclie
Jiiia. Gellkliammer , wie oflentliuh khundicli , dermaszea
trurken das sie in Teutszbndt , direr sthuliien und nirht-
buzaluTigli )ialber, vroli mit der zeit ihren glauben, auch
bey ihren interossirten , verlieien niùgten.
Didier dan , und zum secbsten , itire niaclu an Krieg»-
volclizum eussersten ge-schwecht werden soll , dlia man
dits i^'U-ig fceiiibd KriegSToIck erlegen kiintlie, sinthemat
Hispunien unil Italien in sich niilil sn gabr voll volcks
ist, zudem mit obgenieHen tnrlz uff einimder lauffenden
krîcghen ximblicbgebliiszet, auch das kriegsvoltk nicbi M»
groszen hist darzubabeii wiirde.und sie entiicb nicht alleÎD
in jeliighen iiffenllifhen , sondern auch heimlichcn anstfr
heiiden gefohr und sorgh , uff anderen ortten elwa ehe;
melir kricgsvoicks bedïtrffen wùrden (wie ab den Teut>
schen Regimenien , so dort oben angenommen, woll et*
scheint), dan des îhrigen ferners lûeher entra tb en mùgtea;
Sovie! Teuis krii'gsvolck angehet , daruff verlaszen 3»
sicb bielier nicbt wie in Itaben und zii waszer gegen dm
Tiircken ; zudem mnsz geit dbo sein , wie gemeldt ; obÉ
das ist das flmsvolok zutii stiirmen ungesibickt , die reà
sigbenkbiinnen auchsonsteDiiichts dan îni felde auszridif
ten . derwegen dan dem von Alba leidulicb gewesea bîi
hern die liinden uud statt gegeu dcn Teutsi-hen înzubalte
Wbo man nulm bey diesen und anderen vortheili
unil gelegentheiiien , ibe zu weitleufftîgh weren hîr i
erhulcn, ufl'obgemeltten wcgen nicht nacbrucket, un^*
die Protosiirende unvermerckl nicbt hell'fen , so wfint-=~
man, besorgbeîcb, nicht ausz mangcl Gultlicber Alinect:=~
ligkbnt , suudern zu uaser straff erfliaren das , wer ein^e
sac^ben nur halb hilfft , der «nthelfï'e entlich sidi leib^v
149 -
T)an ersttich, was rlurch m nBusprerliîicîien gefahr, i5
mùhe, arbeit, unkosten, bluthvergieszen und dergleiclien Jui
ïOD so viel jahren liero langweîlich practîcirt , gelianddt,
und erworben isl , bisz es zu dîeser leWler gelegenlheh
mit Gotllicher gnaden khomnien , solchs ailes wùrde ois
din,dharGott fhiir sey, vergebs , umbsonst , und u(T
rinmabl verloren seyn.
Hergegeti und zum andern, wen mnn den feyendt ver-
blasen und respîriren iiiszet , so wiirde solchs ailes îhuie
luin gevrin , uiisz aber zum unwiderbringliclieti under-
ginck geralhea.
Zum dritten , wûrden auch die so bUzIiero noch durch
Jm ïingeren geseliuii , auch sich oflentUth dièses handels
Tiiclit aDgenommeit , niszdan dem wind ohn umbsehen
narlisptzen , welchs l«;y diesen beyden CraUzen jelz zum
Iheil bt^scheliet , wie viel mehr ajsijan die [scliiiï] oder
andpre Terselmngen zu der executian-ordnuogh , darumb
nian jetz in den Nied«>rlendtsclien , Westphaliscben und
Pîiedfrscchsichseti Craiszen beralhschlagei , wiirden als-
tlan baidt gegen uns feriigH wepden , unrl obwoll sidi
die pabatliche in Teutsrhlandt eines andem bedtiiicken
Uszcn , auch die Fratitzosen sonsten den Spanîem nicht
sehr liolt seyn , so wûrden dennoch als dan Pilatus und
Caïphat viider Chn'sliim die grosze freundt sein, inson-
•lrrli«it T>)io man den Frantzosen seines gefallcns mit den
betrangien Cliristen jeu liisz<?i gfbaren und tynmnlsyren,
Engeland mûgte auch in eînigher verfinderungh fallen-
Sie fejren uff kheîiieii oru , und dencken weîlh fhûr sich.
Den junghen Hertzogen zu Hiilich (i] am Kayserlîchen
— 1^0 —
|573. hoff, \Toll man géra in Italien und Franc^reicbgQfhâret
JaîD. seben , darzu seia alb^reU 12000 goltgl. uBjfi we<^l^sel
bestehc.
Entlich ^ und zuoi vierdleo , ^tùrden die Protestireilr
den , mit ihrer bochster ungelegenheit , ebenwol zum of-
fentficben und etwa -uatregblichen kriegh alszdaxi^ geixot-
trengt werden , dem sie jetz mit groszen batien^en fkûr-
theil allein durck beimlicber 3teuer fburkbommen
khûnnen.
Dan der feyendt gleubt das dieser Niedeiriendiischer
bandel den Protestirenden nicbt niisfalle, jba das sie niiçhr
darzu thun daa etwan daran ist; audertbeils^ obschon
wkler jenigs noch dièses dargetban werden kban^ so belt
ers dennoch darfbiir das solchs nicbt ausz ihren gutten
willen , sondem ausz furcht und unvermâgentbeit also
bescbebe.
Jbo mehr nuim der feyndt solcbs dieser zeit sich zu
nûtzen dissimulirt uixd ùbersebet, jbe strenger ers als-
dan, es bescbebe gleicb yermerckt oder unyermerckt,
recben , oder jbe zur ursacben wider den Protestirenden
uffsucben und berfbùrrupfen wurde, wen ebr, dba G oit
■
fhur sej, bieunden getban bette und seinen scblach
treffete.
Und dîeweil sicb der Cburfïirst zu Sacbsen zuui theil uff
semé erbverbuntnûsz(i), zum tbeil uffdie weitbeseioer
de Clèves; jeune homme qui donnoit de grandes espérances. Après
avoir séjourné longtemps à Vienne , il passa «n Italie , où il mou-
rut à Rome en i575. Ttsc/ienmacher , l. l. p. 346 , sqq.
(1) erbverbùntniixz. Il paroit être ici question d*un Pacte de
famille arec les Maisons de Brandenbourg et de Uesse.
~ m -
U«d^, ^c^ u£f de^ g^^ea wo^Uen so mao Maun'tio i^^^.
geg^n u^ seipts Chf. Gn. jetz gibt , v^laszen , uDcl Juîa,
daber nach We^en upbçfs^hrt gnugh zu sein vertro^en
iQÛgte, $o wÛTile er wol) aUdan ein$|hçits in s^inen
çigneQ UÛGidw , ui^^nbeiU voq Osten her une] scmsten
laldis erfalureit; und all^a das yonbeil hab^o das er
niçht ersi, sondera nach den andern Prote&ûrendeA
knckea miUlQ, damil die evs( ab(rennighe zum leuten
«w ^tmS C9Xhç\\ss^ W>urde«t , wi« sich die Romanisilen
Ttvneiiieak^ïEen, odber siiçh die Prote&iirenden scblieâUcU
za erinneren wie hoch nottigh sey das angefangen und
jetz beszer in den Niclerlanden als Franckreich stehend
wercki iwcQniinuiirçn, und, wie biszhero beschehen, uff
beiden ortteix unYevineirckt zu helffen und zu steuren ,
damit beyden Kûnigen , welche jetz sunderlich in diesem
handel eins sein y kheine ruhe gelaszen , sondern in die-
^m stand t fhûrter vonjahrzu jahr, alleweils lichtlicber
bescheben khan dan hernach, so viel zu schaffen gegeben
werde das sie sich nicht erholen khùnnen, sondern ab-
gemattet und des stedighen kriegens so verdroszen wer-
den das sie entlich , who nicht mit ihren underthanen
[welchs sie bey îhrer Cran v.er6ckworen haben sollen),
jedoch mit Chur- und Fùrsten als intervenienten pro suo
ifUeresse oder uff dergleichen schein und fhùge eynigher
QBderbandiu^g zu phlegea frohe wehren.
Welcbs dan nicht allein von der Kay. Ma' ohn zwei*
^cl mehr getrieben werden soll dan jetz, sondern auch
desto ansehenlicher , vertreuwlicher , nfitzhcher und
«estendigber , 50 woll fhûr dep Proteslirenden, jha allen
^t^iùl^çp i^pd un^belrci^pgtçn Christçn in Teutschlandt
^^ aJk»rtwiJfc^, aU ^, d^ N j<^Iip4w und inL Frauçk-
— 162 —
1573. reich getroffen, und also zu nottwendigher algemeiner
Juin, extension oder ehe ercklerung des jetz verkehrten Landt-
und Religionfriedens, [erscbieszen] mûgte.
Darzu oder zu ànderen friedlichen ende gebe der Al-
mechtigh schleunîgbemittel undSeinen Gottlichen segen,
der E. G. lang gefristen , auch Chur- und Fûrsten darzu
erwecken wolle das hiezu preparatoria in's werck ge-
richtei werden , und man mitlerweil der Spaniér feyendt
nicht am halsz reitze, sondern nach dem ewighen rbatt
Gottes gegen innen jetz schaffen lasze. Datum Wesel,
den i»*** Junij A» i^'j'i.
E. G. Underthenig, williger
D. Wbibr.
Dem Wolgepoiiienn Herren , Her*
ren Johaa uod Ludwighen, Graven
zu Nassow , e/c. meyoenn gnedigheno
Herreo.
LETTRE CDXXYI.
Ph. de Marnix au Comte Louis de Nassau. /> lac de^
Haerlem occupé par les Espagnols ; reprise du
merdyk ; affaires de Zélande.
*^* Par l'occupation du lac, à la suite d'une victoire navale
remportée le aS mai par les Espagnob, et où le Prince perdit ai
vaisseaux , la position de Haerlem étoit presque désespérée. « He
» begost heel beuaut in der stadt te werden; nietteminsy haddi
» noch evenwel goede couragie , maer eindelycken de schepea
• Dmi FrUerico , ïjnde63 siprk îd geUle, hebben tepo dcsPrin- i573.
• aa «bcpen geslag«n op 't Meer , alwaer des Princen schepen Juin.
• de ilticbl moesten neiiieii ; ■ . . van welke \icIorie die van builen
■ idriumpheerl , maer die yan biniieo seer bedroefi geweest sjn. .
Iv, 43SK Od ne pouvoîl plus laire entrer de vjtrei daos la ville ,
lUji CD proie à la ramiDe.
Ia repriie du Diemerdyk eul lieu le a juin ; maïs sans produire
It ritoltal qu'où «'en étoil promis [voyez p. 80) : • DIft van Am-
• lUrdam londen tenlond sebere vyf galejen op de Diemermeer
• met aodefc icbepen i so belïllen deselte dat de ichepen vin
• SoMj, vermils onnilligheid van 't scbcep^volk , geen meesler
• dp dœtve meer en konden worden ; over suK babbeo sy de
< tlclatlie eieuwel konnen bekomen , so dat bet lut
• Diemcrd]'! henluiden weinig beleli dede, > Sor, 4^9*-
Hoaseigneur. Vos lettres datées du 37 du passé ont
UléGdellement livrées à son Excell., et a estémarrydece
que les afTaires se trainent ain&y à la longue, sachant tr<^9
bien toutesfoîs qu'il ne tient à la bone diligance et affec-
tion de vos Seigneuries, et pour autant faut prendre la
Tolonté de Dieu en gré , espérant que par Sa miséricorde II
»ura pitié de Son pauvre peuple a ffligé , puisqu'il cognoit
les lamps et saisons oportunes. Son Excellence eut exlrê-
UMiciit désiré que le seccours de cavalerie et l'inianterie
ftit esté ici envers ce Inmps présent, veu que nos atïaires
Wtnten extrémité. Ceux de Harlem ont mandé qu'ils ne
peuvent passer le terme préfix , lequel a esté desjà escheu
*endredy dernièrement passé, à loccasion de quoy son
Exccll. est pariy hier vers Leyden , pour illec adviser des
Burr^'" 1"* 1 on poirait tenyr pour aider teste pauvre
»ille , esUnt résolu de mètre le tout pour le tout. Toutes-
tou à cause qu'il a pleust a Dieu nous envoyer depuis
i^^, quekgae temps en çà quelques deffaites, et qu#. W^ entoe^
luiii. prises que penssions faire sont par plusieurs fois réussies
en vain , et mesmes que les ennemis ont saisiz la Harlem-
mer-mer , en ayant deschassé les nostres , il est grande-
ment à craindre que tout Telfort que l'on y polra faire, i^e
servira pas gvère, si ce n est qi^' i^ ^a^s viene s/ççcçurs
d ailleurs et mesme 4^ la cavallejçie, de laquelle T^n^/çii^
est fort avantagé sur nous. Toutesfois depuis trois ou qua-
tre jours ençà s'est Sonoy saisy du Dlemerdyck , et fe tient
encores, Dieu mercy, non obstant les efforts que Fenne-
mjafaict çt fs^içt eucores pQur le présent, afSo, de le
recouvrer ^ quelque prix qu,e ce soit. Le dict; Sonoy ^'es^
trenché entre la ville d'Amsterdam et la trenchée que
rennenii avoit faicte sur la dicte dicque envers Dimer-
dam, et tasche de prendre la dicte dicque au iiiesine
endroict pour passer nos galères et batteaui( de la Su^
derzee en la Dimermeer; voire je tiens que desjà [il%'}
passée , et que le dits bateaux sont passés , au liûoy^n 4^
quoy, si Dieu nous faict la grâce de le tenir, Von auroîj^
moyen par là de couper les vivres à Tennemy, v^u quA
de là Ton polroit se mettre à Tencognure où la UieiQçp-
meer regorge dans le Auistel ; mais rconemy tache p^r
tous moyens de Tempescher , mesmes de se venir jji^tter.
avecques toutes ses forces vers le mesme lieu. L^Seigne*^
Dieu nous vueille donner ce que nous est salutaire. — l^s s^
iaires de Zélande estoyent et tels termes que il estoit uni-
possible que les ennemis eussent tenu ptushau.( de Sj^ur^,
quant quelques uns de nos bateaux, ayant apperceu quel-
que batteaux venants d'Angleterre tirans ki routtede.FUiQ-
dern , ont quité leur garde pour les poursuyvre, de sorta
(fiieiabatttauieenneiuis ont passé vers Tcrg«a' malgréles 1575,
□aitres(|ui e&toyent demourés liu reste, et de lu en unt Jaia,
maeaê suirea furnJes de vivres et munitions, desorte
^c»te coni|ueste nous a esté jcAade pour ce coup;
tootesfoiï l'on pense (]ue les oostres auroient depuis a&-
itll; lu Uote, mais n'y a rien d'assuré. Au reste le Prince
dOrange, ayant esté adverti que le liante de Mongoineri
n'inra rien peu effectuer pour le ravitall entent de la Ro-
cbdle, et mesme se seroit retourné en Angleterre , y a
«royé pour l'induire à ce que avec toute sa troupe il
w tienne jetter pardeçà à nostre seccours, af&n, si Dieu
nous donne succès, nous puissions par après avec
HwiM nos forces les aller seconrrir à la Rochelle.
^«li, Monseigneur, ce qui se passe pardeçà; tout le
monde est en grande attente de seccours que doibt venir
d'AlraagRie; pour tant s'il pouvoit estre Mentost prest,
w leroil un singulier aide pour tout ce paîs, Vrayeat
^devant la ville de Harlem la cavallerie ne poiroit
^u«re servir pardeçà, mais premièrement nous espérons
'•innfue, si on les pouvoit asseurer breJÎ secours, iU
■icndroient encor bien trois ou quatre semaines , maïs le
iMil^st à l'anseurancu et non pas les tenir en suspens;
pffl» «près la cavalerie, en nombre de mille ou douze cents,
•oviroit encor[cî enl pour affranchir les passages , mesiiie-
■Wirten Mté, quant les dicques sont sèches. Touchant d'à 1-
•♦Wer les reyiresdu payement de la vieille dette et d'av an-
'^ ipielque chose de ce qui! esrhéra k U Sainct-JVlichiel ,
'■ S. peut tenir pour asseuré que c'est une chose inpossi-
"w pour le présent , et pour tant sera nécessaire d'advî-
*" i austre remède. Au reste je me stiis advisé avec le*
— 156 —
i5yi. Estais sur le payement des reyters et leur selle, cpie œ
Juin, moyen seroit bien le plus expédient que ils arrestassent ,
tant en Allemagne que allieurs, tous les fugittiffs de Hol-
lande, pour les mestre à priz, et en advissasent les Estais
pour estte instruits d eux à combien ils les devroyent
rançonner. Certes par là nous recouvrions un double
bien, car eux seroyenl payés, et nos fugytifTs con-
traints de retourner à la maison. Y. S. polra penser si
elle trouvera ce moyen bon. Il luy plaira le communiquer
avecq ceux qu'il appartient. Qui sera lendroil , etc, Es-
crit à Delff, ce 8 juny 1578.
De y. S. très humble et affectionné serviteur ,
Ph. de Marnix.
Son Excellence parlant hier d*icy m*a enchargé
de vous présenter ses bien affectueuses recom-
mandations à vostre bonne grâce.
A Monseigneur le Comte Lodvîc
de Nassau Catzenelnbogen , etc. Dillenberg.
* LETTRE CDXXVII.
Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.
cation des Pays-Bas; affaires de France; nécess^^^
d*un prompt secours.
Monsieur mon frère. Vostre lettre du V jour de
mois m'a esté d'aultant plus agréable pour avoir veu
icelle que la fiebvre vous a de rechief quicté , espé
quelle foos aura abandonné pour tout, et que d'icy en iSjS,
tnnt TOUS Irnuverei en mellieur disposition (i) , à quoy Juin,
je prie Dieu vous donner Sa grâce, et maintenir aussi en
bonne disposition Messieurs mes aulrres frères. J'ay veu
c« que m'escrivez de )a responveque l'Empereur a faicte
i plusieurs Princes qui l'avoient sollicite à s'employer
pour rapaiser les choses du Paîs-Bas, et qu'a cest effecl
il «t besoing que je propose les ' et tous envoyé sur tout
mon advis. Vous scavez ce que desjâ par diverses fois Je
rous en ay escript ci-devant et mandé par l'instruction
donné au Conie de Barby et celle de Ueylingen au Land-
ptrti et quant aux conditions je vous dict [avoir] qu'on
iHnu aocorderoit les libertés des consciences , le main-
tnemeni des privilèges, la sortie des Espagnols, et que à
mt cfPect les Princes d'Allemagne vouldruient trouver
les asseuninces que nous pourions avoir pour te mainte-
nement des dictes conditions (3) , et ne scay aultre pied
que l'on poroit prendre. Quant à l'Estat de France et la
bonne mine que le Boy de France nous démonstre, pttr-
l'il m, disposition. La sanlé du Comle Louis, depuis le fiêge
■t« Hou , ne s'éinil pas encore enlièrement rétablie : grand contre-
■««9^ pour les PavS'Bas- En février l'Eleclear Palalin , regrettant
Itie le Prince eùl si peu d'assistance, diioil : •> Si Dcus Ludovico
■ lluMiio Taletudînem firmam largîrelur , omnia haec mala caneri
• pwwnt. • Epitf. Se/ecl, p. 577. On désiroit eilrémemenl la prÈ-
•«DC* du Comle Snnoy écrit au Prince : • So Une F. Genade lot
• em lerfaond en ontsel raet wect, a geheel noodig dat U. F. Gn.
* Hevr Broeder Craef l.odenyk met tien eertti-ii hem hier vinde ,
* *lw«er '1 maer voor lyn Genade persoon alken ; so aile hertca
■ «ver hem hangeo. • Bir,446". Vovez p. iiS in_/I
(1) cottditioai. Voyei la Lettre 401 et p, 73.
■ artirla on cBndilinB <» poioU tmii
-. 168 —
iS^S. ce qu'a Aécl«ré Frëgouse, ses dëpoitemens à Fcndroict de
Juin, la Rochelle et la bonne corres|X)ndence qu'il tint avec le
Duc d'Albe , comme j*ay veu encoires naguères , nous foat
assez entendre quel fondement Ion y peult asseoir, et
toutesfois, à fin que l'on ne me pourroit inculper d avoir
obitfis aucune chose pour advancer nostre fait, j'ay [de]
puis certarins jonrs despesché Lumbres (i) vers \e Roy de
France avec lès lettfes de l'Ambassadeur que scavez es-
ctipte afu Duc D'Albe , pour veoir si le dict Roy de Frànoe
vouldroit maihterianft ent^dre à quelque chose, et quant
et quant regarder si le Roy de Fravîce vouldroit prendra
tià^ affaire^ en main -eft lever le siège devant la Rochelle.
L'ofi tnsi apporté (Quelques lettres interceptés de France,
Ies(](uenes tne coniBrfnent l'élection du Roy de Poloigae
en la personne en Duc d'Anjou : le bien ou le mal que
cela nous amènera , ^e 'desconvrira avecq le temps. Selott
l'advis que j*afy éù d'Angleterre, la Rochelle demeure
ëhcûire& assiégée et fort estrôictetviem , tant par mer que
par'terre, avecl!)ien petite apparence de la pouvoir secou-
rir. Au regard des trois compagnies cavallerie que m'escri-
vez se présentent de tenter le passaige, je vondrois que
les eussions ici, vous envoyerois volontiers les Bestellingén^
mais pour estre les chemins si mal asseurez , je n'oserois les
hasarder au regard de leur passaige , oires que je crains
pour estre le nombre si petit , ils passeront bien mal sans
hazard ; par quoy , si vous avez moyen de les faire embar»
quer avecq l'infanterie et aussy avecq les Franqhois dont
m'escrivez, il me semble que tout au long du Rhyn ilz»
pourroienl venir avecq [tolourdainez] jusques en Hollan—
(i) d. Lumbres, Voye« p. i3a.
— 169 —
^, et si restimez àinèy prftcticable , je vous prie les ùàre iSyi,
dHigeUtel' le plas qu*il sera possible ; au moins que pais- Jaiii.
simift estre secouruz de Finfaûterie, si la càvallerie nevoii-
droient [ou] ne scauroient prendre ce cliemyn: et ibe man-
dent environ quel temps ilz pourroient venir , je leur en-
Toyeray quelques bateaux armez pour les soustenir en
cas de besoing, et toutesfois , où la dkle infanterie ne
polroit aucunement passer de ce. costé là, aGn que toutes-
fois nous en soyons serviz, faictes plustost passer parla
Toye de Embden , Bremen , Hamburg , dix autre , pour la
nécessité qu'en avons. Je vous asseure que me trouve
tant despourveu de bons Capitaines et ingëniaires que
c'est miracle de Dieu que nous maintenons si longuement,
fc tous prie de regarder si le Conte de Sch^artzenburg
ne Tdulârdit m envoyer tnàistre Georgi Tingéniaire qui
Ht à Atnnadt, afin que je puisse avoir quelque support ^
më trduvant icy tout ^eul au millieu de tant d'affaires de
poox' . Lès nduvelles de ce quartier entendrez par les lettres
de Brunynck. Que fera que finissant ceste , je vous pré-
ienterà'y iby mes très affectueuses rect>mmandations en
tàstre bonne gfrâce, et suppliera^ Dieu tous maintenir
éteroellement en Sa sainte garde. Escript àLeyden, ce
rtj'jour de juing iSyS.
le* vous prie , Mons' mon frère , voloir faire mes hum-
bles recommendations à Madame nostre mère, Madame
^ soéir, ensamble à tootte la compaignie.
Vofitre bien bon frère à vous faire service ,
GuiLLArMB DE Nassau.
•l^seraers est venu à cest instant de Harlem , me dici
' poids. 'Je — âeffiœ. Autographe.
— 160 —
i573. rextrêmité où Harlem est et il n est possible de tenir plus
Jain, de six ou sept jours. Le Conte Montgoméri m envoyé par
deçà quelques harchebuses François , ont i atens' aussy
aucuns Angloîs.
A Monsieur , Monsieur le Conte
Louys de I^lassau, etc. mon bien bon frère ,
à Dillenberch.
LETTRE CDXXYIII.
' Ph. de Marnix y Seigneur de St. Aldegonde^ au Comt^
Jean de Kassau. Etat désespéré de Haerlem.
Monseigneur, Testât des affaires de pardeçà est encor
aux mesmes termes que j escrivis par ma dernière , c'est à
savoir en toute extrémité. Il n'i a moyen de secourir
Harlem. Les Italiens (i) sont arrivez; nous avons bieo
aussy quelque renfort de François et Anglois que Mon-
sieur de Lorges (2) a amené. Mais, perdu Harlem, ceh
ne nous aidera guère; si nous avions seulement quelque
nombre compétent de cavallerie (3) jusques à septoa
(i) Itafiens: voy^z p. i3i. « Albanus accersît in castra ad Hir-
» lemum Hispanos qui recens ex Italia venerunt : Langmet, Ep»
secr. I. 199.
(a) de Lorges ; fils de Montgommcry. Voyez cî-dessui.
(3) cavalUrie, Languetcroyoit à tort qu'on nepouvoit en fairett-
cun usage. « Albanus edixit ut turmae equîtum convenianL Quao ob
» causam hic ignoratur , nisi quod aliqui suspicantar Albao»
» Telle istos opponere copiis quas Cornes Ludovicut Nant^"*
» conscribaredicitur : nam equitum nullus est usus in HollaiMlia<
L L Voyes cependant ci-dessus p. i55.
' oay atteod.
- 161 —
fattict cent /nous poirons aucunement foire teste à Tenne* iSjZ.
mi; et toute fois le Prince d*Orange est délibéré de met- JuIlleL
tre le tout pour le tout, prenant Dieu pour son aide.
Voilà , Monseigneur y tout ce que pour le présent je vous
laaroye mander, suppliant vostre Scig^'* le prendre de
bonne part , où feray la fin : me recommendant très hum-
blement en la bonne grâce de vostre Seig"% prieray Dieu
TOUS donner , Monseigneur , en santé^ vie bonne et longue.
Escrit à Delft, ce a juillet i573.
De Vostre Seigneurie très humble
et afTectionné serviteur,
Ph. de Marnix.
IMooseîgDcur, Moos'le Comte
Joban de Nassau Gitzeneinbogen,
<fc* ott, en soo absence , à Mon-
■tigneor le Comte Louis son frère.
DiUenberg.
t LETTRE CDXXIX.
^ Landgrave Guillaume de Hesse à V Electeur de Saxe.
Il demande son intercession auprès du Duc de Savoie
tu faiseur de la peuve de Coligny.
V I^ Comte Loub aura sans doute satisfait avec empresse-
ment à rinstante prière de Tb. de Bèze (voyez la Lettre /|4a} con-
fiMve à ses propres désirs.
Fr, Holtoman est le célèbre jurisconsulte et littérateur , né en
l5i4 s Paris , et qui , Protestant , se réfugia en Suisse après la
Sl Barthélémy. Le Landgrave , dont le crédit auprès de la Cour
4 "
— iflS —
JoUleC 'nelj N, G, H. I. p. 557) , con espomioit avec IuL
La Duchesse de Savoie étoit Marguerite , soeur de Henri II ^
qu'Emanuel-Philibeit avoil épousée en i557: « Princesse ayant
» receu de grandes grâces de Dieu et favorisant les gens de bien et
» de saroir. » Th, deBèzej Hift, d. EgL Réf, l. Sb.
Fretmdtlicher Iteber Vetter^ Schwager, Broder^ «nd
Gevatter. Wir haben E. L. de dato Casse) den d AprîUs
schreib^n zugeschickt, was Doctor Franci^cos Hcftôna»*
nus von wegen des Admirais seligen nachgeiaszener und
durch den Hertzogen von Saphojen bestrickter vritwen
ahn uns gelangen laszen , und darneben freundtlich ge-
betten das Ë. L. sicb berurter armen trostlosen und zum
hochsten beschwerten witwen mit gnaden annehmen
und dieselbig gegen den Hertzogen zue Saphojen vor-
biltlirb verschreiben virolten, daraufTuns aber bisz nocl
von E. L. keine wiederantwort z kommen.
Weil nhun Grave Ludwig zu Nassau w uns ermeltt
armen witwen halben jetzo auch underihenich ersucht
wie E. L. ab beyiiegenden original schreiben zu befinden
und gleichwol der Ammiral seliger ein ehriicher
cher man gewesen und so jemerlich und erbarmiich hi
gerichttet, dadurch gleichwol gedaibte witwe dermasze'K
in diesz hoch beschwerlich elendt und jamer unschuldigT*
lich gesetzt worden, derwegen je billich mit iro ein trewef
Christlichs betauren und mitleiden zu haben , und dan
oberwentter Grave Ludwig zu ende seines schreibens mit
eigener handt angehenckt das die Hertzogin von Saphoje
beiùrter witwen wol gewojjen, auch seibst disz mittell .
von auszbringung der vorschriiïten bey £. L. und derael*
ben Geraahlin fùrgeschlagen , so ersucben wir £• L. hianùi'
— 163 —
•
nochltnaù fi^ùtitlidh E. L. wollen' sichTorbemelterelen- i573i
den und trostlosen witwen in gnaden erbarmen , und ausz Joillet.
Christlichen milleiden, iro zu trost und erledigung aus
jeuiger îhrer zustehenden hochsten gefhar und beschwe-
rung, in E. L. se^bst unddero Gemabbn oahmen, ahn den
Heraogen von Saphojen und deszelbigen Gemahlin fur-
hittliche schreiben gnedigst mittheilen, und dieselben
bejeinem eigeuen reytenden botten in Saphojen abferti-
gentind ifberantwortten laszenn.
Daran erzeigen E. L. ein gutt, rhûmUch und Chrîstlich
werck, welchesdie arme witwe gegen Gott den Alnàech-
Ugen fur E. L. und der Iren wolfberigen zustandt zu er-
hitteo mcht underlaszen wirdet, und wir seints umb E.
L, dero beschriebetie wiederantwortt vrir hiraufï scbrei-
bear^gewertig. Datam Gaszel, am O'f'* Julij A'' 73.
WlLHELM L. Z. .HeSSBN.
Copie. No. CDXXIX".
^imoire relatif aux négociations avec la Cour de France,
/ Cette pièce, sans date et dont nous regrettons de n'avoir pas
^OTé rongînal , paroi t adresisée au Comte Louis de Nassau et
^pediée peu après la réception de la nouvelle que le Traité de la
échelle i6loit conclu ou alloit se conclure. « Les articles furent tous
* résolus le 25 de juin et la ratifiealion en fut apportée quelques
* jours après avec un Edit de pacification. Mais il étoit beaucoup
* plus restreint que les piécéHents ; car il leur accordoit seulement la
* Hberté de conscience , et non pas l'exercice public , horsmis aux
^ ailles de U Rochelle , de Nisme» , et de Monlauban. » Mezerai^
— 164 —
iS^S* V. i6B. Cette paix étoit une mauvaise nouvelle pour let
Juillet. * Maie babet Hispanos pax Gallica. Albanus niisit equitatum Bel*
» gicum ad fines Gallici Regni; metuit enim ne Huguenoti
9 auxilio Principi Orangio. » Languet^ Ep.secr, I. aoi.
Il plaira à Monsigneur le Conte escrire de la part de
S. E]Lcell«*(i) au Roy en connoisance ' de la paix , et aprêm
lavoir exorté' de Tentretenir, le remercier de la boone
affection qu*il faict paroistre pour le bien des afTairem
des Pays-Bas , comme par le S^ de Lumbres il a entendu.
Le mesme se porra faire à la Royne sa mère, d^aultant
qu elle s est montrée non moins afTectionnée que le Roy.
Escrivera aussy lettres au Roy de Pollonge pour con-
gratuler son élection , luy offrira toutes assistences sdoi
les moiens quil peult avoir présentement, luy recom-
mandera la manutention de 'la paix de France, comme
un exemple singulier de pieté, par lequel non seulement
il laissera une louable mémoire de son humanité, méi
aussy se conciliera la bienveuillaiice de ses futurs sub-
jects , instruis et nourris en diversité de Religion , pir
ce bénéfice.
Il porra aussy congratuler lé Duc d'Allanson eob
réputation qu'il s'est ucquise au premier port de sef
armes à la Rocelle , d*autant qu'il les a prises, non
moins pour le rétablissement du repos publicq, que
pour la réputation du Roy , comme est aparent pir b
paix, laquelle il recommandera.
Il sera bon d'adviser sil c'est chose conTeniente ^
eslongnée de suspition ou flaterie d'escrire au Ginte d^
(i) 5. Exe. Apparemment le Prince d'Orange.
* rtcoDBtiMâDOt. * nlMirté.
— 165 -^
HdXy comme au prindpai Gonselilier (i) de leur Majes> i5y\
tés, et , s*il est trouvé bon , en quel termes il le fauldra JoUleL
£ûre pour iuy estre agréable.
n ne peult estre que bon d escrire au S' Galliase Fré-
gose et à Mons*^ de Schomberg , les remerciant de leurs
boD% offices et les exortant de continuer en leurs bonne
^wolonté , comme aussy de tenir , selon leurs promesses ,
IcS^ deLumbres à toutes heures adverty des affaires de
pardellà fidellement, comme de son costé touttes choses
seront mandés à la pure vérité et sans rien déguiser.
D'autant qu il a pieu au Roy et à la Roy ne de pré-'
iter la retenue de leur service au S' de Lumbres ,
poarveu que son Excell^* ne reçoive quelque malcon-
'^«itement ou nialvaise opinion , aussy que le dit de Lum-
lires D*y s y voudroit obliger sans son sceu et consente-
VBent;il supplie très humblement que son bon plaisir
soit d*en escrire son intention au Roy et à la Royne ,
an Conte de Relz^ s'il Iuy escrit , à Schomberg, et à Fré-
gose, qui ont charge d'y entendre en absence du dit de
liOmbres , et sy son ExcelH et mon dit Signeur le Conte
Teo trouvent digne, y adjouter quelque mot en faveur et
vcoommandation du service qu'il peult faire au Roy.
11 plaira à Monsigneur le Conte ad viser s*il sera bon qu'il
écrive aus susmentionnées en mesme ou pareille teneur ,
(i) primcipal Conseilliez Encore en 1677 il est nommé par Lan-
|>et • pniecipuus Reginae Matris consiliarios. » Ep, secr, I. a.
aS3. Le même écrit de lui en 1570: « lia se potuit insinuare in
» Urgls Galliae benevolentiam , et uti occasionibus quae se obtule«
• root y ot ex oon iCa ampla fortuna ad summas opes penreoeril^ »
IIL M, i65.
~ 166 —
iS^Sw paisaiaiit faict c^pescher lesdiltes lettres ^<let «afiToyct*
Joillet. ao dit de Lumbres à l'escu de Jullecs àColiongne^ poitr
les faire passer en diligence en France.
«Puis denshuict jours aprez il est très.néces$aire> 4'iiill-
tant que c est Tun des mil leurs moiens par lequel Xitm
puisse pratiquer pourrtetenir enyostre dévotion latfiikjiie
mère, d escrîre lettres au Roy, par lesquelles to\iJt V^ que
Ton porra discourir d'honestetë, utilité et. nécessite en
recommandation de suffisance et pour luy faire. eacfa
la souveraine administration de sa Coronne, que.cel
soit féct subtillement et à propos , fondant ce diseouf
sur Ta Itération que pourront prendre ses aCEaîres par
département de ses frères.
Pareilles lettres à la Royne, l'exortant^ maintena
qu'elle se trduvera par le déparlement de ses.-, deuxifii
corne asseulée, de vouloir veiller de, près sur le
du'Roy^, ponr aller au devant de J'avarice^ arobîtîon
partialité de plusieurs qui, sous couleur du bienpubl
par paix ou guerre , ne tâcheront qu'à la subversion
niyne de toutes choses; Tadmonestant aussy que. ce
tre et authorité de droict de nature luy appartient, q
comme mère du Roy, ces passions, qui es aultre^ sovit
vicieuses , sont en elles louables et nécessaires , puis [q%Jt^]
à la vérité les effects de son intention , quelque elle
puisse estre , ne peuvent que retourner au proufGt e.t ré-
putation du Roy son filz.
Accompaignera ces deulx lettres d'une tierce addrcs-
santé k Galliace Frégose, d'autant qu'il entend ceste timsiCj
I par laquelle il luy mandera que, scacbant laflecliofi
qu'il a toujours porté à ceste Coronne, il luy a bien vot^
— lti7 —
rilatcDcuides lettres qu'il escnt présetilsmenti i{W3.
hj'", [Miiir le rf(|utrir île les leur présenter et V.icl- JuilIeL
o tenilre toujours uu but dti ceste union, com-
me au premier et prim-ipiil point de la grandeur et féli-
(ité du Roy et des pnuvres subjects tourmentes Ju»ques
ipresent de tant de misères, non toustefois pour aullre
diote comme il semble , que pour en avoir laissé [conve-
nir] ceuU qui, menez de leurs pussions estranges plustdt
ifue d'un vertueux desîr du lùen public , les ont faict ser-
lir à leur proiiiBt ou veagances privées. Aussi que le S'.
de Lumbres , auquel il a parcydevant donné cliarge de
luy, en a plus particulièrement discouru son intention,
MonstgiKur le Conte-escrivei-a pré sent eoient le rapport
i luy faict par le S' de Lundires , dont il frra tf I remer-
dmwil qu'il trouvera bon. Assurera anssy d'avoir jà don-
na c*l ordre pour IVmpIoy des deniers que son intention
M service s'en ensuiveront Plus qu'd en a adverlj en dîti-
fmre les Princes d'Aileuiaigne qu; litnneiit son parly,
lesquels il ne doute devoir en rrcevoîr grand plaisir;
l'offrira aussy pour faciliter le passage du Roy de Po-
iongne.
Au5 Princes Protesians il pourra esrrire en telle for-
■*ie qu'il trouvera convenir pour les persuader et induire eo
«Juelque oeiirrc. Mais il faudra user sur tomes choses
^e cftsie finesse, nssavoir qu'ils n'accordent aulcune chosa
i t«iilx de pardellà qu a l'instance et en la présence du
<»mniia de S. Eue', afiin qu'ils co^nolssent que les ad-
*li«Me»qu'ilz auront pardeçà, dépendent du crédit de mon
^t Seigneur, pour les obtiga pw eela.à M.voloDW.iiiÇLd4
— 168 —
i573. de Lumbres, selon que le Roy a assez faict entendre quH
Jailler. le désire et s'y attend , aussy que le dit Frégose est amy
juré du dit S' , et a promis de traicter de toutes choses
en confidence ayec [luy] , s'offre selon ses petis moyens
d y faire senrice.
Restera qu'à mon ditSign' le Conte il plaise veiller suv"
l'alliance de Vénétiens , à facilliter le passage du Roy d^
Polongne(i), et pratiquer parle moien de l'Electeur Palatiim
le mariage d'Angleterre(2) ; faire advertence au dit de Lun»»
(i) Z^ Roi fie Polo/igne. 11 craîgDoit que les souvenirs de la St.
Barlhélemy ne lui aUirasseut des périls ; et en outre le bruit a?oit
coura que FÊmpereur irouloit , par le moyen de l'Elecleur de
Saxe , lui susciter des obstacles. « Crebrescebat fania Maximilia-
» num per Imperium violcolas prensaliones facere , et dum 6lio
» regnum Polonicuro parât , validam inter Principes obnoxios fi-
» etionem alere , eo consilio, ut... Andinum per Germaniam îo Polo-
» nicum regnum venientem transilu proliiberet. In id Angustoa
> Seplemviruro fidem obligâsse et decem millia equitnm pollîcilOB
> esse. » Thuanus, BisL 908 , d. Le Roi paroi l avoir été à ce sujet
dans de grandes perplexités. Il étoit question de se rendre à Veoise
pour traverser la Mer Adiiatique et passer par la Servie. « Suol-
» qui scrîbant Venetos instruere classerai propter Andegaveoses»
» qui venturus est Venetias , et inde navigaturus Ragusium. Rago-
» sio autem iturus est in Poloniaro , per Serviam , Bulgariaiu et
• Moldaviam. » Lanf^ety Ep. stcr, I, 197. Cest à quoi se rap-
porte peut-être ici CaU'utnce des Fvmiiené\ Quelquefois aussi U
Roi songeoit à venir par la Baltique : Charles IX faisoil prier Eli-
xabeth de «favoriser autant qu'il luy sera possible le passage de
» mon frère, s*il prend son cbemin par Mer. » Castelmau,LL
IIL 345.
(2) d'JngUterre, Charles IX avoit déjà aupar«T«at sollicité par
Scbônberg les bout officet d« rElecteur. • No« deafMrar« qHÎa
n (le Baietiliourg , s' élanl avancé ivee
s , rn grande partie baurgeoît , jus-
*SUr prï'i de lloirlfin |iour la riTiUiiller , lumba (lan-i une em-
uuiddcptfiit rnmplrtpmcnl défait. (i 1 La rcdclUinnde la vill« suivit
^e fori près ce désastre. A.llnquer avec dfs IwiLirgeois dei forcei
*Ckfiiiiai«nt stiperieiirts , an ennemi aguerri c[ retniirhë , éloit une
*'JM>lulioii non Kulcmenl hardie, mais lémcraire cl déacspériic ; à
'«4|utHe un ic dclcriniiin , conlrt l'avis du Priiici- , et cédant à
''«nlntnement populaire qui pïigcoil une Itrnlaliie à tout prix. Le
"^are ne >r linriia px« à drcon^riller l>nlrepri«e. Lne foii réio-
'*>e, il d^ira ; participer; mais 1«<> Elalsde Uollandr ne «oiilu-
■>«rt jamaïi le permettre. ■■ De pcm'Ceoe raan on innoonderen
* «■■ UnlUnd . . . rlepen dal men ntcl ernoeg eu dcde voorde
^ ra tiiniinc libi et univertae (iertnsiiiae eipetend» 'nuptiae Alen-
^ fonii) fclicem sorlialur cxitam , ad îdqiie iiin(>nnpeie nplare til
* ipii Principe* partes su» înterponant , aiqiic inpiimii Palalinus
■ SepIMDvir . quem gralia pluriinum apud A.ngliBe Reginain valere
* »ciaL • Thtmnut , Hisl. JS. p. 907 e.
(1) dèjnit, Pro du rhrmin dit Ar-f Manarnpnd, an ta liai,
nne «Jctoire signalée rrruiila U Comte île Ftandve dam ««Etats.
M' le Professeur iv/n i.rnnfy, jaloux île contribuer en toute orcft-
lion i l'honneur de son paj > , ; a consacré un obélbque «u double
— 170 —
1^3^ f IjQtro^we borgerf Q «n aoldaten biopen Haeriem , ja Tele bornerai
JbîUeC. * ^'^ verscheiden steden van Holland presenteerden selfs in per-
» soon mede te trecken , . . . sulx dal de Prince van Orangien eo
» de Staten van Holland . . . bevel gaven \)m de sake te wagen en
» Haertem teontsetten; de Prince presenteerde selfs mede te treo-
» ken , maer de Staten en wilden 'tselve om veracheiden respecten
» niet gedogen. » Bor , 4^9**— M. Kluit (Holl, Staatsreg, III. 4a5)
a publié la Commission par laquelle la Prince conBoit la Présidence
de son Conseil à P. Buys , le 6 juin ; > Alsoe wy tôt bulpe , asai-
%■ «leptia eode outset der Stede van Haerlem , voirgenomeo hebbeo,
u metter hulp^Cotdts , ons le begevea by onsea crychsvoicke. •
Unser freundiich dienst und wasz wir sonst mehr liebs
und guets veroiogen zuvor, wolgeborner freuridtiicher
)îebâF;6pii«ler. Wir khùnnen E. L. den leidtlîchen fahl der
sîch mitt dem [hoch} -wnrlgebonien unaerD l»6sondera und
giitten freundt, Hcrr Wilhelm vonBrunckhorst, freyharr
zu Batenburgk und Steyn etc. , aïs s. L. den 9 disz tanfira-
den monatz July die stadt von Harlem entsetzen wollen^
zngedmgw, nith verhAJten; und werden wir glaubhaffçig
berichtet als s. L. im follen rhennen und treffen gewe-
sen, mith dem pferdt gestùrtz und gefallen, alsobaldc
vonn den feindt iimbrîngett , und gefencklich hinwegh
gefurtt wordten sein sollenn.
Wan wir nhun in ahnsehung s, L. unsz , der sachen
und dem Vat^eriandt txeurlich gedienett und ye dieselbe
mit hertzen gemeinett, unsz dcirunib nicht wenig betrûbt
befînden, und neben s. L. geinahell und fraw raucter
der wir bieniitt aucb geschrieben , ein solches von hertzen
leidt; dieweill wir aber aile inn den handten desz AI*
mechtigen , mùszen wir Gott darfùr dancken. Und ge-
langtt ahn £. L. unser freundtlicb hilten , Sie ^pkoUadii
^ 171 -^
obtnduigcfedites^.Herr yon BaJbonbttrgkB geia&bell auax iS^S.
erzelten und ahndem E. L. bewusten ulïrsachen^, umb Juillet.
uDserett willen aile freundtschafft und gutten wilien er-
weisen, aiich bei anderen herren und gutten freundenn
rath suechen und geprauchen , und die sach sonst allent-
halben besten vermogen nach underbawenn , daroit s. L.
der gefencknùsz môgten erledigt werden. Darahn werden
E. L sonder zweiffell ein gottliches ahngenemes werck
der btmibertzigkeiu thun , und wir wollens umbdiesel-
be mitt alien trewen fleisz verdhîenen , und bcfehien die-
selbe biemitt in den schutz desz lieben Almechtigen.
Oatilm Lejdeu , den i2*~ Julij Anno ^3.
£. L. dienstwîlli^er Bruder,
WfLHELM PaIHTZ ZU UBAmBH.
DerHerrvon Batenburcb ist zwen tag darnacb
giestorben nacbdem diesser briefT gescbrieben.
Dem wolgebornen Graffen Johan
«Ml Nassau , Catzeneknbogen eic,
freondliobeii liobeo BriiUer.
Le i3 juillet le Prince écril de Leîde à un de ses frères. « £n-
^ kodant Tenvie qu'est prince à ce gentilhomme le Capitaine
> Bernau d*encheminer pour certains affaires vers rA.llemaingne,
> j*ay bien voulu Paccompaigner de cete , sullcment pour me
» raroentevoir en voslre bonne souvenance et de Messieurs mes
» antres frères ; et pour autant que ce dict gentilbomme m'a pro-
* Mk voua laire bien amplement entendre l 'estât des affaires tant
«.fie «e pays. que d'Angleterre et de la France , j'cstimerois super-
» flux de m*extender sur ce davantaige ; par ceste sulement vous
» diraj que , pensant ses jours ravictuailter la ville de Harlem et
» n'estant la chose succédée , j'ay eu quelque perte d'hommes ,
9 ma» non pas si grande , Dîeo mercy y qoB ^bien la pe)[Pt*ilia
— 172 —
l573.' » armes. J'en ay bien touI a toucher oe mot en passant^ n'aMeo-
Juillet * '**°^ 4^^ ^*o° ^° P^'i'lc diversement. » (*{*M.S.}
LETTRE CDXXXI.
La Comtesse Juliane de Nassau au Comte Louis de Nassau.
Elle désire garder sa fille Juliane auprès délie.
\^ En i559 Albert, Comte de Nassau-Saarbrûcken et Conrad,
Comte de Solms-BraunfeU , avoient épousé Anne et Elisabeth de
Nassau , soeurs de Guillaume I. Depuis le mariage de Madelaine
aiec Wolfgang Comte de Hohenlohe , en 1667 , Juliane seule étoit
encore auprès de sa mère ; elle fut mariée en i575 au Comte Al-
bert de Schwartzbourg-Rudolstadt , frère du Comte Gûnther, de-
puis i56i, époux de sa soeur Catherine.
Wasich aus meûtterlîcher treuweallezeicliebsund guts
vermagh zuvor , wolgeborner freundlicher hertzliebcr"
sohn. Ichhoffen es sei nun gar gutmit Dir, das das fieber
nun ausbieiby und Du wolfaren seist , welges ich Dir Toa
herl''.en dun wûnschen.... Hertzlieber sohn , ich kan Dir*
auch nicht verhalten dns Graf Albrerht von Nassau und
Graf Kunrat von Solmes sanipt iren Gemahlinnen in*
willens seindtden 27 dièses monds[nach]ArnstatzumeiDen
sohn und dochler von Schwarlzenbergkzu ziehen;bege-
ren das mein dochter Juliane von Nassau mit i. L. sollen
ziehen ; nun bin ich ineinen deyis gut wilig , dan es wil
sich doch gebeuren , das niir sie wieder [ejumm] lassen
ziehen, das gros geniutter und niein dochter nit dorften dcn-
cken wir weollen si [baus] i. L. w^îessenund i/vilienbei uns
behalten ; es bedeucht niich aber doch , uf Deine verbes-
serung , wir betten jetzt beyden ineinen sobnen , Gnf
— 173 —
Albrechten und Graf Kunratten ,zu bitten das dieselben 1578.
bei Graf Geuntter und meiner dochter ir umb erlaubnûs JoiUel,
-weolien bitten ; dan wo es seindt keunt y weolt îch sie
Ç€rn in meinein alter bei mir haben. Dies hab ich Dir
nicht kennen verhalten , bitten Dîch mir anzuzeigen
wie Dus' vor ratsam ansiehst. Dun Dich hiermit dem AI-
mechtigen in Seine gottliche bewahrung befehlen. Dc^
^t^m Dilibergk, den ao Julij Anno iSjS.
Deine getreuwe Mutter allezeit,
JnLiAN£ Greffin zu Nassauw
Witwe.
Dem Wolgeboren Ludwîgea
Ornffeo zu Nassau , Catzenelleobogen ,
■i^iiieQ frundUcben hertzlieben Sobu.
In bandeo.
LETTRE CDXXXII.
t^€i Comtesse JuUane de Nassau au Comte Louis de Nassau^
Reddition de Haerlem ; affaires domestiques.
^9* La capitulation de Haerlem fut signée le 11 juillet , après
9^« la défection des Allemands eut empêché Texécution du des-
^^ddéjà arrêté de se frayer un chemin à travers l'ennemi. Le 14
^^9 Espagnols entrèrent dans la ville, et commencèrent un massacre
"^^Igulier , dans lequel furent pendus , décapités , noyés , d'après la
^^cUration approximative des bourreaux, 173$ personnes. «Du
^ aiège de Harlem il ne reschappa pas quatre soldats Fran^'ois ,
^ esquelle ville il y en a voit assez bon nombre , à ce que j'ay
^ entendu. » De la Noue y Discours , p. 270.
Was ich aus meutterlichen trewen liebs und guets yer-
■ Dues.
— 174 -^
JnîHlet Keber sohn. Wàn sich dieïcittung'nih Harlem ver folgl^ wel-
chesmirTon hertxenleytwer.besorgt iches we«rtmeine«
Rer Printzen nit wolgehen ;:daiierti ftiich die giYéltén )tuà
diein dér statt seindt, das sié so ellendig ermordei wor<-
den; der barnihertzrg Got weol Seinen lom von uns
'wendeh , Seine gnadt uns in ewigkeyt mitdeylleli ; ich hin
aber in guetter hofFntuig dieweil die 'zeittukig aus eyner
paffen stâtt kum , es sol nit so beos sein ; bitten Dich gantz
freundlich, wan Du gewisse zeittung da von hast , mich ver-
stendigen. — Ich hab gebort das Du balt hie wilt sein ; so
kennen wir uns mit eynander underreden wie bel gros
gemuttern meiner dochter Juiiane halben [an] zu seiH
chen [sie] das wir keinen undanck verdienen ; daa sie ir
viel guts gedan haben. Ich hab Dir gestern geschrieben ,
yersehe mich der brief sei Dir zukomroen; bitten Dich
gantz freundlich wo gewisse zeittung, diezu schreiben
seindt, vorhanden weren,meinen G. H. Herzog Reychart-
ten (i) mitzudeyilen , balt herzu schic^ken , das ireGnaden
lackey abgeferttigt meog werden. Worin ich Dir wieder
gefallen und ailes guets kan erzeygen , hast Du mich die
tag meines lebens als deine mutter geneigt , dun Dich
dem Alniechtigen in Seine geottliche bewarung befeiien.
Datum Dilienburg, den 21 JulijA°73.
Deine getreuwe Mutter allezeit ,
JuLIANfi GrEFFIN %C NaSSAUW
Dem wolgeboren Ludwigen Witwe,
Graffen zu Nassaw, etc.
(i) ReichtÊ/tun. PeaUétre Richard ^ Duc de SimiDeray frère de
TElecteur Palatio.
— 175 —
f LETTRE CDXXXni.
Lefiinte d* Orange ^u Comte Louis de Nassaui DèUiïh
4ur VexpédiÈîond» Baêenbcwg et la red€liiiôn de^ Haepi
\* Le Prineft avoit faU ^ oa, ce qoî est plus prol>able , allii^if i573.
&irc Qoe toomée dans la Sud-HolUode pour rasimer les esprits Juillet.
ittus. « Hy is deo i8* July vao Leydcn vertrocken, daer lateode
^ den jongben Grave van Montgoinery fLorgesJ . . ; dese blecf
* «iaar met deo Heere van Poyet . . • Den Prince vertrock over
^ Deift op deo Briele , aile de Steden besoeckende code sterc-
* iLeode. » Fan- SÊfteren i ^ St.
MoB0Îeur moi» frère ,jay receu vostre lettre du second
four de ce mois, et je tous y eusse plustost respondu
sa^BS rempécheraent que m*ont donné les affaires de la
"v^lle de Uaerlem , de laquelle j a vois espéré vous envoyer
v^^elieures nouvelles que ne feray [par ceste] ; et toutesfois
puisqu'il a pieu autrement à ce bon Dieu, nous fault
<H>iiibmier à Sa divine volonté : je prens ce mesme Dieu
en teimoing d^avoir faict selon mes moyens que me sont
^Mé donnez tout que ma esté possible pour [la] secourir.,
£t n ay obmis chose quelconque que j*ay estimé pouvoir
'^ir à ung si bon effet et mesmes encoires dernière-
iitCBt ayant espéré, à la poursuitte très instante des
Estas de ce pays et du peuple, de la ravictuailer , la chose
fw dressée si dextreraent , encoires que Tentreprinse fust
très hasardeuse et entièrement contre mon opinion (i) ,
(i) comité mon opinion^ « Ik hebbe eco missive gesieo vao x6
■ Cest ici U Duplicata de la dépêche.
— 176 —
i5ji» que noz gens ayantz le neufiesme de ce présent mois
Juillet gainé le bois [j'adant] estoient en assez bon train d'efTeetu-
erleurentreprinse, avant que tout à Theure ilz eussent es*
té secondez d^eulx^desuyvantladvisque leur ayons donné,
mais mancquant en cela ceuk de [Harlem], et se renforçant
rennemy,amisen route les nostres, tellement que bonne
partie en est demeuré sur la place, et entre autres Baten-
burg, [hetourloo] quelques pièchesde campaigne , avecq
tout le reste du bagaige , prins, et se sont mis en route
non seulement ceulx qui se trouvoyent en ceste entre-
prinse, mais aussy tout ce qui restoit au camp que te*
nions entre les villes, et tellement que n*avons plus aucune
armée en campaigne, bien que de recheff commençons à ras-
sambler le soldatz; et depuis se trouvans ceulx de [Harlem]
extrêmement oppressez de famines, ont este constrainctzse
rendre par une telle mauvaise composition à la miséri-
corde de Tennemi, lequel est entré dans la ville diman-
che douiième jour de ce mois, et depuis n*a cessé de faire
horribles exécutions, tant des bourgeois que soldatz, chose
contre tout ordre et droict de guerre, et Tennemi mar-
che vers Aikmar, laquelle ne pourra soustenir ses effort!
non obstant quelle nous soit de grande importance , du
moins pour tout le reste du Waterlant , et voilà lestât [où]
je me treuve à présant et povez penser la perplexité où ils
[sont] voyant aller leurs affaires de ceste sorte , et estant
» Julij i573, inhoudende onder andere dat dese aeoslag tffca
» d'eipresse wil en méninge van den Prince was begonnen , M
•^onder expresse proteslatie dat hy sulx toeiiel oro te voldoen alkii
» quaden roepers en kryters ; maer dat hy vreesde dalter oiH
»*gelucken en soude ... ; en dat het geeo borgeren werk* en wai^ •
Mor, AAo*.
dïtiiit de gens de bien que j'ay perdu en ceste dernière i5^3.
deflàicte, et aiis^y dnns Harlem, et voyant d'autre costé Juillet.
[nulle] apparence de secours , et n'ayant personne pour
«I affaires si ur^ens me prester ayde ou conseil. Il
OtTrayque Monsieur de Lorges, Poyet et quelques au-
KtiFfanchois, n'ayans peu entrer en Rochelle, me sont
icj «nu trouver , mais vous siavez le peu d'appuy qu'il
J i, pour ne scavoir la contrée tlu iîi i, ni la langue, me
doablant que, pour estre la paix (i) de rechiei" en Fran-
ce, ils se vuuldront tout aussytost retirer. Quant aux An-
gloli, bien que aucuns sont de bonne volonté, toutesfois
<)]r en a d'aultres enver eulx qui les desbauchent; les
cofurs des habitans de pardeçà s'nffoiblissent de plus en
plus , les couraiges se perdent, plusieurs se retirent, et
'w finances sont espuiséea , tellement que ne nous reste
quasi moien quelconque pour soustenir longuement.
Qui sefii l'endroict où, après mes très aiTectueuses re-
commandations en voatre lionne ^Ace,je supplieray Dieu
*ous maintenir, Monsieur mon frère, éternel lenient en
>a ^nne saincle. Escript à Deift , ce xxij' jour de juillet
.5,3.
A Honsieur , Monsieur
«Cbflle Loiiji de Nasstu ,
nmn b'itn bon frère.
A Dillenbrrch.
Lt Priece ne le faisoit pas illii<
mojva qufleonque polir j
pu H confiance dam les m
' ne nom reste qaati
nt. Mail il ne plaçolt
ieconfioit en Celui qui.
4
— 178 —
1 573. lorsque les moyens manqaeDty en peot créer. Ses ConoiMsairet
Jaillet. ^* Hollande lui ayant écrit, le a4 juillet^ qu*à moins d^avoir
ment contracté une Alliance ferme avec quelque Prince puissant ,
la résistance étoit désormais inutile , il leur adressa le 9 août uoe
réponse justement célèbre , dans laquelle on remarque les pas-
sages suivants: « Wy nemen God Almacbtig totgetuyge wat bedrocf-
» fenisse en bertsweer dat wy (overmits bel bekla|^lyk oogcM
» Haerlem overgekomen} gehad bebben , en ware aulx m periWI
• van ons lyf en leven te yerboeden geweest, wy bebben menif*
» mael genoeg geprcsenteert 't selve daerloe te wagen , se wy 00k
r gène middclen of wegen achtergelaten en bebben , die ons eeoi^-
» sins tôt bulpe en bystand dersetver Stede docbten te dienen • . .
» En of al desen niet jegenstaende God Almacbtig baliefk hecft ni
» der stede van Haerlem na syn Goddelykc wille te dispooeroi , . r
• sullen wy Hem en Syn Goddelyk Woord daerom ▼arlochsiai
» en verlaten? is daerom de sterke hand God» eenigsins verkort?
» en Syn Kerke en gcmeente te niet gebrocbt ? . . . . Gy schrjft
» ons dat men U soude taten welen of wy ook met eenigen grolco
V machtîgen PoCenlaet in vastcn verbonden staen, om alvo dioof
lé eenîg treffelyk ontset die grote geweldige nradit van de» tjuH
« te mogen wederstaen , waerop wy nie! lalcn e» vrilkio oMc»
» yoor antwoorde te geven dat , al eer wy oit dese sake en debi-
» schermenisse der Christenen en andcre veinlrukten in desen laade
w aengcvangen bebben , wy metten alderoppersten Potentaet der
» Potenta'en aisulken vasten verbond bebben gemaekt , dat wy
» gebeel versekert syn dat wy en aile de gène die vastelyk dacmp
» betrouwen , door 8y ne geweldige en macbtige band teo Icitca
>* nocb ontset sullen worden , spyt aile Syne en onse vyaodcB »
» sonder nocbtans dat wy middelertyd eenige andere nùddelcSi
» die ons de Heere der Heerscbarcn torgescbikt beeft , hebbeo <A
9 ats nocb willen laten voorbygae». » Bor , 447^ — ff''agtnaar f ta
qualifiant cette réponse (n redenen die de Godsdienst roeer dUa de
» Staatkundc uitlevert : » f'ad, Ilisf, YI. 44^} > oublioit que II
confiance en Dieu est le premier précepte d*une saine politique»
yigilaie et orale Deo confidentes ! Ce n'est qu'alors qu'on est av-
dessus des événements par ta conscience du devoir.
179 —
* LETTRE CDXXXIV.
Le Prince d^ Orange au Comte Louis de Nassau. Entre^
j^iee de F ennemi contre Alkmaer; mutinerie des Es^
pagnols deifant Haerlem ; prise du château de Ramme^
kens par ceux de Zé lande.
*^ Le 16 juillet le» Espagnols anîyèrent devant Alkmaer; 15.73,
■aïs , la ville ayant reçu encore à temps garnisou du Prince , ils a ^a^
se retirèrent pour le moment* — Revenues à Haerlem , les trou-
pes » à qui on devoit a8 mois de solde , se mutinèrent ; mauvais
exemple certes pour les soldats du Prince ; mais sous d'aulres rap-
ports cette sédition, neutralisant les forces ennemies , vint très
«propos. « Daerdoor hadden die van Alkmaer en 't Noorderquar-
» lier tjd baer te versien en schantsen te makeo. » Bar ^ 449**
Mot^ietir mon frère, je vous ay le xxîj jour du mois
plBiàse bien particulièrement escript tout lestât des affai-
rés dé pardéçà et comme la ▼îllé de Haerlem estoit tombe
^ nbàlns de Tennemy. Et depuis Brunynck vous at envoyé
le zxviijT du dit mois le duplicat(i) de mes lettres susdittes,
^ yadjouste une lettre sienne contenant tout ce que
pdOToit estre succède depuis la prinse du dit Haerlem, et
bvniirié que tenoit Tennemy, espérant qu'aurez receu l'une
ex Fautre dépesche. Nous avons depuis toujours estimé
^e Tennemy debvoit assaillir quelque aultre place, mais
jusques oiies , et ayant failli son entreprinse de la ville de
Alduuar , il n a rien attenté, seulement [que] par lettres et
(1) dmpUeà», V^ez la Lettre 4^^^
— 180 —
iSjS. quelque pardon (i) forgé au nom du Roy d'Espagne,
Août qu il a faict publier et semer çà et là , a pensé dësbaucher
et allécher les villes à soy , mais jusques oires ne luy ont
preste l'oreille , bien que autrement les affaires y sont
assez en branle pour la perte de Harlem , la continuelle
charge de la Gendarmerie, et le peu secours qu'ilz disent
leur venir ; aussy Tennemy , fouraigeant çà et là le plat
pays, tient tellement quelques villes en subjection que
mal elles pourront cueillir les fruicts de ceste année, le-
quel leur viendroit mal à propos. L'ennemi a la plus
grande partie de sa Gendarmerie encoires en son vieox
camp devant Haerlem, attendans illecq, selon que le
bruict est, leur payement. Mais les Espaignolz s'estans
veuz frustrez du butin et proye de la susditte ville de
Haerlem, daultant que Don Fréderico a^oit quasi le tout
retenu à soy, aussy que nul payement ne leur remit, se
sont en partie mutinez , s'estans jusques à quarante en-
seignes saisiz de la dit te ville, et chassé Coronnelz, Capi-
teynes et tous aultres leurs OfGciers, mesmes le Capitey-
ne Julian Romén» , qui a esté constrainct se sauver par la
bresche de la ville. Ayantz les dits Espaignolz selon leur
coustume faict ung £lecte(2), et selon Tadvis que j'ayea
il^ sont encoires devant-hier esté mutinez sans se vouloir
ranger; quelques conditions que le Duc d'Alve leur ail
[i] portion. Daté de Nimégue , le i6 juillet : il contenoit de bel-
les promesses et de terribles menaces. « Geen rigeur pmrh wreet-
» heit die gy niet en syt verv^'achtende . . . , in sutker voege ditttf
» over al geen reliquien blyven en sullen van *t gène jegenwoorde-
» lyck noch gehecl is , maar sal S. Maj. *t Land doen Tcnrabco
» en bewonen met «indere vreemde luiden. » Bor ^ p. 44^**
(a) Electe. Nom que les mutins donnoient à leur
— 181 —
iaict proposer; ilz demandent yingt huyct mois de gaiges. 1573.
Dieu donne que noz souldatz qui sont çà et là es villes , ne Août.
suivent leur exemple , d'aultant que les moiens pour les
contenter s*amoindrissent icy de jour à autre, ayans plu«
sieurs habitans des villes , par divers moyens , sauvé leurs
biens hors du Pais, et les autres tellement reffroidiz que
les zèle et affection qu^ilz ont en ceste cause; et le povre
pays ont tellement pillé et mangé, qu'il ne luy rest plus
aucun moyen defurnir aux fraiz et despens de ceste guerre.
Vous aurez assez entendu les grands prépara tyffs qu*a
faict Tennemy en Anvers pour encoires une fois assallir
la Zeelande, enquoy il a tant besoingné qu'il a faict voile
au dit Anvers mardy dernier passé avec environ soixante
bateaulz tant grandz que petitz et quelques deux ou trois
mille soldatz. Et les nostres de Zeelande bien délibérez
de le rccepvoir, ont cependant trouvé bon d'assaillir le
chasteau de Rammekens, en quoy le S' Dieu leur a donné
si bon succès que le cincquiesme jour de ce mois se
Yoyantz ceulx de dedans tellement pressez qu'ilz ne pou-
Yoyent plus longtemps soustenir , pour avoir les nostres
miné bien avant dessoubzle dit chasteau, se sont renduz,et
le chasteau est demeuré en la puissance des nostres, dont
ayons matière de louer Dieu, car vous scavez importance
du dict chasteau de Rammekens, et espère que cela fera ra-
baisser l'orgueil de noz ennemis qui, aprez la rendition de
Harlem , nous ont pensé avaller tout [vif] , mais je m as-
seure qu'ilz trouveront autre besoingné. J'ay ce jour-
d*huy eu nouvelles que les bateaulx des ennemis se sont
hier pour la première fois attacqué et escarmouche avecq
les nostres. Je vous feray part de ce que me viendra du
succès. Je suis icy rendant toute la peine du monde pour
~ 182 —
iS^S* trouver argent à fin de pouvoir remectrenoï gens en oïd
Aoùu el dresser nouveau camp. Je treuve le peuple par tout fo
volontaire, niais la première fortune qui nous survien
tout zèle se pert. Le Duc d*Albe se treuve bien estonn
de ce que nulles ville se rengent à luy: je vous lai
penser en quel estât je suis icy , et si vostre présence m'e^^^
nécessaire ; aussy tout le monde la désire. Qui sera Fe^^.
droictoù, après mes très affectueuses recommandation^
en vostre bonne grâce , je supplieray Dieu vous oclroyec^
Monsieur mon frère, en parfaicte santé | heureuse ef
longue vie. Escript à Dordrecht , ce dixiesme jour d'aoïm
Vostre ' bien bon frère à vous faire service,
GciLLAUMB 0£ NaSSAU.
A Monsieur , Monsieur
le Conte Louys de Nassau ,
mon bien bon frère.
Le i5 aoijt le Seigneur de Lumbres écrit de Cologne à M
•
[de Sinisque^]. «Vous tenant bien mémoratif du propos que je
» vous communiquay à mon partement de Zîghem' , je n'enfeny
» icy aultre reditte :sans plus je vous prieray, suivant la teneur dV
» celiuy, en voloir faire ouverture à Monseigneur le Conte , toatc»-
« fois en telle sorte que sa Signeurie ne s*en trouve cbtrgé, cir
» quoique la nécessité me presse d'avoir recours aux emprunts el
>» cependant me tienne en paine , sy ne vodrois-je pas, scacbiot
» les affaires de mon dit Signeur , luy estvn importun ou moleste
» pour préparer les miens à plus d'eséance** ou commodité ; scalle-
» ment donc dirai-je que le retour que doibt faire de bref pardeçi
* »»»;rf — «orvirc. Autcgraph:'. Sinisgar (?). ^'ojez p. 91 , l, l4*
— 18J —
k GtpîÉim Torqaeaii (i) y in*a faict prendre oocasioa d'ad|oulcr 1 5^3;
ocste an susdit propos que je vous tins à mou parlement , et j^^|
remettant le surplus à voslre bone discrétion , je finiray la pré-
vôté par mes plus aimablcii recommandations à vostre bonne
{lice et à celle de Mods^ de [Cooune]. »
>©.
LETTRE CDXXXV.
capitaine P, Turqueau au Comte Louis de Nassau^
Dispositions des réfugiés à Cologne : entreprises proje^
sur Maestricht et Anvers.
Salut par Jésu-Christ.
Alonseigneur , en attendant le temps de nostre rende-
^ous, me suis acheminé jusque à Siguen, espérant vous
7 trouver, et aussy pour m*accomoder de mes petite be-
^ongne et aussy pour éviter toute ocasion de bruict ci*estre
^ longtemps en la ville de Colongne; car les Seigneurs de
^ ville sont fort curieux à rechercer ceulx qui sont servi-
^urs de voz Excellence, et principalement ceulx quy s*y
«mployent fidèlement ; mais cetilx quy sont là pour se don-
ner du bon temps , prenans plaisir à Tivrongnery et pail-
lardise, se mocquant de toute sorte de religion et delà
pure parolle de Dieu, et contrôlant à toute chose en quoy
vos Excellence s'enploient, disant s'il y estoint enchergé
qa*il feroint bien toute aultre chose ; et quant on leur re-
'^i} Jtirqueuu, \oyez p. 77.
-.S4- ^
1 573. monstre que leur debvoir est de s*y enploier, comme estant
Aoàt. gentilzhommes dupais, il disent que c*est parfaultede
moien; en faisant toutes ches chose , il sont paisible en
ladict ville, pour ce qu'il sont du monde. Monseigneur,
je protest devant Dieu que ce n'est pour nulle envie que
je leur porte , mais je désiroy que Dieu leur eult faictlt
grâce et à nous tous de nous mieulx enploier au service
de Dieu et de nostre patry. II court bruyct en la ville de
Coulongne en bieaucop de bouche , qu'il y a des entre-
prinse tant et plus , principalement sur la ville de Gravelin-
ne , parquoy , Monseigneur , je vous supply ne prendre en
mauvaise part ce mien advertissement , suppliant humble-
ment le vouloir tenir seorest et vous en informer par bon
moyen. Monseigneur,je suis venu depuis la villedAix' jus-
que à Coulongne avec ung marchan de Mastrecq, iequellese
tient au dit Aix, fort homme de bien; il m'a dict qu'il y adeux
hommes de la dict ville de Mastrecq, lequelle sont fuigitif,
lequelle y ont encore leur femmes et famille et souvent
vont de nuict au dit Mastrecq par quelque certain trou, et
se tient en la ville quelque jours jusque à ce qu'il se vueul-
te' retirer et sortent de nuict par le mesmestrou, et disent
qu'il y auroit moien de mestre autant d'hommes que on
voudroit en la dicte ville sans que personne en seut à
parler. Ledit marchan s'appelle Jan Guotenne , marchan
de laigne demeurant au dict Aix. Et si d avanture voz Ex-
cellence se trouvoint conselié avecq le temps d'y drecher'
quelque chose, vous luy pores recripre ung motz de
lestre en Flauien pour l'adrécer en sa main propre, et il
ne faudra à vous amener Tung des homes pour vous in-
fourmerdela vérité; il dict qu'il y fera fort bon quant
* Ai\-U-(«liap4>llr. * Tnilllml. * dresser , rntrepreudre.
leî mrirt seront ung pely plus lonfjue. Et quant au faict iSyS.
d'Aoïers, j'ay entendu pour chose verital^le tpie, aprei f
queMon^' rfe lïeauvoix fut party avecfj sesliateaux, qu'il
o'nt demoré en la ville nulle gens de guerre, fors que
Kroii compaigny d'Allemans, Dieu sesi" quelle, et enyj-
ron soisant Espaignol au cha&tieau , encorre auk-un disent
qu'il ne sont point tant. Je ne say depuis que Bieauvoix
e»l retourné avecq ses bnteaux auprès de Lilo , volant le
«miîeaii de Rampequin' prins, quel changement il j
poroil avoir eull, d'autant que ledit Bieauvoix s'étoit
PATty pour aller vers leDucD'Alb pour savoir ce qu'il
AUroit à faire. On dirt que à son retour il auroit faiet
*Otl|e pour hasarderde passer, selon qu'il avoit commen-
c'etnent du Duc, et depuis avoir faict voille on ast ouy
S''osse balry par deux jours continuelle. Je ne say ce que
*^ »era , et »i Dieu avoit mis les cltose en bonne disposi-
tions. Je vous supply bien considérer de quelle Iiupor-
**oce seroil ungne telle entreprinse, et quant il vous
l^lairoit cbotsir quarante ou cinqunnt hommes [idelle
f*^Ur cappilaiue , leur donnant commission de recognois-
**■* diacuo a4 ou aj hommes en divers cartier, ne leur
"donnant point à cognoistre ce que on en vodroit faire, il
"^^ruit bien facile de taire uns rendevous sans confusions.
•iennant qu'il y eult ung chef, hommes de bien et Je
«*aoi
*-"*lHei', puurdonnercouraigeauxgensde bien de lever la
*^tcet abatre lu testes desineschans^el quant à faire com-
F**rai*on du faict de Valenchenne (i) àcecby, il y a grand
**»ITérent,car l'enprinsede Valenchenne fut faict avecq 34
— 186 —
tSjS. )iarquebou3ey et savës, Monseigneur^ ceuk quy nom
▲dûi. ont discomode, tant d armes que de bons hommes, loi
belles entreprinse qu'il en ont faict , et de tous ceulx quy
nous vindrent pour renfort, nen vint jamais 6 a▼ecq•^
mes, et toutefois cefurte' ceulx que estant arivé se mirent
à piller et sedonnerdu bon temps, et ce par faulte de boo
commandeur, et vous puis asseurer, si Dieu eubt periny
que nous eussions eult 2 cent harquebouse, comme il
nous avoit esté promis , la citadelle fut estes en TOitit
main 24 heure après avoir faicrt Teuprinse. Mais en oi
faict ychy , considérés les comodités que vous auriés pour
armer voz gens, voir' fysse^ jusque à 3o mille hommes,
comme vous le povés mieulx cognoistre que moy, et li
Dieu avoit donné la ville en vostre main, il seroit aitei
tous ceulx à quy vous auriés donné commission de Cap*
pitaine, dedrecher leur compaignie en la mesmes heu*
res; et quant au faict de la citadelle il n y a point faulte ds
matièr en la ville pour enplir les fossé, ne aussy daick
pour ce faire, considéré se dix hommes garderont un(
boulvercq^ et ungne gourdinne^ , les atachant vivement
de toute part. Et, encorre que on ne poeult parvenir à la
prendre, la chose est aisible^' à se trenché' et barquié^ ooa-
treeulx, pouveu qu'il n aroint^ point la merre à comniai'
dément, et tenir la ville contre toute leur force; car Hs*
lem ' ** en a faict Tespreuve: et seroit ung grand moien pouf
dompter toute aultre ville et faire cesser tout les tra&cqiMt
quy poroit estre la cause d'ungne révolte générale. Voua
en ferés comme vos Excellence le trouveront bon. Voui
serés aussy adverty que certaine nouvelle sont v^uà
• rurciit. 2 vo'irc , méaic. ^ ri|^i.ce. • bolwtrk. * ooartiw.
* i'tsvQ. ' retrancher. * barricader (?). ^ u'aaroieul. *" Haerici».
- 187 —
Gaulongne de plusieurs main», qm le Duc d'Aljb s'el i6j^
acordé %recq $a Gend^rniery tant Espaiool qiie WaW^, Ao&u
laquelle estoint mutiné , et sont acordé de le servir inoîeo-
aaDt paioient , et dici-on qu il veut ataquer quelque lieu ,
ne say quel. Voilà | Monseigneur, en somme pour cause
de la hativetés, ce que je vous puisse escripre, priant
humblement voz Excellence moy pardonner et prendre
de bonne part , comme Yung de vo?^ très humble serviteur.
En hàt de Siguen , ce 17 d auoust iSjS.
De voz Excellence très humble
et obéissant serviteur ,
Pierre Torqueau.
A Monseigneur , Mon-
seigneur le Conte Lodvicq.
Mastricbt , mto manu den manD finden raoege.
* LETTRE CDXXXYI.
Le Comte //. de Nuenar au Comte Louis de Nassau. Il
se plaint que les soldats du Prince d* Orange serassem»
' tient sur ses terres.
Monsieur mon frère. Ceste servira pour vous advertir
que les lansknechts qui commenchent à s'assambler , se
sont avanchez de vouloir faire leur loopplaetse en ma
terre de Créfelt, et s*i ont mis pied à Tendroict de ma
Comté de Meurs en la Hercke* , auquel lieu ils sont arri-
• Ecrit sur le dos de In Lettre , de la main du Comte Lnui.*.
* Endroit sur les bnids du Rhin*
— 188 —
tés aTecq de lourdaines et aultres batteanz , mais iUeeq
sont estez très bien frottez, et les batteaux prins de ptr
Monseigneur rArehevesque. Je treure fort estrange que
l'on ordonne les lieux de telles assamblées et monstres
en mes terres , estant notoire le dommage irréparable
que mes povres subjects ont souffert par la guerre pas-
sée, tellement que si pour la seconde fois il leur fallusse
endurer tel oultrage, .en seroient entièrement appovriz
et ruynez à jamais. Si ceste est la faveur que je doibs
attendre de Monsieur le Prince , est fort maigre et regret-
table, toutesfols ne pense aucunement avoir desmérité
telle disgrâce devers son Excell. , ny sa Maison , qui me
fiiict vous prier , Monsieur mon frère, très instamment ,
qu'en ce regard vuei liiez promptement faire pourveoir
que tous les dit gens de guerre se retirent incontinent de
mes terres , et aillent ailleurs choisir leur lieux d'assam-
blées et monstres, me conBant que sur ceste mienne
requeste y donnerez cest ordre que m'apperceveray effeo
tuellement de vostre fraternelle affection en mon en*
droict , et conséquamment de mes povres subjects , dont
la misérable voix de leur destruction perce les nues , et
seroy constrainct sans vostre sublèvement et remède, que
vous requiers cy-dessus , les deffendre et contrevenir aux
foullemens des susdit soldats par tous les moyens que je
pourray adviser; aussi m'en plaindre à la Ma'^ Impériale
et en tous aultres lieux requis. A quoy par vostre pruden-
ce et authorité pourrez facilement prévenir et remédier,
comme entièrement me confie que ferez, et vous prie
autrefois' très affectueusement le vouloir faire, ce que
recognoistray et desserviray à jamais par tous les moyens
' ilcralÎTruient.
— 189 —
^g^ s'offiiroiit i TOUS faire amytië et serrice, d'aussi bon iSy%
que me recommande très affectueusement à vostre Ao&t,
De grâce, priant nostre Seigneur Dieu yous donner ,
onsieur mon frère , en parfaicte santé , longue et heu*
rje. De fiedbur, le ai d'aougst 1673.
Entièrement' yostre bon frère et amy à
yostre service et commandement ,
H. 6. Z. NUBNAB.
-A, Monsieur mon frère , Monsieur
Oamte Loys de Nassau et Catzenellenboghen.
X^e ai août l'ennemy se présenta de nouveau (voyez p. 179)
Ht AJkmaer et cerna la ville. La résistance fut aussi courageuse
^ Haerlem , et elle eut plus de succès. Le siège fut levé le 9
La garnison ne consistoit qu'en 800 soldats ; il n*y «voit
d'étrangers; et les assauts réitérés et terribles furent reponiiés
grande partie par l'intrépidité et le dévouement des bourgeois.
fut le 18 septembre que le feu s'ouvrit* Le ai le Prince écrivit
Delft aux Gouverneur et Magistrats ; promettant qu'en cas àt
itê on percerait les digues. £or , 454\
»5
♦LETTRE CDXXXYII.
Prince et Orange auv Comtes Jean, Louis j et Henri
Nassau. Foyage du Rai de Pologne; affaires de
Retonde.
^Messieurs mes frères. Tay hier soir sur le tsfrd reœu
■ Bat. — rs— MidMUDl. Auiogfmpkê,
— 190 —
i^^. V6^ lettres dit i4 jour dé ce mois. Ayant esté bien àoe
Aéûû d'entendre si amplement vostre bonne santé , et tontes
les particotarités <|ue vous me mandez par icelles , espë>
riirit qu'aurez entendu par la mienne du x'deoemeaiie
mois(i)9 et aussi veu tout ce que jusques alors s'est passé
icy. Et cependant pour vous respondre au poinct duquel
me faictes mention , sur la facilitation du yoyage du Roj
de Poloingne (a) , je me conforme entièrement à vostre
ad vis, ne trouvant conseillé de nous entremectre en ce
faict j estant chose qui en tout événement ne nous
peult apporter aucun fruict y mais plustost que nous eau-
seroit plus grande envie et malveillance : je laisse à pr-
ier des grandes sommes et ne seroit que despendre Far-
gant inutilement. Parquoy je suis bien d'oppinion avecq
TOUS que l'argent soit employé en noz affaires partica-
Hères. Car roùs ne scaUriez jamais croire la couitrease
dT â^gètkt ou je suis. Je treuVe l'entreprinse des villes que
[me nommez]^ et voua prie me mander plus particulière-
ment ce qui en est pour vous seconder. Je remectsie
tout à vostre bonne discrétion , estant bien asseufé
que vous en userez comme au plus grand bien de nos
affaires vous trouverez convenir. Vous aurez par mes
dittes dernières entendu la venue de Fennemy aveoq
grand nombre dés bitc^dlx aux' quiltiers de 2Leelaode,
tant pour ravictuailler la ville de Middelburch, que^ussi
(i) af de ce m. mois. Voyez la Lettre 4^4.
(a) Poloingne. Voyez p. 167, sq. Le Prince avoît garde d*inrit€r
rEmiMevettr par uoe détaonatralioa de ce genre.
' fort bonne «m ftfêifêm* chAM éê SÊmàiniU gstptm^hUmeni
— I« —
se jeecer sur les aultrea villes de delà, s'il emt peu , i^^^;
lais jusques oires n*a rien effectué, seullement qvti] tt Aotft
lis quelque nombre de ses gens en terre , lesquelz par
nostres y sont teliement tenuz en bride, qu'espérons
1 D*y feront aultre efTect, de tant plus que le vent ne
yeuh aulcunement servir. Hz ont , desjà auparavant
(te tempeste et oraige de mer, perdu trois de leurs ba«
lulx plus grans et principaulx, et encoires deux que
nostres ont prins et ung brusié. Si avant que' les nos-
avoyent encoiies quelque peu plus de gens de guerre,
B^ feste seroit desjà finie. Je les ay secouru de quelques
oldatz de ce quartier, selon que la commodité me Tat
^rmis. Les ennemis se sont attenduz à quelques ba-
^^^ul&, équippez en Angleterre par certains Italiens,
11!^, ayant esté Tentreprinse descouverte, les dits bateaulx
arrestez au dit Angleterre. Nous voyons desjà si la
priliae de Rammekeus nous vient à propos; nmaiïAes
laot en Zeelande que Hollande en assez bons tèn*'
moyenant que j'eusse quelque ayde , ro'estâati
^tUpoicible de supporter seul tant de travaulx et le com^
l^le fie si graos affaires qui nous isurvienoent d'heure ft>
^ultre^ tant en faict des finances' de guerre qoè des-fl^
affaires poUtycques , et n'ay personne pour mj suUii^
, poîM. ung seul homme, dont je vous laisse penser
quelle peine je suis* ht vous prie que je puisse' a^l^
plaistosi avoir de voz nouvelles sur tout, et nesroesde lat
<^^otiacion de i84 ^^ >4s* Et D>e recoimnandaiitTear
endroid en vostrè bonne grâces, je supplieray^DÉ•v
maintenir , Messieurs mes frères , éternellement en
m omtiÊ,'
— 192 —
x573. Sa sainte garde. Escript à Dordrecht, ce zscj^îoiir
Ao&L 1573.
Yostre' bien bon frère à tous faire seryice ,
Guillaume de Nassau.
A Messieurs , Messieurs les Contes
Jehtn , Louys , et Henry de Nassau ,
nés bien bons frères.
Diilenberch,
* LETTRE CDXXXYIII.
Le Prmce iV Orange au Seigneur de Lumbres. Négocia
tions de France.
Monsieur de Lumbres. Depuis Tostre retour en Al!
mainfipe j'ay receu diverses de vos lettres , et , tant
ioelles que par le rapport du Docteur Tayart(i), entem
▼ostre besoingne, vous remerchyant de bonne aflecti<
de la paine qu'avez si voluntairement prins à faire
vojaige. Je suis bien désireux de veoir quel succès '^
fifidct prendra , m asseurant qu'à radvanchement dlcelL'W-^y
vous n'espargnerez soing ou dilligence quelconqv^^
Quant aux blans signetz que vous demandez de moy, m<
frère en at encores quelques ungs pour s'en ayder au
soing , et pour estre présentement les chemins si mal
seurez, et que c'est chose de grande conséquence, ai
(i) Tayari, \oyez p. 119.
' Yostre — tenrice. jiutogmpke.
— 193 —
que TOUS pouvez bien considérer, de mettre en hazard les 1573.
<iit blans signets , cela me garde de ne vous en envoyer de Septembre,
loing. Je seray bien ayse d'avoir quelques fois de vos
)u?elles , ensemble si ceulx que vous scavez continuent
usjours en la volunté que vos lettres clianlent; et n'es-
t ceste à aultre ^effect , je la finiray , priant Dieu vous
ocrtroyer. Monsieur de Lumbres, en bonne sanctë, heu-
^ise et longue vie. Escript à Dordrecht , ce isà"' jour de
'ptembre Van 1578.
Vostre' bien bon amy à vostre commandement,
Guillaume de Nassau.
Monsieur , Monsieur de Lumbres ,
mon bien bon amy ,
à Coulogne.
* LETTRE CDXXXIX.
M^nnce d'Orange aux Comtes Jean et Louis de Nassau,
'entreprises diverses ; prise de Geertruydenberg ; affai»
de Zélande , et siège dAlkmaer.
Blessieurs mes frères. Tay depuis aucuns jours receu
^^elques lettres vostres , et dernièrement celles du xxix*
du mois passé, escriptes à Couloingne. Et ne puis
vous remerchier^ voyant le continuel soing et vigi«
tce que vous portez au bien de noz affaires, lesquelz
t Vostre — conuBandemeiit. AiUographe.
4 i3
— 194 —
1 573. sont maintenant en assez gratieulx estât. Dieu mercj, hon»
^lembre. mis rextrênie courtresse tPargent où je me retreuve, el
me viendroit tant mieulx à propos de recepvoircelluydont
m*avez escript (1); or ayant veu les moyens advises pour
faire tenir d'argent , je treuve assez bien, quant aux
quarante mil escus , de les faire tenir en partie à Fran^
fort et en partie par lettres de change. Mais ne trouverois
pas bon de faire tenir les soixante mil escuz par la Toye
d*Anvers, et ce pour plusieurs et divers respects , tins
serois plustost d'advis qu'on les fist tenir à Rowan ' , dont
j auray moyen les avoir icy , désirant à ce regard que
vous tenez la main à ce que [me] soit au plustost addressé,
veu qu'à faute dVrgent nous perdor.s souvent de belles
occasions. Et quant à la venue delà Noue (2^. par deçà,
je vous prie traicter tellement sur ce fairt avec le Roy de
France, afin que sa Majesté le vueille payer et asseurer les
capitaines de leur payement; aftin que, quand il seroit
avec ses capitaines icy , nous ne soyons pour leur paye-
ment en paine. Au regard des entreprises, je trouverois
celle de Bergen opZom la mellieure,puisqu'i ne fauldroit
beaucoup de chevaulx, estant Tadvenue toujours ouverte
du costé de la mer; celle de Maestricht ne seroit aussy
mal à propos, bien que la ville soil grande et peu forte,
parquoy il fiiuldroit premièrement adviser par quel
moien on pourroit en toute diligence fortiBer icelle ville
(i) escript. ApparemincnC de l'argent que fouroîstoit août
la Roi de France,
(2) la Noue. Ce desscîa n*eut paa alors de suite.
et aroirbon nombre de gens pour la garJer. Termunde' . tBjS,
l'aviiis aussy aJvisé pour la ïille He Liège, s il ne me fiist -S*pleml
souvenu i[iie Liège est de l'Empire , iiires qu'elle nous
scroil fort duisable pour nous poiirvenir de Umtes noz
comraoditex nécessaires, et cependant je tous prie de
buter aucune des uictes entreprinses pour ung peu sou-
Idiger les pnuvrcs gens île ce pais. Q(i;int il Collngne , sy
»ous y pnuvez l'aire (|uel(|iie chuse de bnn, je Sfray bien
Kj du Hiict de la pui
r l'ai her
meni de btguelle je laiz présentement, tant en mon nom
^uecelluy des Estiiiz de ce pays, publier ung escrîpt au
Rt»y ^i), lequel j'espère lera nuelipie fruiclz envers les
Princes d'AHemaigne, pour leur faire cognoistre In justice
de nnstre couse, et estant li'dilescrîpt achevéd'iniprimer
"^ fiiuldray yi»us en envoyer de copies. Au reste, comma
P'»»jr mellieure seurelé de ce pays j'aviiys trouvé bon de
ûire entreprendre sur ma ville de S" Gheertruyden-
I'«*t:h (a) , il a pieu à Dieu y donner si bim siircès que
C 1 ) rtenl tni Boy. Celle rniii^Ie se Irouvc clirx Bor, 464 — 47S>
^l« eonlient une expusiiiori du cruauléi du Une il'Alhc , H
** prol»i*rioni Ira plus énpigiqucs île GJeliléau Roi, M. Kluit
(•«^rv V Bfi-At i,m Fi/.px «fit zwrri, , «j/. p. 5i) suppoie qu'Ella
*^c< déterminé ou ilu moins hûlë le roppet du Duc.
Ca! Cierrtrvfr/eabrirA. La position de relie ville m ralsoil ef-
'^Cii««nmt une place împorlanlf pair iii fiir^té tia p«ys- • Est
' ^dcui lalJc opiKirtumis , posjiintqiie mililes inde usque >d |Kir-
* V^u AnlverpieiiiU urbis cxcurrere , cuin miUui Ouviui lil inlcr-
^■ttdlus. • Lua/cun, Ep. îfer. I. 1. aog. Vigliui érril à ce sujet:
^V'chmFiitrr ilolrmus Gcutloi hiice ttlcbus oppiduU AIonib-Ger-
^«udif le Slecubergensis occupàue, melusque ne Bredim pro-
— 196 —
iSjS* mes gens y sont entrez le dernier jour du mois
Septembre, sans perte d^ung homme, mais seullement quelques ciik ^r<f
ou six blëchés; et ayantz couppé la gorge à la garni&^3ii
qui estoit d*environ cent et soixante hommes, n'ont a «jl-
trement touché ny corps ny biens de mes subjects ,
me aussi mon commandement estoit de ne les grever
sorte quelconque. L enneniy s'en est trouvé fort estons ^
et cerche grandes practiques pour reprendre laditte vill^ ?
mais j'espère que par la prouesse de ceulx que j'ay misB- ^
dedans , il ne les pourra prévaloir. Je fais toute diligenc?''^
à bien fortiSer la place, et icelle pourveoir de vi?i
aultant qu'il sera possible. Quant aux afTaires de Zeeiai
de, je ne doubte que vous aurez assez entendu que l'ei
nemy ayant seulement deschargé une partie de
vivres (i) pour Middelburch est avecq le reste retoum^i^
en Anvers, après avoir perdu quelques xvii ou xviii di^"^
ses bateaulx. L'on dict qu'il faict estât de bientost retouc ■*"
ner audicte Zeelande; aultresme rapportent qu'il faii
marcher ses gens vers Breda , en intention de donner su
S** Gheertruydenbergh. Tant y a que ceulx de Zeeland
sont bien délibérez à les recepvoir tellement qu*ilz d
retourneront une aultre fois si bon marché ; je leur a'
envoyé les gens que Hellingh m'at amené , ilz ont auss'
reçeu encore quelques Eschossois. Ce que je vous ay aull
fois escript des Anglois, m'advient présentement , car ilz d^
b grediantur , Campiniaroque quotidianis excursiooibut prai
» tionibusque iofestent. » Ep. ad Hopperum , p. 768.
(i) vivres, A la même occasion , vers la mi-aoùC, Middelboi» ^^'^
avoit reçu pour Gouverneur Mondragon célèbre par sa vaillance ^*
sa loyauté.
— 197 —
nennent plus difficiles et mal volontaires de jour en jour i5^3.
et s'en yeullent retirer , en quoy je ne les yeulx empe* Septembre.
scher puisqu'ilz sont de si grande coustange ' et peu de
serrice. Aucuns des Franchois suyvent le mesme pied,
et tout ce mal ne nous vient que à faute d'argent , dont je
TOUS laisse penser [et'] travaux je me treuve , n ayant ung
seul homme pour m'assister, moins encores seconder
aux affaires de si grand poix (i). La ville d'Alckmar de-
meure assiégée et est fort pressée de Tennemi. La ville
d* Alcmaer est encoires assiégée , mais ceulx dedans ont
fort bon couraige. Tay envoyé quelques compaignies
le Waterlandt à leur secours. Et n'ayant présente-
nt aultre chose je finiray ceste par mes très affec-
t^A^uses recommandations en voz bonnes grâces, sup-
pliant Dieu vous donner, Messieurs mes frères , en santé ,
^^^^reuse et longue vie. Escriptà Dordrecht, cexiii*jour
"^ septembre iSyS.
' Vostre bien bon frère à vous faire service ,
Guillaume db Nassau.
^Je vous prie voloir faire mes bien humbles re-
^^mmendations à Madame ma mère , Madame ma
(i) poix. Le Prince se pUigooit souvent d'avoir peu d*bomDies
ca|Mble» autour de lui. « (Elector Palalinus narrabat) adfuisse illi
• Joao. Nassaviensero ; ex eo se intellexisse , Auriacum omnino
» quasi destitutuni esse 6dis viris atqiie bonis consiliariis : Dasz er
9 gamtz blasz sey vom guten und Jiommen Rhaat. a EpisL seL
57ÎU Voyez ci-dessus p. 177, 191.
■ ciMrtaooe , dépense. * éi , en qoeU. ^ Vostre — service. Autographe.
^ Alinéa autographa.
— 198 —
i573« ftoearyetitouAiiiesauItres soeurs et beau-firères,et
iptembre. à touUe la bonne oompaignie, sans oblier wml filldi
A Messieurs mes frères les
Cootes Jehao e( Loujs de Nissm ,
à DîUenbourch.
^»#<
LETTRE CDXL.
s
Le Seigneur de Lumbres au Comte Louis de Nassau, Ht
gociations en France i ajf aires de Hollande eideZ^
lande.
%* Les négociations de la Conr de France avec les Princes ft^
testants d'Allemagne et avec le Prince d*Oraoge , étoientd^ln*
avancées: voyez les Lettres 44 > et 444* « Kaivl IX beeft wedfroOt
» soo het schynt , met don Prince van Orangien ende GraefLode-
» wyck van Nassouvven begost te handeien, leverende dien, door<i*
» handen van dcn Marischal de Relz omtrcnt /* 100,000 o«
» kryghsvoick le lichten. Dcdc 00k van synent weglien door Ci-
3» leazo Frcgoso de Diiyische Rilmeeslers sprekcn , lot syneo be
» hoeve haer gclt gcven. H y dedc ook 2000 Fransoysen uit de Cll^
» nisopnen van Metz , Toul ende Verdun ende dacromtrent tredies
« tôt synen dlenste , hebbendc verschcyden aenslaghen op Mic^
» tricht , Antwerpcn ende andere plaetsen van importantie. l^
» en dicrgplyckc heimelycke aenslagen [â^er men geenen recfatca
D grondt af versiaen en konde) zynder gepi actiseert gewecsL»
f, Meteren , p. 90 a.
Monsigneur. J*ay receu une lettre que m'escrit le ff
Galiiaci Frégose , par laquelle il me mande qu'il ne faict
double que la promesse ne se garde et que si elle est re-
— 199 —
tardée, se sera pour le pea de conte que les Princes Pro- liyi.
testans et tous en faîcte , couime sy elle ne fut a^^^réable, Septembre.
qu«>y |ue pour leur complaire le Roi se soit eslar<ji en
cesie encIroityCt que de sa part il Ta ranientué' par deulx
fois: mais que depuis il ne sonne inott, craindant qu*on
ne Taccuse d*estre eu ceste endroit plus actif que ceulx à
qui le faict principallement attouche. Il dit aussi que la
fiiutedecest irésolution procède de la négligence des-
crîre et faire a^lvertences des choses de dechà , surquoy
il faict un protest que, si à ladvenir on ne s'en acquitte
mieulx , que le mal qui en viendra sera nostre. Quant à
■aoy I je cToy que ce que je vous ay mandé par mes précé-
dentes, soit cause du retardeuient de la promesse; joinct
i Cfla la guerre qui n est encore terminée du costé de Lan-
guedockf i), et les dcspensses journalières que tirent après
*oj le traictenient des Ambassadeurs de Folongne, Té-
(i) Lan^ertock. « L'Edil de la Paix donnoit si peu de satisfac-
^ lioa à la plus pari des Réformez , que ceux de Languedoc, Quer-
* cy , Provence , Dauphiné , et autres endroits ne le vouleurent
^ point recevoir. El bien que dans les autre» Provinces on n*0'»ast
^ pas ouvertement déclarer qu'on n*en vouloit point , si est-ce que
^ les Eglises n'en estoient pas contentes. En elTect , outre que les
• massacres avoient mis beaucoup de chagrin dans les esprits , . • .
» depuis TEdit de janvier i56i tous ceux qui avoient esté faits
» poar la pacification des troubles , avoient retranché quelque
• dkise des libertés de ceux de ta religion ^ et par ce dernier ....
• oo leur ostoit l'exercice de la Religion presque par tout le Royau-
• me. Ce qui estoit insupportable à des gens qui , pour avoir cette
m consolation d'ouïr prescher la parole de Dieu , s*estoient, il n'y
m avoit que peu d'années , volontairement exposez aux tortures et
» aux feux. » Fie de de la JVoue , p. 99.
' recummaiulc.
— 200 —
i5ji. quipage du Roy élu , et celluy du Duc d'Allantzon pour le
Membre, voiage d'Angleterre. Plus' j'ai veu par expérience «pic tous
tant qu'ik sont auprès du Roy et de la Roine, aiant plus-
tôt esgart à leur complaire, et par ce moien se mainte-
nir, qu'à radyancement d'un bon affaire, n'en osent par-
ler qu'en tastant et par acquit; n'est qu'ilz soient poussem
de quelqu'un , pour le respect duquel ilz prennent har-
diesse sous umbre' d'adTertissement ,de parler librement
des choses que aultrement ilz ne toucheront qu'en pas-
sant. Et de faict il me souvient qu'estant là toutes les
fois qu'il y avoit quelque chose à faire dire de ma part a
leur Magestez, il y avoit jalouzie à qui déporteroit la
paroUe, mesme bien souvent je recevois de leurs bons
advis que par après ilz leur faisoient entendre comme
venant de moy, et estoient bien receus, mais de mettre
quelque chose avant d'eulx mesme pour l'avancement de
uostre affaire , il ne le firent oncque , quy me faict dire
qu a la vérité il seroit bon de solliciter très expressément
cest affaire pour ne la laisser dépérir. Et aiant receu de-
puis quatrejoursdeS. Excelle^ un lettre(i), laquelle je vous
envoyé icy joincte, par laquelle il recommande que ce
que je porray faire pour en tirer une bonne instruction que
je le face, je ne feray difficulté, [et] aiant manié ce faict en
chief de me présenter de rechief à faire un second voiage
vers leur Majestés, si tost que je seray relevé des gouttes
qui me détiennent encore au lict. Mais je désirerois bien
fort, affin de monstrer par de là qu'on ha leurs affaires en
recommandations plus qu'ilz ne pensent, que vous
V '
fO Lettre, ^.a LrUie438.
' bn outre. ^ ombre, couleur.
parlé aveu l'Evesque <le Colongne et cellui de tSyî.
MaicDce, afGn que par un niesme volage il satnbla qu'on Septembre,
vosist" négot-ier diverses choses. Plusjevodrois aussi que
Monsigneur l'Electeur (i), le Duc son filz, les Lantgrafes de
Hessen et auhres Princes proies tans, dont ledit Galiance
laici mention, escrivissent par un mesme train à leur
Majestés pour leur faire entendre combien ceste né-
gotiation leur est aggrëable , tellement que ces lettres es-
Unt accompagnez des vostres , peussent produire uneffect
ceriainet assuré, ou du moins qui les rendit par delà
«08 excuses. Et me semble à la vérité que c'est le vray
nioien d'i pai-venir et qui tiéamoins est très facille. Car
je ne pensse point que telz Princes refusassent d'en par-
ler ouvertement pour la [con]séquence, et encore qu'ilz en
&t^nt difficulté, ilz le peuvent accomplir par lettres de
c«yence. Il vous plaira y adviser et m'en mander vostre
*d vis par le premier, affin que je prende parly estant
guéry pour ne faire icy aulcune perte de tans. Davanta-
ge^ Mons', il faudra , selon l'advis deS. Escell- , escrire
*u Roy de sa part avecq les blancq signetz que vous avez
*'C luy et en cela ne s'endormir aulcunement, affin que
pu cela nous remétions le faict en praticque. Et lors, s'il
»ous plaicttoucer* en celles de S. Excell et les vostres de
n» pension , il me semble que ce ne sera que bien à pro-
pos, et serés cause que j'auray à l'advenir moien de plus
âcillement faire service à vostre Maison à beaucoup
moins de charge. Vous me parlâtes dernièrement qu'il
«eroît bon qu'il y eust quelque un de la part de son
,'il rEUeuur: PRlatin.
Kl'un plusMifFissnitt. S'il vous pbi
jilne fauliqueiue le comiiianilcr, piiurveu que l'o
me donne <ju«k|ue peu tie moyen ti'jr vivre, comme plu»
ampltmteiit j'en ay parlé n Mona' de Bernicutir , présent
porteur, pi>ui- le vous faire entendre. Et de vriiy je por-
rois, par ceste asaeurunce dVstre en Cour, fuire plu-
sieurs nienées avec les villes de la fruiitière d'Artois, dunl
nous nous purrîuns prévaloir pour le pniituns advenir.
Car Jt^scjy que nous pournins tuire quelque clioiie, ledit
Diniiciiur et moy , mais je ilêjiirerois bien que S. E»-
cell" m'en escrivit un inot,aftin que îcy après on n'esif- j
mnt pns que je nie soie ingéré en cesle négotiatiou potirl
guerre de Hulliimle ; car vous. Mm
me soustraire t
l'il I
calomni
lur i:he , si tant est que vous trouvî
dessus, je vous supplif très Immblenta
la réputaliun
médisans, et ]
lescli'>ses qui
en escrire un mol a S. Exiell" affin d'eo entendre son ImMI i
plaisir. Aussy s'il vous est advis que, pour porter les let- -
1res des Princes que dessus , il fui besiiing que je parlasse s
moy tnesnie à euk, je me liendr.iy preAt a touttes Ii«a
rea. Orpnur siitisniireau contenu de celles qu'il tousome
pieu m' escrire par [Lovergay] , l'un nrescriptil'Anrersqii^^
le camp est levé de devant Alcquemar pour mison iImhm
eaus;ceulxdela ville ontl'aict une sortie en laqaelleittoir«a
tué sept à liuict cens liommes, combien qu'il ne MÏdl
guerre pourveue de soldats. Les ennemis sont encore ^H
— 203 —
baltre TVieudam , à laquelle ilz ont donné divers assaos à 1 5yi.
grand domage df leur coste; il i a présentement i8 corn- Septembra^ J
pairies de gens de pied dedeiis, ausquels le Gnpii" la
Ganle fi), que vous avez nultrefois veu à la Eloi-elle,
coranumle. Amsterdam et Utrert sont en grand Taulle de
*iT(es, et sy tardent encore à prendre Nieudam, ilz y
crieront famine, comme desjà îlz ont faiet au camp
d'AIckemar. L'on dit que l'enneniy vient as*iéger S' Guer-
truibei^, et que jà les compaîgnies sont aus environs de
NVraeghe et Bosleiluc. Sy ainssy est, Hollande sera «n
rvpiup'turcest hiver, et croi, d'autant que son Eic-ell°*est
nui'trede la rivière de Dordrect, à cause de quny il la
porra nifrest-lilr à toute heure, qu'il* n'y galgnenint pas
Irur ilespens. Plus Je m'assure que sy les compaignie&des
Willonsont une fois les clefs des t.hiins', qu'il n'en retîen-
«npss un. Le bruictest icy tout commun que povre
Twnteriï a e'iè tué en une mutinerie qui s'est faicle à S'
GttTtruiltepg ; si ainsii est, je tiens, qiioy que l'on dit du
'^ntraire {a),qHe st>n Excell^a pi;rdu en luy un bon et
fiddic serviteur. Mims' de Bernicour viius contera la
•«■bon de la mort et l'ignomiuie qu'on dit qui luy a esté
•aifie, Tontesrois je ne vous le ntunde point pour vérité,
'^hien que ceuU qui viennent de Hollande et de Bra-
dai» le disent, et que j'en ay veu niui mesnie des lettres
(lïdiCnrt/'- llHiniiser^i soUïdfU Noiic: f'ir dr litla youe ,^.
^' . 4i . 5l . 58. . De Priiicp herfl in t Itegin van Seplember de
' (frerde la Oarde Co\iiar\ mel acht VarnclHcn .Soldalm , so
* ^fincnvien ili Ouil^eii , in liri Nanriler- quartier gcsondeo. ■
\-i) itm eoHlrairt. Voyez Tom, III. p. ^53.
L
— 204 —
1S73. où le faict est particulièrement discouru. L'on dict kj
Septembre, que nos gens ont pris Vienne". L*on m'escript d'Anve»
que le Duc d*Alye y doit estre au commencement de ceste
sepmaine, et là il y trouvera les Duczde Médina etd*Ai-
scot y M de [Harst] et grand cantité de noblesse^ Les in
disent que c est pour trouver moien d'avoir de Targenc, ail-
tre que c'est pour parler d appointement. Il est certain que
le Duc d'Alve a voit receu promesse des Genevois d'afoir
huict cent mille escus , pourveu que la lettre de diange
fut acceptée en Hespaigne. Sur quoy il a receu quatre
vingtz et cincq mille escus , mais aiant les dittes lettres
esté refusez et depuis renvoiées par protest ^ il est de*
meure en blancque, tellement qu'il n'a pas un soubx. D
est îcy tout commun qu'il i a querelles entre le dict Duc €C
l'Evesque de Collongne; si ainssi est, il seroit tans decni-
ter avec luy. Le bateaus de Mons' de Beauvois ont ftict
un voiage à Tergouse , où ilz ont déchergé leurs vinei
Aucuns disent que c'est pour pourvoir à la nécessité de
l'isle^aultres disent que c'est pour avoir plus de comm^
dite d'avitailler Midelbourg par le menu, en laquelle i
n'i a plus que pour un mois de vivres. Monsigneur le
Prince a envoie Hellingk avec tous les gens qu'il inèoe
dernièrement en l'isle de Walkren ; depuis ilz sont ani*
vezjtant Anglois , Ecossois que François, quinze ceai
homes de guerre, tellement qu'il i a pour le présent sb
mille homes de guerre en l'isle de Walkren. Il a esté es
ce logis un gentilhome Anglois , parti de Londres depuis
dix jours, qui dict qu'il avoit laissé en Angleterre k
Conte de Retz, et qu'il le pensse estre là envoie pour
demander passage pour le Roi de Polloogne. Mons', tous
' Viaiieo.
spourquoy ce peult estre (>), cequî me f aict oon- iS^S.
jecturer que son voiage ne sera pas sans fruici; d'autant Srpiembr
(]ne, comme TOUS scavés, il est homme qui ne tente pas
Tolontiersun faictà l'aventure. Qui est tout ce que jevou/
paisnander, sinon, Monsîg', que la maladie qui me
délient enirore au lict, l'importunilé de mon médechin , et
te deOault de tous vivres , mais sur tout le danger auquel
jeaievoy réduit d'encouirir une vilaine lionte , pour m'es-
Irc libéralement emploie au service de Monsigneur le
Piioc^, me contraindent de vous supplier très humble-
roml et au nom de Dieu de me secourir en ceste extrême
»«casité, laquelle je puis dire estre telle que de mon
vivini je ne me suis trouvé en telle paine, et de laquelle
jv; ne me puis nullement exempter si vous ne m'atdet
prumptement; ainssi que Mons' de Bernicour, qui est
t-oujours oculaire et auquel j'ay prié de le vous faire en-
^«nilre, le vous contera particulièrement. Je vous supplie
*lonc, MoDsig', qu'il vous souvienne de quel ceur j'ajr
^ute ma vie fait service à voatre Maison , et quelle est
• occasion que me conduit en ces termes, et vous assurer
bcanmoins qu'il n'i a au monde chose tant périlleuse
oudtflBcille que je n cntreprende très volontiers pour le
*«rnce de vostre Extell" et le vostre, toutes fois que re-
qii» en serny. A unt , Monseig' , après m'estre très hum-
(0 pomrquoy ce peut ettrr. Pour le mariage du Duc d'Alea<;oa.
^ l5 wpL CbirlM IX Ccril bu Maréchal de Relz : • Vous poo-
* *CS ■Mcum' la Aeiae d'A.nglele[Te que le plus grand àtaXi que
* Aotu avons maintenaDi , «i de voir rùiiuir k beureuse fin vostre
* léfocîalioD , afin qu'elle puîsic avec plu« d'occasion et cotnme
'«Mur participer davaulage au contenlement .... des protpéritez
* In'U pUiM à Dieu dou» donocr. • Cawliuui , L L 111. 3S3.
— 206 —
iSj3f. bleraent Tecoimnandé àvostre bonne grâce, je prierty
Sqitembre. Dieu que vous , M<>nsign% Il donne heureuse et longue vie.
De Goilongne, ce 24 de septembre 1573.
■
Yostre très humble et très obéissant senrîteur,
GoiSLAIÎI DB FlERlIBS.
L'armée du Turc est apparue avec trois cens voille sur
les costes de Fouille, où te Roy d'Espaigne ha vingt mille
hommes de pied , tant Espignolz, Italiens , que lansque-
nets.
Le Marollois, qui est celluy qui vous fut envoie d*Aii-
vers lors que jVtois àZighem , ma esrrit plusieurs lettres,
par lesquelles il faict instance d'avoir traictement pour
vivre en Anvers, et de là [envoiera] toutes nouvelles ;J6
Tay remis à vostre retour; il vous plaira doncques ne
mander ce qu'il vous en semble. Je croy qu'avec peu de
chose il se contentera , parquoy il me semble qu*il serok
bon de le faire venir, tant pour en traicter avecluy coiM
aussy pour scavoir la vérité de sa menée, laquelle il dit
estre preste, atiendu que, si amsy est, elle seroit aiséeà
exécuter par le nioien du grand nombre de gens (fi
sont à présent en Tisle de Walckren.
AMonsigneur, Monsig*^
le Conte Luiiovick de Nassau*
— 107 —
LETTRE CDXLI.
G. de Schonberg au Comte Louis de Nassau. Relative à
des entreprises dans les Pa/s-Bas; ojouveUes (tverses.
V Schonberg, dont Charles IX paroil s'élrc senrî d* préférenca i SjS.
dans les négociations avec les Princes Protestants, étoit, d*après le Septembre,
têmolgnige de de Thou , « Homme de grand esprit , d*une pro-
• bité singulière, éloqueril, civil, magnifique, et officieux à Tégard
» de tout le monde, » MorérL
Monêieur. Il ne tiendra doresnavant qu'à tous aultres,
mabn dem Bocke nicht ahndie [borne] grelFt , denn îhr
Ifeabeu nîlie mehr gewisz dasjenige wasz zum duntze ge-
korett. Ihr kriget es ihn einer summa , und kriget es bar,
load akn demortl da ihr es euch wûnschen sollel, wie
<l«r Auibimann von fjeuttern dann solchs seinen Hem
VMcbder lenge berk*hteL Solte aber nuhn d«isjt:nige
^^nsL jùngsien zu Heydeiberg ihn beysein EL 6. Hern
Bruder gehandeir und resolviret worden , nicht yerseum-
lithen ihn das wergk gesatz werden , so diirlTet ihr ein
^ademial nicht widerkominen , und wirdt ein ^olch rais-
tauwen ehrwerken das viel un^lûcks darausz entstehen
^itlt; derh^dlien sein darob dasz demselbigen folge
S^>diehe: darumb will ich, niein person halben, auch
^m lioclisien, fleisigst und dinstlichsten gebetten halten.
^11 unserem sione , soviel ich abneinen kônnen , hettet
^t die halbe webh ehrobert , so ferne ihr die hewuste
'^ und citadel (i) einbekonimen kônttet. Wo das nicht
'^^elich y das denn heil versucht werde ahn dei* so mit
C>) Àpparcnmcnt AnYart ; ^pojts pu idS*
— 208 —
I
1573. bunden vermacht wirdt , welche leichtlich konnen durdi
eptembre. ' geschwelget und gestillet werden , ich Tersebe
mich ihn kurtzen noch andere reyt [re] zu lemen. Wenn
es da auch nicht mûgelich , so woltte gleidiwoll die noth
erfordern das mahn ahn der dritten das hail versuche, da
der bûrger bey nacbt aiisz- und eingehet (i). Car il faultr
faire apparoistre quelques effects die uns die oluren un A.
augen fiillen; Gott gebe gutt bier auff die hochzeitU^
Soviel E. Gn. altten botszgesellen antriit , ist ehr bereit^
und willig seine durch mich auch ahngezeigete yertro&^
tung ihn das wergk zu setzen , doch dergestalt und also :
I. Es sollen E. Gn. eine capitulation under derseB*
bigen handt und siegel aufrichten , quel traictemeot ob
fera aux capitaines et soldats qui iront par delà.
a. Oultre cela il leur fauldra envoyer présenteineiil
i4 ou 1,5 lettres d adveu , pour ne tomber en quelque
inconvénient , si les vaisseaux qui iront par delà sept-
rément, venoient à rancontrer quelques vaisseaux de
Monseigneur le Prince.
3. Ils désirent estre advertis où ils seront receux et
qui les recevra, pareillement où se debvront rendre
ceux qui s y en veulent aller par terre.
4* Or le moyen de conduire ceulx qui veulent aUer
par mer , est de s'ayder des vaisseaux que quelques pur*
ticuliers de deçà pourront équipper , ce que ne seroit
assez pour rembarquement d*ung tel nombre , et pour
ce fauldroit-il les ayder de quelques vaisseaux de ptf
delà. Pourtant ils désirent scavoir vostre intention et
résolution sur ce poinct, et seroit de besoing que les
^^.__^_^_^.^-_ - - -^
(i) ausz-und eingehet, Maestricht ; voyez p. i84.
I Deux mots omit.
- 209 —
Tiissntii queYOus vouidriez envoyer par d«çà, prinsent i573.
port en Brouage (i). S«ptembrB.
5. Hais il e§t à coter que les particuliers de par deçà,
qui feront ceste susdite depunce pour cotiduîre les lioin-
tnes de par delà (d'aultant qu'ils se désistent d'aiiltres
vuiages où il j auroit du prnuGct du tout évident) veu-
'eiii estre asseurés (par une lettre cnchetc de vosire seau
Msignéde vostre main) du retnbourclienient de leurfraiz,
selon la eapitulation dernièrement faicte avecques tous,
lorsqu'on estoît au ternies de mesnies clioses , à scavoir
•Je leur payer le doultle de ce qu'ils y auroient mis.
6. Ce faisant , les dît particuliers seront oMijrés el tenus
(•U cas qu'ils soient remboursez cotiiiiie dît est) de faire
'•^'Tir leur vaisseaux cinq ou six mois apri-s leur arrivée
pour rien et à leur propres frais et dépens.
"j. La responce de ces articles venue avecques l'assu-
niic«, ils promettent de fuire paroistre par effect ce
lu'its ont pnmiis, et ^'obligent de s'embarquer ung
fioi» a
. la
:eptH
I de la ditteasseur;.
ourveu
que ceulx qui s'y emlmrquent et ceux qui les favorisent
le soyent retartiez par eeulx qui ont puissance. ^ — Daivor
Ihaho sieb gar niclil besnrgen durlf, es wollte sicli den
Hîmmel und Erden verkeren.
Derhalben zum hoclisien von nothen mibr milt eJnem
eigeoen fleisjfjen currier aile obstebendc expéditions bey
Ughund nacbt athter uhn den boff, wo der Konig sein
wirJt, zuzuscbieken; den die leutle sein flugs ihn der abr-
l>e>U, und wen sie lange mitt ihrem abzielien zaudern
und verweilen woltten, so nùîcbte es alk-rley gedanckcn
(•>
Port de mer de la SaintoDge.
k.
— 210 —
nb-^i. gebareti, auch woH dîeleutte selbervor den kopfFstossèn.
Septembre. Icli knn mich auch niclit gnugsani verwundcrn das Ton
E. G. rch kcin schreiben , vermoge unser zu Frangkfbrt
gehabter abrede, bekommen; bitt derhalben nocfamils
die bewuste sachen mit trewenfleisz und ernst zu fôitlern
und zu treiben, und mich derselben zustandt zu yersten-
digen.
Zu Ewem kleynodiën habe ich einen gutten kaufhiin
gefunden , aber soviel ist nicht mogelich gewesen beydes
Koniges von Navarre Cantzler zu erhahten, das ehr sie
£. G. diener batte wollen folgen lasscn , ohne ahnges6
hen das wir ihm ligende grundt und boden, auch rentes
sur la ville darvor einzusetzen ahngebolten.
So E. G. wajz sie noch von Perlen und Edelgesteînen,
so was stailich, ahn den hoff mihr zuschicken wiH,so
will der Konigh zu Polen einen kaufman geben. Ihre
Maj* haben sich auch kegen mihr vernemen lassen wenn
etwas auszbûndiges ahn dem silbergeschir und tapisse-
rien, sie woltten auch mitt E. G. darnmb handien.
Es verlanget meineh Hern gahr sehr das vrir [kennen*]
bescheidt von Graff Johan, E. G. Bruder, bekommen,
waschrguttestnitt dem Bisschoff von Coin (i) ihn der
bewuslen sachen verrichl : konnet ibr ihn Eweren Ertt*
feinde mit unserm gelde abstricken, so soll euch uDser
beuttel aufstehen. Ich soitte E. G. shir* allen bejden
einen kleinen (iltz geben, das ibr nicht fleisiger ihni her*
ein schreiben seidt. On se contente fort de la ditigeiK*
de Monsr de Lumbrez, sinon que ses lettres demeurent
tousjours trois sepmaines avant qu*ils arrivent à Mets,
(i) GW/i. Voyez p. 193, 195.
' konocn. * tdiier.
mis ceftameinent ils servent înTiniment à maintenir 4è» rS^^
volontés; pourtant je le prie «le vouloir continuer de Scpleoi^
mieulxen niieiilx. le ne liiy escris point presmlcment ,
m'asseurant que vous tuy ferez part du contenu de la
■voslre, latjuelle je vous sujiplie pour l'honneur de Dieu
de vouloir jetier au teu. Or veu que je suis présentement
A la court , Hons' de Luiiibres peult liien adresser ses lel-
tJ*«S tout droiel à moy. Le Seigneur Fregouse est en Ita-
1b^. Die vun Geiiua slelien sîch aU woltten fronime leutte
n«asz ihnen werdtrn ^i). Es steliet , Gott lub, ihn dissen
l^mlen ahn allen orilen fridtsara zuw. Ihn Langedoc-
<2uenhahen sie das padCealion*^dict noch nidit alinge-
"•omnien, nenien abt*r doch nichts letlithes kegeu einan-
*ï«Tf«r. Ihre gesandien und deputirten wtrden zu Fon-
*-^inebleau gehoreit werden, da ilzder Konig ist, Veihoffe
^^«tl wirdt aile <Knge zu einem glûckseligen ende schic-
*^ïn, Amen. Où est Vendroici , qu'après vous avoir
^v^pplié de itic faire promptement et particulièrement res-
t^onceà touts les points contenus en ma lettre, je vous bai-
*^rjy très humblement les muins et à Messieurs vos frères
{Pareillement, priant le Créateur, Monsieur, qu'il luy
{i} fr.i nus i. ,1-enlen. Il y
*^i*ies , ilurinl IcaqurU on a-oi
repriu!
rik'cmmcnt des iroables à
k toute inlen'^ntion Ë*pa-
vocant , nobilium familiàs
norlo ijuid esl ortuiD di^sîdîi ; quoi) rum ronarrclar rompnneee
Dut ile.Sna* f]is|iiinus , i|iii forte tune Turl in
IMiïmuqi <ritic diKrinuui , lueriinlquc aliquol
•OleHecri. Cenuenici bac re lolucrunl tiulari
are vdie iil Hispani conilitiiant se arbilroa
<|UM ia ipsorum Republica oriuntur. > Longuet, Ep. secr. I,
mioislris
— 212 —
i573. plaise tous donner en parfaicte santé , ce queTOStre cuenr
sptembre. désire. De Paris, ce 29 de septembre iSyZ.
Yostre plus humble amy et très afTectionnë
serviteur à tout jamais ,
CaSPAR de ScHOiNBER[cfl.].
A Monsieur , Monsieur le Conte
Ludowicq de Nassau et Catzenelenbogen.
En son abaence à Mons*^ le Conte Jehan.
Citû> Za selbst eignen hândenn.
* LETTRE CDXLII.
Le Prince cT Oronge aux Comtes Jean y Louis y et Henri di
Nassau. Mort de Tseraerts ; éïège (TAlkmaer; rcqtùti
au Roi,
Messieurs mes frères. Je vous ay dernièrement escript
le XIII jour du mois passé ( i) , espérant quaurez receu mes
lettres et par icelles veu tout Testât des affaires de pard^
çà jusques alors. Et depuis il ne m'est venu aucune lettre
vostre, ce qui me tient en peyne pour le continuel désir
où je suis d^entendre nouvelles tant de vostre bonne dis-
position et celle de Madame ma mère, Madame ma soeur,
et de tout la bonne compaignie, que des affaires de pa^
delà^ pour, selon voz bonsadvis, tant mieux pouvoir (1res*
ser mes actions ic^ où les affaires , selon le temps présent,
sont, grâces à Dieu, en assez bon estât, et s'en iroyent saos
(1) xiiiy. du mois p. Voyez la LetU« 4^9*
— 213 —
«Milite tOBJon PS méliorant, si je fusse quelque pen se-
couru et soiilizliiigé de lani de peines et travaulx qu'il '
IIM* convient porter loul seul (i) , perdant icy niesmes de
fois à aultre ceulx dont je pense tirer service et auxquels
je me poiirrnys aucunement reposer; ninsi que depuis
peu de temps est tidvenu en U personne du S' Hierosme
«ïe Tseraeris, lequel , pour tant inieulx asseurer ma ville
«le S"GeertniydenlM'rgti,j'avoîs commis au Gouvernement
d'icelle, maif ce a este a son ^rand malheur, d'aultant
que le X' jour après son entrée en la ditte ville, qui estoît
ïe ïv jour du mois passé, s'estant illerq entre quelques
solda ti eslevé certaine commotion, poussez d'une furie
plus que brutale, l'ont fort miséntblenient tué, â mon-
*»•« grand regret, pour y avoir perdu ung gentilhomme
«J'lionneuretËdêlserTiteur(a), quny que plusieurs, ou par
ciiTieou par pure ignorance, taschent à le hiasmeret luy
Ostertoute bonne renommée; mais je vous puis asseurer
lue ses déporlemens m'ont de tout temps assez monstre
•e contraire. Depuis je vojs' pourvoyant aux affaires de
U ditte ville le plus qu'il m'est possible, estant la foitifii-
Caiion quasi du tout achevé, et ceuls île dedans bien déli-
bères d'y attendre l'ennemy, si avant qu'il venottà les ten-
ler, dont je ne puis encoires scavoir aucune certitude,
ï»ïen que à Breda et es environs il a force gens. Le princi-
pal camp est encoires devant la ville dWIckmaer, à la-
9*<elle l'ennemy , après l'avoir battu bien furieusement, a
dnnné en trois endroits l'assauh le xviii* jour du mois
573-.
Jl) mil. VoyM p. 197.
(t)JUèl tervileur. Voyez p,ao3.
— 214 —
i5y3. passé , et y fust reçu de si bonne sorte qu*après avoir duré
Octobre. Tassault Tespace de trois à quatre heures, il a esté con-
strainct de s'en retirer , laissant pour gafge bien mill
hommes (i), la plus part Espaignolz riaturelz , sur la place
morts y sans tous les bleschez qui montent , à ce que Ton
me mande , en plus grand nombre. Il a depuis encoires
battu et se prépare à nouvel assauit^ mais le soldat ny a
voulu mordre , et selon les ad vis qui me viennent de
tous costez , il est présentement pour se retirer et quicter la
ville, s*il avoit moyen de désengaiger son artillerie, la-
quelle estant assise en lieu bas et aquatycque, est telle-
ment par ces continuels pluyes enfoncée qu'il semble n'y
avoir moyen de la pouvoir retirer; le temps nous fera
veoir le succès. Toutes les aultres villes de Waterlandt
sont aussi fort bien animées , et je faiz icy équipper quel-
ques bateaulx pour leur secours, d'aultant que Tennemyi
ayant faict passer aucunes navires siennes , a bien pense
s'emparer de la Zuyderzee,n]aisa tellement par lesnostres
esté rembarré, que j'espère il n'y fera aultre effort. Or de
vous faire îcy grande déduction du besoing qu'avons d'cs-
tre secourruz par quelque voye que ce soit , je le tiens
superflux, d'aultant que par vous-mesmes le pouvez asseï
considérer; seulement vous prieray que, s'il y at moyen
de mectre en exécution aucune des entreprises que scatei
et dont vous [ay] escript par mes dernières, qu'il se face le
plus brief qu'il sera possible, et mesmes pendant que
l'ennemy est encores empesché aleurs' : aussy seray ire*
(i) mill hommes. Les assiégés ne perdirent que i3 bourgeois ^
a/) soldats.
' ailieuis*
— 215 -
abe d*aToir plus souirent de voz nouvellez, et mesmes des iSfjZ.
affaires de pardeià, et si l'argent qui devoit venir de Octobre.
France est à la main, ensamble les termes de la négotia-
tiondu Seigneur de Lunibres. Suyvant que je vousescrip-
îis par mes dittes dernières que je feroys en brieff pu-
blier certain escript (i) addressant au Roy, je vous en ay
bien voulu envoyer quelques exemplaires cy-joincls, par
lecontenu desquelles vous pourrez veoirnost^'e intention.
Je Yous prie le communiquer aux Seigneurs dapardelà,
afin que tant mieulx ilz puissent cognoistre Téquité et
justice de nostre cause, pendant que je le faiz icy trans-
later en latyn; lequel achevé, je vous en envoyeray
aussy quelques doubles , comme aussy d*ung aultre
^^cript ^2) addressé aux Estats du Pays-Bas, lequel s'im-
prime présentement. J'eusse bien voulu le faire translater
^n AUeman , si avant que nous eussions eu quelq*ung à
<^ela propice*. Je vous prie me mander de quel goust il se
^^ouvera par delà ; aussy vous prie me mander le plus-
^^ist que vous pourrez, s'il y aurra moyen de mectre en
I>Tief aucune de voz entreprinses en effect , afin que selon
Oiela je me puisse régler, et retenir ou casser partie de mes
Cens de guerre. Et me recommandant sur ce très affec-
^ueuseraent en voz bonnes grâces, je supplîeray Dieu vous
donner, Messieurs mes frères, en parfaicte sancté , heu-
(1) certain escript. Voyez p. 19$.
(2} auftre escript. Cet écrit en forme de Lettre , datée de Delft le
^ a sept. [Bor^ 469 — 464) , et envoyée par les Etals de Hollande
*^x Etats-Généraux , étoit une exhortation à ceux-ci de ne plot
^'^coter les efforts da Duc d'Albe en lui accordant des subaîdts.
' propre*
— 21G —
iSy'i. reuse et longue vie. Escript àDelft , se second jour cTocto*
Octobre, bre iSyi.
Vostre' bien bon frère à vous faire service,
Guillaume db Nassau.
A Messieurs , Messieurs les Contes
Jebao, Louys et Henry de Nassau ^
mes bien bons frères ,
à Dillenbercfa.
LETTRE CDXLIII.
La Huguerye au Comte Louis de Nassau. Il Vexhorte
à avoir soin de sa personne.
*^* En 1 588 la Huguerye étoit Conseiller principal da Da<
Jean-Casimir. Mémoires de DupL Mornay , I. 8a8.
Monseigneur. Ayant receu présentement une lettre
du S*" de Cormont le jeune, de telle importance pour
vostre regard que vous congnoistrés , je n'ay osé tarder
à la vous envoyer, afBn que , selon Tadvertissement des
gens de bien et qui vous sont très dévotz et affectionnez,
il vous plaise avoir ung soing extraordinaire de vostre
personne y laquelle je supplie ce bon Dieu qull veuille
conserver pour Son service , et vous donner , Monsô-
* Vostre — service. Autographe.
— 217 —
f
gneur , en perfaicte santé , très heureuse et très longue vie. 1 573.
A Siegen , ce xx'jour d'octobre iSjS. Oclobre^
Yostre très humble et très obéissant serviteur,
La Hdgu£ry£.
A Monseigneur , Monseigneur
le G>nte Loys de Nassau.
^•^
t LETTRE CDXLIV.
Les Comtes Jean , Louis , et Henri de Nassau au Prince
(T Orange, Affaires (V Allemagne en rapport avec ceU
les des Pays-Bas.
*^ Cette Lettre, dont malheureusement plusieurs passages
>>*ont pu être déchiffrés , est relative à des affaires très importan-
ces ; d*abord à des entreprises sur Bergen op Zoom et Groningue ;
puis à une Ligue ( Graveneintffunff} qui , surtout aussi par les soins
<i«s Comtes de Nassau , s*étoit formée ; à ce qu'il paroit , moins
exclusivement en faveur des Pays-Bas, que contre la Maison
d'Autriche en général. Non seulement des Electeurs , Princes , et
Villes d'Allemagne , mais aussi les Rois de France et de Pologne ,
et surtout les Dissidents Polonois sembloient y vouloir prendre part.
Dathenux venoit d'arriver auprès du Prince. Ce prédicateur
réformé , en s'élevant plus tard avec impétuosité contre toute tolé-
rance envers le Papisme , et en s'opposant à toute négociation
avec le Duc d'Anjou, traversa les desseins du Prinre d'Orange,
eicita le roéconteniement des Catholiques, dont il semble avoir
méconnu les droits , hâta la défection des Provinces Wallonnes ,
eC nérila , sous quelques rapports , plusieurs des reproches qu'on
lai a prodigués. Néanmoins on n'aurait pas dû parler de Ini ,
^ 220 —
1573. Wie es dîeser ortt mîtt unsz une! allen sachen geschaf-
Oclobre. fen , das werden E. G. , unsers verhoffens, seithero ausz
unsern schrelben \on dem Bottelierer iind DatenOy
haben verstanden.
Das E. G. wir so langsnm schreiben , geschîclit iîur-
wahr nicbt ausz vergesz oder unachtsamkeit, sondera
vonwegen vieles verreysens und manchfâltigergeschefft,
der zuversicht und hofnung E. G. und die betrangtcn
armen Niederliinde sollen desz mit der zeit nicht allein
gemasz beGnden , sondern solche mùhe solle, geliebt's
Gott, dem algenieinen Vatterlandt zu nùtzs und from-
men gereicben, darzu der Almechlige Seine gnadeund
segen wolle verleyben.
Die schwere last, sorg, mùhe, arbeit , und gefalir, so
E. G. biszhero auf sich liegen gehatt und noch habeo,
konnen wir und diejenige so von den sachen etwas wi»-
zen , etiirher maszeu erachten , ist aber sonsten geirisir
lich unglaublich ; dieweil aber dieser handel nicht mcfi-
schen , sondern Gottes werck und sach ist , darzu E. G.
sich nicht gedrungen, sondern Golt der Almechtige
darzu beruffen und als mit den haren herbey gezogen
hat, E. G. auch im werck und mit der that Gottes hilff
gnade , und wunder scheinbarlich be6nden , so haben E.
G. und wir aile Ime erstlich hochlich zu dancken, und
volgents Seiner vetterlichen hûiffe , beystandts , schiitt,
und schirms zu erfrewen und getrbsten , unangeseben
wie beschwerlich und geferlich sich auch die sacheoft
ahnlaszenn.
Den verlust mit Seras haben wir gantz ungem vcmoia-
mcn ^ dieweil aber ohne den willen Gottes nichts, J»
ailes den Seinen zum besten geschicht , muesxen od^
wïp in «lenie uiid ainlf rm aiich dsmit zufrirfen srin. iSyîî.
Cott ()er Herr Lan bnlt aiult^ci^ t'rwecken , oiler sonst mit- Ociobre.
tfl schiekrn clarauf wir niclit gt^Jcncken , uît' wir diin
liinbero , GoU lob , vieirRltig erfareii.
Was^seil lient E. G. sclireiliens sicli auijctriigi'ii , wiu t's
io Sanrt-GiTtnnlenbt-rgk gcschîitfi-n, ob des Herzogen
"won Alba votrk vae AIckiiiar ab^r'zn^en , item, ult er
alin s«n«i Bchiefleii nherniuls s/;haden gelifttcn , uiid
«Jnien Ton Anib»terdatn soviel Crucbtt genommen wie
Siiierauszen g<^-sagt wirdt , liiinVu wir in kurtzi'n vin £. G.
Xrricbtet lu wcrden ; dan obwol wir leglichs bien und
-winler umb zcittung und particidariieten von buhen- und
xiiedrrn •ilandls persnnen , so E. G. und der gantzen sa-
«lien vfol (îcwogcn , und suh'iiI von dtn l)a[)stiM'hen aïs
ETan^lischen .leint , alingelnngt wurdcn , so schreiben
■neine bruedtrr und irb dodi kein« zcittun^e viiii uns, «s
sejrdan daa die viin E. G. oder dersutben dhlener kom*
"Wi; dww«^cn dan, vieler uhrsachen halben, niilz und
gult were , wic da E. L. die vcrordnung ibun konten ,
<Im uns allerbandt particuiarîteten zugesdiriel>eu wûr-
E. G. Diogen's gevrisztich glaiilien und linlien wir al(«
<Ian Aliii(x:btigen darund) zii dancken, das E. G. und die
ganizc tach je letigerje mehr gi>rider und beyfals bckoni-
itH^ uni] mehr dan sie glaub^n konnen ; boffe sie sol-
Wï ia kurtzpn, gebebt's Guti, mil der tbatl befinden;
dan lien ieulben begînnen nbuninelir die augen und herl-
iMi etiidier maszen aulzugeheii , und des gcgendieiU an-
H-lilegr und unlrew bekant zu werden, daviiu ich aber
dtsmals, kiirtze der.zeitt halben, nicht schreiben kan.
Soviel dea secours und bewuste entrepriuse betrîfi.
~ 222 —
^673. werden E. G. nhumehr von der beksnnten persohn alleu
Octobre, bericht liaben entfangen , nemlich Dateno,
Wir seint resolvirt abbalt das geld , danif man aile
slundt alhie hoffen und demselbigen alberek arach leut
und wagen entgegen geschickt , nhur ahnkunipt,da8 so
balt zur sachen mit GroTiningen soi! getlian, gewisstt
tag uud walstadt bestinimt, und das geld gespiell wer
den y und wirdt mit bruder der nach sokhen
ahn die ortte eîn zeitlangk sich begeben, und luror
nothwendige yersehung und bestellung thun, wie£.G.
hienron, ob Gott will, die obgemelte persohn nfiunfhr
genurksam wirdt berichtet haben. begertdis
uff dert niogen. [Phil] so E. G. hierzwisches
und nach der ahnge^eigten ahnkunfc sobak vol
ssen gpmacht werden, verschafït^ und darzu 11 haufiter,
damit eins das ander im fall der noth verseben konotc,
geordnet , und denen die ziffer so wir brauchen todi
mit milgeteilt wiirden , damit raan, wan's vonnolhen,
zuschreiben kônne meinungist, dif» schlach-
ordnung sol! man uff Bergen op Zoom leichtlich konnen
von Scholbicli* , welchesein insel ist, bringen.
Wir haben ans Franzôsischen sch^eiben(I),dasdasb^
wust geld auf diszmal ailes mit einander ahn eiieindic-
ken pfenningen mier [testgu'] erlegt werden, seint dfriiil-
ben aile stnnde ferner zeilung gewertig. Wir wolb»
nachdenckens haben, ob irgents auff fr.* mûntiDOf''
daran etwas weiters zu erhalten und zu gewinnen. EG*
wollen hierinnen auch beraihen sein.
(i) Fr, schrèiben. Voyez la LeitV'e 44i*
• 5Mioawen (?). * «irut (?). ' fnwii*««ffcf.
— 223 -
Von zeittungen weisz E. G. ich nichts sonderllchs zu i5y3,
schreiben , dan das dem Herzogen von Alba, den 6 und y Octobre.
ku/usy fùnftzehen wagen, so mit pulver geladen , nicht
weîtli Ton Speyr im rauch ghen himniel geschicket wor-
den (i). Es seint vorgestern noch etiiche und dreisig
thonnen zu Franckfurt nnkommen , seint zwischen vresen
etiich mahl ahngesprengt worden , ist aber nicht gelun-
gen; hoffe es solle denselben nicht beszer als den andern
ergehen. Wer es gethau und warumb es geschehen ,
haben E. G. hierneben zu seben.
ist gestern zue ghen gezogen
lest ihme die sach , Gott lob , nhuniehr ernstlich ahngele-
gen sein , wiewol es fûrwabr , bis nian*s so fern bracht ,
Yiele mûhe genomnien. Der Almechtige wolle ferner
gnade verleihen.
Bej deni Herzog von Sachsen und ist
[wjillens ^ nicht allein E* G. und sachen zu solli-
citiren, sondern auch die élection eines Bomiscben Ko-
oigs , welche der Keyser gern auf seiner sohne einen
biingen wollte , zu hindern. Es ist derenthalben ein zeit-
(ly geschicket worden, « De Hertog van Alba lieeft eenige wa- '
> gens met Soooo pond buspoeder geladen uil Duyl&land onlbo-
» deo , dewelke gekomen synde door des Paisgraven land , so heeft
• Hertog Hans Casimîrus die metten Piince van Orangien en
• Grave Lodewyk in verbond was) 't selve buskriiil op een beide
> doeo ontladen , en met een lopende vyer met eîgender hand ver-
• br%od • . . Hy hcefl bekent *t sebe s} n werk te we&en door een
*geschrift gegeven binnen Heidelberg , den la oct. . . . om te
• beletlen meerder bloedstor linge van vêle onnoesie menschen. »
^,472^> Cétoit apparemment l'Empereur qui avoit fait au Duc
cet envoi : « Imperator mittit Albano magnam vim pulverîs tor-
• ■tntarii. » Longuet , EpisU secr. L 196»
• 224 —
i573. langk hefftig practiciret une] derhalben auch hartauff
Octobre, ein Reiclistag gedrungen wordcn. Wir haben aber, Gott
lob, dermaszen, niithûlf fies Almecbtigen, darinnen geu^
beiiet und bien und wieder underbauung gethan , dts
verhoffenilich deren keines so balt ein vortgangk gewin-
nen soll.
zeuget diesen morgen Kcilln dcr hofr
nung die sachen , vermitlelst Gcitlicber gnaden , dahien
zu handien das er sich nicht allcin voni Heraog von Albt
absondern, sondern aucli in ehestaiid begeben, Chur-
fùrst bleiben, und zu unserer religion thun wolle(i); wie
dan davon E. G. von der oft ahngeregien persohn Te^
hofTeutlich werden haben vernommen. Es laszen sich
die sachen gleichwol seitzam alinsehen , wan man aber
die unibstende und gelegenheit ahnsihet, seint sie sofjU
unmoglic'h nicht zu arhten. Der Almecbtige ist zu biuea
das Ejt gnadeund segen wolle verleihen.
Es lest sich, Gott lob, unsere Graveneinigung pr
wohi ahn ; dan nachdem wir in den vorigen durchzûgtn
unsz alhie nicht haben laszen abschrecken , hat es bies
und wieder nicht gering nachdencken verursacht, uw
der sachen ein soich ahnsehen bracht das seithero nidit
allein etliche GrafTen , sondern auch Chur- und FûrsteOi
beneben etiichen Stàdten und Edeleuthen , ja auch iff
Kôuig in Franckreich und der Bruder, konig von PoknOi
und sonderlich die religionsverwante in Pollen derwege»
mit unsz in handiung seint. //* sunnna^ wo wir das glûck
nicht selber inuthwillig ausschiagen und gar blindt son
(i) thun tumlle. L'Electeur de Cologne , qui en i577 épottU
une Comtesse d'Aremberg (Tom. 111. p. 44^) , n'accomplit p» !«
autres parties^de ce triple projet.
225 .
sagen pflegt, ûber iS^S.
gebe das wir unsz Oclobre.
woUen, so konnen wir, wîe mar
Gott nithl klagen. Der Almechli
dnzelben nhur recbt gebrauchen.
heit sicb wol mid thut in warheit TÎel ; wir
hiben aber biszweilen den schaumhedt abtbun , und gar
Teutïcli reden, und bien und wieder groh seyn mueazen,
nie es dan noch nlcht lan^ das mit Kayserttclien ge-
landten von E. G. und der algemeinen sachea rundt ist
|er«dt worden.
Nacb und [anjkutift, werden
E.G. , gelltbt's Golt, ollerley vernebmen. Eilc halben ,
lan E. G. ich diszmals ferner nicht schrcîben.
Wir 5«îndt nhun ettichmal gewamet worden sus
dat mao sîcb fur Otto Plato soll hueten ; wiewo) îcb's
nhun nicht wol glauben kan , so ists doch auch nicht m
ferechteo.
ist willig und urbietig, ja bat ein verlan-
{nu und laslen dazu dasz er mît bruder moge mit
"Oftufben, und sonderlich den bandelin Fiiszland (rei-
beobelffen, wan nhur da* uriaub von seînem meister zu
ohaltea ; und ist man deszbalben in bandlung.
Wan E. G. reysiger knechte bedCirffen, begert Erich
"iedeninib za K G. Es kommen teglicbs viel guter leu-
u>e Ton bauptieuthen und allerley bevelchsieuthen , auvb
•ttnsten Deutschen und Welschen Kriegsleulben, beg^ren
•ottcbrifflen ahn E. G. Bill derhaiben E. G. woUen uns
*es wir hieiînnen zu erbalien, laszen wiszen.
begert meiner, kan aber nicht wiszen war-
*Uiib, halte es aber mehr vor ein gutt dan ein bosz zei-
Nacbdem wir auch oftmals ahngelangt werden was
— 226 —
1 573. fiir condiiiones pacis fùrzuscblagen , so kônien E. G^ <^
Octobre, derselben hierinnen irgend etwas bedenklîchs TorEdlei
^ùrde , unsz desselben verstendigen y uns darnach habea
zu richten.
£. G. haben als derselbigen gehorsame thiener uns nie
allen trewen altzeit bereitt und wilUg , uqd tbu hkflri^
demselbenin Seinen gnedigen schùtzund schiraiiiniiww
schung aller glûckseligen wolfarth , beyden. DaUun Dit
lenbergk, am a2»«» Octobris A" i573.
* liETTRE CDXLV.
Le Prince ft Orange aux Comtes Jean , Louis ^ et Henri de
Nassau. Lei^ée du siège cTAlkmaer; victoire nawds aar
le Zuiderzee ; entreprise projetée sur Grùningue*
*'^* Peu de temps avant la date de cette Lettre le Prince Ml
devenu membre de l'Eglise Réformée des Pays-Bas. Le aB wUivt
Bartholdus Wilhelmi , Ministre du St. Evangile résidant à Dar-
drecht , écrit à TEglbè de Londres : « Broeders , ick en bebfaaU.
» L. niet konnen verbergen die genade die ons Godt bemcsen btcft
» dat die Prince van Oranjen onse Godtsalige Stadtbondcr htm
» tôt der geroeinte begeeven , faet brood des Heeren flMtter fe-
» meinte gebrooken , en bem de discipline onderworpen Mk,
» betwelke niet klein te agten en is. » Génies, Scrm. jttttif.h%
a88. Apparemment il avoit difîéré cette profession p«blM|iit, afi
de ménager les Princes Luthériens et surtout aussi l'Emperear.
Le siège d'Alkmaer fut levé le 8 octobre. Le 11 un coabil
naval eut lieu sur le Zuiderzee: la flotte du Duc d*Albe fut eoflh
plètement défaite et le Comte de Bossu fait prisonnier , après avoir
vailkoMncnt oombatta.
Messieurs mes frères. L'arrivée de Monsieur Datheniis iS^S.
*n ce Jieu, qui estoit le 28* jour de ce mois , m'a esie Ociobre
d'aultant plus agréable pour avoir eu ce bien d'entendre
de luy au vray vostre bonne disposition, ensamble de
Madame ma mère et de toute la famille, aussi pour avoir
ouy le discours si particulier que Je vive voix il m'a faici
des affaires de pardelà et de tout ce que s'y passe, par
dessus ce que par vos ilerniiTes des 4' et 5' jours de ce
nesmes mois j'en nvois apprins. Une cbose m'a quelque
peu estonné, c'est qu'au temps du parlement du dit D'A-
ibeaus avecq vous, n'aviez enroires receo mes lettres du
tecond jour (i) du présent , et depuis je vous ay encoires
escript le 1 1* ensuyvant , et veuU espérer qu'aurés pré-
lentement reueu l'une et l'autre despesche, « veu par icel-
les en quels termes nous estions jusques alors, et la
grlce quîl a pieu au S' nostre Dieu nous faire, tant au
r^ard df la retraicte des ennemis de la ville d'Ak'kmaer,
qu'en la prinse du Conte de Bossu. Or laissant d'en réité-
rer icy aucune cbose, je vous diray que, comme je loue
et prise grandement vostre sollicitude et bonne vigilance
par laquelle ne cessez de travailler pour advancber la
caus? commune, ainsi ne vous puis celer l'entrepHnse sur
Graningen, comme l 'avez projectée, me samblediflicile et
dangereuse, voire quasi impossible, car vous n'y pourez
Tenir «i avant avec telles forces, sans que ceulx de fîru-
lûngeD en soyent advertiz ; et de donner l'escalade et faire
pontons devant la ville bien flancquée, ayant bons fossex,
euantz pourveue de bons hurqueljuziers , p<«ivez facille-
tuent entendre quelle chose vous effectuerez , si ce n'est
(i) teeomJ jour, Voy tt ÏM hBtm ii^.
— 228 —
i5yZ, qu ayez bonne correspondence par dedans , dont toutes-
Ociobre. fois D*Athenusn'a rien entendu. Quant aux batteaux pour
ayder à la dilte entreprise, ne vous scauroy assécurer
chose quelconque, non seulement à cause delà gelléquon
attend journellement et Tincertitude du vent, mais aiisii
que les limites de la Frize à Tentour de er Diep
Groninge [dividu] et qu il leurs sont muniz et gardez par
plusieurs , lesquelles pouroyent empescher, voire bat-
tre et défaire ceulx qui passeroyentde soldalzpar leGroe-
ninger-Diep par petits bateaux , dont pourroit sortir une
grande diminution de nostre réputation. Semblablemeot
la surprince de Delfsiel sambleroit difGcile, d*autaiit
que le lieu est naturellement et par artifice bien fort , et
davantaige médiocrement muni de bons soldats, si tous
navez artillerie de baterie. Mais on pourroit facilleineDt,
saulff mellieur advis , sans perte du temps et des gens,
surprendre une ville joindant* de Delfsiel, nommée Ferw-
sum% où on logeroit les soldatz commodément, et auroit-
on illec le mesme moyen de oster les vivres à renncmi
quon peut avoir à Delfsiel, d'autant qu'il y at fort boa
port. Si vous estimez cecy estre expédient^ je prie qu il
soit faict le plustost qu'il sera possible, vous asseuraot
que ne faudray, si la sayson le permect, de vous envoyer
illec quelques bateaux bien muniz, tant pour le secoursde
ceulx qui seront à la dicte ville, que pour garder lespas-
saiges. Touchant l'afTaire de il me con*
tente assez bien ; je prie Dieu vous donner grâce de la
pouvoir heureusement exécuter. Quant à [l'argent] venant
de France , encoires que je m'asseure bien qu'il pourroit
pardelà utilement estre employé, ci est-ce que pour aflai-
' Groninfrrr-, ou Hunse-, ou SoUkaniper-Diep. ' près. ^ Fai
res ut^entes je désire bien fort que par la voye de dremen ijyi.
Rie puisse estre envoyé la somme de vingt et cincq mil Octolire.
«cuz le plus tost et seurement que faire ce pourra , dési-
rant aussi entendre le siiccirs des affaires qui sont en train,
dont D'Athenus m'a faict quelque ouverture. Quant aux
nouTCltH de pardeçà, l'ennemy, comme par mes précé-
dentes jevuus ay escript, s'estant retiré avecq grand honle
tTAlimaer, et ayant depuis encoires eu telle escorne' sur
' la Zuyder7*e, aGn qu'il ne samble point qu'il ne face rien,
a mis toutes ces forces à la Haye, tant pour retirer noz
1 forces qu'avons envoyé en Zeelande et Waterlandt , que
pour gaster le plat pays pardeçà^ cependant ne cessons
T de donner ordres tout, tant que fnire se peult. Je ne
veulx aussi obmecire à respondre sommièrement à quel-
^ ques poinciz de voz lettres et tous prier de ma part vou-
loir saluer ' qu'aussi vouloir remercier très affec-
I tionnementdu grand bien qu'il luya pieu nous ri>ire,incc-
i lant le feu aux poudres (i) qu'on menoit à noz ennemis;
il c« que non scullement moy , mais aussi tout le pays , lujr
tvnons à obligation pour le déservir par tous moîens pos-
I sibles. Quant a la poursuite que faict et les [voledleurs]
pour avoir la paît , je le trouverois fort bon , mais je y
voys petite apparence. Si à l'endroit il servira
grandement à noz affaires au regard de la ratif6caiion de»
estatz de Hollande pour les vingt trois niîll llorins presiez
par ; nous sommes après pouj- l'ob-
C«nir. Si les dessins des niaréclianli de France peuvent
râiiûr à bonne fin , je seray bien aise. Je ne puis si non
(») powAvf. Vojeip, aa3.
— 230 —
iSy'i. louer et priser gratidement toz bonnes diligences ei^auMÎ
Octobre, remercier Dieu de ce que la Ligue (i) des Contes et Villes
est en si bon train. Et touchant que vous me demander
si pourrez descou^rir ces entreprinses à , je
le remeià vostre discrétion. Il me plaist fort que. tous
avez si librement et particulièrement traictë ayecq les
Députez de TEmpereur et du • £t£Bdiaiit
ainsi fin à ceste , je tous présenteray mes très affedueiUes
recommandations en vostres bonnes grâces, et supplieray
Dieu TOUS donner, Messieurs mes frères, en par£gicte-
santé , heureuse et longue vie. Escriptà Delft , oe demie^^
jour d'octobre 1673.
Vostre bien bon frère à vous faire service,
Guillaume de Nassau.
' Je TOUS prie voloir présenter mes humblesre-
commendations à Madame ma mère. Madame
ma soeur , ensemble à tous mes aultres soeurs et
beau-frères , avecque toute la compaignie.
A Messieurs , Messieurs les Contes
Jeban , Louys et Henry de Nassau ,
mes bien bons frères.
Dillenberch.
• Le 3 noY. le Prince , dans un billet autograpbe daté de Deft A '
écrit au Comte Louis : a Le ministre Calabart m'ast fort reif 0^
M vous voioir escripre ung mot affin qu'il vous plaise luy maiK'^
u quelque responce absolute louchant Taffaire dont par trois ou
(i) Ligue, Voyez p. 224.
' Aiinéa mutof^ntphe.
L
» jammaii povoir SToir «os mot iSy?*
■ dereapoBce. Je vous aâseur qu'il est ea gran paine e
. c^omme se gouveroer ; parquoy vojs prie luy voloir mandar vos-
• Ire inteatioo, •
* LETTRE CDXLVI.
'rince d'Orange au Comte Louis de Natsau, Prise de
St. Aldegonde par les Espagnols.
' A. la levée du siège d'Alkmaer succËda , le 3o ocl. , l'inves-
Mfit de Lride; et la prise de Mnriii\ n celle tlu Comte de
i De Prince was seer droevig oui syn gevankeniiie eu
* schrecf aan Sorto;^ dal hy <Ien Graie van Bossu en den geiange-
~ aen toi Hoorn sulk Iraclemenl soude doen ab liy soude vcrboren
" «bl de Heere vaD Aldegonde gednen werde , sulks dat hier door
V detc bcter nerd g(!lrBCleert .ils by inogelyk anders soude geweeil
"■ bebben , door den gralen haet die de SpaDgiacrdcn hem toedroe-
^— ■ (tii. • Bor , 47a''. Vigllus écril ; « Aldcgunda est apud Princî-
^ pem ejus auctorllalis ut omnia pêne ex ejus consilio facial : cre-
^^ dilanfue author esie multoruni famosorum llbellorum qui
^^ proiïmïs annis contra Ducem promulgati sunt , lionio seclis
^•^ haeresibnsque lotus immersus. u £p. ad Ha/iperum , p. 778, —
-^C_^ position du Prince redevenoil ci'illque. • De Spanglaerdcn ,
^^ den liage en de Schanse op Maesland&e-tluise inbebbende , heb*
^^ beo hen aUo voort verspreid lot voor de poorlcn van Delft ,
^^ Rollcrdam , en Schiedam , sulks dat die Sleden genoegsaem van
^ den andercn gcsiolen naren , en men van de ecne Slad toile
> tsdcre niet en konde komeu dan met seer groot perykcl. > Bor ,
Monsieur mon frère. Depuis <[ue je vous uy escript ile-
ikDt-hier, il est advenu que les <;iineuiis s eMaus mis plus
anyt. MU pays se sont Lier après uiitiy saibixdu lieu ap-
— 232 —
iSyi. pelle Maeslandt-sluys où j^avois envoyé Mons'de S^Al*
ovembre. degonde avecq quelques compaignies , lesquelles sont
esté deffaictes, et ledit S*^ de S"Aldegonde avecq deux
capitaynes sont demeurez prisonniers , ainsy que Ton m'a
rapporté ce jourdhuy. Il me desplaist extrêmement du
désastre advenu , mesmes pour la personne du dit S' de
S'^ Aldegonde. J'ay prié à Mons*" D*Athenus, qui se parla
cest instant vers le lieu que vous scavez, vous en escripre
plus amplement , vous priant d'en user selon Tadvis qu'il
vous en donnera. Surquoy n'estant ceste à aultre effect,
je vous présenteray mes très affectueuses recommanda-
tions en vostre bonne grâce, suppliant Dieu vous donner
en santé bonne et longue vie. Escript à Delft , ce ciucquies*
me jour de novembre iSyS.
Vostre' bien bon frère à vous faire service,
Guillaume de Nassau.
A Monsieur , Monsieur le Conte
Louys de Nassau , mon bien bon frère.
Dillenbercb.
f LETTRE CDXLYII.
... à Louis (le Nassau, Relative à dherses entreprias,
** Peut-être ce correspond.int anonyme est un Capitaine Fn»-
cois, qui avoit participé à l'expédition de Mons. Il s*agit ici sor-
:out de levées pour Tentreprise du Comte Louis et des compagMimi^
c'esl-à-dire des fils de TElecteur Palatin.
Monsieur. Nous avons eu nouvelles de nostre homme,
• Voftre — ■«rTire. Auivgjaphf. ' Apparemment mng e«*ph.
— 233 —
qui me mande qu ayant desfaict rarmëe du Duc qu*ilz i?73*
sauront plus grande affaire de'gens de guerre de ce costé Novembre
là, s^asseurant que Medebourg' ne le durera guèrès. Mais
il vous supplie très afTectueusement que vous faclez
descendre le mellieure nombre darquebuziers que vous
pourrez tirer de Liège et Couloigiie , où ilz peuvent aller
seurement, et promect oultre cela de payer ung demy
moys aux capitaines et soldatz pour aller jusques au
rendez-vous, où estant arrivé, le mois de paye commence-
ra à courir et tireront les soldatz la mesme soulde qu'ilz
avoient dans Mons. Vous envoyerez prendre le rendez-
vous à Heydelberg. Pourtant je vous supplye de m adver-
tyr en toute diligence ce que vous vous y délibérez de
faire , et quel nombre vous pensez pouvoir faire descen-
dre, et en quel temps, affin que j'y donne Tordre requis
et nécessaire. Vostre compaignon de lict et moy en avons
parlé au sainct que scavez, qui la pour agréable. Et au
cas que vous ne pensiez les pouvoir secourir du costé de
la terre, encore que se soit Tendroict le plus commode et
seur pour vous , et où ilz ont le plus à faire de telles
mouches à miel , ilz sont résoluz d'accepter les conditions
proposez pour le secours de la mer , à raison de quoy je
vous prie encores ung coup de me résouldre* de tout ce
que dessus, car les compaignons ne dorment pas, ayans
brusié auprès de Spire deux cens milliers de pouldre que
l'Empereur envoyoit au Duc. Je crois et m'asseure d'en-
tendre par le premier courier ung heureux succez de la
plus belle entreprinse (i) qui ce fectde dix ans en çà, dont
(i) la plus belle entreprinse. Probablement sur Anvers o«
Maettricht.
' Middelbourg. ^ n^ioforawr (?).
— 234 —
1S73. je n ose charger la présente. Et en cest eodroiotie me
^obI^^ recommanderay très affectueusement k yoz bonnes^griises,
priant Dieu , Mons' , tous donner ce que Tostre coeur
désire. Ce ix"* de noTembre iSji.
Celuy qui parla à tous dans le lîct.
LETTRE CDXLYIII.
H^inandl pan Breyll aux Omîtes Jean et Louis de Nassau
Kouvelles diiferses.
*^* f^. van Breyil fut employé par le Priace et ses frères
beaucoup d*affaires qui ezigeoieot de la prudence , du courage 1 41
de la fidélité.
Mes Seigneurs ; à mon dernier retour j'ay mené Mon-
sieur Piere Dathene chez le docteur Souderman , auqud
ayons parlé ensemble , lequel nous donnoit si bonne ad*
dresse touchant quelques affaires , que Petrus Dathenus
en disoit que ce dont luy en parloit estoit à son ExcelL
de valeur de quelque milliers de dalres \ en oultre tjje
faict aussi le devoir aux aultres affaires, mais jay ' naybien
peu encor exécuté , à cause de mon mal de flebvre laquel-
le m'a tenu desjà ung bon temps.
Le bauwmeister est entièrement vostre et prest à f oiu
faire service. Les rystres de TEvesque (i) ont leur oosjé
et s*en sont sans faulte partys. J attans avec grand désir
(1 ) CEi*esifue. Apparemment TArchevéque de Cologne.
B'«Qt£ndre ce que V. S* auroieDt exécuté à l'endroit des af- 1 5^3.
biresquescavez. Le Duc d'AWe s'en vient en Anvers. L'on No»einbre,
parle de la venue de l'autre Gouverneur (i) à Brusselles.
O faict de rechief ung grand appareil des batteaux en An-
w«rs, pour secourir ceulx de ville de Middelbourg, Je ne
Boubte pas que V, S' ne soyent advertis de la défaicte de noz
■nnemys. Tespère que ce niesuie Sdgneur Dieu des ba-
Kailles nous en donnera encores Sa grâce. L'on parle
Aussi icy de ai à ^4 enseignes des Albanistes, qui au-
■■oicDi prins la Haye en Hollande. Aussi , mes Seigneurs,
pay escrïpt à inoii parent , lequel aulrelois estoit avec
Waoj à Siegen , duquel jay' n'ay que bonnes nouvelles,
iMnsy qu'entendrez. J'ay, selon vostre commandement
i|Cncoresque l'argent est bien mal à recouvrir], fait tenir à
■SoQueur de Lumbres (a) la somme de cent ryckstalera.
RKonsieur de Rliuoien m'a respondu qui n« vouldràt
Wfuser chose quelconque à V. S. ; je ne doute que ne
iroos ayt escryt. C'est l'endroit où me recommanderay
Èm-cs humblement â la bonne grâce de V. S', priant noslre
Saoreur vous donner, mes Seign" , en santé, très beu-
e et longue vie. En hastede Visclienich , ce i a de no-
s l'an iSyS.
Vostre très obéissant à vous l'aire service,
WiN*soT VAH Bhevll.
— 236 —
t LETTRE CDXLIX.
Le Prince d* Orange à ses frères. Conditions de peux ;
noui^elles diverses.
iD^o. Messieurs mes frères, le dessus est le duplicata de mes
oYcmbre. lettres du dernier jour du moys passé, et depuis je Tousay
encores escript le clnq""(i) du présent, sans aulcun diif-
fre, le désastre advenu à Mons' de S^ Aldegonde, qui »
esté prins le jour précédent des ennemys à Maesltod-
Sluys, espérant que vous recepvrez seurement mes deak
lettres susdittes. Deulx jours après, qui estoit le sixième
decedit moys, m est venue la lettre de mon frère le Conte
Jehan du xxij"**^ du passé , et ne puis sinon remercier Dieu
et vous louer grandement des peines et bonnes diligences
quejevoys incessamment vous prenez au bien et adfan*
cément de ceste cause , et tiens pour certain que le Sei-
gneur Dieu , continuant Sa grâce envers nous , bénira toi
vertueuses actions. Je ne vous tiendray icy long propos
en responce de vostre susditte lettre, me remeclant entiè'
rement à tout ce que vous trouverez estre bien fu€t;
seulement vous diray que je suis avec bon désir d*en-
tendre ce que sera passé aux lieux où vous estes présen-
tement acheminez, ensemble de la volonté de TEvesque
de Colongne, et Tacheminement de la Ligue des G)nte$,
et quelz Princes et villes se joindront à eùlx. Si GembteC
Roschuysen ' et ses semblables se vouloient entremettre
de noz affaires , je le trouveray bon et me sera accroisse
ment de plaisir , vous priant diligenter Tentreprinse attl-
(i) cinq^. Voyex la Lettre 446.
M qu'il TOUS sera possible, pour les raisons que je tous iSjS.
escripl, comme aussy a i'aict D'atlieiiusj mandez inoy Noverabre,
jour que le vouldrez effectuer, alfin (jue je vous puisse
mûrir de quelques Lateaulx. — Quant aux conditions de
ix que nous vouldrions meUre en uvant , je vous en ay
lirefojs escript et n'en stauroys encore présentement
Dposer autres, sinon que, retirant les Espaignoiz et
Itres estrangers hors du pays, l'on nous accorde libre
crcioe de la parole de Dieu selon Son co m men dément ,
te restitution des droictz , privilèges et anciennes liber-
s du pnïs, pour ainsy faire vivre les subjects de sa
dj** soubz l'entière obéissance d'icelle. Je ne vojs aul-
ne apparence que les ennemys y veuillent encores en-
n<lre,estans toutes leurs actions et desseings bien esloi-
(ezde là, suyvant ce que je vous ay escript par mes dittes
imières lettres que l'ennemy s'estoit venu planter à la
bye. Il s'est de mesmes emparé de la plus part du plat
ils de ce eartier, sans que j'aye moyen de le rembarrer
Dur le peu de forces qui me restent, ayant en Zélande
etroys à quatre mil hommes, et quelques vingt-buict
Bseignes au Waterland. Et tuutesfois , quelques prati-
Be» que les ditsennemys desseignent, nous espérons
ïoyr partout mys tel ordre qu'ilz ne se pourront préva-
Hril'aufcune ville, eslans, grâces à Dieu, celles de ces
■rtiers toutes délibérées et animées aullant que jamais,
I fort bien pourveues de vivres et munitions, bien que
I longue guerre, les continuelles garnisons, et le peu
'siéent que nous avons, les mectent quelque fois en
rande peine. Mons' de S" Aldpgonde a esté mené à la
sye, et est prisonnier du & Julian Roméro, Maître de
unp, duquel il se loue assez pour le gratieux traicte-
— 238 —
iSjrS* ni^nt qu*il en reçoit* LeditRomero m'a escript troysou
NoTémbrê. quatre foii des lettres plaines de courtoisies et honestei
offres, ausquelles luy ay respondu en pareilz termes. Je
m'eiforceray pour la délivrance du dit S' de S^ Aldegonde
en tout ce que sera possible. Vous pourrez user des mô-
mes chiffres , comme avez faict du passé , ainsy que je
troy que D'Athenus vous en a escrit^ carceulx quepe»
sions estre perdu sont recouvertz, et na Aldegonde en
aulcuns chiffres près de luy au temps de son emprissch
nement. Il faut que je retourne encores une fois à fom
parler du poinct delà paix. [Jaçoit '] que les ennemyS|T<Nis
voyans sur pied, la mectront plus chaudement en aTanl,
encores qullz n*en ayent aucune volonté , comme je m*eB
apperçoy icy de plus en plus; c*est toutesfois seulement
pour vous endormir et cependant à meilleur loisir se fo*
tiSer et prévaloir de vous et de nous. A quoy ayez tous-
jours Toeil au guet , de tant plus que cognoissez l'incoO'
stance de ceulx ausquelz vous avez affaire, et ne laisses i
poursuivre voz entreprinses le plus vifvement que pour
rez. Je vous envoyé joinctement ceste-cy le double d'mie
lettre escripte par les ennemys aux habitans de la ville de
Schiedam, par laquelle vous pourrez voir par queUtf
pratiques ils taschent de divertir les habitans de ce pais
de ceste tant juste cause. Vous priant, à ce regard, ne
mander par le premier au vray s*il y a apparence qae
vous puissiez faire quelque chose de bien brief ,me tron-
vant assailly de tant de labeurs qu il m'est impossible M
porter ceste charge et faix plus longtemps ; aussy ser^
froidist un chacun de plus en plus. Qui sera Fendroicieic.
De Delft, ce xiii de Novembre liy'i.
* encore iw, £é f^i mous aemhU pims pfhitUe^ le cn\§.
— 239 —
* LETTRE CDL.
Le Prince <V Orange au Seigneur de Lumbres. Prise du
Seigneur de Si, Aldegonde.
Monsieur de Lumbres. Depuis mes dernières ny est i573.
survenu chose qu'importe d'en faire mention aultre que Novembre,
depuis quelque jours en çà les ennemis ne sachant que
en oultre entreprendre, se sont avec quelques enseigneii
de gens de pied et quelques cornettes de cheval entrex
plus avant icy dans pays y tenant leur principal siège à là
Haye , en intention , comme présumons , de fourager et
gaster le plat pays. Et espérant faire garder le Maeslant-
Sluis , j'avois envoie* Monsieur de Sainct- Aldegonde pour
la fortifier , mais avant que les ouvraiges ont esté en def-
fence, lennemy, conduit par les paysans d'un autre
chemin qu'on les attendoit , l'ont enfoncé , où , à mon
très grand regret , le dit S' de S' Aldegonde , qui aultre-
ment se monstroit vaillant, mais ayant esté délaissé de ses
soldatz, a esté prins avec autres, et mené à la Haye.
Néantmoins j'espère, si plait à Dieu , le retirer, soit par
eschange d'aucuns de ceulx qu'avons prisonnier , ou bien
par ranchon que autrement, selon que je trouveray con-
venir.
D'autre part, en tant que les chemins sont mal asseurez
^ que par fois les lettres sont interceptés , dont nous
pourroit venir et à la cause grandz inconvéniens , je suis
marry que par là m'est osté le moyen de tenir avec vous
oorrespondence des affaires si souvent que je vouldrois
bien. Et affin toutesfois oue pour cela les choses ne
— 240 —
iSyi. soient arriérées, et vous estant si près de Messieurs met
ovembre. frères, ausquelz je me suis du tout remis, vous prie de
traicter toutes choses avec eulx si librement et franche-
ment que vous feriez avecq moy. Et cependant , quant
vous trouverez quelque opportunité seure , j*entendray
toujours voluntiersde voz nouvelles, joinctement delà
disposition des aftaires. Je vous ay ces jours passez fait
escripre par Bruyninck que la levée qu*on dit se faire
par delà parGlissenberger, ce fait à mondesnheu' et sans
aucune charge mienne, ce que je vous ay bien voulu ra-
freschir affin qu'en puissiez désabuser ung chacun. Et
n^aîant [à] vous escripre autre chose , prieray Dieu vous,
Monsieur de Lumbres , maintenir à toujours en Sa saincte
protection et sauvegarde. Delfr, ce xiii de novembre
1573.
Vostre bien bon amy à vous faire plaisir,
Guillaume de Nassau.
A Monsieur , Monsieur de Lumbres ,
mon bien bon amy,
à Couloingne.
f LETTRE CDLI.
Le Prince eT Orange à ses frères. Relative à diverses^'
ireprises ^ particulièrement celles contre Groningusti
Mfiestrickt.
Messieurs mes frères. Le xiij"^ jour de ce moys, j^
^ insM.
— 241 —
'^ons aj envoyé le double de mes lettres du dernier du iSyZ»,
é (i), et à icelluy adjousté toutes les occurences de Novembre
çà jusques alors, desquelles je vous envoyé le duplicata
jcsincteoient ceste-cy , si peult estre (que je ne veux tou-
Fois espérer) mes précédentes eussent eu rencontre en
rSiemyn. Depuis il ne nous est survenu aultre chose qui
érite d^estre escript. Les ennemys se tiennent fort coys,
lot à la Haye que es aultres lieux de ce cartier, de
»rte que ne pouvons encores comprendre leurs des-
£t cependant ilz ne délaissent à ruiner et des-
tout le plat-pays, sans toutesfoys qu*ilz ayent par
jusques icy peu altérer les bons courages des villes et
ûtans d*icelles. Sur ce que par mes précédentes je
"v-ous ay escript de la ville de Fernesum en Frize , j'ay esté
depuis adverty que c'est le lieu le plus coinmode et pro-
pice k voz desseings qui se pourroit trouver: comme cest
une place ouverte, facilement et sans perte de gens la pour-
n^toocupper, et avec peu de moyens fortifier. Aussi que
tout passage y sera couppé à Tennemy pour ce cartier là ,
^ Tousserviroit de tant plus si d'un chemyn vous pouviez
emparer du Camdin , où pour le présent il y a plus de
^eulx mil last de bled venuz d'Embden et aultres lieux ,
^u moyen desquels noz ennemys sont nourriz et fortifiez,
'e TOUS prie d*y penser de près et regarder combien ce
fiuct nous importe , pource qu il semble que les ennemys
lODt délibéré d'assiéger ceste ville de Delft , et que par là
■le seroit osté le moyen de tenir plus aulcune corespon-
liaoGe avec vous , ny aussy avec les aultres villes. Par-
quoj je vous prie , si tost que vous entendrez qu* elle
(i) d, dm passé. La Lettre 446.
4 16
— 242 —
1573. soit assiégée, d*escripre en diligence à toutes les aultrei
Novembre, villes de par deçà qu'elles ayent bon courage et que
vous ne fauldrez au plustost venir à leur secours. le
scay bien que plusieurs trouveront assez estrange si je
me laisse enserrer icj dedans; ma js, tant pour garder
mon honneur que pour ne décourager le peuple icj
que ailleurs, a esté trouvé bon que je ne bouge dlcy
dedans. Je vous recommande aussj le faict de la paii,
mays que pour cela vous ne laissiez voz entrepriines ,
car vous cognoissez les ruses des ennemys. Prenez auisjr
toujours bien garde de quel pied TEvesque de Coloogne
marche; surquoy n estant ceste à aultre efTect, je tous
présenteray etc. De Delft , ce xvij"^ de novembre i573.
Depuis ce que dessus , m*est venue vostre lettre ih
vj*** jour de ce moys , et ayant veu toutes les particulan-
tez d*icelle , je ne puis sinon me resjouyr et vous reIDC^
cier grandement de si bonne vigilance, ensemble da
grandz debvoirs et offices que continuellement vous &ic-
tes au bien de ceste cause , qui me faict fermement croiit
que le S** Dieu bénira voz actions et labeurs. Or pour
cependant respondre à vostre susditte lettre: en premier
lieu , quant à voz entreprinses , je me remects à ce que je
vous en ay dict cy^dessus , ensemble à ce que vous aura
veu par quelques aultres miennes précédentes; bien qnt
quand à l'assistance des bateaulx par vous demanda
pour l'entreprinse de Grunynguen , estant adverty di
jour que vous vouidriez exécuter le faict, vous sera
seurement servy des dits bateaulx , si les gelées el Teati
contraires n'y donnent empeschement, car vous scafa
qu'en ces qiiartiers là il convient du tout •• té^
le temps «t les veniz, et sans cela je me doubu
P^ndeiuent que vous pourrez bien mal venir jusques à
Grunjmguen&ansestre àpperceu. Qui seroït cause que, si
Si'aTiez bonne et forte correspondance par dedans, vous
»e pourriez rien effectuer, comme aussyvous ne pour-
■riez faire si par la susditte contrariété des ventz et gelées
^s bateaulx et banjuebuziers que je vouidrois vous
envoyer, fussent empeschez de passer, et en ce cas vous
■urifz faict telle levée et despence en rain. Je seroîs
ciK^res d'opitiion qu'eussiez lenié premièrement de tous
«mparer de Fernesum et du Camdiii , à l'entreprinse des-
quelles vous auriez encores assez de peine, et quand
bien elles seroient par vous occuppées, il ne me semble
toulesfois que l'ennemy vouidni pour cela retirer ses
forces de i-es cartiers icy, sî vous ne menez avec vous
boone et puissante armée, laquelle luy pourroit faire
cninie qu'elle passeroit plus avant en pais. Et cependant
jevoas prie que hastîez voz afTaires, pour animer quel-
ifie peu le peuple de deçà, qui s'en va du tout découra-
ge. El estant adverty du temps que vouldrés commencer,
]t ne fauldray vous envoyer tout secours possible et de
E«iis et de bateaux , selon que la saison le permectra. Si
*o«re entreprinsedeMaestrîcht se pouvuîl mectre à chef,
die nous apporteroit plus de fruîct, niesmement quand
1001 senez accompalgné de quelques deuli ou troys
■nilharquebuziers Françoys. Et en ce cas ayant quelque
Mwurance ou apparence qu'elle pouvroit réussir, je serois
d'opinion que, délaissant toutes aultres entreprinses,
TOUS feussiez attaché à celle de Maestricht: car, encores
qu'elle soit peu forte et sans bon nombre de gens mal
Semble, il y a toutesfoys ung bien , c'est que le Duc d'Al-
1573.
Noiembre.
— 244 —
1573. be ne la poiirroit assiéger d*icy à troys ou quatre nio^s>
Novembre, n ayant au plus hault de dix ou douze mil hommes de*
dans le païs , que à ce regard pour assiéger Maestricht».
n'osera jamais laisser les aultres villes despourreues eft
le Cartier de deçà , pourquoy il luy fauldra faire nouvelle
armée, estant besoing d avoir deulx camps pour assi^er
Maestricht, et vous laisse à penser combien de temps
s*écouleroit en cela. Laprinse de Maestricht nous appor*
teroit encores ce bien, cest que je tiens fermement que
Maestricht feroit révolter toutes les aultres villes du pais,
de tant plus que empescheriez aux ennemys la Meuse,
dont à présent ilz tirent tant de commoditez, comme
scavez. En oultre, ayant Maestricht, avez la conté de M«-
riembourch ' et la duché de Limborch , avec tant de beto
païs et villages, à vostre commendement ; et pourra vostre
cavallerie journellement saulter et courir jusques tux
portes d'Anvers, Breda, Bruxelles, et aultres. En quoj ib
auront tant moings d'empeschement, que je suis bien
asseuré que le Duc d*Albe n a au plus hault de mil oa
douze cens chevaulx. Vous pourrez aussy de là avoir
meilleure correspondance avec la France que par Friie.
Qui faict que, pour les raisons susdittes et plusieurs aultres
qui viennent icy en considération , je suis d advis comme
dessus que, remectant les entreprinses de Frize et de
Grunynguen jusques au moys de mars, vous employci
tous moyens à exécuter celle de Maestricht , et ce ea
toute diligence, devant que je soys icy du tout enserré et
environné, et que par là les courages ne se refroidissent
d'avantage de tous costez , comme encores sans cela ilx
ne font que trop. Sur les aultres poincts de vostre ditte
' Probablement une erreur de nom , au lieu de FaaqoemoQt.
Ihik, )e n« vous dira; aultre chose sinon que je trouve 1^73.
le tout fort bien , et remercye Dieu de le qu'il Luy plaisl No«inlw
illuminer les coeurs de ceux que vous me dictes par delà,
espérant que par voz bonnes rcinonstrances i)z continue-
lOBt lousjours en mesme volonté. Je seray bien aise
Anre advertv de temps à aultre de tout le succès, niays
iqjBdez de ne vous y 6er que bien à poinct, mesmes 1
IBlCSque de Colongne, et s'il en a quelque volonté, que
M >oit de bref, d'auttant que toutes lon^eurs en sembla-
bles allaires sont pt-riileuses et ptaines de soupçons. Vous
priant de raesmes de remonstrer vifveroent aux Seigneurs
de pardelJ, qu'ilz ne se laissent destourner pour quelque
piixou accord simulé que noz ennemiz pourroieiit met-
tre en avant, n'estans leurs volontez encores telles, ainsy
qiiFlout<!>s leurs actions en font assez de foy. Tay esté bien
aise de veoir que l'argent de France est venu si avant;
««a regard des vingt cinq mil escuz qui me doibvent
estre consignez à Bremen , vous regarderez que ce suit le
pitu teerètement que faire se pourra , pour le danger que
Katez qu'il ya que noz reistres l'appercoyveni. — De»
Uiaux d'Anvers sont sortizet ont faict voilelundy dernier
*V>ZéJaode, on nous attendons une cruelle bataille. De
ceqn'on me mandera du succirz, serez adverty par le
(Rnûer. Le S* Dieu face le tout réussir a Sa gloire et au
■ooltgesneDt de Son pauvre peuple. Vous ayant escript
Jh poiDcts jusques icy conienuz, et pensant tousjours à
fnetque bon expédient et remède pour, Dieu aydatit,
nectre fin une fois à ceste guerre et aux misères et cala-
■■H I que déplus en plus elle tire après soy, je trouve!
Mon jugetneiit que, délaissant toutes entreprisses aultres,
voo» dcbvez employer tous sens «t moyens a mectrc au
— 246 —
i5y^. plustost à exécution celle de Maestricht^ laquelle eni
Novembre, toutes celles qui se peuvent présenter aujourdhuy, ^4
trouve pour tant de raisons mesmes dessus alléguées
plus convenable et duisante au bien de noz affaires;
comme toutesfoys Tissue en est entre les mains de
ne saichantz sll luy plaira y donner Sa grâce , il me
ble qu*il s en presenteroit par deçà qui ne seroit de mo£j|.
dre importance que celle de Maestricht. Vous scavez cnè
les ennemys depuis là levée de leur siège de devant la Tifl^
d*Alkmar, se sont jectés icy bien avant en pais et, à ce
que je me puis appercevoir, ne font encores estât de 8*eD
retirer en bref, si par famine et nécessité de tootei
choses, ou par force n y sont contrainctz, ains espieot,
selon que je puis conjecturer, quelques occasions oa
pour surprendre villes ou aultrement nous matter' pif
longueur. Pour à cela obvier et rompre ses desseins, je
suis bien d'advis, venant vostre entreprinse de Mae&tridil
à faillir (que Dieu ne veuille) , vous regardiez de passer h
Meuse à Stocben , ou là entour où vous verrez le plof
propice , descendant droict vers ma ville de S. Gertru(l^
berch, et illec embarquer tous voz geiis, tirant ainsj
droict vers icy où nous résouldrions ce que seroit à
faire , pour nous en aller avec tous noz gens camper entit
Haerlem et Leyden , aflin d enserrer Tennemy au milica
des lieux circonvoisins où il est à présent. Ce queue
pourra faillir, en cas qu*il ne se retire. Et si oyant le
bruict de vous il se vouloit partir , il n'a aultre lieu que
Haerlem , où il n'aura vivres que pour cinq ou six jours,
de sorte qu'avec Tayde de Dieu , si nous sommes les plus
forts en campaigne, Vennemy sera contrainct de combat-
' fatipiirr, suiini«llrc.
~ 247 —
\gt à son grand désavantage et avec peu de forces , telle- 1573.
ftaent que y ou il seroit battu, ou forcé de quicter et aban- Not«iiibre.
doviner ce païs. Or pour dire les forces que j à mon ad vis ,
tous débitiez avoir pour bien dresser ceste entreprinse
et pdur estre des plus fortz en campaîgne, je trouve que
debvries estre accompaigné de deulx mil , ou deuls mil
miq cens reistres sans chariotz, et seroit bon, si Ton pou-
ydit , de réduire les cornettes de la ditte cavalerie jusques ^
à cetit ou cent cinquante chevaulx pour chacune cornet- ^ \
te^ tfltit pour monstrer bon nombre de cornettes, que 1^
pbttT selon les occurences s*en servir plus commodément.
n seroit bon aussy que Tinfanterie feust composée de six
«eu sept mil piétons, et du plus de François et Walons
Itfirquébuziers que pdunez avoir entre les dits piétons,
Verdît le meilleur, et la reste picquiers Alemans, qui ne
'feMsent accompaignez d aucunes femmes, ou du moingssi
JjfÊKL quil seroit possible, pour les grandz désordres que
par icelles adviennent ordinairement. Et estant ceste en-
treprinse dillgentée et dressée avec bonne providence et
discrétion , je tiens pour tout certain que ce seroit Tunique
moyen pour en bref faire fin à ceste guerre , et chasser
ces diables d'Espaignolz devant que le Duc d*Albe soit
prest de dresser nouvelle armée pour les secourir, et
aussy devant que par la longue continuation de ceste
guerre le peuple ne se révolte par deçà , comme il en don-
ne de grandz indices, tant par la sollicitation des enne-
mys qui leur proposent des pardons et aultrez partiz
(comme journellement par lettres qu'on m'apporte , j'en
ay la teste rompue), que aussy pour despens et foules que
de plus en plus il seufTre ' . Et quand vous nous auriez icy
•oiiffre.
— 248 —
1573. assisté 9 pourriez reprendre la route de Brabant| pour
Nofembre. illec endommager Tennemy, brusler, et faire du pisquon
pourroit. Car , pour venir depuis la Meuse jusqùes k
St« Gertruidenberch , tous ayez grand chemin et largei
sans rivières ny eaues d*iniportance qui vous puissent in-
commoder, ainsy que pourrez voir en la carie. Pàrquoy,
en cas que feussiez délibéré de faire ce voyage , me pout*
rez advertir de bonne heure, af6n que au dit S^ Gertnii-
^ denberch je vous face en temps tenir prestz bateaux et
^ vivres pour vous et les vostres. Le plus secrètement^
le plus à Timproviste que vous scauriez faire ceste entre»
prinse, seroit le meilleur. Ce que me semble vous poiu^
riez bien faire par le moyen de TEvesque de Liège (i), sH
vouloit entendre à ce que m'avez mandé par Dathenm
Je vous prie ne retarder les messagers, ains me donner ta
plustost responce, comme voyez que les affaires le.requia-
rent. Et sur ce faisant fin etc. De Delft | ce xx* novembre
1573.
^•^
* LETTRE CDLII.
Le Prince eT Orange au Seigneur de Lumbres. Il le prit
de se régler iPaprès les instructions qu'il receçra Jet
Comtes de ISassau ses frères.
Monsieur de Lumbres. Depuis mes dernières du xiff*
(1) Ev. de Liège. G. de Groesbeck , Evéquc et Prince de Lwg^
affectoic une espèce de neutralité. Il <t repoussoit les Espagnob et
» les confédérés , qui , selon qu'ils étoient pressés les uns par kt
» autres , refoulaient sur le pays Liégeois. » Art de vérifier Itt
dates. IV. 246.
— 249 —
jour(i) de ce mois, me sont venues deux' lettres Yostres, iSyX
Tune du nff du passé et la seconde du lo* du présent. Je Norembri;
▼ois le soing que tous avez au bien de ceste cause , joinc-
tement yoz bonnes diligences à me donner si particulier
advis des occurences qui tous viennent ; vous en remer-
chiant d*une bonne vol un té , avecq assurance que je tien*
draj toujours à plaisir et service bien aggréable si vous
continuez la mesme trace , comme je me confie que le
ferez, oires que n*en soiez icy admonestez. Je vous ay
escript par ma précédente que, d*aul tant que je suis si
esloigné de vous , vous pourrez pour mellieure accéléra-
tion de tous affaires et aussy pour plus grande seureté ,
traicter de toutes choses avecq Messieurs mes frères ; et
je vous en prie aultre fois par ceste et aussi , si l'occasion
s offre I que , à la requeste de mon frère le Conte Louys ,
vous veuillez aller en France. Vous m y ferez aultant de
Mrvice que si c'estoit par ma charge propre; me remec-
tant du tout à ce que à la réquisition de mon dit frère
vous besoignerez par delà j bien asseuré que n espargne-
rez aulcun bon office qui puisse servir à ladvanchement
des affaires communes. Je suis esté bien aise quavez
désabuzé ceulxdes églises de par delà des bourdes que leur
a faict entendre Zacharias van Glissenberger , et ife scay
•
d'où luy est prins telle hardiesse , si ce n est qu'il se sert
d'une vielle commission mienne , par laquelle je l'aurois
pendant le siège de Haerlem estably couronel de cincq
enseignes , à l'instance de feu Mons'' de Batenburch , la-
quelle commission a depuis esté cassée. Des nouvelles
n'avons icy aultres, seullement que l'ennemy demeure en-
(i) A7//« jour, La Lettre 45o.
— 250 —
i573. coires es enTirons d'icy, ruinant le platpaïs, maisj^ci-
[oTwninrc. père qull ne nous pourra prévaloir d aulcune place d*im*
portance. Et sur ce n*estant ceste à auUre effect ^ je fiip-
plieray Dieu vous donner, Mons' de Lumbres, en bonae
santé j heureuse et longue vie. Escript à Delft , œ nj.
Jour denoTembre iSyi.
Vostre bien bon amy à yous faire plaisir et senrieei
Guillaume db Nassau.
A Monsieur Mons'' de
Lumbres , mon bien bon amy ,
k Couloingue,
^»#<
* t LETTRE CDLIII.
Le Prince d* Orange au Comte Louis de Naseau. Le^ii
Gleissenherger ; V ennemi affecte de %fouloir la pais*
Monsieur mon frère. Je tous ay hier redépesché œUaj
qui m*a icy délivré yoz dernières lettres du vj* jour de «
moys et porte une lettre mienne datée en partie le ify et
en partie le xx* jour de ce roesme mois , de laquelle k
double vat joincteroent ceste , et n'estant survenu mattè*
re plus digne, je n'y adjousteray icy aultre chose , bitt
que je vous diray comme passé quelques jours Ion afok
iaict par delà bruyct de certaine levée que Zacharias fit
Gieissenberch faisoit par delà par ma commission , ija^
qu il se vantoit, et que depuis le Conte de Culenburch ai
la confermé par une lettre sienne, m'anvoyent joindt-
' Dn/*iùmtm,
ment celle que ledit Gleissenbercliluy avoîE escrïpt sur£e j^y%
poinct. ie suis i^sté bien furt esbalij dont luy est procédé Ttmcrabre.
trlle hardiesse, n'ayant lu die Gteîsenberch à soa pane-
ment de ce pays eu aulcune charge de moy pour lever
gens , ny faire aultre chose du monde pour le service de
ce pays ou du mien. Bien est vray que durant le siège de-
vant la ville de Ilaerlem , j'avois , à l'instance de feu Mon-
sieur de Batenburch , donné au die Gleîssenberch une com-
miuîon de coronellede cîncq ensienes' de piétons, qui
lors estoient deajà levez et avecq noz aultres gens de guer-
re en nostre camp à Sassen ' , muis a la ditte commission
depuismesnies[d'îcelle] mois de juillet dernier esté cassée,
de sorte qu'il ne peult aucunement se prévailloir d'ycelle
en ceste saison et aux lieux où il est. Parquoy comme
par deux ou troys foys, j'en ay desjà escript à Mons' de
tAtwbreSjil sera bon de désabuzer ungchascunde ceque
au contraire le dicl Cleissenberg porruit avoir faict enten-
dre ' d'amant que je crains que cela donnera
quelque enipescliement à voz affaires et entreprinses. —
Les ennemis samblent de rechef mectre la paix en avant, el
m'en escripvent et font escripvre par autres, ne procédans
plus si rudement qu'ils n'ont faict du passé, et tnulesfois
point encnres de tel pied qu'il seroit à désirer [Le Conte
Palatin doit bien] regarder, le tout ne le font que pour nous
tromper et endormir, et cependant d'y forlîGer d'autre
cosié la meilhur [à loisir] et nous prendre peuUeslre au
dépourveu. Ce que j'ay bien voulu vous toucher par ce
seul mol, aflin que, sil vous en vient par delà quelque
brukt , scjischez comment vous rigler, et pour cela ne
délaissez à poursuivre voz enlreprinses le plus tost et
- 252 —
iS^S. TÎyement que pourrez , sans aucunement reculer oudef-
>tembre. tourner, ny ces autres Seigneurs par delà, jusques à oe que
TOUS en ayez autre advis de moy. le tous renvoyé le
porteur de ceste , Hans , yostre sommellier, et ne luy im-
puterez à nonchalance s'il a tardé plus long temps que
son congé ne portoit , d*aultant que je Tay retenu tout à
propos , estimant avoir plustost à voir quelque succès de
affaires de la Zeelande et aultres , pour vous mander
toute certitude par luy ; mais jusques oires ne m'est venu
aultre chose que ce que mes précédentes contiennent
Je vous prie l'avoir tousjours pour recommandé, ctf
vous scavez comme cy-devant il m'a aussy bonne espace
servi avecq toute fidélité ; surquoy n'estant ceste à aultre
effect, je présenteray icy mes très affectionnées recom-
mandacions en vostre bonne grâce , et suppliray Dieu
vous donner, Monsieur mon frère, en parfaicte saolé
heureuse et longue vie. Ëscript à Delft , ce xziij* jour de
novembre 1573.
Vostre bien bon frère à vous faire service,
Guillaume de Nassau.
»^
t LETTRE CDUV.
Louis de Boysot au Prince (V Orange. Sur la priât
de ReimerswaeL
*/ £. dt Boysot Gentilborome Bruxellois (voyez Tom. IL p. 60)1
avoit échappé non sans peine au massacre de la St. Barlhélenj.
« Hy was in de Massacre van Parys gevanghen geleyt, daer laoghe
» gelegen hebbende , geracckte door «enige Monnikken lot verk»-
»*iafB. ■ V, MHtrrn, 8a,. Aprèi la mort de Bouwra Ewontis, (573.
il «toil devrnu A.iiiiral de Zi-LnJe \ on lui Jetoil ta prise dp Ram" j^,
nekeos. Son frèr* Churles éloil GouverDcur de Flessingue.
Monaeigneur.
Ayant hier, selon que ce mesme jour avaû escript i
"wosire Exct;ll„, faîci aullrefois semondys' par Mons' de
?ieafvillea les ennemis qu'estoyent dedens Romerswaele ,
sommes à la p^rfin, après plusieurs altercations, venuz
à composer suivant les article icy joinctz: l'ocrasion
qu'on leur a faict ung party tapt honorable, furent les
ad vertissement que je euU des desseings des enneinys ,
lesquels avoyent troys enseignes de pionniers à Ter ïoleo ,
tanipuur fortirier ledit lieu, que pour faire ung boulwert
â Veausdani , quel est à l'opposite de Ronierswale et ung
fort à l'opposite van het Lodycksegat ' , que est ung p>^
&ag« bien esiroit pour les navires. Aussy estois certaine-
ttient adverty que l'enneniy t.V-heroit par tous moyeus
possibles de les secourrir,et par les bourgeois niesines
»<:aTois qu'iU n'auroyenl si tosl faulle de vivres, et n'y
svoit ordre de les avoyr parassault sans grande perte ds
■>a^ gens, ce que eust mis la peur au ventre de noz sol-
■latz et matelot! , principallement s'ilz eussent estez res-
POitssez nomme je crois qu'ils eussent estez, considéré
*** gens qu'il y avoit , et les retranchemens qu'ils avoient
'^■cts. Après que les ennemis furent mis par barquettes
"^ l'aultre costé de l'eaue à Venusdam et les ostages ren-
"Ui, le tout sans désordre, dont rens grdces à ce boa
Diru, Gz ung tour en la ville, et y trouvay ung demy
<3non, avecq deua demyes couleuvrines, aultant belles
■ npair. ' A ttmeti it Riâttrrmut.
— 254 —
xS^S. que on pourroit veoir, et Mons. de Neufville y demeo-
OYembr*. rera avecq quelques soldatz pour mettre ^et et garde i
l'endroict que les schutes ' ou barquettes pouYoiént abor-
der, tenant pour tout asseuré quil y en viendroit Je
n*ey esté deceu de mon opinion , car à hauUe marée y a^
ma une barquette aTecq pouldres et mesches et ung sol-
datz qui aYoit une lettre addressantes au Capitaine, dont
enyoye à vostre Excell^ la copie. J*enyoye Toriginele à
mon frère pour le faire tenîr à ceulx de Middelbui^, à
fin qu'ilz cognoissent ayecques Mondragon le peu d*espoir
quilz^ doibyent ayoir de secours , puisque Beauyoîs n at
soeu secourrir la yille de Romerswaele, qui estoit deTant
son nez, et ayant près de soy toutes ses principalles fo^
ces. Geste rendition ferat aux ennemys changer de conseO
et desseing quilz ayoyent devant leur partement a^
resté et conclu en Anvers. Car j*ayoys esté adyerty que
lartillerie et munitions de guerre ayoyent estez emba^
quez en unepleyte*, mais je ne pou vois imaginer oùilx la
youioient employer^ et en avoit-on diverses opinions, le
temps Fat monstre et découvert. A basse marrée feray ung
tour en la ville, pour consulter avecq les Capitaines ce que
en aura à faire la ditte ville ; car lors sont les navires enne>
mi^esau secq. S'il se présente aultre chose, ne fauldniyd*eo
avertir vostre Excell**, priant tousjours à icelle que elle nt
veuille tenir pour excusé en cas que n*escripve tant et t]
particulièrement que désirerois, car les rompemens de teste
que j ay, tant des soldatz que matelotz, sont syabondaM
et continuelz que ne scay de quel costel de me trouver^
et cela procède principalement par faulte de vivrei;
à quoy sy les Estatz d*Hollande vouloient pourveoir )
' barqnet, tehniten. * barbue large et plmie.
— ^55 —
feroient beaucoup pour le service de yottre Excell" et iSyS.
adTanchement de la cause commune. Atant , Monseig- Novembre
neur , le Dieu des armées maintienne à toujours la per*
sonne de vostre Excell. et les siens en Sa saincte sauve-
garde et protection, confonde ses ennemys, et à rooy
doinct la grâce de faire à icelle très humble service. De la
liavire admirale devant Berghes, ce a8* de novembre
1573,
De vostre Excellence très humble et
très obéissant serviteur ,
LOUTS 0£ BOISOT.
A Monseigneur, Monseigneur
le Prince d*Orange.
t LETTRE CDLV.
Philippe de Lannoy ^ Seigneur de Beauvois ^ à Monsieur
de Manny , commandant de Reimerswale.
Monsieur de Manny , avant ce soir il nastesté possible
TOUS envoyer ny pouidre ny mesche , je ne vous en lais-
seray en dangier d*icy en avant ; je suis adverty que il y a
plus de i5o et davantaige de sacgs de greyn sur les
Bourgeois , parquoy faictes faire recherse par tout. Je
suis aussy d advis que fassiés sortir tous bourgeois inuti-
les, femmes, et enfans, lesquelz se pourront retirer de la
part quilzvDuIdront. Je vous feray aussy assister du costé
de la Goes. Mandés mpy particulièrement quelle quan-
tité vous avez de munitions, vivres, et personnes, et quel
vous semble estre le lieu pour le pouvoir ayder à fortifier.
Je vous envoyé ung ciffre pour cest effect; au pirs aller
— 256 —
1 byZ. TOUS TOUS pourez retirer [ayecques] tout le monde, moyeo*
Nofembre. nant quelques longues eschelles et planches, pour passa
• d'une part vers îe pays de la Goes en Brabant, le pliu
profond du canal qui ne sera au basse eauede la ceinture,
LeBailly et auUres de Reymerswale tous sauront bien ren-
seigner, mais n'en faictes semblant jusques au besoing, i
cause que je ne tous puis secourrir pour le tems contraire,
ayant que tos vivres s^achèvent. Il ferat lors tams de
désloger sans trompette. Mais si une gellée survient, Ten-
nemy ne pourat là demourer. Cependant ne pouvant plus
faire, ce n'est peu toutesfois d'amuser icy leur forces sur
une Remerswal , à cause que une telle armée ne peult là
estre sans grand despence, et je scay que argent et vivres
ne est trop abondament entre eulx, et que leur estrangers
vueillent estre payés et partir , parquoy faictes tout extrê-
me , et vous y aure^ honneurs. Toutesfois s'il venoit jus-
ques là que je ne vous pusse ayder avant pa^^tir , je serois
d'advis que vous fisiez briser rartillerie et jecter les piè-
ches^en mer, aussy toutes les musquets, et sy trouvez
bon par advis de voz officiers percer les dycques et mettre
le feu par toutte la ville , à fin que le meschant trou ne soit
cause de plus grande ruyne à tout le pays, vous le pour-
rez faire; cependant de jour à aultre mandez moy nouvel-
les, soit par la Goes ou Woensdrecht, et je feray le mes-
me, vous donnant [fince] la bon Seigneur , avecque met
affectueuses recommandations à tous les bons compag-
nons. De la teste de Berges, le a6 jour de novembre i573.
Vostre meilleur amis à vous servir,
Philippe de Lâmnot.
Monsieur de Manny , Chef de gens
de fçucrrc à Reymerswaele.
- 257 —
Vers celte époque eurent lieu deux événements d'un intérêt ma- i5^3.
jeur pour les Pays-Bas; V arrivée de Réqiiesenx, et F entrevue de ])fovembre.
Mlamont. Le premier étoit l'indice d*uo changement de système.
le second donna aux négociations avec la France un plus haut
^int de maturité. Avant d*en venir aux particularités communi-
quées dans la Lettre suivante par le Comte Louis de Nassau , il est
indispensable de reprendre , plus ou moins, en sous-ocuvre ce qui
précéda et prépara ces choses, afin de fixer Tattention sur quelques
uns des nombreux renseignements contenus dans les pièces que
nous publions à la fin du Volume.
La rigueur extrême du Duc d*Albe poussée jusqu'à l'atrocité,
avoit complètement manqué le but. Il paroit que Philippe II étoit
mal satisfait de lui; c'est du moins ce qu'affirme l'Ambassadeur de
France: c le Roy a très bien compris que ses tyranniques déporte-
«menis ont esté cause de mettre les Pays-Bas en compromis; mes-
• mes l'on se plaint qu'il a voullu mener toutes les affaires contre
»le règlement que Ton luy en donnoit; comme il apert bien n'avoir
» voullu publier le pardon envoie de longtemps.» A. n.^ 3i. £n
effet, le» conséquences de la marche suivie étoient tellement fâ-
cheuses que le Roi devoit s'en apperçevoir par lui-même; d'ailleurs
beaucoup de personnes s'empressoieni de les lui faire remarquer.
Le parti qui, dès le commencement des troubles, avoit désiré
qu'on procédât avec douceur et clémence ^ parti puissant, dont
Ruy-Gomez, Prince d'Ëboli, étoit le chef, devoit acquérir de
nouvelles forces et élever la voix avec plus de liberté: nie Duc,»
écrit Charles IX, «est combattu de la part contraire auprès de
«son maisire, qui n'est foible»: p. 3*)^.
Le Cardinal de Granvelle, dont l'influence, après avoir baissé
quelque temps, paroissoit se rétablir, très attaché au Papis-
me, n'étoit du reste, ni ennemi des Privilèges, ni ami de la violen-
ce des Espagnols. Il désapprouvoit fortement le système adopté
depuis six années. Ses Tiettres confidentielles an Prévôt Moril-
4 17
— 258 —
loni. ^° °® laissent aucun doute à cet égard. «Vous slaves,» kil
ovembrr ^rit-il, par ex., le i3 août i57a , «si mes opinions ont esté saogiî
«naires ou doulces, et combien j*aj procuré le repos et seurtédi
M pays, el en si long temps avez peu cognnisire mes entrailles, et ri
»je suys ny ambilit'ux ny vindicatif, ou tel que ces malhenrenx ■•
» veuillent peindre. Par ce que j*ay escrit à Péro Ldpa fo»
» aurez peu voir comme je chemine franc et rond , et quelle a, loi»*
«jours esté mon opinion, tendant à douceur et à ce que les afiaifti
»se traictent par ceux du pays, et si je y prétends rien pour wMjf
»quoy que die Tescrit; vuus jurant que qui medonneFoit le giM-
uvernement, je ne Tacepteroyt pour rien, et il y a longtemps que
»vous Tavez ainsi entendu de moy....» ^-{*M.S. B. Mor. 8'. Etes
mars j573: ««Vous voyés que Ton renforce par delà, je diraj
»plus que, à mon ad vis, il ne conviendrait; car ce n'est ptf le
9vray chemin:» A. n.^ 38.
L'Empereur, et les Princes Allemands souhaitoient de voir eaii
un terme à tant de cruautés. Quant au Roi de France, il crojoil
avoir à se plaindre du Duc sous plusieurs rapports: p. a4*9 *f*
Le Duc d'Albe lui-mcme, abreuvé de dégoûts , avoit deaiaii^
sa démission : Bor, p. 473^ En Espagne on sembloit suspecter la
sincérité de ce désir; qui se rattachoit peut-être à Tespoir de refliil^
tre le Gouvernement à son fils .A n." 68j ; au moins St. Goard écrit:
u L'on veult tirer te Duc de là. Mais l'on ne sçait commen, juaqiieiàcf
»que Ton ne voie à quoy [procédera] le Prince d*Orange, d'autant
«que Ton craint, introduisant nouveau Gouverneur, que l'anbi-
»tion de cestuy-cy, et peur que autre fist mieux et que cela vtai è
tosa honte et confusion, il y inventast nouveau embarrass»: p l7^
L'envoi du Duc de Médina-Celi avoit été signilicalif. Celoît oa
triomphe du parti conciliateur: « Rigomés fera tout ce qu'il paoni}
nprepiier que Ton retire le Duc de Médine, et que Ton J <■
I» laisse ung du party contraire, pour avoir esté luy seul cause qu'il
»y ait esté envoyé: « p. 3i*. Malheureusement le Duc de Médiat
étoit arrivé au moment même où tout dans les Pays-Bas étoit es
feu; il ne s'agissoit pas de clémence; il falloit se défeiKlre oootit
un soulèvement à peu près général. Dana cette oonjonctuf* It Da^
— 259 —
il*Albe ne pouvoit, ou ne vouloit pas remettre le Gouvernement à iSli.
■on successeur; celui-ci, témoin de la position des affaires, critique l>(ovembr«.
et presque désespérée , recula peut-être devant une tâche qu'il ne
cro}oU plus pouvoir accomplir. Peut-être ausai qu'en £spa(;ne, de-
vais que la Hollande et la Zéiande étoient en armes, on senloit
le besoin d'un Chef plus en état, tout en proposant la paix, dr
pousser la guerre avec vigueur. Du moins d'après une lettre du
Docteur £beai, écrite le i5 nov. , et où il rend compte d'une con-
vivsalioo qu'il a eue en Lorraine avec le Ouc de Médine, il senx'^
bloroit que celui-ci, retournant en Espagne, auroit bien voqIo
rester, ou du moins rentrer dans les Pays-B&s. «... Der Hertxog
»voo Mcdina Ceii ist vor i4 tagen von Paris iiach Hispaoien ver-
•râekt; den ich sampt den von Scboabergk ange&prochen , und wie
»er mich noch gekhant, Uberrime mit im geredt, und bat sich of-
»fte»llich, er und ailes seinvolrk, vernemen lassen das sie demDuca
•de Alba zuwider seindt, und ailes bôses von ihm auAZgeben, wie
»sie sich dann vermercken lassen das er (i) verboff wider aus His-
•paoîen in die Niderlânde zu khommcn. Er bringt ein artrculirte
sdag &ber den Duca de Alba , so von den vornembsten Hispanîscben
Bkriegsvolck undel-zelchnet soll seio, alleûi Juliao Romeix) nicht...»
<f BfS. C).
Le parti du Duc d'Albe , ne pouvant le soutenir, mit Don Juan
d'Autriche et le Duc de Savoy e en avant « pour y estre ung temps
« et y réduire toutes choses : » A , n." 35 : mais le Roi crut ti ouver dans
Don Louis de Zuniga y Réquesens, Grand CoamaoJeur de Cas-
tâUe et Gouverneur de Milan, un personnage dont les talents mili-
taires et l'humeur pacifique le rendoient éminemment propre à réta-
blir ce que les exécutions et ks massacres avoient bouleversé. Il
«voit beaucoup contribué an succès de la bataille de I/épante: en
LoBibardie il s'étoit distingué par une conduite prudente et ferme.
Ses différends avec le Cardinal Borromée ne dévoient pas lui nuire
(i) er. Il se peut néanmoins que par cet erW faille entendre te
D«e d'Albe.
— 260 —
l5^3. dans les Pays-Bas; bien qu'il soit difficile d'admettre ce que Lêû*
ovembre. 6"^^ semble insinuer: • Muiti pulant baec omnia aslute ftînolirt
*et Commendalorem ea ralione velle persuadere hominibusae caat
«minus addictum supersiitioni Pontificiae, ut, si postea veoîal îb
ninferiorem Germaniam, plus ci fidei habeant Gueusii, et ita poisit
neos facilius decipere. « Epist, secr, I. i. ao5. Il avoit été questioa
de renvoyer pour être en aide à l'Archiduc Ernest, second fil« de
Maximilien H, p 35*; (|u*on pen^oit marier a\ec «rainée des Ib-
u fautes et luy bailler les Pays-Bas,» p. ^9*: mai5 il est probable
que ce plan convenoit beaucoup plus à TEmpereur qu*au Roi d'Es-
pagne; peut-être même amusoit-on Maximilien par de belles pa.
rôles : A, p. 60, inf. Quoiqu'il en soit, Réquesens arriva seul.
Le nouveau Gouverneur trouvoit, il est vrai , beaucoup de cho-
ses , et surtout les finances , daus un déplorable état; £ar^ 47^*
mais par contre la position du Prince , malgré la victoire du xi
octobre, étoit très inquiétante : la Hollande, coupée eu deoi par
l'occupation de Uaerlem; Leide assiégé ; les communications daosii
Sud- Hollande interceptées, et les Espagnols songeant à enferaNr
le Prince dans la ville de Uelft (/. /. et ci-dessus, p. aSi ei s4i,
in JX 11 étoit fort à cramdre que le bruit de la clémeoct
dont devoit user Réquesens, n'ébranlât bien des résolutions stf
lesquelles on pouvoit compter auparavant , et qu'en se fiant trop
à de belles promesses , on n'oubliât le vrai moyen de les Toir se
réaliser.
Quelques semaines plus tard le Duc d'Albe partit.
«Non valde triumphans tandem deserit Belgium. » Lang^ âd
Syiin. p. 18. Les Pays-Bas étoient pacifiés à sa venue; une guerre,
qui déjà coutoit cher à l'Espagne, les lavageoit à son départ. «Rfr*
» périt omnia pacata....; deducit res in eum statum ut Pontifex M
nliispani non sint extra periculum ne totâ regione excédant*
/. / p 8/|. Sa mémoire est en exécration; à juste titre, bieo qM
peut-être on n'ait pas assez fait la part des circonstances où il s'est
trouvé. Viglius, nullement accoutumé à encenser le pouvoir, écri-
Toit quelques mois après son arrivée. «Ejus inansuetudiDen ee
*prudentiam omnes venerantur; sed imperiumac rigortm mctawit
■ FUJuKUm Vergasi.» F.p. ail Hnpp. <^. /,Si. Le ppmionniir^ >'. </. id^J.
•^cr^/, donc riinTgrandriniparlialiléilr' jugement, mnarqur: -Onze rvovcmbra.
t.Scbrtvm trrlie(Tfn Reqiieïciis nprr? txiven Alta....; oirn moet
• nn|:thans in 'I nng lioiiHirn i(e vpi-ai-liillenilv ornslHndi);li«lpn....
• Aha Lwai» in rrn t\il («rn men ann hel ilol' van SpanJF nmande
• dat d« NedeHandm d<ior jrai'hllitïid bedorvrn narrri, dal e«n
• voarbccldliw *lrar<icfi-niiig de bproertcn l>glel)k «lillen zoiide....
*It«t|ueKa!idaercnle{-en, \arn lirl Spannidie llof *Lin (tic- niaalre-
■B*leii rvrd» vrv wal l>-ritg jti'konieii was.- Ilitt v. d. Sathfarlie
•™i Coei, ji, ïo6. El M. Bif/IrTf/ri- ne cnint pas d'ariirnier:< Mern
'iloel Alta Ickort, wannrer men tiem ecn wrecdaarl van inbnrst
saœnit. H; wjs kryifiinaii rn had pciis Li'vgimani hardvbchiiflieid
kin alln , en ltsiidt-ld« nït brginsrl >aii pliirfat , en dexe plichl Iri
*loi jcronil bel mililair gebied dal geen tcgempraak geiloogt. ■ BUf.
*lri l'art. W. |6C, Il ir penl i|u'd y ai4(lHnsceiieolKervaiian de
■quant in acie,* maîsnii niérilc de lerribte^ repruchi-t, en transpor-
Kanl au mitiru <)e« ifTaircs rivdi^s le ré;;ime d« champs de Ita-
la<llr, pt en voulant si)iim(!'nre An peii^ilei, i)iii ont dea dioils
*1 (les liberlé*, a la di9('i)i1ine et â l'olfciiDanie pauive <lfs cimps.
■ i^ioa, ayan! appris ii le niieu^ connollrr, avoîl beaucoup chnngû
i' **0|iiaian â son éganf. • llluïlri^iiiiiiiim Alliae Dui-em jam vobiscnm
I ***M:«rbiimniir, qui reritm InriM-lii-eni MiocesMim Torip in alïo»
*d*ri*sfaU;ted, %i nioileraiiaracnniilia>eciiius ruUsel, proeiquam
*<4iitnaeral aurlorilale, i-rgimen -unnii]i>am mavinip mmineadiblle
■cfficnv poluissci.a Ef. «H Httpp. p. ftn». Tunlcfois nona n'ad-
■wilrofM pai tolonlii'n qu«, relmirnanl en Espagne, il se >ail
tianfié d'avoir fait niHIreà mort iStioo p('i'M>nnps: Bni-, p. ^74''>
Penl-^lre a-l-il vnnhi faire rnlendie (pie, si Ifs arTsiret, .ivnieat
pm une aniti mauvaise tournure, ce n'éloil pas raille d'avoirsuf-
itanmeol oblemiM^ré ans instniclions reexes: mais il d'nI pas
ttofalde qu'il ail voulu we vitittrr île ces almeiiés, d'autani moin*
tpK r«Ha Buroil eu lieu elle» le tÀimte I^nîs de Kiini^lein , onde
riu Prince d'Orange, et qui parotl avoir pinson moins favorisa la
caosedea Pays-Sns. Il est vrai qu'il n'a point éprouvé de remords,
éa moins le Père Louit de Grenade, ton Hirccieur, écrivant de Lis-
— 262 —
15^3. bonne, le i4 c^éc. i58i, à la Duchesse les circonstances de la
I^uveinlne. de son époux, ajoute: il craignoit beaucoup de commettre un pé-
mortel, «y es(o no por temor de las penas del inferno, que nad
V roovian, sino por losbeneficios que havia recevklode nostro S
»y por su bondad; loqoal nunca se le caya de la boca; y pcKT"— qo,
«algunos le (enian por demasiamente entero en las executîonc^_ g ^
via justicia, me certifico muy de veras , que no le remordîa la -^qq.
»sciencia de baver en toJa su vida derramado una scia gota de s^ ^H.^
vcontra su consriencia, y que quantos degollo en Flandes, er^ipo^
jtser herejes y rebelles...» (•{•MS. B. Mém. de Granv. 3a, p. me;/ ».
Il se peut que, malgré son excessive sévérité et souvent aussi sa dôiA
mulation et son manque de foi (voyez, par ex. Tom. III, p. 43« ^.
et Temprisonnement des Comtes d*Egmond et de Uornes), il y aiteo
de la sincérité dans son indignation en apprenant la St. Barthéffinj:
ail ne vouidroit point avoir faict ung si mescbant acte; il n*estoil
«point marry de ce qui estoit advenu à feu M* l'admirai, pareeqo*il
westoitennemy capital de son Roy, mais aymeroit mieulx avoir pcrdo
ules deulx mains que Tavoir faict: « p. 86*. Il semble avoir traité le
Comte Louis à Mons avec de la générosité (voyez cependant p. 85
i/i/./, ilsepliint infiniment, en i57a,qu*on lui impute d'être «came
»que le Prince d^Orangc n'est lentré en ses terres, suivant rioterco-
»aion que rEmpereur en afaicte par cy-devant,» A. n.**aa;etil«»t
assez difficile, en tel ou tel cas particulier, desavoir s*il a outrcp«s*«
ses instructions, ou s'il est resté même en deçà des ordres donnés:
«(£enige meenen dat hy hier noch beleefder en goedertierlykw
bhandelde dan syne instructie hem în Spangien gegeven, wai nie-
wdebrengende:» J5or, 477b. Par ex., on lui a beaucoup reproché
sa manière d'agir relativement au 10® denier; mais voici ce q'iele
Roi lui écrit en février 1572. «Je veux bien vous dire, quant à ce
>»que m'escripvez du lo*' denier, que je suis fort esbahy du peu de
«diligence que vous avez faict allendroict de l'exécution d'icelay
M pour en tirer ce qui est nécessaire pour l'entretenement des estati
ud'illfcq ,ct pourtant sera bien qu'on se haste asteure pour recen-
i' vrer le temps que jusques à cires s'est perdu, ce que j'espère ci
» tiens pour certain que ferez , et mesmes qu'avant l'arrivée de cseslt
— 263 —
•toat Mrm jà effectué et achevé....» (-{*' MS. B. Lettres de Uoppe- iSyS.
ros, L p. 108'. Ses talents mililaires étoieot du premier ordre (« tir l^overobre.
• priscis baud dubie Imperatoribus militari scientia conferendus,»
Siratia , I. 4^7)9 ^^ *^ ^^ glorieui pour le Prince d'Orange de s'être
■esuré, non sans succès , contre un tel antagoniste. « Le Ducd'Alve,» '
écrit .St. Goard à Charles IX, «avoit perdu les Pays-Bas, sans le
•secours et bon ayde en l'exécution de l'admirai et ses adhérons: »
A. D.* 28. Sans la St. Barthélémy le Prince « e^toit maistre du Duc
•cTAlbe et enit capitulé à son plaisir: » Tom. liL p. 5o5.
VcaoDsen aux négociations avec Charles IX. Elles s'étoient ratta>
dès le pnncipe à la position des Pays-Bas et avoîent eu des
■oaveoMrDts alternatifs , dont il est aisé de préciser les phases : 1^.
Progrès et bonne harmonie jusqu'à la Si. Barthélémy; a^. refroi-
dissefDent et presque rupture jusqu'au printemps de 1 57 3; 3.^ rap-
prochement jusqu'à la paix de la Rochelle; k^, depuis lors ré-
conciliation complète couronnée par l'entrevue de Blamont.
1. £0 1571 on étoit sur des bonnes dispositions de plusieurs
Prioces Protestants: A. n°. 1 — 4* MêmeLanguet écrit déjà en octobre
1570 à TËlecteur de Saxe « Caspar Schonbergius ad quem V. Cels.
«nisit mihi literas, dicitur rcMliissc in Gcrmaniam:*» £p, secn
L I. i65. Il est à présumer que la chose fut commencée peu après
k paix de St. Germain, et que nous devons reconnoitre ici l'io-
loefice plus ou moins directe du Comte Louis de Nassau (Tom.
III, p. 382, sq,).
£0 1672 les démarches de Schonberg 'a voient eu déjà beaucoup
de soccès. Les Princes Protestants etoient assez disposés à s*ap-
pajer sur la France contre la Maison d'Autriche; seulement ils
éviloient de se compromettre dans leurs relations avec l'Empire; ils
ne vouloient pas entendre parler de Hffue^ mais de correspondance,
et les secours dévoient être, non en hommes de guerre, mais en
argent: p. 7* inf, eisq. — Il étoit question de secoorir le Prince
' Dressée pmrH»pperus.
— 264 —
l573. (l'Orange et « crentreprendre quelque chose à Teocontre des Pays-
novembre. *S^^*'' ^' ^'^ ^* Peut-être même la Note, A. n.^ 45, doit-elle
être reportée à cette époque.
a. Ou eu étoit là quand la St. Barthélémy survint. Les Prin<:eaPro*
testants reculent d* horreur: p. ig*inf», Â.n.° 23, 29. Ilsnedoutenl
pas que les négociations de Schonberg niaient été un moyen de plus
pour attirer les Huguenots dans le piège et donner le change aux
Protestants sur la politique de la Cour de France et sur ses sinis-
très desseins. « Ils se persuadent asseurément qu*on a voulu en teste
«façon «lonuer moyen au Duc d*Albe d'avoir plus aisément la raison
»du Prince d'Orange.» A. n.** 17.
Ainsi que Charles IX (/^. Rauiner^ /u'st, Br, I, 3oo), Catherine
de Médicis exhorte Schonbcrg à faire entendre aux Princes que
rien n'a été fait «en hayne de la nouvelle religion, ni pour son
V extirpation, mais seullement pour la pugnition de la conspiration
M que l'Amiral et ses complices a% oient faicte:» A. ïu^ i3. C'est ainsi
que, Néron ayant fait mourir sa mère, on parloit delà conspiration
d'Agrippine ^1]. Coligny n'a pas démenti par ses actes ce que, le 5
juin 1569, il écrivoit dans son Testament. «Pour ce que je sçay que
vl'on m'a voulu taxer d'avoir voulu attenteraux personnes du Roy,
M de la Reyne, et Messeignours frères du Roy, je proteste devant
j»Dieu que je n'en eu jamais envyc ni voulunté;.... et pour aussi
i»que l'on m'a voulu taxer d*ambitioii en la prise des armes... je
»faicls la même protestation que le seul zèle delà Religion me lésa
vfaict prendre, avecqups ce que je rraigiiois [poui] ma \\e. Et fault
>)que véritablement je confesse mon infirmité que la plus grande faute
»que j'ay toujours falto en cela, c'est que je n'ay pas asséi( ressenti
>les injustices et meurtres que l'on faisoit de mes frères, et qu'il a
«^ fallu que les dangiers et aguets' que l'on faiioil sur moy, m'ayent
(1) c. (P^i^r, t Pcrfeclo demum scelere magnitudo ejus intel —
lecta est.... Caesarem adulatio ad spem (irmavil prehensantiuok
» mauiim gralaiitiumque quod discrimen improvisuro et matris
» facinus evasisset. x Tae, Ann, l, i/| , c. 10.
' juel-aprn5.
— 265 —
»aTaiicé de faire ce que j'ay faicU Mais je dicta aussy devant Dieo iS^S.
» que j'ay essayé par tous les moyens que j'ay peu, de pacifier toutes p^ovemftircs.
«choses le plus longuement que j*ay peu, ne craignant rien tant
»que les troubles et guerres civilles» (*{*MS. P. D. 81. Voyez aussi
Tom. UI, p. a84.).
I>u reste ces pièces viennent à Tappui de nos idées sur les causes
et la nature de cet exécrable massacre; Tom III. 49^9 I^> 70»
109. Il est probable i|ue les Guise nourrissoient depuis longtemps
de semblables projets : beaucoup de personnes , voyant « tous les
» oy seaux en la cage, désiroient les prendre tous ensemble, «* A. n.^
X 5. Plusieurs même s*étonnoient qu'on diflerdt si longtemps. Dans
tan Mémoire de D. Grappin publié à Besançon en 1789 on lit (p.
73): «Le Cardinal de Lorraine écrivit à Granveile le massacre de
» la Sl Barthélémy, qui devoit, disoit-il, U tenir en ar/miration,
» Granveile répond de Naples, le 20 sept. 1572, qu*il éloit déjà
» instruit de cette expédition , mais qu'il avoit été surpris qu'on
»IVat différé si longtemps. Ce retard, disoit-il au Cardinal de
» X^rraine, sera une note pour vous et pour les vôtres. Lettres con^
^ serrées à Btuxelles,* Que Granveile ait donné à entendre qu*il
DDoissoit \e projet, ou qu*il ait simplement voulu dire qu'avant la
tion de la lettre du Cardinal, il éloit instruit de Tévénement,
t^^iijours est-il que les intentions et les espérances des zélés parti- '
^^ns de Rome ne sauroient être douteuses. Mais, et ceci est une
^Mcslion dilTérente , quelles étoient les intentions de la Conr?
-^<His ne croyons pas que Catherine de Medicis et le Duc d'Anjou,
dirigé par elle, aient attiré les Uugueuots à Paris pour les y exter«
iner Leur irrésolution et le développement rapide de leurs pro-
, peu de jours avant la catastrophe, nous semblent décrits avec
'«srité dans les Mémoires du Maréchal de Tavannes: «Catherine
* comme femme , veut et ne veut pas, change d'avis et rechange en
^ lio instant. • Além, 27 , p. aai. • L'influence deColigny augmente;
^ brûle la Reine dehors et dedans, et tient conseil de se défaire de
^TAminil:» /. /. 260. «L'accident de la blessure au lieu de mort,
^lei menaces, forcent le conseil à la résolution de tuer tous les
•ched:» /. /. p. 267. Quanta Charles IX, on nesauroit presque
_ 26C —
•
en douter, Tordre fatal loi fut arraché par de fausset •Uu'bkj>, qui le
», jetèrent dans une épouvante et une colère subites: «d*aniis, les Toilà
• ennemis du Roi;» /. /. a6o; et n purt-nt tle Roi, ni les conseillers ^
«retenir les armes qu'ils avoiont débridéfs:» / /. 273 En un mot,
le Papisme, qui n'éloit guères difficile sur le choix des moyens, a
désiré, préparé, exécuté, comme il a hautement approuvé le mas-
sacre; mais delà part de la famille Royale, tout au moins de la
part du Roi , la St. Barthélémy ne semble pas avoir été on acte
prémédité.
Au premier moment on dut le considérer comme tel. Les ons ^
indignés, comme les Princes Protestants et TEmpereur, A. n.® iS,
25, les autres, comme St. Goard (voyez aussi V. Raitmer^ HisU ^^
Br, 7. 191 xqq,)^ admirant «la si grande paliance pour exécuter -^^
• entreprise de telle conséqnens : » A. n.^28. Jaloux de ccqu*!! ap- ..^^
pelle Thonneur de son maitre et désirant le soutei;ir même par -^^
des rapports mensongers, il fait insinuer au Roi d'Espagne que ^s.
leurs Majestés étoicnt déjà depuis deux ans « disposées en l'exéco- — ^^
9 tion du faict advenu : » A. n." 3i.
A ces suppositions y bien souvent reproduites, nous avons beai
boup de témoignages à opposer. 13'alK>rd dans une correspondam
très confidentielle , et où il n'y a pas lieu de croire qu'on ait ▼oalir^^ .^^
tromper ceux à qui Ton écrit, le Roi et sa mère, et spécialemen' ^r-a^t
aussi le Duc d'Anjou , A. n.*' 3o , non seulement font assurer
Allemagne, que <« les choses sont advenues inopinément sans av<
• esté cnfaron cjuc ce soit prémé(lilers;w A. n." 3o; mais s'exprii
de maniî're à donner à leurs agents la même idée. Aussi Vuh
espèi-e-t-il , t (|ue l'Kmpcreur connoisira qu'il y a en ce faict pli
» de vérité que de ^raisembhnce: » p. iV in f,\ Schonberg, q
ne péchoit point par une excessive crédulité, et d ailleurs
bien informé pour qu'on put lui cacher de tels secrets , co
sidère les accusations de ruse et de tromperie comme de « m
toschantes calomnies » et «les plus e\écrablcs mensonges du mondr
A. n.° 18; plus tard il s'étonne de la durée des préventions à
sujet: A. n.° 57. Observons ensuiteU manière dont l'événement I
-- 2G7 —
Jtigé par ceux qui étoient en état de le considérer avec cal- 1573.
vase. En Espagne plusieurs affirment que « ce avoit esté contre |^o%efnbre.
» ta volume cl sans le sceu du Roy ; » A., n.** 12 • le Duc d*Albe dit
« que c'est chose furieuse , légière et non pansée que reate exécu-
» tion ; • p. ^/|*: et Don Diôgo, Ambassadeur en France , « a es-
3» cript que rexéculion estoit advenue inopinément et par con-
«» trainrte, ne pouvant moins:» A. n **ià6. Enfirt,etceci paroi t décisif,
Charles IX. écrit , en i573, à St. (loard, à celui-là même qui avoit
admiré sa prétendue dissimulation, qu*il avoit eu bien de la
îifM « à remédier aux artiffîces des Ambassadeurs d*£spagne et
a» du Pape en ces événements , ayant publié et voullu fère croire
a» par le monde.... que ce que j*avoys faict, estoit avecques eulx
» prémédité de longtemps. De faict leur persuasions ont esté re-
«» cxues pour sy fort vraysemblables , estant confortées d'allées et
"m venues de ceulx [qu*ilz] ont envoyés vers moy , que sy la pure
«• vérité n'eust de soy eu assez de force pour surmonter son t-on-
a» traire , j*estime qu'ilz fussent parvenus au dessein de leurs inten-
» lions : » p. 2 9".
£a outre 9 comment admettre que Charles IX ait longtemps mé*
dilé on acte qui seoibloit devoir renverser toutes se^ espérances;
l'élection en Pologne, le maria /e d'Angleterre, rabaissement de
l*Eapagne, et ce protectorat envers les Princes Protestants, sur le-
quel il avoit fondé de vastes desseins?
La famille Royale avoit fort à cœur Taffaire de Pologne. Henri
lui-même n'étoit pas indifférent à une Couronne qu'il espéroit
joindre un jour à celle de France; Catherine vouloit voir ses fils Rois;
Caries IX, d'accord en ceci avec le Duc d' Alençon , désiroit éloig-
ver nn frère très importun. «Mon fiU* écrit la Reine en annonçant
«D Duc d'Anjou son élection, ... «je vous prie le bien reconoystre et
.9 toute la grandeur que Dieu vous [donne] que ayés dan le cuenr
i»de l'aroployer pour son service et de vostre frcre qui ayst' si ase*
3»de vostre bien que je ne Tay jamés veu plus ; yl ne [estre''] plus
^ii non que Dieu vous fase la grase de bien tost prendre la Ro-
^cbelle et vous conserver comme le désire vostre bonne mère
• Mt. i Bûe. ' rwle (?}.
_ 268 —
1573. »CATEBiifE.» La joie de Charles IX se peint 1res naîvcnnefit. «Moa
ovembre. » frère, Dieu nous a fait la grasse que vous c»sles ellu Roy dePoa-
xlogno ; j'en suis si ayse que je ne sray que vous mendir; je
uloue Dieu de bon coeur; pardonés inoy, l'ayse me garde d'esm-
»re, je ne sçay que dire, mon frère, je avons receii voslre leslre, je
'>suis voslre bien bon frère et aniy (Iharlfs. » (MS. P. B. 86*6i.
Mais pour succéder à Sigismond-Augusle (voyez, p. loa, im f.)
il falloit en 1072 ménager les Dissidents de Pologne et les Princes
Prolestants: A. n.° 7.
Les mêmes causes faisnient désirer ardemment le mariage da
Duc d*Alençon. Singulier moyen de réussir que de massacrer les
coreligionna'fres de celle dont on brigue la main, et de ceux qu*oo
juge avoir auprès d'elle le plus de crédit! Le Comte Louis tàcbant
eu 1573 de rendre Charles IX favorable aux Huguenots, écri%oil:
« S. M. demeurant en sa résolution, le Comte ne voit pas qu'il y
» aye à propos que l'Electeur Palatin envoyé vers la Royne d*Ao-
» gleterre pour le parachèvement du mariage du Duc et d'elle: •
p. 8G*.
Résister à la Maison de Habsbourg axoil été la pensée dominante
des prédécesseurs de Charles IX ; c'étoit surtout aussi la sienne;
politique évidemment dictée par les intérêts de la France, et q«e
le principe des guerres de religion pût seul de temps à autre contre-
balancer Constamment ce Roi est tourmenté de l'idée que bienlàl
«nul aura la hardiesse et la puissance de s'opposer aux dessaiogs
»de la Maison Impériale; la(|iielle donnera en6n la loy à toute la
»Chrei>lienté; m p. 33*. Comment donc se persuader qu'il y ait eu 00
profond calcul dani» un acte qui rcndoit ennemis de la France tons
ses alliés naturels dans cette grande lutte, et rélablissoit dacs les
Pays-Bas le pouvoir de Philippe II si fortement ébranlé.
Il y a plus encore. Depuis longtemps la Maison de Valois aspi-
roit au Trône Impérial. On sait les tentatives, déjà au 14* siècle,
de Philippe le Bel « Er beschlosz seinen Bruder Karl von Valois
»xum rômischen Kônige v^'âhlen zu lassen; .... das Gluck srhiei
sdem fran/osischen Rônigshause schnell den Weg zur Universal-
• monarchie zu zeigen:» Pfister^ G, (L Teulschen, III, 127). On se
rappelle les efforts de François I après la mort de Maximillen L On
it également 1c* relalions ir
C|lll
I Cha I.
-i|iii
reisées de Henri IlavecIrsPrin-
avoienr promis , en ôâu , d« ^
nijilotFf à Taire éliie ce Muturipic '/./ M . |>. iiij. Lt% Itoii
France cn*ojaienl an iccnun dux PioIesUnls; pour ar-
l>lirrA.utrk'lie, pour se procurer des allÎË», mais liiii doule ausit
«; l'espoir de parvenir ati plus liaul rang de la (Ihréllenlij, Char-
IX cullivoil cet relatiui» rvfc «lin. Il avnil de nombreux pcn-
In peinions ijiie le Ruy donne en Al mu ï^iie excédent
. «an« comparaison celle) dn lenips du Hoy Franriiir» ; c-ir , pour dis
' BiiH« livre, il y en n mainleiiant tvM mil : - p. G9'. Il resserrait
Mir lom moyens les noeuds de b4.nne ■nlelliiipni-': et ù'amitié , et il
•si prnuié luainleiuot que lui aUïst , en s'îns in lia ni auprès de la
[>»ilé<lér>lion r.erniaiiiipie , avoir la mcme aitifre-pi-niéei savoir
l'ea ilctrnir itii Joui Iv Chef. -^- (^rsl-lj la > crrlaiiie alTaire i
i|iie Sibnnberg I n'oie communiiiuer ■ la plumme:* A II "l. C'est
Im ■ rcapf^'ance il'ung plus graml bïeii > d»nt le Land;ra>e de
llcAMt lait mention tel qui: Ira aucolns de S. M, ont tant
■ Irataille cE suiihuiriÉ auiie.i fini île vauluir et pouvoir gai-
• gnrr:t p. (•', (/i-sl \à ce dont, selon .Schoiit>crg, ila wule
• noblr ciiui'onne de France est Uifcui; en ce nmndc: •■ p. iti*. —
l'eu ■«■ni la ^1. Bdrlltclcmy les ei|>ëraui-es ilil Rai avoient été
Wlifièes par le Comte Louis : • Il dît au Roy ifu'il rspétoil ung
ijoar luy tuir U couronne imperîalle sur la teste. Cela ne venoit
p.&4*. Mais queliluit le motif pour l(t|url iU ■ fayioicnl leur compte
•de l'ealiie Kay dn Romains?! lU le vnyoieni •icllemenl ré-
■ wla à la cansxrvaiinn de son Eilicl de p^icifît-aii'in > ^ Il Taut
diMwa'éa-ier ici encore: eh. ipioi ! ayant do smb'ablrs e-péwn-
oM, Cliarles IX aurait pu, avec pri-iuédilatioii , les rouler aux
pMa?
Tout Kmble donc prouver que, dans la pDlili(|iie de Charles
IX, la >Sl Barihélnny fut une bnra -d'oeuvre, une anomalie,
fiBte lorsqu'un Taîl alleniiuti à ses efforts pour en oeulraliser
les rèsnllAla, at au ebangcment de cooviuion chcx «cut.là Mé-
iSjS.
•«•«
- 270 —
. . a d%uîeDt pas ajouté la moindre fol aux protcs*
. .1 celles de ses négociateurs.
>^^«. la Hetne-roère et le Duc d'Anjou écrivent à Sdio»-
^WM* voulons estraindre la négoci-ition plus que jamtîs;»
.^ -. |. — De telles assurances trouvent pi^oinptement quelque
■ L«à dépêche de Y. M. du i3 sept, nous a inliniinent »frfi
^^. ououvir la volonté i^e TËlecteur de Saxe et tc-s cueurs de ta
H .«oMnlIers: t n.° 23. « Le cueur des PrincfS sont bien cliangiéi,
:uau j*ei»pèrc que le temps et le sage ad vis de leurs AL raccon-
. luodtfrunt touct : » d." 1 9.
Ci*|MNidaot , durant plusieurs mois, tout demeurrt Snterrompa.
\ En mars les pourparlers avec le Comte Louis recommcoccBL
Ni lui, ni le Landgrave Guillaume, ue considèrent plus la Sl Bar*
lliélemy comme un guet apens. c Le Landgrave juge bien pli»
«aainement qu*il n'avoit faict par cy-devani ; à quoi a beaucoup servi
»le tesmoignage du Conte Ludo\ic(|, lequel ;d('puisque le Seigoenr
»de Frégouse et moy l'avons bien combattu à Francforl) dîct calrc
i»a.sscuré par lettres et de bouche que ce n'a pas esté chose préniédt-
• tee de V. M. ny pariy projeclée avecques quelque autre Prince
«estrangiers. » — • Il s'agit de secourir le Prince d'Orange et de
mettre la Hollande et la Zélande sous la subjeclion du Roi.
Schonberg attache avec raison la plus haute importance à cette
affaire: <• le repos du royaulme, la seureté de T Estât , la ruiné da
«capital ennemi du Roy, la vengeance du tort qu'il faict à Moo-
«seigneur ;le Duc d'Anjou}, Testroicte et feinie alliance des Princes
»d* Allemagne» la subveision de touts les desseins de la Maiioa
vd'Austriche, et le comble de vos désirs est entre les mains de
>»V. M.:» A. n.°0.
Schonberg et le Comte dressent les articlin* (\u Traité. Nom
en avons trouvée Paris la rédaction telle que le Comte IVovoyst
son frère par sa lettre du 37 mars (p. i iH). Quand on la coak>
pare, p. 44*, aux articles que le Prince mit en avant p. 1 1<» sq^^'i
on voit une grande différence. Dans ceux-ci il n'est plus parlé dt
subfeclifm , mais de recevoir « le Roy |>our proteeleur et dél
— 271 —
•etanl gouveniez par Seigneurs et GentiUhomroes da Pays-Bas»» i573*
Il n*est plus question de conlraindre le Prince à accomplir les con- l^ovembre*
v«otions, et a^ant tout on exige que «le Rot face paix avec ses
Bsubjecls et leur nieite la religion libre.»
Les choses trainoient en longueur, surtout au gré du Comte,
îoqMitient de satisfaire aux appels réitérés du Prince d'Orange et
lie venir au secours de la malheureuse et héroique ville de Haerlem:
■ Ha commandé de me dire librement que les affaires du Pays-Bas
«sont en tel estât que, pour la longueur du Rov en sa négociation y
• OD sera contrainct de prendre parti: • n.^ 60. Le 3 mat le R<n
écrit qu*il a redépcché Frégose: A, n.^ 54; maïs U réponse ne
fat pas satisfaisante. C'est après son retour qu*est écrite la remon-
trance du Comte Louis, envoyée an Roi de France par le Sieur
dcCbasteliier: n.^62. Cette pièce, extrêmement remarquable, mon-
tre que le Comte , bien qu'il n*en eut pas fait mention expresse
dans les articles susdits, avoit fait entendre que y si la paix n'étoiC
rétablie en France et TEdit de Pacification remis en vigueur, il
étok inutile de négocier avec les Protestants étrangers. Le Roi se
Irouvoit oiTen«sé'par cette conditiasine quâ non. <« P^r Frégose le Comte
•airoit entendu que S. M. voutloit te tout interpréter comme si on
»luy voulloil donner loy en son royaulme: » p. 8a*. Et en général
il paroil que le Roi s'éloit abstenu de toute détermination positive,
ttquele Comte étoit fort mécontent d« tant d'irrésolutions et de
retards.
Toutefois ces hésitations s'expliquent assez aisément.
Certes l'offre du Comte n'éloii pas à dédaigner. Jaloux de l'Es-
pagne, le Roi n'avoit rien épargné pour susciter et entretenir des
troubles dans les Pays-Bas. Il ne redoutoit rien autant que la paix
entre Philippe II et ses sujets. St. Goard conseille au Roi d'Espagne
«de n'entendre jamais à la paix aveques le Prince d'Oi-enge: »
▲• n."* ai «Le Roi d'Espagne , » écrit Charles IX à Schonberg ,
»cogDoit clairement que , s'il peut une fois terminer les troubles ,
i^et me laisser seul en ceste dance , il aura loysir et moyen de si
• bien establir son auctorité , non seulement es Pays-Bas , mais
— 272 —
1573. » ailleurs qu'il se rendra plus grand el formidable qo*il d's
ovembre. »po»"cl esté:» p. 33*. - Il éloit d'autant plus préoccupé
de cette idée quM lui venoit de plusieurs côtés des ooavflks
sur la probabilité d'un accord. Le Roi d'Espagne y paroiasoit
disposé; p. 4^* ^n J,\ et on l'y engageoit de toutes parts: A.
u^ 6o. Le Comte Louis disoit • rondement que • sans uoe
prompte résolution , « il n'est eu sa puissance d'empêcher le
» Prince son frèro , ni les Ë^las de Hollande et Zélaode qa*ib
» n'y entendent: • p. 52*^. D'ailleurs il éloit possible que Philippe H
fit des concessions importantes à ses sujets, a6n de persuader tki
» Princes à l'eslire Empereur » ; on disoit qu'il avoit déjà fait cod-
noitre ses intentions à cet égard: A. n.^ 34* ■ — Partout Charles IX
rencontroit le même rival : en Pologne Philippe II favoriaoit l'Ai-
triche ; il vouloit « moyenner avec l'Empereur le mariage de b
» Re}ne d'Angleterre et (|u Roy de Hongrie son fils; » p. Bg*, et
accusoit le Roi de France auprès d'Elizabeth : A. n.^ 6o. Celui-ci
s'appercevoit que les Espagnols « ne l'eussent seullement esloigaé
» et distraict Tamytié de la Roy ne d'Angleterre , et des Princes d
» Cantons Protestans, mais ils se la fussent acquise et asaeurécà
1» son dommaige. .. » p. 29*. On rapporloit des propos meoaçaoti
du Duc d'Albe ; l'Espagne pouvoit attaquer la Fiance du côté
des Pays-Bas: p. 60*. — - Puis on redoutoit le Comte Louis»
Qui sait si , aussitôt que les Pays-Bas seroient pacifiés , il n*iroit
pas se joindre aux Huguenots? Ceci sembloit fort à craindre:
p. 61*: c'est bien là «t le dangereux orage qui pouvoit tomber «tf
les bras; » p. 42**
Mais par contre ce n'étoit pas chose de peu de conséquence ^
briser ouvei tement avec l'Espagne. Ses (orces étoient redoutables;
son alliance point à dédaigner. Cette rupture sem loît sortoat
dangereuse, aussi longtemps que le parti Réformé seroit en anMi;
par elle on relevoit les espérances , on doubluit les forces des Ha-
guenots. Schonberg écrit le 2G mai: c Je maudis du meilleur (hi
» cueur la tiès méchante et très malheureuse rel>elle opiniastrHédci
vRochcllois, tant elle me faict de mauU ; et je pense bien ipM
» celle là est aussy cause qu'on ne se résould point de l'aflaire da
j» Conte Ludovicq: » A n.** 6 t.
— 273 —
4. La|MÛx se oonclul; tout change do face, et, comne en 1570 , iSji.
neoées contre TEspagoe repreooenl leur cours. Immédiate- NoTeadbre,
t Charles IX se monire mieux disposé pour le Prince d'Orange,
«r< dans un Mémoire au Comle Ixiuii écrit a celle occasion, on
e«*9ge oeluiHii à remeirier le Roi de la lionne << an'eciion qu'il fait
» paroîstre pour le bien des arPaires des Pays-Bas : • p. i64-
Depuis ce traité , bien que peu satisfaisant sous plusieurs rap*
p«»rls, les Princes Protestants d'Allemagne prêtent de nouveau
I '«oreille aux propositions de Charles IX. Il y a des détails curieux à
égard dans une lettre fort intéressante de Schonberg au Comte
r Rets: n.^ 71. «La paix nous sert inGniment • p. 111*. «Je
Taj jamais esté veu de meilleur oeil > ù Heidelberg: p. ii4\
ilool 00 se montre prêt à resseiver les liens que les derniers
vocoMots «voient presque bribes. l/£lecteur Palalin et même
Xaodgrave , malgi'é sa répugnance , se di>po:^ent à recommander
Dac d'Aiinicon au 3^ bonnes givces d^Ëlixabelh : p. iiù*/.'iyi,
Xe Comte Louis h'eniploye a\ec zèle aux inlêfVis de h France.
^st surtout aussi par son entremise qu'on remet réieclioo d^un
i des Romains sur le lapis. Dans sa lettre à S. Biug , confi*
t du Landgrave, il est question, d*al>ord d'un Prince Pro-
; ensuite de la Maison de Valois: mais la Ck>ur de ["rance
ialloit qoe la première alternative ne se réaliseroit point: on esc
» tl«Nitasseiure7, » écrit Schonberg, « que les Princes s'accurJeiont
* ^«MÎ peu de prendre ung d*enlre eulx , comme les Pouluooois se
**oat pea accoi'dé à prendre ung Piaste: • p. iio^. — Il n'est
difficile de démêler les motifs du Comte: on devoit se défier
Charles iX, et certes il ne lui accordoit pas une confiance
^^lée;aiais Mazimilien 11 avoit peu favorisé le Prince d*Orange;
^*'* cnigooit, relativement au Papisme, les dispositions de la
'^^îsofi de Habsbourg; il sembloit facile d'imposer à une Fa-
^^^ , étriDgère en Allemagne , des conditions favorables à ceux
f^*" <|ai elle aoroit obtenu le comble de ses désirs: on poovoit
espérer Taboliiion du resenuiUun Ecclestasticum ; et c*cst
•
t ce qu'on doit entendre par le paroles du Comte
^*^^mit que <l«iis cette affaire il faut tâcher avant tout, non
4 18
— 274 —
l57J. seulement de conserver , mais encore àe propager \m pure dbo*
ovembre. ^^^^^ ^^ '^ Parole Evangélique: p. io6\ Ces raisons, jointes ai
changement d'opinion sur U 8l. Barthélémy , etpliqueDt comnciit
un projet , qui avoil sans» doute aussi des côtés dangereui poor
rAllemagne , a pu être si vivement goûté, précisément par da
Princes qui mettoient en première ligne les intérêts de la rdigion:
« Le Conte Palatin et son fils désirent estre résolus, et ce le plus
w tost qi.e faire ce pourra, des conditions que le sang de France
» veult que ses amys proposent: p. i lo^ in f.
De son côté la Cour de France semble ne plus hésiter. Scbooberg
remet cent mille écus au Comte , un pur don du Roi. Le Seigneur
de Lumbres lui écrit: «Le Sieur Frégose me mande qa*îl ne
» faict double que la promesse ne se garde et que , si elle est re-
» tardée , ce sera pour le peu de conte que les Princes ProCcstaBS
» et vous en faicte , comme «y elle ne fut aggréable : » p. 198. Et
Scbonberg : si la chose ne réussit , « il ne tiendra dorf snavant qa*À
>« vous autres: > p. 207. — St« Goard écrit au Roi : t Puisque le
> temps est que par négoliations ou praiicques plus que paranacs
«Ton achève de grandes enlreprises , il fault que V. M., qoi a
n Tune et Tautre en la main , par force et raisons se face Moiiar((oe
» du monde. » p. qS*. Et en effet , Charles IX , réconcilié atec
ses sujets , ne craint plus l'Espagne et croit pouvoir donner va
libre cours à ses desseins.
Il semble vouloir rallier autour de soi tous les ennemis de
l'Autriche et de TEspagne. Ses négociateurs déployeot la pla»
grande activité. Ils ne s'épargnent pas auprès des Princes Pith
tfstants. Réveiller , exciter les uns; encourager, soutenir l«i
autres; former des relations nouvelles, se procurer partoat do
intelligences , méditer des surprises , faire des levées , toot b
préparatifs d'une grande lutte sont à Tordre du jonr.
On négocie secrètement avec l'Electeur de Cologne. La pemioa
est déjà fixée qui devra payer le changement de sa politique: ^
i3o*, in f. et 279, inf.
Pour le moment l'affaire principale , l'affaire urgente est le**-
cours que réclame le danger toujours croissant de« Pays-Bas% (*
est disposé à aider le Prince d'Orange, de concert avec les Priacft
— 275 —
dTAIleoMigne y et à leur choix, soit oaverlement , soit en secret iS^S.
(p. «79'; et c'est la Cour de France qui promet les sommes neces- Novembre.
Mires pour Texpédilion que préparent le Comte Louis et le Dur
Christophe, fils de l'Electenr Palatin : p. g6*.
choses en étoient là lors de Tenlrevue de Blamont. Char-
les IX ne put y assister. Il étoit tombé malade « sur son chemin à
• Nancy » Cnptfig. III, 3o8. Celle maladie devoit éveiller des
soupçons: Mém. de l'Bisi. iie Fr. ^S ^ p. 2/|i , sqq. et ci après ,
Non seulement le Roi, mais les divers partis qui divisoient
sa Cour, si l'on excepte les Guise, favorisoient ou da moins
scmbloient tous favoriser le Comte Louis.
Il paroit que la Reine-mère eut des conférences avec lui: elle
désîroil le détourner de la France en lui donnant de l'occupation
•illears. D'après une déposition du Comte de Coconnas, « h Royne
• el le conseil secret craignans que le Comte Ludoviq et le Duc
» ChrîstoQe n'eussent quelque intelligence en France pour y amener
» lears troupes, et par le moyen des Huguenots et politiques, faire
• quelque changement , ne trouvèrent meilleur expédient que de
» destourner ceste nuée loin de leurs têtes. » jirch, Cur, 8, p. i35.
De TAoi/^ prêt end en outre que Catherine ne pouvoit se séparer
4m ion fils, qui lui-même (surtout vu l'état maladif du Roi de
France) n'étoit nullement pressé de se rendre en Pologne, et
qoe D osant pas irriter Charles IX qui avoit juré que , ou lui, ou
aoo frère devoit partir , on songeoit sérieusement à mettre Henri
k la tête de l'expédition des Pays-Bas. La Reine auroit fait traiter
à ce sujet avec le Prince d'Orange et avec le Comte: Bisi. p. 968 ,
973. cNegotium eo produxit ut condiliones utrimque perscriptae
«sint: 1 p. 968. D'.-tubignc dit également que le Duc d'Alençon
prit ta place de son frère au traité des Pays-Bas ; II , 1. 2 , p. i la.
Ceci est peu vraisemblable. Le Duc d'Anjou n'eut pas désiré
laisser la Pologne à l'abandon ni surtout se brouiller entière-
■aent avec l'Espagne; mais en outre ni en Allemagne, ni dans les
— 27fi —
iSjS. Pavs-Bas, on le désiroit pour Chef; lui préféraot de bamooop
ivenibre. le Oiic d*Alençon: p. 112. il avoil, du moins il avoit eu beaucoup
de bonnes qualités» t Je lo. veux dépeindre,» écril le Duc de
Bouillon à son (ils, » ce que le Duc d*Alcnçon esloil de shmi oaUirrl
> lors , et par la suite de ce discour;» lu verras comme il estoit
»> changé...; d'une stalure moyenne, noir, le leint vif, les trait»
» du visage beaux et fort aggréables , un esprit doux, el fort bats-
V sant le mal el les mauvais, aimant la cause de la religion, b
» compréhension de ce qui lomboit sous ses sens fort lionne , d'une
» conversation familière , ne luy paroissant aucune cholère.» Ce-
toit sur lui que les Protestants fondoient leur espoir II paroU
que le Comte ne put renlrelenir en particulier : voyez p. %Su
De Thon raconte qu'il vouloit lui donner le commaiideaMiit
de la guerre de^ Pays-Bas: «Cum eo Klamontii ia arcaoo cgerat
» et eum Bello Belgico ducera magis idoneum ratus, clam Rt-
»ginây consilia in occulto agi(avera(: • /./. p. 977. Ou lit daoi
rinlerrogatoire d'un serviteur et confident du Duc d*Aleoçoo:
« Le Comte Ludovic avoit promis de se venir joindre avec Ici
» troupes de France et semblablement le Duc Chrislofle Le
» Comte oITrit son service à Monsieur le Duc, et lea choses se
» passèrent ei» telle sorte que ledit sieur pensoit se retirer avec ce
» Comte el faire quelque chose de bon plus commodément piiii
» après pour la pacification de France: •• JrcA, Cur. 8, p. i33y
i35. Apparemment ceci se passuit par personne tierce, pour ne
pas éveiller les soupçons de Catherine. Le Duc de Bouillon écrit:
t A Blamonl. .. . le Comte Ludovic fit parlera Monsieur (1) Ta
V rant de son affec'ion , el qu*il espéroil bientost avoir une
» sur pied pour le servir ; cela fut accepté el prit-on intelligence
>» avec luy qui se debxoit entretenir par Tenlremise de Monsieur
u de Thoré, avec lequel il avoit eu communication avant la SL
» Barthélémy, lorsqu'il alla à Ten rcpri:>ede Mons» [Mém, lelaùji
^
{^) fif p. à M, C'est ainsi que nous avons corrigé d'après le MS»
(P. D. 8a}. Dans l'imprimé on lit : « le Duc Christophle accooH
> pagné du Comte Louis, vinrent trouver le Roi de Pologne,
» l'asseurer , etc. »
— 277 —
^ FHisU de Fr, 48 , p. 32 , inf, et sq^ On pré vo} oit la mort de i573.
4!^luirles IX, el il s*agissoit, d'après les Intentions de plusieurs, d*as- I^ovenibriL
jeurci' la Couronne au Duc d'Alençon. Coconnas dépose qu*ayant
dliC au Comte f qui lui louoil c grandement la vertu de l^lonsieur
» le Duc, Que pensez %ous faire? Guidez vous venir à bout de la
» France et de TEspagne en un coup?«... Que voudriez vous faire
M à ceste heure que n*avez ni villes y ni chefs ?» le Coinle lui
répondît qu*on n*avoit c point faute de chefs des plus grands et
ailes principales villes: » Arch, Ciir, 8 , p. i33. Et c'est à cela
^ue se rapporte également la question : « Si Monsieur de Mande a
» pas dit à Monsieur le Duc que, puisque le Roy de Pologne estoit
» couionoé Roy, il ne reviendrait plus, et que luy ne pouvoit faillir
» de Testre ? • Ibid, p. i32.
Malheureusement pour le Comte Louis qui , avant louCes chô-
mes , Touloit délivrer les Pays-Bas , on s'apprétoit déjà à remuer
wnéaa^etn France: p. a8o. Les Huguenols et les politiques, parmi
lesquels se trouvoit la puissante Maison des Montmorency, faisant
^lose commune , vouloienl proBter , el sans délai , du départ de
Heori , pour écarter la Iteine-mère des affaires , et soumettra le
^oi à l'ioluence de celui qn^ils preooient pour chef.
J«e Duc d'Alençon croyoit déjà tenir le gomtrnemeitî comme
^voit son frère fp. 281) ; « vull habere easdem dignitates et praero-
»gativas quas fraler aole discessum habuit, quae sane fueruot
« maaimae: nam fuit locum tenens geueralis Régis et Regià aucto-
» ritate ubique in Gallià imperabal : ila ut re ipsâ videretur esse
»Rex; altrr nomine lanlum:» Lans^, Ep, secr, I, p. 22a. Caihé-
fine traversa ce dessein : > Met us incessera t Régi nam ne Alenço-
• DÎus se injurio&e spretum hactenus, dum Henricus fraler in Gallia
«esset, in occulto conquesius,.... ope Navarri , Condaei, Mo-
• Bioraofiorum, el Arluri Cossaei.... novos moins in Gallia sere-
• rei, et ipsam penilus a publicà rerum adminislralioiie remove-
• ret;.... quod evenlurum meluebat, id quabi jam faclum Regî
• insosorrat, ni euni a fralre alienarrt , el efriceret ul amplissimum
» îd munus Carolo Lolbaringiae Duci geneio, sub quo rerum
» se potituram sperabat, a Rege deferretur. « Thuanus, Hist,
p. 97"» *«/
— 278 ^
t LETTRE CDLVI.
iSyS. Le Comte Louis de Nassau au Prince d'Orange. Entrevut
(cembre. de Blâmant: bonnes dispositions des Bois de France et
de Pologne , du Duc d" Al encan et deà Princes JT Alle-
magne,
Monsieur , je ne double pas que ne soyez bien esbahj
de ce qu'il y a longtemps que n'avez eu de noz nou^dles^
mays j*espère que vous serez satisfaict en cela par les rai-
sons qu'entendrez cy-après. C'est qu'ayant eu advisde
France du passage du nouveau Gouverneur pour aller
au Pays-Bas , et du pacquet qu'il porte avec soy plain de
tromperies soubz une proposition de paix, fut advisé
par Monsieur l'Electeur Palatin et aultres de prendre re-
solution de tascher à l'attrapper en chemyn ; et pour ce
ayant donne ordre à ce qui sembloit estre propre à cesl
effect, je m'acheminay incontinent à Heydelberg où j'en-
tendis que le dict Gouverneur estoit passé en grande di-
ligence et arrivé à Thion ville avec cent chevaulx seule-
ment, à cause de quelque soupçon qu'il avoit de ce cosié
icy. Parainsy ceste entreprinse-là estant rompue, Moo-
sieur l'Electeur Palatin me pria instamment d'aller jusques
sur la frontière de France vers la Royne, mère du Roy, et
le Roy de Poulongne qui y venoit pour passer en son
royaulme (comme de faict nous l'avons desjà conduict
jusques à Hannau (i), d'où il est party aujourdhuy), affin
(i) Hannau, Non pas jusqu'à Heidelberg, comme le dit itJit-
hignéy Hist. Univ. II, 109.
— 279 —
de voir s'il se pourroit conduire quelque chose de bon , iSyS.
tant pour lappuy du dict Seigneur Electeur (duquel TEin- Décembre,
pereur tasche de se vanger par tous moyens à cause du
bruftlement des pouidreset aultres choses), que aussy pour
le secours du Pays-Bas. Ce que je ne luy ay peu refuser,
veu le pied dont-il marche en tout ce qui tous touche.
Et pour vous en dire en peu de parolles , après avoir eu
[fourné] cela à bon escient , enfin le Roy de France a pro-
mys d^embrasser les affaires du dit Pais- Bas, aultant et
aussy avant que les Princes protestans les vouldront em-
brasser, en quelque sorte que ce soit, ouvertement et
aultrement, et sans mectre en compte Targent qu'il vous
a desjà fourniz. Le Docteur [Emius'] et Zuléger sont icy
avec moy exprès pour aller ensemble jusques chez le
Landgrave , voir si on le pourra faire entrer en mesme
'résolution, à laquelle le Roy de Polongne, tant en son
nom et pour son royaulme , que comme député du Roy
de France son frère , veult bien entendre. Nous espérons
y trouver le Duc Jéhan-Casimir de retour, qui nous ap-
prendra en quelle disposition il a laissé Monsieur TElecteur
de Saxe, duquel nous avons de jour en jour meilleure
espérance. Vous pouvez estre asseuré. Monsieur, que
▼oz affaires se portent mieux en Alemaigne qu'elles ne
feirent jamais , et que mes frères et moy ne passons une
seule minute de temps que ne l'employons à les advancer
tant qu'il nous est possible. Quant à TEvesque de Colon-
gne , il est en bon chemyn , Dieu mercy : mon frère le
Copte Jehan le va trouver d'icy, suivant les lettres qu'il
a receues de luy. Nous ayons faict en sorte que le Roy
de France luy donne seize mil livres de pension et qu'il
' Ehem {EkenUus),
iSyi. luy en advance une année de sis mil e'c»i*, o^r^n que dr*
Décembre, cesie heure il cfuitle du tout le paily dT.:»pione. !.••«
Princes sont bien détîbéi*ez de le maintenir, Evescfiie et
marié, encores que son Chappistre le voulsist empescber;
à quoy le R<jy de France luy promecf d'employer tous ses
moyens, comme aussy V£lecteur de Saxe en a faict pa-
reille déclaration. Touchant l'argent que demandez, nous
mectrons peine de le vous envoyer le plus secrètement
que nous pourrons, pour éviter à tous inconvénîens, et
trouverons, si Dieu plaist , le moyen de le faire par une
yoye plus courte et plus seure (jue celle de Brémen ou
d*£mbden. J'ay receu en ce chemyn voz lettres (i) oà^^iO
vous faictes mention des entreprinses et nommément d
celle de Maestricht, à laquelle nous avions desjà donn
ordre louchant les soldats François; mais une rbo
vient en cela assez mal à propos , qu'on est prest de i-e
muer mesnage en France, qui est cause que les soldat=^
que je pensoîs avoir, tirent en divertz endroîclz dec"^
cartier-là. Nous sommes après pour , en cas que fussî<*- 3
engagé , comme nous mandez (a)', trouver au I très moyens t
et espérons bien vous dégager, encores qu'il n*y eust p^*^
ung seul soldat Francoys. Pour cela vous prions de noi.« *
faire advenir à toutes heures. Nous avons advisé quel^s
villes et pais qui sont prins par U' moyen du Roy cl*^
France et des Piinces d Aleaungne, soient mys soubz 1^
subjeclJon de T empire , iilïin d'attirer loii s les Princes» ^
embrasser vostre caus(î et d'empêcher que lennemy puis^^"
plus tirer de [forces] de ce costé icy. Je vous puisasseurs v •»
(i) l'oz lettres. Voyez la lettre 45 1.
(a) mandez. Voyez p. 241 , în/. et sq^
— 281 —
Mooflieiir , que, ce voyage icy achevé, je rae hasieray tant 1570.
<lu'il me sera possible de vous aller voir , soït en petite Décembre.
ou grande compaigny. J ay veu Monsieur le Duc d'Alen-
eon, lequel, ine pressant la main, m*a dict en Tomlle
qtie, ayant à ceste heure-cy le gouvernement comme avoîl
son frère le Roy de PoUmgne, il s'employera en tout pour
▼ous seconder. Je sçay par aultre voye qu*on peult bien
re estât de sa fidélité et bienveillance , r|ui ne nous est
s ung petit advantage. Si Dieu veull que la France et
iat Poulongne ensemble facent ce qu iiz promectent , il y
aura moyen, à mon advis, de merveilleusement bien
aocommoder noz affaires.
+ LETTRE CDI.VII.
Prince d Orange aux Comtes de Nassau. Af jauges
de Zilande: siège de Leide. Nécessité dun prompt
secotiTS,
*^* Le premier siège de Leide dura depuis le 3o octobre 1673
'■■•qu'au ao mars 167 4. Après le dépari de Don Frédéric , Fr. de
^ aidés (p. 284] coromandoil les Espagnols.
Messieurs mes frères. Le ap]"* jour du mois passé se
P**t>îstdece lieu devers vous Hans vostre somelier(i), par
^H**cl €t t^»' quelques lettres que je vous ay coup à coup
^''^•'it auparavant , vous enLeodrcz tout lestât des affaires
P^^ dechàjnsques ;ilors, et mesme*; comme les ennemis
^«ivcrs «»stoient sur le piiinrlde dcscendn* en Zeelarde ,
\^) somefier. Voyez p. aSa.
i5ji* avecq tous les bateaux qu'ils avoyent peu équipper. Et
Décembre, depuis me sont venues nouvelles par lettres des Gouver*
neurs de la Yere et de ZiriciLzee , que dimanche , a&* jour du
dit mois, estant Tenneniy descendu jusques à [Scbaftlinge ' ]
avecq toute sa flotte , pensant avecq la nouvelle lune se
servir de la commodité de la haulte mer , laquelle il sça-
voit que s'en fleroyt plus que d'ordinaire, vint passer
Boomkreke , qui est entre Rommerswale et Bergues o|
't Zoom , avecq 54 navieres , tant de guerre que chargé
d'amonitions et vivres, qu'il vouloit mener à ceulx
Middelbourch ; mais en estant les nostres advertis , son^^^t
le lendemain venus rencontrer l'ennemy avec environ 5i^ o
bateaulx au lieu où le dit ennemy s'estoit ancré , qui es^^s-
toit à demye-lieue près du dit Ziericxzee, duquel lie v
l'ennemy apperçevant les nostres , s'est incontinent et i
toute presse mis en fuyte , estant constrainct se sauvi
au havre de Bergues op Zoom , jusques à où les
l'ont tousjours poursuivy fort vifvement et tellement qim^
l'ennemy n'at point sceu faire passer ung seul bâtes >i
pour ceulx de Middelbourch, bien que .en passant iljecca
six cens hommes dans le dit Rommerswael, qui 800^
illecq aussi assiégés; et ont depuis envoyé ung tambourin
vers les nostres demander grâce de povoir sortir leur*
vies et armes sauves , d'aultant qu'ils sont hors de tou^
espoir de secours : mais de ce que sur les conditions qu^
les nostres leur ont proposé sera succédé , je ne suis co^
coires adverty; tant y a que l'espérance est ostée à ceul^-
de Middelbourch et d'Armuyden d'estre encores de long^
temps ravictuiallés, en quoy le Seigneur Dieu nous a faî*^*
ung grand bien , dont avons matière de le louer ; car
' SafUngeu.
— 28:f —
CalH cmtx d«iVIiddeIbourch tant press«zde vivres, cammC iS^S.
Je mus tmislels Ion me mande , et (|ue par nuciities lellres Déoembrai J
des ennemis interreptés par les nnstres, je cognoisso asseï,
j'espère qu'ils ne pournmt tenir longuemenl , ains ([bc de
lirieFT b ditte \ille avecqArmuyen seront à nostrepoToÎp,
c:hose qui pouira apporter qiiet(|iie relasche â nos labeurs;
du succès sei'ez adverty par le premier.
Depuis ce que dessus, me sont ce joiird'IuiT venues
wnres nouvelles par lettres (i; de l'Admira) de Zeelande,
que par composition nos gens sont rentres au dit Ro-
m«n«tael,estans les ennemis sortis leurs vies et [ba^tie-i']
sauvés, y ayant laissé trois bonnes grosses piécbes d'ar-
tilletye et toutes les pouidres et boulets qu'ils y avoient
■mené, ainsi que verrez pins particulièrement par le
douMe de la lettre du dit Admirai , qui vatjninctement
o«tc, avecq le double dune lettre (a) que Monsieur
*le Urauvois escripvoit au Capiteyne qui estoit au dit
Romerswaelc. Je loue le Seigneur Oieu de tout. Vous
^Wei, Messieurs mes frères, comme il pinist à ce bon
*'*eu bénir nos nrfuires et les termes ausquelz elles sont.
*ous pouvez par là considérer le grand soulagement
10e nous pourrons avoir maintenant par un bon et fort
"^c^urs ,* qui me faict prier que , s'il est aucunement pos-
••ble, de mettre bientust en effect l'enlreprinse de Mas-
''*cht, de laquelle le Conte Ludowick m'a cscript,quece
^" le plus bnefvcment que Taire se pourra, afin de faire
***i passer quelque bonne trouppe par dedi, suivant
(*) LtttKi. Voyei la lettre 45*.
C«) VMn. VojezU lettre ^55.
— 284 —
iSjS. que par deux ou trois de mes précédentes je tous ïïj ^
écembrc. escript, ayant espoir asseuré que facilemenf pai* id rooveir -«^
nous viendrons au boulr des ennemis, <|iii nous pressent :^
ic^ tousjours de plus en plus et taschent par touis nKjven*
de séparer les villes les unes des autres; parquoy, derani
que nous advienne aulctin inconvénient, la diligence es^,^
plus que reijuise ,- niesmes pour le respect de la vîlie d^^»-
Lajden, laquelle il convient entièrement ravictailleE- -^
devant que nous en soions de tout séparez , estant desjss: ^
la dicte ville de Lavden de touts coustelz serrée: voi
priant qu*à ce regard me mandez librement et ouvei
ment s'il y a apparence de pouvoir effectuer quelque choi
en brief ou point , aKn que , selon cela , nous nous puù
sions régler, et sur toui qu'on ne se laii^se par delà abus
pour chose [ni] que noz ennemis nous pourront faire
tendie,fussedelapaix:ou aultrement; vous asseurant q^jie
ce ne sont que toutes tromperies, abusions ei fausetr^i
pour nous prendre à la pipée, et cependant qu'ils se forto'-
fient d'autre costé nous endormir après de oostre lujne,
comme par une lettre que m'a osc-ript encores liîer au soir
Francisco «le Valdès, je me suis fo! i. bien apperseu. Prcoa
tousjours l>ien garde de quel pietl niaiTbe TKvesquede
Colloingnr, v<»us veuillanl bien diie ouvertement que»
négociation m'est fort suspect pour plusieurs raisons;
parquoy je vous prie cpie , sans ai rester à cela , vous voas
basiez par quehjue nullre bout à nous secourir devanl
que je sois icy du loiii enserré.... L'.î>cript à Oelft,oe
seiîond décembre i5*3.
Par les grandes et excessives el trop extraordinaire*
cbargesquinoussurviennentde jour a 8(illre,les dépense
croissent aussi continuellement, qui nous a déporté ui
— 285 —
extrême courtresse dargent, voire telle que je crains cela i573*
nous causera indubitablement une révolte du peuple Déccmbr»,
croissant le dessus et altération de [)Urs en plus, pnr^noy
je vous prie de inettie pur de là au plustôt ordre, alin
qu'il y soit remédié par une paix ou par une bonne levée
pour nostre secours, n estant aultiement possible de
maintenir plus longtemps.
t LETTRE CDLVIII.
Pfu de Marntx^ Seigneur de St. Aldegonde^ au Prince
d'Orange. Il insiste sur la nécessité d'entamer des né-
gaciations at^ec le Roi.
*^* Noîrcarmes commaiidoif en DoUande depuis la rapliiilé
du Crtmie de Bos^iii. c l)ux NoiiTarniium , non salis firma %a-
• letudine pmediiiim , copiis mililaribiis, quae in Hoilandia
» vicinîsque locis reliclae sunl , praefeciL » f^igl. ad Hopp. p. 777.
Il se donnoil beaucoup de peine pour disposer les espril.i à se
réconcilier avec le Roi : Bo^, p. A?^** Réquesens approuva fort
celle oégociation. « Hy lieeft gocd gcvonden dat de Hcerc van
» Su Aldegonde , met veilof en ook dnor bovel van den Heere van
» ?foircarmes, op vei*scbeiden lyden, aan den Prince van Oraingien
• soude mogen schryven oin middel te vinden , daerdoor men lot
» een 't samensprekinge mochie komen om een einde van de oor-'
«loge te inaken : » Bor^ p. 532**. • Caplus Aldegondius, juvenis
sdocluset ingeoiosus , qui apud Orangium phirinium valuit auc-
» loi'itale^ Ejus operà (enlârunl aliquolics Hispani persuadere
» Orangio ui arma deponerel : » Ltingart , Ep. secr. 1,2, 37.
Depuis longtemps on s'empluyoit de divers côtés à la paciGcalion
des Pays- fias: p. 267 er^^.l/Enipereursurloutpersisloil à y consacrer
ics efTorts : p. 11*, 19% 3i*. « Jamais , » écrit Scbonberg en mai ,
— 286 —
1 5^3 • » il ne travaillât tant à chose qn*î fait à la pacification des Paya-Bas;* ^
Décembre. A. n.^ 60 , 63. Il y alloit de ses intérêts , vu sa parenté avec
Roi d*Espagne. £n outre r£mpire sourTroit beaucoup par TinU
ruption du commerce: A. n.** 3j^ Puis on devoit éviter que «
tt feu ne passe en Allemagne: » p. 35*. Enfin la guerre facilitci^fY
les intrigues du Roi de France. Maïs il y avoit de nombrea^^^y
difficultés, parmi lesquelles il falloit compter surtout le manque ^
garanties, A. n.^ 36 et Tarticle de la religion. On désiroit se §€>«.
mettre au Roi d*Espagne, mais on ne vouloit , ni la persécntîca
papiste, ni le régime Ëspagrvol: « l'Empereur continue de dire (|ue,
» tant que le gouvernement des Espaignolz sera aux Pays-Bas, Uj
» aura tous les ans quelque semblable trouble; • A. n.** ^7. DeméaK
le Landgrave Guillanme de Hesse écrivoit au Comte de Nneoir J
(Cassel, ^9 janv. i574): « Wie ein bestendiger fridt zwisdbcB
» Spanien und dem Printzen zue treflen sein môcble , danitt die
» gutben leuthe im Niderlande nicbt aucb wie in Franckreich be-
» scheben , durch schetliche practicken und listige anschlege oimI
» gutbem glaul)en betrogenn und uff die fleischbanck gelieiï(nrtt
9 werdenn môcbten , die mittell kônnen wir , aldievreill dasSpa*-
• niscbe Régiment in Niederlânden pleibt, bey uns oicht
»den..«.» ("j-MS. C).
Monseigneur, mardy dernier, qui estoit le premier cb
mois. présent, je fus par ordonnance de Monsieur d^
Noircarmes transporté du lieu de la Haye à Harlem, e^
puis d'illecq à Amsterdam, dont hier au matin j'arrÎTaj
en ceste ville d*Utrecht. Là où aiant esté mandé devers
Monsieur de Noircarmes, il m'a mis en mains la lettre
qu'il avoit pieu à vostre Excellence m'escripre en date du
xxviij novembre, responsives sur les deux miennes, pour
le resgard de laquelle je ne sçauroye assez humblement
remerchier vostre Excellence , ensemble et Messieurs des
Estais , de la faveur qu'il vous plait me faire à continuer
— 287 —
lOQSjours en la bonne opinion qu*aTez jusques ores eu i573.
de nioy, sans ni'imputer à lâcheté la faulte qui , à mon très Décembre,
grand regret , et sans que j'y pousse remédier, est advenue;
joinct aussi qu'il vous plait avoir le faict de ma délivrance
en recommandation. En quoy je supplie vostre Excellence
de vouloir continuer, lasseurant que toute ma vie je
tascheray de desservir une telle grâce et faveur par tous
très humbles services.
Et , au regard de l'autre point principal , ores que vos-
tre Excellence rejecte la conclusion de mes dittes lettres ,
comme préjudiciable et attirante plustost une ruine en*
tière qu'une conservation du pays, si ne puis je sinon
remerchier vostre Excellence et mesdits Sieurs des Estatz
de ce qu'il leur a pieu prendre égard aux raisons que j*y
8Toye alléguées pour les balancer ainsi avec meure consi- •
deration. Ce que me donne mesme quelque bon espoir
que vostre Excellence , aiant encor de plus près examiné
le tout , ne me trouvera si eslongné de la raison , comme
du commenchement il luy a semblé. Et en cela je me
fonde d'aultant plus que je voy que toutes ces difficultez
que vostre Excellence allègue en sa ditte lettre , pour les-
quelles l'on ne doive accepter mon advis , tombent prin-
cqmiement sur ce seul poinct que , n'y aiant nulle ferme
ou bonne asseurance , nous serions pour tomber par là
en beaucoup plus grands inconvéniens que oncques
auparavant , à quoy aussy se rapportent les exemples al*
léguez en la ditte lettre. Or, parlant avec toute révérence ,
je ne puis entendre que cela puisse présentement estre
aucunement [démise ' ] , puisqu'il est seulement question de
trouver moyen d'entrer en communication , et que j'avoy
I déviié (?) : ^uV/ puisse êtrt questUm de eelm màimenmnt.
- 288 —
'3. mis cela en-avant comme une chose que nous eussions ^
>re. peu supplier , tombant sur le poinct que j esrlme devoir —
estre le plus diflicile, assavoir louclianl ceux qui fon
profession d'une autre religion que n est celU.* que tien
le Roy, avec la plus grand part du pays; ei quant au:
assem*ances , Ion viendroir par après à en trajiàer, com
du sceau ou conlirnialion des poiuctz de coMtéet d aulu-e
et en cas qu'alors l'on ne irouvasl les asseur;<nce.s sull^ -
santés ou au contentement des partie^;, un chacun sero S.1
aussi en son entier , comme dès le commencbemeo^^ ,
hormis que la justice et équité d'un cliacuu eu sentit
d*aultant plus manifestée. De ma part , je ne puis di
mu 1er que, selon mon petit jugement , s il plaisoit à
Mcijesté user de teste grâce en nosire endroict , comi
j'a V proposé en mes di ttes lettres à vostre Excellence, et (| ne
nous en eussions bonne asseurance , j^estime que de toul
le reste n y auroit nulle ou bien petite difficulté; vcu
que, qui considérera toutes choses de près, trouvera ài la
vérité que la grande et continuelle rigeur qiu? Ton a
usée à Textirpation de ceste religion pour laquelle si long^
temps nous avons esté persécutez, a esté, aus^i bien
pardeça comme par toute la Chreslienté, la seule et iini*
que source et le motif principal de l'altération du peuple,
au moien de laquelle consécutivement ont esté causes
tous les désordres, dont la lettre de vostre Excellence
faict mention. O que mesmes Ton a par cy-dévant vet
et tr<iuvé par expérience du tt-mps de noz ance&lres
toutes et quantes fois que Ton a voulu p;ir ni<»ven<; si vi
lents remédier à une clic^e qui de sa nature ne se pe
extirper par violence , ains seulcrment par persuasion
enseignements. Et au contraire a \\m veu par plusi<
— 289 —
exemples, que là où le poinct que j*ay tousché en mes iS^S.
dittes lettres a esté accordé , tout aussitost ont esté les DécembrK
guerres et dissensions assoupies et tous désordres remédiez.
Car quant à ce qu'il semble que vostre Excellence accuse la
conclusion de mes dittes lettres comme notoirement préju-^ •
diciable à la gloire de Dieu premièrement , et puis aussi au
salut et bien de la patrie , je la supplie de bien considérer
le cours de tous les siècles passez , et le confronter soi-
gneusement avec l'ordinaire des jugemens de Dieu et le
naturel corrompu des hommes. Elle trouvera indubita-
blement qull n y a croix ny persécution , quelque grefve
et horrible qu elle soit , qui tant obscurcisse , voire et
foulle aux pieds la gloire de Dieu et efface toute cognois*
sance et vraye craincte d'icelluy , comme faict une sem-
blable guerre , pleine de tous desbordementz , dissolu-
tions, en ormitez et licences , et par conséquent mère,
procréatrice , et nourrice de toutes impiétez et horribles
blasphèmes. Et de faict quant est-ce que nous nous plai-
gnons que toute religion a esté prophanée , toute piété
mise soubz les piedz, et toute vraye cognoissance de Dieu
esteincte , sinon lors que la barbarie des Gothes, Vandales,
et autres nations a ravagé par toute la Chrestienté
comme un torrent impétueux , et , par le moyen de longues
guerres , a comme ensevely toutes sciences et toute hu-
manité; nous ramenant un chaos et confusion au monde,
dont encores aujourd'huy nous ne pouvons nous en des-
pétrer * . Ce que je prévoy de rechef, par un juste jugement
de Dieu , pancher sur la teste de noz enfans , si de bonne
heure nous ne taschons d'arracher les semences de ces
guerres intestines , qui desjà sont esparses par toute la
' débarrasser.
4 19
— 2Ô0 —
15^3. Chresiienté, avec un dommage irréparable de la piété et
^éâcmbre. cognoissance de Dieu que nous prétendons' de planter.
Et touchant Tautre poinct du salut et conserration de
la patrie , ' si par supplication et intercession nous po«-
. vions obtenir de la clémence du Roy quelque paity
aucunement toUérablc , ores qu il ne fut pas grandement
à nostre advantage , certes , en parlant soubz correctioa
de Tostre Excellence , je suis d'advis que le pays en poiroit
estre conservé et apparentement relevé de ceste désola-
tion, en laquelle il est prest pour tomber. Et ^ quanta
nous , nous monstrerions par effect que nous désiroiis
obéir au Roy et servir à nostre prochain , voîre quand ce
seroit avecq nostre incommodité. Et par aventure qu i-
vecq le temps Dieu fleschiroit le coeur de nostre Roy à
quelque plus grande grâce , ou bien qu'il nous présente»
roit quelque occasion de luy faire quelque très4iuiiible
service, qui luy poiroit oster partie de la sinistre impres-
sion qu*il a conceue contre nous. Et , ores que rien de
tout cecy n'adveint , si voy-je presques par toutes les his-
toires tant anciennes que modernes, qu'à l'issue de
semblables guerres civiles se monstre évidemment qtt*il
eut mieux valu du commenchement embrasser quelque
party aucunement tollérable , qu'après s'estre précipité
aux extrêmes désolations de la guerre , tant dommageable
à deux costez, estre finallement, ou du tout ruiné, o«
bien contraint de recevoir party sans comparaison plus
désavantageux que n estoit celuy que du commenchemeiil
l'on pouvoit obtenir. Je ne raffreschiray icy les phy*
de noz voisinz, voire de nostre nation mesme; aussi nal-
légueray-je l'ancienne guerre de Péloponnèse descrite de
' UcboDf, fioat cfTorçont.
— 291 —
Thucydides et cogneue à vostre Excellence, qui nous i573.
peut servir d*un très clair miroir de ce cjiie je vien de DéccœliiT.
dire. Seulement touscheray-je les Romains , lesquelz , quel»
^es amateurs qu'ilz fussent de leur liberté et républicqtie,
eussent beaucoup plus faict pour eux-mesmes d^avoir
quitté à César auscuns pointz qu*il demandoit , ores qu'ilz
me fussent conformes au pied de la lettre de leurs loix ,
que non pas, après avoir mené une grande et pernicieuse
guerre civille, venir à la parAn entièrement dessoubz son
ymg I sans nulle réserve. Et mesmes encor alors valoit-il
weux supporter sa domination, qui retenoit encores
quelque image et forme de républi.cque , que non pas ,
après l'avoir massacré au Sénat, s'envelopper de nouveau
en cruelles guerres civilles et proscriptions horribles , et
▼enir finalement à perdre , et le nom , et toute la trace
ou apparence qui leur restoit de liberté et de républicque.
Ge que je n allègue pas pour faire aucune comparaison de
tarops à tamps, ou personnes à personnes, mais seulement
pour confirmer Foppinion et advis , auquel j'ay tousjours
esté, cju'il vault mieux en tamps et heure venir à quel-
que accord tollérable , que non pas attirer par la conti-
nuation de ceste guerre une ruine totalle sur ce pays.
Hais par avanture que vostre Excellence dira cy*dessus
quVIle est du mesme advis, mais que Ton ne nous pré-
sente rien qui soit tollérable ; là dessus je supplie vostre
Eacellence me vouloir ouir et croire, que jay veu en
Monsieur de Noircarmes une telle et si bonne affection
au bien et conservation de ce pays, que j'espère, voire et
B*en fay nul doubte, que, si vostre Excflîencc et Messieurs
des Estatz l'en requièrent, il s'employera très volontiers
et fidellement pour intercéder vers Sa Majesté, et trou-
i5y3. »er voie à quelque bon appoinctement , qui soit au (
Décembre, lentement de Sa Majesté et de ses pouvres >ul>jectz. Et %
quant aux asseurances, on en parlera par après iors-— ^
quon aura projecté quelque pietl ; mnis il faull première——
menl que nous supplions celluy lequel , comme Ir^s biei^^H
dift lu lettre de Tostre Excellence, inspiré du Seigneuc^^t-
nous le peut proniptement donner. Et pour cest efTec^^K
|e supplie trés-hunil)leni<ent vostre Excellence que, pou-?^^
le bien général de la patrir , elle dilligente t-este afTaire ,
et vueille au plustost euToyor vers mon dit Seigneur d_ «;
Noircarmespouravoiras.teurance' ,arin de venir propot^^^s
noz doléances et entrer par eeste voye en com munira tio^Kr> .
En quoy vostre Excellence se peut aïseurer qu'il ba^ |-
lera la ditte asseurance si ample que ceuls que vosL;ar^
Excellence ycommectra, auront matière de contenK^^
ment pour aller et venir seuremenl, de quelque qualircr
ou condition qu'îlz puissent estre. Et au reste j'tty
grande espérance au Seigneur Dieu que la chose es-
tant une fois encbeniinée par Sa divine clémence, fl
ouvriradesmoyens, meilleurs que nous sçaurionsadvîser,
pour soulager ce pnvre peuple. El pour tant je supplia
de rechef vostre Excellence et la supplie autant humble-
ment et affectueusenienC que faire je puis, que, enseniljl«s
avecq les dits Seigneurs des Eslats.elle vueilli- prentif*
ceste affaire ù cœur et la diligenter , afEin que bienioil oi
en puisse veoir quelque bon et heureux comnienchenieat i
lequel, à tout événement, servira tousjours pour tant pi*"
manifester la justice de la cause d'un chacun et aequMT
réputation envers tous hommes du monde à vnstfC E^
cellence, qu'îcelie désire à lion escient le bien et u**
^^uîllitéde ce pouvre pays, lequel semble pîécà tendre les iS^S.
niaiûs vers vosire Excellence pour la prier que, taiitqu'en Décemb*»;
ï«re1le est, elle taschede remédiera tant de misères et cala-
nnitez. Je prieraj te Seigneur Dieu qu'il veuille donner à
'vostre Excellence l'esprit de conseil et sapîence pour se
gouverner en ce faict icy et en tous autres selon Sa saincte
«* flÏTiae volonté, au plus grand advanchement de Sa
gloire et soulagement de Son pouvre peuple. Suppliant
vo&lre EKcellence prendre ce mien escrit de bonne part,
cTomme prof^ant non pas d'aucune passion inconstante,
<^3iusee de pusillanimité ou crainte de plus grande adver-
sité , mais d'un vray et entier selle' et afTection constante,
premièrement à la gloire de Dieu, au service de vnstre
excellence, et puis nu bien et soulagement de nostre povre
patrie. Comme je me confie que vosire Excellence croira
et continuera à me tenirau rang de ses très-humbles servi-
tPurs, dont Je la prie d'aussi bon coeur, comme je prie
■non Dieuqu'Il vous maintienne. Monseigneur, en sa très
*fcnicte protection et sauvegarde. Escript à Utreclu, eu la
pnson, ceiiij* de décembre i^y'i.
De vostre Excellence très-humble et
affectionné serviteur.
Ph. nE Mabhix.
A MoDteigni
le Prince d'Orances,
*^«»«edeP(aM«n,«c
— 294 -^
t LETTRE CDLIX.
3. Le Landgrave Guillaume de Hesse à V Evoque de Munsten^
>re. Nécessité de mesures conciliatoires envers les Pays-B
(iMS. cassel).
Es ist . zu erbarinen das es clarzu kommen d^=. a
&olche uiiruhe inn denn herriichen Niederlànden
riditett, der man woll hett konnen ùbrig sein, uvan mj
die gewissenn hett wollen frey lassen, iind nicht ai
Antichrist zuw Rom zu gefallenn , ein solch plutl&^iaa
angerichtett. Es ist auch zu besorgen es v^erdenn sk.^
dergleichen hendell noch vieil zutragen, dan sonc-^ler
zweiffell die betriingten Niederliinder extrema tentiK^^o
werden, ehirsie sich gar lassen fressen, sonderlich w^all
sie ann denen von Mechein, Nerden,und Harlem geselc^^
das so gar kein locus gratine niehr vorhandenn; danirai
hoch zu wûnschenn das dieser newer guvernator , oder
aber der Konig seibst , andern milteru weege an die haix/t
nehnien, daniitt einszmnis das Spanische reginieni ioQ
Niederliindenn abgcschaft , und uian des beschwerlichen
kriegs (welcher so grosze ùberschwengkiiche theurung
und sonst vieil unheils inn allenn lanclenn gel)erett) nioge
abkoninien.... Datum Cassel , ani lo Decembris anno j3.
WlLHELM L. Z. HsSSEIf.
An Bisschoff zu Munster.
Apparemment TEvêque dans sa réponse donna t-il à enteDf
que les Espagnols seroient bientôt maîtres des Gueux; du m«
le Landgrave lui écrit de Cassel le 28 janv. «Ob wir 's i
V woll selbst dafûr haltenn das die Spanische armada mit e
m, provîandi, gescliûli, udiI lottcivr i'S?tt.
■ DOllûrfl, (liircliaiis iind lolkomblich vprschpn, aiich Icichlicb DécetDbrÀ
s erackleo konneo, (la ïich vnn liFiileo (heilrn ein cniiflicllis
^luclriigl, das die Gosen niclit alwrge Tohr ■blauffea; so haben
- docb S. t inn dir biblicn in lArh tforsir, Begum, und Machalieo-
mfum dcrnlrichen vieil exemprll dm Goll der Her oITt durcli weni-
Bge Uulb groasE kriegdscliBrcn , saDderlicbeon die da habeo seiii
- Gôulicb» worlt ■uizrotten wolleoD , i;eDlzlich balt ei-|«genn tuid
• •chUgeiii) laaseau. > ("f-MS. Cl
Le Roi (le ]'(jlo§;ne, Iraversatil rAlleiiiagii« , rendit Tîtiie »
VEtcdotr Pslalio. Celui-ci ûcril le 1 3 dév. dcHeiddberg à GuilUnine
•im tlcMe: )....L)«r Koiiig von Polen.... isl bef uim vorgMirîger
>abMidU, gleichwoll ungHiiHei), inkhoramen und ge*1eri)(cii U^
• mlbieTerhirret.,.. Aïs srine k. W. mill UDjder vorigen letlaufrencn
> haudliiagru uiid il/igcn gvfàhrlicber sUopilli io Franckreich
• t^mh gehallen und dabeneben unter gutsclilcn vcrnehnien wol-
• len. wiedic K.ron Fraockrcicb eu bctlrndiger luge lu pringen
• tein nochtc, liibeo wîr iiiîU t. k. W., in {egeowerlU dera fiii-nbe-
r mm Ràlhe unndi des Koiiis^ von FrancLrcichs abg»andl«n, rutult
• Uiwt gu( Tcutscb ctilicbe »lliodl geredi, uunill di« terlnufTene
• aiortlbslcn , die oitli mill dein bescbonen woltcn als ub der
> Admirai und srin aohang wider den Konig und sein Ilnuss
• coiupiiirt (wiedai) eln tolchcs irerkoii. W. uud Jetiigfm K(>nig
> ia Poten von etzliche eiiigebililel und dieser iirsachen [nrgk] iti
■ Mileben btudibadi gebelMl wordcn) nilt nllrin oicbl billigen kôo-
■ nen , Modcrn aucb sovil ta venlcben gcbcn d» sic , rail tolcher
• gonchlen und gererbelcn enlscliuldigungen , die k. ^^'ûidfîn und
t die Prinxe , 50 m loirlies geboIfTen , in grossen mistrawen und
■ vcrdacbt bev menniglic-bcn seizen.... > 1 Ventatlung dcr freieo
' dertitii reiigionit t Ici est, avoil dit l'Electeur, le seul moyen
de partcoir ea France à une paix durable Et bien (]ue le Roi et
■ d«ro eiasIdetU ïugeordncLen relhcn und gesanddleu nocb «ur
■ scîR lolcbes mittel ins vrerck zu stcllcn.... unmoglicb gcachtel.
« M) wollea nir docb verholTen , lU dieae dingen von aDderu
— 296 —
l5^3. *> Chur- und fûrsten die sein k. W. ansprecheo werden, mitt gki
Décembre. " cbem ernst gelrieben und man ausz einem borne blaseo wurdet
» Gott der Herr werde dièse erinoeruogen ohoe fru^t oich
» abgeben lassen... > (^MS. C).
Le 20 décembre le Sieur de Lutnbres envoyé de Cologne a
Comte Jean de Nassau «deux lettres que j'ay reçeu de Monseifiieii^^
» le Prince pour vous faire voir quel est son intention au regard
»ses affaires, tant de celles de pardeçà que de France ; desqueil
• néanmoins vous et Monseigneur le Conte Ludovick vostre frc
«disposerez selon que vous jugei*ez de ma capacité, et non ao^ 1
» trement. Au demourant je seray fort aise que ce qui louche 1<
• payement de trois cens cinquante escus deubs à M. de Frégoi
9 me soit aussi promplement envoie qu'il vous sera possible,
> par Rollart , si faire se pcult, affîu que je l'envoie incontineot» ..—
> Je vous supplie aussi, puisqu'il fault que je demeure icy a
11 vacations du service de son Excellence, qu'il vous plaise
• de bonne heure la partie qu'il vous plait me faire tenir, affio des
• me dégager de mes créditeurs de ceste ville, sans me laisser pl^^^
9 longuement croupir et accabler de debtes en ceste ostellerie c^
• envers mon médcchin, comme il vous a plus ro'assurer lairs ^
> mon portement d'auprès de vous. Demain je de$pescbe boiD^
• exprès vei-s son Excellence » (MS.).
* LETTRE CDLX,
G. de Schonberg à la Reine-Mère (ms, p. c. 4oo).
Relative au voyage du Roi de Pologne.
....Le Madstrat tle cette ville a usé de fort honnestes 6
çons à l'endroict de S. M.; mais il n y a pas eu faulte(^ ^^
gens qui se soient mis en tout debvoir d'essayer à doDD(
— 2i)l —
des alarmes bien lourdes à S. M., lesquelles toutesfois S. i5y^>
M. a trouTe entièrement faulses et mensongières S. M. Décembre.
se monstre si magnanime et résolue que j*espère que la
honte qu ils ont de voir ainsi dédaigner leur artifices , les
fera s*en déporter à Tad venir. Nous ne négligeons toutes-
fois rien Le Comte Palatin a envoyé courrier sur cour-
rier en Saxe commandant expressément au Duc Jan-Casi-
mir de se trouver k Vach , et ce pour presser le Landgrave
el le pousser à une bonne et définitive résolution tou-
chant lefaict de rintelligence(i). Le Comte Palatin envoyé
avecques nous (oultre le Duc Christofle et le Comte Lu-
dovicq) le licenciât Zuiéger, ung de ses plus conlidens
conseillers , pour faire le mesme effect. Il avoit pareiUe-
ment donné charge à Docteur Ohem de s*en aller en
compagnie du Comte Jehan de Nassau , frère du Comte
Ludovic , trouver FElecteur de Coulogne pour le faire
accepter ce que V.M. sçayt, et l'induire à abjurer éternel-
lement la Maison d'Austriche. Or pour ce que nous trou-
vions le Docteur Ohem plus traictable et plus rond et
entier que Zuiéger , qui a tousjours le faict de ceulx de
la rehgion de France en la teste et en la bouche , j*ai tant
fidct que le dict Docteur (qui est le premier conseiller
de son maistre et très confidant à TElecteur de Saxe, et
Landgrave) a promis au Roy de se trouver chez le Land-
grave pour pousser à la roue ; desorte que j espère que
les lettres que le Roy escrira à Vos M. au partir de Vach ,
vous apporteront encores plus de satisfaction que n'ont
faict les précédentes Le Landgrave m'a faict entendre
qu'il a envoyé par devers l'Electeur de Saxe homme ex-
^i^"— ^■"■^^■"""^^■^^^■^^-■^^^^^■""""""^"^■^""""^"■""""^"""""""""•""^■"'"■"•^■"""^■"•'"^"^■^"""■'"•"""^"^"^■^^■^
(]) inleUigence y ou correspondance: voyez p. 8"^ iniu
— 298 —
iS^B. près, aussLtost qu il a receu la lettre que VostreftL lu?
décembre, escrivoyt de filamond , pour Tinciter à Fentreveue du
Roy et de luy ; de quoi sa femme (i), à Finstance de FIiii-
pératrice, le retint par cris, pleurs, et continueUe lamen-
tation Francfort , 20 décembre. »
t LETTRE CDLXI.
Le Prince (V Orange à Ph, de Mcrmx j Seigneur iTJltk-
gonde. Réponse à la lettre 4") 8.
*^* Le Prince désiroil la paix, mais une paix bonne et assewrre»
On ne pouvoit se flatter de l'obtenir. Il en étoit comme LanfuH
écrivoit quelques mois plus tard: «Haec dissidia componcrc IM»
utanlum videtur mihi difficile, sed penc impossibile. In eo auloi
M errant plurimum Uispani qui hic (Viennae) sunt , quod existimaot
»totam banc rem sitam esse in arbitrio et potestate Priocipis
»Orangii. u Ep, secr, /.a, p. 33.
Monsieur de St. Aldegonde , voz deux lettres efcripta
en la prison du Chasteau d*Utreclit, lune du iiij™'^(a)etk
seconde du ix"** jour de ce mois, me sont esté présentées
en ceste ville le xix"* d'icelluy. Et ayant bien pesé et soi-
gneufement considéré tout vostre discours et les raisons
y contenues, je treuve la conclusion d^icelles tendre aux
mesmes fins que font voz précédentes, ausquelles les
' - ~~^
(i) sa femme. Il ne s'agit probablement pas du Landgrate et
de Sabine de Wurtemberg, mais de TËlecteur et de son épootet
amis de la Maison d'Autriche: voyez auMÎ p. 76*.
(a) du ui/\ Voyes la lettre 4^8.
I respnnsives ont «nùslaict. Et à ce regard je ne iS^S.
¥oys occaàon ou fondement quelconcque qui me debvroU Décwnbre.
&îr« clianger la bonne et saintte delibêfalion illecq com-
prin»e , veii mesines que tout mon de^r n'est qu6 de Teair
au pluslost â une btrnne et asseiiiée paix et telle qu'elle
toit â radvanclienient de la gloire deDieu , contentement
de Sa M., bien et repoz de ses subjectz^ comme pluspsur-
liculit^renicnt appert par ung escript (i) faict puis na-
guerres , tant en mon nom que de celluy des H^tau
d'HoUande, en forme de .'•uppUcalion au Roj , dont l'ex-
emplaire %'at joiticteinent ceste, qvù pour briefveté me
gardera de réitérer icy noz Justes doWnces , raisons, et
conclusion deduictes au dit escript. Et cependant toutes-
iou, pour encoires plus amplement faire puroistre de quel
pied je niarcbe , puisque vous me dictes d'avoir t eu en
Monsieur de Noircarmes une telle et si bonne affection
au bien et repos de ce pays , que vous esperei , Toire n'en
faicles nul doubte, il s'employer» très voluntiers et fi-
deilement pour intercéder ver» Sa AI. et trouver voyc à
quelque bon appuinctement qui soit au contentement
ie sa ditte M, et de ses pouvres subjectz, je n'ay voullu
faillir de luy escripre, et d'une bonne affection prier
qu'il se vueille en cela esverluer , et monstrer le bon zèle
dont vous me parlez , et vouidrois que tous aultres qui en
put le moyen se fussent, passé long-temps, miz en ce
debvoir,ou du moins qn'ilz s'y employassent encoires.
Quant au billet des entreclianges lequel j'avois envoyé au
Seigneur Francisco Valdês et lequel me dictes nestre
(l) ttrrîpl. Voyez p. iifS, oii le Prince dit k »& Trères qu'il
MtlMt publiât pour tacknminement de ta paix, *
1
— 300 —
i573. venu entre les mains deMonsîeur deNoircamies, jeticns
>éceinbre. que le dit de Valdès Taura envoyé au Duc d'Alve, daul-
' tant que depuis il m'a escript d*avoir eu responce du dit
Ducq qu'il n'estoit délibéré qu'on feroit aulcune eschin-
ges. Par quoyay bien voullu présentement vous envoyer
le double du mesme billet. Je me suis depuis aulcuDS
jours encà transporté en ce pays de Zeelande, où grlœs
à Dieu j ay trouvé nos affaires en assez bon estât ; et quant
à la ville de Middelbourg, nous espérons, selon les appa*
renées humaines , que bientost Dieu la niectra en nostie
pouvoir. Et en ceste endroit faisant icy fin , je supplieray
le Seigneur Dieu vous avoir, Monsieur de St. Aldegonde,
en Sa saincte garde et protection. Escript à Ziericxxee,
le xxiij*^ jour de décembre i^yi,
Vostre bien bon amy,
Guillaume de Nassau.
t LETTRE CDLXr.
Le Prince (T Orange au Seigneur de Noircarmes. Il t ex-
horte à employer son influence pour la pacification des
Pays-Bas,
Monsieur, par une lettre que, de la prison duchasteau
d'Utrecht, m'a escript Monsieur de St. Aldegonde, leîiq*
jour de ce mois, il me dict entre aultres particulantei
d'avoir veu en vous une bonne aiTection au bien et repos
de ce pays^ et qu'il espère, voire n'en faict nul double,
vous vous employerez très voluntiers et fidellement pour
intercéder vers Sa Majesté, et trouvères voye à quelque
— 301 «
bon appoinctementi cpii soit au contentement de sa dite i573.
Majesté et de ses pouvres subjectz. Sur quoy j*ay bien Décembre^
voulu vous faire ceste, pour vous dire qu'il seroit esté
bon que vous et tous aultres qui en ont les moyens,
eussiez , passé long temps, faict si bons et vertueulx offices,
affin que tant de gens de bien, bons et loyaulx subjects
de Sa Majesté de toutes qualitez eussent peu estre préser-
vez des calamitez et misères où Ton les a veu tomber.
Et toutesfois estant meilleur de le faire tard que jamais,
je vous prieray bien affectueusement que, suyvant le bon
espoir que me donne le dit Sieur de St. Aldegonde, veuil-
lez intercéder vers Sa Majesté selon le bon crédit que
j'espère vous avez, et trouver voye à quelque bonne et
asseurée paix, laquelle soit à ladvanchement de la gloire
de Dieu, service et contentement de Sa Majesté, et au bien
et repos de ses subjectz, afin que par ce moien ilz puis-
sent cy-a près vivre [es] leur ancienne liberté, franchises et
privilèges. Et affin que vous puissiez tant mieulx veoir
noz justes doléances, raisons, et conclusions, je vous en-
voyé icy joinct certain escript ( i) que , par forme de suppli-
cation au Roy, moy et les Estatz de ce pays avons puis
naguerres faict imprimer afin que tout le monde en pour-
roit eslre informé, et surtout qu'il vinst aux oreilles de
Sa Majesté, puisque tout accès devers icelle nous est dé-
fendu. En quel endroict, après, d'une bonne affection,
vous avoir remerchié de la courtoisie dont vous uzez à
l'endroit le dit Sieur de St. Aldçgonde, comme une aultre
lettre sienne me tesmoigne, je suppliray Dieu vous oc-
troyer, Monsieur, tout ce que pour vostre salut vous
(i) efcripi. Voyez *p. 298,
— 302 —
i573. comrient. E^cript en la ville de Ziericxzée, le xxiij^ jour d«
éoembre. décembre 157^.
Vostre bien l)on amy à vous faire
service,
Guillaume de Nassau.
* LETTRE CDLXII.
Le Prince (V Orange à ses frères. Affaires de Zélande.
*^* Malgré les daugersdelafiollandc, on poussoît,averun^adiB>«
rable constaDce , le siège de Middel bourg : voyez p. 807. < lu HoUand,
• bysonderin *tZuiderquartier, bleven delanden tôt vêle plaeisco le-
a>dlg en onbebout leggen, sodat niet alleen de Huisman en Laodl-
«lieden^ maer ooL de Rentiers en Koopluiden in groler benaatbctd
» waren levende, nochtans warcn die van Holland en Zeland gere-
Msolveert bet uittcrste, goed, lyf, en leven voor liare vryheit rfl
nReligie te wagen en opte setten by den Prince van Orangira
u(die by ben luyden in 't generael en particulier seer grool gMcbl
»en wel bemind was) tegen de Spangiaerden en hare aenbangercB.
)ȣn boewel die van Holland en Zeeland in dese benaulbeid wi-
»ren, so badde nocbtans den Prince van Orangien met baerluider
uhulpe, met een ongelooffelyke kioekmoedigheid en met uilnemeode
ugrotekostcn zeer slerkelyk belegert Middelburg en Armoidcn.*
Bor, p. 478^ Même, durant le siège de Haerlem, le Prince n'avoil
pas voulu qu'on interrompit celui de Middell)ourg. On lui avoît
envoyé de Zélande Pierre de Rycke pour annoncer qu'on M
pouvoit persévérer à moins de secours; qu'on attcndroit toutefois
le retour du député. «De Prince vont gecii middelen om gett
Bof victalie voor bet scbipvolck te vercrygen; maer .. by %%-ilde htm
• niet laten so baest wederkeeren, seggende dat hy bctroude dat
»Godt de Heere by den fydt wat wercken sonde (dese geschiedesb-
— 303 —
»se hebben wy Qitden eigen monde van den Baljaw gefaoort). Ende i5j'i.
»kortsdaerDaequain de tydinghe datter uyt de zee eenighe sche- Décembre.
»pen met Paatel ofte Weet ende anders gheladeo iogebrocht waren.s
r. Meteren^ S^\
Messieurs mes frères, la cause de Tenvoy de cepor«
leur avecq ceste mienne lettre est pour la peine où je
suis, n'ayant eu de vous aulcunes nouvelles ou lettres
depuis celles que m'avez escript le vj* jour du mois de
novembre passé: je vous avois auparavant escript le der-
nier d'octobre et le cincquiesme du dit novembre et depuis
encoires le xiij*, xx*, et xxiij^du dit novembre, et dernière-
ment le second jour du courrant, et ne me puis imaiginer
dont il procède que sur aulcunes de mes lettres je n'ay
josques oires eu vostre responce, et toutesfois je ne veulx
espérer que les messaigiers auroyent courru quelque
fortune. Je vous ay à chacuns fois envoyé le double de
ma précédente, comme aussy le duplicat de ma dernière
TBt joinctement ceste. Hans , le sommelier de mon frère
Loys, partit d avecq moy le xxiiij* du dit mois passé. Par
Itiy et toutes mes dittes lettres vous aurez si amplement
veu tout Festatde noz affaires de pardeçà, ensemble mon
intention, que je ny sçaurois adjouster aultre chose sans
premièrement avoir sur tout vostre responce; qui me
faict vous prier de la meilleure affection qu'il m'est pos-
sible, que me vueillez au plustost relever de ceste peyne
et me faire entendre combien vous aurez receu de mes
lettres susdittes, joinctement vostre responce sur les
poinctz y contenuz, selon que verrez l'importance d'iceulx
le requérir. Et cependant je ne m'extendray davantaige
par ceste, pour ne nous eàtre en ces quartiers survenu
— 304 —
1573* aultre choâe; s^uUement vous diray comme à la reqa
Décembre, des habitans de ce pays de Zéelande, et à Fadvis des
tatz d'Hollande , je me suis depuis cincq ou six jours en
transporté icy, où, grâces à Dieu, j*ay trouvé toutes ch
ses en assez graiieulx estât. Devant-hier suis esté vec^ir
Dostre flotte navalle, qui tient la flotte ennemye assm.^.
gée au port de Berges opt Zoom , et n*ay peu assez rem^r*
chier le Seigneur Dieu de la bonne délibération en laqud/e
j'ay vçu tous noz capitaines, soldatz, et niatelotz. Hz ont
bon espoir de faire si bonne garde que Tennemy n*y sor-
tira jamais à bon marché , et moins encoires pourra ravjc*
tuailler la ville de Middelbourch , laquelle passé quelques
jours estoit nostre, si, par la mauvaise garde que fai*
soient aulcuns capitaines de Camphere, la ditte ville D*eusse
receu quelques quatre ou cincq cens sacqs dé bledz, qui
toutesfois , selon que leurs lettres et aulcuns prisonniers
tesmoignent, ne pourront guerres durer, si desjà ne sont
mangez. J*espère m acheminer demain vers Cattipbereet
delà à Flissingen , attendant Tissue qu'il plaisra au Seigneur
Dieu nous donner à Tendroict la susditte ville de Middel-
bourch. Monsieur de St. Aldegonde mavoit passé quel«
ques sepmaines escript une lettre pour me persuader à
quelque paix et accord , à laquelle, à ladvis des Estatz
d'Hollande, je luy ay respondu le xxix* jour de novembre
dernier. Et aflGn que vous puissiez veoir ce qui se passe
en cest endroict, et en quelz termes nous sommes sur
le dit accord, ne faisant doubte que s'en sèment de
bruyctz assez divers par delà , j'ay bien voulu vous en-
voyer joinctement ceste, le double de ma ditte lettre du
xxix^ du dit passé ^ avecq celle que pour responce m*a de-
puis encoires escript le dit de St. Aldegonde le îiij^ du
— 305 —
^ aussi ce que depuis a esté trouvé bon que je luy i^yZ.
ipveroys et à Monsieur de Noircannes.... Décembre^
Escript à Zierixzee, ce xxiij* jour de décembre i5yi.
Guillaume de Nassau.
r» » ^
LETTRE CDLiXIII.
Ije Seigneur de Lumbres au Comte Jean ou Louis de Na^*
sau. Départ du Duc d*Albe,
Monseigneur, ceste servira pour vous advertir que j'ay
i oest instant receu lettres d'Anvers en date du aa du
présent 9 par lesquelles on me mande que le Duc d*Alve
est party le 18"^ de Bruselles avec Don Frederick pour
prendre son chemin vers Italie, et qu*il doit séjourner,
ayant venir à Luxembourg, quelque quinzejours à Namun
Le Gouverneur nouveau est arrivé en Anvers au tans que
desMis, où il kict toutte sorte de diligence de ravitaillera
pim grand force que James Middelbourg, qui est en né-
oessité, d*aultant qu*ilz n*ont dernièrement receu que 5oo
mesures de bled. Monseigneur le Prince est à Flissinghe,
qui aussi faict à grand diligence donner ordre pour em*
pécher ledict ravitaillement. Chappui' Yi tel H est général
âo lieu de Don FrédéricL Au demeurant, Monseigneur,
je vous prie très-humblement m envoyer quelque argent,...
Mir tout le paiement du Sieur Gallasse Frégouse, d*autant
^pie je n atens que cela pour euvoier home exprès vers
' CbUppûi.
4 >
-1 306 —
iSji. ïnf aTec on n&in, un scalpteur pour le Roy, «t uft dw
'ècemkiti, val qui est icy....
De GoUoD^e, ce xxyiij* àe décembre iSyZ.
Vostre bien-bumble et affectionné
serviteur,
GuiSLAItV DB FtbNRSA.
A Monseigneur y
Monseigneur le Conte Jan ou Mon-
seigneur le Conte Ludovick de
Nassau y etc.
■ la i ^1'
t LETTRE CDLXIV.
... à ^.. Ifoupellêt de Zéhmtb.
%* Le Princed'Orange resta quelque teniMen Zébodc^ «DePriacC
swas dier tyd (encore au commencement de 1674) bîooeo Vli
MgeUy en.... badde met bulpe van die van Holland en Zeelaod
»grote menîchte vanschepen toegerust, en deselve van alsvoonîaii
• met 't gunt dat lot suicken sake Tan node was. Op hare
> wareo seer kloeke en ervaren bootsgeselleo , dewelke sîet
»en begeerden dan bunne krachten tegeo de Spangiaerdea t
•▼en.» Bor^ 479**
Le %o^^ du moys présent son Excellence s'est embÉsapé
à Ziresee et est aller yoir nostre flote , ceux-là qui sool
devant Berges op Som : et en rarrivement de son Eiod>
lence toute Tannée, navire après navire, ont fiuct vok
plus proche de la tranché que Tennemy a fortifié pour b
teste du havre du dit Bergen , pour la defifence des naii-
res de guerre qui s*estoient là sauvex à leur dernier def-
— 307 —
•
fàide^ estans constrains à force coup de canons se retirer iS^S.
là pour se sauver. Lorsque nostre Armada se préseiitoit, Décembre,
barçque à baroque , à lendroict de la fortification , conimen-
coient à jecter force coup de canons là-dessus , et avecq les
demy-cartaulx et coleuvrines jouoyent bravement à tours'
et travers les toix et maisons de la ville. Cependant son
Excellence se promenoit çà et là parmy l'armée. La na-
Tire de son Excellence estoit accoustré de damas crémoi*
sîn, et Tennemy ne cessoit pareillement déjouer avecqs
bons coups d'artillerie hors de son fort après la navire en
laquelle son Excellence estoit. Après son Excellence fist
assembler tous les capteins et chiefs de son Armada , et de
bouche leur ramentevoioit de leur charge, les advisant
de quelle grande importance et conséquence les affaires
deZélande estoient , avecq démonstration de la sou ver* de
oeste guerre, et que à ce respect debvoient employer
tout leur pouvoir pour la deffence de la religion , fran-
diiseset privilèges de la patrie; [ce] que tellement encou-
praga les*soldats, que tous d'une mesme voix respondirent
qu'ils estoient prests d'assister à son Excellence jusques
k la dernière goutte de leur sang, et que plustost que
f abandonner la cause, aymeront myeulx de servir ungan
lans recevoir maille % voire à encharger tout ce qu'ils ont
en ce monde.
Ceulx de Vlissingen attendoient la venue de son Excel-
lence le a8 de ce moys, et de là s*en ira vers der Vere.
La présumption est que ceulx de Middelborg et Armuyden
le [demurent] à tracter et parlementer ; car la pauvreté ,
Eunine , et misère qu'ils ont enduré et endurent est insup-
portable, car leur nourriture a esté par long espace de
' tort. ' MiiTM*. ' denier.
— 308 —
i573. tampsratz, soriz, chiens, etchatz; les bourgeois ayeûi]
écerabre. leur famille meurent à force de faim , les soldats ont en*
coires quelques petite moyens par les yictuailles qu'ils
. tecevoient passé 3 sepmaines, combien en petit nombre.
Il y a este grand esmotiôn des habitans et bui|[eois de
Middelburg à Tencontre de garnison , jusques à ce que
ceux de la ville s'estoient mys en armes , à cause que Fofi
bailloit seulement la portion des vivrez aux soldats et que
les bourgeois furent repoussez, et pour cela ils se révol-
tèrent, mais Mondragon appaisa la querelle par tous
moyens et finesse qu'il pouvoit inventer. H y est passé i4
jours que nos maroniers ' , qui tiennent le [gurt] en un petit
canal , par où on passe de Middelbourch à der Goes, où
à grand paine un botkin* peult passer, ouyrent venir
secrètement un botkin venant de Middelborch , lequel
ont prins par finesse , et ont trouvé dedans que maroniers
et un nomé Steinmulen, maistre d*hostel de Beauvoix,
lequel cy-devant avoit ravictuaillé Middelbourg^ se pen-
sant retirer avecque plusieurs lettres qu'il portoit , dont
ne sçavons ancoir le secret. Entre aultres Dragon' pro-
teste devant Dieu et le monde du tort qu'on luy hkt de
ne l'avoir secouru en temps et heure, et que la viUe ne
fust aultrement pourveu, comme on luy avoit promis de-
vant qu'il y allasse. La reste des lettres susdits en tient
encoires secret , mais je ne doubte pas que son Exodlenœ
sçaura tous desseings, practiques, menez, et par fiel
moyen l'ennemy vouloit victualier la ville.
Son Excellence m'escript une lettre , par laquelle il me
faict entendre conunent qu'il annéante^ toutes cominii>
sions par cy-devant donnés, et que je debve trousser par
I mwrimwn, * pHtU barqM (hoakêit), 9 MoBdn|oa. ^ OMt ft «éMl,
— 310 —
lS(^3. «et particalièretnent avec les subjects de France) n'estoit pai
écembre. «comptable de ses volontés au pari y Protestant, ny obligé de toÎTit
«ses mouvements: il avoit nagiières basty des correspondances de
«plus grande haleine avec le Roy de France, touchant la cooqoeste
«des Pays-Bas « /./. p. 4ia, 4^4 Cette usurpation dura qoatre
mois, et « Glandaige fut justement expulsé d'une place qu'il tvoU
ju saisie injustement.» p. 4t6.
Monseigneur , estant arrivé en ceste court , n*ay falli
à faire ce que in aviez comniendë tant au Roy quà U
Reyne, à quoy leurs Majestés me répondirent que ce
n étoit de ceste heure qu ils estoint assurés de vostre
bonne voulonté en leur endroit. Je eusse jàestédespesché,
ne fust que la Reyne c'est trouvée mal. Je pence que
n'ayes encores entendu la siirprinse que Ton a voulu faire
à la Rochelle, laquelle n*estant sortie en efait', U y en eu
six de roués ou pendus, et vint-et-deux de prisonierSi
tant de la ville que estrangers. Uon dit que c'est le
lieutenant de céneschal de Poitou, nomé la Haye, qui t
mené la dite entreprinse, sans la volonté du Roy, ce que
la Royne ni*a coiuendé de dire et assurer à ceulx de k
religion (jui sont en ces pais de Daufiné et de Prouvencc,
et que bientôt le Roy en fairoit faire une telle punition,
que on connoîtroit que c'a esté contre sa volonté. — ^ Je n ay
entendu aultre chose d'Orenge que ce de coy Ton vous a
informé premièrement, et davantage que ce n'a point esté
entreprise particulière de Glandage, mais d'eux tous,
corne m'en a informé un jentillome que y fut envoyé du
Roy, il n'y a qu'un mois s'estre arivé là. Je ne faudray
vous advertir de la disposition des afaires par home ex-
près, ou par moy-mesmes, ai je voy qu'il n'y aysi poiat
* elTel,
— âu —
, qtii me fait douter que mon voyage ntt«(ùt iSyS.
'inutile, parquoy je vous siiplie m'advcrtir de vosire vo- Décembre,
lonté parle premier, en cas que je ne puisse là rien faire;
je ne lairaj pourtant d'i faire mon devoir et m'y employer
de la mesme afectîon que j'ay tousjours désiré de vous
tûre trèsbuinble3ervice,priaDt Dieu, Monseigneur, vous
donner sa grâce. A St. Germain en Laye, ce dernier dé-
cembre.
Vostre très humble et «fTectioané
serviteur,
[Abdeik].
A. Monieigneur,
IfoDMigneur le Conte LudoTÏc 6e
Nv»u.
A. Dillenborg.
L*«ntr0pri se contre la Rochelle dut causer de l« défiRnoe eatra Im
BOBvetuxalliéi ligué* contre la Cour; car de la Hayeavoll p«m *m>
■ desplusesebaulTeienlrclespolilkques, > /'iedtt/elaJVoar,p.t 19,
M onaToit compteur Binon. GuillaumedcUesse, écrivant à l'Electenr
Pabdio, lelgfévr. 74, et parlant d'undînour» latin , dansiciqudou
nmit que pluileun grands Seigneurs raécooleats en France eui«ent
rïDlentioa liocére de ae joindre ■»( HujueooU, ajoute: «Wir
' tbaben nie in uoseron LopIT pringenn kôanea d»% der Hetzog von
• AliDcon , der von Mommoraticy, lier von Bvron , undl aadere
>4er(;(eichc benanlte Hern gui Hugcnolliich teio soltpn,9ondern
■ hibeiM allicil Tûr ein beirug (wie es dinn die jungiliue Rosclielle
• (Ûrg«bable terretlere^, derendervon Bjiron aulhor gewescn sein
>Mllf anigevieseo) , undt fur ein eiploralion gehalten, undt uiu
• hochlich terwufKlerl dis mann dem Tùrgelien bal wollen gUubea
• zuslHIen, Das ipricliwoiri heUt Piicaior ictus tapit, soi nos
ttati** ieti nonitum ifiUire , leé decipieittibui adhue fidem adhiben
■ »tt ewn iUit traetare folumus....* (-f-MS, C).
Pimi les Réformé* pitnienn k hisokat scrupule de nieltn
1
- 312 —
•
l573. leurs griefs et ceux des Politiques en commun. «M. do Tle«ii
Dtombre. «contestoit contre M. de la Noue et ce avec forles raisons qa*il m
tofaloit point mrsier raffaire de la Religion avec les roesconleole-
»men.<>dii Duc d'Alenron. Qu*!! esloit plus expédient que chacu
MJfit son fait à part, demeurant au reste bien ensemble^. ; surlMt
«qu'il faioit bien peser que la cause de ceux de la religion dalMt
i> divine perdroit beaucoup de son poids si on la mesloU tvce Ici
«intérests des hommes. L'antre opinion toutefois l'emporta. €(»-
«viennent donc les associés de prendre les armes le lo mars tS*}^»
Fie de Momay , p. 23. Le Duc de Bouillon, qui eut une gnoda
part a ces projets, les désapprouva dans la suite; écrivant à ioofils:
« Tien toy tousjoui*s avec ton Roy , et rien ne t*en poisse jamaii
«séparer que le maintien de la liberté de la conscience, poorb-
» quelle je te convie et conjure de présenter à Dieu tes biens, ta
«vie, et ta personne, et qu'il te souvienne que les Roys noas toit
«donnés de Dieu, et quoy que mauvais quelques fois, néanloMÎM
«nous ne les deb\ons desservir. Encores que Monsieur le Dueeost
«parmy ces autres raisons de prendre les armes pour la vengnnet
«de la St. Barthélémy, sy n'estoit-il pas permis par la loj deDict
»ny politicque, qu'il le fit , n'ayant en cela nulle vocation, et qoaad
«Dieu eust béni ses desseins, c'eust esté pour punir ce quiavoiC
«esté entrepris à la St. Barthélémy, mais gardant à Monsienrce
«qu'il méritoit en se rendant autbeur de tant de maux quoae
i* guerre illégitime apporte; c'estoit sans justice que nous enlrepre-
«nions toutes ces nou^etletcz; je te conjura de ne tomber eopt-
ureille faute. • Mcm^ de l'HtsL tle France^ T.lfi^p^:ib ei sq. (reio
d'après le MS. P. D. 82).
Le Prince d'Orange, ayant appris par de la Noue les motifs de
sa conduite, lui répondit: «Ayant par M. Texlor, présent porteur,
«receu vostre lettre du 6 du mois de mars dernier, j'ay estébid
«fort ayse d'entendre de luy de vos nouvelles, ensemble les parti-
«cularilez que de votre part il avoit charge me déclarer. U o'cs-
« toit besoin d'user vei*s moy d'aucunes excuses pour vous estre oûs
»en défense contre le rude et mauvais trai^^tement qne Ton fait se»-
»tir par delà à ceux qui suivent la pure parole de Dieu, sçacbaat
9 assez que la rigueur et violence de ceux qui ne peaveoi eodonr
— 313 —
B le repos et tranqaillîté publicque, vous y ont contraints, et jettes l5j3.
t«D cette nécessité. «> f^ie de fie la Notre, p. 1216. Décembre*
Le G>mte Louis, depuis longtemps au fait des plans auxquels le
d^Mirtdu Duc d'Anjou a%oil donné de la malurilé, p. 127% étoit
lié avec les Politiques. Ils s'étoieol promis un mutuel appui; mais
ne parent s*entr'aider: Le Duc de Bouillon écrit: «DeRheims nous
• allasmes à Soissons, où nous vint trouver M' de Thoré. Là arriva
• mn ministre nommé St. Martin, envoyé de la part de M' le Conte
» liouis vers Monsieur; mon oncle et rooy parlasmes k luy , sa créance
• cstoitque le dict Conte estoit à cheval,.., qu'il venoit pour exécuter
• one entrepiise sur Mastric et qu'il atlendoit des advis de Monsieur
• pour tourner la teste vers luy où il luy seroit mandé. Nous ne
• peasroes luy donner jour ny lieu, mais que dans un mois nous luy
» ferions savoir de nos nouvelles» (Mém.del'flist. de France, 48. p.
k4). £1 peu de temps après: « Là vient à M. duPlessis commandement
»da M, d'Alençon d'aller de sa part vei-sle Comte Louis de Nassau
»(il estoit autour de Masirich qu'il avoit pensé surprendre) pour
»luy persuader qu'il amenast ceste armée autrement inutile, vers
»la France; qu'aussiiost qu'il le scauroit sur la frontière, il Tiroit
•rencontrer avec tout ce qu'il pourroit mener avec luy... Il nepeust
•rien obtenir, partie parceque ceste armée levée tumulluairement
»par ses parens et amis ne luy avoit été donnée que pour certain
• temps; partie aussi, paicequ'il avoit dessein de passer en Angle-
•terre, où ses ser\iteurs luy proposoient de belles espérances, et
• pourtant sehastoitde licencier ses gens.» FiedeMornay, p. 38.
LETTRE CDLXVI.
Le Comte Louis de Nassau au Prince d* Orange. Affaires
d'Allemagne ; préparatifs de son expédition.
*^ Cette Lettre, sans date, par oit écrite à la fin de i573.
Monseigneur, mes frères et moy avons este desjà re^
— 314 —
tSyi, cerohés par plusieurs de vous vouloir solliciter et
Déoombre. plier de tant faire avecques les Estais de Hollande
que ce premier terniin puisse estre satisfaict, et qu*ils^
auront patience aussi longtemps que Ton youldra ayec-
ques les aultres, se présentans de vous faire ung reutter-
diensi avecques mille ou douze cents chevaulx à leur
despens, et ce en tout tel endroict que l'on vouklnt at^
tenter quelque chose; car ils congnoissent bien que ils tt
scauroient estre paies si les Estats ne sont aulcunement
soublagés, entreprenant d'ung aultre costé. Nous avons
esté requis particulièrement de Ernst von Manslo ' de vous
vouloir supplier de sa part que veullés oublier tout ce qui
s est passé à Delft entre vousetluy ; qu'il confesse d'avoir k
tort, mais que cesparoUes estoient plustost procéda d'une
fâcherie de ceurde ce qu'il se sentoit pressé d'ung chascung
et qu'il voioît les Estats si mal résolus et affectionnés à
condescendre à leurs demandes, que d'une mauvaise vo-
lonté en vostre service, et qu'il estoit tout prest de cn-
ployer sa vie en tout et par tout, moiennant qu*il fust ts*
seuré que vous Fauriés pour agréable. Nous luy avons
promis de vous en faire le rapport par escript ou de
bouche; il semble qu'il désire de demeurer vostre pensîo*
naire tout ainsi qu'il a esté auparavant. Nous avons re—
monstre bien au long à Wallefels, qui est celui lequd i&
ast envoie vers nous , le peu d'occasion qu'il avoit eu
départir arrière de vous de telle façon comme nous avion
entendu , et que luy avoit pressé le Conte de Barbi et Din
von Hoert de vous annoncer de sa part qu'il n'entendoit pa.^
déplus estre vostre pensionaire, s'estant fondé sur le pctic
traictement que luy avés présenté de la part des Estats >
' Mandes)».
— 315 —
Airecques tout plain d*aultres circonstances: tous adyise- i573.
, s*ilTous plaît, ce que youiés que soit faict en cecy, et Décembre,
obéy. L*ou nous baille bone espérance du Duc Casi-
mir f oe vouloir faire quelque chose de bon , et de faict il a
désiré de pouvoir communiquer avecques mon frère et
moj pour prendre une résolution , à quoy tiendrons la
main , comme pourrés penser. Mous partons à cest instant
pour l'aller trouver à Symmeren, et le presserons jusques
tu bout: Dieu nous veuille assister qae nous puissions
i^Sflouldre quelque chose à Sa gloire et à vostre soulage-
ment; vous en serés promptement adverti. Quant à ce
[U^ mandés, qu'il vous semble que l'Empereur ne se
•ODstre guères affectionné en vostre endroit, ayant mes-
^^nent escript au Conte Palatin de empêcher vous et
*• vostres, voire de leur courir sus, ce sont termes gé-
^s^ulx (i) et pareils aulx édicts qui furent faicts il y a
is ans en faveur du Roy de France. La principale cause
nous meust à solliciter le faict de Bitz, est pour obvier
t empêchement de la levée , car j'espère que nous au-
^^s moien de niectre sus deulx mille chevaulx et trois ou
mille harquebuzier pour faire une honeste entre-
, sans que Ton nous peult empêcher. Il est vray
, si les Estats pouvoint aulcunement fournir au pre-
termin, que cela avanceroit merveilleusement la be-
^^^gne. Lng gentilhome qui s appelle Eyl fust, il y eust
(l) termes géncraulx. Cependant clmperalor misit ad Rbenuin
^^^tos per quos conatur impedire ne progrediantiir milites quos
"-^QX Cbristophoros Palalinus et Cornes Liidovicus dicuulur con-
^"^ribere ad ferendum aaxîlîam Principî OraDgio. • La/tg, Ep, secr,
^. a3oy imf.
— 316 —
i573. hier huict jours, dedans la ville de Nimmegen, où il riu
Décetnlire. le Duc d'Albe assé mal accompaingnë , comme il dict, il a
deulx compaignies des Alemans et peu des El^aingnoh
avecques luy : ce seroit prendre le nid avecques les oi-
seaulx, si ainsi fust ordonné de Dieu. Hellingest encores
après pour sçavoir toutes particularités , lequel j*atteiis de
heure à aultre. L'on me veult asseurer de lentreprime de
Venlo; je scauray, dedans peu des jours, ce queFooeD
debyra espérer; il fault prier Dieu de bon coeur, et D M
nous délaissera poinct au besoing, et ordonnera que le
tout réussira à nostre salut.
* LEITRE CDLXVII.
IVenceslas Zuléger au Diic Jean- Casimir. Détails «r
les négociations avec le Roi de Pologne et ses mimsùes
(ms. cassel).
*^* On reconnoit ici celui dont la franchise étoît peu agréiblc
aux agents de Charles IX; cqui a toujours le faict de ceui deh
» religion de France en la teste et en la bouche:» p. 197. Quant a
TEIecteur Palatin, il semble que, sans cacher au RoidePologac
ses sentiments ^p. siqS), il ne Ta pas accueilli aussi défavorableaMOt
que quelques historiens (par ex. de T/ioUj Ilisf. 11. 973 , D.) le rap-
portent.
....Mein gn. Herr empfing den Konig von Polen in
gespiegelten saal, und' volgendes tags von 7 bis umb 10
uhre allein , ohne jemandes beysein , von der handiung
zu Paris....
Nachmittag ist in beysein beiderseits retben so dann
* bat ihn unterbaltcn ou quelque chose de semHuhle ,
verordnei waren, von der verstandmûs, so beide von iSj^.
Franckreidi und Poln gesucht, geredt wnrden.,.. Janyîer.
Oni rotiemualimisltsurun Irailé parlIculifr.ieinspccÎBlLûndl-
»nii*.>ll * été ri-pnodo (|u'oii aeconcerleroîlaïccil'autre^Princes.
£liFnielZulrgcronl'éliJenvD]ré&àC>3sel. el onldeclaré auComlede
Sletz, à H. de Belliévre, et à Scbonberg vouloir reslerdins les 1er-
mes de l'incicnne *milié. Ceux-cj onl absolument toulu idaa Phlt
>>ich 1 erbùudr pour 1rs eonsm-alion dt l'étui contre tous; • maU oua
fkilealriidre •dai Pralz, waj die sacbea so Fraakreich œil seinen un-
■ dcTlhaarn tu ihuti halte, aniangt , (rpy onverbunden sein uolle,»
et ne louloil pai prend te dca engagements qui facilitproienl la per-
sécution dn HuguenAls; • wodurrh sie hernach urmrh sucbtcD die
(arnien Ciirislcn in rrinrkreich zu lienrken und Tollendli a{ die
■ fleischbanck xu lifern, wie dan Li^her allnegen geschecn das,
■ under den scbrin und lîlul der Rébellion und das es cattififes-
• tal und nit tir (a rt/igion seîe, allwrgen die Cbrislen gehenckt
>nad Ruigeieuliel wordeo. ■
DerhallM^n besser das es bey aller hergebracbter freundt-
schafTt blribe, ohne fernere verbimliing, wie auch der
eniliche beschiusz dahin gelliuttft l'as Pfalz sich seibst
ge^ea der kon. W. in rranckrcich resolviren sol!, wie
dan ir rhf. Gn, wol /« génère ohn einicb verknûpfung
ifaiin vrerden.
Dièses ei-zehie E. f. Gn. ich darurnb desto welilaufEger,
damit E. f. Gn. abnenien niogen wo îr gantz discours und
teopu» bingelit, nemblirb dieweîl diejhenige so zu der
Parisischen niordiliat gerathen und gcbolffen, aile sus
forcht ausz Franckreîch zielien, und wol wissen (.wie si*
auch feibst bekennen) das in Franckreirh toaU fet estait^
ein Bundt geniacht diejtienige, so eu der mordtliat und
br«chiing d«s so berriidien fridens gerathen, und das
Itabenûche régiment cur rechnung anzuhalten , so under-
— 318 —
i574« steht der Ton Retz, als fûmembste rathgeber des mat'
JaDvier. sacre j mit solcher masque und schein einer bûndtnfismic
den Teutschen Chur- undFûrsten obgemelt der Stende in
Franckreich fûrnemen zu brechen undzu hindern,undzam
wenîgstens Ventreveué de Princes et le bon receul* qu*(m
faict au Boy de Boulogne dahin zu raiszbrauchen.^.. Ich
habe des Konigs Canzier M^ de Pietprat *, so ein ehiiich,
gelehrter, verstendiger , und guter man, angesprochen,
welcber mir rundt angezaigt das sie keiner andem ursach
halben die bûndlnùs suchen dan das sie under sokhem
schein die bûndtnûs so der Hertzog von Alençon mitaUen
Fiirsten [vom] adel und slenden in Frankreicb gem&cbt
umb das Italienische régiment abschaffen , auch rechnung
Ton allen bisher geubten handiungen haben wollen,
brechen und zu nichtmachen und sie im Régiment bleiben
mogen ; von der ursach weg haben siesich auch alsoheSkig
understanden [den] Hertzog von Alençon durchdenEngfr
schen heyrath zu entschûtten.... Darunib er Gott im liioid
gedanckt das die resolution wie oben gemeit , gefaUen ist;
daswûrdeden guten leuthen in Franckreich ein hertz und
die morder verzagt machen...» Welches ailes E. f. Gn. ich
darumb zuschreibe damit sie aller handiung mÔgen einco
grundt haben, und ire actiones damach richten. Dann
uns gar nit zweivell der von Retz und Schomberg werden
£. f. Gn. mit wunderbarlichen brillen begegnen, dieselb
zu betrugen undins garn zu bringen.... £. f. Gn. vroUen of
£reien fûssen stehn, wie bisher, den armen Christen odsr
andern so des Kônigreichs wolfarth suchen, zu helffea
oder nit. Da v^ollen sie E. f. Gn., wie auch andere Herm,
verknipfen und inen die hende binden , welches keines»
* acmcil. ' Pibrar.
— 319 —
wegs sidi tbun lasst, no€h gegen Gotzu verantwoiten , tSji'
auch vor der weldt die groszte macula iind flec were, Jtnfier.
welche unseren Hernn kiindte angehenckt wcrden. Hierin
werden E. f. Gn. Brandenburg wol wissen zu verwarnen,
wie auoh andere Herm, bey denen Poln solches suchen
mochte.... Gewiszlich uff langem mitziehen und beywoh-
nen bat Graf Ludwig geseben und gespùrt das der \on
Retz und Hertzog von Nevers nur aus fcircbt ausz Franck-
reich gezogen.... Wir acbten das Scbonberg, Staupitz,
und der von Platen keiner andern ursacb balben mit
hineinzieben , dan eben der ursacb balben das sie , wo
ftie seben dasz das wasser in Franckreicb will ueber die
korbe gebn , ein kriegsvolck werben , jetzt im durcbzug
ire leutbe besprecben. So gebe inen der Konig zu Polen
gelt: bette man aucb Si> viel yerscbmitzter kopf und die
recbten blutbunde, als baupter, bey sicb.... Wolte der
Hertzog von Alençon und anderen E. f. Gn. auch gebrau-
cben , stebt es bçrnacb bey demselben was sie tbun wol-
len.... E. f. Gn. woUen sicb wol fiirseben ; dan sie aucb
dahin konimen das sie sicb gegen Graf Ludwig vernemen
lassen das die Religions-verwandten in Franckreicb sollen
gesicbert sein , wo aber Papisten weren die sicb solten
tminassen dem Konig ordnung geben , das man denen nit
hdffen wolle, oder zum wenigsten stille stebn. Nun baben
aber les Officiers de la Couronne zusamen getban und
wollen ein Reformation in Franckreicb baben , wie audi
Schonberg seibst bekant das der von Montpensier aucb
im bundt , da wolten sie gegen versicbert sein das man
denen nit bilf tbete. Nun ist aber besser das remedium
des Officiers de la Couronne gebe fur sicb und das die .
peraonen solten bleiben und das Konigreioh zu schei-
— 320 —
i574* t^ni gehen. Welches auch fur uns Deutschen beasev
JaoYîei*. und zu versicherung des Haus der Pfaltz mehr fur-
traglich y [und] £. f. Gn. réputation und standthaftiglu
erhelt.
Euer f. Gn. rathen wir underthenig das die mit d(
Von Retz und Schonberg sich nit zuvil einlasse.... Cassel 9
a janv. 1574.
Le Roi de Pologne eut aussi une entrevue tvec le Landgrave J^
Hesse, Celui-ci, écrivant le a janv. de Cassel au Comte H. <1^
Nuenar, lui en donne quelques détails, les mêmes qu*il avoitcons*
muniqués, le 3i déc, à TEIeteur deMayence: RommeiyJV, G B,M t
p. 56o. Il ajoute: twîr haben sein kôn. W. einen xîaiblithe»**
»verstendigen beredten Fûrsten befunden, der sich jegen dielewt*^
vnach gepurnûs woll zu balten weiss..,. £r bat sich auch gar hods
»erbottfnn das sein K. W. geneigt seie roitt deû Teutschen Cbur—
«undFûraten gutevertreuliche correspondenz zu halten» ^*f'lIS.C^«
MU ^
♦ LETTRE CDLXVIII. .
Le Prince d'Orange aux Comtes Jean^ Louis y et Henf^
de Nassau : Il insiste sur un prompt secours.
JA
Messieurs mes frères , par la lettre que je vous ay es*
cript de Zierixzée le xxiij^ jour de mois passé , dont k
double vat icy joinct , vous aurez amplement peu Teoirco
quelle peine je suis pour n'avoir depuis vos dernières da
vj^ jour de novembre eu aulcuns aultres lettres ou non-
Telles de vous. Et comme je demeure encoires en h
mesme peine et que cependant ces longeurs n apportent
guerres d*avanchement à nostre cause ,j*ay du tout trouvé
convenir de faire suivre ceste à ma ditte précédente, pour
— 321 —
yous prier que , me releyant de telle paine , yoiis me faictes 1 574»
an plustosl entendre Testât et disposition tant de vostre Janvier.
bonne santé et disposition que de noz affaires de par de-
là: d*aultre part, comme le temps et la saison de Tiver s*ad-
Tance bien fort et petit à petit s'approchera la primevère ,
et que des practiques et secrètes menées de l'ennemi ne
debvons aulcunement doubter, ains nous asseurer qu'il
n*obmectra rien pour, ayant le loysir, se mectre en nouvel
équippaige pour nous donner plus d'affaires qu aupara-
vant, mesmes s il nous voyt encoires destituez de tout
tecours et noz villes par tant de frais et despences si fort
chargées que, selon apparence humaine, elles ne pour-
rojent longuement subsister sans quelque bon secours et
soulaigement;je vous prie, le plus affectueusement qu'il
m'est possible, qu'en toute diligence me veuillez au vray et
tout ouvertement mander en quelle estât sont voz affaires
par delà, et si en brieff vous ferez quelque assamblée,
joincteihent quel secours nous avons seurement à attendre
de vous et Farrest qui en est prins, sans dissimuler aucu-
ne chose, affin que nous puissions icy régler et faire estât
selon cela , pour, après une longue et vaine attente de se-
cours, ne tomber au mesme inconvénient qui nous advint
à Tendroictde la bonne ville de Harlem , laquelle, après s es-
tre si vaillamment maintenue et avoir tant souffert sur
fespoir que de jour en jour je luy donnois du secours
4{ue nous recepvrions, fust à la fin constrainle se rendre
à lamercy des ennemys, qui Font traictée si inhumaine-
ment que la souvenance des cruaultez y exercées ne se
polra jamais estaindre. Qu'à ce regard debvons bien pen-
ser quel traicteraent Tennemy feroit aux aulires qui, par
ËAulte de secours, pourroyent tomber entre ses mains;
4 21
— 322 —
1 574* puisque luy , depuis la rendition dudict Harlem, a receu ,
J anvîer. tant en Waterlandt que icy en Zeelande , si grandescome ' ,
perte, honte, et vergoigne': vouscongnoissez son naturel,
non seulement ambitieux et vindicatyf , mais quasi de-
spouillé de toute humanité. Je ne vous diz poinct tout
cecy pouraulcunement me deflier de voz bonnes diligen-
ces, ayant cy-devant par plusieurs lettres très assez Teu
les bons debvoirs que vous faictes sans cesse, mais pour
aultant que plusieurs moyens desquelz m'avez faict ouver-
ture etlesquelz j*ay trouvé bien bon, sont toutesfois tirez
en grande longueur, et que la tardivité d*exécution nous
apporte desdommaiges et inconvénien s irréparables, dont
pouvez facillement considérer combien la diligence en noz^
I
actions est requise et que ung bon secours nous tirreroi&=:
maintenant avecq peu de paine hors de tous maulx, es— ^
tans les forces ennemies tant descouragées , désunies e'V
esparses de tous costez ; que me faict aultre fois vous prie^rr
que incontinent cesle veue je puisse avoir absolute re^—
sponse de vous , et plustost par deux ou trois diverses
voies.
Depuis ce que dessus , est icy arrivé le présent porteur
avec une lettre de mon frère le Conte Jehan , escript à
Dillenbour(*h le ii jour du mois de novembre dernier.
Et oires qu'elle a faict si long séjour , si est-ce toutesfois
qu'elle m'a esté très agréable, pour avoir veu par icelle
vostre bonne disposuion, joinctement les bons debvoirs
et dilligences ausquelles vous continuez par delà. Je ne
vous feray icy long discours en responce de vostre lettre,
puisque je n'y ay trouvé aucune résolution de voz affai-
res, bien que suis esté aise de veoir que la confédératior
* honte. * déshonneur, hamilutioa.
— 323 -
par delà que scavez est en bons termes et que semble (i) i^y4'
procéder avecque toute sincérité. Et toutesfois il sera bon Janvier.
de prendre toujours regard à ses actions, et que bientost
il face apparoistre quelque bon eiïeot, et tel qu il nous
serve d'asseurance. J'ay aussy bon désir d'entendre au
Tray le passaige du Roy de Poloingne et jusques à où
mon frère le Conte Louys Faura condnict, dont il y a
grand bruyct par deçà. Quant à la difficulté ([ue vous
avez trouvé en la lecture de mes lettres , je veulx espérer
que celles qu'aurez receu depuis avecq les doubles, pour
cstre assez de mesme substance, vous auront mîeulx es-
clarcy mon intention. Des nouvelles de par deçà, je ne
vous scauroys icy mander aultres que mes susdittes pré-
cédentes contiennent. Les affaires de la ville de Middel-
bourg sont réduictes en telle extrémité, cpie nous*espérons
la ville ne pourra longuement se maintenir sans tomber
entre noz mains , bien que Tennemy , tant par force
que par practicques et subtilitez, tasche, par diverses
voyes et de tous costelz, de secourrir et ravictuailler la
ditte ville ; mais aussi les nostres ne font moindre debvoir
pour, par bonne garde tant par terre que par eaue, Tem-
pescher. La famine et disette de toutes choses y croist
d'heure en heure, et tellement que grande partie, tant
hommes, femmes, que enffans, y meurent de faim. Et
comme il semble que les ennemis sont résoluz de tenter
encoires une foys la voye de force pour ravictuailler la
ditte ville de Middelburch , je vous prie de faire faire par-
tout des prières à Dieu , afm qu'il Lpy plaise nous regarder
en miséricorde , sans nous laisser tomber en telle extré-
(i )^«iiiib/«. Apparemment le Roi de Fraiice,ou TElectteur deColognc,
— 324 —
i574* ^^^^9 qui causeroit indubitablement par trop grande ef*
Janvier, fusion de sang.... Vlessingue, ce 6*" janvier.
Vostre* bien bon frère à vous faire
service,
GuiLL\uMfi DE Nassau.
A. Messieurs,
IMessieurb les Contes Jehan , Loiiys et
Henry île Nassau, mes bien bon frères.
Dillenbourch.
ErTeclivcmentrennemi tenta peu après de ravitailler Mîddelboar^
Deux flottes sortirent d*Anvers, sous d*Avila et J. de Romero. Ln
terrible combat naval eut lieu le 29 janvier piès de Roemersivale
contre ce dernier; les Zélandois,soiis L. de BoysoC, remportèrent uoe
victoire complète I^ flotte de d'Avila , qui auroit rencontré peu de
résistance, avoit laissé passer le moment opportun. ■ Als de %lote vaa
vDavila af quam, was de Prince seer becommert ende beaii^dil
osy mochlen dooivaren; want syn oorlo^hschepcn daer leglien ghe-
i»ordonneert en waren van goet voick niet wel versien , nieest al op
»de viotc na Ber^lie zynde, waeromme, na aile nioghelycke ordre
vdaerop gesteit , soo hadde hy hem alleen in syn kamer seer bekcm-
»merl tôt gebedfn begeven, maer als hem kort» daerna lydinglie
ttghebrochl 'was dat inen Davilas viole hadde gesien len andur
• komcn, so was hy seer verblydt, want dcn vioet des watershacr
«tcghcn wert, «lies liy Godt dancKte, ende slondt <»|i , endeging^
wna hethonft van Vlissiiigen y ende sagh se daer selvc li$gen omtrrol
)«Bresken4, bykans niet eens tvvyfeleride van de Victorie syos voldJ
» voor Bergen » F', Meteren , ftf)".
La reddition suivit de près. Mondragon, après an» détewe
opiniâtre, accepla des conditions honorables, le 19 fé%rier. •ÏJoàt
ivalsoo is de Prince meesler geworden van H geheele EylandC^u
«Walcheren ende vander Zee. .. llel onderstandt ofte ontset becA
vbinnen twee jaren den Koning aen gclde gekost seveo
«guldeos.i» /./. p. 890.
' Vottrt — Mr?i«t. Amtogmi^.
— 325 «
C1ILXIX.
Le Seigneur de Lumhres au Comte Louis de Nassau, i574«
Nouvelles diverses. Janvier*
Monseigneur !
.•..Des novelles elles ne sont aultres sinon que ceulx de
Middeibourgsont en grande extrémité. Monsieur le Prince
est encore en Zellande, en délibération de n'en partir
point qu'il n'aye une fin de ceste guerre là. Ceulx de Hol-
lande ont inondé tout le plat pays de Deiflant, tellement
que la guerre s y faist maintenant en petites barques,
comme sur une nier. Collongne, du 12 janvier i574-
Vostre bien humble et très-affectionné
serviteur ,
GuiSLAIIf DB FyENNBS.
On m'escrit d'Anvers que le nouveau Gouverneur faict
lever des gens A^ pied et de cheval en AUemaigne. Le Duc
d'Alve est aux environs de Lorraine , accompagné de
quatre cent chevaux et d'aultant de harqiiebouziers: mais
te bruict est en cette ville qu'il est de retour àNamur,
après avoir heu son bagage voilé. Je vous supplie très
hamblement me mander si les affaires }>our lesquelles
vous avés faict tant de voyages, se portent bien, affin de
m'en pouvoir réjouir avec vostre bien revenue.
LETTRE CDLXX.
Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau, Préparatifs
de son expédition.
•-E. L. nioegen es gev^iszlich darvor halten das die en-
treprince elier nicht dann aiiff den hestiniten tag inn
— 326 —
i574- ^2is werck gestellet werdcn mag, es wil dannoch dcr-
Janvier, massen gehancllet sein daniitt es seinen effectum errei-
chen moege; clan, sollte disser ahnschlag zuerûck gehen
oder nicht geratlien, so were es dansent malbesserdas
man nie daran gedacht hette, dan die Hollender und Seh-
lender gar verzweiveln wiirdcn. Wir hal>en hier inn allein
einen absclieidt genomnien , docli uff E. L.verbesserung;
icli versehe niich es werde derselben gefaDen. Mein bnie-
der Graff lleinricli wirt, ol) Gott will, heut auch hier
sein. Mit der Schaiind^urgischen sache hore ich gantz
ungern clas die zu (jleve so kaltsinnig sein, muesz ako (1er
zeitt erwartten. Graff Otto von Schauniburg hat ein
gantz frenndiichs schreiben mit vielen erbieten ahn E.L
gethan, daransz man gnugsani abnemen kan dasz ehrdie
lausz in dem ohr hatt. Ich hab den botten bisz zu E. L
ankunfft auffgehahen, damit man sein erbiethen nidit
aus der hand schlage da das aiider fehlen sohe. Es hat
mir der von Briel ' gar viel von Frantz von Bolschwem
gesacht, das er nieinen Herren den Princen 6oo.pfcrû
zufueren kônnc ; nun koni ich m erfahrung das es gar
ein [bottiigk ']sein soll, welches unsz keiniges wege-S(fic-
nen wûrde. Der bewuste Marschalck soll hart auff inen
dringen , darnm wollen E. L. doch mitt in darvon redea.
Datiun Siegen , den 21 jan. A° 74»
LETTRE CDLXXV
Memr're du Duc Christophe relatif à la lei^ee et au
payement des troupes.
* *
^ Le aa février on dcvoit passer le Rhin. Il y aura doDC prcH
' W. van Breyll. ^ Un homme de peu de mo7eiu(eeit houefià^.
— 327 —
bAblemeot une erreur de date dans ce qu'écrit Bor: c De Groot- lâ74«
» Commandeur verstond dat Graef Lodewijk den a i febr. met zijn Janvier.
» bioeder Grave Henrik, bij hem hebbende Cliristoffel de sone
» van den Pal>grave Freilrik van den Rhijn , die Generael was van
1» de ruiterije, gelijk Grave Lodewijk was van bet voetvolk, gekomen
• waren op omirent twee mijien nabij Maestricht. • p. A^9*-
Zugedencken :
Ersllich^ das keiner niehr clan loo pferdt werben soU,
das soli man auf ein jeglich pferdt la gulden, den gl. zue
i5b*' gerechnet, vor diesen reutterdienst geben. Da auch
der handel lenger als ein monath wehren solte, alsdan
wirdt mit einem jeglicben seiner gelegenbeit nacb ge-
handlet werden , und da man mit einem oder mehr der
sacben nicbt eins werden konte , oder sonsten eines gele-
genbeit nicbt sein wùrde lenger als ein monat zu bleiben ,
deme soll freij stehen abzuzielien. Dem rittmeister wirdt
man loo IL zu werbgelt geben: die werbung gescbicbt
darch den Durcbleuchtigen HocbgelK>rnen Fûrsten , lier-
log ChristofTeln , Pfaltzgrayen beij Rbein und Herzog in
Beîem , etc. j in nabmen und von wegen den Niederiendi-
schen Stende, und werden beide Grâfen von Nassaw, Lud-
wig und Henricb, i. f. G. und dieser sacben beiwobnen.
Den ai Februarij soll man zue Linsz oder daselbst
herumb ahnkommen, damit man den abent oder den
aa des morgens zeitlich ûber Rbein komme. Es musz
ein jeglicber seinen geworbenen leuthen almzeigen das
ùe sicb bien und wieder nut bezalung und anderm ge*
mea halten, damit man dem Reicb und gemeinen man
keÎD ursach zue ahnlauff oder Terbindening des passes
gebe, desgleichen auch das man niemandts vermelde
— 328 —
i574* wein man zu.steh<i und wo roauhinaus wolle , es were dan
JanTÎer. ilas man von eincni Hern oder beampten des orths ahnge-
redt und verliindert werden sol te.
Das die plerde niolit aile diirtïen gerùst sein, soiidern
nuhr die lielflte, es were dan sach das einer gutc gele-
genlieit helte seine riistiing unvernierckt niitzuhringen.
Der nionatt soll den 22 Februarij ahngehen, und man
soil keine herwagen mitnelunen. Datum Siegen , den a3 Ja*
nuarij A.° 74*
Christoffel Pfaltzgbaff.
LETTRE CDLXXI.
Pf^, Znleger nu Comte Louis de Nassau,
Nouvelles diverses.
WolgeboinerGraff.....Nechten bin ich von Sarbnicken
wider alliie ankhonnnen, do ich dan l>eini Amptroan
Kralzen schreiben funden l>ei Verdun uff der h, dm
Konigtag gegeben, wie aiich sonsten ich in bestendiger
kbundtscliatï erl'aren das der von Alba wenigtage vor (1er
hei. drei Konigtag zu Verdun durchgezogen, mit 3oopfer-
den und 120 mauleseln beladen ; fûrther naher ïbul und
also durch Lolhringen slracks nach Burgund uff Grij * ,
do er etllidi tag soll stil ligen.
...Dievveil D. VVeijer allerlei/;rtr//W//r7/7W in Franckreidi
vernommen , so K. G. zu wiszen gepûrtt, bab ich mit [Eh.*]
dahin gehandelt das sein (Jiurf. G. den zu E. G, al>gefer>
tigt ; dem werden Sic audientz geben und Ir bedencken uff
aile pùncten niittgeben.
CrcT dans la Franehe-Comté. '* Ebem (?).
I /'.
^ 329 —
Was in Ëngellandt gehaiulelt und woroff esz stehet, i5j^
weiset heiligend sclireiben an niich ausz... Belangend den J*nYΫv
wexel der lo.ooo fl. so darin gemeldet, hab ich darunib
geschrieben; [dieweil] damais E. G. Bruder Graff Jf)ban
gern deni llern Printzen ein suninia zugeniacbt bette,
hab icb geschrieben zu versuchen ob durch wexel niôcht
aus Engelland niein gn. Hr. dein Printz etwas khonnen
zugeniacbt werden; das stehet nunniebr zu E. G. zu
ge1)rauchen oder nit, allein dasSie micb solcbes bericbten.
Belangend niein gn. Hr. von Witgenstem y hett ic:h ,
lautb D. Ehenis jûngst an mich gethanen schreibens,
copei der bestallung ùberschickt wie icb hie gewesen ,
habe aberdie bis nocb in der cantzlei nit [sind] khomnien;
mein gn. Hr. hatt sicb aber erkleret das ire churf. Gn.
den Graven also underhalten wollen das ire Gn. damit
zufrieden sein sollen : derbalben bit ich underthenig E. G.
wolien dieselb sach aucb fùrdern, dan der andere ist
schon abgezogen
Datiun Heidelbergk, den 2*2 Januarij A*. 74.
E. G.
undertheniger gantzwilliger ,
Wenzel Zuleger.
Es ftoll der neu Guvemator bevolhen haben uff die
firontieren dieselben wol zu bewaren, wie dan zu Lûtzen-
burgk und Ditenboven geschelien sein soU. Ich besorg
derfeind sei durch den lauffder knecht jûngst gewarnet,
und besorge di zeit so E. G. fiuhat , werde lang fallen , und
iomittelst uff Mittelburgk aile macht gewendet werden.
A Monseigneur,
Monseigneur le Conte Louys de
Nassau.
— 330 —
l574* ^^ S^de Lumbres écrit de Cologne, le 2 4jauv. , au Comte Louii:
Janvier. " Monseigneur, J'ay veu les articles qu'il vous a plû m'envoicr
> par Monseigneur deBernicour ; sur lesquels Monseigneur de Bril et
» mo^ avons ' laissé de prendre résolution telle que pourrés enteo-
» dre de bouche, jusque au retour de Monseigneur le Conte Jeao,
9 suivant le coromendement qu'en aviés donné au dict de Bemicoor.
u Jefai estât de partir demain pour aller à Aix ^ et dellà vous envoyer
» le plus souvent de mes nouvelles qu'il sera possible, et selon Ici
» occasions qui se présenteront ; mais il me semble bien qu'il ne
» seroit que bien à propos qu'il vous plut demander à vostre Secrê-
» taire de m'envoyer un ciffre, duquel on puisse user eo choses les
» plus secrètes qui se présenteront. » (M,$.).
^LETTRE CDI.XXII.
Le S'' de St. Goard au Roi Charles IX. DisposiUoHi
de Philippe II (ms. p. st.g.h. 228, vol. 793).
...Je diray à V. M. en ferme conscience que ma moindre
raefBdance seroit sur le Roy Catholicque pour le cognois-
tre Prince qui se contanteroit de la paix, comme le solli-
taire procedder quil tient le monstre, encores que en
beaucoup de ses actions il est veu un peu très austaire
négotiateur, se réservant toutes choses, qui le rend cx-
tresmement charge et travaille (i) , et tient ung procéder
(i) travaillé. «l)er Gang seines Staaies war dahin eingerichlet
vdasz sich die Geschafle des weitlàuftigsten Reichs s'âmrotlichaB
» seinem Tischeversammellen... Er war derallerlhâligsteGescbift»-
» mann von der Well. • Ranke , Fiirst, u, FM. 1. 118, sq.
* ProbabUment il a ^voulu éerire n'avons.
* Aix-U-Cbapdle.
— 331 —
qu'il respond et veoit toutes les affaires et les départ tou- i5y4'
tes où elles se doibvent respondre, où elles demeurent le Janvier-
plus souvent immortelles, ou qu'elles soient ou de grande
ou de peu de conséquance, de manière qu'il n'en vient rien
mieulx ; et sur ce les malintention nez luy forgent infinies
doubles et soul)çons. Et pour desquels n'estre aperceu
j'ay amssi faict les miens , tenant pour tout vray que la
grandeur de Vostre Majesté n'a autre plus grands ennemis
et envieux qu'eulx; et s'ils avoient trouvé leur maistre
aussi disposé comme ils ont mauvaise volunté, je croy
qu'elle auroit plus à se garder; mais luy qui est plus sage
que tous ses ministres ensemble , je cuide que tous ses
dessaings seroit de bien garderie sien, tenant sesestats
bien pacifficqués ; à quoy il semble qu'il mect et mectra
toute astuce. Mais je ne trouve qu'il y soit bien secondé ,
estant seulement l'obstination qu'il a monstre de ne voul-
loir paciffier en Flandres, sinon de la [subverse] de ses
ministres, qui sont tels qu'ils pensent avecque leur argent
et ung peu d'hommes qu'ils ont, abatre tout le monde.
Voilà, Sire! quelque peu de leur naturel et qui me tient
alerte à ces te heure.
Dom Diéguo dépescha de Soissons le vintiesme de
décembre, là où il ne fault pas de bien discourir l'arrivée
du Conte Chrestoplie et Conte Ludovicq de Nassau vers
la Roy ne- mère de Vostre Ma^*^ et le Roy de PoUoigne , et
Dieu sçait les jugements qu'il en faict; et par mesmes il
leur est donné ung advis ; mais je n'ai sçeu sçavoir si c'est
luy , que le Comte Pallatin et le Roy de PoUoigne avoient
ung rendez-vous pour se veoir à Spire, et que, y estant
le S*^ Roy, le Conte Pallatin n'y avoit sçeu venir pour
6 astre trouvé malladde , et le Roy estoit allé passer en sa
— 332 —
t574* niaison à Aldelierg % ne se taisant de discourir, comme
Janvier, il se peult croire, diverses fantaisies plaines desoubcon»
comme ils Tont bien grand etenvie surrhonorableraceuii *
qu ils entendent hiy estre faict par tout en Germanie.
Ils n*()nt failly de faire icy bien fort grand le soubçon de
quelques nouveaux troubles et de très grande importance
en France....
LETTRE C
If^. pan Breyil aux Comtes Jean el Louis de Nassau.
Relative an projet de surprendre Maestricht.
Messeigneurs. Je n*ay pas voulu faillir de m'en aller ,
quant et quant avec jMons"" de Lumbres, à Aix , pour
faire tout ce qu'il seroit possible à Tavancement du dict.
affaire. La personne (pii par V. S. a esté nommé à Mon-
sieur de Lumbres, n'a esté recouvrable. J*ay parlé atL
bouwmeister, qui! nous à dict comment il y a brêclu
faicte à la ville de par deçà , laquelle Ton peult aprocher»
Au reste, s'il plaist à V. S. de mettre quelque nombre de&
soldats dedans la ville, l'on y trouvera moyen. La guarde
de ceulx du pont n'est plus fort que de dix personnes de
deux coustez: en oultre Mons** de Lumbres et mov ne
faillerons d'en faire toute diligence; et ainsi que V. S. m'a
dict que la cbose est hastée, me semble estre nécessaire
que V. S. vienne jusques à Coloingne secrètement, où le
bouwmeister viendra et vous en comptera ^ du tout, car
le chemin est ung peu long jusques à Sieglien, et Toti
• Hcidelber{;. - accueil. ^ contera.
— 333 —
perde trop de temps. A Herle ny à Valkenbourch il n a i574-
point de guarde. Février.
Taj parlé avec Rutgher van Ketwich, lequel a mille
harckquebuse prestes; V. S. lespeult avoir. Vincent Ghyr
en a aussy quelques unes. A Aix il y a cinq cent.
Messeigneurs , il est nécessaire que V. S. se hastent, à
beaucoup d\jccasions que je ne puis escrire, vous priant
très humblement de ne trouver movailx de ce que j'en
escrys si librement.
Le (Commandeur de de Bernssem viendra à Aix d*icy
à 4 jours comme il m*a mandé. Tay dépéché celuy du Duc
de Bouillon , selon que m'avez enchargé. Sera Fendroict
où baiseray les mains humblement à V. S. , comme celuy
qui est prest à vous faire service ; prieray Dieu vous don-
ner y Messeigneurs , accomplissement de vos désirs en très
heureuse. longue vie, soyez recommandez. Datum [Trypss]
ce 4 j«ur de fébvrier Tan 74*
Vostre très humble et très obéissant à
vous faire service ,
WiNÀNDT VAN BrBTLL.
A Messeigneurs,
Messeigneurs Jehan et Louys, Contes
de Nassauw, Catzeoelbo^ben , Yi-
aoden , Dielz etc.
LETTRE CDLXXIV.
Le Seigneur de Lumbres au Comte Louis de Nassau.
Mente sujet.
Monseigneur. Il y a aujourd'hui 8 jours que Monsieur
— 334 —
i574« ^^ Breil et moy ariTàmes à Aix. Le personage auque
Férricr. vous avés adressé vostre lettre , appelle Jean Gnotteur,
nest aulcunement recouvrable, pour n'estre cognu d au-
cun de son pais, qui me faict croire que le nom que loy
a donné Coonne, n'est pas le sien propre , parquoi il ne
sera que bon que vous, Monseigneur, vous informiéss*il
a aultre nom , et au cas que ouy , luy escrire une aultre
lettre et me l'envoyer par ce porteur. A faulte de ce et
pour ne perdre tans, nous nous sommes addressezau
bauemaister, et après toutte résolution (aiant toujours
- veu que les entreprises , qui se peuvent faire par dehors et
de loing , sont plus assurées que celles qui sont pratiquées
avec Faide de plusieurs de dedens , qui facillement s'es-
tonnent, ou souvent transportés d'affection ou de crainte
sont peu secrets) nous avons advisé que le meilleur sera
(d'autant qu'il n'i a pas de porte sur le pont , et qu'il y a
une grand brèche du costé de la ville de dechà , à laquelle
le fossé n'a plus de deux pieds de profondeur, et que fou-
verture est néamoins large de cinquante home de front
d'entrer) que nous tentions nostre aventure par ceste ou-
verture , plustôt que de nous amuser à jetter pont ou par-
quer des soldas en des barques , n'est que peult-estre tous
trouviés bon de l'assaillir de plusieurs endroictz ; mais, en
ce faisant , l'entreprinse , pour devoir estre communiquée
à plusieurs, sera plus facile à estre descouverte; mais il
faut noter qu'il faut se servir si à propos du tans , que
l'on regarde bien que la rivière ne soit trop haulte, aul-
trement quant les [lavasses] courent, le fossé ne se peuk
nullement guéer, quoique le font soit dur. Il reste que
nous facions sonder le fossé et recognoistre la brescbe,
pour voir si elle est raisonnable et feisable ou non, ce qœ,
— 335 —
s'il est possible , le dit Sieur de Briel et moj ferons en pro- iSj^»
pire personne, car il fault bien que un homme de guerre Férrier.
le face ; si le capitaine Tur(|»ieau , qui à présent est chez
vous, fust icy, il le porroil bien faire. Leditbauemaistre
s'offre d'entrer dedens la ville pour servir au jour de Ten-
treprise, etylogier 5o ou bien loo homes, et, si besoing
est , faire advertir ceulx qui tiennent nostre party dedens ,
qui pourroient bien servir, s'i4 estoient tc»us autant discretz
que féalles et annîniés; de quoy, ensemble des poincts
précédents, ne voulant nullement résouldre ({ue par vostre
advis, je vous remettray le tout , et vous supplieray très
humblement me mander vostre bon plaisir , auquel me
remettant je ne feray ceste plus longue , que pour me
recommander bien humblement à vostre bonne grâce , et
prie Dieu qu'à vous , Monseigneur, Il donne bonne et lon-
gue vie, A Aix, du 5 de février i574-
Vostre bien humble et très-affectionné
serviteur ,
GuiSULlIf DE FtKNHES.
A Monsiear,
Moofieor le Conte Ladovick
de Nassau.
Sor cet entrefaites, et pour faciliter aussi le passage da
Gooite Loais , on ^ donnoit beaucoup de peine pour porter
rArchevéque de Cologne à quelque pas décisif. Le Landgrave Guil-
booM se dé6f>it des intentions de ce personnage: le la févr. il écrit
de Casael à l'£|p<:teur Palatin avoir appris d*nn boaime de coo-
iaocr que l'Archeiréque Ini avoit dit:. «...Er mocbte wol leijdeo
•das sicb dieCbnrfnrsten im Reicb beyderseils Religionen alsojegeo
• eioander verfailfen das sicb kejrner ûber den andereti zu bedageo,
BAttch besteodiger fridt uod rbue im' Reicb ertulteo werden
• AMchte. — Er befnnde aber das der Cbnrf. PfabgralT sicb nicbc
— 336 —
fSy4. » allein in relîgionssachen von den andern Augsp. ConCessionafcr»
Février. * wandten abgesondert,sondei*n auch,durch allerhandl voroebmeo,
» vieler grosser Herri und Potent»len FranLreichs und Spanioi
» ungunst und widerwHlcn uff sich ludc , ivelcbes so wol Pfilz
»selbst als dem heyl Reich zu grossein nacliteil und schadeo ge-
4 reichen môchte, sonderlich wo in kùoiftig dergleichen mebrnNi
» Pfaitz vorgenohinmen werdenn solte. — Tnd ob wol er fur seine
» person der A.ugâp. Confession niezugelhangewesen, sondem in die
» Catholtsche Religion anfenglich und allerwegp erizogen und dar-
» innen auch enliich zu verharren und au slerben enUcblossen,«o
» wehrerdoch nichldestoweniger geneigU^soviel an ibroe, in Reich
9 fridt und einigkeitt nacb euszerstem seinem vermôgen miU dar-
9 aetzung guis und pluts erhahenn zu helffen...» Cela quadre mal,
ajoute le Landgrave, avec ce qu*il doit avoir dit au Comte Jean de
Pi^assau. Le Landgrave n'y a jamais ajoute foi. «Dano er,als derkana
» Tor einem jar geradeeiner c-ontrari meinung gewesenySicb ao baklt,
u obn ein miracul vrie /V/{//o\.iderrabren, Golte bekehren, hatt uns
» nie ingehen vrollen... Dariimb baben uir E. L. als die wir nicht
» gern ufTein eysz gefûhrt seben wollen, solcbes ailes iin freond-
» lichem vertrawen... nicht wollen verhiilten , dainit sie ticrb fur-
tt zuseben und des spricbwortts zu erinnern ex ungue ieomem,^»
(f MS. C).
Le i3 févr. Guill. de Hesse écrit que la personne qui lai a fiit
ces confidences, est dans von Lindenaw , Conseiller de TElecKir
de Saxe.
Le i4 février St. Goard écrit, Je Madrid , à Charles IX: c Aiaat
» cheminé par ces mesnies termes tous les conseils de deçà depuis
» quelque temps et jusques à cesie heure qu*il sembloit que ceulx
« qui avoient esté plus esloignez de conseiller la paix, estoient à ocsia
a heure ceulx qui laconcluoient le plus voluntiers et qui laconaril-
n loient, de manière que la paix est aux termes d*eatre rêanloeda
9 quelque façon que ce soit ; il s*eit faict une proposition , lequel
» convenoit le plus, ou le proffict publicq de tout le paîs, ou rho»-
9 neur et réputation du Roy, et concluant tous à la paix, j*ay e«-
9 tendu que yeoant le Roy à résouidre , il a respoodu à toatas k*
— 337 —
» propositions, ainsi que j'entends ses propres mots: Plustost me voir 1 574*
» mort que de consentir en ce concert chose qui soit contre mon Fé^TÎer.
» honneur et réputation, [ne cej'ay'] monstre avecques tous les Prin-
» ces de la Chrestientéestre de mon intention et résolution. Je ne
» sray quels estoient les points allégués pour se déterminer à la dite
«paix , mais la gravité de la rcsponce par le Roy, si elle est telle
» comme Ton m*aasseuré,et départ dont j*ay trouvé tousjours vérité,
• nepouvoit sinon advantager les rebelles» (* MS. P. St« G.-H* aa8,
vol. 793).
•t LETTRE CDLXXV,
Le Chancelier Ehem au Landgrave G. fie Hesse, Entre*
vue avec FElecteur de Cologne (ms. c).
** Frédéric, Electeur Palatin, écrit à Guillaume de Hesse
(Heidelberg igCévr.) qu* £hem est revenu « und hat relation gethan
» was er , neben unserm Vetler Graf Johan zu Nassaw , inn bev^us-
B ten sachen bei dem ErtzbisschofTen zu Coin verricbtet, davon wir
» Eurer L. abschrifTt... zukhommen lassen , darausz sie auch aller-
» band grillen vernemmen werden. •> Il désire savoir, a insonderheît
» yetzunder inn unserrs Vetters Graf L. zu Nassaw vorhabenden
• txpediion , davon E. L. gui wissens tragen, wasder ErzbisschofT
» îm schildt fûhre und was man im hertzen meine....» — Le n.'*
475** est apparemment le rapport d'Ebem.
....Disse personn ist also gescliaffen das bisz noch
weniges fundaments in religione fûrhanden. Sie [hildet]
woll iiichts vom Bapst, von seinen conci/iiSj von ablasz,
verbietung der Ehe, seiner Confirmation, primat, er-
gerlich leben, und andernn misprauchen, wie auch
exécution des Tridentische concilii unnd verfolgung der
' flt et qa'aj (?). * Variginml «# trmiV€ igaUmêmt k CaueL
4 a»
— 338 —
i574* reli^on mitt clem sehwertt; ist hosz Spanisch und
Février, hasset die pfaffen, sontlcrlich aber die Jesuiten: her-
jegen haben sie elnen hohenn geist, ehr- und geldt-
geizig vonn wegen armuth, und wil kurtzumb ein weib
liaben. Jjest sicli ansehen als ob er ein Teutsch herti
bette, wie aiich seine innerste bekannte Rethen sagen^
und steckkt ein krigsman ini ihme, wie E. f. Gn. aussei-
ner Cb. Gn. gegebenen seltsanien antwortt, die ich selbst
oline laclien kauni anborenn konnen , und vieil grober ab
icb sie verzeiclinett abgangen, gnedigUcb vemheinen
werden.
Weill-man nun die kranckheit erkennet, muessen auch
die contraria remédia , daniitt man seine Churf. Gn. ge-
winne und uff dièse seitte pringe, adbibiret werden.
Was nun die religion betrifl't, bat man ad partent mît
ibr dabin gebandiett das sie docb boren und lesen, undt
dismals nilt weitter inn sie dringen wollen, damitt man
ibr. Cb. Gn. , aucb uns , so leicbtferttig nicbt achtete das sie
obne vorgebende satte erkundigung sicb vonn einer lur
andern reUgion liessenn bewegen, und wir derseiben
folchs dùrfften zumuten. Darumb musz man teglich an-
balten, underbawen, und ibre Cbf. Gn. inn die Schriffi
weisen, ob der alniecbtige Gott gnade verleyhe; wdchs
desto mebr zu lioffen weile ibr Cburf. Gn. sicb fast ann
allenn ortten [verdirfTt] ; sie baben sicb jegenn die Kay.
M. bartt abgeworffen jùngsten zu Speyr, den Bapstenûr
nett, das Capittel zum feindt, und werdenn von Spanien
nicbt bocb gebalten, weren aucli gem dem Churf. lu
Trier ans leder, also das disse stnmili etwas zur saches
tbun niocbten.
Sovil den heyratli betriflt, da man ihre Chf. Gn. ihr
— 339 —
gewissen frey wollt lassen , weill sic noch CathoUsch sein, 1 574.
und sie bey diessen heyrath gedachte handtzuhaben , we- Février.
ren sie entschlossenn sicli zu verhevrathen. Wiewi>ll irli
nun ufTdiessen fall ann das hewust ortt nichtt wiiste zu
rathen , so heit ich doch darfûr die Cliur- und Fûrsten
soliten kein bedenckens haben uff denselbigen fall ihre
Churf. Gn. bei den standt bandtzuhabenn, bisz der AI-
mechtig Gott weilter gnad und erkantnùs gcbe, welches
ohne zweiffell nitt aussen pleiben , sondern fi'u* sich selbst
erfolgen wiirde, bevorab wann disz auch denn capitulari-
bus zu samptt der religion frey gestelU werde, wie sich -
sein Churf. Gn. dessen verlauten lassen. undderenn schon
etzliclie fùrhanden die nachfolgenn wiirden. Durch disz
jnittell wûrde uffs wenigst disz erhalten das ihre Chf. Gn.
ufT unser seitten prachtt und das unzûqhtig lebenn abge-
ftchafft inii demselbigem Stifft. Darumb lietten E. f. Gn.
diessen dingen weitter gnediglich nachzudencken , und
theten K f. Gn. ein gut werck da Sie ihre Chf. Gn. auch
weitter erinnerten und ermahneten.
Belangendt die Frantzosische Pension die i. Chf. Gn.
angebotten worden y beruhett es uff dem das sie dieselb
anzunehmen sich nichtt verweigern , allein uff dem fahll
da sie resigniren wiirden , das derselben auch solche oder
ein geringere pension volgen und gedeyeu mochte, welchs
wir gleichwoU an fan gs weitter mitt Franckreich zu handlen
uff uns genohmmen , aber hernacher ihr Chf. Gn. zuge-
-schrieben das solchs bey Franckreich ni tzu erhalten, und
auch ein seltsani ansehen ausz allerhandt ursachen habenn
mochte. Darumb ihrer Chf. Gn. einehôhere sum vorge-
schlagen, woferne sie bei dem Stifft pleiben und uff
diesse seitt tretten wolten, doruff uns kein antwortt bis
— 340 —
i574- ii^cli eiiikomnien , es hab sie dan mein gnediger HerGiif
Février. Johann entpfangen.
Irh hoff diesif handlung soll ohne fruchtt nit aligehen,
werdett ihre Clhf. Gn. uff diesse seitte geprachlt, weiches
bey Graff Ludwigs expédition itzt si(;li baldt ertzeigeon
werdett: da man diirch die finger siehett, so ist esgutt,
und diesser Her also geschaffen wo man ihne mitt dem
kopfhinweisett, seine Chnrf. gn. dahiii zu prîngen sein
werden; wo nitt, so ist allein diesze miihe vergebenlich
gethan, und bat man diesses Herrn humot'es erlernett,
kan sich auch desto basz fiïrsebenn und hueten. Weiches
ich dooh nicbt hoff, und aus seiner Chf. Gn. reden, son-
derlich da ich mit derselben defuturo capite ( i ) geredt , riefl
ein anderes vernhommen. So hatt sich ebenn zagetragen,
weile wir bey ir. Chf. Gn. gewesen, das daseibst des
Bapst Nuntius Gropperus ankommen , welcher îhpcii
Chf. Gn. die confirmation , deren sie nitt begertt noch
daruml) einichen pfenning geben, obtnidirt: demselbeno
haben sie gahr keine ehr bewiesen , wie der Hertzog too
Gùlich gethan, sondern schlecht gehortt und abbaUt
ohne einigeceremonien mitt etwas schimpff abgewiesen.
S. f. Gn. konnen gedencken was es fur ein seitzamer ef-
fekt gewesen sei , da Graff Johan und ich bei des Bapct
Nuntio und seinen mittgeordneten Jesuitern an desscn
Churf. Gn. taffell mitt einander gegessen und getrunckcB
habenn , da einer den Churf. unserm Hern Gott , der ao-
der aber dem Teuffel hat wollen zufiiren. Derselbig Nui-
cius practicirt executionem Tndentini Concilii und fùrctt
vill Teutscher jungen in lia /t'a m uff des Bapsts new ta-
(i) de fut. capite. Il s'agit de la succession au Trôoe Impérial*
voyez p. a68.
— 341 —
gerichte schull (i), das er Teutschlandt damitt wieder ver- ià'j4'
gifiten und sein Reich erhaltèn moge: darjegen aber sein Février,
wîr fahrlessi«f und thun nichts zu iinsern saclien. Micli
Terlanc^ett undertluMiic^k zu wissen wie es £. f. Gn. mitt
cien Jesuitem zu Fulda ('^) gehett.
.... Mein gn. F. u. H. Herzogk ChristoEF ist albereilt niitt
GrmfFLudwigen fortgetzogen....
E. f. Gn.
undertheniger dinstwilliger,
Cdristoff Ehem D.
t N.*>CDLXXV'.
Instruction de V Electeur Palatin pour son depule vers
r Electeur de Cologne (m s. cassel).
....Da nuhn s. L. inn irem gewissen und rath* iinden
(i) New ang, schulL Le Pape Grégoire XII ï se donna beau-
coup de peine pour l'éJuration clérlcnle. îci il paroit être spé-
cialement question du C Uefiium G^rmanicum, «Man darf ihn
»ais deo eigenilichen fiegrûnder dièses Inslilutes ansehen , aus
• welchem seitdem Jahr fur Jahr eine ganze Anzahl Verfechicr des
> Katholicismus nach Deutschiand enllassen worden sind. tRanÂ-e^
F.u.y.lV p. 4^3.
(a) Fulda Durant 3o années on y avoit toléré la religion £van-
gélique: un jeune Abbé von Dernbach devint Tinstrument d*une
réaction Papiste, qui commenta par Tintroduction des Jésuites,
Les Protestants eurent recours à Guillaume de Messe: «die Land-
«^rafen hatten dieSchirm-Voigtei der Stadt Filda von den Grafen
» ron Ziegenhain ereytt. » V. Rommel^ N, G, H. I. p. 5o3.
* Pièce /nrt éUmdue ; iQ pages. ' htMhwtràt ou quelque mot /Ht reil ttmhU
m voit rte ntms.
— 342 —
i5j^4« wùrde angeregteii massen sich zu unserer wahren Christ*
Février, lichen religion riffendtlich zu bekhennen und dero Stifft
darnach zu reforniiren , so weren wir nit allein , neben
anderen der Augsj). Conf. verwandlen Ch.u. fùrsten idiers.
L. und dei'i» Slilft die gepûrliche handt zu haltenn , und sie
lïir unbil lichen gewaldt, da sie soUicher reformatlon und
heiraths halhen angefoi^htenn werden wolten, zu scbût-
zen , zu schirmcn , und handzuhaben , deswegen htncinde
sich der gepùr zu verelnigen und zuverpflichten, sondera
aiiclî sein L. zu einem anselinlichen heyrath und freund-
schafft, dardurch sie die fiirnemliste Chur- und fûrstli-
che hauser ini H. Reich an sich brachte, i^oferne derscl-
bige s. L. anmutig , zu befiirdern erpuetlig. Wie wir dan
deszwegen unsereni Ralh, auf s. L, erclerung, weiliera
bevelch gegeben , und derselben hieniit nit pergen wolten
daszdes Gluirf. zu Saxen und Landlgraf Wilhelms gemùth
auch dahin gerichtet dasz sie nit allein fur irer L. person
zu sollicher handthab geneigt, sondern auch die dingbey
anderen Chur- und fùrsten angeregter Augsp. Conf. «i
befiirdern willig und sich albereit erpolten....
^•^
•f N.o CDLXXV".
Réponse de r Electeur de Cologne au Comte Jean de Nas-
sau et au Chancelier Ehem (Churf. Colnische antworth
Graf Johannenzu Nassawund D. Ehem inn gegenwaits
îhrer Churf. Genaden Marschaicks Rùtger Horsteo
mûndtlich gegeben : ms. gassel).
....Were an dem dasz seine Chf. Gn. nye gernezudi-
' Piic€ </# 14 /M>||V/.
— 343 ~
sem Chu rfùrsten stand khommen , sonderii wider dero 1574.
wissen und willen eligiert worden.... Weill dann sein Chf. Février.
Gn. gleich anfanngs nye gerne zuni PfaflVnstandt khom-
men, sondern sich dessen geweigert und dem pfaffen-
rock als dem teuffel feind gewesen , wie auch noch , un J
der Marschalck wol wiist, und alleweg den leuthen dero
chammerwende " gezaigt, wellichemitharnîschundpùxen
behangkt; wann man derselben vom langenn rock sagenn
wollen, hatt sein Churf. Gn. allweg sich dahin lauten
lassen sie gedachten bei diseni stand nit zu pleiben , son-
dern sich mit der zeit, zu erhallung namens und stam-
inés, zu verheyrathen ; darumb gedacht sie zu resigniren ,
mochten leiden dasz der plitz und ha gel in disz leben
schlueg, dann da khein danck zu verdienen. Amen '
Spanische bestallung betreffendt. Were es an dem dasz
sein Chf. Gn. ein kriegsmann geporen oder darzu von na-
tur geneigt, und dem Pfaft'enstand nit, sondern voîi
herizen feind. Seine vorehern hetten sich zu Spanieii
gehalten und etzUche giïter da gt^habt, und dabei wohl-
gefaren, aber hernach inn armuth gerathen; darumb
sein Chf. Gn. widder durch soHiche wegr sicherholen und
ihrbei Spanien widder PfafT[Tecklin (i)] einrficken machen
muessen ; hab sich allein 'zu einem kriegsmann brauchen
lassen , und sonnsten mit iren practicken nichtszu thun;
wer ein l'eutscher, hette das Vatterlandt inn acht, und
bete man wolte ire Chf. Gn. in khein verdacht ziehen:
hett gleichwol hernach so viel gesehen dasz iren Chf. Gn.
(1) /y*. Tecklin, Peul-èlre l'Evêque deTrèves; voyez p. '338, mf*
• Kammcr-wande {Us murs de sa chambré''^ 2 Les mots en marpe sont des
annotations autnginphes du f^andgrare.
— 344 —
ioy4' derSpanier sachen nit gefîelen , bab auch den KoDÎg lo
Février. Hispanien nit zur etie genomnien j und nit mber lust zu
ihneri, weill er inn misslrawen bei den Teutscben Chur-
und fursten gerieth, doch mit unscbuld, ttem derSpa-
nier hochniut lialben, und dieweile nian inen nit horeo
« wollen inn kriegssachen , die sie doch nit verstûnden,
seins ernicssens; so wer auch die betzelang* nit richtig.
contnrii. Frankxeicb geiiel inie bas und weren iren Chf. Gn. die
frantzosisclie kronen Ueber als die Konigstbaler. Yitar
alleweg der Teutscben fVeyheit belïirderer gewesen....
Das Trientische Conciiiuin anlangendt. Wer s. Chf. Gd.
dasselbige ganz und gahr zuwider, war nit legitimum
oecumeniaiin , dieweiln zwey uder drey zusamnien kri>-
chen , und anderen gesatz vorgeschrieben , wasz sie glau-
ben solten.... Hat die Jesuiten gahr nit heb; Avd insUtutio
war guth, sofern kbein ifenenum , supersliiio y und practic-
ken dahinder stecke....
Betref fende den heyraths und rebgion. Sei es an dem
dasz sein Clif. Gn. inn der Catholischen religion gethaufft,
darinnen auferzogen ; wer wider sein gewissen davon ab-
zudretten.... Wenn sie nun vernominen dasz, soviel den
heyrath und anders betreff , ailes auf disenn fundaroent
Uclikgeo. der religion berugen, und dasselbig fallen tbett, werTon
dem andern auch nichts zu reden, und fiele der bawso
darauff gegriindet....
Man bette understanden seitzame dinge mit îhr Chf.
Gn, des Stiffs halben zu practiciren.... £r were aber der
mann gahr nit dasz er das Stifft wolte verkauffen , pecar
nia tua sit tecum ad penUtionem hett er geantwortt;
' Ici le Landgrmvt m dessiné en marge quelque chose de ressemUmm m mme
tête d'âne. ' bi'/aliluiig.
~ 345 —
ilefn Jeretniae prophetae locum fïirgewori'fen vom schwe- i574*
bel und bech * ...• Wann s. Chf. Gn. wolten resigniren und Février,
abstehen , gedachten sie dem Capittell den segen zu geben,
schwebel, bech' , und hollisch fewer, dann da khein bes-
5erung noch danck; gedachte doch bei s. Chf. Gn. reUgion
zu bleiben , die ander aber nitt hassen , noch meiden oder
verfolgen.... j4 cl partent bat sich letstlich dahin ercleret,
wo sein Chf. gn. sich verheyrathen , bey dem Stifft ver-
pleiben , und dabey gehandhabt werden mocht , unge- *>'« «i** «•«' *»••»•
acht dasz sie zu unserer religion noch nit gedretten, oder
begerte reforniatio fiirgenonimen , dasz sie alsdann nit
resigniren wolten..,.
* LETTRE CDLXXVI.
SL Goard au Roi Charles IX. Sur les intentions du Roi
d Espagne (ms. p. st.g.-h. 128, vol. 793).
....Je ne puis penser ne croire qu'il ayt youllu que gens
en son nom aient traictë avecque ceulx de ceste opinion (i),
non que je ne croie qu'ils seroient trais aises* que Yostre
Majesté feust tousjours troublé en Sa Maison, pour le
pensement qu'ils ont que cela leur sert à remédier et à
ordonner la leur, et qu'ils ont tousjours craint qu'elle
eust quelque intelligence et favorist ^ leurs rebelles ; et croy
asseurément ,Sire , que s ilsavoientà traicter qu tique chose
contre le service de Vostre Majesté en son royaume et
(1) ceste opinion. Il entend les Huguenots ; voyez ci-après, p. 35 ii.
' pccfa. ' trèf. 3 favor'Mât.
— 346 —
i574« avecques ses suhjects, ils ne le teroient avecques vi
Février, de ceste nouvelle opinion. Car les raisons sont toute::-*
évidentes, encores que l'on dict que choses d*Estat per-— *
metent ou pour le moins souffrent quelques fois le dé^^
honneste: mais qui verra à quoy est attache ce Roy, i^^
pourra jamais penser que avecques les Huguenots cff^
France il ay t ne cherche d'avoir praticque. Car il laisse c}^
apaiser et paciffier ses pais pour respect de ce dire, s^
bon qu'il les ayme mieux perdre que de consentir chose
quelle qu*elle soit contre la relligion et foy catholique; et la
il se demeure; et s'il avoit , comme je dictz, à tramer quel-
que cas contre le service deVostre Majesté au dedans son
royaume, je croy que ce seroit plustost avecques quelques
ungs qui ont pris ung tiers estât , et lesquels ne se sont
fondez , ne pour le service de Dieu , ne pour celuy de Vos-
tre Majesté , en ce qu'ils se sont trouvez aux années ou
par les provinces , soubz couUeur de se dire CatholicqueS}
I
les armes à la main avecques toute insollance se rassasier
de leur enragée avarice. Je croy asseurément que avecques
ceulx-là il ne trouveroit faute de matière pour les susciter
à tjuelques insoilances. Car je panse bien que les conscien-
ces jugent bien les aucuns, qui ne se peuvent tousjours
asseurer à eslre quites, et aiant fait le fondement de leur
bonne relligion en leur avarice l'or et l'argent, dont ils
pensent que ceulx de deçà ont quantité pour les récom-
penser, après leur avoir ou leur faisant service , seroit bien
à craindre qu'ils ne aidassent* à tenir tousjours le feu dans
les estouppes; et me semble qu'il y a plus à craindre de
ce coslé-là (jue non de l'autre, mais il est bien besoin de
se prendre garde de l'un et de l'autre....
' à-est. c'est-à-dire à échauiïer les espriu.
— 347 —
....Les Espagnols vont tousjours avecques jallousie et iSj^
crainte que enfin il ne se face quelque alliance avecques Février.
Vostre Majesté des Anglois et de leurs rebelles (i), qui leur
vienne à leur très grand préjudice et intérest en leurs Es-
tatsde Pays-Bas; niesme (|ue leurs beaux diseurs de nou-
velles leur ont dict que le Prince d'Orange alloit, traictant
avec Vostre Majesté, luy remettre tous les Pais-Bas aux
meins , pourveu quelle luy promist luy laisser Hollande et
Zellande , et que le Roy de Polloigne avoit promis au Con-
te Ludovicq , quand il le vint trouver à l'entrée d*Alle-
maigne, toute assistance, et que, lors que toute la noblesse
qui l'arcompagnoit en son voiage sVn retournast, ils re-
viendroient tous trouver ledit Conte [)our l'accompaigner
partout et en tout cequiltouldroit, et qu'il luy donne-
roit encores, de son crédit qu'il avoit en France, dix ou
douze mil harquebusiers et deux ou trois mil chevaux.
Ceuix qui font icy ceste marchandise gaignent de l'argent;
et quant la furie de ces nouvelles leur vient, ils pensent
qu'ils sont bien servis, mais à peu de temps après je croy
qu'ils plennent' l'argent qu'ils yniectent Je sçay qii'ilz
ont rintention si leur affaire [freb seist] bien en Flandres,
de donner une main à la Royne d'Angleterre, et gageray
qu'ilz ne perderont la conjoncture, si elle leur vient; et
qu'elle ne se lie , si elle ne veult se tromper la première.
(i) y. Majesté^ des jlngloi^ et de leurs *eheUes^ Le 3 févr. SU
Goard avoit éciil: «...Il a esté ung temps que Ton donna ung
»adviâ à ceux d'Espagne qui les mecloit le plus fort en alarme,
«qui est que la Pioyne d*Aii{;lclerre inarioit le Prince d*Elscosse
• avecqz une fille du Prince d*(>range et qu'elle prenoit la protec-
• tion des deux. .» (^MS. P. St. G. U. 328, vol. 763;.
' pUi^neot.
— 348 —
i574* Us dissimuleront tout ce qu*ilz pourront jusques à ce qui
Février, le temps leur donne lieu.... 21 février i574*
t LETTRE CDLXXVII.
Le Landgraue Guillaume de H esse au Chancelier Eher^M,
Réponse à la Lettre 4y^ (ms. càssel).
Hochgelartter lieber besonder, wir haben Ewer schrei-
ben de dato Heidelbergh den iSFebruarij entpfangen,
undt doraus die werbung so Ir vom wegen Ëwers gnedig-
sten Hem des Churf. Pfalzgraff , benel>en Graff Johan vax
Nassaw, ann die bewustePersôn gepracht , auch was Eoch
dieselbe vor eine ungehubelte antwort gegeben , gnug*
samb verstanden; vermercken aber doraus, nicht ohmi
verwunderung , das die bewuste vorschlage vonn Ewem
theill ann die Personn pracht , da wir docli vonn Euch, ais
Ihr bey uns alliier gewesen, anders nicht ingenohmen
dann das die Person albereitts proprio motu zu denem
vorschlagen gewogen, undt dieselbigenn vonn Ihro hcr-
gellossen.
Nun zweiffelt uns nirht ihr werdett aus unserm sc'hrei-
benn so wir underm dato Cassell den ià Februarij (1) am
Ewern gnedigsten Hern gellian , wie aurh hernacher aus
des Churfûrsten zu Sachssen dieners , des von Lindenawes
(welcher uns solche dinge angezeigt, aucli uff sich genoh-
men und vonn uns ein credentz entpfangen sie Ewem
Hern seibst zu vermelden) relation vernohmenn haben
(i) 1%/ebr. Voyez p. 335.
waa fïir rede gemelte Pcrâonn mitt ime , Lindenaw (mag i574.
woll wissen obs dt-r von Lindfnaw Ewern Hern aucli an- PÉ»rî«r.
ÇepracliU!, kiirxnndi Trinm flpi,'«(/j gctrifben , diediesen
iind Torigen vorgehen gaiiz ungt-mesz undt damitt ûbell
<]U3driren , wie dann aucb ini warbeitl die Euch ervolgte
antwort weder gesoltcn oder gepraten, sonderit vor
niclits anders lu halten , si a snpitnle , t/e qiw unifie liubitti ,
proce'Ieret , dann fitrein aiotf jF.acî/la [i ), Wîr la.sAenuns
aller Iwîdt aus «fer antwortt und auch aiiss vorigs bandeln
bedûnckendua, enlweder eîn spam verlohren , oder on^u/i
in herbn /alrlttrel, darumb wissen wir uns niitl solchcn
unbestendigen Icuthen inn keine tractation oder wechs-
sHscIiriften ingflussenn, aber uns milt îhren l>ridt ina
Beligîon- undjnopbanïiacben undt ungegriindten bendein
zu verwim^nn ; dann da wirs thi^ten, kiinten wir uns se-
cun'him communein onimi nosfn conce/ttiùnem anders
nicht als vur hetmgs finden ; dann , wo kein fundament l'n
BrI'gione, darnet'hst auch \m Terslandt fiirhandenn, da
îiU»cbwerundt unbeil<ian)bMchzuTerbindeim oder étiras
aonst zu Itandrln.
Wir haben dero dinge woll sorge gebabt das es aiso
gelwn wûrdc, darumb wir aucli beidt alliier zwey mail,
undt dann aucb zue Eschwege gnug&amb deraelbenii ver,
wamett, hettenn auch woll leidenn mogen, dieweill Ir
kein besicrn [odw] gewis^ern grundt geliuptl, Ilir bellclt
das maul jegen ihm so Wfitt niclit ufgrihan, aucb son-
derlîch des Churfûrsten zu Sachssen undt un!«rer damitt
▼enrhonett ; dann wirs darfiir halten , was Du- ihme an-
— 350 —
l574* pracht werde nicht lange heimblich pleiben, sondemn
Février, baldt an gehorende ortt gelangenn, wo es nicht schon dt
ist j und werde es Ime selir nùtze machen , dann wir ha-
bens je und allerwege fur ein lauter expiscation undt
brillenn gehaltenn.
Le 218 févr. TEvéquede Munster (voyez p. ^g\) écrit au Laodgnve
Guillaume de Hesse : a Es solte woll gut seindas wir Deutschen unsnril
» diesen , als fremtxlen handlen , oit bemuegeten , so wûrdeder friedeo
» von ihnseibsuntzweivelicb w^oUfolgen , wie wirsehen daiFlandeni,
«Brabandt, Uinegau, und andem des Kônigs provincien so siçbge-
»horsamblirh gegen ire oberigkeit verhallen , mit derselbigeoD io
• guttemfriedesitzenn, und kôndtendie Hollender und Sebelâodcr
• zugleichmessigenn frieden kommen, vean siesicb dero Kônîge, ak
«irern Erbbern, w^iederumb zu solchem scbuldigenn gehorsambdi
«daroitsie weilandt Kayser Carln, bochstlôblicbster gedecblDÛtf,
«verwandt gewesen , begeben; und so lange solcbs nit bescbiebt, iit
» zu besorgenn das ailes vergeblicb sein, und ein nocb langbwiertger
»kriegb daraus erfolgen werde, darzu wir Teutscben mit der zcit,
»wan andere beledigte Potentaten sich zu dem Kônige zu fiispaoïeo
• tbuen môchten, woll leichtlich iniikommen und in groste gefbar
»(das nocb kindtskindt mit webekiage bedauren mûszle) g'sdxt
vwerden kondten. Geben zu [Abausz], am 218 Februarij a.^ 74*
(*MS. C.
LETTRE CDLXXVIII.
[G. de Jormiscouri] au Capitaine de Val, Il r avertit de se
tenir en garde , h Roermonde , contre les troupes du
Comte Louis de Nassau,
* «'
, L'entreprise contre Maestricbt (voyez p. 33a)n'avoil pasréus&LLe
37 février les Espagnols augmentèrent considérablement la gamiaon.
— 351 —
« *8 Graven aeohang ende volck werden daeruy t gesmeten. • V. Mete^ I S^if*
/««, p. 90^. De tous côtés l'enDemi réunis9oit des troopes contre le Pérrier
Comte Louis, qui n*avoit pu rassembler que 6000 piétons et Booo ca- ,
vaJiers, soldats en grande partie peu expérimenlés. Le 4 niars il
T eut une escarmouche assez insiguifiante; maïs quelques jours plus
lard le Comte reçut un échec notable; plus de 700 hommes furent
taés.
L'avertissement au Capitaine de Val u'étoit pas superflu: «Graef
«Lode^ryck hadde eenen secreten aenstagh op destadtvan Ruer-
• monde, met verstandt van eenige. » F. Meleten^ p. 90*. Mais le
Comte ayant attendu assez longtemps les troupes qui dévoient lui
arriver de France , l'ennemi en profita pour fortifier la garnison.
Mor^ 490*.
Monsieur de Val, nous avons grandes nouvelles et
soupçons que Tennemy tire vers Rurenionde, s'estans
assemblez ce matin è& environs de <^este ville et recueil*
lées leurs forces ^ qui jusques à ceste heure ont estées
esparses par ce pays. Parquoj il conviendra estre sur
vosire garde , et suis très ayse qu'il s'offre si bonne occa-
sion de faire quelque service remarquable à Sa Majesté ,
pur lequel icelle et le Commandeur-Mayor seront obli-
gez à vous récompenser et occasionné de vous advancer
de plus en plus. Quant aux ennemis, vous pouvez estre
asseuré qu'ilz ne sont que xxij enseignes , fort mal four-
nies, et ne scauroyent monter à six mil hommes de gens
de pied, la pluspart sans armes, n'ont artillerie de bat*
terie, et ne font que s'entretenir mangeant le pays. Et de
œ costé , sllz passent vers là , nous vous envoyerons se-
cours nécessaires, tant de Walons que d^Espaignolz. D
sera très bon de faire retirer aux paysans les vivres et
asltres choses estants au plat pays, desquelles Feniicmy
pourroît Caire proafit ou s'accommoder; ensemble retirer
— 352 ~
lSy4' toutes les barques qui seroient en hault et bas de la
FéTrier. Meuse ^ affin de oster aus dits ennemis la commodité do
passaige et leur mettre quelque garde. Je pense que a?ex
tel et si bon zèle au service de Sa Majesté qu*il ne vous est
besoing déplus de parolles... De Maestricht, cexiij^de
mars i574.
L*entièrement à vostre commenderaent
et service,
[6. DE Jormiscourt]*
Il sera bon faire dehors la ville esplanades, tant des
bois, tant des petites tranchées qui leur pourroyent se^
vir, affin de leur donner toutes les moindres occasioiis
de riens emprendre de ce costé-là, car je crains plus la
surprise que siège , leur faillant touttes choses nécessaires
pour assiéger villes.
LETTRE CDLXXIX.
Le Comte de [Reiz\ au Comte Jean de Nassau. Il Im
demande une entrevue et un sauf -conduit.
** Peu de temps après le Comte Jean de Nassau Tavertît d'em-
bûches qu'oo lui avoil dressées. «Marschalco de Retz redeuoli in
D Galliam structae suni insidiae inter Lulream et Sarbruck: s«d
» praemonitus a Comité Joanne Nassavio evitavit eas , et iocolunif
b io Metensem urbem pervenit. » Ep, secr, I. P. 2. p. iS.
Monsieur. Je ne doubte point que vous ne soyez asseï
adverty de Taffection que j'ay au bien de toute vosne
— 353 —
Maison, ce que Monsieur de Schonberg, présent porteur, ï574'
▼ous pourra tesmoigner encores davanlaige, et vous fera * *
entandre la charge que j*ay de ce Roy de PoUoigne de
▼ous veoir en passant , et résoiddre avec vous touchant
certains meubles que vous entendrez par le dict Sieur de
Schonberg, de quoy, en attendant le bien de vous veoir,
je vous ay bien voulu faire ce petit mot, et vous prier par
mesme moyen me vouloir accorder et ordonner le pas-
seport et sauf-conduict nécessaires sur les terres de mes-
sieurs voz nepveuz et cousins , pour pouvoir passer devers
vous , moy et ma compagnye , d'environ deux cens che-
vaulx , sur ceste assurance. En attendant , après mes bien
humbles recommandations à vostre bonne grâce, je sup-
plie le Créateur vous donner en très bonne santé. Mon-
seigneur, très longue et très heureuse vye. De Cracovye,
ce 19 jour de mars i574«
Vostre plus humble et plus affectionné à
vous faire service ,
|dk Gondt] Contk df Ratz '.
Monsieur,
Moosienr le Conte Jehan de
Nassau.
•LETTRE CDLXXX.
St, Goard an Roi Charles IX, Entret^ue at^ec Phi-
lippe II ^ relative aux affaires de France et des Pays-Bas.
(ms. p. st. g.-h. 228, vol. 793).
\* On prétendoic que Philippe II encourageoit sous main les
Huguenots dans le Midi de la France (voyez la Lettre 476) :Sc.
Ooard ayant glissé quelques mots à ce sujet,
• Rrtf (Ratlesiamm eom^s ) .
4 .t3
— 354 —
1 574* Là , Sire, il ne me laissa passer oiiltre , et me dict que je -*
Mars, luy disois choses les plus nouvelles pour luy dont il avcHts
jamais ouy parler, et que , si ainsi feut qu il se feut trcovâ
quelques huguenotz aus dites assemblées faisant semblable!^
pratiques , ce ne pouvoyent estre que de très meschante^
gens et hérétiques, et que si Fon luy pouvoit nommer
aucun dlceulx et la retrecte qu'ils font en ces pays, il
feroit tel si brief et exemplaire chastiement cViceulx , (ju*ii
en seroit à jamais mémoire ^ et ([ue avecqiies tout cela il
feroit toute dilligence de veoir s'il pourroit descouvrir ou
prendre si aucun il y a qui aille faire tels et si meschans
effects, et que , avecques tout le desplaisir que luy doo-
noit chose tant nouvelle et jamais pencée à luy , il estoit
.très aise de quoy Vostre Majesté n'avoit creu qu'il eoM
part en acte si malheureulx, et qui doibt estre sy esloin-
gné d'un Prince faisant la profession qu'il faict et fert,
romme il espère faire paroistre à ceste heure plus que
jamais, et que je pouvois asseurer Vt>stre Alajesté de sa
part qu'il n'aura jamais part à telles et si ordes ' pratic-
ques, s'asseurant que les huguenotz ne prendront nync
chercheront le secours de sa main , n'ayant rien qui ne
soit [vole '] à leur désolation et ruyne, comme il csloit
appareillé de le monstrer par effect plus que jamais. D me
dict tout cela, Sire! avec tant de véhémence et affection
qu'il passa assez son ordinaire de procedder , qui me feit
voir asseurément que c'estoit chose de quoy il se sentoit
piqué et dont il ne vouldroit estre imputé (i ),....
(i) imputé. St. Goard écrit au Roi relativement à U
affaire:... a Je fis entendre au Roy pour le respect des Esptif'
• nois qui se sont trouvez aux assemblées qui 5e sont f«îrt« «»
' vilaiiicd. * viMié (Y).
— 355 —
^•.. Je dicts qiie à la vérité tous bons Chrestiens deb- iSj/f.
soient désirer et ayder de tout leur pouvoir le service de Mfir».
Dieu , et à procurer de veoir Vos Majestéz pacifïïques en
leurs Estats , et (jue, si de toute part il y eut esté aydé,
comme il a esté par Vostre Majesté, il n'y auroit aujourd-
huy nul qui levast la teste, et que tant de batailles qu elle
avoit données sans regarder au péril de perdre tout, puis-
que c*estoit pour le service de Dieu , avoit bien monstre
qu'elle n'uzoit de dissimulation , et que , si en Flandres ,
quant Foccasion c est présentée , Ton eust faict le sembla-
ble , conune nous avons faict en France quand il a esté
besoing de jouer des mains , les affaires y seroient en
meilleurs termes, et que au reste j'estoys bien à ung avec
luy et avec tous ceulx qui diront que la bone correspon-
dance de Voz Majestéz seroit plus que nécessaire au re-
medde des affaires présentes, et que tous gens de bien à
la ▼ërité y debvoient ayder
.^Xe Duc de Médyna-Celly a faict icy tout ce qu'il a
peu pour faire une part contre le Ducd'Albe, le voullant
[imputer ' ] sur les affaires de Flandres, le chargeant que les
troubles sont fondées sur la tyrannye de laquelle il a
9 Langaedoc par les Huguenolz, lesquels Espaignols avoyenlfaictde
» U«i peroicieuls offices prenant rauctborité de S. M. Catb. , pré-
• teotant en son nom aux huguenots et rel>elles toutes assistances
» d*argeut et aultres moyens.... J'ay sceuque depuis le Roy a dict le
» deaplabir qu'il avoit que je D*avoys nommé quelqu'un...^, à
» ccste fin qu'il le fist pcnrlre devant ma fenestre... Je dis au Roy
» Catb.... que Y. M. avoit faict .une ordonnance à toutes ses
» firootîères de ne laisser passer en quelque sorte que ce fust ,
» ou à la'fille, ou trouppe, nul de ces Royaumes au Ba»-Pays» (*M8.
9. «T. o.-a. aa8, vol. 793). »
' •mpiifn«T , aUaqner (?).
— 356 —
i574* u^^® durant son gouvémement , et quil a désespéré ceulx
Mars, du païs à la rébellion , et que ce n*est pour Fhérésie, com-
me veult dire le Duc d'Alve ; et , si le Duc de Médyna-
Celly pou voit faire croire ce poinct-là , et qu'il ne ce par-
last entre le Prince d'Orange et autres ces associez de
Religion, je pence asseurément quils trouveroient avec
le Roy Catholique quelque voye de paciiBcalion ; mais ^
où il y va de la Religion , Ton diroit qu il n*y a plus de
moyen, pour sestre mys sy avant en scrupulle de con-
science que rien ne passe plus oultre. Je pence aussy que
le Duc d*Alve, quelque chose que Ton die, quand il sen
icy, il aura toute aucthorité et que nul ne luy fera teste et
que le Duc de Médyna-Celly se aflochera* .Je m*atendsbien
que le dit Duc d'Alve, estant icy, sera très contraire à
tout ce qui se présentera de la part de V. M. , comme
ennemy et envieulx de ]a prospérité de ses affaires. L*od
avoit pencé ung temps que Médyna-Celly se seroit estaUj
pour pouvoir avoir voix aus dites affaires de Flandres, et le
Roy Catholique le gratifBeroit d estât de grand-maistre de
la Roy ne Cathollique et GouverneuT* des Princes, comme
j*avois jà mandé à Vostre Majesté, mais , à ce que j en-
tends, il est traversé (i) du prieur Don Antonio de Tho-
lède , qui est grandescuier Madrid, 3o mars.
LETTRE CDLXXXI.
Le Comte Louis de Nassau à v, Linden. Sur Pex
pedition d'un messager.
* * Ce V. Linden , homme sûr , ne parott pas avoir résidé habi-
tuellemen à Aix : voyez p. 38 1 .
(i) traversé. Voyez cependant p. 36o.
ff adoucira (?).
— 357 —
Lieber der von Linden. Ich bittEucli ir wollet gegeu- i574<
wertigen meines g. H. diener behûlfllich sein , das er als- Avril,
baldt ein par jener pferdt , so da guet seindt , zuewegen
bringtt , eines vor inen und das anderevor denjenigen so
des weges kundig sein mag , dan er noch bey tag ausz der
stadt muesz , damitt ehr die nacht ziehen moege. Wollet
das beste thuen damitt ehr einen giieten wegweiser bekoni-
men moege. Ich weisz nicht ob der Herr Meier von Lini-
burg einen diener habe dem die wege bekant, sonsten
wolte ich im darumb geschrieben haben. Ich bitt helffet
dissem man, damit er fort kommen moege , dan daraii
gelegen. Datum Wittem ' , im eill , den 3 Aprilis Anno 1 5 74.
Kwer guetter goenner ,
LuowiG Grap zub Nassaw.
Dem edleu und ehrenlvesten
N. von Linden , meinen guetlen goenner.
Ach \
Ayant en vain attendu les secours promis, le Comte résolut
de marcher en avant a Op den 3^ April quam een secours van
» 16 Coropaignien Walen,en het Cornet harquebusiers vanSchenk
» binnenMaestricht, met hetwelkd'AviU Graef Lodewycx volk wac-
• kerderaentaste, en werk gaf lotonder de mnren van Valkenburg,
w belettende henluyden hare voeragien en victualiei waerdoor Grave
» Lodewyk resolveerde van plaelsc te veranderen, en bera by syn
» broederden Prince van Oraingien te vocgcn. «^or, 490**-
Jusque là on .ne sauroit , ce nous semble , lui reprocher de
la témérité. M, Bo.wcA/i écrit : «Destoutmoedige held, bel is niet te
te ontkennen , is in het volvoeren van dezen geheelen veldlogl niet
» van overijling vrij te pleiten. Zîjnekrijgsraagt was te gering;zijne-
m «oldaten geheel onbedreven , en het jaargelijde nog niet verge-
' village près de Galoppe , entre Maestrieht et Aixla ChopetU.
' A Ail.
— 358 —
1 5j4* * "oeg gevorderd , om bem deo noodigen leeftogt te doen Tindeo. i«
AytîI. Neéri, Heldendaden te Land , p. i85. Mais les espéranoet di^
Comte oe reposoient pas uniquement sur le corps de troupes qoT T
avoit su réunir. Il avoit des intell igeoces dans Maestricbt, et S
Anverf , où tout étoit préparé pour le 5 mars; et si Ton se fut reod^:
maître de l'une de ces villes, les conséquences eussent probableinei^i
été décisives. Un succès important eût déterminé bien des gens à
faire avec lui cause commune, f Men bieltet daervocr, » écrit Bmr
de la bataille du Mookerheide , f dat bjaldien Graef Lodewyk de
> slag gewonnen hadde, dat genoeg gebeel Braband soude hebbeo
» gerevolteert. » pag. 492^ — En outre il coroptoit sur h
France (voyez p. 3i3). fHij bad te vergeefs gewacfat na mccrdff
ff volk uit Yrankrijk, tôt syn hulpe en versterkinge. » Bor^ 490^*
« Graef Lodevryck hem nistende , is verlaten gbeweest , cent f«
> den Koningh, ende daerna oock van de andere, die hem fid
> scboone toeseggingben dagelycx deden. » F. JHeteren^ 90k. Pm-
étre quelques troupes Françoises, arrivèrent encore à leflipa(ny
eut du moins des Françob au Mookerbei), le plus grand dobIvs
fut en retard. Les événements du mois de mars , la prise d'araci
parles huguenots, la position embarrassante du Duc d*Alcoçoi
et du Roi de Navarre , le trouble et la défiance de Charles IX cl
de sa mère , toutes ces circonstances réunies furent la cause d'nn
contretemps imprévu et fatal. -—Et, pour tout dire enfin , quand
le Comte se décida à hâter son entreprise , les affaires de U Hollande
étoient dans la position la plus inquiétante; le secours devoit être
prompt pour ne pas devenir inutile , et il ne dépendoit pas délai
d'attendre une plus favorable saison (voyez p. 364).
* LETTRE CDLXXXII.
Le 5'* de St. Goard au Roi Charles IX. Affaires des
Pays-Bas; retour du Duc d^ALhe en Espagne; Philiffe
Il désire l amitié de la France (ms. p. &t. g.-b. aâ8)
VOL, 793).
....L on donne advis aussy que la piuspart de ceux qui
— 359 —
sisâisient le Conte Ludovicq sont Françojs, et que le Phnoe 1 574<
Casemir cest faict pensionnaire de Vostre Majesté, et qu'il AttiL
a Testât quavoit Jehan-Guillaume de Saxe, et qu avecques
cda Ton est à ce faire croire que c est avecques quelque
intelligence de Yostre Majesté que ces levées vont avant ;
néantmoins il n'y a nul qui me tienne telz propoz....
— Jl ce que j*ay peu entendre et sentir , Ton demande
tonte ayde et faveur à l'Empereur (i) aulx affaires présen-
tes, et ce chemyn là me feroit plutost soubconner qu il sa
[nt>posast quelque conserte et paciffication que non la
guerre , car il est tout manifeste que TEmpereur à tous-
jours tendu là et faict encores de présent par voye de son
Ambassadeur, encores qu'il ne ce veoye rien de deçà qui
approche à telles choses , parceque de jour à aultre l'on
▼eoit donner toute presse à ung grand appareil de guerre;
néantmoins tumbay-je en soubçon de ce que Ton recourt
à FEmpereur , actendu comme il a esté jusques icy très
aparent qu'il n a pas grand crédict d'arrester ceulx qui
vouldront sortir , de manyere que tout ce qu'il pourroit
bâte ce seroit de pacifiier le tout, qui ne seroit, à mon op-
pignyon, sy venoyent là, sans conditions. Car de leur
bore poser absolument les armes, je croy qu'ils en sont
hors de termes. Vostre Majesté pourra, pour le bien de
son service, faire ung peu observer par ceulx qui sont
pour ses affaires près de TEmpereur, s'il se traicte aul-
cune chose qui preigne ce chemain, etaussy faire prendre
(i) à FEmpereur, 11 parolt que Réquesens aussi désiroit la mé-
diation de Maxirailieo II . c Miuitur a novo Praefecio Germaniae
• Inferioris ad Imperatorem , a quo putant eum petîturum ut ineat
» ralioDem quà tumullus excitati ab Albano coroponi possint : i
lugmgnet , Ep. secr, I. i. aa4.
— 360 —
i574* gsircle sur le Graiicl-Coiiimandeur s'il n entrera poinct
Avril, praticques dont se vante estre sy bon maistre. En sonin»
je diray à Vostre Majesté qu ils sont icy presque
nïz des affaires des Pays-Bas, et, sellon que monstre le Ro
Cathollique, il les veuU remédier avecques la force, et n
a homme qui y aye aultre cas , si n*est aultant que For»
vouldra subçonner avecques les choses cy-dessus dictes, e%
que Ton vouUust dire que le bruict de ce grand apparetf
servist d*occasion de faire venir tout le monde avecques
envye de moyenner une pacifGcation ; les Ministres d'îcy
ny seroyent si difficilles comme par le passé, et comine
j*ay desjà dict par plusieurs foys à Y. M. ils [y] estoîent
allés bien avant, et n y a que le Roy qui leur ayt tàki
teste, et s*il vient là, ce sera qu'il n y pourra aultre chose,
ou je me trompe bien. Il donne très grande presse au Duc
d'Alve; Ton pence qu'il sera icy dans un jour ou deulz,et
aussy Ton dict que Don Joan d'Austria y sera bientost
Le Duc de Médyna-Celly feut hier pourveu de Testât de
grand-maistre de la Royne ; s'il sçait faire part contre le
Duc d'Alve , comme il a faict semblant quand il est arrivé
icy , il se verra tost à qui Ton donnera le principal crédict,
ou à celluy qui a toujours faict la guerre, ou à celluy qui
conseille la paix....
....Depuis ma dernière le Duc d'Alve entra dans cestc
cour le dernier du passé et n'y voulut venir de jour, estant
près de dix heures de la nuyct quand il arriva , de manyère
qu'il feut peu acconipaigné, non qu'il ne feust sorty infinis
gens au devant de luy , mais il manda qu'il ne viendroit
pour ce jour , qui fait que tout le monde se retira. Il alla
dessendre chez le prieur Don Anthonyo et aussytost se
meit dans ung coche et fut baiser les mains au Rov (^thcii-
li^iM, et l'on m'a dict qu'il se meit par deux fois degenoîl,
el qu'aiik deux fuys le Roy lui porta les bras au coL Je
feis observer sa contenance allant et sortant, mais l'on
■n'a divt qu'il ne monstroit La cliére trop contente, et qu'il
a bien rabattu de sa supperbie avetques laquelle l'on dict
qu'il estoit entré en Espaigne, là où il avoit commencé a
traicter tout le monde de menaces et de tuer les plus
grands de [merced] , mais cela luy commença de passer à
[naud] ; il voist que le Roy son maistre ne luy voulloit
octruier que son fils Don Frédéricq vint avec luy à la
court , de laquelle il est banny pour quelque temps pour
avoir esté trouvé iruictant d'amour dans le pallais avec
une des filles de ta feu Roy ne; et de plus il feut commandé
k ung de ces principaulx conseillers qui venoyt avecques
luy , et lequel l'on dict avoir présidé au conseil des trou-
bles qu'ils avoyent ainsi voullu appeller en Flandres, se
nommant le pcrsonnaige Jélian de Vargas, qu'il n'eust
à approcher de la court de cinq lieubc Ce premier seoir il
feut assés bon temps avecques le Roy , et le lendemain au
matin il y retourna, où il feut aussy ung bon temps, et y
feut aussy bien acciimpaignê. L'on dict qu'il s'en partira
bientost poui s'en aller à Albe , et que le Roy fera démon-
stration d'estre très mal content de luy, et d'avoir désa-
gréable tout ce qu'il a fiiicl en Flandres; et tîens-Je de
btiu lieu que cela ce faict pour contenter les Mamans, ttt
leur donner par tels depportements à entendre que ce D a
esté de la voUunté du Roy que ledit Duc les ayt mal traic-
lez, luy ayant persuadé que, tenant ceste modde, ce seroit
cbemain pour entrer à paciffier et aduulcir les volluntez
altérées, qui ne snnt tournées si ce n'est à ceidx qui les
fUSeurent les faire jouir du repos. Puys qu'ils citercbent
1574.
Avril.
— 362 —
i574« toutes ces vojes de connivances , je ne iiaicts double que^s
en fin, si Ton leur en donne lieu, ils n'apoinctent du tout ecai
à quelque pris ' que ce soit, encoresque [dans] Fapparencc^
qu'ils font d*arnier il n y a rien qui signifRe telles choses^ «.
....L'on m'a dict que ces jours aussy que le Roy Catholi-
ques eût les advis de toutes ces levées qui se font contre
luy en Allemaigne , l'advertissant aussy que plusieurs des
subjects de Y. M. passoyent au secours de ses rebelles , il
dict quecest article seroit bien le pire, mais, quand V. M.
ne luy seroit poinct ennemy et qu'il ne l'auroit contre, il
s'asseuroit de recouvrir et remectre ces Bas-Pays à deb-
voir, mais que il ne pouvoyt croire que ung si bon Roy,
estant travaillé de si maulvaiz subjectz , voullut fomenter
contre ungRoy son frère et amy , la mesme chause * aveo
ques laquelle il avoit eu tant à souffrir. Et ce mesme jour
à son soupper , il loua grandement Y. JVL d'une infinitéde
bonnes partz qui sont en elle , mesmement de sa grande
^ sobrietté , et feit ung conte que mangeant au seoir retiré
plus que n'estoit de sa cousthume , il y eust quelque sàf'
neur qui luy dict que ce n'estoit celle des Roys ses prédé-
cesseurs de manger ainsy retiré ; et que Y. M. luy avoit resr
pondu que aussy n'avoyent-ils leurs subjects rebelles et
désobeissans , et qu'ils avoyen^ de ce temps-là pour pris de
leur fidellité la présence de leur Roy.
...Il me dict, Sire, qu'il considéroit très bien tout ce que
jeluy disoys, et qu'il n'y avoit rien plusvray [que] que tousses
dangiersdebvoyent estre remédiez par extresme dilligence
et bonne correspondance entre vous deulx , ce qui ne
manqueroit jamais de sa part , et que quant aulx subcons,
il estoit homme ami, ne lesprenoit de peu, et que, encores
' prix. ' rliose.
— 363 —
^e par le passé il en eust eu de très grandes occasions i574«
pour respect de ce qui avoit passé avec les Allemans , que Awîl.
néantmoings il n'y avoit entré sy avant qu'il n'eust bien
considéré la nécessité des temps, luy ayant de plus les
oocurences esclaircy toutes choses , demourant satbfaict
en toutes choses... Madrid , 4 A^ril.
• t LETTRE CDLXXXIII.
Le Prince d Orange aux Comtes Jean , Louis , et Uenn
de Nassau. Préparatifs pour les receifoîr.
\* « Grave Lodewyk hadde aan syn broeder den PrÎDce van
•Oraio^eo geschreren dat by wilde opbrekeD en bem laten ▼ioden
• tuschen Macs eo Rbyo tôt HerwerdeD , om aldaer of daeromtrent
»de riTÎere te passereo, begereode daerom dat by sicb metvolk,
» fldicpeo , scbaiteD en ponten soude te gemoet komen. De Prince
» dit Ternemende en was van deze resolutie niet wel te vreden , io-
» sSende bel groot perykel daerin gelegen , en dat by ook in sulker
» haest bet Oorlogs-gereedscbap daer van node wesende niet en
» koode op de reviere scbicken; en seide ter seWer tyd tegen eenige
• tyne famiiiare vrienden dat, boewel syn broeders komste bem
en aengenaem was, dat by nocbtans wel lyden mocbte dat by
ayn Léger op die tyd loo mylen van daer ware.» Bor^
n se pent que le Prince se soit exprimé de la sorte. Le Comte
ayant écboné devant fifaestricht, l'entreprise contre Anvers n*ayant
également pas réussi, les affaires en France ayant pris une assez mau-
iraise tournure, et « les Françoys n'estant encoires Tenuz (p. 365 ),»
eotet» avec des troupes peu aguerries et plus ou moins découra-
, on ne pouvoit tenter de se frayer un passage en Hollande
' Signée pmr Bnutymek.
x574- '^^^^ alTronter un extrême péril. Les inquiétudes du Prince durail
Avril. ^^^ '^'®° l'ives , d'autant plus que les Espagnols, de bonne licim
avertis , et abandonnant le siège de Leide, pr.enoient leurs mesoro
avec promptitude et habileté. Il n'ensuit pas qu'il ait jugé la délcr-
mination de son frère trop hardie. Les Lettres suivantes ne coo*
tiennent aucun indice d'une telle désapprobation; au contraire, et il
ne lui donne le conseil de se rendre à Emde(p. '^70) que dans la sup-
position qu'une partie considérable deses troupes l'avoit abaodoooé.
Après ce que lui-même avoit souvent éci^it , et notamment le 6 juh-
vierfp.321), sur les résultats décisifs que pourroit avoir sooarrifér,
sur la grande longueur et la tardivité €t exécution ^ sur la longue
et vaine attente de secours qui avoit entraîné la ruine de la InmM
ville de Harlem , sur la position critique à moins de qme/que Am
soulaigement , falloit-il après cela lecoler! Si le Comte , atteodo
avec impatience par tout le pays de Hollande déjà en mars x573
(p. 74) poursuivit audacieusement son dessein 9 ce ne fut pas par an
excès d'humeur entreprenante, mais par un vif sentiment de soo
devoir. Le ai janvier , probablement après la réception de la Lettre
468, il écrivoit: «soUte dieser anschlag zuerûckgeben oderokhc
» geratben , so were es dausent mal besser das man nie daran ge-
«dacht bette, dan die Hollender und Sehlender gar venwetfflh
» wûrden. » p. BaG.
Messieurs mes frères. Depuis ma dernière du x* jour
de ce mois, dont le double vat joinctement ceste, j'ay hier
sur le soir receu une vostre du iiij de ce mesme mois, et
ce jourd'huy matin m*est venue une aultre vostre du vij*,
par laquelle j'ay veu vostre délibération de venir avec voi
trouppes pardeçà et à cest effect prendre vostre cherayn
entre Grave et Thiel. Je vous puis asseurer que voz lettres
me sont esté plus que bien venues pour la peine où jetois
de sçavoir Testât tant de vostre santé que de voz afïaires,
et ayant reçeu vostre lettre , j*ay incontinent escript et
mandé à une bonne partie de mes Capitaines qu*ilz ayenl
luptus tostà se trouver es environs de Tiel poureatreen i5j4-
ces quartiers-là vous recepvoir , oires que je crains que le Airril,
pays y est assez estroict ]>our la cavallerie , et toutesfois
nous donnerons ordre de vous accommoder de bateaux
et autres nécessites, le plus que sera possible, espérant
aussy d'y aller moy-mesme. Je suis ruarrl que les Prancboys
ne sont encnîres venuz jusque» à vous ; me doublant (pie
devant leur arrivée vous estes pnrty : qu'ilz soyent délibé-
rez de vous suivre, ilz ne pourront passer sans courrir
quelque grand dangier, qui seroit dumniaige pour eulx ,
et nous viendroit mal à propos. Or il le fault remectre à
Dieu et soy aiJerdu mieuU qu'on peult. Quant au Ritt-
maifttre Sclieuk, il a par diverses fois esté sommé de passer
outtre avecq ses gens, mais s'en e^t toujours excusé à
bulte d'argent, et que â teste occasion ses gens ne vou-
I loient monter à cheval , ainsi que par ses lettres propres
qui sont esté inierrcplés j'ay vcu. Mais si depuis quelques
quatre ou ciiicq jours ençà il soit party , je ne le puis en-
. coires sçavoir. Et surce, me recommandant trêsaflectueu-
' fletoenl en vuz bonnes grâces, je supplieroy Dieu vous
> donner, Messieurs mes frères, en parfaîcle santé, heu-
reuse et longue vie. Escript à Dordrecht , ce xiij jour
d'apvril 1 574-
Quant à Eyndboven, jene fauldroye de y aller, comme
aussy je ferois chasse plus grande , mais noz forces ne sont
assex hastanies.
Messeigneurs. Estant son Excellence cesle nuyct pour
qudque bonne occasion allé à Deift sans avoir signé
ceste , j'ay bien voulu toutesfois la dépescber par ce por-
gleor, en attendant tgue son Excellence vous envoyé le
— 366 —
i574 • duplicat par ceQuy qui a apporté toz lettres du 4* àe ce
Avril, mois.
De yos Seigneurs ,
très-humble et très-obéyssant serriteor,
Nicolas Bruntnck.
A Messieurs ,
Messieurs les Contes , Jean, Louys
et Henry de Nassau , mes bien
bons frères.
Le Comte Louis menaça Nymégue. cHy trock op des
Nil April , op Paescbdagfa , sterck gberekent omirent aooo Pmp-
9 den , ende ses ofte 8ooo voetvolck, ende bem gelalende elden H
9 trecken, nam synen weg subitelycken op Nimmegen , daer ben de
» Spaengiaerden (nu sterck zynde) terstond volgbden. » F", Jlrt^
ren, 90k II fut arrêté le i3 avril par l'ennemi près du Yillagedc
Mook , et le même jour il remporta un succès, f Met eenige Ril-
» meesters ende met een weynigh deel peerden uytgereden lynde^.,
» ontraoete by licbte peerden der Spangiaerden , ende die terstoot
tt bespringhende, sloegbsein de vhicbt, veel doodt blyvende. > LL
Le lendemain les Espagnols, nombreux et expérimentés, firent one
furieuse attaque. Une grande partie des soldats du Comte, dans ce
moment critique, ex igeoit, avant de combattre, leur payement. cGracf
» Lodew}ck met d'ander Overste zyn na hun voet-volcktoegeredeot
9 ende bebben met groote smeeckende woorden de soldaten gebedco
» ende vermaent dat sy wilden terstont den Ruyterscben Edeldoi
» ende d'andere te hulpe komen. Maer.... sulcken baestigeo pcryc-
» kel niet bcdenckendc, bebben baer onwilligh ende langsacfl
«be^csen, ja vêle geldi, geldt! roepende, baer peryckel oicC
u insiende. 1 /. /. 90^. L*ennemi reçut des renforts considérables
durant le combat. Le triompbe des Espagnob fut complet TVob
mille boromes de l'armée du Comte restèrent sur le cbamp de ba-
taille. Toutefois, comme le remarque Jf. Basscka, il fut vais-
— 367 —
queur là où lui-même combattit. Il avoit chargé et chassédevant lui iSlA.
un. escadron commandé par M. Sclienk; ces fuyards répandirent j^y^n
le faux bruit de la défaite des troupes du Roi. L'ennemi rendit
témoignage à sa prudence et à sa valeur. tDe Spaengiaerden hebben
» selve geschreven dat de Overste ende het Peerdevolck aile verstant,
m vroomigbeyt ende manheyt ghebruyckten » /./.
Le Comte, son frère Henri, le Duc Christophe, tous périrent; sans
qu'on ait jamais su avec certitude les circonstances de leur mort. —
Languet écrivoit, le i mai, à Tégard du jeune Duc: c Si verum est
voccubuisse, quantum dolorem ex eâ re sentiet sanctissimus ille
« senex ejus parens: qui nullam aliam ob causam passus erat eum
» se objicere illis periculis quam ob studium propagandae verae reli-
» gionis, et subveniendi iis qui ah Uispanis injuste opprimuntur. »
Jld Sydn, p. iio. £t Guillaume de Uesse au Comte Palatin Louis:
«••SinthemalE. L. Bruder ein vortrcfQicherHer, dessen nichtallein die
«PfaltZySondern auch ganz Teutschlaudtsichliettezu erfreuen baben
aiuôgen, verhoffentlich wordenn wehr, und wirauchgern sehen
«undwùnschen mÔgen das s. L. ihre angeborne freudigkeilt zu
•aodern nottwendigern sachen gespartt, und sich anfangs inn dièse
• gefehrlîche bendell , wie wir s. L. solchs offtmals und ganz trew-
•1icbgerathen,nicbt begeben und ingelassen bette....» (*{«MS. C.).De
même... aWir haben s. L. allerwege optitnae indolis et magnae spei
» adolescentem gehalten...» («{-MS. C). Quant au pieux Electeur, il
puisa dans TEvangile une force que TEvangile seul peut donner :
» Cr Irostete sichdarmit dasz sein Printz umb der Ehre Goltes und
» Religion willen auf dem Bette der Ehren gestorben. Und als
» seine R'âtbe darûber consterniret waren, redete er ihnen derge-
» sCalt zu : Seyd gules Muths , ich weisz dasz mein Sohn ein Mensch
9 gewesen, und weilen es Gottes Wille also gewesen, so ist mir es
» lieber dasz Er umb der gerechten Sache willen auszer Landes
» streitend umbkhommen,als dasz Er im Lande seine Zeit mit Mus-
» ziggang , welches des Teuffels Haupt-kûssen ist , zugebrachl
» hiitte. » Struve, PfàUz, K, Gesrh, p. 0167.
— 368 —
* LETTRE GDLXXXIV.
x574- Le Prince cTOrange au Comte Louis de Nassau. Il
Aytiu s^ apprête à le recevoir; avis touchant le passage des
rivières.
Monsieur mon frère. Retournant ce jour Jhuy de
Delft, j'ay en ville de Dordrecht receu vostre lettre do
xij^ du présent , et veu par icelle jusques à où vous estes
arrivé. Il me desplaist d*avoir receu voz pr^édentes,
assavoir celles du vij^, si tard, pour estre bien mal possi-
ble d*assambler en telle haste les gens que je désire de
envoyer pour vostre escorte. Et toutesfois j'espère que
pour demain aurons quelques trente-cinc ou trente-sis
Compaignies ensemble , et aussy quelque bon nombre de
bateaulx.
••••Et pour tant mieulx y donner ordre , je suis encoires
ce jourd'huy venu en ceste viUe. Par quoy je vous prie
me mander au plustost où vous avez délibéré de passer h
rivière , pour vous y aller recepvoir... Escript à Gori-
chum (i), ce xv* jour d'Apvril i574«
Quant à vostre passaige , ne scay lieu plus sûr que ks
environs de Tiel à Wammelvert , Varyck , et Tentour,
oires que vous puis asseurer que pour la cavaUerieil
(i) Gorichum. Le Prince se rendit de là à Bommel (Toyeiltf
deux Lettres suivantes); dans le voisinage des endroits où soa
frère s*étoit proposé de tenter le passage. « De Prince had allesya
» kryghsvolck ende schepen vergaderl, en was de Wale opgetroc-
» ken , tôt boven de Bommelsche Weerl tôt Varick^ alwaer hy bel
» Kasteel van Wardenborgh innam ende verbrande. » v, MtÊt^
ren , 90b.
l
— 369 —
certes bien estroict, ce néanmoings, il [est] de né- 1374.
^^^^fcsitc faire vertu. Si cependant vous avez quelque aultre Avril.
■^^^ , me le pourrez mander , ensemble ce que faict Ten-
Vostre ' bien bon frère à vous faire
service ,
GUILLAUMB DE NàSSAU.
A Monsieur ,
Moosiear le Coote Looys de ?^assau ,
mon bien bon frère.
* LETTRE CDLXXXV.
Le Prince tT Orange aux Comtes Jean , Louis , et Henri de
Nassau, A cause des difficultés du passage en Hollandey
il leur conseille de se diriger vers Emden,
\^ Cette Lettre, ainsi que les Lettres 4 83 et 486 , est adressée
•usAÎ ao Comte Jean de Nassau. On ignore as^ez généralement que
loi aussi y quoiqu'il ne s*y fut point engagé (voyez p. 327),
prit part à Texpédition. • Graf Jobann ist mil seinon Gebrûdem in
»eioe«B nberaiis groszen Schoee von Sigen nach denen Niedeilân-
• deo, Leiden zu entsetzen, gezogen. .. •£> isl nicbt bey dem
• TrciTen gewesen, sondem zviey Tag zu%or , auf Gutachlen der
» simptlichen tierren, in der £^1 mebr Gelds zu Collen, weil das
» Volk zu meuten angefangen, zu wegen zu bringen, geschicket
• worden ■» Trxtor , Mafx. Chromck, p. 106. Ce fui apparem-
sent à ceUe époquf* (|u*il ^^adressa au Landgrave Guillaume pour
loi €:on6er ce qu'il ah>andonnoil: • Als Graf Johann ' i574) seinem
» Broder, dem Prinzen, in den Krieg foigte, vertraule er den Land-
• grofeo Land , Leute^ Geoiablin und Kinder ao, om sicb deato
• VfKirc-xrtiffr. Autographe,
4 34
— 370 —
4 5^4* " uogestôrter dem Kampf fur die bedr'âDgteD Religion-vcrwandtai
AyriL * anzunehmen. » F, Romniel, N. G, v. Ilesstn , I. 535. Le Coaite
écrit le 26 mai 1577: t Ohiie zweifel, da wir eioen tagzoTorxa
» Côllen ankommen und die sache so laog verweiiety weren f^îr fibr
0 Mockh gleichfals mit im laufT hlieben. » (MS.).
Messieurs mes frères. Depuis que je vous ay escript ce
jourdhuy, me sont venues nouvelles que voz gens de pied
et aussy quelques chevaulx vous auroient abandonné et
seroyent passez le Rhyn ; si ainsi est, il faict bien à crain-
dre que la reste ne le fera guerres longuement , et que si
temporisez encores quelques jours , vous vous trouvera
tout seul ; par quoy seroit mon advis , à correction , n teDe
partie de voz gens vous ont abandonné et qu*il n*y a nul
moyen de venir vers nous , le plus expédient seroit que
eussiez choisiz trois ou quatre mille hommes de pied d
mille chevaulx de plus volontaires et mieulx équippez et
que les fissiez embarquer vers Embden pour venir pardeçi,
aultrement il est à craindre , comme j*ay à faire aveoq
ung peuple qui de peu de chose s*estonne et se réjouit et
se estonne à l'advenant, que par ceste retraicte , il poum
perdre couraige 5 mais si on luy puisse tousjours donner
quelque espoir de vostre venue , il seroit à espérer que le
peuple continueroit en la bonne volunté qu'il a certes
démonstré jusques à maintenant; et en tout événement il
seroit bon pour faire une fin du faict d'Angleterre (i), dont
d'Atenus vous a parlé , ayant depuis deus jours encoiei
receu une lettre à ceste fin. Us pressent aussy fort surb
ligue d'Alemagne et la désirent merveheusement , soi-
frantz , si cela se puisse faire , qu'ilz déclareront ouverte-
I II ■ ■ ■! 1 ■ _■_ _ _ ■■—■^^Ml ~
( i ) faici iTAnglct, Voyez p. 3 1 3.
— 371 —
ment la ^eireauRoy d*Espagne. Vous leur pourrez de i574-
ce costé-là donner un peu de presse, car à la vëritéles Avril
longueurs d* Allemagne nous tuent... Escript à Bommel , ce
rrij jour d'apvril 1574»
Messieurs mes frères , vous serez mémoratyff de ce que
je TOUS ay escript le xiij (i) jour de ce mois , de la pour-
auitte que les ennemis font pour venir en quelque traicté
de paix ; et comme sur ce je suis journellement attendant'
nouTelles de leur intention , je dësirerois fort, s*il estoit
possible , que vous eussiez , tant pour cela , que pour ne
mectre ce pays en frayeur , encores quelque peu tempo-
risé et demeuré quelque part sur les frontières du Pays-
Bas, où trouverez mieulx convenir, faisant tousjours
semblant de venir vers nous, non obstant que je vous
escrips ci-dessus de prendre le chemyn d'Elmbden , qui
est seulement pour la nécessité , et vous pourriez escripre
aux Estatz dHollande et de Zeelande, que pour ce qui est
advenu ilz ne perdent couraige et que vostre retraicte
n*e5t pas pour les abandonner , mais que c*est seulement
pour peu de temps, pendant lequel espérez tellement
vous fortifier qu'ils en recepvront ung bon secours , si
fennemy attente quelque chose contre eulx. Je vous prie
me mander quelz des vostres sont demeurez ou blessés
et s*ilz sont de qualité , joinctement quelz peuvent estre
demeurez du costé de Tennemy , et si vous avez quel-
ijues prisonniers de nom , pour en estre icy le bruyct
divers. Je vous prie de faire mes humbles recommanda-
tions à Monseigneur le Duc Cluistophore , Messieurs mes
(1) xiêf. Dans U lettre 4^3 îl n'eit pas fait mentioa de cette
pooraiiita.
— 372 —
[574- ^^^^9 ^^ aultresqtki sont en vostre compaignie. Escripl
Avril, au Heu que dessus , le xviij™* jour d'apyril i574.
Vo.Htre bien bon frère à tous faire
service ,
Guillaume ns Nassau.
V Messieurs,
^Tessieurs les Contes Jehan, Louys,
et Henry de Nassau, mes bien
Imns frères.
* LETTRE GDfJ^XXVL
Le Prince d Orange aux Comtes Jean y Louis ^ et Henri
de Nassau. Il désire ardemment receptdr de Usn
nouifelles.
Messieurs mes frères, me trouvant en la plus gnnd
peyne du monde, pour n*avoir eu aucunes nouvelles on
responce de vous, sur sept lettres que je vous ay escript
depuis le x^ jour de ce moys, et dont la dernière a esté
du xviij*, j*ay bien voulu encoires vous envoyer ccpr^
sent porteur, ayant d'aultant plus estéesmeu à cela quece
jourd*huy me sont venues seures nouvelles que lesFran-
choys (i) sont arrivez prez de Couloingne, et toutesfois
je n*en ay rien entendu de vous. Je ne scay si aurez recea
(l't Franchovs, «In 't Bisdom van Trier waren nocb ontrant
»i6 vendelen Fransoyseu vergadert die baer meynden, door dt
»beroerie in Yranckryck, te voeghen by Graef Lodewycz nucbt;
sroaersyn nederlagbe verstaende, bebben sy daerna Graef Haoibal
« van £ns by Straesborgh ontmoet... , ende verslaghen* • F^ Mete-
ren^ 90*^,
— 373 —
la mienne du dit xviij*^; ce dit porteur vous en dira le 1674.
principal du contenu en icelle. Parquoy je vous prie me Avril
mander au plustost de vostre estât et intention , pour
selon cela me régler et me relever de la peyne où je
suis.... Ëscript à Bommel, ce xij^ jour d*apvril 1674.
Vostre bien bon frère à vous faire
service ,
Gi]iLLÀUM£ DE Nassau.
\ Mcsiieui-s ,
Messieurs les Contes Jehan, Lonys
et Henry de Nassau.
LETTRE GDLXXXVIl.
Théodore de Bèze au Comte Louis de Nassau, Sur les
affaires d^ Orange et la veuve de Coligny.
Monseigneur et très illustre Prince, je supplie ce grand
Dieu qui vous a faic de si longue main son champion |
qu*il Luy plaise vous concluireet préserver de plus en plus
i Son honneur et gloire. J ay faict conscience de laisser
passer les porteurs des présentes sans ce petit mot , tant
pour suplier vostre Excellence d entendre diceux ce que
j*ay adjoustë par deçà à l^ur commission , que pour la
requérir très humblement de donner lieu , s*il est possi-
ble, à riiumble requeste de ses subjects (1) pour le
(x) subjects. Il s^agit sans doute de la Principauté d'Orange»
d'où le Gouverneur Barchon venoit de chasser Glandaige, Gtn-
lilbomme de parti Protestant, qui s*en étoit rendu maître par per-
— 374 —
i574* service du Seigneur, considérant en quelle seureté et
Avril, concorde ils pourront estre durant ces tumultes , de quel*
que diligence qu*on use , si Satan et la messe y sont rame-
nées en ce temps , et si près d'un si roaulvais voism. Au
reste MadamerAmirale(i), la perle des Dames de ce moode,
à présent puisqu'il plaist à Dieu emmurée * en une tour
à Nice, avec une seule petite damoiselle de chambre, et
très cruellement traictée, mais plus constante et fermeque
jamais, ayant finalement trouvé moyen de me faire tenir
mes lettres de sa main, m*a chargé expressément de sa
recommandations à vos bonnes prières , qui sera Ten-
droict de rechef, Monseigneur et très illustre Prince,
auquel je supplieray TEternel de desployer de plus en plut
sa vertu en vous au milieu de telles nécessités , à Soo
honeur, à vostre louange immortelle , et au soulagement
des siens. De Genève, ce 21 avril i574«
De vostre Excellence très-humble
serviteur ,
Théodore de Beszs.
A Monseigneur et très illustre
Prince, Monseigneur le Comte
Ludovic de Nassau.
fidie: voyez p. 309. «Avignon et tout le Comiat en firent frai de
•joye. Le Cardinal s'en voulut conjouir avec Barcboo, et l'eofovt
•féliciter de son gouvernemenl reconquis. Ils estoient trè»-aiMi ^
•se voir délivrés d'un ennemy faucheux et importun et qui nekar
•laissoit repos ne nuict ne jour:» delà Plve^p, l^iS, • Handob-
•scuro Protestantium initio metu , quod Barchonus mulata rdi-
igione cum Aveoionensibus conjurasse... dicebatur: quo metu moi
vliberati sunt, Barcbono... tanlum ab incursionibusabstiiMOlci
Thuan. Hist. H. 882. F.
(i) VAmiralei voyez p. 124*
' enfenn^, mirée.
— 375 —
liETTRE CDLXXXYIII.
Théophile fie Uniios (i) au Comte Ijouis de Nassau. AJ- *'*74"
f aires de France. ^'"'*
• •
^ La guerre civile en France semblnit éclater de toutes parts.
Cependant les projets des Huguenots et surtout des Politiques
(p.)277) avoient élé, en partie du moins , déjoués. Le jour fixé
par de la Nooe (p. 3 12) pour la prise des armes, on devoit
•mmener de St. Germain en Laye le ])iic d'Alençon. On Feut
apparemment proclamé héritier présomptif de la Couronne au
préjudice du Roi de Pologne. La chose fut découverte. La
Reine- Mère ne négligea pas cette occasion de perdre ses anta-
pinistes. Elle fit publier qu'il y avoit eu une conjuration contre
la personne du Roi. Le Duc et le Roi de Navarre, à l'égard
desquels les informations de de Hanos ne semblent pat très
exactes, furent surveillés avec soin; les Alaréchaux de Montmo-
rency et de Cossé mis à la Bastille; la Mole et Coconnas , confidents
du Duc, décapités. Le Prince de Condé s*enfuit en Allemagne.
Le R(»i de Pologne fut ravi de ces nouvelles; le 16 mai il écrit à
M.de[!Vaiiçay (2)]: «Si jamais j'eus jnye, c'a esté quand j'ay sceu que
»La 3folc et C(»conas sont en caige» mais jusques à ce que le
» Seigneur qui les traictoit si doucement à la Rochelle, ou un sien
» oompaignon les hait fait danccr avec(|ue la corde la [votte], je ne
» seray p^ bien satisfait, non tant pour iiioy , comme pour le repos
» de la France; car si l'on ne les chastic, je ne scay ce que feront
» leurs Majestés de touts ceulx (|ui sont si uiéchans qu'entreprendre
• contre eux. Je ne parle que de ce que je puis parler, sans tou-
» cher je n'ose rien dire, niais ju vous dirai bien que leurs Majestés
• me sont {iliM chères cl le bien du Royaume que les autres. Vous
» pancercz qui j'entends là dessonbs... • ( MS. P. B. 8794). Sans doute
le Roi de Navarre, le Prince de Coudé, et surt(»utleDuc d'Alencon.
L'ex|>édition de 3Iontniorcncy étoit liée aux mêmes desseins,
a En Normandie quelques ( •entilshommcs du pays, sur res|>érance
(1) Th, lU Banas, Personnage inconnu,
{%) Namçay. Favori de Charles IX: de 7kôu , ffùt. 111. p. 34, A.
— 376 —
1 574* * '^'^^ P'"^ graod trouble à la Coar et d'avoir bientôt leDocd'Aleo-
Avrii. » çon avec eux, s'emparèrent de St. Lo ; Montgommery , qui le
» tenoit clos et couvert aux Isles de Gersay et Geroesay , se rangea
» avec eux. u Mezeray^Y, 174.
Monseigneur, je vous advise que Frégose partit de
ceste ville devant -hier, s acheminant vers le LantsgTa?e,
vers lequel Scliombei^ estoit allé un jour auparavant Tay
reçu nouvelles de Paris que le Roy prétend dresser son ar-
mée en la ville de Rouen pour rompre le Conte de Mon-
goniery, lequel a prins Saint-Lo, Cherbourg, et va jus-
ques aux portes de Dieppe avec son armée , qui est de plus
de quinze mille hommes, tant à pied qu*à cheval. Le Boy
a envoyé S. Supplice (i ) vers le dit Sieur Conte et ses trou-
pes pour parlementer de paix, mais ils ne s'y fient et n'en
veulent ouyr parler , ny près ny loin. Le Roy de Navarre
et le Duc dWlencon se sont retirez en un fort chasteau
près de Paris, ayant envoyé au Roy une déclaration de
leur part , par laquelle (2) ils rendent raison des armes qui
ont esté levées aux environs de St. Germain en Lave par
leur authorité et commandement. Je n'ay peu voir le
contenu de la dite déclaration, d'autant qu'elle a esté
(1) S, Supplice, A|)p«ircmmpiit Jean d'Uéhrard, Baron de St
Sulpice, Conseiller d'Etat et Gouverneur du Duc d*Alençoti; qoi
peu après fut envoyé dans les provinces méridionales pour paciBcr
les troubles. Mém. p. fJ/ive, de France y T. 48, p. !Î68.
(2) par laqueUe, Ils y nioient avoir favorisé « Fenlreprise der-
» nièremcnt faicte contre S. iM. à St. Germain, et promelloient de
» s'opposer et courrir sus à ceux qui lui sont rebelles et trouble*
» ront le repos et tranquillité de ce royaume.» (Déclaration du
a 4 roai's citée par Capefigue, Uist, de la Réf. III. 3 20),
— 377 —
surprise par ie Gouverneur de Mets , qui a fait ouverture i5y4^
flû pacquet où elle estoit enclose, mais j'espère que bien- Avril.
tost nous la recouvrerons par autre moyen. Au reste,
Monseigneur, vostre frère estant dernièrement de par-
decà , me fit entendre que vous désiriez recouvrer quelque
honneste et fîdelle homme pour vous servir de secrétaire ;
nestant donques so^eusement enquis, il s*est offert un
personnage de Savoye, nommé Monsieur du Verger, gen-
tilhomme de bonne part, ayant estudié et versé aux ioix,
pariant et escrivant en langue Allemande, Italienne et
Françoise , lequel s'est réfugié de pardecà pour vivre en
la liberté de sa conscience. Le voyant donques de bonne
volonté , j'ay tiré ceste promesse de luy , que , si son ser-
vice vous est aggréable , il s'y employera fidellement. Il
est âgé de 24 à 26 ans , fort de corps , et honneste. U reste ,
Monseigneur , que s il vous plaist d'y entendre , vous luy
en escriviez un mot , affin qu'il se puisse acheminer vers
vous avec plus grande asseurance. Tay prié Monseigneur
vostre frère de vous donner quelque advertissement pour
envoyer en diligence du costé de Sedan (1) , et plus outre si
besoin est ; ce que je juge estre si nécessaire que , quand
vous n'auriez homme pour entreprendre et négocier tels
affaires , pour le moins il est bon de faire entendre vostre
(i) Sedan, Le Duc cl*Alençon y avoit des intelligences. «Les
» Princes s'assemblèrent (avant ré%énenient de St Germain) et avi-
» aèrent le moyen de se retirer et où ; il fut avisé de scavoir de Si.
• de Bouillon s'il vouloit les recevoir à Sedan:... le Sieur de la
» Boissière dépêché vers luy, .. asseura la volonté de M. de Bouil-
• Ion non seulement d*ouvrir les portes , mais qu*il viendroit rece-
» voir ces Messieurs.... avec un bon nombre de Noblesse. > Mém, p,
fBisL de France^ T. 48 , p. 5^.
— 378 —
1 574* volonté à ceux qiie savez ( i ) > à cette fin qulls ne pensent que
Avril. TOUS soyez refroidy à les secourir, et quant et quant les
exhorter à contribuer à bonnes enseignes pour lever le se-
cours qui leur est nécessaire. Je ne cloubte point que le Roy
ne gagne le debvant , veu les diligences et devoirs que le
maréchal de Retz , Schomberg et Frégose font en Aile-
magne , ce qui viendra au grand préjudice de la cause, à
ce n'est cpie on advise d*un commun accord aux moyens
de s'entretenir et conserver» Je vous escrj franchement,
veu la commodité que j*ay du porteur des présentes, qui
vous fera entendre les nouvelles du cpiartier d*où il ?ient
Monseigneur, je prie Dieu de vous tenir en Sa sauve-
garde, me recommandant humblement à vos bonnes gri-
ce& De Franckfort sur le Meine, ce 2a d'avril i574«
Vostre très-humble et très-affectionné
serviteur,
Théophile de Banos.
A Monseigneur y
Monseigneur le Comte Loys de Nassau.
La part où il sera.
* LETTRE CIILXXXIX.
Le Prince d* Orangé au Comte Jean de Nassau. Sur la
défaite au Mooker/ieide : inquiétudes relativement au
sort de leurs frères.
Monsieur mon frère, j'ay hier sur les unze heures da
(i) ceux que savez. Les Politiques.
Boir receu Tostre lettre du 17 du présent, par laquelle i^4-
jVnlens te qui est passé au retit-ontre que Monsieur le A»ril.
Ducq Giristuphtjre et mon frère ont eu avecq les enne-
mis , et le peu de certitude que vous avez de ce qui est de
leurs personnes , et en i^uel estât ils sont; dontjesuîsâ
la vérité en bien grand peyne, estant desjà neuf jours
qu« lu chose est passée. Je leur ay dépesché plus de dix
inessaigiers, mais toutesfois je n'aj jamais peu entendre
aulcune nouvelle nj certitude, vous priant à ce regard
bien affectueusement me mander par le premier en quel
estât ilz sont. Ur, quant à ce que me tlioteit (|ue noz af-
faires s<inl en Imnne disposition par delà , j'en loue Dieu ,
et vous en renierrhie bien a lïecmcu sèment de la dîlli^en-
C«f peyne, et sollicitude dont vous estez de tout temps
■tatplujé à radvanclienient de cesie nnstre cliose ' , tous
priant de vnulnir tenir la bonne main soit vers le Roy de
France, le Roy de Potiigne, Dued'Alençun, Palatin , Ducq
deSaxe, Brandenlmurg, etaultresdiverses, afin qu'ib voul-
iusseitt une fuis [iren(treunerésiilution,sansnous tenir tous-
jours en suspens; car par si longdélays les affaires se p<iur-
Toyent avec le temps changer de la sorte que eulx et noua
pourrionstomberenûiconvéniensinespérez. Touscixantce
que désirés sca voir mon intention sur uug des deux événe-
tnens, l'ung ce que auriez à falre.en cas que le Duc Chris-
tophle et mes frères Ciinlas Ludovick et Henry sont
ciicoresen vie et qu'ilz jieuvent assamiiler leurs forces en-
semble, niesnies puisque les iruuppes Franclmyses sont
approchées. Eu respimce de quuy je vous diray qu'il ne
nous puurroit au monde venir chose jilusâ propos et mieux
'déûrée, sinon igue les forces se poiirroyent de rechiclT
-^ 380 —
ii.j4' joindre et monstrer teste à Fennemy , et en ce cas^et que
Avril Fennemy ne s*estoit renforcé de plusieure cavallerie de
Allemagne , me sambleroit beaucoup meilleur de passer
la Meuse là où je la passois la première fois, que non
pas icy à Fentour, à cause qu*il faict fortestroict pour
la cavallerie. Mais pour cela il fault faire estât d*aToir trois
mille bons piqueniers avec corseletz, pour soutenir h
cavallerie des ennemis. Et en cas que le Duc CristopUe
ou mon frère , que Dieu ne veuiUe , soient morts ou qu'ih
ne peuvent assambler leurs gens, il n y a aultre remède
sinon que un g de mes frères prenne tous les FranchcnSi
Wallons, et quelque nombre de piqueniers et cavalle-
rie , et tire droict vers Embden , et regarder si Fon pour-
roit faire quelque entreprinse sur Delfsil, sinon s'embar-
quer et nous trouver en Hollande. Je ne vous sçaurojs
assez mander le marissement que'j ay d*estre si incertain
de la disposition de mes frères. Parquoy vous prie de
rechief me mander ce qui en est, et tenir la main qu'euk
mesmes m*escripvent, aultrement ne pourroys estre àmon
repos et aurois tousjours mauvais soubçon. Mon firère le
Conte van den Berch m'a ci-devant escript de Gorchim de
quelques rittmeisters lesquelz présentent nous amener trois
mille chevaulx. Vous pourrez enquesterdeluy ce qui en est,
et s'ilz sont encoires de mesme volunté, me mandant par
après, tant de cecy que de toute aultre chose, de voz nou-
velles et ce le plustost que pourrés pour me relever de
peyne.... Escript à Bomniel, ce xxij*^ jour d'apvril 1574.
Ayant depuis ceste escripte encoires de plus prez con-
sidéré toutes choses, je treuve que, pour maintenir nos-
tre faict, il est entièrement requis de faire en bonne dili-
gence nouvelle levée de cavallerie pour retirer les forces
— 381 —
enoemies autre part, qui autrement nous viendront icy 1574*
toutes sur le bras; car ayant Tennenii maintenant redou- AvriU
blé ses forces, il se fault asseurer qu'il nous viendra couHr
sus. Et, si pour faire la dicte levée les moyens vous fail-
lent , me semble requiz d'en escrire promptement à tous
les Princes d'Alemagne , leur remonstrant les termes où
nous sommes et dangiers qui leur menassent, ensambleet
aux aultres potentatz avec lesquelznous avions commencé
à traicter, en cas que les Espaignolz viennent à estre
maistres absolutz de ce pays, et au contraire avec bien
peu de chose ilz nous pourroyent présentement aider à
nous maintenir, qui seroit tant plus pour leur seu-
reté. Mandez-moy quelz moyens vous avez pour re-
couvrer argent, aGn que regardions icy s'il y auroit à cela
quelque espoir.
Vostre ' bien bon frère à vous faire
service ,
GniLLAUMB UB NaSSAU.
A. Monsieur,
Mbotiear le Conte Jehan de Nassau,
bien bon frère.
Thierry , fils de Gérard (Dierick Geritssoen) , écrit d'A^nvers, le
26 avril, «à Jehan van Linden, demeurant ponr le présenta Ai x (vo-
yez p. 356 j: Les afTaires vont mal, lesEspagnoih ont mutinésfi )etont
» cboisjr tous nouveaux officiers et demandent estre paies et veulent
(i) mulinés. Après la victoire , n'ayant pas reçu l'argent que
Davila leur avoit promis. Le 016 avril , à 1 1 heure, ib arrivèrent dé-
faut Anvers. • De stadt is in grooten vreesen geweest van al ver-
• moort ende gesaccageert te worden.» F. Meteien^ 91*. Il fallut de
fortes sommes pour appaiser les mutins. « Tam proiperae victoriae
fradam atroxHispanorumseditio plane perdidit.» StntdOf L 465*
• VfMtrc - *<?rvire. Amioffmpiie.
— 382 —
Avril.
■voir nostrepouvre ville d'Anvers poar pillage etdiieots'ili ypen-
vent jamais entrer qa*ilz la pilleront; auisy il y court ung braiti|M
certains marchans d'Anvers auvoient preste de Targent an Prince;
c'est f comme je croy,pour colorer le faict, en cas que le pillage de
la ville sortoit son elTect. L'infanterie Wallonne de Monsienrde
Havre s*en retourne vers A.msterdamme , laquelle on dict eitre
assiégée; toutefois les Espagnoils viennent tousjours vers Anvcn.
Les affaires sont en ung pouvre estât pardeçà. i
Le 16 avril Morillon écrit de Bruielles à Granvelle .. «La Dane
de [Vendeburch *], fille bastarde du dernier Duc de Gueldres, at
soub&tenii trois sièges de ceuU de Bomele , que à la fin oot
amené grosse artillerie, de sorte qu'elle at esté contraincte de M
rendre. Hz Toiit mené prisonière avec ses filles en leur ville, la
menassant de pendre, lui ravi tous ses meublez , rasé son chis-
teau , que Ton ne scanroit redresser pour 8o,oou florins tel qm'Û
estoit. Mais le Prince d*(>renges Tat faict délivrer , et reovoiéavec
ses filles à [Zieit*] disant qu'il ne faict guerre aux dames, mais aai
Espaignolz et ceuU qui leur sont adhérentz. Il a faict pendre ung
sien maistre trhostel qu avoit faict foulle, et un Bertcl Entens (1),
Capitaine Frison fort renomé, pour actes semblables, et faict
grande justice, aiant deffendu que l'on ne toucbe aux gem
d'Eglise, ny au paîsant de Brabant, et at faict mectre prisonoicr
u [Vendenetl] qui at trahi Malines ,... et dit-on qu'il est en danger
> d'estre pendu. Si Ton faisoit justice de noslrc costel , les affaires
» yroient mieulx.... » (M8. B. Mor. IL p. i57, 1O.
* LETTRE CDXC.
Le Prince d* Orange au Comte Jean fie Nassau. Incerti-
tude sur le sort de leurs jrères ; levées des ennemis en
Allemagne.
Monsieur mon frère, espérant qu aurez présentement
(i) B. Enttns, Ce bruit étoit faux ; il mourut en i58o.
* Wairdcnbarrb (?) : voyez p. 368 ; cur « qood qois per alium fectt , ipae
• r«>ciM«dieitar.* * Titl (7),
— 383 —
rsoeu entre diverses lettres miennes celle du xxij jour de iSj^
ce mois, et aussi que depuis sera arrivé devers vous Sten- Avril»
lel van Nansloi), qui partist de Bommel dimanche der-
nier, je ne feray icj redite des choses que je désirc#ys lors
rous estre coinninnifpiées, puisque par mes dittes let-
tres, aussy par Stenzel, et auparavant par Meckbach
TOUS serez plainement informé de mon intention et de ce
^e en tout événement me semhloit estre à faire. Depuis
îe demeure tousjours en la mesme peine, d'autant que,
ni de vous, ny d'autres, ne m'est encores venu aucune
certitude de mes frères , qui me falct vous prier de n'es-
psrgner aucune diligence à me faire advertir ce ([ue aurez
aprins depuis la dernière que m'avez envoyé , qui estoit
do vingt-unîesme du présent. D'autre part, comme j'en-
feens que les ennemis font grande levée de cavallerie en
Allemagne, je vous en ay hien voulu adviser, afin qu'ayés
tousjours l'oeil au guet pour au vray en sçavoir nouvel-
let, et qui scmt ceulx faisantz la dicte levée, dont entre
ndtres on m'a dénommé [Lamburg], Graf Otto van
Sdiaumburgk et l'évesque de Minden , pourquoy , enten-
dant qu'ilz s'a|)prochent avec leurs gens, ferez bien de
hasler l'entreprinse de Fernesum, de laquelle plus par-
ticulièrement je vous ay mandé par le susdict Stenzel...
Eacript à Dordrecht, ce xiviij^jour d'apvril i574«
Yostre ' hien bon frère à vous faire
service ,
Guillaume de Nassau.
A Monsieur y
ieur le Coote Jehan de Nassau ,
bien bon frère.
* Vnttr* • Mrrioe. jiuiogrmpkët
— 384 —
LETTRE CDXCI. .
é
1574. G. de Schonberg au Comte Jean de Nassau, Moyens
Mai. de réparer la défaite.
*^ Les partis en France se disputoient l'amitié des
d'Allemagne. 3Iéme le Roi de Pologne , poussé par Schonberg 'p.
i5* in /,) sacrifioit Philippe II aux espérances (p. 268} dont fl
comroen^'oit à se bercer. D*après Textor^ Aass, Chr, p. 106, fl
avoit fait remettre par Schonberg 1 00,000 francs aux Comtes JcM
et Louis de j^aasau • au Heidelberg auf dem Glâsem Saal vm
m Schlo«z , > pour en disposer à leur gré : toutefois il aimeroit le
mieux qu'ils s*en servissent i pour faire une bonne guerre aux £»-
•pagnols.» Schonberg lui-même étoit ennemi capital de TEspagne.
Son empressement à relever le cour^ige du Comte n*a donc rien qii
puisse étonner. Mais il est également naturel qu'il le prie de brâkr
la Lettre, au moment où les dépositions de la Mole et de Cocoomi
(p. 277) avoient mis les relations du Comte Louis avec le Doc
d*Alencon à découverL
Monsieur, j*ay sceu dès le dimanche dernier la def-
faicte de Monseigneur le Duc CrislofTel , mais , si Dieu t
seulement préservé , ou le dit Duc , ou Monsieur vostre
frère, nous aurons bientost nostre revenge. J*ay faict
esc'rire en toute diligence par docteur Éheiu, que jij
trouvé en ce lieu, [à] TElecteur Palatin, afRn qu*il mandast
à Cratz de mettre bon ordre que les trouppes ne se rom*
pissent point , car Frégouse nous a osté de la peine de
largent, et si le malheur n'eustesté que la maladie du
maréchal de Retz Teust empêché de venir encores icj
(estant demeuré malade d'une Gebvre par les chemins),
nous y eussions encores donné ordre plus tost. Ich verse-
he mich aber doctor Ehem und ich wollen solches bey
— 385 —
Scrasbargk oder Frangcfurt aufbringen, so soll Frëgouse iij4^
strags nach Frangkreich und solches rauszbringen ' und AytiL
wîder ehriegen , doch eben so woUen E. 6. je dran sein
das Cratz die knechte bey einander behalte, denn das
geidt ist [gemist] , als nemlich 6000 kronen yor den ahen
Teatschen, welcher briefFbisz auff 8000 ehrstreckt ist,
und 16000 vor [Euch] auff diesen nionat. So ferne auch
die Franzosischen sachen gestillet ihn der zeitt, wie man
sîch ▼erhoffety so wirdt monatlicb was folgen. K 6. wol-
len wir den a5 zu Frangkfort gewertigk sein. Wenn Graif
Ludwig ihn der nehe anzutrefTen were, wolte es wol
hoch Yonnotthen sein das ich bey E. G. sein mochte. Ich
bin £. Gn. nût haut und bar.
Verbrennet den BriefT so lieb Ihr mich hatt , den soltte
er auszkommen so stûnde mein kopfF darauff.
A Monsieur,
■bmieur le Conte Jan de Nassaa
tt Catzenelnbo^en y etc.
Zn ihrer Gn. seibst eî^enen hinileo ,
•onst nîemandes su brecheD.
Gto.
* LETTRE CDXCII.
Le Prince tT Orange au Comte Jean de Nassau. Il lui
expose la nécessité de secours et dune ligue contre
t Espagne y les dangers de la Hollande et ses res-
Mources,
» •
Celte Lettre fat interceptée. Longtesips après elle vînt
mire les mains da Comte Guillaame-Loais, fila do Comt« Jean
' Wmrabriofra.
4 »$
- ^6 T--
iSy4' ^^ Stadhonder de la Frise, qui, renvoyant à Maurice de Na»-
Mai. S3U, lui écrit le 17 janv. i593 : (J*ai recouvert une lettre
«écrite de la main de feu Monseigneur vostre père à Monsieur non
»père estant interceptée des ennemis, et la trouvant digne tant
>pour la matière que le stil , de la renommée du dit Monsieur de
>très haute mémoire, je n*ay pas vouliu faillir de faire part à vos*
>tre Excellence*.. Quel solide jugement et prudence c*a esté, vostre
»£xce1lence et les plus sages, pondérans la puissance de l'enneoj
>et examinant à plus près la disposition des affaires d'alors, tant
•du Paîs-Bas que de la France en particulier et de toute TEurope,
»en comparant les conjoinctores et affaires présentes aveoq les évé-
»neroens du ten>pB, en pourront donner vray et aouffisaol Icsmoi-
•gnage > (fMS.).
Monsieur mon frère, le dernier jour du mois passé /aj
reçu Yos lettres du a5 d'iceluy, et suis été bien marry d'entCD-
drepariceiles que, nonobstant toutes vos bonnes diligen-
ces, n*avez toutesfois sceu entendre aulcune certitude de l'es,
tat et disposition de Monseigneur etDucChristophor€,Dj
de Messieurs mes frères ; et à la vérité on faict grand tort^et
à vous, et à moy, de nous celer leur mort, si avant qu'il a plea
au Seigneur Dieu d'en disposer ainsy , yous Youlant bien as-
seurer que ceste dissimulation apporte plus d'intérest ' , que
de soulagement à toute la cause , et , en mon particulier,
j'en reçois bien grand blasme, estimanstous ceulx quis'ea
^enquèrent de moy, que, pour quelque defBance, je leur
cèle la vérité et, s'imaginantz cest deffiance, chacun en
parle à son plaisir, tenans la pluspart parcelle dissimu-
lation les affaires du tout perdues et hors d'espoir. Je
vous confesse qu'il ne m'eust sçeu venir chose à plus grand
regret; si est-ce. que tousjours il nous fault confonner
* de mal. jùnsi dans le Muni/este de ia JUgue: UtaMttt let genp de b«ca
lisrs en leur âoit et intéresses en leart biens {Mém. de U Ligme, /. 56^
— 387 —
à la volonté de Dieu et avoir esgard à Sa divine providen- 1 5y4*
ce, que Celuy qui a respandu le sang de son Filz unicque, MaL
pour maintenir son Eglise, ne fera rien que ce quiredon-
dera à i avancement de Sa gloire et mainténement de Son
Eglise, oires qu il semble au monde chose impossible. £t
combien que nous tous viendrions à mourir, et que tous'
pauvre peuple fust massacré et chassé, il nousfauttoutes-
fois avoir ceste assurance que Dieu n'abandonnera jamais
les siens; dont voyons maintenant si mémorable exemple en
la France , où , après si cruel massacre de tant de Seigneurs ,
Gentilshommes et autres personnes de toutes qualitez, se-
xe, et aage, et que chacun se proposoitIafin[et] une entière
extirpation de tous ceux de la religion , et de la religion
mesme , nous voyons ce néantmoings qu'ils ont de rechef
la teste eslevéplus que jamais (i), se trouvant le Roy en
plus de peines et fascheries que oncques auparavant ; es-
pérant que le Seigneur Dieu, le bras duquel neseracourcit
point, usera de Sa puissance et miséricorde envers nous. —
Or, pourchangerde propos et vous faire en tendre l'estat et
disposition des affaires de pardeçà depuis la dicte deffaicte ,
pouvez estré asseuré que tout le peuple de ces quartiers
en a esté grandement effrayé , et de tant plus pour veoir les
coeurset couraiges de nos ennemis tellement enflés, qu'ils se
délibèrent avecq toute leur puissance, laquelle facille-
ment et parlant humainement, sans courir dangier y
*
(i) plus que jamais, doterfectus est Amiralius, roultiqueboni
»Tiri unâ cum ipso interierunt. Existimavit Pontifex se res suas
»iD Galliâ pulchre stabilivisse. Quid accidit? Bellum statim exarsit
BÎD variis locis GalUae ac in ipsîus etiam Pontificis ditionein pt-
BDctraTÎt» Lang, ad Sydn. p, SS,
' lotit et.
— 388 —
i574* p^^vc^t joindre, envahier tout ce pays; en quoy ils ■»
Mai. s abusent du tout j car s*il y a peuple au inonde qui plus*
tost se resjouit de quelque bonne nouvelle, aussi n'y
a^il son pareille qui pour quelque sinistre accident pius-
tost est abatu , de sorte que je les voys en telles perple*
xîté , qu'il ne scavent que faire , ny à quel bout com*
mencer , estimans estre du tout perduz , sans qu'ils n'y aye
plus aucun moyen de secours. Il survient encoires ce
malheur, que le nouveau Gouverneur, corne j'entends,
faiot publier ung pardon bien ample , pardonnant tontes
choses passées et à tous, exceptant seulement i4 ou i5
personnes; je vous laisse penser si, parmi ceste diversité
d'occurences et contrariété des affaires , il n'y aura par deçà
plusieurs qui se laisseront aller à accepter ce pardon^
ou pour le moins seront plus froids et rétiff à metti^
Tordre requis aux affaires ; parquoy il seroit bon , pour
obvier à tous inconvéniens, de penser à quelques moyens
propres à les reconforter. De mon costé vous pouvei
. estre asseuré que je feray à cet effect le debvoir aultaot
qu'en moy sera, et comme j'ay fait jusques icy, prévoyant
clerement que , si ce pays est une foys abandonné et re*
mis au joug et soubz la tyrannye des Espagnols, qu'en tous
autres pays la religion s'en ressentira merveilleusement,
voire, en parlant humainement, sera en termes d'estreà
jamais désraciné , sans qu'il en aparoistra quasi une estin-
celle. Les Allemans se pourroyent avecq le temps bien
appercevoir du dommaige, comme aussi feront les An-
glois, qui, s'attendant aux événemens et yssuesde nos af-
faires, ont, comme ils estimoient , par grande prudence
tousjours voulu temporiser, et les pouvres Franchois ,
qui de si franche volunté ont de rechief prins les ar-
s (i) pour Te faict de la relig
delà religion , seront en plus grande i574-
perplexité; car advciinni frjueDieu ne veuille) la perle de ^^'•
ce pays, faut bien craindre que te RoydeFrance fera nou-
velle ligue avecq le Roy d'Espagne, pour tout en un
coup, s'ils peuvent, extirper cette religion; et de nia part
je liens que le semblant qu'ont fait les Roys de France
et de Pologne de nous favoriser et aider, soit esté pour
crainte (3 ; qu'ils nvoient que le Duo Christophore et mes
frères se fussent joincts avecq ceulit de la Religion en
France, que pour aulcutts biens qu'ils nous veuillent. Et
comme que ce suit, il nous fautt trouver quelques
tnoicBS d'estre assisté, d'aultani qu'à la longue ne pou-
rioDS subsister, ny porter si grands fraiz et dépens, qui
me faict vous prier de la meilleure affection qu'il m'est
fiossible , d'employer tout voslrn entendement et vos cinq
sens à y trouver quelque remède convenable , et , à mon
advis, scroitle plus prompt quelesPrîncesd'AIlcmaigne
eussent voulu advancber une bonne somme de deniers^
pour faire une juste levée, tant d'infanterie que deca-
Tallerie, et que cependant l'on practyquo vers le Roy de
France, afin que Sa Majesté soit contente d'entrer en fer-
me accord avecq ses subjerts, leur permettant exercice
libredela religion, avecq bonne seureté, convertissant ses
forces, avecq celles du RoydePolongncet de ceulide la Re-
ligion , contre le Roy d'Espnigne, et la levée qui se feroit
en Allemagne viendroit aussy à son ayde et secours; ce
qui se ferait tant plus seurement, d'aultant que le Roj
(i) prùulftarmn. Voyei. p. 375.
(a) Je ermiUe. Ce motif ■voit Hn mr
iIom; TO]v*p. 17^.
- 390 —
i574* d'Espagne oe se doubteroit que telle levée se feroit
Mai. contre luy pour le service du Roy d^ France, et pour tant
plus à cela encouraiger le Roy de France, que les Princes
d'AUemaigne luy promettent, qu accordant la religion
avecq le libre exercice dlcelle à ses subjects, qu'ils feront
une ligue avecq luy pour Tayder et défendre contre et en-
vers tous ceulx qui, pour ceste cause, le vouldroyent oui-
traiger et courir sus. D'aultre part il me semble qu*on pou-
roi t bien mener ce pays si avant qu'il se mectront entière*
ment soubs la protection , institutions , et ordonnances
du St. Empire, contribuant aultant que trois Electeurs et
faisant quelcque ligue avecq les villes Hanssen ' , ainsi
qu'ils trouveront convenir en mettant en avant quelque
autre moyen, dont vous pourrez adviser. Car je voos
veulx bien confesser ouvertement que j'ai la teste telioncnt
estourdie d'une si grande multitude d'afEaires, et mesoMS
de regret et mélancolie, pour la perte de Monseigneur le
Duc Christophle et de mes frères , lesquels je tiens asseii-
rémentmortz, que je ne sçay à grand peine ce que je £m:
et toutesfois , si la volunté du Seigneur à esté telle, nous le
devons porter patiemment. — Et à ce regard , pour ne re-
tourner à ce triste subject, je viendray à respondre à vos
dictes lettres , qui consistent en trois poincts ou deman-
des;, en premier lieu, quel cheff ou commissaire général
se pourra eslire et mectre pour la gensdarmerie par delà;
pour le second, quelle bestallingen et asseurance on
leur vouldroit donner; et pour le troisième , par où on
pourra passer avecques les gens tant de pied qu'à cheval :
en satisfaction desquels poincts , je vous diray première-
ment, quant à ce que touche le chieff, il est plus que
' Aniéatiquet.
nécessaire qu'il y ait ung pour conJiiîrè et' mener tes
trouppes, lanl Altemandes , qae Francoises et Vallonnés,
mais je ne cognoîs aulcuns , puisrjiie nous sommes privex
de ceulx sur lesquels j'avots liasly tout mon fondement
et tout mon espoir. Cir quant à tous, oires qu'en vérité
il n'y auroit personne plus propre et idoine', si est ce que
jammnis je ne vous oserois importuner, sachant fort
bien qu'il n'y auroit aucune raison de mettre toute nosire
Ataison en hazatd de se perdre, aussi est-il n^ssaire
qu'il y ait tousjnurs quelque ung par-delà qui tienne
coirespondenre , tant avecq les Princes d'AlIemaigne,
qu'aultres Polentatz et villes, ce que personne ne peult
m i eut I faire que tous, tant pour l'entière affection que
je eçay que tous aver, à ceste nostre juste cause, qu'aussy
pour ce qu'estes fort bien imbu de la pluspart de nos
■ffaires, ayant mesme cofpioissonce de ce qui s'est traicté
avecques les Roys de France et de Poulongne, la Reyne
d'Angleterre , les aulircsPrinces et Tilles, et aussy sur le
feict de la ligue (i) qui est bien le principal poinct, et le-
quel (si avant que bien tost il se pourroit mectre en train)
nous apporteroh fort gmnd soulagement. Je sç^y qu'il y
s plusieurs bons et vaillans cheffs d'armée en Alle-
insigne, mais celuy qui nous seroit dutsable', fauldroit
qu'il eus! nosire faîot à coeur et qu'il en fisse esut , comme
si c'estoit son propre fâictjSans estrc aulcunement ad-
donné à son particulier; d'aultre part seroit requiz qu'il
east cognoissance de la langue Françoise , et à cela je ne
trouTerois personne plus idoine que le couronnel de
S^wendy, mais je cognois assez que ne le pourons
M-'
fi) ta ligue. Voyei. p. ;
•fU, hibïk ''•daaeiu).
— 392 —
i574- ayoir; seulemenlje le diz par exemple, afin que puissions
Mai. choisir ung approchant des qualitez du dict Schwendy,
\ff plus près que faire ce pourra. J en a vois dénonmies
ai^lcuns à Stens^el pour vous en faire rapport, et entre
autres leConte Wolrhattde Mansfelt(i) , le Conte de Bar-
by (2) , le Maréchal de Hessen , George von Holl , Dietz van
Schonberg, ne cognoissant pour le présent aultre. Quant
aulx Princes^ je ne sçay nuls qui en vouldront prendre
la peine, et de tous ceulx quejay dénominë,n*y atauU
cun qui sache la langue Franchoyse que Dietz van Schon-
berg, et comme je ne sçay aulcun qui nous seroit plus
duisable, aussy si avant qu*il s*y vouloit employer , je ne
vois occasion quelconque qui qous debyroit empêcher
de Faccepter, si ce n estoit pour ce qu'il pouroit estre en
mauvais mesnage avecq Monseigueur le Conte Palatin , ou
bien avecq les Contes, pour le faict(3) de Bitsch, ou pour
ce qu*il est au service du Roy d'Espaigne, ou aultre sem-
blable raison ; et toutesfois je remectz le tout à vous et
aux aultres nos Seigneurs et amis , et me semble qu'il ne
sera que bon d'en avoir aussy Tadvis de Monsieur Dathé-
nus(4). llm*est venu depuis en pensée encoires ung aultre
(i) MansfeU, Le même qui, en 1669 , fut Lieutenant du Duc de
Deux- Ponts et le remplaça dans le commandement de Tarmée (T.U.
p. 3i7 et 320}; pensionnaire de Charles IX (T. IV , p. 69*). Il
mourut en iSyS.
(2) le C, (le Barby, Il avoit commandé sous le Prince en 1 568 et
1572 (T. III. p. 291 , 44^). D'après i\ Meteren il servit aussi
après la disgrâce du Comte de la Marck. « In dese Grave stede
wcrden in Hollant gebruict de Grave v. Barby, de Hre°v. ]Noyellci
> en V. Batenborgli : » 90**.
{'^)faict, Peut-être celui dont il s'agit T. III. 485.
(4) Dathénus, Voy*'z p. 218.
tmojtn, a c'est, puisque Monsieur le Prince tie CoDdê,
comme j'ai «ntendii, est arrivé à Heyclelbcrgh, de luy
faire entamer quelcque chose sur ce propos, et par ung
tiers, non pas comme venant de tous, sonder s'il ne
vouldroit accepter la cliarge de mener les gens de guerre
Ter» ce pays, luy donnant Uietz van Sclionbergh ou aul-
tre pour lieutenant, et pour à ce tant plus inciter le
dit Sr Prince, servirait de luy alléguer combien eu
cela il pourroit advanclnr les affaires de la France: car
premièrement Umectra leRuy eu grande jalousie^ d'aultre
part estant icy, il peult à toutes heures avoir nouvelles et
adris de France; il se peult beaucoup plus aisément reti-
rer en ta France, soit à la Rochelle ou aultre part, quand
U Terra le temps et le trouvera rcquiz ; d'icy il peult traiter
«Tecjles Allemands, en cns qu'il veuiUe faire quelque levée;
s'il treuve convenir, il peult équipper navires pour le se-
cours de ceulx de la Rochelle ou aultres de la France , en
quoy, grâces à Dieu, avons de bons et gruns moyens de
l'ayder et assister; il obligera tout ce pays à luy faire
Brrrice et secours et à ceulx de son parly , si le Roy ds
France veult faire quelcque truicté avecq ceulx dece pays,
et veullanl à noslre secours envoyer soldats et navires , il
»era contraint d'y envoyer le dit S' Prince , à cause que
Je» Estats ne se vouldront lier à aultre qu'à luy pour le
bon service qu'il leur auroit fait de leur avoir amené ce
secours et forces, et ainsy aura les forces des ennemis en
#es mains et sera respecté et craint du Roy , sans plusieurs
aultres commodités qui luy en viendront et à ceulx de la
Religion en France , comme par semblables inductions luy
pourra faire entendre celuy qui luy en tiendra le propos.
> tout, Monsieur mon frère, ce que sur ce premier
— 394 —
1 574* poinct je vous sçaurois dire. Au regard du deuxième poinct,
Mai. qui touche la bestallung et asseurance , je ne tous en scaa<
rois dire aultre , sinon que premièrement il faut que noos
entendons des gens de guerre quel asseurance ils de-
mandent , n*estant en nostre pouvoir leur donner aultre
qu*obligations des Estats , d*aultant que je me doute qu'il
n*y a ville en Allemagne laquelle sevouldroit obliger pour
nous , craingnant de tomber en Tindignation, ou de FEm-
pereur ou du Roy d'Espaigne; mais si avant que les Prin-
ces , avecq le Roy de France ou celuy de Poulogne, nous
vouloyent prester leur crëdyt pour trois ou quatre moâ
et au reste se contenter des obligations des Estats , j*estiiB6
qu'il n'y auroit diflSculté quelconcque de ce costé icy.
Quant à la bestallunge^ il faudra regarder de la faire à
notre plus grand advantaige, mais je vois peu d'apparence
de la pouvoir obtenir moindre qu'estoit celle de Erasl
von Mandesloo. Or puisque l'ennemy a eu tant de loyrir
pour s'armer , il me semble que , faisant levée seullemeot
de trois ou quatre milles chevaulx , n'y prouflyteroiis
guerres, puisque j'entens l'ennemy peult mettre six miDe
chevaulx en campaigne,en quoy me sembleroit plus expé-
dient d'assembler les Franchoys et Walons avecq quel-
ques pycqueniers Allemans, mille chevaulx ou bien sans
chevaulx, et incontinent les faire encheminer vers Em-
den , pour faire l'entreprinse de Fernesum , dont par Pom-
pejus Uffken's vous ay mandé, estant aultrement à crab-
dre que, laissant ceulx de Carpen (i) longuement où ils
^i) Carpen» « De Fransoysen die in den eersten aeoTil (bj
» Monck) waren ende >vcl hair devoir deden , syn meest ontko-
k men; ...sy trockeo ovcr ende hebben aiso haer weder vergadert
« by den Kliyn , daer sy met noch eenighe ander van Adel bij bea
— 395 —
ioot, ils ne soient enfin battus des ennemis, ou que i^jA*
les dicts ennemis avecq leur cavallerie leur couppent le ^^^
passaige, de sorte que par après ils ne pouront gagner
kl mer. A oeste cause je vous ay envoyé le dit Ufïkens ,
qui cognoit tout ce passaige , aûn qu'il vous informe de
lout, et seroit bon , tout aussytôt qu aurez communicqué
avecq luy , de regarder si peuit-estre Ton scauroit se saisir
ihi dît Femesum , ou, en cas qu'il ny auroit pas moyen
de s*emparer du dit Fernesum , qu*alors il fauldrait re-
garder où Foii se pouroit embarquer en toute seureté,
fiiftt ce vers Embden, vers Brémen, ou quelque autre
part en ces quartiers-là ; car de passer par terre icy vers
BOUS, je n*y vois grand apparence, si Ton nest si fort
^*on puisse tousjours livrer la bataille aux ennemis , et
n'y a que ces deux voies , et n estant le passaige par terre
de ce costel de la Meuse présentement faisable pour les rai-
PODS susdits, reste seulement de choisir la voie de la mer,
pur quoi il se fault nécessairement résouldre , et pour
prendre ce chemin ne sera besoing de beaucoup de caval-
krie, que cependant toutesfois ne pourra que bien servir
de faire samblant qu'on en faict grande levée , pour amu-
FennemL Aussi en tout événement ne seroit que bon
tousjours quatre ou cincq mille chevaulx à la
pour s*en servir aux occasions et moyens extraor-
que le Seigneur Dieu nousvouldroit envoyer, ou,
quand il plaisroit aux Princes se résouldre de nous ay-
der, que alors les dits chevaulx nous viendroientfort à
propos. — Quant à Targen t , les Estats , estans présentement
^s, m*ont accordé la somme de cent et cinquante
m gevoeght zynde, 'l Slot te Kerpen ingenomen hebben van wegeri
t dm PrinteD vao Oraogieo, » c. Meteren , ç^.
— 396 —
iiy4* mille florins par mois, six mois durant, ou si tonguemeac
Maû qu'il sera besoing , qui est , à la vérité , une belle et grande
somme, et m'esbahis qu'après tant de foulles etdesglts
du pais, ils le peuvent encoires trouver. Et ce néan^
moings, mectant les mises en contrepoix, je treuve que
venons encoires trop court de beaucoup : et estant noi
mises ordinaires si grans, et que ne les pouvons éviter,
ains nécessairement il nous les faut porter si voulou
maintenir le pays, je voys fort peu d'apparence de pou-
voir fumir à chose extraordinaire, si ne trouvons qoelr
que ung qui nous secoure, et me souvient à ce propos de
ce que aultrefois je vous ay dict, que Von pourroit mun*
tenir ce pays contre toutes les forces du Roy d'Espaigae
l'espace de deux ans, mais qu'alors aurions nécessuit-
ment besoing d'estre secouru^, oires que Dieu le peolt
maintenir sans aultre secours, ainsy qu'U a faict jusque»
icy, mais j'en parle humainement; et comme les deux
ans s'en vont de brieff expirer , il seroit plus que tempi
que quelcques Princes et Potentats nous eussent tenda k
main ; que s'il ne se treuve aulcun de ceste vohinté et que
parfaulte de secours nous nous allions perdre , au nom
de Dieu , soit ! Tousjours aurons cest honneur d'tToir
faict ce que nuHe aultre nation n a faict devant nous,
assavoir de nous estre deffendus et maintenus, en ung si
petit pays , contre si grands et horribles efforts de si
puissans ennemis, sans assistance quelconque. Et quant
les pouvres habitans d'icy, délaissés de tout le monde,
vouldroyent toutesfois opiniastrer , ainsy qu'ils ont faict
jusques à maintenant , et comme j'espère qu'ils feront en-
coires, et que Dieu ne nous veuille chastier et du tout
perdre, il cousteroit aux Espagnols encoires la moilié
— 397-^
iTEspaigne, tant en biens qu'en honunes^ devant qu*ili i574*
aoroient &ict la fin de nous. Et afin, Monsieur mon frère , Maù
que puissiez veoir nostre despense ordinaire seuUement
en gens de guerre et navires, sans y comprendre les cho-
ses extraordinaires, conmie artillerie, munitions, pion-
niers, fortifications, traictemens des Gouverneurs, mes-
sagiers, espies, commissaires, que Ton envoyé deçà et delà,
défroyemens au gens es cours des Princes et aultres
semblables choses, je vous feray icy ung sommier recueil
des gens de guerre et batteaulx que nous avons ; et pre-
mièrement avons icy en Zuythollande soixante et onze
compaignies, tant Francoyses, Angloises, Escossoises,
Walonnes que Flamendes; en Zeelande quatorze, en Wa-
terlande vingt; quant aux batteaulx , nous avons en
Hollande six fliesboots ' et vingt autres navires , tant
drummelaers', cromstevens que hueus', en Zeelande onze
grandes navires, six fliesboots, et trente cromstevens et
heudes'; enWaterlandt huict grandes navires, six galères,
cinq fliesboots, dix boeyers , et autres appelés waterscke-
pen^ qui font en tout, y compris les galères, cent et deux
batteaulx de guerre. Qui est tout ce que présentement je
TOUS sçaurois escripre sur Testât de nos affaires et la né-
cessité qu'avons destre aydez, espérant en brieff vous
envoyer quelqu ung qui vous pourra encoires plus par-
ticulièrement éclaircir le contenu en ceste, et cependant
je vous prie encoires ung bon coup de haster , tant que
pourrez , lentreprinse de Femesum, laquelle je voys bien
advantaigeuse à nos affaires et la treuve aisée à exécuter ,
moyennant qu'il y eut quelques ungs connoissans un peu
> vUebooten (JlUftsJ, * drommeler {genus nmvis, diapré* KiUen), 3 headta,
^•t— M d« transport (T)€ Jonge, Getth. «ait ket Nêdêrl, Zeêweum^ I. aoiA
— 398 —
1^74* le pays, ainsi que vous ay mande par UffkenSy comme
S^>* aussi luy-méme en a bonne cognoissance, et je ne sça?
homme plus propre à cest effect. Qui sera rendroict où
me recommandant très affectueusement en Tostre bonne
grâce, je supplieray Dieu tous donner, Monsieur moa
frère,enpar£aicte santé, heureuse et longue vie. Escriptâ-
Dordrecht, ce 7"* jour de may 1574.
Vostre ' bien bon frère à vous faire
service,
Guillaume db Nassau.
A Monsieur >
KoDsieur le Conte Jehan de Nas-
sau, mon bien bon frère.
Aux yeux du Prince le sort de ses frères n'étoit pat donteoi.
cil les tenoit asseurément morts» (p. 390]. Déplorable ccrtitadt
après une longue et cruelle anxiété !
Le Comte Henri n'avoit que a 4 ans. Il accompagna le Prioeeea
1569, lorsque celui-ci i^int au secours des Huguenots; il ae ditpo-
soît yers la fin de 1^70 à aller avec lui en Hollande (-{- IVIS.); il»
distingua dans l'expédition de 157a. Comme son frère Adolphe, il
saisissoit toute occasion de porter les armes dans une cause joste;
et il périt à la fleur de son âge, comme lui (T. III. p. 220). .
Quant au Comte Louis , de Thou dît avec raison : « Fuit magni
» et pugnacîs animi, cui plura audacter tentant! pauca féliciter soc-
» cesserunt; de caetero liberalis, oomis, militari more facundos:»
Hist, IL Mais il y a pour le moins de rexagération dans ce qii*il
ajoute: « £t qui , licet non mediocribus ingenii dotibus omatus,
» plus fortunae quam prudentiae tribueret, in câ re WilbeliDO
» Arausionensi fratri, qui raro unquam quicquam eveoluum aleu
» «oromisity quam studiis concors , tam judicio dispar. t II sepeot
que le Comte inscrivant recuperare aut mon , inscrivant nunc avi
, Vof ire - MrTÎce. jéutogmphe.
— 399 —
numquam sur ses drapeaux , ait eu quelquefois trop de répugnance i Sj^.
à reculer: le plus souvent ses résolutions étoîent motivées sur la MaL
conviction de son devoir, le sentiment de la bonté de sa cause ,
ridée toujours présente que TEternel peut délivrer avec beaucoup
oa avec peu de gens, et que, s*il n'est pas permis de tenter le Sei-
gneor son Dieu , il est bon, lorsqu'on est dans la voie qu'il nous a
tracée, de s'abandonner à Lui, soit pour la vie, soit pour la mort.
On n'a pas assez tenu compte de ce qu'il avoit de plus caractéris-
tique: t hy was bovenal God vrezende» (I. p. 4^)* Le zèle pour
l'Evangile étoit le principe de ses actions. Il contribua , par la
grâce de Dieu , à l'avancement du règne de Christ. Dans un Mé-
moire, composé longtemps après, par le Conte Jean de Nassau, nous
trouvons à ce sujet les détails suivants: «Grave Lodewicfa selîgerhat
9 dîeUnîversitetan Uranienredressirt ond reformirt... Er istanfangs
» der troublen der fûrnembst gewesen welcber das religion-verck ,
» so wol in den Niederianden als auch hierausser in Deotschlandt,
» beî etzlichen Evaugelischen stenden getrieben. Item ist er , negst
» Gott y der fûrnembst gewesen welcher den Hern Printzen seliger
» in religioosaaclien erbauweC nnd so fem bracbt das s. Gn. vont
» pabstumb abgestanden und zu unserer cbristlichen reformirter
» religion sich bekant und ergebeo i» (*f* MS). Sa irie fut courte ,
aais bien remplie ; il fut un de ceux qui • par la foi se sont moD-
» très forts dans la bataille » (Ep. aux Hébr, , i x , ▼• 34) , et il
lajssa un bel exemple d'amour pour le salut des âmes, de dévoue-
acot à la cause de ceux qu'on opprime, et de ce courage qui^regar*
dant avec calme , avec sérénité, la mort , dans les combats comme
•or no lit de douleurs, ne sauroit appartenir qu'au véritable
disciple de Celui qui , pour tous ceux qui croyent , a mis en
émdemce , par F Evangile^ la vie et t immortalités
■^
ABREYIATIOIVS.
US. P. MS.de U Bibliothèque Royale a
MS. P. B. MS. de Bélhuoe.
MS. P. Br* MS. de Bréquigoy.
MS. P. a MS. des 5oo de ColberU
MS. P. Ce. MS. de la CoUectioD géoérale de Colbtrt.
MS. P. D. MS. de Dupuy.
MS. P. F« MS. de Fontanien.
MS. P. St.G.-H. MS. de St. Germain-Harlay.
MS. B, MS.de la Bibliothèque de Besançoa*
MS. B. B. Lettres à M. de BelleToDtaiDew
MS. B. Gr« Mémoires de Granvelle.
MS. B. H. Lettres de Hopperus,
MS. B. M. Lettres de Morillon.
MS. C. MS. des Archives de la Régence (A^^mi^
Archii') à Cassel , Collection rangée
en ordre chronologique; et ayant poor
titre Niederlàndisehe Kriegs^und Mi^
gionssachen»
I.
G. de Schonberg au Roi Charles IX: Wolkenstein ',19 oct. i $7 1 1 5^ I •
(MS. de Paris, Colbert 400)% — Né|{Ociation avec l'Electeur Octobre,
dé Saxe.
Schonberg étoit envoyé par le Roi de France particulière*
ment vers TËlecteur de Saxe, pour lui «dire et asseurer sur les
» offres qu'il luy faisoit le premier, qu'il entreroit voluntiers aveo-
» que luy en amytié et intelligence deflensive, comme aussi avec
» les aultres [grands] Princes de la Germanie ses anciens amys,
» comme sont ceulx des maisons du Palatinat, de Brandebourg,
» de Brunswick, de Wirteroberg, le Landgrave, et aultres assez
» cognus, amys mutuels et de tout temps afTectionnés à ceste cou*
» roone, pour leurs estats et obéissances ^ envers touts et contre
» touts, sans roffence de personne, quy n'en donnent premièrement
» occasion : laissant S. M. au Seigneur Electeur de Saxe la conduicte
» de cette saiocte intention. » (MS. P. C. 4oo).
....Les affaires se portent, quant à M*' TElecteur, selon le
contenu de la chairge qu'il vous a pieu me bailler, et s*ap-
proche fort au grand souhaict et extrême désir qu*aultrefois
V. M. m'a monstre porter à une certaine affaire. V. M.
entend bien ce que je veux dire: je ne Tose communiquer
à la plumme .... Veu que V. M. luy asseure que vous vous
' Wolckensteiu, petite ville de Saxe à onze lieues S. O, de Dresden.
■ dt^pDendanres , onderhnorighedtn.
4 i"
— 2* —
iSyi. fiez et reposez sur luy comme sur vostre propre père, il a
Octobre, bien délibéré de vous faire cognoistre, non par parolles,
ains par effect, que jamais V. M. s est moins trompé en
opinion .... Quant au Conte Palatin , mon dict Sr. Elec-
teur de Saxe .... a baillé la négociation en main à Mr. le
Duc Jan-Casimir....
a.
Le même au'méme: Dresde, 19 nov. (MS. P. C 400).
Dispositions de l'Electeur de Brandebourg.
...ray trouvé l'Electeur de Brandebourg ( i ) plein debonne
volonté et bien affectionné de vous faire touts les bous
offices d*ung fidel parent et bon amy en un g besoing;
mais froid et rétif du reste pour venir aux particularitei:
combien qu'il ne soit pas peu ce qu'il offre, ains beau-
coup, ayant esgard à Testât de ses affaires et de ses
pays....
3.
Le même au même: Dresde, 27 nov. (MS.P. C. 400). —
Dispositions du Duc Jules de Brunswick.
. . . Quant au Duc Jules de Brunswick (2) , il est à vous à
vendre et à dépendre, comme Ton dict, et de pareille
volonté que TEIecteur de Saxe ... Je lui ay tellement lavé et
nettoyé le cueur de tout le sang Espagnol et mauvais
François dont feu son père en avoit le corps remph
(i) L*EL de Brand. Jean-George, né en i525, Electeur par la
mort de son oncle, i3 janv» i57i.
(aj /. de Brunsw, Voyez p. 68. Son père éloit le Duc Henri
Tom. IL p. 261).
— 3* —
jusques à la gorge, qu'il n'en reste plus une goutte. Je ne iS^i.
doubte pas que V. IVL qui est sage et prudente j le scaura Novembre,
doresnayant bien maintenir en ceste opinion. V. M. a
plusieurs très humbles et très affectionnez serviteurs en
ceste court; mais entres aultres et ' le premier Henrich
von der Lewe ....
4-
Le même au même: Dresde, a4 déc, (MS. P. C. 4oo).
... L'Electeur de Saxe m'a dict... qu'il ne fault pas que
V. M. mette aulcune doubte en luj ; veu que jamais on
ne l'a cogneu ny cognoistra encores aultre qu'homme à
ung mot....
5.
Le Duc Jean-Casimir au Colonel Schonbei^ (Copie d'une Lettre
^rite de sa main, à Lauter, en hâte, le aa juill. 1571. —
MS. P. C. /|Oo\ — Affaires des Pays-Bas.
....Au cas que le Roy (de France) veuille entreprendre
quelque chose à Tencontre des Pays-Bas et qu'il face en-
cendre à TElecteur de Saxe que le Roi d'Espaigne est en
terme de Fassaillir du costé d'Espaigne ou d'aultreendroict,
et que pour cest effect le Roy demande secours aux
lecteurs et Princes défensif; ce faisant, le Duc auroit
ferme opinion que la farce en seroit bientost jouée; car
il a cogneu le dict Electeur très affectionne aux affaires
du Roy .... — Dieu et quelques gens de bien ont mis
le Prince d'Orange sur pied et a pour aujourd'huy en-
semble en son camp 7000 chevaux et 1 5 000 hommes de
pied, et se renforcera son armée de jour en jour davan-
'4*
iS^s. taige. 11 a argent pour ung moys et demy . • . Ce jourdliay
Juillet, sont assemblés les conseillers des Electeurs dans la viDe de
Mulhausen (i) pour traicter comme on pourroit une fois
de tout exterminer et déraciner le malheur qui nous
menasse tant . . .
6.
G. de Scbonberg au Roi Charles IX: Cassel ag août (Let-
tre de seize pages. MS. P. C. Aoo). — Entrevue avec le
Landgrave Guillaume de Hesse.
....Le Duc Jean-Casimir et le Landgrave m'ont donné
audience ensemblement, où j'ai bien cognu qu'ils esti-
moient mes propositions viande mal-aisée à digérer aux
Princes d'Allemagne.... Le Duc Jules de Brunswick al-
lègue, par manière de dire, mille raisons pourquoyies
Princes d'Allemaigne ne devroient entrer en ligue avec
ung Prince estrangier,..; le Landgrave m'a promis en la
main qu'il fera lui-mesme ung voiage [vers luy estre'] ces
opinions qu'il a apprins à l'escole de son beau-frere (a)
l'Electeur de Brandenbourg, et pour le réduire au beau
chemin où je l'avois mis au commencement; moyennant
(|ue l'Electeur de Saxe se veuille ranger quelque peu à
ce que je leur apporte....
(Le Landgrave donnoit à entendre) ne vouloir parfer
avant l'Electeur de Saxe, me remettant toujours qu'il
conformeroit sa volonté à celle de l'Electeur. Mais je ne
(i) Mulhausen, Cette réunion, relative à la cause des Pays-Bas,
se termina bientôt sans de notables résultats.
(2) Beau-frère, Le Duc de Brunswick avoit épousé Hedwige de
Brandebourg, fille de TElecteur Joachiro IL
* pour Ini oster ^T).
inaj pasvoleu laisser payer de cesteinuniioye, sachant i
bien que l'Electeur de Saxe trouveroit inRntment mauvais À
de luy charger tout sur les liras... A la fin il m'a déclaré
rondement qu'il ne faull pas que je pense pouvoir faire
condescendre les Princes aux conditions que V. M. leur
faict proposer maintenant .... et en premier lieu il me re-
monstre la malveillance et haine de l'Empereur , Roy d'Es-
paigne et touts leurs adhérans, en laquelle les Princes si-
mettent pour emhrasser si estroictement Vamitie de V. M.,
et ce par ung moyen en partie contraire aux statuz et
ordonnances de l'Enijiire; sans pouvoir maictreune seullv
apparence de dangicr en avant qui les contraigne à ce
faire... Or craint-il que ces raisons et plusieurs aultres...
ne les refroidissent et facent reculer , quand ils verront les
grands frais (pi'il leur conviendroit porter..; considémnl
qu'ils ne sont que trois ou quatre descjuels on puisse
kire estât qu'ils veuillent entrer en ceste hgue. Oultrc
cela il se dict esire bien certain et asseuré que les aultref<
Princes de son opinion qu'il leur conviendra envoyer six
fois leur ?
i V. M. avant
que
s soyei jamais
en la painede leur envoyer une fois... Tous tes Estais
ensemble sont remis par serment de secourrir eux tous
ensemble celiiy entre eux qui sera le premier assuillyj
dont ils se sentent aullant asseures que de ligue qu'ils
pourroient faire. Que est la cause qu'il faict instance que
V. M. se veuille contenter des offres dont le Rue Jun-
Casimir a faict mention par ci-devaiit; assavoir que les
Princes vous envoyroynt an cas denêcessité 3ooo chevaux
jasques sur la frontière à leurs despens. Là-dessus je luy
ai faict entendre que j'estois bien asseure que V. M.
n'arcepteroit jamais ceslc offi-«, si non de pareille oJTie
— 6* —
15^2. fusse accepté de vostre part; que V. M. nentroist eo
Août, ceste ligue pour auitre raison que pour leur donner à
cognoistre que V. M. ne dédaigne pas les honnestes
offres que les Princes vous ont faict par leur ambassadeur
à Villiercostres ' ; ains que vous estes bien délibéré de lier
plus étroictement l'ancienne amitié de vos prédécesseurs
et des Princes d* Allemagne , pour la conservation de leur
£stat et pa js . . . Voilà les raisons ... et non pas aukim
doubte,... vous sentant assés fort pour vous defFendre
par la vertu de vos subjects, et les moyens des Princes
vos alliez, et les vostres, contre le reste des forces de
toute la Chrestienté.... Sur quoy il ma responda pour
resplique qu'il seroit infiniment ayse que les Princes
vous eussent accordé le secours que vous demandez,
qu'il ne les en [détoumoit] pas pour sa part; mais ai V.
M. se pensoit opiniastrement arester sur ceste demande,
qu'on pourroit bien dire adieu à ceste négociation et à
toute auitre espérance d'ung plus grand bien *. Car si
le nombre des Princes estoit plus grand, ils ne doob-
teroient pas que leurs offres seroint plus réaies et
magnifiques: qu'il supplioit très buniblement V. M. de
ne laisser pas ainsy escliapper de vos mains ce que vos
ancestres ont tant travaillé et souhaicté autres foix de
vouloir et pouvoir gaigner. Après ceci il est venu tomber
sur les forces Françoises que V. M. offre; où il m'a dict,
pour toute résolution, qu'il fault nécessairement que
vostre secours soit argent content ou gens de guerre de
la nation Germanique ; car les Princes d'Allemagne
^ jamais tant que d'encourir une telle reproche, blas-
' Mllers-Colcrels. ' Ict est écrit en marf^e: li cnicnW Testai du Roj et
Romains. ^ /Mcunc; «ppairmment ne feront j. t.
— 7* —
DM} et vitupère de vouloir appeler et mener en Allemagne 1572.
des forces estrangiers Je luy aj remonstré les raisons Août.
pour lesquelles V. M. avoit délibéré à envoyer gens de
guerre de vostre Royaume; attendu mesme qu'il y auroit
beaucoup plus de seureté, autorité et confiance entre
les deux parties de se voir réciproquement secouru Tune
nation de Tautre. Pour tout cela ne Tay-je sçeu esbransler,
ains m'a dict pour conclusion q'il s asseuroit que V. M.
recherchoit Taniitié des Princes pour leur ayder à main-
tenir leurs Estats,pays, honneur et réputation, non pas
pour leur machiner une reproche, blasme et escorne ' à
Fendroict de Dieu et du monde : assavoir de les vouloir
fidre promettre à ung Prince estrangier, sans aulcune
nécessité et s'obliger de vouloir faucer ' ce qu'ils ont
tant religieusement juré entre les mains de tous les £s-
tats de TEmpire. Or il est demeuré ferme en ceste ré-
solution Le 27 il m'envoya sa responce par le Maré-
chal de Hessen , par son chamberlan et par Simon Binge....
[dus une défaicte qu'une déclaration de sa volonté
Le Landgrave m'a dict au surplus qu'il ne pense pas que
je puisse faire condescendre l'Electeur de Saxe à contribuer
des gens de guerre .... ; car il m'a offert vouloir mon-
8lrer une lettre que l'Electeur de Saxe lui a escrit de sa
propre main depuis son partement de Cassel, par la*
quelle il luy mande qu'il a pensé et repensé aux offres
des 3ooochevaulx dont ils avoient parlé à Cassel, mais
qu'il treuve que pour plusieurs grandes raisons les Princes
ne debvoient entrer en aulcune promesse de vouloir en-
voyer ou demander des hommes de guerre, et, quant à
luy , q'i'il est d'opinion et qu'il y persévérera que le se*
' bonté. ' fausser.
— 8* —
1 5ytÀ. cours, tel quel il sera accordé, debvra [se] faire en argent..^
Août. Le mot de h'gue leur est aussy extrêmement odieux et ne
veulent ouyr parler que de correspondence,.».. Le Duc
de Bavière a escrit une grande lettre à TElecteur de Sexe.. .
par laquelle il luy donne des attacques à cause de ceste
présente ligue, mais FElecteur luy escrit une aultre pour
responce où je vous asseure il nespargne pas sa révérence,
ni la ligue de Landsberg (i), sans oublier la faveur qu'il
faict au Duc d'Albe Le Duc Ghristoffle, fils du C
Palatin , a défaict deux compagnies de reitres d'un nommé
Brempt. . . .
G. de Schonberg au Duc d'Anjou : Cassel , ag août (MS. P. C 4oo).
— Le Landgrave Guillaume de Hesse favorable aux vuei da
Duc sur la couronne de Pologne.
.... Je vous asseure quand le Landgrave m'a ouy pronon-
cer ces mots que je sçavois pour certain , si vous eusâei
peu parvenir à la couronne de Pologne', que vous n y
auriez rien espargné, il s'est mordu les doitz et arraché
la barbe, maudissant (vous me pardonnerez, s il vous
plaict) la nonchalance de n'avoir plus tost songé et pensé
seulement à vous préparer le chemin à ceste couronne.
Il se donne à tous les diables si vous ne l'eussiez emporté
et si les Estats ne vous eussent eux-mêmes offert la cou-
ronne, quand ils auroient seulement senti le vent que
(l) Ligue de Landsberg, Alliance entre les Etats Catholiques de
TAllemagne McTidionalc (i556) sous la direction de l'Autriche et
de la Bavière.
— 9* —
TOUS auriez eu Tolonté dy entendre. •••; ils sont quatre 157a,
à poursuivre ceste couronne; le fils de l'Empereur, le Août.
Muscovite , le Roi de Sweden et le Duc de Prussie. . . .
8.
G. de Schonberg à la Reine-Mère: Cassel 219 août (MS. P. C.
400). — On doit se hâter de mettre les bonnes dispositions
des Princes Allemands à profit.
•...Je serois d'opinion que le Roi print présentement des
Princes ce qu'il pourroict^ affin qu'il les séparast et mist
seullement en jalousie avecques la maison d'Austriche;
car ce faisant, tous couppez la broche à l'ung et préparez
le chemin à Taultre de parvenir à ce que vous scavez. Or
est-il à craindre que le Roy pensant gaigner quelque chose
en prolongeant ceste affayre et tenant bon en ses offres,
ne perde beaucoup, voire le tout.... Or touchant Taf-
fayre que V. AL scait, le Landgrave vous supplie, pour
l'honneur de Dieu, queV.M. advise à attirer, conjoindre et
obliger à vous par quelque estroict et ferme lien l'amitié,
a quelque pris et condition que ce soit, des Electeurs et
Princes.... Tout commence peu à peu à s'acheminer;....
car les affaires du corrival (1) se portent aussy mal en cet
endroict quils font en Pologne.... Y. M. ne doibt en
rien craincre la diette accordée à l'Emp' à Mulhausen , ni
aultre diette impériale que ce soyt; car nostre homme
Teult perdre les biens et Thonneur , si les Electeurs permet-
tent qu'on en mette seulement ung pauvre mot en avant. . •
(1) Corrival, L'Empereur.
— 10*
,5«a. Henri de Lorraine (i) à M' de Rancé: Paris 3i août (*MS- P.
Août P"P"y] ^®*- ^*^-)-
Quant je vous ay dernièrement escript et mandé d'as-
sembler tout ce que vous pourrez pour tascher à rompre
ceulx qui tenoient la campaigne et oppressoient le pauTie
peuple en mon gouvernement , ce a esté freschement après
la mort de TAmyral et ses complices, et de la coUère
soubdaine que le Roy avoit de la conspiration descouverte
contre S. M. et ce qui la touche. Mais depuis, j*ay pensé
que faisant la déclaration dont je vous envoyé la coppie,
chacun se doibt retirer et rompre de soy mesmes, n'estant
|)as besoin d'user de la rigueur de mes lettres....
lO.
Le Comte Jean de Nassau au Landgrave Guillaume de Hease:
Dillenbourg, 5 sept, (* MS. de Cassel). — Relative a la St
Barthélémy.
....Der Ahiiechtîge wolle dafûr sein das maii der Bapstter
und Spanier practicken nit irgent eininal auch , wie nun
zu ettlich inalen in Franckreich , Engelland , auch hiebevor
zum theil in Deutschiand gescliehen und lieimiicher weisz
noch tegliclis darinnen sich gnugsam erzeigt , desgleichen
auch einerlei solchen odder dergleichen schimpff und
nachtheil in Deutschiand erfahre...
(i) Henri de lorraine. Le Duc de Guise,
— IJ* —
II.
De Volcob au Roi Charles IX: Viemie, 6 sept (*MS. P. iSya.
C 397). — Disposiiioos de TEmperear. Septembrci.
De Vulcob étoit Ambassadeur de Charles IX auprès de Maximn
lîeo II.
...Les députés qui estoient àMuIkausen se sont départis
pas fort d*accord ensemble. Je ne scay si c est sur le faict
d'une diète Impériale ou de Fappointement du Prince
d*Orange... Pour dire en quelle affection l'Empereur peult
aToir Fappointement du dit Prince , et l'apaisement des
troubles des Pays-Bas, je n'en ay pas telle lumière que
je désirerois bien. Mais je penserois que l'Empereur
s'employe à divertir le Prince d'Orange de ses entreprises
par la sollicitation de Tlmpératrice et du Conte de Mon-
tagut, aussi pour ce qu'il prévoit possible que si cette
guerre va en longueur , elle pourra apporter une éversion
de cet estât là auquel plusieurs après pourront demander
part, et lequel à la vérité on peut croire qu'il aimeroit
mieux demeurer entre les mains du Roy d'Espaigne que
d'autre, ou le veoir dissipé en plusieurs parts; ne s'y
monstrant au demeurant pas fort passionné ....
la.
Su Goani au Roi: 1% sept. (SUS. P. Sc Germain-Uarlay ,
228, vol. 79a).
Jeao de \ ivonoe, Seigneur de St. Goard , Ambassadeur du Roi
de France eo Espagne, Son Instruclion (*MS. P. St. G. H. aaS,
vol. 793) est datée le 16 janvier 1572.
— 12* —
157a. .M.Le Roi d'Espagne m'a fait dire, que, si je disois
Septembre, ceulx qui avoient voullu dire que ce avoit esté contre la
volunté et sans le sceu (du Roi de France) que telles cho-
ses sefeussent faictes, il les chastieroit à ma discrétion....
i3.
La Reine-Mère à M*^ de Schonberg: Paris , i3 sept, (signée
aussi par le Chancelier Brulart. — *MS. P. C. 400). — Elle
désire poursuivre la négociation avec les Princes Protestants.
....Nous avons plus de volunté que jamais d*estraindre
ceste correspondence , quelque mauvaise interprétation
qu'on essaye de donner par delà des choses qui sont
advenues de deçà .... vous regarderez à ne laisser entrer
en Tentendement des Princes que ce qui a été faict à TAd-
miral et à ses complices soyt faict en hayne de la nouvelle
religion, ni pour son extirpation, mais seullement pour
la pugnition de la [scelere ' ] conspiration qu ils avoient
faicte ....
14.
Le Duc d'Anjou à M*" de Schonberg: Paris, 1 3 sept. (-f-MS.
P. C. 5 00). — Même sujet.
....Quelque chose que Ton puisse dire par delà contre la
vérité de ce qui est advenu en ce Royaulme, nous voulons
estreindre la négociation plus que jamais et faire cognoistre
aux Princes que nous sommes leurs plus seurs et parfaicts
nniys....
' .icclestc» exécrable; scelettus.
De Vnlcob lU Roi : Vienne , a6 sepl. ('MS. P. C 397). — iS?».
SeDlimcnti de l'Empereur reUti vente Dt ■ la 5l. Barthélémy, Seplembrfc'
....Je fis enlendré à l'Empereur nommément qu'il
n'estoit point question en cety du l'ait de la religion,
ny de la roulure ' de i'Edit de pacification, ains que
la chose estoit procedëe de la niallieureuse conspira'
lion.... Je ne vous doy celer, Sire, que l'Empereur m'a
monstre d'avoir quelque opinion du fait diverse de ce que
je luy ay fait entendre .... Entre autres choses il me dict
qu'on luyavoit escrit de lliiine, n'avoit que Irols semaines
ou environ , sur le propos des noces du Koy de Navarre
en ces propres termes, que à ceste Ueure que tous les
oyseaux estoient en la cage, on les pouvott prendre tous
ensemble, et qu'il y en avoît qui le désiroîent Et. tou-
chant ce que je luy avois dit que cecy ne touchoit aucu-
nement le fait de la religion...., qu'ily en avoit qui le
croiront nialaysement , mais que le temps et leseffects
donneront tout àcognoistre. Surquoy.... je ne fus muet
» luy respondre.... que ce n'estoit de merveilles si tels
propos se tenoient à Home, veu qu'il n'y a pas faute de'
personnesdececosié-là qui eussent désiré, il y a longtemps,
que sans aucune occasion l'on eust fait mourir tous ceux
de la nouvelle religion, à quelque prix que ceust esté...;
que l'intention de V. M. estoit de garder l'Edict.... J'es-
père,SireSde faire par le tems et par plusieurs audiances
quel'Empereiirconnoistraqu'ily a en ce fait plus de vérité
que de vraysemblance , et que, comme je luy dis aussy ,
— 14* ~
iS^a. ayant esté la maladie soudaine et extrême, il aToit esté
Septembre, nécessaire d'user de prompts et extrêmes remèdes... .
i6.
Le Landgrave Guillaume de Hesse à l'Electeur Palatin: Casse!,
7 oct. ('f-MS. C). — La St. Barthélémy ne sauroit ren-
▼erser l'oeuvre de Dieu.
...Das der Bapst und sein anhang ûber den jemmeriichen
und erbermlichen mordthat in Franckreich am Annniral und
seinen mitverwandten begangen , so hocb triumphiren , das
musz man an seinen ortb stellen. Es konne aber die zeitt
wol kommen das sie solches sovill beweinen mûsten als
sie es itzo lachen, dann Gottes des Hemn hand ist noch
unverkûrtzt, und stebet die erhaltung Seines beiligen
wortts nicht uff den menscben oder personen, sondem
uff den felssen, wdches isst der glanbe
G. de Schonberg à la Reine-Mère : 9 oct. (MS. P. C 4oo)> —
Nécessité de dissiper les craintes des Princes Protestants.
Madame, on précipite la diette promise tant qu'on
veult.... il fault nécessairement, si vous ne vouliez quit-
ter de gay té de cueur une si belle partye quasi gaignée , que
par tous les moyens du monde que le Roy pourra adviser,
S. M. face cognoistre par effect aux Princes d'Allemagne
que ce qu'est advenu en France n'est pas en hayne et
ruyne de la religion des Huguenotz et de ceux qui sont
de contraire religion de celle de S. M. Oultre cela ne nous
accule tant présentement nostre négociation , si non qu'iU
— 15* —
se persuadent asseurément qu*on a voulu en ceste feçon i57S.
donner moyen au Duc cl*Aibe d'avoir plus aisément la Occdirf.
raison du Prince d'Orange , et venger après sur quelque
Prince d'Allemagne la faveur qu'il pourroit avoir preste par
diverses foys au dict Prince d'Orange et aux Huguenotz de
la France. Mesme qu'ils tiennent pour chose tout certayne
4giie le Roy envoyé M*^ de Guyse.... au secours du Duc
d'Albe, à raison de quoy ils taschent à se raccommoder
jnrec les Estats de la ligue de Landsberg et à se rappatrier
«vecques l'Empereur. ... Or je crois fermement que pour
tout cela l'Electeur de Saxe ne se fust pas monstre si rétif,
mais les dangereuses attacques que les aultres Princes luy
donnent pour avoir esté l'autheur de la correspondence
dont il est question .... le mettent en ceste perplexité. . . .
18.
Gwde Schonberg aa Duc d* Anjou: Ratenow, 9 ocL (MS. P. C
400). — Le Duc ne doit pas donner occasion de croire qu'il
favorise le Roi d*£spagne.
•••Je meurs de despit de veoir que voz compétiteurs qui
méritent si peu à vostre resgard , sont en terme de vous
supplanter, et ce par les plus exécrables mensonges du
monde.... Si nous [passons] cet orage à la prochaine
dictte , nous raccommoderons bien tout peu à peu ; vostre
compétiteur ne s'endort pas. Je vous supplye encores très
bomblement ung coup, mon bon maistre, prennez bien
garde de ne donner occasion aux Electeurs protestants de
iupçonner à s'imprimer davantaige en la teste que vous
jhvorisiez les affaires du roi d'Espaigne en rien que ce
soit. Ne luy faictes pas acte d'ennemy, si vous ne vouliez;
— 16* —
1 5^21^ niais puys hola ! si vous ne voulez vous feire désarçonner du
Octobre, tout. Car vous scavez bien que iceux de la ligue de Lands-
berg tiennent pour la vie pour le fils de l'Empereur, et que
vous ne pouvez rien espérer que du reste des Princes
protestants; et par leur moyen l'Electeur de Mayence, qui
s'entend avecques eux, vous sera rendu favorable.. •• Je
créveroy de despit si je vous voyois, sans vostre démérite et
par les meschantes calomnies de vos adversaires, faillir i
ce dont la seule noble couronne de France est digne en
ce monde....
*
Le même au Comte de Retz: lo oct. (MS. P. C 4o«)*
Monsieur, je croy que nous ne serons plus en paine des
affayres du Pays-Bas, car j'ai senti ung vent qui souffle
ung rappel des reistres du Prince d'Orange. Le cueur des
Princes sont bien changiés depuis le faict de Paris, mais
j'espère que le temps et le sage advis de leurs Majestés
raccommoderont touct ; vous scavez quelle accustume *
d'estre la première challeur en telles affayres. . . .
J. Schwarz au Landgrave Guillaume de Hesse: Dillenbourg,
i4 oct. (MS. C ). — Reddition de Mons.
Le Duc Christophe, fils de TEIecteur Palatin, venu à Dillen-
bourg, a raconté les détails suivants:
Graf Ludwig ist nottrenglich bewegt worden die er-
gebung der statt wieder S. Gn. willen den aufrùrischen
kriegsvolck zu gestatten.
X t eontuaK.
I conJitioiu ont été hoi
dnire le Comie duns un
ibles. Le Duc d'Albe ■ hit cou. l&^ï.
' à Roermonde. (Jclolire.
5o habeu aiicb Diin Fretlerico, le grand Priorgenannt,
und der Heraogh de Médina Celi mit siiiiderer ehrerliietung
Graf Liidwig in dem AlbaniM^hen lager seibst {lers^Hilicli
angesprochen{i)iindhabderDoii Fed.viel l)as«)lii»iianos '
gemi
icht, I
iderandern ^icli erbutten wu er Graf Lud-
wigen freundsihaffi und angenehnien willen werde zu
erzeigen wissen , soll sein Gnad sicli des zii iliin gewiszUcli
versehei) da» er »ilclis so gern und willîg tlmn wulle, alg
ob er S. Gn. nechster verwandter were. Dis sagt hoch-
ermelter Hei-zi»gli sey s, f, G. , in gegenwerligkeit dea
Hem PrinUen.von Grave Ludwig seibst i-eferîrl wurden.
On avait érrll au Comte Jean que le Comte I^ouis avoil dû pro-
neltre de ne pis realrer dans les Etals du Roi d'Espagne, ni da
•ervir contre lui ou contre le Roi d« France:
Der Ilerzogb berîcht das solclis geschrey ungegnindt
»ej und Graf Ludwig selbsi s. f G. vermeldet babe das s. G.
fiolcbe «xler dergleiclien bescliwerliclie condilinnes nie ai^
gemutbet, nocb dicselbigevon s, f. G. bewilligt seien wor-
tlen: das man stcb in warheit wol hnt zii verwundern , und
erscbeinct ans diesem allem dos der Alniechtige Gott den
frommen Hern aus deni rachen der wiitenden feinde
wunderbailirber vi'vise und ûber aile nienM:liticbe zuver-
«cbtt hab wollen erlosenn.... Graf Ileinricb ist, leibes
schwscbheit balber, auch snnst vîeleirht aus bevelcb ,
naber liatis verrûckt....
fi) Jnfftsprvcktn. Vojeaai
~ 18*
ai.
157a. St. Goard au Roi Charles IX: Madrid, i8oct.(*M5. P. ^
Octobre. Germ. H. aa8, vol. 791). — Il a fortement décooseillé k Phi-
lippe II toute mesure de conciliation envers le Prince d'Orange.
...Je fis entendre au S' Roy.... qu*il se dict que le Due
d'Albé mèsnage ung appoinctement avecqueft le Ptiiieé
d'Orenge-, et ung change ' de Genlis et autres prisoniéri
arecques les Evesqués d'Arras et Namnr et prësidèilt de
Malignes, et que je le priois, ayant receu tant de bieii
en ses affaires de Texëcution qUe V. M. àVôîc touk
faire dé ses snbjects^ lesc^élz sans doubte alloieni A
gaillards et forts en faveur de ses rebelles, qu'il n*y a
celluy , pour peu de jugement qu'il ayt , qui ne confesse
qu'il perdroit ceste Estât comme il est tout clair, ainsi
que par ce seul faict il lay t recouvert , ne entendre nul-
lement à ceste pratique. Premièrement pour l'honneur
de Dieu et Son Eglize, de laquelle il s'est toujours monstre
fauteur , et l'autre pour ne monstrer qu'il ayt jamais pensé
donner à V. M. autre que conseil de bon frère et
duquel luy-mesme se vouloit servir en telles occurences;
et pour Itiy tourner à redire en termes plus intelligibles,
c'estoit que je Fadmonestois de n entendre jamais à la
paix aveques le Prince d'Orenge, lequel j'advertissoisestre
aux pires termes qui se pouvoit demander , ny ne souffrir
que Ton laissast jamais retourner les prisoniers qui es-
toient es mains du Duc en vostre Royaulme. . • .
' rrli«n<r«b
G. de Scbonlicrg au Roi: Dresde, [a] dov, (M.S. P. C. Wi). — iSja.
Le Ducd'Allie prolesle ne vouloir aucunement molesler l'Em- T4oiemIire
pire: Maxiitiilien II désire réconcilier le Friace d'Orange
avec Philippe IL
La dépesche de V. M. du i3 sept, (i) nous a inBniraent
servi pour adoucir U volunté de TElicteiir deSane (a) et les
cueurs de ses conseillers.... Le Diio d'Albe a envoyé ses
Amliassâdeurs par devers les dépntés des Prince» c}ui
estoient assemblez à Coulogne, leur faire des amples pro-
testations.... de ne vmilloir en faron du monde molester
le moindre membre de l'Empire par son armée ni aultre-
ment, se plaignant infinimenl qu'on !uy mestoit [sur] à
tort que c'estoit luy qui fust cause que le Prince d'Orange
n'est rentré en sesierres, suivant l'intercession que l'Empe-
reur en a faicte par cy-devant envers le Roi d Espaigne à la
sollicitation des Princes protestants. Que r»pénence en
feroist cognoistre le contraire, si le dict Prince y vouluit
entendre. Orà cetefrert [rompent] asteur les chemins am-
baftStttJeurs et courriers de l'Ënqvn^ur au Duc d'Albe, et
des Prinres de la ligue de Landsberg, qu'ils envoient jour-
(i) Da i3 l'pt. Celle dépéehe, où te Roi l'elTorcc é'esautr le
■a«*Mcre des Proleslaoti, ■ été publiée; \oyez Journal de Ile/tri
m, Tom. I, p. 5l4.
(s) EL dt Saxe. Il avolt refusé, par m réponse du 6 ocl.
(•{•HS. P.C. 4ooVdelraileravec lesagenli de Cbarlet IX. -d'autant
■ qu'il eal mémoralil que le ronilemenl el bste de la oéçortalion fut
■des le cotumeoc^meol l'obtervalinn de l'éilii de paciâcalion de
>SaM^, Il eitimc n'être besoin de ramenirrotr ici de quelle façon
ny m Mtiifuu
L
— 20* —
'ï 57^* nellement ver» les Princes protestants. Le Collonel Swencty
Novembre, monstre Inen aussi asteure qu'il ne veult laisser perdie
cette occasion sans vouloir faire quelqtie bon service, sll
le peult , à son maistre, [or] qu'il seu bien louer et vanter
bien hault la foy guarclée au Conte Ludwicq et aux aultres.
Je vous asseure, Sire, que ceulx de la dicte ligue tascfaent
bien à faire leur prodct de ce que Y. M. est aussi bien
comprise (comme ils disent) aux articles de la capitulatioo
de Alons en Henaw ' que le Roy d'Espaigne, s'efforcants
de persuader aux aultres par là une mutuelle et bonne
intdligence entre Y* M. et le dict Roy....
a3.
Réponse de l'Electeur Palatio à Frégose: Heidelbei^, 7 aor.
(traduction marginale. *f*MS. P. C 4oo).
...L'Electeur dict qu'il a bonne souvenance de tout oequj
par cy-devant s'est traicté... et que dès le commencement
toute la négociation de la ligue et correspondence fîist
bastye et fondée sur la mutuelle et réciproque deffence
que les Princes entreprendroient pour Sa M. , lorsqu'il
seroit troublé et molesté de quelqu ung pour raison de
son Edit de pacification , ou eidx à cause de la religion,
soubs quelque couleur ou prétexte que ce fîist. Qu'il ne
scait, puisque les conditions mises en avant jusques icy
n'ont esté aux parties recebvables, et que despuis est
survenu en France ung grand changement en Tédict de
pacification, sur lequel estoit fondé tout le traicté, com-
ment la ligue à cause de ces occurrences se pourroit
remettre [sur] et achever avec les Princes, . . .
* Haln^inr.
— 21* -
24.
St. Goard à la Reioe-Mère: Madrid , 7 nov. (^MS. P» St. G, U, 1 57 a.
aa8,?oI. 79i> Novembre.
..Je dis au [Pr. Rigoraes (i)]—, comme de moy mesmes^
qu'il me sembloit que Ton usast trop mal à Fendroit de
Vos Maj., endurer que le Duc d^Alve voullust par ses dé-
portements insr>1lans anéantir Thonneur qu elle méritoit
d'avoir réduict avecques tant de travaux et dangiers ks
a£fiaires du monde en tel estât où elles estoient*. . .
Da Vnleob an Roi Charies IX: Vianne, 6 nov. (f MS. P. C.
397J.— G>BTersatioii avec l'Espereur siu* la St. Barthétcmy.
.•.J*ai fait entendre à l'Empereur , comme le Roj de Na-
varre avoit commencé d'aller à la Messe.... ainsi quavoit
eût aussi M. le Prince de Condé. . . . Sur quoi il me ré-
]N>ndit qu'il le croyoit aisément et qu'il ne jKiuvoit faire
autrement, ce qu*il me ré{)éta plus d*une fois, nonobstant
^e je lui disse (pi'il lavoit fait sans contrainte...; puis
€itmt tombé sur le propos général de ce qui est passé
par delà, conune je lui répétois les occasions certaines
qu'en avoient donné ceux qui en avoient pcirté la peine.,
me dict que quand on veut faire une chose, on nede-
moure' jamais a faute de trouver couleur et prétexte.
Davantage qu'il y en avoit qui disoient qu^on avoit trouvé
(s) Bigornes» Rn j Gomez de Silva , Prince d'Ebolî , un de» prto-
dpanx copteiPen de Philippe II, oppoié au Doc d'AJbe: BatUf ,
P. a. #M. p. i56.
— 22* ~
157a. un autre moyen d*extenuiner tous les Huguenots de
Novembre. France que par la religion , qui estoit semblable à cetui
dont on avoit use es Pays-bas. Que TElecteur Palatin lui
en avoit escrit, monstrant den avoir très mauvaise opi-
nion et mal contentement , et le prioil; d*y remédier s*il le
pouvoit, mais que ce n estoit chose qui fust dans sa main..;
qa il y en avoit qui vouloient dire qu'il estoit parUcipAOt
au conseil qui en avoient esté pris^ mais que , pour en
parler librement, il n*en estoit rien Il me dit qne
(depuis les choses avenues) on lui avoit mandé de Rome
que M' le Cardinal de Lorraine avoit dit que tout le fait
avoit esté délibéré avant qu'il partist de France. A quoy
je respondis.... qup celuy qui Tavoit escrit pouToit bien,
soubz correction, estremal^ informé, on quecpelquun
Tavoit possible faulsement raporbé pour le qdonmier....
Su Goard à la Reine-Mère : Madrid , 1 5 nov. (* MS. P. St, G. E
aa8, vol. 791)»
...Je sçay asseurément que Don Diego (i) a escript
de deçà que Texécution faicte sur Tadmiral et ses adhé-
rens estoit advenue innopinément et par cootraincte,ne
pouvant moins. Je ne me suis pas teu de parler contre
tous qui [eurent] telles opinions....
27.
DeVuIcob à la Reine-Mère: Vienne, 16 nov. (*M5. P. C S^?).
— Opinion de TËmpereur relativement aux Pays-Bas.
...Ace que je puis comprendre des propos derEmpereur,
^i) D, D. Don Diéfîo de Cuniga, Ambassadeur de Philippe H
auprcs du Roi de France.
il a opinion que le Prince d'Orange voudra encore faire '3?*^
fjuelque cliosc au renouveau , et continue de dire que, tant
que le gouvernement des Espaignolz sera aux Pays-bas,
il y aura tous les ans quelque »eniblable trouble. Je vois
qu'il voiddroit que le I\oy d'Espagne eust bitillé dès le
commencement à l'ung de ses enfans ou pour le moins de
se» frères. . . .
a».
5r. Goard au itoi Charles IX: Madrid, lâ nov. [f M5. P. Si. (1.
H. aa8, vol. 791). — Eolre^ue avec Pbilïppell.
St. Goard * fait rnnarqat
fairca du RA d'Eipagne
e soa tnailreaToil favorisé les (f-
en choses importantes, ce qui toutesfois estuil 1res
mal recognu par les deportemeiits du Ouc d'Alve,
lequel en mon parlicullier j« pouvois accuser de ce
HUf. plus librement je puis dire estant Ambassadeur de
V. M., qui est qu'il avoit perdu les Pais-Bas, sans le
secours et lion ayde qu'elle luy avoit donné et porte en
t'esécution de l'admirai et ses adiierans, lestjuels n'avoieut
moindre pouvuir que de mener quinze mille barquebu-
uen et deux mil clievaulx tous d'une nation; desquels
V. M. n'avoit pas peu travaillé d'arester le, cours
depuis la deffaicte de Genlis et reprise de Valentiennvo ;
et <]ue les praticques dudit Duc avnient assez de t'ois
empesché l'exécution au pansement là où elle a tant
travaillé, iaisant tout ce qu il pouvait pour mectre tout
eo mcEGdance et, |>ar tel artifice leur [se îry ntaiiarl U
guerre en vostre Koyaulme, sans considérer qu'a vecquc»
relia il maintenoit et augmentoit l'auctorité à l'admirai,
— 24* —
'^7^* qui àradvenir n'eust failly aixëcuter ce que Fambissioii
ovembre. j^utruy luy avoit mis en main, et que, encores ceToyanf,
avoit failly à ce descharger de la bourasque par ce
moien; il avoit faict toute œuvre, pensant couvrir sa faulte,
à tirer voz deux Majestez à la guerre par infiniz soubçons
et déportements. Mais que Dieu n*avoit voullu que tefles
choses advinsent, ayant esté le tout remédié parvostre
prudence et si grande patiance pour exécuter entreprise
de telle conséquens; ne pouvant nullement Y. M.
comporter d*estre offencé de ceulx qui ont receu tant
de faveur par ces œuvres et lesquels font profession
d'estre de ses amis. Faisant en cela ledit Duc des fautes
si 'grandes pour lingratitude de laquelle il use, ayant esté
secouru à tel besoing et si à propos, et où il n y avoit
autre remedde, et puis parler si mal d*un sr grand Roy:
disant que cestoit chose furieuse, légière, et non pansée
cpie ceste exécution; cuidant par là s'agrandir où il se
trompe , par ce que cella d<mne occasion de publier les
fkutes, pour bon et sage qu'il soit, qu'il avoit faictes en
ce gouvernement, et lesquelles je pourrois dire poinct
pour poinct , quand il en feriiit besoing, comme les aiant
estudiées. Et de dire encore que la crainte prinse au re*
couvrement de Vallantiennes et deffaicte de Genlis avoient
contraint prandre nouveau dessaing, il ne peult estre
plus véritable des pensées d'aulruy que ceulx mesmes qui
\es ont et les disent; Fapelant luy-mesme à tesmoing de
ce que je luy avois dict une fois, traictant avecquesloy
à TEscurialsurlessoubconsenla fuicte(i)du Conte Ludo-
vicq et la surprince de Monts et Valen tiennes, où je luy
.«!■ ■ ■ ■ ■■■■■ ■ I 1 ■■■»■■■. ^
(i) /uicte. Son départ de Fiunce.
dictï-quej'cstiinoies toutes ses [furies et commeowmens] 1373.
de pcti de rarnivement' ; mais qu'il vouliist arnir une peu Wo»einbrï
de patience , et que le Duc d'AKe ne voiihial riens gasier,
et que les affaires tie V. M. esl. lient de telle qualité
qu'elles n'estoient entendues que d'elle- me.tnie, et que
tes leur ne pouToienl estre remédiées que par elle, et
t]a'ilz voient et est [senei] cognii de loute la Clireslienté;
me eshahissnnt comme toutes clioses avoient si bien
reiitts^ veu les grandes traverses que l'on luy avoient don-
nées , aiant esté contrainct à meune temiis avoir joué deux
jeu\, l'un pour monstrer air Duc d'Alve, toutefois le
litston en la main , pour la lionne intention que l'on avoit
à l'union et à ayder leurs affaires, l'autre la dissimula lion
nTeci|ues ses factieuv, pnurà U-nips pouvoir exécuter ce
cpiel'on voit —
29-
n^nse du Undgraie r.uilUumi! de Hesse au Roï Ch«rUs IX :
Cwsel, ifi noT, (Imd. m*rç. — 'MS. P. C 400).
11 a volontiers entendu les déclarations de bonne volonlé
etc. de leurs Maj. aussi par G. deSchonberg, espère qu'ilz
les mettrrunt en effect et ne s'en laîrront destuumerà
ruhrenir. Quant au chef de la négociation de S,, qui! a
bonne souvenance des choses traîctées d'une part et
d'aultre, et de ce que de Sun costé îl y avoît a|>|)urtB en
très Ix-nne intenti.)nî qu'U estime, si les affaires fussent
demearées en ces premiers termes, que les moyens que S.
M. a faict ilcspuis [>ri>j>t>scr par S. pouvoient réussir...;
mais la dite mutati"n estant survenue, [pour] laipielle on
auroît faict à Borne et autires lieux des feux de jojre, elle
— 26* ^
1579. avoit plusieurs persioiuie^ troublées en leur jugement pt
J^Qfmnhre. baUlé des impressions sinistres; voire auroit ainsi esté
recueillie et interprétée comme si par de telles violences
les causes et le fondemept de I9 négociation.,., estoient
du tout toUus ' et abolis; dont il ne peult comprendre
cpnunent en cesjte récente mémoire des chqs^s advenues,
pp pourroit la remectre sus. Que pour raffectioii <|u*il a
de tout temps portée à la couronne de France , il a esté
t^^piarfy d*entendre la dite mutation, et n a non seulement
cpn^passion avec les subjects de S. M. quy y ont perdu la
yie, ains regrette encpres quà cause d*ung tel faict se
^m^ par tous pays et nations des bruictz et ^eprpcbes
peu honorables. Que de sa pjart il eust désiré que les
^^JEaires se fussent passées avec plus de doulceur et sans
les précipiter. Toutefois , puis aux choses faictes il n j a
de remède et cjue S. M. en ses lettres asseure qu die est
maintenant Boy plus absolu let plus libre en son estât,
quil espère et se promect d'elle, qu'elle aura aussy tant
plus de pouvoir et de volonté.... à maintenir.... son édict,
sans permettre que ses subjects soyent de tdle façon mo-
lestés et inquiétés en leurs consciences, comme Ton diet
qulls le sont. De quoy il supplie S. AL. . .. particulièrement
de sa part....
3o.
Le Duc d'Anjou à M' de Schonberg : Paris, 1 7 nov. (*MS. P. C 400).
...Vous asseurerez toujours lesPrinces que... les cbosesque
Ton vous a escrites de ce qui est advenu en ce Royaulme
sont véritables, et advenues inopinément sans avoir esté
en façon que ce soit préméditées; que le Roy.... et moi
I 6iéf » tcitere^
— 27- —
n'BTow jamais eu ni n'aTons aulcune inldligence avee le 1679.
Boy d'Espagne contre ceuk de la religion , et que se u>nt SombIn» j
toutes inipostiiies que ce que l'on en dîci journellement
aux Princes, comme vous entendrez encores plus ample-
ment de H' le Conte de Betz....
St. GtMTd lu Roi Charles IX: Madrid , 17 déc [*HS. P. $L G.
U. aa8, vol. ;gt]. — Le Duc d'Albe en défaveur.
—Quant au Ducd'Aive, je puis Bsseurer (à V. M.) que s'il
avoit îcy quelque rnide cnneniy qui me voullust ayder, je
l'aurois mis en nng Las chemin; je puis asseurerà V. M.,
encores que le Roy Caih., pour e^tre prudent, dissimule
dextrement les fautes de ses Ministres, mesniemeni quant
il n'y peult remédier, je s^'ay que en luy-niesme îl est très
mal satisfait du Duc , tant pour les plaintes que je luy ay
faictes des mauvais pro«-édés qu'il tenoit en ses déportemcns
i l'endroit de V. M. , que pour ce qu'il a très bien compris
' et tyranniques déportemenls ont
esté cause démettre sesPays-Bascn compromis, mesmesque
l'on se plaint qu'il a voullu mener toutes les aÛ'airesconIre
le règlement que l'on luy eu donnoit ; comme il apert bien
n'avoir voullu publier le pardon envoie de longtemps,
comme je Gcti entendre à V. M. de l'iieure mesine qu'il
fust depesche. L'on le veult tirer de lu. Mais l'on ne sçalt
oommen , jusques à ce que l'on ne voie à quoy [proc^era]
le Prince d'Orange, d'autant que l'on craint, introduisant
nouveau Gouverneur, que l'ambition decesluy-ey, etpeur
tpiB autre Est mieux et que cela vint à sa lioote et cunfu-
— 28* —
1S73* sioil, il y ioTentast nouveau anbarrasz, et aussi que les
'ùéoÊmhn. principaux de ce conseil sont bandez à sa défence. • • .
3a.
St. Goard à la Keînc-Mère: Madrid, 6 janv. iSj^ (*5IS. P. Sl G,
IL aa8, vol. 79a). — La Su Barthélémy acte prémédité.
A son instigation le Général des Cordelier«| qui est FraiiçoiS| a
raconté à Philippe II
qu'il y avoit deux ans qu il n avoit veti Voz Maj., mais
que de ce temps-là il les ayoyt tnmvées tant dispcisées en
FexÀ^ution du faict advenu qu'il s esbahissuy t comme Tire
de Dieu n'estoyt tuml)ée ou ne tunilniyt sur ceulx lesqaeb
vouloyent objtcurcir l'honneur que Voz Mbj. méri-
toyent (i)..., et qu'il avoyt entendu que quelques ui^
de ses Ministres et piincipalement ceulx qui en cueillent
le premier fruict, s y compor toyent très mal, et de telle
sorte qu'il seroyt danger, si Ion n'y remédioyt..., que
ayant affaire à ung jeune Roy brave et [entrei>renant]
et qui cognoît ses forces, que le zèle que V. M. a eu à
l'union des deux ne demeurast foible de raison pour h
roainctenir
33.
Le Roi Charles IX à Sl. Coard , ao janv. (*{• MS. P. St. G. H.
aa8, vol. 79a). — - La Sl. Barlliéleiny acle non prémédité.
•..La négociation du Conte d'Âyamunt(a) et d'Arenhergue
n a passé plus avant que pour se conjouir des choses ad-
(i) mériloyent. Voyez n^. la, a/| , a6.
(a) JyamonU Antoine de Guzman, marquis d*Ayamonte, ea<
voyé au commencement d'octobre par Philippe IL
venues.... Mais... je me suis liien appercu [qu'ilx] tendoient '
à deux finsi l'une à me peisuarler entrer en la ligne, de ^
faici uu lie nom; l'autre à enireienir la (Clirélientëj et
nnUmnient les Princes et Cnninns Proiesians et l'Angle-
terre en nielTiance plus gi-ande^ a'accoidunt avec le
▼niage et lu lêgHiiun du Cardinal Ursin (i), et comme je
auguroys liien qu'iJz n'eussent peu proOicte au premier,
je me suis conduit aussi le plus dextrement qu'il m'a esté
possible, leur ayant pour re%ponce niys devant les yeuU
ce que j'ay depuis mon i-ègne et t'reschemeni faict pour le
service de Dieu et la Cliresiieniè... , au regard de l'autre
je ' [n'y] ay eu peu) de peyne pour remédier à leurs ariil-
Sce-sen ces événements, ayant publie etvoullu fère croire
par le monde que nous avyoint jure ensemble la ruyne de
tous ceulx qui fout profession dautre religion que de la
nostre, et que ce que j avoys t'aict, esloit avecques eulx
prémédité de longtemps. De faict leur persuaMunji ont
esté receucs pour &y fort vray sembla blés, estant confor-
tées d allées et venues de ceuU [qu'ib] ont envoyés ver*
moy , que sy la pure vérité n'eust de soy eu assez de force
pour surmonter son roniraîre, jcsiime qu ÎU fussent par-
venus au dessein de leurs intentions, et ils nem'eussent
■eullement esloigné et distraic-t f aiiiy tié de la Royne d'An-
gleterre, et des Princes et Cantons Proteslans, maïs ils
se la fussent acquise et asseurée à mon donmiaige....
(t) VrsÏM Eavo}épii le Pape à l'occatioD de li St. Birlhèlenij:
d'iprèi tes insli'uctloai • il dctoil chen-hen ■ inunduire parfaite
«entre S. M. et le Roi inleltijence d'Eipagne; el il tichera avec fine
■ penouion d'esloign«r le Hoi de* Àllemandi et de* Angloi*. ■ Càpt-
figue, m. %i,i.
— 30* —
34.
xS^S* Ow de Scbonberg aa Dac d'Anjou, Paris lo févr. (MS. P« C 4oo)«
Février. ^~ Tentatives du Roi d*£spagoe pour parvenir à l'Empire.
...L'Empereur elles ecclésiastiques recherchent continuel*
lement les Princes d*une diète pensant sur ces entreCaîctes
en le Roy d'E^agne à Testât de TEniperettr
▼eu les honestes offres qu'il leur propose , à scavoir si les
Princes veulent consentir à leslire Empereur, il promet
qu'avant que d'entrer en teste d ignitë, il ostera les Espagnols
du Pays-Bas; qu'il réunira le dict Pays-Bas au corps de
TEmpire, qu'il remettera le Prince d'Orange et tous ses
complices en leur bien et premier estât, et qu'il fera observer
et maintenir dedans tous les pays de son obéissance, qai
auroient esté ou seront encores incorporez à l*Empire, les
mêmes Edicts et ordonnances, qui ont esté establis eCitf
gardent par le reste de l'Allemagne surlefaict delà religkm.
Oultre cela il consentquelesPrincesd' Allemagne retiennent
le maniement et administration des affaires entre leort
mains et qu'il ne veult rien pour luy que le simple nom el
titre d'Empereur. Toutes ces offres et menées sont conduio-
tes par les Ecclésiastiques et maison de Bavierres, et M
tendent pas tant en apparence extérieure au bien et udliti
du Roy d'Espagne, comme ils font àTempeschenient que k
Roy ou TOUS ne perveniez à cest estât; mais si vous éplu-
chés le fond du sac, vous trouverez que, si viennent an
dessus de leurs menées, nous aurons trop forte partie à
combattre, car ils nous esteront tout l'appuy et force de
la Germanie.. .. Montmorin (i) arriva hier de la Gourde
(i) Montmorin, «Gallus, Pnefedus stabnli Reginae matris Re-
— 3r —
rEmpereur...; il dict qu^il êe faict um grosse léVéè en i^ji.
Allemagne; si ainsi est, ce sont les forces qne le Prince Fétrler.
d*Orange faict estât de lever , mais je ne puis croire qu'il
commence de si bonne heure...»
35.
St. Goard au Boi Charles IX: Madrid , ai féTr. (* MS. P. $L G.
H. laSy \ol. 792). — Dispositions de FEmperear; goaverae-
meqt des Pays-Bas.
•«TayTeu quelque temps que Ton n estoit trop Satisfiltct
de l'Empereur, mais à ceste heure toutes choses sont
mieulx , et entendj que le dit Empereur a encores proposé
au Roy Catholicque de faire désarmer le Prince d*Orange,
si à quelques conditions qui ne seroient trop préjudicia-
bles au dit sieur Roj , lequel n*j veult nullement entendre.
Je ne scaj si le coup ne sera point faict premier ' que
Ton le saiche, ayant icy ceste bonne coustume que l'on
ne sçayt rien de ce qui est arresté jusques à ce que Ton le
▼oye exécuté où il doibt estre. Cella est pour la part du
Pttjrs-Bas. Rigomes fera tout ce qu'il pourra , premier ' que
IVm retire le Duc de Médine, et que Tony en hiisse ung
de party contraire , pour avoir esté lui seul cause qu'il y
mjt esté envoyé; et, s il en sort ce sera, ainsi que Ton asseure,
pour estre envoyé à Naples. Et les autres (i), cognoissanslé
mauvais contantement que le Roy Catholique a du Due
dAbre pour ses déportemens en ce gouvernement, et le
>gis , qui hoc aono aliqooties hoc est missos a Rege;.. Yicnnae ,
»i5 Jolii 1573.» Languety Ep, secr, i. 1. 199.
(1) hs autres: c'csi-à-dire , le parti qui veut la fuerre.
* maH,
— 32* —
l573. désir qu'il a de Yen retirer, proposent de leur costé qu'il y
FëTrîer. fauldroit envdyer le Seigneur Don Jehan d'Austriche,
ou Monsieur de Savoye , pour y estre ung temps et y ré-
duire toutes choses. ...
36.
L'Electeur Auguste de Saxe au Landgrave Guillaume de Hene;
Torgau, 14 mars. (*M$, C).
...Dosich anderestedte undt festungen nicht also hiehen
wie die zu Harlem, so mochte zu emer friedtUchen ver-
gleichung mehr hofFnung seyn. Indesz stunde zu besorgen
das sichs an der assecuration sehr stoszen wûrde, wefl
Duca de Alba mit etzlichen stadten so erbermlich gehaa-
delt haben soll.,..
37.
Le Roi Charles IX à S* Goard: Fontainebleau, 17 mars ("f-MS.
P. Su G. H. 218 y Tol. 79a). — Il se défie du Roi d'E8|iagBe.
....Le Duc d*Albe faict battre le tambourin par tout kl
Pays-Bas, et s'esquippe de tout ce qu'il veoît estre néces-
saire pour se garder et deffendre , sans y rien oublier, jos*
ques à s'estudier à se reconciliier les voluntez des subgects
du pays. Ce qui luy sera très malaisé en si peu de temps,
par ce qu il s est rendu trop odieux à un chacun pour les
mauvais et rudes traictemens qu'ilz ont reçu de luy.
Toutesfois si cognoist Ton bien que , nonobstant tout ces
préparatifs de guerre, ledit Roy Catholique a toutes ses
cordes tendues pour composer les troubles desdits pays,
renouer avecques la Royne d'Angleterre , et s'asseurer des
Princes Protestans, en quoy Ton veoit quil est aydéde
l'Empereur , vers lequel le Duc Auguste de Saxe est ces
jours îcy allé bien innopinément, en partye, cnmnK l'on
présume, pour cesle occasion. Le Duc de Médina travaille
aussy tant qu'il peult pour mectre de l'eau sur ce feu
avant qu'il soit plus embrasé, et ne si ' obmeol aucun ex-
pédient qui y peult servir. 11 y a giande apparence à ce
que TOUS me mandez de l'Arclieduc Ernest pour la résidence
. es dits Pays-Bas, s'il est desclieu de sa préienlion au
Royaume de PoulJugne, en le faisant assister du Grand
Commandeur qui est à Alillan , ou du Duc de Sesse. Et ne
fault penser que le dit Roy Catholique [jiense le fair] pour
malcontantenient qu'il ayt du Ducd'.\lve,ja('nit' qu'il soit
notoire à un chacun que sa façon de proceddcr a réduict
le» dits Pays-Bas es termes où ils sont, et que le dit Duc
soit combattu de la part contraire auprès de son mai.ttre,
qui n'est foible ; mais pour contanter les Princes Protes-
tons, et composer ses aiTaires par l'araiahle, puis qu'il n'y
peult remédier par la force; cognuissant clairement que,
s'il peut une fois terminer lesdits troubles, et me laisser
seul en ceste daiice , qu'il aura loysir et moyen de si bien
establir son auctorité, non seuUement es dits Pays-Bas ,
mais ailleurs, qu'il se rendra plus grand et formidable
qu'il n'a poinct esté, Avecques ces occasions l'Enqiereur
s'efforcera de faire son fils Roy des Romains, sans que
nul ayt la hardiesse et puissance de s'opposcj- aux des-
saùngs de ceste Maison; laquelle donnera enfin la loy à
toutte la Chrestienté. C'est, M' de St. Gouard, le bien
qu'ilz s'efforcent me randre pour celhiy qu'ils ont re^eu
de moy, qui est tel que chacun sçait; où, si l'inteUigence
estoit telle entre nous qu'il conviaîndroit,n»us pourrions
farillement chastier reulx qui nous font la guerre; et
1573.
Mars.
— :i4* —
i^y'i. nestoier nos pays de la contagion qui y a esié introdnicte
Mars, par la malice du temps et témérité de plusieurs. Mais
puisque ainsi est que le premier Boy Catholique est si
peu soigneux du publicq et du service de Dieu, et qu'il
est tant seulement question de se tirer de la presse, et
faire ses affaires, jespère que Dieu guydera, s'il Luy plaist,
mes intentions pour me desliVrer de ceste guerre, par
une fin honnorable et équitable.-
38.
Le Cardinal de Granvelle^au Prévint Morillon: Naples (i), i8
mars (•{• MS. de Besancon, Mor. 8, p. 186}. — Affaires de»
Pays-Bas.
..•.Les François ont delà besoigne chez eulx, plus qu'ik
n en démesleront cet esté, quelqu* accord qu'ilz prétendent
faire. Les parties sont indignées Tune contre Fautre et
offensées, et les opinions différentes, et n'y sont les cer-
veaux quisouloient ' desméler le tout; cent mille escusde
Lodovicq sont peu de choses pour soustenir une guorre
contre nostre Roy, quoyque sache faire le Conte Lodovioq,
et sans argent TAllemand ne bougera, qui ne [vasse] sinon à
' ce son, et à la fin se déspérera le Prince d'Orange de
pouvoir soustenir contre nostre maistre, quelque appuj
qu'il ayt; car S. M. est résolue dy mettre le tout pour le
tout, et vous voyés que Ion renforce par delà, je diray
plus que, à mon advis, il ne conviendroit, car ce n est
pas le vray chemin : toutefois je loue que vous jouiés au
(i) Naples, liC Cardinal y éloit Vice-Roi.
' nvoient coutume de.
— 35*
plus seur, et que vous estes sur le lieu et voyez de plus 1578.
près: que, si vous appercevez le danger, que vous vous Mars,
mettez par temps asseuré', mais que ce soit avec fonde-
ment tel que là Ton ne vous puisse calomnier ; vous mer-
ciant le soing que je vois que vous avez du mien comme
du vostre. Ce qu'est plus à craindre est le mal domestique
qui croittra si Ton n'y pourvoye. L'on a beaucoup tardé
d'user là des remèdes que l'on a icy usé contre le Turcque
et aultres, et je n'entends pas que ce point soit encore
bien entendu là; il y fault du mol avec le dur, et retirer
aucuns des moings conipables, et des coulpaLles ceux qui
se voudroient réduire, et demeurant peuvent ruiner, les
retirants peuvent esbranler les aultres.. .. ^r '
....J aypiéca* adverti que nous nous forcoiiiipttons^ bien
lourdement en noz peuMonnaires d'Allemagne, [dès lors]
que devant le partement du Roy despar delà, et depuis à
Tinstance du secrétaire du Pi^inde d'Orange , l'on donnoit
les dites pensions, et, si S. M. est advertie de par delà
que Ludovicus les festoyé, il devia considérer que je
disoys vray. Encores ne se faict levée d'importance en
Allemagne. S'il est vray ce que l'on nous escrit de la cour
de l'Empereur et d'Auguste, l'Electeur de Saxe alla vers
FEmpereur pour visiter à cause de la maladie de Sa RIajesté
Impériale, et avec ce se conférer de plusieurs affaires, et
roesmes de la ligue contre Turq, de l'élection de Pologne,
de celle du Roy des Romains pour le Roy d'Ongrie, fils aîné
de Sa Majesté Impériale , et je pense bien que Ton y par-
leroit du gouvernement des Pays d'embas et de Tappaise-
ment des troubles, et d'éviter que ce feu ne passe en
Allemagne , et encores de concilier le Prince d'Orange ;
' en ^nrrté. ^ antrcfni^, oiim, "* trompions.
I S^S. mais se pauvre Prince a esté mal conseillé d*aToir fpersîé '}si
^rs. longuement et enyahy les pays, d'ainsi tenir de dommages
et fraiz, et penser forcer S. M., et je pense bien que l'on
luj aura conseillé qu'il feroit maintenant bien d'appœnter,
quant il semble que, tenant Yalcber* et Hollande etpros>
pérant à Herlem , il avoit Tavantage pour pouvoir traicter
son affaire avantageusement , mais je nie doubte qu'il a
trop attendu et qu'il n'y parviendra jamais, et que plus-
tost Ion tâchera de s'en faire quitte et de son frère
conune de Turques, que devroit jà estre faict piéça, et que
Sa Majesté devroit prendre pour soy les biens que le fib,
Conte de Buren, a par delà , et le récompenser' largement
et libéralement en Espagne, et que, s'il veult user de gra*
tifications, comme je. tiens il conviendroit , envers les
enfants d'Aigmont , que ce fîist aussi en Espagne. •••
Le Prince devroit cognoistre que je le conseiDoye
bien de prendre la fille de Madame de Lorraine (i) et noo
celle de Mauritio^ undemala , et quia tpse talis; ce mariage
et le frère luy ont faict grand dommage, et Svendy, et
l'hantise des Allemans , t!e Cafarelli et aucuns aultres dis-
coureurs Italiens. Je le voyoie fort bien , mais l'on ne ne
vouloit croire
39.
Le Landgrave Guillaume de Hesse à l'Electeur de Saxe: Caiiel,
19 mars (-{-MS. C). — Réponse au num. 36.
Il est opportun , « itzo die rechte zeit,» de s'adresser à l'EmpereBr
pour faire cesser une guerre aussi nuisible,
der trostliche hoffnung es mochten vielleicbt numnehr
* • ■ Il II» —
( I ) Lafiiie de M. de X.; Dorothée, sa fille cadette. D*après ce pasisfe
I pareisté o« quelque m»t semblable
, Walcfaeren. ' dédomma}**'
àxSpaxûeT IractabiUores sein fihdaheYot.... Dieserkrieg tSyS.
liât disz jahr uns undt unsern Brûdern, auch uiisern un- Uan.
derllianen, ann zollen, strasien, proviandt, und veuUen
handeln' , uber die Imndert tausent gulditii aligelragen....
W ie aber die mittell unnd assecuration lu eînem solcben
v«r1rag zu finden, sunderlich bey diessen uiitrewen zeit-
len , und inn frischer gedeclitnis vorgelauffenea rxempels
trvr'ieutneT peiftdiae mitt den Adjniral, solches konneii
wir b«y uns nicht ausdenckenn —
4u.
G. de Schonberg a la Beine-Mér«: Frarirrorl, ao m»rs (P. C
^97 )• — Négocialiom avec le Gimte Louis de Nissan.
Madame. Je ne vous fais longs discours jiar la présente
des occurrences de par deçà , ny de ce qui s'est passé entre
le Conte Ludovicq, le Sieur Frégouse et moy. Car
estant porteur d'icelle sufGsaniment instruit de tout, je
m'asseure qui) vous en fera ung très lidel rapport: seule*
ment vous diiay-je ce petit mi>l que je vous jure Dieu
que le Roy et V. M. ont un digne serviteur au dit S'
Frégouse. Jesupplietrés-humblement V. M. de luy donner
le moien et la commodité propre pour faire entendre à
V. M. tout au long ce qu'il vous porte: car en ces choses
là consiste l'empescb émeut de (outs les desseigns que le
Roy d'Espaigne peult avoir à l'encontre de vostre Estât ;
par ce me^me moîcn vous obviez et rompez toutes l«
il it'csl DulleoiCTil probable que le Prince ail demandé an Bol de
c mariage et que celui-ri a il roru&é d'après les n
ttduCardiiul (\'oïeï Uveitfaa WiUtm}, Tom. I, 107 «7).
J
— 38* —
I S^S. entreprinses que les Hugenots brassent de par deçà ; et, si
Mars, vous ouvrez le chemin à une inielligence fidelle, des cor-
respondances et aniitiées asseurées et fermes entre le Roy
et les Princes Prolesiants, V. M. cognoist assez le bien,
proufict et utilité qui réuscira de cela au restablisseroent
des affaires du Roy et à l'avancement de sa grandeur et de
celle de Monseigneur: qu'est cause que je ne vous en fais
plus longs propos, mais bien supplieray-je très-hiinililement
V. M. de prendre une bonne, stable, et prompte résolution
en cecy : car, si V. M. pense , pour tenir les choses en sus-
pend et en longueur du coslé de V. M., faire différer
pareillement au Conte Ludovicq, à son frère le Prince
d'Orange, et à ceux de leur faction à prendre party, V.
M. s y pourra trouver abusées; car le Conte Ludovicq a
dict et redict rondement au S^ Frégouse et à moy aussy,
si dans peu de jours il n a une responce résolue (qui ne
consiste pas en parolles seulement, ains en apparents ef-
fects) qu'il ne peult , ny veult faire perdre Thonneur à tout
jamais à son frère , et à ces pauvres gens qui favorisent
leur cause, les biens, le sang, et la vie. Pourtant V. M.
advisera , s'il lui plaist , de lui renvoyer en toute diligence et
avecques une btmne résolution le dict S*^ Frégouse, chose
dont le dit S^ Conte m'a prié de vous supplier très
humblement , affin que plusieurs personnes n'ayent cog-
noissance de ce faict, duquel l'exécution ne sortira aulcun
effect, si cela n'est tenu extrêmement secret, ou' que
ceulxlà en sentent le vent les(|uels ils se ' désirer
plustost nourrir le feu en vostre Royaulme et par ces
factions se maintenir en autorité et crédit panny tos
' ou -couronne. Ceci est onUs dans la Lettre t mais se trouve dams la mtoats
■Aïs. P. C. 4oo). '■* Déchirure. Apparemment sctahltni.
— 39* —
sabjects, que de conseiller à V. AL de dresser ses desseins iSn'i.
à la ruyne des anciens et criminels ennemis de vostre M»»,
couronne.
Madame, j ay au surplus prié le dict S^ Frégouse de
vous porter une parolle de ma part. Je m*asseure que V.
M. me fera cognoistre, comme vous avez toujours faict,
que vous désirez faire du bien à ceux qui sei-vent fidelle-
ment le Roy et Messeigneurs ses frères. J espère que j ay
faict par cy-devant déuionslraiion de ma bonne volonté :
Dieu me fera la grâce que les effects rendront tesnioignuge
de mes moieus, lesquels, encores qu'ils soient bien petits,
seront à tout jamais, ensemblement mon sang et ma vie,
vouez et consacrez au service de V. M De Francfort ,
ce ao de mars i573.
De V. M. très'hiunble tres-obéissant et trt*s-
affectionné serviteur,
4i.
Le Roi Charles IX à [G. de Schonberg], ati mars (•{- MS. P. Cl.
4oo). — lolentioDS du Roi d'Espagne à Tégard des Pays-Bas.
••-H m'est venu un nouvel advisd'Fspaigne, que le Roy
tfEspaigne est après à moyenner avec TEmpereiir, M'
mon l»eau-père, le mariage de la Reyne d'Angleterre et
du Roy de Hongrie son fils; par nie^me moyeu veuli faire
aoftsy le mariage de T Archiduc Ernest avec Taînée des
InÊuites et luv bailler les Pavs-Bas, et en ce faisant a^^^ou-
pir et esteindre la pension cjue prend en Espaigne limpé*
ratrice pour sa portio» des Pays-Bas; qui se faict par mon
— 40* —
1673. beau-père pour [inspirer] Tamitié des Pïîn-'
Mars, ces Protestants, affin de parvenir à son intention de faire
eslire le Roy de Hongi^ie Roy des Romains. Et le Roy
d'Espaigne veult aussy par ce moyen s*accpiérir Famitié
des dicts Princes Protestants pour l'accroissement de la
grandeur de sa Maison , et aussi pour les destoumer de
porter faveur au Prince d*Orange et de conforter ses
entreprinses sur les Pays-Bas, et s'asseurer de Famitié de
la Reyne d'Angleterre....
4x
G. de SchoQberg au Roi: [Fibbel], !i3 mars (MS. P. C 400).—
Relations des Princes Protestants d'AIlema^e avec les Hn-
guenols.
Le Landgrave, ou an de ses Conseillers, a en ane entrevue avec
de Schonberg, dans laquelle celui-ci lui a dit
que Topiniastreté des Rochelois ne partoit d'auhre
source que de la suscitation que les Princes Protestants et
aultres de leur religion leur en faisoient, et de Tespérance
en laquelle ils les nourrissoient d*ung prompt secours; ce
que V. M. ne pou voit bonnement croire ni se le persuader
des dicts Princes. Sur quoy il m*a répliqué qu'il me vouloit
parler librement et ouvertement ; que telles et semblables
nouvelles estoient semées par ceulx quy désiroient nourrir
une éternelle défiance entre V. M. et les Princes, et parce
même moyen nous animer et endammer d'avantage à la
guerre et extirpation des Huguenots, pour en attendant
faire leurs affaires en Allemagne et pour avoir meilleiuv
commodité de dresser les préparatifs de leurs menées, et
pour desjoindre et désunir peu à peu avecques V. M. les
— il* —
Princes d'Allemagne et la Reyne d'Angleterre; entre la- i5j3.
quelle, et V. M. , ils sevantent indiscrètement qu'ils ont les Mam.
moyens touts prelz d'nlliimcr la guerre entre cy et
Penthecostes; qu'il estoit bien vray que les Huguenots de
la France n'avnient pas faulle d'amis en Allemagne et
ailleurs, «{ui avoient, et la volunté bonne, et les moyens
touts dressés pour les secourir; mesme qu'ils ne fussent
pas tant demeurez àl'estre, n'eussent esté la peur qu'on
feroit une tnip grande playe aux forces et finances de V.
M-, dont accroislernit trop d'avantage sur tous an Roy
(l'Espaigne, lequel ils s'imagineni tout cerlainement deb-
»oir attenter quelque diose à l'endroict de V. M. J chose
qui purteroit ung îneTitablc préjudice à ceulx desquels les
Rochellois pourraient recevoir à ceste heure tpielque fa*
Tcur. Qu'il y en avoii qui s'esluient efTorcés par touts les
artifices du monde de persuader aux députez des Princes,
qui estoient assemblez à Wurms [pour] ung certain aullre
efîect, {{ue les mines du Roy d'Espaigne, ici dessus mention-
nez, n'esti>ient que fainctises' Espagnolles bien [attentes]
et mesme mises en a^ont par les François, faisant les deux
Boys* que le masque et faulx semblant leur donneruit le
loisir de mettre la corde au en] du Prince d'Orange et aux
Huguenots de France pour exécuter tant plus à leur aise
cy-après sur la Reyne d'Angleterre ce qui a'étoit traicté
depuis peu de temps en çâ journellement entre fAmbas-
sadeur du Ruy d'Espaignc et celuy d'Ecosse et un quidam
de vostre Ruyaulnie , et , ce faicl , dégorger toute la félonie
sur les Princes protestants; à raison de quoi on ne deb-
TTOît plus s'endormir à ce que dessus. Mais pour tout c«la
ptriM. « Afr^n,
■IM< tmUiiUwÊBitittl.
_ 42*
iSyi. il ne pensoit pas que rien se l'emuast en Allemagne à
Mars, rencontre de Y. M. poui^ le respect et feveur des Hugue-
notz , qu'il ne scavoit aulcunes forces en toute TAIIemagne
prêtes pour eux , si ce n estoit 4 ^>n 5ooo hommes tant
Valons queFIammans, Frisiens, Geldroys^ François, et
quelques Westphaliens, qu'on disoit estre à la dévotion
du Conte Ludovicq, mais espars deçà et delà; bien craig-
noit-il infiniment qu'une dangereuse orage ne yous
tombast sur les bi*as, si le Prince d'Orange se hastnit
d'accepter le traicté dont le Landgrave avoit escrit au
Duc Jan Casimir; me disant pour conclusion , s'il pensoit
que je le deusse descouvrir à l'endroict de V. M. ou aultres
d'avoir parlé sy avant des choses cy-dessus mentionnées y
qu'il se repentiroit à tout jamais d'avoir tant ouvert la
bouche
Le Roy d'Espagne paye wachtgetd à 7000 reistres et
deux régiments de landsquenetz, desquels on tient pour
tout certain qu'il n'en a point à £aire pour les Pays-Bas,
veu que rien ne se remue pour le Prince d'Orange, ains
qu'on espère voir bientost une paix; et m'a dict Otto van
der Malslmrg (qui est ung de vos pensionnaires et con-
seiller liien confident du Landgrave) que l'Electeur de
Saxe avoit depuis naguères escript au Landgrave que le
Roi d'Espaigne avoit envoyé gentilhomme de nom et de
qualité par devers l'Empereur, pt>ur luy faire entendre la
résolution qu'il avoit prinse de vouloir embrasser une
amiable composition à l'endroict du Prince d'Orange et
touts ses adhérans, qu'il s'en remettoit du tout à l'Empe-
reur et aux Electeurs et Princes d'Allemagne, qu'il accep-
toit et promettoit dès à présent de ratifier , observer et
maintenir inviolablement tout ce que par ensemble ils en
— 43» —
t
auroient advisé; car son intention et dernière réiK>lutiou iS^S*
estoit de sortir de cette guerre-là Mars.
43.
G. de Scbonberg à la Reine-Mère: a3 mars (MS. P. €• 4oo), —
Négociations avec le Comte Louis de Nassau.
Madame, le Sieur Frégouse yous aura amplement
faict entendre ce que je luy ay communiqué touchant les
occurrences de par deçà, et principalement touchant les
affaires du Pays*Bas. J*.espère qu'il tous aura apporté
une bonne résolution du Conte Palaiin , Tcrs lequel le
Conte Ludovick avoit faict aller son frère le Conte Jan
pour œst efTect. Il ne fault pas doubler que V. M. seau*
ront bien embrasser ceste tant belle occasion. Madame,
le repos du royaulme, la seureté de TËstat, la ruine du
capital ennemi du Roy, la vengeance du tort qu*il faict
à Monseigneur, l'estroicte et ferme alliance des Princes
d'Allemagne, la subversion de touts les desseins de la
Maison d'Austriche, et le comble de voz désirs est entre
les mains de Y. M. et dépend de voz volontei^ Si vous
laissez eschapper ceste belle prise , je me désespère que
TOUS la puissiez jamais rattraper. Mais, Madame, le tout
est de se haster et de tenir ceste menée aussi secrette,
que V. M. désirent les susdictes choses sortir à bons
effects. Depuis le parlement de Frégouse je me suis as*
semblé encores ung coup secrettement avecques le Conte
Ladovfig, où nous avons, durant lespace de 7 a 8 heur
res, déliattu etdiscourru sur les entreprinses quil a en
mains (qui sont asseurément grandes et belles) et sur
les conditions qu'on pourroit mestre en avant entre le
&oy et le Prince d*Orange sur ce faict. Nous les avons
— 44* —
i5j^. mis par escrit, parde de sa main, parde de la mienne:
Mars, le Conte les a signe, affin seulement que j'en pourrois
asseurer le Roy, pour tant plus faciliter les choses ici
dessus mentionnées.
Les conditions sont:
En premier lieu: le Prince d'Orange, ou quelqu'un^
de ses frères, ayant pouvoir de luy, promettera qu'en
cas que le Roy Touldra dès à présent se déclarer, et
prendre ouvertement les armes contre le Roy d'Espaigne
en faveur de ceulz du Pays-Bas et du Prince d'Orange,
le pays de Hollande et Sélande seront mises en la sub-
jection du Roy aux conditions qu'ils seront maintenus
en tout et par-tout avecques leurs anciens libertés et
privilèges , et que l'exercice de la religion Catholique et
Réformée (ainsi l'appelle-il) sera permis et libre à ung
chacun, tant aux villes qu'es lieux du plat pays. Et au
cas que S. M. ne se vouldroit déclarer ouvertement ^ ains
seulement trois cents mille florins d'Allemaigne fournir
(qu'est la somme sur laquelle il faict instance), le Seigneur
Prince ou celuy de ses frères qui aura pouvoir de luy,
promettera que toutes les villes et places qui seront
prinses au Pays-Bas, despuis l'accord conclu et asseuré
entre le Roy et le Prince , demeurreront en l'obéissance
de S. M. avecques les conditions mentionnées ci-dessus
touchant le pays de Hollande el Zélande.
Et là où il avint que le Prince ou ses adhérant ne
prinsent aulcune ville ou place d'importance dedans cer-
tain temps après le susdict accord , le Prince et ses ad-
hérans ne seront néantmoins ' tenuz et obligez de mettre
' n. 9. n. Le sens dcii être affirmaUf; pojrez Palinéa suivamt, et d
p, 109, i. I,
(le susdict terme expire) en roHéissance da Roy le pays t S^S.
de Hollande et Zelande. Man.
Comme le Prince et ses adhéra ns seront tenus de faire
pareilteraent, le cas advenant que les villes et pinces d'im-
portance [prinses] depuis le susdict accord vinsent à estre
reprinses par forre uu nultrement, ou qu'ils fussent
abandonnées par le Seigneur Prince ou ses adhérons ;
le tout aux conditions que dessus, et ce afGn que S. M.
soit asseurée d'ung certain fruict pour l'advancement
qu'elle aura faicte île ses deniers.
Le Seigneur Prince et ses aclhérans seront obligés
paredlement de n'entrer (après le susdict accord arrestéj
enaulcun traicté de pacification, moin' en aulcun accord
arecques le Roy d'Espaigne ou tel aultre que ce soit , sans
lesceu, gré, et congé liu Seigneur Roy de France.
Et, pour prévenir le double que S. M. pourra concevoir
que le Prince d'Orange, ayant occupé les places , les voul-
(Iroit guarder pour luy et point satisfaire à l'accord, on
fera Unt que quelque Prince d'Allemaigiie stipulera el
respondra au Roy pour le Seigneur Prince et ses adhé-
rans, et s'obligera le dict Prince d'AIIeniaigne au surplus
d'assister S. M, de faict et de force à contraindre le Prince
d'Orange et ses adhérans de satisfaire et accomplir de
tout en tout les susdictes conventions.
Madame, ces conditions ne vous obligent à rien et
a ont esté traictez par moi avecques le Conte Ludowig à
aultre intention que pour faciliter la résolution du Roy
sur ce bict. Mais le Conte m'a dict plus de vingt fiûs,
«Il n'avoit bien tost une résolution de V, H., qu'il pren-
— 40* —
i5yi. droit party et jquilne pensoitestre obligé à rien, si on
Mars, traînoit ces clioses à la longue. A raison de quoy je tous
supplie très humblement de m'advertir promptement de
ce que j y auray à faire et de la résolution du Roy sur
les dictes conditions. Y. M. communiquera, s'il vous
plaist, la présente au Roy, veu que je ne luy parle de ce
faict en nulle façon par la lettre que je luy escrit. J'es-
père, si V. M. faict confidemnient communiquer ce que
dessus à Monseigneur, qu'il vous supplira du [fond] du
cueur et de toute son arieciion de ne perdre ceste occa-
sion, par le moyen de laquelle il se pourra venger des
malheureux offices que lui faict le trompeur Espagnol.
Or je cognois à toutes les actions, négociations et dé-
portements du Conte Ludowig qu'ils sont résolus (pour
le moins bien fort enclins) à embracer une pacification
au Pays-Bas, moyennant qu'elle soit quelque peu hono-
rable et qu'ils y voyent de la scureté. Lesquelles deux
choses ils se promettent consister en l'authorité, parolle,
et foy des Electeurs et Princes d'Allemaigne, que l'Eni*
pereur faict estât de faire interposer pour l'observation
de ce qu'il leur sera promis par le Roy d'Espaigne; à
quoy les induiroit encores beaucoup davantage la mort
du Duc d'Albe qu'on publie ici pour tout certaine. Bien
est vray que la retenue des gens de guerre que le Roy
d'Espaigne faict, les [tient] en une extrême deffiance, con-
sidérant mesme la grande longueur de temps qui se pas-
sera avant que les Princes d'Allemaigne se résolvent par
ensemble sur ce faict; sur quoy je n'ay failly de bien
remonstrer et par vives raisons au Conte Ludoviq que
toutes ces honnestes offres n'estoient que pour abuser
les Princes d'Allemaigne, tromper et amuser le Prince
«l'Orange et luy, et par ces ruses iJétoiirner el aiiéantir iS^S.
tous les desseins qu'ils piiurroiRnt avoir en main. Voyez M«r»,
là, Mailame, pnurfjuoy H ne fault pt-rdre lemps, ains
battre le fer uinilis tjuil est eniores cliautl. Si je sçavois
par mon sang et le liuzai-fl de ma vie advancer le bien et
le servire du Roy cl de Alesseigneurs ses frères, je my
empluieroisencores plus librement ijue jen'esi-nscecy.
V. M. aura peu eurendre par Trégouse comnte il est
arrivé auprès du Conie Luduwig un qui(i.im,luy portant
lettre de créance d'ung ijuil disuit se nommer le Ditron
Ringrafe(t); par sa créance il disoit que le Baron l'avoit
envoyé par devers le Cunie pour luy fuîre entendre
comme il nuroist esté depesclié de V. M. pour empoi-
sonner le Prince d'Orange ou le Conte Ludoviq, luy
discourant toutes les circonstances du jour, du lieu, du
language que vous luy auriez tenu, et qui estoit en la
chambre de V, M. quand il receut ce commandement;
qu'il avoit premièrement lefusé à V. M. d'exécuter pa-
reille charge d'empoisonnement à l'endruict de Messei-
gneurs de Longueville et Piennes , et que V. M. luy avoit
dîct que vous dépeschiez encores ung aultru à niesme
efTect que luy vers le Prince d'Orange et Conte Ludoviq.
Or, veu que je ne peuï penser que telle mesch.inceté et
trahison sceut entrer au cueur du Barnn Ringrafe (lequel
toutesfoisje ne cognois que de veue; qu'il vousîst par
une tant vilaine calomnie dénigrer vosire innt vertueuse
réputation et royalle intégrité de cueur, ains que cela
est plustost une ruse Espagnotle (àmonadvis), lesquels
(i) B. R. Bilard dn Bbin«raTe.
— 48* —
iS^S. se font servir par adyanture du nom du Baron par celuy
Mars, qui est venu par devers le Conte, a(Bn qu*il y adjouste
tant plus de foy , sachant bien que mesme durant le siège
de Mons le Conte n'auroit pas eu trop bonne opinion da
Baron, ains qu'il auroit esté en quelque défiance de luy,
laquelle le Baron auroit bien confirmé après, pour avoir
mis lescharpe rouge au col , à la mesme heure qu'il sor-
tistdela porte de Mons. A raison de quoy j'ay esté
d'advis que le Conte Ludoviq fist guarder soigneusement
et seurement le dict ambassadeur, et qu'il envoyast in-
continent au lieu où il disoit le Baron attendre son retour,
pour luy faire mettre pareillement la main sur le collet,
et le faire mener à Dilenburgk, sans toutesfois rien at-
tenter à leurs personnes avant que d'avoir entendu de
V. M. de quelle façon vous auriez délibéré qu'on procé-
dast en leur endroict, ce qu'il m'a promis de faire el
mesme de ne divulger en façon du monde ce que le galant
luy a rapporté, pour ne subministrer à vos calumniateuis
subgets (combien qu'il soit faux toutesfois) propre à
faire une bien dangereuse brèche aux haults et généreux
desseins de Y. M. que vous avez en main pour l'advan-
cement de la grandeur de vos enfans. En cest endroict
je mettray fin à la présente, après avoir supplié très-hum-
blement V. M. qu'il vous plaise user d'une prompte réso-
lution en l'affaire du Prince d'Orange, et de renvoyer, le
plustost quil sera au monde possible, le Seigneur Fré-
gouse par devers le Conte Ludoviq pour luy donner une
asseurée responce de l'intention et volonté du Roy. Sur
ce, etc.
....J'ay receti des lettres de bien lion lieu [de noz]
quartiers; par îcelles on me ninnde du Toiage de l'Elec-
teur de Saie ce qui s'en suit en res propres termes, mais
en Allemand. -Nous avons enireprins notre Yoiage de
•> l'Austriche en si grande haste que nous n'avons pas eu
-loysird'en advenir nos amys, qui en sont tout plaïn
■ scandalisés; s'il n'a ser^ïàaultre chose, pour le moin a
• il nppresté à parler aux gens, qui en font des estranges
■ discours , à ce que nous entendons. El à la vérité ils en
■ ont raison; mais Je vous asseiire que le fruit du voyage
■ o'est pas tel ei si grand comme on le crye partout, si
>ce n'est qu'en iceluy iiuus avons conceu une asseuréâ
■ opinion de voir bieniost une lionne paix au Pays-Bas, et
• quy sera plus ferme et plus stable qu'on n'a ac(.-(iustumâ
■ d'en voir ailleurs. Quiconque adonné ce conseil au Roy
■ d'Espaîgne, celuy est ung sincère amy du dict Roy et de
■ toute sa Maison, car par ce moyen il a [ranconlé] et
■ rapproché de troix degrés au siège dont les cruaultés du
■ Ducd'Albe l'atoient quasi du tout déjetlé et débouté:
• vous estes trop degousté, vous n'en avez pas voulu,
■ prenez garde que vous ne vous en repentiez, mais ce
■ pourra bien estretrop lard: il ne tint qu'à nous n'aggran-
■ dionabien nostre pays de Meissen; mais, si on me croit,
■ uniisquiti]ut erîtsiià iorle rontentat; la i-ero nosU komtniê
wùtgenium.- — Parce que dessus V. M. jugera bien aisément
ce que pourra avoir esté traicté û Vienne.... On me
d'Ansjincli a faict porter parolle
J
— 50* ^
t^yi. à l'Electeur de Saxe pour faire ung marché paf ensemble
Mars, des terres que le Marquis a en Silésie.... qu*est cause
que je ne puis comprendre si Thomme qui e scrit la
première lettre ^ veult parler de ce marché icy, ou de l'en^
gagement que TEmpereur veult faire à TElecteur [de] la
Silésie. ...
45.
Noie du Roi de France et de sa Mère (sans date) relative à Icnf
intentionâ envers le Prince d'Orange (-f*lVl$. P. C. 400).
Le Roy et la Rejne ont donné charge au Sei-
gneur de Schonberg de faire entendre aux Priooes
cl'Allemaigne qu'il y a deux occasions qui ont principale*
ment enguardé le Roy de ne se déclarer ouvertement
pour le Prince d'Orange. La première est la dirinon de
ses subjects non pas encores si bien réunis qu'ils désirent^
mettant les Catholiques en avant et remonstrant à S. M.'
que le moyeti que le Roy donnoit à ceulx de la religion
de travailler et ruiner , s'ils pouvoient, le Roy d^Espaigne,
c*estoit le remettre à la guerre cy-après, quand ils se
verroient la main forte. — La seconde est que le Prince
d'Orange n'a, ni devant, ni durant son entreprinse adverty
le Roy mesnie de son intention et de ce qu'il avoit vo-
lonté ou moyen de faire. Et, combien que le Conte Lo*
dovicq auroît asseuré le Roy qu'il n'entreprendroit rien
de ceste année aux Pays-Bas, néanmoins, ayant prins
Vlissingen sans le sceu du Roy, le Roy luy a mandé qu*'d
luy permetteroit de tirer secrettement , par ce costé de la
' On lit en marge, fort insUmneot le peu de dévotion que oot ceoli de Inr
parti de scnrfr co reste querelle et eommenscr udc guerre sur cette oocaiion , q«i
lea tient en eztresme crainte que cela n'apportast o<Tasion de rentrer eo lro«bk
dans ce RoTaulme....
T, quelque nombre d'arquebnusîers de son roTauIme, iSjS.
joinct qu'on !uy assisteroit de quelques deniers^ mais le Mars.
Roy n'a eu aulcune nouvelle nîresponce de luy s'adres-
sant â S, M. — De sorte qu'il n'y a qu'une seule raison
qui maintienne le Roy en bimne volonté de faToriser les
allairt-s du Prime d'Orange (ce qu'il a temporise de vou-
loir fuîre ouvertement pour les raisons susdictes), assa-
voir le bruict qui court que les Princes d'Allemaigne
embrassent à bon escient le faict du Prince d'Orange,
el qu'ils l'ajdent et secourent en tout ce qui leur est
possible. — Pour faire cognoistre donques aux Princes
d'Alleniaigne que leur volonté est la sienne] et leur ré-
»alution est la sienne, el qu'il est prest en tout et partout
4:ourir une meïine fortune avecques eus, S. M. a donné
charge au dict Scbonberg d'asseurer les Princes de la
part de S. M. qu'il est résolu de se gouverner à l'endroict
du Prince d'Orange et les Pays-Bas ainsi que euU se
gouverneront....
Vian BU Roi Cliarlc» IX: Mctn, i «vril (MS. P. C. 397).
.».Les gentilhommes de In re!igion qui sont de ce
«ercle sous Monsieur l'Electeur Palatin,... se sont liez
jiruicteinent ensemble et |jroi)it5 (ie se secourir où il se
présentera auliun faict qui luucbe leurs libertés, et pour
cest eiTect ont fait levée dedeniers sur cuIk, qu'ils tiennent
[M-ês. Lesquels l'on dict estre jà .... es aiaîus du Conte
Lutliivtc: je ne srav au vrav si c'est |iour renouveler ung
secours au Priuce d'Orange pour le faict des Pays-Cas, OU
bien pour employer ailleurs en aultrcs desseins....
— 52* —
47-
1S73. <*• àe Schonbergàla Reine-Mèi-e: 4 avril (MS. P. C 400). *•
jl^Yfjl^ InlenlioDs du Laodgrave Guillaume de Hesse.
....AsseureZ'tous que le Landgrave pense bien tous
rendre ung suffisant et seur tesmoignage de ia très fldelle
affection qu*il porte au service de Y. M. et à Fadvance-
ment de la grandeur de Messeigneurs vos fils, les Ducs
d* Anjou et d'Alençon ; se persuadant qu*il ne peult pro-
mouvoir les affaires de celuy-là sans se mettre en ung fort
dangereux hasard (à cause de ia Maison d'Austrîche) , m
embrasser le négoce de cestuy-cy sans encourrir ung très
grand blasme à l'endroict de tous les Protestants; car vea
que les Princes de par deçà tiennent la menée entre les
Ambassadeurs d'Espaigne, d*Escos5e et un quidam de
vostre Royaulme.... aussi certaines comme ils s'asseurent
de mourir ung jour , ils présupposent que tout le monde
luy objectera qu il ayde à endormir par ce beau traicté de
mariage la Roy ne d'Angleterre pour luy faire mettre li
corde au coL Mais nonobstant tout cela il dict qu'il vous
veult faire cognoistre à foeil ce que le Roy et Messei-
gneurs ses frères doibvent et peuvent attendre de luy, alors
que quasi tout le monde faict mine de leur en vouloir. D
craint infinement que le Roy d^Espaigne ne vous ckmae
sur les doits; cest la raison pour laquelle il empêche à
son possible la pacification du Pays-Bas. 11 a bict tout ce
qu il a peu pour en dégouster le Conte Ludovicq ; mais le
Conte luy a dict rondement que ce n*est en sa puissance
d empêcher le Prince son frère, ni les Estas de Hollande
et Zélande, quils ny entendent; si ce n'est que bientost,
el avant que les EIcLteiirs et Princes envojent au l'a\s- i573.
Bas, OD entrast au part]' que scavez avecques le Roy.... A<ril.
I C. de Schonbei^ au Roi: i an-, (H5. P. C 400). — BoDUt»
] , dispojitioos du Landgrave el du Comte Louis de Nassau.
....Je stiys arrivé le 29 mars àCassel; le lendemain.... j'ay
faïct entendre bien au long au Landgrave le contenu de
mon mémoire. Et quand au premier pojnct touchant les
éréneiaens de la France, j'ai cogneu, et par son language,
«t par ses déporieinentz, qu'il en juge bien plus saine-
ment qu'il n'avoit faict par cy-devaiit ; à quoy a beaucoup
servi le tesmoignagc du Conte Ludovtcq , lequel (depuis
que le Seigneur de Frégouse et moy l'avons bien coni-
par lettres et de
battu à Francfort) dict esirc
bouche que ce n'a pas esté <:ho3e préméditée de V, M.
ny partye projectée avecques quelijue autre Prince estran-
'f{îer, cromme V. M. cognoistra mesnie par la respiince
que le Landgrave m'a bailli par escrit j mais pour cela le
LandgraTc ne cache poînct , ny en ses discours, ny en sa
' responce le desplaisir qu'il sent au cueur des dicts
évéoemens; comme aussy de la deffence et proliiLiiion
de i'ezercice de la religion ; alléguaui que ce qui lu mauve
le plus est que les ennemis du sang des Heurs de lys et de
la maison de Hesseii se servent de ce subjecl pour eiii-
pescher le beau cours do la grandeur de V. AL, el parce
moyen de conduire à une lin désirée leur anibiticun des-
seigns au préjudice de vostre couronne et par conséquence
de sa Maison....
— 54* —
i5y^. ...Je ne veulx au surplus celer à Y. M. que j*ay mené
Avril, le Conte Ludoviq à ung si beau but, qu^il m'a asseuré en
la main qu*il ne désire rien pi us que de vous faire cognoistre
partout et en tout (sa conscience sauve) la singulière af-
fection qu'il porte au bien , service et grandeur de V. M.
et de Messeigneurs vos frères. Je Tay faict promettre (rt
ce en considération que son tesmoîgnage est très aulenti-
que auprès des Protestants , de quelque nation qulls
soient) qu'il dépêchera homme exprès (et par adventure
son ministre) en Poulogne pour faire à Monseigneur lous
les services et bons offices que je luy commanderai: il mt
le doibt envoier à Leipzick , mais je ne lairay pas passer
outre jusquesàceque jenayele commandement de V.M.«.
49-
G. de Schonherg au Duc d'Anjou: Nider^^angcn , 4 a%ril (MS.P.
C 4oo). — Dévouement du Landgrave.
Monseigneur , vous cognoistrez par la lettre que j'escris
au Roy l'entière et sincère affection que le LandgnfC
porte à l'advancement de vostre grandeur.... Je vous as-
seuré que vous avez ung très (idel et parfaîct aroy en Inj ,
et vous pouvez hardiment faire estât de luy. Vous fen»
beaucoup pour voz affaires de par deçà de tenir la main
que leurs M. le gratifient en tout c^ qu'il leur sera pos-
sible au monde , car il a le moyen de s'en revencher par
plusieurs bons offices; oultre cela il a la fleur de lys eo-
gravé dans le cueur, et est ennemy criminel de tf»ut$ les
ennemis du sang de France. Il se délibère bien de to«s
honorablement recevoir et traicter, si vous passez par
l'Allemagne pour aller en Poulogne, et est homme qai
vous pourra bien mener jusques sur les firontièreSM^ 0
— 55* —
efwinct înSneinentquelt; Hoy d'Espaigne ne donne [sur] 1573.
les doits au Boy ; c'est la raison pour laquelle il empêche Avril.
k son possil>Ie la pacification du Pays-Bas. Il prie aussy le
Roy de prendre liteti guarde el avoir l'oeil soigneusement
sur l'armée de mer (jue les Espagnols et Purtugalois
dressent enseniblement sous prétexte de vouloir attaquer
le Turc du costé de l'Affrique , afim qu»ce ne 5oit âl'op-
posîte de l'Afffique à quy ils en veulent....
5o.
Le Landgrave Guillauma de Heu
Cassel, 5 iMil (fMS, C). —
LouEs de Nds»u a des coofén
Schonhcrg.
i rE<è<|ue de Mi-'ule-:
lui luaiide i)ue le Comte
es avec Fiégose el G, de
.«.AIs unns aach E. L. jùn^tiglich zugesclirîeben das
Graff Luilwig ra Nassaw in Ewrer bewerltung seyeo
solte, sobaben wir nîclu underlassen koimen ibnen,iiin
seinernuTwenigen lagen bieslgenanwesciiheitt bey unns,
deshalben mit fleisi zu befragen, batt er aber aulcbs
Lestendtgligticb verleugnett, und uns verineldctt dasz er
nocb zur zeitt inn ganz keiiier Lewerliun^' sey. >Yir
Lonnen gleicbwol £. L. înn suudern bnlicn veitravren
oîcb verlialteii das nicbt ubn dasx der Kiiuig -tu Fianll-
reîch jezti kurzverriicVter weill einen Icgalen mit uanicn
Fregnsa I>ey ibuie, Grave Ludwîg, zu Frankrun geliaptt;
•ohattaucli der Oberster Caspar vonScIiiînliei^L, welcb'
aucli eben der &eitt ulhie gewesen, vieil mitt ibnie ge-
redt. Was nun ibr tracta( allentbiiUien gewcsen, dasz
wïszen tvir nicbl, liegeren's aucb [siulbeiTtalI unns solche
ausxlendiscbe hendell nicbis iiberall angelien, daria wir
uoiaucb nicbt zu nûschen gedenken) nicbt zu wiszenj
loyd. wir konnen aber wol gedenken dasz es DÎcht uwb geringe
Avril, sachen zu thun ist. So wiszen wir auch woll wie die
groszen Potentaten jegeti éinander afTectionîeit sein, das
[als] einer sorg tr^tt det ander werde ibnen zu grosz, vmi
darumb auch , unerachtet blutsfreundschaft oder bint*
nus, jegen einander zu practiciren nicht underlaszeo.
Darumb mochten wir, aïs der bestandige erhaltung und
vorttpflanzung des [fiir] gelîebten friedens, ruhe, undeinig-
keitt inn unnserm Yatterlande der teutschen Nation
jederzeit gernn gesehen , von herzen gern wûnschen das
zu dieser fridenshandlung [vuerregt], und ehe andein
scbadliche weittlâuftigkeiten hiezwischen kohmen, wirk-
lich geschritten, und aile bevorstehende emporungen zu
einem unzerrûtiichen frieden abgehandelt werden modi*
ten^dem K L. also weitters, alsein Ternûnftiger Fûrst,
nach zu denken.
Ich bitt auch freundlich E. L. wollen dièse Teririiulidie
anzeige so ich E. L., dero zwischen uns wesenden Tertra-
wen nach , thue , in gutem geheim bey Ihr lassen pictbeo.
Schonbergk suchle bey uns seltzame [grîl/onata]^ hattc
getreue vorschrifften inn Polen an die Stende gehapu
das sie seines Hernn Bruder zum Kùnnig annehmen und
excusûtionem facinori^ Parisîensis %\x ihun; dieweill wir
aber nichtt bedacht den frommen Kayser et suos im ge-
ringsten zu hindern (i), und dan auch nur ff ' gutt deutsck
und nitl franzosisch konnen reden, haben wir's ihrae
runde abgeschiagen. Suinma^ es sind sehzame leutbe,
(\) zu hindern. Voyez cependant ci-dessus , p. iq3.
' nur auf.
J«aD de Morvilliers, Evû<|uc
garde dea sceaux de France ei
■ obtint d'en être déchargé en 15711. Il ne laissa pas de conserver
■ M place au Conseil , comme plus ancien Conleiller d'Etal, avec
> le rang et la préséance sur le Pr&ident de Biragite, auquel In
t été donnés. Il ne quitta point la Coar^ cl CDt
i> presque la principale direction des aflaires, auistant à ti
■ ConteiU de paii et de guerre, où il fut toujours contraire sut fac-
làToursen i^T^.' JUoirry. — Avant kSt. Barthé-
lémy ildéconwilla vivement la );uerrecontrerEspagne. Le Roi, ayant
re^n de Cullgn; un écrit (Tom. 111, l,ti in/,) dam lequel on rx-
posoit les atanlages d'une expédition en faveur dei Pa\s-Ba« oppri-
■villiers, vieil Conseiller
• d'Estat, docte et expérimenté, ennemi de toute nouveauté, et qui
I prudence de crainte." D'jtabignè, Bîil, Univtri.., IL 9,
Madame, le Seigneur Frégoze passa icy le 7°*, qui
me L-ommunica amplement de parolles et par escrit ce
qu'il a négocié en son voyage, don à la vérité me semble
bien qui) rapporte des choses de grand poix et lesquelles
méritent la considération de personnes de sain jugement,
pour donner sur icelles à V. M. le conseil qu'il appartient
pour le bien de leurs affaires. Poiiriiint teroitceprésump*
tionà moyd'y interposer mon ad vis, si n'estoit pour obéir
à vosirecomandement, lequel excusera, s'il luy plaist, le
defïault démon foihie jugement, et recevra, selon sa
j bonté acousminée, ce qtie j'en dire, qui sera arec toute
— 58* —
lSy3. fidélité» 11 nie semble en premier liea, que de tous les
Avril, discours durlit Frégoze et de ceuU qui sont contenus
en la despesche du Seigneur de Chomhert, Ton peuU
congnoistre ung passioné désir qu'ont ces Princes là d al-
lumer une forte guerre entre le Roy et le Roy d*Espai^e,
et que leurs propoz, leurs offres et les partiz mis en avant
ne tendent à aultre fin: dont je ne m'esiiierveille pas, car
les afections des hommes sont si despravées que leaplus
foibles ne pensent estre asseurés que par la guerre entre
les plus grands , et ceulx qui sont en Testât du Prince
d*Orange et de ses frères ne sçauroint souhaicter mieu)x
pour advancer leurs affaires qu'une déclaration donnante
hostilité entre le Roy et celuy d'Espaigne, soit qu'ils
poursuyvent leurs dessings par les armes, ou qu'ils Teuil-
lent entendre à partiz d'accord, s'ils leur sont offerts ad-
yantageux et honorables ; car toutesfois et quintes quHs
pourront monstrer^ voyre seulement donner indice que
le Roy prent leur querelle en main, ou les ayde secret*
tement de deniers, il ne fault doubler que le Roy d'Es*
paigne ne se rende plus placable et libéral en leur endroit,
comme aussi fera-il pour paciGer les pays qui sont au-
jourd'huy troublez par les dits Princes et leurs adhérents.
Il y a une aultre raison qui est commune à eulx et aux
Princes d'Almaigne; c'est que, gaingnanl ce jxiint de
vous faire déclarer ou bien de vous obliger ;i quelque
contribution, ils penseroint avoir reslabli les aHuire:» de
leur religion en ce Royaume au niesme estât qu'ils es-
toient par letlict de Tan iS^o, et que la police des
Eglises (qu'ils appe'loieni), par laquelle leurs intelligen-
ces et practiques s'entretiennent avec les subjects du Roy,
se remettroit en son entier. Car ilz estimeront que, si le
B.OJ entre en ^elque parti cnntre le Roy (TEspaigne, mS-jX
il ne rerTusera pas à ses snbjecls ies coii<)itrons qu'il leur A.*"l,
BToit cy-devant accDixiées pDurextindre le feu qui esl ^d
sa maison. Les Princes irAliiiaigno ont tousjours tendu
à ce but de fomenter leur religion en ce Royaume, et
luy faire prendre tant de racines qu'il ne feust au povotr
des hommes de l'en eilirper j et croy , pour mon regard ,
que toutes les (U'uionsira lions d'amitié et de se vouloir
unir avec V. M. qu'ils ont ftitcies, n'ont este fondées
principalement que sur ceste intention. Aussi voii-on
comme ils se rendent farouches et bbsment toutes vos
actions à cause de ce point là. Ne se fault doncques es-
baliirsi, pource respect, ils désirent veoyr le Roy en guerre
contre le Roy d'Espaîgne, car ils seraint délivrés d'une
continuelle défiance, en laquelle ils soni, que leurs M.,
se voyants per!.écuttées de leurs siibjetcs et nienassées
d'aullres qui les favorisent, ne facent enfin quelque
estroite lîoue pour la conservation de leurs Estais, con-
gnoissants Iiien iceiilx Princes que, si ces deux grands
Roys vîvoint sans jalouzie l'ung de l'aultre et se povoint
ensemble maintenir avec sincère intelligence, ils mettront
le frein aux aultres Poltnlals, qui les garderoit bieu de
tnonire, ny entreprendre cliose contre le repos de leurs
Estais. Qui les meut encores à désirer ceste guerre esl
que, se délivrant des soupçons et défiances ou ils sont,
ils croyirnnt de réputation et crédit envers l'ung et
l'autre; ils seront recherchés, leurs gens de guerre se-
roint entrelenuz, et leurs pays par ce moyen de^chargés
de vermine. En sunime, ils estiment la guerre entre ces
deux puissants Roys estre le repos, la grandeur et seu-
reté d'eulx, ei le moyen d'eatablir partout leur religion.
— 60* —
i573. Mais ainsi comme lesdits Princes, pour les suadica respects^
Avril. TOttldroient Teoyr ces deux Roys embarqués, eulx, bien
conseillés, s'en dqjrent garder, comme de la chose da
munde qui pourroit engendrer plus dangereux change*
ment à leurs Estais. Je croy aussi que le Roy n a posot
de vonlunté d*y entrer, s*il n'y estoit contraint. Quant aa
Aoy d'Espaigne, considérant son naturel et comme il
s'est gouremé jusques k présent , je ne me sçaurois pe^
auader qu*il commence; non que je l'attribue k bonne
¥oulunté en nostre endroit, mais k sa provideoce da
profBt ou dommage [qu'il n'y'] «a adyiendroit. L'eslatda
ses aiïÎEiires est tel , q'ores qu^ii eust pacifié les trooUes
des Pays-Bas, et contenté le Prince d'Orange et acs
frères, il n'a moings besoing de paix que le Roy pour
asseurer et affermir ce qu'il auroit tait, ny ne doibt^OA, sy
ce semble, [fundant] sur ung propos qu'on rapfxvtecreir
esté tenu par le Duc d'Albe que le Roy avoit swBcité à
son matstre les troubles des Pays-Bas j dont il se ressen-
tiroit Inen t09t, avec aukres menasses; car quant ainsi
seroit que le Duc d'Albe Tauroit dit, voyre son maistre
mesme, ce sont parolles, on de collère, ou de braTerie,
qu'on ne ramène pas si facilement à effect comme on ks
pronunce; et si croy que, quand bien le Roy d'Espaigne
auroit ceste opinion que le Roy eust favorisé oeulx qui
ont esmeu les troubles des Pays-Bas, il ayraeroit mieulx
pour l'intérest de ses affaires dissimuler ce qu*il en pen-
seroit , que d'entrer en guerre pour s'en ressentir. Pour
ces causes je ne voy pas qu'on doyre craindre que le Roy
d'Espaigne commence la guerre, ny que pour ce regard
il se faille esmouvoir des discours qu'on fait en Al-
» qui Iny (?).
tnaigiM, qui soat le plus souvent artifices de oeulx qui iS^S.
veulent tousjours nourrir les défiances et inimitiées entre Ainl.
Ie& plus grands Princes.
Il jr a ung point dt; plus grand dangier, c'est que, si les
Princes d'Orange se Tojent destitues de moyens de pour-
niiTTre leur l'ortiine par les armes, ilz arcepterantlescon-
fHttonsqu'on leur ajàûfferlespour composer leurs affaires,
et ayant leurs forses prestes, ils les pourront jeiter eu ce
Royaume. Pour obvier à cest inconvénient, l'on mect
en avant que le Itoy ïecuurust soubz main les dtU Prince*
de queligue summe de deniers par moys, pour entretenir
la giierri' es Pays-lias, ijue de leur part ils s'obligeassent
de nelraiuerde paix ny accord, sinon du vouloir et con-
senliment de S. M. , et auttres pactiuns que l'on adviseroit
pour les lenir en bridde.
Quant au danger susdit , ils est véritablement à craindre,
pour le regard mesme du Conte Ludovic, bomme prompt
À tenter toute fortune, et qui a grande réputation entre
ceulx de ce Royaume de la nouvelle opinion , estant pour
ceste cause bien requis de pourvoir aux remeddes, ou
pour obvier que cela n'advjene, ou pour y résister, s'il
. «dvenoii.
Qiiant à contracter avec les dits Princes ou leur bailler
argent fioubz main, je double de beaucoup d'inconvé-
nients, et qu'enfin l'on soit frustré du fruit que l'on en
attendm, mm suns perte de réputation. Ih-emièrement
je ne voy pas qu'on puisse rien faire si secreitement avec
«ulx, quant ores on ne mettroit pur escrii les conditions,
qu'il ne soit incontinent divulgué; le Koy d'Espaigne
mflSRie lesçaura, et les dits Princes k l'adventure ne le
voudroient pas aultri>meDt, encore* qu'ils vous dissent le
— 62» —
i573« cot) traire; car il fait poureulx' que le Roy d*Espaigiie
Avrill. cpng^noisse quHs sont appuyez et soustenuz du Roj;
il lait pour leur crédit envers les subjects des villes et
places qu ils tîenent en Hollande et aultres de leur intelli-
gence, et leur donneront encore,^ soubz la fiance d'ungtd
appuy, le semblable envers les reitres, qu'ils payent plus
souvent de parolles que d'argent content. Sidonccela
vient en évidence, le Rt)y d'Espaigne le prendra corome
décoration d'hostilité d*ayder ses subjects rebelles àloj
faire la guerre, car il repputeles dits Princes comme sub-
jects, et se pleindra que ce soit en une cause qui ne doibt
estre moings odieuse au Roy qu'à luy.
Daventage quel fundement peult-on faire sur les pro-
messes de gens qui n'ont jamais aymé le Roy ny son Estât?
qui se sont joints à ses subjects, quant ilz luy ont fiutli
guerre, et encores aujourdhuy tiennent secrettes practi-
ques aveceulx, de les venir secourir ou leur envoyer
forse^? Par le moyen desquelles intelligences la rebeUion
des dits subjects se nourrist et maintient comme l'on voit
Ainsi ne semble il qu'on se puisse fier desdits Princes, que
les dits subjects n'eussent posé les armes et ne rendissent,
avec les places qu ilz ont occupées, l'obéissance qu'ilzdoy-
vent au Roy. L'on niest en avant que ung grand Prince
d'Almaigne respondra pour les dits Princes, et Ton res-
pond que la gaventie n'ebt pas sufHsante pour faire entrer
ung si sage Roy en si dangereux partis.
Mais, présupposant que les diis Princes contractassent
avec droitte intention d'observer ce qu'ils prometlroint,
on scet bien quelle fermeté Ton doibt estimer en sembla-
bles traie teZ) nous en avons assez d'exemples; les occa-
' Il lear e«t atil«.
des dirrt-reniscnlre reiil\ qui son i ainsi réfiproti|UKnient Avril,
oliligez li-s ungs envers k's aultrc*. et se persuQili^ chacun
se |imiv()ir avfo jiisle cause tlespartlr d'ung iraîlié quant
il t^n a envye. Si l'on entent secourir les dits Princes de
^liue somme, ils se sentiront peu obligez, et ne pour-
ront avec peu faire grand exploit. De dire qu'ÎU ont
.aukres moyens, cela est doubteux; car du costé d'Aï-
tiinignc iU ont jù tant employé leur crédit envers leurs
parcns, amys, el tous aultres, qu'ils n'en trouvent plus.
Chacun est las el se sent si cliargé d'euli , qo'il ne de-
mande qu'à rejecter le faiz sur aultres. Les villes de Hol-
lande ont, comme l'on peuU Juger, tant despendu pour
se défendre, se lenir (prouveurs'J de gens et toutes muni-
tions, et oiiitic pour soudoyer les gens de guerre que le»-
«lits Princes ont ciiz en campaigne, que vrayseniblal>)ement
elles en sont espiiysées; ainsi n'est-d à croyre qu'il leur
reste grand moyen ny crédit pour soudoyer grandes
fortes, si les moyenii leur déraillent , et que le Roy ne leur
I veuille ou ne puisse fournir â ce qu'il leur dél'auldra. Je
1 ne double point qu'tU n'accommodent leurs affaires, si
]l«D leur offre parti , et si fauli croyre qu'on le leur oITrira;
'( car enGn il n'y en a point de si obstinez qui ne se liusent
'.de la guerre. Les cb oses succèdtrnt ainsi; combien que
\ tout le lort feust de leur coslé, si se plnindront-ilz du
I lîoy, el susciiei'ont nouvelles querelles pour troubler
diivaiilage ce Royaume, lia tuusjuurs esté estimé dange-
reux a ung Boy de se lier ny rien entreprendre sur les
I promesses d hommes redduits a la condition des dits Priii-
, ces, cur ilz veulent plu&tost veoyr renverser le munde
*JL*
— 64
lâ^S. san dessus dessoubz, que demeurer paisible^ en basse
AvriL fortune. Par les raisons susdites je craindrois qu^entrant
avec lesdits Princes d'Orange au parti mis en avant, le
Boy, au lieu dé destourner de soy forage dont il doubte,
ne mist ses affaires en plus grand dangier, qu*il ne s'en*
Tellopast en une guerre contre le Roy d*Espaigne, et que
les aultres ne Thabandonnassent après Favoir embarqué.
Reste doncques à regarder par quelle aultre voye Ton
pourra diverlir Forage, si lesdits Princes composent leurs
affaires, et quelle response on fera au Conte Ludovic par
celluy qui doibt retourner vers luy. Je suys bien d*adfis
de continuer en toutes démonstrations de bonne voulunté,
par espëcial envers ledit Conte, qui a jà reçeu du Boy
plus de faveur et de privaulté que les aultres, duqud autfî
Ton a plus à doubter pour sa nature ambitieuse et in*
quiète, pareillement à cause qu*il a plus d'inteDigenoe
avec ceulx de ce Royaume qui le troublent aujourdliuy.
Mais il ne me semble pas que Ton doy ve plus offrir dliF
tervenir envers le Roy d*Espaigne, car ilz congnoissent
assez que pourroit Tintervention du Roy , comme a dit
le Conte, et si croy que luy et ses frères useroient de tout
aultre moyen plus tost que d'employer cestuy-là, nyne
voudroint qu'il eust si syncère confience entre leurs M.
que le Roy d'Espaigne déferast à la prière que luy feroit
le Roy pour eulx, ny estiment à Fadventure, coy quon
leur dye, que S. M. voulust les veoyr en la bonne grâce
de leur maistre, comme ilz ont esté aultres foys. Quant
à leur offrir de s'employer envers l'Empereur , il y auroit
plus de couleur; toutesfois je doubte s'ilz se sentiront plus
tenuz à vous de cest offre que du précédent , et croiront
à Fadventure qu'il ne proceddera pas tant de voulunté
Loder kurs arfair«s que d'art pour senir stuc
WOStreSy ei de crainte qu'ils ne vienent a^ec for&es en ce
^oraume secourir les Rebelles, dont ilz se pourront tenir
johis tiatdtains en nostre endroit, afin de rendre V. M.
joins faciles d'accorder aus dits rebelles les conditions qu'ils
Beinandent; car, par les propos que le Conte Ludovic a
tenuz a Frégoze, l'on peiiU juger qu'il veult qu'on croye
bu'ilz nliabbandonneront vos ditsrelielles. Ni^antmoings ,
liB plaist à V. M. qu'on face ladite offre, sera bon qiii>
wiuy qu'elles renToyront, touclie ce point dexirenient
mnc les atiUres gracieuses démonstrations de bienTeîItaa
ise, et selon qu'il s'appercevera du conte qu'ik en feront,
SI j pourra plus ou moings insister, tendent tousjoiirs à
persuader au Conte Ludovic que leRoy désire de Tcoyr les
trfïuiresdeluT et sesTrèresacconimotlées selon leurÎDlention;
^Ipi'à ceate fin le trouveront toujours disposé d'employer
|pu moyens; mais principalement asseurer le dil Conte que,
i^etque parti qu'il prene en ses dites affaires, le Roj
ifaymera tousjouis, et le luj fera cnngnoistre en ce qu il
nponldra requérir de la bonne grâce de S. M. Je ne s^«y.
■ au CBS que leurs affaires s'accommodent avec le Roy
iFEspaîgne, le dît Conte, qui agrandcueur, peu de biens,
•t se tiendra en Almaigne, comme il est vraysembbble ,
prendroit vouluntiers quelque boneste pension du Boy;
^hose que Ion »e doibt peult-estre espargner,si parce
■noyen on le gardoît d'attenter à iiostre préjadiie, ny
pareillement autres moyens de libéralité et d'auiys , si par
iwulx le dit Conte se peult divertir' de mal faire. — Quanta
]■ responce particulière que Ton duibt faire sur les article»
«^portés par Fr^ozc, si le Boy est résolu de s'embarquer ,
1573.
Avril.
i
— 66* —
1 5yi. semble que Ton doibt faire dire au Conte ce qui a este cj-
Avril, dessus touché, quelque parti qu'il prene, ou deconlimier
la guerre, ou d'accorder, S. M. le favorisera et aydem
tousjours de ses bons moyens^ se confiant aussi que le dit
Conte luy correspondra de mesme voulunté; mais que le
Roy ne le yeult amuser de paroUes ny rien promettre qu'3
ne soit de ceste heure bien asseuré de povoir accomplir à
jour nommé; que chacun scet les extresmes despenses que
S. M. a continuellement supportées depuis sept ans , et
qu'il a encores à présent sur les bras les grandes sommes
qu'il doibt en Almaigne.aux colonels et reitres, desqudies
S. M. désire s'acquitter; que par ces causes elle ne
pourroit pas secourir le dit Conte de ce qui luy serait
nécessaire et à terme préfix, comme requiert la guene;
car elle n'a les deniers contents, ny les marchans quiks
poussent fournir. Que de petitte somme le dit Conte ne se
pourroit guères prévaloir en affaires de teUe importance
que ceulx de la guerre , laquelle on ne finist pas quant od
veult. Que de toutes ces choses S. M. [n'a] voulu firanche-
ment et syncèrement rendre le dit Conte capable plus tost
que luy donner espérance dont il ne se trouvast après
entièrement satisfait. L'on pourra dire qu'il n'est expédient
de monstrer que le Roy soit pauvre, comme Frégoze par
son discours m'en a touché quelque mot avec bien appa-
rente raison. Je confesse qu'on Je doibt le plus que Ton
peult évitter, mais il y a moings de mal faire cognoistre
aux amys que le reffuz qu'on leur fait vient de faulte de
moyens et commodité, que de bonne voulunté; oultre
qu'il ne semble à propoz de dire au Conte chose qui luy
face penser que le Roy soit meu de crainte ou de respect
d'amitié du dit Roy d'Espaigne. — La résolution que prendra
cest£ negociatinn i
deux points, l'iing du succex de leurs afTaires avec le Roy A,»riL
JEspaigne, l'aulire de l'yssue des vostres avec toi sub-
jecis de leur religion. Quant au premier, il veult que Tout
croyez qu'A ne tient qu'à eulx que leurs diles «ffaires ne
sont accommodées à leur advantage: si est-ce une lie-
songne qui ne se peult dcsmeller sans beaucoup de dis-
putes et d'asscmlileés d'hommes depputes à reste fin ; citr
n n'est pas question des affaires des dits Princes seulement,
tnais des pays et villes qui leur ont adhéré, qne les dits
Princes ne peuvent avec leur honeur hahbandonner, et
n'est aussi à présumer qu'ilz le facent; or devant que 1m
articles des demandes de toutes les pars soint accordés,
qu'on ayt regartié aux seuretés, et que les difficultés
soint résolues, il y a du temps pour ce. Je n'estime pas
que cest accord, ores que toutes les parties le voulussent,
puisse estre asseure ny passé de deux moys. Il seroit
difficile que ce pendant le dit Conte Ludovic interniist'
le dit affaire, ny (pi'il s'esloîgna de ces lieux-là pour Vac-
quer à aullrc chose; car de là despend, se peult dire, la
fortune de luy et de ses frères, et n'ignore pas a qui ilz
ont à faire. Si Frégoze, quant il retournera, povoil pé-
nétrer es particulières conditions qui sont proposées
pour venir à cest accord, ce seroît pour mieux esclaîrcir
V. M. à se conduire, car selon le vent on change les velei ' —
Quant au second point, de l'yssue que prendront les af-
faires dedans ce Royaume, je ne veulx doubler que le dit
Conte, ses frères, et les Princes d'Almnigne ne favorisent,
de ce qu'ils pourront, voz rebelles, ou pimr obtenir ce
qu'ilz demanderont par compoùtinn gratieiise, on se
1573. maintenir avec les armes. Si les villes assiégées, qpécta^
A vril. lement la Rochelle, peult [se] recouvrer de dans ce moys, 1*011
trouvera le dit Conte plus gracieulx et traittable; ny hiy
ou aultre ne s'ingéreront pas facilement à condujre des
reitres pour venir en ce Royaume. Aussi vos dits subjects
en ce cas n'assembl^ont deniers, ny ne trouveront crédit
pour payer ou respondre de la solde; et, comme vos voy-
sins verront vos affaires prospérer, ilz se contiendront
Mais si au contraire, le dit Conte se rendra plus dur, et,
s*il ne peult mal faire , si vouidra-il tenir V. M. en crainte
pour les contraindre d'accorder ce que requièront les dits .
rebelles; les aultres Princes feront de mesme pour donner
cueur ausdits rebelles et remuer toutes les mauvaises
humeurs qui pevent troubler cest Estât. Oultre il y a
dangier qu'il soit lors facile à vos dits subjects d'assemUer
quelque somme et trouver crédit pour lever ung numbre
de reitres soubî la conduitte d'ung chef, qui n'aura qae
' perdre et ne craindra d'offenser, lesquelz on jettera dans
ce Royaume, si Y. M. ne leur ferment le passage, selon
que naguères leur proposoit Monseigneur le Maréchal de
Ta van es.
Madame , lisant ce qu'a mis par escrit Frégoze de tous
les propoz qu'on luy a tenuz en son voyage , spécialement
le Seigneur de Chombert , j'ay congneu que sur ceste mort
du Duc Jehan-Guillaume V. M. seront importunées de
plusieurs endroits de prendre nouveaulx serviteurs en
Almaigne, et chacun, pour vous persuader selon ses afec-
tions, scet bien prendre et colorer la qualité des personnes
qu'il veult introduyre , mais je vous suplie très- humble-
ment croyre que le plus grand mal qu'on pourroit faire
pour le service de V. M. est de multiplier le numbre ; et
— 6»* —
pleust à Dieu qu*il feust beaucoup moindre qu'il nest; i573.
cïar y os malcontentements, les jalouzies et en^yes de ces Anil.
gens-là nuysent à la réputation du Roy et de ses affaires
plus qu'on ne scauroit dire. Os ne se meuvent la pluspart
dlionneur, de raison, ny de Teritë qu'on leur puisse mon-
trer; ilz n'ont devant les yeulx que leur avarice. Y. AI.
scet à quelle somme revienent les pensions que le Roy
donne aujourd'huy en AlmaignCy sans comparaison ex-
oédentes celles du temps du Roy Françoys vostre beau-
père; car, pour dix mille livres , il y en a maintenant cent
aail; et si ne les fault plus appeler pensions, mais tribut.
Car depuys qu'elles sont une fois accordées, quelque faulte
de finances qu'aye le Roy , il les fault payer et coy ' qu'on
leur face , ne les peult-on jamais contenter. Y. M. consi-
dérera, s'il luy plaist, que depuis deux ans le Roy a retenu
le Conte Wolrats de Mantsfeld à grosse pension , et est sur
le poinct d'avoir le Duc Jehan-Cazimir, qui est de mesme
qualité qu'estoit le Duc Jehan-Guillaume et ne se conten-
tera de guères moindre entretenement ; pourtant seroit-il
beaucoup meilleur contenter ceulx qu'on a jà retenuz, que
de croistre le numbre d'aultres nouveaulx , et chaiger vos
ftiances plus qu'elles ne pourront porter; mais je m'ingère
Irop avant, je le congnoys bien, et suplie Y. li. me le
pardonner.
Madame , je prie Dieu donner à Y. AL très heureuse et
très longue vie.
De Bloys, le 1 1 d'avril iSjS.
Yostre très-humble et très-obéissant subject
et serviteur.
De Morvilubrs.
— 70* —
5a.
1573. De Vulcob au Roi Charles IX : Vienne, 17 avril (*MS. P. C
Avril ^97)* — L'Empereur s'eflbrce de pacifier les Paya-Bas.
...n est venu ici adris dltalie que le mariage se doit fiaire
de la fille du Duc de Medine, ou, comme les autres ont
escrit , du Duc d*Albe avec le fils du Prince d'Orange ; mais
on ne le croyt pas , bien que ce soit chose qui avec le temps
sei peut faire, encore sans le consentement du Prince,
puisque le fils est en Espaigne.... Je tiens pour cer-
tain que TEmpereur s'est fort empesché de la pacifica-
tion des troubles des Pays-Bas, et nonobstant qu'elle ne
soit, comme il n'y a encor aparence, pour réussir selon
son desseign , et pour autant qu'il pourroit bien la pour-
chasser encores par quelques autres moyens , je me délibère
de faire venir à propos le mieux que je pourray pour luy
dire là-dessus ce qu'il plaist à V. M. me commander. Qui
pourra servir non seullement pour obvier à ce qui se
peult craindre de la part du Prince d'Orange et Conte Lu-
dovic , s'ils avoient accommodés leurs affaires avecques le
Roy Catholique, mais aussy pour descouvrir s'il y a en-
core quelqu'espérance cachée de la dite pacification et du
dit accommodement.. . •
53.
La Reioe-Mère à G. de Scbonberg; Footaioebleau , ai avril
(contresignée par Brulart. *MS. P. C 400). — Le Roi délibère
sur les propositions du Comte Louis de Plassaiu
i ay faict veoir au Roy ce que vous me mandez par
— 71* —
vostre lettre du a3 mars (i) des choses qui se sont passées i573.
entre tous et le Conte Ludovicq , lesquelles sont de telle A^ril.
importance qu*elles méritent bien j penser meurement ;
et quand le Roy en aura eu le loisir , il ne faudra de redé-
pescher incontinent vers le dict Conte Ludovicq le Sei-
gneur deFrégouse. Cependant , s*il communicque avec vous
par lettres, ou tous le rencontrez en continuant votre
voyage, vous le pourrez asseurer que Monseigneur et filz
le mercye de la bonne et singulière affection qu il monstre
luy porter, laquelle il recognoistra tousjours envers luy
et le Prince d*Orange son frère , en toutes les occasions
qui s'en pourront présenter: remectant à le luy faire plus
amplement entendre et son intention sur plusieurs autres
choses par le dict Seigneur de Frégouse qu il a délibéré
de luy redépescher dedans peu de temps. . . .
54*
Le Roi Charles IX à G. de Scbooberi^: FonUinebleau , 3 mai
* (coDU^sigoée par Brulart. *MS, P. C. 4oo). — Interrogatoire
du Baron de Rbingrave sur une prétendue tentative d'empoi-
sonnement du Comte Louis de Nassau.
.• J'ay redépesché le Seigneur de Frégouse vers le Conte
Ludovicq. ••• L'on a faict icy venir le Baron de Ringrave
pour l'interroger sur ce que le Conte Ludovicq vous a
dict luy avoir esté rapporté de sa part.. .. lequel a déclaré
que la vérité est telle , qu'il n'estoy t venu à la court , ni avoyt
Teu la Royne Madame ma mère assez longtemps aupara-
vant qu'il entrast dedans Montz, et que tout ce qui avoit
(i) a3 Fnars, Voyez n**. /|3.
— 72* —
*
iS^d* esté rappotte de hiy au C!onte estoyt chose coni3roiit«e
Mai. par celuy qui en aToit esté le porteur; et mesme qu'il
n aToit point escript au Conte, de sorte que les lettres qiul
luy pourroit avoir este baillées soubzsîgnées de son nom
doivent avoir esté fialsifiées; de quoy j*ay faict advertir le
Conte, et ce pendant le Baron est tousjours retenu par
deçà pour plus ample vérification de ce faict , pour laquelle
j'eusse désiré que le Baron eust peu estre près de cduy
que a retenu prisonnier le Conte Ludovicq , affin qu*il txk
eust mieulx le cueur esclercj, et cogneust à Fodl conune
il y eust procédé sincèranent. ...
55.
Le Roi Charles IX au Sr. de St. Goard: Fontaioebktii , lo
(f MS. P. St. G. U. 2a8, vol. 79a). — Sur une dépèdie de
l'Ambassadeur d*£spagne à Philippe II, relative aux négoda-
tioDs du Roi de France avec le Comte Louis de Nassau.
Monsieur de St. Goard, je suis adverti que Don Diego de
Çuniga faict présentement une despéche au Roy Catho-
licque, par laquelle il luy mande qu'il doibt plus que ja-
mais faire tout ce quil luy sera possible pour composer
ses affaires des Pays-Bas avecques le Prince d*Orange,
dautant qu'il est tout certain que je faicts conduire une
praticque avecques luy et le Conte Ludovicq son frère,
laquelle luy est très dommageable; et qu'ainsi ne soit, j'ay
faict constituer ung AUemant prisonnier, lequel on dict
estre bastard du Ringrave, pour justifier envers le
Prince d'Orange et le Conte Ludovicq une chose que
on leur a faict entendre; assavoir que la Royne, ma dame
ft mère, a voit dépesché quelques hommes pour lesemp>i'
— 73* —
ftonner: suptiant ledit Roy son maistre croire cecy estre «SyS^
Teritable, d'autant qu'il y Teoit fort clair; et daTantage Mai.
scait asseurément que Ton est après à traicter et condurre
une composition ayecques ceulx de la Rochelle et autrea
réroltez de ce roiaume , et quant je deb^rois là faire la
plus vilaine et deshonneste que f aie poinct encores fiedcte,
que néanmoins elle se fera, affin de parfaire, arecques
le Prince d'Orange et son frère , au préjudice du service
du Roy la praticque encommancée, par quoy ladmo-
neste d'y pourveoir au plustost: chose, Monsieur de St.
Goart, que je vous ay bien voullu faire incontinant
scavoir, non pour en parler au Roy CathoUcque ny
autre, mais afGn d'estre instruict pour en refondre si
d'avanture vous en oyez dire quelque chose. Il est vray
que j'ay faict constituer prisonnier ledit bastard de Rio-
grave, aiant sceu qu*entre autres malédissenses' qui se
publient de moy et de la Royne, ma dame et mère, en Al-
iemaigne, affin d'irriter les Princes de l'Allemaigne à
rencontre de nous, on a voulu dire que nous avions envoie
gens pour user d'empoisonnemens, et d'autant que cestuy-
cy a esté soubconné et blasmé d'avoir faict semer pareils
iHtiicts, j'en ay voullu scavoir la vérité; non pour nous
jostiffier envers le Prince et son frère, mais pour le
faire très rigoureusement pugnir, comme mon subject
quil est habitué et marié en mon roiaume, s'il est advérë
quil ayt faict un acte si meschant; ainsi que doibvent
faire tous Princes qui sont jaloux de leur honneur et
réputation, lesquels ont auctorité et pouvoir sur leurs
subjec^ts. — Pour le regard de la composition qu'il dict que
je veiilx faire avecques ceuk de la Rochelle et autres
— 74* —
jStS. rebeDes de mon roiaume, quant mes subjects serent si
Maû gages que de se contanter des conditions licites, je seraj
tousjours plus aise de les conserver qu autrement; tou*
tesfois comme ils sont obstinez en leur opinion , j'espère,
moiennant la grâce de Dieu , me faire randre Tobéissanoe
qu'il apartient par les voies convenables, et ne rien faire
qui soit contrevenant à l'honneur et dignité d'un Prince
très Gbrestien, duquel j'ay jusquea icy faict les œuvresM,^
56,
G. de Schonberg au Roi Charles IX: Dresde , 12 mai (MS. P.
C 400}. — lotentioDs du Comte Louis de Nassau.
••..Adam Weise me mande que les Estats delà le Rhin
assavoir de l'Alsatie et de ces environs (c'est la ligue que
je vous ay donné advis dès l'année passée se brasser, me-
ner, et conduire par le CoUonel Swendy) font retenue de
beaucoup de coUonels et capitaines, et qu'ils font faire
monstres de leurs subjects et vassaulx. Quand à luy , qull
ne sçait ce qu'ilz ont en opinion de faire , mais qu'il pense
bien que ce n'est pas pour les Huguenoz de la France,
veu que Swendy est de la partye. Geste opinion (que tel
préparatif ne se face en faveur des Rochelois) me confirme
la lettre que le Conte Ludovicq m'a escrit de sa propre
main et laquelle je vous envoie.... car jem'asseure, s'il
y avoit quelque anguille sous roche, que le Conte Ludo-
vicq en seroit de la partie. Or ne puis-je croyre qu'il
voulust user du langaige qu'il faict et principalement par
lettres, moins encores me peux-je persuader qu'il voulust
(s'il n'avoit faict une résolution en son esprit de s'acqué-
rir et conserver vostre faveur et bienveillance) s'ingérer
kux affayres de Poulogne, lesquelles il sçait toucher tant i573.
au cueur Je l'Empereur et Roy d'Espoigne et touls ceulx Mai,
iqui aynient l'Eiiipeieur; veu le beau party ijui se présente
au Prince d'Orange pour le recouvrement de ses biens et
la paci6cation du Pays-Bas, dont il frustreroît le Prince
•rOrange et le Pays-Bas totalement , si on le visl embarqué
et empesché ailleurs (ne craignant l'Espagnol entreprinse
Bulcune de ce costé de deçà , si elle ne [fust] pour les
jnenées et pratiques du Conte). le ne veulx toutesfois
respondre de l'intention de personne que de la mienne,
ni asseurer que le Conte n'aye ainsi diffère à envoyer son
-bomme qui doibt faire le voiage de Poulogne , par devers
Imoy, pourvoir premièrement quelle [deilaraiion] V. M.
'Ceroist sur ce qu'a esté traielé avecques luy à Franckfon.
Mais vous avez le moyen prest entre les mains de voua
-Harantir de toutes soupçons des menées et entreprinses
■de ce personnaige-là, qui est ung des plus dangereux et
■que vous avez occasion de craindre le plus, pour beaucoup
agrandes considérations, et principalement à cause du sin-
fiulier crédit et autorité qu'il a auprès de tous les Princes
(Protestants. Or j'ay escrit au Conte.... que pour plu-
laieurs importantes misons (que V. M. jugera bien aisé-
ineni) je presse le Conte en ma lettre de faire achemiDOT
laon homme vers Leipsick; mais mon intention n'est pas
pourtant de le faire passer oultre sans que j'en aye votre
;exprès commandement, ou bien queMonsieurde Valence (i)
jBwle mande suivant l'advis que je luy en ay donné àe
iBniDSwîck.....
(il M. de yalence. Moalluc, Efjqne de Valence,
irleDacd'A.nJoii en Pologne.
J
— 76* —
57.
l5^3. G. de Scbonberg au Chancelier Brulart: Dresde, 12 mai (MS.
yiAU P* ^ 400). — L'Electeur de Saxe a reçu à Yieune des impres-
sions fâcheuses relativement a la St. Barthélémy.
••••Les malheureuses et détestables impressions qu'on a
données à Vienne à l'Electeur de Saxe des actions passées
et déportements présens de leurs M., nous rendent de
jour en jour plus odieux.... L'Electeur de Saxe fidct a
diette , qui est la cause que je ne nég;ocie point avec loj
en personne, ains avec le Docteur Gracau; pour la mesme
raison , et veu qu'un Ambassadeur de l'Empereur y Tenojt
(auquel je m'assuroys bien qu'on feroyt, pour le mcnngi
la Princesse (i) et les Conseillers de sa faction , plus de oh
raisse qu'à moj), je me suys retiré àLeypzic, qui n*est qa'i
six lieues de là où est pour le présent l'Electeur, et traîi^
tons à ceste heure par lettres , et est toute la dispute es»
cores sur les derniers événemens de la France , contre
lesquels l'Electeur est beaucoup plus aigre qu'il n*estojt
à mon aultre voyaige , depuys qu'il a esté en l'escole à
Vienne. Car vous ne luy osteriez hors de la teste que le
Roy n'aye permys à Monsieur de Guyse (et ce avant que
l'Admirai fust blessé au bras) de tuer, mais non pas de
blesser T Admirai; item^ que c'est le mot du guet qu'ont
tous les gouverneurs et officiers des pays et villes de
S. ftL, si on peult attraper ung Huguenoz, qui soit homme
de faction et de menée, et qui aye crédit parniisces gens
là, qu'on luy face acroire qu'il ayt mangé le lard et que
là dessus on l'envoyé ad mortuos : je vous laisse à penser,
(1) La Pr, Anne de Danemarck.
l'ayant ceste fantaisie înprimée en la teste, quelle opinion iSyS.
lil peult avoir des actions de leurs Majestez.... M»"-
G. de SchoDhcrg ù la Rcioe-MÈre: Leipsick , 19 mai (MS. P.
C ^oo], — DiiTércnd entre l'Empereur et l'Ëiecteur de Saxe.
Madame, le bon Dieu faict tousjours pour nous;
ïliomme (1) duquel je parle en la lettre duRoj, m'a dict
CD extr^ement grande confiance cpie de jour en jour il
•'allume davantage une certaine altération au cueur de
fElecteur de Saxe contre l'Empereur; pour ce que l'Ets-
Mreur se formalise que l'Electeur de Saxe s'est impiété'
de la Souveraine tutelle des enfans du Due ian-Guillaume
(et sans l'en advertîr pas seuUement), Teu qu'elle luy ap-
partînt, comme estant cliel" et supt^rieur des Princes mi*
Deurs de la Germanye. J'espère qu'avecque laide de Dieu
cela rompera lassignalion de la journée impériale; pour
te moings donnera ccste picque de TEIecletir ung croc en
janiUe à touts les desseins de l'Empereur. Or veu que la
Teufe (a), laquelle est plus animée contre l'Electeur de Saxe
que contre le Turc, s'accoste et appuyé de l'Ëiiipereur, je
différera^ de m'aller condouluir de la part de V. M. avec-
ques elle de la mort de feu son Seigneur et mary, consi-
dérant que cela offenceruît sur ces entrefatctes icyle dict
l'Electeur •
(i] fhomme. Cet homme est désigna ditu d'aulret endroits de
cette lettre par • celui qui lieat coDïlaDtetacnt le part} de \ . H. •
(9) la vtu/e. Dorothée Suzanne , fille de l'Eledeur PaUtin.
J
59-
1^73. S^ Ck>ard au Roi Charles IX: Madrid , 20 mai. — Desseins dtt
Duc JeaD-Casimir sur Besançon.
..«.(Les Espagnols) ont ung advertissemeut de Besançon
du troisièsme d'apvril que ceulx de Genesve ont tant brassé
que le Conte Pallatin a esté reçeu bourgeois de Berne,
lequel prétend confédérer avecques tous les cantons Lu-
thériens, affin que leCazemir , soubz leurs ailles , arecques
le crédit de ceulx de Genesve , ayt meilleur moyen de faire
gens comme il faict , et les tirer d*Allemaigne pour trou-
bler de nouveau la France. Mais, pour ce que les trois
principaulx Luthériens qui sont dans Bezançon, qui œ
nomment Chafrey, Recy, et Malarme, ont quelque intel-
ligence avecques le Conte Pallatin, et sont assbtezdei
Princes d'Allemaigne Luthériens, ils doublent bien icy
que , soubz cette faincte , ledit Cazemir ne veueille avoir
passaige par le Conté de Bourgongne pour s*inipatroniier
parcestevoyée' la cité de Bezançon, disant que les banoi*
d'icelle en font quelque motif, qui seroit la totalle nipe
du dit Conté. Il ma semblé très à propos qne je feisse cest
advertissemeut à Y. M. , comme sçaichant que icy ib ae
Font mis à mespris , et que pour ceste occazion ils ont
aussytost dépesché ung courrier vers TEnripereur, duquel
Ton espère tous les jours F Ambassadeur , estant partj
depuis quelques jours celluy qui y estoit de longtempi
Pour les affaires de Levant ils ne sçavent encores à quo?
se résouldre , se plaignant extrêmement que les Véniciens
les ayent ainsy trompez....
^ voie. * btnnit.
-- 79* —
6o.
G. de Schonbergà la Reioe-Mère: Eckenberge', a6 mai (BIS. P. > ^7^'
C. 4oo).— Le Comte Louis de Nassau se défie de la Reine
d'Angleterre et désire que le Roi de France prenne enfin une
résolution. L'Empereur travaille à la pacification des Pay»-
Bas.
Madame , le Conte Ludovicq ma donné advis par le
D* Arnold Rosenberg (i), €ît ce pour le mander à V. M. (à
la chairge toutesfois qu'il ne iîist nommé à aultre personne
qu'à V. M. , les suppliant très humblement de ne dire point
le tenir de luy) que le Roy d*£spaigne à faict entendre et
asseurer , pour aussy vray que TETangille , à la Reyne d'An*
gleterre, que le Roy briguoit des estranges menées en
Escosse à Tencontre d'elle et de son Estât : adjoustant le
Roy d'Espaigne qu'il avoit esté sollicité de se mettre
de la partie. Le Conte doubte fort que, sous l'ombre
de la négociation du commerce (dont-il n'est guairea
content, encores quelle Taye tant asseurée que ce n'est
pour en rien préjudicier aux adhérans du Prince d'Orange)
on n'aye traicté et traicte encores quelque chose de plus
d'importance. Il se plaint au surplus grandement de quoy
il n'a aulcune nouTelle de ce que V. M. sçayt , et a com-
mandé au Docteur de me dire librement, en ces propres
termes, que les affaires du Pays-Bas sont en tel estât que
pour la longueur du Roy en sa négociation on sera con-
^i) jé. Rosenberg: «Docteur es droits; c*est celuy qui harangua
»si bravement en la dernière dîette de Spire pour les Seigneurs et
•Estas du Pays-Bas contre le Gouvememeot Espagnol » (Sdionbcrg
a« Roi; a6 mai: BAS. P. G, 4o*).
' PetUê vdif iê Thmrimg», mmif.dg Wmmmr.
— 80* —
t^yi. traint de prendre parti. Là-»dessus je luy ay faict entendre
Mai. ce que V. M. m'ont mandé touchant le retour de Frégouse,
lequel seroit en brief asseurément auprès de lu j. Le Docteur
m*a dict aussy que le Conte Ludovicq faisoit des secrètes
et grandes retenues de reistres et gens de guerre en
Westphalie et es environs , sous espérance qu il tombera
d'accord avecques le Roy de ce que vous scavez.... D'une
chose peulx-je au surplus asseurer certainement V. M.,
t|ue l'Empereur ne travaillast jamais tant à chose qui faict
i la pacification des Pays-Bas, car on luy £aict acroire
que son second fils sera mis Gouverneur du Pais-Bas,
auqud on ordonnera le grand Gommendador et Gou*
vemeur de Milan pour Chef du Conseil et Superintendant
de toutes les affaires, adjoustant que ci-après on laj
baillera le dict Pays-Bas en dot avecques la fille du Roj
Catholique. Ung Electeur qui le peult scavoir, l'a diet à
ung de vos Collonels en très grande confiance, qui aae
faict y adjouster davantaige de fby....
6i.
G. de Scbonberg à Mr. de Limoges: Eckersbergc , 26 mai (MS.
P. C. 4oo). — 11 regrette qu'on ne prenne pas de résolution
dans Taffaire du Comte Louis de Nassau.
Monsieur, nos anciens ennemis sont en beau chemin
de bien faire leurs affaires en Angleterre et au Pays-Bas;
ce sera après à nous à nous guarder du chocq: je maudis du
meilleur du cueur la très méchante et très malheureuse
rebelle opiniastreté des Rochellois, tant elle me faict de
maulx ; et je pense bien que ceUe-là est aussy cause qu on
ne se résould point de l'affaire du Conte Ludovirq. Or
ins-je infininiciit que nous ii ayons à souffrir, si nous iS^Î.
hissons eschapper ce moyen propre pour travailler noz Mai.
anciens ennemis; pour nous guaranlïr de leurs cnire-
prinses; pour mettre en besoigne le Conte Ludovicq et
ïeobarquer ailleurs; et pour nous rendre de rechef favo-
xahlesceulx que la malice du temps et leurs fauTsos impres-
aons ontestrangé de nous. Toutesfois leurs Majestés sont
assez sages,ilssçauronlbien àquoyse tenir. — Monsieur,
assistant à la lecture de la lettre de créance et l'instruction
cjue le Conte Ludovicq avoit baillé au Docteur Rosenberg
pour les Protestants de Poulogne, vous sçaurei bien ra-
tnentevoir à leurs Majestés que c'est le Conte Ludovicq qui
escrit , et escrit aux Protestants de Poulogne; par ainsi il
Be se fault formalizer qu'il n'avoue la faulte de l'Admirai...
fia.
Le Comte Louis hu Roi CharU'» IX: Siegeu, i juin (KeniDD-
slraace faîclc au Roy par Ir Conte Ludovic île Nassau lou-
chant les'mojens de rcmtdîer 3ux troubin Ju rojaulme:
f MS. P. Archives Je Simancai, B. 3S^J.
Monseigneur, le Conte Ludovic de Nassau, selon le zél«
qu'il a au bon succez des affaires du Roy, ayant naguiè-
res à Francfort discouru, ik coeur ouvert et librement,
avec les Sieurs de Scbombert et Fregouze, et depuis arec
le dict de Scbombert à Casscl, estime que S. M. aura le
tout entendu tant par lettres du Sieur de Schomben
que V
rk'diilFréj
espei
t qu'elle
auroit reçu le tout d'aussi botuie part comme il estait
d'ung coeur affectionné à son fiervice. Toutesfois le
sur Conte a veii par l'inMtruction du dict Frégnuie
— 82* —
i5y3. naguièies retourné versluy, et entendu bien amplement
Juin, par ses propos, que S. M. voulloit le tout interpréter
comme si on luy Toulloit donner loj en son royaulme;
cependant Tintencion du dit Seigneur Conte n estoit telle,
ains de franchement et rondement monstrer à S. M. les
seuls moyens qu'il cognoissoit y avoir pour parvenir à ce
quil prétendoit, sçavoir à contracter une ferme amitié
et bonne intelligence avec les Princes Protestans, pour
faire perdre et évanouir le maulvais bruit qui court par
tout de sa dite M. , tant en devis ordinaires, peintures, que
livres diffamatoires, et à ce qu'elle se peult asseurer d'une
bonne assistance contre le Roy d'Espaigne, duquel die
descouvre tous les jours beaucoup de maulvaises voulun-
tez en son. endroict ; et d'autant que ceste interprétation
faict que le Seigneur Conte craint que on n'ayt fiiict
entendre à S. M. ce qu'il désire qu'elle sache et qu'il juge
en saine conscience ce qui est convenable pour parvenir
au bien où S. M. tend, il luy a despesché le Seigneur
Chastelier (i), pour l'informer bien particulièrement de sa
conception et de ce qu'il voit expédient pour obtenir ce
qu'elle veult; supliant S. M. de croire que ce n'est d'aulcune
(i) Chastelier, Honorât Prévost Sieur de Chastelier. Il fut cd-
l'oyé en 1567 par les Huguenots en Allemagne, spécialement aussi
vers TËlecteur Palatin ; la découverte du rapport qu'il lui fit sur
les afi aires de France (pièce intéressante et que nous espérons voir
publier) est un des heureux résultats qu*ont eu les laborieuses
recherches de M. le Docteur Janssen , second Conservateur da
Musée d'Antiquités à Leide , dans les Archive- du Prince deHoheO'
zollern-Sigmaringen à *s Heerenherg, 11 est probable qu'alors Chas-
telier devoit aussi engager le Prince d'Orange à faire cause com-
mune avec Condé et Coligny (Tom. UI, pag. 1^
— 83* —
passion particulic-re ou affection qu'il ayt à aultre chose i573.
que la voir en meilleure réputation qu'elle n'est entre les Juin-
Princes et potentats estrangiers , et Teslongner de la ruyne
qui la menace de si près.
Ces moyens estoient que S. M. , pour venir au dessus de
ses fins avec les dicts Seigneurs Princes Protestans de re-
couvrir la réputation dont les excez passez Vont despouillé,
cessast en premier lieu de faire la guerre à ses subjectz
de la religion , qui est le vraj et seul fondement sur lequel
elle peult rebastir de nouveau sa réputation et tout ce
qu'elle voudra avec les dicts Princes; car aultrement il
n'est possible de rien avoir. Ils fondent tous leurs compor-
temens sur cela, car ilz ne pourront jamais espérer ferme
amitié et alliance avec S. M., pendant qu'elle [se] monstrera
tant contre eulx en ce poinct principal de la religion,
qui a tant de commandementz sur les actions des hom-
mes , partant qu'il est nécessaire , pour donner le blanc ' où
S. M. a les yeulx fichez, qu'elle laisse premièrement ses
subjectz de la religion en paix. Et, affin que S. M. pense
que ce ne sont point discours en l'air , le Seigneur Conte
le supplie de se souvenir que çà esté la source de la répu-
tation qu'elle avoit, et d'avoir mémoire de ce qu'il luy
dict le premier jour qu'il arriva après' Loys (i) au soir, et
plusieurs fois encoires pendant le traieté du mariage du
Roy de Navarre , que , pour ce que S. M. avoit tant tra-
(i) Loys, Apparemment Bloyx, « Le Roi fit venir à lui (en i57'i)
sdesguisez en secret au jardins de Blois le Comte Ludovic et la
• Noue pour trailter de la guerre de Flandre», o D'Juhif^néy 11^ i ^
p. 5.
' but (het wit). * prh d«.
— 8r —
1373. vaille à mettre paix entre ses subjetz et libéralement
Juin, permis à iceulx Texercisse de la religion , les dicts Seigneurs
Princes désirant estre tousjours conservez en semblable
liberté, luy portoient si bonne affection que, dévisans
quelque fois entre eulx, ilz soubhaitoient Tavoir pour
Seigneur, le cas advenant qu'on en deust faire élec-
tion.
Désiroient [unanimement] S. M. soubhaitans son advé-
nement en grandeur, n'ayans rien plus ordingiire en leurs
bouches que ses louanges, parquoy le dict Seigneur Conte
dict lors à S. M. qu'il espéroit ung jour luy voir la cou-
ronne impérialle sur la teste. Que S. M. croye que cela
ne venoit point de luy , mais de ceulx qui en ont Fautho-
rité et la puissance; qui, le voyans tellement résolu à la
conservation de son Edict de pacification , faysoient leur
compte de l'eslire Roy des Romains, en quoy S. M. eust
eu cest adventaige d' estre appellée en si grande dignité
que les aullres Princes ont accoustemé de briguer et pour-
chasser par tous moyens, et proposer à ceste fin toutes
les plus avantaigeuses conditions qu'ilz peuvent: comme
niesme l'Empereur, qui est à présent beau-père de S. M.,
n eust jamais esté esleu sans une curieuse solicitude et
promesses solemnelles quil fist; entre plusieurs aultres
il jura de maintenir chascun en la liberté de sa conscience
et exercisse de la relligion. G'estoit la mesme raison pour
quoy ceulx du Pais-Bas, voyant leur Prince se départir des
promesses qu'il leur avoit faictes et des conditions aux-
quelles il estoit obligé, et que S. M. traictoit si humaine-
ment ses subjectz, le souhaitoient de tout leur coeur
souverain Seigneur et se jectoient entre ses bras, afHn
d'avoir la liberté de leur conscience et l'exercisse de la
— S5* —
religion , et en général jouir de mesme bénéfice que fai- iS^o.
soient alors les subjectz de S. M. par sa permission. J"'"»
Cestoit la mesme et principalleraison [qui] nieu ' la Royne
d'Angleterre de faire alliance avec S. M. peu avant le
massacre. Qu'aujourd'huy au contraire sa dicte !VL est pro-
dbe de sa ruyne, son Estât [abbaye'] de toutes pars, et qiie
abandonné en proye à qui s*en vouldra investir; d*aultant
qiie , pour avoir , par lexcez dernier et les guerres faictes
auparavant , voullu forcer les consciences de ses subjectz ,
il est tellement destitué de noblesse et de gens de guerre ,
▼oire de la plus fort colomne de sa couronne , qui est Ta-
mour et bienvueillance de ses subjectz, qu elle resemble
à ung viel bastiment qu on appuyé tous les jours de quel-
ques pillotis, mais enfin on ne le peult empescher de
tomber.
Que S. M. voit l'Espagnol, son ennemy mortel , faire
ses choux gras' de la désolation de ses affaires, se rire à
gorge ouverte de ses mallieurs, et employer toute son
industrie et estude à entretenir les troubles en son royaul-
me; s'asseurant avec bonne raison que c est le seul moyen
de parvenir à ses fins sans coup frapper, veu que desjà,
tant les guerres passées que par le dernier massacre et
troubles présens, FEspagnol a plus affoibli S. M. que s il
eust faict la guerre trente ans.
Que rEspagnol en oultre se sert de lexcez dernier , par-
tout où il peult, contre S. M., comme il a naguières faict
en Pologne, ainsi que S. M. Ta assés entendu, et que cà
esté la seulle cause de la courtoisie et fidélité dont le Duc
d*Albe a ussé envers le Conte à la prinse de la ville de
Monts; comme il a depuis dict à plusieurs que cestoit
* eofagea, a arà. > abaiiiié. ^ §tê délices.
— 86* —
iSyi. pour raonstrer qu*il ne vouldroit point avoir faict ung si
^în- meschant acte qu'avoit faict le Roy de France, et qu'il
n'estoit point marry de ce qui estoit advenu à feu Mon-
sieur FAdmiral , parcequ il estoit ennemy capital de son
Roy, mais aymeroit mieulx avoir perdu les deulx mains
que l'avoir faict. Que S. M. continuât à faire la guerre à
ceulx de la religion et ne les point endurer en son royaulroe,
le Conte le peult asseurer que Monsieur son frère, le lais-
sant en cest estât pour aller en Pollogne, n'y sera jamais
le bienvenu , ains ceulx du pais estimans qu'il arrive là
pour brouiller les afaires, et que les dicts Sieurs Princes
pour semblable occasion , au lieu d'aller au devant par
tous les endroictz de son chemin pour luy faire honneur,
s'en reculeront de dix lieues loing de peur de le voir;
et, [si] au contraire, devant que partir, il se rend moycn-
neur d'une bonne paix en France , il sera receu , aymë et
honnoré autant qu'on pourroit estimer, et les dicts Sieurs
Princes l'atendront au passage, pour luy faire tout rhoD"
neur et honneste réception dont ils se pourront adviser.
Que S. M. demourant en sa résolution où elle est au-
jourd'huy, le Sieur Conte ne voit pas qu'il y aye à propos
que l'Electeur Palatin envoyé vers la Roy ne d'Angleterre
pour le parachèvement du mariage de Monseigneur le
Duc et d'elle, et encores moings que ce soit jamais du
consentement du dict Sieur Electeur que le Prince Casi-
mir son fils entre au service de S. M. , comme le dict Sieur
Conte de sa part s'asseure qu'il ne proffiteroit pas beau-
coup de l'en solliciter, et ne le pourroit faire aussi en saine
conscience, pendant que S. M. sera bandée contre ceulx
de la religion.
Que S. M. a toutes les honnestes occasions qu'elle
— 87* —
pourroit soubhaiter pour retirer le bras armé de ses suh- liyi.
jectz et cesser de leur faire la guerre, sur ce qu'estant Ji^in*
Monseigneur soiï frère esleu Roy de Pollogne, et désirant
y estre bien receu et avec une asseurance de tous ceulx
du pais qu'il sera non pas pour les molester au faict de
leur conscience , mais pour les entretenir en la liberté où
il les aur^ trouvé, il peult aussi luy-mesme, comme aussi
Monseigneur le Duc son frère pour semblable occasion ,
moyenner envers S. M. qu'elle cesse de tourmenter ses
subjetz de la religion; que si aultrement Messieurs ses
frères partent, Tung pour aller en Pollogne et laultre en
Angleterre, oultre que cela leur viendroit mal à propos
pour les occasions susdicts, ils laisseront S. M. avec une
guerre sur ses bras, de tant plus difGcille et dangereuse,
qu'elle auroit encores moings de soûl lagement beaucoup,
et I qui pis est , n'auroit personne à qui elle se peust fier de
la conduicte de son armée , estans aulcuns très serviteurs
affectionez et pensionaires du Roy d'Espaigne, et S. M.
se deffiant des aultres à cause des choses passées.
Davantaige le Ck)nte ne peult oublier d advertir S. M.
qu*on comence par deçà à se fascher et ennuyer de façons
dont on use en France pour négocier , descouvrant qu'on
ne procède point rondement et ne se sert-on que de dis-
simulation, comme ung hameçon; ainsi que naguières
avec la Royne d'Angleterre, au traictement du mariage de
Monsieur le Duc, on a envoyé soubz main des vaysseaulx
de guerre en Escoce pour s'y jecter et entretenir des
troubles , et les faire eslargir peu à peu jusques en An-
gleterre.
Que l'on apperçoit es lettres et paroUes de S. M. tant
de faintes qu'on ne se peult fier que de bonne sorte;
— 88* —
iSy'i. comme après les lettres que S. M. escrivit au dit Seigneur
Juin. Prince despuis la blessure de Monsieur l'Admirai, luy
faisant entendre lextrême desplaisir qu'elle avoit receu
d'ung tel accident et qu'elle en feroit une si exemplaire
justice qu'il en seroit mémoire à jamais; à deux jour?
delà, elle la [Gst] assez mal.
Au surplus tant d'asseurance que S. M. a donné despuis
la mort du dict S' Admirai , en tous les lieux et endroictz
de son obéisance , qu'elle ne vouloit , ni entendoit qu'on
altérast aulcunement son Edict de Pacification , ne se peult
accorder avec la guerre qu'elle faict à ses subjectz de la
relligion, et mesmes encoires à ce qu'elle dict ne pouvoir
endurer aultre religion en son royaulme que la sienne.
Que pour ceste résolution Monseigneur le Prince
d'Orange ne peult penser que ce soit d'ung coeur ouvert
que S. M. dit qu'elle le veult secourir, à ce qu'elle a faict
proposer au S*^ Conte sans aulcune condition , et craint-
on que cela soit sorti d'une mesme [bourque] que les
choses précédentes; d'aultant que les lettres de l'Ajnbassa-
deur d'Espaigne, lesquelles puis naguièreson esté surprin-
ses venant de France au Duc d'Alve, on voit que la
Royne-Mèrea tenu ce langage; disant le dict Ambassadeur:
je ne puis penser que ces tant Chrestiens veullent faire
accord avec ces héréticques; parlant ainsi du dict Seigneur
Prince à son desavantaige, tant s'en fault qu'on ayt si
bonne affection a l'avancement de ses afaires comme Ton
dict.
Le Conte suplie encores S. M. de se remettre de-
vant les yeulx ce qu'il luy a par* plusieurs fois dict du
Cardinal de Lorrayne , que ses actions estoient tellement
suspectes de tous costés pour la grande intelligence qu'il
a STCc l'Espagnol que, tant que l'on verfoit qu'il auroil iSjî.
crédit envers S. M. et manieroit ses afaires, on n'estimeroîi ^'''''■
qu'elle fetsl et négociast quelque t'hose ronilcnietit et
sincèrement; niesme encuires que le hruift est qu'il a
faici offre à S. M. il'une grande somme de deniers pour
les employer contre ceulx de la relligîon. Supplie davan ta ge
le Comte S. AL qu'elle ayt souvenance de ce qu'elle luy
a plusieurs fois dit, que, recognoissant bien les maulx qui
l'avoient assailli de toutes parix el y ayant, par la grâce
de Dieu , remédié par la paix qu'elle avoit eu tant de paine
à faire, elle se donneroit bien garde d'y retomber; que
loutestuis y estan à ceste beure plus que jamais, par le
conseil deceulx qui, soubs ombre de luy rendre suspects
ceulx qu'Ilz disent cbefs de part, [la solicitent] de s'en
défuire par quelque moyen que ce fusi , connue elle a faict
par le massacre dernier, S. M. le peult bien voir que ce
n'estoit pas pour se contenter de cela, mais pour le faire,
plus que devant, baigner au sang de ses subjestz, afSn
d'avancer de tani plus sa ruyne qu'îlz ont pourjettée de
longue main ; laquelle ruyne S. M. peult toutesfois guérir
en faisant une bonne paix en son royaulnie, cl cessant
de tourmenter ses pouvres suUjectz de la relligion.
Finallement que le Conte désire que S. M. recog-
nust ce point que, encores qu'elle eust reprins toutes
les TÎHes que tienent tous ceulx de la religion en son
royaulme, il n'auroit pas pourtant exterminé la religion,
et considérer que le feu Empereur Charles le quint print
non seullement toutes les villes, mais eust entre ses mains
ceulx qui s'opposoient à ses desseins, se [saisit] de leur
pais d'Allemaigne, d'aultunt que c'est une affeciion enra-
cinée es coeurs des hommes, qu'on ne peitlt arracher
— 90* —
l573« Avec les annes. Parquoi le Conte supplie très humble-
JuiD. ment S. M. que, prenant ses raisons d aussi bonne part
que, sans passion ni afection particulière, mais en rondeur
de yérité et saine conscience , il commande au dit Sieur
du Chastellier les luy faire entendre, elle les poise et
considère de bien près, ne se laissant ainsi fiater par
ceulx qui font comme les maulyais médecins, ne disaas
pas aux malades la plus petite partie de leur mal , dont en
ensuit la ruyne, mais plustost ceulx qui ne chercheot
que son advancement et grandeur. S*il fait cela , les afaires
luy succéderont à souliaict, sinon, continuans en ses dé-
portemens, tout ne luy peult réusir qu a mal et à bander
encores dayantaige Dieu et les bommes contre luy.
Faict à Sicben ', ce premier jour de juing i573.
I
Louis db Nassau.
63.
St. Goard au Roi Charles IX: Madrid, 8 juin (^MS. P. SU G.
H. 228, vol. 79a). *« Tentatives de TEnipereur pour pa-
cifier les Pays-Bas.
....L'Empereur fait asseurément tout ce qu'il peult de
réconcillier le Prince d'Oranges et les siens avecques le
Roy Catholique, aux conditions de les laisser jouir de
leurs biens et estats hors des pays du dit S"^ Roy, et
que , ce faisant , ils désarmeroient et remectroient tout ce
qu'ils tiennent sur pie; faisant toutes sortes de reroon-
strances aux dangiers qui sont qu'il perde ses Estats, s'il
veult continuer à les remédier par la force; ce qu'il feroit
I Siegcn.
— 9r —
en oiig jour tout seid, fusant une rêcoiHÙlKalioniTecqiKS tyjX
ses snbjects. Mais Ton m'asseure qu*il n a donné nulle Jaia»
espérance TouUoir entendre à nul party. Toutesfois je ne
scay enfin ce qu'3 feroit pour remédier ses afiEaires^^
Le Boi Charies IX à G. de Schooberg: i5 juin (contresifoée
par Brùlart: *M$. P. C 400). — H faot dédoàuMser celai
qae le Comte Loab de Nassao avoil voala envoyer eo Polo^e.
.^e trouye bon que vous ayez £eiict bailler 100 Thaler
à llionune du Conte Louis pour s*en retourner à Cou-
Ic^e, qui me semble somme suffisante pour ses fraix;
toutesfoys là où vous jugerez qu il luj faulsist' quelque
peu de cbose dayantage , je désire que yous le lu j faictes
baiOer, plustost qu*il n eut occasion de se plaindre d*ayoir
esté mal traicté en s*emplojant à nous faire senrice.^.
65.
La Reine-Mère à G. de Schonberg: i5 juin (contresignée par
Brùlart : *MS. P. C 400). — Réponse au n**. 60.
.^Je yous diraj qu*il n est rien de ce que le Roy
Catholique a faict dire à la Reyne d'Angleterre que le Roy
mon fils faict poursuivre des estranges menées contre la
dicte Reyne...., mais ce sont les artifices accoustuniés...*
Pour le regard des affaires des Pays-Bas, je croy à la
vérité qu*ilz sont en assez mauvais termes pour le Prince
d'Orange , veu Fheureux succès ( 1 ) que a eu puis naguères le
(i) Succès, Voyez p. i5a, in/.
' ftUat.
— 92* —
iSjS. Duc d'Albe sur Tannée de mer du Prince d'Qrange et que
Juin. 5on désadvantage croistra de beaucoup par ses nouvelles
troupes (i) d'Espagnols qui sont puis naguères arrivez au
Pays-Bas. Je ne scay quelle résolution pourra rapporter
le Seigneur Frégouse qui a esté dépesché vers le Conte
Ludovicq. Mais quand les choses ne se pourront accorder,
si est ce qu'il a peu cognoistre par ce qu'il a eu charge deluy
dire de la part du Roy, mon Seigneur et fils, qu'il luy porte
une entière bonne volunté, qui le doibt retenir de faire
chose qui soit au préjudice de ses affaires. Touttesfois
vous faictes bien de nous advertir de ses préparatifs.^. On
ne laissera de tousjours essayer à réduire amiablement la
Rochelle... , afin que tous les Princes Protestants cognois-
sent la sincérité de l'intention du Roy , et combien il est
esloigné du désir que l'on veult faire acroire qu'il a i
l'extermination de ceulx de la nouvelle reUgion....
66.
St. Goard au Roi Charles IX: Madrid, 9 juillet fMS. P. St. G.
H. 228, vol. 792). — Il se défie plus ou moins du Roi d*£»-
pagne.
....Les principaux et les premiers (d'Espagne) remar-
quent (l'élection du Roy de Pologne) comme chose qui
arreste du tout le cours à la perfection de leurs grandeurs
et prospéritez, ne se pouvant taire en leurs discours
d'affecter qu'ils ne disent comme s'ils voulloient pronon-
slicquer que ceste eslection est signifficative d'oster à la
maison d'Auslriche l'Empire , et au contraire fondement
(i) /*. troupes. Voyez p. iZi^inf,
ef chemin asseurê de le transft-rer en celle Ae France, t^y'i.
nieslanl Rvecques cela inGniz discours très envieux des iuilIcL
prosperitez et grandeurs de V. M., aiant les aucuns une
ezirème peur que la Rochelle son rendue et mise à ex-
trrmité, croiant que c'est loule la derfinition de ses af-
faires. Etcroy,selonce que j'entents qu'ilzdisent, que s'ils
ponviiient ou auzoient, ils [les] ayd. roient à se maintenir,
pour donner à V, M. de quoy estre troublée tousjours
avecques les siens. Je ne puis juger, nj ne dojbs, de
l'intention du Roy CathoHcque leurmaistre, lequel est
extrêmement saige dissimulateur, et ne se laisse entendre
où il a ses pensées; mais puisque ceuU qui luy sont les
plus favoris et plus prés de sa personne et plus advanceE
en son conseil , ont telles pensées , je ne sçay que m'as-
seurer du reste; et encore» que je ne donne trop de foy
à une infînitë de choses que j'entends ^ si [ne] me semble-il
point mal a propos d'advertir V. M. qu'il fault niesme-
ment qu'elle se donnegarde de leurs pnilicques, lesquelles
j'entends ne tendre à aulcre fin que de luy mectre, s'il»
peuTent, tout le fais de leurs affaires sur les bras....
67.
Si. OoBrd au Roi CliarU-s IX: Madrid, 17 jiiillcr ("MS. P.Sl.
I G. H. 118, vol. 79-jJ, — La Espagnols d^ircnt pacifier le»
Pa;r»-Bai; In pait en Fninre les ia(|ui«le.
...Je pense, quelque bonne mine que les Espagnols
facent, qu'ils font tout ce qu'ils peu>cnt pour pacifGer;
nais le Boy Catholique vouidroit le pouvoir fuire sans
que le Prince d'Orange y feust compris ; non que je ne
croie que en son cœur il nevoultust que en une «orte
U
— 94* —
iSj3. ou autre lapointement ne feust faict: mais l'aiaat trompé
Juillet ses Ministres sur la facilité d'appaiser le tout par la force,
et le grand profit que feroit puis après des imposts pour
acquiter ses grandes debtes, lavoient faict résouidre de se
tenir difficile sur Tapointement, colorant le tout de la
réputation de ne voulloir entrer en composition avecques
ses subjects, ne moins avecques les héréiicques, au pré-
judice de la Relligion Catholique. Tout cela ensemble
les a tenus jusques à ceste heure où il sembloit qu ils
prendroient nouveaux partis, qui se sont encores ren-
versés par la paciffication qu ils entendent que Y. M. a
faicte, laquelle ils pansent asseurément leur portera
nouvelles diificultez, parcequ'ils pansent que tout le
faix leur sera sur les bras , et que leurs rebelles prandront
nouvelle vigueur, entrant aussi en nouvelles jalousies
qu'ils ne soient favorisez de ceulx qui eu France leur ont
esté en soubçon ne voulloir [estre] otieux ' en telles conjec-
tures ; dont il est tout certain qu* ils en eussent il j a
longtemps senty bien près le coup , si V. M. avecques sa
bonne prudence n y eust mis le remedde , et lequel il me
semble n avoir esté recogneu d'eulx comme ils debvoient,
sans que je vueille toucher dont en est la faute; et en-
cores que je ne soye Profeite ne fils de Profeite, si
leur aye prédict, dès le commencement qu*il pleust
à V. M. m'envoier de pardeçà, le cours de leurs aflai-
res et comme ils se trompoient en la forme de négo-
tier avecques elle, que ne voulloit tromper et moins
souffrir estre trompé. Et encores qulls ne le confessent,
ils cognoissent très bien que on les entend et que par là
toutes leurs finesses sont perdues. Le tout est que V. M.
' oisif (otioéus).
— 95* —
asseoie ses afi&ires, et que, pour acherer à leur £Bàre [foire] i573.
]e sault, elle ajt aussi bonne main à rompre le coup i Juillet
rélection du Roy des Romains , où je scay qu'ils s'atachent
fort et ferme, comme elle a eu en celle du Roy de Pol-
loigne. Et puisque le temps est que par négotiations
ou praticques, plus que par armes, l'on acbèye de grandes
entreprinses, il fault que Y. M., qui a Tune et Vautre en
la main , par force et raisons se face monarque du monde...
68.
St. Goard aa Roi: Madrid, i8 août (*MS, P. Su G. H. aaS,
▼ol. 79a). — Remplacement prolwble du Duc d*Albe par Ré»
qnesens,
...Quelques uns yeullent dire que , nonobstant les bonnes
parolles que le Roy Cathollcque donne au Duc d'Alve,
et Fespérance qu'il a icy donné aux siens de luy subroger
Don Frédéricq au gouvernement des Pays-Bas , qu'il est
déterminé d'y enyoier le Ck)mmandor-Major. Par autres
disent qu'il l'apèlera icy auprès de luy , pour se descharger
en luy d'une partie de ses affaires: mais de l'un et de
Fautre l'on n'en parle que par discours , tant il est peu
communicatif de ses pensements et délibérations, aimant
mieux travailler à escrire de sa main les choses qu'il veult
taire, qu'en faire son commandement à personne du
monde , mesmement quant il est question de ses eslections
qui sont si briguées, comme d'oster ou mectre ministres
en lieu d'importance. Tay entendu qu'il commande à l'un
et Fautre Duc d'estre ensemble d'accord , ne faisant riens
sans la communication d'un à Fautre, de quelque chose
que ce soit, ou qui s'offre de delà pour "^^ ««"nrioe.». .
— 96* ~
69.
1573. G. de Schonberg à la Reioe-Mère: Francfort, 19 août (MS. P.
Ao&t. C. 400). — Nécessité de donner promptemenl les seooars
promis.
...Le Roy ne fist jamais rien plus à propos pour radTan-
cément de ses affaires en AUeroaigne que d* accorder aa
Prince d*Orange ce que vous sçavez ; mais il fault néces-
sairement l'effectuer promptement, ainsi que je promis
au Docteur Ohem * (Chef du conseil du Conte Palatin) et
au Conte Ludovicq; qui vous faict ung monde de bons
offices....; le Conte Palatin envoyé ung gentiUiomine
avecques moy pour toucher une partie de la somme que
sçavez et prendre des lettres de change pour le reste....
Aussytost qiue Monsieur de Lumbres luy a apporté Fas-
seurance que le Roy luy en avoit donné, le Conte Ludo-
vicq a mis le reste des François et Valons ensemble et
quelques harquebusiers Allemands, le tout jusques au
nombre de trois mille hommes, lesquelz arriveront ceste
sepmaine en Hollande. Au mesme instant que vous aurei
satisfaict à vostre promesse , le Duc Christofle marchera
avecques le reste. Le Conte Jan de Nassau, frère da
Conte Ludovicq, vint avecques moi à Heydelbergh pour
ayder à persuader le Conte Palatin à la susdicte entreveue,
et pour résouldre avecques luy en ma présence comment
on pourra bien et deuement employer la somme de de-
niers que vous sçavez et celle qu*on a aussy d*ailleur&...
Je mets bien devant les yeux au Landgrave la confiance
entière que V. M. ont en luy et son amytié. Le Conte
Ludovicq (qui est son demy-Dieu) luy en a aussi, à rot
sollicitation , escritte une bonne lettre. Je peulx asseurer
* Eb«D.
T. M. que nous n'avons rien ouhlie , ains luy tTons baillé i573.
fil et «sguiUes pour bien coudre les besognes qu'au Itre fois *""'-
V. M. luy a taillé. C'est asteure qu'il faiilt faire nos affaires,
Madame , ou jamais. 11 nous [branlent] au reste ic-y en-
cores (le ceste pais de la France, et font courrir le bruict
pnrtout qu'il n'en est rien, affin d'enipesclier les Protes-
tants de ne faire pas si bon accueil au Roy de Poulogiie....
70.
Le Comie Louis de Nassau à S. Bing: 18 *oàt (*HS. C). — Il
rmpparle ce que G. de Sthonberg lui a rtcnamcDl comrouni-
quel Ih bonDes inteulioDs ilu [loi de France cnveit le Prince
d'Oriage; sa tolliciiude pour le mainlieD des liliertéi de
TEmpire contre les empiélemeiils de U Maiion d'Autriche;
lODdetir qu'un des Piinces Protestants, ou bien lui-ménie ,
put èlrv- élu Roi des Romaios,
Unsern gûnstigen grusz zuvor, erntvesier giinsiiger
lieber besunnder. Wirseizen in keinen xwetTel Ihr werdet
noch in friscber gedechinùs haben wasz vur ettlîch
jnonaten wirzuCassell underandern mit Eucb von ailer-
liandt verti'osiungen, so in namen des Konigs in l-'rank-
reicb von Caspar von Schoenbergk und Joiian Galeace
Frégoso zu Franckfurll in neclisiverscbiener Ostt;rniesz
uns gesclieben, verlrewlich geredl haben.
Darauff wir Eucli dîszmlial wolmeinendt nicht verhalien
wollen das vun Sibueiibergk gar netvlitU bey uns per-
•ûnlîcli gewesen uud anfenckbcb uns venneidel bat das
l)ochsierinelierKoiiig,zuercierung scinerkonlgl. Wiuxlen
|[nedigsten willens und guter zuneigung, audi danitt
muer Heir und Bruder, der Prtntz«, înn werck spuerea
< 7-
— 98» —
lôyi. mopge tiasï dieselbigeseinerGn. wohiforth gem sebenviid
Août, hefôrtlcrn wolitlielffpn,ihnie,denivoiiSclioenbergk, bcvo-
len habe uns, ahnslatt hochgedachler Herrn Prinuen , huo-
derfetausent cronen, ohnefortlerungeinigerobligaiionoder
versichening, als ein freye kotiigliche gabe^ unveraûglich
und zum fûrderlichsteii erlegen zu lassen , mit angehefîten
gnedigsten erbiethen dasz dagegen sein konig. W. nicht
allein gar kheine erstattung begeren, sondern darneben
auch sich erbotten haben den Herrn Printze sonst, wie
und womit sie kônnen , ihren gnedigsten willen zu Tor-
stehender gelegenheit noch ferner zu heweisen.
* Darauff dan wir albereits verordnung gethan das vor-
berûrte summa geldts von den unsern in kurtzen emp-
fangen , und dem Herrn Printzen yerhoffentlich zue gutem
nûzen ahngewendet soll werden.
Darneben uns insonderheit bat ermeltter Ton Schoen-
bergk auslrûcklich angezeigt der Konig sey, auff den
fall wo die Teutsche Fùrsten sich des Hernn Printzen an-
zunehmen gemeint sein werden, ehrbietig und wiliig
seiner Gn. gleichfalls weittere hiillf zu erzeigen. Und solchs
dergestaitt wie dasselbig den Fùrsten ahn angenembsten
und vortraglichsten sein werde. Nemlich, entweder of-
fentlich und unTerholen, oder aber heihilich zu thun,
und, nach gelegenheit der fùrstlicher hûHfleistung,sich
mit koniglichem zuschusz pro rata dennassen spueren
zu lassen dasz yerhoffentlich man daran ein guten geniV
gen solle haben.
Ferner bat Torgenannter Caspar yon Schonbergk uns
auch berichtet der Konig sey in erfharung khonimen dis
bey Chur- und Fiursten vast heftig umb bestimmung eines
Reichstags angehalten werde, und ettlîrhê leuthe prni
daihm ilrachten ' woUten dasz ati5 Jem Hansz OefOemicli tSjS.
ein RomîscherKuiiîg znm fiLrderlichslfii erwelet w(tr<l«n Aort'.
moclilte. Wie <lan liicvon der Kbnîg allerbandt gc-
schwinde sucliuiige uiid angestelhe priirticken zu ubron
brachtt wontcn nt^eii , davun duch noclilzur xeitl imntiuig
sey femi^re tneldung zu tliuii.
Nbun sulle tnaii fiir gevvîsz liai tt^n dasL scîn kon. M. geiteigt ,
sey die zwischen dem Roinischen Beîcli und der Cronen
Fnmkràcb aus vertrewliolier ziineigung wulii«rbraciitie i
gute nachbarsctiafrt und freundtâctiafft, rmcb lius-sursten
T«nnogen, zu conttnuiren ; auch (1er TeiitM.'Ueti Nation
und des beyi. Beîcbs narhtlieill init allen ueweii vor-
khommen za bclffic.n , und de&selhen grmeine wulfsbrt
aller freiindcscbalTt und prÎTatniitzcn Torfiiisetïen.
Wiewol demnacb seititi ktin. AL dem HaiisOesterreicb,
wie menniglich bewusl, nhumiibr <lei-niassen verwuudt
und zugotban sey das2 desselhigen bestendige (M'hottiirie
îhr zu allerbandt vortheîl wnl verdregUcb eracbtt werden <
mocbtt, so wolhdnrhstink.on. AI.,geineinerivoiriirlh bul-
ben, gem seben daszdahin gcdrachiel wurdc wie etbwan der
protestirendeu Fiirsten eîner zuni Uiiiiiîsclieii Kiiiiig er-
weblel, und dodurch nicht allein die £ri-ylieit der wabi
erhallten, sondern auch sonsten allerbandt besorgtte bc-
harliche bew-bwerunge abgeweiidet kiinten werden.
Dan ir anfenklicb wol zu bedencketi sIebeduszOe&ten-eich
sich der keyserbchen dignilet nbun viel lenger da» aîcb
mensehen gedenckeii erstrecke, continua ter/e gebraucht
und, wie sîch's anseben la»se,Ta9t dîesvn walin geM-bepfit
babe, als ob das Keyitertbanib dieszem llnus nibery'u/v
fiicceêiionia dan aus freyer wnlil bînfiiilters gebtiii'.
— 100* —
I SyS. Neben dem sey auch offenbar dasz Oesterreich in jetzîger
Août, zeitt dermaszen erschepfft und in unvermogen stecke
dasz der jetzigen kej. M. nicht altein schwer , sondem
beynahe unmoglich sein wùrde ohne die Reichs contri-
butioncs den keyserlichen Stanndt zu fhueren.
Welches auch ursach gebe das, zu erhalttung derselben
.standdts und réputation^ das Reich eine Contribution auf
die andere biszanliero einwilligen habe muessen, auch
kûnfTtiglich deren sich noch ferner habe zu vermu-
then.
So dann dièse beschwerunge jetzt albereits vor augen
und das werck bezeuge das, ohne aussersten nachtbeill
gemeiner Teutschen Nation , die Reichsstende solche in
die lenge nicht wûrden erschwingen konnen : die aber, wo
der jetzigen Hertzogen ausz Oesterreich einer erwehlet
werden soltte, nicht allein nicht abnehmen , sondem je
lenger je weither einreissen und nottrengUch wûrden
gemehret , auch bestendiglich eingefûhret werden.
Dem allem nach acht die kon. M. ausz Frankreich dasi
dieser nachtheill billig bey zeitten bedachtt, und durch
erwehlung einesRomischen Konigs , so nicht aus dem Haus
Oesterreich geborn sey, abgewendet werden solle.
Wiewoll auch hiergegen vorgewendt werden mocht
dasz zu besorgen es werden sehr wenig Fûrsten im Reich
sein , die den aufFgehenden keyserlichen unkosten , son-
derlich da sie von inlendischen oder audendischen ange-
fochten sollten werden, erdragen werden konnen; so sey
doch dagegen wahr dasz solches eben so wohl und auch
mehr bey der wahl eines Oesterreichischen aïs andem
Fûrsten wûrde zu l^edencken stehen , in erwegung dasx
Oesterreich je so hart geschwecht und mit achuldt-
— lur
Usten beschwerdt scy , als andere Fiirsten des Keiclis :
môgen.
Ueber dasz sey den Teutsclicti und SDiiderlicli den pro-
lestirendcn Fûrslen wol viiniiotlen mil lioohsttm vleîsï
unilerost zu gemuetlizufliiiert;!! dasz der Kuiiig aiua Hîs-
panien die Oesrreîchisclie Furstcn gar an sicli liuugen uiul
(lentiassen ihm v«rpflicht gemaclit babe das ^e, aucli wie-
der ihren willen , ilim in allen seinen siichungen (wie lus-
anhero leider clas irei'ck gnuchsam Iiczcugt) imiessen
wilfliarcii. Wie aucli jeliermclter Kiinig niJt liiilff der
Hertzugeu zu Oesierreîch vast aile geistliclie und der
BapsilicWn lelire zugethane Fiirsten an sich g«hitngen ,
und seine pi.icticken allwrelis so weîth in Teutscldandt
Lraclitet halnf dasz zu bezorgen, wo die protestirende
Ftu-sten niclit aucli etbwan ein Iiaupt und starckeii rûo
ken ilinen tiiacLei), sondern abermals «tas spiel ûber-
sehen, und die wald eintrs Romlsclien Konigs aufTeinea
Papistischen Fiirsten kommeii 'wûrden lassen, dasz in
warheit sîe in die lenge vast geferlich utzen, und ethwan
lUTerseliens von ihren wiederwertigcn idjerfallen mucht-
teD werden.
Ausz diesen jetz erUellten und andem nilier bedenckU-
chen ursavUen , so aucli ohne aile erinnerung verstendige
teuihe leichtlich bey sicli Ënden kunnen, wolil lio<:li5t«r>
mehter Konig die walil eines Bonitschen Konigs aulT ein
protest iren den Fûrsien gern gerîehiei wisscn, auci» deni-
■elben, wu solcbs die nuttùift erfurdern wùrdc, uitt rath
and that allen aussérsten U-ystanndt und iiilfte gutwillig-
licli leîiten, Und suvern jeliterlztlller uiassen die wnhl
angestellt wenien kunih , were sein kiîii. AL elirlititjg
auf den nolhfall eich nicbt allein xu stattlicbrr hilfsleistung
in iSyS.
AoùL
1573. 1^ verpflichten , sondern auch derwegen tôt der wahi eine
Aûot. ansehnliche summa geldts zu versichem; auch dameben
mitlel zu (inden das auf ein gute antzal jahr ein annemli-
cher und bestendiger friede zwisohen detn Reich und dem
Turcken geschlossen werden , und man sioh inmittelst
gegen Oesterreich oder Ungern , desz Tùrcken halber,
keiner femem beschwening solle zu liesorgen haben.
Gleichfalis were irer kôn. W. Bruder, der neu erwelte
Konig in Polen , guttwillig sich ebenmessiger gestalt za
leistung ailes miigHchen beystanndts zu Terpflicbten , dasi
also auff jetzbenirtten fall man sich vor niemandts dan
allein vor dem Kônig ausz Hispanien und seinen anhang
zu besorgen wiirde haben , dem gleicbwol ein erweitter
Romischer Konig hernachmals, mit zutbun ihrer| der
briden Konige von Franckreich und Polen , auch anderer
protestirender Stennde, jeder zeitt auch wol genuchsam
wûrde konnen gewachssen sein.
Wo aber die Stende des Reichs bedencken haben wùr^
den, besorgtenunvermogenshalben, ein fûrsten des Reidis
zu erwehlen, und die sachen dahin gerichtet konten wer-
den dasz sein , des Konigs , persohn zu solcher dignitet ,
durch gebûhrliche wahl brachtt werden mochtt (wclchc
doch sein kon. W. den Stennden des Reichs, bcy denen die
wahl stehe, nach jetziger gelegenheit und nocht zurtzeit
nicht wol ahnmuthen dorffe^, alsdan und auf solchen £dl
woUt sein kôn. Mat. die Stende des Reichs, nicht alleio
aller con tri but ionen entheben und versichem , auch die
auff Regierung des Kayserthumbs auflauffende nnkosten
seibst dragen, und das Reich gleicbwol nach aussersten
vermogen bey herbrachtten freyheiten schùtzen und
handthaben ; sondem auch die gewisse wege (hiden dasi
iMisteiitligcr 15^3.
huigk «der AoùL
Higezcigi
:lilte Kuiiii;
zwUcheii dem KeicU und deni Tiircken et
friede odersolangwirigerahnstanTidt, atifï
mehr jahr, fiirderlK'h bewilliget und auffgericliUM S(i|t<
v,eiiiea.
Letziich Itat Caspar toq Schoenbergk
s«in Konig, wie aucli gleiclifalls der
ûi Polert , wollten nichts liebers wûnsclien nucli befûrdrrt
seheii, dan das znîsclieD CUur- und fiirsten des Reicba,
sond^rlicli alierden protestirenden St«nn<!en iind beiden
ttbgediit htei) KuiiigreicUen, gutc iiachbarM-hafTt und l-ut-
respoiidoijtz gepHanzt und crliaU«n mocbt werden : aclit-
t«n aïK'l) solctis zu lieiden theilen , tiach gdegenlieit der
jeUiguD gcsi'hwinden leufTt, niizlich und noitîgj in be-
iracblung dasuian albereits gespûret und in kurtzem das
werclt sellwt (wq soIcIis dun.-li u-utiche ver&ehuiig nicht
Toikominen wiirde werden) nocli neitter, mit gemciueiu
des beybgen Itoiii. R. nacblbed, betzeugen wiirtte, wie
gantz geM'liwinde pi-acticken der konig aus liispanîttn und
sein anhangk in TeuUchIandt Torhuben , und so whol
dem Iteicli , aU aucli den an&ti>&&eiiden t>enacltliarten Kii-
nigreichen zu brscbwerung gern anriclitten woltten.
Welcbein beschwerUchen bcginnt^n dei- gebûhr naeti
zu webren , )>eide Kîinige geneîgt seien hÎcU einer vertrew-
Itcben correspondenlz mit dcn protestirendcn Fiir&teit utid
Slenndet) zu Terglficben, und auf gewi».sc inasz, wiecsz
in notbfàllen mit bulHIeiatung uncl unilcrm gviuiltcH vier-
den M>llt, mit tbnen zu vcrcjnigen, auclt wo esz zur
liandlung kommtrn wùrdr-, sicb tlerma&scn findeu zit laftsen,
uad im werck zu ertzeigeu , daa ibrer kon. W. goieigter
guter will gniicliwm trkbant wertUtii, und nian ursacli
- 104» —
i5y'i. haben sollte daran eln yolnkhoinmenen guten genûgen
Aoùi. 2u haben.
Ob auch wohl hiergçgen erregt werden mochte dasz
ethwas bedencklich zu achten dasz dièse Correspondentz
eben den protestirenden Fùrsten und Stande von hochstge-
dachten beiden Kônigen angemuthet werden, so doch
offenbar dasz sie der bepstlichen und nicht deren Ton
den prot. Fiusten bekannten lehre bisanbero anhengig
gewesen , und derhalben zu vermuthén dasz ihre Wirden
wol geneigter zu achten sein konnten dièse ding bey den
Bepsllichen als bey ihnen zu suchen ; so sey doch dagegen
wahr dasz der Konig ausz Hispanien den vortheil in dem
albereith inbekommen, und mit hûiff seines anhangs die
gênante Gatholische mehrertheills aufF seine seitt brachtt,
und dermassen ihm verpflichtt gemacht habe dasz auff
derselben hiilff in nothfellen ihre kon. W. sich je so
wenig als auch die protestirende Stennde zu verlassen
wùrden haben.
Welchs auch ihre kon. W. bewege dasz sie den misz-
yerstandt in der Religion auff ein seit zu setzen , auch
derwegen einem jeden sein gewissen frey zu stellen sich
entschlossen, und dièse vereinigung ausz obertzeltten
erheblichen ursachen mit den protest. Stenden (so fem
denselben solche , als denen hieran , ihrer kon. W. erach-
tung nahe, wo nicht mehr, jedoch wol so viel als ihren
Wirden gelegen sey) eintzuwilligen und, vermittelst gôtt-
licher gnaden, bestendiglich zu erhaltten*
Wo aber ûber aile zuversichtt dièse den Teutschen
protestirenden Stennden alingemuthe und beiden theilen
hochnottige und nûzliche vereinigung je auch auszge-
schiagen wùrde werden, alsdan und auff solcben ausier-
fiten fail werden ihre Wirden ihrns bestens aucli in ande
wege mùsseii gedencken.
A-oùt.
Diez sindt ungeverlich die redden die yud Schonbfrgk,
in nuhmeii der btide Konige, mit uns gehabt, die wir
Eiich, Busz sonderm verlrauen , aUo der lenge nahe halten
wollen vermelden.
Und nachdem er sich in seinem , alin den hochgeb. F.
Hem Wilh. Lgr. lu Hessenn unsern gnedîgen Hem aus-
gangenem, «lireiben, aiiff uns ret'erirl iind ilarin erclerl
hat dasz ev da-ijenige so er s. f. Gn. gem selbst perstinlioli
vermelden hetl wollen , uns gemeint sey antzutieîgen
(wie dan geschehen isl), er aucii begeri hat dasz dîeser
antz«igtt sein f. Gn. wir fûrderlîcL wollten verstendigen
(darin wir uns gleichnol) etliwas heschwerdt funden,
dieweil dîese sachen vast wichlig und ungleich verstanden
und aiirrgcnomnien niochten werdcn), baben wir rathsa-
mer eracbiet gegenwertig schreiben ahn Euch, als den
bekanten und des gemeinen Vatterlanndts wolfartb
liebenden, ausgelienziilassenjdanethwanzuruntzeittobao-
gereghl desz von SeUiiiibergk ahnbringen boibermelten
uns gn. Hernzuzuschreilten;woUenuuchderhalbeiihierait,
unserm sondern vertrawen nah«, beimstellen welchtT
geslalt ihr die^eianizeige i\irt: f. Gn, zum besten Termetnt
zu verstendigen, dnn wir diestibig dannoch also ge-
scbaffen finden da« daraufT ein«s guten nachdenekena
wol Tonnotlien, und ein solrbf stattltche anmuthuiig,
nacb gelegenheit der jetzigen leuffte und gcscbwindeti
practicken , nitht leicbtlirli m veraehten sey.
Und darneben gepcten baben Ihr wuUet di es schreiben
dcn HetTO Canzler sehen laaaen , uud uns Ëures guethdûn-
h
— 106* -
iS^^* cketis hierinnen zu yerstendigen unbeschwerdt sein.
AoAt. Es ist der von Sclionbergk im widder hineinreisen bey
unserm gn. Herrn den Churf. Pfaltz gewezen , und ihren
Ch. Gn. disser ding bericht gethan , darauff man ihm
dan mit ganz guter antwort, 'doch conditionaUter^ im
fall diesem stattliohen erpiethen nach gehandiet und als-
baldt im werck bewiesen werde, begegnet und gant
gnedigst getraotiert und gebalten worden , da man ihne
sonsten bis daher keine audienz bat gebén wollen. Gott
gebe dasz ailes zum besten gerathen moege.
Uns will gepueren in der wabl eines Rom. Konigs
oder Keysers yomemblich dahin zu sehen wie die reine
Lehr Gottliches Wortts nicht allein erhaltten, sondera
auch vortgepflantzet werden moge. Darnach, wie man
dem Yatterlande und gantzem Reicb vorstehen moge,
und hierinnen wedder ganst, feindtschafft , ^ewinn,
▼iiriiist, ruhe, oder gefahr angesehen sein.
Wir haben mit dem kay. Gesandten zu Franckfurth
gewésen, weittleuftige underredung gepflogen, und kein
bladt vor das maul genommen. Sie vertrosten hochnian
werde in kurtzenn der friedtshandiung einen anfiang
sehen; schlieszen dahin, wiewoU der D. Hegerweiier ein
Papistist, man konne oder selle hierinnen nichts handlen,
der punkt seye dan erst liquidiert dasz die Inquisition auf-
gehoben und die Spanische Regierung abgeschafft werden
muesse. Haben uns auch ziigesagt in kurtzenn was hier-
innen zu verhoffen , verti^ewlichen zuzuschreiben.
Wir haben die ursach der underredung auff das wort
Rebellen , so in den keyserlichen Mandaten und Schrifften
gebraucht wirdt, gefundiert, und ihnen nach der lenge
vermeldet warumb unser Hen' und Bruder, der Prinz, ûnd«
— 107* --
diszen tittel nicht konne noch soDe gesétzt^erden, aucfa <573«
damebeu gebetten dasz ihre Matu (da der Heir Prinz seine Aoèi»
sachen gegen die Spanische Regierung in guetem weaen
zu erhaitten , dasjenige thun wfirde wasz der krieg mit
lich bringet) es nicht dahin wolle deuten lassen, noch
daftir halten dasz man ediwa gefehrlioher weiss nnd dem
Reich zum nachteil ethwas handlen woUe, sondern ge«
wisslich glaubendasz aller Stende, soTieUinnnermaBglich^
solle verschonet werdenn, und seindt £uch mit gûnstigen
guten willen ganz wol geneigL
Datum den a8 Aug. a^. yS.
Euer gueter g4>enner,
LtTowiG GajkF ztiB Nassjlw.
Dem eravesten unserm
gÛDStigeo lieben besondern Simon Bînge,
Hessischen Cammermeister zu Cassell.
Cito, citissîme.
7«-
G« de Schonberg [au G>mte de Retz (i)]: Paris , i septembre
(MS. P. C 4oo). — Dispositions des Princes Protestants
d'Allemagne.
....Oultre ce que dessus le Duc Jan-Gasimir m'a accordé
(i) C He Retz. Il n'est guères douteux que cette Lettre ne lui
soit adressée. Lui aussi avoit été en Allemagne, et ce fnt vers cette
époque qu'il fut chargé d'une mission vers la Reine Elisabeth:
«Tous auriez, quand j'arrÎTerois à Boulogne , desja passé la
>mer:»p. iia.
— 108" —
x5y3* de venir trouver leurs M. à Nancy, à la chaîne que leurs
Septembre. M, facent en sorte avec Monsieur de Lorraine, qu'il l'en
prie , ou par homme exprès, ou par lettres: et ce affin qu on
ne reproche au Duc que luy s*est ingéré par importih
nité à vouloir voir et communiquer à leur M. Or estant
auprès de leur M. à Nancy, et que S. M. de Poulogne le
requière de Taller accompaigner chez son beaupère, il le
fera. Si le Roy nostre maistre a aussi envie de le retirer
à son service: qu'il luy fera cognoistre, qu'il n'a jamais
rien dit , ny à vous, ny à moy, qu'il ne veille exécuter, et
veult monstrer au Roy , que rien ne luy y convie ny per-
. suade, que l'affection sincère et entière qu'il porte au
bien et service de S. M. Si leur M. désirent aussi d'entrer
en quelque aultre négotiation avecques son père, qu*il y
rendra pourveu d'ung plain pouvoir. Et en cas que leur
M. ayent bien fort grande envie de communiquer en
personne avecques son père , qu'il advisera avecques leur
M. de la façon que cela se pourroit faire le plus commo-
dément. De ma part vous peux-je jurer ma part de para-
dis, que le père et le fils, et docteur Ohem et Zuleger
(Chefs du Conseil) en meurent d'envie, et avons desjà
discourru deux jours entiers de ce que se^pourroit et
debvroit traîcler à l'entreveue de leur M. et dudit Conte
Palatin , assavoir la ligue (dont a esté question) et du
moyen de mettre la couronne de l'Empire en la maison de
France. Et a ledit Conte Palatin dépesché le mesme jour
que je partis par devers le Landtgrave pour scavoir s'il
le pourroit faire condescendre à vouloir entrer avecques
luy en ligue avecques leur M. , s'asseurant bien , quand le
conunencement en seroit seulement faict par eulx, que
les aultres y suiveroient bien aysément et se multiplieront
le nombre de jour en jour. Le sommaire des articles que
le Conte Palatin a envoyé au Landtgrave est, que les
1573.
Septembre.
Princes
ont I.-S il.
oys,
f que sera purte par
la confédération, contre ceulx qui assailleront l'Estat de
leur M., et que les Rois feront de ineames à l'entlroict des
Princes, suit qu'ils viennent à cstre assaillis pour leurs
Estais, ou leur Religion. Ils se réservent qu'ils ne veulent
prester secours contre les Huguenots: aussi veulent-ils
promettre de ne les animer contre leur M. Je rrois fer-
mcjneiit que la présence de leur M. les fera encores passer
oultre à ce poinct. Je me suis ehargé d'advertir en toute
diligenceleConte Palatin, ou pour le moins D<« leur Ohem
de l'intention dt; leur M. sur ce que dessus, affin que les
choses se préparent en attendant, et que le dit Ciinte
Palatin vienne tout résolu de ce qu'on y aura à faire.
J'ai tant faict qu'ils ne parient plus de leur fondement de
la conservation d'Ëdict: mais ils ne prontetteronl point
de porter tes armes contre les Huguenots; de sorte que je
cognois, quiU seroient bien ajses et contents, que la
ligue fust défensive ei spéciale contre le Roy d'Espaigne.
Qu'est à mon advîs le seul moyen de mettre les dits Prin-
ces à une telle sutijection qu'ils n'oseront de leur vie
songer seulement à aggrandir dadvantaige la maisoo
d'Austricbe, k laquelle ils sont desjà après à faire perdre
la plus belle Heur de leur cbappeau: ayant siiivy le Conte
Palatin et son fils, et principa lie ment Docteur Oliem (qui
nous faict im million de bons offices) la voye que vous
aviez monstre au Duc Jan-Casimtr; assavoir que le sang
de France ne désiroit pas ceste gmndeur de l'Empire tant
pour sa maison, que pour le faire sortir de la main de
ceubt qui ne s'en sont servis, qu'à la diminulioD de
— 110* —
iSjS. l'autorité et ruine mesme du corps du St. Empire. Et
Septembre, affin que les Princes Protestants cognoissent tant plus
clairement et à veu d*œil la droicte intention de leur ]^L,
leur M. leur offroient , au cas qu'ils vinssent avoir volonté
d'eslire ung d'entre eulx, qu'ils ne différassent poinct,
pour les raisons qu'on pourroit mettre en avant qnung
si pauvre Empereur n'auroit le moyen de maintenir les
Estats en obéissance , moins de défendre l'Empire contre
les entreprinses que pourroient faire les Roys et Poten-
tats voysins sur les frontières d'iceluy; et, qu'au casque
dessus, leur M. assisteroient le dit Empereur de tout les
moyens et faveurs qu'ils en pourroient désirer, dont leur
M. en renderoient suffisante asseurance, quand cest af-
faire auroit à sortir son effect, et que l'Empereur qui
seroit esleu et les dits Princes prometteroient la pareille
assistance à leur M. — Vous scavez , Monsieur , que cela leur
a esté proposé, pour leur monstrer au doigt qu'ils ne
sont pas réduicts a ceste extrémité qu'ils n'ont moyen
de faire maintenir le corps de l'Empire que par la puis-
sance delà Maison d'Austriche; et après aussy pour leur
faire couler dans le cueur par ces offres icy quelque bonne
opinion de nostre sincère volonté en leur endroict. Car
cela donnera un honneste prétexte à nos amys de nous
pouvoir mettre sur les rangs, comme ils sont délibérez de
faire, estants tout asseurez que les Princes s'accorderont
aussi peu de prendre ung d'entre eulx, comme les Pou-
lonnois se sont peu accorder à prendre ung Piaste. £t,
affin qu'on puisse commencer à briguer pour nous et
pour le moins avoir les instruments touts prêts pour
édifier ung si beau et grand bastiment quand le temps
▼indra à propos , le Seigneur Conte Palatin et son 6ls
finirent estre résolus par nioy , et ce le plus tost que fiiire iS^Î,
ce pourra, Jea contlilioos que le sang do France veull Septembt«t
que ses arays proposent pour le fuîre parvenir et atteindre
à ce que dessus. Car suivant ce que je leur en escriray , le
Conte Paliicin en conimunîqueru aveeijues le Landtgrave;
Docteur Ohem avecques Docteur Oaco, et sentiront par
ainsi quelle résolution ils en pourront prendre uvecques
leur M., à l'inlerveue du Duc Jan-Cnsimir ou du Conte
Pnlatin avecques leur M. Je les aj prié plus que Dieu de
me spéeilier ce qu'ils pourroient désirer de nous, maïs il
a esté impossible de rien tirer d'eulz , sinon que les quatre
principaux poinct sont; la défense contre le Turcq; la
conservation de leur autorité et liberté; le maintenement
de leur Heligînn , et l'asseurnnce et seureté qu'ils diiilivent
avoir de leur vouloir inralliblement garder le dernier
poinet, qu'est ceUiydont-ils sont seulement en peine. Car
je nie faicts fort dans ung jour vous faire convenir de
toutes les uultres , qui sont environ aS ou 3o , mais de si
petite conséquence, que je suis tout asseuré que nulle
difCiculté s'en présentera de ceuK-lii, quand oeluy de la
seureté de leur Religion sera vuidé et bien arresié. La
paix faicte en Fiance (de laquelle loutesfois on leur
rapporte tous les jours de terribles nouvelles) nous sert
infiniment. Il faut battre le fer durant qu'il est chaud.
Car, si nous ne l'emportons (comme j'espère que nous
ferons) je m'asseure , pour le moins, que nous fairons
sortir ceste couronne d'entre les mains de ceulx qui en
abusent au préjudice des affaires du sang de France.
Dieu nous en donne la grScc,iif6n 'jue nous sachions bien
embrasser et dignement conserver l'heur qu'il nous pré-
sente devant le^ yeulx, comme je m'asseure que l«ur M.
k
1573. suivant leur accoustumée sagesse, n'y oublieront rien,
îqiterabre. Or , ayant discouru bien au loing à la Royne et au Roy de
Poiilogne de tout ce que dessus, leur M. m'ont com-
mandé, de vous aller trouver en toute diligence pour
sçavoir, et leur rapporter vostre prudent advis sur tout
ce que dessus; mais ayant voulu retirer la lettre que leur
M. vous en vouloient escrire, la Royne s*est ad visé que
vous auriez , quand j*arriverois au dit Boulogne, desjà passé
la mer, et n'estant pas à propos que je vous suivisse en
Angleterre, S. M. m*a commandé de vous en escrire une
bien ample lettre, laquelle elle accompagneroit d'une
aultre sienne, à quoyje n*ay voulu faillir. — Ne me reste
doncques rien à vous dire sinon que les M. de la Royne
et du Roy de Poulogne m'ont faict ouverture de quelques
inpressions qu*on leur donne, pourquoy ledit Seigneur
Roy ne se doibve bazarder à passer par TAIemaigne. Et
sont leurs craintes fondées premièrement sur Tassasine-
ment que les Huguenots pourroient faire contre la per-
sonne de S. M. ; et secondement sur Tarrest qu*on pourra
faire du dit Seigneur Roy, pour arracber parce moyen
Metz, Toul, ei Verdun des mains du Rciy. Or combien que
je ne suis pas si mal advisé que je me veille mesler de res-
pondre à tels monarques de cbose de telle importance,
si n ay-je voulu faillir (m'ayant leur M. demandé mon
opinion là-dessus) de leur dire librement ce que j'en pen-
sois, et aurois apprins du Duc Jan- Casimir et aultres de
par delà. Et quant aux doux poinct ensemble, je leur ay
allégué qu'il leur plust considérer à quelle nation et à
quels gens leur M. avoient affaire, et en cas que leur M.
trouvoient qu'oncques les Princes de la Germanie avoient
faucé laparoUe et foy donnée (donnée prinapalement par
— 113* —
une voye tant authentique comme est une diette Impériale), i S^S,
que je consentirois que leur Maj, auroient à craindre Sepierabrc.
semblables surpriseries. Ce que S. M. avoit tant moins à
douter, veu qu' ne passe sinon chez ceulx qui ne peuvent
espérer aulcun bien , proufict , ou avancement de grandeur
d'une telle roupture de foy ; ains qui ont cogneu par ex-
périence et qui voient à vue d'œil, quand ils auroient
désespéré le sang de France, et aliéné par une telle mé-
chanceté, que leurs adversaires les engloutiroient à ung
grain de sel. Car qui ignore que rien ne maintienne les
Protestants (qui sont ceulx où le Roy aura à passer)
contre les Catholiques de rAllemaigne desquels ils usurpent
les biens, et qui sont portés par le Roy d'Espaigne, Maison
d'Austriche, le Pape, et tous les Potentats de lltalie, si-
non le contrepoix de Fassistance de la couronne de la
France. Et ne fault pas alléguer que les actions et punitions
exécutés contre les susjects du Roy les ayent aliéné de
nous. Je le vous confesse: mais je vous nie tout à plat
qu'il s'en ensuive que les Princes Protestants se veilent
ruiner à platte cousture pour cela. Car l'expérience nous
monstre et les histoires nous en rendent tant amples tes-
moignages, que nulle hayne, tant grande soit-elle, tienne
contre celuy , par le seul moyen duquel (et poinct aultre-
ment) les hommes peuvent conserver leur vies, leur per*
sonnes, leur biens, estats, femmes et en fans......
Et monstre le Conte Palatin par l'entreprinse qu'il
faict faire par son fils le Duc Cristoffel assez qu'il ne veult
pas advancer les affaires de la Maison d'Austriche, ains
courrir une mesme fortune avecques nous en tout ce
qu*attouche la dite Maison
A 8'
— 114* —
15^3. ....Ils (i) se sentiront tellement scandalisez et outragfz
Septembre, (considéré qu'ils nous objecteront de les avoir soupçonné
(le traison et niesclianceté) qu'ils se lairront aller aux in-
stances, requestes, et importunités que leur font continuel-
lement ceulx de Languedoc et aultres, et pour obvier que
vous ne sçauriez exécuter contre eux la délibération que
sans cela on leur a voulu persuader à toute force le Roj
de Poulogne avoir brassé avec le Turcq à leur ruine, ils
se jetteront à corps perdu avec l'Empereur et le Moscovite
au Royaulme de Poulogne , ayroants mieulx prévenir que
d'estre prévenus.
....Pour conclusion vous diray-je que le Ck>nte Palatin
est prest d'envoyer son Ambassadeur en Angleterre, aus-
sitost que leur M. luy en auront mandé le moindre mol.
Vous ne scaunez croire au reste la dévotion que monstre
avoir le dit Conte Palatin asteur (depuis la paix faicte) à
vo' loir complaire à leur M. Et, quand à mon particulier,
j'ay bien trouvé tout le contraire de ce qu'on avoit voulu
faire acroirc au Sieur de la Personne (a^: car, au lieu dénie
faire mauvaise chère, je n'ay jamais esté veu de meilleur
oeil ; et combien que je n'y ay rien négotié comme envoyé
de la part du Roy , ains comme personne privée , si m'a*il
faict loger au chasteau, et traicté plus honorablement,
que je ne fus jamais, au dit Heidelberg.
....Veult bien advertir le Conte Palatin le Roy de Po«-
(i) Ils, Les Princes Protestants.
(aj de la Personne, Le ai avril i573 Charles IX écrit à Schwi-
berg: <« Je détire que vous faites envoyer en Pologne la Letlie que
• tlevoit écrire le Sieur de la Personne au Sieur de Sécbelle^, ci
>* autres Protestan» du dit Pays.» Journal de H. III ^ I 546.
— 115* —
logne en amy que l'Empereur na faict mettre en avant iSjS.
les commissaires, sinon pour donner ceste chairçe au Sepicmhrr,
Conte de Coningstein et au Coilonel S^endy ^deux aussi
fins gallands qu-ii y en a au monde) pour espionner et
noter toutes les actions, gestes et parolles du Roy et de
la nation Françoise, pour en faire leurproufHct à nostre
désadvantage, s'ils peuvent, et, que pis est, pour esclairer
les Princes, chez lesquels S. M. passera, de si près qu'ils
n'oseront, par manière de dire, rien traicter d'important
avecques S. M. que ceulx-cy n'évantent et traversent par
touts les moyens dont*on se pourra adviser....
LeLaodgniTe Guilliame t S. Bîng : [Hdlpen] , 8 sept, (f MS. C). —
Sur les propositions du Roi de Fraoce.
Bing , par une Lettre datée de Gissel, le 3 sept , avoit commu-
DÎqaé à son mailre ce que le Comte Louis lui avoit écrit (n.^
70). Le Landgrave se défie de telles propositions : deux lois , dil-il ,
on en a lait de semblables, suivies; en i5G7, de la gueire civile;
en 1571 , de la St. Barthélémy:
darumb konnen wir nicht anderst denken dan man
hab itzo wiedenimb ein Welsches boszgen' fur, darumb
sich hierinnen wol fûrzusehen, dan die leuth achien ikrer
zusage unnd gutem wortt weiter nicht als sie inen nuz
pringen.
So wisset Ihr auch wie voreinem jahr der von Janli*
Graff Ludwig zu hilfT geschicktt , und welcher gestall der
gute Herr mit seiiiem krigsvoick jemmerlich venathen
und darùber zu grundt gangen: darumb wollet Ihr Graff
lAidwig trewlich wamen dasz er sich wol fûrsehe das/ er
' mMmmeetifnn^mm {WmOcne). « Genlki (Tcmm. ///. 480).
— 116* ^
i5j'i. nichtt sein eigen und viel der seinen leben umb die 100,000
Septembre, cronen verkauffe; sonst aber, wo der Graffdas geltt kontt
bekommen und den Prinz damit erretten , das goeniiten
wir ihme und den gueten leuten im Nidderlande gar wol.
Das aber wir und andere Herrn uns solten bev ilzi^er
gelegenheit den handeli annehmen, und uns derhalben
mitt Frankreic'h inlassen , in der wissett Ihr unser gemùth
zuvor, darbey Lissen wir's bewenden.
Was aber die Election eines andern hauptt im Reich
und das derhalben ein tag darvon zu tracVren vor sey,
betrifft, darvon wissen wir, wie auch die Churfûrsten
selbst, nichts; halten es auch darfiir es werde damit noch
langsamb und schwer gnug zugehen : und ist Golt wol zu
bitten dasz Er uns dièses itziges heuptt lange zeitt fristen
und erhalten , und , so dasselbige solte abgehen (welches
Gott der Her noch lange zeit gnediglich verhùten wolle),
uns am desselben statt ein from Chrisllich heuptt, so dem
lleich trewlich und woli konne yorstehen, gnediglich
bescheren wolle....
73.
G. de Schonberg au Landgrave Guillaume de Hesse: Paris, 3o
sept. (MS. C). — La Cour de France désire son intercession
auprès d*£iizabetb, en faveur du Duc d'Alençon; bonnes
intentions relativement aux Réformés.
....E. f Gn. halten noch stets die erste und hochste stelle
inné under allen unsern besten, eltesten, und trewesten
freiinden. Die Mutter bat aile ibre trost und hofnung auf
E. f. Gn. gesetzt, auff den wegk leitet sie ibre sobne auch;
das trewen E. f. Gn. niir zu, so war ich eines elirlichen
nahms werdt bin. Ihre Mtt. kommen aber einraal zu E.
— 117- —
f. Gn. mitt der Englischen intercession. Der Marscliaick i^ji»
von Retz ist wiederkommen aus Englandt p/enus bond Sepicmbue;
spe,.,.
L'Electeur Palatin est disposé à envoyer vers la Reine d'AiigU»-
lerre, pourvu que le Landgrave y consente également. Le mieux
sera que les députés aiPent directement de Metz à Calais: loin
intercession jaura plus de poids que s*ils alloient d'abord à Pari5.
Les Députés des religionnaires du Languedoc seront entcudus à
Fontainebleau (voyez p. an);
ich versehe mich genzlich (und weisz scliir fiir ge-
wiss) wann sie alleine auff ihrer religionssaclien blieberi ,
und viel andere Reformationes ihn Reichssachen.... aiiFf
diszmal ihn iliren wùrden berugen* liessen, sie wiirdrn
durch niittel des Koniges von Polen (welclie die ebre
haben will, kegen E. f. Gn. ihn underthenigstes vertra-
wen gemeldt, dasz er seinem Bruder das Konigkreirh
rugigk und einigk gelassen) aile gnedigste conditiones
ieichtlich ehrhalten und ebrlangen....
Quant au mariage d'Angleterre, rKlectenr Palatin éiiii à Guil-
laume de Messe (Heidelberg, 3 oct. *MS. C.) qu'il n'est plu5 tout à
fait contraire à une démarche auprès d'Elizabct h, parcequ*il trouve
qu'un refus pourroit «verhinderen andere gute sachen,» et que
d'ailleurs leur avis ne déterminera pas la Heine, si elle n'a pas
envre d'épouser Alençon.
Le Landgrave répond (Cassel, i8 oct. -j-MS. C.) qu'il y \oil
plus de difficulté. Au moins, dit-il, exprimons quod rognli rot^musi
« uie wir dan aurh auff keine sonderbare nutzbarkaidt so unserer
» Religion ausz diesem heyrath zuwachsen mochte , einicbe recbnung
• bey uns zu roachen wissen. »
• benihen.
— 118* —
loyi, L'Electeur écrit de Heidelberjj, le 16 ocl. (*MS. C), qu'il lui
Jctohre. eovo)'e son dis Jean-Casimir « ino der slille» pour Irailer de cho-
ses (le la plus haule impovianre.
Dans un projet de Lellre écrite par FEIecteur el le Landgrave a
G. de Schonbcrg (27 oct. •j-MS. C.) on lit que, pour mieux
composer Tlnstruclion pour les députés, ils désirent saToir quels
sont encore tes impedimenta^ et comment on pourra s'arranger
relativement à la religion. Mais l'Electeur ayant écrit le 29 ocL
(*MS. C.) qu'il préfère b'abstenir de l'intercession, le Landgrave
répond (5 nov. -{-MS. C.) qu'il ne sera pas nécessaire d'envoyer la
lettre du 27 oct.
74-
Le Landgrave Guillaume de Hesse à l'Electeur de Save: Casse! .
17 oct. (-pMS. C). — Sur les brigues de Charles IX.
A Dresde il a dit à l'Electeur que G. de Schonberg lui envoyant
des crédenliales des Rois de France et de Pologne, s'étoit référé
au Comte Louis de Nassau: maintenant il lui communique uo€
copie de la lettre du Comte à Bing (n.** 70);
woraiis zu sehen wormit die ieuthe umbgehen, uiid
wie gerne sie Irennung anrichten wolten under den Slen-
den des heiligen Raichs.
Dieweyll aber die sache nicht uns, sondem Torneinblich
EnchjdieCiiurlïirsten, angehet, haben wirE. L. , in deni
vertrawen darln wir mit derselben stehen , zue fernerm
nachdencken , et ne praevisa jacula ipsi noceant , sedut ad
omneni assultum si't paratus , nicht verhaitten wollen.«;
wir seyndt nicht bedacht etwas daruff xu antwortten,
wirdt man aber aiif ein antwortt bey uns anhaltten, wer-
den wir*s pure et absolute von uns uff die Churfursten
weysenn....
— 11»^ —
:^'
l)e A iilcf»h au Boi Cliarics IX: A îcimc, 17 ocL (*.'MS. P. C \b^i.
397). — Remplacement du J hic «rAlbe. Oclolïre.
....Il y a quelques uns de par deçà qui sont entrtfs de
nouTeau en opinion que TArchiduc Ernest soit pour aller
de bref estre Gouverneur aux Pays-Bas. Mais je n'y veoy
encore beaucoup d'apparence. Je croy bien que l'Empe-
reur le pourchasse encor et qu'on ne luy refuse pas, mais
il semble qu'on luy accorde avec .des conditions qui ne
luy sont agréables.... J'ai vu une lettre que le Sieur
Schvendy escrit à quelqu'un d'assez fresche date, par la-
quelle il mande qu'il entend bien que le Commandeur*
majour va au Pays-Bas, mais de TArchiduc Ernest qu'il
n'eu oyt un seul mot. Toutesfois, outre que le dict Schven-
dy a souventefois communication des conseils et des
afFaires de l'Empereur, j'entends qu'il n'y a personnage
en Allemagne qui aye plus d'avertissements de tous
costés que luy.,..
76.
Le Comte Louis de Nassau à Guillaume de Hesse (MS. C). —
Il lui envoyé une I ettre du Prince d'Orange relative au com-
bat naval du 1 1 oct. (voyez p. 226).
Durchleuchtiger hochgeporner Fûrst , gn. Ilerr , gestem
abent ist mir disz inligend schreiben von meinem gn. Hern
dem Prinizen zuekommen. Deni Ewigen Gott scy lob und
danck vor solicite gnadt; demi so lang uns Gott die sehe
frey lasset,kann es mitt nieiiies I Icrren des Printzen sachen
niclit wolil ùliell gelien. Ein gutter streich inn disse
frische wunden mochtc nuhn wohl etwas auszrichten: es
— 120* —
iSj'i. soll, ob Gott wiil, hierinnen nicht gefeiert weideii. Nach
Octobre, dem, nieines erachtens, nicht wenig daran gelegen das
Hertzog Casimirus disser ding nioge berichtet werden, so
ist ineine gantz iindertheiiige pitt E. f. G. woUen i. G. disz
schreiben alsobaldt auff der post nachschicken , oder uff
das wenigst eine copey darvon Datum [Forsler] den
3o Oct. a**. iSyS.
E. f. G.
Undertheniger und gantz dienstwilliger,
LuDwiG Graf zub Nassaw.
Le Prince d*Orange aux Comtes de Nassau: Delft, 16
oct. (•{•MS. C). — Victoire sur le Zuiderzee.
Messieurs mes frères, par deux divers messaigiers j*ay
hier receu voz lettres du 4* et 5' jours de ce mois, estans
anibedeux * de niesnie substance. Et pouvez estre asseuré
que j'ay receu grand contentement d'avoir veu vostre bonne
disposition et toutes les particularités contenues en icelles,
et 5 oiresquc sur plusieurs poinctzje suis avecq grand désir
de vous respondre, ne l'ayant toutefois peu faire en cesle
haste pour les affaires qui, de moment à aultre, me sur-
viennent, je suis forcé d'y superséder encoires un jour ou
deux. Et cependant, pour estre si bien asseuré de l'extrême
désir et affection que vous avez au bien et advencemeut
de noz affaires, je ne peulz obmettre de vous advenir en
diligence le grand heur qu'il a pieu à ce bon Dieu nous
envoyer par la victoire, que par mer il nous a donné au
' toutes deux (ambttj.
(|uartier do Waterlande, le lutidy dernier, I3 j<mr de ce iSjS.
mois. Et c'est iju'e&tant le Conte de llou!i.su , avecq quelque Oriobrc
bon nombre de batteaulx d'Amsterdam , depuis atiouns
jours derù, entre la Zuyderzee, en intention de cbasser les .
nôtres, ou du mniits s*emp.-irer rl^ quelques villes assises
sur la dite mer, mim Gouverneur de Waterlande, le Sieur
Scbneu ' , avecq l'Admirai et les capitaines de notre armée
navale de ce quartier là , ont faici si bon devoir, qu'ilz se
sont veniiz planter et mouiller l'ancre près d'eux à la por-
tée du canon, et s'estaiis les deux armées navales ainsi
tenues quelques jours, se donnans plusieurs escharmou-
chea, s'est â la fin dimanche dernier, unziesnte jour de et-
mois, sur les sept heures du malin , commencé un grand
et furieuU combat entre les diets deux armées , et dura
jusques au lendemain environ le midy. Que Inrs après la
(ieffaitle et disroute de h meilleure partie «le l'armée
eniiemye, le susdiet Conlc de Boussu a esté prins avecq
toute sa famille et avecq le Sieur de Crimnigen" et pin-
ceurs aultres Sieurs et gentilzhommes de ce pays d'Ho-
lande, en nombre d'environ quarante, avant tousjours tenu
party de noz enneniys. V.t u le dict Onie de Roussu par
le susdict Gouverneur Schnen esté mené en la ville de
Home, et les aultres en aulire^ places. U y a aussi un
capitaine Kspaignol, nommé Corguera, prisonnier, avecq
quelques aultres capitaines et siddaix Es|)nigiii)lz, et [>iir
dessuz les mnrtz ont aussi prisonniers bien d'eux gens
soldatz de diverses nations.
Le Conte de Boussu estoît sur In navire Admiralle des
ennemis, laiiuelle navire avoit trente deux grosses pièces
de bronze, dont la pluspart tirent vingte cinq livres d«
l5j'6, fer, et par dessus icelle Admiralle ont les nôtres encoires
Ociobre. conquesté trois grandsz et trois ou quatre batteauxnioiens,
sur les(|(ielz sont aussi recouvertz quelques cinquante
pièces d artillerie de toutes sortes. Les navires ennemies
i*estautes se sont sauvés par la fuyte, et toutesfois les
notices les poursuivent vifvement, en espoir d*en attrapper
encoires aucungs. Et puisque c*est le Sieur Dieu, le Dieu
dj-je des armées seul, qui nous a donné ceste victoire, la
raison veult aussi qu à Luy seul nous en rendons grâces,
avecq ferme espoir que ce ne sera la dernière victoire
qu'il nous donnera, et qu'il deffendra et maintiendra ceste
tant juste et équitable querelle, maugré' qu'en ayent tou«
ses ennemis.
Vous aurez aussi entendu comme après le siège de sept
sezmaines que lennemy a faict devant la ville d'Alckmar
au dict Waterlande , et ung assault le plus furieux qui se
soit faict de longtemps, et auquel il a perdu grand
nombre de ses mellieurs soldatz, mesmes vieulx Elspaig-
nolz, il a esté enfin constrainct de quicter la siège, et
abandonner la dicte ville, y ayant laissé prez de deux
mille Iioninies pour gaiges; dont faict à espérer qu'il ne
nous gênera guerres plus cest hyver au quartier de Wa-
terlande. Mais, selon les advis qui me viennent, il faict fort
grandez effortz pour invahir la Zeelande: je y ay envoyé
Monsieur de Poyet avecq quelque bon nombre d'infanterie
et aussy quelques ciievaulx. Et vous laisse penser, que
ayant à pourvoir à tant de lieux et me trouvant icy seul,
de quelles peines et travaulx je me trouve environné.
J'ay advisé d'envoyer de [nom] quelques commissaires vers
le dict Conte de Boussu pour le faire examiner et vous
' quelque maufaif grr.
-- 123* —
aclvertiray pur après de tout le succès. Et fkisant sur ce t5ji.
Un à reste, je vou<i présenteray mes très affectueuses recom- Ociobre.
mendations dans voz bonnes grâces, et supplieray Dieu
vous donner, Messieurs mes frères, en bien parfaicte santé
lieureuse et longue vie. Escripte Deift, ce i6 jour d'oc-
tobre 1573.
Je vous prie. Messieurs mes frères, vouloir faire part
de ces bonnes nouvelles à Madame ma mère, ensemble à
touii noz bons amys avecq mes humbles recommenda-
tions.
Vostre bien bon frère à vous faire service ,
Guillaume de Nassau.
77-
Le Landgrave Guillaume de Hesse à TEIecteur de Saxe: Cassel,
6 nov. (f MS. C).
L'Electeur de Saie avoit appris la démarche de Scbonberg (voyez
u.^ 74) avec surprise et indignation. Il ne sauroit croire que cela
Tienne du Roi de France (Lettre au Landgrave, du 29 oct. 'MS.
C). Maintenant le Landgrave rectifie cette erreur et lui fait observer
que la proposition a été faite expressément au nom des deux Rois.
....Wir werdenuns, sofernnunsGottvernunftverleyhet,
zuehfiten wis!>en dasz wir E.L. und andern Ibren Mitt-
Cliurfiirsten nicht rathen, uff den fall den Golt der Her
lang verluieten wolle, uns ein ausiendisches haupt zu er-
welilenn, darvon wir nichts bessers als die frosch vonn
irern Kônige deni storgk zii gewarten: hoffen aucb Gott
der lier werde uff deii fnîill K. L. und der andern Chur-
ftirslenn herz erleuchtenn , dasz sie uns ein solchs heuft
oder Re^erung fùrstellenn dardurcb die Christliche Relî-
— 124* —
ï5yi. gion geftirdertt, die lang gesuchte freystellung (i) erlangt ,
Novembre, friedt undt eynigkeitt im heyligem Reich Teutscher Nation
erhaluen . auch das Reich in sein voric^e authoritet nnd
ansehens wiederumb geprachtt werden niochtt.... Achten's
darfùr, dieweil es den Franzosen gelungen das sie das
Konigreich Polen ann sich praclicirt , das sie darvon so
hochmiichig wordenn das sie nicht anders wissenn dan sie
mûssen nun Hern der ganze weltt werdenn....
78.
Rapport du Comte Louis de Nassau à TEIecteur de Saxe tou-
chant les afTaires des Pays-Bas. (Kurtzer bericht der ursachenn
warumb die Nidderlânde und ihie mittverwandlen angeforhten,
wie es damitt ergangen, und worautf es nacbmab berube: -f*MS. C).
On a dû défendre les Privilèges contre Granvelle :
in disen dingen hat der Prinz, als der erst und fiir-
nembste under allen Standen , mit alleni trewen geratlien
und geholtïen.
Was des Prinzen Justification belangt. — Ist aïs fin
Standt niitt den gewaltigen privilcgien gefreiet, slehel
auf seinen freien fuessen, soviel den Roni<; belansftt; den
Stenden ist er verpflichtt, und von inen , beneben deni von
(1) freystellung, «Die Anfhebiing der beschworlichen (orfxfitu-
ntinnen, dar durch denjenigen so dem Papsllhum norh anh'ânî^ig,
» gleich die Hand veibiinden und der Eyngang zum Reich Golle>
» verschlossen , darwieder auch auf allen Reichs-Tagen.... proUs-
i^ tiret und vielfàlliglich gebettcn worden isl. « (Lettre de l'Elerleur
Palatin à Maximilien IT en i564; Stnnc, Pfaltz, A'. Hist, p. 1 |8-
— 125* —
Egniont, zu einen haupt gewhelet, iind von deiii Konig iSj'i,
(larzu , als er naher Spanien gezogeu, confirmirt. wirdt Novembre,
aucli von ilinen nachnials duriVir erklianndt und gelialteii,
dieweill er mit irem ralh und verwilligung niclit abgeset-
z(;t; ist kein underlhan geboren, soudern ein stanndt des
Keichs;.ist nicht vor sich selbst, ausz fùrwitz oder geit-
glrigkeit, gerathen, sondernn auf ersuclien undennhanen
der Slende, daniit er seiner piliclit genug tliele.
Ist sein<^ni Herrn gewiciien , da er den gewaidt liât
prauchen woilen, und nieniandt zur verlior koininen
lassen.
Hat nicht gefàhrlich liandlen wollen , iind die gewaitige
Stadt, aïs Antorff, Mecliel, Amsterdam, Valencienne , ja
ganz Hollandt, Seelandt, und Stifft Dtrecht inn seineu
liiinden belialten, wie ir. Gn. sie dann hatten; hatt sein
sohn und guet hinder sich gelassen , hatt jeder zeitt, mitt
rhat und vorwissen ''er Chur- und fûrsten gehandiet.
Hatt auch nye gedacht widder inn die Niderlande zu
khommen, were s. Gn. nicht beruffen worden.
L*Elecleiir fil répondre le 1 1 nov. (•{•MS. C). «.... S. fûrstl. Gn.
•khoiinen zu kheinem gevialclt oder thâtlichemfûrnemeD rathen... v
Du reste il est prêt à reudre de boos offices
79-
Su Goard au Roi Charles IX: Madrid, 3 nov. (""MS. P. Su G.
U 228, vol. 792). — Pacification probable des Pays-Bas.
...Si ceste dernière expédition ( i ) tant à FEmpereur que aux
(1) drrn.expéfi. La mission d'un Ambassadeur qu'on disoit devoir
être envoyé en Allemagne après l'arrivée de Rèquescos.
— 126* —
I Sy'i. Seigneurs de l'Empire, est telle , je ne doubterois qu il ne s'en
Novembre, suivistiing accort avecques le Prince d'Orange, lequel, ainsi
que j'entends , est autant sollicité de l'Empereur avecques
le Roy Catholicque qu'il feust jamaiz, lequel se faict fort,
comme l'on m'a dict, que le Prince d'Oranges fera lout
ce qu'il Touldra et qu'il eu est sollicité du dit Prince. Mais
j'entends que par mesmes il Touldroit bien moienner que
l'un de ses enfans feust faict Gouverneur des bas pais. Je
ne faicts doubte que de deçà l'on ne trouvait quelque
party d'accord acceptable de ceulx que pour le passé Ion
a du tout rejecté pour impossible; et cecy davantage,
que si l'on trouve le Prince en telle disposition, le Grand
Commandeur arrivé, que sans perdre beaucoup de temps
l'on ne conclue en ce faict
80.
Le Landgrave Guillaume de Hesse au Duc Jean-Casimir: Miif-
hausen, 20 nov. (-fMS. C), — Dispositions de TEIcrieurHe
Cologne.
....Wir zweifeln nicht E. L. werden nunmehr zuklioni-
men sein was sich der Erzbisschof zu Coin jegen Graff
Johan von Nassawerclertt... Wo es nun ermeltten BisschoiY
ernst und kein fallacin darhinder ist, dann wir nichl
gern in seiche sachen zu bald glauben , quoniam piscaUn-
ictus sapitj,.,, so hilten [wirs] fur die erste [stoffell] sein,
dardurch di iang l^egerte freystellung (i), auch grûndiich
vertrawen zwischen beyderseits Stendennmochte erlangon
werden....
( 1 ) freyslellnng. Voyez p 1 2 V •
Le Landgrave Cluilli
~ ■ daiecJ-MS. C.).
tEs liait uns gldch, als wîr au» E. L. Hemn Vaiters
•eftreiben vemohniiiien das der Konig zu Franckreich
vorgezogen und der Koing z» Poln und desselben Fraii
Mutter, die ahe Konigin , dahinder [ilieben , allerltjf ge-
daticken geinarlit ; itzo alier, wie wîr verneliiiien das dar
Kuiiigzii Franckreich kranck worden, gebet's uns noch
seluam^r gedancken, und halt«Ti genzliclt darfiir man
werde lialdt grosze zeitungen lioren. Gntt geb das sie gutt
seyen!
W'ir gedenckej) itzn offtmals an die reden di« Gi-afF
Liidwîg zu Kassaw zu Ca»sell zu £. L. und uns gehabti,
und fûrchtten [mil] das elwa die gutten leulli in Franck-
r«ich das spiell zu True angefang^n haben.
Darneben kiinnen wir nicht underlassen E. L. [f.] uund
vertrewliib zu erinnern das E. L. }c jHfeiiiU nrrlore ver-
Mneten feynden und pfafTen niclil zu viel glauben geben ,
sondern sicb in ail den bewuslen saclieu gnugzsnib ver-
sicbern lassen, damitt E. L. oder derselbe schwester nicht
uf ein eys gefùrtl werden.—
Si.
Rapport du Duc Jean -Casimir à l'Electeur de S«ie tonchant le^
moyens de lermiacr la guerre dr< Pajs-Bai , en Mrouranl le Prince
d'Orange d'une manière pniracc. .aWatyon nrgrndesprgr. Chmf.
deniCli. auSicbien in hnchslem Terli at>en ancelinrhl werden miII,»
In dorio on lil • Herzog Cjtimin anfrin^eii an Cfa. i. S •),
^.1. Cil. Gn.hat nicht underlassen Dent geliebteraS*ibne
HNtzof; J- Casimir Pfaitzgr. vt^lterlirbtrn mi lii;Telli«!n
— 128* —
1J70. Graff Ludwig zu Nassaw, als deme ohne zweiffel, sarobt
ïovemhie. andern seinen Brûdern, des Hem Prinzen gelegenlieit am
hesten bewiist,zu sich zu erfordern und mit nuher CasseP
zu neluueii, aldaneben Landgrafe Willielni, seinemeinung,
Yfïe etwa dieser beschweriiche handel in den Kidderlande
durch einen guten undt bestendigen friden hm- und bei-
zulegen seinmochte, anzuhoren.... , wie dan beschehen,
und er, der Graff, deswegen nach notlùrftt gehort wor-
den. — Neben diesem helten gleichwol Ire Chf. On. nit
underlassen an Herrn Prinzen eine vertrewliche person
auch abzufertigen und irer f. Gn. gemuet hierundter
ferner zu vernehmen.
Le Comte Louis ne sait pas d'autre moyen que d'éloigner des
Pays-Bas les Espagnols, leur régime et leurs soldats, et d'abolir
l'Inquisition:
wo dasselbige geschehe, wiirde alsdan der friede fiir
sich seibst ervolgen, auff welche algemeine sach und
beschwerden, so wol in den Nidderlanden als waskûnfTtig
in dem heiligen Reich daraus ervolgen mocbte, bishero
der Herr Prinz, und nit auff sein privât und eigen werck,
gesehen.
Was aber der [Chf.] wolmeinenden vorschlag mit der
[Kay.] M. Sohne, welchem die Regierung in den Nidder-
iande zu bevelhen, antreffen thet, ni (ich te dasselbige wol
ein niitlel sein wodurch dieseii sachen zu helffen , woftTne
deniselbigen kein Spanisch Régiment zugeordnet.... Wie
solchs ailes von Graff Ludwij;... nach der lenjjde ausgefurt
o no
und umb bessers behalts willen, von ime schrifftlich (i)
erfordert..,.
(i) schrifftlich. Voyez n.° 77.
Une dcpatatîoa des Princo vers le Rm d'Espagne i»*aiiroit guères
d'efleC
Dca Primea màà mnat anhug lUm «à pmiiMMli*
ren die waCGm niedenalegen , odof deii NiiidiÉHfaMlr
gam und fHr abtaiiIreitair'Mi. jcrikk geltt mMl ^n
wnkhnraiweÉ inwwrhilh LiÉidtÉ digtgn m Mhiiiett^
oder MomutÈ ém fidtdea ink Spattm su ttoffaû; du
htÊàt es ^Mchnngl àet BftJtMgmff dmrfikrt ahmroiki d>r-
fvr dis dian imd deif^dcha Tonchliige bei dbtt Heni
Prinzen wenig Terfangen mochten , und dabiDeben ^ar
gefiihriich sein w<dte etwas in dieser sacfaen, so lang die
Spanierim lande izuradien; aintemal der Herr Prints sicb
^adi dèm Jfanftoànchcn ûEiàaÊpAf daa man enwedai taaiiap
und ghubeii gar iiil^ odor je nor a» lang bis man dan
iroHbflîIflfiiébi^zÉliatoi fê^^ y^oogÊâm m ^gm^^ ^
ond dabiai nkbt hichdich in 'hurat^ii aién wndel daa av,
hef JolcbeM albèwkl erhngtem und babandcm Toribaîl,
éàs »cb#c>dt ifgide tatt'der Aual gcban, danutop Mt
dfiinarihigen aaBia iJennachcr ycMagèn* ■.
Ueber das sein f. Gn. dessen gentiliclwipersaadîrtdas
es nit seiner t Gn. allein , sondem eine gemeine sacb seye ,
die 8o wol Gottés ehr Utid Kirort sis die freiheit des yatter-
lands betrefft , welche mit gùtem j^èwissen keines: wegs
zu verlassen ; sie wolten dan ûl>er dasjeiiige was sie bishér
an Landt, leulben , und a^Misien Teriobren , auob mf f. Gn.
dir^reputaiioiiy.ttnd^ea gewiasenywalphff aniSTdiestr
wtift das bâcbste.kleînqtitli in die sahan^Açbbfii»,
4 9'
^^7^* zu dem allem die armen ônderthlmea în dén Nidderlande
. pvem rç. j^:.iy|.^gî^ii ^ij^iJiniOioli jn rachèn werflen uiid aoff
den fleischbanck opfem, letzlich auch dem heitigen
Reich einen ewigen und immerwerenden anhang ma-
chen....
So stehet zu bedencken ob man den fiîeden mit
gewah undt contihuatioh des kriegdi^eriaiigen und eriia]-
ten kondé tind toile*'
Bei diesetti pûnkten miiessen Ii« Ch;Gii. gleicfawol nuuk
bekhénnen das Sie dis fôr das eintnge mittd erachlen.^
und gentdich Terboffen wohe , da dieTeàtsdié Char- und
fiirsien «in wenig die handt ndt anlegen wollen, das
mah leichtËch densdben bei albereh habendem Tortbeil
erlangem kondte..^
.D*abord le Roi de France a donné 100,000 écns (Crooeo):
I
so isc àttdi hbfiViung das cKe Koniginn vôn Engdlandt das
irig aueh dabei ihan -werde, wie- sie danr bisher in dieser
saichen sich in viel wege mitleidenKch und befurderfidi
mit airresùning der Hispanischen schiff , Terfolgiuig, mu-
nition, und kriegsToIck, auch darschiessung elliches
geidesj ob es schon unvermerckter ding und durch die
dritte handt , als den Bisschof ¥on Londen undt andere
besc^eën j erzetgt.
On a déjà dépécbé quelqu*un vers la Retoe à cet effet , la priant
de déposer a ou 3oo,ooo a Cronen in's Reich an sicber ort ; » afin de
pouvoir en disposer avec son consentement.
Ueber das so stûnde man im hondel den BisschofT zu
(]oln dem Heitzogen von Alba abzupracticiren , und ime
ein weib und pension Ton der Cron Franckreichsan bals
— tBV —
zu werfTen. WiêtdâniflilbéMt Ydn^WcgéàFl-ifoekreich ein li'jZ.
iitatlich erpieten gescheén und Gra£f Johan zu Nauaw zo Novembre,
^inen Chf. Gn. deswegen erfordert, dessen bericht man^
wasdaselbst'ausgerieht, teglich gewertig....
So were es auch an deme das der Ghur£ zu Maintz, .
durch d6iiTon'Groid>erg^ âchzum bochsten gegen d^"
Graven m Nasaâw erbotten ; mit verroeldaiig, dieweilen
ire Ch. Gn, aehen dai^ «e rundt und apert mit ihren sachen
uinbgiengen , so wolien sie auch, hindangesetzt der kay.
Mat., ire.sacheBy.dtfiiiisie zu gutem ende gebracht, be-
fîierdem héUfen. Da dan die bûndtnûs mit Sdiotten (i)^
vermog des Hem Printzen sebreiben , audi ins werck
gericbtet, bette man desto mehr fundaments und ursacb
die hende an den pflug zu legen....
( i) SchoiUn. Il ne parolt ptt qa'oo ait cooda an Traité avec le
GouvenieneDt , déoaé de ressources et ayant assez à démêler à ses
propres affaires; mab (surtont dapob la paix de Perth , qnî , ed
i573, avoit terminé la gaerre civile) , beaucoup d'Ecossois , dési-
rant verser leur sang pour la même cause dans un autre pays^
venoieot senrir en Hollande. Ce fut là Torigine de la Brigade £roi-
— 132 ~
EXPLICATION DBS PLAKCHES.
Planche L i . Fragment d'une lettre de Nicolas Bronvnck , Sct-re-
tàke d« Pnnce éiOnn-
se (p. 3«).
a. " > > • Gaspard de S^KMibcrg, Ma-
réchal de France ^p. aïo).
3. • > ■ ■ Goiilaln de Fjcimes , Sei-
«aurdtLaahwa (p.aoi).
.. — n» I. • ■ • • W. Zaleoer • CooseiUer dr
rSlectenr Palatin (p. 3i\
a. • • • » Dfiatrich Wever (p. i3l).
3. • * . * * WinandtvanBreyll.(p.«3S,.
4- * • ' » » LattttgaefteyConaeillerdn
Dnc Jcan-Casîaair (p ai^).
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